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Vie d'Anne Catherine Emmerich - Tome1

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:39

VI

EMBUCHES DU MAUVAIS ESPRIT


1. Aussitôt qu'Anne Catherine eut reçu l'esprit de force pour résister victorieusement aux attaques du démon à l'aide d'une ferme et inébranlable confiance en Dieu, le Seigneur permit qu'elle fût persécutée par lui. Il employa tous les moyens possibles pour la faire reculer dans sa marche soutenue vers la perfection, mais ce fut inutilement. Elle méprisait son astuce, sa malice et son pouvoir, et plus son humilité devenait profonde, moins elle pouvait comprendre comment le malin pouvait intimider ou effrayer une âme. Les premiers assauts du diable consistèrent en ce qu'il chercha à exposer à des dangers mortels la vie corporelle d'Anne Catherine. Elle disait à ce sujet" Dans mon enfance et plus tard, j'ai été très souvent exposée au danger de perdre la vie, mais j'en ai été sauvée par le secours de Dieu. J'ai bien des fois reçu à ce sujet l'avertissement intérieur que ces dangers ne venaient, jamais de l'aveugle hasard, mais que, par une permission divine, ils avaient pour cause les embûches de l'esprit malin, et spécialement dans des moments d'oubli, lorsque je ne me tenais pas en présence de Dieu ou que je consentais à une faute par négligence. C'est pourquoi je n'ai jamais pu croire à un pur hasard. Dieu est toujours notre gardien et notre protecteur quand nous ne nous éloignons pas de lui : son ange est toujours à nos côtés, mais il faut que notre bonne volonté et notre conduite nous rendent dignes de sa protection. Nous devons, comme des enfants reconnaissants, implorer son assistance et ne pas nous écarter de lui, car l'ennemi du salut est aux aguets et travaille toujours à nous perdre. Je n'avais encore que peu d'années ; mes parents n'étaient pas au logis ; j'étais seule. Ma mère m'avait ordonné de garder la maison et de ne pas sortir. Il vint alors une vieille femme qui, peut-être pour espionner ou pour faire quelque chose qu'elle ne voulait pas me laisser voir, me dit : " Va prendre des poires à mon, poirier, bien vite, avant que ta mère vienne !" Je tombai en tentation, j'oubliai l'ordre de ma mère et courus au jardin de cette femme si précipitamment que je me heurtai violemment la poitrine contre une charrue couverte de paille et que je tombai par terre sans connaissance. C'est dans cet état que me trouva ma mère et elle me fit revenir à moi par une correction bien appliquée. Je me ressentis longtemps du coup que je m'étais donné. Je fus instruite plus tard que le diable s'était servi de la volonté malicieuse de la vieille femme pour m'induire en tentation par la convoitise et, qu'entrant dans la tentation, j'avais couru risque de perdre la vie. Cela me donna une grande crainte des dangers de la convoitise et je reconnus combien il est nécessaire à l'homme de se priver et de se vaincre."

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:39

2. Lorsqu'Anne Catherine commença l'exercice de la prière nocturne, les attaques de l'esprit malin devinrent plus fréquentes et plus manifestes. Il cherchait à l'empêcher de prier par de grands bruits, par des apparitions effrayantes, même par des coups et des mauvais traitements. Elle sentait souvent des mains froides comme la glace qui l'empoignaient par les pieds, la jetaient par terre ou l'élevaient en l'air. Lors même qu'elle se sentait prise d'une terreur involontaire, elle ne perdait pourtant pas contenance, mais continuait sa prière avec un redoublement de ferveur, ce qui forçait l'ennemi à se retirer. Elle allait à l'endroit même où elle avait été maltraitée par lui ou jetée par terre et prolongeait sa prière, disant : " Misérable, tu ne me chasseras pas d'ici ! Tu n'as pas de part en moi ! Tu ne m'empêcheras pas de prier !" Ces sortes d'attaques se renouvelaient surtout lorsqu'Anne Catherine priait pour les âmes du purgatoire ou accomplissait des oeuvres de pénitence. Mais, comme elle n'était jamais sans avertissement intérieur sur ce qu'elle avait à faire pour résister à l'ennemi, comme, en outre, les pauvres âmes qu'elle aimait si tendrement étaient visiblement auprès d'elle et la réjouissaient par leur reconnaissance et par la consolation qu'elle voyait croître chez elles avec l'assistance qu'elle leur donnait, chaque attaque du mauvais esprit redoublait son courage et ses efforts.

3. Parfois Anne Catherine faisait sa prière nocturne devant une croix rustique qui s'élevait au milieu du territoire de Flamske. Le chemin qui y conduisait passai par un étroit sentier, sur lequel une horrible bête, semblable à un grand chien avec une tête énorme, venait souvent se mettre en face d'elle pour la forcer à se retirer. Au commencement, elle frissonnait d'horreur et faisait quelques pas en arrière ; mais bientôt elle reprenait courage, se disant : " Pourquoi reculerais-je devant l'ennemi ? Elle faisait le signe de la croix et marchait hardiment sur le monstre. Elle était prise d'un tremblement qui lui faisait dresser les cheveux sur la tête et elle volait plut qu'elle ne marchait sur le chemin qui conduisait à la croix. La bête courait auprès d'elle et la frappait dans le côté. Plus tard elle surmonta entièrement sa frayeur, marcha sans hésiter au-devant de l'ennemi et le mit promptement en fuite par sa prière.
Comme il ne pouvait par ces visions effrayantes la détourner de ses exercices de pénitence, il excita un jour un méchant homme à l'assaillir près de la croix. Mais il ne put rien contre elle ; avec l'aide de son ange gardien Anne Catherine se défendit courageusement et força ce misérable à se retirer. C'était aussi le saint ange qui la sauvait des dangers innombrables par lesquels le diable, en toute occasion, menaçait sa vie. Tantôt il essayait de la jeter à bas d'une échelle dans la grange, tantôt il la poussait dans une mare profonde ou dans une fosse et la faisait plonger jusqu'au fond, afin de la noyer ; mais l'ange la retirait et la déposait saine et sauve sur le bord.

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:40

4. Ces attaques du mauvais esprit ont une signification plus profonde qu'on ne peut le reconnaître à première vue : car il y faut voir non seulement la rage et la malice de l'enfer travaillant sans relâche à perdre l'instrument choisi de Dieu, mais encore une partie essentielle de la tâche assignée à Anne Catherine, laquelle doit attirer sur elle les fureurs de l'enfer et s'exposer à ses assauts pour les détourner de certaines âmes, qui, par suite de leurs fautes, n'y pourraient pas résister. Elle prend la place de ceux qui ont encouru un châtiment et qui se sont mis en danger, des faibles, des misérables qui se perdront si une âme plus innocente, douée de plus de force et de vertu, ne paie pas leur dette, ne combat pas et ne souffre pas pour eux. De même qu'Anne Catherine prend sur elle les maladies des enfants qui pleurent, ou souffre les douleurs du prochain pour l'en délivrer, de même elle prend aussi sur elle les attaques du démon que d'autres se sont attirées et auxquelles ils succomberaient, soutient le combat à leur place et prépare leur délivrance. Or, elle ne prend pas seulement la place des membres de l'Église, mais aussi des biens, des trésors, des joyaux de l'Église exposés aux embûches de l'enfer, et que Dieu a placés sous la garde et la surveillance des sentinelles et des pasteurs établis par lui. C'est pourquoi la nature et le mode des exercices si pénibles pour elle de son oraison nocturne ne sont pas réglés arbitrairement selon sa volonté, mais ils le sont par son ange ou conformément à des avertissements intérieurs qu'elle reçoit dans ses visions. Ce n'est pas non plus par son propre choix qu'elle fait la nuit le long chemin de la croix, ou qu'elle s'agenouille devant la chaumière paternelle, ou qu'elle cherche çà et là un lieu pour prier, car tout cela se fait dans la mesure de la tâche, déterminée d'avance ; qu'elle a à accomplir pendant la nuit. C'est ainsi qu'elle parcourt le chemin qui mène à la croix plantée au milieu du hameau, afin d'expier la négligence d'un pasteur muet et endormi qui laisse le loup pénétrer dans qu'elle livre elle-même combat à l'animal ravisseur pour l'empêcher de dévorer le troupeau. Si elle est jetée par le démon du haut d'une échelle ou précipitée dans une fosse ; elle souffre cette attaque pour une personne à l'agonie et arrache ainsi à l'enfer une proie assurée à laquelle il croyait avoir déjà droit. Si le malin remplit son âme de crainte et d'horreur, par des visions effrayantes et d'affreux fantômes, ce sont des terreurs dont elle délivre les mourants, afin qu'ils puissent se préparer avec plus de calme à leur dernier moment.

5. Les attaques de Satan redoublent de fureur quant Anne Catherine doit détruire les effets de sa malice, déconcerter ses plans et empêcher des crimes déjà résolus à son instigation et tout près de leur accomplissement.
" Une fois, disait-elle, j'allais à l'église dans l'obscurité. Une figure semblable à un chien passa devant moi et, pendant que je portais la main en avant, je reçu dans le visage un coup qui me jeta presque hors du chemin. Dans l'église, mon visage et ma main s'enflèrent par suite de ce coup et tous deux étaient couverts de petite vérole. A mon retour à la maison, j'étais devenue tout à fait méconnaissable. Je me lavai avec de l'eau prise aux fonts baptismaux."
" Le chemin de l'église me conduisait à une haie où il me fallait passer par-dessus une palissade. Le jour de saint François, étant arrivée à cet endroit de grand matin, je sentis qu'une grande figure noire voulait me retenir en arrière. Je luttai avec elle et je finis par passer, mais je restai calme et ne me laissai pas épouvanter par l'ennemi. Il se place toujours au milieu de la route où l'on passe pour forcer à prendre des chemins détournés ; mais c'est ce qu'il ne pourra pas obtenir de moi."

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:40

6. Le démon cherchait aussi à égarer Anne Catherine par des suggestions et des attaques purement spirituelles. La mortification précoce et opiniâtre, à l'aide de laquelle elle avait conquis une telle force pour lui résister, lui était très odieuse : aussi s'efforçait-il d'exciter Anne Catherine à se traiter avec plus d'indulgence et de mollesse. Mais aussitôt qu'elle découvrit ses artifices, elle redoubla ses austérités. Toutefois, s'il lui suggérait de les pousser jusqu'à l'excès, elle y mettait plus de discrétion et demandait conseil au directeur de sa conscience.

7. La suite de cette biographie montrera que Satan ne cessa à aucune époque de tourmenter Anne Catherine de toutes les manières : cependant il ne réussit jamais à exciter en elle le moindre mouvement contraire à la pureté. Il ne pouvait et n'osait pas présenter cette tentation à une âme dans laquelle Dieu avait versé la lumière angélique de prophétie et qu'il avait confiée à la garde et à la direction de son ange, afin qu'elle marchât par une voie douloureuse sur laquelle toutes les amorces de la concupiscence devaient s'éteindre. Le diable, il est vrai, s'efforça souvent de lui donner en spectacle les tableaux les plus immondes : mais il ne put jamais obtenir qu'elle y jetât un regard. Il lui arriva aussi d'induire de méchants hommes à tenter sur la jeune vierge d'odieuses violences mais, forte comme une lionne, elle terrassait ces misérables et les mettait en fuite.
" Mon Seigneur et mon Dieu ne m'abandonne pas ! disait-elle. Il est plus fort que l'ennemi !" C'était là son bouclier et nul ne put jamais sur elle une main téméraire.

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:40

VII

SES RAPPORTS AVEC SON ANGE GARDIEN


1. Le commerce intime qu'Anne Catherine entretenait incessamment avec son saint ange, visible pour elle, est un fait qui se reproduit chez toutes les personnes favorisées par Dieu de la lumière contemplative et appelées à suivre des voies extraordinaires. Le don de l'intuition surnaturelle est pour l'homme mortel si lourd à porter, il est exposé chez lui à de tels risques et requiert une si grande pureté d'âme, qu'il faut, pour en user, une assistance particulière et un guide spécial dans les sphères infiniment étendues qui se découvrent à l'oeil du contemplatif. Dès le sein maternel, tout homme sans exception est accompagné d'un ange qui, comme instrument ou comme serviteur et délégué de la divine Providence, exerce une action sur lui et lui ménage tout ce qui lui est nécessaire pour que, mettant à profit la somme de grâces, de secours et de lumières qui lui a été attribuée suivant les décrets éternels du Tout-Puissant, il arrive à la foi, à la qualité d'enfant de Dieu et par là à la béatitude céleste. C'est pourquoi chaque âme est ouverte par Dieu à l'influence de l'ange et rendue naturellement capable de recevoir de celui-ci des impressions, des idées, des impulsions dont elle doit faire des actes méritoires par sa libre coopération. Cette capacité s'accroît d'autant plus que l'âme est plus pure, ou élevée à un plus haut degré de grâce. Mais rien ne la rapproche plus de la lumière angélique et ne la rend aussi digne de l'union et du commerce avec l'ange que la splendeur de l'innocence baptismale quand rien ne l'a ternie. Cette éminente beauté surpassant toute description était chez Anne Catherine ce qui ravissait son ange, en sorte qu'envoyé des rangs les plus élevés de la hiérarchie céleste, il regardait comme une tâche correspondante à sa haute dignité d'éclairer et de conduire une créature qui, tout enfant qu'elle était quant à ses relations avec les choses de la terre et du temps, était pourtant déjà mûre pour l'intelligence des biens éternels et invisibles et préparée par les vertus infuses à devenir la dépositaire des secrets divins.

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:40

2. La première action de l'ange avait eu pour objet la lumière de la foi, en ce sens qu'il instruisait Anne Catherine touchant la foi catholique, non par des paroles et des explications, mais par des intuitions intérieures et des images symboliques ; il lui faisait acquérir par là une vue incomparablement plus claire et une plus profonde intelligence des mystères de la foi que ne peuvent la donner l'enseignement ordinaire et l'étude réfléchie. A cette illumination de la foi se liait la pratique de l'amour de Dieu, lequel, devint promptement si fort et si pur chez Anne Catherine qu'elle pouvait maintenir son cœur dans une union continuelle avec Dieu et qu'il lui était devenu comme naturel de chercher Dieu en tout, de tout rapporter à Dieu et de tout considérer en Dieu. Dieu était le premier bien dont son âme eût eu le sentiment et il en avait pris si complètement possession qu'aucune créature ne pouvait plus la détourner de lui. La splendeur de l'ange qui, semblable à celle d'un soleil, l'environna dès les premiers jours de sa vie et qui était comme l'atmosphère dans laquelle y elle vivait, cacha à ses yeux toutes les séductions terrestres et les biens passagers qui ordinairement, attirent, occupent, et, dissipent l'homme, jusqu'à ce que son âme fût assez confirmée dans la charité pour qu'aucune créature ne pût l'émouvoir, sinon en vue de Dieu. Chaque regard que l'ange jetait sur elle était un rayon de lumière et comme un souffle qui augmentait l'ardeur de son amour : c'était une impulsion qui ne pouvait avoir d'autre but que Dieu. Aussi toutes les puissances et même tous les mouvements de son âme étaient si bien ordonnés et si paisiblement, réglés qu'aucune passion ne pouvait y porter le trouble et que la plus forte impression du dehors, n'était pas capable de l'ébranler. De même qu'Anne Catherine arriva, en s'y exerçant de très bonne heure, à supporter avec une fermeté calme les souffrances physiques les plus cruelles, de même son esprit, malgré la délicatesse extrême de sa nature sympathique et la timidité propre à l'enfance, possédait une énergie incroyable qui la rendait capable de surmonter promptement les impressions les plus violentes de crainte, de terreur, de douleur, et de recouvrer en un instant la paix et le repos. Comme l'ange ne laissait pas cet esprit se dissiper, parce que sa sévère vigilance n'y souffrait pas la moindre attache à un bien passager, quel qu'il fût, aucun nuage ne pouvait en ternir la splendeur, rien de terrestre en diminuer la beauté, aucun poids en faire fléchir le ressort et aucune chaîne en gêner la liberté. Sa force devait toujours s'accroître et rendre Anne Catherine de plus en plus capable d'accomplir ses étonnantes pratiques de pénitence et ses oeuvres de charité héroïque envers le prochain.

