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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Jeu 11 Juil 2013 - 6:52

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_21

Aimer parfaitement pour être saintement chef

Vision du lundi 20 août 1945

C'est la même heure, mais le lendemain. Jacques, qui est encore retiré dans la fente de la montagne et assis tout pelotonné avec la tête penchée presque jusqu'aux genoux qui sont levés et qu'il tient avec ses bras, est dans une profonde méditation, ou bien il dort. Je ne me rends pas bien compte. Certainement il est insensible à ce qui se passe autour de lui, c'est-à-dire au combat de deux gros oiseaux qui, pour quelque motif particulier, se battent férocement dans le petit pré. Je dirais que ce sont des coqs de montagne, ou des coqs de bruyère, ou des faisans car ils ont la grosseur d'un jeune coq, des plumes de toutes les couleurs, mais ils n'ont pas de crête, seulement un petit casque de chair rouge comme du corail sur le sommet de la tête et sur les joues, et je vous assure que, si la tête est petite, le bec doit être comme une pointe d'acier. Les plumes volent en l'air et le sang coule par terre dans un fracas violent qui fait taire les sifflements, les trilles et les roulades dans les branches des arbres. Peut-être les oiseaux observent la joute féroce...        

Jacques n'entend rien. Jésus, au contraire entend et descend du sommet où il était monté et, en battant des mains, sépare les combattants qui s'enfuient, sanglants, l'un vers la côte, l'autre au sommet d'un rouvre et là remet en ordre ses plumes toutes hérissées et emmêlées.            

Jacques ne lève pas la tête, même au bruit fait par Jésus qui, en souriant, fait encore quelques pas et s'arrête au milieu du petit pré. Son vêtement blanc semble se teinter de rouge du côté droit tant est violent le rouge du crépuscule. On dirait vraiment que le ciel soit en feu. Et pourtant Jacques ne doit pas dormir car, dès que Jésus susurre, exactement susurre "Jacques, viens ici", il lève sa tête appuyée sur ses genoux et défait l'enlacement de ses bras, en se levant et en allant vers Jésus.    

Il s'arrête en face de Lui, à deux pas de distance et le regarde. Jésus aussi le regarde, sérieux et pourtant il encourage Jacques d'un sourire qui ne vient pas des lèvres ni du regard et qui pourtant est visible. Il le regarde fixement comme s'il voulait lire les plus petites réactions et émotions de son cousin et apôtre qui comme hier, en se sentant au seuil d'une révélation, devient pâle et le devient davantage encore au point que son visage a la couleur de son vêtement de lin quand Jésus lève les bras et lui met les mains sur les épaules, en restant ainsi, les bras tendus. Alors Jacques semble bien être une hostie. Seuls ses doux yeux châtain foncé et sa barbe châtaine colorent ce visage attentif.    

"Jacques, mon frère, tu sais pourquoi je t'ai voulu ici, seul à seul, pour te parler après des heures de prière et de méditation ?"        

Jacques paraît éprouver de la difficulté à répondre tant il est ému. Mais il ouvre enfin les lèvres pour répondre à voix basse : "Pour me donner une instruction spéciale, ou pour l'avenir, ou parce que je suis le plus incapable de tous. Je te remercie dès main- tenant, même s'il s'agit d'un reproche. Mais crois-moi, Maître et Seigneur : si je suis lent et incapable, c'est par défaut de moyens, non par mauvaise volonté."      

"Ce n'est pas un reproche mais une instruction, oui, pour le temps où je ne serai plus avec vous. Dans ton cœur, pendant ces mois, tu as beaucoup pensé à ce que je t'ai dit un jour, au pied de cette montagne, en te promettant de venir ici avec toi, non seulement pour parler du prophète Élie et pour regarder la mer qui resplendit là, à l'infini, mais pour te parler d'une autre mer, encore plus grande, changeante, traîtresse, que cette mer qui paraît aujourd'hui le plus tranquille des bassins et qui peut-être dans quelques heures engloutira navires et hommes dans sa faim vorace. Et tu n'as jamais séparé la pensée de ce que je t'ai dit alors de celle que la venue ici avait rapport à ton futur destin. Si bien que maintenant tu pâlis de plus en plus en voyant que c'est un lourd destin, un héritage plein d'une responsabilité telle qu'elle ferait trembler un héros; une responsabilité et une mission qu'il faut exécuter avec toute la sainteté possible dans un homme pour ne pas décevoir la volonté de Dieu.

N'aie pas peur, Jacques. Je ne veux pas ta ruine. Car si je te destine à cela, c'est signe que je sais que tu en auras non un dommage mais une gloire surnaturelle.

Ecoute-moi, Jacques. Fais en toi la paix par un bel acte d'abandon en Moi, pour pouvoir entendre et te rappeler mes paroles.  

Jamais plus nous ne serons ainsi seuls et avec l'esprit ainsi préparé à nous entendre. Je m'en irai un jour, comme tous les hommes qui ont un temps de séjour sur la terre. Mon séjour cessera d'une façon différente de celui des hommes, mais il faudra qu'il cesse et vous ne m'aurez plus à côté de vous autrement que par mon Esprit qui, je vous en donne l'assurance, ne vous abandonnera jamais.      

Quant à Moi, je m'en irai, après vous avoir donné tout ce qui est nécessaire pour faire progresser ma Doctrine dans le monde, après avoir accompli le Sacrifice et vous avoir obtenu la Grâce. Par elle et par le Feu sapientiel et septiforme vous pourrez faire ce qui maintenant vous paraîtrait folie et présomption même à seulement l'imaginer.

Je m'en irai et vous resterez. Et le monde qui n'a pas compris le Christ ne comprendra pas les apôtres du Christ. Aussi vous serez persécutés et dispersés comme les gens les plus dangereux pour le bien-être d'Israël. Mais, puisque vous êtes mes disciples, vous devez être heureux de subir les mêmes afflictions que votre Maître.          

Je t'ai dit un jour de Nisan : "Tu seras celui qui reste des prophètes du Seigneur" Ta mère, par une influence spirituelle, a presque compris le sens de ces paroles. Mais, avant qu'elles se vérifient pour mes apôtres, en ce qui te concerne elles se seront vérifiées.

Jacques, tous seront dispersés sauf toi, et cela jusqu'à ce que Dieu t'appelle à son Ciel. Tu resteras au poste auquel t'aura élu Dieu par la bouche de tes frères, toi descendant de la race royale, dans la cité royale, pour élever mon sceptre et parler du vrai Roi. Roi d'Israël et du monde selon une royauté sublime que personne ne comprend, excepté ceux auxquels elle a été révélée. Ce sera des temps où il te faudra une force, une constance, une patience, une sagacité sans limites.          

Tu devras être juste avec charité, avec une foi simple et pure comme celle d'un enfant et, en même temps, érudite, en vrai maître, pour soutenir la foi assaillie en tant de cœurs et par tant de choses qui lui sont opposées, et pour réfuter les erreurs des faux chrétiens et les subtilités doctrinales du vieil Israël qui, aveugle dès maintenant, sera plus que jamais aveugle après avoir tué la Lumière, et qui déformera les paroles prophétiques et jusqu'aux commandements du Père de qui je procède, pour persuader lui-même et se donner ainsi la paix, et le monde, que Celui dont parlent les patriarches et les prophètes ce n'était pas Moi.

Mais que Moi, au contraire, je n'étais qu'un pauvre homme, un utopiste, un fou pour les meilleurs, un hérétique possédé pour les moins bons du vieil Israël.          

Je te prie d'être alors un autre Moi-même. Non, ce n'est pas impossible ! Cela l'est. Tu devras avoir présent à ton esprit ton Jésus, ses actes, sa parole, ses œuvres. Comme si tu t'adaptais à la forme d'argile dont se servent les fondeurs pour donner une empreinte au métal, tu devras te couler en Moi. Je serai toujours présent, si présent et vivant pour vous, mes fidèles, que vous pourrez vous unir à Moi, devenir un autre Moi-même. Il suffit de le vouloir.

Mais toi, toi qui as été avec Moi dès la plus tendre enfance et qui as eu la nourriture de la Sagesse par les mains de Marie, avant de l'avoir par les miennes, toi qui es le neveu de l'homme le plus juste qu'a eu Israël, tu dois être un Christ parfait..."  

"Je ne peux pas, Seigneur ! Donne cette charge à mon frère, donne-la à Jean, donne-la à Simon Pierre, donne-la à l'autre Simon. Pas à moi, Seigneur ! Pourquoi à moi ? Qu'ai-je fait pour la mériter ? Tu ne vois pas que je suis un bien pauvre homme qui ne peut qu'une seule chose : t'aimer tellement bien et croire fermement à tout ce que tu dis !"  

"Jude a un tempérament trop entier. Il fera très bien là où il s'agit d'abattre le paganisme. Pas ici où il faudra amener au Christianisme des gens qui, étant déjà le peuple de Dieu, se croient absolument dans le juste. Pas ici où il faudra convaincre tous ceux qui, croyant en Moi, seront déçus par le déroulement des événements. Les convaincre que mon Royaume n'est pas de ce monde, mais que ce Royaume est tout spirituel, un Royaume des Cieux, dont la préparation est une vie chrétienne, c'est-à-dire une vie où les valeurs prépondérantes sont celles de l'esprit.        

La conviction s'obtient par une ferme douceur. Malheur à celui qui sautera à la gorge des gens pour les persuader. Ceux qui seront assaillis, diront : "oui" sur le moment pour se dégager de l'étreinte, mais ensuite ils s'enfuiront sans plus vouloir se retourner, sans plus vouloir accepter de discuter, s'il ne s'agit pas de pervers mais seulement de dévoyés. Fuyant pour aller s'armer et donner la mort à ceux qui veulent les convaincre de doctrines différentes des leurs, s'il s'agit de pervers ou seulement de fanatiques.            

Et tu seras entouré de fanatiques: fanatiques parmi les chrétiens, fanatiques parmi les israélites. Les premiers voudront de toi des actes de violence ou la permission, au moins, de les accomplir, car le vieil Israël, avec ses intransigeances et ses restrictions, agitera encore en eux sa queue vénéneuse. Les seconds marcheront contre toi et les autres comme dans une guerre sainte pour défendre l'ancienne Foi, ses symboles, ses cérémonies.

Et tu seras au milieu de cette mer en tempête.        

Tel est le sort des chefs. Et tu seras le chef de ceux qui seront dans la Jérusalem christianisée par ton Jésus. Tu devras savoir aimer parfaitement pour pouvoir être chef saintement. Ce ne sont pas les armes et les anathèmes mais ton cœur que tu devras opposer aux armes et aux anathèmes des juifs. Ne te permets jamais d'imiter les pharisiens en considérant les gentils comme du fumier. C'est aussi pour eux que je suis venu, parce que, en vérité, pour le seul Israël aurait été disproportionné l'anéantissement de Dieu en une chair pouvant endurer la mort.
S'il est vrai que mon Amour m'aurait fait m'incarner avec joie même pour le salut d'une seule âme, la Justice, qui fait partie de Dieu, impose que l'Infini s'anéantisse pour une infinité : le Genre Humain.

Tu devras aussi être doux avec eux pour ne pas les éloigner, te bornant à être inébranlable dans la doctrine, mais condescendant pour les autres formes de vie qui ne sont pas semblables aux nôtres, et toutes matérielles, mais sans blesser l'esprit. Tu auras beaucoup à combattre avec les frères pour cela parce qu'Israël est tout enveloppé de pratiques. Toutes extérieures, toutes inutiles parce qu'elles ne changent pas l'esprit.
Toi au contraire sois, et enseigne aux autres à être, uniquement préoccupé de l'esprit. Ne prétends pas que les gentils changent tout de suite leurs habitudes. Toi aussi, tu ne changeras pas d'un seul coup les tiennes. Ne reste pas ancré à ton écueil car, pour recueillir en mer les épaves et les amener aux chantiers pour les reformer à une nouvelle vie, il faut naviguer et ne pas rester sur place. Et tu dois aller à la recherche des épaves. Il y en a dans la gentilité et aussi en Israël.

Au bout de la mer immense, il y a Dieu qui ouvre ses bras à toutes ses créatures, qu'elles soient riches de leur origine sainte comme les israélites, ou bien pauvres parce que païennes.
       
J'ai dit : "Vous aimerez votre prochain". Le prochain ce n'est pas seulement le parent ou le compatriote. C'est votre prochain aussi l'homme hyperboréen dont vous ne connaissez pas l'aspect, c'est votre prochain aussi celui qui, à cette heure, regarde une aurore dans des pays qui vous sont inconnus, ou qui parcourt les neiges des chaînes fabuleuses de l'Asie, ou qui boit à un fleuve qui s'ouvre un lit au milieu des forêts inconnues du centre africain.
Et s'il venait à toi un adorateur du soleil, ou bien quelqu'un qui a pour dieu le crocodile vorace, ou quelqu'un qui se croit le Sage réincarné qui a su voir la Vérité, mais sans en atteindre la perfection ni la donner comme Salut à ses fidèles, ou bien un dégoûté habitant de Rome ou d'Athènes qui vient te demander la connaissance de Dieu, tu ne peux pas et ne dois pas leur dire : "Je vous chasse, car ce serait une profanation de vous amener à Dieu".        

Aie présent à ton esprit qu'eux ne savent pas, alors qu'Israël sait. Et pourtant, en vérité, beaucoup en Israël sont et seront plus idolâtres et plus cruels que l'idolâtre le plus barbare qui soit au monde, et ce n'est pas a telle ou telle Idole qu'ils sacrifieront des victimes humaines, mais à eux-mêmes, à leur orgueil, avides de sang après qu'en eux se sera allumée une soif inextinguible qui durera jusqu'à la fin des siècles.  Seul le fait de boire de nouveau et avec foi ce qui a allumé cette soif atroce pourrait l'éteindre. Mais alors ce sera aussi la fin du monde car les derniers à dire : "Nous croyons que tu es Dieu et Messie" seront les israélites, malgré toutes les preuves que j'ai données et que je donnerai de ma Divinité.

Tu veilleras et feras attention à ce que la foi des chrétiens ne soit pas vaine. Elle serait vaine si elle n'était que paroles ou pratiques hypocrites. C'est l'esprit qui vivifie. L'esprit manque dans une pratique machinale ou pharisaïque qui n'est qu'une foi feinte et non pas la vraie foi. A quoi servirait à l'homme de chanter des louanges à Dieu dans l'assemblée des fidèles si ensuite toute sa conduite est une insulte à Dieu qui ne se rend pas le jouet du fidèle mais, dans sa paternité, conserve toujours ses prérogatives de Dieu et de Roi ?          

Veille et surveille pour que personne ne prenne une place qui n'est pas la sienne. Dieu vous donnera la Lumière selon votre situation. Dieu ne vous fera pas manquer de Lumière, à moins que la Grâce ne se trouve éteinte en vous par le péché. Beaucoup aimeront s'entendre appeler "maître". Il n'y a qu'un Maître : Celui qui te parle; et une seule Maîtresse : l'Église qui le perpétue.
       
Dans l'Église seront maîtres ceux qui seront consacrés par une charge spéciale à l'enseignement. Cependant parmi les fidèles il y en aura qui par la volonté de Dieu et leur volonté personnelle, c'est-à-dire par leur bonne volonté, seront pris par le tourbillon de la Sagesse et parleront. Il y en aura d'autres qui, sans être sages par eux- mêmes mais dociles comme instruments entre les mains de l'artiste, parleront au nom de l'artiste en répétant comme de braves enfants ce que le Père leur dit de dire, même sans comprendre toute la portée de ce qu'ils disent. Il y en aura enfin qui parleront comme s’ils étaient des maîtres et avec une splendeur qui séduira les simples, mais seront orgueilleux avec de la dureté de cœur, jaloux, irascibles, menteurs et luxurieux.        

Alors que je te dis de recueillir les paroles de ceux qui sont des sages dans le Seigneur et de sublimes petits enfants de l'Esprit Saint, en les aidant même à comprendre la profondeur des divines paroles parce que, s'ils sont les porteurs de la Divine Voix, vous, mes apôtres, serez toujours les enseignants de mon Église, et vous devez venir en aide à ceux qui sont surnaturellement épuisés par l'extasiante et lourde richesse que Dieu a déposée en eux pour qu'ils l'apportent aux frères, de la même manière je te dis :  repousse les paroles mensongères des faux prophètes dont la vie n'est pas conforme à ma doctrine. L'excellence de la vie, la mansuétude, la pureté, la charité et l'humilité ne feront jamais défaut chez les sages et les petites voix de Dieu. Toujours chez les autres.

Veille et surveille pour qu'il n'y ait pas de jalousies ni de calomnies dans l'assemblée des fidèles, ni non plus de ressentiments ni d'esprit de vengeance. Veille et surveille pour que la chair ne prenne pas le dessus sur l'esprit. Il ne pourrait pas supporter les persécutions celui dont l'esprit ne domine pas la chair.        

Jacques, je sais que tu le feras, mais fais à ton Frère la promesse que tu ne le décevras pas."

"Mais Seigneur, Seigneur ! Je n'ai qu'une peur : c'est de n'en être pas capable. Mon Seigneur, je t'en prie, donne à un autre cette charge."    

"Non. Je ne peux pas..."            

"Simon de Jonas t'aime et tu l'aimes..."          

"Simon de Jonas n'est pas Jacques de David."      

"Jean ! Jean ! l'ange instruit. Fais-en ton serviteur ici."      

"Non. Je ne peux pas. Ni Simon, ni Jean ne possèdent ce rien qui est pourtant beaucoup auprès des hommes : la parenté. Tu es mon parent. Après m'avoir... après m'avoir méconnu, la meilleure partie d'Israël cherchera à avoir son pardon auprès de Dieu et auprès d'elle-même en cherchant à connaître le Seigneur qu'ils auront maudit à l'heure de Satan, et il leur semblera avoir le pardon, et par conséquent la force de se mettre sur mon chemin, s'il y a à ma place quelqu'un de mon sang. Jacques, sur cette montagne se sont accomplies de bien grandes choses. Ici le feu de Dieu consuma non seulement l'holocauste, le bois, les pierres, mais aussi la poussière et jusqu'à l'eau qui était dans le fossé. Jacques, crois-tu que Dieu ne puisse plus faire semblable chose, en allumant et consumant tout ce qu'il y a de matériel dans l'homme-Jacques, pour faire un Jacques-feu de Dieu ? Nous avons parlé pendant que le crépuscule a rendu de flamme jusqu'à nos vêtements. Ainsi crois-tu que le char qui emporta Élie fut plus ou moins resplendissant ?"

"Beaucoup plus resplendissant parce qu'il était fait de feu céleste."      

"Et pense alors à ce que deviendra le cœur quand il sera devenu feu parce qu'il aura Dieu en lui, car Dieu veut qu'il perpétue son Verbe dans la prédication de la Nouvelle du Salut."

"Mais Toi, mais Toi, Verbe de Dieu, Verbe éternel, pourquoi ne restes-tu pas ?"        

"Parce que je suis Verbe et Chair. Comme Verbe je dois instruire et comme Chair racheter."

"Oh ! mon Jésus, mais comment rachèteras-tu ? A la rencontre de quoi vas-tu ?"            

"Jacques, rappelle-toi les prophètes."            

"Mais ne sont-elles pas allégoriques leurs paroles ? Peux-tu, Verbe de Dieu, être maltraité par les hommes ? Ne veulent-ils pas dire peut-être que c'est à ta Divinité que sera donné le martyre, à ta perfection, mais rien de plus, rien de plus que cela ? Ma mère se préoccupe pour moi et pour Jude, mais moi pour Toi et pour Marie, et puis aussi pour nous qui sommes si faibles. Jésus, Jésus, si l'homme triomphait de Toi, ne crois-tu pas que beaucoup d'entre nous te croiraient coupable et s'éloigneraient, déçus par Toi ?"          

"J'en suis sûr. Il y aura un bouleversement dans toutes les couches de mes disciples. Mais ensuite la paix reviendra et même il viendra une cohésion des parties les meilleures sur lesquelles, après mon sacrifice et mon triomphe, viendra l'Esprit de force et de sagesse : le Divin Esprit."          

"Jésus, pour que je ne fléchisse pas; et que je ne sois pas scandalisé à l'heure redoutable, dis-moi : que te feront-ils ?"      

"C'est une grande chose ce que tu me demandes."          

"Dis-la-moi, Seigneur."  

"Ce sera pour toi un tourment de la connaître exactement."        

"Peu importe. Au nom de cet amour qui nous a unis..."    

"Il ne faut pas que cela soit connu."    

"Dis-la-moi, et puis fais m'en perdre le souvenir jusqu'à l'heure où elle devra s'accomplir, Alors remets-la-moi en mémoire ainsi que cette heure. Ainsi je ne me scandaliserai de rien et je ne deviendrai pas ton ennemi au fond de mon cœur."          

"Cela ne servira à rien, car toi aussi tu céderas à la bourrasque."          

"Dis-la-moi Seigneur !"  

"Je serai accusé, trahi, pris, torturé, soumis à la mort de la croix."            

"Oh ! non, non !" Jacques crie et se tord comme si c'était lui qui serait mis à mort. "Non !" répète-t-il. "S'ils te font cela, que nous feront-ils, à nous ? Comment pourrons-nous continuer ton œuvre ? Je ne puis, je ne puis accepter la charge que tu me réserves... Je ne puis !... Je ne puis ! Toi mort, je serai un mort, moi aussi, dépourvu de toute force. Jésus, Jésus ! Écoute-moi. Ne me laisse pas sans Toi. Promets-moi, promets-moi cela au moins !"          

"Je, te promets que je viendrai te guider par mon Esprit, lorsque la glorieuse Résurrection m'aura délivré des limites de la matière. Moi et toi serons encore une seule chose, comme maintenant que tu es entre mes bras" car en effet Jacques s'est abandonné et pleure sur la poitrine de Jésus.    

"Ne pleure plus. Sortons de cette heure d'extase, lumineuse et pénible, comme quelqu'un qui sort des ombres de la mort se souvenant de tout, sauf ce que c'est que mourir, effroi qui vous glace et dure une minute et qui comme fait accompli dure pendant des siècles.

Viens, je t'embrasse ainsi pour t'aider à oublier la charge de ma destinée d'Homme. Tu en retrouveras le souvenir au moment voulu, comme tu l'as demandé. Tiens, je te baise sur ta bouche qui devra répéter ma parole aux gens d'Israël, et sur ton cœur qui devra aimer comme je l'ai dit, et ici, sur ta tempe, où la vie cessera en même temps que la dernière parole d'affectueuse foi en Moi.

De même que je viendrai, frère que j'aime, près de toi, dans les assemblées des fidèles, aux heures de méditation, aux heures de danger, à 1'heure de la mort ! Personne, et pas même ton ange, ne recueillera ton âme, mais Moi, dans un baiser, ainsi..."

Ils restent embrassés longuement et Jacques paraît presque s'assoupir dans la joie des baisers de Dieu qui lui font oublier sa souffrance.        

Quand il relève la tête, il est redevenu le Jacques d'Alphée, paisible et bon, qui ressemble tant à Joseph, l'époux de Marie, Il sourit à Jésus, un sourire plus mûr, un peu triste, mais toujours si doux.          

"Prenons notre repas, Jacques, et puis dormons sous les étoiles. Aux premières lueurs du jour, nous descendrons dans la vallée... pour aller parmi les hommes..." et Jésus pousse un soupir... Mais il termine avec un sourire : "... et près de Marie."    

"Et à ma mère que dirai-je, Jésus ? Et aux compagnons ? Ils ne me laisseront pas sans m'interroger..."

"Tu pourras leur dire tout ce que je t'ai dit en faisant considérer Elie dans ses réponses à Achab, au peuple sur la montagne, et sur la puissance de celui qui est aimé de Dieu pour obtenir ce qu'il veut des peuples et de tous les éléments, son zèle dévorant pour le Seigneur, et comment je t'ai fait considérer que c'est par la paix et dans la paix qu'on entend et qu'on sert Dieu. Tu leur diras que comme je vous ai dit : "Venez", vous, de la même façon comme Élie le fit avec son manteau qu’il mit sur Élisée, vous avec le manteau de la charité, vous pourrez gagner au Seigneur de nouveaux serviteurs de Dieu.

Et à ceux qui ont toujours des préoccupations, dis comme je t'ai fait remarquer la joyeuse libération des choses du passé que montre Élisée en se séparant des bœufs et de la charrue. Dis-leur comment j'ai rappelé qu'à ceux qui veulent obtenir des miracles par Belzébuth, il arrive du mal et pas du bien, comme il advint à Ochosias  selon la parole d'Élie. Dis-leur enfin comment je t'ai promis que pour celui qui sera fidèle jusqu'à la mort viendra le feu purificateur de l'Amour pour brûler les imperfections et l'amener directement au Ciel.

Le reste c'est pour toi seul."      



SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4/121

https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus


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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Ven 12 Juil 2013 - 6:58

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_22

"Appelle fils celui qui te causera de la douleur"

Jésus quitte le plateau du Carmel et descend par les sentiers humides de rosée, à travers les bois qu'animent de plus en plus les trilles et les voix, sous le premier soleil qui dore là pente orientale de la montagne. Quand la légère nuée produite par la chaleur se dissipe sous le soleil, la plaine d'Esdrelon apparaît dans toute sa beauté de ses vergers et de ses vignes qui entourent les maisons. Elle semble un tapis, en général vert, avec de rares oasis jaunâtres parsemées de plaques rouges que sont les champs où l'on a coupé le blé et où flamboient maintenant les coquelicots, un tapis enserré par le chaton triangulaire des monts Carmel, Thabor, Hermon (le petit Hermon) et par des monts plus lointains, dont je ne sais pas le nom, qui cachent le Jourdain et rejoignent au sud-est les monts de la Samarie.

Jésus s'arrête à regarder, pensif, toute cette partie de la Palestine. Jacques le regarde et Lui dit : "Tu regardes la beauté de cette région ?"

"Oui, cela aussi. Mais je pense surtout aux futures pérégrinations, et à la nécessité de vous envoyer, et d'envoyer sans retard les disciples, non au travail limité de maintenant, mais à un vrai travail missionnaire. Nous avons des régions et des régions qui ne me connaissent pas encore et je ne veux pas laisser d'endroits sans Moi. C'est ma continuelle préoccupation : aller, agir, tant que je puis, et tout faire..."
"De temps en temps des choses viennent te ralentir."

"Plutôt que de me ralentir, elles m'imposent des changements dans l'itinéraire que je dois suivre, car les voyages que nous faisons ne sont jamais inutiles. Mais il y a encore tant, tant à faire... Et aussi parce qu'après une absence je retrouve beaucoup de cœurs revenus au point de départ et il me faut recommencer"

"Oui, elle est accablante, et elle dégoûte cette apathie des esprits, cette inconstance et cette préférence pour le mal."

"Accablante. Il ne faut pas dire qu'elle dégoûte. Le travail de Dieu ne dégoûte jamais. Les pauvres âmes doivent nous inspirer de la pitié, pas du dégoût. Nous devons toujours avoir un cœur de père, de bon père. Un bon père n'éprouve jamais de dégoût pour les maladies de ses fils. Nous ne devons pas en éprouver, nous, pour personne."
"Jésus, me permets-tu de te poser des questions ? Moi, cette nuit aussi, je n'ai pas dormi. Mais j'ai beaucoup réfléchi en te regardant dormir. Dans ton sommeil, tu sembles si jeune, Frère ! Tu souriais, la tête appuyée sur ton bras replié par dessous, tout à fait comme un enfant. Je te voyais bien sous la lune si lumineuse de cette nuit. Je réfléchissais et beaucoup de questions me sont venues au cœur..."

"Dis-les."

"Je me disais : il faut que je demande à Jésus comment nous pourrons arriver à cet organisme, que tu as appelé Église, et dans lequel, si j'ai bien compris, il y aura une hiérarchie, étant donné notre insuffisance. Nous diras-tu tout ce que nous devrons faire, ou devrons-nous le faire par nous-mêmes ?"

"Moi, quand ce sera le moment, je vous indiquerai le chef de celle-ci. Pas davantage. Pendant ma présence parmi vous, je vous ai déjà indiqué les différentes catégories avec les différences entre apôtres et disciples, hommes et femmes. En effet, elles s'imposent. Cependant, de même que je veux chez les disciples respect et obéissance aux apôtres, je veux que les apôtres aient amour et patience à l'égard des disciples."
"Et que devrons-nous faire ? Toujours et seulement te prêcher ?"

"C'est l'essentiel. Puis vous devrez en mon nom absoudre et bénir, ramener à la Grâce, administrer les Sacrements que j'instituerai..."

"Que sont ces choses ?"

"Ce sont des moyens surnaturels et spirituels, appliqués aussi avec des moyens matériels, employés pour persuader les hommes que le prêtre fait réellement quelque chose. Tu vois que l'homme s'il ne voit pas ne croit pas. Il a toujours besoin de quelque chose qui lui dise qu 'il y a quelque chose. Pour ce motif, quand je fais des miracles, j'impose les mains, ou je mouille avec de la salive, ou je donne une bouchée de pain trempé. Je pourrais faire un miracle par ma seule pensée. Mais crois-tu qu'alors les gens diraient : "Dieu a fait le miracle" ? Ils diraient : "Il est guéri parce que c'était le moment de guérir". Et ils en attribueraient le mérite au médecin, aux remèdes, à la résistance physique du malade. Ce sera la même chose pour les sacrements : des formes du culte pour administrer la Grâce, ou la rendre, ou la fortifier chez les fidèles. Jean, par exemple, se servait de l'immersion dans l'eau pour représenter la purification des péchés. En réalité, plus que l'eau qui lavait les membres, était utile la mortification de se reconnaître impur pour les péchés commis. Moi aussi, j'aurai le baptême, mon baptême, qui ne sera pas seulement symbole mais sera vraiment purification de la tache d'origine de l'âme et restitution à l'âme de l'état spirituel que possédaient Adam et Ève avant leur faute, augmenté encore ici parce qu'il sera donné grâce aux mérites de l'Homme-Dieu."

"Mais... l'eau ne descend pas sur l'âme ! L'âme est spirituelle. Qui la saisit dans le nouveau-né, ou l'adulte, ou le vieillard ? Personne."

"Tu vois que tu admets que l'eau est un moyen matériel sans effet sur une chose spirituelle ? Ce ne sera donc pas l'eau, mais la parole du prêtre, membre de l'Église du Christ, consacré à son service, ou d'un autre vrai croyant qui dans des cas exceptionnels le remplace, qui opérera le miracle de la rédemption de la faute d'origine du baptisé."

"C'est bien. Mais l'homme est pécheur aussi de lui-même... Et les autres péchés, qui les enlèvera ?"

"Toujours le prêtre, Jacques. Si c'est un adulte, en même temps que la faute d'origine, disparaîtront les autres fautes. Si l'homme est déjà baptisé et revient au péché, le prêtre l'absoudra au nom de Dieu, Un et Trin, et grâce aux mérites du Verbe Incarné, comme je le fais pour les pécheurs."

"Mais Toi, tu es saint ! Nous..."

"Vous devez être saints parce que vous touchez des choses saintes et administrez ce qui est à Dieu."

"Alors nous baptiserons plusieurs fois le même homme, comme fait Jean qui accorde l'immersion dans l'eau autant de fois que quelqu'un vient à lui ?"

"Jean, dans son baptême, ne purifie que par l'humilité de celui qui s'immerge. Je te l'ai déjà dit. Vous, vous ne rebaptiserez pas quelqu'un qui est déjà baptisé, sauf dans le cas où il l'a été avec une formule non apostolique, mais schismatique, auquel cas on peut administrer un second baptême après une demande précise de celui qui doit être baptisé, s'il est adulte, de vouloir l'être et une nette déclaration qu'il veut faire partie de la véritable Église. Les autres fois, pour rendre l'amitié de Dieu et pour être en paix avec Lui, vous vous servirez de la parole du pardon unie aux mérites du Christ, et l'âme, venue à vous avec un vrai repentir et une humble accusation, sera absoute."
"Et si quelqu'un est malade au point de ne pouvoir se déplacer ? Mourra-t-il alors dans le péché ? A la souffrance de l'agonie, ajoutera-t-il celle de la peur du jugement de Dieu ?"

"Non. Le prêtre ira trouver le mourant et l'absoudra. Il lui donnera même une forme plus large d'absolution, non pas globale, mais pour chaque organe des sens par lequel l'homme arrive généralement à pécher.

Nous avons en Israël l'Huile Sainte, composée suivant la règle donnée par le Très-Haut, et avec laquelle on consacre l'autel, le Pontife, les prêtres et les rois. L'homme est vraiment un autel, et il devient roi par son élection au siège du Ciel. Il peut donc être consacré avec l'Huile de l'Onction. L'Huile Sainte sera prise avec d'autres parties du culte israélite et employée dans mon Église, bien qu'avec d'autres emplois. Parce que, en Israël, tout n'est pas mal et ne doit pas être répudié mais, au contraire, il y aura beaucoup de souvenirs des usages anciens dans mon Église. Et l'un d'eux sera l'Huile de l'Onction, employée aussi dans l'Église pour consacrer l'autel, les pontifes et toutes les hiérarchies ecclésiastiques, toutes, et pour consacrer les rois et les fidèles quand ils deviendront les princes-héritiers du Royaume, ou bien quand ils auront besoin d'une aide très grande pour comparaître devant Dieu avec les membres et les sens purifiés de toute faute. La grâce du Seigneur secourra l'âme et même le corps, s'il plaît à Dieu pour le bien du malade.

Le corps, bien des fois, ne réagit pas à la maladie même à cause des remords qui troublent sa paix et de l'action de Satan qui, par cette mort, espère gagner une âme pour son royaume et même porter les survivants au désespoir. Le malade passe de l'étreinte satanique et du trouble intérieur à la paix, par la certitude du pardon de Dieu qui lui obtient aussi l'éloignement de Satan. Et comme le don de la Grâce était accompagné, chez les premiers parents, de celui de l'immunité des maladies et de toute sorte de douleur, le malade, rendu à la Grâce aussi grande que celle d'un nouveau-né baptisé par mon baptême, peut obtenir aussi la victoire sur la maladie, aidé aussi par la prière de ses frères dans la foi, qui sont dans l'obligation d'avoir de la pitié envers le malade, pitié non seulement corporelle, mais surtout spirituelle, visant à obtenir le salut physique et spirituel du frère. La prière est déjà une forme de miracle, Jacques. La prière d'un juste, tu l'as vu chez Elie, a tant de puissance."

"Je te comprends peu, mais ce que je comprends me remplit de respect pour le caractère sacerdotal de tes prêtres. Si je te comprends bien, nous aurons avec Toi beaucoup de points communs : la prédication, l'absolution, le miracle. Trois sacrements, donc."

"Non, Jacques. La prédication et le miracle ne sont pas des sacrements. Mais il y aura davantage de sacrements. Sept comme le candélabre sacré du Temple et les dons de l'Esprit d'Amour. Et en vérité les Sacrements sont des dons et sont des flammes, donnés pour que l'homme brûle devant le Seigneur dans les siècles des siècles. Il y aura aussi le Sacrement pour les noces de l'homme. Celui qui est représenté dans le symbole des noces saintes de Sara de Raguël délivrée du démon.[1][1] Il donnera aux époux tous les secours pour une sainte vie commune selon les lois et les désirs de Dieu. L'époux et l'épouse deviennent aussi les ministres d'un rite : celui de la procréation. Le mari et la femme deviennent aussi les prêtres d'une petite église : la famille. Ils doivent par conséquent être consacrés pour procréer avec la bénédiction de Dieu et pour élever une descendance dans laquelle on bénit le Nom Très Saint de Dieu."

"Et nous, les prêtres, qui nous consacrera ?"

"Moi, avant de vous quitter. Vous, ensuite, consacrerez les successeurs et ceux que vous vous agrégerez pour propager la foi chrétienne."

"Toi, tu nous apprendras, n'est-ce pas ?"

"Moi et Celui que je vous enverrai. Cette venue aussi sera un Sacrement. Donné volontairement par Dieu Très Saint dans sa première épiphanie, donné ensuite par ceux qui auront reçu la plénitude du sacerdoce. Il sera force et intelligence, il sera confirmation dans la Foi, il sera piété sainte et sainte crainte, il sera aide de conseil et sagesse surnaturelle, et possession d'une justice qui par sa nature et sa puissance rendra adulte celui qui la reçoit. Mais tu ne peux pour le moment le comprendre. Lui-même te le fera comprendre. Lui, le Divin Paraclet, Amour Éternel, quand vous serez arrivés au moment de le recevoir en vous. Et ainsi il y a un autre Sacrement que pour le moment vous ne pouvez comprendre. Il est presque incompréhensible pour les anges tant il est sublime. Et pourtant vous, simples hommes, le comprendrez par la force de la foi et de l'amour. En vérité je te dis que celui qui l'aimera et s'en nourrira l'esprit pourra piétiner le démon sans en subir de dommage, parce qu'alors je serai avec lui. Tâche de te souvenir de ces choses, frère. A toi il appartiendra de les dire à tes compagnons et aux fidèles, de très nombreuses fois. Vous alors les saurez déjà par ministère divin, mais tu pourras dire : "Il me l'a dit un jour en descendant du Carmel. Il m'a tout dit parce que j'étais dès ce moment destiné à être le chef de l'Église d'Israël"."

"Voici une autre question. J'y pensais cette nuit. Mais faut-il que ce soit moi qui dise aux compagnons : "Je serai le chef, ici" ? Cela ne me plaît pas. Je le ferai si tu me le commandes, mais cela ne me plaît pas."

"Ne crains pas. L'Esprit Paraclet descendra sur tous et vous donnera des pensées saintes. Vous aurez tous les mêmes pensées pour la gloire de Dieu dans son Église."
"Et il n'y aura plus ces discussions si... si déplaisantes qu'il y a maintenant ? Même Judas de Simon ne sera plus une cause de désaccord ?"

"Il ne le sera plus, sois tranquille. Mais des divergences, il y en aura encore. C'est pour cela que je t'ai dit : veille et surveille sans jamais te lasser en faisant jusqu'au bout ton devoir."

"Encore une question, mon Seigneur. En temps de persécution, comment dois-je me comporter ? Il semble, d'après ce que tu dis, que je doive rester seul des douze. Les autres donc s'en iront pour fuir la persécution. Et moi ?"

"Tu resteras à ton poste. En effet, s'il est nécessaire que vous ne soyez pas exterminés jusqu'à ce que l'Église soit bien affermie, et cela justifie la dispersion de beaucoup de disciples et de presque tous les apôtres, rien ne justifierait ta désertion et l'abandon de ta part de l'Église de Jérusalem. Au contraire, plus elle sera en danger et plus tu devras veiller comme si elle était ton enfant la plus chère et en danger de mort. Ton exemple fortifiera l'esprit des fidèles. Ils en auront besoin pour surmonter l'épreuve. Plus tu les verras faibles et plus tu devras les soutenir, avec compassion et avec sagesse. Si tu seras fort, ne sois pas sans pitié pour les faibles, mais soutiens-les en pensant : "Moi, j'ai tout eu de Dieu pour arriver à cette force qui est mienne. Je dois le dire humblement et je dois agir charitablement envers ceux qui ont été moins bénis pour les dons de Dieu" et donner, donner ta force avec la parole, avec le secours, par le calme, par l’exemple."

"Et si parmi les fidèles il y en avait de mauvais, cause de scandale et de danger pour les autres, que dois-je faire ?"

"Etre prudent en les acceptant, car il vaut mieux être peu nombreux et bons que nombreux et pas bons. Tu connais l'antique apologue des pommes saines et des pommes gâtées. Fais en sorte qu'il ne s'applique pas dans ton église. Mais si tu trouveras toi aussi tes traîtres, cherche à les ramener par tous les moyens, en gardant la sévérité comme dernière ressource. Mais s'il s'agira de petites fautes, individuelles, ne sois pas d'une sévérité qui effraye. Pardonne, pardonne... Le pardon joint aux larmes et aux paroles d'amour agit plus que l'anathème pour racheter un cœur. Si la faute est grave, mais le fruit d'un assaut imprévu de Satan, si grave que le coupable éprouve le besoin de fuir ta présence, va à la recherche du coupable parce que c'est un agneau dévoyé, et tu es le berger.

Ne crains pas de te rabaisser toi-même en descendant par les chemins fangeux, en allant à la recherche des âmes à travers les marécages et les précipices. Ton front se couronnera alors de la couronne du martyre de l'amour, et ce sera la première des trois couronnes… Et si toi-même tu seras trahi comme l'ont été le Baptiste et tant d'autres, parce que tout saint a son traître, pardonne. Plus à lui qu'à aucun autre. Pardonne comme Dieu a pardonné aux hommes et comme Il pardonnera. Appelle encore "fils"celui qui te donnera de la douleur car c'est ainsi que le Père vous appelle par ma bouche et, en vérité, il n 'y a pas d 'homme qui n'ait pas causé dé la douleur au Père des Cieux..."

Un long silence pendant la traversée des pâturages où ça et là broutent des brebis.
Enfin Jésus demande : "Tu n'as pas d'autres questions à me poser ?"

"Non, Jésus. Et ce matin j'ai mieux compris ma redoutable mission..."

"Parce que tu es moins bouleversé qu'hier. Quand ce sera ton heure, tu seras encore plus en paix et tu comprendras mieux encore."

"Je me rappellerai toutes ces choses... toutes... sauf..."

"Quoi, Jacques ?"

"Sauf ce qui ne me permettait pas de te regarder sans pleurer, cette nuit. Ce que je ne sais pas exactement si tu me l'as dit, et je devrais y croire si c'est Toi qui l'as dit, ou bien si cela venait du démon qui voulait m'effrayer. Mais, comment peux-tu être si calme si... si ces choses devaient vraiment se produire ?"

"Et serais-tu calme si je te disais : "Il y a un berger qui se traîne avec peine car il est estropié. Tâche de le guérir au nom de Dieu" ?"

"Non, mon Seigneur. Je serai comme hors de moi en pensant être tenté d'usurper ta place."

"Et si je te le commandais ?"

"Je le ferais par obéissance et je n'aurais plus de trouble, parce que je saurais que tu le veux et je ne craindrais pas de ne pas savoir faire. Car, sûrement, si tu m'envoyais, tu me donnerais la force de faire ce que tu veux."

"Tu le dis, et tu dis bien. Tu vois donc que Moi, en obéissant au Père, je suis toujours en paix."

Jacques pleure en baissant la tête.

"Veux-tu vraiment oublier ?"

"Ce que tu veux, Seigneur..."

"Tu as deux choix possibles : oublier ou te souvenir. L'oubli te délivrera de la douleur et du silence absolu auprès de tes compagnons, mais te laissera non préparé. Le souvenir te préparera à ta mission, car il n'y a qu'à se rappeler ce que souffre dans sa vie terrestre le Fils de l'homme, pour ne jamais se plaindre et pour se viriliser spirituellement en voyant tout du Christ, dans la lumière la plus lumineuse. Choisis."
"Croire, me souvenir, aimer. Voilà ce que je voudrais. Et mourir au plus tôt, Seigneur..." et Jacques pleure toujours sans bruit. Sans les larmes qui brillent sur sa barbe châtaine, on ne se rendrait pas compte qu'il pleure.

Jésus le laisse faire... Enfin Jacques dit : "Et si dans l'avenir tu faisais de nouvelles allusions à... à ton martyre, dois-je dire que je sais ?"

"Non. Tais-toi. Joseph a su se taire sur sa douleur d'époux qui se croyait trahi, et sur le mystère de ma conception virginale et de ma Nature. Imite-le. Cela aussi était un redoutable secret. Et pourtant il devait être gardé, parce que ne pas le garder, par orgueil ou par légèreté, aurait été mettre en danger toute la Rédemption. Satan ne cesse de veiller et d'agir. Rappelle-toi cela. Si tu parlais maintenant, ce serait un dommage pour trop de gens, pour trop de raisons. Tais-toi."

"Je me tairai... et cela me pèsera doublement..."

Jésus ne répond pas. Il laisse Jacques, à l'abri de son couvre-chef de lin, pleurer à son aise.

Ils rencontrent un homme avec un malheureux enfant qu'il tient sur ses épaules.
"C'est ton fils ?" demande Jésus.

"Oui. Il est né, en tuant la mère, dans cet état. Maintenant que ma mère aussi est morte, en allant au travail je l'emmène avec moi pour le surveiller. Je suis bûcheron. Je l'étends sur l'herbe, sur mon manteau, et pendant que je scie les arbres, lui s'amuse avec les fleurs, mon malheureux enfant !"

"C'est pour toi un grand malheur."

"Hé ! oui. Mais ce que Dieu veut, il faut l'accepter avec paix."

"Adieu, homme. La paix soit avec toi."

"Adieu. A vous aussi la paix."

L'homme gravit la montagne, Jésus et Jacques descendent encore.

"Quel malheur ! J'espérais que tu le guérirais" dit Jacques en soupirant.

Jésus ne semble pas avoir entendu.

"Maître, si cet homme avait su que tu es le Messie, peut-être il t'aurait demandé un miracle..."

Jésus ne répond pas.

"Jésus, me laisses-tu revenir en arrière pour le dire à cet homme ? J'ai pitié de cet enfant. J'ai le cœur déjà si rempli de douleur. Donne-moi, au moins, la joie de voir guéri ce petit."

"Vas-y, donc. Je t'attends ici."

Jacques part en courant. Il rejoint l'homme, il l'appelle : "Homme, arrête-toi, écoute ! Celui qui était avec moi, c'est le Messie. Donne-moi ton enfant pour que je le Lui porte. Viens, toi aussi, si tu veux, pour voir si le Maître va te le guérir."

"Vas-y toi, homme. Je dois couper tout ce bois. Je suis déjà en retard à cause de l'enfant. Si je ne travaille pas, je ne mange pas. Je suis pauvre, et lui me coûte si cher. Je crois au Messie, mais il vaut mieux que tu Lui parles pour moi."

Jacques se penche pour prendre l'enfant étendu sur l'herbe.

"Doucement" l'avertit le bûcheron "il souffre de partout."

En effet, dès que Jacques essaie de le soulever, l'enfant pleure lamentablement.
"Oh ! quelle peine !" soupire Jacques.

"Une grande peine"dit le bûcheron tout en sciant un tronc très dur, et il ajoute : "Ne pourrais-tu pas le guérir, toi ?"

"Je ne suis pas le Messie, moi. Je ne suis qu'un disciple..."

"Eh bien ? Les médecins s'instruisent auprès d'autres médecins. Les disciples auprès de leur Maître. Allons, sois bon, Ne le fais pas souffrir. Essaie toi. Si le Maître avait voulu venir ici, il l'aurait fait. Il t'a envoyé ou bien parce qu'il ne veut pas le guérir, ou bien parce qu'il veut que ce soit toi qui le fasses."

Jacques est perplexe. Puis il se décide. Il se redresse et prie comme il le voit faire à son Jésus et puis il commande : "Au nom de Jésus Christ, Messie d'Israël et Fils de Dieu, sois guéri" et tout de suite après il s'agenouille en disant : "Oh ! mon Seigneur, pardon ! J'ai agis sans ta permission ! Mais j'ai eu pitié de cet enfant d'Israël. Pitié, mon Dieu ! Pour lui et pour moi, pécheur !" et il pleure abondamment, penché sur l'enfant étendu. Les larmes tombent sur les petites jambes tordues et inertes.

Jésus débouche du sentier. Mais personne ne le voit, car le bûcheron travaille, Jacques pleure, l'enfant le regarde avec curiosité et puis, tendrement, demande : "Pourquoi pleures-tu ?" et il tend une menotte pour le caresser et, sans s'en apercevoir, il s'assoit seul, se lève et embrasse Jacques pour le consoler. C'est le cri de Jacques qui fait se retourner le bûcheron qui voit son enfant debout sur ses jambes qui ne sont plus mortes ni tordues. Et, en se retournant, il voit Jésus.

"Le voilà ! Le voilà !" crie-t-il en désignant par derrière Jacques qui se tourne et voit Jésus qui le regarde avec un visage éclairé par la joie.

"Maître ! Maître ! Je ne sais pas comment cela s'est fait... la pitié.. cet homme... ce petit... Pardon !"

"Lève-toi. Les disciples ne sont pas plus que le Maître, mais ils peuvent faire ce que fait le Maître quand ils le font pour un motif saint. Lève-toi et viens avec Moi. Soyez bénis, tous les deux, et souvenez-vous que même les serviteurs de Dieu font les œuvres du Fils de Dieu" et il s'en va en traînant vers Lui Jacques qui ne cesse de dire : "Mais comment ai-je pu ? Je ne comprends pas encore. Avec quoi ai-je fait le miracle en ton nom ?"

"Par ta pitié Jacques, Par ton désir de me faire aimer par cet innocent et par cet homme qui croyait et doutait en même temps. Jean, près de Jabnia, a fait un miracle par amour en guérissant un mourant par une onction et la prière. Ici, tu as guéris par tes pleurs et ta pitié, et par ta confiance en mon Nom. Tu vois comme c'est une chose paisible de servir le Seigneur quand il y a dans le disciple une intention droite ? Maintenant marchons vite car cet homme nous suit. Ce n'est pas bien que tes compagnons soient informés de cela, pas encore. Bientôt, je vous enverrai en mon nom... (Jésus pousse un grand soupir) comme Judas de Simon brûle de le faire (Jésus soupire de nouveau). Et vous le ferez... Mais ce ne sera pas pour tous un bien. Vite, Jacques ! Simon Pierre, ton frère et aussi les autres, souffriraient de savoir cela comme d'une partialité. Mais ce n'est pas cela. Il s'agit de préparer parmi vous douze quelqu'un qui sache guider les autres.

Descendons dans le lit, couvert de feuilles, de ce torrent. Nous ferons perdre nos traces... Cela te déplaît pour l'enfant ? Oh ! Nous le retrouverons..."

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm
Tome : 4/122

https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus



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Maud
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Sam 13 Juil 2013 - 6:47

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_23

Pierre prêche à Esdrelon : "L’amour, c’est le salut"

« Que faites-vous, amis, près de ce feu ? » demande Jésus en trouvant ses disciples autour d'un feu bien nourri qui resplendit dans les premières ombres du soir à un carrefour de la plaine d'Esdrelon.

Les apôtres sursautent car ils ne l'ont pas vu venir, et ils oublient le feu pour saluer le Maître. On dirait qu'il y a un siècle qu'ils ne l'ont pas vu. Puis ils expliquent : « Nous avons arrangé un différend entre deux frères de Jezraël et ils ont été si contents qu'ils ont voulu nous donner chacun un agneau. Nous avons pensé les cuire pour les donner à ceux de Doras. Michée de Giocana les a égorgés et préparés et maintenant nous allons les mettre à rôtir. Ta Mère avec Marie et Suzanne sont allées avertir ceux de Doras de venir à la fin de la soirée, quand l'intendant s'enferme chez lui pour boire. Les femmes se font moins remarquer... Nous, nous avons essayé de les voir en passant comme des voyageurs à travers les champs, mais on a fait peu de chose. Nous avions décidé de nous réunir ce soir, ici, et de dire... quelque chose de plus, pour l'âme, et pour qu'ils se sentent bien aussi en leurs corps, comme tu as fait les autres fois. Mais maintenant il y a Toi, et ce sera plus beau. »

« Qui aurait parlé ? »

« Mais!... Un peu tous... Ainsi, sans façon. On ne peut pas davantage, d'autant plus que Jean, le Zélote et ton frère ne veulent pas parler et pas même Judas de Simon, et aussi Barthélemy cherche à ne pas parler... Nous nous sommes même disputés pour cela... » dit Pierre.

« Et pourquoi ne veulent-ils pas parler, ces cinq ? »

« Jean et Simon, parce qu'ils disent que ce n'est pas bien que ce soit toujours eux... Ton frère parce qu'il veut que moi je parle, disant que si je ne commence jamais...

Barthélemy parce que... parce qu'il a peur de parler trop en maître et de ne pas savoir convaincre. Tu vois que ce sont des excuses... »

« Et toi, Judas de Simon, pourquoi ne veux-tu pas parler ? »

« Mais pour les mêmes raisons que les autres ! Pour toutes à la fois car elles sont toutes justes... »

« Beaucoup de raisons. Et il y en a une qu'on n'a pas dite. Maintenant c'est Moi qui juge, et mon jugement est sans appel. Toi, Simon de Jonas, tu parleras comme dit le Thaddée, et il le dit avec sagesse. Et toi, Judas de Simon, tu parleras aussi. Ainsi, une des multiples raisons, celle que Dieu connaît et toi aussi, cessera d'exister. »
« Maître, crois-le, il n'y a rien d'autre... » cherche à répliquer Judas.

Mais Pierre lui coupe la parole en disant : « Oh ! Seigneur ! Moi, parler en ta présence ? Je ne réussirai pas. J'ai peur de te faire rire... »

« Tu ne veux pas être seul, tu ne veux pas être avec Moi... Que veux-tu, alors ? »
« Tu as raison. Mais... que dois-je dire ? »

« Regarde ton frère, qui vient avec les agneaux. Aide-le, et pendant qu'ils cuisent, penses-y. Tout sert à trouver des sujets. »

« Même un agneau sur la flamme ? » demande Pierre incrédule.

« Oui. Obéis. »

Pierre pousse un soupir vraiment pitoyable, mais ne réplique plus. Il va à la rencontre d'André et l'aide à embrocher les animaux dans un bâton appointé qui fait office de broche, et il se met à surveiller la cuisson avec sur le visage une concentration qui lui donne l'air d'un jugé au moment de la sentence.

« Allons à la rencontre des femmes, Judas de Simon » commande Jésus et il s'en va vers les champs désolés de Doras.

« Un bon disciple ne méprise pas ce que le Maître ne méprise pas, Judas » dit-il après un moment et sans préambule.

« Maître, je n'ai pas de mépris. Mais, comme Barthélemy, je sens que je ne serais pas compris et je préfère me taire. »

« Nathanaël le fait parce qu'il craint de ne pas satisfaire mon désir, c'est-à-dire éclairer et soulager les cœurs. Il fait mal, lui aussi, parce qu'il manque de confiance dans le Seigneur. Mais tu fais beaucoup plus mal, parce que, chez toi, ce n'est pas la peur de n'être pas compris mais dédain de te faire comprendre par de pauvres paysans ignorants en tout, sauf en matière de vertu. En cette matière, ils surpassent vraiment beaucoup d'entre vous. Tu n'as encore rien compris, Judas. L'Evangile est justement la Bonne Nouvelle apportée aux pauvres, aux malades, aux esclaves, à ceux qui sont désolés. Ensuite, elle sera aussi pour les autres, mais c'est précisément pour que ceux qui subissent les malheurs aient de l'aide et du réconfort, qu'elle est donnée. »

Judas baisse la tête et ne répond pas. D'un bosquet débouchent Marie, Marie de Cléophas et Suzanne.

« Mère, je te salue ! La paix-à vous, femmes ! »

« Mon Fils ! J'étais allé chez ces gens... torturés. Mais j'ai eu une bonne nouvelle pour ne pas me faire souffrir outre mesure, Doras s'est débarrassé de ces terres et Giocana les a prises. Ce n'est pas le paradis... mais ce n'est plus l'enfer. L'intendant l'a dit aujourd'hui aux paysans. Lui est déjà parti, emportant sur les chars jusqu'au dernier grain de blé et les laissant tous sans vivres. Et comme le surveillant de Giocana n'a aujourd'hui des vivres que pour les siens, ceux de Doras auraient dû rester sans manger. Cela a été vraiment une providence d'avoir ces agneaux ! »

« C'est une providence aussi qu'ils n'appartiennent plus à Doras. Nous avons vu leurs maisons... des porcheries... » dit Suzanne scandalisée.

« Ils sont tout heureux, ces pauvres ! » termine Marie de Cléophas.

« Moi aussi, je suis content. Ils seront toujours mieux qu'auparavant » répond Jésus qui revient vers les apôtres.

Jean d'Endor le rejoint avec des brocs d'eau qu'il porte avec Hermastée. « Ce sont ceux de Giocana qui nous les ont donnés » explique-t-il après avoir vénéré Jésus.

Tous reviennent à l'endroit où rôtissent les deux agneaux au milieu de nuées de fumée grasse. Pierre continue à tourner sa broche et, pendant ce temps, rumine ses pensées. De son côté, Jude Thaddée, tenant son frère par la taille, va de long en large en parlant sans arrêt. Pour les autres, c'est qui apporte du bois, à qui prépare... la table, en apportant de grosses pierres pour servir de sièges ou de tables, je ne sais.

Arrivent les paysans de Doras, encore plus maigres et plus déguenillés. Mais tellement heureux ! Ils sont une vingtaine et il n'y a même pas un enfant, ni une femme. Pauvres hommes seuls...

« La paix soit à vous tous, et bénissons ensemble le Seigneur de vous avoir donné un meilleur maître. Bénissons-le en priant pour la conversion de celui qui vous a tant fait souffrir. N'est-ce pas ? Tu es heureux, vieux père ? Moi aussi. Je pourrai venir plus souvent avec l'enfant. Ils t'en ont parlé ? Tu pleures de joie, n'est-ce pas ? Viens, viens sans crainte... » dit-il en parlant avec le grand-père de Margziam, qui tout courbé Lui baise les mains en pleurant et murmurant : « Je ne demande plus rien au Très-Haut. Il m'a donné plus que je ne demandais. Maintenant je voudrais mourir par peur de vivre si longtemps encore que je retombe dans mes souffrances. »

Un peu embarrassés de se trouver avec le Maître, les paysans ont vite fait de s'enhardir. Sur de larges feuilles étendues sur les pierres qu'on a apportées auparavant, on dépose les deux agneaux et on fait les parts en déposant chacune sur une mince et large fouace qui sert de plat. Ils sont déjà tranquilles dans leur simplicité et mangent avec appétit, rassasiant la faim qu'ils ont accumulée et parlant des derniers événements.

L'un d'eux dit : « J'ai toujours maudit les sauterelles, les taupes et les fourmis. Mais désormais elles me sembleront autant de messagères du Seigneur car c'est grâce à elles que nous avons quitté l'enfer. » Bien que la comparaison des sauterelles et des fourmis aux troupes angéliques soit un peu forte, personne ne rit, parce que tout le monde sent le tragique qui se cache sous ces mots.

La flamme illumine ce groupe de personnes, mais les visages ne sont pas tournés vers la flamme et il en est peu qui regardent ce qu'ils ont devant eux. Tous les yeux se portent sur le visage de Jésus, ne s'en détournant que pour un instant quand Marie d'Alphée, qui s'occupe de faire les parts, revient mettre une nouvelle portion sur les fouaces des paysans affamés, et termine son travail en enveloppant deux gigots rôtis dans d'autres larges feuilles en disant au grand-père de Margziam : « Tiens. Vous en aurez encore une bouchée chacun, demain. En attendant, le surveillant de Giocana pourvoira. »

« Mais vous… »

« Nous, nous serons moins chargés. Prends, prends, homme. » Des deux agneaux il ne reste que les os rongés et une odeur persistante de gras fondu qui brûle encore sur le bois qui s'éteint, remplacé pour l'éclairage parle clair de lune.

Les paysans de Giocana se réunissent aussi aux autres. C'est le moment de parler. Les yeux bleus de Jésus se lèvent cherchant Judas Iscariote qui s'est mis près d'un arbre, un peu dans l'ombre. Et comme il fait semblant de ne pas comprendre ce regard, Jésus appelle à haute voix : « Judas ! » Et il le force à se lever et à se présenter.

« Ne t'écarte pas. Je te prie d'évangéliser à ma place. Je suis très fatigué, et si je n'étais pas arrivé ce soir, vous auriez bien dû parler, vous ! »

« Maître... je ne sais que dire... Pose-moi au moins des questions. »

« Ce n'est pas à Moi de le faire. A vous : que désirez-vous entendre ou voulez-vous avoir des explications ? » demande-t-il ensuite aux paysans.

Les hommes se regardent l'un l'autre... ils sont embarrassés... Enfin un paysan demande : « Nous avons connu la puissance du Seigneur et sa bonté, mais nous savons bien peu de chose de sa doctrine. Peut-être nous pourrons en savoir davantage, maintenant que nous sommes avec Giocana. Mais nous avons un vif désir de savoir quelles sont les choses indispensables qu'il faut faire pour obtenir le Royaume que le Messie promet. Avec ce rien que nous pouvons faire, pourrons-nous l'obtenir ? »
Judas répond : « Il est certain que vous êtes dans des conditions très pénibles. Tout en vous et autour de vous se ligue pour vous éloigner du Royaume. La liberté que vous n'avez pas de venir au Maître quand il vous semble bon, le fait d'être serviteur d'un maître qui, s'il n'est pas une hyène comme Doras est, quoiqu'il en soit un molosse qui tient prisonniers ses serviteurs, les souffrances et l'avilissement où vous êtes, sont autant de conditions défavorables à votre élection au Royaume.

C'est qu'il vous sera difficile de ne pas avoir en vous des ressentiments et des sentiments de rancœur, de critique et de vengeance à l'égard de celui qui vous traite durement; Et le minimum nécessaire, c'est d'aimer Dieu et le prochain. Sans cela, il n 'y a pas de salut. Vous devez veiller à maintenir votre cœur dans une soumission passive à la volonté de Dieu qui se manifeste dans votre sort et vous devez supporter avec patience votre maître, sans même laisser à votre pensée la liberté d'un jugement qui certainement ne pourrait être bienveillant à l'égard de votre maître, ni de remerciement pour votre... pour votre... En somme, vous ne devez pas réfléchir pour ne pas vous révolter., car cette révolte tuerait l'amour. Et celui qui n'a pas l'amour n'a pas le salut, car il contrevient au premier commandement. Moi, cependant, je suis pour ainsi dire certain que vous pourrez vous sauver car je vois en vous de la bonne volonté unie à la douceur d'âme qui donne l'espoir que vous saurez tenir loin de vous la haine et l'esprit de vengeance. Du reste, la miséricorde de Dieu est si grande qu'il vous pardonnera ce qui manque encore à votre perfection. »

Un silence. Jésus reste la tête très penchée, ce qui empêche de voir l'expression de son visage. Mais on peut voir les autres visages, et ce ne sont vraiment pas des visages heureux. Les paysans semblent plus humiliés qu'auparavant, les apôtres et les femmes sont stupéfaits, je dirais presque épouvantés.

« Nous chercherons à ne faire surgir en nous aucune pensée qui ne soit de patience et de pardon. » répond humblement le vieillard.

Un autre paysan dit en soupirant : « Il nous sera sûrement difficile d'arriver à la perfection de l'amour. Pour nous, c'est déjà beaucoup de ne pas être devenus assassins de ceux qui nous torturent ! L'esprit souffre, souffre, souffre, et même s'il ne hait pas, il a du mal à aimer comme ces enfants émaciés qui ont du mal à grandir...
»
« Mais non, homme. Moi, au contraire, je crois que justement parce que vous avez tant souffert sans en arriver à l'assassinat et à la vengeance, vous avez l'esprit plus fort que le nôtre en fait d'amour. Vous aimez sans même le remarquer » dit Pierre pour les consoler. Pierre s'aperçoit qu'il a pris la parole et s'interrompt pour dire : « Oh ! Maître !... Mais... tu m'as dit que je devais parler... et même d'illustrer mes dires par l'agneau que je faisais rôtir. J'ai continué de le regarder pour chercher de bonnes paroles à l'intention de nos frères, dans leur situation. Mais certainement, parce que je suis sot, je n'ai rien trouvé qui convienne et, je ne sais comment, je me suis trouvé très loin dans des pensées dont je ne sais dire si elles sont extravagantes et alors elles sont bien de moi, ou saintes et alors elles sont sûrement venues du Ciel. Je les dis comme elles me sont venues et Toi, Maître, tu m'en donneras l'explication ou tu me désapprouveras et vous tous compatirez.

Je regardais donc, en premier lieu, la flamme, et il m'est venu cette pensée : "Voilà : de quoi est faite la flamme ? Du bois. Mais le bois, par lui-même ne s’enflamme pas. Et même, s'il n'est pas bien sec, il ne s'allume pas du tout car l'eau l'alourdit et empêche l'amadou de l'enflammer. Le bois, quand il est mort, arrive à pourrir et à se réduire en poussière par l'action des vers mais, par lui-même, il ne s'allume pas. et voilà que, si quelqu'un l'arrange d'une manière convenable et en approche l'amadou et le briquet et fait surgir l'étincelle et favorise l'allumage en soufflant sur les brindilles pour faire grandir la flamme, car on commence toujours par les branches les plus fines, voilà que la flamme surgit et devient belle et utile et elle envahit tout, même les grosses bûches". Et je me disais : "Nous sommes le bois. Par nous-mêmes, nous ne nous allumons pas.
Mais pourtant il faut prendre soin de ne pas trop nous laisser imprégner par les lourdes eaux de la chair et du sang pour permettre à l'amadou de nous allumer. Et nous devons désirer d'être brûlés car, si nous restons inertes, nous pouvons être détruits par les intempéries et les vers, c'est-à-dire par l'humanité et le démon. Alors que, si nous nous abandonnons au feu de l'amour, il commencera par brûler les brindilles et les détruira - et pour moi, ces brindilles, c'étaient les imperfections - et puis croîtra et attaquera les bûches les plus grosses, c'est-à-dire les passions les plus fortes. Et nous, le bois, chose matérielle, dure, opaque, grossière aussi, nous deviendrons cette chose belle, immatérielle, agile, qu'est la flamme et tout cela parce que nous nous serons prêtés à l'amour qui est le briquet et l'amadou qui, de notre être misérable d'hommes pécheurs font l'ange du temps futur, le citoyen du Royaume des Cieux".
Cela a été ma première pensée. »

Jésus a levé un peu la tête et reste à écouter, les yeux fermés, avec une ombre de sourire sur les lèvres. Les autres regardent Pierre, encore étonnés, mais ne sont plus effrayés. Lui continue tranquillement.

« Une autre pensée m'est venue en regardant les animaux qui cuisaient. Ne dites pas que mes pensées sont puériles. Le Maître m'a dit de les chercher dans ce que je voyais... Et j'ai obéi.

Je regardais donc les animaux et je me disais : "Voilà, ce sont deux êtres innocents et doux. Notre Ecriture est pleine de douces allusions à l'agneau, à la fois pour rappeler Celui qui est le Messie promis et Sauveur depuis le moment où il fut représenté par l'agneau mosaïque, et pour dire que Dieu aura pitié de nous. C'est ce que disent les prophètes. Il vient rassembler ses brebis, secourir ceux qui sont blessés, porter ceux qui ont un membre fracturé. Quelle bonté !" je me disais. "Comme il ne faut pas avoir peur d'un Dieu qui nous promet tant de pitié pour nous, misérables ! Mais" me disais-je encore, "il faut être doux, doux au moins, puisque nous ne sommes pas innocents. Doux et désireux d'être consumés par l'amour, car même l'agneau le plus doux et le plus pur, que devient-il une fois tué, si la flamme ne le cuit pas ? Une charogne putride, alors que si le feu l'enveloppe, il devient une nourriture saine et bénie"
.
Et je concluais : "En somme, tout le bien est fait par l'amour. Il nous dépouille des lourdeurs de l'humanité, nous rend brillants et utiles, nous rend bons pour les frères et agréables à Dieu. Il sublime nos bonnes qualités naturelles en les portant à une hauteur où elles prennent le nom de vertus surnaturelles. Et qui est vertueux est saint, qui est saint possède le Ciel. Car ce qui ouvre les chemins de la perfection, ce n'est pas la science et ce n'est pas la peur, mais c'est l'amour. Lui, beaucoup plus que la crainte du châtiment, nous tient éloignés du mal par le désir de ne pas contrister le Seigneur. Il nous donne de la compassion pour nos frères et de l'amour, parce qu'ils viennent de Dieu. L'amour est donc le salut et la sanctification de l'homme".

Voilà ce que je pensais en regardant mon rôti et en obéissant à mon Jésus. Et pardonnez-moi s'il n'y a que ces seules pensées. Mais à moi, elles m'ont fait du bien. Je vous les donne dans l'espoir qu'elles vous fassent du bien, à vous aussi.»

Jésus ouvre les yeux. Il est radieux. Il allonge le bras et pose sa main sur l'épaule de Pierre : « En vérité, tu as trouvé les paroles qu'il fallait. L'obéissance et l'amour te les ont fait trouver. L'humilité et le désir de donner des consolations aux frères feront d'elles tant d'étoiles dans la nuit de leur ciel. Que Dieu te bénisse, Simon de Jonas ! »

« Que Dieu te bénisse, Toi, mon Maître ! Et Toi, tu ne parles pas ? »
« Demain ils vont entrer dans leur nouvelle dépendance. Je bénirai leur entrée par mes paroles.

Maintenant allez en paix, et que Dieu soit avec vous. »


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4 /123

https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus



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l' Apôtre Pierre

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Message par Maud Lun 22 Juil 2013 - 8:18

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_24

Jésus aux paysans de Giocana : "L’amour est obéissance"

Ce n'est pas encore tout à fait l'aurore. Jésus est debout au milieu du verger dévasté de Doras. Des lignes d'arbres morts Ou mourants dont beaucoup ont été déjà abattus et arrachés. Autour de Lui, les paysans de Doras et de Giocana et les apôtres, en partie debout, en partie assis sur des troncs renversés.

Jésus commence à parler : « Une nouvelle journée et un nouveau départ. Et ce n'est pas Moi seul qui pars, mais vous aussi vous partez, moralement sinon matériellement, en passant sous un autre maître. Vous serez donc unis à d'autres paysans bons et pieux et vous formerez une seule famille où vous pourrez parler de Dieu et de son Verbe sans user de subterfuges pour le faire. Soutenez-vous les uns les autres dans la foi. Aidez-vous réciproquement. Soyez indulgents pour les défauts des autres. Soyez les uns les autres une cause d'édification. C'est cela l'amour. Et, bien que de façons différentes, vous avez entendu hier soir des apôtres que le salut est dans l'amour.

Simon Pierre, par sa parole simple et bonne, vous a fait remarquer comment l'amour change la lourde nature en une nature surnaturelle, comment un individu qui sans l'amour peut devenir corrompu et corrupteur, comme un animal abattu qu'on n'a pas cuit, ou du moins être inutile comme le bois qui pourrit dans l'eau sans être bon pour faire du feu, comment l'amour peut faire de cet individu un homme qui vit déjà dans l'atmosphère de Dieu et par conséquent un être qui échappe à la corruption et devient utile à son prochain.

Parce que croyez-le, fils, la grande force de l'Univers c'est l'amour. Je ne me lasserai jamais de le dire. Tous les malheurs de la terre viennent du manque d'amour , en commençant par la mort et par les maladies qui sont nées du refus d'amour d'Adam et Ève au Seigneur Très Haut.

Car l'amour est obéissance. Celui qui n'obéit pas est un révolté. Celui qui est un révolté n'aime pas celui contre lequel il se révolte. Mais aussi les autres malheurs généraux ou particuliers, comme les guerres ou les ruines dans une ou deux familles dans leurs rivalités, d'où viennent-ils ? De l'égoïsme qui est manque d'amour. Et avec les ruines des familles viennent aussi les ruines matérielles par un châtiment de Dieu, car Dieu, tôt ou tard, frappe toujours celui qui vit sans amour. Je sais qu'ici circule la légende - et que à cause d'elle je suis haï par certains, regardé avec crainte par d'autres, ou cité comme un nouveau châtiment, ou supporté par peur d'une punition - je sais qu'ici circule la légende que c'est mon regard qui a apporté la malédiction sur ces champs. Ce n'est pas mon regard, mais la punition de l'égoïsme d'un homme injuste et cruel. Si mon regard devait brûler les terres de tous ceux qui me haïssent, en vérité combien peu de verdure il resterait en Palestine !

Je ne me venge jamais des offenses qui me sont faites à Moi-même, mais je remets au Père ceux qui avec entêtement restent dans leur péché d'égoïsme à l'égard du prochain et se moquent de manière sacrilège du commandement, et qui plus ils entendent de paroles qui cherchent à les persuader et des paroles capables de les gagner à l'amour, plus ils deviennent cruels. Je suis toujours prêt à lever la main pour dire à celui qui se repent : "Je t'absous. Va en paix". Mais je n'offense pas l'Amour en consentant à des duretés qui ne veulent pas changer. Cela, ayez-le toujours présent à votre esprit pour voir les choses dans une lumière conforme à la justice et pour démentir les légendes qui, causées par la vénération ou par une crainte coléreuse, sont toujours différentes de la vérité. .Vous passez sous un autre maître, mais vous ne quittez pas ces terres dans l'état où elles sont, il semble que ce soit une folie de s'en occuper. Et pourtant je vous dis : faites en elles votre devoir. Vous l'avez fait jusqu'à présent par peur de punitions inhumaines.

Faites-le encore maintenant, tout en sachant que vous ne serez pas traités comme vous l'avez été. Et même je vous dis : plus on vous traitera avec humanité, et plus il vous faut travailler avec un joyeux zèle pour rendre, par le travail, humanité à qui vous donne humanité. Les maîtres, il est vrai, ont le devoir d'être humains envers ceux qui sont sous leur dépendance - se souvenant que nous venons tous d'une même souche et qu'en vérité tous les hommes naissent nus de la même manière et deviennent après la mort de la pourriture de la même manière, aussi bien les pauvres que les riches, et que les richesses ne viennent pas du travail de ceux qui les possèdent mais de ceux qui les ont accumulés, honnêtement ou malhonnêtement, et qu'il ne faut pas s'en glorifier et opprimer à cause d'elles, mais en faire une chose bonne, même pour les autres en s'en servant avec amour, discrétion et justice pour être regardés sans sévérité par le vrai Maître qui est Dieu, car on n'achète pas Dieu et on ne Le séduit pas avec des joyaux et des talents d'or, mais on se Le fait ami grâce à nos bonnes actions - car si cela est vrai, il est vrai d'autre part que les serviteurs ont le devoir d'être bons avec leurs maîtres.
Faites avec simplicité et bonne volonté la volonté de Dieu qui vous veut dans cette humble condition. Vous connaissez la parabole du mauvais riche. Vous voyez qu'au Ciel ce n'est pas l'or, mais la vertu qui est récompensée. Les vertus et la soumission à la volonté de Dieu rendent Dieu ami de l'homme. Je sais qu'il est très difficile d'être capable de voir Dieu à travers les œuvres des hommes. Dans la prospérité c'est facile. Dans une situation mauvaise c'est difficile parce qu'elle peut amener l'esprit à penser que Dieu n'est pas bon. Mais vous, triomphez du mal qui vous est fait par l'homme tenté par Satan et, au-delà de cette barrière qui vous coûte des larmes, voyez la vérité de la douleur et sa beauté. La douleur vient du Mal. Mais Dieu ne pouvant l'abolir, car cette force existe et c'est un essai de l'or spirituel des fils de Dieu, le contraint à extraire de son venin le suc d'un remède qui donne la vie éternelle. Car la douleur, par son mordant, provoque chez les bons des réactions telles qu'elles les spiritualisent toujours davantage en faisant d'eux des saints.

Vous, donc, soyez bons, respectueux, soumis. Ne jugez pas les maîtres. Ils ont déjà leur Juge. Je voudrais que celui qui vous commande devienne un juste pour vous rendre la route plus facile et pour lui donner la vie éternelle. Mais rappelez-vous que plus le devoir est pénible à accomplir, et plus grand est le mérite aux yeux de Dieu. Ne cherchez pas à tromper le maître. L'argent et les denrées prises frauduleusement, ni n'enrichissent ni ne rassasient. Gardez purs vos mains, vos lèvres et vos cœurs. Et alors vous ferez vos sabbats, vos fêtes de précepte avec grâce aux yeux de Dieu, même si l'on vous tient attachés à la glèbe.

En vérité, votre fatigue aura plus de valeur que la prière hypocrite de ceux qui vont accomplir le précepte pour avoir les louanges du monde, en contrevenant en réalité au précepte par leur désobéissance à la Loi qui dit d'obéir pour soi-même et pour ceux qui sont de la maison au précepte du sabbat et des solennités d'Israël. Car la prière n'est pas dans l'acte mais dans le sentiment. Et si votre cœur aime Dieu saintement, et toutes circonstances, il accomplira les rites du sabbat et des fêtes mieux que les autres qui vous empêchent d'y participer.

Je vous bénis et je vous quitte parce que le soleil se lève et que je veux arriver aux collines avant que la chaleur ne soit trop forte. Nous nous reverrons bientôt car l'automne n'est plus très loin. La paix soit avec vous tous, nouveaux et anciens serviteurs de Giocana et qu'elle vous rende le cœur tranquille. »

Et Jésus s'éloigne en passant au milieu des paysans et en les bénissant un par un.

Derrière un grand pommier sec, il y a un homme à moitié caché. Mais quand Jésus va passer, en feignant de ne pas le voir, lui surgit et dit : « Je suis l'intendant de Giocana. Il m'a dit : "Si le Rabbi d'Israël vient, laisse-le s'arrêter sur mes terres et laisse-le parler aux serviteurs. J'en tirerai un meilleur travail, car Lui n'enseigne que de bonnes choses". Et hier, en me faisant connaître qu'à partir d'aujourd'hui eux (et il indique ceux de Doras) sont avec moi, et ces terres appartiennent à Giocana, il m'a écrit : "Si le Rabbi vient, écoute ce qu'il dit et agis en conséquence. Qu'il ne nous arrive pas malheur. Couvre-le d'honneurs, mais vois s'il va révoquer la malédiction des terres", Car sache que Giocana s'est fait un point d'honneur de les acheter. Mais je crois qu'il l'a déjà regretté. Ce sera bien si nous en faisons des pâturages... »

« Tu m'as entendu parler ? »

« Oui, Maître. »

« Alors vous saurez comment vous comporter, toi et ton maître, pour avoir les bénédictions de Dieu. Rapporte cela à ton maître et, pour ton compte, modère aussi ses ordres, toi qui vois pratiquement ce qu'est la fatigue de l'homme des champs et qui es bien vu du maître. Il vaut mieux pourtant perdre sa bienveillance et ta place que de perdre ton âme. Adieu. »

« Mais je dois te faire honneur. »

« Je ne suis pas une idole. Je n'ai pas besoin d'honneurs intéressés pour donner des grâces. Honore-moi par ton esprit, en mettant en pratique ce que tu as entendu, et tu auras servi Dieu et le maître en même temps. »

Et Jésus, suivi des disciples et des femmes et puis de tous les paysans, traverse les champs et prend la route des collines, salué de nouveau par tous.



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Jésus parle de l' Amour
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Message par Maud Mar 23 Juil 2013 - 7:04

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_25

Marie Très Sainte : "Ma pitié est plus forte que tout"

Dans une suite de collines sur lesquelles se déroule le chemin qui va à Nazareth, en profitant de l'ombre des oliveraies et des vergers qui recouvrent en grande partie cette région fertile et cultivée, Jésus se dirige vers Nazareth.

Pourtant, arrivé à un carrefour où on croise la route pour Ptolémaïs, il s'arrête et dit : « Arrêtons-nous près de cette maison où je me suis arrêté d'autres fois, prenons notre repas et, pendant que le soleil poursuit sa course, restons unis avant de nous séparer de nouveau. Nous, en allant vers Tibériade, ma Mère et Marie à Nazareth, et Jean avec Hermastée à Sicaminon. »

Ils se dirigent à travers une oliveraie vers une maison de paysans large et basse, ornée de l'inévitable figuier et enguirlandée par les festons d'une vigne qui monte le long du petit escalier pour étendre ensuite ses branches sut la terrasse.
« La paix soit avec vous. Me voici de nouveau. »

« Viens, Maître, ta présence est toujours bienvenue. Que Dieu te rende la paix, à Toi et aux tiens » répond un homme âgé qui traversait la cour avec une brassée de branchages. Et puis il appelle : « Sara ! Sara ! C'est le Maître avec ses disciples. Ajoute de la farine à ton pain ! »

Il sort d'une pièce une femme toute blanche de farine qu'elle tamisait car elle a encore à la main le tamis avec les repasses à l'intérieur, et elle s'agenouille en souriant devant Jésus.

« Paix à toi, femme. Je t'ai amené la Mère comme je l'avais promis. La voici. Et elle c'est sa belle-sœur, mère de Jacques et de Jude. Où sont Dina et Philippe ? »

La femme, après avoir salué les deux Marie, répond : « Dina a eu hier sa troisième petite fille. Nous sommes un peu tristes car il ne nous a pas été donné d'avoir un petit-fils, mais contents tout de même, n'est-ce pas Mathatias ? »

« Oui, parce que c'est une belle petite fille et c'est toujours notre sang. Nous allons te la faire voir. Philippe est allé reprendre Anna et Noémi chez ses parents, mais il sera bientôt de retour. »

La femme retourne à son pain pendant que l'homme, après avoir mis les branches, dans le four, s'occupe de ses hôtes en leur donnant des sièges et du lait frais tiré pour ceux qui en veulent, des fruits et des olives pour ceux qui les préfèrent.

Le rez-de-chaussée est frais et ombragé, large comme il est, ouvert sur le devant et l'arrière de la maison, avec les deux portes ombragées l'une par un figuier puissant, l'autre par une grande haie de fleurs étoilées, sortes de tournesols pour la forme mais moins grands qu'eux pour les corolles. Une grande clarté, couleur d'émeraude, entre ainsi dans la grande pièce, soulageant les yeux fatigués par une lumière solaire excessive. Il y a des bancs et des tables dans la grande pièce qui est peut-être celle où les femmes filent et tissent et où les hommes réparent les outils agricoles, ou bien abritent les provisions de farine et de fruits, comme le font penser des soliveaux hérissés de crochets et des tablettes disposées sur des consoles en plus des longues caisses de bois le long des murs. Des étoupes floconneuses de lin ou de chanvre semblent des tresses défaites le long du mur blanchi à la chaux, et un tissu rouge feu, étendu sur un métier resté découvert, semble égayer toute l'ambiance par sa couleur pompeuse et riante.

La maîtresse de maison revient, après en avoir fini de faire son pain, et demande aux hôtes s'ils veulent voir la nouveau-née.

Jésus répond : « Certainement, je vais la bénir. » Marie, de son côté, se lève et dit : « Je vais saluer la mère. » Toutes les femmes sortent.

« On est bien ici » dit Barthélemy qui visiblement est très fatigué.

« Oui, il y a l'ombre et le silence. Nous allons finir par nous endormir » confirme Pierre déjà à demi-assoupi.

« D'ici trois jours, nous serons pour longtemps dans nos maisons. Vous vous reposerez, car vous irez évangéliser dans les environs immédiats de Capharnaüm » dit Jésus.

« Et Toi ? »

« Moi, je resterai à Capharnaüm presque toujours avec des séjours à Bethsaïda. Et j'évangéliserai ceux qui me rejoignent là. Puis, au début de la lune de Tisri,[1][2] nous reprendrons nos voyages. Le soir, cependant, je continuerai à vous perfectionner... »
Jésus se tait, voyant que le sommeil rend ses paroles inutiles. Il sourit en secouant la tête, en regardant le groupe de personnes que la fatigue a épuisées et qui, dans des poses plus ou moins commodes, se laissent aller au sommeil. Le silence de la maison et de la campagne ensoleillée est complet. On dirait un lieu enchanté. Jésus se met sur le seuil de la porte, près de la haie fleurie, et il regarde à travers les branches les douces collines de Galilée rendues toutes grises par les oliviers immobiles.

Un léger bruit de pas qu'accompagne la plainte incertaine de nouveau-né résonne au-dessus de sa tête. Jésus lève son visage en souriant à sa Mère qui descend, portant dans ses bras un petit paquet tout blanc d'où émergent trois petites choses rouges : une petite tête et deux petits poings qui s'agitent.

« Regarde, Jésus, quelle belle enfant ! Elle te ressemble un peu quand tu avais un jour.

Tu étais blond comme cela, au point de paraître sans cheveux s'ils ne s'étaient dès ce moment soulevés en légères boucles, comme un flocon de nuage, et tu étais ainsi comme une rose pour le teint. Et regarde, regarde, maintenant qu'elle ouvre ses petits yeux dans cette ombre et qu'elle cherche le sein, elle a tes yeux bleu foncé...Oh ! chérie ! Mais moi, je n'ai pas le lait, petite, petite rose, ma petite tourterelle ! » et la Madone berce la petite qui apaise son vagissement en un vrai gargouillis de petite tourterelle, et s'endort.

« Maman, c'est ainsi que tu faisais avec Moi ? » demande Jésus qui regarde sa Mère bercer la petite, en appuyant sa joue sur la petite tête blonde.

« Oui, Fils. Mais à Toi Je disais : "Mon petit agneau". Elle est belle, n'est-ce pas ? »

« Elle est belle et robuste. La mère peut en être heureuse » approuve Jésus, penché Lui aussi pour regarder le sommeil de l'innocente.

« Par contre, elle ne l'est pas... Le mari est fâché parce que tous ses enfants sont des filles. C'est vrai qu'avec les champs que nous avons, il vaut mieux des garçons, mais ce n'est pas la faute de notre fille... » dit en soupirant la maîtresse de maison, qui vient d'arriver.

« Ils sont jeunes. Ils s'aiment et auront aussi des garçons » dit avec assurance le Seigneur.

« Voici Philippe... maintenant il va faire sombre… » dit la femme, troublée. Et elle dit plus fort : « Philippe, il y a le Rabbi de Nazareth. »

« Très heureux de le voir. Paix à Toi, Maître. »

« Et à toi, Philippe. J'ai vu ta belle petite. Je suis même encore en train de la regarder car elle mérite des compliments. Dieu te bénit en te donnant de beaux enfants, sains et bons. Tu dois Lui en être reconnaissant... Tu ne réponds pas ? Tu sembles fâché... »

« J'espérais avoir un garçon, moi ! »

« Tu ne voudras pourtant pas me dire que tu es injuste en accusant l'innocente d'être une fille, et encore moins en te montrant dur envers ton épouse ? » demande Jésus avec sévérité.

« Moi, je voulais un garçon ! Pour le Seigneur et pour moi ! » s'écrie Philippe, fâché.

« Et c'est par l'injustice et la révolte que tu crois l'obtenir ? Tu as lu peut-être la pensée de Dieu ? Es-tu plus que Lui pour Lui dire : "Fais ainsi, car c'est juste" ? Cette femme qui est ma disciple n'a pas d'enfants et elle est arrivée à me dire : "Je bénis ma stérilité qui me donne des ailes pour te suivre". Et elle, mère de quatre garçons, aspire au moment où tous les quatre ne lui appartiendront plus. Est-ce v:rai, Suzanne et Marie ? Tu les entends ? Et toi, marié depuis peu d'années à une femme féconde, béni par trois boutons de rose qui demandent ton amour, tu es fâché ? Avec qui ? Pourquoi  ? Tu ne veux pas le dire ? Moi, je te le dis : parce que tu es un égoïste. Quitte tout de suite ta rancœur, ouvre les bras à cette enfant qui est née de toi et aime-la. Allons ! Prends-la ! » et Jésus prend le paquet de lin et le met dans les bras du jeune père. Jésus reprend : « Va auprès de ta femme qui pleure, et dis-lui que tu l'aimes. Ou bien Dieu vraiment ne te donnera jamais à l'avenir de garçon. Je te le dis. Va !... »

L'homme monte dans la chambre où se trouve son épouse. « Merci, Maître ! » dit tout bas la belle-mère. « Lui, depuis hier, était très cruel... »

L'homme redescend après quelques minutes et dit : « Je l'ai fait, Seigneur. La femme te remercie et elle dit de te demander le nom de la petite car... car je lui avais destiné un nom trop déplaisant dans ma haine injuste... »

« Appelle-la Marie. Elle a bu des larmes amères avec la première goutte de lait, amères aussi à cause de ta dureté. Elle peut s'appeler Marie, et Marie l'aimera. N'est-ce pas, Mère ? »

« Oui, pauvre petite. Elle est si gracieuse et sûrement elle sera bonne en devenant une petite étoile du Cie ! »

Ils reviennent dans la pièce où les apôtres fatigués dorment d'un lourd sommeil, sauf l'Iscariote qui semble sur les épines.

« Tu voulais me voir, Judas ? » demande Jésus.

« Non Maître, mais je n'arrive pas à dormir et je voudrais sortir un peu. »

«Qui t'en empêche ? Moi aussi je sors. Je monte sur ce petit coteau. Il est tout ombragé... Je me reposerai en priant. Veux-tu venir avec Moi ? »

«Non, Maître. Je te troublerais car je ne suis pas en état de prier. Peut-être... peut-être je ne me sens pas bien et cela me trouble... »

«Reste, alors. Je ne force personne. Adieu. Adieu, femmes. Mère, quand Jean d'Endor se réveillera, envoie-le-moi, tout seul »

« Oui, Fils. La paix soit avec Toi. »

Jésus sort. Marie et Suzanne se penchent pour regarder l'étoffe sur le métier. Marie s'assied, les mains sur les genoux. Peut-être prie-t-elle, elle aussi.

Marie d'Alphée se lasse vite de regarder le travail. Elle s'assoit dans le coin le plus sombre et s'endort rapidement. Suzanne pense bien à l'imiter. Restent éveillés Marie et Judas. L'une toute recueillie en elle-même, l'autre qui la regarde, les yeux bien ouverts sans jamais la perdre de vue.

Enfin il se lève et s'approche d'elle lentement, sans faire de bruit. Je ne sais pourquoi, mais malgré son indéniable beauté, il me fait penser à un félin ou un serpent qui s'approche de sa proie. Peut-être est-ce l'antipathie que j'ai pour lui qui me fait voir sournois et cruel même son pas... Il appelle à voix basse : « Marie ! »

« Que veux-tu de moi, Judas ? » demande doucement Marie et elle le regarde de son œil très doux.

« Je voudrais te parler… »

« Parle. Je t'écoute. »

« Pas ici... Je ne voudrais pas qu'on m'entende... Ne pourrais-tu sortir un peu, là dehors ? Là aussi il y a de l'ombre... »

« Allons-y donc. Mais, tu vois... Tout le monde dort... Tu pouvais parler aussi ici » dit la Vierge. Pourtant elle se lève et sort la première en s'appuyant à la haute haie fleurie.

« Que veux-tu de moi, Judas? » demande-t-elle de nouveau en fixant d'un regard pénétrant l’apôtre qui se trouble un peu et semble avoir du mal à trouver les mots. « Tu te sens mal ? Ou bien tu as fait du mal et tu ne sais comment le dire ? Ou encore tu te sens sur le point de mal agir et il t'est pénible d'avouer que tu es tenté ? Parle, fils. Comme j'ai soigné ta chair, je soignerai ton âme. Dis-moi ce qui te trouble, et si je peux, je te rendrai la sérénité. Si je ne pour- rai toute seule, je le dirai à Jésus. Même si tu avais beaucoup péché, Lui te pardonnera si je Lui demande pardon pour toi. Vrai- ment Jésus aussi te pardonnerait tout de suite... Mais peut-être, à Lui, le Maître, tu as honte de t'adresser. Je suis une mère... Tu n'as pas honte de t'adresser à moi... »
« Oui. Je n'éprouve pas de honte parce que tu es mère et tellement bonne. Tu es vraiment la paix parmi nous. Moi... moi, je me sens très troublé. j'ai un très mauvais caractère, Marie. Je ne sais ce que j'ai dans le sang et dans le cœur... De temps en temps je ne sais plus leur commander... et alors je ferais les choses les plus étranges... et les plus mauvaises. »

« Même avec Jésus tout près, tu ne réussis plus à résister à celui qui te tente ? »

« Même alors. Et j'en souffre, crois-le. Mais c'est ainsi. Je suis un malheureux. »

« Je prierai pour toi, Judas. »

« Cela ne suffit pas. »

« Je ferai prier sans dire pour qui est la prière que je demande aux justes. »

« Ce n'est pas suffisant. »

« Je ferai prier les enfants. Il y en a tant qui viennent chez moi, dans mon jardin, comme des oiseaux qui cherchent du grain. Et le grain, ce sont les caresses et les paroles que je leur donne. Je parle de Dieu... Et eux, innocents, préfèrent cela aux jeux et aux histoires. La prière des enfants est agréable au Seigneur. »

« Jamais autant que la tienne, mais cela ne suffit pas encore. »

« Je dirai à Jésus de prier le Père pour toi. »

« Cela ne suffit pas encore. »

« Mais il n'y a rien de plus que cela ! La prière de Jésus triomphe même des démons... »

« Oui, mais Jésus ne prierait pas toujours et j'en reviendrais à être moi... Jésus ne cesse de le dire, il s’en ira un jour. Je dois penser au moment où je serai sans Lui. Jésus, maintenant, veut nous envoyer évangéliser. J'ai peur de m'en aller avec cet ennemi qui est le mien, que je suis moi-même, pour répandre la parole de Dieu. Je voudrais être formé pour cette heure. »

« Mais, mon fils, si Jésus Lui-même ne réussit pas, qui veux-tu qui le puisse ? »

« Toi, Mère ! Permets-moi de rester un peu de temps avec toi. Les païens et les courtisanes y sont restés. Je peux y rester moi aussi. Si tu ne veux pas que je reste pendant la nuit là où tu vis, j'irai dormir chez Alphée et chez Marie de Cléophas, mais la journée, je la passerai avec toi, avec les enfants. Les autres fois j'ai cherché à agir par moi-même et cela a été pire. Si je vais à Jérusalem, j'ai trop d'amis mauvais, et dans les conditions où je me trouve, quand cela me prend, je deviens leur jouet. ..Si je vais dans une autre ville, c'est la même chose. La tentation de la route m'enflamme en même temps que celle que j'ai déjà. Si je vais à Kériot, près de ma mère, l'orgueil me rend esclave. Si je vais dans la solitude, le silence me déchire par les voix de Satan. Mais, chez toi... Oh ! chez toi, je sens que ce sera différent !... Permets-moi de venir ! Dis à Jésus qu'il me l'accorde ! Veux-tu que je me perde ? As-tu peur de moi ? Tu me regardes avec le regard d'une gazelle blessée qui n'a plus la force de fuir devant ceux qui l'assaillent. Mais je ne t'offenserai pas. j'ai une mère, moi aussi... et je t'aime plus que ma mère. Aie pitié d'un pécheur, Marie ! Regarde : je pleure à tes pieds... Si tu me repousses, ce peut être ma mort spirituelle... » et Judas pleure réellement aux pieds de Marie qui le regarde d'un regard de pitié et d'angoisse mêlées de peur. Elle est très pâle.

Mais pourtant elle fait un pas en avant car elle s'était presque enfoncée dans la haie pour fuir Judas qui s'approchait trop, et elle met la main sur les cheveux bruns de l'Iscariote. « Tais-toi! Qu'on ne t'entende pas. Je parlerai à Jésus et si Lui le veut... tu viendras dans ma maison. Je ne me soucie pas du jugement du monde. Il ne blesse pas mon âme et ce serait seulement d'être coupable moi envers Dieu que j'aurais horreur. La calomnie me laisse indifférente. Mais je ne serai pas calomniée parce que Nazareth sait que sa fille n'est pas un scandale pour sa ville. Et puis, advienne que pourra, je tiens à ce que tu te sauves en ton esprit. Je vais trouver Jésus. Reste en paix. » Elle s'enveloppe dans son voile, blanc comme son vêtement, elle s'en va rapidement par le sentier qui mène à un petit coteau couvert d'oliviers.

Elle cherche son Jésus et le trouve absorbé dans une méditation profonde. « Fils, c'est moi... Ecoute-moi ! »

« Oh ! Maman ! Tu viens prier avec Moi ? Quelle joie, quel soulagement tu me donnes ! »

« Quoi, mon Fils ? Tu es fatigué en ton esprit ? Triste ? Dis-le à ta Mère ! »

« Fatigué, tu l'as dit, et affligé. Non pas tant par la fatigue et les misères que je vois dans les cœurs, que de voir que ne changent pas ceux qui sont mes amis. Mais je ne veux pas être injuste envers eux. Un seul me fatigue et c'est Judas de Simon... »
« Fils, je venais t'en parler... »

« Il a fait du mal ? Il t'a causé de la douleur ? »

« Non. Mais il m'a fait la peine que j'aurais en voyant quelqu'un très infecté... Pauvre fils ! Comme son esprit est malade ! »

« Et tu en as pitié ? Tu n'en as plus peur ? Autrefois tu en avais peur... »

« Mon Fils, ma pitié est encore plus grande que ma peur. Et je voudrais t'aider, Toi et lui, à sauver son esprit. Tu peux tout, et tu n'as pas besoin de moi. Mais tu dis que tous doivent coopérer avec le Christ au rachat... et ce fils a tellement besoin de rédemption ! »

« Que dois-je faire de plus que ce que je fais pour lui ? »

« Tu ne peux pas faire plus, mais tu pourrais me laisser faire. Il m'a prié de lui permettre de rester dans notre maison, car il lui semble que là il pourra se délivrer de son monstre... Tu secoues la tête ? Tu ne veux pas ? Je le lui dirai...»

« Non, Maman. Ce n'est pas que je ne veuille pas. Je secoue la tête parce que je sais que c'est inutile. Judas est comme quelqu'un qui se noie et qui, bien qu'il sente qu'il se noie, repousse par orgueil la corde qu'on lui envoie pour le ramener à la rive. Parfois, pris par la terreur de se noyer, il cherche et appelle à l'aide, il s'y cramponne... et puis, repris par l'orgueil, il lâche la corde, la repousse, veut se tirer d'affaire tout seul... et il s'enfonce toujours plus dans l'eau fangeuse qui l'engloutit. Mais pour qu'on ne dise pas que j'ai laissé un remède sans l'essayer, qu'on fasse encore cet essai, pauvre Maman... Oui, pauvre Maman qui te soumets, pour l'amour d'une âme, à la souffrance d'avoir tout près... quelqu'un qui te fait peur »

« Non, Jésus. Ne dis pas cela. Je suis une pauvre femme car je suis encore sujette aux antipathies. Reproche-le-moi. Je le mérite. Je ne devrais avoir de répulsion pour personne, par amour pour Toi. Mais je ne suis pas pauvre pour autre chose. Oh ! si je pouvais te rendre Judas spirituellement guéri ! Te donner une âme, c'est te donner un trésor, et qui donne des trésors n'est pas pauvre. Fils !... Je vais dire à Judas que oui, tu le permets ? Tu l'as dit : "Il viendra un temps où tu diras : 'Comme il est difficile d'être la Mère du Rédempteur' ". Je l'ai déjà dit une fois... pour Aglaé... Mais qu'est- ce jamais qu'une fois ? L'humanité est si nombreuse ! Et tu es le Rédempteur de tous. Fils !... Fils !... Comme j'ai tenu dans mes bras le bébé pour que tu lui donnes ta bénédiction, laisse-moi prendre Judas dans mes bras pour l'amener à ta bénédiction... »
« Maman... Maman il ne te mérite pas... »

« Mon Jésus, quand tu hésitais à donner Margziam à Pierre, je t'ai dit que cela l'aurait épanoui. Tu ne peux pas dire que Pierre n'est pas devenu un autre homme, depuis ce moment... Laisse-moi faire avec Judas. »

« Qu'il en soit comme tu veux ! Et que tu sois bénie pour ton intention d'amour envers Moi et envers Judas ! Maintenant prions ensemble, Maman. C'est si doux de prier avec toi !... »

...Le crépuscule est à peine commencé quand je vois le départ de la maison qui les a reçus.

Jean d'Endor et Hermastée font leurs adieux à Jésus tout de suite après avoir rejoint la route. Marie, de son côté, avec les femmes poursuit sa route avec le Fils à travers les oliviers des collines. Ils parlent, et naturellement des événements du jour. Pierre dit : « Un beau fou, ce Philippe ! Il allait presque renier sa femme et sa fille si tu ne lui avais pas fait entendre raison. »

« Espérons pourtant qu'il garde son actuel repentir et qu'il ne soit pas repris tout de suite par la manie de déprécier les femmes. Au fond... c'est grâce aux femmes que le monde progresse » dit Thomas et plusieurs rient de la sortie.

« Bien sûr, c'est vrai. Mais elles sont plus impures que nous et... » répond Barthélemy.

« Allons ! Quant à l'impureté !... Nous aussi nous ne sommes pas des anges. Voilà, je voudrais savoir si, après la Rédemption, ce sera toujours la même chose pour la femme. Nous apprenons à honorer la mère, à avoir le plus grand respect pour les sœurs, les filles, les tantes, les belles-filles, les belles-sœurs, et puis... Anathème par ci, anathème par là ! Au Temple, pas question. Les fréquenter souvent, non... C'est Eve qui a péché ? D'accord. Mais Adam aussi. Dieu a donné à Eve sa punition, n'est-ce pas assez ? »

« Mais, Thomas ! Même Moïse regarde la femme comme impure. »

« Et lui, sans les femmes, serait mort noyé... Pourtant, écoute Barthélemy, je te rappelle, bien que je ne sois pas instruit comme toi mais seulement un orfèvre, que Moïse parle des impuretés charnelles de la femme, pour qu'on la respecte, non pas pour jeter sur elle l'anathème. »

La discussion s'enflamme. Jésus, qui était en avant justement avec les femmes et avec Jean et Judas Iscariote, s'arrête, se retourne et intervient : « Dieu avait devant Lui un peuple moralement et spirituellement informe, contaminé par les contacts avec les idolâtres. Il voulait en faire un peuple fort, physiquement et spirituellement. Il donna comme préceptes des normes salutaires à la robustesse physique, salutaires aussi à l'honnêteté des mœurs, Il ne pouvait faire autrement pour freiner les passions masculines, afin que les péchés, pour lesquels la terre fut submergée et Sodome et Gomorrhe brûlées, ne se répètent pas, Mais, dans l'avenir, la femme rachetée ne sera pas aussi opprimée qu'elle l'est maintenant. Il restera les interdictions concernant la prudence physique, mais seront supprimés les obstacles qui l'empêchent de venir au Seigneur. Moi, je les enlève déjà pour préparer les premières prêtresses de l'avenir. »
« Oh! il y aura des prêtresses ?! » demande Philippe stupéfait.

« Ne vous méprenez pas. Elles n'auront pas le sacerdoce des hommes, elles ne consacreront pas et n'administreront pas les dons de Dieu, ces dons que vous ne pouvez maintenant connaître. Mais elles appartiendront quand même à la classe sacerdotale en coopérant avec le prêtre au bien des âmes, de multiples façons. »

« Prêcheront-elles ? » demande Barthélemy incrédule.

« Comme déjà prêche ma Mère. »

« Feront-elles, des pèlerinages apostoliques ? » demande Mathieu.

« Oui, en portant au loin la Foi et, je dois le dire, avec encore plus d'héroïsme que les hommes. »

« Feront-elles des miracles ? » demande en riant l'Iscariote.

« Quelques-unes feront aussi des miracles. Mais ne vous basez pas sur le miracle comme sur la chose essentielle. Elles, les femmes saintes, feront aussi beaucoup de miracles de conversions par la prière. »

« Hum ! les femmes, prier au point de faire des miracles ! » bougonne Nathanaël.

« Ne sois pas borné comme un scribe, Barthélemy. Selon toi, qu'est-ce que c'est que la prière ? »

« S'adresser à Dieu avec les formules que nous savons. »

« Cela et davantage encore. La prière, c'est la conversation du cœur avec Dieu et elle devrait être l'état habituel de l'homme. La femme, à cause de sa vie plus retirée que la nôtre et par ses facultés affectives plus fortes que les nôtres, est portée plus que nous à cette conversation avec Dieu. En elle, elle trouve le réconfort pour ses douleurs, le soulagement pour ses fatigues, qui ne sont pas seulement celles du ménage et des enfantements, mais aussi celles de nous supporter, nous les hommes, , elle trouve ce qui essuie les pleurs et ramène un sourire au cœur. Car elle sait parler avec Dieu, et le saura plus encore dans l'avenir. Les hommes seront les géants de l'enseignement, les femmes seront toujours celles qui, par leurs prières, soutiennent les géants et même le monde, car beaucoup de malheurs seront évités grâce à leurs prières et beaucoup de châtiments évités. Elle feront donc le miracle, invisible la plupart du temps et connu de Dieu seul, mais non irréel pour autant. »

« Toi aussi, aujourd'hui, tu as fait un miracle invisible et pourtant réel, n'est-ce pas, Maître ? » demande le Thaddée.

« Oui, frère. »

« Il était préférable de le faire visible » observe Philippe.

« Voulais-tu que je change la petite en garçon ? Le miracle, en réalité, est une altération des choses qui sont fixées, un désordre bénéfique par conséquent, que Dieu accorde pour consentir à la prière de l'homme, pour lui montrer qu'Il l'aime ou le persuader qu'Il est Celui qui est. Mais étant donné que Dieu est ordre, Il ne viole pas l'ordre exagérément. La fillette est née femme et elle reste femme. »

« J'étais tellement affligée ce matin ! » soupire la Vierge.

« Pourquoi ? La fillette mal vue n'était pas la tienne » dit Suzanne et elle ajoute : « Moi, quand je vois quelque malheur chez un enfant, je dis : "Heureusement pour moi que je n'en ai pas !" »

« Ne le dis pas, Suzanne ! Ce n'est pas de la charité. Moi aussi, je pourrais le dire car mon unique Maternité dépassait les lois naturelles. Mais je ne le dis pas, car je pense toujours: "Si Dieu ne m'avait pas voulue vierge, peut-être cette semence serait tombée en moi, et je serais la mère de ce malheureux" et ainsi j'ai pitié de tous... car je dis : "Il aurait pu être mon fils"et, comme mère je les voudrais tous bons, sains, aimés et aimables, car c'est le désir des mères pour leurs enfants » répond doucement Marie. Et Jésus paraît la revêtir de lumière, tant il est radieux quand il la regarde.

« C'est pour cela que tu as pitié de moi... » dit l'Iscariote à voix basse.

« De tous. Même s'il s'agissait de l'assassin de mon Fils, car je pense qu'il aurait le plus besoin de pardon... et d'amour. Car tout le monde le haïrait certainement. »

« Femme, tu devrais te donner beaucoup de mal à le défendre pour lui donner le temps de se convertir... Moi, je commencerais par m'en débarrasser tout de suite... » dit Pierre.

« Nous voici au lieu où nous nous séparons, Mère. Dieu soit avec toi. Et avec toi, Marie. Et aussi avec toi, Judas. »

Ils s'embrassent et Jésus ajoute encore : « Souviens-toi que je t'ai accordé une grande chose, Judas. Fais-en un bien, pas un mal. Adieu. »

Et Jésus avec les onze discipLes qui sont restés et avec Suzanne s'en vont rapidement vers l'orient alors que Marie, sa belle-sœur et l'Iscariote vont tout droit.

*

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4/125

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♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Jesus_14

Jésus et Sa Mère
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mer 24 Juil 2013 - 7:23

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_26

"L'accomplissement du bien est une prière plus grandes que les Psaumes"

Jésus est  dans la synagogue de Capharnaüm qui se remplit lentement de fidèles, car c'est le sabbat. On est grandement étonné de le voir. Tous se le montrent du doigt en chuchotant, et quelqu'un tire le vêtement de tel ou tel apôtre pour demander quand ils sont revenus, car personne ne savait qu'ils étaient de retour.        

"Nous venons juste de débarquer au "Puits du figuier" venant de Bethsaïda, pour ne pas faire un pas de plus qu'il n'est permis, ami" répond Pierre à Urie le pharisien, et celui-ci, blessé de s'entendre appeler ami par un pêcheur, s'en va, dédaigneux, rejoindre les siens au premier rang.        

"Ne les excite pas, Simon !" avertit André.    

"Les exciter ? Il m'a interrogé et j'ai répondu en disant aussi que nous avions évité de marcher, par respect pour le sabbat."            

"Ils diront que nous avons fatigué avec la barque..."

"Ils en arriveront à dire que nous avons fatigué en respirant! Imbécile! C'est la barque qui fatigue, c'est le vent et l'eau, pas nous quand nous allons en barque."          

André encaisse la réprimande et se tait.        

Après les prières préliminaires, vient le moment de la lecture d'un passage et son explication. Le chef de la synagogue demande à Jésus de le faire, mais Jésus montre les pharisiens en disant : "Qu'ils le fassent eux." Mais, comme ils ne veulent pas le faire, il Lui faut parler.    

Jésus lit le passage du premier livre des Rois où on raconte comment David, trahi par les Zipheis, fut signalé à Saül qui était à Gabaa . Il rend le rouleau et commence à parler.          

"Violer le commandement de la charité, de l'hospitalité, de l'honnêteté, est toujours mal. Mais l'homme n'hésite pas à le faire avec la plus grande indifférence. Nous avons ici un double récit de cette violation et la punition de Dieu qui la sanctionna.          

La conduite des Zipheis était fourbe. Celle de Saül ne l'était pas moins. Les premiers, lâches dans l'intention de se concilier le plus fort et d'en tirer profit. Le second, lâche dans l'intention de se débarrasser de l'oint du Seigneur. L'égoïsme, par conséquent, les associait. Et à l'indigne proposition, le faux et pécheur roi d'Israël ose donner une réponse où se trouve nommé le Seigneur : "Soyez bénis par le Seigneur". Dérision à l'égard de la justice de Dieu ! Dérision habituelle ! Sur les méchancetés de l'homme, trop souvent on invoque à titre de récompense ou de garantie le Nom du Seigneur et sa bénédiction. Il est dit : "Ne nomme pas en vain le Nom de Dieu" . Et peut-il y avoir chose plus vaine, pire : plus mauvaise que celle de le nommer pour accomplir un crime contre le prochain ?? Et pourtant c'est un péché plus commun que tout autre, accompli avec indifférence même par ceux qui sont toujours les premiers dans les assemblées du Seigneur, dans les cérémonies et dans l'enseignement. Rappelez-vous que c'est un péché de chercher, de noter, de préparer tout ce qui peut nuire au prochain. C'est aussi un péché de faire chercher, noter, préparer par d'autres tout ce qui peut nuire au prochain. C'est amener les autres au péché en les tentant par des récompenses ou des menaces de représailles.            

Je vous préviens que c'est un péché. Je vous préviens qu'une semblable conduite est égoïsme et haine. Et vous savez que la haine et l'égoïsme sont les ennemis de l'amour. Je vous le fais remarquer parce que je me préoccupe de vos âmes. Parce que je vous aime. Parce que je ne vous veux pas pécheurs. Parce que je ne veux pas que Dieu vous punisse, comme il advint à Saül qui, pendant qu'il poursuivait David pour le prendre et le tuer, eut son pays détruit par les Philistins. En vérité, cela arrivera toujours à qui nuit au prochain. Sa victoire durera autant que l'herbe dans le pré. Elle aura vite fait de pousser, mais aussi de sécher et d'être écrasée par les pieds indifférents des passants. Alors que la bonne conduite, une vie honnête, peine à naître et à s'affermir, mais une fois formée comme vie habituelle, devient un arbre puissant et feuillu que les tourbillons eux-mêmes ne sauraient arracher et que la canicule ne brûle pas. En vérité, celui qui est fidèle à la Loi, mais réellement fidèle, devient un arbre puissant que les passions ne plient pas, et qui n'est pas brûlé par le feu de Satan. J'ai parlé. Si quelqu'un veut ajouter quelque chose, qu'il le fasse."          

"Nous te demandons si c'est pour nous, les pharisiens, que tu as parlé."      

"La synagogue serait-elle pleine de pharisiens ? Vous êtes quatre. La foule comprend des centaines de personnes. La parole est pour tout le monde."  

"L'allusion pourtant était claire."        
         
"En vérité, on n'a jamais vu que quelqu'un, seulement indiqué par une comparaison, s'accuse de lui-même ! Et c'est ce que vous faites, Mais pourquoi vous accusez-vous si Moi je ne vous accuse pas ? Vous savez peut-être que vous agissez comme je l'ai dit ? Moi, je ne le sais pas. Mais, s'il en est ainsi, repentez-vous-en. Car l'homme est faible et peut pécher. Mais Dieu lui pardonne s'il s'élève en lui un repentir sincère et le désir de ne plus pécher. Mais certainement persévérer dans le mal est un double péché et sur lui ne descend pas le pardon."      

"Nous, nous n'avons pas ce péché."

"Et alors ne vous affligez pas de mes paroles." L'incident est clos et la synagogue se remplit du chant des hymnes. Puis il semble que l'assemblée va se séparer sans autres incidents. Mais le pharisien Joachim découvre un homme dans la foule et lui indique par des signes et le regard de venir au premier rang. C'est un homme d'environ cinquante ans et il a un bras atrophié devenu, même pour la main, beaucoup plus petit que l'autre, car l'atrophie a détruit les muscles.          

Jésus le voit et voit tout ce qu'on a combiné pour le Lui faire voir. Il a sur le visage une expression de dégoût et de compassion qui passe comme un éclair mais qui est très visible. Pourtant il ne dévie pas le coup. Au contraire, il fait face à la situation avec fermeté.          

"Viens ici, au milieu" commande-t-il à l'homme. Et, quand il l'a devant Lui, il se tourne vers les pharisiens et leur dit : "Pourquoi me tentez-vous ? N'ai-je pas à peine cessé de parler contre les pièges et la haine ? Et vous, ne venez-vous pas de dire : "Nous n'avons pas ce péché" ? Vous ne répondez pas ? Répondez au moins à ceci : est-il permis de faire du bien ou du mal le jour du sabbat ? Est-il permis de sauver ou d'enlever la vie? Vous ne répondez pas? Moi, je répondrai pour vous, et en présence de tout le peuple qui jugera mieux que vous, parce qu'il est simple et sans haine ni orgueil. Il n'est pas permis le sabbat de faire un travail. Mais, comme il est permis de prier, de même il est permis de faire du bien, car le bien est une prière plus grande encore que les hymnes et les psaumes que nous avons chantés. Alors que ni le sabbat, ni un autre jour, il n'est permis de faire le mal. Et vous, vous l'avez fait, en manœuvrant pour avoir ici cet homme qui n'est même pas de Capharnaüm et que vous avez fait venir depuis deux jours, sachant que j'étais à Bethsaïda et pensant que je serais venu dans ma ville. Et vous l'avez fait pour essayer de me mettre en accusation .Et vous commettez ainsi le péché de tuer votre âme au lieu de la sauver. Mais pour ce qui me concerne, je vous pardonne et je ne décevrai pas la foi de cet homme que vous avez fait venir en disant que je le guérirais alors que vous vouliez me tendre un piège. Lui n'est pas coupable, car il est venu sans autre intention que celle de guérir. Et que cela soit. Homme, étends ta main et va en paix."      
         

L'homme obéit et sa main devient saine, comme l'autre. Il s'en sert tout de suite pour prendre un pan du manteau de Jésus pour le baiser en Lui disant : "Tu sais que je ne connaissais pas leur véritable intention. Si je l'avais sue, je ne serai pas venu, préférant garder ma main morte plutôt que de m'en servir contre Toi. Ne m'en veux donc pas."          

"Va en paix, homme. le sais la vérité, et à ton égard je n'ai que bienveillance."

La foule sort en faisant des commentaires et Jésus sort en dernier avec les onze apôtres.        

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#120
Tome : 4 / 126

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Jésus dans la Synagogue de Capharnaüm
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Message par Maud Jeu 25 Juil 2013 - 6:47

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_27

Une journée de l’Iscariote à Nazareth

Vision du 27 août 1945

La maison de Nazareth serait la plus indiquée pour élever l'esprit. Là, c'est la paix, le silence, l'ordre. La sainteté semble se dégager de ses pierres, s'exhaler des plantes du jardin, pleuvoir du ciel serein qui la couvre comme une coupole céleste. En réalité, elle émane de Celle qui l'habite et s'y déplace, agile et silencieuse avec des gestes juvéniles, intacts, avec le pas léger qu'elle avait quand elle y entra comme épouse et le même doux sourire apaisant et caressant.  

Le soleil, à cette heure matinale, couvre la maison sur le côté droit, celui qui s'appuie à la première ondulation des collines et seuls les sommets des arbres en bénéficient, et tout d'abord les oliviers qu'on a plantés pour retenir la terre du talus avec leurs racines, les oliviers qui ont survécu, tordus, puissants, dont les branches les plus grosses s'élèvent vers le ciel comme si elles invoquaient sa bénédiction ou si elles aussi priaient de ce lieu de paix, les oliviers survivants de l'oliveraie de Joachim, aux arbres autrefois nombreux qui poursuivaient leur route de voyageurs en prière jusqu'aux champs lointains où l'oliveraie et les champs faisaient place aux pâturages, aujourd'hui réduits à quelques arbres restés à la limite de la propriété mutilée de Joachim.        

En bénéficient ensuite l'amandier et les pommiers, grands et puissants, qui ouvrent sur le jardin l'ombrelle de leurs branches, en troisième lieu c'est le grenadier qui boit ses rayons, et enfin le figuier tout contre la maison quand déjà le soleil caresse les fleurs et les légumes bien soignés dans les plates-bandes rectangulaires et le long des haies disposées sous le couvert de la tonnelle chargée de grappes. Les abeilles bourdonnent, gouttes d'or qui volent sur tout ce qui peut leur donner des sucs doux et parfumés. Il y a une petite pousse de chèvrefeuille qu'elles prennent d'assaut et des fleurs en forme de campanules qui forment des touffes, et dont j'ignore le nom, qui sont en train de se refermer - sans doute des fleurs nocturnes - au parfum pénétrant. Les abeilles se hâtent de sucer ces fleurs, avant que leurs pétales se replient dans le sommeil de la corolle.    

Marie va avec légèreté des nids des colombes à la petite fontaine qui coule près de la petite grotte, de celle-ci à la maison pour ses occupations, et pourtant dans son travail elle trouve le moyen d'admirer les fleurs ou les colombes qui sautillent dans les sentiers ou décrivent un cercle au-dessus de la maison et du jardin.          

Judas Iscariote rentre, chargé de plantes et de boutures. "Je te salue, Mère. Ils m'ont donné tout ce que je voulais. J'ai fait vite pour qu'elles ne souffrent pas, mais j'espère qu'elles s'enracineront comme le chèvrefeuille. L'an prochain, tu auras un jardin qui ressemblera à une corbeille de fleurs, et ainsi, tu te souviendras du pauvre Judas et de son séjour ici" dit-il en sortant avec précaution d'un sac des plantes avec leurs racines entourées de terre et de feuilles humides, et d'un autre sac des boutures.      

"Je te remercie, Judas, vraiment. Tu ne peux savoir comme je suis heureuse d'avoir ce chèvrefeuille près de la petite grotte. Quand j'étais toute petite, là-bas, au bout de ces champs qui étaient alors à nous, il y en avait une encore plus belle. Des lierres et des chèvrefeuilles la couvraient de branches et de fleurs, faisant un rideau et un abri pour les lys minuscules qui poussaient jusqu'à l'intérieur de la grotte qui était toute verte sous la fine broderie des capillaires. Car là il y avait justement une source... Au Temple, je pensais toujours à cette grotte et, je te le dis, quand je priais devant le Voile du Saint, moi, vierge du Temple, je ne sentais pas davantage la présence de Dieu. Bien plus, je dois dire que là-bas me revenaient comme un songe les doux entretiens de mon esprit avec le Seigneur...

Mon Joseph me fit trouver celle-ci, avec un filet d'eau pour mon utilité, mais davantage pour me donner la joie d'une petite grotte qui était la copie de l'autre... Il était bon, Joseph, jusque dans les plus petites choses... Et il y avait planté un chèvrefeuille, et le lierre qui vit encore, alors que le premier est mort pendant les années d'exil... Puis il en avait planté un autre, mais il est mort il y a trois ans. Maintenant, tu l'as remplacé. Il a pris, tu vois ? Tu es un excellent jardinier."    

"Oui, quand j'étais enfant, j'aimais énormément les plantes et maman m'apprenait à en prendre soin... Maintenant je redeviens enfant à tes côtés, Mère, et je retrouve mes talents d'autrefois. Pour te faire plaisir. Tu es si bonne avec moi !..." répond Judas en travaillant d'une main experte à placer ses plantes aux endroits les plus favorables. Et il va mettre, près de la haie des fleurs de nuit, des mottes de racines dont je ne sais si ce sont des muguets ou d'autres fleurs. "Ici, elles seront bien" dit-il en rabattant avec une binette une légère couche de terre sur les racines enterrées. "Il ne leur faut pas beaucoup de soleil. Le serviteur d'Eléazar ne voulait pas me les donner, mais j'ai tant insisté qu'il me les a cédées."            

"Ces jasmins d'Inde aussi, ils ne voulaient pas les donner à Joseph. Mais il leur a fait des travaux gratuits pour me les procurer. Ils n'ont pas cessé de prospérer."            

"Voilà qui est fait, Mère. Je les arrose et tout ira bien." Il arrose et puis se lave les mains à la fontaine.    

Marie le regarde, si différent de son Fils et aussi si différent du Judas de certaines heures de bourrasque. Elle le scrute, réfléchit, s'en approche, et lui mettant la main sur le bras, lui demande doucement : "Tu vas mieux, Judas ? En ton esprit, je veux dire."    

"Oh ! Mère ! Tellement mieux ! Je suis en paix, et tu le vois. Je trouve plaisir et salut dans les choses humbles et dans mon séjour près de toi. Je ne devrais jamais sortir de cette paix, de ce recueillement. Ici... comme il est loin de cette maison, le monde !..." Et Judas regarde le jardin, les arbres, la petite maison... Il achève : "Mais si je restais ici, je ne serais jamais un apôtre. Et moi, je veux l'être..."        

"Pourtant, crois-le, il te vaudrait mieux être une âme juste qu'un apôtre injuste. Si tu comprends que le contact avec le monde te trouble, si tu comprends que les louanges et les honneurs que reçoit l'apôtre te font du mal, renonce, Judas. Il vaut mieux pour toi être un simple fidèle auprès de mon Jésus qu'un apôtre pécheur."    

Judas baisse la tête, pensif. Marie le laisse à ses réflexions et rentre à la maison pour ses occupations.

Judas reste immobile pendant un moment, puis se promène de long en large sous la tonnelle. il a les bras croisés, la tête basse. il réfléchit, réfléchit et se met à monologuer et à faire des gestes, tout seul... Un monologue incompréhensible. Mais les gestes sont ceux d'un homme dont les idées se heurtent violemment. il semble supplier et repousser, ou bien il se plaint, ou il maudit quelque chose, passant de l'expression de quelqu'un qui s'interroge à celle d'un homme apeuré, angoissé, jusqu'à prendre le visage de ses pires moments avec lequel il s'arrête brusquement au milieu du sentier en restant ainsi pendant un moment, avec un visage de véritable démon... Et puis, il porte les mains à son visage et s'enfuit sur le talus des oliviers, hors de la vue de Marie. Il pleure, le visage caché dans ses mains, jusqu'à ce qu'il se calme et reste assis, le dos appuyé à un olivier, comme abasourdi...          

...Et ce n'est plus le matin, mais la fin d'un crépuscule puissant. Nazareth ouvre les portes de ses maisons, fermées pendant tout le jour à la féroce chaleur estivale du jour, et d'un jour d'Orient en plus. Femmes, hommes, enfants sortent dans les jardins ou dans les rues encore chaudes, mais où il n'y a plus de soleil, à la recherche de l'air, ou à la fontaine, ou aux jeux, à leurs conversations... en attendant le souper. Grandes salutations, bavardages, éclats de rire et cris, respectivement entre hommes, femmes et enfants.      

Judas sort aussi et se dirige vers la fontaine avec les brocs de cuivre. Les nazaréens le voient et le désignent par son surnom "le disciple du Temple", ce qui résonne comme une musique en arrivant aux oreilles de Judas. Il passe en saluant aimablement, mais avec une réserve qui, si elle n'est pas encore de l'orgueil hautain, en est très voisin.        

"Tu es très bon avec Marie, Judas" lui dit un nazaréen barbu.    

"Elle mérite cela et davantage encore. C'est vraiment une grande femme d'Israël. Heureux êtes-vous de l'avoir comme concitoyenne."      

L'éloge de la femme de Nazareth plaît beaucoup aux nazaréens qui se répètent l'un à l'autre ce que Judas a dit.      

Lui, pendant ce temps, arrivé à la fontaine, attend son tour et pousse la courtoisie jusqu'à porter les brocs d'une petite vieille qui n'en finit plus de le bénir, et jusqu'à prendre de l'eau pour deux femmes qui sont gênées par un bébé qu'elles tiennent dans leurs bras. En relevant un peu leurs voiles, elles murmurent : "Dieu t'en récompense."  

"L'amour du prochain est le premier devoir d'un ami de Jésus" dit en s'inclinant l'Iscariote et il remplit ses brocs pour revenir ensuite à la maison.          

Il est arrêté, pendant qu'il y revient, par le chef de la synagogue de Nazareth et d'autres qui l'invitent à parler le sabbat suivant.  

"Il y a deux semaines que tu es avec nous et tu n'as pas fait d'autre instruction que celle d'une grande courtoisie pour nous tous" dit, en se lamentant, le chef de la synagogue qui est avec d'autres anciens du pays.          

"Mais s'il ne vous plaît pas d'entendre la parole de votre fils le plus grand, est-ce que celle de son disciple peut jamais vous être agréable et si de plus il est juif ?" répond Judas.        

"Ton soupçon est injuste et nous attriste. Notre invitation est franche. Tu es disciple et juif, c'est vrai. Mais tu es du Temple. Tu peux donc parler, car au Temple il y a la doctrine. Le fils de Joseph n'est qu'un menuisier..."      

"Mais, c'est le Messie !"            

"Il le dit, Lui... Mais est-de que c'est vrai ? Ou bien ne délire-t-il pas ?"  

"Mais sa sainteté, nazaréen ! Sa sainteté !" Judas est scandalisé de l'incrédulité des nazaréens.      

"Elle est grande, c'est vrai. Mais de là à être le Messie !... Et puis... pourquoi son langage est-il si dur ?"        

"Dur ? Non ! A moi il ne semble pas dur. Mais plutôt, voilà, cela oui, il est trop sincère et trop intransigeant. Il ne laisse pas une faute cachée. Il n'hésite pas à dénoncer un abus... et cela déplaît. Il met le doigt juste sur la plaie, et cela fait mal. Mais c'est par sainteté. Oh ! certainement ! Ce n'est que pour cela qu'il agit ainsi. Je Lui l'ai dit plusieurs fois : "Jésus, tu te lais tort". Mais il ne veut pas en convenir"            

"Tu l'aimes beaucoup et, instruit comme tu l'es, tu pourrais le guider."  

"Oh ! Instruit, non... Mais pratique, cela oui. Du Temple vous savez !? Je connais les usages. J'ai des amis. Le fils d'Anna est pour moi comme un frère. Et même, si vous voulez quelque chose du Sanhédrin, dites-le, dites-le... Mais maintenant, laissez-moi porter l'eau à Marie qui m'attend pour le souper."    

"Reviens après. Sur ma terrasse, il fait frais. Nous serons entre amis et nous parlerons..."          
"Oui. Adieu" et Judas va à la maison où il s'excuse auprès de Marie d'avoir tardé parce qu'il a été retenu par le chef de la synagogue et des anciens du pays. Et il dit en terminant : "Ils voudraient que je parle au prochain sabbat... Le .Maître ne me l'a pas commandé. Toi, qu'en dis-tu, Mère ? Toi, guide-moi."          

"Parler au chef de la synagogue... ou parler dans la synagogue ?"        

"L'un et l'autre. Moi, je ne voudrais parler avec personne ni à personne parce que je sais qu'ils sont opposés à Jésus, et aussi parce que parler là où Lui seul a le droit d'être le Maître me paraît un sacrilège. Mais ils ont tant insisté ! Ils veulent me voir après le souper... J’ai presque promis. Et si tu crois que je puisse, par ma parole, leur enlever cet esprit de résistance au Maître, qui est si pénible, moi, bien que la chose me pèse, j'irai et je parlerai. Comme je sais le faire, simplement, cherchant à être très patient devant leur entêtement. Car j'ai bien compris que cela ne vaut rien d'être dur. Oh ! je ne tomberai plus dans l'erreur que j'ai faite à Esdrelon !  .Le Maître en a été chagriné ! Il ne m'a rien dit, mais j'ai compris. Je ne le ferai plus. Mais je voudrais quitter Nazareth après l'avoir persuadée que le Maître est le Messie et qu'il faut le croire et l'aimer."            

Judas parle, pendant qu'assis à la table, à la place de Jésus, il mange ce que Marie a préparé. Et cela me fait mal de voir Judas assis à cette place, en face de Marie qui l'écoute et le sert comme une mère.      

Maintenant elle répond : "Ce serait bien, en effet, que les nazaréens comprennent la vérité et l'acceptent. Je ne te retiens pas. Vas-y. Personne plus que toi ne peut dire si Jésus mérite l'amour. Pense à comme il t'aime et il le montre en t'excusant toujours et en te contentant dès qu'il le peut... Que cette pensée te donne des paroles et une conduite saintes."      

Le souper est vite fini. Judas va arroser les fleurs du jardin avant que la lumière ne baisse trop, et puis il sort, laissant Marie sur la terrasse, occupée à replier le linge qu'elle avait mis à sécher.  

Et Judas, après avoir salué Alphée de Sara et Marie de Cléophas qui parlent ensemble à la porte de la maison de cette dernière, va directement à la maison du chef de la synagogue. Il y trouve aussi les deux cousins du Seigneur, outre six autres anciens.

Après de pompeuses salutations, tous s'assoient gravement sur des sièges garnis de coussins et ils se rafraîchissent en buvant des boissons à l'anis ou à la menthe. Elles doivent être bien fraîches, car le broc de métal sue par la différence de température entre le liquide gelé et l'air encore chaud, malgré la brise qui agite le sommet des arbres en venant des collines au nord de Nazareth.            


"Je suis content que tu aies accepté de venir. Tu es jeune Un peu de distraction fait du bien" dit le chef de la synagogue qui est plein d'égards pour Judas.          

"Je craignais d'être importun en venant avant. Je vous sais dédaigneux à l'égard de Jésus et de ceux qui le suivent..."            

"Dédaigneux ? Non. Incrédules... et blessés par ses... admettons-le, ses vérités trop crues. Nous croyions que tu nous dédaignais et nous ne t'invitions pas pour ce motif."    

"Vous dédaigner, moi ? Mais, au contraire ! Je vous comprends très bien... Hé ! oui ! Mais je crois que la paix finira par se faire entre vous et Lui. A Lui cela convient toujours et de même à vous. A Lui parce qu'il a besoin de tout le monde, et à vous parce qu'il ne vous convient pas de prendre le nom d'ennemis du Messie."  

"Et tu le crois vraiment tel ?" demande Joseph d'Alphée. "En Lui il n'y a rien de la figure royale qu'on nous a prophétisée. C'est peut-être parce que nous nous souvenons qu'il était menuisier... Mais... Où est en Lui le roi libérateur ?"          

"David aussi ne semblait être qu'un pastoureau [2]. Mais vous voyez qu'il n'y a pas eu de roi plus grand que David. Salomon lui-même, dans sa gloire, ne l'a pas égalé. Car, enfin, Salomon n'a fait que continuer David, et il n'a jamais été inspiré comme lui. Alors que, David ! Mais considérez la figure de David ! Elle est gigantesque, d'une royauté qui déjà effleure le Ciel. Ne vous basez donc pas sur les origines du Christ pour douter de sa royauté. David, roi et pasteur, ou mieux pasteur puis roi. Jésus, roi et menuisier ou plutôt menuisier et puis roi."    

"Tu parles comme un rabbi. On sent en toi quelqu'un qui a reçu l'éducation du Temple" dit le chef de la synagogue. "Et tu pourrais faire savoir au Sanhédrin que moi, le chef de la synagogue, j'ai besoin de l'aide du Temple pour une cause particulière ?"            

"Mais oui ! Mais certainement ! Avec Eléazar ! Imagine ! Et puis Joseph l'Ancien, tu sais ? Le riche d'Arimathie. Et puis le scribe Sadoc... et puis... oh ! Tu n’as qu’à parler."            

"Alors, demain, sois mon hôte. Nous parlerons."    

"Ton hôte. Non. Je n'abandonne pas cette femme sainte et affligée qu'est Marie. Je suis venu exprès pour lui tenir compagnie..."    

"Qu'a donc notre parente ? Nous savons qu'elle est en bonne santé et heureuse dans sa pauvreté..." dit Simon d'Alphée.            

"Oui, et nous ne l'abandonnons pas" dit en soupirant Joseph d'Alphée. "Ma mère est toujours auprès d'elle, et moi aussi de même que ma femme. Bien que... bien que je ne puisse lui pardonner sa faiblesse envers son Fils et aussi la douleur de mon père qui, à cause de Jésus, est mort avec seulement deux de ses fils près de son lit. Et puis ! Et puis !... Mais les ennuis de famille ne se crient pas sur les toits !"    

"Tu as raison. On en parle à voix basse et en secret, en les épanchant dans un cœur ami. Mais, il en est ainsi de beaucoup de douleurs ! Moi aussi, j'ai les miennes, comme disciple... Mais n'en parlons pas !"    

"Parlons-en, au contraire ! Qu'y a-t-il ? Des ennuis pour Jésus ? Nous n'approuvons pas sa conduite. Mais nous sommes quand même parents. Et disposés à faire cause commune avec Lui, contre ses ennemis. Parle !" dit encore Joseph.    

"Des ennuis ? Non ! Je parlais ainsi pour dire... Et puis les douleurs d'un disciple sont si nombreuses ! Ce n'est pas seulement la douleur pour la façon dont le Maître agit avec les amis et les ennemis, en se faisant tort, mais aussi de voir qu'il n'est pas aimé. Je voudrais que vous tous l'aimiez..."          

"Mais comment faire ? Tu le dis, toi-même! Il a une façon d'agir... Il n'était pas ainsi avant de quitter sa Mère" dit en s'excusant le chef de la synagogue. "N'est-ce pas, vous tous ?"        

Tous approuvent gravement en disant beaucoup de bien du Jésus silencieux, doux, réservé d'autrefois.

"Qui aurait pu penser qu'il aurait pu jaillir de Lui un homme tel qu'il est maintenant ? La maison et les parents, c'était tout pour Lui. Et maintenant ?" dit un nazaréen très âgé.          

Judas soupire : "Pauvre femme !"        

"Mais, enfin, que sais-tu ? Parle" crie Joseph.        

"Mais rien que tu ne saches. Crois-tu qu'il soit doux pour elle d'être abandonnée ?"    

"Si Joseph s'était conduit comme votre père, cela ne serait pas arrivé" dit sentencieusement un autre nazaréen très âgé lui aussi.

"Ne le pense pas, homme, Il en aurait été de même. Quand on est pris par certaines... idées !" dit Judas.    

Un serviteur apporte des lampes et les met sur la table, car c'est une nuit sans lune, malgré tout un scintillement d'étoiles. Et, avec la lumière, on apporte d'autres boissons que le chef de la synagogue veut offrir tout de suite à Judas.      


"Merci. Je ne reste pas plus longtemps. J'ai des devoirs à l'égard de Marie" dit Judas en se levant. Les deux fils d'Alphée se lèvent aussi en disant : "Nous venons avec toi, c'est le même chemin..." et après de grandes salutations, l'assemblée se sépare, le chef de la synagogue restant avec les six anciens.          

Les rues sont désormais désertes et silencieuses. Des terrasses des maisons arrivent les chuchotements à voix basse des adultes. Les enfants dorment déjà dans leurs petits lits, aussi on n'entend plus leurs trilles d'oiseaux joyeux. Avec les voix, des terrasses des maisons les plus riches, arrivent des lueurs des lampes à huile.          

Les deux fils d'Alphée et Judas marchent pendant quelques mètres en silence, puis Joseph s'arrête et prend Judas par le bras en lui disant : "Ecoute. J'ai vu que tu sais quelque chose mais que tu n'as pas voulu parler en présence d'étrangers. Mais maintenant, avec moi, tu dois parler. Je suis l'aîné de la maison et j'ai le droit et le devoir de tout savoir."            

"Et moi, je suis venu ici dans l'intention de vous le dire et de protéger le Maître, Marie.. vos frères et votre réputation. C'est quelque chose de pénible à dire et à entendre, de très pénible à faire, car cela paraît de l'espionnage, Mais je vous prie de me comprendre. Il n'en est pas ainsi. Ce n'est qu'amour et sagesse. Je sais beaucoup de choses que vous aussi n'ignorez pas, du reste. Je les tiens de mes amis du Temple. Et je sais qu'elles sont dangereuses pour Jésus et aussi pour le bon renom de la famille. J'ai essayé de le faire comprendre au Maître, mais je n'ai pas réussi. Au contraire ! Plus je le conseille et pire est sa conduite, s'attirant toujours plus les critiques et la haine. Cela parce qu'il est tellement saint qu'il ne peut comprendre ce qu'est le monde. Mais, enfin, c'est bien triste de voir périr une chose sainte par l'imprudence de son fondateur."      

"Mais, enfin, qu'y a-t-il ? Dis tout. Et nous pourvoirons. N'est-ce pas, Simon ?"    

"Certainement. Mais il me paraît impossible que Jésus fasse des choses imprudentes et contre sa mission..."    

"Mais si ce brave jeune homme, qui pourtant aime Jésus, le dit !? Tu vois comme tu es ? C'est toujours ainsi ! Incertain, hésitant. Tu me laisses toujours seul au bon moment. Moi, contre toute la parenté. Tu n'as même pas pitié de notre renom et de notre pauvre frère qui se ruine !"

"Non ! Se ruiner, non ! Mais il se fait tort, voilà."      

"Parle, parle !"'insiste Joseph alors que Simon, perplexe, garde le silence.          

"Je vous parlerais .,. mais je voudrais être sûr que vous ne prononcerez pas mon nom devant Jésus... Jurez-le."    

"Sur le saint Voile, nous le jurons. Parle."    

"Et ce que je vais vous dire, ne le dites pas même à votre mère et encore moins à vos frères."        

"Sois assuré du silence."          

"Et vous tairez-vous avec Marie ? Pour ne pas lui donner de douleur. Comme moi je le fais, en silence, c'est un devoir de veiller aussi à la paix de cette pauvre Mère..."      

"Nous nous tairons avec tout le monde. Nous te le jurons."          

"Alors, écoutez... Jésus ne se limite plus à fréquenter les païens, les publicains et les courtisanes, à offenser les pharisiens et les autres grands. Mais il fait maintenant des choses vraiment absurdes. Imaginez-vous qu'il est allé au pays des philistins et qu'il nous y a fait voyager en amenant avec nous un bouc tout noir. Et maintenant il a mis un philistin parmi les disciples. Et auparavant cet enfant qu'il a recueilli ? Vous ne savez pas quels commentaires il y eut ? Et, justement, il y a quelques jours, une grecque, une esclave échappée à son maître romain.. Et puis des discours qui blessent la sagesse. En somme, il semble fou et se fait tort. Au pays des philistins, il s'est même fourvoyé dans une cérémonie de sorciers, en entrant directement en compétition avec eux. Il en a triomphé, mais... Déjà les scribes et les pharisiens le haïssent. Mais si ces choses viennent à leurs oreilles, que va-t-il arriver ? Vous avez le devoir d'intervenir, d'empêcher..."          

"Ceci est grave, très grave. Mais comment pouvions-nous le savoir ? Nous sommes ici... et même maintenant, comment pourrons-nous le savoir ?"          

"Et pourtant il vous appartient d'intervenir et d'empêcher. La Mère est mère, et elle est trop bonne. Vous ne devez pas l'abandonner ainsi. Ni pour Lui, ni pour le inonde. Et puis cet entêtement à chasser les démons... Il circule une rumeur qu'il est aidé par Belzébuth. Rendez-vous compte si cela peut Lui être utile. Et puis ! Mais quel roi pourra-t-il jamais devenir si les foules, dès maintenant, se rient de Lui ou sont scandalisées ?"          

"Mais... il les fait réellement, ces choses ?" demande Simon incrédule.          

"Demandez-le-lui à Lui. Il vous dira que oui, car il va jusqu'à s'en vanter."          

"Tu devrais nous avertir..."        

"Bien entendu que je le ferai ! Quand j'aurai vu quelque chose de nouveau, je vous en aviserai. Mais je vous en prie ! Silence, maintenant et toujours avec tout le monde !"      

"Nous l'avons juré. Quand pars-tu ?"

"Après le sabbat. Désormais je n'ai plus de raisons de rester ici. J'ai fait mon devoir."      

"Et nous t'en remercions. Hé ! je le disais qu'il avait changé ! Toi, mon frère, tu ne voulais pas me croire... Tu vois si j'ai raison ?" dit Joseph d'Alphée.          

"Moi... moi, j'hésite encore à le croire. Enfin, Jude et Jacques ne sont pas des imbéciles. Pourquoi ne nous ont-ils rien dit ? Pourquoi ne pourvoient-ils pas si ces choses arrivent réellement ?" dit Simon d'Alphée.      

"Homme, tu ne me feras pas l'affront de ne pas croire à mes paroles ?!" réplique Judas fâché.    

"Non !... mais... Cela suffit. Pardonne-moi si je te dis : je croirai quand je verrai."        

"C'est bien. Tu verras bientôt et tu devras me dire : "Tu avais raison". Eh bien. Nous voici chez vous, Je vous quitte. Dieu soit avec vous."          

"Dieu soit avec toi, Judas. Et... écoute. Toi aussi, n'en parle pas à d'autres. A cause de notre honneur..."        

"Je ne le dirai pas même à l'air. Adieu."        

Et marchant rapidement, il rentre à la maison et monte sur la terrasse où Marie, les mains sur les genoux, contemple le ciel qui fourmille d'étoiles et, à la lueur de la petite lampe que Judas a allumée pour monter l'escalier, on voit des larmes qui brillent sur les joues de Marie.  

"Pourquoi pleures-tu, Mère ?" demande Judas avec une attention anxieuse.          

"Parce qu'il me semble que le monde fourmille de pièges plus que le ciel d'étoiles. Des pièges pour mon Jésus..." Judas la fixe, attentif et troublé. Mais elle ajoute doucement : "Mais je suis réconfortée par l'amour des disciples... Aimez-le tant, mon Jésus... aimez-le... Tu veux rester, Judas ? Moi, je descends dans ma chambre. Déjà Marie de Cléophas s'est couchée après avoir préparé le levain pour demain"

"Oui, je reste. On est bien ici."  

"La paix soit avec toi, Judas."    

"La paix soit avec toi, Marie."

 
*  

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#120
Tome : 4/127

https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Judas_10

Judas l' Iscariote

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Maud
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Ven 26 Juil 2013 - 6:09

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_28

Instructions aux apôtres pour le début de l’apostolat

Vision du mardi 28 août 1945

Jésus est avec les apôtres et ils sont tous là, ce qui montre que Judas Iscariote, son œuvre accomplie, a rejoint ses compagnons. Ils sont assis à table dans la maison de Capharnaüm. C'est le soir. La lumière du jour qui meurt entre par la porte et par les fenêtres grandes ouvertes, laissant voir la transformation de la pourpre du crépuscule en un rouge violet foncé irréel, qui s'effrange à ses bords en recroquevillements d'une couleur violet ardoise qui passe au gris. Cela me fait penser à une feuille de papier qu’on a jetée sur le feu, qui s'allume comme le charbon sur lequel on l'a jetée, mais qui, à ses bords, après la flambée, se recroqueville et s'éteint en une couleur de plomb bleuâtre qui finit en un gris perle presque blanc.        

"Ce sera de la chaleur" dit sentencieusement Pierre en montrant le gros nuage qui couvre l'occident de ces couleurs. "De la chaleur, pas d'eau. C'est du brouillard, pas un nuage. Moi, cette nuit, je dors dans la barque pour être plus au frais."

"Non. Cette nuit nous allons au milieu des oliviers, J'ai besoin de vous parler; Maintenant Judas est revenu. C'est le moment de parler. Je connais un endroit aéré. Nous y serons bien. Levez-vous et allons-y."    

"C'est loin ?" demandent-ils en prenant leurs manteaux.

"Non, très proche. À un jet de pierre de la dernière maison. Vous pouvez laisser les manteaux. Cependant prenez l'amadou et un briquet pour y voir en rentrant."          

Ils sortent de la chambre du haut et descendent l'escalier après avoir salué le maître de maison et sa femme qui prennent le frais sur la terrasse. Jésus tourne résolument le dos au lac et, après avoir traversé le pays, fait deux ou trois cent mètres parmi les oliviers d'une première petite colline qui se trouve en arrière du pays. Il s'arrête sur une butte qui, par sa situation dégagée et libre d'obstacles, profite de tout l'air dont on peut jouir en cette nuit de chaleur étouffante.          

"Assoyons-nous et prêtez-moi attention. L'heure est venue pour vous d'évangéliser. Je suis à peu près au milieu de ma vie publique pour préparer les cœurs à mon Royaume. C'est le moment que mes disciples aussi prennent part à la préparation de ce Royaume. Les rois agissent ainsi quand ils ont décidé la conquête d'un royaume.    

D'abord ils enquêtent et fréquentent les personnes pour se rendre compte des réactions et les gagner à l'idée qu'ils poursuivent. Puis ils développent la préparation de l'entreprise en envoyant des éclaireurs sûrs dans les pays à conquérir. Et ils les envoient de plus en plus nombreux jusqu'à ce que soit connu le pays dans toutes ses particularités géographiques et morales. Puis, après cela, le roi achève son œuvre en se proclamant roi du pays et en se faisant couronner. Et il coule du sang pour y arriver, car les victoires coûtent toujours du sang..."      

"Nous sommes prêts à combattre pour Toi et à verser notre sang" promettent unanimement les apôtres.        

"Je ne verserai d'autre sang que celui du Saint et des saints."    

"Tu veux commencer la conquête par le Temple en faisant irruption à l'heure des sacrifices ?..."          

"Ne divaguons pas, amis. L'avenir, vous le connaîtrez en son temps. Mais ne frémissez pas d'horreur. Je vous assure que je ne bouleverserai pas les cérémonies par la violence d'une irruption. Pourtant elles seront bouleversées et il y aura un soir où la terreur empêchera les prières rituelles. La terreur des pécheurs. Mais Moi, ce soir-là, je serai en paix. En paix, en mon esprit et en mon corps. Une paix totale, bienheureuse..."    

Jésus regarde, un par un, ses douze et c'est comme s'il regardait à douze reprises la même page et y lisait à douze reprises la parole qui y est inscrite : incompréhension. Il sourit et poursuit.          

"J'ai donc décidé de vous envoyer pour pénétrer plus avant et plus à fond que je ne pourrais le faire, Moi tout seul. Cependant entre ma manière d'évangéliser et la vôtre, il y aura des différences imposées par la prudence, dont je dois user pour ne pas vous exposer à de trop grandes difficultés, à des dangers trop sérieux pour votre âme et aussi pour votre corps, et pour ne pas nuire à mon œuvre. Vous n'êtes pas encore assez formés pour pouvoir aborder n'importe qui sans dommage pour vous ou pour lui, et vous êtes encore moins héroïques, au point de défier le monde par l'Idée en allant au devant des vengeances du monde.    

Aussi dans vos tournées, vous n'irez pas me prêcher parmi les gentils et n'entrerez pas dans les villes de samaritains, mais vous irez vers les brebis perdues de la maison d'Israël. Il y a encore tant à faire parmi elles, car en vérité je vous dis que les foules qui vous paraissent si nombreuses autour de Moi sont la centième partie de celles qui, en Israël, attendent encore le Messie et ne le connaissent pas et ne savent pas qu'il est vivant.

Portez-leur la foi et la connaissance de ma personne. Sur votre chemin, prêchez en disant : "  Le Royaume des Cieux est proche". Que ce soit la base de ce que vous annoncez. Appuyez sur elle votre prédication. Vous avez tant entendu parler par Moi du Royaume ! Vous n'avez qu'à répéter ce que je vous ai dit. Mais l'homme, pour être attiré et convaincu par les vérités spirituelles, a besoin de douceurs matérielles comme s'il était un éternel enfant qui n'étudie pas une leçon et n’apprend pas un métier s'il n'est pas alléché par une douceur de la mère ou d'une récompense du maître d'école ou du maître d'apprentissage. Moi, afin que vous ayez le moyen que l'on vous croie et qu'on vous recherche, je vous accorde le don du miracle..."          

Les apôtres, sauf Jacques d'Alphée et Jean, bondissent debout, criant, protestant, s'exaltant, chacun suivant son tempérament.  

Réellement, pour se pavaner à l'idée de faire un miracle, il n'y a que l'Iscariote qui, avec l'inconscience d'une accusation fausse et intéressée, s'écrie : "Il était temps pour nous de le faire pour que nous ayons un minimum d'autorité sur les foules !"    

Jésus le regarde, mais ne dit rien. Pierre et le Zélote qui sont en train de dire : "Non, Seigneur ! Nous ne sommes pas dignes d'une si grande chose ! Cela revient aux saints", interloquent Judas auquel Le Zélote dit : "Comment te permets-tu de faire un reproche au Maître, homme sot et orgueilleux ?" et Pierre : "Le minimum ? Et que veux-tu faire de plus que le miracle ? Devenir Dieu, toi aussi ? As-tu la même démangeaison que Lucifer ?"

"Silence" intime Jésus, et il poursuit : "Il y a une chose qui est plus que le miracle et qui convainc également les foules et avec plus de profondeur et de durée : une vie sainte. Mais, vous en êtes encore loin et toi, Judas, plus loin que les autres. Mais laissez-moi parler, car c'est une longue instruction.          

Allez donc, guérissant les infirmes, purifiant les lépreux, ressuscitant les morts du corps et de l'esprit, car le corps et l'esprit peuvent être également infirmes, lépreux, morts. Et vous aussi sachez comment on s'y prend pour opérer le miracle : par une vie de pénitence, une prière fervente, un désir sincère de faire briller la puissance de Dieu, une humilité profonde, une charité vivante, une foi enflammée, une espérance qui ne se trouble pas pour les difficultés d'aucune sorte. En vérité, je vous dis que tout est possible à celui qui possède en lui ces éléments. Même les démons s'enfuiront au Nom du Seigneur prononcé par vous, si vous avez en vous ce que j'ai dit. Ce pouvoir vous est donné par Moi et par notre Père. Il ne s'achète pas à prix d'argent. Seule notre volonté l'accorde et seule une vie juste le maintient.            

Mais comme il vous est donné gratuitement, donnez-le gratuitement aux autres, à ceux qui en ont besoin. Malheur à vous, si vous rabaissez le don de Dieu en le faisant servir à remplir votre bourse. Ce n'est pas votre puissance, c'est la puissance de Dieu. Usez-en, mais n'en faites pas votre propriété en disant : "Elle m'appartient". Comme elle vous est donnée, elle peut vous être enlevée. Il y a un instant Simon de Jonas a dit à Judas de Simon : "As-tu la même démangeaison que Lucifer ?" Il a donné une juste définition. Dire : "Je fais ce que Dieu fait parce que je suis comme Dieu" c'est imiter Lucifer. Et son châtiment est connu. Comme est connu ce qui arriva aux deux du paradis terrestre qui mangèrent le fruit défendu, à l'instigation de l'Envieux qui voulait mettre des autres malheureux en son Enfer, en plus des anges rebelles qui déjà y étaient, mais aussi par leur démangeaison personnelle de parfait orgueil. L'unique fruit de ce que vous faites, qu'il vous est permis de prendre, ce sont les âmes que, par le miracle, vous conquerrez au Seigneur et qui doivent Lui être données. Voilà votre argent, rien d'autre. Dans l'autre vie vous jouirez de ce trésor.    

Allez sans richesses. Ne portez sur vous ni or, ni argent, ni pièces monnaie dans vos ceintures, pas de sacs de voyage avec deux ou plusieurs vêtements, ni sandales de rechange, ni bâton de voyage, ni armes. Car, pour le moment, vos visites apostoliques seront courtes, et à chaque veille de sabbat nous nous retrouverons et vous pourrez changer vos vêtements humides de sueur sans avoir à emporter de vêtements de rechange. Pas besoin de bâton car le chemin est plus doux et ce qui sert sur les collines et les plaines est bien différent de ce qui sert dans les déserts et sur les hautes montagnes. Pas besoin d'armes. Elles sont bonnes pour les hommes qui ne connaissent pas la sainte pauvreté et qui ignorent le divin pardon. Mais vous n'avez pas de trésors à garder et à défendre des voleurs. Le seul à craindre, l'unique larron pour vous, c'est Satan. Et lui se vainc par la constance et la prière, pas avec les épées et les poignards. Si l'on vous offense, pardonnez. Si on vous dépouille de votre manteau, donnez aussi votre vêtement. Restez même tout à fait nus par douceur et détachement des richesses, vous ne scandaliserez pas les anges du Seigneur, ni non plus l'infinie chasteté de Dieu, car votre charité vêtirait d'or votre corps nu, la douceur ferait office de ceinture et le pardon à l'égard du voleur vous donnerait un manteau et aussi une couronne royale. Vous seriez donc mieux vêtus qu'un roi. Et non pas d'étoffes corruptibles, mais de matière incorruptible.        

N'ayez pas de préoccupations pour votre nourriture. Vous aurez toujours ce qui convient à votre condition et à votre ministère car l'ouvrier mérite la nourriture qu'on lui apporte. Toujours. Si les hommes n'y pourvoyaient pas, Dieu pourvoirait aux besoins de son ouvrier. Je vous ai déjà montré que, pour vivre et pour prêcher, il n'est pas nécessaire d'avoir le ventre plein de la nourriture que l'on a ingurgitée. C'est la destinée des animaux immondes dont là mission est celle de s'engraisser pour qu'on les tue et qu'ils engraissent les hommes. Mais vous, vous ne devez engraisser votre esprit et celui des autres que de nourritures qui apportent la sagesse. Et la Sagesse se dévoile à un esprit que n'obscurcit pas l'excès de nourriture et à un cœur qui se nourrit de choses surnaturelles. Vous n'avez jamais été aussi éloquents qu'après votre retraite sur la montagne. Et vous ne mangiez alors que l'indispensable pour ne pas mourir. Et pourtant, à la fin de la retraite, vous étiez forts et joyeux comme jamais. N'est-ce pas vrai, peut-être ?          

Dans toute ville ou localité où vous entrerez, informez-vous qu'il y ait qui mérite de vous accueillir. Non parce que vous êtes Simon ou Judas ou Barthélemy ou Jacques ou Jean et ainsi de suite, mais parce que vous êtes les envoyés du Seigneur. Quand bien même vous seriez des rebuts, des assassins, des voleurs, des publicains, maintenant repentis et à mon service, vous méritez le respect parce que vous êtes mes envoyés. Je dis plus encore. Je dis : malheur à vous si vous vous présentez comme mes envoyés et si vous êtes intérieurement abjects et insatanisés. Malheur à vous ! L'enfer c'est encore peu pour récompenser votre duperie. Mais même si vous étiez ouvertement des envoyés de Dieu et secrètement des rebuts, des publicains, des voleurs, des assassins, ou même si les cœurs avaient des soupçons à votre égard, presque une certitude, on doit encore vous donner honneur et respect parce que vous êtes mes envoyés. L’œil, de l'homme doit dépasser l'intermédiaire, et voir l'envoyé et le but, voir Dieu et son œuvre au-delà de l'intermédiaire trop souvent défectueux.  Ce n'est que dans les cas de fautes graves qui blessent la foi des cœurs, que Moi présentement, puis mes successeurs, devront décider de couper le membre corrompu. En effet il n'est pas permis qu'à cause d'un prêtre qui est un démon, les âmes des fidèles se perdent. il ne sera jamais permis, pour cacher les plaies qui naîtraient dans le corps apostolique, de permettre qu 'y restent des corps gangrenés qui éloignent les fidèles par leur aspect répugnant et les empoisonnent par leur puanteur démoniaque.

Vous prendrez donc des renseignements sur la famille dont la vie est la plus correcte, là où les femmes savent rester à part, et où les mœurs sont intègres. Vous entrerez là et y demeurerez jusqu'à votre départ de la localité. N'imitez pas les faux-bourdons qui, après avoir sucé une fleur, passent à une autre plus nourrissante. Vous, que vous soyez pris en charge par des gens qui vous offrent bon gîte et bonne table, ou par une famille qui n'est riche que de vertus, restez où vous êtes. Ne cherchez jamais ce qui est le mieux pour le corps qui périt, mais au contraire donnez-lui toujours ce qu'il y a de pire, en réservant tous les droits à l'esprit. Et, je vous le dis parce qu'il est bien que vous le fassiez, donnez, dès que vous pouvez le faire,  la préférence aux pauvres pour votre séjour. Pour ne pas les humilier, en souvenir de Moi qui suis et reste pauvre, et qui me fais gloire d'être pauvre, et aussi parce que les pauvres sont souvent meilleurs que les riches. Vous trouverez toujours des pauvres qui sont justes alors que vous aurez rarement l'occasion de trouver un riche sans injustice. Vous n'avez donc pas l'excuse de dire : "Je n'ai trouvé de bonté que chez les riches" pour justifier votre désir de bien-être.          

En entrant dans une maison, saluez avec mon salut qui est le plus doux qui soit. Dites : "La paix soit avec vous, la paix soit dans cette demeure" ou bien : "Que la paix vienne dans cette maison". En effet, vous, envoyés de Jésus et de la Bonne Nouvelle, vous portez avec vous la paix, et votre venue daris un endroit est pour y apporter la paix. Si la maison en est digne, la paix viendra et demeurera en elle; si elle n'en est pas digne, la paix reviendra vers vous. Cependant, efforcez-vous d'être pacifiques pour que vous ayez Dieu pour Père. Un père aide toujours. Et vous, aidés par Dieu, ferez et ferez bien toutes choses.        

Il peut arriver aussi, et même certainement il arrivera, qu'il y aura une ville ou une maison qui ne vous recevra pas, où les gens ne voudront pas écouter vos paroles, vous chasseront, vous tourneront en dérision ou même vous poursuivront à coups de pierres comme des prophètes ennuyeux. Et alors vous aurez plus que jamais besoin d'être pacifiques, humbles, doux, dans votre manière de vivre. Autrement, en effet, la colère prendra le dessus et vous pécherez en scandalisant ceux que vous devez convertir et en augmentant leur incrédulité. Alors que si vous acceptez avec paix l'offense de vous voir chassés, ridiculisés, poursuivis, vous convertirez par la plus belle prédication: la prédication silencieuse de la vraie vertu.      

Vous retrouverez un jour les ennemis d'aujourd'hui sur votre chemin, et ils vous diront : "Nous vous avons cherchés, parce que votre manière d'agir nous a persuadés de la Vérité que vous annoncez. Veuillez nous pardonner et nous accueillir comme disciples. Car nous ne vous connaissions pas, mais maintenant nous vous connaissons pour saints et, si vous êtes saints, vous devez être les envoyés d'un saint, et nous croyons maintenant en Lui". Mais en sortant de la ville ou de la maison où vous n'avez pas été accueillis,  secouez jusqu'à la poussière de vos sandales pour que l'orgueil et la dureté de ce lieu ne s'attache même pas à vos semelles. En vérité je vous dis : "Au jour du Jugement, Sodome et Gomorrhe seront traitées moins durement que cette ville".      

Voici que je vous envoie comme des brebis parmi les loups. Soyez donc prudents comme les serpents et simples comme les colombes. Car vous savez comment le monde, qui en vérité compte plus de loups que de brebis, agit même avec Moi qui suis le Christ. Moi, je puis me défendre par ma puissance, et je le ferai jusqu'à ce que ce soit l'heure du triomphe temporaire du monde. Mais vous, vous n'avez pas cette puissance, et vous avez besoin d'une plus grande prudence et de simplicité. Donc plus de sagacité pour éviter présentement les prisons et les flagellations. En vérité vous, pour le moment, malgré vos protestations que vous voudriez donner votre sang pour Moi, vous ne supportez même pas un regard ironique ou coléreux. Puis viendra le temps où vous serez forts comme des héros contre toutes les persécutions, plus forts que des héros, d'un héroïsme inconcevable pour le monde, inexplicable, et qu'on qualifiera de ''folie". Non, ce ne sera pas de la folie ! Ce sera l'identification de l'homme avec l'Homme-Dieu, par la force de l'amour, et vous saurez faire ce que j'aurai déjà fait. Pour comprendre cet héroïsme, il faudra le voir, l'étudier et le juger d'un point de vue ultra-terrestre. Car c'est une chose surnaturelle qui dépasse toutes les limites de la nature humaine. Mes héros seront des rois, des rois de l'esprit, éternellement rois et héros…    

En ce temps-là, ils vous arrêteront en mettant la main sur vous, ils vous traîneront devant les tribunaux, devant les chefs et les rois pour qu'ils vous jugent et vous condamnent pour ce qui est un grand péché, aux yeux du monde, d'être les serviteurs de Dieu, les ministres et les tuteurs du Bien, les maîtres des vertus. Et à cause de cela vous serez flagellés et punis de mille façons jusqu'à subir la mort. Et vous rendrez témoignage de Moi devant les rois, les présidents de tribunaux, les nations, confessant par votre sang que vous aimez le Christ, le Vrai Fils du Vrai Dieu.        

Quand vous serez dans leurs mains, ne vous mettez pas en peine de ce que vous devez répondre et de ce que vous aurez à dire. N'ayez alors aucune peine sauf l'affliction à l'égard des juges et des accusateurs que Satan dévoie au point de les rendre aveugles pour la Vérité. Les paroles à dire vous seront données à ce moment-là. Votre Père vous les mettra sur les lèvres, parce que, alors, ce ne sera pas vous qui parlerez pour convertir à la Foi et professer la Vérité, mais ce sera l'Esprit de votre Père qui parlera en vous.          

Alors le frère donnera la mort à son frère, le père à son fils, les fils se dresseront contre leurs parents et les feront mourir. Non, ne vous évanouissez pas et ne vous scandalisez pas ! Répondez-moi. Pour vous, quel est le plus grand crime : de tuer un père, un, frère, un enfant ou Dieu Lui-même ?"        

"Dieu, on ne peut le tuer" dit sèchement Judas Iscariote.

"C'est vrai. C'est un Esprit qu'on ne peut saisir" confirme Barthélemy. Et les autres, tout en se taisant, sont du même avis.          

"Moi, je suis Dieu et Chair" dit calmement Jésus.    

"Personne ne pense à te tuer" réplique l'Iscariote.

"Je vous en prie: répondez à ma question."

"Mais il est plus grave de tuer Dieu ! Cela s'entend !"        

"Eh bien : Dieu sera tué par l'homme, dans sa Chair d'Homme-Dieu et dans l'âme de ceux qui tueront l'Homme-Dieu. Donc, comme on arrivera à ce crime sans que son auteur en éprouve de l'horreur, on en arrivera pareillement au crime des pères, des frères, des fils, contre les fils, les frères, les pères. Vous serez haïs de tous, à cause de mon Nom, mais celui qui aura persévéré jusqu'à la fin sera sauvé.  Et quand ils vous persécuteront dans une ville, fuyez dans une autre, non par lâcheté, mais pour donner le temps à l'Église du Christ qui vient de naître, d'arriver à l'âge, non plus d'un bébé faible et incapable, mais à l'âge de la majorité où elle sera capable d'affronter la vie et la mort sans craindre la Mort. À ceux auxquels l'Esprit conseillera de fuir, qu'ils fuient. Comme j'ai fui quand j'étais tout petit.  En vérité, dans la vie de mon Église se répéteront toutes les vicissitudes de ma vie d'homme. Toutes. Depuis le mystère de sa formation à l'humilité des premiers temps, jusqu'aux troubles et aux embûches qu'amènera la férocité des hommes, jusqu'à la nécessité de fuir pour continuer à exister, depuis la pauvreté, et le travail assidu, jusqu'à beaucoup d'autres choses que je vis actuellement, que je souffrirai par la suite, avant d'arriver au triomphe éternel. Pour ceux, au contraire, auxquels l'Esprit conseille de rester, qu'ils restent, car s'ils tombent morts, ils vivront et seront utiles à l'Église. Car c'est toujours bien ce que l'Esprit de Dieu conseille.        

En vérité je vous dis que vous ne finirez pas, vous et vos successeurs, de parcourir les rues et les villes d'Israël avant que vienne le Fils de l'Homme. Car Israël, à cause de son redoutable péché, sera dispersé comme la balle saisie par un tourbillon, et répandu sur toute la terre. Et des siècles et des millénaires, l'un après l'autre et davantage se succéderont avant qu'il soit de nouveau rassemblé sur l'aire d'Arauna le Jébuséen [1]. Toutes les fois qu'il essaiera, avant l'heure marquée, il sera de nouveau pris par le tourbillon et dispersé, parce qu'Israël devra pleurer son péché pendant autant de siècles qu'il y a de gouttes qui pleuvront des veines de l'Agneau de Dieu immolé pour les péchés du monde. Et mon Église devra aussi elle, qui aura été frappée par Israël en Moi et en mes apôtres et disciples, ouvrir ses bras de mère et chercher à rassembler Israël sous son manteau comme une poule le fait avec ses poussins qui se sont écartés. Quand Israël sera tout entier sous le manteau de l'Église du Christ, alors je viendrai.    

Mais cela c'est l'avenir. Parlons des temps qui ne vont pas tarder de venir.          

Rappelez-vous que le disciple n'est pas plus que le Maître, et le serviteur plus que le Maître qui commande. Il suffit par conséquent au disciple d'être comme le Maître et c'est déjà un honneur immérité, et le serviteur comme celui qui le commande et c'est déjà de la bonté surnaturelle de vous accorder qu'il en soit ainsi.        

S'ils ont appelé Belzébuth le Maître de maison, comment appelleront-ils ses serviteurs ? Et les serviteurs pourront-ils se révolter si le Maître ne se révolte pas, ne hait, ni ne maudit, mais calme dans sa justice continue ses œuvres, en remettant le jugement à un autre moment quand... après avoir tout essayé pour les persuader, il aura constaté en eux l'obstination dans le Mal ? Non. Les serviteurs ne pourront pas faire ce que leur Maître ne fait pas, mais plutôt l'imiter en pensant qu'eux sont aussi des pécheurs, alors que Lui était sans péché.          

Ne craignez donc pas ceux qui vous appelleront : "démons", Il arrivera un jour où la vérité sera connue et on verra alors qui était le "démon". Vous ou eux. Il n'y a rien de caché qui ne doive être révélé, ni rien de secret qui ne doive être connu.            

Ce que je vous dis maintenant dans l'obscurité et en secret, car le monde n'est pas digne de connaître toutes les paroles du Verbe, n'en est pas encore digne et ce n'est pas l'heure de le dire aussi aux indignes, vous, quand ce sera l'heure que tout doive être connu, dites-le en plein jour, criez du haut des toits ce que maintenant je vous dis tout bas m'adressant davantage à votre âme qu'à votre oreille. Car alors le monde aura été baptisé par le Sang et Satan aura contre lui un étendard grâce auquel le monde pourra, s'il le veut, comprendre les secrets de Dieu, alors que Satan ne pourra nuire qu'à ceux qui désirent la morsure de Satan et la préfèrent à mon baiser.  Mais huit parties du monde sur dix ne voudront pas comprendre. Seule la minorité voudra savoir tout pour suivre tout ce qu'est ma Doctrine. Peu importe. Comme on ne peut séparer ces deux parties saintes de la masse injuste, prêchez aussi du haut des toits ma Doctrine, prêchez-la du haut des montagnes, sur les mers sans bornes, dans les entrailles de la terre.

Quand bien même les hommes ne l'écouteraient pas, les divines paroles seront recueil- lies par les oiseaux et les vents, les poissons et les flots, et les entrailles de la terre en garderont l'écho pour le dire aux sources, aux minéraux, aux métaux', et tous en jouiront car eux aussi ont été créés par Dieu pour servir d'escabeau à mes pieds et être une joie pour mon cœur. " Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l'âme, mais craignez seulement celui qui peut envoyer votre âme à la perdition et, au Jugement Dernier, la réunir au corps ressuscité pour les jeter dans les feux de l'Enfer. Ne craignez pas. Est-ce que peut-être on ne vend pas deux passereaux pour un sou ? Et pourtant, sans la permission du Père, pas un d'eux ne tombera malgré tous les pièges de l'homme'. Ne craignez donc pas. Vous êtes connus de mon Père. Il connaît le nombre de cheveux que vous avez sur la tête. Vous avez plus de valeur qu'un grand nombre de passereaux !            

Et je vous dis que celui qui me reconnaîtra devant les hommes, je le reconnaîtrai, Moi, devant mon Père qui est aux Cieux, Mais celui qui me reniera devant les hommes, Moi aussi, je le renierai devant mon Père. Reconnaître, ici, veut dire suivre et mettre en pratique; renier veut dire abandonner mon chemin par lâcheté, par la triple concupiscence, ou par un calcul mesquin, par affection humaine envers un des vôtres qui m'est opposé. Parce que cela se produira.  

Ne pensez pas que je sois venu établir la concorde sur la terre et à travers la terre. Ma Paix est plus élevée que les paix faites par calcul pour se tirer d'affaire jour après jour. Je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive. Le glaive tranchant pour couper les lianes qui retiennent dans la boue et ouvrir les chemins aux vols du surnaturel.    

Je suis donc venu séparer le fils du père, la fille de la mère, la bru de la belle-mère. Car je suis celui qui règne et qui a tous les droits sur ses sujets. Car personne n'est plus grand que Moi quand il s'agit des droits sur les affections. Car c'est en Moi que tous les amours se centralisent et se subliment : Moi je suis Père, Mère, Époux, Frère, Ami et je vous aime comme tel, et comme tel je dois être aimé. Et quand je dis : "Je veux", il n'y a pas de lien qui puisse résister et la créature est mienne. C'est Moi qui l'ai créée avec le Père, c'est par Moi-même que je la sauve et Moi j'ai le droit de la posséder.  

En vérité, les ennemis de l'homme ce sont les hommes, en plus des démons; et les ennemis de l'homme, du chrétien, ce seront ceux de sa famille par leurs lamentations, leurs menaces ou leurs supplications.  Qui donc désormais aimera son père et sa mère plus que Moi, n'est pas digne de Moi, qui aime son fils ou sa fille plus que Moi, n'est pas digne de Moi. Celui qui ne prend pas sa croix quotidienne, complexe, faite de résignation, de renoncement, d'obéissance, d'héroïsme, de douleurs, de maladies, de luttes, de tout ce que manifeste la volonté de Dieu ou une épreuve qui vient de l'homme, et ne me suit pas avec elle, n'est pas digne de Moi. Celui qui tient compte de la vie de la terre plus que de la vie spirituelle, perdra la vraie Vie. Celui qui aura perdu la vie de la terre par amour pour Moi la retrouvera, éternelle et bienheureuse.        

Celui qui vous reçoit, Me reçoit. Celui qui me reçoit, reçoit Celui qui m'a envoyé. Celui qui reçoit un prophète en tant que prophète, recevra une récompense proportionnée à la charité qu'il donne au prophète. Celui qui reçoit un juste en tant que juste, recevra une récompense proportionnée à la charité qu'il donne au juste. Et cela parce que celui qui, dans un prophète reconnaît un prophète, c'est signe qu'il est prophète lui aussi, c'est-à-dire très saint, parce que l'Esprit de Dieu le tient dans ses bras; et celui qui aura reconnu un juste comme juste, prouve que lui-même est juste, car les âmes qui se ressemblent se reconnaissent. À chacun donc il sera donné selon sa justice.        

Mais à qui aura donné même un seul calice d'eau pure à un de mes serviteurs, fût-il même le plus petit - et sont des serviteurs de Jésus tous ceux qui le prêchent par une vie sainte, et peuvent l'être les rois comme les mendiants, les sages comme ceux qui ne savent rien, les vieillards comme les tout petits, car à tous les âges et dans toutes les classes on peut être mes disciples - qui donc aura donné à un de mes disciples ne serait ce qu'un calice d'eau en mon nom et parce que c'est mon disciple, en vérité je vous dis qu'il ne perdra pas sa récompense.  

J'ai parlé. Maintenant prions et allons à la maison. Vous partirez à l'aube et ainsi : Simon de Jonas avec Jean, Simon le Zélote avec Judas Iscariote, André avec Mathieu, Jacques d'Alphée avec Thomas, Philippe avec Jacques de Zébédée, Jude, mon frère, avec Barthélemy. Ainsi pour cette semaine. Puis je vous donnerai un nouvel ordre. Prions."

Et ils prient à haute voix...        

*

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4 /128

https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus



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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Lun 29 Juil 2013 - 9:02

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_29

"Es-tu le Messie ?" demandent les envoyés du Baptiste

Jésus est seul avec Matthieu qui, blessé à un pied; n'a pas pu aller prêcher avec les autres. Mais cependant des malades et des gens désireux d'entendre la Bonne Nouvelle occupent la terrasse et l'espace libre du jardin pour l'entendre et obtenir son aide.
Jésus achève son discours en disant : "Après avoir contemplé ensemble la grande phrase de Salomon : "C'est dans l'abondance de la justice que se trouve la plus grande force" je vous exhorte à posséder cette abondance parce que c'est la monnaie qu'il faut pour entrer dans le Royaume des Cieux. Demeurez avec ma paix et que Dieu soit avec vous."

Puis il se tourne vers les pauvres et les malades - et, dans beaucoup de cas, ce sont à la fois l'un et l'autre - et il écoute avec bonté leurs doléances, donne un secours en argent, conseille par ses paroles, guérit par l'imposition des mains et par la parole. Mathieu, à ses côtés, fait la distribution de l'argent.

Jésus écoute avec attention une pauvre veuve qui Lui parle en pleurant de la mort imprévue de son mari menuisier, à son établi, survenue quelques jours auparavant : "Je suis accourue pour te chercher ici, et toute la parenté du mort m'a accusée d'être inconvenante et dure de cœur, et maintenant elle me maudit. Mais moi, j'étais venue parce que je sais que tu ressuscites et je sais que, si j'avais pu te trouver, mon mari serait ressuscité. Tu n'y étais pas... Maintenant lui est dans le tombeau depuis deux semaines... et je reste avec cinq enfants... Les parents me haïssent et ne m'aident pas. J'ai des oliviers et des vignes.Pas beaucoup, mais ils me donneraient du pain pour l'hiver si je pouvais les garder jusqu'à la récolte.

Mais je n'ai pas d'argent car l'homme, depuis quelque temps, n'était pas en bonne santé. Il travaillait peu et, pour se soutenir, mangeait et ne buvait que trop. Il disait que le vin lui faisait du bien... au contraire, il a fait le double mal de le tuer et de dissiper les économies déjà réduites par son peu de travail. Il allait finir un char et un coffre, et avait mis en chantier deux lits, des étagères et des tables. Mais maintenant... Rien n'est fini, et mon garçon n'a pas encore huit ans. Je vais perdre l'argent... Je devrai vendre l'outillage, le bois. Le char et le coffre, je ne peux même pas les vendre comme tels, bien qu'ils soient presque terminés, et je devrai les céder comme bois de chauffage. Et l'argent ne suffira pas car, moi, ma mère âgée et malade, et cinq enfants, nous sommes sept personnes. ..Je vendrai le vignoble et les oliviers. ..Mais tu sais comme est le monde... Il étrangle ceux qui sont dans le besoin. Dis-moi, que dois-je faire ? Je voulais garder l'établi et les outils pour le fils qui connaît déjà quelque chose du bois,.. je voulais garder la terre pour vivre, et pour doter mes filles..."

Il est en train d'écouter tout cela quand un remue-ménage parmi les gens l'avertit qu'il y a quelque chose de nouveau. Il se retourne pour voir et voit trois hommes qui se fraient un chemin à travers la foule. Il se tourne de nouveau pour parler à la veuve: "Où habites- tu ?"

"A Corozaïn, près du chemin qui mène à la Fontaine Chaude. Une maison basse entre deux figuiers."

"C'est bien. Je viendrai finir le char et le coffre, et tu les vendras à ceux qui les ont commandés. Attends-moi demain à l'aurore."

"Toi ! Toi, travailler pour moi !" l'étonnement suffoque la femme.

"Je reprendrai mon travail et je te donnerai la paix, En même temps, aux gens sans cœur de Corozaïn, je donnerai une leçon de charité."

"Oh ! oui ! Sans cœur ! S'il y avait eu encore le vieil Isaac ! Il ne m'aurait pas laissée mourir de faim. Mais lui est retourné vers Abraham..."

"Ne pleure pas. Va-t-en tranquille. Voilà ce dont tu as besoin pour aujourd'hui. Demain, Moi je viendrai. Va en paix."

La femme se prosterne pour baiser ses vêtements et s'en va plus tranquille.

"Maître trois fois saint, puis-je te saluer ?" demande l'un des trois hommes qui sont survenus et qui se sont arrêtés respectueusement derrière Jésus, en attendant qu'il congédie la femme, et qui ont donc entendu la promesse de Jésus. Et cet homme qui salue, c'est Manaën.

Jésus se tourne et dit avec un sourire : "Paix à toi, Manaën ! Tu t'es donc souvenu de Moi ?"

"Toujours, Maître. Et j'avais décidé de venir te trouver chez Lazare ou au Jardin des Oliviers pour être avec Toi. Mais avant la Pâque, le Baptiste a été pris. Il a été repris par trahison, et moi je craignais qu'en l'absence d'Hérode, venu à Jérusalem pour la Pâque, Hérodiade ne commandât de tuer le Saint. Elle n'a pas voulu aller à Sion pour les fêtes, disant qu'elle était malade. Malade, oui, de haine et de luxure... Je suis allé à Machéronte pour surveiller... et retenir la femme perfide qui serait capable de tuer de sa main... Et elle ne le fait pas par crainte de perdre la faveur d'Hérode qui... par peur ou par conviction, défend Jean, en se limitant à le garder en prison. En ce moment Hérodiade a fui la chaleur accablante de Machéronte pour aller dans un château qui lui appartient. Et je suis venu avec mes amis et disciples de Jean. Il les a envoyés pour t'interroger et je me suis uni à eux."

Les gens, entendant parler d'Hérode et comprenant quel est celui qui en parle, s'empressent avec curiosité autour du groupe de Jésus et des trois.

"Que vouliez-vous me demander ?" demande Jésus après les échanges de salutations avec les deux austères personnages.

"Parle, Manaën, toi qui sais tout, et Lui es plus attaché" dit l'un des deux.

"Voici, Maître. Tu dois être indulgent si, par trop d'amour, les disciples arrivent à se méfier de Celui qu'ils croient opposés à leur maître ou désireux de le supplanter. C'est ce que font les tiens et de même ceux de Jean. C'est une jalousie compréhensible qui montre tout l'amour des disciples pour leurs maîtres. Quant à moi,.. je suis impartial, et eux qui sont avec moi peuvent le dire, car je te connais et je connais Jean; et je vous aime avec justice, au point que t'aimant Toi, pour ce que tu es, j'ai préféré faire le sacrifice de rester près de Jean parce que je le vénère, lui aussi, pour ce qu'il est, et actuellement parce qu'il est plus en danger que Toi.

Maintenant, à cause de cet amour qu'attisent par leur rancœur les pharisiens, eux sont arrivés à douter que tu es le Messie. Et ils l'ont avoué à Jean, croyant lui faire plaisir en lui disant : "Pour nous, c'est toi qui es le Messie. Il ne peut y avoir quelqu'un de plus saint que toi". Jean a commencé par leur faire des reproches en les appelant blasphémateurs et puis, après les reproches, avec plus de douceur, il leur a expliqué tout ce qui te désigne comme le vrai Messie. Enfin, voyant qu'ils n'étaient pas encore persuadés, il a pris deux d'entre eux, ceux-ci, et leur a dit : "Allez le trouver et dites-lui en mon nom : 'Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ?' ". Il n'a pas envoyé les disciples autrefois bergers, car eux croient et il n'aurait servi à rien de les envoyer. Mais il a choisi parmi ceux qui doutent pour qu'ils t'approchent et que leurs paroles dissipent les doutes de ceux qui sont comme eux. Je les ai accompagnés pour pouvoir te voir. J'ai parlé. Toi, maintenant, apaise leurs doutes."

"Mais ne nous crois pas hostiles, Maître ! Les paroles de Manaën pourraient te le faire penser. Nous... nous... Nous connaissons depuis des années le Baptiste et nous l'avons toujours vu saint, pénitent, inspiré. Toi... nous ne te connaissons que par les paroles d'autrui. Et tu sais ce qu'est la parole des hommes... Elle crée et détruit renommée et louange par le contraste entre ceux qui exaltent et ceux qui dénigrent, comme un nuage se forme et se dissipe par l'effet de deux vents contraires."

"Je sais, je sais. Je lis dans votre esprit, et vos yeux lisent la vérité dans ce qui vous entoure, de même que vos oreilles ont entendu mon entretien avec la veuve. Cela suffirait pour vous persuader. Mais je vous dis : observez ce qui m'entoure. Ici, il n'y a pas de riches ni de jouisseurs, il n'y a pas de personnes scandaleuses. Mais des pauvres, des malades, des israélites honnêtes qui veulent connaître la Parole de Dieu. Et rien d'autre. Celui-ci, celui-là, cette femme, et puis cette fillette, et ce vieillard sont venus ici malades et maintenant ils sont en bonne santé. Interrogez-les et ils vous diront ce qu:ils avaient et comment je les ai guéris, et comme ils sont maintenant. Faites, faites. Moi, pendant ce temps, je parle avec Manaën" et Jésus va se retirer.
"Non, Maître. Nous ne doutons pas de tes paroles. Donne-nous seulement une réponse à apporter à Jean, pour qu'il voie que nous sommes venus et pour qu'il puisse se baser sur elle pour persuader nos compagnons."

"Allez rapporter ceci à Jean : "Les sourds entendent, cette fillette était sourde et muette, Les muets parlent, et cet homme était muet de naissance. Les aveugles voient". Homme, viens ici. Dis-leur ce que tu avais» dit Jésus en prenant un miraculé par le bras.

Celui-ci dit : "Je suis maçon, et il m'est tombé sur la figure un seau plein de chaux vive. Elle m'a brûlé les yeux. Depuis quatre ans j'étais dans les ténèbres. Le Messie a humecté mes yeux desséchés avec sa salive et ils sont redevenus plus frais que quand j'avais vingt ans. Qu'il en soit béni."

Jésus reprend : "Et avec les aveugles, les sourds, les muets guéris, se redressent les boiteux et courent les estropiés. Voilà ce vieillard qui était tout à l'heure déformé et qui maintenant est droit comme un palmier du désert et agile comme une gazelle. Se guérissent les maladies les plus graves. Toi, femme, qu'avais-tu ?"

"Un mal au sein pour avoir trop donné de lait à des bouches voraces et le mal, avec le sein, me rongeait la vie. Maintenant, re- gardez" et elle entrouvre son vêtement, montrant son sein intact et elle ajoute : "Ce n'était qu'une plaie et ma tunique encore couverte de pus le montre. Maintenant je m'en vais à la maison mettre un vêtement propre. Je suis forte et heureuse. Alors que seulement hier j'étais mourante, amenée ici par des gens charitables, et si malheureuse... à cause des enfants qui allaient être sans mère. Louange éternelle au Sauveur !"

"Vous entendez ? Et vous pouvez interroger le chef de la synagogue de cette ville sur la résurrection de sa fille et, en allant à Jéricho, passez par Naïm. Informez-vous au sujet du jeune homme ressuscité en présence de toute la ville et au moment où on allait le mettre au tombeau. Vous pourrez ainsi rapporter que les morts ressuscitent. Que beaucoup de lépreux sont guéris, vous pouvez le savoir dans de nombreuses localités d'Israël, mais si vous voulez aller à Sicaminon, cherchez-en parmi les disciples et vous en trouverez plusieurs. Dites donc à Jean que les lépreux sont purifiés. Et dites, puisque vous le voyez, que la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Et bienheureux celui qui ne sera pas scandalisé à mon sujet. Dites cela à Jean. Et dites-lui que je le bénis avec tout mon amour."

"Merci, Maître. Bénis-nous aussi avant notre départ."

"Vous ne pouvez partir par cette chaleur. Soyez donc mes hôtes jusqu'au soir. Vous vivrez pendant un jour la vie de ce Maître qui n'est pas Jean, mais que Jean aime parce qu'il sait qui il est. Venez à la maison. Il y fait frais et je vous restaurerai. Adieu, mes auditeurs. La paix soit avec vous" et après avoir congédié les foules, il rentre à la maison avec les trois hôtes...

...Je ne sais pas ce qu'ils disent pendant ces heures de chaleur étouffante. Ce que je vois maintenant, ce sont les préparatifs du départ des deux disciples pour Jéricho. Il semble que Manaën reste car on n'a pas amené son cheval avec les deux ânes robustes devant l'ouverture du mur de la cour. Les deux envoyés de Jean, après plusieurs inclinations au Maître et à Manaën, montent en selle et se retournent encore pour regarder et saluer jusqu'à ce qu'un détour de la route les dérobe à la vue.

Beaucoup de gens de Capharnaüm se sont rassemblés pour voir ce départ, car la nouvelle de la venue des disciples de Jean et la réponse que leur a faite Jésus ont fait le tour du pays et je crois aussi des autres pays voisins. Je vois des personnes de Bethsaïda et de Corozaïn, qui se sont présentées aux envoyés de Jean en demandant de ses nouvelles et en lui envoyant leurs salutations -ce sont peut-être d'anciens disciples du Baptiste - qui restent maintenant en groupe avec des gens de Capharnaüm pour commenter. Jésus, avec à son côté Manaën, va rentrer dans la maison en parlant. Mais les gens se pressent autour de Lui, curieux d'observer le frère de lait d'Hérode et ses manières pleines de respect pour Jésus et ils désirent parler avec le Maître.

Il y a aussi Jaïre, le chef de synagogue mais, grâce à Dieu, il n'y a pas de pharisiens. C'est justement Jaïre qui dit : "Jean sera content ! Non seulement tu lui as envoyé une réponse exhaustive mais aussi, en les retenant, tu as pu les instruire et leur montrer un miracle."

"Et puis, quel miracle !" dit un homme. "J'avais amené exprès ma fillette aujourd'hui pour qu'ils la voient. Elle n'a jamais été aussi bien et, pour elle, c'est une joie de venir trouver le Maître. Vous avez entendu, hein ? sa réponse ? "Je ne me souviens pas de ce que c'est que la mort. Mais je me souviens qu'un ange m'a appelée en me faisant passer à travers une lumière de plus en plus vive au bout de laquelle était Jésus. Et comme je l'ai vu alors, avec mon esprit qui revenait en moi, je ne le vois plus maintenant. Vous et moi, en ce moment, nous voyons l'Homme, mais mon esprit a vu le Dieu renfermé dans l'Homme". Et comme elle est devenue bonne, depuis lors ! Elle l'était bonne, mais maintenant c'est vraiment un ange. Ah ! pour moi, que tous disent ce qu'ils veulent, il n'y a de saint que Toi !"

"Mais Jean aussi est saint" dit quelqu'un de Bethsaida.

"Oui, mais il est trop sévère."

"Il ne l'est pas davantage pour les autres que pour lui-même."

"Mais il ne fait pas de miracles et l'on dit qu'il jeûne pour être comme un mage."
"Et pourtant il est saint" la discussion s'étend dans la foule. Jésus lève la main et l'étend avec le geste habituel qu'il a quand il réclame le silence et l'attention parce qu'il veut parler. Le silence se fait tout de suite. Jésus dit : "Jean est saint et grand. Ne regardez pas ses manières de faire ni l'absence de miracles. En vérité je vous le dis : "C'est un grand du Royaume de Dieu". C'est là qu'il apparaîtra dans toute sa grandeur.

Plusieurs se lamentent de ce qu'il était et est sévère jusqu'à paraître dur. En vérité je vous dis que lui a fait un travail de géant pour préparer les voies du Seigneur, Et celui qui travaille ainsi n'a pas de temps à perdre en mollesses. Ne disait-il pas lui, quand il était le long du Jourdain, les paroles où Isaïe l'annonce, lui et le Messie : "Toute vallée sera comblée, toute montagne sera abaissée, les voies tortueuses seront redressées et les voies raboteuses aplanies" et cela pour préparer les voies au Sauveur et Roi ?

Mais, en vérité, il a fait, lui, plus que tout Israël pour me préparer la route ! Et qui doit abattre les montagnes et combler les vallées, redresser les chemins et rendre douces les montées pénibles, ne peut que travailler avec rudesse. C'est qu'il était le Précurseur et il ne me devançait que de quelques lunes et il fallait que tout soit fait avant que le Soleil soit haut sur le jour de la Rédemption.

Ce jour est arrivé, le Soleil monte pour resplendir sur Sion et de là sur tout le monde. Jean a préparé la route, comme il le devait. .Qu'êtes-vous allés voir dans le désert ? Un roseau que le vent courbe dans toutes les directions ? Mais qu'êtes-vous allés voir ? Un homme vêtu souplement ? Mais ces gens habitent les maisons des rois, enveloppés de vêtements souples et servis avec respect par mille serviteurs et courtisans, courtisans eux aussi d'un pauvre homme. Ici, il y en a un. Demandez-lui s'il n'a pas de dégoût pour la vie de cour et de l'admiration pour le rocher solitaire et rugueux sur lequel en vain se ruent la foudre et la grêle et sur lequel luttent les vents imbéciles pour l'arracher alors qu'il reste solide avec l'élan de toutes ses parties vers le ciel, avec sa pointe qui d'en haut prêche la joie tant elle est élancée, pointue comme une flamme qui s'élève.

Voilà ce qu'est Jean. C'est ainsi que le voit Manaën car il a compris la vérité de la vie et de la mort, et il voit la grandeur là où elle se trouve, même si elle se cache sous des apparences sauvages.

Et vous, qu'avez-vous vu en Jean quand vous êtes allés le voir ? Un prophète ? Un saint ? Je vous le dis : il est plus qu'un prophète. Il est plus que beaucoup de saints, plus que des saints car c'est lui dont il est écrit : "Voici que J'envoie devant vous mon ange pour préparer ton chemin devant Toi".

Réfléchissez. Vous savez que les anges sont de purs esprits créés par Dieu à sa ressemblance spirituelle, servant de lien entre l'homme : perfection de la création visible et matérielle, et Dieu : perfection du Ciel et de la Terre, Créateur du Royaume spirituel et du règne animal. Dans l'homme, même le plus saint, il y a toujours la chair et le sang pour mettre un abîme entre lui et Dieu. Et l'abîme s'approfondit par suite du péché qui alourdit même ce qu'il y a de spirituel dans l'homme. Voici alors que Dieu crée les anges, créatures qui atteignent le sommet de l'échelle de la création comme les minéraux en marquent la base, les minéraux, la poussière qui forme la terre, les matières inorganiques en général. Purs miroirs de la Pensée de Dieu, flammes qui s'appliquent à agir par amour, prêts pour comprendre, empressés d'agir, libres dans leur volonté comme nous, mais d'une volonté toute sainte qui ignore les révoltes et l'entraînement du péché. Voilà ce que sont les anges adorateurs de Dieu, ses messagers auprès des hommes, nos protecteurs, qui nous donnent la Lumière qui les enveloppe et le Feu qu'ils recueillent de leur adoration.

Jean est appelé : "ange" par la parole prophétique. Eh bien, je vous le dis : "Parmi ceux qui sont nés de la femme, il ne s'en est jamais levé un plus grand que Jean Baptiste". Et pourtant le plus petit du Royaume des Cieux sera plus grand que lui-homme. Car quelqu'un du Royaume des Cieux est fils de Dieu et non fils de la femme. Tendez donc tous à devenir citoyens du Royaume.

Que vous demandiez-vous l'un à l'autre ?"

"Nous disions : "Mais est-ce que Jean sera dans le Royaume ? Et comment y sera-t-il ?""
"Lui, en son esprit est déjà du Royaume et il y sera après la mort comme un des soleils les plus brillants de l'éternelle Jérusalem. Et cela à cause de la Grâce qui, en lui, est sans défaut et à cause de sa propre volonté. Car il a été et il est violent même avec lui-même, pour une fin sainte...A partir du Baptiste le Royaume des Cieux appartient à ceux qui savent le conquérir par la force opposée au Mal et ce sont les violents qui le conquièrent. Car maintenant, on connaît ce qu'il faut faire et tout est donné pour cette conquête. Ce n'est plus le temps où ne parlaient que la Loi et les Prophètes. Eux ont parlé jusqu'à Jean.

Maintenant c'est la Parole de Dieu qui parle et elle ne cache pas un iota de ce qu'il faut savoir pour cette conquête. Si vous croyez en Moi, vous devez donc voir Jean comme l'Elie qui doit venir. Qu'entende qui a des oreilles pour entendre.
Mais, à qui comparerai-je cette génération ? Elle est semblable à celle que décrivent ces garçons qui, assis sur la place, crient à leurs compagnons : "Nous avons joué et vous n'avez pas dansé; nous avons entonné des lamentations et vous n'avez pas pleuré". De fait, est venu Jean qui ne mange ni ne boit, et cette génération dit : "Il peut agir ainsi, car il a le démon qui l'aide". Le Fils de l'homme est venu, qui mange et boit, et ils disent : "C'est un gros mangeur et un buveur, ami de publicains et de pécheurs". Ainsi la Sagesse voit ses fils lui rendre justice ! En vérité je vous le dis que seuls les tout petits savent reconnaître la vérité parce qu'il n'y a pas de malice en eux."

"Tu as bien parlé, Maître" dit le chef de la synagogue. "Voilà pourquoi ma fille, encore sans malice, te voit tel que nous n'arrivons pas à te voir. Et pourtant cette ville et celles voisines voient déborder sur elles ta puissance, ta sagesse et ta bonté et, je dois le reconnaître, elles ne progressent qu'en méchanceté à ton égard. Elles ne se repentent pas et le bien que tu leur donnes produit une fermentation de haine envers Toi."
"Comment parles-tu, Jaïre ? Tu nous calomnies ! Nous sommes ici parce que fidèles au Christ" dit quelqu'un de Bethsaïda.

"Oui. Nous. Mais combien sommes-nous ? Moins de cent sur trois villes qui devraient être aux pieds de Jésus. Parmi ceux qui manquent, et je parle des hommes, la moitié est hostile, un quart indifférent, l'autre je veux penser qu'il ne peut pas venir. N'est-ce pas une faute aux yeux de Dieu ? Et est-ce qu'Il ne punira pas toute cette rancœur et cet entêtement dans le mal ? Parle Toi, Maître, qui sais et qui, si tu te tais, c'est à cause de ta bonté mais pas parce que tu ignores. Tu es généreux et on prend cela pour de l'ignorance et de la faiblesse. Parle donc, et que ta parole puisse secouer au moins les indifférents, puisque les méchants ne se convertissent pas mais deviennent toujours plus méchants."

"Oui, c'est une faute et elle sera punie. Car le don de Dieu ne doit jamais être méprisé ni servir à faire du mal. Malheur à toi, Corozaïn, malheur à toi Bethsaïda, vous qui faites un mauvais usage des dons de Dieu ! Si à Tyr et à Sidon il y avait eu les miracles produits parmi vous déjà depuis longtemps, vêtus de cilice et couverts de cendre, ses habitants auraient fait pénitence et seraient venus à Moi. Aussi je vous dis que pour Tyr et Sidon on usera d'une plus grande clémence que pour vous le jour du Jugement. Et toi, Capharnaüm, tu crois que seulement pour m'avoir donné l'hospitalité tu seras exaltée jusqu'au Ciel ? Tu descendras jusqu'à l'enfer. Car si à Sodome avaient été faits les miracles que je t'ai donnés, elle serait encore florissante, parce qu'elle aurait cru en Moi et se serait convertie, Aussi il y aura plus de clémence pour Sodome au jour du Jugement dernier, parce qu'elle n'a pas connu le Sauveur et sa Parole et par conséquent sa faute est moins grande, que pour toi qui as connu le Messie et entendu sa parole et ne t'es pas convertie.

Cependant, puisque Dieu est juste, pour ceux de Capharnaüm, de Bethsaïda et de Corozaïn qui ont cru et se sanctifient en obéissant à ma parole, on usera d'une grande miséricorde. Car il n'est pas juste que les justes soient englobés dans la ruine des pécheurs. Pour ce qui concerne ta fille, Jaïre, et la tienne, Simon, et ton enfant, Zacharie, et tes petits-enfants, Benjamin, je vous dis qu'eux qui sont sans malice voient déjà Dieu. Et vous voyez comme leur foi est pure et travaille en eux, unie à la sagesse céleste et au désir de charité que les adultes ne possèdent pas."

Et Jésus, levant les yeux vers le ciel qui s'assombrit vers le soir, s'écrie : "Je te remercie, ô Père, Seigneur du Ciel et de la Terre, d'avoir caché ces choses aux sages et aux savants et de les avoir révélées aux petits. C'est ainsi, Père, parce que c'est ainsi qu'il t'a plu de le faire. Tout m'a été remis par mon Père, et personne ne le connaît en dehors du Fils et de ceux auxquels le Fils aura voulu le révéler. Et Moi, je l'ai révélé aux petits, aux humbles, aux purs, car Dieu se communique à eux, et la vérité descend comme une semence sur les terres libres, et sur elle le Père fait pleuvoir ses lumières pour qu'elle s'enracine et produise une plante.

En vérité le Père prépare ces esprits de ceux qui sont petits par l'âge ou par leur volonté pour qu'ils connaissent la vérité et que j'aie la joie de leur foi."



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Les Disciples du Baptiste en compagnie de Jésus
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Message par Maud Mar 30 Juil 2013 - 7:47

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_30

Jésus travaille comme menuisier
pour une veuve à Corozaïn

Jésus travaille activement dans un atelier de menuisier. Il est en train de finir une roue. Un enfant, grêle et triste, l'aide en Lui apportant une chose ou l'autre. Manaën, témoin inutile mais admirateur, est assis sur un banc près du mur.

Jésus a quitté son beau vêtement de lin et en a revêtu un foncé qui, n'étant pas le sien, Lui arrive à mi-jambes. Un habit de travail, propre, mais ravaudé, peut-être celui du menuisier mort.

Jésus encourage l'enfant par des sourires et des bonnes paroles, lui apprenant ce qu’il faut faire pour amener la colle au point juste, pour faire briller les parois du coffre.

"Tu as vite fait de le finir, Maître" dit Manaën en se levant et en passant le doigt sur les moulures du coffre terminé que l'enfant fait briller avec un liquide.

"Il était presque fini!..."

"Je voudrais l'avoir, ce travail que tu as fait, mais est déjà venu l'acheteur, qui semble avoir des droits,.. Tu l'as déçu. Il espérait pouvoir prendre tout pour compenser le peu de deniers qu'il avait avancés. Au lieu de cela, il prend ses objets et c'est tout. Si c’était au moins quelqu'un qui croit en Toi, ils auraient une valeur infinie pour lui. Mais tu as entendu ?…"

"Laisse-le faire. Du reste ici il y a du bois et la femme sera très heureuse qu'on l'emploi pour en tirer profit, Commande-moi un coffre, et je te le ferai..."

"Vraiment, Maître ? Mais tu as l'intention de travailler encore ?"

"Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de bois. Je suis un ouvrier consciencieux" dit-il en souriant plus ouvertement.

"Un coffre fait par Toi ! Oh ! quelle relique ! Mais que mettrai-je dedans ?"
"Tout ce que tu veux, Manaën. Cela ne sera qu'un coffre."

"Mais, c'est Toi qui l'auras fait !"

"Eh bien ? Le Père aussi a fait l'homme, Il a fait tous les hommes. Et pourtant qu'est-ce que l'homme a mis en lui et qu'y mettent les hommes ?" Jésus parle et travaille, cherchant ça et là des outils dont il a besoin, serrant l'étau, vrillant, rabotant, tournant, selon les besoins.

"C'est le péché que nous y avons mis. C'est vrai."

"Tu vois ! Et crois bien que l'homme créé par Dieu est beaucoup plus qu'un coffre fabriqué par Moi. Ne confonds jamais l'objet et l'action. De mon travail fais-en une relique pour ton esprit."

"Qu'est-ce à dire ?"

"C'est-à-dire : donne à ton esprit l'enseignement déduit de ce que je fais."

"Ta charité, ton humilité, ton activité, alors… Ces vertus, n'est- ce pas ?"

"Oui, et toi fais la même chose à l'avenir."

"Oui, Maître, mais tu me le fais, le coffre ?"

"Je te le fais. Mais prends garde que, puisque tu y vois toujours une relique, je te le ferai payer comme tel. Au moins on pourra dire qu'une fois j'ai été Moi aussi avide d'argent... Mais tu sais pour qui est cet argent... Pour ces orphelins..."

"Demande-moi ce que tu veux, je te le donnerai. Au moins j'aurai une excuse pour mon oisiveté, alors que Toi, Fils de Dieu, tu travailles."

"Il est dit : "Tu mangeras ton pain arrosé par la sueur de ton front"."

"Mais cela est dit pour l'homme coupable. Pas pour Toi !"

"Oh ! Un jour je serai le Coupable et j'aurai sur Moi tous les péchés du monde. Je les emmènerai avec Moi à mon premier départ."

"Et crois-tu que le monde ne péchera plus ?"

"Il le devrait... Mais il péchera toujours. A cause de cela, le poids que j'aurai sur Moi sera tel qu'il me brisera le cœur. Car j'aurai tous les péchés faits depuis Adam jusqu'à cette heure, et depuis cette heure jusqu'à la fin des siècles. J'expierai tous les péchés des hommes."

"Et l'homme ne te comprendra et ne t'aimera pas encore... Crois-tu que Corozaïn se convertisse par cet enseignement silencieux et saint que tu es en train de donner par ton travail accompli pour secourir une famille ?"

"Non. Elle dira : "Il a préféré travailler pour passer le temps et gagner de l'argent". Mais Moi, je n'avais plus d'argent. J'avais tout donné. Je donne toujours tout ce que j'ai jusqu'à la dernière piécette et j'ai travaillé pour donner de l'argent."

"Et à manger pour Toi et Matthieu ?"

"Dieu y aurait pourvu."

"Mais tu nous as donné à manger."

"C'est vrai."

"Comment as-tu fait ?"

"Demande-le au maître de maison."

"Je le lui demanderai certainement dès notre retour à Capharnaüm."

Jésus rit paisiblement dans sa barbe blonde.

Un silence pendant lequel on n'entend que le grincement de l'étau serré sur deux pièces d'une roue.

Puis Manaën demande : "Que comptes-tu faire avant le sabbat ?"

"Aller à Capharnaüm attendre les apôtres. Il est convenu de nous réunir chaque vendredi soir et de rester ensemble tout le sabbat. Puis je donnerai les ordres. Et si Mathieu est guéri, il y aura six couples pour évangéliser. Sinon... Veux-tu aller avec eux ?"

"Je préfère rester avec Toi, Maître... Mais laisse-moi pourtant te donner un conseil ?"
"Dis-le. S'il est juste, je l'accepterai."

"Ne reste jamais tout seul. Tu as beaucoup d'ennemis, Maître."

"Je le sais. Mais crois-tu que les apôtres feraient grand-chose en cas de danger ?"
"Ils t'aiment, je crois."

"Certainement, mais ce serait inutile. Les ennemis, s'ils avaient l'idée de s'emparer de Moi, viendraient avec des forces beaucoup plus grandes que celles des apôtres."
"Peu importe. Ne reste pas seul"

"Dans deux semaines, je serai rejoint par de nombreux disciples. Je les prépare pour les envoyer eux aussi évangéliser. Je ne serai plus seul. Sois tranquille."

Pendant qu'ils parlent ainsi, de nombreux curieux de Corozaïn viennent jeter un coup d'œil et puis s'en vont sans parler.

"Ils sont étonnés de te voir au travail."

"Oui. Mais ils ne savent pas être humbles au point de dire : "Il nous fait ainsi la leçon". Les meilleurs que j'avais ici sont avec les disciples, sauf un vieillard qui est mort. Peu importe. La leçon est toujours une leçon."

"Que diront les apôtres en sachant que tu es ouvrier ?"

"Ils sont onze, car Mathieu s'est déjà prononcé. Il y aura onze avis différents et pour la plupart opposés. Mais cela me servira pour les instruire."

"Me permets tu d'assister à ton instruction ?"

"Si tu veux rester..."

"Mais je suis un disciple, et eux des apôtres !"

"Ce qui fera du bien aux apôtres sera utile aussi au disciple."

"Eux se trouveront gênés d'être rappelés à la justice en ma présence."

"Ce sera utile pour leur humilité. Reste, reste, Manaën. Je te garde volontiers avec Moi."

"Et moi, je reste volontiers."

La veuve se présente et dit : "Le repas est prêt, Maître, mais tu travailles trop..."
"Je gagne mon pain, femme. Et puis... Voici un autre client. Il veut un coffre, lui aussi. Et puis il paie bien. La place du bois restera vide" dit Jésus en enlevant un tablier déchiré qu'il avait devant Lui et en sortant de la pièce pour se laver à une bassine que la femme Lui a apportée dans le jardin. Et elle, avec un de ces sourires indécis qui affleurent après une longue période de pleurs; dit : "Vide l'emplacement du bois, la maison pleine de ta présence et le cœur plein de paix. Je n'ai plus peur du lendemain, Maître. Et Toi, n'aie pas peur que nous puissions t'oublier."

Ils entrent dans la cuisine et la vision prend fin.

*

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome: 4/130

https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus


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Message par Maud Mer 31 Juil 2013 - 7:13

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_31

"L'amour est le secret et le commandement de la gloire"

Jésus, accompagné de Manaën, sort de la maison de la veuve en disant : "Paix à toi et aux tiens. Après le sabbat, nous nous retrouverons. Adieu, petit Joseph. Demain, repose-toi et joue, après tu m'aideras encore. Pourquoi pleures-tu ?"

"J'ai peur que tu ne reviennes plus..."

"Je dis toujours la vérité. Mais te déplaît-il tant que je m'en aille ?"

L'enfant acquiesce de la tête.

Jésus le caresse et dit : "Un jour est vite passé. Demain tu restes avec ta mère et tes frères. Et moi, je reste avec mes apôtres et je leur parle. Ces jours-ci, je t'ai parlé pour t'apprendre à travailler. Maintenant je vais les trouver pour leur apprendre à prêcher et à être bons. Tu ne te divertirais pas avec Moi, seul enfant parmi tant d'hommes."
"Oh ! Je me divertirais parce que je serai avec Toi."

"J'ai compris, femme ! Ton fils fait comme beaucoup, et ce sont les meilleurs. Il ne veut pas me quitter. Me fais-tu confiance de me le laisser jusqu'à après-demain ?"

"Oh ! Seigneur ! Mais je te les donnerais tous ! Avec Toi, ils sont en sécurité comme au Ciel... Et cet enfant, qui était celui qui restait le plus avec son père, a trop souffert. Il s'y est trouvé, lui, au moment... Tu vois ?.. Il ne fait que pleurer et languir. Ne pleure pas, mon fils. Demande au Seigneur si ce n'est pas vrai ce que je dis. Maître, moi, pour le consoler, je lui dis toujours que son père n'est pas perdu, mais seulement parti momentanément loin de nous."

"C'est la vérité. C'est exactement comme te dit ta mère, petit Joseph."

"Mais jusqu'à ce que je meure je ne vais pas le retrouver. Et je suis petit. Et si je deviens vieux comme l'était Isaac, combien je dois attendre ?"

"Pauvre enfant ! Mais le temps passe vite."

"Non, Seigneur. Cela fait trois semaines que je n'ai plus le père, et cela me paraît si long, si long !... Moi, je ne peux me passer de lui..." et il pleure sans bruit, mais avec une profonde peine.

"Tu le vois ? Il est toujours ainsi. Et spécialement quand il n'est pas pris par des choses qui l'absorbent. Le sabbat est un tourment. J'ai peur qu’il ne meure..."

"Non. J'ai un autre petit, sans père et sans mère. Il était amaigri et triste. Maintenant, auprès d'une brave femme de Bethsaïda, et avec la certitude de ne pas être séparé de ses parents, il a refleuri en sa chair et en son esprit. Il en sera ainsi du tien et, à cause de ce que je lui dirai, et parce que le temps est un grand médecin, et aussi parce que quand il te verra plus tranquille pour le pain quotidien il sera plus tranquille, lui aussi. Adieu, femme. Le soleil descend et je dois partir. Viens, Joseph. Salue ta mère, tes frères et la grand-mère et puis rejoins-moi en courant."

Et Jésus s'en va.

"Et maintenant que vas-tu dire aux apôtres ?"

"Que j'ai un disciple ancien et un neuf."

Ils traversent Corozaïn qu'anime une foule de gens. Un groupe d'hommes arrête Jésus : "Tu t'en vas ? Tu ne restes pas pour le sabbat ?"

"Non, je vais à Capharnaüm."

"Sans dire un mot de toute la semaine. Nous ne sommes pas dignes de ta parole ?"
"Ne vous ai-je pas donné pendant six jours la meilleure parole ?"

"Quand ? Et à qui ?"

"A tous. De l'établi du menuisier. Pendant des jours j"ai prêché qu’il faut aimer le prochain et l'aider de toutes manières, spécialement quand cil s'agit d'êtres faibles, comme sont les veuves et les orpheLins. Adieu, vous de Corozaïn. Méditez pendant le sabbat la leçon que je vous ai donnée." Et Jésus se remet en route, laissant les citadins interdits.

Mais l'enfant, qui rejoint Jésus en courant, réveille leur curiosité, et ils disent à Jésus que de nouveau ils arrêtent : "Tu emmènes le garçon de la veuve ? Pourquoi ?"
"Pour lui apprendre à croire que Dieu est Père et qu'en Dieu il trouvera aussi le père perdu. Et aussi pour qu'il y ait quelqu'un qui croit, ici, à la place du vieil Isaac."

"Avec tes disciples, il y en a trois de Corozaïn"

"Avec les miens. Pas ici. Celui-là sera ici. Adieu." Et tenant l'enfant entre Lui et Manaën, il se dirige rapidement à travers la campagne vers Capharnaüm, tout en parlant avec Manaën.

Ils rejoignent Capharnaüm où les apôtres sont déjà arrivés. Assis sur la terrasse, à l'ombre de la tonnelle, autour de Matthieu, ils racontent ce qu'ils ont fait à leur compagnon qui n'est pas encore guéri. Ils se retournent au léger bruit des sandales sur l'escalier et ils voient la tête blonde de Jésus qui émerge graduellement du muret de la terrasse. Ils courent vers Lui qui sourit... et restent pétrifiés en voyant que derrière Jésus il y a un pauvre enfant. Manaën monte aussi, magnifique en son vêtement de lin blanc que fait ressortir davantage la beauté de sa ceinture précieuse, son manteau rouge flamme de lin teint, si brillant qu'il paraît être en soie, à peine fixé aux épaules pour lui faire en arrière une sorte de traîne, son couvre-chef de byssos que tient un fin diadème d'or, une lame burinée qui coupe en son milieu son large front en lui donnant en quelque sorte un air de roi d'Égypte. Sa présence arrête une avalanche de questions que les yeux pourtant expriment clairement.

Mais, après les salutations réciproques, assis maintenant près de Jésus, les apôtres demandent : "Et lui ?" en montrant l'enfant.

"C'est ma dernière conquête : un petit Joseph, menuisier comme le grand Joseph qui me servit de père. Il m'est donc très cher, comme je lui suis très cher. N'est-ce pas, enfant ? Viens ici, que je te fasse connaître mes amis dont tu as tant entendu parler. Celui-ci, c'est Simon Pierre : l'homme le meilleur pour les enfants qui existe. Et celui-ci, c'est Jean : un grand enfant qui te parlera de Dieu même en jouant. Et cet autre c'est Jacques, son frère, sérieux et bon comme un frère aîné.

Celui-là, c'est André, frère de Simon Pierre : tu t'entendras tout de suite bien avec lui car il est doux comme un agneau. Et. puis voilà Simon le Zélote : il aime tant les enfants sans père qu'il ferait, je crois, le tour de la terre pour les chercher, s'il n'était pas avec Moi. Puis voilà Judas de Simon et avec lui Philippe de Bethsaïda et Nathanaël. Vois-tu comme ils te regardent ? Ils ont des enfants, eux aussi, et ils aiment les enfants. Et ces deux, ce sont mes frères, Jacques et Jude : ils aiment tout ce que j'aime et donc ils t'aimeront. Maintenant allons trouver Matthieu qui a mal au pied et pourtant n'a pas de rancœur pour les enfants qui, en jouant étourdiment, l'ont atteint avec un caillou pointu. N'est-ce pas, Matthieu ?"
"Oh ! non, Maître. C'est le fils de la veuve ?"

"Oui. Il est très brave, mais il est resté très triste."

"Oh ! le pauvre enfant ! Je ferai appeler Jacquot et tu joueras avec lui" et Matthieu le caresse en l'attirant par la main près de lui.

Jésus termine la présentation avec Thomas qui, en homme pratique, la complète en offrant au petit une grappe de raisin qu'il détache de la tonnelle.

"Maintenant vous êtes amis" conclut Jésus en s'asseyant de nouveau pendant que l'enfant mange son raisin en répondant à Matthieu qui le garde près de lui.

"Mais où as-tu été tout seul pendant toute la semaine ?"

"A Corozaïn, Simon de Jonas."

"Cela je le sais. Mais qu'y as-tu fait ? Tu es allé chez Isaac ?"

"Isaac l'Adulte est mort"

"Et alors ?"

"Matthieu ne te l'a pas dit ?"

"Non. Il a dit seulement que tu étais à Corozaïn depuis le lendemain de notre départ."

"Matthieu est plus brave que toi. Lui sait se taire, et toi tu ne sais pas freiner ta curiosité."

"Pas la mienne. Celle de tout le monde."

"Eh bien : je suis allé à Corozaïn pour prêcher la charité en acte."

"La charité en acte ? Que veux-tu dire ?" demandent plusieurs.

"A Corozaïn il y a une veuve avec cinq enfants et une vieille malade. L'homme est mort subitement près de son établi, laissant derrière lui la misère et des travaux inachevés. Corozaïn n'a pas su trouver un brin de pitié pour cette famille malheureuse. Je suis allé achever les travaux et..."

Il se produit un vacarme. C'est à qui demande, à qui proteste, à qui gourmande Matthieu de l'avoir permis, à qui admire, à qui critique. Et d'ailleurs ceux qui critiquent ou protestent sont la majorité.

Jésus laisse l'orage se calmer comme il s'est formé, et dit pour toute réponse : "Et je vais y retourner après-demain et je ferai ainsi jusqu'à ce que j'aie fini. Et je veux espérer que vous au moins comprendrez. Corozaïn est un noyau compact et qui est dépourvu de germe. Que vous soyez, vous au moins, des noyaux qui ont un germe. Toi, enfant, donne-moi la noix que Simon t'a donnée et écoute-moi, toi aussi.

Vous voyez cette noix ? Et je la prends parce que je n'ai pas d'autres noyaux sous la main mais, pour comprendre la parabole, pensez aux noyaux des pignons, ou des palmiers, aux plus durs, à ceux des olives, par exemple . Ce sont des étuis fermés, sans fente, très durs, d'un bois compact. Ils semblent des écrins magiques que seule la violence peut ouvrir. Et pourtant, s'il arrive qu'on en mette un en terre, même simplement à terre, et qu'un passant l'enfonce, en passant dessus, juste assez pour qu'il s'enfonce dans le sol, qu'arrive-t-il ?

Que le coffre s'ouvre et produit des racines et des feuilles. Comment y arrive-t-il par lui-même ? Nous, nous devons frapper fort avec le marteau pour y réussir, et au contraire le noyau s'ouvre tout seul. Cette semence est donc magique ? Non. Elle a, à l'intérieur , une pulpe. Oh ! une chose faible, comparée à la dure coque ! Et pourtant elle nourrit une chose encore plus petite : le germe. Et c'est lui qui fait levier, qui force, ouvre, et donne une plante avec des racines et des feuilles. Essayez de mettre en terre des noyaux, et puis attendez. Vous verrez que certains lèvent, d'autres pas. Sortez ceux qui n'ont pas poussé, ouvrez-les avec le marteau, et vous verrez que ce sont des semences vides. Ce n'est donc pas l'humidité du sol ou la chaleur qui font ouvrir le noyau. Mais c'est la pulpe et plutôt l'âme de la pulpe : le germe qui, en se gonflant, fait office de levier et ouvre.

C'est la parabole. Mais appliquons-la à nous. Qu'ai-je fait qu'il ne fallait pas faire ? Nous nous sommes donc encore si peu compris, pour ne pas comprendre que l'hypocrisie est un péché et que la parole n'est que du vent si l'action ne vient pas lui donner sa force ? Que vous ai-je toujours dit, Moi ? "Aimez-vous les uns les autres. L'amour est le commandement et le secret de la gloire". Et Moi, qui prêche, devrais-je être sans charité ? Vous donner l'exemple d'un maître menteur ? Non, jamais !

Oh ! mes amis. Notre corps est le dur noyau. dans ce dur noyau est renfermée la pulpe : l'âme, en elle se trouve le germe que j'y ai déposé. Il est fait d'éléments multiples, mais le principal, c'est la charité. C'est elle qui fait office de levier pour ouvrir le noyau et libérer l'esprit des contraintes de la matière en l'unissant à Dieu qui est Charité. On ne fait pas seulement la charité avec des paroles ou de l'argent. On fait la charité avec la seule charité. Et que cela ne vous paraisse pas un jeu de mots. Moi, je n'avais pas d'argent et les paroles ne suffisaient pas pour ce cas. Ici il y avait sept personnes, au bord de la faim et de l'angoisse. Le désespoir avançait ses griffes noires pour saisir et noyer. Le monde s'éloignait, dur et égoïste, devant ce malheur. Le monde ne semblait pas avoir compris les paroles du Maître. Le Maître a évangélisé par le moyen des œuvres. J'avais la capacité et la liberté de le faire. Et j'avais le devoir d'aimer pour tout le monde ces petits que le monde laisse sans amour.

C'est tout cela que j'ai fait : Pouvez-vous encore me critiquer ? Ou bien est-ce Moi - en présence d'un disciple qui ne s'est pas scandalisé d’amener sa personne au milieu de la sciure et des copeaux pour ne pas abandonner le Maître et qui, j'en suis convaincu, me sera devenu plus attaché en me voyant penché sur le bois qu'il ne l'aurait été en me voyant sur un trône, et en présence d'un enfant qui m'a connu pour ce que je suis, malgré son ignorance, le malheur qui l'accable, et son absolue virginité de connaissance du Messie tel qu'il est en réalité – ou bien est-ce Moi qui doit vous critiquer ?

Vous ne parlez pas ? Ne vous mortifiez pas seulement pendant que j'élève la voix pour redresser des idées erronées. C'est par amour que je le fais, Mais mettez en vous le germe qui sanctifie et ouvre le noyau. Ou vous serez toujours des êtres inutiles, Ce que j'ai fait, vous devez être prêts à le faire. Pour l'amour du prochain, pour amener à Dieu une âme, aucun travail ne doit vous être trop lourd. Le travail, quel qu’il soit, n'est jamais humiliant. Mais humiliantes sont les actions basses, les faussetés, les dénonciations menteuses, les duretés, les injustices, l'usure, les calomnies, la luxure.

C'est cela qui mortifie l'homme. Et pourtant cela se fait sans honte, même par ceux qui veulent se dire parfaits et qui sûrement se sont scandalisés de me voir travailler avec la scie et le marteau. Oh ! Oh ! le marteau ! Le méprisable marteau, s'il sert à enfoncer des clous dans le bois pour fabriquer un objet qui donne à manger à des orphelins, comme il deviendra noble ! Le marteau sans noblesse, s'il est dans mes mains et pour une fin sainte, comme il n'aura plus cette apparence et comme voudront l'avoir tous ceux qui maintenant se mettraient à crier au scandale, à cause de lui !

Oh ! homme, créature qui devrait être lumière et vérité, comme tu es ténèbre et mensonge ! Mais vous, vous au moins, comprenez ce que c'est que le Bien, ce que c'est que la Charité, ce que c'est que l'Obéissance ! En vérité je vous dis que nombreux sont les pharisiens et qu'ils ne sont pas absents parmi ceux qui m'entourent."

"Non, Maître. Ne le dis pas ! Nous... c'est parce que nous t'aimons que nous ne voulons pas certaines choses !..."

"C'est parce que vous n'avez encore rien compris. Je vous ai parlé de la Foi et de l'Espérance et je croyais qu'il n'y avait pas besoin d'une nouvelle parole pour vous parler de la Charité, parce que je l'exhale tellement que vous devriez en être saturés. Mais je vois que vous ne la connaissez que de nom sans en connaître la nature et la forme. .De la même façon que vous connaissez la lune.

Vous rappelez-vous le jour où je vous ai dit que l'Espérance est comme le bras transversal du doux joug qui soutient la Foi et la Charité, et qu'elle est le gibet de l'humanité et le trône du salut ? Oui ? Mais vous n'avez pas compris le sens de mes paroles. Et pourquoi ne m'en avez-vous pas demandé l'explication ? Moi, je vous la donne. C'est un joug, car elle oblige l'homme à rabaisser son sot orgueil sous le poids des vérités éternelles, et c'est le gibet de cet orgueil. L'homme qui espère en Dieu son Seigneur, humilie nécessairement son orgueil qui voudrait se proclamer "dieu", et il reconnaît que lui n'est rien et que Dieu est tout, que lui ne peut rien et que Dieu peut tout, que lui-homme est poussière qui passe et que Dieu est une éternité qui élève la poussière à un degré supérieur, en lui donnant une récompense d'éternité.

L'homme se cloue à sa croix sainte pour rejoindre la Vie et il s'y trouve cloué par les flammes de la Foi, de la Charité, mais il est élevé vers le Ciel par l'Espérance qui est entre elles deux. Mais retenez cet enseignement : si la Charité fait défaut, le trône est sans lumière et le corps, décloué d'un côté, s'incline vers la fange parce qu'il ne voit plus le Ciel. Il annule ainsi les effets salutaires de l'Espérance et finit par rendre stérile la Foi elle-même parce que, détaché de deux des trois vertus théologales, on tombe en langueur et dans un froid mortel.

Ne repoussez pas Dieu, même dans les choses les plus petites, et c'est repousser Dieu que de refuser une aide au prochain à cause d'un orgueil païen.

Ma Doctrine est un joug qui fait plier l'humanité coupable et c'est un maillet qui brise la rude écorce pour en libérer l'esprit. C'est un joug et un maillet, oui. Mais pourtant qui l'accepte ne sent pas la lassitude que donnent les autres doctrines humaines et toutes les autres choses humaines, Mais pourtant celui qui s'en fait frapper ne ressent pas la douleur d'être brisé dans son moi humain, mais il éprouve un sentiment de libération. Pourquoi cherchez-vous à en être délivrés pour la remplacer par tout ce qui est plomb et douleur ? Vous tous avez vos douleurs et vos fatigues. Toute l'humanité a des douleurs et des fatigues supérieures parfois aux forces humaines. Depuis l'enfant comme celui-ci qui déjà porte sur ses petites épaules un grand fardeau qui le fait se courber et enlève le sourire enfantin à ses lèvres et l'insouciance à son esprit qui, toujours humainement parlant, ne sera plus jamais enfantin, jusqu'au vieillard qui penche vers la tombe avec toutes les déceptions et les fatigues et le poids et les blessures de sa longue vie.

Mais dans ma Doctrine et dans ma Foi se trouve le soulagement de ces poids écrasants. C'est pour cela qu'on l'appelle la "Bonne Nouvelle". Et qui l'accepte et lui obéit sera bienheureux dès la terre parce qu'il aura Dieu pour le soulager et les Vertus pour lui rendre facile et lumineux le chemin, comme s'il avait des sœurs affectueuses qui, en le tenant par la main, avec des lampes allumées éclairent sa route et sa vie et lui chantent les éternelles promesses de Dieu jusqu'au moment où, laissant tomber en paix sur la terre le corps fatigué, il se réveille au Paradis.

Pourquoi voulez-vous, ô hommes, être fatigués, désolés, lassés dégoûtés, désespérés, quand vous pouvez être soulagés et réconfortés ? Pourquoi vous aussi, mes apôtres, voulez-vous ressentir la lassitude de la mission: sa difficulté, sa sévérité, alors qu'en ayant la confiance d'un enfant, vous pouvez n'avoir qu'un joyeux empressement, une lumineuse facilité pour l'accomplir et comprendre et sentir qu'elle n’est sévère que pour les impénitents qui ne connaissent pas Dieu, mais est pour ceux qui lui sont fidèles comme une mère qui soutient sur le chemin, indiquant aux pieds incertains de son petit, les cailloux et les ronces, les nids de serpents et les fossés, pour qu'il les connaisse et n'y périsse pas ?

En ce moment, vous êtes désolés. Votre désolation a eu un commencement bien misérable ! Vous êtes désolés d'abord de mon humilité comme d'un crime contre Moi-même. Ensuite vous êtes désolés parce que vous avez compris que vous m'avez peiné et qu'ainsi vous êtes encore loin de la perfection. Mais pour peu d'entre vous cette désolation est dépourvue d'orgueil. De l'orgueil blessé par la constatation de n'être encore rien, alors que par orgueil vous voudriez être parfaits. Ayez seulement l'humilité consentie d'accepter le reproche et de reconnaître que vous vous êtes trompés, en promettant en votre cœur de vouloir la perfection pour un but qui dépasse l'humain. Et puis venez à Moi. Je vous corrige, mais je vous comprends et compatis.

Venez à Moi, vous apôtres, et venez à Moi vous tous, hommes qui souffrez par des douleurs matérielles, par douleurs morales, par des douleurs spirituelles. Ces dernières qui vous sont données par la douleur de ne pas savoir vous sanctifier comme vous le voudriez, pour l'amour de Dieu, et avec empressement et sans revenir au Mal. Le chemin de la sanctification est long et mystérieux, et parfois il s'accomplit à l'insu du voyageur qui s'avance dans les ténèbres avec le goût du poison dans la bouche, et qui croit qu'il n'avance pas et ne boit pas le liquide céleste et qui ne sait pas non plus que cette cécité spirituelle est un élément de perfection.

Bienheureux ceux, trois fois bienheureux ceux qui continuent d'avancer sans jouir de la lumière et des douceurs et qui ne cèdent pas parce qu'ils ne voient et ne sentent rien et qui ne s'arrêtent pas en disant : "Je n'avance pas tant que Dieu ne me donne pas des délices". Je vous le dis : le chemin le plus obscur deviendra très lumineux tout d'un coup, en débouchant sur des paysages célestes. Le poison, après avoir enlevé tout goût pour les choses humaines, se changera en douceur de Paradis pour ces courageux qui diront étonnés : "Comment cela ? Pourquoi pour moi une telle douceur et une telle joie ?" C'est parce qu’ils auront persévéré et Dieu les fera exulter dès cette terre de ce qu'il y a au Ciel.

Mais en attendant, pour résister, venez à Moi vous qui êtes fatigués et lassés, vous, apôtres, et avec vous tous les hommes qui cherchent Dieu, qui pleurent à cause de la douleur qu'ils rencontrent sur la terre, qui s'épuisent dans la solitude et je vous restaurerai. Prenez sur vous mon joug. Ce n'est pas un fardeau. C'est un soutien. Embrassez ma Doctrine comme si c'était une épouse aimée. Imitez votre Maître qui ne se borne pas à la bénir , mais fait ce qu'elle enseigne. Apprenez de Moi qui suis doux et humble de cœur. Vous trouverez le repos de vos âmes parce que la douceur et l'humilité procurent le royaume sur la terre et dans les Cieux. Je vous l'ai déjà dit que les vrais triomphateurs parmi les hommes sont ceux qui le conquièrent par l'amour, et l'amour est toujours doux et humble. Je ne vous donnerais jamais à faire des choses qui dépassent vos forces, parce que je vous aime et que je vous veux avec Moi dans mon Royaume. Prenez donc mon insigne et mon uniforme, et efforcez-vous d'être
semblables à Moi et tels que ma Doctrine vous enseigne. N'ayez pas peur, parce que mon joug est doux et son poids est léger, alors qu'infiniment puissante est la gloire dont vous jouirez si vous êtes fidèles. Infinie et éternelle...

Je vous quitte pour un moment. Je vais avec l'enfant près du lac. Il trouvera des amis... Ensuite nous romprons le pain ensemble.

Viens, Joseph. Je te ferai connaître les petits qui m'aiment."

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#130
Tome 4 /131

https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Jasus_18

L' Amour : Jésus aime et console

Maud
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Jeu 1 Aoû 2013 - 7:19

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_32

'Le cœur n’est plus circoncis'

Vision du dimanche 2 septembre 1945

Même scène qu'à la vision précédente. Jésus a fait ses adieux à la veuve, tout en tenant déjà par la main le petit Joseph et il dit à la femme : "Il ne viendra personne avant mon retour, à moins que ce ne soit un gentil. Mais, s'il vient quelqu'un; retiens-le jusqu'à après-demain en lui disant que je viendrai sans faute."      

"Je le dirai, Maître. Et s'il y a des malades, je leur donnerai l'hospitalité comme tu me l'as enseigné."    

"Adieu, alors; et la paix soit avec vous. Viens, Manaën." Par cette brève indication, je comprends que des malades et des malheureux l'ont rejoint à Corozaïn et qu'à la leçon du travail Jésus a uni celle du miracle. Et si Corozaïn reste toujours indifférente, c'est signe que c'est un terrain sauvage, qu'on ne peut cultiver. Cependant Jésus la traverse, en saluant ceux qui le saluent comme si de rien n'était, et il reprend sa conversation avec Manaën qui se demande s'il va repartir pour Machéronte ou rester encore une semaine...    

...Pendant ce temps, dans la maison de Capharnaüm, on se prépare au sabbat. Matthieu, un peu boiteux, [1] reçoit ses compagnons, leur sert de l'eau et des fruits frais, en s'informant de leurs missions.

Pierre fait la moue en voyant que déjà des pharisiens flânent près de la maison : "Ils veulent nous empoisonner le sabbat. Je dirais bien d'aller à la rencontre du Maître et Lui dire d'aller à Bethsaïda en laissant déçus ces gens-là"    

"Et crois-tu que le Maître le ferait ?" demande son frère.    

"Et puis, il y a dans la pièce du bas ce pauvre malheureux qui attend" observe Matthieu.

"On pourrait l'emmener en barque à Bethsaïda, et moi ou un autre aller à la rencontre du Maître" dit Pierre.            

"Peut-être, peut-être..." dit Philippe qui, ayant de la famille à Bethsaïda, y irait volontiers.

"D'autant plus que... Voyez, voyez ! Aujourd'hui la garde est renforcée par les scribes. Allons, sans perdre de temps. Vous, avec le malade, passez par le jardin, et en route par derrière la maison. Je vous amène la barque au "Puits du figuier" et Jacques fait de même. Simon le Zélote et les frères de Jésus vont à la rencontre du Maître."

"Moi, je ne m'en vais pas avec le possédé" annonce l'Iscariote.  

"Pourquoi ? Tu as peur que le démon s'attaque à toi ?"    

"Ne m'ennuie pas, Simon de Jonas. J'ai dit que je ne viens pas et je ne viens pas."            

"Va avec les cousins au-devant de Jésus."  

"Non."        

"Ouf ! Viens en barque."            

"Non."        

"Mais ! en sommes que veux-tu ? Tu es toujours celui qui met des obstacles..."          

"Je veux rester où je suis : ici. Je n'ai peur de personne et je ne m'échappe pas. Et du reste, le Maître ne vous serait pas reconnaissant de votre idée. Et ce serait un autre sermon de reproches  et je ne veux pas le subir à cause de vous. Allez-y vous. Moi, je resterai pour donner des renseignements..."          

"Non, justement ! Tout le monde ou personne" crie Pierre.          

"Alors, personne, parce que le Maître est ici, le voilà qui vient" dit sérieusement le Zélote qui guettait sur la route. Pierre, mécontent, maugrée dans sa barbe.      

Il va à la rencontre de Jésus avec les autres. Après les premières salutations, on Lui parle d'un possédé aveugle et muet qui attend avec ses parents sa venue depuis plusieurs heures.

Matthieu explique : "Il est comme inerte. Il s'est jeté sur des sacs vides et il n'a plus bougé. Les parents espèrent en Toi. Viens te restaurer et puis tu le secourras."            

"Non. Je vais tout de suite le trouver. Où est-il ?"    

"Dans la pièce du bas près du four. Je l'ai mis là avec ses parents, car il y a beaucoup de pharisiens et aussi des scribes qui semblent aux aguets..."          

"Oui, et il vaudrait mieux ne pas leur faire plaisir" bougonne Pierre.      

"Judas de Simon n'est pas là ?" demande Jésus.  

"Il est resté à la maison. Il faut toujours qu'il fasse autrement que les autres" bougonne encore Pierre.          

Jésus le regarde, mais ne lui fait pas de reproches. Il se hâte vers la maison en confiant l'enfant justement à Pierre qui le caresse en sortant tout de suite un sifflet, de sa ceinture et en disant : "Un pour toi et un pour mon fils. Demain soir, je t'amène le voir. Je me les suis fait faire par un berger à qui j'ai parlé de Jésus."        

Jésus entre dans la maison, salue Judas qui semble tout occupé à ranger la vaisselle, et puis s'en va directement vers une sorte de dépense basse et obscure adossée au four.

"Faites sortir le malade" commande Jésus.  

Un pharisien qui n'est pas de Capharnaüm, mais qui a l'air plus maussade encore que les pharisiens du pays, dit : "Ce n'est pas un malade, c'est un possédé."  

"C'est toujours une maladie de l'esprit..."      

"Mais lui a les yeux et la langue liés..."                      

"C'est toujours une maladie de l'esprit qui étend la possession aux membres et aux organes. Si tu m'avais laissé achever, tu aurais su ce que cela voulait dire. Même la fièvre est dans le sang quand on est malade mais, à partir du sang, elle attaque telle ou telle partie du corps."      

Le pharisien ne sait que répliquer et se tait. Le possédé a été conduit en face de Jésus. Inerte, comme l'a bien dit Matthieu. Il est très gêné par le démon. Les gens pendant ce temps viennent nombreux. C'est incroyable comment aux heures, je dirais de distraction, les gens ont vite fait d'accourir là où il y a quelque chose à voir. Il y a maintenant les notables de Capharnaüm, parmi lesquels les quatre pharisiens, il y a Jaïre, et dans un coin, avec l'excuse de veiller sur l'ordre, il y le centurion romain et avec lui des citoyens d'autres villes.

"Au nom de Dieu, quitte les pupilles et la langue de cet homme ! Je le veux ! Délivre de toi cette créature ! Il ne t'est plus permis de la tenir. Va-t-en !" crie Jésus qui tend les mains en commandant.  

Le miracle commence par un hurlement de rage du démon et se termine par un cri de joie de celui qui a été délivré qui crie : "Fils de David ! Fils de David ! Saint et Roi !"      

"Comment fait-il pour savoir qui est celui qui l'a guéri ?" demande un scribe.          

"Mais tout cela, c'est de la comédie ! Ces gens sont payés pour la faire !" dit un pharisien en haussant les épaules.          

"Mais par qui ? S'il est permis de vous le demander" interroge Jaïre.      

"Même par toi."    

"Et dans quel but ?"        

"Pour rendre célèbre Capharnaüm."  

"Ne rabaisse pas ton intelligence en disant des sottises et ne souille pas ta langue par des mensonges. Tu sais que ce n'est pas vrai, et tu devrais comprendre que tu dis une sottise. Ce qui est arrivé ici est arrivé dans beaucoup d'endroits en Israël. Alors partout il y en a qui paie ? En vérité je ne savais pas qu'en Israël le petit peuple était très riche ! Parce que vous, et avec vous tous les grands, vous ne payez certainement pas pour cela. Alors c'est le petit peuple qui paie, lui qui est le seul qui aime le Maître."        

"Tu es chef de la synagogue et tu l'aimes. Ici, il y a Manaën et, à Béthanie, il y a Lazare de Théophile. Ceux-ci ne sont pas du petit peuple."  

"Mais ils sont honnêtes, et moi aussi et nous n'escroquons personne, en rien, Et encore moins dans les choses de la foi. Nous autres, nous ne nous le permettons pas car nous craignons Dieu et nous avons compris que ce qui plaît à Dieu c'est l'honnêteté."

Les pharisiens tournent le dos à Jaïre et s'en prennent aux parents de l'homme guéri : "Qui vous a dit de venir ici ?"          

"Qui ? Beaucoup de gens, déjà guéris ou leurs parents."

"Mais, que vous ont-ils donné ?"        

"Donné ? L'assurance que Lui l'aurait guéri."          

"Mais était-il vraiment malade ?"          

"Oh ! Esprits sournois ! Vous croyez que tout ceci est une feinte ? Allez à Gadara et, si vous ne croyez pas, informez-vous du malheur de la famille Anna d'Ismaël"    

Les gens de Capharnaüm, indignés, manifestent bruyamment alors que des galiléens, venus des environs de Nazareth, disent : "Et pourtant, c'est le fils du menuisier Joseph !"

Les habitants de Capharnaüm, fidèles à Jésus, crient : "Non. C'est celui qu'il se dit et que l'homme guéri appelé :"Fils de Dieu et Fils de David".        

"Mais n'exaltez pas davantage le peuple avec vos affirmations !" dit un scribe avec mépris.

"Et qui est-il alors, selon vous ?"          

"Un Belzébuth !"            

"Oh ! Langues de vipères ! Blasphémateurs ! Possédés ! Cœurs aveugles ! Notre ruine ! Même la joie du Messie, vous voudriez nous l'enlever, hein ? Usuriers ! Cailloux arides !" Un beau vacarme !      

Jésus, qui s'était retiré à la cuisine pour boire un peu d'eau, se présente sur le seuil juste à temps pour entendre, une fois encore, la sotte accusation que ressassent les pharisiens : "Ce n'est qu'un Belzébuth, puisque les démons Lui obéissent. Le grand Belzébuth son père, l'aide et il ne chasse les démons que par l'influence de Belzébuth, prince des démons."      

Jésus descend les deux marches du seuil et s'avance tout droit, sévère et calme en s'arrêtant justement en face du groupe scribo-pharisaïque, En les fixant d'un regard perçant il dit : "Même sur la terre, nous voyons qu'un royaume divisé en factions opposées devient intérieurement faible qu'on attaque facilement et que les états voisins dévastent pour en faire leur esclave. Sur la terre aussi, nous voyons qu'une cité divisée en factions contraires perd sa prospérité, et il en est de même d'une famille dont les membres sont divisés entre eux par la haine.          

Elle s'effrite et devient un émiettement qui ne sert à personne et qui fait rire ses concitoyens. La concorde n'est pas seulement un devoir, mais une habilité, car elle garde les hommes indépendants, forts et aimants. C'est à cela que devraient réfléchir les patriotes, les gens de la même cité ou les membres d'une même famille quand, par le désir d'un intérêt particulier, ils se trouvent portés à des séparations et à des vexations qui sont toujours dangereuses parce qu'elles opposent les groupes les uns aux autres et détruisent les affections.            

C'est cette habileté, en fait, que mettent en œuvre ceux qui sont les maîtres du monde. Observez Rome dans son indéniable puissance, si pénible pour nous. Elle domine le monde, mais elle est unie dans un même dessein, une seule volonté : "dominer", Même parmi eux, il y aura certainement des divergences, des antipathies, des révoltes. Mais cela reste au fond. À la surface c'est un seul bloc, sans failles, sans turbulences. Ils veulent tous la même chose et réussissent parce qu'ils la veulent. Et ils réussiront tant qu'ils voudront la même chose.            

Regardez cet exemple humain d'une habile cohésion et pensez : si ces enfants du siècle sont ainsi, qu'est-ce que ne sera pas Satan ? Eux, pour nous, sont des satans, mais leur satanicité de païens n'est rien en comparaison du satanisme parfait de Satan et de ses démons. Là, dans ce royaume éternel, sans siècles, sans fin, sans limite de ruse et de méchanceté, là où on jouit de nuire à Dieu et aux hommes et où leur respiration est de nuire, leur douloureuse jouissance, unique, atroce avec une perfection maudite, s'est opérée la fusion des esprits unis dans une seule volonté : "nuire".  

Maintenant si, comme vous voulez le soutenir pour faire douter de Ma puissance, Satan est celui qui m'aide parce que Moi je suis un Belzébuth inférieur, n'arrive-t-il pas que Satan est en désaccord avec lui-même et avec ses démons s'il chasse ceux-ci de ses possédés ? Et s'il y a désaccord, son royaume pourra-t-il jamais durer ? Non, cela n'est pas. Satan est tout ce qu'il y a de plus fourbe et ne se nuit pas à lui-même, Lui vise à étendre et non pas à réduire son royaume dans les cœurs. Sa vie, c'est de "dérober, nuire, mentir, blesser, troubler". Dérober les âmes à Dieu et la paix aux hommes. Nuire aux créatures du Père en Lui donnant un grand chagrin. Mentir pour dévoyer. Blesser pour jouir, Troubler parce qu'il est le Désordre. Et il ne peut changer, Il est éternel en son être et dans ses méthodes.

Mais répondez à cette question : si Moi je chasse les démons au nom de Belzébuth, au nom de qui vos fils les chassent-ils ? Vous voudrez reconnaître alors qu'eux aussi sont des Belzébuth ? Maintenant, si vous le dites, eux verront en vous des calomniateurs. Et si leur sainteté est telle qu'ils ne réagissent pas à l'accusation, vous vous jugerez par vous-mêmes en avouant qu'il y a beaucoup de démons en Israël, et Dieu vous jugera au nom des fils d'Israël accusés d'être des démons. Car, d'où que vienne le jugement, eux, au fond, seront vos juges, là où le jugement n'est pas suborné par des influences humaines.        

Si, ensuite, comme il est vrai, je chasse les démons par l'Esprit de Dieu, c'est donc la preuve qu'est arrivé à vous le Royaume de Dieu et le Roi de ce Royaume. Ce Roi a une puissance telle qu'aucune force opposée à son Royaume ne peut lui résister. C'est pour cela que j'attache et contrains ceux qui sont les usurpateurs des fils de mon Royaume à sortir des endroits qu'ils occupent et à me rendre leur proie pour que j'en prenne possession. Est-ce que par hasard ce n'est pas ce que fait quelqu'un qui veut entrer dans une maison habitée par un homme fort pour lui enlever ses biens, bien ou mal acquis ? C'est ainsi qu'il fait, Il entre et le ligote et, après l'avoir fait, il peut piller la maison. Moi, je ligote l'ange des ténèbres qui a pris ce qui m'appartient et je lui enlève le bien qu'il m'a dérobé, Et Moi seul je peux le faire, parce que je suis le seul Fort, le Père du siècle à venir, le Prince de la Paix."          

"Explique-nous ce que tu veux dire quand tu dis : "Père du siècle à venir". Crois-tu vivre jusqu'au nouveau siècle et, plus sottement encore, penses-tu créer le temps ? Toi, pauvre homme ? Le temps appartient à Dieu" demande un scribe.  

"Et c'est toi, scribe, qui me le demandes ? Ne sais-tu donc pas qu'il y aura un siècle qui aura un commencement et qui n'aura pas de fin, et qui sera le mien ? C'est en lui que je triompherai, rassemblant autour de Moi ceux qui sont ses fils et eux vivront éternellement comme ce siècle que j'aurai créé, et déjà je suis en train de le créer en mettant l'esprit en valeur, au-dessus de la chair et au. dessus du monde et au-dessus des enfers que je chasse parce que je peux tout.

Pour ce motif, je vous dis que celui qui n'est pas avec Moi est contre Moi et que celui qui ne rassemble pas avec Moi, disperse. Parce que je suis Celui qui suis. Et celui qui ne croit pas à cela, qui est déjà prophétisé, pèche contre l'Esprit Saint dont la parole a été dite par les prophètes, et qui n'est ni mensonge ni erreur, et qui doit être crue sans résistance.

Parce que je vous le dis : tout sera pardonné aux hommes, tout péché et tout blasphème, parce que Dieu sait que l'homme n'est pas seulement esprit mais chair, et chair tentée qui est soumise à des faiblesses imprévues.  Mais le blasphème contre l'Esprit ne sera pas pardonné. Qui aura parlé contre le Fils de l'homme sera encore pardonné parce que la pesanteur de la chair qui enveloppe ma Personne et enveloppe l'homme qui parle contre Moi, peut encore induire en l'erreur. Mais celui qui aura parlé contre l'Esprit Saint ne sera pas pardonné ni dans cette vie, ni dans la vie future, parce que la Vérité est ce qu'elle est : nette, sainte, indéniable et exprimée à l'esprit d'une manière qui ne conduit pas à l'erreur, en ce sens que commettent l'erreur ceux qui volontairement veulent l'erreur. Nier la Vérité dite par l'Esprit Saint, c'est nier la Parole de Dieu et l'Amour que cette parole a donné par amour pour les hommes. Et le péché contre l'Amour n'est pas pardonné.        

Mais chacun donne les fruits de son arbre. Vous donnez les vôtres et ce ne sont pas de bons fruits. Si vous donnez un arbre bon pour qu'il soit planté dans le verger, il donnera de bons fruits, mais si vous donnez un arbre mauvais, mauvais sera le fruit qu'on cueillera sur lui, et tout le monde dira: "C'est arbre n'est pas bon". Car c'est à ses fruits que l'on reconnaît l'arbre.          

Et vous, comment croyez-vous pouvoir bien parler, vous qui êtes mauvais ? Car la bouche parle de ce qui remplit le cœur. Et c'est de la surabondance de ce que nous avons en nous que proviennent nos actes et nos paroles. L'homme bon tire de son bon trésor des choses bonnes, L'homme mauvais tire de son trésor des choses mauvaises. Il parle, il agit d'après ce qu'il a en son intérieur.        

Et en vérité, je vous dis que la paresse est une faute, mais mieux vaut ne rien faire que de faire des choses mauvaises. Et je vous dis aussi qu'il vaut mieux se taire que de tenir des propos oiseux et méchants. Même si le silence est oisiveté, pratiquez-le plutôt que de pécher par la langue. Je vous assure que de toute parole dite par oisiveté, on demandera aux hommes de se justifier au jour du Jugement, et je vous dis que les hommes seront justifiés par les paroles qu'ils auront dites et que c'est par leurs paroles qu'ils seront condamnés. Attention, par conséquent, vous qui en dites tant qui sont plus que oiseuses, parce que non seulement elles sont oiseuses, mais font du mal, et dans le but d'éloigner les cœurs de la Vérité qui vous parle."          

Les pharisiens se consultent avec les scribes, et puis tous ensemble, faisant semblant d'être polis, ils demandent : "Maître, il est plus facile de croire à ce que l'on voit. Donne-nous donc un signe pour que nous puissions croire que tu es ce que tu dis être."          

"Est-ce que vous vous rendez compte qu'en vous se trouve le péché contre l'Esprit Saint qui a indiqué à plusieurs reprises que je suis le Verbe Incarné ? Verbe et Sauveur, venu au temps marqué, précédé et suivi par des signes prophétiques, opérant ce que dit l'Esprit."        

Ils répondent : "Nous croyons à l'Esprit, mais comment pouvons-nous croire en Toi si, de nos yeux, nous ne voyons pas un signe ?"  

"Comment alors pouvez-vous croire à l'esprit dont les actions sont spirituelles si vous ne croyez pas aux miennes qui sont sensibles pour vos yeux ? Ma vie en est pleine. Cela ne suffit pas encore ? Non. Je réponds Moi-même que non. Ce n'est pas suffisant. . À cette génération adultère et perverse qui cherche un signe, il ne sera donné qu'un signe : celui du prophète Jonas. En effet, comme Jonas est resté trois jours dans le ventre de la baleine, ainsi le Fils de l'homme restera trois jours dans les entrailles de la terre. En vérité; je vous dis que les Ninivites ressusciteront le jour du Jugement avec tous les hommes et ils se lèveront contre cette génération et la condamneront. Car ils ont fait pénitence à la voix du prophète Jonas et vous pas. Et ici il y a quelqu'un qui est plus que Jonas. Et ainsi ressuscitera et se dressera contre vous la Reine du Midi et elle vous condamnera, parce qu'elle est venue des confins de la terre pour entendre la Sagesse de Salomon. Et ici, il y a quelqu'un qui est plus que Salomon."        

"Pourquoi dis-tu que cette génération est adultère et perverse ? Elle ne l'est pas plus que les autres. Il y a les mêmes saints qu'il y avait dans les autres. La société d'Israël n'a pas changé. Tu nous offenses."      

"C'est vous qui vous offensez de vous-mêmes en nuisant à vos âmes, car vous les éloignez de la Vérité, et du Salut par conséquent. Mais je vais vous répondre quand même. Cette génération n'est sainte que dans ses vêtements et son extérieur.

Intérieurement elle n'est pas sainte. Il y a en Israël les mêmes noms pour désigner1es mêmes choses, mais il n'y a pas la réalité des choses. Ce sont les mêmes coutumes, les mêmes vêtements et les mêmes rites, mais il leur manque l'esprit. Vous êtes adultères parce que vous avez répudié le mariage spirituel avec la Loi divine, et dans une seconde union adultère, vous avez épousé la loi de Satan. Vous n'êtes circoncis que dans un membre caduc. Le cœur n'est plus circoncis; Et vous êtes mauvais parce que vous vous êtes vendus au Mauvais. J'ai parlé."          
       
"Tu nous offenses trop, mais pourquoi, s'il en est ainsi, ne délivres-tu pas Israël du démon pour qu'il devienne saint ?"            

"Israël en a-t-il la volonté ? Non. Ils l'ont, ces pauvres qui viennent pour être délivrés du démon parce qu'ils le sentent en eux comme un fardeau et une honte. Vous vous ne ressentez pas cela. Et c'est inutilement que vous en seriez délivrés, parce que, n'ayant pas la volonté de l'être, vous seriez tout de suite repris et d'une manière encore plus forte. Quand un esprit immonde est sorti d'un homme, il erre dans des lieux arides pour chercher du repos et ne le trouve pas. Notez qu'il ne s'agit pas de lieux matériellement arides. Ils sont arides parce qu'ils lui sont hostiles en ne l'accueillant pas, comme la terre aride est hostile à la semence. Alors il dit: "Je reviendrai à ma maison d'où j'ai été chassé de force et contre ma volonté. Et je suis certain qu'il m’accueillera et me donnera le repos". En effet; il revient vers celui qui lui appartenait et souvent il le trouve disposé à l'accueillir parce que, je vous le dis en vérité, que l'homme a plutôt la nostalgie de Satan que celle de Dieu, et si Satan ne s’empare pas de ses membres par une autre possession, il se lamente. Il s'en va donc, et il trouve la maison vide, balayée, ornée, parfumée par la pureté  .

Alors il va prendre sept autres démons parce qu'il ne veut plus la perdre et, avec ces sept esprits pires que lui, il y entre et s'y établissent tous. Et ce second état de quelqu'un qui s'est converti une première fois et qui s'est perverti une seconde fois est pire que le premier. Car le démon peut apprécier à quel point cet homme est affectionné à Satan et ingrat envers Dieu et parce qu'aussi Dieu ne revient pas là où on a piétiné ses grâces, et ceux qui ont déjà éprouvé une possession rouvrent leurs bras à une possession plus forte. La rechute dans le satanisme est pire qu'une rechute dans une phtisie mortelle déjà guérie une première fois. Elle n'est plus susceptible d'amélioration ni de guéri- son. Ainsi en sera-t-il aussi de cette génération qui, convertie par le Baptiste, a voulu de nouveau être pécheresse parce qu'elle est affectionnée au Mauvais et non pas à Moi."          

Une rumeur qui ne vient pas d'une approbation ou d'une protestation court à travers la foule qui se presse maintenant si nombreuse que la rue est pleine outre le jardin et la terrasse. Il y a des gens à cheval sur le muret, d'autres qui sont sur le figuier du jardin et sur les arbres des jardins voisins, car tout le monde veut entendre la discussion entre Jésus et ses ennemis. La rumeur, comme un flot qui arrive du large au rivage, arrive de bouche en bouche jusqu'aux apôtres qui sont le plus près de Jésus, c'est-à-dire Pierre, Jean, le Zélote et les fils d'Alphée. Les autres, en effet, sont les uns sur la terrasse, les autres dans la cuisine, sauf Judas Iscariote qui est sur la route, parmi la foule.                  

Et Pierre, Jean, le Zélote et les fils d'Alphée saisissent cette rumeur et disent à Jésus : "Maître, il y a ta Mère et tes frères. Ils sont là dehors, sur la route, et ils te cherchent car ils veulent te parler. Donne l'ordre à la foule de s'écarter pour qu'ils puissent venir vers Toi, parce que c'est sûrement un motif important qui les a amenés jusqu'ici pour te chercher."

Jésus lève la tête et voit, derrière les gens, le visage angoissé de sa Mère qui lutte pour ne pas pleurer pendant que Joseph d'Alphée lui parle tout excité, et il voit les signes de dénégation de sa Mère, répétés, énergiques, malgré l'insistance de Joseph. Il voit aussi le visage embarrassé de Simon (d’Alphée) qui est visiblement affligé, dégoûté... Mais Jésus ne sourit pas et ne donne pas d'ordre. Il laisse l'Affligée à sa douleur et ses cousins là où ils sont.            

Il abaisse les yeux sur la foule et, répondant aux apôtres qui sont près de Lui, il répond aussi à ceux qui sont loin et qui essaient de faire valoir le sang plus que le devoir. "Qui est ma Mère ? Qui sont mes frères ?" Il tourne son regard sévère, dans son visage qui pâlit à cause de la violence qu'il doit se faire pour placer le devoir au-dessus de l'affection et du sang et pour désavouer le lien qui l'attache à la Mère, pour servir le Père et il dit, en désignant d'un large geste la foule qui s'empresse autour de Lui, à la lumière rouge des torches et à celle argentée de la lune presque pleine : "Voici ma mère et voici mes frères. Ceux qui font la volonté de Dieu sont mes frères et mes sœurs, ils sont ma mère. Je n'en ai pas d'autres. Et les miens seront tels si les premiers et avec une plus grande perfection que tous les autres ils feront la volonté de Dieu jusqu'au sacrifice total de toute autre volonté ou voix du sang et des affections."    

La foule fait entendre un murmure plus fort, comme celle d'une mer soudain soulevée par le vent.      

Les scribes se mettent à fuir en disant : "C'est un possédé. Il renie jusqu'à son sang !"

Les parents avancent en disant : "C'est un fou ! Il torture jusqu'à sa Mère !"          

Les apôtres disent : "En vérité cette parole est toute héroïsme !"

La foule dit : "Comme il nous aime !"

À grand-peine, Marie avec Joseph et Simon fendent la foule. Marie n'est que douceur, Joseph absolument furieux, Simon embarrassé. Ils arrivent près de Jésus.            

Et Joseph l'attaque tout de suite : "Tu es fou ! Tu offenses tout le monde. Tu ne respectes pas même ta Mère. Mais, maintenant, je suis ici, moi, et je t'en empêcherai. Est-il vrai que tu vas comme ouvrier çà et là ? Et alors, si c'est vrai, pourquoi ne travailles-tu pas dans ta boutique pour nourrir ta Mère ? Pourquoi mens-tu en disant que ton travail c'est la prédication, paresseux et ingrat que tu es, si ensuite tu vas travailler pour de l'argent dans une maison étrangère ? Vraiment, tu me sembles possédé par un démon qui te fait divaguer. Réponds !" Jésus se retourne et prend par la main le petit Joseph, l'approche près de Lui et le lève en le prenant par dessous les bras et dit : "Mon travail a été de donner à manger à cet innocent et à ses parents et de les persuader que Dieu est bon, Il a été de prêcher à Corozaïn l'humilité et la charité. Et pas seulement à Corozaïn, mais aussi à toi, Joseph, frère injuste. Mais Moi, je te pardonne parce que je sais que tu as été mordu par les dents de serpent. Et je te pardonne aussi à toi, Simon inconstant. Je n'ai rien à pardonner à ma Mère ni à me faire pardonner par elle parce qu'Elle juge avec justice. Que le monde fasse ce qu'il veut. Moi, je fais ce que Dieu veut et, avec la bénédiction du Père et de ma Mère, je suis heureux plus que si le monde entier m'acclamait roi selon le monde. Viens, Mère, ne pleure pas. Eux ne savent pas ce qu'ils font. Pardonne-leur."          

"Oh ! mon Fils ! Je sais. Tu sais. Il n'y a rien d'autre à dire..."        

"Il n'y a rien d'autre à dire aux gens que ceci : "Allez en paix"

Jésus bénit la foule puis, tenant Marie de la main droite et de la gauche l'enfant, il se dirige vers l'escalier et le monte le premier.
 
*

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#130

Tome : 4/132

https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus



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Jésus guérit un possédé aveugle
Maud
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Ven 2 Aoû 2013 - 7:41

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_34

La mort de Jean-Baptiste

Jésus est en train de guérir des malades, sans autre assistance que celle de Manaën. Ils sont dans la maison de Capharnaüm, dans le jardin ombragé à cette heure matinale. Manaën n'a plus de précieuse ceinture ni de lame d'or au front. Son vêtement est retenu serré par un cordon de laine et son couvre-chef par une bande étroite de toile. Jésus est tête nue comme toujours quand il est à la maison.

Après avoir fini de guérir et de consoler les malades, Jésus monte avec Manaën dans la chambre du haut et ils s'assoient tous les deux sur Je bord de la fenêtre qui regarde la colline, parce que le côté du lac est tout inondé par le soleil, encore bien chaud bien que la canicule soit passée depuis quelque temps.

"D'ici peu les vendanges vont commencer" dit Manaën,

"Oui, et puis les Tabernacles vont arriver et l'hiver sera vite là, Toi, quand comptes-tu partir ?"

"Hum !... Moi je ne partirais jamais... Mais je pense au Baptiste, Hérode est un faible. Quand on a su l'influencer en bien, il ne devient pas bon, il reste au moins… non sanguinaire. Mais peu nombreux sont ceux qui lui donnent de bons conseils. Et cette femme !… Cette femme !… Mais je voudrais rester ici jusqu'au retour de tes apôtres. Non pas que je présume beaucoup de moi… mais je vaux encore quelque chose… bien que mon crédit soit très diminué depuis qu'ils ont compris que je suis les chemins du Bien. Mais cela ne m'importe pas. Je voudrais avoir le vrai courage de tout abandonner pour te suivre complètement, comme ces disciples que tu attends, Mais y réussirai-je jamais ? Nous qui ne sommes pas du peuple, nous hésitons davantage à te suivre, Pourquoi ?"

"Parce que pour vous retenir, vous avez les tentacules des pauvres richesses."

"A vrai dire je sais aussi que certains qui ne sont pas riches, à proprement parler, mais savants ou en passe de le devenir, eux aussi ne viennent pas."

"Eux aussi ont les tentacules des pauvres richesses qui les retiennent. On n'est pas riche seulement d'argent. Il y a aussi la richesse du savoir. Peu de gens arrivent à reconnaître comme Salomon : "Vanité des vanités. Tout n'est que vanité",[1][1] reprise et amplifiée non seulement matériellement mais en profondeur dans le Cioelet. As-tu cette pensée présente à l'esprit ? La science humaine est vanité, car augmenter seulement le savoir humain "c'est fatigue et affliction de l'esprit et qui développe la science développe aussi les ennuis", En vérité je te dis qu'il en est ainsi, Et je dis aussi qu'il n'en serait pas ainsi si la science humaine était soutenue et consolidée par la sagesse surnaturelle et le saint amour de Dieu.

Le plaisir est vanité parce qu'il ne dure pas, mais se dissipe rapidement après avoir brûlé en laissant cendres et vide, Les biens accumulés par des industries variées sont vanité pour l'homme qui meurt et qui les laisse à d'autres et qu'avec ses biens il ne peut repousser la mort. La femme, vue en tant que femme et désirée comme telle, est vanité. On en conclut que l'unique chose qui ne soit pas vanité, c'est la sainte crainte de Dieu et l'obéissance à ses commandements, c'est-à-dire la sagesse de l'homme qui n'est pas seulement chair mais possède la seconde nature : la spirituelle. Qui sait conclure ainsi et vouloir, sait se détacher de tout tentacule de pauvre possession et aller librement à la rencontre du Soleil.

"Je veux me rappeler ces paroles. Combien tu m'as donné en ces jours ! Maintenant je peux aller dans les laideurs de la Cour, qui ne paraît lumineuse qu'aux sots, qui paraît puissante et libre et n'est que misère, prison et ténèbre, et y aller avec un trésor qui me permettra d'y vivre mieux en attendant le mieux. Mais arriverai-je jamais à ce mieux qui consiste à t'appartenir totalement ?"

"Tu y arriveras."

"Quand ? L'an prochain ? Ou plus tard ? Ou quand la vieillesse me rendra sage ?"
"Tu y arriveras en atteignant la maturité d'esprit et la perfection du vouloir dans le déroulement de quelques heures."

Manaën le regard pensif, interrogateur... Mais il ne demande pas autre chose.
Un silence. Puis Jésus dit : "As-tu jamais approché Lazare de Béthanie ?"

"Non, Maître. Je peux dire que non. Que s'il y a eu quelque rencontre, cela ne peut s'appeler amitié. Tu sais... Hérode avec moi, et Hérode contre lui... Donc..."

"Lazare maintenant te verrait au-delà des choses, en Dieu. Tu dois chercher à t'en approcher comme condisciple."

"Je le ferai, si tu le veux..."

Des voix de gens agités se font entendre dans1e jardin. Ils demandent avec anxiété : "Le Maître ! Le Maître ! Est-il ici ?"

La voix chantante de la maîtresse de maison leur répond : "Il est dans la chambre du haut. Qui êtes-vous ? Des malades ?"

"Non, des disciples de Jean et nous voulons Jésus de Nazareth."

Jésus se présente à la fenêtre en disant : "La paix soit à vous... Oh ! C'est vous ? Venez ! Venez !"

Ce sont les trois bergers : Jean, Matthias et Siméon. "Oh! Maître !" disent-ils en levant la tête et en montrant un visage affligé. Même la vue de Jésus ne les rassérène pas.
Jésus quitte la pièce en allant à leur rencontre sur la terrasse. Manaën le suit. Ils se rencontrent justement là où l'escalier débouche sur la terrasse ensoleillée.

Les trois s'agenouillent en baisant le sol. Et puis Jean dit, au nom de tous : "C'est l'heure de nous recueillir, Seigneur, parce que nous sommes ton héritage" et des larmes descendent sur le visage du disciple et de ses compagnons.

Jésus et Manaën poussent un seul cri : "Jean !?"

"On l'a tué..."

La parole tombe comme si c'était un énorme fracas qui couvre toute rumeur du monde. Et pourtant elle a été dite très doucement. Mais elle pétrifie celui qui la dit et ceux qui l'entendent. Il semble que la terre, pour la recueillir et pour frémir d'horreur, suspende toute rumeur tant il y a un moment de silence profond et de profonde immobilité chez les animaux, dans les frondaisons, dans l'air. Suspendu le roucoulement des colombes, coupée la flûte d'un merle, rendu muet le chœur des passereaux, et comme si s'était brisé tout d'un coup son organe, une cigale qui stridule se tait à l'improviste pendant que s'arrête le vent qui caressait les pampres et les feuilles, en faisant un bruit qui imite le froissement de la soie et le grincement des pieux.

Jésus devient d'une pâleur d'ivoire alors que ses yeux se dilatent en s'humectant de larmes. Il ouvre les bras en parlant, et sa voix est profonde par l'effort qu'il fait pour la rendre assurée : "Paix au martyr de la justice et à mon Précurseur" Puis il croise les bras et recueille son esprit et certainement il prie, en s'unissant à l'Esprit de Dieu et à celui du Baptiste.

Manaën n'ose pas faire un geste. Au contraire de Jésus, il a vivement rougi et il a eu un mouvement de colère. Puis il s'est raidi, et tout son trouble se manifeste par le mouvement mécanique de sa main droite qui tiraille le cordon de son vêtement et de sa main gauche qui, involontairement, cherche le poignard... et Manaën secoue la tête en se plaignant de la faiblesse de son esprit qui ne se souvient pas qu'il s'est désarmé pour être "le disciple de Celui qui est doux, auprès de Celui qui est doux"

Jésus rouvre sa bouche et ses yeux. Son visage, son regard, sa voix ont repris la majesté divine qui Lui est habituelle. Il ne Lui reste qu'une tristesse grave que tempère la paix. "Venez. Vous allez me raconter. A partir d'aujourd'hui vous êtes miens."
Et il les conduit dans la pièce dont il ferme la porte laissant les rideaux à demi-fermés pour tempérer la lumière et créer une atmosphère de recueillement autour de leur douleur et de la beauté de la mort du Baptiste, pour mettre une séparation entre cette perfection de vie et le monde corrompu. "Parlez" commande-t-il.

Manaën semble pétrifié. Il est près du groupe mais ne dit pas un mot. "C'était le soir de la fête... L'événement était imprévisible... Deux heures seulement auparavant, Hérode s'était entretenu avec Jean et l'avait congédié avec bienveillance... Et peu, peu avant qu'arrivât... l'homicide, le martyre, le crime, la glorification, il avait envoyé au prisonnier un serviteur avec des fruits glacés et des vins rares. Jean nous avait distribué ces choses... Lui n'a jamais changé son austérité... Il n'y avait que nous parce que, grâce à Manaën, nous étions au palais pour servir aux cuisines et aux écuries. Et c'était une faveur qui nous permettait de voir toujours notre Jean... Nous étions aux cuisines, Jean et moi, pendant que Siméon surveillait les serviteurs de l'écurie pour qu'ils traitassent avec soin les montures des hôtes... Le palais était plein de grands, de chefs militaires et de seigneurs de Galilée. Hérodiade s'était enfermée dans ses appartements à la suite d'une violente scène entre elle et Hérode, survenue le matin..."

Manaën interrompt : "Mais quand la hyène est-elle venue ?"

"Deux jours avant. On ne l'attendait pas... Elle avait dit au monarque qu'elle ne pouvait vivre loin de lui et être absente le jour de sa fête. Vipère et magicienne comme toujours, elle avait fait d'Hérode un jouet... Mais le matin de ce jour Hérode, bien que déjà ivre de vin et de luxure, avait refusé d'accorder à la femme ce qu'elle demandait à grands cris... Et personne ne pensait que c'était la vie de Jean !...

Elle était restée dans ses appartements, dédaigneuse. Elle avait renvoyé les mets royaux envoyés par Hérode dans de la vaisselle précieuse. Elle avait gardé seulement un plateau précieux plein de fruits, et en échange elle avait donné pour Hérode une amphore de vin drogué,.. Drogué... Ah ! Ivre comme il l'était, sa nature vicieuse suffisait bien pour le pousser au crime !

Par ceux qui faisaient le service de la table nous avons su, qu'après la danse des mimes de la cour ou plutôt au milieu, Salomé avait fait irruption en dansant dans la salle du banquet, et les mimes, devant la princesse, s'étaient plaquées contre les murs. La danse était parfaite, nous a-t-on dit, lubrique et parfaite. Digne des hôtes... Hérode... Oh ! peut-être un nouveau désir d'inceste fermentait en son intérieur !... Hérode, à la fin de cette danse dit, enthousiasmé, à Salomé : "Tu as bien dansé ! Je jure que tu as mérité une récompense. Je jure que je te la donnerai. Je jure que je te donnerai tout ce que tu peux me demander. Je le jure en présence de tous. Et une parole de roi est fidèle, même sans serments. Demande donc ce que tu veux".

Et Salomé, feignant l'embarras, l'innocence et la modestie, s'enveloppant de ses voiles, avec une moue pudique, après tant d'impudicité, dit : "Permets-moi. ô grand, de réfléchir un moment. Je vais me retirer et puis je reviendrai, parce que ta faveur m'a troublée"... et elle se retira pour aller trouver sa mère.

Selma m'a dit qu'elle entra en riant et en disant : "Mère, tu as gagné. Donne-moi le plateau" Hérodiade, avec un cri de triomphe, ordonna à l'esclave de remettre à sa fille le plateau qu'elle avait conservé auparavant, en disant : "Va, et reviens avec la tête haïe et je t'habillerai de perles et d'or". Et Selma, horrifiée, obéit...

Salomé rentra en dansant dans la salle et, en dansant, alla se prosterner aux pieds du roi, Elle dit : "Sur ce plateau que tu as envoyé à ma mère, pour marquer que tu l'aimes et que tu m'aimes, je veux la tête de Jean. Et puis je danserai encore, puisque cela te plaît tant. Je danserai la danse de la victoire parce que j'ai vaincu ! Je t'ai vaincu, roi ! J'ai vaincu la vie et je suis heureuse !" Voilà ce qu'elle a dit et que nous a répété un échanson ami.

Et Hérode se troubla, pris entre deux décisions : être fidèle à sa parole, être juste. Mais il ne sut pas être juste, car c'est un injuste. Il fit signe au bourreau qui était derrière le siège royal, et celui-ci, ayant pris des mains de Salomé le plateau qu'elle présentait, descendit de la salle du festin vers les pièces du bas. Nous le vîmes, Jean et moi, traverser la cour... et peu après nous entendîmes le cri de Siméon : "Assassins !" et puis nous le vîmes repasser avec la tête sur le plateau... Jean, ton Précurseur était mort..."

"Siméon, peux-tu me dire comment il est mort ?" demande Jésus après un moment.
"Oui. Il était en prière... Il m'avait dit auparavant : "D'ici peu les deux envoyés vont revenir et ceux qui ne croient pas croiront. Mais, cependant, rappelle-toi que si je ne vivais plus à leur retour, comme quelqu'un qui est près de la mort, je te dis encore pour que tu le leur redises : 'Jésus de Nazareth est le vrai Messie' ". Il pensait toujours à Toi... Le bourreau entra. Je criai à haute voix. Jean leva la tête et le vit, Il se leva et dit : "Tu ne peux que m'enlever la vie.

Mais la vérité qui dure, c'est qu'il n'est pas permis de faire le mal". Et il allait me dire quelque chose quand le .bourreau fit tournoyer sa lourde épée, pendant que Jean était debout, et la tête tomba du buste avec un grand flot de sang qui rougit sa peau de chèvre et rendit blanc comme de la cire le visage maigre où les  yeux restèrent vivants, ouverts, accusateurs. Elle roula à mes pieds... Je tombai en même temps que son corps, évanoui par le trop de douleur... Après... après… Après qu'Hérodiade l'eut lacérée, la tête fut jetée aux chiens. Mais nous la recueillîmes promptement et nous l'attachâmes avec le tronc dans un voile précieux. De nuit nous avons recomposé le corps et nous l'avons transporté hors de Machéronte. Nous l'avons embaumé dans un bosquet d'acacias tout près de là dès le lever du soleil avec l'aide d'autres disciples... Mais il fut encore pris pour être de nouveau lacéré. Car elle ne peut le détruire et elle ne peut lui pardonner... Et ses esclaves, craignant d'être mis à mort, ont été plus féroces que des chacals pour nous enlever cette tête. Si tu avais été là, Manaën..."

"Si j'y avais été... Mais c'est sa malédiction, cette tête... Cela n'enlève rien à la gloire du Précurseur même si le corps est incomplet. N'est-ce pas, Maître ?"

"C'est vrai. Même si les chiens l'avaient détruit, sa gloire n'aurait pas changé."

"Et sa parole n'a pas changé, Maître. Ses yeux, bien que blessés, lacérés, disent encore : "Cela ne t'est pas permis". Mais nous l'avons perdu !" dit Mathias.

"Et maintenant nous sommes à Toi, parce que c'est ce que lui a dit, en disant aussi que tu le sais déjà."

"Oui. Depuis des mois vous m'appartenez. Comment êtes-vous venus ?"

"A pied, par étapes. Long, pénible le chemin, sous le soleil brûlant et parmi les sables brûlants, encore plus brûlant par la douleur. Il y a environ vingt jours que nous marchons..."

"Maintenant vous allez vous reposer."

Manaën demande : "Dites : est-ce que Hérode ne s'est pas étonné de mon absence ?"
"Si. Il a été d'abord inquiet, puis furieux mais passée sa fureur, il a dit : "Un juge de moins"; C'est ce que nous a rapporté l'échanson ami."

Jésus dit : "Un juge de moins ! Il a Dieu pour juge et cela lui suffit. Venez où nous dormons. Vous êtes fatigués et poussiéreux, vous trouverez des vêtements et des sandales de vos compagnons. Prenez-les, changez-vous. Ce qui appartient à l'un, appartient à tous. Toi, Mathias, qui es grand, tu peux prendre l’un de mes vêtements. Puis nous pourvoirons. Dans la soirée, puisque c'est la veille du sabbat, mes apôtres viendront. La semaine prochaine Isaac viendra avec ses disciples, puis viendront Benjamin et Daniel, après les Tabernacles, Élie, Joseph et Lévi viendront aussi. Il est temps qu'aux douze s'unissent les autres. Allez maintenant vous reposer."

Manaën les accompagne et puis revient. Jésus reste avec Manaën. Il s'assied, pensif, visiblement attristé, la tête inclinée sur la main, le coude appuyé sur le genou pour le soutenir. Manaën est assis près de la table et ne bouge pas. Mais il est sombre; Son visage est une tempête.

Longtemps après, Jésus lève la tête, le regarde et demande : "Et toi ? Que vas-tu faire maintenant ?"
"Je ne le sais pas encore... Le projet de rester à Machéronte est fini. Mais je voudrais encore rester près de la cour, pour savoir... et ainsi pouvoir te protéger."

"Il te conviendrait mieux de me suivre sans atermoiement. Mais je ne te force pas. Tu viendras quand sera détruit, molécule après molécule, le vieux Manaën."

"Je voudrais aussi enlever cette tête à cette femme. Elle n'est pas digne de la posséder..."

Jésus esquisse un pâle sourire et dit franchement : "Et puis, tu n'es pas encore mort aux richesses humaines, mais tu m'es quand même cher. Je sais que je ne te perds pas, même si j'attends. Je sais attendre..."

"Maître, je voudrais te donner ma générosité pour te consoler... parce que tu souffres. Je le vois."

"C'est vrai. Je souffre. Beaucoup ! Beaucoup !..."

"Seulement pour Jean ? Je ne crois pas. Tu le sais en paix."

"Je le sais en paix et je le sens tout près."

"Et alors ?
"
"Et alors !... Manaën, qu'est-ce que l'aube précède ?"

"Le jour, Maître. Pourquoi le demandes-tu ?"

"Parce que la mort de Jean précède le jour où je serai le Rédempteur. Et ce qu'il y a d'humain en Moi frémit à cette pensée... Manaën, je vais sur la colline. Toi reste pour recevoir ceux qui viennent, pour secourir ceux qui sont déjà venus. Reste jusqu'à mon retour. Puis... tu feras ce que tu voudras. Adieu."

Et Jésus quitte la pièce. Il descend doucement l'escalier, traverse le jardinet, par derrière, il prend un sentier au milieu des jardins abandonnés et des vergers d'oliviers, de pommiers, de vignes et de figuiers. Il remonte la pente d'une petite colline d'où il disparaît à ma vue.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4 /133

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La Mort de Jean le Baptiste
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par AZUR Ven 2 Aoû 2013 - 7:49

Merci, Maud.:-)
Je suis le post sans intervenir même si j'ai dépassé le tome 4 depuis longtemps.
Je me suis arrêtée à la Passion: incapable de relire ces horreurs...... :-(

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Message par Maud Sam 3 Aoû 2013 - 6:11

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_35

"Allons à Tarichée"

Il fait nuit quand Jésus revient à la maison. Il entre sans bruit dans le jardin, s'arrête un instant devant la cuisine sombre. Il voit qu'elle est vide. Il se rend dans les deux pièces où sont les nattes et les lits. Vides, elles aussi. Seuls les vêtements qu'on a changés, en tas par terre, indiquent que les apôtres sont revenus. La maison semble inhabitée, tant elle est silencieuse.

Jésus, en faisant moins de bruit qu'une ombre, monte l'escalier, blancheur dans la blancheur de la pleine lune, et arrive sur la terrasse. Il la parcourt. Il semble un spectre qui se meut sans bruit, un spectre lumineux. Dans l'éclat de la lumière lunaire, il semble s'affiner, grandir encore. Il lève avec la main le rideau qui est à la porte de la chambre du haut. Il était resté abaissé depuis le moment où les disciples de Jean y étaient entrés avec Jésus. A l'intérieur, assis ça et là, en groupes ou seuls, il y a les apôtres avec les disciples de Jean et Manaën, et endormi avec la tête sur les genoux de Pierre, il y a Margziam. La lune se charge d'éclairer la pièce en entrant avec ses flots phosphoriques par les fenêtres ouvertes. Personne ne parle. Et personne ne dort, sauf l'enfant assis par terre sur une natte.

Jésus entre doucement, et le premier qui le voit c'est Thomas. « Oh ! Maître ! » dit-il en sursautant.

Tous les autres se secouent. Pierre, dans son impétuosité va se lever brusquement, mais il se souvient de l'enfant et le fait douce- ment, en appuyant la tête brune de Margziam sur son siège, de sorte qu'il arrive le dernier près de Jésus pendant que le Maître, avec la voix fatiguée de quelqu'un qui a beaucoup souffert, répond à Jean, Jacques et André qui Lui disent leur douleur : « Je le comprends. Mais seul celui qui ne croit pas doit se sentir désolé par une mort. Pas nous qui savons et croyons. Jean n'est plus séparé de nous. Il l'était auparavant. Auparavant, il nous séparait, même. Ou avec Moi, ou avec lui. Maintenant c'est fini. Où il est, Moi, je suis. Il est près de Moi. »

Pierre passe sa tête grisonnante au milieu des têtes jeunes et Jésus le voit : « Toi aussi, tu as pleuré, Simon de Jonas ! » et Pierre, d'une voix plus rauque qu'à l'ordinaire :

« Oui, Seigneur, car moi aussi j'avais été disciple de Jean... Et puis... et puis... Et penser que vendredi dernier je m'attristais que la présence des pharisiens nous aurait rempli d'amertume le sabbat ! Celui-ci, oui, c'est un sabbat d'amertume ! J'avais amené l'enfant... pour avoir un sabbat encore plus beau... Au contraire... »

« Ne te laisse pas abattre, Simon de Jonas. Jean n'est pas perdu. Je te le dis aussi à toi. Et, en échange, nous avons trois disciples bien formés. Où est l'enfant ? »
« Là, Maître. Il dort... »

« Laisse-le dormir » dit Jésus en se penchant sur la petite tête brune qui dort tranquille. Et puis il demande encore : « Avez-vous soupé ? »

« Non, Maître, Nous t'attendions et nous étions préoccupé maintenant à cause du retard, ne sachant pas où te chercher... Il nous semblait t'avoir perdu Toi aussi. »

« Nous avons encore le temps de rester ensemble. Allons, préparez le souper parce que, après, nous allons ailleurs. J'ai besoin de m'isoler parmi des amis et demain, si nous restons ici, il y aura toujours des personnes pour nous entourer. »

« Et moi, je te jure que je ne les supporterais pas, spécialement ces manœuvres de serpents des âmes des pharisiens. Et ce serait dangereux s'il leur échappait même un sourire s'adressant à nous, dans la synagogue ! »

« Du calme, Simon !... Mais Moi, j'y avais pensé aussi. C'est pour cela que je suis revenu vous prendre avec Moi. »

A la lueur des petites lampes allumées des deux côtés de la table, on voit mieux l'altération des visages. Seul Jésus garde sa majesté solennelle et Margziam sourit dans son sommeil.

« L'enfant a déjà mangé » explique Simon.

« Il vaut mieux alors le laisser dormir » dit Jésus.

Et, au milieu des siens, il offre et distribue un peu de nourriture que l'on mange sans appétit. Et le souper est vite terminé.

« Dites-moi, maintenant, ce que vous avez fait... » dit Jésus pour les encourager.

« Moi, je suis allé avec Philippe dans les campagnes de Bethsaïda. Nous avons évangélisé et guéri un enfant malade » dit Pierre.

« En réalité, c'est Simon qui l'a guéri » dit Philippe qui ne veut pas s'attribuer une gloire qui ne lui appartient pas.

«Oh ! Seigneur ! Je ne sais pas comment j'ai fait. J'ai prié beaucoup, de tout mon cœur, parce que le petit malade me faisait pitié. Puis, je l'ai oint avec de 1'huile et je l'ai frotté avec mes grosses mains... et il a guéri. Quand j'ai vu son visage se colorer et ses yeux s'ouvrir, revivre en somme, j'ai eu presque peur. »

Jésus lui met la main sur la tête, sans parler.

« Jean a beaucoup étonné parce qu'il avait chassé un démon, mais c'est à moi qu'il est revenu de parler » dit Thomas.

« Ton frère Jude l'a fait aussi » dit Mathieu.

« Alors même André » dit Jacques d'Alphée.

« De son côté, Simon le Zélote a guéri un lépreux. Oh ! Il n'a pas eu peur de le toucher ! Mais il m'a dit ensuite : "Ne crains pas. Par la volonté de Dieu, aucun mal physique ne s'attaque à nous" » dit Barthélemy.

« Tu as bien parlé, Simon. Et vous deux ? » demande Jésus à Jacques de Zébédée et à l'Iscariote, qui se trouvent un peu loin, le premier qui parle avec les trois disciples de Jean, le second seul et renfrogné.

« Oh ! Moi, je n'ai rien fait » dit Jacques. « Mais Judas a fait trois miracles formidables : un aveugle, un paralytique, un possédé, A moi, il me semblait un lunatique, mais les gens l'appelaient ainsi... »

« Et toi, tu nous fais cette tête, alors que Dieu t'a tant aidé ? »dit Pierre.

« Je sais être humble, moi aussi » répond l'Iscariote.

« Et ensuite nous avons été reçus par un pharisien. Moi, je me trouvais mal à l'aise. Mais Judas sait mieux s'y prendre et l'a vraiment apprivoisé. Le premier jour, il était sur ses gardes mais ensuite... N'est-ce pas, Judas ? »

Judas acquiesce sans parler.

« Très bien. Et vous ferez toujours mieux. La semaine prochaine, nous restons ensemble. En attendant... Simon, va préparer les barques. Toi aussi, Jacques. »

« Pour tous, Maître ? Nous n'y tiendrons pas tous. »

« Ne peux-tu pas en avoir une autre ? »

« En la demandant à mon beau-frère, oui. J'y vais. »

« Va, et après l'avoir fait, reviens tout de suite et ne donne pas beaucoup d'explications. »

Les quatre pêcheurs partent. Les autres descendent prendre sacs et manteaux. Il reste Manaën avec Jésus. L'enfant continue de dormir.

« Maître, tu vas loin ? »

« Je ne sais pas encore... Eux sont fatigués et affligés. Moi aussi. Je compte aller à Tarichée, dans les campagnes, pour nous isoler et être en paix. »

« J'ai mon cheval, Maître, Mais, si tu le permets, je vais venir en suivant le lac. Tu y resteras longtemps ? »

« Peut-être toute la semaine. Pas davantage. »

« Alors, je vais venir. Maître, bénis-moi en ce premier adieu. Et enlève-moi un poids du cœur. »

« Lequel, Manaën ? »

« J'ai le remords d'avoir laissé Jean. Peut-être, si j'y avais été... »

« Non. C'était son heure. Et lui certainement a été content de te voir venir à Moi. N'aie pas ce poids. Cherche, au contraire, à te libérer vite et bien de l'unique poids que tu as : le, goût d'être homme. Deviens esprit, Manaën. Tu le peux. Tu as en toi la capacité de l'être. Adieu; Manaën. Ma paix soit avec toi. Nous nous reverrons bientôt en Judée. »
Manaën s'agenouille et Jésus le bénit. Puis il le lève et l'embrasse.

Les autres rentrent et se saluent entre eux, aussi bien les apôtres que les disciples de Jean. Viennent, en dernier lieu, les pêcheurs : « C'est fait, Maître. Nous pouvons partir. »

« C'est bien. Saluez Manaën qui reste ici jusqu'au crépuscule de demain. Rassemblez les vivres, prenez de l'eau et partons. Faites peu de bruit. »
Pierre se penche pour réveiller Margziam.

« Non, laisse-le. Il pourrait pleurer. Je le prends Moi dans mes bras » dit Jésus et il soulève délicatement l'enfant qui gémit un peu, mais instinctivement se met à l'aise dans les bras de Jésus.

Ils éteignent les lampes. Ils sortent. Ils ferment la porte. Ils descendent. Au seuil du jardin, ils saluent de nouveau Manaën et puis, en file, le long du chemin plein de lune, ils se rendent au lac : immense miroir d'argent sous la lune au zénith. Trois taches rouges sur le miroir tranquille, c'est ce que paraissent les trois fanaux des proues déjà immergées. Ils montent en se répartissant dans les barques, les pêcheurs montent les derniers. Pierre et un garçon là où est Jésus, Jean et André dans la seconde, Jacques et un garçon dans la troisième.

« Où allons-nous, Maître ? » demande Pierre.

« A Tarichée. Où nous avons débarqué après le miracle des Géraséniens. Maintenant il n'y aura pas de marécage et nous y serons tranquilles. »

Pierre prend le large, et les autres avec les barques par derrière, dans le sillage de celle qui précède. Personne ne parle. Quand ils sont au large et que Capharnaüm s'évanouit dans la clarté de la lune qui uniformise tout par sa poussière d'argent, alors Pierre, comme s'il parlait à la barre du timon, dit : «Et cela me plaît. Demain, ils vont nous chercher, ma vieille, et grâce à toi ils ne nous trouveront pas. »

« A qui parles-tu, Simon ? » demande Barthélemy.

« A la barque. Ne sais-tu pas que pour les pêcheurs elle est comme une épouse ?

Combien j'ai parlé avec elle ! Plus qu'avec Porphyrée. Maître !... Est-il bien couvert, l'enfant ? Il y a de la rosée, sur le lac, la nuit... »

« Oui. Ecoute, Simon. Viens ici. Je dois te parler... »

Pierre passe la barre du timon au mousse et va vers Jésus.

« J'ai dit Tarichée. Mais il suffira d'y être après le sabbat pour saluer de nouveau Manaën. Ne pourrais-tu pas trouver un endroit près de là où nous pourrions être en paix ? »

« Oh ! Maître ! En paix; nous ou aussi les barques ? Pour elles, il faut Tarichée ou bien les ports de l'autre rive. Mais, si c'est pour nous, il suffit que tu t'enfonces au-delà du Jourdain où seuls les animaux te découvriront… et peut-être quelque pêcheur qui surveille des nasses. Nous pourrons laisser les barques à Tarichée. Nous y arriverons à l'aube et nous filerons rapidement au-delà du gué. Il est facile d'y passer en ce moment. »

« C'est bien. Nous ferons ainsi... »

« Le monde te dégoûte, Toi aussi, hein ? Tu préfères les poissons et les moustiques, hein ? Tu as raison. »

« Je n'éprouve pas de dégoût. Il ne faut pas en avoir. Mais je veux éviter que vous fassiez des scandales et je veux me consoler en votre compagnie pendant ces heures de sabbat. »

« Mon Maître !... » Pierre le baise au front et s'éloigne en essuyant une grosse larme qui veut vraiment couler de l’œil et descendre vers la barbe. Il revient à son timon et met le cap au sud avec décision pendant que la lumière de la lune décroît au coucher de la planète qui descend au-delà d'une colline, en dérobant son large visage à la vue des hommes, mais en laissant encore le ciel blanchi par sa lumière et une lueur d'argent sur la plage orientale du lac.

Le reste est couleur d'indigo foncé qu'on distingue à peine à la lumière des fanaux de proue.

*

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4/134

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♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Pierre10

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Invité Sam 3 Aoû 2013 - 6:57

Bonjour Maman Maud, Smile

C'est seulement maintenant que je découvre ton fil.

Merci Maud. Remerciement 


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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Dim 4 Aoû 2013 - 6:23

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_36

En parlant avec un scribe

Jésus met le pied sur la rive droite du Jourdain à un bon mille, peut-être plus, de la petite péninsule de Tarichée. Ce ne sont que des campagnes bien vertes car le terrain, maintenant sec mais humide en profondeur, garde en vie les plantes les plus faibles. Jésus trouve alors une foule de gens qui l'attendent.

Ses cousins viennent à sa rencontre avec Simon le Zélote : "Maître, les barques nous ont trahi... Peut-être Manaën leur a fourni une indication..."

"Maître" s'excuse Manaën, "je suis parti de nuit pour qu'on ne me voie pas et je n'ai parlé à personne. Crois-le. Plusieurs m'ont demandé où tu étais. Mais j'ai seulement dit à tous: "Il est parti". Mais je crois que le mal vient d'un pêcheur qui a dit t'avoir donné sa barque..."

"Mon imbécile de beau-frère !" tonne Pierre. "Et je lui avais dit de ne pas parler ! Et je lui avais dit que nous allions à Bethsaïda ! Et je lui avais dit que, s'il parlait, je lui arracherais la barbe ! Et je le ferai ! Pour sûr que je le ferai. Et maintenant ? Adieu paix, solitude, repos !"

"Du calme, Simon ! Nous avons déjà eu nos journées de paix. Et du reste, j'ai atteint en partie le but que je poursuivais : vous instruire, vous consoler et vous calmer pour empêcher des offenses et des heurts entre vous et les pharisiens de Capharnaüm. Maintenant allons trouver ces gens qui nous attendent. Pour récompenser leur foi et leur amour. Et même cet amour n'est- il pas pour nous un soulagement ? Nous souffrons de ce qui est de la haine. Ici il y a l'amour, et donc la joie."

Pierre se calme comme un vent qui tombe tout d'un coup. Et Jésus va vers la foule des malades qui l'attendent avec un désir marqué sur leurs figures, et il les guérit l'un après l'autre, bienveillant, patient même à l'égard d'un scribe qui Lui présente son petit enfant malade.

C'est ce scribe qui Lui dit : "Tu le vois ? Tu fuis. Mais c'est inutile. La haine et l'amour sont ingénieux pour te trouver. Ici, c'est l'amour qui t'a trouvé comme dit le Cantique. Désormais pour trop de gens tu es comme l'Époux des Cantiques et on vient à Toi comme la Sulamite va vers son époux en bravant les gardes de ronde et les quadriges d'Aminadab !"

"Pourquoi dis-tu cela ? Pourquoi ?"

"Parce que c'est vrai. Venir à Toi est dangereux parce qu'on te hait. Ne sais-tu pas que Rome te surveille et que le Temple te hait ?"

"Pourquoi me tentes-tu, homme ? Tes paroles sont des pièges pour porter à Rome et au Temple mes réponses. Je ne t'ai pas tendu un piège en guérissant ton fils..."
Le scribe, sous ce doux reproche, baisse la tête, confus, et avoue : "Je vois que réellement tu vois les cœurs des hommes. Pardonne. Je vois que réellement tu es saint. Pardonne. Oui, j'étais venu alors que fermentait en moi le levain que d'autres y avaient mis..."

"Et qui avait trouvé en toi la chaleur qui convenait pour sa fermentation."

"Oui, c'est vrai... Mais maintenant je m'en vais sans levain, ou plutôt avec un levain nouveau."

"Je le sais et n'ai pas de rancune. Beaucoup sont en faute par leur propre volonté, beaucoup par la volonté d'autrui. Différente sera la mesure dont se servira pour les juger le juste Dieu. Toi., scribe, sois juste, et à l'avenir ne corromps pas comme on t'a corrompu. Quand le monde exercera sur toi sa pression, regarde la grâce vivante qu'est ton fils, sauvé de la mort, et sois-en reconnaissant à Dieu."

"À Toi."

"A Dieu. A Lui toute gloire et louange. Je suis son Messie et je suis le premier à le louer et à le glorifier. Le premier à Lui obéir. Car l'homme ne se rabaisse pas en honorant et en servant Dieu avec fidélité, mais il se dégrade en servant le péché."

"Tu parles bien. Parles-tu toujours ainsi, à tous ?"

"A tous. Que je parle à Anna ou à Gamaliel, ou que je parle au mendiant lépreux, sur un chemin de campagne, les paroles sont les mêmes, car la Vérité est une."

"Parle, alors, car nous sommes tous ici pour mendier une de tes paroles ou l'une de tes grâces."

"Je parlerai, pour qu'on ne dise pas que je suis prévenu contre ceux qui sont honnêtes dans leurs convictions."

"Elles sont mortes, celles que j'avais. Mais c'est vrai. J'étais honnête, je croyais servir Dieu en te combattant."

"Tu es sincère, et pour cela tu mérites de comprendre Dieu qui n'est jamais mensonge. Mais tes convictions ne sont pas encore mortes. C'est Moi qui te le dis. C'est comme du chiendent qu'on a brûlé. En surface il semble détruit et en vérité il a subi un rude assaut qui l'a affaibli. Mais les racines sont vivantes, mais le terrain les nourrit, mais la rosée les invite à mettre de nouvelles tiges et celles-ci de nouvelles feuilles. Il faut surveiller pour que cela n'arrive pas ou tu seras de nouveau envahi par le chiendent. Israël a la vie dure !"

"Israël doit donc mourir ? C'est une plante mauvaise ?"

"Il doit mourir pour ressusciter."

"Une réincarnation spirituelle ?"

"Une évolution spirituelle. Il n 'y a pas de réincarnation d'aucune sorte."

"Il y en a qui y croient."

"Ils sont dans l'erreur."

"L'hellénisme a mis en nous aussi ces croyances. Et les savants s'en repaissent et s'en glorifient comme d'une très noble nourriture."

"Contradiction absurde, pour ceux qui crient à l'anathème pour la négligence de l'un des six cent treize préceptes mineurs."

"C'est vrai. Mais... c'est ainsi. On prend plaisir à imiter ce que pourtant on hait."

"Alors imitez Moi, puisque vous me haïssez. Ce sera mieux pour vous."

Le scribe doit par force esquisser un sourire devant cette sortie de Jésus. Les gens sont bouche bée à écouter et ceux qui sont loin se font répéter par les plus proches les paroles des deux.

"Mais Toi, entre nous, que penses-tu de la réincarnation ?"

"C'est une erreur. Je l'ai dit."

"Il y en a qui soutiennent que les vivants proviennent des morts et les morts des vivants, parce que qui existe ne peut se détruire."

"Ce qui est éternel, en effet, ne se détruit pas. Mais, dis-moi. Selon toi le Créateur a t-il des limites à Lui-même ?"

«Non, Maître. Le penser serait l'amoindrir."

"Tu l'as dit. Et est-il possible alors de penser que Lui permet la réincarnation d'un esprit parce qu'il ne pourrait y avoir qu'un nombre donné d'esprits ?"

"On ne devrait pas le penser, et pourtant il y en a qui le pensent."

"Et, ce qui est pire, on le pense en Israël. Cette pensée de l'immortalité de l'esprit qui est déjà grande, même si elle est unie chez un païen à une erreur d'appréciation inexacte sur la façon dont se produit cette immortalité, devrait être parfaite en Israël. Au contraire, chez ceux qui l'admettent d'après les termes de la thèse païenne, elle devient une pensée amoindrie, rabaissée, coupable.

Ce n'est pas la gloire d'une pensée qui se montre digne d'admiration pour avoir frôlé par elle seule la Vérité et qui, par conséquent, témoigne de la nature composite de l'homme comme elle l'est chez le païen à cause de son intuition d'une vie immortelle de la chose mystérieuse qu'on appelle l'âme et qui nous distingue des brutes. Mais c'est une dégradation de la pensée qui, connaissant la Divine Sagesse et le Dieu Vrai, devient matérialiste, même dans une chose aussi profondément spirituelle. Il n'y a de transmigration de l'esprit que du Créateur à l'être et de l'être au Créateur, auquel on se présente après la vie pour recevoir un jugement de vie ou de mort. Voilà la vérité. Et là où il est envoyé, il reste, pour toujours."

"Tu n'admets pas le Purgatoire ?"

"Si. Pourquoi me le demandes-tu ?"

"Parce que tu dis : "Là où on l'envoie, il reste". Le Purgatoire est temporaire."

"C'est que, dans ma pensée, je l'assimile à la Vie éternelle. Le Purgatoire est déjà "vie". Amoindrie, liée, mais toujours de la vie.

Une fois terminé le séjour temporaire dans le Purgatoire, l'esprit conquiert la Vie parfaite, 1a rejoint sans plus de limites et de liens. Il y aura deux choses qui resteront : le Ciel - l'Abîme. Le Paradis - l'Enfer. Il y aura deux catégories : les bienheureux - les damnés. Mais, de ces trois royaumes qui existent maintenant, aucun esprit ne reviendra jamais se revêtir de chair. Et cela jusqu'à la résurrection finale qui terminera pour toujours l'incarnation des esprits dans la chair, de l'immortel dans le mortel."

"De l'éternel, non ?"

"Dieu est éternel. L'éternité, c'est de n'avoir ni commencement ni fin. Et cela, c'est Dieu. L'immortalité c'est de continuer à vivre du moment où l'on a commencé à vivre. Et cela c'est pour l'esprit de l'homme. Voilà la différence."

"Tu dis : "Vie éternelle"."

"Oui. Du moment où quelqu'un est créé pour vivre, il peut par l'esprit, par la Grâce et sa volonté, arriver à la Vie éternelle, pas à l'éternité. La vie suppose un commencement. On ne dit pas "Vie de Dieu" car Dieu n'a pas eu de commencement."

"Et Toi ?"

"Moi, je vivrai parce que je suis chair aussi, et à l'esprit divin j'ai uni l'âme du Christ en une chair d'homme."


"Dieu est dit le "Vivant"."
"En effet Il ne connaît pas la mort. Lui est Vie. La Vie inépuisable. Non pas Vie de Dieu, mais Vie. Cela seulement. Ce sont des nuances, ô scribe, mais c'est de nuances que se revêt la Sagesse et la Vérité."

"Parles-tu ainsi aux gentils ?"

"Pas ainsi. Ils ne comprendraient pas, mais je leur montre le Soleil. Mais comme je le montrerais à un enfant jusqu'alors aveugle et idiot, et arrivé par miracle à la vue et à l'intelligence. Ainsi,  comme un astre, sans arriver à en expliquer la composition. Mais vous d'Israël, vous n'êtes ni aveugles ni idiots. Depuis des siècles, le doigt de Dieu vous a ouvert les yeux et éclairci l'esprit..."

"C'est vrai, Maître. Et pourtant nous sommes aveugles et idiots."

"Vous vous êtes rendus tels. Et vous ne voulez pas du miracle de Celui qui vous aime."
"Maître..."

"C'est la vérité, scribe." Celui-ci baisse la tête et se tait, Jésus le quitte et va plus loin. Et en passant, il caresse Margziam et le petit garçon du scribe qui se sont mis à jouer avec des cailloux multicolores. Sa prédication est plutôt une conversation avec tel ou tel groupe. Mais c'est une prédication continuelle car elle résout tous les doutes, éclaircit toute pensée, résume ou développe des choses déjà dites ou des idées partiellement retenues par quelqu'un.

Et les heures passent ainsi...

*

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Jésus parlant au scribe
*
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Message par Maud Lun 5 Aoû 2013 - 6:54

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_37

La première multiplication des pains

C'est toujours le même endroit. Seulement le soleil ne vient plus de l'orient en filtrant à travers le fourré qui borde le Jourdain en ce lieu sauvage près de l'endroit où les eaux du lac débouchent dans le lit du fleuve, mais il arrive, pareillement oblique, du couchant, pendant qu'il descend dans une gloire de rouge, en rayant le ciel de ses derniers rayons. Et sous l'épais feuillage, la lumière est très adoucie et tend vers les teintes paisibles du soir. Les oiseaux, enivrés du soleil qu'ils ont eu tout le jour, de la nourriture abondante qu'ils ont prise dans les campagnes voisines, se livrent à une bacchanale de trilles et de chants au sommet des arbres. Le soir tombe avec les pompes finales de la journée. Les apôtres le font remarquer à Jésus qui donne toujours son enseignement d'après les exemples qui se présentent à Lui.

"Maître, le soir approche, l'endroit est désert, éloigné des maisons et des villages, ombreux et humide. Sous peu, ici il ne sera plus possible de nous voir ni de marcher. La lune se lève tard. Renvoie le peuple pour qu'il aille à Tarichée ou aux villages du Jourdain pour acheter de la nourriture et chercher un logement."

"Il n'est pas nécessaire qu'ils s'en aillent. Donnez-leur à manger. Ils peuvent dormir ici comme ils ont dormi en m'attendant."

"Il ne nous reste que cinq pains et deux poissons, Maître, tu le sais."

"Apportez-les-moi."

"André, va chercher l'enfant. C'est lui qui garde la bourse. Il y a peu de temps il était avec le fils du scribe et deux autres, occupé à se faire des couronnes de fleurs en jouant au roi." André y va vivement et aussi Jean et Philippe se mettent à chercher Margziam dans la foule toujours en déplacement. Ils le trouvent presque en même temps, avec son sac de vivres en bandoulière, un long sarment de clématite enroulé autour de la tête et une ceinture de clématite de laquelle pend, en guise d'épée, une massette dont la garde est la massette proprement dite, la lame sa tige. Avec lui, il y en a sept autres pareillement chamarrés, et ils font un cortège au fils du scribe, un enfant très grêle, avec l’œil très sérieux de qui a tant souffert qui, plus fleuri que les autres, tient le rôle de roi.

"Viens, Margziam. Le Maître te demande !"

Margziam plante là ses amis et s'en va rapidement, sans même enlever ses... ornements floraux, mais les autres le suivent aussi et Jésus est vite entouré d'une couronne d'enfants enguirlandés. Il les caresse pendant que Philippe sort du sac un paquet avec du pain, au milieu duquel sont enveloppés deux gros poissons : deux kilos de poissons, un peu plus. Insuffisants même pour les dix-sept, ou plutôt les dix-huit avec Manaën, de la troupe de Jésus. On apporte ces vivres au Maître.

"C'est bien. Maintenant apportez-moi des paniers. Dix-sept, un pour chacun. Margziam donnera la nourriture aux enfants ..."

Jésus regarde fixement le scribe qui est toujours resté près de Lui et lui demande : "Veux-tu donner, toi aussi, la nourriture aux affamés ?"

"Cela me plairait, mais moi aussi j'en suis démuni."

"Donne la mienne. Je te le permets."

"Mais... tu as l'intention de rassasier presque cinq mille hommes, et en plus les femmes et les enfants, avec ces deux poissons et ces cinq pains ?"

"Sans aucun doute. Ne sois pas incrédule. Celui qui croit, verra s'accomplir le miracle."
"Oh ! alors, je veux bien distribuer la nourriture, moi aussi !"

"Alors, fais-toi donner un panier, toi aussi."

Les apôtres reviennent avec des paniers et des corbeilles larges et peu profonds, ou bien profonds et étroits. Et le scribe revient avec un panier plutôt petit. On se rend compte que sa foi ou son manque de foi lui a fait l’a fait choisir comme le plus grand possible.

"C'est bien. Mettez tout ici devant et faites asseoir les foules en ordre, en rangs réguliers, autant que possible."

Et pendant cette opération, Jésus élève les pains avec les poissons par dessus, les offre, prie et bénit. Le scribe ne le quitte pas un instant des yeux .Puis, Jésus rompt les cinq pains en dix-huit parts et de même les deux poissons en dix-huit parts. Il met un morceau de poisson, un bien petit morceau, dans chaque panier et fait des bouchées avec les dix-huit morceaux de pain. Chaque morceau en plusieurs bouchées. Elles sont nombreuses relativement : une vingtaine, pas plus. Chaque morceau est placé dans un panier, après avoir été fragmenté, avec le poisson.

"Et maintenant prenez et donnez à satiété. Allez. Va, Margziam, le donner à tes compagnons."

"Oh ! comme c'est lourd !" dit Margziam en soulevant son panier et en allant tout de suite vers ses petits amis. Il marche comme s'il portait un fardeau.

Les apôtres, les disciples, Manaën, le scribe le regardent partir ne sachant que penser... Puis ils prennent les paniers, et en secouant la tête, se disent l'un à l'autre : "Le gamin plaisante !  Ce n'est pas plus lourd qu'avant." Le scribe regarde aussi à l'intérieur et met la main pour tâter au fond du panier parce qu'il n'y a plus beaucoup de lumière, là, sous le couvert où Jésus se trouve, alors que plus loin, dans la clairière, il fait encore assez clair. Mais pourtant, malgré la constatation, ils vont vers les gens et commencent la distribution. Ils donnent, ils donnent, ils donnent. Et de temps à autre, ils se retournent, étonnés, de plus en plus loin, vers Jésus qui, les bras croisés, adossé à un arbre, sourit finement de leur stupeur.

La distribution est longue et abondante... Le seul qui ne manifeste pas d'étonnement c'est Margziam qui rit, heureux de remplir de pain et de poisson les mains de tant de pauvres enfants. Il est aussi le premier à revenir vers Jésus, en disant : "J'ai tant donné, tant, tant !... car je sais ce que c'est que la faim ..." et il lève son visage qui n'est plus émacié qu'en un souvenir maintenant disparu cependant il pâlit, en écarquillant les yeux... Mais Jésus le caresse et le sourire revient, lumineux, sur ce visage enfantin qui, confiant, s'appuie contre Jésus, son Maître et Protecteur.

Tout doucement les apôtres et les disciples reviennent, rendus muets par la stupeur. Le dernier, le scribe qui ne dit rien. Mais il fait un geste qui est plus qu'un discours : il s'agenouille et baise la frange du vêtement de Jésus.

"Prenez votre part, et donnez m'en un peu.  Mangeons la nourriture de Dieu."
Ils mangent en effet du pain et du poisson, chacun selon son appétit... Pendant ce temps, les gens, rassasiés, échangent leurs impressions. Même ceux qui sont autour de Jésus se risquent à parler en regardant Margziam qui, en finissant son poisson, plaisante avec les autres enfants.

"Maître" demande le scribe, "pourquoi l'enfant a-t-il tout de suite senti le poids, et nous pas ? J'ai même fouillé à l'intérieur. Il n'y avait toujours que ces quelques bouchées de pain et cet unique morceau de poisson. J'ai commencé à sentir le poids en allant vers la foule, mais si cela avait pesé pour la quantité que j'ai donné, il aurait fallu un couple de mulets pour le transport, non plus le panier, mais un char complet chargé de nourriture. Au début, j'y allais doucement... puis je me suis mis à donner, à donner, et pour ne pas être injuste, je suis revenu vers les premiers en faisant une nouvelle distribution parce qu'aux premiers j'avais donné peu de chose. Et pourtant, il y en a eu assez."

"Moi aussi, j'ai senti que le panier devenait lourd pendant que j'avançais, et tout de suite j'ai donné abondamment, car j'ai compris que tu avais fait un miracle" dit Jean.

"Moi, au contraire, je me suis arrêté et me suis assis, pour renverser sur mon vêtement le fardeau et me rendre compte... Alors j'ai vu des pains et des pains, et j'y suis allé" dit Manaën.

"Moi, je les ai même compté pour ne pas faire piètre figure. Il y avait cinquante petits pains. Je me suis dit : "Je vais les donner à cinquante personnes, et puis je reviendrai".  Et j'ai compté. Mais, arrivé à cinquante, il y avait toujours le même poids. J'ai regardé à l'intérieur. Il y en avait encore tant. Je suis allé de l'avant et j'en ai donné par centaine. Mais cela ne diminuait jamais" dit Barthélemy.

"Moi, je le reconnais, je n'y croyais pas. J'ai pris dans mes mains les bouchées de pain et ce petit morceau de poisson et je les regardais en disant : "A quoi cela va servir ? Jésus a voulu plaisanter !..." et je les regardais, je les regardais, restant caché derrière un arbre, espérant et désespérant de les voir croître. Mais c'était toujours la même chose. J'allais revenir quand Mathieu est passé et m'a dit: "Tu as vu comme ils sont beaux ?".  "Quoi ?" ai-je dit. "Mais les pains et les poissons !... " "Tu es fou ? Moi je vois toujours des morceaux de pain"

"Va les distribuer avec foi, et tu verras". J’ai jeté dans le panier ces quelques bouchées et je suis allé avec réticence… Et puis… pardonne-moi, Jésus car je suis pécheur !" dit Thomas.

"Non, tu es un esprit du monde. Tu raisonnes comme les gens du monde."

"Moi aussi, Seigneur, alors" dit l’Iscariote. "Au point que j’ai pensé donner une pièce avec le pain en pensant : "ils mangeront ailleurs". J’espérais t’aider à faire meilleure figure. Que suis-je donc, moi ? Comme Thomas ou davantage ?"

"Bien plus que Thomas, tu es "monde"."

"Mais pourtant j’ai pensé faire l’aumône pour être Ciel ! C’étaient mes deniers à moi…"
"Aumône à toi-même et à ton orgueil et non pas à Dieu. Ce dernier n’en a pas besoin et l’aumône à ton orgueil est une faute, pas un mérite."

Judas baisse la tête et se tait.

"Moi de mon côté" dit Simon le Zélote "je pensais que cette bouchée de poisson, ces bouchées de pain, il me fallait les fragmenter pour qu’elles suffisent. Mais je ne doutais pas qu’elles auraient suffit pour le nombre et la valeur nutritive. Une goutte d’eau, donnée par Toi, peut être plus nourrissante qu’un banquet".

"Et vous, que pensiez-vous ?" demande Pierre aux cousins de Jésus.

"Nous nous rappelions Cana… et nous ne doutions pas" dit sérieusement Jude.

"Et toi, Jacques, mon frère, tu n’as pensé qu’à cela ?"

"Non. J’ai pensé que c’était un sacrement. Comme tu m’en as parlé… Est-ce ainsi ou je me trompe ?"

Jésus sourit : "Oui et non. A la vérité de la puissance d’une goutte d’eau, exprimée par Simon, il faut ajouter ta pensée pour une figure lointaine. Mais ce n’est pas encore un sacrement."

Le scribe garde une croûte entre ses doigts.

"Qu’en fais-tu ?"

"Un… souvenir."

"Je la garde moi aussi. Je la mettrai au cou de Margziam dans un sachet" dit Pierre.
"Moi, je la porterai à notre mère" dit Jean.

"Et nous ? Nous avons tout mangé…" disent les autres, mortifiés.

"Levez-vous. Faite de nouveau le tour avec les paniers, recueillez les restes. Séparez les gens les plus pauvres d’avec les autres et amenez-les moi ici, avec les paniers.  Et puis vous, mes disciples, allez tous vers les barques et prenez le large pour aller à la plaine de Génésareth. Je vais congédier les gens après avoir fait une distribution aux plus pauvres et puis je vous rejoindrai."

Les apôtres obéissent... et reviennent avec douze paniers combles de restes, et suivis d'une trentaine de mendiants ou de personnes très misérables.

"C'est bien. Allez."

Les apôtres et ceux de Jean saluent Manaën et s'en vont avec un peu de regret de quitter Jésus. Mais ils obéissent. Manaën attend, pour quitter Jésus, que la foule, aux dernières lueurs du jour, s'en aille vers les villages ou cherche une place pour dormir parmi les joncs hauts et secs. Puis il fait ses adieux. Avant lui s'en est allé le scribe, un des premiers même, parce que, avec son petit garçon, il a suivi les apôtres.

Lorsque tout le monde est parti ou s'est endormi, Jésus se lève, bénit les dormeurs et à pas lents se dirige vers le lac, vers la péninsule de Tarichée élevée de quelques mètres comme si c'était une avancée de colline dans le lac.

Lorsqu'il en a rejoint le pied, sans entrer dans la ville, mais en la côtoyant, il gravit le monticule et s'installe sur un rocher, pour prier, face à l'azur et à la blancheur du clair de lune dans la nuit sereine.


SOURCE :  http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome: 4/136

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La Multiplication des pains
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Message par Maud Mar 6 Aoû 2013 - 7:03

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_38

Jésus marche sur les eaux

Vision du 4 samedi mars 1944

La soirée est avancée. Il fait presque nuit car on voit à peine sur le sentier qui grimpe sur un coteau où l'on voit ça et là des arbres qui me semblent être des oliviers mais étant donné le peu de lumière, je ne puis l'assurer. En somme, ce sont des arbres de taille moyenne, avec une épaisse frondaison et tordus comme le sont d'ordinaire les oliviers.

Jésus est seul, habillé de blanc avec son manteau bleu foncé. Il monte et s'enfonce parmi les arbres. Il chemine d'un pas allongé et tranquille, sans hâte, mais à cause de la longueur de ses foulées il fait, sans se presser, beaucoup de chemin. Il marche jusqu'à ce qu'il rejoigne une sorte de balcon naturel d'où la vue s'étend sur le lac tout à fait paisible sous la lumière des étoiles dont les yeux de lumière fourmillent maintenant dans le ciel. Le silence enveloppe Jésus de son embrassement reposant. Il le détache des foules et de la terre et les Lui fait oublier, en l'unissant au ciel qui semble s'abaisser pour adorer le Verbe de Dieu et le caresser de la lumière de ses astres.      

Jésus prie dans sa pose habituelle : debout et les bras en croix. Il a derrière Lui un olivier et paraît crucifié sur ce fût obscur. La frondaison le dépasse de peu, grand comme il est, et remplace, par une parole qui convient au Christ, l'inscription de la croix. Là-bas : "Roi des juifs". Ici : "Prince de la paix". L'olivier pacifique s'exprime bien pour qui sait entendre. Jésus prie longuement, puis il s'assied sur le balcon qui sert de base à l'olivier, sur une grosse racine qui dépasse et il prend son attitude habituelle : les mains jointes et les coudes sur les genoux. Il médite. Qui sait quelle divine conversation il échange avec le Père et l'Esprit en ce moment où il est seul et peut être tout à Dieu. Dieu avec Dieu !          

Il me semble que plusieurs heures passent ainsi car je vois les étoiles se déplacer et plusieurs sont déjà descendues à l'occident.

Justement pendant qu'un semblant de lumière, ou plutôt de luminosité parce que cela ne peut encore s'appeler lumière, se dessine à l'extrême horizon du côté de l'orient, un frisson de vent secoue l'olivier. Puis, c'est le calme. Puis, il reprend. plus fort. Avec des pauses syncopées, il devient de plus en plus violent. La lumière de l'aube qui commençait à peine, est arrêtée dans sa progression par une masse de nuages noirs qui viennent occuper le ciel, poussée par des rafales de vent toujours plus fortes. Le lac aussi a perdu sa tranquillité. Il me semble qu'il va subir une bourrasque comme celle que j'ai déjà vue dans la vision de la tempête. Le bruissement des feuilles et le grondement des flots remplissent maintenant l'espace, il y a un moment si tranquille.          

Jésus sort de sa méditation. Il se lève. Il regarde le lac. Il y cherche, à la lumière des étoiles qui restent et de l'aube malade, et il voit la barque de Pierre qui avance péniblement vers la rive opposée, mais n'y arrive pas. Jésus s'enveloppe étroitement dans son manteau dont il relève le bord, qui traîne et qui le gênerait dans la descente, sur sa tête, comme si c'était un capuchon, et il descend rapidement, non par la route qu'il avait suivie mais par un sentier rapide qui rejoint directement le lac. Il va si vite qu'il semble voler.      

Il parvient à la rive fouettée par les vagues qui font sur la grève une bordure bruyante et écumeuse. Il poursuit rapidement son chemin comme s'il ne marchait pas sur l'élément liquide tout agité, mais sur un plancher lisse et solide. Maintenant Lui devient lumière.

Il semble que le peu de lumière qui arrive encore des rares étoiles qui s'éteignent et de l'aube orageuse se concentre sur Lui et elle forme une sorte de phosphorescence qui éclaire son corps élancé. Il vole sur les flots, sur les crêtes écumeuses, dans les replis obscurs entre les vagues, les bras tendus en avant avec son manteau qui se gonfle autour des joues et qui flotte, comme il peut, serré comme il est autour du corps, avec un battement d'ailes.

Les apôtres le voient et poussent un cri d'effroi que le vent apporte à Jésus.

"Ne craignez pas. C'est Moi." La voix de Jésus, malgré le vent contraire, se répand sans difficulté sur le lac.    

"Est-ce bien Toi, Maître ?" demande Pierre. "Si c'est Toi, dis-moi de venir à ta rencontre en marchant comme Toi sur les eaux."    

Jésus sourit : "Viens" dit-il simplement, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde de marcher sur l'eau. Et Pierre, demi-nu comme il est avec une courte tunique sans manches, fait un saut par-dessus bord et va vers Jésus.            

Mais, quand il est à une cinquantaine de mètres de la barque et à peu près autant de Jésus, il est pris par la peur. Jusque-là, il a été soutenu par son élan d'amour. Maintenant l'humanité a raison de lui et... il tremble pour sa vie. Comme quelqu'un qui se trouve sur un sol qui se dérobe ou sur des sables mouvants, il commence à chanceler, à s'agiter, à s'enfoncer. Plus il s'agite et tremble de peur, plus il s'enfonce.            

Jésus s'est arrêté, et le regarde. Sérieux, il attend mais il ne lui tend même pas la main. Il garde ses bras croisés. Il ne fait plus un pas et ne dit plus un mot.    

Pierre s'enfonce. Disparaissent les chevilles, puis les jambes, puis les genoux. Les eaux arrivent à l'aine, la dépassent, montent vers la ceinture. La terreur se lit sur son visage. Une terreur qui paralyse aussi sa pensée. Ce n'est plus qu'une chair qui a peur de se noyer. Il ne pense même pas à se jeter à l'eau. À rien. Il est hébété par la peur.    

Finalement, il se décide à regarder Jésus. Et il suffit qu'il le regarde pour que son esprit commence à raisonner, à saisir où se trouve le salut. "Maître, Seigneur, sauve-moi."  

Jésus desserre ses bras et, comme s'il était porté par le vent et par l'eau, il se précipite vers l'apôtre et lui tend la main en disant :  "Oh ! homme de peu de foi. Pourquoi as-tu douté de Moi ? Pourquoi as-tu voulu agir tout seul ?"    

Pierre, qui s'est agrippé convulsivement à la main de Jésus, ne répond pas. Il le regarde pour voir s'il est en colère, il le regarde avec un reste de peur qui se mêle au repentir qui s'éveille. Mais Jésus sourit et le tient étroitement par le poignet jusqu'à ce que, après avoir rejoint la barque, ils en franchissent le bord et y entrent. Et Jésus commande : "Allez à la rive. Lui est tout trempé." Et il sourit en regardant le disciple humilié.

Les vagues s'apaisent pour faciliter l'abordage et la ville, vue l'autre fois du haut d'une colline, apparaît au-delà de la rive.      

La vision s'arrête ici.

*            

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Tome : 4/137

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Sam 24 Aoû 2013 - 7:23

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Si vous avez la foi, je viens et je vous soustrais au danger

Catéchèse du 4 samedi mars 1944

Jésus dit : "Bien des fois, je n'attends même pas qu'on m'appelle quand je vois un de mes fils en danger. Et bien des fois j'accours aussi pour celui qui est envers Moi un fils ingrat.          

Vous dormez, ou bien vous êtes pris par les occupations de la vie, par les soucis de la vie. Moi, je veille et je prie pour vous. Ange de tous les hommes, je me tiens penché sur vous et rien ne m'est plus douloureux que de ne pouvoir intervenir parce que vous refusez mon secours, en préférant agir par vous-mêmes ou, ce qui est pire, en demandant de l'aide au Mal. Comme un père qui s'entend dire par un fils : "Je ne t'aime pas. Je ne veux pas de Toi. Sors de ma maison", je reste humilié et affligé comme je ne l'ai pas été pour les blessures. Mais si seulement vous ne me commandez pas : "Va-t-en" et si vous êtes seulement distraits par la vie, je suis l'Eternel Veilleur, prêt à venir... avant même d'être appelé. Et si j'attends que vous me disiez une parole, parfois je l'attends, c'est pour m'entendre appeler. Quelle caresse, quelle douceur de m'entendre appeler par les hommes ! Sentir qu'ils se souviennent que je suis "le Sauveur".        

Et je ne te dis pas quelle joie infinie me pénètre et m'exalte quand il y a quelqu'un qui m'aime et m'appelle sans attendre l'heure du besoin. Il m'appelle parce qu'il m'aime plus que toute autre chose au monde et sent qu'il se remplit d'une joie semblable à la mienne rien qu'à m'appeler: "Jésus, Jésus", comme font les enfants quand ils appellent: "Maman, maman" et qu'il leur semble que du miel s'écoule sur leurs lèvres parce que le seul mot "maman" apporte avec lui la saveur des baisers maternels.      

Les apôtres voguaient, obéissant à mon commandement d'aller m'attendre à Capharnaüm. Et Moi, après le miracle des pains, je m'étais isolé de la foule, non par dédain pour elle ou par lassitude. Je n'avais pas de dédain pour les hommes, même s'ils étaient méchants avec Moi. C'est seulement quand je voyais la Loi piétinée et la maison de Dieu profanée que j'arrivais à m'indigner. Mais alors, ce n'était pas Moi qui étais en cause, mais les intérêts du Père. Et Moi, j'étais sur la terre le premier des serviteurs de Dieu pour servir le Père des Cieux.            

Je n'étais jamais las de me dévouer aux foules, même si je les voyais fermées, lentes, humaines, au point de faire perdre cœur à ceux qui sont les plus confiants dans leur mission. Et même justement, parce qu'ils étaient si déficients, je multipliais mes explications à l'infini, je les prenais vraiment comme des élèves en retard, et je guidais leurs esprits dans les découvertes et les initiations les plus rudimentaires, comme un maître patient guide les petites mains maladroites des écoliers pour tracer les premières lettres, pour les rendre toujours plus capables de comprendre et de faire. Que d'amour j'ai donné aux foules !  Je les sortais de la chair pour les amener à l'esprit. Je commençais Moi aussi par la chair, mais alors que Satan part de celle-là pour les amener à l'Enfer, j'en partais pour les conduire au Ciel.  

Je m'étais isolé pour remercier le Père du miracle des pains. Ils avaient été plusieurs milliers de personnes à en manger et j'avais recommandé de dire : "Merci" au Seigneur. Mais après avoir obtenu l'aide, l'homme ne sait pas dire "merci". Je le disais pour eux. Et après,.. Et après, je m'étais fondu avec mon Père pour lequel j'avais une infinie nostalgie d’amour. J'étais sur la terre, mais comme une dépouille sans vie. Mon esprit s'était jeté à la rencontre de mon Père que je sentais penché sur son Verbe et je Lui disais: "Je t'aime, ô Père Saint !". C'était ma joie de Lui dire : "Je t'aime". Le Lui dire comme homme en plus de le Lui dire comme Dieu. Lui humilier mon sentiment d'homme, comme je Lui offrais ma palpitation de Dieu. Il me semblait être l'aimant qui attirait à Lui tous les amours de l'homme, de l'homme capable d'aimer Dieu quelque peu, de les accumuler, de les offrir dans le creux de mon Cœur. Il me semblait être Moi seul : l'Homme, c'est-à-dire la race humaine qui revenait, comme aux jours de l'innocence, converser avec Dieu dans la fraîcheur du soir.        

Mais bien que ma béatitude fût complète, parce que c'était une béatitude de charité, elle ne m'éloignait pas des besoins des hommes et je remarquai le danger de mes fils sur le lac. Et je quittai l'Amour pour l'amour. La charité doit être empressée.            

Ils m'ont pris pour un fantôme. Oh ! que de fois, pauvres fils, vous me prenez pour un fantôme, pour un épouvantail ! Si vous pensiez toujours à Moi, vous me reconnaîtriez tout de suite. Mais vous avez tant d'autres phantasmes dans le cœur et cela vous donne le vertige. Mais Moi, je me fais connaître. Oh ! si vous saviez m'écouter !          

Pourquoi Pierre s'enfonce-t-il, après avoir marché pendant plusieurs mètres ? Je l'ai dit : parce que l'humanité domine son esprit.          

Pierre était très homme. Si c'était Jean, il n'aurait pas eu tant d'audace et n'aurait pas, par inconstance, changé d'idée. La pureté donne de la prudence et de la fermeté. Mais Pierre était "homme" dans toute l'acception du mot. Il désirait se distinguer des autres, faire voir que "personne" n'aimait le Maître comme lui. Il voulait s'imposer et, pour la seule raison qu'il était un des miens, il se croyait déjà au-dessus des faiblesses de la chair. Au contraire, pauvre Simon, dans les épreuves, il donnait des contre-épreuves qui n'avaient rien de sublime. Mais c'était nécessaire pour qu'il fût, par la suite, celui qui perpétuerait la miséricorde du Maître dans l'Eglise naissante.          

Pierre non seulement se laisse dominer par la peur pour sa vie en danger, mais il devient uniquement, comme tu l'as dit, "une chair qui tremble". Il ne réfléchit plus, il ne me regarde plus.

Vous aussi vous vous comportez de même. Et plus le danger est imminent et plus vous voulez agir par vous-mêmes. Comme si vous pouviez faire quelque chose ! Jamais comme dans les heures où vous devriez espérer en Moi et m'appeler, vous vous éloignez, me serrez le cœur et même me maudissez.            

Pierre ne me maudit pas, mais il m'oublie et je dois libérer le pouvoir de volonté pour appeler à Moi son esprit : pour lui faire lever les yeux vers son Maître et Sauveur. Je l'absous d'avance de son péché de doute parce que je l'aime cet impulsif qui, une fois confirmé en grâce, saura aller de l'avant, sans plus se troubler ou se lasser, jusqu'au martyre, en jetant inlassablement jusqu'à la mort son filet mystique pour amener les âmes à son Maître. Et quand il m'appelle, je ne marche pas, je vole à son secours et je le tiens étroitement pour le conduire en lieu sûr.          

Plein de douceur est mon reproche, parce que je comprends tout ce qui atténue les faiblesses de Pierre. Je suis le meilleur défenseur et le meilleur juge qui soit et qui n'aura jamais été. Pour tous. Je vous comprends, mes pauvres fils ! Et même si je vous dis un mot de reproche, mon sourire vous l'adoucit. Je vous aime. Voilà tout.    

Je veux que vous ayez foi. Mais, si vous l'avez, je viens et je vous soustrais au danger. Oh ! si la Terre savait dire : "Maître, Seigneur, sauve-moi !" II suffirait d'un cri, mais de toute la Terre, pour qu'instantanément Satan et ses séides tombent vaincus. Mais vous ne savez pas avoir foi. Je vais, multipliant les moyens pour vous amener à la foi. Mais ils tombent dans votre vase comme une pierre dans la vase d'un marais et ils y restent ensevelis.

Vous ne voulez pas purifier les eaux de votre esprit, vous aimez être une fange putride : Peu importe. Je fais mon devoir de Sauveur Eternel.

Et si même je ne peux sauver le monde parce que le monde ne veut pas être sauvé, je sauverai du monde ceux qui, parce qu'ils m'aiment comme je dois être aimé, n'appartiennent plus au monde.  

**         

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#130

TOME / 4/138

https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus



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Le Seigneur soustrait du danger
Maud
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Dim 25 Aoû 2013 - 7:37

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_11

La rencontre avec les disciples

Vision du samedi 8 septembre 1945 (Nativité de la Vierge Marie)

Jésus se trouve dans les plaines de Corozaïn, le long de la vallée du haut Jourdain, entre le lac de Génésareth et le lac de Méron. Une campagne pleine de vignobles où déjà commencent les vendanges. Il doit y être depuis déjà quelques jours parce que, ce matin, sont avec Lui les disciples qui étaient à Sicaminon et parmi eux, de nouveau Etienne et Hermas. Isaac s'excuse de n'avoir pu être là plus tôt, c'est que, dit-il, il se demandait s'il était bien d'amener ou non avec lui les nouveaux venus et ces réflexions l'avaient retardé.

"Mais" dit-il encore "j'ai pensé que le chemin du Ciel est ouvert à tous ceux de bonne volonté et il me semble que ceux-ci, bien que disciples de Gamaliel, sont tels"    

"Tu as bien dit et bien fait. Amène-les-moi ici."        

Isaac s'en va et revient avec les deux.            

"La paix à vous. Est-ce que la parole des apôtres vous a semblé si vraie que vous voulez vous y unir ?"          

"Oui, et la tienne davantage. Ne nous repousse pas, Maître."      

"Pourquoi le devrais-je ?"          

"Parce que nous appartenons à Gamaliel."

"Et avec cela ? Moi, j'honore le grand Gamaliel et je le voudrais avec Moi car il est digne d'y être. Il ne lui manque que cela pour faire de sa sagesse une perfection. Que vous a-t-il dit quand vous l'avez quitté ? Parce que, certainement, vous l'avez salué."        

"Oui. Il nous a dit : "Heureux êtes-vous de pouvoir croire. Priez pour que moi j'oublie pour pouvoir me souvenir"  

Les apôtres qui, curieux se serrent autour de Jésus, se regardent l'un l'autre et se demandent à voix basse : "Qu'est-ce qu'il a voulu dire ? Que veut-il ? Oublier pour se souvenir ?"        

Jésus entend ce chuchotement et explique : "Il veut oublier sa sagesse pour prendre la mienne. Il veut oublier qu'il est le rabbi Gamaliel pour se rappeler qu'il est un fils d'Israël qui attend le Christ. Il veut s'oublier lui-même pour se rappeler la Vérité."        

"Ce n'est pas un menteur, Gamaliel, Maître" dit Hermas pour l'excuser.            

"Non. Mais c'est le fatras des pauvres mots humains qui est mensonge. Les paroles qui remplacent la Parole, il faut les oublier, s'en dépouiller, venir nu et vierge à la Vérité pour être revêtu et fécondé. Cela requiert l'humilité. L'écueil ..."  

"Alors, nous aussi, nous devons oublier ?"  

"Sans aucun doute. Oublier tout ce qui est chose humaine. Se rappeler tout ce qui est chose de Dieu. Venez, vous pouvez le faire."  

"Nous voulons le faire" assure Hermas.        

"Avez-vous déjà vécu la vie des disciples ?"            

"Oui, du jour où nous avons appris le meurtre du Baptiste. La nouvelle arriva très vite à Jérusalem, apportée par des courtisans et des officiers d'Hérode. Sa mort nous a tirés de notre torpeur" répond Etienne.    

"Le sang des martyrs est toujours vie pour ceux qui sont dans la torpeur. Rappelle-le-toi, Etienne."          

"Oui, Maître. Parleras-tu aujourd'hui ? J'ai faim de ta parole."      

"J'ai déjà parlé, mais je parlerai encore beaucoup, à vous les disciples. Vos compagnons, les apôtres, on déjà commencé la mission après une active préparation. Mais ils ne suffisent pas aux besoins du monde, Et il faut avoir tout fait, dans un temps précis. Je suis comme quelqu'un qui a une échéance et qui doit avoir tout fait dans un temps limité. Je vous demande, à tous, de l'aide et, au nom de Dieu, je vous promets, de l'aide et un avenir de gloire." L’œil perçant de Jésus découvre un homme tout enveloppé dans un manteau de lin : "N'es-tu pas le prêtre Jean ?
"        
"Si, Maître. Plus aride que le vallon maudit est le cœur des juifs. Je me suis enfui à ta recherche."          

"Et le sacerdoce ?"          

"La lèpre m'en avait banni la première fois, les hommes pour la seconde, parce que je t'aime. Ta Grâce m'attire à elle : à Toi. Elle aussi m'avait expulsé d'un lieu profané pour m'amener dans un lieu pur. Tu m'as purifié, Maître, en mon corps et en mon esprit. Et une chose pure ne peut pas, ne doit pas, s'approcher d'une chose impure. Ce serait une offense pour celui qui a purifié."      

"Tu as un jugement sévère, mais il n'est pas injuste."        

"Maître, les laideurs de famille sont connues de celui qui vit dans la famille et ne doivent être dites qu'à celui qui est un esprit droit. Tu l'es et, d'ailleurs, tu sais. Aux autres, je ne le dirais pas. Ici, il y a Toi, tes apôtres et deux qui sont au courant, comme Toi et comme moi. Par conséquent..."    

"Cela va bien.  Mais... oh ! toi aussi ?! La paix soit à toi !  Tu es venu pour donner d'autre nourriture ?"    

"Non. Pour avoir, moi, ta nourriture."  

"Est-ce que tes récoltes sont perdues ?"        

"Oh ! non. Jamais elles n'ont été si belles. Mais, mon Maître, je cherche un autre pain, une autre récolte : les tiens. Et, avec moi, j'ai le lépreux que tu as guéri sur mes terres. Il est revenu à son Maître. Mais lui et moi, avons maintenant un maître à suivre et à servir : Toi."

"Venez. Un, deux, trois, quatre... Une bonne récolte ! Mais avez-vous réfléchi à votre situation auprès du Temple ? Vous savez, et Moi je sais... et je ne dis rien d'autre ..."

"Je suis un homme libre et je vais avec qui je veux" dit le prêtre Jean.  

"Et moi aussi" dit le nouveau venu, le scribe Jean, qui est l'homme qui a donné de la nourriture le sabbat au pied du Mont des Béatitudes.        

"Et nous aussi" disent Hermas et Etienne.    

Et Etienne ajoute : "Parle-nous, Seigneur. Nous ignorons ce qu'est précisément notre mission. Donne-nous le minimum pour pouvoir te servir tout de suite. Le reste viendra en te suivant."          

"Oui. Sur la montagne, tu as parlé des béatitudes. Et c'était une instruction pour nous. Mais nous, auprès des autres, pour le second amour, celui du prochain, que devons-nous faire ?" demande le scribe Jean.          

"Où est Jean d'Endor ?" demande Jésus pour toute réponse.      

"Là-bas, Maître, avec ceux qui ont été guéris."        

"Qu'il vienne ici"  

Jean d'Endor accourt. Jésus lui met la main sur l'épaule en le saluant en particulier et il dit : "Voilà, maintenant, je vais parler. Je veux vous avoir devant Moi, vous qui portez le nom saint. Toi, mon apôtre; toi, le prêtre; toi, le scribe; toi, Jean du Baptiste; et toi, enfin, pour fermer la couronne des grâces faites par Dieu. Et si je te nomme le dernier, tu sais que tu n'es pas le dernier dans mon cœur. Je te l'ai promis, un jour, ce discours, Tu vas l'avoir."

Et Jésus, comme il le fait d'ordinaire, monte sur un petit talus pour que tous puissent le voir. Il a devant Lui, au premier rang les cinq Jean. En arrière se trouvent les disciples, mêlés à ceux qui sont accourus de toutes parts de la Palestine, pour leur santé ou pour entendre la parole.    

"La paix à vous tous, et la sagesse sur vous.          

Écoutez. Quelqu'un, en un jour lointain, m'a demandé si Dieu est miséricordieux envers les pêcheurs et jusqu'à quel point Il l'est. Celui qui le demandait était un pécheur pardonné qui n'arrivait pas à se persuader de l'absolu pardon de Dieu. Et Moi, par des paraboles, je le calmai, le rassurai et lui promis que pour lui j'aurais toujours parlé de miséricorde pour que son cœur repenti qui, semblable à un enfant égaré lui pleurait au-dedans, se sentît assuré d'être déjà en possession de son Père des Cieux.

Dieu est Miséricorde parce que Dieu est Amour.    

Le serviteur de Dieu doit être miséricordieux pour imiter Dieu. Dieu se sert de la miséricorde pour attirer à Lui ses fils dévoyés. Le serviteur de Dieu doit se servir de la miséricorde comme d'un moyen pour amener à Dieu les fils dévoyés.          

Le précepte de l'amour doit être obligatoire pour tous, mais il doit l'être trois fois pour les serviteurs de Dieu.          

On ne conquiert pas le Ciel si en n'aime pas. Mais cela, il suffit de le dire aux croyants. Aux serviteurs de Dieu, Moi je dis : "On ne fait pas conquérir le Ciel aux croyants si on n'aime pas avec perfection". Et vous, qui êtes-vous, vous qui vous pressez tout autour ? En plus grande partie, vous êtes des créatures qui tendez à une vie parfaite, à la vie bénie, à la vie pénible, lumineuse du serviteur de Dieu, du ministre du Christ. Et quels devoirs avez-vous en cette vie de serviteurs et de ministres ? Un amour total pour Dieu, un amour total pour le prochain. Votre but : servir. Comment ?  En rendant à Dieu ceux que le monde, la chair, le démon ont pris à Dieu. De quelle façon ? Par l'amour. L'amour qui a mille façons de s'exercer et une fin unique : faire aimer.            

Pensons à notre beau Jourdain. Comme il est imposant à Jéricho ! Mais, était-il ainsi à sa source ? Non, c'était un filet d'eau, et tel il serait resté s'il avait toujours été seul. Au contraire, voilà que des montagnes, et des collines, de l'une et l'autre rive de sa vallée, descendent mille et mille affluents, les uns seuls, d'autres déjà formés de cent ruisseaux, et tous se déversent dans son lit, qui croit, croît, croît, jusqu'à devenir, de doux ruisseau qu'il était, cours d'eau d'argent azuré qui rit et s'amuse dans son enfance de fleuve, le fleuve large, solennel, tranquille qui déroule son ruban d'azur au milieu de ses rives fertiles couleur d'émeraude.        

Ainsi en est-il de l'amour. Un filet initial chez ceux qui sont des enfants sur le Chemin de la Vie qui savent à peine se garder du péché grave par crainte de la punition et puis, avançant sur le chemin de la perfection, voilà que des montagnes de l'humanité rugueuses, arides, orgueilleuses, dures, sortent par la volonté de l'amour de nombreuses rivières de cette principale vertus et tout sert à la faire surgir et jaillir : les douleurs et les joies, comme sur les montagnes servent à faire des ruisseaux les neiges gelées et le soleil qui les fait fondre. Tout sert à leur ouvrir le chemin : l'humilité comme le repentir. Tout sert à les diriger vers le fleuve initial, car l'âme, poussée sur cette voie, aime descendre dans l'anéantissement du moi aspirant à remonter, attirée par le Soleil-Dieu, après être devenue un fleuve puissant, magnifique, bienfaisant.      

Les ruisseaux qui nourrissent le ruisseau embryonnaire de l'amour de respect sont, outre les vertus, les œuvres que les vertus apprennent à accomplir, les œuvres qui justement, pour être des ruisselets d'amour, sont des œuvres de miséricorde. Voyons-les ensemble. Certaines étaient déjà connues à Israël, d'autres, c'est Moi qui vous les fais connaître parce que ma loi est perfection d'amour.        

Donner à manger aux affamés.        

Devoir de reconnaissance et d'amour. Devoir d'imitation. Les enfants sont reconnaissants au père du pain qu'il leur procure et, devenus hommes, ils l'imitent en procurant du pain à leurs enfants, et à leur père que l'âge rend désormais incapable de travailler, ils procurent le pain par leur propre travail, affectueuse restitution, juste restitution du bien qu'ils ont reçu. Le quatrième commandement le dit : "Honore ton père et ta mère" . C'est aussi honorer leurs cheveux blancs de ne pas les réduire à demander leur pain à d'autres.            

Mais, avant le quatrième commandement, il y a le premier : "Aime Dieu de tout toi-même" et le second : "Aime ton prochain comme toi-même". Aimer Dieu pour Lui-même et l'aimer dans le prochain, c'est la perfection.            

On l'aime en donnant du pain à qui a faim en souvenir de tant de fois où Lui a rassasié l'homme par des actes miraculeux. Mais sans regarder uniquement la manne et les cailles, regardons le miracle continuel, du grain qui germe par la bonté de Dieu qui a donné une terre propre à la culture et qui règle les vents, les pluies, la chaleur, les saisons pour que la semence devienne épi et que l'épi devienne pain.    

Et est-ce que cela n'a pas été un miracle de sa miséricorde d'avoir enseigné par une lumière surnaturelle à ses fils coupables que ces herbes grandes et fines, qui se terminent par un épi de grains d'or à la chaude odeur de soleil, renfermés dans la dure enveloppe d'écailles épineuses, étaient une nourriture qu'il fallait récolter, égrener, réduire en farine, pétrir, cuire ? Dieu a enseigné tout cela. Et comment le récolter, le trier, l'écraser, le pétrir, le cuire. Il a mis les pierres près des épis et l'eau près des pierres, Il a allumé par des réverbérations de l'eau et du soleil le premier feu sur la terre et le vent a amené sur le feu des grains qui ont grillé en. répandant une odeur agréable pour faire comprendre à l'homme qu'il est meilleur ainsi qu'au sortir de l'épi, comme les consomment les oiseaux, ou pétri après avoir été moulu formant ainsi une pâte gluante que l'on cuit au feu. Vous n'y pensez pas, vous qui maintenant mangez le bon pain cuit dans le four familial, de quelle miséricorde est la preuve, ce fait d'être arrivés à cette perfection de cuisson, quel chemin on a fait faire à la connaissance humaine depuis le premier épi que l'homme a mastiqué comme le fait le cheval, jusqu'au pain actuel ? Et, grâce à qui ? A Celui qui a donné le pain. Et ainsi pour toute espèce de nourriture que l'homme a su, par une lumière bienfaisante, distinguer parmi les plantes et les animaux dont le Créateur a couvert la terre, lieu de châtiment paternel pour le fils coupable.      

Donc, donner à manger aux affamés, c'est une prière de reconnaissance au Seigneur et Père qui nous rassasie, et c'est imiter le Père duquel nous avons la ressemblance gratuitement donnée, et qu’il faut augmenter toujours plus en imitant ses actions.          

Donner à boire à ceux qui ont soif.

Avez-vous jamais pensé à ce qui arriverait si le Père ne faisait plus pleuvoir ? Ou bien s'Il disait : "A cause de votre dureté pour celui qui a soif, J'empêcherai les nuages de descendre sur la terre" pourrions-nous protester et maudire ? L'eau, plus encore que le grain, appartient à Dieu. Car le grain est cultivé par l'homme, mais c'est Dieu seul qui cultive les champs de nuages qui descendent en pluie ou en rosée, comme les brouillards et les neiges, et alimentent les champs et les citernes et remplissent les fleuves et les lacs, en donnant un refuge aux poissons qui, avec d'autres animaux, rassasient l'homme. Pouvez-vous donc dire à celui qui vous dit : "Donne-moi à boire" "Non. Cette eau m'appartient et je ne te la donne pas" ? Farceurs ! Qui de vous a fait un seul flacon de neige ou une seule goutte de pluie ? Qui a évaporé un seul diamant de rosée par sa chaleur astrale ? Personne. C'est Dieu seul qui. le fait. Et si les eaux descendent du ciel et y remontent, c'est seulement parce que Dieu règle cette partie de la création comme Il règle le reste.        

Donnez donc à qui a soif la bonne eau franche qui sort des veines du sol, ou l'eau pure de votre puits, ou celle qui remplit vos citernes. Les eaux appartiennent à Dieu. Elles sont pour tous. Donnez-les à qui a soif. Pour une si petite œuvre, qui ne vous coûte pas d'argent, qui n'impose pas d'autre fatigue que celle de présenter une tasse ou un broc, je vous le dis, vous aurez une récompense au Ciel. Car ce n'est pas l'eau, mais l'acte de charité qui est grand aux yeux et à l'appréciation de, Dieu.          

Vêtir ceux qui sont nus.          

Il passe sur les routes de la terre des misères nues, honteuses, pitoyables. Il y a les vieillards abandonnés, ceux qui sont invalides par maladies ou accidents; il y a les lépreux qui reviennent à la vie par la bonté du Seigneur; il y a les veuves, chargées de famille, il y a ceux qui ont été frappés par des malheurs qui leur ont enlevé toute aisance, il y a les orphelins innocents. Si je porte les yeux sur la vaste terre, je vois partout des personnes nues ou couvertes de haillons qui protègent à peine la décence et ne mettent pas à l'abri du froid, et ces personnes regardent d'un œil humilié les riches qui passent en vêtements somptueux, les pieds chaussés de confortables sandales. Humiliation et bonté chez ceux qui sont bons, humiliation et haine chez qui sont moins bons. Mais pourquoi ne venez-vous pas en aide à leur humiliation, en les rendant meilleurs s'ils sont bons, en détruisant la haine par votre amour s'ils sont moins bons ?

Ne dites pas : "Je n'en ai que pour moi". Comme pour le pain, sur les tables et dans les armoires vous avez quelque chose dé plus que ceux qui sont absolument délaissés. Parmi ceux qui m'écoutent, il en est plus d'un qui a su, d'un vêtement mis de côté à cause de l'usure, tirer un petit vêtement pour un orphelin ou pour un enfant pauvre, et d'un vieux drap faire des larges pour un innocent qui n'en a pas, et il en est un qui, mendiant, a su pendant des années partager le pain, qu'il s'était péniblement procuré par l'aumône, avec un lépreux qui ne pouvait aller tendre la main à la porte des riches. Et, en vérité, je vous dis que ces gens miséricordieux, il ne faut pas les chercher parmi les gens nantis, mais dans les humbles rangs des pauvres qui savent, par leur condition, combien est pénible la pauvreté.    

Et ici aussi, comme pour l'eau et le pain, pensez que la laine et le lin, dont vous vous vêtez, viennent d'animaux et de plantes que le Père a créés, non pas seulement pour ceux qui parmi les hommes sont riches, mais pour tous les hommes. Car Dieu a donné une seule richesse à l'homme : celle de sa Grâce, de la santé, de l'intelligence, mais pas la richesse souillée qu'est l'or. Vous l'avez élevé, du rang de métal qui n'est pas plus beau qu'un autre, beaucoup moins utile que le fer avec lequel on fabrique les houes et les charrues, les herses et les faux, les burins, les marteaux, les scies, les rabots, les outils saints du saint travail, au rang d'un métal noble, d'une noblesse inutile, mensongère, à l'instigation de Satan qui, de fils de Dieu, vous a rendus sauvages comme des fauves. La richesse de ce qui est saint vous avait donné de quoi devenir toujours plus saints ! Non pas cette richesse homicide qui fait couler tant de sang et de larmes. Et donnez comme on vous a donné. Donnez au nom du Seigneur, sans craindre de rester nus. Il vaudrait mieux mourir de froid pour s'être dépouillé en faveur d'un mendiant, que de se laisser geler le cœur, même sous des vêtements moelleux, par manque de charité.      

La tiédeur du bien que l'on a fait est plus douce que celle d'un manteau de très pure laine, et le corps du pauvre qui a été recou¬vert parle à Dieu et Lui dit : "Bénis ceux qui nous ont vêtus".        

Si rassasier, désaltérer, vêtir, en se privant pour donner aux autres, unit la sainte tempérance à la très sainte charité et si la bienheureuse justice vous unit aussi, elle par qui on modifie saintement le sort des frères malheureux en donnant de ce que nous avons en abondance, par la permission de Dieu, en faveur de ceux qui, par la méchanceté des hommes ou par les maladies en sont privés,  l'hospitalité donnée aux voyageurs unit là charité à la confiance et à l'estime du prochain. C'est aussi une vertu, savez-vous ? Une vertu qui dénote, chez ceux qui la possèdent, en plus de la charité, l'honnêteté. En effet celui qui est honnête agit bien et puisqu'on pense que les autres agissent comme on agit à l'ordinaire, voilà que la confiance, la simplicité qui croient à la sincérité des paroles d'autrui, dénotent que celui qui les écoute est quelqu'un qui dit la vérité dans les grandes et les petites choses, sans arriver par conséquent à se méfier des récits d'autrui.          

Pourquoi penser, en présence du voyageur qui vous demande l'hospitalité : "Et puis, si c'est un voleur et un meurtrier ?" Tenez-vous tant à vos richesses que vous fait trembler, pour elles, tout étranger qui se présente ? Tenez-vous tant à votre vie que vous vous sentez frémir d'horreur à la pensée de pouvoir en être privés ? Et quoi ? Vous pensez que Dieu ne peut pas vous défendre des voleurs ? Et quoi ? Vous craignez dans le passant un voleur et vous n'avez pas peur de l'hôte ténébreux qui vous dérobe ce qui est irremplaçable ? Combien logent le démon dans leurs cœurs ! Je pourrais dire : tous logent le péché capital, et pourtant personne ne tremble à cause de lui. N'y a-t-il donc de précieux que le bien de la richesse et de l'existence ? Et n'est-elle pas plus précieuse l'éternité que vous vous laissez dérober et tuer par le péché ? Pauvres, pauvres âmes, dépouillées de leur trésor, tombées aux mains des assassins, comme si c'était une chose insignifiante, alors qu'ils barricadent les maisons, mettent des verrous, des chiens, des coffres-forts pour défendre des choses qu'ils n'emportent pas avec eux dans l'autre vie !  

Pourquoi vouloir voir dans tout voyageur un voleur ? Nous sommes frères. La maison s'ouvre aux frères de passage. Le voyageur n'est pas de notre sang ? Oh ! si ! Il est du sang d'Adam et Eve. Il n'est pas notre frère ? Et comment non ?! Il n'y a qu'un seul Père : Dieu qui nous a donné une même âme, comme un père donne un même sang aux enfants d'un même lit. Il est pauvre ? Faites en sorte que ne soit pas plus pauvre que lui votre esprit, privé de l'amitié du Seigneur. Son vêtement est déchiré ? Faites en sorte que votre âme ne soit pas davantage déchirée par le péché, Ses pieds sont boueux ou poussiéreux ? Faites que, plus que sa sandale souillée par tant de chemin, usée par un long voyage, votre moi ne soit pas abîmé par les vices. Son aspect est désagréable ?          

Faites que le vôtre ne le soit pas davantage aux yeux de Dieu. Il parle une langue étrangère ? Faites en sorte que le langage de voire cœur ne soit pas incompréhensible dans la Cité de Dieu.            

Voyez dans le voyageur un frère. Nous sommes tous des voyageurs en route pour le Ciel et tous nous frappons aux portes qui sont le long de la route qui va au Ciel. Les portes sont les patriarches et les justes, les anges et les archanges, auxquels nous nous recommandons pour avoir aide et protection pour arriver au but, sans tomber épuisés dans l'obscurité de la nuit, dans la rigueur du froid, proie des pièges des loups et des chacals des passions mauvaises et des démons. Comme nous voulons que les anges et les saints nous ouvrent leur amour pour nous abriter et nous redonner des forces pour continuer la route, agissons de même nous pour les voyageurs de la terre. Et chaque fois que nous ouvrirons notre maison et nos bras en saluant du doux nom de frère un inconnu, en pensant à Dieu qui le connaît, je vous dis que vous aurez parcouru plusieurs milles sur le chemin qui va aux Cieux.      

Visiter les malades.    

Oh ! en vérité, comme les hommes sont des voyageurs, ils sont tous malades. Et les maladies les plus graves sont celles de l'esprit, les maladies invisibles et les plus mortelles.  Et pourtant elles ne provoquent pas le dégoût. La plaie morale n'inspire pas de répugnance. La puanteur du vice ne donne pas la nausée. La folie démoniaque ne fait pas peur. La gangrène d'un lépreux spirituel ne repousse pas. Le tombeau rempli d'ordure d'un homme dont l'âme est morte et putréfiée ne fait pas fuir. Ce n'est pas un anathème de s'approcher de l'une de ces impuretés. Pauvre, étroite pensée de l'homme ! Mais dites : est-ce l'esprit qui a le plus de valeur ou bien la chair et le sang ? Ce qui est matériel a-t-il le pouvoir de corrompre ce qui est incorporel, par l'effet du voisinage ? Non. Je vous dis que non. L'esprit a une valeur infinie en comparaison de la chair et du sang, cela, oui, mais la chair n'a pas un pouvoir supérieur à celui de l'esprit. Et l'esprit peut être corrompu non par des choses matérielles, mais par des choses spirituelles. Même si quelqu'un soigne un lépreux, son esprit ne devient pas lépreux, mais au contraire, à cause de la charité qu'il pratique héroïquement jusqu'à s'isoler dans des vallées de mort, par pitié pour le frère, toute tache de péché tombe de lui, Car la charité est absolution du péché et la première des purifications.        

Partez toujours de la pensée : "Que voudrais-je qu'on me fasse, si j'étais comme celui-ci ?" Et faites comme vous voudriez qu'on vous fasse. Maintenant encore, Israël a ses anciennes lois. Mais un jour viendra, et son aurore n'est plus très lointaine, où on vénérera comme un symbole d'absolue beauté, l'image de Quelqu'un en qui sera reproduit matériellement l'Homme des douleurs d'Isaïe et le Torturé du psaume de David , Celui qui, pour s'être rendu semblable à un lépreux, deviendra le Rédempteur du genre humain et vers ses plaies accourront, comme des cerfs vers les sources, tous ceux qui ont soif, qui sont malades, épuisés, tous ceux qui pleurent sur la terre, et Il les désaltérera, les guérira:, les restaurera, les consolera en leur esprit et en leur chair, et les meilleurs aspireront à devenir semblables à Lui, couverts de blessures, exsangues, frappés; couronnés d'épines, crucifiés, par amour des hommes qu'il faut racheter, continuant l’œuvre de Celui qui est le Roi des rois et le Rédempteur du monde.      

Vous qui êtes encore d'Israël, mais qui déjà dressez vos ailes pour voler vers le Royaume des Cieux, commencez dès maintenant à concevoir cette valeur nouvelle des infirmités et, en bénissant Dieu qui vous garde en bonne santé, penchez-vous sur ceux qui souffrent et qui meurent. Un de mes apôtres a dit un jour à un de ses frères : "Ne crains pas de toucher les lépreux. Par la volonté de Dieu aucun mal ne s'attachera à nous" . Il a bien parlé. Dieu protège ses serviteurs. Mais même si vous étiez contaminés en soignant les malades, vous seriez portés dans l'autre vie sur la liste des martyrs de l'amour.      

Visiter les prisonniers.          

Croyez-vous que dans les galères il n'y ait que des criminels ? La justice humaine est aveugle d'un oeil, et l'autre a des troubles visuels, Elle voit des chameaux où il y a des nuages et prend un serpent pour un rameau fleuri. Elle juge mal. Plus mal encore parce que celui qui préside crée volontairement des nuages de fumée pour qu'elle voie encore plus mal. Mais même si tous les prisonniers étaient des voleurs et des meurtriers, il n'est pas juste de nous rendre voleurs et homicides en leur enlevant par notre mépris l'espoir du pardon.          

Pauvres prisonniers ! Ils n'osent pas lever vers Dieu leurs yeux accablés comme ils le sont par leurs fautes. Les chaînes, en vérité, lient davantage leurs esprits que leurs pieds. Mais malheur s'ils désespèrent de Dieu ! Au crime envers le prochain, ils ajoutent celui de désespérer du pardon.    

La galère est expiation comme l'est la mort sur le gibet. Mais il ne suffit pas de payer ce qui est dû à la société humaine pour le crime accompli. Il faut payer aussi et surtout la part qui doit être payée à Dieu pour expier, pour avoir la vie éternelle. Et celui qui est révolté et désespéré n'expie qu'à l'égard de la société humaine. Qu'au condamné ou au prisonnier aille l'amour des frères. Ce sera une lumière dans les ténèbres, ce sera une voix, ce sera une main qui montre les hauteurs alors que la voix dit : "Que mon amour te dise que Dieu aussi t'aime. C'est Lui qui m'a mis au cœur cet amour pour toi, frère infortuné" et la lumière permet d'entrevoir Dieu, Père plein de pitié.      

Que votre charité aille avec plus de raison consoler les martyrs de l'injustice humaine. Ceux qui ne sont pas du tout coupables ou ceux qu'une force cruelle a amenés à tuer. Ne jugez pas vous aussi là où un jugement a été porté. Vous, vous ne savez pas pourquoi un homme peut tuer. Vous ne savez pas que bien des fois, ce n'est qu'un mort celui qui tue, un automate privé de raison parce que, sans verser le sang, un assassin lui a enlevé la raison par la lâcheté d'une trahison cruelle. Dieu sait. Cela suffit. Dans l'autre vie  on verra au Ciel beaucoup de galériens, beaucoup qui auront tué et volé, et on en verra en Enfer beaucoup qui sembleront avoir été volés ou tués parce qu'en réalité ils auront été les vrais voleurs de la paix d'autrui, de l'honnêteté, de la confiance, les véritables assassins d'un cœur : les pseudo-victimes. Victimes, parce qu'ils ont été à la fin frappés, mais après que, pendant des années, ils ont eux-mêmes silencieusement frappé. L'homicide et le vol sont des péchés, mais entre celui qui tue et vole parce qu'il y a été amené par d'autres et puis s'en repent, et celui qui en porte d'autres au péché et ne se repent pas, sera davantage puni celui qui amène au péché sans en éprouver de remords.      

Par conséquent, sans jamais juger, soyez pleins de pitié pour les prisonniers. Pensez toujours que si tous les homicides et les vols devaient se trouver punis, il y aurait peu d'hommes et peu de femmes qui ne mourraient pas aux galères ou sur un gibet. Ces mères qui conçoivent et qui ne veulent pas amener leur fruit à la lumière, comment les appellera-t-on ? Oh ! ne faisons pas de jeux de mots ! Disons-leur sincèrement leur nom : "Assassins". Ces hommes qui volent des réputations et des places, quel nom leur donnera-t-on ? Mais simplement ce qu'ils sont : "Voleurs". Ces hommes et ces femmes qui sont adultères ou qui, tourmentant leurs conjoints, les poussent à l'homicide ou au suicide et semblablement ceux qui, étant les grands de la terre, portent au désespoir leurs sujets et par le désespoir à la violence, quel est leur nom ? Le voilà : "Homicides".      

Eh bien ? Personne ne fuit ? Vous voyez bien que parmi ces galériens, échappés à la justice, qui remplissent maisons et villes et nous frôlent sur les routes, et dorment avec nous dans les auberges, et partagent les repas avec nous, on vit sans y penser. Eh bien, qui est sans péché ? Si le doigt de Dieu écrivait sur les murs de la pièce où banquettent les pensées de l'homme: sur le front, les paroles accusatrices de ce que vous avez été, êtes ou serez, peu de fronts porteraient en lettres de lumière, la parole: "Innocent". Les autres fronts, en caractères verts comme l'envie, ou noirs comme la trahison, ou rouges comme le crime, porteraient les mots : "Adultère" "Assassins" "Voleurs" "Homicides".        

Soyez donc, sans orgueil, miséricordieux pour vos frères moins heureux humainement qui sont aux galères, expiant ce que vous n'expiez pas pour la même faute. Cela profitera à votre humilité.      

Ensevelir les morts.    

La contemplation de la mort est une école de la vie. Je voudrais pouvoir vous amener tous en face de la mort et vous dire : "Sachez vivre en saints pour n'avoir que cette mort : séparation temporaire du corps et de l'esprit pour ressusciter ensuite triomphalement pour l'éternité, réunis, bienheureux".            

Tous, nous naissons nus. Tous nous mourons en devenant des dépouilles vouées à la décomposition. Rois ou gueux, on meurt comme on vient au monde. Et si le luxe des rois permet une plus longue conservation des cadavres, la décomposition est toujours le sort de ce qui est la chair morte. Les momies elles-mêmes, que sont-elles ? De la chair ? Non. Une matière fossilisée par les résines, lignifiée. Pas la proie des vers parce qu'elle est vidée et brûlée par des essences, mais proie des vers rongeurs comme le vieux bois.

Mais la poussière redevient poussière, comme Dieu l'a dit. Et pourtant, uniquement parce que cette poussière a enveloppé l'esprit et en a été vivifiée, voici que comme une chose qui a touché une gloire de Dieu - telle est l'âme de l'homme - il faut penser que c'est une poussière sanctifiée d'une manière qui ne diffère pas des objets qui ont touché le Tabernacle. Il y a eu un moment, au moins, où l'âme a été parfaite : pendant que Dieu la créait. Et si ensuite la Tache l'a souillée, en lui enlevant sa perfection, par sa seule origine elle communique de la beauté à la matière et, à cause de cette beauté qui vient de Dieu le corps s'embellit et mérite le respect. Nous sommes des temples, et comme tels nous méritons l'honneur comme ont toujours été honorés les endroits où avait séjourné le Tabernacle.

Faites donc aux morts la charité d'un repos honoré dans l'attente de la résurrection, en voyant dans les admirables harmonies du corps humain l'esprit et la main de Dieu qui l'a pensé et modelé avec perfection, en vénérant même dans sa dépouille l’œuvre du Seigneur.            

Mais l'homme n'est pas seulement chair et sang. Il est aussi âme et pensée. Celles-ci souffrent aussi et il faut miséricordieusement subvenir à leurs besoins.        

Il y a des ignorants qui font le mal parce qu'ils ne connaissent pas le bien. Combien ne connaissent pas ou connaissent mal les choses de Dieu et même les lois morales ! Ils languissent comme des affamés parce qu'il n'y a personne pour leur donner la nourriture et ils tombent en langueur par manque de vérités qui les nourrissent. Allez les instruire car c'est pour cela que je vous rassemble et vous envoie. Donnez le pain de l'esprit à la faim des esprits.
Instruire les ignorants correspond, dans l'ordre spirituel, à rassasier les affamés, et si on donne une récompense pour un pain donné au corps qui languit pour qu'il ne meure pas ce jour-là, quelle récompense sera donnée à celui qui rassasie un esprit des vérités éternelles, en lui donnant la vie éternelle ? Ne soyez pas avares de ce que vous savez. Cela vous a été donné gratuitement et sans mesure. Donnez-le sans avarice car c'est chose de Dieu comme l'eau du ciel, et il faut la donner comme elle a été donnée.        

Ne soyez pas avares et orgueilleux des choses que vous savez, mais donnez avec une humble générosité.  Et donnez le rafraîchissement limpide et bienfaisant de la prière aux vivants et aux morts qui ont soif de grâces. On ne doit pas refuser l'eau aux gosiers desséchés. Que faut-il donner alors aux cœurs des vivants angoissés et aux esprits souffrants des morts ? Des prières, des prières, fécondes parce qu'elles sont inspirées par l'amour et l'esprit de sacrifice.        

La prière doit être vraie, non pas mécanique comme le bruit d'une roue sur le chemin. Est-ce le bruit ou la roue qui fait avancer le char ? C'est la roue qui s'emploie à faire avancer le char. Il en est de même de la prière vocale et mécanique et de la prière active. La première : du bruit, rien de plus. La seconde : un travail où les forces s'usent et où s'accroît la souffrance, mais on arrive au but. Priez davantage par vos sacrifices que par vos lèvres et vous donnerez le repos aux vivants et aux morts en faisant la seconde œuvre de miséricorde spirituelle. Le monde sera davantage sauvé par les prières de ceux qui savent prier, que par les batailles bruyantes, inutiles, meurtrières.    

Beaucoup de personnes dans le monde savent. Mais ne savent pas croire avec fermeté. Comme si elles étaient prises entre deux camps opposés, elles hésitent, elles hésitent sans avancer d'un seul pas, et elles épuisent leurs forces sans arriver à rien. Ce sont les hésitants. Les gens des "mais" des "si" des "et puis". Ceux qui. Demandent : "Après, il en sera ainsi ?" "Et si ce n'était pas ainsi ?" "Et est-ce que je pourrai ?" "Et si je ne réussis pas ?" et ainsi de suite. Ce sont les velléitaires qui, s'ils ne trouvent pas où s'accrocher, ne montent pas et, même s'ils trouvent, s'agrippent ici et là, et non seulement il faut les soutenir, relais les faire monter à chaque nouveau tournant de la journée.    

Oh ! vraiment ils exercent la patience et la charité plus qu'un enfant retardé ! Mais, au nom du Seigneur, ne les abandonnez pas ! Donnez toute voire foi lumineuse, toute votre force ardente à ces gens prisonniers d'eux-mêmes, de leur maladie brumeuse. Conduisez-les vers le soleil et les hauteurs. Soyez des maîtres et des pères pour ces hésitants, sans vous lasser ni vous impatienter. Ils vous font tomber les bras ? Très bien. Vous aussi, tant de fois, vous me les faites tomber, à Moi, et encore plus au Père qui est dans les Cieux, qui doit souvent penser qu'il semble inutile que la Parole se soit faite Chair, puisque l'homme est encore hésitant, même maintenant qu'il entend parler le Verbe de Dieu.      

Vous ne voudrez pas présumer d'être plus que Dieu et que Moi ! Ouvrez donc les prisons à ces prisonniers des "mais" et des "si". Délivrez-les des chaînes des "Pourrai-je ?" "Si je ne réussis pas ?". Persuadez-les qu'il suffit de tout faire de son mieux pour que Dieu soit content. Et si vous les voyez tomber de l'appui, ne les laissez pas, mais relevez-les une fois de plus. Comme font les mères qui ne passent pas outre si leur petit vient à tomber, mais s'arrêtent, le relèvent, le nettoient, le consolent, le soutiennent jusqu'à ce qu'il ne craigne plus une nouvelle chute. Et elles agissent ainsi pendant des mois et des années si l'enfant a des jambes faibles.          

Revêtez ceux dont l'esprit est nu en pardonnant à ceux qui vous offensent.          

L'offense est une contrecharité. La contrecharité dépouille de Dieu. Aussi celui qui commet l'offense s'est dévêtu et seulement le pardon de celui qu'il a offensé revêt cette nudité, parce qu'il lui redonne Dieu. Dieu attend, pour pardonner, que l'offensé ait pardonné. Pardonner aussi bien l'homme qui a été offensé, que celui qui a offensé l'homme et Dieu. Parce que, allons ! Il n'est personne qui n'ait offensé son Seigneur. Mais Dieu nous pardonne à nous, si nous pardonnons au prochain, et Il pardonne au prochain si celui qui a été offensé pardonne. Il vous sera fait comme vous avez fait. Pardonnez par conséquent si vous voulez qu'on vous pardonne et vous jouirez au Ciel à cause de la charité que vous avez donnée, comme si on mettait un manteau d'étoiles sur vos épaules saintes.    

Soyez miséricordieux envers ceux qui pleurent. Ce sont ceux que la vie a blessés, ceux dont le cœur a été brisé dans ses affections.            

Ne vous enfermez pas dans votre sérénité comme dans une forteresse. Sachez pleurer avec ceux qui pleurent, consoler ceux qui sont affligés, combler le vide de celui qui est privé d'un parent par la mort. Pères avec les orphelins, enfants avec les parents, frères les uns pour les autres.    

Aimez. Pourquoi n'aimer que ceux qui sont heureux ? Ils ont déjà leur part de soleil. Aimez ceux qui pleurent. Ce sont les moins aimables pour le monde, mais le monde ne connaît pas la valeur des larmes, Vous, vous la connaissez. Aimez donc ceux qui pleurent. Aimez-les si dans leur chagrin ils sont résignés. Aimez-les, et plus encore, si la douleur les révolte. Pas de reproches, mais de la douceur pour les persuader dans leur douleur de l'utilité de la souffrance. Ils peuvent, à travers le voile des larmes, voir d'une manière déformée le visage de Dieu qu'ils réduisent à l'expression d'une toute puissance vengeresse. Non. Ne vous scandalisez pas ! Non, ce n'est qu'une hallucination qui vient de la fièvre de la souffrance. Secourez-les pour faire tomber leur fièvre.    

Que votre foi toute fraîche soit comme la glace qu'on applique à celui qui délire. Puis, quand le plus fort de la fièvre tombe et qu'arrive l'abattement et la stupeur hébétée de celui qui a subi un traumatisme, alors, comme pour des enfants que la maladie a retardés, recommencez à parler de Dieu, comme d'une chose nouvelle, doucement, patiemment... Oh ! une belle histoire que l'on dit pour distraire l'éternel enfant qu'est l'homme ! Et puis, taisez-vous. N'insistez pas... L'âme se travaille elle-même. Aidez-la par des caresses et par la prière. Et quand elle dit : "Alors, ce n'était pas Dieu ?"dites: "Non, Lui ne voulait pas te faire du mal, parce qu'Il t'aime, même pour qui ne t'aime plus à cause de la mort ou d'autre chose". Et quand l'âme dit : "Mais moi, je l'ai accusé" dites : "Lui l'a oublié parce que c'était la fièvre". Et quand elle dit : "Alors, je le voudrais", dites : "Le voici ! Il est à la porte de ton cœur qui attend que tu Lui ouvres".  

Supportez les importuns. Ils viennent déranger la petite maison de notre moi, comme les voyageurs viennent déranger la maison que nous habitons. Mais, comme je vous ai dit d'accueillir ces derniers, accueillez aussi les premiers.  

Ce sont des importuns ? Mais, si vous, vous ne les aimez pas à cause du dérangement qu'ils vous donnent, eux, plus ou moins bien, vous aiment. Accueillez-les à cause de cet amour. Et même s'ils venaient poser des questions indiscrètes, vous dire leur haine, vous insulter, usez de patience et de charité. Vous pouvez les rendre meilleurs par votre patience, vous pouvez les scandaliser par votre manque de charité. Vous souffrez de les voir pécher, d'eux-mêmes; mais souffrez davantage de les faire pécher et de pécher vous-mêmes. Recevez-les en mon nom si vous ne pouvez les recevoir avec votre amour. Et Dieu vous donnera une compensation en venant Lui, ensuite, vous rendre visite et effacer le souvenir désagréable par ses surnaturelles caresses.            

Enfin  efforcez-vous d'ensevelir les pécheurs pour préparer leur retour à la vie de la Grâce. Savez-vous quand vous le faites ? Quand vous les réprimandez avec une insistance paternelle, patiente, affectueuse. C'est comme si vous ensevelissiez peu à peu les laideurs du corps avant de le confier au tombeau en attendant le commandement de Dieu : "Lève-toi et viens à Moi".

Ne purifions-nous pas les corps, nous les hébreux, par respect pour le corps qui doit ressusciter ? Réprimander les pécheurs, c'est comme purifier leurs membres avant l'opération de l'ensevelissement. Le reste, c'est la Grâce du Seigneur qui le fera. Purifiez-les par la charité, les larmes et les sacrifices. Soyez héroïques pour arracher un esprit à la corruption. Soyez héroïques.    

Cela ne restera pas sans récompense. Car si on donne une récompense pour un calice d'eau donné pour étancher une soif maté¬rielle, qu'est-ce qu'on donnera pour avoir enlevé à un esprit la soif infernale ?

J'ai parlé. Telles sont les œuvres de miséricorde du corps et de l'esprit qui font croître l'amour. Allez et accomplissez-les "

 "Et que la paix de Dieu et la mienne soit avec vous maintenant et, toujours."      

***
Source : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4 /139

https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus



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Jésus et Ses Disciples
Maud
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Lun 26 Aoû 2013 - 7:01

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_12

L'avarice et le riche imbécile

Vision du lundi 10 septembre 1945

Jésus se trouve sur une des collines de la rive occidentale du lac. À ses yeux apparaissent les villes et les pays épars sur les rivages de l'une et l'autre côte, mais exactement au-dessous de la colline, se trouvent Magdala et Tibériade, la première avec son quartier riche, avec ses nombreux jardins, nettement séparé des pauvres maisons des pêcheurs, paysans et du menu peuple par un torrent maintenant tout à fait à sec. L'autre qui n'est que splendeur, ignorante de tout ce qui est misère et décadence, et qui rit, belle et toute neuve au soleil, en face du lac. Entre les deux, les jardins potagers, peu nombreux mais bien tenus, de la plaine étroite, et puis les oliviers qui montent à l'assaut des collines. Derrière Jésus, on voit de cette cime la selle du mont des Béatitudes, au pied duquel passe la voie principale qui va de la Méditerranée à Tibériade. C'est peut- être à cause de la proximité de cette voie principale très fréquentée que Jésus a choisi cette localité à laquelle beaucoup de gens peuvent accéder des nombreuses villes du lac ou de l'intérieur de la Galilée et d'où, le soir, il est facile de revenir chez soi ou de trouver l'hospitalité dans beaucoup de pays. La chaleur aussi est tempérée par l'altitude et par les arbres de haute futaie qui, au sommet, ont pris la place des oliviers.            

Il y a en effet beaucoup de gens, outre les apôtres et les disciples. Des gens qui ont besoin de Jésus pour leur santé, ou pour des conseils, des gens venus par curiosité, des gens qu'ont amené des amis, ou venus pour faire comme les autres. Une foule, en somme. La saison n'est plus sous l'influence de la canicule mais elle tend aux grâces languissantes de l'automne et elle invite plus que jamais à se mettre en route à la recherche du Maître.

Jésus a déjà guéri les malades et parlé aux gens et certainement sur le thème des richesses injustes et de la nécessité de s'en détacher pour gagner le Ciel, et de l'absolue nécessité de ce détachement pour être son disciple. Et maintenant, il est en train de répondre aux questions de tel ou tel des disciples riches qui sont un peu troublés par cette exigence.

Le scribe Jean dit : "Dois-je donc détruire ce que je possède, en en dépouillant les miens ?  

"Non. Dieu t'a donné des biens. Fais-les servir à la Justice et uses-en avec justice. C'est-à-dire sers-t-en pour subvenir aux besoins de ta famille, c'est un devoir; traite humainement les serviteurs, c'est de la charité; fais-en profiter les pauvres, subviens aux besoins des disciples pauvres. Voilà que les richesses ne seront pas pour toi un obstacle mais une aide."            

Et puis, parlant à tous, il dit : "En vérité je vous dis que le même danger de perdre le Ciel par amour des richesses peut-être aussi le fait d'un disciple plus pauvre si, devenu mon prêtre, il manque à la justice en pactisant avec le riche, Celui qui est riche ou mauvais, bien des fois essaiera de vous séduire par des cadeaux pour que vous approuviez sa manière de vivre et son péché. Et il y en aura, parmi mes disciples, qui succomberont à la tentation des cadeaux. Cela ne doit pas être. Que le Baptiste vous instruise. Vraiment lui, bien qu'il ne fût ni juge ni magistrat, avait la perfection du juge et du magistrat, tels que les décrit le Deutéronome : "Tu n'auras pas de préférences, tu n'accepteras pas de cadeaux, parce qu'ils aveuglent les yeux des sages et altèrent les paroles des justes" [1]. Trop souvent l'homme laisse ébrécher l'épée de la justice par l'or qu'un pécheur passe sur le fil. Non, cela ne doit pas être. Sachez être pauvres, sachez savoir mourir, mais ne pactisez jamais avec la faute. Même pas avec l'excuse de faire servir cet or au profit des pauvres. C'est un or maudit et il ne leur procurerait pas du bien. C'est l'or d'une compromission infâme. Vous vous êtes constitués disciples pour être maîtres, médecins et rédempteurs. Que seriez-vous si vous consentiez au mal par intérêt ? Des maîtres d'une science mauvaise, des médecins qui tuent le malade, non pas des rédempteurs mais des gens qui coopèrent à la ruine des cœurs."

Un homme de la foule s'avance et dit : "Je ne suis pas disciple, mais je t'admire. Réponds donc à cette question : "Est-il permis à quelqu'un de retenir l'argent d'un autre ?"      

"Non, homme. C'est un vol, comme d'enlever la bourse à un passant."          

"Même si c'est l'argent de la famille ?"            

"Oui Il n'est pas juste que quelqu'un s'approprie l'argent de tous les autres."          

"Alors, Maître, viens à Abelmain sur la route de Damas et ordonne à mon frère de partager avec moi l'héritage du père qui est mort sans avoir laissé un mot d'écrit, Il a tout pris pour lui, et remarque que nous sommes jumeaux nés d'un premier et unique enfantement. J'ai donc les mêmes droits que lui."

Jésus le regarde et dit : "C'est une situation pénible et certainement ton frère n'agit pas bien. Mais tout ce que je peux faire, c'est de prier pour toi et davantage pour lui pour qu'il se convertisse, et venir dans ton pays pour évangéliser en touchant ainsi son cœur. Le chemin ne m'est pas pénible si je peux mettre la paix entre vous."      

L'homme, furieux, bondit : "Et que veux-tu que j'en fasse de tes paroles ? Il faut bien autre chose que des paroles, en ce cas !"            

"Mais ne m'as-tu pas dit de commander à ton frère de..."  

"Commander ce n'est pas évangéliser. Un ordre est toujours accompagné d'une menace. Menace-le de le frapper dans sa personne, s'il ne me donne pas ce qui m'appartient. Tu peux le faire. Comme tu donnes la santé, tu peux donner la maladie."          

"Homme, je suis venu pour convertir, non pour frapper. Mais, si tu as foi dans mes paroles, tu trouveras la paix."        

"Quelles paroles ?"        

"Je t'ai dit que je prierai pour toi et pour ton frère, pour que tu sois consolé et que lui se convertisse."

"Des histoires ! Des histoires ! Je n'ai pas la naïveté d'y croire. Viens et commande."

Jésus, qui était doux et patient, se fait imposant et sévère. Il se redresse - auparavant il se tenait un peu penché sur le petit homme corpulent et enflammé de colère - et il dit :  "Homme, qui m'a établi juge et arbitre entre vous ? Personne. Mais pour faire disparaître un désaccord entre deux frères, j'acceptais de venir pour remplir ma mission de pacificateur et de rédempteur et, si tu avais cru à mes paroles, en revenant à Abelmain tu aurais trouvé ton frère déjà converti. Tu ne sais pas croire, et tu n'auras pas le miracle. Toi, si le premier tu avais pu mettre la main sur le trésor, tu l'aurais gardé en en privant ton frère parce que, en vérité, si vous êtes nés jumeaux, vous avez aussi des passions jumelles et toi, comme ton frère, vous avez un seul amour : l'or, une seule foi : l'or. Reste donc avec ta foi. Adieu."

L'homme s'en va en maudissant, au scandale de la foule qui voudrait le punir. Mais Jésus s'y oppose. Il dit : "Laissez-le aller. Pourquoi voulez-vous vous salir les mains en frappant une brute ? Moi, je lui pardonne, parce qu'il est possédé par le démon de l'or qui fait de lui un dévoyé. Faites-le, vous aussi. Prions plutôt pour ce malheureux afin qu'il redevienne homme à l'âme belle de liberté."    

"C'est vrai. Son visage même est devenu horrible par l'effet de sa cupidité. Tu l'as vu ?" se demandent l'un à l'autre les disciples et ceux qui étaient près de l'homme cupide.

"C'est vrai ! C'est vrai ! Il ne semblait plus être ce qu'il était avant."          

"Oui. Quand ensuite il a repoussé le Maître, pour un peu il l'aurait frappé tout en le maudissant, son visage est devenu celui d'un démon."          

"D'un démon tentateur. Il voulait porter le Maître à la méchanceté..."      

"Écoutez" dit Jésus. "Vraiment les altérations de l'âme se reflètent sur le visage. C'est comme si le démon affleurait à la surface de celui qu'il possède. Ils sont peu nombreux ceux qui, étant des démons par leurs actes ou leur attitude, ne trahissent pas ce qu'ils sont. Et ces gens peu nombreux sont parfaits dans le mal et parfaitement possédés.            

Le visage du juste, au contraire, est toujours beau même s'il est matériellement difforme, par suite d'une beauté surnaturelle qui se répand de l'intérieur sur l'extérieur. Et ce n'est pas par manière de parler mais les faits le démontrent, nous observons chez celui qui est pur de tout vice la fraîcheur de la chair elle-même. L'âme est en nous et nous possède tout entier. Les puanteurs d'une âme corrompue corrompent même la chair, alors que les parfums d'une âme pure la préservent. L'âme impure pousse la chair à des péchés obscènes, et ces derniers vieillissent et déforment. L'âme pure pousse la chair à une vie pure et cela conserve la fraîcheur et communique la majesté.            

Faites en sorte qu'en vous demeure la pure jeunesse de l'esprit, ou qu'elle ressuscite si elle est déjà perdue, et veillez à vous garder de toute cupidité que ce soit des sens ou du pouvoir. La vie de l'homme ne dépend pas de l'abondance des biens qu'il possède. Ni cette vie, ni encore moins l'autre : celle qui est éternelle, mais de sa manière de vivre. Et avec la vie, le bonheur de cette terre et du Ciel. Car le vicieux n'est jamais heureux, réellement heureux. Alors que celui qui est vertueux est toujours heureux d'une céleste allégresse, même s'il est pauvre et seul. La mort même ne l'impressionne pas, parce qu'il n'a pas de fautes ni de remords qui lui fassent craindre la rencontre avec Dieu, et qu'il n'a pas de regrets pour ce qu'il laisse sur la terre. Lui sait que c'est au Ciel que se trouve son trésor et, comme quelqu'un qui s'en va prendre possession de l'héritage qui lui revient et d'un héritage saint, il s'en va joyeux, empressé, à la rencontre de la mort qui lui ouvre les portes du Royaume où se trouve son trésor.    

Faites-vous tout de suite votre trésor. Commencez-le dès votre jeunesse, vous qui êtes jeunes; travaillez infatigablement, vous les plus âgés qui, à cause de votre âge, êtes plus près de la mort. Mais, puisque la mort est une échéance inconnue et que souvent l'enfant tombe avant le vieillard, ne renvoyez pas au lendemain le travail de vous faire un trésor de vertu et de bonnes œuvres pour l'autre vie, de peur que la mort ne vous rejoigne sans que vous ayez mis de côté un trésor pour le Ciel. Nombreux sont ceux qui disent : "Oh ! je suis jeune et fort ! Pour le moment, je jouis sur la terre, après je me convertirai" Grande erreur !        

Écoutez cette parabole. La campagne d'un homme riche lui avait rapporté d'abondantes récoltes. Elles étaient vraiment miraculeuses. Il contemple avec joie toute cette richesse qui s'accumule sur ses champs et sur son aire et qui ne trouve pas de place dans les greniers et qu'on abrite sous des hangars provisoires et jusque dans les pièces de la maison, et il dit : "J'ai travaillé comme un esclave, mais la terre ne m'a pas déçu. J'ai travaillé pour dix récoltes et maintenant je veux me reposer pour autant de temps. Comment ferai-je pour loger toute cette récolte ? Je ne veux pas la vendre, car cela m'obligerait à travailler pour avoir, l'an prochain, une nouvelle récolte. Voici ce que je vais faire : je démolirai mes greniers et j'en ferai de plus grands pour loger toutes mes récoltes et tous mes biens. Et puis, je dirai à mon âme : 'Oh ! mon âme ! Tu as maintenant des biens pour plusieurs années. Repose-toi donc, mange et bois et profites-en' ". Cet homme, comme beaucoup, confondait le corps et l'esprit et il mélangeait le sacré au profane, parce que réellement dans les jouissances et l'oisiveté l'âme ne jouit pas mais languit, et celui-là aussi, comme beaucoup, après la première bonne récolte dans les champs du bien, s'arrêtait car il lui semblait avoir tout fait.

Mais, ne savez-vous pas que quand on a mis la main à la charrue, il faut persévérer une année, dix, cent, tant que dure la vie, car s'arrêter est un crime envers soi-même, parce qu'on se refuse une gloire plus grande, et c'est régresser, car celui qui s'arrête, généralement, non seulement ne progresse plus mais revient en arrière ? Le trésor du Ciel doit augmenter d'année en année pour être bon, puisque si la Miséricorde divine doit être bienveillante, même avec ceux qui ont eu peu d'années pour le former, elle ne sera pas complice des paresseux qui, ayant une longue vie, font peu de chose. Le trésor doit être en continuelle croissance. Autrement ce n'est plus un trésor qui porte du fruit, mais un trésor inerte et cela se produit au détriment de la paix promise du Ciel. Dieu dit à l'homme sot : "Homme sot qui confonds le corps et les biens de la terre avec ce qui est esprit et qui, d'une grâce de Dieu te fais un mal, sache que cette nuit même on te demandera ton âme et quand elle sera partie, le corps restera sans vie. Ce que tu as préparé, à qui cela reviendra-t-il ? L'emporteras-tu avec toi ? Non. Tu viendras, dépouillé des récoltes terrestres et des œuvres spirituelles, en ma présence et tu seras pauvre dans l'autre vie. Il valait mieux faire de tes récoltes des œuvres de miséricorde pour le prochain et pour toi car, en étant miséricordieux pour les autres, tu serais miséricordieux pour ton âme. Et au lieu de nourrir des pensées d'oisiveté, mettre en œuvre des activités d'où tu pouvais tirer un profit utile pour ton corps et de grands mérites pour ton âme, jusqu'au moment où je t'aurais appelé". Et l'homme mourut cette nuit-là, et fut jugé avec sévérité.    

En vérité, je vous dis qu'il en arrive ainsi pour celui qui thésaurise pour lui-même et ne s'enrichit pas aux yeux de Dieu. Mainte- nant allez et faites-vous un trésor de l'enseignement qui vous est donné. La paix soit avec vous."        

Et Jésus bénit et il se retire dans un bois avec les apôtres et les disciples pour se restaurer et se reposer. Mais, tout en mangeant, il parle encore en continuant l'instruction précédente, en reprenant un thème déjà présenté aux apôtres plusieurs fois et je crois qu'il le sera toujours insuffisamment car l'homme est trop en proie aux peurs sans fondement.      

"Croyez" dit-il, "que c'est seulement de cet enrichissement de vertu qu'il faut se préoccuper. Et veillez à ce que la vôtre ne soit jamais une préoccupation agitée, inquiète. Le Bien est l'ennemi des inquiétudes, des peurs, des empressements qui se ressentent encore trop de la cupidité, de la jalousie, des méfiances humaines.        

Que votre travail soit constant, confiant, paisible, sans brusques départs et brusques arrêts. Ainsi font les onagres sauvages, mais personne ne les utilise, à moins d'être fou, pour cheminer en sécurité. Paisibles dans les victoires, paisibles dans les défaites. Même le chagrin pour une erreur commise, qui vous afflige parce que par cette erreur vous avez déplu à Dieu, doit être paisible, réconforté par l'humilité et la confiance.

L'accablement, la rancœur envers soi-même est toujours l'indice de l'orgueil, et ainsi même de la défiance. Si quelqu'un est humble, il sait qu'il est un pauvre homme sujet aux misères de la chair qui parfois triomphe. Si quelqu'un est humble, il a confiance non pas tant en lui-même qu'en Dieu et il reste calme, même dans les défaites, en disant : "Pardonne-moi, Père. Je sais que Tu connais ma faiblesse qui parfois l'emporte. Je crois que Tu as pitié de moi. J'ai la ferme confiance que Tu m'aideras à l'avenir encore plus qu'auparavant, bien que je Te donne si peu de satisfaction".          

Et ne soyez ni indifférents ni avares des biens de Dieu. Donnez de ce que vous avez en fait de sagesse et de vertu. Soyez actifs en matière spirituelle comme les hommes le sont pour les choses de la chair. Et, en ce qui concerne la chair, n'imitez pas les gens du monde qui ne cessent de trembler pour leur lendemain, par peur qu'il leur manque le superflu, que la maladie arrive, qu'arrive la mort, que leurs ennemis puissent leur nuire, et ainsi de suite.

Dieu sait de quoi vous avez besoin. Ne craignez donc pas pour votre lendemain. Dégagez-vous des peurs, plus lourdes que les chaînes des galériens. Ne vous mettez pas en peine pour votre vie, ni pour la nourriture, ni pour la boisson, ni pour le vêtement. La vie de l'esprit est plus que celle du corps, et le corps est plus que le vêtement, car c’est par le corps et non par le vêtement que vous vivez et que, par la mortification du corps, vous aidez l'esprit à obtenir la vie éternelle. Dieu sait jusqu'à quand il laissera votre âme dans votre corps, et jusqu'à ce moment, il vous donnera ce qui vous est nécessaire. Il le donne aux corbeaux, animaux impurs qui se repaissent de cadavres et qui ont leur raison d'exister justement dans cette fonction qui est la leur de nous débarrasser des corps en putréfaction, et ne vous le donnera-t-il pas à vous ? Eux n'ont pas de locaux pour les vivres, ni de greniers, et pourtant Dieu les nourrit quand même. Vous êtes des hommes et non pas des corbeaux. Et puis, présentement, vous êtes la fleur des hommes parce que vous êtes les disciples du Maître, les évangélisateurs du monde, les serviteurs de Dieu. Et pouvez-vous penser que Dieu, qui a soin des lys des vallées et les fait croître et les revêt d'un vêtement plus beau que n'en a eu Salomon, sans qu'ils fassent d'autre travail que parfumer en adorant, croyez-vous qu'il puisse vous oublier même pour le vêtement ?          

Vous qui ne pouvez ajouter par vous-mêmes une dent à votre bouche dégarnie, ni allonger d'un pouce une jambe raccourcie, ni rendre l'acuité à une vue brouillée. Et, si vous ne pouvez faire ces choses, pouvez-vous penser pouvoir éloigner de vous la misère et la maladie et faire sortir de la nourriture de la poussière ? Vous ne le pouvez. Mais ne soyez pas des gens de peu de foi. Vous aurez toujours ce qui vous est nécessaire. Ne vous mettez pas en peine comme les gens du monde qui se donnent du mal pour pourvoir à leurs plaisirs. Vous avez votre Père qui sait de quoi vous avez besoin. Vous devez seulement chercher, et que ce soit le premier de vos soucis, le Royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné en plus.    

Ne craignez pas, vous qui êtes de mon petit troupeau. Il a plu à mon Père de vous appeler au Royaume pour que vous possédiez ce Royaume. Vous pouvez donc y aspirer et aider le Père par votre bonne volonté et votre sainte activité. Vendez vos biens, faites-en l'aumône si vous êtes seuls. Donnez aux vôtres les moyens d'existence qui compensent votre abandon de la maison pour me suivre, car il est juste de ne pas enlever le pain aux enfants et aux épouses. Et, si vous ne pouvez sacrifier les richesses d'argent, sacrifiez les richesses d'affection. Elles aussi sont une monnaie que Dieu estime pour ce qu'elles sont : de l'or plus pur que tout autre, des perles plus précieuses que celles qui sont arrachées aux mers, et des rubis plus rares que ceux des entrailles de la terre. Car renoncer à la famille pour Moi, c'est charité parfaite plus que de l'or sans un atome impur, c'est une perle faite de larmes, un rubis fait du sang qui gémit de la blessure du cœur déchiré par la séparation d'avec le père et la mère, l'épouse et les enfants.          

Mais ces bourses ne s'usent pas, ce trésor ne s'amoindrit jamais. Les voleurs ne pénètrent pas au Ciel. Le ver ne ronge pas ce qui y a été déposé. Et ayez le Ciel dans votre cœur et votre cœur au Ciel, près de votre trésor. Car le cœur, chez l'homme bon ou chez le méchant, est là où se trouve ce qui vous semble votre cher trésor. Car, de même que le cœur est là où se trouve le trésor (au Ciel), ainsi le trésor est là où se trouve le cœur (c'est-à-dire en vous), et même le trésor est dans le cœur, et avec le trésor des saints se trouve, dans le cœur, le Ciel des saints.  

Soyez toujours prêts comme celui qui est sur le point de partir en voyage, ou qui attend son maître. Vous êtes les serviteurs du Maître-Dieu. A toute heure Il peut vous appeler où Il est, ou bien venir où vous êtes. Soyez donc toujours prêts à partir ou à Lui faire honneur, la taille ceinte de la ceinture de voyage ou de travail et avec à la main la lampe allumée. Sortant d'une fête de noces avec quelqu'un qui vous a précédés dans les Cieux ou dans la consécration à Dieu sur la terre. Dieu peut se souvenir de vous qui attendez et peut dire : "Allons chez Etienne ou chez Jean ou bien chez Jacques et chez Pierre". Et Dieu est rapide dans sa venue, ou pour dire : "Viens". Soyez donc prêts à Lui ouvrir la porte quand Il arrivera ou à partir s'Il vous appelle.      

Bienheureux ces serviteurs que le Maître, en arrivant, trouvera en train de veiller. En vérité, pour les récompenser de leur attente fidèle, il se ceindra le vêtement et, après les avoir fait asseoir à table, Il se mettra à les servir. Il peut venir à la première veille, comme à la seconde ou à la troisième. Vous ne le savez pas. Soyez donc toujours vigilants. Et bienheureux si vous l'êtes et qu'ainsi vous trouve le Maître ! Ne vous flattez pas en disant : "On a le temps ! Cette nuit Il ne vient pas", il vous en arriverait du mal. Vous ne savez pas. Si quelqu'un savait quand le voleur va venir, il ne laisserait pas sa maison sans surveillance pour que le malandrin puisse en forcer la porte ou les coffres-forts. Vous aussi, soyez prêts car, au moment où vous y penserez le moins, le Fils de l'homme viendra en disant : "C'est l'heure".          

Pierre qui a été jusqu'à oublier de finir son repas pour écouter le Seigneur, voyant que Jésus se tait, demande : "Ce que tu dis, c'est pour nous ou pour tous ?"        

"C'est pour vous et pour tous, mais c'est davantage pour vous, car vous êtes comme des intendants mis par le Maître à la tête des serviteurs et vous êtes doublement obligés d'être prêts, à la fois pour vous comme intendants et pour vous comme simples fidèles.      

Que doit être l'intendant mis par le maître à la tête de ses serviteurs pour donner à chacun au moment voulu sa juste part ? Il doit être avisé et fidèle. Pour accomplir son propre devoir, pour faire accomplir à ceux qui sont au-dessous de lui leur propre devoir. Autrement en souffriraient les intérêts du maître qui paie l'intendant pour qu'il agisse en son nom et veille sur ses intérêts en son absence. Bienheureux le serviteur que le maître, en revenant à sa maison, trouve en train d'agir avec fidélité, habileté et justice. En vérité je vous dis qu'il l'établira intendant des autres propriétés aussi, de toutes ses propriétés, se reposant et se réjouissant en son cœur pour la sécurité que ce serviteur lui donne.    

Mais si ce serviteur dit : "Oh ! c’est bon ! Le maître est très loin et il m'a écrit que son retour sera retardé. Je peux donc faire ce que bon me semble et puis, quand je verrai que son retour est proche, j'y pourvoirai". Et il commencera à manger et à boire jusqu'à en être ivre et à donner des ordres d'ivrogne. Comme les bons serviteurs qui dépendent de lui refusent de les exécuter pour ne pas faire tort à leur maître, il se met à battre les serviteurs et les servantes jusqu'à les rendre malades et languissants. Il croit être heureux et il dit : "Je goûte enfin ce que c'est qu'être maître et d'être craint de tous". Mais, que lui arrivera-t-il ? Il lui arrivera que le maître reviendra au moment où il s'y attend le moins, en le surprenant justement en train d'empocher l'argent ou de corrompre quelque serviteur parmi les plus faibles. Alors, je vous le dis, le maître le chassera de sa place d'intendant et jusque des rangs de ses serviteurs, car il n'est pas permis de garder les infidèles et les traîtres parmi des serviteurs honnêtes. Et il sera d'autant plus puni que le maître l'avait davantage aimé et instruit.          

Car plus on connaît la volonté et la pensée du maître, plus on est tenu de l'accomplir avec exactitude. S'il n'agit pas comme le maître le lui a dit, en détail, comme à aucun autre, il recevra de nombreux coups, alors que celui, en tant que serviteur de second rang est bien peu au courant et se trompe tout en croyant bien faire, sera moins puni. A qui on a beaucoup donné, il sera beau- coup demandé, et il devra rendre beaucoup, celui qui a été chargé de beaucoup, car mes intendants devront rendre compte même de l'âme d'un tout petit d'une heure.        

Mon choix n'est pas un frais repos dans un bosquet fleuri. Je suis venu apporter le feu sur la terre, et que puis-je désirer sinon qu'il s'enflamme ? Aussi je m'épuise et je veux que vous vous épuisiez jusqu'à la mort et jusqu'à ce que toute la terre soit un brasier de feu céleste.          

Quant à Moi, je dois être baptisé d'un baptême. Et comme je serai angoissé tant qu'il ne sera pas accompli ! Vous ne vous demandez pas pourquoi ? Parce que, par ce baptême, je pourrai faire de vous des porteurs du Feu, des agitateurs qui se mouvront dans toutes et contre toutes les couches de la société pour en faire une unique chose : le troupeau du Christ.            

Croyez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Et selon la manière de voir de la terre ? Non, mais au contraire, la discorde et la désunion. Parce que, désormais et jusqu'à ce que toute la terre soit un unique troupeau, de cinq qui sont dans une maison, il y en aura deux contre trois, et le père sera contre le fils, et ce dernier contre son père, et la mère contre ses filles, et celles-ci contre celle-là, et les belles-filles et les belles-mères auront un motif de plus de ne pas s'entendre, car il y aura un langage nouveau sur certaines lèvres, et il se produira une sorte de Babel, parce qu'un soulèvement profond ébranlera le royaume des affections humaines et surhumaines. Mais ensuite viendra l'heure où tout s'unifiera en une langue nouvelle que parleront tous ceux que le Nazaréen aura sauvés, et les eaux des sentiments s'épureront alors que les scories tomberont au fond et que brilleront à la surface les eaux limpides des lacs célestes.    

En vérité, mon service n'est pas un repos selon le sens que l'homme donne à ce mot. Il faut un héroïsme inlassable. Mais je vous le dis : à la fin il y aura Jésus, toujours et encore Jésus, qui ceindra son vêtement pour vous servir et puis s'assiéra avec vous à un banquet éternel et on oubliera fatigue et douleur.

Maintenant, puisque plus personne ne nous a cherchés, allons vers le lac. Nous nous reposerons à Magdala. Dans les jardins de Marie de Lazare il y a place pour tous et elle a mis sa maison à la disposition du Pèlerin et de ses amis. Il n'est pas besoin de vous dire que Marie de Magdala est morte avec son péché et que, de son repentir, est née Marie de Lazare, la disciple de Jésus de Nazareth. Vous le savez déjà car la nouvelle a couru comme le frémissement du vent dans une forêt.

Mais Moi, je vous dis ce que vous ne savez pas : que tous les biens personnels de Marie de Lazare sont pour les serviteurs de Dieu et pour les pauvres du Christ. Allons..."      

***

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome 4 /140

https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus



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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mar 27 Aoû 2013 - 7:30

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_13

Dans le jardin de Marie de Magdala.
La correction fraternelle


Vision du dimanche 16 septembre 2012

Jésus n'est plus dans le même endroit qu'à la dernière vision, mais il se trouve dans un vaste jardin qui se prolonge jusqu'au lac. Au-delà du jardin, ou plutôt en son milieu, se trouve la maison, précédée et entourée de ce jardin qui en arrière se prolonge au moins trois fois plus que sur les côtés et en avant de la maison.  

Il y a des fleurs, mais surtout des arbres et des bosquets et de tranquilles coins de verdure, fermés autour de vasques de marbre précieux, comme des pavillons autour de tables et de sièges de pierre. Et il devait y avoir des statues ça et là, le long des sentiers et au centre des vasques mais, à présent, il ne reste que les piédestaux des statues pour rappeler leur souvenir près des lauriers et des buis, ou se contempler dans les vasques remplies d'eau limpide.  

La présence de Jésus avec les siens et celle de gens de Magdala, parmi lesquels le petit Benjamin qui avait osé dire à l'Iscariote qu'il était méchant, me fait penser que ce sont les jardins de la maison de Marie-Madeleine... revus et corrigés en vue de leur nouvelle fonction par la suppression de ce qui aurait pu produire le dégoût et le scandale et rappeler le passé.      

Le lac est tout entier un crêpe soyeux gris azuré qui reflète le ciel sur lequel courent les nuages chargés des premières pluies de l'automne. Et pourtant il est beau aussi sous cette lumière tranquille et paisible d'un jour qui, pour n'être pas serein, n'est pas tout à fait pluvieux. Ses rives n'ont plus beaucoup de fleurs mais, en revanche, sont colorées par ce grand peintre qu'est l'automne et présentent des coups de pinceaux d'ocre et de pourpre, et la pâleur exténuée des feuilles mourantes pour les arbres et les vignes qui changent de couleur avant de céder à la terre leur vêtement vivant.          

Il y a tout un coin, dans le jardin d'une villa qui est sur le lac comme celle-ci, qui rougit comme si dans les eaux il avait débordé du sang par la présence d'une haie aux branches flexibles auxquelles l'automne a donné une teinte de cuivre qui reflète un brasier alors que, dans les saules répandus sur la rive à peu de distance, tremble leur feuillage glauque-argenté, fin et encore plus pâle que d'ordinaire avant de mourir.    

Jésus ne regarde pas ce que je regarde. il regarde de pauvres malades qu'il gratifie de la guérison. Il regarde des vieux mendiants auxquels il donne de l'argent. Il regarde des enfants que les mères Lui présentent pour qu'il les bénisse. Il regarde avec pitié un groupe de sœurs qui Lui parlent de la conduite de leur frère unique qui a fait mourir leur mère de chagrin et les a ruinées. Elles le prient, ces pauvres femmes, de les conseiller et de prier pour elles.

"Bien sûr que je prierai. Je prierai Dieu qu'il vous donne la paix et que votre frère se convertisse et qu'il se souvienne de vous en vous rendant ce qu'il vous doit et surtout en revenant vous aimer. Car, s'il fait cela, il fera tout le reste. Mais vous, l'aimez-vous ou y a-t-il en vous de la rancœur ? Est-ce que vous le pardonnez du fond du cœur ou bien est-ce que votre chagrin est du dédain ? Car lui aussi est malheureux, plus que vous. Et malgré ses richesses, il est plus pauvre que vous, et il faut en avoir pitié. il ne possède plus l'amour et il est sans l'amour de Dieu. Voyez-vous combien il est malheureux ? Vous, à commencer par votre mère, par la mort vous terminerez dans. la joie la vie triste qu'il vous a fait mener, mais lui, non. Au contraire, il passerait d'une fausse jouissance d'une heure à un tourment éternel et atroce. Venez près de Moi.

Je m'adresserai à tous, en vous parlant à vous." Et Jésus se dirige au milieu d'une pelouse parsemée de buissons de fleurs, au milieu de laquelle il devait y avoir auparavant une statue. Maintenant il reste la base, entourée d'une haie basse de myrtes et de petites roses. Jésus tourne le dos à cette haie et commence à parler. Tous se taisent et se groupent autour de Lui.          

"La paix soit à vous. Écoutez. il est dit : "Aime ton prochain comme toi-même" . Mais, sous ce nom, de qui s'agit-il ? Tout le genre humain pris dans son ensemble. Ensuite, plus particulièrement, tous les hommes de la même nation; plus particulièrement encore, tous les concitoyens; puis, en resserrant toujours plus le cercle, tous les parents; enfin, dernier cercle de cette couronne d'amour resserrée comme les pétales d'une rose autour du cœur de la fleur, l'amour pour les frères de sang; les premiers des prochains. Le centre du cœur de la fleur d'amour, c'est Dieu, l'amour pour Lui est le premier qu'il faut avoir. Autour de son centre, voici l'amour pour les parents, le second qu'il faut avoir parce que les parents sont les petits 'Dieu', de la terre, parce qu'ils nous créent et coopèrent avec Dieu pour nous créer, sans compter qu'ils s'occupent de nous avec un amour inlassable. Autour de cet ovaire qui flamboie de pistils et exhale les parfums les plus choisis des amours, voici que se serrent les cercles des différents amours. Le premier est celui des frères nés du même sein et du même sang duquel nous naissons.

Mais, comment faut-il aimer le frère ? Seulement parce que sa chair et son sang sont les mêmes que les nôtres ? C'est ce que savent faire aussi les oisillons rassemblés dans un nid. Eux, en fait, n'ont que cela de commun : d'être nés d'une même couvée et d'avoir en commun sur la langue la saveur de la salive paternelle et maternelle. Nous, hommes, nous sommes plus que des oiseaux, nous avons plus que la chair et le sang. Nous avons le Père, en plus d'un père et d'une mère. Nous avons l'âme et nous avons Dieu qui est le Père de tous. Et voilà qu'il faut savoir aimer le frère comme frère, à cause du père et de la mère qui nous ont engendrés, et comme frère à cause de Dieu qui est le Père universel.    

L'aimer par conséquent d'un amour spirituel en plus de l'amour charnel. L'aimer non seulement à cause de la chair et du sang, mais à cause de l'esprit que nous avons en commun. Aimer, comme il se doit, l'esprit plus que la chair de notre frère, car l'esprit est plus que la chair. Parce que le Dieu Père est plus que l'homme père. Parce que la valeur de l'esprit est au-dessus de la valeur de la chair. Parce que notre frère serait beaucoup plus malheureux de perdre le Dieu Père que l'homme père.    

La privation du père homme est déchirante, mais ne rend qu'à moitié orphelin. Elle ne blesse que ce qui est terrestre, notre besoin d'aide et de caresses. Mais l'esprit, s'il sait croire, n'est pas blessé par la mort du père. Au contraire, pour le suivre là où le juste se trouve, l'esprit du fils monte, comme attiré par la force de l'amour. Et en vérité, je vous dis que cela est amour, amour de Dieu et du père, monté par son esprit au lieu où réside la sagesse. Il monte vers ces lieux où Dieu est plus proche, et agit avec une plus grande droiture parce que ne lui manque pas l'aide véritable que sont les prières du père qui maintenant sait aimer complètement, le frein que lui donne la certitude que maintenant son père voit, mieux que pendant sa vie, les œuvres de son fils, le désir de pouvoir le retrouver moyennant une vie sainte.        

C'est pour cela qu'il faut se préoccuper davantage de l'esprit que du corps de son propre frère. Ce serait un bien pauvre amour celui qui s'adresse seulement à ce qui périt en négligeant ce qui ne périt pas et qui, si on le néglige, peut perdre la joie éternelle. Trop nombreux sont ceux qui se fatiguent pour des choses inutiles, qui s'épuisent pour ce qui n'a qu'un intérêt relatif, en perdant de vue ce qui est vraiment nécessaire. Les vraies sœurs, les bons frères ne doivent pas seulement se préoccuper de garder en ordre les vêtements, de tenir prêts les repas, ou d'aider leurs frères par leur travail. Mais ils doivent se pencher sur leurs esprits, en écouter les voix, en percevoir les défauts, et avec une affectueuse patience, peiner pour leur donner un esprit qui respire la santé et la sainteté, si en ces voix et en ces défauts ils voient un danger pour leur vie éternelle. Et ils doivent, s'ils ont péché contre eux, s'appliquer à pardonner et à obtenir pour eux le pardon de Dieu par leur retour à l'amour sans lequel Dieu ne pardonne pas.    

Il est dit dans le Lévitique : "N'aie pas de haine dans ton cœur pour ton frère, mais reprends-le publiquement pour n'être pas chargé de péchés à cause de lui"   Mais, de l'absence de haine à l'amour, il y a encore un abîme. Il peut vous sembler que l'antipathie, l'absence de relations et l'indifférence ne sont pas des péchés parce que ce n'est pas de la haine. Non. Je viens vous donner de nouvelles lumières sur l'amour et nécessairement sur la haine, car ce qui éclaire le premier en tous ses détails, sait éclairer en tous ses détails la seconde. L'élévation même du premier vers les hautes sphères entraîne une plus grande séparation d'avec la seconde, car plus le premier s'élève, plus la seconde sombre en un abîme toujours plus profond.          

Ma doctrine est perfection. Elle est finesse de sentiment et de jugement. C'est la vérité sans métaphores ni périphrases.  Et je vous dis que l'antipathie, l'absence de relations et l'indifférence sont déjà de la haine. Simplement parce qu'elles ne sont pas de l'amour. Le contraire de l'amour est la haine. Pouvez-vous donner un autre nom à l'antipathie ? Au détachement d'un être ? À l'indifférence ? Celui qui aime a de la sympathie pour celui qu'il aime. Donc, celui qui a de l'antipathie, ne l'aime plus. Celui qui aime, même si la vie l'éloigne matériellement de l'aimé, continue de lui être proche par l'esprit. Donc si quelqu'un se sépare d'un autre par l'esprit, il ne l'aime plus. Celui qui aime n'a jamais d'indifférence pour l'aimé mais, au contraire, tout ce qui se rapporte à lui l'intéresse. Si donc quelqu'un est indifférent pour un autre, c'est signe qu'il ne l'aime plus. Vous voyez donc que ces trois choses sont des ramifications d'une même plante : celle de la haine. Or, qu'arrive-t-il dès que quelqu'un que nous aimons nous offense ? Quatre-vingt-dix fois sur cent, si la haine n'arrive pas, c'est l'antipathie, l'éloignement ou l'indifférence qui surviennent. Non. N'agissez pas ainsi. Ne glacez pas votre cœur par ces trois formes de la haine. Aimez.        

Mais, vous vous demandez : "Comment le pouvons-nous ?" Je vous réponds : "Comme le peut Dieu qui aime même celui qui l'offense. Un amour douloureux, mais toujours bon". Vous dites : "Et comment allons-nous faire ?"  . Je donne la loi nouvelle sur les rapports avec le frère coupable, et je dis : "Si ton frère t'offense, ne l'humilie pas en public en le reprenant publiquement, mais pousse ton amour à cacher la faute du frère aux yeux du monde". Car tu en auras grand mérite aux yeux de Dieu, en coupant par amour toute satisfaction à ton orgueil.            

Oh ! Comme il plaît à l'homme de faire savoir qu'il a été offensé et qu'il en a souffert! Il s'en va comme un mendiant fou non pas pour demander une obole d'or au roi, mais il s'en va vers d'autres sots et des gueux comme lui demander des poignées de cendre et du fumier et des gorgées de poison brûlant. C'est ce que le monde donne à celui qui a été offensé et qui s'en va, se plaignant et quémandant du réconfort. Dieu, le Roi, donne de l'or pur à celui qui, offensé, mais sans rancœur, ne va pleurer qu'à ses pieds sa douleur et à Lui demander, à Lui, à l'Amour et à la Sagesse, un réconfort d'amour et un enseignement pour une contingence pénible.      

Si donc vous voulez du réconfort, allez à Dieu et agissez avec amour. Moi, je vous le dis, en corrigeant la loi ancienne : "Si ton frère a péché contre toi, va, reprends-le en particulier entre lui et toi seul. S'il t'écoute, tu as de nouveau gagné ton frère et, en même temps, tu as gagné tant de bénédictions de Dieu. Et si ton frère ne t'écoute pas mais te repousse, entêté dans sa faute, toi, pour qu'on ne dise pas que tu es complice de la faute ou indifférent au bien spirituel de ton frère, prends avec toi deux ou trois témoins sérieux, bons, sûrs, et reviens avec eux vers ton frère et, en leur présence, répète avec bienveillance tes observations afin que les témoins puissent, de leur bouche, dire que tu as fait tout ce que tu as pu pour corriger saintement ton frère ! Car c'est le devoir d'un bon frère, puisque le péché, qu'il a commis à ton égard, est une blessure pour son âme et que tu dois te préoccuper de son âme. Si cela aussi ne sert à rien, fais-le savoir à la synagogue pour qu'elle le rappelle à l'ordre au nom de Dieu; S'il ne se corrige même pas dans ce cas et s'il repousse la synagogue ou le Temple comme il t'a repoussé, considère-le comme un publicain et un païen".        

Cela, faites-le avec ceux qui sont vos frères par le sang ou ceux qui vous sont liés par une fraternité d'amour. Car, même avec votre prochain le plus éloigné, vous devez agir avec sainteté sans avidité, sans être inexorables, sans haine.  Et quand ce sont des différends pour lesquels il est nécessaire de s'adresser aux juges et que tu y vas avec ton adversaire, Moi, je te dis, ô homme, qui souvent te trouves par ta faute dans une plus mauvaise situation, de t'efforcer, pendant que tu es en chemin, de te réconcilier avec lui que tu aies tort ou raison. Car la justice humaine est toujours imparfaite et généralement l'astuce l'emporte sur la justice et le coupable pourrait passer pour innocent, et toi, innocent, pour coupable. Et alors il t'arriverait non seulement de ne pas voir reconnu ton droit mais de perdre aussi ton procès et, alors que tu es innocent, d'être considéré comme coupable de diffamation et alors le juge t'enverrait à l'exécuteur de justice qui ne te laisserait pas aller tant que tu n'aurais pas payé le dernier centime.      

Sois conciliant. Ton orgueil en souffre ! Très bien. Ta bourse se vide ? Mieux encore. Il suffit que croisse ta sainteté. N'ayez pas un amour nostalgique de l'or. Ne soyez pas avides de louanges. Faites que ce soit Dieu qui vous loue. Faites en sorte de vous constituer un grand trésor au Ciel. Et priez pour ceux qui vous offensent pour qu'ils se repentent. Si cela arrive, eux-mêmes vous rendront honneur et vous restitueront vos biens. S'ils ne le font pas, Dieu y pensera.

Allez, maintenant, car c'est l'heure du repas. Qu'il reste seulement les mendiants pour s'asseoir à la table des apôtres. La paix soit avec vous."          

*
Source :
http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#140
Tome : 4/141

https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus


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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mer 28 Aoû 2013 - 6:41

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_15

Jésus envoie les soixante-douze pour l’annoncer

Vision du lundi 17 septembre 1945

Une fois les pauvres renvoyés après le repas, Jésus reste avec les apôtres et les disciples dans le jardin de Marie de Magdala. Ils vont s'asseoir à sa limite, justement près des eaux tranquilles du lac sur lequel font voile des barques occupées à la pêche.

"Ils vont faire une bonne pêche" commente Pierre qui les observe.      

"Toi aussi, tu feras une bonne pêche, Simon de Jonas."

"Moi, Seigneur, quand ? Tu veux que je sorte pour pêcher pour la nourriture de demain ? J'y vais de suite et ..."      

"Nous n'avons pas besoin de nourriture dans cette maison. La pêche que tu feras, c'est dans l'avenir, et dans le domaine spirituel. Et avec toi seront d'excellents pêcheurs, la plus grande partie de ceux-ci."  

"Pas tous, Maître ?" demande Matthieu.        

"Pas tous. Mais ceux qui en persévérant deviendront mes prêtres, feront bonne pêche."

"Des conversions, hein ?" demande Jacques de Zébédée.          

"Conversions, pardons, retours à Dieu. Oh ! tant de choses."      

"Écoute, Maître. Tu nous as dit précédemment que si quelqu'un n'écoute pas son frère, pas même en présence de témoins, que la synagogue le reprenne. Maintenant, si j'ai bien compris ce que tu nous as dit, depuis que nous nous connaissons, il me semble que la synagogue sera remplacée par l'Église, cette chose que tu fonderas. Alors, où irons-nous pour conseiller les frères obstinés ?"          

"Vous irez chez vous, parce que c'est vous qui serez mon Église. Par conséquent, les fidèles viendront à vous ou pour avoir un conseil pour eux-mêmes, ou pour donner un conseil à d'autres. Je vous dis davantage : non seulement vous pourrez donner des conseils, mais vous pourrez aussi absoudre en mon Nom. Vous pourrez délier des chaînes du péché et vous pourrez lier deux personnes qui s'aiment en en faisant une seule chair.
       
Et ce que vous aurez fait, sera valide aux yeux de Dieu comme si Dieu Lui-même l'avait fait.  En vérité, je vous dis : ce que vous aurez lié sur la terre sera lié au Ciel, ce que vous aurez délié sur la terre sera délié au Ciel. Et je vous dis encore, pour vous faire comprendre la puissance de mon Nom, à propos de l'amour fraternel et de la prière :  si deux de mes disciples, et je considère maintenant comme tels tous ceux qui croiront au Christ, se réunissent pour demander quelque chose de juste en mon Nom, cela leur sera accordé par mon Père. Car c'est une grande puissance que la prière, une grande puissance que l'union fraternelle, une très grande, une infinie puissance que mon Nom et ma présence parmi vous. Et là où deux ou trois seront réunis en mon Nom, je serai au milieu d'eux et je prierai avec eux, et le Père ne refusera rien à ceux qui prient avec Moi. Car beaucoup n'obtiennent pas parce qu'ils prient seuls, ou pour des motifs illicites, ou par orgueil, ou avec le péché sur leur cœur. Faites-vous un cœur pur pour que je puise être avec vous et puis priez, et vous serez écoutés."      

Pierre est pensif, Jésus le voit et lui en demande la raison. Et Pierre explique : "Je réfléchis à quel grand devoir nous sommes destinés, et j'en ai peur, peur de ne pas savoir bien faire."          

"En effet, Simon de Jonas ou Jacques d'Alphée ou Philippe ou d'autres ne sauraient pas bien faire, mais le prêtre Pierre, le prêtre Jacques, le prêtre Philippe ou Thomas, sauront bien faire parce qu'ils agiront en même temps que la Divine Sagesse."            

"Et... combien de fois devrons-nous Pardonner aux frères ? Combien de fois s'ils pèchent contre les prêtres, et combien de fois s'ils pèchent contre Dieu ? Parce que si cela se passe comme maintenant, certainement ils pécheront contre nous puisqu'ils pèchent contre Toi, tant et tant de fois. Dis-moi si je dois pardonner toujours ou un certain nombre de fois. Sept fois, ou plus encore, par exemple ?"      

"Je ne te dis pas sept fois mais septante fois sept fois. Un nombre illimité. Car le Père des Cieux vous pardonnera à vous bien des fois, un grand nombre de fois, à vous qui devriez être parfaits. Et comme Il se comporte avec vous, vous devez aussi vous comporter parce que vous représenterez Dieu sur la terre. D'ailleurs, écoutez. Je vais vous raconter une parabole qui sera utile à tous."            
       
Et Jésus, qui était entouré des seuls apôtres en un endroit enclos par des buis, se dirige vers les disciples qui sont, de leur côté, respectueusement groupés sur un emplacement agrémenté d'une vasque pleine d'une eau limpide. Le sourire de Jésus est comme un signal qu'il va parler. Et pendant que Lui va, de son pas lent et allongé, avec lequel il fait beaucoup de chemin en peu de temps, et donc sans hâte, eux se réjouissent tous, et comme des enfants autour de quelqu'un qui leur fait plaisir, ils l'entourent en formant un cercle. Une couronne de visages attentifs jusqu'à ce que Jésus se place contre un grand arbre et commence à parler.      

"Ce que j'ai d'abord dit au peuple doit être perfectionné pour vous qui êtes choisis parmi eux. Il m'a été demandé par l'apôtre Simon de Jonas : "Combien de fois je dois pardonner ? A qui ? Pourquoi ?" Je lui ai répondu en particulier, et maintenant, je répète pour tous ma réponse parce qu'il est juste que vous le sachiez désormais.            

Écoutez combien de fois, et comment, et pourquoi il faut pardonner. Il faut pardonner comme Dieu pardonne Lui qui, si on pèche mille fois et si on s'en repent, pardonne mille fois, pourvu qu'Il voie que chez le coupable il n'y a pas la volonté de pécher, la recherche de ce qui fait pécher, mais si au contraire le péché n'est que le fruit d'une faiblesse de l'homme. Dans le cas où l'on persiste volontairement dans le péché, il ne peut y avoir de pardon pour les offenses à la Loi. Mais bien que ces fautes vous affligent vous, individuellement, pardonnez. Pardonnez toujours à qui vous fait du mal. Pardonnez pour être pardonnés; car vous aussi commettez des fautes contre Dieu et vos frères. Le pardon ouvre le Royaume des Cieux, tant à celui qui reçoit le pardon qu'à celui qui l'accorde. Cela ressemble à ce fait survenu entre un roi et ses serviteurs.          

Un roi voulut faire ses comptes avec ses serviteurs. Il les appela donc l'un après l'autre, en commençant par ceux du plus haut rang. Il en vint un qui lui devait dix mille talents [1], mais celui-ci n'avait pas de quoi payer les avances que le roi lui avait faites pour pouvoir se construire des maisons et pour des biens de tous genres. C'est qu'en réalité, pour des raisons plus ou moins justes, il n'avait pas employé avec beaucoup de soin la somme reçue pour ces projets. Le roi-maître, indigné de sa paresse et de son manque de parole, commanda qu'il fût vendu, lui, sa femme, ses enfants et tout ce qu'il avait jusqu'à ce qu'il eût payé sa dette. Mais le serviteur se jeta aux pieds du roi et il le priait avec des larmes et des supplications : "Laisse-moi aller. Aie encore un peu de patience et je te rendrai tout ce que je te dois, jusqu'au dernier denier". Le roi ému par tant de douleur - c'était un bon roi - non seulement consentit à sa demande mais, ayant su que parmi les causes de son peu de soin et de l'inobservation des échéances, il y avait aussi les maladies, en arriva à lui faire remise de sa dette.                

Le sujet s'en alla heureux. En sortant de là pourtant, il trouva sur son chemin un autre sujet, un pauvre sujet auquel il avait prêté cent deniers [2] pris sur les dix mille talents qu'il avait eus du roi. Persuadé de la faveur du souverain, il se crut tout permis et, ayant saisi le malheureux à la gorge, il lui dit : "Rends-moi, tout de suite, ce que tu me dois". Inutilement l'homme se courba en pleurant pour lui baiser les pieds, en gémissant: "Aie pitié de moi qui aie tant de malheurs. Aie encore un peu de patience et je te rendrai tout jusqu'à la dernière piécette". Le serviteur impitoyable appela les soldats et fit conduire le malheureux en prison pour le décider à le payer, sous peine de perdre la liberté ou même la vie.          

La chose fut connue par les amis du malheureux, qui, tout contristés, allèrent la rapporter au roi et maître. Ce dernier, informé, ordonna de lui amener le serviteur impitoyable, et le regardant sévèrement, il lui dit : "Mauvais serviteur, moi je t'avais aidé précédemment pour que tu deviennes miséricordieux puisque je t'avais rendu riche et que je t'ai aidé encore en te remettant ta dette pour laquelle tu m'avais tant demandé de patienter. Tu n'as pas eu pitié d'un de tes semblables, alors que moi, le roi, j'en avais tant eu pour toi. Pourquoi n'as tu pas fait ce que j'ai fait pour toi ?" Et, indigné, il le remit aux gardiens de prison pour qu'ils le gardassent jusqu'à ce qu'il eût tout payé, en disant : "Comme il n'a pas eu pitié de quelqu'un qui lui devait bien peu, alors que moi qui suis roi ai eu tant pitié de lui, de la même façon qu'il ne bénéficie pas de ma pitié".      

De la même façon mon Père agira avec vous si vous êtes impitoyables pour vos frères, si vous, ayant tant reçu de Dieu, devenez coupables plus que ne l'est un fidèle.  Rappelez-vous que vous avez l'obligation d'être plus que tous les autres sans faute. Rappelez-vous que Dieu vous avance un grand trésor mais Il veut que vous Lui en rendiez compte. Rappelez-vous que personne comme vous ne doit savoir pratiquer l'amour et le pardon.

Ne soyez pas des serviteurs qui, pour vous, exigez beaucoup et puis ne donnez rien à ceux qui vous demandent. Comme vous faites, ainsi on vous fera. Et il vous sera demandé compte aussi de la conduite des autres entraînés au bien ou au mal par votre exemple. Oh ! en vérité, si vous êtes des sanctificateurs, vous posséderez une gloire immense dans les Cie1 Mais de la même façon, si vous êtes causes de la perversion ou même seulement paresseux dans le travail de sanctification, vous serez durement punis.        
       
Je vous le dis encore une fois, si quelqu'un de vous ne se sent pas le courage d'être victime de sa propre mission, qu'il s’en aille. Mais qu'il n'y manque pas. Et je dis qu'il n'y manque pas dans les choses vraiment ruineuses pour sa propre formation et celle d’autrui. Et qu'il sache avoir Dieu pour ami, en ayant toujours au cœur le pardon pour les faibles. Alors voilà qu'à chacun de vous qui sait pardonner, il sera, par le Dieu Père, donné le pardon.            

Le séjour est terminé. Le temps des Tabernacles [3] est proche. Ceux auxquels j'ai parlé en particulier ce matin, à partir de demain iront en me précédant et en m'annonçant aux populations. Que ceux qui restent ne se découragent pas. J'ai gardé certains d'entre eux pour une raison de prudence, non par mépris à leur égard. Ils vont rester avec Moi, et bientôt je les enverrai comme j'envoie les soixante-douze premiers.  La moisson est abondante, et les ouvriers sont toujours peu nombreux pour le travail à faire. Il y aura donc du travail pour tous. Et ils n'y suffiront pas encore. Donc, sans jalousie, priez le Maître de la moisson qu'Il envoie toujours de nouveaux ouvriers pour sa moisson.        

Pour le moment, allez. Les apôtres et Moi, en ces jours de repos, nous avons complété votre instruction pour le travail que vous avez à faire, en répétant ce que j'ai dit avant d'envoyer les douze. L'un de vous m'a demandé : "Mais comment je guérirai en ton nom ?" Guérissez d'abord l'esprit. Promettez aux infirmes le Royaume de Dieu s'ils savent croire en Moi et, après avoir vu en eux la foi, commandez à la maladie de s'en aller, et elle s'en ira. Et agissez ainsi pour ceux qui ont l'esprit malade. Allumez tout d'abord la Foi. Par une parole assurée communiquez l'Espérance. Je viendrai à mon tour mettre en eux la divine Charité, comme je l'ai mise dans votre cœur après que vous avez cru en Moi et espéré en ma Miséricorde. Et n'ayez peur ni des hommes ni du démon. Ils ne vous feront pas de mal. Les seules choses que vous devez craindre, ce sont la sensualité, l'orgueil, la cupidité. Par elles, vous pourriez vous livrer à Satan et aux hommes-satans, qui existent aussi.          

Allez donc en me précédant sur les routes du Jourdain. Arrivés à Jérusalem, allez rejoindre les bergers dans la vallée de Bethléem, et venez me trouver avec eux à l'endroit que vous savez (le champ des galiléens au mont des oliviers). Ensemble, nous célébrerons la fête sainte en revenant ensuite plus affermis que jamais à notre ministère.

Allez avec la paix. Je vous bénis au Nom Saint du Seigneur."    

*

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#140
Tome : 4/142

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Jésus et ses Apôtres dans le jardin
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Message par Maud Jeu 29 Aoû 2013 - 7:36

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_16

La rencontre avec Lazare au Champ des Galiléens

Vision du mardi 18 septembre 1945


Le fameux Champ des Galiléens - je crois que c'est le sens de la parole dont s'est servi Jésus pour indiquer le lieu de rendez-vous aux soixante-douze disciples envoyés en avant - n'est autre qu’une partie du Mont des Oliviers plus proche de la route de Béthanie et même cette dernière y passe, Et c'est aussi précisément le lieu où, dans une vision lointaine, j'ai vu camper Joachim et Anne avec Alphée alors tout petit, près d'autres cabanes de branchages aux Tabernacles qui précédèrent la conception de la Vierge.

Le mont des Oliviers à un sommet arrondi. Tout est doux sur ce mont : les montées, les panoramas, le sommet. Il respire réellement la paix, enveloppé, comme il l'est, d'oliviers et de silence. Pas en ce moment, car il y a un fourmillement de gens occupés à faire les cabanes. Mais d'habitude c'est vraiment un lieu de repos, de méditation. À sa gauche, pour qui regarde en se tournant vers le nord, il y a une légère dépression et puis une nouvelle cime encore moins en pente que celle de l'Oliveraie. C'est ici, sur ce plateau, que campent les galiléens. Je ne sais si c'est un usage religieux et désormais séculaire, ou si c'est par suite d'un ordre romain dans le but d'éviter des désaccords avec les juifs ou des habitants d'autres régions, peu courtois avec les galiléens. Cela, je ne le sais pas. Je sais que je vois beaucoup de galiléens parmi lesquels Alphée de Sara de Nazareth, Jude, le vieux propriétaire près du lac de Méron, le chef de synagogue Jaïre, et d'autres qui sont de Bethsaïda, Capharnaüm et d'autres villes de Galilée, mais dont je ne connais pas le nom.

Jésus indique la place à occuper pour leurs cabanes, exactement à la limite orientale du champ des galiléens. Les apôtres, avec quelques disciples parmi lesquels le prêtre Jean et le scribe Jean, le chef de synagogue Timon, et en plus Étienne, Hermastée, Joseph d'Emmaüs, Abel de Bethléem de Galilée, s'occupent de construire les cabanes. Ils y sont occupés et Jésus est en train de parler avec des enfants de Capharnaüm qui se serrent autour de Lui en Lui demandant cent choses et en Lui en confiant cent autres lorsque, du chemin qui vient de Béthanie, arrive Lazare avec son inséparable Maximin. Jésus a le dos tourné et ne le voit pas venir. Mais, par contre, l'Iscariote le voit et prévient le Maître qui plante là les enfants et va en souriant vers l'ami. Maximin s'arrête pour laisser pleine liberté aux deux dans leur première rencontre. Et Lazare fait les derniers mètres, aussi vite qu'il le peut, en marchant plus que jamais péniblement avec un sourire où tremblent la souffrance et les larmes à la fois sur la bouche et dans les yeux. Jésus lui ouvre les bras, et Lazare tombe sur son cœur dans une grande crise de larmes.

"Et quoi, mon ami ? Tu pleures encore ?..." lui demande Jésus en le baisant sur les tempes. Lui, tellement plus grand que Lazare de toute la tête, et qui paraît encore plus grand parce que, plein d'amour et de respect, Lazare se tient penché dans son embrassement.

Finalement Lazare lève la tête et dit : "Je pleure, oui. Je t'ai donné l'an dernier les perles de mes tristes pleurs, il est juste que tu aies les perles de mes pleurs de joie. Oh ! Maître, mon Maître ! Je crois qu'il n'y a pas de chose plus humble et plus sainte que des larmes de joie... Et je te les donne pour te dire : "Merci" pour ma Marie qui, maintenant, n'est plus qu'une douce petite, heureuse, sereine, pure, bonne... Oh ! bien meilleure encore que quand elle était une fillette. Et moi, moi qui me sentais tant au-dessus d'elle, dans mon orgueil d'israélite fidèle à la Loi, maintenant je me sens si petit, presque rien, en comparaison d'elle qui n'est plus une créature, mais une flamme. Une flamme sanctifiante. Moi... je ne puis comprendre où elle trouve la sagesse, les paroles, les actes qu'elle trouve et qui édifient toute la maison. Moi, je la regarde comme on regarde un mystère. Mais comment tant de feu, tant de gemmes pouvaient-ils être cachés sous tant d'ordure et y vivre à leur aise ? Ni moi, ni Marthe ne nous élevons ou elle, s'élève. Comment le peut-elle si elle a eu ses ailes brisées par le vice ? Moi, je ne comprends pas..."

"Et il n'est pas nécessaire que tu comprennes. Il suffit que je comprenne, Moi. Mais je te le dis : Marie a retourné vers le Bien les puissantes énergies de son être. Elle a dirigé son tempérament vers la Perfection. Et comme elle a un tempérament d'une puissance absolue, elle s'élance sans réserve par ce chemin. Elle fait servir son expérience du mal pour être puissante dans le bien comme elle l'a été dans le mal, et mettant en œuvre la même méthode de se donner toute entière qu'elle avait dans le péché, elle se donne toute entière à Dieu. Elle a compris la loi "d'aimer Dieu avec tout soi- même, avec son corps, avec son âme, avec toutes ses forces" Si Israël était composé de Marie, si le monde était fait de Marie, nous aurions sur la terre le Royaume de Dieu, tel qu'il sera dans les hauteurs du Ciel."

"Oh ! Maître, Maître ! Et c'est Marie de Magdala, celle qui mérite ces paroles !..."

"C'est Marie de Lazare. La grande amie, sœur de mon grand ami. Comment avez-vous su que j'étais ici, puisque ma Mère n'est pas encore arrivée à Béthanie ?"

"En forçant le pas, le régisseur de "La Belle Eau " est venu en me disant que tu venais. Et moi, chaque jour, j'ai envoyé ici un serviteur. Tout à l'heure, il est venu me dire : "Il est arrivé et il est au champ galiléen". Je suis parti tout de suite..."

"Mais tu es souffrant..."

"Tellement, Maître ! Ces jambes..."

"Et tu es venu ! Moi, je serais venu, vite..."

"Mais mon empressement. de te dire ma joie me tourmentait trop. Il y a des mois que je l'ai en moi. Une lettre ! Qu'est-ce qu'une lettre pour dire semblable chose ? Moi, je ne pouvais attendre davantage... Tu viendras à Béthanie ?"

"Certainement. Tout de suite après la Fête."

"Tu es très attendu... Cette grecque... Quel esprit ! Je parle beaucoup avec elle qui est avide de s'informer sur Dieu. Mais elle est très cultivée... et moi, je reste à court car je ne connais pas bien certaines choses. C'est Toi qu'il faut."

"Et je viendrai. Maintenant allons trouver Maximin, et ensuite je te prie d'être mon hôte. Ma Mère te verra avec joie et tu te reposeras. Sous peu, elle va venir avec l'enfant."

Et Jésus rejoint Maximin qui s'agenouille pour le saluer...

*
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Message par Maud Ven 30 Aoû 2013 - 7:14

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Les soixante-douze rapportent à Jésus ce qu’ils ont fait

Vision du mercredi 19 septembre 1945

Au cours du long crépuscule d'une sereine journée d'octobre, les soixante-douze disciples reviennent avec Élie, Joseph et Lévi. Fatigués, couverts de poussière, mais si heureux ! Les trois bergers heureux d'être désormais libres de servir le Maître. Heureux aussi d'être, après tant d'années de séparation, réunis à leurs compagnons d'autrefois. Heureux les soixante-douze d'avoir bien exercé leur première mission. Les visages brillent davantage que les petites lampes qui éclairent les cabanes construites pour ce nombreux groupe de pèlerins.        

Au milieu se trouve celle de Jésus et dessous Marie avec Margziam qui l'aide à préparer le souper. Autour, les cabanes des apôtres. Marie d'Alphée est dans celle de Jacques et Jude, dans celle de Jean. et de Jacques, Marie Salomé, avec son mari; dans celle d'à côté, il y a Suzanne avec son mari qui n'est pas apôtre, ni... officiellement disciple mais qui doit avoir fait valoir son droit d'y rester, étant donné qu'il a permis à sa femme d'appartenir toute entière à Jésus. Puis, autour, les cabanes des disciples, de ceux qui ont une famille et de ceux qui n'en ont pas. Et ceux qui sont seuls, et ce sont les plus nombreux, se réunissent avec un ou plusieurs compagnons. Jean d'Endor est avec le solitaire Hermastée, mais il a cherché d'être le plus près possible de la cabane de Jésus, de sorte que Margziam va souvent le trouver, lui apportant une chose ou une autre, ou le réjouissant par ses réflexions d'enfant intelligent qui est heureux d'être avec Jésus, Marie et Pierre, et à une fête.        

Après le souper, Jésus se dirige vers les pentes de l'oliveraie et les disciples le suivent en masse. Isolés du bruit et de la foule, après avoir prié en commun, ils font à Jésus une relation plus développée que celle qu'ils avaient pu faire auparavant, au milieu des allants et venants.    

Ils sont étonnés et joyeux lorsqu'ils disent :  "Sais-tu, Maître, que non seulement les malades, mais les démons aussi nous ont été soumis par la force de ton Nom ? Quelle affaire, Maître ! Nous, nous, pauvres hommes, seulement parce que tu nous a envoyés, nous pouvions délivrer l'homme de la puissance redoutable d'un démon ! ..." et ils racontent les nombreux faits arrivés ici et là. C'est d'un seul qu'ils disent : "Les parents, ou plutôt la mère et les voisins, nous l'ont amené de force, mais le démon s'est moqué de nous en disant : "Je suis revenu ici, par sa volonté, après que Jésus de Nazareth m'avait chassé et je ne le lâche plus parce qu'il m'aime plus que votre Maître et qu'il m'a recherché" et d'un seul coup, avec une force indomptable, il arracha l'homme à celui qui le tenait et le jeta en bas d'un escarpement. Nous sommes accourus pour voir s'il s'était cassé quelque chose. Mais non ! Il courait comme une jeune gazelle en disant des blasphèmes et des moqueries qui ne sont vraiment pas de cette terre... La mère nous fit pitié. Mais lui ! Mais lui ! Oh ! le démon peut-il agir ainsi ?"          

"Il peut faire cela, et même davantage" dit Jésus attristé.  

"Peut-être, si tu avais été là ..."            

"Non. Je le lui avais dit : "Va et n'aie pas la volonté de retomber dans ton péché". Il l'a voulu. Il savait qu'il voulait le Mal et il l'a voulu. Il est perdu. Différent est celui qui devient possédé par suite de son ignorance primitive et celui qui se livre à la possession, sachant qu'en agissant ainsi il se vend de nouveau au démon. Mais ne parlez pas de lui. C'est un membre retranché, sans espoir. C'est un volontaire du Mal. Louons plutôt le Seigneur pour les victoires qu'Il vous a données. Je connais le nom du coupable et je connais les noms de ceux qui sont sauvés.  Je voyais Satan tomber du Ciel, comme la foudre, grâce à vous et à mon Nom. Parce que j'ai vu aussi vos sacrifices, vos prières, l'amour avec lequel vous alliez vers les malheureux pour faire ce que je vous avais dit de faire. Vous avez agi avec amour, et Dieu vous a bénis. D'autres feront ce que vous faites, mais le feront sans amour. Et ils n'obtiendront pas de conversions... Cependant, ne vous réjouissez pas d'avoir assujettis les esprits, mais réjouissez-vous de ce que vos noms soit écrits au Ciel. Ne les enlevez jamais de là ..."            

"Maître" dit un disciple dont je ne connais pas le nom "quand viendront ceux qui n'obtiendront pas de conversions ? Peut-être quand tu ne seras plus avec nous ?"            

"Non, Agapo, en tout temps."    

"Comment ? Même pendant que tu nous instruis et nous aimes ?"        

"Même alors. Et, pour ce qui est d'aimer, je vous aimerai toujours, même si vous êtes loin de Moi. Mon amour viendra toujours à vous et vous le sentirez".    

"Oh ! C'est vrai, Je l'ai éprouvé un soir que j'étais affligé parce que je ne savais que dire à quelqu'un qui m'interrogeait. J'allais m'enfuir honteusement, mais je me suis souvenu de tes paroles : "N'ayez pas peur, Elles vous seront données au bon moment les paroles qu'il faut dire" et je t'ai invoqué avec mon esprit. J'ai dit : "Certainement Jésus m'aime. J'appelle son amour à mon secours" et l'amour m'est venu, comme un feu, une lumière... une force... L'homme qui était en face de moi m'observait et ricanait, ironique, en faisant des clins d’œil à ses amis. Il était sûr de triompher dans la discussion. J'ai ouvert la bouche, et c'était comme un flot de paroles qui sortait joyeusement de ma bouche imbécile. Maître, es-tu réellement venu ou était-ce une illusion ? Moi, je ne sais pas. Je sais qu'à la fin l'homme et c'était un jeune scribe, m'a jeté les bras au cou, en me disant : "Tu es bienheureux et bienheureux celui qui t'a conduit à cette sagesse" et il me semblait désireux de te chercher. Viendra-t-il ?"          

"La pensée de l'homme est instable comme un mot écrit sur l'eau, et sa volonté est agitée comme l'aile de l'hirondelle qui volette pour le dernier repas de la journée. Mais toi, prie pour lui... Et, oui. C'est Moi qui suis venu à toi. Et avec toi m'ont eu Mathias et Timon, et Jean d'Endor et Simon et Samuel et Jonas. Les uns m'ont remarqué, les autres pas. Mais j'ai été avec vous. Et je serai avec celui qui me sert dans l'amour et la vérité, jusqu'à la fin des siècles."    

"Maître, tu ne nous as pas encore dit si parmi ceux qui sont présents il y aura des personnes sans amour ..."    

"Il n'est pas nécessaire de le savoir. Ce serait un manque d'amour de ma part de manifester du dédain envers un compagnon qui ne sait pas aimer."          

"Mais, y en a-t-il ? Cela, tu peux le dire ..."    

"Il y en a. L'amour est la chose la plus simple, la plus douce et la plus rare qui soit. Et ce n'est pas toujours, même si elle est semée, qu'elle pousse.          

"Mais, si nous ne t'aimons pas, nous, qui peut t'aimer ?" Il y a, pour ainsi dire, de l’indignation parmi les apôtres et les disciples qu'agitent le soupçon et la douleur.        

Jésus abaisse les paupières sur ses yeux. Il cache même son regard pour ne pas donner une indication. Mais il fait l'acte plein de résignation, de douceur et de tristesse des mains qui s'ouvrent avec les paumes en dehors, son acte d'aveu résigné, de constatation résignée, et il dit : "Il devrait en être ainsi. Mais il n'en est pas ainsi. Beaucoup encore ne se connaissent pas, mais Moi, je les connais et j'en ai pitié."          

"Oh ! Maître, Maître ! Mais ce ne sera pas moi, hein ?" demande Pierre en allant tout près de Jésus, écrasant le pauvre Margziam entre lui et le Maître, et jetant ses bras courts et musclés sur les épaules de Jésus, qu'il saisit et secoue, fou de terreur d'être quelqu'un qui n'aime pas Jésus.    

Jésus rouvre les yeux, lumineux et pourtant tristes, et regarde le visage interrogateur et effrayé de Pierre et il lui dit : "Non, Simon de Jonas. Ce n'est pas toi. Tu sais aimer et tu sauras toujours plus aimer. Tu es ma Pierre, Simon de Jonas, une bonne pierre. C'est sur elle que j'appuierai les choses qui me sont les plus chères, et je suis certain que tu les soutiendras sans connaître le trouble."      

"Moi, alors ?"        

"Moi ?"        

"Moi ?" Les questions se répètent comme un écho de bouche en bouche.          

"Paix ! Paix ! Restez tranquilles, et efforcez-vous de posséder tous l'amour."          

"Mais qui de nous sait aimer le plus ?"          

Jésus tourne son regard successivement vers tous : une caresse souriante... puis il abaisse son regard sur Margziam, toujours serré entre Lui et Pierre, et écartant un peu Pierre, et tournant le visage de l'enfant vers la petite foule, il dit : "Voilà celui qui sait aimer le plus parmi vous, L'enfant. Mais ne tremblez pas vous qui avez déjà de la barbe sur les joues et même des fils d'argent dans les cheveux. Quiconque renaît en Moi devient "un enfant". Oh ! allez en paix ! Dites les louanges de Dieu qui vous a appelés car vous voyez réellement de vos yeux les prodiges du Seigneur.  Bienheureux ceux qui verront également ce que vous voyez. Car je vous assure que beaucoup de prophètes et de rois ont désiré ardemment voir ce que vous voyez et ne l'ont pas vu, et que beaucoup de patriarches auraient voulu savoir ce que vous savez et ne l'ont pas su, et que beaucoup de justes auraient voulu entendre ce que vous entendez et n'ont pas pu l'entendre. Mais désormais ceux qui m'aimeront connaîtront toutes choses."          

"Et ensuite ? Quand tu t'en seras allé, comme tu dis ?"    

"Ensuite vous parlerez pour Moi. Et puis... Oh ! les grandes foules, pas pour le nombre, mais pour la grâce de ceux qui verront, sauront et entendront, ce que maintenant vous voyez, savez, entendez ! Oh ! les grandes, les foules aimées de mes "petits-grands" ! Yeux éternels, esprits éternels, oreilles éternelles !  Comment puis-je vous expliquer, à vous qui m'entourez, ce que sera de vivre de manière éternelle, plus qu'éternelle, sans mesure, de ceux qui m'aimeront et que j'aimerai jusqu'à abolir le temps, et ils seront "les citoyens d'Israël" même s'ils vivent quand Israël ne sera plus qu'un souvenir de nation et ils seront les contemporains de Jésus vivant en Israël. Et ils seront avec Moi, en Moi, jusqu'à connaître ce que le temps a effacé et ce que l'orgueil a confondu.  Quel nom leur donnerai-je ? Vous apôtres, vous disciples, les croyants seront appelés "chrétiens". Et ceux-ci ? Quel nom auront-ils ? Un nom qui ne sera connu qu'au Ciel. Quelle récompense auront-ils dès cette terre ? Mon baiser, ma parole, la tiédeur de ma chair. Tout, tout, tout Moi-même. Moi, eux. Eux, Moi. La communion totale...

Allez. Moi, je reste à me délecter l'esprit dans la contemplation de ceux qui, dans l'avenir, me connaîtront et m'aimeront sans réserve. La paix soit avec vous."        
*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#140
Tome : 4/144

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♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Jasus_12
Jésus et les Apôtres
Maud
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Sam 31 Aoû 2013 - 6:38

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Maria_18

Au Temple pour les Tabernacles

Vision du jeudi 20 septembre 1945

Jésus se dirige vers le Temple. Il est précédé par les disciples en groupes, et suivi par les femmes disciples en groupe : sa Mère, Marie de Cléophas, Marie Salomé, Suzanne, Jeanne de Chouza, Élise de Béthsur, Annalia de Jérusalem, Marthe et Marcelle. Marie de Magdala n'est pas là. Autour de Jésus, les douze apôtres et Margziam.          

Jérusalem est dans la pompe de ses jours de solennité. Des gens sur toutes les routes, et de toutes les régions. Cantiques, discours, murmures de prières, imprécations des âniers, quelques pleurs de bébés et, au-dessus de tout cela, un ciel clair qui se montre entre les maisons et un soleil qui descend joyeux pour raviver les couleurs des vêtements, pour embraser les couleurs mourantes des tonnelles et des arbres que l'on aperçoit ça et là au-delà des murs des jardins clos ou des terrasses.    

Parfois Jésus croise des personnes de sa connaissance et le salut est plus ou moins respectueux selon l'humeur de celui qu'il croise. C'est ainsi qu'est profond, mais condescendant, celui de Gamaliel. Ce dernier regarde fixement Etienne, qui lui sourit du groupe des disciples, et qu'après s'être incliné devant Jésus, Gamaliel appelle à part et lui dit quelques mots, après quoi Étienne revient dans son groupe. Plein de vénération est le salut du vieux chef de la synagogue Cléophas d'Emmaüs, qui se dirige avec ses concitoyens vers le Temple. Dur comme une malédiction la réponse au salut de Jésus des pharisiens de Capharnaüm.      

De la part des paysans de Giocana, conduits par l'intendant, c'est un prosternement dans la poussière de la route pendant qu'ils baisent les pieds de Jésus. La foule s'arrête pour observer avec étonnement ce groupe d'hommes qui. à un carrefour se précipitent en criant aux pieds d'un homme jeune qui n'est pas un pharisien ni un scribe renommé, qui n'est pas un satrape ni un courtisan puissant, et quelqu'un demande qui c'est. Et un chuchotement se répand : "C'est le Rabbi de Nazareth, celui dont on dit qu'il est le Messie."      
       
Prosélytes et gentils l'entourent alors avec curiosité, poussant le groupe contre le mur, créant un encombrement dans la toute petite place, jusqu'à ce qu'un groupe d'âniers les disperse en maudissant l'obstruction. Mais la foule, sans tarder, se rassemble de nouveau, séparant les femmes des hommes, exigeante, brutale dans ses manifestations qui sont encore de la foi. Tout le monde veut toucher les vêtements de Jésus, Lui dire un mot, l'interroger. Et c'est un effort inutile parce que leur hâte elle-même, leur anxiété, leur agitation pour passer aux premiers rangs, en se repoussant mutuellement, fait que personne n'y réussit, et même les questions et les réponses se fondent en une rumeur inintelligible.

Le seul qui s'arrache à la scène, c'est le grand-père de Margziam, qui a répondu par un cri au cri de son petit-fils et, tout de suite après avoir vénéré le Maître, a serré sur son cœur son enfant et se tenant ainsi, appuyé sur les talons, les genoux à terre, l'a assis sur son sein, l'admire et le caresse avec des larmes et des baisers joyeux, le questionne et l'écoute. Le vieillard est déjà au Paradis, tant il est heureux.    

Les soldats romains accourent, croyant qu'il y a quelque rixe et se font un passage. Mais, quand ils voient Jésus, ils ont un sourire et se retirent tranquillement, se bornant à conseiller à ceux qui sont là de laisser libre l'important carrefour. Et Jésus obéit de suite, profitant de l'espace libre qu'ont fait les romains qui le précèdent de quelques pas comme pour Lui ouvrir le chemin, en réalité pour revenir à leur poste de garde car la garnison romaine est très renforcée, comme si Pilate savait qu'il y a du mécontentement dans la foule et comme s'il craignait un soulèvement dans ces jours où Jérusalem est remplie d'hébreux venus de toute part.        

Et il est beau de le voir aller, précédé du détachement romain comme un roi dont on dégage la route pendant qu'il se rend à ses propriétés. Il a dit, tout en se déplaçant, à l'enfant et au vieillard : "Restez ensemble et suivez-moi" et à l'intendant : "Je te prie de me laisser tes hommes. Ils seront mes hôtes jusqu'au soir."      

L'intendant répond avec déférence : "Qu'il en soit en tout comme tu veux" et il s'en va seul après un profond salut.            

Il est désormais près du Temple, et le fourmillement de la foule, réellement comme des fourmis près de la fourmilière, est encore plus dense, lorsqu'un paysan de Giocana crie : "Voici le maître !" et, imité par les autres, il tombe à genoux pour le saluer. Jésus reste debout au milieu du groupe des paysans parce qu'ils étaient serrés autour de Lui, et il tourne son regard vers le point indiqué. Il rencontre le regard d'un pharisien richement vêtu, qui n'est pas nouveau pour moi, mais je ne sais pas où je l'ai vu. Le pharisien Giocana est avec d'autres de sa caste : un tas d'étoffes précieuses, de franges, de boucles, de ceintures, de phylactères, tout cela plus ample que d'ordinaire.

Giocana regarde attentivement Jésus : un regard de pure curiosité mais pourtant pas irrévérencieux. Il a même un salut plutôt empesé : il incline tout juste la tête. Mais c'est toujours un salut auquel Jésus répond avec déférence. Et même deux ou trois autres pharisiens saluent pendant que d'autres regardent avec mépris ou font semblant de regarder ailleurs, et un seul lance une insulte. C'est sûr car je vois que ceux qui entourent Jésus sursautent, et même Giocana se retourne tout d'un coup pour foudroyer du regard l'insulteur, un homme plus jeune que lui, aux traits marqués et durs.    
   
Quand on les a dépassés et les paysans osent parler, l'un d'eux dit : "C'est Doras, Maître, celui qui t'a maudit."    

"Laisse-le faire. J'ai vous qui me bénissez" dit calmement Jésus.          

Appuyé, avec d'autres, à une archivolte, se trouve Manaën, et comme il voit Jésus, il lève les bras avec une exclamation de joie : "C'est une agréable journée, puisque je te trouve !" et il vient vers Jésus, suivi de ceux qui l'accompagnent. Il le vénère sous l'archivolte ombragée où les voix résonnent comme sous une coupole.            

Juste au moment où il le vénère, passent tout près du groupe apostolique les cousins Simon et Joseph avec d'autres nazaréens... et ils ne saluent pas... Jésus les regarde avec tristesse mais ne dit rien. Jude et Jacques, excités, se parlent entre eux. Et Jude s'enflamme d'indignation et puis il part en courant, sans que son frère puisse le retenir. Mais Jésus le rappelle d'un si impérieux : "Jude, viens ici !" que le fils agité d'Alphée revient en arrière...  
     
"Laisse-les faire. Ce sont des semences qui n'ont pas encore senti le printemps. Laisse-les dans l'obscurité de la motte rétive. Je les pénétrerai quand même, même si la motte devient du jaspe qui enveloppe la semence. Je le ferai au moment voulu."  

Mais plus forts que la réponse de Jude d'Alphée, résonnent les pleurs de Marie d'Alphée, désolée. La longue plainte d'une personne humiliée...          
Mais Jésus ne se retourne pas pour la consoler bien que cette plainte résonne nettement sous l'archivolte qui lui fait de multiples échos. Il continue de parler avec Manaën qui lui dit : "Ceux qui sont avec moi, sont des disciples de Jean. Ils veulent, comme moi, t'appartenir."

"La paix soit aux bons disciples. Là, en avant, ce sont Mathias, Jean et Siméon, avec Moi pour toujours. Je vous accueille comme je les ai accueillis parce que m'est cher tout ce qui me vient du saint Précurseur."

Et, après avoir rejoint l'enceinte du Temple, Jésus donne des ordres à l'Iscariote et à Simon le Zélote pour les achats d'usage et les offrandes d'usage. Puis il appelle le prêtre Jean et dit : "Toi qui appartiens à ce lieu, tu t'occuperas d'inviter quelque lévite que tu sais digne de connaître la Vérité. Car vraiment, cette année, je puis célébrer une fête joyeuse. Jamais plus il n'y aura un jour aussi doux..."

"Pourquoi, Seigneur ?" demande le scribe Jean.    

"Parce que je vous ai autour de Moi, tous, présents visiblement ou spirituellement."  

"Mais toujours nous y serons ! Et avec nous beaucoup d'autres" affirme avec véhémence l'apôtre Jean et tous font chorus.            

Jésus sourit et se tait pendant que le prêtre Jean va en avant avec Etienne dans le Temple pour exécuter l'ordre. Jésus lui crie par derrière : "Rejoignez-nous au Portique des Païens."

Ils entrent et presque aussitôt rencontrent Nicodème qui fait un profond salut, mais ne s'approche pas de Jésus. Pourtant il échange avec Jésus un sourire entendu et paisible.

Pendant que les femmes s'arrêtent à l'endroit qui leur est permis, Jésus, avec les hommes, se rend à la prière à l'endroit réservé aux hébreux, et puis il revient, après avoir accompli tous les rites, pour retrouver ceux qui l'attendent au Portique des Païens.    

Les portiques très vastes et très élevés sont remplis d'une foule qui écoute les instructions des rabbins. Jésus se dirige vers l'endroit où il voit arrêtés les deux apôtres et les deux disciples envoyés en avant. Tout de suite on fait cercle autour de Lui, et aux apôtres et disciples s'unissent aussi d'autres personnes nombreuses qui étaient ça et là dans la cour de marbre remplie de gens. La curiosité est telle que certains élèves des rabbins, je ne sais si c'est spontanément ou envoyés par les maîtres, s'approchent du cercle qui se serre autour de Jésus.          

Jésus demande à brûle-pourpoint : "Pourquoi vous pressez-vous autour de Moi ? Dites-le. Vous avez des rabbis connus et sages, bien vus de tout le monde. Moi, je suis l'Inconnu et le Mal vu. Pourquoi alors venez-vous à Moi ?"        

"Parce que nous t'aimons" disent certains, et d'autres : "Parce que tu as des paroles différentes des autres", et d'autres encore : "Pour voir tes miracles" et "Parce que nous avons entendu parler de Toi" et "Parce que Toi seul as des paroles de vie éternelle et des œuvres qui correspondent aux paroles" et enfin : "Parce que nous voulons nous unir à tes disciples"      

Jésus regarde les gens au fur et à mesure qu'ils parlent comme s'il voulait les transpercer par le regard pour lire leurs impressions les plus cachées, et certains, ne résistant pas à ce regard, s'éloignent ou bien se cachent derrière une colonne ou des gens plus grands qu'eux.    

Jésus reprend :  "Mais savez-vous ce que cela veut dire et ce que cela impose de venir derrière Moi ? Je vais répondre à ces seules paroles, parce que la curiosité ne mérite pas qu'on lui réponde et parce que celui qui a faim de mes paroles me donne, en conséquence, son amour et désire s'unir à Moi. Car, parmi ceux qui ont parlé, il y a deux groupes : les curieux, dont je ne m'occupe pas, les volontaires que j'instruis, sans feinte, de la sévérité de cette vocation.      

Venir à Moi comme disciple, cela veut dire renoncer à tous les amours pour un seul amour : le mien. Amour égoïste pour soi-même, amour coupable pour les richesses, pour la sensualité ou la puissance, amour honnête pour l'épouse, amour saint pour la mère, le père, amour affectueux des fils et des frères ou pour les fils et les frères, tout doit céder à mon amour, si on veut être mien. En vérité je vous dis que plus libres que les oiseaux qui planent dans les cieux doivent être mes disciples, plus libres que les vents qui parcourent les espaces sans que personne les retienne, personne ni rien. Libres, sans lourdes chaînes, sans lacets d'amour matériel, sans même les fils d'araignée fins des plus légères barrières. L'esprit est comme un papillon délicat enfermé dans un lourd cocon de chair, et son vol peut s'alourdir ou s'arrêter tout a fait, par l'action d'une iridescente et impalpable toile d'araignée, l'araignée de la sensualité, du manque de générosité dans le sacrifice. Moi, je veux tout, sans réserve. L'esprit a besoin de cette liberté de donner, de cette générosité de donner, pour pouvoir être certain de ne pas rester pris dans la toile d'araignée des affections, des coutumes, des réflexions, des peurs, tendues comme les fils de cette araignée monstrueuse qu'est Satan, voleur des âmes.          

Si quelqu'un veut venir à Moi et ne hait pas saintement son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et jusqu'à sa vie, il ne peut être mon disciple. J'ai dit : "hait saintement". Vous, dans votre cœur, vous dites : "La haine, Lui l'enseigne, n'est jamais sainte. Lui, donc se contredit". Non. Je ne me contredis pas. Je dis de haïr la pesanteur de l'amour, la passion chamelle de l'amour pour le père et la mère, l'épouse et les enfants, les frères et les sœurs, et la vie elle-même mais, d'autre part, j'ordonne d'aimer avec la liberté légère, qui est le propre des esprits, les parents et la vie.
       
Aimez-les en Dieu et pour Dieu, ne faisant jamais passer Dieu après eux, vous occupant et vous préoccupant de les amener là où le disciple est arrivé, c'est-à-dire à Dieu Vérité. Ainsi vous aimerez saintement les parents et Dieu, en conciliant les deux amours et en faisant des liens du sang non pas un poids mais une aile, non pas une faute, mais la justice. Même votre vie, vous devez être prêts à la haïr pour me suivre. Hait sa vie celui qui, sans peur de la perdre ou de la rendre humainement triste, la consacre à mon service. Mais ce n'est qu'un semblant de haine. Un sentiment qui est appelé de manière incorrecte : "haine", par la pensée de l'homme qui ne sait pas s'élever, de l'homme uniquement terrestre, de peu supérieur à la brute. En réalité cette haine apparente qui est le refus des satisfactions sensuelles à l'existence, pour donner une vie toujours plus grande à l'esprit, c'est de l'amour. C'est de l'amour, le plus élevé qui existe, le plus béni.  

Ce refus des basses satisfactions, cette interdiction de la sensualité des affections, ce risque des reproches et des commentaires injustes, des punitions, des répudiations, des malédictions et, peut-être des persécutions, est une suite de peines. Mais il faut les embrasser et se les imposer comme une croix, un gibet sur lequel on expie toutes les fautes passées pour aller justifiés vers Dieu, et par lequel on obtient de Dieu toute grâce vraie, puissante, sainte, pour ceux que nous aimons. Celui qui ne porte pas sa croix et ne me suit pas, celui qui ne sait pas le faire, ne peut pas être mon disciple.      

Pensez-y donc beaucoup, beaucoup, vous qui dites : "Nous sommes venus parce que nous voulons nous unir à tes disciples". Ce n'est pas de la honte, mais de la sagesse, de se peser, de se juger, d'avouer à soi-même et aux autres: "Je n'ai pas l'étoffe d'un disciple". Et quoi ? Les païens ont, à la base de l'un de leurs enseignements, la nécessité de "se connaître soi-même", et vous, Israélites, pour conquérir le Ciel, vous ne sauriez pas le faire ?    

Car, rappelez-le vous toujours, bienheureux ceux qui viendront à Moi. Mais, plutôt que de venir pour me trahir Moi et Celui qui m'a envoyé, il vaut mieux ne pas venir du tout et rester les fils de la Loi comme vous l'avez été jusqu'à présent.      

Malheur à ceux qui, ayant dit : "Je viens", nuisent au Christ en trahissant l'idée chrétienne, en scandalisant les petits, les gens honnêtes ! Malheur à eux ! Et pourtant il y en aura et toujours il y en aura !        

Imitez donc celui qui veut construire une tour. Il commence par calculer attentivement les dépenses nécessaires et il compte son argent pour voir s'il a de quoi la terminer pour qu'après avoir fait les fondations il ne doive pas suspendre les travaux parce qu'il n'a plus d'argent. En ce cas, il perdrait aussi ce qu'il possédait avant, en restant sans tour et sans talents et en échange il s'attirerait les moqueries du peuple qui dirait : "Il a commencé à construire sans pouvoir finir. Maintenant, il peut s'emplir l'estomac avec les ruines de sa construction inachevée".          

Imitez encore les rois de la terre, en faisant servir les pauvres événements du monde à un enseignement surnaturel. Eux, quand ils veulent faire la guerre à un autre roi, examinent tout avec calme et attention, le pour et le contre, ils réfléchissent pour voir si l'intérêt de la conquête vaut le sacrifice de la vie des sujets, ils étudient s'il est possible de conquérir ce lieu, si leurs troupes, inférieures de moitié en nombre à celles de leur rival, même si elles sont plus combatives, peuvent vaincre, et pensant avec justesse qu'il est improbable que dix mille viennent à bout de vingt mille, avant que se produise la rencontre ils envoient au rival une ambassade avec de riches présents, et apaisant le rival déjà inquiet des mouvements de troupes de l'autre, le désarment par des témoignages d'amitié, font disparaître ses soupçons et font avec lui un traité de paix, en vérité toujours plus avantageux qu'une guerre, aussi bien humainement que spirituellement.  
       
Ainsi vous devez agir avant de commencer la nouvelle vie et se mettre contre le monde. Parce que voici ce qu'implique d'être mes disciples : aller contre le tourbillonnement et la violence de l'entraînement du monde, de la chair, de Satan. Et si vous ne vous sentez pas le courage de renoncer à tout par amour pour Moi, ne venez pas à Moi, parce que vous ne pouvez pas être mes disciples."        

"C'est bien. Ce que tu dis est vrai" admet un scribe qui s'est mêlé au groupe. "Mais si nous nous dépouillons de tout, avec quoi allons-nous te servir ensuite ? La Loi a des commandements qui sont comme de la monnaie que Dieu donne à l'homme pour que, en s'en servant, il se procure la vie éternelle. Tu dis : "Renoncez a tout" et tu indiques le père, la mère, les richesses, les honneurs. Dieu a pourtant donné ces choses et nous a dit, par la bouche de Moïse, de s'en servir saintement pour paraître juste aux yeux de Dieu. Si tu nous enlèves tout, qu'est-ce que tu nous donnes ?"          

"Le véritable amour, je l'ai dit, ô rabbi. Je vous donne ma doctrine qui n'enlève pas un iota à la Loi ancienne, mais au contraire la perfectionne."          

"Alors, nous sommes tous des disciples égaux parce que nous avons tous les mêmes choses."        

"Nous les avons tous, selon la Loi mosaïque. Pas tous selon la Loi perfectionnée par Moi selon l'Amour. Mais tous n'atteignent pas, dans cette Loi, la même somme de mérites. Même parmi les disciples qui m'appartiennent, tous n'arriveront pas à avoir une égale somme de mérites et certains, parmi eux, non seulement n'auront pas cette somme, mais perdront aussi leur unique monnaie : leur âme."    

"Comment ? À qui on a donné davantage, il restera davantage. Tes disciples, ou mieux tes apôtres, te suivent dans ta mission et sont au courant de tes façons de faire, ils ont reçu énormément, tes disciples effectifs ont beaucoup reçu, moins ceux qui ne sont disciples que de nom, rien ceux qui, comme moi, ne t'écoutent que par hasard. Il est évident que les apôtres recevront énormément au Ciel, beaucoup les disciples effectifs, moins ceux qui ne le sont que de nom, rien ceux qui sont comme moi."          

"Humainement c'est évident, et c'est mal aussi humainement. Car tous ne sont pas capables de faire fructifier les biens qu'ils ont reçus. Écoute cette parabole et pardonne-moi si je développe trop ici mon enseignement. Mais Moi je suis l'hirondelle de passage et je ne séjourne que peu de temps dans la Maison du Père, car je suis venu pour le monde entier et ce petit monde du Temple de Jérusalem ne veut pas que je suspende mon vol et que je reste là où la gloire de Dieu m'appelle."        

"Pourquoi dis-tu cela ?"            

"Parce que c'est la vérité."        

Le scribe regarde autour de lui, et puis il baisse la tête. Que ce soit la vérité, il le voit écrit sur trop de visages de membres du Sanhédrin, de rabbis et de pharisiens qui ont grossi de plus en plus le groupe qui entoure Jésus. Visages bleus de rage ou rouges de colère, regards qui équivalent à des paroles de malédiction et crachats empoisonnés, rancœur qui fermente de tous côtés, désir de brutaliser le Christ, qui reste seulement un désir par peur de la foule qui entoure le Maître, dévouée et prête à tout pour le défendre, peur aussi peut-être d'être punis par Rome qui est bienveillante envers le doux Maître galiléen.            

Jésus se remet calmement à exposer sa pensée par la parabole : "Un homme, qui était sur le point de faire un long voyage et de s'absenter pour longtemps, appela tous ses serviteurs et leur confia tous ses biens. À l'un il donna cinq talents d'argent, à un autre deux talents d'argent, à un troisième un seul talent d'or [1]. À chacun selon sa situation et son habileté. Et puis il partit.          
       
Maintenant le serviteur qui avait reçu cinq talents d'argent s'en alla faire valoir habilement ses talents et, après quelque temps, ceux-ci lui en rapportèrent cinq autres. Celui qui avait reçu deux talents fit la même chose et il doubla la somme qu'il avait reçue. Mais celui auquel le maître avait donné davantage, un talent d'or pur, paralysé par la peur de ne pas savoir faire, par celle des voleurs, de mille choses chimériques et surtout par la paresse, fit un grand trou dans la terre et y cacha l'argent de son maître.          

De nombreux mois passèrent, et le maître revint. Il appela tout de suite ses serviteurs pour qu'ils lui rendissent l'argent donné en dépôt. Celui qui avait reçu cinq talents d'argent se présenta et il dit : "Voici, mon seigneur. Tu m'en as donné cinq. Comme il me semblait qu'il était mal de ne pas faire fructifier l'argent que tu m'avais donné, je me suis débrouillé et je t'ai gagné cinq autres talents. Je n'ai pas pu faire davantage...". "C'est bien, très bien, serviteur bon et fidèle. Tu as été fidèle pour le peu. actif et honnête. Je te donnerai de l'autorité sur beaucoup de choses. Entre dans la joie de ton maître".      

Puis celui qui avait reçu deux talents se présenta et dit : "Je me suis permis d'employer tes biens dans ton intérêt. Voici les comptes qui montrent comment j'ai employé ton argent. Tu vois ? Il y avait deux talents d'argent, maintenant il y en a quatre. Es-tu content. mon seigneur ?" Et le maître fit au bon serviteur la même réponse qu'au premier.        

Arriva en dernier celui qui, jouissant de la plus grande confiance de son maître, avait reçu le talent d'or. Il le sortit de sa cachette et il dit : "Tu m'as confié la plus grande valeur parce que tu sais que je suis prudent et fidèle, comme moi je sais que tu es intransigeant et exigeant, et que tu ne supportes pas des pertes pour ton argent mais en cas de perte, tu t'en prends à celui qui est près de toi. Car, en vérité, tu moissonnes où tu n'as pas semé et tu récoltes où tu n'as rien répandu, ne faisant pas cadeau de la moindre pièce de monnaie à ton banquier ou à ton régisseur, pour aucune raison. Il te faut autant d'argent que tu en réclames. Or moi, craignant de diminuer ce trésor, je l'ai pris et l'ai caché. Je ne me suis fié à personne ni non plus à moi-même. Maintenant, je l'ai déterré et je te le rends. Voici ton talent".        

"O serviteur injuste et paresseux ! En vérité, tu ne m'as pas aimé puisque tu ne m'as pas connu et que tu n'as pas aimé mon bien-être, ayant laissé mon argent improductif. Tu as trahi l'estime que j'avais eue pour toi et c'est toi-même qui te contredis, t'accuses et te condamnes. Tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé, que je récolte où je n'ai rien répandu. Et pourquoi alors n'as-tu pas fait en sorte que je puisse moissonner et récolter ? C'est ainsi que tu réponds à ma confiance ? C'est ainsi que tu me connais ? Pourquoi n'as-tu pas porté mon argent aux banquiers pour qu'à mon retour je le retire avec les intérêts ? Je t'avais instruit avec un soin particulier dans ce but et toi, paresseux et imbécile, tu n'en as pas tenu compte. Que te soit donc enlevé le talent et tout autre bien, et qu'on le donne à celui qui a les dix talents".    

"Mais lui en a déjà dix alors que celui-ci reste sans rien..." lui objecta-t-on.          

"C'est bien. À celui qui possède et le fait fructifier, il sera donné encore davantage et au point qu'il surabonde. Mais à celui qui n'a pas parce qu'il n'a pas la volonté d'avoir, on enlèvera ce qui lui a été donné. Quant au serviteur inutile qui a trahi ma confiance et a laissé improductifs les dons que je lui avais fait, qu'on l'expulse de ma propriété et qu'il s'en aille pleurer et se ronger le cœur".    

Voilà la parabole. Comme tu le vois, ô rabbi, à qui avait reçu le plus il est resté le moins, car il n'a pas su mériter de conserver le don de Dieu. Et il n'est pas dit qu'un de ceux dont tu dis qu'ils ne sont disciples que de nom ayant par conséquent peu de chose à faire valoir et même de ceux qui, comme tu dis, m'entendent par hasard et qui n'ont comme unique capital que leur âme, n'arrive pas à avoir le talent d'or et même ce qu'il aura rapporté, qu'on aura enlevé à quelqu'un qui avait davantage reçu. Infinies sont les surprises du Seigneur parce qu'innombrables sont les réactions de l'homme. Vous verrez des païens arriver à la vie éternelle et des samaritains posséder le Ciel, et vous verrez des Israélites purs et qui me suivent perdre le Ciel et l'éternelle Vie."            

Jésus se tait, et comme s'il voulait couper court à toute discussion, se tourne vers l'enceinte du Temple. Mais un docteur de la Loi, qui s'était assis pour écouter sérieusement sous le portique, se lève et s'avance en demandant :  "Maître, que dois-je faire pour obtenir la vie éternelle ? Tu as répondu à d'autres, réponds-moi à moi aussi."    

"Pourquoi veux-tu me tenter ? Pourquoi veux-tu mentir ? Espères-tu que je dise des choses qui déforment la Loi parce que je lui ajoute des idées plus lumineuses et plus parfaites ? Qu'est-ce qui est écrit dans la Loi ? Réponds ! Quel est son principal commandement ?"
       

"Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces, de toute ton intelligence. Tu aimeras ton prochain comme toi-même"  

"Voilà, tu as bien répondu. Fais cela et tu auras la vie éternelle."          

"Et, qui est mon prochain ? Le monde est plein de gens qui sont bons et mauvais, connus ou inconnus, amis et ennemis d'Israël. Qui est mon prochain ?"          

"Un homme qui allait de Jérusalem à Jéricho, par les défilés des montagnes, tomba aux mains de voleurs. Ceux-ci, après l'avoir cruellement blessé, le dépouillèrent de tout son avoir et même de ses vêtements, le laissant plus mort que vif sur le bord de la route.

Par le même chemin, passa un prêtre qui avait terminé son office au Temple. Oh ! il était encore parfumé par les encens du Saint! Et il aurait dû avoir l'âme parfumée de bonté surnaturelle et d'amour puisqu'il avait été dans la Maison de Dieu, pour ainsi dire au contact du Très-Haut. Le prêtre avait hâte de revenir à sa maison. Il regarda donc le blessé, mais ne s'arrêta pas. Il passa outre rapidement laissant le malheureux sur le bord du chemin.      

Un lévite vint à passer. Devait-il se contaminer, lui qui devait servir au Temple ? Allons donc ! Il releva son vêtement pour ne pas se souiller de sang. Il jeta un regard fuyant sur celui qui gémissait dans son sang et hâta le pas vers Jérusalem, vers le Temple.          

En troisième lieu, venant de la Samarie, en direction du gué, arriva un samaritain. Il vit le sang, s'arrêta, découvrit le blessé dans le crépuscule qui avançait, descendit de sa monture, s'approcha du blessé, lui donna des forces avec une gorgée d'un vin généreux. Il déchira son manteau pour en faire des bandages, puis il lava les blessures avec du vinaigre et les oignit avec de l'huile, et le banda affectueusement. Après avoir chargé le blessé sur sa monture, il conduisit avec précaution l'animal, soulevant en même temps le blessé, le réconfortant par de bonnes paroles sans se préoccuper de la fatigue et sans dédain pour ce blessé, bien qu'il fût de nationalité juive. Arrivé en ville, il le conduisit à l'auberge, le veilla toute la nuit et à l'aube, voyant qu'il allait mieux, le confia à l'hôtelier lui donnant d'avance des deniers pour le payer et lui dit : "Aies-en soin comme si c'était moi-même. À mon retour, ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai, et bonne mesure si tu as bien fait ce qu'il fallait". Et il s'en alla.      

Docteur de la Loi, réponds-moi. Lequel de ces trois a été le "prochain" pour l'homme tombé aux mains des voleurs ? Le prêtre, peut-être ? Peut-être le lévite ? Ou non pas plutôt le samaritain ? Il ne se demanda pas qui était le blessé, pourquoi il était blessé, s'il agissait mal en le secourant, en perdant son temps, son argent et en risquant d'être accusé de l'avoir blessé ?"          
Le docteur de la Loi répond : "Le prochain c'est ce dernier car il a usé de miséricorde."

"Toi aussi, fais la même chose et tu aimeras le prochain et Dieu dans le prochain, méritant ainsi la vie éternelle."      

Personne n'ose plus parler et Jésus en profite pour rejoindre les femmes qui l'attendaient près de l'enceinte et, avec elles, aller de nouveau dans la ville. Maintenant aux disciples se sont unis deux prêtres, ou plutôt un prêtre et un lévite, ce dernier très jeune, l'autre d'âge patriarcal.            

Mais Jésus maintenant parle avec sa Mère, ayant au milieu, entre Lui et elle, Margziam. Et il lui demande : "Tu m'as entendu, Mère ?"      

"Oui, mon Fils, et à la tristesse de Marie de Cléophas s'est ajoutée la mienne. Elle a pleuré un peu avant d'entrer au Temple..."            

"Je le sais Mère, et j'en connais le motif. Mais elle ne doit pas pleurer. Seulement prier."

"Oh ! Elle prie tant ! Ces soirs-ci, dans sa cabane, entre ses fils endormis, elle priait et pleurait. Je l'entendais pleurer à travers la mince paroi de feuillage voisine. De voir à quelques pas Joseph et Simon, tout près mais ainsi séparés !... Et elle n'est pas la seule à pleurer. Avec moi a pleuré Jeanne qui te paraît si sereine..."        

"Pourquoi, Mère ?"          

"Parce que Chouza... a une conduite... inexplicable. Il la seconde un peu en tout. Il la repousse un peu en tout. S'ils sont seuls et que personne ne les voit, c'est le mari exemplaire de toujours. Mais si avec lui il y a d'autres personnes, de la Cour c'est naturel, voilà alors qu'il devient autoritaire et méprisant pour sa douée épouse. Elle ne comprend pas pourquoi..."    

"Moi, je te le dis. Chouza est serviteur d'Hérode, comprends-moi, Mère. "Serviteur". Moi, je ne le dis pas à Jeanne pour ne pas lui causer de la douleur. Mais c'est ainsi. Quand il ne craint pas de blâme et de moquerie du souverain, c'est le bon Chouza. Quand il peut les craindre, il n'est plus le même."      

"C'est parce que Hérode est très irrité à cause de Manaën et..."  

"Et parce que Hérode est devenu fou par le remords tardif d'avoir cédé à Hérodiade. Mais Jeanne a déjà tant de bien dans sa vie. Elle doit, sous le diadème, porter son cilice."

"Annalia aussi pleure..."            

"Pourquoi ?"        

"Parce que le fiancé se retourne contre Toi."            

"Qu'elle ne pleure pas. Dis-le-lui. C'est une résolution. Une bonté de Dieu. Son sacrifice amènera de nouveau Samuel au Bien. Pour le moment ce dernier la laissera libre de pressions pour le mariage. Je lui ai promis de la prendre avec Moi. Elle me précédera dans la mort..."          

"Fils !..." Marie serre la main de Jésus. Son visage devient exsangue.  

"Maman bien aimée ! C'est pour les hommes. Tu le sais. C'est pour l'amour des hommes. Buvons notre calice de bon cœur, n'est-ce pas ?"            

Marie avale ses larmes et répond : "Oui." Un "oui" tellement déchiré et déchirant.

Margziam lève le visage et dit à Jésus : "Pourquoi dis-tu ces choses si dures qui attristent la Mère ? Moi, je ne te laisserai pas mourir. Comme j'ai défendu les agneaux, ainsi je te défendrai."    

Jésus le caresse et, pour remonter le moral des deux affligés, il demande à l'enfant: "Que vont faire maintenant tes brebis ? Tu ne les regrettes pas ?"          

"Oh ! je suis avec Toi ! Cependant j'y pense toujours, et je me demande : "Est-ce que Porphyrée les aura amenées au pâturage ? et aura-t-elle veillé à ce que Spuma n'aille pas dans le lac ?" Elle est si vive, Spuma, sais-tu ? Sa mère l'appelle, l'appelle... Mais rien à faire ! Elle fait ce qu'elle veut. Et Neve, si gloutonne qu'elle mange à s'en rendre malade ? Sais-tu, Maître ? Moi, je comprends ce que c'est que d'être prêtre en ton Nom. Mieux que les autres je le comprends. Eux (et il montre de la main les apôtres qui viennent derrière) eux, ils disent tant de belles paroles, font tant de projets... pour ensuite. Moi, je dis : "Je ferai le berger pour les hommes comme pour les brebis. Et cela suffira". La Mère, la mienne et la tienne, m'a dit hier un si beau passage des prophètes... et m'a dit : "C'est exactement ainsi qu'est notre Jésus". Et moi, dans mon cœur, j'ai dit : "Et moi aussi, je serai tout à fait ainsi". Puis j'ai dit à notre Mère : "Pour le moment, je suis agneau, ensuite je serai berger. Au contraire, maintenant Jésus est Berger et puis il est aussi Agneau. Mais toi, tu es toujours l'Agnelle, seulement notre Agnelle blanche, belle, aimée, aux paroles plus douées que le lait. C'est pour cela que Jésus est tellement Agneau : parce qu'il est né de toi, Agnelle du Seigneur".            

Jésus se penche vivement et l'embrasse. Puis il demande : "Tu veux donc vraiment être prêtre ?"    

"Certainement, mon Seigneur ! C'est pour cela que je m'efforce de devenir bon et de tant savoir. Je vais toujours près de Jean d'Endor. Il me traite toujours en homme et avec tant de bonté. Je veux être berger des brebis dévoyées et non dévoyées, et médecin-berger de celles qui sont blessées et fracturées, comme dit le Prophète. Oh ! que c'est beau !" et l'enfant saute en battant des mains.          

"Qu'est-ce qu'il a, cette petite tête noire, à être si heureux ?" demande Pierre en s'approchant.

"Il voit sa route. Nettement, jusqu'à la fin... Et Moi, je consacre la vision qu'il en a, avec mon "oui".      

Ils s'arrêtent devant une haute maison qui, si je ne me trompe, est du côté du faubourg d'Ophel, mais l'endroit est plus riche.

"Est-ce ici que nous nous arrêtons ?"            

"C'est la maison que Lazare m'a offerte pour le banquet de réjouissance. Marie est déjà là."

"Pourquoi n'est-elle pas venue avec nous ? Par peur des moqueries ?"          

"Oh ! non ! Je lui l'ai seulement ordonné."    

"Pourquoi, Seigneur ?"

"Parce que le Temple est plus susceptible qu'une épouse enceinte. Tant que je le peux, et non par lâcheté, je ne veux pas le heurter."      

"Cela ne te servira à rien, Maître. Moi, si j'étais Toi, non seulement je le heurterais, mais je le jetterais en bas du Moriah avec tous ceux qui sont dedans."    

"Tu es un pécheur, Simon. Il faut prier pour ses propres semblables, non pas les tuer."

"Je suis un pécheur. Mais, Toi, non... et... tu devrais le faire."      

"Il y aura quelqu'un pour le faire. Et après qu'on aura atteint la mesure du péché."      

"Quelle mesure ?"          

"Une mesure telle qu'elle emplira tout le Temple et débordera sur Jérusalem. Tu ne peux comprendre... Oh ! Marthe ! Ouvre donc ta maison au Pèlerin !"          

Marthe se fait reconnaître et ouvrir. Ils entrent tous dans un long atrium qui débouche dans une cour pavée possédant quatre arbres aux quatre coins. Une vaste salle s'ouvre au-dessus du rez-de-chaussée et, par les fenêtres ouvertes, on découvre toute la Cité avec ses montées et descentes. J'en conclus donc que la maison est sur les pentes sud ou sud-est de la ville.        

La salle est préparée pour un très grand nombre d'hôtes. Des tables, en grand nombre, sont disposées parallèlement. Une centaine de personnes peuvent s'y restaurer commodément. Marie-Madeleine accourt. Elle était ailleurs, occupée dans les communs, et elle se prosterne devant Jésus. Lazare arrive aussi, avec un sourire bienheureux sur son visage maladif. Les hôtes entrent peu à peu, certains un peu embarrassés, d'autres avec plus d'assurance. Mais la gentillesse des femmes les met vite à l'aise.

Le prêtre Jean amène à Jésus les deux qu'il a pris au Temple. "Maître, mon bon ami Jonathas et mon jeune ami Zacharie. Ce sont de vrais Israélites, sans malice et sans rancœur."            

"Paix à vous. Je suis heureux de vous avoir. Il faut observer le rite, même dans ces douces coutumes. Il est beau que la Foi ancienne donne une main amie à la nouvelle Foi venue de son propre cep. Assoyez-vous à mes côtés en attendant qu'arrive l'heure du repas."        

Le patriarcal Jonathas parle, alors que le jeune lévite regarde ça et là, curieux, étonné, et peut-être même intimidé. Je pense qu'il veut se donner un air dégagé, mais qu'en réalité il est comme un poisson hors de l'eau. Heureusement Etienne vient à son secours et lui amène l'un après l'autre les apôtres et les principaux disciples.          

Le vieux prêtre dit, en caressant sa barbe neigeuse : "Quand Jean est venu me trouver, justement moi, son maître, pour me montrer sa guérison, j'ai voulu te connaître. Mais, Maître, je ne sors pour ainsi dire plus de mon enceinte. Je suis vieux... J'espérais te voir cependant avant de mourir et Jéhovah m'a exaucé. Qu'il en soit loué ! Aujourd'hui je t'ai entendu au Temple. Tu surpasses Hillel, l'ancien, le sage. Je ne veux pas, même je ne peux douter que tu es Celui que mon cœur attend. Mais sais-tu ce que c'est que d'avoir bu pendant près de quatre-vingts ans la foi d'Israël comme elle est devenue pendant des siècles... d'élaboration humaine ? Elle est devenue notre sang. Et je suis si vieux ! T'entendre, c'est comme boire de l'eau qui sort d'une source fraîche. Oh ! Oui ! Une eau vierge ! Mais moi... mais moi, je suis saturé de l'eau usée qui vient de si loin... que tant de choses ont alourdie. Comment ferai-je pour me débarrasser de cette saturation et te goûter, Toi ?"    

"Croire en Moi et m'aimer. Il ne faut pas autre chose pour le juste Jonathas."          

"Mais je mourrai bientôt ! Arriverai-je à temps pour croire tout ce que tu dis ? Je n'arriverai même pas à suivre toutes tes paroles ou à les connaître de la bouche d'autrui. Et alors ?"

"Tu les apprendras au Ciel. Il n'y a que le damné qui meurt à la Sagesse, alors que celui qui meurt dans la grâce de Dieu arrive à la Vie et vit dans la Sagesse. Que crois-tu que je suis ?"

"Tu ne peux être que l'Attendu qu'a précédé le fils de mon ami Zacharie. L'as-tu connu ?"

"C'était mon parent."      

"Oh! alors, tu es parent du Baptiste ?"            

"Oui, prêtre."        

"Lui est mort... et je ne peux dire : "Malheureux !" Car il est mort fidèle à la justice et après avoir accompli sa mission et parce que... Oh ! les temps atroces que nous vivons ! Ne vaut-il pas mieux revenir vers Abraham ?"          

"Oui, mais il en viendra de plus atroces, prêtre."      

"Tu dis ? Rome, hein ?"            

"Pas Rome seule. C'est Israël coupable qui en sera la première cause."          

"C'est vrai. Dieu nous frappe. Nous le méritons. Mais pourtant même Rome... Tu as entendu parler des galiléens tués par Pilate pendant qu'ils accomplissaient un sacrifice. Leur sang s'est mélangé avec celui de la victime. Tout près de l'autel ! Tout près de l'autel !"

"Je l'ai appris."      

Tous les galiléens sont révoltés par cette injustice. Ils crient : "C'est vrai qu'il s'agissait d'un faux Messie. Mais pourquoi tuer ses partisans, après l'avoir frappé, lui ? Et pourquoi à ce moment-là ? Ils étaient plus pécheurs, peut-être ?"        

Jésus impose la paix, et puis il dit : "Vous vous demandez s'ils étaient plus pécheurs que tant d'autres galiléens et si c'est pour cela qu'ils ont été tués ? Non, ils ne l'étaient pas. En vérité je vous dis qu'ils ont payé et que beaucoup d'autres paieront si vous ne vous convertissez pas au Seigneur. Si vous ne faites pas tous pénitence, vous périrez tous de la même façon, en Galilée et ailleurs. Dieu est indigné contre son peuple. Je vous le dis. Il ne faut pas croire que ceux qui sont frappés sont toujours les plus mauvais. Que chacun s'examine soi-même, qu'il se juge, lui, et pas les autres.  Ces dix-huit aussi, sur lesquels est tombée la tour de Siloé qui les a tués, n'étaient pas les plus coupables de Jérusalem. Je vous le dis : faites, faites pénitence si vous ne voulez pas être écrasés comme eux, et même en votre esprit. Viens, prêtre d'Israël. La table est servie. Il t'appartient à toi, car le prêtre est toujours celui qu'il faut honorer pour l'Idée qu'il représente et rappelle, il t'appartient à toi, patriarche parmi nous, tous plus jeunes, d'offrir et de bénir."          
     
"Non. Maître ! Non ! Je ne puis devant Toi ! Tu es le Fils de Dieu !"        

"Tu offres bien l'encens devant l'autel ! Et tu ne crois pas, peut-être, que Dieu est là ?"

"Oui, je le crois ! De toutes mes forces !"

"Et alors ? Si tu ne crains pas de faire l'offrande devant la Gloire Très Sainte du Très-Haut, pourquoi veux-tu craindre devant la Miséricorde qui s'est revêtue de chair pour t'apporter, à toi aussi, la bénédiction de Dieu avant que vienne à toi la nuit ? Oh ! vous ne savez pas, vous d'Israël, que c'est justement pour que l'homme puisse approcher Dieu sans en mourir, que j'ai mis sur mon insoutenable Divinité le voile de la chair. Viens et crois, et sois heureux.

En toi je vénère tous les prêtres saints, depuis Aaron jusqu'au dernier qui, avec justice, sera prêtre d'Israël, jusqu'à toi peut-être, parce qu'en vérité la sainteté sacerdotale languit parmi nous comme une plante qu'on a délaissée."            

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#140
Tome : 4/145
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus



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Message par Invité Sam 31 Aoû 2013 - 9:48

Bonjour maman Maud,

Merci beaucoup pour ta grande dévotion à mettre par écrit ce long évangile de l'oeuvre de Maria Valtora, merci pour ton travail acharné et pour tout le temps que tu consacres. ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 16 Amor110


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Message par Maud Sam 31 Aoû 2013 - 16:12

Merci Jérémie   cela me touche    Smile
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Message par jacob Dim 1 Sep 2013 - 0:00

oui en effet quel travail de fourmis quand on connait la longueur de ces messages Bravo et merci
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