♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Jésus à la Belle-Eau.
"Ne convoite pas la femme d’autrui"
Jésus passe au milieu d'un vrai petit peuple qui l'appelle de tous côtés. Quelqu'un montre ses blessures, un autre conte ses malheurs, un autre encore se borne à dire : "Aie pitié de moi !" et il y a qui Lui présente son petit enfant pour qu'il le bénisse. La journée sereine et sans vent a amené beaucoup, beaucoup de monde.
Quand Jésus a presque déjà gagné sa place, voilà qu'arrive du sentier qui conduit au fleuve un cri lamentable : "Fils de David, aie pitié de ton malheureux !"
Jésus se tourne dans cette direction et aussi, avec Lui les disciples et la foule. Mais un buisson touffu de buis cache celui qui supplie.
"Qui es-tu ? Avance."
"Je ne puis. Je suis infecté. Je dois me rendre auprès du prêtre pour être rayé du monde des vivants. J'ai péché et la lèpre a fleuri sur mon corps. J'espère en Toi !"
"Un lépreux ! Un lépreux ! Anathème ! Lapidons-le !" La foule s'agite tumultueusement.
Jésus fait un geste qui impose le silence et l'immobilité. "Il n'est pas plus infecté que celui qui est dans le péché. Aux yeux de Dieu le pécheur impénitent est encore plus souillé que le lépreux repenti. Qui est capable de croire vienne avec Moi."
Avec les disciples, des curieux le suivent. D'autres allongent le cou mais restent où ils sont.
Jésus s'éloigne de la maison et du sentier dans la direction du buisson. Mais ensuite il s'arrête et ordonne : "Montre-toi !"
Voilà que sort un jeune homme un peu plus qu'adolescent, encore beau, au visage légèrement ombragé d'une moustache naissante et d'une barbe légère. Un visage encore frais et plein, aux yeux baignés de larmes.
Un grand cri le salue qui part d'un groupe de femmes toutes voilées qui déjà pleuraient dans la cour de la maison, au passage de Jésus et elles s'étaient mises à pleurer plus fort devant les menaces de la foule : "Mon fils! " et la femme s'effondre dans les bras d'une autre, parente ou amie, je ne sais.
Jésus avance encore vers le malheureux : "Tu es bien jeune ! D'où vient cette lèpre ?" Le jeune baisse les yeux, rougit, balbutie, mais n'ose pas davantage. Jésus répète la question. Il dit quelques mots plus nets, mais on ne saisit que ceux-ci : "...le père... je suis allé... et nous avons péché... pas moi seulement…"
"Voilà ta mère qui espère et qui pleure. Au Ciel, il y a Dieu qui sait. Ici, il y a Moi qui sais aussi. Mais pour avoir pitié, j'ai besoin que tu t'humilies. Parle."
"Parle, fils. Aie pitié des entrailles qui t'ont porté." gémit la mère qui s'est traînée jusqu'auprès de Jésus et, maintenant, à genoux, tenant inconsciemment un pan du vêtement de Jésus d'une main, tend l'autre vers son fils et découvre un pauvre visage brûlé par les larmes.
Jésus lui met la main sur la tête. "Parle" lui redit-il.
"Je suis l'aîné et j'aide mon père dans son commerce. Il m’a envoyé à Jéricho plusieurs fois pour parler avec ses clients et l'un... l'un avait une belle jeune femme... Elle m'a... m'a plu. J'allais aussi plus qu'il n'était nécessaire... Je lui plus... Nous nous sommes désirés et... nous avons péché pendant les absences du mari... Je ne sais comment cela est arrivé, car elle était saine. Oui. Non seulement j'étais sain et la voulais... Mais elle était saine et me voulais. Je ne sais pas si... si en même temps que moi, elle a eu d'autre amants et s'est contaminée... Je sais que sur elle la lèpre se développa aussitôt, et déjà elle est au milieu des tombeaux, condamnée à mourir vivante... Et moi... et moi... Maman ! Tu l'as vu. Il y a peu de chose, mais on dit que c'est la lèpre... et j'en mourrai. Quand ?... Plus de vie... plus de maison... plus de maman !... Oh maman ! Je te vois et ne puis te donner un baiser !... Aujourd'hui ils viennent déchirer mes vêtements et me chasser de la maison du pays... C'est pire que la mort. Et je n'aurai même pas les larmes de ma maman sur mon cadavre..."
Le jeune homme pleure. La mère semble une plante brisée par le vent tant elle est secouée par les sanglots. Les gens discutent et se partagent en sentiments opposés.
Jésus est triste. Il parle : "Et quand tu as péché, tu n'as pas pensé à ta mère ? Tu as été fou au point de ne plus te souvenir que tu avais une mère sur la terre et qu'il y avait un Dieu au Ciel. Et si la lèpre n'était pas apparue, tu ne te serais jamais souvenu que tu offensais Dieu et le prochain ? Qu'as-tu fait de ton âme... de ta jeunesse ?"
"J'ai été tenté..."
"Es-tu un enfant pour ignorer que ce fruit est maudit ? Tu mériterais de mourir sans que j'aie pitié."
"Oh ! Pitié ! Toi seul, tu peux..."
"Pas Moi. Dieu. Et si tu jures, sur le champ de ne plus pécher."
"Je le jure. Je le jure. Sauve-moi, Seigneur. Je n'ai plus que quelques heures avant la condamnation. Maman !... Maman ! Aide-moi de tes pleurs !... Oh ! ma maman ! "
La femme n'a même plus de voix. Elle s'attache seulement aux jambes de Jésus et lève son visage aux yeux dilatés par la douleur, le visage tragique de quelqu'un qui se noie et qui sait que c'est l'unique soutien qui le retient et peut le sauver.
Jésus la regarde. Lui sourit avec pitié. "Lève-toi, mère. Ton fils est guéri. Mais à cause de toi, pas à cause de lui."
La femme hésite encore. Il lui semble qu'ainsi, à distance, il ne puisse avoir été guéri, et au milieu de ses sanglots, elle fait des signes de dénégation.
"Homme, ôte la tunique de ta poitrine. C'était là que tu avais la tache. Que ta mère soit consolée."
Le jeune descend son vêtement, apparaissant nu aux yeux de tous. Il n'a que la peau unie et lisse d'un jeune homme en bonne santé.
"Regarde, mère." dit Jésus, et il se penche pour relever la femme. C'est un mouvement qui sert aussi à la retenir quand son amour de mère et la vue du miracle la pousserait contre son fils sans attendre qu’il soit purifié. Se rendant compte de l'impossibilité d'aller là où la pousse l'amour maternel, elle s'abandonne sur la poitrine de Jésus et Lui donne un baiser dans un vrai délire de joie. Elle pleure, rit, embrasse, bénit... et Jésus la caresse avec pitié. Puis il dit au jeune homme : "Va trouver le prêtre. Et rappelle- toi que Dieu t'a guéri à cause de ta mère et pour que tu sois juste, à l'avenir. Va !"
Le jeune homme s'en va après avoir béni le Sauveur et, à distance, le suivent la mère et celles qui l'accompagnaient. La foule pousse des cris d'hosanna.
Jésus retourne à sa place.
"Lui aussi avait oublié qu'il y a un Dieu qui ordonne l'honnêteté dans la conduite. Il avait oublié qu'il est défendu de se faire des dieux qui ne sont pas Dieu. Il avait Oublié de sanctifier le sabbat comme je l'ai enseigné. Il avait oublié le respect affectueux pour sa mère. Il avait oublié qu'on ne doit pas commettre l'impureté, qu'on ne doit pas voler, être faux, que l'on ne doit pas désirer la femme d'autrui, qu'on ne doit pas se tuer ni tuer son âme, qu'on ne doit pas commettre l'adultère. Il avait tout oublié, Voyez comme il avait été frappé.
"Ne pas désirer la femme d'autrui " cela ne fait qu'un avec "ne pas commettre l'adultère[1]". Car le désir précède toujours l'action. L'homme est trop faible pour pouvoir désirer sans satisfaire son désir. Et, ce qui est suprêmement triste, l'homme ne sait pas faire de même dans ses justes désirs. Dans le mal, le désir et puis l'accomplissement. Dans le bien le désir, puis on s'arrête, quand on ne revient pas en arrière.
Comme je le lui ai dit, je le dis à vous tous, car le péché de désir est répandu comme le chiendent qui se propage tout seul : êtes-vous des enfants pour ne pas savoir que cette tentation est un poison et qu'il faut la fuir ? "J'ai été tenté". C'est l'antique parole ! Mais, puisque c'est aussi un exemple ancien, l'homme devrait se souvenir de ses conséquences et savoir dire : "Non". Notre histoire ne manque pas d'exemples d'une chasteté qui a su se garder malgré les séductions du sexe et les menaces des violents.
La tentation est-elle un mal ? Elle ne l'est pas. C'est l'œuvre du Malin, mais elle se change en gloire pour celui qui en triomphe.
Le mari qui va à d'autres amours est un assassin de son épouse, de ses enfants, de lui-même. Celui qui entre dans la demeure d'autrui pour commettre l'adultère est un voleur et des plus vils. Pareil au coucou il profite sans bourse du nid d'autrui. Celui qui trahit la confiance de l'ami est un faussaire, car il témoigne une amitié qu'en réalité il ne possède pas. Celui qui agit ainsi se déshonore lui-même et déshonore ses parents. Peut-il alors avoir Dieu avec lui ?
J'ai accompli le miracle à cause de cette pauvre mère. Mais la luxure me dégoûte à tel point que j'en suis révolté. Vous avez crié par peur et par dégoût de la lèpre. Pour Moi, mon âme a crié par dégoût de la luxure. Toutes les misères m'entourent, et pour toutes je suis le Sauveur. Mais je préfère toucher un mort, un juste déjà décomposé dans sa chair qui fut honnête et qui est déjà en paix avec son esprit, que d'approcher d'un luxurieux. Je suis le Sauveur, mais je suis l'Innocent. Que s'en souviennent tous ceux qui viennent ici ou qui parlent de Moi, en prêtant à ma personnalité les ferments de la leur.
Je comprends que vous voudriez autre chose de Moi. Mais j'en suis incapable. La ruine d'une jeunesse à peine formée et détruite par la passion, m'a troublé davantage que si j'avais touché la Mort. Allons vers les malades. Ne pouvant, à cause de la nausée qui m'étrangle, être la Parole, je serai le Salut de ceux qui espèrent en Moi.
La paix soit avec vous."
En fait Jésus est très pâle, comme s'il était souffrant. Il ne retrouve son sourire que quand il se penche sur des enfants malades et sur des infirmes allongés sur leurs brancards. Alors, il redevient Lui-même. En particulier quand, mettant son doigt dans la bouche d'un petit muet d'environ dix ans, il lui fait dire : "Jésus" et puis : "Maman."
Les gens s'en vont tout doucement. Jésus reste à se promener au soleil qui inonde l'aire jusqu'au moment où le rejoint l'Iscariote : "Maître, je ne suis pas tranquille..."
"Pourquoi, Judas ?"
"À cause de ces gens de Jérusalem... Je les connais. Laisse-moi y aller pour quelques jours. Je ne te dis pas non plus de m'envoyer seul. Au contraire; je te prie qu'il en soit autrement. Envoie-moi avec Simon et Jean, ceux qui furent pour moi si bons lors du premier voyage en Judée. L'un me retient, l'autre me purifie aussi dans mes pensées. Tu ne peux croire ce qu'est Jean pour moi ! C'est une rosée qui calme mes ardeurs et une huile Sur mes eaux agitées... Crois-le."
"Je le sais. Tu ne dois pas t'en étonner par conséquent si je l'aime tant. C'est ma paix. Mais toi aussi, si tu es toujours bon, tu seras mon réconfort. Si tu emploies les dons de Dieu, et tu en as beaucoup, pour le bien, comme tu fais depuis quelques jours, tu deviendras un véritable apôtre."
"Et tu m'aimeras comme Jean ?"
"Je t'aime de même, Judas, mais seulement je t'aimerai sans souci et sans douleur."
"Oh! mon Maître, comme tu es bon !"
"Va donc à Jérusalem. Cela ne servira à rien, mais je ne veux pas décevoir ton désir de m'être utile. Maintenant je vais le dire tout de suite à Simon et à Jean. Allons. Tu vois comme ton Jésus souffre pour certaines fautes ? Je suis comme quelqu'un qui a soulevé un poids trop lourd. Ne me donne jamais cette douleur. Jamais plus..."
"Non, Maître. Non. Je t'aime. Tu le sais... Mais je suis faible..."
"L'amour donne la force."
Ils entrent dans la maison et tout prend fin.
Les Commandements " Tu ne convoiteras pas la Femmr d' autrui "
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Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Jésus à la Belle-Eau guérit le romain fou.
Il parle aux romains
Jésus se trouve aujourd'hui avec les neuf qui sont restés, puisque les trois autres sont partis pour Jérusalem. Thomas, toujours gai, se partage entre ses légumes et ses autres charges plus spirituelles. Pendant ce temps, Pierre avec Philippe, Barthélemy et Matthieu s'occupent des pèlerins et les autres vont au fleuve pour baptiser. C'est vraiment un baptême de pénitence, avec la bise qui souffle !
Jésus est encore dans son coin à la cuisine pendant que Thomas bricole en silence pour laisser en paix le Maître. À ce moment André entre et dit : "Maître, il y a un malade. Moi je dis que ce serait bien de le guérir tout de suite... Ils disent qu'il est fou, ce ne sont pas des Israélites, mais nous dirions qu'il est possédé. Il crie, il braille, il se débat. Viens le voir, Toi…"
"Tout de suite, où est-il ?"
"Il est encore dans la plaine. Entends-tu ces hurlements ? C'est lui. On dirait un animal, mais c'est lui. Il doit être riche, car celui qui l'accompagne est bien vêtu, et le malade a été descendu d'un char très luxueux et par plusieurs serviteurs. Ce doit être un païen car il blasphème les dieux de l'Olympe."
"Allons-y."
"Je viens voir aussi". dit Thomas plus curieux de voir que préoccupé de ses légumes.
Ils sortent et, au lieu d'aller vers le fleuve, ils tournent du côté des champs qui séparent cette ferme (ainsi dirions-nous) de la maison du régisseur.
Des brebis broutaient dans un pré, mais maintenant, effrayées, elles se sont éparpillées de tous côtés. Des bergers et un chien - c'est le second qui se présente dans mes visions - ont essayé vainement de les réunir. Au milieu du pré, il y a un homme que l’on tient solidement attaché et qui, malgré cela, bondit comme un forcené. Il pousse des cris effrayants, toujours plus forts à mesure que Jésus s'approche de lui.
Pierre, Philippe, Mathieu et Nathanaël sont tout près, perplexes. Il y a aussi des gens : des hommes car les femmes ont peur.
"Tu es venu, Maître ? Tu vois quelle furie ?" dit Pierre.
"Ça va passer."
"Mais... il est païen, le sais-tu ?"
"Et quelle valeur cela peut avoir ?"
"Eh ! à cause de son âme !…"
Jésus a un bref sourire et avance. Il rejoint le groupe du fou qui s'agite de plus en plus.
Quelqu'un se détache du groupe que son habit et son visage rasé font reconnaître que c'est un Romain. Il salue : "Salut, Maître. Ta réputation est arrivée jusqu'à moi. Tu es plus grand qu'Hippocrate pour les guérisons et que la statue d'Esculape pour opérer des miracles sur les malades. Je le sais. C'est pour cela que je viens. C'est mon frère, tu le vois ? Il est fou à cause d'un mal mystérieux. Les médecins n'y comprennent rien. Je suis allé avec lui au temple d'Esculape, mais il en est sorti plus fou encore. J'ai un parent à Ptolémaïs. Il m'a envoyé un message avec une galère. Il disait qu'ici il y a Un qui guérit tout le monde. Et je suis venu. Terrible voyage !"
"Il mérite une récompense."
"Mais, voilà, nous ne sommes même pas prosélytes. Mais des Romains, fidèles aux dieux. Des païens, dites-vous. De Sybaris, et maintenant à Chypre."
"C'est vrai, vous êtes païens."
"Alors... rien pour nous ? Ton Olympe chasse le nôtre ou est chassé par lui."
"Mon Dieu, Unique et Trine règne, Unique et Seul."
"Je suis venu pour rien." dit le Romain déçu.
"Pourquoi ?
"Parce que j'appartiens à un autre dieu."
"Il n'y a qu'un Dieu qui crée l'âme."
"L’âme ?…"
"L'âme, cette chose divine créée par Dieu pour chaque homme. Compagne pour l'existence, mais qui survit à l'existence."
"Et où est-elle ?"
"Dans les profondeurs de l’être. Mais tout en étant, comme chose divine, dans le sanctuaire le plus sacré, on peut dire d'elle - et c'est "elle" que je dis, non pas "cela", parce qu'elle n'est pas une chose, mais être vrai et digne de tout respect - qu'elle n'est pas contenue, mais qu'elle contient."
"Par Jupiter ! Mais tu es philosophe ?"
"Je suis la Raison, unie à Dieu."
"Je croyais que tu l'étais à cause de ce que tu disais..."
"Et, qu'est-ce que la philosophie quand elle est vraie et honnête sinon une élévation de la raison humaine vers la Sagesse et la Puissance infinies, c'est-à-dire, vers Dieu ?"
"Dieu ! Dieu ! ...J'ai ce malheureux qui me trouble, mais j'oublie presque son état pour t'écouter Toi, qui es divin."
"Je ne le suis pas de la manière dont tu le dis. Tu appelle divin ce qui dépasse l'humain. Je dis qu'un tel nom ne doit être donné qu'à celui qui est de Dieu."
"Qu'est-ce que Dieu ? Qui l'a jamais vu ?"
"On a écrit : "Toi qui nous a formés, salut ! Quand je décris la perfection humaine, les harmonies de notre corps, je célèbre ta gloire". Il a été dit : "Ta bonté brille dans la distribution que tu as faite de tes dons à tous les vivants, pour que tout homme eût ce qui lui est nécessaire. Et tes dons témoignent de ta sagesse comme l'accomplissement de tes volontés témoigne de ta puissance". Reconnais-tu ces paroles ?"
"Si Minerve vient à mon secours... elles sont de Galien. Mais comment les connais-tu ? Je suis stupéfait !..."
Jésus sourit et répond : "Viens au Vrai Dieu et son divin Esprit t'instruira de la "vraie sagesse et de la piété qui consiste à se connaître soi-même et à adorer la Vérité".
"Mais cela est toujours de Galien ! Maintenant, j'en suis sûr. En plus d'être médecin et mage, tu es également philosophe. Pourquoi ne viens-tu pas à Rome ?"
"Ni médecin, ni mage, ni philosophe, comme tu dis, mais le Témoignage de Dieu sur la terre. Amenez près de moi le malade."
On le Lui amène, criant et gesticulant.
"Tu vois ? Tu dis qu'il est fou, qu'aucun médecin ne peut le guérir. C'est vrai. Aucun médecin : car il n'est pas fou. Mais un être des enfers, je parle ainsi pour toi qui es païen, est entré en lui."
"Mais il n'a pas l'esprit python. Au contraire, il ne dit que des choses fausses."
"Nous donnons à cet esprit le nom de "démon", non de python. Il y a celui qui parle et celui qui est muet. Celui qui trompe avec des raisons teintées de vérités et celui qui n'est que désordre mental. Le premier de ces deux est le plus complet et le plus dangereux. Ton frère a le second. Mais maintenant, il va en sortir."
"Comment ?"
"Lui-même te le dira." Jésus commande : "Quitte l'homme ! Retourne à ton abîme."
"J’y vais. Contre Toi, trop faible est ma puissance. Tu me chasses et me muselles. Pourquoi es-Tu toujours victorieux ?..." L'esprit a parlé par la bouche de l'homme qui ensuite s'affaisse comme épuisé.
"Il est guéri. Déliez-le sans crainte."
"Guéri ? En es-tu sûr ? Mais... mais moi, je t'adore !" Le Romain veut se prosterner, mais Jésus ne veut pas.
"Élève ton esprit. C'est au Ciel qu'est Dieu. Adore-Le et va vers Lui. Adieu."
"Non. Pour ça, non. Accepte au moins. Permets-moi de te traiter comme les prêtres d'Esculape. Permets-moi de t'entendre parler ... Permets-moi de parler de Toi dans ma patrie..."
"D'accord, et viens avec ton frère."
Le frère regarde autour de lui, stupéfait, et il demande : "Mais où suis-je ? Ce n'est pas Cintium ici ! Où est la mer ?"
"Tu étais..." Jésus fait un signe pour imposer le silence et dit : "Tu étais pris par une grande fièvre et on t'a conduit sous un autre climat. Maintenant, tu vas mieux. Viens."
Ils s'en vont tous, mais pas tous également émus. Il y a les admirateurs et ceux qui critiquent la guérison du Romain, dans la salle de réunion. Et Jésus gagne sa place avec, au premier rang de l'assemblée, les Romains.
"Qu'il ne vous déplaise pas que je cite un passage des Rois.
On y dit que le roi de Syrie, étant sur le point de déclarer la guerre à Israël, avait à sa cour un homme puissant et honoré du nom de Naaman, qui était lépreux. Une jeune fille israélite, prise par les Syriens, était devenue son esclave et lui avait dit : "Si mon seigneur avait été chez le prophète qui est à Samarie, certainement, il l'aurait guéri de la lèpre ". À la suite de cela, Naamam demanda au roi la permission de suivre le conseil de la jeune fille. Mais le roi d'Israël se troubla fortement en disant : "Suis-je par hasard Dieu pour que le roi de Syrie m'envoie les malades C'est un piège pour déclarer la guerre ". Mais le prophète Élisée mis au courant, dit : "Qu'il vienne à moi, le lépreux, et je le guérirai et il saura qu'il y a un prophète en Israël ". Naaman se rendit alors chez Élisée, mais Élisée ne le reçut pas. Il lui envoya dire "Lave-toi sept fois dans le Jourdain et tu seras purifié ". Naaman s'indigna car il lui parut avoir fait pour rien une si longue route et indigné, il était sur le point de repartir. Mais ses serviteurs lui dirent : "Il t'a seulement demandé de te laver sept fois, et même s'il t'avait commandé beaucoup plus, tu aurais dû le faire parce que c'est un prophète ". Alors Naaman se rendit à ces raisons. Il alla au fleuve, se lava et revint saint. Ravi, il revint vers le serviteur de Dieu et lui dit: "Maintenant, je sais la vérité : il n'y a pas d'autre Dieu sur toute la terre, mais il n'y a que le Dieu d'Israël ". Et comme Élisée ne voulait pas de ses cadeaux, il lui demanda la permission de prendre sur la terre d'Israël assez de terre pour pouvoir sacrifier au Dieu Vrai.
Je sais que vous n'approuvez pas tous ce que j'ai fait. Je sais aussi que je ne suis pas tenu à me justifier devant vous. Mais puis que je vous aime d'un amour vrai, je veux que vous compreniez mon geste et qu'il vous éclaire, et que tombe de votre esprit tout pensée de critique ou de scandale.
Ici, nous avons deux sujets d'un état païen. L'un était malade et on leur a dit par l'intermédiaire d'un parent, mais certainement par la bouche d'un Israélite : "Si vous allez trouver le Messie d'Israël, Lui guérira le malade". Et eux, de très loin, sont venus à Moi. Plus grande encore que celle de Naaman a été leur confiance, car ils ne savaient rien d'Israël et du Messie, alors que le Syrien était d'une nation voisine et en contact continuel avec les esclaves d'Israël, et qu'il savait déjà qu'en Israël il y a un Dieu. Le Vrai Dieu. N'est-ce pas une bonne chose que maintenant un païen puisse retourner dans sa patrie en disant : "Vraiment, en Israël, il y a un homme de Dieu et en Israël on adore le Vrai Dieu " ?
Je n'ai pas dit : "Lave-toi sept fois ", Mais j'ai parlé de Dieu et de l'âme, deux choses qu'ils ignorent et qui, comme les bouches d'une fontaine intarissable apportent avec elles les sept dons. Car où se trouve l'idée de Dieu et de l'esprit, et le désir de les trouver, naissent les arbres de la foi, de l'espérance, de la charité, de la justice, de la, tempérance, de la force et de la prudence, vertus ignorées de ceux qui, de leurs dieux ne peuvent que copier les communes passions humaines plus perverses parce que possédées par des êtres supposés supérieurs. Maintenant, ils retournent dans leur patrie, mais plus que la joie d'avoir été exaucés, ils ont celle de dire : "Nous savons que nous ne sommes pas des brutes, mais qu'après la vie il y a encore une vie future. Nous savons que le Vrai Dieu est Bonté et qu'Il nous aime donc, nous aussi, et nous fait du bien pour nous persuader d'aller à Lui".
Et que croyez-vous ? Qu'eux seulement ignorent la vérité ? Tout à l'heure un de mes disciples croyait que je ne pourrais guérir le malade parce qu'il avait une âme païenne. Mais l'âme, qu'est-elle ? Et d'où vient-elle ?
L'âme est l'essence spirituelle de l'homme. C'est elle qui, créée d'un âge parfait, investit, accompagne, anime toute la vie de la chair et continue à vivre lorsque la chair n'est plus, car elle est immortelle comme Celui qui l'a créée : Dieu. Puisqu'il n'y a qu'un seul Dieu, il n'y a pas d'âmes de païens ou d'âmes de non païens créées par différents dieux. Il n'y a qu'une seule Force qui crée les âmes, et c'est celle du Créateur, de notre Dieu, Unique, Puissant, Saint, Bon, sans autre passion que l'amour, la charité parfaite, toute spirituelle et, pour être compris de ces Romains, comme j'ai dit : charité, je dis aussi : charité toute morale. Car l'idée d'esprit n'est pas comprise par ces enfants qui ne savent rien des paroles saintes.
Et que croyez-vous ? Que c'est seulement pour Israël que je suis venu ? Je suis Celui qui rassemblera sous une seule houlette toutes les races, celle du Ciel. Et en vérité je vous dis que bientôt viendra un temps où beaucoup de païens diront : "Permettez-nous d'avoir tout ce qu'il faut pour pouvoir sur notre sol païen faire des sacrifices au Dieu Vrai, au Dieu Un et Trine" dont Moi je suis la Parole. Maintenant, ils partent plus convaincus que si je les avais chassés dédaigneusement. Eux dans mes miracles et dans mes paroles ont pris conscience de Dieu, et ils en parleront où ils retournent.
J'ajoute : n'était-il pas juste de récompenser une si grande foi ? Désorientés par les réponses des médecins, déçus par les voyages inutiles aux temples, ils ont su avoir la foi pour venir encore vers l'Inconnu, le Grand Inconnu du monde, le Méprisé, le Grand Méprisé et Calomnié d'Israël et Lui dire : "Je crois que Tu peux". Le premier chrême pour leur mentalité leur vient de ce qu'ils on su croire. Ce n'est pas tant de la maladie que de leur foi erronée, que je les ai guéris. En effet j'ai porté à leurs lèvres un calice, dont la soif croît à mesure que l'on boit: la soif de connaître le Dieu Vrai.
J'ai fini. Je vous dis à vous d'Israël : sachez avoir la foi comme ceux-ci qui ont su l'avoir."
Le Romain s'approche avec son frère guéri : "Oh !... je n'ose plus dire : par Jupiter. Je dis : mais sur mon honneur de citoyen romain, je te jure que j'aurai cette soif ! Maintenant, je dois partir. Qui désormais me donnera encore à boire ?"
"Ton esprit, l'âme que tu sais maintenant de posséder jusqu'au jour ou un des mes envoyés viendra vers toi."
"Et Toi, non ?
"Moi... Moi, non. Mais je ne serai pas absent tout en n'étant pas présent. Et il ne se passera qu'un peu plus de deux ans pour que je te fasse un cadeau plus grand que la guérison de celui qui t'était cher. Adieu à vous deux. Sachez persévérer dans ce senti ment de foi."
"Salut, Maître. Que le Dieu Vrai te sauve." Les deux Romains s'en vont, et on les entend appeler leurs serviteurs avec le char.
"Et ils ne savaient même pas qu'ils avaient une âme !" murmure un vieillard.
"Oui, père. Et ils ont su recevoir ma parole mieux que tant de gens en Israël. Maintenant, puisqu'ils ont donné une obole si importante, faisons-en profiter les pauvres de Dieu en doublant ou triplant l'aumône. Et que les pauvres prient pour ces bienfaiteurs plus pauvres qu'eux-mêmes pour qu'ils arrivent à la vraie, l'unique richesse : connaître Dieu."
La femme voilée pleure sous son voile qui empêche de voir ses larmes, mais pas d'entendre ses sanglots.
"Cette femme pleure" dit Pierre. "Peut-être n'a-t-elle plus d'argent. Pouvons-nous lui en donner ?"
"Ce n'est pas pour cela qu'elle pleure, mais va lui dire ceci : "Les patries passent, mais le Ciel reste. Il appartient à ceux qui savent avoir la foi. Dieu est Bonté et c'est pour ce motif qu'Il aime même les pécheurs. Et Il te donne ses bienfaits pour te persuader d'aller à Lui". Va. Dis-lui cela et puis laisse-la pleurer. C'est du poison qui s'en va."
Pierre s'en va trouver la femme qui se dirige vers les champs. Il lui parle et revient. "Elle s'est mise à pleurer plus fort, dit-il. Je croyais la consoler ..." et il regarde Jésus.
"Elle est consolée, en effet. La joie aussi fait pleurer."
"Hum !... Mais !... Voilà, je serai content quand je verrai son visage. Le verrai-je ?"
"Au jour du Jugement."
"Miséricorde divine ! Mais alors je serai mort ! Et qu'est-ce que cela me fera alors de le voir ? J'aurai l'Éternel à contempler à ce moment-là !"
"Fais-le tout de suite. C'est l'unique chose utile."
"Oui... mais... Maître, qui est-elle ?" Tout le monde rit.
"Si tu le demandes une autre fois nous partons tout de suite. Ainsi tu n'y penseras plus."
"Non. Maître. Cependant... il suffit que tu restes..."
Jésus sourit. "Cette femme, dit-il, est un reste et une prémice."
"Que veux-tu dire ? Je ne comprends pas." Mais Jésus le plante là pour aller au pays.
"Il va chez Zacharie. Sa femme est mourante." explique André. "Il m'a envoyé le dire au Maître."
"Tu m'énerves ! Tu sais tout. Tu fais tout et tu ne me dis jamais rien. Tu es pire qu'un poisson." Pierre décharge sur son frère sa déception.
"Frère, ne t'en fais pas. Toi aussi, tu parles à ma place. Allons relever nos filets. Viens."
Les uns vont à droite, les autres à gauche et tout prend fin.
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Jésus parle au Romain
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Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Jésus à la Belle-Eau :
"Ne dis pas de faux témoignages"
"Que de monde !..." s'exclame Matthieu.
Et Pierre répond : "Regarde ! Il y a même des Galiléens... Aïe ! Aïe ! Allons le dire au Maître. Ce sont trois honorables brigands !"
"Ils viennent pour moi, peut-être. Ils me poursuivent même ici..."
"Non, Matthieu. Le requin ne mange pas le menu fretin. C'est l'homme qu'il veut. Une noble proie. C'est seulement s'il ne le trouve pas qu'il happe un gros poisson. Mais, moi, toi, les autre nous sommes du menu fretin... proie sans importance."
"Pour le Maître, tu dis ?" demande Matthieu.
"Et pour qui alors ? Tu ne vois pas comme ils regardent de tous côtés ? On dirait des fauves qui flairent les traces de la gazelle."
"Je vais le Lui dire..."
"Attends ! Disons-le aux fils d'Alphée. Lui est trop bon. C'est de la Bonté gâchée quand elle tombe dans ces gueules."
"Tu as raison."
Les deux se rendent au fleuve et appellent Jacques et Jude, "Venez. Il y a des types... du gibier de potence. Ils viennent sûrement pour importuner le Maître."
"Allons. Lui, où est-il ?"
"Encore dans la cuisine. Faisons vite, car s'il s'en aperçoit, ne veut pas."
"Oui, et il a tort."
"Moi aussi, je suis de cet avis."
Ils retournent sur l'aire. Le groupe, indiqué comme "galiléen" parle avec dédain aux autres gens. Jude d'Alphée s'approche comme par hasard. Et il entend : "...paroles qui doivent s'appuyer sur des faits."
"Et Lui les accomplit. Hier encore il a guéri un Romain possédé !" réplique un robuste homme du peuple.
"Horreur ! Guérir un païen ! Scandale ! Tu entends, Éli ?"
"Toutes les fautes en Lui : amitiés avec les publicains et le prostituées, relations avec les païens et..."
"Et endurance des médisants. Celle-là aussi est une faute. À mes yeux, la plus grave. Mais puisque Lui ne sait pas, ne veut pas se défendre Lui-même, parlez avec moi. Je suis son frère aîné, et celui-ci un frère encore plus âgé. Parlez."
"Mais, pourquoi prends-tu la mouche ? Tu crois que nous parlions mal du Messie ? Mais non ! Nous sommes venus de si loin attirés par sa renommée. Nous le disions même à ces gens-là..."
"Menteur ! Tu me dégoûtes tellement que je te tourne le dos." Et Jude d'Alphée, sentant peut-être en péril sa charité envers les ennemis, s'en va.
"Est-ce que ce n'est pas vrai ? Dites-le, vous tous..."