3. Elle savait et elle sentait que tout son être était à découvert devant le regard de l'ange, et qu'il pénétrait dans le plus intime de son cœur : c'est pourquoi elle travaillait sans relâche à maintenir le miroir de son âme aussi pur et aussi limpide que l'ange l'exigeait d'elle : Aussi resta-t-elle jusqu'à sa mort une enfant d'une simplicité incroyable, véridique, sans détour, pleine de droiture et de candeur. Quand nulle autre chose n'aurait parlé pour elle, son humble et enfantine simplicité eût garanti suffisamment qu'elle était gouvernée par l'esprit de vérité et que les dons si extraordinaires qui reposaient en elle venaient réellement de Dieu : car le don de contemplation est d'un moindre prix encore que la profonde humilité qui tenait cachés à Anne Catherine les dons et les privilèges qui lui avaient été si richement départis ; c'était à tel point qu'elle ne soupçonnait même pas qu'il pût y avoir en elle quelque chose qui ne fût pas ordinaire et que, quand sa pensée se reportait sur elle-même, elle était remplie de confusion et d'inquiétude. Une telle manière de sentir n'est point l'oeuvre de la nature, ni du mauvais esprit, mais elle provient d'un haut degré de grâce et d'une fidélité extraordinaire.

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:41

4. La direction de l'ange avait été accordée à Catherine comme un don qu'elle devait faire fructifier par la perfection avec laquelle elle en userait. Plus elle travaillait à se rendre digne de cette faveur, plus elle recevait abondamment la lumière de l'ange et plus devenait fort et intime le lien qui l'attachait à lui. Or, ce lien ne pouvait être autre chose que l'obéissance née de l'amour de Dieu : car il n'y en a point de plus élevé et de plus méritoire et c'est le seul qui attache l'ange lui-même à Dieu. Dès sa première enfance, Anne Catherine efforcée de pratiquer l'abandon complet à Dieu de sa volonté et de toutes ses forces physiques et morales, par cela même qu'elle s'offrait incessamment en sacrifice pour autrui. Dieu avait accepté cet abandon, c'est pourquoi par le ministère de son ange, il réglait la conduite de vie dans tous ses rapports et jusque, dans les plus petits détails avec une telle sagesse, que toutes les circonstances les plus indépendantes en apparence de la volonté devaient devenir pour elle des actes méritoires d'obéissance. Elle donna sa volonté à l'ange pour qu'il la gouvernât, son intelligence pour qu'il l'éclairât, son cœur pour qu'il l'aidât à le conserver à Dieu seul, pur et libre de toute attache terrestre, au moyen de la pénitence et de l'abnégation. Docile à ses avertissements intérieurs, elle refusait à son corps le sommeil et la nourriture, le châtiait rudement, demandait pour elle-même les douleurs et les maladies des autres, et telle était sa constance dans ces oeuvres de charité qui consumaient ses forces, que des bénédictions et des effusions de grâces surnaturelles et célestes venaient suppléer pour elle ce qu'elle retranchait sur les besoins, et même sur les conditions indispensables de l'existence terrestre.

5. C'était par l'effet de cette charité qu'elle se substituait à ceux qui ne pouvaient pas supporter leurs souffrances et qu'elle était envoyée au secours de ceux qui imploraient la miséricorde. C'était l'ange qui la conduisait aux lieux où son assistance était le plus nécessaire. Comme la flamme obéit au souffle du vent, ainsi son âme embrasée par l'amour suivait l'appel de l'ange lorsqu'il l'accompagnait dans les séjours du malheur et de la souffrance : car, guidée par lui, la puissance de l'âme s'étendait comme des mains qui s'étendraient à l'infini pour donner, pour bénir, pour secourir, et se porteraient partout où les pousserait l'élan irrésistible d'une sainte compassion. Et de même que pour la compassion il n'y a ni distance, ni limites dans l'espace, de même il n'y en avait point qui pussent arrêter le souffle de cette âme. Semblable aux rayons partant d'une langue de feu, qui portent jusqu'à l'horizon le plus lointain l'éclat de la lumière et rentrent de nouveau au foyer d'où ils sont partis, sa charité pénétrait par toute l'Église, portant l'assistance sur tous points où, suivant l'ordre marqué par Dieu, son ange devait la conduire. Elle disait à ce sujet :
" L'ange m'appelle et me mène en différents lieux. Je suis souvent en voyage avec lui. Il me conduit auprès de personnes que je connais ou que j'ai déjà vues une fois, et aussi près d'autres personnes qui me sont entièrement inconnues. Il me conduit même au-delà de la mer, mais cela est rapide comme la pensée, et alors je vais si loin, si loin ! C'est lui qui m'a conduit près de la reine de France (Marie-Antoinette) dans sa prison. Quand il vient à moi pour me faire faire quelque voyage, le plus souvent je vois d'abord une lueur ; puis sa forme lumineuse se dégage tout à coup de l'obscurité, comme lorsque dans la nuit on ouvre une lanterne sourde. Quand nous voyageons, il fait nuit au-dessus de nous, mais une lueur plane sur terre. Nous voyageons à partir d'ici à travers des pays connus jusqu'à d'autres de plus en plus éloignés et j'ai le sentiment d'une immense distance. Le voyage se fait tantôt sur des routes, tantôt à travers des plaines, des montagnes, des rivières et des mers. Je dois mesurer tout le chemin avec les pieds, souvent gravir avec effort des montagnes escarpées. Mes genoux sont alors fatigués et douloureux, mes pieds sont brillants, je suis toujours pieds nus. Mon guide marche quelquefois devant moi quelquefois près de moi. Je ne le vois jamais remuer les pieds. Il est très silencieux, fait peu de mouvements, sinon qu'il accompagne ses courtes réponses d'un geste de la main ou d'une inclination de tête. Comme il est transparent et resplendissant ! Il est souvent grave et sérieux, souvent il se mêle à sa gravité quelque chose d'affectueux. Ses cheveux sont unis, flottants et brillants. Il a la tête découverte et porte une longue robe de prêtre avec un reflet blond. Je parle avec lui très hardiment, mais je ne puis jamais le bien regarder en face, tant je suis inclinée devant lui. Il me donne toute espèce d'indications. Je n'ose pas lui faire beaucoup de questions ; j'en suis empêchée par le contentement tranquille que j'éprouve auprès de lui. C'est toujours très bref dans ses paroles. Je le vois, même à l'état de veille. Quand je prie pour d'autres personnes et qu'il n'est pas près de moi, je l'appelle, afin qu'il aille trouver leur ange. Souvent aussi, quand il est près de moi, je dis que je veux rester ; je le prie d'aller en tel ou tel endroit porter des consolations, et je le vois partir. Quand j'arrive au bord des grandes eaux et que je ne sais comment aller plus loin, je me trouve quelquefois tout d'un coup de l'autre côté, et je regarde étonnée derrière moi. Nous passons souvent par-dessus des villes. Pendant un rude hiver, j'avais quitté le soir fort tard l'église des Jésuites à Coesfeld, et il me fallut revenir par les champs à notre maison de Flamske à travers la pluie et les tourbillons de neige. J'eus peur et je priai Dieu : alors je vis planer devant moi une lueur semblable à une flamme qui avait la forme de mon guide avec sa longue robe. Aussitôt le chemin se sécha sous mes pieds, il fit clair autour de moi, il ne tomba sur moi ni pluie, ni neige, et je revins à la maison sans être mouillée."

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:41

5. Le commerce d'Anne Catherine avec les âmes souffrantes avait aussi lieu par l'intermédiaire de l'ange qui la conduisait dans les vastes espaces du purgatoire afin qu'elle rafraîchît, pour ainsi dire, celles qui étaient sans secours avec les fruits de sa pénitence innocente.
" J'étais avec mon guide, dit-elle, près des pauvres âmes dans le purgatoire : je voyais leur, grande désolation comment elles ne peuvent pas s'aider elles-mêmes et comment, de nos jours, elles sont si peu secourues par les hommes sur la terre. Ah ! Leur misère est inexprimable ! Comme j'avais cette détresse sous les yeux, je me trouvai séparée de mon conducteur par une montagne, et je soupirais après lui comme affamée, si bien que je tombai presque en défaillance. Je le voyais à travers la montagne, mais je ne pouvais pas aller à lui, et il me dit : " Vois quel est ton désir : ce que tu ressens, les pauvres âmes le ressentent aussi dans leur désir d'être secourues."
" Il me conduisait souvent devant des cavernes et des cachots pour y prier, et je me prosternais devant ces sombres réduits ; je pleurais, et je criais vers Dieu, les bras étendus, pour qu'il se laissât fléchir. L'ange m'exhortait à offrir pour les pauvres âmes toute espèce de privations de renoncements. Elles ne peuvent pas s'aider elles-mêmes et sont si cruellement négligées et oubliées ! J'envoyais souvent mon ange gardien à l'ange de certaines personnes que je voyais dans la souffrance, afin qu'il les excitât à offrir leurs douleurs pour les pauvres âmes. Ce que l'on fait pour elles, prières ou souffrances, leur profite à l'instant et rend si joyeuses, si heureuses, si reconnaissantes ! Quand j'offre des souffrances pour elles, elles prient pour moi. Je suis effrayée en voyant à quel point on néglige et on dissipe les grâces que l'Église offre aux hommes, mais dont ils tiennent si peu compte tandis que les pauvres âmes aspirent et languissent de désir."

6. Dès sa première enfance, aussi loin que remontai ses souvenirs, Anne Catherine avait toujours la préserver de tout péché, de la traiter en comme une faible et naïve enfant, de lui faire en tout et partout connaître et accomplir sa très sainte volonté. Dieu dans sa miséricorde avait exaucé cette prière : il avait fait accompagner pas à pas, protéger et éclairer par son ange cette enfant docile et pleine de bonne volonté dans son long voyage à travers une vie de travaux, de combats et de souffrances ; il lui avait fait enseigner comment elle devait régler sa conduite, suivant les occurrences de chaque jour, pour affronter les dangers, supporter les souffrances et soutenir les combats. L'ange montrait tout d'avance à Anne Catherine en visions ou sous forme de tableaux symboliques, de peur que, surprise sans préparation par le changement incessant et souvent subit des circonstances, elle ne se rendit coupable de quelque action ou omission dont sa conscience pût être blessée. L'ange la préparait par des visions symboliques à des souffrances prochaines ou éloignées, afin qu'elle demandât la force de les prendre sur elle : tout événement de quelque importance, toute rencontre avec les personnes, tout accident fâcheux qui devait arriver soit à elle-même, soit à ceux qui lui touchaient de près, lui était tantôt montré d'avance d'une manière claire et complète, tantôt seulement indiqué, et elle devait se comporter en conséquence. Elle recevait des avertissements précis sur la manière dont elle devait se comporter envers les personnes avec lesquelles elle entrait en rapport ; elle savait si elle devait frayer avec elles ou s'en tenir à distance. Si les circonstances le demandaient, l'ange lui prescrivait jusqu'aux termes dans lesquels elle devait s'exprimer.
La sollicitude du conducteur céleste s'étendait à tous les objets, à tous les travaux, à toutes les affaires dont Anne Catherine devait s'occuper. Elle devait vivre dans deux mondes, le monde extérieur et sensible, et le monde invisible, inaccessible aux sens : il lui fallait agir incessamment dans tous les deux et au profit de tous les deux. La tâche immense qu'elle avait reçue de Dieu portait avec elle que, dans l'ordre extérieur de la vie commune, Anne Catherine fit et accomplît parfaitement tout ce que demandaient d'elle son état et sa vocation ; bien plus, qu'elle l'accomplît au milieu de fatigues et de souffrances qui à elles seules suffisaient à remplir toute une vie. Mais à cela venait s'ajouter l'action à exercer dans les visions, action en vue de laquelle tout ce qui intéressait en tous lieux l'Église universelle lui était manifesté. Alors, toutes les souffrances et les oppressions de la chrétienté, tous les dangers que courait la foi et les blessures qui lui étaie portées, toutes les entreprises sacrilèges contre les biens ecclésiastiques, toutes les profanations des choses saintes lui étaient mises devant les yeux, et la tâche qui en résultat pour elle l'absorbait parfois si longtemps de suite que des jours et des semaines se passaient sans qu'elle pût revenir, avec l'usage de ses sens extérieurs et de ses facultés intellectuelles, dans ce monde visible qui l'entourait, mais qui lui devenait toujours plus étranger, répondre à ses exigences et satisfaire aux devoirs que lui imposait la vie de chaque jour. Comment aurait-elle pu suffire à tout, comment même aurait-elle pu être supportée par qui vivaient avec elle, si la conduite de l'ange n'eût ménagé et protégé cette double vie, n'eût suppléé à l'activité extérieure par une intervention secourable qui portait avec elle la bénédiction, et n'eût maintenu dans un accord imperturbable cette double opération dont les actes étaient souvent séparés par une distance infinie ?

