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Vie d'Anne Catherine Emmerich - Tome1

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:43

XXV

LE TEMOIGNAGE DE RENSING SUR ANNE CATHERINE


1. Le doyen Rensing, qui connaissait depuis longtemps la piété sincère d'Anne Catherine et spécialement son désir de mener une vie entièrement cachée au monde, avait, dès le commencement, regardé comme indubitable la vérité des phénomènes extraordinaires qui se produisaient en elle. Mais malgré cette conviction, les objections des étrangers ou des adversaires ne laissaient pas de faire leur effet sur cet homme circonspect et craintif. Un argument spécieux, un soupçon, si léger qu'il fût, portant sur l'indépendance de son jugement ou la fermeté de son caractère suffisait pour le tourmenter vivement et lui inspirer une grande méfiance à l'égard d'Anne Catherine. Avec une telle disposition d'esprit, la sagesse et le bon sens qui le caractérisaient d'ailleurs ne résistèrent pas à l'impression des suspicions absurdes qui se produisirent de toutes parts, dès que l'existence des stigmates fut portée à la connaissance du public. Ainsi, de son côté, rien ne manqua pour aggraver encore la tâche douloureuse d'Anne Catherine, déjà si pénible par elle-même ; et la patience de celle-ci, son humble obéissance, sa confiance en Dieu furent soumises à des épreuves comme Dieu n'en impose qu'à ceux qui sont appelés à choses des extraordinaires.

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:43

2. L'opinion favorable de Rensing avait été ébranlée d'abord par les bavardages d'une ancienne compagne de couvent d'Anne Catherine qui, environ un mois avant le commencement de l'enquête, prétendit avoir vu par le trou de la serrure la malade sortir de son lit et chercher des aliments dans une armoire. Deux autres personnes disaient avoir observé la même chose de la même manière et avoir trouvé Anne Catherine couchée sur le plancher avec une tartine de beurre à la main. Rensing qui, jusque-là, n'avait jamais douté de l'impossibilité où était Anne Catherine de manger quoi que ce fût, prit la chose très au sérieux. Il fit venir les personnes en question et dressa un procès-verbal de leurs dires. Mais quand lui-même voulut faire ses observations par le trou de la serrure, il put se convaincre qu'il n'était pas possible de voir par là le lit de la malade non plus que l'armoire qu'elle était censée avoir ouverte. Puis enfin la religieuse avoua qu'elle avait la certitude de l'impossibilité absolue où était Anne Catherine de sortir de son lit sans l'aide d'autrui. Malgré cela Rensing interrogea Anne Catherine elle-même, car le pain beurré l'inquiétait beaucoup :
" Je lui demandai, rapporte-t-il dans son journal, si elle ne se souvenait pas d'avoir été trouvée une fois hors de son lit." Oui, sans doute, répondit-elle." J'étais étendue par terre devant le lit, d'où j'étais tombée parce que je n'avais là personne pour m'assister. Il peut se faire que j'eusse à la main un morceau de pain beurré, mais je crois plutôt qu'il était à terre près de moi. J'en avais fait mettre un sur mon lit parce que j'attendais la fille d'une pauvre femme à laquelle je voulais l'envoyer. En tombant du lit j'aurai bien pu entraîner le pain avec le drap du lit." Cela le tranquillisa ; cependant il ne se tint pour entièrement satisfait que lorsqu'il en eut parlé à Overberg et que celui-ci eut pris en main la défense d'Anne Catherine.

3. Il avait été encore plus ému d'un propos qui circulait à Dulmen et à Munster ; on y disait" que quand même la sincère piété d'Anne Catherine serait hors de doute, ses stigmates devraient toujours éveiller le soupçon, tant qu'on n'aurait pas la certitude que l'abbé Lambert ne travaillait pas à les entretenir artificiellement. N'était-il pas permis de croire en effet que ce prêtre émigré était assez fanatique pour regarder comme une bonne œuvre d'aider une religieuse à porter constamment sur son corps des signes si douloureux en mémoire de la Passion de Jésus-Christ"
Le doyen Br. de Munster, dans une visite à Dulmen, avait émis cette conjecture devant Rensing qui en fut d'autant plus ému qu'il avait entendu dire quelque chose de semblable à Dulmen." Cette remarque, écrit-il, a été aussi faite ici, non seulement par des chrétiens judicieux, mais même par un Juif bien disposé qui a été très frappé de ce phénomène. `" Quoiqu'il fut moralement sûr, d'après les déclarations formelles" tant de l'abbé Lambert que de la sœur Emmerich, qu'ils étaient incapables d'une fraude pieuse de cette espèce, " cela fit pourtant naître en lui beaucoup d'inquiétudes et de doutes qui le poursuivirent jusqu'au moment où Anne Catherine elle-même vint à son aide et le délivra de ses angoisses. Son regard clairvoyant avait reconnu ce qu'il tenait caché dans son intérieur et, comme il n'y avait pas à espérer qu'il s'expliquât franchement à ce sujet, elle lui demanda la permission de lui dire ce qui se passait en lui, et lui signala ses inquiétudes et ce qui les causait
" Je fus profondément étonné, rapporte-t-il. La chose était bien comme elle la disait. Je lui déclarai alors qu'il vaudrait mieux qu'elle donnât ses stigmates comme l'œuvre d'une pieuse exaltation, parce qu'alors je serais délivré de beaucoup d'ennuis et elle de beaucoup de souffrances." Comment pourrais-je dire pareille chose ?" répondit tranquillement la malade." Je ferais un mensonge. Or un mensonge est tout au moins un péché véniel. Et le plus petit mensonge est si abominable devant Dieu que j'aimerais mieux souffrir encore bien davantage que de m'en rendre coupable."
C'en était fait dès lors de la réserve silencieuse de Rensing. Il se mit à parler longuement des dangers du zèle religieux, quand il est peu éclairé : il conjura Anne Catherine au nom de la gloire de Dieu et du salut des âmes d'avouer si ses plaies étaient réellement l'œuvre d'une dévotion exaltée.
" Mais, " rapporte son journal, " elle protesta au nom de tout ce qu'il y a de plus sacré qu'elle ne pouvait dire autre chose sur ses plaies que ce qu'elle en avait dit jusqu'à présent, à moins de parler contrairement à la vérité ; que du reste, il lui serait très agréable que Dieu voulut l'exaucer et donner au médecin les moyens de faire disparaître les signes extérieurs." J'accepterais alors bien volontiers, ajouta-t-elle, d'être punie par l'autorité comme coupable d'imposture et d'être méprisée et injuriée du monde entier."

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:44

4. La conscience pure d'Anne Catherine vint une autre fois au secours du doyen dans ses anxiétés d'une façon encore plus remarquable. Rensing avait été chargé par le vicaire général d'interroger l'ancienne supérieure et toutes les compagnes de couvent d'Anne Catherine sur sa vie dans le cloître. Anne Catherine pouvait prévoir aisément que ces femmes diraient bien des choses propres à tout embrouiller et jetteraient de nouveau le doyen dans l'incertitude et l'agitation. Mais, craignant qu'une fausse honte ne le portât à garder encore pour lui les soupçons qui pourraient lui venir, et désirant qu'il se décidât plutôt à s'acquitter rigoureusement et sans ménagement de la mission qu'il avait reçue à son égard, Anne Catherine elle-même l'y prépara d'avance.
" L'enquête que vous allez faire près de mes compagnes, lui dit-elle, vous donnera l'occasion de faire appel à ma conscience en termes très sévères, cela vous coûtera et vous causera du trouble : mais je vous supplie de ne pas vous laisser effrayer par ces difficultés et de me soumettre, aussi bien que mes anciennes compagnes, à l'examen le plus rigoureux. Je prierai pour vous afin que Dieu vous donne pour cela grâce et courage."
Anne Catherine aida par là le doyen à s'armer de la fermeté et de la rigueur que la circonstance exigeait, et lui rendit plus facile l'accomplissement des graves devoirs que lui imposait la qualité de directeur de sa conscience. Mais plus il eut d'occasions de l'examiner, plus il trouva nombreuses et convaincantes les preuves de la réalité des dons extraordinaires accordés à Anne Catherine et de la haute perfection de ses vertus.

5. Son obéissance et son respect envers l'autorité ecclésiastique étaient véritablement sans limites. Comme on l'a déjà dit, les tentatives de guérison des stigmates faites par les médecins sur l'ordre du vicaire général lui causèrent des douleurs intolérables : mais ce qui la tourmentait encore davantage était la crainte de tomber par faiblesse dans la désobéissance. Souvent Rensing la trouva baignée de pleurs causés par l'excès de ses souffrances : mais il n'avait qu'un mot à dire et, au lieu de plaintes, il entendait ces touchantes paroles : " Est-ce que j'ai péché en m'affligeant ainsi ?" Au désespoir qui avait commencé à s'emparer d'elle succédait aussitôt la douce résignation d'un enfant innocent qui pouvait dire, les yeux mouillés de larmes : " Je souffrirai volontiers encore davantage, si seulement Dieu me donne assez de force pour tout supporter et pour n'être point désobéissante." Jamais Rensing ne l'entendait se plaindre d'autre chose que de la multitude des . curieux qui venaient pour la voir : s'il les tenait à distance, elle l'en remerciait comme du plus grand bienfait qu'elle pût recevoir, et ses prières pleines d'anxiété donnaient à cet homme si facile à blesser la force de la défendre avec constance contre la presse des curieux. Jamais il ne vit en elle un signe d'impatience ou de mécontentement : au contraire, la paix profonde et la sérénité imperturbable qui, de son âme, passaient sur son visage, témoignaient assez de la grandeur de sa résignation et de la ferveur de son union continuelle à Dieu. Voici ce que dit le journal de Rensing
" Je la trouvai extrêmement faible, mais aussitôt qu'elle me vit, elle reprit l'air de sérénité qui lui est habituel." Et ailleurs : " Pendant que je causais avec elle, sa figure était pleine de sérénité, mais je remarquai que, quand par hasard le derrière de la tête touchait l'oreiller, son visage se contractait par l'effet de la douleur."

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:44

6. S'il arrivait que Rensing, au lieu de la consoler, lui fit de ses stigmates un sujet de reproches, elle prenait cela avec simplicité comme une chose sur laquelle elle-même ne pensait pas autrement que lui.
" Si vous n'aviez pas sur vous ces étranges signes, lui dit-il un jour, vous seriez soustraite aux douleurs qu'ils vous font souffrir maintenant (note)." Elle lui répondit" J'ai prié du fond du coeur le bon Dieu de me les retirer et je me résignerais volontiers à être traitée de fourbe et d'hypocrite, mais ma prière n'est pas exaucée."

(note) Après la clôture de l'enquête, lorsque la réalité des stigmates eut été mise hors de doute, Rensing changea de sentiment, car alors, il reprocha à Anne Catherine ses prières pour la disparition des signes extérieurs. Le journal de Wesener contient à ce sujet la note suivante, à la date du 10 janvier 1815 : " J'ai vu aujourd'hui mardi les plaies des mains plus grandes qu'à l'ordinaire et, en examinant de plus près, j'ai constaté, que toutes avaient saigné, tant à la surface extérieure que dans l'intérieur. Je lui demandai d'où venait qu'elles saignaient ainsi un mardi, ce qui n'était pas habituel. Elle ne le savait pas, mais elle raconta ce qui suit, < hier le doyen Rensing est venu et m'a fort blâmée, quand je lui ai avoué que je désirais du fond du cœur que les signes extérieurs me fussent retirés et que j'avais prié Dieu pour cela. Je suis persuadée que je n'ai point eu tort de faire cette prière qui ne vient pas de mauvaise volonté car je suis fermement résolue à me conformer à la volonté de Dieu et il m'y abandonner entièrement. Je souffrirai de bon cœur jusqu'au jour du jugement dernier si je pais par là plaie à Dieu et être utile au prochain."
7. Rensing lui-même était souvent découragé à la vue des souffrances d'Anne Catherine : parfois il en était tout bouleversé et voulait alors se retirer parce qu'il se sentait incapable de lui donner des consolations. Mais, se remettant aussitôt, elle le retenait, et le suppliait afin qu'il ne la privât pas de sa présence et de sa bénédiction sacerdotale. Rensing dit à ce sujet dans son journal
" Je restai près d'elle et ne la quittai que plus tard, profondément touché de voir combien la grâce de Notre Seigneur est forte dans les faibles."
De telles expériences étaient pour lui la preuve que, chez Anne Catherine, la grâce de la patience et de la longanimité était attachée à la fidélité avec laquelle elle obéissait aux supérieurs ecclésiastiques comme représentants de Dieu, et il trouvait là un signe infaillible de la réalité des dons de la grâce en elle. Par suite de ses expériences de chaque jour, cet homme, d'ailleurs si peu enthousiaste, arrivait, comme malgré lui, à la certitude quant au pouvoir et à la plénitude de bénédiction que Dieu a attachés au caractère sacerdotal : car chaque fois qu'Anne Catherine lui faisait des déclarations comme celle-ci" Je me sens fortifiée quand vous êtes là, dans quelque état de faiblesse que je sois tombée : ce dont, je parle avec vous vient de Dieu, est pour Dieu : cela ne m'est jamais pénible, etc." il voyait toujours ces paroles confirmées par des effets réels.