Mais "vous tous ", c'est à dire les autres avec qui parlaient ces Galiléens, gardent le silence. Ils ne veulent pas mentir et n'osent pas contredire. Alors ils restent silencieux.
"Nous ne savons pas même comme il est Lui." dit le galiléen Éli.
"Tu ne l'as pas insulté dans ma maison, n'est-ce pas ? demande Matthieu ironiquement. Est-ce que la maladie t'a fait perdre la mémoire ?"
Le "galiléen" prend son manteau et s'en va avec les autres. "Lâche" lui crie Pierre par derrière.
"Ils voulaient nous dire de Lui des choses infernales... explique un homme. Mais nous, nous avons vu les faits. Et nous savons par contre, ce qu'ils sont eux : des pharisiens. À qui croire, alors ? Au Bon qui est vraiment bon, ou aux méchants qui se prétendent bons et qui ne sont qu'un fléau ? Je sais que depuis que je vais vers Lui, je ne me reconnais plus, tellement je suis changé. J'étais violent, dur pour ma femme et mes enfants, sans respect pour le voisin, et maintenant... Tout le monde le dit dans le pays ! "Azarias n'est plus ce qu'il était", Et alors ? A-t-on jamais entendu dire qu'un démon rende bons les gens ? Pour quoi travaille-t-il alors ? Pour notre sainteté ? Oh ! C'est vraiment un bizarre satanisé s'il travaille pour le Seigneur !"
"Tu parles bien, homme. Et que Dieu te protège, car tu sais bien comprendre, bien voir, bien agir. Continue comme ça et tu seras un vrai disciple du Messie bénit, une joie pour Lui qui veut votre bien et qui supporte tout pour vous y amener. Ne vous scandalisez que du vrai mal. Mais, quand vous voyez que c'est au nom de Dieu qu'il agit, ne vous scandalisez pas et ne croyez pas ceux qui voudraient vous faire croire au scandale, même s'il s'agit de choses nouvelles. Voici le temps nouveau. C'est comme une fleur qui va naître après que, pendant des siècles, la racine a travaillé : et ce temps est venu. S'il n'avait pas été précédé par des siècles d'attente, nous n'aurions pas pu comprendre sa Parole. Mais des siècles d'obéissance à la Loi du Sinaï nous a donné le minimum de préparation pour nous permettre dans ce temps nouveau, fleur divine que la Bonté nous a accordé de voir, d'en aspirer tous les parfums et tous les sucs pour nous purifier, nous fortifier, et nous parfumer de sainteté comme un autel. Puisque c'est le temps nouveau, il a de nouvelles méthodes qui ne sont pas opposées à la Loi, mais toutes pénétrées de miséricorde et de charité, parce que Lui est la Miséricorde et l'Amour descendus du Ciel." Jacques d'Alphée salue et rentre à la maison.
"Comme tu parles bien, toi ! dit Pierre frappé d'admiration. Moi, je ne sais jamais quoi dire. Je dis seulement : "Soyez bons Aimez-Le, écoutez-Le, croyez en Lui". Je ne sais vraiment pas comment il peut être content de moi !"
"Et pourtant il l'est." répond Jacques d'Alphée.
"Le dis-tu sincèrement ou bien par bienveillance ?"
"En vérité il en est ainsi. Il me le disait encore hier."
"Oui ?! Alors aujourd'hui je suis plus content du jour où on m'a amené mon épouse. Mais toi... où as-tu appris à si bien parler ?"
"Sur les genoux de sa Mère et à ses côtés. Quelles leçons Quelles paroles ! Il n'y a que Lui qui puisse parler encore mieux qu'Elle. Mais, ce qui Lui manque en puissance, Elle te l'ajoute en douceur... et ça pénètre... Ses leçons ! As-tu jamais vu un linge dont un coin a touché une huile parfumée ? Tout doucement il absorbe non seulement l'huile mais le parfum et même si l'huile vient à disparaître, il reste toujours le parfum pour dire : "J'ai été ici". Il en est ainsi d'Elle. En nous aussi, étoffes grossières puis lavées par l'existence, Elle a pénétré par sa sagesse et sa grâce, et son parfum demeure en nous."
"Pourquoi ne La fait-il pas venir ? Il disait qu'il allait le faire ! On deviendrait meilleur, moins têtus... moi du moins. Et même ces gens... Ils deviendraient meilleurs, même ces aspics qui viennent de temps à autre..."
"Tu le crois ? Moi non. Nous deviendrions meilleurs et les humbles aussi le deviendraient. Mais les puissants et les méchants !... Oh ! Simon de Jonas ! Ne prête jamais aux autres tes sentiments honnêtes ! Tu en serais déçu... Le voici. Ne Lui disons rien..."
Jésus sort de la cuisine, tenant par la main un petit garçon qui trottine à ses côtés, en mordillant une croûte de pain huilée. Jésus règle le long pas de sa démarche sur les petites jambes de son ami. "Une conquête !" dit-il joyeux. "Cet homme de quatre ans qui s'appelle Asraël m'a dit qu'il veut être un disciple et qu'il veut apprendre à prêcher, à guérir les enfants malades, faire venir du raisin sur les sarments en décembre, et puis il veut gravir une montagne et dire à tout le monde : "Venez, c'est le Messie !" N'est-ce pas, Asraël ?"
Et le bambin rit, dit que oui, oui et, entre temps, grignote sa croûte.
"Toi, tu sais à peine manger !" lui dit Thomas pour le taquiner, "Tu ne sais pas même dire qui est le Messie."
"C'est Jésus de Nazareth."
"Et qu'est-ce que ça veut dire "Messie" ?"
"Ça veut dire... ça veut dire : l'Homme qui a été envoyé pour qu'on soit bon et rendre bon tout le monde."
"Et comment faire pour devenir bon ? Toi qui es un gamin, comment feras-tu ?"
"Je l'aimerai et je ferai tout, et Lui fera tout parce que je l'aime. Fais, toi aussi, et tu deviendras bon."
"Et la leçon t'est donnée, Thomas. Voilà le commandement : "Aime-Moi et tu feras tout, car Je t'aimerai si tu m'aimes, et l'amour fera tout en toi". L'Esprit Saint a parlé. Viens, Asraël. Allons prêcher." Il est si joyeux, Jésus, quand il a un enfant que je voudrais Lui amener tous les enfants et le faire connaître par eux tous. Il y en a tant qui ne le connaissent même pas de nom !
Il va passer devant la femme voilée et, avant de la croiser, il dit à l'enfant : "Dis à cette femme : "La paix soit avec toi"
"Pourquoi ?"
"Parce qu'elle a un "bobo" comme toi quand tu tombes. Et elle pleure. Mais si tu lui dis ainsi, ça va la guérir."
"La paix soit avec toi, femme. Ne pleure pas. Le Messie me l'a dit. Si tu l'aimes bien, Lui t'aime bien et te guérit." c'est ce que dit Asraël pendant que Jésus l'entraîne avec Lui, sans s'arrêter. Il y a vraiment en Asraël l'étoffe d'un missionnaire. Même s'il est parfois un peu... intempestif dans ses prédications et s'il en dit plus de ce qu'on lui a demandé de dire.
"La paix à vous tous.
"Tu ne diras pas de faux témoignages" est-il dit.
Qu'est-ce qu'il y a de plus dégoûtant qu'un menteur ? Ne peut-on pas dire qu'il unit la cruauté à l'impureté ? Oui, qu'on le peut. Le menteur, je parle de celui qui ment en matière grave, est cruel. Il tue la réputation avec sa langue. Il n'est donc pas différent de l'assassin. Je dis même : il est pire qu'un assassin. Ce dernier ne tue que le corps. Le menteur tue aussi le bon renom, le souvenir d'un homme. Il est donc deux fois assassin. C'est l'assassin impuni car il ne répand pas le sang, mais il blesse l'honneur à la fois de celui qu'il calomnie et de sa famille toute entière.
Et je ne m'arrête même pas au cas de celui qui, en Prêtant serment, envoie un autre à la mort. Sur celui-là sont déjà accumulés les charbons de la Géhenne. Mais je parle seulement de celui qui, par un mensonge, fait des insinuations et persuade d'autres personnes au détriment d'un innocent. Pourquoi le fait-il ? Ou par haine sans raison, ou bien par le désir d'avoir ce qu'un autre possède, ou bien par peur.
Par haine. Il est mené par la haine, celui-là seul qui est l'ami de Satan. Celui qui est bon ne hait jamais, pour aucun motif. Même si on le méprise, si on lui fait du tort, il pardonne. Il ne hait jamais. La haine, c'est le témoignage qu'une âme perdue donne à elle-même, et c'est le plus beau témoignage qui puisse être donné à l'innocent. Car la haine, c'est la révolte du mal contre le bien. On ne pardonne pas à celui qui est bon.
Par avidité. "Celui-ci a ce que je n'ai pas. Je veux l'avoir. Ce n'est qu'en le faisant mépriser que je puis avoir sa place. Et je le fais. Je mens ? Qu'importe ! Je vole ? Qu'importe ! Je puis arriver à ruiner toute une famille ? Qu'importe !" Parmi toutes les questions que le menteur rusé se pose, il oublie, il veut oublier, une question, celle-ci : "Et si on me démasquait ?" Cette question, il ne se la pose pas parce que, emporté par l'orgueil et l'avidité, c'est comme s'il avait les yeux fermés. Il ne voit pas le danger. Il est encore comme un homme ivre. Il est enivré par le vin de Satan, et ne réfléchit pas que Dieu est plus fort que Satan et se charge de venger ceux que l'on calomnie. Le menteur s'est donné au Mensonge et il se fie stupidement à sa protection.
Par peur. Bien souvent quelqu'un calomnie pour s'excuser lui-même. C'est la forme la plus commune du mensonge. On a fait le mal. On craint que notre action soit découverte et reconnue. Alors, usant et abusant de l'estime que l'on a encore près des autres, voilà qu'on dénature le fait et que ce qu'on a fait, on le met sur le compte d'un autre dont on craint seulement l'honnêteté. On agit encore ainsi parce qu'un autre, parfois a été, sans le vouloir, témoin de l'une de nos mauvaises actions, et alors on veut se mettre à l'abri de son témoignage. On l'accuse pour le rendre odieux, afin que s'il parle, personne ne le croie.
Mais agissez bien ! Agissez bien ! Et vous n'aurez jamais besoin de mentir. Ne réfléchissez-vous pas, quand vous mentez, au joug pesant que vous vous mettez sur les épaules ? Il est fait de l'assujettissement au démon, de la peur perpétuelle d'un démenti et de la nécessité de se rappeler le mensonge, avec les faits et les détails qui l'entouraient, même après des années, sans tomber dans une contradiction. Un travail de galérien. Et encore s'il servait au Ciel ! Mais il ne sert qu'à préparer une place dans l'enfer !
Soyez francs. Comme elle est belle la bouche de l'homme qui ne connaît pas le mensonge ! Il sera pauvre ? Il sera fruste ? Il sera inconnu ? Il l'est même ? Oui. Mais c'est toujours un roi parce qu'il est sincère. Et la sincérité est quelque chose de royal plus que l'or et qu'un diadème, et il élève au-dessus des foules plus qu'un trône, et il a une cour de gens honnêtes plus nombreuse que celle d'un monarque. Le voisinage de l'homme sincère procure la sécurité et le réconfort. L'amitié d'un homme qui n'est pas sincère procure des ennuis et même son seul voisinage donne une impression de malaise. Celui qui ment réfléchit-il qu'il est toujours tenu en suspicion puisque le mensonge a vite fait de se manifester pour mille raisons ? Comment pouvoir accepter désormais ce qu'il dit ? Même s'il dit la vérité, et qu'on ne demande pas mieux que de le croire, au fond, il restera toujours un doute: "Va-t-il encore mentir maintenant ?" Vous allez dire : "Mais où est en cela le faux témoignage ?" Tout mensonge est un faux témoignage. Il n'y a pas que le faux témoignage légal.
Soyez simples comme est simple Dieu et un petit enfant. Soyez véridiques à tous les moments de votre vie. Vous voulez qu'on vous considère comme bons ? Soyez-le, en vérité. Même si un médisant voulait dire du mal de vous, il y aurait cent bons pour dire: "Non, ce n'est pas vrai. Il est bon. Ses œuvres parlent pour lui".
Dans un livre sapientiel il est dit : "L'homme inique s'avance avec la perversité sur les lèvres.. en son cœur pervers, il prépare de mauvais desseins et en tout temps il sème la discorde... Il y a six choses que le Seigneur hait, et la septième Il l'a en horreur : les yeux altiers, la langue menteuse, les mains qui versent le sang innocent, le cœur qui médite des desseins iniques, les pieds empressés à courir au mal le faux témoin qui profère des mensonges et celui qui sème la discorde parmi les frères.. La ruine s'approche du méchant pour les péchés de la langue... Celui qui ment est un témoin frauduleux. Les lèvres véridiques ne changent jamais, mais celui qui use d'un langage frauduleux, son témoignage est changeant. Les paroles du murmurateur semblent simples, mais elles pénètrent dans les viscères. L'ennemi se reconnaît à sa façon de parler quand il couve la trahison. Quand il parle à voix basse, ne t'y fie pas car il porte en son cœur les sept méchancetés.
Sous des dehors engageants il cache sa haine, mais sa malice sera mise au jour... Celui qui creuse une fosse y tombera et la pierre tombera sur celui qui la fait rouler
Vieux comme le monde est le péché de mensonge et la pensée du sage s'en tient à ce qu'il a décidé, de même que le jugement de Dieu à l'égard du menteur. Je vous dis : ayez toujours un seul langage. Que le "oui" soit toujours "oui" et le "non" toujours "non" [1][9] même en face des puissants et des tyrans. Et vous en aurez un grand mérite pour le Ciel. Je vous dis : ayez la spontanéité de l'enfant qui va d'instinct vers celui dont il ressent la bonté, sans chercher autre chose que la bonté, et qui dit ce que sa bonté elle-même lui fait penser sans calculer s'il en dit de trop et il peut en avoir du blâme.
Allez en paix, et que la Vérité devienne votre amie."
Le petit Asraël qui est toujours resté assis aux pieds de Jésus, la tête levée comme un petit oiseau qui écoute la voix de son père, a un mouvement tout de douceur: il frotte de son petit visage les genoux de Jésus, et il dit : "Moi et Toi nous sommes amis parce que tu es bon et que je t'aime. Maintenant, je le dis-moi aussi." et il force sa voix pour se faire entendre dans toute la vaste pièce et il parle, en faisant des gestes comme il a vu faire à Jésus : "Ecoutez tous. Je sais où vont les personnes qui ne disent pas de mensonges et qui aiment bien Jésus de Nazareth. Ils montent par l'échelle de Jacob et vont en haut, en haut, en haut... en même temps que les anges, ensuite là ils s'arrêtent quand ils trouvent le Seigneur." et il rit, heureux, en montrant toutes ses dents.
Jésus le caresse et descend parmi les gens. Il rapporte le petit à sa mère : "Merci, femme de m'avoir donné ton enfant."
"Il t'a donné des ennuis..."
"Non, il m'a donné de l'amour. C'est un petit du Seigneur et que le Seigneur soit toujours avec lui et avec toi. Adieu."
Tout prend fin.
Commandement : Tu ne feras pas de faux témoignages
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Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Jésus à La Belle Eau :
"Ne désire pas ce qui appartient à autrui"
"Dieu donne à chacun ce qu'il lui faut. C'est la vérité. Qu'est-ce qui est nécessaire à l'homme ? Le faste ? Le grand nombre de serviteurs ? Les terres dont on ne peut compter les champs ? Les banquets où l'on voit après le crépuscule se lever l'aurore ? Non. Ce qui est nécessaire à l'homme, c'est un toit, du pain, le vêtement. L'indispensable pour vivre.
Regardez autour de vous : quels sont les plus joyeux et les plus sains ? Qui jouit d'une saine et tranquille vieillesse ? Les jouisseurs ? Non. Ceux qui vivent honnêtement, travaillent et bornent leurs désirs. Ils n'ont pas le poison de la luxure et ils restent forts, ni le poison des banquets et ils restent agiles, ni le poison de l'envie et ils restent joyeux. Alors que celui qui désire avoir toujours plus, tue sa paix et ne jouit pas, mais il a une vieillesse précoce, il est brûlé par la rancœur et les abus.
Je pourrais mettre ensemble le commandement de ne pas voler et celui de ne pas désirer ce qui appartient à autrui Parce qu'en fait, le désir immodéré pousse au vol. Il n'y a qu'un pas de l'un à l'autre. Tout désir est-il illicite ? Je ne dis pas cela. Le père de famille qui en travaillant aux champs ou à l'atelier désire en tirer de quoi assurer du pain à ses enfants, ne pèche pas en vérité. Au contraire, il remplit ses devoirs de père. Mais celui qui, au contraire, ne désire autre chose qu'une plus grande jouissance et s'empare de ce qui appartient à autrui pour jouir davantage, celui-là pèche.
L'envie ! Pourquoi ? Qu'est-il le désir du bien d'autrui si non cupidité et envie ? L'envie sépare de Dieu, mes enfants, et unit à Satan. Ne pensez-vous pas que le premier qui désira le bien d'autrui fut Lucifer ? Il était le plus beau des archanges, il jouissait de Dieu. Il aurait dû se contenter de cela. Il envia Dieu et voulut, lui, être Dieu, et il devint le démon. Le premier démon.
Second exemple : Adam et Ève avaient tout, ils jouissaient du paradis terrestre, ils jouissaient de l'amitié de Dieu, heureux des dons de grâce que Dieu leur avait fait. Ils auraient dû se contenter de cela. Ils envièrent à Dieu la connaissance du bien et du mal et furent chassés de l'Eden, devenus des proscrits odieux à Dieu. Les premiers pécheurs
Troisième exemple : Caïn envia Abel à cause de son amitié avec le Seigneur. Et il devint le premier assassin [1][5]. Marie, sœur d'Aaron et de Moïse, envia son frère et devint la première lépreuse de l'histoire d'Israël [2][6]. Je pourrais vous conduire pas à pas à travers toute la vie du peuple de Dieu, et vous verriez qu'un désir immodéré a fait, de celui qui l'a eu, un pécheur et a amené à la nation le châtiment. C'est que les péchés des individus s'accumulent et amènent le châtiment des nations. Il en est comme des grains, des grains, des grains de sable qui, accumulés au cours des siècles, provoquent un éboulement qui submerge les pays et ce qui s'y trouve.
Je vous ai souvent cité en exemple les petits enfants parce qu'ils sont simples et confiants. Aujourd'hui je vous dis : imitez les oiseaux dans la liberté de leurs désirs. Regardez. Maintenant, c'est l'hiver. Il y a peu de nourriture dans les vergers. Mais se préoccupent-ils en été de faire des réserves ? Non. Ils se fient au Seigneur. Ils savent qu'un petit ver, un grain, une miette, un débris, un moucheron sur l'eau, ils pourront toujours le capturer pour leur jabot.
Ils savent qu'il y aura toujours une cheminée chaude ou un flocon de laine pour leur donner un refuge en hiver. Ils savent aussi que, lorsqu'il viendra le temps où il leur faudra du foin pour leurs nids et une nourriture plus abondante pour leurs petits, il y aura dans les prairies du foin odorant, de la nourriture succulente dans les vergers et sur les sillons, et que l'air et la terre seront remplis d'insectes. Et ils chantent doucement : "Merci, Créateur pour ce que tu nous donnes et nous donneras", prompts à exhaler des hosannas à plein gosier, quand à la saison des amours ils jouiront de leurs épouses et verront leur descendance se multiplier.
Y a-t-il créature plus gaie que l'oiseau ? Et pourtant qu'est-ce que son intelligence en comparaison de l'intelligence humaine ? Un caillou de silex devant une montagne. Mais il nous donne une leçon. En vérité je vous dis que celui-là possède la gaieté de l'oiseau, qui vit sans désir impur. Il se fie à Dieu et sent en Lui un Père. Il sourit au jour qui se lève et à la nuit qui descend, parce qu'il sait que le soleil est son ami et la nuit sa nourrice.
Il regarde les hommes sans rancœur et ne craint pas leurs vengeances car il ne leur fait aucun tort. Il n'éprouve pas de crainte pour sa santé ni pour son sommeil, parce qu'il sait qu'une vie honnête éloigne les maladies et procure un doux repos. Pour finir il ne craint pas la mort car il sait qu'ayant bien agi, il ne peut avoir que le sourire de Dieu. Même le roi meurt et le riche aussi. Il n'y a pas de sceptre qui éloigne la mort, et l'argent ne peut acheter l'immortalité. Comme en présence du Roi des rois et du Seigneur des seigneurs, les couronnes et l'argent ne sont que plaisanterie, mais la seule qui a de la valeur c'est une vie vécue selon la Loi !
Que disent ces hommes, au fond là-bas ? N'ayez pas peur de parler."
"Nous disions : Antipas, de quel péché est-il coupable ? De vol ou d'adultère ?"
"Je ne voudrais pas que vous regardiez les autres, mais vos cœurs. Cependant je vous réponds que lui est coupable d'idolâtrie parce qu'il donne son adoration à la chair, de préférence à Dieu, d'adultère, de vol, de désir illicite, et bientôt d'homicide."
"Sera-t-il sauvé par Toi, Sauveur ?"
"Je sauverai ceux qui se repentent et reviennent à Dieu. Les impénitents n'obtiendront pas la rédemption."
"Tu as dit que c'est un voleur. Mais qu'a-t-il volé ?"
"La femme de son frère. Le vol ne concerne pas seulement l'argent. C'est un vol aussi que d'enlever l'honneur à un homme, la virginité à une jeune fille, d'enlever à un mari son épouse, tout comme d'enlever un bœuf au voisin ou de piller ses arbres. Ensuite le vol, aggravé par la passion ou le faux témoignage, s'aggrave d'adultère, ou d'impureté, ou de mensonge."
"Et une femme qui se prostitue, quel péché fait-elle ?"
"Si elle est mariée, elle est coupable d'adultère et de vol à l'égard de son mari. Si elle est nubile, d'impureté et de vol à son propre égard."
"Pour elle-même ? Mais elle se défait de ce qui lui appartient !!"
"Non, notre corps est créé par Dieu pour être le temple de l'âme et le temple de Dieu. Il faut donc le conserver intact car autrement l'âme est volée à l'amitié de Dieu et à la vie éternelle."
"Alors une courtisane ne peut appartenir qu'à Satan ?"
"Tout péché est un adultère avec Satan. Le pécheur, comme une femme qui se vend, se livre à Satan pour des amours illicites dont il espère des bénéfices sordides. Grand, très grand est le péché de prostitution qui rend semblable à des animaux immondes. Mais croyez que tout autre péché capital ne l'est pas moins ? Que dirai-je de l'idolâtrie ? Que dirai-je de l'homicide ? Et pourtant Dieu a pardonné aux Israélites après le veau d'or. Il a pardonné à David après son péché, son double péché.
Dieu pardonne à qui se repent. Que la réparation pénitentielle se proportionne au nombre et à la grandeur des fautes, et je vous dis qu'il sera pardonné davantage à qui se repent davantage. En effet le repentir est une forme d'amour. D'un amour qui opère en bien. Celui qui se repent dit à Dieu par son repentir : "Je ne puis rester sous la menace de ton courroux, car je t'aime et je veux être aimé". Et Dieu aime celui qui l'aime. Je vous dis donc : plus quelqu'un aime et plus il est aimé. Celui qui aime totalement est totalement pardonné.
C'est la vérité. Allez. Et sachez d'abord qu'il y a aux portes du pays une veuve, chargée d'enfants, sans rien pour apaiser leur faim. Chassée de sa maison pour dettes, elle peut encore dire "merci" au propriétaire pour l'avoir seulement chassée. J'ai employé votre obole pour leur donner du pain. Mais ils ont besoin d'un asile. La miséricorde est le plus agréable sacrifice au Seigneur. Soyez bons, et en son nom je vous promets la récompense."
Les gens chuchotent, donnent leurs avis, discutent.
Pendant ce temps, Jésus guérit un homme presque aveugle et écoute une petite vieille venue de Doco pour le prier d'aller chez sa belle-fille qui est malade C'est une longue histoire de larmes que, à moitié morte comme je suis aujourd’hui, je ne transcris pas.
Et heureusement, tout finit, car je ne suis pas en mesure de continuer avec une crise cardiaque qui dure depuis trois heures et qui m’éblouit même la vue.
La Table des dix commandements : " Ne désires pas ce qui appartient à autrui"
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Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Merci Maud,
Je prend du retard mais je lis petit à petit selon mon temps, pour ne rien perdre de cette belle oeuvre.
Manuela
Je prend du retard mais je lis petit à petit selon mon temps, pour ne rien perdre de cette belle oeuvre.
Manuela
Manuela- Gloire à toi Seigneur Jésus-Christ
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Merci aussi à toi Manuela
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Jésus à la Belle-Eau. Clôture. Commentaires du "De Profundis" et du "Miserere"
"Mes enfants dans le Seigneur, la fête de la Purification est maintenant imminente, et Moi, Lumière du monde, je vous y envoie, préparés avec le minimum nécessaire pour bien la célébrer. C'est la première lumière de fête d'où vous tirerez la lumière pour toutes les autres. Il serait bien sot celui qui prétendrait allumer une foule de lumières sans avoir la possibilité d'allumer la première. Et encore bien plus sot serait celui qui prétendrait commencer sa sanctification par des choses plus ardues, en négligeant ce qui est à la base de l'édifice immuable de la perfection: le Décalogue
On lit dans les Macchabées que Judas avec les siens, ayant, grâce à la protection du Seigneur, repris le Temple et la Cité, détruisit les autels des dieux étrangers et leurs sanctuaires et purifia le Temple. Puis il dressa un autre autel, se procura du feu avec les pierres à feu, offrit les sacrifices, fit brûler l'encens, posa les lumières et les pains de proposition. Puis tous prosternés par terre, ils supplièrent le Seigneur de faire en sorte de ne plus les faire pécher, ou bien, si par leur faiblesse, ils seraient de nouveau tombés dans le péché; qu'ils soient traités avec une miséricorde divine. Et ceci arriva le 25 du mois de Casleu
Réfléchissons et appliquons ce récit à nous-mêmes, car toute parole de l'histoire d'Israël, et donc du peuple élu, a un sens spirituel. La vie est toujours un enseignement. La vie d'Israël est un enseignement non seulement pour les jours de la terre, mais aussi pour la conquête des jours éternels.
"Ils détruisirent les autels et les sanctuaires païens".
C'est la première opération, celle que je vous ai indiquée de faire, en vous nommant les dieux individuels qui se substituent au Dieu vrai : les idolâtries des sens, de l'or, de l'orgueil, les vices capitaux qui mènent à la profanation, à la mort de l'âme et du corps et au châtiment de Dieu. Je ne vous ai pas écrasés sous les innombrables formules qui maintenant oppriment les fidèles et forment un prétendu rempart à la vraie Loi, alourdie, cachée sous des tas et des tas de défenses toutes extérieures. En l'alourdissant, ils conduisent le fidèle à perdre de vue la linéaire, claire et sainte voix du Seigneur qui dit de : "Ne pas blasphémer. Ne pas être idolâtre. Ne pas profaner les fêtes. Ne pas déshonorer ses parents. Ne pas tuer. Ne pas commettre l'impureté. Ne pas voler. Ne pas mentir. Ne pas envier le bien d'autrui. Ne pas désirer la femme d'autrui". Dix "non". Pas un de plus. Et ce sont les dix colonnes du temple de l'âme. Au-dessus resplendit l'or du précepte saint entre tous : "Aime ton Dieu. Aime ton prochain". C'est le couronnement du temple. C'est la protection des fondements. C'est la gloire du constructeur.
Sans l'amour, personne ne pourrait obéir aux dix commandements et les colonnes tomberaient toutes ou quelques-unes et le temple s'écroulerait complètement ou en partie. Mais de toute façon il ne serait que ruines et ne pourrait plus accueillir le Très Saint. Faites ce que je vous ai dit, en abattant les trois concupiscences. Donnez franchement un nom à votre vice comme Dieu use de franchise pour vous dire : "Ne faites pas ceci et cela". Inutile de subtiliser sur les termes. Celui qui a un amour plus fort que celui qu'il donne à Dieu, quel que soit cet amour, est un idolâtre.
Qui nomme Dieu en faisant profession de Le servir et ensuite Lui désobéit, est un rebelle. Celui qui par cupidité travaille le sabbat est un profanateur et il est un méfiant et présomptueux. Celui qui refuse de secourir ses parents, en alléguant des prétextes, même s'il affirme que ce sont des ressources données à Dieu, est haï de Dieu qui a établi pères et mères à son image sur la terre Celui qui tue est toujours un assassin. Celui qui commet l'impureté est toujours un luxurieux. Celui qui dérobe est toujours un voleur. Celui qui ment est toujours abject. Celui qui veut ce qui ne lui appartient pas est toujours un gourmand qui a la faim la plus exécrable. Celui qui profane la couche nuptiale est toujours un être immonde. Il en est ainsi.
Et je vous rappelle qu'après l'érection du veau d'or, survint la colère du Seigneur;
- après l'idolâtrie de Salomon, le schisme qui divisa et affaiblit Israël;
- après avoir accepté l'hellénisme et même après l'avoir bien accueilli par l'entremise de Juifs indignes sous Antiochus Épiphane, on a vu surgir nos malheurs actuels, spirituels, économiques et nationaux
- Je vous rappelle que Nadab et Abiu, faux serviteurs de Dieu, furent frappés par Jéhovah.
- Je vous rappelle que la manne, tombée le sabbat, n'était pas sainte
- Je vous rappelle Cam et Absalon
- Je vous rappelle le péché de David au détriment d'Urie et celui d'Absalon au détriment d'Amnon
- Je vous rappelle la fin d'Absalon et celle d’Amnon .
- Je vous rappelle le sort du voleur Héliodore, et de Simon et de Ménélaus
- Je vous rappelle la fin honteuse des deux calomniateurs qui avaient produit un faux témoignage contre Suzanne
Et je pourrais continuer sans fin de pareils exemples. Mais, revenons aux Macchabées.
"Et ils purifièrent le Temple".
Il ne suffit pas de dire : "Je détruis". Il faut dire : "Je purifie". Je vous ai dit comment l'homme se purifie par un repentir humble et sincère. Il n'est pas de péché que Dieu ne pardonne si le pécheur est réellement repenti. Ayez foi dans la Bonté Divine. Si vous pouvez arriver à comprendre ce qu'est cette Bonté, même si vous aviez sur vous tous les péchés du monde, vous ne fuiriez pas loin de Dieu, mais plutôt vous courriez à ses pieds car seul le Très Bon peut pardonner ce que l'homme ne pardonne pas.
"Et ils élevèrent un autre autel"
Oh ! n'essayez pas de tromper le Seigneur. Ne soyez pas faux dans vos actions. Ne mélangez pas Dieu et Mammon. Vous auriez un autel vide : celui de Dieu. Car il est inutile d'élever un nouvel autel s'il subsiste encore des restes de l'autre. Ou Dieu, ou l'idole. Choisissez.
"Et ils allumèrent le feu avec la pierre et l'amadou"
La pierre, c'est la ferme volonté d'appartenir à Dieu. L'amadou, c'est le désir d'anéantir par tout le reste de votre vie, jusqu'au souvenir de votre péché dans le cœur de Dieu. Voici alors que jaillit le feu : l'amour. Car le fils qui cherche à réconforter, par toute une vie d'honneur, le père qu'il a offensé, que fait-il, sinon aimer le père en voulant que son fils le réjouisse, lui qui autrefois était cause de larmes et à présent de joie ?
Et maintenant, arrivés à cet état, vous pouvez offrir les sacrifices, brûler de l'encens, apporter des lumières et des pains. Les sacrifices ne seront pas odieux à Dieu, et agréables Lui seront au contraire les prières, l'autel sera vraiment éclairé, riche des aliments de votre offrande journalière. Vous pourrez prier en disant : "Sois pour nous un protecteur", car Lui sera votre ami. Mais sa miséricorde n'a pas attendu que vous criiez pitié. Elle a prévenu votre désir et vous a envoyé la Miséricorde pour vous dire : "Espérez. Je vous le dis : Dieu vous pardonne. Venez au Seigneur".
Il y a déjà un autel parmi vous : l'autel nouveau. De lui jaillissent des fleuves de lumière et de pardon. Ils se répandent comme l'huile, guérissent, donnent la force. Croyez en la parole qui vient de lui. Pleurez avec Moi sur vos péchés. Comme le lévite dirige le chœur, je dirige vos voix vers Dieu et Il ne repoussera pas votre gémissement s'il est uni à ma voix. Avec vous je m'anéantis, Frère des hommes par la chair, Fils du Père par l'esprit, et je dis pour vous, avec vous : "De ce profond abîme où Moi-l'Humanité, je suis tombé, je crie vers Toi Seigneur . Écoute la voix de celui qui se regarde et soupire, et ne ferme pas tes oreilles à mes paroles. C'est horrible de me voir, ô Dieu. Horrible je suis aussi à mes yeux ! Et que serai-je aux tiens ? Ne regarde pas mes fautes, Seigneur, car autrement je ne pourrai me tenir en ta présence, mais use envers moi de ta miséricorde. Tu l'as dit : 'Je suis la Miséricorde'. Et je crois en ta parole. Mon âme, blessée et abattue, se confie à Toi, se fie à tes promesses, et de l'aube à la nuit de la jeunesse à la vieillesse j'espérerai en Toi ".