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:41

7. Tant qu'Anne Catherine n'eut point part à la direction spirituelle qui se donne par les prêtres de l'Église, l'ange fut le seul guide dont les avertissements réglassent sa vie. Mais lorsqu'elle en vint à s'approcher des sacrements et par suite à se mettre sous la conduite d'un confesseur, le respect et la soumission qui lui étaient habituels envers l'ange devinrent la règle de ses rapports avec le prêtre : elle fut en cela d'autant plus soigneuse et plus scrupuleuse qu'elle remarqua que l'ange lui-même subordonnait sa direction à celle du prêtre. Il semblait que l'ange n'intervînt plus qu'en qualité de protecteur et de gardien de sa pupille, de trésorier et d'ordonnateur des grâces et des dons extraordinaires qui étaient accordés à celle-ci pour le bien des fidèles, tandis que l'Église, par l'intermédiaire de son sacerdoce, avait à prendre la conduite spirituelle d'une âme qui devait arriver à son but final par les moyens de salut et les voies accessibles à tous et selon l'ordre établi pour tous dans l'Église de Dieu. Les dons singuliers de la grâce, que nous verrons se déployer avec la plus riche variété chez Anne Catherine, n'étaient pas le but de sa vie, mais seulement des moyens d'accomplir sa mission de souffrance expiatoire pour l'Église : c'est pourquoi aussi ces dons ne devaient pas plus être soustraits au jugement et à la décision de l'Église que la vie intérieure d'Anne Catherine elle-même. Nous constaterons avec surprise le pouvoir immense que le sacerdoce possédait sur Anne Catherine et sur tous ses dons, et nous verrons que l'ange lui-même paraissait être aux ordres et sous la puissance de l'Église. Car c'était lui qui portait à Anne Catherine l'appel du confesseur ou des supérieurs ecclésiastiques quand elle était entièrement séparée du monde extérieur et ravie dans d'autres sphères, si bien qu'étant absolument inaccessible à toute impression naturelle, paraissant paralysée et sans vie, elle revenait à l'instant à la vie naturelle et à l'état de veille quand l'ordre du prêtre l'y rappelait.
" Quand je suis, disait-elle, une fois, introduite dans une contemplation ou livrée à un travail spirituel qui m'a été confié, je suis souvent tout d'un coup rappelée irrésistiblement dans ce monde ténébreux par une force vénérable et sainte. J'entends le mot " obéissance" ; cela sonne douloureusement, mais pourtant l'obéissance est la racine vivante d'où est sorti tout l'arbre de la contemplation.
Toutefois l'appel du confesseur n'aurait pas pénétré profondément, s'il n'eût été porté par l'ange auquel la pratique de l'obéissance paraissait plus méritoire pour Anne Catherine que la contemplation. Aussi il ne tardait jamais à la ramener sur la terre quoiqu'un ordre si subit et si pressant dût pénétrer comme le dard d'une flèche acérée dans son âme livrée à un profond et paisible recueillement. Nous rencontrerons dans la suite de cette histoire plusieurs cas où la direction du prêtre, en tant qu'homme faible et borné, se trouve en contradiction avec celle de l'ange : mais jamais nous ne verrons la moindre infraction à l'ordre établi de Dieu pour protéger la foi et la conserver pure, ordre selon lequel nulle mission, vocation, nul don, nul privilège, ne doivent exempter la soumission à l'autorité et au jugement des supérieurs ecclésiastiques. Aucune faveur céleste, aucune distinction spirituelle, aucun degré de sainteté ne surpasse en dignité intrinsèque et en grandeur le caractère sacerdotal ; et il n'existe entre Dieu, chef invisible de l'Église, et les fidèles d'autre médiateur visible que le sacerdoce. C'est pourquoi les grâces, les secours, les trésors de miséricorde que Dieu offre à l'Église dans les mérites et les dons extraordinaires de ses favoris choisis, doivent être contrôlés par prêtres, reçus en dépôt par eux et transmis ensuite au reste des fidèles. Il en fut ainsi pour Anne Catherine. Du côté de son ange, rien ne fut omis pour préparer en elle une source de bénédiction pour l'Église : mais cette bénédiction devait se répandre dans l'Église par l'intermédiaire du pouvoir sacerdotal, et c'est pourquoi l'abondance plus ou moins grande des fruits qu'elle devait produire dépendait aussi de l'usage qui serait fait de ce pouvoir.

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:41

VIII

ANNE CATHERINE EST APPELLE PAR DIEU A L'ETAT RELIGIEUX,
ET ELLE Y EST PRÉPARE PAR UNE DIRECTION PARTICULIÉRE


1. Le désir de vivre pour Dieu seul allait toujours croissant dans le cœur de cette enfant si merveilleusement conduite : aussi songeait-elle sans cesse au genre de vie qui pourrait le plus sûrement lui faire atteindre ce but. Longtemps Anne Catherine pensa à quitter secrètement la maison paternelle pour trouver dans quelque contrée lointaine un lieu où elle pût rester inconnue et mener une vie pénitente. En dehors de Dieu, ses parents et ses frères et sœurs étaient les seuls objets auquel elle fût attachée par une tendre affection : c'est pourquoi sa fidélité à Dieu lui paraissait imparfaite si elle restait plus longtemps dans sa patrie. Il lui fut impossible d'exécuter ce projet, mais son désir d'une vie cachée et contemplative en devint d'autant plus ardent, et elle avait toujours cette vie devant les yeux comme l'objet unique et suprême de tous ses voeux. Elle avait un tel attrait pour les personnes vouées à la vie religieuse, que, comme elle l'avouait souvent plus tard, elle n'était pas maîtresse de son émotion, même à la simple vue de l'habit d'un ordre sévère : mais elle osait à peine penser qu'elle pût jamais avoir le bonheur de porter un jour un pareil habit.
Dieu avait mis cette aspiration dans son âme et il daigna être son guide pour la conduire à ce but si désiré. Cette direction qui lui fut donnée, si l'on considère son caractère intrinsèque ainsi que les circonstances extérieures et l'ensemble de la situation où l'Église se trouvait alors, est un fait singulièrement remarquable. Notre oeil débile peut y reconnaître les voies mystérieuses par lesquelles Dieu vient en aide aux besoins et aux tribulations de son Église : et il y a là une preuve consolante et encourageante que les miracles de sa toute-puissance et de sa sagesse ne font point défaut à l'Église, même quand l'infidélité, la défection et la trahison d'une quantité innombrable de ses membres s'unissent pour la détruire aux efforts de ses ennemis. Lorsqu'Anne Catherine fut appelée à l'état religieux et pourvue par la grâce divine de moyens qui la rendaient capable d'exercer une action de l'ordre le plus élevé, on allait voir ou l'on voyait déjà s'accomplir des événements qui devaient ravager de telle sorte la vigne de l'Église que la pieuse vierge ne pouvait pas, comme avait fait, par exemple, sainte Colette, travaillant à la restauration de la discipline religieuse ou à l'établissement de nouvelles communautés, mais qu'il ne lui restait que la tâche, peut-être plus pénible encore, de servir Dieu en qualité d'instrument d'expiation, comme l'avait été Lidwine de Schiedam dans un temps également désastreux, de satisfaire pour des péchés qui lui étaient étrangers et de prendre sur elle les souffrances et les blessures du corps de l'Église pour en préparer la guérison.

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:42

2. Dieu donna à cette enfant une direction en rapport avec cette immense tâche de souffrances embrassant toute l'Église, par cela même qu'il daigna, semblable à un prétendant, rechercher Anne Catherine comme sa fiancée, et dans cette recherche la préparer au plus haut degré de perfection spirituelle. L'Église considère toute âme qui fait les trois voeux de religion comme contractant par là avec Dieu des fiançailles spirituelles ; mais la vocation extraordinaire qui échut à Anne Catherine, la somme de dons inaccoutumés dont elle fut gratifiée, et la fidélité, toute particulière avec laquelle elle en devait user sont une preuve que sa qualité de fiancée devait être une prérogative tout à fait unique et qu'elle était choisie pour réparer envers le fiancé de l'Église les outrages que lui faisaient d'innombrables infidélités. La divine libéralité de Dieu tient toujours en réserve pour les enfants de l'Église une surabondance de dons spirituels : mais quand ils sont repoussés, mal employés ou dédaignés, sa justice les retirerait nécessairement à l'Église, si, dans son infinie miséricorde, il ne se préparait pas, comme des vases d'élection, de saintes âmes dans lesquelles il puisse recueillir les trésors méprisés de sa grâce et les conserver à l'Église pour un temps meilleur. Or la bonté de Dieu veut faire de cette conservation un mérite pour ses fidèles serviteurs ; c'est pourquoi il les rend aptes à conquérir par une mesure proportionnée de fatigues, de luttes et de souffrances, ces trésors plus que suffisants pour acquitter la dette contractée par la légèreté, la paresse, l'infidélité et la malice d'autrui. A aucune époque ces instruments choisis des miséricordes de son chef invisible ne font défaut à l'Église et ils lui sont d'autant plus nécessaires que ceux qui ont pour mission d'être les médiateurs entre Dieu et son peuple, ceux qui sont revêtus du sacerdoce suffisent moins à leur tâche et ont moins de zèle pour l'honneur de sa maison. Jamais l'Église n'avait été si profondément abaissée, jamais le fléau de l'incrédulité n'avait produit des ravages aussi universels, jamais les ennemis de la foi et leurs efforts pour l'anéantir n'avaient trouvé si peu de résistance qu'au temps où Dieu choisit Anne Catherine pour sa fiancée. Pauvre faible enfant qu'elle était, il lui fallait livrer bataille aux puissances ennemies : mais Dieu lui avait mis en main les armes avec lesquelles lui-même, dans sa très sainte humanité, avait vaincu l'enfer, et il la formait peu à peu à cette manière de combattre qui rend la victoire certaine. C'est pourquoi nous la verrons conduite par lui sur des voies qui ne sont pas celles de la prudence humaine de la prévoyance et des calculs humains, mais qui sont tracées par les décrets de son impénétrable sagesse. Plus Anne Catherine était fortifiée spirituellement par cette direction, plus s'étendait la sphère de son action bienfaisante, jusqu'au moment où nous la voyons enfin embrasser toutes les parties et tous les rangs de l'Église.

3. Ce fut dans sa cinquième ou sixième année qu'elle reçut de Dieu son premier appel à l'état religieux. Voici ce qu'elle a dit à ce sujet :
" J'étais encore une très petite fille et je gardais les vaches, ce qui était pour moi une tâche pénible et fatigante. Un jour que le désir me vint comme cela m'arrivait souvent, de quitter la maison et les vaches et d'aller servir Dieu dans une solitude où personne ne me connaîtrait j'eus une vision dans laquelle il me sembla que j'allais Jérusalem. Là il vint à moi une religieuse en qui j'appris plus tard à reconnaître sainte Jeanne de Valoir : elle avait l'air très grave et près d'elle était un petit garçon de ma taille, qui était merveilleusement beau. Elle ne le conduisait pas par la main : je sus ainsi que ce n'était pas son fils. Elle me demanda ce que j'avais et, quand je lui eus raconté ce qui me préoccupait, elle me consola et me dit : " Sois sans inquiétude ! Regarde cet enfant ! Veux-tu de lui pour fiancé ? Je lui répondis que oui ; sur quoi elle me dit de rester en paix et d'attendre que l'enfant vînt à moi, m'assurant que je serais religieuse. Cela me paraissait une chose impossible ; mais elle me dit que j'entrerais certainement au couvent parce que rien n'était impossible à mon fiancé. J'y comptai alors avec une pleine assurance. Quand je revins à moi, je ramenai tranquillement les vaches à la maison. J'eus cette vision en plein midi. Ces sortes de visions ne me troublaient pas : je croyais que tout le monde avait des relations et recevait des avertissements de ce genre. Je n'ai jamais pensé à une différence entre les visions et le commerce réel avec les humains."

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:43

4. Quelque temps après survint un autre incident qui encouragea Anne Catherine à faire le vœu de se rendre à l'invitation du fiancé divin, c'est-à-dire d'entrer en religion, quand elle serait plus avancée en âge. Elle le raconta ainsi :
" Mon père avait fait vœu de donner tous les ans un veau gras au couvent des Annonciades de Coesfeld. Lorsqu'il y portait le veau, il avait coutume de me prendre avec lui. Quand nous étions arrivés au couvent, les nonnes badinaient avec moi comme on fait avec un enfant. Elles me mettaient dans le tour et tantôt me faisaient tourner vers elles dans l'intérieur du couvent, pour me faire quelque cadeau, tantôt me faisaient tourner du côté extérieur, puis me demandaient en plaisantant si je ne voulais pas rester avec elles. Je répondais toujours que oui et je ne voulais pas m'en aller. Alors elles disaient : " la prochaine fois nous te garderons." Toute petite que j'étais, je pris pourtant en affection ce couvent où la règle était encore bien observée. Quand j'entendais les cloches de son église, je priais avec la pensée d'unir mes prières à celles des pieuses recluses et je me trouvais ainsi en rapport intime et vivant avec le couvent des Annonciades. Une fois, par une chaude journée d'été, vers deux heures après midi, j'étais près du troupeau de vaches. Le ciel était noir, un orage allait éclater, il tonnait déjà. Les vaches étaient très inquiétées par la chaleur et les mouches et j'étais dans un grand embarras pour savoir comment je viendrais à bout du troupeau. Il y avait environ quarante vaches qui ne donnaient pas peu de souci à une faible enfant comme moi, quand elles couraient dans le bocage. Elles appartenaient à tout le hameau : autant un habitant du hameau possédait de vaches, autant de jours il devait harder le troupeau. Quand j'en étais chargée, j'étais toujours en prière et en contemplation : je voyageais à Jérusalem et à Bethléem et j'y étais plus connue qu'à la maison. Le jour dont je parle, quand l'orage éclata, je me retirai derrière un monticule de sable où croissaient des buissons de genévriers et je pus me mettre à l'abri. Je priai et j'eu une vision. Il vint à moi une religieuse assez âgée portant l'habit des Annonciades qui s'entretint avec moi. Elle me dit que ce n'était pas honorer véritablement la mère de Dieu que de se borner à parer et à promener ses images ou à lui adresser toute espèce de pieux discours, qu'il fallait imiter ses vertus, son humilité, sa charité et sa pureté. Elle me dit aussi que dans le danger et dans l'orage, il n'y avait pas de meilleur abri que de se réfugier par la prière dans les plaies de Jésus ; qu'elle avait toujours eu pour ces plaies sacrées une vénération profonde et qu'elle avait eu la grâce d'en recevoir l'empreinte douloureuse, mais que jamais personne ne l'avait su. Elle me raconta qu'elle portait toujours en secret sur la poitrine un cilice de crin avec cinq clous et une chaîne autour des reins, et qu'il lui avait toujours fallu tenir cachées ses pratiques de piété. Elle parla aussi de sa dévotion particulière envers l'Annonciation de la Sainte Vierge et me dit qu'il lui avait été révélé que Marie, dès sa plus tendre enfance, avait ardemment soupiré après la venue du Messie ; elle désirait seulement devenir la servante de la mère du Seigneur. Elle me raconta encore comment elle avait vu la salutation de l'archange et je lui dis de mon côté comment je l'avais vue nous devînmes ainsi très bonnes amies.
" Il était environ quatre heures quand je revins à moi. La cloche des Annonciades sonnait la prière : l'orage était passé et je trouvai mon troupeau paisiblement rassemblé : je n'avais pas été mouillée du tout. C'est alors que je fis pour la première fois le voeu de me faire religieuse. Je désirais au commencement entrer chez les Annonciades, mais je réfléchis bientôt qu'il valait mieux être tout à fait éloignée de ma famille. Je gardai le silence sur cette résolution. Dans la suite, je sus intérieurement que l'amie avec laquelle je m'étais entretenue était sainte Jeanne ; je sus qu'on l'avait forcée à se marier. Je la vis encore souvent dans la suite, spécialement dans mes voyages en vision à Jérusalem et à Bethléem : elle m'y accompagnait comme tirent plus tard les bienheureuses Françoise et Louise."
A dater de ce moment, Anne Catherine fut fermement et irrévocablement résolue à entrer dans un couvent. Elle n'y voyait encore aucune possibilité humaine, elle ne pouvait pas non plus imaginer où elle pourrait s'adresser pour être admise, quand le temps serait venu : mais, pénétrée de son voeu comme elle l'était, elle espérait avec une confiance inébranlable que Dieu accomplirait en elle ce qu'il avait commencé en se faisant son guide. C'est pourquoi ses efforts tendaient toujours de plus en plus à mener la vie d'une religieuse, selon l'idée qu'elle en avait et autant que les circonstances le permettaient. Ses parents et ceux qui avaient autorité sur elle étaient pour elle comme des supérieurs ecclésiastiques auxquels elle obéissait de la manière la plus ponctuelle, et quant à ce que peut prescrire la règle d'un couvent en fait de mortification, de renoncement à soi-même et de vie retirée, elle l'observait, à l'aide d'avertissements intérieurs, aussi parfaitement qu'elle le pouvait.

