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Vie d'Anne-Catherine Emmerich tome 3

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:20

Objets bénits.

« Je n'ai jamais vu une image miraculeuse briller. Mais j'ai vu en face de ces images un soleil de lumière duquel elles recevaient des rayons qu'elles renvoyaient sur ceux qui priaient. Je n'ai jamais vu briller la croix de Coesfeld, mais bien la parcelle de la vraie Croix qui est enfermée dans la partie supérieure. J'ai vu aussi des rayons renvoyés par la croix sur les personnes qui priaient : je crois que toute image qui rappelle Dieu ou un instrument de Dieu peut recevoir la vertu d'opérer des miracles en suscitant des prières faites en commun avec une vive et ferme confiance et où la foi triomphe complètement de la faiblesse de la nature. »
Un jour que le Pèlerin lui présentait un Agnus Dei pendant qu'elle était occupée avec des reliques, elle le prit en main et dit : « Ceci est bon et touché de la force d'en haut : c'est bénit : mais ici dans les reliques j'ai la force elle-même. » Elle dit d'une croix bénite : « La bénédiction y brille comme une étoile ! il faut l'honorer grandement : mais les doigts du prêtre (elle se tourna alors vers son confesseur) sont encore au-dessus. Cette croix peut périr. La consécration des doigts est ineffaçable; elle est éternelle, ni la mort, ni l'enfer ne peuvent l'anéantir. Dans le ciel même elle se distingue encore. Elle provient de Jésus qui nous a rachetés. » Quelqu'un lui ayant apporté une petite image bénite de la Mère de Dieu, elle dit : « Cette image est bénite, conservez-la bien et ne la laissez pas parmi les choses profanes. Qui honore la Mère de Dieu est à son tour honoré par elle près de son fils. Ces choses sont très utiles dans les tentations quand on les presse sur son coeur. Il faut bien les garder. » Une autre petite image lui ayant été portée, elle la posa sur sa poitrine et dit : « Ah ! la forte femme ! Cette image a touché l'image miraculeuse. »

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:21

Un denier de saint Benoît.

Le Pèlerin lui donna un reliquaire en verre où un denier était fixé sur un petit morceau de velours. Elle dit alors
« L'étoffe est aussi bénite. C'est un denier bénit de saint Benoît : il a reçu une bénédiction que saint Benoît a laissée à son ordre et qui se fonde sur le miracle qui eut lieu lorsque ses moines lui présentèrent un breuvage empoisonné et que le verre se brisa quand il fit dessus le signe de la croix. Ce denier est un préservatif contre le poison, la peste, la sorcellerie et les assauts du diable. Le velours rouge sur lequel on l'a cousu a reposé sur le tombeau de saint Willibald et de sainte Walburge : il vient de l'endroit où l'huile coule des os de sainte Walburge. Je vis que les prêtres l'y portèrent pieds nus et qu'ensuite ils le coupèrent pour y placer de semblables objets. Le denier a été bénit dans ce monastère. »

Un jour le Pèlerin posa près de sa main une petite image de sainte Rita de Cassia qui, l'année précédente, avait été humectée avec une goutte de sang sortie de ses stigmates. Elle la prit et dit : « Je vois une nonne malade qui n'a ni chair ni os. Je ne peux pas la toucher. »

11 Juillet 1821. Pendant qu'elle racontait quelque chose, le Pèlerin lui mit dans la main un livre ouvert au feuillet qui avait été précédemment mouillé de son sang. Tout à coup elle sourit et dit : « Qu'est-ce que cette jolie fleur rayée de rouge et de blanc qui saute du livre art milieu de ma main ?» Dans un autre moment, le Pèlerin lui mit ce même feuillet entre les mains en lui demandant si ce feuillet avait touché quelque chose elle y promena sa main et répondit : Oui, il a touché les plaies de Jésus. »

En octobre 1821, une dame de Paris envoya une petite image qui avait touché aux ossements de saint Bobadilla. Elle la porta à son front à cause des violents maux de tête dont elle souffrait. Le saint lui apparut, lui apporta un grand soulagement et elle vit tout son martyre. = Le Pèlerin lui avait donné un anneau d'argent brisé qui avait été bénit près du tombeau du bienheureux Nicolas de Flue à Sachseln ; il était enveloppé dans un papier. Elle était extase lorsqu'elle le reçut. Elle dit plus tard : «Je vis comment frère Klaus (abréviation de Nicolas) se sépara de sa famille et comment dans son union avec sa femme, il supprima ce qui était corporel, ce qui rendit d'autant plus fort le lien spirituel. Je vis le brisement de la chair sous une forme particulière qui était comme le brisement d'un anneau et je reçus une instruction touchant le mariage selon la chair et selon l'esprit. L'anneau qui m'a procuré cette vision a été bénit en l'honneur du frère Klaus. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:21

Un coup d'oeil sur le paradis.

13 février 1821. Le Pèlerin apporta et mit sur son lit, en présence de son frère et du confesseur, un fragment d'ossement pétrifié de la grosseur d'un œuf qui avait été trouvé dans la Lippe. Elle était en contemplation, mais elle prit l'ossement de la main gauche et le tint un certain temps sans remuer. Alors elle ouvrit les yeux, regarda le Pèlerin qui s'attendait à des reproches pour lui avoir présenté au lieu d'une relique l'os d'un animal, et dit, toujours absorbée dans la contemplation : « Comment le Pèlerin entre-t-il dans ce beau et merveilleux jardin où mes regards seuls pénètrent? J'y vois le Pèlerin avec le grand animal, comment cela se peut-il? Ce que je vois est d'une beauté inexprimable. Je ne puis le dire, je ne puis le rendre. 0 mon Dieu, combien vous êtes admirable, puissant, magnifique et aimable dans vos œuvres ! Oh ! il y a là plus que tout ce qui est dans la nature ! Là, rien n'a subi le contact du péché! il n'y a rien de mauvais, tout est comme nouvellement sorti des mains de Dieu ! Je vois là tout un troupeau d'animaux blancs. Leurs crinières descendent sur leur dos comme des masses de cheveux bouclés. Ils dépassent de beaucoup la taille de l'homme et pourtant ils courent aussi légèrement et aussi vite que des chevaux. Leurs jambes sont comme des colonnes et pourtant ils posent les pieds si doucement ! Ils ont une longue trompe qu'ils peuvent lever, baisser et tourner de tous les côtés comme un bras. De longues dents, blanches comme la neige sortent de leur bouche, comme ils sont élégants et propres ! Cet énorme animal est tout plein de grâce : ses yeux sont petits, mais si intelligents, si clairs, si doux! cela ne peut s'exprimer. Ils ont de larges oreilles pendantes: leur queue n'est pas grande, mais elle est comme de la soie: on ne peut pas y atteindre quand on lève le bras. Ah ! ils doivent être bien vieux, comme leurs poils sont longs! Ils ont aussi des petits pour lesquels ils ont une tendresse incroyable. Ils jouent avec eux d'une manière toute enfantine. Ils sont si intelligents, si bons, si doux! Ils courent en si bon ordre, en files ou en rangs! On dirait qu'ils ont des affaires qui les occupent. Il y a là d'autres animaux. Ce ne sont pas des chiens, ils sont d'un jaune doré. Ils ont de longues crinières et presque des visages humains. Ce sont des lions, mais si doux! Ils se prennent les uns les autres par la crinière et jouent ensemble. Je vois aussi des moutons et des chameaux, des bœufs et des chevaux tous blancs et brillants comme de la soie. Il y a aussi des ânes blancs d'une beauté merveilleuse. On ne peut dire combien tout cela est beau, quel ordre, quelle paix, quel amour règnent partout. Les animaux ne se font pas de mal, ils s'aident réciproquement. La plupart sont blancs ou d'un jaune d'or. Je ne vois presque pas d'animaux à couleurs foncées. Et combien cela est merveilleux ! Ils ont toutes leurs demeures si bien rangées et si bien distribuées ! Ils ont comme des chambres et des passages et tout est si propre ! On ne peut pas se l'imaginer. Je ne vois pas d'hommes, il n'y en a pas là, mais des esprits y viennent sans doute pour mettre certaines choses en ordre, on ne peut pas croire que des animaux fassent ce que font ceux-ci. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:22

Après une pause, elle dit : « Voilà sainte Françoise Romaine et sainte Catherine de Ricci. Bien au-dessus du beau jardin, il y a comme un soleil et c'est là qu'elles sont. Elles volent sur ses rayons et regardent au-dessous d'elles. Je vois encore beaucoup d'autres saints dans ce soleil qui est d'une blancheur éblouissante. Il y a au-dessus de moi comme une draperie de soie blanche étendue qui brille dans ce soleil et là-dessus les saints planent et regardent en bas. Je sais tout maintenant. Toute eau descend de là-haut. C'est le paradis ! Les animaux y sont conservés. Là, tout est encore comme Dieu l'a créé, mais ce lieu me semble maintenant beaucoup plus grand que le paradis ne l'était alors. Aucun homme ne peut y entrer. L'eau sainte, magnifique, admirablement claire qui jaillit de là et parcourt si agréablement le jardin des animaux forme autour du paradis une grande muraille liquide. Ce n'est pas un lac, c'est un mur et comme ce mur est merveilleux et brillant ! Dans le haut, il n'est fait que de gouttes d'eau comme de pierres précieuses. On dirait des gouttes de la rosée du matin qui pendent aux haies. Telle est la partie supérieure, tout y est limpide comme du cristal. Ce mur s'écoule par en bas en petits ruisseaux qui se réunissent et forment beaucoup plus bas encore une immense chute d'eau. Quel bruit elle fait! Personne ne pourrait l'entendre sans devenir sourd. Toute eau vient de là à nous, mais altérée et mélangée. La montagne des prophètes reçoit de là son eau et son humidité. La montagne des prophètes est située très au-dessous de la cataracte dans un lieu où toute l'eau est redevenue vapeur. La montagne des prophètes est déjà haute comme le ciel. Aucun homme ne peut y arriver on ne voit sur elle que des nuages or, ce jardin est encore au-dessus d'elle de toute la hauteur du ciel et l'endroit où j'ai vu les saints est élevé à une semblable hauteur au-dessus du paradis. Il n'y a pas là d'édifices en pierre, mais des berceaux, des salles, des allées pour les animaux que la végétation forme comme elle-même. Les arbres sont excessivement hauts. Leurs troncs sont parfaitement droits et d'une rare élégance. J'en vois de blancs, de jaunes, de rouges, de bruns et de noirs. Non, ils ne sont pas noirs, mais d'un bleu argenté brillant. Et quelles merveilleuses fleurs ! Je vois beaucoup de roses, notamment beaucoup de roses blanches. Elles sont très grandes, viennent sur des tiges élevées et montent le long des arbres. Je vois aussi des roses rouges et de grands lis blancs. Je vois le gazon moelleux comme de la soie, mais je ne puis que voir, je ne puis pas sentir, c'est trop loin de moi. Comme ces pommes sont belles! Elles sont allongées et jaunes. Et comme les feuilles des arbres sont longues! Les fruits du jardin de la maison des noces semblent difformes en comparaison de ceux-ci et pourtant ils sont d'une beauté indicible comparés aux fruits de la terre. Je vois aussi un grand nombre d'oiseaux. Je ne puis dire combien ils sont beaux et lumineux, combien leur plumage est varié. Ils font leurs nids dans les fleurs au milieu des plus belles fleurs. Je vois aussi des colombes s'envoler par-dessus le mur portant dans leur bec des feuilles et de petites branches. Je crois que les feuilles et les fleurs qui me sont données quelquefois pour ma guérison viennent toutes de ce jardin. Je ne vois pas de serpents comme ceux qui rampent sur la terre, mais il y a un joli petit animal, de couleur jaune, qui a une tête de serpent. Il est plus gros par en haut et extrêmement mince par en bas. Il a quatre pattes et se dressa souvent sur ses pieds de derrière alors il est de la hauteur d'un enfant. Ses pieds de devant sont courts, ses yeux clairs et intelligents. Il est très gracieux et très agile, mais j'en vois fort peu. Tel était l'animal qui séduisit Ève. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:22