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:44

8. Comme le vicaire général avait enjoint à Anne Catherine de rendre au doyen Rensing un compte aussi exact de ses contemplations intérieures que de tout ce, qui lui arrivait extérieurement, elle s'appliquait à répondre à ses questions avec le soin le plus scrupuleux. Ces réponses nous font connaître que les mérites de sa patience dans les souffrances étaient offerts : pour les pauvres âmes du purgatoire et pour la conversion des pécheurs. Même pendant l'enquête, elle passait la nuit en prière et en contemplation et elle sortait souvent d'elle-même, suivant son expression habituelle. Lors de la première visite de Rensing, interrogée par lui, elle raconta ce qui suit
" J'étais cette nuit dans le purgatoire. Il me sembla que j'étais conduite dans un profond abîme. Je vis un lieu très spacieux. Les pauvres âmes qui l'habitent sont silencieuses et tristes : on ne peut les voir sans être ému. Quelque chose sur leur visage indique pourtant qu'elles ont encore de la joie dans le cœur, à la pensée des miséricordes de Dieu. Je vis aussi sur un trône magnifique la Mère de Dieu, plus belle que je ne l'avais jamais vue. Après avoir raconté cela, elle adressa au doyen cette prière : " Exhortez donc au confessionnal, lui dit-elle, à prier avec ferveur pour les pauvres âmes du purgatoire car certainement elles prieront aussi beaucoup pour nous par reconnaissance. Et la prière pour ces pauvres âmes est très agréable à Dieu parce qu'elle les fait arriver plus tôt à jouir de sa vue." Quelques jours plus tard elle lui rapportait ceci :
" Cette nuit, de cruelles douleurs dans les plaies ne m'ont pas laissé un moment de repos : mais j'ai été grandement consolée par une apparition. J'ai vu comment le divin Sauveur accueille les pécheurs repentants et comment il en use avec eux. Il était bon et affectueux au delà de tout ce que je puis dire."
Elle eut cette vision plusieurs fois à l'approche des fêtes de Pâques et elle y trouva toujours beaucoup de force et de consolation.
" Mes souffrances sont redevenues beaucoup plus supportables pour moi, dit-elle un jour : car j'ai été consolée et j'ai éprouvé une joie particulière en apprenant que beaucoup de grands pécheurs reviendraient prochainement à Dieu et même que c'était déjà fait pour plusieurs."
Dans la semaine d'après Pâques elle dit à Rensing." J'ai eu un ravissement assez court, mais qui m'a rempli de consolation. J'ai vu que, dans ce temps pascal, beaucoup de grands pécheurs sont revenus à Dieu et que beaucoup d'âmes sortent du Purgatoire. J'ai vu aussi le lieu de purification et j'ai remarqué sur les visages un air de joie indicible qui m'a paru le signe de la délivrance prochaine de ces âmes. C'était pour moi une grande joie de les voir délivrées de leurs tourments. Ainsi j'ai reconnu les âmes de deux prêtres qui ont été déjà admises dans le ciel. Ils avaient eu à souffrir pendant des années, l'un à cause de sa négligence à remplir les obligations de son état dans de petites choses, l'autre à cause de son penchant à la raillerie."
Elle vit aussi la conversion de certains pécheurs retombés dans le mal et raconta ce qui suit
" Jésus était devant mes yeux et il avait à souffrir successivement divers mauvais traitements. Mais pendant tout ce temps, il avait l'air si plein de bonté et d'amour que la tristesse que me causait sa souffrance était mêlée de douceur. Ah ! Me disais-je, tous les pécheurs ont leur part dans cette souffrance et ils se sauvent pour peu qu'ils aient de bonne volonté. Je vis aussi des personnes de ma connaissance qui sont arrivées à reconnaître leurs fautes et à se corriger. Tout cela se montrait à moi aussi clairement que si je l'avais vu de mes yeux, étant éveillée. Parmi ces personnes, il y en avait une qui est très pieuse et qui parle humblement de ce qui la concerne, mais qui ne voulait pas reconnaître qu'elle est trop éprise d'elle-même. Il a fallu de la peine pour qu'elle en vint à reconnaître ses fautes. Ce n'est pas par une véritable humilité qu'on se déprécie soi-même, si en même temps on ne peut supporter qu'un autre nous blâme ou nous soit préféré.".
Elle dit un autre jour : " J'ai vu Dieu rendre son jugement sur de grands pécheurs. Sa justice est grande, mais sa miséricorde est encore plus incompréhensible. Il ne condamne que ceux qui ne veulent pas absolument se convertir : mais ceux qui ont encore une étincelle de bonne volonté se sauvent. Il y en a qui ont un très vif repentir de leurs péchés, qui les confessent sincèrement et ont le cœur plein de confiance dans les mérites infinis de notre Sauveur ; ceux-là arrivent au bonheur éternel et leurs péchés sont oubliés. Ils passent bien par le Purgatoire, mais ils n'y restent pas longtemps. Au contraire, beaucoup vont pour longtemps en Purgatoire, qui ne sont pas de grands pécheurs, mais qui vivent dans la tiédeur et qui, par amour-propre, trouvent mauvais que leurs confesseurs les avertissent et les redressent.
" Autrefois la pensée de la damnation, n'y eut-il de damné qu'un seul pauvre pécheur, me causait une si grande peine que je ne pouvais m'y résigner, mais cette fois je suis restée en paix quoique beaucoup fussent réprouvés, car je vis bien que la justice de Dieu voulait qu'il en fût ainsi. Tout était pour moi aussi clair et aussi frappant que si Dieu lui-même m'eût parlé.
" Je vis Jésus sur un trône brillant comme le soleil : près de lui Marie, Joseph et Jean. Devant lui étaient agenouillés les pauvres pécheurs repentants. Ils priaient Marie d'intercéder pour eux : je vis alors qu'elle est le vrai refuge des pécheurs et que tous ceux qui ont recours à elle trouvent grâce, pourvu qu'il leur reste un peu de foi." Elle eut la vision qui suit sur la valeur de la prière
" J'étais dans un grand espace lumineux qui s'étendait à mesure que je regardais tout autour de moi. Je vis là ce qui advient de nos prières devant Dieu. Elles étaient comme inscrites sur de grands tableaux de couleur blanche et elles semblaient divisées en quatre classes. Quelques prières étaient écrites en magnifiques lettres d'or, d'autres en caractères brillants comme de l'argent, d'autres présentaient une nuance sombre ; d'autres enfin étaient en lettres noires et celles-ci étaient rayées d'une barre. Cette vue me donna de la joie : cependant j'étais inquiète, craignant de n'être pas digne de voir cela et, j'osai à peine demander à mon conducteur ce que tout cela signifiait. Il me répondit : " Ce qui est tracé en lettres d'or est la prière de ceux qui, une fois pour toutes, ont uni leurs bonnes œuvres aux mérites de Jésus-Christ et qui renouvellent souvent cette union, qui, en outre, travaillent avec un grand soin à observer ses préceptes et à imiter ses exemples. Ce qui a le brillant de l'argent est la prière de ceux qui n'ont point présente à la mémoire cette union avec les mérites de Jésus-Christ, mais qui pourtant sont pieux et prient dans la simplicité de leur cœur. Ce qui est de couleur sombre est la prière de ceux qui ne vivent pas en repos s'ils ne s'approchent pas souvent des sacrements et s'ils ne font pas chaque jour certaines prières, mais qui pourtant sont tièdes et ne font le bien que par habitude. Enfin ce qui est écrit en noir et barré est la prière de ceux qui mettent toute leur confiance dans les prières vocales et dans leurs prétendues bonnes œuvres, mais qui n'observent pas les commandements de Dieu et ne font pas violence à leurs mauvais désirs. Cette prière n'a aucun mérite devant Dieu : c'est pourquoi elle est rayée. De même aussi sont rayées les bonnes œuvres de ceux qui se donnent beaucoup de peine pour faire quelque fondation pieuse, mais qui en cela considèrent l'honneur et les avantages temporels qu'ils doivent en retirer."
(Le passage du paragraphe 8 au paragraphe 11 est une coquille d'édition telle qu'elle figure dans le livre à l'origine) - Note du webmaster -
11. Rensing l'ayant trouvée un jour qui récitait les litanies des saints d'après un livre, voulait attendre qu'elle eût fini, mais elle lui dit " Je ne suis pas scrupuleuse pour ces sortes de choses je puis reprendre à l'endroit où j'ai fini. Je pense que Dieu n'est pas si exigeant en pareil cas et ne regarde pas où je commence.
Elle voulait dire que cette interruption n'était pas l'effet de la distraction ou de l'indifférence, mais une marque de respect pour son supérieur ecclésiastique. Elle rapporta ainsi une autre vision symbolique touchant la prière." J'étais dans l'église, à la place où j'avais coutume de m'agenouiller autrefois. Il faisait très clair et je vis deux femmes bien vêtues se mettre à genoux au pied du maître autel, le visage tourné vers le tabernacle, et, à ce qu'il me parut, avec beaucoup de dévotion. Je les regardais prier, le cœur touché de leur piété, lorsqu'apparurent deux couronnes d'or éclatantes suspendues au-dessus de leurs têtes. Je m'approchai et je vis qu'une des couronnes se posa sur la tête de l'une d'elles, tandis que l'autre resta en l'air à quelque distance, au-dessus de la seconde. Enfin elles se levèrent toutes deux et je leur dis qu'elles m'avaient semblé prier avec bien de la ferveur." Oui, répondit la seconde, il y a longtemps que je n'avais prié aussi dévotement et avec un sentiment aussi vif qu'aujourd'hui. Au contraire, la première, sur la tête de laquelle la couronne s'était posée, se plaignait d'avoir voulu prier avec ferveur, mais d'avoir été troublée par des distractions de toute espèce qu'il lui avait fallu combattre sans cesse pendant sa prière. Je vis alors comment le bon Dieu, dans la prière, ne considère que le cœur."
De ce récit il ressort clairement que cette vision avait été envoyée à Anne Catherine pour la garantir de la pusillanimité qui aurait pu lui faire regarder sa prière, si souvent troublée et interrompue par les dérangements extérieurs et l'affluence des étrangers, comme moins agréable à Dieu que le profond recueillement et la dévotion tranquille à laquelle autrefois elle pouvait se livrer dans le cloître.