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:43

5. Une de ses compagnes de jeunesse, Elisabeth Wollers, née Weermann, déposa ce qui suit devant l'autorité ecclésiastique, le 4 avril 1813 :
" Je connais Anne Catherine Emmerich depuis son enfance ; nous avons grandi ensemble et nous habitions, sous le même toit. Elle était sévèrement tenue par ses parents, mais pourtant sans dureté. Elle avait un très bon naturel. Tout ce que je sais, c'est qu'elle avait beaucoup d'affection pour ses parents et ses frères et sœurs. Elle était toujours sage et réservée. Déjà, étant enfant, elle voulait devenir nonne. Dès son plus jeune âge, elle avait de l'attrait pour l'église et pour la dévotion, mais elle n'aimait pas les compagnies et les divertissements. Elle les quittait ordinairement pour s'en aller à l'église. Elle était très recueillie, très réservée, sobre de paroles, très active et très travailleuse. Elle était polie et avenante pour tout le monde en sorte qu'on lui faisait des cadeaux à cause de sa gentillesse. Elle avait aussi très bon cœur ; elle avait bien quelquefois des vivacités, mais cela lui faisait de la peine tout de suite après. Elle n'était pas recherchée dans ses vêtements, mais seulement convenable et propre."

6. Dans la douzième année de son âge, elle entra comme fille de service dans la famille d'un paysan de ses parents, qui s'appelait aussi Emmerich. La femme de celui-ci, Elisabeth, née Messig, déposa le 8 avril 1813 :
" Lorsqu'Anne Catherine avait douze ou treize ans, elle habitait ma maison et gardait les vaches. Elle était polie et bienveillante pour toutes les personnes de la maison, et je n'ai jamais rien trouvé à reprendre chez elle : nos rapports ont toujours été très amicaux. Elle n'allait jamais à une réunion de plaisir ; elle aimait mieux aller à l'église, car elle était très pieuse, très active, très sincère et fort recueillie en elle-même. Elle parlait bien de tous et disait toujours qu'elle ne voulait pas avoir de bien-être dans ce monde : elle portait au lieu de chemise, une robe de laine grossière. Elle avait très bon cœur, jeûnait beaucoup et disait pour s'excuser qu'elle n'avait pas d'appétit. Quand je lui conseillai de renoncer à son projet de se faire nonne, parce qu'il faudrait y sacrifier tout ce qu'elle avait, elle me répondit : " Ne me parlez pas ainsi, autrement nous ne serons plus amies. Je dois faire cela et je le ferai."

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:43

7. Dès ses premières années, Anne Catherine avait eu des relations fréquentes dans cette maison de paysans aisés : ses parents le voulaient ainsi, dans l'espoir que leur enfant deviendrait peu à peu moins silencieuse et moins recueillie si elle voyait plus souvent d'autres personnes. Ils ne pouvaient s'expliquer un détachement si précoce de toutes les choses du monde chez cette enfant dont la vie était en Dieu ; d'autant moins qu'ils avaient tous les jours de nouvelles preuves de la vivacité de son esprit, de son habileté et de sa capacité et qu'ils craignaient que cette vie si retirée ne nuisit plus tard à son établissement dans le monde. Mais plus on envoyait Anne Catherine chez d'autres personnes, plus le détachement et l'éloignement du monde et de ses relations croissaient en elle. Elle était toujours à l'état de contemplation qui pourtant ne l'empêchait pas de faire aussi bien que possible ce qu'elle avait à faire. Quand elle travaillait aux champs avec les siens, elle disait quelques mots, sans sortir de ses visions, lorsque la conversation avait trait aux choses de Dieu : mais le plus souvent elle gardait le silence, et le travail dont elle était chargée, si pénible qu'il fût, se faisait avec promptitude, sans secousse et sans dérangement. Si on l'interpellait soudainement, il arrivait souvent qu'elle n'entendait pas ou que, semblant s'éveiller d'un songe, elle faisait une réponse qui n'avait pas de rapport à la question. Elle regardait alors le questionneur avec des yeux dont l'expression faisait deviner, même à ces gens simples, qu'ils n'étaient pas tournés vers les objets extérieurs : cependant sa cordialité touchante et son humeur serviable réussissaient promptement à prévenir les conséquences ultérieures d'une impression si étrange.

8. Après qu'elle eut passé trois ans dans la maison d'Emmerich, on la plaça chez une couturière parce que sa faiblesse physique fit penser à sa mère qu'une occupation de cette nature serait plus propre à lui assurer un jour une existence convenable dans le monde. Avant que ce plan fût mis à exécution, elle revint passer quelque temps encore dans la maison paternelle pour aider aux travaux des champs. A cette période se rattache un incident qui donna occasion à Anne Catherine de déclarer à ses parents qu'elle était fermement et irrévocablement résolue à entrer au couvent. Elle travaillait aux champs, une après-midi, avec ses parents et ses frères et sœurs. Il était environ trois heures lorsque la cloche du couvent des Annonciades de Coesfeld sonna les Vêpres. Souvent déjà elle avait entendu la cloche par un vent favorable, mais cette fois ce son la remplit d'un désir si extraordinaire d'entrer au couvent qu'elle fut au moment de tomber en faiblesse. C'était comme si une voix lui eût crié" Va au couvent, il le faut quoi qu'il en advienne !" Elle ne put continuer son travail et il fallut la ramener à la maison.
" A dater de ce moment, raconta-t-elle, je commençais à être malade, je vomissais souvent et j'étais très triste. Comme j'allais de côté et d'autre, languissante et soucieuse, ma mère me demanda ce que j'avais et ce qui me rendait si sérieuse. Je lui déclarai nettement que je voulais aller au couvent. Elle fut très mécontente et me demanda comment je voulais entrer dans un couvent, ne possédant rien et étant d'une mauvaise santé. Elle se plaignit aussi à mon père et ils firent l'un et l'autre tout leur possible pour me dissuader de la pensée du couvent. Ils me représentèrent la vie qu'on y menait comme devant être très pénible pour moi, car j'y serais méprisée en ma qualité de paysanne et à cause de ma pauvreté. Mais je répondis : " Si je n'ai rien, Dieu n'en est pas moins riche pour cela. Il fera réussir la chose." Le refus de mes parents m'alla tellement au cœur que j'en devins plus malade et qu'il me fallut garder le lit.
" Pendant cette maladie, un jour, à midi, comme le soleil donnait dans ma chambrette par la petite fenêtre, je vis un saint homme s'approcher de mon lit avec deux religieuses qui étaient éblouissantes de lumière. Elles me donnèrent un gros livre semblable à un livre de messe et me dirent : " Si tu peux étudier ce que contient ce livre, tu sauras ce qui convient à une religieuse." Je répondis que je voulais le lire dès à présent et je pris le livre sur mes genoux. Il était en latin, mais je compris tout et j'y lus avec beaucoup d'attention. Ils me laissèrent le livre et disparurent. Les feuillets de ce livre étaient en parchemin et écrits en lettres rouges et dorées. Il s'y trouvait aussi des images de saints de l'ancien temps. Il avait une reliure jaune, mais pas de fermoirs. J'avais ce livre avec moi quand j'entrai au couvent et j'y lisais avec ardeur. Quand j'en avais lu une partie, il m'était toujours retiré. Je l'avais un jour sur ma table, quand plusieurs religieuses entrèrent chez moi et voulurent le prendre, mais il leur fut impossible de l'ôter de sa place. Plus d'une fois il me fut dit : " Tu as maintenant tant et tant de feuillets à lire encore." Je vis ce livre dans les dernières années, lorsque je fus ravie en esprit à un endroit qui se rapporte à la prophétie et aux écrits d'anciens prophètes : il me fut montré là parmi beaucoup d'autres livres prophétiques de tous les lieux et de tous les temps, comme étant la part que j'aurais dans ces trésors. D'autres présents que j'avais reçus en diverses occasions pour me consoler et m'aider et que j'avais eus longtemps en ma possession me furent montrés comme conservés là. Maintenant (20 décembre, 1819) je n'ai plus que cinq feuillets à lire, mais il me faut pour cela du repos afin que je puisse en laisser après moi le contenu."

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:43

9. Ce livre mystérieux n'était donc pas un pur symbole mais un écrit réel, ayant la forme d'un volume et contenant des choses prophétiques. Il provenait, comme il sera rapporté en son lieu, du trésor des saints écrits qui sont conservés sur ce qu'Anne Catherine appelle la montagne des prophètes et transmis par des voies extraordinaire à des personnes que l'infusion de la lumière prophétique a rendues capables de comprendre ce qui s'y trouve. Ce livre traitait de l'essence et de la signification de l'état religieux, de sa place dans l'église et de sa mission dans tous les temps, en sorte que toute personne à laquelle il était donné d'en prendre connaissance pouvait y apprendre de quel bien elle devait être l'instrument pour l'Église de son temps. La lecture qu'y faisait Anne Catherine donnait lieu pour elle à des visions où ce qu'il contenait se développait sous ses yeux dans une série de tableaux. Même quand il lui arrivait de réciter un psaume, le Magnificat, le Benedictus, le premier chapitre de l'Évangile de saint Jean une prière de la liturgie catholique ou les litanies de la sainte Vierge, les mots s'ouvraient, pour ainsi dire, comme des enveloppes où la graine est renfermée et les contemplations les plus variées touchant leur contenu historique et leur sens le plus profond venaient se présenter à elle : il en était de même pour ce livre. Elle y voyait comme but et objet principal de l'état religieux le mariage avec le fiancé céleste, mais dans ce tableau général apercevait distinctement sa propre participation à cette tâche, ainsi que les voies et les moyens, les empêchements et les encouragements, les travaux, les peines, les mortifications, les victoires sur elle-même qui devaient l'aider à l'accomplir ; et cela, non seulement en ce qui se rapportait à sa sanctification personnelle, mais aussi en ce qui touchait la situation et les besoins de l'Église elle-même. Car Anne Catherine ne devait pas recevoir la grâce de la vocation uniquement pour elle et pour sa propre perfection, mais le Père céleste l'avait destinée à être un instrument au moyen duquel il voulait sauver cette grâce avec tous les dons et les effets qui s'y rattachent et la conserver à l'Église, dans un temps de défection universelle où la vigne du Seigneur était livrée à la dévastation. C'est pourquoi tout ce qu'Anne Catherine apprenait dans le livre de prophétie et tout ce qu'elle pratiquait d'après ses indications avait toujours le caractère de substitution, d'expiation et de satisfaction pour les fautes et les manquements d'autrui ; et tous les travaux qu'elle avait à accomplir en vision se faisaient plus pour d'autres que pour elle-même. Ils étaient une plantation, une récolte, une préparation, une conquête, un combat, une réparation dont le fruit et le profit étaient destinés à toute l'église par le fiancé céleste.

10. Plus Anne Catherine pénétrait profondément dans ce livre, plus ses contemplations devenaient riches et plus elles devenaient la règle de toute sa vie intérieure et extérieure. Elle percevait l'accord de tous ces tableaux, soit entre eux, soit avec toute la mission de sa vie : elle voyait clairement qu'ils embrassaient dans leur ensemble, l'histoire d'une fiancée engagée au fiancé céleste, qui soupire après lui, tend vers lui, qui doit préparer laborieusement pour lui tout ce qu'il faut pour se mettre en ménage, mais qui est incessamment retardée et dérangée par des choses qui manquent, par d'autres qui se perdent ou se détruisent, par des travaux faits en sens contraire. De temps en temps une série des événements de sa vie dans un avenir prochain lui était montrée d'avance dans des tableaux symboliques qui ne manquaient jamais de se réaliser : même tous les empêchements qui provenaient de ses propres péchés, de sa tiédeur, de ses omissions, de sa trop grande condescendance pour autrui se montraient là comme des avertissements. Mais tout cela ne lui était pas représenté de façon qu'elle n'eût qu'à suivre en aveugle ou qu'il ne dût pas lui en coûter des résolutions sérieuses, des combats et des efforts ; car ces tableaux symboliques étaient comme une similitude, comme une parabole qui la fortifiait et l'éclairait, l'aidant à faire ce qui était convenable, à éviter ce qui ne l'était pas ou à parer à un danger, mais non comme une chose toute faite ou comme un présent pour lequel elle n'eût qu'à ouvrir la main. Ils lui montraient en outre, dans, le détail les misères et les besoins divers qu'elle n'eût pu embrasser d'un coup d'oeil mais pour lesquels elle avait à lutter et à prier, et ils lui indiquaient ce qu'elle avait à faire dans tel ou tel cas. Ces tableaux la consolaient aussi et, en lui faisant voir ses fautes, lui apprenaient comment elle pourrait les éviter ou les réparer.

