♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
+40
Giselbert
oiseaublanc
nancy.lekimeleemans
P4572
François_1
sylgar
Sofoyal
M56735
jacob
sylvia
Alldiferentbutalltogether
Nicole1
Doolin
Valtortiste91
Joliday
lacroix
Marie Rose
Solange94
Silvano
carine
Séraphin
S26344
AZUR
c12345
hdefrenne
Malou
Jean21
Michel5
E3462
Benoit
flou
Manuela
Fa-Victoria
Luca
Charles-Edouard
Lotfi
esperance
reve de champion
Emmanuel
Maud
44 participants
Page 12 sur 34
Page 12 sur 34 • 1 ... 7 ... 11, 12, 13 ... 23 ... 34
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Adieu aux gens de Sychar
Vision du mercredi 25 avril 1945
Jésus dit aux samaritains de Sychar : "Avant de vous quitter, car j'ai d'autres fils à évangéliser, je veux vous ouvrir les clairs chemins de l'espérance et vous y mettre en disant: allez, sachant bien que vous arriverez au but. Et aujourd'hui, je ne prends pas le grand Ézéchiel, je prends le disciple préféré de Jérémie, le très grand Prophète
Baruch parle pour vous. Oh ! réellement il prend vos âmes et parle pour elles toutes au Dieu Sublime qui réside dans les Cieux. Je ne dis pas seulement celles des samaritains, mais toutes vos âmes, ô descendants du peuple élu qui êtes tombés dans de nombreux péchés, et il prend aussi les vôtres, ô peuples gentils qui pressentez l'existence d'un Dieu inconnu parmi les nombreuses divinités que vous adorez, un Dieu que votre âme pressent être l'Unique et le Vrai et que votre pesanteur vous empêche de chercher pour Le connaître comme votre âme le voudrait. Du moins une loi morale vous avait été donnée, ô gentils, ô idolâtres, parce que vous êtes des hommes, et que l'homme a en lui une essence qui vient de Dieu et qui s'appelle esprit et qui vous parle toujours et vous conseille de vous élever et qui vous pousse à la réalité d'une sainte vie. Et vous l'avez abaissée pour être l'esclave d'une chair vicieuse, brisant la loi morale humaine, celle que vous aviez, et devenant, même humainement, pécheurs, rabaissant l'idée de vos croyances et vous-mêmes au niveau d'une bestialité qui vous rend inférieurs aux brutes; Et pourtant écoutez.
Écoutez tous. Et vous comprenez d'autant plus et par conséquent vous agissez d'autant plus que vous connaissez davantage la Loi d'une morale surnaturelle qui vous a été donnée par le Vrai Dieu. Voici la prière de Baruch, et c'est elle qui doit être dans vos cœurs humiliés par une noble humilité qui n'est pas dégradation et lâcheté, mais qui est la connaissance exacte de ses propres misérables conditions et désir saint de trouver le moyen de les améliorer spirituellement, Voici donc sa prière: "Regarde-nous, ô Seigneur, de ta sainte demeure, tends tes oreilles et écoute-nous Ouvre les yeux et réfléchis que ce ne sont pas les morts qui sont en enfer, dont l'esprit est séparé de leur corps, qui seront ceux qui rendront justice et honneur au Seigneur, mais l'âme affligée par la grandeur de ses malheurs, qui va courbée et faible, l'air abattu. C'est l'âme affamée de Toi, ô Dieu, celle qui te rend gloire et justice" . Et Baruch pleure humblement et tous les justes doivent pleurer avec lui en voyant et en nommant de leur vrai nom les malheurs qui d'un peuple fort ont fait un peuple triste) divisé et assujetti: "Nous n'avons pas obéi à ta voix et Tu as accompli tes paroles dites par tes serviteurs, les Prophètes... Et voilà que les ossements de nos rois et de nos pères ont été enlevés de leurs tombeaux et exposés à la chaleur du soleil, au gel de la nuit, et que les habitants des villes sont morts dans d'atroces douleurs par la faim, l'épée, la peste . Et le Temple où était invoqué ton Nom, Tu l'as réduit à l'état où il se trouve aujourd'hui à cause de l'iniquité d'Israël et de Juda .
Oh ! fils du Père, ne dites pas : "Aussi bien notre Temple que le vôtre sont redressés et beaux". Non. Un arbre écartelé par la foudre depuis la cime jusqu'aux racines ne survit pas. il pourra végéter misérablement essayant de vivre avec les surgeons poussés des racines qui ne veulent pas mourir, mais ce sera des broussailles sans fruits et plus jamais l'arbre opulent, riche de fruits sains et agréables. La désagrégation qui a commencé avec la séparation s'accentue de plus en plus bien que l'édifice matériel ne paraisse pas abîmé mais encore beau et neuf et désagrège les âmes qui l'habitent. Et puis viendra l'heure où toute flamme surnaturelle sera éteinte et où il manquera au Temple l'autel de métal précieux qui pour subsister doit être tenu en état de continuelle fusion par la foi et la charité de ses ministres, ce qui fait sa vie. Et lui, glacial, éteint, souillé, rempli de morts, deviendra une pourriture sur laquelle les corbeaux étrangers et l'avalanche de la divine punition s'abattront pour en faire une ruine. Fils d'Israël; priez, en pleurant avec Moi, votre Sauveur.
Que ma voix soutienne les vôtres et pénètre, elle qui le peut, jusqu'au trône de Dieu. Celui qui prie avec le Christ, Fils du Père, est écouté par Dieu, le Père du Fils. Prions avec l'antique, la juste prière de Baruch : "Et maintenant, Seigneur Tout Puissant, ô Dieu d'Israël, toute âme angoissée, tout esprit que remplit l'anxiété crie vers Toi . Écoute, ô Seigneur, et aie pitié. Tu es un Dieu miséricordieux, aie pitié de nous parce que nous avons péché devant Toi Toi, tu sièges éternellement et nous devrons périr pour toujours ? Seigneur Tout Puissant, Dieu d'Israël, écoute la prière des morts d'Israël et de leurs fils qui ont péché en ta présence. Eux n'ont pas prêté l'oreille à la voix du Seigneur leur Dieu et leurs maux se sont attachés à nous.. Ne te souviens plus de l'iniquité de nos pères, mais souviens-Toi de ta puissance et de ton Nom Pour que nous invoquions ce Nom et nous nous convertissions de l'iniquité de nos pères, aie pitié".
Priez ainsi et convertissez-vous réellement en revenant à la vraie sagesse qui est celle de Dieu et qui se trouve dans le Livre des commandements de Dieu et dans la Loi qui dure éternellement et que maintenant Moi, Messie de Dieu, je suis venu apporter de nouveau dans sa forme simple et inaltérable aux pauvres du monde, en leur annonçant la bonne nouvelle de l'ère de la Rédemption, du Pardon, de l'Amour , de la Paix. Celui qui croira à cette Parole arrivera à la vie éternelle.
Je vous quitte, habitants de Sychar qui avez été bons avec le Messie de Dieu. Je vous laisse avec ma paix."
"Reste encore !"
"Reviens encore !"
"Jamais plus personne ne nous parlera comme tu as parlé."
"Sois béni, bon Maître !"
"Bénis mon petit."
"Prie pour moi, Toi le Saint."
"Permets-moi de garder une de tes franges comme bénédiction."
"Souviens-toi d'Abel."
"Et de moi Timothée."
"Et de moi Joraï."
"De tous, de tous. Que la paix vienne à vous."
Ils l'accompagnent jusqu'au-dehors de la ville pendant quelques centaines de mètres, puis doucement, doucement ils reviennent...
Jésus avec les samaritains
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Enseignements aux apôtres.
Le miracle de la femme de Sychar
Vision du jeudi 26 avril 1945
Jésus marche devant, seul, en frôlant une haie de cactus qui, se moquant de toutes les autres plantes dépouillées, brillent au soleil avec leurs grosses palettes épineuses sur lesquelles il reste quelques fruits que le temps a rendus rouge brique ou sur lesquelles déjà rit quelque fleur précoce jaune teintée de cinabre.
Derrière, les apôtres >parlottent entre eux et il me semble qu'ils ne font vraiment pas des compliments au Maître. À un certain moment, Jésus se retourne brusquement et dit : "Qui regarde d'où vient le vent ne sème pas, et qui reste à regarder les nuages ne moissonne jamais" . C'est un vieux proverbe. Mais je m'y tiens. Et vous voyez que là où vous craigniez de mauvais vents et ne vouliez pas rester, j'ai trouvé un terrain et possibilité de semailles. Malgré "vos" nuages - soit dit en passant, ce n'est pas bien que vous les fassiez voir là où la Miséricorde veut montrer son soleil, je suis certain d'avoir déjà moissonné."
"Mais, en attendant, personne ne t'a demandé de miracle. C'est une foi bien étrange qu'ils ont en Toi !"
"Et tu crois, Thomas, que seule la requête d'un miracle prouve qu'il y a foi ? Tu te trompes. C'est tout le contraire. Celui qui veut un miracle pour pouvoir croire témoigne que, sans le miracle, preuve palpable, il ne croirait pas. Au contraire, celui qui dit : "Je crois" sur simple parole d'autrui manifeste la foi la plus grande."
"De sorte alors que les samaritains sont meilleurs que nous !"
"Je ne dis pas cela. Mais dans leurs conditions d'affaiblissement spirituel, ils se sont montrés beaucoup plus capables d'entendre Dieu que les fidèles de Palestine. Cela, vous le rencontrerez de nombreuses fois dans votre vie et, je vous en prie, souvenez-vous aussi de cet épisode pour savoir régler votre conduite sans préjugés à l'égard des âmes qui viendront à la foi du Christ."
"Pourtant, pardonne-moi, Jésus, si je te le dis, il me semble qu'avec toute la haine qui te poursuit, il est nuisible pour Toi de créer de nouvelles accusations.. Si les membres du Sanhédrin savaient que tu as eu..."
"Mais dis-le simplement : "de l'amour", car c'est cela que j'ai eu, Jacques, et que j'ai encore. Et toi, qui es mon cousin ,tu peux comprendre que je ne puis avoir autre chose que de l'amour. Je t'ai montré que je n'ai qu'amour, même pour ceux qui m'étaient hostiles parmi ceux de mon sang et de mon pays. Et devrais-je pour ceux-ci qui m'ont respecté sans me connaître ne pas avoir d'amour ? Les membres du Sanhédrin peuvent faire tout le mal qu'ils veulent. Mais ce ne sera pas la perspective de ce mal à venir qui fermera les digues de mon amour omniprésent et tout-opérant, Du reste... même si j'agissais autrement... je n'empêcherais pas le Sanhédrin de trouver, dans sa haine, des motifs d'accusation."
"Mais Toi, Maître, tu perds ton temps en pays idolâtre alors que l'on t'attend en tant d'endroits en Israël. Tu dis que toute heure doit être consacrée au Seigneur. Ne sont-ce pas là des heures perdues ?"
"Elle n'est pas perdue la journée employée à rassembler les brebis éparses. Elle n'est pas perdue, Philippe. il est dit : "il fait beaucoup d'offrandes celui qui respecte la Loi... mais celui qui use de miséricorde offre un sacrifice" , il est dit : "Donne au Très-Haut en proportion de ce qu'il t'a donné et offre avec joie selon tes moyens". C'est ce que je fais, ami. Et ce n'est pas du temps perdu celui du sacrifice. Je fais miséricorde et j'use des moyens que j'ai reçus en offrant mon travail à Dieu. Restez donc calmes. Et du reste... Qui de vous exigeait une requête de miracle pour se persuader que les gens de Sychar croient en Moi, voici de quoi le contenter.. Cet homme, qui nous suit sûrement a quelque motif de le faire. Arrêtons-nous."
En effet un homme s'avance. il paraît courbé sous une lourde charge qu'il porte en équilibre sur ses épaules. il voit que le groupe s'arrête et il s'arrête lui aussi.
"Il veut nous faire du mal. il s'arrête parce qu'il voit que nous nous en sommes aperçus. Oh ! ces samaritains !"
"En es-tu certain, Pierre !"
"Oh ! absolument!"
"Alors, restez ici. Moi, je vais à sa rencontre."
"Pour cela, non, Seigneur. Si tu y vas, je viens aussi."
"Alors viens."
Jésus va vers l'homme. Pierre trottine à son côté curieux et hostile à la fois. Quand ils sont à quelques mètres l'un de l'autre, Jésus dit : "Que veux-tu, homme ? Qui cherches-tu ?"
"Toi"
"Et pourquoi ne m'as-tu pas cherché en ville ?"
"Je n'osais pas... Si tu m'avais repoussé devant tout le monde, j'en aurais eu trop de douleur et de honte."
"Tu pouvais m'appeler dès que j'ai été seul avec les miens."
"J'espérais te rejoindre quand tu aurais été seul, comme Fotinaï. J'ai aussi un grand motif d'être seul avec Toi..."
"Que veux-tu ? Que portes-tu sur tes épaules avec tant de peine ?"
"Ma femme. Un esprit en a pris possession et en a fait un corps mort et une intelligence éteinte. Je dois la faire manger, l'habiller, la porter comme une petite. Elle a été prise ainsi, sans maladie... Ils l’appellent la "possédée". J'en souffre. Je peine et j'ai des dépenses. Regarde." L'homme dépose sur le sol son fardeau de chairs inertes enveloppées dans un manteau comme dans un sac et découvre un visage de femme encore jeune, mais qu'on pourrait croire morte si elle ne respirait pas. Les yeux clos, la bouche entrouverte... la physionomie d'une personne qui a rendu le dernier soupir.
Jésus se penche sur la malheureuse, couchée par terre; il la regarde, regarde l'homme : "Tu crois que je puis ? Pourquoi le crois- tu ?"
"Parce que tu es le Christ."
"Mais tu n'as rien vu qui le prouve."
"J'ai entendu ta parole. Elle me suffit."
"Pierre, tu l'entends ? Que dis-tu que je doive faire maintenant, devant une foi aussi parfaite ?"
"Mais... Maître... Toi... Moi... Mais en somme, fais-le Toi." Pierre est très gêné.
"Oui. Je le fais. Homme, regarde." Jésus prend la femme par la main et commande : "Quitte-la. Je le veux."
La femme, jusqu'alors inerte, a une horrible convulsion d'abord muette et puis ce sont des cris et des lamentations qui se terminent par un grand cri durant lequel elle ouvre les yeux jusqu'alors fermés, se frottant les yeux, comme si elle s'éveillait d'un cauchemar. Puis elle se calme, et un peu abasourdie regarde tout autour, dévisageant d'abord Jésus, l'Inconnu qui lui sourit... elle regarde la poussière du chemin sur lequel elle est allongée, une touffe d'herbe qui a poussé au bord du chemin et sur laquelle les têtes blanches-rouges des pâquerettes sont comme des perles tout près de s'épanouir.. Elle regarde la haie de cactus, le ciel si azuré, et puis elle tourne les yeux et voit son homme... son homme qui la regarde avec anxiété et observe attentivement tous ses mouvements. Elle sourit et puis, avec la complète liberté qui lui est revenue, se dresse et se réfugie sur la poitrine du mari qui la caresse et l'embrasse en pleurant.
"Comment ? Ici ? Pourquoi ? Quel est cet homme ?"
"C'est Jésus, le Messie. Tu étais malade. Il t'a guérie. Dis-lui que tu l'aimes bien."
"Oh ! oui ! Merci... Mais qu'est-ce que j'avais ? Mes enfants... Simon... Je ne me souviens pas d'hier, mais je me rappelle que j'ai des enfants..."
Jésus parle : "Il ne faut pas te rappeler hier. Souviens-toi toujours d'aujourd'hui. Et sois bonne. Adieu. Soyez bons et Dieu sera avec vous." Et Jésus, suivi par les bénédictions des deux, se retire rapidement.
Quand il rejoint les autres, toujours adossés à la haie, il ne leur parle pas. Mais il s'adresse à Pierre : "Et maintenant, toi qui étais sûr que cet homme voulait me faire du mal, que dis-tu ? Simon, Simon ! Que de choses il te manque encore pour être parfait! Que de choses il vous manque! Moins l'idolâtrie évidente, vous avez tous les péchés de ces gens-là et en plus l'orgueil dans vos jugements. Maintenant, prenons notre repas . Nous ne pouvons arriver où je voulais avant la nuit. Nous dormirons dans quelque grange à foin si nous ne trouvons mieux."
Les douze, avec au cœur le sentiment du reproche, s'assoient sans parler et mangent leurs vivres.
Le soleil d'une journée tranquille illumine la campagne qui descend en molles ondulations vers une plaine.
Le repas fini, ils s'arrêtent encore quelque temps jusqu'à ce que Jésus se lève et dise : "Viens, toi André, et toi Simon. Je vais voir si cette maison est amie ou hostile" et il s'en va pendant que les autres restent taciturnes jusqu'à ce que Jacques d'Alphée dit à Judas l'Iscariote : "Mais celle qui vient, n'est-ce pas la femme de Sychar ?"
"Oui, c'est elle. Je la reconnais à son vêtement. Que voudra-t-elle ?"
"Suivre son chemin" répond Pierre boudeur.
"Non, elle nous fixe trop, en se protégeant les yeux avec sa main."
Ils l'observent jusqu'à ce qu'elle arrive près d'eux et elle leur demande, toute humble : "Votre Maître, où est-il ?"
"Passe ton chemin. Pourquoi le demandes-tu ?"
"J'avais besoin de Lui..."
"Il ne se perd pas avec les femmes" répond Pierre sèchement.
"Je le sais. Avec les femmes, non. Mais je suis une âme de femme qui a besoin de Lui."
"Laisse-la faire" conseille Jude d'Alphée. Et il répond à Fotinaï : "Attends. Il reviendra bientôt." La femme se met dans un coin de la route à un tournant et elle reste immobile et silencieuse pendant que tous la délaissent. Mais Jésus revient vite et Pierre dit: "Voici le Maître. Dis-lui ce que tu veux, et vivement."
La femme ne lui répond même pas, mais elle va aux pieds de Jésus et se baisse jusqu'au sol, silencieuse.
"Fotinaï, que veux-tu de Moi ?"
"Ton aide, Seigneur. Je suis tellement faible, et je ne veux plus pécher. Je l'ai déjà dit à l'homme. Mais maintenant que je ne suis plus une pécheresse, je ne sais plus rien. Le bien, je l'ignore. Que dois-je faire ? Dis-le-moi, Toi. Je ne suis que fange. Mais ton pied piétine la route pour aller vers les âmes. Piétine ma fange, mais viens jusqu'à mon âme avec tes conseils" et elle pleure.
"Tu ne pourrais venir, femme seule, à ma suite. Mais si tu veux réellement ne plus pécher et connaître la science de ne pas pécher, retourne chez toi avec l'esprit de pénitence et attends. Le jour viendra où, femme parmi d'autres également rachetées, tu pourras être proche de ton Rédempteur et apprendre la science du Bien. Va. N'aie pas peur. Sois fidèle à ta volonté actuelle de ne pas pécher. Adieu."
La femme baise la poussière, se relève et s'éloigne à reculons pendant quelques mètres, puis elle s'en va vers Sychar.
La Samaritaine : Fotinaï
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Jésus rend visite au Baptiste près d’Ennon
Vision du vendredi 27 avril 1945
Une nuit avec un clair de lune si limpide qu'il révèle tous les détails du terrain et, avec le jeune blé en herbe, les champs semblent des tapis de peluche vert-argenté traversés par les rubans sombres des sentiers et gardés par les arbres tout éclairés du côté de la lune, tout noirs à l'opposé.
Jésus chemine, tranquille et seul. Il suit très rapidement son chemin jusqu'à ce qu'il trouve un cours d'eau qui descend en bouillonnant vers la plaine en direction nord-est. Il le remonte jusqu'à un endroit solitaire près d'une pente boisée. Il tourne encore, grimpe un sentier et arrive à un abri naturel au flanc de la colline.
Il entre et se penche sur un être couché qu'on distingue à peine au clair de la lune qui éclaire le sentier mais ne pénètre pas dans la grotte. Il l'appelle : "Jean"
L'homme se réveille et s'assoit, encore pris par le sommeil. Mais vite, il comprend quel est Celui qui l'appelle et se lève vivement, pour ensuite se prosterner à terre en disant : "Comment se fait-il que mon Seigneur soit venu jusqu'à moi ?"
"Pour réjouir ton cœur et le mien. Tu m'as désiré, Jean. Me voici. Lève-toi. Sortons au clair de lune et assoyons-nous, pour parler, sur ce rocher près de la grotte."
Jean obéit, se lève et sort. Mais, quand Jésus est assis, lui, dans sa peau de brebis qui couvre mal son corps amaigri, se met à genoux en face du Christ, renvoie en arrière ses cheveux longs et en désordre, qui lui retombent sur les yeux, pour mieux voir le Fils de Dieu.
Cela fait un très grand contraste. Jésus, pâle et blond, aux cheveux soyeux et peignés, avec une barbe courte au bas du visage. L'autre qui n'est qu'un buisson de poils très noirs d'où émergent seulement deux yeux enfoncés, je dirais fiévreux, tant ils brillent de leur couleur noir de jais.
"Je suis venu te dire "merci". Tu as accompli et tu accomplis, avec toute la perfection de la Grâce qui est en toi, ta mission d'être mon Précurseur. Quand l'heure viendra, tu entreras au Ciel à mes côtés, car tu auras tout mérité de Dieu. Mais, en attendant, tu seras déjà dans la paix du Seigneur, mon ami bien aimé"
"Bientôt j'entrerai dans la paix. Mon Maître et mon Dieu, bénis ton serviteur pour le fortifier dans la dernière épreuve. Je n'ignore pas qu'elle est désormais très proche et que je dois encore donner un témoignage: celui du sang. Et à Toi, plus encore qu'à moi, ce n'est pas chose inconnue que mon heure va arriver. Ta venue, C'est la miséricordieuse bonté de ton cœur de Dieu qui l'a voulue pour fortifier le dernier martyr d'Israël et le premier martyr des temps nouveaux. Mais dis-moi seulement: aurai-je à attendre beaucoup ta venue ?"
"Non, Jean, pas beaucoup plus qu'il ne s'est écoulé de temps de ta naissance à la mienne"
"Que le Très-Haut en soit béni. Jésus... puis-je t'appeler ainsi ?"
"Tu le peux, à cause des liens du sang et de ta sainteté. Ce nom, que disent même les pécheurs, peut être dit par le saint d'Israël. Pour eux c'est le salut, pour toi la douceur. Que veux-tu de Jésus, ton Maître et ton cousin ?"
"Je vais mourir. Mais comme un père se préoccupe de ses enfants, je me préoccupe de mes disciples. Mes disciples... Tu es Maître et tu sais combien vif est en nous l'amour pour eux. L'unique peine de ma mort, c'est la crainte qu’ils se perdent comme des brebis sans berger. Recueille-les Toi. Je te rends les trois qui sont à Toi et qui furent pour moi de parfaits disciples, en t'attendant, Toi. En eux et spécialement en Mathias, la Sagesse est réellement présente. J'en ai d'autres, et ils viendront à Toi. Mais ceux-ci, permets que je te les confie nommément. Ce sont les trois qui me sont les plus chers."
"Et ils me sont chers; à Moi aussi. Pars tranquille, Jean. Ils ne périront pas. Ni ceux-ci, ni les autres qui sont tes vrais disciples. Je recueille ton héritage et je veillerai sur lui comme sur le trésor le plus cher qui me vient de mon parfait ami et du serviteur du Seigneur. "
Jean s'abaisse jusqu'à terre et, chose qui paraît impossible chez un personnage si austère, il pleure secoué par de forts sanglots de joie spirituelle.
Jésus lui met la main sur la tête: "Tes pleurs, qui sont joie et humilité, se rencontrent avec un chant lointain au son duquel ton petit cœur a tressailli de joie. Ce chant et ces pleurs sont le même hymne de louange à l'Éternel qui a fait de grandes choses, Lui qui est puissant chez les esprits humbles. Ma Mère aussi, va de nouveau entonner son cantique qu'elle chanta alors. Mais ensuite, pour Elle aussi viendra la plus grande gloire, comme pour toi, après le martyre. Je t'apporte aussi son salut. Tous les souhaits et tous les réconforts. Tu les mérites. Ici ce n'est que la main du Fils de l'homme qui se tient sur ta tête, mais du Ciel ouvert descend la Lumière et l'Amour pour te bénir, Jean."
"Je ne mérite pas tant. Je suis ton serviteur."
"Tu es mon Jean. Ce jour-là, au Jourdain, je fus le Messie qui se manifestait; ici, maintenant, c'est le cousin et le Dieu qui veut te donner le viatique de son amour de Dieu et de parent. Lève-toi, Jean. Donnons-nous le baiser d'adieu."
"Je ne mérite pas tant... Je l'ai toujours désiré, pendant toute ma vie, mais je n'ose faire cet acte sur Toi. Tu es mon Dieu."
"Je suis ton Jésus. Adieu. Mon âme sera proche de la tienne, jusqu'à la paix. Vis et meurs en paix pour tes disciples. Je ne puis te donner que cela, à présent. Mais au Ciel je te donnerai le centuple, car tu as trouvé toute grâce aux yeux de Dieu."
Il l’a relevé et l'a embrassé en le baisant sur les joues et en recevant ses baisers. Puis Jean s'agenouille encore et Jésus lui met les mains sur la tête et prie en tournant les yeux vers le Ciel. Il semble qu'il le consacre. Il est imposant. Le silence se prolonge ainsi pendant quelque temps
Puis Jésus lui fait ses adieux avec son doux salut: "Que ma paix soit toujours avec toi" et il prend le chemin du retour.
***
Enon
le lieu où Jean-Baptiste se réfugie
Habitants ou natifs
Alexandre le violent - Benjamin le pastoureau exploité - Rachel une de ses tantes - Éli l'aveugle généreux - Lévi et Jonas, les autres notables généreux. Il semble que les habitants de cette région étaient robustes et de grande taille si l'on en croit les descriptifs.
Descriptif
Jésus chemine, tranquille et seul. Il suit très rapidement son chemin jusqu'à ce qu'il trouve un cours d'eau qui descend en bouillonnant vers la plaine en direction nord-est. Il le remonte jusqu'à un endroit solitaire près d'une pente boisée. Il tourne encore, grimpe un sentier et arrive à un abri naturel au flanc de la colline.
Faits marquants
C'est dans cette grotte de Samarie que Jésus vient voir le Baptiste qui lui confie ses disciples et reçoit sereinement l'annonce de sa mort (3.
Son nom
Ennon (Enon, Aenon, Aïnôn) signifie "les sources"
On conjecture sur la localisation d'Ennon selon l'Évangile de Jean 3,23 : "Jean, de son côté, baptisait à Aïnôn, non loin de Salim, où les eaux sont abondantes. Les gens venaient et se faisaient baptiser".
Traditionnellement, on le situe dans une plaine au sud de Bet Shean (Scytopolis), à la frontière entre Décapole et Samarie : plusieurs étangs s'y trouvent.
Cette localisation ne peut pas être retenue selon l'œuvre de Maria Valtorta.
:
La localisation traditionnelle, beaucoup lus au nord et très éloignée, ne peut être celle retenue par Maria Valtorta. Il faut donc cherche sa localisation à proximité de Sichem.
L'hypothèse que nous retenons :
Salim peut correspondre à l'actuel village de Salem et la vallée, qui canalise les sources vers le Jourdain, à celle de Tirtsa (wadi al Far'a). Quant au village même, il faut le chercher sur un des flancs de la vallée. Nous avons été un moment séduit par l'homophonie entre Enon et Elon (Elon more) mais cela ne correspond pas exactement.
Cette localisation proche de Sichem ne semble pas aussi étrange : Ce blog fait référence à des sources le situant aussi à cet endroit.
Jean le Baptiste
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Jésus instruit les apôtres
Vision du samedi 28 avril 1945
"Seigneur, pourquoi ne prends-tu pas de repos pendant la, nuit ? Cette nuit, je me suis levé et je ne t'ai pas trouvé: Ta place était vide."
"Pourquoi m'as-tu cherché, Simon ?"
"Pour te passer mon manteau. Je craignais que tu n'eusses froid dans cette nuit sereine, mais très froide."
"Et toi, tu n'avais pas froid !"
"Je me suis habitué pendant de longues années de misère à être mal couvert, mal nourri, mal logé... Cette vallée des morts !... Quelle horreur ! En ce moment, ce n'était pas le cas, mais une autre fois que nous descendrons à Jérusalem, car certainement nous y irons, viens, mon Seigneur, vers ces lieux de mort, Il se trouve là tant de malheureux... et la misère matérielle n'est pas la plus grave... Ce qui ronge et consume davantage, c'est le désespoir... Ne trouves-tu pas, mon Seigneur, qu'il y a trop de dureté à l'égard des lépreux ?"
C'est l'Iscariote qui répond, avant même Jésus, au Zélote qui plaide en faveur de ses anciens compagnons. L'Iscariote dit : "Et voudrais-tu alors les laisser au milieu du peuple ? Tant pis pour eux s’ils sont lépreux !"
"Il ne manquerait plus que cela pour faire des hébreux des martyrs ! Même la lèpre se promenant à travers les rues avec les troupes et le reste !..." s'exclame Pierre.
"Il me semble que c'est une mesure de juste prudence de les reléguer" observe Jacques d'Alphée.
"Oui, mais il faudrait le faire avec pitié, Tu ne sais pas ce que c’est que d'être lépreux: Tu ne peux pas en parler. Pourquoi, s'il est juste d'avoir soin de nos corps, n'avons-nous pas la même justice pour les âmes des lépreux ? Qui leur parle de Dieu ? Et Dieu seul sait à quel point ils ont besoin de penser à un Dieu et à une paix dans cette atroce désolation qui est la leur !"
"Simon, tu as raison. J'irai les voir , parce que c'est juste et pour vous enseigner cette miséricorde. Jusqu'à présent j'ai guéri les lépreux rencontrés par hasard. Jusqu'à ce moment, c'est-à-dire jusqu'à ce que j'ai été chassé de Juda, je me suis tourné vers les grands de Juda comme étant les plus éloignés et ayant le plus besoin d'être rachetés pour aider le Rédempteur. Maintenant, convaincu de l'inutilité de cette tentative, je l'abandonne. Ce n'est plus vers les grands, mais vers les plus petits, vers les misères d'Israël que je vais. Et parmi elles, il y aura les lépreux de la vallée des morts. Je ne décevrai pas La foi qu'ont en Moi ceux qui ont été évangélisés par le lépreux reconnaissant."
"Comment sais-tu, Seigneur, que j'ai fait cela?"
"Comme je sais ce que pensent de Moi amis et ennemis dont je scrute le cœur."
"Miséricorde! Mais sais-tu exactement tout ce qui nous concerne, Maître?" s'écrie Pierre.
"Oui. Même que toi, et pas toi seul, tu voulais éloigner Fotinaï.. Mais, ne sais-tu pas qu'il ne t'est pas permis d'éloigner une âme du bien ? Ne sais-tu pas que pour entrer dans un pays il faut avoir une pitié tout empreinte de douceur, même pour ceux que la société, qui n'est pas sainte parce qu'elle n'est pas intimement unie à Dieu, juge et déclare indignes de pitié? Mais ne te trouble pas parce que je le sais. Sois seulement peiné que ton cœur ait des mouvements que Dieu n'approuve pas et efforce-toi de ne plus les avoir. Je vous l'ai dit. La première année est terminée .Au cours de la nouvelle j'avancerai, et avec des formes nouvelles, sur ma route. Vous aussi devez progresser au cours de cette seconde année. Autrement il serait inutile que je me fatigue à vous évangéliser et à vous sur- évangéliser, vous mes futurs prêtres."
"Tu étais allé prier ...Maître ? Tu nous a promis de nous enseigner tes prières. Le feras-tu cette année?"
"Je le ferai. Mais je veux vous enseigner à être bons. La bonté est déjà prière. Mais je le ferai, Jean."
"Et est-ce que tu nous enseigneras aussi à faire des miracles, cette année ?" demande l'Iscariote.
"Le miracle ne s'enseigne pas. Ce n'est pas un jeu d'amuseurs. Le miracle vient de Dieu, l'obtient qui est en grâce près de Dieu. Si vous apprenez à être bons, vous aurez la grâce et obtiendrez le miracle."
"Mais, tu ne réponds jamais à notre question. Simon te l'a posée ainsi que Jean, et tu ne nous as jamais dit où tu es allé cette nuit. Sortir ainsi, seul, en pays païen, ce peut être dangereux."
"Je suis allé faire plaisir à une âme droite, et puisqu'il doit mourir, pour recueillir son héritage."
"Oui ? il était si important ?"
"Très important, Pierre, et de grande valeur. Le fruit du travail d'un vrai juste."
"Mais... je n'ai rien vu de plus dans ton sac. Ce sont peut-être des bijoux que tu as sur ton sein ?"
"Oui, ce sont des joyaux très chers à mon cœur."
"Montre-les-nous, Seigneur."
"Je les aurai après la mort de celui qui doit mourir. Pour l'heure, ils servent à lui et à Moi, en les laissant où ils sont."
"Il les a placés à intérêt ?"
"Mais crois-tu que tout ce qui a de la valeur soit de l'argent ? C'est la chose la plus inutile et dégoûtante qui existe sur la terre. il ne sert que pour les choses matérielles, le péché et l'enfer. Rarement l'homme s'en sert pour le bien."
"Alors... si ce n'est pas de l'argent, qu'est-ce ?"
"Trois disciples formés par un saint."
"Tu as été près du Baptiste. Oh ! Mais pourquoi ?"
"Pourquoi !... Vous, vous m'avez toujours. Et vous tous, vous valez moins qu'un ongle du Prophète. N'était-il pas juste que j'aille vers le saint d'Israël lui porter la bénédiction de Dieu pour le fortifier dans son martyre ?"
"Mais s'il est saint... il n'a pas besoin de fortification. Il se suffit !…"
"Un jour viendra où "mes" saints seront conduits devant les juges et à la mort. Ils seront saints, ils seront en grâce avec Dieu, ils seront fortifiés par la foi, l'espérance, et la charité. Et pourtant j’entends déjà leur cri, le cri de leur esprit : "Seigneur, aide-nous à cette heure !" ce n'est que par mon aide que mes saints seront forts dans les persécutions."
"Mais… nous ne serons pas ceux-là, n'est-ce pas ? Parce que moi, je ne suis vraiment pas capable de souffrir "
"C’est vrai, tu n'es pas capable de souffrir. Mais toi, Barthélemy, tu n'es pas encore baptisé."
"Mais si je le suis."
"Dans l'eau. Mais il te manque encore un autre baptême. Alors tu sauras souffrir."
"Je suis déjà âgé."
"Et, si vieux que tu seras, tu seras plus fort qu'un jeune."
"Mais tu nous aideras quand même, n'est-ce pas ?"
"Je serai avec vous, toujours."
"J'essaierai de m'habituer à souffrir" dit Barthélemy.
"Moi, je prierai sans relâche, dès maintenant, pour avoir cette grâce de Toi" dit Jacques d'Alphée.
"Je suis âgé, et je ne demande que de te précéder et d'entrer avec Toi dans la paix." dit Simon le Zélote.
"Moi, je ne sais ce que je voudrais : mourir avant Toi ou mourir en même temps que Toi." dit Jude d'Alphée.
"Moi, j'aurai de la peine si je te survis, mais je me consolerai en te prêchant aux peuples." professe l'Iscariote.
"Moi, je pense comme ton cousin." dit Thomas.
"Moi, au contraire, comme Simon le Zélote." dit Jacques de Zébédée.
"Et toi, Philippe ?"
"Mais... je dis que je ne veux pas y penser. L'Éternel me donnera ce qui est le mieux."
"Oh ! mais taisez-vous ! Il semble que le Maître doive mourir bientôt ! Ne me faites pas penser à sa mort !" s'exclame André.
"Tu as bien parlé, mon frère. Tu es jeune et en bonne santé, Jésus. Tu dois nous enterrer tous, nous plus âgés que Toi."
"Et s'ils me tuent ?"
"Que cela n'arrive jamais. Mais moi, je te vengerai."
"Comment ? Par des vengeances sanglantes?"
"Hé !... même ainsi si tu le permets, Mais autrement en enlevant par ma profession de foi parmi les peuples les accusations qu'on jette sur Toi. Le monde t'aimera parce que je serai infatigable à te prêcher."
"C'est vrai : Il en sera ainsi. Et toi, Jean. Et toi, Mathieu ?"
"Moi, je dois souffrir et attendre d'avoir avec beaucoup de peine lavé mon esprit." dit Mathieu.
"Et moi, moi... je ne sais pas. Je voudrais mourir tout de suite pour ne pas te voir souffrir. Je voudrais être à côté de Toi pour consoler ton agonie. Je voudrais vivre longtemps pour te servir longtemps. Je voudrais mourir avec Toi, pour entrer avec Toi au Ciel. Je voudrais tout, parce que je t’aime. Et je pense que moi, le plus petit parmi mes frères, je pourrai tout cela si je sais t'aimer à la perfection. Jésus, augmente ton amour !" dit Jean.
"Tu voudrais dire : "Augmente mon amour" explique l'Iscariote. "Parce que c'est nous qui devons aimer toujours plus..."
"Non, je dis : "Augmente ton amour" parce que nous l'aimerons davantage s'il nous brûle de son amour."
Jésus attire près de Lui le pur et passionné Jean. Il le baise au front en disant ensuite : "Tu as révélé un mystère de Dieu sur la sanctification des cœurs. Dieu se répand sur les justes, et plus ils se livrent à son amour, plus Lui l'augmente et plus la sainteté grandit. C'est la mystérieuse et ineffable opération de Dieu et des esprits. Il s'accomplit dans les silences mystiques et sa puissance, que les mots humains ne peuvent décrire, crée d'indescriptibles chefs-d’œuvre de sainteté
Ce n'est pas une erreur mais une parole sage que de demander que Dieu augmente son amour dans un cœur."
Jésus instruit ses Apôtres
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Jésus à Nazareth : Fils, je viendrai avec Toi
Vision du lundi 30 avril 1945
Jésus est seul. Il marche rapidement sur la grand-route proche de Nazareth et il entre dans la ville en se dirigeant vers la maison; Quand il en est proche, il voit la Mère qui de son côté va à la maison avec, à côté d'elle, son neveu Simon chargé de bois sec. Il appelle : "Maman !"
Marie se retourne en s'écriant : "Oh ! mon Fils bien aimé !" et les deux courent l'un vers l'autre pendant que Simon, après avoir jeté son bois par terre, imite Marie, en allant vers son cousin qu'il salue cordialement.
"Maman, je suis venu. Es-tu contente maintenant?"
"Tellement, mon Fils. Mais... si c'est seulement à ma prière que tu l'as fait, je te dis qu'il ne m'est pas permis, ni à Toi, de suivre le sang plutôt que la mission."
"Non, Maman. Je suis venu aussi pour d'autres choses."
"C'est donc bien vrai, mon Fils? Je croyais, je voulais croire que c’étaient des paroles mensongères et que tu n'étais pas haï à ce point..." Il y a des larmes dans la voix et les yeux de Marie.
"Ne pleure pas, Maman. Ne me donne pas cette douleur. J'ai besoin de ton sourire."
"Oui, Fils, oui ! C'est vrai. Tu vois tant de visages durs et hostiles que tu as besoin de tant d'amour et de sourire. Mais ici vois-tu, il y a quelqu'un qui t'aime pour tous..." Marie, qui s'appuie légèrement à son Fils qui la tient par les épaules, marche lentement vers la maison et elle essaye de sourire pour effacer toute peine du cœur de Jésus. Simon a repris son fardeau et marche à côté de Jésus.
"Tu es pâle, Maman. Ils t'ont donné beaucoup de peine ? As-tu été malade ? Es-tu trop fatiguée ?"
"Non, Fils, non. Je n'ai aucune peine que celle de te voir au loin et pas aimé. Mais ici, avec moi, ils sont très bons. Je ne parle même pas de Marie et d'Alphée : tu sais ce qu'ils sont. Mais même Simon, tu vois comme il est bon ? C'est toujours ainsi. Il m'a rendu service, ces mois-ci. Maintenant, il m'approvisionne de bois.. Il est si bon. Et même Joseph, sais-tu ? Tant de pensées délicates pour leur Marie."
"Dieu te bénisse, Simon, et qu'Il bénisse aussi Joseph. Que vous ne m'aimiez pas encore comme Messie, je vous le pardonne. Oh ! à l'amour du Christ que je suis, vous y viendrez, mais comment pourrais-je vous pardonner de ne pas l'aimer, elle ?"
"Aimer Marie, c'est juste et c'est la paix, Jésus. Mais Toi aussi, tu es aimé... seulement, voilà, nous avons trop de craintes pour Toi."
"Oui, vous m'aimez humainement. Vous viendrez à l'autre amour."
"Mais, Toi aussi, mon Fils, tu es pâle et amaigri."
"Oui, tu sembles plus âgé. Je le vois moi aussi" observe Simon. Ils entrent dans la maison et Simon, après avoir mis son bois en place, se retire discrètement.
"Fils, maintenant que nous sommes seuls, dis-moi la vérité, toute entière. Pourquoi t'ont-ils chassé ?" Marie parle, les mains sur les épaules de son Jésus et elle fixe son visage amaigri.
Jésus a un sourire doux et las : "Parce que je cherchais à amener l'homme à l'honnêteté, à la justice, à la vraie religion."
"Mais qui t'accuse ? Le peuple ?"
"Non, Mère. Les pharisiens et les scribes, à l'exception de quelques justes qui se trouvent parmi eux."
"Mais, qu'as-tu fait pour t'attirer leurs accusations ?"
"J'ai dit la vérité. Ne sais-tu pas que c'est la plus grande faute auprès des hommes ?"
"Et qu'est-ce qu'ils ont pu dire pour justifier leurs accusations ?"
"Des mensonges. Ceux que tu connais et d'autres encore."
"Dis-les à ta Maman. Ta douleur, mets-la toute entière dans mon sein. Un sein de mère est habitué à la douleur et il est heureux de la consumer pour l'enlever du cœur de son fils. Donne-moi ta douleur, Jésus. Mets-toi ici comme quand tu étais tout petit, et dépose toute ton amertume."
Jésus s'assoit sur un petit banc aux pieds de sa Mère et raconte tous ces mois de Judée, sans rancœur, mais sans voile.
Marie Lui caresse les cheveux avec sur les lèvres un héroïque sourire qui contraste avec la larme qui scintille dans son œil azuré. Jésus parle aussi de la nécessité d'approcher des femmes pour les racheter et la peine qu'il a de ne pouvoir le faire à cause de la malignité des hommes. Marie est d'accord et elle décide : "Fils, tu ne dois pas me refuser ce que je veux. Désormais je viendrai avec Toi quand tu t'éloigneras. Par n'importe quel temps, en n'importe quelle saison, en n'importe quel endroit ! Je te défendrai contre la calomnie. Ma seule présence fera tomber la boue. Et Marie viendra avec moi. Elle le désire tant.
C'est cela qu'il faut près du Saint contre le démon et le monde : le cœur des mamans."
Jésus avec Marie Sa Mère
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
À Cana dans la maison de Suzanne. L’officier royal
Vision du mardi 1er mai 1945
Jésus se dirige peut-être vers le lac. Certainement il se rend à Cana en se dirigeant vers la maison de Suzanne. Avec Lui, il y a ses cousins. Ils s'arrêtent dans la maison, se reposent et se restaurent. Les parents et les amis de Cana l'écoutent comme on devrait toujours le faire. Jésus instruit simplement ces bonnes personnes. Il console la peine de l'époux de Suzanne qui doit être malade car elle n'est pas là et j'entends qu'on parle avec insistance de ses souffrances. C'est alors qu'entre un homme bien vêtu qui se prosterne aux pieds de Jésus.