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:44

12. On peut reconnaître une intention semblable dans une vision postérieure qui paraît bien simple et peu significative, mais qui est pourtant un témoignage frappant de la bonté avec laquelle Dieu daignait consoler et fortifier Anne Catherine, comme un enfant, pour l'aider à accomplir sa grande tâche.
" Il me fallait passer sur un pont étroit, raconta-t-elle. Je regardais en tremblant l'eau qui coulait au-dessous à une grande profondeur : mais mon ange gardien me fit passer heureusement. Sur le bord était une souricière autour de laquelle une souris courut longtemps. Enfin attirée par l'appât elle s'y glissa pour le prendre." Folle petite bête, m'écriais-je, tu sacrifies à une friandise ta liberté et ta vie." Les hommes sont-ils plus raisonnables, dit mon ange gardien, quand pour un plaisir d'un moment ils mettent en danger leur âme et leur salut ?"
La compassion qu'Anne Catherine ressentait pour la pauvre petite bête était tournée, par l'ange gardien vers l'aveuglement des pécheurs, afin qu'elle les avertit de se tenir en garde et cela non seulement par ses prières et par ses souffrances secrètes et inconnues du monde, mais aussi par des exhortations et des supplications, ou même par la vue des tortures auxquelles elle était livrée. Il lui semblait impossible que le temps où elle menait une vie tranquille et cachée au monde ne revînt pas pour elle : mais Dieu en avait décidé autrement. Ce bien si désiré ne lui fut jamais rendu : au contraire, le moment était venu où Anne Catherine, au milieu des plus grandes tribulations, devait être préparée à entrer dans la dernière et la plus pénible phase de sa mission de souffrances. De même qu'à l'Église elle-même il n'était plus laissé d'asile où la piété pût être pratiquée sans trouble et la contemplation s'abriter en paix, de même qu'on lui enlevait toutes les saintes demeures dans lesquelles ses enfants pouvaient, loin des regarda du monde, endurer le martyre de la pénitence pour les péchés d'autrui ou pour leurs propres fautes, de même aussi Anne Catherine à qui Dieu faisait porter le poids des tribulations de son Église devait avoir en partage un sort pareil. Elle le subit, jusqu'au dernier instant de sa vie : mais nous verrons bientôt combien il lui en coûta d'avoir à remplir cette tâche.

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:44

XXVI

DU TEMPS ENTRE PAQUES ET LA PENTECOTE (1813)


1. Après la troisième visite du vicaire général, Rensing avait ordonné à Anne Catherine de prier à une certaine intention qu'il ne voulait pas lui désigner plus clairement. Le 9 mai, il la trouva très consolée par une apparition de la Mère de Dieu avec l'enfant, laquelle avait eu lieu pendant la nuit. Voici ce qu'elle dit à ce sujet
" J'ai beaucoup invoqué l'intercession de Marie à l'intention qui m'avait été prescrite : mais je n'ai pas été exaucée. J'ai déjà prié trois fois pour cela et j'ai dit à Marie" je suis obligée de prier à cette intention parce que la chose m'a été prescrite en vertu de l'obéissance : " mais je n'ai pas reçu de réponse et j'ai oublié d'insister davantage par suite de la joie que me causait le saint enfant. J'espère pourtant que je serai exaucée. Je ne prie pas pour moi et j'ai été si souvent exaucée quand je priais pour autrui ! Pour moi, je ne l'ai jamais été, si ce n'est quand je demandais des souffrances."
Sans le savoir, Anne Catherine avait cette fois encore prié pour elle-même, car l'intention inconnue de Rensing avait pour objet la prompte conclusion de l'enquête. De même que Rensing, tout l'entourage d'Anne Catherine en avait un plus grand désir qu'elle-même, et il arrivait ainsi qu'il lui fallait non seulement obtenir pour elle-même la patience et la constance, mais encore tranquilliser et consoler ceux qui auraient dût lui servir d'appui. En outre elle ressentait plus vivement que ses propres peines les soupçons qui atteignaient le vieil abbé Lambert comme si le fanatisme aveugle de ce digne prêtre eût été la cause de ses stigmates. (note) Le P. Limberg avait été trop peu de temps son confesseur pour être exposé aux mêmes soupçons : cependant il possédait déjà une connaissance exacte de l'état de son âme et de toute sa vie, et, malgré la défiance qui lui était naturelle, il ne pouvait pas douter de la réalité des stigmates. C'était un homme très timide et très facile à troubler, qui n'osait paraître qu'en tremblant devant un personnage aussi imposant que Clément Auguste : il n'est donc pas étonnant qu'il s'attirât fréquemment le reproche" d'imprudence." S'il eût été en son pouvoir ou au pouvoir de l'abbé Lambert de faire disparaître les stigmates, cela serait arrivé dès le commencement, d'autant plus qu'Anne Catherine elle-même l'aurait ardemment désiré. L'abbé Lambert et lui voyaient dans les stigmates un malheur, une fatalité inévitable qu'on ne pouvait pas empêcher et à laquelle il fallait s'accommoder le mieux possible. La pensée que ce pouvait être une œuvre de Dieu, une distinction qu'il n'avait accordée qu'à peu d'élus dans l'Église, était chez eux tellement rejetée au dernier rang que l'enquête ecclésiastique, à cause de la publicité à laquelle Anne Catherine et eux avec elle se trouvèrent livrés, fut pour eux un incident extrêmement pénible. Cette disposition de son entourage ecclésiastique augmenta chez Anne Catherine la crainte de perdre elle-même la patience et le sang-froid, si elle ne retrouvait pas bientôt la vie cachée, le repos, et avec eux le recueillement accoutumé en Dieu. C'était pour cela qu'elle avait accédé de si bon cœur à la proposition faite par Rensing de la faire surveiller pendant huit jours par des médecins, et qu'elle en attendait la mise à exécution avec un désir toujours croissant.

(note) Dans les journaux de Wesener on lit, à la date du 26 janvier 1815, la note suivante touchant l'abbé Lambert :" Aujourd'hui comme je bandais un ulcère au bras d'un enfant de dix ans, fils de la maîtresse de la maison, dans la chambre d'Anne Catherine où se trouvait alors l'abbé Lambert, celui-ci fut saisi d'une si vive compassion qu'il détourna les yeux et se mit à pleurer sur l'enfant malade. J'exprimais plus tard devant Anne Catherine mon étonnement de cette grande sensibilité, à quoi elle me répondit : " Vous voyez comment il est. Il a toujours en la sensibilité d'un enfant. Et c'est lui qui me ferait les plaies !"

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:45

2. Le 9 mai, Overberg, envoyé par le vicaire général, vint pour la quatrième fois à Dulmen afin de compléter, s'il y avait lieu, les observations recueillies par lui jusqu'alors.
" Je suis revenu, dit-il, sur différentes choses qu'elle m'avait racontées précédemment, afin de m'assurer si je les avais bien saisies et notées exactement ; à cette occasion elle me donna à entendre que l'examen détaillé de sa vie passée ne contribuait pas peu à ses souffrances parce qu'on pouvait penser qu'elle était quelque chose, tandis qu'elle-même savait mieux que personne ce qui en était. Je lui trouvai l'air serein quoiqu'elle eût beaucoup souffert et saigné abondamment la nuit précédente.
Le second jour de son séjour, Overberg rapporte ce qui suit :
" Ce matin, j'ai trouvé de nouveau Anne Catherine très faible. Elle avait, m'a dit sa sœur, passé la nuit dans l'angoisse et l'agitation. Quand elle commençait à sommeiller, elle était bientôt éveillée par la crainte qu'on n'entreprit de nouvelles enquêtes. Elle pleurait parce qu'elle avait peur de perdre la patience, si elle ne retrouvait pas du repos pour se recueillir de nouveau en Dieu. Elle disait que l'enquête lui avait fait presque entièrement perdre le recueillement. Je ne pus et ne voulus m'entretenir que très peu de temps avec elle, à cause de sa faiblesse : cependant elle confirma encore ce qu'elle avait déjà raconté. Dans l'après-midi, elle se trouva un peu mieux que le matin.
Elle insiste elle-même pour qu'on la fasse surveiller pendant huit jours par des hommes dignes de foi et des médecins afin que ces dérangements qui lui sont si pénibles et si préjudiciables puissent enfin arriver à leur terme."

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:45

3. Lors du départ d'Overberg, Rensing et Wesener appuyèrent les prières d'Anne Catherine pour l'établissement d'une surveillance de huit jours.
" Elle m'a dit en pleurant, dit Wesener, avec quelle ardeur elle aspire à trouver enfin du repos." Ah ! Me disait-elle, je ferais tout au monde pour rendre service à mon prochain. Je laisserais couper mon corps en morceaux et remettre tous ces morceaux ensemble pour sauver une mais il m'est vraiment impossible de me donner en spectacle à tous les curieux. Je crois pourtant que si on me donne des surveillants pendant huit jours, je ferai connaître mon état d'une manière aussi satisfaisante que cela est possible. Ce n'est pas pour moi que je désire voir de la chose garantie, mais en cela j'ai surtout en vue mes amis, désirant qu'ils ne soient pas mal jugés et injuriés à cause de moi."

4. Un jour après le départ d'Overberg, M. de Druffel arriva à Dulmen et il écrivit à propos de cette visite :
" Rien de nouveau ne s'est présenté à moi. L'impression produite par l'attitude extérieure et la physionomie de la malade est toujours la même : l'état des plaies, de la marque du coté et de la croix de la poitrine n'offraient aucun changement."

5. Overberg était parti en promettant de faire consentir le vicaire général à la mesure proposée et de s'occuper ensuite de la faire exécuter promptement. Il réussit quant au premier point, mais non quant au second. Le 18 mai il écrivait à Rensing :
" L'homme propose et Dieu dispose. En voici une nouvelle preuve. Nous ne pouvons trouver aussitôt que nous le voudrions les personnes qui doivent surveiller notre bonne sœur Emmerich. Les médecins que l'on voudrait avoir pour cela ne seront pas libres avant les vacances de la Pentecôte, à cause des cours. On désire fort que la malade puisse être transportée aussitôt que possible dans une maison où elle soit commodément installée : veuillez la consoler de ce retard qui nous est aussi désagréable qu'à elle. Je vous prie de la saluer de ma part."
Peu de jours après cette lettre arriva une couverture de peau que le bon Overberg avait fait faire pour Anne Catherine.
" Krauthausen, écrivait-il en l'envoyant, m'a dit dernièrement qu'il serait fort à désirer que notre malade eût une couverture de peau pour se coucher dessus parce que la peau rafraîchit et empêche ou diminue les écorchures qui se produisent quand on reste trop longtemps dans la même position. Aussi je me suis mis en quête d'une couverture de ce genre et j'ai été assez heureux pour en trouver une bonne en peau de chamois. Je l'avais chez moi depuis plusieurs jours, attendant une occasion. Pour ne pas retarder plus longtemps le soulagement que cette couverture pourra peut-être procurer à la malade, je l'envoie par un exprès payé d'avance. Vous aurez la bonté de veiller à ce qu'on la place sous la malade."

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:45

6. Le nouveau retard de la mise en surveillance si désirée de tous fut plus pénible pour Anne Catherine que tout ce qu'elle avait eu à souffrir jusque-là, car elle voyait là l'assurance très douloureuse que ses espérances et ses prières restaient vaines et que, pendant le reste de sa vie si pleine de souffrances, elle ne pourrait plus se dérober à la publicité, non plus qu'aux dérangements et aux peines qui en étaient la conséquence inévitable. On ne saurait lui en faire un reproche quand on songe que, comme une pauvre et faible créature, elle avait jusque-là cherché sa consolation dans l'espoir de voir bientôt finir l'enquête et les visites dont elle était l'occasion, et d'être rendue au repos et à la vie cachée, objets de ses plus ardents désirs. Avec ses amis spirituels, elle s'était hasardée à compter sur la fête de l'Ascension, comme sur le jour où elle recouvrerait les seuls biens dont elle eût besoin sur la terre, la solitude et la retraite ; mais maintenant cette attente était déçue !
Ainsi elle avait souvent gémi, les derniers temps, en présence de l'abbé Lambert : " Je suis un instrument du Seigneur, disait-elle. Je sais peu de chose de ce qui se prépare pour moi. Je ne demande rien que du repos.
Maintenant toutefois elle ne pouvait pas se dissimuler que ce repos ne lui serait plus jamais accordé sur la terre. Pour cela encore, Dieu exigeait de sa servante la plus complète, la plus sincère soumission : mais elle tomba dans un tel abattement que l'on craignit de lui voir perdre entièrement la force de résister plus longtemps à ses souffrances corporelles toujours croissantes.
" Elle s'est plainte à moi, dit le rapport de Rensing à la date du 17 mai, d'avoir ressenti la nuit passée des douleurs si vives qu'elle ne put pas s'empêcher de prier Dieu de les adoucir. Sa prière a été exaucée et elle s'est sentie assez forte pour souffrir patiemment. Elle a ajouté : " alors, j'ai dit le Te Deum Laudamus que j'ai enfin pu achever, après l'avoir commencé plusieurs fois sans pouvoir aller jusqu'au bout, interrompue comme je l'étais par la violence de mes souffrances."
La nuit suivante fut encore tellement douloureuse qu'Anne Catherine se plaignit à Rensing en ces termes
" J'ai souvent demandé à Dieu la souffrance et la douleur, mais maintenant j'ai la tentation de lui dire : Seigneur arrêtez-vous ! Pas davantage ! Pas davantage ! Mes maux de tête étaient si forts que je craignais de perdre la patience. Cependant, à l'aube du jour, j'ai posé sur ma tête la particule de la vraie croix que m'a laissée M. Overberg, j'ai prié Dieu de m'assister et aussitôt j'ai senti du soulagement. Les douleurs de l'âme, les sécheresses, l'amertume, l'angoisse intérieure me tourmentaient encore plus que les souffrances corporelles : mais pourtant j'ai deux fois repris du calme et ressenti une douce consolation en recevant la sainte communion."