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:43

11. Les travaux et les arrangements qui occupaient Anne Catherine en vision et qu'elle avait à mener à bien, sans manquements et sans fautes se rapportaient à la préparation de la parure et du trésor nuptial d'une fiancée accordée avec le fils d'un roi. Ce qu'une mère soigneuse et intelligente ferait en pareil cas pour sa fille promise à un tel fiancé était précisément ce qu'Anne Catherine devait faire en vision. Elle avait à mettre toutes choses en état par des travaux comme ceux qui se font pour la vie ordinaire et pour ses besoins, mais qui avaient ici une signification plus élevée et d'autres effets. Ainsi elle devait préparer le champ, semer du lin, sarcler les mauvaises herbes, cueillir le lin, le rouir, le briser, l'affiner, le filer, le tisser et blanchir le linge destiné à la fiancée. Elle devait tailler, coudre, broder de la façon la plus variée, suivant la signification spirituelle des diverses pièces d'habillement, lesquelles étaient en très grand nombre et dont la confection exigeait de grandes fatigues. Ces travaux en vision étaient les symboles de ses fatigues, de ses mortifications, de ses victoires sur elle-même dans la vie de chaque jour. Chaque coup d'aiguille pour la confection du vêtement nuptial était la piqûre d'une douleur supportée patiemment qui augmentait ses mérites et la rapprochait du but. Un acte de vertu imparfait, défectueux, se montrait dans la vision comme une couture ou une broderie mal réussie qu'il fallait supprimer et refaire à nouveau. Toutes les impatiences, toutes les vivacités, tous les manquements, jusqu'au plus léger, étaient représentés par des défauts, des avaries et des tâches qu'il fallait réparer ou effacer par un redoublement d'efforts et de fatigue. Tous ces travaux s'élevaient, variant suivant les années, depuis le plus simple vêtement jusqu'à la parure de fête de la fiancée et à tout ce qui constituait un trousseau complet. Chaque pièce particulière devait être achetée par des sacrifices et soigneusement conservée jusqu'au moment du mariage. Il résultait de la tâche imposée à Anne Catherine que la vision relative aux fiançailles qui lui servait de guide devenait chaque jour plus étendue et plus variée parce que toutes les circonstances et les influences de l'époque qui avaient trait à l'Église venaient s'y produire. Tout le monde laïque et ecclésiastique qui l'environnait venait s'y montrer, suscitant des obstacles ou apportant des encouragements : de même toutes les tentatives avortées, toutes les démarches inutiles, toutes les prières non exaucées, toutes les attentes trompées lui étaient montrées d'avance dans des tableaux symboliques.

12. Les travaux qu'elle faisait en vision s'entremêlaient si simplement et si naturellement à sa vie extérieure qu'ils n'y apportaient jamais de trouble ; bien plus, il n'existait pour elle aucune différence sensible à son esprit entre cette double action : toutes deux étaient une même chose parce que les mêmes vues et les mêmes pensées y présidaient et parce qu'elles étaient également dirigées vers le même but. Le travail en esprit passait avant le travail extérieur de chaque jour, semblable à la prière et aux bonnes résolutions par lesquelles un pieux chrétien commence son oeuvre journalière, offrant toutes ses actions à Dieu pour sa gloire et pour l'acquisition de quelque vertu : et de même que celui-ci a coutume de renouveler son intention dans le courant de la journée pour se fortifier dans ses bonnes dispositions et ses bons propos, de même il pouvait arriver qu'Anne Catherine eût à faire un seul et même travail pour obéir à sa maîtresse ou à ses parents et pour suivre des instructions reçues dans sa vision. Elle s'expliqua ainsi une fois à ce sujet :
" Je ne puis dire de quelle manière la contemplation de ces tableaux se liait à mes actions, mais c'était d'après elle que je faisais avec une grande ponctualité ou que j'évitais de faire ce qui se présentait à moi dans le cours ordinaire de la vie. Cela a toujours été très clair pour moi, quoique je n'eusse personne autour de moi qui eût pu comprendre mes explications à ce sujet. Je crois qu'il en arrive autant à toute personne qui, dès sa jeunesse, travaille avec zèle pour arriver à son but, la béatitude éternelle ; seulement la manière dont Dieu daigne la diriger reste invisible pour elle. Une autre personne éclairée d'en haut pourrait s'en rendre compte d'après la marche des choses comme je l'ai fait moi-même constamment en ce qui touchait les autres. Celui qui ne voit pas la direction divine agit pourtant d'après elle et il en recevra l'influence bénie, tant qu'il obéira à toutes les impulsions, les aspirations et les avertissements que Dieu lui fait arriver par l'ange gardien, par la prière, par le confesseur, par les supérieurs, par le sacerdoce de l'Église, aussi bien que par les événements et les circonstances de la vie journalière. De quelque côté, que je portasse mes regards, la vie ordinaire ne me montrait que l'impossibilité d'entrer dans un couvent mais la vision m'y conduisait toujours et sûrement, et je recevais intérieurement l'assurance que Dieu, qui peut tout, me conduirait au but. Et cela me donnait une ferme confiance."

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:44

13. A peine Anne Catherine était-elle remise de sa maladie que sa mère la mit en apprentissage à Coesfeld, chez la maîtresse couturière Elisabeth Krabbe, dite Notthof : elle espérait que ce nouveau genre de vie et le commerce plus fréquent avec toute sorte de personnes qui en résulterait la distrairait un peu et la ferait revenir sur son projet d'entrer au couvent. Mais Dieu avait disposé que précisément ce court espace de moins de deux ans pendant lequel Anne Catherine fut en apprentissage serait le temps le plus tranquille de sa vie quant à l'extérieur. Elle n'eut pas besoin de commencer par apprendre à coudre ; car, de même que précédemment elle avait fait tout ce dont elle était chargée, soit aux champs, soit à la maison, sans sortir de la contemplation, de même maintenant sa main savait manier adroitement l'aiguille, pendant que son œil était dirigé vers de tout autres objets. Dieu lui donna une telle aptitude pour cette sorte de travaux qu'elle pouvait venir à bout des ouvrages les plus difficiles sans y appliquer son esprit. Ses mains seules étaient actives et, comme conduites par l'ange, poursuivaient leur travail avec précision et sûreté quoique son œil, détourné des choses du monde extérieur, ne pût même plus y jeter un regard. Au commencement, Anne Catherine se mettait avec inquiétude à la table de travail parce qu'elle savait bien qu'elle ne pourrait résister à l'invasion des visions ni s'empêcher d'avoir l'esprit absent, et elle était très tourmentée par la crainte d'attirer par là sur elle l'attention soupçonneuse de l'entourage. Mais elle pria Dieu de venir à son aide et elle fut exaucée : l'ange lui mettait dans la bouche les paroles qu'il fallait, chaque fois qu'on s'adressait soudainement à elle, en même temps qu'il veillait sur ses mains afin qu'elles ne laissassent pas tomber l'ouvrage. Anne Catherine alla bientôt si loin dans cette voie que, jusqu'à la fin de sa vie, elle put consacrer ses douloureuses nuits non seulement à la prière et à un travail purement spirituel, mais aussi à faire des travaux de couture pour des enfants pauvres, des malades et des femmes en couches, sans avoir besoin pour cela du secours de ses yeux ni d'une application particulière de son esprit.

14. Il est facile de comprendre que pendant les rudes travaux des champs qu'il lui fallait faire précédemment, en y employant toutes ses forces, il avait été plus facile à Anne Catherine de résister à une profonde absorption dans la contemplation que maintenant où, assise tranquillement devant une table, elle avait à faire des choses qui n'exigeaient d'elle ni effort ni attention : aussi toute son âme était-elle attirée dans des contemplations qui la saisissaient plus profondément et plus puissamment que les scènes de l'histoire sainte, parce qu'elles avaient presque continuellement pour objet sa propre vie et la tâche qu'elle avait à remplir. Dieu lui montra quelles grandes choses il accomplit dans une âme qui est appelée à l'état religieux conformément à ses décrets éternels. Il lui fit connaître toute la série de grâces et de directions dont a besoin la faible et inconstante créature humaine pour arriver au but sublime que Dieu lui a marqué, malgré ces manquements et ses infidélités sans nombre. Et elle admirait et louait, le cœur plein de reconnaissance, cette sollicitude et cette bonté si touchantes du Seigneur qui daigne ainsi prodiguer des dons d'une valeur inestimable aux âmes qu'il veut rendre capables de recevoir ses plus hautes faveurs. Plus son cœur aimant était pénétré de ces sentiments, plus sa douleur était grande à la vue de la triste situation de l'Église dans laquelle il ne semblait plus possible que personne voulût désormais embrasser la vie religieuse avec ses saints voeux. Cette situation, ainsi que les persécutions et les dangers qui menaçaient encore la foi catholique, était montrée à Anne Catherine, parce que Dieu voulait agréer ses prières, ses souffrances et ses sacrifices afin de conserver par là à l'Église ces dons qu'alors peu de chrétiens voulaient accepter et conserver fidèlement et que toutes les puissances ennemies, conjurées contre elle, voulaient anéantir. Il remuait son cœur par ces contemplations, afin qu'elle demandât pour elle-même avec, un désir plus ardent la grâce de la vocation et s'offrit sans relâche à souffrir toutes les peines qui pouvaient être une compensation pour l'ingratitude, le mépris et les outrages que cette grâce rencontrait maintenant partout.

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:46

15. Le Sauveur lui montra en outre ce qu'il avait dû faire et souffrir pour conférer à son Église la parure de l'état religieux, comment il avait placé ce joyau sous la garde et la tutelle spéciale de sa très pure Mère ; et comment, pour rehausser sa gloire dans l'Église, il lui avait remis le pouvoir de planter dans sa vigne les diverses familles religieuses et de les renouveler selon les besoins. Aussi, c'était à cette très sainte Mère qu'Anne Catherine dans ses visions avait à présenter successivement chaque pièce de la parure nuptiale, pour corriger et améliorer, d'après ses avis, ce qui était défectueux. Si nous nous souvenons que, dès sa quatrième année, Anne Catherine avait coutume de se flageller avec des orties quand elle voyait Dieu offensé par des enfants mal élevés, nous pourrons mesurer l'irrésistible puissance de l'amour qui lui faisait maintenant chercher à dédommager Dieu des injures à ses fiancées infidèles. Ce désir devenait plus ardent mesure que lui était révélée plus clairement la haute dignité à laquelle est élevée une âme qui s'unit à Dieu par la profession des voeux de religion. Plus elle considérait avec admiration la perfection et le mérite que communiquent à toutes les actions, même les plus insignifiantes, d'une personne consacrée à l'état plus elle aspirait ardemment à cette faveur, dans l'espoir que par là elle pourrait honorer Dieu davantage et le servir plus parfaitement. Elle arriva à une conviction si assurée touchant l'incomparable efficacité des vœux de religion qu'elle ne croyait pas pouvoir se montrer assez reconnaissante envers Dieu, si elle ne lui offrait jusqu'à son dernier soupir une vie remplie de labeurs et de souffrances. C'est pourquoi son âme vaillante ne se laissait décourager, quand, pour le présent, elle ne voyait encore aucune possibilité humaine d'entrer dans un couvent et quand tous ceux devant lesquelles son désir se manifestait s'élevaient contre elle. Mais ses forces physiques n'étaient pas en état de supporter tout ce qu'elle éprouvait intérieurement. Elles s'épuisèrent tout à fait, et Anne Catherine se montra si malade et si affaiblie qu'il fallut quitter son apprentissage.

16. La maîtresse couturière déposa en ces termes, devant l'autorité ecclésiastique, le 14 avril 1813 :
" J'ai connu Anne Catherine Emmerich quand elle avait douze ans et qu'elle habitait chez Zeller Emmerich, dans le district rural de Flamske appartenant à la paroisse de Saint-Jacques de Coesfeld : ce fut de là qu'elle vint chez moi, à l'âge de quinze ans, pour y apprendre la couture. Elle n'y resta pas tout à fait deux ans, car elle tomba malade et, avant que sa guérison fût complète, elle alla à Coesfeld où elle resta.
" Tout le temps qu'elle demeura chez moi, elle s'est toujours très bien conduite : elle était très laborieuse, toujours prête à faire ce que je lui disais, sans jamais contredire. Elle ne parlait pas beaucoup et se montrait plutôt silencieuse et réservée. Elle n'était chez moi que les jours ouvriers : elle passait les dimanches et les jours de fête chez ses parents. Je n'ai rien trouvé à reprendre chez elle, si ce n'est qu'elle aimait à être bien habillée."
Lorsqu'Overberg, le 24 avril 1813, demanda à Anne Catherine qui faisait avec lui son examen de conscience, s'il était vrai que dans sa jeunesse elle eût été recherchée dans son habillement, elle lui répondit :
" J'aimais toujours à être habillée convenablement et proprement ; toutefois, ce n'était pas en vue des hommes, mais en vue de Dieu. Ma mère souvent ne pouvait satisfaire en cela mon désir ; alors j'allais près de l'eau ou devant un miroir pour m'arranger. S'habiller décemment et proprement est bon, même pour l'âme. Quand j'allais communier le matin, avant l'aube, je m'habillais avec autant de soin qu'en plein jour, car c'était pour Dieu et non pas pour le monde."

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:46

IX

ANNE CATHERINE SÉJOURNE TROIS ANS A COESFELD,
DEPUIS SA DIX SEPTIEME JUSQU'A SA VINGTIÈME ANNÉE


1. Jusqu'alors Dieu s'était servi de voies extraordinaire pour diriger Anne Catherine vers l'état religieux ; maintenant elle devait suivre la route ordinaire, c'est-à-dire apprendre à connaître et s'exercer à surmonter, les obstacles et les dangers contre lesquels tous ceux qui son appelés à la vie religieuse ont plus ou moins à lutter. Tant que son âme put rester occupée à contempler l'excellence et la dignité surnaturelle de l'état religieux, elle en était si vivement saisie que son désir n'avait d'égal que la douleur qu'elle ressentait en voyant la profonde décadence ce saint état et les efforts du monde pour le détruire entièrement. Ses combats intérieurs consistaient proprement dans la peine qu'elle se donnait pour maîtriser son ardent désir et dans l'inquiétude avec laquelle elle se demanda comment elle triompherait par la patience et la confiance en Dieu de difficultés extérieures qui paraissaient insurmontables. Maintenant, Dieu voulait qu'Anne Catherine apprit par sa propre expérience quelle est la faiblesse d'une personne livrée uniquement à ses propres forces et qu'elle restât fidèle, même quand le témoignage sensible de ses illuminations et de ses consolations extraordinaires lui ferait défaut et quand les influences extérieures auraient pleine liberté de lui susciter des empêchements.

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:47

2. C'est pourquoi on voit commencer ici, pour elle, quant à sa direction, une nouvelle période comprenant l'intervalle de sa dix-septième à sa vingtième année. Pendant ce temps, elle habita Coesfeld, où elle était entrée au service d'une maîtresse couturière dans l'espoir d'amasser, à force de travail et d'économie, le montant de la dot qui pourrait être exigée pour son admission dans un couvent. Mais ce but ne put être atteint, car ses petits gages de la semaine s'en allaient le plus souvent le jour même où elle les avait touchés. Tout ce qu'elle gagnait appartenait aux pauvres. Quelque vif que fût son désir d'entrer en religion, l'amour des pauvres était encore plus fort, et Anne Catherine n'hésitait, jamais à se dépouiller de tout. Un jour, ayant rencontré une vieille femme couverte de misérables haillons, elle fut saisie d'une telle compassion qu'elle prit aussitôt une pièce de son vêtement et en couvrit la mendiante, quoiqu'elle n'eût rien à mettre à la place. Elle voulait secourir les autres à ses dépens, et plus une privation lui était pénible, plus elle était prompte à se l'imposer. Elle espérait recouvrer par là la force d'âme et l'ardente charité dont elle se sentait dépouillée depuis qu'elle habitait Coesfeld. Toutes les consolations qu'elle était accoutumée jusqu'alors à ressentir dans ses prières et ses pratiques de piété lui avaient été retirées et elle croyait apercevoir en elle-même un grand refroidissement et un dégoût de toutes les choses spirituelles. Cela la tourmentait beaucoup, et son inquiétude s'accrut d'autant plus que le délaissement intérieur lui rendait toute pratique de plus en plus pénible. Dans son humilité, elle ne donnait place qu'à une pensée, c'était qu'elle avait mérité ce refroidissement par son infidélité dans l'usage des grâces reçues et par son manque de ferveur ; elle se sentait maintenant si indigne de la grâce de la vacation qu'aucune pénitence ne lui semblait trop dure pour expier ses fautes. Elle redoublait ses austérités et ses mortifications accoutumées, et s'appliquait scrupuleusement à n'omettre aucune pratique, quoique souvent il lui fallût un effort extrême pour surmonter sa répugnance apparente. Elle se considérait comme étant dans l'état de tiédeur et, quoiqu'elle n'eût pas à avouer à son confesseur le moindre consentement ou la moindre négligence quant à l'éloignement pour les choses spirituelles, cependant le sentiment de sa culpabilité et la crainte qu'il lui inspirait étaient parfois si grands en elle, qu'elle n'osait pas recevoir la sainte communion, aussi souvent qu'auparavant et qu'elle ne put y être décidée que par l'ordre de son confesseur. Elle continua durant trois ans environ à soutenir courageusement cette lutte, jusqu'au moment où Dieu lui fit sentir à nouveau son voisinage et son assistance ; alors le courage ferme et joyeux, ainsi que le zèle ardent de la charité se réveilla plus puissamment dans son cœur.

3. Elle eut aussi dans ce temps beaucoup de contrariétés extérieures à supporter, parce que son entourage, ses parents, ses frères et sœurs, employèrent tous les moyens, possibles pour la détourner de nouveau de son projet d'entrer au couvent. La maîtresse chez laquelle Anne Catherine travaillait avait conçu pour elle une telle affection qu'elle lui offrit plusieurs fois avec insistance de rester dans le célibat et de tout partager avec elle si Anne Catherine de son côté pouvait se résoudre à ne jamais la quitter. Elle était tellement touchée de la piété d'Anne Catherine que son désir était de mener avec elle, jusqu'à leur mort, une vie retirée et consacrée à des pratiques pieuses. Jamais elle n'avait gêné Anne Catherine par une curiosité indiscrète et ne l'avait entravée rien ; elle trouvait même bon que d'autres jeunes filles vinssent chercher près d'elle de bons conseils et des encouragements à la piété ; elle pouvait donc croire qu'Anne Catherine adhérerait à un projet qui semblait devoir offrir comme un équivalent de la vie religieuse. Mais celle-ci ne se laissa pas détourner et elle déclina ces offres bienveillantes par des arguments si persuasifs que la bonne intelligence entre elles ne fut pas troublée un instant.

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:47

4. Il lui fut plus difficile de résister aux efforts redoublés de ses parents, lesquels s'imaginaient qu'elle perdrait le désir d'entrer au couvent, si l'on pouvait la contraindre à prendre plus de part aux divertissements mondains. Il fallait pour cela la forcer à aller davantage dans les compagnies et même dans des lieux de récréations publiques. Les personnes de son âge et ses connaissances se réunirent à ses parents pour l'y décider. Il était toujours difficile à Anne Catherine de refuser à quelqu'un ce qu'il lui demandait ; aussi lui parut-il absolument impossible de repousser toujours ses parents contristés, chaque fois qu'ils tentaient de la faire aller à une réunion dansante avec l'un de ses frères ou l'une de ses sœurs. Elle céda deux fois, quoique avec une grande répugnance, parce qu'elle espérait que cette condescendance lui épargnerait des instances ultérieures. Voici ce qu'elle raconta à ce sujet
" Un jour, mon frère aîné voulait absolument que j'allasse avec lui à la danse ; mais, comme je n'en fis rien et que je refusai nettement, cela le mit de mauvaise humeur ; il se querella avec moi et courut à la maison très irrité. Mais il revint tout de suite, pleura à chaudes larmes, s'agenouilla devant moi en présence de nos parents et me demanda pardon de sa vivacité. Nous n'avions, du reste, jamais eu de dissentiments, et nous n'en avons jamais eu depuis. Mais un jour que, par une condescendance mal entendue, je m'étais laissé persuader d'aller à une réunion de ce genre, je fus prise d'une tristesse extrême et je suivis dans un état approchant du désespoir. Mon âme n'y était véritablement pas présente, mais j'étais à la torture comme si j'eusse été en enfer. J'étais violemment tirée au dehors, au point que je n'étais plus maîtresse de moi. Pourtant je restai encore, par crainte de manquer aux convenances et de faire un éclat. Alors il me sembla, que mon fiancé divin m'appelait et je m'enfuis de là ; je regardai autour de moi, je cherchai et trouvai sous des arbres mon fiancé plein de tristesse et d'indignation son visage était défait et même tout ensanglanté. Et il me dit : " Comme tu es infidèle ! Comme tu m'oublies ! Tu m'as maltraité ! Ne me reconnais-tu donc plus ?" Alors j'implorai mon pardon et j'appris ce que j'avais à faire pour prévenir les péchés d'autrui. Je devais m'agenouiller dans un coin et prier, les bras étendus ou bien aller dans des endroits où il y avait des péchés à empêcher.
" M'étant encore une fois laissé entraîner par complaisance semblable à un divertissement du même genre, la force qui m'en arrachait devint irrésistible, quoi que fissent mes compagnes pour me retenir. Je m'enfuis, et il me semblait que la terre, voulait m'engloutir. J'étais en proie à une tristesse inexprimable. A peine étais-je hors de la porte de la ville et sur le chemin de la maison, qu'une femme d'un aspect majestueux vint à moi et me dit d'un ton sévère : " Qu'as-tu fait ? Quelle est ta conduite ? Tu t'es engagée à mon Fils, mais tu ne dois plus avoir part avec lui !" Alors le jeune homme vint aussi à nous, triste et défiguré ; ses reproches me percèrent le cœur, quand je pensai que j'étais en si mauvaise compagnie pendant qu'il attendait accablé de souffrances. Je crus mourir de douleur ; je suppliai sa mère de demander grâce pour moi et je promis de ne plus jamais céder. Elle intercéda pour moi, j'obtins mon pardon et je promis encore une fois de ne plus me laisser conduire dans de telles assemblées. Alors ils me quittèrent. J'étais à l'état de veille, avec pleine conscience de moi-même, et ils s'étaient entretenus avec moi comme l'auraient fait des personnes vivantes de la vie ordinaire. J'étais triste jusqu'à la mort et je revins à la maison en sanglotant. Le lendemain on me fit de grands reproches de m'être ainsi échappée toute seule.
" On finit pourtant par me laisser en repos. Il tomba entre les mains de mon père un petit livre où il lut que les parents ne devaient pas obliger leurs enfants à de pareils divertissements. Cela lui fit tant de peine qu'il en pleura amèrement et dit : " Dieu sait pourtant que j'avais bonne intention." Il me fallut le consoler moi-même du mieux que je pus."

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:47

5. L'opposition de ses parents à son projet ne cessa pourtant pas, elle en devint même d'autant plus vive. On est d'abord très étonné de voir ces pauvres gens de la campagne, qui ne pouvaient jamais espérer de voir leur fille dans une position bien avantageuse, montrer une répugnance invincible à son entrée au couvent ; mais on a une impression différente quand on se représente quel trésor elle était pour eux. Depuis que Dieu la leur avait donnée, ils n'avaient trouvé en elle que joie et consolation. Cette enfant, guidée par son ange gardien et éclairée d'en haut, était devenue pour eux dès son plus jeune âge, par sa sagesse et son intelligence, ainsi que par le don de conseil qu'ils trouvaient en elle sans le chercher et comme sans le savoir, une ressource dont ils ne pouvaient se passer. En outre, une bénédiction merveilleuse était répandue sur elle et sur tout ce qu'elle faisait, et ils s'en apercevaient surtout quand elle n'était pas auprès d'eux. Devenue jeune fille, Anne Catherine, grâce à l'inexprimable bonté de son cœur et à la sérénité d'une âme dont rien ne troublait jamais la paix, avait en elle quelque chose de si attrayant que ses parents ne voulaient jamais se séparer d'elle pour longtemps. A cela s'ajoutait la sollicitude ingénieuse et infatigable avec laquelle Anne Catherine prévenait tous les désirs et tous les besoins de ses parents qui trouvaient là l'assurance des soins les plus affectueux et de l'assistance la plus fidèle pour leurs vieux jours ; aucune pensée ne pouvait donc leur être plus pénible que celle d'être privés en un instant de tout leur bonheur. Bien qu'Anne Catherine eût déjà résidé pendant des années hors de la maison paternelle, elle en avait toujours été si peu éloignée que le commerce journalier n'était jamais interrompu. Mais la clôture d'un couvent menaçait de leur tout enlever, car ils connaissaient trop bien le zèle ardent de leur fille pour ne pas savoir d'avance que, fût-elle même dans une maison un peu relâchée, elle y vivrait comme une parfaite religieuse et voudrait observer scrupuleusement la règle. C'est pourquoi ils auraient vu plus volontiers chez elle de l'inclination pour le mariage, parce qu'il n'eût pas supprimé tout d'abord la possibilité de rapports fréquents. La volonté d'Anne Catherine d'obéir à Dieu qui l'appelait à l'état religieux, devait donc imposer à ces pauvres parents le renoncement à tout ce qui leur était le plus cher et le plus précieux et à ce que rien ne pouvait remplacer pou eux. En outre, en considérant l'état où se trouvaient alors les couvents, ils étaient préoccupés de la pensée que leur pauvreté serait reprochée à leur fille pendant toute sa vie et que personne ne comprendrait l'étendue du sacrifice qu'ils feraient en donnant leur enfant à une communauté religieuse. C'est pourquoi ils la pressaient avec des prières, avec de tendres reproches, avec des larmes, avec des explosions de douleur violente, même avec des blâmes sévères, d'abandonner son dessein où ils cherchaient à lui montrer, tantôt l'effet de la présomption et du caprice, tantôt la crainte des charges d'une vie besogneuse dans le monde ; aussi, son cœur si tendre et si aimant en était il violemment oppressé, au point que souvent elle savait à peine que leur répondre. Dans cette situation, elle avait recours à la prière la plus fervente, afin d'obtenir la force et la lumière dont elle avait besoin pour arriver à son but.
" Mes parents, dit-elle plus tard devant Overberg, me parlaient aussi du mariage, pour lequel j'avais une grande répugnance. Mais la pensée me vint que cette répugnance pouvait bien avoir sa source dans la crainte des charges de l'état conjugal. Si c'était pourtant la volonté de Dieu que je me mariasse, me disais-je, je devrais accepter ces charges. Je me mis alors à prier Dieu de m'ôter cette répugnance pour le mariage si c'était sa volonté que je cédasse au désir de mes parents et que je prisse cet état ; mais mon désir d'entrer au couvent ne fit qu'augmenter.
" J'exposai aussi mon embarras à mon curé et à mon confesseur et leur demandai conseil. Tous deux me dirent que, si je n'avais pas de frères ni de sœurs qui pussent prendre soin de mes parents, je ne devrais pas entrer au couvent contre leur volonté ; mais que, comme ils avaient plusieurs enfants, j'avais à cet égard toute liberté. Je persévérai donc dans ma résolution."

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:47

6. C'est un fait très remarquable qu'Anne Catherine, quoiqu'ayant si souvent reçu dans ses visions la connaissance bien positive que Dieu l'appelait à l'état religieux, était pourtant toujours renvoyée aux voies ordinaires pour y trouver la confirmation et l'assurance de ce qui lui était communiqué extraordinairement par Dieu. De même que les obstacles extérieurs qui s'accumulaient contre son projet ne disparaissaient pas miraculeusement et subitement, mais devaient être surmontés par elle-même à force de luttes et d'efforts, de même les lumières acquises surnaturellement ne la dispensaient pas de l'obligation de faire en outre certifier sa vocation par les moyens qui sont à l'usage de tous les fidèles. Anne Catherine était appelée à l'état religieux pour le bien de l'Église ; elle devait être un modèle pour les personnes engagées dans cet état, et montrer en sa personne, à une époque où la vie spirituelle était en pleine décadence, à quelle perfection de fidélité peut arriver une âme qui a pris Dieu pour époux ; c'est pourquoi elle devait être soumise à la direction de l'Église, c'est-à-dire aux représentants de Dieu, aux prêtres et aux confesseurs. Comme les autres fidèles, il fallait qu'elle réglât sa conduite d'après leurs décisions et leurs jugements, et c'était par cette voie, commune à tous, qu'elle devait atteindre le but que Dieu lui avait marqué. C'est précisément cette parfaite soumission à la conduite et à l'ordre accoutumé de l'Église qui est la pierre de touche la plus sûre, quant à la réalité de tous les dons extraordinaires qui avaient été départis à Anne Catherine. Aussi verrons nous dans la suite de sa vie des preuves de plus en nombreuses que tout ce que Dieu lui avait accordé était placé sous la garde et soumis au jugement des supérieurs ecclésiastiques pour recevoir de là le sceau qui en certifiait l'authenticité.

7. Anne Catherine reçut dans sa dix-huitième année le sacrement de confirmation des mains de Gaspard Max de Droste-Vischering, alors évêque suffragant de Munster. Cette sainte cérémonie eut lieu au temps de son délaissement intérieur, lorsqu'elle était si tourmentée de la crainte d'être tombée dans l'état de tiédeur. C'est pourquoi l'appel à la confirmation fut pour elle comme une voix du ciel ; elle s'y prépara avec le soin le plus scrupuleux et la ferme confiance qu'elle recouvrerait par la vertu de cet admirable sacrement la force et la joie spirituelles pour le retour desquelles elle croyait n'avoir fait que de vains efforts depuis un an. Lors de sa première communion, elle avait prié Dieu de faire d'elle une enfant bonne et docile ; cette fois elle demanda une fidélité assez constante et un amour assez persévérant pour la rendre capable de souffrir jusqu'à son dernier jour pour Dieu et pour le prochain. Elle offrait incessamment à Dieu toutes les forces de son corps et de son âme, afin qu'il voulût bien les faire servir à accomplir la pénitence qui ne pourrait pas être faite par d'autres. Et, pour obtenir cette grâce, non seulement elle multipliait ses pratiques de pénitence, mais elle s'efforçait aussi d'exciter les autres confirmants à se préparer avec ferveur au sacrement. Pendant cette préparation, elle sentit se renouveler fortement dans son âme le désir de vivre solitaire et cachée dans une terre étrangère et de s'y consacrer à la méditation et à la pénitence ; et comme, un jour, dans une conversation intime avec une amie, elle disait à ce propos qu'un véritable imitateur de Jésus-Christ doit tout quitter comme l'ont fait les saints, ces paroles firent sur cette amie une telle impression qu'elle se déclara prête à la suivre en quelque lieu qu'elle voulût aller pour imiter l'exemple des saints. Anne Catherine accepta cette offre avec joie et toutes deux se concertèrent pour s'enfuir loin de leur pays : mais il leur fallut bientôt reconnaître que leur projet n'était pas exécutable.

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:48

8. Voici ce que racontait Anne Catherine à propos de sa confirmation :
" J'allai avec les autres enfants de la paroisse à Coesfeld, nous devions être confirmés. Je me tins devant la porte avec mes compagnes avant que nous parussions devant l'évêque. J'avais un sentiment très vif de la solennité qui s'accomplissait dans l'église et je vis ceux qui sortaient changés intérieurement à divers degrés. Je les vis aussi marqués d'un signe extérieur. Lorsque j'entrai l'église, je vis l'évêque tout lumineux. Il y avait autour de lui comme des troupes d'esprits célestes. L'onction resplendissait et la lumière brillait sur le front des confirmés. Lorsqu'il me fit l'onction, un trait de feu pénétra à travers mon front jusqu'à mon cœur, et je me sentis fortifiée. J'ai souvent revu plus tard l'évêque suffragant, mais je l'ai à peine reconnu."
On peut juger de ce que furent les effets de ce sacrement pour Anne Catherine par sa déclaration faite plus tard qu'à dater de ce moment elle eut à supporter, pour expier des fautes commises par d'autres, des châtiments et des supplices qui lui étaient infligés par des voies surnaturelles et accompagnés d'apparitions. Souvent l'expiation s'accomplissait sur elle par des incidents qui paraissaient purement fortuits ; ainsi elle était jetée à terre, violemment heurtée, blessée, meurtrie, arrosée d'eau bouillante par suite de la maladresse d'autrui, ou bien saisie tout à coup d'une maladie inexplicable dont on se moquait comme d'une comédie ou d'une folie. Il lui fallait supporter tout cela avec une douceur et une patience sans bornes ; elle devait se taire et tout laisser tomber sur elle, lorsqu'en outre, comme il arrivait fréquemment, elle avait à subir la contradiction, le blâme, des paroles dures ou injurieuses et des accusations injustes. Étant d'un nature irritable, bouillant, prompt à s'émouvoir violemment, elle avait alors à soutenir une lutte intérieure d'autant plus pénible qu'il lui fallait non seulement rester parfaitement maîtresse d'elle-même et pardonner du cœur à la personne qui l'outrageait, mais en même temps prier Dieu de lui faire porter la peine qu'aurait méritée la personne coupable envers elle. Elle reçut dans le sacrement de confirmation l'onction et la force nécessaire pour en arriver là et nous verrons bientôt combien furent grands et rapides les progrès qu'elle fit dans cette voie.

9. Le caractère de l'expiation fut dès lors celui qui domina dans toutes les maladies et les souffrances corporelles qui assaillaient Anne Catherine sans relâche, et cela sous les formes les plus diverses, avec des variations continuelles et subites. Ces souffrances étaient dans une relation intime et une proportion connue de Dieu seul avec certaines offenses pour lesquelles elles devaient satisfaire. Plus Anne Catherine marchait fidèlement, dans son état de fiancée spirituelle, suivant la direction qui lui avait été donnée dans sa grande vision, plus elle devenait digne de remplir devant Dieu la place de la fiancée par excellence qui est l'Église, de représenter plus parfaitement le corps mystique de l'Église, jusqu'à ce qu'enfin cette représentation, par l'impression des stigmates de Jésus crucifié, arrivât à son plus haut degré ou comme à une complète assimilation.
Le corps d'Anne Catherine devint, devant Dieu, comme le corps de l'Église ; il put, en cette qualité, être exposé aux dangers, subir les persécutions, recevoir les blessures qui menaçaient l'Église dans son ensemble ou dans ses diverses parties, et les détourner par là de l'Église elle-même. De même qu'à l'âge de quatre ans, elle s'était mise devant la hache lancée sur un nourrisson endormi et l'avait préservé d'un danger mortel, ainsi maintenant elle était livrée aux souffrances et aux dangers qui menaçaient le chef de l'Église, ou de grands dignitaires ecclésiastiques, ou des personnages influents, dangers dont les conséquences auraient été funestes pour tout le corps, s'ils n'avaient pas été prévenus ou détournés. C'étaient aussi les maladies et les blessures spirituelles de l'Église qu'Anne Catherine subissait en son corps par d'indicibles souffrances, afin d'expier par les mérites de sa patience la faute de ces membres de l'Église qui, par leur infidélité, par l'oubli de leurs devoirs et surtout par leur incrédulité et leur immoralité, préparaient à l'Église de tels malheurs et auraient attiré les châtiments de la justice divine si une expiation ne lui eût pas été offerte.

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:48

10. Anne Catherine reçut dans le sacrement de confirmation les armes nécessaires pour accomplir cette immense tâche ; par ce sacrement, la plénitude de l'onction et de la vertu du Saint-Esprit descendit sur elle, et il lui arriva, ce qui, suivant l'explication du catéchisme romain, s'accomplit dans les apôtres le jour de la Pentecôte, où" ils furent remplis d'une telle force de l'Esprit-Saint qu'ils pensaient que rien ne pouvait leur arriver de plus heureux que d'être jugés dignes de souffrir pour le nom de Jésus-Christ les outrages, les chaînes, le martyre et la mort de la croix." Anne Catherine révéla un jour avec une touchante simplicité le secret de sa force dans les paroles suivantes, adressées au directeur de sa conscience :
" Depuis le jour de ma confirmation, mon cœur a eu cela de singulier qu'il n'a pu cesser un instant de demander pour moi le châtiment dû à tout péché qui m'était montré ou que je voyais moi-même.
Quel merveilleux respect pour la sainteté et la justice de Dieu, quelle adoration du précieux sang comme prix de notre rédemption, quelle haine irréconciliable du péché et quelle pitié sans bornes pour les pécheurs devaient résider dans un cœur qui ne pouvait plus vivre que pour souffrir à la place d'autrui !

11. Ajoutons qu'Anne Catherine devint encore plus zélée qu'auparavant, quant aux pratiques volontaires de pénitence. Chaque journée s'écoulait dans un travail sans relâche mais les nuits étaient consacrées à la prière et, de plus, elle martyrisait son corps avec des disciplines, des ceintures de pénitence et des cordes. Elle s'y était accoutumée dès son enfance ; mais elle avait été obligée de le cacher autant que possible à son entourage. Maintenant encore, son humilité l'empêchait de révéler tout cela à son confesseur : toutefois celui-ci en eut connaissance par la maîtresse couturière et interrogea Anne Catherine à ce sujet. Elle avoua tout, non sans une grande confusion, et suivit ponctuellement depuis lors les avis qu'il lui donna pour modérer son ardeur. Il lui déclara de nouveau qu'elle était appelée à l'état religieux ; et, quand elle lui témoigna la crainte où elle était de ne pouvoir être reçue nulle part, faute de dot, il la consola en lui rappelant la bonté et la toute-puissance de Dieu et lui promit de s'entremettre pour elle auprès des Augustines de Borken. Il tint parole, et bientôt il put porter à Anne Catherine l'agréable nouvelle qu'elle pouvait aller à Borken se présenter à la supérieure, laquelle, sur sa recommandation, était disposée à l'admettre : La supérieure la reçut avec bonté ; mais Anne Catherine fut tout à coup saisie d'une tristesse si vive que ses larmes lui permettaient à peine de parler. Sa douleur était causée par l'état spirituel de la communauté qui venait de lui être révélé et elle ressentit spécialement un profond chagrin de ce que le saint patron de l'ordre et sa règle étaient tellement tombés en oubli. La supérieure, fort surprise, l'ayant interrogée sur la cause de ces larmes inexplicables pour elle, Anne Catherine lui fit une réponse vraie, quoique évasive." Je pleure, dit-elle, parce que je reconnais que j'ai trop peu de respect pour saint Augustin et que je ne suis pas digne de devenir Augustine." On la congédia en l'engageant à réfléchir plus mûrement à son projet et à ne revenir qu'après y avoir longtemps pensé mais elle ne put jamais s'y résoudre.
Voici ce que rapporte Overberg sur les mortifications qu'elle pratiquait à cette époque :
" Anne Catherine, avant d'entrer au couvent, s'est livrée à plus d'austérités que dans la suite, parce qu'alors, elle ne savait pas encore qu'on ne doit rien faire en ce genre sans la permission de son confesseur. Les instruments de pénitence dont elle me parla, comme en passant, étaient des chaînes, des cordes qu'elle serrait autour de son corps et un rude vêtement de dessous qu'elle confectionnait elle-même avec l'étoffe la plus grossière qu'il lui fût possible de trouver."

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:48

12. Parmi les pratiques de pénitence auxquelles elle se livrait alors, il faut placer aussi la visite des stations du chemin de la croix, placé sur les limites du territoire de Coesfeld. Quoiqu'elle ne s'arrêtât que quelques minutes devant chaque station, il lui fallait pourtant au moins deux heures pour parcourir, à travers des bosquets de sapins ; le grand espace sur lequel les stations sont réparties. Son travail habituel commençait avec le jour et durait jusqu'à une heure avancée du soir, en sorte que, les jours ouvriers elle n'avait que la nuit pour se livrer à cette pratique de dévotion. Aussi avait-elle coutume de se mettre en route un peu après minuit et, quand les portes de Coesfeld étaient fermées, il lui fallait en outre passer par-dessus les murs en partie écroulés de la ville. Avec la timidité qui lui était naturelle et que sa vie si réglée et si retirée avait encore augmentée, cette course nocturne était pour elle quelque chose de très rude et de très pénible : cependant elle n'y manqua jamais quand elle en était priée par des âmes en peine ou quand cela lui était ordonné dans ses visions. Aucune intempérie des saisons ne pouvait l'arrêter ; seulement elle se faisait quelquefois accompagner par une amie qui partageait ses sentiments.
" Une fois, raconta-t-elle, j'allai avec une amie faire le chemin de la croix à trois heures du matin. Il nous fallut, pour sortir, passer par-dessus le mur ruiné de la ville. Comme, à notre retour, nous priions devant l'église, je vis la croix avec toutes les offrandes en argent qui y étaient suspendues sortir de l'église et venir à nous. Je le vis clairement et distinctement ; ma compagne ne le vit pas, mais elle entendit comme le cliquetis des objets en argent pendus à la croix. Du reste, j'allais le plus souvent derrière le grand autel prier devant la croix miraculeuse qui s'y trouve, et il m'est souvent arrivé de voir le Sauveur crucifié s'incliner vers moi. Cela me faisait une étrange impression."

13. Une autre fois Anne Catherine fit cette dévotion du chemin de la croix pour demander à Dieu la paix d'un ménage.
" La haine qui existait entre deux époux à Coesfeld, raconta-t-elle, me chagrinait beaucoup. Je priai pour ces pauvres gens et je fis le chemin de la croix, le vendredi saint, à neuf heures du soir, en partant du saint tombeau. Alors le mauvais esprit, sous une forme humaine, se jeta sur moi dans une rue étroite et voulut m'étrangler. Mais je criai vers Dieu de tout mon cœur et il s'enfuit. Depuis ce temps, le mari se conduisit mieux avec sa femme.
Elle éprouva une opposition semblable de la part du démon dans d'autres circonstances du même genre. Voici ce qu'elle rapporta à ce sujet
" J'éprouvais une grande pitié pour une jeune fille qui avait été séduite par un jeune homme et qui ne pouvait obtenir de lui qu'il ne l'abandonnât pas. J'étais dans une tristesse mortelle de ce qu'un si grand péché avait été commis, et je m'entendis avec deux compagnes pour faire, pendant la nuit du dimanche au lundi de Pâques, cinquante deux fois le tour du cimetière de Coesfeld, en priant pour, les âmes du purgatoire et en demandant à Dieu de venir en aide à la pauvre fille. Le temps était mauvais, la nuit était sombre, et nous marchions pieds nus. J'étais entre mes deux compagnes. Comme j'étais au plus fort de ma prière, l'esprit malin, sous la forme d'un jeune homme, se rua sur moi et me jeta de côté et d'autre, ce qu'il fit plusieurs fois. Je n'en mis que plus de ferveur dans ma prière, puisqu'elle était si odieuse à l'ennemi de tout bien. Mes compagnes tremblaient et pleuraient. Je ne sais pourtant pas si elles virent ce qui m'arrivait. Lorsque nous eûmes fini notre course, nous étions si épuisées par les efforts qu'il avait fallu faire que nous n'en pouvions plus. Comme nous revenions à la maison, la même apparition me jeta, la tête la première, dans une fosse de tanneur profonde de vingt pieds. Mes compagnes se mirent à crier et crurent que je m'étais cassé le cou ; mais je tombai tout doucement. Je leur criai : Me voici ! et aussitôt je me sentis enlevée en l'air et remise à ma place, sans savoir comment cela s'était fait ; nous poursuivîmes notre marche vers la maison, continuant nos prières, sans que rien vint nous troubler. Le mardi de Pâques, la pauvre fille vint me trouver toute joyeuse et me dit que le jeune homme consentait à l'épouser. Il l'épousa en effet et tous deux vivent encore (1818).
" Un jour qu'avant l'aurore je traversais un champ pour aller prier avec une amie, Satan, sous la forme d'un chien de couleur foncée, aussi grand que moi, vint à notre rencontre sur un sentier où nous devions passer et voulut nous empêcher d'aller plus loin. Toutes les fois que je faisais le signe de la croix en face de lui, il se retirait à quelque distance sur le chemin, puis il s'arrêtait de nouveau. Ma compagne était tellement effrayée qu'elle m'embrassait toute tremblante et me retenait en arrière. Enfin, j'adressai la parole au malin et je n'avançai en lui disant : " Au nom de Jésus, nous voulons aller plus loin ! Nous sommes envoyées par Dieu, ce que nous avons à faire est pour Dieu ! Si tu étais de Dieu, tu ne chercherais pas à nous en empêcher. Va ton chemin, nous voulons aller le nôtre." A ces paroles, le monstre disparut. Quand mon amie vit cela, elle se remit et me dit : " Ah ! Pourquoi n'as-tu pas parlé ainsi tout de suite ?" Je lui répondis : " Tu as raison, mais je n'y ai pas pensé tout d'abord." Nous continuâmes alors notre route sans être troublées.
" Un jour que j'avais prié avec beaucoup de ferveur devant le très saint sacrement, le malin se jeta si violemment près de moi, sur le banc ou j'étais agenouillée, qu'il y eut un fort craquement. La frayeur que j'en eus me donna chaud et froid, cependant il ne put me troubler. Je repris ma prière avec plus d'ardeur et il se retira aussitôt."

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:48

14. Durant trois années, Anne Catherine avait supporté avec une patience inébranlable son délaissement intérieur ; mais enfin son fiancé céleste la consola de nouveau par sa présence et, dès lors, il daigna la favoriser d'un commerce habituel et merveilleusement intime avec lui. Sans un tel secours, elle n'aurait pas pu remplir la terrible tâche de sa vie d'expiation. Mais combien les voies de Dieu sont mystérieuses ! Maintenant Anne Catherine vit dans une contemplation presque continuelle du divin Rédempteur ; elle est éclairée, fortifiée, consolée par lui, l'invisible chef de l'Église ; elle reçoit de lui constamment la promesse de son assistance, mais tous ses essais, toutes ses tentatives pour entrer dans un couvent échouent. Elle a travaillé sans se lasser pendant trois ans pour mettre de côté une somme qui puisse lui servir de dot, et elle se trouve aussi pauvre qu'auparavant. Son fiancé lui a envoyé tant d'indigents et lui a offert si souvent l'occasion de soulager les besoins de son prochain qu'elle n'a rien pu garder pour elle-même. Chose plus grave encore et qui semble lui ôter toute espérance, elle a des maladies continuelles. Des visions lui montrent à la vérité ce qu'elle a à souffrir et pourquoi elle souffre ; mais la connaissance de ces causes cachées est une faible consolation pour sa vie quotidienne et pour ses soucis, car les douleurs des maladies sont là, si réelles et si sensibles qu'elles consument toutes ses forces. Anne Catherine ne peut presque plus faire son travail accoutumé ; et, lorsqu'après la tentative manquée d'entrer chez les Augustines de Borken, elle demande à son confesseur de parler en sa faveur aux Trappistines de Darfeld, celui-ci lui déclare qu'il ne peut autoriser une personne faible et maladive comme elle l'est, à se faire admettre dans un ordre aussi sévère. En voyant le bouleversement involontaire que trahit son visage à cette déclaration, il la consola en lui promettant qu'il essaierait de la faire recevoir chez les Clarisses de Munster. On lui fit là une réponse favorable et Anne Catherine alla elle-même présenter sa requête. Mais on lui déclara que, le couvent étant très pauvre et elle-même n'ayant point de dot à apporter, elle ne pouvait être admise qu'à condition qu'elle apprendrait à jouer de l'orgue, afin de se rendre par là utile à la communauté. Elle s'y décida en effet, mais l'affaiblissement toujours croissant de sa santé lui rendit nécessaire auparavant un séjour dans la maison paternelle pour s'y rétablir.

15. Elle avait été accompagnée à Munster par une amie qui fit la déposition suivante devant l'autorité ecclésiastique, le 8 avril 1813 : " Je m'appelle Gertrude Ahaus, du hameau de Hammern, paroisse de Billerbeck ; je connais Anne Catherine Emmerich depuis quatorze ans. Je l'ai d'abord connue à Coesfeld ; nous étions très intimes et, comme elle me communiqua son désir de devenir nonne, je l'accompagnai chez les Clarisses de Munster, parce que j'y avais deux parentes. Elle montrait une telle envie d'être au couvent, que, lorsque je lui représentai que bientôt ces maisons seraient supprimées partout, elle me répondit que si elle pouvait entrer dans un couvent avec la certitude d'y être pendue huit jours après, il faudrait qu'elle y entrât. Et l'ordre le plus sévère était celui qu'elle aurait préféré. Je n'ai jamais rien vu à blâmer en elle, et, comme je la trouvais parfaitement bonne et honnête, j'avais toute confiance en elle. Nos entretiens étaient toujours sur la religion, et elle m'y instruisait de beaucoup de choses touchant les devoirs du chrétien ; elle me racontait ordinairement quelque trait de la vie de saintes religieuses, comme les saintes Mathilde, Catherine, Gertrude, Claire, etc.
Elle allait recevoir la sainte communion tous les dimanches et les jours de fête. Quand elle travaillait dans notre maison, le soir, elle faisait à genoux de longues prières. Elle m'a souvent dit qu'elle avait une dévotion particulière aux cinq plaies du Sauveur et aux trois plaies que Jésus-Christ avait eues sur l'épaule, parce que celles-ci l'avaient fait souffrir au delà de tout.
" Elle portait sur son corps, au lieu de chemise, une robe rouge. Les vendredis, elle jeûnait et ne mangeait qu'à midi, mais non le soir si elle pouvait le faire sans être remarquée. Elle allait souvent la nuit faire le chemin de la croix et passait toujours en prière les dimanches et jours de fête.
Sa patience était extraordinaire ; quand j'avais quelque chose à souffrir, elle me consolait toujours en me parlant des souffrances du Christ. Et, comme les gens prétendaient qu'elle voulait se faire nonne par orgueil, elle disait qu'il lui était agréable qu'on parlât ainsi d'elle, parce que le Christ aussi avait souffert quoique innocent. Elle était très avenante, bienveillante pour tout le monde et très travailleuse ; quand elle était dans notre maison comme ouvrière, ou bien elle travaillait, ou bien elle avait avec moi des conversations qui faisaient du bien. Elle avait si bon cœur qu'elle donnait tout ; elle était très sincère dans ses discours ; avec d'autres personnes, elle parlait peu."

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:49

16. Ici peuvent aussi trouver place les autres dépositions que les compagnes de jeunesse d'Anne Catherine firent, touchant l'époque qui vient d'être racontée, devant les supérieurs ecclésiastiques, lorsque ceux-ci, en l'an 1813, firent recueillir des renseignements détaillés sur sa vie car ces simples et véridiques dépositions non seulement font parfaitement connaître la grande bénédiction qui se répandait sur tous ceux qui se trouvaient en contact avec Anne Catherine, mais, en outre, elles présentent un portrait très vivant de toute sa personne. Nous commençons par les dires de son frère aîné, dont la déposition est du 11 avril 1813 :
" Anne Catherine est ma sœur et je suis l'aîné des enfants qui vivent encore. Elle a habité quelques années hors de la maison, mais elle venait souvent nous voir et elle demeurait à peu de distance. Je m'entendais toujours bien avec elle ; cependant elle avait le caractère un peu vif et moi aussi ; mais cela passait tout de suite chez elle et elle cherchait avec beaucoup de soin à se corriger de ce défaut, si bien que, dans les derniers temps, il n'existait plus. Elle n'était pas vaine, mais elle aimait à s'habiller convenablement et décemment. Elle se tenait à l'écart des sociétés et des divertissements. Envers nos parents, elle était bonne et prévenante.
" Elle parlait peu de choses mondaines, mais cherchait ordinairement à donner aux autres des enseignements concernant la foi et les bonnes mœurs ; elle nous rapportait des prédications qu'elle avait entendues ou des histoires de saints et cherchait par ses discours à nous faire aimer le bien. Elle avait très bon cœur envers tout le monde, si bien qu'elle donnait tout ce qu'elle gagnait. Elle ne souffrait pas qu'on parlât des fautes du prochain et nous donnait souvent à ce sujet de bons avertissements. Quand d'autres personnes la blâmaient, elle disait que c'était bien fait. Et, lorsque nous lui demandions comment elle pouvait rester si calme et si bienveillante en face de telles injures, elle répondait : " Cela doit être ainsi, et, si vous le vouliez, vous feriez de même, vous aussi." Elle consacrait beaucoup de temps à la prière. Souvent, quand nous étions aller nous coucher depuis longtemps, elle était encore debout, lisait des livres et priait à genoux, les bras étendus. Elle priait aussi pendant son travail.
Elle jeûnait très souvent et, quand nous l'engagions à s'en abstenir, à cause de la faiblesse de sa santé, elle répondait qu'elle le pouvait parfaitement. Elle le faisait particulièrement les jours consacrés à la Passion de Jésus Christ. Elle se mortifiait, en outre, de bien d'autres manières et portait, au lieu de chemise, une robe d'étoffe grossière. Elle mettait sur son lit des morceaux de bois, sur lesquels elle se couchait ; elle y mettait aussi des orties au milieu desquelles elle dormait."

17. Le 7 avril 1813, Clara Soentgen déposa en ces termes
" Anne Catherine, étant à l'école, se distinguait déjà tellement parmi les autres enfants que le maître disait souvent à ses parents qu'il ne pouvait pas lui faire une question à laquelle elle ne sût pas répondre. Elle n'a été régulièrement à l'école que quatre mois ; elle a appris le reste dans ses heures de loisir et en gardant le bétail.
Quand les autres enfants jouaient, elle s'asseyait dans un coin avec un livre.
" Quand elle est devenue plus grande, il a fallu lui prendre part aux travaux les plus pénibles. Même lorsqu'elle était bien fatiguée, il lui arrivait, en outre, quand ses parents et tout le monde étaient au lit, de se glisser en secret dans la salle commune et d'y passer plus de la moitié de la nuit à lire des livres de piété. Souvent ses parents se levaient et lui ordonnaient d'aller se coucher. Quand elle est devenue couturière, dans les maisons où elle a travaillé, elle a donné aux gens des instructions de toute espèce et leur a raconté ce qu'elle avait lu de beau.
" Beaucoup de gens, principalement parmi les jeunes filles et les jeunes garçons de la campagne, venaient la trouver, lui confiaient l'état de leur conscience et lui demandaient ce qu'ils avaient à faire. Les dimanches, dans l'après-midi, elle engageait les jeunes gens, surtout quand elle savait qu'ils s'écartaient un peu du bon chemin, à faire avec elle le chemin de la croix où elle priait à haute voix. Souvent elle se levait la nuit, se glissait hors de la maison et faisait, pieds nus, le chemin de la croix. Quand la porte de la ville était fermée, elle grimpait par-dessus des murs très hauts pour aller faire son chemin de la croix. Il lui est arrivé quelquefois de tomber du haut des murs, mais elle ne s'est jamais fait de mal.


" Sa plus grande joie était quand venait le dimanche qui était le jour où elle pouvait se confesser et communier. Quand plusieurs fêtes se suivaient, son confesseur lui permettait de recevoir la sainte communion chacun de ces jours. Les trois derniers jours de la semaine sainte elle ne mangeait absolument rien jusqu'au dîner du jour de Pâques. Elle ne trouvait jamais au-dessus de ses forces de faire, les jours où elle jeûnait, les travaux les plus fatigants."

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:49

18. Anne Gertrude Schwering, de la paroisse Saint-Lambert, hors Coesfeld, a ainsi déposé, le 16 avril 1813, sur la réquisition de l'autorité ecclésiastique :
" Je connais Anne Catherine Emmerich depuis environ quinze ans ; je l'ai beaucoup fréquentée et j'ai même eu avec elle des rapports d'amitié, parce que je remarquais en elle beaucoup de bonté et de vertu. Elle était très pieuse ; ses entretiens roulaient toujours sur la sainte Écriture, sur la vie des saints et sur les vérités de la foi. Elle ne parlait jamais des défauts d'autrui et extrêmement peu des choses de ce monde. Elle était très assidue au travail. Le soir, elle priait à genoux. Elle était indulgente envers les autres et ne murmurait jamais ; elle était généreuse autant qu'elle pouvait l'être avec le peu qu'elle avait. Je n'ai jamais rien trouvé de blâmable en elle."

19. Marie Feldmann, de la paroisse Saint-Jacques, hors Coesfeld, déposa ainsi le 11 avril 1813 :
" A l'âge de quatorze ans, je vins près d'Anne Catherine comme écolière, c'est-à-dire pour apprendre à coudre. Nous vivions ensemble très intimement, autant que le permettait la différence d'âge. Je fus près d'elle plus de deux ans et j'avais une très grande inclination pour elle, parce qu'elle avait beaucoup de piété et qu'elle m'instruisait avec la plus grande douceur, malgré ma lenteur à comprendre.
" Je connaissais sa piété par les nombreuses prières qu'elle faisait le soir, le matin et dans la journée, et par sa manière de vivre paisible et retirée. Ordinairement, le matin, elle était déjà levée et en prière quand je m'éveillais ; le soir, quand je dormais déjà, elle était encore en prière, la plupart du temps à genoux et les bras étendus. Je voyais souvent sur son lit des morceaux de bois placés en forme de croix, sur lesquels elle s'était couchée. Elle parlait habituellement des offices de l'Église et m'instruisait dans la foi et les bonnes mœurs. Elle ne parlait jamais du prochain et m'enseignait toujours qu'il ne fallait pas dire de mal des autres et même que nous devions faire du bien à ceux qui nous avaient fait du mal. Elle donnait tout aux pauvres, à tel point qu'elle-même n'avait plus rien et s'était dépouillée de tout ; elle avait rarement de l'argent, parce qu'elle donnait ce qu'elle gagnait aussitôt qu'elle l'avait reçu. Elle fuyait aussi les assemblées et allait avec moi seulement quand nous travaillions dans d'autres maisons."

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Message par Charles-Edouard Mer 18 Jan 2012 - 13:49

X

ANNE CATHERINE ESSAIE, EN APPRENANT À JOUER DE L'ORGUE,
DE SE FAIRE ADMETTRE DANS UN COUVENT.
SON SÉJOUR DE TROIS ANS CHEZ LE CHANTRE SOENTGEN, A COESFELD.

1. Lorsqu'Anne Catherine eut recouvré dans la maison paternelle les forces suffisantes pour pouvoir se livrer à un travail suivi, elle ne recula devant aucun effort, afin de gagner, comme couturière, de quoi faire les premiers frais qu'exigerait son projet d'apprendre à jouer de l'orgue. Ses doigts ne quittaient pas un moment l'aiguille durant le jour ; puis, à l'entrée de la nuit, elle prenait la quenouille, afin de pouvoir apporter, comme dot, dans un couvent, au moins quelques pièces de toile. Son travail fut tellement béni de Dieu que, dans le cours d'une année ; elle put mettre de côté plus de vingt écus, comme salaire de ses travaux à l'aiguille, et une provision assez notable de belle toile. Ces vingt écus lui paraissaient une si forte somme qu'elle n'aurait jamais osé les garder pour elle, si une autre voie lui était été ouverte pour entrer en religion.
Pendant tout le temps qu'elle passa avec ses parents, ceux-ci renouvelèrent leurs tentatives pour la détourner de la pensée du couvent et sa mère lui représenta très souvent avec émotion qu'étant aussi faible qu'elle l'était et presque toujours maladive, elle ne pouvait espérer de s'acquitter des nombreux et pénibles travaux qu'on lui imposerait dans un couvent à cause de sa pauvreté !
" Ma chère mère, répondait-elle alors, quand même les choses iraient aussi mal que possible et quand je devrais faire les travaux les plus pénibles et les plus répugnants, je n'en aurais pas moins l'avantage d'échapper aux dangers et aux inquiétudes du monde."
Mais sa bonne mère ne comprenait pas cette raison car elle avait toujours vu son enfant tellement étrangère au monde qu'elle ne croyait pas possible une séparation, plus grande encore. Elle ne cessait donc pas de lui adresser des prières et des représentations toujours plus pressantes ; mais Anne Catherine savait répondre avec tant da douceur et de tendresse que sa mère ne pouvait se fâcher, et que celle-ci ne fit aucune opposition sérieuse lors que sa fille alla s'établir dans la maison de l'organiste Soentgen, à Coesfeld, pour y apprendre de lui à jouer de l'orgue.

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