"Qui es-tu ? Que veux-tu ?"
Pendant que cet homme soupire et pleure, le maître de maison tire Jésus par son vêtement et Lui dit tout bas : "C'est un officier du Tétrarque. Ne t'y fie pas trop."
"Parle donc. Que veux-tu de Moi !"
"Maître, j'ai appris que tu es revenu. Je t'attendais comme on attend Dieu. Viens tout de suite à Capharnaüm. Mon garçon est couché, tellement malade que ses heures sont comptées. J'ai vu Jean ton disciple. Il m'a appris que tu venais ici Viens, viens tout de suite, avant qu'il ne soit trop tard."
"Comment ? Toi qui es le serviteur du persécuteur du saint d’Israël, comment peux-tu croire en Moi ? Vous ne croyez pas au Précurseur du Messie. Comment, alors, pouvez-vous croire au Messie ?"
"C'est vrai. Nous péchons par incrédulité et par cruauté. Mais aie pitié d'un père ! Je connais Chouza et j'ai vu Jeanne. Je l'ai vue avant et après le miracle, et j'ai cru en Toi."
"Oui, vous êtes une génération tellement incrédule et perverse que sans signes et sans prodiges vous ne croyez pas. Il vous manque la première qualité indispensable pour obtenir le miracle."
"C'est vrai ! C’est tout à fait vrai ! Mais, tu le vois... Je crois en Toi à présent et, je t'en prie: viens, viens tout de suite à Capharnaüm. Je te ferai, trouver une barque à Tibériade pour que tu viennes plus rapidement. Mais viens avant que mon petit ne meure !" et il pleure, désolé.
"Je ne viens pas pour l'instant. Mais va à Capharnaüm. Dès ce moment ton fils est guéri et il vit."
"Que Dieu te bénisse, mon Seigneur. Je crois. Mais comme je veux que toute ma maison te fasse fête, viens ensuite à Capharnaüm dans ma maison."
"Je viendrai. Adieu. La paix soit avec toi." L'homme sort en hâte et on entend tout de suite après le trot d'un cheval.
"Mais, il est bien guéri, ce garçon ?" demande l'époux de Suzanne.
"Et peux-tu croire que je mente ?"
"Non, Seigneur. Mais tu es ici, et le garçon est là-bas."
"Il n'y a pas de barrière pour mon esprit, ni de distance."
"Oh! mon Seigneur, Toi qui as changé l'eau en vin à mes noces, change mes pleurs en sourire, alors. Guéris Suzanne."
"Que me donneras-tu en échange ?"
"La somme que tu veux."
"Je ne souille pas ce qui est saint avec le sang de Mammon. Je demande à ton esprit ce qu'il me donnera."
"Moi-même, si tu veux."
"Et si je demandais, sans discussion, un grand sacrifice ?"
"Mon Seigneur, je te demande la santé de mon épouse et notre sanctification à tous. Je crois que pour l'obtenir je ne pourrais retenir aucun sacrifice trop grand..."
"Tu souffres pour ta femme. Mais si Moi je la ramenais à la vie, en la conquérant pour toujours comme disciple, que dirais-tu ?"
"Que... que tu en as le droit. et que... et que j'imiterai Abraham dans la promptitude du sacrifice."
"Tu as bien parlé. Écoutez tous : le temps de mon Sacrifice s'approche. Comme l'eau, il court rapide, et sans arrêt vers l'embouchure. Il me faut accomplir tout ce que je dois. Et la dureté des hommes me ferme un si large champ de mission. Ma Mère et Marie d'Alphée viendront avec Moi quand je m'éloignerai pour aller au milieu des populations qui ne m'aiment pas encore, ou ne m'aimeront jamais. Ma sagesse sait que les femmes pourront aider le Maître dans ce domaine interdit. Je suis venu pour racheter aussi la femme, et dans mon ère, on verra les femmes semblables à des prêtresses servir le Seigneur et les serviteurs de Dieu. J'ai choisi mes disciples. Mais pour choisir les femmes qui ne sont pas libres, je dois les demander à leurs pères et à leurs maris, Le veux- tu ?"
"Seigneur... j'aime Suzanne et jusqu'à présent je l'ai aimée plus comme chair que comme esprit. Mais, sous ton enseignement, quelque chose déjà est changé en moi et je vois en ma femme une âme aussi, en plus d'un corps. L'âme appartient à Dieu, et tu es le Messie, Fils de Dieu. Je ne puis te disputer le droit sur ce qui appartient à Dieu. Si Suzanne veut te suivre, je n'y serai pas hostile. Seulement, je t'en prie, opère le miracle de la guérir dans sa chair, et moi dans mes sens..."
"Suzanne est guérie. Elle viendra dans quelques heures te dire sa joie, Laisse son âme suivre son impulsion sans parler de ce que je t'ai dit. Tu verras que son âme viendra vers Moi avec la spontanéité de la flamme qui tend vers le haut. Et cela ne fera pas mourir son amour d'épouse, mais il montera au plus haut degré qui est de s'aimer avec ce qu'il y a de meilleur en nous : l'esprit."
"Suzanne t'appartient, Seigneur. Elle devait mourir lentement, avec de grandes souffrances; Et une fois morte, je l'aurais vraiment perdue sur la terre. Les choses étant comme tu dis, je l'aurai encore à mes côtés pour me conduire sur tes chemins. Dieu me l'a donnée et Dieu me l'enlève
Que le Très-Haut soit béni pour le don qu'il m'a fait et celui qu'il me demande."
Jésus guérit le fils de l'officier
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Dans la maison de Zébédée,
Salomé reçue comme disciple
Vision du mercredi 2 mai 1945
Jésus se trouve dans une maison dont je comprends qu'elle est celle de Jacques et de Jean d'après les conversations de ceux qui s'y trouvent. Avec Jésus, en plus des deux disciples, il y a Pierre et André, Simon le Zélote, l'Iscariote et Mathieu. Les autres, je ne les vois pas.
Jacques et Jean sont heureux. Ils vont et viennent de leur mère à Jésus et vice versa comme deux papillons qui ne savent quelle fleur préférer entre deux également aimées. Et Marie Salomé caresse chaque fois ses enfants, heureuse, pendant que Jésus sourit. Ils doivent avoir terminé le repas, car je vois que la table est encombrée. Mais ils veulent absolument faire manger à Jésus des grappes de raisin blanc que leur mère a gardé en conserve et qui doit être doux comme du miel . Que ne donneraient-ils pas à Jésus ! Mais Salomé veut donner et recevoir quelque chose de plus que du raisin et des caresses. Et, après être restée un peu pensive en regardant Jésus; en regardant Zébédée, elle se décide. Elle va vers le Maître qui est assis le dos appuyé à la table et elle s'agenouille devant Lui. "Que veux-tu, femme ?"
"Maître, tu as décidé de faire venir avec Toi ta Mère et la mère de Jacques et Jude et aussi Suzanne, et certainement aussi la grande Jeanne de Chouza viendra. Toutes les femmes qui te vénèrent viendront, s'il en vient une seule. Je voudrais en être moi aussi. Prends-moi, Jésus. Je te servirai avec amour."
"Tu as Zébédée dont tu dois t'occuper. Est-ce que tu ne l'aimes plus ?"
"Oh! si, je l'aime ! Mais je t'aime davantage, Toi. Oh ! je ne veux pas dire que je t'aime en tant qu'homme. J'ai soixante ans, et depuis quarante ans je suis épouse ,et jamais je n'ai vu d'autre homme que le mien. Je ne deviens pas folle, maintenant que je suis vieille. Et la vieillesse ne fait pas mourir l'amour que j'ai pour mon Zébédée, Mais Toi... Je ne sais pas parler. Je suis une pauvre femme. Je parle comme je sais. Voici : Zébédée, je l'aime avec tout ce que j'étais jusqu'alors. Toi, je t'aime avec tout ce que tu as su faire venir en moi par tes paroles et par celles que m'ont transmises Jacques et Jean. C'est quelque chose de tout à fait différent... mais tellement beau."
"Ce ne sera jamais aussi beau que l'amour d'un excellent époux."
"Oh ! non ! C'est quelque chose de bien plus !... Oh ! ne le prends pas mal, Zébédée ! Je t'aime encore avec tout moi-même. Mais Lui je l'aime avec quelque chose qui est encore Marie, mais qui n'est plus Marie, la pauvre Marie, ton épouse, qui est bien plus... Oh ! je ne sais pas le dire !"
Jésus sourit à la femme qui ne veut pas blesser son mari mais qui ne peut taire son grand, son nouvel amour, Même Zébédée sourit gravement en s'approchant de son épouse qui, toujours à genoux, fait un tour sur elle-même pour se tourner alternativement vers son époux et vers Jésus.
"Mais sais-tu, Marie, que tu devras quitter ta maison ? Tu y es tellement attachée ! Tes colombes... tes fleurs... cette vigne qui donne ce doux raisin dont tu es si fière... et tes ruches, les plus célèbres du pays... et aussi ce métier sur lequel tu as tissé tant de lin et tant de laine pour tes bien-aimés... Et tes petits-enfants ? Comment feras- tu pour vivre sans ces petits ?"
"Oh ! mais, mon Seigneur ! Que veux-tu que ce soit pour moi, les murs, les colombes, les fleurs, la vigne, les ruches, le métier, toutes choses bonnes et chères, mais si mesquines par rapport à Toi, à l’amour pour Toi ?! Les petits...oh ! oui !ce sera une peine de ne plus pouvoir les endormir sur mon sein et de ne plus les entendre m'appeler... Mais Toi, tu es bien plus ! Oh ! si tu es bien plus que toutes les choses que tu me nommes ! Et si toutes ces choses prises ensemble et à cause de ma faiblesse m'étaient plus chères que de te servir et te suivre, moi, en pleurant, je les jetterais de côté en pleurant comme une femme, pour te suivre avec mon âme souriante. Prends-moi, Maître. Dites-le-Lui, vous, Jean, Jacques... et toi, mon époux. Soyez bons. Venez à mon aide, tous."
"C'est bien. Tu viendras aussi avec les autres. J'ai voulu te faire bien réfléchir sur le passé et sur le présent, sur ce que tu laisses, sur ce que tu prends, Mais viens, Salomé. Tu es mûre pour entrer dans ma famille."
"Oh ! Mûre ! Je le suis moins qu'un tout petit. Mais tu pardonneras mes erreurs et me tiendras par la main. Toi… parce que; grossière comme je suis, je rougirai beaucoup devant ta Mère et devant Jeanne.
Devant tous j'aurai honte, mais pas devant Toi parce que tu es la Bonté et que tu comprends tout, excuses tout, pardonnes tout."
Jésus en compagnie de sa Mère et ses disciples
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Jésus parle aux siens de l’apostolat féminin
Vision du jeudi 3 mai 1945
"Qu'as-tu, Pierre ? Tu sembles mécontent" demande Jésus. qui suit un sentier de campagne sous les branches des amandiers en fleurs qui annoncent à l'homme la fin de la mauvaise saison.
"Je réfléchis, Maître."
"Tu réfléchis, Je le vois bien, mais ta physionomie fait voir que tu ne penses pas à des choses gaies."
"Mais Toi qui sais tout ce qui nous concerne, tu le sais déjà."
"Oui, je le sais déjà. Même Dieu le Père sait les besoins de l'homme, mais Il veut trouver dans l'homme la confiance qui expose ses propres besoins et qui demande de l'aide. Moi, je peux te dire que tu as tort de te tourmenter."
"Alors mon épouse ne t'est pas moins chère ?"
"Mais non, Pierre. Et pourquoi devrait-elle l'être moins ? Si nombreuses sont au Ciel les demeures de mon Père [1][2]. Si nombreuses sont sur la terre les fonctions de l'homme. Et pourvu qu'elles soient faites saintement, elles sont toutes bénies. Pourrais-je dire qu'elles sont mal vues de Dieu toutes les femmes qui ne suivent pas les Marie et Suzanne ?"
"Hé ! non. Alors mon épouse aussi croit au Maître et ne suit pas l'exemple des autres." dit Barthélemy.
"Et la mienne non plus, avec ses filles. Elles restent à la maison, mais toujours prêtes à offrir l'hospitalité, comme elles l'ont fait hier." dit Philippe.
"Je crois que ma mère en fera autant. Elle ne peut tout quitter... elle est seule" dit l'Iscariote.
"C'est vrai ! C'est vrai ! J'étais triste parce qu'il me semblait que la mienne était si... si peu. Oh ! je ne sais le dire !"
"Ne la critique pas, Pierre. C'est une honnête femme" dit Jésus.
"Elle est très timide. Sa mère les a toutes, filles et belles-filles, pliées sous ses volontés." dit André.
"Mais, depuis tant d'années qu'elle est avec moi, elle aurait dû changer !"
"Oh ! frère ! Tu n'es pas très doux, toi non plus, sais-tu ? Sur une personne timide tu produis l'effet d'une grosse bûche qu'on vous lance entre les jambes. Ma belle-sœur est très bonne, et la preuve en est d'avoir supporté avec patience sa mère avec toute sa méchanceté et toi avec ton autorité."
Tout le monde rit de la conclusion si franche d’André et du visage étonné de Pierre qui s'entend proclamer autoritaire.
Même Jésus rit tout à fait de bon cœur .Puis il dit : "Les femmes fidèles qui ne se sentent pas appelées à quitter leur maison pour me suivre me servent également en restant chez elles. Si toutes avaient voulu venir avec Moi, j'aurais dû commander à certaines de rester. Maintenant que les femmes s'uniront à nous, je dois aussi penser à elles.
Il ne serait ni convenable ni prudent que des femmes se trouvent sans demeure allant ici et là. Nous, nous pouvons dormir n'importe où]. La femme a d'autres besoins, et il lui faut un abri. Nous, nous pouvons coucher sur une même litière. Elles ne peuvent rester au milieu de nous par respect et par prudence pour leur constitution plus délicate. On ne doit jamais tenter la Providence ni s'affranchir de la nature au-delà de certaines limites. Maintenant je ferai de toute maison amie où habite une de vos femmes, un abri pour les autres. De la tienne Pierre, de la tienne Philippe, de la tienne Barthélemy, et de la tienne Judas. Nous ne pourrons imposer aux femmes les marches continuelles que nous ferons. Mais elles nous attendront au lieu fixé pour le départ chaque matin et le retour chaque soir.
Nous leur donnerons des instructions pendant les heures de repos et le monde ne pourra plus jaser si d'autres malheureuses créatures viennent vers Moi et il ne me sera pas interdit de pouvoir les entendre. Les mères et les épouses qui nous suivront serviront de défense à leurs sœurs et à Moi contre les calomnies du monde .Vous voyez que je suis en train de faire un rapide voyage pour saluer là où ils se trouvent les amis que j'ai déjà et ceux que je pourrai avoir. Ceci n'est pas pour Moi. Mais pour les plus faibles parmi les disciples dont la faiblesse soutiendra notre force et la rendra utile auprès de tant, de tant de créatures."
"Mais, maintenant, nous allons à Césarée, as-tu dit. Qui est-ce qu'il y a là ?"
"Des créatures qui aspirent au Dieu Vrai, il y en a partout . Le printemps déjà s'annonce dans cette blancheur rose des amandiers en fleurs. Les jours de gel sont finis. Dans peu de jours j'aurai fixé les endroits où se dirigeront et auront un abri les femmes disciples et nous reprendrons alors nos pérégrinations en semant la parole de Dieu sans avoir à nous préoccuper pour les sœurs, sans craindre la calomnie. Leur patience vous instruira et aussi leur douceur. Pour la femme aussi, va arriver l’heure où sonnera sa réhabilitation. De vierges, d'épouses, de mères saintes il y en aura une grande floraison dans mon Église. »
"Des créatures qui aspirent au Dieu Vrai, il y en a partout . Le printemps déjà s'annonce dans cette blancheur rose des amandiers en fleurs. Les jours de gel sont finis. Dans peu de jours j'aurai fixé les endroits où se dirigeront et auront un abri les femmes disciples et nous reprendrons alors nos pérégrinations en semant la parole de Dieu sans avoir à nous préoccuper pour les sœurs, sans craindre la calomnie. Leur patience vous instruira et aussi leur douceur. Pour la femme aussi, va arriver l’heure où sonnera sa réhabilitation. De vierges, d'épouses, de mères saintes il y en aura une grande floraison dans mon Église. »
****
Les femmes disciples
Qu'en dit l'Évangile ?
On les désigne généralement sous le vocables de "saintes femmes".
Pendant les voyages apostoliques : "Ensuite, Jésus alla dans les villes et les villages pour y prêcher et annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu. Les douze disciples l’accompagnaient, ainsi que quelques femmes qui avaient été délivrées d’esprits mauvais et guéries de maladies: Marie, appelée Marie de Magdala, dont sept esprits mauvais avaient été chassés; Jeanne, femme de Chouza, un administrateur d’Hérode; Suzanne et plusieurs autres qui utilisaient leurs biens pour aider Jésus et ses disciples". (Luc 8,1-3)
Luc atteste donc que les saintes femmes accompagnaient Jésus durant ses voyages apostoliques.
Au chemin de Croix : Il était suivi d’une grande multitude du peuple, entre autres de femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Jésus se tourna vers elles et leur dit: "Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants (Luc 23,27,28).
Parmi ces "filles de Jérusalem", la tradition a introduit le personnage de Véronique qui essuie le visage de Jésus.
Au pied de la Croix : "Tous les amis de Jésus, ainsi que les femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient à distance pour regarder ce qui se passait entre autres Marie, mère de Jésus, Marie de Magdala, Marie de Cléophas, mère de Jacques et de Joseph, Salomé, la mère des fils de Zébédée et beaucoup d’autres encore qui étaient montées avec lui à Jérusalem." (Matthieu 27,55-56, Marc 15, 40-41, Luc 23,49 et Jean 19,25)
Les Évangiles attestent que, sur le Calvaire, il y avait de nombreux disciples et "beaucoup d'autres" femmes disciples.
Au tombeau : "Les femmes qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée suivirent Joseph (d'Arimathie); elles regardèrent le tombeau et comment son corps avait été placé. Puis elles s’en retournèrent et préparèrent aromates et parfums. Durant le sabbat, elles observèrent le repos selon le commandement. Après le sabbat, au commencement du premier jour de la semaine, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, Salomé vont à la tombe, le soleil étant levé… Elles revinrent du tombeau et rapportèrent tout cela aux Onze et à tous les autres. C’étaient Marie de Magdala et Jeanne de Chouza et Marie mère de Jacques; leurs autres compagnes le disaient aussi aux apôtres. Aux yeux de ceux-ci ces paroles semblèrent un délire et ils ne croyaient pas ces femmes." (Matthieu 28,1, Marc 16,1-2, Luc 23,55 – 24,11, Jean 20,1).
Les évènements de cette matinée s'entrechoquent. Les différents récits des évangélistes reflètent bien la confusion qui régnait et la bousculade des premières heures.
Qu'en dit Maria Valtorta ?
Le groupe des femmes disciples est constitué par Jésus au début de la seconde année de vie publique (3.10 et 3.12) comme "les chefs de file des futures disciples, coopératrices des serviteurs du Seigneur."
Jean d’Endor en dresse les portraits en : des "disciples bonnes, affectueuses, patientes sous leur fardeau de chagrin, comme Marie de Cléophas et Élise; généreuses comme Marie de Magdala, si absolue dans son changement de vie; suaves et pures comme Marthe et Jeanne; dignes, intelligentes, toute pensée et toute rectitude comme Sintica".
Jésus précise l’articulation de ces femmes disciples avec le groupe apostolique qu'elles accompagnent épisodiquement dans différents voyages. Ce nombre varie au long de la vie publique , certaines suivent Jésus principalement au début de sa prédication, d'autres l'accompagnent dans les périodes de persécutions jusqu'au pied de la Croix : La Vierge Marie, Élise de Béthsour; Jeanne, femme de Chouza; Marie, femme d'Alphée et tante de Jésus; Marie de Magdala (Marie Madeleine); Marthe de Béthanie, sa sœur; Marie Salomé, mère des apôtres Jean et Jacques; Suzanne.
Si certaines de ces femmes sont fortunées et subviennent aux besoins financiers de la troupe apostolique (Marie de Magdala, Marthe, Jeanne de Chouza), d'autres assurent l'intendance (soin des vêtements par exemple) : ce sont les mères d'apôtres (Marie de Cléophas, Marie Salomé en plus de la Vierge Marie) et les femmes d'apôtres mariés (Porphyrée, femme de Pierre, Marie, femme de Philippe et Anne, femme de Nathanaël-Barthélémy). À cela s'ajoute les femmes-disciples qui assurent protection, assistance ou refuge :
Valeria, Lidia, Nike (Véronique).
Les femmes disciples les plus importantes
La constitution de ce groupe est étalée dans le temps sa composition varie donc. Nous sélectionnons ci-dessous les plus importantes, soit parce qu'elles sont les premières à suivre Jésus, soit parce qu'elle seront présentes jusqu'à la fin.
• La Vierge Marie,
• Annalia de Jérusalem, la première des vierges consacrées
• Anastasica (Rose de Jéricho), la femme répudiée par son mari
• Élise de Béthsour, amie d'enfance et compagne de la Vierge Marie au Temple
• Jeanne, femme de Chouza l’intendant d’Hérode
• Lidia (Livia), la romaine sympathisante puis disciple tardive
• Marcelle, la servante de Marthe
• Marie d’Alphée mère de Jacques et de Jude, les apôtres et cousins de Jésus
• Marie de Magdala,
• Marthe sa sœur,
• Marie Salomé, mère de Jean et de Jacques de Zébédée, les apôtres
• Nike (Véronique), la disciple dédiée aux œuvres de charité
• Sara de Béthanie, la veuve guérie par Jésus
• Sintica, l’ancienne esclave grecque enfuie.
• Suzanne, la jeune mariée de Cana
• Valeria, la romaine devenue prosélyte
Treize de ces femmes disciples accompagnent Jésus jusqu'à Jérusalem et assistent à sa Passion : La Vierge Marie, Élise de Bethsour, Jeanne de Chouza, Lidia, Marcelle, Marie de Cléophas, Marie de Magdala, Marthe, Marie Salomé, (Véro)Nique, Sara, Suzanne, Valéria. Auxquelles il faut rajouter Anne de Méron croisée sur la via dolorosa.
Annalia mourra, selon la promesse de Jésus, le dimanche des Rameaux.
Anastasica est éloignée d'un Judas devenu luxurieux. Sintica a été contrainte à l'exil.
Les femmes, mères ou sœurs d'apôtres
• Anne, l'épouse de Nathanaël dit Barthélemy
• Marie de Cléophas, tante de Jésus et "sœur" de la Vierge Marie (Jean 19,25)
• Marie Salomé, épouse de Zébédée et mère de Jacques le majeur et de Jean l'évangéliste
• Marie, la femme de Philippe
• Porphyrée, l'épouse sans enfant de Pierre
• Sœur jumelle de Thomas. On ne connaît pas son nom.
Les femmes des apôtres ne suivent pas Jésus à Jérusalem pour sa Passion. Est-ce pour leur éviter la violence des évènements ou pour leur éviter la honte de leurs maris fuyant le Maître par peur ? On ne sait.
En tous cas les mères des apôtres (Marie de Cléophas; Marie Salomé) sont présentes aux côtés de la Vierge Marie.
Source : http://www.maria-valtorta.org/Personnages/FemmesDisciples.htm
*
Saintes femmes
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
.
Jésus à Césarée Maritime. Il parle aux galériens
Vision du vendredi 4 mai 1945
Jésus est au milieu d'une place, grande et assez belle, que prolonge une route .très large jusqu'au bord de la mer. Une galère, depuis peu, a quitté le port et gagne le large poussée par le vent et propulsée par les rames. Une autre, manœuvre pour entrer, car on cargue les voiles et les rames se meuvent d'un seul côté pour faire tourner le navire dans une position convenable. Le port ne se voit pas de la place, mais il doit être proche. Sur les côtés de la place sont alignées de vastes demeures aux murs extérieurs caractérisés par l'absence presque totale d'ouvertures. Pas de boutiques.
"Où allons-nous, maintenant ? Tu as voulu venir ici plutôt qu'au quartier oriental, ici ce sont des lieux de païens. Qui veux-tu qui t'écoute ?" demande Pierre qui en fait reproche à Jésus.
"Nous allons là-bas, dans cet angle, près de la mer, et là je parlerai."
"Aux flots ?"
"Même eux ont été créés par Dieu."
Ils y vont. Maintenant, ils sont justement dans ce recoin et voient le port où entre lentement la galère, vue auparavant, et qu'on amarre. Quelques marins flânent le long des quais. Quelques marchands de fruits se risquent à aller vers le bâtiment romain pour vendre leurs produits. Rien d'autre.
Jésus, le dos appuyé au mur, semble vraiment parler aux flots. Les apôtres, peu satisfaits de la situation sont autour de Lui, les uns debout, les autres assis sur des rochers dispersés çà et là qui semblent servir de sièges.
"Sot est l'homme qui se voyant puissant, en bonne santé et heureux dit : "De quoi ai-je désormais besoin ? Et de qui ? De personne. Rien ne me manque, je me suffis. Les lois ou les décrets de Dieu ou ceux de la morale sont pour moi inexistants. Ma loi, c'est de faire ce qui m'est possible sans réfléchir si c'est bien ou mal pour les autres."
Un vendeur se retourne en entendant cette voix sonore et vient vers Jésus qui continue : "C'est ainsi que parle l'homme et la femme sans sagesse et sans foi. Mais si, de cette façon, il manifeste qu'il possède une puissance plus ou moins grande, il montre également sa parenté avec le Mal."
Des hommes descendent de la galère et d’autres barques et viennent vers Jésus.
"L'homme montre, non par des paroles mais par les faits, sa parenté avec Dieu et avec la Vertu quand il réfléchit que la vie est plus changeante que la mer, qui maintenant est tranquille et demain sera en fureur. De la même façon, le bien-être et la puissance d'aujourd'hui peut être demain misère et impuissance. Et que fera alors l'homme privé de l'union avec Dieu ? Combien y en a-t-il sur cette galère qui furent un jour heureux et puissants et qui maintenant sont esclaves et considérés comme coupables ! Coupables, par conséquent esclaves deux fois : de la loi humaine dont on s'est moqué en vain car elle existe et elle punit ceux qui la transgressent, et de Satan qui éternellement prend possession des coupables qui n'arrivent pas à haïr leur faute."
"Salut, Maître ! Toi ici ? Tu me reconnais ?"
"Que Dieu vienne à toi, Publius Quintilianus. Tu le vois, je suis venu."
"Et justement ici, dans le quartier romain. Je n'espérais plus te voir, mais j'ai plaisir à t'entendre."
"Moi aussi. Sur cette galère il y a beaucoup de rameurs ?"
"Beaucoup. Des prisonniers de guerre en majeure partie. Ils t'intéressent ?"
"Je voudrais aller près du bateau."
"Viens. Faites place, vous autres" ordonne-t-il au peu de personnes qui s'étaient approchés et qui s'écartent rapidement en marmonnant des injures.
"Laisse-les donc. Je suis habitué à être serré parmi les gens."
"Jusqu'ici, c'est possible. Pas plus loin. Galère militaire."
"Ça suffit : Dieu t'en récompense !"
Jésus recommence à parler pendant que le romain semble monter la garde à ses côtés, dans sa tenue magnifique.
"Esclaves par suite d'un douloureux événement, c'est-à-dire esclaves une seule fois. Esclaves pour toute la vie. Mais chaque larme qui tombe sur leurs chaînes, tout coup qui vient marquer une douleur sur leur chair desserre les menottes, orne ce qui ne meurt pas, leur ouvre enfin la paix de Dieu qui est l'ami de ses pauvres fils malheureux et qui leur donnera tant de joie en échange de tout ce qui ici a été la douleur."
De l'intérieur de la galère avancent des hommes de la chiourme qui écoutent. Naturellement, les galériens ne sont pas parmi eux. Mais certainement, par les ouvertures où passent les rames, ils entendent arriver jusqu'à eux la voix puissante de Jésus qui se propage dans l'air tranquille à cette heure de marée basse. Publius Quintilianus, appelé par un soldat, est parti.
"Je veux dire à ces malheureux, que Dieu aime, d'être résignés dans leur souffrance, d'en faire seulement une flamme qui rompt plus vite les chaînes de la galère et de la vie en consumant dans le désir de Dieu cette pauvre journée qu'est la vie, journée sombre, orageuse, remplie de peurs et de privations, pour entrer dans le jour de Dieu lumineux, serein, sans plus jamais de peurs ni de souffrances. Vous entrerez dans la grande paix, dans l'infinie liberté du Paradis, ô martyrs d'un sort douloureux, pourvu que dans votre souffrance vous sachiez être bons et aspiriez à Dieu."
Publius Quintilianus revient avec d'autres soldats et derrière lui arrive une litière portée par des esclaves et à laquelle les soldats font faire une place.
"Qui est Dieu ? Je parle aux gentils qui ne savent pas qui est Dieu. Je parle aux fils des peuples soumis qui ne savent pas qui est Dieu. Dans vos forêts, ô Gaulois, ô Ibères, ô Thraces, ô Germains, ô Celtes, vous avez quelque chose qui manifeste Dieu. L'âme tend spontanément vers l'adoration, car elle se souvient du Ciel. Mais vous ne savez pas trouver le Dieu Vrai qui a mis une âme dans nos corps, une âme égale à la nôtre, fils d'Israël, égale à celle des Romains puissants qui vous ont subjugués, une âme qui a les mêmes devoirs et les mêmes droits à l'égard du Bien et à laquelle le Bien, c'est-à-dire le Dieu vrai, sera fidèle. Soyez-le également, vous aussi à l'égard du Bien. Le dieu ou les dieux que vous avez jusqu'à présent adorés, dont vous avez appris le nom ou les noms sur les genoux maternels, le dieu auquel peut-être maintenant vous ne pensez plus parce que de lui vous ne voyez pas venir un réconfort dans vos souffrances, que peut-être vous arrivez à haïr et à maudire dans le désespoir de votre journée, n'est pas le vrai Dieu.
Le vrai Dieu est Amour et Pitié. Étaient-ils cela, par hasard, vos dieux ? Non. ils n'étaient que dureté, férocité, mensonge, hypocrisie, vice, vol. Et maintenant ils vous ont laissé sans le minimum de réconfort qu'est l'espérance d'être aimés et la certitude du repos après tant de souffrances. Il en est ainsi, car vos dieux n'existent pas. Mais Dieu, le Dieu vrai qui est Amour et Pitié, et dont je vous affirme l'existence, c'est Celui qui a fait les cieux, les mers, les montagnes, les forêts, les arbres, les fleurs, les animaux, l'homme. C'est Celui qui inculque à l'homme victorieux de la pitié et un amour, semblables aux siens, à l'égard des pauvres de la terre. O puissants, ô maîtres, pensez que vous avez tous la même origine. Ne vous acharnez pas sur ceux qu'un malheur a fait tomber entre vos mains et soyez humains aussi envers ceux qu'une faute a attachés aux bancs de la galère.
De nombreuses fois l'homme pèche. Personne n'est sans fautes plus ou moins secrètes. Si vous y réfléchissez, vous serez bons pour des frères qui, moins chanceux que vous, ont été punis pour des fautes que vous aussi vous avez commises, tout en restant impunis. La justice humaine est tellement incertaine dans ses jugements qu'il serait malheureux que la justice divine le fût également. Il y a des coupables qui ne semblent pas l'être, et des innocents que l'on estime coupables. Ne cherchons pas à savoir pourquoi. Ce serait trop d'accusation pour l'homme injuste et rempli de haine envers son semblable ! Il y a des coupables qui le sont bien réellement mais qui ont été portés au crime par des forces puissantes qui excusent en partie leur faute. Vous, par conséquent, qui êtes préposés aux galères, soyez humains.
Au-dessus de la justice humaine, il y a la justice divine qui est bien plus élevée. Celle du Dieu vrai, de Celui qui a créé le roi et l'esclave, le rocher et le grain de sable. Il vous regarde : vous les rameurs, et vous préposés à la chiourme, et malheur à vous si vous êtes cruels sans raisons. Moi, Jésus le Christ, le Messie du Dieu vrai, je vous en donne la certitude : Lui, à votre mort, vous attachera à une galère éternelle en confiant le fouet maculé de sang aux démons et vous subirez les mêmes tortures et les mêmes coups que vous avez infligés. Car s'il y a une loi humaine qui prévoit la punition du coupable, il faut dans la punition ne pas dépasser la mesure. Sachez vous en souvenir. Celui qui est puissant aujourd'hui peut être misérable demain. Dieu seul est éternel.
Je voudrais changer le cœur et je voudrais surtout rompre les chaînes, vous rendre la liberté et vos patries perdues. Mais, frères galériens; si vous ne voyez pas mon visage, je n'ignore pas votre cœur avec toutes ses blessures. En échange de la liberté et de la patrie terrestre que je ne puis vous donner, ô pauvres hommes esclaves des puissants, je vous donnerai une plus haute liberté et une meilleure Patrie. Pour vous, je me suis fait prisonnier et j'ai quitté ma patrie, pour vous racheter je me donnerai Moi-même, pour vous, même pour vous qui n'êtes pas l'opprobre de la terre comme on vous appelle, mais la honte de l'homme oublieux de la mesure, dans la rigueur de la guerre et de la justice, je ferai une nouvelle Loi sur la terre et une douce demeure au Ciel. Rappelez-vous mon nom, fils de Dieu, qui pleurez. C'est le nom de l'Ami. Dites-le dans vos peines. Soyez assurés que si vous m'aimez, vous me posséderez même si sur la terre nous ne nous voyons jamais. Je suis Jésus Christ, le Sauveur, votre Ami.
Au nom du Dieu vrai, je vous réconforte. Que la paix, vite, vienne sur vous."
La foule, en majeure partie romaine s'est groupée autour de Jésus dont les idées nouvelles ont étonné tout le monde.
"Par Jupiter ! Tu m'as fait penser à des choses nouvelles. Je n'y avais jamais pensé, mais je sens qu'elles sont vraies..."
Publius Quintilianus, à la fois pensif et enthousiasmé, regarde Jésus.
"C'est ainsi, ami. Si l'homme s'adonnait à la réflexion, il n'arriverait jamais à commettre le crime."
"Par Jupiter, par Jupiter ! Quelles paroles ! Il faut que je m'en souvienne et Tu as dit: "Si l'homme s'adonnait à la réflexion...' "
"...il n'arriverait jamais à commettre le crime."
"Mais, c'est vrai ! Par Jupiter ! Mais sais-tu que tu es grand ?!"
"Tout homme qui le voudrait, pourrait l'être comme Moi, s'il n'était qu'un avec Dieu."
Le romain continue sa litanie de "par Jupiter" l'un plus admiratif que l'autre. Mais Jésus lui dit: "Pourrais-je donner un réconfort à ces galériens ? J'ai de l'argent... Un fruit, une douceur pour qu'ils sachent que je les aime."
"Donne-le ici, je puis le faire. Et du reste, il y a là une dame qui a de grands pouvoirs: Je vais le lui demander." Publius va vers la litière et il parle près du rideau à peine entrouvert. Il revient : "J'ai pleins pouvoirs. Je vais surveiller la distribution pour que les argousins ne fassent pas d'abus. Et ce sera l'unique fois qu'un soldat de l'empire usera de pitié envers des esclaves de guerre."
"La première fois. Pas la seule. Il viendra un jour où n'y aura plus d'esclaves; mais auparavant mes disciples seront descendus parmi les galériens et les esclaves pour les appeler frères."
Une autre série de "par Jupiter" traverse l'air calme, pendant que Publius attend d'avoir suffisamment de fruits et de vin pour les galériens. Puis, avant de monter sur la galère, il dit à l'oreille de Jésus: "Là, à l'intérieur, se trouve Claudia Procula. Elle voudrait t'entendre encore mais, en attendant, elle veut te demander quelque chose. Va."
Jésus va vers la litière.
"Salut, Maître." Le rideau s'écarte à peine, laissant voir une belle femme sur les trente ans.
"Que le désir de la sagesse vienne en toi."
"Tu as dit que l'âme se souvient des Cieux. Elle est donc éternelle, cette chose que vous dites exister en nous ?"
"Elle est éternelle. C'est pour cela qu'elle se souvient de Dieu, de Dieu qui l'a créée."
"Qu'est-ce que c'est que l'âme ?"
"L'âme est la vraie noblesse de l'homme. Tu es fière d'appartenir à la gens Claudia L'homme est quelque chose de plus, car il appartient à la famille de Dieu. Tu as en toi le sang de la gens Claudia, une famille puissante qui a eu une origine et aura une fin. En l'homme par l'âme il y a le sang de Dieu. Car l'âme est le sang spirituel - Dieu étant un très pur Esprit - du Créateur de l'homme : de Dieu éternel, puissant, saint. L'homme est donc éternel, puissant, saint par l'âme qui est en lui et qui est vivante tant qu'elle est unie à Dieu."
"Je suis païenne. Je n'ai donc pas d'âme..."
"Tu en as une, mais elle est tombée en léthargie. Éveille-la à la Vérité et à la Vie..."
"Adieu, Maître."
"Que la Justice te conquière. Adieu."
"Comme vous voyez, ici aussi j'ai eu des auditeurs" dit Jésus à ses disciples.
"Oui, mais à part les romains, qui t'aura compris? Ce sont des barbares !"
"Qui ? Tous. La paix est en eux et ils se souviendront de Moi beaucoup plus que beaucoup d'autres en Israël. Allons pour le repas dans la maison qui nous donne l'hospitalité."
"Maître, cette femme est la même qui m'a parlé le jour où tu as guéri ce malade: Je l'ai vue et reconnue." dit Jean.
"Vous voyez donc qu'il y avait aussi ici quelqu'un qui nous attendait. Mais vous ne semblez pas très satisfaits. J'aurai beaucoup fait, le jour où je vous aurai persuadés que ce n'est pas seulement pour Israël, mais pour tous les peuples que je suis venu et que c'est pour tous que je vous ai préparés. Je vous dis donc : mettez en votre mémoire tout ce qui vient de votre Maître. Il n'y a pas de fait, pour insignifiant qu'il soit, qui ne doive devenir un jour une règle pour l'apostolat."
Personne ne répond, et Jésus a un sourire triste, plein de compassion
*****
Césarée Maritime
grand port maritime et garnison romaine
Habitants ou natifs
Ennius, Florus et Marcus, les débauchés romains – Aurea Galla (Christiane) – Isaac et Lucius Caïus, deux jeunes enfants - le mari de Valeria - Simon le cordier - Sintica – Valérien son maître cruel - Un aveugle guéri par Jésus
Descriptif
La ville apparaît étendue sur la rive, belle comme tout endroit où se manifeste la civilisation raffinée des romains. Des thermes et des palais de marbre étalent leur blancheur comme des blocs de neige congelée dans les quartiers les plus proches de la mer, gardés par une tour blanche elle aussi, de forme carrée, élevée près du port. Peut-être un Camp ou un observatoire. Puis les maisons plus modestes de la périphérie, de style hébraïque, et partout la verdure des tonnelles, des jardins suspendus élevés plus ou moins fastueusement sur les terrasses au-dessus des maisons, et les arbres qui s'élèvent partout.
Des portiques ombreux et des galeries protégées de la pluie conduisent du quartier romain, groupé presque tout entier autour du palais du Proconsul, resserré entre la route littorale et la place des casernes et des impôts, aux magasins romains près du marché des juifs.
Faits marquants
Son nom
Appelée Césarée pour honorer l'empereur romain César Auguste. A distinguer de Césarée de Philippe (Césarée Panéade). Autres noms :Caesarea Maritima, Kaisariyeh, Qaisariyeh, Kessaria, Qaisariya, Qaysariyah, Qesari, Qisri
En savoir plus sur ce lieu
Siège du Proconsul. Ville construite par Hérode le Grand sur le littoral méditerranéen à 37 km au sud du Mont Carmel, et . C'était la résidence officielle des Hérodes et des procurateurs romains. Elle se trouvait sur la voie commerciale terrestre de Tyr à l'Égypte et possédait un port artificiel de 850m. Tout cela en faisait un important centre commercial. On y trouvait des palais et des bâtiments publics magnifiques, un immense amphithéâtre et un grand temple dédié à César et à Rome. La population était mixte, formée de Juifs et de Gentils. Le diacre Philippe était de Césarée et il y apporta l'Évangile. (Actes 8,40; 21,). C'est là que Pierre vit l'accomplissement de la vision où Dieu lui montra l'égalité des Gentils et des Juifs (Actes 10,) Paul, qui y passa plusieurs fois, y fut envoyé pour être jugé et y séjourna en prison pendant 2 ans.
Strabon, (-64 à -25) a écrit une "Géographie" qui confirme les propos de Maria Valtorta sur la présence de crocodiles et de forêts aux alentours de Césarée Maritime : "Il y a le Mont Carmel et des bourgades dont il ne reste rien d'autres que le nom, Sykaminopolis (Sicaminon), Boucolopolis, Crocodilopolis et d'autres noms similaires. Puis il y a une très grande forêt. Puis c'est Joppé ..." (Géographie XVI, 2,27)
Jésus est le Chemin
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Guérison de la petite romaine à Césarée
Vision du samedi 5 mai 1945
Jésus dit : "Petit Jean, viens avec Moi. Je veux te faire écrire une instruction pour les consacrés d'aujourd'hui. Vois et écris."
Jésus est encore à Césarée Maritime. Il n'est plus sur cette place d'hier mais plus à. l'intérieur, en un endroit d'où cependant l'on voit le port et les navires. Ici, il y a beaucoup d'entrepôts et de boutiques. Et comme même parterre en cet endroit terreux il y a des nattes couvertes de produits variés, j'en conclus que je suis près des marchés qui peut-être étaient situés dans le voisinage du port et des magasins pour la commodité des navigateurs et de ceux qui viennent acheter les marchandises apportées par bateaux, L'endroit est tout bourdonnant des allées et venues de la foule, Jésus attend avec Simon et ses cousins que les autres aient pris les vivres dont ils ont besoin. Des enfants regardent avec curiosité Jésus qui les caresse doucement tout en parlant avec ses apôtres.
Jésus dit : "il me déplaît de voir qu'on est mécontent parce que je vais vers les gentils. Mais je ne peux que faire mon devoir et être bon avec tout le monde. Efforcez-vous d'être bons, au moins vous trois et Jean; les autres vous suivront par imitation."
"Mais, comment faire pour être bons avec tout le monde ? Enfin, ces gens nous méprisent, nous oppriment, ne nous comprennent pas, sont remplis de vices..." dit Jacques d'Alphée en s'excusant.
"Comment faire ? Tu es content d'être né d'Alphée et de Marie ?"
"Oui, bien sûr. Pourquoi me le demandes-tu ?"
"Si Dieu t'avait interrogé avant ta conception, aurais-tu voulu naître d’eux ?"
"Mais, oui. Je ne comprends pas..:"
"Et si, au contraire, tu étais né d'un païen, en t'entendant accuser d’avoir voulu naître d'un païen qu'est-ce que tu aurais dit ?"
"J’aurais dit... j'aurais dit : "Je n'en suis pas responsable. Je suis né de lui, mais j'aurais pu naître d'un autre". J'aurais dit : "Vous êtes injustes en m'accusant. Si je ne fais pas de mal, pourquoi me haïssez-vous ?"
"Tu l’as dit. Ceux-ci aussi, que vous méprisez parce que païens, peuvent dire la même chose. Tu n'as pas de mérite d'être né d’Alphée, véritable israélite. Tu dois seulement en remercier l’Éternel parce qu'il t'a fait un grand don, et par reconnaissance et humilité chercher à amener au Dieu vrai ceux qui n'ont pas reçu ce don. Il faut être bons."
"Il est difficile d'aimer ceux qu'on ne connaît pas !"