« Chose étonnante ! Il y a une porte dans la muraille d'eau et il y a deux hommes auprès. Ils reposent et dorment le dos appuyé à la brillante muraille d'eau, les mains jointes sur la poitrine, les pieds tournés l'un vers l'autre. Ils ont de longs cheveux bouclés. Ce sont des hommes appartenant à la classe des esprits. Ils sont vêtus de longs manteaux blancs et ils ont sous le bras de minces rouleaux couverts d'une écriture brillante. Des houlettes pastorales sont par terre auprès d'eux. Ce sont des prophètes, oui, je le sens, ils sont en relation avec celui qui est sur la montagne des prophètes. Et combien sont admirables les couches ou les tombeaux sous lesquels ils reposent! Les fleurs croissent autour d'eux, brillantes de lumière et formant des figures régulières. Elles entourent leurs têtes, d'abord blanches puis rouges puis vertes puis bleues, toutes brillantes comme l'arc-en-ciel. » Alors le confesseur lui tendit la main et elle dit : « Voici aussi un prêtre. Comment vient-il ici? Cela est bien, il faut qu'il voie les merveilles de Dieu. »

Le jour suivant, le Pèlerin trouva la malade un peu troublée à cause de la vision qu'elle avait eue. Elle dit que son confesseur en avait ri comme de choses impossibles. Le Pèlerin lui répliqua qu'elle ne devait pas se plaindre de ce que ses ennemis ne voyaient en elle que mensonge si elle-même traitait d'extravagances ce que Dieu lui montrait. Alors elle répéta tout son récit de la vision et y ajouta ce qui suit comme éclaircissement. « J'étais en dehors du mur du paradis comme élevée en l'air. Je pouvais voir par-dessus et à travers le mur. Je m'y mirais aussi en plusieurs endroits et je paraissais alors incroyablement grande. Ce mur autour du paradis était formé de gouttes d'eau (note) qui étaient toutes comme triangulaires, rondes ou de formes diverses et se touchaient sans laisser d'intervalles entre elles, mais elles formaient toutes sortes de figures et de fleurs. C'était comme une étoffe à ramages.

(note) Caldéron dans son drame intitulé : La vie est un songe, fait dire à l'élément de l'eau par la sagesse divine : « Eaux, partagez-vous ! élevez-vous en partie vers le ciel et formez le firmament de cristal, afin que le feu qui occupe là un siège lumineux tempère ses ardeurs dans la fraîcheur de l'eau, etc.

On pouvait voir au travers, mais on ne voyait pas aussi distinctement que quand on regardait par-dessus. Le rebord supérieur du mur avait la couleur de l'arc-en-ciel et il n'y avait pas de figures. Il s'élevait vers le ciel comme fait l'arc-en-ciel quand nous le voyons sur la terre. Lorsqu'on suivait ce mur en descendant, on voyait dans le bas des cristaux se fondant, pour ainsi dire, en petits ruisseaux semblables à des fils d'argent et ceux-ci formaient ensuite une énorme cataracte. C'était un tel bruit que je crois qu'on ne pourrait l'entendre sans mourir. J'en ai encore les oreilles étourdies. Au-dessous, à une plus grande profondeur, il semblait que cette chute d'eau s’évapora en nuages et la montagne des prophètes paraissait recevoir de là toute son eau. La porte était ouverte par en haut et cependant, elle avait la forme d'une arcade. Le rebord coloré du mur s'étendait à l'intérieur des deux côtés et, vers le milieu, la lumière était plus subtile comme lorsqu'on voit une chose à travers une autre. Les bords du mur contre lesquels les prophètes s'appuyaient n'étaient plus en gouttes, ni en cristaux. Ils formaient une surface unie ayant la blancheur de la neige. C'était comme du lait ou comme une fine étoffe de soie. Les prophètes avaient de longs cheveux d'un blanc jaunâtre. Leurs yeux étaient fermés, ils étaient couchés comme sur des lits de fleurs, les mains croisées sur la poitrine, enveloppés dans de longs vêtements lumineux et le visage tourné vers le monde. Leurs rouleaux étaient minces et brillants. J'y vis des lettres bleues et couleur d'or. Leurs crosses étaient blanches et sans ornements. Autour d'eux je distinguais les fleurs ayant la couleur de l'arc-en-ciel, rangées régulièrement et comme vivantes. Leur tête était environnée d'une auréole de la couleur de l'arc-en-ciel comme la gloire des saints et dont l'extrémité se perdait dans une lumière éblouissante. Cette porte était située à l'orient. Quelques-uns des éléphants n'avaient pas le poil épais et frisé comme les autres, leur peau était unie. Les petits couraient entre leurs jambes comme des agneaux. Ils avaient de grands berceaux de feuillage où je les vis par couples avec leurs petits. Je vis aussi des chameaux à poil blanc, de très beaux ânes rayés de bleu. des animaux tachetés de blanc, de jaune et de bleu. Le serpent quadrupède semblait être au service des autres animaux. Sa couleur tirait sur le jaune. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:22

« Dans l'eau limpide des ruisseaux, je vis des poissons brillants et d'autres animaux. Je ne vis pas de vermine ni de bêtes dégoûtantes telles que les crapauds. Tous les animaux avaient des places séparées et des sentiers régulièrement tracés. Je vis le paradis grand comme une autre terre. Il y a des hauteurs arrondies sans déchirures plantées de beaux arbres. Je vis la plus élevée de ces éminences et je crus que c'était le lieu où Adam avait reposé. Je vis une issue vers le nord, mais pas de porte. C'était comme des ténèbres qui commençaient, comme un trou, comme un précipice. Il me sembla aussi que c'était de là que les eaux s'étaient répandues pour le déluge. Auprès de la grande masse d'eau d'où la cataracte se précipitait, je vis une grande plaine verdoyante semée d'ossements énormes, presque blancs, qui semblaient, avoir été rejetés par l'eau. Tout en haut est le mur de cristal, un peu plus bas coulent les filets argentés puis la vaste étendue d'eau d'où sort la cataracte avec son bruit assourdissant. La cataracte se perd en nuages d'où la montagne des prophètes reçoit son eau. Celle-ci est beaucoup plus bas à l'orient. Tout y est déjà plus terrestre. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:22

1 novembre 1823. « Les mammouths, ces animaux gigantesques, étaient connus avant le déluge. Il en entra dans l'arche un couple très jeune. Ils étaient les derniers et se tenaient tout près de l'entrée. Aux époques de Nemrod, de Djemchid et de Sémiramis, j'en vis encore plusieurs, mais on leur faisait constamment la guerre et ils ont disparu. Les licornes subsistent encore et habitent ensemble. Je connais une rondelle de la corne d'un de ces animaux qui est pour les bêtes malades ce que sont les objets consacrés et bénits pour les hommes. J'ai souvent vu qu'il y a encore des licornes, mais elles vivent très éloignées des hommes dans les hautes vallées où je vois à l'horizon la montagne des prophètes. Elles sont à peu près de la taille d'un poulain, elles ont les jambes fines, peuvent gravir très haut et se tenir sur un petit espace en rassemblant leurs pieds. Elles rejettent leurs sabots comme des écorces ou des souliers, car j'ai vu de ces sabots semés par terre çà et là. Elles ont de longs poils tirant sur le jaune. Ces animaux deviennent très vieux. Ils ont sur le front leur unique corne. Je vis qu'elle était longue d'une aune et recourbée en arrière par en haut. Ils déposent leur corne à certaines époques. Elle est recherchée et gardée comme quelque chose de très précieux. Les licornes sont très craintives et on ne peut pas en approcher. Toutefois, elles vivent en paix entre elles et avec les autres bêtes sauvages. Les mâles et les femelles vont à part et ne se réunissent qu'à certains temps. Elles sont chastes et n'ont pas beaucoup de petits. Elles sont très difficiles à voir et à prendre, car d'autres animaux vivent en avant des lieux qu'elles habitent. J'ai vu qu'elles ont un certain empire sur les bêtes les plus venimeuses et les plus horribles auxquelles elles inspirent un respect particulier. Les serpents et d'autres affreux animaux se roulent sur eux-mêmes et se mettent humblement sur le dos quand une licorne s'approche d'eux et souffle sur eux. J'ai vu qu'elles ont une espèce d'alliance avec les animaux les plus dangereux et qu'ils se protégent mutuellement. Quand un danger menace la licorne, ces derniers répandent partout la frayeur et la licorne se retire derrière eux, mais elle les protège à son tour contre leurs ennemis, car tous se retirent effrayés devant la force secrète et merveilleuse de la licorne quand elle s'approche et souffle sur eux. Ce doit être un des plus purs parmi les animaux, car tous les autres lui témoignent un grand respect. Là où elle paît, là où elle va boire, tout ce qui est venimeux se retire. Il me semble qu'on voit en elle un symbole de sainteté quand on dit que la licorne ne pose sa tête que sur le sein d'une vierge pure. Cela signifie que la chair n'est sortie sainte et pure que du sein de la Sainte-Vierge Marie, que la chair abâtardie est sortie d'elle régénérée ou qu'en elle, pour la première fois, la chair est devenue pure, qu'en elle l'indomptable a été vaincu, qu'elle a dompté tout ce qui était sauvage, qu'en elle l'humanité indomptée a été purifiée et vaincue ou que dans son sein, le poison s'est retiré de la terre. J'ai vu ces animaux dans le paradis, mais beaucoup plus beaux. J'ai vu une fois de ces licornes attelées au char d'Elie lors de son apparition à un homme dont il est question dans l'Ancien Testament. J'ai vu les licornes au bord de torrents sauvages et impétueux dans des vallées profondes, étroites, déchirées où elles courent rapidement. J'ai vu aussi des endroits éloignés où beaucoup d'ossements de ces animaux gisaient entassés au bord de l'eau et sous la terre. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:23

CHAPITRE XIV

LA SITUATION EXTERIEURE D'ANNE-CATHERINE DEPUIS 182O.
- ELLE RACONTE LA VIE DE JÉSUS.
- LES RAPPORTS DU PÈLERIN AVEC ELLE.
- LE PERE LIMBERG. - LES DERNIERS JOURS DE L'ABBÉ LAMBERT.
Les Visions préalables - Vision du rossignol mourant.


