Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
Page 9 sur 9
Page 9 sur 9 • 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
« Je crus être couchée dans un petit lit, à l'entrée d'une église dont le choeur était séparé du reste par une grille. J'y vis plusieurs personnes, mais pas en très grand nombre : je vis dans le choeur environ douze des compagnons d'Ignace parmi lesquels je connus par leurs noms François Xavier et Favre. Il semblait qu'ils fussent prêts à se mettre en voyage, qu'ils voulussent aller bientôt quelque part. Je ne vis pas que tous fussent prêtres ; ils portaient des habits qui ressemblaient à celui d'Ignace, il n'y avait pourtant pas une conformité parfaite. L'heure paraissait très matinale : il faisait encore sombre, les cierges brillaient sur l'autel. Je vis Ignace non encore complètement habillé pour la messe, mais avec une étole sur l'épaule, et accompagné d'un autre qui portait l'eau bénite, passer le long de l'église à travers ses compagnons et donner la bénédiction avec l'aspersoir. Je me préparai aussi à la recevoir : il vint en effet jusqu'à mon petit lit et m'aspergea abondamment : je fus à l'instant comme inondée d'un sentiment de douceur et de bien-être qui pénétra à travers mon corps épuisé de douleurs. Etant revenu ensuite dans la sacristie, il en sortit revêtu d'habits sacerdotaux et s'avança vers l'autel pour dire la messe. Cette messe dura beaucoup plus longtemps que nos messes ordinaires et j'appris intérieurement qu'Ignace mettait toujours près d'une heure à dire la sainte messe. Une fois je vis tout à coup une flamme s'allumer au-dessus de sa tête comme un épais buisson et je vis un des douze courir vers lui, les bras étendus, comme s'il eût voulu le saisir ou venir à son secours. Mais lorsqu'il fut près de lui, il vit son visage brillant de lumière et il se retira respectueusement. Je vis ensuite qu'Ignace, tout inondé de larmes, fut ramené de l'autel par ses compagnons, parce qu'il semblait bouleversé au point de ne pouvoir marcher. »
« Je vis, après cela, les hommes que j'avais vus dans la ville maritime introduits chez le pape. Le pape était dans une grande salle, assis sur un fauteuil magnifique, près d'une table couverte d'un tapis, sur laquelle étaient des papiers et tout ce qu'il fallait pour écrire. Il portait un petit manteau qui était rouge, à ce que je crois, et certainement un capuchon rouge. Près de la porte étaient divers ecclésiastiques. Les compagnons de Saint-Ignace entrèrent et se prosternèrent devant le pape. L'un d'eux parla au nom de tous : je ne sais plus bien si Ignace se trouvait là. Je vis ensuite que le pape les bénit et leur remit des papiers. Je vis encore d'autres scènes de la vie de Saint-Ignace. Je le vis faire à un mauvais prêtre une confession, de sa vie passée avec de telles marques de repentir que ce prêtre fondit en larmes et changea de vie. Je le vis dans un voyage quitter tout à coup ses compagnons et se détourner vers une maison où habitait un homme qui se laissait aller à de mauvaises passions. Je vis cet homme s'enfuir, Ignace le poursuivre et embrasser ses genoux en le suppliant de penser à son salut. Je vis que cet homme se convertit et le suivit. Je le vis seul en habit de mendiant traverser un pays de montagnes sombre et désert, et le diable aller à sa rencontre sous la forme d'un dragon au corps effilé, avec une grosse tête crépue. Ignace lui planta son bâton dans le cou et il en sortit du feu, ensuite il l'enferra fortement avec un pieu, reprit son bâton et continua tranquillement son chemin.
« Je vis, après cela, les hommes que j'avais vus dans la ville maritime introduits chez le pape. Le pape était dans une grande salle, assis sur un fauteuil magnifique, près d'une table couverte d'un tapis, sur laquelle étaient des papiers et tout ce qu'il fallait pour écrire. Il portait un petit manteau qui était rouge, à ce que je crois, et certainement un capuchon rouge. Près de la porte étaient divers ecclésiastiques. Les compagnons de Saint-Ignace entrèrent et se prosternèrent devant le pape. L'un d'eux parla au nom de tous : je ne sais plus bien si Ignace se trouvait là. Je vis ensuite que le pape les bénit et leur remit des papiers. Je vis encore d'autres scènes de la vie de Saint-Ignace. Je le vis faire à un mauvais prêtre une confession, de sa vie passée avec de telles marques de repentir que ce prêtre fondit en larmes et changea de vie. Je le vis dans un voyage quitter tout à coup ses compagnons et se détourner vers une maison où habitait un homme qui se laissait aller à de mauvaises passions. Je vis cet homme s'enfuir, Ignace le poursuivre et embrasser ses genoux en le suppliant de penser à son salut. Je vis que cet homme se convertit et le suivit. Je le vis seul en habit de mendiant traverser un pays de montagnes sombre et désert, et le diable aller à sa rencontre sous la forme d'un dragon au corps effilé, avec une grosse tête crépue. Ignace lui planta son bâton dans le cou et il en sortit du feu, ensuite il l'enferra fortement avec un pieu, reprit son bâton et continua tranquillement son chemin.
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
Le soir du même jour, le Pèlerin trouva la malade récitant à demi voix, sans livre, l’office de Saint-Ignace en latin. Lorsqu'elle eut fini, elle lui raconta ce qui suit :
« Saint-Ignace m'a soulagée avec tant de charité, et je l'ai vu pénétré d'un si ardent amour pour Jésus que je me suis tournée vers lui pour l’honorer du fond du coeur. Alors son image descendit d'en haut devant moi dans une voie lumineuse : le très saint nom de Jésus brillait dans son coeur comme un soleil. Lorsque je voulus me mettre à le prier, des paroles et des antiennes de toute espèce affluèrent vers moi, partant de l’image, et cette prière reçue en don me lit éprouver une grande douceur. » Elle termina son exercice de dévotion par l’oraison connue sous le nom d'Oratio recitanda ante imaginem sancti Ignaii. Lorsque, la nuit suivante, son coeur fut envahi par de nouvelles et violentes souffrances, elle eut encore recours à Saint-Ignace qui lui donna la force de les supporter patiemment. Elle eut aussi une vision dont elle communiqua au Pèlerin ce qui suit, le jour suivant. « Je vis Ignace et Xavier dans leur intime et cordiale union en Jésus-Christ. Je les vis répandre partout la consolation et le soulagement, je les vis enseigner, secourir et servir les malades livrés au désespoir. Pendant que je contemplais cette action si puissante et si efficace qu'ils exerçaient parmi les peuples, mon coeur se tourna vers eux et je dis : « Si, pendant votre vie de créatures fragiles, vous avez tant aimé et tant assisté en vertu de la force que Dieu vous donnait, oh ! vous devez assister encore bien plus efficacement, maintenant que vous êtes entièrement dans la lumière et l'amour ! Voyez ! j'ai là de vos saints ossements qui sur la terre ont tant travaillé pour vos semblables ! Soyez encore secourables ! agissez, répandez la grâce, vous, vases parfaits qui êtes à la source de la grâce. » Alors toute vision terrestre disparut à mes yeux et je vis les deux saints dans le ciel se tenant l'un près de l’autre dans un monde de lumière. Ignace avait une auréole entièrement blanche, Xavier était entouré d'une lueur tirant sur le rouge ; il avait quelque chose de l’auréole du martyre. Mais pendant que je les voyais, pendant que la lumière et la vie se répandaient à flots sur moi par leur entremise, toute mon âme était plus vivante : c'était comme si je leur rendais dans la prière, avec une grande plénitude, la lumière et la consolation qu'ils versaient de Dieu sur moi. Car alors, de même que j'avais reçu hier la prière à Saint-Ignace, je reçus intérieurement une abondance de paroles d'amour et de joie et j'appelai toutes les créatures à louer et à invoquer : mon coeur s'agrandit et se répandit de tous les cotés, j'invoquai et louai à travers tous les choeurs des saints ; ils se mirent en mouvement de près et de loin et ma prière allait pourtant tout entière à Dieu par Notre-Seigneur Jésus-Christ, et à Notre-Seigneur Jésus-Christ par la sainte Mère de Dieu, et à la sainte Mère de Dieu par tous les saints et à tous les saints par Ignace et Xavier. C'était comme si j'avais su quelles fleurs, quels parfums, quelles couleurs, quelles pierres fines, quelles perles, quels fruits étaient les plus agréables à mon Dieu et les plus purs à ses yeux et comme si, de l’abondance infinie de ces objets créés, je faisais, avec une grande ferveur, une guirlande, une pyramide, un trône que je lui présentais et comme si tout cela descendait vers moi d'en haut et m'arrivait dans la lumière que je recevais des deux saints. » (Dans l’après-midi, le Pèlerin lui ayant lu un vieux cantique sur les deux saints où toutes les créatures étaient invitées à les louer, elle dit : « C'est comme cela, c'est tout à fait comme cela que je leur ai adressé ma prière. »)
« Saint-Ignace m'a soulagée avec tant de charité, et je l'ai vu pénétré d'un si ardent amour pour Jésus que je me suis tournée vers lui pour l’honorer du fond du coeur. Alors son image descendit d'en haut devant moi dans une voie lumineuse : le très saint nom de Jésus brillait dans son coeur comme un soleil. Lorsque je voulus me mettre à le prier, des paroles et des antiennes de toute espèce affluèrent vers moi, partant de l’image, et cette prière reçue en don me lit éprouver une grande douceur. » Elle termina son exercice de dévotion par l’oraison connue sous le nom d'Oratio recitanda ante imaginem sancti Ignaii. Lorsque, la nuit suivante, son coeur fut envahi par de nouvelles et violentes souffrances, elle eut encore recours à Saint-Ignace qui lui donna la force de les supporter patiemment. Elle eut aussi une vision dont elle communiqua au Pèlerin ce qui suit, le jour suivant. « Je vis Ignace et Xavier dans leur intime et cordiale union en Jésus-Christ. Je les vis répandre partout la consolation et le soulagement, je les vis enseigner, secourir et servir les malades livrés au désespoir. Pendant que je contemplais cette action si puissante et si efficace qu'ils exerçaient parmi les peuples, mon coeur se tourna vers eux et je dis : « Si, pendant votre vie de créatures fragiles, vous avez tant aimé et tant assisté en vertu de la force que Dieu vous donnait, oh ! vous devez assister encore bien plus efficacement, maintenant que vous êtes entièrement dans la lumière et l'amour ! Voyez ! j'ai là de vos saints ossements qui sur la terre ont tant travaillé pour vos semblables ! Soyez encore secourables ! agissez, répandez la grâce, vous, vases parfaits qui êtes à la source de la grâce. » Alors toute vision terrestre disparut à mes yeux et je vis les deux saints dans le ciel se tenant l'un près de l’autre dans un monde de lumière. Ignace avait une auréole entièrement blanche, Xavier était entouré d'une lueur tirant sur le rouge ; il avait quelque chose de l’auréole du martyre. Mais pendant que je les voyais, pendant que la lumière et la vie se répandaient à flots sur moi par leur entremise, toute mon âme était plus vivante : c'était comme si je leur rendais dans la prière, avec une grande plénitude, la lumière et la consolation qu'ils versaient de Dieu sur moi. Car alors, de même que j'avais reçu hier la prière à Saint-Ignace, je reçus intérieurement une abondance de paroles d'amour et de joie et j'appelai toutes les créatures à louer et à invoquer : mon coeur s'agrandit et se répandit de tous les cotés, j'invoquai et louai à travers tous les choeurs des saints ; ils se mirent en mouvement de près et de loin et ma prière allait pourtant tout entière à Dieu par Notre-Seigneur Jésus-Christ, et à Notre-Seigneur Jésus-Christ par la sainte Mère de Dieu, et à la sainte Mère de Dieu par tous les saints et à tous les saints par Ignace et Xavier. C'était comme si j'avais su quelles fleurs, quels parfums, quelles couleurs, quelles pierres fines, quelles perles, quels fruits étaient les plus agréables à mon Dieu et les plus purs à ses yeux et comme si, de l’abondance infinie de ces objets créés, je faisais, avec une grande ferveur, une guirlande, une pyramide, un trône que je lui présentais et comme si tout cela descendait vers moi d'en haut et m'arrivait dans la lumière que je recevais des deux saints. » (Dans l’après-midi, le Pèlerin lui ayant lu un vieux cantique sur les deux saints où toutes les créatures étaient invitées à les louer, elle dit : « C'est comme cela, c'est tout à fait comme cela que je leur ai adressé ma prière. »)
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
Au milieu de cette jubilation de la prière, de la louange et de la supplication, la vision se développa de plus en plus dans mon âme. Mais ce n'était pas comme auparavant ; c'était comme si l'apparition des deux saints me faisait entrer dans la Jérusalem céleste. Je ne puis rendre la joie, les délices et la magnificence que j'y vis. Ce n'était pas comme lorsque j'aperçus la Jérusalem céleste avec ses murs et ses portes, ainsi qu'une ville placée au sommet du chemin de la vie : cette fois j'étais au milieu comme dans un monde immense de lumière et de splendeur. On ne voit pas là de ciel au-dessus de soi, mais les rues montent et descendent à l'infini dans toutes les directions et cependant tout est régulier, il y a partout un ordre, une harmonie, un amour infinis. Au milieu, tout en haut, je vois dans une lumière incompréhensible la très-sainte Trinité, autour d'elle les vingt-quatre vieillards, et au dessous dans un monde de lumière à part, les choeurs des anges. Je vois tous les saints suivant leurs rangs, leurs hiérarchies et les associations qu'ils forment entre eux, dans les palais, sur les trônes qui leur sont assignés, dans les relations qui les réunissent. Quant à ceux dont je suis occupée plus particulièrement, auxquels je rends un culte ou dont j'ai près de moi des ossements, je les vois plus distinctement ou plutôt je suis plus près d'eux et je vais par eux aux autres. J'ai vu aussi l'opération des saints d'une façon merveilleuse. Lorsque je les implorais, je voyais qu'ils se tournaient vers la très-sainte Trinité et que des rayons allaient d'elle à eux : je vis qu'ensuite les saints s'approchaient de quelques arbres et arbustes merveilleux qui s'élevaient en certains endroits entre les palais, qu'ils y prenaient des fruits, de la rosée et du miel et envoyaient tout cela sur la terre. Je vis la part que prenaient les anges à cette opération : ils étaient rapides comme des éclairs et se portaient en un instant d'un côté ou d'un autre : ils apportaient en bas la bénédiction et ils multipliaient ce que les saints avaient demandé. Je vis Ignace et Xavier faire tomber de bonnes influences sur la contrée que j'habite et sur toutes celles pour lesquelles je les invoquais. Je les vis aussi envoyer en très grande quantité de la rosée et du miel dans des contrées très éloignées. J'ai, en pareil cas, des visions particulières de gens dans la souffrance qui sont soulagés, qui deviennent fervents : je vois tout à coup des personnes touchées subitement rentrer en elles-mêmes : je vois, dans des pays lointains plongés dans l'obscurité, surgir tout à coup une lumière et cette lumière, gagner autour d'elle : je vois des gens qui prient se rassembler dans cette lumière. Je vois toujours les saints répandre des bienfaits, spécialement là où reposent leurs ossements qui brillent de la même lumière qu'eux avec les mêmes nuances et qui paraissent toujours comme une portion d'eux-mêmes : mais ils agissent avant tout là où ils sont invoqués. »
Je vis autour d'Ignace plusieurs saints personnages : François Borgia, Charles Borromée, Louis de Gonzague, Stanislas Kotska, François Regis : j'en vis un très grand nombre. Je vis aussi là celui-ci. » (En disant ces mots, Anne-Catherine montra du doigt quelque chose en face d'elle, comme si elle indiquait quelqu'un qui lui apparaissait à l'instant. Le Pèlerin ne la comprit pas au premier moment et crut qu'elle pensait à saint François d'Assise ; mais elle voyait devant elle saint François de Sales, provoquée par une relique du Saint qui se trouvait à sa proximité (note).) « Je ne le vois pas près d'Ignace, mais dans un autre choeur composé d'évêques.
(note) « Pendant qu'elle racontait ceci, les yeux ouverts, observe le Pèlerin, elle avait oublié que son auditeur était aveugle quant à ce côté de l'existence et, tout en faisant son récit, elle était elle-même, sans la savoir, dans l’état contemplatif. »
Je vis autour d'Ignace plusieurs saints personnages : François Borgia, Charles Borromée, Louis de Gonzague, Stanislas Kotska, François Regis : j'en vis un très grand nombre. Je vis aussi là celui-ci. » (En disant ces mots, Anne-Catherine montra du doigt quelque chose en face d'elle, comme si elle indiquait quelqu'un qui lui apparaissait à l'instant. Le Pèlerin ne la comprit pas au premier moment et crut qu'elle pensait à saint François d'Assise ; mais elle voyait devant elle saint François de Sales, provoquée par une relique du Saint qui se trouvait à sa proximité (note).) « Je ne le vois pas près d'Ignace, mais dans un autre choeur composé d'évêques.
(note) « Pendant qu'elle racontait ceci, les yeux ouverts, observe le Pèlerin, elle avait oublié que son auditeur était aveugle quant à ce côté de l'existence et, tout en faisant son récit, elle était elle-même, sans la savoir, dans l’état contemplatif. »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
J'en vis une immense quantité que je connaissais et je m'approchai de plusieurs par la prière. Au commencement, quand je considérais particulièrement Saint-Ignace, je les voyais à quelque distance, tous pourtant affectueusement émus et bienveillants, mais à la fin j'allai de l'un à l'autre. »
« Les chemins entre les palais étaient couverts de perles ayant toute espèce de formes et de figures, et souvent aussi d'étoiles, et je me disais dans ma simplicité, car là la chair imbécile jouait son rôle : « Regarde ! ce sont les étoiles qu'on voit en l'air au-dessus de la terre. » J'ai vu aussi saint Augustin et tous les ordres qui se rattachent à Lui et encore l'évêque Ludger qui portait une église dans sa main, ainsi qu'on le représente. J'en vis ainsi beaucoup et tous avec divers insignes, que je connaissais et que je ne connaissais pas. Je vis aussi saint Joachim et Sainte-Anne, sans doute parce que c'est aujourd'hui mardi, jour où j'honore toujours particulièrement la sainte mère de Marie. Ils avaient tous deux dans la main un rameau vert, et comme je ne savais pas ce que cela signifiait, je fus informée intérieurement que c'était le signe de leur ardent désir de l'avènement du Messie qui était le rejeton sorti de leur souche dans la chair. J'eus aussi une vision touchant le désir dont ils avaient été consumés sur la terre, je vis leurs invocations, leurs mortifications et leur purification. »
« C'est ainsi que, toute la nuit, j'ai supporté mes douleurs, consolée par cette contemplation. Je ne puis dire quelles magnifiques choses j'ai vues, et quelle vérité et quelle clarté il y avait dans tout cela. Les figures et les apparitions n'étaient pas réunies fortuitement, tout était un et comme le résultat d'une végétation ; l'une expliquait l'autre, vivait et aimait dans l'autre. »
« Pendant toute la vision, mon coeur était plein de joie et ma bouche ne cessait de chanter des cantiques de louanges. » En racontant cela, elle était pleine d'émotion et inondée de larmes de joie, pendant que son corps était accablé d'une faiblesse mortelle.
« Les chemins entre les palais étaient couverts de perles ayant toute espèce de formes et de figures, et souvent aussi d'étoiles, et je me disais dans ma simplicité, car là la chair imbécile jouait son rôle : « Regarde ! ce sont les étoiles qu'on voit en l'air au-dessus de la terre. » J'ai vu aussi saint Augustin et tous les ordres qui se rattachent à Lui et encore l'évêque Ludger qui portait une église dans sa main, ainsi qu'on le représente. J'en vis ainsi beaucoup et tous avec divers insignes, que je connaissais et que je ne connaissais pas. Je vis aussi saint Joachim et Sainte-Anne, sans doute parce que c'est aujourd'hui mardi, jour où j'honore toujours particulièrement la sainte mère de Marie. Ils avaient tous deux dans la main un rameau vert, et comme je ne savais pas ce que cela signifiait, je fus informée intérieurement que c'était le signe de leur ardent désir de l'avènement du Messie qui était le rejeton sorti de leur souche dans la chair. J'eus aussi une vision touchant le désir dont ils avaient été consumés sur la terre, je vis leurs invocations, leurs mortifications et leur purification. »
« C'est ainsi que, toute la nuit, j'ai supporté mes douleurs, consolée par cette contemplation. Je ne puis dire quelles magnifiques choses j'ai vues, et quelle vérité et quelle clarté il y avait dans tout cela. Les figures et les apparitions n'étaient pas réunies fortuitement, tout était un et comme le résultat d'une végétation ; l'une expliquait l'autre, vivait et aimait dans l'autre. »
« Pendant toute la vision, mon coeur était plein de joie et ma bouche ne cessait de chanter des cantiques de louanges. » En racontant cela, elle était pleine d'émotion et inondée de larmes de joie, pendant que son corps était accablé d'une faiblesse mortelle.
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
Le 21 juin, le Pèlerin la trouva dans un tel état de faiblesse que le confesseur ne croyait pas à la possibilité d'une prolongation de sa douloureuse existence : cependant elle était pleine de joie à cause de saint Louis de Gonzague dont elle avait célébré la fête dans une église céleste. Elle raconta à ce sujet : « J'assistai à la fête dans l'église spirituelle. C'était une grande solennité avec plusieurs processions. Des jeunes filles vêtues de blanc avec des lis à la main portaient la Mère de Dieu sur un trône de jeunes garçons, vêtus de la même manière, portaient saint Louis de Gonzague, qui avait par-dessus sa robe noire de religieux un rochet blanc avec des franges d'or il avait aussi comme les autres jeunes gens un lis à la main. On portait en même temps plusieurs bannières blanches avec des franges d'or.»
« Louis fut placé sur un trône au-dessus de l'autel, et au-dessus de lui était le trône de la Mère de Dieu : il s'était fiancé avec elle. Je vis l'église se remplir dans le haut de choeurs de saints. Je vis, autour de Louis, Ignace, Xavier, François Borgia, Charles Borromée, Stanislas, Regis et beaucoup de saints jésuites : plus haut beaucoup d'autres saints religieux. Du reste l'église était pleine d’âmes de jeunes gens, de jeunes filles et d'enfants qui, enflammés par l'exemple de saint Louis de Gonzague, avaient trouvé grâce devant le Seigneur. Il n'y avait que des bienheureux dans l'église. »
« Lorsque Louis eut été honoré avec des guirlandes, des couronnes et des hommages de toute espèce, il servit à son tour les autres, car il en est toujours ainsi dans ces sortes de fêtes. Celui auquel des honneurs ont été rendus devient toujours, après les avoir reçus, le serviteur des autres. Je ne puis rendre la beauté de cette fête, c'était la fête de la chasteté et de l’innocence, de l'humilité et de l’amour. Je vis aussi la vie du saint. Je le vis, encore tout petit enfant, seul dans une grande salle où des armes de toute espèce étaient suspendues au mur ; il y avait aussi un sac de soldat. Je vis que l’enfant alla à ce sac, y déboucla quelque chose et en fit sortir une longue et large boite. La timidité le prit : c'était comme si ç'eût été une espèce d'arme à feu. Je le vis s'en aller avec, puis bientôt revenir, pleurer beaucoup et remettre la boite dans le sac, comme s'il se repentait de son larcin. Il fondit en larmes et se mit contre le mur au-dessous du sac. Alors je vis entrer une grande femme qui parut le consoler. Elle l’emmena, mais il ne cessa de pleurer, même quand on le conduisit à son père et à sa mère qui étaient assis dans une belle chambre. Il raconta sa faute et continua à pleurer. Je vis qu'après cela on lui donna pour compagnon un homme qui était toujours avec lui. Je le vis, dans son enfance, longtemps malade dans son lit : il souffrait avec une patiente admirable et tous les serviteurs l'aimaient. Je vis qu'ils le portaient sur leurs bras pendant sa maladie et qu'avec sa pâleur et sa fièvre il souriait toujours d'un air aimable. - Je le vis dans un autre endroit, mais encore dans une maison de grande apparence. C'était un enfant doux et sérieux. Je vis qu'il était entouré d'ecclésiastiques : il était assis au milieu d'eux, il parlait et tous l’écoutaient, très édifiés de ses paroles. Il semblait qu'on le préparât à recevoir la sainte communion et qu'éclairé par Dieu, il enseignât à son tour ceux qui l’enseignaient. Je le vis à cette époque plein d'une piété et d'une ferveur merveilleuses. Partout où il était et où il allait, je le voyais toujours se tourner vers le point où se trouvait le Saint-Sacrement dans l’église. Je vis qu'il dessinait souvent sur la muraille un calice surmonté d'une hostie ou un ostensoir, qu'il priait devant avec une dévotion inexprimable et qu'il effaçait tout bien vite, si quelqu'un venait. Cela me fit penser à sainte Barbe que j'avais vu faire de même dans sa prison. Je le vis ensuite recevoir la sainte communion à l'église : je vis la sainte hostie devenir lumineuse devant lui et avoir hâte, en quelque sorte ; d'entrer dans sa bouche. Je le vis quand il était au couvent : sa cellule était très petite, il n'y avait guère place que pour son lit. Je le vis souvent brillant de lumière, pendant qu'il se donnait la discipline ou qu'il priait. Un jour que je le regardais prier dans sa cellule, il me fut dit que son plus grand péché avait été une distraction pendant le temps d'un Ave Maria, après une prière qui avait duré tout le jour. Il ne recevait chez lui aucun de ses compagnons. Je vis qu'ils l'aimaient beaucoup, qu'ils le suivaient jusqu'à la porte de sa cellule et qu'il, ne les y laissait pas entrer de peur qu'ils ne le vantassent pour la manière dont il pratiquait la pauvreté. »
« Louis fut placé sur un trône au-dessus de l'autel, et au-dessus de lui était le trône de la Mère de Dieu : il s'était fiancé avec elle. Je vis l'église se remplir dans le haut de choeurs de saints. Je vis, autour de Louis, Ignace, Xavier, François Borgia, Charles Borromée, Stanislas, Regis et beaucoup de saints jésuites : plus haut beaucoup d'autres saints religieux. Du reste l'église était pleine d’âmes de jeunes gens, de jeunes filles et d'enfants qui, enflammés par l'exemple de saint Louis de Gonzague, avaient trouvé grâce devant le Seigneur. Il n'y avait que des bienheureux dans l'église. »
« Lorsque Louis eut été honoré avec des guirlandes, des couronnes et des hommages de toute espèce, il servit à son tour les autres, car il en est toujours ainsi dans ces sortes de fêtes. Celui auquel des honneurs ont été rendus devient toujours, après les avoir reçus, le serviteur des autres. Je ne puis rendre la beauté de cette fête, c'était la fête de la chasteté et de l’innocence, de l'humilité et de l’amour. Je vis aussi la vie du saint. Je le vis, encore tout petit enfant, seul dans une grande salle où des armes de toute espèce étaient suspendues au mur ; il y avait aussi un sac de soldat. Je vis que l’enfant alla à ce sac, y déboucla quelque chose et en fit sortir une longue et large boite. La timidité le prit : c'était comme si ç'eût été une espèce d'arme à feu. Je le vis s'en aller avec, puis bientôt revenir, pleurer beaucoup et remettre la boite dans le sac, comme s'il se repentait de son larcin. Il fondit en larmes et se mit contre le mur au-dessous du sac. Alors je vis entrer une grande femme qui parut le consoler. Elle l’emmena, mais il ne cessa de pleurer, même quand on le conduisit à son père et à sa mère qui étaient assis dans une belle chambre. Il raconta sa faute et continua à pleurer. Je vis qu'après cela on lui donna pour compagnon un homme qui était toujours avec lui. Je le vis, dans son enfance, longtemps malade dans son lit : il souffrait avec une patiente admirable et tous les serviteurs l'aimaient. Je vis qu'ils le portaient sur leurs bras pendant sa maladie et qu'avec sa pâleur et sa fièvre il souriait toujours d'un air aimable. - Je le vis dans un autre endroit, mais encore dans une maison de grande apparence. C'était un enfant doux et sérieux. Je vis qu'il était entouré d'ecclésiastiques : il était assis au milieu d'eux, il parlait et tous l’écoutaient, très édifiés de ses paroles. Il semblait qu'on le préparât à recevoir la sainte communion et qu'éclairé par Dieu, il enseignât à son tour ceux qui l’enseignaient. Je le vis à cette époque plein d'une piété et d'une ferveur merveilleuses. Partout où il était et où il allait, je le voyais toujours se tourner vers le point où se trouvait le Saint-Sacrement dans l’église. Je vis qu'il dessinait souvent sur la muraille un calice surmonté d'une hostie ou un ostensoir, qu'il priait devant avec une dévotion inexprimable et qu'il effaçait tout bien vite, si quelqu'un venait. Cela me fit penser à sainte Barbe que j'avais vu faire de même dans sa prison. Je le vis ensuite recevoir la sainte communion à l'église : je vis la sainte hostie devenir lumineuse devant lui et avoir hâte, en quelque sorte ; d'entrer dans sa bouche. Je le vis quand il était au couvent : sa cellule était très petite, il n'y avait guère place que pour son lit. Je le vis souvent brillant de lumière, pendant qu'il se donnait la discipline ou qu'il priait. Un jour que je le regardais prier dans sa cellule, il me fut dit que son plus grand péché avait été une distraction pendant le temps d'un Ave Maria, après une prière qui avait duré tout le jour. Il ne recevait chez lui aucun de ses compagnons. Je vis qu'ils l'aimaient beaucoup, qu'ils le suivaient jusqu'à la porte de sa cellule et qu'il, ne les y laissait pas entrer de peur qu'ils ne le vantassent pour la manière dont il pratiquait la pauvreté. »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
« Je vis que, dès sa jeunesse, il tenait toujours les yeux baissés : il ne regarda jamais le visage d'une femme. Ce n'était pas affectation ou hypocrisie de sa part, mais un acte de renoncement qui le maintenait dans la pureté. Grâce à Dieu, je n'ai jamais reconnu par expérience que cela fût nécessaire. Cela m'a souvent étonné, quand je l'ai lu autrefois dans des vies de saints personnages. » Elle pleure sur son imperfection quand le Pèlerin lui raconte comment le père de saint Louis de Gonzague voulut l'empêcher d'entrer en religion.
27 Juin 1822. « J'ai eu un pénible travail à faire dans une église où l'on avait, par crainte d'une profanation, caché et muré le Saint-Sacrement dans un pilier et où l'on disait la messe en secret dans un caveau au-dessous de la sacristie. Je ne puis dire où cela se passait : l'église était très vieille et j'avais une frayeur mortelle que le sacrement ne fût exposé à un danger. Alors mon conducteur m'exhorta de nouveau à prier et à demander à toutes mes connaissances des prières pour la conversion des pécheurs et surtout pour que les prêtres aient une foi ferme : « car des temps très difficiles approchent : les non catholiques cherchent par tous les moyens possibles à disputer et à enlever à l'Église tout ce qui est de son domaine. La confusion deviendra de plus en plus grande. » Elle fut pendant plusieurs jours en proie à de violentes douleurs à la place des stigmates et l'on vit en elle tous les symptômes de l'hydropisie qu'elle avait prise à une femme demeurant en France ; pendant ce temps, elle se livrait au travail par la prière qui lui avait été imposé et voici ce qu'elle raconta à ce sujet : « Je fus conduite par mon guide comme sur un escalier d'une hauteur immense et je vis d'autres personnes en prières venant de différents points et conduites en haut comme par des fils. J'étais moi-même au sommet, séparée encore par environ cinq marches d'une grande ville ou d'un monde merveilleusement lumineux. Quelque chose comme un immense rideau bleu s'ouvrit des deux côtés devant moi et je vis l'intérieur de cette ville resplendissante. Des rangées de palais et de jardins fleuris couraient toutes vers le centre où tout était encore beaucoup plus brillant, en sorte que le regard ébloui n'y pouvait pénétrer. Partout où le désir dirigeait ma contemplation, une nouvelle hiérarchie de saints et d'anges se dévoilait à moi et j'implorais l'intercession de tous les choeurs de saints et de tous les choeurs d'anges. Je vis que les vierges et les martyrs, avant tous les autres, présentèrent leur intercession devant le trône de Dieu, qu'ensuite les choeurs semblèrent faire un mouvement en avant et que la très-sainte Trinité parut s'approcher comme un soleil sortant des nuages. Je vis alors ces choeurs comme une quantité de petites formes lumineuses, comme des anges de lumière très petits et d'une beauté très délicate qui s'élevaient Très-Haut dans la lumière. Je vis des anges ailés, chérubins et séraphins ; leurs ailes étaient faites de rayons qui étaient toujours en mouvement. Je vis aussi d'autres choeurs d'anges et d'anges gardiens. Près des saintes vierges, je vis aussi des personnes qui avaient vécu dans le mariage, par exemple Sainte-Anne et plusieurs autres des premiers temps, sainte Cunégonde et d'autres femmes mariées qui avaient gardé la chasteté : mais Madeleine n'y était pas. Je ne vis dans les jardins ni animaux, ni oiseaux. Je vis, quand je regardai en bas devant moi, les degrés où je me tenais : tout était gris à droite et à gauche, et bleu du côté du rideau derrière moi, je vis en bas comme des îles, des villes, des campagnes et des jardins. C'étaient des contrées terrestres qui se montraient à mesure que ma pensée se tournait vers elles. J'y vis toute espèce de gens qui priaient et je vis leurs prières monter comme des banderoles où étaient tracés des caractères, comme des écriteaux : elles entraient dans la poitrine des saints et des anges et ressortaient de leurs visages sous forme de rayons, avec un surcroît de lumière, se dirigeant vers le trône de Dieu. Je vis aussi les prières de quelques-uns retomber toutes noircies, et certaines prières que ceux qui les faisaient ne pouvaient pas mener à leur perfection, soutenues et portées en haut par d'autres. Je vis cela comme un échange réciproque entre des hommes et aussi entre des anges et des saints. Je vis particulièrement parmi les anges un grand mouvement en haut et en bas : les saints aussi étaient en mouvement. Je vis porter secours à bien des misères, par exemple à des navires en détresse. Cette nuit j'ai été emportée tout malade par mon conducteur. Chose singulière, j'étais toujours extrêmement désireuse de savoir ce qui pouvait se cacher dans la partie qui était derrière le rideau. Je crois que la montagne des prophètes était à ma gauche lorsque je montai. » Le 1er juillet, elle ajouta ce qui suit : « Je crois que ma tête a saigné pendant la grande vision touchant l'intercession des saints, car j'ai vu là tant de scènes de la douloureuse Passion ! Pendant que chaque saint offrait devant le trône de Dieu sa part de compassion pour les pécheurs, je voyais toutes ces souffrances et les sympathies dont elles étaient l'objet, et aussi toutes les épines de la couronne avec d'autres choses relatives à la Passion. »
27 Juin 1822. « J'ai eu un pénible travail à faire dans une église où l'on avait, par crainte d'une profanation, caché et muré le Saint-Sacrement dans un pilier et où l'on disait la messe en secret dans un caveau au-dessous de la sacristie. Je ne puis dire où cela se passait : l'église était très vieille et j'avais une frayeur mortelle que le sacrement ne fût exposé à un danger. Alors mon conducteur m'exhorta de nouveau à prier et à demander à toutes mes connaissances des prières pour la conversion des pécheurs et surtout pour que les prêtres aient une foi ferme : « car des temps très difficiles approchent : les non catholiques cherchent par tous les moyens possibles à disputer et à enlever à l'Église tout ce qui est de son domaine. La confusion deviendra de plus en plus grande. » Elle fut pendant plusieurs jours en proie à de violentes douleurs à la place des stigmates et l'on vit en elle tous les symptômes de l'hydropisie qu'elle avait prise à une femme demeurant en France ; pendant ce temps, elle se livrait au travail par la prière qui lui avait été imposé et voici ce qu'elle raconta à ce sujet : « Je fus conduite par mon guide comme sur un escalier d'une hauteur immense et je vis d'autres personnes en prières venant de différents points et conduites en haut comme par des fils. J'étais moi-même au sommet, séparée encore par environ cinq marches d'une grande ville ou d'un monde merveilleusement lumineux. Quelque chose comme un immense rideau bleu s'ouvrit des deux côtés devant moi et je vis l'intérieur de cette ville resplendissante. Des rangées de palais et de jardins fleuris couraient toutes vers le centre où tout était encore beaucoup plus brillant, en sorte que le regard ébloui n'y pouvait pénétrer. Partout où le désir dirigeait ma contemplation, une nouvelle hiérarchie de saints et d'anges se dévoilait à moi et j'implorais l'intercession de tous les choeurs de saints et de tous les choeurs d'anges. Je vis que les vierges et les martyrs, avant tous les autres, présentèrent leur intercession devant le trône de Dieu, qu'ensuite les choeurs semblèrent faire un mouvement en avant et que la très-sainte Trinité parut s'approcher comme un soleil sortant des nuages. Je vis alors ces choeurs comme une quantité de petites formes lumineuses, comme des anges de lumière très petits et d'une beauté très délicate qui s'élevaient Très-Haut dans la lumière. Je vis des anges ailés, chérubins et séraphins ; leurs ailes étaient faites de rayons qui étaient toujours en mouvement. Je vis aussi d'autres choeurs d'anges et d'anges gardiens. Près des saintes vierges, je vis aussi des personnes qui avaient vécu dans le mariage, par exemple Sainte-Anne et plusieurs autres des premiers temps, sainte Cunégonde et d'autres femmes mariées qui avaient gardé la chasteté : mais Madeleine n'y était pas. Je ne vis dans les jardins ni animaux, ni oiseaux. Je vis, quand je regardai en bas devant moi, les degrés où je me tenais : tout était gris à droite et à gauche, et bleu du côté du rideau derrière moi, je vis en bas comme des îles, des villes, des campagnes et des jardins. C'étaient des contrées terrestres qui se montraient à mesure que ma pensée se tournait vers elles. J'y vis toute espèce de gens qui priaient et je vis leurs prières monter comme des banderoles où étaient tracés des caractères, comme des écriteaux : elles entraient dans la poitrine des saints et des anges et ressortaient de leurs visages sous forme de rayons, avec un surcroît de lumière, se dirigeant vers le trône de Dieu. Je vis aussi les prières de quelques-uns retomber toutes noircies, et certaines prières que ceux qui les faisaient ne pouvaient pas mener à leur perfection, soutenues et portées en haut par d'autres. Je vis cela comme un échange réciproque entre des hommes et aussi entre des anges et des saints. Je vis particulièrement parmi les anges un grand mouvement en haut et en bas : les saints aussi étaient en mouvement. Je vis porter secours à bien des misères, par exemple à des navires en détresse. Cette nuit j'ai été emportée tout malade par mon conducteur. Chose singulière, j'étais toujours extrêmement désireuse de savoir ce qui pouvait se cacher dans la partie qui était derrière le rideau. Je crois que la montagne des prophètes était à ma gauche lorsque je montai. » Le 1er juillet, elle ajouta ce qui suit : « Je crois que ma tête a saigné pendant la grande vision touchant l'intercession des saints, car j'ai vu là tant de scènes de la douloureuse Passion ! Pendant que chaque saint offrait devant le trône de Dieu sa part de compassion pour les pécheurs, je voyais toutes ces souffrances et les sympathies dont elles étaient l'objet, et aussi toutes les épines de la couronne avec d'autres choses relatives à la Passion. »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
13. Dans la dernière moitié d'août 1820, elle eut encore souvent, pendant des journées entières, la vue de la tiédeur et de l'indifférence de bien des prêtres et des laïques envers le très-saint Sacrement, et cela avec accompagnement de douleurs indicibles. On lui mit alors sous les yeux, pour la confusion des mauvais chrétiens, des païens aspirant au salut.
« Je vois, dit-elle, en tous lieux des prêtres entourés des grâces de l’Église, des trésors, des mérites de Jésus-Christ et des saints, mais dans un état de tiédeur et de mort, enseigner, prêcher et offrir le saint sacrifice. Et j'eus le spectacle d'un païen qui, debout sur une colonne, parlait avec tant d'onction du nouveau Dieu de tous les dieux qui était celui d'un autre peuple, que la foule était saisie du même désir que lui. Je suis assaillie jour et nuit par ces visions, en sorte que je ne sais comment m'en délivrer. La misère et la décadence actuelles me sont toujours montrées en comparaison avec un passé meilleur et il me faut prier sans relâche. C'est une chose énorme qu'une messe mal dite. Ah ! la manière dont la messe est célébrée est loin d'être indifférente !... J'ai eu une vision immense touchant les mystères de la sainte messe et j'ai vu comment tout ce qu'il y a eu de saint depuis le commencement du monde s'y rapporte. J'ai vu l'A et l'0 et comment tout est renfermé dans l’0 : j'ai vu la signification de la forme circulaire, qui est celle de la terre, des corps célestes, de l'auréole qui entoure les apparitions et enfin de l'hostie. J'ai vu le rapport qui unit ensemble les mystères de l’Incarnation, de la Rédemption et du saint sacrifice de la messe : j'ai vu comment Marie embrassait tout ce que le ciel lui-même ne pouvait pas embrasser. Ces tableaux passaient à travers tout l'Ancien Testament. Je vis le sacrifice depuis la première fois qu'il fut offert et la signification merveilleuse des ossements sacrés. Je vis la signification des reliques placées dans l'autel sur lequel on dit la messe. Je vis des ossements d'Adam reposer sous le mont Calvaire, en ligne perpendiculaire au-dessous de la place du crucifiement de Jésus-Christ. Je regardai de côté dans l’intérieur d'une caverne et je vis couché là le squelette d'Adam tout entier à l'exception du bras et du pied droits et d'une côte de la partie droite de la poitrine, en sorte que je voyais l'intérieur de la charpente osseuse de la partie gauche ; je vis dans la partie droite le crâne d'Ève, précisément à l'endroit d'où le Seigneur l'avait tirée. Il me fut dit aussi qu'il y avait eu beaucoup de contestations à ce sujet : mais que le tombeau d'Adam et d'Ève avait été là de temps immémorial et que leurs ossements y reposaient encore. Avant le déluge, il n'y avait pas de montagne en ce lieu : c'était par suite du déluge que la montagne s'était formée. Je vis que ce tombeau fut respecté par le déluge ; que Noé avait eu dans l'arche une partie des ossements et qu'il les avait placés sur l'autel, lors de son premier sacrifice ; que plus tard Abraham en fit autant et que les ossements mis sur l'autel par celui-ci étaient des ossements d'Adam qui lui étaient venus de Sem. Ainsi le sacrifice sanglant de Jésus mourant sur le Calvaire au-dessus des ossements d'Adam annonce à l'avance le saint sacrifice de la messe où les reliques sont sous la pierre de l'autel, et les sacrifices des patriarches en sont le symbole et la préparation. Eux aussi avaient des ossements sacrés par lesquels ils rappelaient à Dieu ses promesses dont la Rédemption a été l'accomplissement. Noé avait des ossements d'Adam dans l'arche où étaient pratiquées cinq ouvertures qui se rapportaient au Sauveur et à son Église.
« Je vois, dit-elle, en tous lieux des prêtres entourés des grâces de l’Église, des trésors, des mérites de Jésus-Christ et des saints, mais dans un état de tiédeur et de mort, enseigner, prêcher et offrir le saint sacrifice. Et j'eus le spectacle d'un païen qui, debout sur une colonne, parlait avec tant d'onction du nouveau Dieu de tous les dieux qui était celui d'un autre peuple, que la foule était saisie du même désir que lui. Je suis assaillie jour et nuit par ces visions, en sorte que je ne sais comment m'en délivrer. La misère et la décadence actuelles me sont toujours montrées en comparaison avec un passé meilleur et il me faut prier sans relâche. C'est une chose énorme qu'une messe mal dite. Ah ! la manière dont la messe est célébrée est loin d'être indifférente !... J'ai eu une vision immense touchant les mystères de la sainte messe et j'ai vu comment tout ce qu'il y a eu de saint depuis le commencement du monde s'y rapporte. J'ai vu l'A et l'0 et comment tout est renfermé dans l’0 : j'ai vu la signification de la forme circulaire, qui est celle de la terre, des corps célestes, de l'auréole qui entoure les apparitions et enfin de l'hostie. J'ai vu le rapport qui unit ensemble les mystères de l’Incarnation, de la Rédemption et du saint sacrifice de la messe : j'ai vu comment Marie embrassait tout ce que le ciel lui-même ne pouvait pas embrasser. Ces tableaux passaient à travers tout l'Ancien Testament. Je vis le sacrifice depuis la première fois qu'il fut offert et la signification merveilleuse des ossements sacrés. Je vis la signification des reliques placées dans l'autel sur lequel on dit la messe. Je vis des ossements d'Adam reposer sous le mont Calvaire, en ligne perpendiculaire au-dessous de la place du crucifiement de Jésus-Christ. Je regardai de côté dans l’intérieur d'une caverne et je vis couché là le squelette d'Adam tout entier à l'exception du bras et du pied droits et d'une côte de la partie droite de la poitrine, en sorte que je voyais l'intérieur de la charpente osseuse de la partie gauche ; je vis dans la partie droite le crâne d'Ève, précisément à l'endroit d'où le Seigneur l'avait tirée. Il me fut dit aussi qu'il y avait eu beaucoup de contestations à ce sujet : mais que le tombeau d'Adam et d'Ève avait été là de temps immémorial et que leurs ossements y reposaient encore. Avant le déluge, il n'y avait pas de montagne en ce lieu : c'était par suite du déluge que la montagne s'était formée. Je vis que ce tombeau fut respecté par le déluge ; que Noé avait eu dans l'arche une partie des ossements et qu'il les avait placés sur l'autel, lors de son premier sacrifice ; que plus tard Abraham en fit autant et que les ossements mis sur l'autel par celui-ci étaient des ossements d'Adam qui lui étaient venus de Sem. Ainsi le sacrifice sanglant de Jésus mourant sur le Calvaire au-dessus des ossements d'Adam annonce à l'avance le saint sacrifice de la messe où les reliques sont sous la pierre de l'autel, et les sacrifices des patriarches en sont le symbole et la préparation. Eux aussi avaient des ossements sacrés par lesquels ils rappelaient à Dieu ses promesses dont la Rédemption a été l'accomplissement. Noé avait des ossements d'Adam dans l'arche où étaient pratiquées cinq ouvertures qui se rapportaient au Sauveur et à son Église.
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
Au temps du déluge, il y avait d'effroyables désordres sur la terre. Les hommes se livraient à tous les vices imaginables, chacun prenait et dérobait ce qui lui plaisait et dévastait les maisons et les jardins d'autrui. Ils enlevaient et déshonoraient les femmes et les jeunes filles. Le passage de l'Écriture : « Les enfants de Dieu virent que les filles des hommes étaient belles, » signifie que les races pures, celles qui étaient « nées de Dieu, non de la chair, ni du sang, ni de la volonté de l'homme (Jean I,13), » se mêlèrent avec les races impures, mirent au jour des gens puissants dans le sens humain et terrestre et souillèrent ainsi la ligne d'où devait sortir le Messie. Les proches de Noé eux-mêmes étaient corrompus, sauf sa femme, ses fils et les femmes de ceux-ci. Ils habitaient autour de lui. Il y avait alors par endroits de grands édifices en pierre et à l'entour étaient dispersées des cabanes en clayonnage léger ou des tentes. Plus les parents de Noé étaient éloignés de lui, plus ils étaient mauvais et plus leurs mœurs étaient corrompues : ils le volaient, lui aussi, et s'élevaient contre lui. Ce n'était pas que ces hommes fussent grossiers et sauvages ; mais ils étaient adonnés à tous les vices. Ils avaient toutes les commodités de la vie et tout était bien ordonné chez eux. Ils étaient livrés à d'abominables cultes idolâtriques et se faisaient des idoles selon leur bon plaisir. »
« Je vis Noé, un vieillard plein de candeur, vêtu d'une longue robe blanche, parcourir un verger avec un couteau recourbé en os qui lui servait à tailler les arbres : je vis arriver devant lui comme une nuée dans laquelle était une figure humaine. Il s'agenouilla et je vis qu'il fut informé que Dieu voulait tout détruire et que lui-même devait construire une arche. Cela l'affligea beaucoup et je le vis prier pour que le monde fût épargné. Il ne commença pas son travail tout de suite : le Seigneur lui apparut encore deux fois et lui dit qu'il fallait se mettre à l'oeuvre, sinon qu'il périrait aussi. Là-dessus je le vis quitter avec sa famille la contrée qu'il habitait et gagner un lieu où il y avait beaucoup de bois et qui d'ailleurs était inhabité. Il prit avec lui beaucoup de gens : ils s'établirent là sous des tentes. Ils avaient un autel où ils sacrifiaient et priaient avant et après le travail. Il se passa beaucoup de temps avant que l'arche fût achevée. Noé en suspendit souvent la construction pendant plusieurs années. Trois fois encore il fut averti par Dieu : alors il prit de nouveaux aides, mais il laissa encore là son travail dans l'espoir que Dieu ferait grâce. »
« Je vis Noé, un vieillard plein de candeur, vêtu d'une longue robe blanche, parcourir un verger avec un couteau recourbé en os qui lui servait à tailler les arbres : je vis arriver devant lui comme une nuée dans laquelle était une figure humaine. Il s'agenouilla et je vis qu'il fut informé que Dieu voulait tout détruire et que lui-même devait construire une arche. Cela l'affligea beaucoup et je le vis prier pour que le monde fût épargné. Il ne commença pas son travail tout de suite : le Seigneur lui apparut encore deux fois et lui dit qu'il fallait se mettre à l'oeuvre, sinon qu'il périrait aussi. Là-dessus je le vis quitter avec sa famille la contrée qu'il habitait et gagner un lieu où il y avait beaucoup de bois et qui d'ailleurs était inhabité. Il prit avec lui beaucoup de gens : ils s'établirent là sous des tentes. Ils avaient un autel où ils sacrifiaient et priaient avant et après le travail. Il se passa beaucoup de temps avant que l'arche fût achevée. Noé en suspendit souvent la construction pendant plusieurs années. Trois fois encore il fut averti par Dieu : alors il prit de nouveaux aides, mais il laissa encore là son travail dans l'espoir que Dieu ferait grâce. »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
« J’appris aussi que pour l'arche, comme pour la croix, on avait employé quatre espèces de bois : le palmier, l'olivier, le cèdre et le cyprès. Je vis abattre les arbres qu'on façonnait aussitôt sur place : je vis que Noé portait lui-même toute espèce de bois sur ses épaules jusqu'à l'endroit où l'on construisait, de même que Jésus a porté sa croix. Cet endroit était une colline entourée d'une vallée. On établit d'abord le fond du navire qui était arrondi par derrière : il ressemblait à une jatte et il fut enduit de poix. L'arche avait deux étages ; il y avait deux rangées de membrures superposées : le tout était creux. C'étaient des troncs d'arbre non équarris avec une moelle blanche à l'intérieur. Il y avait à ces troncs des anneaux ou des noeuds : les grandes feuilles croissaient à l'entour comme des roseaux sans être supportées par des branches. Je vis qu'on faisait sortir la moelle à l'aide de coins. Des bois d'une autre espèce servaient à faire des planches légères. Lorsque Noé eut tout porté et tout rangé, on commença à construire. Le fond fut posé et enduit de poix, la première rangée de membrures fut dressée et les trous, quand il s'en rencontrait, remplis de poix. Vint ensuite le second plancher, avec une autre rangée de membrures : puis le troisième plancher et le toit. Dans les intervalles qui séparaient les membrures s'entrelaçaient, en forme de croix, des lattes de bois brun et jaunâtre : toutes les fentes et les trous étaient bouchés avec une espèce de laine que fournissaient des arbres et des plantes et avec une mousse blanche qui croissait très abondamment autour de certains arbres, puis enduits de poix au dedans et au dehors. Le haut de l'arche était surmonté d'une voûte arrondie. La porte était placée au milieu de la partie latérale, un peu plus haut que la moitié de la hauteur ; il y avait une fenêtre à droite et une autre à gauche : au milieu du toit, on avait pratiqué une ouverture carrée. Lorsque l'arche fut enduite de poix tout entière, elle brilla comme un miroir au soleil. Après cela, Noé travailla encore longtemps seul aux compartiments destinés aux animaux. Chacun avait une place à part, séparée des autres, et il y avait deux passages par le milieu de l'arche. Sur l'arrière, dans la partie arrondie, était un autel de bois autour duquel étaient suspendus des tapis. Un peu en avant de l'autel, était un bassin avec des charbons. En partant de là, il y avait à droite et à gauche des cloisons pour les chambres à coucher. On porta en outre dans l'arche toutes sortes d'objets mobiliers et de caisses, ainsi que beaucoup de semences, et aussi des plantes et des arbrisseaux qu'on avait mis en terre contre les parois de l'arche et qui la tapissaient de verdure. J'y vis ainsi apporter des vignes chargées de grosses grappes jaunes de la longueur du bras. On ne peut dire combien Noé, pendant son travail, eut à souffrir de la malice et de la ruse des ouvriers qu'il payait en têtes de bétail. Ils le méprisaient et l'injuriaient de toute manière, disant qu'il était fou. Ils recevaient de bons salaires et cependant ils ne faisaient leur travail qu'avec des malédictions et des injures. Personne ne savait pourquoi Noé construisait l'arche et il eut beaucoup d'affronts à souffrir à ce sujet. Je le vis, quand il eut fini, rendre grâces à Dieu qui lui apparut et lui dit qu'il lui fallait appeler les animaux des quatre parties du mondé avec un "chalumeau"?. Plus le jour du châtiment approchait, plus le ciel devenait sombre. Il y avait une immense angoisse sur la terre : le soleil ne se montrait plus et les roulements du tonnerre étaient continuels. Je vis Noé s'avancer à quelque distance dans la direction des quatre points cardinaux et jouer de son chalumeau : je vis alors les animaux rangés en ordre et deux par deux, mâles et femelles, entrer dans l'arche par un pont qui aboutissait à la porte et qui ensuite fut retiré : les grands animaux, éléphants blancs et chameaux, passèrent les premiers. Les animaux étaient tous inquiets comme à l'approche d'un orage : ils mirent plusieurs jours à se réunir. Les oiseaux entraient continuellement par la lucarne ouverte : les oiseaux aquatiques allèrent se placer dans le fond du navire : les quadrupèdes dans l'étage intermédiaire : les oiseaux étaient sous le toit, chacun à sa place. Ils se tenaient sur des perches et dans des cages. Les animaux de boucherie venaient toujours au nombre de sept couples. Noé implora encore la miséricorde de Dieu et entra avec sa femme, ses trois fils et les femmes de ceux-ci : ils retirèrent le pont à eux et fermèrent la porte. Il laissa derrière lui tout le reste, même des proches parents et leurs petits enfants. Tous s'étaient éloignés de lui après l'achèvement de l'arche. Alors éclata un orage épouvantable : les éclairs se précipitaient sur la terre comme des colonnes de feu et il tombait du ciel de véritables torrents. La colline où était l'arche fut bientôt une île. C'était un si terrible désastre que j'espère bien que beaucoup de personnes se convertirent. Je vis un démon noir d'une forme hideuse courir de côté et d'autre à travers la tempête et pousser les hommes au désespoir. Des crapauds et des serpents cherchèrent un refuge dans des coins de l'arche. Je n'ai pas vu de mouches, ni de vermine : tout cela a pris naissance plus tard pour tourmenter les hommes. »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
« Je vis Noé dans l'arche offrir un sacrifice d'encens son autel était couvert de blanc et de rouge et, chaque fois qu'il priait et sacrifiait, il y plaçait des ossements d'Adam. Ces ossements vinrent plus tard en la possession d'Abraham que je vis les placer sur l'autel de Melchisedech dont il n'ignorait pas la mission et qu'il avait beaucoup désiré rencontrer. Je vis le sacrifice d'Isaac sur le mont Calvaire. Le derrière de l'autel était tourné au nord : les patriarches plaçaient toujours ainsi l'autel parce que le mal était venu du nord. »
« Je vis aussi Moïse prier devant un autel sur lequel il avait placé des ossements de Jacob qu'il portait ordinairement sur lui dans une boîte suspendue à son cou. Il versa sur l'autel quelque chose d'où jaillit une flamme dans laquelle il jeta l'encens. Il conjura Dieu dans sa prière au nom de la promesse qu'il avait faite à ces ossements. Il pria si longtemps qu'il s'affaissa sur lui-même et le matin il se releva pour prier de nouveau. Ces ossements furent placés dans l'arche d'alliance. Moïse priait les bras étendus en croix. Dieu ne résiste pas à cette prière, car c'est ainsi que son propre fils a fidèlement persévéré dans la prière jusqu'à la mort. Je vis aussi Josué prier comme Moïse lorsque le soleil s'arrêta à son commandement. »
« Je vis aussi la piscine de Bethesda et comment ses cinq entrées se rapportaient aux cinq plaies du Sauveur. J'ai eu beaucoup de visions sur cette piscine que j'ai vue à diverses époques. Je vis une colline assez éloignée du premier temple et sur laquelle, dans un moment de danger, on creusa une fosse où furent cachés des vases sacrés, des chandeliers et plusieurs réchauds à deux anses ; on plaça au milieu le feu sacré retiré de l'autel, on jeta sur la fosse des poutres de divers bois et je vis que la poutre dont fut fait l'arbre de la croix en faisait partie. Par-dessus tout cela on entassa de la terre, en sorte qu'on ne pouvait rien remarquer de particulier. L'arbre de la croix se trouvait à une époque antérieure près du torrent de Cedron, au-dessus duquel il s'était courbé très bas, si bien qu'ayant continué à pousser, on s'en servait pour passer d'un bord à l'autre. Après le déblaiement de la colline, on l'employa, de diverses façons. Je vis Néhémie revenir de la captivité et faire des fouilles dans l'endroit où le feu avait été caché. On trouva là comme un amas de boue noirâtre fait de terré marécageuse et on en retira les vases. Néhémie enduisit de cette boue le bois du sacrifice qui s'enflamma. »
« Je vis aussi Moïse prier devant un autel sur lequel il avait placé des ossements de Jacob qu'il portait ordinairement sur lui dans une boîte suspendue à son cou. Il versa sur l'autel quelque chose d'où jaillit une flamme dans laquelle il jeta l'encens. Il conjura Dieu dans sa prière au nom de la promesse qu'il avait faite à ces ossements. Il pria si longtemps qu'il s'affaissa sur lui-même et le matin il se releva pour prier de nouveau. Ces ossements furent placés dans l'arche d'alliance. Moïse priait les bras étendus en croix. Dieu ne résiste pas à cette prière, car c'est ainsi que son propre fils a fidèlement persévéré dans la prière jusqu'à la mort. Je vis aussi Josué prier comme Moïse lorsque le soleil s'arrêta à son commandement. »
« Je vis aussi la piscine de Bethesda et comment ses cinq entrées se rapportaient aux cinq plaies du Sauveur. J'ai eu beaucoup de visions sur cette piscine que j'ai vue à diverses époques. Je vis une colline assez éloignée du premier temple et sur laquelle, dans un moment de danger, on creusa une fosse où furent cachés des vases sacrés, des chandeliers et plusieurs réchauds à deux anses ; on plaça au milieu le feu sacré retiré de l'autel, on jeta sur la fosse des poutres de divers bois et je vis que la poutre dont fut fait l'arbre de la croix en faisait partie. Par-dessus tout cela on entassa de la terre, en sorte qu'on ne pouvait rien remarquer de particulier. L'arbre de la croix se trouvait à une époque antérieure près du torrent de Cedron, au-dessus duquel il s'était courbé très bas, si bien qu'ayant continué à pousser, on s'en servait pour passer d'un bord à l'autre. Après le déblaiement de la colline, on l'employa, de diverses façons. Je vis Néhémie revenir de la captivité et faire des fouilles dans l'endroit où le feu avait été caché. On trouva là comme un amas de boue noirâtre fait de terré marécageuse et on en retira les vases. Néhémie enduisit de cette boue le bois du sacrifice qui s'enflamma. »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
Les visions passèrent ensuite à l'époque chrétienne et il lui fut montré comment les hommes revêtus des plus hautes dignités spirituelles et séculières avaient rivalisé pour rendre au Saint-Sacrement l'honneur et l'adoration qui lui sont dus.
« Je vis le saint Pape Zéphyrin qui eut beaucoup à souffrir des chrétiens et des hérétiques à cause de son zèle pour la dignité du sacerdoce. Je le vis montrer une grande sévérité quant à l'admission de ceux qui se présentaient pour les saints ordres ; il les examinait à fond et en rejetait beaucoup. Je vis qu'un jour, sur un grand nombre de sujets qui voulaient être prêtres, il n'en admit que cinq. Je le vis aussi disputer souvent avec les hérétiques qui ouvraient des rouleaux, parlaient avec emportement et même déchiraient les écrits qu'il tenait en main. Il exigeait l’obéissance de la part des prêtres et les envoyait tantôt dans un lieu, tantôt dans un autre ; ceux qui n'obéissaient pas étaient privés de leurs emplois. Je le vis aussi envoyer (je crois que c'était en Afrique) un homme qui n'était pas encore prêtre : il y devint évêque et fut un grand saint. C'était un ami de Zéphyrin et c'est un homme très célèbre. Je vis que Zéphyrin demanda aux chrétiens d'apporter toute la vaisselle d'argent qu’ils avaient dans leurs maisons, qu'il retira des églises les calices de bois et les remplaça par des calices d'argent. Je vis aussi que les burettes étaient de verre et transparentes ; il ne faisait usage pour lui-même que de vases de bois, mais voyant que plusieurs s'en scandalisaient, il les fit dorer en partie. Je vis qu'il fit des dettes pour secourir une pauvre famille qui n'avait pas de liens de parenté avec lui. Je vis qu'une femme qui était sa proche parente vint le trouver et lui fit des reproches de ce qu'il faisait des dettes, ce dont il aurait dû au moins faire profiter ses parents pauvres : mais il lui répondit qu'il avait fait ces dettes pour Jésus-Christ et elle le quitta fort mécontente. Or, Dieu lui avait fait savoir que s'il faisait quelque chose pour cette femme, elle se pervertirait. Je vis qu'il faisait examiner et consacrer les prêtres en présence de la communauté et qu'il établit des règles sévères sur ce que les prêtres avaient à faire quand les évêques célébraient en leur présence ; il assigna aussi à chacun le rang qu'il devait occuper. Je vis qu'il établit que les chrétiens arrivés à un certain âge devaient recevoir le saint Sacrement à Pâques dans l'église : en outre il ne leur fut plus permis de l’emporter chez eux, suspendu à leur cou dans une boite, parce que souvent ils l’avaient porté dans des lieux peu convenables où l’on buvait et où l’on dansait. Je vis qu'il avait une très grande et très profonde vénération pour la Mère de Dieu, qu'il eut plusieurs visions touchant sa vie et sa mort, à la suite desquelles il avait disposé sa couche sur le modèle de celle où Marie était morte, et que, le soir, pour témoigner sa dévotion envers elle, il se plaçait pour dormir dans la position où il l’avait vue mourir dans ses visions. Il tenait cachée derrière un rideau cette couche où il prenait son repos. Il portait aussi en secret sous son vêtement un autre vêtement bleu de ciel en l'honneur de celui que portait Marie. Je vis qu'il admit de nouveau dans la communauté des fidèles, lorsqu'ils avaient fait la pénitence canonique, ceux qui avaient été chassés pour des péchés contre la pureté et des adultères et qu'il eut à ce sujet des contestations avec un savant prêtre (Tertullien) qui était trop rigoureux et qui devint hérétique. »
« Je vis le saint Pape Zéphyrin qui eut beaucoup à souffrir des chrétiens et des hérétiques à cause de son zèle pour la dignité du sacerdoce. Je le vis montrer une grande sévérité quant à l'admission de ceux qui se présentaient pour les saints ordres ; il les examinait à fond et en rejetait beaucoup. Je vis qu'un jour, sur un grand nombre de sujets qui voulaient être prêtres, il n'en admit que cinq. Je le vis aussi disputer souvent avec les hérétiques qui ouvraient des rouleaux, parlaient avec emportement et même déchiraient les écrits qu'il tenait en main. Il exigeait l’obéissance de la part des prêtres et les envoyait tantôt dans un lieu, tantôt dans un autre ; ceux qui n'obéissaient pas étaient privés de leurs emplois. Je le vis aussi envoyer (je crois que c'était en Afrique) un homme qui n'était pas encore prêtre : il y devint évêque et fut un grand saint. C'était un ami de Zéphyrin et c'est un homme très célèbre. Je vis que Zéphyrin demanda aux chrétiens d'apporter toute la vaisselle d'argent qu’ils avaient dans leurs maisons, qu'il retira des églises les calices de bois et les remplaça par des calices d'argent. Je vis aussi que les burettes étaient de verre et transparentes ; il ne faisait usage pour lui-même que de vases de bois, mais voyant que plusieurs s'en scandalisaient, il les fit dorer en partie. Je vis qu'il fit des dettes pour secourir une pauvre famille qui n'avait pas de liens de parenté avec lui. Je vis qu'une femme qui était sa proche parente vint le trouver et lui fit des reproches de ce qu'il faisait des dettes, ce dont il aurait dû au moins faire profiter ses parents pauvres : mais il lui répondit qu'il avait fait ces dettes pour Jésus-Christ et elle le quitta fort mécontente. Or, Dieu lui avait fait savoir que s'il faisait quelque chose pour cette femme, elle se pervertirait. Je vis qu'il faisait examiner et consacrer les prêtres en présence de la communauté et qu'il établit des règles sévères sur ce que les prêtres avaient à faire quand les évêques célébraient en leur présence ; il assigna aussi à chacun le rang qu'il devait occuper. Je vis qu'il établit que les chrétiens arrivés à un certain âge devaient recevoir le saint Sacrement à Pâques dans l'église : en outre il ne leur fut plus permis de l’emporter chez eux, suspendu à leur cou dans une boite, parce que souvent ils l’avaient porté dans des lieux peu convenables où l’on buvait et où l’on dansait. Je vis qu'il avait une très grande et très profonde vénération pour la Mère de Dieu, qu'il eut plusieurs visions touchant sa vie et sa mort, à la suite desquelles il avait disposé sa couche sur le modèle de celle où Marie était morte, et que, le soir, pour témoigner sa dévotion envers elle, il se plaçait pour dormir dans la position où il l’avait vue mourir dans ses visions. Il tenait cachée derrière un rideau cette couche où il prenait son repos. Il portait aussi en secret sous son vêtement un autre vêtement bleu de ciel en l'honneur de celui que portait Marie. Je vis qu'il admit de nouveau dans la communauté des fidèles, lorsqu'ils avaient fait la pénitence canonique, ceux qui avaient été chassés pour des péchés contre la pureté et des adultères et qu'il eut à ce sujet des contestations avec un savant prêtre (Tertullien) qui était trop rigoureux et qui devint hérétique. »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
« Il me fut aussi montré comment saint Louis de France, à l’âge de sept ans, se prépara par un jeûne rigoureux à sa première communion. Il en fit l’aveu à sa mère qui alla avec lui à l'église supplier la Mère de Dieu de lui faire connaître si son enfant pouvait recevoir la sainte communion. Je vis Marie lui apparaître et lui dire que Louis devait se préparer pendant sept jours et recevoir ensuite la communion, qu’elle-même devait communier aussi avec lui et lui offrir son fils dont elle serait toujours la patronne et la protectrice. Je vis que la chose se fit ainsi et je fus instruite à cette occasion que, dans ce temps-là, l'enseignement de la religion était donné et reçu autrement et d'une manière plus sérieuse qu'aujourd'hui. Je vis que plus tard, Louis, dans toutes ses expéditions, avait le saint Sacrement avec lui et qu'il faisait dire la sainte messe toutes les fois qu'il s’arrêtait quelque part. Je vis aussi sa croisade et comme quoi un jour, pendant une tempête, tous ceux qui étaient sur son navire et sur les autres vaisseaux crièrent vers lui pour qu'il leur vînt en aide et obtint de Dieu de les délivrer de la mort. Je vis que le pieux roi, comme le saint Sacrement n'était pas sur le vaisseau, prit un enfant nouveau-né et baptisé qui s'y trouvait, monta sur le pont, éleva l'enfant vers le ciel au milieu de l'orage et supplia Dieu d'avoir pitié d'eux en vue de cet enfant innocent. Il donna ensuite la bénédiction autour de lui avec cet enfant et l'orage s'apaisa à l'instant ; je le vis, après cela, exciter ses compagnons à la dévotion envers le saint Sacrement, en leur disant que si Dieu avait fait en leur faveur un tel prodige de miséricorde à cause d'un innocent enfant baptisé, ils devaient croire qu'il ferait bien plus pour nous en vue de son fils unique. »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
Aux scènes historiques de ce genre se mêlaient comme contreparties des scènes appartenant au temps présent tombé dans la tiédeur et l'incrédulité et où les causes et les conséquences de l'irrévérence envers le saint Sacrement lui étaient montrées dans des tableaux où figuraient des personnes de toute espèce.
« Je vis, dit-elle un jour, dans une ville, une réunion d'ecclésiastiques, de laïques et de femmes, lesquels étaient assis ensemble, faisant bonne chère et se livrant à des badinages frivoles, et au-dessus d'eux un brouillard obscur qui aboutissait à une plaine plongée dans les ténèbres. Au milieu de ce brouillard, je vis Satan siéger sous une forme hideuse et, autour de lui, autant de compagnons qu'il y avait de personnes dans la réunion qui était au-dessous. Tous ces mauvais esprits étaient continuellement en mouvement et occupés à pousser au mal cette réunion de personnes. Ils leur parlaient à l'oreille et agissaient sur eux de toutes les manières possibles. Ces gens étaient dans un état d'excitation sensuelle très dangereux et engagés dans des conversations folâtres et provocantes. Les ecclésiastiques étaient de ceux qui ont pour principe : « Il faut vivre et laisser vivre. Il ne faut pas à notre époque affecter de se tenir à part ni faire le misanthrope : il faut se réjouir avec ceux qui se réjouissent. » Et avec ces dispositions, ils disaient tous les jours la sainte messe. Dans cette société, je ne vis qu'une jeune femme qui ne fût pas encore gâtée ; elle avait une certaine dévotion à son saint patron. C'était un saint d'un nom très connu quelle invoquait habituellement. Je vis que les autres la raillaient et cherchaient aussi à la séduire : au-dessus d'elle il y avait comme une rupture dans l'enveloppe ténébreuse et je vis que, d'en haut, ce saint repoussait les mauvais esprits d'auprès d'elle et faisait descendre de la lumière sur elle. Je vis alors Satan au milieu du cercle ténébreux parler au saint, lui demander de quoi il se mêlait et pourquoi il empiétait sur ses droits. Il se vantait, avec un sourire railleur, que tous ces prêtres lui appartenaient, puisqu'étant dans cet état, ils disaient tous les jours la messe et par là s'enfonçaient de plus en plus profondément dans ses filets. Le saint lui enjoignit de se retirer et lui dit qu'il n'avait plus aucun droit sur cette personne à cause des mérites de Jésus-Christ et qu'il ne devait pas s'en approcher. Mais Satan, plein de jactance, répondit qu'il saurait bien la faire tomber dans ses pièges ; qu'il ferait venir de loin un homme qui, dans une occasion, avait fait impression sur elle et qui la conduirait à sa chute. La figure de Satan était horrible. Il avait des bras courts armés de griffes, ses pieds étaient longs et ses genoux tournés à l'envers ; il ne pouvait pas s'agenouiller. Son visage était celui d'un homme, mais froid, méchant et horrible. Il avait quelque chose de membraneux qui ressemblait à des ailes : il était noir et ténébreux : il répandait la nuit autour de lui. Comme il parlait de son droit et que ce langage me surprenait beaucoup, je fus instruite que réellement il acquérait un droit positif quand une personne baptisée qui avait reçu par Jésus-Christ le pouvoir de le vaincre se livrait au contraire à lui par le péché librement et volontairement. Cette vision avait quelque chose de très sévère et de très émouvant. Je connaissais les personnes et la femme protégée par son saint patron. »
« Je vis, dit-elle un jour, dans une ville, une réunion d'ecclésiastiques, de laïques et de femmes, lesquels étaient assis ensemble, faisant bonne chère et se livrant à des badinages frivoles, et au-dessus d'eux un brouillard obscur qui aboutissait à une plaine plongée dans les ténèbres. Au milieu de ce brouillard, je vis Satan siéger sous une forme hideuse et, autour de lui, autant de compagnons qu'il y avait de personnes dans la réunion qui était au-dessous. Tous ces mauvais esprits étaient continuellement en mouvement et occupés à pousser au mal cette réunion de personnes. Ils leur parlaient à l'oreille et agissaient sur eux de toutes les manières possibles. Ces gens étaient dans un état d'excitation sensuelle très dangereux et engagés dans des conversations folâtres et provocantes. Les ecclésiastiques étaient de ceux qui ont pour principe : « Il faut vivre et laisser vivre. Il ne faut pas à notre époque affecter de se tenir à part ni faire le misanthrope : il faut se réjouir avec ceux qui se réjouissent. » Et avec ces dispositions, ils disaient tous les jours la sainte messe. Dans cette société, je ne vis qu'une jeune femme qui ne fût pas encore gâtée ; elle avait une certaine dévotion à son saint patron. C'était un saint d'un nom très connu quelle invoquait habituellement. Je vis que les autres la raillaient et cherchaient aussi à la séduire : au-dessus d'elle il y avait comme une rupture dans l'enveloppe ténébreuse et je vis que, d'en haut, ce saint repoussait les mauvais esprits d'auprès d'elle et faisait descendre de la lumière sur elle. Je vis alors Satan au milieu du cercle ténébreux parler au saint, lui demander de quoi il se mêlait et pourquoi il empiétait sur ses droits. Il se vantait, avec un sourire railleur, que tous ces prêtres lui appartenaient, puisqu'étant dans cet état, ils disaient tous les jours la messe et par là s'enfonçaient de plus en plus profondément dans ses filets. Le saint lui enjoignit de se retirer et lui dit qu'il n'avait plus aucun droit sur cette personne à cause des mérites de Jésus-Christ et qu'il ne devait pas s'en approcher. Mais Satan, plein de jactance, répondit qu'il saurait bien la faire tomber dans ses pièges ; qu'il ferait venir de loin un homme qui, dans une occasion, avait fait impression sur elle et qui la conduirait à sa chute. La figure de Satan était horrible. Il avait des bras courts armés de griffes, ses pieds étaient longs et ses genoux tournés à l'envers ; il ne pouvait pas s'agenouiller. Son visage était celui d'un homme, mais froid, méchant et horrible. Il avait quelque chose de membraneux qui ressemblait à des ailes : il était noir et ténébreux : il répandait la nuit autour de lui. Comme il parlait de son droit et que ce langage me surprenait beaucoup, je fus instruite que réellement il acquérait un droit positif quand une personne baptisée qui avait reçu par Jésus-Christ le pouvoir de le vaincre se livrait au contraire à lui par le péché librement et volontairement. Cette vision avait quelque chose de très sévère et de très émouvant. Je connaissais les personnes et la femme protégée par son saint patron. »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
« J'allai aussi près de plusieurs mourants. Il y eut un cas qui me toucha beaucoup. Une femme très coquette et d'une conduite fort légère était sur son lit de mort et ne voulait pas se convertir. Elle n'avait pas de foi et dédaignait les sacrements. Je fis pour elle le chemin de la croix avec quelques âmes : nous nous prosternâmes devant la croix de Coesfeld, et nous implorâmes Dieu si longtemps que le Sauveur détacha ses mains de la croix et descendit. Je me trouvai alors près de la malade et je vis le Sauveur, debout devant elle et couvert d'un manteau, ouvrir ce manteau et lui montrer ses plaies. Elle fut saisie d'effroi, rentra en elle-même, se confessa avec des sentiments de repentir et mourut. »
« J'allai avec mon ange gardien dans sept églises prier devant le Saint Sacrement et offrir la Passion de Jésus-Christ pour les injures et les affronts faits au Saint Sacrement par de mauvais prêtres. Le patron de l’église était toujours présent et priait avec moi, ainsi que l’ange gardien. Deux des églises que je visitai étaient dans des pays éloignés : il me fallut traverser une grande étendue d'eau. Il me sembla que les gens du pays étaient des Anglais. »
Le dimanche 28 août, le Pèlerin la trouva encore, vers midi, ravie en extase et priant les bras étendus. Revenue à elle, elle ne put tout de suite se rendre compte de ce qui l’entourait, non plus que de l’heure qu'il était, mais plus tard elle raconta ceci : « J'ai eu, pendant cette matinée, à faire les prières qui m'avaient été enjointes la nuit précédente. J'ai entendu d'abord, dans l’église d'ici, une messe après laquelle j'ai vu le Pèlerin communier. Il y eut ensuite plusieurs autres messes. J'ai vu là toute espace de fautes et de manquements chez des prêtres et des séculiers : j'ai continuellement enduré à cette occasion des souffrances de toute espèce dont j'ai fait l'offrande à Dieu pour les délinquants, lui présentant, en réparation de ces fautes, son fils crucifié, chaque fois qu'il y avait élévation de l’hostie, et le lui offrant avec d'instantes supplications. Je n'ai pas fait cela seulement ici, mais, enlevée d'une façon merveilleuse et transportée rapidement d'une église à l’autre, je l'ai peut-être fait dans un millier d'églises, car j'allai dans toutes les églises catholiques que j'eusse jamais visitées, soit en Europe, soit dans d'autres parties du monde. Tout ce que j'ai vu ne pourrait pas se raconter en deux gros volumes. Je vis çà et là des gens véritablement pieux, même dans ce pays-ci, mais la plupart du temps je ne vis que de la tiédeur : je puis citer dans les Pays-Bas un district sur le bord de l'eau ; en Suisse, quelques bonnes paroisses, mais clairsemées au milieu d'autres qui étaient mauvaises : puis en remontant au nord de l’Allemagne, et près de la frontière de Pologne, un endroit où sont des prêtres que je vois souvent. En Italie j'en ai vu beaucoup de zélés, à la vieille et sainte manière, et d'autres tout à fait mauvais et pleins d'impudence.
« J'allai avec mon ange gardien dans sept églises prier devant le Saint Sacrement et offrir la Passion de Jésus-Christ pour les injures et les affronts faits au Saint Sacrement par de mauvais prêtres. Le patron de l’église était toujours présent et priait avec moi, ainsi que l’ange gardien. Deux des églises que je visitai étaient dans des pays éloignés : il me fallut traverser une grande étendue d'eau. Il me sembla que les gens du pays étaient des Anglais. »
Le dimanche 28 août, le Pèlerin la trouva encore, vers midi, ravie en extase et priant les bras étendus. Revenue à elle, elle ne put tout de suite se rendre compte de ce qui l’entourait, non plus que de l’heure qu'il était, mais plus tard elle raconta ceci : « J'ai eu, pendant cette matinée, à faire les prières qui m'avaient été enjointes la nuit précédente. J'ai entendu d'abord, dans l’église d'ici, une messe après laquelle j'ai vu le Pèlerin communier. Il y eut ensuite plusieurs autres messes. J'ai vu là toute espace de fautes et de manquements chez des prêtres et des séculiers : j'ai continuellement enduré à cette occasion des souffrances de toute espèce dont j'ai fait l'offrande à Dieu pour les délinquants, lui présentant, en réparation de ces fautes, son fils crucifié, chaque fois qu'il y avait élévation de l’hostie, et le lui offrant avec d'instantes supplications. Je n'ai pas fait cela seulement ici, mais, enlevée d'une façon merveilleuse et transportée rapidement d'une église à l’autre, je l'ai peut-être fait dans un millier d'églises, car j'allai dans toutes les églises catholiques que j'eusse jamais visitées, soit en Europe, soit dans d'autres parties du monde. Tout ce que j'ai vu ne pourrait pas se raconter en deux gros volumes. Je vis çà et là des gens véritablement pieux, même dans ce pays-ci, mais la plupart du temps je ne vis que de la tiédeur : je puis citer dans les Pays-Bas un district sur le bord de l'eau ; en Suisse, quelques bonnes paroisses, mais clairsemées au milieu d'autres qui étaient mauvaises : puis en remontant au nord de l’Allemagne, et près de la frontière de Pologne, un endroit où sont des prêtres que je vois souvent. En Italie j'en ai vu beaucoup de zélés, à la vieille et sainte manière, et d'autres tout à fait mauvais et pleins d'impudence.
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
A la fin de ce travail par la prière si varié, j'ai eu vers midi une nouvelle vision de l’église de Saint-Pierre, laquelle semblait élevée en l'air au-dessus de la terre, pendant que beaucoup de gens accouraient en toute hâte pour se mettre au-dessous et la porter. Je vis faire ainsi grands et petits, prêtres et laïques, femmes et enfants, et même de vieux impotents. J'étais pleine d'angoisse, car je voyais l'église menaçant ruine partout. Les substructions et toute la partie inférieure semblaient au moment de s'écrouler. Alors ces gens se placèrent de manière à les soutenir sur leurs épaules et, pendant qu'ils faisaient cela, tousse trouvaient être de la même taille. Chacun était à sa place, les prêtres sous les autels, les laïques sous les piliers, les femmes sous l'entrée. Tous avaient un si lourd fardeau à porter que je croyais qu'ils seraient écrasés. Mais au-dessus de l'église, le ciel s'ouvrit et je vis les choeurs des saints par leurs prières maintenir l'église debout et aider ceux qui la portaient. Je me trouvai entre les deux, planant en l'air et suppliant. Je vis alors que ceux qui soutenaient l'église la portèrent un peu en avant et qu'en face d'elle toute une rangée de maisons et de palais s'enfonça en terre, comme un champ de blé qu'on foule aux pieds, et que l'église fut déposée là. Alors j'eus une nouvelle vision. Je vis la Sainte-Vierge au-dessus de l'église, et autour d'elle des apôtres et des évêques. Je vis au-dessous de grandes processions et des cérémonies solennelles. Je vis une quantité de mauvais évêques, qui avaient cru pouvoir faire quelque chose d'eux-mêmes et qui ne recevaient pas pour leurs travaux la force du Christ par l'intermédiaire de leurs saints prédécesseurs et de l'Église, chassés et remplacés par d'autres. Je vis de grandes bénédictions répandues d'en haut et beaucoup de changements. Je vis aussi le Pape ordonner et régler tout cela. Je vis surgir des hommes pauvres et simples dont plusieurs étaient encore jeunes. Je vis beaucoup d'anciens dignitaires ecclésiastiques qui, s'étant mis au service des mauvais évêques, avaient laissé en oubli les intérêts de l'Église, se traîner sur des béquilles, comme boiteux et paralytiques ; ils furent amenés par deux conducteurs et reçurent leur pardon. »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
A la fin de ce travail par la prière fait pour obtenir que le sacrifice non sanglant fût offert comme il devait l'être, Anne-Catherine eut encore une vison très étendue où ce sacrifice lui fut montré comme la ligne de démarcation où les voies des hommes se séparent pour le temps et pour l'éternité. Elle vit aussi la cessation du sacrifice à l'époque de l'Antéchrist. « J'eus, dit-elle, une grande vision touchant l'Église, mais je ne puis plus en coordonner les détails. Je vis l'église de Saint-Pierre et tout autour beaucoup de champs, de jardins, de forêts. Je vis beaucoup de personnages contemporains venus de toutes les parties du monde et un très grand nombre que je connais, soit par les relations de la vie ordinaire, soit par les visions, dont les uns entraient dans l'église, tandis que les autres passaient devant avec indifférence et allaient en divers lieux. Il y eut une grande solennité dans l'église et je vis au-dessus d'elle une nuée lumineuse sur laquelle descendaient des apôtres et de saint évêques qui se réunissaient en choeurs au-dessus de l'autel. Je vis parmi eux saint Augustin, saint Ambroise et tous ceux qui ont beaucoup travaillé à l'exaltation de l'Église. C'était une grande solennité ; la messe fut célébrée, et je vis au milieu de l'église un grand livre ouvert où pendaient trois sceaux du côté le plus long et deux sceaux à chacun des autres côtés. Je vis aussi en haut l'apôtre saint Jean et j'appris que c'étaient des révélations qu'il avait eues à Pathmos. Le livre était placé sur un pupitre dans le choeur. Avant que ce livre fût ouvert, il était arrivé quelque chose que j'ai oublié. C'est dommage qu'il y ait cette lacune dans la vision. Le Pape n'était pas dans l'église. Il était caché. Je crois que ceux qui se trouvaient dans l'église ne savaient pas où il était. Je ne sais plus s'il priait ou s'il était mort. Mais je vis que tous les assistants, prêtres et laïque, devaient poser la main sur un certain passage du livre des Évangiles et que sur beaucoup d'entre eux descendait, comme un signe particulier, une lumière due leur transmettaient les saints apôtres et les saints évêques. Je vis aussi que plusieurs ne faisaient cela que pour la forme. Au dehors, autour de l'église, je vis arriver beaucoup de juifs qui voulaient entrer, mais qui ne le pouvaient pas encore. A la fin, ceux qui n'étaient pas entrés au commencement arrivèrent, formant une multitude innombrable : mais je vis alors le livre se fermer tout à coup, comme sous l'impulsion d'un pouvoir surnaturel. Cela me rappela comment un soir, au couvent, le diable souffla ma chandelle et ferma mon livre. Tout autour, dans le lointain, je vis un sanglant et terrible combat et je vis spécialement une immense bataille du côté du nord et du couchant. Ce fut une grande vision très imposante. Je regrette beaucoup d'avoir oublié l'endroit du livre sur lequel on devait mettre le doigt. »
Page 9 sur 9 • 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
Sujets similaires
» Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 3
» L'au-Delà vu par la bienheureuse Anne Catherine Emmerich
» La résurection selon catherine Emmerich
» Vie d'Anne Catherine Emmerich - Tome1
» Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich
» L'au-Delà vu par la bienheureuse Anne Catherine Emmerich
» La résurection selon catherine Emmerich
» Vie d'Anne Catherine Emmerich - Tome1
» Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich
Page 9 sur 9
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum