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Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 3

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:27

19 novembre. Elle travailla et pria toute la nuit pour l'abbé Lambert qui avait une plaie ouverte dans le flanc. Elle eut de nouveau une vision où elle le vit mourir et reçut de son époux céleste l'assurance consolante que les souffrances de sa maladie et la compassion qui la portait à les partager lui seraient comptées à sa mort. - Elle eut aussi une vision sur la vie de sainte Elisabeth de Thuringe et raconta ce qui suit : « Pendant que je travaillais à des bonnets d'enfants, je la vis tout à coup près de moi, tenant l'enfant Jésus par la main. Je voulus cesser et me tourner vers elle, mais elle me retint la main et me dit qu'il fallait continuer, que ce travail était plus que la vénération que je lui témoignerais, que c'était faire quelque chose pour l'enfant Jésus. Elle me montra en même temps une scène de sa vie où je vis que l'enfant Jésus s'assit sur sa robe un jour qu'elle travaillait pour les pauvres et ne lui parla pas jusqu'à ce qu'elle eût fini. Elle me vint en aide. »

5 décembre 1820. « J'ai eu une triste vision. Je vis qu'après la mort de Lambert, mes ennemis formaient le projet de m'emmener en secret et de me renfermer, mais ils en furent empêchés. Il survint un obstacle à leur entreprise. J'étais dans une grande tristesse de voir de nouveau les ennemis près de moi. Mais je vis, dans une autre vision, que je devais après cela être emmenée par mes amis et que le Pèlerin voulait me transporter autre part que son frère. Je souffris beaucoup de cette discorde. » (Cette vision eut son accomplissement littéral le jour des obsèques de l'abbé Lambert.)

9 décembre. « Cette nuit je n'ai pas laissé un moment de repos à la Mère de Dieu. Je me suis assise près d'elle, j'ai cousu avec beaucoup d'empressement un bonnet que je lui ai montré : je lui ai dit que ce serait pour son enfant, mais qu'elle devait de son côté procurer quelque soulagement à Lambert dans sa maladie. Je ne cessais pas de la prier. Cela a fini par m'être très pénible, mais j'ai persisté dans mes supplications; je lui ai dit : « il le faut, il le faut ! » Je demande uniquement qu'il souffre avec patience, que rien ne porte préjudice à son âme, seulement un peu de soulagement. Il me fallut alors prendre beaucoup sur moi, car il me fut dit : « Il faudra souffrir ! » Et comme je suppliais ainsi, je vis aussitôt, les uns après les autres, une grande quantité de malades, répandus dans le monde entier. Et il me fut dit encore : « Tu dois secourir aussi celui-ci, et encore celui-là. » Ensuite ils sont tous comme placés devant moi quand j'ai une minute de relâche. J'ai ainsi passé une grande partie de la nuit à prier, à travailler et à visiter un grand nombre de malades. J'ai ressenti une grande joie quand à midi, Lambert m'a fait faire ses salutations et j'ai appris avec joie qu'il se sentait mieux et qu'il avait mangé de bon appétit. »

10 décembre. Je me suis encore entretenue très familièrement avec Marie. Elle m'a dit que dans son état de grossesse elle ne souffre d'aucune incommodité, que parfois, dans son intérieur, elle a le sentiment de la présence d'une grandeur toute puissante et qu'elle plane pour ainsi dire en elle-même. Elle sent qu'elle entoure Dieu fait homme et que celui qu'elle entoure la porte. Je dois lui faire une petite crèche, elle m'a dit de réciter chaque jour neuf Ave Maria en l'honneur des neuf mois pendant lesquels elle a porté le Sauveur sous son coeur. »

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:27

14 décembre. « Le Pèlerin la trouva occupée de préparer des bandages pour Lambert. Elle était restée toute la nuit sans assistance, ayant d'affreuses convulsions et elle avait vu dans une vision que Lambert avait une hémorragie mortelle. Le matin quand Lambert voulut se lever, le sang jaillit en effet de sa bouche et il fut obligé de rester au lit. Elle veut prendre un homme pour le veiller, mais le malade s'y refuse. » Elle se donna tant de peine ce jour-là pour raconter les visions courantes de la vie de Jésus que le Pèlerin fut obligé de faire cet aveu : « Il est étonnant que, dans un aussi triste état, elle se souvienne encore de quelque chose. Toute la journée, pendant ses cruelles souffrances qu'elle partageait avec le malade, elle a été assiégée de visites et, dans l'après-midi, elle s'est donnée tant de peine pour laver du linge que les convulsions reviennent de nouveau. » Mais le jour précédent, il s'était plaint en ces termes : « Elle est tellement occupée de la maladie de Lambert qu'elle oublie presque tout : aujourd'hui elle a très mal raconté. On a le coeur serré quand on pense que Dieu donne à voir à une âme tous les mystères de la Rédemption et que ce qu'elle voit est si mal conservé et considéré comme si peu de chose. Mais ici aussi doit se confirmer que Jésus a été vendu pour trente pièces d'argent ( !!!). »

16 décembre. « Elle a fait des travaux de couture pour le malade. Son visage portait l'empreinte de grandes souffrances et d'un vif chagrin. Les larmes étaient encore sur ses joues. Elle a une telle rage de tête qu'il semble qu'on lui broye le cerveau. Elle avait aussi vomi du sang et saigné au côté. Elle souffre de nouveau d'une rétention d'urine. Quand on lui demande si elle n'a pas prié Dieu de lui envoyer une partie de ces souffrances pour Lambert, elle ne peut pas le nier. Ce saint temps de l'Avent est ordinairement pour elle le plus joyeux de l'année. L'année dernière, à pareille époque, elle chantait des cantiques à la louange de Marie. Elle se trouvait alors dans un état de contemplation continuel, mais maintenant la souffrance l'accable et il y a des dérangements perpétuels autour d'elle. Elle ne peut rapporter que des visions décousues. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:28

17 décembre. « Le soir, le Pèlerin la trouva très émue. Elle lui raconta que, dans l'après-midi, Lambert s'était traîné pour la dernière fois sur des béquilles et était venu lui dire adieu, pleurant beaucoup et disant qu'il ne la reverrait plus. Son confesseur était saisi de compassion et exprimait la peine que lui causait l'état de Lambert. « Car la malade, disait-il, ne retrouvera plus un ami si fidèle. » Il priait Dieu d'accorder à la malade la grâce de ne pas lui survivre longtemps. »

19 décembre. « Elle était aujourd'hui très épuisée et avait beaucoup de linge à apprêter pour le malade. La nuit lui apporte de cruelles souffrances qu'elle prend à sa place. Elle a avec cela une fièvre en règle et endure la soif pour ne pas vomir; tout cela, depuis la maladie de Lambert, se manifeste la plupart du temps le soir et dans la nuit. Elle explique au Pèlerin que la plus grande partie de ses souffrances vient de maladies qu'elle prend ainsi sur elle. Elle sait cela parce qu'elle-même les demande. Elle agit ainsi depuis son enfance et elle ignore qui le lui a appris : cela est impliqué dans la compassion. Étant enfant, elle a guéri plusieurs ulcères en les suçant et guéri aussi sa mère d'un érésipèle par des prières et par un remède qui lui est venu à l'esprit. » - « Son confesseur, ajoute le Pèlerin, cherche souvent à la détourner de cette idée (note) en lui déclarant qu'elle ne doit pas s'imaginer de pareilles choses, que tout cela est purement naturel et qu'il n'y faut employer que les remèdes de la médecine. »

(note) Cet homme consciencieux faisait cela dans la bonne intention de n'épargner aucune humiliation à sa fille spirituelle

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:28

20 décembre. « Maladie, travail, dérangements sans fin, mais aussi beaucoup de grâces et de patience. -Elle est très fatiguée des efforts que lui ont occasionnés les visions de la nuit. » J'étais, dit-elle, dans le jardin de la maison des noces. Tout ce qui peut être salutaire et agréable pour l'homme s'y trouvait. Cinq chemins y conduisaient de toutes les parties du monde. Au milieu était un édifice avec plusieurs portes dans lequel on distribuait toutes sortes de choses bonnes et salutaires. Beaucoup de personnes étaient là et je reconnus les trois jeunes filles et les quatre hommes qui doivent travailler avec moi. Il y avait aussi une crèche, avec des images des saints Innocents et le tableau de la punition infligée à Hérode pour avoir voulu supprimer l'avènement du Sauveur. J'appris comment ces images s'appliquaient au temps présent notamment, comment elles se rapportaient à ceux qui veulent enlever au monde et détruire la grâce renouvelée de cet avènement. J'eus à prier pour tous ceux qui se préparent à célébrer la sainte fête de Noël afin qu'ils rejettent tout le vieux levain du mal et deviennent avec Jésus des hommes nouveaux dans l'Église. Je vis alors de tous côtés, dans l'éloignement, d'innombrables figures d'êtres humains. J'en fis le tour et il me fallut les prendre et les porter tous. Je trouvai ces gens occupés et retenus par les empêchements les plus divers. J'eus à traîner et à porter beaucoup d'ecclésiastiques et de personnages bien pesants. J'aurais bien volontiers porté aussi le vieux Lambert, mais il me fut dit qu'il devait se traîner lui-même. Il me fallut aussi porter le Pèlerin. Je ne pouvais pas comprendre pourquoi il n'avançait pas, il était sur un chemin très uni. À la fin de la vision, tout cela ne fut plus qu'une église où l'on célébrait magnifiquement le service divin. Je ne puis plus bien débrouiller cette vision, je me suis traînée avec une fatigue excessive. Cela se fait avec une vitesse incroyable et successivement. »

Avec cette vision commença un tel accroissement de ses diverses souffrances qu'on pouvait reconnaître aisément qu'elle était chargée d'obtenir pour beaucoup de personnes impénitentes la grâce de la conversion. Elle fut prise de vomissements très douloureux qui continuèrent pendant plusieurs jours et quoiqu'elle ne pût prendre qu'un peu d'eau, elle vomissait (le Pèlerin en fut témoin) à peu près toutes les demi-heures et avec d'affreuses souffrances, deux cuillerées d'eau et un gramme de sang. Cela la mit dans un si triste état qu'elle ne pouvait plus parler.

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:28

23 décembre. « Le matin, on la trouva dans un état d'insensibilité complète. Elle ne pouvait ni remuer, ni parler. Le père Limberg, obligé d'aller dans la campagne, lui envoya le chapelain Niesing qui récita près d'elle les prières pour les malades tirées du recueil de bénédictions de Martin de Cochem. Cela lui rendit la connaissance et elle put penser de nouveau, suivant son expression. Son pouls était à peine sensible, elle était raidie par le froid intérieur et ne pouvait pas parler. Au bout d'une heure, Niesing répéta les prières sur elle. Elle put regarder, remuer, se releva dans son lit et dit: « Voyez ce que peuvent la main du prêtre et sa prière ! Cette nuit j'ai incroyablement souffert des douleurs dans tous les membres, une soif horrible sans pouvoir boire et je ne le puis pas encore. J'ai perdu enfin la connaissance et je croyais ce matin que cette fois j'allais vraiment mourir, car toute la nuit, j'ai été comme à l'agonie. Je ne voulais penser qu'à Jésus, Marie et Joseph, mais je ne pouvais plus penser ces noms. Alors j'ai senti que l'homme ne peut rien, qu'il ne peut pas penser à Dieu si Dieu ne lui donne la grâce pour cela et que, si je pouvais en avoir encore la volonté, c'était uniquement par la grâce de Dieu. Lorsque Niesing est venu, je savais qu'il viendrait cependant, je ne pouvais pas remuer un membre ni parler. Je connus aussi qu'il avait avec lui le petit livre et j'eus le sentiment et l'espérance qu'il prierait. Lorsqu'il commença à prier, sa compassion pénétra à travers moi comme de la chaleur, je repris la conscience de moi-même. Je pus avec une profonde émotion penser à Jésus, à Marie et à Joseph et la vie fut pour moi un don venant de la bénédiction sacerdotale. »

« Le soir elle demanda de nouveau la bénédiction et la relique de saint Côme. Le jour d'après, elle fut encore dans le plus triste état, elle put pourtant dire quelques mots. » J'ai pressé la relique sur mon coeur, dit-elle ; j'ai vu le saint près de moi et un courant de chaleur est venu sur moi. J'ai maintenant un peu plus de vie, mais je suis toute pleine de douleurs qui me déchirent cruellement. La soif me tourmente excessivement, mais je ne puis pas boire. » Elle resta tout ce jour, qui était la veille de Noël, dans un état d'immobilité semblable à la mort. Depuis qu'elle a eu ces grandes souffrances, Lambert se trouve beaucoup mieux. »