Coupable d'homicide et d'adultère, réprouvé de Dieu, David obtint pourtant son pardon après avoir crié au Seigneur : "Aie pitié non pas à cause de mon respect, mais pour l'honneur de ta miséricorde qui est infinie. Et à cause d'elle, efface mon péché. Il n'y a pas d'eau qui puisse laver mon cœur si elle n’est pas puisée dans les eaux profondes de ta sainte bonté. Lave-moi par elle de mon iniquité et purifie-moi de ma souillure. Je ne nie pas mon péché et je reconnais même ma faute et elle est toujours devant moi comme un témoin qui m'accuse. J'ai offensé l'homme dans le prochain et en moi-même, mais je regrette surtout d'avoir péché contre Toi. Et que cela te dise que je reconnais que Tu es juste en tes paroles et que je crains ton jugement qui triomphe de toute puissance humaine. Mais considère, ô Éternel, que je suis né dans le péché et que pécheresse était celle qui m'a conçu et que aussi Tu m'as aimé au point d'en arriver à me dévoiler ta sagesse et que Tu me l'as donnée, comme maîtresse pour comprendre les mystères de tes plus sublimes vérités. Et si Tu as tant fait pour moi, dois-je craindre de Toi ? Non, je ne crains pas.. Asperge-moi avec l'amertume de la douleur et je serai purifié. Lave-moi par les larmes et je deviendrai comme la neige des montagnes. Fais-moi entendre ta voix, et ton serviteur humilié exultera, parce que ta voix est joie et gaieté, même si elle réprimande . Tourne ton visage vers mes péchés. Ton regard effacera mon iniquité. Le cœur que Tu m'as donné a été profané par Satan et par la faiblesse de mon humanité . Crée en moi un cœur nouveau qui soit pur, et détruis ce qui est corruption dans les viscères de ton serviteur, pour que règne uniquement en lui un esprit droit . Mais ne me chasse pas de ta présence et ne m'enlève pas ton amitié parce que seul le salut qui vient de Toi est joie pour mon âme, et ton esprit souverain est le réconfort de celui qui est humilié . Fais que je devienne celui qui va parmi les hommes en disant : 'Considérez comme le Seigneur est bon. Allez sur ses routes et vous serez bénis comme je le suis, moi avorton et qui redeviens fils de Dieu par la grâce qui renaît en moi'. Et les impies se convertiront à Toi. Le sang et la chair se révoltent et crient en moi. Libère-moi, ô Seigneur, salut de mon âme et je chanterai tes louanges.. Je ne savais pas mais maintenant j'ai compris. Ce n'est pas un sacrifice de bélier que Tu veux, mais l'holocauste d'un cœur contrit.
Un cœur contrit et humilié t'est plus agréable que les béliers et les moutons, parce que Tu nous as créés pour Toi, et Tu veux que nous nous en souvenions et te rendions ce qui est à Toi Sois pour moi bienveillant dans ta grande bonté et reconstruis ma Jérusalem qui est aussi la tienne : celle d'un esprit purifié et pardonné sur lequel on puisse offrir le sacrifice, l'oblation et l'holocauste pour le péché en action de grâce et de louange. Et que chacun de mes nouveaux jours soit une hostie de sainteté qui se consume sur ton autel pour monter avec le parfum de mon amour jusqu'à Toi ".
Venez ! Allons vers le Seigneur ! Moi devant, vous à ma suite. Allons aux eaux salutaires, aux pâturages saints, allons vers les terres de Dieu. Oubliez le passé. Souriez à l'avenir. Ne pensez pas à la boue, mais regardez les étoiles. Ne dites pas : "Je suis ténèbre", mais dites : "Dieu est Lumière". Je suis venu vous annoncer la paix, dire aux paisibles la Bonne Nouvelle, guérir ceux qui ont le cœur brisé par trop de choses, annoncer la liberté à tous les esclaves, et en premier lieu ceux de Mammon, libérer ceux qui sont prisonniers de leurs concupiscences.
Je vous dis : l'année de grâce est arrivée Pour vous, ne pleurez pas par la tristesse qu'éprouve le pécheur. Ne pleurez pas, vous qui êtes exilés du Royaume de Dieu. Aux cendres je substitue l'or et l'huile aux larmes. Je vous revêts d'habits de fête pour vous présenter au Seigneur et dire : "Voici les brebis que Tu m'as envoyé chercher. Je les ai visitées et rassemblées, je les ai comptées, j'ai cherché celles qui étaient dispersées et je te les ai amenées en les arrachant aux nuages et aux brouillards Je les ai prises au milieu de tous les peuples, je les ai réunies de toutes les régions pour les conduire à la Terre qui n'est plus la terre et que Tu as préparée pour elles, ô Père Saint, pour les amener sur les cimes paradisiaques de tes fertiles montagnes où tout est lumière et beauté, le long des rivières des célestes béatitudes où se rassasient de Toi les esprits aimés de Toi. Je suis allé aussi à la recherche de celles qui étaient blessées, j'ai guéri les fractures, j’ai refait les forces des faibles, je n'ai pas laissé de côté une seule brebis. Et celle que les loups avides des sens avaient le plus mise à mal, je me la suis mise, comme un joug d'amour sur les épaules et je la dépose à tes pieds, Père Bienveillant et Saint, parce qu'elle ne peut plus marcher, qu'elle ne connaît pas tes paroles et que c'est une pauvre âme que poursuivent les remords et les hommes, un esprit qui regrette et tremble, une eau poussée et repoussée par le flot sur le rivage.
Elle vient pleine de désirs retenue par la connaissance d'elle-même... ouvre-lui ton sein, Père qui es Tout Amour, pour qu'en Toi elle trouve la paix cette créature perdue. Dis-lui : 'Viens'. Dis-lui : 'Tu es à Moi'. Elle a appartenu à tout un monde, mais elle en a la nausée et la peur . Elle dit : 'Chaque patron est un sicaire dégoûtant'. Fais qu'elle puise dire : 'Ce Roi à moi m'a donné la joie d'être prise !'. Elle ne sait pas ce que c'est que l'amour. Mais, si Tu l'accueilles, elle saura ce qu'est cet amour céleste, amour nuptial entre Dieu et l'esprit humain. Et comme un oiseau délivré des cages des hommes cruels, elle s'élèvera, s'élèvera toujours plus haut, jusqu'à Toi, au Ciel, dans la joie, dans la gloire, en chantant : "J'ai trouvé Celui que je cherchais. Mon cœur n'a pas d'autre désir. En Toi, je me repose et je jubile, Seigneur Éternel, je suis bienheureuse, dans les siècles des siècles ‘’
Allez. Avec un esprit nouveau, célébrez la fête de la Purification. Et que la lumière de Dieu s'allume en vous."
Jésus a été irrésistible, à la fin de son discours. Un visage de lumière aux yeux rayonnants, un sourire et un ton de voix qui sont d'une douceur inconnue.
Les gens sont comme fascinés et ne bougent pas jusqu'à ce qu'il répète : "Allez. La paix soit avec vous." Alors commence le départ des pèlerins qui parlent beaucoup.
La femme voilée s'en va comme toujours, de son pas rapide et légèrement ondulant. Elle semble avoir des ailes, avec son manteau gonflé par le vent aux épaules.
"Maintenant je comprendrai si elle est d'Israël" dit Pierre.
"Pourquoi ?"
"Parce que si elle reste ici, c'est signe que..."
"...que c'est une pauvre femme qui n'a pas de maison à elle rien de plus. Souviens-toi de cela, Pierre." Jésus marche vers le pays.
"Oui, Maître, je m'en souviendrai... Et maintenant, nous qu'allons-nous faire maintenant que tous vont rester dans leurs maisons pour la Fête ?"
"Nos femmes allument les lampes pour nous."
"Je regrette... C'est la première année que je ne les vois pas allumées dans ma maison, ou que je ne les allume pas..."
"Tu es un grand enfant ! Nous les allumerons nous aussi les lampes. Ainsi tu ne feras plus grise mine et c'est toi qui les allumeras."
"Moi ? Pas moi, Seigneur. Tu es notre Chef de famille. C'est à Toi de le faire."
"Moi, je suis toujours une lampe allumée... et je voudrais que vous aussi le soyez. Je suis l'Encénie Éternelle, Pierre. Sais-tu que je suis né justement le 25 du mois de Casleu ?"
"Eh ! qui sait combien de lumières ?" demande Pierre étonné.
"On ne pouvait les compter ...C'étaient toutes les étoiles du ciel..."
"Non ! On ne t'a pas fait fête à Nazareth ?"
"Je ne suis pas né à Nazareth, mais au milieu des ruines, à Bethléem. Je vois que Jean a su se taire. Il est très obéissant, Jean."
"Et il n'est pas curieux. Mais moi... je le suis tellement ! Vas- tu le raconter ? À ton pauvre Simon. Autrement, comment faire pour parler de Toi ? Parfois des gens me questionnent, et je ne sais quoi dire... Les autres savent faire. Je veux dire tes frères et Simon, Barthélemy et Jude de Simon. Et... oui, Thomas aussi sait parler ... on dirait quelqu'un qui fait de la réclame au marché... pour vendre sa marchandise, mais il arrive à parler ... Matthieu... eh ! lui aussi va bien ! Il déploie l'ancien savoir-faire dont il usait pour plumer les gens à son comptoir de gabelle, pour forcer les autres à dire : "Tu as raison". Mais moi !... Pauvre Simon de Jonas ! Mais les poissons que t'ont-ils enseigné ? Et le lac ? Deux choses... mais qui ne servent pas: les poissons à me taire et à être constant : leur constance à échapper au filet et pour moi la constance à les y mettre. Le lac, à être courageux et à avoir l’œil à tout. Et la barque ? À trimer sans épargner mes muscles, à rester debout même si l'eau est agitée et si on risque de tomber. L’œil à la polaire, les mains fermes à la barre, force, courage, constance, attention, voilà ce que m'a enseigné ma pauvre vie..."
Jésus lui met Une main sur l'épaule et le secoue en le regardant affectueusement et plein d'admiration, une véritable admiration pour cette simplicité et il dit : "Et ça te paraît peu, Simon Pierre ? Tu as tout ce qu'il faut pour être ma "pierre". Il n'y a rien à ajouter, rien à enlever. Tu seras le pilote éternel, Simon.
Et à celui qui viendra après toi, tu diras : "L’œil à la polaire: Jésus. La main ferme à la barre, force, courage, constance, attention, trimer sans relâche, avoir l’œil à tout, et savoir rester debout même sur les eaux agitées..." Pour ce qui est du silence... allons... les poissons ne te l'ont pas enseigné !"
"Mais pour ce que je devrais savoir dire, je suis plus muet que les poissons. Les autres paroles ? ...Même les poules savent caqueter comme je fais... Mais, dis-moi, mon Maître. Me donnes-tu un fils, à moi aussi ? Nous sommes âgés... mais tu as dit que le Baptiste est né d'une femme âgée... Maintenant tu as dit : "Et à qui viendra après toi, tu diras..." Qui vient après un homme, s'il n'a pas un fils ?" Pierre a un visage suppliant et plein d'espoir.
"Non, Pierre. Ne t'en afflige pas. Tu ressembles tout à fait à ton lac quand un nuage cache le soleil. Tout riant, il devient sombre. Non, mon Pierre. Mais ce n'est pas un fils, mais des milliers et des dizaines de milliers que tu en auras, et dans toutes les nations... Ne te rappelles-tu pas du jour où je t'ai dit : "Tu seras pêcheur d'hommes ?"
"Oh !... oui... mais... Ç'aurait été si doux un enfant qui m'eût dit "père !"
"Tu en auras tant que tu ne pourras plus les compter et auxquels tu donneras la vie éternelle. Tu les retrouveras au Ciel et tu me les amèneras en disant : "Ce sont les enfants de ton Pierre et je veux qu'ils soient où je suis", et Moi je te dirai : "Oui, Pierre. Que ce soit comme tu veux, car tu as tout fait pour Moi, et Moi, je fais tout pour toi"."
C'est avec une douceur sans pareil qu'il lui fait ces promesses.
Pierre avale sa salive, partagé entre la peine d'une espérance morte pour une paternité de la terre et les pleurs de joie d'une extase qui déjà s'annonce. "Oh ! Seigneur ! dit-il. Mais pour donner la vie éternelle, il faut persuader aux âmes d'aller vers le bien. Et... nous en sommes toujours au même point : je ne sais pas parler."
"Tu sauras parler, quand l'heure viendra, et mieux que Gamaliel."
"Je veux le croire... Mais fais-le Toi ce miracle, car si je dois arriver de moi-même..."
Jésus rit de son rire tranquille et lui dit : "Aujourd'hui, je suis tout à toi. Allons au pays, chez cette veuve. J'ai une obole secrète : un anneau à vendre. Sais-tu comment je l'ai eu ? Il est arrivé à mes pieds une pierre, pendant que je priais au pied de ce saule. Il y avait attaché un petit paquet avec un morceau de parchemin. À l'intérieur du paquet, l'anneau; sur le parchemin le mot "charité"
"Veux-tu me le faire voir ? Oh ! qu'il est beau ! Ça vient d'une femme. Quel petit doigt ! Mais combien de métal !.."
"Maintenant, tu vas le vendre. Moi, je ne sais pas le faire. L'hôtelier achète l'or. Je le sais. Je t'attends près du four, Va, Pierre."
"Mais... si je ne sais pas m'y prendre ? Moi, l'or... Je ne sais rien en matière d'or, moi !"
"Pense que c'est du pain pour des gens qui ont faim et fais de ton mieux. Adieu."
Et Pierre s'en va à droite, pendant que Jésus, plus lentement, va à gauche vers le pays qui apparaît assez loin en arrière d'un bosquet qui est au-delà de la maison du régisseur.
Jésus nous parle de la " Grande Purification " .
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Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Fin du Cycle des Dix Commandements
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Jésus quitte "La Belle Eau" et va vers Béthanie
"La Belle Eau" est sans pèlerins. Cela paraît étrange de la voir ainsi, sans bivouacs de gens qui restent une nuit ou qui au moins prennent leur repas sur l'aire ou sous le hangar. Ce n'est que propreté et ordre, aujourd'hui, sans aucun des débris qu'une foule laisse derrière elle.
Les disciples occupent leur temps à des travaux manuels. Certains tressent de l'osier pour en faire de nouvelles nasses, d'autres sont occupés à de petits travaux de terrassement et de canalisation des eaux des toits pour qu'elles ne stagnent pas sur l'aire. Jésus est debout au milieu d'un pré et émiette du pain aux passereaux. À perte de vue, pas un vivant, bien que la journée soit sereine.
André arrive vers Jésus, il revient de quelque tâche : "Paix à Toi, Maître."
"Et à toi, André. Viens ici, un peu avec Moi. Tu peux rester auprès des oiseaux. Tu es comme eux. Mais, vois-tu ? Quand ils savent que celui qui les approche les aime, ils ne craignent plus. Regarde comme ils sont confiants, tranquilles, joyeux. Tout à l'heure ils étaient presque à mes pieds. Maintenant que tu es là, ils sont en alerte... Mais regarde, regarde... Voici ce passereau plus hardi qui s'amène.
Il a compris qu'il n'y a pas de danger, et derrière lui, voilà les autres. Vois-tu comme ils se régalent ? N'est-ce pas la même chose pour nous aussi, les fils du Père ? Lui nous rassasie de son amour. Et quand nous sommes sûrs d'être aimés et d'être appelés à son amitié, pourquoi avoir peur de Lui et de nous ? .Son amitié doit nous donner la hardiesse, même auprès des hommes. Crois-le : seul celui qui a une mauvaise conduite doit avoir peur de son semblable. Pas celui qui est juste comme toi."
André a rougi et ne parle pas. Jésus l'attire à Lui et lui dit en riant : "Il faudrait vous unir toi et Simon, vous fondre ensemble puis vous refaire. Vous seriez parfaits. Et pourtant... Si je te dis que si différent au début, tu seras parfaitement égal à Pierre à la fin de ta mission, le croiras-tu ?"
"Tu le dis, c'est certain. Je ne me demande même pas comment cela pourra être, car tout ce que tu dis est vrai. Et je serai content d'être comme Simon, mon frère, parce que c'est un juste et qui te fait plaisir. Il est brave, Simon ! Je suis si content que lui soit brave, courageux, fort. Mais les autres aussi ! ..."
"Et toi, non ?"
"Oh! Moi !... Toi seulement, tu peux être content de moi..."
"Et m'apercevoir que tu travailles sans bruit, et plus profondément que les autres. Parce que, parmi les douze, il y en a qui font autant de bruit que de travail. Il y en a qui font beaucoup plus de bruit que de travail et un qui se contente de travailler. D'un travail humble, actif, ignoré... Les autres peuvent croire qu'il ne fait rien. Mais Celui qui voit, sait. Ces différences viennent de ce que vous n'êtes pas encore parfaits. Et il en sera toujours ainsi parmi les futurs disciples, parmi ceux qui viendront après vous, jusqu'au moment où l'ange dira d'une voix de tonnerre : "Le temps n'est plus". Toujours il y aura des ministres du Christ qui sauront attirer également le regard sur leur travail et sur leur personne : les maîtres, Et il y en aura, malheureusement, qui ne seront que bruit et gestes extérieurs, seulement extérieurs, les faux bergers aux poses théâtrales... Des prêtres ? Non : des mimes. Rien de plus. Ce n'est pas le geste qui fait le prêtre, ni non plus l'habit. Ce n'est pas la culture profane, ni les relations mondaines et avec les puissants qui font le prêtre. C'est son âme. Une âme grande au point d'anéantir la chair. Il est tout esprit, mon prêtre, le prêtre de mon rêve. Ainsi seront mes saints prêtres.
Le spirituel n'a ni le ton ni la pose du tragédien. Il ne pose pas, parce qu'il est spirituel et par conséquent ne peut porter de péplum ni de masque. Il est ce qu'il est : esprit, flamme, lumière, amour. Il parle à des esprits. Il parle par la pureté des regards, de ses actes, de ses paroles, de ses œuvres.
L'homme regarde. Et il voit quelqu'un qui lui est semblable. Mais, au-delà et au-dessus de la chair, que voit-il ? Quelque chose qui freine sa démarche pressée, qui le fait réfléchir et conclure : "Cet homme, mon semblable, n'a de l'homme que l'extérieur. Il a l'âme d'un ange". Et, s'il est mécréant, il conclut : "À cause de lui, je crois qu'il y a un Dieu et un Ciel". Et s'il est luxurieux, il dit : "Cet homme, mon égal a un regard céleste. Je retiens mes sens pour ne pas les profaner". Et, si c'est un avare, il décide : "À l'exemple de celui-ci qui n'est pas attaché à la richesse, je cesse d'être cupide". Et, si c'est un homme coléreux, féroce, devant cette douceur il devient Un être plus paisible. Un prêtre saint peut tant faire. Et, crois-le, il y aura toujours parmi les prêtres des saints qui sauront encore mourir pour l'amour de Dieu et du prochain, et ils sauront le faire si doucement, après avoir pratiqué la perfection pendant toute leur vie avec une pareille douceur, que le monde ne les remarquera même pas. Mais, si le monde ne devient pas tout entier impureté et idolâtrie, ce sera à cause d'eux : les héros du silence et de l'activité fidèle. Et ils auront ton sourire, pur et timide. Car il y aura toujours des André. Il y en aura, grâce à Dieu et pour le bonheur du monde !"
"Je ne croyais pas mériter ces paroles... Je n'avais rien fait pour les provoquer ..."
"Tu m'as aidé à attirer vers Dieu un cœur et c'est le second que tu amènes à la Lumière."
"Oh ! Pourquoi a-t-elle parlé ? Elle m'avait promis..."
"Personne n'a parlé. Mais Moi, je sais. Quand les compagnons reposent, fatigués, il y en a trois qui veillent à "La Belle Eau". L'apôtre à l'amour silencieux et actif à l'égard des pécheurs. La créature que l'âme aiguillonne vers le salut. Et le Sauveur qui prie et veille, qui attend et espère... Mon espoir : qu'une âme trouve son salut... Merci, André. Continue et sois-en béni."
"Oh ! Maître !... Mais n'en dis rien aux autres... Tout seul et à elle seule, en parlant à une lépreuse sur une plage déserte, ou en parlant ici à une personne dont je ne vois pas le visage, je sais encore m'y prendre un tout petit peu, Mais, si les autres le savent, et Simon surtout, et s'il veut venir ... moi, je ne sais plus rien faire... Et Toi non plus ne viens pas... parce que j'ai honte de parler devant Toi."
"Je ne viendrai pas. Jésus ne viendra pas. Mais l'Esprit de Dieu t'a toujours accompagné. Allons à la maison. On nous appelle pour le repas."
Et tout prend fin entre Jésus et le doux disciple.
Ils sont encore en train de manger et déjà les lampes sont allumées car la nuit descend très vite et la bise aussi conseille de tenir la porte close, mais on frappe et la voix joyeuse de Jean se fait entendre.
"Nous revoilà !"
"Vous avez vite fait !"
"Qu'y a-t-il donc ?"
"Comme vous êtes chargés !"
Tout le monde parle à la fois et aide les trois à décharger les sacs très lourds qu'ils ont sur les épaules.
"Doucement !"
"Laissez-nous saluer le Maître !"
"Mais, un moment !"
Il y a un vacarme joyeux, familier, à cause de la joie d'être ensemble.
"Je vous salue, amis. Dieu vous a donné des journées tranquilles."
"Oui, Maître, mais pas des nouvelles rassurantes. Je le prévoyais." dit l'Iscariote.
"Qu'est-ce qu'il y a ?..." La curiosité est éveillée.
"Attendez que d'abord ils se soient restaurés." dit Jésus.
"Non, Maître, d'abord nous te donnons ce que nous avons pour Toi et pour les autres. Et tout d'abord... Jean, donne la lettre."
"C'est Simon qui l'a. Je craignais de l'abîmer dans le chargement."
Le Zélote qui se débattait jusqu'alors avec Thomas qui voulait lui donner de l'eau pour ses pieds fatigués, accourt en disant : "Je l'ai ici, dans la bourse de ma ceinture." et il ouvre cette poche intérieure de sa large ceinture de cuir rouge, et en sort un rouleau maintenant aplati.
"C'est de ta Mère. Quand nous avons été près de Béthanie, nous avons rencontré Jonathas qui allait chez Lazare avec la lettre et beaucoup d'autres choses. Jonathas va à Jérusalem car Chouza remet... en ordre son palais... Peut-être qu'Hérode se rend à Tibériade... et Chouza ne veut pas avoir sa femme près d'Hérodiade." explique l'Iscariote pendant que Jésus défait les nœuds du rouleau et le déroule.
Les apôtres bavardent, pendant que Jésus lit avec un bienheureux sourire les paroles de la Maman.
"Écoutez." dit-il ensuite. "Il y a aussi quelque chose pour les Galiléens. Ma Mère écrit :
"À Jésus, mon doux Fils et Seigneur, paix et bénédiction. Jonathas, serviteur de son Seigneur, m'a apporté de gentils cadeaux de la part de Jeanne qui demande des bénédictions à son Sauveur pour elle, pour son époux et toute sa maison. Jonathas me dit que, par ordre de Chouza, il va à Jérusalem avec l'ordre de rouvrir le palais de Sion. Je bénis Dieu de cette chose, car je puis te faire avoir mes paroles et mes bénédictions. Marie d'Alphée et Salomé envoient aussi à leurs fils baisers et bénédictions. Et puisque Jonathas a été bon outre mesure, il y a aussi les salutations de la femme de Pierre à son mari lointain, et même des familles de Philippe et de Nathanaël. Toutes vos femmes, ô chers hommes lointains, avec l'aiguille et le métier à tisser et avec le travail du jardin, vous envoient des vêtements pour ces mois d'hiver et du doux miel, vous recommandant de le prendre avec de l'eau bien chaude pendant les soirées humides. Prenez soin de vous. C'est ce que les mères et les épouses me disent de vous dire et je vous le dis. Je le dis aussi à mon Fils. Nous ne nous sommes pas sacrifiées pour rien, croyez-le. Profitez des humbles cadeaux que nous, disciples des disciples du Christ, donnons aux serviteurs du Seigneur et donnez-nous seulement la joie de vous savoir en bonne santé.
Maintenant, mon Fils bien aimé, je pense que depuis presque un an Tu n'es plus tout à moi. Et il me semble être revenue au temps où Tu étais déjà là, car je sentais ton petit cœur battre dans mon sein, mais je pouvais dire aussi que Tu n'y étais pas encore, car Tu étais séparé de moi par une barrière qui m'empêchait de caresser ton corps bien aimé, et je pouvais seulement adorer ton esprit, ô mon cher Fils et adorable Dieu. Maintenant aussi, je sais que Tu es ici et que ton cœur bat avec le mien, jamais séparé de moi, même s'il est séparé, mais je ne puis te caresser, t'entendre, te servir, te vénérer, Messie du Seigneur et de sa pauvre servante.
Jeanne voulait que j'aille chez elle pour ne pas rester seule pendant la Fête des Lumières. J'ai cependant préféré rester ici, avec Marie, pour allumer les lumières. Pour moi et pour Toi. Mais même si j'étais la plus grande reine de la terre et si je pouvais allumer des milliers et des dizaines de milliers de lumières, je serais dans la nuit parce que Tu n'es pas ici. Alors que j'étais dans la parfaite lumière dans cette grotte obscure, quand je t'avais sur mon cœur, Lumière à moi et Lumière du monde. Ce sera la première fois que je me dis : 'Mon Enfant aujourd'hui a une année de plus' et je n'ai pas mon Enfant. Et ce sera plus triste que ton premier anniversaire à Matarea .Mais Tu accomplis ta mission et moi la mienne. Et tous les deux, nous faisons la volonté du Père et travaillons pour la gloire de Dieu. Ceci essuie toute larme.
Cher Fils, je comprends ce que Tu fais, d'après ce que l'on me dit. Comme les flots de la mer libre apportent la voix du large jusqu'à l'intérieur d'une baie solitaire et close, ainsi l'écho de ton saint travail pour la gloire du Seigneur arrive dans notre tranquille maisonnette jusqu'à ta Maman qui en jubile et en tremble en même temps, car si tous parlent de Toi, ils n'en parlent pas avec les mêmes sentiments. Il vient des amis et des gens qui ont profité de ta bienfaisance pour me dire : 'Béni soit le Fils de ton sein', et il vient aussi de tes ennemis qui blessent mon cœur en disant : 'Anathème à Lui !' Mais pour ceux-ci je prie car ce sont des malheureux, encore plus que les païens qui viennent me demander : 'Où est le mage, le divin ?' et ne savent pas que dans leur erreur ils disent une grande vérité, parce que vraiment Tu es prêtre et grand comme dans l'ancienne langue ce mot avait ce sens, et Tu es divin, ô mon Jésus. Et alors, je te les envoie en disant : 'Il est à Béthanie' parce que je pense que c'est ce que je dois dire jusqu'à ce que Tu ne Me donnes d'autres ordres. Et je prie pour ceux qui viennent chercher le salut pour ce qui est mortel, afin de trouver le salut pour l'esprit qui est éternel.
Et, je t'en prie, ne t'afflige pas de ma douleur. Elle est compensée par tant de joie que m'apportent les paroles de ceux dont tu as guéri l'âme et la chair. Mais Marie a eu et a encore une douleur plus forte que la mienne. Ce n'est pas à moi seulement que l'on parle. Joseph d'Alphée veut que Tu saches que dans un récent voyage d'affaires qu'il a fait à Jérusalem, il a été arrêté et menacé à cause de Toi. C'étaient des hommes du Grand Conseil.
Je pense qu'il leur avait été signalé par quelque grand d'ici. Car autrement qui pouvait savoir que Joseph était chef de famille et ton frère ? Je te dis cela parce que je dois obéir en tant que femme. Mais, pour mon compte, je te dis : je voudrais être près de Toi. Pour te réconforter. Mais, après cela, décide-Toi, Sagesse du Père, sans tenir compte de mes pleurs. Simon, ton frère, était presque décidé à venir après cette affaire. Et avec moi. Mais la rigueur de la saison l'a retenu, et davantage la crainte de ne pas te trouver, car on a dit, d'un ton menaçant que Tu ne peux rester où Tu es.
Fils ! Mon Fils ! Mon adoré et saint Fils ! Je me tiens, les bras étendus comme Moïse sur la montagne, afin de prier pour Toi dans la bataille contre les ennemis de Dieu et tes ennemis, mon Jésus que le monde n'aime pas.[1][2]
Ici est morte Lia d'Isaac, et j'en ai eu du chagrin car elle avait toujours été pour moi une bonne amie. Mais ma plus grande peine, c'est Toi, qui es loin et qu'on n'aime pas. Je te bénis, mon Fils, et de même que je te donne paix et bénédiction, je te prie de la donner à ta Maman".
"Ils viennent jusqu'à cette maison, ces effrontés !" crie Pierre.
Et Jude Thaddée s'exclame : "Joseph... pouvait la garder pour lui, cette nouvelle. Mais... il était pressé de pouvoir la donner !"
"Le cri d'une hyène n'effraie pas les vivants" dit sentencieusement Philippe.
"Le malheur c'est que ce ne sont pas des hyènes, mais des tigres. Ils cherchent une proie vivante." dit l'Iscariote et, se tournant vers le Zélote : "Dis ce que nous avons appris."
"Oui, Maître. Judas avait raison de craindre. Nous sommes allés chez Joseph d'Arimathie et chez Lazare et là, comme tes amis déclarés. Et puis, moi et Judas, comme si j'eusse été un de ses amis d'enfance, chez certains de ses amis de Sion... Et... Joseph et Lazare te disent de quitter tout de suite pendant ces fêtes. Ne reste pas ici, Maître. C'est pour ton bien. Les amis de Judas, ensuite ont dit : "Attention qu'on a déjà décidé de venir le surprendre pour l'accuser. Et précisément pendant ces jours de fête où il n'y a pas de peuple. Qu'il se retire pour quelque temps pour tromper ces vipères. La mort de Doras a excité leur venin et leur peur. Car il y a pour eux la peur, en plus de la haine. Et la peur leur fait voir des choses qui n'existent pas et la haine leur fait dire jusqu'au mensonge"
"Ils savent tout, tout sur notre compte ! C'est odieux ! Et ils défigurent tout ! Et ils exagèrent tout et quand cela ne leur paraît pas suffisant pour maudire, ils inventent. J'en suis dégoûté et accablé. Il me vient le désir de m'exiler, d'aller... je ne sais... loin. Mais hors de cet Israël qui n'est que péché..." Judas est déprimé.
"Judas, Judas ! Pour donner un homme au monde, une femme travaille pendant neuf lunes. Toi, pour donner au monde la connaissance de Dieu, tu voudrais faire plus vite ? Ce n'est pas neuf lunes, mais des millénaires de lunes qu'il faudra. Et, comme la lune naît et meurt à chaque lunaison, nous apparaissant comme nouvellement née, puis pleine, puis décroissante, ainsi en sera-t-il dans le monde, tant qu'il existera et il y aura toujours des phases de croissance et de décroissance de la religion. Mais, même quand elle semblera morte, elle sera tout de même vivante comme la lune qui existe lorsqu'on dirait qu'elle est finie. Et, celui qui aura travaillé pour cette religion, en aura un plein mérite, même s’il ne reste sur la terre qu'un très petit nombre d'âmes fidèles. Allons, allons ! Pas de faciles enthousiasmes dans les triomphes et pas de faciles dépressions dans les défaites."
"Mais pourtant... pars d'ici. Nous ne sommes pas, nous, assez forts encore. Et nous sentons que, devant le Sanhédrin nous aurons peur. Moi du moins... Les autres, je ne sais... Mais je crois qu'il est imprudent de tenter l'expérience. Nous n’avons pas le cœur des trois enfants de la cour de Nabuchodonosor."
"Oui, Maître, ça vaut mieux."
"C'est prudent."
"Judas a raison."
"Tu vois que ta Mère même et tes parents..."
"Et Lazare et Joseph."
"Faisons les venir pour rien."
Jésus ouvre les bras et dit : "Qu'il soit fait comme vous voulez Mais ensuite, on revient ici. Vous voyez combien il vient de gens. Je ne force pas et ne tente pas votre âme. Je ne la sens pas prête en effet... Mais voyons les travaux des femmes."
Cependant, tous avec un éclair de joie dans les yeux et des cris joyeux sortent des besaces les paquets avec les vêtements, les sandales, les vivres des mères et des femmes, et tentent d'intéresser Jésus pour qu'il admire une si grande grâce de Dieu. Mais Lui reste soucieux et distrait. Il lit et relit la lettre maternelle. Il est tapi avec une lampe dans le coin le plus reculé de la table sur laquelle sont les vêtements, et les pommes, et les vases de métal et les fromages. Avec une main qui fait visière pour ses yeux, il semble méditer. Mais il souffre.
"Mais regarde, Maître, mon épouse, la pauvrette, quel beau vêtement elle m'a fait et ce manteau avec un capuchon. Qui sait quelles fatigues elle a eues car elle n'est pas adroite comme ta Mère." dit Pierre qui jubile avec les bras chargés de ses trésors.
"Beaux, oui, beaux. C'est une brave femme." dit Jésus poliment. Mais avec le regard bien loin des objets qu'on Lui montre.
"Pour nous, la maman a fait deux vêtements doublés. Pauvre maman ! Ils te plaisent, Jésus ? Ils ont une belle couleur, n'est-ce pas ?" dit Jacques de Zébédée.
