Musique, Poésie et Documentaires, 2
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Tibelle07
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Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
Dès le 4ième siècle les Eglises d'Orient célébraient en une Fête commune tous les martyrs de la Terre.
Saint Éphrem composa pour cette circonstance une hymne où l'on voit qu'à Edesse cette Fête était fixée au 13 mai.
En Syrie, elle était placée au vendredi après Pâques. Dans une homélie sur les martyrs, saint Jean Chrysostome précise qu'il parle le premier dimanche après la Pentecôte; cet usage a été conservé jusqu'à nos jours par l'Église Byzantine, qui a par une évolution normale transformé la fête des "Martyrs de toute la Terre" en celle de "Tous les Saints".
Le choix de ces différentes dates est significatif : on a voulu associer les Saints au triomphe du Christ ou à l'effusion de L'Esprit; suivant la poétique formule de l'empereur Léon le Sage (886-911), l'Église Célèbre les fleurs produites par la terre arrosées des fleuves du Saint-Esprit.
Comme souvent, l'Orient a montré la voie à l'Occident. C'est probablement le 13 mai 609 que le Pape de Rome Boniface IV (608-615), muni de l'autorisation de l'empereur Phocas (602-610), transforma le Panthéon en "une église de la Bienheureuse Marie toujours Vierge et de tous les martyrs".
Dans l'antiquité, la Fête de la dédicace d'une église était considérée comme une Fête du saint titulaire; c'est ainsi que la Messe de saint Michel au 29 septembre est celle qui fut composée pour la dédicace de sa Basilique romaine.
La dédicace de la nouvelle, église Sainte-Marie-aux-Martyrs devait donc entraîner la composition d'une Messe en l'honneur des martyrs; les oraisons en effet sollicitaient leur intercession et l'épître tirée de l'Apocalypse de saint Jean (7, 2-12) décrivait la gloire des élus de toutes les nations, réunis dans le Ciel; l'évangile racontant la visite de Jésus à Zachée (Luc., 19, 1-10) rappelait l'universalité du Salut, mais il atteignait en même temps un autre but : quand Le Christ disait "Le Salut est entré aujourd'hui dans cette maison", les assistants appliquaient cette parole à la maison où ils étaient assemblés, au Panthéon qui, de temple païen, était devenu église.
On n'avait encore jamais vu à Rome une telle transformation, il fallait affirmer solennellement la prise de possession par le culte Chrétien.
Dès l'entrée on chantait : "Terribilis est..". "Ce lieu est terrible, c'est la maison de Dieu et la porte du Ciel, on l'appellera la Demeure de Dieu".
Plus audacieusement encore on osait ajouter au graduel "Ce lieu a été fait par Dieu, inestimable mystère, il est sans nul reproche".
Et ces louanges n'avaient rien de déplacé : le Panthéon offre une réussite miraculeuse en sa voûte surbaissée éclairée seulement par son centre où pénètrent la lumière et le ciel; cette architecture dépouillée est d'une valeur religieuse si profonde que sa désaffectation n'a pu la lui retirer.
Son aspect extérieur est peu satisfaisant depuis que, par suite de l'exhaussement du sol, il est entouré d'un fossé où les chats viennent en troupe se chauffer au soleil; mais ce défaut ne fait que renforcer l'impression produite en entrant dans ce chef-d’œuvre parfait qui a enchanté autant l'Antiquité, le Moyen Age ou la Renaissance que les temps modernes.
Les chants et l'évangile de la Messe composée pour la dédicace de Sainte-Marie-aux-Martyrs, la première addition faite à l'antiphonaire de saint Grégoire (+ 604) appartiennent aujourd'hui au commun de la dédicace des églises, emploi qui leur fait perdre le relief particulier que leur donnait leur application à l'ancien Panthéon.
Cette utilisation moderne ne doit pas faire oublier que dans la pensée de Boniface IV, le 13 Mai était une véritable Toussaint; le choix de la date est révélateur: nous avons vu que dès le temps de saint Ephrem, Édesse célébrait sa Toussaint en ce jour. La Fête romaine eut dès l'origine une particularité : on devait la Célébrer un Dimanche.
Les influences orientales se firent sentir de multiples façons au 7ième siècle : la station du vendredi dans l'octave de Pâques fut fixée à l'ancien Panthéon, ce que ne justifiait pas le propre de cette Messe plus ancienne, mais le désir de se conformer à l'usage syrien où la Toussaint était Célébrée en ce jour.
Enfin, au moins dans certaines Eglises de Gaule, hospitalières aux usages byzantins, le fameux passage de l'Apocalypse fut lu le premier dimanche après la Pentecôte.
Les Irlandais célébraient le 17 avril tous les martyrs du monde, le 20 tous les saints et les vierges d'Irlande, de Bretagne et d'Europe.
Bien qu'on ait cru le contraire, ils n'adoptèrent la fête du 1er novembre que bien après sa parution sur le continent.
Leur ancien usage concordait avec ceux d'Orient en ce sens qu'ils avaient placé leur Toussaint aux environs de Pâques.
L'idée d'une commémoraison de tous les saints devenait populaire en Occident. Par un énorme anachronisme, la légende raconta que Boniface IV avait transporté au Panthéon 28 chariots pleins d'ossements de martyrs; en réalité les grandes translations ont commencé plus d'un siècle après, au moment où le Pape de Rome Grégoire III (731-741) érigea dans Saint-Pierre une chapelle en l'honneur du Sauveur et de sa Sainte Mère, et y déposa "des reliques des saints apôtres, de tous les saints, martyrs et confesseurs, ainsi que des justes reposant par toute la Terre".
Des martyrs seuls vénérés d'abord, l'idée de la Toussaint s'étendait aux confesseurs et même à tous les justes.
La fondation et l'organisation de Grégoire III visaient à régler les suffrages à adresser quotidiennement aux saints et non à créer une nouvelle Fête en leur honneur, ce qui fut au contraire la préoccupation d'un certain Kathvulf, Anglo-Saxon qui écrivit en 775 à Charlemagne pour lui demander la réalisation de son désir. On ignore la réponse, mais peu après on enregistre une nouveauté.
Le premier Archevêque de Salzbourg, Arno (785-821), dans un Concile réuni en 798 à Riesbach, dressa la liste des Fêtes chômées au nombre desquelles il plaça "aux kalendes de Novembre la Fête de Tous les Saints".
De ce qu'il a précisé le jour, alors qu'il a négligé de le faire pour la Fête de saint Laurent, doit-on en conclure que cette précaution, superflue dans le second cas, était nécessaire pour une Fête nouvelle?
Arno était disciple et ami d'Alcuin avec lequel il entretenait une correspondance suivie et Alcuin lui donnait volontiers des conseils; au début de l'année 800, il le félicita d'avoir fixé la Fête de Tous les Saints aux kalendes de Novembre "comme nous l'avions dit" et il lui recommanda de ne pas omettre de la Célébrer chaque année : car si Elie avait pu ouvrir et fermer le Ciel, que ne pourraient tous les saints du Nouveau Testament? Cette Solennité, ajouta-t-il, doit être préparée par 3 jours de jeûne, la Prière et l'aumône.
Il est curieux de constater que les sacramentaires de l'abbaye de Saint-Martin de Tours, dont Alcuin fut abbé de 796 jusqu'à sa mort en 804, sont les seuls qui encore à la fin du 9ième siècle contenaient plusieurs formulaires pour la Fète de la Toussaint. Faut-il y voir une autre preuve de l'intérêt que portait Alcuin à cette Fête?
Elle a de bien anciennes attestations en Angleterre, pays natal d'Alcuin, et plus spécialement à York où il fit ses études.
Le calendrier de Ripon (appelé autrefois martyrologe poétique de D'Achery), qui fait place au 1er novembre à la Toussaint, date au plus tard du début du 9ième siècle, peut-être de la fin du 8ième.
Serait-ce dans cette direction que nous devrions chercher l'origine de la Fête du 1er Novembre? Peut-être. En tout cas c'est en Angleterre et en Gaule que nous la trouvons d'abord mentionnée, en commençant par les martyrologes qui sur ce point ont une certaine avance sur les autres livres liturgiques dès la fin du 8ième siècle, elle était dans ceux de la seconde famille de Bède, puis dans Florus et dans Adon: Ce dernier, qui écrivit entre 850 et 859-860, expliqua que la Toussant célébrée à Rome le 1er novembre dès le temps de Boniface IV (608-615) n'avait été prescrite en Gaule que par l'empereur Louis le Pieux (814-840), à la demande du Pape de Rome Grégoire 4 (827-844).
Une fois de plus le "vénérable et très ancien martyrologe romain" vient confirmer ce qù'Adon présente comme un vieil usage romain. Malheureusement on sait maintenant que ce "vénérable martyrologe" est un faux fabriqué par Adon lui-même et on ne trouve trace nulle part du décret de Louis le Pieux.
Faut-il supposer qu'Adon n'a pu inventer ou déformer un fait presque contemporain? Ce serait mal le connaître : assistant à la diffusion de la fête de la Toussaint au 1er Novembre, il a raconté pour l'expliquer une petite histoire qui ne doit pas nous inquiéter.
Sigebert de Gembloux (+ 1112) reprenant les assertions d'Adon précisa encore en plaçant l'ordonnance de Grégoire IV et de Louis le Pieux en 835, date passée ensuite dans tous les manuels, bien qu'elle ne soit qu'une conjecture arbitraire.
Le Père Pasquale Brugnani, dans la révision du martyrologe romain de 1922, a corrigé l'annonce du 13 mai pour y introduire Grégoire IV, curieux hommage rendu à l'invention d'Adon.
En fait la Toussaint s'est répandue progressivement dans l'Empire franc au milieu du 9ième siècle; Alcuin au début est une exception; à l'inverse Rodolphe de Bourges (845-866) et Walter d'Orléans (vers 871) qui l'ignorent dans leurs capitulaires sont retardataires.
Rome n'a connu longtemps que sa Fête du 13 mai et n'a reçu celle du 1er novembre qu'au moment où elle s'est ouverte aux influences gallicanes.
La vigile est apparue en même temps que la Fête. L'octave a été instituée par le Pape de Rome Sixte IV (1471-1484).
Pourquoi a-t-on choisi le 1er novembre?
L'expression "temps de Toussaint" évoque le brouillard et le froid, le début de l'hiver; les religions ont toujours aimé à marquer par des fêtes le rythme des saisons, le Christianisme n'y a pas manqué.
Chez les Celtes le 1er novembre était un jour de grande Solennité; faut-il en conclure que la Toussaint a été instituée pour Christianiser des cérémonies chères aux Anglo-Saxons ou aux Francs?
Bien que cette idée ne répugne pas, il faudrait un commencement de preuve pour l'étayer. Il est curieux de remarquer qu'en Gaule on avait, du 6ième au 8ième siècle, essayé de mettre une fête de saint au 1er novembre en lui assignant des personnages dont l'anniversaire était inconnu : saint Bénigne de Dijon, saint Ludre de Déols, saint Mathurin de Larchant, saint Austremoine d'Auvergne, saint Vigor de Bayeux, etc. Le martyrologe romain en a gardé la trace et au martyrologe hiéronymien les additions gauloises sont plus nombreuses qu'en tout autre jour.
La Toussaint complétée par la commémoraison des fidèles défunts est devenue rapidement très populaire.
Les coutumes et usages qui s'y rattachent tiennent d'ailleurs autant à la dévotion aux saints qu'à la commodité de la date du 1er Novembre.
Relativement tardive, la Messe de la Toussaint fut en partie composée d'emprunts, ce qui ne l'empêche pas d'être parfaitement belle : l'introït de sainte Agathe, le graduel de saint Cyriaque, l'offertoire adapté sur celui de saint Michel s'allient heureusement à l'Alleluia et à la communion tirés de textes évangéliques. L'évangile est celui des Béatitudes, choix assez clair par lui-même.
De la vieille Fête du 13 Mai, le 1er Novembre n'a conservé que l'épître qui, reprise dans les antiennes de l'office, donne une magnifique vision de la Gloire des élus.
(à suivre)
Invité- Invité
Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
Pourquoi notre louange à l’égard des saints, pourquoi notre chant à leur gloire, pourquoi cette Fête même que nous Célébrons ?
Que leur font ces honneurs terrestres, alors que le Père du Ciel, en réalisant la promesse du Fils, les honore lui-même ?
De nos honneurs les saints n’ont pas besoin, et rien dans notre culte ne peut leur être utile. De fait, si nous vénérons leur mémoire, c’est pour nous que cela importe, non pour eux. Pour ma part, je l’avoue, je sens que leur souvenir allume en moi un violent désir.
Le premier désir, en effet, que la mémoire des saints éveille, ou plus encore, stimule en nous, le voici : nous réjouir dans leur communion tellement désirable et obtenir d’être concitoyens et compagnons des esprits bienheureux, d’être mêlés à l’assemblée des patriarches, à la troupe des prophètes, au groupe des apôtres, à la foule immense des martyrs, a la communauté des confesseurs, au chœur des vierges, bref d’être associés à la joie et à la communion de tous les saints.
Cette Église des premiers-nés nous attend, et nous n’en aurions cure ! Les saints nous désirent et nous n’en ferions aucun cas ! Les justes nous espèrent et nous nous déroberions !
Réveillons-nous enfin, frères ; Ressuscitons avec Le Christ, cherchons les réalités d’en-haut ; ces réalités, savourons-les.
Désirons ceux qui nous désirent, courons vers ceux qui nous attendent, et puisqu’ils comptent sur nous, accourons par nos désirs spirituels.
Ce qu’il nous faut souhaiter, ce n’est pas seulement la compagnie des saints, mais leur bonheur, si bien qu’en désirant leur présence, nous ayons l’ambition aussi de partager leur gloire, avec toute l’ardeur et les efforts que cela suppose. Car cette ambition-là n’a rien de mauvais : nul danger à se passionner pour une telle gloire.
Et voici le second désir dont la commémoration des saints nous embrase : voir, comme eux, Le Christ nous apparaître, lui qui est notre Vie, et paraître nous aussi avec Lui dans la Gloire.
Jusque là, il ne se présente pas à nous comme il est en Lui-même, mais tel qu’il s’est fait pour nous : notre Tête, non pas couronnée de gloire, mais ceinte par les épines de nos péchés.
Il serait honteux que, sous cette tête couronnée d’épines, un membre choisisse une vie facile, car toute la pourpre qui le couvre doit être encore non pas tant celle de l’honneur que celle de la dérision.
Viendra le jour de l’avènement du Christ : alors on n’annoncera plus sa mort de manière à nous faire savoir que nous aussi sommes morts et que notre vie est cachée avec lui.
La Tête apparaîtra dans la Gloire, et avec elle, les membres resplendiront de Gloire, lorsque Le Christ restaurera notre corps d’humilité pour le configurer à la Gloire de la Tête, puisque c’est lui la Tête.
Cette Gloire, il nous faut la convoiter d’une absolue et ferme ambition. Et vraiment, pour qu’il nous soit permis de l’espérer, et d’aspirer à un tel Bonheur, il nous faut rechercher aussi, avec le plus grand soin, l’aide et la Prière des saints, afin que leur intercession nous obtienne ce qui demeure hors de nos propres possibilités.
L'intention de l'Eglise est d'honorer aujourd'hui tous les Saints ensemble. Je les aime, je les invoque, je m'unis à eux, je joins ma voix aux leurs pour louer Celui qui les a faits saints. Que volontiers je m'écrie avec cette Eglise Céleste : Saint, Saint, Saint, à Dieu seul la Gloire ! que tout s'anéantisse devant Lui !
Je vois des saints de tous les âges, de tous les tempéraments, de toutes les conditions : il n'y a donc ni âge, ni tempérament, ni condition qui excluent de la sainteté.
Ils ont eu au dehors les mêmes obstacles, les mêmes combats que nous : ils ont eu au dedans les mêmes répugnances, les mêmes sensibilités, les mêmes tentations, les mêmes révoltes de la nature corrompue ; ils ont eu des habitudes tyranniques à détruire, des rechutes à réparer, des illusions à craindre, des relâchements flatteurs à rejeter, des prétextes plausibles à surmonter, des amis à redouter, des ennemis à aimer, un orgueil à saper par le fondement, une humeur à réprimer, un amour-propre à poursuivre sans relâche, jusque dans les derniers replis du cœur.
Ah ! Que j'aime à voir les Saints faibles comme moi, toujours aux prises avec eux-mêmes ! J'en vois dans la retraite, livrés aux plus cruelles tentations ; j'en vois dans les prospérités les plus redoutables et dans le commerce du siècle le plus empesté.
O grâce du Sauveur, vous éclatez partout, pour mieux montrer votre puissance, et pour ôter toute excuse à ceux qui vous résistent. Il n'y a ni habitude enracinée, ni tempérament violent ou fragile, ni croix accablante, ni prospérités empoisonnées qui puissent nous excuser si nous ne pratiquons pas l'Evangile.
Dirai-je avec le monde insensé : Je veux bien me sauver, mais je ne prétends pas être un saint.
Ah ! Qui peut opérer son Salut sans la sainteté ? Rien d'impur n'entrera au Royaume des Cieux ; aucune tache n'y peut entrer : si légère qu'elle puisse être, il faut qu'elle soit effacée, et que tout soit Purifié jusque dans le fond par le feu vengeur de la Justice Divine, ou en ce monde, ou en l'autre.
O sainteté de Mon Dieu, aux yeux duquel les astres mêmes ne sont pas assez purs ! O Dieu juste ! Qui jugerez toutes nos justices imparfaites, mettez la vôtre au dedans de mes entrailles pour me rendre pur.
(à suivre)
Invité- Invité
Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
Reine de tous les saints, glorieux Apôtres et Evangélistes, Martyrs invincibles, généreux Confesseurs, savants Docteurs, illustres Anachorètes, dévoués Moines et Prêtres, Vierges pures et pieuses femmes, je me réjouis de la gloire ineffable à laquelle vous êtes élevés dans le Royaume de Jésus-Christ, notre divin Maître.
Je bénis le Très-Haut des dons et des faveurs extraordinaires dont il vous a comblés et du rang sublime où il vous élève. O amis de Dieu !
O vous qui buvez à longs traits au torrent des délices éternelles, et qui habitez cette patrie immortelle, cette heureuse cité, où abondent les solides richesses ! Puissants Protecteurs, abaissez vos regards sur nous qui combattons, qui gémissons encore dans l’exil, et obtenez-nous la force et les secours que sollicite notre faiblesse pour atteindre vos vertus, perpétuer vos triomphes et partager vos couronnes.
O Vous tous, bienheureux habitants du ciel, saints amis de Dieu qui avez traversé la mer orageuse de cette vie périssable, et qui avez mérité d’entrer dans le port tranquille de la paix souveraine et de l’éternel repos !
O saintes âmes du paradis, vous qui, maintenant à l’abri des écueils et des tempêtes, jouissez d’un bonheur qui ne doit pas finir, je vous en conjure, au nom de la charité qui remplit votre coeur, au nom de Celui qui vous a choisis et qui vous a faits tels que vous êtes, écoutez ma prière.
Prenez part à nos travaux et à nos combats, vous qui portez sur vos vos fronts vainqueurs une couronne incorruptible de gloire ; ayez pitié de nos innombrables misères, vous qui êtes à jamais délivrés de ce triste exil ; souvenez-vous de nos tentations, vous qui êtes affermis dans la justice ; intéressez-vous à notre salut, vous qui n’avez plus rien à redouter pour le vôtre ; tranquillement assis sur la montagne de Sion, n’oubliez pas ceux qui gisent encore couchés dans la vallée des larmes.
Puissante armée des saints, troupe bienheureuse des apôtres et évangélistes, des martyrs, des confesseurs, des docteurs, des anachorètes et des moines, des prêtres, des saintes femmes et des vierges pures, priez sans cesse pour nous misérables pécheurs. Tendez-nous une main secourable, détournez de nos têtes coupables la justice irritée de Dieu ; faites entrer par vos prières notre frêle navire dans le port de la bienheureuse éternité.
Source principale : http://reflexionchretienne.e-monsite.com
Bonne Fête de la
Toussaint à tous !
Invité- Invité
Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
Bonjour Chère Lumen!
Comme il n' y a pas de hasard, tu as été bien inspirée pour poster ces chansons cadeaux qui sont, (ô surprise!), celles que je chantais le plus avec ma petite soeur pendant notre période Disney! (sauf Le Roi Lion 2, je n'aimais que le 1er )
Et non, il ne faut pas faire les choses à moitié, moi j'y travaille encore mais c'est sûr L'Esprit Saint nous inspire en ce sens!
Je serai moins présente également ces prochains jours, mais j'essaierai de nourrir le fil quand je le pourrai
A mon tour je t'offre, ainsi qu'aux "coeurs brûlants" qui se reconnaîtront, ce petit rappel :
Evangile de JésusChrist selon saint Luc (Lc 24, 1335)
24
13i Le troisième jour après la mort de Jésus, deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem,
14et ils parlaient ensemble de tout ce qui s'était passé.
15Or, tandis qu'ils parlaient et discutaient, Jésus lui même s'approcha, et il marchait avec eux.
16Mais leurs yeux étaient aveuglés, et ils ne le reconnaissaient pas.
17Jésus leur dit : « De quoi causiez vous donc, tout en marchant ? » Alors, ils s'arrêtèrent, tout tristes.
18L'un des deux, nommé Cléophas, répondit : « Tu es bien le seul de tous ceux qui étaient à Jérusalem à ignorer les événements de ces joursci. »
19Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth : cet homme était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple.
20 Les chefs des prêtres et nos dirigeants l'ont livré, ils l'ont fait condamner à mort et ils l'ont crucifié.
21Et nous qui espérions qu'il serait le libérateur d'Israël ! Avec tout cela, voici déjà
le troisième jour qui passe depuis que c'est arrivé.
22A vrai dire, nous avons été bouleversés par quelques femmes de notre groupe. Elles sont allées au tombeau de très bonne heure,
23et elles n'ont pas trouvé son corps ; elles sont même venues nous dire qu'elles avaient eu une apparition : des anges, qui disaient qu'il est vivant.
24Quelques uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit ; mais lui, ils ne l'ont pas vu. »
25Il leur dit alors : « Vous n'avez donc pas compris ! Comme votre coeur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes !
26Ne fallaitil pas que le Messie souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ? »
27Et, en partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur expliqua, dans toute
l'Écriture, ce qui le concernait.
28Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d'aller plus loin.
29Mais ils s'efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous : le soir approche et déjà le
jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux.
30Quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna.
31Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards.
32
Alors ils se dirent l'un à l'autre :
« Notre coeur n'était il pas brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route, et qu'il nous faisait comprendre les Écritures ? »
« Notre coeur n'était il pas brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route, et qu'il nous faisait comprendre les Écritures ? »
33A l'instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent :
34«C'est vrai ! le Seigneur est ressuscité : il est apparu à Simon Pierre. »
35A leur tour, ils racontaient ce qui s'était passé sur la route, et comment ils
l'avaient reconnu quand il avait rompu le pain.
Mousson de grâces et merci pour le rappel de la Toussaint!
orchidz- Avec le Pape François
- Messages : 943
Inscription : 21/01/2011
Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
Merci de tes "visites", orchidz.
Le passage que tu cites nous en avons parlé le père André et moi, mais aussi d'un autre
passage dans ce que nous considérons aussi comme étant en quelque sorte le Testament
de Jésus :
Il y a ce pasteur qui en parle :
La demeure de Dieu
La prédication d'aujourd'hui, n'est qu'un préambule à une étude plus complète : "Sa présence en nous", que vous trouverez dans la rubrique "Méditation".
Peut-être vous attendez vous à ce que je vous parle du ciel, là où Dieu dit que se trouve son trône ? Je vais simplement vous entretenir d'une des grandes vérités de la foi chrétienne, dont Jésus a parlé, dans sa réponse à la question de Jude :
"Si quelqu’un m’aime, il obéira à mes paroles. Mon Père l’aimera, nous irons à lui et nous habiterons chez lui". Jean 14:23.
Voilà une parole qui est très claire : Si nous aimons le Seigneur Jésus-Christ, si nous obéissons à ses paroles, Lui et son Père viendront à nous et habiteront chez nous ! Un autre passage des Écritures dit :
"Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ?" 1 Corinthiens 3:16.
Parmi les choses que nous devons savoir il y a celle-ci qui est d'une grande importance :
Si nous appartenons au Seigneur Jésus-Christ, nous sommes devenus une habitation de Dieu.
"En lui (Christ) vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit." Éphésiens 2:22.
C'est une des raisons pour laquelle Dieu a envoyé son Esprit dans nos cœurs, car c'est par la présence de son Esprit que Dieu habite en nous. Nous comprenons bien que cette situation est spirituelle, c'est à dire qu'elle est réalisée par la présence de l'Esprit de Dieu en nous. Tout en étant du domaine spirituel, cela concerne aussi notre corps :
"Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes?" 1 Corinthiens 6:19.
Le Saint-Esprit est en nous, si nous appartenons au Seigneur Jésus-Christ. Pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l’esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous.
"Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas." Romains 8:9.
Dieu veut habiter en nous, faire sa demeure en nous, ni plus ni moins. Quelle merveilleuse grâce ! Le Dieu Tout-Puissant, le Créateur du ciel et de la terre, l'Éternel, le Dieu Saint et Pur, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, veut venir habiter en nous ! Nous avons bien compris qu'il s'agit d'une grande vérité qui précise notre relation avec Dieu notre Père céleste et avec le Seigneur Jésus-Christ, notre Seigneur. Les passages des Écritures qui affirment la présence de l'Esprit de Dieu en nous sont très nombreux, afin que nous soyons conscients de cette importante réalité.
Dieu ne se lasse pas de nous répéter sous toutes les formes qu'Il veut faire son habitation dans nos cœurs, mais je crois que nous le réalisons pas bien. Nous devons nous arrêter et penser à cela. Que cette parole de Christ pénètre notre pensée, notre esprit et notre âme, afin que pleinement persuadés nous puissions adorer Notre Père céleste et son fils Jésus-Christ. Cependant, n'oublions pas ce que Jésus dit, concernant les conditions de Sa présence :
"Si quelqu’un m’aime, il obéira à mes paroles". Mon Père l’aimera, nous irons à lui et nous habiterons chez lui". Jean 14:23.
Je vous rappelle ce que j'écrivais dans "la prédication du dimanche" il y quelques semaines. Vous pouvez la retrouver sous le titre : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu" , dans la rubrique "Vie chrétienne". En voici un extrait :
"Nous posons souvent la même question concernant les choses que nous pratiquons dans le cadre de notre foi chrétienne : Qu'est ce qui est le plus important, telle pratique ou telle autre ? Or par la réponse de Jésus, citée dans Matthieu 24.40, nous pouvons comprendre que l'important c'est de faire les choses par amour, dans la pratique des commandements, des enseignements ou des instructions du Seigneur. Nous lui obéissons, nous cherchons à faire sa volonté et ce qui lui est agréable, parce que nous l'aimons. Jésus dit :
"Si vous m’aimez, gardez mes commandements." (Jean 14:15), "Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui." (Jean 14:21). "Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. Celui qui ne m’aime pas ne garde point mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé." (Jean 14.23/24).
Nous sommes bien conscients de la nécessité de cette relation d'amour avec Dieu notre Père et avec Jésus notre Sauveur, établie dans notre cœur par le Saint-Esprit. Aussi nous tendons de toute notre âme, de tout notre cœur, de toute notre force et de toute notre pensée, vers une plus grande communion avec le Seigneur dans une obéissance humble et aimante. C'est parce que je suis conscient de ce privilège merveilleux de la présence du Père et du Fils dans ma vie par le Saint-Esprit, que je puis devenir un meilleur et véritable adorateur, comme le Père le demande : les vrais adorateurs adorent le Père en esprit et en vérité, se sont là les adorateurs que le Père demande : Jean 4.23. Je réponds à l'attente de Dieu , je me prosterne et j'adore, avec toutes les créatures célestes, avec tous ceux qui l'adorent selon sa demande. J'adore Dieu : Quand les êtres vivants rendent gloire et honneur et actions de grâces à celui qui est assis sur le trône, à celui qui vit aux siècles des siècles, les vingt-quatre vieillards se prosternent devant celui qui est assis sur le trône, et ils adorent celui qui vit aux siècles des siècles, et ils jettent leurs couronnes devant le trône, en disant:
"Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire et l’honneur et la puissance; car tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté qu’elles existent et qu’elles ont été créées." Apocalypse 4.9/11.
J'adore l'Agneau de Dieu, Christ, mon Sauveur et mon Seigneur.
"Je regardai, et j’entendis la voix de beaucoup d’anges autour du trône et des êtres vivants et des vieillards, et leur nombre était des myriades de myriades et des milliers de milliers. Ils disaient d’une voix forte: L’agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire, et la louange. Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer, et tout ce qui s’y trouve, je les entendis qui disaient: A celui qui est assis sur le trône, et à l’agneau, soient la louange, l’honneur, la gloire, et la force, aux siècles des siècles! Et les quatre êtres vivants disaient: Amen! Et les vieillards se prosternèrent et adorèrent." Apoc.5.11/14.
Et vous ? voulez vous adorer le Seigneur ? Mais me direz vous : Comment adorer Dieu ?
http://www.pasteurweb.org/Etudes/ConnaissanceDeDieu/LaDemeureDeDieu.htm
Ce texte est intéressant car les citations sont aussi celles que m'ont dites le père André (de la congrégation des Sacrés Coeurs) et aussi le père Jary qui était un prêtre charismatique que j'ai rencontré en allant à la Basilique de Notre Dame de Pontmain. C'est ce dernier qui m'a donné ces paroles de Jésus qui m'étaitent particulièrement adressées lorsque qu'il m'a donné la bénédiction à la fin de notre entretien : "Je viens me manifester en toi, tu sentiras ma présence."
Les deux prêtres dont je te parle ont été catégoriques : Il n'est pas donné à l'ennemi de Dieu de pouvoir embraser un coeur comme le buisson ardent de Moïse sans le consumer. D'ailleurs même si c'est intense ce feu , cela ne fait pas mal c'est voire même agréable. Dans une église non chauffée en hiver en dehors des messes, tu ne sens pas le froid alors que tu passes du temps avec le Seigneur auprès de son tabernacle.
Lors d'une retraite avec le père James Manjackal dans la Basilique de Notre Dame de Pontmain, lorsque nous nous donnions la Paix du Christ, des personnes me laissaient leurs mains froides dans les miennes plus longtemps que prévu car mes mains étaient chaudes et les ami(e)s qui eux m'embrassaient disaient que j'étais un bon radiateur ! J'étais obligée de leur rappeler que nous assistions à une messe et qu'il ne fallait pas se laisser distraire de l'essentiel. Il m'est arrivée de dire à Jésus que dans ces moments, de semblables manifestations, sont parfois gênantes car les personnes autour de toi peuvent avoir des réactions dérangeantes. Père André sourit et me dit de souffrir cela pour le Seigneur, que Dieu a ses raisons et cela montre que la Parole de Dieu est vivante et toujours d'actualité. J'apprends la patience ...
Pour en revenir aux vidéos que j'ai postées : je préfère aussi le Roi Lion N° 1, cependant la chanson de la N°2,
est tirée d'une chanson chrétienne que j'ai entendu lors d'un rassemblement charismatique œcuménique. Etre Un c'est ce que Jésus et donc Dieu, veut que nous soyons.
c'est vrai que si nous ne comprenons pas une chanson non sous-titrée il y a des sites de traduction.
Voici pour toi :
Le passage que tu cites nous en avons parlé le père André et moi, mais aussi d'un autre
passage dans ce que nous considérons aussi comme étant en quelque sorte le Testament
de Jésus :
Il y a ce pasteur qui en parle :
La demeure de Dieu
La prédication d'aujourd'hui, n'est qu'un préambule à une étude plus complète : "Sa présence en nous", que vous trouverez dans la rubrique "Méditation".
Peut-être vous attendez vous à ce que je vous parle du ciel, là où Dieu dit que se trouve son trône ? Je vais simplement vous entretenir d'une des grandes vérités de la foi chrétienne, dont Jésus a parlé, dans sa réponse à la question de Jude :
"Si quelqu’un m’aime, il obéira à mes paroles. Mon Père l’aimera, nous irons à lui et nous habiterons chez lui". Jean 14:23.
Voilà une parole qui est très claire : Si nous aimons le Seigneur Jésus-Christ, si nous obéissons à ses paroles, Lui et son Père viendront à nous et habiteront chez nous ! Un autre passage des Écritures dit :
"Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ?" 1 Corinthiens 3:16.
Parmi les choses que nous devons savoir il y a celle-ci qui est d'une grande importance :
Si nous appartenons au Seigneur Jésus-Christ, nous sommes devenus une habitation de Dieu.
"En lui (Christ) vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit." Éphésiens 2:22.
C'est une des raisons pour laquelle Dieu a envoyé son Esprit dans nos cœurs, car c'est par la présence de son Esprit que Dieu habite en nous. Nous comprenons bien que cette situation est spirituelle, c'est à dire qu'elle est réalisée par la présence de l'Esprit de Dieu en nous. Tout en étant du domaine spirituel, cela concerne aussi notre corps :
"Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes?" 1 Corinthiens 6:19.
Le Saint-Esprit est en nous, si nous appartenons au Seigneur Jésus-Christ. Pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l’esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous.
"Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas." Romains 8:9.
Dieu veut habiter en nous, faire sa demeure en nous, ni plus ni moins. Quelle merveilleuse grâce ! Le Dieu Tout-Puissant, le Créateur du ciel et de la terre, l'Éternel, le Dieu Saint et Pur, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, veut venir habiter en nous ! Nous avons bien compris qu'il s'agit d'une grande vérité qui précise notre relation avec Dieu notre Père céleste et avec le Seigneur Jésus-Christ, notre Seigneur. Les passages des Écritures qui affirment la présence de l'Esprit de Dieu en nous sont très nombreux, afin que nous soyons conscients de cette importante réalité.
Dieu ne se lasse pas de nous répéter sous toutes les formes qu'Il veut faire son habitation dans nos cœurs, mais je crois que nous le réalisons pas bien. Nous devons nous arrêter et penser à cela. Que cette parole de Christ pénètre notre pensée, notre esprit et notre âme, afin que pleinement persuadés nous puissions adorer Notre Père céleste et son fils Jésus-Christ. Cependant, n'oublions pas ce que Jésus dit, concernant les conditions de Sa présence :
"Si quelqu’un m’aime, il obéira à mes paroles". Mon Père l’aimera, nous irons à lui et nous habiterons chez lui". Jean 14:23.
Je vous rappelle ce que j'écrivais dans "la prédication du dimanche" il y quelques semaines. Vous pouvez la retrouver sous le titre : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu" , dans la rubrique "Vie chrétienne". En voici un extrait :
"Nous posons souvent la même question concernant les choses que nous pratiquons dans le cadre de notre foi chrétienne : Qu'est ce qui est le plus important, telle pratique ou telle autre ? Or par la réponse de Jésus, citée dans Matthieu 24.40, nous pouvons comprendre que l'important c'est de faire les choses par amour, dans la pratique des commandements, des enseignements ou des instructions du Seigneur. Nous lui obéissons, nous cherchons à faire sa volonté et ce qui lui est agréable, parce que nous l'aimons. Jésus dit :
"Si vous m’aimez, gardez mes commandements." (Jean 14:15), "Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui." (Jean 14:21). "Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. Celui qui ne m’aime pas ne garde point mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé." (Jean 14.23/24).
Nous sommes bien conscients de la nécessité de cette relation d'amour avec Dieu notre Père et avec Jésus notre Sauveur, établie dans notre cœur par le Saint-Esprit. Aussi nous tendons de toute notre âme, de tout notre cœur, de toute notre force et de toute notre pensée, vers une plus grande communion avec le Seigneur dans une obéissance humble et aimante. C'est parce que je suis conscient de ce privilège merveilleux de la présence du Père et du Fils dans ma vie par le Saint-Esprit, que je puis devenir un meilleur et véritable adorateur, comme le Père le demande : les vrais adorateurs adorent le Père en esprit et en vérité, se sont là les adorateurs que le Père demande : Jean 4.23. Je réponds à l'attente de Dieu , je me prosterne et j'adore, avec toutes les créatures célestes, avec tous ceux qui l'adorent selon sa demande. J'adore Dieu : Quand les êtres vivants rendent gloire et honneur et actions de grâces à celui qui est assis sur le trône, à celui qui vit aux siècles des siècles, les vingt-quatre vieillards se prosternent devant celui qui est assis sur le trône, et ils adorent celui qui vit aux siècles des siècles, et ils jettent leurs couronnes devant le trône, en disant:
"Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire et l’honneur et la puissance; car tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté qu’elles existent et qu’elles ont été créées." Apocalypse 4.9/11.
J'adore l'Agneau de Dieu, Christ, mon Sauveur et mon Seigneur.
"Je regardai, et j’entendis la voix de beaucoup d’anges autour du trône et des êtres vivants et des vieillards, et leur nombre était des myriades de myriades et des milliers de milliers. Ils disaient d’une voix forte: L’agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur, la gloire, et la louange. Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer, et tout ce qui s’y trouve, je les entendis qui disaient: A celui qui est assis sur le trône, et à l’agneau, soient la louange, l’honneur, la gloire, et la force, aux siècles des siècles! Et les quatre êtres vivants disaient: Amen! Et les vieillards se prosternèrent et adorèrent." Apoc.5.11/14.
Et vous ? voulez vous adorer le Seigneur ? Mais me direz vous : Comment adorer Dieu ?
http://www.pasteurweb.org/Etudes/ConnaissanceDeDieu/LaDemeureDeDieu.htm
Ce texte est intéressant car les citations sont aussi celles que m'ont dites le père André (de la congrégation des Sacrés Coeurs) et aussi le père Jary qui était un prêtre charismatique que j'ai rencontré en allant à la Basilique de Notre Dame de Pontmain. C'est ce dernier qui m'a donné ces paroles de Jésus qui m'étaitent particulièrement adressées lorsque qu'il m'a donné la bénédiction à la fin de notre entretien : "Je viens me manifester en toi, tu sentiras ma présence."
Les deux prêtres dont je te parle ont été catégoriques : Il n'est pas donné à l'ennemi de Dieu de pouvoir embraser un coeur comme le buisson ardent de Moïse sans le consumer. D'ailleurs même si c'est intense ce feu , cela ne fait pas mal c'est voire même agréable. Dans une église non chauffée en hiver en dehors des messes, tu ne sens pas le froid alors que tu passes du temps avec le Seigneur auprès de son tabernacle.
Lors d'une retraite avec le père James Manjackal dans la Basilique de Notre Dame de Pontmain, lorsque nous nous donnions la Paix du Christ, des personnes me laissaient leurs mains froides dans les miennes plus longtemps que prévu car mes mains étaient chaudes et les ami(e)s qui eux m'embrassaient disaient que j'étais un bon radiateur ! J'étais obligée de leur rappeler que nous assistions à une messe et qu'il ne fallait pas se laisser distraire de l'essentiel. Il m'est arrivée de dire à Jésus que dans ces moments, de semblables manifestations, sont parfois gênantes car les personnes autour de toi peuvent avoir des réactions dérangeantes. Père André sourit et me dit de souffrir cela pour le Seigneur, que Dieu a ses raisons et cela montre que la Parole de Dieu est vivante et toujours d'actualité. J'apprends la patience ...
Pour en revenir aux vidéos que j'ai postées : je préfère aussi le Roi Lion N° 1, cependant la chanson de la N°2,
est tirée d'une chanson chrétienne que j'ai entendu lors d'un rassemblement charismatique œcuménique. Etre Un c'est ce que Jésus et donc Dieu, veut que nous soyons.
c'est vrai que si nous ne comprenons pas une chanson non sous-titrée il y a des sites de traduction.
Voici pour toi :
Dernière édition par Lumen le Lun 11 Avr 2016 - 5:08, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
Merci Lumen!!!
j'ai trouvé la video du Roi Lion 2 : " Nous sommes un"
Les poésies de Ste Thérèse sont à pleurer de beauté! L'adapatation avec Anggun est bien chantée, j'avoue avoir un faible pour les reprises de Pierre Eliane avec sa petite gratte!
http://www.deezer.com/album/753447
Jeter des fleurs
Jésus, mon seul Amour, au pied de ton Calvaire
Que j'aime chaque soir à te jeter des fleurs
En effeuillant pour toi la rose printanière
Je voudrais essuyer tes pleurs
Jeter des fleurs, c'est t'offrir en prémices
Les plus légers soupirs, les plus grandes douleurs
Mes peines et mes joies, mes petits sacrifices
Voilà mes fleurs Brûlant comme la flamme, près de toi mon Seigneur
Viens consumer mon âme, viens effacer mes peurs
Seigneur de ta beauté mon âme s'est éprise
Je veux te prodiguer mes parfums et mes fleurs
En les jetant pour toi sur l'aile de la brise
Je voudrais enflammer les coeurs
Jeter des fleurs, Jésus, voilà mon arme
Lorsque je veux lutter pour sauver les pêcheurs
La victoire est à moi, toujours je te désarme
Avec mes fleurs
Brûlant comme la flamme, près de toi mon Seigneur
Viens consumer mon âme, viens effacer mes peurs
Les pétales des fleurs, caressant ton Visage
Te disent que mon coeur est à toi sans retour
De ma rose effeuillée, tu comprends le langage
Et tu souris à mon amour
Jeter des fleurs, redire tes louanges
Voilà mon seul plaisir, en avaler des pleurs
Au Ciel j'irai bientôt te voir avec les anges
Jeter des fleurs Brûlant comme la flamme, près de toi mon Seigneur
Viens consumer mon âme, viens effacer mes peurs
http://www.deezer.com/album/753447
http://www.deezer.com/album/753447
Mousson de grâces!
Orchidz
j'ai trouvé la video du Roi Lion 2 : " Nous sommes un"
Les poésies de Ste Thérèse sont à pleurer de beauté! L'adapatation avec Anggun est bien chantée, j'avoue avoir un faible pour les reprises de Pierre Eliane avec sa petite gratte!
http://www.deezer.com/album/753447
Jeter des fleurs
Jésus, mon seul Amour, au pied de ton Calvaire
Que j'aime chaque soir à te jeter des fleurs
En effeuillant pour toi la rose printanière
Je voudrais essuyer tes pleurs
Jeter des fleurs, c'est t'offrir en prémices
Les plus légers soupirs, les plus grandes douleurs
Mes peines et mes joies, mes petits sacrifices
Voilà mes fleurs Brûlant comme la flamme, près de toi mon Seigneur
Viens consumer mon âme, viens effacer mes peurs
Seigneur de ta beauté mon âme s'est éprise
Je veux te prodiguer mes parfums et mes fleurs
En les jetant pour toi sur l'aile de la brise
Je voudrais enflammer les coeurs
Jeter des fleurs, Jésus, voilà mon arme
Lorsque je veux lutter pour sauver les pêcheurs
La victoire est à moi, toujours je te désarme
Avec mes fleurs
Brûlant comme la flamme, près de toi mon Seigneur
Viens consumer mon âme, viens effacer mes peurs
Les pétales des fleurs, caressant ton Visage
Te disent que mon coeur est à toi sans retour
De ma rose effeuillée, tu comprends le langage
Et tu souris à mon amour
Jeter des fleurs, redire tes louanges
Voilà mon seul plaisir, en avaler des pleurs
Au Ciel j'irai bientôt te voir avec les anges
Jeter des fleurs Brûlant comme la flamme, près de toi mon Seigneur
Viens consumer mon âme, viens effacer mes peurs
http://www.deezer.com/album/753447
La rosée divine ou le lait Virginal de Marie
Mon doux Jésus, sur le sein de ta Mère
Tu m'apparais tout rayonnant d'amour ;
Daigne à mon coeur révéler le mystère
Qui t'exila du céleste séjour.
Ah ! laisse-moi me cacher sous le voile
Qui te dérobe à tout regard mortel
Près de toi seule, ô matinale étoile,
Mon âme trouve un avant-goût du ciel !
Quand, au réveil d'une nouvelle aurore,
Du soleil d'or on voit les premiers feux,
La tendre fleur qui commence d'éclore
Attend d'en haut un baume précieux
C'est du matin la perle étincelante,
Mystérieuse et pleine de fraîcheur,
Qui, produisant une sève abondante,
Tout doucement fait entr'ouvrir la fleur.
C'est toi, Jésus, la Fleur à peine éclose.
Je te contemple à ton premier éveil ;
C'est toi, Jésus, la ravissante rose,
Le frais bouton, gracieux et vermeil.
Les bras si purs de ta Mère chérie
Forment pour toi : berceau, trône royal.
Ton doux soleil, c'est le sein de Marie,
Et ta rosée est le lait virginal
Mon Bien-Aimé, mon divin petit Frère,
En ton regard je vois tout l'avenir
Bientôt pour moi tu quitteras ta Mère
Déjà l'amour te presse de souffrir !
Mais sur la croix, ô Fleur épanouie !
Je reconnais ton parfum matinal ;
Je reconnais les perles de Marie
Ton sang divin c'est le lait virginal !
Cette rosée, elle est au sanctuaire,
L'Ange voudrait s'en abreuver aussi ;
Offrant à Dieu sa sublime prière,
Comme saint Jean il redit : « Le Voici ! »
Oui, le voici ce Verbe fait Hostie,
Prêtre éternel, Agneau sacerdotal !
Le Fils de Dieu, c'est le Fils de Marie...
Le Pain de l'Ange est le lait virginal!
Le Séraphin se nourrit de la gloire,
Du pur amour et du bonheur parfait;
Moi, faible enfant, je ne vois au ciboire
Que la couleur, la figure du lait.
Mais c'est le lait qui convient à l'enfance,
Du Coeur divin, l'amour est sans égal...
O tendre amour, insondable puissance !
Ma blanche Hostie est le lait virginal !
Mon doux Jésus, sur le sein de ta Mère
Tu m'apparais tout rayonnant d'amour ;
Daigne à mon coeur révéler le mystère
Qui t'exila du céleste séjour.
Ah ! laisse-moi me cacher sous le voile
Qui te dérobe à tout regard mortel
Près de toi seule, ô matinale étoile,
Mon âme trouve un avant-goût du ciel !
Quand, au réveil d'une nouvelle aurore,
Du soleil d'or on voit les premiers feux,
La tendre fleur qui commence d'éclore
Attend d'en haut un baume précieux
C'est du matin la perle étincelante,
Mystérieuse et pleine de fraîcheur,
Qui, produisant une sève abondante,
Tout doucement fait entr'ouvrir la fleur.
C'est toi, Jésus, la Fleur à peine éclose.
Je te contemple à ton premier éveil ;
C'est toi, Jésus, la ravissante rose,
Le frais bouton, gracieux et vermeil.
Les bras si purs de ta Mère chérie
Forment pour toi : berceau, trône royal.
Ton doux soleil, c'est le sein de Marie,
Et ta rosée est le lait virginal
Mon Bien-Aimé, mon divin petit Frère,
En ton regard je vois tout l'avenir
Bientôt pour moi tu quitteras ta Mère
Déjà l'amour te presse de souffrir !
Mais sur la croix, ô Fleur épanouie !
Je reconnais ton parfum matinal ;
Je reconnais les perles de Marie
Ton sang divin c'est le lait virginal !
Cette rosée, elle est au sanctuaire,
L'Ange voudrait s'en abreuver aussi ;
Offrant à Dieu sa sublime prière,
Comme saint Jean il redit : « Le Voici ! »
Oui, le voici ce Verbe fait Hostie,
Prêtre éternel, Agneau sacerdotal !
Le Fils de Dieu, c'est le Fils de Marie...
Le Pain de l'Ange est le lait virginal!
Le Séraphin se nourrit de la gloire,
Du pur amour et du bonheur parfait;
Moi, faible enfant, je ne vois au ciboire
Que la couleur, la figure du lait.
Mais c'est le lait qui convient à l'enfance,
Du Coeur divin, l'amour est sans égal...
O tendre amour, insondable puissance !
Ma blanche Hostie est le lait virginal !
http://www.deezer.com/album/753447
Au Sacré-Cœur
Auprès du Tombeau, sainte Madeleine,
Cherchant son Jésus, se baissait en pleurs.
Les Anges voulaient adoucir sa peine,
Mais rien ne pouvait calmer ses douleurs.
Votre doux éclat, lumineux Archanges,
Ne suffisait pas à la contenter ;
Elle voulait voir le Seigneur des Anges,
Le prendre en ses bras, bien loin l’emporter.
Au Sépulcre Saint, restant la dernière,
Marie était là, bien avant le jour ;
Son Dieu vint aussi, voilant sa lumière.
Elle ne pouvait le vaincre en amour...
Lui montrant alors sa Face bénie,
Bientôt un seul mot jaillit de son Coeur ;
Murmurant le nom si doux de « Marie »,
Jésus lui rendit la paix, le bonheur.
Un jour, ô mon Dieu, comme Madeleine,
J’ai voulu te voir, m’approcher de toi ;
Mon regard plongeait dans l’immense plaine
Dont je recherchais le Maître et le Roi.