Quoiqu'elle eût à peine assez de force pour prier le Pèlerin de ne pas venir la voir avant-midi, le jour de Noël, parce qu'elle sentait un grand besoin de repos cependant. cette humble prière si bien motivée le mit de très mauvaise humeur : « Il y a dans sa prière (c'est ainsi qu'il se plaignait) une espèce de menace comme si le Pèlerin avait jamais pu lui être à charge. Il ne peut pas s'expliquer cela, mais il a été très triste pendant la sainte nuit et il n'a pas su pour quelles bonnes raisons il souffrait ainsi. Il ne la vit qu'à midi. Elle était guérie et avait l'air très bienveillant, mais elle ressentait une grande lassitude. « J'ai reçu à la crèche, dit-elle, l'ordre de distribuer aujourd'hui sept pains aux pauvres pour Lambert (il mourut la septième semaine qui suivit) puisqu'il est encore de ce monde. Cela m'a été ordonné trois fois. J'ai prié Dieu de me montrer aussi les pauvres. Quelques-uns sont venus d'eux-mêmes et ont pleuré de joie lorsque je leur ai donné le pain. J'ai vu les autres en vision. » Le Pèlerin ayant dit alors qu'après la mort de Lambert, elle ferait bien de congédier sa soeur et de changer de logement, elle déclara qu'elle ne pouvait pas faire cela; qu'Overberg non plus ne lui permettait pas de quitter sa maison et de renvoyer sa soeur. Le Pèlerin ne voit pas comment tout cela se lie ensemble. Il doit y avoir une grande inintelligence de la part des hommes ou une inexplicable disposition de Dieu. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:28

27 décembre. " Elle a travaillé à faire des bandages et de la charpie pour Lambert : elle est très occupée de la mauvaise toux asthmatique de sa petite-nièce, mais elle est infatigable pour offrir au Pèlerin de raconter ce qu'elle peut et ce peu qu'elle donne mérite de la reconnaissance, car elle le donne d'une main toujours bienfaisante quoique mourante. Elle est de nouveau plus malade. » Elle raconta une grande vision concernant saint Jean l'Évangéliste, ce qui arracha au Pèlerin les aveux qui viennent d'être rapportés. Mais dès le lendemain, il recommence à se plaindre : « Elle a eu des chagrins, dit-il, et n'a pas reçu d'assistance, de là vient que tout ce qu'elle a vu sort de sa mémoire et qu'elle raconte au milieu des souffrances et des distractions. C'est comme une fosse dégoûtante où elle subit le martyre et cette personne malade à la mort est tourmentée de manière à rendre insuffisante toute bonne volonté. » or quelle était la cause de cette vive irritation. Voici ce qu'il répond lui-même : « Elle était pleine de chagrin et tout en larmes. Elle cousait et faisait des raccommodages pour Lambert près duquel elle s'était fait porter. Il avait pleuré d'attendrissement et elle vit qu'il lui manquait différentes choses qu'elle voulut alors lui préparer elle-même. Tout cela dérangea beaucoup le pèlerin. Elle fit aussi venir une sage femme pour lui donner des bonnets et des langes destinés à des enfants nouveau-nés et qu'elle avait préparés dans les derniers temps. Cela fut cause qu'elle remit son récit à l'après-midi. Quand le Pèlerin la revit dans la soirée, elle était très fatiguée et luttait visiblement contre la tentation de se plaindre de ses chagrins. Le confesseur vint et alors le Pèlerin lui lut une prière à Jésus tirée d'un vieux livre. Au bout de quelques instants, elle fut dans l'extase la plus profonde. Elle était légère comme une plume et son visage si attristé auparavant par la douleur et l'inquiétude était serein et rayonnant de joie. Le Pèlerin ne peut rendre cette clarté et ce charme que par le mot de lumineux. Le confesseur lui présenta le livre de prières, elle le prit, l'ouvrit les yeux fermés et continua à lire la prière jusqu'au bout."

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:28

29 décembre. < Depuis Noël, elle prend le soir un peu de bouillon d'orge, mais elle est obligée de le vomir. Elle taille des vêtements pour de pauvres enfants et distribue ses dons chaque jour. Mais elle est très inquiète de Lambert. »

31 décembre. " C'était dimanche. Elle s'était confessée hier pour communier aujourd'hui. Son confesseur était parti pour aller assister des gens à la campagne et il avait oublié de charger un prêtre de lui apporter le Saint-Sacrement. Son visage avait la douloureuse expression d'une personne qui languit de défaillance. Elle pleurait à chaudes larmes. Elle n'était pas disposée à raconter (cela se comprend), du reste elle y est très rarement disposée (se dit le Pèlerin à lui-même dans un nouvel accès de mauvaise humeur). En général, malgré les avertissements très sérieux qu'elle reçoit à ce sujet dans les visions, elle y attache très peu d'importance. Bien plus, les visions sont au fond quelque chose qui la gêne et elle prie toujours pour en être délivrée. Le chagrin et la faim de la sainte eucharistie l'empêchèrent de se rappeler ce qu'elle avait vu. Elle assura encore avoir rapporté à son confesseur que son guide spirituel lui avait ordonné de faire venir le frère du Pèlerin pour lui dire différentes choses : mais le confesseur voulait attendre qu'il vint de lui-même. Ce frère, ajouta-t-elle, continuait à ne voir dans son état que du magnétisme, il jugeait et traitait tout ce qui se passait en elle d'après cette opinion erronée. « Mais, dit-elle, ce n'est pas mon affaire, c'est l'affaire de Dieu : et je vois combien d'ennuis il me préparera encore. Il m'a été dit aussi par mon guide que le Landrath, qui est très ignorant, avait sur moi des idées plus justes. »

1er janvier 1821. « Je me suis trouvée cette nuit près de la crèche et j'ai imploré un peu de soulagement. Je demandais qu'au moins Dieu me déchargeât d'un de mes fardeaux et qu'il délivrât la pauvre enfant de sa mauvaise toux convulsive; mais je ne fus pas écoutée et aucune espérance ne me fut donnée. J'ai lutté formellement avec Dieu et je lui ai représenté ce qu'il promettait et qui il exauçait: je pouvais citer beaucoup d'exemples, mais je n'ai pas été écoutée et j'ai appris que je serais éprouvée plus fortement encore cette année. J'ai aussi ardemment prié pour que Dieu veuille bien me retirer les visions, afin que je n'aie plus la responsabilité du récit qui peut en être fait. Je n'ai pas été exaucée et j'ai reçu l'injonction accoutumée de raconter ce que je vois dans la mesure où je le pourrai (note), quand même on rirait de moi, parce que, me fut-il dit, il y avait à cela une utilité que je ne pouvais pas comprendre.

(note) Donc non pas tout ce qui lui était montré, sans exception, ni tout ce que le Pèlerin réclamait, mais seulement ce pour quoi Dieu lui donnerait le temps et la force nécessaires.

J'appris de nouveau que personne n'avait encore vu de la même manière et dans la même mesure et que ce n'était pas pour moi, mais pour l'Église. »

« Je vis saint Joseph aussi clairement et aussi distinctement que possible et je lui exposai aussi ma détresse. Il était vieux, maigre, chauve, mais il avait les joues colorées. J'eus un entretien suivi avec lui. Il me dit qu'il fallait m'abandonner uniquement à Dieu : il avait eu aussi de grands chagrins à supporter avant que l'ange lui eût dit que l'enfant était de l'Esprit-Saint et qu'il devait être le protecteur de la mère : ensuite, quand il lui avait fallu tout d'un coup aller à Bethléem et qu'il n'y avait pas trouvé de logement : puis, lorsque de Nazareth, où il avait à peine commencé à s'installer, il fut obligé de partir pour l'Égypte quand l'enfant avait à peine neuf mois. Il n'avait pas prié Dieu de lui épargner cette épreuve, mais il avait fait ses dispositions en toute hâte, avait pris avec lui sur l'âne quelques effets, un peu de pain et une couple de petits flacons, puis il était parti pendant la nuit. Il s'était dit que Dieu, ayant donné l'ordre, prendrait aussi soin de tout. Un jour dans le désert, des serpents en grand nombre étaient venus à sa rencontre; cette fois il avait pensé que Dieu devait l'assister et il avait imploré son secours. Alors un ange était venu et les serpents s'étaient retirés. J'ai vu plus tard cette scène, c'étaient de grands et gros serpents, ils sortaient des buissons. J'interrompis son discours et lui fis une objection : il lui avait été facile, disais-je, de tout endurer ayant Jésus près de lui. Mais il m'imposa silence de la bonne façon et me dit que, cette année, j'aurais des épreuves qui pourraient compter, qu'il fallait seulement me tenir prête. Hier j'avais déjà vu que j'aurais beaucoup à souffrir dans trois semaines ou pendant trois semaines. »

A propos de cette communication qui prouve si clairement la simplicité candide et la pureté de la narratrice, le Pèlerin fait les remarques qui suivent : « En priant pour la cessation des visions, elle a fait une demande très déraisonnable et prouvé une fois de plus qu'elle n'apprécie aucunement ce qu'elle voit. L'unique chose qui la soutienne et la relève dans cet état misérable et au milieu de cette confusion, la faculté qui est sa meilleure prérogative, ce dont la perte ferait peser une grave responsabilité sur tant de personnes, elle prie pour en être délivrée ! Il semble qu'elle ne sait pas bien ce qu'elle a demandé et le refus d'exaucer sa prière est la plus grande des faveurs. Elle a désiré de n'avoir à s'occuper que des pauvres, et cependant il est impossible qu'elle en soit plus occupée qu'elle ne l'est ; car elle consacre à peine deux heures par jour aux communications qu'elle fait au Pèlerin, tandis qu'elle a l'ordre de raconter tout ce qu'elle sait (note) et elle se prête avec la plus grande condescendance aux empêchements les plus futiles.

(note) Non pas tout ce qu'elle sait, mais ce qu'elle est en état de dire !

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:29

Par exemple, une meunière qui apporte de la farine pour Lambert veut causer avec elle et attend dans l'antichambre deux ou trois minutes pendant que le Pèlerin est près du lit de la malade. Aussitôt la voilà prise de scrupule ; il ne faut pas donner de scandale, dit-elle; cette femme pourrait faire des réflexions sur ce qu'elle a à dire au Pèlerin, elle pourrait entendre quelque chose, etc., et elle est dans la plus grande anxiété. Le Pèlerin est renvoyé à l'après-midi et alors une autre visite, ou une contrariété, ou une maladie peut apporter un nouvel obstacle, et de cette manière presque tout se trouve perdu !
Ce jugement rigoureux et injuste du Pèlerin montre clairement combien chez lui l'impression, même des plus touchantes expériences, était toujours effacée par ce qui lui paraissait un dérangement, et combien il en coûtait d'efforts à la malade oppressée de tant de soucis pour lui raconter chaque jour ses visions pendant deux heures entières. Voici pourtant ce qu'il rapporta plus tard : « Elle souffre avec Lambert. Chaque soir elle a la fièvre et de forts vomissements de sang : quatre à cinq fois par jour, il lui faut tenir et soigner l'enfant malade afin qu'elle ne soit pas étouffée par des accès de toux convulsive qui durent presque une demi-heure. Mais on ne voit jamais percer dans ses notes un sentiment de profonde sympathie ou même de reconnaissance pour toute la peine que, malgré tout, elle se donne à cause de lui. Il met par écrit ses paroles, ses prières, les visions où il est question de ses procédés à lui, Pèlerin, et cela sans qu'il s'éveille chez lui le moindre désir d'apporter quelque soulagement à la malade en se montrant plus patient et plus discret. « Je ne cesse pas, dit-elle, d'avoir des visions touchant les chagrins qui me menacent. On m'a revêtue d'une robe blanche, par-dessus celle-ci d'une robe noire, puis d'un voile noir par-dessus un blanc. Il y avait sur la robe beaucoup de petites croix, mais je pus les mettre toutes ensemble; alors apparurent trois croix noires garnies de petites plaques d'or aux extrémités et qui ne faisaient qu'une seule croix. Elles étaient sur la robe et quand je les touchais, elles étaient dedans. J'ai eu aussi des visions continuelles qui me montraient de grandes tribulations: personne autour de moi ne me comprenait plus, j'étais entièrement délaissée et tournée en ridicule. J'ai appris aussi que je pourrais de nouveau prendre de la nourriture et marcher. Il y avait près de moi une autre personne, ma soeur ne devait plus être avec moi, j'étais aussi dans un, autre endroit. Le Pèlerin m'apporta à manger. Je ne pus prendre qu'un peu de bouillie mucilagineuse, une bouchée de gros pain, deux ou trois fèves et de l'eau : il me fut dit que toute espèce de fruits, de sucreries et de vin étaient du poison pour moi. J'eus aussi connaissance d'expériences faites sur moi (note). »

(note) Tout cela s'accomplit à la lettre, comme nous le verrons

Bien que le Pèlerin soit obligé de reconnaître dans bien des cas que les dérangements dont il est si irrité, loin d'être des incidents fortuits, sont dans les desseins de Dieu lui-même, ce que lui montre tous les jours la merveilleuse bénédiction attachée aux souffrances d'Anne-Catherine, il ne devient pourtant ni plus indulgent, ni plus réservé dans ses jugement : « Aujourd'hui, écrit-il, sa physionomie est singulièrement sereine, aimable et calme. Elle s'était fait porter chez Lambert la veille au soir et l'avait trouvé très faible. Il pleura beaucoup quand il la vit, mais il fut très édifiant et lui fit de nouveau ses adieux. Elle fut si affectée de cette scène qu'elle tomba de défaillance en défaillance. »
« Encore aujourd'hui elle a le visage très serein et elle est d'humeur calme et gaie: et cependant elle est profondément attristée de la fin prochaine de Lambert. Dieu semble lui donner des consolations et un courage indicibles. Comme il n'y a aucune amélioration dans son état, l'aménité avec laquelle elle le supporte à présent est une pure grâce de Dieu, de même que sa tristesse souvent si déplaisante peut être une tentation à laquelle il laisse son cours. Elle a eu une vision de la mort de Lambert et elle a dit : « Je croyais être près de lui : je vis un grand feu qui était au-dessus de lui s'amoindrir de plus en plus et enfin se perdre dans une petite flamme. » Elle raconta aussi une vision concernant un enfant sacrifié par les trois rois avant qu'ils eussent reçu la lumière et elle dit : « Lorsque je vis à ma droite l'horrible tableau de l'enfant offert en sacrifice, j'en détournai la tête et je le vis de nouveau à ma gauche alors je priai Dieu de me délivrer de cet abominable spectacle et mon époux céleste me dit : « Voici des choses encore pires : vois comme on me traite dans le monde entier. » Je vis alors des prêtres qui disaient la messe en état de péché mortel ; l'hostie était devant eux comme un petit enfant vivant étendu sur l'autel et je vis comment ils le divisaient avec la patène et lui faisaient les plus horribles blessures; leur sacrifice était un meurtre. Je vis aussi, en beaucoup d'endroits, une innombrable quantité de pauvres gens de bien opprimés, tourmentés et persécutés au moment actuel et je vis toujours que c'était Jésus-Christ auquel on faisait tout cela. Nous vivons dans des temps mauvais.- je ne vois de refuge nulle part : un épais brouillard de péché s'étend sur le monde entier et je ne vois partout que tiédeur et indifférence; même à Rome, je vois de ces mauvais prêtres qui martyrisent l'enfant Jésus en disant la messe. Ils voulaient se rendre auprès du Pape et exiger de lui quelque chose de très dangereux, mais je vis que le Pape vit aussi ce que je voyais moi-même et que toutes les fois qu'ils voulaient aller à lui, un ange les menaçait de son épée et les repoussait. »

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:29

7 janvier. « Elle a continué à être d'humeur sereine et paisible malgré tous les ennuis et les embarras qui l'obsèdent; mais vers midi elle eut des inquiétudes pour Lambert. Quand le Pèlerin vint vers quatre heures, il trouva près de la petite-nièce six enfants qui priaient pendant que celle-ci avait sur le lit de la malade un des plus violents accès de toux convulsive qu'on pût voir. Le visage de la malade perdit sa douce expression, elle demanda son confesseur : le Pèlerin ne put pas la consoler : elle se plaignait d'avoir été assiégée toute la journée. Elle était comme pendant la Carême. Le Pèlerin la quitta (parce qu'il se sentait contrarié par la tristesse si naturelle et si légitime de la malade). »- Le jour d'après, elle raconta ce qui suit : « Pendant le jour, lors même que je cause avec d'autres ou que j'ai des occupations, je vois continuellement le pauvre malade Lambert. Je le vois dans son lit : je vois ses souffrances et ses dispositions intérieures. Je vois en vision les tentatives par lesquelles l'esprit malin cherche à lui ôter le courage et l'espérance. C'est comme s'il lui lisait un long registre de fautes et d'omissions où il lui montre qu'il a négligé telle ou telle chose et qu'il n'a pas rempli ses devoirs. Je vois que ces manquements lui sont mis sous les yeux en visions, et que cela le rend pusillanime, plus malade et, moins patient. Je crie vers Dieu pour empêcher cela, je prie, je travaille, je fais à Dieu toute sorte de représentations et je prends pour moi des souffrances et des douleurs : alors je vois son ange gardien s'approcher, je vois saint Martin, son patron, lut venir en aide et je vois grandir en lui la foi, l'espérance, la charité. Quand je vois la tentation s'éloigner de lui, il survient alors quelque affaire extérieure, quelque incident, quelque circonstance (note) propre à faire perdre tout à coup la possession de moi-même afin que je ne prie plus pour le malade.

(note) Comme par exemple la mauvaise humeur du Pèlerin et ses plaintes.

Si j'ai le bonheur d'en triompher, il vient une autre souffrance que je dois supporter patiemment. Hier j'ai vu Lambert à la mort : je vis qu'il perdait sa connaissance, que les tentations allaient croissant, que ses mains erraient sur la couverture sans qu'il en eût conscience. Je m'adressai à Dieu et je l'implorai pour qu'il le laissât souffrir et faire pénitence en ce monde. J'appris qu'il devait mourir; que je devais bien y réfléchir et voir si je ne voulais pas de bon coeur l'abandonner à la volonté de Dieu. Après cette déclaration, un tableau singulier se présenta devant moi. Il me sembla qu'une personne venait à moi, laquelle me représentait quelle perte douloureuse ce serait pour moi que celle de Lambert, afin de me pousser à éclater en plaintes et en lamentations et de me faire perdre la résignation et la patience. J'eus beaucoup à combattre là contre. En outre je ne fus pas un instant seule, on m'adressait sans cesse la parole et il fallait m'occuper de l'enfant qui toussait. Je luttai constamment contre les suggestions de l'ennemi : à la fin je réussis à surmonter ses attaques et je dis du fond du coeur : « Seigneur, que votre volonté soit faite. » A peine avais-je fait cela qu'il me fut donné de jeter un coup d'oeil sur Lambert, je le vis en meilleur état et devenu plus serein. Comme dernièrement Lambert souffrait excessivement de sa plaie et que j'implorais Dieu pour lui, il me fut demandé si je voudrais sucer cette plaie pour lui procurer du soulagement : ayant répondu que oui, je fus alors transportée en esprit près de lui et je suçai la plaie. Ses douleurs cessèrent et il dit au médecin : " je crois que ma sœur m'est venue en aide. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:29

9 janvier. « Dans un accès de toux mortelle, elle vomit au moins deux verres de sang, mais elle continua toujours à travailler et à prier pour le malade. » (Malgré cela elle eut à raconter au Pèlerin les grandes visions de l'arrivée à Bethléem et de l'adoration des trois rois.)

11 janvier. « La maladie de Lambert s'aggrave. Elle-même est dans un état de prostration complète par suite d'une tension d'esprit continuelle. Elle a dit que Lambert avait encore un petit bout de chemin à faire dans le brouillard. Il serait déjà mort, mais elle a obtenu un répit afin qu'il n'ait pas à rester aussi longtemps dans le purgatoire. Les cruels accès de toux de l'enfant doivent aussi contribuer à lui procurer une mort paisible. »

12 janvier. « Elle est très calme, grâce à Dieu, quoique dans un état pitoyable et dans l'attente de la mort certaine de Lambert dont les forces diminuent beaucoup et pour lequel elle prie continuellement. Elle s'occupe à faire une chemise pour un enfant très pauvre, parce qu'il lui a été montré que cet enfant n'en avait pas. »

13 janvier. « Les efforts qu'elle fait et les soucis dont elle est accablée rendent sa faiblesse de plus en plus grande. Elle a, dit-elle, un lourd fardeau à porter. Elle a aussi l'aspect de quelqu'un qui tombe de faiblesse. Des gouttes de sueur coulent sur son front et la pâleur de son visage indique une lassitude extrême. En outre elle supporte et tient l'enfant pendant ses accès de toux. »

14 janvier. Elle raconta ce qui suit : « Ma mère m'est apparu pour me consoler pendant que l'enfant toussait et, pendant qu'elle a été là, l'enfant a moins toussé. Elle était beaucoup plus belle et plus lumineuse qu'à l'ordinaire et j'avais une certaine crainte respectueuse en lui parlant. Tantôt je la voyais, tantôt elle disparaissait. Elle ne me promit pas de secours : il faut souffrir, disait-elle, l'enfant souffre aussi et mérite par là : je dois persévérer jusqu'à la fin, etc. Elle me montra toutes mes souffrances et mes combats sous forme de fleurs, de fruits et de guirlandes, puis enfin sous celle de jardins et de palais, et elle me dit que ce qu'on percevait, ce dont on jouissait là était infiniment plus doux que ce que mes yeux mortels ressentaient maintenant en le voyant. Je fais en vision un voyage pénible avec Lambert. Quelquefois je le vois tout près de la Jérusalem céleste : puis il s'arrête, il a perdu un paquet : il faut que je porte ce paquet derrière lui. Je passe aussi assez souvent par un cimetière : là gît un homme qui a oublié quelque chose, je suis obligée de le lui porter et ensuite il faut me frayer des chemins sans fin, ayant de la terre jusqu'à mi-corps. J'ai mille travaux à faire. Alors je sens près de moi quelqu'un qui se met à la traverse et me traite très brutalement, en sorte que je ne puis rien achever. » Ce sont les dérangements causés par le Pèlerin qui la questionne si impitoyablement sur ses visions, mais qui se laisse aller à la plus vive irritation contre elle quand elle parle à quelque autre personne ou même quand elle exprime son chagrin. Ainsi il se plaint en ces termes à la date du 15 janvier : « Le Pèlerin l'a trouvée en conversation avec la fille Woltermann, une ancienne compagne de couvent. Il ne peut pas comprendre comment elle se fatigue ainsi à entretenir une semblable personne, ce qui peut lui faire oublier une grande partie de ses visions. Le Pèlerin avait déjà le coeur gros de tout ce qu'il perdait par là, mais alors vint le frère non marié de la malade et le Pèlerin fut obligé de se retirer. Il s'assit dans la première pièce et l'entendit se livrer à une conversation très animée avec son frère. Elle parlait presque toujours et le frère très peu. Lorsqu'enfin celui-ci sortit, le pèlerin s'approcha d'elle et se plaignit de ce qu'elle avait pu parler si longtemps et d'une manière si animée à son frère : « Oui, dit-elle, j'ai trop parlé, car j'ai dit : que serait-il arrivé au pauvre Lambert s'il n'était pas tombé dans des mains étrangères? Un ecclésiastique dans les mains de sa famille est comme un oiseau entre les mains d'enfants. Je n'avais pas besoin de dire cela à mon frère. » Le Pèlerin ne voulut pas comprendre ces paroles si frappantes, ni cette tentative si bonne et si aimable pour détourner son courroux et il persista dans la même disposition. « Elle n'a pas, dit-il, le sérieux profond que réclamerait la gravité de ces saintes choses, lesquelles malheureusement sont toujours traitées comme choses secondaires, parce que tout est mis en oeuvre pour enfouir et pour faire avorter ces fruits, les plus grands qu'elle soit appelée à produire, parce qu'elle n'en tire rien qui la fortifie extérieurement et qu'elle ne suit que superficiellement les avertissements intérieurs, forcée qu'elle est de prendre trop de part à la vie du dehors. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:29

15 janvier. « Le Pèlerin la trouva dans l'état extatique. Elle s'était fait porter dans la journée chez l'abbé Lambert, à la vue duquel elle tomba en extase et n'en sortit pas lorsqu'on l'eut rapportée dans sa chambre. Lorsque le Pèlerin la vit, elle semblait livrée à un travail spirituel très fatigant. Revenue à elle, elle ne put pas tout de suite bien reconnaître où elle était et demanda : « Comment suis je venue ici? » Enfin elle se remit et put raconter ce qui suit : « Lorsque je fus près de Lambert, je vis qu'il manquait encore quelque chose à son âme et je m'en allai à la chapelle afin, de faire pour lui, pieds pus et dans la neige, le chemin de la croix, parce qu'alors il aurait son compte. Le chemin me fut bien pénible et j'eus bien froid aux pieds. »

Ici le Pèlerin revient à ses anciennes plaintes : « Le Pèlerin, dit-il, vit alors que malheureusement toute la journée était perdue: car on perd sans nécessité ce qui pourrait édifier des générations entières et ce qu'elle retient est bien peu de chose en comparaison de ce qu'elle pourrait dire, si elle se trouvait dans des conditions tolérables. Il a été bien affligé, comme il le sera toujours à la vue de ces notes qu'il écrit : car il peut affirmer qu'il serait très aisé de tout recueillir s'il y avait tant soit peu d'ordre dans la maison. - Elle continua à respirer très péniblement et dit : « Je sens bien que le Pèlerin est encore mécontent : mais ce n'est pas ma faute. » Il répondit alors : « Il faudrait que je fusse bien frivole si je n'étais pas attristé de tout ce qui se perd sans nécessité. » Les grandes peines qu'elle se donnait pour obtenir que la mort de Lambert fût douce et heureuse étaient donc aux yeux du Pèlerin quelque chose de tout à fait inutile !