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:45

7. Comme l'entourage d'Anne Catherine ne tenait aucun compte de ces vicissitudes intérieures et ne se répandait que trop souvent devant elle en plaintes sur ses espérances déçues ; elle n'en ressentait que plus cruellement sa position et son dénuement de secours spirituels, et elle tomba dans une telle angoisse qu'elle paraissait pour ainsi dire avoir perdu toute sa sérénité et toute sa force d'âme. Ainsi, le 19 mai, Rensing la trouva dans un si grand état de faiblesse et d'affliction qu'il ne voulut avoir aucun entretien avec elle. Quand il revint le soir, il vit la croix de la poitrine rendre une telle quantité de sang que son vêtement en était traversé. Elle avait repris contenance et put lui raconter que le malin esprit, pendant la nuit précédente, avait profité de son abattement pour la troubler par des visions effrayantes
" J'ai éprouvé, dit-elle, une terrible angoisse. Ma sœur était profondément endormie : la lampe brûlait et j'étais éveillée dans mon lit. Alors j'entendis un mouvement dans la chambre. Je regardai et j'aperçus une figure hideuse couverte de sales baillons qui s'approchait de moi lentement. Lorsqu'elle fut auprès de mon lit et ouvrit le rideau, je vis une affreuse femme qui me regardait en face, immobile et l'air menaçant. Plus elle fixait longuement ses regards sur moi, plus elle me paraissait effrayante et horrible. Elle avait une tête d'une grosseur énorme et se penchait sur moi, en ouvrant une bouche immense, comme si elle eût voulu me dévorer. Au commencement je n'étais pas très effrayée : mais cela ne dura pas. Je me mis à prier, je prononçai avec confiance les saints noms de Jésus et de Marie et tout disparut."

8. Le P. Limberg vint enfin en aide à Anne Catherine dans cet état de détresse spirituelle. Il lui fit une courte exhortation où il lui reprocha ses plaintes répétées avec un peu d'impatience sur ce qu'elle ne pouvait trouver aucun repos : il lui dit encore qu'elle devait attendre en paix ce qui serait décidé à son égard et méditer plus attentivement la prière de chaque jour : " Seigneur, que votre volonté soit faite !" Le docteur Wesener était présent pendant cette exhortation et voici ce qu'il rapporte à ce sujet :
" Anne Catherine se soumit à l'instant de la meilleure grâce du monde et ne fit plus entendre de plaintes. M. Limberg m'expliqua ensuite qu'il croyait devoir la traiter avec cette sévérité parce qu'il savait par expérience que la moindre imperfection lui était très préjudiciable."
Le journal de Rensing s'exprime ainsi, à la date du jour suivant : " Je lui demandai si, pendant la nuit précédente, elle n'avait pas eu de vision ou d'apparition : " non, répondit-elle, j'étais trop affligée d'avoir montré tant d'impatience et de mécontentement sur ce qu'on troublait mon repos à cause de mes signes. Je devrais être comme l'argile dans la main du potier et ne pas avoir de volonté propre, garder le silence et supporter patiemment ce que le bon Dieu m'envoie. Mais cela m'est très difficile parce que je pense plus à ma tranquillité d'âme qu'à la volonté de Dieu qui m'éprouve et sait parfaitement ce qui m'est utile." De même, devant Wesener, elle s'est accusée avec tristesse d'être tombée dans le péché par son impatience. Wesener dit qu'il s'est efforcé de lui ôter cette idée, mais inutilement."

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:46

9. Dieu récompensa cette humble obéissance par différentes consolations qui l'animèrent d'une nouvelle ferveur. Le vendredi 24 mai, Rensing la trouva très affaiblie, parce qu'elle avait beaucoup souffert et que ses plaies avaient rendu une grande abondance de sang, au point que son serre-tête et sa camisole en étaient devenus tout raides : mais elle avait repris sa sérénité accoutumée, car, au milieu de ses souffrances et notamment après la sainte communion, elle avait reçu de grandes consolations.
" Une chose m'a beaucoup réjouie, disait-elle. J'ai vu, après la sainte communion, deux anges qui portaient une belle couronne de fleurs. C'étaient des roses blanches avec de longues épines pointues qui me blessèrent quand je voulus détacher une rose." Ah ! Pourquoi y a-t-il des épines !" me disais-je, et il me fut répondu : " Si tu veux avoir les roses, il faut aussi trouver bon que les épines te piquent." J'aurai donc encore beaucoup à souffrir avant d'arriver à des joies qui soient sans mélange."

10. Elle eut plus tard une vision analogue qu'elle raconta ainsi
" Je fus conduite dans un beau jardin où je vis des roses d'une grandeur et d'une beauté extraordinaires, mais elles étaient entourées d'épines si longues et si pointues qu'on ne pouvait pas les cueillir sans être cruellement piqué : " Cela ne m'est pas agréable, " disais-je, mon ange gardien répondit : " Qui ne veut pas souffrir n'aura pas à se réjouir."
Les joies sans souffrances lui furent aussi montrées, mais comme ne devant lui être accordées qu'au moment de la mort.
" Je me vis couchée dans le tombeau, mais j'avais le coeur plein d'un contentement que je ne puis exprimer. Il me semblait en même temps entendre dire que j'aurais encore beaucoup à souffrir avant la fin de ma vie, mais que je devais m'abandonner à la grâce de Dieu et rester Constante. Enfin je vis Marie avec l'enfant et je ressentis une joie inexprimable quand la bonne mère me mit l'enfant dans les bras. Lorsque je le lui rendis, je demandai à Marie trois dons qui devaient me rendre agréable à elle et à son fils : la charité, l'humilité et la patience."
11. Maintenant son énergie morale allait croissant de jour en jour, au point que le 26 mai, veille de la fête de l'Ascension, elle put dire au doyen :
" Ah ! Comme je voudrais aller au ciel avec le cher Sauveur, mais mon temps n'est pas encore venu : mes souffrances et mes douleurs s'accroissent et je dois être éprouvée davantage et plus complètement purifiée. Que de Dieu soit faite ! Pourvu seulement qu'il m'accorde la grâce de persévérer jusqu'à la fin dans la patience et l'abandon à sa volonté." Le jour de la fête, lorsqu'elle reçut la sainte communion, elle entendit ces paroles, ainsi qu'elle le dit à Rensing" Aimes-tu mieux mourir que de souffrir davantage ?" à quoi elle répondit : " J'aime mieux souffrir davantage, si tel est votre bon plaisir. Mon désir, ajouta-t-elle ; est accompli, mais en ce sens que maintenant je souffre plus qu'auparavant."

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:46

12. Les notes de Wesener font connaître combien ses souffrances étaient nombreuses et diverses, et combien son plus proche entourage contribuait à les augmenter. Voici ce qu'il rapporte, à la date du 25 mai :
" Je la trouvai ce soir très agitée et comme hors même par l'excès de la douleur. Sa sœur avait lavé avec de l'eau-de-vie son dos tout couvert de plaies, ce qui lui fit perdre connaissance. Elle se tordait dans son lit, gémissant et disant à sa sœur : " Pourquoi m'as-tu fait cela ? Je souffrirai tout de bon cœur, seulement tu ne devrais pas faire les choses avec si peu de ménagement !" Pendant : qu'elle parlait ainsi, son visage était enflammé et ses yeux étaient pleins de larmes. Son pouls n'avait pas varié. M. Limberg lui ordonna de se calmer et aussitôt elle se tint tranquille et ne dit plus rien."
Bientôt, par la faute de la même personne, elle eut à subir un supplice analogue, mais bien plus grand encore :
" Je trouvai, dit Wesener, sa sœur auprès de son lit avec une assiette pleine de salade qui nageait dans une sauce de vinaigre et de farine. Lorsque je demandai si la malade en avait goûté, je reçus pour réponse qu'elle avait pris de cette sauce et en outre un petit morceau de fromage. La malade elle-même était dans un singulier état d'étourdissement et n'avait plus sa connaissance. Bientôt je découvris la vraie cause de tout cela. Sa sœur avait voulu de nouveau lui laver le dos avec de l'eau-de-vie, et comme la malade s'y refusait, elle avait laissé devant le lit le vase où était la liqueur. L'odeur de l'eau-de-vie causa presque aussitôt un tel étourdissement à la pauvre malade qu'elle n'eut pas la force de repousser les aliments que lui présentait cette sœur stupide et entêtée. Elle tomba alors dans un état des plus tristes ; c'était une succession de maux de cœur affreux et de vomissements convulsifs, avec un étranglement continuel qui faisait craindre une suffocation complète. Ce ne fut que le soir à neuf heures qu'elle put rejeter ce qu'elle avait pris, et que son état s'améliora. Alors elle se désola d'avoir goûté à de semblables crudités dans un moment d'étourdissement où elle n'avait pas la conscience de ce qu'elle faisait."

13. Des expériences de ce genre ne désabusaient pourtant pas les personnes qui l'entouraient de leur confiance dans l'emploi de l'eau-de-vie comme remède et, plusieurs années après, le pèlerin eut encore l'occasion de le constater. "J'ai vu une quantité de fois, dit-il, Anne Catherine livrée à d'affreuses souffrances par l'absurde manie de laver avec de l'eau-de-vie les plaies que cause la nécessité de rester toujours couchée. Elle s'y refusait en gémissant, mais sans pouvoir l'empêcher. L'emploi de l'eau-de-vie comme moyen curatif est une idée fixe chez les gens de la classe inférieure dans le pays de Munster. Personne ne voulait voir que la seule odeur de cette abominable liqueur faisait perdre connaissance à Anne Catherine. Il fallait qu'elle eût aussi cela à souffrir. Hélas ! Le plus souvent on traitait la pauvre patiente comme si elle eût été une chose et non une personne. "

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:46

14. Une des principales causes qui faisaient désirer si ardemment à Anne Catherine une vie complètement retirée et cachée au monde était la foule de visiteurs qui commençait à se presser près de son lit de douleur. C'était pour elle une chose très pénible, non seulement à cause du trouble et des dérangements intérieurs, mais bien plus encore à cause des souffrances morales qui en résultaient pour elle." Elle s'est plainte à moi, dit Wesener, de ce que les nombreux visiteurs la troublent extraordinairement et de ce qu'elle a en outre d'autres souffrances qu'elle ne peut pas dire."

