Rôle eschatologique de la Russie?

Avec Dostoïevski, le grand prophète russe de notre temps  

Il est d'origine russe et imprégné de la spiritualité évangélique russe ; il s'interroge sur la crise sanitaire qui est selon lui une crise terminale de la perte du sens religieux prophétisée d'abord par Nietzsche, et au XXè siècle par ces autres prophètes que furent Dostoïevski et Soljénitsyne.

Il a développé au cours de sa carrière d'avocat une réflexion sur ce qu'il appelle le leadership vertueux.

Quels sont les modèles de magnanimité pour aujourd'hui ? Jeanne d'Arc est le modèle absolu de la magnanimité, le personnage le plus inouï de toute l'histoire, sa grandeur est d'avoir transformé le coeur de millions de personnes. Après la mort de Jeanne, la France était plus spirituelle mais Jeanne d'Arc n'est pas que patriote, elle est universelle, sa grandeur est la conséquence de son rapport avec Dieu. Michelet a menti aux Français en cherchant à la laïciser et à la vider de la substance de sa foi chrétienne. Jeanne, on n'arrive pas à la comprendre, à la saisir dans sa totalité.
Thomas More : au nom de sa conscience, il se fait décapiter par son meilleur ami, alors que tout le monde s'était soumis, clers et laïcs, il a résisté même aux supplications de sa famille ;
Jérome Lejeune : un vrai scientifique, persécuté pour avoir soutenu sur la base solide de ses travaux, que si un être humain n'est pas un être humain au moment de sa conception, il ne le sera jamais. Il est mort le jour de Pâques. Il est le Soljénitsyne de l'Occident pour s'être levé contre la culture de mort de son temps.
Blaise Pascal : lui aussi un prophète, il a répondu à l'avance à toutes nos impasses, il se rend compte que la science ne sauvera pas le monde.
Toutes ces personnes avaient une intelligence développée , un cœur énorme et une volonté ferme, avec des tempéraments et personnalités pourtant très différents
Il faut revenir à eux.

Nous sommes au bout d'un tournant anthropologique qui nous a fait toucher le fond, maintenant on ne peut plus que se relever, cela dépendra des personnes magnanimes, de notre capacité à dépasser nos peurs et à développer nos vertus : "Je suis optimiste car je suis sûr qu'en France ces personnes sont là et vont se manifester...j'ai beaucoup d'espérance"    



Le discours de Harvard de Sojénitsyne, du 8 juin 1978 :

https://wp.aleteia.org/wp-content/uploads/sites/6/2015/08/discours-dharvard.pdf

Quand on sait que "la littérature Russe est la gardienne de l'Évangile" et qu'elle a largement forgé ce que l'on appelle "l'âme russe" (si on le prend au sens de la prédominance d'une vision religieuse et mystique sur eux-mêmes des Russes) on perçoit un peu mieux certains des ressorts de cette chasse au nouveau bouc-émissaire (après les non-vax) de nos gouvernants atlantistes.

La littérature russe est ainsi appelée à contribuer au rétablissement en Occident des valeurs chrétiennes devenues vulnérables et à embellir les âmes des peuples d’Europe car « l’âme, - comme dirait Édouard Rod, - ne saurait voir la beauté, si d’abord elle ne devenait belle elle-même ».

https://www.revuemethode.org/sf091728.html

Medias-Presse-Infos - 19 avril 2022

Quand Vladimir Poutine dénonce la déchristianisation et la décadence de l’Occident

Petit rappel en images du fossé qui sépare les discours de Vladimir Poutine de ceux d’Emmanuel Macron. Ici, un ancien discours de Vladimir Poutine dénonce la déchristianisation qui sévit en Occident et qui entraîne la décadence au sein de l’Europe de l’Ouest. Dommage pour les fautes d’orthographe dans la traduction française proposée en sous-titre mais l’intérêt du message n’en demeure pas moins.




https://www.medias-presse.info/quand-vladimir-poutine-denonce-la-dechristianisation-et-la-decadence-de-loccident/155004/

Oui.

C'est le discours de Vladimir Poutine qui rencontrerait davantage le standard du catéchisme de l'Église catholique, et aussi la pensée des anciens papes Léon XIII, Pie X, Pie XI, Pie XII. 



Et ...

Et la technique de dénigrement des libéraux, pour ne pas devoir remettre en question leur propre situation ou position actuelle, - éviter d'avoir à «briser» avec la gouvernance hiérarchique et progressiste conciliaire : elle consiste à diaboliser ou qualifier de disposition charnelle, pharisaïque, plus politique que spirituelle, et une disposition chrétienne fausse, d'apparence et purement théâtrale, sans substance et sans foi, la dynamique dans laquelle s'enracinerait un tel discours chez le président de la Russie et comme chez bien d'autres. 

La technique de dénigrement ne va pas reposer sur l'objectivité du discours lui-même, la factualité de ce que même les anciens papes pouvaient dire ou enseigner. Elle va consister plutôt, cette technique, à la fois dans des attaques ad hominem («Poutine récite une leçon, joue un rôle, pas sincère, un hypocrite qui instrumentalise la religion pour son profit personnel, pour l'amour du pouvoir, etc.») et une condamnation intrinsèque de toute manière, dirais-je, - ici comme observateur qui analyse - du modèle socio-politique et vertical ancien, et qui fut pourtant (oui, pourtant !) celui de l'Église catholique et apostolique romaine ... pendant presque deux mille ans !  

Bref 

Bref pour moi : quelque chose tel ce phénomène de rejet viscéral de Poutine ( cf. son discours touchant la religion) par nos catholiques de paroisse, les curés aussi bien que les évêques, est révélateur de beaucoup plus qu'une simple critique d'ordre morale. C'est plus que le simple fait d'affirmer que Vladimir Poutine serait personnellement un injuste ou tel un homme qui manquerait de foi. Plus grave ! C'est également un rejet de l'Église catholique elle-même, je pense. Tous les libéraux ou nos américanistes (je place Jorg Maria Bergoglio dans le lot, comme évêque) sont des protestants qui s'ignorent. Des anglicans sur le fond, tiens ! 

Maintenant, je comprend bien l'aliénation qui peut exister entre la culture classique de l'Église, sa liturgie ancienne ou son architecture monumentale vestigiale (le décor des cathédrales, etc.) et puis la mentalité mise de l'avant. Cette mentalité poussée et encouragée par nos commentateurs actuels et alors réputés catholiques. On sent la distance quand même.

Extrait du discours de Vladimir Poutine, prononcé le 9 mai, important pour comprendre ce qui motive la Russie :

"Les États-Unis ont commencé à revendiquer leur exceptionnalisme, en particulier après l’effondrement de l’Union soviétique, dénigrant ainsi non seulement le monde entier mais aussi leurs satellites, qui doivent faire semblant de ne rien voir et de le supporter docilement. Mais nous sommes un pays différent. La Russie a un caractère différent. Nous n’abandonnerons jamais notre amour pour notre patrie, notre foi et nos valeurs traditionnelles, les coutumes de nos ancêtres et le respect de tous les peuples et cultures.

Pendant ce temps, l’Occident semble prêt à annuler ces valeurs millénaires. Une telle dégradation morale sous-tend les falsifications cyniques de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, aggravant la russophobie, louant les traîtres, se moquant de la mémoire de leurs victimes et rayant le courage de ceux qui ont remporté la Victoire par la souffrance".

Source : https://www.lesalonbeige.fr/pour-poutine-la-guerre-en-ukraine-est-une-frappe-preventive-contre-lagression-de-lotan/

C'est bien une guerre spirituelle à laquelle nous sommes confrontés, l'Occident tourne le dos aux valeurs millénaires qui ont fait sa grandeur, à son Dieu. Quel gouvernant sinon Vladimir Poutine a le courage de le rappeler !!

Prions et agissons pour que reviennent les valeurs chrétiennes et qu'elles soient inscrites dans les Constitutions de chaque nation et de l'Europe. C'est une demande du Ciel et elle a tout d'un ultimatum. Saint Michel Archange n'est pas apparu souvent dans l'histoire, il est apparu au moment de l'effondrement de l'Empire Romain (monte Gargano) et à d'autres moments historiques (Jeanne d'Arc, l'évêque d'Avranche au mont Saint Michel), à chaque fois pour sauver la France et l'Italie d'un désastre. Ce vers quoi se tourne l'Occident, le transhumanisme, les lois de mort qui offensent Dieu et nient le caractère sacré de l'être humain, la domination d'une petite élite qui prétend déposséder l'homme de ses biens, de son corps, de son âme même et de son libre-arbitre !! n'est pas de Dieu.

Plusieurs médias disent que Poutine serait malade, atteint de cancer 
https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/poutine-malade-les-dernieres-videos-analysees-par-des-medecins_2172592.html 

Prions pour lui et aussi pour son remplaçant - que le Seigneur donne à la Russie un président juste qui ne soit pas sous l'emprise des puissances du nouvel ordre mondial.

• 9 juillet 2022 / Réseau International
  

Vladimir Poutine décrète jour férié le 8 juillet, fête de la famille, de l’amour et de la fidélité

Selon une dépêche de l’agence Tass du 28 juin, le président russe Vladimir Poutine a signé un décret selon lequel la Journée de la famille, de l’amour et de la fidélité, célébrée le 8 juillet, est devenue un jour férié officiel :
« Afin de préserver les valeurs familiales traditionnelles et l’éducation spirituelle et morale des enfants et des jeunes, je décide d’établir la Journée de la famille, de l’amour et de la fidélité et de la célébrer le 8 juillet », indique le texte du document publié mardi sur le portail de l’information juridique.
Le décret entrera en vigueur à la date de sa signature.

La suite : https://reseauinternational.net/vladimir-poutine-decrete-jour-ferie-le-8-juillet-fete-de-la-famille-de-lamour-et-de-la-fidelite/

Excellent exposé de M. Asselineau afin mieux comprendre les origines géo politiques, historiques voire spirituelles du conflit Russo-Ukrainien et surtout ses enjeux qui pourraient avoir des conséquences dramatiques pour la paix mondiale par ignorance coupable et aveuglement. 
On regrette ainsi que la classe politique dans son ensemble ainsi que les médias à son service ne voient pas plus loin que leurs intérêts mercantiles immédiats.

Bonjour,

Bien sûr que l'exposé est tout à fait correct. Qu'il en revient à signaler aussi, en creux, sans devoir le dire, la profondeur de la désinformation qui se trouve servie quotidiennement dans notre presse inféodée aux intérêts d'argent $$$, disons au moins ceux de notre thalassocratie anglo-ploutocrato-atlantiste ... et maçono-mondialiste !

 

(... rigole un peu en devant reprendre ce qualificatif d'idéologue mais qui correspondrait bien quand même aux contours du monstre)

Non mais ...

Pas pour rien si Bojo (Boris Johnson) aura pu tant se démener en faveur du front des satanistes d'Ukraine et de leurs soutiens à Washington dans le fond, avant d'être parvenu à se fait virer malgré tout par ceux de son propre camp, pour cause d'abus dans l'indécence à domicile. 

Merci pour la capsule !

Quant à l'initiative de Monsieur Poutine pour la journée du 8 juillet : quelque chose à rajouter ?

Cet acte peut juste servir à noircir davantage le bonhomme. Pièce supplémentaire à charge à reverser dans un dossier déjà chargé. Une preuve irréfutable qu'on a bien affaire à un fasciste. Car il est bien connu que tous les fascistes s'amusent à valoriser les bonnes valeurs familiales, la fidélité ... les enfants blonds nombreux. - «Aarrgh ! Horrible, horrible ...» 

Bref, je doute que cette journée nationale célébrée en Russie apparaisse jamais dans le calendrier Google.

@Desiderius Ulixes, s'il vous plait, il y a un fil pour les chants religieux. Restons en rapport avec le sujet (qui plus est ce chant n'est pas russe ).

Calex a écrit:@Desiderius Ulixes, s'il vous plait, il y a un fil pour les chants religieux. Restons en rapport avec le sujet (qui plus est ce chant n'est pas russe ).

Oui, c'est vrai : Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa !

L'objectif était de prier en communion avec la Russie.

Pour ceux qui voudraient chanter en même temps, je mets la translittération du slavon. (pour les Russes, c'est un peu notre latin d'église.)

Notre Père :

https://coristiliberi.weebly.com/uploads/1/8/3/0/18304393/otche_nash__4v_disp_-n_kedrov.pdf

A la fois âpre et lyrique, il était inévitable que la poésie russe croise un jour le chemin de Christian Olivier. Le Ça est le ça est un hommage à 12 poètes du panthéon russe, que le fondateur des Têtes Raides revisite à sa manière. Douze chansons produites par la grande Edith Fambuena (Fantaisie militaire d’Alain Bashung, Pop Satori d’Etienne Daho) et traduites par André Markowicz, le traducteur de Dostoïevski entre autres. A travers cet hommage, Christian Olivier pose la question suivante : révolution et poésie sont-elles compatibles ?
https://www.qobuz.com/fr-fr/album/le-ca-est-le-ca-christian-olivier/ewpojt2s5bhva

Ici le poète Volochine, traduit par Markowicz

Pour les amateurs, à la maison de la poésie, à Paris :

RETOUR SUR ... CHRISTIAN OLIVIER - « LA RÉVOLUTION AU CŒUR - HOMMAGE AUX POÈTES RUSSES DU XXE SIÈCLE » //
Une lecture musicale bilingue portée par Christian Olivier et André Markowicz, qui fait entendre la voix de poètes russes, tels que Akhmatova, Maïakovski et Pasternak, témoins de la révolution. Un hommage vibrant à ces poètes dont les textes se mêlent à l'Histoire. Nouvelle soirée le lundi 11 avril, 20h.

https://m.facebook.com/maisondelapoesieparis/videos/retour-sur-christian-olivier-la-r%C3%A9volution-au-c%C5%93ur-hommage-aux-po%C3%A8tes-russes-du-/1074285959970044/?_se_imp=2IehvG4AVYpELZ0ac

Parmi eux, Alexandre Blok :

"Enroule-toi autour de la croix"

Gallia Sacra a écrit:

Le grand péché des Français dans l'histoire fut toujours la vénération des étrangers, ce qui va de paire avec l'oublie de leur supériorité eschatologique. 

Nous ne faisons pas une compétition ! Mais la France est devenue l'un des pays les plus athée, sinon le plus athée d'Europe, peut-être du monde, alors sa mission eschatologique...

https://www.facebook.com/letudlibre/videos/-france-fille-ai%CC%82ne%CC%81e-de-leglise-quas-tu-fait-des-promesses-de-ton-bapte%CC%82me-jean/842358046656922/?locale=fr_FR

Lisez bien l'évangile d'aujourd'hui et vous comprendrez peut-être. Après, si vous préférez la gnose guénonienne, libre à vous de suivre l'Antéchrist. Et ce n'est pas une compétition, Dieu a toujours établi des hiérarchies et des préférences pour l'accomplissement de ses plans. Il n'est pas égalitariste.

Isabelle-Marie a écrit:
Mais la France est devenue l'un des pays les plus athée, sinon le plus athée d'Europe, peut-être du monde, alors sa mission eschatologique...

Effectivement, pour le rôle eschatologique, on repassera !
Malheureusement la fille ainée de l’Église est devenue le chantre de l'athéisme.

La carte de l’athéisme dans le monde : la France numéro 4

N°1 : Chine
N°2 : Japon
N°3 : République tchèque
N°4 : France

https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-monde/20150118.RUE7494/la-carte-de-l-atheisme-dans-le-monde-la-france-numero-4.html

Indépendamment de la question de leur mission au sens spirituel, les liens entre ces deux pays ont toujours été profonds. Slobodan Despot le développait dans son édito récent :

"L'Europe, à mon avis, ne peut pas survivre sans maintenir, développer sa relation avec la Russie." Et il explique que sa revue vise principalement à combler cette fracture culturelle creusée volontairement par certaines puissances alors que tant de liens unissent nos pays (2:20 etc.). La France a été un allié historique de la Russie, les Russes ont été de grands admirateurs de la culture française, qu'en reste t-il aujourd'hui ?

https://www.youtube.com/watch?v=e8fyPkRL2oI

Petit anagramme éloquent :

MACRON = CRAMON
KREMLIN = NIK LREM

Les grandes idées se résument toujours dans les petites phrases

Bonjour,

Je ne crois pas qu'un rapport de séduction ou d'attirance pour une culture étrangère (la française pour les Russes) puisse disparaître si facilement, et en tout cas je pense que cela outrepasse les aléas des décisions de gouvernement au quotidien et même plus. Il fait plus de trois cent ans que des gens cultivés en Russie s'intéressent à la vie culturelle en France. Les gens font la distinction entre les politiques décidées par untel ou son groupe de sympatisants (Parti) et puis les aspects culturels qui plaisent.

En live (le texte est d'Ossip Mandelstam https://fr.wikipedia.org/wiki/Ossip_Mandelstam

Alexandre Soljenitsyne à propos du "progrès", du vide spirituel, de l'art et de la souffrance...
Extraits de "Dialogues avec Soljenitsyne", par Alexandre Sokourov (1998)

merci @Enfant du Père, il est le plus grand écrivain de la révolution. La poétesse Anna Akhmatova* le surnommait : "le lutteur". Elle disait aussi : "ses yeux sont comme des pierres précieuses".

Je me souviens d'une émission de Bernard Pivot (la célèbre "Apostrophes") où Soljenitsyne était l'invité, et bien sûr reçu avec tous les honneurs : tant qu'il disait ce que nous savons, avons lu de lui et connu par ses actions contre la révolution russe, tout allait bien, mais dès qu'il a commencé à attaquer la révolution française et l'a condamnée aussi impitoyablement qu'il le faisait de la révolution bolchevique (comme d'ailleurs pour lui, toute révolution), ça ne passait plus, les autres participants étaient outrés qu'il puisse établir un tel parallèle et démolir ainsi le sanctuaire de notre "sacro-sainte" République, le prestige des Lumières françaises que tout le monde a appris à vénérer depuis l'école. Pourtant quand on voit les fruits de la révolution française trois siècles plus tard, on comprend mieux le discours sans concession de Soljénitsyne ;
et à remarquer aussi l'étrange renversement qui depuis quelques temps s'opère, où c'est la France qui se soviétise (l'Europe en général) de plus en plus, et la Russie, qui depuis qu'elle est sortie de la révolution, retrouve la foi, défend de nouveau avec force les valeurs traditionnelles, la famille ; et nous devons peut-être à sa littérature et à sa poésie cette persistance de l'âme russe à travers tous les aléas de l'histoire.
Bien sûr dit ainsi, c'est un peu caricatural et il ne s'agit pas d'exagérer, dans un sens comme dans l'autre ; l'explosion cette année du nombre de baptisés adultes fait espérer que quelque chose bouge aussi chez nous...

*
"La croix lisse aux lèvres je murmure : "rendez-moi Seigneur un peu de paix" (Anna Akhmatova)

J’espère que personne ici présent ne me suspectera de vouloir exprimer une critique du système occidental dans l’idée de suggérer le socialisme comme alternative. Non, pour avoir connu un pays où le socialisme a été mis en œuvre, je ne prononcerai pas en faveur d’une telle alternative. (…)
 
Mais si l’on me demandait si, en retour, je pourrais proposer l’Ouest, en son état actuel, comme modèle pour mon pays, il me faudrait en toute honnêteté répondre par la négative. Non, je ne prendrais pas votre société comme modèle pour la transformation de la mienne. A travers ses profondes souffrances, les gens de mon pays ont atteint une développement spirituel d’une telle intensité que le système occidental dans son état présent d’épuisement spirituel ne peut les attirer. Toutes les caractéristiques de votre vie à l’Ouest que j’ai pu mentionner sont profondément attristantes.
 
On ne peut nier que les personnalités s’affaiblissent à l’Ouest, tandis qu’à l’Est elles ne cessent de devenir plus fermes et plus fortes. Soixante ans, pour mon peuple,  trente ans, pour les peuples de l’Europe orientale ; pendant tout ce temps, nous avons subi un entraînement spirituel bien en avant de l’expérience occidentale. La répression mortelle et complexe a produit des personnalités plus fortes, plus profondes, et plus intéressantes que celles générées par le confort de l’Occident standardisé. En conséquence, changer notre société en la vôtre, apporterait des améliorations sur certains aspects, mais nous conduirait aussi au pire sur quelques points très significatifs.
 
Bien sûr, une société ne peut rester dans des abîmes d’anarchie, comme c’est le cas dans mon pays. Mais il est tout aussi avilissant pour elle de rester dans un état affadi et sans âme de légalisme, comme c’est le cas de la vôtre. Après avoir souffert pendant des décennies de violence et d’oppression, l’âme humaine aspire à des choses plus élevées, plus brûlantes, plus pures que celles offertes aujourd’hui par les habitudes d’une société massifiée, forgées par l’invasion révoltante de publicités commerciales, par l’abrutissement télévisuel, et par une musique intolérable.


Extrait du discours prononcé par Alexandre Soljénitsyne à l’Université d’Harvard, le 8 juin 1978.