Au milieu de ces tribulations, elle était consolée par des visions de son enfance. Voici ce qu'elle raconta: « Des compagnons de mon enfance, aujourd'hui morts, m'emmenèrent avec eux: Nous allâmes aux lieux où nous jouions autrefois et de là à la crèche. L'âne se tenait devant la grotte. A l'aide d'un escabeau, je montai et m'assis dessus, puis je dis aux enfants : « Voila comment la mère de Dieu y était assise. » L'âne se laissa caresser et prendre par le cou. Nous allâmes à la crèche et nous priâmes. Les enfants me présentèrent ensuite une quantité de pommes, des fleurs et un bouquet de roses entouré d'épine. Je ne cessai de refuser tout ce qu'ils m'offraient. Ils me demandèrent pourquoi je ne les invoquais jamais dans ma détresse : ils étaient très disposés à me secourir activement : « presque personne, me dirent-ils, n'invoque les enfants et pourtant ils peuvent beaucoup auprès de Dieu, spécialement ceux qui sont morts aussitôt après le baptême. » Un de ces enfants se trouvait là : il me dit que j'avais obtenu pour lui la mort qui avait fait de lui un bienheureux et que, si ses parents le savaient, ils m'en voudraient beaucoup. Je me souvins qu'il m'avait été apporté après son baptême : je l'élevai en l'air et priai Dieu de tout mon coeur de le prendre à lui dans son état d'innocence plutôt que de permettre qu'il la perdit. Il me remerciait d'avoir demandé le ciel pour lui : il voulait à son tour prier pour moi. Les enfants m'avaient dit qu'il fallait prier particulièrement pour que les nouveau-nés ne meurent pas sans baptême, que quand on priait pour cela, Dieu se plaisait à envoyer secours. J'ai souvent vu en vision l'assistance obtenue par ce moyen. »

Plus tard, étant en extase, elle appela son confesseur, lui demanda de prier pour elle et dit : « Il meurt en ce moment environ cinq mille personnes. Il y a parmi elles plusieurs prêtres. Il faut prier pour que tous viennent à nous dans la vallée de Josaphat, et qu'ils se souviennent de nous. La vallée de Josaphat n'est plus très loin : il n'y a plus qu'un court intervalle à franchir, une épaisse muraille, sombre et noire. Que Dieu leur donne le repos éternel et que le Seigneur les illumine! Il y a une multitude étonnante de gens dans les positions les plus différentes. Je suis sur une arcade au-dessus de la terre. D'une foule de point, il vient à moi comme des rayons au bout desquels je vois comme à travers des tubes la position des mourants et les circonstances dans lesquelles ils meurent. Quelques-uns meurent dans un délaissement complet.

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:30

17 janvier. « Lambert a eu une perte de sang dans la nuit. La malade et toute la maison ont été saisis d'effroi et se sont donné beaucoup de peine pour le secourir. Elle a été très fatiguée toute la journée. Le confesseur veille à ce qu'on ne la trouble pas. En ce moment elle a une toux continuelle très forte et de fréquents vomissements de sang; elle est du reste, jour et nuit, dans l'état extatique à divers degrés, presque sans interruption, et vit dans un courant de merveilleuses visions. Aucun jour encore, même parmi les souffrances les plus variées et les plus compliquées, ses visions courantes et journalières n'ont fait défaut. Outre les visions accoutumées touchant la vie de Jésus, elle en a d'autres les jours de fête des saints, sans compter les visions de voyages et d'autres encore. Bien plus, son courage semble avoir grandi au milieu de toutes ces souffrances, elle paraît plus sereine et plus calme. Après un fort accès de toux, elle a dit : « Il me faut voyager si rapidement et dans des pays si différents, et l'air alors me fait tant de mal ! » Une autre fois elle tressaillit tout à coup et chercha autour d'elle, puis ayant trouvé son crucifix, elle le prit et dit : « Il y a là un ours dans un fourré à travers lequel je dois passer: il me guette, mais si j'ai ma croix, je le chasserai. » Elle était en chemin pour la terre promise : car elle parlait en même temps du Jourdain et de la vie de Jésus. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:30

18 janvier. « Lambert a cru mourir hier soir et il a dit au Pèlerin d'une manière très touchante : " Je suis dans l'attente de l'appel de Dieu. Je prie Dieu, mon cher monsieur, de vous rendre tout ce que vous avez fait pour nous, car moi, je ne le puis pas. » Il bénit le Pèlerin sur sa demande : sa figure avait une expression très calme et pleine de dignité. Ce soir il était un peu mieux. Le lendemain la vieille belle-soeur est venue en visite. Le Pèlerin a proposé de faire faire à cette femme le Chemin de la croix. La malade continue à être en très mauvais état et toujours en contemplation. Elle s'est exprimée ainsi sur l'état de Lambert : " Je ne puis assez dire combien je vois cela merveilleusement clair. Je vois son âme comme une petite humaine lumineuse au-dessus de son coeur : je vois toujours qu'elle semble vouloir sortir; c'est comme si elle se dégageait de quelque chose qui l'entoure de tous les côtés, comme si des voies s'ouvraient devant elle, comme si le corps se séparait d'elle semblable à un brouillard qui se déchire. Je la vois comme ne voulant plus rester; puis je vois une lutte en sens contraire, son enveloppe l'embrasse de plus près, se resserre autour d'elle; l'âme est de nouveau prise de tous les côtés ou d'un seul côté. Tantôt je vois d'épaisses ténèbres, tantôt un rayon de lumière qui se fait jour jusqu'à elle, tantôt un épais brouillard qui l'entoure et pendant tout ce temps, au-dessus du malade et autour de lui, un feu qui va toujours se consumant lui-même. Je vois, au milieu de tout cela, l'ennemi qui vient sans cesse présenter des tableaux de supplices, l'ange gardien qui protège le malade et des Payons que lui envoient son patron et d'autres saint. »

Ce même jour le Pèlerin écrivit à Overberg : " Peut-être l'abbé Lambert ne vivra-t-il plus quand cette lettre partira. Il a reçu en pleine connaissance tous les sacrements des mourants et l'absolution générale. Il n'a pas cessé de réciter son bréviaire jusqu'à l'avant-dernière semaine, et jusqu'à avant hier, sans y avoir manqué un seul jour depuis le temps où il faisait ses études, il a dit le rosaire qu'il tient encore entre ses mains de même qu'il porte le scapulaire sur la poitrine. " En ce qui touche Anne-Catherine près de laquelle il était chaque jour témoin de nouveaux faits qui prouvaient si évidemment non seulement l'éminence de ses vertus, mais aussi les effets surprenants de ses prières et de ses sacrifices, il ajoute à sa lettre le jugement qui suit : " Tout ce que je puis dire avec une pleine et tranquille conviction, c'est qu'en lisant les histoires des âmes favorisées de Dieu (et j'en connais un très grand nombre), aucune ne m'est apparue aussi privilégiée, de même que je n'en ai vu aucune si négligée, si délaissée, si gênée et si tentée. Mais je continue à cueillir les roses sur les épines, à recueillir les feuilles dispersées volontairement, et à pleurer sur celles qu'emporte un vent léger ou subit.

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:30

19 janvier. " Le Pèlerin la trouve sortant d'une vision ; son visage a l'expression de celui d'un enfant, moitié pleurant, moitié joyeux, et elle dit d'un ton plaintif : " Maintenant commence ma misère. Le petit enfant s'en est allé; maintenant cela va commencer. Le petit enfant me raconte tout : il parle avec tout son corps. » Et là-dessus elle raconta ce qui suit : " J'étais près de la crèche et j'avais un grand désir d'avoir l'enfant Jésus et de parler avec lui. Lorsque je quittai la grotte de la crèche, je fus emportée sur une petite colline entourée d'eau limpide et couverte d'un gazon extrêmement fin et moelleux comme de la soie. Je me dis alors : « Comme ce gazon est moelleux, il l'est comme celui qui pousse sous les arbres, et cependant il n'y a pas d'arbre ici: J'étais une pauvre petite fillette et je portais mes habits d'enfant que je reconnus très bien et un petit manteau bleu. J'avais un petit bâton à la main. Quand je fus restée assise là quelque temps, l'enfant Jésus vint à moi, j'étendis mon manteau près de moi, et il s'assit sur le bord. Je ne puis dire à quel point cette vision était gracieuse et aimable. Je ne puis l'oublier et souvent, au milieu de mes souffrances, elle me fait rire joyeusement. L'enfant me parla de la manière la plus amicale. Il me raconta toutes sortes de choses sur son incarnation et sur ses parents : mais il me reprocha aussi très sévèrement mes plaintes continuelles et ma pusillanimité; je devais pourtant voir, disait-il, comment les choses s'étaient passée pour lui, quelle gloire il avait quittée, comment on lui avait tendu des embûches dès ses plus jeunes années et à quel point il s'était humilié : puis il raconta toute l'histoire de son enfance. Oh ! que de choses il m'a dites ! Combien de temps s'est écoulé jusqu'à ce qu'il pût venir sur la terre, parce que les hommes y avaient toujours fait obstacle et avaient abîmé le chemin ! Il me parla aussi du grand mérite de sainte Anne, me dit quelle place élevée elle occupait devant Dieu, comment elle était devenue l'arche d'alliance. Il dit encore comment Marie et Joseph avaient vécu cachés, inconnus, obscurs et méprisés, et je vis plusieurs tableaux qui se rapportaient à tout cela. Il me raconta aussi quelque chose des trois rois et combien ils auraient désiré le prendre avec eux, lui et ses parents, lorsqu'ils eurent connu en songe la rage d'Hérode. Il me montra en outre les choses précieuses qu'ils lui avaient données, les belles pièces d'or, l'or vierge, toute sorte d'autres objets et notamment les belles couvertures. Il me parla aussi de la fureur d'Hérode, comment il avait été aveuglé et avait mis ses espions à la recherche de l'enfant : mais ces gens cherchaient toujours un fils de roi et ils n'attachèrent aucune importance au pauvre petit enfant juif qui était dans la grotte de la crèche : jusqu'à ce qu'enfin, lorsque Jésus eut neuf mois, Hérode, de plus en plus inquiet et tourmenté, en vint à faire égorger tous les enfants.

" Lambert se remet étonnamment contre toute attente les plaies qui ont perdu leur mauvaise odeur font place à de la chair parfaitement saine. Il est plus calme et plus serein. La maladie d'Anne-Catherine s'aggrave, la toux et les vomissements de sang deviennent plus fréquents. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:30

24 janvier. " Le mieux de Lambert se maintient. Quant à elle, elle semble plus malade. Elle s'est fait porter près de lui, et, en dépit de sa toux, elle a eu un long entretien avec lui. Elle a eu aussi une apparition de sainte Agnès qui l'a exhortée et l'a consolée. Il faut qu'elle persévère, aucune de ses souffrances n'est perdue. "

24 janvier. " La toux et l'oppression de la poitrine ont tellement augmenté qu'elle ne peut plus parler, c'est comme si on l'étranglait. Le confesseur a prié sur elle et lui a mis son étole pliée sur le cou et sur la poitrine. Cela la fit tomber à l'instant en extase et son visage prit l'expression d'une piété joyeuse et lumineuse : elle ressemblait tout à fait à un enfant. Sa respiration devint libre et profonde. Chaque fois que le confesseur la bénissait, elle se mettait aussitôt dans la posture d'une personne pieuse qui fait le signe de la croix dans l'église quand on donne la bénédiction. Avec cela elle était toujours comme paralysée et pourtant, à chaque moment, elle manifestait de la manière la plus touchante ce qu'elle faisait. Dans un semblable état, quand un acte cesse, la main reste souvent immobile au point où l'acte a son terme; par exemple, lors du signe de la croix, la main reste arrêtée à l'épaule droite. Que si l'acte pieux suit son cours, alors les mains se joignent de nouveau, ce qui ne se fait jamais avec les doigts entrelacés, mais avec les mains rapprochées ou placées l'une contre l'autre. Lorsque la bénédiction lui eut été donnée, elle retomba lentement sur sa couche. Dans le mouvement qu'elle fit alors, obéissant plutôt à une loi de l'ordre spirituel qu'à une loi physique, elle commença, attirée par l'action de l'étole et de la main sacerdotale, à se diriger vers le prêtre, jusqu'à ce qu'on la remit eu place. Elle était plus sereine et se trouva mieux. "

2 février. Quoique la malade, au milieu de ces souffrances et de ces tribulations, n'interrompît pas un seul jour le récit de ses visions, elle ne pouvait pourtant jamais contenter le Pèlerin. Il répétait souvent le reproche accoutumé « de laisser se perdre la plus grande partie de ces immenses grâces qu'elle recevait si abondamment » et il ne sentait pas quelle profonde et solide réfutation de ce blâme se trouvait dans les paroles sorties de la bouche de la malade qu'il avait à rapporter. " Elle a répondu au Pèlerin avec beaucoup de naïveté et par conséquent sans attacher plus d'importance à ses visions qu'auparavant : « Oui, c'est ce que m'a dit aussi cette nuit mon époux quand je me suis plainte à lui de ce j'étais si souffrante et si misérable, de ce que je voyais tant de choses que je ne comprenais pas, etc. Il m'a dit qu'il ne me donnait pas mes visions pour moi, qu'elles m'étaient montrées pour les faire mettre par écrit et que je devais les communiquer. Il a ajouté que ce n'était pas le moment d'opérer des miracles extérieurs, qu'il donnait ces visions et qu'il en avait toujours agi ainsi pour prouver qu'il voulait être avec son Église jusqu'à la consommation des siècles. Mais que les visions n'assuraient le salut de personne; qu'il me fallait pratiquer la charité, la patience et toutes les vertus. Il m'a montré ensuite une série de saints qui avaient eu des visions de toute espèce et qui n'étaient arrivés à la béatitude que parce qu'ils avaient profité de ce qu'ils avaient appris. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:30

6 février. « Elle est dans un état pitoyable. Ses souffrances et ses inquiétudes augmentent avec la faiblesse toujours croissante de Lambert. Dans la soirée, elle désirait encore beaucoup qu'on la portât près de lui, Cela ne put pas se faire. Le Pèlerin la trouva hors d'état de se faire comprendre, tant sa faiblesse était grande. »

7 février. « Lambert est mort ce matin à dix heures un quart. » Telles sont les seules paroles par lesquelles le Pèlerin rapporte le décès de cet ami si fidèle d'Anne-Catherine. Dans ce journal où des centaines de pages sont rempiles des plaintes les plus amères à propos des dérangements et d'autres choses semblables, il n'y a pas un mot, pas une marque de sympathie plus profonde à l'occasion d'un événement si douloureux pour Anne-Catherine.

Les obsèques de Lambert eurent lieu dans la matinée du 9 février. L'ancienne supérieure des Augustines, madame Hackebram, voulut assister Anne-Catherine pendant ce temps. C'était elle qui, en admettant Lambert comme chapelain du couvent, avait donné la première occasion aux relations spirituelles établies entre ces deux personnes, et jusqu'alors la malade l'avait considérée comme sa mère spirituelle, lui témoignant le même respect et le même attachement qu'autrefois à Agnetenberg. Ici encore le Pèlerin, qui n'assista ni à l'enterrement, ni au service funèbre, intervint avec aigreur.
" Pendant qu'on enterrait Lambert, dit son journal, le Pèlerin trouva près d'elle son ancienne supérieure. Il crut que la présence de cette personne pourrait l’incommoder. Il persuada à la supérieure d'aller dans la première pièce où il entretint cette bonne et sainte personne. Regardant par la porte restée ouverte dans la chambre de la malade, il la vit tout à coup devenir toute roide : elle avait les mains jointes et son visage exprimait la plus fervente piété. Le sang jaillit sous son serre-tête : mais elle dit : « Cela est uniquement causé par des chants auxquels je prends part. Nous sommes assises comme autrefois dans le choeur, en face les unes des autres. » Elle dit plus tard : « J'avais fait le Chemin de la croix et j'étais ailée dans l'église au-devant du cortège funèbre : je vis alors plusieurs âmes, dont une tenant un cierge allumé, accompagner le cortège. Après cela j'ai assisté au service divin et je me suis jointe aux chants de l'office, ce qui a exigé de moi de grands efforts. Je vois maintenant Lambert dans un jardin céleste où sont encore d'autres prêtres et d'autres âmes de sa sorte. Dans ce lieu sont des choses qui correspondent à la pure racine, à l'essence spirituelle de ses inclinations d'ici-bas, sans les mélanges et les altérations qui s'y joignent sur la terre. A sa dernière heure, j'ai vu près de lui saint Martin et sainte Barbe dont j'avais imploré l'assistance. »

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:30

C'est ainsi qu'elle avait accompli parfaitement la tâche que lui avaient annoncée saint Augustin et saint Ignace et qu'elle avait préparé pour le digne prêtre le plus grand bonheur auquel puisse aspirer un mortel. Que les voies de Dieu sont admirables ! Lambert avait été appelé du coeur de la France pour être le gardien d'une âme qui, plus qu'aucune autre peut-être à son époque, luttait et souffrait pour la foi chrétienne qui est le plus précieux trésor de l'humanité et formait pour l'Église un rempart caché au monde contre lequel venaient se briser les puissantes attaques de l'adversaire. Qui pouvait dans ce combat être plus dignement à ses côtés qu'un confesseur qui avait mieux aimé vivre dans l'exil, dans la pauvreté et les privations que de trahir l'Église, et qui avait conservé le rare courage de supporter patiemment pendant la durée d'une génération humaine, les conséquences, si pénibles selon le monde, de son sacrifice ! Il devinait le mystère de la vie d'Anne-Catherine si riche en grâces et en souffrances: c'est pourquoi il n'avait pas d'autre désir que de conserver ce trésor inconnu d'elle-même et caché au monde. Et quand elle fut tirée par Dieu de cette obscurité et livrée sans défense et sans protection aux outrages de l'incrédulité, il resta le ferme et fidèle appui de l'innocence persécutée. Que ne dut pas souffrir le noble vieillard toutes les fois qu'il vit la patiente mise en suspicion, maltraitée et signalée comme coupable d'imposture à cause de ses stigmates, lui qui avait eu si souvent besoin d'être consolé par elle pour n'être pas découragé lorsque ces signes se manifestèrent si douloureusement ! Cependant, comme pour prouver qu'il était appelé par Dieu pour la protéger, il fallut que la sincérité de sa foi servît de prétexte aux prétendus éclairés et aux incrédules pour le déclarer coupable du crime " d'avoir fait artificiellement ces blessures et d'avoir enchaîné la victime de son imposture par le terrible serment de continuer son jeu jusqu'à la mort. " Les ennemis eux-mêmes croyaient-ils à leur calomnie? C'est ce qui sera connu au jour du jugement, où sera manifestée aussi la plénitude de consolation réservée à ceux qui ont faim et soif de la justice. Mais déjà sur la terre, les noms de Lambert et de Limberg seront prononcés avec respect tant que la mémoire d'Anne-Catherine sera chère aux croyants et honorée par eux.

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:31

Le 8 février, vendredi d'avant la Sexagésime, Anne-Catherine eut une vision dans laquelle sa tâche de souffrances pour le Carême lui fut annoncée : " Mon époux céleste, dit-elle, m'a revêtue d'un nouvel habillement noir avec un très grand nombre de croix. Il me les a présentées l'une après l'autre et m'a demandé avec une affabilité touchante si je voulais les accepter, disant qu'il y avait si peu de personnes qui voulussent souffrir, tandis qu'il y avait tant à expier et à secourir. Alors j'acceptai tranquillement les croix, et il me fut dit que je porterais cet habit pendant dix semaines, qu'il deviendrait pour moi un secours. Il ajouta que l'inintelligence de ceux qui m'entourent était capable de me faire mourir, mais que je devais tout souffrir avec patience . »

L'accomplissement de cette vision ne se fit pas longtemps attendre. Lambert était à peine enterré que le frère du Pèlerin demanda à Anne-Catherine stupéfaite de venir habiter un logement qu'il avait loué pour elle et de congédier enfin sa sueur. Il avait cru voir dans les répugnances de Lambert le principal obstacle à la réalisation du projet formé par lui, depuis un an déjà, de la transporter dans une demeure plus agréable pour le Pèlerin et pour lui-même : il se croyait en conséquence si sûr de réussir que, suivant le rapport du journal, « il avait pris toutes ses mesures pour le déménagement, arrêté le logement chez le maître d'école et s'était entendu avec le doyen Rensing et le bourgmestre. Tout est prêt : mais le confesseur ne peut pas se décider, quoique n'ayant pas de bonnes raisons à donner. Enfin il prend la parti d'en appeler à Overberg et veut aller à Munster prendre conseil là ou jamais conseil n'a été donné. Elle-même déclare qu'elle ne peut rien faire sans son confesseur. C'est une horrible confusion. Tout cela est rebutant, embrouillé, incompréhensible. " (!!!)
Anne-Catherine s'aperçut avec chagrin de l'humeur sombre du Pèlerin et elle reconnut la nécessité d'en venir à une décision. Le dimanche de la Sexagésime, ayant reçu la sainte communion, elle se sentit assez de force pour s'ouvrir au Pèlerin et au frère de celui-ci. Voici ce que rapporte le premier : « Elle a communié. Elle est forte et pleine de sérénité. Toutes les souffrances lut paraissent comme un néant. Quelque misérable que soit son état, elle est toute la journée dans un état de clairvoyance. C'est un effet magique que produit la présence du Christ en elle. Dans l'après-midi, Christian a été près d'elle : il sembla s'entendre parfaitement avec elle. Le Pèlerin vint ensuite. Elle était encore pleine de sérénité : avec beaucoup de douceur et de ménagements, elle lui présenta des observations sur des choses dont elle avait beaucoup à souffrir et dont plusieurs personnes s'étaient déjà plaintes à elle. Puis la bonne et faible malade, obéissant à des excitations, exposa des griefs sans valeur auxquels malheureusement il ne peut être donné satisfaction, parce qu'ils ne sont fondés sur rien. « Le Pèlerin, disait-elle, quand il est dans sa chambre, renvoie les personnes qui veulent la visiter, sous prétexte qu'elle dort. Beaucoup de gens s'en sont fâchés. Ses propres parents, aussi, se sont plaints de ce que le Pèlerin les empêche de lui parler ; même son bon frère se plaint d'être renvoyé par le Pèlerin. L'abbé Lambert a dit au confesseur, avant sa mort, combien la présence du Pèlerin est difficile à supporter; il est comme un espion qui observe tout. » Cela peut avoir été une des dernières tentations de Lambert : mais c'est pour le Pèlerin une grande humiliation que d'entendre de pareilles choses. Malheureusement il ne peut sans mentir promettre de sa corriger. Pour elle, alla croyait que tout cela serait facile à changer. Le confesseur vint à son tour et il fut très amical et très doux. Il parla au Pèlerin avec une mansuétude touchante.