Mais ces souffrances, nous les connaissons par ce qui a été raconté d'une époque antérieure : elles provenaient du don qu'avait Anne Catherine de lire dans les cœurs et de ressentir avec une extrême vivacité l'état moral d'autrui. Elle voyait avec une profonde et douloureuse impression la perversité, la corruption et les, péchés de ceux qui la visitaient : les passions, les sentiments, les intentions avec lesquelles venaient à elle les personnes les plus diverses la frappaient comme des traits acérés. Déjà dans le cloître ce don vraiment effrayant avait été l'un de ses plus grands supplices : mais maintenant elle était comme sur la voie publique, abordable à tous ceux qui voulaient la voir et sans défense contre eux, car les prohibitions protectrices de l'autorité ecclésiastique étaient de moins en moins respectées ; et le plus souvent elle était accablée de visiteurs qui n'abaissaient leurs regards sur Anne Catherine et son entourage sacerdotal qu'avec des soupçons blessants et un mépris orgueilleux. De quelle force n'avait-elle donc pas besoin pour ne pas tomber dans le désespoir, lorsque devant son âme se dressait cette certitude : " Jusqu'à ma mort, il en sera toujours ainsi !"

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:46

XXVII

LE VICAIRE GENERAL DROSTE VIENT À DULMEN POUR LA QUATRIÈME FOIS


1. Rensing avait fait connaître à Overberg l'impression accablante que sa lettre du 18 mai avait faite sur Anne Catherine et aussi les plaintes avec lesquelles elle avait accueilli la communication du nom et de la condition des messieurs de Munster choisis pour la garder à vue.
" J'espérais, avait-elle dit, que la chose serait finie pour la fête de l'Ascension et que j'aurais ensuite le repos nécessaire pour me préparer comme il faut à la venue du Saint-Esprit, pendant l'intervalle qui sépare les deux fêtes et qui a toujours été pour moi un temps si saint : maintenant cette espérance, qui me donnait une grande joie, m'est aussi enlevée. Si l'on ne peut pas avoir des médecins de Munster, on pourrait prendre des hommes d'ici qui, eux aussi, sont en état de voir ce qui se passe et qui méritent bien autant de confiance que des jeunes gens faisant encore leurs études. M. de Druffel m'a dit qu'on enverrait des personnes dont je serais contente. Mais que des jeunes gens, comme N. qui n'a pas encore vingt ans, restent jour et nuit assis près de mon lit, c'est que ce je ne puis pas admettre."

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:47

2. Overberg porta cet écrit à la connaissance du vicaire général qui s'en occupa sérieusement. La manière dont s'était exprimée Anne Catherine lui semblait peu d'accord avec l'idée qu'il s'était faite d'elle d'après l'enquête, comme d'une âme favorisée de grâces extraordinaires et qui ne vivait que pour l'obéissance ; aussi crut-il de son devoir de se rendre à Dulmen aussitôt que possible et d'avoir une explication avec Anne Catherine. Il écrivit à Rensing pour le blâmer d'avoir nommé devant elle les personnes désignées pour la surveiller et fit les remarques suivantes
" Il aurait dû suffire à la sœur Emmerich et à son entourage de savoir que les personnes en question avaient l'agrément de l'autorité ecclésiastique. Je n'en exigerais pas autant de tout le monde : mais quand, vis-à-vis de ceux auxquels Dieu paraît avoir accordé des grâces extraordinaires, j'ai aussi des exigences extraordinaires, et quand je conclus au plus ou moins de grâces, selon qu'on se soumet ou qu'on ne se soumet pas à ces exigences, je suis en cela la marche qu'ont tracée les hommes les plus renommés par leur sagesse.
Le 3 juin, il vint lui-même à Dulmen.
" Mon intention, dit-il dans un rapport écrit par lui sur cette visite, était surtout de connaître les dispositions intérieures de la sœur Emmerich : l'inspection des plaies n'était qu'un but secondaire. Celles-ci, lorsque j'arrivai, avaient saigné récemment. Je trouvai tout comme à l'ordinaire. Je voulus examiner son intérieur, à raison de la manière dont elle s'était exprimée sur la surveillance et sur les personnes à envoyer de Munster."

3. A peine eut-il vu Anne Catherine et lui eut-il demandé des explications sur ses prétendues plaintes qu'il nota ce qui suit dans le procès-verbal de l'enquête
" Quant aux personnes qui devaient venir de Munster pour veiller auprès d'elle, la sœur Emmerich n'avait trouvé qu'une chose à objecter contre la jeunesse de ces messieurs, c'est qu'ils verraient peut-être en elle ou entendraient sortir de sa bouche des choses qu'ils pourraient mal comprendre. Et cette crainte est très naturelle, parce que la sœur Emmerich rêve quelquefois tout haut et on a déjà raconté, à sa connaissance, qu'elle avait dit que celui-ci ou celui-là était au ciel ou dans le purgatoire. Elle était du reste si bien disposée pour tous ceux que je voudrais envoyer qu'il n'y a eu aucun besoin de la raisonner sur ce point."
Quant à ce qui concernait son impatience des délais apportés à la mise en surveillance, il fut également satisfait de ce qu'elle lui dit à ce sujet. Voici ce qu'on lit dans son procès-verbal.
" La sœur Emmerich s'est exprimée en ces termes : " Jusqu'à présent, pendant le temps qui s'écoule de l'Ascension de Notre Seigneur à la Pentecôte, je me suis toujours trouvée présente en esprit dans le Cénacle avec les disciples attendant la venue du Saint-Esprit." (Clara Soentgen a déposé de son côté que la sœur Emmerich pendant ce temps est ordinairement plus recueillie que de coutume, dit une note ajoutée au procès-verbal.)" Cette fois encore je désirais qu'il en fût de même et je m'étais trop fortement mis dans la tête que je ne devais pas en être empêchée. Mais en cela j'ai bien failli. J'ai été aussi trop hardie." Souffrir ou mourir, " ai-je dit. Dieu m'a punie pour cela. Il m'a dit : " Si tu veux souffrir, tu dois vouloir souffrir ce que je veux que tu souffres."
Le vicaire général prit de là occasion pour rappeler à Anne Catherine la devise de sainte Thérèse : " ce souffrir ou mourir" et celle de saint François de Sales : " aimer ou mourir." Il lui fit observer que la première était bonne pour les saints, mais que la seconde convenait à tout le monde. Le procès-verbal ajoute" qu'elle saisit tout cela facilement et même qu'elle en fut réjouie, ainsi qu'on pouvait le voir."

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:47

4. Peu de jours avant l'arrivée du vicaire général, Anne Catherine avait aussi reçu la visite de sa mère qui était inquiète d'elle. On peut facilement se figurer combien avait été douloureuse pour cette bonne vieille pleine de simplicité la nouvelle que sa fille était soumise à une enquête ecclésiastique. Pour la consoler, le curé de Saint-Jacques de Coesfeld avait pris la peine d'aller à Dulmen pour lui rendre compte de ce qu'il aurait vu ; alors elle se mit elle-même en route.
Clara Soentgen écrivit au vicaire général à propos de cette visite :
" Avant-hier est venue ici la vieille mère d'Anne Catherine ; celle-ci désirait que je fusse présente lors de sa visite, parce qu'elle était intimidée en présence de sa mère. Elle avait prié Dieu de faire en sorte que sa mère ne demandât pas à voir ses stigmates et ne lui fit pas de questions sur son état. Cette prière a été exaucée. La conduite de la vieille femme a été vraiment admirable. Elle n'a pas dit un mot des plaies, mais elle a seulement fait à sa fille des exhortations édifiantes. Comme des personnes étrangères lui disaient qu'elle avait grand sujet de se réjouir d'une telle fille et qu'on n'avait jamais entendu parler de rien de semblable, sa réponse fut qu'on ne devait pas lui dire de telles choses, que tant qu'une personne est en vie, il n'y a pas grand état à en faire. La sœur Emmerich m'a avoué qu'ayant déjà entendu dire des choses de ce genre, elle avait demandé à Dieu que sa mère répondit ainsi et qu'elle avait été exaucée."
Quand sa mère fut partie, Anne Catherine éprouva un certain scrupule de ce qu'étant obligée de se montrer à tant d'étrangers et de curieux, elle s'était tenue dans une telle réserve vis-à-vis de sa propre mère : elle craignait d'avoir peut-être manqué par là au respect filial. Elle fit part au vicaire général de ses inquiétudes à ce sujet et lui demanda si elle n'aurait pas du montrer ses plaies à sa mère bien que celle-ci n'eut pas demandé à les voir." Je lui répondis, écrit Droste dans le procès-verbal ; que si sa mère l'eût demandé, elle aurait dû lui obéir, mais qu'elle avait très bien fait, en cette occasion, de ne pas les montrer."

5. Le vicaire général fut très satisfait de cette visite, comme le prouve ce qu'il écrivit le jour suivant à Rensing. Celui-ci avait été très sensible au reproche, bien peu grave pourtant, d'avoir nommé devant Anne Catherine les personnes qui devaient veiller auprès d'elle et cela l'avait mal disposé à l'égard de celle-ci. Dans cette situation d'esprit, il avait fait un commentaire très défavorable à Anne Catherine de quelques paroles assez simples du vicaire général, si bien que celui-ci prit en ces termes la défense de la malade
•" Quant à ce qui a été dit des visions, je n'ai pas cru moins du monde à une imposture, mais seulement à possibilité d'une illusion dont je ne rendais personne responsable. Maintenant que je me suis entretenu avec la sœur Emmerich, je ne puis conclure qu'une chose de la manière dont elle s'est exprimée par rapport à la surveillance à laquelle on veut la soumettre ; c'est que peut-être elle n'est pas encore arrivée au degré de perfection où Dieu la veut." Il donna en outre par écrit les injonctions suivantes
" La mise à exécution du projet relatif à la sœur Emmerich ne doit pas être différée plus longtemps ; je désire qu'on commence le plus tôt possible. Quant au choix des personnes à employer, j'attends d'abord vos propositions. En règle générale, il faut préférer des gens âgés, comme méritant plus de confiance que de moins avancés en âge. J'agrée d'avance monsieur N. . . N. . . mais son fils est trop jeune. On ne peut confier cette tâche ni à lui, ni à d'autres aussi jeunes. Les surveillants, quand ils s'entretiendront entre eux doivent s'abstenir de rien dire qui puisse aggraver pour la malade une mesure déjà si pénible par elle-même. J'espère que pendant ce temps, vous la visiterez souvent et que vous pourrez savoir d'elle si elle désire qu'on modifie, telle ou telle disposition."

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:47

6. Rensing prit alors les mesures nécessaires et put bientôt proposer vingt hommes de confiance, tous de Dulmen, qui se déclaraient prêts à veiller auprès de la malade, sous la direction d'un médecin qu'on ferait venir d'ailleurs.
Le vicaire général approuva tout, et l'on put, à la grande satisfaction d'Anne Catherine, commencer le 10 juin. Avant de raconter comment les choses se passèrent, il faut nécessairement prendre connaissance des rapports qu'Overberg et Rensing avaient faits au vicaire général sur les stigmates d'Anne Catherine, parce qu'ils contribuèrent essentiellement à établir un résultat certain pour toute l'enquête ecclésiastique.

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:47

XXVIII

TEMOIGNAGES D'OVERBERG, DE RENSING ET DE WESENER TOUCHANT LES STIGMATES


1. Dès sa première visite à Dulmen, Clément Auguste avait acquis la conviction qu'il n'y avait pas possibilité d'imposture quant aux stigmates ; il chargea alors Overberg de soumettre Anne Catherine à des interrogatoires détaillés sur leur origine et leur nature. Celui-ci commença le 13 avril 1813 et continua, jusqu'à sa quatrième visite qui eut lieu le 12 mai ; sa manière de procéder consistait à demander à Anne Catherine de nouvelles explications plus détaillées sur des questions auxquelles elle avait déjà répondu, tandis que, d'un autre côté, les investigations faites plus tard et les rapports journaliers rédigés par Rensing et Krauthausen lui indiquaient de nouvelles questions auxquelles il demandait à la malade de répondre. Quand Overberg avait mis au net le procès-verbal d'un de ces interrogatoires, il le transmettait à Clément Auguste, lequel avait coutume de demander encore des explications là-dessus à Anne Catherine et ne se tenait pour satisfait que quand, par d'autres voies, il était arrivé aux mêmes résultats qu'Overberg. C'est pourquoi on trouve sur les procès-verbaux des additions et des remarques de sa main, lesquelles toutefois ne se montrent jamais en contradiction avec les conclusions d'Overberg, mais plutôt les confirment en les présentant d'une manière plus claire et plus précise. Ce qui suit est extrait fidèlement des interrogatoires d'Overberg, des rapports de Rensing et des notes non officielles de Wesener.

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:48

" J'étais chargé, dit Overberg, à la date du 8 avril, de m'enquérir auprès d'Anne Catherine si elle s'était fait elle-même les plaies, ou si elle les avait laissé faire par d'autres. Je lui représentai aussi fortement qu'il me fut possible qu'elle devait obéissance à l'autorité ecclésiastique et que par conséquent elle était obligée de dire la vérité, quand même elle aurait promis le secret avec serment à celui qui lui aurait fait la marque des stigmates ; qu'un serment contraire à son devoir d'obéissance envers l'Église n'avait aucune valeur, et qu'elle ne pourrait se présenter avec confiance devant le tribunal de Dieu si elle cachait la vérité, contrairement à l'obéissance. Elle m'assura que tout cela était indubitable pour elle ; et alors je lui fis les questions suivantes :
1." Auriez-vous (ce qui aurait pu se faire avec une bonne intention) donné quelquefois des coups de canif dans vos mains, ou bien y auriez-vous enfoncé un clou ou quelque chose de semblable, afin de ressentir plus vivement les douleurs de Notre Seigneur Jésus-Christ ?
Réponse. -" Non ! Jamais !"
2." N'auriez-vous pas appliqué à ces endroits de l'eau forte ou la pierre infernale ?"
R. - Je ne sais pas ce que sont ces choses dont vous parlez.
3, " Quelque personne portant intérêt au progrès de votre âme dans la vertu et connaissant votre culte pour la Passion de Jésus-Christ, vous aurait-elle fait ces blessures au moyen d'une forte pression ou de piqûres, ou de toute autre manière ?"
R. -" Non certainement !
Lorsque j'entrai ainsi en matière et que je lui posai ces questions, son visage resta d'une sérénité inaltérable. Puis elle me raconta ce qui suit :
" Quand les plaies sont survenues, je n'en ai rien su c'est une autre personne qui les a d'abord remarquées (je crois qu'elle nomma l'abbé Lambert) et qui m'y fit faire attention, tout en me disant : " N'allez pas vous croire maintenant une sainte Catherine de Sienne ; vous êtes encore bien loin de là."
" Comme je lui objectais qu'il ne me paraissait pas possible qu'une autre personne eut remarqué les plaies avant elle, car, quand on reçoit une blessure, ordinairement on s'en aperçoit, elle répondit ; " Cela est vrai ; mais la douleur existait trois ou quatre ans avant les plaies, et c'est pourquoi je ne soupçonnais pas qu'il se fût opéré quelque changement."
" Lorsque je reçus les signes extérieurs, je n'avais pour me servir qu'une petite fille qui ne pensait pas à laver le sang desséché. Moi-même je ne l'ai pas remarqué et je ne l'ai pas lavé non plus. Voilà comment il est arrivé que l'abbé Lambert a remarqué avant moi-même les plaies des mains. La douleur ne pouvait pas m'y faire regarder, car elle existait déjà longtemps auparavant et les signes extérieurs n'y apportèrent aucun changement. (C'est pourquoi Anne Catherine avait coutume d'appeler marques la douleur ressentie depuis plusieurs années déjà aux endroits où se formèrent plus tard les plaies ; quant aux plaies visibles, elle les appelait les signes extérieurs.) En ce qui touche les douleurs à la tête, je les avais déjà environ quatre ans avant d'entrer au couvent. C'est comme si ma tête était tout entourée d'épines, ou plutôt comme si tous mes cheveux étaient des épines, en sorte que je ne pose jamais sans une vive souffrance la tête sur l'oreiller. Les souffrances causées par les autres plaies ne sont pas comme d'autres souffrances ; elles pénètrent jusqu'au cœur. Un attouchement ou une légère pression sur les croix de la poitrine ne me fait pas très grand mal à l'extérieur, mais bien à l'intérieur. C'est comme si toute la poitrine était enflammée. Quant au signe qui est au-dessus de l'estomac, j'y ai éprouvé la même douleur que si du feu était tombé dessus."
4." Quand les signes se sont-ils montrés sur votre corps ?

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:48

R. -" Celui qui est sur l'estomac s'est montré le jour de saint Augustin ; la croix inférieure de la poitrine, environ six semaines après ; la croix supérieure de la poitrine, le jour de la fête de sainte Catherine ; les plaies des mains et des pieds à la dernière fête de Noël ; la plaie du coté, entre Noël et la nouvelle année."
5." Lorsque vous avez d'abord ressenti les douleurs, et plus tard quand sont survenues les plaies à la tête, aux mains et aux pieds, avez-vous vu quelque chose qui vous ait semblé être une apparition, ou avez-vous reçu des lumières spéciales sur quelque chose.
R. -" Non ; j'étais alors en proie à des souffrances d'un genre particulier."
6." Ne savez-vous pas ce que signifient les croix sur la poitrine ? >,
R. -" Non ; mais lorsque le premier signe sur l'estomac s'est montré, j'ai eu, en méditant, l'impression que je devais y faire attention comme à une marque que j'aurais encore beaucoup à souffrir pour l'amour de Jésus-Christ. Lorsque le second signe survint à la fête de sainte Catherine, je reconnus que ma croix serait doublée, et il en fut de mène à Noël, lorsque le troisième signe se montra.
" Elle me répéta encore, dit Overberg, qu'elle avait bien prié pour souffrir les douleurs de Jésus, mais jamais pour avoir les stigmates."
Déjà, lors de la première visite d'Overberg, le 28 et le 29 mars, comme il lui demandait si elle avait prié Dieu pour avoir les marques des plaies du Sauveur, elle avait répondu : " J'ai prié Dieu à la vérité de me faire participer à ses souffrances, mais jamais je ne lui en ai demandé les marques extérieures. Je me suis bien souvent plainte à Dieu de ce qu'il me les avait données, mais je n'ai reçu aucune consolation." Overberg ayant répondu : " Dieu, a voulu que sa grâce vous suffit, " elle répliqua aussitôt
" C'est ce qu'il m'a dit aussi."
7." Comment faut-il entendre votre première déclaration (insérée dans le premier procès verbal du 25 mars) ?
" Mes plaies n'ont pas été faites par les hommes, mais je crois et j'espère qu'elles viennent de Dieu."
R." J'ai dit : " Je crois" et non pas : " Je suis sure, " parce que les paroles du doyen et des médecins, ainsi que la sévérité de l'examen, ont fait naître en moi la crainte que ces plaies ne vinssent peut-être de l'esprit malin. Mais les marques de croix sur ma poitrine m'ont tranquillisée, parce que je me suis dit que celles-là certainement ne peuvent pas avoir été faites par le diable. C'est par la même raison que j'ai dit aussi : " J'espère, " parce que je souhaiterais que ces signes fussent l'œuvre de Dieu et non pas un prestige du démon."
8." Et si vos plaies guérissaient, comme M. de Druffel le croit possible ?"
R. -" Il m'a été permis de prier pour que les plaies me fussent retirées ; il ne m'a été rien dit quant à la guérison. Aucune pensée ne m'est venue à ce sujet. J'ai compris la chose dans ce sens que Dieu ne prendrait pas en mauvaise part ma prière pour la disparition des signes, mais que les souffrances ne diminueraient point pour cela, qu'elles augmenteraient plutôt. Elles ont déjà beaucoup augmenté."
Overberg lui ayant dit là-dessus : " Je ne puis pas croire que vous ayez de telles révélations, si vous ne nie donnez pas la preuve que vous pouvez distinguer une révélation d'un simple souvenir, " elle répondit : " Mais comment puis-je donner cette preuve ? : " A quoi Overberg répliqua :

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:48

" Je n'en sais rien." Anne Catherine reprit alors :
" Il se peut que j'aie entendu, ou vu, ou éprouvé quelque chose, et que, quand j'en ai parlé, cela ait été pris à tort par d'autres personnes pour une révélation. (Elle cita, remarque Overberg, un exemple de ce genre.) Ce qu'on a entendu, d'ordinaire, doit être dans la pensée avant qu'on l'énonce. Mais si l'on reçoit tout à coup la connaissance de quelque chose dont on n'a rien entendu dire, ni rien vu antérieurement, ce ne peut pas être une réminiscence.
9." Savez-vous au juste en quel temps vous avez ressenti ces douleurs aux mains et aux pieds ?"
R." Quatre ans avant la suppression du couvent, je fis un voyage à Coesfeld, pour rendre visite à mes parents. Il m'est arrivé alors de prier une fois pendant environ deux heures derrière l'autel, au pied de la croix qui est dans l'église de Saint-Lambert. J'étais très attristée de l'état de notre couvent, et j'avais prié pour que mes soeurs et moi, nous puissions reconnaître nos fautes afin que la paix s'établit. J'avais aussi prié pour que Jésus daignât me faire ressentir avec lui toutes ses souffrances. Depuis ce temps j'ai toujours eu les douleurs et l'inflammation. J'avais cru avoir une fièvre continue et que la douleur venait de là. La pensée me vint souvent aussi d'y voir un signe que ma prière avait été exaucée, mais je repoussais toujours cette pensée, parce que je me regardais comme étant indigne d'une semblable grâce. Souvent je ne pouvais pas marcher à cause des douleurs aux pieds. Les mains me faisaient aussi tellement mal que je ne pouvais plus faire certains travaux, par exemple bêcher la terre. Je ne pouvais pas plier le doigt du milieu et quelquefois il était comme mort.
" Ayant déjà ces douleurs, un jour, au couvent, je priai instamment pour que mes soeurs et moi nous reconnussions nos fautes, pour que la paix s'établit et pour que mes souffrances cessassent. Alors je reçus pour réponse : " Tes souffrances ne diminueront pas. Que la grâce de Dieu te suffise. Aucune de tes soeurs ne mourra sans avoir reconnu ses fautes." D'après cette réponse, lorsque les signes vinrent, je m'étais figuré qu'ils étaient seulement pour mes soeurs, et je pouvais m'y résigner : mais je fus saisie d'effroi quand je m'aperçus que ces signes devaient aussi être pour le monde.
10." Quand je l'interrogeai touchant les croix de la poitrine, elle me dit : " Dés ma jeunesse j'ai prié Dieu de vouloir bien imprimer la croix dans mon cœur, afin que je n'oublie jamais ses souffrances : mais je n'ai jamais pensé à un signe extérieur."
" Elle me fit connaître en outre que l'enquête minutieuse qu'on faisait sur sa vie antérieure n'était pas la moindre cause de ses souffrances, parce qu'on pouvait s'imaginer après cela qu'elle était quelque chose, tandis qu'elle-même savait bien mieux que personne qu'il n'y avait rien en elle.
11. Le jeudi 13 mai, vers quatre heures de l'après-midi, le sang jaillit de sa tête. Je vis le sang couler du front, non goutte à goutte, mais comme un jet. En moins d'une minute, le mouchoir qu'elle avait autour du cou fut tout ensanglanté. Pendant ce temps, elle était très pâle et très faible. Les mains aussi commencèrent à saigner. Avant l'hémorragie, elle eut de violentes douleurs au front et aux tempes par suite des piqûres d'épines qui se faisaient sentir jusque dans les yeux. Quand elle parla de ces piqûres, je lui dis que, si je le pouvais, je retirerais les épines de sa tête et pourtant que j'en laisserais une. Elle me répondit : " Je ne demande pas que vous m'ôtiez les épines ; je souffre volontiers ces douleurs."
" Je lui demandai quelle avait été sa pensée lorsqu'elle avait dit devant le doyen Rensing que ceux qui ne croyaient pas sentiraient ? Croyait-elle que ceux qui ne voulaient pas croire à la réalité de ses stigmates seraient punis pour cela ? Elle répondit en souriant : " Non certainement ; mes plaies ne sont pas un article de foi. Je voulais dire seulement que ceux qui ne veulent pas croire ce qu'enseigne la doctrine catholique ne trouveront pas, même sur la terre, un véritable repos, mais se sentiront misérables."

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:48

12. Overberg rend ainsi compte d'une visite postérieure faite le 15 septembre 1864 : " Le matin, entre neuf et dix heures, je vis les signes des mains rougir et s'enfler, ce qui indiquait qu'ils allaient saigner. J'observai alors l'intérieur des mains pour voir si l'enflure s'y montrait aussi, mais je ne pus rien remarquer. Comme cela m'étonnait, Anne Catherine m'expliqua que les marques empreintes dans la paume des mains n'enflaient jamais avant de saigner, mais qu'au contraire elles s'enfonçaient en quelque sorte plus profondément pour devenir plus saillantes à la surface supérieure.
" La croix de la poitrine n'avait pas saigné aujourd'hui, mais elle était d'un rouge très vif. Cette rougeur se produit constamment aux jours marqués quand il n'y a pas effusion de sang.

13. Depuis le temps où Anne Catherine avait reçu les signes extérieurs des plaies, elle s'était appliquée soigneusement à dérober ses mains aux regards de tous les visiteurs. C'est pourquoi elle les tenait cachées sous la couverture du lit ou bien, quand l'inflammation des plaies ne le permettait pas, elle posait dessus un linge blanc : elle en était si préoccupée que, même dans l'extase, elle s'apercevait quand quelqu'un voulait ôter ce linge. Voici ce que raconte le docteur Wesener : " J'ai conduit un jour ma soeur aînée près d'Anne Catherine. Elle était couchée sans connaissance, comme cela lui arrivait fréquemment. Le père Limberg voulut soulever le linge placé sur ses mains ; elle en marqua du mécontentement, et il lui demanda : " Qu'avez-vous ?" Elle répondit à voix basse et sans ouvrir les yeux : " On veut de moi quelque chose que je ne dois pas faire." Or, je désirais vivement dans mon cœur, ajoute Wesener, que ma soeur pût être fortifiée dans sa foi par la vue de ces merveilleux phénomènes. Anne Catherine répéta : " On veut de moi des signes que je ne dois pas donner." Alors le père Limberg lui donna sa bénédiction. Aussitôt, sans sortir du sommeil extatique, elle se signa d'une main tremblante, mais en faisant des efforts pour que le linge ne tombât pas de dessus sa main."

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:49

14. Quelque chose de semblable arriva à Overberg, le 10 septembre 1813, quand il accompagna à Dulmen la princesse Galitzin." Je trouvai Anne Catherine très faible, rapporte-t-il. Comme j'étais près d'elle à six heures du soir, elle tomba dans une de ces profondes défaillances (extases) qui lui étaient ordinaires. J'approchai de son visage les deux premiers doigts de ma main droite ; aussitôt elle pencha la tête et les baisa avec respect. Alors je me penchai à mon tour vers sa main gauche qui était étendue devant moi, raide et immobile, afin de la baiser mais Anne Catherine, effrayée, la retira. Je me penchai ensuite vers la main droite : mais je ne pus pas non plus y atteindre, tant elle fut retirée vite, quoique dans cette défaillance tout le corps de la malade fût aussi raide qu'un morceau de bois." Overberg avait fait ces tentatives par suite d'un mouvement involontaire de respect pour les stigmates ; mais l'humilité de la patiente, devenue pour elle une seconde nature, se dérobait à un semblable hommage, même quand elle n'avait pas l'usage de ses sens ; bien plus, elle ne pouvait supporter même un regard dirigé par un sentiment de ce genre, ainsi que le Pèlerin en fit l'épreuve plus tard." J'étais assis près de son lit, raconte celui-ci, et je priais, pendant qu'elle était en extase et en proie à de grandes souffrances. Dans ma prière, j'offrais à Dieu les souffrances de tous les martyrs et les douleurs de tous les saints stigmatisés en union avec les très saintes plaies de notre Sauveur : comme en même temps je regardai avec émotion les mains d'Anne Catherine, elle les retira avec une rapidité incroyable. Cela me surprit à tel point que je lui demandai ce qu'elle avait." Une grande peine, " me répondit-elle sans sortir de sa profonde défaillance."

15. Le doyen Rensing se trouvant auprès d'elle, un peu avant le moment où son sang allait couler, elle se plaignit des douleurs cuisantes qui précédaient toujours l'effusion du sang. Il lui demanda alors pourquoi elle n'avait pas découvert ses mains devant lui, ajoutant qu'elle ne devait se faire aucun scrupule de le faire en sa présence." Ah ! répondit-elle, je ne puis pas moi-même souffrir de voir mes signes à découvert parce qu'en faisant croire à des grâces particulières, ils m'ont fait un renom dont je ne suis pas digne." " Là-dessus elle me remercia, raconte Rensing, de ce que je n'avais pas laissé pénétrer auprès d'elle toute une société de curieux en voyage : puis elle se mit à pleurer de ce que ces bonnes gens se donnaient tant de peine pour elle et l'estimaient tant quoiqu'ils valussent bien mieux qu'elle devant Dieu." Je dois aussi rendre grâce à Dieu, ajouta-t-elle, de ce qu'il ne me cache pas mes fautes et me confirme ainsi dans l'humilité."

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:49

16. Dans une autre occasion, elle parla de nouveau de ces visites qui lui causaient tant de peines et de soucis et pria instamment Rensing de ne plus la laisser voir, surtout aux médecins étrangers qui, la plupart du temps, blessaient sans ménagement ses sentiments les plus délicats." Il m'est bien dur, dit-elle, d'être obligée si souvent de montrer mes signes : mais cela m'est encore plus pénible quand je suis forcée de voir que ces gens ne s'occupent pas de ce qui peut intéresser la gloire de Dieu et n'ont d'autre but que d'avoir quelque chose à raconter à ce sujet.
" Je ne désire pas être délivrée des souffrances corporelles. Dieu me les laissera. Mais à quoi bon cette inspection et ces enquêtes ? Notre Sauveur lui-même n'a pas pu contenter tout le monde de façon à ce qu'on crut et à ce qu'on se convertit. D'autres ont trop de compassion pour moi. Que ne prient-ils pour moi afin que je me soumette humblement à tout ce que Dieu ordonne de moi par les supérieurs ecclésiastiques et que je ne perde pas sa grâce ?
Dieu conduit chaque homme par un chemin particulier. Mais qu'importe par quel chemin nous allions au ciel ? Puissions-nous seulement faire tout ce que Dieu demande de nous suivant notre état !"

17. Rensing lui ayant raconté dans une autre occasion comment sainte Véronique Giuliani avait eu longtemps autour de la tête les marques de la couronne d'épines et comment, lorsque la chose fut connue, on voulut les faire effacer par des médecins, ce qui lui fit souffrir de terribles douleurs, elle répondit en soupirant : " Je n'ai pas encore eu tant à supporter ; cependant lorsque l'autorité ecclésiastique a décidé que mes plaies devaient être guéries, cela m'a fait une bien pénible impression à cause des cruelles souffrances que j'éprouvais. J'ai ressenti les douleurs de la couronne d'épines autour de ma tête avant mon entrée au couvent ; cela m'est arrivé pour la première fois dans l'église des Jésuites à Coesfeld."

18. A l'heure des premières vêpres de la fête de sainte Catherine de Sienne, Rensing la trouva rendant du sang par ses plaies ; mais elle saignèrent beaucoup plus fortement le jour même de la fête, 30 avril. Voici ce que Rensing rapporte à ce sujet : " Lorsque je la visitai à trois heures, je fus tellement surpris, en entrant dans sa chambre, à la vue du sang qui coulait incessamment de la tête et des mains que j'en fus tout bouleversé. Il m'échappa une expression d'admiration pour les grâces extraordinaires que le Seigneur lui fait. Elle le remarqua et dit : " Oui, Dieu me fait plus de grâces que je ne le mérite et je l'en remercie ; mais j'aurais voulu qu'il cachât ces grâces aux yeux des hommes, car je crains qu'à cause de cela, on ne y me prenne pour meilleure que je ne suis." Nous eûmes alors un entretien qui me fit voir au fond de son âme si pleine de pureté et d'humilité, et me fit connaître quelques particularités de l'histoire de sa jeunesse où je vois la preuve la plus convaincante que, dès son enfance, la main de Dieu l'a conduite, protégée et préservée des périls les plus imminents. Je fus touché et étonné de voir une personne qui a reçu si peu d'éducation avoir des idées, si claires, si justes et si élevées sur Dieu et sur les choses de Dieu. Elle m'a raconté aussi que Dieu lui avait demandé la nuit précédente : " Qu'aimes-tu mieux ? Être bientôt près de moi ou souffrir longtemps encore pour moi ?" A quoi elle répondit : " Si c'est votre volonté, je souffrirai de bon cœur encore davantage, pourvu que vous m'accordez la grâce de souffrir comme vous le voulez." Dieu m'a promis cette grâce et cela m'a rendue très joyeuse. Dieu m'a aussi rappelé que, pendant ma vie au couvent, j'avais commis beaucoup de fautes contre la perfection à laquelle je suis appelée par mes voeux. Je me suis repentie de nouveau de ces fautes et j'ai reçu de Dieu l'assurance qu'elles ne m'avaient pas fait perdre sa grâce, parce que je m'étais humiliée devant lui et devant les hommes. Il m'a aussi fait souvenir qu'au couvent, quand j'étais méconnue de mes compagnes, j'ai souvent prié Dieu avec instance de vouloir bien leur faire reconnaître les fautes dont j'avais été l'occasion pour elles. Souvent, quand j'ai prié ainsi, et en particulier l'été de l'avant-dernière année, j'ai reçu la promesse consolante que toutes reconnaîtraient leurs fautes avant ma mort. Et maintenant toutes sont rentrées en elles-mêmes depuis que Dieu a mis sur moi des signes si extraordinaires. C'est là une grande joie et j'en rends de vives actions de grâces au milieu des grandes douleurs que me causent mes signes."

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:49

19. " Je lui demandai une fois, écrit encore Rensing, si elle n'avait pas aussi une plaie sur l'épaule : car je crois que le Sauveur aura certainement eu sa sainte épaule blessée par sa pesante croix." Oui, sans doute, répondit-elle. Notre divin Sauveur a eu à l'épaule une blessure très douloureuse mais je n'ai pas cette blessure, quoique j'en ai depuis longtemps ressenti la douleur à mon épaule. Déjà, dans ma jeunesse, je vénérais la sainte plaie de l'épaule, parce que cette vénération plaît particulièrement au Sauveur. Lorsque j'étais encore au couvent, il m'a révélé un jour que cette blessure, à laquelle on pense si peu, lui a causé des douleurs excessives, et que la vénération qu'on a pour elle lui plaît autant que lui aurait plu l'acte de celui qui, touché de compassion, lui aurait pris sa croix pendant qu'il en était chargé et l'aurait portée à sa place jusqu'au Calvaire. A l'âge de six ou sept ans, il m'est arrivé, lorsque j'étais seule et que je pensais à la Passion du Seigneur, de charger sur mes épaules une lourde pièce de bois ou quelque autre fardeau que je pouvais à peine traîner.
Pendant tout le mois de mai 1813, Rensing eut à noter presque journellement l'effusion du sang par les plaies et la violence croissante des douleurs qu'elles causaient. En outre, jusqu'au 8 mai, elle était restée toujours couchée sur le dos, de telle façon qu'elle y avait de profondes blessures en plusieurs endroits. Quoiqu'il en résultat pour elle des douleurs très cuisantes, elle disait pourtant : " Je n'en tiens pas compte en comparaison de celles que me font souffrir continuellement les autres plaies. Cependant je supporterais volontiers toute espèce de souffrances corporelles, pourvu que le bon Dieu ne me retirât pas les consolations intérieures. Au lieu de consolations, maintenant, je ressens souvent une grande amertume intérieure. Cela est dur ; mais que la volonté de Dieu soit faite !"

20. Pendant l'octave de l'Invention de la sainte Croix, toutes ses plaies rendirent journellement du sang avec des douleurs toujours croissantes. Rensing la visitant le 3 mai au matin, trouva toutes les plaies saignantes ; ne devinant pas le rapport de cette manifestation avec la fête du jour, il exprima son étonnement, et Anne Catherine lui répondit : " Cela doit venir de ce qu'on célèbre aujourd'hui la fête de l'Invention de la sainte Croix." Elle avait reçu ce jour-là la sainte communion, mais elle se plaignait d'avoir ressenti ensuite une sécheresse spirituelle inaccoutumée, ce qui lui avait été beaucoup plus pénible que les souffrances physiques les plus vives. Les douleurs de la couronne d'épines étaient extrêmement violentes autour du front, des yeux et des tempes, et elles descendaient jusqu'à l'intérieur de la bouche et au gosier. Elles persistèrent sans interruption pendant plusieurs jours et sans que la patiente est été fortifiée par des visions consolantes. Rensing n'avait pas la force de supporter cette vue ; ordinairement il restait près de la malade le moins de temps qu'il pouvait.

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:49

21. Elle lui dit le 6 mai : " Je sens les douleurs des plaies des pieds monter dans la poitrine ; c'est comme si toutes mes plaies se trouvaient en communication, de manière à ce que les douleurs passent de l'une à l'autre." En outre son dos sur lequel elle était couchée s'était écorché par endroits, en sorte que la chemise et le drap du lit restaient collés à la peau ; toutefois, elle déclarait que la souffrance qu'elle en ressentait n'était pas comparable aux douleurs que lui causait chacune des autres plaies prise à part. Rensing lui ayant dit qu'étant dans un pareil état, elle devait avoir eu une bien mauvaise nuit, elle répondit : " Non ! Ma souffrance elle-même m'a causé de la joie. Car, quand j'ai quelque chose à souffrir, je me réjouis et je remercie Dieu de ce que, par là, je ne suis pas oisive dans mon lit." Elle s'exprima un jour de la même manière en présence d'0verberg, disant" que ce qu'il y avait de plus fâcheux pour elle était de n'avoir rien de particulier à souffrir, parce qu'elle ne se trouvait contente que quand Dieu daignait lui faire endurer quelque chose pour lui."

22. Le 9 mai, Rensing la trouva dans un état qui montrait bien que ses souffrances n'avaient pas encore diminué le moins du monde ; mais Dieu lui avait rendu ses consolations, ce qui avait beaucoup relevé son courage. Elle raconta à Rensing que les douleurs étaient toujours aussi intenses autour de la tête : c'était comme si une corde de crin serrée tout autour y eût pénétré profondément ; elle craignait souvent d'en perdre la raison. Cependant elle se montra consolée et ajouta : " Ma souffrance ne m'est plus difficile à porter, parce que Dieu me l'a adoucie par des consolations que je ne mérite pas. Je me suis rendue indigne de semblables consolations, surtout au couvent, où je me suis souvent chagrinée des procédés de mes compagnes et où je me préoccupais beaucoup de la manière dont elles auraient dû se comporter et trop peu de ce que j'aurais dû être moi-même. C'était de l'ingratitude et de l'imperfection : c'est pourquoi je suis contente maintenant que Dieu me fasse souffrir ainsi. Et si je savais que par mes souffrances je pusse contribuer tant soit peu à sa glorification et à la conversion des pécheurs, je voudrais de grand cœur souffrir plus longtemps et davantage. Seulement, que Dieu me donne la patience !" Le soir de ce jour, les douleurs diminuèrent enfin quelque peu, et Rensing trouva la malade d'une sérénité inaccoutumée.

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:49

23. Outre les effusions de sang, elle avait journellement par tout le corps des sueurs tellement abondantes que tous les draps de son lit en étaient mouillés et traversés comme si on les eût trempés dans l'eau. Il en résultait des blessures dans le dos, et elle ne pouvait que rarement le mettre en contact avec le lit. Il lui était impossible de se coucher, soit sur le côté droit, à cause des douleurs intolérables de la plaie qui s'y trouvait, soit sur le côté gauche, parce que l'os de la hanche était complètement dégarni de chair. Il fallait donc qu'elle restât péniblement sur son séant, soutenue par des appuis, sans pouvoir poser sur un oreiller sa tête cruellement endolorie. Après sa mort, Clément Brentano rendit ce témoignage : " J'ai été pendant quatre ans en relations journalières avec Anne Catherine ; j'ai vu très souvent sa tête saigner avec de grandes douleurs, quoique jamais elle ne se soit montrée à moi la tête découverte et que je n'aie jamais vu les gouttes de sang jaillir immédiatement du front. Mais je voyais le sang couler de dessous sa coiffe sur son visage en telle quantité qu'on aurait pu le recueillir dans les plis de son fichu avant qu'il fût absorbé par la toile. Elle sentait sa tête entourée d'une large et pesante couronne d'épines et ne pouvait pas la poser sur un oreiller. Assise sur son séant elle balançait pendant des heures entières au-dessus de son cou, comme un fardeau de douleurs intolérables, sa tête courbée sous la pression d'un supplice inouï ; souvent je l'ai soutenue plus ou moins longtemps en tenant l'os du nez entre mes deux doigts, parce que je ne pouvais supporter la vue de ces horribles souffrances pendant lesquelles la sueur de l'agonie coulait sur son pâle visage. ; elle passait souvent toute la nuit dans cet état, délaissée, sans secours, sans marques de sympathie."

24. Quant à l'impossibilité absolue de prendre aucune espèce de nourriture qui avait coïncidé avec l'apparition des stigmates, Overberg s'exprime en ces termes à la date du 12 mai 1813 :
" Depuis environ cinq mois, Anne Catherine n'a pris aucun aliment solide, pas même une quantité équivalente à un petit pois. Il ne lui a plus été possible de rien retenir, ni chocolat, ni café, ni vin, ni soupe ; tout au plus a-t-elle pu prendre quelquefois sans la rejeter une petite cuillerée de bouillon. Elle a cherché à cacher cela, en faisant mettre devant elle, pour qu'on les voie, une pomme cuite ou des prunes bouillies dont elle peut seulement sucer le jus.
" Pendant son séjour au couvent, un peu de café très léger était ce qu'elle pouvait le mieux supporter ; mais, au commencement de l'hiver dernier, elle en vint à ne plus pouvoir garder le café lui-même. Elle essaya ensuite de prendre du chocolat très délayé, mais cela ne lui réussit que peu de jours. Elle ne pouvait supporter le vin ; ni pur, ni mélangé d'eau. Ainsi l'eau resta l'unique chose qu'elle pût garder."

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:50

25. On a déjà raconté comment Anne Catherine, qui aurait tant désiré cacher à tous les hommes son abstinence de toute nourriture, fut soupçonnée, dès le commencement, de manger en secret : or cette suspicion se reproduisit plus tard à diverses reprises. Ainsi Overberg rapporte, à la date du 17 septembre 1814 : " Selon ce que m'a raconté Rensing, la maîtresse de la maison où loge la sœur Emmerich resta jour et nuit, pendant tout le mois qui précédé ; sa mort, dans la chambre d'Anne Catherine, persuadée qu'étant là elle pourrait supporter plus facilement ses souffrances et se mieux préparer à la mort. Deux jours avant sa mort, cette femme a avoué à Rensing qu'auparavant la pensée lui était quelquefois venue qu'il ne fallait pas trop prendre à la lettre ce qu'on disait de l'abstinence absolue de nourriture chez la sœur Emmerich, mais que maintenant elle s'était convaincue qu'en réalité Anne Catherine ne prenait absolument rien."
26. Wesener, de son côté, rapporte ainsi, à la date du 29 octobre 1814, comment il fut forcé de prendre la défense d'Anne Catherine contre des soupçons de ce genre : " J'ai reçu la visite du doyen de Notteln qui voulait, me dit-il, savoir par lui-même ce qu'il fallait croire du bruit répandu à Munster qu'on avait vu Anne Catherine hors de son lit et mangeant de la viande. Je le conduisis près de la malade, en le priant de bien observer sa physionomie pendant que je lui communiquerais ce bavardage sans aucun ménagement. Mon récit la fit sourire, et elle fit entendre que ces propos ne lui inspiraient que de la compassion pour ceux qui les auraient inventés et propagés. Je dois moi-même reconnaître, pour rendre hommage à la vérité, que j'ai pris bien de la peine pour trouver quelque chose dont elle prit manger sans le vomir aussitôt mais toujours inutilement. Si j'ai été trompé, je dois refuser croyance au témoignage de mes sens et à toutes mes facultés. En outre, la malade a un entourage qui se fait un plaisir de rendre publique la moindre chose tant soit peu équivoque ou capable de provoquer la suspicion. Sa propre sœur qui devrait la servir est une personne d'un esprit mal fait et d'un mauvais caractère, et, comme elle se met souvent dans le cas d'être reprise par moi et par malade, elle n'a aucune affection pour celle-ci et la laisse parfois des jours entiers sans lui donner une goutte d'eau à boire. Certainement elle ne garderait pas le silence en présence d'une imposture.

27. Le père Limberg lui-même, par suite de sa disposition au scrupule, se laissait si facilement aller au soupçon que quinze mois après la fin de l'enquête, ayant aperçu au drap de lit de la malade une tache de couleur foncée qu'il ne pouvait s'expliquer, il fut, pendant plusieurs jours, extrêmement agité par la crainte qu'elle ne provint d'un aliment mangé en cachette. Clara Soentgen et Wesener finirent par le rassurer en lui expliquant que la tache venait d'un emplâtre que la première, sur la demande de la malade lui avait posé sur l'os de la hanche. Anne Catherine ne put s'empêcher de sourire de l'inquiétude si peu raisonnable de son confesseur, et elle dit : " Si je pouvais manger, je ne sais vraiment pas pourquoi j'en ferais un secret." Cependant elle le pria, de lui communiquer à l'avenir les soupçons qui lui viendraient et de ne pas les garder pour lui pendant des jours. Noue verrons plus tard tout ce qu'elle eut à souffrir des tentatives de Wesener pour lui faire prendre des aliments.

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Message par Charles-Edouard Jeu 26 Jan 2012 - 13:50

28. Voici ce que rapporte Overberg sur sa manière de prier lorsqu'elle faisait la sainte communion :
" La préparation la plus prochaine à la réception de la sainte Eucharistie consiste pour Anne Catherine à prier Dieu, son Sauveur, de lui donner son propre cœur, pour qu'elle puisse le recevoir et l'héberger dignement. Elle lui représente qu'elle ne peut l'aimer et le louer comme il le mérite, sinon par son cœur divin et avec ce cœur. Elle lui offre pour cela son cœur à elle et le prie de le prendre et d'en faire ce qui lui plaira. Quand elle l'a ainsi livré à Dieu, elle passe en revue toutes les puissances de son corps et de son âme, afin de donner à Dieu tout ce qu'elle possède. Elle lui offre ses yeux, ses oreilles et tous ses membres, le suppliant d'en user pleinement pour son service et d'accomplir par eux ce qu'elle ne peut pas elle-même. Elle contracte alors un engagement avec Dieu, s'obligeant à le remercier et à le louer avec tout ce qui est d'elle et en elle ; chaque souffle, chaque sentiment, chaque mouvement des yeux et des mains, chaque instant de ses souffrances doit devenir un acte de gratitude et de louange.
" Ensuite elle s'adresse aux saints, les priant de lui prêter ou de lui donner quelque chose de leur beauté, des ornements dont ils sont parés ou de leurs vertus, pour qu'elle puisse mieux faire sa préparation à la sainte communion et rendre des actions de grâces plus ferventes. Par-dessus tout, elle s'adresse à la Mère de Dieu pour qu'elle lui confère un don tiré du trésor surabondant de sa gloire et de ses vertus. Elle la prie notamment de mettre entre ses bras le divin enfant comme elle l'a fait pour les rois de l'Orient. Puis elle va d'un saint à l'autre, demandant l'aumône et rappelant à chacun ses prérogatives particulières, afin d'obtenir pour elle-même un don à l'aide duquel elle puisse plaire davantage au divin Sauveur. Elle les invoque en ces termes : " Vous êtes si immensément riches et je suis si pauvre ! Ayez donc pitié de moi ! Je ne demande qu'un peu de votre superflu !" Après la communion, elle entre en extase comme elle le faisait au couvent.

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