1. Dans le printemps de 1820 Anne-Catherine vit de nouveaux tourments qui ne devaient pas tarder à l'assaillir. Ils lui furent montrés d'avance dans des visions, comme venant du Pèlerin et comme devant durer jusqu'à sa mort: elle lut aussi dans l'âme du Pèlerin lui-même et reconnut, d'après des expériences de tous les jours, ce qui lui était réservé, si elle prenait sur elle de raconter les visions touchant la vie de Jésus. « Mon temps est accompli, avait-elle déclaré à son confesseur le 11 mars 1820, je vis uniquement parce que j’ai à faire une chose pour laquelle peu de temps m'est accordé. » Et le confesseur rendit aussi ce témoignage : « Lorsqu’elle n'était encore connue de personne, sa destination était déjà remplie. Je sais cela. » C'est-à-dire elle avait fini sa tâche et pouvait mourir si elle n'avait préféré s'avancer encore plus loin sur la voie douloureuse pour la gloire de Dieu et le salut des âmes. Plus elle communiquait abondamment ses visions au Pèlerin et plus celui-ci en avait à rapporter, plus aussi ses exigences étaient grandes et plus il se sentait vivement blessé par toutes choses sans exceptions, par les personnes et les relations dans lesquelles il voulait voir la cause de dérangements qui lui étaient insupportables. Il se croyait appelé à sauver pour les contemporains et pour la postérité les merveilleux trésors que Dieu avait départis avec une plénitude surabondante à une âme qui, suivant lui, « n'en avait pas besoin pour elle-même et qui n'était même pas capable de les apprécier à leur valeur. » Et comme il pouvait se rendre à lui-même le témoignage qu'il ne reculait devant aucune fatigue pour correspondre à cette vocation, qu'il y dévouait même tout son temps et toutes ses forces, il se montrait chaque jour plus exigeant et plus intraitable vis-à-vis Anne-Catherine et son entourage, parce qu'il voulait que toute autre considération passât après son travail et qu'Anne-Catherine elle-même y vit le but de la tâche qui lui était imposée.

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:23

« Elle devient chaque jour plus faible, plus malade, s'écrie-t-il, et sacrifie tout ce qui lui est montré par Dieu. Il semble que ses visions soient pour elle et non pour d'autres. Elle ne sait presque plus que se plaindre; être malade, se chagriner ou vomir. Elle oublie une vision parce qu'elle ne s'intéresse guère à ces sortes de choses et laisse effacer toutes ses impressions par des affaires superflues et par des soucis encore plus superflus. Si elle en tirait seulement des consolations ou des lumières pour elle-même, on pourrait encore l'excuser, mais les visions lui sont données pour être communiquées et elle n'en tient pas compte. »

Jamais Anne-Catherine ne pouvait le satisfaire, jamais l'abbé Lambert, le P. Limberg ou Wesener ne pouvaient faire pour lui quelque chose dont il leur sût gré. Si Wesener a pitié de la malade quand, livrée à des souffrances intolérables, elle soupire après un soulagement, et s'il lui offre un moyen d'y arriver, on ne peut pas compter sur lui ; il n'a pas un caractère franc. « Quoiqu'il ait combattu un bon combat contre beaucoup de souffrances, il n'est pourtant pas assez humble pour supporter volontiers que la malade soit quelque chose de tout différent de ce qu'il a cru voir en elle et pour s'avouer que son traitement et ses écrivasseries sont insuffisants. »

Le confesseur ne peut jamais s'entendre avec le Pèlerin. « Comme celui-ci (le confesseur) ne veut jamais reconnaître qu'il puisse se tromper, rien ne peut le porter intérieurement à une charité affectueuse, tant qu'il a une semblable prétention. Or le Pèlerin est convaincu que si le confesseur voulait seulement comprendre ce qu'est la malade et mettre quelque régularité dans sa vie, on ne perdrait rien de ses visions : c'est à quoi l'on pourrait arriver, non seulement sans l'incommoder le moins du monde, mais même en lui procurant plus de calme et de sérénité. Mais il est persuadé jusqu'à en perdre courage que cela est impossible avec la façon dont elle est dirigée. Si elle commence à communiquer quelque chose, on est exposé à chaque instant à l'humiliation et à la souffrance d'être obligé de céder la place à la visite parfaitement insignifiante de quelque servante ou de quelque commère. Les choses sérieuses, nécessaires, sont comptées pour rien et on les met de côté avec le pauvre écrivain qui leur a sacrifié le temps précieux de sa vie déjà défaillante, etc. Il est inutile et fastidieux de parler de cela. Il est certain qu'on ne pourra jamais se faire une idée de l'ensemble de sa vie intérieure. Elle-même n'en a pas l'intelligence. Le Pèlerin ne peut rien sur elle: le confesseur qui a dans ses mains la clef du grand mystère de cette vie ne s'y intéresse pas autrement et ne pourrait pas non plus le démêler. Bien plus, le Pèlerin regarde, à certains égards, comme heureux qu'il en soit ainsi : car si cet abîme de séparation n'existait pas entre le pouvoir tout à fait volontaire que le confesseur exerce sur elle et la sphère surnaturelle de ses visions, on ne pourrait reconnaître comment toutes ces choses se produisent en elle. Maintenant le peu qu'elle communique est pris de son propre miroir intérieur : quoiqu'il soit brisé en morceaux, cependant on peut lui reprocher que les couleurs y soient altérées. »

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:23

2. Des plaintes de ce genre s'accumulent de mois en mois dans le journal du Pèlerin avec une irritabilité toujours croissante et suffisent à expliquer assez clairement combien la présence continuelle du Pèlerin était difficile à supporter pour Anne-Catherine et son entourage, parce qu'il ne voulait jamais comprendre qu'il pût y avoir une autre appréciation plus juste que celle à laquelle lui-même s'était habitué à soumettre la personne d'Anne-Catherine et la tâche qu'avait à remplir cette créature privilégiée. L'auteur de la présente biographie, après s'être imposé la fatigue de lire à plusieurs reprises et de comparer entre eux avec une attention scrupuleuse les mille et mille feuillets sur lesquels le Pèlerin a noté les visions, ses observations et ses expériences, ainsi que les plaintes et les reproches dont il accable la malade et ceux qui l'entourent, est obligé de reconnaître, pour rendre hommage à la vérité, que l'abbé Lambert, le père Limberg et le docteur Wesener ont beaucoup mieux jugé la malade, l'ont traitée avec incomparablement plus de charité et l'ont aidée dans sa tâche avec beaucoup plus de succès que le Pèlerin. Si ce dernier pouvait recevoir les communications d'Anne-Catherine, il en était uniquement redevable aux deux prêtres qui, institués par Dieu gardiens de sa fidèle servante, ont rempli leur devoir aussi fidèlement et aussi consciencieusement que l'a fait de nos jours, à Kaltern, le père Capistran pour la pieuse Marie de Moerl. Et précisément les reproches que le Pèlerin ne cesse d'adresser au père Limberg sont la preuve la plus concluante qu'il n'eût pas été facile de trouver pour Anne-Catherine un directeur plus convenable que ce prêtre humble, simple, plein de foi, irréprochable dans ses moeurs, aux yeux duquel ce n'étaient pas les visions, les dons et les phénomènes extraordinaires, mais une perfection maintenue par les souffrances et par la pratique de toutes les vertus qui était le but auquel il devait conduire sa fille spirituelle. Ce n'était donc pas par inintelligence, par indifférence et par manque de sympathie, comme le Pèlerin s'en plaint continuellement, mais par un profond sentiment du devoir et par une claire appréciation du grand pouvoir que lui donnait le caractère sacerdotal sur la malade et sur ses dons, qu'il se montrait si laconique, si bref, si sévère dans ses paroles, si prudent et si réservé, parce qu'il pensait aux moyens de l'affermir dans cette simplicité qui s'ignore complètement elle-même et dans une humilité de plus en plus profonde. C'était à cela que tendait sa manière d'agir avec elle et c'est d'après cela, que doit âtre jugé ce digne religieux. Jamais il ne la débarrassait d'un souci domestique, jamais il ne traitait son insupportable soeur avec la rudesse que le Pèlerin aurait voulu voir employée à son égard, jamais il ne fermait sa porte aux pauvres, aux malades, aux affligés, afin qu'à toute heure Anne-Catherine eût quelque occasion de pratiquer l'humilité, la charité et la patience; encore moins pouvait-on le décider à s'extasier sur les visions, ou à renvoyer la malade aux tables célestes et aux soulagements surnaturels, à nier l'action des causes naturelles dans ses maladies et ses souffrances et à lui interdire, en conséquence, le recours à l'assistance du médecin et aux remèdes ordinaires. Un jour, que devant le Pèlerin, il laissa échapper ces paroles : « Je désire toujours revenir dans mon couvent et, si je n'y étais pas obligé, je ne viendrais pas voir la soeur Emmerich, » celui-ci voulut voir là une nouvelle confirmation de son peu de sympathie pour la malade et de son incapacité à la comprendre. Et pourtant ces paroles dites sans calcul sont un témoignage des plus honorables en faveur de Limberg, et montrent bien qu’il était appelé par Dieu à s'occuper d'elle. Lors de la première enquête, au printemps de 1818, il s'en était remis à la décision du vicaire général, quant à son remplacement par un autre prêtre auprès d'Anne-Catherine: mais, après la clôture de cette enquête, quoiqu'ayant été longtemps l'objet d'une défaveur qu'il n'avait pas méritée, il fut confirmé formellement dans la charge de confesseur de la malade. C'est pourquoi il avait raison de demander au Pèlerin, qui mettait si volontiers en avant ce qu'il appelait son devoir de se faire raconter les visions en écartant tout ce qui pouvait y mettre obstacle, quelle autorité ecclésiastique lui avait imposé ce devoir, ou lui avait ordonné pareille chose en vertu de l'obéissance; tandis que le Pèlerin ne voyait là, comme en témoignent ses notes, « qu'un langage en l'air, dépourvu de raisons solides et dénotant une grande confusion d'idées. » C'était pourtant en réalité le sentiment du devoir et la conscience qui retenaient le père Limberg dans une position qu'il n'avait jamais recherchée; ce n'était pas le caprice, ni l'amour du merveilleux, ni l'inclination naturelle; car, de même que l'abbé Lambert, depuis le premier jour de ses relations spirituelles avec Anne-Catherine, il était entré avec elle dans la voie des souffrances et il avait eu à supporter avec elle l'injure et la calomnie poussées à l'excès. Après s'être vu, pendant huit, ans, traité avec méfiance et presque avec mépris par ses supérieurs ecclésiastiques, ce ne fut que le 20 août 1820 qu'il en reçut la première marque de confiance par lettres du vicaire général et de l'évêque suffragant, et que sa position fut réglée vis-à-vis de Rensing. Comme dans les dernières années de la vie de la malade, les souffrances de celle-ci augmentèrent et avec elles son besoin de secours spirituels, le Pèlerin lui-même ne put s'empêcher de rendre ce témoignage au père Limberg : « Véritablement, il exerce jour et nuit auprès d'elle un ministère spirituel très pénible et il faut joindre à cela l'assistance qu'il va donner au loin, sans jamais se lasser, quelque temps qu'il fasse, et s'acquittant de ses fonctions avec un zèle que rien n'arrête, une patience et une douceur qu'on ne saurait assez louer. » Lorsque le Pèlerin écrivait cela, il avait montré peu de temps auparavant une telle irritation contre Limberg qu'Anne-Catherine avait fait venir le chapelain Niesing pour lui représenter son injustice. Il eut après cela avec le confesseur un entretien dont il rapporte ce qui suit :

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:23

« Je suis, dit Limberg, toujours prêt à me démettre de mes fonctions : car, sans l'aide de Dieu, je ne pourrais pas les supporter. Je ne fais aucune question à la malade sur ses visions, mais je suis instruit de tout ce qui regarde sa conscience : car elle communique involontairement en quelque sorte les moindres choses qui s'y rapportent. Je ne dis jamais rien d'elle; je ne le dois pas, étant son confesseur. Je n'écris rien non plus. Je sais pourtant tout ce qu'il faut que je sache. Si c'est la volonté de Dieu, tout me reviendra en mémoire dans le cas où j'aurais à dire quelque chose d'elle. Je ne l'interroge pas sur ses affaires : mais je ne les dédaigne pas pour cela. Je crois souvent que le Pèlerin s'imagine que je fais quelque chose, que j'ordonne quelque chose en secret, il n'en est rien. Je l'ai toujours trouvée très véridique et très sensée dans ses paroles, soit à l’état de veille, soit à l'état d'extase. Et elle m'a souvent dit des reproches quand dans la direction j'ai rudoyé quelqu'un et ne l'ai pas écouté patiemment. Un jour aussi elle m’a dit tout ce que je pensais, mais elle a prié Dieu d'elle-même pour qu'il ne lui en fit plus rien connaître. » Le Pèlerin termine ses notes par ces paroles : « Puisse le Seigneur nous maintenir tous dans la voie de la vérité et de la charité et ne pas nous induire en tentation ! »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:23

3. Un témoignage encore plus important en faveur de Limberg est le reproche que lui fait le Pèlerin dans ses notes du 14 décembre 1821 : « Les trois derniers jours et les trois dernières nuits ont été une série de convulsions, de vomissements de sang, de nausées et de défaillances : au milieu de tout cela, continuation des visions et cette affirmation tranquille et assurée : « Je dois souffrir, je l'ai pris sur moi, je le supporterai. » Il est remarquable et touchant de voir comment, dans cet état de maladie mortelle, elle s'élève souvent à l'état contemplatif et demande son confesseur pensant qu'elle a à lui dire des choses extrêmement importantes, tandis que lui ne se préoccupe jamais de ces sortes de choses et n'entre jamais véritablement dans ces visions. Mais, dans l'extase, elle ne parait rien savoir de cette indifférence et elle est attirée vers lui comme par un devoir spirituel qui est tout à fait inconnu à celui-ci, pendant que, dans l'état de veille, elle passe sous silence devant lui beaucoup de petits incidents domestiques, de peur de s'exposer à des ennuis trop pénibles pour elle. Si elle tombe dans l'état de vision en sa présence, elle se laisse aller complètement vis-à-vis de lui pendant un certain temps, sans qu'il le désire ou le veuille. Il ne se prête pas, à ces rapports et la traite d'une façon sommaire, suivant sa manière ordinaire, sans beaucoup distinguer et sans en tenir grand compte. Quand elle est dans un état d'extrême souffrance, elle désire plus vivement qu'il soit près d'elle : et lorsqu'il est là, il est rare qu'elle s'en trouve mieux, à moins que dans un cas de grande détresse il ne pose sur elle sa main sacerdotale.

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:24

Ces paroles fournissent vraiment la plus forte preuve de la réalité des dons de la grâce accordés à Anne-Catherine et de la conduite au-dessus de tout éloge du père Limberg. Certainement le Pèlerin ne pouvait pas comprendre comment lui-même se trouvait si impuissant en face de la vie intérieure de la malade et de ses manifestations, et comment, malgré le vif intérêt qu'il prenait à ses dons et à ses visions, malgré toute la peine qu'il prenait pour en rendre compte, il ne pouvait pas exercer sur elle la même attraction que le confesseur avec sa manière brave et un peu rude, avec sa simplicité, ses monosyllabes et son manque apparent de sympathie. Il voyait, par des expériences de tous les jours, quelle immense distance existait aux yeux d'Anne-Catherine entre lui et Limberg, distance qu'il s'efforçait en vain de faire disparaître. Il cherchait avec une ardeur jalouse dans chaque mot, dans chaque signe, s'il ne pourrait pas en induire qu'elle le préférait ou seulement qu'elle le mettait au même rang que Limberg, mais toute illusion se dissipait bientôt pour lui quand il lui fallait voir de ses yeux « la puissance immense » de l'obéissance à l'ordre du prêtre, lorsqu'il l'entendait par exemple s'écrier, dans l'extase : « Il me faut mon confesseur, le Pèlerin ne peut pas m'aider. Je dois interroger mon confesseur, le Pèlerin ne peut pas me dire cela. » A la vérité, Anne-Catherine se consultait avec le Pèlerin sur ses relations domestiques et sur celles du dehors, sur des aumônes, sur l'assistance à donner à des pauvres et à des malades, même en l'absence de son confesseur : mais la gestion intérieure de son âme n'était ouverte qu'à l'oeil de Limberg : car lui seul, en sa qualité de prêtre, était pour elle le représentant de Dieu, qu'elle fût à l'état de veille ou en contemplation, et dans l'un et l'autre état, il n'y avait pour elle qu'une règle, une base fondamentale, une loi pour l'action et le mérite qui en pouvait résulter, savoir : la foi et l'obéissance. Et, dans le fait, si elle avait à agir comme membre du corps de l'Église pour un autre membre, en se mettant à sa place et en expiant pour lui dans la vision, cela ne pouvait se faire que sur la voie de l'Église, suivant l'ordre établi dans l'Église et par les moyens que fournit l'Église; c'est-à-dire que pour elle, comme pour un fidèle ordinaire, l'autorité de l'Église ou du confesseur représentait celle de Dieu et qu'elle lui devait une obéissance sans condition et sans exception. Quand donc, pendant ses visions, elle réclame le confesseur, son autorisation et sa permission, son assistance et sa bénédiction sacerdotale, quand elle ne veut rien souffrir ni accomplir sans lui, il faut voir là la confirmation la plus évidente de la réalité de sa vocation extraordinaire. Comment pouvait-elle manifester plus clairement que la sanction de l'Église et l'obéissance envers elle était l'unique atmosphère dans laquelle elle pût accomplir sa tâche ? Car si une personne ainsi privilégiée voulait se soustraire à cette règle par le moindre caprice ou la plus légère déviation, elle rendrait par la même indubitable la fausseté ou la perte de sa vocation. Voilà pourquoi les plaintes et les reproches du Pèlerin fournissent des preuves si frappantes en faveur de la direction vraiment sage et éclairée du père Limberg si injustement traité par lui et démontrent en même temps la réalité des dons de sa fille spirituelle.

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:24

4. Comme le P. Limberg, en religieux plein de conscience, voyait dans l'obéissance la première et la plus essentielle condition de toutes les autres vertus pour Anne-Catherine, comme en conséquence il avait soin de ne lui retirer aucune occasion de l'exercer, d'un autre côté il ne se croyait pas obligé et ne laissait pas voir en lui de penchant à s'occuper plus particulièrement des visions : car il se disait avec beaucoup de raison et de justesse que la conduite personnelle de la malade dans la vie ordinaire, la fidélité dans l'accomplissement consciencieux des devoirs de chaque jour, la pratique des vertus également nécessaires à tous les chrétiens et des obligations résultant des voeux de religion lui donnaient des garanties plus sûres pour l'appréciation des dons extraordinaires que le contenu des visions. Et tant qu'il la trouvait parfaitement en règle sur tous ces points, il croyait pouvoir abandonner sans crainte les visions à la conduite de Dieu même : car la foi catholique lui donnait l'assurance que le démon ne peut séduire par ses artifices une âme qui, libre de toute volonté propre et de tout attachement aux créatures, vit uniquement de foi et d'obéissance. Cette manière de voir était fortifiée en lui par toutes les impressions qu'il avait reçues d'elle depuis le premier jour; aussi, quand même ses propres principes et le tact très sûr dont il était doué ne lui auraient pas prescrit cette conduite, toute la manière d'être de la malade elle-même l'y aurait forcément conduit. Quelque extraordinaire que fût son état, il trouvait pourtant toujours en elle la religieuse serviable pour tous, se plaçant toujours au dernier rang, simple, sans prétention, pour laquelle sa sévérité même, son langage bref et la gravité de ses procédés envers elle étaient le principal motif de la confiance absolue qu'elle mettait dans sa direction. Et comme rien ne lui était plus étranger que le désir d'être traitée par son confesseur autrement qu'une chrétienne ordinaire, de même elle était très éloignée, ou plutôt il lui était impossible de préférer la contemplation à un acte charitable, à une pratique de vertu. Mais cette pureté, cette humilité de son âme dont le Pèlerin avait été si frappé dans les commencements, devint peu à peu pour celui-ci une pierre d'achoppement, parce qu'il ne pouvait pas tolérer que l'intérêt marqué au prochain, la consolation et l'assistance donnée aux nécessiteux... la pratique de petits actes de charité sans nombre et la distribution des bienfaits spirituels à tous ceux qui l'approchaient lui tirassent infiniment plus au coeur que la contemplation et le récit de ses visions: C'est pourquoi il pouvait de moins en moins se faire à la position extérieure de la malade et se soumettre de bon cœur à l'ordre établi par Dieu d'après lequel Anne-Catherine ne devait pas plus que toute autre personne douée des mêmes privilèges être élevée au-dessus des misères et des infirmités humaines, ni accomplir son oeuvre journalière sans être en contact avec les nécessités et les tracas innombrables de la vie de chaque jour. Jamais il n'en vint à se dire qu'il n'était pas au pouvoir d'Anne-Catherine et qu'il ne dépendait pas de sa volonté de changer la position extérieure et de tenir à distance tout ce qui pouvait mettre obstacle à la communication de ses visions, mais que plutôt il était dans les desseins de Dieu qu'il ne reçût pas plus qu'elle n'était en état de lui donner. Au lieu de cela, il avait toujours devant les yeux un but impossible à atteindre, savoir d'arranger de telle sorte la vie d'Anne-Catherine qu'elle ne pût plus ouvrir la bouche qu'à lui et que ses derniers jours fussent consacrés uniquement au récit de ses visions et à la description de ses souffrances. A mesure que ce but reculait devant lui, il le poursuivait avec plus d'obstination et redoublait avec plus de violence ses plaintes contre tous ceux, y compris la malade elle-même, qui étaient à ses yeux coupables de cet insuccès. Comme il avait coutume de noter dans son journal toutes ses émotions fugitives, tout ce qui était pour lui un sujet de mécontentement et d'irritation, il nourrissait de plus en plus chez lui une disposition morale pénible pour lui-même et à peine supportable pour les autres : car, en écrivant, il donnait d'abord la parole au sentiment de déplaisir et de colère qu'il éprouvait et rendait ainsi profondes et durables ces impressions rapides qui alors finissaient par devenir une disposition permanente. Dès lors il suffisait de l'occasion la plus légère pour réveiller tout à coup dans son âme ce qui s'y était accumulé depuis longtemps d'irritation, de soupçons et d'amertume. Et alors les plus touchants incidents n'étaient plus capables de bannir la sombre humeur qui s'emparait du Pèlerin, pour peu qu'un de ses désirs ne fût pas satisfait, qu'il fût trompé dans son attente ou bien qu'il se trouvât contrarié par quelqu'un ou par quelque choie. Ainsi il écrit à la date du 9 mai 1820 :

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:24

« Elle a eu une vision dans la nuit, et le matin elle s'en souvenait encore bien. Mais à huit heures la maîtresse de la maison vint avec l'enfant et bavarda tellement qu'elle oublia presque tout par suite de la grande faiblesse de sa tête qui, depuis sa dernière maladie mortelle, a tant souffert du tapage que font les maçons. Tous les fragments conservés dans les présentes feuilles rendront un douloureux témoignage en montrant quelles grâce, quels trésors, des plus extraordinaires, des plus riches en fruits de salut qui se soient rencontrés depuis des siècles, sont sacrifiés ici chaque jour, chaque nuit, à chaque heure, sans la moindre nécessité, à des empêchements qu'un écarterait d'un enfant occupé d'apprendre sa leçon. Ceux qui pourraient changer cela, bien qu'ils connaissent toute la valeur de ces grâces, sont accoutumés depuis des années à les laisser se perdre comme en jouant, à les obscurcir, à les étouffer. Cela brise le coeur de l'écrivain, mais il en est ainsi : la postérité en gémira et déplorera qu'une telle mission ait été si mal secondée.- Le dimanche de Pâques 1821 : « Ces fêtes de Pâques sont les premières sans consolation réelle. Jamais ce jour n'a été aussi triste pour elle qu'aujourd'hui. » Je n'ai obtenu cette nuit, a-t-elle dit, l'espoir d'aucun secours. Après la vision de la résurrection, Jésus, sur un chemin de la croix, a placé de nouveau sur mes épaules une grande croix blanche, et il m'a dit: « Il faut encore t'en charger et la porter plus loin. » Elle était lourde à me faire tomber sous le poids. Je plis encore avec beaucoup de chaleur. « Dois-je donc être privée de toute assistance ? » Et il me répondit brièvement : « Porte-la, mon aide te suffit. » Je me dis alors : « Il est bon qu'il n'y en ait qu'une, » et il me sembla que je saurais la prendre et la porter. Mais je suis bien triste. » Et le Pèlerin aussi a été pris d'une tristesse et d'une fatigue singulières au milieu de cette vie fastidieuse, pleine de choses irritantes et absurdes, et il en est presque à perdre toute espérance. » Ou bien encore. « Le matin le Pèlerin trouva ses joues tout enflammées par les larmes versées à torrents. Une tribulation spirituelle lui avait été annoncée pour le temps compris entre la fête de saint Antoine de Padoue et la Visitation de la Sainte-Vierge, mais ce qu'elle voit, elle le néglige entièrement. Le Pèlerin n'est personne, il doit céder la place à chaque vieille femme, à chaque niaiserie qui se présente : rien ne parait coûter à la malade comme de lui communiquer quelque chose. Elle fait des plaintes à propos des visites qu'on n'écarte pas; puis elle montre une affabilité extraordinaire à des personnes qui lui sont importunes. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:24

5. Il est facile devoir quelle mer d'amertume était préparée à la malade et à son confesseur dans de pareilles circonstances. L'auteur du présent livre ne doit donc pas omettre de mentionner ces procédés du Pèlerin, parce qu'il y a là un fidèle et véridique témoignage touchant les voies par lesquelles la servante de Dieu s'est élevée au haut degré de perfection qu’elle devait atteindre. La présence habituelle du Pèlerin et, par intervalles, le séjour de son frère, Christian Brentano, apparaissent comme une école préparée par la Providence divine pour Anne-Catherine et où il lui fallait, au milieu de souffrances si grandes et si continuelles, acquérir des vertus éminentes qu'elle n'aurait jamais pu, sans cela; pratiquer avec ce degré de pureté. Pendant que le frère du Pèlerin la considérait comme un phénomène extraordinaire où il espérait découvrir, au moyen d'expériences et d'essais de tout genre, la confirmation de son opinion favorable au magnétisme, elle devait être pour le Pèlerin comme un miroir dont nul autre ne devait s'approcher et dont ni peines ni souffrances ne devaient ternir l'éclat, afin qu'il pût y regarder lui seul, sans être dérangé par rien. Quelque différente que fût la manière de voir des deux frères, ils étaient pourtant d'accord pour désirer qu'Anne-Catherine fût retirée de tout contact avec le monde, extérieur et devint inaccessible pour tous excepté pour eux. Ainsi se représentait ce que, depuis la première enquête, la patiente avait eu à subir de bien des manières, l'obligation de servir aux desseins d'autrui, comme un instrument n'ayant ni droits, ni volonté. Le vicaire général avait voulu guérir ses plaies et l'ensevelir elle-même dans une retraite cachée. La science, qui semblait déconcertée en présence des signes dont elle était marquée, l'avait déclarée coupable d'imposture, et la police, alliée si intime de la libre science, avait confirmé ce jugement et maltraité la pauvre délaissée comme un bien sans maître jeté sur une plage. Les croyants et les gens pieux ne cessaient de demander qu'en tant que créature privilégiée, elle n'existât point pour elle-même et n'eût rien en propre, mais vécût uniquement pour autrui. Il ne lui manquait qu'une seule chose, c'était que la propriété de ses dons spirituels lui fût disputée ou au moins fût réclamée par des étrangers pour être mise à profit par eux et que sa vertu et ses souffrances si méritoires fussent un scandale pour les autres afin que, comme son époux céleste, elle devînt pour tous un signe de contradiction. C'est ce dernier achèvement que le Pèlerin lui avait préparé avec les meilleures intentions du monde, comme le montreront ses propres paroles et les faits que lui-même rapporte.

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:25

6. Les visions préalables.

Le 28 février 1820, Anne-Catherine dit : « Quatre souffrances m'ont été annoncée. L'une d'elles, qui m'est très pénible, vient du Pèlerin et de son frère. C'est une mésintelligence. J'ai eu aussi une vision qui m'a beaucoup tourmentée, de me trouvai dans une gronde détresse, au moment de défaillir complètement. Je voulais boire, mais l'eau était bourbeuse : je ne pus pas la boire. Il y avait là deux hommes : l'un d'eux voulait me venir en aide et me donner des cerises prises à un arbre planté dans un terrain mouvant et marécageux. L'arbre était branlant, les cerises étaient à l'extrémité des branches inférieures: il n'y en avait pas dans le haut. Cet homme était monté dans l'arbre avec peine afin de me donner les cerises, parce que l'eau était mauvaise. L'autre se mit à le blâmer et à le quereller à cause de la peine qu'il se donnait : il se fatiguait trop, lui disait-il : les choses devaient être ainsi. Ils se disputèrent si vivement à ce sujet que le premier descendit de l'arbre et que l'autre aussi s'en alla. Ils se séparèrent. Je restai abandonnée et sans aucun secours et pourtant il me fallait du secours, sans quoi je périssais. Je pensai toute la journée à cette vision inquiétante et je craignis qu'il ne s'agit du Pèlerin et de son frère. « Les cerises de l'arbre planté sur un terrain mouvant et marécageux sont les bonnes intentions, les services offerts et les démarches secourables qui n'ont pas leur origine dans les principes de la foi, mais dans un jugement humain très peu sûr et dans des opinions préconçues. (note) De même l'eau marécageuse n'est pas puisée à la source pure de l'amour divin, mais troublée par l'amour propre et l'attachement opiniâtre à des vues habituelles qui ne fournissent aucune appréciation suffisante de l'état de la malade et par conséquent ne peuvent donner un véritable rafraîchissement.

(note) Le 10 janvier 1820, elle avait dit au Pèlerin: « J'ai eu une vision relative à votre frère, il fera naître des embarras. Il a des idées fausses sur moi. J'ai vu aussi l'abbé Lambert très troublé par lui. . Je remercie Dieu de m'avoir montré cela et de m'y avoir préparée. Je supporterai tout pour mon humiliation. »

Le 4 mars, le Pèlerin écrit : « Au commencement elle ne voulait pas dire ce qu'elle avait vu : à la fin elle l'avoua : c'étaient des ennuis venant du Pèlerin. Cela vient de lui être montré pour la troisième fois. « Je me vis, dit-elle, placée par le Pèlerin et par mon confesseur dans un champ de blé où les épis me couvraient tout entière: je désirais pouvoir y rester: mais je fus conduite de là dans une chambre sombre et obscure et je vis le Pèlerin très en colère contre moi, quoique je fusse innocente. Nous nous trouvâmes très éloignés l'un de l'autre. Lorsque le Pèlerin me parla avec tant de colère, je vis derrière lui le diable instigateur à la taille élancée qui lui mettait la main sur l'épaule. Alors il me sembla que les stations du chemin de la croix passaient devant moi : à chacune je me trouvai de plus en plus éloignée du Pèlerin. Je vis derrière la station du crucifiement le diable instigateur qui semblait vouloir m'assaillir : mais je le chassai. Je regardais toujours du côté du Pèlerin qui finit par revenir. Je me proposai de le recevoir plus affectueusement que jamais. »
Son humilité faisait qu'elle s'en prenait à elle-même de tout et, lors même que cela devait mal réussir, elle voulait toujours redoubler de charité et de patience pour accomplir la tâche entreprise par l'intermédiaire du Pèlerin. Son éloignement à mesure qu'elle suit les stations du chemin de la croix signifient le mécontentement et le refroidissement toujours croissants de celui-ci avec les conséquences fâcheuses qui en résultent pour elle et qui, semées sur le chemin de sa vie, formeront de nouvelles stations douloureuses. Le Pèlerin ne voulut pas comprendre cet avertissement et il ajouta à son récit ces paroles pleines de dureté : « Elle est devenue pusillanime et pleine de mépris pour elle-même à un degré visible ; il semble qu'elle ne va chercher des reproches à se faire que pour vexer son auditeur. Elle continue toujours à pleurer, s'inquiète des fautes à venir qu'elle n'a pas encore commises : elle ne peut se tirer de cet état pitoyable et rebutant. » Quelques jours après elle eut à lui raconter ceci : « Mon époux céleste m'a dit que je ne devais pas me tourmenter et m'attrister, qu'il ne me rendrait pas responsable de ce qui arriverait, que je devais toujours suivre le chemin du milieu. » Là-dessus le Pèlerin déclare qu'il ne comprend pas cela, que ce doit être quelque chose qu'elle ne peut exprimer. Et pourtant ces paroles sont bien claires. Elle est placée entre son confesseur et le Pèlerin et elle est chargée d'adoucir sans cesse les froissements qui se produisent entre eux, de contenir les ressentiments amers du Pèlerin et ses plaintes passionnées et souvent si injustes contre le confesseur, enfin de ranimer la patience souvent à bout du dernier. C'était donc avec raison qu'elle pouvait répondre au Pèlerin : « Depuis Noël, le Pèlerin ne me comprend plus : il est contre moi. »

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:25

Le dimanche de Pâques suivant, celui de 1820, lui apporta la dernière joyeuse fête de Pâques qu'elle devait avoir sur la terre et que le Pèlerin décrit ainsi : « Le matin de Pâques, je trouvai la malade qui, hier encore, était une triste image de douleur, véritablement ressuscitée. Elle était tout éclairée, tout illuminée de sérénité et de joie. Tous ses discours, toute sa personne respiraient la ferveur avec un sentiment de la résurrection du Rédempteur qui donnait une noblesse extraordinaire à son visage et à chacun de ses gestes. Elle avait entendu les chants de toute la paroisse, laquelle, ici, vers une heure du matin, passe par toutes les rues de Dulmen pendant que le bourgmestre porte devant eux la croix qui était couchée dans l'église le vendredi saint et que le curé remet entre ses mains pour cette procession nocturne en vertu d'un ancien privilège, puis, les vieux cantiques de jubilation répétés par un millier de paysans et d'enfants, dont plusieurs depuis le vendredi saint n'ont ni mangé ni bu, qui font de plus la nuit le chemin de la croix et se livrent le jour à un rude travail : tout cela était arrivé jusqu'à son lit de douleur, et elle avait suivi en vision la foule qui priait et qui chantait. Elle parla avec une grande émotion de cette coutume du vieux temps. Il paraît qu'autrefois, une épidémie ayant emporté tous les ecclésiastiques, le bourgmestre alla au saint tombeau et y prit la croix qu'il porta par la ville pendant cette nuit, accompagné des bourgeois, sur quoi la maladie cessa. Depuis ce temps ce vieux privilège est resté au bourgmestre. C'est aussi la coutume, le samedi saint, quand le feu nouveau est allumé et bénit, que le bedeau allume à ce feu de petits fagots qu'il distribue à ceux des bourgeois qui en désirent. Le Pèlerin avait avec lui un de ces fagots à peine brûlé par le feu et il le posa sur le lit de la malade dans un moment où elle était en vision. Au bout de quelques instants, elle dit: « Comment ce bois enflammé est-il venu sur mon lit? » Alors elle en approcha ses mains à quelque distance comme quelqu'un qui se réchauffe à la flamme et dit : « C'est un feu sacré, il a été nouvellement allumé dans l'église : toute l'Église possède aujourd'hui une nouvelle lumière, elle a reçu un nouveau feu, mais beaucoup n'en sont pas réchauffés. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:25

Peu de jours après, elle eut à raconter au Pèlerin, comme avertissement et comme prière de ne pas intervenir dans ses affaires domestiques pour y créer des embarras et des troubles, un entretien qu'elle avait eu avec son ange gardien. « Je me suis sentie très malade, dit-elle, je me plaignais à Dieu dans ma détresse et j'éprouvais un ardent désir d'être débarrassée des soucis que me donnent les soins du ménage et les nombreuses personnes dont j'ai à me préoccuper. Hier, par exemple, Lambert avait six personnes à dîner, les enfants de mon frère et des prêtres qui étaient venus le visiter. Je fus très sévèrement réprimandée par mon guide; il me dit que je devais rester sur ma croix, que Jésus n'était pas descendu de la sienne. Moins je me donnerai de peine pour en être délivrée, plus je serai assurée de recevoir du secours. J'ai eu une longue instruction à ce sujet. » Toutefois cette prière ne fit aucun effet sur le Pèlerin, comme, on le voit par le récit suivant écrit quelques jours plus tard : « L'abbé Lambert devient tous les jours plus malade. Il a besoin de soins multipliés. Elle regarde la maladie comme très dangereuse, s'attend au pire et a eu une vision de son enterrement. Elle vit une âme s'avancer avec le cierge allumé et courut après pour voir où on le déposerait : c'était le cimetière d'ici. A l'entrée, deux âmes vêtues de blanc vinrent à sa rencontre pour l'arrêter : elles étendirent devant elles un voile blanc au delà duquel elle ne put pas pénétrer. Elle a demandé les douleurs qu'elle éprouve. Elle connaît parfaitement son état : elle est menacée d'une inflammation dans le bas ventre. Elle parle de la reconnaissance qu'elle doit à l'abbé Lambert. Le Pèlerin et son frère la trouvent dans un très triste état. Le bruit du jeu de quilles sous sa fenêtre l'incommode beaucoup. Le frère pense qu'elle devrait quitter cette maison. Il croit pouvoir arranger tout par des représentations sérieuses.

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:25

21 avril. « L'abbé Lambert va mieux. Il est de bonne humeur : son pied se désenfle. « Je dois, a-t-elle dit, abandonner le reste à Dieu : je ne puis pas le sauver entièrement. Lorsqu'il vint à moi en pleurant, très affligé de la proposition de changer de demeure, je vis qu'il ne pouvait plus vivre quatre jours, si la gangrène dont-il était menacé se déclarait. Je criai vers Dieu pour qu'il m'envoyât autant de souffrances qu'il en faudrait pour empêcher Lambert de mourir à contrecçur. J'espère qu'il pourra dire bientôt la sainte messe. » Mais elle n'a presque pas la force de parler. Quand le Pèlerin lui raconta qu'il était arrivé de Berlin un décret défendant aux professeurs de Munster de faire leurs leçons, parce que le vicaire général avait interdit aux jeunes théologiens le séjour de Bonn, cela lui alla fort au coeur ; elle dit : « Ce n'est pas ce que j'entends dire qui m'afflige, mais des choses bien pires que je vois obscurément venir dans mes visions et que je ne puis pas expliquer. J'ai prié de tout mon coeur à propos de cette affaire, je me suis toujours attendue à cela : mais il y aura encore pis. » Étant en contemplation, elle s'écria : « Saint Liboire me défend à Paderborn où l'on dit mille choses contre moi. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:25

25 avril. « Le Pèlerin lui demanda si elle ne voulait pas enfin changer sa position et congédier sa soeur. Elle répond qu'elle ne le doit pas (d'après des avertissements qu'elle a reçus). Le Pèlerin ne peut pas admettre cela et pense que si elle le voulait, la chose se ferait facilement. » Elle fut très contristée à ce sujet et raconta le jour suivant une vision où elle avait reçu de nouveaux avertissements à propos des vues déraisonnables du Pèlerin et de son frère qui voulaient s'ingérer dans ses affaires de ménage. « J'ai eu à arranger en guirlande une quantité de fleurs jetées pêle-mêle et j'en avais déjà mis ensemble un grand nombre : alors il s'éleva autour de nous une haie verdoyante hérissée d'épines : mais les épines, au lieu d'être tournées contre nous, l'étaient à l'extérieur et semblaient être une protection. Il croissait là aussi d'innombrables petites fleurs sur des tiges menues comme des fils. Elles étaient couleur bleu de ciel avec du rouge au centre et cinq fils ayant la forme de marteaux d'argent où reposait une rosée d'une douceur merveilleuse. Les petites fleurs étaient plantées parmi beaucoup d'herbes et je voulus aussi les recueillir. Mais le Pèlerin et son frère s'y opposèrent, disant que cela n'en valait pas la peine. Cependant je pris une épine sur la haie et je m'en servis pour les retirer du milieu des autres plantes. » Le Pèlerin ne voulut pas comprendre cette gracieuse vision. Les fleurs bleues signifient les exercices de patience et de douceur dans les rapports de chaque jour avec son entourage et parmi les soucis de sa situation extérieure. Mais elle serait privée de ces mérites en suivant le conseil du Pèlerin et de son frère, c'est-à-dire en changeant volontairement sa position : c'est pourquoi elle voit croître autour d'elle la barrière vivante, la haie d'épines, c'est-à-dire la défense faite par son guide angélique et les grandes souffrances que lui impose la tache de sa vie tout entière. Le Pèlerin lui objecta « qu'il croyait que les petites fleurs signifiaient ses plaintes à propos de petites souffrances auxquelles elle ne devait pas être si sensible. » Dans son humilité elle prit cette explication tellement à coeur que le Pèlerin fait cette remarque. « Elle pleurait amèrement et prenait Dieu et sa sainte Mère à témoin de son affliction, parce qu'elle ne savait comment faire et comment sortir de sa détresse. On pouvait, disait-elle, lui représenter ses fautes sans ménagement. » Cette prière resta incomprise du Pèlerin : on le voit assez par ces paroles de son journal : « Elle était presque hors d'elle, tant sa tristesse et sa désolation étaient grandes, quoiqu'il n'y eût à cela aucune cause extérieure. Ce n'était qu'une tentation et elle fut malheureusement si impatientante que le Pèlerin fut dur avec elle. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:25

Le 1er mai, elle raconta ce qui suit : « J'ai eu encore une vision sur les petites fleurs que je vis foulées aux pieds et arrachées par le Pèlerin et son frère. Je pleurai amèrement et je plantai au milieu d'elles la croix de ma robe grise.

Mais pendant que je pleurais, elles se relevèrent toutes comme un gazon épais, à ma très grande joie. J'ai eu aussi la vision d'un feu brûlant dans la chambre de Lambert et même au-dessus de lui dans son lit. Il se composait de petites flammes séparées qui allaient toujours se réunissant et qui, ne formant plus qu'une seule flamme, descendirent par la cuisine vers l'escalier. Je vis aussi en grande partie ce qui lui arriva à cette occasion; je vis des personnes et divers détails, mais je ne m'en souviens plus bien, car mon effroi fut tel que je me réveillai. De ce feu volèrent sur moi d'innombrables petites croix dont ma robe grise fut toute parsemée. Cela m'effraya beaucoup : mais deux esprits bienheureux vinrent à moi : c'étaient deux apôtres, à ce qu'il me sembla, et ils me dirent qu'il ne fallait pas m'effrayer, que j'avais déjà consumé la plupart de ces petites croix : en effet, elles étaient tout à fait noires et il n'en restait qu'un petit nombre. Je me réveillai tout effrayée de cette vision.

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:25

2 mai. « Elle a été transportée aujourd'hui dans une autre chambre, pour être moins incommode par le travail des charpentiers. Dans cette chambre était le serin qu'elle avait élevé, il y a trois ans, dans un nid posé sur son lit. L'oiseau s'était si bien apprivoisé et était devenu si attaché qu'il ne la quittait jamais: quand elle était malade, tout son corps se gonflait et il tombait près d'elle comme mort. On le lui retira et, quand elle fut placée dans la nouvelle chambré où il se trouvait, ce petit oiseau, en la voyant apparaître, fut dans un état d'excitation singulier. Lorsqu'il la vit très malade, il devint malade lui-même. Lorsqu'on le mit sur le lit, il sautilla d'abord, tout joyeux, de côté et d'autre; puis il tomba près d'elle, triste et comme mourant. Quand elle lui montra du doigt sa cage assez éloignée, il devint gai, il becqueta son plumage en signe de joie et se balança dans son anneau. Une alouette qui périt plus tard dans le feu de la cuisine s'était apprivoisée de même. Elle chantait sa chanson sur le lit de la malade, sautillant de côté et d'autre, et elle ne voulait pas voler vers la fenêtre, même quand on la chassait et qu'on la poursuivait. Si quelqu'un se montrait peu aimable pour la malade, elle le poursuivait en criant jusqu'à la porte, La malade a souvent parlé avec émotion au Pèlerin de l'attachement merveilleux de cette alouette. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:26

6 mai. « J'ai eu une vision sur le martyre de saint Jean-Baptiste et j'ai vu aussi plusieurs scènes touchant ses rapports avec le Seigneur. Il m'a parlé et m'a dit : « Si le Seigneur venait te visiter et voulait manger chez toi que pourrais-tu lui offrir, toi qui n'as rien? » - Alors je lui dis : « Je me donnerais moi-même à lui, car je n'ai pas autre chose à donner. » Alors le Seigneur vint à moi et mon âme se fondit tout entière dans une douce émotion. Le matin, quand je reçus la sainte communion, je m'offris à lui en sacrifice avec un ardent désir. »


17 mai. « J'ai eu une courte vision touchant saint Pascal: j'ai vu qu'il avait un amour passionné pour le Saint-Sacrement et qu'il allait le vénérer toutes les fois que cela lui était possible. Je vis aussi qu'on l'en priva pendant un certain temps pour l'éprouver, et combien il en souffrait dans sa cellule quoiqu'il le reçût spirituellement. J'eus cette vision pour ma consolation, parce qu'Overberg ne pouvait me donner que peu d'espoir quant à la permission de communier tous les jours. Je suis souvent réduite par là à une extrême langueur quoique je reçoive la communion spirituelle. Un jour qu'à cause de mon indignité, je n'osais pas approcher de la sainte table, je vis saint Géréon aller à l'église le jour de Noël avec son costume militaire. Il voulait communier, mais il vit apparaître sur l'autel Jésus en croix qui remplissait un calice du sang de la blessure de son côté : alors, effrayé de son indignité il ne voulut pas aller à la sainte table. Je vis que, pendant longtemps, il n'osa plus communier; mais Marie lui apparut et lui dit que, s'il se laissait détourner de la communion par cette vision et s'il attendait qu'il en fût digne, il lui serait difficile d'y revenir. Qui donc est digne de recevoir cette grâce? Et je vis qu'il communia le lendemain. » - « La faim qu'elle a de l'Eucharistie, ajoute le Pèlerin, est souvent intolérable pour elle : elle est alors comme en défaillance. Elle pleure souvent sur la privation de la communion quotidienne. Lors de la première enquête, dit-elle, on lui a promis qu'elle aurait la messe dans sa chambre. Auparavant elle s'en était tenue à la réception de la sainte communion; elle se préparait, la recevait, faisait son action de grâces et ainsi de suite : elle avait par là laissé passer beaucoup d'ennuis et de tourments sans les ressentir; maintenant il en était autrement, elle en était réduite à s'appuyer sur ses propres forces. Elle avait déjà eu antérieurement le pressentiment qu'elle aurait un jour à souffrir de la faim. Elle l'avait dit au doyen et à son confesseur qui alors n'avaient pas voulu le croire. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:26

Le jour d'après, le Pèlerin la trouva tout en larmes à cause d'une visite d'étrangers qu'on lui avait annoncée, et en proie à de très cruelles souffrances : n'ayant pu recevoir les communications sur lesquelles il comptait, il se plaint en ces termes: « Tout ce qui se fait dans cette maison relativement aux choses du dehors, se fait absolument sans vue d'ensemble, sans plan et sans ordre : c'est tout à fait inepte, déraisonnable, choquant, mais on n'y peut remédier en rien, vu l'indifférence, l'absence de direction et l'idée fausse qu'on se fait des choses. Sa maladie a pris aujourd'hui des accroissements qui la rendent intolérable : elle ressentait les plus violentes douleurs et elle avait des élancements dans la plaie du côté : elle était endolorie par tout le corps, de plus accablée de fatigue et affamée de Jésus. » Cette disposition chagrine du Pèlerin n'échappa pas à la malade qui en fut contristée et s'efforça de la faire cesser. Lorsqu'il revint, elle était occupée à coudre un bandage pour le pied de l'abbé Lambert : elle le reçut avec ces paroles : « J'ai bien remarqué combien vous avez été mécontent de ce que je ne pouvais rien raconter à cause de mon état de souffrance. Vous avez chanté, ce qui est pour moi un signe certain. J'ai eu aussi une longue explication à votre sujet avec mon confesseur. » Et alors elle le supplia avec tous les ménagements possibles de surmonter sa susceptibilité, de traiter avec plus d'égards un homme aussi humble que le P. Limberg; enfin de vouloir bien s'accommoder à la position de la malade qu'elle ne pouvait pas changer à sa volonté. D'après ce que rapporte son journal, il lui assura qu'elle se trompait, qu'il s'était affligé de la confusion et du désordre qui régnait autour d'elle : qu'il avait bien fredonné entre ses dents un ou deux airs, mais seulement pour comprimer son chagrin : « Toutefois, continue-t-il dans son récit, elle ne se voulut pas se dédire et elle se mit à pleurer. Elle pense toujours que le Pèlerin a été déraisonnable pendant le Carême, tandis qu'il s'affligeait seulement de ce que les visions les plus magnifiques n'étaient pas racontées. Et, si le confesseur se fâche contre le Pèlerin, c'est qu'il en cherche l'occasion : il répète sans cesse que le Pèlerin et son frère sont trop savants pour lui et qu'ils jugent trop sévèrement. Mais tout cela n'est que de la méfiance, parce qu'il n'est point affectueux, ne se donne aucune peine et n'accepte aucun conseil.

Quelque temps après, dans une autre occasion, elle représenta au Pèlerin « qu'elle voyait une quantité de choses, mais qu'elle n'était pas pour cela en état de communiquer tout, comme il le désirait; qu'elle avait eu, par exemple, une vision très étendue touchant les ancêtres de Marie et sur le Magnificat et qu'elle l'aurait racontée volontiers, si ses inquiétudes pour l'abbé Lambert et divers tracas domestiques ne l'en avaient pas empêchée. » Ces paroles toutes bienveillantes tombèrent comme une étincelle de flamme dans l'âme du Pèlerin. Il s'écria plein d'amertume : « Oui, ces gens la tourmentent, l'obsèdent, la troublent, l'étouffent comme des sacs de laine ! Ainsi se perdent les choses les plus admirables qui lui sont révélées comme elles ne l'ont jamais été à personne. Ces misérables motifs qui font que tout se perd sans nécessité poussent le Pèlerin presque au désespoir. » Il reconnaît plus loin « qu'elle prit à la lettre ces paroles un peu trop irréfléchies et qu'elle en fut très contristée. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:26

7 Le 19juin 1820, elle reçut l'avis suivant de son guide angélique : « Ne te chagrine pas, si tu ne vois plus près des reliques des saints autant de détails qu'auparavant : tu as maintenant un autre travail à faire. C'est assez que tu les reconnaisses et que tu aies une courte vision; tu ne peux plus à présent dépenser à cela autant de temps. Tu as à faire autre chose qui t'est préparé. Raconte tes visions comme auparavant, tiens pour vrai ce que tu vois et raconte tout à ton confesseur, qu'il l'accepte ou non. » « C'est à peu près ainsi, dit-elle, qu'il me parla. Cela m'a consolée et je crois que je ne mourrai pas encore. »

Il se manifesta bientôt après que ces paroles avaient trait à la communication des visions journalières sur 1a très sainte vie de Jésus et lui annonçaient sa dernière et sa plus pénible tâche pour le temps qui lui restait à vivre. Sans doute elle avait toujours eu la plus claire intuition des mystères et des faits de la carrière terrestre du fils de Dieu, puisqu'il était constamment près d'elle en qualité d'époux céleste et qu'il l'éclairait par des paroles et des images sur la manière dont elle pouvait, dans toutes les situations et toutes les circonstances, l'imiter avec la plus grande fidélité et arriver à la conformité avec lui : mais maintenant elle avait à l'accompagner comme Rédempteur du monde sur tous les chemins qu'il avait parcourus, à contempler toutes ses actions, ses souffrances et ses mérites, afin d'en faire à ses contemporains un récit qui, par sa fidélité pleine de vie, sa simplicité sans ornements et sa parfaite concordance avec le témoignage des saints apôtres et de tous les saints docteurs, devait ramener un grand nombre de coeurs à la vérité et à la piété, et cela dans un temps où l'image de l'homme-Dieu était défigurée par de fausses doctrines jusqu'à en devenir méconnaissable. Le Sauveur se présentait devant les yeux de son âme et avec lui toutes les circonstances de sa vie, toutes les personnes qui y avaient joué un rôle, tout le théâtre de sa carrière terrestre, tout ce qui s'était fait autour de lui et la manière dont cela s'était passé; son pays et son peuple, la nature et l'histoire, toutes ses actions à leur jour et à leur heure, aussi pleines de vie qu'elles l'étaient lorsqu'elles s'étaient produites pour la première fois en réalité. Et en même temps que les lieux et scènes changent, que les jours et les saisons se succèdent, que les foules vont et viennent pour célébrer les saintes fêtes dans les cérémonies pompeuses de l'ancien temple, ou pour écouter la prédication du Messie dans les campagnes de Génésareth où la terre sainte se présente encore avec tout le charme et toute la beauté qui en fait une image du paradis, de même aussi le développement intérieur, la croissance invisible et les fruits de la vie nouvelle dans les convertis, depuis le moment où la foi au fils du Dieu vivant a jeté ses premières racines jusqu'à la confession par le martyre de saint Etienne se déploient devant ses yeux. Elle voit le développement continu du mystère de Jésus-Christ dans les coeurs des premiers fidèles, comme dans le rayonnement successif, partant de lui qui est le soleil même de justice : et ce qu'elle en peut raconter ressemble au reflet de la vérité et de l'histoire dans le miroir non terni de son âme. Il y a déjà dix ans que l'auteur du présent livre a publié en trois volumes la reproduction de ses communications par le Pèlerin (note); c'est pourquoi dans les feuilles suivantes il ne sera fait mention que des circonstances particulières au milieu desquelles Anne-Catherine eut à faire le récit de ses visions, ce qui fut pour elle un travail infiniment pénible.

(note) La vie de N.-S. Jésus-Christ d'après les vissons d'Anne-Catherine Emmerich. (L'original allemand a trois forts volumes in-8e : la traduction française en a six, grand in-18.) Paris, Ambroise Bray.

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:26

Elle commença dans les derniers jours de juillet 1820, et dès la fin d'août, elle en avait assez dit pour que le Pèlerin se trouvât très satisfait de la riche moisson qu'il avait faite. Une fois, à la vérité, elle eut le bonheur de prévenir une explosion de colère qui menaçait sa soeur, si bien que le Pèlerin lui-même lui rendit ce témoignage : « Elle a été très affectée de la tristesse du Pèlerin (c'est-à-dire de son irritation mal contenue) : son inépuisable bonté fait qu'elle serait très disposée à communiquer quelque chose de ce qu'elle a vu; elle prononce plusieurs noms, mais elle est trop épuisée. » Lorsqu'en septembre un surcroît de souffrances et de soucis domestiques s'imposa à la malade, il se laissa de nouveau aller à son humeur sombre.

« Elle croit, dit-il, que son ancien mal au bas-ventre qui reparaît lui a fait tout oublier; elle n'est pas disposée à rie raconter. A cela s'ajoutent ses soucis pour son neveu qui est appelé au service militaire et tout retombe sur elle. Son neveu a été ici hier soir et ce matin : et comme elle s'occupe de ses affaires, il en résulte nécessairement un dérangement désolant. C'est pourquoi elle n'a pu rien raconter et quand le Pèlerin en témoigne tout simplement ( !) son regret, elle est prise de tristesse. Et si le Pèlerin s'efforce de résister à la mauvaise humeur que lui donnent ses conversations touchant ces affaires du dehors, elle est prompte à le taxer d'injustice : et pourtant il n'a d'autres mobiles que le sentiment du devoir de l'affection (!). »

Quelques jours après, il trouva chez elle, à son très grand déplaisir, trois de ses anciennes compagnes de couvent « qui, par toute sorte d'entretiens frivoles, effacent de sa mémoire des visions si importantes. » Toutefois, elle ne s'était pas laissée troubler par cette visite, mais elle raconta avec une patience surhumaine la grande vision sur le cep de vigne et les plantes (voir T.2 Chap IX). Le Pèlerin ne se laissa pourtant pas adoucir et il exhala des plaintes amères : « Le Pèlerin, dit-il, est très contristé de ne pouvoir sauver que si peu de chose de ce jardin céleste ouvert par Dieu dans une âme et qui, sans aucune nécessité, est indignement foulé aux pieds par la maladresse et l'ignorance. Oh ! comme j'ai le coeur gros en écrivant ceci ! Il y a nécessairement une responsabilité. Sur qui tombe-t-elle, le Pèlerin l'ignore : pourtant il est sûr que le confesseur pourrait beaucoup conserver, si ce n'est tout : mais il n'y fait nulle attention. »

En d'autres termes, le confesseur n'interdit pas à la malade, en vertu de la stricte obéissance, de recevoir une courte visite de ses anciennes compagnes de couvent : c'est donc lui qui est cause de la prétendue perte, et c'est contre lui qu'éclatera l'irritation si peu fondée du Pèlerin. C'est ce qui arriva en effet. « Le Pèlerin s'adressa à lui et se plaignit du désordre qui régnait dans la maison, mais il fut forcé de reconnaître que le confesseur regardait ses paroles comme une offense. » L'humble et simple prêtre put bien trouver en effet dans « les paroles » du Pèlerin un motif suffisant pour se trouver offensé ; car lui, qui, pendant près de deux ans, avait pris en patience tant de procédés blessants et supporté sans y répondre les plaintes et les blâmes les plus injustes, retira, le 16 septembre 1820, la permission donnée à Anne-Catherine de raconter ses visions. Cette interdiction eut pour résultat une touchante vision qui remua profondément le Pèlerin.

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:27

Vision du rossignol mourant.

« J'étais avec mon guide, dit Anne-Catherine, en face d'une table lumineuse. Derrière cette table étaient rangées les fleurs les plus magnifiques. La table était couverte de pièces d'un gros (Pièce de monnaie valant -15 centimes.); au milieu était un espace vide où il n'y en avait pas, je me tenais là devant. Les fleurs étaient à moi, la table était à moi, le trésor, les pièces de monnaie étaient à moi, mais là où je me tenais, elles manquaient. Je ne pouvais pas atteindre à la table, aux fleurs, à l'argent. Mon guide passa devant moi : il avait dans la main un rossignol mourant et me dit : « Tu ne dois plus posséder ces fleurs, ces images, ce trésor parce qu'on ne te laisse pas le moyen de les faire connaître quoiqu'elles t'aient été données pour cela. Et pour preuve de cela, rends la vie à cet oiseau avec le souffle de ta bouche. » Il tint l'oiseau près de mes lèvres et je soufflai dans son bec. Il redevint alors vivant et bien portant et il se mit à chanter après quoi, le guide se retira avec lui. Mais tout disparut à mes yeux, tout devint mort et muet, je n'ai plus rien vu. »

Alors le Pèlerin eut en effet des raisons de se plaindre : « Elle a tout à fait perdu la mémoire, dit-il. Elle ne peut rien rapporter. Depuis cette perte, tout est si loin d'elle ! Elle a dit encore : « Mon état étant devenu de plus en plus misérable, comme on ne me laisse pas le calme nécessaire pour raconter les saintes choses que je vois comme je le dois et le puis, » (par conséquent, non pas comme le Pèlerin l'exigeait d'elle, mais selon que Dieu lui en donnait la force et le temps), « elles m'ont été retirées par Dieu. Quand j'aurai du repos, elles reviendront. » Elle pria le Pèlerin avec larmes de ne pas rendre ses souffrances intolérables par sa violence. « Vous ne comprenez pas les douleurs que vous me préparez. Dieu seul les connaît, c'est à lui seul que je puis m'en plaindre. J'ai continuellement le pressentiment de quelque souffrance qui me menace. » Mais à son rapport, le Pèlerin ajoute ces paroles : « Elle parle sans cesse de ses souffrances intolérables et dit qu'on ne les connaît pas. Elle montre de la mauvaise humeur, elle est pointilleuse et s'offense aisément. Le Pèlerin attribue cela à la perte des sublimes visions et des consolations. » Donc il ne l'attribue pas à lui-même et à ses procédés qui sont la principale cause de désordre et d'agitation autour du lit de douleurs de la malade.

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:27

Comme toujours en pareil cas, elle eut encore cette fois recours à Overberg (note).

(note) Lorsque le noble vieillard apprit la maladie de Lambert, il offrit aussitôt son assistance. Il écrivit à la malade : « Ayez bien soin que l'abbé Lambert ne manque ni des remèdes nécessaires, ni de tout ce qui peut servir soit à le fortifier, soi à le soulager et à le récréer pendant sa maladie. Quant aux frais qu'il ne peut pas faire lui-même, je sais comment on pourra y pourvoir. »
Elle lui écrivit et envoya aussi à Munster le chapelain Niesing pour lui décrire sa situation et lui demander une décision. Elle avoua au Pèlerin qu'elle ne trouvait la force de communiquer la vie de Jésus que dans l'obéissance envers ses supérieurs ecclésiastiques, c'est pourquoi, du consentement de son confesseur, elle en référait à Overberg comme au directeur de sa conscience, pour savoir si l'interdiction devait être maintenue ou retirée. « Overberg, disait-elle, a été le premier qui m'ait dit dès le commencement et souvent répété que je devais tout raconter au Pèlerin, mais cette permission a fait son temps maintenant et elle doit être renouvelée pour être efficace. »

Le Pèlerin ne pouvait désormais se dissimuler combien la chose était sérieuse puisqu'au lieu de rapporter des visions communiquées par elle, il lui fallait faire cet aveu: « Elle est toujours privée de ses hautes contemplations et la mémoire lui fait défaut. Elle est très souffrante et dans une grande anxiété à cause de quelque chose de très grave dont elle est menacée. De quoi qu'il s'agisse, on ne peut arriver à le connaître et il est inutile de s'en tourmenter. » Il se rendit lui-même à Munster pour demander à Overberg le renouvellement des pouvoirs. Celui-ci les accorda, mais aussi il exhorta le Pèlerin à être patient. Le bon père Limberg, sur l'avis d'Overberg, retira l'interdiction et Anne-Catherine eut de nouveau la force de communiquer ce qu'elle voyait. Quelques jours auparavant, elle avait dit, étant en contemplation : « Je vois un jardin céleste plein de fruits magnifiques, mais il est fermé pour moi. Mon guide m'a dit qu'en ce moment je ne pourrais pas supporter ces fruits. »

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Message par Charles-Edouard Dim 9 Sep 2012 - 17:27

8. On ne tarda pas à voir combien était fondée sa crainte de quelque chose de très pénible qui la menaçait, car voici ce qu'elle eut à raconter : « J'ai eu une vision de ma mort, je me suis vue mourir. Je n'étais pas ici, j'étais par terre on pouvait circuler tout autour de mon lit. Je tombais d'une défaillance dans une autre. Sainte Thérèse était auprès de moi ainsi que les saintes religieuses qui sont sans cesse à mes côtés. Il me semblait que j'étais dans la campagne. La faculté de marcher m'avait été rendue. Tout le monde avait cru que j'allais être mieux, mais il me fallait mourir. C'était chose certaine, je ne pouvais donner aucun signe de ce qui se passait en moi. Le Pèlerin était dans le voisinage, il me semblait qu'il ne pouvait pas avancer parce que je n'étais pas là où je devais être. Il jetait souvent des regards sur moi. C'était la troisième fois que tout semblait fini, c'était aussi la dernière fois; j'étais pourtant dans une disposition d'esprit merveilleuse. Mon guide me demanda si je voulais vivre encore ayant tant souffert. Je pensai que oui si je pouvais encore être utile. Je vis que j'aurai encore immensément à travailler jusque-là. » Et aussitôt après, un premier grand travail lui fut annoncé. « Je vis, dit-elle, saint Ignace et saint Augustin qui me dirent : « Lève-toi, console ton ami et prépare-lui un vêtement blanc pour passer devant le purgatoire sans y entrer. Je me levai, je mis mon jupon autour duquel j'attachai un tablier bleu et je restai pieds nus parce que je craignais de faire du bruit en marchant. J'allai près de Lambert, il était joyeux et ne demandait pas mieux que de mourir. » Il lui fut aussi montré quelles souffrances étaient exigées d'elle pour obtenir à ce digne prêtre une fin heureuse.

« J'avais comme un incendie intérieur et je ressentais de vives douleurs. J'eus une vision où je me vis moi-même et où je vis un homme blanc qui jetait dans un petit bûcher toute espèce de fruits, de petites branches, de sarments, de morceaux de bois, tout cela purs symboles (note); après quoi, il l'alluma de quatre côtés et me jeta par-dessus, moi qui regardais. Et je vis ainsi, toujours brûlant dans les flammes et mourant dans de grandes douleurs, tout cela transformé en un petit tas de cendres blanches comme la neige que l'homme sema çà et là sur les champs, ce qui fit tout prospérer à souhait. »

(note) Cette vision d'un sens très profond se rapporte à ce qui peut tenir lieu des peines du purgatoire et trouve son explication dans saint Paul (I, Cor. III, 13).

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