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:31

Le seul effet que produisit cette douceur de l'un et de l'autre fut que le Pèlerin ne tint aucun compte de ces prières si bien motivées et présentées avec tant de ménagements. Pour avoir la paix, elle voulait, dans son extrême bonté, consentir à ce qu'on exigeait d'elle et se laisser transporter dans le nouveau logement : mais, dès le jour suivant, le Pèlerin eut a rapporter ce qui suit : " Elle a été très malade; elle a eu des convulsions pendant toute la nuit. Le Pèlerin la trouva dans un état pitoyable, mais l'âme très calme. Elle lui dit : « Mon confesseur m'a permis de vous dire que je suis disposée à aller dans le nouveau logement. Mais cette nuit j'ai reçu un avertissement très clair et donné à deux reprises:

Lambert m'a apparu : il m'a parlé d'un ton très grave et très décidé et m'a dit que, si je vais là, je mourrai avant le temps. Des misères indicibles viendraient m'assaillir, car je serais exposée à tout par l'impuissance des personnes à me protéger. J'ai aussi été sévèrement réprimandée d'avoir donné mon consentement. Comme je voulais m'excuser et parler à Lambert comme autrefois, il m'a dit en termes brefs : " Tais-toi et obéis ! Ici on juge les choses tout autrement que tu ne peux le faire. " Plus tard, étant en extase, elle dit d'un ton calme et net qui semblait être celui d'une autre personne très résolue : " Il faut que Dieu vienne à mon secours, sans quoi je mourrai. Depuis que j'ai mis le vêtement noir, tout me perce de part en part. J'ai vu et entendu tout ce qui a été dit jusqu'à présent sur ma sortie d'ici, ainsi que tous les sentiments des diverses personnes, et c'est pour moi une terrible vision. Toutes les colères qui se sont soulevées à propos de moi et dont je ne suis vraiment pas responsable, sont pour moi un supplice d'enfer. Il est très possible que cette souffrance me fasse mourir.

" Le lendemain le Pèlerin la trouva à la mort et toute défigurée. Elle avait eu pendant la nuit de fréquents vomissements de sang et, pendant le jour, elle eut alternativement le frisson et une fièvre ardente. Une fois elle montra au confesseur ses mains brûlantes en lui disant : « Otez ces mains : ce ne sont pas les miennes, ce sont celles de saint François. » Le soir les douleurs et la faiblesse augmentèrent à tel point qu'elle déclara que sa dernière heure lui semblait venue. Elle fit encore appeler le frère du Pèlerin à une heure tardive. "

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:31

14 février. Le matin, le Pèlerin la trouva d'une faiblesse mortelle, mais pleine de calme et de paix. Elle ne pouvait parler qu'à voix basse et dit : " Je vis encore, grâce à la miséricorde de Dieu. J'ai vu cette nuit au-dessus de moi deux choeurs d'anges et de saints. Ils se présentaient les uns aux autres des fleurs, des fruits, des lettres de l'alphabet. Il semblait qu'une partie d’entre eux voulait que je mourusse, l'autre que je restasse en vie. Je crus moi-même que j'allais mourir. Je n'étais plus dans mon corps. Je le vis étendu sur le lit pendant que j'étais doucement élevée en l'air. J'ai eu encore la force de me confesser et de faire venir votre frère parce qu'il s'était fâché très fort contre moi. Je lui parlai et après cela je n'eus plus rien qui m'inquiétât. Je ne me rappelle plus ce que je lui ai dit : je ne le disais pas de moi-même : mon guide était près de moi et me suggérait les paroles (note).

(note) « Le frère du Pèlerin raconta à celui-ci qu'après s'être confessée, elle lui avait parlé d'une manière admirable, et que, si les choses étaient comme elle le disait, tout cela était de grande conséquence pour lui, il avait pris la résolution de ne rien préjuger à cet égard. »

17 février. " Le frère, à la suite de sa réconciliation avec elle dans la dernière nuit d'agonie, n'a point changé de manière de voir en ce qui la concerne."


Je fus élevée en l'air et je me vis entourée de saints. Les uns priaient pour que je mourusse, les autres pour je continuasse à vivre et ils me donnaient en présent des prières et des mérites. Un saint me montra à Munster un homme mourant dont la conscience était en très mauvais état et me dit qu'il fallait m'agenouiller et prier. Je fis présent au mourant de la prière que les saints avaient faite," mon intention, et comme je ne savais pas si mon confesseur me permettrait de prier à genoux, parce que dans la journée, il me l'avait souvent défendu, je lui envoyai le saint pour lui demander cette permission. Il revint me dire qu'elle était donnée; alors je m'agenouillai et priai. Je vis qu'un prêtre vint près du mourant. "

Le confesseur raconta au Pèlerin ce qui suit : " La malade présentait tous les symptômes d'une mort prochaine. Après s'être confessée, elle fit appeler le frère du Pèlerin avec lequel elle s'entretint à voix basse. Celui-ci alors s'agenouilla près du lit et pria : j'étais dans la première pièce et je me disais : " Dieu veuille qu'elle me donne un signe pour me faire savoir si elle reviendra de là, afin qu'en cas de mort, je puisse lui porter les derniers sacrements. » Alors elle se releva tout à coup sur ses genoux, dit un Pater à, haute voit et parla d'un homme qui mourait à Munster. Elle resta ensuite étendue les bras en croix, au-dessus du lit qu'elle ne semblait pas toucher. Elle m'a dit aussi que Lambert aurait du souffrir encore dix semaines sur son lit de douleur, qu'elle avait détourné cela par sa prière et que maintenant elle devait être malade pour y suppléer. Elle déclara qu'un court espace de vie lui était encore accordé. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:31

17 février, dimanche de la Quinquagésime. " J'ai eu une nuit affreuse. Trois fois Satan m'a assaillie et horriblement maltraitée. Il vint du côté gauche de mon lit avec une figure sinistre et enflammée de colère. Il m'assaillit avec d'horribles menaces. Je le repoussai loin de moi et je priai ; mais il me frappa et me jeta de côté et d'autre. Ses coups étaient brûlants, c'était comme du feu. Enfin il se retira. Je priai et j'appelai Dieu à mon secours. Satan vint encore, me frappa et me tira violemment de tous les côtés. Je le surmontai de nouveau, j'appelai Jésus à mon aide et je restai toute tremblante et en proie à de cruelles souffrances. Vers le matin, il revint pour la troisième fois. Il me maltraita comme s'il eût voulu me briser tous les membres. Ils craquaient à l'endroit où il les touchait. J'avais près de moi les reliques et aussi la parcelle de la vraie croix. Satan se retira. Mon époux céleste m'apparut et me dit. « Tu es mon épouse. » Alors je redevins calme. Lorsqu'il fut jour, je vis que l'ennemi avait tout bouleversé dans ma chambre.

Ces attaques se renouvelèrent dans la nuit suivante : « L'ennemi, dit-elle, vint à moi sous différentes formes, me saisit par les épaules et, plein de rage, m'accabla de reproches. Souvent il est grand et d'un aspect imposant, comme s'il était quelque chose et qu'il eût des ordres à donner : il veut prendre l'air saint et me représente alors avec beaucoup de gravité que je lui ai fait grand tort, que j'ai secouru telle âme du purgatoire ou que j'ai empêché telle personne de faire une mauvaise action, comme si c'était là un grand crime. Souvent il vient sous une forme affreuse, avec une large figure très effrayante et des membres contournés; il m'injurie, me pince et me tiraille. Parfois aussi il emploie la flatterie. Je le vois encore courir partout, sous la forme d'un petit homme avec des poils de renard, une corne sur la tête, des bras très courts dépourvus de coudes et des jambes dont les genoux sont tournés en arrière.

Ces souffrances du corps et de l'âme qui s'emparèrent d'elle si vite après la mort de Lambert et qui se succédaient constamment mirent la malade dans un état où il lui devint excessivement difficile de contenter le Pèlerin, qui voulait toujours l'entendre raconter ses visions, et de supporter ses caprices. Hasardait-elle la moindre allusion à sa détresse et à la grandeur de ses souffrances, le Pèlerin éclatait en plaintes : " On ne l'entend parler que de sa misère, ses tourments, de ses chagrins, de tout ce qu'elle a fait, et on est accusé soi-même de lui avoir préparé des ennuis. Après cela c'est une couple de vieilles femmes, ou le maître de la maison ou quelque vieille fille, toutes personnes très insignifiantes, par qui elle se laisse troubler. Elle ne se débarrasse pas de ces gens et ainsi les vieilles niaiseries, lui revenant de nouveau à l'esprit, deviennent pour elle un tourment qu'elle ressent comme le plus grand des malheurs; alors elle laisse échapper tout ce qui lui a été montré en vision. Ces visions auxquelles le Pèlerin sacrifie une portion sérieuse de sa vie sont étouffées sous les ordures de quelques mouches qui hantent sa chambre : car ce n'est rien de plus que cela. "

On voit que l'habitude rend le Pèlerin de plus en plus indifférent aux souffrances de la malade, à ce point qu'elles sont susceptibles de le mettre d'aussi mauvaise humeur que les dérangements extérieurs de chaque jour. C'est pourquoi on ne voit plus désormais dans son journal la moindre trace d'une appréciation plus indulgente de la situation extérieure et de l'entourage d'Anne-Catherine : celle-ci même n'a plus à ses yeux de destination plus élevée que de raconter ses visions. Mais si, par suite des avis de son guide, il arrive qu'elle ne puisse ou ne doive pas satisfaire à ces exigences, elle est impitoyablement jugée et condamnée."

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:32

CHAPITRE XV

ANNE-CATHERINE EST TRANSPORTÉE DANS UN NOUVEAU LOGEMENT. ELLE PREND SUR ELLE L'ÉTAT CORPOREL ET SPIRITUEL DE PERSONNES VIOLEMMENT TENTÉES ET D'AGONISANTS.


1. Le 15 février 1821, sur la nouvelle de la mort de Lambert, le conseiller de la chambre des finances Diepenbrock, père du cardinal Melchior Diepenbrock, écrivit de Bocholt à la malade pour l'inviter amicalement à venir passer dans le sein de sa famille ce qui lui restait de temps à vivre : il offrait en même temps au père Limberg la position d'aumônier à Bocholt, afin qu'Anne-Catherine ne fût pas privée de son assistance sacerdotale. Ces marques de bienveillante sympathie, succédant aux douloureuses épreuves des derniers jours, furent pour Anne-Catherine aussi bien que pour le père Limberg un événement qui les remplit d'émotion joyeuse et de vive reconnaissance. La première déclare, après avoir lu la lettre : « Il y a des années, étant dans la dernière détresse, j'ai crié une fois vers Dieu que je ne pouvais pas conserver le trésor de mon âme au milieu de tribulations si grandes et si continuelles; il me dit que je devais persévérer jusqu'à la fin; qu'il viendrait à mon secours, quand même je serais abandonnée ou méprisée par mes meilleurs amis, et que je vivrais tranquille pendant quelque temps. J'ai toujours espéré en ce secours. »
Ces paroles étaient la première expression de son profond sentiment de reconnaissance et contenaient l'aveu involontaire qu'elle était prête à accepter l'invitation autant que cela pouvait dépendre de son inclination personnelle. Elle regarda son confesseur qui répondit : « Nous prierons pour savoir si c'est la volonté de Dieu. » Quelques semaines plus tard, Diepenbrock renouvela ses offres par l'intermédiaire de sa fille Apollonie qui vint à Dulmen visiter la malade, et cela ne put que contribuer à accroître la grande affection qu'Anne-Catherine, tant qu'elle vécut, porta dans son coeur à cette généreuse famille. Apollonie était accompagnée de Louise Hensel, laquelle, dans les années précédentes, avait déjà passé un temps assez long près d'Anne-Catherine. Toutes deux appartenaient au petit nombre de connaissances avec lesquelles elle avait noué des relations particulièrement amicales et intimes, et auxquelles elle ne cessa de porter jusqu'à la fin la plus vive et la plus ardente sympathie spirituelle, s'intéressant à toutes leurs affaires, surtout aux affaires de leur âme, et les accompagnant de ses prières sur tous les chemins de la vie. Il était naturel qu'Anne-Catherine ne cachât pas l'émotion joyeuse produite chez elle par les offres généreuses qui lui étaient faites, qu'elle répétât souvent et avec vivacité combien elle en était reconnaissante et combien elle croyait à l'accueil cordial qu'elle trouverait : il n'y avait rien là qui fût en contradiction avec l'assurance intérieure que, dans les desseins de Dieu, elle ne, devait pas quitter Dulmen pour finir ses jours dans une situation plus agréable et plus tranquille. Elle réussit aussi à insinuer cette persuasion à son père spirituel, mais le Pèlerin et son frère ne pouvaient pas renoncer à la pensée que son émigration à Bocholt serait pour elle le plus grand des bienfaits et la délivrerait, suivant leur plus vif désir, de tous ces dérangements qui faisaient obstacle à leurs propres efforts. Ils attendaient seulement l'instant convenable pour mettre le projet à exécution. Ayant la conviction inébranlable qu'ils travaillaient pour le bien gela malade, ces deux hommes indépendants, d'un esprit remarquable, qui jusque-là avaient plutôt obéi à l'impulsion de hautes facultés poétiques et scientifiques qu'à une vocation solide les appelant à une vie plus relevée oublièrent complètement que pour Anne-Catherine la translation à Bocholt pouvait être quelque chose de plus grave que ne l'est pour un voyageur le changement des auberges où il passe la nuit. Le Pèlerin, dans son journal, avait exprimé en termes assez secs son opinion sur l'état des choses : « Au milieu du désordre et de la confusion qui l'entourent (C'est à dire de la situation extérieure, telle qu'il la voyait), lorsqu'on voit se produire en elle des phénomènes d'une portée incalculable qui exigeraient qu'elle vécût dans la retraite la plus absolue, sous la protection des personnes les plus intelligentes, son incurable condescendance fait qu'elle entretient chez toute sorte de personnes, bonnes sans doute, mais parfaitement inintelligentes (Il qualifiait ainsi tous ceux qui ne partageaient pas sa manière de voir), le sentiment qu'elle leur tient par des rapports étroits et intimes. Ces personnes se scandalisent alors de ce que d'autres (c'est-à-dire le Pèlerin et son frère), cherchent à faire prévaloir des vues différentes en ce qui la concerne ; elles soulèvent des inimitiés et suscitent des bavardages, tandis qu'elle même impute tous les ennuis qui naissent de là à ceux qui l'assistent sans la troubler (!!!). Si elle n'est pas entièrement séquestrée, si les discours, les actes, les conseils en ce qui touche les choses du monde ne sont pas complètement retranchés, - si elle ne meurt pas entièrement au monde extérieur et ne cesse pas de s'entretenir seule et longuement avec toute sorte de personnes, le désordre ne finira jamais. Le Pèlerin lui a dit dernièrement qu'elle parlait souvent comme quelqu'un qui divague. Elle a pris cela fort à coeur et il en est résulté des pleurs qui ont abouti à un fort vomissement de sang. »

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:32

Avec de semblables vues sur la situation de la malade et ses relations, il est certain qu'on ne pouvait pas hésiter à tout faire pour la « séquestrer » totalement du monde une fois pour toutes.

2. Au mois de juillet, Overberg était venu à Dulmen. Anne-Catherine lui avait exposé sa situation tout entière, lui avait rendu compte de l'état de sa conscience et avait reçu de lui des conseils et des consolations. « Il a, dit-elle, pris sur lui tous mes scrupules (c'est-à-dire qu'il l'avait tranquillisée en lui disant qu'elle n'était nullement responsable de l'irritation qu'avait excitée, en février, sa répugnance bien justifiée à changer de domicile). Il n'a rien dit non plus cette fois sur le changement projeté dans ma situation. » Les jours suivants, elle répéta plusieurs fois : « Le diable veut empêcher par force ce que Dieu veut de moi. Je vois en face de moi croître une grande croix... Je me suis vue mourant dans une bruyère que je traversais en voiture. Je ne vais à Bocholt qu'en esprit .... On veut se saisir de moi et m'emporter... » Et le 1er août : « Je suis pleine d'anxiété comme si une grande souffrance me menaçait »... Mais le Pèlerin en reproduisant toutes ces paroles, fait la remarque suivante : « Ce sont là des visions mélangées d'angoisse et de délire auxquelles on ne peut se fier; » ou bien : « Elle a été toute la journée dans un état très misérable et en proie à un délire fébrile. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:32

Cependant, dès le 6 août, il fut évident qu'elle avait bien vu et que ce pressentiment plein d'angoisse n'avait été que trop fondé : car, ce jour-là, on vit s'arrêter devant la maison de la malade une voiture commandée par le Pèlerin et son frère, dans laquelle elle devait être conduite sans retard à Bocholt. Le Pèlerin lui-même raconte cet incident dans les termes suivants : « A midi arrivèrent Mme Hirn et M. de Druffel (Sur l'invitation du frère du Pèlerin). On parla beaucoup des démarches faites auprès de Son Excellence le prince évêque à Munster et auprès de M. le doyen, et il fut dit que tout obstacle au voyage était levé. Il se tint divers propos et certaines personnes s'irritèrent. Le frère du Pèlerin se confirma dans l'opinion qu'il avait du triste état moral de la malade. La malade devint plus malade. Le confesseur s'opposa, contre toute attente, à ce qu'on la portât dans la voiture et, dans son extrême anxiété, il eut recours aux plus étranges subterfuges. M. de Druffel et Mme Hirn lui représentèrent qu'ils avaient des preuves par écrit (que la chose se faisait d'accord avec l'évêque). Il demanda à les voir et quand on les lui eût montrées, il ne voulut pourtant pas se rendre. Druffel se retira dégoûté, Mme Hirn eut l'imprudence de dire au frère de la malade que celle-ci devait partir. Ce frère qui, naturellement, ne voulait pas entendre parler de cela, répéta la chose à l'extravagante soeur : ce fut comme si le feu prenait partout et le départ devint impossible ! »
Anne-Catherine vit avec la plus grande tristesse l'irritation qui s'emparait de nouveau des esprits, et poussée par sa bonté et par le désir de prévenir des dissentiments, ultérieurs, elle se montra prête à céder aux exigences des deux frères, en tant que Dieu le lui permettrait. Elle se consulta à cette fin avec son confesseur aux yeux duquel le fait que le nouveau prince évêque de Munster avait pris connaissance du projet de changement de domicile comme d'une chose décidée, pesait d'un tel poids dans la balance qu'il déclara qu'Anne-Catherine pouvait, au nom de Dieu, quitter la maison, se rendre dans un autre logement et aussi congédier sa soeur. Elle se soumit à cette décision comme à un ordre et, la mère supérieure Hackebram étant absente, elle fit mander son ancienne maîtresse des novices, la soeur Neuhaus, pour déclarer, en sa présence et en présence du confesseur, au Pèlerin et à son frère qu'elle était prête à faire ce que décidait son confesseur. Le Pèlerin rapporte à ce sujet en termes qui témoignent d'un sentiment d'irritation encore très grand que la faible et vieille soeur Neuhaus se précipita sur le frère du Pèlerin et ne voulait pas laisser la malade s'en aller. Il la remit à sa place. La malade garda le silence, elle le laissa dans l'embarras (!), elle ne dit pas que c'était sa volonté d'être emmenée. Cette marque de faiblesse le blessa et le confirma dans la mauvaise opinion qu'il a d'elle. La maîtresse de la maison se jeta aussi sur lui. Elle et la Neuhaus reprochèrent au Pèlerin qu'il était toujours près de la malade et, qu'il lui était à charge. La malade ne dit pas un mot pour y contredire (note).

(note) Comme on le comprend, elle ne pouvait pas plus contredire ce qui était vrai que déclarer qu'elle-même désirait être emmenée ailleurs

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:32

Ce second reniement l'irrita encore davantage. Il eut encore à combattre contre la soeur et contre l'enfant. Mme Hirn (note) déclara qu'elle ne partirait pas que la malade n'eût été emmenée hors de la maison.

(note) Que cette bonne dame qui n'avait jamais eu de relations particulières avec la malade se permit pareille chose, c'est une preuve de plus que chacun se croyait appelé à contrôler les voies par lesquelles Dieu conduisait son instrument choisi.


Enfin, dans la nuit du 6 au 7, elle fut retirée de cette maison ou règne le désordre (note) et conduite dans un autre.

(note) Mais, dans cette maison, Anne-Catherine avait été traitée avec tant d'affection et de respect que le propriétaire, Clément Limberg, conserva, jusqu'en 1859, les deux petites chambres qu'elle avait habitées dans l'état où elles se trouvaient lorsqu'elle fut transportée dans sa nouvelle demeure. Et après la publication du premier volume de cette biographie, ce vieillard envoya à l'auteur un rapport fidèle sur toutes les impressions que lui avait fait éprouver Anne-Catherine et qu'il avait conservées dans toute leur vivacité jusqu'à l'âge très avancé oit il était parvenu.

Quoiqu'étant entièrement sans connaissance, elle s'inclina profondément devant le Saint-Sacrement lorsqu'on la fit passer devant l'église et, le lendemain, elle croyait qu'on la lui avait fait traverser. Cela est touchant et pourtant instructif pour les personnes qui font les choses de mauvaise volonté. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:32

3. Mais il y a aussi quelque chose de " touchant " dans les aveux que le Pèlerin se vit amené à faire involontairement et à plusieurs reprises, les jours suivants. A peine la malade eût-elle été transportée dans son nouveau et sombre logement et installée dans une petite chambre fort triste située au rez-de-chaussée que le Pèlerin et son frère l'accablèrent de reproches sur « ce qu'elle n'avait agréé en rien les peines qu'ils avaient prises (pour l'emmener à Bocholt). Le frère du Pèlerin lui dit tout ce qu'il pensait de son état moral (note).

(note) Ce jugement sévère porté sur l'état de son âme par un laïque qui n'était revenu à la foi que depuis peu de temps, était la plus révoltante injustice envers une religieuse dirigée, comme elle l'était, par des prêtres aussi consciencieux et restée invariablement fidèle à ses voeux de religion.

Elle en eut beaucoup de chagrin et en vint à douter d'elle-même. Elle s'en ouvrit à son confesseur qui en fut aussi extrêmement agité. Alors ses misères recommencèrent et elle eut de nouveaux vomissements de sang. Mais souvent l'expression de son visage annonce que son âme jouit de la paix la plus profonde. »

9 août. « Elle est extrêmement troublée de ce que lui a reproché le frère du Pèlerin. Elle n'a probablement pas bien compris de quelle nature étaient ses reproches. Elle en appelle à Dieu et à son tribunal. Au milieu de tout cela, elle se montre, dans certains moments, pleine d'un calme inexprimable : on dirait une image de la paix. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:32

10 août. " Aujourd'hui elle a été très malade et elle a eu à plusieurs reprises une sueur de sang et d'eau. Elle est en outre si faible qu'elle ne peut ni parler, ni remuer la main. Mais avec cela l'expression de son visage est celle d'une paix impossible à décrire, d'un calme intérieur plein de douceur et d'une parfaite pureté d'âme. On ne peut dire combien elle est douce et épuisée de fatigue. Elle a dit : " Je suis mieux maintenant. Quand je suis malade, je suis toujours meilleure. Saint Ignace m'a ordonné de demander à Dieu le véritable esprit de paix et la connaissance de moi-même. Je reçois souvent de lui des consolations : mais on ne peut jamais savoir dans quels termes on est avec Dieu. »
Cette profonde et solide humilité, par suite de laquelle Anne-Catherine était toujours portée à prendre pour vraie toute accusation portée contre elle, si injuste et si passionnée qu'elle fût, et à se croire réellement la cause « que la discorde et l'irritation naissaient autour d'elle », comme le frère du Pèlerin le lui avait reproché, cette humilité fut récompensée de Dieu par la vision consolante sur la pureté de sa contemplation, citée plus haut (tom. II, ch. viii), et qui commence par ces mots : " Quand je vis naître de tels ennuis, etc., etc. " Elle se sentit tellement fortifiée par là que le Pèlerin put dire : " Je la trouvai le soir en vision. Elle chanta d'un air très paisible des cantiques à la louange de Marie, et dit en revenant à elle : " J'ai suivi une procession. " Son visage avait l'expression d'une gravité calme et sereine. Cela prouve combien il est absurde qu'elle s'occupe encore des choses du dehors, » c'est-à-dire combien le Pèlerin a raison, en dépit de tout, de vouloir « la séquestrer absolument du monde. »

La soeur Gertrude ne fut pas emmenée dans le nouveau logement, et ainsi toutes les exigences du Pèlerin semblaient satisfaites : cependant à ses yeux la malade n'était pas encore assez séparée du monde, et il fallait que la petite nièce aussi fût renvoyé à Flamske. « Le Pèlerin demanda très simplement si elle ne pensait pas à renvoyer l'enfant chez ses parents. Elle se mit à gémir de ce qu'on ne voulait pas même lui laisser l'enfant, ce à quoi pourtant personne ne pense (!). » Le Pèlerin lui dit en plaisantant : « Je vous connais bien et je parie que vous seriez capable de reprendre votre soeur près de vous. » Elle se mit à pleurer. Certainement il ne s'était pas trompé en comptant sur sa bonté : elle ne reprit pas sa soeur avec elle et elle renvoya l'enfant à Flamske. Mais quel gré lui en sut le Pèlerin? Il se plaignit de nouveau : « Le retour de l'enfant chez ses parents lui donne tant d'inquiétudes et de soucis que toutes les visions sont mises de côté pour un peu de linge destiné à faire des serre tète. Ainsi beaucoup de choses se perdent encore. En général, depuis qu'elle jouit du repos, elle fait ses communications avec plus de faiblesse et de langueur, ce qui est assez singulier, car le confesseur maintenant ne s'y oppose en rien, et même l'y encourage ! » Et ailleurs : « Elle est très fatiguée et pourtant pleine de douceur ; mais elle raconte d'une manière décousue (c'est-à-dire, à cause du grand effort qu'il lui faut faire, avec des interruptions et par fragments). Cela augmente de plus en plus depuis qu'elle jouit du repos de sa nouvelle demeure... Elle a eu de très belles visions sur les choeurs des anges : mais le récit ne passe qu'après un travail domestique très insignifiant, une lessive, etc. Elle a aussi omis les visions les plus importantes par suite d'un entretien assez inutile avec le chapelain Niesing (que le Pèlerin appelle ailleurs son meilleur ami). » C'est par des -plaintes de ce genre que se clôt le mois d'août, lequel pourtant avait fourni à l'écrivain une moisson d'une richesse plus qu'ordinaire.

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:32

4. Plus d'un lecteur trouvera peut-être inexplicable la condescendance presque passive de la malade en face des exigences du Pèlerin, et l'auteur du présent livre l'avait aussi trouvée telle lorsqu'il prit d'abord connaissance des incidents relatés plus haut. Mais quand il s'est mieux rendu compte de la direction suivie par cette âme privilégiée, sa conduite lui a apparu sous un tout autre jour. Tout ce qu'elle avait à supporter de la part du Pèlerin était disposé par la Providence divine et placé sur le chemin de sa vie dans le même but que toutes les autres circonstances que nous avons appris à connaître jusqu'ici. Jamais elle ne reçut de son guide spirituel l'injonction d'éloigner le Pèlerin de son voisinage ou de résister absolument à tout ce que celui-ci voudrait lui persuader de faire. Dans les visions préalables, elle était, il est vrai, préparée d'avance à tout ce qui la menaçait de ce côté : toutefois ce n'était pas afin qu'elle se dérobât aux épreuves, mais pour qu'elle en triomphât par sa vertu. Un jour elle raconta ceci : « J'ai eu, en vision, extraordinairement à faire avec le Pèlerin. Il fut obligé de me montrer son journal. Je ne pouvais pas comprendre comment il s'était arrogé tant de droits sur moi et avait pris tant de libertés. Mais il me fut ordonné de lui dire tout. Cela me parut étrange et j'en fus fort surprise parce qu'après tout, le Pèlerin n'est pas prêtre. »

Elle était donc convaincue qu'elle obéissait uniquement à la volonté de Dieu quand elle acceptait avec mansuétude les procédés les plus durs. S'il y a du reste des faits assurés où l'oeil faible des mortels puisse reconnaître avec une entière clarté combien les voles de Dieu sont différentes de celles de l'habileté et du calcul humain, ce sont précisément les événements journaliers de la vie des personnes arrivées à une haute perfection et favorisées de grâces extraordinaires. Nous sommes accoutumés à juger d'après la grandeur et le caractère merveilleux de leurs dons spirituels les rapports extérieurs dans lesquels Dieu les a placés afin qu'ils accomplissent leur tâche dans ces circonstances et non dans celles qu'ils auraient choisies; nous voudrions en conséquence que leur vie extérieure se réglât sur leur vie intérieure parce que nous trouvons cela plus conforme à l'ordre tel que le conçoit notre intelligence si courte. Mais c'est là une grande erreur et le Pèlerin y est tombé de son côté, lui qui, voyant Anne-Catherine surabondamment comblée de grâces extraordinaires, ne voulut jamais reconnaître que ces dons sublimes n'étaient pas le but de sa vie, mais la récompense de sa fidélité dans les petites choses, de ses pratiques de chaque jour et de chaque heure, de ses victoires dans des combats qui se dérobaient souvent à ses yeux, et que Dieu est plus glorifié par des actes d'abnégation et de charité parfaites, quoique cachés au monde parce qu'ils se font intérieurement, que même par les miracles et les signes que ses élus pourraient opérer. Si nous appliquons cette mesure aux directions données à Anne-Catherine, sa condescendance envers les demandes du Pèlerin, la bonté, la douceur et la patience avec lesquelles elle supporte ses caprices et ses, exigences croissantes de jour en jour, nous apparaîtront comme un enchantement des vertus les plus sublimes et comme la garantie de sa fidélité envers Dieu : nous verrons dans le Pèlerin lui-même un simple instrument dont les procédés perdent beaucoup de leur dureté apparente, lorsque nous considérons quelles intentions et quel zèle pur leur servaient de mobiles. Quand elle lui raconta; le 14 février, la vision sur les deux chœurs de saints dont l'un priait pour qu'elle continuât à vivre, l'autre pour sa dissolution, elle tait par humilité qu'il avait été laissé à son libre choix de décider laquelle des deux prières serait exaucée : le résultat devait dépendre de sa prière à elle et du côté vers lequel elle inclinerait. Mais elle fut si émue par la vue soudaine d'une personne qui allait faire une fin malheureuse, à moins d'un secours extraordinaire, qu'elle demanda à rester encore ici-bas sur la voie de souffrances qu'elle avait suivie jusqu'alors, pour le salut de ceux qui se perdaient, et à y marcher avec la même fidélité aux vues de Dieu sur elle. C'est pourquoi la première manifestation de cette vie qui lui était rendue fut un acte d'obéissance envers le représentant de Dieu, puisqu'elle ne voulut prier à genoux pour le mourant que si son confesseur le permettait. Et, cet acte, si insignifiant en apparence, était plus que la vision qui ne pouvait lui être octroyée qu'en vue d'une semblable fidélité. Elle voyait dans le Pèlerin l'instrument des desseins de Dieu, au moyen duquel elle pouvait arriver à exercer sans relâche les vertus les plus difficiles. Elle ne pouvait pas et ne voulait pas l'éloigner d'elle : car il fallait qu'il fût près d'elle pour qu'elle pût remplir complètement sa tâche et c'est ce qui eut lieu en réalité. Du reste ses visions et sa direction intérieure aussi bien que les événements du dehors, comme nous le verrons bientôt, indiquaient clairement qu'avec son entrée dans sa nouvelle demeure commençait aussi pour elle une nouvelle période de sa vie.

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:33

5. Le Pèlerin avait obtenu tout ce qui avait été si longtemps l'objet de ses désirs : cependant il se sentit bientôt aussi peu satisfait qu'auparavant. Les anciennes plaintes se renouvellent. Peu de jours après la mort de l'abbé Lambert, il s'emporte déjà contre le P. Limberg pour n'avoir pas empêché les visites des anciennes consœurs et d'autres personnes s'intéressant à Anne-Catherine. « Après la mort du malade qui causait tant de dérangements, le calme qui en devait résulter n'aboutira qu'à créer un foyer de commérages et à faire naître l'agitation la plus déraisonnable dans l'entourage. On ne prendra aucun moyen pour assurer du repos à la malade et on ne parviendra pas non plus à dompter sa soeur. Ainsi l'on pourra voir que ce n'était pas Lambert qui mettait obstacle au bon ordre, mais qu'il soutenait encore comme une espèce d'étai cet amas de décombres sous lequel ce pauvre vermisseau malade a sa demeure et qu'avec la chute de cet étai tout tombe sur elle. Il n'y a nul ordre, nulle discrétion, mais seulement un empressement inintelligent dans tout ce qu'on cherche à faire pour elle... Elle-même reçoit amicalement toutes les personnes qui la visitent et ne refuse d'en voir aucune. Et pourtant elle désirait que personne ne vînt la voir ! » Et un an après la mort de Lambert, le Pèlerin fait cet aveu : « Elle témoigne souvent un vif regret que Lambert n'existe plus. Cela tient à ce que, de son vivant, elle pouvait recevoir plus souvent la communion dont la privation lui est très pénible. Son plus vif attrait la porte uniquement vers les prêtres qui peuvent la bénir et lui donner la nourriture. Et celui qui lui porterait chaque jour la communion deviendrait son unique et son meilleur ami. Tous les autres témoignages d'affection ne semblent faire aucune impression sur elle. Comme le Pèlerin n'est pas un prêtre qui puisse lui porter le sacrement, elle ne s'intéresse pas à lui ni à ses efforts et va jusqu'à dire nettement quand elle est dans son état de faim et de langueur : « Je n'ai aucun secours, aucune consolation : le Pèlerin lui-même est pour moi une fatigue, je le sens tous les jours davantage. » Quiconque connaît sa situation peut dire qu'elle n'a jamais eu une véritable consolation, mais au contraire infiniment d'ennuis et d’embarras. Du reste les plaintes qu'elle fait viennent seulement de la privation du Saint-Sacrement, dont elle a si grande faim. »
Wesener aussi se tenait à l'écart, mais le Pèlerin fait cette remarque : « Le confesseur en est attristé. Le Pèlerin trouva la malade très abattue par suite de ce qu'elle avait eu à souffrir la nuit. Elle dit qu'elle s'abandonnait entièrement à la volonté de Dieu : qu'elle ne ferait rien pour améliorer son état. Mais elle semble dans un état de tentation par suite de la chaîne de l’habitude : car elle s'afflige, à cause du confesseur de ce que les visites du médecin sont interrompues; ce que Dieu peut-être a disposé pour un plus grand bien. « Or c'était à cause, de la continuelle irritabilité du Pèlerin que Wesener venait plus rarement pour éviter de le rencontrer trop souvent près de la malade.

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:33

La sœur Gertrude est enfin congédiée et à sa place on a pris une étrangère comme garde malade, mais cette soeur reste encore, à Dulmen, elle vient toutes les semaines voir Anne-Catherine qui l'accueille avec bonté : bien plus celle-ci se fait tancer par le Pèlerin pour le méfait impardonnable qui consiste à s'entretenir avec Gertrude et parfois à pleurer avec elle. Combien, le Pèlerin, doit être inconsolable de pareilles choses ! Et la garde de son côté n'est pas comme une ombre qui disparaisse sans bruit à l'approche du Pèlerin. Oui, elle ose s'adresser à la malade pour lui demander conseil et elle a par là dessus le malheur d'être très maladroite et de n’être bonne à rien. » Mais « l'insurmontable condescendance » de la malade fait que non seulement elle la supporte patiemment; mais « qu'elle travaille et coud pour la vieille fille qui ne vient jamais à bout de rien finir, en sorte que les visions les plus importantes sont laissées de côté. » Et encore « malheureusement aujourd'hui la malade est dans un triste état, pleine de soucis et de chagrins et elle a de telles douleurs à la place des stigmates que ses mains tremblent continuellement. En outre elle augmente encore sa fatigué en bavardant avec la vieille fille et en travaillant à l'aiguille, et les deux ou trois minutes accordées au Pèlerin ne sont pas sérieusement utilisées. On voit même qu'elle n'a ni l'envie ni la volonté de raconter. Il faut toujours solliciter comme ferait un mendiant. Et le Pèlerin ne réclame que quand elle voudrait parler d'autres choses tout à fait indignes de l'occuper. Chaque jour il se fait des pertes irréparables. Elle-même est un simple miroir qui, lorsqu'elle parle pendant la vision, rend parfaitement ce qu'elle voit: Si elle raconte, étant à l'état de veille, alors elle passe sous silence ce qu'il y a de plus important, soit par ennui de raconter, soit par suite de préjugés ou de scrupules de toute espèce. Elle a toujours sous la main une excuse fort commode : « cela; dit-elle, est dans l'Écriture sainte : » et le Pèlerin a beau répéter mille fois que non; elle ne cesse pourtant pas d'y revenir: Elle ne semble pas tenir compte de la fatigue du Pèlerin. Tout reste comme par le passé. Bien plus, elle s'est plainte au chapelain Niesing que le Pèlerin la fatigue par ses importunités, tandis qu'au contraire celui-ci la ménage à l'excès. Le Pèlerin ne peut voir dans ces plaintes que de pures imaginations, ne doit-il pas être affligée que tant de choses se perdent ? Elle sent qu'il en est tout contristé et cela augmente la difficulté qu'elle trouve à raconter. » Enfin le Pèlerin est aussi irrité contre la pauvre vieille fille qu'il l'avait été précédemment contre Gertrude. « Il n'y a autour de la malade que désordre et confusion, c'est à dégoûter ! » s'écrie-t-il au bout d'un an. Par suite de son impuissance totale à s'aider elle-même, de ses innombrables souffrances intérieures et des désagréments extérieurs qui résultent de la grossièreté et de la stupidité de la vieille fille, elle est avec ses maux d'yeux et ses terribles vomissements une véritable image de la douleur, mais plus il serait possible de lui venir en aide, plus il est révoltant de la voir ainsi souffrir. Il n'y aurait rien à faire qu'à renvoyer la vieille fille et à prendre une servante entendue et humble, mais le confesseur s'y refuse toujours.

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