Et je m’écriais, voyant l’onde pure,
L’azur étoilé, la fleur et l’oiseau
Si je ne vois Dieu, brillante nature,
Tu n’es rien pour moi qu’un vaste tombeau.
J’ai besoin d’un coeur brûlant de tendresse,
Restant mon appui sans aucun retour ;
Aimant tout en moi, même ma faiblesse,
Ne me quittant pas la nuit et le jour.
Je n’ai pu trouver nulle créature
Qui m’aimât toujours sans jamais mourir ;
Il me faut un Dieu prenant ma nature,
Devenant mon frère et pouvant souffrir.
Tu m’as entendue, oh ! l’Epoux que j’aime...
Pour ravir mon coeur, te faisant mortel,
Tu versas ton sang, mystère suprême !
Et tu vis encor pour moi sur l’Autel.
Si je ne puis voir l’éclat de ta l’ace,
Entendre ta voix pleine de douceur,
Je puis, ô mon Dieu, vivre de ta grâce,
Je puis reposer sur ton Sacré-Coeur !
O Cœur de Jésus, trésor de tendresse,
C’est toi mon bonheur, mon unique espoir !
Toi qui sus bénir, charmer ma jeunesse,
Reste auprès de moi jusqu’au dernier soir.
Seigneur, à toi seul j’ai donné ma vie,
Et tous mes désirs te sont bien connus.
C’est en ta bonté toujours infinie
Que je veux me perdre, ô Cœur de Jésus !
Ah ! je le sais bien, toutes nos justices
N’ont, devant tes yeux, aucune valeur ;
Pour donner du prix à mes sacrifices,
Je veux les jeter en ton divin Coeur.
Tu n’as pas trouvé tes Anges sans tache ;
Au sein des éclairs tu donnas ta loi ;
En ton Cœur Sacré, Jésus, je me cache,
Je ne tremble pas : ma vertu c’est toi !
Afin de pouvoir contempler ta gloire,
Il faut, je le sais, passer par le feu.
Et moi, je choisis pour mon purgatoire
Ton amour brûlant, ô Cœur de mon Dieu !
Mon âme exilée, en quittant la vie,
Voudrait faire un acte de pur amour,
Et puis, s’envolant au ciel, sa patrie,
Entrer dans ton Coeur, sans aucun détour !...
Auprès du Tombeau, sainte Madeleine,
Cherchant son Jésus, se baissait en pleurs.
Les Anges voulaient adoucir sa peine,
Mais rien ne pouvait calmer ses douleurs.
Votre doux éclat, lumineux Archanges,
Ne suffisait pas à la contenter ;
Elle voulait voir le Seigneur des Anges,
Le prendre en ses bras, bien loin l’emporter.
Au Sépulcre Saint, restant la dernière,
Marie était là, bien avant le jour ;
Son Dieu vint aussi, voilant sa lumière.
Elle ne pouvait le vaincre en amour...
Lui montrant alors sa Face bénie,
Bientôt un seul mot jaillit de son Coeur ;
Murmurant le nom si doux de « Marie »,
Jésus lui rendit la paix, le bonheur.
Un jour, ô mon Dieu, comme Madeleine,
J’ai voulu te voir, m’approcher de toi ;
Mon regard plongeait dans l’immense plaine
Dont je recherchais le Maître et le Roi.
Et je m’écriais, voyant l’onde pure,
L’azur étoilé, la fleur et l’oiseau
Si je ne vois Dieu, brillante nature,
Tu n’es rien pour moi qu’un vaste tombeau.
J’ai besoin d’un coeur brûlant de tendresse,
Restant mon appui sans aucun retour ;
Aimant tout en moi, même ma faiblesse,
Ne me quittant pas la nuit et le jour.
Je n’ai pu trouver nulle créature
Qui m’aimât toujours sans jamais mourir ;
Il me faut un Dieu prenant ma nature,
Devenant mon frère et pouvant souffrir.
Tu m’as entendue, oh ! l’Epoux que j’aime...
Pour ravir mon coeur, te faisant mortel,
Tu versas ton sang, mystère suprême !
Et tu vis encor pour moi sur l’Autel.
Si je ne puis voir l’éclat de ta l’ace,
Entendre ta voix pleine de douceur,
Je puis, ô mon Dieu, vivre de ta grâce,
Je puis reposer sur ton Sacré-Coeur !
O Cœur de Jésus, trésor de tendresse,
C’est toi mon bonheur, mon unique espoir !
Toi qui sus bénir, charmer ma jeunesse,
Reste auprès de moi jusqu’au dernier soir.
Seigneur, à toi seul j’ai donné ma vie,
Et tous mes désirs te sont bien connus.
C’est en ta bonté toujours infinie
Que je veux me perdre, ô Cœur de Jésus !
Ah ! je le sais bien, toutes nos justices
N’ont, devant tes yeux, aucune valeur ;
Pour donner du prix à mes sacrifices,
Je veux les jeter en ton divin Coeur.
Tu n’as pas trouvé tes Anges sans tache ;
Au sein des éclairs tu donnas ta loi ;
En ton Cœur Sacré, Jésus, je me cache,
Je ne tremble pas : ma vertu c’est toi !
Afin de pouvoir contempler ta gloire,
Il faut, je le sais, passer par le feu.
Et moi, je choisis pour mon purgatoire
Ton amour brûlant, ô Cœur de mon Dieu !
Mon âme exilée, en quittant la vie,
Voudrait faire un acte de pur amour,
Et puis, s’envolant au ciel, sa patrie,
Entrer dans ton Coeur, sans aucun détour !...
Mousson de grâces!
Orchidz
orchidz- Avec le Pape François
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Inscription : 21/01/2011
Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
Je t'en prie c'est un plaisir de poster sur ce fil et partager ... Trouver quelqu'un qui
m'accompagne un bout de chemin, ce n'est que du bonheur : Carpe diem petite soeur.
En effet il y a les versions françaises.
Pocahontas -Laura Mayne - L'air du vent
La Reine des Neiges - Anais Delva - Libérée, Délivrée
Merci pour tes belles images de Sainte Thérèse : tu me permets d'en ajouter deux à ma collection !
Première Communion de la Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus
"Ce n'est pas pour rester dans le ciboire d'or que Jésus descend chaque jour du ciel, mais afin de trouver un autre ciel, le ciel de notre âme où il prend ses délices".
"Ma première Communion me restera toujours comme un souvenir sans nuages. Il me semble que je ne pouvait être mieux disposée...
"Ah! qu'il fut doux le premier baiser de Jésus à mon âme! Ce fut un baiser d'amour! Je me sentais aimée et je disais aussi: "Je vous aime, je me donne à vous pour toujours !" Jésus ne me fit aucune demande, il ne réclama aucun sacrifice. Depuis longtemps déjà, Lui et la petite Thérèse s'étaient regardés et compris... Ce jour-là, notre rencontre ne pouvait plus s'appeler un simple regard, mais une fusion. Nous n'étions plus deux : Thérèse avait disparu comme la goutte d'eau qui se perd au sein de l'océan; Jésus restait seul; il était le Maître, le Roi ! Thérèse ne lui avait-elle pas donné sa liberté ? Cette liberté lui faisait peur; elle se sentait si faible, si fragile, que pour jamais elle voulait s'unir à la Force divine.
"Et voici que sa joie devint si grande, si profonde, qu'elle ne put la contenir. Bientôt des larmes délicieuses l'inondèrent, au grand étonnement de ses compagnes qui plus tard se disaient l'une à l'autre : "Pourquoi donc a-t-elle pleuré?..." Elles ne comprenaient pas que toute la joie du Ciel venant dans un coeur, ce coeur exilé, faible et mortel, ne peut la supporter sans répandre des larmes.
Ainsi parlait la Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus en évoquant l'ineffable souvenir du beau jour de sa première Communion.
Ce jour, elle l'avait désiré pendant de longues années, avec une ferveur angélique. Toute petite elle supplia naïvement sa soeur aînée, une veille de Noël, de l'emmener à la Messe de minuit, voulant profiter des ténèbres pour aller à la Sainte-Table voler le petit Jésus. "Je me glisserai à côté de toi, disait-elle, on ne me verra pas... Est-ce-que je puis faire cela?" "Non! répondit sa soeur... et la petite Thérèse soupira....
A l'âge de dix ans, elle rencontra un jour, dans la rue, Mgr l'évêque de Bayeux, et, si sa soeur ne l'avait pas retenue, elle se serait élancée pour demander la permission de faire sa première Communion cette année-là, au lieu d'attendre à l'année suivante.
Enfin ce petit ange eut un désir si ardent de Jésus-Eucharistie que, depuis son départ de cette terre, il s'est plu à secourir d'une façon toute spéciale les enfants exposés, par la maladie, à voir retarder leur première Communion. Plusieurs petites filles, dont deux étaient atteintes de méningite et condamnées par la science à une mort certaine, dans un très court délai, ont été soudainement guéries après que l'on eût prié pour elles la Sainte Thérèse , et elles ont pu faire leur première Communion avec leurs petites compagnes.
La guérison d'une de ces enfants privilégiées mérite d'être racontée.
Le 2 janvier 1910, Marie X... âgée de onze ans, fut prise de fièvre et bientôt une coxalgie se déclara. Le traitement médical n'agissant point, la directrice de l'école engagea la fillette à prier Soeur Thérèse de l'Enfant-Jésus. "Mais, raconte-t-elle, la "petite Fleur" semblait sourde à nos supplications. Trois semaines avant la première Communion à laquelle elle devait prendre part, l'enfant allait au plus mal. Tout espoir de guérison était perdu.
"Or, dans la nuit du 30 au 31 mars, Marie ouvrant les yeux, vit, selon son expression, une jolie petite figure qui lui souriait. Elle fut légèrement effrayée et fit un signe de croix. L'apparition sourit davantage, sembla se rapprocher d'elle et lui dit: "Tu marchera dans peu de temps... aujour'hui même!" Puis elle resta quelques instants, toujours souriante, à contempler sa petite protégée tout à fait rassurée, et disparut...
"Le matin, l'heureuse voyante dit à ses parents: "Je vais marcher aujourd'hui; j'ai vu cette nuit ma "petite Fleur" qui me l'a dit." Elle n'avait jamais vu de photographie de Soeur Thérèse, mais son coeur lui disait que cette angélique vision ne pouvait être que la petite sainte invoquée par elle avec tant de confiance.
"Vers trois heures de l'après-midi, une voix suave et douce, qu'elle reconnaît bien, se fait entendre à son oreille: "Marche" dit-elle. La malade se lève aussitôt et court se jeter dans les bras de sa mère, qui ne peut croire à tant de bonheur...
"Il y avait trois mois que l'enfant ne marchait plus!
"Quelques jours plus tard, l'heureuse privilégiée vint nous voir et nous lui mîmes dans les mains l'Histoire d'une âme. Lorsqu'elle fut en face de la première gravure l'enfant s'écria: "C'est bien elle que j'ai vue, je la reconnais!"
"A partir du 31 mars, notre petite élève marcha très bien. Elle a eu le grand bonheur de faire sa première communion et d'être confirmée avec ses compagnes.
O Dieu, qui avez embrasé de votre Espirit d'Amour l'âme de la Sainte THÉRÈSE DE L'ENFANT-JÉSUS, accordez-nous de vous aimer, nous aussi, et de vous faire beaucoup aimer.
+ THOMAS, év. de Bayeux et Lisieux
Les personnes qui reçoivent des grâces attribuée à la Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus sont priées de les faire connaître au monastère des Carmélites de Lisieux.
Sainte Thérèse ¤ Pluie de Roses ¤
" Après ma mort, je ferais, tomber une pluie de roses,
Je veux passer mon ciel, à faire du bien sur la terre "
Natasha St-Pier - Sainte Thérèse - Jeter des Fleurs
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Père Franck Legros, des pas de danse à l'opéra aux pas vers Dieu
Après douze ans de danse, Franck Legros quitte une carrière prometteuse à l'opéra pour devenir prêtre. Aujourd'hui, à 39 ans, curé dans le diocèse d'Évreux, il sert Dieu à travers sa passion pour l'art.
Fais danser le corps de l'Église et « Dieu dansera pour toi » (So 3,17) : un appel qu'aurait pu entendre Franck Legros quand il était danseur professionnel. En 1992, voilà plus de douze ans qu'il use ses chaussons sur les parquets.
Sitôt médaillé d'or du conservatoire de Rouen, ce jeune Normand, né en 1971, est parti une année avec le Jeune ballet de France en tournée dans l'Hexagone et à l'étranger. Et a rejoint l'opéra de Düsseldorf, à 18 ans. Sous les projecteurs, il esquisse, matin et soir, arabesques et sauts de chat, signant même des autographes...
Un soir, au retour d'une répétition difficile, tout bascule : « Je me suis vu sur mon lit de mort : est-ce en dansant que j'aurai réussi ma vie ? J'étais bouleversé, pris aux tripes. » Car le véritable point d'appui de sa vie, ce n'est pas la scène. Mais la foi. La décision est donc prise : il embrassera la vocation sacerdotale.
Tout petit, Franck combinait déjà ses deux « passions », la danse et Dieu. Au point, adolescent, de parapher toutes ses correspondances avec la lettre D. S'il fait ses premières pointes à 9 ans, il se recueille aussi chaque jour devant le petit autel de sa chambre, et va tous les dimanches après-midi prier le chapelet, seul, à l'église du village.
Aussi, lorsqu'à 21 ans, il annonce son choix de vie, ses deux frères, pourtant agnostiques, ne sont en rien étonnés. Le petit dernier de la fratrie confirme en rappelant quelques signes « donnés », comme ce pas de deux, où il interprétait le rôle d'un prêtre.
Toucher des gens qui ne vont pas à l’église
Justaucorps au placard, Franck fait son entrée au séminaire quelques mois plus tard : « Je n'avais même pas le bac, mais j'étais heureux, poussé. Un truc que j'ai appris de la danse, c'est qu'il faut y aller. Même si l'on tombe. »
Huit ans durant, il apprend à découvrir l'Église, à l'aimer. Il revêt même, au moment de son ordination en 2000, le col romain, pour « être, dans ce monde qui aime les signes visibles, témoin de la présence de Dieu ».
L'homme bondit de joie quand l'idée d'une comédie musicale surgit dans sa première paroisse à Vernon (Eure). Les catéchistes cherchent, en effet, un moyen de motiver les adolescents à rester dans l'Église après leur profession de foi. Le défi est lancé : en trois mois, ils sont 80 jeunes, âgés de 12 à 23 ans. Ensemble, ils interpréteront David, Roi, un personnage biblique qui dansait.
Le P. Franck sera chorégraphe, metteur en scène, offrant toute son énergie et sa joie de vivre à ceux qui veulent apprendre à bouger. L'association Hosanna naît de ce premier projet. Depuis 2003, trois autres spectacles ont vu le jour : Chantez gloire, Cher Théophile et, le dernier en date, Frères.
« Un champ de communion entre le sacerdoce et la danse » se dessine ainsi dans la vie de ce curé singulier. Installé depuis septembre 2009 sur les hauteurs de la ville d'Évreux, dans la paroisse Saint-Jean-Baptiste-du-Val-Iton, le P. Franck continue de s'investir en étant prêtre accompagnateur du groupe Hosanna.
Son objectif pour les spectacles : toucher des gens qui ne vont pas à l'église. Pour cela, il a l'art et la manière. Derrière l'homme d'Église, l'ancien danseur professionnel n'est pas loin, comme le montre son allure svelte et légère.
C'est surtout la « manière passionnée et entière » qu'il a de s'engager qui est révélatrice, observe Tania Croquet, amie danseuse du conservatoire de Rouen.
Pour mener toujours plus loin ces apprentis danseurs, il fait preuve à la fois « d'exigence et de douceur », ajoute Marie Bories, une amie qui œuvre avec lui pour Hosanna : « Il répète souvent : 'Pas question d'un spectacle kermesse'. » Et les milliers de spectateurs conquis l'en remercient.
Un homme qui bouscule par son style
Jamais le P. Franck ne doutera de son choix sacerdotal. Mais dans cette société où il faut être solide, a-t-il l'endurance pour perdurer ? Cette question l'a particulièrement préoccupé en 2007 : en l'évoquant, il pose d'ailleurs son anneau d'ordination.
Accompagné alors par un frère de la communauté Saint-Benoît-Joseph-Labre, il souhaite avancer davantage vers « les pauvres, les petits, les marginaux ». Désormais plus confiant, il découvre de nouveaux pas pour son rôle de pasteur, entre laudatio et caritas, louange et charité.
La charité, un grand jeté qui l'amène à « accueillir la pauvreté de chacun, de la confession à la visite des malades et des personnes âgées ». La louange, une cabriole joyeuse qu'il a découverte en 1999, année de son diaconat, avec la communauté des Béatitudes.
Il accompagne aujourd'hui le Renouveau charismatique du diocèse. « Il ne joue pas au superprêtre, affirme son amie Marie Bories. Cette crise lui a permis de gagner en ouverture. C'est un prêtre qui rassemble. » Un homme qui bouscule par son style : pour certains, combiner collant et col romain, c'est un grand écart qui ne se fait pas.
Pour d'autres, comme Mgr Nourrichard, évêque d'Évreux, observer l'harmonie de cet homme « bien dans son corps, bien dans sa tête, bien dans sa foi, est un beau témoignage ».
Aussi, pour Franck, des pointes à la foi, il n'y a qu'un pas : tomber, se relever pour à nouveau « s'élancer vers le Christ », comme l'y invite la règle de Taizé que ce danseur devant l'Éternel affectionne.
S'il a quitté le costume du danseur professionnel, c'est pour faire de la danse un outil pour s'épanouir, communier et communiquer. « Être dans l'Église, c'est être vivant et heureux. Et notre religion est celle de l'Incarnation. Alors, soyons audacieux : il faut évangéliser les corps ! »
Ainsi, avec le P. Franck, pas de chrétiens endormis, mais des jeunes qui bougent, des adultes qui agissent, et une paroisse qui vit.
« C'est un petit miracle de les voir tous danser, sourit-il, même ceux qui ne voulaient pas monter sur scène au début. Il est bon que l'on retrouve une vraie liberté devant Dieu, lance-t-il. Dans la Bible, n'est-il pas écrit : 'Dieu dansera pour toi avec des cris de joie' ? »
■ Un danseur dans la maison de Dieu, documentaire (55 min) de Laurent Buchemeyer (2007, Grand angle productions/KTO).
■ Représentations du spectacle Frères par le groupe Hosanna, du diocèse d'Évreux, les 20 et 21 février 2011 à Évreux. Rens. : Marie Bories, tél. : 02 32 21 17 40 ; Courriel : freres.hosanna@laposte.net
http://www.pelerin.com/L-actualite-autrement/Archives/Pere-Franck-Legros-des-pas-de-danse-a-l-opera-aux-pas-vers-Dieu
"Un danseur dans la Maison de Dieu" (Extrait) - Réal: L.Buchemeyer
Danseur, chorégraphe et prêtre dans une paroisse de l'Eure
Une fois par mois, après la messe du dimanche, la petite église des hauteurs d'Evreux se transforme en salle de danse. En quelques minutes, les bancs laissent placent à la montagne du Mont Nébo et les jeunes danseurs remplacent les fidèles. Après l'échauffement spirituel, vient l'échauffement physique...
Danseur, chorégraphe et prêtre dans une paroisse de l'Eure
Aujourd'hui c'est le moment tant attendu du spectacle, c'était le 22 mars dernier au Cadran d'Evreux devant 900 spectateurs.
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10 novembre. Saint Léon I le Grand, Pape et Docteur de l'Église - Mémoire
Ferme témoin de l'ère patristique dans la décadence romaine où, pendant vingt-et-un ans, il affronte victorieusement les nouveaux maîtres, les Barbares[1], le quarante-cinquième évêque de Rome, quarante-troisième saint pape, est le premier à porter le nom de Léon[2] et le premier dont nous conservons les œuvres complètes[3] qui lui valent d'êtrele premier pape à porter le titre de docteur de l'Eglise[4] ; il est aussi le premier pape à être enseveli au Vatican : « L'ancienne Eglise, écrivait le savant Batiffol5, n'a pas connu de pape plus complet ni de plus grand. » Il pourfend les hérétiques, il prêche à temps et à contretemps, avec simplicité et profondeur, dignité et tendresse ; il déploie un courage authentique et modeste quand il affronte les Huns et les Vandales ; faiseur de paix, appliqué à son métier de pape, ce conducteur d'hommes sacrifie sa vie privée à sa vie publique : « Nous devons courir la route qui n'est autre que Jésus en personne. »
Fils de Quintanius, certains le supposent toscan tandis que d'autres, s'appuyant sur une de ses lettres à Pulchérie (épître XXXI) l'affirment romain. Nous ne savons rien de sûr de ses premières années, sinon la belle résultante d'une bonne éducation classique. On le rencontre en 418, déjà l'acolyte, utilisé comme vaguemestre du pape Zosime qui le distingue pour son humanisme solide (hormis la maîtrise du grec), sa connaissance approfondie des sciences ecclésiastiques et sa séduisante éloquence ordonnée. Ordonné diacre par le pape Célestin, il est nommé archidiacre de Rome (432) et bientôt chargé de mission à l'époque où Cassien lui dédie son traité contre les Nestoriens.[6] »
C'est grâce à lui que le pape Sixte III déjoue les arguties de Julien d'Eclane (439) qui soutient les pélagiens[7]. En 440, il est désigné comme médiateur dans le litige qui oppose, en Gaule, le général Ætius au seigneur Albinus. Lorsque meurt Sixte III (19 août 440), Léon est rappelé d'urgence à Rome où il est élu à la succession de Pierre (29 septembre 440).
Chef prudent et sage, homme de doctrine et de discipline, Léon I° s'entoure de conseillers avisés, choisis parmi les spécialistes des grandes questions comme le moine Prosper d'Aquitaine, polémiste vigoureux contre Cassien et Vincent de Lérins, et viscéralement anti-pélagien.
Dans ses homélies, en style elliptique, il commente l'année liturgique en formules lapidaires. On cite comme exemple de beau latin et de commentaire intériorisé, son fameux sermon sur Noël.
« Aujourd'hui, frères bien-aimés, Notre-Seigneur est né. Réjouissons-nous ! Nulle tristesse n'est de mise, le jour où l'on célèbre : naissance de la vie, abolition de la peur causée par la mort, éternité promise... Le Verbe divin, Dieu lui-même, s'est fait homme pour délivrer l'homme de la mort éternelle.
Pour ce faire, il s'est abaissé jusqu'à nous, mais sans rien perdre de sa majesté. Il est devenu ce qu'il n'était pas, tout en demeurant tout ce qu'il était. Il unit donc la forme de l'esclave à la forme dans laquelle il est égal à Dieu le Père. De la sorte, il a lié entre elles deux natures, de telle façon qu'il n'a pas détruit la nature inférieure par sa glorification et n'a pas amoindri la nature supérieure par l'addition de l'autre.[8] »
A travers même la traduction, les plus délicats détectent et apprécient les procédés rhétoriques : parallèles et antithèses, assonances et clausules... Il en est de même du célèbre sermon sur la Passion. « La glorieuse passion de Notre-Seigneur, apparaît spécialement admirable par son mystère d'humilité... En effet, la toute-puissance du Fils de Dieu, source de son égalité avec le Père dans l'unité d'essence, aurait pu soustraire le genre humain à l'esclavage du diable par le seul commandement de sa volonté. Mais il était pleinement conforme aux œuvres divines que l'hostilité et la malignité de l'ennemi fussent vaincues par cela même qu'elles avaient vaincu, que la liberté fût restaurée par la nature même qui nous avait tous jetés dans l'esclavage... Dans cette union entre la créature et son créateur, rien ne manqua à la nature divine, rien d'humain ne manque à celle qu'il assumait.[9] »
Léon le Grand combat l'erreur manichéenne du perse Manès (mort 227), hérésie qui reconnaît deux principes - le Bon qui est Dieu et le Mauvais qui est le démon, en lutte perpétuelle. En 443-444, il recourt au bras séculier et les empereurs Théodose le Jeune et Valentinien III prononcent des peines sévères contre les sectateurs. Même conduite envers les pélagiens, solennellement stigmatisés au concile d'Ephèse (431). Seize ans après, les priscillianistes[10] sont condamnés.
Sous son impulsion, la délicate question de l'élection des évêques est réglementée. Léon rappelle à l'ordre les épiscopes de Mauritanie césarienne, Rusticus, évêque gaulois de Narbonne, Hilaire évêque d'Arles. Au milieu du découpage de l'Eglise du V° siècle entre les juridictions patriarcales[11] il sauvegarde la primauté romaine, au point de mériter (227 ans après sa mort) l'éloge d'un de ses successeurs, Serge I° qui lui attribue cette devise : « Je veille pour que le loup, toujours à l'affût, ne saccage pas mon troupeau. »
Après la condamnation de Nestorius, au concile d'Ephèse (431), un archimandrite de Constantinople, Eutychès, d'apparence austère, tombe dans l'erreur opposée à celle de Nestorius. Le premier proclame qu'il y a deux personnes distinctes, en Jésus-Christ : l'homme et le dieu ; le second soutient qu'il n'y a qu'une seule nature en Jésus-Christ : la divine. Entre Flavien, patriarche de Constantinople qui défend et diffuse la saine doctrine, et Eutychès qui la bafoue, il faut trancher.
Eutychès, appuyant sa supplique par une lettre de l'empereur Théodose, en appelle au pape Léon. Un rescrit impérial convoque un concile à Ephèse, pour le 30 mars 449 où, à cause de son appel au pape qui est suspensif, Eutychès échappe à la condamnation prononcée par Flavien. Pire encore, lors du concile frauduleusement convoqué, les légats du Pape[12] sont placés sous surveillance des mouchards impériaux et le patriarche Flavien est molesté ; Léon le Grand dénonce l'irrégularité flagrante : Ephenisum latrocinium, Le brigandage d'Ephèse. Le pape rédige son admirable Lettre dogmatique à Flavien : outre la condamnation d'Eutychès (Imprudent à l'excès, exégète ignorant et contempteur de la vérité) il fournit des précisions dogmatiques ciselées comme des rasoirs.
« Jésus-Christ fait homme, unique médiateur entre Dieu et les hommes, a pu mourir dans sa nature humaine, tout en restant immortel dans sa nature divine. Le vrai Dieu par sa naissance a pris la nature parfaitement complète d'un homme authentique et il est : tout entier dans la sienne et tout entier dans la nôtre... C'est grâce à cette unité de personne dans une double nature que le Fils de l'homme est descendu du ciel et, d'autre part, que le Fils de Dieu a été crucifié et enseveli, alors qu'il a pu souffrir ces épreuves par suite de l'infirmité de notre nature, nullement de sa divinité elle-même...
Si donc Eutychès accepte la foi chrétienne, il reconnaîtra quelle est la nature qui a été percée par les clous et attachée à la croix... L'Eglise catholique vit et perpétue cette croyance : dans le Christ Jésus, l'humanité n'est pas sans véritable divinité et la divinité sans véritable humanité ! » Placidie, mère de Valentinien III et Pulchérie, devenue épouse de Marcien, interviennent près de l'autorité impériale ; toutes les questions litigieuses seront précisées par une assemblée ecclésiale régulière, le concile de Chalcédoine (octobre-novembre 451), convoqué par l'empereur Marcien et approuvée par le pontife suprême où 550 évêques orientaux, 2 légats de pape et deux africains, destituent Dioscore, l’organisateur du brigandage d'Ephèse, et condamnent Eutychès et le monophysisme[13].
On définit en Jésus deux natures distinctes et parfaites : la divine et l'humaine. On publie le symbole de Chalcédoine, à propos duquel les Pères du concile s'écrient unanimement : « C'est la foi des apôtres, c'est la foi des premiers pasteurs, c'est ce que nous croyons... Pierre a parlé, par la bouche de Léon. Les propos du Pape sont clairs : Rome donne des solutions aux cas qu'on lui soumet. Ces solutions sont des sentences. Pour l'avenir, Rome prononce des sanctions. »
La victoire des champs catalauniques, gagnée, entre Châlons-sur-Marne et Troyes, par Aetius (romain), Mérovée (franc) et Théodoric I° (wisigoth) contre Attila, roi des Huns, le fléau de Dieu, renvoie les hordes sur le Danube d'où, au printemps 452, il s'avance jusqu'au nord de l'Italie ; comme Aetius se déclare incapable d'affronter victorieusement l'envahisseur qui menace Rome, le Sénat s'adresse au pape Léon pour négocier. Aux environs de Mantoue, une procession de gens d'Eglise - moines, prêtres et chasubles, évêques revêtus d'or - précède le Pape à la rencontre des Huns. Attila regarde, hésite et, subitement, enlève sa monture pour traverser au galop le Mincio (affluent du Pô). Après l'entrevue, Attila qui parle couramment latin, rejoint ses troupes pour leur donner l'ordre de retraite vers la Hongrie où il mourra l'année suivante.
Trois ans plus tard (juin 455), les vandales de Genséric, à partir de ses puissantes bases navales méditerranéennes, investit Rome et s'en empare. Là encore, Léon le Grand négocie : mes soldats ne verseront pas le sang humain, aucun édifice ne sera brûlé déclare Genséric qui cesse son occupation, le 29 juin 455, fête des saints apôtres Pierre et Paul. Léon exhorte les fidèles : « Peuple romain, n'oublie pas trop vite cette délivrance ![14] »
Dans les dernières années du pontificat de Léon le Grand, l'Eglise souffre de l'agitation orientale. En Egypte, le moine Timothée, surnommé Elure (le chat), à cause de ses manières félines, pour devenir patriarche d'Alexandrie fait massacrer le titulaire, Porterius.
« Votre église alexandrine, écrit Léon le Grand, devient une caverne de voleurs (spelunca latronum).[15] » Sa belle épître du 17 août 458, modèle de simplicité conjointe avec la fermeté doctrinale, développe un plan de redressement. En 460, Timothée-le-chat, enfin banni, est remplacé par un ancien solitaire du monastère de Canope, Solophaciole. « Après seize ans de chicanes, notre sainte Eglise connaît enfin la paix. » Un an après, le 10 novembre 461, Léon meurt et on l'inhume dans la basilique Saint-Pierre.
Au plan doctrinal, ce lutteur pour la foi, vainqueur du paganisme, se fait le champion de l'unité ecclésiale. Il reste le docteur de l'Incarnation. Au plan politique, la Rome pontificale succède, avec ce grand chef, à la Rome impériale. Avec Léon, le siège sacré de l'apôtre Pierre devient inspirateur et conducteur de l'univers. Solidement implanté sur ce roc, battu par l'ouragan des hérésies et les vagues des barbares, ce pape de la sauvegarde est un inlassable prophète de l'espérance. « Le bienheureux Pierre persiste dans la solidité qu'il reçut. Il n'abandonnera jamais le gouvernement ecclésial. Je continue. »
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1 Ce qualificatif de barbare fut d’abord attribué à tous les peuples autres que les Grecs et les Romains, avec le sens d’étranger.
2 En latin, le lion.
3 46 sermons et 174 lettres.
4 L’Eglise a donné le titre de docteur de l’Eglise à trente-deux écrivains ecclésiastiques remarquables par la sainteté de leur vie, la pureté de leur doctrine et la qualité de leur science. Saint Léon le Grand fut proclamé docteur de l’Eglise par Benoît XIV en 1754. Les autres docteurs de l’Eglise sont : Hilaire de Poitiers (mort en 367), Athanase d’Alexandrie (mort en 373), Ephrem (mort en 378), Basile le Grand (mort en 379), Cyrille de Jérusalem (mort en 386), Grégoire de Nazianze (mort en 390), Ambroise de Milan (mort en 397), Jean Chrysostome (mort en 407), Jérôme (mort en 419), Augustin d’Hippone (mort en 430), Cyrille d’Alexandrie (mort en 444), Pierre Chrysologue (mort en 450), Grégoire le Grand (mort en 604), Isidore de Séville (mort en 636), Bède le Vénérable (mort en 735), Jean Damascène (mort en 740), Pierre Damien (mort en 1072), Anselme de Cantorbéry (mort en 1109), Bernard de Clairvaux (mort en 1153), Antoine de Padoue (mort en 1231), Thomas d’Aquin, le Docteur angélique (mort en 1274), Bonaventure, le Docteur Séraphique (mort en 1274), Albert le Grand (mort en 1280), Catherine de Sienne (morte en 1380), Thérèse d’Avila (morte en 1582), Jean de la Croix (mort en 1591), Pierre Canisius (mort en 1597), Laurent de Brindisi (mort en 1619), Robert Bellarmin (mort en 1621), François de Sales (mort en 1622), Alphonse de Liguori (mort en 1784).
5 Mgr Pierre Batiffol (1861-1929).
6 Hérétiques qui distinguent deux personnes en Jésus-Christ.
7 Hérétiques minimalistes sur le rôle de la grâce divine.
8Sermon XXI sur la Nativité.
9 Sermon XII sur la Passion.
10 Ascètes excessifs et prophètes inquiets et inquiétants, propagateurs des écritures apocryphes.
11 Constantinople, Alexandrie, Antioche, Rome et Jérusalem.
12 Jules de Pouzzole, le diacre Hilaire et le notaire Dulcitius.
13 Erreur qui attribue une seule nature - phusis- en Jésus-Christ.
14 Sermon LXXXIV.
15 Lettre CLVI.
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Je me réjouis, mes bien-aimés, de votre affection filiale, et je rends grâces à Dieu parce que je reconnais en vous la charité qui constitue l'unité chrétienne. Comme l'atteste en effet votre affluence aujourd'hui, vous comprenez que le retour de cet anniversaire a le sens d'une joie commune, et que la fête annuelle du pasteur est à l'honneur de tout le troupeau.
Car toute l'Eglise de Dieu est organisée en degrés distincts, de sorte que l'intégralité de son corps sacré est formée de membres divers ; cependant, comme le dit l'Apôtre, dans le Christ Jésus nous sommes tous un[16]. Nos offices nous distinguent, mais tout membre, si humble soit-il, est en relation avec la tête. Dans l'unité de la foi et du baptême nous formons donc, mes bien-aimés, une société sans castes. La dignité est, chez nous, générale, et nous pouvons dire selon ces paroles du Bienheureux Apôtre Pierre : « Et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, vous vous dressez en un édifice spirituel, en un sacerdoce saint, qui offre un sacrifice spirituel, agréable à Dieu par Jésus-Christ. » Et plus loin : « Mais vous, vous êtes une race choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis.[17] » Car de tous ceux qui sont régénérés dans le Christ, le signe de la croix fait des rois, et l'onction de l'Esprit-Saint fait des prêtres ; si bien qu'outre le service spécial qui constitue notre ministère, tous ceux qui sont chrétiens en esprit et en vérité savent qu'ils sont de sang royal et de rang sacerdotal. Quoi de plus royal, en effet, qu'une âme soumise à Dieu et maîtresse de son corps ? Quoi de plus sacerdotal que de vouer à Dieu une conscience pure et de lui présenter sur l'autel du cœur le sacrifice sans tache de la piété filiale ? Puisque ce sacrifice est, par la grâce de Dieu, notre sacrifice à tous, c'est un acte religieux et louable que de vous réjouir de cet anniversaire comme de votre propre honneur. Ainsi le sacrement un du pontificat sera célébré dans tout le corps de l'Eglise. Avec l'huile de la bénédiction il se répand sans doute plus abondamment sur les degrés supérieurs, mais ce n'est pas non plus avec parcimonie qu'il descend aux inférieurs.
Bien que nous ayons donc grand sujet de joie commune dans ce don que nous partageons, mes bien-aimés, nous aurons encore une raison plus vraie et plus excellente de nous réjouir si nous n'en restons pas à nous considérer nous-mêmes, humbles gens : il est beaucoup plus utile et plus digne d'élever les regards de notre âme pour contempler la gloire du bienheureux Apôtre Pierre, et de fêter cette journée en vénérant celui sur qui la source même de tous les dons a coulé si abondamment. Non seulement un grand nombre de dons ont été pour lui seul, mais aucun n'a passé à d'autres sans qu'il y ait part.
Car déjà le Verbe fait chair habitait parmi nous[18] ; déjà le Christ se donnait entièrement à la restauration du genre humain. Rien n'était étranger à sa sagesse, rien n'était difficile pour sa puissance. Les éléments, les esprits, les anges, étaient à son service : le mystère qu'opérait le Dieu un et trine ne pouvait en aucune manière être inefficace. Et cependant, Pierre est choisi, seul du monde entier, pour être préposé à l'appel de toutes les nations, et aux Apôtres, aux Pères de l'Eglise; Bien qu'il y ait dans le peuple de Dieu beaucoup de prêtres, beaucoup de pasteurs, c'est proprement Pierre qui gouverne tous les fidèles, comme c'est en dernier ressort le Christ qui est leur Chef. Mes bien-aimés, Dieu a daigné donner à cet homme une grande et admirable part de sa puissance. S'il a voulu que certaines choses lui soient communes avec les autres princes de l'Eglise, il n'a jamais donné que par lui ce qu'il a donné aux autres.
Le Seigneur demande à tous les Apôtres ce que les hommes pensent de lui. Leur réponse est commune aussi longtemps qu'ils expriment l'incertitude de l'intelligence humaine. Mais quand il demande le sentiment des disciples, celui qui est premier dans la dignité apostolique est premier pour confesser le Seigneur. Il dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu Vivant. » Et Jésus lui répond : « Bienheureux es-tu, Simon fils de Jean, car ce n'est pas la chair et le sang qui te l'ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux.[19] » Ce qui veut dire : Tu es bienheureux parce que mon Père t'a enseigné. L'opinion terrestre ne t'a pas trompé, mais l'inspiration du ciel t'a instruit. Ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont éclairé, mais Celui-là même dont je suis le Fils Unique.
« Et moi, dit-il, je te dis... » Ce qui signifie : de même que mon Père t'a manifesté ma divinité, ainsi moi je te fais connaître la primauté qui t'est donnée : tu es Pierre. Autrement dit : Je suis, moi, la pierre inviolable, la pierre angulaire qui réunit les deux côtés ; je suis le fondement, et nul ne peut en poser un autre[20]. Mais toi aussi tu es pierre, parce que tu es affermi par ma force ; et la puissance qui m'appartient en propre nous est commune, parce que je t'en fais part. Et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes de l'enfer n'en triompheront pas. Sur cette puissance, dit-il, je bâtirai mon temple éternel. La sublimité de mon Eglise, qui doit monter jusqu'au ciel, s'élèvera sur ce solide fondement de ta foi.
Cette confession de Pierre, les portes de l'enfer ne pourront l'empêcher de se diffuser dans le monde entier ; les liens de la mort ne l'empêcheront pas. Car cette parole est parole de vie ; elle porte au ciel ceux qui la confessent, et jette en enfer ceux qui la renient. A cause d'elle, le bienheureux Pierre s'entend dire : « Je te donnerai les clés du royaume des cieux : et tout ce que tu lieras sur terre sera lié dans le ciel, et tout ce que tu délieras sur terre sera délié dans le ciel. » Ce pouvoir a passé même aux autres Apôtres, et l'institution en est devenue commune à tous les chefs de l'Eglise. Mais ce n'est pas pour rien que le Seigneur remet à un seul ce qui sera la charge de tous. Il confie ce pouvoir spécialement à Pierre, parce que Pierre est préposé à tous les princes de l'Eglise, comme leur forme. Le pouvoir de lier et de délier reste le privilège de Pierre, en tout lieu où le jugement est porté en vertu de la justice de Pierre. Ni la sévérité ni l'indulgence ne peuvent être excessives, là où rien n'est lié ni délié sinon ce que le bienheureux Pierre a délié ou lié.
A la veille de sa Passion, qui devait troubler la conscience des disciples, le Seigneur dit à Simon : « Simon, voici que Satan a demandé à vous passer au crible, comme du froment. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne soit pas en défaut. Et toi, quand tu seras revenu, confirme tes frères afin que vous n'entriez pas en tentation. » La tentation de craindre était un danger commun à tous les Apôtres, et tous y avaient également besoin du secours divin : le démon voulait tous les secouer, tous les briser. Et cependant le Seigneur prend un soin spécial de Pierre et prie particulièrement pour lui. On dirait qu'il sera plus sûr de la solidité des autres si l'esprit du Prince des Apôtres reste invaincu. En Pierre c'est la force de tous qui est confirmée ; et le secours de la grâce divine est ordonné de telle sorte que la fermeté donnée à Pierre par le Christ doive passer aux autres Apôtres par Pierre.
Voyant donc, mes bien-aimés, quelle puissante protection a été instituée divinement pour nous, il est juste et raisonnable que nous nous réjouissions des mérites et de la dignité du Chef de l'Eglise. Rendons grâces au Roi éternel, à notre Rédempteur le Seigneur Jésus-Christ, d'avoir donné une si grande puissance à celui qu'il a fait Prince de toute l'Eglise. Car s'il arrive en notre temps qu'une chose soit bien faite ou bien réglée par nous, il faut l'attribuer à l'œuvre et au gouvernement de celui à qui il fut dit : « Et toi, quand tu seras revenu, confirme tes frères » ; et encore, après la Résurrection, en réponse mystique à son triple aveu d'amour, le Seigneur dit à Pierre : « Pais mes brebis. » C'est bien ce qu'il fait encore. Le pasteur charitable accomplit le commandement du Seigneur, nous fortifiant par ses exhortations et ne cessant de prier pour nous afin que nous ne soyons vaincus par aucune tentation. Or, s'il étend ses soins paternels, comme nous devons en être convaincus, à tout le peuple de Dieu - partout - combien plus daignera-t-il se dépenser pour ceux qu'il élève chez lui, [ à Rome ], et au milieu desquels il repose, sur le lit de sa bienheureuse dormition, dans cette même chaire où il présida aux débuts de l'Eglise. Dédions-lui donc cette fête, anniversaire du jour où nous avons reçu notre charge. C'est son patronage qui nous a valu de monter sur son siège, par la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ qui vit et règne avec Dieu le Père et l'Esprit Saint dans les siècles des siècles. Amen.
Saint Léon le Grand
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16 Première épître de saint Paul aux Corinthiens XII 13.
17 Première épître de saint Pierre II 5-9.
18 Evangile selon saint Jean I 14.
19 Evangile selon saint Matthieu XVI 16-17.
20 Epître de saint Paul aux Ephésiens II 4. 20.
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Toute parole de l'Ecriture-Sainte nous convie finalement à la joie dans le Seigneur.
Vous êtes greffés sur le Seigneur.
Il y a davantage dans l'âme de chaque fidèle que dans tout le firmament.
Quiconque reste étranger à la vérité n'est pas miséricordieux, quiconque ignore la bonté est incapable de justice.
Bénéfique compassion : nous sommes malades avec les malades, nous pleurons avec ceux qui pleurent.
L'obéissance adoucit le commandement.
Il faut user convenablement des créatures visibles, tout comme on utilise la terre, la mer, l'eau, les sources et les fleuves.
Pour le bon ordre : que chacun préfère les autres à soi ; que chacun respecte d'abord les intérêts des autres, avant les siens propres.
Il faut garder tête solide, au milieu de toutes les girouettes.
Chrétien, prends conscience de ta dignité. Rappelle-toi toujours de quel Corps tu es membre.
Devenu temple du Saint-Esprit par ton baptême, ne chasse pas un tel hôte de ton cœur par des actes coupables.
Les mystères s'accommodent au temps. Par contre, la foi que nous vivons ne saurait changer selon le temps.
Ne rendre à personne le mal pour le mal : voilà tout le secret de l'ascèse chrétienne.
Adultes, nous ne sommes pas invités à retourner aux jeux de l'enfance ni à ses débuts imparfaits. Il faut vivre comme il convient à l'âge mûr, quand on l'atteint.
Peu importe de savoir à partir de quelle nature (divine ou humaine) nous sommes au Christ ! En effet, l'unité de personne demeure intégralement. C'est donc intégralement le même qui est Fils de l'homme en raison de la chair et Fils de Dieu en raison de la divinité, possédée dans l'unité avec le Père.
Liez société avec : patriarches, prophètes, apôtres et martyrs.
Toute parole de l'Ecriture-Sainte nous convie finalement à la joie dans le Seigneur.
Vous êtes greffés sur le Seigneur.
Il y a davantage dans l'âme de chaque fidèle que dans tout le firmament.
Il y a des pièges dans l'abondance des riches, il y en a aussi dans la pauvreté. L'opulence rend hautain et vaniteux, le dénuement engendre l'aigreur et l'amertume.
Ne jugeons pas l'héritage (spécialement chrétien), sur l'indignité des héritiers.
Ceux qui ne résistent pas à leurs désirs dépravés perdent finalement la paix du cœur.
C'est une maxime fondamentale du christianisme ; les seules et véritables richesses consistent dans la pauvreté d'esprit : plus on est humble, plus on est grand.
Lorsque les trois mages eurent été conduits par l'éclat d'une nouvelle étoile pour venir adorer Jésus, ils ne le virent pas en train de commander aux démons, de ressusciter des morts de rendre la vue aux aveugles, ou la marche aux boiteux, ou la paroles aux muets, ni d'accomplir quelque acte relevant de la puissance divine ; non, ils virent un enfant gardant le silence, tranquille, confié aux soins de sa mère ; en lui n'apparaissait aucun signe de son pouvoir, mais il offrait à la vue un grand prodige, son humilité. Aussi le spectacle même de ce saint enfant auquel Dieu, Fils de Dieu, s'était uni, présentait aux regards un enseignement qui devait plus tard être proclamé aux oreilles, et ce que ne proférait pas encore le son de sa voix, le simple fait de le voir faisait déjà qu'il l'enseignait. Toute la victoire du Sauveur, en effet, victoire qui a subjugué le diable et le monde, a commencé par l'humilité et a été consommée par l'humilité. Il a inauguré dans la persécution ses jours prédestinés, et les a terminés dans la persécution ; à l'enfant n'a pas manqué la souffrance, et à celui qui était appelé à souffrir n'a pas manqué la douceur de l'enfance ; car le fils unique de Dieu a accepté par un unique abaissement de sa majesté, et de naître volontairement homme et de pouvoir être tué par les hommes.
Si donc, par le privilège de son humilité, le Dieu tout-puissant a rendu bonne notre cause si mauvaise, et s'il a détruit la mort et l'auteur de la mort, en ne rejetant pas tout ce que lui faisaient souffrir ses persécuteurs, mais en supportant avec une suprême douceur et par obéissance à son Père les cruautés de ceux qui s'acharnaient contre lui ; combien ne devons-nous pas nous-mêmes être humbles, combien patients, puisque, s'il nous arrive quelque épreuve, nous ne la subissons jamais sans l'avoir méritée ! Qui se fera gloire d'avoir le cœur chaste ou d'être pur du péché ? Et, comme le dit saint Jean : « Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous abusons, et la vérité n'est pas en nous.» Qui se trouvera si indemne de fautes qu'il n'ait rien en lui que la justice puisse lui reprocher, ou que la miséricorde doive lui pardonner ? Aussi toute la pratique de la sagesse chrétienne, bien-aimés, ne consiste ni dans l'abondance des paroles, ni dans l'habileté à disputer, ni dans l'appétit de louange et de gloire, mais dans la sincère et volontaire humilité que le Seigneur Jésus-Christ a choisie et enseignée en guise de toute force, depuis le sein de sa mère jusqu'au supplice de la croix. Car un jour que ses disciples recherchaient entre eux, comme le raconte l'évangéliste, « qui, parmi eux, était le plus grand dans le Royaume des cieux, il appela un petit enfant, le plaça au milieu d'eux et dit : En vérité, je vous le dis, si vous ne vous convertissez pas et ne devenez pas comme de petits enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux. Qui donc se fera petit comme cet enfant-là, voilà qui sera le plus grand dans le Royaume des Cieux.» Le Christ aime l'enfance qu'il a d'abord vécue et dans son âme et dans son corps. Le Christ aime l'enfance, maîtresse d'humilité, règle d'innocence, modèle de douceur. Le Christ aime l'enfance, vers elle il oriente la manière d'agir des aînés, vers elle il ramène les vieillards ; il attire à son propre exemple ceux qu'il élève au royaume éternel.
Saint Léon le Grand
Soyons transportés d'allégresse, bien-aimés, et donnons libre cours à la joie spirituelle, car voici que s'est levé pour nous le jour d'une rédemption nouvelle, jour dès longtemps préparé, jour d'un éternel bonheur.
Voici, en effet, que le cycle de l'année nous rend le mystère de notre salut, mystère promis dès le commencement des temps, accordé à la fin, fait pour durer sans fin. En ce jour, il est digne que, élevant nos coeurs en haut, nous adorions le mystère divin, afin que l'Église célèbre par de grandes réjouissances ce qui procède d'un grand bienfait de Dieu.
En effet, Dieu tout-puissant et clément, dont la nature est bonté, dont la volonté est puissance, dont l'action est miséricorde, dès l'instant où la méchanceté du diable nous eut, par le poison de sa haine, donné la mort, détermina d'avance, à l'origine même du monde, les remèdes que sa Bonté mettrait en oeuvre pour rendre aux mortels leur premier état; Il annonça donc au serpent la descendance future de la femme qui par sa vertu, écraserait sa tête altière et malfaisante à savoir le Christ qui devait venir dans la chair désignant ainsi Celui qui, Dieu en même temps qu'homme, né d'une vierge, condamnerait par sa naissance sans tache le profanateur de la race humaine. Le diable, en effet, se glorifiait de ce que l'homme, trompé par sa ruse, avait été privé des dons de Dieu, et dépouillé du privilège de l'immortalité, était sous le coup d'une impitoyable sentence de mort; c'était pour lui une sorte de consolation dans ses maux que d'avoir ainsi trouvé quelqu'un pour partager avec lui sa condition de prévaricateur; Dieu Lui-même, suivant les exigences d'une juste sévérité, avait modifié sa décision première à l'égard de l'homme qu'Il avait créé en un si haut degré d'honneur. Il fallait donc, bien-aimés, selon l'économie d'un dessein secret, que Dieu, qui ne change pas et dont la Volonté ne peut pas être séparée de sa Bonté, accomplit par un mystère plus caché le premier plan de son Amour et que l'homme entraîné dans la faute par la fourberie du démon, ne vînt pas à périr, contrairement au dessein divin.
Les temps étant donc accomplis, bien-aimés, qui avaient été préordonnés pour la rédemption des hommes, Jésus Christ, fils de Dieu, pénétra dans les bas-fonds de ce monde, descendant du séjour céleste tout en ne quittant pas la Gloire de son père, venu au monde selon un mode nouveau, par une naissance nouvelle. Mode nouveau, car, invisible par nature Il s'est rendu visible en notre nature; insaisissable Il a voulu être saisi; Lui qui demeure avant le temps, Il a commencé à être dans le temps; maître de l'univers, Il a pris la condition de serviteur en voilant l'éclat de sa Majesté; Dieu impassible, Il n'a pas dédaigné d'être un homme passible; immortel, de se soumettre au lois de la mort.
Naissance nouvelle que celle selon laquelle Il est né conçu par une vierge, né d'une vierge sans qu'un père y mêlât son désir charnel, sans que fut atteinte l'intégrité de sa mère, une telle origine convenait en effet à celui qui serait le Sauveur des hommes; afin que tout à la fois Il eût en Lui ce qui fait la nature de l'homme et ne connut pas ce qui souille la chair de l'homme. Car le Père de ce Dieu qui naît dans la chair, c'est Dieu, encore en témoigna l'archange à la bienheureuse Vierge Marie. «L'Esprit saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre; c'est pourquoi l'enfant qui naîtra de toi sera saint et sera appelé Fils de Dieu.» (Lc 1,35).
Origine dissemblable, mais nature commune : qu'une vierge conçoive, qu'une vierge enfante et demeure vierge, voilà qui, humainement, est inhabituel et inaccoutumé, mais relève de la Puissance divine. Ne pensons pas ici a la condition de celle qui enfante, mais à la libre décision de Celui qui naît, naissant comme Il le voulait et comme Il le pouvait. Recherchez-vous la vérité de sa nature ? Reconnaissez qu'humaine est sa substance, voulez-vous avoir raison de son origine ? Confessez que divine est sa Puissance. Le Seigneur Jésus Christ est venu, en effet, ôter notre corruption, non en être la victime; porter remède à nos vices, non en être la proie. Il est venu guérir toute faiblesse, suite de notre corruption, et tous les ulcères qui souillaient nos âmes : c'est pourquoi il a fallu qu'Il naquît suivant un mode nouveau, Lui qui apportait à nos corps humain la grâce nouvelle d'une pureté sans souillure.
Il a fallu, en effet, que l'intégrité de l'enfant sauvegardât la virginité sans exemple de sa mère, et que la puissance du divin Esprit, répandue en elle, maintint intacte cette enceinte de la chasteté et ce séjour de la sainteté en lequel Il se complaisait : car Il avait décidé de relever ce qui était méprisé, de restaurer ce qui était brisé et de doter la pudeur d'une force multipliée pour dominer les séductions de la chair, afin que la virginité, incompatible chez les autres avec la transmission de la vie, devînt, pour les autres aussi, imitable grâce à une nouvelle naissance.
Mais ce fait même, bien-aimés, que le Christ ait choisi de naître d'une vierge, n'apparaît-il pas dicté par une raison très profonde ? C'est à savoir que le diable ignorât que le salut était né pour le genre humain, et crût, la conception due à l'Esprit lui échappant, que Celui qu'il voyait non différent des autres n'était pas né différemment des autres. Celui, en effet, en qui il constata une nature identique à celle de tous, avait, pensa-t-il, une origine semblable à celle de tous; il ne comprit pas qu'était libre des liens du péché Celui qu'il ne trouva pas affranchi des faiblesses de la mortalité.
Car Dieu, qui, dans sa Justice et sa Miséricorde, disposait de multiples moyens pour relever le genre humain, a préféré choisir pour y pourvoir la voie qui lui permettrait de détruire l'oeuvre du diable en faisant appel non à une intervention de puissance, mais à une raison d'équité. Car, non sans fondement, l'antique ennemi, dans son orgueil, revendiquait sur tous les hommes les droits d'un tyran, et, non sans raison, il accablait sous sa domination ceux qu'il avait enchaînés au service de sa volonté, après qu'ils eussent d'eux-mêmes désobéi au commandement de Dieu.
Aussi n'était-il pas conforme aux règles de la justice qu'il cessât d'avoir le genre humain pour esclave, comme il l'avait dès l'origine, sans qu'il eut été vaincu par le moyen de ce qu'il avait lui-même réduit en servitude.
A cette fin, le Christ fut conçu, sans l'intervention d'un homme, d'une vierge que l'Esprit saint et non une union charnelle rendit féconde. Et tandis que, chez toutes les mères, la conception ne va pas sans la souillure du péché, cette femme trouva sa purification en Celui-là même qu'elle conçut. Car, là où n'intervint pas de semence paternelle, le principe entaché de péché ne vint pas non plus se mêler. La virginité inviolée de la mère ignora la concupiscence et fournit la substance charnelle. Ce qui fut assumé de la Mère du Seigneur, ce fut la nature, et non la faute. La nature du serviteur fut créée sans ce qui en faisait une nature d'esclave, car l'homme nouveau fut uni à l'ancien de telle façon qu'il prit toute la vérité de sa race, tout en excluant ce qui viciait son origine.
Lors donc que le Sauveur miséricordieux et tout-puissant ordonnait les premiers moments de son union avec l'homme, dissimulant sous le voile de notre infirmité la puissance de la Divinité inséparable de l'homme qu'Il faisait sien, la perfidie d'un ennemi sûr de soi se trouva déjouée, car il ne pensa pas que la naissance de l'enfant engendré pour le salut du genre humain lui fut moins asservie que celle de tous les nouveau-nés. Il vit, en effet, un être vagissant et pleurant, il Le vit enveloppé de langes, soumis à la circoncision et racheté par l'offrande du sacrifice légal. Ensuite, il reconnut les progrès ordinaires caractéristiques de l'enfance et, jusque dans les années de la maturité, aucun doute ne l'effleura sur un développement conforme à la nature.
Pendant ce temps, il Lui infligea des outrages, multiplia contre Lui les avanies, y ajouta des médisances, des calomnies, des paroles de haine, des insultes, répandit enfin sur Lui toute la violence de sa fureur, et Le mit à l'épreuve de toutes les façons possibles; sachant bien de quel poison il avait infecté la nature humaine, il ne put jamais croire exempt de la faute initiale Celui qu'à tant d'indices il reconnut pour un mortel. Pirate effronté et créancier cupide, il s'obstina donc à se dresser contre Celui qui ne lui devait rien, mais, en exigeant de tous l'exécution d'un jugement général porté contre une origine entachée de faute, il dépassa les termes de la sentence sur laquelle il s'appuyait, car il réclama le châtiment de l'injustice contre Celui en qui il ne trouva pas de faute. Voila pourquoi deviennent caducs les termes malignement inspirés de la convention mortelle, et, pour une requête injuste dépassant les limites, la dette toute entière est réduite à rien. Le fort est enchaîné par ses propres liens et tout le stratagème du malin retombe sur sa propre tête. Le prince de ce monde une fois ligoté, l'objet de ses captures lui est arraché; notre nature, lavée de ses anciennes souillures, retrouve sa dignité, la mort est détruite par la mort, la naissance rénovée par la naissance; car, d'un coup, le rachat supprime notre esclavage, la régénération change notre origine et la foi justifie le pécheur.
Toi donc, qui que tu sois, qui te glorifies pieusement et avec foi du nom de chrétien, apprécie à sa juste valeur la faveur de cette réconciliation. C'est à toi, en effet, autrefois abattu, à toi chassé des trônes du paradis, à toi qui te mourais en un long exil, à toi réduit en poussière et en cendre, à toi à qui ne restait aucun espoir de vie, à toi donc qu'est donné, par l'Incarnation du Verbe, le pouvoir de revenir de très loin à ton Créateur, de reconnaître ton Père, de devenir libre, toi qui étais esclave, d'être promu fils, toi qui étais étranger, de naître de l'Esprit de Dieu, toi qui étais né d'une chair corruptible, de recevoir par grâce ce que tu n'avais pas par nature, afin d'oser appeler Dieu ton Père, si tu te reconnais devenu fils de Dieu par l'esprit d'adoption. Absous de la culpabilité résultant d'une conscience mauvaise, soupire après le royaume céleste, accomplis la volonté de Dieu, soutenu par le secours divin, imite les anges sur la terre, nourris-toi de la force que donne une substance immortelle, combats sans crainte et par amour contre les tentations de l'ennemi, et, si tu respectes les serments de la milice céleste, ne doute pas d'être un jour couronné pour ta victoire dans le camp de triomphe du roi éternel, lorsque la résurrection préparée pour les justes t'accueillera pour te faire partager le royaume céleste.
Animés de la confiance qui naît d'une si grande espérance, bien-aimés, demeurez donc fermes dans la foi sur laquelle vous avez été établis, de peur que ce même tentateur, à la domination de qui le Christ vous a désormais soustraits, ne vous séduise à nouveau par quelqu'une de ses ruses et ne corrompe les joies propres a ce jour par l'habileté de ses mensonges. Car il se joue des âmes simples en se servant de la croyance pernicieuse de quelques-uns, pour qui la solennité d'aujourd'hui tire sa dignité non pas tant de la naissance du Christ que du lever, comme ils disent, du « nouveau soleil ». le coeur de ces hommes est enveloppé d'énormes ténèbres et ils demeurent étrangers à tout progrès de la vraie lumière, car ils sont encore à la remorque des erreurs les plus stupides du paganisme et, n'arrivant pas à élever le regard de leur esprit au-dessus de ce qu'ils contemplent de leurs yeux de chair, ils honorent du culte réservé à Dieu les luminaires mis au service du monde.
Loin des âmes chrétiennes cette superstition impie et ce mensonge monstrueux. Aucune mesure ne saurait traduire la distance qui sépare l'Éternel des choses temporelles, l'Incorporel des choses incorporelles, le Maître des choses des choses qui lui sont soumises : car, bien que celles-ci possèdent une beauté admirable, elles ne possèdent cependant pas la Divinité, qui seule est adorable.
La Puissance, la Sagesse, la Majesté qu'il faut honorer, c'est donc Celle qui a créé de rien tout l'univers, et, selon une raison toute puissante, a produit la terre et le ciel dans les formes et les dimensions de son choix. Le soleil, la lune et les astres sont utiles à ceux qui en tirent parti, sont beaux pour ceux qui les regardent, soit; mais qu'à leur sujet, grâces soient rendues à leur Auteur et que soit adoré le Dieu qui les a créés, non la créature qui Le sert. Louez donc Dieu, bien-aimés, dans toutes ses ‘uvres et tous ses Jugements. Qu'en vous aucun doute n'effleure la foi en l'intégrité de la Vierge et en son enfantement virginal. Honorez d'une obéissance sainte et sincère le mystère sacré et divin de la restauration du genre humain. Attachez-vous au Christ naissant dans notre chair, afin de mériter de voir régnant dans sa Majesté ce même Dieu de gloire qui, avec le Père et l'Esprit saint, demeure dans l'unité de la Divinité dans les siècles des siècles. Amen.
La rencontre entre Saint Léon I et Attila par Alessandro Algardi.
Basilique Saint Pierre. Rome. XVIème siècle
Source principale : http://missel.free.fr/Sanctoral
Ferme témoin de l'ère patristique dans la décadence romaine où, pendant vingt-et-un ans, il affronte victorieusement les nouveaux maîtres, les Barbares[1], le quarante-cinquième évêque de Rome, quarante-troisième saint pape, est le premier à porter le nom de Léon[2] et le premier dont nous conservons les œuvres complètes[3] qui lui valent d'êtrele premier pape à porter le titre de docteur de l'Eglise[4] ; il est aussi le premier pape à être enseveli au Vatican : « L'ancienne Eglise, écrivait le savant Batiffol5, n'a pas connu de pape plus complet ni de plus grand. » Il pourfend les hérétiques, il prêche à temps et à contretemps, avec simplicité et profondeur, dignité et tendresse ; il déploie un courage authentique et modeste quand il affronte les Huns et les Vandales ; faiseur de paix, appliqué à son métier de pape, ce conducteur d'hommes sacrifie sa vie privée à sa vie publique : « Nous devons courir la route qui n'est autre que Jésus en personne. »
Fils de Quintanius, certains le supposent toscan tandis que d'autres, s'appuyant sur une de ses lettres à Pulchérie (épître XXXI) l'affirment romain. Nous ne savons rien de sûr de ses premières années, sinon la belle résultante d'une bonne éducation classique. On le rencontre en 418, déjà l'acolyte, utilisé comme vaguemestre du pape Zosime qui le distingue pour son humanisme solide (hormis la maîtrise du grec), sa connaissance approfondie des sciences ecclésiastiques et sa séduisante éloquence ordonnée. Ordonné diacre par le pape Célestin, il est nommé archidiacre de Rome (432) et bientôt chargé de mission à l'époque où Cassien lui dédie son traité contre les Nestoriens.[6] »
C'est grâce à lui que le pape Sixte III déjoue les arguties de Julien d'Eclane (439) qui soutient les pélagiens[7]. En 440, il est désigné comme médiateur dans le litige qui oppose, en Gaule, le général Ætius au seigneur Albinus. Lorsque meurt Sixte III (19 août 440), Léon est rappelé d'urgence à Rome où il est élu à la succession de Pierre (29 septembre 440).
Chef prudent et sage, homme de doctrine et de discipline, Léon I° s'entoure de conseillers avisés, choisis parmi les spécialistes des grandes questions comme le moine Prosper d'Aquitaine, polémiste vigoureux contre Cassien et Vincent de Lérins, et viscéralement anti-pélagien.
Dans ses homélies, en style elliptique, il commente l'année liturgique en formules lapidaires. On cite comme exemple de beau latin et de commentaire intériorisé, son fameux sermon sur Noël.
« Aujourd'hui, frères bien-aimés, Notre-Seigneur est né. Réjouissons-nous ! Nulle tristesse n'est de mise, le jour où l'on célèbre : naissance de la vie, abolition de la peur causée par la mort, éternité promise... Le Verbe divin, Dieu lui-même, s'est fait homme pour délivrer l'homme de la mort éternelle.
Pour ce faire, il s'est abaissé jusqu'à nous, mais sans rien perdre de sa majesté. Il est devenu ce qu'il n'était pas, tout en demeurant tout ce qu'il était. Il unit donc la forme de l'esclave à la forme dans laquelle il est égal à Dieu le Père. De la sorte, il a lié entre elles deux natures, de telle façon qu'il n'a pas détruit la nature inférieure par sa glorification et n'a pas amoindri la nature supérieure par l'addition de l'autre.[8] »
A travers même la traduction, les plus délicats détectent et apprécient les procédés rhétoriques : parallèles et antithèses, assonances et clausules... Il en est de même du célèbre sermon sur la Passion. « La glorieuse passion de Notre-Seigneur, apparaît spécialement admirable par son mystère d'humilité... En effet, la toute-puissance du Fils de Dieu, source de son égalité avec le Père dans l'unité d'essence, aurait pu soustraire le genre humain à l'esclavage du diable par le seul commandement de sa volonté. Mais il était pleinement conforme aux œuvres divines que l'hostilité et la malignité de l'ennemi fussent vaincues par cela même qu'elles avaient vaincu, que la liberté fût restaurée par la nature même qui nous avait tous jetés dans l'esclavage... Dans cette union entre la créature et son créateur, rien ne manqua à la nature divine, rien d'humain ne manque à celle qu'il assumait.[9] »
Léon le Grand combat l'erreur manichéenne du perse Manès (mort 227), hérésie qui reconnaît deux principes - le Bon qui est Dieu et le Mauvais qui est le démon, en lutte perpétuelle. En 443-444, il recourt au bras séculier et les empereurs Théodose le Jeune et Valentinien III prononcent des peines sévères contre les sectateurs. Même conduite envers les pélagiens, solennellement stigmatisés au concile d'Ephèse (431). Seize ans après, les priscillianistes[10] sont condamnés.
Sous son impulsion, la délicate question de l'élection des évêques est réglementée. Léon rappelle à l'ordre les épiscopes de Mauritanie césarienne, Rusticus, évêque gaulois de Narbonne, Hilaire évêque d'Arles. Au milieu du découpage de l'Eglise du V° siècle entre les juridictions patriarcales[11] il sauvegarde la primauté romaine, au point de mériter (227 ans après sa mort) l'éloge d'un de ses successeurs, Serge I° qui lui attribue cette devise : « Je veille pour que le loup, toujours à l'affût, ne saccage pas mon troupeau. »
Après la condamnation de Nestorius, au concile d'Ephèse (431), un archimandrite de Constantinople, Eutychès, d'apparence austère, tombe dans l'erreur opposée à celle de Nestorius. Le premier proclame qu'il y a deux personnes distinctes, en Jésus-Christ : l'homme et le dieu ; le second soutient qu'il n'y a qu'une seule nature en Jésus-Christ : la divine. Entre Flavien, patriarche de Constantinople qui défend et diffuse la saine doctrine, et Eutychès qui la bafoue, il faut trancher.
Eutychès, appuyant sa supplique par une lettre de l'empereur Théodose, en appelle au pape Léon. Un rescrit impérial convoque un concile à Ephèse, pour le 30 mars 449 où, à cause de son appel au pape qui est suspensif, Eutychès échappe à la condamnation prononcée par Flavien. Pire encore, lors du concile frauduleusement convoqué, les légats du Pape[12] sont placés sous surveillance des mouchards impériaux et le patriarche Flavien est molesté ; Léon le Grand dénonce l'irrégularité flagrante : Ephenisum latrocinium, Le brigandage d'Ephèse. Le pape rédige son admirable Lettre dogmatique à Flavien : outre la condamnation d'Eutychès (Imprudent à l'excès, exégète ignorant et contempteur de la vérité) il fournit des précisions dogmatiques ciselées comme des rasoirs.
« Jésus-Christ fait homme, unique médiateur entre Dieu et les hommes, a pu mourir dans sa nature humaine, tout en restant immortel dans sa nature divine. Le vrai Dieu par sa naissance a pris la nature parfaitement complète d'un homme authentique et il est : tout entier dans la sienne et tout entier dans la nôtre... C'est grâce à cette unité de personne dans une double nature que le Fils de l'homme est descendu du ciel et, d'autre part, que le Fils de Dieu a été crucifié et enseveli, alors qu'il a pu souffrir ces épreuves par suite de l'infirmité de notre nature, nullement de sa divinité elle-même...
Si donc Eutychès accepte la foi chrétienne, il reconnaîtra quelle est la nature qui a été percée par les clous et attachée à la croix... L'Eglise catholique vit et perpétue cette croyance : dans le Christ Jésus, l'humanité n'est pas sans véritable divinité et la divinité sans véritable humanité ! » Placidie, mère de Valentinien III et Pulchérie, devenue épouse de Marcien, interviennent près de l'autorité impériale ; toutes les questions litigieuses seront précisées par une assemblée ecclésiale régulière, le concile de Chalcédoine (octobre-novembre 451), convoqué par l'empereur Marcien et approuvée par le pontife suprême où 550 évêques orientaux, 2 légats de pape et deux africains, destituent Dioscore, l’organisateur du brigandage d'Ephèse, et condamnent Eutychès et le monophysisme[13].
On définit en Jésus deux natures distinctes et parfaites : la divine et l'humaine. On publie le symbole de Chalcédoine, à propos duquel les Pères du concile s'écrient unanimement : « C'est la foi des apôtres, c'est la foi des premiers pasteurs, c'est ce que nous croyons... Pierre a parlé, par la bouche de Léon. Les propos du Pape sont clairs : Rome donne des solutions aux cas qu'on lui soumet. Ces solutions sont des sentences. Pour l'avenir, Rome prononce des sanctions. »
La victoire des champs catalauniques, gagnée, entre Châlons-sur-Marne et Troyes, par Aetius (romain), Mérovée (franc) et Théodoric I° (wisigoth) contre Attila, roi des Huns, le fléau de Dieu, renvoie les hordes sur le Danube d'où, au printemps 452, il s'avance jusqu'au nord de l'Italie ; comme Aetius se déclare incapable d'affronter victorieusement l'envahisseur qui menace Rome, le Sénat s'adresse au pape Léon pour négocier. Aux environs de Mantoue, une procession de gens d'Eglise - moines, prêtres et chasubles, évêques revêtus d'or - précède le Pape à la rencontre des Huns. Attila regarde, hésite et, subitement, enlève sa monture pour traverser au galop le Mincio (affluent du Pô). Après l'entrevue, Attila qui parle couramment latin, rejoint ses troupes pour leur donner l'ordre de retraite vers la Hongrie où il mourra l'année suivante.
Trois ans plus tard (juin 455), les vandales de Genséric, à partir de ses puissantes bases navales méditerranéennes, investit Rome et s'en empare. Là encore, Léon le Grand négocie : mes soldats ne verseront pas le sang humain, aucun édifice ne sera brûlé déclare Genséric qui cesse son occupation, le 29 juin 455, fête des saints apôtres Pierre et Paul. Léon exhorte les fidèles : « Peuple romain, n'oublie pas trop vite cette délivrance ![14] »
Dans les dernières années du pontificat de Léon le Grand, l'Eglise souffre de l'agitation orientale. En Egypte, le moine Timothée, surnommé Elure (le chat), à cause de ses manières félines, pour devenir patriarche d'Alexandrie fait massacrer le titulaire, Porterius.
« Votre église alexandrine, écrit Léon le Grand, devient une caverne de voleurs (spelunca latronum).[15] » Sa belle épître du 17 août 458, modèle de simplicité conjointe avec la fermeté doctrinale, développe un plan de redressement. En 460, Timothée-le-chat, enfin banni, est remplacé par un ancien solitaire du monastère de Canope, Solophaciole. « Après seize ans de chicanes, notre sainte Eglise connaît enfin la paix. » Un an après, le 10 novembre 461, Léon meurt et on l'inhume dans la basilique Saint-Pierre.
Au plan doctrinal, ce lutteur pour la foi, vainqueur du paganisme, se fait le champion de l'unité ecclésiale. Il reste le docteur de l'Incarnation. Au plan politique, la Rome pontificale succède, avec ce grand chef, à la Rome impériale. Avec Léon, le siège sacré de l'apôtre Pierre devient inspirateur et conducteur de l'univers. Solidement implanté sur ce roc, battu par l'ouragan des hérésies et les vagues des barbares, ce pape de la sauvegarde est un inlassable prophète de l'espérance. « Le bienheureux Pierre persiste dans la solidité qu'il reçut. Il n'abandonnera jamais le gouvernement ecclésial. Je continue. »
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1 Ce qualificatif de barbare fut d’abord attribué à tous les peuples autres que les Grecs et les Romains, avec le sens d’étranger.
2 En latin, le lion.
3 46 sermons et 174 lettres.
4 L’Eglise a donné le titre de docteur de l’Eglise à trente-deux écrivains ecclésiastiques remarquables par la sainteté de leur vie, la pureté de leur doctrine et la qualité de leur science. Saint Léon le Grand fut proclamé docteur de l’Eglise par Benoît XIV en 1754. Les autres docteurs de l’Eglise sont : Hilaire de Poitiers (mort en 367), Athanase d’Alexandrie (mort en 373), Ephrem (mort en 378), Basile le Grand (mort en 379), Cyrille de Jérusalem (mort en 386), Grégoire de Nazianze (mort en 390), Ambroise de Milan (mort en 397), Jean Chrysostome (mort en 407), Jérôme (mort en 419), Augustin d’Hippone (mort en 430), Cyrille d’Alexandrie (mort en 444), Pierre Chrysologue (mort en 450), Grégoire le Grand (mort en 604), Isidore de Séville (mort en 636), Bède le Vénérable (mort en 735), Jean Damascène (mort en 740), Pierre Damien (mort en 1072), Anselme de Cantorbéry (mort en 1109), Bernard de Clairvaux (mort en 1153), Antoine de Padoue (mort en 1231), Thomas d’Aquin, le Docteur angélique (mort en 1274), Bonaventure, le Docteur Séraphique (mort en 1274), Albert le Grand (mort en 1280), Catherine de Sienne (morte en 1380), Thérèse d’Avila (morte en 1582), Jean de la Croix (mort en 1591), Pierre Canisius (mort en 1597), Laurent de Brindisi (mort en 1619), Robert Bellarmin (mort en 1621), François de Sales (mort en 1622), Alphonse de Liguori (mort en 1784).
5 Mgr Pierre Batiffol (1861-1929).
6 Hérétiques qui distinguent deux personnes en Jésus-Christ.
7 Hérétiques minimalistes sur le rôle de la grâce divine.
8Sermon XXI sur la Nativité.
9 Sermon XII sur la Passion.
10 Ascètes excessifs et prophètes inquiets et inquiétants, propagateurs des écritures apocryphes.
11 Constantinople, Alexandrie, Antioche, Rome et Jérusalem.
12 Jules de Pouzzole, le diacre Hilaire et le notaire Dulcitius.
13 Erreur qui attribue une seule nature - phusis- en Jésus-Christ.
14 Sermon LXXXIV.
15 Lettre CLVI.
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Homélie de Saint Léon
Je me réjouis, mes bien-aimés, de votre affection filiale, et je rends grâces à Dieu parce que je reconnais en vous la charité qui constitue l'unité chrétienne. Comme l'atteste en effet votre affluence aujourd'hui, vous comprenez que le retour de cet anniversaire a le sens d'une joie commune, et que la fête annuelle du pasteur est à l'honneur de tout le troupeau.
Car toute l'Eglise de Dieu est organisée en degrés distincts, de sorte que l'intégralité de son corps sacré est formée de membres divers ; cependant, comme le dit l'Apôtre, dans le Christ Jésus nous sommes tous un[16]. Nos offices nous distinguent, mais tout membre, si humble soit-il, est en relation avec la tête. Dans l'unité de la foi et du baptême nous formons donc, mes bien-aimés, une société sans castes. La dignité est, chez nous, générale, et nous pouvons dire selon ces paroles du Bienheureux Apôtre Pierre : « Et vous-mêmes, comme des pierres vivantes, vous vous dressez en un édifice spirituel, en un sacerdoce saint, qui offre un sacrifice spirituel, agréable à Dieu par Jésus-Christ. » Et plus loin : « Mais vous, vous êtes une race choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis.[17] » Car de tous ceux qui sont régénérés dans le Christ, le signe de la croix fait des rois, et l'onction de l'Esprit-Saint fait des prêtres ; si bien qu'outre le service spécial qui constitue notre ministère, tous ceux qui sont chrétiens en esprit et en vérité savent qu'ils sont de sang royal et de rang sacerdotal. Quoi de plus royal, en effet, qu'une âme soumise à Dieu et maîtresse de son corps ? Quoi de plus sacerdotal que de vouer à Dieu une conscience pure et de lui présenter sur l'autel du cœur le sacrifice sans tache de la piété filiale ? Puisque ce sacrifice est, par la grâce de Dieu, notre sacrifice à tous, c'est un acte religieux et louable que de vous réjouir de cet anniversaire comme de votre propre honneur. Ainsi le sacrement un du pontificat sera célébré dans tout le corps de l'Eglise. Avec l'huile de la bénédiction il se répand sans doute plus abondamment sur les degrés supérieurs, mais ce n'est pas non plus avec parcimonie qu'il descend aux inférieurs.
Bien que nous ayons donc grand sujet de joie commune dans ce don que nous partageons, mes bien-aimés, nous aurons encore une raison plus vraie et plus excellente de nous réjouir si nous n'en restons pas à nous considérer nous-mêmes, humbles gens : il est beaucoup plus utile et plus digne d'élever les regards de notre âme pour contempler la gloire du bienheureux Apôtre Pierre, et de fêter cette journée en vénérant celui sur qui la source même de tous les dons a coulé si abondamment. Non seulement un grand nombre de dons ont été pour lui seul, mais aucun n'a passé à d'autres sans qu'il y ait part.
Car déjà le Verbe fait chair habitait parmi nous[18] ; déjà le Christ se donnait entièrement à la restauration du genre humain. Rien n'était étranger à sa sagesse, rien n'était difficile pour sa puissance. Les éléments, les esprits, les anges, étaient à son service : le mystère qu'opérait le Dieu un et trine ne pouvait en aucune manière être inefficace. Et cependant, Pierre est choisi, seul du monde entier, pour être préposé à l'appel de toutes les nations, et aux Apôtres, aux Pères de l'Eglise; Bien qu'il y ait dans le peuple de Dieu beaucoup de prêtres, beaucoup de pasteurs, c'est proprement Pierre qui gouverne tous les fidèles, comme c'est en dernier ressort le Christ qui est leur Chef. Mes bien-aimés, Dieu a daigné donner à cet homme une grande et admirable part de sa puissance. S'il a voulu que certaines choses lui soient communes avec les autres princes de l'Eglise, il n'a jamais donné que par lui ce qu'il a donné aux autres.
Le Seigneur demande à tous les Apôtres ce que les hommes pensent de lui. Leur réponse est commune aussi longtemps qu'ils expriment l'incertitude de l'intelligence humaine. Mais quand il demande le sentiment des disciples, celui qui est premier dans la dignité apostolique est premier pour confesser le Seigneur. Il dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu Vivant. » Et Jésus lui répond : « Bienheureux es-tu, Simon fils de Jean, car ce n'est pas la chair et le sang qui te l'ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux.[19] » Ce qui veut dire : Tu es bienheureux parce que mon Père t'a enseigné. L'opinion terrestre ne t'a pas trompé, mais l'inspiration du ciel t'a instruit. Ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont éclairé, mais Celui-là même dont je suis le Fils Unique.
« Et moi, dit-il, je te dis... » Ce qui signifie : de même que mon Père t'a manifesté ma divinité, ainsi moi je te fais connaître la primauté qui t'est donnée : tu es Pierre. Autrement dit : Je suis, moi, la pierre inviolable, la pierre angulaire qui réunit les deux côtés ; je suis le fondement, et nul ne peut en poser un autre[20]. Mais toi aussi tu es pierre, parce que tu es affermi par ma force ; et la puissance qui m'appartient en propre nous est commune, parce que je t'en fais part. Et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes de l'enfer n'en triompheront pas. Sur cette puissance, dit-il, je bâtirai mon temple éternel. La sublimité de mon Eglise, qui doit monter jusqu'au ciel, s'élèvera sur ce solide fondement de ta foi.
Cette confession de Pierre, les portes de l'enfer ne pourront l'empêcher de se diffuser dans le monde entier ; les liens de la mort ne l'empêcheront pas. Car cette parole est parole de vie ; elle porte au ciel ceux qui la confessent, et jette en enfer ceux qui la renient. A cause d'elle, le bienheureux Pierre s'entend dire : « Je te donnerai les clés du royaume des cieux : et tout ce que tu lieras sur terre sera lié dans le ciel, et tout ce que tu délieras sur terre sera délié dans le ciel. » Ce pouvoir a passé même aux autres Apôtres, et l'institution en est devenue commune à tous les chefs de l'Eglise. Mais ce n'est pas pour rien que le Seigneur remet à un seul ce qui sera la charge de tous. Il confie ce pouvoir spécialement à Pierre, parce que Pierre est préposé à tous les princes de l'Eglise, comme leur forme. Le pouvoir de lier et de délier reste le privilège de Pierre, en tout lieu où le jugement est porté en vertu de la justice de Pierre. Ni la sévérité ni l'indulgence ne peuvent être excessives, là où rien n'est lié ni délié sinon ce que le bienheureux Pierre a délié ou lié.
A la veille de sa Passion, qui devait troubler la conscience des disciples, le Seigneur dit à Simon : « Simon, voici que Satan a demandé à vous passer au crible, comme du froment. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne soit pas en défaut. Et toi, quand tu seras revenu, confirme tes frères afin que vous n'entriez pas en tentation. » La tentation de craindre était un danger commun à tous les Apôtres, et tous y avaient également besoin du secours divin : le démon voulait tous les secouer, tous les briser. Et cependant le Seigneur prend un soin spécial de Pierre et prie particulièrement pour lui. On dirait qu'il sera plus sûr de la solidité des autres si l'esprit du Prince des Apôtres reste invaincu. En Pierre c'est la force de tous qui est confirmée ; et le secours de la grâce divine est ordonné de telle sorte que la fermeté donnée à Pierre par le Christ doive passer aux autres Apôtres par Pierre.
Voyant donc, mes bien-aimés, quelle puissante protection a été instituée divinement pour nous, il est juste et raisonnable que nous nous réjouissions des mérites et de la dignité du Chef de l'Eglise. Rendons grâces au Roi éternel, à notre Rédempteur le Seigneur Jésus-Christ, d'avoir donné une si grande puissance à celui qu'il a fait Prince de toute l'Eglise. Car s'il arrive en notre temps qu'une chose soit bien faite ou bien réglée par nous, il faut l'attribuer à l'œuvre et au gouvernement de celui à qui il fut dit : « Et toi, quand tu seras revenu, confirme tes frères » ; et encore, après la Résurrection, en réponse mystique à son triple aveu d'amour, le Seigneur dit à Pierre : « Pais mes brebis. » C'est bien ce qu'il fait encore. Le pasteur charitable accomplit le commandement du Seigneur, nous fortifiant par ses exhortations et ne cessant de prier pour nous afin que nous ne soyons vaincus par aucune tentation. Or, s'il étend ses soins paternels, comme nous devons en être convaincus, à tout le peuple de Dieu - partout - combien plus daignera-t-il se dépenser pour ceux qu'il élève chez lui, [ à Rome ], et au milieu desquels il repose, sur le lit de sa bienheureuse dormition, dans cette même chaire où il présida aux débuts de l'Eglise. Dédions-lui donc cette fête, anniversaire du jour où nous avons reçu notre charge. C'est son patronage qui nous a valu de monter sur son siège, par la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ qui vit et règne avec Dieu le Père et l'Esprit Saint dans les siècles des siècles. Amen.
Saint Léon le Grand
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16 Première épître de saint Paul aux Corinthiens XII 13.
17 Première épître de saint Pierre II 5-9.
18 Evangile selon saint Jean I 14.
19 Evangile selon saint Matthieu XVI 16-17.
20 Epître de saint Paul aux Ephésiens II 4. 20.
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Morceaux choisis
Toute parole de l'Ecriture-Sainte nous convie finalement à la joie dans le Seigneur.
Vous êtes greffés sur le Seigneur.
Il y a davantage dans l'âme de chaque fidèle que dans tout le firmament.
Quiconque reste étranger à la vérité n'est pas miséricordieux, quiconque ignore la bonté est incapable de justice.
Bénéfique compassion : nous sommes malades avec les malades, nous pleurons avec ceux qui pleurent.
L'obéissance adoucit le commandement.
Il faut user convenablement des créatures visibles, tout comme on utilise la terre, la mer, l'eau, les sources et les fleuves.
Pour le bon ordre : que chacun préfère les autres à soi ; que chacun respecte d'abord les intérêts des autres, avant les siens propres.
Il faut garder tête solide, au milieu de toutes les girouettes.
Chrétien, prends conscience de ta dignité. Rappelle-toi toujours de quel Corps tu es membre.
Devenu temple du Saint-Esprit par ton baptême, ne chasse pas un tel hôte de ton cœur par des actes coupables.
Les mystères s'accommodent au temps. Par contre, la foi que nous vivons ne saurait changer selon le temps.
Ne rendre à personne le mal pour le mal : voilà tout le secret de l'ascèse chrétienne.
Adultes, nous ne sommes pas invités à retourner aux jeux de l'enfance ni à ses débuts imparfaits. Il faut vivre comme il convient à l'âge mûr, quand on l'atteint.
Peu importe de savoir à partir de quelle nature (divine ou humaine) nous sommes au Christ ! En effet, l'unité de personne demeure intégralement. C'est donc intégralement le même qui est Fils de l'homme en raison de la chair et Fils de Dieu en raison de la divinité, possédée dans l'unité avec le Père.
Liez société avec : patriarches, prophètes, apôtres et martyrs.
Toute parole de l'Ecriture-Sainte nous convie finalement à la joie dans le Seigneur.
Vous êtes greffés sur le Seigneur.
Il y a davantage dans l'âme de chaque fidèle que dans tout le firmament.
Il y a des pièges dans l'abondance des riches, il y en a aussi dans la pauvreté. L'opulence rend hautain et vaniteux, le dénuement engendre l'aigreur et l'amertume.
Ne jugeons pas l'héritage (spécialement chrétien), sur l'indignité des héritiers.
Ceux qui ne résistent pas à leurs désirs dépravés perdent finalement la paix du cœur.
C'est une maxime fondamentale du christianisme ; les seules et véritables richesses consistent dans la pauvreté d'esprit : plus on est humble, plus on est grand.
Le Christ aime l'enfance
Sermons : VII pour l’Épiphanie, 2 – 3
Sermons : VII pour l’Épiphanie, 2 – 3
Lorsque les trois mages eurent été conduits par l'éclat d'une nouvelle étoile pour venir adorer Jésus, ils ne le virent pas en train de commander aux démons, de ressusciter des morts de rendre la vue aux aveugles, ou la marche aux boiteux, ou la paroles aux muets, ni d'accomplir quelque acte relevant de la puissance divine ; non, ils virent un enfant gardant le silence, tranquille, confié aux soins de sa mère ; en lui n'apparaissait aucun signe de son pouvoir, mais il offrait à la vue un grand prodige, son humilité. Aussi le spectacle même de ce saint enfant auquel Dieu, Fils de Dieu, s'était uni, présentait aux regards un enseignement qui devait plus tard être proclamé aux oreilles, et ce que ne proférait pas encore le son de sa voix, le simple fait de le voir faisait déjà qu'il l'enseignait. Toute la victoire du Sauveur, en effet, victoire qui a subjugué le diable et le monde, a commencé par l'humilité et a été consommée par l'humilité. Il a inauguré dans la persécution ses jours prédestinés, et les a terminés dans la persécution ; à l'enfant n'a pas manqué la souffrance, et à celui qui était appelé à souffrir n'a pas manqué la douceur de l'enfance ; car le fils unique de Dieu a accepté par un unique abaissement de sa majesté, et de naître volontairement homme et de pouvoir être tué par les hommes.
Si donc, par le privilège de son humilité, le Dieu tout-puissant a rendu bonne notre cause si mauvaise, et s'il a détruit la mort et l'auteur de la mort, en ne rejetant pas tout ce que lui faisaient souffrir ses persécuteurs, mais en supportant avec une suprême douceur et par obéissance à son Père les cruautés de ceux qui s'acharnaient contre lui ; combien ne devons-nous pas nous-mêmes être humbles, combien patients, puisque, s'il nous arrive quelque épreuve, nous ne la subissons jamais sans l'avoir méritée ! Qui se fera gloire d'avoir le cœur chaste ou d'être pur du péché ? Et, comme le dit saint Jean : « Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous abusons, et la vérité n'est pas en nous.» Qui se trouvera si indemne de fautes qu'il n'ait rien en lui que la justice puisse lui reprocher, ou que la miséricorde doive lui pardonner ? Aussi toute la pratique de la sagesse chrétienne, bien-aimés, ne consiste ni dans l'abondance des paroles, ni dans l'habileté à disputer, ni dans l'appétit de louange et de gloire, mais dans la sincère et volontaire humilité que le Seigneur Jésus-Christ a choisie et enseignée en guise de toute force, depuis le sein de sa mère jusqu'au supplice de la croix. Car un jour que ses disciples recherchaient entre eux, comme le raconte l'évangéliste, « qui, parmi eux, était le plus grand dans le Royaume des cieux, il appela un petit enfant, le plaça au milieu d'eux et dit : En vérité, je vous le dis, si vous ne vous convertissez pas et ne devenez pas comme de petits enfants, vous n'entrerez pas dans le Royaume des Cieux. Qui donc se fera petit comme cet enfant-là, voilà qui sera le plus grand dans le Royaume des Cieux.» Le Christ aime l'enfance qu'il a d'abord vécue et dans son âme et dans son corps. Le Christ aime l'enfance, maîtresse d'humilité, règle d'innocence, modèle de douceur. Le Christ aime l'enfance, vers elle il oriente la manière d'agir des aînés, vers elle il ramène les vieillards ; il attire à son propre exemple ceux qu'il élève au royaume éternel.
Saint Léon le Grand
Sermon en la nativité de notre Seigneur
Soyons transportés d'allégresse, bien-aimés, et donnons libre cours à la joie spirituelle, car voici que s'est levé pour nous le jour d'une rédemption nouvelle, jour dès longtemps préparé, jour d'un éternel bonheur.
Voici, en effet, que le cycle de l'année nous rend le mystère de notre salut, mystère promis dès le commencement des temps, accordé à la fin, fait pour durer sans fin. En ce jour, il est digne que, élevant nos coeurs en haut, nous adorions le mystère divin, afin que l'Église célèbre par de grandes réjouissances ce qui procède d'un grand bienfait de Dieu.
En effet, Dieu tout-puissant et clément, dont la nature est bonté, dont la volonté est puissance, dont l'action est miséricorde, dès l'instant où la méchanceté du diable nous eut, par le poison de sa haine, donné la mort, détermina d'avance, à l'origine même du monde, les remèdes que sa Bonté mettrait en oeuvre pour rendre aux mortels leur premier état; Il annonça donc au serpent la descendance future de la femme qui par sa vertu, écraserait sa tête altière et malfaisante à savoir le Christ qui devait venir dans la chair désignant ainsi Celui qui, Dieu en même temps qu'homme, né d'une vierge, condamnerait par sa naissance sans tache le profanateur de la race humaine. Le diable, en effet, se glorifiait de ce que l'homme, trompé par sa ruse, avait été privé des dons de Dieu, et dépouillé du privilège de l'immortalité, était sous le coup d'une impitoyable sentence de mort; c'était pour lui une sorte de consolation dans ses maux que d'avoir ainsi trouvé quelqu'un pour partager avec lui sa condition de prévaricateur; Dieu Lui-même, suivant les exigences d'une juste sévérité, avait modifié sa décision première à l'égard de l'homme qu'Il avait créé en un si haut degré d'honneur. Il fallait donc, bien-aimés, selon l'économie d'un dessein secret, que Dieu, qui ne change pas et dont la Volonté ne peut pas être séparée de sa Bonté, accomplit par un mystère plus caché le premier plan de son Amour et que l'homme entraîné dans la faute par la fourberie du démon, ne vînt pas à périr, contrairement au dessein divin.
Les temps étant donc accomplis, bien-aimés, qui avaient été préordonnés pour la rédemption des hommes, Jésus Christ, fils de Dieu, pénétra dans les bas-fonds de ce monde, descendant du séjour céleste tout en ne quittant pas la Gloire de son père, venu au monde selon un mode nouveau, par une naissance nouvelle. Mode nouveau, car, invisible par nature Il s'est rendu visible en notre nature; insaisissable Il a voulu être saisi; Lui qui demeure avant le temps, Il a commencé à être dans le temps; maître de l'univers, Il a pris la condition de serviteur en voilant l'éclat de sa Majesté; Dieu impassible, Il n'a pas dédaigné d'être un homme passible; immortel, de se soumettre au lois de la mort.
Naissance nouvelle que celle selon laquelle Il est né conçu par une vierge, né d'une vierge sans qu'un père y mêlât son désir charnel, sans que fut atteinte l'intégrité de sa mère, une telle origine convenait en effet à celui qui serait le Sauveur des hommes; afin que tout à la fois Il eût en Lui ce qui fait la nature de l'homme et ne connut pas ce qui souille la chair de l'homme. Car le Père de ce Dieu qui naît dans la chair, c'est Dieu, encore en témoigna l'archange à la bienheureuse Vierge Marie. «L'Esprit saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre; c'est pourquoi l'enfant qui naîtra de toi sera saint et sera appelé Fils de Dieu.» (Lc 1,35).
Origine dissemblable, mais nature commune : qu'une vierge conçoive, qu'une vierge enfante et demeure vierge, voilà qui, humainement, est inhabituel et inaccoutumé, mais relève de la Puissance divine. Ne pensons pas ici a la condition de celle qui enfante, mais à la libre décision de Celui qui naît, naissant comme Il le voulait et comme Il le pouvait. Recherchez-vous la vérité de sa nature ? Reconnaissez qu'humaine est sa substance, voulez-vous avoir raison de son origine ? Confessez que divine est sa Puissance. Le Seigneur Jésus Christ est venu, en effet, ôter notre corruption, non en être la victime; porter remède à nos vices, non en être la proie. Il est venu guérir toute faiblesse, suite de notre corruption, et tous les ulcères qui souillaient nos âmes : c'est pourquoi il a fallu qu'Il naquît suivant un mode nouveau, Lui qui apportait à nos corps humain la grâce nouvelle d'une pureté sans souillure.
Il a fallu, en effet, que l'intégrité de l'enfant sauvegardât la virginité sans exemple de sa mère, et que la puissance du divin Esprit, répandue en elle, maintint intacte cette enceinte de la chasteté et ce séjour de la sainteté en lequel Il se complaisait : car Il avait décidé de relever ce qui était méprisé, de restaurer ce qui était brisé et de doter la pudeur d'une force multipliée pour dominer les séductions de la chair, afin que la virginité, incompatible chez les autres avec la transmission de la vie, devînt, pour les autres aussi, imitable grâce à une nouvelle naissance.
Mais ce fait même, bien-aimés, que le Christ ait choisi de naître d'une vierge, n'apparaît-il pas dicté par une raison très profonde ? C'est à savoir que le diable ignorât que le salut était né pour le genre humain, et crût, la conception due à l'Esprit lui échappant, que Celui qu'il voyait non différent des autres n'était pas né différemment des autres. Celui, en effet, en qui il constata une nature identique à celle de tous, avait, pensa-t-il, une origine semblable à celle de tous; il ne comprit pas qu'était libre des liens du péché Celui qu'il ne trouva pas affranchi des faiblesses de la mortalité.
Car Dieu, qui, dans sa Justice et sa Miséricorde, disposait de multiples moyens pour relever le genre humain, a préféré choisir pour y pourvoir la voie qui lui permettrait de détruire l'oeuvre du diable en faisant appel non à une intervention de puissance, mais à une raison d'équité. Car, non sans fondement, l'antique ennemi, dans son orgueil, revendiquait sur tous les hommes les droits d'un tyran, et, non sans raison, il accablait sous sa domination ceux qu'il avait enchaînés au service de sa volonté, après qu'ils eussent d'eux-mêmes désobéi au commandement de Dieu.
Aussi n'était-il pas conforme aux règles de la justice qu'il cessât d'avoir le genre humain pour esclave, comme il l'avait dès l'origine, sans qu'il eut été vaincu par le moyen de ce qu'il avait lui-même réduit en servitude.
A cette fin, le Christ fut conçu, sans l'intervention d'un homme, d'une vierge que l'Esprit saint et non une union charnelle rendit féconde. Et tandis que, chez toutes les mères, la conception ne va pas sans la souillure du péché, cette femme trouva sa purification en Celui-là même qu'elle conçut. Car, là où n'intervint pas de semence paternelle, le principe entaché de péché ne vint pas non plus se mêler. La virginité inviolée de la mère ignora la concupiscence et fournit la substance charnelle. Ce qui fut assumé de la Mère du Seigneur, ce fut la nature, et non la faute. La nature du serviteur fut créée sans ce qui en faisait une nature d'esclave, car l'homme nouveau fut uni à l'ancien de telle façon qu'il prit toute la vérité de sa race, tout en excluant ce qui viciait son origine.
Lors donc que le Sauveur miséricordieux et tout-puissant ordonnait les premiers moments de son union avec l'homme, dissimulant sous le voile de notre infirmité la puissance de la Divinité inséparable de l'homme qu'Il faisait sien, la perfidie d'un ennemi sûr de soi se trouva déjouée, car il ne pensa pas que la naissance de l'enfant engendré pour le salut du genre humain lui fut moins asservie que celle de tous les nouveau-nés. Il vit, en effet, un être vagissant et pleurant, il Le vit enveloppé de langes, soumis à la circoncision et racheté par l'offrande du sacrifice légal. Ensuite, il reconnut les progrès ordinaires caractéristiques de l'enfance et, jusque dans les années de la maturité, aucun doute ne l'effleura sur un développement conforme à la nature.
Pendant ce temps, il Lui infligea des outrages, multiplia contre Lui les avanies, y ajouta des médisances, des calomnies, des paroles de haine, des insultes, répandit enfin sur Lui toute la violence de sa fureur, et Le mit à l'épreuve de toutes les façons possibles; sachant bien de quel poison il avait infecté la nature humaine, il ne put jamais croire exempt de la faute initiale Celui qu'à tant d'indices il reconnut pour un mortel. Pirate effronté et créancier cupide, il s'obstina donc à se dresser contre Celui qui ne lui devait rien, mais, en exigeant de tous l'exécution d'un jugement général porté contre une origine entachée de faute, il dépassa les termes de la sentence sur laquelle il s'appuyait, car il réclama le châtiment de l'injustice contre Celui en qui il ne trouva pas de faute. Voila pourquoi deviennent caducs les termes malignement inspirés de la convention mortelle, et, pour une requête injuste dépassant les limites, la dette toute entière est réduite à rien. Le fort est enchaîné par ses propres liens et tout le stratagème du malin retombe sur sa propre tête. Le prince de ce monde une fois ligoté, l'objet de ses captures lui est arraché; notre nature, lavée de ses anciennes souillures, retrouve sa dignité, la mort est détruite par la mort, la naissance rénovée par la naissance; car, d'un coup, le rachat supprime notre esclavage, la régénération change notre origine et la foi justifie le pécheur.
Toi donc, qui que tu sois, qui te glorifies pieusement et avec foi du nom de chrétien, apprécie à sa juste valeur la faveur de cette réconciliation. C'est à toi, en effet, autrefois abattu, à toi chassé des trônes du paradis, à toi qui te mourais en un long exil, à toi réduit en poussière et en cendre, à toi à qui ne restait aucun espoir de vie, à toi donc qu'est donné, par l'Incarnation du Verbe, le pouvoir de revenir de très loin à ton Créateur, de reconnaître ton Père, de devenir libre, toi qui étais esclave, d'être promu fils, toi qui étais étranger, de naître de l'Esprit de Dieu, toi qui étais né d'une chair corruptible, de recevoir par grâce ce que tu n'avais pas par nature, afin d'oser appeler Dieu ton Père, si tu te reconnais devenu fils de Dieu par l'esprit d'adoption. Absous de la culpabilité résultant d'une conscience mauvaise, soupire après le royaume céleste, accomplis la volonté de Dieu, soutenu par le secours divin, imite les anges sur la terre, nourris-toi de la force que donne une substance immortelle, combats sans crainte et par amour contre les tentations de l'ennemi, et, si tu respectes les serments de la milice céleste, ne doute pas d'être un jour couronné pour ta victoire dans le camp de triomphe du roi éternel, lorsque la résurrection préparée pour les justes t'accueillera pour te faire partager le royaume céleste.
Animés de la confiance qui naît d'une si grande espérance, bien-aimés, demeurez donc fermes dans la foi sur laquelle vous avez été établis, de peur que ce même tentateur, à la domination de qui le Christ vous a désormais soustraits, ne vous séduise à nouveau par quelqu'une de ses ruses et ne corrompe les joies propres a ce jour par l'habileté de ses mensonges. Car il se joue des âmes simples en se servant de la croyance pernicieuse de quelques-uns, pour qui la solennité d'aujourd'hui tire sa dignité non pas tant de la naissance du Christ que du lever, comme ils disent, du « nouveau soleil ». le coeur de ces hommes est enveloppé d'énormes ténèbres et ils demeurent étrangers à tout progrès de la vraie lumière, car ils sont encore à la remorque des erreurs les plus stupides du paganisme et, n'arrivant pas à élever le regard de leur esprit au-dessus de ce qu'ils contemplent de leurs yeux de chair, ils honorent du culte réservé à Dieu les luminaires mis au service du monde.
Loin des âmes chrétiennes cette superstition impie et ce mensonge monstrueux. Aucune mesure ne saurait traduire la distance qui sépare l'Éternel des choses temporelles, l'Incorporel des choses incorporelles, le Maître des choses des choses qui lui sont soumises : car, bien que celles-ci possèdent une beauté admirable, elles ne possèdent cependant pas la Divinité, qui seule est adorable.
La Puissance, la Sagesse, la Majesté qu'il faut honorer, c'est donc Celle qui a créé de rien tout l'univers, et, selon une raison toute puissante, a produit la terre et le ciel dans les formes et les dimensions de son choix. Le soleil, la lune et les astres sont utiles à ceux qui en tirent parti, sont beaux pour ceux qui les regardent, soit; mais qu'à leur sujet, grâces soient rendues à leur Auteur et que soit adoré le Dieu qui les a créés, non la créature qui Le sert. Louez donc Dieu, bien-aimés, dans toutes ses ‘uvres et tous ses Jugements. Qu'en vous aucun doute n'effleure la foi en l'intégrité de la Vierge et en son enfantement virginal. Honorez d'une obéissance sainte et sincère le mystère sacré et divin de la restauration du genre humain. Attachez-vous au Christ naissant dans notre chair, afin de mériter de voir régnant dans sa Majesté ce même Dieu de gloire qui, avec le Père et l'Esprit saint, demeure dans l'unité de la Divinité dans les siècles des siècles. Amen.
La rencontre entre Saint Léon I et Attila par Alessandro Algardi.
Basilique Saint Pierre. Rome. XVIème siècle
Source principale : http://missel.free.fr/Sanctoral
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Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
11 novembre. Saint Martin, Évêque de Tours et Apôtre des Gaules (v. 316-397)
" Martin a vu et compris la vanité des idoles, et il s'est fait Chrétien, l'horreur et les suites déplorables du péché, et il l'a chassé de son coeur. En possession de la vérité et de la grâce du Seigneur, il a veillé toute sa vie sur ces précieux trésors, et il n'a cessé de puiser dans la prière la force de les défendre."
Eloge de saint Martin.
Trois mille six cent soixante églises dédiées à saint Martin au seul pays de France (une liste par diocèses s'en trouve dans le Saint Martin de Lecoy de la Marche, en l'Appendice), presque autant dans le reste du monde, attestent l'immense popularité du grand thaumaturge. Dans les campagnes, sur les montagnes, au fond des forêts, arbres, rochers, fontaines, objets d'un culte superstitieux quand l'idolâtrie décevait nos pères, reçurent en maints endroits et gardent toujours le nom de celui qui les arracha au domaine des puissances de l'abîme pour les rendre au vrai Dieu. Aux fausses divinités, romaines, celtiques ou germaniques, enfin dépossédées, le Christ, seul adoré par tous désormais, substituait dans la mémoire reconnaissante des peuples l'humble soldat qui les avait vaincues.
C'est qu'en effet, la mission de Martin fut d'achever la déroute du paganisme, chassé des villes par les Martyrs, mais jusqu'à lui resté maître des vastes territoires où ne pénétrait pas l'influence des cités.
Aussi, à l'encontre des divines complaisances, quelle haine n'essuya-t-il point de la part de l'enfer ! Dès le début, Satan et Martin s'étaient rencontrés : " Tu me trouveras partout sur ta route ", avait dit Satan (Sulpit. Sever. Vita, vi.) ; et il tint parole. Il l'a tenue jusqu'à nos jours : de siècle en siècle, accumulant les ruines sur le glorieux tombeau qui attirait vers Tours le monde entier ; dans le XVIe livrant aux flammes, par la main des huguenots, les restes vénérés du protecteur de la France ; au XIXe enfin, amenant des hommes à ce degré de folie que de détruire eux-mêmes, en pleine paix, la splendide basilique qui faisait la richesse et l'honneur de leur ville.
Reconnaissance du Christ roi, rage de Satan, se révélant à de tels signes, nous disent assez les incomparables travaux du Pontife apôtre et moine que fut saint Martin.
Statue de saint Martin. Georges-Raphaël Donner. XVIIIe.
Cathédrale Saint-Martin de Bratislava. Slovaquie.
Moine, il le fut d'aspiration et de fait jusqu'à son dernier jour.
" Dès sa première enfance, il ne soupire qu'après le service de Dieu. Catéchumène à dix ans, il veut à douze s'en aller au désert ; toutes ses pensées sont portées vers les monastères et les églises. Soldat à quinze ans, il vit de telle sorte qu'on le prendrait déjà pour un moine (Ita ut, jam illo tempore, non miles sed monachus putaretur. Ibid. II.). Après un premier essai en Italie de la vie religieuse, Martin est enfin amené par Hilaire dans cotte solitude de Ligugé qui fut, grâce à lui, le berceau de la vie monastique dans les Gaules.
Et, à vrai dire, Martin, durant tout le cours de sa carrière mortelle, se sentit étranger partout hormis à Ligugé. Moine paraîtrait, il n'avait été soldat que par force ; il ne devint évêque que par violence ; et alors, il ne quitta point ses habitudes monastiques. Il satisfaisait à la dignité de l'évêque, nous dit son historien, sans abandonner la règle et la vie du moine (Ita implebat episcopi dignitatem, ut non tamen propositum monachi virtutemque desereret. Sulpit. Sev. Vita, X.) ; s'étant fait tout d'abord une cellule auprès de son église de Tours ; bientôt se créant à quelque distance de la ville un second Ligugé sous le nom de Marmoutier ou de grand monastère." (Cardinal Pie, Homélie prononcée à l'occasion du rétablissement de l'Ordre de saint Benoît à Ligugé, 25 novembre 1853.).
Charité de saint Martin. Eglise Saint-Martin de Donzenac. Limousin.
C'est à la direction reçue de l'ange qui présidait alors aux destinées de l'Eglise de Poitiers, que la sainte Liturgie renvoie l'honneur des merveilleuses vertus manifestées par Martin dans la suite (Hilarium secutus est Martinus, qui tantum illo doctore profecit, quantum ejus postca sanctitas declaravit. In festo S. Hilarii, Noct. II, Lect. II.).
Quelles furent les raisons de saint Hilaire pour conduire par des voies si peu connues encore de l'Occident l'admirable disciple que lui adressait le ciel, c'est ce qu'à défaut d'Hilaire même, il convient de demander à l'héritier le plus autorisé de sa doctrine aussi bien que de son éloquence :
" Ce fut, dit le Cardinal Pie, la pensée dominante de tous les saints, dans tous les temps, qu'à côté du ministère ordinaire des pasteurs, obligés parleurs fonctions de vivre mêlés au siècle,il fallait dans l'Eglise une milice séparée du siècle et enrôlée sous le drapeau de la perfection évangélique, vivant de renoncement et d'obéissance, accomplissant nuit et jour la noble et incomparable fonction de la prière publique.
Saint Martin de Tours. Le Greco. XVIIe.
Ce fut la pensée des plus illustres pontifes et des plus grands docteurs, que le clergé séculier lui-même ne serait jamais plus apte à répandre et à populariser dans le monde les pures doctrines de l'Evangile, que quand il se serait préparé aux fonctions pastorales en vivant de la vie monastique ou en s'en rapprochant le plus possible.
Lisez la vie des plus grands hommes de l'épiscopat, dans l'Orient comme dans l'Occident, dans les temps qui ont immédiatement précédé ou suivi la paix de l'Eglise comme au moyen âge ; tous, ils ont professé quelque temps la vie religieuse, ou vécu en contact ordinaire avec ceux qui la pratiquaient. Hilaire, le grand Hilaire, de son coup d'œil sûr et exercé, avait aperçu ce besoin ; il avait vu quelle place devait occuper l'ordre monastique dans le christianisme,et le clergé régulier dans l'Eglise. Au milieu de ses combats, de ses luttes, de ses exils, témoin oculaire de l'importance des monastères en Orient, il appelait de tous ses vœux le moment où, de retour dans les Gaules, il pourrait jeter enfin auprès de lui les fondements de la vie religieuse. La Providence ne tarda pas à lui envoyer ce qui convenait pour une telle entreprise : un disciple digne du maître, un moine digne de l'évêque."
Legenda aurea. Bx J. de Voragine. J. de Vignay. XVe.
On ne saurait présumer d'essayer mieux dire ; pour le plus grand honneur de saint Martin, l'autorité de l'Evêque de Poitiers, sans égale en un tel sujet, nous fait un devoir de lui laisser la parole. Comparant donc ailleurs Martin, et ceux qui le précédèrent, et Hilaire lui-même, dans leur œuvre commune d'apostolat des Gaules :
" Loin de moi, s'écrie le Cardinal, que je méconnaisse tout ce que la religion de Jésus-Christ possédait déjà de vitalité et de puissance dans nos diverses provinces, grâce à la prédication des premiers apôtres, des premiers martyrs, des premiers évoques, dont la série remonte aux temps les plus rapprochés du Calvaire. Toutefois, je ne crains pas de le dire, l'apôtre populaire de la Gaule, le convertisseur des campagnes restées en grande partie païennes jusque-là, le fondateur du christianisme national, c'a été principalement saint Martin. Et d'où vint à Martin, sur tant d'autres grands évoques et serviteurs de Dieu, cette prééminence d'apostolat ? Placerons-nous Martin au-dessus de son maître Hilaire ? S'il s'agit de la doctrine, non pas assurément ; s'il s'agit du zèle, du courage, de la sainteté, il ne m'appartient pas de dire qui fut plus grand du maître ou du disciple ; mais ce que je puis dire, c'est qu'Hilaire fut surtout un docteur, et que Martin fut surtout un thaumaturge. Or, pour la conversion des peuples, le thaumaturge a plus de puissance que le docteur; et, par suite, dans le souvenir et dans le culte des peuples, le docteur est éclipsé, il est effacé par le thaumaturge." (Cardinal Pie, ubi supra.).
Buste reliquaire de saint Martin. XIIe.
" On parle beaucoup aujourd'hui de raisonnement pour persuader les choses divines : c'est oublier l'Ecriture et l'histoire ; et, de plus, c'est déroger. Dieu n'a pas jugé qu'il lui convînt déraisonner avec nous. Il a affirmé, il a dit ce qui est et ce qui n'est pas ; et, comme il exigeait la foi à sa parole, il a autorisé sa parole.
Mais comment l'a-t-il autorisée ?
" En Dieu, non point en homme ; par des œuvres, non par des raisons : non in sermone, sed in virtute ; non par les arguments d'une philosophie humainement persuasive " : " non in persuasibilibus humanae sapientiae verbis, mais par le déploiement d'une puissance toute divine : sed in ostensione spiritus et virtutis ".
Et pourquoi ? En voici la raison profonde : " Ut fides non sit in sapientia hominum, sed in virtute Dei " : " afin que la foi soit fondée non sur la sagesse de l'homme, mais sur la force de Dieu ". (I Cor. II, 4.).
La charité de saint Martin. Grandes Heures d'Etienne Chevalier.
Jean Fouquet. XVe.
On ne le veut plus ainsi aujourd'hui ; on nous dit qu'en Jésus-Christ le théurge fait tort au moraliste, que le miracle est une tache dans ce sublime idéal. Mais on n'abolira point cet ordre, on n'abolira ni l'Evangile ni l'histoire. N'en déplaise aux lettrés de notre siècle, n'en déplaise aux pusillanimes qui se font leurs complaisants, non seulement le Christ a fait des miracles, mais il a fondé la foi sur des miracles ; et le même Christ, non pas pour confirmer ses propres miracles qui sont l'appui des autres, mais par pitié pour nous qui sommes prompts à l'oubli, et qui sommes plus impressionnés de ce que nous voyons que de ce que nous entendons, le même Jésus-Christ a mis dans l'Eglise, et pour jusqu'à la fin, la vertu des miracles. Notre siècle en a vu, il en verra encore ; le quatrième siècle eut principalement ceux de Martin.
Elément d'un dyptique en ivoire. XIIIe.
" Opérer des prodiges semblait un jeu pour lui ; la nature entière pliait à son commandement. Les animaux lui étaient soumis : " Hélas ! s'écriait un jour le saint, les serpents m'écoutent, et les hommes refusent de m'entendre !".
Cependant les hommes l'entendaient souvent. Pour sa part, la Gaule entière l'entendit ; non seulement l'Aquitaine, mais la Gaule Celtique, mais la Gaule Belgique. Comment résister à une parole autorisée par tant de prodiges ? Dans toutes ces provinces, il renversa l'une après l'autre toutes les idoles, il réduisit les statues en poudre, brûla et démolit tous les temples, détruisit tous les bois sacrés, tous les repaires de l'idolâtrie. Etait-ce légal, me demandez-vous ? Si j'étudie la législation de Constantin et de Constance, cela l'était peut-être. Mais ce que je puis dire, c'est que Martin, dévoré du zèle de la maison du Seigneur, n'obéissait en cela qu'à l'Esprit de Dieu.
Cathédrale Saint-Martin. Mayence. Allemagne.
Et ce que je dois dire, c'est que Martin, contre la fureur de la population païenne, n'avait d'autres armes que les miracles qu'il opérait, le concours visible des anges qui lui était parfois accordé, et enfin, et surtout, les prières et les larmes qu'il répandait devant Dieu lorsque l'endurcissement de la multitude résistait à la puissance de sa parole et de ses prodiges. Mais, avec ces moyens, Martin changea la face de notre pays.
Là où il y avait à peine un chrétien avant son passage, à peine restait-il un infidèle après son départ. Les temples du Dieu vivant succédaient aussitôt aux temples des idoles ; car, dit Sulpice Sévère, aussitôt qu'il avait renversé les asiles de la superstition, il construisait des églises et des monastères. C'est ainsi que l'Europe entière est couverte de temples qui ont pris le nom de Martin." (Cardinal Pie, Sermon prêché dans la cathédrale de Tours le dimanche de la solennité patronale de saint Martin, 14 novembre 1858.).
Saint Hilaire remettant les ordres mineurs à saint Martin.
Cathédrale Saint-Gatien de Tours.
La mort ne suspendit pas ses bienfaits ; eux seuls expliquent le concours ininterrompu des peuples à sa tombe bénie. Ses nombreuses fêtes au cours de l'année, Déposition ou Natal, Ordination, Subvention, Réversion, ne parvenaient point à lasser la piété des fidèles. Chômée en tous lieux (Concil. Mogunt. an. 813, can. XXXVI.), favorisée par le retour momentané des beaux jours que nos aïeux nommaient l'été de la Saint-Martin, la solennité du XI novembre rivalisait avec la Saint-Jean pour les réjouissances dont elle était l'occasion dans la chrétienté latine. Martin était la joie et le recours universels.
Aussi Grégoire de Tours n'hésite pas à voir dans son bienheureux prédécesseur le patron spécial du monde entier (Greg. Tur. De miraculis S. Martini, IV, in Prolog.) !
Matrice de sceau en ivoire. XIIe.
Cependant moines et clercs, soldats, cavaliers, voyageurs et hôteliers en mémoire de ses longues pérégrinations, associations de charité sous toutes formes en souvenir du manteau d'Amiens, n'ont point cessé de faire valoir leurs titres aune plus particulière bienveillance du grand Pontife.
La Hongrie, terre magnanime qui nous le donna sans épuiser ses réserves d'avenir, le range à bon droit parmi ses puissants protecteurs. Mais notre pays l'eut pour père : en la manière que l'unité de la foi fut chez nous son œuvre, il présida à la formation de l'unité nationale ; il veille sur sa durée ; comme le pèlerinage de Tours précéda celui de Compostelle en l'Eglise, la chape de saint Martin conduisit avant l'oriflamme de saint Denis nos armées au combat (quel qu'ait pu être le vêtement de saint Martin désigné par cette appellation, on sait que l'oratoire des rois de France tira de lui son nom de chapelle, passé ensuite à tant d'autres).
Or donc, disait Clovis :
" Où sera l'espérance de la victoire, si l'on offense le bienheureux Martin (Et ubi erit spes victoriae, si beatus Martinus offenditur ? Greg. Tur. Historia Francorum, II, XXXVII.) ?"
Martin, c'est comme si on disait qui tient Mars, c'est-à-dire la guerre contre les vices et les péchés ; ou bien encore l’un des martyrs ; car il fut martyr au moins de volonté et par la mortification de sa chair. Martin peut encore s'interpréter excitant, provoquant, dominant. En effet, par le mérite de sa sainteté, il excita le diable a l’envie, il provoqua Dieu à la miséricorde, et il dompta sa chair par des macérations continuelles.
La chair doit être dominée par la raison ou l’âme, dit saint Denys dans l’épure à Démophile, comme un maître domino un serviteur, et un vieillard un jeune débauché. Sévère surnommé Sulpice, disciple de saint Martin, a écrit sa vie et cet auteur est compté au nombre des hommes illustres par Gennacle.
Martin, originaire de Sabarie, ville de Pannonie, mais élevé à Pavie en Italie, servit en qualité de militaire avec son père, tribun des soldats, sous les césars Constantin et Julien. Ce n'était pas cependant de son propre mouvement, car, tout jeune encore ; poussé par l’inspiration de Dieu, à l’âge de douze ans, malgré ses parents, il alla à l’église et demanda, qu'on le fit catéchumène ; et dès lors il se serait retiré dans un ermitage, si la faiblesse de sa constitution ne s'y fût opposée.
Mais les empereurs ayant porté un décret par lequel tous les fils des vétérans étaient obligés à servir à la place de leurs pères, Martin, âgé de quinze ans, fut forcé d'entrer au service, se contentant d'un serviteur seulement qu'il servirait du reste lui-même le plats souvent, et dont il ôtait et nettoyait la chaussure.
Un jour d'hiver, passant à la porte d'Amiens, il rencontra un homme nu qui n'avait reçu l’aumône de personne. Martin comprit que ce pauvre lui avait été réservé : il prit son épée, et partagea en deux le manteau qu'il avait sur lui, en donna une moitié au pauvre, et se recouvrit de l’autre moitié qui lui restait. La nuit suivante, il vit Notre Seigneur Jésus-Christ, revêtu de la partie du manteau dont il avait couvert le pauvre, et l’entendit dire aux anges qui l’entouraient :
" Martin, qui n'est encore que catéchumène, m’a couvert de ce vêtement."
Le saint homme ne s'en glorifia point, mais connaissant par là combien Dieu est bon il se fit baptiser, à l’âge de dix-huit ans, et cédant aux instances de son tribun, qui lui promettait de renoncer au monde à l’expiration de son tribunat, il servit encore deux ans.
Saint Martin enseignant. Verrière de l'église Saint-Martin.
Trémeheuc. Bretagne.
Pendant ce temps, les barbares firent irruption dans la Gaule, et Julien César qui devait lui livrer bataille, donna de l’argent aux soldats ; mais Martin, dont l’intention était de ne plus rester au service, ne voulut pas recevoir cette gratification, et dit à César :
" Je suis soldat de Notre Seigneur Jésus-Christ ; il ne m’est pas permis de me battre."
Jules indigné répondit que ce n'était pas par religion, mais par peur de la bataille dont on était menacé, qu'il renonçait au service militaire. Martin répliqua avec intrépidité :
" Si c'est à la lâcheté et non à la foi que l’on attribue ma démarche, demain je me placerai, sans armes, au-devant des rangs, et au nom de Notre Seigneur Jésus-Christ, avec le signe de la croix pour me protéger, et sans bouclier, ni casque, je pénétrerai sans crainte dans les bataillons ennemis."
On le fit garder, pour l’exposer sans armes, comme il l’avait dit, au-devant des barbares. Mais le jour suivant, les ennemis envoyèrent une ambassade pour se rendre eux et tout ce qu'ils possédaient. Il n'y a pas de doute que ce ne fut aux mérites du saint personnage que cette victoire ait été remportée sans effusion de sang. Il quitta donc le service pour se retirer auprès de saint Hilaire, évêque de Poitiers qui l’ordonna acolyte.
Quand Martin fut ordonné évêque, comme il ne pouvait supporter le bruit que faisait le peuple, il établit un monastère à deux milles environ de Tours, et il y vécut avec quatre-vingts disciples dans une grande : abstinence; personne en effet n'y buvait du vin, à moins d'y être forcé par le besoin : être habillé trop délicatement, y passait pour un crime : Plusieurs villes venaient choisir là leurs évêques.
Un homme était honoré comme martyr, et Martin n'avait pu trouver aucun renseignement sur sa vie et ses mérites ; un jour donc que le saint était debout en prières sur son tombeau, il supplia le Seigneur de lui faire connaître qui était cet homme et quel mérite il pouvait avoir. Et s'étant tourné à gauche, il vit debout un fantôme tout noir qui ayant été adjuré par Martin, répondit, qu'il avait été larron et qu'il avait subi le supplice pour son crime. Aussitôt donc, Martin fit détruire l’autel.
On lit encore dans le Dialogue de Sévère et de Gallus, disciples de saint Martin, livre où se trouvent rapportés une multitude de faits que Sévère avait laissés de côté (Ce Dialogue est l’oeuvre de Sulpice Sévère qui y prend le nom de Gallus), que, un jour, Martin fut obligé d'aller trouver l’empereur Valentinien ; mais celui-ci sachant que Martin venait solliciter une faveur. qu'il ne voulait pas accorder, lui fit fermer les portes du palais. Martin, ayant supporté un premier et un second affront, s'enveloppa d'un cilice, se couvrit de cendres pendant une semaine et se mortifia par l’abstinence du boire et du manger. Après quoi, averti par un ange, il alla au palais, et sans que personne l’en empêchât, il parvint jusqu'à l’empereur.
Bannière de saint Martin.
Eglise Saint-Martin d'Acigné. Haute-Bretagne.
Quand celui-ci le vit venir, il se mit en colère de ce qu'on l’avait laissé passer, et ne voulut pas se lever devant lui, jusqu'au moment où le feu se mit au fauteuil impérial et brûla l’empereur lui-même dans la partie du corps sur laquelle il était assis. Alors il fut forcé de se lever devant Martin, en avouant qu'il avait ressenti une force divine ; il l’embrassa tendrement, lui accorda tout, avant même qu'il le demandât, et lui offrit de nombreux présents que saint Martin n'accepta point.
Dans le même Dialogue (ch. V.), on voit comment il ressuscita le troisième mort. Un jeune homme venait de mourir et sa mère conjurait avec larmes saint Martin de le ressusciter. Alors le saint, au milieu d'un champ où se trouvait une multitude innombrable de gentils, se mit à genoux, et sous les yeux de tout ce monde, l’enfant ressuscita. C'est pourquoi tous ces gentils furent convertis à la foi.
" Un feu apparaît sur la tête de Martin accomplissant le saint sacrifice."
Cathédrale Saint-Martin de Lucques. Italie.
Les choses insensibles, les végétaux, les créatures privées de raison obéissaient à ce saint homme :
1. Les choses insensibles, comme l’eau et, le feu. Il avait mis le feu à un temple, et la flamme poussée par le vent se portait sur une maison voisine. Martin monta sur le toit de la maison et se mit au-devant des flammes qui s'avançaient : tout à coup elles rebroussèrent contre la violence du vent, de sorte qu'il paraissait exister un conflit entre les éléments qui luttaient l’un contre l’autre.
Un navire était en péril, lit-on dans le même Dialogue (c. XVII.) ; un marchand qui n'était pas encore chrétien, s'écria :
" Dieu de Martin, sauvez-nous !"
Et aussitôt il se fit un grand calme.
2. Les végétaux lui obéissaient aussi de même. Dans un bourg, il avait fait abattre un temple fort ancien, et il voulait couper un pin consacré au diable, malgré les paysans et les gentils, quand l’un d'eux dit :
" Si tu as confiance en ton Dieu, nous couperons cet arbre, et toi tu le recevras, et si ton Dieu est avec toi, ainsi que tu le dis, tu échapperas au péril."
Martin consentit ; l’arbre était coupé et tombait déjà sur le saint qu'on avait lié de ce côté, quand il fit le signe de la croix vers l’arbre qui se renversa. de l’autre côté et faillit écraser les paysans qui s'étaient mis à l’abri. A la vue de ce miracle, ils se convertirent à la foi (Sulpice Sévère, Vie de saint Martin, c. X.).
3. Les créatures privées de raison, comme les animaux, lui obéirent, aussi plusieurs fois, ainsi. qu'on le voit dans le Dialogue cité plus haut (c. X.).
Avant vu des chiens qui poursuivaient un levreau, il leur commanda de cesser de le poursuivre : et aussitôt les chiens s'arrêtèrent et restèrent droits comme s'ils eussent été attachés par leurs pattes. Un serpent passait un fleuve à la nage et Martin lui dit :
" Au nom du Seigneur, je t'ordonne de retourner."
Aussitôt et à la parole du saint, le serpent se retourna et passa sur l’autre rive. Alors Martin dit en gémissant :
" Les serpents m’écoutent et les hommes ne m’écoutent pas."
Un chien encore aboyait contre un disciple de saint Martin : et se tournant vers lui, le disciple lui dit :
" Au nom de Martin, je t'ordonne de te taire."
Et le chien se tut aussitôt, comme si on lui eût coupé la langue .
Saint Martin battu par des soldats.
Speculum historiale. J. de Vignay. XVe.
Le bienheureux Martin posséda une grande humilité ; car un lépreux qui faisait horreur, s'étant rencontré sur son chemin à Paris, il l’embrassa, le bénit, et cet homme fut guéri de suite (Dialogue, III, ch. IV.).
Quand il était dans le sanctuaire, jamais il ne se servit de la chaire, car personne ne le vit jamais s'asseoir dans l’église : il se mettait sur un petit siège rustique, qu'on appelle trépied.
Il jouissait d'une grande considération ; car on disait qu'il était l’égal des apôtres, et cela pour la grâce du Saint-Esprit qui descendit en forme de feu sur lui afin de lui donner de la vigueur, comme cela eut lieu pour lés apôtres. Ceux-ci le visitaient fréquemment comme s'il eût été leur égal. On lit en effet, dans le livre (Ibid., II, c. XIV.) cité plus haut, qu'une fois saint Martin étant dans sa cellule, Sévère et Gallus, ses disciples, qui attendaient à la porte, furent frappés tout à coup d'une merveilleuse frayeur, en entendant plusieurs personnes en conversation dans la cellule.
Ayant questionné plus tard à ce sujet saint Martin :
" Je vous le dirai, répondit-il, mais vous, ne le dites à personne, je vous prie. Ce sont sainte Agnès, sainte Thècle et la sainte Vierge Marie qui sont venues vers moi."
Et il avoua que ce n'était pas ce jour-là seulement, ni la seule fois qu'il eût reçu leur visite. Il raconta de plus que les apôtres saint Pierre et saint Paul lui apparaissaient souvent.
Saint Martin guérissant un possédé. Jacob Joardens. XVIIe.
Il pratiquait une haute justice ; car ayant été invité par l’empereur Maxime et ayant reçu le premier la coupe, tout le monde attendait qu'après avoir bu, il la passerait à l’empereur, mais il la donna à son prêtre, ne jugeant personne plus digne de boire après lui, et pensant commettre une chose indigne que, de préférer à ce prêtre ou bien l’empereur, ou bien ceux qui venaient après ce dernier.
Il était doué d'une grande patience. Tout évêque qu'il fût, souvent les clercs lui manquaient impunément ; il ne les privait cependant pas de sa bienveillance. Personne ne le vit jamais en colère, jamais triste, jamais riant.
Il n'avait jamais à la bouche que le nom de Notre Seigneur Jésus-Christ ; jamais dans le coeur que la pitié, la paix, la miséricorde. On lit encore, dans ce Dialogue, qu'un jour Martin, revêtu d'un habit à longs poils et couvert d'un manteau noir qui pendait deçà et de là, s'avançait, monté sur un petit âne : des chevaux venant du côté opposé s'en étant effrayés, les soldats qui les conduisaient tombèrent à terre immédiatement ; puis saisissant Martin, ils le frappèrent rudement.
Or, le saint resta comme un muet, présentant le dos à ceux qui le maltraitaient : ceux-ci étaient d'autant plus furieux que le saint semblait les mépriser en ne paraissant pas ressentir les coups qu'ils lui portaient : mais à l’instant, leurs chevaux restèrent attachés par terre ; on avait beau les frapper à coups redoublés ; ils ne pouvaient pas plus remuer que des pierres, jusqu'au moment où les soldats revenus vers saint Martin confessèrent le péché qu'ils avaient commis contre lui, sans le connaître ; il leur donna aussitôt la permission de partir : alors leurs chevaux s'éloignèrent d'un pas rapide.
Saint Martin. Eglise Saint-Martin de Tohogne, Belgique. XVIe.
Il fut très assidu à la prière ; car, ainsi qu'on le dit dans sa légende, jamais il ne passa une heure, un moment sans se livrer ou à la prière ou à la lecture. Pendant la lecture ou le travail, jamais il ne détournait son esprit de la prière. Et comme c'est la coutume des forgerons, de frapper de temps en temps sur l’enclume pendant qu'ils battent le fer, pour alléger leur labeur, de même saint Martin, au milieu de chacune de ses actions, priait toujours.
Il exerçait sur lui-même de grandes austérités. Sévère rapporte, en effet, dans sa lettre à Eusèbe, que Martin étant venu dans 'un village de son diocèse, ses clercs lui avaient préparé un lit avec beaucoup de paille. Quand le saint se fut couché, il eut horreur de cette délicatesse inaccoutumée, lui qui se reposait d'ordinaire sur la terre nue, couvert seulement d'un cilice. Alors ému de l’injure qu'il croyait avoir reçue, il se leva, jeta de côté toute la paille et se coucha sur la terre nue. Or, vers minuit, cette paille prend feu ; saint Martin éveillé cherche à sortir, sans pouvoir le faire ; le feu le saisit et déjà ses vêtements brûlent. Mais il a recours, comme d'habitude, à la prière ; il fait le signe de la croix et reste au milieu du feu qui ne le touche pas ; les flammes lui semblaient alors une rosée, quand tout à l’heure il venait d'en ressentir la vivacité. Aussitôt les moines éveillés accourent et tirent des flammes Martin sain et sauf, tandis qu'ils le croyaient consumé.
Il témoignait une grande compassion pour les pécheurs, car il recevait dans son sein tous ceux qui voulaient se repentir.
Le diable lui reprochait en effet clé recevoir à la pénitence ceux qui étaient tombés une fois ; alors Martin lui dit :
" Si toi-même, misérable, tu cessais de tourmenter les hommes et si tu te repentais de tes actions, j'ai assez de confiance dans le Seigneur pour pouvoir te promettre la miséricorde de Notre Seigneur Jésus-Christ."
Il avait une grande pitié à l’égard des pauvres.
On lit dans le même Dialogue (II, ch. I.) que saint Martin, un jour de fête, allant à l’église, fut suivi par un pauvre qui était nu. Le saint ordonna à son archidiacre de revêtir cet indigent ; mais celui-là ayant tardé à le faire, Martin entra dans la sacristie (Secretarium, c'était un lieu attenant à l’église où les clercs se réunissaient pour vaquer à la prière et à la lecture), donna sa tunique au pauvre en lui commandant de sortir aussitôt.
Or, comme l’archidiacre l’avertissait qu'il était temps de commencer les saints mystères, saint Martin répondit qu'il n'y pouvait aller avant que le pauvre n'eût reçu un habit. C'était de lui-même qu'il parlait. L'archidiacre qui ne comprenait pas, parce qu'il voyait saint Martin revêtu de sa chape de dessus, sans se douter qu'il eût été nu sur lui, répond qu'il n'y a pas de pauvre. Alors le saint dit :
" Qu'on m’apporte un habit, et il n'y aura pas de pauvre à vêtir."
L'archidiacre fut forcé d'aller au marché et prenant pour cinq pièces d'argent une tunique sale et courte, qu'on appelle pénule, comme on dirait presque nulle, il la jeta en colère : aux pieds de Martin, qui se retira à l’écart pour la mettre : or, les manches de la pénule n'allaient que jusqu'au coude et elle descendait seulement à ses genoux. Néanmoins, Martin s'avança ainsi revêtu pour célébrer la messe. Mais pendant le saint sacrifice, un globe de feu apparut sur, sa tête, et beaucoup de personnes l’y remarquèrent. C'est pour cela qu'on dit qu'il était l’égal des apôtres.
A ce miracle, Maître Jean Beleth ajoute (ch. CLXIII) que le saint levant les mains vers Dieu à la préface de la messe, comme c'est la coutume, les manches de toile venant à retomber sur elles-mêmes, parce que ses bras n'étaient ni gros, ni gras et que la tunique dont il vient d'être parlé, n'allait que jusqu'aux coudes, ses bras restèrent nus. Alors des bracelets miraculeux, couverts d'or et de pierreries, sont apportés par des anges pour couvrir ses bras avec décence. En apercevant un jour une religieuse :
" Celle-ci, dit-il, a accompli le commandement évangélique : elle possédait deux tuniques, et elle en a donné une à qui n'en avait point. Et vous ; ajouta-t-il, vous devez faire de même."
Messe de saint Martin. Eustache Le Sueur. XVIIe.
Il eut une grande puissance pour chasser les démons du corps des hommes. On lit dans le même Dialogue (II, ch. IX) qu'une vache, agitée par le démon, exerçait partout sa fureur, tuait beaucoup de monde et accourait, pleine de rage, dans un chemin ; contre Martin et ses compagnons le saint leva la main en lui commandant de s'arrêter. Cette bête resta immobile et Martin vit un démon assis sur son dos, et lui insultant :
" Va-t-en, méchant, lui dit-il ; sors de cet animal inoffensif, et cesse de l’agiter."
Le démon s'en alla aussitôt, et la vache vint se prosterner aux pieds du saint qui lui commanda de retourner tranquillement à son troupeau. Il avait une grande adresse pour connaître les démons qui devenaient pour lui si faciles à distinguer qu'il les voyait sous quelque forme qu'ils prissent. En effet les démons se présentaient à lui sous la figure de Jupiter, le plus souvent de Mercure, quelquefois de Vénus et de Minerve ; à l’instant il les gourmandait par leur nom : il regardait Mercure comme acharné à nuire ; il disait que Jupiter était un brutal et un hébété.
Saint Martin à la table de l'empereur Maxime.
Vie de saint Martin. Sulpice Sévère. XIVe.
Une fois le démon lui apparut encore sous la forme d'un roi, orné de la pourpre, avec un diadème, et des chaussures dorées ; la bouche sereine et le visage gai. Tous les deux se turent pendant longtemps.
" Reconnais, Martin, dit enfin le démon, celui que tu adores. Je suis le Christ qui vais descendre sur la terre ; mais auparavant, j'ai voulu me manifester à toi... "
Et comme Martin étonné gardait encore le silence, le démon ajouta :
" Martin, pourquoi hésites-tu de croire, puisque tu me vois ? Je suis Jésus-Christ."
Alors Martin, éclairé par le Saint-Esprit, répondit :
" Notre Seigneur Jésus-Christ n'a jamais prédit qu'il viendrait revêtu de pourpre et ceint d'un diadème éclatant. Je croirai que c'est le Christ, quand je le verrai avec l’extérieur et la figure sous lesquels il a souffert, quand il portera les stigmates de la croix."
A ces paroles, le démon disparut, en laissant dans la cellule du saint une odeur infecte (Sulpice Sévère, Vie de saint Martin, ch. XXV.).
Saint Martin démasquant le diable.
Vie de saint Martin. Sulpice Sévère. XIVe.
Martin connut longtemps d'avance l’époque de sa mort, qu'il révéla aussi à ses frères. Sur ces entrefaites, il visita la paroisse (Le texte copié sur Sulpice Sévère porte diocesin ; on appelait ainsi les paroisses éloignées de l’église cathédrale. de Candé pour apaiser des querelles (Sulp. Sév., ép. à Bassula). Dans sa route, il vit, sur la rivière, des plongeons (les plongeons sont des oiseaux au mode de pêche est éloquemment évoqué par leur nom...) qui épiaient les poissons et qui en prenaient quelques-uns :
" C'est, dit-il, la figure des démons : ils cherchent à surprendre ceux qui ne sont point sur leur garde ; ils les prennent sans qu'ils s'en aperçoivent ; ils dévorent ceux qu'ils ont saisis ; et plus ils en dévorent moins ils sont rassasiés."
Alors il commanda à ces oiseaux de quitter ces eaux profondes et d'aller dans des pays déserts.
Saint Martin agenouillé devant le corps de saint Gatien.
Couvent des Ursulines Notre-Dame de l'Assomption. Tours.
Etant resté quelque temps dans cette paroisse, ses forces commencèrent à baisser, et il annonça à ses disciples que sa fin était prochaine. Alors tous se mirent à pleurer :
" Père, pourquoi nous quitter, et à qui confiez-vous des gens désolés ? Les loups ravisseurs se jetteront sur votre troupeau."
Martin, ému par leurs prières et par leurs larmes, se mit à prier ainsi en pleurant lui-même :
" Seigneur, si je suis encore nécessaire à votre peuple, je ne refuse point le travail ; que votre volonté soit faite."
Il balançait sur ce qu'il avait à préférer ; car il ne voulait pas les quitter comme aussi il ne voulait pas être séparé plus longtemps de Notre Seigneur Jésus-Christ.
La fièvre l’ayant tourmenté pendant quelque temps, ses disciples le priaient de leur laisser mettre un peu de paille sur le lit où il était couché sur la cendre et sous le silice :
" Il n'est pas convenable, mes enfants, leur dit-il, qu'un chrétien meure autrement que sous un silice et sur la cendre si je vous laisse un autre exemple, je suis un pécheur."
Toujours les yeux et les mains élevés au ciel, il ne sait pas donner de relâche à son esprit infatigable dans la prière ; or, comme il était toujours étendu sur le dos et que ses prêtres le suppliaient de se soulager en changeant de position :
" Laissez, mes frères, laissez-moi regarder le ciel plutôt que la terre, afin que l’esprit se dirige vers le Seigneur."
Et en disant ces mots, il vit le diable auprès de lui :
" Que fais-tu, ici, dit-il, bête cruelle? tu ne trouveras en moi rien de mauvais : c'est le sein d'Abraham qui me recevra."
En disant ces mots, sous Ariade et Honorius, qui commencèrent à régner vers l’an du Seigneur 395, et de sa vie la quatre-vingt-unième, il rendit son esprit à Dieu. Le visage du saint devint resplendissant; car il était déjà dans la gloire. Un choeur d'anges se fit entendre, dans l’endroit même, de beaucoup de personnes.
Saint Martin chassant le démon. Speculum historiale. J. de Vignay. XVe.
A son trépas lés Poitevins comme les Tourangeaux se rassemblèrent, et il s'éleva entre eux une grande contestation. Les Poitevins disaient :
" C'est un moine de notre pays ; nous réclamons ce qui nous a été confié."
Les Tourangeaux répliquaient :
" Il vous a été enlevé, c'est Dieu qui nous l’a donné."
Mais au milieu de la nuit, les Poitevins s'endormirent tous sans exception ; alors les Tourangeaux faisant passer le corps du saint par une fenêtre, le transportèrent dans une barque, sur la Loire, jusqu'à la ville de Tours, avec une grande joie.
Enlèvement du corps de saint Martin. Vie de saint Martin.
Sulpice Sévère. Le Mans. XVe.
Saint Séverin, évêque de Cologne, faisait par un dimanche, selon sa coutume, le tour des lieux saints, quand, à l’heure de la mort du saint homme, il entendit les Anges qui chantaient dans le ciel, et il appela l’archidiacre pour lui demander s'il entendait quelque chose. Sur sa réponse qu'il n'entendait rien, l’archevêque l’engagea à prêter une sérieuse attention ; il se mit donc à allonger le cou, à tendre les oreilles et à se tenir sur l’extrémité de ses pieds en se soutenant sur son bâton.
Et tandis que l’archevêque priait pour lui, il dit qu'il entendait quelques voix dans le ciel, et l’archevêque lui dit :
" C'est monseigneur Martin qui est sorti de ce monde et en ce moment les anges le portent dans le ciel. Les diables se sont présentés aussi, et voulaient le retenir, mais ne trouvant rien en lui qui leur appartînt, ils se sont retirés confus."
Alors l’archidiacre prit note dit jour et de l’heure et il apprit qu'à cet instant saint Martin mourait. Le moine Sévère, qui a écrit sa vie, s'étant endormi légèrement après matines, comme il le raconte lui-même dans une épître, vit lui apparaître saint Martin revêtu d'habits blancs, le visage en feu, les veux étincelants, les cheveux comme de la pourpre et tenant, à la main droite le livre que Sévère avait écrit sur sa vie : et comme il le voyait monter au ciel, après l’avoir béni, et qu'il souhaitait y monter avec lui, il s'éveilla. Alors, des messagers vinrent lui apprendre que, saint Martin était mort cette nuit-là.
Translation de saint Martin. Speculum historiale.
J. de Vignay. XVe.
Le même jour encore, saint Ambroise, évêque de Milan, en célébrant la messe, s'endormit sur l’autel entre la prophétie et l’épître : personne n'osait le réveiller, et le sous-diacre ne voulait pas lire l’épître, sans en avoir reçu l’ordre; après deux ou trois heures écoulées on éveilla Ambroise en disant :
" L'heure est passée, et le peuple se lasse fort d'attendre ; que notre Seigneur ordonne au clerc de lire l’épître."
Saint Ambroise leur répondit :
" Ne vous troublez point : car mon frère Martin est passé à Dieu ; j'ai assisté à ses funérailles, et je lui ai rendu les derniers devoirs ; mais vous m’avez empêché, en me réveillant, d'achever le dernier répons."
Alors on prit note à l’instant de ce jour, et on apprit que saint Martin était trépassé en ce moment.
Signalons que Baronius attaqua l’authenticité de cette vision en se basant sur ce que, d'après lui, saint Ambroise était mort lors du décès de saint Martin; mais saint Martin étant mort le 9 nov. 395 pouvait apparaître à saint Ambroise ne mourut qu’en 397 Baronius allait contre la tradition appuyée sur la liturgie, sur des historiens dignes de foi. Honorius d'Autun.
Cathédrale Saint-Gatien de Tours.
Maître Jean Beleth dit que les rois de France ont coutume de porter sa chape dans les combats ; de là le nom de chapelains donné aux gardiens de cette chape. Soixante-quatre ans après sa mort, le bienheureux Perpet ayant agrandi l’église de saint Martin, voulut y faire la translation de son corps; et après trois jours passés dans le jeûne et l’abstinence, on ne put jamais remuer le sépulcre.
On allait renoncer à ce projet, quand apparut un vieillard magnifique qui dit :
" Que tardez-vous ? vous ne voyez pas saint Martin prêta vous aider, si vous approchez les mains ?"
Alors ce vieillard souleva de ses mains le tombeau avec les assistants qui l’enlevèrent avec la plus grande facilité, et le placèrent à l’endroit où il est honoré maintenant. Or, après cela on ne rencontra ce vieillard en aucun lieu.
On célèbre la fête de cette translation le 4 juillet.
Saint Odon, abbé de Cluny, rapporte (De Translatione B. Martini a Burgundia, ch. X.) qu'alors toutes les cloches étaient en branle dans toutes les églises, sans que personne n'y touchât, et toutes les lampes s'allumèrent par miracle. Il rapporte encore qu'il y avait deux camarades dont l’un était aveugle et l’autre paralytique., L'aveugle portait le paralytique et celui-ci indiquait le chemin à l’autre, et en mendiant de cette façon, ils amassaient beaucoup d'argent.
Quand ils apprirent qu'une multitude d'infirmes étaient guéris auprès du corps de saint Martin, qu'on conduisait à l’église en procession ; ils se prirent à craindre que le saint corps ne fût amené vis-à-vis de la maison où ils demeuraient et que peut-être ils fussent guéris aussi ; car ils ne voulaient pas recouvrer la santé pour ne rien perdre de leurs bénéfices. Alors ils se sauvaient, d'une rue à l’autre, où ils pensaient que le corps ne serait pas conduit. Or, au milieu de leur course, ils se rencontrèrent tout à coup, à l’improviste avec le corps ; et parce que Dieu accorde beaucoup de faveurs à ceux qui n'en veulent pas recevoir, tous les deux furent guéris à l’instant malgré eux, quoiqu'ils s'en affligeassent grandement.
L'église Saint-Martin de Tours profanée par les bêtes féroces
calvinistes en 1564. Dessin de Sébastien Leclerc. XVIIe.
Saint Ambroise s'exprime ainsi au sujet de saint Martin :
" Saint Martin abattit les temples de l’erreur, païenne, il leva les étendards de la piété, il ressuscita les morts, il chassa les démons cruels du corps des possédés ; il rendit le bienfait de la santé à des malades attaqués de nombreuses infirmités.
Il fut jugé tellement parfait qu'il mérita de couvrir Notre Seigneur Jésus-Christ dans la personne d'un pauvre, et qu'il revêtit le Seigneur du monde d'un habit que pauvre il avait reçu lui-même. Ô l’heureuse largesse qui couvrit la divinité ! Ô glorieux partage de chlamide qui couvrit un soldat et son roi tout à la fois ! Ô présent inestimable qui mérita de revêtir la divinité.
Il était digne, Seigneur, que vous lui accordassiez la récompense octroyée à vos confesseurs ; il était digne que les barbares ariens fussent vaincus par lui. L'amour du martyre ne lui a pas fait redouter les tourments d'un persécuteur. Que doit-il recevoir pour s'être offert tout entier, celui qui pour une part de manteau a mérité de revêtir Dieu et de le voir ? A ceux qui avaient l’espoir, il accorda la santé, aux uns par ses prières, aux autres par son regard."
Saint Martin. Jean Bourdichon.
Grandes heures d'Anne de Bretagne. XVIe.
Rq : On peut télécharger et lire la Vie de saint Martin par Sulpice Sévère sur le site de la Bibliothèque nationale :http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k102665j
Source : Vie des Saints : http://hodiemecum.hautetfort.com
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Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
Pitch Perfect's - Anna Kendrick - "When I'm Gone" (Cups)
C'est devenu une chanson phénomène à la mode au fil du temps
Tout ce qui brille - Le clip de la chanson du film
Tout ce qui brille de Géraldine Nakache et Hervé Mimran sort mercredi 23 mars au cinéma.
Une histoire d'amitié qui dérape à cause du strass et des paillettes.
Découvrez le clip, de Tout ce qui brille, la chanson du film.
Mois de novembre : mois de nos frères et soeurs au purgatoire
Pensons-y dans nos prières ! (pas seulement en novembre...)
Invité- Invité
Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
Neuvaine à Sainte Élisabeth de Hongrie
Sainte Élisabeth de Hongrie
Sainte Patronne du Tiers Ordre de Saint François
1207-1231
Fête le 17 novembre
Sainte Elisabeth, naquit à Presbourg en 1207; elle était le troisième enfant du roi André II de Hongrie, descendant du saint roi Etienne, et de Gertrude, fille du duc Berthold IV de Méranie. Elle quitta la Hongrie à quatre ans, promise en mariage au fils du landgrave Hermann I° de Thuringe (mort en 1217), Louis (né en 1200) qu'elle épousa en 1221.
Elisabeth avait une âme de feu : « Elisabeth, dit sa dame de compagnie, Guta, rappelle fréquemment la présence de Dieu, dans toutes ses actions elle invoque le Seigneur et rapporte tout à lui. » L'influence de son mari, qu'elle aima d'un grand amour, lui apporta un équilibre humain et spirituel durant les années heureuses de leur vie commune dont naquirent deux enfants (Hermann en 1222 et Sophie en 1224) : « Seigneur Jésus-Christ, je vous offre, ainsi qu'à votre chère mère Marie, ce nouveau né, fruit chéri de mon sein. Je vous le rends de tout coeur, tel que vous me l'avez donné. Recevez ce bébé, tout baigné de mes larmes, au nombre de vos serviteurs et amis. Bénissez-le à jamais. » Une lumière éclatante brillait alors dans l'Eglise, celle de François d'Assise. Elisabeth rêvait de vivre en foyer l'idéal franciscain et Louis était apte à partager les aspirations de sa femme. Mais, le 24 juin 1227, Louis de Thuringe dut partir pour la cinquième croisade. Au bout de trois mois, il mourait sur un bateau, en rade d'Otrante, en s'écriant : « Voyez donc toutes ces colombes blanches ! Je vais partir avec elles vers mon Dieu ! »
Encore qu'elle l'avait pressenti (« Malheur à moi, pauvre femme, sur terre je ne reverrai plus mon bien-aimé ! »), le coup fut terrible pour Elisabeth, qui attendait son troisième enfant, Gertrude (née vingt-sept jours après la mort de son père) : «Désormais, j'ai tout perdu sur la terre. O cher ami de mon coeur, mon excellent et pieux époux, tu es mort et tu me laisses dans la misère. Comment vais-je vivre sans toi ? Pauvre veuve abandonnée, faible femme ! Que le Dieu d'amour, celui qui n'abandonne pas la veuve et l'orphelin, me console ! O Mon Dieu ! O mon Jésus, fortifiez-moi dans ma faiblesse ! »
Elle aurait eu besoin alors d'un François de Sales à ses côtés ; or elle avait pour directeur un maître qui la terrorisait et n'hésitait même pas à la frapper. Spoliée de ses biens, elle enfermée par son oncle, l'évêque de Bamberg qui la veut remarier, jusqu'au retour de la dépouille de son mari (1228) : « Mon Dieu, merci de me consoler miséricordieusement par ces restes mortuaires de mon mari. Si grand que soit mon amour envers Louis, vous savez, Seigneur, que je ne me repens nullement de notre commun sacrifice pour le secours de la Terre-Sainte. Si je pouvais ramener à la vie mon cher époux, je donnerais le monde en échange. Pourtant, contre votre volonté sainte, je ne saurais racheter sa vie, ne serait-ce que pour un seul de mes cheveux ! Que la volonté du Seigneur soit faite ! »
Cédant à une recherche fiévreuse de l'abjection et de la pénitence, elle rompit avec sa famille, qui la prenait pour folle, et elle confia à d'autres le soin de ses enfants, tandis qu'elle revêtait l'habit du Tiers-Ordre, à Marburg sur le Lahn, pour se donner au service des pauvres et des malades les plus abandonnés, en qui elle reconnaissait le Christ : « Quelle joie pour moi de servir Notre-Seigneur en ses membres souffrants les plus éprouvés ! » Sa santé ne put résister à toutes ces austérités. Elle mourut le 16 novembre 1231, à minuit, âgée de vingt-quatre ans : «C'est l'heure où Jésus vient racheter le monde. il me rachètera aussi. Quelle faiblesse j'éprouve donc ! Pourtant, je ne ressens pas de douleur. O Marie, venez à mon secours ! Le moment arrive où Dieu m'appelle à l'éternelle noce. L'époux vient chercher son épouse ... Silence ! Silence ! »
Grégoire IX canonisa Elisabeth en 1235 ; elle est, avec saint Louis, patronne du Tiers-Ordre franciscain et, en 1885, Léon XIII la proclama patronne des femmes et des jeunes filles allemandes.[/font]
Elisabeth avait une âme de feu : « Elisabeth, dit sa dame de compagnie, Guta, rappelle fréquemment la présence de Dieu, dans toutes ses actions elle invoque le Seigneur et rapporte tout à lui. » L'influence de son mari, qu'elle aima d'un grand amour, lui apporta un équilibre humain et spirituel durant les années heureuses de leur vie commune dont naquirent deux enfants (Hermann en 1222 et Sophie en 1224) : « Seigneur Jésus-Christ, je vous offre, ainsi qu'à votre chère mère Marie, ce nouveau né, fruit chéri de mon sein. Je vous le rends de tout coeur, tel que vous me l'avez donné. Recevez ce bébé, tout baigné de mes larmes, au nombre de vos serviteurs et amis. Bénissez-le à jamais. » Une lumière éclatante brillait alors dans l'Eglise, celle de François d'Assise. Elisabeth rêvait de vivre en foyer l'idéal franciscain et Louis était apte à partager les aspirations de sa femme. Mais, le 24 juin 1227, Louis de Thuringe dut partir pour la cinquième croisade. Au bout de trois mois, il mourait sur un bateau, en rade d'Otrante, en s'écriant : « Voyez donc toutes ces colombes blanches ! Je vais partir avec elles vers mon Dieu ! »
Encore qu'elle l'avait pressenti (« Malheur à moi, pauvre femme, sur terre je ne reverrai plus mon bien-aimé ! »), le coup fut terrible pour Elisabeth, qui attendait son troisième enfant, Gertrude (née vingt-sept jours après la mort de son père) : «Désormais, j'ai tout perdu sur la terre. O cher ami de mon coeur, mon excellent et pieux époux, tu es mort et tu me laisses dans la misère. Comment vais-je vivre sans toi ? Pauvre veuve abandonnée, faible femme ! Que le Dieu d'amour, celui qui n'abandonne pas la veuve et l'orphelin, me console ! O Mon Dieu ! O mon Jésus, fortifiez-moi dans ma faiblesse ! »
Elle aurait eu besoin alors d'un François de Sales à ses côtés ; or elle avait pour directeur un maître qui la terrorisait et n'hésitait même pas à la frapper. Spoliée de ses biens, elle enfermée par son oncle, l'évêque de Bamberg qui la veut remarier, jusqu'au retour de la dépouille de son mari (1228) : « Mon Dieu, merci de me consoler miséricordieusement par ces restes mortuaires de mon mari. Si grand que soit mon amour envers Louis, vous savez, Seigneur, que je ne me repens nullement de notre commun sacrifice pour le secours de la Terre-Sainte. Si je pouvais ramener à la vie mon cher époux, je donnerais le monde en échange. Pourtant, contre votre volonté sainte, je ne saurais racheter sa vie, ne serait-ce que pour un seul de mes cheveux ! Que la volonté du Seigneur soit faite ! »
Cédant à une recherche fiévreuse de l'abjection et de la pénitence, elle rompit avec sa famille, qui la prenait pour folle, et elle confia à d'autres le soin de ses enfants, tandis qu'elle revêtait l'habit du Tiers-Ordre, à Marburg sur le Lahn, pour se donner au service des pauvres et des malades les plus abandonnés, en qui elle reconnaissait le Christ : « Quelle joie pour moi de servir Notre-Seigneur en ses membres souffrants les plus éprouvés ! » Sa santé ne put résister à toutes ces austérités. Elle mourut le 16 novembre 1231, à minuit, âgée de vingt-quatre ans : «C'est l'heure où Jésus vient racheter le monde. il me rachètera aussi. Quelle faiblesse j'éprouve donc ! Pourtant, je ne ressens pas de douleur. O Marie, venez à mon secours ! Le moment arrive où Dieu m'appelle à l'éternelle noce. L'époux vient chercher son épouse ... Silence ! Silence ! »
Grégoire IX canonisa Elisabeth en 1235 ; elle est, avec saint Louis, patronne du Tiers-Ordre franciscain et, en 1885, Léon XIII la proclama patronne des femmes et des jeunes filles allemandes.[/font]
Tous les maîtres de la vie spirituelle sont unanimes à dire que la lecture de la vie des saints est un des plus puissants moyens d'éveiller en nous le désir de la sainteté et de nous exciter aux efforts nécessaires pour l'acquérir. Ils nous ont été donnés en exemple, dit l'Imitation, et ils doivent avoir une plus grande force pour nous exciter au progrès, que la masse des tièdes pour nous porter au relâchement. » (Imitation de Jésus-Christ liv. 1, Ch. 18.) Mais combien cet exemple est plus puissant encore, s'il est aidé par leur intercession, si nous la leur demandons pieusement en méditant les vertus dans lesquelles ils ont spécialement excellé! Nous espérons que cette neuvaine de méditations, tirées de la vie de sainte Élisabeth, sera d'un grand secours pour ceux qui voudront lui demander la grâce de l'imiter dans la pratique de la sainteté. Et comme sainte Élisabeth s'est sanctifiée dans le monde, nous espérons aussi qu'elle obtiendra des bénédictions efficaces pour les personnes du monde qui voudront l'imiter.
Premier jour
L'oraison de Sainte Élisabeth
L'oraison de Sainte Élisabeth
La prière, dans toute l'acception du mot, est la première condition à remplir pour arriver à la sainteté. « A mon avis, dit saint Jean Chrysostome, il est absolument évident, qu'il est simplement impossible, sans le secours de la prière, d'acquérir une vertu et de faire aucun progrès dans cette vie ». La chose est évidente, parce que la sainteté est un don de Dieu, mais un don qu'il donne à qui le demande et à qui le demande avec les conditions voulues. Pour recevoir la grâce, il faut se mettre en communication avec Dieu c'est pourquoi la prière est une élévation de l'âme vers Dieu élévation qui se fait au moyen de toutes les puissances de l'âme par la pensée qui considère Dieu en lui-même, dans ses œuvres et dans ses bienfaits, dans les mystères de la vie et dans la mort de Jésus-Christ; par la volonté en s'attachant continuellement à faire la volonté de Dieu, de manière à ce que notre volonté n'en fasse plus qu'une avec la sienne; par le cœur, en aspirant ardemment à la possession de ce souverain bien. C'est la continuité de cette triple action de l'âme qui forme l'état d'oraison permanente, et qui réalise la parole de Notre-Seigneur: « Il fait toujours prier et ne jamais cesser de prier ». (Saint Luc 18: 1.) Mais la sainteté ne regarde pas seulement l'âme elle doit rejaillir sur le corps, et il faut que ce dernier participe à cette élévation par la prière vocale, par les génuflexions, etc. En un mot, il faut que l'homme prie tout entier, et prie toujours. C'est par cette prière humble et continuelle qu'il arrive à pénétrer les nuées qui lui cachent la vue de Dieu et qu'il sentira son regard bénissant et sanctifiant. (Ecclésiastique 35: 21.)
Sainte Élisabeth est arrivée à la sainteté, parce que, comme tous les saints, elle a commencé par prier. A peine eut-elle l'usage de sa raison naissante qu'elle apprit à élever son âme vers Dieu. Tout enfant, elle méditait les paroles de la sainte Écriture; elle aimait surtout à aller contempler de longues heures Jésus-Christ au sacrement de l'autel. Et cette habitude de tenir sa pensée fixée sur Jésus-Christ crucifié devint tellement forte, qu'elle le voyait pour ainsi dire toujours en elle-même. Dès lors, quelle énergie à faire sa volonté et à conformer en tout sa volonté à celle de son modèle! Mais elle ne se contentait pas de le contempler ainsi en elle-même. Elle passait de longues heures et parfois des nuits entières dans la posture de l'adoration et de la prière. Cette prière ardente et continuelle établissait comme un courant ininterrompu entre Dieu et la Sainte. Du côté de la Sainte, aucune pensée, aucune action, aucun mouvement qui ne fussent méritoires, parce qu'ils étaient tous revêtus de la présence féconde de Dieu; du côté de Dieu, c'étaient des flots de grâces qui coulaient dans l'âme de la Sainte, la remplissant continuellement et augmentant en même temps ses capacités surnaturelles. A ce point de vue, l'histoire de sainte Élisabeth est l'histoire de tous les saints; et cette histoire nous trace d'une façon absolument exacte ce que nous avons à faire pour arriver à la sainteté. Ce serait une funeste erreur que de prétendre y arriver par un autre moyen, puisque sans la prière nous ne pouvons pas espérer le moindre secours de la part de Dieu.
Sainte Élisabeth, apprenez-nous à prier. Apprenez-nous d'abord la nécessité de prier, ensuite comment nous devons prier. La prière nous ennuie, nous fatigue rapidement, et parce qu'elle nous ennuie et nous fatigue, nous nous persuadons bien vite qu'elle n'est pas nécessaire, et nous inventons une foule d'autres raisons pour nous abstenir de prier. C'est là un grand malheur pour nous, parce que sans la prière nous ne pouvons pas nous sauver. A nous qui aimons relire votre vie admirable, qui admirons vos vertus extraordinaires, qui vous louons d'être arrivée à la céleste paix, d'être entourée d'une gloire qui vous distingue au milieu de l'assemblée des saints, donnez-nous, ô aimable Sainte, votre amour de la prière. Et pour que nous aimions prier, obtenez-nous d'éprouver quelquefois le bonheur de nous sentir en communication avec Dieu. On dit que lorsqu'on a goûté une fois ce bonheur, on le recherche de préférence à tout autre. Quoique nous ne le méritions pas, nous osons pourtant vous le demander, afin d'être entrainés à votre suite dans l'union continuelle avec Dieu et afin d'arriver à cette gloire que vous possédez. Ainsi soit-il.
Sainte Élisabeth est arrivée à la sainteté, parce que, comme tous les saints, elle a commencé par prier. A peine eut-elle l'usage de sa raison naissante qu'elle apprit à élever son âme vers Dieu. Tout enfant, elle méditait les paroles de la sainte Écriture; elle aimait surtout à aller contempler de longues heures Jésus-Christ au sacrement de l'autel. Et cette habitude de tenir sa pensée fixée sur Jésus-Christ crucifié devint tellement forte, qu'elle le voyait pour ainsi dire toujours en elle-même. Dès lors, quelle énergie à faire sa volonté et à conformer en tout sa volonté à celle de son modèle! Mais elle ne se contentait pas de le contempler ainsi en elle-même. Elle passait de longues heures et parfois des nuits entières dans la posture de l'adoration et de la prière. Cette prière ardente et continuelle établissait comme un courant ininterrompu entre Dieu et la Sainte. Du côté de la Sainte, aucune pensée, aucune action, aucun mouvement qui ne fussent méritoires, parce qu'ils étaient tous revêtus de la présence féconde de Dieu; du côté de Dieu, c'étaient des flots de grâces qui coulaient dans l'âme de la Sainte, la remplissant continuellement et augmentant en même temps ses capacités surnaturelles. A ce point de vue, l'histoire de sainte Élisabeth est l'histoire de tous les saints; et cette histoire nous trace d'une façon absolument exacte ce que nous avons à faire pour arriver à la sainteté. Ce serait une funeste erreur que de prétendre y arriver par un autre moyen, puisque sans la prière nous ne pouvons pas espérer le moindre secours de la part de Dieu.
Sainte Élisabeth, apprenez-nous à prier. Apprenez-nous d'abord la nécessité de prier, ensuite comment nous devons prier. La prière nous ennuie, nous fatigue rapidement, et parce qu'elle nous ennuie et nous fatigue, nous nous persuadons bien vite qu'elle n'est pas nécessaire, et nous inventons une foule d'autres raisons pour nous abstenir de prier. C'est là un grand malheur pour nous, parce que sans la prière nous ne pouvons pas nous sauver. A nous qui aimons relire votre vie admirable, qui admirons vos vertus extraordinaires, qui vous louons d'être arrivée à la céleste paix, d'être entourée d'une gloire qui vous distingue au milieu de l'assemblée des saints, donnez-nous, ô aimable Sainte, votre amour de la prière. Et pour que nous aimions prier, obtenez-nous d'éprouver quelquefois le bonheur de nous sentir en communication avec Dieu. On dit que lorsqu'on a goûté une fois ce bonheur, on le recherche de préférence à tout autre. Quoique nous ne le méritions pas, nous osons pourtant vous le demander, afin d'être entrainés à votre suite dans l'union continuelle avec Dieu et afin d'arriver à cette gloire que vous possédez. Ainsi soit-il.
Notre Père, Je vous salue Marie
Prière tirée de l'Office de sainte Élisabeth
Éclairez, ô Dieu de miséricorde, les cœurs de vos fidèles et, en vertu des glorieuses prières de la bienheureuse Élisabeth, donnez-nous la grâce de mépriser les biens de ce monde et de mettre pour toujours notre joie dans les biens célestes; par Jésus-Christ, notre-Seigneur. Ainsi soit-il.
Sainte Élisabeth, priez pour nous. Deuxième jour
La dévotion de Sainte Élisabeth envers l'Eucharistie
La dévotion de Sainte Élisabeth envers l'Eucharistie
« Approchez et rassasiez-vous, car c'est une nourriture; approchez et buvez, car c'est une source d'eau vive approchez et remplissez- vous de clarté, car c'est une lumière; approchez et soyez libres, car là où est l'esprit du Seigneur, là est la liberté: approchez et soyez pardonnés, car l'Eucharistie est la rémission des péchés ». (Saint Ambroise.) L'Eucharistie est la possession invisible de Dieu sur la terre, comme la vision béatifique est la possession visible de Dieu dans le ciel. Nul ne peut aspirer à posséder Dieu dans le ciel s'il ne cherche pas à le posséder sur la terre. « Je vous le dis en vérité, si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, vous n'aurez pas la vie en vous ». (S. Jean, 6: 54.) La prière par laquelle l'âme s'élève vers Dieu doit être complétée par la communion qui est la possession de Dieu. Tous les saints ont cherché à recevoir la sainte Eucharistie; tous les saints ont eu envers la présence réelle de Notre-Seigneur une grande dévotion. Sainte Élisabeth, tout enfant, aimait à se trouver au pied du tabernacle, à se prosterner sur le pavé devant ce Dieu que son cœur voyait sur l'autel. Quand la chapelle était fermée, elle se prosternait devant la porte et en baisait la serrure. Sa dévotion était amoureuse et humble. Le temps qu'elle passait dans l'intimité avec son Dieu, soit qu'elle le visitât, soit qu'elle le possédât par la communion, se passait en épanchements pleins de tendresse, auxquels Notre-Seigneur répondait par des communications ineffables. Dans la conscience vive qu'elle avait de la bassesse humaine en face de la Majesté divine, elle s'anéantissait le plus qu'elle pouvait en sa présence volontiers elle se serait-dépouillée de tout ornement, de toute marque de distinction ce qu'elle faisait d'ailleurs autant qu'elle pouvait au temps de sa prospérité, et ce qu'elle fit avec bonheur aux jours de l'épreuve et de la retraite. C'est là qu'elle trouva la force, la lumière, la vraie liberté; c'est dans un de ces entretiens qu'elle reçut de Notre-Seigneur l'assurance que tous ses péchés lui étaient pardonnés.
Jésus dans l'Eucharistie est le centre de la vie chrétienne, le foyer de la vraie sainteté. C'est lui qui sert d'intermédiaire entre son Père et nous, et rien ne vient de Dieu jusqu'à nous sinon par Jésus dans l'Eucharistie, rien ne peut aller de nous jusqu'à Dieu sans passer par Lui. La dévotion envers la sainte Eucharistie nous est donc absolument nécessaire. Elle est strictement nécessaire au salut, car celui qui ne la reçoit pas n'a pas la vie; plus on la fréquente, plus on assure son salut, et le travail de la sainteté n'est pas autre chose que l'effort continu pour assurer son salut le plus possible. Mais la sainteté est aussi la participation à la vie divine; elle est comme la déification de l'homme, qui ne peut s'obtenir que par la communication aussi fréquente que possible, et même aussi continuelle que possible de Dieu lui-même communication qui s'opère surtout dans l'Eucharistie en même temps adorée, désirée et reçue. Adorer l'Eucharistie, la désirer et la recevoir tel est le commencement, la croissance et la perfection de la vie chrétienne.
O sainte Élisabeth, qui avez si bien connu la source de la perfection, qui y avez puisé avec tant d'avidité la vie surnaturelle et divine, et qui en. avez reçu cette sainteté qui fait l'admiration du monde et la joie du ciel, obtenez-nous par votre bienveillante intercession l'amour de la sainte Eucharistie. Entraînez-nous à votre suite au pied du tabernacle, et là, apprenez-nous à adorer le Dieu d'amour qui y réside, à le désirer de toutes les puissances de notre âme, et à le recevoir avec tout l'amour d'un cœur pur comme le vôtre, afin qu'après en avoir reçu la force, la lumière et l'assurance que nos péchés nous sont pardonnés, nous puissions le posséder avec vous dans l'éternité bienheureuse. Ainsi soit-il.
Jésus dans l'Eucharistie est le centre de la vie chrétienne, le foyer de la vraie sainteté. C'est lui qui sert d'intermédiaire entre son Père et nous, et rien ne vient de Dieu jusqu'à nous sinon par Jésus dans l'Eucharistie, rien ne peut aller de nous jusqu'à Dieu sans passer par Lui. La dévotion envers la sainte Eucharistie nous est donc absolument nécessaire. Elle est strictement nécessaire au salut, car celui qui ne la reçoit pas n'a pas la vie; plus on la fréquente, plus on assure son salut, et le travail de la sainteté n'est pas autre chose que l'effort continu pour assurer son salut le plus possible. Mais la sainteté est aussi la participation à la vie divine; elle est comme la déification de l'homme, qui ne peut s'obtenir que par la communication aussi fréquente que possible, et même aussi continuelle que possible de Dieu lui-même communication qui s'opère surtout dans l'Eucharistie en même temps adorée, désirée et reçue. Adorer l'Eucharistie, la désirer et la recevoir tel est le commencement, la croissance et la perfection de la vie chrétienne.
O sainte Élisabeth, qui avez si bien connu la source de la perfection, qui y avez puisé avec tant d'avidité la vie surnaturelle et divine, et qui en. avez reçu cette sainteté qui fait l'admiration du monde et la joie du ciel, obtenez-nous par votre bienveillante intercession l'amour de la sainte Eucharistie. Entraînez-nous à votre suite au pied du tabernacle, et là, apprenez-nous à adorer le Dieu d'amour qui y réside, à le désirer de toutes les puissances de notre âme, et à le recevoir avec tout l'amour d'un cœur pur comme le vôtre, afin qu'après en avoir reçu la force, la lumière et l'assurance que nos péchés nous sont pardonnés, nous puissions le posséder avec vous dans l'éternité bienheureuse. Ainsi soit-il.
Notre Père, je Vous salue Marie
Prière (Comme au premier jour.)
Troisième jour
La mortification de Sainte Élisabeth
La mortification de Sainte Élisabeth
« Le lutteur dans l'arène s'abstient de tout ce qu'il fait pour une couronne corruptible, nous devons le faire pour gagner une couronne incorruptible. (1 Cor. 9, 25.) Pour aller à Dieu, il faut avoir dépouillé son cœur de toute affection aux créatures. « Le renoncement n'est pas autre chose que la rupture de tout ce commerce terrestre et temporel, rupture qui, nous élevant au-dessus des inquiétudes et des préoccupations de la vie humaine, nous rend plus prompts et plus aptes à arriver à la contemplation de Dieu ». (Saint Bernard.) Mais ce que l'on entend proprement par mortification, consiste plus spécialement dans le renoncement à toutes les satisfactions du corps, et son but est de détruire la loi de la chair par l'asservissement et au besoin l'affaiblissement des instruments de cette loi, qui sont les membres du corps et les facultés sensibles. Le corps porte à la mollesse doit être châtie par la douleur, dompté par la fatigue et par le jeûne. En un mot, il faut faire mourir l'homme charnel, afin de faire vivre exclusivement l'homme spirituel. « Plût à Dieu, s'écrie saint Bernard, que je tombe souvent dans cette mort, pour éviter les pièges de la mort, pour ne plus sentir les caresses mortelles de la luxure, pour échapper au sentiment de la passion, à l'ardeur de l'avarice, aux aiguillons de la colère et de l'impatience, aux angoisses des inquiétudes et au tourment des soucis ». Pour suivre Jésus-Christ, il faut être dépouillé de tout et porter après lui la croix de la douleur. « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renonce lui-même, qu'il porte sa croix et me suive ». (Saint Matthieu 26: 24.)
Sainte Élisabeth avait merveilleusement compris les avantages de la mortification. Dès l'enfance, elle s'habituait à se priver de tout ce qui n'était pas absolument nécessaire. Tout d'abord son premier soin fut de se soumettre exactement aux pénitences imposées par les lois de l'Église. Elle fut scrupuleuse observatrice des lois de l'abstinence, et plus d'une fois elle ne mangea, malgré de grandes fatigues, que du pain et de l'eau. Ce qui est imposé par une loi stricte doit être observe par le sentiment de la justice, vertu qui est la base nécessaire de la vie chrétienne. Le sentiment de l'amour de Dieu poussait ensuite la Sainte à des actes de mortification de son propre choix, tels que les jeûnes de surérogation, les longues prières la nuit à genoux, maigre le froid et la fatigue, la discipline et le cilice qu'elle gardait sous ses vêtements d'apparat. Ainsi se mortifiait-elle dans les jours de sa vie prospère. Mais avec plus de joie encore elle accepta les douleurs qui accompagnèrent l'injustice dont elle fut victime; car elle savait que les mortifications qui nous viennent d'une volonté étrangère sont plus méritoires que celles que nous nous imposons par notre propre volonté car il est plus parfait de briser notre volonté que de lui obéir. Dès lors Élisabeth remercia Dieu d'avoir été dépouillée de tout; elle se réjouit vivement des humiliantes brutalités des personnes auxquelles elle avait fait du bien elle se montrait heureuse de mendier son pain et de travailler péniblement pour le gagner. Elle se disait plus riche avec sa quenouille qu'avec un sceptre, dans sa chaumière de Marbourg que dans le château de Wartbourg; elle se nourrissait avec plus de joie du pain des pauvres que des mets de la table ducale.
Sainte Élisabeth, vous avez entendu la parole de l'Apôtre: « La femme qui vit dans les délices parait vivante, mais elle est morte » (1 Timothée 5, 6); et vous avez repoussé toutes les délices de la vie temporelle. Vous avez cherché, à force de mortifications, à accomplir en vous la Passion du Christ; et vous avez accepté avec joie toutes les douleurs de l'âme et du corps, afin de ressembler à Jésus-Christ crucifié. Vous êtes allée à Jésus en rompant tous les liens qui vous rattachaient aux créatures, vous avez voulu en tout mourir au monde pour vivre en Dieu; et maintenant que vous jouissez en paix de la glorieuse couronne que vous avez conquise par vos travaux, entraînez-nous à votre suite dans cette voie de l'abnégation qui vous a conduite à la glorieuse béatitude. Obtenez-nous par votre intercession de comprendre que pour ne pas s'agiter en vain, il faut, comme le dit l'Apôtre, châtier son corps et le réduire en servitude. (I Cor. 9, 27.) Sainte Élisabeth, par vos exemples et par votre intercession, conduisez-nous au séjour de la paix. Ainsi soit-il.
Sainte Élisabeth avait merveilleusement compris les avantages de la mortification. Dès l'enfance, elle s'habituait à se priver de tout ce qui n'était pas absolument nécessaire. Tout d'abord son premier soin fut de se soumettre exactement aux pénitences imposées par les lois de l'Église. Elle fut scrupuleuse observatrice des lois de l'abstinence, et plus d'une fois elle ne mangea, malgré de grandes fatigues, que du pain et de l'eau. Ce qui est imposé par une loi stricte doit être observe par le sentiment de la justice, vertu qui est la base nécessaire de la vie chrétienne. Le sentiment de l'amour de Dieu poussait ensuite la Sainte à des actes de mortification de son propre choix, tels que les jeûnes de surérogation, les longues prières la nuit à genoux, maigre le froid et la fatigue, la discipline et le cilice qu'elle gardait sous ses vêtements d'apparat. Ainsi se mortifiait-elle dans les jours de sa vie prospère. Mais avec plus de joie encore elle accepta les douleurs qui accompagnèrent l'injustice dont elle fut victime; car elle savait que les mortifications qui nous viennent d'une volonté étrangère sont plus méritoires que celles que nous nous imposons par notre propre volonté car il est plus parfait de briser notre volonté que de lui obéir. Dès lors Élisabeth remercia Dieu d'avoir été dépouillée de tout; elle se réjouit vivement des humiliantes brutalités des personnes auxquelles elle avait fait du bien elle se montrait heureuse de mendier son pain et de travailler péniblement pour le gagner. Elle se disait plus riche avec sa quenouille qu'avec un sceptre, dans sa chaumière de Marbourg que dans le château de Wartbourg; elle se nourrissait avec plus de joie du pain des pauvres que des mets de la table ducale.
Sainte Élisabeth, vous avez entendu la parole de l'Apôtre: « La femme qui vit dans les délices parait vivante, mais elle est morte » (1 Timothée 5, 6); et vous avez repoussé toutes les délices de la vie temporelle. Vous avez cherché, à force de mortifications, à accomplir en vous la Passion du Christ; et vous avez accepté avec joie toutes les douleurs de l'âme et du corps, afin de ressembler à Jésus-Christ crucifié. Vous êtes allée à Jésus en rompant tous les liens qui vous rattachaient aux créatures, vous avez voulu en tout mourir au monde pour vivre en Dieu; et maintenant que vous jouissez en paix de la glorieuse couronne que vous avez conquise par vos travaux, entraînez-nous à votre suite dans cette voie de l'abnégation qui vous a conduite à la glorieuse béatitude. Obtenez-nous par votre intercession de comprendre que pour ne pas s'agiter en vain, il faut, comme le dit l'Apôtre, châtier son corps et le réduire en servitude. (I Cor. 9, 27.) Sainte Élisabeth, par vos exemples et par votre intercession, conduisez-nous au séjour de la paix. Ainsi soit-il.
Notre Père, je Vous salue Marie
Prière (Comme au premier jour.)
Quatrième jour
La patience de Sainte Élisabeth
Tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ souffriront la persécution » (2 Timothée 3:12.) Cette parole de l'Apôtre n'est que l'écho de celle de Notre-Seigneur: « Le serviteur n'est pas plus grand que son maître, s'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi. » (Saint Jean, 15, 20.) « Je vous le dis en vérité, vous pleurerez et le monde se réjouira tandis que vous serez dans la tristesse ». (Saint Jean, 16: 20). Le monde n'accepte point la leçon que lui donne l'exemple de la vertu. La vue de la sainteté, le spectacle de la vertu excite sa haine, au point que le chrétien qui n'est en butte à aucune persécution ou contradiction de la part du monde peut s'inquiéter au sujet de la réalité de sa vertu. « C'est donc armés de la patience que nous devons courir au combat qui nous est proposé, en fixant notre regard sur Jésus, l'auteur et le consommateur de notre foi, préférant la croix à la joie qui lui était offerte, et méprisant la honte de ce supplice ». (Hébreux 12: 1-2.) Mais ce n'est pas seulement la persécution qu'il faut savoir endurer avec patience, ce sont encore les tristesses (1ere Épitre de Saint Pierre, 2: 20) de la vie, les déceptions, les déboires de toutes sortes qui nous viennent des chrétiens aussi bien que des impies, des proches autant et plus que des étrangers; ce sont toutes ces blessures du cœur et de l'âme, bien plus douloureuses encore que celles du corps. C'est en tout ce qui constitue la vie chrétienne que nous pouvons nous appliquer ces paroles de saint Pierre: « Le secret de votre vocation, c'est que le Christ a souffert pour vous, vous laissant un exemple pour que vous marchiez sur ses traces ». (Ibid. 2, 21.)
Sainte Élisabeth a supporté, réunis en elle, tous les genres de douleurs. Jeune fille, elle a vu sa piété tournée en dérision par ceux qui auraient dû l'encourager et s'en réjouir. Plus tard, après de bien courtes années de bonheur terrestre, où elle ne laissa point son cœur s'amollir, elle dut subir les plus grandes douleurs qu'il soit donné à une femme de supporter. Elle est dépouillée de tout ce qu'elle possède, chassée ignominieusement de sa maison, elle est condamnée à entendre les cris de ses enfants souffrant de la faim. Tendant la main pour demander l'aumône, elle éprouve la honte du refus de la part de ceux-là même qu'elle avait comblés de ses bienfaits. Les injures les plus grossières lui sont prodiguées, et pour qu'elle ressemblât davantage à Jésus-Christ, l'époux divin auquel elle avait voué son veuvage, ses proches publient à l'envi qu'elle est tombée dans la démence et la folie. En toutes ces douloureuses épreuves, Élisabeth garde son âme dans la patience. Pensant à celui qui voulut subir la contradiction des pécheurs, elle ne laissa point défaillir son esprit. Au contraire, elle accepta tout avec j oie quelle que fût la source de la douleur, qu'elle qu'en fût la grandeur ou l'ignominie, jamais elle ne l'accueillit autrement que venant de la main de Dieu, et toujours elle se montra heureuse d'avoir été jugée digne de souffrir quelque chose pour son Dieu.
O sainte Élisabeth, quelle distance entre vous et nous. Nous ne pouvons supporter la moindre contradiction, le moindre manque de respect; la moindre douleur nous exaspère, la moindre tristesse nous accable, et le moindre déboire nous décourage complètement. Toute douleur nous fait regimber violemment, et de cette arme que Dieu met entre nos mains pour vaincre la nature rebelle et tuer la concupiscence, nous faisons un instrument de mort en la tournant contre nous-mêmes de ce moyen tout-puissant pour acquérir des mérites et pour nous rendre semblables à notre divin modèle, nous faisons une occasion de démérite et une cause de perte. Donnez-nous une charité plus vraie; car si notre charité était véritable, elle ne craindrait pas le feu de la tribulation. La tribulation purifie et éprouve la charité comme le feu purifie et éprouve l'or. Celui qui aime Dieu vraiment ne craint pas la douleur; il se dit avec vous, ô bienheureuse Élisabeth, heureux d'avoir été jugé digne de souffrir pour le nom de Jésus-Christ. Obtenez-nous cette vraie charité, afin que, mettant à profit les peines de cette vie, nous nous en servions pour parvenir à la gloire céleste. Ainsi soit-il.
Sainte Élisabeth a supporté, réunis en elle, tous les genres de douleurs. Jeune fille, elle a vu sa piété tournée en dérision par ceux qui auraient dû l'encourager et s'en réjouir. Plus tard, après de bien courtes années de bonheur terrestre, où elle ne laissa point son cœur s'amollir, elle dut subir les plus grandes douleurs qu'il soit donné à une femme de supporter. Elle est dépouillée de tout ce qu'elle possède, chassée ignominieusement de sa maison, elle est condamnée à entendre les cris de ses enfants souffrant de la faim. Tendant la main pour demander l'aumône, elle éprouve la honte du refus de la part de ceux-là même qu'elle avait comblés de ses bienfaits. Les injures les plus grossières lui sont prodiguées, et pour qu'elle ressemblât davantage à Jésus-Christ, l'époux divin auquel elle avait voué son veuvage, ses proches publient à l'envi qu'elle est tombée dans la démence et la folie. En toutes ces douloureuses épreuves, Élisabeth garde son âme dans la patience. Pensant à celui qui voulut subir la contradiction des pécheurs, elle ne laissa point défaillir son esprit. Au contraire, elle accepta tout avec j oie quelle que fût la source de la douleur, qu'elle qu'en fût la grandeur ou l'ignominie, jamais elle ne l'accueillit autrement que venant de la main de Dieu, et toujours elle se montra heureuse d'avoir été jugée digne de souffrir quelque chose pour son Dieu.
O sainte Élisabeth, quelle distance entre vous et nous. Nous ne pouvons supporter la moindre contradiction, le moindre manque de respect; la moindre douleur nous exaspère, la moindre tristesse nous accable, et le moindre déboire nous décourage complètement. Toute douleur nous fait regimber violemment, et de cette arme que Dieu met entre nos mains pour vaincre la nature rebelle et tuer la concupiscence, nous faisons un instrument de mort en la tournant contre nous-mêmes de ce moyen tout-puissant pour acquérir des mérites et pour nous rendre semblables à notre divin modèle, nous faisons une occasion de démérite et une cause de perte. Donnez-nous une charité plus vraie; car si notre charité était véritable, elle ne craindrait pas le feu de la tribulation. La tribulation purifie et éprouve la charité comme le feu purifie et éprouve l'or. Celui qui aime Dieu vraiment ne craint pas la douleur; il se dit avec vous, ô bienheureuse Élisabeth, heureux d'avoir été jugé digne de souffrir pour le nom de Jésus-Christ. Obtenez-nous cette vraie charité, afin que, mettant à profit les peines de cette vie, nous nous en servions pour parvenir à la gloire céleste. Ainsi soit-il.
Notre Père, je Vous salue Marie
Prière (Comme au premier jour.)
Cinquième jour
La pauvreté de Sainte Élisabeth
La pauvreté de Sainte Élisabeth
« Bienheureux les pauvres en esprit, parce que le royaume des cieux est à eux ». (Saint Matthieu 5, 3.) « Nous n'avons rien apporté dans le monde; il est hors de doute que nous ne pourrons rien emporter. Mais si nous avons de quoi manger et de quoi nous couvrir, nous devons nous en contenter. Car ceux qui veulent devenir riches tombent dans la tentation et dans le piège du démon, et dans une foule de désirs inutiles et nuisibles qui submergent les hommes pour leur mort et pour leur perdition » (1 Timothée 6, 8-9.) « Fuis tout cela, ajoute l'Apôtre, et suis la justice, la piété, la Foi, la Charité, la patience, la mansuétude ». Notre-Seigneur l'a dit dans son Évangile on ne peut pas en même temps servir Dieu et l'argent. Le bien infini qui est Dieu, et le bien temporel sont opposés l'un à l'autre, de telle sorte que l'on ne peut rechercher l'un sans s'éloigner de l'autre on ne peut entrer en possession réelle de Dieu qu'après s'être absolument détaché de tout bien temporel et toute âme qui veut arriver à Dieu ne doit plus désirer autre chose que Dieu; il doit regarder Dieu comme son seul héritage et son seul bien. (Psaume 15: 5.) Celui qui cherche les biens terrestres perd son temps et tombe dans le piège du démon qui les fait miroiter pour nous détourner des biens éternels. Mais rappelons-nous toujours que la « vraie richesse est, non pas la fortune, mais la vertu que la conscience porte en elle-même et dont elle s'enrichit éternellement ». (Saint Bernard.)
Sainte Élisabeth comprit de bonne heure la nécessité de détacher son cœur de tout bien terrestre. Les yeux fixés sur Jésus crucifié, objet préféré de ses méditations, elle en remarque bien vite le dépouillement complet. « Contemplant celui qui étant riche s'est fait pauvre pour nous (2 Cor.,8:9); écoutant ce divin Maître dire à ses disciples: « Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids; mais le fils de l'Homme n'a pas où reposer sa tête » (Saint Matthieu 8: 20) Élisabeth fut prise d'un immense désir de pauvreté. Épouse heureuse, elle rêvait de la pauvreté elle l'aimait dans les autres en attendant de l'aimer en elle-même. Et quand vint le dépouillement complet avec toutes ses rigueurs, elle s'en réjouit grandement, et, selon le mot d'Albert le Grand, heureuse d'être dégagée du souci des choses périssables, elle se confia en Dieu en toute simplicité et sécurité. « La pauvreté du Christ, dit saint Bernard, est plus riche que toutes les richesses, que tous les trésors du siècle. C'est par elle que l'on achète le royaume des cieux, que l'on acquiert la grâce divine, comme il est écrit « Bienheureux les pauvres en esprit, parce que le royaume des cieux leur appartient ». Tous les saints ne sont devenus des saints que parce qu'ils ont méprisé les biens temporels pour s'occuper uniquement d'acquérir les biens éternels. Dieu lui rendit ses biens, mais alors, elle s'en dépouilla volontairement. Elle n'en retira qu'un privilège, celui de pouvoir enrichir les pauvres de sa pauvreté. « Qu'aurait-elle cherché de plus, puisque son Créateur était tout pour elle: D'ailleurs quelle fortune suffirait à celui à qui Dieu ne suffit pas ». (Saint Prosper.)
« Bienheureuse celle qui n'est pas allée à la recherche de l'or, et n'a pas mis son espérance dans les trésors de la richesse. Quelle est elle pour la louer? » (Ecclésiastique 31 8-9.) C'est vous, ô Élisabeth, cette femme judicieuse, qui avez cherché le vrai bien là où il est réellement, et qui avez accepté avec joie d'être dépouillée de vos biens, parce que vous aviez une ressource meilleure et permanente » (Hébreux 10: 34.) De cette richesse que Dieu avait mise entre vos mains, vous en avez usé non pour satisfaire des goûts de luxe ou d'ambition, mais pour secourir Jésus-Christ dans la personne des pauvres. Sainte Élisabeth, intercédez pour nous, afin que nous comprenions le néant des biens terrestres obtenez-nous de nous réjouir de manquer de quelque chose, et de nous estimer heureux d'être libres des soucis de la richesse, afin d'être plus agiles à suivre Jésus-Christ dans la voie étroite où l'on ne peut marcher que dépouillé de tout, mais par laquelle on arrive à la possession de la vraie richesse. Ainsi soit-il.
Sainte Élisabeth comprit de bonne heure la nécessité de détacher son cœur de tout bien terrestre. Les yeux fixés sur Jésus crucifié, objet préféré de ses méditations, elle en remarque bien vite le dépouillement complet. « Contemplant celui qui étant riche s'est fait pauvre pour nous (2 Cor.,8:9); écoutant ce divin Maître dire à ses disciples: « Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids; mais le fils de l'Homme n'a pas où reposer sa tête » (Saint Matthieu 8: 20) Élisabeth fut prise d'un immense désir de pauvreté. Épouse heureuse, elle rêvait de la pauvreté elle l'aimait dans les autres en attendant de l'aimer en elle-même. Et quand vint le dépouillement complet avec toutes ses rigueurs, elle s'en réjouit grandement, et, selon le mot d'Albert le Grand, heureuse d'être dégagée du souci des choses périssables, elle se confia en Dieu en toute simplicité et sécurité. « La pauvreté du Christ, dit saint Bernard, est plus riche que toutes les richesses, que tous les trésors du siècle. C'est par elle que l'on achète le royaume des cieux, que l'on acquiert la grâce divine, comme il est écrit « Bienheureux les pauvres en esprit, parce que le royaume des cieux leur appartient ». Tous les saints ne sont devenus des saints que parce qu'ils ont méprisé les biens temporels pour s'occuper uniquement d'acquérir les biens éternels. Dieu lui rendit ses biens, mais alors, elle s'en dépouilla volontairement. Elle n'en retira qu'un privilège, celui de pouvoir enrichir les pauvres de sa pauvreté. « Qu'aurait-elle cherché de plus, puisque son Créateur était tout pour elle: D'ailleurs quelle fortune suffirait à celui à qui Dieu ne suffit pas ». (Saint Prosper.)
« Bienheureuse celle qui n'est pas allée à la recherche de l'or, et n'a pas mis son espérance dans les trésors de la richesse. Quelle est elle pour la louer? » (Ecclésiastique 31 8-9.) C'est vous, ô Élisabeth, cette femme judicieuse, qui avez cherché le vrai bien là où il est réellement, et qui avez accepté avec joie d'être dépouillée de vos biens, parce que vous aviez une ressource meilleure et permanente » (Hébreux 10: 34.) De cette richesse que Dieu avait mise entre vos mains, vous en avez usé non pour satisfaire des goûts de luxe ou d'ambition, mais pour secourir Jésus-Christ dans la personne des pauvres. Sainte Élisabeth, intercédez pour nous, afin que nous comprenions le néant des biens terrestres obtenez-nous de nous réjouir de manquer de quelque chose, et de nous estimer heureux d'être libres des soucis de la richesse, afin d'être plus agiles à suivre Jésus-Christ dans la voie étroite où l'on ne peut marcher que dépouillé de tout, mais par laquelle on arrive à la possession de la vraie richesse. Ainsi soit-il.
Notre Père, je Vous salue Marie
Prière (Comme au premier jour.)
Sixième jour
L'humilité de Sainte Élisabeth
« En vérité, je vous le dis, si vous ne vous convertissez pas et si vous ne devenez pas comme de petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux. Celui qui s'humiliera comme ce petit enfant, sera le plus grand dans le royaume des cieux ». (Saint Matthieu 28:4) Les rois des nations les dominent, et ceux qui ont la puissance les hommes sont appelés bienfaiteurs. Mais, pour vous, il n'en sera pas de même! Celui qui voudra être le plus grand parmi vous doit se faire votre serviteur, et celui qui marche devant les autres doit être comme leur administrateur ». (Saint Luc, 22: 25-26.) L'humilité est tellement nécessaire, que, sans elle, il est impossible d'acquérir une vertu solide, impossible d'élever l'édifice de la perfection chrétienne et d'arriver à la sainteté. L'humilité est le fondement de la vraie vie chrétienne. « Celui qui veut construire un édifice élevé, dit saint Augustin, doit d'abord en poser le fondement et plus il veut que cet édifice soit lourd et haut, plus il faut un fondement profond ». Notre-Seigneur nous fait de l'humilité un précepte nécessaire, et il nous en donna un exemple que nous devons suivre: « Apprenez de moi, dit-il, que je suis doux et humble de cœur ». (Saint Matthieu 11: 29.) Il pratiqua l'humilité de la façon la plus absolue et nul ne l'égalera dans son humilité. Il fut humble envers son Père, car pour réparer l'injure que l'orgueil des hommes avait faite à sa gloire, il s'abaissa jusqu'à se faire esclave. Il fut humble envers lui-même, car il refusa constamment les honneurs et les dignités et n'accepta que la confusion et l'ignominie. Il fut humble envers les hommes, car, dit-il, « voici suis au milieu de vous comme votre serviteur ». (Saint Luc, 22: 27.) La gloire céleste nous est donnée en proportion de notre humilité; et si Jésus-Christ est élevé dans son humanité sainte au-dessus de toute créature, c'est qu'il s'est abaissé plus que toute créature.
Sainte Élisabeth a imité notre divin modèle autant qu'une créature humaine peut l'imiter. Dès son enfance, elle éprouvait les plus vifs sentiments de sa bassesse naturelle en face de Dieu. En voyant Jésus couronné d'épines, elle éprouvait une confusion extrême d'avoir une couronne d'or sur la tête, et ce sentiment allait parfois jusqu'à l'évanouissement. Elle acceptait volontiers d'être comptée pour rien et quand elle fut libre d'agir à sa guise, sa préoccupation constante fut de s'abaisser. Non seulement elle se faisait la servante des pauvres, des malades et des infirmes, les soignant de ses propres mains et leur rendant les services les plus répugnants, mais elle se réjouissait quand ceux à qui elle avait ainsi rendu service la méprisaient ou l'outrageaient. Elle disait: « Si je connaissais quelque genre de vie plus bas et plus abject, je l'embrasserais pour me conformer davantage, pour me rendre plus semblable encore à mon Seigneur Jésus-Christ, qui, étant le premier de tous, s'est abaisse et s'est fait le dernier des hommes, pour nous donner l'exemple que nous devons suivre car c'est en cela que consiste l'achèvement de la perfection ». Elle s'efforça d'être ignorée en tout, jusque dans cet exercice de la charité qui lui était si cher. A l'église, elle était vêtue comme les femmes du peuple, pour être confondue au milieu d'elles elle donnait des offrandes semblables aux offrandes du peuple, pour que rien ne la fit remarquer et dans ses aumônes, elle se soumit à ne donner que ce que donne la charité du peuple. C'est ainsi qu'en s'abaissant chaque jour davantage, Élisabeth rendait chaque jour sa sainteté plus solide et pouvait élever plus haut l"édifice de son admirable perfection.
Sainte Élisabeth, combien notre conduite est différente de la vôtre. Nous oublions l'exemple de notre divin Maître. Nous avons la prétention d'arriver à la sainteté sans en jeter les fondements; nous bâtissons sur le sable un édifice éphémère que le torrent de la concupiscence, que le vent de la contradiction emportent aussitôt; et, après avoir bien travaillé, souvent, nous nous trouvons dénués de tout au milieu de nos résolutions en ruines. Apprenez-nous par votre exemple que l'édifice de notre perfection et de notre salut n'est pas notre œuvre; obtenez-nous les lumières nécessaires pour bien comprendre que notre rôle à nous est de creuser les fondements le plus profondément possible et que pour l'édification de notre œuvre surnaturelle, il faut laisser agir en nous la grâce sans y mettre obstacle. Notre action à nous consiste à nous mettre le plus bas possible, à la dernière place, comme le dit Notre-Seigneur c'est lui, ensuite, l'hôte divin de notre âme, qui nous fera monter plus haut. Bienheureuse êtes-vous, ô sainte Élisabeth, d'avoir compris cette nécessité; maintenant vous régnez sur le trône de gloire que vous a prépare l'Époux divin dont vous vous êtes faite la très humble servante. Obtenez-nous la grâce de vous imiter dans votre humilité, afin de pouvoir vous suivre dans le ciel où vous régnez. Ainsi soit-il.
Sainte Élisabeth a imité notre divin modèle autant qu'une créature humaine peut l'imiter. Dès son enfance, elle éprouvait les plus vifs sentiments de sa bassesse naturelle en face de Dieu. En voyant Jésus couronné d'épines, elle éprouvait une confusion extrême d'avoir une couronne d'or sur la tête, et ce sentiment allait parfois jusqu'à l'évanouissement. Elle acceptait volontiers d'être comptée pour rien et quand elle fut libre d'agir à sa guise, sa préoccupation constante fut de s'abaisser. Non seulement elle se faisait la servante des pauvres, des malades et des infirmes, les soignant de ses propres mains et leur rendant les services les plus répugnants, mais elle se réjouissait quand ceux à qui elle avait ainsi rendu service la méprisaient ou l'outrageaient. Elle disait: « Si je connaissais quelque genre de vie plus bas et plus abject, je l'embrasserais pour me conformer davantage, pour me rendre plus semblable encore à mon Seigneur Jésus-Christ, qui, étant le premier de tous, s'est abaisse et s'est fait le dernier des hommes, pour nous donner l'exemple que nous devons suivre car c'est en cela que consiste l'achèvement de la perfection ». Elle s'efforça d'être ignorée en tout, jusque dans cet exercice de la charité qui lui était si cher. A l'église, elle était vêtue comme les femmes du peuple, pour être confondue au milieu d'elles elle donnait des offrandes semblables aux offrandes du peuple, pour que rien ne la fit remarquer et dans ses aumônes, elle se soumit à ne donner que ce que donne la charité du peuple. C'est ainsi qu'en s'abaissant chaque jour davantage, Élisabeth rendait chaque jour sa sainteté plus solide et pouvait élever plus haut l"édifice de son admirable perfection.
Sainte Élisabeth, combien notre conduite est différente de la vôtre. Nous oublions l'exemple de notre divin Maître. Nous avons la prétention d'arriver à la sainteté sans en jeter les fondements; nous bâtissons sur le sable un édifice éphémère que le torrent de la concupiscence, que le vent de la contradiction emportent aussitôt; et, après avoir bien travaillé, souvent, nous nous trouvons dénués de tout au milieu de nos résolutions en ruines. Apprenez-nous par votre exemple que l'édifice de notre perfection et de notre salut n'est pas notre œuvre; obtenez-nous les lumières nécessaires pour bien comprendre que notre rôle à nous est de creuser les fondements le plus profondément possible et que pour l'édification de notre œuvre surnaturelle, il faut laisser agir en nous la grâce sans y mettre obstacle. Notre action à nous consiste à nous mettre le plus bas possible, à la dernière place, comme le dit Notre-Seigneur c'est lui, ensuite, l'hôte divin de notre âme, qui nous fera monter plus haut. Bienheureuse êtes-vous, ô sainte Élisabeth, d'avoir compris cette nécessité; maintenant vous régnez sur le trône de gloire que vous a prépare l'Époux divin dont vous vous êtes faite la très humble servante. Obtenez-nous la grâce de vous imiter dans votre humilité, afin de pouvoir vous suivre dans le ciel où vous régnez. Ainsi soit-il.
Notre Père, je Vous salue Marie
Prière (Comme au premier jour.)
Septième jour
L'obéissance de Sainte Élisabeth
« L'obéissance, dit saint Jean Climaque, est la parfaite abnégation de son âme et de son corps c'est une mort volontaire c'est la marche sans sollicitude, la navigation sans péril, c'est l'ensevelissement de la volonté c'est l'humilité vécue, c'est la route faite comme en dormant. Vivre dans l'obéissance, ce n'est pas autre chose que mettre son propre fardeau sur les épaules d'un autre, que nager porté par les bras d'un autre qui nous empêche de couler dans l'abîme des eaux, c'est traverser sans péril et rapidement la mer de cette vie ». Quelle que soit la mortification à laquelle on se soumette, la pauvreté et le dépouillement que l'on s'impose, on fait encore sa volonté. Or, faire sa volonté, c'est moins parfait et moins sûr que de faire la volonté de Dieu personnifiée en quelqu'un qui est dépositaire de son autorité. Dans la vie religieuse, l'obéissance est imposée comme une condition absolument nécessaire, et le religieux s'y soumet par un vœu strict, trouvant en cela l'élément le plus fécond de sa sainteté et de son progrès dans la sainteté. Dans le monde, celui qui veut arriver à la sainteté n'est pas dépourvu de ce moyen nécessaire entre tous Dieu nous a donné un directeur, et en obéissant à ce directeur, nous avons tous les avantages de l'obéissance. C'est par ce moyen, principalement, que la sainteté est possible dans le monde; car, dans le monde, la sainteté est soumise également à la nécessité d'imiter Jésus-Christ qui s'est fait obéissant jusqu'à la mort et à la mort de la croix.
Sainte Élisabeth avait compris que, de même que l'humilité est le fondement de toutes les vertus, l'obéissance est comme le ciment qui consolide l'édifice de la perfection. Elle fut obéissante à son mari en tout ce qui regardait la vie temporelle; elle fut obéissante à son directeur en tout ce qui regardait la vie spirituelle. Elle avait si bien saisi la nécessité de cette obéissance, qu'elle n'hésita pas à s'y astreindre par un vœu et, malgré la dureté de ce directeur, elle lui fut fidèle en tout point. Ce directeur cherchait à briser en tout la volonté de sa sainte pénitente, et celle-ci ne se refusait à aucune de ses exigences, même dans les points qui la touchaient le plus intimement. « J'ai voulu obéir à Conrad, disait-elle, qui est pauvre et mendiant, et non à un puissant évêque, afin d'éloigner de moi toute occasion de consolation temporelle ». Elle savait que Dieu donne ses lumières, non pas en proportion de la situation extérieure, mais en proportion de la vertu et du détachement, du confesseur. La sainteté du confesseur en fait comme un miroir fidèle où les âmes peuvent se guider au rejaillissement de la lumière divine. Pour le choisir, sainte Élisabeth s'était assurée que maître Conrad réunissait surtout ces deux conditions que tous les autres maîtres de la vie spirituelle veulent trouver dans un directeur: la science et la sainteté. L'ayant donc choisi avec prudence, et s'étant livrée aveuglément à sa direction, elle ne pouvait faire autrement que de faire de rapides progrès dans la sainteté, et nous ne serons pas étonnés, dès lors, de la rapidité avec laquelle elle est arrivée à l'union avec Dieu.
O bienheureuse Élisabeth, l'histoire de votre vie nous montre que vous avez réalisé en votre personne ces paroles du prophète parlant du Christ votre divin modèle: « Je n'oppose aucun prétexte, je ne suis pas retourné en arrière, j'ai livré mon corps aux soufflets, je n'ai pas détourné mon visage de ceux qui m'outrageaient et me conspuaient » (Isaïe., 50: 6.) Vous avez obéi en tout aux dures pénitences qui vous étaient imposées, aux détachements douloureux; vous avez obéi jusqu'à diminuer l'exercice de la vertu de charité qui vous était si chère et par cette obéissance parfaite, accomplie pour imiter le Christ, vous êtes arrivée avec lui à partager sa gloire. Faites-nous comprendre la nécessité de l'obéissance apprenez-nous à marcher dans ce chemin royal qui nous conduira en toute sécurité au port du salut et de la paix. Ainsi soit-il.
Sainte Élisabeth avait compris que, de même que l'humilité est le fondement de toutes les vertus, l'obéissance est comme le ciment qui consolide l'édifice de la perfection. Elle fut obéissante à son mari en tout ce qui regardait la vie temporelle; elle fut obéissante à son directeur en tout ce qui regardait la vie spirituelle. Elle avait si bien saisi la nécessité de cette obéissance, qu'elle n'hésita pas à s'y astreindre par un vœu et, malgré la dureté de ce directeur, elle lui fut fidèle en tout point. Ce directeur cherchait à briser en tout la volonté de sa sainte pénitente, et celle-ci ne se refusait à aucune de ses exigences, même dans les points qui la touchaient le plus intimement. « J'ai voulu obéir à Conrad, disait-elle, qui est pauvre et mendiant, et non à un puissant évêque, afin d'éloigner de moi toute occasion de consolation temporelle ». Elle savait que Dieu donne ses lumières, non pas en proportion de la situation extérieure, mais en proportion de la vertu et du détachement, du confesseur. La sainteté du confesseur en fait comme un miroir fidèle où les âmes peuvent se guider au rejaillissement de la lumière divine. Pour le choisir, sainte Élisabeth s'était assurée que maître Conrad réunissait surtout ces deux conditions que tous les autres maîtres de la vie spirituelle veulent trouver dans un directeur: la science et la sainteté. L'ayant donc choisi avec prudence, et s'étant livrée aveuglément à sa direction, elle ne pouvait faire autrement que de faire de rapides progrès dans la sainteté, et nous ne serons pas étonnés, dès lors, de la rapidité avec laquelle elle est arrivée à l'union avec Dieu.
O bienheureuse Élisabeth, l'histoire de votre vie nous montre que vous avez réalisé en votre personne ces paroles du prophète parlant du Christ votre divin modèle: « Je n'oppose aucun prétexte, je ne suis pas retourné en arrière, j'ai livré mon corps aux soufflets, je n'ai pas détourné mon visage de ceux qui m'outrageaient et me conspuaient » (Isaïe., 50: 6.) Vous avez obéi en tout aux dures pénitences qui vous étaient imposées, aux détachements douloureux; vous avez obéi jusqu'à diminuer l'exercice de la vertu de charité qui vous était si chère et par cette obéissance parfaite, accomplie pour imiter le Christ, vous êtes arrivée avec lui à partager sa gloire. Faites-nous comprendre la nécessité de l'obéissance apprenez-nous à marcher dans ce chemin royal qui nous conduira en toute sécurité au port du salut et de la paix. Ainsi soit-il.
Notre Père, je Vous salue Marie
Prière (Comme au premier jour.)
Huitième jour
La Charité de Sainte Élisabeth
Toute la vie chrétienne se résume dans la charité, qui est comme la somme ou plutôt le produit de toutes les vertus et de tous les actes vertueux. Dieu est charité, dit saint Jean (1ere Épitre 4: 8.); et le chrétien doit devenir charité. La charité est le lien de la perfection (Colossiens 3: 14), par laquelle le chrétien doit ressembler à Dieu: « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. (Saint Matthieu 5: 48.) Dans son amour infini, Dieu s'aime lui-même et aime en lui-même toutes ses créatures le chrétien doit de même aimer Dieu de toutes les puissances de son être et aimer en Dieu toutes les créatures, dans l'ordre où Dieu les aime. C'est par l'amour que le chrétien marche vraiment vers sa fin et accomplit, autant qu'il est en lui, le devoir qui lui incombe de conduire, dans la mesure de ses forces, les autres créatures vers leur fin en d'autres termes, la vraie charité, le vrai amour de Dieu « est l'effort assidu de toutes les puissances de l'âme pour faire que la volonté de Dieu soit accomplie » (Saint Basile). La charité est donc « la très vraie, très entière et très parfaite justice » (Saint Augustin). Quelle chose précieuse que la charité Quand l'homme donnerait tous ses soins pour acquérir l'amour, il l'achèterait pour rien; et sa vie elle-même serait peu de chose en comparaison de la grandeur de l'amour. (Cantique des Cantiques, 8:7) Mais l'amour est essentiellement actif. « Jamais l'amour de Dieu n'est oisif, dit saint Augustin quand il existe, il opère de grandes choses; mais s'il refuse d'agir, il n'existe pas ». « Bien plus, dit saint Thomas, l'amour de Dieu opère de grandes choses, et il croit faire peu; son zèle se multiplie et il se croit inactif les plus longs travaux lui semblent courts ». Demandons à sainte Élisabeth de nous enseigner par son exemple comment agit l'amour.
Sainte Élisabeth pratiqua la charité d'une manière sublime. Elle donna son cœur à Dieu seul, et, pour être vraiment à lui, elle renonça à tout. Toute sa vie ne fut qu'un dépouillement continuel, pratiquant à la lettre ce qu'a dit Notre-Seigneur: « Celui qui ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut pas être mon disciple » (Saint Luc 14). Soit que ce dépouillement fût voulu par elle, soit que Dieu lui-même la dépouilla en permettant à la mort et à l'injustice des hommes de l'accabler, soit que le dépouillement lui fût imposé de la part de Dieu, toujours elle l'accomplit en son cœur avec la plus parfaite soumission et en rendant grâces de ce que ces dépouillements la rendaient plus libre pour aller à Dieu seul. Elle ne connut aucune mesure dans sa charité; elle aima Dieu, l'aima d'une façon absolue, d'un amour d'entière préférence. Rien dans sa vie ne fut jamais admis en comparaison avec l'amour de Dieu dans ses moindres manifestations. Elle ne se contenta pas des plus vifs sentiments de l'amour, mais elle savait que l'amour inactif n'est pas un véritable amour. « La preuve de l'amour, dit saint Grégoire, ce sont ses œuvres ». Les œuvres de l'amour sont tout d'abord la réalisation en nous de la ressemblance avec Notre-Seigneur Jésus-Christ. Aimer ce qu'il a aimé et comme il a aimé souffrir ce qu'il a souffert, comme il l'a souffert et pourquoi il l'a souffert tel est le programme de la vraie charité. Sainte Élisabeth le réalisa en aimant ce que Jésus-Christ a aimé, c'est-à-dire les hommes et surtout les malheureux, à qui elle a donne tout ce qu'elle avait et à qui elle s'est donnée elle-même, pour soigner leurs corps et guérir leurs âmes. Comme Jésus-Christ, elle a voulu souffrir pour la gloire de Dieu et pour le salut des âmes. De là ses mortifications, ses pénitences, ses humiliations. Élisabeth aima vraiment comme le veut l'Apôtre de la charité: « N'aimons pas en paroles ni avec la langue, mais par nos œuvres, en toute vérité » (1ere Épitre de saint Jean, 3: 18.)
O bienheureuse Élisabeth, que votre charité est admirable Comme vous avez ressemblé à Jésus-Christ! Vous vous êtes donnée à Dieu de la façon la plus entière et vous avez mérité d'entendre le divin Maître vous dire ces paroles de tendresse: « Veux-tu être avec moi comme moi je suis avec toi? » Et une autre fois: « Aie bon courage, ma fille, je suis avec toi ». Heureuse êtes-vous d'avoir mérité ce témoignage de l'amour de Jésus-Christ. Vous avez aimé Dieu de tout votre cœur; mais vous avez compris aussi la parole de saint Jean, le saint que vous avez préféré, que vous avez voulu avoir pour protecteur et pour modèle spécial: « Si quelqu'un dit qu'il aime Dieu et n'aime pas son frère, celui-là est un menteur » (1ere Épitre de saint Jean, 4:20); et votre charité s'est répandue sur les hommes, soulageant toutes les misères. Des peuples entiers ont crié vers Dieu leur reconnaissance vous avez été pour eux la joie et la paix, vous avez été pour eux le salut du corps et surtout de l'âme; et vous avez recueilli la récompense promise à ceux qui ont possède la vraie charité. Bienheureuse Élisabeth, priez pour nous, afin que nous vous suivions dans la voie de la vraie charité, afin que nous méritions, comme vous, d'être avec Jésus-Christ. Ainsi soit-il.
Sainte Élisabeth pratiqua la charité d'une manière sublime. Elle donna son cœur à Dieu seul, et, pour être vraiment à lui, elle renonça à tout. Toute sa vie ne fut qu'un dépouillement continuel, pratiquant à la lettre ce qu'a dit Notre-Seigneur: « Celui qui ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut pas être mon disciple » (Saint Luc 14). Soit que ce dépouillement fût voulu par elle, soit que Dieu lui-même la dépouilla en permettant à la mort et à l'injustice des hommes de l'accabler, soit que le dépouillement lui fût imposé de la part de Dieu, toujours elle l'accomplit en son cœur avec la plus parfaite soumission et en rendant grâces de ce que ces dépouillements la rendaient plus libre pour aller à Dieu seul. Elle ne connut aucune mesure dans sa charité; elle aima Dieu, l'aima d'une façon absolue, d'un amour d'entière préférence. Rien dans sa vie ne fut jamais admis en comparaison avec l'amour de Dieu dans ses moindres manifestations. Elle ne se contenta pas des plus vifs sentiments de l'amour, mais elle savait que l'amour inactif n'est pas un véritable amour. « La preuve de l'amour, dit saint Grégoire, ce sont ses œuvres ». Les œuvres de l'amour sont tout d'abord la réalisation en nous de la ressemblance avec Notre-Seigneur Jésus-Christ. Aimer ce qu'il a aimé et comme il a aimé souffrir ce qu'il a souffert, comme il l'a souffert et pourquoi il l'a souffert tel est le programme de la vraie charité. Sainte Élisabeth le réalisa en aimant ce que Jésus-Christ a aimé, c'est-à-dire les hommes et surtout les malheureux, à qui elle a donne tout ce qu'elle avait et à qui elle s'est donnée elle-même, pour soigner leurs corps et guérir leurs âmes. Comme Jésus-Christ, elle a voulu souffrir pour la gloire de Dieu et pour le salut des âmes. De là ses mortifications, ses pénitences, ses humiliations. Élisabeth aima vraiment comme le veut l'Apôtre de la charité: « N'aimons pas en paroles ni avec la langue, mais par nos œuvres, en toute vérité » (1ere Épitre de saint Jean, 3: 18.)
O bienheureuse Élisabeth, que votre charité est admirable Comme vous avez ressemblé à Jésus-Christ! Vous vous êtes donnée à Dieu de la façon la plus entière et vous avez mérité d'entendre le divin Maître vous dire ces paroles de tendresse: « Veux-tu être avec moi comme moi je suis avec toi? » Et une autre fois: « Aie bon courage, ma fille, je suis avec toi ». Heureuse êtes-vous d'avoir mérité ce témoignage de l'amour de Jésus-Christ. Vous avez aimé Dieu de tout votre cœur; mais vous avez compris aussi la parole de saint Jean, le saint que vous avez préféré, que vous avez voulu avoir pour protecteur et pour modèle spécial: « Si quelqu'un dit qu'il aime Dieu et n'aime pas son frère, celui-là est un menteur » (1ere Épitre de saint Jean, 4:20); et votre charité s'est répandue sur les hommes, soulageant toutes les misères. Des peuples entiers ont crié vers Dieu leur reconnaissance vous avez été pour eux la joie et la paix, vous avez été pour eux le salut du corps et surtout de l'âme; et vous avez recueilli la récompense promise à ceux qui ont possède la vraie charité. Bienheureuse Élisabeth, priez pour nous, afin que nous vous suivions dans la voie de la vraie charité, afin que nous méritions, comme vous, d'être avec Jésus-Christ. Ainsi soit-il.
Notre Père, je Vous salue Marie
Prière (Comme au premier jour.)
Neuvième jour
La mort de Sainte Élisabeth
Après une journée de fatigue, le corps trouve dans le sommeil, frère de la mort, le renouvellement de ses énergies. Après une longue. vie de pénitence et de mortification, le corps des saints s'endort dans la mort pour y retrouver l'éclat de la résurrection et le renouveau de l'immortalité. La mort est la loi universelle. Jésus-Christ est mort mais la gloire a environné son sépulcre; les saints meurent, et tandis que leurs âmes vont jouir de la vision béatifique, leur tombeau devient aussi une manifestation de leur gloire car la mort des saints n'a rien de terrible ni d'effrayant; la mort des saints est le terme naturel de leur voyage vers Dieu; c'est le moment béni où ils trouvent l'objet de leurs longues recherches, où ils atteignent l'objet de leurs ardentes aspirations. Pour eux, la vie est longue et pénible leur cœur, détaché de tout ne trouve sur la terre aucun endroit où il puisse se reposer. Chaque jour il espère que ce sera le dernier de son long pèlerinage, et chaque soir il espère que les ténèbres terrestres où son corps va s'endormir seront illuminées des clartés éternelles où il verra son Dieu. Il dit chaque jour comme saint Paul: « Nous savons que, si notre demeure terrestre est détruite, Dieu nous en construira une autre, non pas périssable comme celles que les hommes construisent, mais éternelle dans les cieux ». (2 Corinthiens., 5:1) « Il faut, dit-il encore, que ce qui est corruptible devienne incorruptible, il faut que ce qui est mortel revête l'incorruptibilité ». (1 Corinthiens 15:53.) Dès lors, n'est-il pas naturel qu'il désire être dissous pour être avec le Christ? Bienheureux sont les morts qui meurent dans le Seigneur. (Apocalypse 14:3.)
La vie tout entière de sainte Élisabeth fut une longue et assidue préparation à la mort bien plus, on peut dire que sa vie fut une ardente aspiration à la mort. En effet, elle aspirait sans cesse à être unie à son Dieu elle voulait lui être unie d'une façon absolue, indéfectible, irrévocable. Or, vouloir cette union, c'est vouloir, comme saint Paul, la dissolution de son corps pour être avec le Christ. Pour se préparer à la mort, ou plutôt, pour aider la mort, elle a accompli elle-même tout ce que la mort doit accomplir elle s'est séparée de tout ce qu'elle aimait sur la terre, elle s'est dépouillée de tout ce qu'elle possédait, et lorsque, ainsi seule, elle n'eût plus rien qui la rattachât à la vie, elle attendit l'invitation de l'Époux céleste. Répondant enfin aux ardents désirs de cette fiancée qui soupirait sans cesse après l'union finale, Jésus-Christ vint à elle visiblement: « Viens, Élisabeth, ma fiancée, lui dit-il, ma tendre amie, ma bien-aimée viens avec moi dans le tabernacle que je t'ai prépare de toute éternité: c'est moi-même qui t'y conduirai ». Avec quelle allégresse elle fit ses derniers préparatifs pour le départ, et fit ses adieux à tous ceux qu'elle avait aimés pour l'amour de Dieu. et leur donna le céleste rendez-vous. Avec quelle joie elle supporta les douleurs que l'œuvre de la mort faisait éprouver à son corps! Elle chantait déjà sur la terre avec les anges le cantique éternel. Elle chantait en voyant venir le Fiancé chercher sa fiancée. Qui donc n'envierait pas une telle mort? Qui donc ne voudrait pas vivre comme sainte Élisabeth pour avoir le bonheur de mourir comme elle?
O Sainte Élisabeth, combien votre sainte mort est différente de la mort de la plupart des hommes! La pensée de la mort nous remplit d'épouvanté, parce que nous ne la comprenons pas, et surtout parce que nous ne nous y préparons pas. Nous ne la comprenons pas, car nous oublions que la mort est la fin de la peine et le commencement du bonheur, la fin d'un long pèlerinage dans la vallée des larmes et l'arrivée dans la patrie de la paix et de l'allégresse. Nous ne nous y préparons pas, et nous craignons la mort, car elle est accompagnée du redoutable jugement de Dieu. Pour ne pas craindre la mort, il faut suivre votre exemple: il faut faire en nous chaque jour l'œuvre de la mort; il faut surtout aspirer à la possession de ce Dieu que nous devons reconnaître comme notre souverain bien, comme notre seul et unique bien. Sainte Élisabeth, dissipez les ténèbres où nous nous égarons; chassez ces illusions qui nous trompent. Apprenez-nous à mourir par l'exemple de votre mort bienheureuse, et attirez-nous à votre suite auprès de ce Dieu qui vous a reçue entre ses bras et qui vous fait partager sa gloire éternelle. Ainsi soit-il.
La vie tout entière de sainte Élisabeth fut une longue et assidue préparation à la mort bien plus, on peut dire que sa vie fut une ardente aspiration à la mort. En effet, elle aspirait sans cesse à être unie à son Dieu elle voulait lui être unie d'une façon absolue, indéfectible, irrévocable. Or, vouloir cette union, c'est vouloir, comme saint Paul, la dissolution de son corps pour être avec le Christ. Pour se préparer à la mort, ou plutôt, pour aider la mort, elle a accompli elle-même tout ce que la mort doit accomplir elle s'est séparée de tout ce qu'elle aimait sur la terre, elle s'est dépouillée de tout ce qu'elle possédait, et lorsque, ainsi seule, elle n'eût plus rien qui la rattachât à la vie, elle attendit l'invitation de l'Époux céleste. Répondant enfin aux ardents désirs de cette fiancée qui soupirait sans cesse après l'union finale, Jésus-Christ vint à elle visiblement: « Viens, Élisabeth, ma fiancée, lui dit-il, ma tendre amie, ma bien-aimée viens avec moi dans le tabernacle que je t'ai prépare de toute éternité: c'est moi-même qui t'y conduirai ». Avec quelle allégresse elle fit ses derniers préparatifs pour le départ, et fit ses adieux à tous ceux qu'elle avait aimés pour l'amour de Dieu. et leur donna le céleste rendez-vous. Avec quelle joie elle supporta les douleurs que l'œuvre de la mort faisait éprouver à son corps! Elle chantait déjà sur la terre avec les anges le cantique éternel. Elle chantait en voyant venir le Fiancé chercher sa fiancée. Qui donc n'envierait pas une telle mort? Qui donc ne voudrait pas vivre comme sainte Élisabeth pour avoir le bonheur de mourir comme elle?
O Sainte Élisabeth, combien votre sainte mort est différente de la mort de la plupart des hommes! La pensée de la mort nous remplit d'épouvanté, parce que nous ne la comprenons pas, et surtout parce que nous ne nous y préparons pas. Nous ne la comprenons pas, car nous oublions que la mort est la fin de la peine et le commencement du bonheur, la fin d'un long pèlerinage dans la vallée des larmes et l'arrivée dans la patrie de la paix et de l'allégresse. Nous ne nous y préparons pas, et nous craignons la mort, car elle est accompagnée du redoutable jugement de Dieu. Pour ne pas craindre la mort, il faut suivre votre exemple: il faut faire en nous chaque jour l'œuvre de la mort; il faut surtout aspirer à la possession de ce Dieu que nous devons reconnaître comme notre souverain bien, comme notre seul et unique bien. Sainte Élisabeth, dissipez les ténèbres où nous nous égarons; chassez ces illusions qui nous trompent. Apprenez-nous à mourir par l'exemple de votre mort bienheureuse, et attirez-nous à votre suite auprès de ce Dieu qui vous a reçue entre ses bras et qui vous fait partager sa gloire éternelle. Ainsi soit-il.
Notre Père, je Vous salue Marie
Prière (Comme au premier jour.)
Neuvaine extraite de « Sainte Élisabeth de Hongrie », œuvre de Saint François d'Assise, collection Bibliothèque Franciscaine, 1902
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Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
À l’occasion du colloque international Humanum, sur la « complémentarité entre l’homme et la femme », le rabbin Lord Jonathan Sacks a offert aux participants réunis au Vatican une perspective juive des notions de mariage et de famille. À l’instar du christianisme, le judaïsme enseigne que nous ne sommes que moitié (contrairement à d’autres civilisations qui considèrent que nous ne sommes rien ou que nous sommes tout), une moitié qui doit s’ouvrir à une autre afin de devenir entière.
À l’époque biblique, chaque juif devait remettre une moitié de shekel au Temple afin de ne jamais perdre de vue cette condition. C’est l’aboutissement de tout ce qui constitue l’institution de la famille, et par ce biais l’idée d’amour comme vecteur de la création de la vie. Le rabbin Sacks identifie sept étapes clés vers cet aboutissement, qu’il livre sous forme d’excursus.
La naissance de la reproduction sexuelle, il y a de cela 385 millions d’années, est le point de départ de ce qui constitue notre actuelle civilisation judéo-chrétienne. Avant cela, toute forme de vie ne se propageait que de manière asexuelle, par division cellulaire ou bourgeonnement par exemple.
Toujours d’un point de vue biologique, Sacks évoque l’évolution physique de l’homo sapiens, qui doit composer avec un cerveau et une tête de plus grande taille, impliquant des naissances plus prématurées que chez les autres espèces, et de ce fait un besoin prolongé de protection parentale pour le nourrisson. « Cela a rendu le rôle de l’éducation parentale plus contraignant que pour les autres espèces, requérant le travail de deux personnes plutôt que d’une », remarque-t-il.
Plus tard, l’avènement de la monogamie marquera une étape fondamentale de l’histoire de nos civilisations, en cela qu’elle établit une égalité nouvelle entre les individus. En effet, le fait pour des hommes – généralement les plus puissants – de posséder plusieurs épouses prive d’autres hommes d’une même société de la possibilité d’avoir un jour une épouse et un enfant. Or comme le souligne le rabbin, la Genèse accorde le droit à tout individu, indifféremment de sa classe, de sa couleur de peau et de sa culture, de se marier et de transmettre la vie. « C’est pour cette raison que, peu importe la façon dont on lit l’histoire d’Adam et Ève, […] la norme présupposée par cette histoire se trouve être : une femme, un homme. Ou comme la Bible le dit elle-même : "C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair" », rappelle-t-il.
De cela découle le quatrième grand changement historique, celui de la transformation de la vie morale, avec l’idée biblique que « l’amour, et non pas l’équité, est le principe conducteur de la vie morale ». La moralité devient dès lors « l’amour entre un mari et sa femme, entre un parent et son enfant, étendu à l’extérieur du monde ».
C’est dans le cinquième développement que réside la partie essentielle de la pratique juive, le concept d’alliance, qui unit Dieu à l’humanité, et plus spécifiquement aux descendants de prophètes comme Noé ou Abraham. Elle repose sur le respect, la fidélité, la loyauté et la constance. L’ancien grand rabbin de Grande-Bretagne et du Commonwealth explique en outre que l’alliance a permis de comprendre une chose que l’on retrouve chez presque tous les prophètes : « La relation entre nous et Dieu, en terme de relation entre deux fiancés, entre une femme et son mari. L’amour devient ainsi non plus seulement la base de la moralité, mais également de la théologie. Dans le judaïsme, la foi est un mariage ».
Au sujet de la complémentarité, Sacks rapporte que le prophète Malachie considérait les hommes prêtres comme les gardiens de la loi de la vérité, de même que le Livre des Proverbes évoque « la loi de la gentillesse aimante » sur la langue de la femme de valeur. C’est cette complémentarité qui trace les contours de la vie spirituelle, par la combinaison masculine et féminine « de la vérité et de l’amour, de la justice et de la miséricorde, de la loi et du pardon ».
Enfin, c’est sur la place cruciale qu’occupent le foyer et la famille dans la foi juive – ses principaux remparts face à l’adversité depuis des siècles – que celui-ci a conclu son discours, citant la figure d’Abraham, qui n’a pas été choisi pour accomplir des miracles ou diriger un empire, mais bien pour être un parent.
Néanmoins, à la lumière de ces évolutions, le rabbin Sacks s’inquiète de l’actuel virage civilisationnel qui semble s’être amorcé : « Pour tout un tas de raisons, dont certaines ont à voir avec les progrès de la médecine comme le contrôle des naissances, la fécondation in vitro et autres interventions génétiques, tandis que d’autres concernent des changements d’ordre moral, tels que l’idée que nous sommes libres de faire tout ce que nous désirons tant que cela ne nuit pas à autrui, d’autres encore ont à voir avec le transfert de responsabilités de l’individu à l’État, ainsi qu’avec des changements plus profonds opérés dans la culture occidentale, presque tout ce que le mariage avait apporté a désormais été laissé de côté. Le sexe a divorcé du mariage, l’amour de l’engagement, le mariage de l’enfantement, et l’enfantement de la responsabilité de leur éducation ».
À cet égard, Shacks préconise à chacun de continuer à prôner « l’institution la plus humanisante de l’Histoire » : « La famille, l’homme, la femme et l’enfant, n’est pas un style de vie parmi d’autres. C’est l’unique moyen que nous ayons découvert pour éduquer les générations futures et permettre aux enfants de grandir dans une matrice de stabilité et d’amour […] Pour toute société, la famille est le creuset du futur [de la civilisation], et dans l’intérêt du futur de nos enfants, nous devons être ses défenseurs ».
Source : Aleteia
Voici le site "Humanum" :
http://humanum.it/fr/program
La série "Humanum" en playlist
si ce n'est fait il faut activer le sous titrage en français dans les paramètres
(roue dentelée en bas à droite)
Invité- Invité
Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous.
Père céleste qui êtes Dieu, Ayez pitié de nous.
Fils rédempteur du monde qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit-Saint qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité Sainte qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.
Christ-Roi, Dieu de Dieu et Lumière de Lumière - Que votre règne arrive.
Christ-Roi, Image du Dieu invisible,
Christ-Roi, en qui toutes choses ont été créées,
Christ-Roi, pour qui le monde a été fait,
Christ-Roi, né de la Vierge Marie, Vrai Dieu et vrai homme,
Christ-Roi, adoré des bergers et des mages,
Christ-Roi, Législateur Suprême,
Christ-Roi, Source et Modèle de toute sainteté,
Christ-Roi, notre Voie, notre Vérité, notre Vie,
Christ-Roi, à qui tout pouvoir a été donné au Ciel et sur la terre,
Christ-Roi, Pontife Eternel - Régnez sur les âmes
Christ-Roi de l'intelligence,
Christ-Roi de la volonté,
Christ-Roi de douleurs, couronné d'épines
Christ-Roi d'humilité, vêtu de pourpre par dérision,
Christ-Roi, Epoux des vierges,
Christ-Roi, qui en Marie-Madeleine avez glorifié la vie pénitente,
Christ-Roi, dont le royaume n'est pas de ce monde,
Christ-Roi, par le Don Royal de votre Amour : la Saint Eucharistie,
Christ-Roi, Chef d'œuvre de la toute puissance du Père - Régnez sur les familles
Christ-Roi, qui avez élevé le mariage à la dignité d'un sacrement,
Christ-Roi, qui avez opéré votre premier miracle aux noces de Cana,
Christ-Roi, Ami très aimable des enfants,
Christ-Roi, Qui par votre vie cachée à Nazareth avez donné un exemple aux parents et aux enfants,
Christ-Roi, qui avez ennobli et sanctifié le travail par l'ouvrage de vos mains,
Christ-Roi, qui avez ressuscité d'entre les morts et rendu à leur familles le jeune homme de Naïm, la fille de Jaïre et votre ami Lazare,
Christ-Roi, Qui avez pardonné à la femme adultère,
Christ-Roi, par votre Amour pour Marie et Joseph,
Christ-Roi des rois et Seigneur des seigneurs - Régnez sur les Nations
Christ-Roi des siècles, Immortel et Invisible,
Christ-Roi d'éternelle gloire,
Christ-Roi qui dirigez les batailles,
Christ-Roi, Prince de la Paix,
Christ-Roi, qui portez sur vos épaules le signe de la Principauté,
Christ-Roi, dont le règne ne prendra pas fin,
Christ-Roi, qui êtes assis au-dessus des Chérubins,
Christ-Roi, par l'Amour que vous avez de tout temps témoigné aux peuples qui vous sont fidèles
Christ-Roi, Qui renversez les puissants de leur trône - Régnez sur vos ennemis
Christ-Roi, qui brisez les rois au jour de votre colère,
Christ-Roi, qui avez vaincu l'enfer par votre mort sur la Croix,
Christ-Roi, qui avez triomphé de la mort par votre résurrection,
Qui viendrez jugez les vivants et les morts, au jour de votre Force, dans la Splendeur de vos saints,
Christ-Roi, par votre prière pleine d'Amour sur la Croix : « Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font »
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous.
V. Son empire s'étendra.
R. Et la paix sera sans fin.
Prions
Dieu Tout Puissant et Eternel, qui avez voulu tout renouveler par votre cher Fils, le Roi de l'Univers, accordez dans votre bonté, que toutes les familles des peuples, divisées par la blessure du péché, se soumettent à votre autorité très douce. Par le même Jésus-Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec vous, en l'unité du Saint-Esprit, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
50 jours d'indulgence
19 mai 1928
+ HYACINTHE évêque d'Autun
Invité- Invité
Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
Jésus a tout donné
Il a donné Sa tête à la couronne d'épines
Il a donné Son dos au fouet cruel
Il a donné Son visage aux crachats humains
Il a donné Ses épaules au manteau de la dérision
Il a donné Sa tunique à ses meurtriers
Il a donné Ses mains aux clous de la haine
Il a donné Ses pieds aux clous de la jalousie
Il a donné Son cœur à la lance mortelle
Il a donné Son sang pour effacer nos péchés
Il a donné Sa chair pour notre guérison
Il a donné Son corps pour racheter le nôtre
Il a donné Sa mère à l'apôtre Jean
Il a donné Son esprit à Dieu
Il a donné Son Nom pour l'exaucement des prières
Il a donné Sa Parole pour tous les hommes
Il a donné Son Saint-Esprit pour que nous partagions Sa divinité
Il a tout donné....
Et toi ? Que donnes-tu ?
Il a donné Sa tête à la couronne d'épines
Il a donné Son dos au fouet cruel
Il a donné Son visage aux crachats humains
Il a donné Ses épaules au manteau de la dérision
Il a donné Sa tunique à ses meurtriers
Il a donné Ses mains aux clous de la haine
Il a donné Ses pieds aux clous de la jalousie
Il a donné Son cœur à la lance mortelle
Il a donné Son sang pour effacer nos péchés
Il a donné Sa chair pour notre guérison
Il a donné Son corps pour racheter le nôtre
Il a donné Sa mère à l'apôtre Jean
Il a donné Son esprit à Dieu
Il a donné Son Nom pour l'exaucement des prières
Il a donné Sa Parole pour tous les hommes
Il a donné Son Saint-Esprit pour que nous partagions Sa divinité
Il a tout donné....
Et toi ? Que donnes-tu ?
Quand on donne, ça nous revient toujours un jour ou l'autre !
Trois allemands vont faire une surprise à un SDF
Invité- Invité
Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
Du 30 novembre au 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception, suivons Marie dans les grands oui de sa vie pour ne plus avoir peur de dire oui dans nos vies.
« Vierge et Mère Marie, aide-nous à dire notre « oui » dans l’urgence de faire retentir la Bonne Nouvelle de Jésus » (Pape François)
PROGRAMME DES 9 JOURS
Jour 1 : s'abandonner pour dire oui
Marie et l'ange Gabriel
Jour 2 : engager son oui
Marie et Joseph
Jour 3 : dire oui rend heureux !
L'action de grâce de Marie
Jour 4 : prendre le temps de dire oui
La méditation de Marie
Jour 5 : le oui à l'épreuve du temps
Marie et Jésus
Jour 6 : répondre à l'appel
Marie et Saint Jean
Jour 7 : trouver l'espérance dans l'incompréhensible
Marie au pied de la Croix
Jour 8 : appuyer son oui sur l'Esprit Saint
Marie et les apôtres
Jour 9 : faire grandir nos oui avec Marie
Marie, Immaculée Conception
POUR VOUS Y INSCRIRE : http://hozana.org/intention/1088/priere-pour-pour-apprendre-a-dire-oui-avec-marie-neuvaine
Du 29 novembre au 25 décembre, préparons nos cœurs avec les témoins de l’histoire de Noël.
POUR VOUS Y INSCRIRE : http://hozana.org/intention/1100/priere-pour-nous-preparer-a-noel
Programme des 25 jours
Partie I : CHERCHEURS DE VERITE
" Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie " (Mt 2, 10)
Jour 1 : Chercher avec confiance
Jour 2 : "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie"
Jour 3 : Mieux connaître Jésus grâce à l'Eglise
Jour 4 : Ancrer sa foi dans la raison
Jour 5 : Les saints, témoins de la Vérité
Jour 6 : Reconnaître les signes de Dieu dans nos vies
Partie II : VEILLEURS D'ESPERANCE
" L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière." (Lc, 2, 9)
Jour 1 : Vivre de l'Esperance
Jour 2 : Etre prêt pour la venue du Seigneur
Jour 3 : Renouer avec Dieu
Jour 4 : S'armer pour le combat spirituel
Jour 5 : Vivre en chrétien
Jour 6 : Apporter notre pierre à l'édifice
Partie III : MESSAGERS DE L'EVANGILE
Alors l’ange leur dit : " Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple" (Lc, 2, 10)
Jour 1 : "L'amour du Christ nous presse"
Jour 2 : " Allez dehors ! Sortez ! "
Jour 3 : Nous sommes tous des messagers
Jour 4 : Soyez rusés comme des renards...
Jour 5 : ...et doux comme des colombes !
Jour 6 : Il nous faut des Saint Paul sur les plateaux télé !
Partie IV : ENFANTS DE DIEU
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. » (Lc, 2, 16)
Jour 1 : Purifions notre coeur
Jour 2 : Retrouvons un coeur d'enfant
Jour 3 : Emerveillons-nous !
Jour 4 : Rendons Gloire à Dieu !
Invité- Invité
Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
"Mary did you know ?" belle chanson chantée à capella par les 4 jeunes du groupe Pentatonix
est une reprise d'une chanson qui a été interprêtée par de nombreux artistes, en fait.
Voici la version interprêtée par Kenny Rogers and Wynonna Judd et les paroles :
Mary Did You Know Lyrics
Marie, savais-tu ?
Mary did you know that your baby boy
Marie, savais-tu que ton p’tit garçon
Will one day walk on water?
Marchera un jour sur l'eau ?
Mary did you know that your baby boy
Marie, savais-tu que ton p’tit garçon
Will save our sons and daughters?
Sauvera nos fils et nos filles ?
Did you know that your baby boy
Savais-tu que ton p’tit garçon
Has come to make you new?
Est venu te renouveler
This child that you've delivered
Que ce fils que tu as mis au monde
Will soon deliver you
Te délivrera bientôt
Mary, did you know that your baby boy
Marie, savais-tu que ton p’tit garçon
Will give sight to a blind man?
Rendra la vue à un aveugle ?
Mary, did you know that your baby boy
Marie, savais-tu que ton p’tit garçon
Will calm a storm with his hand?
Calmera une tempête avec sa main ?
Did you know that your baby boy
Savais-tu que ton p’tit garçon
Has walked where angels trod?
A marché à l'endroit que foulent les Anges ?
And when you kiss your little baby
Et que lorsque tu embrasses ton petit bébé
You've kissed the face of God?
Tu embrasses le Visage de Dieu ?
Oh, Mary did you know
Oh, Mary savais-tu
Ooh...
Ooh...
The blind will see,
Que l'aveugle verra,
the deaf will hear,
Que le sourd entendra,
The dead will live again
Que le mort revivra,
The lame will leap,
Que le boîteux bondira,
the dumb will speak,
Que le muet dira
The praises of the lamb
Les louanges de l'Agneau
Mary did you know that your baby boy
Marie, savais-tu que ton p’tit garçon
Is Lord of all creation?
Est Seigneur de toute la Création ?
Mary did you know that your baby boy
Marie, savais-tu que ton p’tit garçon
Will one day rule the nations?
Gouvernera un jour les nations ?
Did you know that your Baby Boy
Savais-tu que ton p’tit garçon
Is Heaven's perfect Lamb?
Est l'Agneau parfait des Cieux ?
This sleeping child you're holding
Que cet enfant endormi que tu tiens
Is the great I am?
Est le grand Je Suis ?
SONGWRITERS:
AUTEURS DE LA CHANSON
LOWRY, MARK/GREENE, BUDDY
PUBLISHED BY
PUBLIÉE PAR
LYRICS © WARNER/CHAPPELL MUSIC, INC.
J'ai traduit de la manière que je l'entendais. Pardonnez-moi s'il y a des erreurs, SVP.
Voici une autre chanson de Noël interprêtée par Pentatonix :
That’s Christmas To Me - Pentatonix
"That's Christmas To Me"
The fireplace is burning bright, shining along me
La cheminée brûle vivement, brille le long de moi
I see the presents underneath the good old Christmas tree
Je vois les cadeaux dessous le bon vieil arbre de Noël
And I wait all night 'til Santa comes to wake me from my dreams
Et j’attends toute la nuit jusqu'à ce que le père noël vient m'éveiller de mes rêves
Oh, why? 'Cause that's Christmas to me
Oh, pourquoi ? Parce que c'est ce que Noël est pour moi.
I see the children play outside, like angels in the snow
Je vois les enfants qui jouent dehors, comme des anges dans la neige
While mom and daddy share a kiss under the mistletoe
Pendant que maman et papa échange un baiser sous le gui
And we'll cherish all these simple things wherever we may be
Et nous allons chérir toutes ces choses simples où que nous soyons
Oh, why? 'Cause that's Christmas to me
Oh, pourquoi ? Parce que c'est ce que Noël est pour moi.
I've got this Christmas song in my heart
J'ai cette chanson de Noël dans mon cœur
I've got the candles glowing in the dark
J'ai les bougies qui étincellent dans le noir
I'm hanging all the stockings by the Christmas tree
Je suspends tous les bas près de l'arbre de Noël
Oh, why? 'Cause that's Christmas to me
Oh, pourquoi ? Parce que c'est ce que Noël est pour moi.
Oh, why? 'Cause that's Christmas to me
Oh, pourquoi ? Car c'est ce que Noël est pour moi.
I listen for the thud of reindeer walking on the roof
je cherche à entendre le bruit sourd des rennes sur le toit
As I fall asleep to lullabies, the morning's coming soon
Alors que je m'endors par des berceuses, le matin vient bientôt
The only gift I'll ever need is the joy of family
Le seul cadeau que je vais à jamais avoir besoin est la joie de la famille
Oh, why? 'Cause that's Christmas to me
Oh, pourquoi ? Car c'est ce que Noël est pour moi.
I've got this Christmas song in my heart (song in my heart)
J'ai cette chanson de Noël dans mon cœur (chanson dans mon coeur)
I've got the candles glowing in the dark
J'ai les bougies qui étincellent dans le noir
I'm hanging all the stockings by the Christmas tree
Je suspends tous les bas près de l'arbre de Noël
Oh, why? 'Cause that's Christmas to me
Oh, pourquoi ? Car c'est ce que Noël est pour moi.
Oh, why? 'Cause that's Christmas to me
Oh, pourquoi ? Car c'est ce que Noël est pour moi.
Ooooohhhhoooohhooohhh
Ooooohhhhoooohhooohhh
Oh, the joy that fills our hearts and makes us see
Oh, la joie qui remplit nos coeurs et nous fait voir
Oh, why? Cause that's Christmas to me
Oh, pourquoi ? Car c'est ce que Noël est pour moi.
I've got this Christmas song in my heart
J'ai cette chanson de Noël dans mon cœur
I've got the candles glowing in the dark
J'ai les bougies qui étincellent dans le noir
And then for years to come we'll always know one thing
Et puis durant les années à venir nous saurons toujours une chose
That's the love that Christmas can bring
C'est l'amour que Noël peut apporter
Oh, why? 'Cause that's Christmas to me
Oh, pourquoi ? Car c'est ce que Noël est pour moi.
C'est bon, voilà ma traduction. Que Dieu vous bénisse !
est une reprise d'une chanson qui a été interprêtée par de nombreux artistes, en fait.
Voici la version interprêtée par Kenny Rogers and Wynonna Judd et les paroles :
Mary Did You Know Lyrics
Marie, savais-tu ?
Mary did you know that your baby boy
Marie, savais-tu que ton p’tit garçon
Will one day walk on water?
Marchera un jour sur l'eau ?
Mary did you know that your baby boy
Marie, savais-tu que ton p’tit garçon
Will save our sons and daughters?
Sauvera nos fils et nos filles ?
Did you know that your baby boy
Savais-tu que ton p’tit garçon
Has come to make you new?
Est venu te renouveler
This child that you've delivered
Que ce fils que tu as mis au monde
Will soon deliver you
Te délivrera bientôt
Mary, did you know that your baby boy
Marie, savais-tu que ton p’tit garçon
Will give sight to a blind man?
Rendra la vue à un aveugle ?
Mary, did you know that your baby boy
Marie, savais-tu que ton p’tit garçon
Will calm a storm with his hand?
Calmera une tempête avec sa main ?
Did you know that your baby boy
Savais-tu que ton p’tit garçon
Has walked where angels trod?
A marché à l'endroit que foulent les Anges ?
And when you kiss your little baby
Et que lorsque tu embrasses ton petit bébé
You've kissed the face of God?
Tu embrasses le Visage de Dieu ?
Oh, Mary did you know
Oh, Mary savais-tu
Ooh...
Ooh...
The blind will see,
Que l'aveugle verra,
the deaf will hear,
Que le sourd entendra,
The dead will live again
Que le mort revivra,
The lame will leap,
Que le boîteux bondira,
the dumb will speak,
Que le muet dira
The praises of the lamb
Les louanges de l'Agneau
Mary did you know that your baby boy
Marie, savais-tu que ton p’tit garçon
Is Lord of all creation?
Est Seigneur de toute la Création ?
Mary did you know that your baby boy
Marie, savais-tu que ton p’tit garçon
Will one day rule the nations?
Gouvernera un jour les nations ?
Did you know that your Baby Boy
Savais-tu que ton p’tit garçon
Is Heaven's perfect Lamb?
Est l'Agneau parfait des Cieux ?
This sleeping child you're holding
Que cet enfant endormi que tu tiens
Is the great I am?
Est le grand Je Suis ?
SONGWRITERS:
AUTEURS DE LA CHANSON
LOWRY, MARK/GREENE, BUDDY
PUBLISHED BY
PUBLIÉE PAR
LYRICS © WARNER/CHAPPELL MUSIC, INC.
J'ai traduit de la manière que je l'entendais. Pardonnez-moi s'il y a des erreurs, SVP.
Voici une autre chanson de Noël interprêtée par Pentatonix :
That’s Christmas To Me - Pentatonix
"That's Christmas To Me"
The fireplace is burning bright, shining along me
La cheminée brûle vivement, brille le long de moi
I see the presents underneath the good old Christmas tree
Je vois les cadeaux dessous le bon vieil arbre de Noël
And I wait all night 'til Santa comes to wake me from my dreams
Et j’attends toute la nuit jusqu'à ce que le père noël vient m'éveiller de mes rêves
Oh, why? 'Cause that's Christmas to me
Oh, pourquoi ? Parce que c'est ce que Noël est pour moi.
I see the children play outside, like angels in the snow
Je vois les enfants qui jouent dehors, comme des anges dans la neige
While mom and daddy share a kiss under the mistletoe
Pendant que maman et papa échange un baiser sous le gui
And we'll cherish all these simple things wherever we may be
Et nous allons chérir toutes ces choses simples où que nous soyons
Oh, why? 'Cause that's Christmas to me
Oh, pourquoi ? Parce que c'est ce que Noël est pour moi.
I've got this Christmas song in my heart
J'ai cette chanson de Noël dans mon cœur
I've got the candles glowing in the dark
J'ai les bougies qui étincellent dans le noir
I'm hanging all the stockings by the Christmas tree
Je suspends tous les bas près de l'arbre de Noël
Oh, why? 'Cause that's Christmas to me
Oh, pourquoi ? Parce que c'est ce que Noël est pour moi.
Oh, why? 'Cause that's Christmas to me
Oh, pourquoi ? Car c'est ce que Noël est pour moi.
I listen for the thud of reindeer walking on the roof
je cherche à entendre le bruit sourd des rennes sur le toit
As I fall asleep to lullabies, the morning's coming soon
Alors que je m'endors par des berceuses, le matin vient bientôt
The only gift I'll ever need is the joy of family
Le seul cadeau que je vais à jamais avoir besoin est la joie de la famille
Oh, why? 'Cause that's Christmas to me
Oh, pourquoi ? Car c'est ce que Noël est pour moi.
I've got this Christmas song in my heart (song in my heart)
J'ai cette chanson de Noël dans mon cœur (chanson dans mon coeur)
I've got the candles glowing in the dark
J'ai les bougies qui étincellent dans le noir
I'm hanging all the stockings by the Christmas tree
Je suspends tous les bas près de l'arbre de Noël
Oh, why? 'Cause that's Christmas to me
Oh, pourquoi ? Car c'est ce que Noël est pour moi.
Oh, why? 'Cause that's Christmas to me
Oh, pourquoi ? Car c'est ce que Noël est pour moi.
Ooooohhhhoooohhooohhh
Ooooohhhhoooohhooohhh
Oh, the joy that fills our hearts and makes us see
Oh, la joie qui remplit nos coeurs et nous fait voir
Oh, why? Cause that's Christmas to me
Oh, pourquoi ? Car c'est ce que Noël est pour moi.
I've got this Christmas song in my heart
J'ai cette chanson de Noël dans mon cœur
I've got the candles glowing in the dark
J'ai les bougies qui étincellent dans le noir
And then for years to come we'll always know one thing
Et puis durant les années à venir nous saurons toujours une chose
That's the love that Christmas can bring
C'est l'amour que Noël peut apporter
Oh, why? 'Cause that's Christmas to me
Oh, pourquoi ? Car c'est ce que Noël est pour moi.
C'est bon, voilà ma traduction. Que Dieu vous bénisse !
Invité- Invité
Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
Saint Nicolas de Myre, Archevêque († 324)
" Au moment du danger, invoquons avec confiance le grand saint Nicolas."
Saint Bernard, Sermons.
" Au moment du danger, invoquons avec confiance le grand saint Nicolas."
Saint Bernard, Sermons.
Né à Patare en Lycie [1] vers 270 de parents chrétiens : son père, Euphémius, était un homme riche, pieux et charitable ; sa mère, Anne, était la sœur de Nicolas l’Ancien, évêque de Myre. Nicolas fit présager dès l’enfance sa fidélité à la pratique du jeûne : les imagiers médiévaux ont reproduit sur nos vitraux le nourrisson repoussant d’un geste décidé le sein maternel. nombreux sont les traits analogues qui ont rendu saint Nicolas si populaire. La peste ayant enlevé ses parents et l’ayant laissé jeune à la tête d'un riche héritage, Nicolas consacra sa fortune à de bonnes œuvres. Un homme veuf de son voisinage ayant trois filles nubiles et, par suite de revers de fortune, ne pouvant leur assurer une honnête situation, résolut de les prostituer ; Nicolas se fit à leur égard l'instrument de la Providence en leur procurant une riche dotation. On dit que son oncle l’ordonna prêtre et le fit supérieur du monastère de Sainte-Sion, près de Myre.
Quand l'évêque de Myre vint à mourir, Dieu fit connaître aux évêques de la province que Nicolas était l’homme de son choix pour cet office. Contraint d'accepter l’épiscopat, Nicolas réalisa tout ce qu on attendait de l'évêque en ces temps primitifs ; il fut le guide doctrinal de son peuple, son défenseur dans les périls des persécutions, le sage administrateur des biens de la communauté chrétienne, un organisateur zélé des œuvres charitables. Jeté en prison durant les dernières années de la persécution de Dioclétien, il fut délivré à l'avènement de Constantin et revint à Myre. L'idolâtrie était encore vivace : l'évêque la combattit, renversant le temple de Diane qui était le centre de la réaction païenne dans la ville de Myre ; en un temps de famine, il s'ingénia pour procurer les vivres nécessaires à son peuple.
Parmi les miracles nombreux qui lui sont attribués, il faut mentionner celui que les artistes ont le plus fréquemment reproduit. Trois officiers de Constantin avaient été envoyés en Phrygie pour réprimer une sédition ; en passant par Myre ils avaient été reçus par l'évêque et l'avaient vu tirer des mains du bourreau trois de ses concitoyens injustement condamnés. Rentrés à Constantinople les trois officiers tombèrent en disgrâce et furent condamnés à mort. Se souvenant de ce qu'avait fait l'évêque de Myre, ils .s'adressèrent à Dieu pour obtenir que Nicolas manifestât sa puissance en leur faveur. Constantin, à qui le prélat apparut en songe, reconnut I'innocence des condamnés et les fit remettre en liberté. Tel est le thème que les artistes du Moyen Age ont représenté sous le titre des « trois tribuns sauvés de la mort. » Un trouvère du XII° siècle a narré dans un de ses poèmes l'histoire de « trois clercs allant à l'école », mis à mort par un boucher à qui ils avaient demandé l'hospitalité, puis ressuscités par le saint évêque de Myre. La légende des « trois petits enfants qui s'en allaient glaner aux champs » s'ancra profondément dans la croyance populaire : représentée et chantée en Occident elle contribua a l'extension du culte rendu à saint Nicolas. Il faut en dire autant du miracle de la tempête apaisée par l'intercession de saint Nicolas.
Enfin Nicolas, au cours de son épiscopat, combattit les erreurs d'Arius, et fut l'un des 318 évêques qui condamnèrent l'arianisme au premier concile de Nicée. Sa mort arriva peu de temps après, vers 325, et de son tombeau s'écoula une huile miraculeuse. Vers 1087, comme la ville de Myre était au pouvoir des Turcs, des marchands de Bari furent assez heureux pour enlever les saintes reliques et les apportèrent dans leur ville où une église magnifique fut construite en l'honneur de saint Nicolas.
Saint Nicolas de Myre est assurément un des saints les plus populaires et son culte, né dans l’Eglise grecque, était déjà très répandu en Orient, lorsque soixante-deux corsaires de Bari razzièrent ses restes mortels abandonnés par les gens de Myre qui fuyaient les Turcs. Le culte de saint Nicolas se développa Occident à la fin du XI° siècle, après le transfert de ses reliques à Bari (9 mai 1087), pour connaître, à partir du XII° siècle, un essort considérable, singulièrement en Italie et en Lorraine, dans l’Est de la France et en Allemagne rhénane.
Un très grand nombre de corporations ont pris saint Nicolas pour protecteur et pour patron, ce qui s'explique par les très nombreux miracles qui lui sont attribués.
La tempête apaisée explique que saint Nicolas soit réclamé par les marins, les bateliers, les pécheurs, les voyageurs et les pèlerins. Les mal jugés se souviennent qu'il a obtenu de Constantin la grâce de trois officiers condamnés sur de faux témoignages. Pour les tonneliers, c’est saint Nicolas qui fit sortir vivants d'un tonneau ou d'un cuvier les trois enfants mis à mort par un cruel boucher. Les écoliers et écolières sont des protégés de prédilection : s'ils se conduisent bien, s'ils sont obéissants et studieux, saint Nicolas, le 5 décembre, veille de sa fête, remplit leurs souliers ou leurs bas de friandises ; mais s'ils sont paresseux ou indociles, il leur apporte un martinet. En Alsace, le 5 décembre au soir, les petits garçons se réunissent et parcourent les rues du village avec une clochette qu'ils agitent, puis ils crient : « Les petits enfants sont-ils couchés ? Saint-Nicolas va passer ! » Avant de se coucher les enfants ne manquent pas de placer dans la cheminée un sabot pour recevoir le cadeau de saint Nicolas. En Angleterre, les enfants de chœur avaient saint Nicolas pour patron : le 6 décembre, ceux des cathédrales et des collégiales élisaient l'un d'entre eux pour évêque : ce devait être le plus sage, le plus pieux, le plus zélé ; durant un mois, jusqu’au jour des Rois, des honneurs lui étaient rendus. La dotation des filles de son pauvre voisin font de saint Nicolas le protecteur des filles à marier.
Avant la translation du corps de saint Nicolas à Bari, son culte avait déjà été introduit à Rome, au VII° siècle, par des moines orientaux. Au IX° siècle, le pape Nicolas I° (mort en 867) ajoutait à Sainte-Marie-in-Cosmedin, un oratoire en l’honneur de son saint patron. La diaconie Saint-Nicolas-in-Carcere, sans doute en relation avec une église antérieure, fut créée au IX° ou au X° siècle. On a pu dénombrer à Rome quatre-ving-cinq églises, chapelles, couvents et hospices Saint-Nicolas.
Le culte de saint Nicolas fut introduit en Allemagne par la femme d’Othon I°, la byzantine Théophano dont le fils, Othon III (975-991) fonda, près d’Aix-la-Chapelle, Saint-Nicolas-de-Burtscheid. Saint Nicolas est le patron de Hambourg.
Après qu’Albert de Varangéville, rentrant de Terre Sainte eut dérobé à Bari un fragment de la dextre bénissant de saint Nicolas pour la rapporter en Lorraine, il fit édifier la chapelle Saint-Nicolas-de-Port qui laissa la place à une église plus grande, consacrée par Pibon, évêque de Toul, en 1101 ; une nouvelle église fut construite en 1193 qui fut à son tour remplacée au XV° siècle quand saint Nicolas devint le patron de la Lorraine pour avoir favorisé la victoire du duc René II contre Charles le Téméraire, battu et tué sous les murs de Nancy (5 janvier 1477). A Rome, on le vénère à Saint-Nicolas-des-Lorrains.
En France, le comte d’Anjou, Foulque Nerra, grand pèlerin de Palestine, à la suite d’un vœu qu’il avait fait dans une tempête, fonda, en 1020, l’abbaye Saint-Nicolas d’Angers dont l’église nouvelle fut consacrée par le pape Urbain II (10 février 1096). Saint Nicolas est invoqué à Provins, de nombreuses églises lui sont dédiées dans les diocèses de Bourges, de Nevers, de Limoges et de Clermont, dans la Flandre française, au nord de la Lys, il est un des saints les plus honorés. Trente-deux communes françaises portent encore le nom de Saint-Nicolas.
A Paris, la première chapelle du Palais (île de la Cité), fondée par Robert le Pieux (996-1031), restaurée par Louis VI le Gros et détruite par saint Louis pour édifier la Sainte-Chapelle, était dédiée à saint Nicolas. Le Parlement de Paris, à sa rentrée annuelle, entendait sa messe rouge célébrée à l’autel de saint Nicolas qui était l’un des patrons des juristes ; le président de la confrérie des avocats du palais prit le nom de bâtonnier parce qu’il tenait un bâton surmonté d’une effigie de saint Nicolas.
Robert de Dreux, frère de Louis VII, fonda, en 1187, en même temps que l'église collégiale Saint-Thomas du Louvre, un hôpital des pauvres écoliers de saint Nicolas. En 1217 les écoliers obtinrent permission d'établir une chapelle et un cimetière, ce fut l'hospice Saint-Nicolas du Louvre, supprimé (1541) par le cardinal Jean du Bellay et remplacé par un collège de dix chanoines. En 1744, Saint-Nicolas et Saint-Thomas du Louvre furent réunis en un seul corps sous le titre de Saint-Louis du Louvre. Depuis Charles V, le jour de la fête de saint Nicolas, les écoliers, déguisés et menés par un des leurs portant les attributs des évêques, couraient les rues en chantant. Les enfants de chœur de Notre-Dame allaient célébrer l'office à Saint-Nicolas-des-Champs.
Saint-Nicolas-des-Champs qui était à l’origine une chapelle dépendante de l’abbaye Saint-Martin-des-Champs, attestée dès 1119, fut érigée en paroisse en 1184 et souvent agrandie au cours des siècles. Les parties les plus anciennes de l’actuel édifice sont du premier quart du XV° siècle, tandis que le reste fut construit aux XVI° et XVII° siècles ; le retable que Simon Vouet et Jacques Sarazin réalisèrent en 1629, est le seul retable parisien de cette époque à avoir échappé au vandalisme révolutionnaire. On y voit, dans la deuxième chapelle de gauche, un Saint Nicolas dans la tempête de Jean-Baptiste Pierre qui imite en peinture un relief sculpté (1747), rapporté de Saint-Pierre-du-Gros-Caillou.
Lorsque le clos du Chardonnet fut englobé dans l’enceinte de Philippe Auguste, l’évêque de Paris, Guillaume d’Auvergne, pour les habitants de ce nouveau quartier, fit élever une chapelle et un presbytère qu’il dédia à saint Nicolas (1230). Devenue paroisse, la chapelle fut remplacée par une église (1243) qui fut à son tour remplacée par une église plus grande que Jean de Nanton, évêque de Paris, consacra le 13 mai 1425. Agrandie en 1545, l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet reçut un nouveau clocher en 1625. Le 19 juillet 1656, le conseiller du Roi Christophe Martin, contrôleur général de la Marine et ancien marguillier de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, posa la première pierre d’une nouvelle église à laquelle travailla Charles Le Brun et dont Hardouin de Péréfix fit la dédicace le 15 août 1667 ; la nef fut achevée en 1716, la voûte fut posée en 1763, le maître-autel fut consacré par l’archevêque Christophe de Beaumont le 4 décembre 1768.
Si l’on voulait chercher saint Nicolas à Paris, outre les deux églises dont nous venons de parler, on trouverait un vitrail de l’église Saint-Merry (début du XVI° siècle), une statue en bois (XVII° siècle), dans la chapelle de la congrégation Notre-Dame (ancienne Abbaye-aux-Bois), 11 rue de la Chaise, et une peinture sur l’iconostase de l’église Saint-Georges-des-Roumains, 38 rue Ribera (XVI°). On pourrait aussi voir, présentés au Louvre, le triptyque Harbaville, ivoire byzantin du XII° siècle, et une œuvre de Lorenzo di Credi (XV° siècle) où saint Nicolas est associé à saint Julien de Rimini. Dans les collection de la Bibliothèque nationale, on garde une miniature du XI° siècle, dans la Vie et miracle de saint Nicolas, et les Heures d’Anne de Bretagne, de Jean Bourdichon (XVI° siècle) où saint Nicolas ressuscite les trois écoliers dans le saloir. Au musée Jacquemart-André, on montre la miniature des Heures du maréchal Boucicaut.
Saint Nicolas de Myre est assurément un des saints les plus populaires et son culte, né dans l’Eglise grecque, était déjà très répandu en Orient, lorsque soixante-deux corsaires de Bari razzièrent ses restes mortels abandonnés par les gens de Myre qui fuyaient les Turcs. Le culte de saint Nicolas se développa Occident à la fin du XI° siècle, après le transfert de ses reliques à Bari (9 mai 1087), pour connaître, à partir du XII° siècle, un essort considérable, singulièrement en Italie et en Lorraine, dans l’Est de la France et en Allemagne rhénane.
Avant la translation du corps de saint Nicolas à Bari, son culte avait déjà été introduit à Rome, au VII° siècle, par des moines orientaux. Au IX° siècle, le pape Nicolas I° (mort en 867) ajoutait à Sainte-Marie-in-Cosmedin, un oratoire en l’honneur de son saint patron. La diaconie Saint-Nicolas-in-Carcere, sans doute en relation avec une église antérieure, fut créée au IX° ou au X° siècle. On a pu dénombrer à Rome quatre-ving-cinq églises, chapelles, couvents et hospices Saint-Nicolas.
Le culte de saint Nicolas fut introduit en Allemagne par la femme d’Othon I°, la byzantine Théophano dont le fils, Othon III (975-991) fonda, près d’Aix-la-Chapelle, Saint-Nicolas-de-Burtscheid. Il est le patron de Hambourg.
Après qu’Albert de Varangéville, rentrant de Terre Sainte eut dérobé à Bari un fragment de la dextre bénissant de saint Nicolas pour la rapporter en Lorraine, il fit édifier la chapelle Saint-Nicolas-de-Port qui laissa la place à une église plus grande, consacrée par Pibon, évêque de Toul, en 1101 ; une nouvelle église fut construite en 1193 qui fut à son tour remplacée au XV° siècle quand saint Nicolas devint le patron de la Lorraine pour avoir favorisé la victoire du duc René II contre Charles le Téméraire, battu et tué sous les murs de Nancy (5 janvier 1477). A Rome, on le vénère à Saint-Nicolas-des-Lorrains.
En France, le comte d’Anjou, Foulque Nerra, grand pèlerin de Palestine, à la suite d’un vœu qu’il avait fait dans une tempête, fonda, en 1020, l’abbaye Saint-Nicolas d’Angers dont l’église nouvelle fut consacrée par le pape Urbain II (10 février 1096). Saint Nicolas est invoqué à Provins, de nombreuses églises lui sont dédiées dans les diocèses de Bourges, de Nevers, de Limoges et de Clermont, dans la Flandre française, au nord de la Lys, il est un des saints les plus honorés. Trente-deux communes françaises portent encore le nom de Saint-Nicolas.
A Paris, la première chapelle du Palais (île de la Cité), fondée par Robert le Pieux (996-1031), restaurée par Louis VI le Gros et détruite par saint Louis pour édifier la Sainte-Chapelle, était dédiée à saint Nicolas. Le Parlement de Paris, à sa rentrée annuelle, entendait sa messe rouge célébrée à l’autel de saint Nicolas qui était l’un des patrons des juristes ; le président de la confrérie des avocats du palais prit le nom de bâtonnier parce qu’il tenait un bâton surmonté d’une effigie de saint Nicolas.
Robert de Dreux, frère de Louis VII, fonda, en 1187, en même temps que l'église collégiale Saint-Thomas du Louvre, un hôpital des pauvres écoliers de saint Nicolas. En 1217 les écoliers obtinrent permission d'établir une chapelle et un cimetière, ce fut l'hospice Saint-Nicolas du Louvre, supprimé (1541) par le cardinal Jean du Bellay et remplacé par un collège de dix chanoines. En 1744, Saint-Nicolas et Saint-Thomas du Louvre furent réunis en un seul corps sous le titre de Saint-Louis du Louvre. Depuis Charles V, le jour de la fête de saint Nicolas, les écoliers, déguisés et menés par un des leurs portant les attributs des évêques, couraient les rues en chantant. Les enfants de chœur de Notre-Dame allaient célébrer l'office à Saint-Nicolas-des-Champs.
Saint Nicolas de Myre, patron des clercs, des filles à marier et des enfants, était aussi celui des bateliers, des pêcheurs au filet, des débardeurs, des commerçants de blé et de vin, des pharmaciens, des épiciers et des drapiers.
Saint-Nicolas-des-Champs qui était à l’origine une chapelle dépendante de l’abbaye Saint-Martin-des-Champs, attestée dès 1119, fut érigée en paroisse en 1184 et souvent agrandie au cours des siècles. Les parties les plus anciennes de l’actuel édifice sont du premier quart du XV° siècle, tandis que le reste fut construit aux XVI° et XVII° siècles ; le retable que Simon Vouet et Jacques Sarazin réalisèrent en 1629, est le seul retable parisien de cette époque à avoir échappé au vandalisme révolutionnaire. On y voit, dans la deuxième chapelle de gauche, un Saint Nicolas dans la tempête de Jean-Baptiste Pierre qui imite en peinture un relief sculpté (1747), rapporté de Saint-Pierre-du-Gros-Caillou.
Lorsque le clos du Chardonnet fut englobé dans l’enceinte de Philippe Auguste, l’évêque de Paris, Guillaume d’Auvergne, pour les habitants de ce nouveau quartier, fit élever une chapelle et un presbytère qu’il dédia à saint Nicolas (1230). Devenue paroisse, la chapelle fut remplacée par une église (1243) qui fut à son tour remplacée par une église plus grande que Jean de Nanton, évêque de Paris, consacra le 13 mai 1425. Agrandie en 1545, l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet reçut un nouveau clocher en 1625. Le 19 juillet 1656, le conseiller du Roi Christophe Martin, contrôleur général de la Marine et ancien marguillier de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, posa la première pierre d’une nouvelle église à laquelle travailla Charles Le Brun et dont Hardouin de Péréfix fit la dédicace le 15 août 1667 ; la nef fut achevée en 1716, la voûte fut posée en 1763, le maître-autel fut consacré par l’archevêque Christophe de Beaumont le 4 décembre 1768.
Si l’on voulait chercher saint Nicolas à Paris, outre les deux églises dont nous venons de parler, on trouverait un vitrail de l’église Saint-Merry, daté du début du XVI° siècle, une statue en bois du XVII° siècle, dans la chapelle de la congrégation Notre-Dame (ancienne Abbaye-aux-Bois), 11 rue de la Chaise (VII°), et une peinture sur l’iconostase de l’église Saint-Georges-des-Roumains, 38 rue Ribera (XVI°). On pourrait aussi voir, présentés au Louvre, le triptyque Harbaville, ivoire byzantin du XII° siècle, et une œuvre de Lorenzo di Credi (XV° siècle) où saint Nicolas est associé à saint Julien de Rimini. Dans les collection de la Bibliothèque nationale, on garde une miniature du XI° siècle, dans la Vie et miracle de saint Nicolas, et les Heures d’Anne de Bretagne, de Jean Bourdichon (XVI° siècle) où saint Nicolas ressuscite les trois écoliers dans le saloir. Au musée Jacquemart-André, on montre la miniature des Heures du maréchal Boucicaut.
Au tympan du portail sud de l’église Saint-Martin de Colmar, saint Nicolas est debout entre trois pucelles et trois clergeons (XII° siècle) ; à la même époque, on peignit la fresque romane de Saint-Jacques-des-Guérets, dans le vendômois, et l’on sculpta le bas-relief de l’église de Saint-Nicolas de Civray . On voit saint Nicolas sur plusieurs vitraux, tels ceux du XIII° siècle des cathédrales de Chartres, d’Auxerre, de Bourges, du Mans et de Tours et tel celui de l’église de Saint-Julien-du-Sault (Yonne) et de l’église Saint-Pierre de Dreux ; c’est à la même époque que l’on doit les bas-reliefs du tympan du portail sud du transept de la cathédrale de Chartres. Au XIV° siècle, saint Nicolas est représenté sur un vitrail de l’église Saint-Gengoult de Toul ; c’est à de même époque que date le rétable de pierre du Mesnil-sur-Oger (Marne). Le XV° siècle a laissé quelques belles statues de pierre, comme celle du Moutier-Saint-Jean (Côte-d’Or) et celle d’Ervy-le-Châtel (Aube), un saint Nicolas représenté par Jean Fouquetdans les Heures d’Etienne Chevalier, à Chantilly, et les fresques de l’église alsacienne d’Hunawihr. On doit au XVI° siècle les vitraux de l’église Saint-Nicolas de Vézelise, en Lorraine, une statue de l’église Saint-Pantaléon de Troyes, un vitrail de l’église Saint-Etienne de Beauvais, une statuette reliquaire en argent de l’église d’Avesnes-le-Comte, en Artois. Dans la cathédrale de Sens, on voit un bas-relief en marbre, sculpté au XVIII° siècle par Etienne Gois.
1 La Lycie est une ancienne région située au sud de l’Asie-Mineure, bordée au nord-ouest par la Carie, à l’ouest et au sud par la Méditerranée, à l’est par la Pamphylie et au nord-est par la Pisidie. Les principales villes de Lycie sont Telmissus, Xanthe, Myre, Limyre et Patare.
Source principale : http://missel.free.fr/Sanctoral
Invité- Invité
Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
Comme je suis en retard pour poster les textes d'aujourd'hui et que Nicolas vient de poster ceux de demain.
Je poste ici mes textes. Je vous prie de m'excuser, Je suis obligée de tenir compte de l'emploi du temps de la "communauté" dont je partage momentanément la vie.
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez comme est bon le Seigneur !
Dimanche 07 décembre 2014 : Deuxième Dimanche de l'Avent
Saint Ambroise, évêque et docteur de l'Église († 397)
Voir : 2-Textes du jour et commentaires (audio et vidéo )
http://www.aelf.org/office-messe?date_my=07/12/2014
Homélie :
Le temps de l’Avent est un temps difficile, parce qu’il est un temps des commencements. On leur préfère généralement le temps de la maturité, moins équivoque.
Mais puisque l’évangile d’aujourd’hui est le commencement de l’évangile de saint Marc, je vous propose de méditer son tout premier verset : « Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, Fils de Dieu ».
Qui dit commencement, dit nouveauté. Et quand nous disons nouveauté, nous pensons rupture. Puisque ce verset peut facilement être rapproché du premier verset de la Genèse, il nous est facile d’entendre que Jésus est venu inaugurer une nouvelle histoire sainte, une nouvelle création.
C’est très vrai. Mais nous ne pouvons occulter que le deuxième verset commence brutalement par « il était écrit », ou « comme il était écrit ». La nouveauté de Jésus se fonde donc sur une continuité avec le passé, que Marc justifie en nous renvoyant à une citation attribuée à Isaïe.
La réalité n’est pas si simple. Il y a en fait dans ce verset trois citations de l’Ancien Testament, qui, selon une habitude l’exégèse juive, sont assemblées dans le but de montrer l’unité du projet de Dieu à travers l’Ecriture. La première citation vient d’Exode 23, où Dieu dit qu’il envoie son messager, son ange, préparer et protéger les chemins de son peuple. C’est une parole adressée à Moïse, qui traverse le désert du Sinaï avec son peuple, en direction de la terre promise.
Cette parole de la Torah a été portée et méditée, pendant des siècles. Elle été lue et relue. Ce long itinéraire dans le cœur des croyants et dans la bouche des prophètes a conduit à lui découvrir un autre sens, que l’on trouve chez Malachie et Isaïe : « Voici, j’envoie les messagers préparer les chemins devant moi ». En traversant les siècles, à travers la douloureuse expérience de l’exil à Babylone, les prophètes ont compris que ces versets annonçaient la venue au devant de son peuple de Dieu lui-même. Et le messager dont il se fera précéder, c’est Elie, qui représente l’aboutissement du prophétisme, l’annonciateur des derniers temps.
Nous voyons ainsi que le chemin emprunté par le peuple à travers le désert du livre de l’Exode devient, dans le livre d’Isaïe, le chemin que suit Dieu pour rejoindre le temple. La route que Jean doit préparer est donc à la fois la route des hommes et la route de Dieu.
Voilà dite la densité de l’héritage scripturaire qui nourrit ces commencements de l’évangile. Au temps où nous nous préparons à recevoir le Seigneur de l’Univers chez nous, en nos maisons, saint Marc nous redit que cet événement exige de nous un départ, un exode, qui nous fait quitter nos habitudes pour regarder notre quotidien avec les yeux de Dieu.
La Bonne Nouvelle que nous annonce saint Marc est donc celle d’un renversement. D’une part l’ange de l’exode, devenu au fil des siècles le prophète Elie, prend aujourd’hui les aspects modestes d’un prédicateur dans le désert, rejoignant les foules au coeur de leurs préoccupations. D’autre part, elle annonce celui qui doit venir, celui qui est derrière Jean, mais dont il n’est pas digne de défaire les sandales. Celui qui représente l’aboutissement de l’esprit prophétique s’efface devant celui qui vient et qui est seul à pouvoir donner le Saint Esprit.
Tout rapproche ces deux hommes. Jésus, le nouveau Moïse, est présenté dans la continuité de Jean-Baptiste, le nouvel Elie. Mais tout les éloigne. Celui qui est l’aboutissement du prophétisme n’est que le précurseur. Jean vit seul au désert et se nourrit de plantes, alors que Jésus passera au milieu des foules et s’attablera chez les publicains. Ainsi le Messie qui vient n’est pas le fruit des aspirations humaines, mais il est le don de Dieu par lequel il accomplit la promesse. Le nom de « Fils de Dieu » est en effet celui que lui donnera le centurion au soir de la Passion. L’onction messianique que Jésus va recevoir est celle de la résurrection. Et c’est dans cet événement qu’il sera consacré. Dès les commencements, toute sa vie et son ministère ne sont compréhensibles qu’à la lumière de sa mort et de sa résurrection.
Peut être saisissons-nous mieux à présent la densité du premier verset de l’évangile de Marc. Il dit le commencement de l’heureuse proclamation de l’intronisation de Jésus comme Messie, Fils de Dieu.
C’est là le mystère que nous célébrons. C’est là le mouvement intérieur du temps de l’Avent. Il est temps de nous mettre en marche, c'est-à-dire de relire notre histoire sainte. Il nous faut la traverser comme on traverse le désert : en abandonnant tout superflu, tout ce que nous croyons savoir de nous-mêmes et des projets de Dieu sur nous, tout ce que nous pensons avoir reçu de sa main et de nos frères. Alors nous découvrirons mieux le don de Dieu qui s’y cache. Soyons vigilants, c’est dans notre quotidien que Dieu va venir ! Il va surgir subitement pour accomplir la promesse qu’il nous a donnée à lire dans chaque événement de notre vie. Il va manifester sa proximité déconcertante et salutaire. Alors convertissons-nous tant qu’il est encore temps. Vivons ce temps de l’Avent comme celui des commencements de notre alliance avec le Seigneur.
Frère Dominique
Saint François de Sales (1567-1622), évêque de Genève et docteur de l'Église
Sermon pour le quatrième dimanche de l'Avent
Puisque notre divin Sauveur est proche, que faut-il faire pour nous préparer à son avènement ? Saint Jean Baptiste l'enseigne : « Faites pénitence, dit-il, abaissez ces monts d'orgueil et remplissez ces vallées de tiédeur et de pusillanimité, puisque le salut est proche ». Ces vallées ne sont autres que la crainte, laquelle, quand elle est trop grande, nous porte au découragement. Le regard des grandes fautes commises apporte avec soi un étonnement et une crainte qui abat le cœur. Voilà les vallées qu'il faut remplir de confiance et d'espérance, pour l'avènement de notre Seigneur.
« Abaissez les montagnes et les collines » : quelles sont-elles, sinon la présomption, l'orgueil et l'estime qu'on a de soi, qui est un très grand empêchement pour l'avènement de notre Seigneur, lequel a coutume d'humilier et d'abaisser les superbes, car il va pénétrant au fond du coeur, pour découvrir l'orgueil qui y est caché. « Aplanissez les chemins, redressez ceux qui sont tortueux, pour les rendre égaux. » C'est comme s'il disait : « Redressez tant d'intentions obliques, pour n'avoir plus que celle de plaire à Dieu en faisant pénitence, ce qui doit être le but auquel nous devons tous viser ».
Redressez les chemins, rendez égales vos humeurs par la mortification de vos passions, inclinations et aversions. Oh, que c'est une chose désirable que cette égalité d'esprit et d'humeur ; que nous devons travailler fidèlement à acquérir ! Car nous sommes plus variables et inconstants qu'il ne se peut dire. L'on trouvera des personnes qui maintenant étant de bonne humeur seront d'une conversation agréable et joyeuse ; mais tournez la main, vous les trouverez chagrins et inquiets — en somme, les chemins tortueux et raboteux à redresser pour l'avènement de notre Seigneur.
Je poste ici mes textes. Je vous prie de m'excuser, Je suis obligée de tenir compte de l'emploi du temps de la "communauté" dont je partage momentanément la vie.
Bonjour à vous tous, amis qui aimez la Parole de Vie, goûtez et voyez comme est bon le Seigneur !
Dimanche 07 décembre 2014 : Deuxième Dimanche de l'Avent
Saint Ambroise, évêque et docteur de l'Église († 397)
- Saint Ambroise, évêque et docteur de l'Église († 397):
- Saint Ambroise, évêque et docteur de l'Église († 397)
Saint Ambroise, Evêque de Milan, est né en l'an 340 dans la famille du préfet Romain de la Gaule (La France actuelle). Même dans l'enfance du saint il est apparu pressentiments de son grand avenir. Une fois, les abeilles recouvert le visage de l'enfant endormi. Ils ont volé dans et hors de sa bouche, laissant le miel sur sa langue. Bientôt, ils s'envolèrent si haut qu'ils ne pouvaient plus être vu. Père Ambrose a déclaré que l'enfant allait devenir quelque chose de grand quand il a atteint l'âge adulte.
Après la mort du père de la famille, Ambroise se rendit à Rome, où le futurSsaint et son frère Satyrius ont reçus une excellente éducation. Durant l'année 370, à la fin de son cours d'étude, Ambroise a été nommé au poste de Gouverneur (Préfet consulaire) des districts de la Ligurie et Aemilia, bien qu'il ait continué à vivre à Mediolanum (aujourd'hui Milan).
En 374 Auxence, l'Evêque arien de Mediolanum, est décédé. Cela a conduit à des complications entre les orthodoxes et les ariens, car chaque côté voulu avoir son propre évêque. Ambroise, que le fonctionnaire de la ville en chef, est allé à l'église pour régler le différend.
Pendant qu'il parlait à la foule, tout à coup un enfant s'écria: «Ambroise évêque pour!" Les gens ont pris ce chant. Ambroise, qui à cette époque était encore un catéchumène, se considérait comme indigne, et j'ai essayé de refuser. Il décrié lui-même, et a même tenté de fuir Mediolanum. L'affaire a été finalement devant l'empereur Valentinien l'Ancien (364-375), dont les ordres Ambrose n'osait pas désobéir. Il a accepté le saint baptême d'un prêtre orthodoxe et, en passant par tous les rangs du clergé de l'Église dans seulement sept jours, le 7 Décembre, 374, il fut consacré évêque de Mediolanum. Il dispersa tous ses biens, l'argent et des biens pour l'ornement des églises, l'entretien des orphelins et des pauvres, et il se consacre à une vie ascétique rigoureuse.
Ambroise combinée stricte tempérance, la vigilance intense et de travail au sein de l'accomplissement de ses fonctions en tant que archipasteur. Saint Ambroise, de défendre l'unité de l'Église, s'opposa énergiquement à la propagation de l'hérésie. Ainsi, dans l'année 379 il a voyagé hors d'établir un évêque orthodoxe à Sirmium, et en 385-386, il a refusé de remettre la basilique de Mediolanum aux ariens.
La prédication de saint Ambroise dans la défense de l'orthodoxie était profondément influente. Un autre Père a noté de l'Église d'Occident, saint Augustin (Juin 15), témoigne de cela, après avoir accepté le saint Baptême dans le 387 années par la grâce de la prédication de l'évêque de Mediolanum.
Saint Ambroise a également participé activement en matière civile. Ainsi, l'empereur Gratien (375-383), après avoir reçu de lui le «Exposition de la foi orthodoxe» (De Fide), enlevé, par décret du saint, l'autel de la Victoire à partir des salles du Sénat à Rome, sur les qui serments avaient l'habitude de prendre. Affichage d'une audace pastorale, saint Ambroise placé une pénitence sévère sur la I empereur Théodose (379-395) pour le massacre des habitants innocents de Thessalonique. Pour lui, il n'y avait pas de différence entre l'empereur et roturier. Bien que il a sorti de Théodose la pénitence, le saint ne permettrait pas à l'empereur de la commune à l'autel, mais l'obligeait à faire pénitence publique.
La renommée de l'évêque Ambroise et ses actions attiré vers lui de nombreux disciples venus d'autres pays. De la Perse lointaine savants vinrent à lui pour lui poser des questions et d'absorber sa sagesse. Fritigelda (Frigitil), reine de la tribu germanique militaire de l'Markomanni, qui, souvent, avaient attaqué Mediolanum, demanda au saint de l'instruire dans la foi chrétienne. Le saint dans sa lettre à son convaincante a déclaré que les dogmes de l'Église. Et étant devenu un croyant, la reine converti son mari au christianisme et le persuada de conclure un traité de paix avec l'Empire romain.
La rigueur saint combiné avec une bienveillance rare. Certes un don de miraculeuse, il guérit beaucoup de gens de la maladie. Une fois à Florence, tout en restant à la maison de Decentus, il ressuscita un mort.
Le repos de saint Ambroise, qui partit pour le Seigneur dans la nuit de la Sainte Pâque, a été accompagnée par de nombreux miracles. Il est même apparu dans une vision aux enfants d'être baptisés ce soir-là. Le saint a été enterré dans la basilique Ambrosienne de Mediolanum, sous l'autel, entre les martyrs et Protais Gervais (Octobre 14).
Un prédicateur zélé et vaillant défenseur de la foi chrétienne, saint Ambroise a reçu une notoriété particulière en tant qu'écrivain Eglise. Dans les compositions dogmatiques il expose la doctrine orthodoxe de la Sainte Trinité, les sacrements, et le repentir: «Cinq Livres sur la foi» (De Fide); «explication du Symbole de la foi» (Explanatio Symboli); "Sur l'Incarnation »(De Incarnationis);" Trois livres sur le Saint-Esprit »(De Spiritu Sancto),« On les sacrements »(De Sacramento),« Deux livres sur la repentance »(De paenitentia). Dans les écrits sur la morale chrétienne, il a expliqué l'excellence de la morale chrétienne par rapport à l'enseignement moral païenne.
Un ouvrage bien connu de saint Ambroise, «Sur les droits du clergé» (De Officiis ministrorum) qui montre sa profonde conscience de devoir pastoral. Il souligne que ceux qui servent dans l'Eglise doit avoir non seulement la bonne connaissance des services de l'Église, mais aussi la bonne connaissance des préceptes moraux.
Saint Ambroise a également été un réformateur du chant d'église. Il a présenté de chanter en chœur (le long de la forme orientale ou syriens) dans l'Église d'Occident, qui est devenu connu sous le nom «chant ambrosien." Il a également composé des hymnes douze qui ont été utilisés au cours de sa vie. L'hymne, "Toi, ô Dieu, nous te louons» (Te Deum), attribué à saint Ambroise, est entré dans les services divins de l'Eglise orthodoxe (Molieben).
Marie au pied de la croix
Marie, la Mère du Seigneur, était debout devant la croix de son Fils ; nul autre ne me l'a dit que saint Jean l'évangéliste. D'autres ont rapporté comme le monde avait été ébranlé à la Passion du Seigneur, comme le ciel avait été voilé de ténèbres, comme le soleil s'était enfui, comme le larron avait été reçu au paradis après sa pieuse confession.
Mais c'est Jean qui m'a appris ce que les autres ne m'ont pas appris, comment Jésus sur sa croix a appelé sa Mère ; il a donné plus de prix à cette marque de piété filiale donnée à sa Mère par le Christ vainqueur des supplices qu'au don du royaume céleste. C'était sans doute un trait de bonté que de pardonner au larron ; mais c'est bien plus encore une marque de piété que d'honorer sa Mère d'un tel amour « Voilà, dit-il, ton fils » ; « Voilà ta mère ».
C'est le testament du Christ en croix, répartissant entre sa Mère et son disciple les devoirs de piété. Ainsi le Seigneur établissait son testament, non seulement son testament public, mais encore son testament domestique, et Jean y apposait sa signature, digne témoin d'un si grand testateur.
Testament précieux qui lègue non de l'argent, mais la vie éternelle ; qui est écrit non avec de l'encre, mais par l'Esprit du Dieu vivant, de celui qui a dit : « Ma langue est comme la plume d'un scribe qui écrit vite ». Et Marie n'a pas été au-dessous de ce qui convenait à la Mère du Christ : tandis que les apôtres étaient en fuite, elle se tenait debout au pied de la croix, et de ses yeux maternels elle contemplait les blessures de son Fils ; elle en attendait non la mort de son bien- aimé, mais le salut du monde. Ou, peut-être, parce qu'elle savait, elle, la demeure du Roi, que la mort de son Fils était la rédemption du monde, peut-être pensait-elle que sa mort à elle-même ajouterait quelque chose à ce don qui devait enrichir le monde.
Mais Jésus n'avait pas besoin d'être aidé dans la rédemption du monde, lui qui, sans le secours de personne, a sauvé tous les hommes. C'est pour cela qu'il dit « J'ai été comme un homme que nui n'assiste, libre parmi les morts ». Il a accueilli l'amour de sa Mère, mais il n'a recherché l'assistance de personne.
Ambroise de Milan, extrait, in R. P. Régamey, a.p., Les plus beaux textes sur la Vierge Marie, 1941.
"Omnia Christus est nobis!"
Christ est tout pour nous !
Si tu brûles de fièvre,
Il est la Source qui rafraîchit ;
Si tu es oppressé par tes fautes,
Il est la Délivrance ;
Si tu as besoin d'aide,
Il est la Force ;
Si tu as peur de la mort,
Il est la Vie ;
Si tu désires le ciel,
Il est la Voie ;
Si tu fuis les ténèbres,
Il est la Lumière ;
Si tu as besoin de nourriture,
Il est l'Aliment.
Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :
>>> Saint Ambroise
http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20071024_fr.html
Source principale : http://cosaque.over-blog.net
Voir : 2-Textes du jour et commentaires (audio et vidéo )
http://www.aelf.org/office-messe?date_my=07/12/2014
Homélie :
Le temps de l’Avent est un temps difficile, parce qu’il est un temps des commencements. On leur préfère généralement le temps de la maturité, moins équivoque.
Mais puisque l’évangile d’aujourd’hui est le commencement de l’évangile de saint Marc, je vous propose de méditer son tout premier verset : « Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, Fils de Dieu ».
Qui dit commencement, dit nouveauté. Et quand nous disons nouveauté, nous pensons rupture. Puisque ce verset peut facilement être rapproché du premier verset de la Genèse, il nous est facile d’entendre que Jésus est venu inaugurer une nouvelle histoire sainte, une nouvelle création.
C’est très vrai. Mais nous ne pouvons occulter que le deuxième verset commence brutalement par « il était écrit », ou « comme il était écrit ». La nouveauté de Jésus se fonde donc sur une continuité avec le passé, que Marc justifie en nous renvoyant à une citation attribuée à Isaïe.
La réalité n’est pas si simple. Il y a en fait dans ce verset trois citations de l’Ancien Testament, qui, selon une habitude l’exégèse juive, sont assemblées dans le but de montrer l’unité du projet de Dieu à travers l’Ecriture. La première citation vient d’Exode 23, où Dieu dit qu’il envoie son messager, son ange, préparer et protéger les chemins de son peuple. C’est une parole adressée à Moïse, qui traverse le désert du Sinaï avec son peuple, en direction de la terre promise.
Cette parole de la Torah a été portée et méditée, pendant des siècles. Elle été lue et relue. Ce long itinéraire dans le cœur des croyants et dans la bouche des prophètes a conduit à lui découvrir un autre sens, que l’on trouve chez Malachie et Isaïe : « Voici, j’envoie les messagers préparer les chemins devant moi ». En traversant les siècles, à travers la douloureuse expérience de l’exil à Babylone, les prophètes ont compris que ces versets annonçaient la venue au devant de son peuple de Dieu lui-même. Et le messager dont il se fera précéder, c’est Elie, qui représente l’aboutissement du prophétisme, l’annonciateur des derniers temps.
Nous voyons ainsi que le chemin emprunté par le peuple à travers le désert du livre de l’Exode devient, dans le livre d’Isaïe, le chemin que suit Dieu pour rejoindre le temple. La route que Jean doit préparer est donc à la fois la route des hommes et la route de Dieu.
Voilà dite la densité de l’héritage scripturaire qui nourrit ces commencements de l’évangile. Au temps où nous nous préparons à recevoir le Seigneur de l’Univers chez nous, en nos maisons, saint Marc nous redit que cet événement exige de nous un départ, un exode, qui nous fait quitter nos habitudes pour regarder notre quotidien avec les yeux de Dieu.
La Bonne Nouvelle que nous annonce saint Marc est donc celle d’un renversement. D’une part l’ange de l’exode, devenu au fil des siècles le prophète Elie, prend aujourd’hui les aspects modestes d’un prédicateur dans le désert, rejoignant les foules au coeur de leurs préoccupations. D’autre part, elle annonce celui qui doit venir, celui qui est derrière Jean, mais dont il n’est pas digne de défaire les sandales. Celui qui représente l’aboutissement de l’esprit prophétique s’efface devant celui qui vient et qui est seul à pouvoir donner le Saint Esprit.
Tout rapproche ces deux hommes. Jésus, le nouveau Moïse, est présenté dans la continuité de Jean-Baptiste, le nouvel Elie. Mais tout les éloigne. Celui qui est l’aboutissement du prophétisme n’est que le précurseur. Jean vit seul au désert et se nourrit de plantes, alors que Jésus passera au milieu des foules et s’attablera chez les publicains. Ainsi le Messie qui vient n’est pas le fruit des aspirations humaines, mais il est le don de Dieu par lequel il accomplit la promesse. Le nom de « Fils de Dieu » est en effet celui que lui donnera le centurion au soir de la Passion. L’onction messianique que Jésus va recevoir est celle de la résurrection. Et c’est dans cet événement qu’il sera consacré. Dès les commencements, toute sa vie et son ministère ne sont compréhensibles qu’à la lumière de sa mort et de sa résurrection.
Peut être saisissons-nous mieux à présent la densité du premier verset de l’évangile de Marc. Il dit le commencement de l’heureuse proclamation de l’intronisation de Jésus comme Messie, Fils de Dieu.
C’est là le mystère que nous célébrons. C’est là le mouvement intérieur du temps de l’Avent. Il est temps de nous mettre en marche, c'est-à-dire de relire notre histoire sainte. Il nous faut la traverser comme on traverse le désert : en abandonnant tout superflu, tout ce que nous croyons savoir de nous-mêmes et des projets de Dieu sur nous, tout ce que nous pensons avoir reçu de sa main et de nos frères. Alors nous découvrirons mieux le don de Dieu qui s’y cache. Soyons vigilants, c’est dans notre quotidien que Dieu va venir ! Il va surgir subitement pour accomplir la promesse qu’il nous a donnée à lire dans chaque événement de notre vie. Il va manifester sa proximité déconcertante et salutaire. Alors convertissons-nous tant qu’il est encore temps. Vivons ce temps de l’Avent comme celui des commencements de notre alliance avec le Seigneur.
Frère Dominique
Saint François de Sales (1567-1622), évêque de Genève et docteur de l'Église
Sermon pour le quatrième dimanche de l'Avent
« Préparez le chemin du Seigneur »
Puisque notre divin Sauveur est proche, que faut-il faire pour nous préparer à son avènement ? Saint Jean Baptiste l'enseigne : « Faites pénitence, dit-il, abaissez ces monts d'orgueil et remplissez ces vallées de tiédeur et de pusillanimité, puisque le salut est proche ». Ces vallées ne sont autres que la crainte, laquelle, quand elle est trop grande, nous porte au découragement. Le regard des grandes fautes commises apporte avec soi un étonnement et une crainte qui abat le cœur. Voilà les vallées qu'il faut remplir de confiance et d'espérance, pour l'avènement de notre Seigneur.
« Abaissez les montagnes et les collines » : quelles sont-elles, sinon la présomption, l'orgueil et l'estime qu'on a de soi, qui est un très grand empêchement pour l'avènement de notre Seigneur, lequel a coutume d'humilier et d'abaisser les superbes, car il va pénétrant au fond du coeur, pour découvrir l'orgueil qui y est caché. « Aplanissez les chemins, redressez ceux qui sont tortueux, pour les rendre égaux. » C'est comme s'il disait : « Redressez tant d'intentions obliques, pour n'avoir plus que celle de plaire à Dieu en faisant pénitence, ce qui doit être le but auquel nous devons tous viser ».
Redressez les chemins, rendez égales vos humeurs par la mortification de vos passions, inclinations et aversions. Oh, que c'est une chose désirable que cette égalité d'esprit et d'humeur ; que nous devons travailler fidèlement à acquérir ! Car nous sommes plus variables et inconstants qu'il ne se peut dire. L'on trouvera des personnes qui maintenant étant de bonne humeur seront d'une conversation agréable et joyeuse ; mais tournez la main, vous les trouverez chagrins et inquiets — en somme, les chemins tortueux et raboteux à redresser pour l'avènement de notre Seigneur.
Invité- Invité
Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
Gregory Turpin - Etre chanteur chrétien en 2014 : quelle est la démarche ?
Sa carrière musicale et son engagement spirituel sont indissociables. Pour son troisième album, « Mes racines – Les plus beaux chants chrétiens d’hier et d’aujourd’hui », à paraître le 1er décembre chez Universal Music, Grégory Turpin nous emmène au cœur de sa foi, ses racines.
Site : http://po.st/SiteGregoryTurpin
Voici une même chanson de noël interprêter en français et anglais et de deux manières : Silent Night (Douce Nuit)
Gregory Turpin - Douce Nuit (Clip)
Prenez le temps de découvrir cette très belle reprise d'un chant éternel, « Douce Nuit », par Grégory Turpin. Après l'aventure de Thérèse aux côtés de Grégoire et de Natasha St-Pier, le jeune chanteur chrétien revient avec un troisième album intitulé Mes racines, des racines qui sont aussi les nôtres.
Dans cet album, il réinterprète les plus beaux chants chrétiens d'hier et d'aujourd'hui. À ne pas rater : une superbe reprise du Psaume de la Création, mais aussi un classique incontournable qui vient de sortir en single, « Douce nuit », mais aussi « Amazing grace » et une composition personnelle, en hommage à toutes celles et tous ceux qui, depuis des siècles, ont su parler de leur foi en musique.
Le premier artiste chrétien à avoir été signé sur le nouveau label chrétien créé par Universal Music était cette semaine en concert à Paris. Vous pourrez le retrouver le 6 juin sur la scène de l'Olympia.
http://www.aleteia.org
Silent Night (Live) - Pentatonix
Sa carrière musicale et son engagement spirituel sont indissociables. Pour son troisième album, « Mes racines – Les plus beaux chants chrétiens d’hier et d’aujourd’hui », à paraître le 1er décembre chez Universal Music, Grégory Turpin nous emmène au cœur de sa foi, ses racines.
Site : http://po.st/SiteGregoryTurpin
Voici une même chanson de noël interprêter en français et anglais et de deux manières : Silent Night (Douce Nuit)
Gregory Turpin - Douce Nuit (Clip)
Prenez le temps de découvrir cette très belle reprise d'un chant éternel, « Douce Nuit », par Grégory Turpin. Après l'aventure de Thérèse aux côtés de Grégoire et de Natasha St-Pier, le jeune chanteur chrétien revient avec un troisième album intitulé Mes racines, des racines qui sont aussi les nôtres.
Dans cet album, il réinterprète les plus beaux chants chrétiens d'hier et d'aujourd'hui. À ne pas rater : une superbe reprise du Psaume de la Création, mais aussi un classique incontournable qui vient de sortir en single, « Douce nuit », mais aussi « Amazing grace » et une composition personnelle, en hommage à toutes celles et tous ceux qui, depuis des siècles, ont su parler de leur foi en musique.
Le premier artiste chrétien à avoir été signé sur le nouveau label chrétien créé par Universal Music était cette semaine en concert à Paris. Vous pourrez le retrouver le 6 juin sur la scène de l'Olympia.
http://www.aleteia.org
Silent Night (Live) - Pentatonix
Invité- Invité
Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
Voici un cantique que j'apprécie vraiment beaucoup en version française,
anglaise et latine (j'allais oublier cette dernière). C'est une chanson émouvante
dans l'attente de la venue de l'Enfant Dieu, du Sauveur de l'humanité, d'Israël...
Que Dieu vienne combler de joie et de lumière chacun(e) d'entre nous !
The Canadian Tenors - O Viens Emmanuel (O Come Emmanuel)
Aled Jones - O come O Come Emmanuel
Ensemble vocal Fribourg - Veni Veni Emmanuel
anglaise et latine (j'allais oublier cette dernière). C'est une chanson émouvante
dans l'attente de la venue de l'Enfant Dieu, du Sauveur de l'humanité, d'Israël...
Que Dieu vienne combler de joie et de lumière chacun(e) d'entre nous !
The Canadian Tenors - O Viens Emmanuel (O Come Emmanuel)
Aled Jones - O come O Come Emmanuel
Ensemble vocal Fribourg - Veni Veni Emmanuel
Invité- Invité
Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
C'est cool d'avoir mis deux langues merci Lumen rien ne vaut un bon cantique.
PS: La photo de Marie est très jolie , rose pale fait penser à la maternité
PS: La photo de Marie est très jolie , rose pale fait penser à la maternité
Tibelle07- En adoration
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Localisation : France
Inscription : 05/04/2014
Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
Toujours Debout, le nouveau clip de Leader Vocal
Ce n'est pas le style de musique qui m'attire mais interpelle beaucoup de jeunes
aujourd'hui. A partir du moment où c'est tourné vers le Ciel et l'évangélisation, je
pense qu'il faut les encourager. Que Dieu bénisse leurs intentions et leurs chansons !
Si vous souhaitez plus de chasons de ses jeunes cliquez sur le lien suivant :
http://www.leadervocal.com/
En attendant l'album Worship, prévu début 2015, le groupe de rap des frères Furtade sort un sélection de 7 titres disponibles via leur site : leadervocal.com. Dans la lignée de « La voix des martyrs », voici leur titre « Toujours Debout », dénonçant la condition des chrétiens persécutés dans le monde et le silence des médias.
C'est beau tout simplement la Parole de Dieu : LA SAINTE BIBLE !
Ce n'est pas le style de musique qui m'attire mais interpelle beaucoup de jeunes
aujourd'hui. A partir du moment où c'est tourné vers le Ciel et l'évangélisation, je
pense qu'il faut les encourager. Que Dieu bénisse leurs intentions et leurs chansons !
Si vous souhaitez plus de chasons de ses jeunes cliquez sur le lien suivant :
http://www.leadervocal.com/
En attendant l'album Worship, prévu début 2015, le groupe de rap des frères Furtade sort un sélection de 7 titres disponibles via leur site : leadervocal.com. Dans la lignée de « La voix des martyrs », voici leur titre « Toujours Debout », dénonçant la condition des chrétiens persécutés dans le monde et le silence des médias.
C'est beau tout simplement la Parole de Dieu : LA SAINTE BIBLE !
Invité- Invité
Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
Spécial Noël : le frère franciscain et ténor Frère Alessandro chante Douce nuit, partie en italien partie en anglais.
Friar Alessandro interprétait 'O Santa Notte (O Holy Night), dans le cadre des Saturday Night Show Sessions de la RTE, chaîne de télévision irlandaise.
son site
http://friaralessandro.com
Adam Young et Britt Nicole proposent un magnifique duo adressé à Dieu. Découvrez ce chant... ainsi que la traduction des paroles !
À quelques jours de Noël, voici un très beau chant de louange tout droit venu des États-Unis, intitulé « You're Not Alone » (« Tu n'es pas seul »). Nous vous proposons la traduction afin que vous puissiez en saisir toute la saveur.
Owl City est un projet musical d’électro-pop lancé en 2007 par Adam Young, un chanteur et musicien américain né en 1986. Il a écrit, composé et participé à de nombreuses initiatives musicales dont celle-ci baptisé Owl City, en hommage à une chanson éponyme. Le jeune artiste souffre du syndrome d'Asperger et il confiait en 2010 dans une interview au Broward Palm Beach combien la musique l’avait aidé à s'ouvrir vers le monde extérieur.
Britt Nicole quant à elle, de son vrai nom Brittany Nicole Waddell, est une auteur-compositrice-interprète, également Américaine, née en 1985 en Caroline du Nord. Chrétienne assumée, Britt a d’ailleurs refusé une bourse à l’université pour se consacrer entièrement à sa carrière musicale chrétienne.
En un mois, la vidéo du duo a déjà été visionnée près de 800 000 fois. Entre gratitude et espérance, voici une belle manière de vivre l’Avent dans la joyeuse attente de la naissance du Sauveur.
- Traduction de « You're Not Alone » :
- Traduction
Titre original : « You're Not Alone »
de Owl City feat. Britt Nicole
Adam :
J’ai parfois tant de peine à persévérer
Quand la vie me tire vers le bas
Quand mon esprit est faible
Tu viens à mon aide
Et renforces mon âme
Je suis perdu sans Toi
Je ne douterai jamais de Toi
Ta grâce est incomparable
Et même quand il pleut à verse
Tu sais bien que tout ce que j’ai est à Toi
Tu souris quand Tu entends mes prières
Tu m’as sauvé et je crois
Que Dieu est amour est qu’Il est tout ce dont j’ai besoin
Depuis ce jour et pour toute l’éternité
Je n’errerai jamais seul
Car je T’appartiens jusqu’à ce que Tu me rappelles à toi
Je ferme les yeux et je peux T’entendre dire
Tu n’es pas seul !
Tu n’es pas seul !
Britt :
Parfois je ne peux plus continuer
Je trébuche et je tombe
Je me blesse à la tête
Mais Tu agrippes ma main
Et Tu me relèves
Encore et encore
Oh oui, Tu le fais !
Ensemble :
Je suis perdu sans Toi
Je ne douterai jamais de Toi
Ta grâce est incomparable
Et même quand il pleut à verse
Tu sais bien que tout ce que j’ai est à Toi
Tu souris quand Tu entends mes prières
Tu m’as sauvé et je crois
Que Dieu est amour est qu’Il est tout ce dont j’ai besoin
Depuis ce jour et pour toute l’éternité
Je n’errerai jamais seul
Car je T’appartiens jusqu’à ce que Tu me rappelles à Toi
Je ferme les yeux et je peux T’entendre dire
Tu n’es pas seul !
Tu n’es pas seul !
Adam :
Et face à ma perversion
Britt :
Car Dieu a tant aimé le monde qu’Il est mort pour moi
Ensemble :
Je brûle jusqu’à ton retour
Et ce feu m’élève au-delà de la galaxie
Britt :
Tu m’as sauvé et je crois
Que Dieu est amour est qu’Il est tout ce dont j’ai besoin
Depuis ce jour et pour toute l’éternité
Adam :
Toute l’éternité
Ensemble :
Je n’errerai jamais seul
Car je T’appartiens jusqu’à ce que Tu me rappelles à toi
Je ferme les yeux et je peux T’entendre dire
Tu n’es pas seul !
Tu n’es pas seul !
Britt :
Non tu n’es pas…
Tu n’es pas seul…
Jamais seul…
Invité- Invité
Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
Le « Hallelujah » d'un prêtre irlandais, un des buzz de l'année sur YouTube
Eh oui il n'y a pas que les prêtres en France qui ont du talent pour chanter et lors d'un mariage père R.Kelly va jusqu'à adapter une chanson connue !
Father RAY KELLY 1993 Talent Contest
Père Ray Kelly Chante Hallelujah pendant un mariage
C'est le 5 avril que le Père Kelly a célébré le mariage de Chris et Lea O’Kane, et adapté le célèbre « Hallelujah » de Leonard Cohen, jadis repris par Jeff Buckley. Une interprétation qui aura tiré des larmes des yeux des mariés, épatés par sa « prestation » surprise, et reçu un tonnerre d'applaudissements. L'invité qui a filmé la scène ne s'y attendait sans doute pas, mais, après tout, le père Kelly est tout sauf un chanteur du dimanche : ancien membre du groupe The All Priests Show à Dublin, il a donne de nombreux concerts, et il n'est pas rare qu'il se mette à chanter durant les mariages qu’il célèbre.
Retrouvez ici les paroles (en anglais) de l'« Hallelujah » du père
Kelly :
We join together here today,
To help two people on their way,
As Leah and Chris start their life together,
And now they’ve reached their special date,
We’ve come to help them celebrate,
And show them how much we all love them too,
Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah
Hallelujah,
As Leah‘s walking up the aisle,
And Chris looks up and gives a smile,
The love that flows between them fills the church,
With Leah’s friends and family at her side,
She really is the blushing bride,
With love and pride they lead her
Hallelujah,
Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah
Hallelujah,
With the priest and the family who lead the prayers,
We say our lines and they say theirs,
I guide them through the ceremony, in union
And in this house of God above,
They join their hands to show their love,
And say those most important words i do,
Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah
Hallelujah,
Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah
Hallelujah,
Hallelujah,
Hallelujah.
Il y a tout de même une chose qui m'a choquée ce sont les cris un peu hystérique, et les personnes qui sifflent dans l'Eglise : c''est tout de même la maison de Dieu et non une salle de spectacle (la 2ème vidéo) !
Eh oui il n'y a pas que les prêtres en France qui ont du talent pour chanter et lors d'un mariage père R.Kelly va jusqu'à adapter une chanson connue !
Father RAY KELLY 1993 Talent Contest
Père Ray Kelly Chante Hallelujah pendant un mariage
C'est le 5 avril que le Père Kelly a célébré le mariage de Chris et Lea O’Kane, et adapté le célèbre « Hallelujah » de Leonard Cohen, jadis repris par Jeff Buckley. Une interprétation qui aura tiré des larmes des yeux des mariés, épatés par sa « prestation » surprise, et reçu un tonnerre d'applaudissements. L'invité qui a filmé la scène ne s'y attendait sans doute pas, mais, après tout, le père Kelly est tout sauf un chanteur du dimanche : ancien membre du groupe The All Priests Show à Dublin, il a donne de nombreux concerts, et il n'est pas rare qu'il se mette à chanter durant les mariages qu’il célèbre.
Retrouvez ici les paroles (en anglais) de l'« Hallelujah » du père
Kelly :
We join together here today,
To help two people on their way,
As Leah and Chris start their life together,
And now they’ve reached their special date,
We’ve come to help them celebrate,
And show them how much we all love them too,
Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah
Hallelujah,
As Leah‘s walking up the aisle,
And Chris looks up and gives a smile,
The love that flows between them fills the church,
With Leah’s friends and family at her side,
She really is the blushing bride,
With love and pride they lead her
Hallelujah,
Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah
Hallelujah,
With the priest and the family who lead the prayers,
We say our lines and they say theirs,
I guide them through the ceremony, in union
And in this house of God above,
They join their hands to show their love,
And say those most important words i do,
Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah
Hallelujah,
Hallelujah, Hallelujah, Hallelujah
Hallelujah,
Hallelujah,
Hallelujah.
Il y a tout de même une chose qui m'a choquée ce sont les cris un peu hystérique, et les personnes qui sifflent dans l'Eglise : c''est tout de même la maison de Dieu et non une salle de spectacle (la 2ème vidéo) !
Invité- Invité
Re: Musique, Poésie et Documentaires, 2
Chers frères et soeurs en Jésus Christ, aujourd'hui, nous y sommes : c'est le dernier jour de l'année 2014.
C'est aussi le jour que l'Eglise a choisi pour louer Dieu et par un "TE DEUM" Lui rendre grâce pour tous ses Bienfaits. Alors pensons-y rendons Gloire à Dieu qui est Père, Fils et Saint Esprit.
Je pense qu'il est bon de le rappeler car beaucoup d'entre nous l'ont oublié.
Par la même occasion souvenons nous de remercier tous ceux qui par leurs actions quotidiennes témoignent de l'Amour de Dieu et de sa Présence auprès de nous. Dieu Tout Puissant se suffit à Lui-même mais Il aime à passer par nous pour aller vers ceux de ses Enfants qui vivent loin de Lui, ou tout simplement ne croient plus en Lui parce que le monde les a éprouvés grandement.
Jésus dans l'"Appel à l'Amour" de Josefa Menendez le dit : "Chaque fois que tu as besoin de Moi, Je t'envoie quelqu'un dans le cœur de qui Je suis". Alléluia ! Il n'y a pas de meilleur Dieu que Notre Père et dont a témoigné Celui qui s'est fait Chair, a habité parmi nous et désormais vit en nous par L'Esprit Saint depuis notre baptême.
Il est Dieu avec nous aussi pour toujours en l'Eglise par sa Parole, la Sainte Eucharistie et tous les autres sacrements qui nous sont offerts et cela gratuitement. Alléluia !
Alors chers frères et soeurs en ce jour béni, rendons grâce à Dieu pour sa Bienveillance, car NOTRE DIEU JAMAIS NE DORT NI SE REPOSE, Il VEILLE CONTINUELLEMENT SUR NOUS !!! Alléluia !
Pour nous tous qui avons foi en LUI, le Bonheur et Sa Grâce nous accompagnent tous les jours de notre vie
ici bas et dans l'Eternité, il en sera de même. Lorsque "vos batteries sont à plats" (cela peut arriver...) récitez tout fort les Béatitudes" et le passage de Saint Paul aux Corinthiens sur l'Amour de Dieu avec certitude. Cela rebooste et fait des miracles dans nos vies. AMEN, ALLÉLUIA !
J'aime particulièrement ces passages de l’Évangile de ce jour :
« Au commencement était le Verbe,
et le Verbe était auprès de Dieu,
et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement auprès de Dieu.
C’est par lui que tout est venu à l’existence,
et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.
En lui était la vie,
et la vie était la lumière des hommes ;
la lumière brille dans les ténèbres,
et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée…
Le Verbe était la vraie Lumière,
qui éclaire tout homme
en venant dans le monde.
Il était dans le monde,
et le monde était venu par lui à l’existence,
mais le monde ne l’a pas reconnu.
Il est venu chez lui,
et les siens ne l’ont pas reçu.
Mais à tous ceux qui l’ont reçu,
il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu,
eux qui croient en son nom.
Ils ne sont pas nés du sang,
ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme :
ils sont nés de Dieu.
Et le Verbe s’est fait chair,
il a habité parmi nous,
et nous avons vu sa gloire,
la gloire qu’il tient de son Père
comme Fils unique,
plein de grâce et de vérité...
Tous nous avons eu part à sa plénitude,
nous avons reçu grâce après grâce ;
car la Loi fut donnée par Moïse,
la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.
Dieu, personne ne l’a jamais vu ;
le Fils unique, lui qui est Dieu,
lui qui est dans le sein du Père,
c’est lui qui l’a fait connaître. »
Le Père a envoyé le Verbe, sa Parole, pour le manifester au monde. Il a été méprisé par ses proches, mais à la prédication des apôtres, les nations païennes ont cru en lui. Il était dès le commencement (Jn 1,1), mais il s’est manifesté dans la nouveauté et ses disciples ont reconnu en lui l’ancienneté. Il renaît toujours nouveau dans le cœur des saints ; il est proclamé Fils dans un éternel aujourd’hui (Ps 2,7).
Par lui, l’Église s’enrichit d’une grâce qui s’épanouit et s’accroît dans les saints : elle leur confère l’intelligence spirituelle, elle leur dévoile les mystères sacrés et leur fait comprendre les signes des temps. L’Église est dans la joie à cause des croyants ; elle s’offre à tous ceux qui la recherchent en respectant les engagements de la foi et les jalons posés par nos Pères. Désormais, la crainte de la Loi inspire des chants de louange, la grâce annoncée par les prophètes est reconnue, la foi dans l’Évangile est affermie, la tradition des apôtres demeure intacte et la grâce de l’Église la fait danser de joie.
Si tu ne chagrines pas cette grâce, tu connaîtras les secrets que le Verbe révèle par qui il veut et quand il lui plaît… Approchez-vous donc et prêtez une oreille attentive ; alors vous saurez tout ce que Dieu confie à ceux qui l’aiment véritablement. Ils deviennent un jardin de délices ; en eux va grandir un arbre fécond, à la sève vigoureuse, ils seront comblés des fruits les plus riches. C’est là le terrain véritable où ont été plantés l’arbre de la connaissance et l’arbre de la vie (Gn 2,9)… Que ton cœur donc soit tout entier connaissance, et que le Verbe de vérité devienne ta vie. Si cet arbre pousse en toi et si tu désires ardemment son fruit, tu récolteras toujours les meilleurs dons de Dieu.
La Lettre à Diognète (v. 200)
§ 11-12 ; PG 2, 1183, SC 33 (trad. cf Orval et SC, p. 81)
Dieu avait promis que de la lignée de David sortirait le roi éternel qui rassemblerait toutes choses en lui-même (Ps 131,11; Ep 1,10). Donc l’ouvrage qu’il avait modelé à l’origine (Gn 2,7), Dieu l’a repris… Et de même que ce premier homme modelé, Adam, a reçu sa substance d’une terre intacte et encore vierge…et qu’il a été façonné par la Main de Dieu, c’est à dire par le Verbe de Dieu « par qui tout a été fait » (Jb 10,8; Jn 1,3)…, de même c’est de Marie encore vierge que le Verbe a reçu la naissance qui constitue cette reprise d’Adam… Pourquoi Dieu n’a-t-il pas pris de nouveau de la glaise ? Pourquoi a-t-il fait sortir de Marie l’œuvre qu’il modelait ? C’est afin que l’ouvrage ainsi façonné ne soit pas autre que le premier mais le même, pas un autre qui soit sauvé mais le même, que le même soit repris, en respectant la ressemblance.
Ceux donc qui affirment que le Christ n’a rien reçu de la Vierge se trompent. Ils veulent rejeter l’héritage de la chair, mais ils rejettent aussi la ressemblance…; on ne pourrait plus dire que le Christ était semblable à l’homme fait à l’image et à la ressemblance de Dieu (Gn 1,27). Autant dire que le Christ ne s’est manifesté qu’en apparence, faisant semblant d’être un homme, ou qu’il s’est fait homme sans rien prendre de l’homme. S’il n’a pas reçu d’un être humain la substance de sa chair, il ne s’est fait ni homme ni Fils de l’homme ; et s’il ne s’est pas fait ce que nous étions, peu importaient ses peines et sa souffrance… Le Verbe de Dieu s’est fait donc vraiment homme, reprenant en lui-même l’ouvrage qu’il avait modelé… L’apôtre Paul l’affirme en toute clarté dans la lettre aux Galates : « Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme » (4,4).
Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208), évêque, théologien et martyr
Contre les hérésies III, 21,9 – 22,1 ; cf SC 211
Abreuve-toi d’abord à l’Ancien Testament pour boire ensuite au Nouveau. Si tu ne bois pas au premier, tu ne pourras pas te désaltérer au second. Bois au premier pour apaiser ta soif, au second pour l’étancher complètement… Bois à la coupe de l’Ancien Testament et du Nouveau, car dans les deux c’est le Christ que tu bois. Apaise ta soif avec le Christ, car il est la vigne, il est le rocher qui a fait jaillir l’eau, il est la source de la vie. Bois le Christ, car il est « le fleuve dont le cours réjouit la cité de Dieu », il est la paix, et « de son sein jaillissent des fleuves d’eau vive ». Bois le Christ pour te désaltérer du sang de ta rédemption et du Verbe de Dieu. L’Ancien Testament est sa parole, le Nouveau l’est aussi. On boit la Sainte Écriture et on la mange ; alors le Verbe éternel, la Parole de Dieu, descend dans les veines de l’esprit et dans la vie de l’âme : « Ce n’est pas seulement de pain que vit l’homme, mais de toute parole de Dieu ». Désaltère-toi donc de ce Verbe, mais selon l’ordre qui convient : bois-le d’abord dans l’Ancien Testament, et puis, sans tarder, dans le Nouveau.
Il dit lui-même, comme avec insistance : « Peuple qui marche dans les ténèbres, regarde cette grande lumière ; toi qui habites un pays de mort, une lumière se lève sur toi ». Bois donc sans plus attendre, et une grande lumière t’éclairera : non plus la lumière quotidienne du jour, du soleil ou de la lune, mais cette lumière qui repousse l’ombre de la mort.
(Références bibliques : Jn 15,1; 1Co 10,4; Ps 36,10; 45,5; Ep 2,14; Jn 7,38; Dt 8,3; Mt 4,4; Is 9,1 LXX; Mt 4,16; Lc 1,79)
Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Commentaire du Psaume 1, 33 ; CSEL 64, 28-30 (trad. cf Orval)
C’est le Christ qui était présent à tous ceux à qui, depuis le commencement, Dieu communiquait sa Parole, son Verbe. Et si quelqu’un lit l’Écriture dans cette perspective, il y trouvera une expression concernant le Christ, et une préfiguration de l’appel nouveau. Car c’est lui, « le trésor caché dans le champ », c’est à dire dans le monde (Mt 13,38). Trésor caché dans les Écritures, car il était signifié par des symboles et des paraboles, qui, humainement parlant, ne pouvaient pas être comprises avant l’accomplissement des prophéties, c’est-à-dire avant la venue du Seigneur. C’est pourquoi il a été dit au prophète Daniel : « Cache ces paroles et scelle ce livre jusqu’au temps de l’accomplissement » (12,4)… Jérémie aussi dit : « Aux derniers jours, ils comprendront ces choses » (23,20)…
Lue par les chrétiens, la Loi est un trésor caché autrefois dans un champ, mais que la croix du Christ révèle et explique… : elle manifeste la sagesse de Dieu, elle fait connaître ses desseins en vue du salut de l’homme, elle préfigure le Royaume du Christ, elle annonce par avance la Bonne Nouvelle de l’héritage de la Jérusalem sainte, elle prédit que l’homme qui aime Dieu progressera jusqu’à le voir et entendre sa parole, et qu’il sera glorifié par cette parole…
C’est de cette manière que le Seigneur a expliqué les Écritures à ses disciples après sa résurrection, leur prouvant par elles « qu’il fallait que le Christ souffre et entre dans sa gloire » (Lc 24,26). Si donc quelqu’un lit les Écritures de cette manière, il sera un disciple parfait, « pareil au maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes » (Mt 13,52).
Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208), évêque, théologien et martyr
Contre les Hérésies, IV, 26 ; SC 100 (trad. SC p. 711s rev.)
Le Seigneur m’a rempli de paroles de vérité
pour que je puisse l’exprimer.
Comme un cours d’eau,
la vérité coule de ma bouche,
mes lèvres montrent ses fruits.
Le Seigneur a fait abonder en moi la connaissance.
Car la bouche du Seigneur
prononce le Verbe véritable ;
elle est la porte de sa lumière.
Le Très-Haut a envoyé sa Parole dans le monde :
ceux qui chantent sa beauté,
les hérauts de sa majesté,
les messagers de son dessein,
les évangélistes de sa pensée,
les apôtres de ses œuvres.
La subtilité du Verbe
est au-dessus de toute expression…
Sa marche est sans fin :
il ne tombe jamais mais se tient debout ;
personne ne connaît sa descente ni sa route…
Il est lumière et aurore de la pensée :
en lui le monde commence à s’exprimer.
En lui ceux qui d’abord étaient silence
ont trouvé la Parole,
parce que de lui viennent l’amour et l’harmonie.
Inspiré par le Verbe,
chaque être créé peut dire ce qu’il est.
Tous, ils ont connu leur Créateur
et ont trouvé en lui leur harmonie,
car la bouche du Très-Haut leur a parlé.
Le Verbe demeure dans l’homme,
et sa vérité est amour.
Heureux ceux qui par lui
ont percé tout mystère
et connaissent le Seigneur dans sa vérité. Alléluia !
Odes de Salomon (texte chrétien hébraïque du début du 2e siècle)
N°12
Dans le Credo, nous chantons ces mots qu’il convient de méditer : « incarnatus de Spiritu Sancto ». Le Christ a pris chair par l’opération du Saint-Esprit. La chair et l’esprit sont souvent présentés comme formant la plus grande de toutes les oppositions. L’esprit lutte contre la chair, entend-on toujours dire. Et pourtant nous professons dans le Credo que, par l’Esprit, le Verbe éternel est devenu chair. Le mouvement se fait de l’Esprit vers la chair. Ce n’est pas là seulement le mystère de la naissance de Jésus-Christ, c’est aussi celui de notre propre incarnation. L’Esprit doit entrer dans notre propre chair, il doit devenir chair. C’est seulement ainsi que nous pouvons en faire l’expérience. Sans la chair, Dieu demeurerait sans visage en ce monde. Pour se faire homme, Dieu a besoin de la chair, afin que sur notre visage puisse rayonner le visage de Dieu. Tertullien a exprimé cela dans une formule célèbre : « Caro cardo salutis » : la chair est le point cardinal, l’articulation du salut ; il n’est pas de salut, pas de santé recouvrée, pas de rédemption qui ne passe par la chair.
Peux-tu, toi qui me lis, adhérer à cette assertion théologique, ou bien est-elle en contradiction avec ton expérience ? Peux-tu dire oui à ta chair, ou souffres-tu d’être incarné ? La chair, cela veut dire : ta beauté, mais aussi ta fragilité, ta maladie, ton corps qui vieillit ; ta force et ta faiblesse, ta pesanteur, ta susceptibilité et ta vulnérabilité ; les joies que procure le corps, mais aussi les souffrances qu’il apporte quand il n’est pas comme nous le voudrions. Rien ne peut nous blesser plus profondément que la moquerie qui s’adresse à notre corps. La sexualité est le siège du plus fort de tous les plaisirs, mais aussi le domaine où nous pouvons être le plus cruellement blessés. Dieu s’est fait chair : cela signifie qu’il entre dans notre chair, qu’il nous rencontre là où nous sommes fatigués au travail, où nous sommes pleins de force, pleins de tendresse, où nous avons faim et soif. Notre chair a le désir de Dieu. « Dieu, c’est toi mon Dieu, je te cherche, mon âme a soif de toi, après toi languit ma chair, terre sèche, altérée, sans eau », dit David (Psaumes, 63 [62], 2). Si Dieu exauce ce désir de ton corps, celui-ci s’épanouira. La lumière que tu irradies rayonne à travers ton corps. Si Dieu transforme ta chair, elle se changera en une perle où se reflétera en ce monde la lumière de Dieu. Alors, tu porteras dans ton corps, comme le dit un Père de l’Église, « la pierre précieuse, cette image de l’ineffable lumière qu’est le Seigneur ».
Anselm GRÜN, Petite méditation sur les fêtes de Noël, Albin Michel, Paris, 1999, p. 95-98.
Je vous souhaite de tout coeur une bonne et heureuse année 2015 en compagnie de tous ceux que vous aimez !
C'est aussi le jour que l'Eglise a choisi pour louer Dieu et par un "TE DEUM" Lui rendre grâce pour tous ses Bienfaits. Alors pensons-y rendons Gloire à Dieu qui est Père, Fils et Saint Esprit.
Je pense qu'il est bon de le rappeler car beaucoup d'entre nous l'ont oublié.
Par la même occasion souvenons nous de remercier tous ceux qui par leurs actions quotidiennes témoignent de l'Amour de Dieu et de sa Présence auprès de nous. Dieu Tout Puissant se suffit à Lui-même mais Il aime à passer par nous pour aller vers ceux de ses Enfants qui vivent loin de Lui, ou tout simplement ne croient plus en Lui parce que le monde les a éprouvés grandement.
Jésus dans l'"Appel à l'Amour" de Josefa Menendez le dit : "Chaque fois que tu as besoin de Moi, Je t'envoie quelqu'un dans le cœur de qui Je suis". Alléluia ! Il n'y a pas de meilleur Dieu que Notre Père et dont a témoigné Celui qui s'est fait Chair, a habité parmi nous et désormais vit en nous par L'Esprit Saint depuis notre baptême.
Il est Dieu avec nous aussi pour toujours en l'Eglise par sa Parole, la Sainte Eucharistie et tous les autres sacrements qui nous sont offerts et cela gratuitement. Alléluia !
Alors chers frères et soeurs en ce jour béni, rendons grâce à Dieu pour sa Bienveillance, car NOTRE DIEU JAMAIS NE DORT NI SE REPOSE, Il VEILLE CONTINUELLEMENT SUR NOUS !!! Alléluia !
Pour nous tous qui avons foi en LUI, le Bonheur et Sa Grâce nous accompagnent tous les jours de notre vie
ici bas et dans l'Eternité, il en sera de même. Lorsque "vos batteries sont à plats" (cela peut arriver...) récitez tout fort les Béatitudes" et le passage de Saint Paul aux Corinthiens sur l'Amour de Dieu avec certitude. Cela rebooste et fait des miracles dans nos vies. AMEN, ALLÉLUIA !
J'aime particulièrement ces passages de l’Évangile de ce jour :
« Au commencement était le Verbe,
et le Verbe était auprès de Dieu,
et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement auprès de Dieu.
C’est par lui que tout est venu à l’existence,
et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.
En lui était la vie,
et la vie était la lumière des hommes ;
la lumière brille dans les ténèbres,
et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée…
Le Verbe était la vraie Lumière,
qui éclaire tout homme
en venant dans le monde.
Il était dans le monde,
et le monde était venu par lui à l’existence,
mais le monde ne l’a pas reconnu.
Il est venu chez lui,
et les siens ne l’ont pas reçu.
Mais à tous ceux qui l’ont reçu,
il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu,
eux qui croient en son nom.
Ils ne sont pas nés du sang,
ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme :
ils sont nés de Dieu.
Et le Verbe s’est fait chair,
il a habité parmi nous,
et nous avons vu sa gloire,
la gloire qu’il tient de son Père
comme Fils unique,
plein de grâce et de vérité...
Tous nous avons eu part à sa plénitude,
nous avons reçu grâce après grâce ;
car la Loi fut donnée par Moïse,
la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.
Dieu, personne ne l’a jamais vu ;
le Fils unique, lui qui est Dieu,
lui qui est dans le sein du Père,
c’est lui qui l’a fait connaître. »
« Il s’étonna de leur manque de foi »
Le Père a envoyé le Verbe, sa Parole, pour le manifester au monde. Il a été méprisé par ses proches, mais à la prédication des apôtres, les nations païennes ont cru en lui. Il était dès le commencement (Jn 1,1), mais il s’est manifesté dans la nouveauté et ses disciples ont reconnu en lui l’ancienneté. Il renaît toujours nouveau dans le cœur des saints ; il est proclamé Fils dans un éternel aujourd’hui (Ps 2,7).
Par lui, l’Église s’enrichit d’une grâce qui s’épanouit et s’accroît dans les saints : elle leur confère l’intelligence spirituelle, elle leur dévoile les mystères sacrés et leur fait comprendre les signes des temps. L’Église est dans la joie à cause des croyants ; elle s’offre à tous ceux qui la recherchent en respectant les engagements de la foi et les jalons posés par nos Pères. Désormais, la crainte de la Loi inspire des chants de louange, la grâce annoncée par les prophètes est reconnue, la foi dans l’Évangile est affermie, la tradition des apôtres demeure intacte et la grâce de l’Église la fait danser de joie.
Si tu ne chagrines pas cette grâce, tu connaîtras les secrets que le Verbe révèle par qui il veut et quand il lui plaît… Approchez-vous donc et prêtez une oreille attentive ; alors vous saurez tout ce que Dieu confie à ceux qui l’aiment véritablement. Ils deviennent un jardin de délices ; en eux va grandir un arbre fécond, à la sève vigoureuse, ils seront comblés des fruits les plus riches. C’est là le terrain véritable où ont été plantés l’arbre de la connaissance et l’arbre de la vie (Gn 2,9)… Que ton cœur donc soit tout entier connaissance, et que le Verbe de vérité devienne ta vie. Si cet arbre pousse en toi et si tu désires ardemment son fruit, tu récolteras toujours les meilleurs dons de Dieu.
La Lettre à Diognète (v. 200)
§ 11-12 ; PG 2, 1183, SC 33 (trad. cf Orval et SC, p. 81)
Notre Dame du Oui : celle qui fait la volonté de Dieu
Dieu avait promis que de la lignée de David sortirait le roi éternel qui rassemblerait toutes choses en lui-même (Ps 131,11; Ep 1,10). Donc l’ouvrage qu’il avait modelé à l’origine (Gn 2,7), Dieu l’a repris… Et de même que ce premier homme modelé, Adam, a reçu sa substance d’une terre intacte et encore vierge…et qu’il a été façonné par la Main de Dieu, c’est à dire par le Verbe de Dieu « par qui tout a été fait » (Jb 10,8; Jn 1,3)…, de même c’est de Marie encore vierge que le Verbe a reçu la naissance qui constitue cette reprise d’Adam… Pourquoi Dieu n’a-t-il pas pris de nouveau de la glaise ? Pourquoi a-t-il fait sortir de Marie l’œuvre qu’il modelait ? C’est afin que l’ouvrage ainsi façonné ne soit pas autre que le premier mais le même, pas un autre qui soit sauvé mais le même, que le même soit repris, en respectant la ressemblance.
Ceux donc qui affirment que le Christ n’a rien reçu de la Vierge se trompent. Ils veulent rejeter l’héritage de la chair, mais ils rejettent aussi la ressemblance…; on ne pourrait plus dire que le Christ était semblable à l’homme fait à l’image et à la ressemblance de Dieu (Gn 1,27). Autant dire que le Christ ne s’est manifesté qu’en apparence, faisant semblant d’être un homme, ou qu’il s’est fait homme sans rien prendre de l’homme. S’il n’a pas reçu d’un être humain la substance de sa chair, il ne s’est fait ni homme ni Fils de l’homme ; et s’il ne s’est pas fait ce que nous étions, peu importaient ses peines et sa souffrance… Le Verbe de Dieu s’est fait donc vraiment homme, reprenant en lui-même l’ouvrage qu’il avait modelé… L’apôtre Paul l’affirme en toute clarté dans la lettre aux Galates : « Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme » (4,4).
Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208), évêque, théologien et martyr
Contre les hérésies III, 21,9 – 22,1 ; cf SC 211
« Cette parole de l’Écriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. »
Abreuve-toi d’abord à l’Ancien Testament pour boire ensuite au Nouveau. Si tu ne bois pas au premier, tu ne pourras pas te désaltérer au second. Bois au premier pour apaiser ta soif, au second pour l’étancher complètement… Bois à la coupe de l’Ancien Testament et du Nouveau, car dans les deux c’est le Christ que tu bois. Apaise ta soif avec le Christ, car il est la vigne, il est le rocher qui a fait jaillir l’eau, il est la source de la vie. Bois le Christ, car il est « le fleuve dont le cours réjouit la cité de Dieu », il est la paix, et « de son sein jaillissent des fleuves d’eau vive ». Bois le Christ pour te désaltérer du sang de ta rédemption et du Verbe de Dieu. L’Ancien Testament est sa parole, le Nouveau l’est aussi. On boit la Sainte Écriture et on la mange ; alors le Verbe éternel, la Parole de Dieu, descend dans les veines de l’esprit et dans la vie de l’âme : « Ce n’est pas seulement de pain que vit l’homme, mais de toute parole de Dieu ». Désaltère-toi donc de ce Verbe, mais selon l’ordre qui convient : bois-le d’abord dans l’Ancien Testament, et puis, sans tarder, dans le Nouveau.
Il dit lui-même, comme avec insistance : « Peuple qui marche dans les ténèbres, regarde cette grande lumière ; toi qui habites un pays de mort, une lumière se lève sur toi ». Bois donc sans plus attendre, et une grande lumière t’éclairera : non plus la lumière quotidienne du jour, du soleil ou de la lune, mais cette lumière qui repousse l’ombre de la mort.
(Références bibliques : Jn 15,1; 1Co 10,4; Ps 36,10; 45,5; Ep 2,14; Jn 7,38; Dt 8,3; Mt 4,4; Is 9,1 LXX; Mt 4,16; Lc 1,79)
Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l’Église
Commentaire du Psaume 1, 33 ; CSEL 64, 28-30 (trad. cf Orval)
Le trésor caché dans le champ des Écritures
C’est le Christ qui était présent à tous ceux à qui, depuis le commencement, Dieu communiquait sa Parole, son Verbe. Et si quelqu’un lit l’Écriture dans cette perspective, il y trouvera une expression concernant le Christ, et une préfiguration de l’appel nouveau. Car c’est lui, « le trésor caché dans le champ », c’est à dire dans le monde (Mt 13,38). Trésor caché dans les Écritures, car il était signifié par des symboles et des paraboles, qui, humainement parlant, ne pouvaient pas être comprises avant l’accomplissement des prophéties, c’est-à-dire avant la venue du Seigneur. C’est pourquoi il a été dit au prophète Daniel : « Cache ces paroles et scelle ce livre jusqu’au temps de l’accomplissement » (12,4)… Jérémie aussi dit : « Aux derniers jours, ils comprendront ces choses » (23,20)…
Lue par les chrétiens, la Loi est un trésor caché autrefois dans un champ, mais que la croix du Christ révèle et explique… : elle manifeste la sagesse de Dieu, elle fait connaître ses desseins en vue du salut de l’homme, elle préfigure le Royaume du Christ, elle annonce par avance la Bonne Nouvelle de l’héritage de la Jérusalem sainte, elle prédit que l’homme qui aime Dieu progressera jusqu’à le voir et entendre sa parole, et qu’il sera glorifié par cette parole…
C’est de cette manière que le Seigneur a expliqué les Écritures à ses disciples après sa résurrection, leur prouvant par elles « qu’il fallait que le Christ souffre et entre dans sa gloire » (Lc 24,26). Si donc quelqu’un lit les Écritures de cette manière, il sera un disciple parfait, « pareil au maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes » (Mt 13,52).
Saint Irénée de Lyon (v. 130-v. 208), évêque, théologien et martyr
Contre les Hérésies, IV, 26 ; SC 100 (trad. SC p. 711s rev.)
« Sa langue se délia, et il parlait correctement. »
Le Seigneur m’a rempli de paroles de vérité
pour que je puisse l’exprimer.
Comme un cours d’eau,
la vérité coule de ma bouche,
mes lèvres montrent ses fruits.
Le Seigneur a fait abonder en moi la connaissance.
Car la bouche du Seigneur
prononce le Verbe véritable ;
elle est la porte de sa lumière.
Le Très-Haut a envoyé sa Parole dans le monde :
ceux qui chantent sa beauté,
les hérauts de sa majesté,
les messagers de son dessein,
les évangélistes de sa pensée,
les apôtres de ses œuvres.
La subtilité du Verbe
est au-dessus de toute expression…
Sa marche est sans fin :
il ne tombe jamais mais se tient debout ;
personne ne connaît sa descente ni sa route…
Il est lumière et aurore de la pensée :
en lui le monde commence à s’exprimer.
En lui ceux qui d’abord étaient silence
ont trouvé la Parole,
parce que de lui viennent l’amour et l’harmonie.
Inspiré par le Verbe,
chaque être créé peut dire ce qu’il est.
Tous, ils ont connu leur Créateur
et ont trouvé en lui leur harmonie,
car la bouche du Très-Haut leur a parlé.
Le Verbe demeure dans l’homme,
et sa vérité est amour.
Heureux ceux qui par lui
ont percé tout mystère
et connaissent le Seigneur dans sa vérité. Alléluia !
Odes de Salomon (texte chrétien hébraïque du début du 2e siècle)
N°12
INCARNATION : LE VERBE S’EST FAIT CHAIR
Dans le Credo, nous chantons ces mots qu’il convient de méditer : « incarnatus de Spiritu Sancto ». Le Christ a pris chair par l’opération du Saint-Esprit. La chair et l’esprit sont souvent présentés comme formant la plus grande de toutes les oppositions. L’esprit lutte contre la chair, entend-on toujours dire. Et pourtant nous professons dans le Credo que, par l’Esprit, le Verbe éternel est devenu chair. Le mouvement se fait de l’Esprit vers la chair. Ce n’est pas là seulement le mystère de la naissance de Jésus-Christ, c’est aussi celui de notre propre incarnation. L’Esprit doit entrer dans notre propre chair, il doit devenir chair. C’est seulement ainsi que nous pouvons en faire l’expérience. Sans la chair, Dieu demeurerait sans visage en ce monde. Pour se faire homme, Dieu a besoin de la chair, afin que sur notre visage puisse rayonner le visage de Dieu. Tertullien a exprimé cela dans une formule célèbre : « Caro cardo salutis » : la chair est le point cardinal, l’articulation du salut ; il n’est pas de salut, pas de santé recouvrée, pas de rédemption qui ne passe par la chair.
Peux-tu, toi qui me lis, adhérer à cette assertion théologique, ou bien est-elle en contradiction avec ton expérience ? Peux-tu dire oui à ta chair, ou souffres-tu d’être incarné ? La chair, cela veut dire : ta beauté, mais aussi ta fragilité, ta maladie, ton corps qui vieillit ; ta force et ta faiblesse, ta pesanteur, ta susceptibilité et ta vulnérabilité ; les joies que procure le corps, mais aussi les souffrances qu’il apporte quand il n’est pas comme nous le voudrions. Rien ne peut nous blesser plus profondément que la moquerie qui s’adresse à notre corps. La sexualité est le siège du plus fort de tous les plaisirs, mais aussi le domaine où nous pouvons être le plus cruellement blessés. Dieu s’est fait chair : cela signifie qu’il entre dans notre chair, qu’il nous rencontre là où nous sommes fatigués au travail, où nous sommes pleins de force, pleins de tendresse, où nous avons faim et soif. Notre chair a le désir de Dieu. « Dieu, c’est toi mon Dieu, je te cherche, mon âme a soif de toi, après toi languit ma chair, terre sèche, altérée, sans eau », dit David (Psaumes, 63 [62], 2). Si Dieu exauce ce désir de ton corps, celui-ci s’épanouira. La lumière que tu irradies rayonne à travers ton corps. Si Dieu transforme ta chair, elle se changera en une perle où se reflétera en ce monde la lumière de Dieu. Alors, tu porteras dans ton corps, comme le dit un Père de l’Église, « la pierre précieuse, cette image de l’ineffable lumière qu’est le Seigneur ».
Anselm GRÜN, Petite méditation sur les fêtes de Noël, Albin Michel, Paris, 1999, p. 95-98.
Je vous souhaite de tout coeur une bonne et heureuse année 2015 en compagnie de tous ceux que vous aimez !
Dernière édition par Lumen le Lun 11 Avr 2016 - 7:06, édité 2 fois
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