"Très beau, Jacques. Il t'ira bien."
"Regarde. Je parie que ces ceintures, c'est ta Mère qui les a faites. C'est Elle qui brode si bien. Et aussi ce voile doublé pour abriter du soleil, je dis que c'est Marie qui l'a fait. Il est tout comme le tien. Le vêtement, non. C'est sûrement notre mère qui l'a tissé. Pauvre maman ! Après tant de pleurs qu'elle a versés cet été, elle n'y voit pas bien, et souvent le fil se casse. Chère maman !" Et Jude d'Alphée baise le lourd vêtement rouge marron.
"Tu n'es pas gai, Maître." observe finalement Barthélemy. "Tu ne regardes même pas les choses que l'on t'envoie."
"Il ne peut l'être." réplique Simon le Zélote.
"Je réfléchis... Mais... Refaites les paquets. Mettez tout en place. Ce n'est pas le moment de se faire prendre et on ne nous prendra pas. Quand la nuit sera avancée, au clair de lune, nous irons vers Doco, puis à Béthanie."
"Pourquoi à Doco ?"
"Parce qu'il y a une femme qui meurt et qui attend de Moi sa guérison."
"Ne passons-nous pas chez le régisseur ?"
"Non, André, chez personne. Ainsi personne n'a besoin de mentir en disant qu'il ne sait pas où nous sommes. Si vous tenez à n'être pas poursuivis, Moi je tiens à ne pas donner d'ennuis à Lazare."
"Mais Lazare t'attend."
"Et nous allons chez lui. Ou plutôt... Simon, nous logerais-tu dans la maison de ton vieux serviteur ?"
"Avec joie, Maître. Tu sais tout maintenant. Je puis donc te dire, au nom de Lazare, en mon nom, et au, nom de celui qui s'y trouve : elle est à Toi."
"Allons, faites vite pour que nous soyons à Béthanie avant le sabbat."
Et pendant que tous se dispersent avec des lanternes afin de faire le nécessaire pour le départ imprévu, Jésus reste seul.
André rentre, va auprès de Jésus et Lui dit : "Et cette femme ! Je regrette de l'abandonner maintenant qu'elle était toute proche pour venir ... Elle est prudente... Tu l'as vu..."
"Va lui dire que nous reviendrons dans quelque temps et qu'en attendant elle se souvienne de tes paroles…"
"Des tiennes, Seigneur. Je ne lui ai dit que les tiennes."
"Va, fais vite et attention que personne ne te voie. Vraiment dans ce monde mauvais, il faut que ceux qui sont innocents prennent l'aspect des plus perfides..."
Tout, pour moi, s'arrête ici, sur cette grande vérité.
Jésus et ses Apôtres
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Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
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Guérison de la cancéreuse Jérusa à Doco
Je vois : Jésus, aux premières lueurs d'une tardive matinée d'hiver, entre dans la petite ville de Doco . Il demande à un passant matinal : "Où habite Marianne, la vieille mère dont la bru est à la mort ?"
"Marianne, la veuve de Lévi ? La belle-mère de Jérusa, femme de Giosia ?"
"Oui, elle."
"Regarde, homme. Au bout de cette rue il y a une place, au coin il y a une fontaine, et de là partent trois chemins. Prends celui qui a un palmier au milieu et marche encore cent pas. Tu trouves un fossé et tu le suis jusqu'au pont de bois. Tu le passes et tu vois une ruelle couverte. Tu la suis. Quand il n'y a plus de route, ni de couvert, car elle débouche sur une place, tu es arrivé. La maison de Marianne est dorée par la vétusté. Avec les dépenses qu'ils ont, ils ne peuvent la remettre en état. Ne te trompe pas. Adieu. Tu viens de loin ?"
"Pas trop."
"Mais tu es Galiléen ?"
"Oui."
"Et ceux-ci ? Tu viens pour la Fête !"
"Ce sont des amis. Adieu, homme. La paix soit avec toi." Jésus laisse en plan le bavard qui n'est plus pressé. Il prend son chemin et les apôtres le suivent.
Ils arrivent à la petite place : une parcelle de terre boueuse avec, au centre, un grand chêne qui a poussé là, tout seul et qui peut-être en été donne une ombre agréable. Pour l'heure, il est plutôt triste avec sa frondaison touffue et sombre au-dessus des pauvres maisons auxquelles il enlève la lumière et le soleil.
La maison de Marianne est la plus misérable. Large et basse, mais tellement négligée ! La porte est couverte de pièces posées sur les éraflures du bois vétuste. Une petite fenêtre, sans rideau, présente sa noire ouverture comme une orbite privée de son œil.
Jésus frappe à la porte. Une fillette, sur les dix ans se présente, pâle, maigre, les yeux rougis. "Tu es la petite fille de Marianne ? Dis à la grand'mère que Jésus est ici."
L'enfant pousse un cri et s'enfuit en criant à haute voix. La vieille femme accourt, suivie de six bambins sans compter la fillette de tout à l'heure. Le plus grand paraît être son jumeau; les derniers, deux petits garçons sans chaussures et amaigris s'attachent au vêtement de la vieille et savent à peine marcher.
"Oh ! Tu es venu ! Enfants, vénérez le Messie ! Tu arrives en temps dans ma pauvre maison. Ma fille est mourante... Ne pleurez pas, petits, qu'elle ne vous entende pas. Pauvres créatures ! Les bambines sont épuisées par les veilles, car j'ai tout à faire et je ne peux plus veiller, je tombe par terre par le sommeil. Il y a des mois que je ne vais plus au lit. À présent je dors sur un siège près d'elle et des enfants. Mais elles, elles sont petites et elles en souffrent. Ces garçons vont faire du bois pour alimenter le feu. Ils en vendent aussi, pour avoir du pain. Ils n'en peuvent plus, les pauvres petits ! Mais, ce qui nous tue, ce n'est pas la fatigue : c'est de la voir mourir... Ne pleurez pas. Nous avons Jésus."
"Oui, ne pleurez pas. La maman va guérir, le père reviendra. Vous n'aurez plus tant de dépenses, ni si grande faim. Ceux-ci, ce sont les deux derniers ?"
"Oui, Seigneur, cette faible créature a accouché trois fois de deux jumeaux... et son sein est devenu malade."
"Trop pour les uns, et rien pour d'autres." marmonne Pierre dans sa barbe Puis il prend un petit et lui donne une pomme pour le faire taire. L'autre aussi lui en demande une et Pierre le satisfait. Jésus, accompagné par la vieille, traverse l'atrium, puis une cour et monte l'escalier pour entrer dans une pièce où gémit une femme, jeune encore mais squelettique.
"Le Messie, Jérusa. Maintenant tu ne vas plus souffrir. Tu vois ! Il est venu pour de bon. Isaac ne ment jamais. Il l'a dit Crois donc car, s'il est venu, il peut aussi te guérir."
"Oui, bonne mère. Oui, mon Seigneur. Mais si tu ne peux me guérir, du moins fais-moi mourir. J’ai des chiens dans ma poitrine.
La bouche de mes enfants, auxquels j'ai donné le doux lait, m'a apporté le feu et l'amertume. Je souffre tant, Seigneur ! Je coûte tant ! Mon mari travaille au loin pour gagner le pain. La vieille maman s'épuise. Et moi qui meurs... À qui iront mes enfants quand ce mal m'aura fait mourir et qu'elle trépassera par ses efforts épuisants ?"
"Pour les oiseaux, il y a Dieu et de même pour les petits de l'homme. Mais, tu ne vas pas mourir. C'est ici que tu as si mal ?" Jésus va poser la main sur le sein enveloppé de bandes.
"Ne me touche pas ! N'augmente pas ma souffrance !" crie la malade.
Mais Jésus pose délicatement sa longue main sur la mamelle malade. "Tu as réellement le feu là-dedans, pauvre Jérusa. L'amour maternel t'a enflammé le sein. Mais tu n'as pas de haine pour ton époux, pour tes enfants, n'est-ce pas ?"
"Oh ! pourquoi devrais-je ? Lui est bon et m'a toujours aimée Nous nous aimons d'un sage amour et l'amour fleurit en créatures... Et eux !... Je suis dans l'angoisse de les quitter, mais... Seigneur ! Mais le feu disparaît ! Mère ! Mère ! C'est comme si un ange du Ciel soufflait sur mon tourment ! Oh ! quelle paix ! N'enlève pas, n'enlève pas ta main, mon Seigneur. Appuie au contraire Oh ! quelle force ! Quelle joie ! Mes enfants ! Ici, mes enfants! Je les veux ! Dina ! Osia ! Anne ! Seba ! Melchi ! David ! Jude ! Ici ! Ici Maman ne meure plus ! Oh ! ..." La jeune femme se retourne sur son oreiller, pleurant de joie pendant qu'accourent ses enfants.
Et la vieille, à genoux, ne trouvant rien d'autre, dans sa joie, entonne le cantique d'Azarias dans la fournaise. Elle le dit tout entier, de sa voix tremblante de vieille femme émue.
"Ah ! Seigneur ! Mais que puis-je faire pour Toi ? Je n'ai rien pour te faire honneur !" dit-elle finalement.
Jésus la relève et dit : "Permets-Moi seulement de me reposer à cause de ma fatigue. Et tais-toi. Le monde ne m'aime pas. Je dois m'éloigner pour quelque temps . Je te demande fidélité à Dieu et silence. À toi, à l'épouse, aux petits."
"Oh ! Ne crains pas ! Personne ne vient chez les pauvres gens ! Tu peux rester ici sans craindre qu'on te voie. Les pharisiens, eh ? Mais... et pour manger ? Je n'ai qu'un peu de pain..."
Jésus appelle l'Iscariote : "Prends de l'argent et va acheter tout ce qu'il faut. Nous allons manger et nous reposer chez ces braves gens. Jusqu'au soir, va et tais-toi. " Puis il se tourne vers celle qu'il a guérie : "Enlève le pansement, lève-toi, aide ta mère, et réjouis-toi. Dieu t'a fait grâce pour récompenser tes vertus d'épouse. Nous allons rompre le pain ensemble, car aujourd'hui le Seigneur Très-Haut est dans ta maison et il faut Le célébrer en Lui faisant fête." Jésus sort, rejoignant Judas qui va sortir. "Fais des emplettes abondantes, qu'ils en aient encore pour les jours qui viennent. Pour nous, il ne nous manquera rien chez Lazare."
"Oui, Maître. Et si tu permets... J'ai de l'argent à moi. J'ai fait vœu de l'offrir pour te sauver des ennemis. Je le change en pain, Ça vaudra mieux pour ces frères en Dieu que pour les gueules du Temple. Tu permets ? L'or a toujours été pour moi un serpent. Je ne veux plus éprouver sa fascination . : Car je me trouve si bien, maintenant que je suis bon. Je me sens libre et je suis heureux."
"Fais comme tu veux, Judas. Et que le Seigneur te donne la paix."
Jésus rejoint ses disciples pendant que Judas sort et tout prend fin.
Jésus guérit la cancéreuse
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Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
À Béthanie, dans la maison de Simon le Zélote.
Quand Jésus, après avoir gravi la dernière côte, arrive sur le plateau, il voit Béthanie toute riante sous le soleil de décembre qui rend moins triste la campagne dépouillée et moins sombre les taches vertes des cyprès, des chêneaux et des caroubiers qui surgissent çà et là, pareils à des courtisans empressés auprès de quelque très haut palmier, vraiment royal et qui se dresse solitaire dans les plus beaux jardins.
C'est qu'à Béthanie il n'y a pas seulement la belle maison de Lazare, mais aussi d'autres demeures de riches, peut-être citoyens de Jérusalem qui préfèrent vivre ici, près de leurs biens, et qui, au milieu des maisonnettes des villageois, font ressortir les masses imposantes et magnifiques de leurs villas aux jardins soigneusement entretenus. C'est une vision étrange sur ces collines, qui rappelle l'Orient, que celle de ces palmiers au fût élancé que surmonte une touffe dure et bruissante de feuilles. En arrière de ce vert jade on cherche instinctivement les sables jaunes illimités du désert, Ici, au contraire, c'est un fond d'oliviers vert-argentés, de champs cultivés pour l'instant dénudés, sans aucune végétation et de vergers aux arbres squelettiques aux troncs noirâtres dont les branches s'entrelacent évoquant des âmes qui se tordent dans une torture infernale.
Et il voit aussi tout à coup un serviteur de Lazare, en sentinelle. Celui-ci salue profondément et demande la permission de signaler son arrivée au propriétaire. Il s'en va ensuite rapidement.
Entre temps, paysans et citadins accourent saluer le Rabbi et d'une haie de lauriers qui entoure de sa verdure parfumée une belle maison, s'avance une jeune femme qui n'est certainement pas israélite. Son péplum ou, si je me rappelle bien les noms, son étole est assez longue pour former une légère traîne, ample, en laine fine très blanche et elle a pour la faire ressortir un volant avec une grecque brodée aux couleurs vives où brillent des fils d'or. Elle est serrée à la taille par une ceinture qui ressemble au volant. Sa coiffure, qu'une résille d'or tient en place, est très compliquée avec des boucles par devant, lisse en arrière, elle se termine en un gros chignon sur la nuque. Cela me fait penser qu'il s'agit d'une grecque ou d'une romaine. Elle observe curieusement, mise en éveil par les cris aigus des femmes et les hosannas des hommes. Puis, elle a un sourire méprisant en voyant qu'ils s'adressent à un homme pauvre qui n'a même pas une mule pour voyager et qui chemine au milieu d'un groupe de gens qui Lui ressemblent, tous encore moins attrayants que Lui. Elle hausse les épaules et avec une moue dédaigneuse s'éloigne, suivie, en guise de chiens, par un groupe d'échassiers multicolores, parmi lesquels sont des ibis blancs et des flamants multicolores, sans compter deux hérons, couleur feu avec une aigrette qui tremble sur leur tête argentée, unique blancheur de leur splendide plumage de flammes dorées
Jésus la regarde un instant puis se retourne pour écouter un vieillard... qui voudrait bien être débarrassé d'une faiblesse qu'il a dans les jambes. Jésus le caresse et l'encourage à patienter car bientôt viendra le printemps et avec le beau soleil d'avril, il se sentira plus fort.
Survient Maximin qui précède Lazare de quelques mètres, "Maître... Simon m'a dit que... que tu vas dans sa maison... C'est une douleur pour Lazare... mais ça se comprend..."
"Nous en parlerons plus tard. Oh ! mon ami !" Jésus s'approche vivement de Lazare qui semble embarrassé, l'embrasse sur la joue. Ils sont arrivés, en attendant, à une petite maison qui se trouve entre d'autres vergers et celui de Lazare.
"Alors, c'est bien chez Simon que tu veux aller ?"
"Oui, mon ami. J'ai avec Moi tous mes disciples et je trouve que cela vaut mieux..."
Lazare regrette la décision, mais ne réplique pas. Il se tourne seulement vers la petite foule qui le suit et dit : "Allez. Le Maître a besoin de repos."
Je vois par-là à quel point Lazare est influent. Tout le monde s'incline à ses paroles et se retire, pendant que Jésus leur adresse son doux salut : "Paix à vous. Je vous ferai dire quand je prêcherai."
"Maître" lui dit Lazare, maintenant qu'ils sont seuls; les disciples les suivent de quelques mètres en arrière, ils parlent avec Maximin. "Maître... Marthe est toute en larmes. C'est pour cela qu'elle n'est pas venue, mais elle viendra après. Pour moi, je ne pleure qu'au fond de mon cœur. Mais nous disons : c'est juste. Si nous avions pensé qu'elle venait... Mais elle ne vient jamais pour les fêtes... Mais... quand vient-elle ? ...Moi je dis : c'est le démon qui aujourd'hui l'a poussée ici."
"Le démon ? Et pourquoi pas son ange sur l'ordre de Dieu ? Mais, tu dois me croire, même si elle n'avait pas été là, je serais allé dans la maison de Simon."
"Pourquoi, mon Seigneur ? N'as-tu pas trouvé de paix dans ma maison ?"
"Une grande paix, après Nazareth, c'est l'endroit qui m'est le plus cher. Mais, réponds-moi : pourquoi m'as-tu dit : "Quitte La Belle Eau ?" C'est pour le piège qu'on y prépare, n'est-ce pas? Et alors, je vais sur les terres de Lazare, mais je ne mets pas Lazare dans les conditions d'être insulté dans sa maison. Tu crois qu'ils te respecteraient ? Pour me fouler aux pieds, ils passeraient même sur l'Arche Sainte... Laisse-moi faire. Pour l'instant du moins. Puis je verrai. Du reste, rien ne m'empêche de prendre les repas chez toi et rien n'empêche que tu viennes chez Moi. Mais fais en sorte qu'on dise : "Il est dans la maison de l'un de ses disciples"
"Et moi, ne le suis-je pas ?"
"Tu es l'ami et plus que disciple pour l'affection. Ce n'est pas la même chose pour les méchants. Laisse-moi faire, Lazare, cette maison t'appartient... mais ce n'est pas ta maison. La belle et riche maison du fils de Théophile. Et, pour les pédants, cela a beaucoup d'importance."
"Tu dis cela... mais c'est parce que... c'est à cause d'elle, voilà. J'allais me décider à lui pardonner... mais, si elle t'éloigne, vive-dieu, je la haïrai..."
"Et tu me perdras tout à fait. Quitte cette pensée, immédiatement, ou tu me perds tout de suite... Voici Marthe. Paix à toi, ma douce hôtesse."
"Oh! Seigneur !" Marthe pleure à genoux. Elle a descendu son voile posé sur sa coiffure en forme de diadème, pour ne pas trop faire voir ses pleurs aux étrangers. Mais elle ne pense pas à les cacher à Jésus.
"Pourquoi ces larmes ? En vérité tu abîmes ces larmes ! Il y a tant de motifs de pleurer et de faire des larmes un objet précieux. Mais, pleurer pour ce motif ! Oh ! Marthe ! Il me semble que tu ne sais plus qui je suis ! De l'homme, tu le sais, je n'ai que le vêtement. Le cœur est divin et ses palpitations sont divines. Allons, lève-toi et viens à la maison... et elle... laissez-la faire. Même si elle venait se moquer : laissez-la faire, je vous le dis. Ce n'est pas elle. C'est celui qui la tient qui en fait un instrument de trouble. Mais, ici, il y a Quelqu'un qui est plus fort que son maître. Maintenant, la lutte passe entre Moi et lui, directement. Pour vous, priez, pardonnez, patientez et croyez. Et rien de plus."
Ils entrent dans la maisonnette. C'est une petite maison de forme carrée, entourée d'un portique qui l'agrandit. À l'intérieur il y a quatre pièces séparées par un corridor en forme de croix. Un escalier, extérieur comme toujours, mène au-dessus du petit portique qui se change donc en terrasse et donne accès dans une pièce très vaste, aux dimensions de la maison, servant en certains temps pour les provisions, mais maintenant tout à fait libre et propre, et absolument vide.
Simon est à côté du vieux serviteur que j'entends appeler Joseph. Il fait les honneurs de la maison et dit : "Ici, on pourrait parler aux gens, ou encore prendre les repas... Comme tu veux."
"Tout à l'heure nous y penserons. En attendant, va dire aux autres qu'après le repas les gens viennent simplement. Je ne décevrai pas les braves gens d'ici."
"Où dois-je dire d'aller ?"
"Ici. Le jour est tiède. L'endroit est à l'abri du vent. Le verger dépouillé ne subira pas de dommages si les gens y viennent. Ici, je parlerai du haut de la terrasse. Va donc."
Lazare reste seul avec Jésus. Marthe, obligée de devoir s'occuper de tant de monde, est devenue la "bonne hôtesse" et avec les serviteurs et les apôtres eux-mêmes travaille en bas pour préparer les tables et les couchettes.
Jésus passe le bras autour des épaules de Lazare et l'amène hors de la pièce circuler sur la terrasse qui entoure la maison [1][6], au beau soleil qui attiédit le temps. D'en haut, il observe le travail de serviteurs et des disciples. Il sourit à Marthe qui va et vient, le visage sérieux mais déjà moins bouleversé. Il regarde aussi le beau panorama qui entoure l'endroit et nomme avec Lazare diverses localités et diverses personnes, et enfin il demande brusquement : "La mort de Doras a donc été comme un bâton remué dans le nid des serpents ?"
"Oh ! Maître ! Nicodème m'a dit que la séance du Sanhédrin a été d'une violence jamais vue !"
"Qu'ai-je fait au Sanhédrin pour l'inquiéter ? Doras est mort naturellement, à la vue de tout un peuple, tué par la colère. Je n'ai pas permis qu'on manquât de respect au mort. Donc..."
"Tu as raison. Mais eux... Ils sont fous de peur. Et... sais-tu qu'ils ont dit qu'il faut Te trouver dans le péché, pour pouvoir te tuer ?"
"Oh ! alors, sois tranquille ! Il leur faudra attendre jusqu'à l'heure de Dieu !"
"Mais, Jésus ! Sais-tu de qui on parle ? Sais-tu de quoi sont capables les pharisiens et les scribes ? Connais-tu l'âme d’Anna ? Sais-tu qui est son second ? Le sais-tu ? ...Mais que dis-je ? Tu sais ! Il est donc inutile que je te dise que le péché, ils l'inventeront pour pouvoir t'accuser."
"Ils l'ont déjà trouvé. J'ai déjà fait plus qu'il ne faut. J'ai parlé aux Romains, j'ai parlé à des pécheresses... Oui. À des pécheresses, Lazare. L'une d'elles ne me regarde pas d'un air si effrayé, ... l'une d'elles vient toujours m'écouter et elle est hébergée dans une étable par ton régisseur, à ma demande, car, pour rester près de Moi, elle demeurait dans un refuge pour les porcs..."
Lazare est devenu la statue de la stupeur. Il reste immobile. Il regarde Jésus comme s'il voyait quelqu'un que son étrangeté rend époustouflant. Jésus le secoue en souriant. "Tu as vu Mammon ?" demande-t-il.
"Non... C'est la Miséricorde que j'ai vue. Mais... mais moi, je comprends. Eux, ceux du Conseil, non. Et ils disent que c'est péché. C'est donc vrai ! Je croyais... Oh ! qu'as-tu fait ?"
"C'est mon devoir, mon droit, mon désir : chercher à racheter un esprit qui est tombé. Tu vois donc que ta sœur ne sera pas la première fange que j'approche et sur laquelle je me penche. Et elle ne sera pas la dernière. C'est sur la boue que je veux semer les fleurs et les faire pousser : les fleurs du bien."
"Oh ! Dieu ! mon Dieu !... Mais... Oh ! mon Maître, tu as raison. C'est ton droit, c'est ton devoir, c'est ton désir. Mais les hyènes ne le comprennent pas. Eux sont des charognes tellement puantes qu'ils ne sentent, ne peuvent sentir l'odeur des lis. Et même où les lis fleurissent, eux, les puissantes charognes, flairent l'odeur du péché. Ils ne comprennent pas que c'est de leur sentine que sort cette odeur... Je t'en prie. Ne reste plus longtemps dans un endroit. Va, tourne, sans leur fournir le moyen de te rejoindre. Sois comme un feu follet qui danse sur les tiges des fleurs, rapide, insaisissable, déconcertant dans ses démarches. Fais cela. Non par lâcheté, mais par amour du monde qui a besoin que tu vives pour être sanctifié.
La corruption augmente. Oppose-lui la sanctification... La corruption !... Tu as vu la nouvelle citadine de Béthanie ? C'est une Romaine mariée à un Juif. Lui est fidèle à la Loi, mais elle est idolâtre. Elle ne pouvait vivre comme elle le voulait à Jérusalem, car il y a eu des disputes avec ses voisins à cause de ses bêtes. Elle est venue ici. Sa maison est remplie d'animaux qui pour nous sont impurs et... la plus immonde, c'est elle, qui se rit de nous et se permet des choses... Moi, je ne puis la critiquer, puisque... Mais je dis qu'on ne met pas les pieds dans ma maison à cause de Marie dont le péché pèse sur toute la famille, mais dans la maison de cette femme, on y va sans scrupule. C'est qu'elle est en faveur auprès de Ponce Pilate et elle vit séparée de son mari. Lui à Jérusalem. Elle ici. Lui et eux font semblant de ne pas se profaner en y venant et de ne pas constater qu'ils se profanent. Hypocrisie ! Ils vivent plongés jusqu'au cou dans l'hypocrisie ! Et il s'en faut de peu qu'ils s'y noient. Le sabbat, c'est le jour du festin... Et il y a même des membres du Conseil ! C'est un fils d'Anna qui est le plus assidu."
"Je l'ai vue. Oui. Et laisse-la faire. Laisse-les faire. Quand un médecin prépare un médicament, il mélange les ingrédients, et l'eau semble corrompue car il les remue, et l'eau paraît trouble. Mais ensuite ce qui est mort se dépose, et l'eau redevient limpide tout en étant saturée des sucs de ces substances salutaires. Ainsi, maintenant. Tout se mélange, et je travaille avec tout le monde. Ensuite ce qui est mort se déposera et on le jettera, ce qui est vivant restera actif dans la grande mer du peuple de Jésus Christ. Descendons. On nous appelle."...
et la vision reprend lorsque Jésus revient sur la terrasse pour parler aux gens de Béthanie et des localités voisines, accouru pour l'entendre.
"Paix à vous. Quand bien même je me tairais, les vents de Dieu vous apporteraient les paroles de mon amour et de la rancœur d'autrui. Je sais que vous êtes en effervescence, car la raison de ma présence, parmi vous ne vous est pas inconnue. Mais que ce ne soit qu'une manifestation joyeuse et bénissez avec Moi le Seigneur qui utilise le mal pour réjouir ses enfants, ramenant par l'aiguillon du mal son Agneau parmi les agneaux pour le mettre à l'abri des loups.
Voyez comme le Seigneur est bon. À l'endroit où j'étais, sont arrivés, comme des eaux à la mer, un fleuve et une rivière. Un fleuve de douceur affectueuse, une rivière de brûlante amertume Le premier, c'était votre amour, depuis Lazare et Marthe, jusqu'au bout du pays; la rivière, c'était l'injuste machination de gens qui ne pouvant venir vers le Bien qui les invite, accusent le Bien d'être le Crime. Et le fleuve disait : "Reviens, reviens parmi nous. Nos eaux t'environnent, t'isolent, te défendent. Elles te donnent tout ce que te refuse le monde" La rivière empoisonnée était menaçante et voulait tuer avec son poison. Mais qu'est-ce qu'une rivière devant un fleuve, et qu'est-elle devant la mer ? Rien. Et le poison de la rivière a été réduit à rien car le fleuve de votre amour l'a annihilé et dans la mer de mon amour ne s'est jetée que la douceur de votre amour. Et même il a fait naître un bien. Il m'a ramené vers vous. Bénissons-en le Seigneur Très-Haut."
La voix de Jésus se répand, puissante dans l'air calme et silencieux. Jésus, très beau dans la lumière du soleil, sourit avec de: gestes tranquilles du haut de la terrasse. En bas les gens l'écoutent pleins de joie : c'est une floraison de visages levés vers Lui et qui s'épanouissent au son de sa voix harmonieuse. Lazare est près de Jésus, et aussi Simon et Jean. Les autres sont dispersés dans la foule. Marthe aussi, monte sur la terrasse et s'assied par terre aux pieds de Jésus. Elle regarde vers sa maison que l'on voit au-delà du verger.
"Le monde appartient aux méchants. Le Paradis appartient aux bons. C'est la vérité et la promesse. C'est sur elle que s'appuie votre force tranquille. Le monde passe. Le Paradis ne passe pas. Celui qui par sa bonté le conquiert en jouit éternellement. Et alors ? Pourquoi se troubler de ce que font les méchants ! Vous rappelez-vous les lamentations de Job ?
Ce sont les éternelles lamentations de ceux qui sont bons et que l'on opprime. Car la chair gémit, mais elle ne devrait pas gémir, et plus on la foule aux pieds, plus les ailes de l'âme devraient s'élever dans la joie du Seigneur.
Croyez-vous qu'ils soient heureux ceux qui le paraissent parce que licitement ou plutôt illicitement ils ont des monceaux de blé, des cuves toutes pleines, et leurs outres remplies d'huile ? Non. Ils sentent le goût du sang et des larmes d'autrui dans toute leur nourriture, et leur lit leur paraît hérissé de ronces tellement ils y sont dévorés par leurs remords. Ils volent les pauvres et dépouillent les orphelins, pillent le prochain pour toujours amasser, ils oppriment ceux qui sont moins puissants et moins pervers qu'eux. N'importe. Laissez-les faire. Leur royaume est de ce monde. Et à la mort, que leur restera-t-il ? Rien. À moins qu'on ne veuille appeler trésor le fardeau des fautes qu'ils portent avec eux et avec lequel ils se présentent à Dieu. Laissez-les faire. Ce sont les fils des ténèbres, révoltés contre la Lumière, et ils ne peuvent suivre ses lumineux sentiers. Quand Dieu fait briller l'Étoile du matin, ils l'appellent ombre mortelle et la croient contaminée. Ils préfèrent cheminer à la lueur ténébreuse de leur or et de leur haine qui ne luisent que parce que les réalités infernales ont la brillante phosphorescence des lacs de perdition..."
"Ma sœur, Jésus... oh !" Lazare découvre Marie qui se glisse derrière une haie du verger de Lazare pour arriver le plus près possible. Elle marche courbée, mais sa tête blonde brille comme de l'or contre le fond du buis sombre.
Marthe va se lever. Mais Jésus lui pose une main sur la tête et elle doit rester où elle est. Jésus élève plus fort encore sa voix.
"Que dire de ces malheureux ? Dieu leur a donné le temps de faire pénitence et ils en abusent pour pécher. Mais Dieu ne les perd pas de vue, même quand il semble qu'Il le fasse. Un moment vient : comme la foudre qui brise même le roc, l'amour de Dieu brise leur cœur dur, ou bien encore l'accumulation de leurs fautes fait monter jusqu'à leur gueule et leurs narines la marée de leur fange. Et ils sentent - oh ! oui finalement ils sentent le dégoût de cette saveur et de cette puanteur qui répugne aux autres et qui remplit leurs cœurs - il vient un moment où ils en ont la nausée et il s'élève en eux un commencement de désir pour le bien. L'âme crie alors : "Et qui m'aidera à revenir au temps de ma jeunesse, quand mon âme était dans l'amitié de Dieu ?
Quand sa lumière brillait dans mon cœur et que je marchais dans son rayonnement ? Quand, devant ma justice, le monde se taisait, plein d'admiration et que quiconque me voyait proclamait mon bonheur. Le monde buvait mon sourire et l'on accueillait mes paroles comme les paroles d'un ange et le cœur tressaillait de fierté dans la poitrine de mes proches Et maintenant que suis-je ? Objet de moquerie pour les jeunes, d'horreur pour les vieux. Ils me chansonnent et me crachent leur mépris au visage ".
Oui, c'est ainsi que parle à certaines heures l'âme des pécheurs des vrais Job, car il n'y a pas de misère plus grande que celle-là, la misère de celui qui a perdu pour toujours l'amitié de Dieu et son Royaume. Et elles doivent faire pitié, seulement pitié. Ce sont des âmes qui par désœuvrement ou par étourderie ont perdu l'Éternel Époux. "La nuit, dans mon lit, je cherchais l'amour de mon âme et ne le trouvais pas ". En effet, dans les ténèbres, on ne peut distinguer l'époux, et l'âme, aiguillonnée par l'amour, inconsciente parce qu'elle est environnée par la nuit spirituelle cherche et veut trouver un rafraîchissement à son tourment. Elle croit le trouver dans un amour quelconque. Non. Il n'y a qu'un amour pour l'âme : Dieu. Elles vont, ces âmes que l'amour de Dieu aiguillonne, cherchant l'amour. Il suffirait qu'elles veuillent en elles la lumière et elles auraient l'Amour pour époux. Elles vont comme des malades, cherchant à tâtons l'amour, et elles rencontrent tous les amours, toutes les choses dégoûtantes auxquelles l'homme a donné ce nom, mais elles ne trouvent pas l'Amour; car l'Amour, c'est Dieu et non pas l'or, la jouissance, le pouvoir.
Pauvres, pauvres âmes ! Si moins paresseuses, elles s'étaient levées au premier appel de l'Époux Éternel pour aller vers Dieu qui dit : "Suis-Moi ", vers Dieu qui dit : "Ouvre-Moi ", elles ne seraient allées ouvrir la porte avec l'élan de leur amour réveillé quand l'Époux déçu est déjà loin. Disparu... Et elles n'auraient pas profané cet élan saint d'un besoin d'aimer dans une boue qui dégoûte l'animal immonde tant elle est inutile et couverte de ronces qui n'étaient pas des fleurs mais seulement des aiguillons qui la déchirent au lieu de la couronner. Et elles n'auraient pas connu le mépris des gardes de service, de tous les gens qui, comme Dieu mais pour des motifs opposés, ne perdent pas de vue le pécheur et le montrent du doigt pour le tourner en dérision et le critiquer.
Pauvres âmes frappées, dépouillées, blessées par tout le monde Seul Dieu ne s'unit pas à cette lapidation de mépris sans pitié Mais il fait tomber ses larmes pour guérir ses blessures et revêtir sa créature d'un vêtement qui brille comme le diamant. C'est toujours sa créature... Dieu seul... et avec le Père, les fils de Dieu. Bénissons le Seigneur. Il a voulu que pour les pécheurs je dusse revenir ici pour vous dire : "Pardonnez, pardonnez toujours. Faites sortir de tout mal un bien, de toute offense une grâce" .Je ne vous dis pas "faites" seulement. Je vous dis : répétez mon geste. J'aime, et je bénis mes ennemis puisque grâce à eux, j'ai pu revenir vers vous, mes amis.
La paix soit sur vous tous." Les gens agitent des voiles et des rameaux en l'honneur de Jésus et puis s'éloignent tout doucement.
"Ils l'auront vue, cette impudente ?"
"Non, Lazare. Elle était derrière la haie et bien cachée. Nous pouvions la voir d'ici, de la terrasse. Les autres, non."
"Elle nous avait promis de..."
"Pourquoi ne devait-elle pas venir ? N'est-elle pas une fille d'Abraham, elle aussi ? Je veux que vous, frères, et vous, disciples, vous juriez de ne pas lui faire de réflexions. Laissez-la faire. Elle se moquera de Moi ? Laissez-la faire. Elle pleurera ? Laissez-la faire. Elle voudra rester ? Laissez-la faire. Elle voudra fuir ? Laissez-la faire. C'est le secret du Rédempteur et des rédempteurs : avoir patience, bonté, constance et prière. Rien de plus. Tout geste est de trop pour certaines maladies... Adieu, amis. Je reste pour prier. Pour vous, allez chacun à votre devoir. Et que Dieu vous accompagne."
Et tout prend fin.
Simon le Zélote
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Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
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Le retour à "La Belle Eau"
Jésus traverse avec ses apôtres, les champs plats de "La Belle-Eau", La journée est pluvieuse et l'endroit désert. Ce doit être environ midi, car cette larve de soleil qui sort de temps à autre de derrière le rideau gris des nuages descend perpendiculairement. Jésus parle avec l'Iscariote à qui il donne la charge d'aller au pays pour les achats les plus urgents. Quand il reste seul, André le rejoint et toujours timide dit doucement : "M'écoutes-tu, Maître ?"
"Oui, viens avec Moi, marchons." et il allonge le pas, suivi de l'apôtre, en se séparant de quelques mètres des autres.
"La femme n'est plus là, Maître ! dit André affligé. Et il explique : Ils l'ont poursuivie et elle s'est enfuie. Elle était blessée, et saignait. Le régisseur l'a vue. J'ai devancé, en disant que j'allais voir s'il n'y avait pas de piège. Mais c'est parce que je voulais aller tout de suite la chercher. J'espérais tant l'amener à la Lumière. J'ai tant prié en ces jours à cette intention !... Maintenant elle fuit. Elle va se perdre. Si je savais où elle est, je la rejoindrais... Je ne dirais pas cela aux autres, mais à Toi, parce que tu me comprends. Tu sais qu'il n'y a pas de sentiment dans cette recherche mais seulement le désir, oh ! si grand, au point de me tourmenter d'amener au salut une sœur à moi."
"Je le sais, André, et je te dis : malgré tout ce qui s'est passé ton désir s'accomplira. Elle n'est jamais perdue la prière faite dans cette intention. Dieu s'en sert et elle se sauvera."
"Tu le dis ? Oh ! ma douleur se fait plus douce !"
"Ne voudrais-tu pas savoir ce qu'elle va devenir ? N'as-tu pas un souci, de ne pas être même celui qui me l'amènera ? Ne te demandes-tu pas comment elle va faire ?" Jésus sourit doucement, avec un éclair de lumière dans ses pupilles azurées. Il est incliné vers l'apôtre qui marche à ses côtés. Il a un de ces sourires et de ces regards qui sont un des secrets de Jésus pour conquérir les cœurs.
André, de ses doux yeux châtains le regarde et dit : "Il me suffit de savoir qu'elle vient à Toi. Et puis, moi ou un autre, qu'est-ce que cela fait ? Comment fera-t-elle ? Ça tu le sais et il n'est pas nécessaire que je le sache. J'ai tout en ce que tu m'assures et j'en suis heureux."
Jésus lui passe le bras derrière les épaules et l'attire à Lui en un embrassement affectueux qui met en extase le bon André. Et il parle en le tenant ainsi : "C'est le privilège du véritable apôtre. Tu vois, mon ami, ta vie et celle des futurs apôtres sera toujours faite ainsi. Parfois vous saurez que vous êtes des "sauveurs". Mais, le plus souvent, vous sauverez sans le savoir, les personnes que vous voudriez le plus sauver. Ce n'est qu'au Ciel que vous verrez venir à votre rencontre, ou monter au Royaume Éternel, ceux que vous aurez sauvés; et votre joie de bienheureux augmentera pour chaque personne sauvée. Parfois, vous le saurez dès cette terre. Ce sont les joies que je vous donne pour vous infuser une vigueur encore plus grande pour de nouvelles conquêtes. Mais bienheureux le prêtre qui n'aura pas besoin d'être ainsi aiguillonné pour faire son propre devoir ! Bienheureux celui qui ne se désole pas parce qu'il ne voit pas de triomphes, et qui ne dit pas : "Je ne fais plus rien parce que je n'ai pas de satisfactions". La satisfaction de l'apôtre, considérée comme l'unique encouragement au travail, dénote une absence de formation apostolique, abaisse l'apostolat qui est une chose spirituelle au niveau d'un travail humain ordinaire. Il ne faut jamais tomber dans l'idolâtrie du ministère. Ce n'est pas vous qui devez être adorés, mais le Seigneur votre Dieu. À Lui seul la gloire de ceux qui sont sauvés. À vous le travail du salut en attendant, au temps du Ciel, la gloire d'avoir été des "sauveurs". Mais tu me disais que le régisseur l'a vue. Raconte-moi."
"Trois jours après notre départ, des pharisiens sont venus pour te chercher. Ils ne nous ont pas trouvés, naturellement. Ils ont fait le tour du pays et des maisons de la campagne en se donnant comme empressés de te voir. Mais personne ne l'a cru. Ils se sont installés à l'hôtellerie en la débarrassant de tous ceux qui s'y trouvaient, disant qu'ils ne voulaient pas de contacts avec des étrangers inconnus qui pouvaient aussi les profaner. Et, tous les jours, ils allaient à la maison. Après quelques jours, ils ont trouvé la pauvrette qui venait toujours là parce qu'elle espérait te trouver et avoir ta paix. Ils l'ont mise en fuite, la poursuivant jusqu'à son refuge dans l'étable du régisseur. Ils ne l'ont pas attaquée tout de suite, parce que lui était sorti avec ses fils, armés de matraques. Mais ensuite, le soir, quand elle est sortie, ils sont revenus et ils étaient avec d'autres. Quand elle est allée à la fontaine, ils lui ont lancé des pierres en l'appelant "prostituée" et en la montrant du doigt pour que le pays la méprise. Et comme elle s'enfuyait, ils l'ont rejointe, maltraitée, lui ont arraché son voile et son manteau pour que tout le monde la voie. Ils l'ont frappée, s'imposant par leur autorité au chef de la synagogue pour qu'il la maudît et la fît lapider, et qu'il te maudît, Toi, qui l'avais amenée dans le pays. Mais lui n'a pas voulu le faire, et maintenant, il attend l'anathème du Sanhédrin. Le régisseur l'a arrachée aux mains de ces canailles et l'a secourue. Mais pendant la nuit elle est partie, laissant un bracelet avec un mot sur un morceau de parchemin. Elle a écrit : "Merci. Prie pour moi". Le régisseur dit qu'elle est jeune et très belle, bien que très pâle et amaigrie. Il l'a cherchée à travers la campagne car elle était sérieusement blessée. Mais il ne l'a pas trouvée. Et il ne sait pas comment elle aura pu aller au loin. Peut-être est-elle morte en quelque endroit... sans pouvoir se sauver ..."
"Non."
"Non ? Elle n'est pas morte ? Elle ne s'est pas perdue ?"
"La volonté de se racheter est déjà absolution. Fût-elle morte, elle serait pardonnée parce qu'elle a cherché la Vérité en foulant aux pieds l'Erreur. Mais elle n'est pas morte. Elle gravit les premières pentes de la montagne du rachat. Je la vois... Courbée sous les larmes du repentir; mais sa peine la rend de plus en plus forte, pendant que son fardeau s'allège. Je la vois. Elle va à la rencontre du Soleil. Quand elle aura gravi toute la montée, elle sera dans la gloire du Soleil-Dieu. Elle monte... Aide-la par ta prière."
"Oh! mon Seigneur !" André est presque abasourdi de pouvoir aider une âme à se sauver.
Jésus sourit avec une plus grande douceur : "Il faudra ouvrir les bras et le cœur au chef de la synagogue persécuté, et aller bénir le bon régisseur.. Allons vers les compagnons pour leur en parler."
Ils refont à rebours le chemin déjà fait et rejoignent les dix qui se sont arrêtés à l'écart, comprenant qu'André est en colloque secret avec le Maître. À ce moment l'Iscariote arrive en courant. On dirait un gros papillon qui court sur le pré tant il court rapidement, avec son manteau qui vole en arrière pendant qu'il se livre à une vraie joute de signes.
"Mais qu'a-t-il ? demande Pierre. Est-il devenu fou ?" Avant que personne ne puisse lui répondre, l'Iscariote arrivé à proximité peut crier, tout essoufflé : "Arrête, Maître. Écoute-moi avant d'aller à la maison... Il y a un piège... Oh ! quels lâches !..." et il court.
Il a rejoint le groupe : "O Maître ! On ne peut plus y aller ! Les pharisiens sont dans le pays, et tous les jours, ils viennent à la maison . Ils t'attendent pour te faire du mal. Ils chassent ceux qui viennent pour te chercher. Ils les effrayent avec des anathèmes horribles. Que veux-tu faire ? Ici tu serais persécuté et ton travail serait neutralisé... L'un d'eux m'a vu et m'a attaqué. Un vilain vieux au gros nez qui me connaît parce que c'est un des scribes du Temple. Il y a aussi des scribes. Il m'a attaqué, en me griffant et en m'insultant de sa voix de faucon. Tant qu'il m'a insulté et griffé, regarde... (et il montre un poignet et une joue où l'on voit clairement la trace des ongles) je l'ai laissé faire. Mais quand il a bavé sur Toi, je l'ai pris au collet..."
"Mais, Judas !" crie Jésus.
"Non, Maître, je ne l'ai pas étranglé. Je l'ai seulement empêché de blasphémer contre Toi, et puis je l'ai laissé aller. Maintenant il est là-bas qui meurt de peur à cause du danger qu'il a couru... Mais nous, éloignons-nous, je t'en prie. D'ailleurs personne ne pourrait plus venir vers Toi..."
"Maître !"
"Mais c'est une horreur !"
"Judas a raison."
"Comme des hyènes, ils sont aux aguets !"
"Feu du ciel qui es descendu sur Sodome, pourquoi ne reviens tu pas ?"
"Mais, sais-tu que tu as été brave, garçon ? C'est dommage que je n'étais pas là. Je t'aurais aidé."
"Oh ! Pierre ! si tu avais été là, ce petit faucon aurait pour toujours perdu ses plumes et sa voix."
"Mais, comment as-tu fait pour... pour ne pas y aller jusqu'au bout ?"
"Mais !... Ça a été un éclair dans mon esprit. Une pensée m'est venue de je ne sais quelles profondeurs du cœur : "Le Maître condamne la violence" et je me suis arrêté. Cela m'a donné un coup encore plus fort que le choc que j'avais reçu de la part du mur contre lequel m'a jeté le scribe quand il m'a attaqué. J'en ai eu les nerfs presque brisés... au point que je n'aurais pas eu la force de frapper. Comme il est dur de se vaincre !..."
"Tu as été vraiment brave ! N'est-ce pas, Maître ? Tu ne dis pas ta pensée ?" Pierre est si heureux de la conduite de Judas qu'il ne voit pas comment Jésus est passé du lumineux visage qu'il avait à un visage sévère qui assombrit son regard, Lui serre la bouche qui paraît devenir plus fine.
Il l'ouvre pour dire : "Je dis que je suis plus dégoûté de votre façon de penser que de la conduite des Juifs. Eux sont des disgraciés qui sont dans les ténèbres. Vous qui êtes avec la Lumière vous êtes durs, vindicatifs, murmurateurs, violents. Comme eux, vous approuvez la brutalité. Je vous dis que vous me donnez la preuve d'être toujours ce que vous étiez quand vous m'avez vu pour la première fois. J'en ressens de la douleur. En ce qui concerne les pharisiens, sachez que Jésus Christ ne fuit pas. Pour vous, retirez-vous. Je vais les affronter. Je ne suis pas un lâche. Quand j'aurai parlé avec eux, sans arriver à les persuader, je me retirerai. On ne doit pas dire que je n'ai pas essayé de toutes manières de les attirer à Moi. Eux aussi sont des fils d'Abraham. Je fais mon devoir jusqu'au bout. Leur condamnation doit venir uniquement de leur mauvaise volonté et pas de ma négligence leur égard." Et Jésus va vers la maison dont on voit le toit bas au-delà d'une rangée d'arbres dépouillés.
Les apôtres le suivent, tête basse, en parlant doucement entre eux ...
Les voilà dans la maison. Ils entrent en silence dans la cuisine et s'affairent autour du foyer. Jésus s'absorbe dans ses pensées. Ils sont sur le point de prendre la nourriture quand un groupe de personnes se présente à la porte. "Les voilà" murmure l'Iscariote.
Jésus se lève immédiatement et va vers eux. Il est si imposant que le groupe recule un instant. Mais le salut de Jésus les rassure : "La paix soit avec vous. Que voulez-vous ?"
Alors ces lâches croient pouvoir tout oser et Lui intiment avec arrogance : "Au nom de la Loi Sainte, nous t'ordonnons de quitter ce lieu. À Toi qui troubles les consciences, qui violes la Loi, qui corromps les tranquilles cités de Judée. Tu ne crains pas la punition du Ciel, Toi qui singes le juste qui baptise au Jourdain, Toi qui protèges les prostituées ? Sors de la terre sainte de Judée! Que ton souffle n'arrive pas dans l'enceinte de la Cité Sacrée."
"Je ne fais rien de mal. J'enseigne comme rabbi, je guéris comme thaumaturge, je chasse les démons comme exorciste. Toutes ces catégories existent aussi en Judée. Et Dieu qui les veut, les fait respecter et vénérer par vous. Je ne demande pas la vénération. Je vous demande seulement de me laisser faire du bien à ceux qui ont une infirmité dans leur chair, dans leur tête, ou dans leur esprit. Pourquoi me le défendez-vous ?"
"Tu es un possédé. Va-t'en."
"L'insulte n'est pas une réponse. Je vous ai demandé pourquoi vous le permettez aux autres."
"Parce que tu es un possédé. Tu chasses les démons et tu fais des miracles avec l'aide des démons."
"Et vos exorcistes, alors, avec l'aide de qui est-ce qu'ils les font ?"
"Par leur vie sainte. Tu es un pécheur et pour augmenter ta puissance tu te sers des prostituées, car l'union avec elles accroît le pouvoir de la force démoniaque. Notre sainteté a purifié la région de ta complice. Mais nous ne permettons pas que tu restes ici pour attirer d'autres femmes."
"Mais, est-ce que cette maison est à vous ?" demande Pierre qui est venu près du Maître avec un air peu rassurant.
"Ce n'est pas notre maison. Mais toute la Judée et tout Israël est aux mains saintes des purs d'Israël."
"Que vous êtes, vous !" termine l'Iscariote, venu sur le seuil et qui conclut par un éclat de rire moqueur. Et puis il demande : "Et l'autre, votre ami, où est-il ? Tremble-t-il encore ? Vous honteux, allez-vous-en ! Et tout de suite. Autrement je vous ferai regrette de..."
"Silence, Judas. Et toi, Pierre retourne à ta place. Écoutez, vous pharisiens et scribes. Pour votre bien, par pitié pour votre âme je vous prie de ne pas combattre le Verbe de Dieu. Venez à Moi Je ne vous hais pas. Je comprends votre mentalité et je la plains Mais, je veux vous amener à une mentalité nouvelle, sainte, capable de vous sanctifier et de vous donner au Ciel. Mais, croyez-vous que je sois venu pour vous combattre ? Oh ! non ! Je suis venu pour vous sauver. C'est pour cela que je suis venu. Je vous prends sur mon cœur. Je vous demande amour et compréhension. Justement parce que vous êtes les plus sages en Israël, vous devez, plus que tous, comprendre la vérité. Soyez âme et non pas corps. Voulez-vous que je vous en supplie à genoux ? L'enjeu, votre âme est telle que je me mettrais sous vos pieds pour la gagner au Ciel assuré que le Père ne regarderait pas comme une erreur mon humiliation. Parlez ! Dites une parole à Moi, qui l'attends !"
"Malédiction ! c'est ce que nous disons."
"Ça va bien. C'est dit. Partez simplement. Moi aussi je vais partir." Et Jésus se retourne et revient à sa place. Il incline la tête sur la table et il pleure.
Barthélemy ferme la porte pour qu'aucun de ces cruels qui l'ont insulté et qui s'en vont avec des menaces et des blasphèmes contre le Christ, voie ses larmes.
Un long silence, puis Jacques d'Alphée caresse la tête de son Jésus et dit : "Ne pleure pas. Nous t'aimons. Même à leur place."
Jésus lève son visage et dit : "Ce n'est pas pour Moi que je pleure, mais pour eux, qui se tuent, sourds à toute invitation."
"Qu'allons-nous faire, Seigneur ?" demande l'autre Jacques.
"Nous irons en Galilée. Demain matin nous partirons."
"Pas aujourd'hui, Seigneur ?"
Jésus et les Apôtres
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Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Le retour à "La Belle Eau"
Jésus traverse avec ses apôtres, les champs plats de "La Belle-Eau", La journée est pluvieuse et l'endroit désert. Ce doit être environ midi, car cette larve de soleil qui sort de temps à autre de derrière le rideau gris des nuages descend perpendiculairement. Jésus parle avec l'Iscariote à qui il donne la charge d'aller au pays pour les achats les plus urgents. Quand il reste seul, André le rejoint et toujours timide dit doucement : "M'écoutes-tu, Maître ?"
"Oui, viens avec Moi, marchons." et il allonge le pas, suivi de l'apôtre, en se séparant de quelques mètres des autres.
"La femme n'est plus là, Maître ! dit André affligé. Et il explique : Ils l'ont poursuivie et elle s'est enfuie. Elle était blessée, et saignait. Le régisseur l'a vue. J'ai devancé, en disant que j'allais voir s'il n'y avait pas de piège. Mais c'est parce que je voulais aller tout de suite la chercher. J'espérais tant l'amener à la Lumière. J'ai tant prié en ces jours à cette intention !... Maintenant elle fuit. Elle va se perdre. Si je savais où elle est, je la rejoindrais... Je ne dirais pas cela aux autres, mais à Toi, parce que tu me comprends. Tu sais qu'il n'y a pas de sentiment dans cette recherche mais seulement le désir, oh ! si grand, au point de me tourmenter d'amener au salut une sœur à moi."
"Je le sais, André, et je te dis : malgré tout ce qui s'est passé ton désir s'accomplira. Elle n'est jamais perdue la prière faite dans cette intention. Dieu s'en sert et elle se sauvera."
"Tu le dis ? Oh ! ma douleur se fait plus douce !"
"Ne voudrais-tu pas savoir ce qu'elle va devenir ? N'as-tu pas un souci, de ne pas être même celui qui me l'amènera ? Ne te demandes-tu pas comment elle va faire ?" Jésus sourit doucement, avec un éclair de lumière dans ses pupilles azurées. Il est incliné vers l'apôtre qui marche à ses côtés. Il a un de ces sourires et de ces regards qui sont un des secrets de Jésus pour conquérir les cœurs.
André, de ses doux yeux châtains le regarde et dit : "Il me suffit de savoir qu'elle vient à Toi. Et puis, moi ou un autre, qu'est-ce que cela fait ? Comment fera-t-elle ? Ça tu le sais et il n'est pas nécessaire que je le sache. J'ai tout en ce que tu m'assures et j'en suis heureux."
Jésus lui passe le bras derrière les épaules et l'attire à Lui en un embrassement affectueux qui met en extase le bon André. Et il parle en le tenant ainsi : "C'est le privilège du véritable apôtre. Tu vois, mon ami, ta vie et celle des futurs apôtres sera toujours faite ainsi. Parfois vous saurez que vous êtes des "sauveurs". Mais, le plus souvent, vous sauverez sans le savoir, les personnes que vous voudriez le plus sauver. Ce n'est qu'au Ciel que vous verrez venir à votre rencontre, ou monter au Royaume Éternel, ceux que vous aurez sauvés; et votre joie de bienheureux augmentera pour chaque personne sauvée. Parfois, vous le saurez dès cette terre. Ce sont les joies que je vous donne pour vous infuser une vigueur encore plus grande pour de nouvelles conquêtes. Mais bienheureux le prêtre qui n'aura pas besoin d'être ainsi aiguillonné pour faire son propre devoir ! Bienheureux celui qui ne se désole pas parce qu'il ne voit pas de triomphes, et qui ne dit pas : "Je ne fais plus rien parce que je n'ai pas de satisfactions". La satisfaction de l'apôtre, considérée comme l'unique encouragement au travail, dénote une absence de formation apostolique, abaisse l'apostolat qui est une chose spirituelle au niveau d'un travail humain ordinaire. Il ne faut jamais tomber dans l'idolâtrie du ministère. Ce n'est pas vous qui devez être adorés, mais le Seigneur votre Dieu. À Lui seul la gloire de ceux qui sont sauvés. À vous le travail du salut en attendant, au temps du Ciel, la gloire d'avoir été des "sauveurs". Mais tu me disais que le régisseur l'a vue. Raconte-moi."
"Trois jours après notre départ, des pharisiens sont venus pour te chercher. Ils ne nous ont pas trouvés, naturellement. Ils ont fait le tour du pays et des maisons de la campagne en se donnant comme empressés de te voir. Mais personne ne l'a cru. Ils se sont installés à l'hôtellerie en la débarrassant de tous ceux qui s'y trouvaient, disant qu'ils ne voulaient pas de contacts avec des étrangers inconnus qui pouvaient aussi les profaner. Et, tous les jours, ils allaient à la maison. Après quelques jours, ils ont trouvé la pauvrette qui venait toujours là parce qu'elle espérait te trouver et avoir ta paix. Ils l'ont mise en fuite, la poursuivant jusqu'à son refuge dans l'étable du régisseur. Ils ne l'ont pas attaquée tout de suite, parce que lui était sorti avec ses fils, armés de matraques. Mais ensuite, le soir, quand elle est sortie, ils sont revenus et ils étaient avec d'autres. Quand elle est allée à la fontaine, ils lui ont lancé des pierres en l'appelant "prostituée" et en la montrant du doigt pour que le pays la méprise. Et comme elle s'enfuyait, ils l'ont rejointe, maltraitée, lui ont arraché son voile et son manteau pour que tout le monde la voie. Ils l'ont frappée, s'imposant par leur autorité au chef de la synagogue pour qu'il la maudît et la fît lapider, et qu'il te maudît, Toi, qui l'avais amenée dans le pays. Mais lui n'a pas voulu le faire, et maintenant, il attend l'anathème du Sanhédrin. Le régisseur l'a arrachée aux mains de ces canailles et l'a secourue. Mais pendant la nuit elle est partie, laissant un bracelet avec un mot sur un morceau de parchemin. Elle a écrit : "Merci. Prie pour moi". Le régisseur dit qu'elle est jeune et très belle, bien que très pâle et amaigrie. Il l'a cherchée à travers la campagne car elle était sérieusement blessée. Mais il ne l'a pas trouvée. Et il ne sait pas comment elle aura pu aller au loin. Peut-être est-elle morte en quelque endroit... sans pouvoir se sauver ..."
"Non."
"Non ? Elle n'est pas morte ? Elle ne s'est pas perdue ?"
"La volonté de se racheter est déjà absolution. Fût-elle morte, elle serait pardonnée parce qu'elle a cherché la Vérité en foulant aux pieds l'Erreur. Mais elle n'est pas morte. Elle gravit les premières pentes de la montagne du rachat. Je la vois... Courbée sous les larmes du repentir; mais sa peine la rend de plus en plus forte, pendant que son fardeau s'allège. Je la vois. Elle va à la rencontre du Soleil. Quand elle aura gravi toute la montée, elle sera dans la gloire du Soleil-Dieu. Elle monte... Aide-la par ta prière."
"Oh! mon Seigneur !" André est presque abasourdi de pouvoir aider une âme à se sauver.
Jésus sourit avec une plus grande douceur : "Il faudra ouvrir les bras et le cœur au chef de la synagogue persécuté, et aller bénir le bon régisseur.. Allons vers les compagnons pour leur en parler."
Ils refont à rebours le chemin déjà fait et rejoignent les dix qui se sont arrêtés à l'écart, comprenant qu'André est en colloque secret avec le Maître. À ce moment l'Iscariote arrive en courant. On dirait un gros papillon qui court sur le pré tant il court rapidement, avec son manteau qui vole en arrière pendant qu'il se livre à une vraie joute de signes.
"Mais qu'a-t-il ? demande Pierre. Est-il devenu fou ?" Avant que personne ne puisse lui répondre, l'Iscariote arrivé à proximité peut crier, tout essoufflé : "Arrête, Maître. Écoute-moi avant d'aller à la maison... Il y a un piège... Oh ! quels lâches !..." et il court.
Il a rejoint le groupe : "O Maître ! On ne peut plus y aller ! Les pharisiens sont dans le pays, et tous les jours, ils viennent à la maison . Ils t'attendent pour te faire du mal. Ils chassent ceux qui viennent pour te chercher. Ils les effrayent avec des anathèmes horribles. Que veux-tu faire ? Ici tu serais persécuté et ton travail serait neutralisé... L'un d'eux m'a vu et m'a attaqué. Un vilain vieux au gros nez qui me connaît parce que c'est un des scribes du Temple. Il y a aussi des scribes. Il m'a attaqué, en me griffant et en m'insultant de sa voix de faucon. Tant qu'il m'a insulté et griffé, regarde... (et il montre un poignet et une joue où l'on voit clairement la trace des ongles) je l'ai laissé faire. Mais quand il a bavé sur Toi, je l'ai pris au collet..."
"Mais, Judas !" crie Jésus.
"Non, Maître, je ne l'ai pas étranglé. Je l'ai seulement empêché de blasphémer contre Toi, et puis je l'ai laissé aller. Maintenant il est là-bas qui meurt de peur à cause du danger qu'il a couru... Mais nous, éloignons-nous, je t'en prie. D'ailleurs personne ne pourrait plus venir vers Toi..."
"Maître !"
"Mais c'est une horreur !"
"Judas a raison."
"Comme des hyènes, ils sont aux aguets !"
"Feu du ciel qui es descendu sur Sodome, pourquoi ne reviens tu pas ?"
"Mais, sais-tu que tu as été brave, garçon ? C'est dommage que je n'étais pas là. Je t'aurais aidé."
"Oh ! Pierre ! si tu avais été là, ce petit faucon aurait pour toujours perdu ses plumes et sa voix."
"Mais, comment as-tu fait pour... pour ne pas y aller jusqu'au bout ?"
"Mais !... Ça a été un éclair dans mon esprit. Une pensée m'est venue de je ne sais quelles profondeurs du cœur : "Le Maître condamne la violence" et je me suis arrêté. Cela m'a donné un coup encore plus fort que le choc que j'avais reçu de la part du mur contre lequel m'a jeté le scribe quand il m'a attaqué. J'en ai eu les nerfs presque brisés... au point que je n'aurais pas eu la force de frapper. Comme il est dur de se vaincre !..."
"Tu as été vraiment brave ! N'est-ce pas, Maître ? Tu ne dis pas ta pensée ?" Pierre est si heureux de la conduite de Judas qu'il ne voit pas comment Jésus est passé du lumineux visage qu'il avait à un visage sévère qui assombrit son regard, Lui serre la bouche qui paraît devenir plus fine.
Il l'ouvre pour dire : "Je dis que je suis plus dégoûté de votre façon de penser que de la conduite des Juifs. Eux sont des disgraciés qui sont dans les ténèbres. Vous qui êtes avec la Lumière vous êtes durs, vindicatifs, murmurateurs, violents. Comme eux, vous approuvez la brutalité. Je vous dis que vous me donnez la preuve d'être toujours ce que vous étiez quand vous m'avez vu pour la première fois. J'en ressens de la douleur. En ce qui concerne les pharisiens, sachez que Jésus Christ ne fuit pas. Pour vous, retirez-vous. Je vais les affronter. Je ne suis pas un lâche. Quand j'aurai parlé avec eux, sans arriver à les persuader, je me retirerai. On ne doit pas dire que je n'ai pas essayé de toutes manières de les attirer à Moi. Eux aussi sont des fils d'Abraham. Je fais mon devoir jusqu'au bout. Leur condamnation doit venir uniquement de leur mauvaise volonté et pas de ma négligence leur égard." Et Jésus va vers la maison dont on voit le toit bas au-delà d'une rangée d'arbres dépouillés.
Les apôtres le suivent, tête basse, en parlant doucement entre eux ...
Les voilà dans la maison. Ils entrent en silence dans la cuisine et s'affairent autour du foyer. Jésus s'absorbe dans ses pensées. Ils sont sur le point de prendre la nourriture quand un groupe de personnes se présente à la porte. "Les voilà" murmure l'Iscariote.
Jésus se lève immédiatement et va vers eux. Il est si imposant que le groupe recule un instant. Mais le salut de Jésus les rassure : "La paix soit avec vous. Que voulez-vous ?"
Alors ces lâches croient pouvoir tout oser et Lui intiment avec arrogance : "Au nom de la Loi Sainte, nous t'ordonnons de quitter ce lieu. À Toi qui troubles les consciences, qui violes la Loi, qui corromps les tranquilles cités de Judée. Tu ne crains pas la punition du Ciel, Toi qui singes le juste qui baptise au Jourdain, Toi qui protèges les prostituées ? Sors de la terre sainte de Judée! Que ton souffle n'arrive pas dans l'enceinte de la Cité Sacrée."
"Je ne fais rien de mal. J'enseigne comme rabbi, je guéris comme thaumaturge, je chasse les démons comme exorciste. Toutes ces catégories existent aussi en Judée. Et Dieu qui les veut, les fait respecter et vénérer par vous. Je ne demande pas la vénération. Je vous demande seulement de me laisser faire du bien à ceux qui ont une infirmité dans leur chair, dans leur tête, ou dans leur esprit. Pourquoi me le défendez-vous ?"
"Tu es un possédé. Va-t'en."
"L'insulte n'est pas une réponse. Je vous ai demandé pourquoi vous le permettez aux autres."
"Parce que tu es un possédé. Tu chasses les démons et tu fais des miracles avec l'aide des démons."
"Et vos exorcistes, alors, avec l'aide de qui est-ce qu'ils les font ?"
"Par leur vie sainte. Tu es un pécheur et pour augmenter ta puissance tu te sers des prostituées, car l'union avec elles accroît le pouvoir de la force démoniaque. Notre sainteté a purifié la région de ta complice. Mais nous ne permettons pas que tu restes ici pour attirer d'autres femmes."
"Mais, est-ce que cette maison est à vous ?" demande Pierre qui est venu près du Maître avec un air peu rassurant.
"Ce n'est pas notre maison. Mais toute la Judée et tout Israël est aux mains saintes des purs d'Israël."
"Que vous êtes, vous !" termine l'Iscariote, venu sur le seuil et qui conclut par un éclat de rire moqueur. Et puis il demande : "Et l'autre, votre ami, où est-il ? Tremble-t-il encore ? Vous honteux, allez-vous-en ! Et tout de suite. Autrement je vous ferai regrette de..."
"Silence, Judas. Et toi, Pierre retourne à ta place. Écoutez, vous pharisiens et scribes. Pour votre bien, par pitié pour votre âme je vous prie de ne pas combattre le Verbe de Dieu. Venez à Moi Je ne vous hais pas. Je comprends votre mentalité et je la plains Mais, je veux vous amener à une mentalité nouvelle, sainte, capable de vous sanctifier et de vous donner au Ciel. Mais, croyez-vous que je sois venu pour vous combattre ? Oh ! non ! Je suis venu pour vous sauver. C'est pour cela que je suis venu. Je vous prends sur mon cœur. Je vous demande amour et compréhension. Justement parce que vous êtes les plus sages en Israël, vous devez, plus que tous, comprendre la vérité. Soyez âme et non pas corps. Voulez-vous que je vous en supplie à genoux ? L'enjeu, votre âme est telle que je me mettrais sous vos pieds pour la gagner au Ciel assuré que le Père ne regarderait pas comme une erreur mon humiliation. Parlez ! Dites une parole à Moi, qui l'attends !"
"Malédiction ! c'est ce que nous disons."
"Ça va bien. C'est dit. Partez simplement. Moi aussi je vais partir." Et Jésus se retourne et revient à sa place. Il incline la tête sur la table et il pleure.
Barthélemy ferme la porte pour qu'aucun de ces cruels qui l'ont insulté et qui s'en vont avec des menaces et des blasphèmes contre le Christ, voie ses larmes.
Un long silence, puis Jacques d'Alphée caresse la tête de son Jésus et dit : "Ne pleure pas. Nous t'aimons. Même à leur place."
Jésus lève son visage et dit : "Ce n'est pas pour Moi que je pleure, mais pour eux, qui se tuent, sourds à toute invitation."