"Non. Regarde. Toi, petit, viens ici."
Un garçon s'approche d'environ huit ans, qui joue dans un coin avec deux autres camarades. Un garçon robuste aux cheveux très bruns alors que son teint est très blanc.
"Qui es-tu ?"
"Je suis Lucius, Caïus Lucius fils de Caïus Marius , je suis romain, fils du décurion de garde resté ici après avoir été blessé."
"Et ceux-ci qui sont-ils ?"
"Ce sont Isaac et Tobie. Mais on ne doit pas le dire, parce qu'ils seraient punis"
"Pourquoi ?"
"Parce qu'eux sont hébreux, et moi je suis romain, et on ne peut pas."
"Mais tu restes avec eux. Pourquoi ?"
"Parce que nous nous aimons bien. Nous jouons toujours ensemble aux dés, ou à sauter. Mais on se cache."
"Et Moi, tu m'aimerais bien? Je suis hébreux, Moi aussi et je ne suis pas un enfant. Réfléchis : je suis un maître, comme qui dirait un prêtre."
"Et qu'est-ce que cela peut me faire à moi ? Si tu m'aimes bien, je t'aime bien et je t'aime bien parce que tu m'aimes bien."
"Comment le sais-tu ?"
"Parce que tu es bon. Celui qui est bon aime bien."
"Voilà, mes amis, le secret pour aimer : être bons. Alors on aime sans se demander si un tel a ou non la même foi."
Et Jésus, tenant par la main le petit Caïus Lucius, s'en va caresser les petits hébreux qui effrayés se sont cachés derrière une porte cochère, et il leur dit : "Les enfants qui sont bons sont des anges. Les anges ont une seule patrie : le Paradis, Ils ont une seule religion : celle du Dieu unique. Ils ont un seul Temple: le cœur de Dieu. Aimez-vous bien, comme des anges, toujours."
"Mais, si on nous voit, on nous frappe..."
Jésus secoue tristement la tête et ne réplique pas...
Une femme élancée et plantureuse appelle Lucius qui quitte Jésus en criant : "La maman !" et il crie à la femme : "J'ai un grand ami, sais-tu ? C’est un maître !…"
La femme ne s'éloigne pas avec son fils mais au contraire vient vers Jésus l'interroge : "Salut. Es-tu l'homme de Galilée qui hier parlait au port ?"
"Oui, c'est Moi."
"Attends-moi ici alors. J'aurai vite fait." et elle s'en va avec le petit.
Entre temps même les autres apôtres sont arrivés, sauf Mathieu et Jean. Ils demandent : "Qui était-ce ?"
"Une romaine, je crois." répondent Simon et les autres.
"Et que voulait-elle ?"
"Elle a dit d'attendre ici. Nous allons le savoir."
Des gens, pendant ce temps, se sont approchés et attendent avec curiosité.
La femme revient avec d'autres romains. "Tu es donc le Maître ?" demande quelqu'un qui semble le serviteur d'une maison riche. Et en ayant eu confirmation, il demande : "Cela t’ennuierait-il de guérir une petite fille d'une amie de Claudia ? L'enfant est mourante car elle s'étouffe et le médecin ne sait pas de quoi elle meurt. Hier soir elle était en bonne santé. Ce matin elle est à l'agonie."
"Allons-y."
Ils font quelques pas dans une rue qui mène à l'endroit où ils étaient hier et arrivent au portail grand ouvert d'une maison qui semble habitée par des romains.
"Attends un moment." L'homme entre rapidement et revient aussitôt en disant : "Viens."
Mais, avant même que Jésus puisse entrer, en sort une jeune femme d’aspect distingué mais visiblement tourmentée. Elle a dans les bras une petite fille de quelques mois qui s'abandonne, livide comme quelqu'un qui se noie. Je dirais qu'elle a une diphtérie mortelle et qu'elle est sur le point de mourir. La femme se réfugie sur la poitrine de Jésus, comme un naufragé sur un écueil. Ses pleurs sont tels qu'elle ne peut parler.
Jésus prend la petite qui a de petits mouvements convulsifs dans ses menottes cireuses aux ongles déjà violets. Il la lève. Sa petite tête pend sans force, en arrière. La mère, sans aucun orgueil de romaine devant un hébreu, s'est glissée aux pieds de Jésus, dans la poussière, et elle sanglote le visage levé, les cheveux à moitié défaits, les bras tendus qui s'accrochent au vêtement et au manteau de Jésus. Derrière et autour, des romains de la maison et des hébreux de la ville qui regardent.
Jésus mouille son index droit avec de la salive et le met dans la petite bouche haletante, l'enfonce profondément. La fillette se débat et devient encore plus noire. La mère crie : "Non ! Non !" et semble se tordre sous un couteau qui la transperce. Les gens retiennent leur souffle. Mais le doigt de Jésus sort avec un amas de membranes purulentes. La fillette ne se débat plus et après avoir versé quelques larmes se calme avec un sourire innocent, agitant ses menottes et remuant les lèvres comme un oiseau qui pépie en battant des ailes, en attendant la becquée.
"Prends-la, femme. Donne-lui le lait. Elle est guérie."
La mère est tellement abasourdie, qu'elle prend la petite et restant comme elle est, dans la poussière, la baise, la caresse, lui donne le sein, folle, oublieuse de tout ce qui n'est pas sa petite.
Un romain demande à Jésus : "Mais comment as-tu pu ? Je suis le médecin du. proconsul et Je suis savant. J'ai essayé d'enlever l'obstacle, mais il était enfoncé, trop enfoncé !... Et toi... ainsi..."
"Tu es savant, mais tu n'as pas le Dieu vrai avec toi. Que Lui en soit béni ! Adieu." Et Jésus va s'éloigner.
Mais voici qu'un petit groupe d'israélites éprouve le besoin d’intervenir. "Comment t'es-tu permis d'aborder des étrangers ? Ils sont corrompus, impurs et quiconque les approche devient comme eux."
Jésus les regarde - ils sont trois - fixement, avec sévérité, et puis il parle : "N'es-tu pas Aggée ? L'homme d'Azot venu ici au mois de Tisri dernier pour chercher à conclure des affaires avec un marchand qui réside près des fondations de la vieille source ? Et toi, n'es-tu pas Joseph de Rama, venu ici pour consulter le médecin romain et, comme Moi, tu sais pourquoi ? Et alors ? Vous ne vous croyez pas impurs ?"
"Le médecin n'est jamais un étranger. Il soigne le corps, et le corps est le même pour tous."
"L'âme aussi, plus que le corps. Du reste, qu'est-ce que j'ai soigné ? Le corps innocent d'une enfant, et de la même manière j'espère guérir les âmes des étrangers, qui ne sont pas innocentes. Comme médecin et comme Messie, je puis donc aborder n'importe qui."
"Non. Tu ne le peux pas."
"Non, Aggée ? Et toi pourquoi fais-tu des affaires avec un marchand romain ?"
"Il ne m'est voisin que par la marchandise et l'argent."
"Et, parce que tu ne touches pas sa chair mais seulement ce que sa main a touché, il ne te semble pas que tu te contamines. Oh ! aveugles et cruels !
Écoutez tous. Justement dans le livre du Prophète dont cet homme porte le nom, il est dit : "Adresse aux prêtres cette question sur la Loi: 'Si un homme porte de la chair sanctifiée dans un pan de son vêtement et qu'avec il touche ensuite du vin ou des plats, du pain ou de l'huile, ou d'autres aliments, seront-ils sanctifiés ?' Et les prêtres ont répondu : "Non" Alors Aggée dit : 'Si quelqu'un, impur pour avoir touché un mort, touche une de ces choses, sera-t-elle souillée ?' Et les prêtres ont répondu : "Oui
Par cette façon rusée, mensongère, incohérente d'agir, vous excluez et condamnez le Bien et vous n'acceptez que ce qui favorise vos intérêts. Alors, plus de mépris ni de dégoût C'est pour éviter un dommage personnel que vous décidez si une chose est impure ou rend impur, si une autre ne l'est pas. Et, comment pouvez-vous, bouches de mensonge, professer que si ce qui est sanctifié pour avoir touché une chair sainte ou une chose sainte ne sanctifie pas ce qu'il touche, et que ce qui a touché une chose impure puisse rendre impur ce qu'il touche ?
Vous ne comprenez pas que vous vous démentez, ministres menteurs d'une Loi de Vérité qui en tirez parti en la tordant comme une corde à seule fin d'en sortir quelque chose qui serve vos intérêts. Pharisiens hypocrites qui sous un prétexte religieux déversez votre rancœur humaine, toute humaine, profanateurs de ce qui appartient à Dieu. Ennemis de l'Envoyé de Dieu que vous insultez ? En vérité, en vérité je vous dis que chacun de vos actes, chacune de vos conclusions, chacune de vos démarches est mue par tout un mécanisme astucieux auquel servent de roues, de ressorts, de poids et de tirants, vos égoïsmes, vos passions, vos manques de sincérité, vos haines, votre soif de domination, vos envies.
C’est honteux ! Avides, tremblant de peur, haineux, vous vivez dans la peur orgueilleuse qu’un autre vous soit supérieur, même s’il n'est pas de votre caste. Et vous méritez alors d'être comme celui qui vous inspire la peur et la colère ! Vous qui, comme dit Aggée, d'un tas de vingt boisseaux en faites un de dix et d'un tas de cinquante barils en faites un de vingt en empochant la différence alors que, pour l'exemple que vous devriez donner à l'homme et pour l'amour que vous devriez donner à Dieu, vous devriez au tas de boisseaux et au tas de barils non pas enlever mais ajouter de votre propre bien pour ceux qui ont faim. Vous méritez que le vent brûlant, que la rouille et la grêle stérilisent toutes les œuvres de vos mains.
Quels sont parmi vous ceux qui viennent à Moi ? Ceux-là, ceux-là qui pour vous sont fumier et immondices, ces Ignorances totales qui ne savent même pas qu'existe le vrai Dieu, viennent ceux à qui ce Dieu se rend présent dans les paroles et dans les œuvres. Mais vous, mais vous ! Vous vous êtes fait une niche et y demeurez. Arides, froids comme des idoles attendant l'encens et les adorations. Et puisque vous vous croyez des dieux, il vous paraît inutile de penser au vrai Dieu comme Il doit être pensé, et comme il vous semble dangereux que les autres, en dehors de vous, osent ce que vous vous n’osez pas. Vous ne le pouvez pas, en vérité, l'oser, puisque vous êtes des idoles et parce que vous êtes les serviteurs de l’Idole. Mais celui qui ose peut, parce que ce n’est pas lui, mal Dieu qui opère en lui.
Allez ! Rapportez à ceux qui vous ont envoyés sur mes talons que je dédaigne les marchands qui n’estiment pas contamination le fait de vendre les marchandises ou la patrie ou le Temple à ceux dont ils reçoivent de l’argent. Dites-leur que j’ai du dégoût pour les brutes qui ont seulement le culte de leur propre chair, de leur propre sang, et qui pour leur guérison n'estiment pas contamination les visites à un médecin étranger. Dites-leur qu'il y a une seule mesure, égale pour tous et non pas deux mesures. Dites-leur que Moi, le Messie, le Juste, le Conseiller, l'Admirable Celui qui aura sur Lui l'Esprit du Seigneur avec ses sept dons .Celui qui ne jugera pas selon les apparences, mais selon ce qui se cache dans les cœurs, Celui qui ne condamnera pas d'après ce qu'il entend par ses oreilles, mais d'après les voix de l'esprit qu'il entendra au-dedans de chaque homme .Celui qui prendra la défense des humbles et jugera les pauvres avec justice, Celui que je suis, parce que je suis cela, est déjà en train de juger et de frapper ceux qui sur la terre ne sont que terre, et le souffle de ma respiration fera mourir l'impie et détruira son repaire ,alors qu'il sera Vie et Lumière, Liberté et Paix pour ceux qui, désirant la justice et la foi, viendront à ma montagne sainte pour se rassasier de la Science du Seigneur. Cela est d'Isaïe, n'est-ce pas ?
Mon peuple ! Tout vient d'Adam et Adam vient de mon Père. Tout est donc œuvre du Père, et j'ai le devoir de vous rassembler tous au Père. Et Moi, je te les conduis, Père saint, éternel, puissant, je te les amène les fils errants après les avoir rassemblés en les appelant avec les voix de l'amour, en les rassemblant sous ma verge pastorale semblable à celle que Moïse éleva contre les serpents dont la morsure était mortelle. Pour que Tu aies ton Royaume et ton peuple. Et je ne fais pas de différence entre les hommes parce qu'au fond de chaque vivant je vois un point plus brillant que le feu: l'âme, une étincelle qui vient de Toi, éternelle Splendeur. O mon éternel désir ! O mon inlassable volonté !
C'est cela que je veux, c'est de cela dont je brûle. Une terre qui tout entière chante ton Nom. Une humanité qui t'appelle Père. Une Rédemption qui les sauve tous. Une volonté fortifiée qui les rende tous soumis à ta volonté. Un triomphe éternel qui remplisse le Paradis d'un hosanna sans fin... Oh ! Multitude des Cieux !... Voici que je vois le sourire de Dieu... et ceci est une compensation pour toute la dureté des hommes."
Les trois se sont enfuis sous la grêle des reproches. Tous les autres, romains ou hébreux, sont restés, bouche bée. La femme romaine avec la petite rassasiée de lait, qui dort tranquille sur le sein maternel est restée où elle était, presque aux pieds de Jésus, et elle pleure de joie maternelle et de joie spirituelle. Un grand nombre pleurent à la conclusion irrésistible de Jésus qui paraît flamboyer dans son extase.
Et Jésus abaissant les yeux et son esprit du Ciel sur la terre, voit la foule, voit la mère... et en passant, après un geste d'adieu à tous, effleure de la main la jeune romaine comme pour la bénir à cause de sa foi. Et Il s'en va avec les siens pendant que les gens encore sous le coup de l'émotion restent en place…
(La jeune romaine, si ce n'est pas une ressemblance fortuite, est une des romaines qui étaient avec Jeanne de Chouza sur le chemin du Calvaire. Comme personne n'a dit son nom, j'en suis incertaine.)
Jésus guérit la petite fille
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Annalia fait profession de virginité
Vision du dimanche 6 mai 1945
Jésus, accompagné de Pierre, André et Jean, frappe à la porte de sa maison de Nazareth. La Mère ouvre tout de suite, son visage s'éclaire d'un lumineux sourire quand elle voit son Jésus.
"Tu arrives à propos, mon Fils ! Depuis hier j'ai avec moi une pure colombe qui t'attend. Elle vient de loin et la personne qui l’accompagnait ne pouvait rester plus longtemps. Comme elle demandait conseil, je lui ai dit ce que je pouvais. Mais Toi seul, mon Fils, tu es la Sagesse. Bon retour à vous aussi. Venez vous restaurer tout de suite."
"Oui, restez ici. Moi, je vais de suite voir cette créature qui m'attend."
La curiosité est vive chez les trois, mais avec des aspects différents. Pierre lorgne de tous côtés avec intérêt, comme s'il espérait voir à travers les murs, Jean semble vouloir lire sur le visage souriant de Marie le nom de l'inconnue, André, au contraire, qui a vivement rougi, dirige tous ses regards vers Jésus, et une muette supplication tremble dans son regard et sur ses lèvres.
Mais Jésus ne s'occupe de personne. Pendant que les trois se décident à entrer dans la cuisine où Marie leur offre de la nourriture et la tiédeur du feu, Jésus soulève le rideau qui cache l'ouverture conduisant au jardin et il sort. Un doux soleil rend encore plus aériens et plus irréels les rameaux tout en fleurs du grand amandier du jardin.
Seul en fleurs, le plus grand des arbres du jardin, somptueux dans son vêtement de soie blanc-rosé qui tranche sur la nudité des autres : poirier, pommier, figuier, vigne, grenadier tous encore arides et dépouillés, pompeux avec son voile mousseux et vif à côté de l'humble grisaille des oliviers, il semble qu'avec ses longues branches, il ait capturé un très léger nuage perdu dans le champ azuré du ciel et qu'il s'en soit enrubanné pour dire à tout le monde : "Les noces du printemps arrivent, exultez, arbres et animaux. C'est l'heure des baisers échangés avec les vents, avec les abeilles ou les fleurs. C'est l'heure des baisers sous les tuiles ou dans le feuillage des buissons, ô oiseaux de Dieu, ô blanches brebis. Aujourd'hui les baisers, demain les petits pour perpétuer l'œuvre du Créateur notre Dieu."
Jésus, les bras croisés sur la poitrine, sourit, debout dans le soleil à la grâce pure, tranquille du jardin maternel avec ses parterres de lis que dénoncent les premières touffes de feuilles, avec ses rosiers encore dépouillés, et l'olivier argenté, avec les autres familles de fleurs répandues à travers les humbles planches de légumes et de salade qui commencent tout juste à verdir. Pur, rangé, gentil, il paraît exhaler la candeur d'une parfaite virginité.
"Fils, viens dans ma chambre. Je te la conduirai. Elle s'est réfugiée là-bas au fond quand elle a entendu tant de voix."
Jésus entre dans la petite chambre maternelle, la chaste, la très chaste petite chambre qui a entendu les paroles de l'angélique colloque et exhale plus que le jardin, la nature virginale, angélique, sainte de Celle qui l'habite depuis des années et de l'Archange qui en elle a vénéré sa Reine. S'est-il écoulé plus de trente ans ou bien était-ce hier la rencontre ? Encore aujourd'hui la quenouille porte sa moelleuse et presque argentée touffe d'étamine et voilà le fil sur le fuseau. Une broderie pliée se trouve sur la petite table près de la porte entre un rouleau de parchemin et une amphore de cuivre avec un rameau feuillu de l'amandier fleuri; et encore maintenant le rideau rayé, tombé sur le mystère de la virginale demeure, palpite sous un vent léger et le lit rangé dans son coin; qui a toujours son aspect gentil de lit de fille qui arrive tout juste au seuil de la jeunesse. Que de songes se sont faits et se feront sur le petit oreiller ?…
Le rideau se lève lentement sous la main de Marie. Jésus qui debout, tournant le dos à la porte contemplait ce nid de pureté, se retourne.
"Voici mon Fils, je te l'amène. Une agnelle et tu es son Berger." et Marie qui est entrée tenant par la main une toute jeune brunette élancée qui rougit vivement en apparaissant devant Jésus, se retire doucement en laissant tomber le rideau.
"La paix soit à toi, jeune fille."
"La paix... Seigneur..." La jeune fille reste sans parole, très émue, mais elle s'agenouille, la tête penchée vers la terre.
"Lève-toi, que veux-tu de Moi ? N'aie pas peur..."
"Ce n'est pas la peur... mais... maintenant que je suis devant Toi... après l'avoir tant voulu... tout ce qu'il me paraissait facile, nécessaire de te dire... je ne le trouve plus... il ne me vient plus ce... Je suis .sotte... pardonne-moi, mon Seigneur..."
"Tu demandes grâce pour la terre ? Tu as besoin de miracle ? Tu as des âmes à convertir ? Non ? Et alors ? Allons, parle ! Tu as eu tant de courage et maintenant il te manque ? Ne sais-tu pas que je suis Celui qui fortifie ? Oui ? Tu le sais ? Et alors parle comme si j'étais un père Pour toi. Tu es jeune. Quel âge as-tu ?"
"Seize ans, mon Seigneur."
"D'où viens-tu ?"
"De Jérusalem."
"Quel est ton nom ?"
"Annalia ..."
"Le cher nom de ma grand-mère et de tant d'autres saintes femmes d'Israël , et avec lui, celui de la bonne, douce, fidèle, affectueuse épouse de Jacob. Il te portera bonheur. Tu seras épouse et mère exemplaire. Non ? Tu secoues la tête ? Tu pleures ? Tu as peut-être été repoussée ? Non plus ? L'homme que tu devais épouser est mort ? Personne ne t'a encore demandée ?"
La jeune fille secoue toujours la tête.. Jésus fait un pas, la caresse, a force à lever la tête et à le regarder ...Le sourire de Jésus triomphe du trouble de la jeune fille. Elle s'enhardit : "Seigneur, je serais épouse et heureuse grâce à Toi. Tu ne me reconnais pas, mon Seigneur ? Je suis la phtisique, la fiancée mourante que tu as guérie sur la prière de ton Jean. Depuis ta grâce, moi... moi j'ai eu un autre corps : sain celui-là, à la place de celui que j'avais auparavant, mourante ; et j'ai eu une autre âme... Je ne sais pas… Il me semblait que je n’étais plus moi... La joie d’être guérie, la certitude donc de pouvoir me marier - c'était mon regret en mourant de ne pas arriver à être épouse - cela n'a duré que pendant les premières heures. Et puis…" La jeune fille s'enhardit toujours plus; elle retrouve les mots et les idées qu'elle avait perdus dans son trouble d'être seule avec le Maître... "...Et puis j'ai compris que je ne devais pas être égoïste, ni penser seulement : "Maintenant, je vais être heureuse", mais je devais penser à quelque chose de plus et qui devait venir à Toi, à Dieu, ton Père et le mien.
Une petite chose, mais qui disait que j'étais reconnaissante. J'ai beaucoup réfléchi et quand, le sabbat suivant, j'ai vu l'époux, je lui ai dit : "Ecoute, Samuel. Sans le miracle, je serais morte en quelques mois et tu m'aurais perdue pour toujours. Maintenant, je voudrais faire à Dieu un sacrifice, toi avec moi, pour dire à Dieu que je le loue et que je le remercie", Et Samuel a dit tout de suite, car il m'aime : "Allons au Temple ensemble pour immoler la victime". Mais moi, ce n'était pas ce que je voulais. Je suis pauvre et fille du peuple, mon Seigneur. Je suis ignorante et j'ai peu de moyens. Mais à travers ta main posée sur ma poitrine malade, quelque chose était venue non seulement dans mes poumons rongés, mais à l'intérieur de mon cœur. Dans les poumons la santé, dans le cœur la sagesse. Et j'ai compris que le sacrifice d'un agneau n'était pas le sacrifice voulu par mon esprit qui t'aimait... Toi." La jeune fille se tait rougissante après sa déclaration d'amour.
"Continue, sans crainte. Que voulait ton esprit ?"
"Te sacrifier quelque chose qui soit digne de Toi, Fils de Dieu ! Et alors... et alors j'ai pensé que ce devait être quelque chose de spirituel, comme ce qui vient de Dieu, c'est-à-dire le sacrifice de suspendre mes noces pour l'amour de Toi, mon Sauveur. Grande joie, les noces, sais-tu ? Quand on s'aime, c'est une grande chose ! On désire, on a hâte qu'elles soient accomplies !... Mais je n'étais plus celle de quelques jours auparavant. Je ne les voulais plus comme ce qu'il y avait de plus beau... Je l'ai dit à Samuel... et lui m'a compris. Lui aussi a voulu se faire nazir pour un an à dater du jour qui aurait dû être celui des noces, c'est-à-dire le jour qui suit les calendes d'Adar. En attendant il est allé à ta recherche pour aimer Celui qui lui avait rendu l'épouse, l'aimer et le connaître: Toi. Et il t'a trouvé après plusieurs mois à "La Belle Eau". Moi aussi je suis venue... et ta parole a fini de changer mon cœur. Maintenant le vœu d'avant ne me suffit plus. Comme cet amandier là-dehors, qui sous le soleil toujours plus chaud est revenu à la vie après être resté mort pendant des mois et s'est garni de fleurs, et puis ce sera les feuilles et les fruits, ainsi j'ai toujours progressé dans la sagesse de ce qui est meilleur. La dernière fois, désormais sûre de moi et de ce que je voulais - pendant tous ces mois-ci, j'y ai réfléchi - la dernière fois que je suis venue à "La Belle Eau", tu n'y étais plus... Ils t'avaient chassé. J'ai tant pleuré et tant prié le Très-Haut qu'Il m'a exaucée, persuadant ma mère de m'envoyer ici avec un parent qui allait à Tibériade pour parler aux courtisans du Tétrarque. Le régisseur m'avait dit que je t'aurais trouvé ici. J'ai trouvé ta Mère... et ses paroles. Rien que de l'entendre et de rester à. côté d'elle pendant ces deux jours, a fini de mûrir le fruit de ta grâce." La jeune fille s'est agenouillée comme devant un autel avec les bras croisés sur sa poitrine.
"C'est bien. Mais, que veux-tu de précis? Que puis-je faire pour toi ?"
"Seigneur, je voudrais... je voudrais une grande chose, Et Toi seul, Maître de la vie et de la santé, peux me la donner. Car je pense que ce que tu peux donner, tu peux aussi l'enlever... Je voudrais que la vie que tu m'as donnée, tu me l'enlèves au cours de l'année de mon vœu, avant qu'elle ne se termine..."
"Mais pourquoi ? N'es-tu pas reconnaissante à. Dieu pour la santé que tu as recouvrée ?"
"Tellement ! Sans mesure ! Mais, pour une seule chose: car en vivant de sa grâce et de ton miracle j'ai compris ce qui était le meilleur."
"Qu'est-ce ?"
"C'est vivre comme les anges. Comme ta Mère, mon Seigneur... comme tu vis... comme vit ton Jean... Les trois lis, les trois flammes blanches, les trois béatitudes de la terre, Seigneur. Oui, parce que je pense que c'est une béatitude de posséder Dieu et que Dieu est en possession des purs. Celui qui est pur, c'est un Ciel avec Dieu au centre, et tout autour les anges... Oh ! mon Seigneur ! C'est cela que je voudrais !... Je t'ai peu entendu, j'ai peu entendu ta Mère, et le disciple et Isaac. Je n'en ai pas fréquenté d'autres qui me disent tes paroles, Mais il me semble que mon esprit t'entend toujours et que tu es pour lui un Maître. J'ai fini, mon Seigneur..."
"Annalia, c'est beaucoup ce que tu demandes, et c'est beaucoup ce que tu donnes... Ma fille, tu as compris Dieu et la perfection à laquelle la créature peut s'élever pour ressembler au Très Pur et pour plaire au Très Pur." Jésus a pris entre ses mains la tête brune de la jeune fille agenouillée et lui parle en se penchant sur elle. "Celui qui est né d'une Vierge - car il ne pouvait faire son nid que sur un tas de lis - est écœuré par la triple convoitise du monde, et s'affaisserait écrasé par un tel écœurement si le Père, qui sait de quoi vit son Fils, n'intervenait pas par des aides amoureuses pour soutenir mon âme angoissée. Ceux qui sont purs sont ma joie. Tu me rends ce que le monde m'enlève par son inépuisable bassesse. Que le Père en soit béni, et toi aussi, jeune fille. Va tranquille. il se produira quelque chose pour rendre éternel ton vœu. Sois un des lis répandus sur le chemin sanglant du Christ."
"Oh ! mon Seigneur... je voudrais encore une chose..."
"Laquelle?"
"Ne pas assister à ta mort...Je ne pourrais voir mourir Celui qui est ma Vie."
Jésus sourit doucement et de sa main il essuie deux ruisseaux de larmes qui descendent le long du visage brun. "Ne pleure pas. Les lis ne sont jamais en deuil. Tu riras avec toutes les perles de ta couronne angélique, quand tu verras le Roi couronné entrer dans son Royaume. Va. Que l'Esprit du Seigneur te dirige entre l'une et l'autre de mes venues. Je te bénis par les flammes de l'éternel Amour."
Jésus s'avance dans le jardin et appelle: "Mère ! Voici une petite fille toute entière pour toi. Maintenant, elle est heureuse. Mais toi, immerge-la dans ta blancheur, maintenant et chaque fois que nous irons à la Cité Sainte, pour qu'elle soit une neige de pétales célestes répandus sur le trône de l'Agneau." Et Jésus revient vers les siens, pendant que Marie caresse la jeune fille en restant avec elle.
Pierre, André et Jean le regardent, interrogateurs, et le visage resplendissant de Jésus leur dit qu'il est heureux. Pierre n'y tient plus et demande : "Avec qui as-tu tant parlé, mon Maître ? Et qu'as-tu entendu pour que la joie t'illumine ainsi ?"
"Avec une femme à l'aube de la vie, avec celle qui sera l'aube de tant d'autres qui viendront."
"Qui ?"
"Les vierges."
André murmure doucement, pour lui-même : "Ce n'est pas elle..."
"Non, ce n'est pas elle mais ne te lasse pas de prier avec patience et bonté. Chaque mot de ta prière est comme un rappel, une lumière dans la nuit, qui la soutient et la guide."
"Mais qui est-ce qu'il attend, mon frère ?"
"Une âme, Pierre, une grande misère qu'il veut transformer en une grande richesse."
"Et où l’a-t-il trouvée, André, qui ne bouge jamais, ne parle jamais, ne prend jamais d'initiatives ?"
"Sur mon sentier. Viens avec Moi, André. Allons chez Alphée le bénir au milieu de ses nombreux petits-enfants. Vous, attendez- moi dans la maison de Jacques et Jude. Ma Mère a besoin qu'on la laisse seule, tout ce jour."
Ils vont ainsi, les uns d'un côté, les autres de l'autre, et le secret entoure la joie de la première qui, pour l'amour du Christ, s'est vouée à la virginité.
****
Annalia (Annalea)
La première des vierges consacrées à Jésus
Présentation générale
Fille d'Élise de Jérusalem, habitant le quartier populaire d'Ophel. Fiancée à Samuel, elle tombe gravement malade avant d'être guérie sur la prière de Jean. Dès lors, elle se consacre entièrement à Jésus.
Selon sa demande, elle meurt avant de voir la Passion de Jésus.
Caractère et aspect
Une toute jeune brunette élancée . 16 ans. "Je suis la fiancée (de Samuel) mourante que tu as guérie sur la prière de ton Jean"
.
Parcours apostolique
Après sa guérison des frontières de la mort, se produit en elle un chemin de conversion. Elle se sent attirée par un don total. Elle partage ce vœu avec Samuel son fiancé et vient faire vœu de virginité devant Jésus et lui demande la grâce de mourir avant Jésus. "Annalia, c'est beaucoup ce que tu demandes, et c'est beaucoup ce que tu donnes... Ma fille, tu as compris Dieu et la perfection à laquelle la créature peut s'élever pour ressembler au Très Pur et pour plaire au Très Pur." Elle réitère son vœu lorsque, sentant l'hostilité croître envers Jésus, elle comprend que l'heure de sa mort annoncée approche
Elle trouve refuge à Jérusalem Elle renouvelle son vœu après la rupture brutale avec son fiancé. Sa mère dans un premier temps, en a le cœur déchiré puis se range à ses raisons
Elle est bientôt rejointe par de nouvelles vierges : les deux filles de Philippe l’apôtre et Miryam, la fille ressuscitée de Jaïre (5., puis par sa propre parente Sara
Son vœu est exaucé : elle voit le triomphe de Jésus entrant à Jérusalem le dimanche des rameaux et meurt immédiatement après . "Elle est morte par la joie d'aimer"
Son nom
Nom composé de "Anne" et de "Léa" car Jésus commente la présentation d'Annalia : "Le cher nom de ma grand-mère et de tant d'autres saintes femmes d'Israël et avec lui, celui de la bonne, douce, fidèle, affectueuse épouse de Jacob"
Annalia
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
et voila, les 10 tomes sont lues!! 1 an et 3 mois pour l oeuvre à raison d'une 10 aine de pages chaque soir.
Vraiment un trésor, les fruits que j'en retire a court terme (liste non exhaustive):
- une sensation d'être "plus" disciples qu'avant, entrant dans la compréhension plus profonde de la miséricorde, de la charité, de la notion du Dieu 1 et trin ect...
- l importance toujours plus grande de Marie dans le monde, en l acceptant comme maman du ciel, elle, 1ere chrétienne, son role pour les temps de la fin, et l interet de se consacrer à elle chaque jour ect...
- Une maniére de mieux débusquer l ennemi, en etudiant la chute de Judas
- l amour de l église, des hommes d eglise, notament en étudiant les apôtres choisis de Jésus, avec leurs qualités et leurs défauts, et l 'evolution dans le temps vers la sainteté grâce à la bonne volonté
- une réelle envie et nécéssité d'annoncer la bonne nouvelle, car tout chrétien est revetue du sacerdoce royal, qui est juste trés légerement inferieur au sacerdoce
- Une meilleure compréhension de la Passion, du pourquoi, et de l interet d'unir ces douleurs pour la corredemption du monde
- l explication de des chutes, schismes, et hérésies dans l eglise, une , sainte, catholique et apostolique, pour en arriver a des eglises dispérsées...
Vraiment, j 'ai eu la sensation de passer 1 an et demi avec Jésus, et par lien de cause a effet, je maitrise bien mieux du coup les 4 évangiles. Je pense attaquer a présent les cahiers de Maria, et les proheties.
Vraiment un trésor, les fruits que j'en retire a court terme (liste non exhaustive):
- une sensation d'être "plus" disciples qu'avant, entrant dans la compréhension plus profonde de la miséricorde, de la charité, de la notion du Dieu 1 et trin ect...
- l importance toujours plus grande de Marie dans le monde, en l acceptant comme maman du ciel, elle, 1ere chrétienne, son role pour les temps de la fin, et l interet de se consacrer à elle chaque jour ect...
- Une maniére de mieux débusquer l ennemi, en etudiant la chute de Judas
- l amour de l église, des hommes d eglise, notament en étudiant les apôtres choisis de Jésus, avec leurs qualités et leurs défauts, et l 'evolution dans le temps vers la sainteté grâce à la bonne volonté
- une réelle envie et nécéssité d'annoncer la bonne nouvelle, car tout chrétien est revetue du sacerdoce royal, qui est juste trés légerement inferieur au sacerdoce
- Une meilleure compréhension de la Passion, du pourquoi, et de l interet d'unir ces douleurs pour la corredemption du monde
- l explication de des chutes, schismes, et hérésies dans l eglise, une , sainte, catholique et apostolique, pour en arriver a des eglises dispérsées...
Vraiment, j 'ai eu la sensation de passer 1 an et demi avec Jésus, et par lien de cause a effet, je maitrise bien mieux du coup les 4 évangiles. Je pense attaquer a présent les cahiers de Maria, et les proheties.
reve de champion- Veut-etre un saint/e
- Messages : 235
Age : 41
Localisation : thonon les bains
Inscription : 10/12/2009
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Merci rêve de champion
N'est ce pas Merveilleux de cheminer ainsi dans les pas de Jésus...avec la compagnie discrète mais combien importante de Marie ?
Le Seigneur laisse ainsi au lecteur le moyen , petit à petit , de le pénétrer plus intimement dans sa vie de tous les jours
Quelle Magnifique découverte !
Je vous souhaite bonne lecture des Cahiers , que je ne connais pas encore , mais qui sont parait-il de véritables trésors ....mais j'y viendrai aussi .
Amicalement
Maud
*
Vraiment, j 'ai eu la sensation de passer 1 an et demi avec Jésus, et par lien de cause a effet, je maitrise bien mieux du coup les 4 évangiles. Je pense attaquer a présent les cahiers de Maria, et les proheties.
N'est ce pas Merveilleux de cheminer ainsi dans les pas de Jésus...avec la compagnie discrète mais combien importante de Marie ?
Le Seigneur laisse ainsi au lecteur le moyen , petit à petit , de le pénétrer plus intimement dans sa vie de tous les jours
Quelle Magnifique découverte !
Je vous souhaite bonne lecture des Cahiers , que je ne connais pas encore , mais qui sont parait-il de véritables trésors ....mais j'y viendrai aussi .
Amicalement
Maud
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Enseignements à Nazareth pour les femmes disciples
Vision du lundi 7 mai 1945
Jésus est encore à Nazareth, dans sa maison, ou plutôt dans son ancien atelier de menuisier. Avec Lui se trouvent les douze apôtres, et de plus : Marie, Marie mère de Jacques et Jude, Salomé, Suzanne et, chose nouvelle, Marthe. Une Marthe bien affligée, avec sous les yeux des marques évidentes de larmes. Une Marthe dépaysée, intimidée d'être ainsi seule, auprès d'autres personnes et auprès, surtout, de la Mère du Seigneur. Marie cherche à lui faire prendre contact avec les autres et à faire disparaître cette impression de malaise dont elle voit qu'elle souffre. Mais ses caresses semblent plutôt gonfler le cœur de la pauvre Marthe. Rougeurs et grosses larmes alternent sous le voile qu'elle tient abaissé sur sa douleur et son malaise.
Jean entre avec Jacques d'Alphée. "Elle n'est pas là, Seigneur. Elle est allée avec son mari en visite chez une amie. C'est ce qu'ont dit les serviteurs" dit Jean.
"Cela lui déplaira sûrement. Mais elle pourra toujours te voir et recevoir tes enseignements" conclut Jacques d'Alphée.
"C'est bien. Ce n'est pas le groupe des femmes disciples que je pensais. Mais, vous le voyez : à la place de Jeanne absente se trouve présente Marthe, fille de Théophile, sœur de Lazare. Les disciples savent qui est Marthe. Ma Mère aussi, toi aussi, Marie, et peut-être toi aussi Salomé, vous savez déjà par vos fils qui est Marthe, non pas tant comme femme selon le monde que comme créature aux yeux de Dieu. Toi, Marthe, de ton côté, tu sais quelles sont celles qui te considèrent comme une sœur et qui t'aimeront tant. Sœur et fille. De cela tu as tant besoin, ma bonne Marthe, pour avoir aussi le réconfort humain d'affections honnêtes que Dieu ne condamne pas mais qu'Il a donné à 1'homme pour le soutenir dans les difficultés de l'existence.
Et Dieu t'a amenée ici, justement à l'heure que j'ai choisie pour donner les bases, je pourrais dire le canevas sur lequel vous broderez votre perfection de disciples. Disciple veut dire qui suit la discipline du Maître et celle de sa doctrine. Pour cette raison, au sens large on appellera disciples tous ceux qui maintenant et dans les siècles à venir suivront ma doctrine. Et pour éviter tant de noms en disant : disciples de Jésus selon l'enseignement de Pierre ou d'André, de Jacques ou de Jean, de Simon ou de Philippe, de Jude ou de Barthélemy ou de Thomas et Mathieu, on dira un seul nom qui les réunira sous un signe unique : chrétiens
Mais dans la grande masse de ceux qui suivront ma doctrine, j'ai déjà choisi les premiers et puis les seconds, et ainsi fera-t-on au cours des siècles en mémoire de Moi. Comme au Temple, et avant encore, avec Moïse, il y eut le Pontife, les prêtres, les lévites, ceux qui étaient préposés aux divers services, offices et charges, les chanteurs et ainsi de suite, de la même façon, dans mon nouveau Temple, grand comme la terre entière, destiné à durer autant qu'elle il y aura des grands et des petits, tous utiles, tous aimés de Moi, et de plus il y aura les femmes, la nouvelle catégorie qu'Israël a toujours méprisée en les confinant dans le Temple aux cantiques des vierges ou à l'instruction des vierges, et rien de plus.
Ne discutez pas si c'était juste. Dans la religion fermée d'Israël et au temps du Courroux, c'était juste. Toute la honte retombait sur la femme, origine du péché. Dans la religion universelle du Christ, et au temps du pardon, tout cela est changé. Toute la Grâce s'est rassemblée en une femme et Elle l'a enfantée au monde pour qu'il soit racheté. La femme n'est donc plus marquée par le dédain de Dieu, mais elle est l'aide de Dieu. Et par la Femme, l'aimée du Seigneur, toutes les femmes pourront devenir disciples du Seigneur, non seulement comme la masse, mais comme prêtresses d'ordre inférieur, coadjutrices des prêtres qu'elles peuvent tant aider, pour eux-mêmes, pour les fidèles et ceux qui ne sont pas fidèles pour ceux qu'amènera à Dieu non pas tant le rugissement de la parole sainte que le sourire saint de l'une de mes disciples.
Vous m'avez demandé de venir, comme les hommes, à ma suite. Mais, seulement venir, seulement écouter, seulement en faire l'application, c'est trop peu pour Moi en ce qui vous concerne. Ce serait votre sanctification, grande chose, mais elle ne me suffit pas. Je suis le Fils de l'Absolu, et de mes privilégiés je veux l'absolu. Je veux tout, car j'ai tout donné.
En outre, il n'y a pas que Moi, mais il y a aussi le monde. Cette chose redoutable qu'est le monde. Il devrait être redoutable en sainteté : une sainteté illimitée, en nombre et en puissance de la multitude des fils de Dieu. Au contraire, le monde est redoutable par sa perversité. Sa complète perversité est réellement illimitée dans le nombre de ses manifestations et la puissance du vice. Tous les péchés se trouvent dans le monde qui n'est plus la multitude des fils de Dieu mais la multitude des fils de Satan, et bien vivant est le péché qui porte le signe le plus claire de sa paternité : la haine.
Le monde hait. Celui qui hait voit, et veut faire voir même à ceux qui ne le voient pas, le mal dans les choses les plus saintes. Si vous demandiez au monde pourquoi je suis venu, il ne vous dirait pas : "Pour faire du bien et racheter". Mais il vous dirait : "Pour corrompre et dominer". Si vous demandiez au monde ce qu'il pense de vous qui me suivez, il ne dirait pas : "Vous le suivez pour vous sanctifier et pour réconforter le Maître par la sainteté et la pureté". Mais il dirait : "Vous suivez cet homme parce qu'il vous séduit".
Le monde, c'est cela. Et je vous le dis aussi pour que vous mesuriez tout avant de vous présenter au monde comme des disciples choisies, les chefs de file des futures disciples, coopératrices des serviteurs du Seigneur. Prenez bien votre cœur en mains, et dites-lui à ce cœur sensible de femmes qu'est votre cœur, que vous, et lui avec vous, serez ridiculisées, calomniées, qu'on vous crachera au visage, que le monde vous piétinera par son mépris, ses mensonges, sa cruauté. Demandez-lui s'il se sent capable de recevoir toutes les blessures sans crier d'indignation en maudissant ceux qui le blessent. Demandez-lui s'il se sent capable d'affronter le martyre moral de la calomnie sans arriver à haïr les calomniateurs et la Cause pour laquelle on le calomniera. Demandez-lui si, abreuvé et recouvert par la rancœur du monde, il saura toujours exhaler l'amour, si empoisonné par l'absinthe il saura présenter le miel, si, en souffrant toutes espèces de tortures par incompréhension, mépris, dénigrement, il saura continuer à sourire en montrant du doigt le Ciel, le but auquel vous voulez amener les autres, les amener par tendresse féminine, maternelle même chez les jeunes filles, maternelle même si elle se donne à des personnes âgées qui pourraient être vos grands-parents mais qui, du point de vue spirituel, viennent seulement de naître et sont incapables de comprendre et de se diriger sur leur route, dans la vie, dans la vérité, dans la sagesse que je suis venu donner en me donnant Moi-même: Route, Vie, Vérité, Sagesse divine. Je vous aimerai de même, même si vous me dites : "Je n'en ai pas la force, Seigneur, de défier le monde entier pour Toi".
Hier, une jeune fille m'a demandé que je l'immole avant que ne sonne pour elle l'heure des noces, car elle sent qu'elle m'aime, comme on aime Dieu, c'est-à-dire avec toute elle-même, dans la perfection absolue du don de soi. Et je le ferai. Je lui ai caché l'heure pour que son âme ne tremble pas de peur et plus que son âme sa chair. Sa mort sera semblable à celle d'une fleur qui un soir ferme sa corolle, croyant l'ouvrir encore le lendemain et ne l'ouvre plus parce que le baiser de la nuit a aspiré sa vie.
Et je le ferai, selon son désir en anticipant de peu de jours son sommeil de mort du mien. Pour ne pas la faire attendre aux Limbes, cette vierge, ma première vierge, pour la trouver tout de suite en expirant... Ne pleurez pas ! Je suis le Rédempteur... mais cette sainte jeune fille ne s'est pas bornée à l'hosanna aussitôt après le miracle, mais elle a su exploiter le miracle, comme de l'argent prêté à intérêt. Elle est passée de la reconnaissance humaine à une reconnaissance surnaturelle, d'un désir terrestre à un désir ultra-terrestre. Elle a montré une maturité d'esprit supérieure à celle de presque tout le monde. Je dis "presque" parce que, parmi vous qui m'écoutez, il y a des perfections égales et encore supérieures. Elle ne m'a pas demandé de me suivre. Au contraire elle a manifesté le désir d'accomplir son évolution pour de jeune fille devenir ange, dans le secret de sa demeure. Et pourtant, je l'aime tant qu'aux heures de dégoût pour ce qu'est le monde, j'évoquerai le souvenir de cette douce créature, en bénissant le Père qui essuie mes larmes et mes sueurs de Maître d'un monde qui ne veut pas de Moi, avec ces fleurs d'amour et de pureté. Mais, si vous voulez, si vous avez le courage de rester les femmes disciples choisies, je vais vous indiquer le travail que vous devez faire pour justifier votre présence et votre élection auprès de Moi et auprès des saints du Seigneur. Vous pouvez faire tant auprès de vos semblables et à l'égard des ministres du Seigneur. Je l'ai indiqué à Marie d'Alphée, il y a maintenant plusieurs mois.
Comme est nécessaire la femme auprès de l'autel du Christ ! Les misères infinies du monde peuvent être soignées par une femme beaucoup mieux que par un homme et puis être amenées à l'homme pour la guérison complète. Beaucoup de cœurs, et spécialement des cœurs de femmes, s'ouvriront à vous, femmes disciples. Vous devez les accueillir, comme si c'était de chers enfants dévoyés qui reviennent à la maison paternelle et qui n'osent pas affronter leur père. Vous serez celles qui réconfortent le coupable et amadouent le juge. Il en viendra à vous beaucoup qui cherchent Dieu. Vous les accueillerez comme des pèlerins fatigués en leur disant : "C'est ici la maison du Seigneur. Il va venir tout de suite" et, en attendant, vous l'entourerez de votre amour. Si ce n'est pas Moi, ce sera un de mes prêtres qui viendra.
La femme sait aimer. Elle est faite pour aimer. Elle a avili l'amour en en faisant une convoitise des sens mais, au fond de sa chair, est toujours prisonnier le véritable amour, la gemme de son âme: l'amour dépouillé de l'âcreté fangeuse des sens, fait d'ailes et de parfums angéliques, fait de flamme pure et de souvenirs de Dieu, de son origine divine, de sa création faite par Dieu. La femme : le chef-d’œuvre de la bonté auprès du chef-d’œuvre de la création qu'est l'homme : "Et maintenant, qu'on donne à Adam sa compagne pour qu'il ne se sente pas seul" Elle ne doit pas abandonner les Adam. Prenez donc cette capacité d'amour et qu'elle serve à l'amour du Christ et par le Christ à celui du prochain. Soyez toute charité auprès des coupables repentis. Dites-leur de ne pas avoir peur de Dieu. Comment ne sauriez-vous pas remplir cet office, vous qui êtes mères ou sœurs ? Combien de fois vos petits, ou vos frères n'ont-ils pas été malades et n'ont-ils pas eu besoin du médecin ! Et ils avaient peur. Mais vous, avec des caresses et des paroles d'amour, leur avez enlevé cette peur et avec leur petite main dans la vôtre, ils se sont laissé soigner n'éprouvant plus leur terreur première.
Les coupables sont vos frères et vos enfants malades et ils craignent la main du médecin, son jugement... Non. Ce n'est pas ainsi. Dites-le vous, qui savez combien Dieu est bon, que Dieu est bon et qu'il ne faut pas le craindre. Même s'Il dit franchement: "Tu ne feras plus jamais cela", Il ne chassera pas celui qui l'a déjà fait et qui s'est rendu malade. Mais Il le soignera pour le guérir. Soyez des mères et des sœurs auprès des saints. Eux aussi ont besoin d'amour. Ils se fatigueront et s'épuiseront dans l'évangélisation. Ils ne pourront arriver à faire tout ce qu'il y a à faire. Aidez-les vous, discrètement et activement. La femme sait travailler. À la maison, près des tables et des lits, près des métiers à tisser et de tout ce qui est nécessaire à la vie quotidienne. L'avenir de l'Église amènera un flot continuel de pèlerins aux lieux choisis par Dieu. Vous, soyez-y les hôtesses, chargez-vous des détails du plus humble travail pour laisser aux ministres de Dieu la liberté de continuer le Maître. Et puis viendront les temps difficiles, sanglants, cruels. Les chrétiens, même les saints, auront des heures de terreur, de faiblesse. L'homme n'est jamais très fort dans la souffrance. La femme, au contraire, a sur l'homme cette supériorité royale de savoir souffrir. Enseignez-la à l'homme en le soutenant dans ces heures de peur, de découragement, de larmes, de fatigues, de sang. Dans notre histoire, nous avons les exemples de femmes merveilleuses qui surent accomplir des actes audacieux et libérateurs.
Nous avons Judith, Yaël .. Mais croyez qu'il n'y en a pas de plus grande jusqu'à présent que la mère huit fois martyre : sept fois en ses fils et une fois pour elle, au temps des Macchabées. Puis, il y en aura une autre... Mais après qu'Elle l'aura été se multiplieront les femmes héroïnes de la douleur et dans la douleur, les femmes réconfort des martyrs et martyres elles aussi, les femmes anges des persécutés, les femmes : prêtresses silencieuses qui prêcheront Dieu par leur manière de vivre et qui sans d'autre consécration que celle que leur a donnée le Dieu-Amour seront, oh ! seront consacrées et dignes de l'être.
Voilà, très schématisés, vos principaux devoirs. Je n'aurai pas beaucoup de temps à vous consacrer, à vous en particulier. Mais vous vous formerez en m'écoutant. Et vous vous formerez davantage sous la conduite parfaite de ma Mère.
Hier, cette main maternelle (et Jésus prend dans la sienne la main de Marie) m'a amené la jeune fille dont je vous ai parlé et celle-ci m'a dit que rien que le fait de l'entendre et de rester à ses côtés pendant quelques heures lui avait servi à mûrir le fruit de la grâce qu'elle avait eue, en l'amenant à sa perfection. Ce n'est pas la première fois que ma Mère travaille pour le Christ son Fils. Toi et toi, mes disciples, mais aussi mes cousins, vous savez ce qu'est Marie pour former les âmes à Dieu. Vous pouvez le dire à ceux et à celles qui auront la crainte de n'avoir pas été préparés par Moi à la mission ou de l'être encore insuffisamment quand je ne serai plus parmi vous. Elle, ma Mère, sera avec vous maintenant, aux heures où je ne serai pas parmi vous et puis, quand je ne serai plus au milieu de vous. Elle vous reste, et avec elle reste la sagesse en toutes ses vertus. Suivez dorénavant tous ses conseils.
Hier soir, quand nous fûmes seuls, Moi, assis à côté d'elle comme quand j'étais petit, la tête sur son épaule si douce et si courageuse, ma Mère m'a dit - nous avions parlé de la jeune fille partie aux premières heures de l'après-midi avec un soleil plus radieux que celui du firmament, enclos en son cœur virginal : son secret saint - ma Mère m'a dit: "Comme il est doux d'être la Mère du Rédempteur !" Oui, comme c'est doux, quand la créature qui vient au Rédempteur est déjà une créature de Dieu en laquelle il n'y a que la tache d'origine qui ne peut être lavée par un autre que Moi. Toutes les autres petites taches des imperfections humaines, l'amour les a enlevées.
Mais, ma douce Mère, très pure Guide des âmes vers ton Fils, Étoile sainte qui les oriente, suave Maîtresse des saints, tendre Nourrice des plus petits, Soin salutaire des infirmes, ce n'est pas toujours que viendront à toi ces créatures qui ne refusent pas la sainteté... Mais des lèpres, mais des horreurs, mais la puanteur, mais un grouillement de serpents autour de choses immondes, viendront ramper jusqu'à tes pieds, ô Reine du genre humain, pour te crier: "Pitié ! Secours-nous ! Conduis-nous à ton Fils !" et tu devras mettre ta main, cette blanche main sur les plaies, incliner ton regard de colombe du paradis sur des laideurs infernales, respirer la puanteur du péché, et ne pas fuir. Mais au contraire serrer sur ton cœur ceux que Satan a mutilés, ces avortons, ces pourritures, et les laver dans les larmes et me les amener... Et alors tu diras: "Comme il est difficile d'être la Mère du Rédempteur !" Mais tu le feras parce que tu es la Mère... Je baise et je bénis tes mains, ces mains par lesquelles viendront à Moi tant de créatures et chacune sera une de mes gloires. Mais, avant de l'être pour Moi, elle sera une de tes gloires, Mère sainte.
Vous, chères femmes disciples, suivez l'exemple de celle qui fut ma Maîtresse, celle aussi de Jacques et de Jude et de tous ceux qui veulent se former dans la Grâce et dans la Sagesse Suivez sa parole. C'est la mienne qui s'est faite plus douce. Il n'y a rien à y ajouter, car c'est la parole de la Mère de la Sagesse.
Et vous, mes amis, sachez avoir l'humilité et la constance des femmes et, abaissant l'orgueil de l'homme, ne méprisez pas les femmes disciples, mais modérez votre force, et je pourrais dire votre dureté et votre intransigeance au contact de la douceur des femmes. Et, par dessus tout, apprenez d'elles à aimer, à croire et à souffrir pour le Seigneur, parce qu'en vérité je vous dis qu'elles, les faibles, deviendront les plus fortes dans la foi, dans l'amour, dans l'audace, dans le sacrifice pour leur Maître, qu'elles aiment avec toutes elles-mêmes, sans rien demander, sans rien prétendre, payées seulement par l'amour, pour me donner réconfort et joie.
Allez maintenant dans vos maisons ou dans celles qui vous donnent l'hospitalité. Je reste avec ma Mère. Dieu soit avec vous."
Toutes partent sauf Marthe.
"Reste, toi, Marthe. J'ai déjà parlé à ton serviteur. Aujourd'hui ce n'est pas Béthanie qui donne l'hospitalité, mais la petite maison de Jésus. Viens. Tu mangeras à côté de Marie et tu dormiras dans la petite chambre, près de la sienne. L'esprit de Joseph, notre réconfort, te réconfortera pendant que tu reposeras.
Et demain, tu retourneras à Béthanie plus forte et plus assurée, pour préparer là aussi des femmes disciples, en attendant celle qui à Moi et à toi est la plus chère. Ne doute pas, Marthe, je ne promets jamais en vain .Mais, pour faire d'un désert rempli de vipères un bosquet du paradis, cela demande du temps... Le premier travail ne se voit pas. Il semble qu'il n'y a rien de fait. Mais, au contraire, la semence est déjà déposée. Les semences. Toutes. Et puis viendront les larmes, ce sera la pluie qui les fait éclore...
Et les bons arbres viendront... Viens !... Ne pleure plus !"
Saintes femmes disciples de Jésus
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
C'est vraiment de beaux enseignements qui sont toujours d'actualité.
Dommage que dans le monde d'aujourd'hui, ils soient tant méconnus.
La première fois que je l'ai lu je n'avais pas réalisé combien ils étaient beaux.
Je suis heureuse que le Seigneur prête autant d'attention à ses femmes disciples et mette en lumière leurs qualités en laissant transparaître son admiration pour leur force d'âme. C'est sans doute le premier féministe dans l'histoire de l'humanité et le meilleur qu'Il soit car c'est au moins dans le respect et l'obéissance dus à Dieu !
Maud !
_________________________________________________________________________________________________________
"Quand je dis Dieu, c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie, du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !"
Dommage que dans le monde d'aujourd'hui, ils soient tant méconnus.
La première fois que je l'ai lu je n'avais pas réalisé combien ils étaient beaux.
Je suis heureuse que le Seigneur prête autant d'attention à ses femmes disciples et mette en lumière leurs qualités en laissant transparaître son admiration pour leur force d'âme. C'est sans doute le premier féministe dans l'histoire de l'humanité et le meilleur qu'Il soit car c'est au moins dans le respect et l'obéissance dus à Dieu !
Maud !
_________________________________________________________________________________________________________
"Quand je dis Dieu, c'est un poème, c'est une étoile dans ma vie, du feu qui coule dans mes veines, un grand soleil pour aujourd'hui !"
Invité- Invité
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Jésus parle à Jeanne de Chouza sur le lac
Vision du mardi 8 mai 1945
Jésus est sur le lac, dans la barque de Pierre, derrière deux autres barques; l'une, c'est la barque de pêche ordinaire, jumelle de celle de Pierre, l'autre, une barque de plaisance, légère, riche.
C'est la barque de Jeanne de Chouza, mais sa propriétaire n'y est pas; elle est aux pieds de Jésus dans la barque rustique de Pierre.
Je dirais que le hasard les a réunis en un endroit de la rive fleurie de Génésareth. Le rivage est très beau en ce début du printemps de Palestine qui répand ses nuées d'amandiers en fleurs et dépose les perles des fleurs qui vont éclore sur les poiriers et les pommiers, les grenadiers, les cognassiers, tous, tous les arbres les plus riches et les plus agréables pour leurs fleurs et leurs fruits. Quand la barque suit une rive ensoleillée, déjà apparaissent les millions de boutons qui se gonflent sur les branches en attendant de fleurir, pendant que papillonnent dans l'air tranquille, jusqu'à ce qu'elles se posent sur les claires eaux du lac, les pétales des amandiers précoces. Les rives, au milieu de l'herbe nouvelle qui semble un gai tapis de soie verte, sont constellées des boutons d'or des renoncules, des étoiles rayonnantes des marguerites et près d'elles, raides sur leurs tiges comme de petites reines couronnées, sourient, légers, tranquilles comme des yeux d'enfants, les myosotis élégants, couleur d'azur et qui semblent dire "oui, oui" au soleil, au lac, aux herbes leurs sœurs, qu'elles sont heureuses de fleurir et de fleurir sous les yeux bleu-clairs de leur Seigneur.
En ce début de printemps, le lac n'a pas encore cette opulence qui le rendra triomphal les mois suivants. Il n'a pas encore cette somptuosité, je dirais sensuelle, des mille et mille rosiers rigides ou flexibles qui font des massifs dans les jardins ou qui voilent les murs, des milliers et des milliers de corymbes des cytises et des acacias, des milliers et des milliers d'alignements de tubéreuses en fleurs, des mille et mille étoiles des agrumes, de tout ce mélange de couleurs, de parfums violents, enivrants, qui environnent et excitent un désir humain de jouissance qui profane, qui profane trop ce coin de terre si pur qu'est le lac de Tibériade, le lieu choisi depuis des siècles, pour être le théâtre du plus grand nombre des prodiges de notre Seigneur Jésus.
Jeanne regarde Jésus absorbé par la beauté de son lac galiléen, et son visage sourit, reflétant comme un miroir fidèle son sourire à Lui. Dans les autres barques, on parle. Ici, c'est le silence. Seul bruit, le bruit sourd des pieds nus de Pierre et d'André qui règlent la manœuvre de la barque, et le soupir de l'eau que fend la proue et qui murmure sa douleur aux flancs du bateau, une douleur qui se change en rire à la poupe quand la blessure se referme en un sillage argenté que le soleil allume comme si c'était une poussière de diamants.
Finalement Jésus arrête sa contemplation et tourne son regard vers la disciple. Il lui sourit. Il lui demande : "Nous sommes presque arrivés, n'est-ce pas ? Et tu diras que le Maître est un compagnon bien peu aimable. Je ne t'ai pas dit une seule parole."
"Mais je les ai lues sur ton visage, Maître, et j'ai entendu tout ce que tu disais à ces choses qui nous entourent."
"Que disais-je, alors ?"
"Aimez, soyez purs, soyez bons. Parce que vous venez de Dieu, et que de sa main il n'est rien sorti de mauvais ou d'impur."
"Tu as bien lu."
"Mais, mon Seigneur, les herbes le feront encore. Et le feront aussi les animaux. L'homme... pourquoi ne le fait-il pas, lui qui est le plus parfait ?"
"Parce que la morsure de Satan est entrée seulement en l'homme. Il a essayé de démolir le Créateur dans son prodige le plus grand, dans ce qui était le plus semblable à Lui."
Jeanne baisse la tête et réfléchit. Elle paraît hésiter et comparer deux vouloirs opposés. Jésus l'observe. À la fin elle relève la tête et dit : "Seigneur, dédaignerais-tu d'approcher de mes amies, païennes ? Tu sais... Chouza appartient à la cour. Et le Tétrarque - et plus encore la véritable maîtresse de la cour, Hérodiade, à la volonté de laquelle se soumet tout désir d'Hérode par... mode, pour se montrer plus fins que les autres Palestiniens, pour être protégés par Rome, en adorant Rome et tout ce qui est romain - flatte les romains de la maison proconsulaire... et nous les impose pour ainsi dire.
En vérité, je dois dire que les femmes ne sont pas pires que nous. Même parmi nous, sur ces rives, il y en a qui sont tombées bien bas. Et de quoi pouvons-nous parler, si nous ne parlons pas d'Hérodiade ? ...Quand j'ai perdu mon enfant et que je fus malade, elles furent très bonnes pour moi qui ne les avais pas recherchées. Et, depuis, l'amitié est restée. Mais, si tu me dis que c'est mal, j'y renonce. Non ? Merci, Seigneur. Avant-hier, j'étais chez une de ces amies, visite d'amitié pour moi, de devoir de la part de Chouza. C'était un ordre du Tétrarque qui... voudrait bien revenir ici mais qui ne s'y sent pas très en sécurité et alors... il noue les relations les plus intéressées avec Rome pour avoir sa protection. Par ailleurs... je te prie... Tu es parent du Baptiste. N'est-ce pas ? Dis-lui alors de ne pas trop se fier. Qu'il ne sorte jamais des frontières de la Samarie Mais au contraire, s'il ne le dédaigne pas, qu'il se cache pour quelque temps. Le serpent s'approche de l'agneau et l'agneau a tout lieu de craindre. De tout. Qu'il se tienne sur ses gardes, Maître. Et qu'on ne sache pas que c'est moi qui l'ai dit. Ce serait la ruine de Chouza."
"Sois tranquille, Jeanne. J'avertirai le Baptiste de façon à lui rendre service sans qu'il en résulte de dommage."
"Merci, Seigneur. Je veux te servir, mais je ne voudrais pas ce faisant nuire à mon mari. D'autre part... moi... je ne pourrai pas venir toujours avec Toi. Parfois, je devrai rester, parce que lui le veut, et c'est juste..."
"Tu resteras, Jeanne. Je comprends tout. Ne dis rien de plus que ce qui est nécessaire."
"Pourtant, aux heures les plus dangereuses pour Toi, tu me voudras près de Toi ?"
"Oui, Jeanne, certainement."
"Oh ! cette chose comme il m'était difficile de devoir la dire, et de la dire ! Mais maintenant, je suis soulagée..."
"Si tu as foi en Moi, tu seras toujours soulagée... Mais, tu parlais de l'une de tes amies romaines..."
"Oui, c'est une amie intime de Claudia et je crois qu'elle doit lui être parente. Elle voudrait parler avec Toi ou, au moins, t'entendre parler. Et elle n'est pas la seule. Et maintenant que tu as guéri la petite de Valeria, et la nouvelle est arrivée rapide comme l'éclair, elles le désirent encore plus vivement. Au banquet de l'autre soir, on a beaucoup parlé, pour et contre Toi.
Il y avait en effet des hérodiens et des sadducéens... bien qu'ils n'en voulussent pas convenir quand on le leur demandait... et puis, il y avait aussi des femmes... riches et... et pas honnêtes. Il y avait... cela me déplaît de le dire parce que je sais que tu es un ami de son frère, Marie de Magdala avec son nouvel ami et une autre femme, grecque je crois, et de mœurs aussi libres qu'elle. Tu sais... chez les païens, les femmes sont à table avec les hommes et c'est très... très... Quel ennui ! Par gentillesse, mon amie m'avait choisi comme compagnon mon propre époux ce qui m'avait beaucoup soulagée. Mais les autres... oh !... Eh bien... on parlait de Toi, car le miracle sur Faustina a fait du bruit. Et si les romains admirent en Toi le grand médecin ou le mage -pardonne-moi, Seigneur - les hérodiens et les sadducéens jetaient du venin sur ton nom, et Marie, oh ! Marie ! quelle horreur !... Elle a commencé par la dérision et puis... Non, cela, je ne veux pas te le dire. J'en ai pleuré toute la nuit..."
"Laisse-la faire. Elle guérira."
"Mais, elle se porte bien, sais-tu ?"
"La chair, oui. Le reste est tout intoxiqué. Elle guérira."
"Tu le dis... Les romaines, tu sais comme elles sont, ont dit : "Nous ne craignons pas les sorcelleries et nous ne croyons pas aux racontars, mais nous voulons juger par nous-mêmes" et ensuite elles m'ont dit : "Ne pourrions-nous pas l'entendre ?"
"Dis-leur qu'à la fin de la lune de scebat, je serai chez toi."
"Je le dirai, Seigneur. Tu crois qu'elles viendront à Toi ?"
"Chez elles, c'est tout un monde à refaire. Il faut d'abord démolir puis bâtir. Mais ce n'est pas impossible... Jeanne, voici ta maison avec son jardin. Travailles-y pour ton Maître, comme je te l'ai dit. Adieu, Jeanne. Que le Seigneur soit avec toi. Je te bénis en son nom."
La barque accoste. Jeanne demande, insistante : "Tu ne viens pas ?"
"Pas maintenant. Il me faut réveiller la flamme En peu de mois d'absence, elle s'est presque éteinte. Et le temps s'envole."
La barque s'est arrêtée dans la crique du jardin de Chouza. Les serviteurs accourent pour aider la maîtresse à descendre. Sa barque vient, après celle de Pierre au débarcadère après que Jean, Mathieu, l'Iscariote et Philippe l'ont quittée pour monter dans celle de Pierre qui, ensuite, lentement quitte le rivage et reprend sa marche vers la rive opposée.
Jeanne de Chouza
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Jésus à Gerghesa. Les disciples de Jean
Jésus parle dans une cité que je n'ai jamais vue. C'est du moins ce qui me semble, car elles ont toutes à peu près le même style et il est difficile de les différencier à première vue. Ici aussi une rue borde le lac et les barques sont toutes près de la rive. Maisons et maisonnettes sont sur l'autre bord de la rue, mais les collines sont ici beaucoup plus en retrait et ainsi la petite cité se trouve dans une plaine riante qui se prolonge sur la rive orientale du lac, à l'abri des vents que les collines arrêtent. Elle jouit donc d'un climat tiède qui ici, plus encore que dans les autres campagnes, favorise la floraison des arbres.
Il semble que le discours soit commencé, car Jésus dit :
"...C'est vrai. Vous dites : "Nous ne t'abandonnerons jamais, car t'abandonner ce serait abandonner Dieu". Mais, ô peuple de Gerghesa, rappelle-toi que rien n'est plus changeant que la pensée humaine. Je suis convaincu qu'en ce moment vous avez réellement cette pensée. .Ma parole et le miracle survenu vous ont exaltés en ce sens et en ce moment vos paroles sont sincères. Mais, je vais vous rappeler un épisode. Je pourrais en citer mille, lointains ou proches. Je ne vous cite que celui-là. Josué, serviteur du Seigneur rassembla, avant de mourir, autour de lui les tribus, avec leurs anciens, leurs chefs, leurs juges, leurs magistrats, et leur parla en présence du Seigneur. Il leur rappela tous les bienfaits et les prodiges accomplis par le Seigneur par son entremise . Après avoir énuméré toutes ces choses, il les invita à rejeter tout dieu qui ne serait pas le Seigneur ou, du moins, à être francs dans leur foi en choisissant avec sincérité ou le vrai Dieu, ou les dieux de Mésopotamie et des Amorites de façon qu'il y eût une nette séparation entre les fils d'Abraham et ceux qui s'attachent au paganisme.
Une erreur décidée vaut toujours mieux qu'une hypocrite profession de foi ou un mélange de croyances qui est un opprobre pour Dieu et une mort pour les esprits. Et il n'est rien de plus facile et de plus commun que ce mélange. L'apparence est bonne, mais par-dessous la réalité ne vaut rien. Toujours, fils. Toujours.
Les fidèles qui mélangent l'observance de la Loi avec ce qu'elle interdit, ces disgraciés qui hésitent comme des gens ivres entre la fidélité à la Loi et l'intérêt des marchés et des compromissions avec les gens qui ne sont pas soumis à la Loi dont ils espèrent tirer profit, ces prêtres ou scribes ou pharisiens qui ne font plus du service de Dieu le but de leur vie, mais une politique astucieuse pour triompher des autres et pour avoir tout pouvoir contre les autres plus honnêtes, parce qu'ils sont les serviteurs non pas de Dieu mais d'un pouvoir qu'ils savent fort et précieux pour les buts qu'ils poursuivent, ne sont que des hypocrites qui mélangent notre Dieu avec des dieux étrangers.
Le peuple répondit à Josué : "Qu'il n'arrive jamais que nous abandonnions le vrai Dieu pour servir des dieux étrangers". Josué leur dit ce que Moi, je vous ai dit naguère sur la sainte jalousie du Père sur sa volonté d'être aimé exclusivement, avec tout nous-mêmes de son équité dans la punition de ceux qui sont menteurs. Punir ! Dieu peut punir comme Il peut récompenser. Il ne faut pas être mort pour avoir récompense ou châtiment. Regarde, ô peuple hébreux, si Dieu, après t'avoir tant donné en te délivrant des pharaons, en te conduisant sain et sauf à travers le désert et les embûches des ennemis, en te permettant de devenir une nation grande et respectée, riche de gloires, ne t'a-t-Il pas, par la suite, une, deux, dix fois puni pour tes fautes ! Regarde ce que tu es devenu à présent ! Et Moi qui te vois te précipiter dans la plus sacrilège des idolâtries, je vois aussi dans quel gouffre tu vas te précipiter pour ton obstination à retomber toujours dans les mêmes fautes. Et c'est pour cela que je te rappelle, peuple qui est deux fois mon peuple parce que je suis le Rédempteur et que je suis né de toi. Ce n'est pas de la haine, pas de la rancœur, pas de l'intransigeance. Mon rappel, même s'il est sévère, c'est encore de l'amour.
Josué dit alors : "Vous êtes témoins : vous avez choisi le Seigneur", et tous répondirent : "Oui". Et Josué, qui était sage et pas seulement brave, sachant combien est faible la volonté de l'homme écrivit sur un livre toutes les paroles de la Loi et de l'alliance et il les plaça dans le temple et de plus, dans ce sanctuaire du Seigneur, à Sichem qui contenait pour l'occasion le Tabernacle, il posa une grande pierre en témoignage, disant : "Cette pierre qui a entendu les paroles que vous avez dites au Seigneur restera ici en témoignage pour que vous ne puissiez pas renier votre parole et mentir au Seigneur votre Dieu".
Une pierre, si grande et si dure qu'elle soit, peut toujours être réduite en poussière par l'homme, par la foudre ou par l'érosion des eaux et du temps. Mais Moi, je suis la Pierre Angulaire et Éternelle et je ne puis subir la destruction. Ne mentez pas à cette Pierre Vivante. Ne l'aimez pas seulement parce qu'elle fait des prodiges.
Aimez-la parce que par elle vous toucherez le Ciel. Je vous voudrais plus spirituels, plus fidèles au Seigneur. Je ne dis pas à Moi. Moi, je ne suis que parce que je suis la Voix du Père. En me piétinant, vous blessez Celui qui m'a envoyé. Je suis l'intermédiaire. Lui est le Tout. Recueillez de Moi et conservez en vous ce qui est saint, pour rejoindre ce Dieu. N'aimez pas l'Homme, aimez le Messie du Seigneur, non pour les miracles qu'il fait mais parce qu'il veut faire en vous le miracle intime et sublime de votre sanctification."
Jésus bénit et se dirige vers une maison. Il se trouve presque sur le seuil quand il est arrêté par un groupe d'hommes âgés qui le saluent avec respect et Lui disent : "Pouvons-nous t'interroger, Seigneur ? Nous sommes des disciples de Jean et puisque lui parle toujours de Toi et aussi parce que la renommée de tes prodiges est venue jusqu'à nous, nous avons voulu te connaître. Maintenant, en t'écoutant, il nous est venu à l'esprit une question."
"Dites-la. Si vous êtes disciples de Jean, vous êtes déjà sur le chemin de la justice."
"Tu as dit, en parlant des idolâtries habituelles chez les fidèles, qu'il y a parmi nous des personnes qui commercent entre la Loi et les gens qui sont en dehors de la Loi. Toi aussi, cependant tu es leur ami. Nous savons que tu ne dédaignes pas les romains. Alors ?"
"Je ne le nie pas. Mais, cependant, pouvez-vous dire que je le fais pour en tirer un avantage ? Pouvez-vous dire que je les flatte pour avoir même seulement leur protection ?"
"Non, Maître, et nous en sommes plus que certains. Mais le monde n'est pas composé de nous seuls qui ne voulons croire qu'au mal que nous voyons et non pas au mal dont on vient nous parler. Maintenant dis-nous les raisons qui rendent plausible la fréquentation des gentils, pour nous guider et te défendre, si on te calomnie en notre présence."
"Il est mal d'avoir des contacts quand ce n'est que dans un but humain. Ce n'est pas mal de les fréquenter pour les amener au Seigneur notre Dieu. C'est ce que je fais. Si vous étiez des gentils, je pourrais m'attarder à vous expliquer comment tout homme vient d'un Dieu unique. Mais vous êtes hébreux et disciples de Jean. Vous êtes donc la fleur des hébreux et il n'est pas nécessaire que je vous explique cela. Vous pouvez donc comprendre et croire qu'il est de mon devoir, étant le Verbe de Dieu, de porter sa parole à tous les hommes, fils d'un Père universel."
"Mais eux ne sont pas des fils puisqu'ils sont païens..."
"Par la Grâce non, ils ne le sont pas. Pour leur foi erronée, ils ne le sont pas. C'est vrai. Mais, jusqu'à ce que j’aie racheté l'homme, même l'hébreu aura perdu la Grâce. Il en sera privé, parce que la tâche d'origine fait écran au rayon ineffable de la Grâce, l'empêchant de descendre dans les cœurs. Mais, par la création, l'homme est toujours fils de Dieu. D'Adam, chef de l'humanité, viennent tant les hébreux que les romains, et Adam est fils du Père qui lui a donné sa ressemblance spirituelle."
"C'est vrai. Une autre question, Maître. Pourquoi les disciples de Jean font-ils de grands jeûnes et pas les tiens ? Nous ne disons pas que tu ne dois pas manger. Même le prophète Daniel fut saint aux yeux de Dieu, tout en étant un grand de la cour de Babylone, et Toi tu es plus que lui. Mais eux..."
"Bien souvent, ce qu'on n'obtient pas par le rigorisme, on l'obtient par la cordialité. Il y a des êtres qui ne viendraient jamais au Maître, et c'est le Maître qui doit aller à eux. D'autres viendraient au Maître, mais ils ont honte d'y aller parmi la foule. Vers eux aussi le Maître doit aller. Et puisqu'ils me disent: "Sois mon hôte pour que je puisse te connaître" j'y vais, en tenant compte non pas de la jouissance d'une table opulente, ni des conversations qui pour Moi sont tellement pénibles, mais encore et toujours de l'intérêt de Dieu. Ceci pour Moi. Et puisque souvent au moins une des âmes que j'aborde de cette façon se convertit, et toute conversion est une fête nuptiale pour mon âme, une grande fête à laquelle prennent part tous les anges du Ciel et que bénit le Dieu éternel, ainsi mes disciples, les amis de Moi-l'Epoux, jubilent avec l'Époux leur Ami. Voudriez-vous voir les amis dans la douleur pendant que Moi je jubile ? Pendant que je suis avec eux ? Mais le temps viendra où ils ne m'auront plus. Et alors ils feront de grands jeûnes. À temps nouveaux, nouvelles méthodes. Jusqu'à hier : auprès du Baptiste, c'était la cendre de la Pénitence. Aujourd'hui, dans mon aujourd'hui, c'est la douce manne de la Rédemption, de la Miséricorde, de l'Amour. Les méthodes anciennes ne pourraient se greffer sur mon action, comme mes méthodes n'auraient pu être mises en œuvre alors, hier seulement, car la Miséricorde n'était pas encore sur la terre, maintenant, elle y est. Non plus le Prophète, mais le Messie à qui tout a été remis par Dieu, est sur la terre. À chaque temps les choses qui lui sont utiles. Personne ne coud un morceau d'étoffe neuve sur un vieux vêtement, parce qu'autrement, surtout au moment du lavage, l'étoffe neuve se rétrécit et déchire l'étoffe vieille et la déchirure s'élargit encore.
De la même façon, personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres parce que autrement le vin fait éclater les outres incapables de supporter le bouillonnement du vin nouveau et celui-ci se répand hors des outres qu'il a crevées. Mais le vin vieux qui a déjà travaillé, on le met dans de vieilles outres, et le vin nouveau dans des outres neuves. Car une force doit s'équilibrer avec une autre qui doit lui être égale. Il en est ainsi maintenant. La force de la nouvelle doctrine impose des méthodes nouvelles pour sa diffusion. Et Moi, qui sais, je les emploie."
"Merci, Seigneur. Maintenant nous sommes contents. Prie pour nous. Nous sommes de vieilles outres. Pourrions-nous résister à ta force ?"
"Oui, parce que le Baptiste vous a tannés et parce que ses prières, unies aux miennes, vous donneront cette possibilité. Partez avec ma paix et dites à Jean que je le bénis."
"Mais... selon Toi, vaut-il mieux pour nous rester avec le Baptiste ou avec Toi ?"
"Tant qu'il y a du vin vieux, il est plus agréable de le boire parce qu'il flatte davantage le palais. Plus tard... parce que l'eau malsaine qui se trouve partout vous dégoûtera, vous aimerez le vin nouveau."
"Crois-tu que le Baptiste sera repris ?"
"Certainement. Je lui ai déjà envoyé une mise en garde. Allez, allez. Jouissez de votre Jean tant que vous le pouvez et faites-lui plaisir. Après, vous m'aimerez, Moi. Et cela vous sera pénible aussi... car personne, après avoir goûté le vin vieux ne désire tout de suite le vin nouveau. Il dit : "Le vin vieux était meilleur". Et en effet, j'aurai une saveur spéciale qui vous paraîtra âpre. Mais vous vous habituerez à la longue à cette saveur vitale.
Adieu, amis. Dieu soit avec vous."
****
Gerghesa
le village sur le bord du lac de Tibériade
Habitants ou natifs
Arria et Siméon le mari violent
Descriptif
Dans la plaine au sud-est du lac. Ici aussi une rue borde le lac et les barques sont toutes près de la rive. Maisons et maisonnettes sont sur l'autre bord de la rue, mais les collines sont ici beaucoup plus en retrait et ainsi la petite cité se trouve dans une plaine riante qui se prolonge sur la rive orientale du lac, à l'abri des vents que les collines arrêtent. Elle jouit donc d'un climat tiède qui ici, plus encore que dans les autres campagnes, favorise la floraison des arbres.
...(en été) La rive est pleine de gens qui préparent les barques pour la pêche nocturne ou qui se baignent avec plaisir dans les eaux du lac un peu agité par le vent qui le parcourt.
Faits marquants
La rencontre avec les disciples de Jean Baptiste : Pourquoi les disciples de Jean font-ils de grands jeûnes et pas les tiens ? - Parabole du vin nouveau et des outres neuves.- Jésus accorde la conversion, mais non la guérison à Siméon, le mari violent
Son nom
HaOn, en bordure du lac de Tibériade.
****
Disciples de Jean-Baptiste
Ayant rejoint Jésus
Présentation générale
Né six mois avant Jésus, commençant sa prédication quelques mois avant la vie publique de Jésus, Jean Baptiste mourra précocement, vingt mois avant Jésus . Un certains nombre de disciples, formés par lui, suivront Jésus :
André, l'apôtre
Gamala le vigneron
Les habitants d'Hébron
Jacques de Zébédée
Jean, le berger de Bethléem
Jean de Zébédée
Jonas, le serviteur de Béthanie
Manaën, le frère de lait d’Hérode
Matthias, élu à la place de Judas
Salomon, le passeur
Siméon, le berger de Bethléem
Les disciples de Jean en compagnie de Jésus
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
De Nephtali à Giscala.
Rencontre avec le Rabbi Gamaliel
Vision du jeudi 10 mai 1945 (Ascension)
"Maître ! Maître ! Mais tu ne sais pas qui est devant nous ? C'est le rabbi Gamaliel ! Assis avec ses serviteurs, dans une caravane, à l'ombre du bois, à l'abri du vent. Ils sont en train de cuire un agneau. Et maintenant, qu'allons-nous faire ?"
"Mais ce que nous voulions faire, amis. Nous suivons notre chemin..."
"Mais Gamaliel appartient au Temple. "
"Gamaliel n'est pas un perfide, N'ayez pas peur. Moi, je vais de l'avant."
"Oh ! je viens moi aussi" disent ensemble les cousins et tous les galiléens [1][2] et Simon. Seul l'Iscariote et, un peu moins, Thomas, paraissent peu décidés à avancer. Mais ils suivent les autres.
Quelques mètres encore, par un chemin de montagne creusé entre des parois boisées. Et puis le chemin tourne et débouche sur une sorte de plateau qu'il traverse en s'élargissant pour redevenir étroit et tortueux sous le couvert des branches entrelacées. Dans une clairière ensoleillée, mais en même temps ombragée par les premières feuilles du bois, il y a quantité de gens sous une riche tente et d'autres s'emploient dans un coin à faire tourner l'agneau au-dessus de la flamme.
Il n'y a pas à dire ! Gamaliel se soignait bien. Pour un homme en voyage, lui a mis en mouvement un régiment de serviteurs et déplacé je ne sais combien de bagages. Maintenant il est assis au milieu de sa tente : une toile tendue sur quatre piquets dorés, une sorte de baldaquin sous lequel se trouvent des sièges bas couverts de coussins et une table montée sur des chevrettes ornées de marqueteries, couverte d'une nappe très fine sur laquelle les serviteurs placent de la vaisselle précieuse. Gamaliel semble une idole. Les mains ouvertes sur les genoux, raide, hiératique, il me fait l'effet d'une statue. Autour de lui les serviteurs tournoient comme des papillons. Mais lui ne s'en occupe pas. Il réfléchit, les paupières presque abaissées sur des yeux sévères et, quand il les lève, ses yeux très foncés, profonds et pleins de pensée se découvrent, dans toute leur sévère beauté, de chaque côté d'un nez allongé et fin et sous le front un peu dégarni d'un homme âgé, haut, marqué de trois rides parallèles et où une grosse veine bleuâtre dessine un V au milieu de la tempe droite.
Le bruit des pas de ceux qui arrivent fait retourner les serviteurs. Gamaliel aussi se retourne. Il voit Jésus qui avance en tête et il a un mouvement de surprise. Il se lève et va au bord de la tente, pas plus loin. Mais de là, il s'incline profondément, les bras croisés sur la poitrine. Jésus répond de la même manière.
"Tu es ici, Rabbi ?"demande Gamaliel.
"Oui, rabbi." répond Jésus.
"Me permets-tu de te demander où tu vas ?"
"Il m'est agréable de te répondre. Je viens de Nephtali et je vais à Giscala. "
"À pied ? Mais la route est longue et difficile à travers ces montagnes. Tu te fatigues trop."
"Crois-moi. Si on me reçoit et si l'on m'écoute, cela m'enlève toute fatigue."
"Alors... permets-moi, pour une fois, d'être celui qui t'enlève la fatigue. L'agneau est prêt. Nous aurions laissé les restes aux oiseaux car je n'ai pas l'habitude d'emporter les restes. Tu vois que cela ne me dérange pas de t'inviter et, avec Toi, tes disciples. Je suis pour Toi un ami, Jésus. Je ne te crois pas inférieur à moi, mais plus grand."
"Je le crois et j'accepte." Gamaliel parle à un serviteur qui doit faire office de chef. Ce dernier communique les ordres, on prolonge la tente et l'on décharge des nombreux mulets d'autres sièges pour les disciples de Jésus, et de la vaisselle.
On apporte les coupes pour se purifier les doigts. Jésus, avec la plus grande dignité, accomplit ce rite pendant que les autres apôtres, que Gamaliel lorgne avec beaucoup d'attention, le font le moins mal possible, à l'exception de Simon, Judas de Keriot, Barthélemy, Matthieu rompus aux finesses de la Judée.
Jésus est à côté de Gamaliel qui est seul sur un côté de la table. En face de Jésus, le Zélote. Après la prière d'offrande que Gamaliel dit avec une lenteur solennelle, les serviteurs découpent l'agneau et le partagent entre les hôtes et ils emplissent les coupes de vin, ou d'hydromel pour ceux qui le préfèrent.
"Le hasard nous a réunis, Rabbi. Je ne croyais vraiment pas te trouver en marche pour Giscala"
"Je vais vers tout le monde."
"Oui, tu es le Prophète infatigable. Jean est stable. Tu es un itinérant."
"Il est plus facile, ainsi, aux âmes de me trouver."
"Je ne dirais pas cela. Avec ces déplacements, tu les désorientes."
"Je désoriente les ennemis, mais ceux qui me veulent, parce qu'ils aiment la Parole de Dieu, me trouvent. Non pas tous peuvent venir au Maître et le Maître, qui les veut tous, va vers eux. Je rends ainsi service à ceux qui sont bons et je dépiste les manœuvres de ceux qui me haïssent."
"Le dis-tu pour moi ? Moi, je ne te hais pas."
"Non, ce n'est pas pour toi. Mais, puisque tu es juste et sincère, tu peux dire que ce que je dis est vrai"
"Oui. C'est vrai. Mais... vois-tu... C'est que nous les anciens, nous te comprenons mal."
"Oui, le vieil Israël me comprend mal, pour son malheur... et par sa volonté."
"Oh ! cela non !"
"Oui, rabbi. Il n'applique pas sa volonté à comprendre le Maître. Et qui se borne à cela fait mal, mais un mal relatif. Beaucoup, au contraire, appliquent leur volonté à comprendre de travers et à déformer ma parole pour nuire à Dieu."
"À Dieu ? Lui est au-dessus des embûches des hommes."
"Oui, mais toute âme qui s'égare ou qu'on égare - et c'est s'égarer que de déformer ma parole pour soi-même ou pour les autres - nuit à Dieu dans l'âme qui se perd. Toute âme qui se perd est une blessure faite à Dieu."
Gamaliel baisse la tête et réfléchit, les yeux fermés. Puis il se frotte le front, de ses doigts longs et maigres, en un mouvement involontaire de peine. Jésus l'examine attentivement. Gamaliel lève la tête, ouvre les yeux, regarde Jésus et dit : "Cependant tu sais que moi, je ne suis pas de ces gens."
"Je le sais. Mais tu appartiens aux premiers."
"Oh ! c'est vrai ! Mais ce n'est pas que je ne m'applique pas à te comprendre. C'est que ta parole s'arrête à mon intelligence mais ne va pas plus loin. L'intelligence l'admire en tant que parole d'un savant et l'esprit..."
"Et l'esprit ne peut la recevoir, Gamaliel, parce qu'il est encombré de trop de choses. Et ces choses sont des ruines. Il y a peu de temps, en venant de Nephtali à cette direction, je suis passé par une montagne isolée de la chaîne. J'ai eu plaisir à y passer pour voir la beauté du lac de Génésareth et du lac de Méron, vus d'en haut comme les voient les aigles et les anges du Seigneur, pour dire encore une fois : "Merci, Créateur de la beauté que Tu nous donnes". Toute la montagne n'était que fleurs, touffes nouvelles, frondaisons printanières dans les prés, les vergers, les champs, les bois. Les lauriers répandaient leur parfum près des oliviers qui préparaient déjà la neige des milliers de fleurs, et même les robustes rouvres se faisaient plus attrayants en se revêtant de clématites et de chèvrefeuilles. Voilà que là il n'y a pas de floraisons, terre désertique que le travail de l'homme et de la nature était impuissant à fertiliser. Tout travail humain n'y aboutit à rien, ni celui du vent qui transporte les semences car les ruines cyclopéennes de l'antique Hatzor encombrent tout, et à travers ces champs de pierres ne peuvent croître que les orties et les ronces et ne se nichent que les serpents. Gamaliel..."
"Je te comprends. Nous aussi nous sommes des ruines... Je comprends la parabole, Jésus. Mais... je ne peux... Je ne peux agir d'une autre façon. Les pierres sont trop profondément enterrées."
"Quelqu'un, en qui tu crois, t'a dit : "Les pierres frémiront à mes dernières paroles" Mais pourquoi attendre les dernières paroles du Messie ? N'auras-tu pas de remords de n'avoir pas voulu me suivre auparavant ? Les dernières !... Tristes paroles aussi, que celles d'un ami qui meurt et que nous sommes allés écouter trop tard. Mais les miennes sont plus que les paroles d'un ami."
"Tu as raison... Mais je ne peux pas. J'attends ce signe pour croire."
"Quand un terrain est désolé, un coup de foudre ne suffit pas pour le défricher. Ce n'est pas le terrain qui le reçoit, mais les pierres qui le couvrent. Travaille au moins à les remuer, Gamaliel. Autrement, si elles sont ainsi enfouies dans ton âme, le signe ne t'amènera pas à la croyance."
Gamaliel se tait, absorbé. Le repas est fini. Jésus se lève et dit : "Je te rends grâce, mon Dieu, du repas et d'avoir pu parler au sage. Et merci à toi, Gamaliel."
"Maître, ne pars pas comme cela. Je crains que tu ne sois fâché avec moi."
"Oh ! non ! Tu dois me croire."
"Alors, ne pars pas. Je vais à la tombe de Hillel. Dédaignerais-tu de venir avec moi ? Nous aurons vite fait, car j'ai des mulets et des ânes pour tout le monde. Nous n'aurons qu'à les débarrasser des bâts que porteront les serviteurs. Et ce sera pour Toi un raccourci dans la partie la plus difficile de ton chemin."
"Je ne dédaigne pas de t'accompagner sur la tombe de Hillel. C'est pour Moi un honneur. Allons-y donc."
Gamaliel donne des ordres, et pendant que tous travaillent à démonter la salle à manger provisoire, Jésus et le rabbi montent sur une mule et, l'un à côté de l'autre, ils avancent sur la route montante et silencieuse sur laquelle résonnent bruyamment les sabots ferrés.
Gamaliel garde le silence. Il demande seulement deux fois à Jésus si la selle est commode. Jésus répond et puis se tait, absorbé dans ses pensées. Tellement qu'il ne voit pas que Gamaliel, en retenant un peu sa mule le laisse passer devant d'une encolure pour étudier tous ses mouvements. Les yeux du vieux rabbi paraissent des yeux de faucon guettant sa proie, tant ils sont attentifs et fixes.
Mais Jésus ne s'en aperçoit pas. Il avance calmement en s'adaptant au pas ondulant de sa monture. Il réfléchit et pourtant examine chaque aspect de tout ce qui l'entoure. Il allonge la main pour cueillir une touffe de cytise d'or qui retombe, il sourit à deux oiseaux qui font leur nid dans un genévrier touffu, arrête la mule pour écouter une fauvette à tête noire et acquiesce, comme s'il bénissait, au cri angoissé par lequel une tourterelle sauvage encourage son compagnon au travail.
"Tu aimes beaucoup les plantes et les animaux, n'est-ce pas?"
"Beaucoup. C'est mon livre vivant. L'homme a toujours devant lui les fondements de la foi. La Genèse vit dans la nature. Maintenant, qui sait regarder, sait aussi croire. Cette fleur, si douce en son parfum et dans la matière de ses corolles pendantes, contrastant ainsi avec ce genévrier épineux et cet ajonc piquant, a-t-elle pu se faire toute seule ? Et regarde : ce rouge-gorge a-t-il pu ainsi se faire tout seul avec cette pincée de sang séché sur sa douce gorge ? Et ces deux tourterelles, où et comment ont-elles pu se peindre ce collier d'onyx sur le voile de leurs plumes grises ? Et là, ces deux papillons : l'un noir aux grands yeux d'or et de rubis, et l'autre blanc avec des rayures azurées, où ont-ils trouvé les gemmes et les rubans pour leurs ailes ? Et ce ruisseau ? C'est de l'eau. C'est bien. Mais d'où est-elle venue ? Quelle est la source première de l'eau-élément ? Oh ! regarder veut dire croire, si on sait voir."
"Regarder veut dire croire. Nous regardons trop peu la Genèse vivante qui est devant nous."
"Trop de science, Gamaliel, et trop peu d'amour et trop peu d'humilité."
Gamaliel soupire et secoue la tête.
"Voilà. Je suis arrivé, Jésus. Là est enterré Hillel .Descendons en laissant là nos montures. Un serviteur les prendra."
Ils descendent, attachent à un tronc d'arbre les deux mules et se dirigent vers un tombeau qui se détache de la montagne, près d'une vaste demeure complètement close. "Je viens ici pour méditer, pour préparer les fêtes d'Israël." dit Gamaliel en montrant la maison.
"Que la Sagesse te donne toutes ses lumières."
"Et ici pour me préparer à la mort"» et Gamaliel montre le tombeau. "C'était un juste."
"C'était un juste. Je prie volontiers près de ses cendres. Mais, Gamaliel, Hillel ne doit pas seulement t'apprendre à mourir : Il doit t'apprendre à vivre."
"Comment, Maître?"
"L'homme est grand quand il s'humilie". C'était la pensée qu'il préférait... "
"Comment le sais-tu si tu ne l'as pas connu ?"
"Je l'ai connu... et du reste, si je n'avais pas connu le rabbi Hillel en personne, sa pensée, je l'ai connue car je n'ignore rien de la pensée des hommes."
Gamaliel baisse la tête et murmure : "Seul Dieu peut dire cela."
"Dieu et son Verbe. Parce que le Verbe connaît la Pensée, et la Pensée connaît le Verbe et l'aime en se communiquant à Lui avec ses trésors pour le faire participer à Lui-même. L'Amour resserre les liens et en fait une seule Perfection. C'est la Triade qui s'aime et qui divinement se forme, s'engendre, procède et se complète. Toute pensée sainte est née dans l'Esprit parfait et en est un reflet dans l'esprit du juste. Alors le Verbe peut-il ignorer les pensées des justes que sont les pensées de la Pensée ?"
Ils prient près du tombeau fermé. Longuement. Les disciples et puis les serviteurs les rejoignent, les premiers sur leurs montures, les seconds sous le poids des bagages. Mais ils s'arrêtent à la limite du pré, au-delà duquel est le tombeau. La prière se termine.
"Adieu, Gamaliel. Élève-toi comme Hillel."
"Que veux-tu dire?"
"Élève-toi. Lui est avant toi parce qu'il a su croire plus humblement que toi. Paix à toi."
***
Gamaliel
Le grand docteur d’Israël, synhédriste et disciple tardif
Présentation générale
Le grand Rabbi d’Israël, petit-fils de Hillel lui-même figure éminente, jouissant au temps de Jésus, d'une grande renommée dans le peuple comme en témoigne le Talmud. Parmi ses disciples, on trouve Étienne (le futur martyr), Hermas et Saül (le futur apôtre Paul), Joseph dit Barnabé son compagnon, Philippe de Canata, le jeune homme riche.
Hillel, qui mourra peu après, et Gamaliel font partie des docteurs qui écoutent le jeune Jésus au Temple. Gamaliel a hérité de l'ouverture d'esprit de son grand-père, fondateur de l'école rabbinique pharisienne la plus libérale. Son père, comme son fils, portent le même nom : Siméon. Ce dernier siège aussi au Sanhédrin. Il n'a pas cependant le charisme de ses ascendants.
Gamaliel réside habituellement à Gamala de Judée . Ce lieu, identifié à Kefar Gamala (Jammāla), est aujourd'hui localisé à 11 km à l'ouest de Ramallah, au nord de Jérusalem.
Caractère et aspect
"Les paupières presque abaissées sur des yeux sévères et, quand il les lève, ses yeux très foncés, profonds et pleins de pensée se découvrent, dans toute leur sévère beauté, de chaque côté d'un nez allongé et fin et sous le front un peu dégarni d'un homme âgé, haut, marqué de trois rides parallèles et où une grosse veine bleuâtre dessine un V au milieu de la tempe droite."
"Pharisien et docteur jusqu'à la moelle des os, mais aussi honnête et juste". "Yeux profonds sombres et sévères"
Gamaliel grand, à l’aspect noble, beau, aux traits fortement sémitiques, un front haut, des yeux très noirs, intelligents, pénétrants, longs et très enfoncés sous les sourcils épais et droits, aux côtés d’un nez droit, long et fin qui rappelle un peu celui de Jésus. La couleur de la peau, aussi, la bouche aux lèvres fines, rappellent celles du Christ. Seulement les moustaches et la barbe de Gamaliel, autrefois très noires, sont maintenant grisonnantes et plus longues.
Souvent vêtu de blanc.
Parcours apostolique
Il fait partie des docteurs qui se fascinent pour le jeune Jésus lors de son examen au Temple à l'âge de douze ans révolus (Bar Mitzva). À cette occasion Jésus lui prédit un signe qu’il attendra désormais : "au son de ma voix, les pierres trembleront…"
Retrouvant Jésus adulte et ne faisant pas le lien avec l'enfant qui l'avait fasciné, il demeure sceptique mais pas hostile :"Ce ne seront pas les miracles d'un homme de Dieu qui m'enlèveront l'aiguillon que je porte au cœur de ces trois questions qui restent sans réponse : Le Messie est-il vivant ? Était-ce celui-là ? Est-ce celui-ci ?" "Je suis pour Toi un ami, Jésus. Je ne te crois pas inférieur à moi, mais plus grand" . Il n’arrivera à se décider pour la conversion qu’au pied de la croix.
Selon des sources historiques, il mourra cinq ans plus tard. Soit à l'âge de 75 ans environ.
Son nom
Gamaliel signifierait "Récompense de Dieu"
Gamaliel
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
La guérison du petit-fils du pharisien Éli de Capharnaüm
Vision du vendredi 11 mai 1945
Jésus est sur le point d'arriver avec la barque à Capharnaüm. Ça va être le coucher du soleil et le lac est tout un scintillement de jaune-rouge. Pendant que les deux barques font les manœuvres pour accoster, Jean dit : "Je vais tout de suite à la fontaine et je prends de l'eau pour te désaltérer."
"Elle est bonne l'eau, ici." s'exclame André.
"Oui, elle est bonne et votre amour me la rend encore meilleure."
"Je vais porter le poisson à la maison. Les femmes vont le préparer pour le souper. Ensuite, tu nous parles à nous et à elles ?"
"Oui, Pierre."
"C'est plus beau, maintenant, de revenir à la maison. Auparavant, nous semblions autant de nomades. Mais, maintenant, avec les femmes, il y a plus d'ordre, plus d'amour. Et puis ! De voir ta Mère, cela me fait tout de suite passer la fatigue. Je ne sais..."
Jésus sourit et se tait. La barque s'échoue sur la grève. Jean et André, qui sont en sous-vêtements courts, sautent dans l'eau, et avec l'aide des garçons amènent la barque à la rive et mettent la planche qui sert de pont. Jésus descend d'abord et attend que la seconde barque soit à la rive pour s'unir à tous les siens. Puis, à pas lents, ils vont vers la fontaine. Une fontaine naturelle. Une source qui coule un peu en dehors du pays et dont l'eau retombe dans un bassin de pierre, fraîche, abondante, argentée. Elle vous invite à boire, cette eau, tant elle est limpide. Jean, qui est parti devant avec l'amphore, revient déjà et présente le broc ruisselant à Jésus qui boit à longs traits.
"Comme tu avais soif, mon Maître ! Et moi, comme un sot, je ne m'étais pas procuré de l'eau."
"Cela ne fait rien, Jean. Maintenant tout est passé." et il le caresse.
Ils sont sur le point de revenir, quand ils voient arriver, avec toute la vitesse dont il est capable, Simon Pierre, qui était allé à la maison porter son poisson. "Maître ! Maître !" crie-t-il à bout de souffle. "Le pays est en émoi car l'unique petit-fils du pharisien Éli. est en train de mourir à la suite d'une morsure de serpent. Il était allé justement avec le grand-père et contre la volonté de sa mère dans leur oliveraie. Éli surveillait des travaux. L'enfant jouait près des racines d'un vieil olivier, il a mis la main dans un trou, espérant y trouver un lézard et il a trouvé un serpent. Le vieillard semble fou. La mère de l'enfant, qui entre parenthèses déteste le beau-père et à juste titre, l'accuse d'assassinat. L'enfant se refroidit d'un moment à l'autre. Entre parents, ils ne se sont pas aimés ! Et certes, on ne peut être plus de famille que cela !"
"C'est bien mauvais les rancœurs dans une famille :"
"Mais, Maître, je dis que les serpents n'ont pas aimé le serpent :Éli. Et ils ont tué le petit serpent. Je regrette qu'il m'ait vu et qu'il m'ait crié par derrière : "Le Maître est-il là ?" Et je regrette pour le petit. C'était un bel enfant et ce n'est pas de sa faute s'il était le petit-fils d'un pharisien."
"Oui, ce n'est pas de sa faute..." Ils se dirigent vers le pays et voient vers eux un tas de personnes qui crient et pleurent et en tête le vieil Éli.
"Il nous a trouvés ! Retournons sur nos pas !"
"Mais pourquoi ? Ce vieillard souffre."
"Ce vieux te hait. Souviens-t-en. C'est un de tes accusateurs, l'un des premiers et des plus acharnés auprès du Temple.
Je me souviens que je suis la Miséricorde."
Le vieil Éli, dépeigné, bouleversé, les habits en désordre, court vers Jésus, les bras tendus et s'écroule à ses pieds en criant : "Pitié ! Pitié ! Pardon ! Ne te venge pas sur l'innocent de ma dureté. Toi seul peux le sauver ! Dieu, ton Père, c'est Lui qui t'a amené ici. Je crois en Toi ! Je te vénère ! Je t'aime et Pardon ! J'ai été injuste, menteur ! Mais je suis puni. Ces seules heures sont une punition. À l'aide ! C'est le garçon ! Le fils unique de mon garçon qui est mort. Et elle m'accuse de l'avoir tué." et il pleure en se frappant la tête par terre en cadence.
"Allons ! Ne pleure pas ainsi. Veux-tu mourir sans plus te soucier de voir grandir le petit ?"
"Il meurt ! Il meurt ! Peut-être il est déjà mort. Fais-moi mourir, moi aussi. Mais que je ne vive pas dans cette maison vide. Oh ! mes tristes derniers jours !"
"Éli, lève-toi et allons-y..."
"Toi... est-ce vrai que tu viens ? Mais, sais-tu qui je suis ?"
"Un malheureux. Allons."
Le vieil homme se lève et dit : "Je vais devant, mais Toi, cours, cours, fais vite !" Et il s'en va, rapide, à cause du désespoir qui lui aiguillonne le cœur.
"Mais, Seigneur, crois-tu que cela le fera changer ? Oh ! quel miracle inutile ! Mais laisse mourir ce petit serpent ! Le vieux mourra aussi de chagrin et... et cela en fera un de moins sur ta route. Dieu y a pensé à..."
"Mais, Simon ! En vérité maintenant le serpent c'est toi." Jésus repousse avec sévérité Pierre qui baisse la tête, et il va de l'avant
Près de la plus grande place de Capharnaüm. Il y a une belle maison devant laquelle une foule fait grand bruit... Jésus s'y rend et va y arriver lorsque, par la porte grande ouverte, sort le vieil homme suivi d'une femme échevelée qui serre dans ses bras un être agonisant. Le venin paralyse déjà les organes et la mort est imminente. La menotte blessée pend avec la marque de la morsure à la racine du pouce. Éli ne fait que crier: "Jésus ! Jésus !"
Jésus, serré, écrasé par la foule qui Lui rend tout geste presque impossible, prend la petite main et la porte à la bouche. Il suce la blessure, puis souffle sur le petit visage cireux aux yeux à demi-clos et vitreux. Ensuite il se redresse et dit : "Voici, maintenant l'enfant s'éveille. Ne l'effrayez pas avec tous ces visages bouleversés. Il aura déjà peur en se souvenant du serpent."
En effet, le petit, dont le visage se colore de rose, ouvre la bouche et baille longuement. Il se frotte les yeux, puis les ouvre et reste ébahi de se trouver au milieu de tant de gens, puis il se souvient, essaye de fuir en faisant un bond si soudain qu'il tomberait si Jésus ne l'eût reçu promptement dans ses bras.
"Bon ! bon ! De quoi as-tu peur ? Regarde le beau soleil ! Voici le lac, voilà ta maison, et ici la maman et le grand-père."
"Et le serpent ?"
"Disparu, C'est Moi qui suis là."
"Toi, oui..." L'enfant réfléchit... puis de sa voix naïve et innocente il dit : "Le grand-père me disait de te dire "maudit". Mais, moi, je ne le dis pas. Je t'aime bien ! moi."
"Moi ? J'ai dit cela ? L'enfant délire. Ne le crois pas, Maître. Je t'ai toujours respecté." La peur qu'il surmonte fait déjà resurgir sa vieille nature.
"Les paroles ont et n'ont pas de valeur. Je les prends pour ce qu'elles valent. Adieu, petit. Adieu, femme. Adieu Éli. Aimez- vous bien et aimez-moi si vous pouvez." Jésus tourne le dos et va vers la maison où il habite
"Pourquoi, Maître, n'as-tu pas fait un miracle éclatant ? Tu aurais dû commander au venin de quitter l'enfant. Tu devais te montrer Dieu. Au lieu de cela tu as sucé le venin comme l'aurait fait le premier venu." Judas de Kériot est peu satisfait. Il voulait quelque chose de fracassant. Les autres aussi sont du même avis. "Tu devais l'écraser cet ennemi en usant de ta puissance. Tu as entendu, hein ! Il a tout de suite remis le venin..."
"Peu importe le venin, Mais réfléchissez que si j'avais agi comme vous désiriez me voir agir, lui aurait dit que Belzébuth m'aidait. En son âme en ruines, il peut encore admettre ma puissance de médecin. Pas autre chose. Le miracle amène à la foi ceux qui déjà sont sur cette route. Mais chez ceux qui n'ont pas d'humilité - la foi prouve toujours l'existence de l'humilité dans une âme - le miracle les porte à blasphémer; Il est donc mieux d'éviter ce danger en recourant à des procédés apparemment humains. C'est la misère des incrédules, leur inguérissable misère. Il n'y a pas d'argent qui la fasse disparaître, car aucun miracle ne les amène à croire ni à être bons. Peu importe. J'accomplis mon devoir. Eux suivent leurs tendances mauvaises."
"Mais pourquoi l'as-tu fait, alors ?"
"Parce que je suis la Bonté et pour qu'on ne puisse pas dire que j'ai été vindicatif à l'égard des ennemis et provocateur vis à vis de ceux qui le sont. J'accumule sur leur tête des charbons ardents Et ce sont eux qui me les présentent pour que je les accumule. Sois bon, Judas de Simon, cherche à ne pas agir comme eux !
Et cela suffit. Allons chez ma Mère. Elle sera contente que j'aie guéri un petit enfant."
****
Vipère de Palestine :
La Vipera palaestinae est une vipère très longue, jusqu'à 1 mètre, et assez grosse. Sa morsure peut être mortelle. Elle est qualifiée d'une des "plus dangereux serpents du Moyen-Orient", d'autant plus que son habitat peut-être proche des habitations humaines. C'est probablement elle qui pique dans une oliveraie Élisée, le petit-fils du Pharisien Élie de Capharnaüm. Sa zone d'implantation principale correspond en effet à la région où Maria Valtorta situe l'incident : le nord de la Palestine.
D'autres vipères existent en Palestine, telle la vipère des sables dans la vallée du Jourdain, l'échide carénée dans la région de Jéricho ou le céraste, vipère cornue des déserts du sud de la Palestine.
Vipère de Palestine
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Jésus dans la maison de Capharnaüm après le miracle sur Élisée
Vision du dimanche 13 mai 1945
Par un jardin, dont tous les carrés commencent à fleurir, Jésus entre dans une cuisine très vaste où les deux Marie les plus âgées (Marie de Cléophas et Marie Salomé) préparent le souper.
"Paix à vous !"
"Oh! Jésus! Maître !" Les deux femmes se retournent et le saluent, l'une avec en ses mains un poisson qu'elle est en train d'éventrer, l'autre tenant encore le chaudron plein de légumes qu'elle fait bouillir et qu'elle avait retiré de son crochet pour voir où en était la cuisson. Leurs bons visages un peu fanés, rougis par la flamme et le travail, sourient de joie et semblent devenir plus jeunes et plus beaux dans leur bonheur.
"Dans un moment c'est prêt, Jésus. Tu es fatigué ? Tu dois avoir faim." dit la tante Marie qui a la familiarité d'une parente et qui aime Jésus davantage, je crois, que ses deux propres fils.
"Pas plus qu'à l'ordinaire. Mais je mangerai certainement avec plaisir les bons mets que toi et Marie m'avez préparés. Il en sera de même des autres. Les voilà qui arrivent."
"La Mère est dans la chambre du haut. Sais-tu !... Simon est venu... Oh ! Je suis vraiment contente, ce soir ! Non, pas vraiment car... Tu le sais quand je serai vraiment contente."
"Oui, je le sais." Jésus s'approche de la tante, la baise au front et puis lui dit : "Je sais ton désir et que, sans péché, tu envies Salomé. Mais un jour viendra où, comme elle, tu pourras dire : "Tous mes fils appartiennent à Jésus" Je vais trouver Maman."
Il sort et monte le petit escalier extérieur qui mène à la terrasse qui pour une bonne moitié surmonte la maison alors que l'autre moitié est occupée par une vaste pièce d'où sortent de grosses voix d'hommes et, de temps à autre, la douce voix de Marie, la limpide voix virginale de jeune fille que les années n'ont pas fêlée, la même voix qui a dit : "Je suis la servante du Seigneur" et qui chantait la berceuse à son Bébé.
Jésus s'approche sans bruit, souriant, parce qu'il entend la Mère qui dit : "Ma demeure, c'est mon Fils. Et je n'éprouve de douleur d'être loin de Nazareth que lorsqu'il est loin. Mais s'il est proche... Oh ! rien ne me manque plus. Et puis, je n'ai pas de crainte pour ma maison. Vous y êtes, vous..."
"Oh ! mais regarde, voilà Jésus !" crie Alphée de Sara qui, ayant le visage tourné vers la porte, y voit tout de suite apparaître Jésus.
"Je suis ici, oui. La paix à vous tous. Maman !" Il baise sa Mère au front et reçoit son baiser. Puis il se tourne vers les hôtes inattendus que sont le cousin Simon, Alphée de Sara, le berger Isaac et ce Joseph qu'il avait recueilli à Emmaüs après le verdict du Sanhédrin.
"Nous étions allés à Nazareth et Alphée nous a dit qu'il fallait venir ici. Et nous sommes venus. Et Alphée a voulu nous accompagner et ainsi que Simon." explique Isaac.
"Cela me semblait trop beau de venir." dit Alphée.
"Et moi aussi je voulais te saluer, rester un peu avec Toi et avec Marie." termine Simon.
"Et Moi, je suis très content d'être avec vous. J'ai bien fait de ne pas rester plus longtemps comme le voulaient les habitants de Chedech, où j'étais arrivé en allant de Gerghesa à Méron et en revenant ensuite de l'autre côté."
"Tu viens de là-bas ?!"
"Oui, je me suis montré dans les endroits où j'étais déjà allé, et encore plus loin. Je suis allé jusqu'à Giscala."
"Quelle longue route!".
"Mais, quelle récolte ! Sais-tu, Isaac, nous avons été les hôtes du rabbi Gamaliel. Il a été très bon. Et puis j'ai rencontré le chef de la synagogue de "La Belle Eau". Il vient, lui aussi. Je te le confie . Et puis... et puis... j'ai acquis trois disciples..." Jésus sourit ouvertement, heureux.
"Qui sont-ils?".
"Un petit vieux à Corozain. Je lui ai rendu service, autrefois [1][8], et le pauvre, qui est un véritable israélite sans préventions, pour me montrer son amour a travaillé pour Moi la région, comme un parfait laboureur le fait pour le sol.
Le second est un enfant : cinq ans, un peu plus. Intelligent, hardi. Je lui avais aussi parlé la première fois que j'étais allé à Bethsaïda et il s'en est souvenu mieux que les grandes personnes.
Le troisième est un ancien lépreux. Je l'ai guéri près de Corozaïn un soir déjà lointain et puis je l'ai quitté. Maintenant, je le retrouve. C'est lui qui m'a annoncé sur les monts de Nephtali. Et, pour confirmer ses paroles, il lève ce qu'il lui reste de ses mains, guéries, mais partiellement diminuées et il montre ses pieds guéris, mais difformes avec lesquels pourtant il fait tant de chemin. Les gens comprennent à quel point il était malade par ce qui lui reste et croient à ses paroles qu'assaisonnent des larmes de reconnaissance. Il m'a été facile de parler là car il y avait eu quelqu'un qui déjà m'avait fait connaître et avait amené les autres à croire en Moi. Et j'ai pu faire de nombreux miracles. Il peut tant celui qui croit réellement..."
Alphée, sans parler, acquiesce de la tête. Simon, lui, baisse la tête sous le reproche sous-entendu. Et Isaac jubile ouvertement de la joie du Maître qui va raconter le miracle opéré peu de temps auparavant sur le petit d'Eli.
Mais le souper est prêt et les femmes, avec Marie, dressent la table dans la pièce et apportent les plats. Ensuite, elles se retirent en bas . Il ne reste que les hommes et Jésus offre, bénit et distribue les parts.
Mais on a mangé seulement quelques bouchées lorsque Suzanne monte et dit : "Eli est venu, avec des serviteurs et beaucoup de cadeaux. Mais il voudrait te parler."
"Je viens tout de suite, ou plutôt fais-le monter." Suzanne va et revient peu après avec le vieil Eli et deux serviteurs qui portent un grand panier. Par-derrière les femmes, sauf la très Sainte Marie, observent avec curiosité.
"Dieu soit avec Toi, mon bienfaiteur." dit le pharisien en le saluant.
"Et avec toi Eli. Entre. Que veux-tu ? Le petit-fils est encore malade ?"
"Oh ! Il va très bien. Il saute dans le jardin comme un chevreau. Mais avant j'étais tellement bouleversé, tellement confus que j'ai manqué à mes devoirs. Je veux te montrer ma reconnaissance et je te prie de ne pas refuser les petits cadeaux que je t'offre. Un peu de nourriture pour Toi et les tiens. Ce sont des produits de ma propriété. Et puis... je voudrais... je voudrais t'avoir demain à ma table pour te dire encore merci et te faire honneur en compagnie d'amis. Ne refuse pas, Maître. Je pourrais croire que tu ne m'aimes pas et que, si tu as guéri Élisée, c'est seulement par amour pour lui et non pour moi."
"Je te remercie, mais les cadeaux n'étaient pas nécessaires."
"Tous les grands et les savants les acceptent. C'est l'usage."
"Moi aussi. Mais il y a surtout un cadeau que j'accepte très volontiers, que je cherche même."
"Et dis-le. Si je peux, je te le donnerai."
"Votre cœur. Votre pensée. Donnez-le-moi, pour votre bien."
"Mais, je te le consacre. Jésus bénit ! Mais, peux-tu en douter ? J'ai eu... oui... j'ai eu des torts envers Toi. Mais maintenant j'ai compris. J'ai été renseigné aussi sur la mort de Doras qui t'a offensé... Pourquoi souris-tu, Maître ?"
"Je suivais un souvenir."
"Je pensais que tu ne croyais pas à ce que je disais."
"Oh ! non. Je sais que la mort de Doras t'a ému plus encore que le miracle de ce soir. Mais ne crains pas Dieu, si réellement tu as compris et si réellement tu veux désormais être pour Moi un ami."
"Je vois que tu es réellement prophète. Moi, c'est vrai, je craignais davantage... je venais davantage vers Toi par peur d'un châtiment comme celui de Doras. Et, ce soir, j'ai dit : "Voilà. Le châtiment est arrivé et encore plus atroce, parce qu'il n'a pas frappé le vieux chêne dans sa propre vie, mais dans ses affections, dans sa joie de vivre, foudroyant le petit chêne en qui je me complaisais". Ce qui m'amenait c'était cela plus encore que mon malheur. J'avais compris que cela aurait été juste, comme pour Doras..."
"Tu avais compris que cela aurait été juste, mais tu ne croyais pas encore en celui qui est bon."
"Tu as raison. Mais maintenant ce n'est plus la même chose. J'ai compris. Alors, tu viens chez moi demain ?"
"Eli, j'avais décidé de partir à l'aurore, mais pour que tu ne puisses pas penser que je te méprise, je renvoie d'un jour mon départ. Demain je serai chez toi."
"Oh ! Tu es vraiment bon. Je m'en souviendrai toujours."
"Adieu, Eli. Merci pour tout. Ces fruits sont très beaux et ces fromages doivent être très crémeux, le vin est certainement très bon. Mais tu pouvais tout donner aux pauvres, en mon nom."
"Il y en a pour eux aussi, si tu veux, au fond. C'était une offrande pour Toi."
"Alors, nous ferons la distribution ensemble, demain, avant ou après le repas. Passe une nuit tranquille, Eli."
"Et Toi aussi. Adieu." Et il s'en va avec ses serviteurs.
Pierre a retiré, avec toute une mimique, ce que contenait le panier pour le rendre aux serviteurs. Il met la bourse sur la table, devant Jésus et, comme s'il terminait une conversation intérieure, il dit : "Et ce sera la première fois que ce vieux hibou fait l'aumône."
"C'est vrai, confirme Mathieu. J'étais avare, mais lui me surpassait. Il a doublé son avoir avec son usure."
"Eh bien... s'il se repent... C'est une belle chose, n'est-ce pas ?" dit Isaac.
"Certes c'est une belle chose. Et il semble bien qu'il en soit ainsi"
Philippe et Barthélemy approuvent.
"Le vieil Eli converti ! Ah ! Ah !" Pierre rit de bon cœur.
Le cousin Simon, qui est resté pensif, dit : "Jésus, je voudrais... je voudrais te suivre. Non comme eux, mais au moins comme les femmes. Permets-moi de m'unir à ma mère et à la tienne. Tous viennent... moi, moi, parent... Je ne prétends pas avoir une place parmi eux. Mais au moins ainsi, comme un bon ami..."
"Dieu te bénisse, mon fils ! Comme j'attendais de toi cette parole !" crie Marie d'Alphée.
"Viens. Je ne repousse personne et je ne force personne. Je n'exige pas non plus tout de tous. Je prends ce que vous pouvez me donner. Pour les femmes, il est bien qu'elles ne soient pas toujours seules quand nous irons dans des régions qui leur sont inconnues. Merci, frère."
"Je vais le dire à Marie" dit la mère de Simon et elle ajoute : "Elle est en bas, dans sa petite chambre, et elle prie. Elle en sera très heureuse."...
...La nuit tombe rapidement. On allume une lanterne pour descendre par l'escalier déjà obscur au crépuscule. Les uns vont à droite, les autres à gauche pour prendre leur repos.
Jésus sort. Il va sur la rive du lac. Le pays est parfaitement tranquille, les rues désertes et ainsi que la rive, dépeuplé le lac en cette nuit sans lune. Il n'y a que les étoiles dans le ciel, et le bruit du ressac sur la grève. Jésus entre dans la barque tirée au sec et s'y assoit. Il pose un bras sur le bord, y appuie sa tête et reste dans cette position. Pense-t-il ou prie-t-il, je ne sais.
Mathieu le rejoint très prudemment : "Maître, tu dors ?" demande-t-il doucement.
"Non, je réfléchis. Viens ici avec Moi, puisque tu ne dors pas."
"Tu m'as paru troublé, et je t'ai suivi. N'es-tu pas content de ta journée ? Tu as touché le cœur d'Eli. Tu as reçu comme disciple Simon d'Alphée..."
"Mathieu, tu n'es pas un homme simple comme Pierre et Jean. Tu es astucieux et tu es instruit. Sois franc, également. Serais-tu heureux de ces conquêtes ?"
"Mais... Maître... Ils sont toujours meilleurs que moi et tu m'as dit, ce jour-là, que tu étais très heureux parce que je m'étais converti..."
"Oui. Mais tu étais réellement converti et tu étais franc dans ton évolution vers le Bien. Tu venais à Moi sans tout un travail de réflexion, tu venais par la volonté de ton esprit. Il n'en est pas ainsi d'Eli... ni de Simon. Le premier n'a été touché que superficiellement: l'homme-Eli a été secoué. Non l'esprit-Eli. Il est toujours le même. Une fois tombée l'effervescence que le miracle de Doras et de son petit-fils a produit en lui, il sera l'Eli d'hier et de toujours. Simon !... Simon, lui aussi n'est encore qu'un homme. S'il m'avait vu insulté au lieu qu'exalté, il m'aurait plaint, et comme toujours, il m'aurait quitté. Ce soir, il s'est rendu compte qu'un petit vieux, qu'un enfant, qu'un lépreux, savent faire ce que lui, parent, ne sait pas faire. Il a vu que l'orgueil d'un pharisien s'est abaissé devant Moi, et il a décidé: "Moi aussi". Mais ce ne sont pas ces conversions sous l'aiguillon de considérations humaines qui me rendent heureux. Elles me dépriment au contraire. Reste avec Moi, Mathieu. Dans le ciel il n'y a pas de lune, mais au moins les étoiles brillent. Dans mon cœur, ce soir il n'y a que des larmes. Que ta compagnie soit l'étoile de ton Maître affligé..."
"Mais, Maître, si je peux... bien sûr ! C'est que je suis toujours un grand malheureux, un pauvre incapable. J'ai trop péché pour pouvoir te plaire. Je ne sais pas parler. Je ne sais pas encore dire les paroles nouvelles, pures, saintes, maintenant que j'ai abandonné mon vieux langage de fraude et de luxure. Et je crains de n'être jamais capable de parler avec Toi et de Toi."
"Non, Mathieu, tu es l'homme avec toute sa pénible expérience d'homme. Tu es par conséquent celui qui, après s'être nourri de la fange et qui maintenant mange le miel céleste, peut parler des deux saveurs et en donner une véritable analyse et comprendre, comprendre et faire comprendre à ses semblables de maintenant et de plus tard. Et ils te croiront parce que, justement, tu es l'homme, le pauvre homme qui, par sa volonté, devient l'homme juste que Dieu a rêvé. Laisse-moi, Moi l'Homme-Dieu, m'appuyer à toi, humanité que j'aime jusqu'à quitter le Ciel pour toi et à mourir pour toi."
"Non, mourir, non. Ne me dis pas que pour moi tu vas mourir !"
"Pas pour toi, Mathieu, mais pour tous les Mathieu de la terre et des siècles. Embrasse-moi, Mathieu, baise ton Christ, pour toi, pour tous. Soulage mon épuisement de Rédempteur incompris. Je t'ai soulagé de ta souffrance de pécheur. Essuie mes larmes... car d'être si peu compris, c'est mon amertume, Mathieu."
"Oh ! Seigneur ! Seigneur ! Oui ! Oui !..." et Mathieu, assis près du Maître qu'il entoure de ses bras, le console par son amour....
Marie de Cléophas , tante de Jésus
Marie Salomé Mère des apôtres Jacques et Jean
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Le repas dans la maison du pharisien Élie de Capharnaüm
Vision du lundi 14 mai 1945
Il y a beaucoup de remue-ménage dans la maison d'Éli, aujourd'hui. Serviteurs et servantes vont et viennent et, parmi eux, tout joyeux, le petit Élisée. Puis voici deux et deux autres personnages solennels. Je reconnais les deux premiers : ce sont ceux qui étaient allés avec Éli dans la maison de Matthieu Les deux autres, je ne les connais pas, mais j'entends dire qu'ils s'appellent Samuel et Joachim. En dernier lieu arrive Jésus avec l'Iscariote.
Grandes salutations réciproques, et puis la question : "Seul avec lui ? Et les autres ?"
"Les autres sont dans les campagnes. Ils reviendront au soir."
"Oh ! c'est ennuyeux. Mais je croyais que... Moi, hier soir, je n'ai invité que Toi, mais en comprenant les tiens dans cette invitation. Maintenant, je crains qu'ils ne se soient sentis offensés, ou bien... ou bien qu'ils dédaignent de venir chez moi pour de vieux mécontentements... hé ! hé !" Le vieil homme rit...
"Oh ! non ! Mes disciples ne connaissent pas la susceptibilité orgueilleuse, ni les rancœurs inguérissables."
"Oui, oui, très bien ! Entrons donc."
Le cérémonial habituel de purification et puis ils s'avancent dans la salle du banquet, ouverte sur une vaste cour où les premières roses mettent une note de gaieté.
Jésus caresse le petit Élisée qui joue dans la cour et qui, du danger passé, n'a plus que quatre petites traces rouges sur sa petite main. Il n'a même plus le souvenir de sa peur passée, mais pourtant il se souvient de Jésus et il veut l'embrasser et recevoir son baiser avec la spontanéité des enfants. Entrelaçant les bras autour du cou de Jésus, il Lui parle parmi ses cheveux et Lui confie que, quand il sera grand, il ira avec Lui : "Me veux-tu ?"
"Je veux tout le monde. Sois bon et tu viendras avec Moi." L'enfant s'en va en sautant.
On prend place à table et Élie veut être si correct qu'il place à côté de lui Jésus, et de l'autre côté Judas qui se trouve ainsi entre Élie et Simon, comme Jésus se trouve entre Élie et Urie.
Le repas commence. Au début de vagues lieux communs. Puis la conversation devient plus intéressante. Et, comme les blessures font souffrir et que les chaînes pèsent, voici que se présente l'éternel discours sur l'esclavage où Rome tient la Palestine. Je ne sais si on a choisi intentionnellement le sujet de conversation ou s'il s'est présenté sans intention méchante. Je sais que les cinq pharisiens se lamentent des nouvelles vexations romaines comme d'un sacrilège et qu'ils veulent intéresser Jésus à leur discussion.
"Comprends-tu ! Ils veulent se rendre compte exactement de nos recettes. Et, ayant compris que nous nous réunissons dans les synagogues pour en parler et pour parler d'eux, voilà qu'ils nous menacent d'y entrer, sans respect. Je crains qu'ils n'entrent aussi un beau jour dans les maisons des prêtres !" crie Joachim.
"Et Toi, qu'en dis-tu ? N'en es-tu pas dégoûté ?" demande Éli.
Jésus, directement interpellé, répond : "Comme israélite, oui, comme homme, non."
"Pourquoi cette distinction ? Je ne comprends pas. Es-tu deux en un seul ?"
"Non. Mais, en Moi, il y a la chair et le sang : l'animal, en somme. Et il y a l'esprit. L'esprit d'un israélite qui obéit à la Loi souffre de ces profanations. La chair et le sang non, car il me manque l'aiguillon qui vous blesse, vous."
"Lequel ?"
"L'intérêt. Vous dites que vous vous réunissez dans les synagogues pour parler aussi des affaires sans craindre des oreilles indiscrètes et vous craignez de ne plus pouvoir le faire et par conséquent vous craignez de ne pouvoir dissimuler au fisc pas même la plus petite somme et de subir des taxations exactement proportionnées à votre avoir. Moi, je n'ai rien. Je vis de la bonté du prochain et en aimant le prochain. Je n'ai pas d'or, je n'ai pas de champs, pas de vignes, pas de maisons, si on excepte la maisonnette maternelle à Nazareth, si petite et si pauvre que le fisc la néglige.
Je ne suis donc pas aiguillonné par la crainte d'être découvert pour de fausses déclarations, d'être taxé et puni. Tout ce que j'ai, c'est la Parole que Dieu m'a donnée et que Moi aussi je donne. Mais c'est une chose tellement élevée que l'homme ne peut en rien la taxer."
"Mais, si tu étais dans notre cas, comment te comporterais-tu ?"
"Voilà, ne vous offensez pas si je vous dis clairement ma pensée qui contraste tant avec la vôtre. En vérité, je vous dis que Moi, j'agirais autrement."
"Et comment ?"
"Sans blesser la sainte vérité. C'est toujours une vertu sublime même quand elle s'applique à des choses si humaines comme sont les taxes."
"Mais alors ! Mais alors ! Comme nous serions écorchés ! Mais tu ne réfléchis pas que nous possédons beaucoup et que nous devrions donner beaucoup !"
"Vous l'avez dit : Dieu vous a donné beaucoup. Vous devez en proportion donner beaucoup. Pourquoi agir malhonnêtement comme il arrive malheureusement, de façon que ce soit le pauvre qui ait à supporter des taxes sans rapport avec ses ressources ? Entre nous, nous le savons. Que de taxes il existe en Israël, des taxes qui viennent de nous et qui sont injustes ! Elles servent aux grands qui déjà possèdent tant. Alors qu'elles font le désespoir des pauvres qui doivent les verser en se privant jusqu'à souffrir de la faim. Ce n'est pas cela que nous conseille la charité à l'égard du prochain. Nous devrions avoir le souci, nous israélites, de prendre sur nos épaules les charges qui accablent le pauvre."
"Tu parles ainsi, parce que tu es pauvre, Toi aussi !"
"Non, Urie. Je parle ainsi parce que c'est juste. Pourquoi Rome a-t-elle pu et peut-elle nous pressurer ainsi ? Parce que nous avons péché et parce que nous sommes divisés par des rancœurs. Le riche hait le pauvre, le pauvre hait le riche. Car il n'y a pas de justice, et l'ennemi en profite pour nous assujettir."
"Tu as fait allusion à plusieurs motifs... Quels sont les autres ?"
"Je ne voudrais pas manquer à la vérité en altérant le caractère du local consacré au culte en en faisant un refuge assuré pour des intérêts humains."
"Tu nous en fais reproche ?"
"Non. Je réponds. Vous, écoutez votre conscience. Vous êtes des maîtres, par conséquent..."
"Je dirais que ce serait le moment de se soulever, de se révolter, de punir l'envahisseur et de rétablir notre pouvoir."
"C'est vrai, c'est vrai ! Tu as raison, Simon. Mais ici, il y a le Messie. C'est Lui qui doit en assumer la charge." répond Éli.
"Mais, pardonne-moi Jésus, le Messie pour l'instant n'est que Bonté. Il donne des conseils pour tout, mais ne pousse pas à la révolte. Nous agirons et..."
"Simon, écoute. Rappelle-toi du livre des Rois. Saül était à Gilgala, les Philistins étaient à Macmas le peuple avait peur et se débandait, le prophète Samuel n'arrivait pas Saül voulut prendre les devants et offrir lui-même le sacrifice. Rappelle-toi la réponse que donna Samuel, qui était survenu, à l'imprudent roi Saül "Tu as agi sottement et tu n'as pas observé les ordres que le Seigneur t'avait donnés. Si tu n'avais pas fait cela, le Seigneur aurait déjà établi pour toujours ta royauté sur Israël . Mais, au lieu de cela, ta royauté ne subsistera jamais plus" Une intervention intempestive et orgueilleuse n'a servi ni au roi, ni au peuple. Dieu connaît l'heure, pas l'homme. Dieu connaît les moyens, pas l'homme. Laissez faire Dieu en méritant son aide par une conduite sainte. Mon Royaume ne viendra pas par la rébellion et la férocité, mais il s'établira. Il ne sera pas réservé à un petit nombre, mais il sera universel. Bienheureux ceux qui viendront à lui, sans être trompés par mes apparences mesquines, selon l'esprit de la terre, et qui verront en Moi le Sauveur. N'ayez pas peur. Je serai Roi. Le Roi venu d'Israël. Le Roi qui étendra son règne sur toute l'humanité. Mais vous, maîtres d'Israël, ne déformez pas mes paroles ni celles des Prophètes qui m'annoncent. Nul royaume humain, pour puissant qu'il soit, n'est universel et éternel. Les Prophètes disent que tel sera le mien. Que cela vous éclaire sur la réalité et le caractère spirituel de ma Royauté. Je vous quitte. J'ai une prière, pourtant, à adresser à Éli. Voici ta bourse. Dans un abri de Simon de Jonas se trouvent des pauvres venus de partout. Viens avec Moi pour leur donner l'obole de l'amour. La paix à vous tous."
"Mais reste encore !" demandent avec insistance les pharisiens.
"Je ne puis. Il y a des gens qui souffrent dans leur chair et dans leurs cœurs et qui attendent d'être consolés. Demain, j'irai au loin. Je veux que tous me voient partir sans regret."
"Maître, moi... je suis vieux et fatigué. Vas-y, Toi, en mon nom. Tu as avec Toi Judas de Simon, et nous le connaissons bien... Fais-le, fais-le, par toi-même. Dieu soit avec Toi."
Jésus sort avec Judas qui, à peine sur la place, dit : "Vieille vipère ! Qu'aura-t-il voulu dire ?"
"Mais n'y pense pas ! Ou plutôt pense qu'il a voulu te complimenter."
"Impossible, Maître ! Ces bouches ne louent jamais celui qui fait le bien. Jamais sincèrement, je veux dire. Et pour ce qui est de venir !... C'est parce qu'il a le dégoût du pauvre et la peur de sa malédiction. Il les a tant de fois torturés les pauvres d'ici. Je peux le jurer sans crainte. C'est pour cela..."
"Sois bon, Judas ! Laisse le jugement à Dieu."
Capharnaüm sur la carte de la Galilée
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Vers la retraite sur la montagne avant le choix des apôtres
Vision du mardi 15 mai 1945
Cette nuit, l'apparition horrible du visage que vous savez, tel que je le vois et j'en suis terrorisée.
Les barques de Pierre et de Jean voguent sur le lac tranquille, suivies de toutes les embarcations qui sont sur les rives de Tibériade, je crois, tellement nombreuses sont les barques et les petits bateaux qui vont et viennent, cherchant à rejoindre, à dépasser la barque de Jésus, pour après se mettre de nouveau à la suite. Et prières, supplications, cris, demandes se croisent sur les flots azurés.
Jésus a dans sa barque Marie et la mère de Jacques et de Jude alors que dans l'autre barque, avec son fils Jean, se trouve Marie de Salomé avec Suzanne. Jésus promet, répond, bénit inlassablement. "Je reviendrai, oui. Je vous le promets. Soyez bons. Rappelez-vous mes paroles pour les unir à celles que je vous dirai plus tard. La séparation sera brève. Ne soyez pas égoïstes. Je suis venu aussi pour les autres. Du calme ! Du calme ! Autrement vous vous ferez mal. Oui, je prierai pour vous. Je vous serai toujours proche. Le Seigneur soit avec vous. Bien sûr que je me souviendrai de tes pleurs et tu seras consolé. Espère. Aie foi !"
Et avançant ainsi, avec les bénédictions et les promesses, la barque aborde à la rive. Ce n'est pas Tibériade, mais un tout petit pays, exactement un petit groupe de maisons, pauvres, presque délaissées [1][1].
Jésus et les siens descendent et les barques rebroussent chemin, conduites par les garçons et par Zébédée. Les autres barques les imitent, pourtant plusieurs qui s'y trouvent descendent et veulent à tout prix suivre Jésus. Parmi eux, je vois Isaac avec ses deux protégés : Joseph et Timon. Je n'en reconnais pas d'autres parmi les gens nombreux de tous âges, des adolescents aux vieillards.
Jésus quitte le pays dont les habitants restent indifférents. Ils sont peu nombreux et mal vêtus. Jésus leur fait distribuer des aumônes et rejoint la route principale. Il s'arrête. "Et maintenant séparons-nous" dit-il. "Mère, avec Marie et Salomé, va à Nazareth. Suzanne peut retourner à Cana. Je reviendrai bientôt. Vous savez ce qu'il y a à faire. Dieu soit avec vous !"
Mais, pour sa Mère, il a un salut spécial tout souriant, et lorsque Marie s'agenouille, en donnant l'exemple aux autres pour recevoir la bénédiction, Jésus sourit avec une douceur extrême. Les femmes, avec lesquelles se trouvent Alphée de Sara et Simon, regagnent leur ville.
Jésus se tourne vers ceux qui restent : "Je vous quitte mais je ne vous renvoie pas. Je vous laisse pour quelques temps. Je me retire avec eux dans ces gorges que vous voyez là-bas. Que ceux qui veulent m'attendre restent dans cette plaine, que les autres retournent chez eux. Je fais une retraite de prières parce que je suis à la veille de grandes choses. Que ceux qui aiment la cause du Père prient, en s'unissant en esprit à Moi. La paix soit avec vous, fils. Isaac, tu sais ce que tu dois faire. Je te bénis, petit pasteur." Jésus sourit au pauvre Isaac, désormais pasteur d'hommes qui se groupent autour de lui.
Jésus marche en tournant maintenant le dos au lac, se dirigeant avec assurance vers une gorge qui se trouve entre les collines qui vont du lac vers l'ouest en lignes je dirais presque parallèles. Entre deux collines rocheuses, raboteuses, qui tombent à pic comme un fiord, un petit torrent qui écume descend avec fracas, et au-dessus c'est l'escarpement de la montagne sauvage avec des plantes qui ont poussé en tous sens, comme elles ont pu, entre les pierres. Un sentier de chèvre monte à l'assaut de la colline la plus raboteuse, et c'est celui que prend Jésus.
Les disciples le suivent, harassés, en file indienne, dans le silence le plus absolu. Seulement quand Jésus s'arrête pour leur permettre de souffler, dans un endroit un peu plus large du sentier qui semble une écorchure sur cette pente inaccessible, ils se regardent sans parler. Leurs regards disent : "Mais, où nous conduit-il ?" Mais ils ne parlent pas.
Ils se regardent et avec toujours plus de désolation chaque fois qu'ils voient Jésus reprendre la marche à travers la gorge sauvage, remplie de grottes, d'accidents du sol, de rochers qui rendent difficile la marche par eux-mêmes, par les ronces et mille autres plantes qui accrochent les vêtements de tous côtés, qui griffent, qui font trébucher et frappent le visage. Même les plus jeunes, chargés de sacs pesants, ont perdu leur bonne humeur.
Finalement Jésus s'arrête et dit : "Et ici, nous resterons pendant une semaine en prière. Pour vous préparer à une grande chose. C'est pour cela que j'ai voulu m'isoler ainsi, dans un lieu désert loin de tout chemin, de tout pays. Ici, il y a des grottes qui ont servi autrefois à des hommes.. Elles nous serviront aussi à nous. Ici, il y a des eaux fraîches et abondantes alors que le terrain est sec. Nous avons suffisamment de pain et de vivres pour notre séjour. Ceux qui l'an dernier ont été avec Moi dans le désert savent comment j'y ai vécu. Ici, c'est une résidence royale en comparaison de ce lieu, et la saison désormais clémente enlève la rigueur du gel et celle du soleil à notre séjour. Veuillez donc y séjourner de bon cœur. Jamais plus, peut-être, nous ne serons ainsi tous ensemble et tout à fait seuls Cette halte doit vous unir, en faisant de vous non plus un groupe de douze hommes, mais une seule organisation.
Vous ne parlez pas ? Vous ne me demandez rien ? Déposez sur ce rocher les fardeaux que vous portez et jetez au fond de la vallée l'autre poids que vous avez sur le cœur : votre humanité. Je vous ai amenés ici pour parler à votre esprit, pour nourrir votre esprit, pour vous rendre esprit. Et je ne dirais pas beaucoup de paroles. J'en ai tant dit depuis un an environ que je suis avec vous ! C'en est assez maintenant. Si c'était par la parole que je devais vous changer, je devrais vous garder dix et cent années et vous seriez toujours imparfaits. Maintenant c'est le moment de me servir de vous et, pour cela, je dois vous former. Je recours au grand remède, à la grande arme : la prière. J'ai toujours prié pour vous. Mais maintenant, je veux que vous priiez par vous-mêmes. Je ne vous enseigne pas encore ma prière, mais je vous fais connaître comment on prie et ce que c'est que la prière. C'est une conversation de fils avec le Père, d'esprits à Esprit, ouverte, chaude, confiante, recueillie, franche. La prière est tout : c'est aveu, c'est connaissance de nous-mêmes, c'est pleurs sur nous-mêmes, c'est engagement à notre égard et à l'égard de Dieu, c'est demande à Dieu, le tout aux pieds du Père. Elle ne peut se faire dans le vacarme, parmi distractions les, à moins d'être des colosses en fait de prière. Et même les colosses souffrent des chocs et des rumeurs du monde pendant leurs heures de prière. Vous n'êtes pas des colosses mais des pygmées. Vous n'êtes que des enfants pour l'esprit. Vous n'êtes que des déficients au point de vue spirituel. Ici, vous atteindrez l'âge de raison spirituel. Le reste viendra ensuite.
Le matin, à midi et le soir nous nous réunirons pour prier ensemble avec les antiques paroles d'Israël et pour rompre le pain. Puis chacun retournera dans sa grotte en restant en face de Dieu et de son âme, de tout ce que je vous ai dit sur votre mission, et de vos moyens. Mesurez-vous, auscultez-vous, décidez. C'est la dernière fois que je vous le dis. Mais après, vous devrez être parfaits autant que vous le pouvez, sans lassitude ni humanité. Ensuite, vous ne serez plus Simon de Jonas et Judas de Simon. Vous ne serez plus André ou Jean, Mathieu ou Thomas. Mais vous serez mes ministres. Allez. Chacun tout seul. Je serai dans cette grotte, toujours présent. Mais ne venez pas sans raison sérieuse. Vous devez apprendre à agir par vous-mêmes, à vous suffire. Parce que, en vérité, je vous le dis : il y a un an, nous étions sur le point de nous connaître et dans deux années nous serons sur le point de nous quitter. Malheur à vous et malheur à Moi si vous n'avez pas appris à agir par vous-mêmes. Dieu soit avec vous. Judas, Jean, portez à l'intérieur de ma grotte, celle-ci, les vivres. Il faudra qu'ils durent et c'est Moi qui ferai la distribution."
"Il y en a peu !..." objecte quelqu'un.
"Ce qu'il faut pour ne pas mourir. Le ventre trop rassasié appesantit l'esprit. Moi, je veux vous élever et non pas vous alourdir."
Jésus prie
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
L’élection des douze apôtres
Vision du mercredi 16 mai 1945
Il y a une aube qui blanchit les montagnes et semble adoucir cette pente sauvage où l'on n'entend que le bruit du torrent qui écume tout au fond, bruit qui, répercuté par les montagnes remplies de cavernes, produit une rumeur particulière. Là, à l'endroit où ont fait halte les disciples, il n'y a que quelque timide bruissement dans les frondaisons et les plantes : des premiers oiseaux qui se réveillent, des derniers animaux nocturnes qui regagnent leurs tanières. Une bande de lièvres ou de lapins sauvages, qui sont en train de ronger un bas buisson de mûres s'enfuient effrayés par la chute d'une pierre. Puis ils reviennent timidement, levant les oreilles pour entendre le moindre bruit et, voyant que tout est tranquille, reviennent à leur buisson. La rosée humecte tous les feuillages, toutes les pierres, et le bois exhale une forte odeur de mousse, de menthe et de marjolaine.
Un rouge-gorge descend jusqu'au bord d'une caverne dont une pierre qui fait saillie sert de toit et, remuant la tête, bien droit sur ses pattes soyeuses, tout prêt à s'enfuir, il regarde à l'intérieur, regarde par terre, murmure ses "cip-cip" interrogateurs et... gourmands des miettes de pain qui sont par terre, mais il ne se décide à descendre que lorsqu'il se voit devancé par un gros merle qui avance en sautant de biais, amusant avec son air de gamin et son profil de vieux notaire auquel il ne manque que les lunettes pour être au complet. Alors le rouge-gorge descend aussi et se met derrière le hardi monsieur qui de temps à autre enfonce son bec jaune dans la terre humide en quête de... archéologie comestible et puis s'en va après un "ciop" ou un bref sifflement tout à fait polisson. Le rouge-gorge se gave de miettes et reste stupéfait quand il voit que le merle, entré tranquillement dans la caverne silencieuse, en sort avec une croûte de fromage qu'il bat et rebat sur une pierre pour la mettre en morceau et s'en faire un copieux repas. Puis il retourne à l'intérieur, jette un regard furtif et, ne trouvant plus rien, fait un beau sifflement moqueur et s'envole pour finir son chant à la cime d'un rouvre qui plonge sa tête dans l'azur du matin. Le rouge-gorge s'envole aussi à cause d'un bruit qu'il entend venir de l'intérieur de la caverne... et il reste sur une petite branche qui pend dans le vide.
Jésus s'avance sur le seuil et émiette du pain en appelant tout doucement les oiseaux par un sifflement modulé qui imite bien le cri de plusieurs petits oiseaux. Puis il s'écarte et s'en va plus haut, s'arrêtant contre une paroi rocheuse pour ne pas effrayer ses amis qui descendent vivement : d'abord le rouge-gorge et puis d'autres de différentes espèces. J'aime à penser, parce que j'en ai l'expérience, que les animaux, même les plus méfiants, s'approchent de ceux en qui par instinct ils sentent non des ennemis mais des protecteurs. L'immobilité de Jésus ou son regard font qu'après peu de temps les oiseaux sautent à quelques centimètres de Jésus. Le rouge-gorge, maintenant rassasié, vole au-dessus du rocher auquel s'appuie Jésus, s'agrippe à un petit brin de clématite et se balance au-dessus de la tête de Jésus avec le désir de descendre sur sa tête blonde ou sur son épaule. Le repas est fini. Le soleil dore la cime des montagnes et puis les plus hautes branches des bosquets pendant que la vallée est encore toute entière plongée dans la pâle lumière de l'aube. Les oiseaux s'envolent, satisfaits et rassasiés, vers le soleil et chantent à pleins gosiers.
"Et maintenant allons réveiller mes autres fils." dit Jésus. Il descend parce que sa grotte est la plus élevée. Et, allant d'une grotte à l'autre, il appelle par leur nom les douze dormeurs.
Simon, Barthélemy, Philippe, Jacques, André répondent tout de suite. Matthieu, Pierre et Thomas sont plus lents à répondre. Et alors que Jude Thaddée va à la rencontre de Jésus dès qu'il le voit sur le seuil, déjà prêt et bien éveillé, l'autre cousin et ainsi que l'Iscariote et Jean dorment à poings fermés si bien que Jésus doit les secouer sur leur lit de feuilles pour qu'ils se réveillent.
Jean, appelé le dernier, dort si profondément qu'il ne se rend pas compte de Celui qui l'appelle. Dans les nuées du sommeil à moitié interrompu, il marmotte : "Oui, maman, je viens tout de suite..." Mais ensuite il se tourne. Jésus sourit, s'assied sur le lit de feuilles ramassées dans le bois, il s'incline et baise sur la joue son Jean qui ouvre les yeux et reste immobile comme une statue en voyant là Jésus. Il s'assied tout d'un coup et dit : "Tu as besoin de moi ? Me voici."
"Non, je t'ai éveillé comme tous les autres. Mais tu m'as pris pour ta maman. Alors je t'ai donné un baiser pour faire comme les mères."
Jean n'a que ses sous-vêtements car il a mis son habit et son manteau pour couvertures. Il s'attache au cou de Jésus et il s'y réfugie, la tête entre l'épaule et la joue en disant : "Oh ! Tu es bien plus que la mère, Toi ! Je l'ai quittée pour Toi, mais Toi, je ne te quitterais pas pour elle ! Elle m'a enfanté à la terre, mais Toi, tu m'enfantes au Ciel. Oh! je le sais !"
"Que sais-tu de plus que les autres ?"
"Ce que m'a dit le Seigneur dans cette grotte. Vois-tu, je ne suis jamais venu te trouver et je pense que les compagnons ont dit que c'était indifférence et orgueil. Mais, ce qu'ils pensent ne m'importe pas. Je sais que tu connais la vérité. Je ne suis pas venu vers Jésus Christ, le Fils de Dieu Incarné, mais vers ce que tu es au sein du Feu qu'est l'Amour Éternel de la Trinité Très Sainte, sa Nature, son Essence, son Essence véritable - oh ! je ne sais dire tout ce que j'ai pourtant compris dans cette grotte noire, obscure qui est devenue pour moi tellement pleine de lumières, dans cette froide caverne où j'ai été brûlé d'un feu qui n'avait pas de forme, mais qui est descendu au fond de mon être et l'a enflammé d'un doux martyre, dans cet antre sans voix mais qui m'a chanté des vérités célestes - mais, ce que tu es, Seconde Personne de l'ineffable Mystère qui est Dieu et que je pénètre, car Il m'a aspiré à Lui et je l'ai eu toujours avec moi.
Et tous mes désirs, tous mes pleurs, toutes mes demandes, je les ai versés en ton sein divin, Verbe de Dieu. Et il n'y a jamais eu de parole, parmi celles si nombreuses que j'ai entendues de Toi, aussi vaste que celle que tu m'as dite ici, Toi, Dieu Fils; Toi, Dieu comme le Père; Toi, Dieu comme l'Esprit Saint; Toi qui es le pivot de la Triade. ..oh ! peut-être je blasphème ! mais c'est ainsi qu'il me semble parce que, s'il n'y avait pas Toi, Amour venu du Père et Amour qui retourne au Père, voilà qu'il manquerait l'Amour, le Divin Amour, et la Divinité ne serait plus Trine et il Lui manquerait l'attribut qui convient le plus à Dieu: son amour ! Oh ! j'ai tant ici. Mais c'est comme de l'eau qui bouillonne contre une écluse et qui ne peut sortir... il me semble mourir tant est violent et sublime le tumulte qui m'est descendu dans le cœur du moment où je t'ai compris... mais pour rien au monde je ne voudrais en être libéré... Fais-moi mourir de cet amour, mon doux Dieu !" Jean sourit et pleure, haletant, enflammé par son amour, abandonné sur la poitrine de Jésus, comme si la flamme l'épuisait. Et Jésus le caresse, brûlant d'amour à son tour.
Jean se ressaisit sous un flot d'humilité qui le fait supplier : "Ne dis pas aux autres ce que je t'ai dit. Certainement, eux aussi ont su vivre de Dieu comme j'ai vécu pendant ces jours. Mais laisse sur mon secret la pierre du silence."
"Sois tranquille, Jean. Personne ne connaîtra tes noces avec l'Amour. Habille-toi. Viens. Nous devons partir."
Jésus sort sur le sentier où déjà se trouvent les autres. Les visages ont un aspect plus vénérable, plus recueilli. Les plus âgés semblent des patriarches. Les jeunes ont quelque chose de mûr, de digne qu'auparavant la jeunesse cachait. L'Iscariote regarde Jésus avec un timide sourire sur son visage marqué par les larmes. Jésus le caresse en passant. Pierre... ne parle pas. Et c'est si étrange chez lui que cela étonne plus que tout autre changement. Il regarde attentivement Jésus, mais avec une dignité nouvelle qui semble lui agrandir le front aux tempes un peu dégarnies et rendre plus sévère l’œil où jusqu'alors il y avait une lueur de malice. Jésus l'appelle près de Lui et le tient tout proche, en attendant Jean qui sort finalement. Je ne sais dire si son visage est plus pâle ou plus rouge, mais il y brille une flamme qui ne change pas la couleur mais pourtant est visible. Tous le regardent.
"Viens ici, Jean, près de Moi et toi aussi, André, et toi, Jacques de Zébédée. Puis toi Simon, puis toi Barthélemy, Philippe et vous, mes frères et Matthieu. Judas de Simon, ici, en face de Moi. Thomas, viens ici. Assoyez-vous. Je dois vous parler."
Ils s'assoient, tranquilles comme des enfants, tous un peu absorbés dans leur monde intérieur et pourtant attentifs à Jésus comme ils ne l'ont jamais été.
"Savez-vous ce que je vous ai fait ? Vous le savez tous. Votre âme, l'a dit à votre raison. Mais l'âme, qui ces jours a été reine, a enseigné à la raison deux grandes vertus : l'humilité et le silence, fils de l'humilité et de la prudence qui sont les filles de la charité.
Il y a seulement huit jours, vous seriez venus proclamer, comme de braves enfants qui veulent étonner et dépasser le rival, vos prouesses, vos nouvelles connaissances. Maintenant, vous vous taisez. D'enfants, vous êtes devenus des adolescents. Maintenant, vous savez qu'avec cette proclamation, vous pourriez mortifier le compagnon qui peut-être a moins reçu de Dieu, et vous vous taisez. Vous êtes, en outre, comme des jeunes filles qui ne sont plus impubères. Il est né en vous une sainte pudeur sur les métamorphoses que vous a révélées le mystère nuptial des âmes avec Dieu. Ces cavernes, le premier jour vous ont paru froides, hostiles, repoussantes... maintenant vous les regardez comme des chambres nuptiales, parfumées et lumineuses. En elles, vous avez connu Dieu. Auparavant vous saviez quelque chose de Lui, mais vous ne le connaissiez pas dans l'intimité qui de deux fait un seul. Parmi vous, il y a des hommes depuis longtemps mariés, d'autres qui ont eu avec les femmes des rapports trompeurs, quelques-uns qui, pour des causes diverses, sont chastes. Mais ceux qui sont chastes savent maintenant ce qu'est l'amour parfait comme le savent ceux qui sont mariés. Et même je peux dire que personne, comme celui qui ignore le désir de la chair, ne sait ce qu'est l'amour parfait. Car Dieu se révèle aux vierges dans toute sa plénitude pour la joie qu'Il éprouve de se donner à celui qui est pur en retrouvent quelque chose de Lui-même, très Pur, dans la créature pure de la luxure et pour compenser ce qu'elle se refuse par amour pour Lui.
En vérité, je vous dis qu'à cause de l'amour que j'ai pour vous et à cause de la sagesse que je possède, si je n'avais pas le devoir d'accomplir l’œuvre du Père, je voudrais vous garder ici, et rester avec vous, isolés, certain qu'ainsi je ferais de vous, et promptement, de grands saints, sans plus de défaillances, de défections, de chutes, de ralentissements, de retours en arrière. Mais, je ne puis pas. Je dois aller, vous devez aller.
Le monde nous attend, le monde profané et profanateur qui a besoin de maîtres et de rédempteurs. J'ai voulu vous faire connaître Dieu pour que vous l'aimiez beaucoup plus que le monde, qui avec toutes ses affections ne vaut pas un seul sourire de Dieu. J'ai voulu vous faire méditer sur ce qu'est le monde et sur ce qu'est Dieu pour vous faire désirer ce qui est le meilleur. En ce moment, vous n'aspirez qu'à Dieu. Oh ! si je pouvais vous fixer à cette heure, à cette aspiration ! Mais le monde nous attend. Et nous allons vers le monde qui nous attend. Au nom de la sainte Charité : comme Elle m'a envoyé au monde, ainsi je vous envoie par mon ordre au monde. Mais, je vous en conjure ! Comme on garde une perle en son écrin, gardez en votre cœur le trésor de ces jours où vous vous êtes regardés, soignés, relevés, revêtus, unis à Dieu. Et comme les pierres de témoignage élevées par les Patriarches en souvenir des alliances avec Dieu, conservez et gardez ces précieux souvenirs en votre cœur.
À partir d'aujourd'hui, vous n'êtes plus mes disciples préférés mais les apôtres, les chefs de mon Église. De vous viendront, au cours des siècles, toutes ses hiérarchies et on vous appellera maîtres, ayant pour Maître votre Dieu en sa triple puissance, sagesse, charité. Je ne vous ai pas choisis parce que vous étiez les plus méritants, mais pour un ensemble complexe de causes qu'il n'est pas nécessaire que vous connaissiez maintenant. Je vous ai choisis à la place des bergers qui sont mes disciples depuis l'époque où j'étais un bébé vagissant. Pourquoi l'ai-je fait ? Parce que c'était bien de le faire. Parmi vous, il y a des galiléens et des juifs, des savants et des ignorants, des riches et des pauvres. Tout cela au point de vue du monde. Afin qu'on ne dise pas que j'ai préféré une seule catégorie. Mais vous ne suffirez pas pour tout ce qu'il y a à faire. Ni maintenant, ni plus tard.
Vous n'avez pas tous, présent à la mémoire, un passage du Livre. Je vous le rappelle. Au second livre des Paralipomènes au vingt neuvième chapitre, on raconte comment Ezéchias, roi de Juda, fit purifier le Temple. Après qu'il fut purifié, il fit faire des sacrifices pour le péché, pour le royaume, pour le sanctuaire et pour Juda et après on commença l'offrande individuelle. Mais comme les prêtres ne suffisaient pas pour les immolations, on appela à l'aide les lévites, consacrés par un rite plus court que les prêtres.
C'est ce que je ferai. Vous êtes les prêtres, préparés par de longs soins par Moi, Pontife Éternel. Mais vous ne suffisez pas au travail toujours plus grand des immolations individuelles au Seigneur leur Dieu. Je vous associe donc les disciples qui restent disciples.
Ceux qui nous attendent au pied de la montagne, ceux qui déjà sont plus élevés, ceux qui sont répandus sur la terre d'Israël et qui seront ensuite disséminés en tous les points de la terre. À eux seront donnés des fonctions de même importance parce que la mission est unique, mais leur classement sera différent aux yeux du monde, non pas aux yeux de Dieu auprès de Qui réside la justice. Ainsi le disciple obscur, ignoré des apôtres et de ses confrères, qui vivra saintement en conduisant à Dieu les âmes, sera plus grand que l'apôtre renommé qui n'a d'apôtre que le nom, et qui rabaisse sa dignité d'apôtre en poursuivant des buts humains.
Les devoirs des apôtres et des disciples seront toujours ceux des prêtres et des lévites d'Ezéchias : pratiquer le culte, abattre les idolâtries, purifier les cœurs et les lieux, prêcher le Seigneur et sa Parole. Il n'est pas sur la terre de fonction plus sainte, ni de dignité plus élevée que la vôtre. Mais c'est pour cela que je vous ai dit : "Écoutez-vous, examinez-vous". Malheur à l'apôtre qui tombe ! Il entraîne avec lui beaucoup de disciples et eux entraînent un nombre bien plus grand de fidèles. C'est la ruine qui grossit toujours plus comme une avalanche ou comme le cercle qui s'étend sur le lac à la suite des pierres jetées au même point.
Serez-vous tous parfaits ? Non. L'esprit qui vous anime durera-t- il ? Non. Le monde lancera ses tentacules pour étrangler votre âme. Ce sera la victoire du monde, fils de Satan pour les cinq dixièmes, esclave de Satan pour encore trois dixièmes, indifférent à Dieu pour les deux dixièmes qui restent, victoire qui éteindra la lumière dans le cœur des saints. Défendez vous-mêmes par vous-mêmes contre vous, contre le monde, la chair, le démon. Mais surtout défendez-vous de vous-mêmes. Soyez en garde, ô fils, contre l'orgueil, la sensualité, la duplicité, la tiédeur, l'assoupissement spirituel, contre la cupidité ! Quand l’être inférieur élève la voix et pleurniche sous prétexte de cruautés à son détriment, faites le taire en disant : "Pour un instant de privation que je te donne, je te procure, et pour l'éternité, le banquet extatique que tu as eu dans la caverne à la fin de la lune de Scebat"
Allons. Allons à la rencontre des autres qui en grand nombre attendent ma venue. Ensuite j'irai pour quelques heures à Tibériade et vous, en parlant en public de Moi, vous irez m'attendre au pied de la montagne sur la route directe de Tibériade à la mer. Je viendrai là et monterai pour prêcher. Prenez les sacs et les manteaux. Le séjour est terminé et l'élection est faite
****
Ce lien ci-dessous vous fera faire la connaissance aves les douze Apôtres choisis par Jésus
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus
Jésus et ses Apôtres
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
La première prédication de Simon le zélote et de Jean
Vision du vendredi 18 mai 1945
Jésus, en descendant à mi-côte trouve un grand nombre de disciples et beaucoup d'autres gens encore qui se sont tout doucement unis aux disciples, amenés ici, en ce lieu isolé, par besoin de miracle, par désir d'entendre parler Jésus. Ils y sont venus en toute assurance, sur les indications des gens ou par instinct spirituel. Je pense que ce sont les anges gardiens qui ont amené au Fils de Dieu des gens qui désiraient Dieu. Je ne crois pas que ce soit là de l'imagination. Si on réfléchit à la prompte et à l'astucieuse constance avec laquelle Satan amenait des ennemis à Dieu et à son Verbe dans les moments où l'esprit du démon pouvait faire apparaître aux hommes une apparence de faute chez le Christ, il est permis de penser, il est plus que permis, il est juste de penser que les anges n'ont pas été inférieurs aux démons et ont amené au Christ les esprits dégagés de l'emprise du démon.
Et Jésus, à tous ces gens qui l'ont attendu sans se lasser et sans craindre, prodigue des secours de miracles et des secours de paroles. Combien de miracles ! Une floraison semblable à celle qui embellit les pentes de la montagne: des miracles éclatants comme celui de cet enfant qu'on a arraché atrocement brûlé d'une meule de paille en flammes. On l'a amené sur une civière, amas de chairs brûlées qui gémit lamentablement sous les linges dont on l'a couvert tant était atroce la vue des brûlures. Il allait mourir. Jésus le guérit en lui soufflant dessus et fait disparaître totalement les brûlures. L'enfant se lève, tout nu et court heureux vers sa mère qui caresse en pleurant de joie les chairs complètement guéries, sans plus de traces de feu; baise les yeux qu'on croyait brûlés et qui au contraire brillent et scintillent de joie; les cheveux sont courts comme si la flamme les avait coupés sans les détruire. C'est le petit miracle de ce vieillard quinteux qui dit : "Ce n'est pas pour moi, mais je dois servir de père à ces petits orphelins et je ne peux travailler la terre avec ces humeurs qui me restent dans la gorge et qui m'étouffent."...
Et puis le miracle invisible mais certain que provoquent les paroles de Jésus : "Parmi vous, il y a quelqu'un qui pleure en son âme et n'ose pas dire : "Aie pitié !". Je réponds: "Qu'il en soit comme tu demandes. Toute la pitié, pour que tu saches que Moi, je suis la Miséricorde". Seulement, à mon tour, je te dis : "Aie de la générosité". Sois généreux avec Dieu. Romps tout lien avec le passé. Dieu tu le sens, et à Lui que tu sens viens alors avec un cœur libre, avec un amour total."
Qui est-ce, parmi la foule, celui ou celle à qui s'adressent ces paroles ? Je ne sais pas
Jésus dit encore : "Ceux-ci sont mes apôtres. Ils sont autant de Christ, car je les ai choisis pour qu'ils le soient. Adressez-vous à eux avec confiance. Ils ont appris de Moi tout ce dont vous avez besoin pour vos âmes..."
Les apôtres regardent Jésus, complètement épouvantés. Mais Lui sourit et poursuit "...et ils donneront à vos âmes lumière d'étoile et rafraîchissement de rosée de manière à vous empêcher de languir dans les ténèbres. Et puis je viendrai et je vous donnerai plénitude de soleil et de flots, toute la sagesse pour vous rendre forts et heureux d'une force et d'une joie surnaturelles. Paix à vous, fils. Je suis attendu par d'autres, plus malheureux et plus pauvres que vous .Mais je ne vous laisse pas seuls. Je vous laisse mes apôtres et c'est comme si je laissais les fils de mon amour à la garde des plus affectueuses et des plus sûres des nourrices."
Jésus fait un geste d'adieu et de bénédiction et s'éloigne en fendant la foule qui ne veut pas le laisser partir, et c'est alors que se produit le dernier miracle, celui d'une petite vieille à demi-paralysée amenée par son petit-fils et qui agite joyeusement son bras droit, auparavant inerte, et qui crie : "Il m'a effleuré avec son manteau en passant et je suis guérie ! Je ne le Lui demandais même pas parce que je suis vieille... Mais Lui a eu pitié de mon désir secret. Avec son manteau, avec un pan de celui-ci il m'a effleuré le bras malade . Il m'a guérie ! Oh ! Quel grand Fils a eu notre saint David ! Gloire à son Messie ! Mais regardez ! Mais regardez ! Ma jambe aussi est libre comme le bras... Oh ! je suis comme à vingt ans !"
L'affluence d'un grand nombre de personnes vers la petite vieille, qui de tout son souffle crie son bonheur, fait que Jésus peut se dégager sans en être empêché. Et les apôtres le suivent. Quand ils sont dans un endroit désert, presque dans la plaine, au milieu d'une bruyère épaisse qui va vers le lac, ils s'arrêtent un moment. Pour Jésus, c'est afin de dire : "Je vous bénis ! Retournez à votre travail et faites-le jusqu'à ce que je revienne comme je l'ai dit."
Pierre, jusqu'alors toujours muet, éclate: "Mais, mon Seigneur, qu'as-tu fait ? Pourquoi dire que nous avons tout ce dont les âmes ont besoin ? C'est vrai ! Tu nous as beaucoup donné, mais nous sommes têtus, moi du moins et... et de ce que tu m'as donné il m'est resté peu de chose, il m'est resté bien peu. C'est comme quelqu'un qui après un repas aurait encore dans l'estomac ce qui est le plus lourd. Le reste n 'y étant plus."
Jésus sourit franchement : "Et alors, où est le reste de la nourriture ?"
"Mais... je ne sais pas. Je sais que si je mange des plats délicats, après une heure je ne me sens plus rien dans l'estomac. Mais si je mange de lourdes racines ou des lentilles à l'huile, hé ! on voudrait les faire descendre !"
"On voudrait. Mais crois bien que les racines et les lentilles qui semblent te remplir le plus l'estomac sont les aliments qui te laissent le moins de substance. C'est du remplissage qui passe sans grand profit. Les petits plats, au contraire, qu'au bout d'une heure tu ne sens plus sont non plus dans l'estomac mais dans le sang. Quand un aliment est digéré, il n'est plus dans l'estomac mais ses sucs sont dans le sang et c'est le plus utile.
Maintenant il vous semble, à toi et à tes compagnons que rien ou bien peu de ce que je vous ai dit soit resté en vous. Peut-être vous rappelez-vous bien les pas- sages qui sont les plus conformes à votre tempérament particulier : pour les violents les passages violents, pour les méditatifs les passages qui portent à la méditation, pour les aimants les passages qui ne sont qu'amour. Sans doute, il en est ainsi. Mais croyez-le bien : vous avez tout en vous-même s'il vous semble que tout s'est dissipé. Vous l'avez absorbé. La pensée vous le dévidera comme un fil multicolore en amenant les teintes douces ou sévères, selon le besoin. N'ayez pas peur. Pensez seulement que Moi je sais et que jamais je ne vous enverrais si je vous savais incapables de le faire. Adieu, Pierre. Allons, souris ! Aie foi ! Un bel acte de foi dans la Sagesse omniprésente. Adieu à tous. Le Seigneur reste avec vous." Et il les quitte rapidement, encore étonnés et agités par tout ce qu'ils ont entendu dire qu'il leur fallait faire.
"Et pourtant, il faut obéir." dit Thomas.
"Hé !... c'est vrai !... Oh ! pauvre de moi ! J'ai presque envie de Lui courir après..." murmure Pierre.
"Non. Ne le fais pas. Lui obéir, c'est l'aimer." dit Jacques d'Alphée.
"Et commencer alors que Lui est encore proche et peut nous conseiller si nous nous trompons, c'est élémentaire et même une sainte prudence. Nous devons l'aider." conseille le Zélote.
"C'est vrai. Jésus est plutôt fatigué. Il faut le soulager un peu, comme nous pouvons. Il ne suffit pas de porter les sacs, de préparer les lits et la nourriture. Cela, n'importe qui, peut le faire. Mais l'aider, comme Lui le veut, dans sa mission." confirme Barthélemy.
"Tu parles bien, parce que tu es savant, mais moi... Je suis presque ignorant..." gémit Jacques de Zébédée.
"Oh ! Dieu ! Voilà qu'arrivent ceux qui étaient là-haut ! Comment allons-nous faire ?" s'exclame André.
Et Mathieu : "Excusez si moi, le plus misérable, je vous donne un conseil. Mais ne serait-il pas mieux de prier le Seigneur au lieu de rester ici à nous lamenter sur ce qui ne peut se résoudre avec des lamentations ? Allons, Jude, toi qui connais si bien l'Écriture dis, au nom de tous, la prière de Salomon pour obtenir la Sagesse Vite ! Avant qu'ils ne nous rejoignent."
Et le Thaddée, de sa belle voix de baryton, commence : "Dieu de mes Pères, Seigneur de miséricorde qui as tout créé... etc... etc..." jusqu'à : "...par la Sagesse ont été sauvés tous ceux qui dès le commencement t'ont plu. ’’ .Juste à ce moment, les gens les rejoignent, les entourent, les assaillent de mille questions pour savoir où est parti le Maître, quand il reviendra, et la question la plus difficile à satisfaire : "Mais comment faire pour suivre le Maître, non pas avec les jambes, mais avec l'âme par les routes de la Voie que Lui indique ?"
À cette question, les apôtres restent embarrassés. Ils se regardent entre eux et l'Iscariote répond : "En suivant la perfection" comme si c'était une réponse qui puisse tout expliquer !...
Jacques d'Alphée, plus humble et plus paisible, réfléchit et dit ensuite : "La perfection qu'indique mon compagnon se rejoint en obéissant à la Loi. Car la Loi est justice et la justice est perfection."
Mais les gens ne sont pas satisfaits et demandent par l'intermédiaire de quelqu'un qui paraît être un chef : "Mais nous sommes petits comme des enfants en matière de bien. Les enfants ne savent pas encore la signification du Bien et du Mal. Ils ne les distinguent pas. Et nous, sur cette Voie que Lui nous indique, nous sommes neufs au point d'être incapables de distinguer. Nous avions un chemin connu. La vieille route qui nous avait été enseignée dans les écoles. Tellement difficile, longue, et qui nous inspirait la peur ! Maintenant, d'après ses paroles, nous voyons qu'il en est comme de l'aqueduc que nous apercevons d'ici.
Au-dessous, c'est le chemin des animaux et de l'homme. Au-dessus, sur les arcades légères, s'élance dans le soleil et l'azur près des branches les plus hautes qui bruissent et chantent dans le vent avec la voix des oiseaux, une autre route, lisse, propre, lumineuse autant que la route inférieure est raboteuse, sale, obscure, une route pour l'eau limpide et qui résonne, qui est une bénédiction par l'eau qui vient de Dieu et que caresse ce qui vient de Dieu : rayons du soleil et des étoiles, frondaisons nouvelles, fleurs, ailes des hirondelles. Nous voudrions monter vers cette route plus haute et qui est la sienne et que nous ne connaissons pas, parce que nous sommes écrasés, ici, en bas, sous le poids de toute la vieille construction. Comment faire ?"
Celui qui a parlé est un homme jeune, d'environ vingt-cinq ans, brun, robuste, au regard intelligent et dont l'aspect est moins plébéien que la majorité des gens présents. Il s'appuie sur un autre plus mûr.
L'Iscariote qui, grand comme il est, le voit, murmure à ses compagnons : "Vite, expliquez-vous bien. C'est Hermas, avec Étienne, Étienne, aimé de Gamaliel !" C'est une chose qui finit d'embarrasser tout à fait les apôtres.
À la fin le Zélote répond : "L'arcade n'existerait pas s'il n'y avait pas la base sur la route obscure. C'est elle le point d'appui de l'arcade qui, à partir d'elle, s'élance et monte dans l'azur qui est l'objet de tes vœux. Les pierres enfoncées dans le sol, et qui supportent le poids sans jouir des rayons et des vols, n'ignorent pas cependant qu'ils existent parce que de temps à autre une hirondelle descend en criant, jusqu'à la boue et caresse la base de l'arcade et qu'un rayon de soleil ou d'étoile descend pour dire comme est beau le firmament. Ainsi dans les siècles passés est descendue de temps à autre une parole céleste de promesse, un rayon céleste de sagesse, pour caresser les pierres qui portaient le poids du courroux divin. Car les pierres étaient nécessaires. Elles ne sont pas, n'ont pas été, ne seront jamais inutiles. Sur elles s'est élevé lentement avec le temps la perfection des connaissances humaines jusqu'à atteindre la liberté du temps présent et la sagesse d'une connaissance surhumaine.
Je lis déjà ton objection : elle est écrite sur ton visage. C'est celle que tous nous avons eue avant de savoir comprendre ce que c'est la Nouvelle Doctrine, la Bonne Nouvelle prêchée à ceux qui, par un processus rétrograde, ne sont pas devenus adultes à mesure que s'élevaient les pierres de la science, mais se sont toujours plus enfoncés dans les ténèbres comme le mur qui s'effondre dans un abîme sans lumière.
Nous, pour échapper à cet aveuglement surnaturel, nous devons dégager courageusement la pierre fondamentale de toutes les pierres superposées. N'ayez pas peur de démolir ce mur qui est élevé mais qui ne conduit pas la sève pure de la source éternelle. Revenez à la base. Elle ne doit pas être changée. Elle vient de Dieu. Elle est immuable. Mais, avant d'écarter les pierres, car elles ne sont pas toutes mauvaises et inutiles, éprouvez-les, une par une, au son de la parole de Dieu .Si vous ne les trouvez pas dissonantes gardez-les, faites-les servir à la reconstruction. Mais si elles résonnent du son discordant de la voix humaine ou du son déchirant de la voix satanique, alors brisez les pierres mauvaises. Pour le choix, vous ne pouvez pas vous tromper car si c'est la voix de Dieu c'est une voix d'amour, si c'est la voix humaine c'est une voix de sensualité, si c'est la voix de Satan c'est une voix de haine.
Je dis : brisez car c'est charité de ne pas laisser derrière des germes ou des objets mauvais qui peuvent séduire le voyageur et l'amener à les employer à son détriment. Brisez littéralement toute chose mauvaise qui s'est trouvée dans votre travail, vos écrits, vos enseignements ou vos actes. Mieux vaut rester avec peu de matériaux, s'élever à peine d'une coudée mais avec de bonnes pierres, que de monter à des mètres mais avec des pierres mauvaises. Les rayons du soleil et les hirondelles descendent même sur les murs qui sortent tout juste du sol et les humbles fleurettes du talus arrivent facilement à caresser les pierres basses. Alors que les pierres orgueilleuses qui prétendent s'élever inutiles et raboteuses n'ont pour elles que les gifles des ronces et les embrassades des plantes vénéneuses. Démolissez pour reconstruire et pour vous élever en éprouvant la qualité de vos vieilles pierres au son de la voix de Dieu."
"Tu parles bien, homme. Mais monter ! Comment ? Nous t'avons dit que nous sommes moins que de petits enfants. Qui nous fera gravir la colonne raide ? Nous éprouverons les pierres au son de Dieu. Nous briserons les moins bonnes. Mais comment monter ? On a le vertige rien qu'à y penser !" dit Étienne.
Jean, qui a écouté la tête inclinée se souriant à lui-même, lève un visage lumineux et prend la parole : "Frères ! Cela donne le vertige. C'est vrai. Mais qui dit qu'il est nécessaire de faire directement l'ascension ? Cela, non seulement les petits enfants, mais les adultes eux-mêmes ne sauraient le faire. Seuls les anges peuvent s'élancer dans l'azur parce qu'ils sont libres de tout poids matériel. Et chez les hommes, il n'y a que les héros de la sainteté qui puissent le faire.
Nous en avons un exemple vivant qui, dans ce monde dégradé, sait être un héros de sainteté comme les anciens qui ont fleuri en Israël quand les Patriarches étaient des amis de Dieu et que la parole du Code éternel existait seule, mais obéie par toute créature droite. Jean, le Précurseur, enseigne comment on tente directement l'ascension. C'est un homme, Jean. Mais la Grâce que le Feu de Dieu lui a communiquée en le purifiant dès le sein de sa mère comme furent purifiées par un Séraphin les lèvres du Prophète pour qu'il pût précéder le Messie sans laisser la puanteur de la faute d'origine sur le chemin royal du Christ, a donné à Jean des ailes d'ange, et la Pénitence les a fait grandir en supprimant en même temps ce poids d'humanité que sa nature d'être né de la femme lui avait conservé.
Voilà pourquoi Jean, de sa grotte où il prêche la pénitence et par son corps où brûle l'esprit que la Grâce a épousé, peut se lancer jusqu'au sommet de l'arcade au-delà duquel est Dieu, le Très-Haut Seigneur notre Dieu et, dominant les siècles passés, le jour présent, l'avenir, il peut avec sa voix de prophète, avec son œil d'aigle qui peut fixer le soleil éternel et le reconnaître, annoncer : "Voici l'Agneau de Dieu, Celui qui enlève les péchés du monde" et mourir après ce chant sublime qui servira non seulement dans ce temps limité, mais dans le Temps sans limite, dans la Jérusalem pour toujours éternelle et bienheureuse, pour acclamer la Seconde Personne, pour Lui rappeler les misères humaines, pour Lui chanter l'hosanna dans les splendeurs éternelles.
Mais l'Agneau de Dieu, le Très Doux Agneau qui a quitté sa lumineuse demeure des Cieux, où il est Feu de Dieu dans un embrassement de feu - oh ! éternelle génération, du Père qui conçoit par sa Pensée sans limite et parfaitement sainte son Verbe, et l'attire à Lui en produisant une fusion d'amour qui crée l'Esprit d'Amour où la Puissance et la Sagesse ont leur centre ! - mais l'Agneau de Dieu qui a quitté sa forme très pure, incorporelle, pour renfermer sa pureté infinie, sa sainteté, sa nature divine dans une chair mortelle, sait que nous ne sommes pas purifiés par la Grâce, que nous ne le sommes pas encore et Il sait que nous ne pourrons pas, comme l'aigle qui est Jean, nous lancer vers les hauteurs, vers le sommet où est Dieu, Un et Trin.
Nous sommes les petits moineaux du toit et de la route, nous sommes les hirondelles qui touchent l'azur mais se nourrissent d'insectes, nous sommes les calandres qui veulent chanter pour imiter les anges mais par rapport auxquels notre chant est le frémissement discordant des cigales en été. Cela, le doux Agneau de Dieu venu pour enlever les péchés du monde, le sait. Car s'il n'est plus l'Esprit Infini des Cieux, s'étant réduit à une chair mortelle, son infinité n'en est pas pour autant diminuée et il sait tout car sa sagesse est toujours infinie.
Et voici qu'alors il nous enseigne son chemin, le chemin de l'amour. Lui est l'Amour qui dans sa miséricorde pour nous s'est fait chair. Voici alors que cet Amour Miséricordieux crée pour nous le chemin que même les petits peuvent gravir. Et Lui, non par besoin personnel, mais pour nous l'apprendre, le parcourt le premier. Lui n'aurait même pas besoin d'ouvrir les ailes pour se fondre dans le Père. Son esprit, je vous le jure, est enfermé ici, sur cette misérable terre, mais il est toujours avec le Père, car Dieu peut tout, et Lui est Dieu. Mais il nous précède, en laissant derrière Lui les parfums de sa sainteté, l'or et le feu de son amour. Regardez son chemin. Oh ! Il arrive bien au sommet de l'arcade ! Mais comme il est tranquille et sûr ! Ce n'est pas une ligne droite, c'est une spirale. Un chemin plus long, et son sacrifice d'amour miséricordieux se manifeste dans cette longueur où Lui se tient par amour pour nous qui sommes faibles. Le chemin est plus long, mais plus adapté à notre misère. La montée vers l'amour, vers Dieu, est simple comme l'Amour lui-même est simple.
Mais c'est une route vers les profondeurs car Dieu est un abîme que je dirais impossible à rejoindre si Lui ne s'était pas abaissé pour se faire rejoindre, pour se sentir baiser par les âmes amoureuses de Lui. (Jean parle et pleure, tout en souriant, dans l'extase de dévoiler Dieu). Elle est longue la voie simple de l'amour car l'Abîme qui est Dieu est sans fond et si grand que quelqu'un pourrait y avancer autant qu'il le voudrait. Mais l'Abîme admirable appelle notre abîme misérable. Il nous appelle par ses lumières et dit: "Venez à Moi !"
Oh ! invite de Dieu ! Invite du Père ! Écoutez ! Écoutez ! Les Cieux sont restés ouverts car le Christ en a ouvert toutes grandes les portes. Il a mis à les tenir ainsi ouvertes les anges de la Miséricorde et du Pardon pour qu'en attendant l'effusion de la Grâce sur les hommes, il s'en écoulât au moins des lumières, des parfums, des chants capables de séduire saintement les cœurs humains, pour que viennent vers nous les paroles pleines de suavité. C'est la voix de Dieu qui parle et la Voix dit : "Votre enfance ? Mais c'est votre meilleur trésor ! Je voudrais que vous deveniez tout à fait petits pour avoir en vous l'humilité, la sincérité et l'amour des petits enfants, le confiant amour des tout petits envers le père. Votre impuissance ? Mais c'est ma gloire !
Oh ! venez. Je ne vous demande même pas que vous éprouviez par vous-mêmes le son des pierres, bonnes ou mauvaises. Mais donnez-les-moi ! Je ferai le choix et vous, vous vous reconstruirez. L'escalade vers la perfection ? Oh ! non, mes petits enfants. Ici, la main dans la main de mon Fils, votre Frère, maintenant et ainsi, à ses côtés, montez." Monter ! Venir à Toi, Éternel Amour ! Prendre ta ressemblance, c'est-à-dire l'Amour !
Aimer ! Voici le secret !… Aimer ! Se donner… Aimer ! S’anéantir... Aimer ! Se fondre... La chair ? Ce n'est rien. La douleur ? Rien. Le temps ? Rien. Le péché lui-même s'annihile si je le fonds dans ton feu, ô Dieu ! Il n'y a que l'Amour. L'Amour ! L'Amour que nous a donné le Dieu Incarné, nous pardonnera tout, Et aimer, c'est l'acte que nul ne sait mieux faire que les tout petits. Et personne n'est plus aimé qu'un tout petit.
O toi que je ne connais pas mais qui veux connaître le Bien, pour le distinguer du Mal, pour posséder l'azur, le Soleil céleste, tout ce qui est joie surnaturelle, aime et tu l'auras. Aime le Christ. Tu mourras à la vie d'ici-bas mais tu ressusciteras en ton esprit. Avec un esprit nouveau, sans avoir besoin d'utiliser les pierres, tu seras pour l'éternité un feu immortel. La flamme monte. Il n'y a pas besoin d'escalier ni d'ailes pour monter. Libère ton être de toute construction, mets en toi l'Amour. Tu deviendras une flamme. Laisse cela arriver sans aucune restriction.
Excite, au contraire, la flamme en y jetant pour l'alimenter tout ton passé de passions, de connaissances. Ce qu'il y aura de moins bon se détruira dans la flamme et ce qui est déjà métal noble se purifiera. Jette-toi, ô frère, dans l'amour actif et joyeux de la Trinité. Tu comprendras ce qui maintenant te semble incompréhensible, car tu comprendras Dieu qui n'est compréhensible que pour ceux qui se donnent sans mesure à son feu sacrificateur. Tu te fixeras enfin en Dieu en un embrassement de flamme, en priant pour moi, le tout petit du Christ qui a osé te .parler de l'Amour."
Tout le monde est sidéré: apôtres, disciples, fidèles... L'interpellé est pâle, alors que Jean est pourpre, pas tant par la fatigue que par l'amour.
Enfin Étienne pousse un cri : "Bénis es-tu ! Mais dis-moi qui tu es ?"
Jean a une attitude qui me rappelle beaucoup l'attitude de la Vierge à l'Annonciation. Il dit doucement, en se courbant comme s'il adorait Celui qu'il nomme : "Je suis Jean. Tu vois en moi le plus petit des serviteurs du Seigneur."
"Mais, qui a été ton maître auparavant ?"
"Personne autre que Dieu, puisque j'ai eu le lait spirituel de Jean que Dieu a présanctifié, je mange le pain du Christ, Verbe de Dieu, et je bois le feu de Dieu qui me vient des Cieux. Gloire au Seigneur !"
"Ah ! mais moi, je ne vous quitte plus ! Ni toi, ni celui-ci. Je ne quitte plus personne. Prenez-moi !"
"Quand... Oh ! mais, il y a ici Pierre notre chef." et Jean montre Pierre qui en est tout étourdi et le proclame ainsi "premier".
Et Pierre revient à lui : "Fils, pour une grande mission il faut une sérieuse réflexion. Celui-ci est notre ange et il enflamme. Mais il faut savoir si la flamme, en nous, pourra durer. Examine-toi, et puis viens au Seigneur. Nous t'ouvrirons notre cœur comme à un frère très cher. En attendant, si tu veux mieux connaître notre vie, reste. Les troupeaux du Christ peuvent croître démesurément pour permettre un choix entre les parfaits et les imparfaits, entre les vrais agneaux et les faux béliers."
Et avec ces paroles se termine la première manifestation des apôtres.
Simon le Zélote
Jean 1er disciple de Jésus
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Merci beaucoup Maud pour votre fidélité à nous transmettre ces paroles si précieuses et pour les images saintes qui les agrémentent.
carine- Gloire à toi Seigneur Jésus-Christ
- Messages : 4319
Localisation : France
Inscription : 28/10/2009
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Merci aussi à vous Carine pour votre gentil mot
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Dans la maison de Jeanne de Chouza. Jésus et les romaines
Vision du samedi 19 mai 1945
Jésus, grâce à un batelier qui l'a accueilli dans sa petite embarcation, débarque sur le quai du jardin de Chouza. Déjà un jardinier l'a aperçu et accourt pour Lui ouvrir le portail qui ferme aux étrangers l'entrée de la propriété du côté du lac, un grand et solide portail mais qui est dissimulé par une haie très haute et touffue de lauriers et de buis du côté extérieur vers le lac, et de rosiers de toutes couleurs du côté intérieur vers la maison. Les splendides rosiers fleurissent les feuillages couleur bronze des lauriers et des buis, s'insinuent entre les ramilles, passent de l'autre côté ou bien par-dessus la verte barrière et font retomber leur chevelure fleurie au-delà. À un seul endroit, à la hauteur d'un sentier, le portail est découvert et s'ouvre pour laisser ceux qui viennent du lac ou s'y rendent.
"La paix à cette maison et à toi, Joanna, Où est ta maîtresse ?"
"Là-bas, avec ses amies. Je vais l'appeler. Elles t'attendent depuis trois jours, par peur d'arriver en retard."
Jésus sourit. Le serviteur s'en va en courant appeler Jeanne. En attendant, Jésus marche lentement vers l'endroit que Lui a indiqué le serviteur. Il admire le magnifique jardin, on pourrait dire la splendide roseraie que Chouza a fait installer pour sa femme. Roses de toutes les couleurs, tailles et formes, dans cette anse à l'abri du lac, rient déjà, précoces et splendides. Il y a encore d'autres plantes à fleurs, mais la floraison n'est pas arrivée et elles occupent une place minime en comparaison des rosiers.
Jeanne accourt. Elle n'a même pas posé sa corbeille à moitié remplie de roses, ni les ciseaux qu'elle avait pour la cueillette, et elle court ainsi, les bras tendus, agile et gracieuse dans son riche vêtement de laine fine d'un rose très clair. Les plis sont retenus par des broches et des épingles ornées de filigranes d'argent sur lesquels brillent de pâles grenats. Sur les cheveux noirs et ondulés, un diadème en forme de mitre lui aussi en argent avec des grenats retient un voile de byssos très léger, rose lui aussi qui retombe par derrière en laissant découvertes les petites oreilles qu'alourdissent des boucles semblables au diadème. Son visage est riant, à la base du cou qui est très fin, un collier de même facture que le reste des ornements précieux.
Elle laisse tomber sa corbeille aux pieds de Jésus et s'agenouille, au milieu des roses éparses, pour baiser son vêtement.
"Paix à toi, Jeanne. Je suis venu."
"Et j'en suis heureuse. Elles aussi sont venues. Oh ! maintenant il me semble que j'ai eu tort de vous faire rencontrer. Comment ferez-vous pour vous entendre ? Elles sont tout à fait païennes !" Jeanne est un peu agitée.
Jésus sourit, lui pose la main sur la tête: "N'aie pas peur. Nous nous entendrons très bien. Et tu as bien fait. La rencontre sera fleurie de bien comme ton jardin est fleuri de roses. Ramasse maintenant ces pauvres roses que tu as laissées tomber et allons trouver tes amies."
"Oh ! des roses, il y en a tant ! Je faisais cela pour passer le temps et puis mes amies sont tellement... tellement... voluptueuses... Elles aiment les fleurs comme si c'était... je ne sais..."
"Mais je les aime, Moi aussi ! Tu vois que nous avons déjà trouvé un terrain d'entente entre elles et Moi ? Allons ! Ramassons ces roses splendides..." et Jésus se baisse pour donner l'exemple.
"Pas Toi ! Pas Toi, Seigneur ! Si c'est cela que tu veux, voici... c'est fait."
Ils se dirigent vers une tonnelle qui est faite d'un entrelacement de rosiers de toutes les couleurs. Sur le seuil, les trois romaines sont aux aguets : Plautina, Valeria et Lidia. La première et la dernière restent à leur place, hésitantes. Valeria court dehors et s'incline en disant : "Salut, Sauveur de ma Faustina !"
"Paix et lumière à toi et à tes amies." Les amies s'inclinent sans parler.
Plautina, nous la connaissons déjà : grande, imposante, avec de splendides yeux noirs, un peu impérieux, sous un front uni et très blanc, le nez droit, parfait; la bouche aux lèvres un peu épaisses, mais bien faite; le menton rondelet, en saillie. Elle me rappelle certaines statues très belles d'impératrices romaines. Des bagues pesantes brillent à ses mains très belles et de larges bracelets d'or ornent ses bras, de vrais bras de statue, au poignet et au-delà du coude qui apparaît blanc rosé, lisse et parfait en dehors de la manche courte drapée.
Lidia, au contraire, est blonde, plus fine et plus jeune. Sa beauté n'est pas la beauté imposante de Plautina, mais elle a toute la grâce d'une beauté féminine encore un peu jeune. Et puisque nous sommes en domaine païen, je pourrais dire que si Plautina semble la statue d'une impératrice, Lidia pourrait être une Diane ou une nymphe à l'aspect aimable et pudique.
Valeria, qui n'est plus désespérée comme quand nous l'avons vue à Césarée, apparaît dans sa beauté de jeune mère, aux formes pleines mais encore très juvéniles, au regard tranquille de la mère heureuse de nourrir et de voir grandir grâce à son lait son enfant. Le teint rose, les cheveux châtains, elle a un sourire paisible, mais si doux.
J'ai l'impression que ce sont des dames d'un rang inférieur à Plautina et que même par leurs regards elles vénèrent comme une reine.
"Vous vous occupez de fleurs ? Continuez, continuez. Nous pourrons parler même pendant que vous cueillez ces œuvres magnifiques du Créateur que sont les fleurs et pendant que vous les disposez, avec l'habileté dont Rome est maîtresse, dans ces coupes précieuses pour prolonger leur existence, hélas ! trop brève... Si nous admirons ce bouton de rose qui esquisse à peine le sourire de ses pétales roses jaunes, comment ne pourrions-nous pas regretter de le voir mourir ? Oh ! comme les hébreux seraient étonnés de me l'entendre dire ! Mais c'est parce qu'en cette créature qui s'épanouit il y a une vie. Et d'en voir la mort, cela nous peine.
Pourtant la plante est plus sage que nous. Elle sait que sur toute blessure de la tige que l'on taille, naît un rejeton qui donnera une nouvelle rose. Et voici alors que notre esprit doit recueillir l'enseignement et faire, de l'amour un peu sensuel que l'on a pour une fleur, une invitation à une pensée plus haute."
"Quelle pensée, Maître ?" demande Plautina qui écoute attentivement et que séduit la pensée élégante du Maître hébreu.
"Celle-ci. Comme une plante ne meurt pas tant que sa racine est nourrie par le sol, et n'est pas entraînée dans la mort par la mort de la tige, ainsi l'humanité ne meurt pas quand cesse la vie terrestre d'un être, mais elle développe sans cesse de nouvelles fleurs. Voici une pensée encore plus élevée, capable de nous faire bénir le Créateur: alors que la fleur, quand elle est morte ne revit pas et cela est triste, l'homme, endormi de son dernier sommeil, n'est pas mort, mais il vit d'une vie plus éclatante en recevant par ce qu'il y a de meilleur en lui une vie éternelle et toute splendeur du Créateur qui l'a formé. Aussi, Valeria, si ta petite était morte, tu n'aurais pas perdu ses caresses. Sur ton âme serait toujours venu le baiser de ta créature séparée mais pas oublieuse de ton amour. Vois-tu comme il est doux d'avoir foi en une vie éternelle ? Où est maintenant ta petite ?"
"Dans ce berceau couvert. Je ne m'en étais jamais séparée auparavant car l'amour pour mon mari et pour ma fille étaient les deux buts de ma vie. Mais maintenant que je sais ce que c'est que de la voir mourir, je ne la quitte pas un seul instant."
Jésus se dirige vers un banc sur lequel est posé une sorte de petit berceau de bois, recouvert d'une riche couverture. Il la découvre et regarde la petite qui dort et que l'air plus vif éveille doucement. Ses petits yeux s'ouvrent étonnés et un sourire d'ange ouvre sa bouche alors que ses menottes, tout à l'heure fermées, s'ouvrent, désireuses de saisir les cheveux ondoyants de Jésus pendant qu'un babil de moineau marque en sa pensée le déroulement d'un discours. Enfin, elle crie le grand mot, le mot universel "Maman !"
"Prends-la, prends-la, dit Jésus, qui s'écarte pour permettre à Valeria de se pencher sur le berceau.
"Mais, elle va t'ennuyer !... Je vais appeler une esclave et je la ferai conduire dans le jardin."
"M'ennuyer ? oh, que non ! Jamais les enfants ne m'ennuient. Ils sont toujours mes amis."
"Tu as des enfants ou des neveux, Maître ?" demande Plautina qui observe avec quels sourires Jésus essaie de faire rire la petite.
"Je n'ai ni enfants ni neveux, mais j'aime les enfants comme j'aime les fleurs, parce qu'ils sont purs et sans malice. Et même, ô femme, donne-moi ta petite. Il m'est si doux de serrer sur mon cœur un petit ange." Et il s'assied avec la petite qui l'observe et Lui dépeigne la barbe, et puis trouve plus intéressant de s'amuser avec les franges du manteau et le cordon du vêtement auxquels elle adresse un long et mystérieux discours.
Plautina dit : "Notre amie, bonne et sage, une des rares qui ne nous dédaignent pas et ne se gâte pas dans notre fréquentation, t'aura dit que nous avons désiré te voir et t'entendre pour te juger d'après ce que tu es. Car Rome ne croit pas aux fables... Pourquoi souris-tu Maître ?"
"Après je te le dirai, continue."
"Car Rome ne croit pas aux fables et elle veut juger avec science et conscience avant de condamner et d'exalter. Ton peuple t'exalte et te calomnie de la même façon. Tes œuvres porteraient à t'exalter, les paroles de nombreux hébreux à te croire un peu moins qu'un criminel. Tes paroles sont solennelles et sages comme celles d'un philosophe. Rome a beaucoup d'amour pour les doctrines des philosophes et... je dois le dire, les philosophes actuels n'ont pas une doctrine qui nous satisfasse, surtout parce que leur manière de vivre n'y correspond pas."
"Ils ne peuvent avoir une manière de vivre qui corresponde à leur doctrine."
"Parce qu'ils sont païens, n'est-ce pas ?"
"Non. Parce qu'ils sont athées."
"Athées ? Ils ont leurs dieux."
"Ils ne les ont même plus, femme. Je te rappelle les anciens philosophes, les plus grands. Ils étaient païens, eux aussi, mais regarde quelle élévation de vie ils ont eue ! Mélangée à l'erreur, parce que l'homme est porté à l'erreur. Mais, quand ils se sont trouvés devant les mystères les plus grands: la vie et la mort, quand ils ont été mis en face du dilemme : Honnêteté ou Malhonnêteté, Vertu ou Vice, Héroïsme ou Lâcheté, quand ils ont pensé qu'en se tournant vers le mal il en serait résulté du mal pour la patrie et pour les citoyens, voilà qu'alors avec leur volonté de géants ils ont rejeté loin d'eux les tentacules des mauvais polypes et, libres et saints, ils ont su vouloir le Bien à tout prix. Ce Bien qui n'est autre chose que Dieu."
"Tu es Dieu, dit-on. Est-ce vrai ?"
"Je suis le Fils du Dieu Vrai, fait Chair en demeurant Dieu."
"Mais, qu'est-ce que Dieu ? Le plus grand des maîtres, si nous te regardons."
"Dieu est bien plus qu'un maître. Ne rabaissez pas l'idée sublime de la divinité en la limitant à la sagesse."
"La sagesse est une divinité. Nous avons Minerve. C'est la déesse du savoir. "
"Vous avez aussi Vénus, déesse du plaisir. Pouvez-vous admettre qu'un dieu, c'est-à-dire un être supérieur aux mortels possède, porté à la perfection, tout ce qui est laideur chez les mortels ? Pouvez-vous penser qu'un être éternel ait éternellement les petits, mesquins, avilissants plaisirs de celui qui ne jouit que d'un temps limité ? Et qu'il en fasse le but de sa vie ? Ne pensez-vous pas quel ciel dégoûtant est ce que vous appelez Olympe où fermentent les plus mauvaises tendances de l'humanité ? Si vous regardez votre Ciel, que voyez-vous ? Luxure, crimes, haine, guerres, vols, ripailles, pièges, vengeances. Si vous voulez célébrer les fêtes de vos dieux, que faites-vous ? Des orgies. Quel culte leur rendez-vous ? Où est la vraie chasteté de celles qui sont consacrées à Vesta ? Sur quel code divin s'appuient vos pontifes pour rendre un jugement ? Quelles paroles peuvent lire vos augures dans le vol des oiseaux ou dans le fracas du tonnerre ? Et les entrailles sanglantes des animaux sacrifiés quelles réponses peuvent-elles fournir à vos haruspices ? Tu as dit : "Rome ne croit pas aux fables". Et alors pourquoi croit-elle que douze pauvres hommes, en faisant faire le tour des champs à un porc, une brebis et un taureau et en les immolant ensuite, puissent se rendre propice Cérès, si vous avez une infinité de divinités qui se détestent entre elles et aux vengeances desquelles vous croyez ? Non. Dieu est bien autre chose. Il est Éternel, Unique et Spirituel."
"Mais, tu dis que tu es Dieu, et tu es chair."
"Il y a dans la patrie des dieux un autel qui n'est dédié à aucun d'eux. La sagesse humaine l'a dédié au Dieu inconnu .Parce que les sages, les vrais philosophes, ont eu l'intuition qu'il existe quelque chose en dehors de ces histoires inventées à l'usage des éternels enfants que sont les hommes dont les esprits sont enveloppés dans les bandeaux de l'erreur. Si maintenant ces sages - qui ont eu l'intuition qu'il existe quelque chose en dehors de ces mises en scène mensongères, quelque chose de vraiment sublime et divin qui a fait tout ce qui existe et d'où vient tout ce qu'il y a de bon dans le monde - ont voulu un autel pour le Dieu inconnu, dont ils avaient le sentiment que c'était le Vrai Dieu, comment pouvez-vous donner le nom de dieu à ce qui n'est pas dieu et dire que vous savez ce qu'en réalité vous ne savez pas ?
Sachez donc ce qu'est Dieu pour pouvoir le connaître et l'honorer. Dieu est celui qui par sa pensée a fait du Néant le Tout. La fable des pierres changées en hommes peut-elle vous persuader et vous satisfaire ? En vérité, il y a des hommes plus durs et plus mauvais que la pierre et il y a des pierres qui sont plus utiles que l'homme. Ne t'est-il pas plus doux, Valeria, de penser en regardant ta petite fille : "C'est une vivante volonté de Dieu créée et formée par Lui, dotée par Lui d'une seconde vie qui ne meurt pas de sorte que je l'aurai encore, ma petite Fausta et pour l'éternité, si je crois au Dieu Vrai"; au lieu de dire : "Cette chair rose, ces cheveux plus fins que les fils de l'araignée, ces pupilles sereines viennent d'une pierre" ? Ou encore de dire : "Je suis en tout semblable à la louve ou à la jument et comme une brute je m'accouple, comme une brute j'engendre, comme une brute je l'élève, et cette fille est le fruit de mon instinct de brute et elle est une brute qui me ressemble, et demain, quand elle sera morte, quand je serai morte, nous serons deux charognes qui se dissoudront dans la puanteur et qui, jamais plus, ne se reverront" ? Dis-moi ce que ton cœur de mère voudrait de ces deux explications."
"La seconde, certainement pas, Seigneur! Si j'avais su que Fausta n'était pas une chose qui pouvait pour toujours se décomposer, ma douleur, en son agonie, aurait été moins terrible. Car je me serais dit : "J'ai perdu une perle, mais elle existe encore, et je la retrouverai".
"Tu l'as dit. Quand je suis venu vers vous, votre amie m'a dit qu'elle s'étonnait de votre passion pour les fleurs. Et elle craignait que cela pût me choquer, mais je l'ai rassurée en disant : "Moi aussi, je les aime et nous nous entendrons donc vraiment bien". Mais je veux vous amener à aimer les fleurs, comme j'amène Valeria à aimer son enfant dont, j'en suis certain, elle aura un plus grand soin maintenant qu'elle sait qu'elle a une âme qui est une parcelle de Dieu enfermée dans une chair engendrée par elle, la maman; une parcelle qui ne meurt pas et que la maman retrouvera au Ciel, si elle croit au Dieu Vrai. Il en est ainsi de vous.
Regardez cette rose splendide. La pourpre qui orne le vêtement impérial est moins splendide que ce pétale, qui non seulement est la joie des yeux pour sa couleur, mais joie du toucher pour sa délicatesse et de l'odorat pour son parfum. Et regardez celle-ci encore, et celle-là et cette autre. La première c'est du sang qui a coulé d'un cœur, la seconde c'est de la neige qui vient de tomber, la troisième c'est de l'or clair, la dernière semble cette douce figure d'enfant qui sourit sur mes genoux. Et encore : la première est raide sur une grosse tige, presque sans épines avec un feuillage rougeâtre, comme si on l'avait aspergé de sang; la seconde a quelques épines avec des feuilles mates et pâles le long de la tige; la troisième est flexible comme un jonc avec des feuilles petites et brillantes comme une cire verte; la dernière semble barrer la route à toute tentative de saisir sa corolle rose tant elle est parsemée d'épines. Elle semble une lime aux pointes très fines. Maintenant réfléchissez. Qui a fait tout cela ? Comment ? Quand ? Où ? Qu'était cet endroit dans la nuit des temps ?
Ce n'était rien, rien que des éléments qui s'agitaient sans forme. Un seul, Dieu, a dit : "Je veux" et les éléments se séparèrent en se groupant par familles. Un second "Je veux" retentit et ils se rangèrent l'un dans l'autre: l'eau au milieu des terres; l'un au-dessus de l'autre : l'air et la lumière sur la planète organisée. Encore un "Je veux" et ce furent les plantes et puis ce furent les étoiles et puis les animaux et puis l'homme. Et pour que l'homme eût plaisir, comme de jouets splendides, Dieu offrit à son préféré des fleurs, des astres et comme dernier don lui donna la joie de procréer non ce qui meurt, mais ce qui survit à la mort par le don de Dieu qu'est l'âme. Ces roses sont autant de volontés du Père. Son infinie puissance se manifeste dans une infinité de beautés.
Mes explications sont entravées parce qu'elles se heurtent au bronze résistant de vos croyances. Mais j'espère que pour une première rencontre nous nous sommes déjà un peu compris. Que votre âme travaille sur ce que j'ai dit. Avez-vous des questions à poser ? Posez-les. Je suis ici. pour vous éclairer. L'ignorance n’est pas chose honteuse. Il est honteux de rester dans l'ignorance quand il y a quelqu'un tout disposé à éclairer les doutes." Et Jésus, comme s'il était le plus adroit des pères, sort de la tonnelle en soutenant la petite qui fait ses premiers pas et qui veut aller vers un jet d'eau qui ondule au soleil.
Les dames restent où elles sont pour parler entre elles. Et Jeanne, prise entre deux désirs, reste sur le seuil de la tonnelle...
Enfin Lidia se décide, et après elle les autres, et va vers Jésus qui rit parce que la petite veut saisir le spectre solaire que produit le jet d'eau et ne prend que la lumière et elle insiste, insiste, piaillant comme un poussin avec ses lèvres roses. "Maître... je n'ai pas compris pourquoi tu as dit que nos maîtres ne peuvent avoir une bonne manière de vivre, puisqu'ils sont athées. Ils croient à un Olympe, mais ils croient..."
"Ils n'ont plus que l'extérieur de la croyance. Tant qu'ils ont vraiment cru, comme les vrais sages ont cru à cet Inconnu dont je t'ai parlé, à ce Dieu qui satisfaisait leur âme, même s'Il n'avait pas de nom, même sans le vouloir, tant qu'ils ont tourné leur pensée vers cet Etre, bien supérieur, bien supérieur aux pauvres dieux pleins d'humanité et de basse humanité, que le paganisme leur avait donnés, ils ont, nécessairement, un peu reflété Dieu. L'âme est un miroir qui renvoie la lumière et un écho qui renvoie les paroles."
"Quoi, Maître ?"
"Dieu."
"C'est une grande parole !"
"C'est une grande vérité."
Valeria, que séduit la pensée de l'immortalité, demande: "Maître, explique-moi où est l'âme de ma petite. Je baiserai cet endroit comme un sanctuaire et l'adorerai puisque c'est une partie de Dieu."
"L'âme ! C'est comme cette lumière que ta petite Fausta veut saisir et elle ne le peut parce qu'elle est incorporelle. Mais elle existe. Moi, toi, tes amies, la voient. L'âme est visible aussi en tout ce qui différencie l'homme de la brute. Quand ta petite te dira ses premières pensées, pense que cette intelligence c'est son âme. Quand elle t'aimera non par instinct mais par raison, pense que cet amour c'est son âme. Quand elle grandira à tes côtés, belle non seulement en son corps mais en sa vertu, pense que cette beauté c'est son âme. Et n'adore pas l'âme, mais Dieu qui l'a créée, Dieu qui veut se faire un trône de toute âme bonne."
"Mais, où est cette chose incorporelle et sublime ? Dans le cœur ? dans le cerveau ?"
"Elle est dans tout ce qu'est l'homme. Elle vous contient et elle est contenue en vous. Quand elle vous quitte, vous devenez des cadavres. Quand elle est tuée par un crime que l'homme commet contre lui-même, vous êtes damnés, séparés pour toujours de Dieu."
"Tu admets donc que le philosophe qui nous a déclarés "immortels" avait raison, bien que païen?" demande Plautina.
"Je ne l'admets pas. Je fais davantage. Je dis que c'est un article de foi. L'immortalité de l'âme, c'est-à-dire l'immortalité de la partie supérieure de l'homme est le mystère le plus certain et le plus consolant de la croyance. C'est ce qui nous donne l'assurance de notre origine, de notre but, de ce que nous sommes, et nous enlève l'amertume de toute séparation."
Plautina réfléchit profondément. Jésus l'observe et se tait. Enfin elle demande: "Et Toi, tu as une âme ?"
Jésus répond : "Certainement."
"Mais, es-tu Dieu ou non ?"
"Je suis Dieu. Je te l'ai dit. Mais maintenant, j'ai pris une nature d'homme. Et sais-tu pour quel motif ? Parce que, par ce sacrifice seulement je pouvais résoudre les difficultés qui dépassent votre raison, et après avoir abattu l'erreur, en libérant la pensée, je pouvais libérer aussi l'âme d'un esclavage que pour l'heure je ne puis t'expliquer. C'est pour cela que j'ai enfermé la Sagesse dans un corps, la Sainteté dans un corps. La Sagesse, je la répands comme la semence sur la terre, comme le pollen aux vents. La Sainteté, comme d'une amphore précieuse que l'on a brisée, coulera sur le monde à l'heure de la Grâce et sanctifiera les hommes. Alors, le Dieu Inconnu sera connu."
"Mais tu es déjà connu, ceux qui mettent en doute ta puissance et ta sagesse sont mauvais ou menteurs."
"Je suis connu. Mais ce n'est qu'une aube. Le midi sera rempli de la connaissance de Moi."
"Que sera ton midi ? Un triomphe ? Le verrai-je, moi ?" "En vérité, ce sera un triomphe, et tu y seras .Car tu as la nausée de ce que tu sais et le désir de ce que tu ignores. Ton âme a faim."
"C'est vrai ! J'ai faim de vérité."
"Je suis la Vérité."
"Donne-toi alors à moi qui suis affamée."
"Tu n'as qu'à venir à ma table. Ma parole est pain de vérité."
"Mais, que diront nos dieux si nous les abandonnons ? Ne se vengeront-ils pas sur nous?» demande Lidia craintive.
"Femme, as-tu jamais vu le brouillard du matin ? Les prés disparaissent sous une vapeur qui les cache. Vient le soleil et le brouillard s'évapore. Les prés resplendissent plus beaux. Vos dieux, c'est cela, le brouillard d'une pauvre pensée humaine. Elle ignore Dieu et elle a besoin de croire car la foi est l'état permanent et nécessaire de l'homme. Alors elle a créé cet Olympe, vraie fable illusoire. Ainsi vos dieux au lever du Soleil : le Dieu vrai, se dissiperont dans vos cœurs sans pouvoir vous nuire, car ils n'existent pas."
"Il faudra t'écouter encore... beaucoup... Nous sommes absolument devant l'inconnu. Tout ce que tu dis est nouveau."
"Mais cela te répugne-t-il ? Ne peux-tu l'accepter ?"
Plautina répond avec assurance : "Non, je me sens plus fière de ce peu que maintenant je sais, et que César ne connaît pas, que de mon nom."
"Et alors, persévère. Je vous laisse avec ma paix."
"Mais comment ? Tu ne restes pas, mon Seigneur ?" dit Jeanne désolée.
"Je ne reste pas. J'ai beaucoup à faire..."
"Oh ! moi qui voulais te dire ma peine !"
Jésus, qui s'est mis en route après les salutations des romaines, se retourne et dit: "Viens jusqu'à la barque. Tu me diras ton ennui."
Jeanne va et dit : "Chouza veut m'envoyer pour quelque temps à Jérusalem et j'en suis chagrinée. Il le fait car il ne veut pas que je sois davantage reléguée, maintenant que je suis en bonne santé..."
"Toi aussi, tu te crées des nuées illusoires !" Jésus a déjà un pied dans la barque. "Si tu pensais qu'ainsi tu pourras me donner l'hospitalité et me suivre plus facilement, tu serais contente et tu dirais : "La Bonté y a pensé".
"Oh !... c'est vrai, mon Seigneur ! Je n'avais pas réfléchi."
"Tu vois donc ! Obéis en brave épouse. L'obéissance te donnera la récompense de m'avoir pour la prochaine Pâque, et l'honneur de m'aider à évangéliser tes amies. La paix soit toujours avec toi !"
La barque se détache et tout prend fin.
Jeannne de Chouza
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Aglaé dans la maison de Marie à Nazareth
Vision du dimanche 20 mai 1945 (Pentecôte)
Marie travaille paisiblement à une toile. C'est le soir. Toutes les portes sont fermées, une lampe à trois becs éclaire la petite pièce de Nazareth et surtout la table près de laquelle la Vierge est assise. La toile, peut-être un drap, retombe du coffre et de ses genoux jusqu'à terre et Marie, vêtue de bleu foncé; semble émerger d'un tas de neige. Elle est seule. Elle coud avec agilité, la tête penchée sur son travail, et la lampe éclaire le haut de sa tête en y produisant des reflets d'or clair. Le reste du visage est dans la pénombre.
Dans la pièce bien rangée règne le plus grand silence. Et même de la rue, déserte pendant la nuit, n'arrive aucun bruit. Et du jardin non plus. La lourde porte qui, de la pièce où Marie travaille, celle où elle prend habituellement ses repas et où elle reçoit les amis, donne sur le jardin, est fermée. Elle empêche de pénétrer même au bruit de la fontaine dont l'eau se déverse dans le bassin. C'est vraiment le silence le plus profond. Je voudrais savoir où se trouve la pensée de la Vierge pendant que ses mains travaillent activement...
Un coup discret à la porte qui donne sur la rue. Marie lève la tête, écoute... Mais le coup a été si léger que Marie doit penser qu'il est produit par un animal nocturne ou par un peu de vent qui a secoué la porte. Elle penche de nouveau la tête sur son travail. Mais le coup se fait entendre plus distinctement. Marie se lève et va vers la porte. Elle demande avant d'ouvrir : "Qui frappe ?"
Une faible voix répond: "Une femme. Au nom de Jésus, pitié pour moi." Marie ouvre tout de suite en soulevant la lampe pour voir qui est cette pèlerine. Elle voit un tas d'étoffe, un enchevêtrement d'où rien ne transparaît. Un pauvre enchevêtrement qui reste courbé dans une profonde inclination quand elle dit: "Salut, Maîtresse !" et elle répète encore : "Au nom de Jésus, pitié pour moi."
"Entre et dis-moi ce que tu veux. Je ne te connais pas."
"Personne ne me connaît et beaucoup me connaissent, Maîtresse. Le Vice me connaît. Et la Sainteté me connaît. Mais j'ai besoin que maintenant la Pitié m'ouvre les bras. Et tu es la pitié..." et elle pleure.
"Mais, entre donc... Et dis-moi... Tu m'en as dit assez pour que je comprenne que tu es une malheureuse... Mais, qui tu es, je ne le sais pas encore. Ton nom, ma sœur..."
"Oh ! non ! Pas ma sœur ! Je ne puis être ta sœur... Tu es la Mère du Bien... moi... moi, je suis le Mal..." et elle pleure toujours plus fort sous son manteau qui la cache toute entière.
Marie pose la lampe sur un siège, prend la main de l'inconnue agenouillée sur le seuil et la force à se lever.
Marie ne la connaît pas... moi, oui : C'est la femme voilée de "La Belle Eau". Elle se lève, humiliée, tremblante, secouée par ses pleurs et elle hésite encore à entrer en disant : "Je suis une païenne, Maîtresse. Pour vous hébreux : ordure, même si j'étais sainte. Mais deux fois ordure car je suis une prostituée. "
"Si tu viens à moi, si tu cherches mon Fils à travers moi, tu ne peux être qu'un cœur qui se repent. Cette maison accueille tout ce qui s'appelle Douleur." et elle l'attire à l'intérieur en fermant la porte, remet la lampe sur la table, lui offre un siège en lui disant : "Parle."
Mais la femme voilée ne veut pas s'asseoir. Un peu penchée, elle continue de pleurer. Marie est devant elle, douce et majestueuse. Elle attend, en priant, que son chagrin se calme. Je la vois qui prie par toute son attitude bien que rien en elle ne révèle qu'elle prie : ni les mains qui tiennent toujours la petite main de la Voilée, ni les lèvres qui sont closes.
Enfin les larmes s'arrêtent. La femme s'essuie le visage avec son voile et dit ensuite : "Et pourtant, je ne suis pas venue de si loin pour rester inconnue. C'est l'heure de ma rédemption et je dois me découvrir pour... pour te montrer de combien de plaies est couvert mon cœur. Et... et tu es une mère... et sa Mère... Tu auras donc pitié de moi."
"Oui, ma fille."
"Oh ! oui ! Appelle-moi ma fille !... J'avais une mère... et je l'ai abandonnée... On m'a dit depuis qu'elle est morte de chagrin... J'avais un père... il m'a maudite... et il dit aux gens de la ville : "Je n'ai plus de fille"... (elle a une crise violente de larmes. Marie devient pâle de peine. Mais elle lui met la main sur la tête pour la réconforter.) La femme reprend : "Je n'aurai plus personne qui m'appelle : ma fille !... Oui, ainsi, caresse-moi ainsi, comme le faisait ma maman... quand j'étais pure et bonne... Permets-moi de baiser cette main et d'essuyer avec elle mes larmes. Mes larmes seules ne me lavent pas. Combien j'ai pleuré depuis que j'ai compris !... Auparavant j'avais pleuré aussi, car c'est horrible de n'être qu'une chair vendue, insultée par l'homme. Mais ce n'était que les plaintes d'un animal brutalisé qui hait et se révolte contre celui qui le torture et le souille toujours plus car... je changeais de maître, mais c'était toujours la même bestialité... Depuis huit mois je pleure ... parce que j'ai compris... J'ai compris ma misère, ma pourriture. J'en suis couverte, saturée et j'en ai la nausée... Mais mes pleurs toujours plus conscients ne me lavent pas encore. Ils se mélangent à ma pourriture et ne la lavent pas. Oh ! Mère ! Essuie mes larmes, et je serai purifiée de façon à pouvoir approcher mon Sauveur !"
"Oui, ma fille, oui. Assieds-toi, ici, avec moi et parle paisiblement. Abandonne tout ce poids ici, sur mes genoux de Mère" et Marie s'assied.
Mais la femme glisse à ses pieds et veut parler ainsi. Elle commence doucement : "Je suis de Syracuse... J'ai vingt-six ans... J'étais la fille d'un intendant diriez-vous, nous nous disons du procurateur d'un grand seigneur romain. J'étais fille unique. Je vivais heureuse. Nous habitions près de la plage dans une très belle villa dont mon père était l'intendant. De temps à autre le propriétaire de la villa venait, ou sa femme, et ses enfants... Ils nous traitaient bien et ils étaient gentils avec moi. Les filles jouaient avec moi... Ma maman était heureuse... elle était fière de moi. J'étais belle... j'étais intelligente... tout me réussissait... Mais j'aimais davantage les choses frivoles que les bonnes. À Syracuse, il y a un grand théâtre. Un grand théâtre... beau... vaste... Il sert aux jeux et aux comédies... Dans les comédies et les tragédies qu'on y donne, on emploie beaucoup les mimes. Elles soulignent par leurs danses muettes ce qu'exprime le chœur. Tu ne sais pas... mais même avec les mains, avec les mouvements du corps, nous pouvons exprimer les sentiments de l'homme agité par quelque passion... On forme dans une palestre contiguë au théâtre des adolescents et des adolescentes au métier de mime. Ils doivent être beaux comme des dieux et agiles comme des papillons... J'aimais beaucoup aller sur une éminence qui dominait cet endroit et regarder les danses des mimes. Et puis je les refaisais sur les prés fleuris, sur le sable blond de ma terre, dans le jardin de la villa. Je paraissais une statue artistique ou bien un vent qui survole, tant je savais me fixer dans des poses statuaires ou voler sans presque toucher le sol. Mes riches amies m'admiraient... et ma maman en était fière..."
La femme voilée parle, se remémore, revoit le passé comme en un songe, et elle pleure. Les sanglots ponctuent ses dires.
"Un jour... c'était en mai... Syracuse était tout en fleurs. Les festivités étaient terminées depuis peu et j'étais restée enthousiaste d'une danse exécutée au théâtre... Mes maîtres m'y avaient conduite avec leurs filles. J'avais quatorze ans... Dans cette danse, les mimes devaient représenter les nymphes du printemps accourant pour adorer Cérès. Elles dansaient couronnées de roses, vêtues de roses... De roses seulement, car leur vêtement était un voile très léger, un filet de fil d'araignée sur lequel étaient éparses les roses... Dans leur danse, elles semblaient des Hébés ailées tant elles couraient avec légèreté.
Leurs corps splendides se voyaient à travers les écharpes de voile fleuri qui formaient des ailes derrière elles... J'étudiai cette danse... et un jour... un jour..." La femme voilée pleure encore plus fort... Puis elle se reprend : "J'étais belle. Je le suis. Regarde." Elle se dresse debout, rejetant rapidement son voile en arrière et laissant retomber son manteau. Et moi, je reste ébahie car je vois surgir des étoffes qu'elle a repoussées Aglaé, très belle dans son humble vêtement, avec sa simple coiffure à tresses, sans joyaux, sans étoffe de prix, une vraie fleur de chair, svelte et pourtant parfaite, avec un très beau visage, brun clair et des yeux veloutés mais pleins de feu.
Elle se remet à genoux devant Marie: "J'étais belle, pour mon malheur et j'étais folle. Ce jour-là, je m'habillai avec des voiles. Les filles de mon maître m'aidèrent. Elles aimaient me voir danser... Je m'habillai dans un coin de la plage blonde, en face de la mer azurée. Sur la plage, déserte en ce lieu, il y avait des fleurs sauvages, blanches et jaunes au parfum pénétrant d'amandier, de de chair à peine pure. Des agrumes, il arrivait aussi des bouffées de parfum pénétrant, les roses de Syracuse exhalaient leurs odeurs, et aussi la mer, et aussi le sable. Le soleil faisait exhaler des odeurs de toutes choses... Un vague sentiment de panique me montait à la tête. Je me sentais nymphe, moi aussi, et j'adorais... quoi ? La Terre féconde ? Le Soleil qui la fécondait ? Je ne sais. Païenne parmi les païens, je crois que j'adorais le Sens, mon roi despotique, que je ne pensais pas avoir en moi, mais qui était puissant, plus qu'un dieu... Je me couronnai de roses que j'avais prises dans le jardin... et je dansai... J'étais ivre de lumière, de parfums, du plaisir d'être jeune, agile et belle. Je dansai... et on me vit. Je vis qu'on me regardait. Mais je n'eus pas honte de paraître nue devant les deux yeux avides d'un homme. Au contraire, je me complus à surfaire mes vols... Le plaisir d'être admirée me donnait vraiment des ailes... Et ce fut ma ruine. Trois jours après je restai seule car les maîtres étaient partis pour regagner leur demeure patricienne de Rome. Mais, je ne restai pas à la maison... ces deux yeux admirateurs m'avaient dévoilé autre chose que la danse... Ils m'avaient dévoilé le sens et le sexe."
Marie a un geste involontaire de dégoût qu'Aglaé remarque. "Oh ! mais tu es pure et peut-être je suis pour toi un être répugnant..."
"Parle, parle, ma fille. Il vaut mieux que ce soit à Marie qu'à Lui. Marie, c'est la mer qui lave.."
"Oui, il vaut mieux que ce soit à toi, c'est ce que je me suis dit aussi quand je sus qu'il avait une Mère... Car, tout d'abord, le voyant si différent de tout autre homme, le seul qui soit tout esprit - maintenant je sais que l'esprit existe et ce que c'est - tout d'abord je n'aurais pu dire de quoi était fait ton Fils, ainsi pur de sensualité tout en étant homme, et en moi même je pensais qu'il n'avait pas de mère, mais qu'il était descendu ainsi sur la terre pour sauver les horribles misères dont je suis la plus grande...
Tous les jours je revins en cet endroit espérant revoir cet homme, jeune, brun, beau... Et après quelque temps, je le revis... Il me parla. Il me dit : "Viens avec moi à Rome. Je t'amènerai à la cour impériale, tu seras la perle de Rome". Je dis : "Oui, je serai ton épouse fidèle. Viens chez mon père". il se mit à rire, moqueur, et me donna un baiser. Il dit : "Non pas épouse, mais déesse, et moi, ton prêtre, je te dévoilerai les secrets de la vie et du plaisir". J'étais folle, j'étais jeune, mais bien que jeune, je n'ignorais pas ce qu'est la vie... j'étais rusée. J'étais folle, mais pas encore dépravée... et je fus dégoûtée de sa proposition. Je m'échappai de ses bras et courus à la maison... mais je n'en parlai pas à ma mère... et je ne sus pas résister au désir de le revoir... Ses baisers m'avaient rendue encore plus folle... et je revins. J'étais à peine revenue sur cette plage solitaire qu'il m'embrassa, me baisant avec frénésie, une pluie de baisers, de paroles amoureuses, de questions : "Est-ce que tout n'est pas dans cet amour ? N'est-ce pas plus doux que le lien du mariage ? Que veux-tu d'autre ? Peux-tu vivre sans cela ?"
Oh ! Mère... Je m'enfuis le soir même avec le dégoûtant patricien. Je fus un chiffon piétiné par son animalité... Non pas déesse : fange. Non pas perle : fumier. Il ne me révéla pas la vie, mais l'ordure de la vie, l'infamie, le dégoût, la douleur, la honte, l'infinie misère de ne même plus m'appartenir... Et puis... la chute totale. Après six mois d'orgie, fatigué de moi, il passa à de nouveaux amours et je fus dans la rue. J'exploitai mes talents de danseuse ... Je savais désormais que ma mère était morte de chagrin. Je n'avais plus de maison, plus de père... Un maître de danse m'accueillit dans son gymnase. Il me perfectionna... il m'exploita. ..il me lança comme une fleur au courant de tous les arts sensuels au milieu du patriciat corrompu de Rome. La fleur déjà souillée tomba dans un égout. Ce furent dix années de descente dans l'abîme .Toujours plus bas. Puis on m'amena ici pour charmer les loisirs d'Hérode et je fus prise par un nouveau maître. Oh ! il n'y a pas de chien enchaîné qui soit plus enchaîné que l'une de nous ! Et il n'y a pas d'éleveur de chiens plus brutal que l'homme qui possède une femme ! Mère... tu trembles ! Je te fais horreur !"
Marie s'est porté la main au cœur comme si elle avait reçu un coup. Mais elle répond: "Non, pas toi. Ce qui me fait horreur, c'est le Mal qui domine tant la terre. Continue, pauvre enfant !"
"Il m'amena à Hébron... J'étais libre ? J'étais riche ? Oui, parce que je n'étais pas en prison et que j'étais couverte de bijoux. Non, parce que je ne pouvais voir que ceux que lui voulait et je ne pouvais même plus disposer de moi.
Un jour il vint à Hébron un homme : l'Homme, ton Fils Cette maison Lui était chère. Je le sus et l'invitai à entrer. Sciammai n'était pas là... et par la fenêtre j'avais déjà entendu des paroles et vu une personne qui m'avaient bouleversé. Mais, je te jure, ô Mère, que ce ne fut pas la chair qui me poussa vers ton Jésus. Ce fut une chose que Lui me révéla qui me poussa sur le seuil, méprisant les plaisanteries du vulgaire, pour Lui dire : "Entre". Ce fut mon âme dont j'eus alors la révélation. Il me dit: "Mon nom veut dire : Sauveur. Je sauve ceux qui ont un vrai désir d'être sauvés. Je sauve en enseignant à être pur, à vouloir la souffrance mais l'honneur, le Bien à tout prix. Je suis Celui qui cherche ceux qui sont perdus, Celui qui donne la Vie. Je suis Pureté et Vérité". Il me dit que j'avais moi aussi une âme et que je l'avais tuée par ma manière de vivre. Mais il ne me maudit pas, ne se moqua pas de moi. Il ne me regarda pas un instant ! Le premier homme qui ne me dévisagea pas d'un regard avide, car j'ai la terrible malédiction d'attirer l'homme... Il me dit que qui le cherche le trouve parce que Lui se trouve où l'on a besoin de médecin et de remèdes. Et il est parti. Mais ses paroles étaient ici, et elles ne sont plus sorties. Il m'a dit que son Nom voulait dire Sauveur comme pour commencer à me guérir. Ses paroles m'étaient restées ainsi que ses amis les bergers. Et je fis le premier pas en leur donnant l'obole et en demandant leur prière... Et puis... Je me suis enfuie...
Oh ! sainte fugue que celle-là ! J'ai fui le péché, à la recherche du Sauveur. Je suis allée le chercher, certaine de le trouver parce que Lui me l'avait promis. On m'envoya auprès d'un homme du nom de Jean, en me disant que c'était Lui. Mais ce n'était pas Lui. Un hébreu me dirigea vers "La Belle Eau". Je vivais en vendant l'or que j'avais en grande quantité. Pendant les mois où j'étais à sa recherche j'avais dû me couvrir le visage pour n'être pas reprise et parce que, réellement, Aglaé était ensevelie sous ce voile. Morte la vieille Aglaé. Il y avait sous ce voile sa pauvre âme blessée et exsangue qui cherchait son médecin. Bien des fois, j'ai dû fuir l'homme qui me poursuivait bien qu'ainsi camouflée dans mon vêtement. Même un des amis de ton Fils.
À "La Belle Eau" je vivais comme une bête : pauvre mais heureuse. Les averses et le fleuve me purifièrent moins que ses paroles. Oh ! Aucune ne s'est perdue. Une fois il pardonna à un assassin J'entendis et je fus sur le point de Lui dire : "Pardonne-moi, à moi aussi". Une autre fois il parla de l'innocence perdue... Oh ! quels pleurs de regret ! Une autre fois il guérit un lépreux et je fus sur le point de crier : "Purifie-moi de mon péché..." Une autre fois il guérit un fou et c'était un romain et je pleurai... et il me fit dire que les patries passent mais que le Ciel reste. Un soir de tempête, il m'accueillit dans la maison et puis il me fit trouver un logement par le régisseur... et il me fit dire par un enfant : "Ne pleure pas"... Oh ! sa bonté ! Oh ! ma misère ! Si grandes toutes les deux que je n'osai pas apporter ma misère à ses pieds... bien que l'un des siens m'eût instruit, la nuit, sur l'infinie miséricorde de ton Fils Et puis il fut exposé aux pièges de gens qui voulaient voir un péché dans le désir qu'avait une âme de renaître. Mon Sauveur est parti... et moi je l'ai attendu... Mais l'attendait aussi la vengeance de gens bien plus indignes que moi de le regarder. Car moi, j'ai péché en païenne contre moi-même, alors qu'eux pèchent, connaissant déjà Dieu, contre le Fils de Dieu... et ils m'ont frappée et plus que leurs pierres m'a blessée leur accusation, plus que dans ma chair, ils m'ont blessée dans ma pauvre âme en l'amenant à désespérer.
Oh ! la lutte terrible avec moi-même ! Déchirée, sanglante, blessée, fiévreuse, privée de mon Médecin, sans toit, sans pain, j'ai regardé en arrière, devant moi... Le passé me disait : "Reviens", le présent me disait: "Tue-toi", l'avenir me disait : "Espère". J'ai espéré... Je ne me suis pas tuée. Je le ferais si Lui me chassait car je ne veux plus être ce que j'étais !... Je me suis traînée jusqu'à un pays à la recherche d'un abri... Mais j'ai été reconnue. Comme une bête, j'ai dû fuir, ici, là, toujours poursuivie, toujours méprisée, toujours maudite parce que je voulais être honnête et parce que j'avais déçu ceux qui, par mon intermédiaire, voulaient frapper ton Fils. En suivant le fleuve je suis remontée jusqu'en Galilée et suis venue ici... Tu n'y étais pas. Je suis allée à Capharnaüm. Tu venais d'en partir .Mais un vieil homme m'a vue. Un de ses ennemis, et il m'a fait un texte d'accusation pour Lui, ton Fils, et comme je pleurais sans réagir, il m'a dit... il m'a dit... "Tout pourrait changer pour toi si tu voulais être ma maîtresse et ma complice pour accuser le Rabbi nazaréen. Il suffit que tu dises, devant mes amis, que Lui était ton amant..."Je me suis enfuie comme quelqu'un qui verrait s'ouvrir un buisson de fleurs sous un nid de serpents
J'ai compris, de cette façon, que je ne puis aller à ses pieds... et je viens aux tiens. Voici : piétine-moi, je ne suis que boue. Voici : chasse-moi, je suis la pécheresse. Voici : dis-moi mon nom : prostituée. J'accepterai tout de toi, mais aie pitié de moi, Mère. Prends ma pauvre âme souillée et porte-la à Lui. C'est un péché que de remettre entre tes mains ma luxure. Mais il n'y a que là qu'elle sera protégée du monde, qui la veut, et deviendra pénitence. Dis-moi comment je dois faire. Dis-moi ce que je dois faire. Dis-moi quels moyens je dois mettre en œuvre pour n'être plus Aglaé. Que dois-je mutiler en moi ? Qu'est-ce que je dois m'arracher pour n'être plus péché, plus séduction, pour n'avoir plus rien à craindre de moi-même et de l'homme ? Dois-je m'arracher les yeux ? Dois-je me brûler les lèvres ? Dois-je me couper la langue ? Les yeux, les lèvres, la langue m'ont servi à faire le mal. Je ne veux plus le mal et je suis disposée à me punir et à les punir en les sacrifiant. Ou veux-tu que je m'arrache ces reins avides qui m'ont poussée à des amours dépravés ? Ces entrailles insatiables dont je crains toujours le réveil ? Dis-moi, dis-moi comment l'on fait pour oublier que l'on est femme et comment l'on fait pour faire oublier que l'on est femme !"
Marie est bouleversée. Elle pleure, elle souffre, mais les seuls signes de sa douleur ce sont les larmes qui tombent sur la repentie.
"Je veux mourir pardonnée. Je veux mourir sans autre souvenir que mon Sauveur. Je veux mourir avec sa Sagesse pour amie... et je ne peux plus l'approcher car le monde nous guette Lui et moi pour nous accuser..." Aglaé pleure, jetée parterre comme une vraie loque.
Marie se lève en murmurant toute angoissée : "Comme il est difficile d'être rédempteurs !
Aglaé, qui entend ce murmure et voit sa réaction, gémit : "Tu le vois ! Tu vois qu'à toi aussi j'inspire le dégoût ? Maintenant je m'en vais. C'est fini pour moi !"
"Non, ma fille. Non, ce n'est pas fini. Pour toi maintenant, c'est le commencement. Écoute, pauvre âme. Ce n'est pas pour toi que je gémis, mais pour le monde cruel. Je ne te laisse pas partir, mais je te recueille, pauvre hirondelle que la bourrasque a abattue contre mes murs. Je t'amènerai à Jésus, et Lui t'indiquera le chemin de la rédemption..."
"Je n'espère plus... Le monde a raison. Je ne puis être pardonnée."
"Par le monde, non. Mais par Dieu, oui. Laisse-moi te parler au nom du Suprême Amour qui m'a donné un Fils pour que je le donne au monde. Il m'a sortie de la bienheureuse ignorance de ma virginité consacrée pour que le monde ait le Pardon. Il m'a tiré le sang non de l'enfantement, mais du cœur en me révélant que mon Fils est la Grande Victime. Regarde-moi, ma fille. Il y a dans ce cœur une grande blessure. Elle gémit depuis trente ans et plus. Elle s'élargit de plus en plus et me consume. Sais-tu quel nom, elle a ?"
"Douleur."
"Non. Amour. Et c'est cet Amour qui me saigne pour que le Fils ne soit pas seul à opérer le salut. C'est l'amour qui met en moi un feu pour que je purifie ceux qui n'osent pas aller vers mon Fils. C'est l'amour qui me donne les pleurs pour que je lave les pécheurs. Tu voulais mes caresses. Je te donne mes larmes qui déjà te blanchissent pour que tu puisses regarder mon Seigneur. Ne pleure pas ainsi. Tu n'es pas la seule pécheresse qui vient au Seigneur et repart rachetée. Il y en a eu d'autres, et il y en aura d'autres.
Doutes-tu que Lui puisse te pardonner ? Mais ne vois-tu pas en tout ce qui t'est arrivé une mystérieuse volonté de la Bonté Divine ? Qui t'a amenée en Judée ? Qui t'a conduite dans la maison de Jean ? Qui t'a mise à la fenêtre ce matin-là ? Qui a allumé une lumière pour éclairer ses paroles ? Qui t'a donné la capacité de comprendre que la charité, unie à la prière de celui qui reçoit un bienfait, obtient l'aide de Dieu ? Qui t'a donné la force de t'enfuir de la maison de Sciammai ? Qui t'a donné la force de persévérer les premiers jours jusqu'à son arrivée ? Qui t'a conduite sur sa route ? Qui t'a rendue capable de vivre en pénitente pour purifier toujours plus ton âme ? Qui t'a rendu l'âme d'une martyre, l'âme d'une croyante, une âme persévérante, une âme pure ? ...
Oui, ne secoue pas la tête. Crois-tu qu'il n'y a de pur que celui qui n'a pas connu le sens ? Crois-tu que l'âme ne puisse plus jamais redevenir vierge et belle ? Oh ! ma fille ! Mais entre ma pureté qui est toute entière grâce du Seigneur et ton héroïque ascèse pour retourner vers le sommet de ta pureté perdue, crois que c'est la tienne qui est la plus grande. C'est toi qui la construis: contre le sens, le besoin et l'habitude. Pour moi, c'est un don naturel comme la respiration. Toi, tu dois briser au vif dans ta pensée, tes affections, la chair, pour ne pas te souvenir, pour ne pas désirer, pour ne pas seconder. Moi...
Oh ! est-ce qu'une petite enfant de quelques heures peut désirer la chair ? Et en a-t-elle le mérite de ne pas le faire ? Ainsi pour moi. Je ne sais pas ce qu'est cette tragique faim qui a fait de l'humanité une victime. Je ne sais autre chose que la très sainte faim de Dieu. Mais, toi, tu ne la connaissais pas, et c'est par toi-même que tu l'as apprise. Mais toi, l'autre faim, tragique et horrible, tu l'as domptée pour l'amour de Dieu, ton unique amour maintenant. Souris, fille de la miséricorde divine ! Mon Fils fait en toi ce qu'il t'a dit à Hébron. Il l'a déjà fait. Tu es déjà sauvée car tu as eu la volonté sincère de te sauver, parce que tu as appris la pureté, la douleur, le Bien. Ton âme est revenue à la vie. Oui. Il te faut sa parole pour te dire au nom de Dieu : "Tu es pardonnée". Moi, je ne peux la dire, mais je te donne mon baiser comme une promesse, comme un commencement de pardon...
O Esprit Éternel, un peu de Toi est toujours en ta Marie ! Permets qu'elle te répande, Esprit Sanctificateur, sur la créature qui pleure et espère. Au nom de notre Fils, ô Dieu d'amour, sauve celle qui attend de Dieu le salut. Que la Grâce, dont l'Ange m'a dit que Dieu m'a comblée, se pose miraculeusement sur celle-ci et la soutienne, jusqu'à ce que l'absolve Jésus, le Sauveur Béni, le Prêtre Suprême au nom du Père, du Fils et de L'Esprit…
Il fait nuit, ma fille. Tu es fatiguée et brisée. Viens. Repose-toi. Demain tu partiras... Je t'enverrai dans une famille de gens honnêtes, car ici il vient maintenant trop de monde. Et je te donnerai un vêtement, tout comme le mien. On te prendra pour une israélite. Je dois revoir mon Fils en Judée, car la Pâque approche et à la nouvelle lune d'Avril, nous serons à Béthanie. Je parlerai alors de toi. Viens à la maison de Simon le Zélote, Tu m'y: trouveras et je te conduirai à Lui."
Aglaé pleure encore, mais paisiblement. Elle s'est assise par terre. Marie aussi s'est assise de nouveau. Aglaé met sa tête sur les genoux de Marie et baise sa main... Puis, elle gémit : "On me reconnaîtra..."
"Oh ! non, ne crains pas. Ton vêtement était désormais trop connu, mais je te préparerai pour ce voyage que tu feras vers le Pardon. Et tu seras comme la vierge qui va à ses noces : différente et inconnue à travers la foule ignorante du rite. Viens. J'ai une petite chambre près de la mienne. Elle a abrité des saints et des pèlerins désireux d'aller vers Dieu. Elle t'abritera toi aussi."
Aglaé veut reprendre son manteau et son voile. "Laisse-les. Ce sont les habits de la pauvre Aglaé perdue. Elle n'existe plus... et d'elle il ne doit même pas rester ce vêtement. Il a reçu trop de haine … et la haine fait mal autant que le péché."
Elles sortent dans le jardin obscur, elles entrent dans la petite chambre de Joseph. Marie allume la lampe qui est sur une petite table, caresse encore la repentie, ferme la porte et avec sa triple flamme s'éclaire pour voir où elle peut porter le manteau déchiré d'Aglaé pour qu'aucun visiteur ne le voie le lendemain.
Aglaé la femme voilée
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Chers lecteurs et amis
Je vous informe de mon absence pour le week-end
Il n'y aura pas de texte : Samedi et Dimanche
Merci de votre fidélité
Amicalement
Maud
Je vous informe de mon absence pour le week-end
Il n'y aura pas de texte : Samedi et Dimanche
Merci de votre fidélité
Amicalement
Maud
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥
Le Sermon sur la Montagne :
Vous êtes le sel de la terre
Vision du mardi 22 mai 1945
Jésus va seul et à grands pas sur une route principale. Il se dirige vers une montagne qui s'élève près de la route principale et qui, partant du lac, se dirige vers l'ouest. Après quelque temps elle s'engage sur un terrain en pente douce qui s'étend sur un long espace, formant un plateau d'où l'on voit tout le lac avec la cité de Tibériade vers le sud et les autres cités moins belles qui remontent vers le nord . Puis la montagne s'élève plus rapidement jusqu'à un pic et elle s'abaisse, puis remonte encore pour former un second pic semblable au premier, l'ensemble des deux formant une sorte de selle
Jésus entreprend la montée vers le plateau par un chemin muletier encore suffisamment beau et il rejoint un petit pays dont les habitants cultivent ce plateau surélevé où le blé commence à former des épis. Il traverse le pays et s'avance au travers des champs et des prés tout parsemés de fleurs ou tout bruissants de moissons.
Le jour est serein et met en valeur toute la beauté de la nature environnante. au-delà de la petite montagne solitaire vers laquelle se dirige Jésus, on voit au nord la cime imposante de l'Hermon dont le sommet semble être une perle gigantesque reposant sur une base d'émeraude tant est blanche la cime toute enneigée contrastant avec la teinte verte des pentes couvertes de bosquets. Au-delà du lac, mais entre celui-ci et l'Hermon, la plaine verdoyante où se trouve le lac de Méron que l'on n'aperçoit pourtant pas de cet endroit, et puis d'autres montagnes qui vont vers le lac de Tibériade du côté nord-ouest et, au-delà du lac, des montagnes encore dans le lointain qui l'adoucissent, et d'autres plaines. Au sud, au-delà de la route principale, les collines qui, je crois, cachent Nazareth. Plus l'on monte et plus l'horizon s'élargit. Je ne vois pas ce qu'il y a à l'ouest parce que la montagne cache la vue.
Jésus rencontre en premier l'apôtre Philippe qui semble mis en sentinelle à cette place. "Comment, Maître ? Toi ici ? Nous t'attendions sur la route Moi j'attends les compagnons qui sont allés chercher du lait auprès des bergers qui font paître leurs troupeaux sur les cimes. En bas, sur la route, il y a Simon et Judas de Simon et avec eux il y a Isaac et... Oh ! voilà. Venez ! Venez ! Le Maître est ici !"
Les apôtres qui descendent avec des gourdes se mettent à courir et naturellement les plus jeunes arrivent les premiers. Ils font fête au Maître, c'est émouvant. Enfin ils sont réunis et pendant que Jésus sourit, ils veulent tous parler, raconter... "Mais, nous t'attendions sur la grand-route !"
"Nous avions pensé que même aujourd'hui tu ne serais pas venu."
"Il y a tant de gens, sais-tu ?"
"Oh! nous étions gênés, car il y avait des scribes et même des disciples de Gamaliel... "
"Mais oui, Seigneur ! Tu nous as quittés vraiment au bon moment ! Je n'ai jamais eu aussi peur qu'à ce moment-là. Ne me joue plus un tour comme celui-ci !"
Pierre se lamente et Jésus sourit et demande: "Mais vous est-il arrivé malheur?"
"Oh ! non ! Au contraire... Oh ! mon Maître ! Mais tu ne sais pas que Jean a parlé ? ...Il semblait que c'était Toi qui parlais en lui Moi... nous étions abasourdis... Ce garçon qui, il y a un an, était seulement capable de jeter le filet ... oh !" Pierre est encore sous le coup de l'admiration et il secoue Jean tout riant qui se tait. "Regardez s'il semble possible que cet enfant, avec sa bouche rieuse, ait dit ces paroles-là ! On aurait dit Salomon."
"Simon aussi a bien parlé, mon Seigneur. Il a été vraiment le "chef" dit Jean.
"Je n'en sais rien ! Il m'a mis au pied du mur ! Mais... Ils disent que j'ai bien parlé. C'est possible. Moi, je ne sais... car à cause de la stupeur que m'ont donnée les paroles de Jean et la peur de parler au milieu de tant de gens et de te faire faire piètre figure, j'étais bouleversé..."
"De me faire faire piètre figure ? À Moi Mais c'était toi qui parlais et la piètre figure c'était toi qui l'aurais faite, Simon" lui dit Jésus pour le taquiner.
"Oh ! pour moi... Peu m'importait. Je ne voulais pas qu'ils se moquent de Toi pour avoir pris pour apôtre un imbécile." Jésus étincelle de joie pour l'humilité et l'amour de Pierre. Mais il demande seulement : "Et les autres ?"
"Le Zélote aussi a bien parlé, mais lui... on le sait. Mais celui-ci a été une surprise ! Mais depuis que nous avons été en oraison le garçon semble avoir toujours l'âme au Ciel."
"C'est vrai ! c'est vrai !" Tous confirment les paroles de Pierre. Et puis on continue à parler.
"Et sais-tu ? Parmi les disciples il y en a maintenant deux qui, au dire de Judas de Simon, sont très importants Judas s'affaire beaucoup. Hé ! c'est vrai ! Lui connaît beaucoup ces gens-là... de la haute, et il sait leur parler. Et il aime parler... Il parle bien. Mais les gens préfèrent entendre Simon, tes frères, et surtout ce garçon. Hier un homme m'a dit : "Il parle bien ce jeune - c'était de Judas qu'il parlait - mais je te préfère à lui". Oh ! mon pauvre ! Me préférer moi qui ne sais dire que quatre mots !... Mais pourquoi es-tu venu ici ? Le rendez-vous était sur la route et c'était là que nous étions."
"Parce que je savais que je vous trouverais ici. Maintenant écoutez. Descendez et dites aux autres de venir, aux disciples connus aussi. Que les gens ne viennent pas pour aujourd'hui. Je veux parler à vous seuls."
"Alors il est mieux d'attendre le soir. Au coucher les gens s'éparpillent dans les bourgades voisines et reviennent le matin t'attendre. Sinon... qui les retiendra ?"
"C'est bien. Faites ainsi. Je vous attends là-haut, sur la cime. Maintenant la nuit est tiède. Nous pouvons même dormir à la belle étoile."
"Où tu veux, Maître. Il suffit que tu sois avec nous." Les disciples s'en vont et Jésus reprend l'ascension jusqu'en haut de la cime. C'est celle que j'ai déjà vue dans la vision de l'an passé pour la fin du discours sur la montagne et la première rencontre avec Marie de Magdala. Encore plus étendu est le panorama qui s'éclaire au coucher du soleil. Jésus s'assied sur un rocher et se recueille pour la méditation. Et il reste ainsi jusqu'à ce que le bruit des pas sur le sentier l'avertisse que les apôtres sont de retour. On arrive au soir. Mais à cette altitude le soleil continue de faire exhaler un parfum aux plantes et aux fleurs. Des muguets sauvages dégagent une forte odeur et les grandes tiges des narcisses secouent leurs étoiles et leurs boutons comme pour appeler la rosée. Jésus se lève et salue en disant : "La paix soit avec vous."
Nombreux sont les disciples qui montent avec les apôtres. Isaac les conduit avec son sourire d'ascète sur son fin visage. Tous se groupent autour de Jésus qui salue en particulier Judas l'Iscariote et Simon le Zélote.
"J'ai voulu vous avoir tous avec Moi pour rester quelques heures avec vous seuls et pour vous parler, à vous seuls. J'ai quelque chose à vous dire pour vous préparer toujours plus à la mission. Nous prendrons la nourriture et puis nous parlerons et, pendant le sommeil, l'âme continuera de savourer la doctrine."
Ils consomment le repas frugal et puis se pressent en cercle autour de Jésus qui est assis sur un rocher. Ils sont une centaine environ, peut-être plus, entre disciples et apôtres. Une couronne de visages attentifs que la flamme de deux feux éclaire d'une façon bizarre. Jésus parle doucement avec des gestes paisibles. Son visage paraît plus blanc, se détachant sur son habit bleu foncé, éclairé par un rayon de la nouvelle lune qui descend justement à son niveau, une petite virgule dans le ciel, une lame de lumière qui caresse le Maître du ciel et de la terre.
"J'ai voulu vous avoir ici, en particulier, parce que vous êtes mes amis. Je vous ai appelés après la première épreuve à laquelle les douze ont été soumis, et pour élargir le cercle de mes disciples au travail et pour entendre de vous les premières réactions sur ceux qui vous dirigent et que je vous donne comme mes continuateurs. Je sais que tout s'est bien passé. Je soutenais de ma prière les âmes des apôtres, sortis de l'oraison avec une force nouvelle dans l'esprit et dans le cœur. Une force qui ne vient pas de l'étude mais du complet abandon à Dieu.
Ceux qui ont le plus donné, ce sont ceux qui se sont le plus oubliés. S'oublier soi-même est chose ardue.
L'homme est fait de souvenirs, et ceux qui élèvent le plus haut la voix sont les souvenirs du propre moi. Il faut distinguer entre le moi et le moi. Il y a le moi spirituel qui vient de l'âme qui se souvient de Dieu et de son origine divine. Il y a le moi inférieur de la chair, qui se replie sur ses mille exigences et ses passions. Il en sort tant de voix qui font un chœur qui domine, si l'esprit n'est pas très robuste, la voix solitaire de l'esprit qui se souvient de sa noblesse de fils de Dieu. Il faudrait donc - sauf pour ce souvenir saint qu'il faudrait toujours plus exciter, raviver et fortifier - il faudrait pour être parfaits comme disciples savoir s'oublier soi-même pour tous les souvenirs, les exigences et les réflexions craintives du moi humain.
Dans cette première épreuve de mes douze, ceux qui ont le plus donné sont ceux qui se sont le plus oubliés. Oubliant non seulement leur passé, mais aussi leur personnalité limitée. Ce sont ceux qui ne se sont plus souvenus de ce qu'ils étaient et qui se sont tellement fondus en Dieu qu'ils n'ont plus peur, de rien. Pourquoi les réserves de certains ? Parce qu'ils se sont souvenus de leurs scrupules habituels, de leurs habituelles considérations, de leurs habituelles préventions. Pourquoi le laconisme des autres ? Parce qu'ils se sont souvenus de leur incapacité doctrinale et parce qu'ils ont craint de faire ou de me faire faire piètre figure. Pourquoi les exhibitions trop visibles d'autres encore ? Parce que ces derniers se sont souvenus de leur orgueil habituel, de leurs désirs de se mettre en vedette, d'être applaudis, de sortir du commun, d'être "quelque chose". Enfin, pourquoi la révélation imprévue des autres dans un discours magistral, sûr de lui-même, persuasif, triomphal ? Parce que ceux-ci, et ceux-ci seuls, ont su se souvenir de Dieu. Il en a été de même de ceux qui étaient humbles et cherchaient à passer inaperçus et qui, au bon moment, ont su assumer d'un coup la primauté qu'on leur conférait et qu'ils ne voulaient pas exercer par crainte d'être présomptueux. Les trois premières catégories se sont souvenues de l’être inférieur. La quatrième de l’être supérieur et ils n'ont pas craint. Oh ! Sainte hardiesse qui vient de l'union avec Dieu !
Or donc, écoutez, et vous, et vous : apôtres et disciples. Vous, apôtres, avez déjà entendu ces idées Mais maintenant, vous les comprendrez plus profondément. Vous, disciples, vous ne les avez pas entendues, ou d'une manière fragmentaire. Il faut les graver dans vos cœurs, car je vais me servir toujours plus de vous puisque le troupeau du Christ ne cesse d'augmenter, car le monde vous assaillira toujours plus, le nombre des loups allant croissant contre Moi, le Pasteur, et contre mon troupeau. Je veux vous mettre entre les mains les armes qu'il faut pour défendre la Doctrine et mon troupeau. Ce qui suffit au troupeau ne suffit pas à vous, petits bergers. S'il est permis aux brebis de faire des erreurs en broutant des herbes qui rendent le sang amer et exaspèrent les désirs, il ne vous est pas permis à vous de commettre les mêmes erreurs en amenant un troupeau nombreux à sa ruine. Réfléchissez que là où se trouve un berger idolâtre les brebis périssent empoisonnées ou assaillies par les loups.
Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde. Mais si vous manquez à votre mission, vous deviendrez un sel insipide et inutile. Rien ne pourra plus vous rendre la saveur si Dieu n'a pu vous la donner si, en ayant reçu le don, vous lui avez fait perdre sa saveur en le diluant dans les eaux fades et souillées de l'humanité, en l'adoucissant avec la douceur corrompue des sens, en mêlant au sel pur de Dieu des déchets et des déchets d'orgueil, de convoitise, de gourmandise, de luxure, de colère, de paresse, de sorte que l'on a un grain de sel pour sept fois sept grains de chaque vice. Votre sel alors n'est qu'un mélange de pierraille où se trouve perdu le pauvre grain de sel, de pierraille qui grince sous les dents, qui laisse dans la bouche un goût de terre et rend la nourriture répugnante et désagréable. Il n'est même plus bon pour des usages inférieurs car un savoir pétri des sept vices nuirait même aux missions humaines. Et alors le sel n'est bon qu'à être jeté et à être foulé aux pieds insouciants des hommes. Que de peuple, que de peuple pourra ainsi piétiner les hommes de Dieu ! Car ces appelés auront permis au peuple insouciant de les piétiner, car ils ne sont plus la substance vers laquelle on accourt pour trouver la saveur de choses nobles, célestes, mais ils seront uniquement: des déchets.
Vous êtes la lumière du monde. Vous êtes comme ce sommet qui a été le dernier à perdre le soleil et le premier à recevoir la lumière argentée de la lune. Celui qui se trouve en haut brille, et on le voit car l’œil, même le plus distrait, se pose parfois sur les hauteurs. Je dirais que l’œil matériel, dont on dit qu'il est le miroir de l'âme, reflète le désir de l'âme, le désir souvent inaperçu, mais toujours vivant tant que l'homme n'est pas un démon, le désir des hauteurs, des hauteurs où la raison place instinctivement le Très-Haut. Et en cherchant les Cieux il lève, au moins quelquefois dans le courant de la vie, l’œil vers les hauteurs.
Je vous prie de vous rappeler ce que tous nous faisons, depuis la plus tendre enfance, en entrant à Jérusalem. Où se précipitent les regards ? Vers le mont Moriah que couronne le triomphe de marbre et d'or du Temple. Et quand nous sommes dans son enceinte ? Nous regardons les coupoles précieuses qui resplendissent au soleil. Que de beautés il y a dans l'enceinte sacrée, répandues dans ses atriums, dans ses portiques et ses cours ! Mais l’œil s'élance vers le haut. Je vous prie encore de vous souvenir de nos voyages. Où va notre œil, comme pour oublier la longueur du chemin, la monotonie, la fatigue, la chaleur, ou la boue ? Vers les cimes, même si elles sont peu élevées, même si elles sont lointaines. Et comme nous sommes soulagés de les voir apparaître, quand nous sommes dans une plaine uniformément plate ! Y a-t-il de la boue en bas ? En haut c'est la pureté. Y a-t-il une chaleur étouffante en bas ? En haut c'est la fraîcheur. L'horizon est-il limité en bas ? Là-haut il s'étend sans limites. Et, rien qu'à les regarder, il semble que le jour soit moins chaud, la boue moins gluante, la marche moins triste.
Et puis, si une cité brille au sommet d'une montagne, voilà qu'alors il n'est pas d'yeux qui ne l'admirent. On dirait même qu'une localité sans importance s'embellit si on la place, presque aérienne, au sommet d'une montagne. Et c'est pour cela que dans la religion vraie et celles qui sont fausses, toutes les fois qu'on l'a pu, on a construit les temples sur un lieu élevé et, s'il n'y avait pas de colline ou de montagne, on leur a fait un piédestal de pierre en construisant à force de bras la plate-forme sur laquelle on placerait le temple. Pourquoi agit-on ainsi ? Parce qu'on veut que l'on voie le temple pour qu'il rappelle par sa vue la pensée vers Dieu.
J'ai dit également que vous étiez une lumière. Celui qui le soir allume une lampe dans la maison, où la met-il ? Dans un trou, sous le four ? Dans la grotte qui sert de cave ? Ou renfermée dans un coffre ? Ou encore simplement et seulement la cache-t-il sous un boisseau ? Non, parce qu'alors il serait inutile de l'allumer. Mais il place la lampe sur le haut d'une console ou bien il l'accroche à son porte-lampe pour qu'étant placée en haut elle éclaire toute la pièce et illumine tous les habitants qui s'y trouvent. Mais cela, précisément parce que ce que l'on place en hauteur est chargé de rappeler Dieu et de donner la lumière, doit être à la hauteur de son devoir.
Vous qui devez rappeler le Vrai Dieu, faites alors en sorte de ne pas avoir en vous le paganisme aux sept éléments Autrement vous deviendriez des hauts lieux profanes avec des bois sacrés, dédiés à tel ou tel dieu et vous entraîneriez dans votre paganisme ceux qui vous regardent comme des temples de Dieu. Vous devez porter la lumière de Dieu. Une lampe sale, une lampe qui n'est pas garnie d'huile, fume et ne donne pas de lumière, elle sent mauvais et n'éclaire pas. Une lampe cachée derrière un tube de quartz sale ne crée pas la gracieuse splendeur, ne crée pas le brillant jeu de la lumière sur le minéral propre, mais elle languit derrière le voile de fumée noire qui rend opaque son abri diamantin.
La lumière de Dieu resplendit là où se trouve une volonté diligente pour enlever chaque jour les scories que produit le travail lui-même, avec les contacts inévitables, les réactions, les déceptions. La lumière de Dieu resplendit quand la lampe est garnie d'un liquide abondant d'oraison et de charité. La lumière de Dieu se multiplie en d'infinies splendeurs quand s'y trouvent les perfections de Dieu dont chacune suscite dans le saint une vertu qui s'exerce héroïquement si le serviteur de Dieu tient le quartz inattaquable de son âme à l'abri de la noire fumée de toutes les mauvaises passions fumeuses. Quartz inattaquable. Inattaquable ! (Jésus parle d'une voix de tonnerre dans cette conclusion et la voix résonne dans l'amphithéâtre naturel.) Dieu seul a le droit et le pouvoir de rayer ce cristal, d'y écrire son Nom très saint avec le diamant de sa volonté. Alors ce Nom devient un ornement qui multiplie les facettes de surnaturelle beauté sur le quartz très pur.
Mais si l'imbécile serviteur du Seigneur, en perdant le contrôle de lui-même et la vue de sa mission toute entière et uniquement surnaturelle, laisse marquer sur ce cristal de faux ornements, des égratignures et non des gravures, des chiffres mystérieux et sataniques tracés par la griffe de feu de Satan, alors non, la lampe admirable n'a plus sa splendide et toujours intacte beauté, mais elle se lézarde et se ruine, étouffant la flamme sous les débris du cristal éclaté ou, si elle ne se lézarde pas, produit un amas de signes d'une nature non équivoque sur lesquels sa suie se dépose, s'insinue et corrompt.
Malheur ! Trois fois malheur aux pasteurs qui perdent la charité, qui se refusent de monter jour après jour pour faire monter le troupeau qui attend leur ascèse pour monter. Je les frapperai en les faisant tomber de leur place et en éteignant toute leur fumée.
Malheur ! Trois fois malheur aux maîtres qui repoussent la Sagesse pour se saturer d'une science souvent contraire, toujours orgueilleuse, parfois satanique parce qu'elle les réduit à leur humanité car - écoutez bien et retenez - alors que le destin de tout homme est de devenir semblable à Dieu par la sanctification qui fait de l'homme un fils de Dieu, le maître, le prêtre devrait dès cette terre en posséder déjà l'aspect, le seul, celui de fils de Dieu. Il devrait avoir l'aspect d'une créature toute âme et toute perfection. Il devrait avoir, pour aspirer vers Dieu ses disciples. Anathème aux maîtres chargés d'assurer l'enseignement surhumain qui deviennent des idoles de savoir humain.
Malheur ! Sept fois malheur à ceux, parmi mes prêtres, dont l'esprit est mort, qui sont devenus insipides, dont la chair souffre d'une tiédeur maladive, dont le sommeil est rempli d'apparitions hallucinantes de tout ce qui existe, sauf le Dieu Un et Trin; plein de toutes sortes de calculs, sauf le désir surnaturel d'augmenter les richesses des cœurs et de Dieu. Ils vivent, ensevelis dans leur humanité, mesquins, engourdis, entraînant dans leurs eaux mortes ceux qui les suivent croyant qu'ils sont la "vie".
Malédiction de Dieu sur ceux qui corrompent mon petit troupeau, mon troupeau aimé. Ce n'est pas à ceux qui périssent par suite de votre indolence, ô serviteurs défaillants du Seigneur, mais à vous que je demanderai des comptes et que j'imposerai une punition, pour toute heure et pour tout temps gâchés pour tout le mal qui a pu survenir ou en résulter.
Rappelez-vous ces paroles. Et maintenant, allez. Je monte sur la cime. Mais vous, dormez. Demain, pour le troupeau, le Pasteur ouvrira les pâturages de la Vérité."
Sermon de Jésus sur la Montagne
*
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Page 12 sur 34 • 1 ... 7 ... 11, 12, 13 ... 23 ... 34
Sujets similaires
» ♥ Maria Valtorta ♥ Qui est M.V.-La position de l'Église-Différences..
» Newsletter quotidienne avec l'Evangile du jour et la correspondance dans Maria Valtorta
» ♥♥ L’âme est un être spirituel,un esprit doué de facultés ♥♥
» ♥♥♥ Fête de l'annonciation en ce 8 avril 2013 ♥♥♥
» ♥♥♥ Bonne et Heureuse Année 2018 ♥♥♥
» Newsletter quotidienne avec l'Evangile du jour et la correspondance dans Maria Valtorta
» ♥♥ L’âme est un être spirituel,un esprit doué de facultés ♥♥
» ♥♥♥ Fête de l'annonciation en ce 8 avril 2013 ♥♥♥
» ♥♥♥ Bonne et Heureuse Année 2018 ♥♥♥
Page 12 sur 34
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum