Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
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Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
Elle donna les éclaircissements qui suivent sur la signification et le résultat de ces guérisons et de cette assistance en vision :
« On me fit voir toutes les personnes que j'ai guéries en suçant leurs plaies, ce qui a été fait en réalité et en esprit. Et mon époux me dit que toute assistance de ce genre donnée en esprit avec un vif désir est une assistance réelle ; et que j'ai à faire cela en esprit parce que présentement je ne puis le faire corporellement.
« Quand, étant enfant, je travaillais dans les champs, ou, qu'étant religieuse, je travaillais dans le jardin, je me sentais poussée à prier pour que Dieu daignât faire pour les hommes ce que je ne pouvais en ce moment faire que pour les plantes. Et il m'a souvent été expliqué clairement que toutes les créatures ont dans leur manière d'être certaines ressemblances, en sorte qu'une chose peut être considérée comme un emblème à l’égard d'une autre : de même on peut dans la prière et le commerce avec Dieu, faire avec piété et charité à l'image ou à la ressemblance d'une chose ce que des empêchements humains ne permettent pas de faire à la chose ou aux personnes elles-mêmes. Et ainsi, de même qu'une image, une ressemblance peut m'éclairer, me toucher, m'exciter à l’égard de ce qu'elle représente, de même je puis exercer la charité, rendre des services, donner des soins à l’image et ressemblance de l'objet pour lequel je ne puis rien faire de semblable personnellement et immédiatement : car si je fais cela en Jésus et pour Jésus, il le transmet lui-même aux personnes par ses mérites. C'est pourquoi le Dieu de miséricorde me donne, lorsque je le prie avec le désir d'assister mon prochain, de si vivantes images du travail si varié auquel je me livre pour sauver et assister celui-ci ou celui-là... »
« Il m'a été aussi montré quelle grâce ineffable Dieu fait en donnant de telles visions et de tels travaux ; en acceptant le travail en vision ou en esprit comme un travail complet et réel et en l'inscrivant au profit de l'Église comme un travail réel, un secours tiré du trésor de la coopération d'un de ses membres : mais pour pouvoir servir à l'Église, il faut que ce travail ait lieu en union avec les mérites de Jésus-Christ, parce que les nécessiteux, les égarés, comme membres de l'Église, ne peuvent recevoir du secours que de l'Église elle-même ; il faut que la puissance de guérir soit réveillée et mise en mouvement dans elle comme dans un corps, et c'est en cela que consiste la coopération. Cela est plus aisé à sentir qu’à exprimer. »
« Comme souvent il me parait à moi-même très étrange que, presque chaque nuit, j'aie à voyager si loin et à m'occuper de tant de choses de toute espèce, je me disais souvent : « Quand je voyage ainsi ou que je porte secours, tout me semble si véritable et si naturel ! Et pourtant je suis à la maison étendue sur ma couche, malade et souffrante. Mais j'ai relu cet avertissement : « Tout ce qu'on désire du fond du coeur faire pour Jésus-Christ, pour son Église et pour le prochain, on le fait réellement dans la prière. Et tu vois comment tu le fais ! »
« On me fit voir toutes les personnes que j'ai guéries en suçant leurs plaies, ce qui a été fait en réalité et en esprit. Et mon époux me dit que toute assistance de ce genre donnée en esprit avec un vif désir est une assistance réelle ; et que j'ai à faire cela en esprit parce que présentement je ne puis le faire corporellement.
« Quand, étant enfant, je travaillais dans les champs, ou, qu'étant religieuse, je travaillais dans le jardin, je me sentais poussée à prier pour que Dieu daignât faire pour les hommes ce que je ne pouvais en ce moment faire que pour les plantes. Et il m'a souvent été expliqué clairement que toutes les créatures ont dans leur manière d'être certaines ressemblances, en sorte qu'une chose peut être considérée comme un emblème à l’égard d'une autre : de même on peut dans la prière et le commerce avec Dieu, faire avec piété et charité à l'image ou à la ressemblance d'une chose ce que des empêchements humains ne permettent pas de faire à la chose ou aux personnes elles-mêmes. Et ainsi, de même qu'une image, une ressemblance peut m'éclairer, me toucher, m'exciter à l’égard de ce qu'elle représente, de même je puis exercer la charité, rendre des services, donner des soins à l’image et ressemblance de l'objet pour lequel je ne puis rien faire de semblable personnellement et immédiatement : car si je fais cela en Jésus et pour Jésus, il le transmet lui-même aux personnes par ses mérites. C'est pourquoi le Dieu de miséricorde me donne, lorsque je le prie avec le désir d'assister mon prochain, de si vivantes images du travail si varié auquel je me livre pour sauver et assister celui-ci ou celui-là... »
« Il m'a été aussi montré quelle grâce ineffable Dieu fait en donnant de telles visions et de tels travaux ; en acceptant le travail en vision ou en esprit comme un travail complet et réel et en l'inscrivant au profit de l'Église comme un travail réel, un secours tiré du trésor de la coopération d'un de ses membres : mais pour pouvoir servir à l'Église, il faut que ce travail ait lieu en union avec les mérites de Jésus-Christ, parce que les nécessiteux, les égarés, comme membres de l'Église, ne peuvent recevoir du secours que de l'Église elle-même ; il faut que la puissance de guérir soit réveillée et mise en mouvement dans elle comme dans un corps, et c'est en cela que consiste la coopération. Cela est plus aisé à sentir qu’à exprimer. »
« Comme souvent il me parait à moi-même très étrange que, presque chaque nuit, j'aie à voyager si loin et à m'occuper de tant de choses de toute espèce, je me disais souvent : « Quand je voyage ainsi ou que je porte secours, tout me semble si véritable et si naturel ! Et pourtant je suis à la maison étendue sur ma couche, malade et souffrante. Mais j'ai relu cet avertissement : « Tout ce qu'on désire du fond du coeur faire pour Jésus-Christ, pour son Église et pour le prochain, on le fait réellement dans la prière. Et tu vois comment tu le fais ! »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
18. Ces dernières communications donnent la clef à l'aide de laquelle on a l'intelligence de toute cette action en esprit ou dans les tableaux symboliques des visions. C'est une prière, une action dans la prière, accompagnée de grandes souffrances et de grands sacrifices, qui, selon une indication donnée par Dieu, s'applique à des fins déterminées ; c'est pourquoi, elle est toujours exaucée et, dans ses résultats, ses fruits, ses mérites divers, appliquée par Dieu au moyen de la personne qui prie comme instrument de ses miséricordes, à ceux pour lesquels il la lui a demandée. Cette prière est donc infiniment plus qu'une prière générale pour tous : c'est un travail spirituel, un effort, une lutte, un combat au milieu de peines corporelles et spirituelles se renouvelant tons les jours et à toute heure, pour des tâches déterminées posées par Dieu, ou le paiement dû pour l'octroi de la grâce demandée, accompli par la pratique de l'acte de charité le plus parfait ; c'est donc une prière qui a pour complément d'être exaucée, qui, chaque fois, est liée à un succès certain et cueille, pour ainsi dire, un fruit arrivé à sa maturité ; en un mot, c'est la prière agissant, expiant, donnant satisfaction en Jésus-Christ et par Jésus-Christ. Anne-Catherine est semblable à l'arbre planté au bord des eaux courantes sur lequel chaque jour mûrissent de nouveaux fruits pour ceux qui sont dans le besoin : elle est la mère dont les mamelles se remplissent journellement du lait des mérites, et de laquelle une multitude infinie reçoit la nourriture spirituelle. Elle-même a souvent expliqué en quoi consiste cette prière agissant dans le Sauveur et avec lui. Ainsi nous lisons dans le journal du Pèlerin, à la date du 7 juillet 1820 :
« Elle est, depuis plusieurs jours, en proie à des douleurs indicibles. En outre, cette nuit, elle a rendu beaucoup de sang par la plaie du côté et elle a été toute trempée de sueurs extrêmement abondantes. Quand elle veut changer de chemise toute seule, elle prend d'abord deux gouttes d'huile de sainte Walburge qui lui donnent la force d'accomplir cette pénible opération sans violents accès de toux. Elle ressemble aujourd'hui à une martyre, et avoue avoir eu de telles souffrances qu'elle a crié à haute voix vers Dieu pour être soulagée et qu'elle l'a imploré pour ne pas être torturée au delà de ce qu'il lui est possible d'endurer. « Ces douleurs, dit-elle, me sont surtout cruelles à endurer, lorsque je ne puis pas les supporter en silence et que je ne puis m'empêcher de gémir ; je crois toujours alors que la charité y fait défaut et qu'elles ne peuvent pas être exaucées par Dieu. C'était comme si du feu était placé sur mon corps et envoyait à travers ma poitrine, mes bras et mes mains des rayons très déliés qui y apportaient de cruelles douleurs. » Pendant qu'elle parlait ainsi, les larmes coulaient de ses yeux, non à cause de ses souffrances, mais parce qu'elle contemplait continuellement les douleurs du Seigneur. « Il n'est, disait-elle, au pouvoir d'aucune intelligence humaine de comprendre les douleurs que Jésus a souffertes depuis sa naissance jusqu'à sa mort, quand on les voit comme je les ai vues. C'est surtout dans sa Passion qu'il endure sans se plaindre, semblable à un agneau, qu'on a le sentiment de son amour infini. J'ai été conçue dans le péché, je suis une misérable, pécheresse, pourtant la vie m'est à charge déjà depuis longtemps et toute injustice m'afflige vivement, mais combien était au-dessus de tout la perfection incompréhensible de Jésus recevant des offenses de toutes parts, martyrisé et honni jusqu'à son dernier moment. Cette nuit, au milieu de douleurs incessantes, j'ai vu de nouveau tout ce qu'il a souffert depuis sa conception jusqu'à sa mort. Et j'ai vu aussi là ses souffrances intérieures et j'ai senti de quelle nature elles ont été en tant qu'il a voulu me les rendre intelligibles par sa grâce. Je suis si faible que j'en raconterai seulement ce qui me revient dans le moment. J'ai vu dans le coeur de Marie une gloire et dans cette gloire un enfant brillant de clarté et, pendant que je le considérais, il me sembla que Marie planait au-dessus et tout autour : je vis l'enfant croître et je vis tous les tourments du crucifiement s'accomplir sur lui. C'était un spectacle horriblement triste : je pleurai et sanglotai à haute voix. Je vis d'autres figures le frapper, le pousser, le flageller, le couronner d'épines, le charger de la croix, l'y clouer, lui percer le côté : je vis toute la Passion du Christ dans l'enfant, c'était un affreux spectacle. Et quand l'enfant fut suspendu à la croix, il me dit : « J'ai souffert cela depuis ma conception jusqu'à ma trente-quatrième année où cela s'est accompli extérieurement. (Le Seigneur est mort à l'âge de trente-trois ans et trois mois.) Va et annonce cela aux hommes. » Mais comment puis-je l'annoncer aux hommes (note) ?
« Elle est, depuis plusieurs jours, en proie à des douleurs indicibles. En outre, cette nuit, elle a rendu beaucoup de sang par la plaie du côté et elle a été toute trempée de sueurs extrêmement abondantes. Quand elle veut changer de chemise toute seule, elle prend d'abord deux gouttes d'huile de sainte Walburge qui lui donnent la force d'accomplir cette pénible opération sans violents accès de toux. Elle ressemble aujourd'hui à une martyre, et avoue avoir eu de telles souffrances qu'elle a crié à haute voix vers Dieu pour être soulagée et qu'elle l'a imploré pour ne pas être torturée au delà de ce qu'il lui est possible d'endurer. « Ces douleurs, dit-elle, me sont surtout cruelles à endurer, lorsque je ne puis pas les supporter en silence et que je ne puis m'empêcher de gémir ; je crois toujours alors que la charité y fait défaut et qu'elles ne peuvent pas être exaucées par Dieu. C'était comme si du feu était placé sur mon corps et envoyait à travers ma poitrine, mes bras et mes mains des rayons très déliés qui y apportaient de cruelles douleurs. » Pendant qu'elle parlait ainsi, les larmes coulaient de ses yeux, non à cause de ses souffrances, mais parce qu'elle contemplait continuellement les douleurs du Seigneur. « Il n'est, disait-elle, au pouvoir d'aucune intelligence humaine de comprendre les douleurs que Jésus a souffertes depuis sa naissance jusqu'à sa mort, quand on les voit comme je les ai vues. C'est surtout dans sa Passion qu'il endure sans se plaindre, semblable à un agneau, qu'on a le sentiment de son amour infini. J'ai été conçue dans le péché, je suis une misérable, pécheresse, pourtant la vie m'est à charge déjà depuis longtemps et toute injustice m'afflige vivement, mais combien était au-dessus de tout la perfection incompréhensible de Jésus recevant des offenses de toutes parts, martyrisé et honni jusqu'à son dernier moment. Cette nuit, au milieu de douleurs incessantes, j'ai vu de nouveau tout ce qu'il a souffert depuis sa conception jusqu'à sa mort. Et j'ai vu aussi là ses souffrances intérieures et j'ai senti de quelle nature elles ont été en tant qu'il a voulu me les rendre intelligibles par sa grâce. Je suis si faible que j'en raconterai seulement ce qui me revient dans le moment. J'ai vu dans le coeur de Marie une gloire et dans cette gloire un enfant brillant de clarté et, pendant que je le considérais, il me sembla que Marie planait au-dessus et tout autour : je vis l'enfant croître et je vis tous les tourments du crucifiement s'accomplir sur lui. C'était un spectacle horriblement triste : je pleurai et sanglotai à haute voix. Je vis d'autres figures le frapper, le pousser, le flageller, le couronner d'épines, le charger de la croix, l'y clouer, lui percer le côté : je vis toute la Passion du Christ dans l'enfant, c'était un affreux spectacle. Et quand l'enfant fut suspendu à la croix, il me dit : « J'ai souffert cela depuis ma conception jusqu'à ma trente-quatrième année où cela s'est accompli extérieurement. (Le Seigneur est mort à l'âge de trente-trois ans et trois mois.) Va et annonce cela aux hommes. » Mais comment puis-je l'annoncer aux hommes (note) ?
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
« Je le vis aussi enfant nouveau-né et je vis beaucoup d'enfants venir à la crèche et maltraiter l'Enfant-Jésus. La Mère de Dieu n'était pas là pour le protéger. Ces enfants vinrent avec des verges et des fouets de toute espèce : ils le frappèrent au visage jusqu'à ce qu'il fût en sang ; il essayait de parer les coups avec ses petites mains qu'il mettait en avant d'un air aimable et les plus jeunes enfants frappaient dessus méchamment. Il y en avait quelques-uns pour qui leurs parents arrangeaient et tressaient les verges à cet effet ; ils venaient avec des épines, des orties, des fouets, des baguettes de toute espèce et chaque objet avait sa signification. L'un d'eux vint avec une verge très mince, semblable à une tige de blé, et quand il essaya de frapper avec, elle se cassa en deux morceaux. Je connaissais plusieurs de ces enfants. D'autres se pavanaient dans des habits somptueux : je les leur ôtai et j'en corrigeai quelques-uns d’importance.
(note) Le Pèlerin ajoute ici ces paroles : « Elle ne réfléchit pas qu'elle le fait en ce moment même et dans la forme de son interrogation se révèle la manière dont elle procède vis-à-vis toutes les injonctions de ce genre. Souvent déjà il lui a été ordonné de dire, même ce qui semble absurde. »
« Je vis ensuite le Seigneur marcher avec ses disciples : il pensait aux douleurs qu'il avait endurées dès le sein de sa mère et à ce que tous les hommes lui avaient fait souffrir incessamment, pendant son enfance et sa vie enseignante, par leur endurcissement et leur aveuglement, mais surtout à ce qu'il avait souffert de la malice, de l'envie et de l'espionnage des Pharisiens. Il parlait de sa Passion à ses disciples et ils ne le comprenaient pas. Et je vis les souffrances intérieures qui traversaient l'âme du Seigneur : je vis ces souffrances comme des couleurs et comme des ombres ténébreuses et pleines d'amertume passer sur son visage grave et mélancolique, entrer dans sa poitrine et dans son très saint coeur et le déchirer de toutes parts. C'est quelque chose qu'on ne peut décrire : je le vis alors tout pâle et torturé dans toute sa personne, et comment ces souffrances touchaient de plus près à son âme que plus tard celles du crucifiement. Il les supportait en silence, avec un amour et une patience infinis. Je le vis ensuite à la Cène et je vis l'immense douleur que lui causa la méchanceté de Judas. Je vis qu'il aurait souffert volontiers un surcroît de tourments pour que celui-ci ne le trahit pas car sa mère aussi avait aimé Judas, s'était toujours beaucoup entretenue avec lui, lui avait donné beaucoup d'enseignements et d'avis. Cela lui fit plus de peine que tout le reste ; et je vis comment il lui lava les pieds avec infiniment de douleur et d'amour, comment il lui présenta le morceau de pain et le regarda affectueusement ; il y avait des larmes dans ses yeux et ses dents grincèrent de douleur. Je vis comment Judas vint à lui, comment il donna sa chair et son sang à manger à ce traître et lui dit avec une douleur infinie ces mots : « Fais vite ce que tu fais. » Mais je vis alors Judas se retirer en arrière, puis quitter la salle. Je vis toujours le Seigneur en cette circonstance transpercé par ses douleurs intérieures sous forme de nuages, de rayons colorés et d'éclairs. Je le vis ensuite aller avec ses disciples à la montagne des Oliviers et je vis que sur le chemin il ne cessait de pleurer, en sorte que ses larmes coulaient, à torrents : je vis Pierre si hardi et si présomptueux qu'il croyait à lui seul renverser tous ses ennemis, et cela aussi attristait Jésus. Il savait que Pierre le renierait. Je le vis laisser ses disciples, excepté trois qu'il aimait de préférence, dans une espèce de hangar ouvert qui était en avant du jardin des Oliviers. Il leur dit de dormir là. Je le vis toujours pleurer. Il alla alors plus loin dans le jardin et laissa derrière lui les apôtres qui se croyaient si vaillants. Je les vis bientôt s'endormir : je vis aussi le Seigneur, tout brisé de douleur, suer le sang, et je vis l'ange lui présenter le calice. »
« Le soir, elle continue toujours à frissonner et à trembler par l'excès de la douleur, mais elle est incroyablement patiente, pleine d'amour, de calme et de douceur : il y a même en elle quelque chose de plus noble au milieu de toutes ces tortures. »
30 août. « Elle a été cruellement déchirée par des douleurs inexprimables. Il lui a été montré que chacune a sa signification particulière, suivant laquelle une partie déterminée du corps lui est livrée en proie : elle a vu aussi comment chaque espèce de supplice, qu'il agisse en perçant, en déchirant ou en brûlant, a sa signification propre ; comment chacun de ces tourments, supporté au nom de Jésus avec patience et en union avec sa Passion, devient un sacrifice qui satisfait pour les péchés et les manquements à cause desquels il a été imposé et que par là on rachète pour le corps de l'Église ce que la négligence et la perversité des hommes lui ont fait perdre.»
(note) Le Pèlerin ajoute ici ces paroles : « Elle ne réfléchit pas qu'elle le fait en ce moment même et dans la forme de son interrogation se révèle la manière dont elle procède vis-à-vis toutes les injonctions de ce genre. Souvent déjà il lui a été ordonné de dire, même ce qui semble absurde. »
« Je vis ensuite le Seigneur marcher avec ses disciples : il pensait aux douleurs qu'il avait endurées dès le sein de sa mère et à ce que tous les hommes lui avaient fait souffrir incessamment, pendant son enfance et sa vie enseignante, par leur endurcissement et leur aveuglement, mais surtout à ce qu'il avait souffert de la malice, de l'envie et de l'espionnage des Pharisiens. Il parlait de sa Passion à ses disciples et ils ne le comprenaient pas. Et je vis les souffrances intérieures qui traversaient l'âme du Seigneur : je vis ces souffrances comme des couleurs et comme des ombres ténébreuses et pleines d'amertume passer sur son visage grave et mélancolique, entrer dans sa poitrine et dans son très saint coeur et le déchirer de toutes parts. C'est quelque chose qu'on ne peut décrire : je le vis alors tout pâle et torturé dans toute sa personne, et comment ces souffrances touchaient de plus près à son âme que plus tard celles du crucifiement. Il les supportait en silence, avec un amour et une patience infinis. Je le vis ensuite à la Cène et je vis l'immense douleur que lui causa la méchanceté de Judas. Je vis qu'il aurait souffert volontiers un surcroît de tourments pour que celui-ci ne le trahit pas car sa mère aussi avait aimé Judas, s'était toujours beaucoup entretenue avec lui, lui avait donné beaucoup d'enseignements et d'avis. Cela lui fit plus de peine que tout le reste ; et je vis comment il lui lava les pieds avec infiniment de douleur et d'amour, comment il lui présenta le morceau de pain et le regarda affectueusement ; il y avait des larmes dans ses yeux et ses dents grincèrent de douleur. Je vis comment Judas vint à lui, comment il donna sa chair et son sang à manger à ce traître et lui dit avec une douleur infinie ces mots : « Fais vite ce que tu fais. » Mais je vis alors Judas se retirer en arrière, puis quitter la salle. Je vis toujours le Seigneur en cette circonstance transpercé par ses douleurs intérieures sous forme de nuages, de rayons colorés et d'éclairs. Je le vis ensuite aller avec ses disciples à la montagne des Oliviers et je vis que sur le chemin il ne cessait de pleurer, en sorte que ses larmes coulaient, à torrents : je vis Pierre si hardi et si présomptueux qu'il croyait à lui seul renverser tous ses ennemis, et cela aussi attristait Jésus. Il savait que Pierre le renierait. Je le vis laisser ses disciples, excepté trois qu'il aimait de préférence, dans une espèce de hangar ouvert qui était en avant du jardin des Oliviers. Il leur dit de dormir là. Je le vis toujours pleurer. Il alla alors plus loin dans le jardin et laissa derrière lui les apôtres qui se croyaient si vaillants. Je les vis bientôt s'endormir : je vis aussi le Seigneur, tout brisé de douleur, suer le sang, et je vis l'ange lui présenter le calice. »
« Le soir, elle continue toujours à frissonner et à trembler par l'excès de la douleur, mais elle est incroyablement patiente, pleine d'amour, de calme et de douceur : il y a même en elle quelque chose de plus noble au milieu de toutes ces tortures. »
30 août. « Elle a été cruellement déchirée par des douleurs inexprimables. Il lui a été montré que chacune a sa signification particulière, suivant laquelle une partie déterminée du corps lui est livrée en proie : elle a vu aussi comment chaque espèce de supplice, qu'il agisse en perçant, en déchirant ou en brûlant, a sa signification propre ; comment chacun de ces tourments, supporté au nom de Jésus avec patience et en union avec sa Passion, devient un sacrifice qui satisfait pour les péchés et les manquements à cause desquels il a été imposé et que par là on rachète pour le corps de l'Église ce que la négligence et la perversité des hommes lui ont fait perdre.»
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CHAPITRE IX
LES FORMES DE LA PRIÈRE AGISSANTE,
OU DES TRAVAUX DANS LA MAISON DES NOCES
1. Les formes sous lesquelles Anne-Catherine doit exercer l'action par la prière ou, sous forme de visions symboliques, travailler dans la maison des noces et satisfaire par là pour les membres de l’Église, ces formes, disons-nous, ne sont pas de son choix, mais tiennent à la nature de chacune des taches qui lui sont imposées par le Seigneur, chef de l'Église. Ces tâches sont aussi variées que les paraboles où le divin Sauveur nous représente dans les évangiles son union avec l'Église et avec les fidèles pris en particulier. Il appelle l'Église sa fiancée, son corps, sa vigne, son jardin, son champ, son troupeau ; il se nomme lui-même le pasteur, le sauveur, le médecin, le protecteur, le semeur ; le maître de la vigne ; il appelle le sacerdoce le sel de la terre, etc. De même que ces paraboles ne sont pas de vaines figures, mais la désignation symbolique de la nature intérieure et de la forme de son union avec ceux qu'il a rachetés et des effets multiples de cette union, de même aussi les travaux par la prière qu'Anne-Catherine doit accomplir sous la forme de ces paraboles ne sont pas quelque chose de fortuit, d'arbitraire ou de vain, mais quelque chose de nécessaire, en tant que correspondant intérieurement à la nature et au but de sa tâche. A-t-elle par exemple dans l'Église, comme vigne du fils de Dieu, à réparer les omissions des serviteurs négligents, toute son action, dans la vision, prend la nature, c'est-à-dire qu'elle a la forme, la valeur et les résultats des travaux qui ont coutume de se faire dans une vigne réelle ; en outre, comme preuve palpable que les efforts et les fatigues d'un travail fait dans la vision sont aussi réels, aussi sensibles et ont les mêmes conséquences que ceux de la vie ordinaire, Anne-Catherine rapporte avec elle dans son corps les suites visibles des efforts qu'elle a faits, ainsi qu'il arrivait pour Lidwine quand elle revenait de ses voyages en vision.
LES FORMES DE LA PRIÈRE AGISSANTE,
OU DES TRAVAUX DANS LA MAISON DES NOCES
1. Les formes sous lesquelles Anne-Catherine doit exercer l'action par la prière ou, sous forme de visions symboliques, travailler dans la maison des noces et satisfaire par là pour les membres de l’Église, ces formes, disons-nous, ne sont pas de son choix, mais tiennent à la nature de chacune des taches qui lui sont imposées par le Seigneur, chef de l'Église. Ces tâches sont aussi variées que les paraboles où le divin Sauveur nous représente dans les évangiles son union avec l'Église et avec les fidèles pris en particulier. Il appelle l'Église sa fiancée, son corps, sa vigne, son jardin, son champ, son troupeau ; il se nomme lui-même le pasteur, le sauveur, le médecin, le protecteur, le semeur ; le maître de la vigne ; il appelle le sacerdoce le sel de la terre, etc. De même que ces paraboles ne sont pas de vaines figures, mais la désignation symbolique de la nature intérieure et de la forme de son union avec ceux qu'il a rachetés et des effets multiples de cette union, de même aussi les travaux par la prière qu'Anne-Catherine doit accomplir sous la forme de ces paraboles ne sont pas quelque chose de fortuit, d'arbitraire ou de vain, mais quelque chose de nécessaire, en tant que correspondant intérieurement à la nature et au but de sa tâche. A-t-elle par exemple dans l'Église, comme vigne du fils de Dieu, à réparer les omissions des serviteurs négligents, toute son action, dans la vision, prend la nature, c'est-à-dire qu'elle a la forme, la valeur et les résultats des travaux qui ont coutume de se faire dans une vigne réelle ; en outre, comme preuve palpable que les efforts et les fatigues d'un travail fait dans la vision sont aussi réels, aussi sensibles et ont les mêmes conséquences que ceux de la vie ordinaire, Anne-Catherine rapporte avec elle dans son corps les suites visibles des efforts qu'elle a faits, ainsi qu'il arrivait pour Lidwine quand elle revenait de ses voyages en vision.
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
Voici ce qu'elle raconta le 20 février 1820 : J'ai été conduite par mon guide dans une vigne située au couchant de la maison des noces. Cette vigne était dans un triste état : il y avait à la vérité plusieurs ceps bons et forts, mais les branches n'étaient ni taillées, ni mises en ordre ; la terre n'était ni fumée, ni bêchée, et tout était couvert d'orties de toute dimension. Là où la souche était bonne, les orties étaient hautes et touffues, et ne piquaient pas si fort ; mais là où les branches retombaient sans vigueur, la vigne était comme étouffée sous une quantité d'orties très petites et dont la piqûre était très cuisante. Il n'y avait dans la vigne ni chemin, ni sentier ; tout était inculte et encombré de mauvaises herbes. Je vis là plusieurs belles maisons dont la porte était envahie par les orties et d'autres plantes de ce genre qui s'élevaient presqu'à la hauteur des fenêtres ; à l'intérieur, tout au contraire, ce qui tient aux arrangements domestiques était dans le plus bel ordre, j'y vis assis des dignitaires ecclésiastiques qui lisaient et étudiaient toute espèce de livres inutiles : mais aucun n'allait au dehors pour s'occuper le moins du monde de ce qu'il y avait à faire à la vigne. Au milieu de la vigne était une espèce de bâtiment de ferme autour d'une église ; mais il n'y avait pas de chemin pour y arriver. Tout était couvert d'une végétation parasite et l'église entière était comme tapissée de vert. Le Saint-Sacrement était dans l'église, mais la lampe n'était pas suspendue devant l’autel. Dès que j'entrai dans la vigne, j'eus le sentiment qu'il y avait dans le voisinage des ossements de saint Liboire et je les trouvai en effet déposés dans cette église : mais ils n'y étaient plus l’objet d'une vénération particulière. L'évêque de cette église semblait éloigné, et il n'y avait plus de chemin qui conduisit à l'église. La vigne faisait une impression bien triste et il me fut dit que je devais y travailler. Il y avait là un couteau d'os à deux tranchants qui avait à peu près la forme d'une faucille : je devais m'en servir pour tailler les sarments. Un hoyau pour bêcher et un panier pour porter le fumier me furent aussi montrés et le travail à faire me fut expliqué. Au commencement il présentait de grandes difficultés, à la fin il devait devenir plus facile. Je reçus encore des explications sur la manière de cueillir les raisins et de les mettre sous le pressoir : mais je les ai oubliées. Depuis que j'ai à m'occuper de cette vigne, mes souffrances ont beaucoup changé de caractère. C'est comme si mon corps était percé de part en part avec un couteau pointu à trois tranchants ; les douleurs vont de là à travers tous les membres, et j'ai surtout des élancements insupportables dans les os et dans toutes les articulations jusqu'à la pointe des doigts. »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
22 juin. « Elle est, dit le journal du Pèlerin, continuellement occupée de ces travaux accomplis par la souffrance ; dans quelque position qu'on la mette, elle a toujours la sensation d'être couchée parmi les orties et les épines les plus piquantes. « J'ai eu à travailler dans la vigne abandonnée, a-t-elle dit un jour, et en outre j'ai été assaillie par un essaim de nouveaux tourments. Je ne savais rien de ma position extérieure. Il me semblait que je m'étais exténuée de travail dans la vigne et j'avais la sensation douloureuse de n'être pas couchée dans mon lit, mais parmi les orties ; comme je voyais près de moi un coin que j'avais déjà sarclé, je demandai qu'on voulût bien m'y poser. On eut égard à mon état et on me dit qu'en effet on allait me mettre dans un endroit où il n'y avait pas d'orties. Alors on me déposa dans mon lit et je dis en gémissant : « Ah ! tu m'as trompée et tu m'as mise au beau milieu des orties. » Je voyais et je sentais ainsi : je ne savais rien de ma position extérieure, j'avais le sentiment que j'étais dans la vigne. Je souffrais de plus en plus des piqûres que je m'étais faites en arrachant des orties et, d'autre part, la taille des branches avec la serpette en os me causait de vives douleurs dans le corps et dans toutes les articulations. Mon travail m'avait conduite jusqu'à la première maison, à l'endroit le plus inculte et le plus sauvage de la vigne. Comme j'éprouvais de très grandes douleurs, je posai sur mon corps les reliques de Saint-Ignace et, de saint François Xavier, je leur demandai du soulagement et je l'obtins. Je vis les deux saints en l'air : un jet de lumière descendit sur moi et me pénétra comme un tressaillement : je me sentis alors soulagée dans tous mes membres. » Ses souffrances étaient si grandes et son extérieur tellement altéré, ajoute ici le Pèlerin, que son entourage, bien qu'accoutumé à de pareils spectacles, en fut très ému. Je lui trouvai aux pieds et aux mains une quantité de marques toutes pareilles à celles que laisse la piqûre des orties. Lorsqu'en poursuivant son travail, elle fut arrivée, jusqu’à l'église, sainte Françoise Romaine lui apparut très maigre et très décharnée, ressemblant à un squelette. « Vois, dit-elle, il m'a fallu travailler comme toi, et cela m'a mise dans un état aussi misérable qu'est le tien à présent : cependant je n'en suis pas morte. » Ces paroles la consolèrent, son pâle visage commença à reprendre des couleurs et elle se montra animée comme quelqu'un qui reçoit une nouvelle excitation au travail ; ses doigts s’agitaient comme pour arracher ; les doigts du milieu étaient raides et courbés. Tout à coup elle cria en souriant tristement : « Je viens de me heurter bien fort le genou. L'os a reçu une rude atteinte. Je suis toujours si pressée et si ardente ! Je me suis cognée contre une grosse souche dans la vigne. Le couteau en os me fait bien du mal à la main. » Sa main droite est enflée, ses bras et ses mains sont couverts de piqûres d'orties.
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Le 26 juin elle dit : « Je n'ai plus que peu de jours à travailler. Grâce à la peine que j'ai prise pour me vaincre, le travail m'a doublement réussi. Il m'a fallu moudre et réduire en poussière les mauvaises herbes. Le travail le plus pénible est celui que m'a donné un presbytère où une mauvaise servante est la maîtresse. C'est là que Claire de Montefalco m'est apparue et m'a dit : « Le plus difficile est fait. » Mais ses douleurs étaient telles que le confesseur craignait de la voir mourir.
2 juillet. « Le travail de la vigne est terminé, on m'a recommandé de prier et de donner encore un coup de main. Les orties dans la vigne signifient les passions charnelles. Mon conducteur a dit : « Tu as bien travaillé, il faut maintenant prendre un peu de repos, » mais je n'y parviens pas.
15 juillet. « J'ai eu cette nuit un travail de prière ; un très brave homme que je connais m'était depuis longtemps montré comme étant tombé très bas. J'ai prié pour lui et son coeur a été touché. Il ne sait rien de cela et il y a longtemps qu'il n'est venu ici. Mais j'ai eu le sentiment qu'il m'était mis sous les yeux pendant la nuit, et cette nuit, j'ai prié ardemment pour lui ; il s'est produit un changement dans son âme et il ira se confesser. Il est venu me voir ce matin sans que je m'y attendisse et je l'ai consolé. Il ignore que l'état où il est ne m'est pas inconnu et que je l'ai excité par la prière ; mais il est en voie de retour. Je lui ai dit ce que Dieu m'a inspiré de lui dire. »
29 juillet. « Je me suis trouvée dans un verger planté de pommiers autour duquel se trouvaient des collines avec des vignobles, les uns éclairés du soleil, les autres dans l'ombre ; dans le verger était un bâtiment rond qui avait l'air d'un cellier. Il s'y trouvait des tonneaux, des cuves et un grand vase de bois, percé de trous par dessous. Il avait un double fond et c'était un pressoir. Une de ces religieuses des anciens temps qui m'assistent souvent m'accompagnait dans le verger. Il me fallait cueillir des pommes. Je les prenais à un grand arbre et les bras me faisaient bien mal. J'en ai d'abord jeté un plein tablier dans le tonneau. Il me fut dit qu'il n'en fallait mettre aucune qui ne fût mûre. Et comme je me disais que le peu que j'avais recueilli n'en valait pas la peine, il me fut montré quelle quantité de jus en sortirait. Je ne comprends pas cette vision ni sa signification, mais c'est le commencement du travail qui m'a été annoncé. »
30 juillet. « Elle eut de nouveau la même vision de travail fait sous la direction de la bienheureuse religieuse. Elle s'est tant fatiguée à porter des pommes au pressoir que les bras lui font grand mal. »
31 juillet. « Dans le verger il n'y avait qu'un grand pommier. Je n'ai pas cueilli de pommes aujourd'hui, mais j'ai eu seulement à redresser des plantes qui entourent le pied de l'arbre, à les transplanter, à les étayer, à arracher celles qui étaient mortes, à arroser celles qui se fanaient, ou à les ombrager. Il m'a été montré que cela se rapportait aux sectaires (faux mystiques). L'arbre portait des pommes trop mûres et piquées des vers. Les unes étaient gâtées par la surabondance du jus ; dans les autres les vers étaient le résultat de l'orgueil, de l'amour-propre et d'une association très dangereuse. Ces pommes, lorsqu'elles tombaient de l'arbre, écrasaient les plantes qui se trouvaient au-dessous et les infectaient de vers. Mais quand elles étaient cueillies et jetées dans le pressoir, elles donnaient une bonne boisson. Elles indiquaient les maîtres d'école dans les paroisses dont l'esprit s'était gâté et qui étaient représentées par les plantes. Dans ce travail, j'avais pour compagnes les anciennes religieuses du couvent, aujourd'hui bienheureuses. - J'ai eu ensuite une autre vision touchant l'état de ces gens. Je vis que ceux qui avaient émigré au nord suivaient les voies les plus dangereuses et se séparaient pour la plupart : et je reconnus combien il fallait prier Dieu pour que les plantes orgueilleuses et exubérantes fussent retirées de ces paroisses, afin que celles qui valaient mieux pussent rester dans l'Église. »
2 juillet. « Le travail de la vigne est terminé, on m'a recommandé de prier et de donner encore un coup de main. Les orties dans la vigne signifient les passions charnelles. Mon conducteur a dit : « Tu as bien travaillé, il faut maintenant prendre un peu de repos, » mais je n'y parviens pas.
15 juillet. « J'ai eu cette nuit un travail de prière ; un très brave homme que je connais m'était depuis longtemps montré comme étant tombé très bas. J'ai prié pour lui et son coeur a été touché. Il ne sait rien de cela et il y a longtemps qu'il n'est venu ici. Mais j'ai eu le sentiment qu'il m'était mis sous les yeux pendant la nuit, et cette nuit, j'ai prié ardemment pour lui ; il s'est produit un changement dans son âme et il ira se confesser. Il est venu me voir ce matin sans que je m'y attendisse et je l'ai consolé. Il ignore que l'état où il est ne m'est pas inconnu et que je l'ai excité par la prière ; mais il est en voie de retour. Je lui ai dit ce que Dieu m'a inspiré de lui dire. »
29 juillet. « Je me suis trouvée dans un verger planté de pommiers autour duquel se trouvaient des collines avec des vignobles, les uns éclairés du soleil, les autres dans l'ombre ; dans le verger était un bâtiment rond qui avait l'air d'un cellier. Il s'y trouvait des tonneaux, des cuves et un grand vase de bois, percé de trous par dessous. Il avait un double fond et c'était un pressoir. Une de ces religieuses des anciens temps qui m'assistent souvent m'accompagnait dans le verger. Il me fallait cueillir des pommes. Je les prenais à un grand arbre et les bras me faisaient bien mal. J'en ai d'abord jeté un plein tablier dans le tonneau. Il me fut dit qu'il n'en fallait mettre aucune qui ne fût mûre. Et comme je me disais que le peu que j'avais recueilli n'en valait pas la peine, il me fut montré quelle quantité de jus en sortirait. Je ne comprends pas cette vision ni sa signification, mais c'est le commencement du travail qui m'a été annoncé. »
30 juillet. « Elle eut de nouveau la même vision de travail fait sous la direction de la bienheureuse religieuse. Elle s'est tant fatiguée à porter des pommes au pressoir que les bras lui font grand mal. »
31 juillet. « Dans le verger il n'y avait qu'un grand pommier. Je n'ai pas cueilli de pommes aujourd'hui, mais j'ai eu seulement à redresser des plantes qui entourent le pied de l'arbre, à les transplanter, à les étayer, à arracher celles qui étaient mortes, à arroser celles qui se fanaient, ou à les ombrager. Il m'a été montré que cela se rapportait aux sectaires (faux mystiques). L'arbre portait des pommes trop mûres et piquées des vers. Les unes étaient gâtées par la surabondance du jus ; dans les autres les vers étaient le résultat de l'orgueil, de l'amour-propre et d'une association très dangereuse. Ces pommes, lorsqu'elles tombaient de l'arbre, écrasaient les plantes qui se trouvaient au-dessous et les infectaient de vers. Mais quand elles étaient cueillies et jetées dans le pressoir, elles donnaient une bonne boisson. Elles indiquaient les maîtres d'école dans les paroisses dont l'esprit s'était gâté et qui étaient représentées par les plantes. Dans ce travail, j'avais pour compagnes les anciennes religieuses du couvent, aujourd'hui bienheureuses. - J'ai eu ensuite une autre vision touchant l'état de ces gens. Je vis que ceux qui avaient émigré au nord suivaient les voies les plus dangereuses et se séparaient pour la plupart : et je reconnus combien il fallait prier Dieu pour que les plantes orgueilleuses et exubérantes fussent retirées de ces paroisses, afin que celles qui valaient mieux pussent rester dans l'Église. »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
2 août. « Cette nuit il m'a fallu travailler vigoureusement dans le jardin. Lorsque j'eus fini de faire le triage des pommes gâtées, j'eus à recommencer dans une des vignes situées sur les coteaux environnants. J'avais près de moi une hotte ; il me fallait cueillir grappe à grappe les raisins mûrs et même ceux qui l'étaient trop et les jeter dans la hotte afin que ceux qui étaient encore verts pussent mûrir et que rien ne se gâtât. Quand la hotte était pleine, je devais la vider dans un pressoir qui était plus petit que le pressoir des pommes. Je fais les travaux de cette espèce en priant et en méditant sans relâche et j'ai des visions accessoires touchant le bien qui en résulte. Ce travail se rapporte toujours à la nouvelle secte. Mon conducteur était seul auprès de moi. »
3 août. « J'ai encore pendant longtemps cueilli et trié les raisins, rempli et vidé la hotte. Il me fallait arracher beaucoup de grains qui étaient à demi gâtés et nettoyer les grappes. Mon conducteur était seul prés de moi. J'ai déjà fait bien du travail et il m'a été montré qu'il porte des fruits. »
5 août. «Cette, nuit j'ai eu tant de mal à me donner dans la vigile que j'en suis encore très fatiguée. Il y avait des grappes si énormément grosses, presque aussi grosses que moi et elles étaient si lourdes ! Je ne savais comment m'y prendre pour les transporter. Il me fut dit que c'était la vigne épiscopale et je reconnus la grappe de chacun. J'avais à m'occuper d'une dizaine d'évêques. Je me souviens de notre vicaire général, de l'évêque d'Ermeland et d'un autre qui est encore à venir. Il m'a fallu de nouveau égrener beaucoup de grappes. Je ne savais pas comment transporter les raisins, mais je me souvins que, dans mon enfance, je chargeais sur ma tête, en me courbant au-dessous, et transportais ainsi des bottes de fourrage plus grosses que moi. Je me glissai donc sous la grappe et comme je craignais de la froisser, je me donnai beaucoup de peine pour la garnir de mousse et de feuilles et je la portai heureusement dans la hotte où j'eus de nouvelles angoisses parce qu'elle s'écrasa, mais je fus consolée en apprenant qu'il en devait être ainsi. J'ai fait tout cela sans cesser un instant de prier. Je devais manger pour me réconforter trois grains pris à trois grappes différentes : celle du vicaire général était de ce nombre. Je ne sais pas ce que cela signifie. »
8 août. « Cette nuit, il a fallu me donner une peine incroyable pour des ceps de vigne en espalier à Coesfeld. Ils étaient dans un bien triste état ; presque tous les grains étaient à moitié pourris. Je trouvai peu de chrétiens vraiment pieux. Les ecclésiastiques étaient assis au cabaret. Dans un endroit devant lequel il me fallut passer, il y avait beaucoup de gens qui m'injurièrent : et cependant ils m'envoyèrent au travail. Je vis aussi le vieux N. qui regardait toujours en l'air et laissait tout se perdre autour de lui. »
3 août. « J'ai encore pendant longtemps cueilli et trié les raisins, rempli et vidé la hotte. Il me fallait arracher beaucoup de grains qui étaient à demi gâtés et nettoyer les grappes. Mon conducteur était seul prés de moi. J'ai déjà fait bien du travail et il m'a été montré qu'il porte des fruits. »
5 août. «Cette, nuit j'ai eu tant de mal à me donner dans la vigile que j'en suis encore très fatiguée. Il y avait des grappes si énormément grosses, presque aussi grosses que moi et elles étaient si lourdes ! Je ne savais comment m'y prendre pour les transporter. Il me fut dit que c'était la vigne épiscopale et je reconnus la grappe de chacun. J'avais à m'occuper d'une dizaine d'évêques. Je me souviens de notre vicaire général, de l'évêque d'Ermeland et d'un autre qui est encore à venir. Il m'a fallu de nouveau égrener beaucoup de grappes. Je ne savais pas comment transporter les raisins, mais je me souvins que, dans mon enfance, je chargeais sur ma tête, en me courbant au-dessous, et transportais ainsi des bottes de fourrage plus grosses que moi. Je me glissai donc sous la grappe et comme je craignais de la froisser, je me donnai beaucoup de peine pour la garnir de mousse et de feuilles et je la portai heureusement dans la hotte où j'eus de nouvelles angoisses parce qu'elle s'écrasa, mais je fus consolée en apprenant qu'il en devait être ainsi. J'ai fait tout cela sans cesser un instant de prier. Je devais manger pour me réconforter trois grains pris à trois grappes différentes : celle du vicaire général était de ce nombre. Je ne sais pas ce que cela signifie. »
8 août. « Cette nuit, il a fallu me donner une peine incroyable pour des ceps de vigne en espalier à Coesfeld. Ils étaient dans un bien triste état ; presque tous les grains étaient à moitié pourris. Je trouvai peu de chrétiens vraiment pieux. Les ecclésiastiques étaient assis au cabaret. Dans un endroit devant lequel il me fallut passer, il y avait beaucoup de gens qui m'injurièrent : et cependant ils m'envoyèrent au travail. Je vis aussi le vieux N. qui regardait toujours en l'air et laissait tout se perdre autour de lui. »
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10 août. « Cette nuit j'ai eu à faire un pénible travail entre les vignes, à propos du manque de charité dans le clergé. Mes souffrances étaient tout à fait de la même espèce que celles du jardin de sainte Claire de Montefalco, laquelle du reste était auprès de moi et me montra une planche pleine d'herbes de diverses espèces. Au milieu se trouvaient du réséda et un arbuste aromatique qui devient Très-Haut dans les pays chauds. L'autre plate-bande était de plantes à feuilles lisses sous lesquelles étaient de longues épines. Comme je ne savais pas comment m'y prendre, Claire me dit qu'il fallait seulement me jeter dessus, que, pour ma récompense, j'aurais les bonnes plantes qui étaient au milieu. Elle me raconta et me fit voir aussi plusieurs traits de sa vie. Je vis qu'étant enfant, elle était agenouillée près d'un rosier et priait. L'Enfant-Jésus vint et lui présenta un écriteau où il y avait une prière. Elle voulait le garder, mais l'enfant l'emporta en se retirant. J'ai retenu quelque chose de cette prière : « Je vous salue, Marie, par le doux coeur de Jésus. Je vous salue, Marie, pour la délivrance de toutes les pauvres âmes du purgatoire. Je vous salue, Marie, par tous les séraphins et les chérubins. » Dans les intervalles des versets, elle devait baiser la terre. La fin de cette prière était très belle : je l'ai oubliée. Quand Claire était en compagnie, elle devait baiser sa main et se souvenir qu'elle était cendre et poussière. Je me jetai dans la plate-bande et fus toute déchirée par les épines. Mes douleurs, spécialement dans les membres, étaient si affreuses que je ne pus m’empêcher de crier. Ce fut en ce moment que Claire me quitta mais Françoise Romaine vint à moi et me dit quelles horribles souffrances et quels supplices elle avait eus à supporter. Elle me dit que comme saint Alexis lui était venu en aide, elle voulait aussi m'assister. Elle me raconta que sa maladie avait été celle de la femme chananéenne qui toucha le bas de la robe du Seigneur. C'est pourquoi Alexis avait jeté son manteau sur elle et lui avait fait lire dans l’Evangile le passage où cette guérison est rapportée. Elle me promit aussi que bientôt mes souffrances seraient adoucies. » Anne-Catherine avait eu la vision qui suit sur cette guérison miraculeuse, le 17 juillet, à l’heure même où elle avait eu lieu pour sainte Françoise en l'an 1398 :
« Je vis, dit-elle, sainte Françoise Romaine qui était mariée, quoique très jeune encore, malade depuis longtemps, et priant dans son lit. Une femme plus âgée dormait dans son voisinage ; il commençait à faire jour. Je vis sa chambre se remplir de lumière et saint Alexis en habit de pèlerin s'approcher de son lit. Il tenait un livre, tout semblable à l’Evangile écrit en lettres d'or que sa mère lui avait donné. Je ne sais pas si c'était ce livre lui-même ou son image : je crois que c'était son image. Il appela Françoise par son nom et elle se mit sur son séant. Il lui dit qu'il était Alexis et qu'il la guérirait : il ajouta que tout bien lui était venu de ce livre ; il l'engagea à y lire et il le tint ouvert devant elle. Je ne sais plus bien ce qu'il fit ensuite. Françoise fut guérie et le saint disparut. Elle sortit de son lit, réveilla l’autre femme qui fut très étonnée de la voir guérie, et elles allèrent ensemble au point du jour à l'église de saint Alexis pour remercier Dieu dans ses saints.
« Je vis, dit-elle, sainte Françoise Romaine qui était mariée, quoique très jeune encore, malade depuis longtemps, et priant dans son lit. Une femme plus âgée dormait dans son voisinage ; il commençait à faire jour. Je vis sa chambre se remplir de lumière et saint Alexis en habit de pèlerin s'approcher de son lit. Il tenait un livre, tout semblable à l’Evangile écrit en lettres d'or que sa mère lui avait donné. Je ne sais pas si c'était ce livre lui-même ou son image : je crois que c'était son image. Il appela Françoise par son nom et elle se mit sur son séant. Il lui dit qu'il était Alexis et qu'il la guérirait : il ajouta que tout bien lui était venu de ce livre ; il l'engagea à y lire et il le tint ouvert devant elle. Je ne sais plus bien ce qu'il fit ensuite. Françoise fut guérie et le saint disparut. Elle sortit de son lit, réveilla l’autre femme qui fut très étonnée de la voir guérie, et elles allèrent ensemble au point du jour à l'église de saint Alexis pour remercier Dieu dans ses saints.
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
11 août. « Cette nuit je me suis trouvée encore couchée dans le carré d'épines situé entre les vignes qui signifie les ecclésiastiques dépourvus de charité. J'étais toute seule. Je me suis réveillée, grâce à Dieu, vers trois heures. »
12 août. « Cette nuit j'ai eu beaucoup à souffrir dans la vigne et sainte Claire m'a encouragée et consolée. Il fallait m'étendre sur les branches des ceps taillées obliquement et c'était une cruelle et poignante douleur. Sainte Claire me fit voir que chaque pointe signifiait le recteur d'une paroisse, et que beaucoup de grappes et de grains de raisin sortiraient de là, si j'offrais pour ces prêtres mes souffrances et mes actes d'amour en union avec les souffrances de Jésus. Je vis alors une très grande quantité de paroisses auxquelles cela profita. »
2. Le 5 septembre, elle dit, étant en extase : « Depuis la Nativité de la Sainte-Vierge jusqu'à la saint Michel, j'aurai beaucoup à travailler et à voyager. Des anges sont venus à moi de divers endroits : il y a tant de lieux où on réclame mon travail ! Il m'a été dit cette nuit que, comme j'ai arraché les orties et les épines de la vigne dans beaucoup de paroisses, que j'y ai attaché et taillé les branches, les fruits commencent à mûrir ; mais des bêtes sauvages et des voleurs de toute espèce viennent les manger et il faut maintenant établir des haies tout autour par le travail de la prière. J'ai vu, à la suite de mon travail, la vendange venir à bien ; les raisins noircissaient ; ils étaient mis sous le pressoir et le jus vermeil coulait à terre, ce qui, indique que quand les gens deviennent pieux et que la vie se manifeste en eux, ils combattent, sont opprimés, souffrent la tentation. Il m'a été dit qu'après avoir fumé et sarclé, il fallait de plus enclore afin qu'ils ne devinssent pas la proie de la tentation et de la persécution. C'est maintenant le temps où les raisins mûrissent et où il faut les protéger. Je vis ensuite une infinité de paroisses sous forme de vignes où je dois faire ce travail et cela se fera depuis la Nativité de la Sainte-Vierge jusqu'à la saint Michel. »
12 août. « Cette nuit j'ai eu beaucoup à souffrir dans la vigne et sainte Claire m'a encouragée et consolée. Il fallait m'étendre sur les branches des ceps taillées obliquement et c'était une cruelle et poignante douleur. Sainte Claire me fit voir que chaque pointe signifiait le recteur d'une paroisse, et que beaucoup de grappes et de grains de raisin sortiraient de là, si j'offrais pour ces prêtres mes souffrances et mes actes d'amour en union avec les souffrances de Jésus. Je vis alors une très grande quantité de paroisses auxquelles cela profita. »
2. Le 5 septembre, elle dit, étant en extase : « Depuis la Nativité de la Sainte-Vierge jusqu'à la saint Michel, j'aurai beaucoup à travailler et à voyager. Des anges sont venus à moi de divers endroits : il y a tant de lieux où on réclame mon travail ! Il m'a été dit cette nuit que, comme j'ai arraché les orties et les épines de la vigne dans beaucoup de paroisses, que j'y ai attaché et taillé les branches, les fruits commencent à mûrir ; mais des bêtes sauvages et des voleurs de toute espèce viennent les manger et il faut maintenant établir des haies tout autour par le travail de la prière. J'ai vu, à la suite de mon travail, la vendange venir à bien ; les raisins noircissaient ; ils étaient mis sous le pressoir et le jus vermeil coulait à terre, ce qui, indique que quand les gens deviennent pieux et que la vie se manifeste en eux, ils combattent, sont opprimés, souffrent la tentation. Il m'a été dit qu'après avoir fumé et sarclé, il fallait de plus enclore afin qu'ils ne devinssent pas la proie de la tentation et de la persécution. C'est maintenant le temps où les raisins mûrissent et où il faut les protéger. Je vis ensuite une infinité de paroisses sous forme de vignes où je dois faire ce travail et cela se fera depuis la Nativité de la Sainte-Vierge jusqu'à la saint Michel. »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
7 septembre. « J'ai été conduite dans la vigne et j'ai été réprimandée pour n'avoir pas entouré d'une clôture les parties où j'ai travaillé : j'avais porté les mauvaises herbes au moulin, puis je m'étais retirée, toute joyeuse d'avoir recouvré la santé, et je n'avais pas continué à prier. J'aurais dû, m'a-t-il été dit, faire un retranchement avec les décombres et les objets de rebut et établir autour une clôture faite de chardons, d'épines et d'orties, afin que la vigne fût défendue quand elle mûrirait. Après cela j'ai vu tout le vignoble de saint Liboire avec toutes les vignes particulières dont il se compose, et je vis le fruit de mon travail, un réveil marqué dans les villages, peu de chose dans la ville. J'ai vu l'église où repose Liboire très déserte ; c'était comme si elle fût tombée entre les mains des protestants. Il me fallut travailler beaucoup par la prière à enclore les vignes de haies. Dieu a eu la grande bonté de me faire voir quelle est la signification du cep de vigne et aussi quelle est celle de beaucoup de fruits. Le cep est Jésus-Christ en nous : le bois superflu doit être retranché suivant certaines lois, afin que ce bois n'absorbe pas la sève qui doit devenir raisin, puis vin, puis sacrement et sang de Jésus-Christ ; sang qui a racheté le nôtre souillé par le péché et doit le faire passer de la déchéance à la renaissance, de la mort à la vie. Cette taille de la vigne suivant certaines règles est spirituellement la suppression du superflu, la macération de la chair et la mortification, afin que ce qui est saint en nous puisse croître, fleurir et produire du vin, autrement la nature corrompue n'engendre que du bois et des feuilles ; cela doit se faire suivant certaines règles, parce que c'est seulement le superflu, dont une quantité infinie m'a été montrée dans la nature humaine, qui doit être détruit ; aller plus loin serait une mutilation coupable. La souche elle-même n'est pas retranchée ; elle a été plantée dans l’humanité dans la personne de la Sainte-Vierge et elle subsiste jusqu'à la fin des temps ou plutôt dans l’éternité ; car elle est avec Marie dans le ciel. La signification de beaucoup d'autres fruits m'a encore été expliquée. Je vis un arbre spirituel de lumière colorée. Le sol dans lequel étaient ses racines était comme une montagne suspendue en l'air ou comme un rocher de pierres précieuses diversement colorées en forme de cristaux. Le tronc était comme un fleuve de lumière jaunâtre, les branches grandes et petites et jusqu'aux fibres des feuilles étaient des fils de lumière plus ou moins déliés, de couleur et de forme différentes. Les feuilles étaient de lumière verte et jaune ; elles différaient de forme. Cet arbre avait trois rangées ou comme trois choeurs de branches, l'un plus bas, l'autre au milieu, le troisième au sommet. Ils étaient entourés de trois choeurs d'anges et dans le haut, sur la cime, se tenait un Séraphin tout voilé de ses ailes. Il avait un sceptre avec lequel il indiquait divers points autour de lui. Le choeur d'anges supérieur recevait de Dieu par le Séraphin des rayons, des effusions de lumière et de force comme une rosée céleste apportant la fécondité. Le choeur rangé autour de la partie moyenne de l'arbre qui portait des fleurs et des fruits de toute espèce, se tenait devant ceux-ci. Ces deux choeurs étaient immobiles, c'est-à-dire qu'ils agissaient et travaillaient sans quitter leur place ; ils donnaient des ordres au choeur placé plus bas qui entourait la partie inférieure de l'arbre. Les anges de celui-ci étaient en mouvement et portaient les fruits spirituels dans des jardins innombrables qui leur étaient attribués, car chaque fruit avait son jardin dans lequel ensuite il se répartissait suivant la variété à laquelle il appartenait. Cet arbre était l'arbre universel sorti de Dieu ; les jardins étaient les diverses espèces de fruits provenant de cet arbre ; plus bas, sur la terre, se retrouvaient ces mêmes fruits, mais gâtés dans la nature déchue et plus ou moins empoisonnés, parce que l'usage coupable qui en avait été fait, les avait soumis à l'influence des esprits planétaires. Au centre de chaque jardin particulier, je vis un arbre dont les branches portaient les fruits de toutes les variétés de son espèce, lesquels se propageaient ensuite à l'entour par des rejetons particuliers ; autour de ces jardins je vis des images indiquant la signification et l'essence de ce qui était exprimé par ces végétaux. Je vis le sens de leur nom dans la langue universelle. L'influence des saints sur ces plantes était merveilleuse ; il semblait qu'elles étaient délivrées par eux de la malédiction et de l'influence des esprits planétaires, qu'étant mises dans une certaine relation religieuse avec ces mêmes saints, elles devenaient des remèdes et des antidotes contre des maladies ; et que, comme dans la région inférieure, celle de la terre, elles guérissent et préservent de maladies que je vois comme des péchés corporels, de même, dans les jardins célestes, elles produisent un effet semblable, suivant la signification de leur forme, à l'égard de fautes et de péchés que je vois là comme des maladies de l'âme.
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
Dans chaque jardin se trouvait une maisonnette ou une tente qui avait aussi une certaine signification. Je vis les abeilles jouer là un rôle important. J'en vis de très grandes et de plus petites, tous leurs membres étaient comme spiritualisés et semblaient faits de lumière, les pattes étaient comme des rayons, les ailes comme de l'argent ; je ne puis pas exprimer cela. Il y avait dans les parterres et les vergers des corbeilles préparées pour elles, où elles travaillaient et où tout était transparent ; j'ai reçu des enseignements sur ces abeilles, sur leur oeuvre, sur sa forme et sa signification sous le rapport moral et physique, mais j'ai oublié tout cela. J'ai été conduite dans plusieurs des jardins fruitiers, j'ai vu et connu des merveilles faites pour donner une joie indicible et j'ai tout appris avant qu'on vînt me déranger. Ainsi il m'a été enseigné que les noix signifient le combat et la persécution dans la vision comme dans la langue universelle ; c'est pour cela que j'avais souvent vu les arbres qui les portent croître autour de l'Église où elles étaient même parfois recueillies et données aux autres ; je vis aussi autour des jardins de noyers beaucoup de scènes de querelles et de combats, où figuraient des troupes considérables ou de simples couples. Je vis entre autres deux hommes qui se frappaient à coups de bâton, sans qu'aucun pût l'emporter sur l'autre jusqu'au moment où l'un d'eux jeta du sable dans les yeux de son adversaire, ce qui lui donna la victoire. L'autre avait fait un effort pour prendre une position qui lui donnait l'avantage, maintenant il avait le dessous. Cette scène était risible, les personnages étaient habillés comme on l'est aujourd'hui. Je sus aussi la signification des divers combats, leur rapport avec les diverses espèces de noix et ce que ce combat singulier signifiait. J'ai appris aussi que ce mystère du combat, de la persécution et de la lutte caché dans les noix du jardin spirituel est devenu, après la chute de l'homme et par l'influence de l'esprit malin, le combat de la haine et l'origine de l'homicide. Dans chaque jardin, on me conduisit dans une maisonnette ; j'étais comme malade et il me fut toujours montré comment la nature et la vertu secrète des fruits cueillis dans certaines conditions et avec certaines consécrations et mêlés avec d'autres ingrédients étaient très salutaires pour tel ou tel état ; malheureusement je n'ai presque rien retenu de tout cela. Il me fut dit, par exemple, et je vis aussi pourquoi il en était ainsi, que le jour de la fête de saint Jean-Baptiste, il fallait avec un éclat de bois ou une épine faire sur les noix vertes une incision en forme de croix et les laisser pendre à l'arbre jusqu'à ce qu'il ait plu dessus : qu'alors en les faisant cuire et confire dans du miel, on en fait un excellent remède pour les estomacs faibles. On m'a indiqué encore quelques détails sur cette préparation, mais je les ai oubliés. Je vis clairement et distinctement la cause intérieure de tout cela, mais c'est maintenant incompréhensible pour moi, à cause des bornes de la connaissance humaine. J'ai appris encore que l'huile de noix était nuisible (elle a dit « empoisonnée »), et j'en ai su la cause ; il m'a été montré qu'elle devient excellente et sans aucun inconvénient si l'on y fait cuire un morceau de pain qui détruit entièrement le poison. J'ai vu qu'il y avait là un rapport mystérieux avec saint Jean-Baptiste. L'incision en forme de croix faite sur les noix, leur exposition à la pluie et la vertu qu'elles acquièrent ainsi de guérir l'estomac, se rapportent aux travaux préparatoires du saint et à son baptême ; le pain au saint Sacrement, l'huile à l'onction et à la consécration sacerdotale. En ce qui touche l'influence nuisible de l'ombre du noyer, j'en ai eu antérieurement déjà, la sensation physique. Je ne pouvais jamais rester à l'ombre d'un noyer planté dans la cour de notre couvent, pendant que d'autres y travaillaient et y lavaient tranquillement. J'avais toujours sous cet arbre une sensation d'oppression et d'étouffement, et je préférais le grand soleil. J'ai su beaucoup de choses touchant les pommes, et j'ai vu tout cela, comme pour les noix, ordonné, réglé, se rapportant à différents objets. J'ai vu quelque chose concernant une pomme qui a six pépins rouges, l'un desquels pris de la manière qu'il faut dans certaines maladies pourrait rendre la santé à un mourant. J'ai eu devant le jardin des pommiers une vision touchant des pommes qui ressemblaient à des citrons ou qui en étaient réellement. Je vis à Rome une sainte malade qui avait un de ces fruits ; je crois qu'elle avait eu une vision à ce sujet. Je vis qu'un esclave, par suite d'un méfait, fut jeté dans une fosse pleine de serpents venimeux et que la sainte remit la pomme à son médecin, afin qu'il la donnât à cet homme qu'elle devait sauver. Je vis aussi que celui-ci, guéri de la morsure des serpents après avoir mangé de ce fruit, fut amené devant l'Empereur. J'ai vu une histoire du même genre touchant une pomme semblable qui fut cuite dans du lait et du miel et qui guérissait les fièvres les plus violentes. Je vis, à cette occasion, quelque chose concernant une fête de la Sainte-Vierge, l'immaculée Conception, si je ne me trompe, et aussi l'histoire de la manière dont la connaissance de ce mystère se répandit.
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J'ai vu aussi quelque chose sur les figues, mais je ne sais plus à quoi cela se rapportait. Ces fruits étaient un remède excellent quand ils étaient mélangés avec une certaine espèce de pomme ; seules, elles étaient nuisibles. La pomme devait être pesée lors de la préparation du remède. La figue et cette pomme pendaient à côté l'une de l'autre à cet arbre céleste sur lequel j'ai vu, au-dessous des choeurs des anges, toute sorte de fruits spirituels rassemblés. J'ai vu aussi beaucoup de choses touchant le fruit de l'arbre du péché originel dans le paradis, cet arbre était très large par en bas et il avait une cime élevée terminée en pointe. Après la chute, il acquit la propriété de diriger ses pousses du côté de la terre. Les branches s'enfoncent dans la terre et poussent une nouvelle tige dont les branches font de même, en sorte que l'arbre forme bientôt une forêt de feuillage. J'ai vu dans les pays chauds de l'Orient beaucoup de gens vivre sous des arbres semblables. Les branches n'ont pas de ramifications ; elles portent de grandes feuilles semblables à un bouclier, les fruits sont tout à fait cachés entre les feuilles ; il faut les chercher et il y a toujours cinq fruits rassemblés formant une grappe. Ils sont aigre-doux et n'ont plus le bon goût qu'ils avaient : ils sont jaunes et traversés de veines rouges comme de raies sanglantes. J'ai eu aussi une vision relative aux pêches. J'ai vu que dans une contrée de leur patrie originaire, elles sont maudites et imprégnées d'un poison mortel. J'ai vu que les hommes de ce pays en tiraient, à l'aide de sortilèges, une boisson maudite destinée à exciter des mouvements impurs, en les mettant en terre dans du fumier et en les distillant de diverses manières. J'ai vu que cela les faisait tomber dans les pratiques les plus abominables et que pour cela ce fruit était maudit, à ce point que tous ceux qui en mangeaient devenaient fous furieux et se donnaient la mort. J'ai vu après cela qu'un jour, des étrangers innocents étant venus dans le pays, les Persans leur donnèrent de ces fruits pour les faire périr par ce moyen ; mais Dieu disposa les choses de manière qu'ils n'en ressentirent aucun mauvais effet. Je vis ces fruits portés dans les pays étrangers pour y faire du mal, mais ils ne restèrent vénéneux que dans leur patrie. J'en vis deux espèces : l'une croissait là à la manière des osiers et avait de petites tiges très minces. Je me trouvai aussi dans des jardins de cerisiers et je vis que les cerises signifient l'ingratitude, l'adultère, la trahison. Cela se rapporte à la nature du fruit qui est doux avec un noyau dur et amer. En ce qui touche le laurier, je vis qu'un empereur, lorsqu'il faisait de l'orage, portait une couronne de laurier afin que la foudre ne le frappât pas. Je fus aussi informée, et même je vis que l'odeur qui s'exhale de cet arbre possède une vertu contre l'orage. Je vis là quelque chose qui se rapportait à la Sainte-Vierge. Tout ce que je voyais était clair et admirable. Je vis les vertus secrètes des plantes avant la chute de l'homme qui entraîna celle de la nature ; et après la chute, je vis l'influence des esprits planétaires s'exercer sur les plantes comme sur les hommes. Je vis plusieurs propriétés cachées des plantes dont le paganisme usa et abusa, et je les vis sanctifiées par Jésus et son Église dans leur lutte contre les esprits planétaires et régénérées par leur mise en rapport avec diverses consécrations et divers saints. »
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3. Dans les mois d'août et de septembre 1821, elle eut beaucoup d'efforts à faire en travaillant à des champs de blé. Elle dit un jour : « Je suis très fatiguée et toute brisée par suite d'un rude travail que j'ai eu à faire dans plusieurs champs dont je connais les possesseurs. Il m'a fallu semer et herser, mais sans chevaux et avec une herse sans manche. C'étaient des champs appartenant à l'Église : quelques-uns avaient du grain, d'autres manquaient de tout : il me fallut recueillir des semences dans de meilleurs champs et disposer ceux-là à les recevoir. » Alors elle décrivit tous les procédés d'une grande culture et les instruments nécessaires pour cela en termes patois que le Pèlerin ne put pas reproduire et elle raconté en outre les embûches que lui dressait l'ennemi pour empêcher son travail. « Je reçus de Satan, dit-elle, un coup si violent, donné, à ce qu'il me sembla, avec une truelle que je ne pus m'empêcher de jeter un grand cri. Je vis le lendemain que la chemise était entrée dans la blessure faite par ce coup au-dessous du stigmate du côté droit. Toutefois elle ne se laissa pas égarer par les artifices de l'ennemi, mais entreprit intrépidement un travail encore plus pénible. Elle avait à prendre possession d'un nombre déterminé de granges en y déposant la moisson. L'immensité du travail était hors de toute proportion avec le temps assigné pour l'accomplir. Il lui fallait couper les épis tellement vite qu'elle se croyait sans cesse au moment de succomber à la peine : cependant elle vint à bout de sa tâche. Il lui fallait couper le blé, lier les gerbes, les battre mettre le grain dans des sacs, séparer ce qui devait servir pour la semence de ce qui devait être consommé. Pendant tout ce travail elle se sentait inquiétée et poussée à fait vite comme par un orage ou une pluie empoisonnée qui menaçait de détruire toute la récolte. Le travail réussit mais elle en fut si épuisée qu'elle ne put en expliquer la signification intérieure. Elle dit seulement : « Je vis se perdre tant d'épis qui n'étaient pas coupés que je courus bien vite au secours. Je vis tout très distinctement, je connus les personnes, la tâche qui leur était imposée et ce qu'elles négligeaient de faire et je sus où le travail manquait. La vision me donna une prompte et claire intelligence de la chose elle-même parce que je connais tous les travaux de la campagne et que je m'en suis occupée dès ma jeunesse. Mon travail était uni à une ardente prière et dans la prière j'avais intérieurement la connaissance que d'autres souffraient et luttaient avec moi. Souvent c'était comme si je leur envoyais mon ange pour obtenir leur coopération. J'eus aussi des visions où me furent montrés des négligents, des paresseux, des peureux et des indécis dont je devais prendre la place. Je vis çà et là une administration ecclésiastique hésitante au point de tout perdre, c'est-à-dire hésitant à signer à régler quelque chose dans le bon ou le mauvais sens et je devais par ma prière la forcer en quelque sorte à choisir la voie droite, à défendre le bien, à abandonner le mal. Tout était là pour moi singulièrement clair et naturel, tandis que maintenant je ne puis en rendre compte. »
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4. Ses travaux par la prière se présentaient aussi fréquemment sous la forme de réparation et de nettoyage d'ornements d'église de toute espèce. Tantôt c'était une grande masse de linge qui, de toutes les parties du pays de Munster, était portée dans le cloître de la cathédrale de Munster, où elle avait à le blanchir, à le repasser et à le raccommoder au milieu de dérangements continuels, pour qu'il pût être employé convenablement au service des autels ; tantôt il lui fallait remettre à neuf des chasubles, des étoles, des manipules. « Un travail de ce genre, disait-elle, est une image symbolique de la prière pour le clergé et cela dans le sens et avec l'effet qu'ont pour l'Église et le sacerdoce ces vêtements sacrés. » Un jour qu'elle avait terminé un semblable travail de couture au milieu de douleurs de diverse nature qui s'entrecroisaient, elle reçut une instruction sur sa tâche dont elle communiqua ce qui suit :
« Je ne dois pas m'étonner de mes souffrances. J'ai eu une grande vision impossible à décrire touchant le péché, la guérison par Jésus et l'état du clergé. Je reconnus combien il faut se donner de peines de toute espèce pour réparer, guérir et reprendre tout en sous-œuvre, pour mettre en état ce qui est gâté, détruit, perdu, déchiré, et en refaire un moyen de saint. J'ai eu une vision immense, liée dans toutes ses parties, sur tout ce qui tient au péché et à la rédemption : il me faudrait un an pour tout dire, car j'ai vu clairement et distinctement tous les mystères et je les ai compris : mai, je ne puis plus expliquer cela. J'allai dans la maison des noces et je vis dans ses chambres innombrables, sons forme d'actions symboliques, toutes a les manières dont on se rend coupable et dont les fautes S sont réparées. Je vis le péché, depuis la chute des anges et celle d' : Adam jusqu'a nos jours, dans ses innombrables ramification et un même temps toutes les préparations de la guérison et de la réparation jusqu'à l’avènement de Jésus et à sa mort sur la croix. Je vis son pouvoir transmis aux prêtres en ce qui touche la guérison et tout ce que chaque chrétien reçoit de Jésus-Christ. Je vis les manquements et la décadence du sacerdoce ainsi que leurs causes. Je vis les châtiments qui se préparent et l’efficacité de la satisfaction par la souffrance pour autrui. Je sentis la liaison étroite de la faute et du châtiment dans celle qui exige entre mes souffrances. Je vis une guerre future, de grands et nombreux dangers et encore beaucoup de souffrances qui me sont réservées. Toutes ces connaissances, toutes ces révélations infiniment variées touchant l'histoire, la nature et les secrets du royaume de Dieu sur la terre m'apparaissaient dans l'ordre le plus parfait, se suivant et naissant les unes des autres, et toujours claires et intelligibles pour moi : car tout m'était expliqué, comme dans des paraboles, sous forme de travaux, d'occupations, de fonctions. Ainsi la souffrance, la satisfaction, la restauration m'ont été montrées, sous le symbole d'un travail de couture. J'ai eu à défaire d'innombrables coutures faites par d'autres et aussi quelques-unes des miennes et il a fallu recoudre avec une peine et une fatigue excessives : il me fallait examiner tout ce qui avait été fait de travers, voir d’où cela venait, et tout remettre en état. J'ai vu dans les formes des pièces d'habillement, dans la façon de la couture, dans les détails de l'ornementation et dans les négligences commises les émanations et les influences de péchés de toute espèce ; j'ai vu dans le remaniement la destination et le but de la souffrance spirituelle et du travail par la prière. Je reconnus plusieurs travaux venant d'une catégorie de personnes autrefois connues de moi et mortes depuis longtemps, travaux qui ont été faits réellement et que celles-ci m'apportaient pour les remanier. Il m'a fallu aussi reprendre en sous-œuvre plus d'un travail fait par moi, par exemple une chemise que j'avais brodée trop richement sur le désir d'une femme vaniteuse, et d'autres encore. Je vis que mes travaux de couture pour l'Église et pour les pauvres étaient bons. J'allai dans la maison des noces comme à l'école et mon époux céleste m'expliqua tout. Il me montra tout ce qui avait été fait par lui pour la réparation depuis la chute originelle. Je vis tout cela dans de grands tableaux de l'histoire sainte comme s’accomplissant de nouveau sous mes yeux : cependant c'était toujours pour moi comme si je le voyais dans un miroir qui était moi-même. »
« Je ne dois pas m'étonner de mes souffrances. J'ai eu une grande vision impossible à décrire touchant le péché, la guérison par Jésus et l'état du clergé. Je reconnus combien il faut se donner de peines de toute espèce pour réparer, guérir et reprendre tout en sous-œuvre, pour mettre en état ce qui est gâté, détruit, perdu, déchiré, et en refaire un moyen de saint. J'ai eu une vision immense, liée dans toutes ses parties, sur tout ce qui tient au péché et à la rédemption : il me faudrait un an pour tout dire, car j'ai vu clairement et distinctement tous les mystères et je les ai compris : mai, je ne puis plus expliquer cela. J'allai dans la maison des noces et je vis dans ses chambres innombrables, sons forme d'actions symboliques, toutes a les manières dont on se rend coupable et dont les fautes S sont réparées. Je vis le péché, depuis la chute des anges et celle d' : Adam jusqu'a nos jours, dans ses innombrables ramification et un même temps toutes les préparations de la guérison et de la réparation jusqu'à l’avènement de Jésus et à sa mort sur la croix. Je vis son pouvoir transmis aux prêtres en ce qui touche la guérison et tout ce que chaque chrétien reçoit de Jésus-Christ. Je vis les manquements et la décadence du sacerdoce ainsi que leurs causes. Je vis les châtiments qui se préparent et l’efficacité de la satisfaction par la souffrance pour autrui. Je sentis la liaison étroite de la faute et du châtiment dans celle qui exige entre mes souffrances. Je vis une guerre future, de grands et nombreux dangers et encore beaucoup de souffrances qui me sont réservées. Toutes ces connaissances, toutes ces révélations infiniment variées touchant l'histoire, la nature et les secrets du royaume de Dieu sur la terre m'apparaissaient dans l'ordre le plus parfait, se suivant et naissant les unes des autres, et toujours claires et intelligibles pour moi : car tout m'était expliqué, comme dans des paraboles, sous forme de travaux, d'occupations, de fonctions. Ainsi la souffrance, la satisfaction, la restauration m'ont été montrées, sous le symbole d'un travail de couture. J'ai eu à défaire d'innombrables coutures faites par d'autres et aussi quelques-unes des miennes et il a fallu recoudre avec une peine et une fatigue excessives : il me fallait examiner tout ce qui avait été fait de travers, voir d’où cela venait, et tout remettre en état. J'ai vu dans les formes des pièces d'habillement, dans la façon de la couture, dans les détails de l'ornementation et dans les négligences commises les émanations et les influences de péchés de toute espèce ; j'ai vu dans le remaniement la destination et le but de la souffrance spirituelle et du travail par la prière. Je reconnus plusieurs travaux venant d'une catégorie de personnes autrefois connues de moi et mortes depuis longtemps, travaux qui ont été faits réellement et que celles-ci m'apportaient pour les remanier. Il m'a fallu aussi reprendre en sous-œuvre plus d'un travail fait par moi, par exemple une chemise que j'avais brodée trop richement sur le désir d'une femme vaniteuse, et d'autres encore. Je vis que mes travaux de couture pour l'Église et pour les pauvres étaient bons. J'allai dans la maison des noces comme à l'école et mon époux céleste m'expliqua tout. Il me montra tout ce qui avait été fait par lui pour la réparation depuis la chute originelle. Je vis tout cela dans de grands tableaux de l'histoire sainte comme s’accomplissant de nouveau sous mes yeux : cependant c'était toujours pour moi comme si je le voyais dans un miroir qui était moi-même. »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
« Mon fiancé me montra l'incroyable mélange et l'impureté intérieure de toutes choses et tout ce qu'il avait fait dès le commencement pour la restauration générale. Lors de la chute des anges, il vint beaucoup de mauvais esprits sur la terre et dans l'air : je vis bien des choses saturées de diverses manières et possédées par leur rage. »
« Le premier homme était une image de Dieu : il était comme le ciel : tout était un en lui et avec lui, sa forme était comme une reproduction de la forme divine. Il devait posséder les créatures et en jouir, mais comme venant de Dieu qu'il devait remercier sans cesse. Or il était libre et par conséquent soumis à l'épreuve. Le jardin d'Eden et tout ce qui l'entourait étaient le parfait modèle d'un royaume fait à la ressemblance du royaume de Dieu et il en était de même de l'arbre de la science dont le fruit à raison de ce qu'il contenait, de ses propriétés et de ses effets, ne devait point entrer dans l'homme, parce que l'homme deviendrait par lui un moi indépendant, ayant en lui-même son principe d'action et qu'il sortirait de Dieu pour entrer en lui-même. Je ne puis exprimer la manière dont j'ai vu cela. C'est pourquoi il lui avait été défendu de manger de ce fruit. Au commencement tout était pareil et toute surface unie. Lorsque la colline brillante sur laquelle se tenait Adam dans le paradis monta et s'éleva, lorsque se creusa la blanche vallée couverte de fleurs où je vis Eve, le corrupteur était déjà proche. Après la chute il en fut tout autrement. Toutes les formes de l'action se produisirent pour séparer et disperser, tout qui était un avait cessé de l'être, un était devenu plusieurs et ils ne reçurent plus de Dieu seul, mais prirent uniquement en eux-mêmes. Dès lors ils furent d'abord deux, puis trois et enfin un nombre infini. Ayant voulu être comme Dieu, comme le tout dans l'unité, ils devinrent une multitude, une séparation de Dieu se reproduisant dans des séparations infinies. - Ils étaient des images de Dieu et devinrent maintenant des images d'eux-mêmes qui portaient la ressemblance de leur péché. Ils furent dès lors en rapport avec la sphère des anges déchus : ils reçurent d'eux-mêmes et de la terre laquelle était, comme eux, en rapport avec les anges déchus. Ce mélange de toutes choses, cette dispersion qui s'était produite dans les hommes et dans la nature déchue donna naissance à une multiplicité infinie de péchés, de fautes et de misères.
Mon époux me montra tout cela clairement, distinctement et intelligiblement, plus clairement qu'on ne voit la vie ordinaire de chaque jour. Je croyais alors qu'un enfant pouvait entendre cela et maintenant je ne puis plus rien en redire. Il me montra le plan et les voies de la rédemption depuis le commencement et tout ce qu'il a fait. Je compris aussi qu'il n'était pas parfaitement juste de dire que Dieu n'aurait pas eu besoin de se faire homme et de mourir pour nous sur la croix, qu'il aurait pu faire les choses autrement en vertu de sa toute-puissance. Je vis qu'il a agi comme il l'a fait par suite de sa perfection, de sa miséricorde et de sa justice infinies, qu'à la vérité il n'y a pas de nécessité en Dieu, mais qu'il fait ce qu'il fait et qu'il est ce qu'il est. - Je vis en Melchisedech un ange et une figure symbolique de Jésus comme prêtre sur la terre en tant que le sacerdoce est en Dieu, il était, comme ange, un prêtre de la hiérarchie éternelle. Je le vis préparer, fonder, bâtir, séparer des familles humaines, leur servir de conducteur. J'ai vu aussi Henoch et Noé, ce qu'ils représentaient, l'action qu'ils ont exercée, et, à côté de tout cela, l'action de l'empire infernal, les manifestations et les effets infiniment variés d'un culte idolâtrique, terrestre, charnel, diabolique, et là dedans, partout, certaines formes semblables, mais empestées, conduisant à une dispersion continuelle et amenant la corruption en vertu d'une nécessité secrète et intime. Ainsi je vis tous les péchés et toutes les préparations et les figures prophétiques de la rénovation, lesquelles, à leur manière, étaient des images des forces divines comme l'homme lui-même était l'image de Dieu. Ainsi tout me fut montré, d'Abraham à Moïse, de Moïse aux prophètes, et toujours en corrélation avec tout ce qui se passe dans notre monde actuel et le représentant par des figures. Ici, par exemple, je reçus une explication qui m'apprit pourquoi les prêtres ne secourent plus et ne guérissent plus, et pourquoi cela ne leur arrive jamais ou se fait d'une manière si différente.
Ce don du sacerdoce me fut montré chez les prophètes ainsi que la raison de la forme sous laquelle il se manifestait. Je vis par exemple l’histoire d'Elisée, quand il donna son bâton à Giezi pour le mettre sur le corps de l'enfant de la Sunamite. La force et la mission d'Elisé, étaient attachées à ce bâton d'une manière spirituelle. C'était son bras ou la continuation de son bras. Je vis là pourquoi les évêques portent la crosse et les rois le sceptre, et la cause intérieure du pouvoir qui y est attaché, en tant qu'ils sont portés par la foi qui unit dans une certaine mesure les uns et les autres à celui qui leur donne leur mission et les sépare de tout le reste. Giezi n'avait pas une foi assez ferme et la mère croyait ne pouvoir être secourue que par Élisée en personne : ainsi entre la force donné par Dieu à Elisée et le bâton de celui-ci, il y eut interruption causée par les doutes provenant de la présomption humaine et le bâton n'opéra pas la guérison. Mais je vis Élisée s'étendre sur l'enfant, la main sur sa main, la bouche sur sa bouche, la poitrine sur sa poitrine, puis adresser à Dieu sa prière, après quoi je vis l'âme de l'enfant revenir dans son corps. J'eus l’explication de cette manière de guérir et je vis comment elle se rapportait à la mort de Jésus dont elle était une figure prophétique. Dans Élisée, la foi, le don de Dieu rouvraient dans l'homme toutes les portes de la grâce et de l'expiation qui avaient été fermées dans Adam après le péché ; ces portes sont : la tête, la poitrine, les mains, les pieds. Élisée se plaça comme une croix vivante, figure de l'avenir, sur la croix morte, formée du corps de l'enfant, et par la prière et la foi du prophète, la vie et la santé se répandirent de nouveau en lui : il expia et fit pénitence pour les péchés que ses parents avaient commis par l'entremise de la tête, du coeur, des mains et des pieds, et qui avaient attiré la mort sur leur enfant.
« Le premier homme était une image de Dieu : il était comme le ciel : tout était un en lui et avec lui, sa forme était comme une reproduction de la forme divine. Il devait posséder les créatures et en jouir, mais comme venant de Dieu qu'il devait remercier sans cesse. Or il était libre et par conséquent soumis à l'épreuve. Le jardin d'Eden et tout ce qui l'entourait étaient le parfait modèle d'un royaume fait à la ressemblance du royaume de Dieu et il en était de même de l'arbre de la science dont le fruit à raison de ce qu'il contenait, de ses propriétés et de ses effets, ne devait point entrer dans l'homme, parce que l'homme deviendrait par lui un moi indépendant, ayant en lui-même son principe d'action et qu'il sortirait de Dieu pour entrer en lui-même. Je ne puis exprimer la manière dont j'ai vu cela. C'est pourquoi il lui avait été défendu de manger de ce fruit. Au commencement tout était pareil et toute surface unie. Lorsque la colline brillante sur laquelle se tenait Adam dans le paradis monta et s'éleva, lorsque se creusa la blanche vallée couverte de fleurs où je vis Eve, le corrupteur était déjà proche. Après la chute il en fut tout autrement. Toutes les formes de l'action se produisirent pour séparer et disperser, tout qui était un avait cessé de l'être, un était devenu plusieurs et ils ne reçurent plus de Dieu seul, mais prirent uniquement en eux-mêmes. Dès lors ils furent d'abord deux, puis trois et enfin un nombre infini. Ayant voulu être comme Dieu, comme le tout dans l'unité, ils devinrent une multitude, une séparation de Dieu se reproduisant dans des séparations infinies. - Ils étaient des images de Dieu et devinrent maintenant des images d'eux-mêmes qui portaient la ressemblance de leur péché. Ils furent dès lors en rapport avec la sphère des anges déchus : ils reçurent d'eux-mêmes et de la terre laquelle était, comme eux, en rapport avec les anges déchus. Ce mélange de toutes choses, cette dispersion qui s'était produite dans les hommes et dans la nature déchue donna naissance à une multiplicité infinie de péchés, de fautes et de misères.
Mon époux me montra tout cela clairement, distinctement et intelligiblement, plus clairement qu'on ne voit la vie ordinaire de chaque jour. Je croyais alors qu'un enfant pouvait entendre cela et maintenant je ne puis plus rien en redire. Il me montra le plan et les voies de la rédemption depuis le commencement et tout ce qu'il a fait. Je compris aussi qu'il n'était pas parfaitement juste de dire que Dieu n'aurait pas eu besoin de se faire homme et de mourir pour nous sur la croix, qu'il aurait pu faire les choses autrement en vertu de sa toute-puissance. Je vis qu'il a agi comme il l'a fait par suite de sa perfection, de sa miséricorde et de sa justice infinies, qu'à la vérité il n'y a pas de nécessité en Dieu, mais qu'il fait ce qu'il fait et qu'il est ce qu'il est. - Je vis en Melchisedech un ange et une figure symbolique de Jésus comme prêtre sur la terre en tant que le sacerdoce est en Dieu, il était, comme ange, un prêtre de la hiérarchie éternelle. Je le vis préparer, fonder, bâtir, séparer des familles humaines, leur servir de conducteur. J'ai vu aussi Henoch et Noé, ce qu'ils représentaient, l'action qu'ils ont exercée, et, à côté de tout cela, l'action de l'empire infernal, les manifestations et les effets infiniment variés d'un culte idolâtrique, terrestre, charnel, diabolique, et là dedans, partout, certaines formes semblables, mais empestées, conduisant à une dispersion continuelle et amenant la corruption en vertu d'une nécessité secrète et intime. Ainsi je vis tous les péchés et toutes les préparations et les figures prophétiques de la rénovation, lesquelles, à leur manière, étaient des images des forces divines comme l'homme lui-même était l'image de Dieu. Ainsi tout me fut montré, d'Abraham à Moïse, de Moïse aux prophètes, et toujours en corrélation avec tout ce qui se passe dans notre monde actuel et le représentant par des figures. Ici, par exemple, je reçus une explication qui m'apprit pourquoi les prêtres ne secourent plus et ne guérissent plus, et pourquoi cela ne leur arrive jamais ou se fait d'une manière si différente.
Ce don du sacerdoce me fut montré chez les prophètes ainsi que la raison de la forme sous laquelle il se manifestait. Je vis par exemple l’histoire d'Elisée, quand il donna son bâton à Giezi pour le mettre sur le corps de l'enfant de la Sunamite. La force et la mission d'Elisé, étaient attachées à ce bâton d'une manière spirituelle. C'était son bras ou la continuation de son bras. Je vis là pourquoi les évêques portent la crosse et les rois le sceptre, et la cause intérieure du pouvoir qui y est attaché, en tant qu'ils sont portés par la foi qui unit dans une certaine mesure les uns et les autres à celui qui leur donne leur mission et les sépare de tout le reste. Giezi n'avait pas une foi assez ferme et la mère croyait ne pouvoir être secourue que par Élisée en personne : ainsi entre la force donné par Dieu à Elisée et le bâton de celui-ci, il y eut interruption causée par les doutes provenant de la présomption humaine et le bâton n'opéra pas la guérison. Mais je vis Élisée s'étendre sur l'enfant, la main sur sa main, la bouche sur sa bouche, la poitrine sur sa poitrine, puis adresser à Dieu sa prière, après quoi je vis l'âme de l'enfant revenir dans son corps. J'eus l’explication de cette manière de guérir et je vis comment elle se rapportait à la mort de Jésus dont elle était une figure prophétique. Dans Élisée, la foi, le don de Dieu rouvraient dans l'homme toutes les portes de la grâce et de l'expiation qui avaient été fermées dans Adam après le péché ; ces portes sont : la tête, la poitrine, les mains, les pieds. Élisée se plaça comme une croix vivante, figure de l'avenir, sur la croix morte, formée du corps de l'enfant, et par la prière et la foi du prophète, la vie et la santé se répandirent de nouveau en lui : il expia et fit pénitence pour les péchés que ses parents avaient commis par l'entremise de la tête, du coeur, des mains et des pieds, et qui avaient attiré la mort sur leur enfant.
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
Dans tout cela je vis toujours des types correspondant à la mort de Jésus sur la croix et à ses plaies, ainsi que l’harmonie et la conformité qui existent entre toutes ces choses. Mais depuis la mort de Jésus, je vis dans le sacerdoce de son Église, la plénitude de ce don de réparation et de guérison : en tant que nous vivons en lui et que nous sommes crucifiés avec lui, les portes de grâce de ses saintes plaies sont ouvertes en nous. J'ai appris beaucoup de choses touchant l’imposition des mains et aussi touchant l’efficacité de la bénédiction et l'action de la main à distance : cela me fut précisément expliqué par l'exemple du bâton d'Élisée. Ce qui fait que les prêtres actuels guérissent si rarement et que leur bénédiction a si peu d'effet me fut montré dans un exemple, tiré aussi de la conformité et de la ressemblance sur lesquelles reposent tous les effets de cette nature. Je vis trois peintres différents qui imprimaient des figures sur de la cire. L'un avait de la belle cire blanche, il était lui-même très habile et très intelligent, mais il avait l’esprit plein de lui-même : il n'avait pas en lui l’image du Christ et son image ne valait rien. L'autre avait de la cire terne, il était indolent et entêté, et il ne fit rien de bon. Un autre était malhabile et travaillait avec une grande maladresse, mais avec diligence et simplicité sur de la cire jaune très commune, et son travail était excellent : c'était un portrait parlant quoique avec des traits grossiers. C'est ainsi que je vis les prêtres parlant élégamment et glorieux de leur sagesse mondaine n'avoir aucune action efficace, tandis que de pauvres gens bien simples sont les seuls qui perpétuent encore le pouvoir de bénédiction et de guérison donné au sacerdoce.
Dans tout ce que je vis, il me semblait aller à la maison des noces comme à l’école, et mon fiancé me montrait comment il avait souffert depuis sa conception jusqu'à sa mort et toujours expié, toujours satisfait. Et je vis cela dans des tableaux de sa vie. Je vis aussi comment par la prière et les souffrances offertes pour autrui, plus d'une âme qui n'a nullement travaillé sur la terre peut, à l'heure de la mort, être convertie et sauvée. »
Je vis aussi que les apôtres furent envoyés dans la plus grande partie de la terre pour y abattre partout le pouvoir de Satan et pour y porter la bénédiction, et que les contrées où ils opérèrent étaient celles qui avaient été le plus fortement empoisonnées par l'ennemi : mais que Jésus, ayant complètement satisfait pour tous, avait acquis et établi à jamais ce pouvoir pour les prêtres qui avaient reçu et reçoivent encore son esprit saint. Il me fut montré que ce don de soustraire la terre et les pays qu'elle renferme au pouvoir de Satan par la puissance et la bénédiction sacerdotale est désigné dans ces paroles : « Vous êtes le sel de la terre, » et que c'est précisément pour cela que le sel est un ingrédient de l'eau bénite ; si ces pays n'ont pas persévéré dans la foi chrétienne et sont maintenant laissés à l'abandon, ç'a été, comme je l'ai vu par une sage disposition de la Providence ! Ils devaient être seulement bénits et en quelque sorte fumés pour l'avenir, et ils restent en friche afin qu'ensemencés à nouveau, ils portent des fruits abondants quand les autres seront à leur tour laissés sans culture. Je vis aussi que David comprit de quelle manière se ferait la rédemption, mais non pas Salomon parce qu'il s'était trop complu dans sa sagesse ; que plusieurs prophètes aussi et spécialement Malachie connurent le mystère du christianisme : je vis encore une infinité d'autres choses. Et il y avait dans tout cela une cohésion intérieure et une dépendance naturelle entre toutes les parties de l'ensemble. Pendant que je recevais ces instructions, je vis encore environ vingt autres personnes dans diverses situations, les unes marchant, les autres couchées, et habitant des lieux très différents et éloignés de moi elles paraissaient prendre leur part de cet enseignement et il y avait parmi elles plus de femmes que d'hommes. Je vis partir de l'enceinte où m'apparaissaient ces représentations des rayons qui arrivaient à ces personnes, mais chacune les recevait d'une manière différente. J'aurais aimé à m'entretenir avec elles, mais je ne pouvais aller où elles étaient, « Je voudrais bien savoir, me disais-je, si tout ceci est relu par elles sans mélange. » Mais je vis que malheureusement toutes en altéraient quelque chose. « Et moi, me disais-je, je n'y mêle pourtant rien d'étranger. » Alors tout à coup une grosse femme qui n'est plus de ce monde vint à moi et m'apporta une chemise qu'elle avait cousue. L'ouvrage était bien fait autour du cou ainsi que les manches, mais le reste était négligé et mal travaillé. Je me dis aussitôt : « Voyez un peu quel ouvrage ! certes je ne travaille pas aussi mal. » Je sentis aussitôt que moi aussi j'altérais les choses, que j'étais vaniteuse et que précisément ce travail de belle apparence, quant aux bordures, mais mauvais quant à l'intérieur, était l'image symbolique de la manière dont je recevais cet enseignement : cela m'affligea. Je vis aussi en son lieu dans cette vision que le cérémonial est très scrupuleusement observé dans la vie charnelle et mondaine, que la malédiction, la bénédiction à rebours et les miracles dans le royaume de Satan, que le culte de la nature, la superstition, la magie, le magnétisme, la science et l'art mondains et tous les procédés pour farder la mort, pour parer le péché et endormir la conscience sont des choses qui se pratiquent avec un scrupule rigoureux allant jusqu'au fanatisme, même de la part de ceux qui ne veulent voir dans les mystères de l'Église catholique que de pures formes de superstition qui pourraient être indifféremment remplacées par d'autres. Et pourtant ces gens assujettissent tous leurs actes et toute leur vie mondaine à certaines formes qu'ils observent très scrupuleusement, en sorte que c'est seulement le royaume du Dieu fait homme dont on ne tient aucun compte. Et je vis aussi le culte du monde pratique en perfection, mais le culte de Dieu négligé souvent d'une manière bien scandaleuse. Ah ! si jamais les âmes réclament ce qui leur est dû par le clergé qui leur occasionne tant de pertes par son incurie et son indifférence, ce sera quelque chose de terrible ! »
Dans tout ce que je vis, il me semblait aller à la maison des noces comme à l’école, et mon fiancé me montrait comment il avait souffert depuis sa conception jusqu'à sa mort et toujours expié, toujours satisfait. Et je vis cela dans des tableaux de sa vie. Je vis aussi comment par la prière et les souffrances offertes pour autrui, plus d'une âme qui n'a nullement travaillé sur la terre peut, à l'heure de la mort, être convertie et sauvée. »
Je vis aussi que les apôtres furent envoyés dans la plus grande partie de la terre pour y abattre partout le pouvoir de Satan et pour y porter la bénédiction, et que les contrées où ils opérèrent étaient celles qui avaient été le plus fortement empoisonnées par l'ennemi : mais que Jésus, ayant complètement satisfait pour tous, avait acquis et établi à jamais ce pouvoir pour les prêtres qui avaient reçu et reçoivent encore son esprit saint. Il me fut montré que ce don de soustraire la terre et les pays qu'elle renferme au pouvoir de Satan par la puissance et la bénédiction sacerdotale est désigné dans ces paroles : « Vous êtes le sel de la terre, » et que c'est précisément pour cela que le sel est un ingrédient de l'eau bénite ; si ces pays n'ont pas persévéré dans la foi chrétienne et sont maintenant laissés à l'abandon, ç'a été, comme je l'ai vu par une sage disposition de la Providence ! Ils devaient être seulement bénits et en quelque sorte fumés pour l'avenir, et ils restent en friche afin qu'ensemencés à nouveau, ils portent des fruits abondants quand les autres seront à leur tour laissés sans culture. Je vis aussi que David comprit de quelle manière se ferait la rédemption, mais non pas Salomon parce qu'il s'était trop complu dans sa sagesse ; que plusieurs prophètes aussi et spécialement Malachie connurent le mystère du christianisme : je vis encore une infinité d'autres choses. Et il y avait dans tout cela une cohésion intérieure et une dépendance naturelle entre toutes les parties de l'ensemble. Pendant que je recevais ces instructions, je vis encore environ vingt autres personnes dans diverses situations, les unes marchant, les autres couchées, et habitant des lieux très différents et éloignés de moi elles paraissaient prendre leur part de cet enseignement et il y avait parmi elles plus de femmes que d'hommes. Je vis partir de l'enceinte où m'apparaissaient ces représentations des rayons qui arrivaient à ces personnes, mais chacune les recevait d'une manière différente. J'aurais aimé à m'entretenir avec elles, mais je ne pouvais aller où elles étaient, « Je voudrais bien savoir, me disais-je, si tout ceci est relu par elles sans mélange. » Mais je vis que malheureusement toutes en altéraient quelque chose. « Et moi, me disais-je, je n'y mêle pourtant rien d'étranger. » Alors tout à coup une grosse femme qui n'est plus de ce monde vint à moi et m'apporta une chemise qu'elle avait cousue. L'ouvrage était bien fait autour du cou ainsi que les manches, mais le reste était négligé et mal travaillé. Je me dis aussitôt : « Voyez un peu quel ouvrage ! certes je ne travaille pas aussi mal. » Je sentis aussitôt que moi aussi j'altérais les choses, que j'étais vaniteuse et que précisément ce travail de belle apparence, quant aux bordures, mais mauvais quant à l'intérieur, était l'image symbolique de la manière dont je recevais cet enseignement : cela m'affligea. Je vis aussi en son lieu dans cette vision que le cérémonial est très scrupuleusement observé dans la vie charnelle et mondaine, que la malédiction, la bénédiction à rebours et les miracles dans le royaume de Satan, que le culte de la nature, la superstition, la magie, le magnétisme, la science et l'art mondains et tous les procédés pour farder la mort, pour parer le péché et endormir la conscience sont des choses qui se pratiquent avec un scrupule rigoureux allant jusqu'au fanatisme, même de la part de ceux qui ne veulent voir dans les mystères de l'Église catholique que de pures formes de superstition qui pourraient être indifféremment remplacées par d'autres. Et pourtant ces gens assujettissent tous leurs actes et toute leur vie mondaine à certaines formes qu'ils observent très scrupuleusement, en sorte que c'est seulement le royaume du Dieu fait homme dont on ne tient aucun compte. Et je vis aussi le culte du monde pratique en perfection, mais le culte de Dieu négligé souvent d'une manière bien scandaleuse. Ah ! si jamais les âmes réclament ce qui leur est dû par le clergé qui leur occasionne tant de pertes par son incurie et son indifférence, ce sera quelque chose de terrible ! »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
5. Plus la fin de l'année ecclésiastique approchait, plus s'accumulaient et devenaient pénibles les travaux par la prière qu'Anne-Catherine devait encore accomplir avant la clôture du cycle sacré, sous toutes les formes qui avaient été celles de son opération pendant le cours de l'année : Comme toute une période de temps approchait de sa fin, la tâche d'Anne-Catherine consistant à satisfaire aux offenses faites à Dieu, à retrouver ce qui était perdu, à réparer les omissions, à recueillir ce qui était dissipé, à restaurer ce qui était détruit, en un mot, à suppléer par l'expiation à tout ce qui était défectueux, se manifesta avec des caractères plus marqués qu'ils ne l’avaient encore été dans l'accroissement de la fatigue causée par les travaux et dans les états de souffrance dont ils étaient accompagnés, d'autant qu'elle avait à réparer pour un si grand nombre l'abus et la perte du temps lui-même, et non pas seulement celle des moyens de salut offerts en elle. Il n'y a pas de bien créé qui soit si peu estimé et si légèrement prodigué par l’immense majorité des humains que le sont les moments fugitifs, irréparables de cette courte vie pendant laquelle on a l’éternité à gagner : c'est pourquoi Anne-Catherine avait à faire une si rude pénitence pour l’aveuglement d'un nombre infini de personnes qui sans son aide ne seraient peut-être jamais arrivées au but. Un tableau symbolique de l'abondante bénédiction qui, de ses travaux par la prière, se répandait sur les nécessiteux, nous est présenté dans les communications qui suivent :
« J'ai été cette nuit dans la maison des noces. Je trouvai là trois vaches fort farouches et donnant des coups de corne : j'étais chargée de les traire. Il me fallait ensuite, avec une extrême fatigue, tirer du lait de mon visage, de mes mains, de mes pieds et de mon côté et le mettre dans un grand vase pour plusieurs personnes de toute condition. Il me fut dit à cette occasion : « Ces personnes ont gaspillé et dissipé les dons qu'elles avaient reçus et maintenant elles manquent de tout : mais tu as tant recueilli de ce qui est dans l'Église que tu peux leur restituer ce qu'elles ont perdu... » Je fus de nouveau avec mon guide dans la maison des noces et il me fallut traire les trois vaches. Elles étaient devenues très douces et très bonnes et leur litière était si propre qu'on aurait pu dormir dessus. Je commençai par traire celle du milieu, puis les deux autres, et je remplis trois grands vases qu'il me fallut porter hors de là dans un endroit où le lait était mesuré et mis par des prêtres dans de petits vases dont ils faisaient le compte. Beaucoup de personnes en reçurent, surtout des prêtres, des maîtres et des maîtresses d'école. Le lait était envoyé hors de la maison. Je demandai à mon guide pourquoi on ne laissait pas de lait dans la maison et pourquoi il me fallait toujours traire. Je reçus pour réponse que je ne devais pas interroger, mais faire ce dont j'étais chargée. Je devais faire mon service et penser à Isaac auquel Abraham ne répondit pas lorsqu'il l'interrogea à propos du sacrifice. Le lait que j'ai trait sera distribué : car le sexe féminin ne porte pas de fruits : il n'est pas préparé pour cela : il recueille seulement, conserve, met en ordre et soigne. Les fruits du travail sont propagés par le sacerdoce : « ainsi me fut-il dit, tu dois traire et ne pas faire de question. Les prêtres font la répartition et c'est par eux que tout fructifie... » On m'amena aussi une vache maigre dans un état si misérable que je croyais qu'elle allait expirer. Elle resta prés de moi et elle ne voulait plus me quitter ; je ne savais comment faire. J'invoquai Marie qui m'apparut et me dit : « Tu dois prendre soin de la bête : Cette vache maigre vient seule parce que celui qui en a soin et dont le devoir est de travailler et de faire prier pour elle ne veut demander pour cela l’aide de personne. Elle me dit aussi de quoi il fallait la nourrir, et c'était uniquement de prières, de souffrances variées, de victoires remportées sur moi-même, d'aumônes et d'autres choses semblables, ce qui me fut montré, sous forme d'herbes et de fruits de plusieurs espèces. J'eus aussi une nuit si pénible par suite de coliques et d'autres souffrances que je ne pus m'empêcher de pleurer. Enfin l’excès de la douleur me fit perdre tout à fait connaissance : je pris après cela de l’huile bénite qui me procura du soulagement.
« J'ai été cette nuit dans la maison des noces. Je trouvai là trois vaches fort farouches et donnant des coups de corne : j'étais chargée de les traire. Il me fallait ensuite, avec une extrême fatigue, tirer du lait de mon visage, de mes mains, de mes pieds et de mon côté et le mettre dans un grand vase pour plusieurs personnes de toute condition. Il me fut dit à cette occasion : « Ces personnes ont gaspillé et dissipé les dons qu'elles avaient reçus et maintenant elles manquent de tout : mais tu as tant recueilli de ce qui est dans l'Église que tu peux leur restituer ce qu'elles ont perdu... » Je fus de nouveau avec mon guide dans la maison des noces et il me fallut traire les trois vaches. Elles étaient devenues très douces et très bonnes et leur litière était si propre qu'on aurait pu dormir dessus. Je commençai par traire celle du milieu, puis les deux autres, et je remplis trois grands vases qu'il me fallut porter hors de là dans un endroit où le lait était mesuré et mis par des prêtres dans de petits vases dont ils faisaient le compte. Beaucoup de personnes en reçurent, surtout des prêtres, des maîtres et des maîtresses d'école. Le lait était envoyé hors de la maison. Je demandai à mon guide pourquoi on ne laissait pas de lait dans la maison et pourquoi il me fallait toujours traire. Je reçus pour réponse que je ne devais pas interroger, mais faire ce dont j'étais chargée. Je devais faire mon service et penser à Isaac auquel Abraham ne répondit pas lorsqu'il l'interrogea à propos du sacrifice. Le lait que j'ai trait sera distribué : car le sexe féminin ne porte pas de fruits : il n'est pas préparé pour cela : il recueille seulement, conserve, met en ordre et soigne. Les fruits du travail sont propagés par le sacerdoce : « ainsi me fut-il dit, tu dois traire et ne pas faire de question. Les prêtres font la répartition et c'est par eux que tout fructifie... » On m'amena aussi une vache maigre dans un état si misérable que je croyais qu'elle allait expirer. Elle resta prés de moi et elle ne voulait plus me quitter ; je ne savais comment faire. J'invoquai Marie qui m'apparut et me dit : « Tu dois prendre soin de la bête : Cette vache maigre vient seule parce que celui qui en a soin et dont le devoir est de travailler et de faire prier pour elle ne veut demander pour cela l’aide de personne. Elle me dit aussi de quoi il fallait la nourrir, et c'était uniquement de prières, de souffrances variées, de victoires remportées sur moi-même, d'aumônes et d'autres choses semblables, ce qui me fut montré, sous forme d'herbes et de fruits de plusieurs espèces. J'eus aussi une nuit si pénible par suite de coliques et d'autres souffrances que je ne pus m'empêcher de pleurer. Enfin l’excès de la douleur me fit perdre tout à fait connaissance : je pris après cela de l’huile bénite qui me procura du soulagement.
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
« J'eus encore à m'occuper beaucoup des vaches dans l’étable de la maison des noces. J'avais les pieds nus et j'avais peur de me salir. Il fallait me frayer le passage avec tant de peine que souvent j'étais presque obligée de m'accrocher aux vaches. Elles ne me firent aucun mal : J'avais près de moi plusieurs âmes qui me venaient en aide. Mais, dans ces cas-là, c'est toujours la Mère de Dieu qui donne des conseils et des indications. Elle me montrait telle ou telle herbe qu'il me fallait cueillir et donner à l'une ou l’autre des vaches. Elle me fit voir notamment une herbe amère qu'il fallait donner à une de ces bêtes qui était trop grasse. Aujourd'hui je n'ai pas eu à traire, mais il m'a fallu cueillir péniblement toute sorte d'herbes, pieds nus, parmi les pierres et les épines, et rien ne devait se faire qu'avec souffrance et avec amour. La Mère de Dieu arrivait toujours à ma prière comme une vision aérienne. Elle est grande, majestueuse, blanche comme la neige, sa robe brillante n'a pas de ceinture : elle est formée du haut en bas de purs rayons ou de plis lumineux : quoiqu'il n'y ait pas de forme corporelle reconnaissable, c'est pourtant une figure d'une noblesse surnaturelle...
J'allai dans la vigne de la maison des noces et j'y trouvai toute sorte d'enfants, pour lesquels j'avais travaillé et que j'avais habillés, entrelacés avec les ceps et ayant crû avec eux. Les garçons étaient au-dessus des noeuds des souches ayant les mains et les pieds entortillés dans les branches qui en partaient : leurs bras étaient étendus en croix : de leur corps sortaient de nouvelles branches auxquelles pendaient des raisins. Des filles, il ne sortait pas de raisins, mais de gros épis de blé. J'eus là un rude travail : car autour des épis et des raisins s'étaient enlacées les deux espèces de mauvaises herbes contre lesquelles le Seigneur avait averti les fiancés de Sichar de se tenir en garde dans la culture des champs et de la vigne. On peut sans trop de peine en débarrasser le cep de vigne, mais c'est bien difficile pour les épis. Je pris ensuite le blé que les jeunes filles me présentèrent, je froissai les grains avec la main et les portai sous une pierre pour être moulus. Je passai à travers une gaze très fine la farine qui me paraissait trop grossière et je la portai dans la sacristie de l'Église ainsi qu'un tonneau entier plein du vin que j'avais fait avec les raisins. D'appris ce que signifiait le cep de vigne avec les enfants : mais j'ai tant souffert que j'ai tout oublié. - Je vis ensuite sortir de la vigne des religieux qui se réunirent dans des maisons de leur ordre. Parmi eux, j'en reconnus auxquels j'avais fait des habits, que j'avais préparés pour l’école, pour la confession et la communion. Les jeunes filles qui donnaient le froment pour la mouture et pour la préparation du pain devinrent religieuses : les jeunes garçons qui portaient les raisins destinés à l’Église pour que le vin fût changé au sang du Seigneur comme le pain en son corps, devinrent prêtres.
Le blé est plus pesant et plus terrestre, il indique la substance qui nourrit, il est chair ; le vin est esprit, il est sang. Comme elle racontait cela, elle parla aussi des grands dangers que courait l'Église et elle pressa le Pèlerin de travailler avec elle par la prière, le renoncement et la mortification. Elle le pria de faire des efforts pour se corriger et l'avertit ainsi : « Souvent je ne puis pas aller jusqu'au Pèlerin : je suis retenue, mon âme ne peut s'approcher de lui. Cela vient certainement de nos péchés.
« Lorsque plus tard je revins à la maison nuptiale, je trouvai dans deux salles des jeunes gens et des jeunes fille qui devaient entrer dans divers ordres religieux. C'étaient les enfants sortis du cep de vigne, mais qui avaient été déjà remplacés par d'autres. Dans l'une et l'autre salle, je vis sur un trône l'apparition de la Mère de Dieu. Les chambres étaient pleines de fruits célestes magnifiques et brillants de lumière : ils sortirent de la maison en même temps que les futurs religieux et se répandirent dans l'Église. Les enfants du cep de vigne sont tous ceux que j'ai habillés et dirigés pendant tout le cours de ma vie. »
J'allai dans la vigne de la maison des noces et j'y trouvai toute sorte d'enfants, pour lesquels j'avais travaillé et que j'avais habillés, entrelacés avec les ceps et ayant crû avec eux. Les garçons étaient au-dessus des noeuds des souches ayant les mains et les pieds entortillés dans les branches qui en partaient : leurs bras étaient étendus en croix : de leur corps sortaient de nouvelles branches auxquelles pendaient des raisins. Des filles, il ne sortait pas de raisins, mais de gros épis de blé. J'eus là un rude travail : car autour des épis et des raisins s'étaient enlacées les deux espèces de mauvaises herbes contre lesquelles le Seigneur avait averti les fiancés de Sichar de se tenir en garde dans la culture des champs et de la vigne. On peut sans trop de peine en débarrasser le cep de vigne, mais c'est bien difficile pour les épis. Je pris ensuite le blé que les jeunes filles me présentèrent, je froissai les grains avec la main et les portai sous une pierre pour être moulus. Je passai à travers une gaze très fine la farine qui me paraissait trop grossière et je la portai dans la sacristie de l'Église ainsi qu'un tonneau entier plein du vin que j'avais fait avec les raisins. D'appris ce que signifiait le cep de vigne avec les enfants : mais j'ai tant souffert que j'ai tout oublié. - Je vis ensuite sortir de la vigne des religieux qui se réunirent dans des maisons de leur ordre. Parmi eux, j'en reconnus auxquels j'avais fait des habits, que j'avais préparés pour l’école, pour la confession et la communion. Les jeunes filles qui donnaient le froment pour la mouture et pour la préparation du pain devinrent religieuses : les jeunes garçons qui portaient les raisins destinés à l’Église pour que le vin fût changé au sang du Seigneur comme le pain en son corps, devinrent prêtres.
Le blé est plus pesant et plus terrestre, il indique la substance qui nourrit, il est chair ; le vin est esprit, il est sang. Comme elle racontait cela, elle parla aussi des grands dangers que courait l'Église et elle pressa le Pèlerin de travailler avec elle par la prière, le renoncement et la mortification. Elle le pria de faire des efforts pour se corriger et l'avertit ainsi : « Souvent je ne puis pas aller jusqu'au Pèlerin : je suis retenue, mon âme ne peut s'approcher de lui. Cela vient certainement de nos péchés.
« Lorsque plus tard je revins à la maison nuptiale, je trouvai dans deux salles des jeunes gens et des jeunes fille qui devaient entrer dans divers ordres religieux. C'étaient les enfants sortis du cep de vigne, mais qui avaient été déjà remplacés par d'autres. Dans l'une et l'autre salle, je vis sur un trône l'apparition de la Mère de Dieu. Les chambres étaient pleines de fruits célestes magnifiques et brillants de lumière : ils sortirent de la maison en même temps que les futurs religieux et se répandirent dans l'Église. Les enfants du cep de vigne sont tous ceux que j'ai habillés et dirigés pendant tout le cours de ma vie. »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
6. Tous ces travaux, comme on l'a déjà remarqué, étaient accompagnés sans interruption des souffrances corporelles les plus douloureuses et les plus variées. « C'est maintenant un saint temps, » disait-elle souvent, afin de s'encourager, « la nouvelle année ecclésiastique va commencer, et dans celle qui finit il y a eu un bien grand nombre de négligences qu'il faudra payer par des souffrances. Je me suis chargée de trop de travaux et c'est pourquoi il me faut tant souffrir. » Elle était souvent à l'extrémité : un jour qu'elle ressentait un froid glacial autour du coeur et de l'estomac, elle demanda à sa soeur une serviette chaude, et celle-ci lui mit sur l'estomac un linge trempé dans du vin chaud, ce qui provoqua des vomissements très douloureux. - Le 27 novembre, elle sortit de l'extase en poussant un cri de douleur et un sang abondant sortit tout à coup de la plaie du côté. « J'ai vu, dit-elle, à une grande hauteur au-dessus de moi, une figure resplendissante qui m'envoyait des rayons lumineux. Ils se terminaient par une pointe aiguë qui m'est entrée dans le côté, et la douleur m'a fait jeter un cri. Ces jours-ci, j'ai continuellement devant moi un double tableau de l'Église. Je la vois comme une Église céleste d'une rare beauté placée sur une montagne et faite, semble-t-il, de pierres précieuses : j'y vois de saints pasteurs et des anges qui font des comptes sur des tablettes et des livres. Ces comptes semblent se rapporter à l'Église de la terre, placée au-dessous d'eux, c'est-à-dire aux fautes et aux manquements des fidèles et de tous les ordres de l'Église, manquements qui abondent de tous les côtés. J'ai eu ensuite une vision touchant les fautes innombrables des pasteurs et l'omission de tous leurs devoirs envers leur troupeau. Je vois des gens qui s'agenouillent mal préparés à la table de communion. J'en vois d'autres mal consolés au confessionnal. Je vois des prêtres négligents, des ornements d'autel fort sales, des malades auxquels on ne porte pas de consolations, d'autres qui reçoivent trop tard le saint viatique, des reliques jetées à l'aventure et d'autres choses du même genre. Alors je suis prise d'un ardent désir de porter secours et j'implore Dieu pour qu'il daigne satisfaire à sa justice sur moi et accepter ma bonne volonté en compensation des fautes d'autres membres trop faibles du corps de l'Église : puis j'unis mes souffrances à la Passion de Jésus qui a satisfait surabondamment. Je vois alors comment tous les péchés sont effacés par des anges et des saints et comment il est suppléé par des voies extraordinaires à tout ce qui a été omis par la faute des prêtres pour le service de Dieu et le salut des âmes délaissées... La Mère de Dieu a réparti le travail entre sept personnes, la plupart du sexe féminin. J'ai vu parmi elles la stigmatisée de Cagliari ainsi que Rose Marie Serra, et d'autres que je ne puis nommer, un franciscain du Tyrol et un prêtre habitant une maison religieuse située au milieu des montagnes, lequel souffre au delà de toute expression à cause de tout le mal qui se fait, dans l'Église. Je reçus aussi ma part ; je vis toutes mes souffrances et leur raison d'être, et je vis toujours ce que je faisais quand je souffrais. Je dois encore souffrir toute, la semaine. »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
« 2 décembre. Elle fut jusque dans l'après-midi d'aujourd'hui, rapporte le Pèlerin, dans un état de souffrance inexprimable. Elle était comme martyrisée de la tête aux, pieds, ses mains avec cela étaient froides comme la glace. Elle avait l'apparence d'une personne morte pendant la torture. Les douleurs de la tête étaient les plus violentes, elle souffrait avec une patience et un amour indicibles. Elle ne put communiquer que peu de chose : « Cette nuit, dit-elle, j'ai vu sainte Bibiane : elle ne m'a pas secourue, mais sa bonté et toutes ses souffrances que j'ai vues devaient me donner de la force pour supporter les miennes. J'ai eu aussi une vision touchant d'innombrables genres de martyre, et je vis les saints martyrs bâtir avec toute sorte d'instruments de supplice une haute et merveilleuse tour au sommet de laquelle je vis la croix apparaître. Je vis tous les martyrs entourer ce trophée et au-dessus de tous la Sainte-Vierge Marie. Je vis aussi ceux qui avaient souffert comme moi et en outre ceux qui en ce moment, à la clôture de l'année ecclésiastique, sont engagés dans les mêmes travaux que moi. Je me vis moi-même et je me sentis alors transpercée par des épines du haut en bas. J'ai constamment la vision des deux Églises et je crois avoir travaillé pour trois endroits où tout faisait défaut. Il me fallut en dernier lieu recueillir du miel sur des chardons : c'était un pénible et douloureux travail : j'ai commencé par des figues cueillies sur des épines, j'ai fini par du miel pris sur des chardons. Dans les grosses têtes de chardon arrivées à leur maturité, il y a entre les graines, un petit ver d'un blanc pâle qui a une grande vertu contre la fièvre, les rhumatismes et surtout les maux d'oreille incurables. On l'attache sur le poignet des enfants, à l'endroit du pouls : les grandes personnes le prennent à l'intérieur. » Antérieurement déjà elle a fait mention de ce ver. Elle dit qu'il est solitaire et qu'on ne le trouve pas dans tous les chardons.
« Vers le soir les douleurs cessèrent, à l'heure où elles avaient commencé huit jours auparavant. Elle tomba dans un état de prostration inexprimable. Elle s'affaissa comme sans connaissance dans un sommeil léger qui ne dura que peu d'instants et toute sa personne avait alors un air singulièrement doux, aimable et enfantin. Comme on lui présentait de l'eau pour boire, elle la refusa et dit en souriant : « Je n'ose pas verser de l'eau par-dessus ma souffrance : autrement elle reviendra. Je la vois s'en aller. »
« 3 décembre. Elle est encore très fatiguée et tourmentée par des soucis domestiques, cependant elle a raconté la vision suivante qu'elle a eue dans la nuit. »
« Vers le soir les douleurs cessèrent, à l'heure où elles avaient commencé huit jours auparavant. Elle tomba dans un état de prostration inexprimable. Elle s'affaissa comme sans connaissance dans un sommeil léger qui ne dura que peu d'instants et toute sa personne avait alors un air singulièrement doux, aimable et enfantin. Comme on lui présentait de l'eau pour boire, elle la refusa et dit en souriant : « Je n'ose pas verser de l'eau par-dessus ma souffrance : autrement elle reviendra. Je la vois s'en aller. »
« 3 décembre. Elle est encore très fatiguée et tourmentée par des soucis domestiques, cependant elle a raconté la vision suivante qu'elle a eue dans la nuit. »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
Clôture de l’année ecclésiastique.
7. « J'ai eu une grande vision sur le règlement des comptes de cette année entre l'Église du ciel et l'Église de la terre. Je vis l'Église du ciel, non comme un édifice, mais comme un vaste ensemble d'apparitions. Je vis en haut la très sainte Trinité et tout émanant d'elle ; Jésus était à droite, Marie aussi, mais un peu plus bas. A gauche je vis les choeurs de tous les martyrs et de tous les saints.
Autour de Jésus, je vis tous les instruments de sa Passion, et ensuite sa vie, son enseignement et sa Passion dans une série de tableaux qui se suivaient les uns les autres, représentant particulièrement les faits qui contiennent en eux les mystères de la miséricorde de Dieu et les traits de l'histoire de notre rédemption qui sont le fondement des fêtes célébrées par l'Église militante. Je vis avec ces tableaux dans l'Église triomphante la base et l'éternelle source de grâces de tous les traits principaux de la vie de Jésus dans le temps comme agissant éternellement sur nous et nous fortifiant, en tant que l'Église militante, les célébrant dans ses fêtes d'une manière mystique, les revendiquait à son profit, en rendait grâces à Dieu et les renouvelait dans la communauté des fidèles au moyen du saint sacrifice et de la réception de la sainte Eucharistie. Je vis les émanations et les influences venant de la Sainte-Trinité et de la Passion du Christ agissant à l'infini et se répandant sur toutes choses. Je vis aussi tout ce que produisit le voyage de Jésus en Arabie avant sa Passion, comment il dit aux gens des trois rois que quelqu'un viendrait les baptiser, et comment il leur parla d'un pays où ils devaient aller et où ils deviendraient un peuple. Il semblait leur indiquer un pays où ils trouveraient bientôt des prêtres et des docteurs. Je vis aussi d'un seul coup d'oeil le voyage qu'ils firent plus tard et dont la direction était entre le midi, et le couchant : ce n'était pas tout le peuple, mais environ une centaine d'hommes et ceux-ci divisés en troupes séparées. Ils avaient avec eux dans des coffres les corps de leurs chefs morts que je vis très distinctement. Ils semblaient encore revêtus de leur chair et de leur peau et tout habillés à leur mode. On pouvait voir les mains et les pieds, les vêtements étaient blancs. Je vis aussi les femmes de ces Arabes les suivre, mais plus tard, lorsque les hommes eurent fondé déjà un nouvel établissement. Je les vis s'accroître et devenir un peuple et je vis chez eux un évêque qui précédemment avait été orfèvre. Ils réjouirent beaucoup le coeur de cet évêque par la joie avec laquelle ils accueillaient tous ses enseignements et par la manière dont ils se distinguaient des autres habitants du pays. Je pus encore reconnaître les descendants de la race qui avait offert la myrrhe, l'encens et l'or. »
7. « J'ai eu une grande vision sur le règlement des comptes de cette année entre l'Église du ciel et l'Église de la terre. Je vis l'Église du ciel, non comme un édifice, mais comme un vaste ensemble d'apparitions. Je vis en haut la très sainte Trinité et tout émanant d'elle ; Jésus était à droite, Marie aussi, mais un peu plus bas. A gauche je vis les choeurs de tous les martyrs et de tous les saints.
Autour de Jésus, je vis tous les instruments de sa Passion, et ensuite sa vie, son enseignement et sa Passion dans une série de tableaux qui se suivaient les uns les autres, représentant particulièrement les faits qui contiennent en eux les mystères de la miséricorde de Dieu et les traits de l'histoire de notre rédemption qui sont le fondement des fêtes célébrées par l'Église militante. Je vis avec ces tableaux dans l'Église triomphante la base et l'éternelle source de grâces de tous les traits principaux de la vie de Jésus dans le temps comme agissant éternellement sur nous et nous fortifiant, en tant que l'Église militante, les célébrant dans ses fêtes d'une manière mystique, les revendiquait à son profit, en rendait grâces à Dieu et les renouvelait dans la communauté des fidèles au moyen du saint sacrifice et de la réception de la sainte Eucharistie. Je vis les émanations et les influences venant de la Sainte-Trinité et de la Passion du Christ agissant à l'infini et se répandant sur toutes choses. Je vis aussi tout ce que produisit le voyage de Jésus en Arabie avant sa Passion, comment il dit aux gens des trois rois que quelqu'un viendrait les baptiser, et comment il leur parla d'un pays où ils devaient aller et où ils deviendraient un peuple. Il semblait leur indiquer un pays où ils trouveraient bientôt des prêtres et des docteurs. Je vis aussi d'un seul coup d'oeil le voyage qu'ils firent plus tard et dont la direction était entre le midi, et le couchant : ce n'était pas tout le peuple, mais environ une centaine d'hommes et ceux-ci divisés en troupes séparées. Ils avaient avec eux dans des coffres les corps de leurs chefs morts que je vis très distinctement. Ils semblaient encore revêtus de leur chair et de leur peau et tout habillés à leur mode. On pouvait voir les mains et les pieds, les vêtements étaient blancs. Je vis aussi les femmes de ces Arabes les suivre, mais plus tard, lorsque les hommes eurent fondé déjà un nouvel établissement. Je les vis s'accroître et devenir un peuple et je vis chez eux un évêque qui précédemment avait été orfèvre. Ils réjouirent beaucoup le coeur de cet évêque par la joie avec laquelle ils accueillaient tous ses enseignements et par la manière dont ils se distinguaient des autres habitants du pays. Je pus encore reconnaître les descendants de la race qui avait offert la myrrhe, l'encens et l'or. »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
« Je vis toutes les fêtes où l'Église célèbre les mystères de la vie de Jésus jusqu'à l'envoi du Saint-Esprit et j'appris qu'en ce jour d'aujourd'hui où recommence le cycle de ses travaux, l'Église reçoit le Saint-Esprit sur tous ses membres purs et bien préparés selon qu'ils prient pour cela, et que quiconque désire réparer par sa charité et son zèle ce qui pourrait faire défaut pour la réception générale de cet Esprit saint, endure des souffrances pour l'amour de Jésus et, les unissant à ses mérites, les offre dans ce but par l'Église ; que chacun de ceux-là, dis-je, peut appeler sur elle les effusions du Saint-Esprit en tant que sa charité et son offrande de lui-même le font participer à la vertu du sacrifice de Jésus. Je vis ensuite l'effusion du Saint-Esprit passant dans les opérations des apôtres, des disciples, des martyrs et de tous les saints : j'ai vu comment, souffrant pour l'amour de Jésus, ils souffraient en Jésus et dans l'Église qui est son corps et devenaient par là les canaux vivants du fleuve de grâces de sa Passion réconciliatrice : bien plus, comme ils souffraient en Jésus, Jésus souffrait en eux et de Jésus venaient leurs mérites qu'ils transmettaient à l'Église. Je vis quelle quantité de conversions fut opérée par les martyrs : ils étaient comme des canaux creusés par les souffrances qui portaient à des milliers de coeurs le sang vivant de la rédemption. Je vis aussi ces martyres, ces enseignements, ces prières, ces pénitences ; comment ils se manifestaient dans l'Église du ciel comme la substance de grâces de toute espèce qui profitaient à l'Église militante et qui se renouvelaient, ou dont elle prenait possession aux jours de fête des saints. Je vis les souffrances dans des tableaux sommaires, je vis leurs effets temporels et, par suite de l'éternité de leur substance et de leur valeur dérivée de la Passion de Jésus-Christ, leur action éternelle dans l'Église se produisant par le canal et l'intermédiaire des fêtes, de la foi vive, de la prière, de la dévotion et des bonnes oeuvres. Je vis quels trésors immenses et quelles grâces l'Église possède et combien certains de ses membres en tirent peu de parti. On dirait d'un jardin magnifique situé au-dessus d'une terre dévastée et y envoyant d'innombrables richesses qui n'y seraient pas reçues, en sorte que les champs resteraient à l'abandon, et les trésors inutilement prodigués. Je vis l'Église terrestre, c’est-à-dire la société des fidèles de la terre, le troupeau du Christ dans son état de passage sur la terre, complètement obscurcie et désolée : et comme j'avais vu dans la région supérieure le cycle annuel parfait de la distribution des grâces, je vis ces grâces reçues en bas par la paresse, l'incroyance et l'impiété. Chaque fête était célébrée avec tant d'apathie et de légèreté que les grâces qui devaient être reçues dans cette fête tombaient par terre et que beaucoup de trésors de l'Église devenaient la source de grandes fautes. Je vis cela en général et dans des tableaux innombrables. Je vis aussi que toutes les négligences de ce genre devaient être expiées par des souffrances, car autrement l'Église militante ne pourrait pas régler ses comptes pour cette année avec l'Église triomphante et devrait tomber encore plus bas. Mais je vis que la Sainte-Vierge s'occupait de mettre tout en règle et ce fut la clôture du travail que, le jour de sainte Catherine, j'avais entrepris dans la maison des noces avec la Sainte-Vierge, et qui se présentait sous la forme d'une récolte pénible de fruits et d'herbes de toute espèce, et aussi sous celle de blanchissage de linge d'église et de nettoyages à l'infini. Cela est difficile à expliquer, car la nature entière et l'homme sont tellement déchus, tellement enchaînés et fermés à la lumière que les visions où je fais quelque chose d'essentiel, où je comprends ce que je fais et ne m'en étonne pas, me paraissent, quand je suis revenue à l'état naturel de veille, aussi étranges qu'elles le paraîtraient à toute autre personne éveillée. Ainsi, par exemple, il me fallut tirer du miel de chardons que je pressais dans mes mains, puis porter ce miel, pour l'acquittement des comptes de l'Église, à la Sainte-Vierge qui l'utilisait alors en le faisant cuire et qui, après l'avoir élevé à une qualité supérieure, le faisait entrer dans la nourriture de ceux auxquels il faisait défaut. Or voici ce que cela signifiait. Dans le cours de l'année ecclésiastique, les membres de l'Église ont souvent négligé, perdu et dissipé en grande partie cette grâce de Dieu que plus de diligence eût recueillie dans les manifestations multipliées de son amour, pour en composer un aliment plein de douceur et de vertu fortifiante, et beaucoup d'âmes qui auraient eu besoin de cette grâce ainsi préparée sont, à cause de cela, tombées dans la langueur et le dépérissement. Or le Seigneur avait donné tout ce qu'il fallait du trésor de l'Église triomphante : l'Église militante doit maintenant se présenter, rendre compte des dons de Dieu avec la rente et les intérêts. Mais, dans le compte qu'elle a à rendre de l'application et de l'administration des trésors de l'Église triomphante, cette quantité de miel lui fait défaut, car cette grâce, venant de Dieu, était ce qui se montre à nous sous forme de miel dans le monde des corps, et ce miel doit être représenté ; mais ce qui, dans la saison des fleurs, pouvait être recueilli sans beaucoup de difficulté, grâce à des soins intelligents donnés aux ruches, on ne peut maintenant, si on a omis de le faire alors, se le procurer qu'avec beaucoup de peine et de souffrance. Les fleurs ont disparu : le chardon seul est encore là. Le miséricordieux Jésus se sert d'un membre du corps de l'Église qui apporte ses peines et ses souffrances comme sacrifice expiatoire pour les omissions des autres, et qui, de ses mains ensanglantées, exprime le miel des chardons piquants : la Sainte-Vierge en faisant cuire ce miel l’applique là où le don de la grâce signifié par ce miel n'a pas été appliqué par l’Église pendant cette année. De cette manière mon martyre, pendant ces jours et ces nuits, s'est accompli en vision parmi les travaux les plus divers. Je voyais toujours les deux Églises et je voyais, à mesure de l'extinction de la dette, celle d'en bas sortir de l'obscurité. »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
« Je vis aussi les membres de l'Église militante de la même manière que j'avais vu ceux de l'Église triomphante. Je vis encore environ cent mille vrais croyants, faisant leur devoir avec simplicité. Je vis travailler avec moi pour l'Église, de la même façon que je travaille moi-même, six personnes, trois femmes et trois hommes. C'étaient la stigmatisée de Cagliari, Rose Marie Serra, et une personne
très malade affligée de grandes infirmités corporelles, le franciscain du Tyrol que j'ai vu très souvent uni d'intention avec moi, puis un jeune ecclésiastique habitant une maison où résident plusieurs autres prêtres, dans un pays de montagnes. Ce doit être une âme d'élite ; il est dans une affliction inexprimable à cause de l'état actuel de l'Église et il a à endurer des douleurs extraordinaires dont Dieu le favorise. Tous les soirs il lui adresse une fervente prière afin qu'il daigne le faire souffrir pour tous les manquements qui ont eu lieu ce jour là dans l'Église. Le troisième est un homme d'un rang élevé, marié, ayant beaucoup d'enfants, une femme méchante et extravagante et un grand état de maison : il habite une grande ville où il y a des catholiques, des protestants, des jansénistes et des libres penseurs. Tout est parfaitement réglé chez lui : il est très charitable envers les pauvres et supporte très noblement tout ce que lui fait souffrir sa méchante femme. Il y a dans cette ville une rue des Juifs séparée, fermée par des portes à chaque extrémité : il se fait là beaucoup de trafic. Mes travaux se firent pour la plupart dans la maison des noces et dans son jardin. La vision où j'eus à traire, où j'exprimais du lait de tous mes membres et où, à la fin, je me trouvai si faible, se rapportait à moi et aux hémorragies continuelles que j'eus pendant ces jours là. Divers travaux se firent aussi sous forme de lessive. Il me revient ici en mémoire un cas particulier. Un de ces hommes qu'on appelle dévots de profession, qui hante tous les exercices de piété et court à tous les pèlerinages, apportait aussi son paquet. Il s'était souvent demandé pourquoi tel ou tel ne faisait pas comme lui. Je vis qu'il eut un songe où il vit la plupart des personnes qu'il regardait de son haut, placées fort au-dessus de lui, quant à leurs profits spirituels ; ce qui le remplit de confusion.
très malade affligée de grandes infirmités corporelles, le franciscain du Tyrol que j'ai vu très souvent uni d'intention avec moi, puis un jeune ecclésiastique habitant une maison où résident plusieurs autres prêtres, dans un pays de montagnes. Ce doit être une âme d'élite ; il est dans une affliction inexprimable à cause de l'état actuel de l'Église et il a à endurer des douleurs extraordinaires dont Dieu le favorise. Tous les soirs il lui adresse une fervente prière afin qu'il daigne le faire souffrir pour tous les manquements qui ont eu lieu ce jour là dans l'Église. Le troisième est un homme d'un rang élevé, marié, ayant beaucoup d'enfants, une femme méchante et extravagante et un grand état de maison : il habite une grande ville où il y a des catholiques, des protestants, des jansénistes et des libres penseurs. Tout est parfaitement réglé chez lui : il est très charitable envers les pauvres et supporte très noblement tout ce que lui fait souffrir sa méchante femme. Il y a dans cette ville une rue des Juifs séparée, fermée par des portes à chaque extrémité : il se fait là beaucoup de trafic. Mes travaux se firent pour la plupart dans la maison des noces et dans son jardin. La vision où j'eus à traire, où j'exprimais du lait de tous mes membres et où, à la fin, je me trouvai si faible, se rapportait à moi et aux hémorragies continuelles que j'eus pendant ces jours là. Divers travaux se firent aussi sous forme de lessive. Il me revient ici en mémoire un cas particulier. Un de ces hommes qu'on appelle dévots de profession, qui hante tous les exercices de piété et court à tous les pèlerinages, apportait aussi son paquet. Il s'était souvent demandé pourquoi tel ou tel ne faisait pas comme lui. Je vis qu'il eut un songe où il vit la plupart des personnes qu'il regardait de son haut, placées fort au-dessus de lui, quant à leurs profits spirituels ; ce qui le remplit de confusion.
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
« Lorsque j'eus fini mon travail, je vis près du Sauveur deux grandes tables dressées sur lesquelles se trouvait tout ce qui avait été négligé et rendu inutile. Alors aussi tout mon travail me fut présenté sous diverses figures, et je vis là tout ce qui avait été fait en pure perte : d'un côté des couronnes, des ornements et des fleurs de la plus grande beauté, de l’autre des guirlandes défaites, des habits en mauvais état, à demi achevés, et toute espèce de légumes et d'herbages mis en petits morceaux. Je vis d'un côté une décoration formée des plus magnifiques dons de Dieu, de l’autre, un misérable tas de tessons de pots cassés et de choses semblables. Quand je vis ce triste apport qui n'était autre chose qu'un assemblage de débris, et à l'occasion duquel Dieu m'avait communiqué tant de force, quand je vis ce qui était brisé, déchiré, souillé, je fus saisie d'une affreuse tristesse : je tombai la face contre terre et pleurai si fort pendant deux heures qu'il me sembla que mon coeur se brisait dans ma poitrine. Mais je vis que cet amas de pièces et de morceaux se montrait derrière Jésus qui par conséquent lui tournait le dos. Comme je pleurais ainsi, le miséricordieux Sauveur s'approcha de moi et me dit : « Il ne manquait plus que ces larmes. Je t'ai fait voir ceci afin que ta ne croies pas que quelque chose a été fait par toi ; mais maintenant j'ai tout pris sur mes épaules.» Je vis les six autres auxiliaires pleurer de même et recevoir du Sauveur les mêmes consolations. Je vis alors la Sainte-Vierge s'approcher de l'Église et étendre son manteau sur elle, et je vis une quantité de pauvres, de malades et d'estropiés, pousser en quelque sorte l'Église en haut ; ainsi elle s'éleva en l'air claire et brillante et passa dans l'autre Église, ou plutôt l'autre se réunit à elle. Or je vis Jésus et les apôtres apparaître dans le choeur supérieur de l'Église : je vis la sainte eucharistie distribuée comme un renouvellement de force, et je vis beaucoup d'âmes, parmi lesquelles des âmes de princes et de rois, sortir du sein d'Abraham et entrer dans cette Église. Je vois du reste bien des âmes que sur la terre on croit déjà parmi les saints, séjournant dans le sein d'Abraham et ne jouissant pas encore de la vision de Dieu : j'en vois d'autres aller tout droit au Ciel après un ou deux jours de purification. Dans cette vision, je vis aussi le purgatoire comme Église souffrante et je vis comme un vaste et sombre caveau dans lequel les âmes paraissaient délivrées de leur captivité. Il y avait là comme une lueur rougeâtre de cierges et comme un autel, et je vis un ange venir et présenter aux âmes quelque chose qui les soulageait. Cela arrive un certain nombre de fois par an, mais avec l'ange tout ce qui semble appartenir à une église disparaît. Je sus aussi que les pauvres âmes, qui ne peuvent pas s'aider elles-mêmes, prient pourtant pour l'Église. Quand j'ai une de ces visions générales sur l'Église, je vois toujours entre le couchant et le nord une profonde cavité noire où ne pénètre aucun rayon de lumière et il me semble que, c'est là qu'est l'enfer. - Je vis ensuite une grande fête dans l'Église et beaucoup de personnes qui s'y unissaient. Je vis encore plusieurs églises ou plutôt des oratoires surmontés de girouettes et je vis des gens en désordre et sans liaison avec l'Église céleste qui couraient ensemble de côté et d'autre comme des mendiants courent là où l'on distribue du pain, mais sans rapport qui les unît à l'Église triomphante ou à l'Église souffrante. Ils n'étaient pas dans un édifice ecclésiastique dont la fondation et l'accroissement se rattachassent à l'Église militante, souffrante et triomphante, et ils ne recevaient pas dans la communion le corps du Seigneur, mais seulement du pain. Ceux qui, étant dans l'erreur sans qu'il y eût de leur faute, désiraient pieusement et vivement le corps de Jésus-Christ, étaient réconfortés spirituellement, mais non pas par cette communion : ceux qui participaient d'habitude à cette cène sans un ardent amour ne recevaient rien là où l'enfant de l'Église reçoit un grand accroissement de force. »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
4. décembre. Après ce martyre et ces fatigues de huit jours, elle est extrêmement faible et misérable. Pendant tout le temps elle a journellement vomi du sang : elle en a perdu aussi par la plaie du côté et elle a eu des sueurs de sang. Après qu'elle eut pleuré si abondamment, il lui était resté l'impression qu'elle avait dans le coeur un trou profond. Au milieu de toutes ces souffrances, elle n'a jamais cessé, la nuit, de coudre des bonnets pour des enfants pauvres et de faire de la charpie pour l'abbé Lambert. Elle craignait une nouvelle reprise de son mal. Pendant toute la nuit précédente, elle était restée éveillée et assise sur son séant dans son lit, avec la tête penchée jusqu'à ses genoux et tombant de côté et d'autre, parce qu'elle est trop faible et ne peut se tenir droite quand elle est assise. Depuis plusieurs jours, elle est forcée de passer une partie de la nuit dans cette position, à cause de violentes douleurs au coeur et dans la poitrine qui ont été fort augmentées par l'effusion de ses larmes. Elle a eu une vision où elle a vu l'Église, après qu’elle eût été purifiée avec tant de peine et de fatigues, maltraitée et abîmée de nouveau par les prêtres. Elle fut consolée à cette occasion par sainte Barbe qui lui dit qu'il ne fallait pas être si triste, lui rappelant qu’elle-même n'avait pas pu obtenir de Dieu la conversion de son père. Elle eut ensuite une vision et un avertissement touchant plusieurs prêtres qui, bien que cela dépendit uniquement d'eux, ne donneraient pas ce qu'ils auraient dû donner avec l'aide de Dieu, mais elle vit aussi qu'ils auront à rendre compte pour tout l'amour, toutes les consolations, toutes les exhortations, toutes les instructions touchant les devoirs de la religion qu'ils ne nous donnent pas, pour toutes les bénédictions qu'ils ne distribuent pas quoique la force de la main de Jésus soit en eux, pour tout ce qu'ils omettent de faire à la ressemblance de Jésus. Elle eut aussi à faire un travail qui consistait à porter plusieurs prêtres à travers l'eau avec beaucoup de fatigue et où il fallait prier pour les gens tentés.
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
8. De même que sainte Hildegarde ou sainte Catherine de Sienne voyaient l'Église, épouse de Jésus-Christ, sous l'image d'une vierge ou d'une matrone placée dans les états de souffrances les plus divers, persécutée, maltraitée, dépouillée, malade ou frappée de la lèpre, et de même qu'elles avaient à accomplir leurs tâches de prière d'une manière correspondante à ce qu'elles voyaient, de même Anne-Catherine trouva dans la maison des noces et dans ses dépendances l’Église, sous forme de matrone, dans toutes les positions et tous les états imaginables. La forme des vêtements, l'état du corps, les allures, l'aspect extérieur de cette matrone, les lieux où elle séjournait, ses relations avec d'autres figures étaient les symboles des mauvais traitements, des profanations, des blessures, de l'oppression que l'Église, dans sa vie sur la terre, avait à souffrir en réalité de ceux qui lui appartenaient. Ils figuraient aussi sa situation en face de ceux qui étaient séparés d'elle, des pouvoirs séculiers, et de toutes les influences hostiles du dehors : et c'était d'après cela qu'étaient réglés les divers travaux qu'Anne-Catherine avait à accomplir pour expier des méfaits et des prévarications dont la matrone avait été victime. »
« J'arrivai à Bethléhem, raconta-t-elle dans la dernière semaine de l'Avent de 1819, et sur le chemin de la maison des noces, je trouvai la vieille matrone. Elle était toute couverte d'ulcères qu'elle cachait sous un manteau sale. Après avoir invoqué saint François Xavier, je surmontai ma répugnance et je suçai les ulcères, alors il en sortit des rayons de lumière qui répandirent au loin une brillante clarté. L'acte de sucer ces plaies fut pour moi quelque chose d'incroyablement agréable et doux : une femme resplendissante descendit d'en haut à notre droite, retira à la matrone qui n'avait plus que quelques blessures, son méchant manteau tout raide, lui passa au cou le sien propre dont l'éclat brillait au loin et disparut. Alors la matrone redevint toute lumineuse et je la conduisis dans le jardin de la maison des noces ; il semblait qu'elle eût été chassée de là, et qu'elle fût devenue si malade pendant qu'elle errait de côté et d'autre : je ne pus pas encore la faire entrer dans la maison même. Dans le jardin je trouvai beaucoup de mauvaises herbes : presque toutes les fleurs avaient péri, parce que les jardiniers avaient établi partout des séparations et que chacun cultivait à sa façon ; ils ne consultaient plus le vieillard qui était placé à leur tête et se souciaient peu de lui. Je trouvai aussi celui-ci malade : il ne savait rien de l'envahissement des mauvaises herbes jusqu'au moment où les chardons et les ronces montèrent sur ses fenêtres : alors il voulut qu'on les arrachât. La matrone à laquelle la Mère de Dieu avait donné le manteau portait avec elle dans une boite un trésor, une chose sainte qu'elle conserve, mais qu'elle-même ne connaît plus bien : ce trésor, c'est l'autorité spirituelle et la force secrète de l'Église dont ceux qui sont dans la maison des noces ne veulent plus et qu'ils ne comprennent plus. Mais ce pouvoir croîtra de nouveau dans le silence : ceux qui résistent seront alors chassés de la maison et tout sera renouvelé. »
« J'arrivai à Bethléhem, raconta-t-elle dans la dernière semaine de l'Avent de 1819, et sur le chemin de la maison des noces, je trouvai la vieille matrone. Elle était toute couverte d'ulcères qu'elle cachait sous un manteau sale. Après avoir invoqué saint François Xavier, je surmontai ma répugnance et je suçai les ulcères, alors il en sortit des rayons de lumière qui répandirent au loin une brillante clarté. L'acte de sucer ces plaies fut pour moi quelque chose d'incroyablement agréable et doux : une femme resplendissante descendit d'en haut à notre droite, retira à la matrone qui n'avait plus que quelques blessures, son méchant manteau tout raide, lui passa au cou le sien propre dont l'éclat brillait au loin et disparut. Alors la matrone redevint toute lumineuse et je la conduisis dans le jardin de la maison des noces ; il semblait qu'elle eût été chassée de là, et qu'elle fût devenue si malade pendant qu'elle errait de côté et d'autre : je ne pus pas encore la faire entrer dans la maison même. Dans le jardin je trouvai beaucoup de mauvaises herbes : presque toutes les fleurs avaient péri, parce que les jardiniers avaient établi partout des séparations et que chacun cultivait à sa façon ; ils ne consultaient plus le vieillard qui était placé à leur tête et se souciaient peu de lui. Je trouvai aussi celui-ci malade : il ne savait rien de l'envahissement des mauvaises herbes jusqu'au moment où les chardons et les ronces montèrent sur ses fenêtres : alors il voulut qu'on les arrachât. La matrone à laquelle la Mère de Dieu avait donné le manteau portait avec elle dans une boite un trésor, une chose sainte qu'elle conserve, mais qu'elle-même ne connaît plus bien : ce trésor, c'est l'autorité spirituelle et la force secrète de l'Église dont ceux qui sont dans la maison des noces ne veulent plus et qu'ils ne comprennent plus. Mais ce pouvoir croîtra de nouveau dans le silence : ceux qui résistent seront alors chassés de la maison et tout sera renouvelé. »
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
Pendant ce récit, elle avait plusieurs fois jeté des regards de côté : elle sentait l'approche de son époux céleste et elle tomba tout à coup dans une profonde extase, pendant laquelle elle lui demanda, en termes pleins de tendresse, à souffrir pour la matrone et aussi « pour trois femmes errant sans asile avec leurs pauvres enfants ; » ces femmes lui apparaissaient, comme figures symboliques des communions séparées de l'Église, errantes hors du bercail. « Là haut, disait-elle dans sa prière, là haut je ne, pourrai plus souffrir. Tout y est pure joie ! Laissez-moi encore ici ! Laissez-moi encore porter secours ! » En ce moment une de ses anciennes compagnes de couvent, à laquelle elle avait donné rendez-vous le jour précédent, se présenta à la porte et voulut aussitôt se retirer : mais Anne-Catherine cria, sans sortir de l'extase : « Voici quelqu'un à qui je dois donner quelque chose : ceci est pour elle et ceci pour son hôtesse ! et en disant cela, elle prit dans l'armoire du mur quelques petits paquets de café et les offrit à son ancienne compagne. A peine celle-ci s'était-elle éloignée de nouveau qu'Anne-Catherine, manifestant la plus grande joie se mit à rendre grâces à Dieu, « car, dit-elle, pour ce don, j'ai obtenu de mon époux la délivrance d'une pauvre âme du purgatoire. J'aurais voulu autant d'âmes qu'il y avait de grains de café, mais enfin j'en ai obtenu une. » Elle vit la joie et la gloire de cette âme délivrée.
Le jour de Noël elle raconta ceci : « J'étais dans le jardin de la maison des noces. La matrone était encore malade, mais pourtant elle mettait en ordre, nettoyait et déblayait çà et là dans le jardin. Je vis la bergerie de la maison des noces devenue une église. Les haies de noyers (note) qui entouraient l'étable étaient toutes flétries et les noix étaient desséchées et vides. Je vis plusieurs saints revêtus d'antiques habits sacerdotaux qui nettoyaient diverses parties de l'église et enlevaient des toiles d'araignées. La porte était ouverte, l'église devenait de plus en plus lumineuse. C'était comme si les maîtres faisaient le travail des domestiques : car ceux qui étaient dans la maison des noces ne faisaient rien et plusieurs étaient mécontents : il y avait pourtant là un grand mouvement. Il semblait qu'ils dussent entrer quand l'église serait tout à fait remise en état : mais quelques-uns alors devaient être chassés et mis de coté. Pendant que l'église devenait de plus en plus nette et plus lumineuse, il jaillit tout à coup dans son enceinte une belle source limpide qui répandit de tous les côtés une eau pure comme du cristal, sortit à travers les murs et, coulant dans le jardin, y ranima tout. A l'effusion de cette source, tout devint plus lumineux et plus joyeux et je vis au dessus d'elle un autel resplendissant comme un esprit céleste, comme une manifestation et une croissance futures, et il semblait que tout allait toujours croissant dans l'église, murs, toits, décorations, corps de l'édifice, enfin tout ; et les saints continuaient à travailler et le mouvement était de plus en plus grand dans la maison des noces. »
(note) Les noix signifient la discorde.
Le jour de Noël elle raconta ceci : « J'étais dans le jardin de la maison des noces. La matrone était encore malade, mais pourtant elle mettait en ordre, nettoyait et déblayait çà et là dans le jardin. Je vis la bergerie de la maison des noces devenue une église. Les haies de noyers (note) qui entouraient l'étable étaient toutes flétries et les noix étaient desséchées et vides. Je vis plusieurs saints revêtus d'antiques habits sacerdotaux qui nettoyaient diverses parties de l'église et enlevaient des toiles d'araignées. La porte était ouverte, l'église devenait de plus en plus lumineuse. C'était comme si les maîtres faisaient le travail des domestiques : car ceux qui étaient dans la maison des noces ne faisaient rien et plusieurs étaient mécontents : il y avait pourtant là un grand mouvement. Il semblait qu'ils dussent entrer quand l'église serait tout à fait remise en état : mais quelques-uns alors devaient être chassés et mis de coté. Pendant que l'église devenait de plus en plus nette et plus lumineuse, il jaillit tout à coup dans son enceinte une belle source limpide qui répandit de tous les côtés une eau pure comme du cristal, sortit à travers les murs et, coulant dans le jardin, y ranima tout. A l'effusion de cette source, tout devint plus lumineux et plus joyeux et je vis au dessus d'elle un autel resplendissant comme un esprit céleste, comme une manifestation et une croissance futures, et il semblait que tout allait toujours croissant dans l'église, murs, toits, décorations, corps de l'édifice, enfin tout ; et les saints continuaient à travailler et le mouvement était de plus en plus grand dans la maison des noces. »
(note) Les noix signifient la discorde.
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
Voici ce qu'elle dit des sociétés séparées de l'Église : « Je rencontrai la maison surmontée de girouettes, où les gens entrent et sortent avec des livres. Il n'y a pas d'autel et tout y a mauvaise mine. Je fus conduite tout au travers, il y passe comme un chemin public. Les bancs et les sièges sont jetés çà et là, la plupart sont volés : le toit s'est effondré et à travers les poutres on voit le ciel bleu. Je vis alors deux mères défigurées par des ulcères, chacune tenant deux enfants par la main, errer çà et là comme égarées. Une troisième, la plus misérable d'entre elles, était plus loin en arrière, courbée près de l'oratoire en ruines avec un petit enfant. Elle ne pouvait pas bouger de cette place. Ces femmes n'étaient pas très âgées, leur robe était longue et étroite et non comme celles qu'on porte ordinairement. Il semblait qu'elles ne fussent enveloppées dans leurs robes que pour cacher la triste vue de leurs ulcères. Je reconnus que les enfants ne recevaient d'elles aucune force, mais que leur force leur venait des enfants. Les mères ne valaient pas grand'chose, mais les pauvres enfants étaient innocents de toutes ces misères. Elles marchaient en chancelant, l'une derrière l'autre. Elles n'avaient plus proprement de maison et elles avaient tellement erré à l'aventure et séjourné dans de si mauvais gîtes qu'elles y avaient gagné toutes ces maladies. Plus tard dans la nuit, je les ai encore vues, j'ai sucé leurs ulcères et je leur ai fait des compresses avec des herbes. Je les aurais conduites volontiers à l'Église, mais elles étaient encore trop craintives et se détournaient.... Ces chrétiens séparés de l'église n'ont aucune place près du saint Sépulcre, quoique maintenant ils cherchent à s'introduire en bien des endroits, mais ils ont interrompu chez eux la consécration sacerdotale, ils ont rejeté et perdu le saint sacrifice de la messe et c'est là le malheur de ces pauvres chrétiens. »
J'ai parlé à ces pauvres femmes qui errent dans la prairie avec leurs enfants : certainement bientôt les choses iront mieux pour elles. Celles qui ont des enfants sont comme de vieux arbres qui poussent de leur racine de nouveaux rejetons et qui, à cause de cela, ne sont pas jetés au feu. Les enfants indiquent des âmes qui font effort pour revenir à l'Église et entraînent avec elles leurs mères privées de nourriture : car ces femmes sont sans force et sans énergie et sont maîtrisées par leurs enfants. Les deux femmes égarées qui sont les plus voisines de l'Église ont chacune avec elles deux enfants qui courent en se tenant à leur main et par lesquels elles sont entièrement maîtrisées. La troisième, très malade, qui est couchée sur le chemin près de l'oratoire en ruines et sans toiture, n'a qu'un seul enfant : il est encore beaucoup plus petit, mais c'est pourtant un enfant et elle aussi viendra....
J'ai parlé à ces pauvres femmes qui errent dans la prairie avec leurs enfants : certainement bientôt les choses iront mieux pour elles. Celles qui ont des enfants sont comme de vieux arbres qui poussent de leur racine de nouveaux rejetons et qui, à cause de cela, ne sont pas jetés au feu. Les enfants indiquent des âmes qui font effort pour revenir à l'Église et entraînent avec elles leurs mères privées de nourriture : car ces femmes sont sans force et sans énergie et sont maîtrisées par leurs enfants. Les deux femmes égarées qui sont les plus voisines de l'Église ont chacune avec elles deux enfants qui courent en se tenant à leur main et par lesquels elles sont entièrement maîtrisées. La troisième, très malade, qui est couchée sur le chemin près de l'oratoire en ruines et sans toiture, n'a qu'un seul enfant : il est encore beaucoup plus petit, mais c'est pourtant un enfant et elle aussi viendra....
Re: Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 2
« Je rencontrai de nouveau les deux femmes avec les quatre enfants. Elles étaient plus rapprochées de la maison des noces. Les enfants ne pouvaient pas rester en repos : ils tiraient leurs mères en avant et elles étaient forcées de les suivre. Elles n'entrèrent pas même dans le jardin : elles s'arrêtèrent devant, intimidées, craintives et comme frappées de stupeur. Elles n'avaient pas pressenti ce qu'elles verraient ici... Je priai encore devant la crèche pour les pauvres mères afin qu'elles entrassent au moins dans le jardin de la maison des noces : je vis alors la matrone sortir pour les chercher et les engager à se réunir à elle. Mais elle semblait user de dissimulation et feignait de faire une simple promenade : elle marchait timidement et comme en se cachant. Cela me donna de l'inquiétude, surtout quand je vis qu'elle voulait d'abord aller trouver un berger séparé : je craignais qu'elle n'eût plus sa boîte avec elle et que maintenant elle ne fût tout à fait sans force, de façon que le berger pût se rendre maître d'elle et l'empêcher de revenir dans le jardin de la maison des noces. Je désirais qu'elle allât premièrement aux mères qui avaient des enfants. J'allai donc à sa rencontre, je m'entretins avec elle et je vis avec joie qu'elle avait sa boîte sur elle. Je m'aperçus, à mon grand chagrin, qu'elle n'était pas encore tout à fait guérie : quelques-unes de ses plaies s'étaient fermées trop tôt, et le mal était resté à l'intérieur. Je vis que cela l'empêchait de faire son invitation aux mères comme il l'eût fallu, et que ses façons dissimulées et sa timidité provenaient de là : elle ne marchait pas droit à elles au nom de Jésus. Je m'entretins longtemps avec elle. Elle n'était pas animée d'un esprit de charité, elle parlait tellement de ses droits et de son patrimoine qu'on ne la croyait pas quand elle parlait de charité. Elle m'avait parlé de tous ses droits et des grâces qu'elle avait reçues et quand je lui demandai ce qu'elle portait dans sa boîte, elle me dit : « C'est un mystère, c'est une chose ; sainte : » elle ne savait pas au juste ce que c'était et n'en faisait aucun usage, mais elle portait ainsi avec elle la boîte fermée. Elle était aussi mécontente de ce que je ne l'avais pas bien guérie. Je la conduisis pourtant, en passant devant le berger jusqu'aux mères errantes qui avaient été traînées à sa rencontre par les quatre enfants. Elle s'entretint avec elles : au commencement elles montrèrent un peu de raideur et se tinrent sur la réserve. Elle les engagea à se réunir et à se réconcilier avec elle, et à venir dans le jardin de la maison des noces. Les enfants ne demandaient pas mieux : mais les mères voulaient d'abord en parler avec le berger qui était près de là, et tous ensemble allèrent le trouver. La vieille femme lui parla : je tremblais toujours que cette vieille femme, n'étant pas encore entièrement rétablie, ne fît les choses de mauvaise grâce et maladroitement, et cela arriva en effet à certains égards : car elle dit qu'elle possédait tout et que tout lui appartenait, force, grâce, biens, droits, etc. Le berger coiffé d'un tricorne ne se sentit pas très bien disposé à son égard ; il lui dit : « Qu'as-tu donc dans cette boîte que tu portes avec toi partout ? » Elle répondit que c'était un mystère et on voyait bien que c'était un mystère pour elle-même. Là-dessus le berger fut très mécontent et dit : « Si tu viens encore avec ton mystère, je ne veux pas en entendre parler ; c'est à cause de ton trafic de mystères que nous nous sommes éloignés de toi. Ce qu'on ne peut pas expliquer et montrer au grand jour devant tout le monde ne vaut rien. » Là-dessus ils se séparèrent. Les mères aussi ne voulurent plus venir. La vieille femme vint avec moi vers le jardin. Mais les enfants des mères ne se laissèrent pas retenir et coururent après nous. Ils avaient un certain penchant qui les attirait vers la vieille femme et ils entrèrent avec elle dans le jardin. Ils y regardèrent ; tout, cependant ils n'étaient pas encore disposés à y rester : ils retournèrent vers leurs mères pour tout leur raconter, mais ils étaient très touchés. »
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