"Qu'allons-nous faire, Seigneur ?" demande l'autre Jacques.
"Nous irons en Galilée. Demain matin nous partirons."
"Pas aujourd'hui, Seigneur ?"
Jésus et les Apôtres
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Chers amis
Il n'y aura pas de texte pendant quelques jours
@ très bientôt
Amicalement
Maud
Il n'y aura pas de texte pendant quelques jours
@ très bientôt
Amicalement
Maud
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Pour avoir lu la série de volumes de l'évangile tel qu'elle m'a été révélée 2 fois , je peux vous dire que c'est un cadeau du ciel.... Il me semble durant ma lecture avoir vécu un moment privilégié avec Jésus mon Sauveur et d'avoir compris un peu mieux l'Amour d'un Dieu pour ses créatures et le prix que cela Lui a coûté !
Joliday- Aime la Bible
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Merci joliday pour votre beau partage . Remercions pour cela Maria Valtorta dont je me fais que l'humble messagère
Après ces quelques jours d'absence , je reprends à partir de demain le cours de cette Découverte journalière de cette belle oeuvre de Maria Valtorta .
Amicalement
Maud
Après ces quelques jours d'absence , je reprends à partir de demain le cours de cette Découverte journalière de cette belle oeuvre de Maria Valtorta .
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Maud
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Un nouveau disciple. Départ pour la Galilée
"Seigneur, je n'ai fait que mon devoir envers Dieu, envers mon maître et envers ma conscience. Cette femme, je l'ai surveillée pendant le temps qu'elle était mon hôte et je l'ai toujours vue honnête. Si elle a été d'abord une pécheresse, maintenant elle ne l'est pas. Pourquoi dois-je enquêter sur un passé qu'elle a gommé pour l'annuler ? Moi j'ai des fils qui sont jeunets et pas laids. Elle n'a jamais montré son visage vraiment beau, ni fait entendre sa voix. Je peux dire que j'ai entendu le son de sa voix argentine quand elle a crié à cause de sa blessure. Autrement elle, pour le peu qu'elle demandait, et toujours à moi ou à ma femme, elle le murmurait derrière son voile, et si doucement qu'on avait du mal à comprendre. Vois aussi comme elle a été prudente : Quand elle a craint que sa présence puisse nuire, elle s'en est allée... Je lui avais promis de la défendre et de l'aider, mais elle ne s'en est pas prévalue. Non, ce n'est pas ainsi qu'agissent les femmes perdues ! Je prierai pour elle, comme elle l'a demandé, et même sans ce souvenir. Prends-le Seigneur. Fais-en des aumônes, pour son profit spirituel. Faites par Toi, elles lui vaudront certainement la paix."
Le régisseur parle respectueusement à Jésus. C'est un bel homme, au visage honnête et au corps trapu. Derrière lui il y a six jeunes garçons qui ressemblent à leur père, six visages francs et intelligents, et il y a l'épouse, une petite femme fine et très douce qui écoute son mari comme elle écouterait un dieu, ne cessant de l'approuver par des signes de tête.
Jésus prend le bracelet d'or et le passe à Pierre en lui disant : "Pour les pauvres." Puis il se retourne vers le régisseur : "Ce ne sont pas tous qui ont ta droiture en Israël. Tu es sage parce que tu distingues le bien du mal et tu suis le bien sans mettre en valeur l'intérêt humain qu'il y a à l'accomplir. Au nom de l'Éternel Père, je te bénis, tes fils, ton épouse, ta maison. Gardez-vous toujours dans ces dispositions spirituelles et le Seigneur sera toujours avec vous et vous aurez la vie éternelle. Maintenant je m'en vais, mais il n'est pas dit que jamais plus on ne se revoie. Je reviendrai et vous pourrez toujours venir vers Moi. Pour tout ce que vous avez fait pour Moi et pour cette pauvre créature, que Dieu vous donne sa paix."
Le régisseur, les enfants et en dernier la femme, s'agenouillent et baisent les pieds de Jésus qui, après un dernier geste de bénédiction, s'éloigne avec ses disciples, se dirigeant vers le pays.
"Et si ces brutes sont encore ici ?" demande Philippe.
" On ne peut empêcher personne d'aller sur les chemins du monde." répond Jude d'Alphée.
"Non, mais nous, pour eux, nous sommes "anathèmes"
"Oh ! laisse-les faire ! T'en préoccupes-tu ?"
"Moi, je n'ai d'autre préoccupation que celle que le Maître veut : éviter des violences. Et eux, qui le savent, s'en prévalent" bougonne Pierre dans sa barbe. Et il croit certainement que Jésus, qui parle avec Simon et l'Iscariote, ne l'entend pas.
Mais Jésus entend. Il se tourne, moitié sévère, moitié souriant : "Tu crois que je vaincrais par la violence ? Mais c'est un pauvre procédé humain, et qui sert, temporairement, pour des victoires humaines. Combien de temps dure l'abus de pouvoir ? Le temps qu'il produise de lui-même, chez ceux qu'il brime, des réactions qui, en s'unissant, produisent une plus grande violence qui met par terre l'abus de pouvoir préexistant. Je ne veux pas un royaume temporaire. Je veux un royaume éternel : le Royaume du Ciel. Combien de fois vous l'ai-je dit ? Combien de fois je devrai vous le dire ? Le comprendrez-vous jamais ? Oui, il viendra un moment où vous le comprendrez."
"Quand, mon Seigneur ? J'ai hâte de comprendre pour être moins ignorant." dit Pierre.
"Quand ? Quand vous serez moulus comme le grain entre les pierres de la douleur et du repentir. Vous pourriez et même vous devriez comprendre auparavant. Mais pour cela vous devriez briser votre humanité et laisser libre l'esprit. Et vous ne savez pas faire cet effort sur vous-mêmes. Mais, vous comprendrez... vous comprendrez. Et alors, aussi, vous comprendrez que je ne pouvais user de violence, moyen humain, pour établir le Royaume des Cieux : le Royaume de l'esprit. Mais, en attendant, n'ayez pas peur : Ces hommes qui vous inquiètent ne vous feront rien. Il leur suffit de m'avoir chassé."
"Mais n'était-il pas plus facile de faire prévenir le chef de la synagogue de venir chez le régisseur, ou de nous attendre sur la grand'route ?"
"Oh ! quel homme prudent, aujourd'hui que mon Thomas ! Mais ce n'était pas facile, ou plutôt, ça aurait été plus facile, mais ce n'était pas juste. Lui a montré de l'héroïsme à mon égard. Il a été insulté dans sa maison à cause de Moi. Il est juste que Moi j'aille dans sa maison pour le consoler."
Thomas hausse les épaules et ne parle plus. Voici le pays, étendu, mais pays de campagne avec les maisons au milieu des vergers, en ce moment dépouillés et beaucoup de parcs à brebis. Ce doit être un endroit favorable à l'élevage car j'entends de tous côtés des bêlements de troupeaux qui vont ou viennent des pâturages de la plaine. Les rues forment, comme à l'ordinaire, un carrefour formant la place du village avec la fontaine. C'est là que se trouve la maison du chef de la synagogue.
Une femme âgée, qui a des signes manifestes de larmes sur son visage, vient ouvrir. Pourtant, en voyant le Seigneur, elle a un mouvement de joie et elle se prosterne pour le bénir.
"Lève-toi, mère. Je suis venu vous dire adieu. Où est ton fils ?"
"Il est là... et elle indique une pièce au fond de la maison. Tu es venu le consoler ? Moi je n'en suis pas capable..."
"Il est donc désolé ? Il souffre de m'avoir défendu ?"
"Non, Seigneur. Mais il est pris par un scrupule. Mais tu vas l'entendre. Je l'appelle."
"Non, j'y vais. Vous, attendez ici. Allons-y femme." Jésus parcourt les quelques mètres du vestibule, pousse la porte, entre dans la pièce et s'avance doucement vers un homme assis, penché vers le sol, absorbé dans une douloureuse méditation.
"La paix à toi, Timon."
"Seigneur ! Toi !"
"Moi. Pourquoi es-tu si triste ?"
"Seigneur... moi... Ils m'ont dit que j'ai péché. Ils m'ont dit que je suis anathème. Je m'examine, et il ne me semble pas de l'être. Mais eux, ce sont les saints d'Israël et moi le pauvre chef de la synagogue. Ils ont certainement raison. Maintenant je n'ose plus lever les yeux vers le visage courroucé de Dieu. Et j'en aurais tant besoin à cette heure ! Je le servais avec un véritable amour et je cherchais à Le faire connaître. Maintenant je suis privé de ce bien parce que le Sanhédrin sûrement me maudit."
"Mais qu'est-ce que ta douleur ? De n'être plus chef de la synagogue ou d'être mis dans l'impossibilité de parler de Dieu ?"
"Mais c'est cette dernière chose qui me donne de la douleur ! Je pense que tu veux me dire s'il me déplaît de n'être plus le chef de la synagogue à cause de l'intérêt et de l'honneur qui vient de la fonction. De cela je ne me soucie pas.
Je n'ai que ma mère qui est originaire d'Aëra où elle a une petite maison. Il y a là, pour elle un toit et des moyens d'existence. Pour moi... je suis jeune, je travaillerai. Mais je n'oserai plus jamais parler de Dieu, moi qui ai péché."
"En quoi as-tu péché ?"
"Ils disent que je suis complice de... O Seigneur ! Ne me le fais pas dire !…"
"Non. C'est Moi qui en parle. Je ne le dis pas non plus Moi et toi, nous connaissons leurs accusations et Moi et toi nous savons qu'elles ne sont pas vraies. Par conséquent tu n'as pas péché. C'est Moi qui te le dis."
"Alors, je puis encore lever les yeux vers le Tout-Puissant ?"
"Quoi, mon fils ?" Jésus est toute douceur pendant qu'il se penche sur l'homme qui s'est arrêté brusquement comme effrayé. "Quoi ? Mon Père le cherche ton regard. Il le veut. Et Moi, je veux ton cœur et ta pensée. Oui, le Sanhédrin va te frapper. Moi je t'ouvre les bras et je te dis : "Viens". Veux-tu être mon disciple ? Moi, je vois en toi tout ce qui est nécessaire pour être un ouvrier du Maître Éternel Viens à ma vigne..."
"Mais, le dis-tu pour de bon, Maître ? Mère... mais tu entends ! Je suis heureux, ma Mère ! Je... bénis cette douleur car elle m'a donné cette joie. Oh ! Faisons une grande fête, mère. Et après j'irai avec le Maître et tu retourneras à ta maison. Je viens tout de suite, mon Seigneur, toi qui as supprimé toute crainte et la douleur et la peur de Dieu."
"Non, tu attendras la parole du Sanhédrin, avec le cœur serein et sans rancœur. Reste à ton poste tant qu'on t'y laissera. Ensuite tu me rejoindras à Nazareth ou à Capharnaüm. Adieu. La paix soit avec toi et avec ta mère."
"Tu ne t'arrêtes pas dans ma maison ?"
"Non, je viendrai à la maison de ta mère."
"Le pays est peu fidèle."
"Je lui enseignerai la fidélité. Adieu, mère. Es-tu heureuse maintenant ?" Jésus la caresse, comme il le fait toujours avec des femmes âgées auxquelles, je le remarque, il donne presque toujours le nom de "mère".
"Heureuse, Seigneur. J'avais élevé un garçon pour le Seigneur. Le Seigneur me le prend comme serviteur de son Messie. Que le Seigneur en soit béni. Béni sois-tu, Toi qui es son Messie. Bénie l'heure où tu es venu. Bénie ma créature appelée à ton service."
"Bénie soit la mère sainte comme Anne d'Elqana la paix soit avec vous."
Jésus sort, suivi par les deux. Il rejoint les disciples, salue encore et puis commence le retour vers la Galilée.
***
Timon (d'Aëra)
Le jeune chef de synagogue, un des 72 disciples et futur diacre
Présentation générale
Natif d’Aëra au nord de la Palestine. C'est le jeune chef de la synagogue de la "Belle Eau" où la troupe apostolique, au complet, se retrouve en novembre 27 pour leur première expérience de vie commune.
Là, il fait l’objet d’une forte pression de la part de pharisiens et de scribes venus pour faire maudire et lapider Aglaé, pécheresse en repentance qui suit Jésus. Timon refuse. Il est donc démis de sa fonction et devient disciple de Jésus . Il est alors uni à Isaac le berger et à Joseph d’Emmaüs
Caractère et aspect
"Timon, le sage synagogue de la Loi ancienne"
Parcours apostolique
Ce jeune chef de synagogue "servait Dieu avec un véritable amour et cherchait à Le faire connaître" au moment où il est frappé d'anathème par le Sanhédrin. C'est l'occasion de devenir disciple à la suite de Jésus qui distingue en lui "tout ce qui est nécessaire pour être un ouvrier du Maître Éternel. Viens à ma vigne..."
Il fait partie des 72 disciples envoyés en mission d'évangélisation "deux par deux" Après cette mission, il remonte avec Jésus par la Galaad et accueille la troupe évangélique lors de son séjour dans sa ville (4 qui clôture le second grand voyage apostolique.
Approché par Chouza, en butte aux humiliations d’Hérode, il se fourvoie un moment dans un complot pour couronner Jésus roi "Je ne te fais pas de reproches, juste Timon, mais je te dis qu'au fond de ton amour qui veut m'honorer, il y a encore ton être qui s'agite et rêve d'un temps meilleur, où tu pourras voir frappés ceux qui te frappèrent". Timon se reprendra.
*
La Palestine au temps de Jésus
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Merci Maud ! C'est comme un pèlerinage que je fais en suivant les pas de Jésus, des apôtres et disciples. J'aimerais tellement pouvoir aller en Terre Sainte. Cela doit être impressionnant et très émouvant de découvrir tous ces lieux que notre Bien-Aimé Jésus a foulé de ses pieds !
Invité- Invité
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Merci etoile bleue
Ce que vous me dites me touche beaucoup .Continuons ensemble voulez-vous ce beau pélerinage dans les pas de Jésus
En union de prières
Maud
Ce que vous me dites me touche beaucoup .Continuons ensemble voulez-vous ce beau pélerinage dans les pas de Jésus
En union de prières
Maud
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Sur les monts d’Emmaüs
Jésus se trouve avec les siens dans un endroit très montagneux. La route est incommode et difficile . Les plus âgés sont très fatigués. Les jeunes, au contraire, sont tous joyeux autour de Jésus et montent avec agilité, causant entre eux. Les deux cousins, les deux fils de Zébédée et André sont joyeux à la pensée de retourner en Galilée, et leur joie est telle qu'elle gagne même l'Iscariote qui depuis quelque temps est dans les meilleures dispositions d'esprit. Il se borne à dire : "Cependant, Maître, pour la Pâque quand on vient au Temple... tu reviendras à Kériot ? Ma mère espère toujours de t'avoir. Elle me l'a fait savoir. Et mes concitoyens aussi..."
"Certainement. À présent, même si on le voulait, la saison est trop dure pour aller sur ces routes difficiles. Voyez comme c'est fatigant, même ici . Et, si on ne me l'avait pas imposé, je n'aurais pas entrepris le voyage en ce moment... Mais, on ne pouvait plus rester..." Jésus se tait, pensif.
"Et ensuite, je veux dire : pour la Pâque, pourra-t-on venir ? Je voudrais montrer ta grotte à Jacques et à André." dit Jean.
"Tu oublies l'amour de Bethléem pour nous ? demande l'Iscariote. Pour le Maître, surtout."
"Non, mais j'irais plutôt avec Jacques et André, Jésus pourrait rester à Jutta ou dans ta maison..."
"Oh ! Cela me plaît. Le feras-tu, Maître ? Eux vont à Bethléem. Tu restes avec moi à Kériot. En effet tu n'as jamais été seul avec moi et je désire tant de t'avoir tout pour moi..."
"Tu es jaloux ? Ne sais-tu pas que je vous aime tous de la même façon ? Ne crois-tu pas que je suis avec vous tous, même quand il vous semble que je suis loin de vous ?"
"Je sais que tu nous aimes. Si tu ne nous aimais pas, tu devrais être bien plus sévère, avec moi du moins. Je crois que ton esprit veille toujours sur nous. Mais nous ne sommes pas qu'esprit. Il y a aussi l'homme, avec ses amours d'homme, ses désirs, ses regrets. Mon Jésus, je sais que je ne suis pas celui qui te rend le plus heureux. Mais je crois que tu sais comme il est vivant en moi le désir de te plaire et mon regret pour toutes les heures que je tu perds à cause de ma misère..."
"Non, Judas. Je ne perds pas. Je te suis plus près qu'aux autres et précisément parce que je sais qui tu es."
"Qui suis-je, mon Seigneur ? Dis-le. Aide-moi à comprendre ce que je suis. Je ne me comprends pas. Il me semble être une femme troublée par des désirs de conception. J'ai des désirs saints et d'autres qui sont dépravés. Pourquoi ? Que suis-je ?"
Jésus le regarde d'un regard indéfinissable. Il est triste, mais d'une tristesse mélangée de pitié. Une telle pitié ! On dirait un médecin qui se rend compte de l'état d'un malade et qui sait que c'est un malade qui ne peut guérir ...Mais il ne parle pas.
"Dis-le, mon Maître. Ton jugement sera toujours le moins sévère de tous sur le pauvre Judas. Et puis... nous sommes frères. Il ne m'importe pas qu'ils sachent de quoi je suis fait. Au contraire, le sachant de Toi, ils corrigeront leur jugement et m'aideront. N'est-ce pas ?"
Les autres sont gênés et ne savent que dire. Ils regardent leur compagnon. Ils regardent Jésus.
Jésus attire près de Lui l'Iscariote, à la place où était d'abord le cousin Jacques, et il dit : "Tu es simplement désordonné. Tu as en toi tous les meilleurs éléments, mais ils ne sont pas bien fixés et le moindre souffle de vent les disloque.
Tout à l'heure nous sommes passés par ce défilé et on nous a montré les dégâts causés aux pauvres maisons de ce petit pays par l'eau, la terre et les arbres L'eau, la terre, les arbres sont des choses utiles et bénies, n'est-il pas vrai ? Et pourtant elles sont devenues maudites. Pourquoi ? Parce que l'eau du torrent n'avait pas un cours bien réglé, mais par suite de la nonchalance des hommes, il s'était creusé plusieurs lits en suivant son caprice. C'était beau, tant qu'il n'y eut pas de tempête. Alors c'était comme un travail de joaillerie cette eau claire qui se déversait sur la montagne en petites rivières, parures de diamant ou colliers d'émeraude suivant qu'elles reflétaient la lumière ou l'ombre des bosquets.
Et les hommes s'en réjouissaient parce qu'elles étaient utiles, ces veines d'eau bruissantes, pour leur petits champs. Comme ils étaient beaux, les arbres, poussés suivant les caprices des vents, çà et là en groupes imprévus, laissant des clairières pleines de soleil. Et elle était belle, la terre légère déposée par je ne sais quelles lointaines alluvions parmi les nombreuses ondulations de la colline, si fertile pour la culture. Mais il a suffi que viennent les tempêtes d'il y a un mois pour que les capricieuses dérivations du torrent s'unissent et débordent en désordre en suivant un autre cours, entraînant les arbres en désordre et charriant en contrebas les monceaux de terre arrachés au terrain. Si on avait tenu bien régularisé le cours de l'eau, si les arbres avaient été groupés en bosquets réguliers, si on avait maintenu la terre par des terrasses bien disposées, voilà que ces trois bons éléments : eau, terre, arbres ne seraient pas devenus ruine et mort pour ce petit pays.
Tu possèdes l'intelligence, la hardiesse, l'instruction, la promptitude, la prestance. Tu as tant et tant d'avantages. Mais tout cela est sauvagement disposé en toi et tu laisses tout en cet état. Regarde : tu as besoin d'un travail patient et constant sur toi-même pour mettre de l'ordre. Cet ordre devient ensuite une force, au milieu de tes qualités, de façon que lorsque survient la tempête des tentations le bien qui est en toi ne devienne pas un mal pour toi et pour les autres."
"Tu as raison, Maître. À chaque moment, je suis chaviré par le vent et tout se bouleverse. Et tu dis que je pourrais..."
"La volonté est tout, Judas."
"Mais, il y a des tentations si mordantes... On se terre de peur que le monde ne les lise sur le visage."
"Voilà l'erreur ! Ce serait justement le moment de ne pas se terrer. Mais de rechercher la compagnie : celle des bons pour en recevoir une aide. Le simple contact avec la paix des bons calme la fièvre. Et rechercher aussi la compagnie de ceux qui critiquent, car, cause de cet orgueil qui pousse à se cacher pour qu'on ne déchiffre pas le secret de nos âmes tentées, cela réagirait contre la faiblesse morale et on ne tomberait pas."
"Toi, tu es allé au désert..."
"Parce que je pouvais le faire. Mais malheur à ceux qui sont seuls s'ils ne sont pas, dans leur solitude, multitude contre la multitude."
"Comment ? Je ne comprends pas."
"Multitude de vertus contre la multitude des tentations. Quand il y a peu de vertu, il faut faire comme ce lierre inconsistant s'accrocher aux branches des arbres robustes pour monter."
"Merci, Maître. Je m'attache à Toi et aux compagnons. Mais aidez-moi tous. Vous êtes tous meilleurs que moi."
"Meilleur a été le milieu frugal et honnête où nous avons grandi, ami. Mais maintenant, tu es avec nous et nous t'aimons bien Tu verras... Ce n'est pas pour critiquer la Judée, mais crois qu'en Galilée, au moins dans nos pays, il y a moins de richesse et moins de corruption. Tibériade, Magdala, d'autres endroits où l'on se réjouit, sont près de nous. Mais nous, nous vivons avec notre âme simple, grossière, si tu veux, mais laborieuse, saintement satisfaite de ce que Dieu nous a accordé." dit Jacques d'Alphée.
"Mais, sais-tu, Jacques ? La maman de Judas est une sainte femme. On voit la bonté peinte sur son visage" objecte Jean.
Judas de Kériot lui sourit, heureux du compliment et son sourire s'épanouit quand Jésus ajoute : "Tu l'as bien dit, Jean. C'est une sainte créature."
"Eh ! oui, mais le rêve de mon père était de faire de moi un grand du monde et il m'a séparé bien vite et trop profondément de ma mère..."
"Mais qu'avez-vous à dire, vous qui ne cessez de parler ? demande de loin Pierre. Arrêtez-vous ! Attendez-nous. Ce n'est pas gentil d'aller ainsi sans penser à moi qui ai les jambes courtes
Ils s'arrêtent jusqu'à ce que l'autre groupe les ait rejoints. "Ouf ! Comme je t'aime bien, ma petite barque ! Ici, on peine comme des esclaves... Que disiez-vous ?"
"Nous parlions des qualités pour être bons" répond Jésus.
"Et à moi, tu ne les dis pas, Maître ?"
"Mais oui : ordre, patience, constance, humilité, charité... Je l'ai dit beaucoup de fois !"
"Mais, l'ordre, non. Que vient-il faire ?"
"Le désordre n'est jamais une bonne qualité. Je l'ai expliqué à tes compagnons. Ils te le diront. Et je l'ai mis en tête alors que j'ai mis pour terminer la charité, car ce sont les deux extrémités d'une droite parfaite. Or tu sais qu'une droite tracée sur un plan n'a pas de commencement ni de fin. Les deux extrêmes peuvent s'interchanger. Alors que pour une spirale ou un dessin quelconque qui ne se ferme pas sur lui-même, il y a toujours un commence ment et une fin. La sainteté est linéaire, simple, parfaite et n'a que deux extrémités, comme la droite."
"C'est facile de faire une droite..."
"Tu crois ? Tu te trompes. Dans un dessin, même compliqué, un petit défaut peut passer inaperçu, mais dans une droite, on voit tout de suite chaque erreur : ou de pente ou d'incertitude. Quand Joseph m'apprenait le métier, il insistait beaucoup pour que les tables soient bien planes et, avec raison, il me disait : "Vois-tu, mon fils ? Une légère imperfection dans un enjolivement ou un travail fait au tour, ça peut encore passer, car un œil qui n'est pas très habitué, s'il observe un point ne voit pas l'autre.
Mais si une planche n'est pas aplanie comme il faut, même pour le travail le plus simple, comme une table de paysan, c'est un travail manqué. Ou elle penche, ou elle est boiteuse. Elle n'est plus bonne que pour le feu". Nous pouvons dire cela aussi pour les âmes. Pour ne plus servir à autre chose qu'au feu de l'enfer, c'est-à-dire pour conquérir le Ciel, il faut être parfait comme une planche rabotée et dressée comme il faut. Celui qui commence son travail spirituel dans le désordre, en commençant par des choses inutiles, en sautant, comme un oiseau inquiet, d'une chose à une autre, lorsqu'il veut joindre les différentes parties de son travail, il n'arrive plus à rien. Pas d'assemblage possible. Par conséquent l'ordre. Par conséquent la charité. Puis, en gardant fixées entre les deux étaux ces deux extrêmes, qu'ils ne bougent plus du tout, travailler à tout le reste : que ce soit ornements ou sculptures. As-tu compris ?"
"J'ai compris." Pierre digère en silence la leçon qui lui est donnée et conclut tout à coup : "Alors mon frère est plus brave que moi. Lui est vraiment ordonné. Un pas après l'autre, silencieux, calme. Il semble ne pas bouger, et, au contraire... Je voudrais faire vite et beaucoup de choses, et je ne fais rien. Qui va m'aider ?"
"Ton bon désir. Ne crains pas, Pierre. Tu fais, toi aussi. Tu te fais."
"Et moi ?"
"Toi aussi, Philippe."
"Et moi ? Il me semble n'être absolument bon à rien, moi."
"Non Thomas, toi aussi tu te travailles. Tous, tous vous vous travaillez. Vous êtes des arbres sauvages, mais greffés vous changez lentement et sûrement et Moi, j'ai en vous ma joie."
"Voilà : nous sommes tristes et tu nous consoles. Faibles et tu nous fortifies. Peureux, et tu nous donnes le courage. Pour tous, et dans tous les cas, tu as tout de suite le conseil et le réconfort. Comment fais-tu, Maître, pour être toujours si prompt et si bon ?"
"Mes amis, c'est pour cela que je suis venu sachant à l'avance ce que j'aurais trouvé et ce que je devrais faire. Quand on n'a pas d'illusions, on n'est pas déçu, on ne perd pas haleine. On va de l'avant. Rappelez-vous-le, pour quand, vous aussi, vous devrez travailler l'homme animal pour en faire l'homme spirituel
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Emmaüs de la montagne
le village des disciples d'Emmaüs
Habitants ou natifs
Cléophas, le chef de la synagogue et sa famille - Cléophas son fils et Simon son beau-père, les deux pèlerins d'Emmaüs - Simon d’Emmaüs le notable - Hermas le notable, disciple - Joseph d’Emmaüs accusé d’inceste.
Descriptif
Jésus se trouve avec les siens dans un endroit très montagneux. La route est incommode et difficile. Jésus y prêche.
Faits marquants
Vers la fin de sa Vie Publique et lors d'un deuxième séjour, Jésus y dit une parabole sur la situation d'Israël.. C'est aussi vers ce village à 11 km de Jérusalem, que Cléophas et son beau-père Simon se dirigeaient quand Jésus leur apparut (Luc 24,13) (10.11)
Son nom
Ammaous - Beit Mizzeh - Moza - Kh. Beit Mizza : Village situé à 60 stades (entre 6 et 11 km) à l'ouest de Jérusalem
En savoir plus sur ce lieu
Il y a plusieurs Emmaüs : l’un est la patrie de Cléophas, elle est dans une région montagneuse et proche de Jérusalem. L’autre, Emmaüs de la plaine en est plus éloigné
Jésus et ses Apôtres dans la montagne
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Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Dans la maison du chef de la synagogue Cléophas
Jean et son frère frappent à la porte d'une maison dans un pays. Je reconnais la maison où entrèrent les deux d'Emmaüs avec Jésus ressuscite .. Quand on leur a ouvert, ils parlent avec quelqu'un que je ne vois pas, puis ils sortent et vont par une rue rejoindre Jésus, arrêté avec les autres dans un endroit à l'écart.
"Il est là, Maître, et il est tout heureux que tu sois justement venu. Il nous a dit : "Allez Lui dire que ma maison est à sa disposition. Maintenant, je viens, moi aussi".
"Allons, alors."
Ils marchent quelque temps, et puis ils rencontrent le vieux chef de synagogue Cléophas déjà vu à "La Belle Eau" . Ils s'inclinent l'un et l'autre, mais ensuite le bon vieux, qui semble un patriarche, s'agenouille en saluant avec vénération. Des citadins qui le voient s'approchent avec curiosité.
Le vieillard se lève et dit : "Voici le Messie promis. Souvenez-vous de ce jour, ô habitants d'Emmaüs."
Les uns regardent avec une curiosité toute humaine, d'autres ont déjà un religieux respect. Deux hommes se fraient un chemin et disent : "Paix à Toi, Rabbi. Nous y étions, nous aussi, ce jour-là."
"Paix à vous et à tous. Je suis venu comme le chef de votre synagogue m'en avait prié."
"Feras-tu des miracles ici aussi ?"
"S'il y a des fils de Dieu qui croient et qui ont besoin de miracles, j'en ferai certainement."
Le chef de la synagogue dit : "Que ceux qui veulent entendre, le Maître viennent à la synagogue, et de même ceux qui ont des malades. Puis-je dire cela, Maître ?"
"Tu le peux. Après l'heure de sexte, je serais tout à vous. Maintenant, j'appartiens au bon Cléophas." Et suivi d'une escorte de gens, il continue aux côtés du vieillard jusqu'à sa maison.
"Voici mon fils, Maître, et mon épouse, et l'épouse de mon fils et ses petits-enfants. Je regrette beaucoup que mon autre fils soit avec le beau-père de mon fils Cléophas à Jérusalem en même temps qu'un pauvre homme d'ici
Mais, je t'en parlerai. Entre, Seigneur avec tes disciples."
Ils entrent et se restaurent suivant les usages du pays. Puis, ils s'approchent d'un feu qui brûle dans une large cheminée, car la journée est humide et froide.
"Dans peu de temps, nous allons nous asseoir à table. J'ai invité les notables de l'endroit. Grande fête, aujourd'hui. Ils ne croient pas tous en Toi, mais ils n'ont pas non plus de sentiments hostiles. Ils cherchent, seulement... Ils voudraient croire. Mais nous avons été trompés tant de fois, ces derniers temps, au sujet du Messie . Il y a de la méfiance. Il suffirait d'une parole du Temple pour enlever toute méfiance. Mais le Temple... J'ai pensé qu'en te voyant et en t'entendant, ainsi, simplement, on peut beaucoup obtenir en ce sens. Je voudrais te donner de vrais amis."
"Tu es l'un d'eux."
"Je suis un pauvre vieux ! moi. Si j'étais plus jeune, je te suivrais, mais l'âge m'alourdit."
"Tu me sers déjà en croyant. Tu me prêches par ta foi. Sois tranquille, Cléophas. Je ne t'oublierai pas à l'heure de la Rédemption."
"Voici Simon avec Hermas. Ils sont sur le point d'arriver" annonce le fils du chef de la synagogue.
Tout le monde se lève pendant qu'entrent deux hommes d'un certain âge, à l'air seigneurial.
"Celui-ci c'est Simon et cet autre Hermas, Maître. Ce sont de vrais Israélites, mais sincères au fond de l'âme."
"Dieu se révélera à leurs âmes. Que la paix, en attendant, descende sur eux. Sans la paix on n'entend pas Dieu."
"C'est dit aussi au livre des Rois en parlant d'Élie."
"Est-ce que ce sont tes disciples, ceux-ci ?" demande celui qui a nom Simon.
"Oui."
"Il y en a de tout âge et de toute région. Et Toi, tu es Galiléen ?"
"De Nazareth, mais je suis né à Bethléem à l'époque du recensement."
"Bethléemite alors. C'est ce que confirment tes traits."
"C'est une bienveillante confirmation pour la faiblesse humaine mais la confirmation est de l'ordre surhumain."
"Dans tes œuvres, tu veux dire ?" dit Hermas.
"En elles et dans les paroles que l'Esprit allume sur mes lèvres."
"Elles m'ont été répétées par des auditeurs. Ta sagesse est vraiment grande. Est-ce sur elle que tu as l'intention de fonder ton Royaume ?"
"Un roi doit avoir des sujets qui connaissent les lois de son royaume."
"Mais tes lois sont toutes spirituelles !"
"Tu l'as dit, Hermas, toutes spirituelles. J'aurai un royaume spirituel. J'ai donc un code spirituel."
"Mais, le rétablissement d'Israël, alors ?"
"Ne tombez pas dans l'erreur habituelle de prendre le nom d'Israël avec sa signification humaine. On dit Israël pour signifier "Peuple de Dieu". Je rétablirai la vraie liberté et la vraie puissance de ce peuple de Dieu et je la rétablirai en rendant au Ciel les âmes, rachetées et en possession de la sagesse des vérités éternelles."
"Prenons place à table, je vous en prie." dit Cléophas qui prend place avec Jésus au centre. À droite de Jésus, il y a Hermas et côté de Cléophas, Simon, puis les fils du chef de la Synagogue, et aux autres places les disciples.
Jésus, à la prière de l'hôte, fait l'offrande et la bénédiction et le repas commence.
"Tu viens dans ces régions, Maître ?" demande Hermas.
"Non, je vais en Galilée. Je suis venu ici, en passant."
"Comment ? Tu quittes "La Belle Eau" ?"
"Oui, Cléophas."
"Il y venait des foules, bien que ce fût l'hiver. Pourquoi le déçois-tu ?"
"Ce n'est pas Moi. Les purs d'Israël en ont décidé ainsi."
"Quoi ? Pourquoi? Quel mal faisais-tu ? La Palestine a beaucoup de rabbis qui parlent où ils veulent. Pourquoi cela ne t'est-il pas permis, à Toi ?"
"Ne cherche pas, Cléophas. Tu es âgé et sage. Ne te mets pas au cœur le poison de cette amère connaissance."
"Mais peut-être, tu disais des doctrines nouvelles, estimées dangereuses, oh ! certainement par erreur d'appréciation par les scribes et les pharisiens ? Tout ce que nous savons de Toi ne nous semble pas... est-ce vrai Simon ? Mais nous ne connaissons pas tout, peut-être. En quoi consiste pour Toi la Doctrine ?" demande Hermas.
"Dans la connaissance précise du Décalogue, dans l'amour et la miséricorde. L'amour et la miséricorde, cette respiration, ce sang de Dieu, c'est la règle de ma Doctrine et de ma conduite. Et j'en fais l'application dans toutes les situations de ma journée."
"Mais, ce n'est pas une faute ! C'est de la bonté !"
"Les scribes et les pharisiens jugent que c'est une faute, mais Moi, je ne puis mentir à ma mission ni désobéir à Dieu qui m'a envoyé sur la terre comme "Miséricorde". Il est venu le temps de la Miséricorde totale, après des siècles de Justice. Elles sont sœurs, comme nées d'un même sein. Mais d'abord la Justice a été plus forte et l'autre adoucissait seulement sa rigueur - car Dieu ne peut s'empêcher d'aimer - maintenant, c'est la Miséricorde qui est reine et combien s'en réjouit la Justice qui souffrait tant de devoir punir ! Si vous y regardez de près, vous voyez aisément qu'elles ont toujours existé à partir du moment où l'Homme a contraint Dieu à être sévère. L'existence de l'humanité n'est que la preuve de ce que je dis. La miséricorde est mélangée à la punition même d'Adam. Il pouvait les réduire en cendres du fait de leur péché. Il leur a donné l'expiation . Aux yeux de la femme, cause de tout le mal, humiliée pour cette raison, Il a fait briller la figure d'une Femme, cause du bien. À eux deux il a accordé des enfants et les connaissances nécessaires à l'existence. À Caïn assassin, en même temps que le frappait la justice, Il a accordé un signe qui était miséricorde pour qu'on ne le tuât pas .
Et à l'humanité corrompue, Il a accordé Noé, pour la conserver dans l'arche . Et à partir de là Il a promis un pacte éternel de paix. Plus de Déluge impitoyable, plus. La Justice a été influencée par la Miséricorde.. Voulez-vous remonter avec Moi l'Histoire Sacrée jusqu'à mon arrivée ! Vous verrez toujours, et toujours plus larges se répandre les ondes de l'amour. Maintenant c'est la pleine marée de Dieu, et elle te soulève, ô humanité, sur ses eaux douces et calmes, elle te soulève jusqu'au Ciel, pure, belle, et elle te dit : "Je te rends à mon Père".
Les trois sont absorbés dans l'étonnement d'une telle lumière d'amour. Puis Cléophas soupire : "C'est ainsi. Mais Toi seul Tu es ainsi ! Qu'en sera-t-il de Joseph ? Il devrait déjà avoir été entendu ? L'aura-t-il été ?"
Personne ne répond. Cléophas se tourne vers Jésus : "Maître, il s'agit de quelqu'un d'Emmaüs. Son père, autrefois a répudié son épouse qui alla à Antioche s'établir avec un frère, propriétaire d'un magasin. Cet homme est tombé dans une faute grave. Lui n'avait jamais connu cette femme, qui avait été chassée après quelques mois de mariage, et je n'en cherche pas les raisons. Il n'avait rien su d'elle, parce que naturellement son nom était banni de cette maison. Arrivé à âge d'homme, et ayant hérité de son père son commerce et ses biens, il pensa à se marier. Il avait connu à Joppé une femme propriétaire d'un riche magasin et l'avait épousée. Or, je ne sais pas comment on sut ni comment on fit à savoir que cette femme était une fille de l'épouse de son père. Donc, péché grave bien qu'à mon avis, la filiation de cette femme soit très incertaine. Joseph, frappé de condamnation, a perdu à la fois sa tranquillité de fidèle et de mari. Malgré son chagrin, il répudia sa femme, sa prétendue sœur, qui de douleur fut prise par la fièvre et en mourut. Malgré cela, on ne lui a pas pardonné. Moi je dis qu'en conscience, s'il n'y avait pas d'ennemis autour de son bien, il n'aurait pas été ainsi frappé. Toi, que ferais- tu ?"
"Le cas est très grave, Cléophas. Quand tu es venu vers Moi, pourquoi ne m'en as-tu pas parlé ?"
"Je ne voulais pas t'éloigner d'ici..."
"Oh ! mais des choses de ce genre ne me chassent pas ! Maintenant, écoute. Matériellement, c'est l'inceste et par conséquent la punition. Mais la faute, pour être moralement une faute, doit avoir pour base la volonté de pécher. Cet homme a-t-il sciemment commis un inceste ? Tu dis que non. Alors, où est la faute ? Je veux dire : la faute d'avoir voulu pécher ? Il reste celle de la vie commune avec une fille de son propre père. Mais tu dis que cette parenté est incertaine. Et même si elle était établie, la faute cesse avec l'interruption de la vie commune. Ici, l'interruption est certaine non seulement par la répudiation mais du fait que la mort est survenue. Je dis donc qu'on devrait pardonner à cet homme même ce semblant de péché.
Je dis : puisqu'il n'y a pas de condamnation pour l'inceste royal qui dure au vu et su de tout le monde, on devrait avoir pitié de ce cas douloureux, dont l'origine remonte à l'autorisation accordée par Moïse de répudier sa femme, pour éviter des maux plus nombreux, sinon plus graves. Cette permission, je la condamne, car l'homme, bien ou mal marié doit vivre avec son épouse et ne pas la répudier, ce qui favorise des adultères et des situations semblables à celle-ci. En outre, je le répète, en matière de sévérité, il faut l'exercer avec une égale mesure à l'égard de tous. Et surtout à l'égard de soi-même et des grands. Maintenant, personne, que je sache, à part le Baptiste, n'a élevé la voix contre le péché du roi Ceux qui condamnent sont-ils exempts de fautes semblables ou pires, ou bien leur nom et leur puissance servent-ils à les voiler, comme leur somptueux manteau dérobe la vue de leur corps que le vice rend souvent malade ?"
"Tu as bien parlé, Maître. C'est bien cela. Mais Toi, en somme, qui es-tu ? ..." demandent ensemble les deux amis du chef de la synagogue.
Jésus ne peut répondre, car on ouvre la porte que franchit Simon beau-père de Cléophas fils.
"Bon retour ? Et bien ?"
La curiosité est si vive que personne ne pense plus au Maître.
"Et bien... condamnation absolue. Ils n'ont même pas accepté l'offrande du sacrifice. Joseph est séparé d'Israël."
"Où est-il ?"
"Là, dehors, et il pleure. J'ai cherché à parler avec les plus puissants. Ils m'ont chassé comme un lépreux. Maintenant... Mais... C'est la ruine de cet homme. Les biens et l'âme. Que voulez-vous qu'il fasse ?"
Jésus se lève et se dirige vers la porte sans une parole. Le vieux Cléophas croit que Lui s'est offensé de sa négligence et il dit : "Oh ! pardonne, Maître ! Mais la douleur de l'événement m'a troublé l'esprit. Reste, je t'en prie !"
"Je reste, Cléophas. Je vais seulement trouver le malheureux. Venez, si vous voulez avec Moi." Jésus sort dans le vestibule.
Devant la maison, il y a une bande de terrain et des petits parterres, puis, au de-là, la rue. Par terre sur le seuil, il y a un homme. Jésus s'en approche en lui tendant les mains. Par derrière il y a tous les autres qui cherchent à voir.
"Joseph, personne ne t'a pardonné?" Jésus parle avec une extrême douceur.
L'homme tressaille en entendant une voix inconnue et toute bonté, après tant de voix qui le condamnent. Il lève la tête et le regarde étonné.
"Joseph, personne ne t'a pardonné ?" reprend Jésus et il se penche pour prendre les mains de l'homme essayant de le relever.
"Qui es-tu ?" demande le disgracié.
"Je suis la Miséricorde et la Paix."
"Pour moi, il n'y a plus de miséricorde ni de paix."
"Dans le sein de Dieu, il y en a toujours. Ce sein déborde de ces choses et spécialement pour les malheureux."
"Mais, ma faute est telle que je suis séparé de Dieu. Laisse-moi, Toi, qui certainement es bon, pour ne pas te contaminer."
"Je ne te lâche pas. Je veux te conduire à la paix."
"Mais, moi, je suis... Toi, qui es-tu ?"
"Je te l'ai dit : Miséricorde et Paix. Je suis le Sauveur. Je suis Jésus. Lève-toi. Moi, je peux ce que je veux. Au nom de Dieu, je t'absous de l'involontaire contamination. L'autre mal n'existe pas. Je suis l'Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde. C'est à Moi que l'Éternel a donné tout jugement. Qui croit en ma parole aura la vie éternelle. Viens, pauvre fils d'Israël. Restaure ton corps épuisé et fortifie ton esprit abattu. Je pardonnerai bien d'autres fautes. Non. Il ne viendra pas de Moi le désespoir dans les cœurs ! Je suis l'Agneau sans tache, mais je ne fuis pas les brebis blessées, par peur de me contaminer. Au contraire je les cherche et les conduis avec Moi. Trop, trop nombreux sont ceux qui sont entraînés dans une ruine complète par la sévérité d'un jugement, d'ailleurs injuste. Malheur à ceux qui, par une rigueur intransigeante, amènent un esprit au désespoir ! Ce ne sont pas les intérêts de Dieu, mais ceux de Satan qu'ils servent.
En ce moment je vois une pécheresse qui désire anxieusement sa rédemption éloignée du Rédempteur. Je vois un chef de synagogue persécuté pour sa justice. Je vois que l'on frappe un homme tombé dans une faute par inadvertance. Je vois que trop de choses se font qui proviennent d'où vit le vice et le mensonge. Comme un mur qui se dresse, brique après brique et crée la séparation, ainsi les choses que j'ai vues, et j'en ai vu déjà trop en une année, sont en train d'élever entre Moi et eux un mur de dureté. Malheur à eux quand il sera complètement élevé avec les matériaux qu'eux-mêmes fournissent ! Tiens : bois, mange. Tu es épuisé. Puis, demain, Tu viendras avec Moi. Ne crains pas. Quand ton esprit sera redevenu tranquille et paisible, tu seras libre de choisir ton avenir. En ce moment tu ne le pourrais pas, et il serait dangereux de te laisser faire."
Jésus a amené l'homme dans la salle et l'a forcé à s'asseoir à sa place et puis il le sert. Ensuite il se tourne vers Hermas et Simon et leur dit : "Voilà ma Doctrine. C'est cela et pas autre chose. Et je ne me borne pas à la prêcher, mais je la réalise. Qui a soif de Vérité et d'Amour, qu'il vienne à Moi."
Jésus dit : "Et avec cela se termine la première année d'évangélisation. Prenez-en note. Que vous dire encore ? J'ai donné ce récit parce que mon désir était qu'il fût connu. Mais il se produit pour ce travail la même chose qu'avec les pharisiens. Mon désir d'être aimé - connaître, c'est aimer - se trouve repoussé par trop de choses. Et voilà une grande douleur pour Moi, l'Éternel Maître, tenu en captivité par vous..."
Repas de Jésus chez Cléophas
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Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Instructions aux disciples en allant vers Arimathie
Deuxième année de la Vie Publique de Jésus
Vision du jeudi 19 avril 1945
"Seigneur, qu'allons-nous faire de celui-là ?" demande Pierre à Jésus en montrant l'homme nommé Joseph qui les suit depuis qu'ils ont quitté Émmaüs [1] et qui maintenant écoute les deux fils d'Alphée et Simon, qui s'occupent particulièrement de lui.
"Je l'ai dit. Il vient avec nous jusqu'en Galilée."
"Et ensuite ?…"
"Ensuite... il reste avec nous. Tu verras qu'il en sera ainsi."
"Disciple lui aussi ? Avec cette affaire sur son compte ?"
"Es-tu pharisien, toi aussi ?"
"Moi non ! Mais... il me semble que les pharisiens ne nous tiennent que trop à l’œil..."
"Et s'ils le voient avec nous, ils nous donneront des ennuis. C'est cela que tu veux dire. Et alors, par peur d'être troublés, on devrait laisser un fils d'Abraham aux prises avec la désolation ? Non, Simon Pierre. C'est une âme qui peut se perdre ou se sauver selon la manière dont est soignée sa grande blessure."
"Mais nous, ne sommes-nous pas déjà tes disciples ?" Jésus regarde Pierre et sourit finement. Puis il dit : "Un jour, il y a plusieurs mois, Moi, je t'ai dit : "Il en viendra beaucoup d'autres". Le champ est vaste, très vaste. Les travailleurs seront toujours insuffisants pour son étendue... parce qu'aussi beaucoup feront comme Jonas : ils mourront à la peine. Mais vous serez toujours mes préférés." termine Jésus en attirant près de Lui Pierre, assombri, mais qui se rassérène avec cette promesse.
"Alors, il vient avec nous ?"
"Oui, jusqu'à ce que son cœur se soit ragaillardi". Il est empoisonné par tant de hargne qu'il a dû absorber. Il est intoxiqué."
Jacques et Jean, avec André rejoignent aussi le Maître, et ils écoutent.
"Vous ne pouvez pas évaluer l'immensité du mal que l'homme peut faire à l'homme par une intransigeance hostile. Je vous prie de vous souvenir que votre Maître a toujours été bienveillant avec les malades spirituels. Vous croyez que mes plus grands miracles et ma principale vertu se manifestent par la guérison des corps. Non, amis... Oui, venez, vous aussi qui êtes devant et vous qui êtes derrière Moi. La route est large et nous pouvons marcher en groupe."
Tous se serrent près de Jésus qui continue : "Mes principales œuvres, celles qui témoignent davantage de ma nature et de ma mission, celles que mon Père regarde avec joie, ce sont les guérisons des cœurs, soit les guérisons d'un vice ou de plusieurs vices capitaux, soit les désolations qui abattent, dans la certitude d'être frappés par Dieu et abandonnés par Dieu.
Une âme qui a perdu cette certitude de l'aide de Dieu, qu'est-elle jamais ? C'est un faible liseron qui se traîne dans la poussière car il ne peut s'accrocher à l'idée qui était sa force et sa joie. Vivre sans espérance est une horreur. La vie est belle avec ses duretés seulement parce qu'elle reçoit le flot du Soleil Divin. Cette vie a pour but ce Soleil. Est-il sombre le jour humain, trempé de larmes, marqué de sang ? Oui, mais après il y aura le Soleil. Plus de douleurs, plus de séparations, plus de duretés, plus de haines, plus de misères et de solitude dans les brouillards qui accablent, mais clarté et chant, mais sérénité et paix, mais Dieu. Dieu : le Soleil Éternel ! .
Regardez comme elle est triste la terre quand survient une éclipse. Si l'homme devait se dire : "Le soleil est mort" ne lui semblerait-il pas qu'il vit pour toujours dans une obscure tombe souterraine, emmuré, enseveli, mort avant d'être mort ? Mais l'homme sait qu'au-delà de cet astre qui cache le soleil et donne au monde un aspect funèbre, il y a toujours le gai soleil de Dieu. C'est ainsi qu'est la pensée de l'union avec Dieu durant une vie. Les hommes blessent, volent, calomnient ? Mais Dieu guérit, restitue, justifie. Et sans mesure. Les hommes disent : "Dieu t'a repoussé" ? Mais l'âme, sûre d'elle, pense, doit penser : "Dieu .est juste et bon. Il voit les causes et Il est bienveillant. Et Il l'est encore plus que l'homme le plus bienveillant ne puisse l'être. Il l'est infiniment. Par conséquent, non, Il ne me repoussera pas si j'incline mon visage en pleurs sur son sein et Lui dis : "Père. Toi seul me restes. Ton enfant est affligé et abattu. Donne-moi ta paix... "
Maintenant Moi, l'Envoyé de Dieu, je rassemble ceux que l'homme a troublés ou que Satan a renversés et je les sauve. C'est mon œuvre, une œuvre vraiment mienne. .Le miracle sur la chair, c'est la puissance divine. La rédemption des esprits, c'est l’œuvre de Jésus Christ, Sauveur et Rédempteur. Je pense, et je ne me trompe pas, que ceux-là qui ont trouvé en Moi leur réhabilitation aux yeux de Dieu et à leurs propres yeux, seront mes disciples fidèles, ceux qui, avec plus de force, pourront entraîner les foules vers Dieu en disant: "Vous, pécheurs ? Moi aussi. Vous, avilis ? Moi aussi. Vous désespérés ? Moi aussi.
Et pourtant, vous le voyez ? De ma misère spirituelle, le Messie a eu pitié, et il m'a voulu son prêtre, parce que Lui est la Miséricorde et Il veut que le monde se persuade de cela. Et nul n'est plus apte à persuader que celui qui en lui-même l'a éprouvée". Maintenant Moi, à mes amis et à ceux qui m'ont adoré depuis ma naissance, à vous par conséquent et aux bergers, j'unis ceux-ci [2][8]. Et même, je les unis aux bergers, à ceux que j'ai guéris, à ceux qui, sans choix spécial comme celui de vous autres douze, ont pris mon chemin et le suivront jusqu'à la mort.
Près d'Arimathie se trouve Isaac. Notre ami Joseph m'a demandé cela. Je prendrai avec Moi Isaac, pour qu'il s'unisse à Timon quand il nous rejoindra Si tu crois qu'en Moi il y a la paix et le but d'une vie entière, tu pourras t'unir à eux. Ils seront pour toi de bons frères."
"O mon Réconfort ! C'est exactement comme tu dis. Mes grandes blessures, et d'homme et de croyant, se guérissent d'heure en heure. Depuis trois jours je suis avec Toi et il me semble que ce qui était pour moi un déchirement il y a seulement trois jours, soit un rêve qui s'éloigne. Je l'ai fait, mais plus le temps passe et plus ce rêve s'évanouit, dans ses contours mordants, en présence de ta réalité. Ces nuits dernières, j'ai beaucoup réfléchi. À Joppé j'ai un bon parent. C'est lui qui a été... la cause involontaire de mon malheur, car c'est par lui que j'ai connu cette femme. Et cela t'indique si nous pouvions savoir de qui elle était la fille... D'elle, de la première femme de mon père, oui, elle l'était, mais pas de mon père.
Elle portait un autre nom, elle venait de loin. Elle a connu mon parent par échange de marchandises. Et moi, je l'ai connue ainsi. Mon parent désire vivement mes commerces. Je les lui offrirai. Ce serait la ruine si je les laissais sans patron. Et lui, les acquerra sans aucun doute, pour ne pas éprouver tout le remords d'avoir été la cause de mon malheur. Et je pourrai me suffire et te suivre tranquille. Je te demande seulement de m'accorder cet Isaac que tu nommes. J'ai peur d'être seul avec mes pensées. Trop tristes encore..."
"Je vais te donner Isaac. C'est un cœur bon. La douleur l'a perfectionné. Pendant trente années il a porté sa croix il sait ce que c'est que souffrir... Nous, nous irons de l'avant pendant ce temps. Et vous nous rejoindrez à Nazareth."
"Ne nous arrêtons-nous pas chez Joseph, dans sa maison ?"
"Joseph est à Jérusalem, probablement... Le Sanhédrin a beaucoup à faire. Mais nous le saurons par Isaac. S'il est chez lui, nous lui apporterons notre paix. Sinon, nous nous arrêterons une nuit seulement pour nous reposer J'ai hâte de rejoindre la Galilée.
Il y a là une Mère qui souffre. Parce que, rappelez-le-vous, il y a quelqu'un qui se donne pour tâche de l'affliger. Je veux la rassurer
***
Arimathie
la ville de Joseph
Habitants ou natifs
Joseph l'ancien (d'Arimathie)
Descriptif
"Arimathie est assez accidentée. Je ne sais pourquoi, je me la figurais en plaine. Pourtant ses collines s'abaissent graduellement vers la plaine qui, à certains détours de la route, apparaît fertile du côté du couchant et, en cette matinée de novembre disparaît à l'horizon sous une brume qui semble une étendue d'eau illimitée.
Je me rends compte qu'ils parlent de Joseph d'Arimathie, et Thomas, qui peut-être le connaît très bien, montre ses vastes et belles propriétés sur la colline, spécialement du côté de Jérusalem, sur la route qui va de la capitale à Arimathie et relie ensuite cette localité avec Joppé. Tel est, je me rends compte, le sens de leur conversation, et Thomas parle aussi avec admiration des champs que possède Joseph qui bordent les routes de la plaine".
Faits marquants
C'est au cours d'un banquet chez Joseph que Jésus rencontre quelques synhédristes, dont Gamaliel. Certains lui seront favorables et d'autres irrémédiablement hostiles
Son nom : יהרמת (Arimathie) - סרנתי (Rantis)
Alphabet hébreu sur croixsens.net
Arimathie, nom généralement retenu par les Bibles de la tradition catholique, est appelée Arimathée dans la Bible Louis Second et généralement dans les Bibles issues de la tradition protestante. C'est ce que retient aussi la TOB (Traduction œcuménique de la Bible), traduction plus exacte si on se réfère à la Vulgate de Jérôme de Stridon (Vème siècle) qui parle d'Arimathaea (Voir le texte Matthieu, 27,57).
Arimathie(thée) est probablement une déformation de Ramataïm (voir la note ci-dessous). C'est aujourd'hui Rantis ou Rentis à 35 km au nord-ouest de Jérusalem. Arimathie se traduirait par "J'ai choisi".
En savoir plus sur ce lieu
Eusèbe de Césarée et saint Jérôme, le traducteur de la Vulgate, identifient Arimathie avec Rama de Samuel dans la région d'Éphraïm. C'est ce que retient André Chouraqui dans sa traduction en nommant Joseph d'Arimathie "Joseph de Ramataïm" (Matthieu 27,57). C'est en effet sous cette appellation de Ramataïm (ou Ramathaïm) que le Livre de Maccabées désigne Rama de Samuel (1 Maccabées 11,34).
C'est donc la patrie du grand prophète. La maison de ses parents y est située. Elle deviendra plus tard la sienne. Les Anciens d'Israël et David viendront l'y voir et il y sera enseveli (1 Samuel : 1,19 – 2,11 – 7,17 – 8,4 – 15,34 – 16,13 –19,18 – 25,1)
Source : "Dictionnaire de la Bible", André-Marie Gérard – Robert Laffont, 2003 – ISBN 2-221-05760-0)
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Joseph d' Arimathie
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Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Maud, tu attaques le tome 3, je l'ai déjà re-re-commencé et j'ai trouvé à l'intérieur de la couverture , ces notes prises il y a fort longtemps (mais qui ont dû m'interpeller dans le tome 3) :
"Avant de faire (ou dire) quoique ce soit, se demander si c'est bon pour mon âme"!
J'avais complètement oublié cette phrase pourtant simple à retenir et tellement importante!
"Avant de faire (ou dire) quoique ce soit, se demander si c'est bon pour mon âme"!
J'avais complètement oublié cette phrase pourtant simple à retenir et tellement importante!
AZUR- Combat avec Sainte Marie
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Merci Azur
Exact , je commence le tome 3 de cette belle oeuvre
Je reprends ta très belle phrase qui oui est pleine de significations
"Avant de faire (ou dire) quoique ce soit, se demander si c'est bon pour mon âme"!
J'avais complètement oublié cette phrase pourtant simple à retenir et tellement importante!
Amicalement
Maud
Exact , je commence le tome 3 de cette belle oeuvre
Je reprends ta très belle phrase qui oui est pleine de significations
"Avant de faire (ou dire) quoique ce soit, se demander si c'est bon pour mon âme"!
J'avais complètement oublié cette phrase pourtant simple à retenir et tellement importante!
Amicalement
Maud
Dernière édition par Maud le Ven 22 Fév 2013 - 19:43, édité 1 fois
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Image du volume 3 de cette belle Oeuvre de Maria Valtorta
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
En allant vers la Samarie. Instruction aux apôtres
Vision du samedi 21 avril 1945
Jésus est avec ses douze. L'endroit est toujours montagneux, mais la route étant suffisamment praticable ils se tiennent tous en groupe et parlent entre eux.
"Mais bon, maintenant que nous sommes seuls nous pouvons le dire : pourquoi tant de jalousie entre deux groupes ?" dit Philippe.
"Jalousie ? réplique Jude d'Alphée. Mais non, ce n'est que de l'orgueil !"
"Non. Je dis que ce n'est qu'un prétexte pour justifier, en quelque sorte, leur conduite injuste envers le Maître. Sous le voile du zèle à l'égard du Baptiste, on arrive à s'éloigner sans trop dégoûter la foule." dit Simon.
"Je les démasquerais."
"Nous, Pierre, nous ferions tant de choses que Lui ne fait pas."
"Pourquoi ne les fait-il pas ?"
"Parce qu'il sait qu'il est bien de ne pas les faire. Nous ne devons que le suivre. Ce n'est pas à nous de le guider. Et il faut en être heureux. C'est un grand soulagement d'avoir seulement à obéir..."
"Tu as bien parlé, Simon" dit Jésus qui, devant eux, semblait absorbé dans ses pensées. " Tu as bien parlé. Il est plus facile d'obéir que de commander. Il n'y paraît pas. Mais c'est ainsi. C'est certainement facile quand l'esprit est bon. Comme il est difficile de commander quand on a l'esprit droit. Car si un esprit n'est pas droit, il donne des ordres fous et plus que fous. Alors il est facile de commander. Mais... comme il devient plus difficile d'obéir ! Quand quelqu'un a la responsabilité d'être le premier d'un lieu ou d'une assemblée il doit avoir toujours présents à son esprit : charité et justice, prudence et humilité, tempérance et patience, fermeté et pourtant pas d'entêtement.
Oh : c'est difficile :... Vous, pour l'heure, n'avez qu'à obéir. À Dieu et à votre Maître. Toi, et non pas toi seul, tu te demandes pourquoi je fais ou ne fais pas certaines choses, tu te demandes pourquoi Dieu permet ou ne permet pas de telles choses. Vois, Pierre, et vous tous, mes amis. Un des secrets du parfait fidèle est de ne s'ériger jamais en interrogateur de Dieu. "Pourquoi fais-Tu ceci ?" demande quelqu'un qui est peu formé à son Dieu. Et il paraît prendre l'attitude d'un adulte devant un écolier pour dire : "Ce n'est pas à faire. C'est une sottise. C'est une erreur". Qui est supérieur à Dieu ?
Maintenant, vous voyez que sous prétexte de zèle pour Jean, je me trouve chassé. Et vous vous en scandalisez. Et vous voudriez que je redresse l'erreur en prenant une attitude polémique à l'égard de ceux qui soutiennent cette façon de voir. Non, cela ne sera jamais. Vous avez entendu le Baptiste par la bouche de ses disciples : "Il faut que Lui croisse et que moi je diminue". Pas de regrets, il ne s'accroche pas à sa situation... Le saint ne s'attache pas à ces choses. Il travaille, pas pour le nombre de ses "propres" fidèles. Lui n'a pas de propres fidèles. Mais il travaille pour augmenter le nombre de ceux qui sont fidèles à Dieu. Dieu seul a le droit d'avoir des fidèles.
Par conséquent, je ne regrette pas que, de bonne ou de mauvaise foi, tels ou tels demeurent disciples du Baptiste et de la même façon, vous l'avez entendu, lui ne s'afflige pas qu'il vienne à Moi de ses disciples. Il est tout à fait étranger à ces petits calculs statistiques. Il regarde le Ciel. Et Moi, je regarde le Ciel. Ne restez donc pas à batailler entre vous s'il est juste ou non que les juifs m'accusent de prendre des disciples au Baptiste, s'il est juste ou non que cela se dise. Ce sont des querelles de femmes bavardes autour d’une fontaine. Les saints se prêtent assistance, se donnent et s'échangent les esprits sans regret et avec bonne humeur, souriant à l'idée de travailler pour le Seigneur.
J'ai baptisé, et même je vous ai fait donner le baptême car l'esprit est tellement appesanti, maintenant, qu'il faut lui présenter la piété sous des formes matérielles, le miracle sous des formes matérielles, l'enseignement sous des formes matérielles. À cause de cette pesanteur spirituelle je devrai recourir à des substances matérielles quand je voudrai faire de vous des faiseurs de miracles. Mais croyez bien que ce ne sera pas dans l'huile, comme ce n'est pas dans l'eau, comme ce n'est pas dans d'autres cérémonies que se trouve la preuve de la sainteté.
Il va venir le temps où une chose impalpable, invisible, inconcevable pour les matérialistes, sera reine, la reine qui est "revenue", cause de toute sanctification opérante en toute sanctification. C'est par elle que l'homme redeviendra 'fils de Dieu' et opérera ce que Dieu opère parce qu'il aura Dieu avec lui. La Grâce. La voilà la reine revenue. Alors le baptême sera un sacrement. Alors l'homme parlera et comprendra le langage de Dieu et il donnera vie et Vie, il donnera le pouvoir de la science et de la puissance, alors... Oh ! alors ! Mais vous n'êtes pas encore mûrs pour savoir ce que vous apportera la Grâce. Je vous en prie : aidez sa venue par un travail continuel de formation sur vous-mêmes et laissez, laissez les préoccupations inutiles des esprits mesquins...
Nous voici aux confins de la Samarie . Croyez-vous que je ferais bien de parler chez eux ?"
"Oh !" Ils sont tous plus ou moins scandalisés.
"En vérité, je vous dis que des samaritains, il y en a partout. Et si je devais ne pas parler là où se trouve un samaritain, je ne devrais plus parler nulle part. Venez donc. Je ne chercherai pas à parler. Mais je ne dédaignerai pas de parler de Dieu si on vient m'en prier. Une année finit. La seconde commence. Elle est à cheval entre le début et la fin Au début, dominait le Maître. Maintenant, voici que se révèle le Sauveur. La fin aura le visage du Rédempteur. Allons. Le fleuve s'élargit en approchant de son embouchure. Moi aussi, j'étends le travail de la miséricorde car l'embouchure s'approche."
"Nous allons vers quelque grand fleuve, après la Galilée ? Au Nil, peut-être ? À l'Euphrate ?" chuchotent certains.
"Peut-être nous allons parmi les gentils..." répondent d'autres
"Ne parlez pas entre vous. Nous allons vers "mon" embouchure. C'est-à-dire vers l'accomplissement de ma mission. Soyez très attentifs parce qu'ensuite je vous quitterai et vous devrez continuer en mon nom."
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Jésus et ses apôtres
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Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
La samaritaine Fotinaï
Vision du dimanche 22 avril 1945
"Je m'arrête ici. Allez en ville. Achetez tout ce qu'il faut pour le repas. Nous mangerons ici."
"Nous y allons tous?"
"Oui, Jean. C'est bien que vous alliez en groupe."
"Et Toi? Tu restes seul... Ils sont samaritains..."
"Ce ne seront pas les pires parmi les ennemis du Christ. Allez, allez. Je prie, en vous attendant, pour vous et pour eux."
Les disciples s'en vont à regret et à trois ou quatre reprises ils se retournent pour regarder Jésus qui s'est assis sur un muret exposé au soleil près du bas et large bord d'un puits. Un grand puits, presque une citerne, tellement il est large. En été il doit être ombragé par de grands arbres, maintenant dépouillés. On ne voit pas l'eau, mais le terrain, près du puits, montre clairement qu'on a puisé de l'eau à cause des petites mares et des empreintes circulaires laissées par les brocs humides. Jésus s'assied et médite, dans son attitude ordinaire, les coudes appuyés sur les genoux et les mains jointes en avant, le corps légèrement incliné et la tête penchée vers la terre. Puis il sent un bon petit soleil qui le réchauffe et il laisse glisser son manteau de dessus sa tête et de ses épaules tout en le gardant encore replié sur sa poitrine.
Il lève la tête pour sourire à une bande de moineaux querelleurs qui se disputent une grosse mie de pain perdue par quelque personne près du puits. Mais les oiseaux s'enfuient à l'arrivée d'une femme qui vient au puits avec une amphore vide qu'elle tient par une anse de la main gauche, pendant que sa main droite écarte avec surprise son voile pour voir quel est l'homme assis là. Jésus sourit à cette femme sur les trente cinq à quarante ans, grande, aux traits fortement marqués, mais beaux. Un type que nous dirions presque espagnol avec le teint d'une pâleur olivâtre, les lèvres très vives et plutôt épaisses, des yeux démesurément grands et noirs sous des sourcils très touffus et les tresses couleur de jais que l'on voit sous le voile léger. Même les formes, à tendance plantureuse, ont un type oriental marqué, légèrement mou, comme celui des femmes arabes. Elle est vêtue d'une étoffe à rayures multicolores, bien serrée à la ceinture, tendue sur les hanches et la poitrine grassouillettes, et retombant ensuite en une sorte de volant ondulant jusqu'à terre. Quantité de bagues et de bracelets aux mains grassouillettes et brunes et aux poignets que l'on voit sous les manches de lin. Au cou un lourd collier d'où pendent des médailles, je dirais des amulettes car il y en a de toutes les formes. De pesantes boucles d'oreilles descendent jusqu'au cou et brillent sous le voile.
"La paix soit avec toi, femme. Me donnes-tu à boire ? J'ai beaucoup marché et j'ai soif."
"Mais, n'es-tu pas juif ? Et tu me demandes à boire, à moi samaritaine. Qu'est-il donc arrivé ? Sommes-nous réhabilités ou est-ce vous qui êtes humiliés ? .Sûrement un grand évènement est survenu si un juif parle poliment à une samaritaine. Je devrais cependant te dire : Je ne te donne rien pour punir en Toi toutes les insultes que depuis des siècles les juifs nous adressent."
"Tu as bien parlé. Un grand évènement est survenu et pour cela beaucoup de choses sont changées et un plus grand nombre changeront. Dieu a fait un grand don au monde et pour cela beaucoup de choses sont changées. Si tu connaissais le don de Dieu et quel est Celui qui te dit : "Donne-moi à boire", peut-être toi-même, tu Lui aurais demandé à boire et Lui t'aurait donné de l'eau vive."
"L'eau vive est dans les veines de la terre, et ce puits la possède. Mais il est à nous." La femme est moqueuse et autoritaire.
"L'eau appartient à Dieu. Comme la bonté appartient à Dieu. Comme la vie appartient à Dieu. Tout appartient à un Dieu Unique, femme. Et tous les hommes viennent de Dieu : les samaritains comme les juifs. Ce puits n'est-il pas celui de Jacob ? .Et Jacob n'est- il pas le chef de notre souche ? Si par la suite une erreur nous a séparés, cela ne change rien à notre origine."
"Notre erreur, n'est-ce pas ?" demande la femme agressive.
"Ni la nôtre, ni la vôtre. Erreur de quelqu'un qui avait perdu de vue la Charité et la Justice. Moi, je ne t'attaque pas et je n'attaque pas ta race. Pourquoi veux-tu être agressive ?"
"Tu es le premier juif que j'entends parler ainsi. Les autres... Mais, pour revenir au puits, oui, c'est celui de Jacob et il a une eau si abondante et si claire que nous de Sychar nous la préférons aux autres fontaines.
Mais il est très profond. Tu n'as pas d'amphore ni d'outre. Comment pourrais-tu donc atteindre pour moi l'eau vive? Es-tu plus que Jacob, notre saint Patriarche, qui a trouvé cette veine abondante, pour lui, ses enfants, ses troupeaux et nous l'a laissée en souvenir de lui et comme cadeau ?"
"Tu l'as dit. Mais qui boit de cette eau aura encore soif. Moi, au contraire, j'ai une eau telle que celui qui l'a bue ne sentira plus la soif. Mais elle n'appartient qu'à Moi et je la donnerai à qui me la demande. Et en vérité je te dis que celui qui aura l'eau que Moi Je lui donnerai, deviendra baigné pour toujours et n'aura plus soif, car mon eau deviendra en lui une source sûre, éternelle."
"Comment ? Je ne comprends pas. Es-tu un mage ? Comment un homme peut-il devenir un puits ? Le chameau boit et fait une provision d'eau dans le creux de son ventre. Mais ensuite il la consomme et elle ne lui dure pas toute sa vie. Et tu dis que ton eau dure toute la vie ?"
"Davantage encore: elle jaillira jusqu'à la vie éternelle. En qui la boit elle sera jaillissante jusqu'à la vie éternelle et donnera des germes de vie éternelle. Car elle est source de salut."
"Donne-moi de cette eau s'il est vrai que tu la possèdes. Je me fatigue à venir jusqu'ici. Si je l'ai, je n'aurai plus soif et je ne deviendrai jamais malade ni vieille."
"Il n'y a que cela qui te fatigue ? Rien d'autre ? Et tu n'éprouves pas d'autre besoin que de puiser pour boire, pour ton misérable corps ? Penses-y. Il y a quelque chose qui est plus que le corps: c'est l'âme. Jacob n'a pas seulement donné de l'eau du sol, pour lui et pour les siens. Mais il s'est préoccupé de se donner et de donner la sainteté, l'eau de Dieu."
"Vous nous dites païens, vous... Si c'est vrai ce que vous dites, nous ne pouvons pas être saints..." La femme a perdu son ton impertinent et ironique et elle est soumise et légèrement confuse.
"Même un païen peut être vertueux. Et Dieu, qui est juste, le récompensera pour le bien qu'il aura fait. Ce ne sera pas une récompense complète, mais, je te le dis, entre un fidèle souillé d'une faute grave et un païen sans faute, Dieu regarde avec moins de rigueur le païen. Et pourquoi, si vous savez être tels, ne venez-vous pas au Vrai Dieu ? Comment t'appelles-tu ? "
"Fotinaï"
"Eh bien, réponds-moi, Fotinaï. Ne souffres-tu pas de ne pouvoir aspirer à la sainteté parce que tu es païenne, comme toi tu dis, parce que tu es dans les brumes d'une antique erreur, comme Moi je dis ?"
"Oui, que j'en souffre. "
"Et alors, pourquoi ne vis-tu pas au moins en païenne vertueuse ? "
"Seigneur !… "
"Oui, peux-tu le nier ? Va appeler ton mari et reviens avec lui. "
"Je n'ai pas de mari... " La confusion de la femme grandit.
"Tu as bien dit. Tu n'as pas de mari. Tu as eu cinq hommes et maintenant tu as avec toi quelqu'un qui n'est pas ton mari. Était-ce nécessaire, cela ? Même ta religion ne conseille pas l'impudicité. Le Décalogue, vous l'avez, vous aussi. Pourquoi alors, Fotinaï, vis-tu ainsi ? Ne te sens-tu pas lasse de cette fatigue d'être la chair de tant d'hommes, au lieu d'être l'honnête épouse d'un seul ? N'as-tu pas peur de ta vieillesse, quand tu te trouveras seule avec tes souvenirs ? Avec tes regrets ? Avec tes peurs ? Oui, même celles-là. La peur de Dieu et des spectres.
Où sont tes enfants ? "
La femme baisse complètement la tête et ne parle pas.
"Tu ne les as pas sur la terre. Mais leurs petites âmes, auxquelles tu as interdit de connaître le jour de la lumière, t'adressent des reproches. Toujours. Bijoux... beaux vêtements... riche maison... table bien garnie... Oui. Mais le vide, les larmes et la misère intérieure. Tu es une délaissée, Fotinaï. Et ce n'est qu'avec un repentir sincère, moyennant le pardon de Dieu et par conséquent de tes enfants que tu peux devenir riche. "
"Seigneur, je vois que tu es un prophète, et j'ai honte..."
"Et à l'égard du Père qui est aux Cieux, tu n’éprouvais pas cette honte, quand tu faisais le mal? Ne pleure pas de découragement devant l'Homme... Viens ici, Fotinaï, près de Moi. Je te parlerai de Dieu. Peut-être tu ne Le connaissais pas bien. Et c'est pour cela, certainement pour cela, que tu as tant erré. Si tu avais bien connu le vrai Dieu, tu ne te serais pas ainsi avilie. Lui t'aurait parlé et t'aurait soutenue..."
"Seigneur, nos pères ont adoré sur cette montagne. Vous dites que c’est seulement à Jérusalem que l'on doit adorer. Mais, tu le dis: il n'y a qu'un seul Dieu. Aide-moi à voir où et comment je dois adorer..."
"Femme, crois-moi. Bientôt viendra l'heure où ce ne sera ni sur la montagne de Samarie ni à Jérusalem que sera adoré le Père. Vous adorez Celui que vous ne connaissez pas. Nous adorons Celui que nous connaissons, car le salut vient des juifs. Je te rappelle les Prophètes. Mais l'heure vient, et même elle commence déjà, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, non plus avec le rite antique mais avec le nouveau rite où il n'y aura plus de sacrifices, ni d'hosties d'animaux consumés par le feu. Mais le sacrifice éternel de l'Hostie Immaculée brûlée par le Feu de la Charité. Culte spirituel du Royaume spirituel. Et il sera compris de ceux qui savent adorer en esprit et en vérité. Dieu est Esprit. Ceux qui l'adorent doivent l'adorer spirituellement."
"Tu as de saintes paroles. Moi, je sais, car nous aussi nous savons quelque: chose, que le Messie est sur le point de venir. Le Messie; Celui qu'on appelle aussi "le Christ". Quand il sera venu, il nous enseignera toutes choses. Tout près d'ici [1][10] se trouve aussi celui qu'on dit être son Précurseur. Et beaucoup vont l'écouter. Mais il est si sévère !... Toi, tu es bon... et les pauvres âmes n'ont pas peur de Toi. Je pense que le Christ sera bon. On l'appelle le Roi de la Paix. Tardera-t-il beaucoup à venir ? "
"Je t'ai dit que son temps est déjà présent."
"Comment le sais-tu ? Tu es peut-être son disciple ? Le Précurseur a beaucoup de disciples. Le Christ aussi en aura."
"C'est Moi, qui te parle, qui suis le Christ Jésus."
"Toi!... Oh!..." La femme, qui s'était assise près de Jésus, se lève et va s'enfuir.
"Pourquoi t'enfuis-tu, femme?"
"C'est que je suis horrifiée de me mettre près de Toi. Tu es saint..."
"Je suis le Sauveur. Je suis venu ici - ce n'était pas nécessaire - parce que je savais que ton âme était lasse d'être errante. Tu t'es écœurée de ta nourriture... Je suis venu te donner une nourriture nouvelle et qui t'enlèvera nausée et fatigue... Voici mes disciples qui reviennent avec mon pain. Mais déjà je suis nourri de t'avoir donné les premières miettes de ta rédemption."
Les disciples lorgnent, plus ou moins prudemment, la femme, mais personne ne parle. Elle s'en va sans plus penser à l'eau ni à son amphore.
"Voici, Maître" dit Pierre. "Ils nous ont bien traités. Il y a du fromage, du pain frais, des olives et des pommes. Prends ce que tu veux. Cette femme a bien fait de laisser son amphore. Nous aurons plus vite fait qu'avec nos petites gourdes . Nous boirons et nous les remplirons sans avoir à demander autre chose aux samaritains, et sans les côtoyer aussi à leurs fontaines. Tu ne manges pas ? Je voulais trouver du poisson pour Toi, mais il n 'y en a pas. Peut-être cela t'aurait-il plu davantage. Tu es fatigué et pâle."
"J'ai une nourriture que vous ne connaissez pas. Ce sera mon repas. Je serai bien restauré."
Les disciples se regardent entre eux, s'interrogeant du regard. Jésus répond à leurs muettes interrogations : "Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé et de porter à son terme l’œuvre qu'Il désire que j'accomplisse. Quand le semeur jette la semence, peut-il dire qu'il a déjà tout fait pour dire qu'il a la récolte? Non, certainement pas, combien il a encore à faire pour dire: "Voici que mon travail est achevé ! Et jusqu'à cette heure, il lie peut se reposer. Regardez ces champs sous le gai soleil de la sixième heure. Il y a seulement un mois, et même moins, la terre était nue, sombre parce que baignée par les pluies. Maintenant, regardez. Des tiges innombrables de blé, qui viennent de percer, d'un vert très pâle qui dans cette grande lumière semble encore plus clair, la couvrent, pour ainsi dire, d'un voile pâle, presque blanc.
C'est la moisson future et vous dites en la voyant: "Dans quatre mois, c'est la récolte . Les semeurs engageront des moissonneurs, parce que si un semeur suffit pour ensemencer, il faut un grand nombre d'ouvriers pour moissonner .Semeurs et moissonneurs sont heureux; Celui qui a semé un petit sac de grains et qui doit maintenant préparer ses greniers pour la récolte, aussi bien que ceux qui, en peu de jours, gagnent de quoi vivre pendant quelques mois".
Dans le champ de l'esprit, aussi, ceux qui moissonneront ce que j'ai semé se réjouiront avec Moi, et comme Moi, parce que je leur donnerai mon salaire et le fruit qui leur est dû. Je leur donnerai de quoi vivre dans mon Royaume éternel. Vous, vous n'avez qu'à moissonner; le travail le plus dur, c'est Moi qui l'ai fait. Et pourtant je vous dis: "Venez faire la moisson dans mon champ. Je suis joyeux que vous vous chargiez des gerbes de mon grain."
Quand tout mon grain que j'aurai semé, infatigable, de partout, sera récolté par vous, alors sera accomplie la volonté de Dieu et je m'assiérai au banquet de la céleste Jérusalem". Voici qu'arrivent les samaritains avec Fotinaï. Usez de charité envers eux. Ce sont des âmes qui viennent à Dieu. "
Jésus et la Samaritaine
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Avec les habitants de Sychar
Vision du lundi 23 avril 1945
Voilà que viennent en groupe vers Jésus des notables samaritains conduits par Fotinaï. "Dieu soit avec Toi, Rabbi. La femme nous a dit que tu es un prophète et que tu ne dédaignes pas de parler avec nous. Nous te prions de rester avec nous et de ne pas nous refuser ta parole car, s'il est vrai que nous sommes séparés de Juda, il n'est pas dit que seul Juda soit saint et que tout le péché soit en Samarie. Même parmi nous il y a des justes."
"Moi aussi j'ai exprimé cette idée à la femme. Je ne m'impose pas, mais je ne me refuse pas si quelqu'un me cherche."
"Tu es juste. La femme nous a dit que tu es le Christ. Est-il vrai ? Réponds-nous, au nom de Dieu."
"Je le suis. Le temps messianique est venu. Israël est rassemblé par son Roi. Et non seulement Israël."
"Mais tu seras pour ceux qui... qui ne sont pas dans l'erreur comme nous" observe un vieillard imposant.
"Homme, je vois en toi le chef de tous ceux-ci et je vois aussi une recherche honnête du Vrai. Maintenant, écoute, toi qui es instruit dans les saintes lectures. À Moi il a été dit ce que l'Esprit dit à Ézéchiel quand Il lui annonça une mission prophétique: "Fils de l'homme, Je t'envoie aux fils d'Israël, aux peuples rebelles qui se sont éloignés de Moi... Ce sont des fils à la tête dure et au cœur indomptable... Il peut se faire qu'ils t'écoutent, puis ne tiennent pas compte de tes paroles qui sont mes paroles, parce que c'est une maison rebelle mais, au moins, ils sauront qu'au milieu d'eux il y a un prophète.
Toi, n'aie donc pas peur d'eux, que leurs discours ne t'épouvantent pas parce qu'eux sont incrédules et révoltés.. Rapporte-leur mes paroles, soit qu'ils te prêtent l'oreille ou refusent . Toi, fais ce que Je te dis. Écoute ce que Je te dis pour n'être pas rebelle comme eux. Par conséquent, mange toute nourriture que Je te présenterai" Et Moi, je suis venu. Je ne m'illusionne pas et je ne prétends pas être reçu en triomphateur. Mais, puisque la volonté de Dieu est mon miel, voici que je l'accomplis et, si vous voulez, je vous dis les paroles que l'Esprit a mises en Moi."
"Comment l'Éternel peut-Il avoir pensé à nous?"
"Parce que Lui est Amour, fils."
"Ce n'est pas ce que disent les rabbis de Juda."
"Mais c'est ce que vous dit le Messie du Seigneur."
"Il est dit que le Messie naîtrait d'une vierge de Juda. Toi, de qui et comment es-tu né?"
"À Bethléem Ephrata, de Marie de la race de David, par l'opération d'une conception spirituelle. Veuillez le croire." La belle voix de Jésus est une sonnerie de joyeux triomphe lorsqu'il proclame la virginité de la Mère.
"Ton visage resplendit d'une grande lumière, Non, tu ne peux mentir. Les fils des ténèbres ont un visage ténébreux et l’œil trouble. Tu es lumineux, limpide comme un matin d'avril est ton œil, et ta parole est bonne. Entre dans Sychar, je t'en prie et instruis les fils de ce peuple. Puis, tu t'en iras... et nous nous souviendrons de l'Étoile qui a traversé notre ciel..."
"Et pourquoi ne la suivriez-vous pas ?"
"Comment veux-tu qu'on le puisse ?" Tout en parlant, ils se dirigent vers la ville.
"Nous, nous sommes les séparés. C'est du moins ce qu'on nous a dit. Mais désormais nous sommes nés dans cette croyance et nous ne savons pas s'il est juste de l'abandonner. En outre... Oui, avec Toi, nous pouvons parler, je le sens. Et puis, nous aussi, nous avons des yeux pour voir et un cerveau pour penser. Quand, en voyage ou pour commerce, nous passons par vos terres, tout ce que nous voyons n'est pas saint au point de nous faire croire que Dieu est avec vous de Juda ou avec vous de Galilée."
"En vérité je te dis, le fait de ne pas vous avoir persuadés ni ramenés à Dieu, non par les offenses et les malédictions, mais par l'exemple et la charité, il en sera fait un chef d'accusation pour le reste d'Israël."
"Quelle sagesse en Toi ! Écoutez !?"
Tous marquent leur assentiment par un murmure d'admiration. Entre temps, on est arrivé à la ville et beaucoup d'autres gens s'approchent alors qu'ils se dirigent vers une maison.
"Écoute, Rabbi. Toi qui es sage et bon, éclaire notre doute. Beaucoup de choses de notre avenir peuvent dépendre de cela. Toi qui es le Messie, le Restaurateur par conséquent du royaume de David, tu dois te réjouir de réunir ce membre séparé au corps de l'état. N'est- ce pas ?"
"Non pas tant de réunir les membres séparés de cet état caduc, que de ramener à Dieu tous les esprits, voilà mon souci et je me réjouis de rétablir la Vérité dans un cœur. Mais expose ton doute."
"Nos pères ont péché. Dès lors les âmes de Samarie sont odieuses à Dieu. Quel bien en obtiendrons-nous donc si nous suivons le Bien ? C'est pour toujours que nous sommes lépreux aux yeux de Dieu."
"C'est votre regret, l'éternel regret, le mécontentement perpétuel de tous les schismatiques. Mais je te réponds encore avec Ézéchiel. "Toutes les âmes m'appartiennent" dit le Seigneur. Aussi bien celle du père que celle du fils. Mais seule mourra l'âme qui a péché Si un homme est juste s'il n'est pas idolâtre, s'il ne commet pas l'impureté, s'il ne dérobe pas et s'il n'est pas usurier, s'il a miséricorde pour la chair et l'esprit d'autrui, il sera juste à mes yeux et vivra de la vraie vie . Et encore : si un juste a un fils rebelle, ce fils aura-t-il peut-être la vie parce que son père était juste? Non, il ne l'aura pas . Et encore: si le fils d'un pécheur est juste, mourra-t-il comme le père parce qu'il est son fils ? Non, il vivra de l'éternelle vie parce qu'il a été juste. Il ne serait pas juste que l'un porte le péché de l'autre. L'âme qui a péché mourra. Celle qui n'a pas péché ne mourra pas, Et si celui qui a péché se repent et vient à la Justice, voici que lui aussi aura la vraie vie . Le Seigneur Dieu, unique et seul Seigneur, dit : "Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et ait la Vie" .C'est pour cela qu'il m'a envoyé, ô fils errants. Pour que vous ayez la vraie vie. Je suis la Vie. Celui qui croit en Moi et en Celui qui m'a envoyé aura la vie éternelle, même si jusqu'à présent il a été pécheur."
"Nous voici chez moi, Maître. N'as-tu pas horreur d’y entrer ?"
"Je n'ai horreur que du péché."
"Viens, alors, et reste. Nous partagerons ensemble le pain et puis, si la chose ne te pèse pas, tu nous partageras la parole de Dieu. Elle a un autre goût cette parole qui vient de Toi... et nous avons ici un tourment : celui de ne pas nous sentir sûrs d'être dans le vrai..."
"Tout s'apaiserait si vous osiez venir ouvertement à la Vérité.
Dieu parle en vous, ô citadins. La nuit va bientôt tomber, mais demain, à la troisième heure, je vous parlerai longuement si vous le voulez. Partez en compagnie de la Miséricorde.
*
Sychar
le village de la samaritaine
Habitants ou natifs
Fotinaï la samaritaine - Abel de Sychar
Descriptif
Jésus qui s'est assis sur un muret exposé au soleil près du bas et large bord d'un puits. Un grand puits, presque une citerne, tellement il est large. En été il doit être ombragé par de grands arbres, maintenant dépouillés. On ne voit pas l'eau, mais le terrain, près du puits, montre clairement qu'on a puisé de l'eau à cause des petites mares et des empreintes circulaires laissées par les brocs humides.Faits marquants
Jésus y rencontre la samaritaine Fotinai, la femme aux cinq maris et lui parle de l'Eau Vive
Son nom
Sychar - Sichar - Aujourd'hui Askar, sur la pente est du mont Ebal, à environ 3 km. à l’est-nord-est de Sichem (Naplouse) et à 1 km. au nord du puits de Jacob.
En savoir plus sur ce lieu
Située près du champ que Jacob donna à son fils Joseph (Genèse 48,22)
Fotinaï , la Samaritaine .
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Je suis toujours très admiratif de ton travail quotidien de mise en ligne. Cela demande de la patience et du soin : tu y réussis parfaitement. Bravo et merci Maud.
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Merci Valtortiste
Je ne suis que l'humble retranscripteuse de cette très belle Oeuvre dont tu es l'un des initiateurs
Merci encore de nous offrir cet immense travail si complet qui nous laisse admiratif et dont je me fais avec grand plaisir quotidiennement ,la " Messagère "
Puissent les lecteurs ,dont je sais nombreux ,marcher , par cette Oeuvre , dans les pas de Jésus
Amicalement
Maud
Je ne suis que l'humble retranscripteuse de cette très belle Oeuvre dont tu es l'un des initiateurs
Merci encore de nous offrir cet immense travail si complet qui nous laisse admiratif et dont je me fais avec grand plaisir quotidiennement ,la " Messagère "
Puissent les lecteurs ,dont je sais nombreux ,marcher , par cette Oeuvre , dans les pas de Jésus
Amicalement
Maud
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Évangélisation à Sychar
Vision du mardi 24 avril 1945
Entre temps, je fais cette première observation, sinon je l'oublie. Le passage "Sépulture de Jésus" de l'an passé, placé sous le titre de la Passion et que nous avions retranché parce qu'il nous paraissait superflu comme une répétition, était utile au contraire pour expliquer certaines choses à ceux qui désirent connaître (honnêtement) tout ce qui se rapporte au Seigneur et aussi à ceux qui nient la réalité de la mort du Christ. Sur la fin il était dit comment le Corps avait été embaumé et disposé dans le linceul. Et ceci expliquait différentes choses. Bon, désormais c'est fait. Mais qu'on se persuade que moi, quand je ne suis pas tenue par Jésus, je suis une parfaite abrutie : je ne vois rien, je ne comprends rien.
Il est donc parfaitement inutile de venir me demander, à moi, quelque chose après que mon travail soit fini. Je ne sais plus rien. Je ne comprends plus l'utilité d'un passage. Rien. Zéro absolu et obscurité totale. Ce matin, à l'aube, il m'a été montré pourquoi ce passage avait été placé sous le titre en question. Et j'ai avalé mon... remède contre l'orgueil du jugement humain. Maintenant, je ferai un ajout, sur une feuille incluse, où il sera expliqué comment fut préparé le cadavre et je l'insérerai pour l'utilité et la clarté à l'intention de ceux qui veulent être informés et des négateurs.
Et maintenant, en avant.
*****
Jésus parle au milieu d'une place à une foule nombreuse. Il est monté sur le petit banc de pierre qui se trouve près de la fontaine. Les gens l'entourent. Et tout autour sont aussi les douze avec des visages... consternés ou ennuyés ou qui manifestent même clairement le dégoût de certains contacts. Barthélemy spécialement et l'Iscariote montrent ouvertement leur embarras et pour éviter le plus possible le voisinage des samaritains, l'Iscariote s'est mis à cheval sur la branche d'un arbre, comme s'il voulait dominer la scène alors que Barthélemy s'est adossé à une porte cochère à un angle de la place.
Les préjugés sont vivants et actifs en tous. Jésus, au contraire, n'a rien qui diffère de l'ordinaire. Je dirais, au contraire, qu'il s'efforce de ne pas effrayer par sa majesté en même temps qu'il cherche à la manifester pour enlever tout doute. Il caresse deux ou trois petits dont il demande le nom et il s'intéresse à un vieil aveugle auquel il donne personnellement l'obole. Il répond à deux ou trois questions qui Lui sont posées sur des choses qui ne sont pas d'ordre général, mais privé.
L'une est la demande d'un père dont la fille a fait une fugue par amour et maintenant demande pardon. "Accorde-lui sans retard ton pardon."
"Mais j'ai souffert de cela, Maître ! Et j'en souffre. En moins d'une année, j'ai vieilli de dix ans."
"Le pardon t'apportera du soulagement."
"Ce n'est pas possible, La blessure reste."
"C'est vrai. Mais dans la blessure il y a deux pointes qui font souffrir. L'une c'est l'affront indéniable que tu as reçu de ta fille. L'autre, c'est l'effort que tu fais pour lui refuser ton amour. Supprime au moins cette dernière. Le pardon, qui est la forme la plus élevée de l'amour, la fera disparaître. Pense, pauvre père, que cette fille est née de toi et qu'elle a toujours droit à ton amour. Si tu la voyais malade d'une maladie physique et si tu savais qu'en ne la soignant pas toi, précisément toi, elle mourrait, la laisserais-tu mourir? Non, certainement pas. Et alors pense que toi, toi précisément, tu peux par ton pardon arrêter son mal et même J'amener à une saine estimation de l'amour. C'est que, vois-tu, c'est le côté matériel, le plus vil, qui chez elle a pris le dessus."
"Alors, tu dirais que je dois pardonner?"
"Tu le dois."
"Mais, comment faire pour la voir à la maison, après ce qu'elle a fait, sans la maudire?"
"Mais alors, tu ne pardonnerais pas. Le pardon n'est pas dans l'acte de lui ouvrir la porte de la maison, mais dans celui de lui ouvrir ton cœur. Sois bon, homme. Et quoi, la patience que nous avons pour le bouvillon capricieux, nous ne l'aurions pas pour notre enfant?"
Une femme, de son côté, demande s'il est bien qu'elle épouse son beau-frère pour donner un père à ses orphelins.
"Es-tu sûre qu'il serait un vrai père?"
"Oui, Maître. J'ai trois garçons. Il faut un homme pour les diriger."
"Fais-le alors et sois pour lui une épouse fidèle comme tu l'as été pour ton premier mari."
Un troisième Lui demande s'il ferait bien ou mal d'accepter une invitation qu'il a reçue d'aller à Antioche.
"Homme, pourquoi veux-tu y aller?"
"Parce qu'ici je n'ai pas de moyens d'existence pour moi et mes nombreux enfants. J'ai connu un gentil qui me prendrait parce qu'il m'a vu capable au travail et il donnerait aussi du travail à mes fils. Mais je ne voudrais pas... ce scrupule te paraîtra étrange de la part d'un samaritain, mais je l'ai. Je ne voudrais pas qu'on perde la foi. C'est un païen, sais-tu, cet homme !?"
"Eh bien ? Rien ne contamine si on ne veut pas être contaminé. Va donc à Antioche et sois fidèle au Dieu Vrai. Lui te guidera et tu seras même un bienfaiteur pour le maître qui connaîtra Dieu à travers ton honnêteté."
Ensuite, il s'adresse à tout le monde.
"J'ai entendu parler beaucoup d'entre vous, et en tous j'ai découvert une secrète douleur, une peine, de laquelle vous-mêmes ne vous rendez pas compte, mais qui pleure en vos cœurs. Cela fait des siècles qu'elle grandit et ni les raisons que vous exprimez, ni les injures que l'on vous lance ne peuvent la faire disparaître. Mais, au contraire, elle durcit de plus en plus et pèse comme la neige quand elle se transforme en glace.
Je ne suis pas vous et je ne suis pas non plus de ceux qui vous accusent. Je suis Justice et Sagesse. Et pour résoudre votre cas, je vous cite encore Ézéchiel. Lui, en qualité de prophète, parle de Samarie et de Jérusalem en disant qu'elles sont les filles d'un même sein et en les appelant Ohola et Oholiba.. La première à tomber dans l'idolâtrie, ce fut la première, Ohola, car elle était déjà privée de l'union spirituelle avec notre Père des Cieux. L'union avec Dieu est salut, toujours. Elle échangea la véritable richesse, la véritable puissance, la véritable sagesse avec la pauvre richesse, puissance et sagesse de quelqu'un qui était, encore plus qu'elle- même, au-dessous de Dieu, et elle fut séduite par lui au point de devenir l'esclave de la manière de vivre de celui qui l'avait séduite. Pour être forte, elle devint faible. Pour être plus, elle devint moins. Pour être imprudente, elle devint folle.. Quand quelqu'un s'est imprudemment contaminé par une infection, il lui est bien difficile de s'en guérir.
Vous direz : "Avons-nous été amoindris? Non. Nous fûmes grands". Grands, oui, mais comment ? À quel prix ? Vous le savez. Combien, aussi parmi les femmes, conquièrent la richesse au prix effroyable de leur honneur ! Elles acquièrent une chose qui peut ne pas durer. Elles perdent une chose qui n'a jamais de fin : leur bonne renommée.
Oholiba, voyant que la folie d'Ohola lui avait valu des richesses, voulut l'imiter et devint folle plus qu'Ohola et au prix d'une double faute. En effet, elle avait avec elle le Vrai Dieu et n'aurait jamais dû piétiner la force qui lui venait de cette union. Et une dure, terrible punition est venue et viendra encore davantage à Oholiba doublement folle et impure. Dieu lui tournera le dos. Déjà Il est en train de le faire pour s'en aller vers ceux qui ne sont pas de Juda. Et on ne pourra accuser Dieu d'être injuste, car Lui ne s'impose pas. À tous Il ouvre les bras, Il invite tout le monde, mais si quelqu'un Lui dit: "Va-t'en" il s'en va. Il va chercher l'amour et en inviter d'autres jusqu'à ce qu'Il trouve quelqu'un qui Lui dise: "Je viens".
C'est pour cela que je vous dis que vous pouvez avoir un soulagement à votre tourment, que vous devez l'avoir, en pensant à cette chose. Ohola, reviens à toi! Dieu t'appelle.
La sagesse de l'homme consiste à se repentir. La sagesse de l'esprit réside dans l'amour du Dieu Vrai et de sa Vérité. Ne regardez ni Oholiba, ni la Phénicie, ni l'Égypte, ni la Grèce. Regardez Dieu. C'est la Patrie de tout esprit droit : le Ciel. Il n'y a pas beaucoup de lois, mais une seule : celle de Dieu. C'est par ce code que l'on a la Vie. Ne dites pas : "Nous avons péché", mais dites: "Nous ne voulons plus pécher". Que Dieu vous aime encore, la preuve en est dans le fait qu'Il vous a envoyé son Verbe vous dire: "Venez". Venez, je vous le dis. Vous êtes injuriés et proscrits? Et par qui? Par des êtres semblables à vous. Mais Dieu est plus qu'eux, et Lui vous dit: "Venez". Un jour viendra où vous jubilerez de n'avoir pas été dans le Temple... Votre intelligence s'en réjouira. Mais davantage jubileront les esprits parce que sur ceux qui ont le cœur droit, dispersés en Samarie, sera déjà descendu le pardon de Dieu. Préparez-en l'avènement. Venez au Sauveur universel, ô fils de Dieu qui avez perdu la route."
"Mais, quelques-uns au moins, nous viendrions. Ce sont ceux de l'autre côté qui ne veulent pas de nous."
"Et avec le prêtre et le prophète, je vous dis encore : "Je prendrai le bois de Joseph qui est aux mains" d'Éphraïm avec les tribus d'Israël qui lui sont unies et je l'unirai au bois de Juda et j'en ferai un seul bois..." Oui. Pas au Temple. Venez à Moi. Je ne vous repousse pas. Je suis Celui que l'on appelle l'universel Dominateur. Je suis le Roi des rois. Je vous purifierai tous, ô peuples qui voulez être purifiés. Je vous rassemblerai, ô troupeaux qui êtes sans bergers ou avec des bergers idolâtres, car je suis le Bon Berger. Je vous donnerai un tabernacle unique et le placerai au milieu de mes fidèles. Ce tabernacle sera source de vie, pain de vie, il sera lumière, il sera salut, protection, sagesse.
Il sera tout car il sera le Vivant donné en nourriture aux morts pour les rendre vivants, il sera le Dieu qui se répand par sa sainteté pour sanctifier. Je suis et je serai cela. Le temps de la haine, de l'incompréhension, de la crainte est passé. Venez ! Peuple d'Israël ! Peuple séparé! Peuple affligé! Peuple éloigné! Peuple cher, tellement cher, infiniment cher, parce que malade, parce qu'affaibli, parce que saigné à blanc par une flèche qui a ouvert les veinés de l'âme et en a fait fuir l'union vitale avec ton Dieu, viens ! Viens au sein d'où tu es né, viens à la poitrine d'où t'est venue la vie : Douceur et tiédeur s'y trouvent encore pour toi. Toujours. Viens ! Viens à la Vie et au Salut."
*
Jésus parle à la foule
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Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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