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♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Bannie10

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♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par François_1 Mer 26 Mar 2014 - 15:35

Toujours intéressant cet évangile selon Valtorta.

Merci Maud,

passe une bonne journée!

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Sofoyal Mer 26 Mar 2014 - 18:22

Merci pour cette page encore Madame Valtorta!
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mer 26 Mar 2014 - 18:40

Merci à tous deux François et Sofoyal
Cela m'encourage à continuer
sunny
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Sofoyal Mer 26 Mar 2014 - 18:47

Quand on pense à ce que Maria a enduré pour nous livrer ces pages!

Souffrir tant pour offrir une telle grâce et tant de joie!


Comme Jésus finalement...

Et l'évangile goutte à goutte se propage dans sa splendeur :

Il fera se lever le soleil!

A demain pour une autre page!
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mer 26 Mar 2014 - 18:55

Oui Sofoyal après avoir été semé dans la douleur , la récolte de Maria Valtorta est abondante et permet de nourrir les âmes

Tel était le désir de Jésus par cet " Evangile révélé "
sunny 

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Jeu 27 Mar 2014 - 6:05

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Maria_65

Le sabbat à Capharnaüm

Vision du jeudi 18 juillet 1946.

"Ne reconduis-tu pas l'enfant à sa mère ?" demande Barthélemy à Jésus qu'il trouve sur la terrasse absorbé dans une profonde prière.

"Non, j'attendrai qu'elle revienne de la synagogue..."

"Tu espères que là, le Seigneur lui parlera... et qu'elle... comprendra son devoir ? Tu penses en sage, mais elle n'est pas sage. Une autre mère serait accourue hier soir pour reprendre son enfant. Enfin... nous avions navigué sur une mer en tempête... elle ne savait pas d'où nous venions... S'est-elle par hasard préoccupée de voir si son enfant n'en avait pas souffert ? Elle vient peut-être ce matin ? Regarde combien de mères sont déjà debout, bien qu'il fasse jour depuis peu, empressées à étendre les vêtements de fête pour qu'ils finissent de sécher et que les enfants les mettent propres pour le jour du Seigneur. Un pharisien dirait qu'elles font une œuvre servile parce qu'elles étendent ces petits vêtements. Moi, je dis qu'elles font une œuvre d'amour envers Dieu et envers leurs enfants. Ce sont de pauvres femmes pour la plupart. Regarde là, Marie de Benjamin et Rébecca de Michée. Et sur cette pauvre terrasse Jeanne qui, patiemment, démêle les franges du pauvre vêtement de son garçon pour qu'il semble moins pauvre pour aller à la fonction sacrée.


Et là encore, sur la rive qui va être bientôt toute ensoleillée, Selida étend la toile encore grège, pour que paraisse fine ce qui est encore une toile grossière, belle seulement en raison des sacrifices qu'elle lui coûte : tant de bouchées de pain enlevées à la faim qui la tenaillait pour les changer en filasse de chanvre. Et là-bas n'est-ce pas Adina qui frotte avec de la verdure le petit vêtement déteint de sa fillette pour qu'il paraisse plus vert ? Mais elle, on ne la voit pas..."

"Que le Seigneur change son cœur ! Il n'y a rien d'autre à dire..."

Ils restent appuyés au muret de la terrasse à regarder la nature rafraîchie par l'orage qui a éclairci l'atmosphère et nettoyé la verdure. Le lac est encore un peu agité et moins bleu qu'à l'ordinaire. Des veines d'eau sont descendues des torrents en crue pendant quelques heures, entraînant les poussières de leurs lits desséchés, mais le lac est beau malgré ces infusions d'ocre. Il semble un immense lapis-lazuli rayé de perles, et il rit sous le soleil limpide qui maintenant dépasse des monts de l'occident et allume toutes les gouttes que retiennent encore les ramilles. Hirondelles et colombes sillonnent joyeusement l'air purifié et, dans les feuillages, des oiseaux de toutes espèces font entendre leurs gazouillements.

"La chaleur s'en va. C'est une belle saison, riche et belle. Belle comme l'âge mûr. N'est-ce pas, Maître ?"

"Belle... oui..." Mais on voit que Jésus pense à toute autre chose.

Barthélemy le regarde... Puis il demande : "A quoi penses-tu ? A ce que tu vas dire à la synagogue ?"

"Non. Je pense que les malades attendent. Allons tous les deux les guérir."

"Nous seuls ?"

"Simon, André, Jacques et Jean sont allés retirer les nasses mises par Thomas en prévision de notre retour. Les autres dorment. Allons tous les deux."

Ils descendent et se dirigent vers la campagne, vers les maisons éparses parmi les jardins ou même parmi les champs, à la recherche des malades abrités dans des maisons de pauvres toujours hospitalières. Mais il y a des gens qui courent en avant, devinant où va le Maître, et il y a quelqu'un qui Lui dit : "Attends ici, dans mon jardin, nous allons te les amener ici..."

Et bien vite, de divers côtés, comme des eaux de ruisselets qui se réunissent en un seul étang, les malades arrivent ou sont amenés à Celui qui guérit.


Les miracles s'accomplissent. Jésus congédie ceux qui sont guéris en disant : "Ne dites pas à ceux qui vous interrogent que je vous ai guéris. Retournez dans les maisons où vous étiez. Mon disciple apportera des secours aux plus pauvres avant le coucher du soleil."

"Oui. Ne parlez pas. Vous Lui feriez du mal. Rappelez-vous que c'est le sabbat et que beaucoup le haïssent" renchérit Barthélemy.

"Nous ne ferons pas de mal à Celui qui nous a fait du bien. Nous en parlerons dans nos pays, sans dire quel jour nous avons été guéris" dit quelqu'un qui auparavant était paralytique.

"Et même" dit quelqu'un qui avait eu les yeux malades "je dirais que nous nous répandions dans les campagnes en attendant le coucher du soleil. Les pharisiens savent où nous étions logés et ils pourraient venir voir..."

"Tu as raison, Isaac. Hier ils demandaient trop, trop de choses... Ils penseront que, las d'attendre, nous sommes partis avant le coucher du soleil."

"Mais hier soir, l'apôtre nous a vus ?" demande quelqu'un qui était aveugle. "N'était-ce pas lui qui parlait ?"

"Non. C'était un frère du Seigneur. Il ne nous trahira pas."

"Dites seulement où vous allez pour que je puisse vous trouver quand je viendrai" dit Barthélemy.

Les malades tiennent conseil entre eux. Certains voudraient aller vers Corozaïn, d'autres vers Magdala. Ils s'en remettent à Jésus. Et Jésus leur dit : "Dans les champs, le long de la route qui va à Magdala. Suivez le second torrent et vous trouverez peu après une maison. Allez-y et dites : "C'est Jésus qui nous envoie". Ils vous accueilleront comme des frères. Allez et que Dieu soit avec vous, et vous avec Dieu, en évitant le péché à l'avenir."

Jésus se remet en route sans revenir tout de suite au village par le chemin déjà fait. Il fait au milieu des jardins un détour qui l'amène près de la source voisine du lac. La source est prise d'assaut par les femmes qui veulent faire leur provision d'eau pendant qu'il fait frais et que le soleil n'est pas trop haut.

"Le Rabbi ! Le Rabbi !"

Un rassemblement de femmes et d'enfants et aussi d'hommes du peuple, âgés pour la plupart, et oisifs à cause du sabbat.

"Un mot, Maître, pour rendre joyeuse cette journée" dit un vieillard qui tient par la main un enfant, peut-être un arrière-petit-fils car, si le vieil homme est presque certainement centenaire, l'enfant n'a pas plus de six ans.

"Oui, contente le vieux Lévi, et nous avec lui."


"Aujourd'hui, vous avez l'explication de Jaïre. Je suis ici pour l'entendre. Vous avez un sage chef de synagogue..."

"Pourquoi parles-tu ainsi, Maître ? Tu es leur chef à tous, le Maître d'Israël. Nous, nous ne connaissons que Toi."

"Il ne faut pas. Les chefs de synagogues sont établis pour être vos maîtres, pour exercer le culte parmi vous en vous donnant l'exemple pour faire de vous de fidèles Israélites. Ils seront encore là quand je ne serai plus. Ils auront un autre nom, d'autres cérémonies, mais ils seront toujours les ministres du culte. Vous devez les aimer et vous devez prier pour eux, car là où il y a un bon chef, il y a de bons fidèles et, par conséquent, Dieu s'y trouve."

"Nous le ferons, mais parle-nous maintenant. On nous a dit que tu vas nous quitter..."

"J'ai tant de brebis éparses à travers la Palestine. Elles attendent toutes leur Pasteur. Mais vous avez des disciples de plus en plus nombreux et sages..."

"Oui. Mais ce que tu dis est toujours bon et facile à comprendre pour nos esprits ignorants."

"Que vais-je vous dire ?..."

"Jésus, nous t'avons cherché partout !" crie Joseph d'Alphée qui est survenu avec son frère Simon et un groupe de pharisiens.

"Et où peut être le Fils de l'homme sinon parmi ceux qui sont petits et simples de cœur ? Vous me vouliez ? Me voici. Mais avant laissez-moi leur dire un mot...

Écoutez. On vous a dit que je vais vous quitter. C'est vrai. Je ne l'ai pas nié, mais avant de vous quitter, je vous donne ce commandement : de veiller beaucoup sur vous-mêmes pour vous bien connaître, de vous approcher de plus en plus de la Lumière pour y voir clair. Ma parole est Lumière. Gardez-la en vous et quand à sa lumière vous découvrirez des taches ou des ombres, attachez-vous à les chasser de votre cœur. Ce que vous étiez avant que je ne vous connaisse, vous ne devez plus l'être. Vous devez être de beaucoup meilleurs, car maintenant vous en savez bien plus.

Auparavant, vous étiez comme dans un crépuscule, maintenant, vous avez la Lumière en vous. Vous devez donc être fils de la Lumière. Regardez le ciel le matin, quand l'aube l'éclaircit : il peut sembler serein seulement parce qu'il n'est pas couvert de nuages orageux, mais à mesure que la lumière croît et que la vive clarté du soleil se développe à l'orient, voilà que l’œil étonné voit se former des taches rosées sur l'azur.


Qu'est-ce ? Oh ! c'étaient de légères nuées, si légères qu'elles paraissaient ne pas exister tant que la lumière était incertaine mais qui, maintenant que le soleil les frappe, apparaissent comme de légères écumes sur le champ du ciel. Et elles y restent jusqu'à ce que le soleil les fonde, les dissipe par son grand éclat.

Vous, faites la même chose pour votre âme. Amenez-la de plus en plus près de la lumière, pour découvrir toute brume, même la plus légère, et puis tenez-la sous le grand Soleil de la Charité. Elle consumera vos imperfections comme le soleil fait évaporer la légère humidité qui se condense dans ces nuées si fines que le soleil fait disparaître à l'aurore. Si vous restez à fond dans la Charité, la Charité opérera en vous de continuels prodiges. Allez maintenant et soyez bons..."

Il les congédie et va trouver les deux cousins qu'il embrasse après avoir fait de profondes inclinations aux pharisiens présents parmi lesquels se trouve Simon, le pharisien de Capharnaüm. Les autres sont des visages nouveaux.

"Nous t'avons cherché plutôt pour eux que pour nous. Ils sont venus à Nazareth pour te chercher, et alors..."

"Paix à vous. De quoi avez-vous besoin ?"

"Oh ! de rien. De te voir, de te voir seulement pour t'écouter, entendre la sagesse de tes paroles..."

"Pour cela seulement ?"

"Et aussi pour te conseiller, vraiment... Tu es trop bon et le peuple en abuse. Il n'est pas bon, ce peuple, tu le sais bien. Pourquoi ne maudis-tu pas les pécheurs ?"

"Parce que le Père m'ordonne de sauver et non pas de perdre."

"Tu vas aller au-devant de malheurs..."

"N'importe. Je ne puis transgresser l'ordre du Très-Haut pour aucun intérêt humain."

"Et si... Sais-tu... on dit tout bas que tu flattes le peuple pour t'en servir en le soulevant. Nous sommes venus te demander si c'est vrai."

"Vous êtes venus ou bien on vous a envoyés ?"

"C'est la même chose."

"Non. Mais je vous réponds à vous et à ceux qui vous ont envoyés que l'eau qui déborde de ma seille[1] c'est de l'eau de paix, que la semence que je répands est une semence de renoncement. Je taille les rameaux orgueilleux. Je suis disposé à arracher les mauvaises plantes pour qu'elles ne nuisent pas aux bonnes, si elles ne se prêtent pas à la greffe. Mais ce que j'appelle "bon" n'est pas ce que vous dites bon.


En effet je donne le nom de "bon" à l'obéissance, à la pauvreté, au renoncement, à l'humilité, à la charité qui se prête à toutes les humilités et à toutes les miséricordes. Ne craignez personne. Le Fils de l'homme ne dresse pas des embûches aux puissances humaines, mais il vient inculquer la puissance aux esprits. Allez et rapportez que l'Agneau ne sera jamais loup."

"Que veux-tu dire ? Tu nous comprends mal et nous te comprenons mal."

"Non. Vous et Moi, nous nous comprenons fort bien..."

"Et alors, tu sais pourquoi nous sommes venus ?"

"Oui. Pour me dire que je ne dois pas parler aux foules. Et vous ne réfléchissez pas que vous ne pouvez pas m'interdire d'entrer comme tout Israélite là où on lit et explique les Écritures et où tout circoncis a le droit de parler."

"Qui te l'a dit ? Jaïre, n'est-ce pas ? Nous le rapporterons."

"Je n'ai pas encore vu Jaïre."

"Tu mens."

"Je suis la Vérité."

Du milieu du rassemblement qui s'est formé, un homme dit : "Lui ne ment pas. Jaïre est parti hier, avant le coucher du soleil, avec sa femme et sa fille. Il les a accompagnées en laissant ici l'assistant. Il les a accompagnées chez sa mère mourante et il ne reviendra qu'après les purifications."

Les pharisiens n'ont pas la joie de pouvoir montrer que Jésus ment, mais ils ont celle de le savoir privé de son ami le plus puissant à Capharnaüm. Ils se regardent entre eux. C'est toute une mimique de regards.

Joseph d'Alphée, l'aîné de la famille, se sent obligé de défendre Jésus, et il se tourne vers Simon le pharisien : "Tu m'as honoré de vouloir partager avec moi le pain et le sel, et le Très-Haut tiendra compte de cet honneur donné aux descendants de David. Tu t'es montré juste pour moi. Mon Frère est accusé par les pharisiens. Hier, ils m'ont dit à moi, chef de la maison, que leur unique douleur était que Jésus délaisse la Judée car, étant le Messie d'Israël, il avait le devoir d'aimer et d'évangéliser également tout Israël. J'ai trouvé juste leur raisonnement et je l'aurais dit à mon Frère. Mais alors, pourquoi parlent-ils ainsi aujourd'hui ? Qu'ils disent au moins pourquoi il ne doit pas parler. Il ne me semble pas qu'il dise des choses contraires à la Loi et aux Livres. Donnez la raison et je persuaderai Jésus de parler autrement."

"Ton discours est juste. Répondez à l'homme..., dit Simon le pharisien. A-t-il dit des choses... sacrilèges ?"


"Non. Mais le Sanhédrin l'accuse de diviser, d'essayer de diviser la Nation. Le Roi doit appartenir à Israël, pas seulement à la Galilée."

"Chère est toute la Patrie, très chère, dans la Patrie, la région natale. Ce n'est pas une raison assez grave pour mériter une punition, c’est l'amour qu'il a pour la Galilée. Du reste, nous venons de David, et par conséquent..."

"Qu'il vienne alors en Judée, qu'il ne nous méprise pas."

"Tu les entends ? C'est un honneur pour Toi et pour la famille !" dit Joseph, un peu goguenard.

"J'entends."

"Je te conseille de céder à leur désir. Il est bon et tout à fait honorable. Tu dis que tu veux la paix. Mets donc fin, puisque on t'aime dans les deux régions, au dissentiment qui les oppose. Tu le feras certainement. Oh ! bien sûr il le fera. Moi, je m'en porte garant pour Lui qui obéit aux aînés."

"Il est dit : "Il n'y a personne de plus grand que Moi. Il n'y a pas d'autre dieu qui passe avant Moi". Moi, j'obéirai toujours à ce que Dieu veut."

"Vous l'entendez ? Allez donc en paix."

"Nous l'entendons. Mais, ô Joseph, avant de partir nous voulons savoir ce que c'est pour Lui ce que Dieu veut."

"Ce que Dieu veut c'est que je fasse sa Volonté."

"Et ce serait ? Dis-le."

"Que je rassemble les brebis d'Israël et que je les réunisse en un seul troupeau. Et je le ferai."

"Nous prenons note de tes paroles."

"Ce sera bien. Dieu soit avec vous" et Jésus tourne le dos au groupe de pharisiens et va à la maison.

Joseph, son cousin, se met à côté de Lui, à moitié satisfait et, d'un air protecteur, Lui fait remarquer qu'en sachant s'y prendre (comme lui), et en s'appuyant sur les parents (comme heureusement aujourd'hui), en rappelant qu'il a droit au trône (comme descendant de David) et cætera, les pharisiens eux-mêmes deviennent de bons amis.

Jésus l'interrompt en disant : "Et tu les crois ? Tu crois à leurs paroles ? En vérité l'orgueil et la louange menteuse suffisent pour couvrir d'un bandeau la vue la plus perçante."

"Moi, pourtant... je les contenterais. Tu ne peux prétendre qu'ils te portent en triomphe au milieu des hosannas, d'un seul coup... Tu dois les conquérir. Un peu d'humilité, Jésus, un peu de patience. L'honneur mérite tous les sacrifices..."


"Il suffit ! Ce sont des paroles humaines et pis encore. Que Dieu te pardonne et qu'il te donne la lumière, frère. Mais écarte-toi car tu me peines. Et tais à ta mère, à tes frères, à ma Mère ces sots conseils."

"Tu veux te perdre ! Tu es la cause de notre ruine et de la tienne !"

"Pourquoi es-tu venu si tu es toujours le même ? Je n'ai pas encore souffert pour toi. Mais je le ferai, et alors..."

Joseph s'en est allé, fâché.

"Tu le décourages... Il est comme notre père, tu le sais. C'est le vieil Israélite..." murmure Simon.

"Quand il comprendra, il verra que ma conduite, qui maintenant le déconcerte, était sainte..."

Ils sont au seuil de la maison. Ils entrent. Jésus commande à Pierre : "Fais en sorte que la barque soit prête au coucher du soleil. Nous accompagnerons les deux Marie à Tibériade et Simon les accompagnera à la maison. Mathieu viendra avec toi, en plus de tes compagnons pêcheurs. Les autres resteront ici à nous attendre."

Pierre tire Jésus à part : "Et s'il vient celui d'Antioche ? C'est à cause de Judas de Kériot que je le dis..."

"Ton Maître te dit que nous le trouverons sur le môle de Tibériade."

"Ah ! Alors !" et à haute voix : "La barque sera prête."

"Mère, monte avec Moi. Nous serons ensemble pendant ces heures."

Marie le suit sans parler. Ils entrent dans la chambre du haut, fraîche et ombragée par la vigne qui la couvre et par des rideaux installés pour faire de l'ombre.

"Tu t'en vas, mon Jésus ?!" Marie est très pâle.

"Oui, il est temps."

"Et moi, je ne dois pas venir pour les Tabernacles ? Mon Fils !..." Marie sanglote.

"Maman ! Pourquoi ? Ce n'est pas la première fois que nous nous quittons !"

"Non. C'est vrai. Mais... Oh ! je me rappelle ce que tu m'as dit dans le bois près de Gamala... Mon Fils ! Pardonne à une pauvre femme. Je t'obéirai... Moi, avec l'aide de Dieu, je serai forte... Mais je veux une promesse de Toi..."

"Laquelle, ma Mère ?"


"Que tu ne me cacheras pas l'heure redoutable. Non pas par pitié, non pas par défiance de moi... Ce serait trop de douleur... et trop de torture... De douleur parce que... j'apprendrais tout à l'improviste et par quelqu'un qui ne m'aime pas comme Toi tu aimes cette pauvre maman... Et ce serait une torture si je pensais que peut-être au moment où je file, où je tisse, où je soigne les colombes, Toi, mon Enfant, tu es mis à mort..."

"Ne crains pas, Mère. Tu sauras... Mais ce n'est pas le dernier adieu. Nous nous verrons encore..."

"Vraiment ?"

"Oui. Nous nous verrons encore."

"Et tu me diras : "Je vais accomplir le Sacrifice"? Oh..."

"Je ne dirai pas cela, mais tu comprendras... Et puis ce sera la paix. Une telle paix... Pense : avoir fait tout ce que Dieu veut de nous, ses fils, pour le bien de tous les autres fils. Une paix si grande... La paix du parfait amour..."

Il l'a serrée sur son cœur et il la tient étroitement dans son embrassement filial, Lui tellement plus grand et plus fort, elle plus menue, jeune de la jeunesse intacte de sa chair et de ce qu'elle exprime, qui couvre l'éternelle jeunesse de son esprit immaculé. Et elle répète héroïque, combien héroïque : "Oui, oui. Ce que Dieu veut..."

Il n'y a pas d'autre parole. Les deux Parfaits consomment déjà le sacrifice de leur plus dure obéissance. Il n'y a même plus de larmes, ni non plus de baisers. Il n'y a que les Deux qui aiment parfaitement et déposent aux pieds de Dieu leur amour.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-152.htm
TOME : 6/152




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Jésus à la Synagogue
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Sofoyal Jeu 27 Mar 2014 - 19:22

Quand je lis Maria Valtorta ce n'est pas vraiment un moment ou je fais fonctionner mon imagination comme on le fait avec les romans.

C'est le moment où je suis là bas en palestine [b]à suivre Jésus et tous ses contemporains bons ou mauvais.

Jamais aucun ouvrage n'a eu sur moi un tel pouvoir d'abstraction.

Quand je lis je suis là-bas ! (je vais finir par m'y trouver réellement!)

Et c'est si bon!!

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Jeu 3 Avr 2014 - 6:54

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Maria_66

Chez Jeanne de Chouza. Lettre d’Antioche

Vision du 23 juillet 1946

Tibériade a déversé tous ses habitants sur les rives du lac ou sur le lac lui-même pour qu'ils trouvent du rafraîchissement dans la brise qui court sur les eaux et secoue les arbres des jardins le long de la rive. Dans cette ville, il y a un mélange de nombreuses races réunies là pour des motifs variés. Les riches se détendent sur des barques de plaisance confortables, ou bien sous les ombres vertes des jardins ils regardent l'évolution des bateaux sur les eaux bleu turquoise, déjà épurées de la couleur jaune qu'y avait apportée l'orage du soir précédent. Les pauvres, et surtout les enfants, s'ébattent sur la plage, là où les petites vagues viennent mourir. La fraîcheur de l'eau, qui les atteint plus haut qu'ils ne voudraient, leur fait pousser de petits cris qui rappellent ceux des hirondelles.

Les barques de Pierre et de Jacques approchent de la rive et se dirigent vers le petit môle.

"Non. Au jardin de Jeanne" commande Jésus.

Pierre obéit sans parler et la barque, suivie de sa sœur jumelle, exécute un virage parfait qui laisse un sillage écumeux en forme de point d'interrogation pour se replier sur la jetée du jardin de Chouza où il accoste et s'arrête. Jésus descend le premier et il donne la main aux deux Marie pour les aider à monter sur le petit quai.

"Vous, maintenant, allez au grand môle et mettez-vous à prêcher le Seigneur. Vous allez voir un homme s'approcher pour vous demander où je suis. C'est l'homme d'Antioche. Conduisez-le-moi après avoir congédié la foule."

"Oui... mais... Que devons-nous dire aux gens ? Prêcher ta venue ou prêcher ta doctrine ?"

"Ma venue. Dites qu'à l'aurore je parlerai à Tarichée et guérirai les malades. Que l'un de vous surveille les barques, ou mettez quelque disciple à le faire, pour qu'elles soient prêtes pour le départ. Allez et que la paix soit avec vous." Et il se dirige vers la grille qui sert de clôture sur le débarcadère. Les deux Marie le suivent silencieusement.

Dans le grand jardin où des rosées tardives fleurissent bien qu'en petit nombre, on ne voit personne. Mais on entend les cris heureux des deux petits qui jouent. En passant la main à travers les arabesques de la grille, Jésus cherche à déplacer le verrou, mais il n'y réussit pas. Il cherche s'il y a quelque chose qui puisse faire du bruit et attirer l'attention. Mais il n'y a rien.

Alors, en entendant plus proches les voix des deux enfants, il appelle à haute voix : "Marie !" Du coup, les deux voix se taisent... Jésus répète : "Marie !"...

Voilà que là-bas, au milieu du pré, tenu rasé comme un tapis d'où s'élèvent des touffes de rosiers bien tenus, il aperçoit marchant à petits pas, circonspecte, un doigt sur les lèvres, ses yeux inquisiteurs scrutant dans tous les sens, la fillette, et puis, quelques pas en arrière, suivi d'un agnelet blanc comme de l'écume, voilà Mathias.

"Marie ! Mathias !" crie Jésus à haute voix.

La voix guide les regards innocents. Les deux enfants tournent les yeux vers la grille et voient Jésus, le visage contre les barres, qui leur sourit.


"Le Seigneur ! Cours, Mathias, vers maman... Appelle Elle ou Michée... Qu'ils viennent ouvrir..."

"Vas-y toi. Moi, je vais vers le Seigneur..." et ils courent tous les deux, les bras tendus, deux papillons, l'un blanc, l'autre rosé avec leur petite tête brune. Mais heureusement, en courant, ils appellent les serviteurs, et ceux-ci accourent, armés d'arrosoirs et de râteaux, de sorte que finalement la grille s'ouvre et les deux enfants se réfugient dans les bras de Jésus qui les embrasse et franchit le seuil en les tenant par la main.

"Maman est à la maison avec ses amies. On nous renvoie, parce qu'on ne veut pas de nous" explique rapidement Mathias.

"Ne parle pas si mal. Maman nous renvoie parce que ces dames sont romaines et elles parlent encore de leurs dieux et nous, que Jésus a sauvés, nous ne devons connaître que Lui seul. C'est pour cela, Seigneur. Mathias est trop petit et ne comprend pas" dit-elle, gracieusement, avec son bon sens d'enfant qui a souffert et qui par conséquent est plus mûre, plus adulte que son âge ne le comporte.

"Le père aussi nous renvoie quand viennent ceux de la Cour. Et ils me plairaient, parce que ce sont presque tous des soldats... des guerriers... La guerre ! C'est beau, la guerre ! Elle donne la victoire ! Elle renvoie les romains. A bas Rome ! Vive le Royaume d'Israël" crie fièrement le petit.

"Ce n'est pas beau la guerre, Mathias, et quand on ne remporte pas la victoire, de sujets, on devient esclaves."

"Mais ton Règne doit arriver, et pour qu'il arrive on fera la guerre. Et on les renverra tous, même Hérode, et tu seras roi."

"Mais tais-toi, sot. Tu sais que tu ne dois pas répéter ce que tu entends. Ils font bien de te chasser. Tu ne sais pas que tu peux faire du mal au père, à la mère, et aussi à Jésus, en parlant ainsi ?" dit Marie. Et puis elle explique : "Un jour est venu celui qui est comme un prince et un parent d'Hérode et qui est ton disciple, pour parler avec le père. Et ils criaient si fort, ils n'étaient pas seuls, mais avec beaucoup d'autres..."

"Tous beaux, avec de belles épées, et ils parlaient de guerre..." interrompt Mathias.

"Tais-toi, dis-je ! Et ils criaient si fort que l'on a entendu et ce sot, depuis lors, ne fait qu'en parler. Dis-le-lui Toi qu'il ne doit pas... Maman l'a dit, et le père a menacé de l'envoyer au sommet du grand Hermon, dans une grotte avec un esclave sourd et muet, jusqu'à ce qu'il ait appris à se taire. Et là, il devrait se taire car s'il parle avec l'esclave celui-ci n'entend pas et ne répond pas, s'il crie les aigles et les loups arrivent pour le manger..."


"Un châtiment terrible !" dit Jésus en souriant et il caresse l'enfant qui a perdu sa hardiesse et qui se serre contre Jésus comme s'il voyait déjà les aigles et les loups prêts à le dévorer tout entier y compris sa petite langue imprudente. "Un châtiment vraiment terrible !" répète-t-il.

"Hé ! oui, et moi, j'ai peur que cela lui arrive et de rester sans Mathias, et je pleure... Mais lui n'a pas pitié ni de maman ni de moi, et il nous fera mourir de douleur..."

"Je ne le fais pas exprès... J'ai entendu... et je parle... C'est si beau... de penser que les romains seront vaincus, que Hérode et Philippe seront chassés, et que Jésus sera Roi d'Israël" termine-t-il en mourant et en cachant son visage contre les vêtements de Jésus pour amortir encore plus le son de sa voix.

"Mathias ne dira jamais plus ces choses. Il me le promet à Moi, et il tiendra parole. N'est-ce pas ? Ainsi lui ne sera pas dévoré, Jeanne et Marie ne mourront pas de douleur, Chouza ne sera pas fâché, et Moi, je ne serai pas haï. Parce que tu vois, Mathias ? Tu me fais haïr en disant ces choses. Te plaît-il que Jésus soit persécuté ? Pense quel remords si un jour tu devais te dire à toi-même : "J'ai fait persécuter Jésus qui m'a sauvé, et tout cela pour avoir répété ce que j'ai entendu par hasard". Ces gens étaient des hommes, et les hommes perdent souvent Dieu de vue, parce qu'ils sont pécheurs. Ne voyant pas Dieu, ils ne voient pas la Sagesse et ils font des erreurs même dans un bon but, ou dans un but qu'ils croient tel. Mais les enfants sont bons, leurs esprits voient Dieu, et Dieu repose dans leur cœur. Par conséquent, ils doivent comprendre les choses avec sagesse et dire que mon Royaume ne se fera pas par la violence sur la Terre, mais par l'amour dans les cœurs. Et ils doivent prier pour que les hommes comprennent ce Royaume, comme le comprennent les enfants. Les prières des enfants sont portées par leurs anges au Ciel et le Très-Haut les transforme en grâces. Et Jésus a besoin de ces grâces pour faire de ces hommes, qui pensent à la guerre et au royaume temporel, des apôtres qui comprennent que Jésus est paix et que son Royaume est spirituel et céleste. Tu vois cet agnelet ? Pourrait-il en dévorer un autre ?"

"Hé ! non ! S'il pouvait le faire, le père ne nous en aurait pas fait cadeau pour nous faire mettre en pièces."


"Voilà, tu as bien dit. Le père aussi qui est dans les Cieux ne m'aurait pas envoyé si j'avais eu la puissance et la volonté de mettre en pièces. Je suis l'Agneau et le Berger. Et je suis doux et plein de mansuétude comme l'agneau, et je suis Celui qui réunit par l'amour avec la verge du bon Pasteur et non avec la lance et l'épée du guerrier. As-tu compris ? Et me promets-tu à Moi, précisément à Moi, de ne plus parler de certaines choses ?"

"Oui, Jésus. Mais... aide-moi, Toi... parce que tout seul..."

"Je t'aiderai. Regarde, je te caresse les lèvres et ainsi elles sauront rester closes."

"Mon Maître ! Sainte est cette soirée qui me permet de te voir !" dit Jonathas en accourant de la maison et en se prosternant aux pieds de Jésus.

"Paix à toi, Jonathas. Puis-je voir Jeanne ?"

"Elle va venir. Elle a congédié les romaines pour venir te trouver."

Jésus le regarde d'un air interrogateur, mais ne lui demande rien. Il marche dans la direction de la maison, en écoutant Jonathas qui parle de Chouza "absolument buté contre Hérode" et qui dit : "Pour l'amour de ma maîtresse, je te prie de le modérer car il veut faire des choses qui... ne feraient de bien ni à Toi, ni à lui, pas à Toi surtout."

Jeanne, dans un splendide vêtement blanc sur lequel, de la tête, descend un voile qui paraît un filigrane d'argent tant il est broché de fils de ce métal - et je ne sais pas comment la légèreté de l'étoffé supporte cette broderie brochée d'argent - ceinte d'un fin diadème, qui pointe légèrement sur le devant, comme une mitre ornée de perles, de lourdes boucles d'oreilles ornées de perles, un collier de perles autour du cou, des bracelets et des bagues pareillement garnis - une apparition de beauté, pure et gracieuse - elle vient en hâte vers le Seigneur, et sans se soucier de ses beaux vêtements, elle se prosterne dans la poussière du sentier et dépose un baiser sur les pieds de Jésus.

"Paix à toi, Jeanne."

"Quand tu es avec moi, il y a toujours la paix en moi et dans ma maison... Mère !..." et elle va baiser les pieds de Marie, mais Marie l'accueille, les bras ouverts et l'embrasse. Elle échange aussi un baiser avec Marie d'Alphée.

Après les salutations, Jésus dit : "Je dois te parler, Jeanne."

"Me voici, Maître. Marie, ma maison est à toi : commande ce qu'il faut. Je vais avec le Maître..."

Jésus s'est déjà déplacé pour aller dans le pré, bien en vue de tout le monde, mais assez isolé pour que personne ne puisse entendre.


Jeanne le rejoint.

"Jeanne, je dois recevoir quelqu'un qui vient d'Antioche, envoyé par Sintica, certainement. J'ai pensé le faire dans ta maison, ici, dans ton jardin..."

"Tu es le maître de tout ce qui appartient à Jeanne."

"Même de ton cœur ?" Jésus la regarde fixement.

"Tu sais, déjà, Maître ! J'en étais presque certaine. Maintenant, je le suis tout à fait. Chouza... l'incohérence des hommes est bien grande ! Le sentiment de leur intérêt est bien fort ! Et leur pitié pour leurs femmes est bien faible ! Nous sommes... Que sommes-nous donc, nous, les femmes des meilleurs ? Un joyau que l'on montre ou que l'on cache selon que cela peut être utile... Une mime qui doit rire ou pleurer, attirer ou repousser, parler ou se taire, se montrer ou rester cachée, selon les désirs de l'homme... toujours dans son intérêt... Il est triste, notre sort, Seigneur ! Et dégradant, aussi !"

"En compensation, il vous est donné de savoir vous élever plus haut par l'esprit."

"C'est vrai. Tu as su par Toi-même ou bien on t'en a parlé ? As-tu vu Manaën ? Il te cherchait..."

"Non, je n'ai vu personne. Il est ici ?"

"Oui. Nous sommes tous ici... Je veux dire : tous les courtisans d'Hérode... et plusieurs parce qu'ils le haïssent. Parmi eux aussi Chouza depuis que, par la volonté d'Hérodiade, Hérode se plaît à mortifier son intendant... Seigneur, tu te souviens qu'à Béther il voulait me séparer de Toi, parce qu'il craignait la disgrâce d'Hérode ? Il n'est passé que quelques mois... et déjà maintenant il veut que je... Oui, Seigneur, lui voudrait que je te persuade d'accepter son aide pour devenir roi à la place du Tétrarque... Moi, je dois le dire puisque je suis femme, soumise par conséquent à l'homme, et en plus femme Israélite, par conséquent plus que jamais soumise aux volontés de l'époux. Je le dis donc... Et je ne te donne pas de conseil... parce que j'espère savoir déjà que Toi... oh ! tu ne te feras pas roi avec l'aide de lanciers gagés. Oh !... qu'ai-je dit ! Je ne devais pas parler ainsi... Je devais te laisser d'abord entendre Chouza, Manaën et d'autres... Et si je me taisais, est-ce que je ne faisais pas mal ?... Seigneur, aide-moi à voir clair..."

"Tu y vois clair, Jeanne. Ce ne sera pas avec les cohortes romaines, ni avec les lances Israélites que Moi je me ferai roi, même si Rome et Israël voulaient pacifier cette région en se servant de Moi. J'ai déjà compris suffisamment pour me rendre compte. Mathias a eu des paroles imprudentes. Jonathas a fait allusion à des mécontentements. Tu dis le reste.


Moi, je complète ainsi : une folle conception de mon royaume pousse ceux qui sont bons, sans être encore justes, comme Manaën, à créer des mouvements tendant à établir le royaume d'Israël selon l'idée fixe de la plupart. Un besoin piquant, brûlant, de se venger d'un affront en pousse d'autres, parmi lesquels ton époux, à la même chose. C'est sur ces deux motifs que fait levier l'astuce des pharisiens, des sadducéens, des scribes et aussi des hérodiens pour se défaire de Moi en me faisant voir aux yeux de ceux qui nous dominent tel que je ne suis pas. Tu as congédié les romaines pour me dire cela, pour ne pas trahir Chouza, ni Manaën, ni les autres. Mais je te dis, en vérité, que ceux qui m'ont compris davantage, ce sont les gentils. Ils m'appellent le philosophe, peut-être jugent-ils que je suis un rêveur, un irréaliste, un malheureux, selon eux pour qui tout repose sur la violence. Mais ils ont compris, eux au moins ont compris, que je ne suis pas de cette Terre, et que mon Royaume n'est pas de cette Terre. Ils ne me craignent pas, mais craignent ceux qui me suivent. Ils ont raison. Ceux qui me suivent, les uns par amour, les autres par orgueil, seraient capables de faire n'importe quoi, pour réaliser leur idée : faire de Moi, le Roi des rois, le Roi universel, un pauvre roi d'un état minuscule... Et, en vérité, je dois me garder davantage de ce complot qui se développe dans l'ombre, encouragé par mes vrais ennemis qui ne sont pas au palais proconsulaire de Césarée, ni à celui du Légat à Antioche, ni non plus à l'Antonia, mais qui sont sous les tefilim[1], les franges et les zizits[2] des vêtements hébraïques et spécialement sous les larges tefilim et les floconneux zizits qui ornent les amples vêtements des pharisiens et des scribes pour manifester une adhésion encore plus large à la Loi. Mais la Loi est dans le cœur, pas sur les vêtements... Si la Loi était dans leurs cœurs, ceux qui se haïssent entre eux, mais qui maintenant s'unissent, oubliant cette haine pour me nuire - la haine qui creuse des fossés profonds entre les castes d'Israël et qui maintenant n'est plus divisé mais nivelé parce que les fossés sont pleins de la haine qu'ils ont pour Moi - si la Loi était dans leurs cœurs, au lieu d'être suspendue et attachée à leurs vêtements, à leurs fronts, à leurs mains, comme un sauvage s'attache des amulettes, des coquillages, des os, des becs de vautours, par superstition ou comme ornement, si cette Loi était dans leurs cœurs, si la Sagesse était inscrite non pas dans les tefilim, mais sur les fibres de leurs cœurs, ils comprendraient qui je suis et qu'ils ne peuvent aller contre Moi pour me détruire comme Verbe et comme Homme.


Je dois donc me défendre de mes amis et de mes ennemis, pareillement injustes dans leur haine comme dans leur amour. Je dois chercher à diriger l'amour et à apaiser la haine. Je le fais pour accomplir mon devoir, et je le ferai jusqu'à ce que j'aie édifié le Royaume, en en arrosant les pierres de mon Sang pour les cimenter. Quand je vous aurai aspergé de mon Sang, vos cœurs ne vacilleront plus. Je parle des cœurs qui me sont fidèles. Du tien, Jeanne, ainsi partagée entre les deux forces et les deux amours qui sont sur toi et en toi : Chouza-Moi."

"Mais tu vaincras, Seigneur."

"Je vaincrai, oui."

"Cherche pourtant à sauver Chouza aussi... Aime celui que j'aime."

"J'aime celui qui t'aime."

"Aime Chouza qui t'aime..."

"Le mensonge n'est pas pour ce front pur comme les perles qui le ceignent et qui rougit maintenant dans l'effort de vouloir se persuader et me persuader que Chouza m'aime."

"Et pourtant, il t'aime."

"Oui, par intérêt. Comme par intérêt, il ne m'aimait pas à Zio et à Siram... Mais voici Simon de Jonas avec l'étranger. Allons à leur rencontre..."

Ils s'en vont jusqu'au vaste vestibule qui est sur l'arrière de la maison, plutôt un portique en demi-cercle qu'un vestibule et qui ouvre sur le parc. Ainsi le parc se prolonge dans la maison par ce vestibule en demi-cercle ouvert sur le jardin et orné de colonnes avec des tiges de rosiers maintenant sans fleurs et de charmants rameaux de jasmin, constellés de fleurs et d'autres plantes grimpantes pourpres dont j'ignore le nom.

"La paix soit avec toi, étranger. Tu voulais me voir ?"

"Salut et gloire, Seigneur. Je voulais te voir. J'ai une lettre pour Toi. C'est une femme grecque qui me l'a donnée à Antioche. Je suis... Non, je ne suis plus grec. J'ai pris la nationalité romaine pour continuer mon travail. Je suis fournisseur des milices romaines. Je les hais, mais il est avantageux de les ravitailler. A cause de ce qu'ils nous ont fait, je devrais mêler de la ciguë à la farine, mais il faudrait les empoisonner tous, pas quelques-uns. Ce serait inutile, ce serait pire... Ils se croient tout permis parce qu'ils sont forts. Ce sont des barbares en comparaison des grecs. Ils nous ont tout volé pour s'orner de ce qui était à nous et essayer de paraître civilisés.


Mais une fois grattée la croûte qui est teinte de notre civilisation, on découvre toujours un Amulius, un Romulus, un Taquin... On découvre toujours un Brutus, meurtrier de son bienfaiteur. Maintenant ils ont Tibère ! C'est encore peu pour eux ! Ils ont Séjan[3]. Ils ont ce qu'ils méritent. Le fer, les chaînes, les crimes qu'ils ont commis, se retournent contre eux-mêmes et mordent les chairs de ces brutes de romains. C'est peu, encore trop peu. Mais ils n'échapperont pas à la loi : quand le monstre sera devenu énorme, il s'écroulera par son propre poids et pourrira. Et les vaincus riront devant l'énorme cadavre et ils redeviendront les vainqueurs. Qu'il en soit ainsi ! Tous les pieds des conquérants pour accabler celle qui nous a écrasés par sa brutale expansion... Mais pardonne-moi, Seigneur. La perpétuelle douleur m'a bouleversé encore une fois... Je disais qu'une grecque m'a donné une lettre pour Toi, et elle m'a dit que tu es le Vertueux parfait. Vertueux... Tu es jeune pour l'être... Les grands esprits de l'Hellade ont dépensé leur vie pour le devenir un peu... Et pourtant la femme m'a dit ton Idée. Si vraiment tu crois à ce que tu enseignes, tu es grand... Est-il vrai que tu vis pour te préparer à la mort pour donner au monde la sagesse de vivre en dieu et non en brute, comme le font maintenant les hommes ? Est-il vrai que tu affirmes qu'il n'y a qu'une richesse qui mérite qu'on l'atteigne : celle de la vertu ? Est-il vrai que tu es venu pour racheter, mais que la rédemption commence en nous-mêmes, quand on suit tes enseignements ? Est-il vrai que nous possédons une âme et que nous devons en prendre soin car c'est une chose divine, immortelle, incorruptible par sa nature, mais à laquelle, en vivant en brutes, nous pouvons faire perdre son caractère divin, sans pouvoir la détruire ? Réponds, ô Grand !"

"C'est vrai. Tout est vrai."

"Par Zeus, c'est cela que disait notre très Grand. Mais cela semblait une musique à laquelle il manquait une note, une lyre à laquelle il manquait une corde. De temps à autre on sentait un vide que le philosophe ne franchissait pas. Tu l'as comblé, si réellement tu es venu non seulement pour enseigner mais encore pour mourir sans y être contraint par personne, mais par la volonté personnelle d'obéir à Dieu, ce qui change ta mort de suicide en sacrifice... Par la divine Pallas ! Aucun de nos dieux n'a jamais fait cela. J'en déduis donc que tu es au-dessus d'eux. La grecque dit qu'ils n'existent pas et que Toi seul tu existes... Je parle donc à un Dieu ? Et un Dieu peut-il écouter ainsi un ravitailleur voleur et qui hait son ennemi, un homme misérable ? Pourquoi m'écoutes-tu ?"

"Parce que je vois ton âme."


"Tu la vois ?!!! Comment est-elle ?"

"Difforme, sale, serpentine, amère, ignorante, bien que ton intelligence soit bien différente de celle d'un barbare. Mais à l'intérieur de ce temple souillé, il y a un autel qui attend, comme celui qui est à l'Aréopage et qui attend la même chose. Il attend le Dieu vrai[4]."

"Toi alors, puisque la grecque dit que tu es le Dieu vrai. Mais, par Zeus, c'est vrai ce que tu dis de mon âme. Tu es plus clair et plus sûr que l'oracle de Delphes. Mais tu prêches la paix, l'amour et le pardon : difficiles vertus. Et tu prêches la continence et l'honnêteté en toute matière... Être cela c'est être des dieux, plus grands que des dieux, car eux... oh, ils ne sont pas pacifiques, honnêtes, magnanimes !... Ils sont la perfection des mauvaises passions de l'homme, sauf Minerve qui, au moins, est sage... Diane, elle-même !... Pure, mais cruelle... Oui, être ce que tu prêches, c'est être plus que des dieux. Si je le devenais... par le charmant Ganymède ! Lui, tout jeune homme enlevé par l'aigle de l'Olympe et devenu échanson des dieux. Mais Zénon, passé de fournisseur de vivres à des maîtres barbares à l'état de dieu... Mais permets-moi de m'enfermer dans cette pensée et, pendant ce temps, lis la lettre de la femme..." et l'homme se met à marcher comme un péripatéticien

Pierre, fatigué, et voyant que la conversation se prolongeait s'était commodément installé sur un siège de l'atrium et dans l'ambiance fraîche, dans la douceur des coussins qui recouvraient le siège, il s'était mis tranquillement à sommeiller... Pourtant il doit avoir gardé une oreille attentive, car il est réveillé par le bruit du sceau que l'on brise et du parchemin que l'on déroule. Il se lève en frottant ses yeux que ferme encore le sommeil. Il s'approche du Maître qui lit debout sous un lustre de plaques de mica délicatement violacée. La lumière est faible, juste suffisante pour éclairer l'endroit sans lui enlever l'enchantement du clair de lune dans les nuits sereines. Aussi Jésus tient très haut la feuille pour lire les mots et Pierre, qui est beaucoup plus petit et se tient tout près de Lui, essaie d'allonger le cou, de se lever sur la pointe des pieds pour voir, mais il n'y arrive pas.

"C'est Sintica, hein? Que dit-elle ?" il répète sa demande et dit en suppliant : "Lis tout haut, Maître !"

Mais Jésus répond : "Oui, c'est elle... Après..." et il continue de lire et, après avoir lu la première feuille, il la plie, la passe dans les plis de sa ceinture et se met à lire la seconde feuille.


"Comme elle en a écrit long, hein ?! Comment va Jean ? Et quel est cet homme ?" Pierre insiste comme un enfant. Jésus est tellement absorbé qu'il ne l'entend plus. La seconde feuille est finie et elle subit le sort de la première.

"Elles s'abîment, ainsi. Passe-moi les feuilles pour que je les tienne..." et certainement il pense : "et pour que je les lorgne." Mais, en levant les yeux pour suivre les mains du Maître, qui déroulent la troisième et dernière feuille, il voit briller une larme suspendue dans les cils blonds de Jésus.

"Maître ?! Tu pleures ?! Pourquoi, mon Maître ?" et il le serre contre lui en le prenant à la taille avec son bras musclé et court.

"Jean est mort..."

"Oh ! le pauvre ! Quand ?"

"Aux premières chaleurs... et en nous désirant tellement..."

"Oh ! pauvre Jean !... Mais déjà... il était à bout !... Et la douleur de la séparation... Tout cela à cause des serpents ! Si je savais leurs noms !... Lis tout haut, Seigneur. Jean, moi je l'aimais bien !"

"Plus tard. Plus tard, je lirai. Tais-toi maintenant."

Jésus lit attentivement... Pierre se dresse encore plus pourvoir... La lecture est finie. Jésus replie la feuille et il dit: "Appelle ma Mère.’

"Tu ne lis pas ?"

"J'attends les autres... Entre-temps, je vais congédier cet homme."

Et pendant que Pierre va à la maison où les femmes disciples sont avec Jeanne, Jésus va trouver le grec : "Quand pars-tu ?"

"Oh ! Je dois aller à Césarée chez le Proconsul et puis à Joppé après avoir acheté des marchandises. Je partirai d'ici un mois, assez tôt pour éviter les tempêtes de novembre. Je partirai par mer. As-tu besoin de moi ?"

"Oui, pour répondre. La grecque dit que je puis me fier à toi."

"On dit que nous sommes faux, mais nous sommes capables aussi de ne pas l'être. Fie-toi à moi. Tu peux préparer l'écrit et me chercher pour les Tabernacles chez Cléante. C'est lui qui me fournit le fromage de Judée pour les tables des romains. Troisième maison après la fontaine du village de Bethphagé. Tu ne peux te tromper."

"Toi aussi tu ne peux te tromper si tu suis la route où tu as mis le pied. Adieu, homme. La civilisation grecque t'amène à la chrétienne."

"Tu ne me reproches pas de haïr ?"

"Te rends-tu compte que je devrais le faire ?"

"Oui, parce que tu réprouves la haine comme une passion indigne et que tu as horreur de la vengeance."


"Et toi, qu'en penses-tu ?"

"Que celui qui ne hait pas et pardonne, est plus grand que Zeus."

"Atteins alors cette grandeur... Adieu, homme. Que ta famille aime Sintica et, dans l'exil où vous êtes, prenez les chemins de la Patrie immortelle: le Ciel. Celui qui croit en Moi et met en pratique mes paroles aura cette Patrie. Que la Lumière t'éclaire. Va en paix."

L'homme salue et s'éloigne. Puis il s'arrête, revient en arrière, demande : "Je ne t'entendrai pas parler ?"

"A l'aurore, je vais parler à Tarichée. Mais après, je vais vers la Syro-Phénicie, et ensuite, je ne sais pas par quel chemin, à Jérusalem."

"Je te chercherai, et demain je serai à Tarichée pour juger si tu es aussi éloquent que sage."

Il s'en va définitivement.

Les femmes sont dans l'atrium, et elles commentent avec Pierre la mort de Jean. Mais sont arrivés aussi ceux qui étaient restés en ville pour prévenir que le lendemain matin le Rabbi serait à Tarichée. Et tous parlent du pauvre Jean et sont anxieux de savoir.

"Il est mort, Fils !"

"Oui, il est dans la paix."

"Il a vraiment fini de souffrir."

"Il est définitivement sorti de prison."

"Il aurait été juste qu'il ne souffrît pas la dernière douleur de l'exil."

"Une purification de plus."

"Oh ! je ne voudrais pas pour moi cette purification. N'importe quelle autre, mais ne pas mourir loin du Maître !"

"Et pourtant... nous mourrons tous ainsi... Maître... emmène-nous avec Toi !" dit André après les autres.

"Tu ne sais pas ce que tu demandes, André. C'est ici votre place jusqu'à ce que je vous appelle. Mais écoutez ce qu'écrit Sintica.

"Sintica du Christ, au Christ Jésus, salut.

L'homme qui te portera ces feuilles est mon compatriote. Il m'a promis de te chercher jusqu'à ce qu'il te trouve en se réservant comme dernier endroit Béthanie où il laissera la lettre chez Lazare s'il n'a pu te trouver nulle part. C'est quelqu'un qui se remet, comme il peut, de tout le mal qu'il a reçu, lui et ses ancêtres, de la part de Rome. Par trois fois Rome les a frappés, de multiples manières, et toujours avec ses méthodes.


Lui, avec sa finesse de grec, dit qu'il trait les vaches du Tibre pour leur faire cracher les chèvres helléniques. Il est le fournisseur de la maison du Légat et de nombreuses maisons romaines de cette petite Rome, de cette grande ville, reine de l'Orient. En outre, après les aliments raffinés pour les riches, il a réussi à s'assurer, d'une manière astucieuse faite d'hommages serviles qui voilent une haine implacable, les fournitures des cohortes d'Orient. Je n'approuve pas sa façon de faire, mais chacun a sa méthode. Moi j'aurais préféré le pain mendié le long des routes aux écrins d'or que lui donne l'oppresseur. Et c'est ainsi que j'aurais toujours agi si maintenant un autre motif, qui n'est pas intéressé, ne m'avait pas poussée à imiter le grec pour atteindre mon but.

Mais, au fond, c'est un brave homme et ce sont de braves gens que sa femme, ses trois filles et son fils. Je les ai connus dans la petite école d'Antigonea et comme la mère était malade au commencement du printemps, je l'ai soignée avec le baume, et ainsi je suis entrée dans leur maison. Beaucoup de maisons m'auraient reçue comme maîtresse de broderie, maisons nobles et maisons de commerce, mais j'ai préféré celle-là pas précisément parce que ses habitants sont grecs. Je vais t'expliquer.

Je te prie d'être indulgent pour Zénon même si tu ne peux approuver ses vues. Il est comme certains terrains arides, quartzeux en surface, mais excellents sous une croûte dure. J'espère réussir à enlever cette croûte formée par tant de souffrances et à mettre à nu le bon terrain. Il serait d'un grand secours pour ton Église, car Zénon est connu et il a des relations avec quantité de gens d'Asie mineure et de Grèce, sans compter Chypre, Malte et jusqu'à l'Ibérie où il a partout des parents et des amis, grecs comme lui et persécutés, et aussi des romains des milices ou de la magistrature, très utiles, un jour, à ta cause.

Seigneur, au moment où j'écris, de l'une des terrasses de la maison je vois Antioche avec ses quais sur le fleuve, le palais du Légat dans l'île, ses rues royales, ses murs aux centaines de tours puissantes, et si je me retourne, je vois le sommet du Sulpius qui me domine avec ses casernes, et le second palais du Légat. Je me trouve ainsi entre les deux manifestations de la puissance romaine, moi, pauvre femme sujette, seule. Mais elles ne me font pas peur. Je pense au contraire que ce qui est impossible au déchaînement des éléments et à la force d'un peuple entier révolté, sera fait par la faiblesse qui ne porte pas ombrage, la faiblesse apparente que méprisent les puissants, de ceux qui sont une force parce qu'ils possèdent Dieu : Toi.


Je pense, et je te le dis, que cette force romaine sera la force chrétienne quand elle t'aura connu, et que c'est par les citadelles de la romanité païenne qu'il faudra commencer le travail parce qu'elles seront toujours les maîtresses du monde et une romanité chrétienne voudra dire une chrétienté universelle. Quand cela arrivera-t-il? Je ne sais, mais je sens que cela arrivera. C'est pour cela que je regarde en souriant ces témoignages de la puissance romaine, en pensant au jour où ils mettront leurs enseignes et leur force au service du Roi des rois. Je les regarde comme on regarde des amis qui ne savent pas encore qu'ils le sont, qui feront souffrir avant d'être conquis, mais qui, une fois conquis, te porteront, porteront la connaissance de Toi jusqu'aux confins du monde.

Moi, pauvre femme, voilà ce que j'ose dire à ceux qui sont mes grands frères en Toi. Quand ce sera l'heure de conquérir le monde à ton Royaume, il ne faudra pas commencer par Israël trop renfermé dans son rigorisme mosaïque aigri par les pharisiens et les autres castes pour être conquis, mais par ici, par le monde romain, par ses ramifications - les tentacules par lesquels Rome étrangle toute foi, tout amour, toute liberté différente de ce qu'elle veut, au service de ses intérêts - c'est par ici que devra commencer la conquête des esprits à la Vérité.

Tu le sais. Seigneur. Mais je parle pour les frères qui ne peuvent croire que nous aussi, les gentils, nous aspirons au Bien. C'est aux frères que je dis que sous la cuirasse païenne il y a des cœurs déçus par le vide du paganisme, qui ont la nausée de la vie qu'ils mènent dictée par les coutumes, qui sont las de la haine, du vice, de la dureté. Il y a des esprits honnêtes, mais qui ne savent pas où s'appuyer, pour trouver un assouvissement à leurs aspirations au Bien. Donnez-leur une Foi qui les assouvisse, ils mourront pour elle en la portant toujours plus en avant, comme un flambeau dans les ténèbres, comme les athlètes des jeux helléniques".

Jésus replie la première feuille. Ceux qui l'ont écouté commentent le style, la force, les idées de Sintica, et ils se demandent pourquoi elle n'est plus à Antigonea. Pendant ce temps, Jésus déroule la seconde feuille.

Pierre, qui jusque-là était resté assis, se rapproche comme pour mieux entendre et recommence à se dresser sur la pointe des pieds, pour voir, en se serrant contre Jésus.

"Simon, il fait si chaud, et tu me serres" dit Jésus en souriant. "Retourne à ta place. N'as-tu pas entendu jusqu'à présent ?"

"Entendu ? Oui. Mais je n'ai pas vu, et maintenant je veux voir, car c'est à partir de cette feuille que tu as changé et que tu as pleuré... Et ce n'est pas simplement pour Jean... On savait bien qu'il était mourant..."

Jésus sourit, mais pour empêcher Pierre de jeter un coup d’œil par derrière sur l'écrit, il s'adosse à la colonne la plus près ne se souciant pas de s'éloigner de la lumière du lustre qui, en revanche, s'il n'éclaire pas la feuille, éclaire vivement le visage de Jésus.

Pierre, bien décidé à voir, à comprendre, traîne un tabouret en face de Jésus et il s'y assoit en tenant les yeux fixés sur le visage du Maître.

"Je suis tellement convaincue de cela que, restée seule, j'ai quitté Antigonea pour Antioche, certaine de pouvoir travailler davantage sur ce terrain où, comme à Rome, toutes les races se fondent et se mélangent, que là où Israël est maître... Je ne puis, moi, femme, partir à la conquête de Rome, mais si je ne puis rejoindre la Ville, de la fille la plus belle de la Ville, celle qui ressemble le plus à sa mère dans tout l'Univers, je jette la semence... Sur combien de cœurs tombera-t-elle ? En combien germera-t-elle ? En combien se trouvera-t-elle transportée ailleurs et attendra les apôtres pour germer ? Je ne sais pas. Je ne cherche pas à savoir. J'agis. J'offre au Dieu que j'ai connu et qui satisfait mon esprit et mon intelligence, mon travail. C'est en ce Dieu que je crois comme à un Dieu unique et tout puissant. Je sais qu'il ne déçoit pas celui qui a bonne volonté. Cela me suffit et soutient mon effort.

Maître : Jean est mort le sixième jour avant les nones de juin selon les romains, à peu près à la nouvelle lune de Tamuz pour les hébreux

Seigneur... A quoi bon te dire ce que tu sais ? Je le dis pourtant à cause des frères. Jean est mort en juste, et pour dire la vérité sur ses souffrances, je devrais dire en martyr.

Je l'ai assisté avec toute la pitié qu'une femme peut avoir, avec tout le respect que l'on a pour un héros, avec tout l'amour que l'on a pour un frère, mais cela n'a pas empêché une souffrance telle que moi, non par ennui ou par lassitude, mais par compassion, je priais l'Eternel de l'appeler à la paix. Lui disait : 'A la liberté'.

Quelles paroles sortaient de sa bouche ! Comment donc un homme, qui est descendu jusque dans les bas-fonds, comme lui le disait, peut-il s'élever à une sagesse si lumineuse ? Oh! la mort est vraiment le mystère qui dévoile notre origine, et la vie est le décor qui cache le mystère.


Un décor qui nous est donné sans linéaments et sur lequel nous pouvons tracer ce que nous voulons. Il avait écrit beaucoup de choses, et toutes n'étaient pas belles. Mais les dernières étaient sublimes. Du ciel ténébreux d'en bas. sur lequel se trouvaient des dessins de douleur humaine et d'humaine violence, comme un sage artiste il était passé à des traits de plus en plus lumineux décorant de vertu le cours de sa vie chrétienne, pour finir dans la clarté éblouissante d'une âme perdue en Dieu.

Moi je te le dis : il n'a pas parlé mais chanté son dernier poème. Il n'est pas mort, mais il s'est élevé. Et je ne pouvais distinguer exactement quand c'était l'homme qui parlait ou quand parlait déjà l'esprit fils de Dieu.

Seigneur : j'ai lu, tu le sais, toutes les œuvres des philosophes afin d'y chercher une pâture pour une âme attachée par la double chaîne de l'esclavage et du paganisme. Mais c'était des œuvres d'hommes. Ici. ce n'était plus des paroles humaines, c'était des paroles d'un super-homme, d'un esprit royal, ou plutôt d'un esprit à demi-divin.

J'ai veillé sur le mystère, qui d'ailleurs n'aurait pas été compris par ceux qui nous logeaient : bons avec l'homme, mais Israélites dans le sens le plus large et le plus complet du mot... Et quand dans les dernières touches de l'amour, Jean ne fut plus qu'une expression d'amour, j'ai éloigné tout le monde et j'ai recueilli, moi seule, ce que certainement tu sais...

Seigneur... cet homme est mort, 'il est finalement sorti de la prison et entré dans la liberté' comme il le disait avec son filet de voix des derniers jours, et avec un regard embrasé par l'extase en me serrant la main et en me dévoilant par ses paroles le Paradis. Cet homme est mort en m'enseignant à vivre, à pardonner, à croire, à aimer. Il est mort en me préparant au dernier temps de ta vie.

Seigneur, je sais tout : dans les soirées d'hiver il m'avait instruit sur les prophètes. Je connais le Livre comme une vraie Israélite, mais je sais aussi ce que le Livre ne spécifie pas...

Mon Maître et mon Seigneur... je l'imiterai ! Et je voudrais la même faveur mais je pense qu'il est plus héroïque de ne pas la demander et de faire ta Volonté..."

Jésus replie la feuille et il va prendre la troisième.

"Non, non, Maître !" s'exclame Pierre. "Ce ne peut être... Il y a autre chose. La feuille n'a pas pu se terminer aussi vite ! Tu ne lis pas tout ! Pourquoi, Seigneur ? Vous, protestez. Sintica a écrit plus pour nous que pour Lui et Lui ne lit pas."

"N'insiste pas, Pierre !"


"Si, j'insiste ! Oui, j'insiste ! J'ai vu, sais-tu, que ton œil allait plus bas tout d'un coup et j'ai vu par transparence que tu n'as pas lu les dernières lignes. Je ne serai pas tranquille tant que tu n'auras pas lu la fin de cette feuille. Tu avais pleuré auparavant !... Et quoi ? Y a-t-il par hasard de quoi pleurer dans ce que tu as lu ? C'est une peine, oui, de le savoir mort... mais une pareille mort ne fait pas pleurer ! Moi, je croyais qu'il avait eu une mauvaise mort, en perdant son esprit... Au contraire... Lis, allons ! Mère ! Jean ! Vous qui obtenez tout..."

"Écoute-le, mon Fils, et même si c'est quelque chose de pénible à apprendre, nous boirons tous le calice..."

"Qu'il en soit comme vous voulez...

"Je connais le Livre comme une vraie Israélite. Mais je sais aussi ce que le Livre ne spécifie pas : que désormais ta passion ne tardera pas à s'accomplir puisque Jean est mort et que tu lui as promis un court séjour dans les Limbes. Lui me l'a dit. Et il m'a dit que tu lui avais promis de l'enlever avant qu'il connût comment et jusqu'où peut arriver la haine d'Israël envers Toi, et cela pour empêcher que par amour pour Toi, il ne haïsse ceux qui te tortureront. Maintenant il est mort... et tu es donc près de mourir... Non, de vivre. Vraiment de vivre avec ta Doctrine, avec Toi-même en nous, avec la Divinité en nous après que le Sacrifice nous aura rendu la vie de l'âme, la Grâce, l'union avec le Père, avec le Fils, avec l'Esprit Saint.

Maître, mon Sauveur, mon Roi, mon Dieu... forte est ma tentation, ou plutôt elle a été forte, de te rejoindre maintenant que Jean dort avec son corps dans le tombeau et qu'avec son esprit il repose dans l'attente. Te rejoindre pour être avec mes sœurs disciples, près de ton autel. Mais les autels doivent être ornés non seulement de la victime mais de guirlandes en l'honneur de Dieu, en l'honneur de qui on offre le sacrifice. Je mets ma guirlande violette de disciple lointaine au pied de ton autel. J'y mets l'obéissance, le travail, le sacrifice de ne pas te voir et de ne pas t'entendre... Ah ! Ce sera bien dur ! C'est bien dur maintenant que sont terminés tes colloques surnaturels avec Jean, et que je n'en ai plus la jouissance !... Seigneur, lève ta main sur ta servante pour qu'elle sache faire seulement ta Volonté et qu'elle sache te servir".

Jésus plie la feuille et regarde les visages de ceux qui l'écoutent. Ils sont pâles, mais Pierre murmure : "Je ne comprends pas pourquoi tu as pleuré... Je croyais qu'il y avait autre chose..."

"Je pleurais parce que je comparais l'uxoricide l'ancien galérien, et l'esclave païenne avec de trop nombreux Israélites."

"J'ai compris ! Tu es angoissé de voir les hébreux inférieurs aux gentils, et les prêtres et les chefs inférieurs aux galériens. Tu as raison. J'étais sot ! Quelle femme que cette femme ! Dommage qu'elle ait dû s'éloigner !..."

Jésus déplie la troisième feuille.

"Et sache imiter en tout ton disciple et frère qui est déjà dans la paix, qui y est allé après avoir accompli toutes les purifications... en ton honneur et pour alléger tes souffrances".

"Ah ! non, ensuite !" Pierre a sauté agilement de son siège avant que Jésus puisse s'écarter et il voit qu'il n'est pas possible que Jésus en soit là où son œil regarde. Il faut remarquer que le parchemin s'enroule sur lui-même à mesure qu'on le laisse libre en haut, et ainsi plusieurs lignes sont désormais cachées en haut de la feuille.

Jésus lève la tête, et avec le visage plus doux que triste, doux mais plein de fermeté, il repousse son apôtre et lui dit : "Pierre, ton Maître sait ce qui te fait du bien ! Laisse-moi te donner ce qui est bon pour toi..."

Pierre est touché par ces paroles et davantage par le regard de Jésus, tellement implorant, et dans ses yeux brille une larme qui va tomber. Il descend de son siège en disant : "J'obéis... Mais que pouvait-il bien y avoir à cet endroit ?!"

Jésus reprend la lecture : "Et maintenant que j'ai parlé des autres, je parle de moi. J'ai quitté Antigonea après la sépulture de Jean. Ce n'est pas que je n'y ai pas été bien traitée, mais parce que je me rendais compte que ce n'était pas là ma place. C'était plutôt une impression : je sentais qu'il me fallait le faire. Comme je te l'ai dit, j'avais connu beaucoup de familles parce que beaucoup venaient nous trouver. J'ai préféré m'installer auprès de celle de Zénon parce que précisément c'est dans ce milieu que je compte travailler.

Une dame romaine voulait me recevoir dans sa splendide maison près des colonnades d'Hérode. Une très riche syrienne me proposait une place de directrice dans la fabrique d'étoffes que son mari, de Tyr, a installé à Séleucie. Une prosélyte, veuve, mère de sept enfants, qui habite près du pont de Séleucie voulait m'avoir en souvenir de Jean qui avait été le maître de ses garçons. Une famille gréco-assyrienne qui possède des magasins dans une rue près du Cirque, me demandait d'aller chez elle, parce que, à l'époque des jeux, je pouvais leur être utile. Enfin un romain, déjà centurion, je crois, certainement militaire, resté ici avec je ne sais quel fonction précise, guéri lui aussi par le baume[5], insistait pour m'avoir.


Non, je ne voulais pas les riches, ni les marchands. Je voulais des âmes, et des âmes grecques et romaines, parce que je sens que c'est par elles que doit commencer l'expansion de ta Doctrine dans le monde. Et me voici dans la maison de Zénon, sur les pentes du Sulpius près des casernes. La citadelle surplombe, menaçante, de son sommet. Cependant, avec son aspect si peu engageant, elle vaut mieux que les riches palais de l'Onpholus et du Nimpheus, et j'y ai des amis. Un soldat qui te connaît, du nom d'Alexandre : un cœur simple d'enfant enfermé dans un grand corps de soldat. Et le tribun lui-même arrivé depuis peu de Césarée, qui sous sa chlamyde possède un cœur droit. Dans sa rude simplicité, Alexandre est plus proche de la Vérité. Mais le tribun aussi t'admire comme un rhéteur parfait, un philosophe 'divin', comme il dit, il n'est pas hostile à la Sagesse, s'il ne peut pas encore accueillir la Vérité. Mais les conquérir, eux et leurs familles, en te faisant quelque peu connaître, cela veut dire jeter la semence de cette connaissance au septentrion et au midi, à l'orient et à l'occident, parce que les troupes sont comme les grains secoués par le van ou plutôt des balles que le tourbillon, dans notre cas le vouloir des Césars et les besoins de l'empire, répand dans toutes les directions.

Un jour viendra où tes apôtres, comme des oiseaux qui prennent leur vol, se répandront sur la Terre, et ce sera pour eux une grande aide de trouver dans les lieux de leur apostolat une personne, une seule, même une seule qui n'ignore pas que tu as existé. C'est dans cette pensée aussi que je soigne les membres souffreteux des anciens gladiateurs, et les blessures des jeunes gladiateurs. C'est pour cela aussi que je n'évite plus les dames romaines, pour cela que je supporte ceux qui me faisaient souffrir... Tout. Pour Toi.

Si je me trompe, donne-moi les conseils de ta sagesse. Sache seulement, mais cela tu le sais, que mes erreurs viennent de mon incapacité, mais pas de la malice.

Seigneur, ta servante t'en a tant dit... un rien pourtant de ce qu'elle a dans le cœur. Mais tu vois mon esprit, Seigneur... Quand verrai-je ton visage ? Quand reverrai-je ta Mère, les frères ?... La vie est un rêve qui passe. La séparation passera. Je serai en Toi et avec eux, et ce sera la joie et la liberté pour moi, pour moi aussi, comme pour Jean.

Je me prosterne à tes pieds, mon Sauveur, bénis-moi en me donnant ta paix. A Marie de Nazareth, aux disciples mes compagnes, paix et bénédiction. Aux apôtres et aux disciples, paix et bénédiction. A Toi, Seigneur, gloire et amour".


J'ai lu. Mère, viens avec Moi. Vous, attendez-moi, ou bien reposez-vous. Je ne vais pas rentrer. Je reste en prière avec ma Mère. Jeanne, si on me cherche, je suis dans le pavillon près du lac."

Pierre a tiré Marie à part, et il lui parle, excité, mais à voix basse. Marie lui sourit et murmure quelque chose, puis elle rejoint son Fils qui suit le sentier à peine visible dans la nuit.

"Que voulait Simon de Jonas ?"

"Savoir, mon Fils. C'est un enfant... un grand enfant... Mais il est si bon."

"Oui, il est très bon, et il t'a priée, toi qui es toute bonne, pour savoir... Il a trouvé le point faible : toi et Jean. Je le sais, je fais semblant de ne pas le savoir, mais je le sais. Mais je ne puis toujours céder pour lui faire plaisir... Il ne fallait pas, Jonathas. Nous serions restés même dans l'obscurité" dit-il en voyant Jonathas qui accourt avec une lanterne d'argent qu'il met sur la table et des coussins qu'il place sur les sièges du pavillon.

"C'est Jeanne qui l'a commandé. Paix à Toi, Maître."

"Et à toi."

Ils restent seuls.

"Je disais que je ne puis toujours lui faire plaisir. Ce soir, je ne le pouvais pas. Toi seule tu peux savoir les points que j'ai tus. C'est pour cela que j'ai voulu t'avoir avec moi, et aussi pour rester avec toi, Maman... Rester avec toi, dans les dernières heures avant une séparation c'est rassembler une si grande et si douée force pour en être riche dans les heures nombreuses de solitude au milieu du monde qui ne me comprend pas ou me comprend mal. Et rester avec toi, dans les premières heures d'un retour, c'est retrouver tout de suite des forces dans ta douceur, après tous les calices que je dois boire dans le monde... et qui sont si rebutants et si amers."

Marie le caresse sans parler. Debout près de Jésus assis, c'est la Mère qui réconforte le Fils. Mais il la fait asseoir et lui dit : "Écoute..." et alors Marie, attentive, assise en face de Lui, devient la disciple suspendue aux lèvres de Jésus son Maître.

"Sintica écrit en parlant d'Antioche : "Je ne sais pas toujours distinguer où cesse la volonté des hommes et où commence celle de Dieu car je ne suis pas sage, mais ce qui m'a amenée ici, c'est une volonté plus forte que mon désir, et peut-être cela a été la volonté de Dieu. Il est certain que, sans doute par une grâce du Ciel, j'aime désormais cette ville : avec les sommets du Casios et de l'Aman, qui veillent sur elle des deux côtés, et la crête verte des Montagnes noires plus lointaines, elle me rappelle beaucoup ma Patrie perdue.


Et il me semble que c'est le premier pas du retour vers ma terre, et ce n'est pas le premier pas d'une pèlerine qui y retourne pour y mourir, mais d'une messagère de vie, qui vient donner la vie à celle qui fut sa mère. Il me semble que c'est d'ici, après m'être reposée comme une hirondelle qui reprendra son vol, et m'être nourrie de Sagesse, que je dois voler là-bas vers la ville où j'ai vu la lumière, et de laquelle je veux, je voudrais m'élever vers la Lumière lorsque je lui aurai donné la Lumière qui m'a été donnée.

Ceux qui sont mes frères en Toi, je le sais, n'approuveraient pas cette manière de voir. Ce n'est que pour eux qu'ils veulent ta Sagesse, mais ils se trompent. Un jour ils comprendront que le monde attend, et que le monde qu'ils méprisent sera le meilleur. Moi, je leur prépare le chemin. Pas ici seulement, mais avec ceux si nombreux qui séjournent ici et puis retournent dans d'autres pays, et je ne me préoccupe pas tellement de savoir si ce sont des gentils ou des prosélytes, des grecs ou des romains, ou des autres colonies de l'empire ou de la Diaspora. Je parle, j'éveille le désir de te connaître... La mer ne s'est pas faite d'une nuée qui s'y est déversée; elle est faite de nuées, de nuées innombrables qui se déversent sur la Terre, et s'en vont vers la mer. Je serai une nuée, la mer ce sera le christianisme. Je veux multiplier la connaissance de ta personne, pour contribuer à former la mer du christianisme. Moi, grecque, je sais parler aux grecs, non pas tant à cause de la langue que de la communauté de vues... Moi, autrefois esclave des romains, je sais travailler leurs esprits dont je connais les points sensibles. Et, après avoir vécu parmi les hébreux, je sais aussi comment m'y prendre avec eux, spécialement ici où les prosélytes sont nombreux. Jean est mort pour ta gloire. Moi, je vivrai pour ta gloire. Bénis nos esprits".

Et plus loin, là où elle parle de la mort de Jean, là où je n'ai pas laissé Simon lire, elle a écrit : "Jean est mort après avoir accompli toutes les purifications, même la dernière, de pardonner à ceux qui, par leurs manières d'agir, l'ont tué et t'ont contraint à l'éloigner. Je sais leurs noms, au moins du principal d'entre eux. Jean me l'a révélé en me disant : 'Méfie-toi toujours de lui. C'est un traître. Il m'a trahi, il le trahira Lui et ses compagnons, mais je pardonne à l'Iscariote comme Lui pardonnera. Il est déjà si grand l'abîme où il gît, que je ne veux pas le faire plus profond en lui refusant de lui pardonner de m'avoir tué en me séparant de Jésus.


Mon pardon ne le sauvera pas. Rien ne le sauvera, car c'est un démon. Je ne devrais pas le dire, moi qui ai été assassin, mais j'avais au moins une offense pour me rendre fou. Lui s'attaque à quelqu'un qui ne lui a pas fait de mal, et il finira par trahir son Sauveur. Mais je lui pardonne car la bonté de Dieu a fait sortir mon bien de sa haine pour moi. Tu vois ? J'ai tout expié. Lui, le Maître, me l'a dit hier soir J'ai tout expié. Maintenant je sors de prison, maintenant j'entre vraiment dans la liberté, libre aussi du poids du souvenir du péché de Judas de Kériot envers un malheureux qui avait trouvé la paix près de son Seigneur'.

Moi aussi, à son exemple, je lui pardonne de m'avoir arrachée à Toi, à la Mère bénie, aux sœurs mes condisciples, de m'avoir empêchée de t'entendre, de te suivre jusqu'à la mort, pour être présente à ton triomphe de Rédempteur. Et je le fais à cause de Toi, en ton honneur, et pour alléger tes souffrances. Sois en paix, mon Seigneur. Le nom de l'opprobre qui se trouve dans les rangs de ceux qui te suivent ne sortira jamais de mes lèvres et, avec cela, rien ne sortira de ce que j'ai entendu près de Jean quand son moi parlait avec ton invisible et béatifiante Présence. J'ai hésité, me demandant si je viendrais te voir avant de me fixer dans ma nouvelle demeure, mais j'ai senti que je me serais trahie par la répulsion que j'ai pour l'Iscariote, et que je t'aurais nui auprès de tes ennemis. J'ai donc sacrifié ce réconfort... certaine que le sacrifice ne sera pas sans fruit ni sans récompense".

Voilà, Mère. Pouvais-je lire ceci à Simon ?"

"Non. Ni à lui, ni aux autres. Dans ma douleur, j'ai la joie de cette mort sainte de Jean... Fils, prions pour qu'il sente notre amour et... pour que Judas ne soit pas l'opprobre... Oh ! c'est horrible !... Et pourtant... nous pardonnerons..."

"Prions..." Ils se lèvent et prient dans la lumière tremblante de la lampe, au milieu des rideaux que forment les branches pendantes, pendant que le ressac fait entendre sa respiration syncopée contre la rive...


*
SOURCE : http://maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-153.htm
TOME : 6/153



♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Jeanne10
Jeanne de Chouza
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Ven 4 Avr 2014 - 7:19

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Maria_67

Aux thermes d’Emmaüs de Tibériade

Vision du vendredi 26 juillet 1946

Le lac n'est qu'une énorme sardoine dans le chaton des collines qu'éclairent très faiblement les étoiles, car la lune est déjà couchée. Jésus est seul dans le pavillon vert, la tête appuyée sur ses avant-bras, posés sur la table près de la lampe dont la lueur agonise. Mais il ne dort pas. De temps à autre, il lève la tête, regarde encore les feuilles dépliées sur la table, que retient la lampe placée au sommet des feuilles et ses avant-bras qui s'appuient en bas et puis, de nouveau, il incline la tête.

Tout est silence. Le lac lui-même semble dormir dans le calme accablant de la nuit. Puis voilà, en même temps, un bruissement du vent dans les feuillages, le claquement solitaire d'une vague sur la rive, un changement dans la nature, c'est comme un réveil des éléments. La pâle clarté de l'aube qui pointe à peine est déjà une lumière, bien que l’œil ne s'en aperçoive pas encore quand il regarde le jardin désert. C'est le miroir du lac qui donne un reflet de ce retour de la lumière parce que sa sardoine foncée, couleur de plomb, se fait plus clair, et lentement, par le reflet du ciel où l'aube commence, il passe de la couleur du plomb au gris-ardoise, puis au gris-fer pour devenir couleur d'opale et enfin le voilà qui reflète le ciel dans ses eaux d'un bleu paradisiaque.

Jésus se lève, rassemble les feuilles, prend la lampe qui s'est éteinte au premier souffle de la brise et il se dirige vers la maison. Il rencontre une servante qui s'incline, puis un jardinier qui se dirige vers les parterres, avec lequel il échange le salut. Il entre dans l'atrium où les autres serviteurs commencent leurs premiers travaux.

"Paix à vous. Pouvez-vous appeler les miens ?"

"Ils sont déjà levés, Seigneur, et le char pour les femmes est déjà prêt. Jeanne aussi est levée. Elle est dans l'atrium intérieur."

Jésus traverse la maison pour se rendre à l'atrium qui est du côté de la rue. En fait tous sont rassemblés là.

"Allons. Mère, que le Seigneur soit avec toi. Marie, avec toi aussi, et que ma paix vous accompagne. Adieu, Simon. Porte ma paix à Salomé et aux enfants."

Jonathas ouvre le lourd portail. Dans la rue se trouve le char couvert. La rue, entre les maisons, n'est pas encore très éclairée et elle est tout à fait déserte. Les femmes montent avec leur parent dans le char qui s'éloigne.

"Allons de suite, nous aussi. André, cours en avant là où sont les barques et dis aux garçons de nous rejoindre à Tarichée."

"Comment ? Nous allons à pied ? Nous arriverons tard..."

"N'importe. Allez en avant pendant que je prends congé de Jeanne."


Les apôtres s'éloignent...

"Je te suis, Seigneur, ou plutôt, je te précède car je vais avec la barque."

"Tu devras attendre longtemps..."

"Cela ne compte pas. Laisse-moi venir."

"Qu'il en soit comme tu veux. Chouza est absent ?"

"Il n'est pas rentré, Seigneur."

"Tu lui diras que je le salue et que je l'exhorte à être juste. Caresse pour moi les enfants. Et... toi qui as compris le Maître, fais comprendre à Chouza qu'il est dans l'erreur et avec lui tous ceux qui veulent faire du Christ un roi temporel."

Jésus aussi sort sur le chemin et rejoint rapidement les apôtres. "Allons par le chemin d'Emmaüs. Beaucoup de malheureux vont aux sources, les uns pour obtenir la guérison, d'autres pour trouver des secours."

"Mais nous n'avons pas la moindre piécette" observe Jacques de Zébédée.

Jésus ne répond pas.

Les routes se peuplent de minute en minute et de deux catégories de personnes bien différentes. Il y a des maraîchers, des marchands, des serviteurs, des esclaves, des gens du peuple qui se hâtent vers les marchés, et des riches jouisseurs qui, en litières ou à cheval, vont eux aussi vers les sources, thermales je suppose, si elles doivent donner la guérison.

Tibériade doit être un peu cosmopolite car parmi ceux qui y habitent, on voit des gens de nations différentes : des romains alourdis par leur vie oisive et vicieuse, des grecs bichonnés et certainement pas moins licencieux que les romains, mais dont le masque que leur laisse le vice n'a pas la même expression que celui des latins, des gens de la côte phénicienne, des hébreux, la plupart âgés; accents, langues, vêtements différents, et quelque pâle visage de malade, homme ou femme, ou des visages las de patriciennes... et aussi des visages de bons vivants des deux sexes qui avancent en groupes, les uns à cheval, près des litières, les autres en litières, se livrant à des railleries, à des discussions sur des sujets futiles, faisant des paris...

La route est belle. Un chemin ombragé par de grands arbres qui laissent voir dans les intervalles de leurs troncs d'un côté le lac, de l'autre la campagne. Le soleil, levé maintenant, ravive les teintes des eaux et des plantes.


Plusieurs se retournent pour regarder Jésus et un murmure sur son passage : paroles admiratives des femmes, plaisanteries des hommes, parfois méprisantes, des grognements, quelque plainte que Jésus accueille, les seules auxquelles il prête attention et qu'il exauce.

Quand il rend l'agilité aux membres d'un tyrien, ankylosés par l'arthrite, l'indifférence ironique de plusieurs gentils se trouve secouée.

"Oh !" s'écrie un vieux romain au visage boursouflé de noceur. "Oh ! c'est beau de guérir ainsi. Je l'appelle."

"Il ne le fera pas pour toi, vieux Silène[1]. Que voudrais-tu faire, une fois guéri ?"

"Revenir à la jouissance !"

"Alors inutile d'aller trouver le triste Nazaréen."

"J'y vais, et je parie ce que j'ai que..."

"Ne parie pas. Tu vas perdre."

"Laisse-le parier : il est encore ivre. Nous profiterons de son argent."

Le vieux descend en titubant de la litière. Il rejoint Jésus qui écoute une mère Israélite qui lui parle de sa fille, une fillette exsangue qu'elle conduit par la main.

"Ne crains pas, femme. Ta fille ne va pas mourir. Retourne à ta maison. Ne la conduis pas aux sources. Elle n'y trouverait pas la santé du corps, et perdrait la pureté de son âme. Ce sont des lieux de licence dégradante" et il le dit à haute voix de façon que tous l'entendent.

"J'ai foi, Rabbi. Je retourne chez moi. Bénis tes servantes, Maître."

Jésus les bénit et il va s'éloigner.

Le romain le tire par son vêtement : "Guéris-moi" commande-t-il.

Jésus le regarde et demande : "Où ?"

Les romains, et avec eux des grecs et des phéniciens, se sont rassemblés et ils ricanent et parient. Des Israélites, qui se sont écartés en murmurant : "Profanation ! Anathème !" et d'autres paroles du même genre, s'arrêtent, pourtant par curiosité...

"Où ?" demande Jésus.

"De partout, je suis malade... Hi ! hi ! hi !" Je ne sais s'il rit ou s'il pleure, tant est étrange le cri qui lui sort de la bouche. Il semble que la graisse flasque que lui ont laissée des années de vice gêne jusqu'aux cordes vocales. L'homme énumère ses infirmités et dit sa peur de mourir.


Jésus le regarde sévèrement et répond : "En effet tu dois craindre la mort car tu t'es tué toi-même" et il lui tourne le dos. L'autre cherche à le reprendre par son vêtement pendant que ricanent ceux qui sont là, mais Jésus se libère et s'éloigne.

"Pouce retourné, Appius Fabius ! Pouce retourné ! Celui que l'on appelle le roi des hébreux, ne t'a pas fait grâce. Donne-nous ta bourse, ton pari est perdu." Grecs et romains font du vacarme en entourant l'homme déçu. Ce dernier les écarte en les bousculant et se met à courir, aussi vite qu'il le peut, obèse comme il l'est, en relevant son vêtement, titubant avec toute sa masse graisseuse. Mais il trébuche et tombe dans la poussière au milieu des éclats de rire de ses amis qui le traînent près d'un arbre, contre le tronc duquel l'homme ivre se serre en pleurant du pleur stupide des ivrognes.

Les sources sont certainement proches car la foule est de plus en plus nombreuse, affluant de routes nombreuses vers un seul endroit. Il stagne dans l'air une odeur d'eaux sulfureuses.

"Descendons-nous vers la rive pour éviter ces gens immondes ?" demande Pierre.

"Ils ne sont pas tous immondes. Il y a parmi eux beaucoup d'Israélites" dit Jésus.

On est arrivé aux Thermes : une série d'édifices de marbres blancs, en face du lac, séparés par des avenues, et séparés du lac par une vaste place plantée d'arbres sous lesquels circulent ceux qui sont arrivés, en attendant le bain, ou pour réagir après le bain. Des têtes de méduses en bronze, qui font saillie dans le mur d'un édifice, jettent des eaux fumantes dans un bassin de marbre, qui blanc à l'extérieur, est rougeâtre à l'intérieur, comme s'il était recouvert de fer rouillé. De nombreux Israélites vont aux sources, et boivent l'eau minérale avec des coupes. Je ne vois que des hébreux qui le fassent, et à ce pavillon. Je crois deviner que les Israélites fidèles ont voulu avoir un endroit particulier pour éviter les contacts avec les gentils.

De nombreux malades sont sur des brancards en attendant les soins, et voyant Jésus, plusieurs crient : "Jésus, Fils de David, aie pitié de moi."

Jésus se dirige vers eux. Paralytiques, arthritiques, ankylosés, atteints de fractures, dont les os ne se ressoudent pas, malades d'anémie, d'affections glandulaires, femmes flétries avant l'âge, enfants prématurément vieillis[2]. Et puis, sous les arbres, des mendiants qui se plaignent et demandent l'aumône.


Jésus s'arrête près des malades. Le bruit se répand que le Rabbi va parler et guérir. Les gens, même ceux d'autres races, s'approchent pour voir.

Jésus regarde tout autour de Lui. Il sourit en voyant sortir, avec les cheveux encore humides de la douche qu'il a prise, le grec envoyé par Sintica. Il élève tout à coup la voix pour se faire entendre : "La miséricorde ouvre les portes à la grâce. Soyez miséricordieux pour obtenir miséricorde. Tous les hommes sont pauvres en quelque chose : les uns manquent d'argent, pour d'autres ce sont les affections, la liberté, la santé, et tous les hommes ont besoin de l'aide de Dieu qui a créé l'univers et qui peut, Lui, le Père unique, secourir ses enfants."

Il fait une pause comme pour donner aux gens le temps de choisir entre l'écouter ou se rendre aux bains. Mais la plupart délaissent les bains. Israélites et gentils se pressent pour l'entendre. Des romains sceptiques dissimulent leur curiosité sous des plaisanteries : "Aujourd'hui il ne manque pas le rhéteur pour que ce lieu ressemble aux Thermes romains" disent-ils.

Le grec Zénon fend la foule en criant : "Par Zeus ! J'allais me rendre à Tarichée, et c'est ici que je te trouve !"

Jésus continue : "Hier, on m'a dit: "C'est difficile de suivre ce que tu fais". Non, ce n'est pas difficile. Ma doctrine se base sur l'amour, et il n'est jamais difficile de suivre l'amour. Que prêche ma doctrine? Le culte d'un Dieu vrai, l'amour pour notre prochain. L'homme, éternel enfant, a peur des ombres, et il suit des chimères parce qu'il ne connaît pas l'amour. L'amour est sagesse et lumière. Il est sagesse parce qu'il s'abaisse pour instruire, il est lumière parce qu'il vient pour éclairer. Là où se trouve la lumière, les ombres disparaissent, et là où est la sagesse, les chimères périssent. Parmi ceux qui m'écoutent, il y a des gentils. Ils disent : "Où est Dieu ?" Ils disent : "Qui nous prouve que ton Dieu soit le vrai ?" Ils disent : "De quelle façon nous assures-tu que tu es véridique dans tes paroles ?" Il n'y a pas que les gentils qui le disent. D'autres aussi me demandent : "Par quel pouvoir fais-tu ces choses ?" Par le pouvoir qui me vient du Père, du Père qui a mis toutes choses au service de l'homme, sa créature préférée, et qui m'envoie pour instruire les hommes mes frères. Le Père peut-Il, Lui qui a donné le pouvoir aux entrailles du sol de rendre médicamenteuses les eaux des sources, peut-Il avoir limité la puissance de son Christ ? Et qui, quel Dieu, sinon le Dieu vrai, peut accorder au Fils de l'homme de faire les prodiges qui recréent les membres détruits ? En quel temple d'idoles voit-on que les aveugles recouvrent la vue et les paralytiques le mouvement ?


En quel temple les mourants, sur le "je le veux" d'un homme, se redressent-ils plus sains que les gens bien portants ? Eh bien, Moi, pour louer le Dieu vrai, et pour faire qu'il soit connu et loué par vous, je dis à tous ceux qui sont rassemblés ici, quelles que soient leur race et leur religion, qu'ils auront la santé qu'ils demandent aux eaux et qu'ils l'auront par Moi. Je suis l'Eau vive qui donne la vie du corps et celle de l'esprit à celui qui croit en Moi, et qui d'un cœur droit opère la miséricorde. Je ne demande pas des choses difficiles. Je demande un mouvement de foi et un mouvement d'amour. Ouvrez votre cœur à la foi. Ouvrez votre cœur à l'amour. Donnez pour posséder. Donnez les pauvres pièces de monnaie pour avoir l'aide de Dieu. Commencez par aimer vos frères. Sachez avoir de la miséricorde. Les deux tiers d'entre vous sont malades à cause de leur égoïsme et de leur concupiscence. Abattez l'égoïsme, freinez vos passions. Vous y gagnerez en santé physique et en sagesse. Abattez votre orgueil, et vous recevrez les bienfaits du vrai Dieu. Je vous demande l'obole pour les pauvres et ensuite je vous ferai le cadeau de la santé."

Jésus lève un pan de son manteau et le tend pour recevoir les pièces. Nombreuses sont les pièces que païens et Israélites s'empressent d'y jeter, et ce ne sont pas seulement les pièces qui y arrivent mais aussi des bagues et d'autres bijoux qu'y jettent avec insouciance des dames romaines qui, lorsqu'elles s'approchent de Jésus, le regardent, et il en est qui Lui murmurent quelque parole et Jésus acquiesce ou répond brièvement.

L'offrande est terminée. Jésus appelle les apôtres pour qu'ils Lui amènent les mendiants, et avec la même rapidité avec laquelle le trésor s'était constitué, le voilà qu'il se disperse jusqu'à la dernière pièce. Il reste des bijoux que Jésus rend aux donatrices car il n'y a personne susceptible de les échanger contre de l'argent. Pour consoler les donatrices, il leur dit : "Le désir vaut l'acte. L'offrande est aussi précieuse que si elle avait été distribuée, car Dieu regarde à l'intention de l'homme."

Puis il se redresse et crie : "De qui me vient la puissance ? Du vrai Dieu. Père, fais que Tu resplendisses en ton Fils. C'est en ton nom que je commande aux malades : allez !"

C'est maintenant le spectacle si souvent vu : les malades qui se lèvent, les estropiés qui se redressent, les paralytiques qui se meuvent, les visages qui se colorent, les yeux qui s'illuminent, le cri des hosannas, les félicitations des romains parmi lesquels il y a deux femmes et un homme guéris et qui, voulant imiter les israélites mais n'arrivant pas à s'humilier comme eux pour baiser les pieds du Christ, s'inclinent, prennent un pan de son vêtement et le baisent.

*
SOURCE : http://maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-154.htm
TOME : 6/154
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus



♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Lac_de10
Lac de Tibériade
Maud
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Sam 5 Avr 2014 - 7:53

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Maria_68

À Tarichée

Vision du samedi 27 juillet 1946

La petite péninsule de Tarichée s'avance dans le lac en formant une anse profonde au sud-ouest, ainsi il n'est pas inexact de dire que, plutôt qu'une péninsule, c'est un isthme entouré d'eau sur presque tout son pourtour, et qui reste réuni à la terre par une sorte de couloir. C'était du moins ainsi au temps de Jésus, à l'époque où je la vois. Je ne sais pas si par la suite, au cours de vingt siècles, les sables et les graviers charriés par un petit torrent, qui débouche juste dans l'anse au sud-ouest, ont pu modifier l'aspect de l'endroit en ensablant la petite baie et en élargissant par conséquent la langue de terre de l'isthme.

La baie est tranquille, azurine, avec des bandes couleur de jade là où se reflète les feuillages verts des arbres qui s'avancent de la côte vers le lac. Des barques nombreuses se balancent légèrement sur les eaux presque calmes.

Ce qui me frappe, c'est une digue bizarre : avec ses arches qui reposent sur les graviers de la rive, elle forme une sorte de promenade, un môle, que sais-je, qui se dirige vers l'ouest. Je ne comprends pas si on l'a faite pour orner, ou pour quelque but utile qui m'échappe. Ce passage, digue ou môle, est recouvert d'une épaisse couche de terre où sont plantés des arbres très rapprochés, plutôt petits, qui forment une galerie verte au-dessus de la route. Beaucoup de gens passent le temps sous cette galerie bruissante à laquelle la brise, les eaux et les frondaisons apportent l'agrément appréciable de la fraîcheur.

On voit nettement l'embouchure du Jourdain et l'écoulement des eaux du lac dans le lit du fleuve qui fait quelques tourbillons, quelques engorgements près des piles d'un pont, je dirais romain à cause de son architecture qui repose sur des piles robustes, construites en taille-mer (je ne sais si je m'explique bien) contre les arêtes desquelles le courant vient se briser avec tout un jeu nacré de lumières, sous le soleil qui les frappe à l'endroit où les eaux se brisent et débordent pour s'écouler dans la gorge du fleuve, encaissé, après s'être étendues à leur aise dans le lac. Presque au bout du pont, sur l'autre rive, une petite ville toute blanche, dont les maisons sont éparses dans la verdure d'une campagne fertile, et plus en haut vers le nord, mais sur la côte orientale du lac, le bourg qui précède Ippo et les bois qui s'élèvent sur la falaise, au-delà desquels se trouve Gamala, bien visible au sommet de sa colline.

Une foule de gens ont suivi Jésus depuis Emmaüs et elle s'est augmentée de ceux qui déjà l'attendaient à Tarichée. Parmi eux, Jeanne venue avec sa barque. Jésus se dirige justement vers la digue plantée d'arbres et il s'arrête au milieu, sur la droite les eaux du lac, sur la gauche la plage. Les gens qui le peuvent se placent sur la route ombragée, ceux qui n'y trouvent pas place descendent sur la plage, encore un peu humide à cause de la forte marée nocturne ou pour quelque autre raison, et ombragée en partie par les arbres de la digue. D'autres font accoster les barques et y prennent place à l'ombre des voiles.

Jésus fait signe qu'il va parler, et tout le monde se tait.

"Il est dit : "Tu t'es mû pour sauver ton peuple, pour le sauver grâce à ton Christ". Il est dit : "Et je me réjouirai dans le Seigneur et j'exulterai en Dieu, mon Sauveur".

Le peuple d'Israël a pris pour lui cette parole et lui a donné un sens national, personnel, égoïste, qui ne correspond pas à la vérité sur la personne du Messie. Il lui a donné un sens étroit qui abaisse la grandeur de l'idée messianique au niveau d'une manifestation de puissance humaine et d'un écrasement des conquérants trouvés en Israël, par le Christ.

Mais la vérité est différente. Elle est grande, illimitée. Elle vient du Dieu vrai, du Créateur et Seigneur du Ciel et de la Terre, du Créateur de l'Humanité, de Celui qui a multiplié les astres dans le firmament et a couvert la Terre de plantes de toutes espèces, et l'a peuplée d'animaux; comme Il a mis les poissons dans les eaux, et les oiseaux dans l'air, de la même façon Il a multiplié les enfants des hommes, de l'homme créé par Lui, pour être le roi de la création et sa créature de prédilection. Maintenant, comment pourrait-il, le Seigneur, Père du genre humain tout entier, être injuste pour ses enfants, de ses enfants, des enfants de ceux qui sont nés de l'Homme et de la Femme, formés par Lui avec comme matière la terre, et avec l'âme, son divin souffle ?


Et comment traiter les uns d'une manière différente des autres, comme s'ils ne venaient pas d'une source unique, comme si non pas de Lui, mais de quelque autre être surnaturel et antagoniste, il avait été créé d'autres branches, et par conséquent seraient étrangers, bâtards, méprisables ?

Le vrai Dieu n'est pas un pauvre dieu de tel ou tel peuple, une idole, une figure irréelle. Il est la Réalité sublime, Il est la Réalité universelle, Il est l'Être Unique, Suprême, Créateur de toutes les choses et de tous les hommes. Il est donc le Dieu de tous les hommes. Il les connaît, même si eux ne le connaissent pas. Il les aime, même si eux, faute de le connaître ne l'aiment pas, ou si le connaissant mal ils l'aiment mal, ou si le connaissant ils ne savent pas l'aimer.

La paternité ne cesse pas quand un enfant est ignorant, sot ou mauvais. Le père s'efforce d'instruire son enfant, car l'instruire c'est de l'amour. Le père peine pour rendre moins sot son enfant déficient. Le père, par ses larmes, par son indulgence, par des châtiments salutaires, par des pardons miséricordieux, essaie de corriger son enfant mauvais et de le rendre bon. C'est ce que fait l'homme-père. Et le Dieu-Père serait-il par hasard inférieur à l'homme-père ? Voilà alors que le Dieu-Père aime tous les hommes et veut leur salut. Lui, Roi d'un Royaume infini, Roi éternel, regarde son peuple, formé de tous les peuples répandus sur la Terre et Il dit : "Voilà le peuple de ceux que J'ai créés, le peuple qui doit être sauvé par mon Christ. Voilà le peuple pour lequel a été créé le Royaume des Cieux. Et voici l'heure de le sauver par le Sauveur".

Qui est le Christ ? Qui est le Sauveur ? Qui est le Messie ? Nombreux sont les grecs présents ici, et nombreux sont ceux, même s'ils ne sont pas grecs, qui savent ce que veut dire le mot "Christ". Le Christ est le consacré, celui qui a été oint de l'huile royale pour accomplir sa mission. Consacré pour quoi ? Serait-ce pour la gloire mesquine d'un trône ? Serait-ce pour celle plus grande d'un sacerdoce ? Non. Consacré pour réunir sous un sceptre unique, en un peuple unique, sous une doctrine unique, tous les hommes, pour qu'ils soient frères entre eux, et enfants d'un unique Père, des enfants qui connaissent le Père, et qui suivent sa Loi pour prendre part à son Royaume.


Roi, au nom du Père qui l'a envoyé, le Christ règne comme il convient à sa nature, c'est-à-dire divinement, parce que de Dieu. Dieu a mis toute chose pour servir de marchepied à son Christ, mais non pour accabler, mais bien pour sauver tous les hommes. En fait, son nom est Jésus, qui en langue hébraïque signifie Sauveur. Quand le Sauveur aura sauvé des embûches et de la blessure la plus cruelle, il aura sous ses pieds une montagne et une multitude de toutes races couvrira la montagne, pour symboliser que Lui règne et s'élève au-dessus de la Terre entière et au-dessus de tous les peuples. Mais le Roi sera nu, sans autre richesse que son Sacrifice, pour symboliser que Lui ne tend qu'aux choses de l'esprit et que les choses de l'esprit se conquièrent et se rachètent avec les valeurs de l'esprit et l'héroïsme du sacrifice et non par la violence et l'or. Il le sera pour répondre - à ceux qui le craignent, comme à ceux qui par un amour faux l'exaltent ou le rabaissent en voulant en faire un roi selon le monde, comme à ceux qui le haïssent sans autre raison que la crainte d'être dépouillés de ce qui leur est cher - qu'il est un Roi spirituel, cela seulement, envoyé pour enseigner aux esprits le moyen de conquérir le Royaume, l'unique Royaume que je suis venu fonder.

Moi, je ne donne pas de lois nouvelles. Pour les Israélites, je confirme la Loi du Sinaï. Je dis aux gentils : la loi pour posséder le Royaume n'est autre chose que la loi de la vertu que toute créature morale s'impose en s'élevant par elle-même et qui, grâce à la foi au Dieu vrai, devient de loi morale et de vertu humaine, une loi de morale surhumaine.

O gentils ! Vous avez l'habitude de proclamer dieux les grands hommes de vos nations et vous les rangez parmi les troupes des dieux nombreux et irréels dont vous peuplez l'Olympe. Vous vous êtes créés tous ces dieux pour avoir quelque chose à quoi vous puissiez croire, car la religion, une religion est nécessaire à l'homme, comme est nécessaire une foi, la foi étant l'état permanent de l'homme, et l'incrédulité un accident anormal. Et ce n'est pas toujours que ces hommes élevés au rang de dieux ont une valeur même simplement humaine, car leur grandeur vient ou de la force brutale, ou de leurs astuces puissantes, ou bien encore d'une puissance acquise d'une façon quelconque. De sorte qu'ils emmènent avec eux, comme qualités surhumaines, des misères que l'homme sage voit pour ce qu'elles sont : pourritures de passions déchaînées. Que je dise la vérité, cela le prouve le fait que dans votre Olympe chimérique vous n'avez pas su mettre un seul de ces grands esprits qui ont réussi à avoir l'intuition de l'Être suprême et ont été des intermédiaires actifs entre l'homme animal et la Divinité, qu'ils ont senti instinctivement par leur esprit méditatif et vertueux.


De l'esprit qui raisonne du philosophe, du vrai grand philosophe, à l'esprit du vrai croyant qui adore le vrai Dieu, il n'y a qu'un pas, alors que de l'esprit du croyant au moi de l'astucieux, du tyran ou de celui dont l'héroïsme n'est que matériel, il y a un abîme. Et pourtant, dans votre Olympe, vous n'avez pas placés ceux qui par la vertu de leur vie se sont tellement élevés au-dessus de la masse humaine qu'ils se sont approchés des royaumes de l'esprit, mais ceux que vous avez craints comme des maîtres cruels, ou que vous avez adulés avec une servilité d'esclaves, ou bien que vous avez admirés comme des modèles vivants de cette liberté des instincts animaux qui, pour vos appétits anormaux, paraissent le but et la fin de la vie.

Et vous avez envié ceux qui ont été admis parmi les dieux, laissant de côté ceux qui se sont approchés davantage de la divinité par la pratique et la doctrine enseignée et vécue d'une vie vertueuse. Maintenant en vérité je vous donne le moyen de devenir des dieux. Celui qui fait ce que je dis, et croit ce que j'enseigne, montera vers l'Olympe véritable et sera dieu, dieu, fils de Dieu dans un Ciel où il n'y a pas de corruption d'aucune sorte et où l'Amour est l'unique loi. Dans un Ciel où l'on s'aime spirituellement sans l'obtusité et les pièges des sens pour rendre ennemis l'un de l'autre les habitants, ainsi qu'il arrive dans vos religions.

Je ne viens pas vous demander des actes bruyamment héroïques. Je viens vous dire : vivez comme des créatures douées d'une âme et de la raison, et non comme des brutes. Vivez de manière à mériter de vivre, de vivre réellement, par la partie immortelle qui est en vous dans le Royaume de Celui qui vous a créés. Moi, je suis la Vie. Je viens vous enseigner la route pour aller à la Vie. Je viens pour vous donner la Vie à vous tous, et vous la donner pour vous ressusciter de votre mort, de votre tombeau de péché et d'idolâtrie. Je suis la Miséricorde. Je viens vous appeler, vous réunir tous. Je suis le Christ Sauveur. Mon Royaume n'est pas de ce monde. Et pourtant, pour celui qui croit en Moi et en ma parole, un royaume naît dans son cœur, dès les jours de ce monde, et c'est le Royaume de Dieu, le Royaume de Dieu en vous.

Il est dit de Moi que je suis Celui qui amènera la justice entre les nations. C'est vrai. car si les citoyens de toutes les nations faisaient ce que j'enseigne, haines, guerres, vexations, prendraient fin. Il est dit de Moi que je n'élèverai pas la voix pour maudire les pécheurs, ni la main pour détruire ceux qui sont comme des roseaux brisés et des mèches fumantes à cause de leur manière inconvenante de vivre.


C'est vrai. Je suis le Sauveur, et je viens pour fortifier ceux qui sont croulants, pour donner de l'huile à ceux dont la mèche est fumeuse faute de combustible. Il est dit de Moi que je suis Celui qui ouvre les yeux aux aveugles et qui tire de prison les prisonniers, et amène à la lumière ceux qui étaient dans les ténèbres de la prison. C'est vrai. Les aveugles les plus aveugles ce sont ceux qui même avec la vue de l'âme ne voient pas la Lumière, c'est-à-dire le vrai Dieu. Moi qui suis la Lumière du monde, je viens pour qu'ils voient. Les prisonniers les plus prisonniers sont ceux qui ont pour prisons leurs passions mauvaises. Toute autre chaîne disparaît avec la mort du prisonnier, mais les chaînes des vices durent et enchaînent même après la mort de la chair. Moi, je viens les défaire.

Je viens pour faire sortir des ténèbres de la prison souterraine de l'ignorance de Dieu, tous ceux que le paganisme étouffe sous l'amas de ses idolâtries. Venez à la Lumière et au Salut. Venez à Moi car mon Royaume est le vrai Royaume et ma Loi est bonne. Elle ne vous demande que d'aimer le Dieu Unique et votre prochain, et par conséquent de répudier les idoles et les passions qui vous rendent durs de cœur, arides, sensuels, voleurs, homicides.

Le monde dit : "Accablons celui qui est pauvre, faible, seul. Que la force soit notre droit, la dureté le fond de notre être, que l'intransigeance, la haine, la férocité soient nos armes. Puisqu'il ne réagit pas, que le juste soit foulé aux pieds; opprimons la veuve et l'orphelin dont la voix est faible". Moi, je dis : soyez pleins de douceur et de mansuétude, pardonnez à vos ennemis, secourez les faibles; soyez justes dans les ventes et les achats; soyez magnanimes même quand vous avez le droit de votre côté. Ne profitez pas de votre puissance pour accabler ceux qui déjà ont de la peine. Ne vous vengez pas. Laissez à Dieu le soin de votre sauvegarde. Soyez modérés en toutes vos tendances, car la tempérance est la preuve de la force morale, alors que la concupiscence est la preuve de la faiblesse. Soyez des hommes et non pas des brutes, et ne craignez pas d'être descendus trop bas et de ne pouvoir vous relever.

En vérité je vous le dis : une eau bourbeuse peut redevenir une eau pure en s'évaporant au soleil, elle se purifie en se laissant chauffer et élever vers le ciel pour retomber en une pluie pure et une rosée salutaire, pourvu qu'elle sache se laisser frapper par le soleil, de la même façon les esprits qui s'approcheront de la grande Lumière qu'est Dieu, et qui crieront vers Lui : "J'ai péché, je suis fange mais j'aspire à Toi, Lumière" deviendront des esprits qui montent purifiés vers leur Créateur.


Enlevez à la mort son horreur en faisant de votre vie une monnaie pour acquérir la Vie. Dépouillez-vous du passé comme d'un vêtement souillé et revêtez-vous de la vertu.

Je suis la Parole de Dieu. et je vous dis en son Nom que celui qui aura foi en Lui et bonne volonté, et qui aura le regret du passé et une droite intention pour l'avenir, qu'il soit hébreu ou gentil, deviendra fils de Dieu et possesseur du Royaume des Cieux. Je vous ai dit au commencement : "Qui est le Messie ?" Je vous dis maintenant : c'est Moi qui vous parle et mon Royaume est dans vos cœurs si vous l'accueillez, et ensuite il sera au Ciel que je vous ouvrirai si vous savez persévérer dans ma Doctrine. Le Messie c'est cela et rien de plus. C'est le Roi d'un royaume spirituel dont, par son Sacrifice, il ouvrira les portes à tous les hommes de bonne volonté"

Jésus a fini de parler et il va s'éloigner en prenant un petit escalier qui va de la digue à la rive. Il veut peut-être rejoindre la barque de Pierre qui tangue près d'un quai rudimentaire. Mais il se retourne tout à coup et regardant dans la foule il crie : "Qui m'a appelé pour son esprit et sa chair ?"

Personne ne répond.

Il répète la question et tourne ses yeux magnifiques sur la foule qui l'entoure par derrière, non seulement sur la route, mais aussi en bas sur la grève. Encore le silence.

Mathieu remarque : "Maître, qui sait combien, en ce moment, ont soupiré vers Toi sous l'émotion de tes paroles..."

"Non Une âme a crié : "Pitié" et je l'ai entendue. Et pour vous dire que c'est vrai, je lui réponds : "Qu'il te soit fait selon ta demande car il est juste le mouvement de ton cœur"." Et grand, magnifique, il tend impérieusement la main vers le rivage.

Il essaie encore d'aller vers le petit escalier, mais il trouve en face de Lui Chouza, descendu, on le comprend, de quelque barque, et qui le salue profondément. "Je te cherche depuis plusieurs jours.

J'ai fait le tour du lac, toujours à ta poursuite, Maître. Il est urgent que je te parle. Sois mon hôte. J'ai beaucoup d'amis avec moi."

"Hier, j'étais à Tibériade."

"On me l'a dit, mais je ne suis pas seul. Tu vois ces barques qui s'en vont vers l'autre rive. Il y en a là plusieurs qui veulent te voir.

Parmi eux aussi, de tes disciples. Viens, je t'en prie, dans ma maison, au-delà du Jourdain."


"C'est inutile, Chouza. Je sais ce que tu veux me dire."

"Viens, Seigneur."

"Des malades et des pécheurs m'attendent. Laisse-moi..."

"Nous aussi nous t'attendons, malades d'angoisse pour ton bien. Et il y a aussi des gens qui souffrent dans leur chair, même..."

"Tu as entendu mes paroles ? Pourquoi donc insistes-tu ?"

"Seigneur, ne nous repousse pas, nous..."

Une femme s'est frayé un passage dans la foule. Je suis maintenant suffisamment au courant des vêtements des hébreux pour comprendre qu'elle ne l'est pas, et que ses vêtements ne sont pas ceux d'une femme honnête. Mais pour voiler ses traits et ses grâces, peut-être trop provocantes, elle a mis un long voile qui l'enveloppe toute entière, bleu clair comme son ample vêtement et pourtant provocant à cause de sa forme qui laisse découverts ses bras très beaux. Elle se jette à terre et rampe dans la poussière jusqu'à ce qu'elle arrive à toucher le vêtement de Jésus qu'elle prend entre ses doigts et dont elle baise la frange. Elle pleure et éclate en sanglots.

Jésus, qui était sur le point de répondre à Chouza : "Vous êtes dans l'erreur et...", abaisse les yeux et il dit : "Était-ce toi qui m'appelais ?"

"Oui... et je ne suis pas digne de la grâce que tu m'as faite. Je n'aurais pas dû même t'appeler avec mon esprit. Mais ta parole... Seigneur... je suis une pécheresse. Si je découvrais mon visage, plusieurs te diraient mon nom. Je suis... une courtisane... et une infanticide... et le vice m'avait rendue malade... J'étais à Emmaüs, je t'ai donné un bijou... tu me l'as rendu... et un de tes regards... m'est descendu dans le cœur... Je t'ai suivi... Tu as parlé. J'ai en moi tes paroles : "Je suis fange, mais j'aspire vers Toi, Lumière". J'ai dit : "Guéris mon âme et après, si tu le veux, ma chair". Seigneur, ma chair est guérie... et mon âme ?"

"Ton âme est guérie à cause de ton repentir. Va et ne pèche jamais plus. Tes péchés te sont remis."

La femme baise de nouveau le bord du vêtement et elle se relève. En le faisant, son voile glisse.

"La Galazia ! La Galazia !" crient plusieurs et ils l'injurient, prennent du gravier et du sable et en jettent sur la femme qui se penche et reste apeurée.

Jésus, le regard sévère, lève la main. Il impose le silence. "Pourquoi l'insultez-vous ? Vous ne le faisiez pas quand elle était pécheresse. Pourquoi maintenant qu'elle se rachète ?"


"Elle le fait parce qu'elle est vieille et malade" crient plusieurs avec mépris.

En réalité la femme, bien qu'elle ne soit plus très jeune, est encore bien loin d'être vieillie et laide comme ils le disent. Mais la foule est ainsi.

"Passe devant Moi, et descend dans cette barque. Je t'accompagnerai à la maison par une autre route" ordonne Jésus et il dit aux siens : "Mettez-la au milieu de vous et accompagnez-la."

Mais la colère de la foule, excitée par quelque Israélite intransigeant, se retourne tout entière contre Jésus et ils disent en criant : "Anathème ! Faux Christ ! Protecteur des prostituées ! Qui les protège les approuve. Bien plus ! Il les approuve parce qu'il en jouit" et d'autres phrases du même genre que les gens crient ou plutôt aboient, elles viennent surtout d'un petit groupe d'énergumènes Israélites, je ne sais pas de quelle caste, et tout en criant ils lancent des poignées de sable humide qui atteignent le visage de Jésus avec violence.

Il lève son bras et essuie sa joue sans protester. Non seulement cela, mais d'un geste il arrête Chouza et quelques autres qui voudraient réagir en sa faveur, et il dit : "Laissez-les faire. Pour sauver une âme, je souffrirais bien davantage ! Je pardonne !"

Zénon, celui d'Antioche, qui ne s'était jamais éloigné du Maître, s'écrie : "Maintenant, vraiment, je sais qui tu es ! Un vrai Dieu et non pas un faux rhéteur ! La grecque a dit la vérité ! Tes paroles aux Thermes m'avaient déçu. Celles-ci m'ont conquis. Le miracle m'a étonné. Ton pardon des offenses m'a conquis. Adieu, Seigneur ! Je penserai à Toi et je réfléchirai à tes paroles."

"Adieu, homme. Que la Lumière éclaire ton cœur."

Chouza insiste de nouveau pendant qu'ils vont vers le quai et que sur la digue se produit une bagarre entre romains et grecs d'un côté et Israélites de l'autre.

"Viens, pour quelques heures seulement. C'est nécessaire. Je te reconduirai moi-même. Tu es bienveillant pour les prostituées, et tu veux être inexorable avec nous ?"

"C'est bien. Je viendrai. En fait, c'est nécessaire..." Il se retourne vers les apôtres qui sont déjà dans les barques : "Allez en avant, je vous rejoindrai..."

"Tu vas seul ?" demande Pierre peu content.

"Je suis avec Chouza..."

"Hum ! Et nous, on ne peut pas venir ? Pourquoi veut-il t'avoir avec ses amis ? Pourquoi n'est-il pas venu à Capharnaüm ?"


"Vous n'aviez qu'à nous attendre. Voilà tout !"

"Au contraire, nous sommes venus sur vos traces."

"Venez maintenant à Capharnaüm. Est-ce le Maître qui doit aller chez vous ?"

"Simon a raison" disent les autres apôtres.

"Mais pourquoi ne voulez-vous pas qu'il vienne avec moi ? Est-ce par hasard la première fois qu'il vient dans ma maison ? Est-ce que par hasard vous ne me connaissez pas ?"

"Bien sûr que nous te connaissons. Mais nous ne connaissons pas les autres, voilà."

"Et que craignez-vous ? Que je sois ami des ennemis du Maître ?"

"Je ne sais rien, moi ! Je me souviens de la fin du prophète Jean, moi !"

"Simon ! Tu m'offenses. Je suis un homme d'honneur. Je te jure qu'avant qu'on enlève un cheveu au Maître, je me ferais transpercer. Tu dois me croire ! Mon épée est à ton service..."

"Hé !... Qu'ils te transpercent, toi... À quoi cela servirait-il ? Après... Oui, je le crois, je te crois... Mais toi une fois mort, ce serait son tour. Je préfère ma rame à ton épée, ma pauvre barque, et surtout nos simples cœurs à son service."

"Mais j'ai avec moi Manaën. As-tu confiance en Manaën ? Et le pharisien Éléazar, que tu connais, et le chef de synagogue Timon, et Nathanaël ben Fada. Tu ne le connais pas lui. Mais c'est un chef important, et il veut parler avec le Maître. Et il y a Jean, surnommé l'Antipa d'Antipatride, favori d'Hérode le Grand, maintenant âgé et puissant, propriétaire de toute la vallée de Gahas, et..."

"Assez ! Assez ! Tu me dis des grands noms, mais qui ne me disent rien, sauf deux... et moi, je vais venir aussi..."

"Non, c'est avec le Maître qu'ils veulent parler..."

"Ils veulent ! Et qui sont-ils ? Ils veulent ?! Et moi, je ne veux pas. Embarque ici, Maître, et partons. Moi, je ne veux entendre parler de personne, je ne me fie qu'à moi-même, moi. Allons, Maître. Et toi va en paix dire à ces gens que nous ne sommes pas des vagabonds, qu'ils savent où nous trouver" et il pousse Jésus avec peu d'égards, pendant que Chouza proteste à haute voix.

Jésus décide définitivement : "Ne crains pas, Simon. Il ne m'arrivera aucun mal. Je le sais, et il est bien que j'y aille. Cela est bon pour Moi. Comprends-moi..." et il le fixe de ses yeux splendides comme pour lui dire : "N'insiste pas, comprends-moi. Il y a des raisons qui me conseillent d'y aller."


Simon cède à contrecœur, mais il cède comme subjugué... Cependant il murmure entre ses dents, mécontent.

"Pars tranquille, Simon. Moi-même je ramènerai mon Seigneur et le tien" promet Chouza.

"Quand ?"

"Demain."

"Demain ?! Il faut tant de temps pour dire deux mots ? Nous sommes entre tierce et sexte... Avant le soir, s'il n'est pas avec nous, nous venons chez toi, ne l'oublie pas. Et pas nous seuls..." et il le dit sur un ton qui ne laisse pas de doute sur ses intentions.

Jésus met la main sur l'épaule de Pierre. "Je te dis, Simon, qu'ils ne me feront pas de mal. Montre que tu crois en ma vraie nature. C'est Moi qui te le dis. Je sais. Ils ne me feront rien. Ils veulent seulement s'expliquer avec Moi... Va... Conduis la femme à Tibériade, arrête-toi aussi chez Jeanne. Tu pourras voir qu'ils ne m'enlèvent pas avec des barques et des soldats..."

"Bon, mais sa maison, (et il montre Chouza) je la connais. Je sais qu'en arrière, il y a la terre, ce n'est pas une île. En arrière il y a Galgala et Gamala, Aëra, Arbela, Gerasa, Bozra, et Pella et Ramot et combien d'autres villes !..."

"Mais, ne crains pas, te dis-je ! Obéis. Donne-moi un baiser, Simon. Va ! Et à vous aussi" il les embrasse et les bénit. Quand il voit la barque s'éloigner, il leur crie : "Ce n'est pas mon heure. Et tant que ce n'est pas mon heure, rien ni personne ne pourra lever la main sur Moi. Adieu, amis."

Il se tourne vers Jeanne qui paraît visiblement troublée et pensive, et il lui dit : "Ne crains pas. Il est bien que cela arrive. Va en paix." Et à Chouza : "Allons. Pour te montrer que je n'ai pas peur, et pour te guérir..."

"Je ne suis pas malade, Seigneur..."

"Tu l'es. C'est Moi qui te le dis. Et plusieurs avec toi. Allons."

Il monte dans la barque légère et luxueuse et s'y assoit. Les rameurs commencent le trajet sur les eaux tranquilles en faisant un détour pour échapper au courant qui est sensible là, au bout du lac, à l'endroit où ses eaux débouchent dans le fleuve.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2006/06-155.htm
TOME : 6/155


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Jasus_49
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Sofoyal Sam 5 Avr 2014 - 14:16

Un bel enseignement pour les chrétiens d'aujourd'hui et les dits"Juifs" d'aujourd'hui!
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Dim 6 Avr 2014 - 7:10

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Maria_69

Dans la maison de campagne de Chouza, au-delà du Jourdain

Sur l'autre rive, au sortir d'un pont, déjà attend un char couvert.

"Monte, Maître. Tu ne te fatigueras pas, malgré la longueur du trajet, pas tellement à cause de la durée du parcours que parce que j'ai commandé de tenir toujours ici tout prêts des paires de bœufs pour ne pas porter ombrage aux hôtes plus respectueux de la Loi... Il faut les plaindre..."

"Mais où sont-ils ?"

"Ils nous ont précédés sur d'autres chars. Tobit !"

"Maître ?" dit le conducteur qui est en train d'atteler les bœufs au joug.

"Les autres hôtes, où sont-ils ?"

"Oh ! très en avant. Ils vont arriver à la maison."

"Tu l'entends, Maître ?"

"Mais si je n'étais pas venu ?"

"Oh ! Nous étions certains que tu serais venu. Pourquoi n'aurais-tu pas dû venir ?"

"Pourquoi !! Chouza, je suis venu pour te montrer que je ne suis pas un lâche. Il n'y a de lâches que les mauvais, ceux qui ont des fautes qui leur font craindre la justice... La justice des hommes, malheureusement, alors qu'ils devraient craindre d'abord, uniquement, celle de Dieu. Mais Moi, je n'ai pas de fautes et je n'ai pas peur des hommes."

"Mais Seigneur ! Ceux qui sont avec moi ont tous de la vénération pour Toi ! Comme moi. Et nous ne devons absolument pas te faire peur ! Nous voulons te faire honneur, non t'insulter !" Chouza est affligé et presque indigné.

Jésus, assis en face de lui, alors que le char avance lentement, tout en grinçant, parmi les vertes campagnes, répond : "Plus que la guerre ouverte des ennemis, je dois craindre la guerre sournoise des faux amis, ou le zèle injuste des vrais amis, mais qui ne m'ont pas encore compris, et tu es de ceux-là. Ne te rappelles-tu pas ce que j'ai dit à Béther ?"

"Moi, je t'ai compris, Seigneur" murmure Chouza, mais pas très sûr de lui et sans répondre directement à la question.

"Oui, tu m'as compris. Sous le coup de la douleur et de la joie ton cœur est devenu limpide, comme après un orage et un arc-en-ciel est limpide l'horizon. Et tu voyais juste. Puis... Tourne-toi, Chouza, pour regarder notre Mer de Galilée. Elle paraissait si limpide à l'aurore ! Pendant la nuit, la rosée avait purifié l'atmosphère et la fraîcheur nocturne avait ralenti l'évaporation des eaux. Le ciel et le lac étaient deux miroirs de pur saphir qui se renvoyaient mutuellement leurs beautés. Les collines, tout autour, étaient fraîches et pures comme si Dieu les avait créées pendant la nuit. Maintenant, regarde. La poussière des routes de la côte, parcourues par des gens et des animaux, l'ardeur du soleil qui fait fumer les bois et les jardins comme des chaudières sur un foyer et qui incendie le lac en en faisant évaporer l'eau, regarde comme tout cela a terni l'horizon. Auparavant les bords paraissaient tout proches, limpides comme ils l'étaient dans la grande limpidité de l'air; maintenant, regarde... Ils semblent trembler offusqués brouillés, semblables à des objets que l'on voit à travers un voile d'eau impure. C'est ce qui est arrivé pour toi. La poussière : l'humanité; le soleil : l'orgueil. Chouza, ne trouble pas ton moi..."

Chouza baisse la tête, jouant machinalement avec les ornements de son vêtement et la boucle de sa riche ceinture qui soutient son épée.

Jésus se tait, en restant les yeux presque fermés comme s'il avait sommeil. Chouza respecte son sommeil ou ce qu'il prend pour tel.

Le char avance lentement en direction sud-est, vers de légères ondulations qui sont, du moins je le crois, le premier échelon du haut plateau qui borde la vallée du Jourdain de ce côté oriental. Certainement à cause de la richesse des eaux souterraines ou de quelques cours d'eau, les campagnes sont très fertiles et belles; des grappes et des fruits apparaissent au milieu du feuillage.

Le char prend un chemin privé en quittant la route principale et s'enfonce dans une allée très touffue où il trouve l'ombre et la fraîcheur, du moins relative, en comparaison de la fournaise de la grand-route ensoleillée.

Une maison basse, blanche, d'aspect distingué, se trouve au fond de l'allée. Des maisons plus humbles sont ça et là dans les champs et les vignobles.

Le char franchit un petit pont et une barrière au-delà de laquelle le verger fait place à un jardin dont l'allée est couverte de gravier. Au bruit différent que font les roues sur le gravier, Jésus ouvre les yeux.

"Nous sommes arrivés, Maître. Voici les hôtes qui nous ont entendu et accourent" dit Chouza.


Et en effet un grand nombre de gens, tous de riche condition, se groupent au commencement de l'allée et ils saluent avec de pompeuses révérences le Maître qui arrive. Je vois et reconnais Manaën, Timon, Éléazar, et il me semble en voir d'autres qui ne me sont pas inconnus mais dont je ne puis dire les noms. Et puis un très grand nombre que je n'ai jamais vus, ou que du moins je n'ai jamais remarqués particulièrement. Il y en a beaucoup avec des épées et d'autres qui n'en ont pas étalent les abondantes fanfreluches des pharisiens, des prêtres ou des rabbins.

Le char s'arrête, et Jésus en descend le premier en s'inclinant pour saluer collectivement. Les disciples Manaën et Timon s'avancent pour échanger un salut particulier. Et puis c'est Eléazar (le bon pharisien du banquet dans la maison d'Ismaël) [1] et avec lui s'amènent deux scribes qui tiennent à se faire reconnaître. Il y a celui qui à Tarichée eut son petit-fils guéri, le jour de la première multiplication des pains, [2] et l'autre qui nourrit la foule au pied de la montagne des béatitudes. Et un autre encore se fraie un passage : le pharisien qui dans la maison de Joseph, au temps de la moisson, fut instruit par Jésus sur le vrai motif de son injuste jalousie.

Chouza procède aux présentations et je les passe sous silence, car c'est à en perdre la tête dans la foule des Simon, des Jean, des Lévi, des Eléazar, Nathanaël, Philippe, Joseph etc. etc. les sadducéens, les scribes, les prêtres, des hérodiens en grand nombre, et même je devrais dire que ces derniers sont les plus nombreux, et une poignée de prosélytes et de pharisiens, deux synhédristes et quatre chefs de synagogues et, perdu je ne sais comment dans cette foule, un essénien.

Jésus s'incline à chaque nom, regardant intensément chaque visage et esquissant parfois un léger sourire comme quand quelqu'un, pour préciser son identité, spécifie quelque fait qui l'a mis en rapport avec Jésus.

C'est ainsi qu'un certain Joachim de Bozra Lui dit : "Ma femme Marie a été guérie de la lèpre par Toi. Sois béni."

Et l'essénien : "Je t'ai entendu quand tu as parlé près de Jéricho et un de nos frères a quitté les rives de la Mer Salée pour te suivre. Et j'ai encore entendu parler de Toi à propos du miracle d'Élisée d'Engaddi. Sur ces terres nous vivons purs, en attendant..."

Qu'attendent-ils je ne sais. Je sais qu'en le disant, cet homme regarde avec un air de supériorité un peu exaltée les autres qui ne jouent certainement pas aux mystiques mais qui, pour la plupart, paraissent jouir allègrement du bien-être que leur situation leur permet.


Chouza soustraie son Hôte aux cérémonies des salutations et le conduit dans une salle de bains confortable où il le laisse pour les ablutions d'usage, certainement agréables par cette chaleur, et il revient vers ses hôtes, avec lesquels il parle avec animation, et ils en arrivent presque à une dispute à cause de la diversité des avis. Certains veulent commencer de suite le discours. Quel discours ? D'autres, au contraire, proposent de ne pas assaillir tout de suite le Maître mais de commencer par le persuader de leur profond respect. C'est cet avis qui prévaut car il a pour lui le plus grand nombre, et Chouza, en qualité de maître de maison, appelle ses serviteurs pour commander un banquet qu'ils feraient vers le soir pour laisser du temps à Jésus, "qui est visiblement fatigué, de se reposer" ce que tout le monde accepte et quand Jésus revient, les hôtes prennent congé de Lui en s'inclinant profondément, le laissant avec Chouza qui le conduit dans une pièce à l'ombre, où se trouve une couchette basse couverte de riches tapis.

Jésus, resté seul, confie à un serviteur ses sandales et son vêtement pour qu'il les dépoussière et enlève les traces des pérégrinations du jour précédent. Il ne dort pas; assis sur le bord de la couchette, les pieds nus sur la natte qui recouvre le pavé, avec la courte tunique ou sous-vêtement qui Lui arrive aux coudes et aux genoux, il pense intensément. Si l'habillement ainsi réduit le fait paraître plus jeune dans la splendide et parfaite harmonie de son corps viril, l'intensité de sa pensée, qui n'est certainement pas gaie, marque son front de rides et contracte son visage en Lui donnant une expression de douloureuse fatigue qui le vieillit.

Aucun bruit dans la maison, personne dans la campagne où dans la lourde chaleur les grappes mûrissent. Les rideaux sombres qui pendent devant les portes et aux fenêtres n'ont pas la moindre ondulation.

Ainsi passent les heures...

La pénombre augmente avec le coucher du soleil, mais la chaleur persiste et aussi la méditation de Jésus.

Enfin la maison semble se réveiller. On entend des voix, des bruits de pas, des ordres.

Chouza écarte doucement le rideau pour observer, sans déranger Jésus.

"Entre ! Je ne dors pas" dit Jésus.

Chouza entre : il est déjà dans le vêtement d'apparat du banquet. Il regarde et il voit que la couchette ne semble pas avoir accueilli un corps. "Tu n'as pas dormi ? Pourquoi ? Tu es fatigué..."


"J'ai reposé dans le silence et à l'ombre. Cela me suffit."

"Je vais te faire apporter un vêtement..."

"Non. Le mien est certainement sec. Je préfère le prendre. J'ai l'intention de partir dès la fin du banquet. Je te prie de tenir prêts dans ce but le char et la barque."

"Comme tu veux, Seigneur. J'aurais voulu te garder jusqu'à demain à l'aurore..."

"Je ne puis. Je dois aller..."

Chouza sort en s'inclinant...

On entend de nombreux chuchotements...

Il se passe un certain temps. Le serviteur revient avec le vêtement de lin, tout frais lavé, parfumé de soleil, et avec les sandales nettoyées et bien graissées toutes brillantes et assouplies. Un autre le suit .avec un bassin, une amphore et des essuie-mains, et dépose le tout sur une table basse. Ils sortent...

...Jésus rejoint les hôtes dans l'atrium qui divise la maison du nord au sud, formant un lieu aéré et agréable, pourvu de sièges et orné de rideaux légers, multicolores, qui modifient la lumière sans gêner l'aération. Maintenant, tirés de côté, ils laissent voir le cadre de verdure qui entoure la maison.

Jésus est imposant. Bien qu'il n'ait pas dormi, il semble avoir pris des forces et sa démarche est celle d'un roi. Le lin du vêtement qu'il vient de mettre est très blanc et les cheveux, rendus lumineux par le bain du matin, brillent avec délicatesse, encadrant le visage de leur couleur dorée.

"Viens, Maître. Nous n'attendions que Toi" dit Chouza, et il le conduit le premier dans la pièce où sont les tables.

On s'assoit après la prière et une ablution supplémentaire pour les mains, et le repas commence, pompeux comme toujours, et silencieux au début. Puis la glace se rompt.

Jésus est voisin de Chouza, et de l'autre côté se trouve Manaën avec comme compagnon Timon. Les autres sont placés par Chouza, avec son savoir-faire de courtisan, sur les côtés de la table en forme de U. Seul l'essénien a refusé obstinément de prendre part au banquet et de s'asseoir à la table commune avec les autres. Ce n'est que lorsque un serviteur, sur l'ordre de Chouza, lui offre un petit panier précieux rempli de fruits, qu'il accepte de s'asseoir devant une table basse, après je ne sais combien d'ablutions, et après avoir relevé les larges manches de son vêtement blanc par crainte de les tacher ou pour suivre un rite, je ne sais.


C'est un banquet bizarre où l'on communique plus par les regards que par les discours. Tout juste de brèves phrases de politesse et l'on s'étudie réciproquement : Jésus étudie les convives et eux l'étudient.

Enfin Chouza fait signe aux serviteurs de se retirer après avoir apporté de grands plateaux de fruits qui sont frais pour avoir peut-être été conservés dans le puits, très beaux, je dirais presque glacés, avec ce givre qui caractérise les fruits conservés dans la glace.

Les serviteurs sortent après avoir aussi allumé les lampes, inutiles pour l'instant car il fait encore clair dans le long crépuscule d'été.

"Maître, commence Chouza, tu dois t'être demandé le pourquoi de cette réunion et du silence que nous observons. Mais ce que nous devons te dire est très grave et ne doit pas être entendu par des oreilles imprudentes. Maintenant nous sommes seuls et nous pouvons parler. Tu le vois, tous ont pour Toi le plus grand respect. Tu es parmi des hommes qui te vénèrent comme Homme et comme Messie. Ta justice, ta sagesse, les dons dont Dieu t'a donné la maîtrise. nous sont connus et nous les admirons. Tu es pour nous le Messie d'Israël, le Messie selon l'idée spirituelle et selon l'idée politique. Tu es l'Attendu qui doit mettre fin à la douleur, à l'humiliation de tout un peuple, et non seulement de ce peuple renfermé dans les confins d'Israël, ou plutôt de la Palestine, mais pour le peuple d'Israël tout entier, des milliers et des milliers de colonies de la Diaspora répandues par toute la Terre, et qui font retentir le nom de Jéhovah sous tous les cieux et qui font connaître les promesses et les espérances, qui maintenant se réalisent, d'un Messie restaurateur, d'un Vengeur, d'un Libérateur et créateur de l'indépendance véritable et de la Patrie d'Israël, c'est-à-dire de la Patrie la plus grande qui soit au monde, la Patrie : reine et dominatrice, qui annule tout souvenir du passé et tout signe vivant d'esclavage, l'Hébraïsme qui triomphe sur tout et sur tous, et pour toujours, parce qu'ainsi il a été dit et qu'ainsi la chose s'accomplit. Seigneur, ici, devant Toi, tu as Israël tout entier dans les représentants des différentes classes de ce peuple éternel, châtié par le Très-Haut mais bien-aimé de Lui qui le proclame "sien". Tu as le cœur vivant et sain d'Israël avec les membres du Sanhédrin et les prêtres, tu as la puissance et la sainteté avec les pharisiens et les sadducéens, tu as la sagesse avec les scribes et les rabbis, tu as la politique et la valeur avec les hérodiens, tu as la richesse avec ceux qui sont fortunés, le peuple avec les marchands et les propriétaires, tu as la Diaspora avec les prosélytes, tu as jusqu'à ceux qui sont séparés et qui maintenant sont prêts à se réunir, parce qu'ils voient en Toi l'Attendu: les esséniens, les esséniens irréconciliables.


Regarde, ô Seigneur, ce premier prodige, ce grand signe de ta mission, de ta vérité. Toi, sans violence, sans moyens, sans serviteurs, sans soldats, sans épées, tu rassembles tout ton peuple comme une citerne rassemble les eaux de mille sources. Toi, presque sans paroles, sans, absolument sans ordres, tu nous réunis, nous, peuple divisé par les malheurs, les haines, des idées politiques et religieuses et tu nous réconcilies. O Prince de la Paix, réjouis-toi d'avoir racheté et restauré avant même d'avoir pris le sceptre et la couronne. Ton Royaume, le Royaume attendu d'Israël est né. Nos richesses, nos puissances, nos épées, sont à tes pieds. Parle ! Commande ! L'heure est venue."

Tous approuvent le discours de Chouza. Jésus, les bras croisés, se tait.

"Tu ne parles pas ? Tu ne réponds pas, ô Seigneur ? Peut-être la chose t'a étonné... Peut-être tu sens que tu n'es pas préparé et tu doutes surtout qu'Israël soit préparé... Mais il n'en est pas ainsi. Écoute nos voix. Je parle, et avec moi Manaën, pour le palais royal. Il ne mérite plus d'exister. C'est l'opprobre et la pourriture d'Israël. C'est la tyrannie honteuse qui opprime le peuple et s'abaisse servilement pour flatter l'usurpateur. Son heure est venue. Lève-toi, ô Étoile de Jacob, et mets en fuite ce chœur de crimes et de hontes. Ici sont ceux qui, appelés hérodiens, sont les ennemis des profanateurs du nom des Hérodes, sacré pour eux. A vous la parole."

"Maître, je suis âgé et je me rappelle ce qu'était la splendeur d'autrefois. Comme le nom héros donné à une charogne puante, tel est le nom d'Hérode porté par des descendants dégénérés qui avilissent notre peuple. C'est le moment de répéter le geste qu'a fait plusieurs fois Israël quand des monarques indignes régnaient sur les souffrances du peuple. Toi seul es digne de faire ce geste."

Jésus se tait.

"Maître, te semble-t-il que l'on puisse douter ? Nous avons scruté les Écritures: tu es celui-ci, tu dois régner" dit un scribe.

"Tu dois être Roi et Prêtre. Nouveau Néhémie, plus grand que lui, tu dois venir et purifier. [3] L'autel est profané. Que le zèle du Très-Haut te presse" dit un prêtre.

"Beaucoup d'entre nous t'ont combattu. Ceux qui craignent ton règne sage, mais le peuple est avec Toi, et les meilleurs de nous avec le peuple. Nous avons besoin d'un sage."


"Nous avons besoin d'un pur."

"D'un vrai roi."

"D'un saint."

"D'un Rédempteur. Nous sommes, de plus en plus, esclaves de tout et de tous. Défends-nous, Seigneur !"

"Dans le monde, nous sommes piétinés car, malgré notre nombre et notre richesse, nous sommes comme des brebis sans berger. Appelle au rassemblement par le vieux cri : "À tes tentes, ô Israël !" et de tous les points de la Diaspora comme une levée de troupes surgiront tes sujets pour renverser les trônes vacillants des puissants qui ne sont pas aimés de Dieu."

Jésus se tait toujours. Lui seul est assis, calme comme s'il ne s'agissait pas de Lui au milieu de cette quarantaine de forcenés. Je me rappelle à peine un dixième de leurs raisons car ils parlent tous ensemble comme dans la confusion d'un marché. Lui garde son attitude et continue de se taire.

Tous crient : "Dis un mot ! Réponds !"

Jésus se lève lentement, en appuyant ses mains sur le bord de la table. Il se fait un silence profond. Brûlé par le feu de quatre-vingt pupilles, il ouvre les lèvres, et les autres les ouvrent comme pour aspirer sa réponse, et la réponse est brève mais nette : "Non."

"Mais comment ? Mais pourquoi ? Tu nous trahis ? Tu trahis ton peuple ! Il renie sa mission ! Il repousse l'ordre de Dieu !..." C'est un vacarme ! Un tumulte ! Les visages deviennent cramoisis, les yeux s'enflamment, les mains semblent menacer... Plutôt que des fidèles, ils semblent des ennemis. Mais c'est ainsi : quand une idée politique domine les cœurs, même ceux qui sont doux deviennent des fauves pour ceux qui s'opposent à leurs idées.

Au tumulte succède un étrange silence. Il semble qu'après avoir épuisé leurs forces ils se sentent épuisés, à bout. Ils se regardent en s'interrogeant, désolés... certains fâchés...

Jésus promène son regard tout autour. Il dit : "Je savais que c'était pour cela que vous me vouliez ici. Et je savais l'inutilité de votre démarche. Chouza peut dire que je l'ai dit à Tarichée. Je suis venu pour vous montrer que je ne crains aucune embûche, parce que ce n'est pas mon heure, et je ne la craindrai pas quand l'heure de l'embûche sera venue pour Moi, car c'est pour cela que je suis venu. Et je suis venu pour vous persuader. Vous, non pas tous, mais plusieurs d'entre vous, êtes de bonne foi. Mais je dois corriger l'erreur dans laquelle, de bonne foi, vous êtes tombés. Vous voyez ?


Je ne vous fais pas de reproches. Je n'en fais à personne, pas même à ceux qui, étant mes disciples fidèles, devraient être conduits par la justice et régler leurs propres passions avec justice. Je ne te fais pas de reproches, juste Timon, mais je te dis qu'au fond de ton amour qui veut m'honorer, il y a encore ton moi qui s'agite et rêve d'un temps meilleur, où tu pourras voir frappés ceux qui te frappèrent. Je ne te fais pas de reproches, Manaën, bien que tu montres que tu as oublié la sagesse et l'exemple tout spirituels que tu avais de Moi, et auparavant du Baptiste, mais je te dis qu'en toi aussi se trouve une racine d'humanité qui renaît après l'incendie de mon amour. Je ne te fais pas de reproches, Eléazar, homme juste tant pour la vieille femme qu'on t'a laissée, juste toujours, mais pas maintenant. Et je ne te fais pas de reproches, Chouza, bien que je devrais le faire parce qu'en toi, plus qu'en tous ceux qui de bonne foi veulent me faire roi, est vivant ton moi. Roi, oui, tu veux que je le sois. Il n'y a pas de piège dans ta parole. Tu ne viens pas pour me prendre en faute, pour me dénoncer au Sanhédrin, au roi, à Rome. Mais plus que par amour - tu crois n'agir que par amour, mais cela n'est pas - plus que par amour, tu agis pour te venger des offenses qui te sont venues du palais royal.

Je suis ton hôte et je devrais taire la vérité sur tes sentiments, mais je suis la Vérité en toutes choses, et je parle pour ton bien. Et il en est ainsi de toi, Joachim de Bozra, et de toi, scribe Jean, et de toi aussi, et de toi, et de toi, et de toi." Il montre celui-ci, celui-là, sans rancœur, mais avec tristesse... et il continue : "Je ne vous fais pas de reproches, car je sais que ce n'est pas vous qui voulez cela, spontanément. C'est l'Embûche, c'est l'Adversaire qui travaille et vous... vous êtes, sans le savoir, vous êtes des instruments entre ses mains. Même l'amour, même de votre amour, ô Timon, ô Manaën, ô Joachim, ô vous qui réellement m'aimez, même de votre vénération, ô vous qui pressentez en Moi le Rabbi parfait, même de cela, lui, le Maudit, se sert pour nuire et me nuire. Mais Moi, je vous dis à vous et à ceux qui n'ont pas vos sentiments, et qui avec des buts qui descendent de plus en plus bas jusqu'à la trahison et au crime voudraient que j'accepte d'être roi, je dis : Non. Mon Royaume n'est pas de ce monde. Venez à Moi, pour que j'établisse mon Royaume en vous, rien d'autre. Et maintenant, laissez-moi aller."

"Non, Seigneur, nous sommes bien décidés. Nous avons déjà mis en mouvement nos richesses, préparé des plans, nous avons décidé de sortir de cette incertitude qui entretient l'inquiétude d'Israël et de laquelle profitent les autres pour lui nuire. On te dresse des embûches, c'est vrai. Tu as des ennemis au Temple lui-même. Moi, l'un des Anciens, je ne le nie pas, mais pour y mettre fin, voilà ce qu'il faut : ton onction. Et nous sommes tout disposés à te la donner. Ce n'est pas la première fois qu'en Israël quelqu'un est ainsi proclamé roi, pour mettre fin aux malheurs de la nation et aux discordes. Il y a ici quelqu'un qui, au nom de Dieu, peut le faire. Laisse-nous faire" dit un des prêtres.

"Non ! Cela ne vous est pas permis. Vous n'en avez pas l'autorité."

"Le Grand Prêtre est le premier à le vouloir, même s'il ne semble pas. Il ne peut plus tolérer la situation actuelle de la domination romaine et le scandale royal."

"Ne mens pas, prêtre. Sur tes lèvres le blasphème est doublement impur. Peut-être tu ne le sais pas et tu te trompes, mais au Temple, on ne le veut pas."

"Tu prends donc pour un. mensonge notre affirmation ?"

"Oui, sinon pour vous tous, pour beaucoup d'entre vous. Ne mentez pas. Je suis la Lumière et j'éclaire les cœurs..."

"Nous, tu peux nous croire" crient les hérodiens.

"Nous n'aimons pas Hérode Antipas ni aucun autre."

"Non. Vous n'aimez que vous-mêmes, c'est vrai, et vous ne pouvez m'aimer. Je vous servirais de levier pour renverser le trône, pour ouvrir le chemin à un pouvoir plus puissant et pour faire supporter au peuple une oppression plus mauvaise. Une tromperie pour Moi, pour le peuple, et pour vous-mêmes. Quand vous auriez anéanti le roi, Rome vous anéantirait tous."

"Seigneur, dans les colonies de la Diaspora, il y a des hommes prêts à s'insurger... Nous les soutenons de nos ressources" disent les prosélytes.

"Et des miennes, et tout l'appui de l'Auranitide et de la Trachonitide" crie l'homme de Bozra. "Je sais ce que je dis. Nos montagnes peuvent nourrir une armée, et à l'abri des embûches, pour les lancer comme un vol d'aigles à ton service."

"La Pérée aussi."

"La Gaulanitide aussi."

"La vallée de Gahas avec Toi !"

"Et avec Toi les rives de la Mer Salée avec les nomades qui nous croient des dieux, si tu consens à t'unir à nous" crie l'essénien et il continue en un verbiage d'exalté qui se perd dans le bruit.

"Les montagnards de la Judée sont de la race des rois courageux."


"Et ceux de la Haute Galilée sont des héros de la trempe de Déborah. Même les femmes, même les enfants sont des héros !"

"Tu nous crois peu nombreux ? Nous sommes des troupes nombreuses. Le peuple est tout entier avec Toi. Tu es le roi de la race de David, le Messie ! C'est le cri sur les lèvres des sages et des ignorants, parce que c'est le cri des cœurs. Tes miracles... tes paroles... Les signes..." C'est une confusion que je ne réussis pas à suivre.

Jésus, comme un rocher bien ferme enveloppé par un tourbillon, ne bouge pas, ne réagit même pas. Il est impassible. Et la ronde des prières, des supplications, des raisons, continue.

"Tu nous déçois ! Pourquoi veux-tu notre ruine ? Tu veux n'agir que par Toi-même ? Tu ne peux. Matthatias Maccabée ne refusa pas l'aide des Assidéens et Judas libéra Israël avec leur aide... Accepte !!!" De temps à autre, les cris s'unissent sur ce mot.

Jésus ne cède pas.

Un des Anciens, très âgé, parlote avec un prêtre et un scribe plus âgés que lui. Ils viennent en avant. Ils imposent le silence. C'est le vieux scribe qui parle, après avoir appelé aussi à lui Eléazar et les deux scribes Jean : "Seigneur, pourquoi ne veux-tu pas ceindre la couronne d'Israël ?"

"Parce qu'elle ne m'appartient pas. Je ne suis pas fils d'un prince hébreu."

"Seigneur, peut-être tu ne le sais pas. Eux deux et moi-même, nous fûmes appelés un jour parce que trois Sages étaient venus pour demander où était Celui qui était né roi des hébreux. Comprends-tu ? "Né roi". On nous réunit, nous les princes des prêtres et des scribes du peuple sur l'ordre d'Hérode le Grand pour répondre à la question. Et avec nous, il y avait Hillel le Juste. Notre réponse fut : "à Bethléem de Juda". Toi, nous le savons, c'est là que tu es né et de grands signes accompagnèrent ta naissance. Parmi tes disciples, il y a des témoins. Peux-tu nier que tu as été adoré comme Roi par les trois Sages ?"

"Je ne le nie pas."

"Peux-tu nier que le miracle te précède, t'accompagne et te suit comme signe du Ciel ?"

"Je ne le nie pas."

"Peux-tu nier que tu es le Messie promis?"

"Je ne le nie pas."

"Et alors, au nom du Dieu vivant, pourquoi veux-tu tromper les espérances d'un peuple ?"

"Je viens pour accomplir les espérances de Dieu."

"Lesquelles ?"


"Celles de la Rédemption du monde, de la formation du Royaume de Dieu. Mon Royaume n'est pas de ce monde. Reprenez vos ressources et vos armes. Ouvrez vos yeux et vos esprits pour lire les Écritures et les Prophètes et pour accueillir ma Vérité, et vous aurez le Royaume de Dieu en vous."

"Non. Les Écritures parlent d'un Roi libérateur."

"De l'esclavage de Satan, du péché, de l'erreur, de la chair, du gentilisme, de l'idolâtrie. Oh ! que vous a fait Satan, ô hébreux, peuple sage, pour vous faire tromper sur les vérités prophétiques ? Que vous fait-il, ô hébreux, mes frères, pour vous rendre si aveugles ? Que, que vous fait-il, ô mes disciples, pour que vous aussi vous ne compreniez plus ? Le plus grand malheur d'un peuple et d'un croyant c'est de tomber dans une fausse interprétation des signes, et ici se produit ce malheur. Des intérêts personnels, des préjugés, des exaltations, un amour mal compris de la patrie, tout sert à créer l'abîme... L'abîme de l'erreur dans lequel un peuple périra en méconnaissant son Roi."

"C'est Toi qui te méconnais."

"C'est vous qui vous méconnaissez, et me méconnaissez. Je ne suis pas un roi humain. Et vous... vous, les trois quarts de vous rassemblés ici, vous le savez et vous voulez mon malheur et non mon bien. Vous le faites par rancœur, non par amour. Je vous pardonne. Je dis à ceux qui ont le cœur droit : "Revenez à vous, ne soyez pas les serviteurs inconscients du mal". Laissez-moi aller. Il n'y a pas autre chose à dire."

Un silence plein de stupeur...

Eléazar dit : "Je ne suis pas ton ennemi. Je croyais bien faire, et je ne suis pas le seul... De bons amis pensent comme moi."

"Je le sais. Mais dis-moi, toi, et sois sincère : que dit Gamaliel ?"

"Le rabbi ?... Il dit... Oui, il dit : "Le Très-Haut donnera un signe si lui est son Christ".

"Il a raison. Et Joseph l'Ancien ?"

"Que tu es le Fils de Dieu et que tu régneras en Dieu."

"Joseph est un juste. Et Lazare de Béthanie ?"
"Il souffre... Il parle peu... Mais il dit... que tu régneras seulement quand nos esprits t'accueilleront."

"Lazare est sage. Quand vos esprits m'accueilleront. Pour le moment, vous, même ceux que je croyais des esprits accueillants, vous n'accueillez pas le Roi et le Royaume, et c'est cela qui fait ma douleur."

"En somme, tu refuses ?" crient-ils en grand nombre.


"Vous l'avez dit."

"Tu nous as fait nous compromettre, tu nous fais du tort, tu..." crient d'autres: hérodiens, scribes, pharisiens, sadducéens, prêtres...

Jésus quitte la table et il va vers ce groupe, les yeux flamboyants. Quel regard ! Eux, involontairement, se taisent, se serrent contre le mur... Jésus va vraiment visage contre visage, et il dit, doucement, mais d'une manière incisive qui tranche comme un coup de sabre : "Il est dit : "Malheur à celui qui frappe en cachette son prochain et accepte des cadeaux pour condamner à mort un innocent". Moi, je vous dis : je vous pardonne, mais votre péché est connu du Fils de l'homme. Si je ne vous pardonnais pas, Moi... Pour bien moins, Jéhovah a réduit en cendres plusieurs israélites." Mais il est tellement terrible en le disant, que personne n'ose bouger, et Jésus relève le lourd double rideau et sort dans l'atrium sans que personne n'ose faire un geste.

Ce n'est que lorsque le rideau cesse de remuer, c'est-à-dire après quelques minutes, qu'ils se remettent.

"Il faut le rejoindre... Il faut le retenir..." disent les plus acharnés.

"Il faut se faire pardonner" soupirent les meilleurs, c'est-à-dire Manaën, Timon, des prosélytes, l'homme de Bozra, en somme ceux qui ont le cœur droit.

Ils se pressent hors de la salle. Ils cherchent, ils interrogent les serviteurs : "Le Maître ? Où est-il ?"

Le Maître ? Personne ne l'a vu, pas même ceux qui étaient aux deux portes de l'atrium. Pas de Maître... Avec des torches et des lanternes, ils le cherchent dans l'obscurité du jardin, dans la pièce où il avait reposé. Personne ! Et il n'y a plus son manteau laissé sur le lit, son sac laissé dans l'atrium...

"Il nous a échappé ! C'est un Satan !... Non. Il est Dieu. Il fait ce qu'il veut. Il va nous trahir ! Non. Il nous connaîtra pour ce que nous sommes." Une clameur d'opinions et d'insultes mutuelles. Les bons crient : "Vous nous avez séduits. Traîtres ! Nous devions l'imaginer !" Les mauvais, c'est-à-dire le plus grand nombre, menacent, et après avoir perdu le bouc émissaire contre lequel ils ne peuvent se tourner, les deux partis se tournent contre eux-mêmes...


Et Jésus où est-il ? Moi, je le vois, parce qu'il le veut, très loin, vers le pont à l'embouchure du Jourdain. Il va rapidement comme si le vent le portait, ses cheveux flottent autour de son visage pâle, son vêtement bat comme une voile dans la rapidité de la marche. Puis, quand il est sûr de se trouver à bonne distance, il s'enfonce dans les joncs et il prend la rive orientale. Dès qu'il a trouvé les premiers récifs de la haute falaise, il y monte sans se soucier du manque de lumière qui rend dangereuse l'escalade de la côte escarpée. Il monte, il monte jusqu'à un rocher qui surplombe le lac et où veille un chêne séculaire. Il s'assoit là, un coude sur le genou, il appuie le menton sur la paume de la main, le regard fixé sur l'immensité qui s'embrume, à peine visible par la blancheur de son vêtement et la pâleur de son visage, il reste immobile...

Mais quelqu'un l'a suivi. C'est Jean. Un Jean à peine vêtu, avec seulement son court vêtement de pêcheur, les cheveux raides de quelqu'un qui a été dans l'eau, haletant et pourtant pâle. Il approche doucement de son Jésus. Il semble une ombre qui glisse sur la falaise raboteuse. Il s'arrête à quelque distance, il surveille Jésus... Il ne bouge pas, il semble faire partie du rocher. Sa tunique de couleur sombre le dissimule encore plus, seul le visage, les jambes et les bras nus se voient à peine dans l'ombre de la nuit.

Mais quand, plutôt qu'il ne le voit, il entend pleurer Jésus, alors il ne résiste plus et il s'approche et puis l'appelle : "Maître !"

Jésus l'entend murmurer et lève la tête; prêt à fuir il relève son vêtement.

Mais Jean crie : "Que t'ont-ils fait, Maître, que tu ne reconnais plus Jean ?"

Et Jésus reconnaît son Préféré. Il lui tend les bras et Jean s'y élance et les deux pleurent pour deux douleurs différentes et un unique amour.

Mais ensuite les pleurs se calment et Jésus, le premier, revient à la vision nette des choses. Il se rend compte que Jean est à peine vêtu, avec sa tunique humide, déchaussé, glacé. "Comment donc es-tu ici, dans cet état ! Pourquoi n'es-tu pas avec les autres ?"

"Oh ! ne me gronde pas, Maître. Je ne pouvais rester... Je ne pouvais te laisser aller... J'ai quitté mon vêtement, tout sauf cela, et je me suis jeté à la nage pour revenir à Tarichée et de là par la rive, puis j'ai franchi le pont et puis je t'ai suivi et je suis resté caché dans le fossé près de la maison, prêt à venir à ton aide, au moins pour savoir s'ils t'enlevaient, s'ils te faisaient du mal, et j'ai entendu que l'on se disputait et puis je t'ai vu passer rapidement devant moi. Tu paraissais un ange. Pour te suivre sans te perdre de vue, je suis tombé dans des fossés et des marécages et je suis tout couvert de boue. Je dois avoir taché ton vêtement... Je te regarde depuis que tu es ici... Tu pleurais ?... Que t'ont-ils fait, mon Seigneur ? T'ont-ils insulté ? Frappé ?"


"Non. Ils voulaient me faire roi. Un pauvre roi, Jean ! Et plusieurs voulaient le faire de bonne foi, par un amour vrai, dans une bonne intention... Le plus grand nombre... pour pouvoir me dénoncer et se débarrasser de Moi..."

"Qui sont-ils ?"

"Ne le demande pas."

"Et les autres ?"

"Ne demande pas non plus leurs noms. Tu ne dois pas haïr et tu ne dois pas critiquer... Moi, je pardonne..."

"Maître... Il y avait-il des disciples ?... Dis-moi cela seulement."

"Oui."

"Et des apôtres ?"

"Non, Jean, aucun apôtre."

"Vraiment, Seigneur ?"

"Vraiment, Jean."

"Ah ! Louange à Dieu pour cela... Mais pourquoi pleures-tu encore, Seigneur ? Je suis avec Toi. Moi, je t'aime pour tous. Et même Pierre et André et les autres... Quand ils m'ont vu me jeter dans le lac, ils m'ont traité de fou. Pierre était furieux, et mon frère disait que je voulais mourir dans les remous. Mais ensuite ils ont compris et ils ont crié : "Que Dieu soit avec toi. Va, va !..." Nous t'aimons nous, mais personne comme moi, pauvre enfant."

"Oui, personne comme toi. Tu as froid, Jean ! Viens ici sous mon manteau..."

"Non, à tes pieds, ainsi... Mon Maître ! Pourquoi ne t'aiment-ils pas tous comme le pauvre enfant que je suis ?"

Jésus l'attire sur son cœur en s'assoyant à côté de lui. "Parce qu'ils n'ont pas ton cœur d'enfant..."

"Ils voulaient te faire roi ? Mais ils n'ont pas encore compris que ton Royaume n'est pas de cette Terre ?"

"Ils n'ont pas compris !"

"Sans donner de noms, raconte-moi, Seigneur..."

"Mais tu ne diras pas ce que je t'ai dit ?"

"Si tu ne veux pas, Seigneur, je ne le dirai pas..."

"Tu ne le diras que quand les hommes voudront me présenter comme un ordinaire chef populaire. Un jour cela viendra. Tu seras là et tu diras : "Lui n'a pas été un roi de la Terre parce qu'il ne l'a pas voulu, parce que son Royaume n'était pas de ce monde. Lui était le Fils de Dieu, le Verbe Incarné, et il ne pouvait pas accepter ce qui est terrestre.


Il a voulu venir dans le monde et revêtir une chair pour racheter la chair et les âmes et le monde, mais il n'a pas voulu accepter les pompes du monde et les foyers du péché, et il n'a eu en Lui rien de charnel ni de mondain. La Lumière ne s'est pas enveloppée de ténèbres, l'Infini n'a pas accueilli des choses finies, mais des créatures, limitées par la chair et le péché, il a fait des créatures qui désormais Lui ressembleraient davantage en amenant ceux qui croient en Lui à la vraie royauté et en établissant son Règne dans les cœurs, avant de l'établir dans les Cieux, où il sera complet et éternel avec tous ceux qui seront sauvés". Tu diras cela, Jean, à ceux qui ne voudront voir en Moi qu'un homme, et à ceux qui ne verront en Moi qu'un esprit, à ceux qui nieront que j'ai subi la tentation... et la douleur... Tu diras aux hommes que le Rédempteur a pleuré... et qu'eux, les hommes, ont été rachetés aussi par mes larmes..."

"Oui, Seigneur. Comme tu souffres, Jésus !..."

"Comme je rachète ! Mais toi, tu me consoles de la souffrance. A l'aube, nous allons partir d'ici. Nous trouverons une barque. Me crois-tu si je te dis que nous pouvons aller sans rames ?"

"Je croirais même si tu disais que nous irons sans barque..."

Ils restent enlacés, enveloppés dans le seul manteau de Jésus, et Jean finit par s'endormir dans la tiédeur, fatigué, comme un enfant dans les bras de sa maman.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-156.htm
TOME :7/156



♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Dacapo10
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Sofoyal Dim 6 Avr 2014 - 10:59

Pourquoi suivons nous Jésus et qui croyons nous qu'il est vraiment?
c'est un des enseignements de ce récit.
Il serait dommage qu'il ait à nous dire, comme à ceux qui le pressaient d'être leur roi: Non!
Et qu"il nous laisse plantés là pour aller vers les vrais assoiffés de justice!
Merci Jésus d'avoir résisté à cette tentation et de t'être fait tant d'ennemis par amour pour nous!
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Lun 7 Avr 2014 - 7:04

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Maria_70


Jésus parle du préféré

Jésus dit :

"C'est pour ceux qui ont le cœur droit qu'a été donnée cette page évangélique inconnue et tellement, tellement explicative. Jean, en écrivant après de nombreux lustres son Évangile, fait une brève allusion au fait. [1] Obéissant au désir de son Maître, dont il met en lumière plus que tout autre évangéliste la nature divine, il révèle aux hommes ce détail ignoré, et il le révèle avec cette retenue virginale qui enveloppait toutes ses actions et toutes ses paroles d'une pudeur humble et réservée.

Jean, mon confident pour les faits les plus graves de ma vie, ne s'est jamais pompeusement prévalu de ces faveurs que je lui faisais. Mais, au contraire, lisez attentivement, il semble souffrir de les révéler et dire : "Je dois dire cela parce que c'est une vérité qui exalte mon Seigneur, mais je vous demande pardon de devoir montrer que je suis seul à la connaître" et c'est par des paroles concises qu'il fait allusion au détail connu de lui seul.

Lisez le premier chapitre de son Évangile où il raconte sa rencontre avec Moi : "Jean Baptiste se trouvait de nouveau avec deux de ses disciples... Les deux disciples, ayant entendu ces paroles... André, frère de Simon Pierre, était l'un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean et qui avaient suivi Jésus. Le premier que André rencontra..." [2] Lui ne se nomme pas, au contraire il se cache derrière André qu'il met en lumière.

À Cana, il était avec Moi, et il dit : "Jésus était avec ses disciples... et ses disciples crurent en Lui". C'étaient les autres qui avaient besoin de croire. Lui croyait déjà, mais il ne fait qu'un avec les autres, comme s'il avait besoin de voir des miracles pour croire.

Témoin à la première fois que j'ai chassé les marchands du Temple, à l'entretien avec Nicodème, à l'épisode de la Samaritaine, il ne dit jamais : "J'y étais", mais il garde la ligne de conduite qu'il avait prise à Cana et il dit : "Ses disciples" même quand il était seul ou avec un autre. Et il continue ainsi, sans jamais se nommer, en mettant toujours en avant ses compagnons; comme s'il n'avait pas été le plus fidèle, le toujours fidèle, le parfaitement fidèle.

Rappelez-vous la délicatesse avec laquelle il fait allusion à l'épisode de la Cène, dont il résulte que c'était lui le préféré reconnu comme tel même par les autres, qui ont recours à lui quand ils veulent connaître les secrets du Maître : "Les disciples commencèrent donc à se regarder l'un l'autre, ne sachant pas à qui le Maître faisait allusion. L'un d'eux, le préféré de Jésus, reposait sur sa poitrine. Simon Pierre lui fit signe et il demanda : 'De qui parle-t-il ?' Celui-ci, appuyé comme il était sur la poitrine de Jésus, Lui demanda : 'Qui est-ce donc, Seigneur ?' "
Il ne se nomme pas non plus en tant qu'appelé au Gethsémani avec Pierre et Jacques. Il ne dit pas non plus : "J'ai suivi le Seigneur". Il dit : "Simon Pierre le suivit avec un autre disciple, et cet autre étant connu par le Pontife entra avec Jésus dans l'atrium du Pontife". Sans Jean, je n'aurais pas eu le réconfort de le voir, lui et Pierre, dans les premières heures où je fus arrêté, mais Jean ne s'en vante pas. Un des principaux personnages dans les heures de la Passion, l'unique apôtre qui ne cessa pas d'y être présent, plein d'amour, plein de pitié, héroïquement présent près du Christ, près de la Mère, en face de Jérusalem déchaînée, il tait son nom même dans l'épisode saillant de la Crucifixion et des paroles du Mourant : "Femme, voici ton fils" "Voici ta mère". C'est "le disciple", le sans nom, sans autre nom que celui qui a été sa gloire après avoir été sa vocation : "le disciple".

Devenu le "fils" de la Mère de Dieu, même après cet honneur il ne s'exalte pas et dans la Résurrection il dit encore : "Pierre et l'autre disciple (auxquels Marie de Lazare avait parlé du sépulcre vide) sortirent et allèrent... Ils coururent... mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et il arriva le premier et, s'étant penché, il vit... mais il n'entra pas..." Trait de suave humilité ! Lui, le préféré, le fidèle, il laisse entrer Pierre le premier, Pierre, le chef, bien qu'il eut péché par lâcheté. Il ne le juge pas. C'est son Pontife. Il le secourt même par sa sainteté, car les "chefs" eux-mêmes peuvent avoir besoin, et même ont besoin de leurs sujets pour en être aidés. Combien de sujets sont meilleurs que des "chefs" ! Ne refusez jamais, ô sujets saints, votre pitié aux "chefs" qui fléchissent sous un fardeau qu'ils ne savent pas porter ou qui sont aveuglés et enivrés par la fumée des honneurs. Soyez, ô sujets saints, les Cyrénéens de vos Supérieurs, soyez, sois, ô mon petit Jean, car c'est à toi que je parle pour tous, les "Jean" qui courent en avant et qui guident les "Pierre", et ensuite s'arrêtent pour les laisser entrer par respect pour leur charge, et qui – oh ! chef d’œuvre d'humilité ! - et qui pour ne pas mortifier les "Pierre" qui ne savent pas comprendre et croire, en arrivent à paraître et à laisser croire, qu'ils sont obtus et incrédules eux aussi, comme les "Pierre".

Lisez le dernier épisode sur le lac de Tibériade. C'est encore Jean qui, en répétant l'acte fait d'autres fois, reconnaît le Seigneur dans l'Homme qui est debout sur la rive et, après que l'on eut partagé la nourriture ensemble, dans la demande de Pierre : "Et de celui-ci, qu'en sera-t-il ?" c'est toujours "le disciple", rien de plus.

Pour ce qui le concerne, lui, il s'anéantit. Mais quand il s'agit de dire quelque chose qui fasse resplendir d'une lumière de plus en plus divine le Verbe de Dieu Incarné, voilà que Jean relève les voiles et révèle un secret.

Au sixième chapitre de l'Évangile, il dit : "S'étant aperçu qu'ils voulaient l'enlever pour le faire roi, il s'enfuit de nouveau tout seul sur la montagne". Et il fait connaître aux croyants cette heure du Christ, pour que les croyants sachent que multiples et complexes furent les tentations et les luttes auxquelles on soumit le Christ en ses diverses qualités d'Homme, de Maître, de Messie, de Rédempteur, de Roi, et que les hommes et Satan, l'éternel instigateur des hommes, n'épargnèrent aucune embûche au Christ pour le diminuer, l'abattre, le détruire. Contre l'Homme, contre le Prêtre Éternel, contre le Maître, aussi bien que contre le Seigneur, montèrent à l'assaut les méchancetés sataniques et humaines, larvées de prétextes présentés comme bons. Les passions du citoyen, du patriote, du fils, de l'homme, furent toutes piquées ou essayées pour découvrir le point faible sous lequel on ferait levier.

Oh ! mes enfants, vous qui ne réfléchissez qu'à la tentation du début et à la tentation de la fin. De mes fatigues de Rédempteur ne vous paraissent "fatigues" que les dernières, et douloureuses seules les dernières heures, et amères et décevantes les seules dernières expériences. Mettez-vous pour un instant à ma place. Imaginez que c'est à vous que l'on fait entrevoir la paix avec les compatriotes, leur aide, la possibilité d'accomplir les purifications nécessaires pour rendre saint le Pays aimé, la possibilité de restaurer, de réunir les membres séparés d'Israël, de mettre fin à la douleur, au servage, au sacrilège. Et je ne dis pas de vous mettre à ma place en pensant que l'on vous offre une couronne. Je vous dis seulement d'avoir pour une heure mon cœur d'Homme, et dites-moi: la proposition séduisante, comment vous aurait-elle laissés ? Triomphateurs fidèles à la divine Idée, ou plutôt vaincus ?

En seriez-vous sortis plus que jamais saints et spirituels, ou vous seriez-vous détruits vous-mêmes en adhérant à la tentation ou en cédant aux menaces ? Et avec quel cœur en seriez-vous sortis, après avoir constaté jusqu'à quel point Satan poussait ses armes pour me blesser dans ma mission et dans mes affections, en faisant égarer sur le mauvais chemin mes bons disciples et en me mettant en lutte ouverte avec mes ennemis, désormais démasqués, rendus féroces pour avoir été découverts dans leurs complots ?

Ne restez pas avec le compas et la mesure en mains, avec le microscope et la science humaine, ne restez pas avec des raisonnements pédants de scribes à mesurer, à confronter, à discuter, si Jean a bien parlé, jusqu'à quel point est vrai ceci ou cela. Ne superposez pas la phrase de Jean à l'épisode donné hier pour voir si les circonstances correspondent. Jean ne s'est pas trompé par faiblesse sénile, et le petit Jean ne s'est pas trompé par faiblesse de malade. Ce dernier a dit ce qu'il a vu. Le grand Jean, après de nombreux lustres du fait, a raconté ce qu'il savait et avec un fin enchaînement des lieux et des faits a révélé le secret connu de lui seul de la tentative, non sans malice, de couronnement du Christ.

C'est à Tarichée, après la première multiplication des pains, que prit naissance dans le peuple l'idée de faire du Rabbi de Nazareth le roi d'Israël. Il y avait là Manaën, le scribe et plusieurs autres qui, imparfaits encore dans leurs esprits mais d'un cœur honnête, recueillent l'idée et s'en font les propagateurs pour honorer le Maître, pour mettre fin à la lutte injuste contre Lui. C'était une erreur dans l'interprétation des Écritures, erreur répandue dans tout Israël aveuglé par des rêves de royauté humaine et par l'espoir de sanctifier la Patrie souillée par beaucoup de choses.

Et beaucoup, comme c'était naturel, adhérèrent à l'idée avec simplicité. Un grand nombre feignirent sournoisement d'y adhérer pour me nuire. Ces derniers, unis par leur haine pour Moi, oublièrent les haines de castes qui les avait toujours tenus divisés, et s'allièrent pour me tenter afin de donner une apparence de légalité au crime que déjà ils avaient décidé dans leurs cœurs. Ils espérèrent de ma part une faiblesse, de l'orgueil. Cet orgueil et cette faiblesse, et par suite l'acceptation de la couronne qu'ils m'offraient, auraient justifié les accusations qu'ils voulaient lancer contre Moi. Et ensuite... Et ensuite ils s'en seraient servi pour donner la paix à leurs esprits sournois et pris de remords, parce qu'ils se seraient dit, en espérant de pouvoir le croire : "C'est Rome, pas nous, qui a puni l'agitateur Nazaréen". L'élimination légale de leur Ennemi, tel était pour eux leur Sauveur...

Voici les raisons de cette tentative de proclamation. Voici la clef des haines plus fortes qui s'ensuivirent. Voici, enfin, la profonde leçon du Christ. La comprenez-vous ? C'est une leçon d'humilité, de justice, d'obéissance, de courage, de prudence, de fidélité, de pardon, de patience, de vigilance, de résignation, envers Dieu, envers ma propre mission, envers mes amis, envers les rêveurs, envers mes ennemis, envers Satan, envers les hommes dont il se servait pour me tenter, envers les choses, envers les idées. Tout doit être contemplé, accepté ou repoussé, aimé ou non, en regardant la sainte fin de l'homme : le Ciel, la Volonté de Dieu.

Petit Jean, telle a été une des heures de Satan pour Moi. Comme le Christ les a eues, ainsi les ont les petits "Christ". Il faut les subir et les surmonter sans orgueil et sans découragement. Elles ne sont pas sans but, sans un but qui est bon. Ne crains pas, cependant. Dieu, pendant ces heures, n'abandonne pas mais secours celui qui est fidèle. Et ensuite descend l'Amour pour faire des fidèles des rois. Et, en outre encore, une fois finie l'heure de la Terre, les fidèles montent au Royaume, dans la paix pour toujours, victorieux pour toujours...

Ma paix, petit Jean, couronné d'épines. Ma paix..."

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-157.htm
TOME : 7 /157
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus




♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Jasus_51
Jésus et Ses Apôtres
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Sofoyal Lun 7 Avr 2014 - 22:06

Que Dieu , Notre Père fasse de nous par son Verbe agissant, Son CHRIST, fasse de nous des petits Jean.
Et que toujours le nom de cet apôtre, tant aimé par Jésus, résonne toujours en nos coeur et sur la terre.
Il reste dans l'Eglise le plus aimé des apôtres même s'il n'en fut pas le chef.
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Message par Maud Mar 8 Avr 2014 - 6:42

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Maria_71


À Bethsaïda et Capharnaüm. Départ pour un nouveau voyage apostolique


"Dirige la barque vers Bethsaïda" commande Jésus qui est avec Jean dans une petite barque, une vraie coquille de noix, au milieu du lac qui s'éclaircit lentement en même temps que la lumière du jour.

Jean obéit sans parler. Un petit vent plutôt énergique tend la petite voile et fait glisser rapidement la barque qui penche même d'un côté, tant est rapide sa marche. La côte orientale court rapidement et la courbe du côté nord du lac devient de plus en plus proche.
"Aborde avant le village. Je veux aller chez Porphyrée sans être vu par d'autres, et toi, rejoins-moi ensuite à l'endroit habituel et attends-moi dans la barque."

"Oui, Maître. Et si quelqu'un me voit ?"

"Retiens-les tous sans dire où je suis. J'aurai vite fait."

Jean remarque sur la plage un point qui est favorable pour l'abordage et il le trouve dans un semblant, un vrai semblant de torrent sableux dans lequel on a enlevé du sable pour quelque besoin, de sorte qu'il forme un petit golfe de quelques mètres mais dans lequel une barque peut accoster au bord qui est à environ cinquante centimètres au-dessus de l'eau.

C'est là qu'il va. La barque frôle légèrement la grève mais réussit à accoster et Jean la tient arrêtée contre le bord en s'agrippant à une racine qui sort du sable. Jésus saute sur la rive. Jean appuie la rame contre le bord et il force pour pousser de nouveau la barque dans le lac. Il y parvient. Il lève son visage qu'éclairé son bon sourire et il dit : "Adieu, Maître."

"Adieu, Jean" et Jésus s'éloigne au milieu des arbres alors que Jean louvoie avec sa petite barque.

Jésus tourne vers l'intérieur, passe à travers les jardins en arrière de Bethsaïda. Il va rapidement pour éviter d'entrer dans le village quand il va s'animer. Il arrive, sans rencontrer personne, à la maison de Pierre et frappe à la porte de la cuisine. Après quelques secondes, la tête de Porphyrée se fait voir hésitante au-dessus du muret du toit. Elle voit et pousse un "Oh !" de stupeur. Elle rassemble avec la main sa splendide chevelure - son unique beauté - toute défaite sur ses épaules, et elle court en bas par le petit escalier, déchaussée comme elle l'est, dans la toilette rapide du matin.

"Seigneur, Toi ! Seul ?"

"Oui, Porphyrée. Où est Margziam ?"

"Il dort. Il dort encore. Il est resté un peu triste, un peu languissant le petit... et je le ménage un peu. C'est l'âge aussi... la croissance... Quand il dort, il ne pense pas et ne pleure pas..."
"Il pleure souvent ?"

"Oui, Maître. Je crois que c'est sa faiblesse actuelle et je cherche à le fortifier... et à le consoler... Mais lui dit : "Je reste seul. Tous ceux que j'aime s'en vont. Quand Jésus ne sera plus là..." et il le dit comme si tu devais nous quitter... Certes... il a eu beaucoup de peines dans sa vie... Mais moi, mais Simon, nous l'aimons... tant, crois-le, Maître."

"Je le sais. Mais son âme devine... Porphyrée, j'ai besoin justement de te parler de ces choses. C'est pour cela que je suis venu, sans Simon, à cette heure. Où devons-nous aller pour que Margziam n'entende pas et que personne ne nous dérange ?"

"Seigneur... Je n'ai que... la chambre nuptiale, ou bien la pièce des filets... Margziam est au-dessus, j'y étais moi aussi car, pour fuir la chaleur, nous sommes allés dormir là-haut..."

"Allons dans la pièce des filets. Elle est plus loin et Margziam n'entendra pas, même s'il s'éveille."

"Viens, Seigneur" et Porphyrée le conduit dans la pièce rustique encombrée de toutes sortes de choses : filets, rames, provisions, de foin pour les brebis, d'un métier à tisser..
.
Porphyrée se hâte de débarrasser une sorte de table appuyée contre le mur et de l'essuyer avec un paquet d'étoupe pour que le Maître s'y assoie.

"Peu importe, femme, je ne suis pas fatigué."

Porphyrée lève ses yeux pleins de douceur sur le visage défait, fatigué de Jésus, et elle semble vouloir Lui dire : "Si, tu l'es." Mais, habituée à se taire, elle ne parle pas.

"Écoute, Porphyrée. Tu es une brave femme et une bonne disciple. Je t'ai beaucoup aimée depuis que je te connais et c'est avec une grande joie que je t'ai accueillie comme disciple et que je t'ai confié l'enfant. Je sais que tu es prudente et vertueuse comme il y en a peu. Et je sais que tu sais te taire, vertu très rare chez les femmes. Pour toutes ces raisons, je suis venu te parler en secret et te confier une chose que personne ne connaît, pas même les apôtres, pas même Simon. Je te la confie parce que je dois te dire comment tu dois te comporter à l'avenir avec Margziam... et avec tout le monde... Je suis sûr que tu contenteras ton Maître pour ce que je te demande et que tu seras prudente comme toujours..."

Porphyrée, qui est devenue vraiment rouge en entendant l'éloge de son Seigneur,
n'acquiesce que de la tête, trop émue - elle si timide et si habituée à être dominée par des volontés autoritaires qui s'imposent à elle sans savoir si elle est disposée à consentir... - trop émue pour dire par des mots qu'elle consent.

"Porphyrée... je ne reviendrai jamais plus par ici, jamais plus jusqu'à ce que tout soit accompli... Tu sais, n'est-ce pas, ce que je dois accomplir ?..."

Porphyrée, à ces mots, a laissé aller ses cheveux qu'elle retenait encore sur la nuque de la main gauche et elle a, plus qu'un cri, un sanglot qu'elle étouffe en portant ses deux mains à son visage, alors qu'elle glisse à genoux en gémissant : "Je le sais, Seigneur, mon Dieu..." et elle pleure d'un pleur silencieux qui ne se manifeste que par les larmes qui dégouttent par terre des doigts appuyés sur le visage.

"Ne pleure pas, Porphyrée. C'est pour cela que je suis venu. Je suis prêt... et ils sont prêts ceux qui, en servant le Mal, serviront le Bien, en vérité, parce qu'ils feront lever l'heure de la Rédemption. Elle pourrait s'accomplir dès maintenant parce que Moi, aussi bien qu'eux, nous sommes préparés... et toute autre heure qui passe, ou tout événement qui surviendra ne seront que... un perfectionnement pour leur crime et... pour mon Sacrifice. Mais même ces heures, nombreuses encore, qui passeront avant cette heure, serviront... Il y a encore quelque chose à accomplir et à dire pour que tout ce qui était à accomplir, en me faisant connaître, soit fait... Mais je ne reviendrai plus ici... Je regarde pour la dernière fois cet endroit... et j'entre pour la dernière fois dans cette maison honnête... Ne pleure pas... Je n'ai pas voulu m'en aller sans te dire adieu et te donner la bénédiction de ton Maître. Je vais emmener Margziam avec Moi.

Je vais l'emmener avec Moi maintenant, en allant vers les confins de la Phénicie, et puis quand je descendrai en Judée pour les Tabernacles. Il ne me manquera pas la possibilité de le renvoyer avant le plein hiver. Pauvre enfant ! Il va jouir de Moi pendant quelque temps. Et puis... Porphyrée, il n'est pas bien que Margziam soit présent à mon heure. Tu ne le laisseras donc pas partir pour la Pâque..."

"Le précepte, Seigneur..."

"Je l'absous du précepte. Je suis le Maître, Porphyrée, et je suis Dieu, tu le sais. Comme Dieu, je puis l'absoudre à l'avance d'une omission qui n'en est même pas une, puisque je la commande pour un motif de justice. L'obéissance à mon ordre est déjà par elle-même une absolution à l'omission du précepte, car l'obéissance à Dieu - et c'est aussi un sacrifice pour Margziam - est toujours supérieure à toute autre chose. Et je suis le Maître. N'est pas un bon Maître celui qui ne sait pas mesurer les possibilités et les réactions de son disciple, et ne sait pas réfléchir aux conséquences qu'un effort supérieur à ce qu'un disciple peut supporter, peut produire en lui. Même en imposant les vertus, il faut être prudent et ne pas demander un maximum que la formation spirituelle et les ressources générales de l'être ne peuvent donner.


En exigeant une vertu ou une maîtrise spirituelle trop forte, par rapport au degré des forces spirituelles, morales et même physiques, atteint par une créature, on peut produire une dispersion des forces déjà accumulées et un brisement de l'être dans ses trois degrés : spirituel, moral, physique. Margziam, pauvre enfant, a déjà trop souffert et a trop connu la brutalité de ses semblables, jusqu'à éprouver de la haine pour eux.


Il ne pourrait supporter ce que sera ma Passion : une mer d'amour douloureux dans laquelle je laverai les péchés du monde, et une mer de haine satanique qui essaiera de submerger tous ceux que j'ai aimés et d'anéantir tout mon travail de Maître. En vérité je te dis que même les plus forts ploieront sous la marée de Satan, du moins pour un court laps de temps... Mais je ne veux pas que Margziam ploie et boive cette eau désolante... C'est un innocent... et il m'est cher... J'ai pitié, grande pitié, de celui qui a déjà souffert plus que ses forces ne le lui permettaient... J'ai rappelé dans l'au-delà l'esprit de Jean d'Endor..."

"Il est mort Jean ? Oh ! Margziam avait écrit plusieurs rouleaux pour lui... Une autre souffrance pour l'enfant..."

"Moi, je lui parlerai de la mort de Jean... Je disais que je l'ai enlevé de la vie pour le préserver lui aussi du choc de cette heure. Jean aussi avait trop souffert des hommes. Pourquoi réveiller les sentiments assoupis ? Dieu est bon. Il éprouve ses enfants, mais ce n'est pas un expérimentateur imprudent... Oh ! si les hommes savaient en faire autant ! Combien moins de ruines des cœurs, ou même simplement combien moins de bourrasques dangereuses dans les cœurs !... Mais, pour revenir à Margziam, il ne doit pas venir à la prochaine Pâque. Pour le moment, tu ne lui en parleras pas. Quand ce sera le moment, tu lui parleras ainsi : "Le Maître m'a donné l'ordre de ne pas t'envoyer à Jérusalem, et il te promet une récompense singulière si tu Lui obéis". Margziam est bon et il obéira... Porphyrée, c'est cela que je veux de toi : ton silence, ta fidélité, ton amour."

"Tout ce que tu veux, mon Seigneur. Tu honores trop ta pauvre servante... Je ne mérite pas tant... Va en paix, mon Maître et mon Dieu. Je ferai ce que tu veux..." mais la douleur a raison d'elle et elle tombe le visage contre terre - tout d'abord, elle était restée à genoux, reposant sur ses talons, les yeux fixés sur le visage de Jésus - elle tombe à terre, toute couverte du manteau de ses cheveux de jais, et elle éclate en sanglots : "Mais quelle douleur, Maître ! Oh ! quelle douleur ! Qu'est-ce qui finit ! Qu'est-ce qui finit pour le monde ! Pour nous qui t'aimons ! Pour ta servante ! Le Seul ! Le Seul qui m'a vraiment aimée ! qui ne m'a jamais méprisée ! qui n'a pas été autoritaire avec moi ! qui m'a traitée comme les autres, moi si ignorante, si pauvre, si sotte ! Oh ! Margziam et moi, car c'est Margziam qui me l'avait dit le premier, puis nous nous étions tranquillisés...

Tout le monde disait que cela ne pouvait être vrai... Tous : Simon, Nathanaël, Philippe... leurs femmes... et eux savent, eux sont sages... et Simon... hé ! mon Simon, si tu l'as choisi, il doit valoir quelque chose !... et tous ! tous disaient que cela ne peut être... Mais maintenant, c'est Toi qui le dis, c'est Toi qui le dis... et on ne peut douter de ta parole..." Elle est vraiment désolée, et sa douleur est émouvante.

Jésus se penche assez pour lui mettre une main sur la tête : "Ne pleure pas ainsi... Margziam va entendre... Je le sais... Personne n'y croit, personne ne veut arriver à croire... et leur sagesse elle-même et leur amour lui-même sont la cause de leur refus de croire... Mais c'est ainsi... Porphyrée, je m'en vais. Avant de te quitter, je te bénis pour maintenant et pour toujours. Pense toujours que je t'ai aimée et que j'ai été content de ton amour pour Moi. Je ne te dis pas : persévère en lui. Je sais que tu le feras car le souvenir de ton Maître sera toujours ta douceur et tu y trouveras ton refuge. Ta douceur et ta paix, même à l'heure de la mort. Pense à ce moment-là que ton Maître est mort pour t'ouvrir le Paradis et qu'il t'y attend... Allons, lève-toi ! Je vais éveiller Margziam et le retenir. Toi, efface les traces de tes pleurs et puis rejoins-nous. Jean m'attend pour me conduire à Capharnaüm. Si tu as des choses à envoyer à Simon, prépare-les. Rappelle-toi qu'il va avoir besoin de ses vêtements lourds..."

Porphyrée, créature toute soumise et prompte à obéir, baise les pieds de Jésus et elle va se lever, puis une vague d'amour lui fait perdre la tête et, en rougissant vivement, elle prend les deux mains de Jésus et les baise une, deux, dix fois, puis elle se lève et le laisse aller...
Jésus sort, monte sur la terrasse, pénètre sous une sorte de pavillon fait de voiles tendues sur des cordes, sous lequel se trouvent deux couchettes. Margziam dort encore, le visage presque baissé, appuyé sur le petit oreiller. On ne voit qu'une pommette de son visage brun et un bras long et maigre qui sort de sous le drap qui le couvre.

Jésus s'assoit par terre, près du petit lit, et caresse légèrement les mèches dépeignées qui retombent sur la joue pâle du dormeur, qui fait un mouvement sans encore s'éveiller. Jésus répète son geste, et se penche pour déposer un baiser sur le front le visage qui maintenant est découvert. Margziam ouvre les yeux et voit Jésus à côté de lui, penché vers lui. Il a du mal à croire, peut-être pense-t-il qu'il rêve, mais Jésus l'appelle et alors le jeune garçon se dresse et se jette dans les bras de Jésus, s'y réfugie...

"Toi ici, Maître ?"

"Je suis venu te prendre pour t'emmener avec Moi pour quelques mois. Es-tu content ?"
"Oh ! Et Simon ?"

"Il est à Capharnaüm. Moi, je suis venu avec Jean..."

"Il est revenu lui aussi ? Il doit être heureux! Je lui donnerai ce que j'ai écrit."

"Je ne parle pas de Jean d'Endor, mais de Jean de Zébédée. N'es-tu pas content ?"

"Si, je l'aime bien. L'autre aussi... presque davantage..."

"Pourquoi, Margziam ? Jean de Zébédée est si bon."

"Oui, mais l'autre est si malheureux et moi aussi je l'ai été et je le suis encore un peu... Entre gens qui souffrent, on se comprend et on s'aime..."

"Serais-tu content de savoir qu'il ne souffre plus et qu'il est très heureux ?"

"Oui, je le serais. Mais il ne peut être heureux que s'il est avec Toi. Ou bien... Il est peut-être mort, Seigneur ?"

"Il est dans la paix, et il faut en être content, sans égoïsme, car il est mort en juste et parce que maintenant il n'y a plus de séparation entre son esprit et le nôtre. Nous avons un ami de plus qui prie pour nous."

Margziam a deux grosses larmes sur son visage vraiment très amaigri et pâle, mais il murmure : "C'est vrai."

Jésus ne dit rien d'autre à ce sujet, et il ne fait pas d'observations sur l'état physique et moral de Margziam qui est visiblement très affaibli. Mais, au contraire, il dit : "Allons, partons ! J'ai déjà parlé à Porphyrée qui a certainement préparé tes vêtements. Prépare-toi, toi aussi, car Jean nous attend. Nous allons faire une surprise à Simon. N'est-ce pas sa barque qui revient à Capharnaüm ? Il a peut-être péché au retour..."

"Oui, c'est elle. Où allons-nous, Seigneur ?"

"Au nord, et puis en Judée."

"Pour longtemps ?"

"Pour longtemps."

Margziam, réjoui à la pensée de rester avec Jésus, se lève promptement et court se laver au lac; il revient avec les cheveux encore humides, en criant : "J'ai vu Jean, il m'a fait un signe pour me saluer. Il est à l'embouchure, au milieu des roseaux..."

"Allons."

Ils descendent. Porphyrée est en train de finir de fermer deux sacs, et elle explique : "J'ai pensé envoyer plus tard les vêtements lourds, par mon frère, pour les Tabernacles, au Gethsémani. Vous marcherez plus à l'aise, aussi bien toi que ton père" et tout en finissant de lier les courroies, elle montre ce qu'elle a préparé : lait, pain, fruits...

"Nous allons tout prendre et nous mangerons dans la barque. Je veux partir avant qu'il n'y ait trop de monde sur la rive. Adieu, Porphyrée. Que Dieu te bénisse toujours et que la paix des justes soit toujours en toi. Viens, Margziam."...

Ils ont vite fait le court trajet et pendant que Margziam va trouver Jean, Jésus va à la barque, rejoint tout de suite par les deux qui courent à travers les roseaux. Ils sautent dans la barque en appuyant la rame contre le bord pour se mettre en eau profonde.

Le bref parcours est vite accompli, et ils s'arrêtent sur la plage de Capharnaüm, pour attendre la barque de Pierre qui va arriver. L'heure leur permet d'échapper à l'assaut des gens et ils peuvent manger en paix leur pain et leurs fruits, étendus sur le sable, à l'ombre de la barque.
Simon ne connaît pas la petite barque. Aussi, seulement quand il met le pied sur la rive et quand il voit Jésus se dresser de derrière la barque, qu'il le remarque.

"Maître ! et toi, Margziam ! Mais depuis quand ?"

"Depuis tout à l'heure. Je suis passé par Bethsaïda. Fais vite. Il faut partir tout de suite..."
Pierre le regarde et ne dit rien. Lui et ses compagnons déchargent la barque du poisson qu'il a pris, des sacs de vêtements, y compris celui de Jean qui peut finalement s'habiller. Et Simon demande quelque chose à son compagnon, qui lui fait un signe comme pour lui dire :
"Attends..."

Ils vont à la maison. Ils entrent. Les apôtres qui étaient restés accourent.

"Faites vite. On part tout de suite. Prenez tout, car on ne revient pas ici" commande Jésus.

Les apôtres se regardent entre eux, et c'est une mimique de signes entre les deux groupes. Mais ils obéissent. Je crois même qu'ils le font avec empressement pour pouvoir parler entre eux dans les autres pièces...

Jésus reste dans la cuisine avec Margziam et prend congé des propriétaires de la maison, mais il ne leur dit pas : "Je ne reviens plus" et il ne le dit pas non plus à ceux de Capharnaüm qui le voient et le saluent. Il les salue simplement, comme il le fait toutes les fois qu'il s'en va. Il s'arrête seulement à la maison de Jaïre, mais Jaïre n'est pas revenu...

Il rencontre, près de la fontaine, la petite vieille qui habite près de la maison du petit Alphée et il lui dit : "Sous peu, une veuve va venir ici. Elle te cherchera. Elle s'établit ici. Sois une amie pour elle et aimez beaucoup l'enfant et ses frères... Faites-le saintement, en mon nom..."
Il reprend sa marche en disant : "J'aurais voulu saluer tous les enfants..."

"Tu peux le faire, Maître. Pourquoi ne t'es-tu pas reposé ? Tu es bien las. Ton visage est pâle et ton œil fatigué. Cela va te faire mal... Il fait encore chaud et tu n'as certainement pas dormi, ni à Tibériade, ni là-bas chez Chouza..."

"Je ne peux pas, Simon. Je dois aller dans certains endroits et le temps presse..."
Ils sont près de la rive. Jésus appelle les garçons de Pierre et il les salue, en leur donnant l'ordre de reconduire la petite barque dans le village avant Ippo et de la rendre à Saül de Zacharie.

Il prend la route ombragée qui côtoie le fleuve, il la suit jusqu'à une bifurcation dans laquelle il s'engage.

"Où allons-nous, Seigneur ?" demande Simon qui jusqu'alors avait parlé à voix basse avec ses compagnons.

"Chez Jude et Anne, et ensuite à Corozaïn. Je veux saluer mes bons amis..."

Autres coups d’œil des apôtres entre eux et autre murmure à voix basse. Enfin Jacques d'Alphée s'avance et rejoint Jésus qui est tout en avant avec Margziam.

"Frère, nous ne revenons plus par ici, puisque tu dis que tu veux saluer les amis ? Nous désirerions le savoir."

"Certainement que vous y reviendrez, mais dans plusieurs mois."
"Et Toi ?"

Jésus fait un geste évasif... Margziam se retire discrètement et se joint aux autres, c'est-à-dire à tous, sauf Jacques d'Alphée qui est avec Jésus et l'Iscariote qui est seul, en derrière, plutôt sombre et comme nonchalant.

"Frère, que t'est-il arrivé ?" dit Jacques en mettant une main sur l'épaule de Jésus.
"Pourquoi le demandes-tu ?"

"Parce que... Je ne sais pas. Nous nous le demandons tous. Tu nous semblés différent... Tu es venu seul avec Jean... Simon a dit que tu as été l'hôte de Chouza... Tu ne reposes pas... Tu ne salues que peu de gens... Il semble que tu ne veux plus revenir ici... Et ton visage... Nous ne méritons plus de savoir ? Pas même moi... Tu m'aimais... Tu m'as dit des choses que seul je connais..."

"Je t'aime encore, mais je n'ai rien à dire. J'ai perdu un jour de plus que prévu. Je le rattrape."
"Était-il nécessaire d'aller au nord ?"

"Oui, frère."

"Alors... Oh ! tu as souffert, je le sens..."

Jésus enlace son cousin en lui passant un bras derrière les épaules : "Jean d'Endor est mort. Tu le sais ?"

"Simon me l'a dit. pendant que je préparais les vêtements. Et puis ?..."
"Je me suis séparé de ma Mère."

"Et puis ?" Jacques, plus petit que Jésus, le regarde par en dessous, insistant, inquisiteur.

"Et puis je suis content d'être avec toi, avec vous, avec Margziam. Je vais le garder avec moi, quelques mois. Il en a besoin. Il est triste et souffrant. L'as-tu vu ?"

"Oui, mais il ne s'agit pas de cela... Tu ne veux pas le dire, n'importe. Je t'aime bien, même si tu ne me traites pas en ami."

"Jacques, tu es pour Moi plus qu'un ami. Mais mon cœur a besoin de repos..."

"Et donc de ne pas parler de ce qui te fait souffrir. J'ai compris. C'est Judas qui t'afflige ?"
"Qui? Ton frère ?"

"Non, l'autre."

"Pourquoi cette question ?"

"Je ne sais. Pendant que tu étais absent, un envoyé de nous ne savons pas qui a cherché Judas plusieurs fois. Lui l'a toujours repoussé, mais..."

"Pour vous tout acte de Judas est toujours un crime. Pourquoi manquer à la charité ?..."

"C'est qu'il est tellement torve, troublé. Il fuit ses compagnons. Il est nonchalant..."

"Laisse-le faire. Depuis plus de deux années qu'il est avec nous, il a toujours été ainsi... Pense aux deux petits vieux, comme ils vont être heureux. Et sais-tu pourquoi je vais là ? Je veux leur recommander le petit menuisier de Corozaïn..."

Ils s'éloignent en parlant. Derrière eux, en groupe, viennent les apôtres qui ont attendu Judas pour ne pas le laisser seul en arrière, bien qu'il soit si visiblement ennuyé que cela n'incite vraiment pas à l'avoir avec soi.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-158.htm
TOME : 7/158


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Message par Maud Mer 9 Avr 2014 - 7:18

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Maria_72

Chez Jude et Anne près du lac de Méron

Ils arrivent tout échauffés, bien qu'ils aient marché à travers les vergers touffus dont les branches ploient sous le poids des fruits mûrs. Des vignes nombreuses et magnifiques, arrive l'odeur caractéristique du raisin quand les grappes sont déjà mûres et que les feuilles commencent à se flétrir à l'automne.

On voit arriver d'abord deux paysans qui reviennent des vergers, chargés de paniers de pommes superbes et ils préviennent un serviteur qui fait la commission. Pendant ce temps les deux paysans saluent Jésus et annoncent que "de nombreux disciples se sont arrêtés dans la maison venant des montagnes de la Gaulanitide et de l'Iturée, et se dirigeant vers Jérusalem" et que "leurs maîtres ont décidé d'aller avec eux aux Tabernacles par la Décapole et la Pérée." Mais ils n'ont pas fini de donner les nouvelles que déjà les maîtres, précédés et suivis de nombreux disciples, accourent hors de la maison à la rencontre du Maître.

Parmi les disciples il y a presque tous ceux qui étaient bergers à Bethléem et avec eux il y en a d'autres, comme le premier lépreux guéri et l'estropié miraculé, son ami et d'autres encore, c'est-à-dire ceux de l'au-delà du Jourdain, moins Timon. Je ne vois pas Isaac, ni Étienne, ni Hermas, ni Hermastée, ni Joseph d'Emmaüs, ni non plus Abel de Bethléem, ni Nicolaï d'Antioche, ni Jean d'Ephèse. À eux se mêlent serviteurs et paysans parmi lesquels l'enfant guéri de la paralysie à l'autre vendange et sa mère.

"La paix soit avec vous tous et à cette maison" dit Jésus en levant la main pour bénir.
"Entre, Maître, et repose-toi sous notre toit. La saison est encore chaude pour marcher à ces heures, mais nous allons te donner de quoi te restaurer, et les pièces sont fraîches pour la nuit."

"Je ne vais rester ici que quelques heures. Ce soir, je vais partir. Il y a peu de temps avant les Tabernacles et je dois aller dans plusieurs endroits."

Les maîtres sont déçus, mais n'insistent pas. Ils disent seulement : "Nous espérions que tu nous attendrais. Demain c'est la vendange et la récolte des fruits est déjà commencée. Et après le foulage du raisin, nous serions tous partis avec tes disciples qui sont là. Nous sommes âgés, et les routes sont peu sûres depuis que des bandes de voleurs sont venus, nous ne savons pas d'où, infester cette rive du Jourdain. Ils se cachent dans les montagnes de Rabbath Ammon et de Galaad, le long de la vallée du Jaboc, et ils tombent sur les caravanes. Les légionnaires de Rome leur donnent la chasse... Mais... sont-elles bonnes les rencontres avec eux ? Nous préférons être avec eux. Ce sont tes disciples et Dieu les protège certainement. :
Jésus a un fin sourire, mais il ne dit rien à ce sujet. Il entre dans la maison et apprécie les rafraîchissements que les hôtes offrent aux membres et aux gorges desséchées, et ensuite il écoute les disciples qui racontent le travail qu'ils ont fait sur les montagnes : "Mais avec peu de fruit, Maître. Peu, même à Césarée de Philippe, où pourtant nous n'avons pas été molestés. Mais nous y retournerons avec Toi. Et alors !"

Jésus les regarde, ne les déçoit pas et répond : "En persévérant, vous les convertirez certainement. Dieu aide toujours ses serviteurs."

Et puis Jésus les quitte pour rejoindre la maîtresse de maison qui prépare personnellement les tables et il l'invite à sortir avec Lui parce qu'il doit lui parler. La bonne petite vieille ne se le fait pas dire deux fois et, pour ne pas aller à la chaleur, au dehors, elle conduit Jésus dans une longue pièce, fraîche, au nord.

"Anne, tu dis toujours que tu voudrais me servir de toutes manières..."

"Oui, mon Seigneur, Jude et moi. Mais tu ne recours jamais à nous. C'est grande fête maintenant pour nous parce que tes disciples sont un peu de Toi, et les avoir dans la maison nous semble te servir."

"Ce l'est en effet, car ce qui est fait à un disciple est fait au Maître, et même une seule coupe d'eau ou un pain donné pour secourir quelqu'un qui se fatigue pour Moi trouvera une récompense auprès de Dieu Lui-même. Les disciples prennent soin de l'esprit des fidèles et les fidèles doivent avoir de l'amour pour les disciples et subvenir à leurs besoins en pensant qu'ils ont renoncé à tout, prêts même à renoncer à leur vie pour donner aux fidèles la Voie, la Vie et la Vérité que leur Maître leur a données avec l'ordre de les donner aux fidèles."

"Oh ! Seigneur, permets-moi d'appeler mon Jude. Ta parole est si sainte !..."

"Appelle ton Jude" consent en souriant Jésus. Et la femme sort pour revenir avec son mari, auquel elle est en train de répéter les paroles du Maître.

"Nous, crois-le, nous le ferions volontiers. Mais nous sommes à l'écart de la route et, certainement à cause de cela, tes disciples viennent peu ici" dit le vieillard et on sent son regret d'être ainsi laissé de côté.

"Je leur dirai de venir souvent. Et, en attendant, je vous demande une grâce..."

"Toi ? Mais c'est une grâce pour nous de te servir ! Commande, Seigneur. Nous sommes âgés et nous ne pouvons te suivre comme beaucoup le font, mais nous avons le désir de te servir. Que veux-tu ? Quand bien même ce serait ces vignes et cette maison, si chères parce qu'elles viennent de mon père et parce que c'est ici que sont nés nos enfants, dis-nous si cela t'agrée, si tu les veux nous te les donnons, promets-nous seulement la miséricorde divine sur nos esprits."

"Ne doutez pas qu'elle puisse vous manquer, mais je ne vous demande pas un si grand sacrifice. Écoutez. Je vais en Judée, et l'hiver arrive. À Corozaïn, il y a une veuve avec de nombreux enfants, et l'aîné est un peu plus qu'enfant. Son père était menuisier..."

"Ah ! Le menuisier ! oh ! tout le monde a parlé de ce que tu as fait... Mais Corozaïn ne s'est pas convertie, bien que plus que ta parole ce que tu as fait aurait dû l'obtenir. La mère a travaillé au grain... Mais elle a peu de santé... Nous savons, nous savons."

"Eh bien, je ne vous demande pas d'en faire des oisifs, mais de les aider. Vous trouverez l'occasion de les occuper à ceci ou cela. Pensez à Joseph, et que la juste rétribution soit complétée par votre affectueuse pitié."

"Oh ! Maître ! Si peu ? Moi, je dirais, qu'en dis-tu, ma femme ? Moi, je dirais de prendre les deux fillettes qui glaneront chez nous. La maison est grande et toi, tu es vieille et vieilles sont Marie et Noémi... Pour les petites choses..."

"C'est ce que nous ferons, Jude, en souvenir de notre petite... De l'unique fille, Seigneur... Elle a fleuri trois printemps... et puis... Tant les années passées, mais la douleur est toujours là... Si tu avais été parmi nous elle ne serait pas morte... Je ne l'aurais pas perdue... Une fille c'est toujours un sourire..." La petite vieille est émue et le vieillard soupire.

"Elle n'est pas perdue... Elle vous attend... C'est un esprit innocent et vous soyez certains de le retrouver. Il faut craindre davantage pour les fils qui sont adultes et qui ne sont pas complètement sur les chemins du Seigneur..."

"C'est vrai ! C'est vrai !... Tu sais, Seigneur... Tu sais tout. Dans cette maison si tranquille, il y a cette douleur... Maître, le sacrifice peut obtenir grâce, parfois ?"

"Non pas parfois. Toujours."

"Ah ! c'est doux de t'entendre le dire. Va en paix, Maître. La veuve de Corozaïn sera aidée et tu les trouveras contents au printemps, car si tu les recommandes pour l'hiver, c'est signe que tu ne reviens pas avant le printemps."

"Je ne reviens pas... Je descends en Judée et je ne reviens pas."

"Et il vient aussi en Judée le petit disciple ?"

"Oui, Margziam vient en Judée..."

"Long voyage, Maître. Il est très hâve..."

"Il a perdu son dernier parent. Vous connaissez son histoire... et cette nouvelle douleur l'a affaibli."

"C'est aussi l'âge et la croissance... Mais nous savons... et nous savons aussi le bien qu'il fait. Un petit maître, vraiment un petit maître... Son parent était dans la plaine d'Esdrelon, n'est-ce pas ? Et il est mort là ? Et lui a beaucoup souffert en cet endroit ?"

"Oui, femme. Pourquoi le demandes-tu ?"

"Parce que... Maître, je ne devrais pas le dire à Toi qui es Maître, mais moi, je suis femme et mère, et j'ai pleuré... Je te dis: pourquoi veux-tu l'emmener vers ces lieux ? Laisse-le-moi jusqu'à Jérusalem... Il me semblera descendre encore à la Cité sainte avec nos jeunes enfants... et lui ne se fatiguera pas et ne souffrira pas davantage. Les autres disciples viennent aussi..."

Jésus réfléchit. Il objecte : "Margziam est heureux d'être avec Moi, et Moi avec lui."
"Oui, mais si tu le lui dis, il obéira avec plaisir. Ce ne seront que quelques jours de séparation. Qu'est-ce qu'un peu plus de deux semaines pour qui est si jeune? Il a le temps de jouir de Toi..."

Jésus la regarde, regarde son mari. Tous les deux ignorent qu'il n'est pas long le temps qui reste pour jouir du Sauveur. Mais il ne dit rien. Il ouvre les bras comme pour dire: "Qu'il soit comme vous voulez" et il dit seulement: "Alors, appelez Margziam et Simon."

Le vieil homme sort et revient avec les deux. Simon a le regard inquisiteur. Il semble soupçonner je ne sais quoi. Mais quand il entend le motif, il se calme et dit: "Que Dieu vous récompense! Le fils est très fatigué et, à dire vrai, il me paraissait imprudent de le faire tant marcher..."

"Mais je venais volontiers ! J'étais avec le Maître, et si le Maître m'emmenait avec Lui, c'était signe que je pouvais aller... Lui fait tout très bien..." et il y a presque des larmes dans la voix de Margziam.

"C'est vrai, Margziam. Mais aussi il faut être condescendant. Ce sont deux bons amis, pour Moi, et pour tous mes amis. Pour Moi, je consens à leur désir et toi..."

"Comme tu veux, mon Maître. Mais à Jérusalem, pourtant..."

"À Jérusalem, tu viens avec Moi" promet Jésus. Et le brave Margziam ne réplique rien.
Ils sortent de la pièce, et Jésus va trouver les disciples qui sont heureux ce cette rencontre inespérée.

Le vieux maître tourne autour du groupe. Jésus le remarque et l'interroge.

"Voilà, je voudrais ta parole. Tu es fatigué, je le vois. Mais avant le repas qui précède le repos, parce que tu vas te reposer au moins jusqu'au soir, ne diras-tu rien ?"

"Je parlerai avant de partir. Ainsi même les serviteurs de la maison et ceux des champs pourront m'entendre. Maintenant ta femme nous appelle, tu le vois ?..."

Et Jésus se lève pour entrer dans la pièce où on a préparé les tables pour les hôtes bénis.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-159.htm
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Message par Maud Jeu 10 Avr 2014 - 7:35

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Maria_73

Jésus dit la Parabole sur la distribution des eaux


Certainement s'est répandue la nouvelle que le Maître est là et qu'il va parler avant le soir. Les alentours de la maison fourmillent de gens qui parlent tout bas, sachant que le Maître se repose et ne voulant pas l'éveiller, ils attendent patiemment sous les arbres qui les défendent du soleil mais pas de la chaleur qui est encore forte. Il n'y a pas de malades, il me semble du moins, mais comme toujours il y a des enfants, et Anne, pour les tenir tranquilles, fait distribuer des fruits.

Mais Jésus ne dort pas longtemps, et le soleil est encore haut sur l'horizon quand il apparaît, écartant le rideau et souriant à la foule. Il est seul. Les apôtres probablement continuent de dormir. Jésus se dirige vers les gens pour aller se placer du côté de la margelle basse d'un puits qui certainement sert pour arroser les arbres de ce verger, parce que de petits canaux partent en éventail du puits pour s'en aller ensuite à travers les arbres. Il s'assoit sur la margelle basse, et aussitôt il se met à parler.

"Écoutez cette parabole.

Un riche seigneur avait beaucoup de gens, qui dépendaient de lui, disséminés dans de nombreux endroits de ses possessions. Ces dernières n'étaient pas toutes riches en eau et en terres fertiles. Il y avait aussi des endroits qui souffraient du manque d'eau et plus que les lieux c'étaient les personnes qui souffraient, car si le terrain était cultivé avec des plantes qui résistaient à la sécheresse, les gens souffraient beaucoup de la rareté de l'eau. Le riche seigneur avait au contraire, à l'endroit où il habitait, un lac tout plein d'eau où s'écoulaient des sources souterraines.

Un jour le seigneur se décida à faire un voyage à travers ses possessions. Il vit que certaines, les plus proches du lac, avaient de l'eau en abondance; les autres, éloignées, en étaient privées : ils n'avaient que le peu d'eau que Dieu leur envoyait avec les pluies. Il vit aussi que ceux qui avaient de l'eau en abondance n'étaient pas bons avec leurs frères qui manquaient d'eau et ils lésinaient même une seille [1] d'eau s'excusant par la crainte de rester privés d'eau. Le seigneur réfléchit. Il prit une décision : "Je vais dévier les eaux de mon lac vers les plus proches, et je leur donnerai l'ordre de ne plus refuser l'eau à mes serviteurs éloignés et qui souffrent de la sécheresse du sol".

Il entreprit tout de suite les travaux. Il fit creuser des canaux qui amenaient la bonne eau du lac aux possessions les plus proches où il fit creuser de grandes citernes, de façon que l'eau se réunisse en quantité augmentant ainsi les ressources d'eau qui étaient dans le lieu. De celles-ci, il fit partir des canaux moins importants pour alimenter d'autres citernes plus éloignées. Ensuite il appela ceux qui vivaient dans ces endroits et il leur dit : "Souvenez-vous que ce que j'ai fait, je ne l'ai pas fait pour vous donner le superflu, mais pour favoriser par votre intermédiaire ceux qui manquent même du nécessaire. Soyez donc miséricordieux comme je le suis" et il les congédia.

Il se passa du temps, et le riche seigneur se décida à faire un nouveau voyage à travers toutes ses possessions. Il vit que celles qui étaient les plus proches s'étaient embellies et qu'elles n'étaient pas seulement riches de plantes utiles, mais aussi de plantes ornementales, de bassins, de piscines, de fontaines établis dans leurs maisons un peu partout et dans le voisinage.

"Vous avez fait de ces demeures des maisons de riches" observa le seigneur. "Même moi, je n'ai pas tant de beautés superflues" et il demanda : "Mais les autres viennent ? Leur avez-vous donné abondamment ? Les petits canaux sont-ils alimentés ?"

"Oui, ils ont eu tout ce qu'ils ont demandé. Ils sont même exigeants, ils ne sont jamais contents, ils n'ont ni prudence ni mesure, ils viennent demander à toutes les heures comme si nous étions leurs "serviteurs, et nous devons nous défendre pour protéger ce que nous avons. Ils ne se contentaient plus des canaux et des petites citernes, ils viennent jusqu'aux grandes".

"Et c'est pour cela que vous avez enclos les propriétés et mis en chacune des chiens féroces ?"
"Pour cela, seigneur. Ils entraient sans précautions, ils prétendaient tout nous enlever et abîmaient tout..."

"Mais leur avez-vous réellement donné ? Vous savez que c'est pour eux que j'ai fait cela, et que je vous ai faits intermédiaires entre le lac et leurs terres arides ? Je ne comprends pas... J'avais fait prendre du lac suffisamment pour qu'il y en ait pour tous, mais sans gaspillage".
"Et pourtant, crois bien que nous n'avons jamais refusé l'eau".

Le seigneur se dirigea vers ses possessions plus lointaines. Les grands arbres adaptés à l'aridité du sol étaient verts et feuillus. "Ils ont dit vrai" dit le seigneur en les voyant de loin qui frémissaient au vent. Mais il s'en approcha et vit par dessous le terrain brûlé, presque mortes les herbes que broutaient péniblement des brebis épuisées, envahis par le sable les jardins près des maisons, et puis il vit les premiers cultivateurs, souffrants, l’œil fébrile et humiliés... Ils le regardaient et baissaient la tête en s'éloignant comme s'ils avaient peur.

Étonné de cette attitude, il les appela à lui. Ils s'approchèrent, tremblants. "Que craignez-vous ? Ne suis-je plus votre bon seigneur qui a eu soin de vous et qui par des travaux prévoyants vous a soulagé de la pénurie de l'eau ? Pourquoi ces visages de malades ?

Pourquoi ces terres arides ? Pourquoi les troupeaux sont-ils si petits ? Et pourquoi semblez-vous avoir peur de moi ? Parlez sans crainte, dites à votre seigneur ce qui vous fait souffrir".
Un homme parla au nom de tous. "Seigneur, nous avons eu une grande déception et beaucoup de peine. Tu nous avais promis du secours et nous avons perdu même ce que nous avions auparavant et nous avons perdu l'espoir en toi".

"Comment ? Pourquoi ? N'ai-je pas fait venir l'eau en abondance aux plus proches, en leur donnant l'ordre de vous faire profiter de l'abondance ?"

"C'est ce que tu as dit ? Vraiment ?"

"Bien sûr, certainement. Le sol m'empêchait de faire arriver l'eau jusqu'ici directement, mais avec de la bonne volonté, vous pouviez aller aux petits canaux des citernes, y aller avec des outres et des ânes prendre autant d'eau que vous vouliez. N'aviez-vous pas assez d'ânes et d'outres ? Et n'étais-je pas là pour vous les donner ?"

"Voilà ! Moi, je l'avais dit ! J'ai dit: 'Ce ne peut être le seigneur qui a donné l'ordre de refuser l'eau. Si nous étions allés !"

"Nous avons eu peur. Ils nous disaient que l'eau était une récompense pour eux et que nous étions punis". Et ils racontèrent au bon patron que les fermiers des possessions bénéficiaires leur avaient dit que le seigneur, pour punir les serviteurs des terres arides qui ne savaient pas produire davantage, avait donné l'ordre de mesurer non seulement l'eau des citernes, mais celle des puits primitifs. De cette façon, si auparavant ils en avaient jusqu'à deux cent bâtés par jour pour eux et leurs terres qu'il leur fallait porter péniblement sur un long parcours, ils n'en avaient maintenant que cinquante et, pour avoir cette quantité pour les hommes et pour les animaux, ils devaient aller aux ruisselets voisins des lieux bénis, là où débordait l'eau des jardins et des bains, pour y prendre une eau trouble, et ils mouraient. Ils mouraient de maladie et de soif, et les jardins mouraient et aussi les brebis...

"Oh ! c'en est trop ! Il faut que cela finisse. Prenez votre mobilier et vos animaux et suivez-moi. Vous allez fatiguer un peu, épuisés comme vous l'êtes, mais ensuite ce sera la paix. J'irai lentement, pour permettre à votre faiblesse de me suivre. Je suis un bon maître, un père pour vous, et je pourvois aux besoins de mes enfants". Et il se mit lentement en chemin, suivi de la triste foule de ses serviteurs et de leurs animaux tout heureux cependant du réconfort de l'amour de leur bon maître.

Ils arrivèrent aux terres bien pourvues d'eau. En y arrivant, le maître en prit quelques-uns parmi les plus forts et il leur dit : "Allez en mon nom demander de quoi vous désaltérer".
"Et s'ils lancent les chiens contre nous ?"

"Je suis derrière vous, ne craignez pas. Allez dire que je vous envoie et qu'ils ne ferment pas leurs cœurs à la justice parce que toutes les eaux appartiennent à Dieu, et que les hommes sont frères. Qu'ils ouvrent tout de suite les canaux".

Ils allèrent, et le maître derrière eux. Ils se présentèrent à un portail, et le maître resta caché derrière le mur de clôture. Ils appelèrent. Les fermiers accoururent. "Que voulez-vous ?"
"Ayez miséricorde de nous, nous mourons. Le maître nous envoie avec l'ordre de prendre l'eau qu'il a fait venir pour nous. Il dit que c'est Dieu qui lui l'a donnée; et que lui vous l'a donnée pour nous, car nous sommes frères, et il dit d'ouvrir tout de suite les canaux".
"Ah ! Ah !" dirent en riant les cruels. "Des frères, cette troupe de déguenillés ? Vous mourez ? Tant mieux. Nous prendrons vos terrains, nous y amènerons l'eau. Alors, oui, nous l'amènerons et nous rendrons ces lieux fertiles. L'eau pour vous ? Imbéciles ! L'eau nous appartient".

"Pitié, nous mourons. Ouvrez, c'est l'ordre du maître".

Les fermiers méchants se consultèrent puis ils dirent : "Attendez un moment" et ils s'en allèrent en courant. Puis ils revinrent et ouvrirent, mais ils avaient des chiens et de lourdes matraques... Les pauvres prirent peur. "Entrez, entrez... Vous n'entrez pas maintenant que nous avons ouvert ? Ensuite vous direz que nous n'étions pas généreux..." Un imprudent entra et une grêle de coups de bâtons lui tombèrent dessus, pendant que les chiens détachés s'élançaient sur les autres.

Le maître sortit de derrière le mur. "Que faites-vous, cruels ? Maintenant je vous connais, vous et vos animaux, et je vous frappe" et il lança des flèches contre les chiens et entra ensuite, sévère et courroucé. "C'est ainsi que vous exécutez mes ordres ? C'est pour cela que je vous ai donné ces richesses ? Appelez tous les vôtres, je veux vous parler. Et vous" dit-il en s'adressant aux serviteurs assoiffés, "entrez avec vos femmes et vos enfants, vos brebis et vos ânes, vos pigeons et vos autres animaux, buvez, rafraîchissez-vous et cueillez ces fruits juteux, et vous, petits innocents, courez parmi les fleurs. Profitez-en. La justice est dans le cœur du bon maître et la justice sera pour tous":

Et pendant que les assoiffés couraient aux citernes et se plongeaient dans les piscines, que les bestiaux allaient aux bassins, et que tout était allégresse pour eux, les autres accouraient de tous côtés, craintifs.

Le maître monta sur le bord d'une citerne et il dit : "J'avais fait ces travaux et je vous avais fait dépositaires de mes ordres et de ces trésors, car je vous avais choisis pour être mes ministres. Vous avez échoué dans l'épreuve. Vous paraissiez bons. Vous deviez l'être, car le bien-être devrait rendre bons, reconnaissants envers le bienfaiteur, et je vous avais toujours favorisés en vous donnant la location de ces terres bien arrosées. L'abondance et mon élection vous ont rendus durs, plus arides que les terres que vous avez rendues complètement arides, plus malades que ces assoiffés. Eux en effet, avec l'eau peuvent guérir, alors que vous, avec votre égoïsme, avez brûlé votre esprit qui aura beaucoup de mal à guérir, et c'est bien difficilement que reviendra en vous l'eau de la charité. Maintenant, je vous punis. Allez dans les leurs terres et souffrez ce qu'eux ont souffert".

"Pitié, Seigneur ! Pitié pour nous ! Tu veux donc nous y faire périr ? Tu as moins de pitié pour nous hommes que nous pour les animaux ?"

"Et eux, que sont-ils ? Ne sont-ils pas des hommes vos frères ? Quelle pitié aviez-vous ? Ils vous demandaient de l'eau, vous leur donniez des coups de bâtons et des sarcasmes. Ils vous demandaient ce qui m'appartient et que je vous avais donné, et vous le refusiez en disant que c'était à vous. A qui est l'eau ? Je ne dis même pas moi, que l'eau du lac m'appartient bien que le lac m'appartienne. L'eau appartient à Dieu. Qui de vous a créé une seule goutte de rosée ? Allez !... Et à vous je dis, à vous qui avez souffert: soyez bons. Faites-leur ce que vous auriez voulu qu'il vous soit fait. Ouvrez les canaux qu'eux ont fermés et faites-leur couler l'eau dès que vous le pourrez. Je vous fais mes distributeurs pour ces frères coupables auxquels je laisse la possibilité et le temps de se racheter. Et c'est le Seigneur Très-Haut, plutôt que moi, qui vous confie la richesse de ses eaux pour que vous deveniez la providence de ceux qui en manquent. Si vous savez le faire avec amour et justice, en vous contentant du nécessaire, en donnant le superflu aux malheureux, en étant justes, en n'appelant pas vôtre ce qui est don reçu et plutôt don confié, grande sera votre paix, et l'amour de Dieu et le mien seront toujours avec vous".

La parabole est finie, et tout le monde peut la comprendre. Je vous dis seulement que celui qui est riche est le dépositaire de la richesse que Dieu lui accorde avec l'ordre d'en être le distributeur pour ceux qui souffrent. Réfléchissez à l'honneur que Dieu vous fait en vous appelant à collaborer à l’œuvre de la Providence en faveur des pauvres, des malades, des veuves, des orphelins. Dieu pourrait faire pleuvoir de l'argent, des vêtements, des vivres sur les pas des pauvres. Mais alors il enlèverait au riche de grands mérites : ceux de la charité envers les frères. Tous les riches ne peuvent être savants, mais tous peuvent être bons. Tous les riches ne peuvent soigner les malades, ensevelir les morts, visiter les malades et les prisonniers. Mais tous les riches, ou même simplement ceux qui ne sont pas pauvres, peuvent donner un pain, une gorgée d'eau, un vêtement qu'on ne porte plus, accueillir près du feu celui qui tremble de froid, sous son toit celui qui n'a pas de maison, et qui est sous la pluie ou en plein soleil. Le pauvre, c'est celui qui manque du nécessaire pour vivre. Les autres ne sont pas pauvres, ils ont des moyens limités, mais ils sont toujours riches par rapport à ceux qui meurent de faim, de privations, de froid.

Je m'en vais. Je ne puis faire de bien aux pauvres de ces parages. Et mon cœur souffre en pensant qu'ils perdent un ami... Eh bien, Moi qui vous parle, et vous savez qui je suis, je vous demande d'être la providence des pauvres qui restent sans leur Ami miséricordieux. Faites l'aumône, et aimez-les en mon nom, en souvenir de Moi... Soyez mes continuateurs. Soulagez par cette promesse mon cœur accablé : que dans les pauvres, vous me verrez toujours, et que vous les accueillerez comme les plus vrais représentants du Christ qui est pauvre, qui a voulu être pauvre pour l'amour de ceux qui sont les plus malheureux sur la Terre, et pour expier par ses privations et son poignant amour les prodigalités injustes et les égoïsmes des hommes.

Souvenez-vous ! La charité, la miséricorde est récompensée éternellement. Souvenez-vous ! La charité, la miséricorde est l'absolution des fautes. Dieu pardonne beaucoup à celui qui aime, et l'amour pour les indigents qui ne peuvent rien donner en échange est l'amour le plus méritoire aux yeux de Dieu. Rappelez-vous les paroles que je vous dis jusqu'à la fin de la vie et vous serez sauvés et bienheureux dans le royaume de Dieu.

Que ma bénédiction descende sur ceux qui reçoivent la parole du Seigneur et la font action. "
Les apôtres et Margziam avec les disciples sont sortis tout doucement de la maison pendant qu'il parlait et ils forment un groupe compact derrière les gens. Mais ils s'avancent quand Jésus a fini de parler et recueillent en passant l'obole de ceux qui l'offrent et ils apportent l'argent à Jésus.

Derrière eux s'insinue un homme souffreteux qui a bien pauvre mine. Il avance la tête si penchée que je ne puis voir son visage. Il va aux pieds de Jésus et en se battant la poitrine, il gémit : "J'ai péché, Seigneur, et tu m'as puni. Je l'ai mérité, mais donne-moi au moins ton pardon avant de partir. Aie pitié de Jacob le pécheur ! " Il lève le visage, et je reconnais, plutôt parce qu'il se nomme que par son aspect ravagé, le paysan favorisé une fois, puni une autre fois à cause de sa dureté envers les deux orphelins.

"Mon pardon ! Tu voulais guérir de cela autrefois, et tu t'inquiétais parce que ton grain était abîmé. Eux ont semé pour toi. Es-tu sans pain, par hasard ? "

"J'en ai suffisamment. "

"Et n'est-ce pas peut-être du pardon ? " Jésus est très sévère.

"Non, je voudrais mourir de faim, mais sentir que mon âme est en paix. Avec le peu que j'avais, j'ai essayé de réparer... J'ai prié et pleuré... Mais Toi seul peut pardonner et donner la paix à mon esprit. Seigneur, je ne te demande que le pardon... "

Jésus le regarde fixement... Il lui fait lever le visage, que l'homme a baissé, et il le sonde de ses yeux splendides en restant un peu penché sur lui... Puis il dit : "Va, tu auras ou n'auras pas le pardon selon la façon dont tu vivras dans le temps qui te reste. "

"Oh ! mon Seigneur, pas ainsi ! Tu as pardonné à des fautes plus grandes... "

"Ce n'étaient pas des personnes qui avaient reçu des bienfaits comme toi et elles n'avaient pas péché contre des innocents. Le pauvre est toujours sacré, mais plus sacrés que tous l'orphelin et la veuve. Tu ne connais pas la Loi ?... "

L'homme pleure. Il voulait un pardon immédiat.

Jésus résiste : "Tu es descendu deux fois et tu ne t'es pas pressé de remonter... Souviens-toi. Ce que tu t'es permis, toi, homme, Dieu peut se le permettre. Dieu est toujours très bon s'il te dit qu'il ne te refuse pas absolument le pardon, mais le fait dépendre de ta façon de vivre jusqu'à la mort. Va. "

"Bénis-moi, au moins... Pour que j'aie davantage la force d'être juste. "
"J'ai déjà béni. "

"Non, pas ainsi. Bénis-moi en particulier. Tu vois mon cœur... "

Jésus lui met la main sur la tête et lui dit : "J'ai dit. Mais que cette caresse te persuade que si je suis sévère, je ne te hais pas. Mon amour sévère c'est pour te sauver, pour te traiter en ami malheureux, non parce que tu es pauvre, mais parce que tu as été mauvais. Souviens-toi que je t'ai aimé, que j'ai eu compassion de ton esprit, et que ce souvenir te rende désireux de m'avoir pour ami, qui ne soit plus sévère. "

"Quand, Seigneur ? Où te trouverai-je, si tu dis que tu t'en vas ?
"
"Dans mon Royaume. "

"Quel royaume ? Où le fondes-tu ? Moi, j'y viendrai... "

"Mon Royaume sera dans ton cœur si tu le rends bon, et puis il sera au Ciel. Adieu. Je dois partir parce que le soir arrive et je dois bénir ceux que je quitte " et Jésus le congédie, en s'adressant ensuite aux disciples et aux maîtres de la maison qu'il bénit un par un. Puis il reprend la route après avoir donné l'argent à Judas...

Le vert de la campagne l'engloutit alors qu'il marche vers le sud-ouest en direction de Capharnaüm...

"Tu marches trop, Maître ! " s'écrie Pierre. "Nous sommes las. Nous avons déjà fait tant de stades... "

"Sois bon, Simon. Nous allons être en vue de Corozaïn. Vous y entrerez et irez dans les quelques maisons qui nous sont amies et spécialement chez la veuve, et vous direz au petit Joseph que je veux le saluer à l'aube. Vous me le conduirez sur la route qui monte vers Giscala... "

"Mais tu n'entres pas dans Corozaïn? "

"Non, je vais prier sur la montagne. "

"Tu es à bout, tu es pâle. Pourquoi te négliges-tu ? Et pourquoi ne viens-tu pas avec nous ? Pourquoi n'entres-tu pas dans la ville ? " Ils l'accablent de questions. Leur affection est parfois fatigante.

Mais Jésus est patient... et patiemment il répond : "Vous le savez ! Pour Moi l'oraison est repos. Et fatigue d'être parmi les gens quand je n'y suis pas pour guérir ou pour évangéliser. J'irai donc sur la montagne, là où je suis allé d'autres fois. Vous connaissez l'endroit. "
"Sur le sentier qui va chez Joachim ? "

"Oui, vous savez où me trouver. A l'aube, je viendrai à votre rencontre... "
"Et... nous irons vers Giscala ? "

"C'est la bonne route pour aller vers les confins syro-phéniciens. J'ai dit à Afec que j'y serais allé. J'y irai. "

"C'est que... Tu ne te rappelles pas l'autre fois ?"

"Ne crains pas, Simon. Ils ont changé de manière. Pour le moment, ils m'honorent... "

"Oh! Ils t'aiment alors ? "

"Non, ils me haïssent plus qu'avant. Mais ne pouvant pas m'abattre par la force, ils essaient d'y arriver par leurs ruses. Ils essaient de séduire l'Homme... Et pour séduire, ils se servent des honneurs, même s'ils sont faux. Au contraire... Venez tous près de Moi " dit-il ensuite aux autres qui avançaient en groupe, voyant que Jésus parlait avec Pierre en particulier.

Ils se réunissent. Jésus dit : "Je disais à Simon - et je le dis à tous, car je n'ai pas de secret pour mes amis - je disais à Simon que ceux qui sont mes ennemis ont changé de manière pour me nuire, mais qu'ils n'ont pas changé de pensée à mon égard. Aussi, de même qu'auparavant ils se servaient de l'insulte et de la menace, maintenant ils se servent des honneurs. Pour Moi, et sûrement aussi pour vous. Soyez forts et sages. Ne vous laissez pas tromper par des paroles mensongères, par des cadeaux, par des séductions. Rappelez-vous ce que dit le Deutéronome : "Les cadeaux aveuglent les yeux des sages et altèrent les paroles des justes ". Rappelez-vous Samson. Il était nazir de Dieu, depuis sa naissance, dès le sein de sa mère, qui le conçut et le forma dans l'abstinence par l'ordre de l'ange pour qu'il fût un juste juge d'Israël. Mais tant de bien, où finit-il ? Et comment ? Et par qui ? Et pas autrement que par les honneurs et l'argent, et par des femmes payées dans ce but, sa force fut abattue pour faire le jeu des ennemis? Maintenant prenez garde, veillez pour n'être pas surpris par le mensonge et pour ne pas servir les ennemis, même inconsciemment.

Sachez vous garder libres comme les oiseaux qui préfèrent une nourriture frugale et une branche pour se reposer, plutôt que des cages dorées où la nourriture est abondante et où il y a un nid confortable, mais où le caprice des hommes les retient prisonniers. Pensez que vous êtes mes apôtres, donc serviteurs seulement pour Dieu, comme Moi je suis voué seulement à la Volonté du Père. Ils chercheront à vous séduire, peut-être ils l'ont déjà fait, en vous prenant chacun par votre point faible, car les serviteurs du Mal sont rusés, étant instruits par le Malin. Ne croyez pas à leurs paroles : elles ne sont pas sincères. Si elles l'étaient, je vous dirais tout le premier : "Saluons-les comme nos bons frères". Au contraire, il faut se défier de leurs actions et prier pour eux pour qu'ils deviennent bons. Moi, je le fais. Je prie pour vous, pour que vous ne soyez pas trompés par cette nouvelle guerre, et pour eux, pour qu'ils cessent d'ourdir des complots contre le Fils de l'homme et d'offenser Dieu son Père. Et vous, imitez-moi. Priez beaucoup l'Esprit-Saint, qu'il vous donne des lumières pour y voir clair et soyez purs si vous voulez l'avoir pour ami. Moi, avant de vous quitter, je veux vous fortifier. Je vous absous si jusqu'à présent vous avez péché. Je vous absous de tout. Soyez bons à l'avenir. Bons, sages, chastes, humbles et fidèles. Que la grâce de mon absolution vous fortifie... Pourquoi pleures-tu, André ? Et toi, pourquoi te troubles-tu, mon frère ? "

"Parce que cela me semble un adieu..." dit André.

"Et crois-tu que c'est avec si peu de paroles que je vous saluerais ? Ce n'est qu'un conseil pour ces temps. Je vois que vous êtes tous troublés. Cela ne doit pas se produire. Le trouble trouble la paix. La paix doit toujours être en vous. Vous êtes au service de la Paix et elle vous aime tant qu'elle vous a choisis comme ses premiers serviteurs. Elle vous aime. Vous devez donc penser qu'elle vous aidera toujours, même quand vous serez restés seuls. La Paix c'est Dieu. Si vous êtes fidèles à Dieu, Il sera en vous. Et avec Lui en vous, qu'avez-vous à craindre ? Et qui pourra vous séparer de Dieu, si vous ne vous mettez pas dans le cas de le perdre ? Seul le péché sépare de Dieu. Mais le reste : tentations, persécutions, mort, même la mort, ne séparent pas de Dieu. Mais elles unissent davantage à Lui, car toute tentation vaincue vous fait monter d'un degré vers le Ciel, car les persécutions vous obtiennent un redoublement d'amour protecteur de Dieu et la mort d'un saint ou d'un martyr n'est qu'une fusion avec le Seigneur Dieu. En vérité je vous dis que, sauf les fils de perdition, aucun de mes grands disciples ne mourra plus avant que j'aie ouvert les portes des Cieux.

Aucun donc de mes disciples fidèles ne devra attendre l’embrassement de Dieu après être passé de cet exil ténébreux aux lumières de l'autre vie. Je ne vous le dirais pas si ce n'était pas vrai. Vous voyez. Même aujourd'hui vous avez vu quelqu'un qui, après l'égarement, est revenu sur les chemins de la justice. Il ne faudrait pas pécher, mais Dieu est miséricordieux et Il pardonne à celui qui se repent. Et celui qui se repent peut surpasser même celui qui n'a pas péché, si son repentir est absolu et héroïque la vertu qui succède au repentir. Il sera si doux de se trouver là-haut ! Vous voir monter vers Moi et Moi courir à votre rencontre pour vous embrasser, et vous conduire à mon Père en disant : "Voici un des mes bien-aimés. Il m'a toujours aimé et il t'a donc toujours aimé du moment où je lui ai parlé de Toi. Maintenant il est venu. Bénis-le mon Père, et que ta bénédiction soit sa couronne resplendissante". Mes amis... Amis ici, et amis au Ciel. Ne vous semble-t-il pas que tout sacrifice soit léger pour obtenir cette éternelle joie ? Vous êtes rassérénés désormais. Séparons-nous ici. Moi, je monte là-haut et vous soyez bons... Donnons-nous un baiser... "

Et il les embrasse un par un. Judas pleure en l'embrassant. Il a attendu d'être le dernier, lui qui cherche toujours à être le premier, et il reste enlacé à Jésus, Lui donnant plusieurs baisers et Lui murmurant dans les cheveux près de l'oreille : "Prie, prie, prie pour moi... "

Ils se séparent. Jésus va vers la colline et les autres poursuivent jusqu'à Corozaïn qui déjà blanchit dans la verdure des arbres.

*
Source : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-160.htm
TOME : 7/160



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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Ven 11 Avr 2014 - 7:27

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Maria_74


Je n’ai pas de meilleur repos que de dire : J’ai sauvé quelqu’un qui périssait


Jésus dit:

[size=14]"Entre-temps je te dis que l'épisode de mercredi (20-9-1944), si vous faites une œuvre régulière, vous devez le placer un an avant ma mort car il tombe à l'époque de la moisson de ma trente-deuxième année

Des nécessités de réconfort et d'instruction pour toi, mon aimée, et pour d'autres, m'ont contraint à suivre un ordre spécial pour donner les visions et les dictées qui s'y rapportaient.


Mais je vous indiquerai, au moment voulu, comment répartir les épisodes des trois années de vie publique. L'ordre des Évangiles est bon, mais pas parfait comme ordre chronologique. Un observateur attentif le remarque.

Celui qui aurait pu donner l'ordre exact des faits car il est resté avec Moi depuis le commencement de l'évangélisation jusqu'à mon Ascension, ne l'a pas fait. En effet Jean, vrai fils de la Lumière, s'est occupé et préoccupé de faire briller la Lumière à travers son vêtement de Chair aux yeux des hérétiques qui attaquaient la réalité de la Divinité enfermée dans une chair humaine. Le sublime Évangile de Jean a atteint son but surnaturel, mais la chronique de ma vie publique n'en a pas été aidée.

Les trois autres évangélistes se présentent semblables entre eux pour les faits, mais ils altèrent l'ordre du temps, car des trois un seul a été présent à presque toute ma vie publique: Mathieu, et il ne l'avait écrite que quinze ans plus tard, alors que les autres l'ont écrite encore plus tard, et pour en avoir entendu le récit de ma Mère, de Pierre, des autres apôtres et disciples.

Je veux vous guider pour réunir les faits des trois ans, année par année.

Et maintenant, vois et écris: l'épisode suit celui de mercredi (20-9-1944)."

******
Je vois Jésus qui lentement va et vient sur un sentier champêtre éclairé par la lune. C'est la pleine lune, et sa face riante resplendit dans un ciel absolument serein mais, en raison de sa position dans le ciel, où elle se prépare à se coucher, je déduis qu'il doit être plus de minuit.

Jésus marche en réfléchissant et en priant certainement, bien que je n'entende pas de paroles. Mais il ne perd pas de vue les choses qui l'entourent. Une fois il s'arrête pour écouter, souriant, le long chant d'un rossignol énamouré qui exécute toute une mélodie d'arpèges et de trilles et de notes a-solo, bien tenues, si fortes et si prolongées qu'il paraît impossible que cela vienne de ce petit être qui n'est que plumes. Pour ne pas le troubler, même pas par le bruit des sandales sur le gravier du sentier et du vêtement frôlant l'herbe, Jésus s'est arrêté, les bras croisés, le visage levé et souriant. Il va jusqu'à fermer à demi les yeux pour s'appliquer mieux à l'audition, et quand le rossignol termine par un son aigu qui monte, monte, monte par intervalles de tierce (si j'ai bon souvenir) et finit par une note suraiguë, tenue aussi longtemps que le souffle le lui permet, il approuve et applaudit sans mot dire en inclinant deux ou trois fois la tête avec un sourire de satisfaction.

Maintenant, d'autre part, il se penche sur une touffe de chèvrefeuille en fleurs dont les mille et mille calices blancs répandent une odeur pénétrante. Ils ressemblent à des bouches de serpents qui baillent, où tremble la langue des pistils jaunâtres et où brille une trace d'or sur le pétale inférieur. Les fleurs, sous le rayon de lune, paraissent encore plus blanches, comme argentées. Jésus les admire, respire leur parfum et les caresse de la main.


Il revient sur ses pas. L'endroit doit être légèrement élevé car le clair de lune fait voir au sud une partie du lac certainement, car c'est quelque chose qui brille comme du verre éclairé par la lune et qui n'est pas un fleuve ni la mer, étant donné qu'on le voit bordé de collines du côté opposé à celui où se trouve Jésus.

Jésus regarde ce tranquille miroir d'eau paisible dans le calme d'une nuit d'été. Puis il fait un demi-tour sur Lui-même, du sud à l'ouest, et regarde un village qui blanchit, éloigné au maximum de deux kilomètres, plutôt moins que plus. Un beau village. Il s'arrête pour le regarder, et secoue la tête en suivant une pensée qui l'afflige beaucoup.

Il reprend ensuite sa promenade lente et sa prière jusqu'au moment où il s'assoit sur une grosse pierre, au pied d'un arbre très élevé, et prend sa position habituelle : les coudes sur les genoux et les avant-bras en avant, avec les mains jointes pour la prière.

Il reste ainsi un moment et serait resté plus longtemps si un homme, une ombre, ne s'était avancée de la touffe d'arbres vers Lui et ne l'avait appelé : "Maître ?"

Jésus se retourne, car celui qui s'avance arrive par derrière, et il lui dit: "Judas ? Que veux-tu ?"

"Où es-tu, Maître ?"

"Au pied du noyer. Avance." Et Jésus se lève et vient sur le sentier au clair de la lune, pour que Judas puisse le voir.

"Tu es venu, Judas, pour tenir un peu compagnie à ton Maître ?" Maintenant ils sont l'un près de l'autre et Jésus met affectueusement un bras sur l'épaule du disciple. "Ou bien a-t-on besoin de Moi à Corozaïn ?"

"Non, Maître. Aucunement, J'ai eu le désir de venir te trouver."

"Viens alors. Il y a de la place pour tous les deux sur ce rocher."

Ils s'assoient tout près l'un de l'autre. Silence. Judas ne parle pas. Il regarde Jésus. Il lutte.

Jésus veut l'aider. Il le regarde avec douceur, mais avec pénétration. "Quelle belle nuit, Judas ! Regarde comme tout est pur ! Je crois que ne fut pas plus pure la première nuit qui a ri sur la Terre et sur le sommeil d'Adam dans le Paradis terrestre. Sens le parfum de ces fleurs, respire, mais ne les cueille pas. Elles sont si belles et si pures ! Je m'en suis abstenu, Moi aussi, parce que les cueillir, c'est les profaner. Il est toujours mal d'user de violence, pour la plante comme pour l'animal, pour l'animal comme pour l'homme. Pourquoi enlever la vie ? Elle est si belle la vie quand elle est bien employée !...


Et ces fleurs l'emploient bien car elles exhalent leur parfum, réjouissent par leur vue et leur odeur, donnent du miel aux abeilles et aux papillons et leur cédait l'or de leur pistil pour mettre des petites gouttes de topaze sur la perle de leurs ailes, et servent de lit aux nids... Si tu avais été là, il y a un moment, tu aurais entendu un rossignol chanter si doucement la joie de vivre et de louer le Seigneur. Chers oiseaux ! Comme ils sont un exemple pour les hommes ! Ils se contentent de peu, et seulement de ce qui est permis et saint : un grain et un petit ver car c'est le Père Créateur qui le leur à donne. Et s'ils n'en ont pas, ils n'éprouvent pas de colère ou de dépit, mais ils trompent la faim de leur chair par le trop plein de leur cœur qui leur fait chanter les louanges du Seigneur et les joies de l'espérance. Ils sont heureux d'être las pour avoir voleté de l'aube jusqu'au soir pour se faire un nid tiède, douillet, sûr, non par égoïsme, mais par amour de leurs petits.

Et ils chantent de la joie de s'aimer honnêtement, le rossignol pour sa compagne et tous les deux pour leurs oisillons. Les animaux sont toujours heureux car ils n'éprouvent pas de remords dans leurs cœurs qui ne leur reprochent rien. C'est nous qui les rendons malheureux parce que l'homme est méchant, sans respect, dominateur, cruel. Et il ne lui suffit pas de l'être avec ses semblables, sa méchanceté se déverse sur les êtres inférieurs. Plus il a en lui de remords, plus sa conscience le pique, et plus il exerce sa méchanceté sur les autres. Je suis certain que le cavalier qui aujourd'hui éperonnait jusqu'au sang son cheval tout en sueur et tellement fatigué, et le cravachait jusqu'à lui faire dresser le poil sur le cou et sur les flancs et jusque sur ses naseaux et sur ses sombres paupières qui se fermaient douloureusement sur ses yeux si résignés et si doux, que ce cavalier n'avait pas l'âme tranquille : ou bien il allait commettre un crime contre l'honnêteté, ou il en venait." Jésus se tait et pense.

Judas se tait. Il pense lui aussi, puis il parle : "Comme c’est beau, Maître, de t'entendre parler ainsi ! Tout dévient clair aux yeux, à l'esprit, au cœur... et tout redevient facile, même de dire : "Je veux être bon !" Même de te dire... même de te dire... de te dire : "Maître, moi aussi j'ai l'âme troublée ! N'aie pas de dégoût pour moi, Maître, Toi qui aimes celui qui est pur !"

"Oh ! mon Judas ! Moi, du dégoût ? Ami, fils, qu'as-tu qui te trouble ?"

"Garde-moi avec Toi, Maître. Tiens-moi étroitement... J'ai juré d'être bon depuis que tu m'as parlé si doucement. J'ai juré de redevenir le Judas des premiers jours, je te suivais et je t'aimais comme un époux aime son épouse, et je ne rêvais qu'à Toi, trouvant en Toi toute satisfaction. C'est ainsi que je t'aimais Jésus..."


"Je le sais... et c'est pour cela que je t'ai aimé... Mais je t'aime encore, mon pauvre ami blessé..."

"Comment sais-tu que je le suis ? Sais-tu de quoi ?..."

Silence. Jésus regarde Judas d'un œil si doux... Il semble qu'une larme le rende plus large et plus doux en tempérant son éclat : un œil d'enfant innocent et désarmé, qui se donne tout entier dans l'amour.

Judas glisse à ses pieds, le visage sur ses genoux, les bras serrés à ses côtés et il gémit : "Garde-moi avec Toi, Maître... garde-moi... Ma chair crie comme un démon... et, si je cède, voilà que vient tout le mal... Je sais que tu sais et que pourtant tu attends que je le dise... Mais il est difficile de dire, Maître : "J'ai péché"

"Je le sais, ami. C'est pour cela qu'il faudrait bien agir, pour ne pas s'avilir en disant: "J'ai péché ". Mais pourtant, Judas, il y a en cela un grand remède, de devoir faire effort en disant la faute retient de la faire et si elle est accomplie, la peine de s'accuser est déjà une pénitence qui rachète. Si ensuite quelqu'un souffre, non pas tant par orgueil ni par peur du châtiment, mais parce qu'il sait qu'en manquant il a causé de la douleur, alors, c'est Moi qui le dis, la faute disparaît. C'est l'amour qui sauve."

"Moi, je t'aime, Maître, mais je suis si faible... Oh ! Tu ne peux pas m'aimer ! Tu es pur et tu aimes les purs... Tu ne peux pas m'aimer parce que je suis... je suis... Oh ! Jésus, enlève-moi la faim des sens ! Tu sais quel démon il est ?"

"Je le sais. Je ne l'ai pas exaucée, mais je sais quelle voix elle à."

"Le vois-tu ? Le vois-tu ? Tu en as un tel dégoût que seulement a le dire, ton visage est bouleversé... Oh ! Tu ne peux pas me pardonner !"

"Judas. Et tu ne te rappelles pas Marie ? Mathieu ? Ce publicain devenu lépreux [2] ? Cette femme, courtisane romaine [3], à laquelle j'ai prophétisé une place dans le Ciel parce que, après mon pardon, elle aura la force de vivre saintement ?"

"Maître... Maître... Maître… Oh ! quel mal j'ai dans le cœur !... Ce soir j'ai fui... j'ai fui Corozaïn... car si j'étais resté... si j'étais resté... j'étais perdu. Tu sais... c'est comme celui qui boit et en devient malade... Le médecin lui enlève le vin et toute boisson enivrante, et il guérit et reste sain tant qu'il ne ressent pas ce goût... Mais s'il cède, une seule fois, et en sent de nouveau le goût... il lui vient une soif... une soif de cette boisson... telle qu'il n'y résiste plus... et il boit et il boit... et il est de nouveau malade... malade pour toujours… fou... possédé... possédé par son démon... par son démon... Oh ! Jésus, Jésus, Jésus !... N'en parle pas aux autres… Ne le dis pas... J'ai honte devant tous..."


"Mais pas devant Moi."

Judas comprend mal. "C'est vrai ! Pardon ! Je devrais être plus honteux devant Toi que devant tout autre, car tu es parfait..."

"Non, fils. Ce n'est pas cela que je disais. Que ta douleur, ton angoisse, ton humiliation ne te cachent pas la vérité. J'ai dit que tu peux être honteux devant tous, mais pas devant Moi. Un fils n'a pas de peur ni de honte devant un bon père, ni un malade devant un médecin compétent. Et à l'un comme à l'autre, il fait son aveu sans crainte puisque l'un aime et pardonne, l'autre comprend et guérit. Moi, je t'aime et te comprends, aussi je te pardonne et te guéris. Mais dis-moi. Judas. Qu'est-ce qui te livre à ton démon ? Moi ? Tes frères ? Les femmes débauchées ? Non. C'est ta volonté. Maintenant je te pardonne et te guéris... Quelle joie tu m'as donnée, ô mon Judas ! Déjà je jouissais tant de cette nuit sereine, parfumée, que les chants rendaient joyeuse, et j'en louais le Seigneur. Mais maintenant la joie que tu me donnes surpasse ce clair de lune, ces parfums, cette paix, ces chants. Entends-tu ? Le rossignol semble s'y unir pour te dire avec Moi qu'il est heureux de ton bon vouloir, lui, le petit chanteur, si plein de bonne volonté pour faire ce pourquoi il a été créé. Et aussi ce premier vent du matin, qui passe sur les fleurs et les éveille, en faisant glisser dans le creux de leur calice un diamant de rosée pour que la trouvent bientôt le papillon et le rayon de soleil, et que l'un s'en désaltère et que l'autre s'en fasse un miroir minuscule pour son grand éclat. Regarde : la lune va se coucher.

L'aube s'annonce, avec ce chant lointain du coq. Les ténèbres nocturnes et les fantômes de la nuit disparaissent : Vois comme il est passé rapide et doux le temps qui, si tu n'étais pas venu à Moi, serait passé dans le dégoût et le remords ? Viens toujours quand tu as peur de toi. Le propre moi !!! Grand ami, grand tentateur, grand ennemi, et grand juge, Judas ! Et, vois-tu ? Alors qu'il est un ami sincère et fidèle si tu as été bon, il sait être un ami sans sincérité si tu n'es pas bon et, après avoir été pour toi un complice, il s'élève à être un juge inexorable et te torture par ses reproches... Lui est féroce dans ses reproches... pas Moi ! Eh bien, allons, la nuit est passée..."

"Maître, je ne t'ai pas laissé reposer... et aujourd'hui, tu devras tant parler..."


"J'ai reposé dans la joie que tu m'as donnée. Je n'ai pas de leur repos que celui de dire: "Aujourd'hui j'ai sauvé quelqu’un qui périssait". Viens, viens… Descendons à Corozaïn ! Oh ! si cette Ville savait t'imiter, Judas !"

"Maître... que diras-tu à mes compagnons ?"

"Rien s'ils ne demandent pas... S'ils demandent, je dirai que nous avons parlé des miséricordes de Dieu... C'est un vrai sujet, et tellement illimité que la plus longue vie ne suffit pas à le développer. Allons..."

Et ils descendent, grands, d'une beauté différente mais également jeunes, l'un près de l'autre, et ils disparaissent derrière un bouquet d'arbres...

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-161.htm
TOME : 7/161
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Message par Maud Sam 12 Avr 2014 - 7:41

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Maria_75

'Toute chute a sa préparation dans le temps'

Jésus dit :

"C'est un épisode de miséricorde comme ceux de Marie-Magdeleine. Mais si vous faites un livre, il vaudra mieux mettre les événements à la file dans l'ordre chronologique plutôt que par catégories, en vous limitant a dire au début ou dans un renvoi, à quelle catégorie appartient chaque épisode.

*******************

Pourquoi je mets en lumière la figure de Judas ? Plusieurs se le demanderont.
Je réponds. La figure de Judas a été trop déformée au cours des siècles. Et, ces derniers temps, elle a été complètement dénaturée. Dans certaines écoles, on en a fait presque son apothéose comme s'il était l'artisan secondaire et indispensable de la Rédemption.

Beaucoup, ensuite, pensent qu'il a succombé à un assaut imprévu, féroce, du Tentateur. Non. Toute chute a sa préparation dans le temps. Plus la chute est grave, et plus elle est préparée. Les antécédents expliquent le fait. On ne se précipite pas à l'improviste et on ne monte pas de même, ni dans le Bien, ni dans le Mal. Il y a des causes longues et insidieuses pour les descentes, et patientes et saintes pour les montées.

Le drame malheureux de Judas peut vous donner tant d'enseignements pour vous sauver, et connaître la méthode de Dieu et ses miséricordes pour sauver et pardonner ceux qui descendent vers l'Abîme.

On n'arrive pas au délire satanique, où tu as vu Judas se débattre après son Crime, si on n'est pas totalement corrompu par des habitudes d'Enfer recherchées pendant des années avec volupté. Quand quelqu'un accomplit même un crime, mais entraîné par un événement imprévu qui trouble sa raison, il souffre mais il sait expier, car il y a encore des parties de son cœur qui sont indemnes du poison infernal. Au monde qui nie Satan, parce qu'il l'a tellement en lui-même qu'il n'en a plus conscience, qu'il l'a aspiré et qu'il fait partie de son moi, je montre que Satan existe, éternel et immuable dans la méthode qu'il met en œuvre pour faire de vous ses victimes.

Cela suffit pour l'instant. Toi, reste avec ma paix.»

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-162.htm
TOME : 7/162


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Message par Maud Dim 13 Avr 2014 - 7:19

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Maria_76

L'adieu aux fidèles peu nombreux de Corozaïn

Ce n'est pas encore l'aurore quand Jésus se rencontre avec les onze qui ont, au milieu d'eux, le petit menuisier Joseph qui part comme une flèche dès qu'il voit Jésus et se serre à ses genoux avec la simplicité de celui qui est encore enfant. Jésus se penche pour lui déposer un baiser sur le front et puis, le tenant par la main, il va trouver Pierre et les autres.

"La paix à vous. Je ne croyais pas vous trouver déjà ici."

"L'enfant s'est éveillé alors qu'il faisait encore nuit, et il a voulu venir, par crainte d'arriver en retard" explique Pierre.

"La mère sera ici sous peu, avec les autres enfants. Elle veut te saluer" ajoute Jude d'Alphée.
"Et de même la femme qui était toute déformée, la fille d'Isaac [1], la mère d'Élie [2], et d'autres que tu as guéris. Ils nous ont logés...
"
"Et les autres ?"

"Seigneur..."

"Corozaïn garde la dureté de son esprit. Je comprends. N'importe. Le bon grain est semé et il germera un jour... grâce à eux..." et il regarde l'enfant.

"Il sera disciple et il convertira ?"

"Disciple il l'est, n'est-ce pas, Joseph ?"

"Oui. Mais je ne sais pas parler et, pour ce que je sais, ils ne m'écoutent pas."
"N'importe. Tu parleras par ta bonté."

Jésus prend dans ses longues mains le petit visage de l'enfant et il lui parle un peu penché sur le petit visage haut levé.

"Je m'en vais, Joseph. Sois bon, sois travailleur. Pardonne à ceux qui ne vous aiment pas. Sois reconnaissant à ceux qui te font du bien. Pense toujours ceci : qu'en celui qui te rend service, Dieu est présent et, par conséquent, accueille avec respect tout bienfait sans y prétendre, sans dire : "Je resterai à rien faire car il y a quelqu'un qui pense à moi", sans gâcher le secours obtenu. Travaille, car le travail est saint et, toi, enfant, tu es le seul homme dans ta famille. Rappelle-toi qu'aider la mère, c'est l'honorer. Rappelle-toi que c'est un devoir de donner le bon exemple à tes petits frères et de veiller sur l'honneur de tes sœurs. Désire avoir ce qu'il faut, et travaille pour l'avoir, mais n'envie pas le riche et ne désire pas les richesses pour jouir beaucoup.

Rappelle-toi que ton Maître t'a enseigné non seulement la parole de Dieu, mais l'amour du travail, l'humilité et le pardon. Sois toujours bon, Joseph, et nous serons de nouveau ensemble un jour."

"Mais tu ne reviens plus ? Où vas-tu. Seigneur ?"

"Je vais où le veut la Volonté du Père des Cieux. Sa Volonté doit toujours être plus forte que la nôtre, et plus chère pour nous que la nôtre, parce qu'elle est toujours une volonté parfaite. Toi aussi, dans la vie, ne fais pas passer ta volonté avant celle de Dieu. Tous les obéissants se retrouveront au Ciel et ce sera une grande fête alors. Donne-moi un baiser, enfant."
Un baiser ! C'est une infinie de baisers et de larmes que Lui donne l'enfant et c'est ainsi, attaché au cou de Jésus, que le trouve sa mère qui survient au milieu d'une nichée d'enfants, et d'autres personnes très peu nombreuses, sept en tout, de Corozaïn.

"Pourquoi pleure-t-il mon enfant ?" demande la femme après avoir salué le Maître.

"Parce que tout adieu est douloureux. Mais même si nous sommes séparés, nous serons toujours unis si votre cœur continue de m'aimer. Vous savez ce qu'est l'amour pour Moi, et en quoi il consiste : à faire ce que je vous ai enseigné, car relui qui fait ce que quelqu'un lui a enseigné montre qu'il a de l'estime - et l'estime, c'est toujours de l'amour - pour cette personne. Faites donc ce que je vous ai enseigné par la parole et l'exemple, et faites ce que vous enseigneront mes disciples en mon nom. Ne pleurez pas. Le temps passe vite, et bientôt nous serons réunis dans des conditions meilleures. Et aussi ne pleurez pas par égoïsme.

Pensez à ceux nombreux qui encore m'attendent, à ceux nombreux qui devront mourir sans m'avoir vu, à ceux nombreux qui devront m'aimer sans m'avoir jamais connu. Vous vous m'avez eu plus d'une fois et cela a pu vous faciliter la foi et l'espérance de la charité qui existe parmi vous. Eux, par contre, devront avoir une grande foi, une foi aveugle, pour pouvoir arriver à dire : "Lui est vraiment le Fils de Dieu, le Sauveur, et sa parole est véridique". Une grande foi pour pouvoir avoir la grande espérance de la vie éternelle et de l'immédiate possession de Dieu après une vie de justice. Ils devront aimer celui qu'ils n'ont pas connu, celui qu'ils n'ont pas entendu, celui qu'ils n'ont pas vu opérer des prodiges. Et pourtant, ce n'est qu'en aimant ainsi qu'ils auront la Vie éternelle. Vous, bénissez le Seigneur qui vous a comblé de bienfaits en me faisant connaître à vous.

Maintenant, allez. Soyez fidèles à la Loi du Sinaï et à mon commandement nouveau de vous aimer tous comme des frères [3], parce que c'est dans l'amour que se trouve Dieu. Aimer même ceux qui vous haïssent, car Dieu vous a le premier donné l'exemple d'aimer les hommes qui par le péché montrent de la haine à Dieu. Pardonnez toujours comme Dieu a pardonné aux hommes en envoyant son Verbe Rédempteur pour effacer la Faute, motif de rancœur et de séparation. Adieu. Qu'en vous soit ma paix. Gardez dans vos cœurs le souvenir de mes actions, pour les fortifier contre les paroles de ceux qui voudront vous persuader que je ne suis pas votre Sauveur. Conservez ma bénédiction pour avoir la force dans les épreuves de l'avenir."

Jésus étend les mains pour bénir en disant la bénédiction mosaïque sur le petit troupeau prosterné à ses pieds. Puis il se retourne et s'en va..
.
*

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-163.htm
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Jésus et l' enfant
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Message par François_1 Dim 13 Avr 2014 - 23:14

Maud a écrit:Travaille, car le travail est saint
J'ai particulièrement aimé ce passage. Je vais essayer d'y penser en allant au travail chaque jour. C'est encourageant.

Merci Maud de nous partager cette œuvre de Maria Valtorta sans quoi je ne la lirais probablement pas.

Passe une bonne journée!

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Message par Maud Dim 13 Avr 2014 - 23:41


Merci Maud de nous partager cette œuvre de Maria Valtorta sans quoi je ne la lirais probablement pas.

J'en suis très heureuse François  Laughing 
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Message par Maud Lun 14 Avr 2014 - 7:14

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Maria_77



Chez Jude et Anne près du lac de Méron


Ils arrivent tout échauffés, bien qu'ils aient marché à travers les vergers touffus dont les branches ploient sous le poids des fruits mûrs. Des vignes nombreuses et magnifiques, arrive l'odeur caractéristique du raisin quand les grappes sont déjà mûres et que les feuilles commencent à se flétrir à l'automne.

On voit arriver d'abord deux paysans qui reviennent des vergers, chargés de paniers de pommes superbes et ils préviennent un serviteur qui fait la commission. Pendant ce temps les deux paysans saluent Jésus et annoncent que "de nombreux disciples se sont arrêtés dans la maison venant des montagnes de la Gaulanitide et de l'Iturée, et se dirigeant vers Jérusalem" et que "leurs maîtres ont décidé d'aller avec eux aux Tabernacles par la Décapole et la Pérée." Mais ils n'ont pas fini de donner les nouvelles que déjà les maîtres, précédés et suivis de nombreux disciples, accourent hors de la maison à la rencontre du Maître.

Parmi les disciples il y a presque tous ceux qui étaient bergers à Bethléem et avec eux il y en a d'autres, comme le premier lépreux guéri et l'estropié miraculé, son ami et d'autres encore, c'est-à-dire ceux de l'au-delà du Jourdain, moins Timon. Je ne vois pas Isaac, ni Étienne, ni Hermas, ni Hermastée, ni Joseph d'Emmaüs, ni non plus Abel de Bethléem, ni Nicolaï d'Antioche, ni Jean d'Ephèse. À eux se mêlent serviteurs et paysans parmi lesquels l'enfant guéri de la paralysie à l'autre vendange et sa mère.

"La paix soit avec vous tous et à cette maison" dit Jésus en levant la main pour bénir.

"Entre, Maître, et repose-toi sous notre toit. La saison est encore chaude pour marcher à ces heures, mais nous allons te donner de quoi te restaurer, et les pièces sont fraîches pour la nuit."

"Je ne vais rester ici que quelques heures. Ce soir, je vais partir. Il y a peu de temps avant les Tabernacles et je dois aller dans plusieurs endroits."

Les maîtres sont déçus, mais n'insistent pas. Ils disent seulement : "Nous espérions que tu nous attendrais. Demain c'est la vendange et la récolte des fruits est déjà commencée. Et après le foulage du raisin, nous serions tous partis avec tes disciples qui sont là. Nous sommes âgés, et les routes sont peu sûres depuis que des bandes de voleurs sont venus, nous ne savons pas d'où, infester cette rive du Jourdain. Ils se cachent dans les montagnes de Rabbath Ammon et de Galaad, le long de la vallée du Jaboc, et ils tombent sur les caravanes. Les légionnaires de Rome leur donnent la chasse... Mais... sont-elles bonnes les rencontres avec eux ? Nous préférons être avec eux . Ce sont tes disciples et Dieu les protège certainement :

Jésus a un fin sourire, mais il ne dit rien à ce sujet. Il entre dans la maison et apprécie les rafraîchissements que les hôtes offrent aux membres et aux gorges desséchées, et ensuite il écoute les disciples qui racontent le travail qu'ils ont fait sur les montagnes : "Mais avec peu de fruit, Maître. Peu, même à Césarée de Philippe, où pourtant nous n'avons pas été molestés. Mais nous y retournerons avec Toi. Et alors !"

Jésus les regarde, ne les déçoit pas et répond : "En persévérant, vous les convertirez certainement. Dieu aide toujours ses serviteurs."

Et puis Jésus les quitte pour rejoindre la maîtresse de maison qui prépare personnellement les tables et il l'invite à sortir avec Lui parce qu'il doit lui parler. La bonne petite vieille ne se le fait pas dire deux fois et, pour ne pas aller à la chaleur, au dehors, elle conduit Jésus dans une longue pièce, fraîche, au nord.

"Anne, tu dis toujours que tu voudrais me servir de toutes manières..."

"Oui, mon Seigneur, Jude et moi. Mais tu ne recours jamais à nous. C'est grande fête maintenant pour nous parce que tes disciples sont un peu de Toi, et les avoir dans la maison nous semble te servir."

"Ce l'est en effet, car ce qui est fait à un disciple est fait au Maître, et même une seule coupe d'eau ou un pain donné pour secourir quelqu'un qui se fatigue pour Moi trouvera une récompense auprès de Dieu Lui-même. Les disciples prennent soin de l'esprit des fidèles et les fidèles doivent avoir de l'amour pour les disciples et subvenir à leurs besoins en pensant qu'ils ont renoncé à tout, prêts même à renoncer à leur vie pour donner aux fidèles la Voie, la Vie et la Vérité que leur Maître leur a données avec l'ordre de les donner aux fidèles."

"Oh ! Seigneur, permets-moi d'appeler mon Jude. Ta parole est si sainte !..."

"Appelle ton Jude" consent en souriant Jésus. Et la femme sort pour revenir avec son mari, auquel elle est en train de répéter les paroles du Maître.

"Nous, crois-le, nous le ferions volontiers. Mais nous sommes à l'écart de la route et, certainement à cause de cela, tes disciples viennent peu ici" dit le vieillard et on sent son regret d'être ainsi laissé de côté.

"Je leur dirai de venir souvent. Et, en attendant, je vous demande une grâce..."

"Toi ? Mais c'est une grâce pour nous de te servir ! Commande, Seigneur. Nous sommes âgés et nous ne pouvons te suivre comme beaucoup le font, mais nous avons le désir de te servir. Que veux-tu ? Quand bien même ce serait ces vignes et cette maison, si chères parce qu'elles viennent de mon père et parce que c'est ici que sont nés nos enfants, dis-nous si cela t'agrée, si tu les veux nous te les donnons, promets-nous seulement la miséricorde divine sur nos esprits."

"Ne doutez pas qu'elle puisse vous manquer, mais je ne vous demande pas un si grand sacrifice. Écoutez. Je vais en Judée, et l'hiver arrive. À Corozaïn, il y a une veuve avec de nombreux enfants, et l'aîné est un peu plus qu'enfant. Son père était menuisier..."

"Ah ! Le menuisier ! oh ! tout le monde a parlé de ce que tu as fait... Mais Corozaïn ne s'est pas convertie, bien que plus que ta parole ce que tu as fait aurait dû l'obtenir. La mère a travaillé au grain... Mais elle a peu de santé... Nous savons, nous savons."

"Eh bien, je ne vous demande pas d'en faire des oisifs, mais de les aider. Vous trouverez l'occasion de les occuper à ceci ou cela. Pensez à Joseph, et que la juste rétribution soit complétée par votre affectueuse pitié."

"Oh ! Maître ! Si peu ? Moi, je dirais, qu'en dis-tu, ma femme ? Moi, je dirais de prendre les deux fillettes qui glaneront chez nous. La maison est grande et toi, tu es vieille et vieilles sont Marie et Noémi... Pour les petites choses..."

"C'est ce que nous ferons, Jude, en souvenir de notre petite... De l'unique fille, Seigneur... Elle a fleuri trois printemps... et puis... Tant les années passées, mais la douleur est toujours là... Si tu avais été parmi nous elle ne serait pas morte... Je ne l'aurais pas perdue... Une fille c'est toujours un sourire..." La petite vieille est émue et le vieillard soupire.

"Elle n'est pas perdue... Elle vous attend... C'est un esprit innocent et vous soyez certains de le retrouver. Il faut craindre davantage pour les fils qui sont adultes et qui ne sont pas complètement sur les chemins du Seigneur..."

"C'est vrai ! C'est vrai !... Tu sais, Seigneur... Tu sais tout. Dans cette maison si tranquille, il y a cette douleur... Maître, le sacrifice peut obtenir grâce, parfois ?"

"Non pas parfois. Toujours."

"Ah ! c'est doux de t'entendre le dire. Va en paix, Maître. La veuve de Corozaïn sera aidée et tu les trouveras contents au printemps, car si tu les recommandes pour l'hiver, c'est signe que tu ne reviens pas avant le printemps."

"Je ne reviens pas... Je descends en Judée et je ne reviens pas."

"Et il vient aussi en Judée le petit disciple ?"

"Oui, Margziam vient en Judée..."

"Long voyage, Maître. Il est très hâve..."

"Il a perdu son dernier parent. Vous connaissez son histoire... et cette nouvelle douleur l'a affaibli."

"C'est aussi l'âge et la croissance... Mais nous savons... et nous savons aussi le bien qu'il fait. Un petit maître, vraiment un petit maître... Son parent était dans la plaine d'Esdrelon, n'est-ce pas ? Et il est mort là ? Et lui a beaucoup souffert en cet endroit ?"
"Oui, femme. Pourquoi le demandes-tu ?"

"Parce que... Maître, je ne devrais pas le dire à Toi qui es Maître, mais moi, je suis femme et mère, et j'ai pleuré... Je te dis: pourquoi veux-tu l'emmener vers ces lieux ? Laisse-le-moi jusqu'à Jérusalem... Il me semblera descendre encore à la Cité sainte avec nos jeunes enfants... et lui ne se fatiguera pas et ne souffrira pas davantage. Les autres disciples viennent aussi..."

Jésus réfléchit. Il objecte : "Margziam est heureux d'être avec Moi, et Moi avec lui."
"Oui, mais si tu le lui dis, il obéira avec plaisir. Ce ne seront que quelques jours de séparation. Qu'est-ce qu'un peu plus de deux semaines pour qui est si jeune? Il a le temps de jouir de Toi..."

Jésus la regarde, regarde son mari. Tous les deux ignorent qu'il n'est pas long le temps qui reste pour jouir du Sauveur. Mais il ne dit rien. Il ouvre les bras comme pour dire: "Qu'il soit comme vous voulez" et il dit seulement: "Alors, appelez Margziam et Simon."

Le vieil homme sort et revient avec les deux. Simon a le regard inquisiteur. Il semble soupçonner je ne sais quoi. Mais quand il entend le motif, il se calme et dit: "Que Dieu vous récompense! Le fils est très fatigué et, à dire vrai, il me paraissait imprudent de le faire tant marcher..."

"Mais je venais volontiers ! J'étais avec le Maître, et si le Maître m'emmenait avec Lui, c'était signe que je pouvais aller... Lui fait tout très bien..." et il y a presque des larmes dans la voix de Margziam.

"C'est vrai, Margziam. Mais aussi il faut être condescendant. Ce sont deux bons amis, pour Moi, et pour tous mes amis. Pour Moi, je consens à leur désir et toi..."

"Comme tu veux, mon Maître. Mais à Jérusalem, pourtant..."

"À Jérusalem, tu viens avec Moi" promet Jésus. Et le brave Margziam ne réplique rien.
Ils sortent de la pièce, et Jésus va trouver les disciples qui sont heureux ce cette rencontre inespérée.

Le vieux maître tourne autour du groupe. Jésus le remarque et l'interroge.

"Voilà, je voudrais ta parole. Tu es fatigué, je le vois. Mais avant le repas qui précède le repos, parce que tu vas te reposer au moins jusqu'au soir, ne diras-tu rien ?"

"Je parlerai avant de partir. Ainsi même les serviteurs de la maison et ceux des champs pourront m'entendre. Maintenant ta femme nous appelle, tu le vois ?..."

Et Jésus se lève pour entrer dans la pièce où on a préparé les tables pour les hôtes bénis.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-159.htm
TOME : 7/159


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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mar 15 Avr 2014 - 7:33

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Maria_78

Jésus dit la Parabole sur la distribution des eaux


Certainement s'est répandue la nouvelle que le Maître est là et qu'il va parler avant le soir. Les alentours de la maison fourmillent de gens qui parlent tout bas, sachant que le Maître se repose et ne voulant pas l'éveiller, ils attendent patiemment sous les arbres qui les défendent du soleil mais pas de la chaleur qui est encore forte. Il n'y a pas de malades, il me semble du moins, mais comme toujours il y a des enfants, et Anne, pour les tenir tranquilles, fait distribuer des fruits.

Mais Jésus ne dort pas longtemps, et le soleil est encore haut sur l'horizon quand il apparaît, écartant le rideau et souriant à la foule. Il est seul. Les apôtres probablement continuent de dormir. Jésus se dirige vers les gens pour aller se placer du côté de la margelle basse d'un puits qui certainement sert pour arroser les arbres de ce verger, parce que de petits canaux partent en éventail du puits pour s'en aller ensuite à travers les arbres. Il s'assoit sur la margelle basse, et aussitôt il se met à parler.

"Écoutez cette parabole.

Un riche seigneur avait beaucoup de gens, qui dépendaient de lui, disséminés dans de nombreux endroits de ses possessions. Ces dernières n'étaient pas toutes riches en eau et en terres fertiles. Il y avait aussi des endroits qui souffraient du manque d'eau et plus que les lieux c'étaient les personnes qui souffraient, car si le terrain était cultivé avec des plantes qui résistaient à la sécheresse, les gens souffraient beaucoup de la rareté de l'eau. Le riche seigneur avait au contraire, à l'endroit où il habitait, un lac tout plein d'eau où s'écoulaient des sources souterraines.

Un jour le seigneur se décida à faire un voyage à travers ses possessions. Il vit que certaines, les plus proches du lac, avaient de l'eau en abondance; les autres, éloignées, en étaient privées : ils n'avaient que le peu d'eau que Dieu leur envoyait avec les pluies. Il vit aussi que ceux qui avaient de l'eau en abondance n'étaient pas bons avec leurs frères qui manquaient d'eau et ils lésinaient même une seille [1] d'eau s'excusant par la crainte de rester privés d'eau. Le seigneur réfléchit. Il prit une décision : "Je vais dévier les eaux de mon lac vers les plus proches, et je leur donnerai l'ordre de ne plus refuser l'eau à mes serviteurs éloignés et qui souffrent de la sécheresse du sol".

Il entreprit tout de suite les travaux. Il fit creuser des canaux qui amenaient la bonne eau du lac aux possessions les plus proches où il fit creuser de grandes citernes, de façon que l'eau se réunisse en quantité augmentant ainsi les ressources d'eau qui étaient dans le lieu. De celles-ci, il fit partir des canaux moins importants pour alimenter d'autres citernes plus éloignées. Ensuite il appela ceux qui vivaient dans ces endroits et il leur dit : "Souvenez-vous que ce que j'ai fait, je ne l'ai pas fait pour vous donner le superflu, mais pour favoriser par votre intermédiaire ceux qui manquent même du nécessaire. Soyez donc miséricordieux comme je le suis" et il les congédia.

Il se passa du temps, et le riche seigneur se décida à faire un nouveau voyage à travers toutes ses possessions. Il vit que celles qui étaient les plus proches s'étaient embellies et qu'elles n'étaient pas seulement riches de plantes utiles, mais aussi de plantes ornementales, de bassins, de piscines, de fontaines établis dans leurs maisons un peu partout et dans le voisinage.

"Vous avez fait de ces demeures des maisons de riches" observa le seigneur. "Même moi, je n'ai pas tant de beautés superflues" et il demanda : "Mais les autres viennent ? Leur avez-vous donné abondamment ? Les petits canaux sont-ils alimentés ?"

"Oui, ils ont eu tout ce qu'ils ont demandé. Ils sont même exigeants, ils ne sont jamais contents, ils n'ont ni prudence ni mesure, ils viennent demander à toutes les heures comme si nous étions leurs "serviteurs, et nous devons nous défendre pour protéger ce que nous avons. Ils ne se contentaient plus des canaux et des petites citernes, ils viennent jusqu'aux grandes".

"Et c'est pour cela que vous avez enclos les propriétés et mis en chacune des chiens féroces ?"
"Pour cela, seigneur. Ils entraient sans précautions, ils prétendaient tout nous enlever et abîmaient tout..."

"Mais leur avez-vous réellement donné ? Vous savez que c'est pour eux que j'ai fait cela, et que je vous ai faits intermédiaires entre le lac et leurs terres arides ? Je ne comprends pas... J'avais fait prendre du lac suffisamment pour qu'il y en ait pour tous, mais sans gaspillage".
"Et pourtant, crois bien que nous n'avons jamais refusé l'eau".

Le seigneur se dirigea vers ses possessions plus lointaines. Les grands arbres adaptés à l'aridité du sol étaient verts et feuillus. "Ils ont dit vrai" dit le seigneur en les voyant de loin qui frémissaient au vent. Mais il s'en approcha et vit par dessous le terrain brûlé, presque mortes les herbes que broutaient péniblement des brebis épuisées, envahis par le sable les jardins près des maisons, et puis il vit les premiers cultivateurs, souffrants, l’œil fébrile et humiliés... Ils le regardaient et baissaient la tête en s'éloignant comme s'ils avaient peur.
Étonné de cette attitude, il les appela à lui. Ils s'approchèrent, tremblants. "Que craignez-vous ? Ne suis-je plus votre bon seigneur qui a eu soin de vous et qui par des travaux prévoyants vous a soulagé de la pénurie de l'eau ? Pourquoi ces visages de malades ?

Pourquoi ces terres arides ? Pourquoi les troupeaux sont-ils si petits ? Et pourquoi semblez-vous avoir peur de moi ? Parlez sans crainte, dites à votre seigneur ce qui vous fait souffrir".
Un homme parla au nom de tous. "Seigneur, nous avons eu une grande déception et beaucoup de peine. Tu nous avais promis du secours et nous avons perdu même ce que nous avions auparavant et nous avons perdu l'espoir en toi".

"Comment ? Pourquoi ? N'ai-je pas fait venir l'eau en abondance aux plus proches, en leur donnant l'ordre de vous faire profiter de l'abondance ?"

"C'est ce que tu as dit ? Vraiment ?"

"Bien sûr, certainement. Le sol m'empêchait de faire arriver l'eau jusqu'ici directement, mais avec de la bonne volonté, vous pouviez aller aux petits canaux des citernes, y aller avec des outres et des ânes prendre autant d'eau que vous vouliez. N'aviez-vous pas assez d'ânes et d'outres ? Et n'étais-je pas là pour vous les donner ?"

"Voilà ! Moi, je l'avais dit ! J'ai dit: 'Ce ne peut être le seigneur qui a donné l'ordre de refuser l'eau. Si nous étions allés !"

"Nous avons eu peur. Ils nous disaient que l'eau était une récompense pour eux et que nous étions punis". Et ils racontèrent au bon patron que les fermiers des possessions bénéficiaires leur avaient dit que le seigneur, pour punir les serviteurs des terres arides qui ne savaient pas produire davantage, avait donné l'ordre de mesurer non seulement l'eau des citernes, mais celle des puits primitifs. De cette façon, si auparavant ils en avaient jusqu'à deux cent bâtés par jour pour eux et leurs terres qu'il leur fallait porter péniblement sur un long parcours, ils n'en avaient maintenant que cinquante et, pour avoir cette quantité pour les hommes et pour les animaux, ils devaient aller aux ruisselets voisins des lieux bénis, là où débordait l'eau des jardins et des bains, pour y prendre une eau trouble, et ils mouraient. Ils mouraient de maladie et de soif, et les jardins mouraient et aussi les brebis...

"Oh ! c'en est trop ! Il faut que cela finisse. Prenez votre mobilier et vos animaux et suivez-moi. Vous allez fatiguer un peu, épuisés comme vous l'êtes, mais ensuite ce sera la paix. J'irai lentement, pour permettre à votre faiblesse de me suivre. Je suis un bon maître, un père pour vous, et je pourvois aux besoins de mes enfants". Et il se mit lentement en chemin, suivi de la triste foule de ses serviteurs et de leurs animaux tout heureux cependant du réconfort de l'amour de leur bon maître.

Ils arrivèrent aux terres bien pourvues d'eau. En y arrivant, le maître en prit quelques-uns parmi les plus forts et il leur dit : "Allez en mon nom demander de quoi vous désaltérer".
"Et s'ils lancent les chiens contre nous ?"

"Je suis derrière vous, ne craignez pas. Allez dire que je vous envoie et qu'ils ne ferment pas leurs cœurs à la justice parce que toutes les eaux appartiennent à Dieu, et que les hommes sont frères. Qu'ils ouvrent tout de suite les canaux".

Ils allèrent, et le maître derrière eux. Ils se présentèrent à un portail, et le maître resta caché derrière le mur de clôture. Ils appelèrent. Les fermiers accoururent. "Que voulez-vous ?"
"Ayez miséricorde de nous, nous mourons. Le maître nous envoie avec l'ordre de prendre l'eau qu'il a fait venir pour nous. Il dit que c'est Dieu qui lui l'a donnée; et que lui vous l'a donnée pour nous, car nous sommes frères, et il dit d'ouvrir tout de suite les canaux".
"Ah ! Ah !" dirent en riant les cruels. "Des frères, cette troupe de déguenillés ? Vous mourez ? Tant mieux. Nous prendrons vos terrains, nous y amènerons l'eau. Alors, oui, nous l'amènerons et nous rendrons ces lieux fertiles. L'eau pour vous ? Imbéciles ! L'eau nous appartient".

"Pitié, nous mourons. Ouvrez, c'est l'ordre du maître".

Les fermiers méchants se consultèrent puis ils dirent : "Attendez un moment" et ils s'en allèrent en courant. Puis ils revinrent et ouvrirent, mais ils avaient des chiens et de lourdes matraques... Les pauvres prirent peur. "Entrez, entrez... Vous n'entrez pas maintenant que nous avons ouvert ? Ensuite vous direz que nous n'étions pas généreux..." Un imprudent entra et une grêle de coups de bâtons lui tombèrent dessus, pendant que les chiens détachés s'élançaient sur les autres.

Le maître sortit de derrière le mur. "Que faites-vous, cruels ? Maintenant je vous connais, vous et vos animaux, et je vous frappe" et il lança des flèches contre les chiens et entra ensuite, sévère et courroucé. "C'est ainsi que vous exécutez mes ordres ? C'est pour cela que je vous ai donné ces richesses ? Appelez tous les vôtres, je veux vous parler. Et vous" dit-il en s'adressant aux serviteurs assoiffés, "entrez avec vos femmes et vos enfants, vos brebis et vos ânes, vos pigeons et vos autres animaux, buvez, rafraîchissez-vous et cueillez ces fruits juteux, et vous, petits innocents, courez parmi les fleurs. Profitez-en. La justice est dans le cœur du bon maître et la justice sera pour tous":

Et pendant que les assoiffés couraient aux citernes et se plongeaient dans les piscines, que les bestiaux allaient aux bassins, et que tout était allégresse pour eux, les autres accouraient de tous côtés, craintifs.

Le maître monta sur le bord d'une citerne et il dit : "J'avais fait ces travaux et je vous avais fait dépositaires de mes ordres et de ces trésors, car je vous avais choisis pour être mes ministres. Vous avez échoué dans l'épreuve. Vous paraissiez bons. Vous deviez l'être, car le bien-être devrait rendre bons, reconnaissants envers le bienfaiteur, et je vous avais toujours favorisés en vous donnant la location de ces terres bien arrosées. L'abondance et mon élection vous ont rendus durs, plus arides que les terres que vous avez rendues complètement arides, plus malades que ces assoiffés. Eux en effet, avec l'eau peuvent guérir, alors que vous, avec votre égoïsme, avez brûlé votre esprit qui aura beaucoup de mal à guérir, et c'est bien difficilement que reviendra en vous l'eau de la charité. Maintenant, je vous punis. Allez dans les leurs terres et souffrez ce qu'eux ont souffert".

"Pitié, Seigneur ! Pitié pour nous ! Tu veux donc nous y faire périr ? Tu as moins de pitié pour nous hommes que nous pour les animaux ?"

"Et eux, que sont-ils ? Ne sont-ils pas des hommes vos frères ? Quelle pitié aviez-vous ? Ils vous demandaient de l'eau, vous leur donniez des coups de bâtons et des sarcasmes. Ils vous demandaient ce qui m'appartient et que je vous avais donné, et vous le refusiez en disant que c'était à vous. A qui est l'eau ? Je ne dis même pas moi, que l'eau du lac m'appartient bien que le lac m'appartienneL'eau appartient à Dieu. Qui de vous a créé une seule goutte de rosée ? Allez !... Et à vous je dis, à vous qui avez souffert: soyez bons. Faites-leur ce que vous auriez voulu qu'il vous soit fait. Ouvrez les canaux qu'eux ont fermés et faites-leur couler l'eau dès que vous le pourrez. Je vous fais mes distributeurs pour ces frères coupables auxquels je laisse la possibilité et le temps de se racheter.

Et c'est le Seigneur Très-Haut, plutôt que moi, qui vous confie la richesse de ses eaux pour que vous deveniez la providence de ceux qui en manquent. Si vous savez le faire avec amour et justice, en vous contentant du nécessaire, en donnant le superflu aux malheureux, en étant justes, en n'appelant pas vôtre ce qui est don reçu et plutôt don confié, grande sera votre paix, et l'amour de Dieu et le mien seront toujours avec vous".

La parabole est finie, et tout le monde peut la comprendre. Je vous dis seulement que celui qui est riche est le dépositaire de la richesse que Dieu lui accorde avec l'ordre d'en être le distributeur pour ceux qui souffrent. Réfléchissez à l'honneur que Dieu vous fait en vous appelant à collaborer à l’œuvre de la Providence en faveur des pauvres, des malades, des veuves, des orphelins. Dieu pourrait faire pleuvoir de l'argent, des vêtements, des vivres sur les pas des pauvres. Mais alors il enlèverait au riche de grands mérites : ceux de la charité envers les frères.

Tous les riches ne peuvent être savants, mais tous peuvent être bons. Tous les riches ne peuvent soigner les malades, ensevelir les morts, visiter les malades et les prisonniers. Mais tous les riches, ou même simplement ceux qui ne sont pas pauvres, peuvent donner un pain, une gorgée d'eau, un vêtement qu'on ne porte plus, accueillir près du feu celui qui tremble de froid, sous son toit celui qui n'a pas de maison, et qui est sous la pluie ou en plein soleil. Le pauvre, c'est celui qui manque du nécessaire pour vivre. Les autres ne sont pas pauvres, ils ont des moyens limités, mais ils sont toujours riches par rapport à ceux qui meurent de faim, de privations, de froid.

Je m'en vais. Je ne puis faire de bien aux pauvres de ces parages. Et mon cœur souffre en pensant qu'ils perdent un ami... Eh bien, Moi qui vous parle, et vous savez qui je suis, je vous demande d'être la providence des pauvres qui restent sans leur Ami miséricordieux. Faites l'aumône, et aimez-les en mon nom, en souvenir de Moi... Soyez mes continuateurs. Soulagez par cette promesse mon cœur accablé : que dans les pauvres, vous me verrez toujours, et que vous les accueillerez comme les plus vrais représentants du Christ qui est pauvre, qui a voulu être pauvre pour l'amour de ceux qui sont les plus malheureux sur la Terre, et pour expier par ses privations et son poignant amour les prodigalités injustes et les égoïsmes des hommes.

Souvenez-vous ! La charité, la miséricorde est récompensée éternellement. Souvenez-vous ! La charité, la miséricorde est l'absolution des fautes. Dieu pardonne beaucoup à celui qui aime, et l'amour pour les indigents qui ne peuvent rien donner en échange est l'amour le plus méritoire aux yeux de Dieu. Rappelez-vous les paroles que je vous dis jusqu'à la fin de la vie et vous serez sauvés et bienheureux dans le royaume de Dieu.

Que ma bénédiction descende sur ceux qui reçoivent la parole du Seigneur et la font action. "
Les apôtres et Margziam avec les disciples sont sortis tout doucement de la maison pendant qu'il parlait et ils forment un groupe compact derrière les gens. Mais ils s'avancent quand Jésus a fini de parler et recueillent en passant l'obole de ceux qui l'offrent et ils apportent l'argent à Jésus.

Derrière eux s'insinue un homme souffreteux qui a bien pauvre mine. Il avance la tête si penchée que je ne puis voir son visage. Il va aux pieds de Jésus et en se battant la poitrine, il gémit : "J'ai péché, Seigneur, et tu m'as puni. Je l'ai mérité, mais donne-moi au moins ton pardon avant de partir. Aie pitié de Jacob le pécheur ! " Il lève le visage, et je reconnais, plutôt parce qu'il se nomme que par son aspect ravagé, le paysan favorisé une fois, puni une autre fois à cause de sa dureté envers les deux orphelins.

"Mon pardon ! Tu voulais guérir de cela autrefois, et tu t'inquiétais parce que ton grain était abîmé. Eux ont semé pour toi. Es-tu sans pain, par hasard ? "

"J'en ai suffisamment. "

"Et n'est-ce pas peut-être du pardon ? " Jésus est très sévère.

"Non, je voudrais mourir de faim, mais sentir que mon âme est en paix. Avec le peu que j'avais, j'ai essayé de réparer... J'ai prié et pleuré... Mais Toi seul peut pardonner et donner la paix à mon esprit. Seigneur, je ne te demande que le pardon... "

Jésus le regarde fixement... Il lui fait lever le visage, que l'homme a baissé, et il le sonde de ses yeux splendides en restant un peu penché sur lui... Puis il dit : "Va, tu auras ou n'auras pas le pardon selon la façon dont tu vivras dans le temps qui te reste. "

"Oh ! mon Seigneur, pas ainsi ! Tu as pardonné à des fautes plus grandes... "

"Ce n'étaient pas des personnes qui avaient reçu des bienfaits comme toi et elles n'avaient pas péché contre des innocents. Le pauvre est toujours sacré, mais plus sacrés que tous l'orphelin et la veuve. Tu ne connais pas la Loi ?... "

L'homme pleure. Il voulait un pardon immédiat.

Jésus résiste : "Tu es descendu deux fois et tu ne t'es pas pressé de remonter... Souviens-toi. Ce que tu t'es permis, toi, homme, Dieu peut se le permettre. Dieu est toujours très bon s'il te dit qu'il ne te refuse pas absolument le pardon, mais le fait dépendre de ta façon de vivre jusqu'à la mort. Va. "

"Bénis-moi, au moins... Pour que j'aie davantage la force d'être juste. "
"J'ai déjà béni. "

"Non, pas ainsi. Bénis-moi en particulier. Tu vois mon cœur... "

Jésus lui met la main sur la tête et lui dit : "J'ai dit. Mais que cette caresse te persuade que si je suis sévère, je ne te hais pas. Mon amour sévère c'est pour te sauver, pour te traiter en ami malheureux, non parce que tu es pauvre, mais parce que tu as été mauvais. Souviens-toi que je t'ai aimé, que j'ai eu compassion de ton esprit, et que ce souvenir te rende désireux de m'avoir pour ami, qui ne soit plus sévère. "

"Quand, Seigneur ? Où te trouverai-je, si tu dis que tu t'en vas ? "

"Dans mon Royaume. "

"Quel royaume ? Où le fondes-tu ? Moi, j'y viendrai... "

"Mon Royaume sera dans ton cœur si tu le rends bon, et puis il sera au Ciel. Adieu. Je dois partir parce que le soir arrive et je dois bénir ceux que je quitte " et Jésus le congédie, en s'adressant ensuite aux disciples et aux maîtres de la maison qu'il bénit un par un. Puis il reprend la route après avoir donné l'argent à Judas...

Le vert de la campagne l'engloutit alors qu'il marche vers le sud-ouest en direction de Capharnaüm...

"Tu marches trop, Maître ! " s'écrie Pierre. "Nous sommes las. Nous avons déjà fait tant de stades... "

"Sois bon, Simon. Nous allons être en vue de Corozaïn. Vous y entrerez et irez dans les quelques maisons qui nous sont amies et spécialement chez la veuve, et vous direz au petit Joseph que je veux le saluer à l'aube. Vous me le conduirez sur la route qui monte vers Giscala... "

"Mais tu n'entres pas dans Corozaïn? "

"Non, je vais prier sur la montagne. "

"Tu es à bout, tu es pâle. Pourquoi te négliges-tu ? Et pourquoi ne viens-tu pas avec nous ? Pourquoi n'entres-tu pas dans la ville ? " Ils l'accablent de questions. Leur affection est parfois fatigante.

Mais Jésus est patient... et patiemment il répond : "Vous le savez ! Pour Moi l'oraison est repos. Et fatigue d'être parmi les gens quand je n'y suis pas pour guérir ou pour évangéliser. J'irai donc sur la montagne, là où je suis allé d'autres fois. Vous connaissez l'endroit. "

"Sur le sentier qui va chez Joachim ? "

"Oui, vous savez où me trouver. A l'aube, je viendrai à votre rencontre... "

"Et... nous irons vers Giscala ? "

"C'est la bonne route pour aller vers les confins syro-phéniciens. J'ai dit à Afec que j'y serais allé. J'y irai. "

"C'est que... Tu ne te rappelles pas l'autre fois ?

"Ne crains pas, Simon. Ils ont changé de manière. Pour le moment, ils m'honorent... "

"Oh! Ils t'aiment alors ? "

"Non, ils me haïssent plus qu'avant. Mais ne pouvant pas m'abattre par la force, ils essaient d'y arriver par leurs ruses. Ils essaient de séduire l'Homme... Et pour séduire, ils se servent des honneurs, même s'ils sont faux. Au contraire... Venez tous près de Moi " dit-il ensuite aux autres qui avançaient en groupe, voyant que Jésus parlait avec Pierre en particulier.

Ils se réunissent. Jésus dit : "Je disais à Simon - et je le dis à tous, car je n'ai pas de secret pour mes amis - je disais à Simon que ceux qui sont mes ennemis ont changé de manière pour me nuire, mais qu'ils n'ont pas changé de pensée à mon égard. Aussi, de même qu'auparavant ils se servaient de l'insulte et de la menace, maintenant ils se servent des honneurs. Pour Moi, et sûrement aussi pour vous. Soyez forts et sages. Ne vous laissez pas tromper par des paroles mensongères, par des cadeaux, par des séductions. Rappelez-vous ce que dit le Deutéronome : "Les cadeaux aveuglent les yeux des sages et altèrent les paroles des justes "

Rappelez-vous Samson. Il était nazir de Dieu, depuis sa naissance, dès le sein de sa mère, qui le conçut et le forma dans l'abstinence par l'ordre de l'ange pour qu'il fût un juste juge d'Israël. Mais tant de bien, où finit-il ? Et comment ? Et par qui ? Et pas autrement que par les honneurs et l'argent, et par des femmes payées dans ce but, sa force fut abattue pour faire le jeu des ennemis ? Maintenant prenez garde, veillez pour n'être pas surpris par le mensonge et pour ne pas servir les ennemis, même inconsciemment. Sachez vous garder libres comme les oiseaux qui préfèrent une nourriture frugale et une branche pour se reposer, plutôt que des cages dorées où la nourriture est abondante et où il y a un nid confortable, mais où le caprice des hommes les retient prisonniers.

Pensez que vous êtes mes apôtres, donc serviteurs seulement pour Dieu, comme Moi je suis voué seulement à la Volonté du Père. Ils chercheront à vous séduire, peut-être ils l'ont déjà fait, en vous prenant chacun par votre point faible, car les serviteurs du Mal sont rusés, étant instruits par le Malin. Ne croyez pas à leurs paroles : elles ne sont pas sincères. Si elles l'étaient, je vous dirais tout le premier : "Saluons-les comme nos bons frères". Au contraire, il faut se défier de leurs actions et prier pour eux pour qu'ils deviennent bons. Moi, je le fais. Je prie pour vous, pour que vous ne soyez pas trompés par cette nouvelle guerre, et pour eux, pour qu'ils cessent d'ourdir des complots contre le Fils de l'homme et d'offenser Dieu son Père. Et vous, imitez-moi. Priez beaucoup l'Esprit-Saint, qu'il vous donne des lumières pour y voir clair et soyez purs si vous voulez l'avoir pour ami. Moi, avant de vous quitter, je veux vous fortifier. Je vous absous si jusqu'à présent vous avez péché. Je vous absous de tout. Soyez bons à l'avenir. Bons, sages, chastes, humbles et fidèles. Que la grâce de mon absolution vous fortifie... Pourquoi pleures-tu, André ? Et toi, pourquoi te troubles-tu, mon frère ? "

"Parce que cela me semble un adieu..." dit André.

"Et crois-tu que c'est avec si peu de paroles que je vous saluerais ? Ce n'est qu'un conseil pour ces temps. Je vois que vous êtes tous troublés. Cela ne doit pas se produire. Le trouble trouble la paix. La paix doit toujours être en vous. Vous êtes au service de la Paix et elle vous aime tant qu'elle vous a choisis comme ses premiers serviteurs. Elle vous aime. Vous devez donc penser qu'elle vous aidera toujours, même quand vous serez restés seuls. La Paix c'est Dieu. Si vous êtes fidèles à Dieu, Il sera en vous. Et avec Lui en vous, qu'avez-vous à craindre ? Et qui pourra vous séparer de Dieu, si vous ne vous mettez pas dans le cas de le perdre ? Seul le péché sépare de Dieu. Mais le reste : tentations, persécutions, mort, même la mort, ne séparent pas de Dieu. Mais elles unissent davantage à Lui, car toute tentation vaincue vous fait monter d'un degré vers le Ciel, car les persécutions vous obtiennent un redoublement d'amour protecteur de Dieu et la mort d'un saint ou d'un martyr n'est qu'une fusion avec le Seigneur Dieu. En vérité je vous dis que, sauf les fils de perdition, aucun de mes grands disciples ne mourra plus avant que j'aie ouvert les portes des Cieux.

Aucun donc de mes disciples fidèles ne devra attendre l’embrassement de Dieu après être passé de cet exil ténébreux aux lumières de l'autre vie. Je ne vous le dirais pas si ce n'était pas vrai. Vous voyez. Même aujourd'hui vous avez vu quelqu'un qui, après l'égarement, est revenu sur les chemins de la justice. Il ne faudrait pas pécher, mais Dieu est miséricordieux et Il pardonne à celui qui se repent. Et celui qui se repent peut surpasser même celui qui n'a pas péché, si son repentir est absolu et héroïque la vertu qui succède au repentir. Il sera si doux de se trouver là-haut ! Vous voir monter vers Moi et Moi courir à votre rencontre pour vous embrasser, et vous conduire à mon Père en disant : "Voici un des mes bien-aimés. Il m'a toujours aimé et il t'a donc toujours aimé du moment où je lui ai parlé de Toi. Maintenant il est venu. Bénis-le mon Père, et que ta bénédiction soit sa couronne resplendissante". Mes amis... Amis ici, et amis au Ciel. Ne vous semble-t-il pas que tout sacrifice soit léger pour obtenir cette éternelle joie ? Vous êtes rassérénés désormais. Séparons-nous ici. Moi, je monte là-haut et vous soyez bons... Donnons-nous un baiser... "

Et il les embrasse un par un. Judas pleure en l'embrassant. Il a attendu d'être le dernier, lui qui cherche toujours à être le premier, et il reste enlacé à Jésus, Lui donnant plusieurs baisers et Lui murmurant dans les cheveux près de l'oreille : "Prie, prie, prie pour moi... "

Ils se séparent. Jésus va vers la colline et les autres poursuivent jusqu'à Corozaïn qui déjà blanchit dans la verdure des arbres.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-160.htm
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Message par Maud Mer 16 Avr 2014 - 7:14

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Maria_79

Je n’ai pas de meilleur repos que de dire : J’ai sauvé quelqu’un qui périssait

Jésus dit:

"Entre-temps je te dis que l'épisode de mercredi (20-9-1944), si vous faites une œuvre régulière, vous devez le placer un an avant ma mort car il tombe à l'époque de la moisson de ma trente-deuxième année

Des nécessités de réconfort et d'instruction pour toi, mon aimée, et pour d'autres, m'ont contraint à suivre un ordre spécial pour donner les visions et les dictées qui s'y rapportaient.


Mais je vous indiquerai, au moment voulu, comment répartir les épisodes des trois années de vie publique. L'ordre des Évangiles est bon, mais pas parfait comme ordre chronologique. Un observateur attentif le remarque.

Celui qui aurait pu donner l'ordre exact des faits car il est resté avec Moi depuis le commencement de l'évangélisation jusqu'à mon Ascension, ne l'a pas fait. En effet Jean, vrai fils de la Lumière, s'est occupé et préoccupé de faire briller la Lumière à travers son vêtement de Chair aux yeux des hérétiques qui attaquaient la réalité de la Divinité enfermée dans une chair humaine. Le sublime Évangile de Jean a atteint son but surnaturel, mais la chronique de ma vie publique n'en a pas été aidée.

Les trois autres évangélistes se présentent semblables entre eux pour les faits, mais ils altèrent l'ordre du temps, car des trois un seul a été présent à presque toute ma vie publique: Mathieu, et il ne l'avait écrite que quinze ans plus tard, alors que les autres l'ont écrite encore plus tard, et pour en avoir entendu le récit de ma Mère, de Pierre, des autres apôtres et disciples.

Je veux vous guider pour réunir les faits des trois ans, année par année.

Et maintenant, vois et écris: l'épisode suit celui de mercredi (20-9-1944)."

*********************************************************************************************
Je vois Jésus qui lentement va et vient sur un sentier champêtre éclairé par la lune. C'est la pleine lune, et sa face riante resplendit dans un ciel absolument serein mais, en raison de sa position dans le ciel, où elle se prépare à se coucher, je déduis qu'il doit être plus de minuit.

Jésus marche en réfléchissant et en priant certainement, bien que je n'entende pas de paroles. Mais il ne perd pas de vue les choses qui l'entourent. Une fois il s'arrête pour écouter, souriant, le long chant d'un rossignol énamouré qui exécute toute une mélodie d'arpèges et de trilles et de notes a-solo, bien tenues, si fortes et si prolongées qu'il paraît impossible que cela vienne de ce petit être qui n'est que plumes. Pour ne pas le troubler, même pas par le bruit des sandales sur le gravier du sentier et du vêtement frôlant l'herbe, Jésus s'est arrêté, les bras croisés, le visage levé et souriant. Il va jusqu'à fermer à demi les yeux pour s'appliquer mieux à l'audition, et quand le rossignol termine par un son aigu qui monte, monte, monte par intervalles de tierce (si j'ai bon souvenir) et finit par une note suraiguë, tenue aussi longtemps que le souffle le lui permet, il approuve et applaudit sans mot dire en inclinant deux ou trois fois la tête avec un sourire de satisfaction.

Maintenant, d'autre part, il se penche sur une touffe de chèvrefeuille en fleurs dont les mille et mille calices blancs répandent une odeur pénétrante. Ils ressemblent à des bouches de serpents qui baillent, où tremble la langue des pistils jaunâtres et où brille une trace d'or sur le pétale inférieur. Les fleurs, sous le rayon de lune, paraissent encore plus blanches, comme argentées. Jésus les admire, respire leur parfum et les caresse de la main.


Il revient sur ses pas. L'endroit doit être légèrement élevé car le clair de lune fait voir au sud une partie du lac certainement, car c'est quelque chose qui brille comme du verre éclairé par la lune et qui n'est pas un fleuve ni la mer, étant donné qu'on le voit bordé de collines du côté opposé à celui où se trouve Jésus.

Jésus regarde ce tranquille miroir d'eau paisible dans le calme d'une nuit d'été. Puis il fait un demi-tour sur Lui-même, du sud à l'ouest, et regarde un village qui blanchit, éloigné au maximum de deux kilomètres, plutôt moins que plus. Un beau village. Il s'arrête pour le regarder, et secoue la tête en suivant une pensée qui l'afflige beaucoup.

Il reprend ensuite sa promenade lente et sa prière jusqu'au moment où il s'assoit sur une grosse pierre, au pied d'un arbre très élevé, et prend sa position habituelle : les coudes sur les genoux et les avant-bras en avant, avec les mains jointes pour la prière.

Il reste ainsi un moment et serait resté plus longtemps si un homme, une ombre, ne s'était avancée de la touffe d'arbres vers Lui et ne l'avait appelé : "Maître ?"

Jésus se retourne, car celui qui s'avance arrive par derrière, et il lui dit: "Judas ? Que veux-tu ?"

"Où es-tu, Maître ?"

"Au pied du noyer. Avance." Et Jésus se lève et vient sur le sentier au clair de la lune, pour que Judas puisse le voir.

"Tu es venu, Judas, pour tenir un peu compagnie à ton Maître ?" Maintenant ils sont l'un près de l'autre et Jésus met affectueusement un bras sur l'épaule du disciple. "Ou bien a-t-on besoin de Moi à Corozaïn ?"

"Non, Maître. Aucunement, J'ai eu le désir de venir te trouver."

"Viens alors. Il y a de la place pour tous les deux sur ce rocher."

Ils s'assoient tout près l'un de l'autre. Silence. Judas ne parle pas. Il regarde Jésus. Il lutte.

Jésus veut l'aider. Il le regarde avec douceur, mais avec pénétration. "Quelle belle nuit, Judas ! Regarde comme tout est pur ! Je crois que ne fut pas plus pure la première nuit qui a ri sur la Terre et sur le sommeil d'Adam dans le Paradis terrestre. Sens le parfum de ces fleurs, respire, mais ne les cueille pas. Elles sont si belles et si pures ! Je m'en suis abstenu, Moi aussi, parce que les cueillir, c'est les profaner. Il est toujours mal d'user de violence, pour la plante comme pour l'animal, pour l'animal comme pour l'homme. Pourquoi enlever la vie ? Elle est si belle la vie quand elle est bien employée !...


Et ces fleurs l'emploient bien car elles exhalent leur parfum, réjouissent par leur vue et leur odeur, donnent du miel aux abeilles et aux papillons et leur cédait l'or de leur pistil pour mettre des petites gouttes de topaze sur la perle de leurs ailes, et servent de lit aux nids... Si tu avais été là, il y a un moment, tu aurais entendu un rossignol chanter si doucement la joie de vivre et de louer le Seigneur. Chers oiseaux ! Comme ils sont un exemple pour les hommes ! Ils se contentent de peu, et seulement de ce qui est permis et saint : un grain et un petit ver car c'est le Père Créateur qui le leur à donne. Et s'ils n'en ont pas, ils n'éprouvent pas de colère ou de dépit, mais ils trompent la faim de leur chair par le trop plein de leur cœur qui leur fait chanter les louanges du Seigneur et les joies de l'espérance. Ils sont heureux d'être las pour avoir voleté de l'aube jusqu'au soir pour se faire un nid tiède, douillet, sûr, non par égoïsme, mais par amour de leurs petits. Et ils chantent de la joie de s'aimer honnêtement, le rossignol pour sa compagne et tous les deux pour leurs oisillons.

Les animaux sont toujours heureux car ils n'éprouvent pas de remords dans leurs cœurs qui ne leur reprochent rien. C'est nous qui les rendons malheureux parce que l'homme est méchant, sans respect, dominateur, cruel. Et il ne lui suffit pas de l'être avec ses semblables, sa méchanceté se déverse sur les êtres inférieurs. Plus il a en lui de remords, plus sa conscience le pique, et plus il exerce sa méchanceté sur les autres. Je suis certain que le cavalier qui aujourd'hui éperonnait jusqu'au sang son cheval tout en sueur et tellement fatigué, et le cravachait jusqu'à lui faire dresser le poil sur le cou et sur les flancs et jusque sur ses naseaux et sur ses sombres paupières qui se fermaient douloureusement sur ses yeux si résignés et si doux, que ce cavalier n'avait pas l'âme tranquille : ou bien il allait commettre un crime contre l'honnêteté, ou il en venait." Jésus se tait et pense.

Judas se tait. Il pense lui aussi, puis il parle : "Comme c’est beau, Maître, de t'entendre parler ainsi ! Tout dévient clair aux yeux, à l'esprit, au cœur... et tout redevient facile, même de dire : "Je veux être bon !" Même de te dire... même de te dire... de te dire : "Maître, moi aussi j'ai l'âme troublée ! N'aie pas de dégoût pour moi, Maître, Toi qui aimes celui qui est pur !"

"Oh ! mon Judas ! Moi, du dégoût ? Ami, fils, qu'as-tu qui te trouble ?"

"Garde-moi avec Toi, Maître. Tiens-moi étroitement... J'ai juré d'être bon depuis que tu m'as parlé si doucement. J'ai juré de redevenir le Judas des premiers jours, je te suivais et je t'aimais comme un époux aime son épouse, et je ne rêvais qu'à Toi, trouvant en Toi toute satisfaction. C'est ainsi que je t'aimais Jésus..."


"Je le sais... et c'est pour cela que je t'ai aimé... Mais je t'aime encore, mon pauvre ami blessé..."

"Comment sais-tu que je le suis ? Sais-tu de quoi ?..."

Silence. Jésus regarde Judas d'un œil si doux... Il semble qu'une larme le rende plus large et plus doux en tempérant son éclat : un œil d'enfant innocent et désarmé, qui se donne tout entier dans l'amour.

Judas glisse à ses pieds, le visage sur ses genoux, les bras serrés à ses côtés et il gémit : "Garde-moi avec Toi, Maître... garde-moi... Ma chair crie comme un démon... et, si je cède, voilà que vient tout le mal... Je sais que tu sais et que pourtant tu attends que je le dise... Mais il est difficile de dire, Maître : "J'ai péché"

"Je le sais, ami. C'est pour cela qu'il faudrait bien agir, pour ne pas s'avilir en disant: "J'ai péché ". Mais pourtant, Judas, il y a en cela un grand remède, de devoir faire effort en disant la faute retient de la faire et si elle est accomplie, la peine de s'accuser est déjà une pénitence qui rachète. Si ensuite quelqu'un souffre, non pas tant par orgueil ni par peur du châtiment, mais parce qu'il sait qu'en manquant il a causé de la douleur, alors, c'est Moi qui le dis, la faute disparaît. C'est l'amour qui sauve."

"Moi, je t'aime, Maître, mais je suis si faible... Oh ! Tu ne peux pas m'aimer ! Tu es pur et tu aimes les purs... Tu ne peux pas m'aimer parce que je suis... je suis... Oh ! Jésus, enlève-moi la faim des sens ! Tu sais quel démon il est ?"

"Je le sais. Je ne l'ai pas exaucée, mais je sais quelle voix elle à."

"Le vois-tu ? Le vois-tu ? Tu en as un tel dégoût que seulement a le dire, ton visage est bouleversé... Oh ! Tu ne peux pas me pardonner !"

"Judas. Et tu ne te rappelles pas Marie ? Mathieu ? Ce publicain devenu lépreux [1] ? Cette femme, courtisane romaine, à laquelle j'ai prophétisé une place dans le Ciel parce que, après mon pardon, elle aura la force de vivre saintement ?"

"Maître... Maître... Maître… Oh ! quel mal j'ai dans le cœur !... Ce soir j'ai fui... j'ai fui Corozaïn... car si j'étais resté... si j'étais resté... j'étais perdu. Tu sais... c'est comme celui qui boit et en devient malade... Le médecin lui enlève le vin et toute boisson enivrante, et il guérit et reste sain tant qu'il ne ressent pas ce goût... Mais s'il cède, une seule fois, et en sent de nouveau le goût... il lui vient une soif... une soif de cette boisson... telle qu'il n'y résiste plus... et il boit et il boit... et il est de nouveau malade... malade pour toujours… fou... possédé... possédé par son démon... par son démon... Oh ! Jésus, Jésus, Jésus !... N'en parle pas aux autres… Ne le dis pas... J'ai honte devant tous..."


"Mais pas devant Moi."

Judas comprend mal. "C'est vrai ! Pardon ! Je devrais être plus honteux devant Toi que devant tout autre, car tu es parfait..."

"Non, fils. Ce n'est pas cela que je disais. Que ta douleur, ton angoisse, ton humiliation ne te cachent pas la vérité. J'ai dit que tu peux être honteux devant tous, mais pas devant Moi. Un fils n'a pas de peur ni de honte devant un bon père, ni un malade devant un médecin compétent. Et à l'un comme à l'autre, il fait son aveu sans crainte puisque l'un aime et pardonne, l'autre comprend et guérit. Moi, je t'aime et te comprends, aussi je te pardonne et te guéris. Mais dis-moi. Judas. Qu'est-ce qui te livre à ton démon ? Moi ? Tes frères ? Les femmes débauchées ? Non. C'est ta volonté. Maintenant je te pardonne et te guéris... Quelle joie tu m'as donnée, ô mon Judas ! Déjà je jouissais tant de cette nuit sereine, parfumée, que les chants rendaient joyeuse, et j'en louais le Seigneur. Mais maintenant la joie que tu me donnes surpasse ce clair de lune, ces parfums, cette paix, ces chants. Entends-tu ? Le rossignol semble s'y unir pour te dire avec Moi qu'il est heureux de ton bon vouloir, lui, le petit chanteur, si plein de bonne volonté pour faire ce pourquoi il a été créé.

Et aussi ce premier vent du matin, qui passe sur les fleurs et les éveille, en faisant glisser dans le creux de leur calice un diamant de rosée pour que la trouvent bientôt le papillon et le rayon de soleil, et que l'un s'en désaltère et que l'autre s'en fasse un miroir minuscule pour son grand éclat. Regarde : la lune va se coucher. L'aube s'annonce, avec ce chant lointain du coq. Les ténèbres nocturnes et les fantômes de la nuit disparaissent : Vois comme il est passé rapide et doux le temps qui, si tu n'étais pas venu à Moi, serait passé dans le dégoût et le remords ? Viens toujours quand tu as peur de toi. Le propre moi !!! Grand ami, grand tentateur, grand ennemi, et grand juge, Judas ! Et, vois-tu ? Alors qu'il est un ami sincère et fidèle si tu as été bon, il sait être un ami sans sincérité si tu n'es pas bon et, après avoir été pour toi un complice, il s'élève à être un juge inexorable et te torture par ses reproches... Lui est féroce dans ses reproches... pas Moi ! Eh bien, allons, la nuit est passée..."

"Maître, je ne t'ai pas laissé reposer... et aujourd'hui, tu devras tant parler..."


"J'ai reposé dans la joie que tu m'as donnée. Je n'ai pas de leur repos que celui de dire: "Aujourd'hui j'ai sauvé quelqu’un qui périssait". Viens, viens… Descendons à Corozaïn ! Oh ! si cette Ville savait t'imiter, Judas !"

"Maître... que diras-tu à mes compagnons ?"

"Rien s'ils ne demandent pas... S'ils demandent, je dirai que nous avons parlé des miséricordes de Dieu... C'est un vrai sujet, et tellement illimité que la plus longue vie ne suffit pas à le développer. Allons..."

Et ils descendent, grands, d'une beauté différente mais également jeunes, l'un près de l'autre, et ils disparaissent derrière un bouquet d'arbres...

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-161.htm
TOME : 7/161
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Message par Maud Jeu 17 Avr 2014 - 7:45

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Maria_81

'Toute chute a sa préparation dans le temps'

Jésus dit :

"C'est un épisode de miséricorde comme ceux de Marie-Magdeleine. Mais si vous faites un livre, il vaudra mieux mettre les événements à la file dans l'ordre chronologique plutôt que par catégories, en vous limitant a dire au début ou dans un renvoi, à quelle catégorie appartient chaque épisode.

***************************************

Pourquoi je mets en lumière la figure de Judas ? Plusieurs se le demanderont.

Je réponds. La figure de Judas a été trop déformée au cours des siècles. Et, ces derniers temps, elle a été complètement dénaturée. Dans certaines écoles, on en a fait presque son apothéose comme s'il était l'artisan secondaire et indispensable de la Rédemption.

Beaucoup, ensuite, pensent qu'il a succombé à un assaut imprévu, féroce, du Tentateur. Non. Toute chute a sa préparation dans le temps. Plus la chute est grave, et plus elle est préparée. Les antécédents expliquent le fait. On ne se précipite pas à l'improviste et on ne monte pas de même, ni dans le Bien, ni dans le Mal. Il y a des causes longues et insidieuses pour les descentes, et patientes et saintes pour les montées.

Le drame malheureux de Judas peut vous donner tant d'enseignements pour vous sauver, et connaître la méthode de Dieu et ses miséricordes pour sauver et pardonner ceux qui descendent vers l'Abîme.

On n'arrive pas au délire satanique, où tu as vu Judas se débattre après son Crime, si on n'est pas totalement corrompu par des habitudes d'Enfer recherchées pendant des années avec volupté. Quand quelqu'un accomplit même un crime, mais entraîné par un événement imprévu qui trouble sa raison, il souffre mais il sait expier, car il y a encore des parties de son cœur qui sont indemnes du poison infernal. Au monde qui nie Satan, parce qu'il l'a tellement en lui-même qu'il n'en a plus conscience, qu'il l'a aspiré et qu'il fait partie de son moi, je montre que Satan existe, éternel et immuable dans la méthode qu'il met en œuvre pour faire de vous ses victimes.

Cela suffit pour l'instant. Toi, reste avec ma paix.»

*

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-162.htm
Tome : 7/162


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Message par Maud Ven 18 Avr 2014 - 7:53

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Maria_82

L'adieu aux fidèles peu nombreux de Corozaïn


Ce n'est pas encore l'aurore quand Jésus se rencontre avec les onze qui ont, au milieu d'eux, le petit menuisier Joseph qui part comme une flèche dès qu'il voit Jésus et se serre à ses genoux avec la simplicité de celui qui est encore enfant. Jésus se penche pour lui déposer un baiser sur le front et puis, le tenant par la main, il va trouver Pierre et les autres.

"La paix à vous. Je ne croyais pas vous trouver déjà ici."

"L'enfant s'est éveillé alors qu'il faisait encore nuit, et il a voulu venir, par crainte d'arriver en retard" explique Pierre.

"La mère sera ici sous peu, avec les autres enfants. Elle veut te saluer" ajoute Jude d'Alphée.
"Et de même la femme qui était toute déformée, la fille d'Isaac [1], la mère d'Élie [2], et d'autres que tu as guéris. Ils nous ont logés..."

"Et les autres ?"

"Seigneur..."

"Corozaïn garde la dureté de son esprit. Je comprends. N'importe. Le bon grain est semé et il germera un jour... grâce à eux..." et il regarde l'enfant.

"Il sera disciple et il convertira ?"

"Disciple il l'est, n'est-ce pas, Joseph ?"

"Oui. Mais je ne sais pas parler et, pour ce que je sais, ils ne m'écoutent pas."

"N'importe. Tu parleras par ta bonté."

Jésus prend dans ses longues mains le petit visage de l'enfant et il lui parle un peu penché sur le petit visage haut levé.

"Je m'en vais, Joseph. Sois bon, sois travailleur. Pardonne à ceux qui ne vous aiment pas. Sois reconnaissant à ceux qui te font du bien. Pense toujours ceci : qu'en celui qui te rend service, Dieu est présent et, par conséquent, accueille avec respect tout bienfait sans y prétendre, sans dire : "Je resterai à rien faire car il y a quelqu'un qui pense à moi", sans gâcher le secours obtenu. Travaille, car le travail est saint et, toi, enfant, tu es le seul homme dans ta famille.

Rappelle-toi qu'aider la mère, c'est l'honorer. Rappelle-toi que c'est un devoir de donner le bon exemple à tes petits frères et de veiller sur l'honneur de tes sœurs. Désire avoir ce qu'il faut, et travaille pour l'avoir, mais n'envie pas le riche et ne désire pas les richesses pour jouir beaucoup. Rappelle-toi que ton Maître t'a enseigné non seulement la parole de Dieu, mais l'amour du travail, l'humilité et le pardon. Sois toujours bon, Joseph, et nous serons de nouveau ensemble un jour."

"Mais tu ne reviens plus ? Où vas-tu. Seigneur ?"

"Je vais où le veut la Volonté du Père des Cieux. Sa Volonté doit toujours être plus forte que la nôtre, et plus chère pour nous que la nôtre, parce qu'elle est toujours une volonté parfaite.

Toi aussi, dans la vie, ne fais pas passer ta volonté avant celle de Dieu. Tous les obéissants se retrouveront au Ciel et ce sera une grande fête alors. Donne-moi un baiser, enfant."

Un baiser ! C'est une infinie de baisers et de larmes que Lui donne l'enfant et c'est ainsi, attaché au cou de Jésus, que le trouve sa mère qui survient au milieu d'une nichée d'enfants, et d'autres personnes très peu nombreuses, sept en tout, de Corozaïn.

"Pourquoi pleure-t-il mon enfant ?" demande la femme après avoir salué le Maître.

"Parce que tout adieu est douloureux. Mais même si nous sommes séparés, nous serons
toujours unis si votre cœur continue de m'aimer. Vous savez ce qu'est l'amour pour Moi, et en quoi il consiste : à faire ce que je vous ai enseigné, car relui qui fait ce que quelqu'un lui a enseigné montre qu'il a de l'estime - et l'estime, c'est toujours de l'amour - pour cette personne. Faites donc ce que je vous ai enseigné par la parole et l'exemple, et faites ce que vous enseigneront mes disciples en mon nom. Ne pleurez pas. Le temps passe vite, et bientôt nous serons réunis dans des conditions meilleures. Et aussi ne pleurez pas par égoïsme. Pensez à ceux nombreux qui encore m'attendent, à ceux nombreux qui devront mourir sans m'avoir vu, à ceux nombreux qui devront m'aimer sans m'avoir jamais connu. Vous vous m'avez eu plus d'une fois et cela a pu vous faciliter la foi et l'espérance de la charité qui existe parmi vous. Eux, par contre, devront avoir une grande foi, une foi aveugle, pour pouvoir arriver à dire : "Lui est vraiment le Fils de Dieu, le Sauveur, et sa parole est véridique".

Une grande foi pour pouvoir avoir la grande espérance de la vie éternelle et de l'immédiate possession de Dieu après une vie de justice. Ils devront aimer celui qu'ils n'ont pas connu, celui qu'ils n'ont pas entendu, celui qu'ils n'ont pas vu opérer des prodiges. Et pourtant, ce n'est qu'en aimant ainsi qu'ils auront la Vie éternelle. Vous, bénissez le Seigneur qui vous a comblé de bienfaits en me faisant connaître à vous. Maintenant, allez. Soyez fidèles à la Loi du Sinaï et à mon commandement nouveau de vous aimer tous comme des frères , parce que c'est dans l'amour que se trouve Dieu. Aimer même ceux qui vous haïssent, car Dieu vous a le premier donné l'exemple d'aimer les hommes qui par le péché montrent de la haine à Dieu. Pardonnez toujours comme Dieu a pardonné aux hommes en envoyant son Verbe Rédempteur pour effacer la Faute, motif de rancœur et de séparation. Adieu. Qu'en vous soit ma paix. Gardez dans vos cœurs le souvenir de mes actions, pour les fortifier contre les paroles de ceux qui voudront vous persuader que je ne suis pas votre Sauveur. Conservez ma bénédiction pour avoir la force dans les épreuves de l'avenir."

Jésus étend les mains pour bénir en disant la bénédiction mosaïque sur le petit troupeau prosterné à ses pieds. Puis il se retourne et s'en va...

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-163.htm
TOME : 7/163




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Message par Maud Sam 19 Avr 2014 - 7:22

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Maria_83

Jésus parle des devoirs entre belle-mère et belle-fille


Les monts boisés et fertiles, où se trouve Giscala, présentent un repos de verdure, de brises, d'eaux et d'horizons toujours magnifiques et variés selon le point cardinal vers lequel on se tourne. Au nord, c'est une succession de cimes boisées avec les verts les plus variés, on dirait que la Terre s'élève vers l'azur du firmament auquel elle paraît offrir, en hommage reconnaissant de l'eau et des rayons de soleil qu'il lui donne, toutes les beautés de sa végétation. Au nord-est, l’œil après s'être arrêté fasciné sur le joyau, dont les couleurs changent selon les heures et la lumière, du grand Hermon qui dresse son plus haut sommet, semblable à un gigantesque obélisque de diamant, d'opale, de très pâle saphir, ou de rubis très adouci, ou d'acier à peine trempé - selon que le soleil le baise ou le quitte et les nuées ébouriffées, amenées par les vents, font des jeux de lumière sur ses neiges éternelles - descend le long des pentes couleur d'émeraude de ses plateaux, de ses crêtes, des gorges et des pics, qui forment la base du géant royal.

Et puis, voilà qu'en tournant un peu plus vers l'est, s'étend le vaste haut plateau vert de la Gaulanitide et de l'Auranitide, borné à son extrémité orientale par des monts qui s'estompent dans le brouillard lointain, et a l'occident par le vert différent qui longe le Jourdain et en marque la vallée. Et plus proches, splendides comme deux saphirs, les deux lacs de Méron qui forme le fond d'une plaine bien irriguée, et de Tibériade, gracieux comme un délicat pastel au milieu des collines qui l'entourent, différentes de formes et de teintes et ses rives éternellement fleuries : rêve d'orient avec ses bouquets de palmiers dont la brise des monts proches fait onduler la cime, poésie de nos plus beaux lacs pour la paix de ses eaux et les cultures de ses rives.

Et puis, au sud, le Thabor avec son sommet caractéristique, et le petit Hermon tout vert qui veille sur la plaine d'Esdrelon dont on mesure l'étendue dans le cadre d'un horizon que n'interrompe aucune élévation montagneuse, et encore plus bas, vers le midi, les monts élevés et puissants de la Samarie qui se perdent au-delà de la vue en direction de la Judée. Le seul côté qu'on ne voit pas est le côté ouest , où doit se trouver le Carmel et la plaine qui remonte vers Ptolémaïs, cachés par une chaîne plus haute que celles et qui coupe la vue. On a là une des vues les plus belles de la Palestine.

Jésus avance en suivant la route au milieu des montagne, tantôt seul, tantôt rejoint par l'un ou l'autre de ses apôtres.

Il s'arrête une fois pour caresser les enfants d'un berger qui jouent près du troupeau, et il accepte le lait que le berger Lui offre "pour Toi et pour les tiens" car il a reconnu en Jésus le Rabbi que lui ont décrit d'autres qui l'ont vu.

Une autre fois il écoute une petite vieille qui, ne sachant pas qui il est, Lui raconte les peines de famille que lui donne sa bru grincheuse et sans respect.

Tout en compatissant la petite vieille, Jésus l'exhorte à être patiente, pour amener à la bonté par la bonté : "Tu dois être pour elle une mère, même si elle n'est pas une fille pour toi. Sois sincère : si au lieu d'être une bru, c'était ta fille, ses défauts te paraîtraient-ils aussi graves ?"

La petite vieille réfléchit et puis elle avoue : "Non... Mais une fille c'est toujours une fille…"

"Et si une de tes filles te disait que dans la maison de son époux sa belle-mère la maltraite, que dirais-tu ?"

"Qu'elle est méchante. Car elle devrait lui apprendre les usages de la maison - chaque maison a les siens - avec bonté, surtout si l'épouse est jeune. Je dirais qu'elle devrait se rappeler du temps où elle était nouvelle épouse, et comme elle était charmée par l'amour de sa belle-mère si elle avait eu assez de chance pour la trouver bonne, et comme elle avait souffert si elle avait eu une belle-mère méchante. Et ne pas faire souffrir ce qu'elle n'avait pas souffert, ou ne pas faire souffrir parce qu'elle sait ce que c'est que de souffrir. Oh! je la défendrais ma fille !"

"Quel âge a ta bru ?"

"Dix-huit, Rabbi. Elle a épousé Jacob il y a trois ans"

"Très jeune. Est-elle fidèle à son mari ?"

"Oh ! oui. Toujours à la maison et toute aimante pour lui et le petit Lévi, et la petite, la petite qui s'appelle Anne, comme moi. Elle est née à Pâque... Elle est si belle !..."

"Qui a voulu qu'elle s'appelle Anne ?"

"Marie, hein ! Lévi était le nom du beau-père et Jacob l'a donné au premier-né. Et Marie, quand elle a eu la petite, a dit : "À celle-ci le nom de ta mère"

"Et cela ne te paraît pas amour et respect ?" La petite vieille réfléchit... Jésus enchaîne : "Elle honnête, elle toute à sa maison, elle épouse affectueuse et mère aimante, elle soucieuse de te faire plaisir... Elle pouvait donner à la fille le nom de sa propre mère. Elle a donné le tien. Elle honore ta maison par sa conduite..."

"Oh ! pour cela, oui ! Elle n'est pas comme cette malheureuse de Jisabel."

"Alors, pourquoi ces lamentations et ces plaintes à son sujet ? Ne te paraît-il pas d'avoir deux mesures en portant sur la bru un jugement différent de celui que tu porterais sur une fille ?"

"C'est que... c'est que... elle m'a pris l'amour de mon fils. Avant, il était tout pour moi, maintenant, il l'aime plus que moi..." L'éternelle véritable raison des préjugés des belles-mères déborde finalement du cœur de la petite vieille en même temps que les larmes de ses yeux.

"Ton fils te fait-il manquer de quelque chose ? Te néglige-t-il depuis qu'il est marié ?..."

"Non, je ne puis le dire. Mais, en somme, maintenant il appartient à sa femme..." elle gémit et pleure plus fort.

Jésus a un sourire apaisé de compassion pour la petite vieille jalouse. Mais, doux comme il l'est toujours, il ne lui fait pas de reproches. Il compatit à la souffrance de la mère et cherche à l'apaiser. Il pose sa main sur l'épaule de la petite vieille, comme pour la guider car les larmes l'aveuglent, peut-être pour lui faire sentir par ce contact tant d'amour qu'elle en soit consolée et guérie, et il lui dit : "Mère, n'est-ce pas bien qu'il en soit ainsi ? Ton mari l'a fait avec toi, et sa mère l'a, non pas perdu comme tu le dis et tu le penses, mais elle a eu moins son amour parce que ton époux le partageait entre sa mère et toi. Et le père de ton mari, de son côté, a cessé d'appartenir tout entier à sa mère pour aimer la mère de ses enfants. Et ainsi de génération en génération, en remontant le long des siècles jusqu'à Eve : la première mère qui vit ses enfants partager avec leurs épouses l'amour qu'ils avaient d'abord exclusivement pour leurs parents. Mais la Genèse ne dit-elle pas : "Voilà finalement l'os de mes os et la chair de ma chair... L'homme quittera pour elle son père et sa mère et il s'unira à sa femme et les deux seront une seule chair [1]" ? Tu diras : "Ce fut une parole l'homme". Oui, mais de quel homme ?

Il était en état d'innocence et de grâce. Il reflétait donc sans ombre la Sagesse qui l'avait créé, et il en connaissait la vérité. Par la Grâce et l'innocence, il possédait aussi les autres dons de Dieu dans une mesure toute pleine. Ses sens étant soumis à la raison, il avait un esprit que n'offusquaient pas les vapeurs de la concupiscence. Grâce à la science proportionnée à son état, il disait des paroles de vérité. Il était donc prophète, car tu sais que prophète veut dire qui parle au nom d'un autre. Et puisque les vrais prophètes parlent toujours de choses qui se rapportent à l'esprit et à l'avenir, même si en apparence elles se rapportent au présent et à la chair. En effet, c'est dans les péchés de la chair et les faits du temps présent que se trouvent les semences des punitions futures, ou bien les faits de l'avenir ont leur racine dans un événement ancien : par exemple la venue du Sauveur tire son origine de la faute d'Adam, et les punitions d'Israël, prédites par les prophètes, ont leur semence dans la conduite d'Israël.

Ainsi Celui qui meut les lèvres des prophètes pour dire des choses de l'esprit ne peut être que l'Esprit éternel qui voit tout dans un éternel présent. Et c'est l'Esprit Éternel qui parle dans les saints, car il ne peut habiter chez les pécheurs. Adam était saint, c'est-à-dire la justice était pleine en lui, et il avait en lui la présence de toutes les vertus car Dieu avait versé dans sa créature la plénitude de ses dons. A présent, pour arriver à la justice et à la possession des vertus, l'homme doit beaucoup peiner, parce qu'il porte en lui les foyers du mal. Mais en Adam ces foyers n'existaient pas, niais au contraire il avait la Grâce pour le rendre inférieur de peu à son Créateur. C'étaient donc des paroles de grâce que disaient ses lèvres. C'est donc une parole de vérité que celle-ci : "L'homme quittera pour sa femme son père et sa mère, et il s'unira à sa femme, et ils seront une seule chair". Cela est tellement absolu et vrai, que le très Bon, pour réconforter les pères et mères, mit ensuite dans la Loi le quatrième commandement : "Honore ton père et ta mère". Ce commandement ne prend pas fin avec le mariage de l'homme, mais dure après le mariage.

Auparavant, instinctivement, ceux qui étaient bons honoraient leurs parents même après les avoir quittés pour fonder une nouvelle famille. Depuis Moïse, c'est une obligation de la Loi. Et cela pour tempérer les douleurs des parents qui trop souvent étaient oubliés par leurs enfants après le mariage. Mais la Loi n'a pas annulé la parole prophétique d'Adam : "L'homme pour sa femme quittera père et mère". C'était une parole juste et vivante : elle reflétait la pensée de Dieu. Et la pensée de Dieu est immuable parce que parfaite. Toi, mère, tu dois donc accepter, sans égoïsme, l'amour de ton fils pour sa femme, et tu seras sainte toi aussi. Du reste tout sacrifice a sa récompense dès cette Terre. Ne t'est-il pas doux d'embrasser tes petits-enfants, les enfants de ton fils ? Et ne sera-t-il pas paisible le soir de ta vie et ton dernier sommeil avec, tout proche, le délicat amour d'une fille pour prendre la place de celles que tu n'as plus dans ta maison ?..."

"Comment sais-tu que mes filles, toutes plus âgées que le garçon, sont mariées et loin d'ici ?...

Es-tu prophète aussi ? Tu es un rabbi. Les nœuds de ton vêtement l'indiquent et même si tu ne les avais pas, ta parole le dirait, car tu parles comme un grand docteur. Serais-tu ami de Gamaliel ? Il était ici avant-hier. Maintenant, Je ne sais pas... Et il avait beaucoup de rabbis avec lui et beaucoup de ses disciples préférés. Mais Toi tu es peut-être arrivé en retard."

"Je connais Gamaliel, mais je ne vais pas le trouver. Je n'entre même pas à Giscala..."

"Mais qui es-tu ? Un rabbi certainement, et tu parles encore mieux que Gamaliel..."

"Et alors, fais ce que je t'ai dit, et tu auras la paix en toi. Adieu, mère. Moi, je continue. Toi, certainement, tu entres dans la ville."

"Oui... Mère !... Les autres rabbis ne sont pas si humbles devant une pauvre femme... Certainement Celle qui t'a porté est sainte plus que Judith, si elle t'a donné ce doux cœur pour toute créature."

"Elle est sainte, en vérité."

"Dis-moi son nom."

"Marie."

"Et le tien ?"

"Jésus."

"Jésus !..." La petite vieille est stupéfaite. La nouvelle la paralyse et la cloue sur place.

"Adieu, femme. La paix soit avec toi" et Jésus s'en va rapidement, presque en courant, avant qu'elle revienne de sa réflexion. Les apôtres le suivent du même pas, alors que volent au vent leurs vêtements, poursuivis vainement par les cris de la femme qui supplie : "Arrêtez-vous ! Rabbi Jésus ! Arrête-toi ! Je veux te dire quelque chose..." Ils ralentissent lorsque désormais le feuillage des monts boisés les a de nouveau cachés, et on ne voit plus le chemin qui mène à Giscala en partant de ce sentier muletier.

"Comme tu as bien parlé à la femme" dit Barthélemy.

"Une leçon de docteur ! Dommage qu'elle était seule..." remarque Jacques d'Alphée.

"Je veux me rappeler ces paroles..." s'écrie Pierre.

"La femme a compris, ou presque, après avoir su ton Nom... Maintenant elle va aller parler de Toi dans la ville..." dit Thomas.

"Pourvu qu'elle ne pique pas les guêpes et ne les lance pas à notre poursuite ! [2]" murmure Judas de Kériot.

"Oh ! nous sommes loin désormais !... Et on ne laisse pas de traces à travers ces bois, et nous ne serons pas dérangés" dit André optimiste.

"Même si on l'était !... C'est la paix dans une famille que j'ai reconstruite" répond Jésus à tout le monde.

"Mais comme elles sont ! Toutes pareilles les belles-mères !" dit Pierre.

"Non. Nous en avons connu de bonnes. Tu te rappelles la belle-mère de Jérusa de Doco ? Et la belle-mère de Dorca de Césarée de Philippe ?"

"Mais oui, Jacques… Il y en a quelques unes de bonnes…" reconnaît Pierre, mais certainement il pense que la sienne est une plaie.

"Arrêtons-nous ici et mangeons, Nous nous reposerons ensuite pour arriver au village de la vallée pour la nuit" ordonne Jésus.

Ils s'arrêtent dans une petite cuvette de verdure qui semble l'intérieur d'une grande coquille smaragdine [3] incrustée dans la montagne et ouverte pour accueillir les pèlerins dans sa paix. La lumière est douce, malgré l'heure, à cause des arbres hauts et puissants qui forment sur le pré une voûte bruissante. La brise, qui court sur les montagnes, adoucit la température.

Une petite source fait courir un filet d'argent entre deux rochers sombres et elle chante doucement en se perdant parmi les herbes épaisses, dans un lit minuscule qu'elle s'est creusé, large d'une palme et tout couvert par les herbes de la rive qui ondulent au vent léger, et elle descend ensuite, par une petite cascade, à l'escarpement situé plus bas.

L'horizon encadre entre deux troncs puissants un horizon vaporeux et lointain, dans la direction des monts du Liban : c'est un spectacle merveilleux…

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-164.htm
TOME : 7/164
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus



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Les Monts du Liban
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Message par Maud Dim 20 Avr 2014 - 7:18

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 25 Maria_84


Jésus parle de son Royaume et de sa Loi

Elle est douce la pause sur le petit plateau, mais il est prudent de descendre dans la vallée pendant qu'il fait encore jour car la nuit viendrait vite et serait sombre, sous cette voûte de feuillage des arbres qui couvre la montagne.

Jésus se lève le premier et il va se rafraîchir le visage, les mains et les pieds dans le ruisselet que forme la petite source. Puis. il appelle ses apôtres, endormis dans l'herbe, et les invite à se préparer et à partir. Et pendant qu'ils l'imitent, en se lavant l'un après l'autre dans le frais ruisseau, et qu'ils remplissent les gourdes au filet d'eau qui sort du rocher, Lui va les attendre au bout du petit pré, près des deux arbres centenaires qui le bornent à l'est, et il regarde l'horizon lointain.

Philippe est le premier à le rejoindre et regardant là où son Maître regarde, il dit : "Elle est belle cette vue ! Tu l'admires..."

"Oui. Mais je ne regardais pas seulement sa beauté."

"Et quoi, alors ? Tu pensais peut-être, au moment où Israël sera grand, de ces lieux au-delà du Liban et de l'Oronte, qui au cours des siècles nous ont affligés et ils sont encore affliction pour nous parce que c'est là que réside le cœur de la puissance qui nous opprime avec le Légat ? Elle est redoutable, en effet; la prophétie qu'a faite sur eux un prophète et même plusieurs : "J'écraserai l'assyrien dans ma terre, je le piétinerai sur mes montagnes... C'est la main qui s'étend sur les nations... Et qui pourra la retenir ?... Voilà, Damas cessera d'exister et il restera comme le tas de pierres d'une ruine... C'est ce qui arrivera à ceux qui nous ont saccagés". C'est Isaïe qui parle ! Et Jérémie parle aussi : "Je mettrai le feu aux murs de Damas et il dévorera les murs de Benadab ".

Et cela arrivera quand le Roi d'Israël, le Promis, prendra son sceptre, et que Dieu aura pardonné à son peuple en lui donnant le Roi Messie... Oh ! c'est Ézéchiel qui le dit ! "Vous, montagnes d'Israël, faites pousser vos branches, portez vos fruits pour mon peuple d'Israël, car il va bientôt revenir... Je vous reconduirai mon peuple et eux t'auront comme une possession héréditaire… Je ne ferai plus entendre contre toi les outrages des nations... " Et les psaumes chantent avec Etân Esraita: "J'ai trouvé mon serviteur David et je l'ai oint de mon huile sainte. Ma main l'assistera... L'ennemi ne pourra rien contre lui... En mon nom, il grandira en puissance... Il étendra sur la mer sa main, sur les fleuves sa main droite... Et moi, j'en ferai l'aîné, le souverain parmi les rois de la Terre". Et Salomon chante : "Il restera autant que le soleil et la lune... Il dominera d'une mer à l'autre, et du fleuve jusqu'aux extrémités de la Terre... Tous les rois de la Terre l'adoreront, tous les peuples seront ses sujets.. ‘’Toi, Messie, car en Toi se trouvent tous les signes de l'esprit et de la chair, tous les signes donnés par les prophètes. Alléluia à Toi, fils de David, Roi Messie, Roi saint !"

"Alléluia !" crient en chœur les autres qui se sont réunis à Jésus et à Philippe et ont entendu les paroles de ce dernier. Et l'alléluia se répercute, par l'écho, de gorge en gorge, de colline en colline... Jésus les regarde, très triste... Et il dit en réponse : "Mais vous ne vous rappelez pas ce que dit David du Christ, et ce que du Christ dit Isaïe... Vous prenez le doux miel, le vin enivrant des prophètes... mais vous ne réfléchissez pas que pour être le Roi des rois, le Fils de l'homme devra boire le fiel et le vinaigre et se revêtir de la pourpre de son Sang... Mais ce n'est pas votre faute si vous ne comprenez pas... Et votre erreur de compréhension, c'est de l'amour. Je voudrais en vous un autre amour. Mais, pour le moment vous ne pouvez pas... Des siècles de péché sont contre les hommes pour empêcher en eux la Lumière. Mais la Lumière abattra les murailles et entrera en vous... Allons."

Ils reviennent sur le chemin muletier qu'ils avaient quitté pour monter au plateau éloigné et descendent vivement vers la vallée. Les apôtres parlent entre eux à voix basse...

Puis Philippe court en avant, rejoint le Maître, demande : "Je t'ai déplu, Seigneur ? Je ne voulais pas... As-tu de la rancœur contre moi ?"

"Non, Philippe. Mais je voudrais que vous au moins compreniez."

"Tu regardais là-bas avec tant de désir..."

"Parce que je pensais à tant de lieux qui ne m'ont pas encore eu et qui ne m'auront pas... car mon temps s'enfuit... Comme il est court le temps de l'homme ! Et comme l'homme est lent à agir !... Comme l'esprit ressent ces limites de la Terre !... Mais... Père, que soit faite ta volonté !"

"Pourtant toutes les régions des anciennes tribus, tu les as parcourues, mon Maître. Au moins une fois tu les as sanctifiées, on peut donc dire que tu as pris en mains les douze tribus..."

"C'est vrai. Vous, ensuite, vous ferez ce que le temps ne m'a pas permis de faire."

"Toi qui arrêtes les fleuves et qui calmes les mers, ne pourrais-tu pas ralentir le temps ?"

"Je le pourrais. Mais le Père dans le Ciel, le Fils sur la Terre, l'Amour au Ciel et sur la Terre, brûlent d'accomplir le Pardon..." et Jésus se plonge dans une méditation profonde que Philippe respecte en le laissant seul pour aller retrouver ses compagnons auxquels il rapporte le dialogue.

...La vallée désormais est proche et déjà on voit une route, une vraie grand-route qui vient du sud et se dirige vers l'ouest, en faisant un virage juste au pied de la montagne pour en suivre la base et continuer ensuite en direction d'un beau village qui s'étend dans la verdure près d'un ruisseau, dont le lit à présent n'est guère occupé que par des pierres avec de ci de là quelques roseaux qui ont résisté, surtout au milieu où un filet, un vrai filet d'eau, s'obstine à s'écouler vers la mer.

Tous se réunissent avant de prendre la grand-route, mais ils n'ont fait que quelques mètres quand deux hommes viennent à leur rencontre en les saluant.

"Deux disciples des rabbis, et l'un d'eux est lévite. Que veulent-ils ?" disent entre eux les apôtres qui ne sont pas du tout contents de la rencontre. Moi, je ne sais pas de quoi ils déduisent que ce sont des disciples, et que l'un d'eux est lévite. Je ne comprends pas encore bien le langage des nœuds et des franges et autres secrets de l'habillement Israélite.

Jésus, quand il se trouve à deux mètres environ des deux, et quand aucune équivoque n'est possible, car la route est désormais libre de voyageurs qui, à pied ou à cheval, se hâtent vers le village, répond à leurs salutations répétées et s'arrête pour les attendre.

"La paix à Toi, Rabbi" dit maintenant le lévite qui s'était borné d'abord à saluer profondément
.
"La paix à toi, et à toi" dit Jésus en s'adressant à l'autre.

"Es-tu le Rabbi nommé Jésus ?"

"Je le suis."

"Une femme [1] est entrée avant sexte dans la ville et elle a dit qu'elle avait parlé en route avec un rabbi plus grand que Gamaliel, parce qu'en plus d'être sage, il est bon. La nouvelle nous est arrivée, et les maîtres nous ont envoyés tous, tant que nous étions, en suspendant le départ pour Jérusalem, pour te trouver : deux pour chaque route qui descend de Giscala vers les chemins de la plaine. En leur nom et par notre entremise, ils te disent : "Viens dans la ville, car nous voulons t'interroger"."

"Et pour quel motif ?"

"Pour que tu te prononces sur un fait survenu à Giscala, et dont durent les conséquences."

"Et n'avez-vous pas les grands docteurs d'Israël pour rendre un jugement ? Pourquoi vous adresser au Rabbi inconnu ?"

"Si tu es Celui que disent les rabbis, tu n'es pas inconnu. N'es-tu pas Jésus de Nazareth ?"

"Je le suis."

"Ta sagesse est connue des rabbis."

"Et Moi, je connais leur rancœur à mon égard."

"Pas tous, Maître. Le plus grand et le plus juste ne te hait pas."

"Je le sais. Il ne m'aime pas non plus. Il m'étudie. Mais le rabbi Gamaliel est-il à Giscala ?"

"Non, il est déjà parti pour être à Sephoris avant le sabbat. Il est parti tout de suite après le jugement."

"Et alors, pourquoi me cherchez-vous ? Moi aussi, je dois respecter le sabbat et il m'est à peine possible d'arriver à temps à cet endroit. Ne me retenez pas davantage."

"Tu as peur, Maître ?"

"Je n'ai pas peur, car je sais qu'aucun pouvoir n'est donné, pour l'instant, a mes ennemis. Mais je laisse aux sages le plaisir de juger."

"Que veux-tu dire ?"

"Que Moi, je ne juge pas. Moi, je pardonne."

"Tu sais juger mieux que tout autre. Gamaliel l'a dit. Il a dit : "Seul Jésus de Nazareth jugerait avec justice ici"."

"C'est bien. Mais désormais, vous avez jugé et la chose ne peut plus être remise en question. J'aurais donné l'avis de faire calmer les passions avant de juger. S'il y avait faute, le coupable pouvait se repentir et se racheter. S'il n'y avait pas eu faute, il n'y aurait pas eu le supplice qui pour quelqu'un est, aux yeux de Dieu, pareil à un homicide prémédité."

"Maître ! Mais comment sais-tu ? La femme a juré que tu n'as parlé avec elle que de ses affaires... et.,, tu sais... Tu es alors vraiment un prophète ?"

"Je suis qui je suis. Adieu. La paix à toi. Le soleil descend à l'horizon" et il tourne le dos pour aller vers le village.

"Tu as bien fait, Maître ! Certainement ils te tendaient un piège !" Les apôtres sont solidaires du Maître. Mais leurs louanges, leurs raisons sont interrompues par les deux de tout à l'heure qui les rejoignent pour supplier Jésus de remonter à Giscala.

"Non. Le coucher du soleil me surprendrait en chemin. Dites à ceux qui vous envoient que Moi, j'observe la Loi, toujours, quand son observation ne lèse pas un commandement plus grand que celui du sabbat : celui de l'amour."

"Maître, Maître, nous t'en supplions. Ici c'est justement une question d'amour et de justice. Viens avec nous, Maître."

"Je ne puis. Et vous non plus vous ne pouvez pas y remonter à temps."

"Nous avons la permission de le faire pour ce cas."

"Et quoi ? On a élevé la voix quand je guérissais un malade et quand je l'absolvais un jour de sabbat, et à vous il est permis de violer le sabbat pour une discussion oiseuse ? Il y a donc deux mesures en Israël ? Allez ! Allez ! Et laissez-moi aller."

"Maître, tu es prophète. Tu sais par conséquent. Moi, je le crois et lui le croit. Pourquoi nous repousses-tu ?"

"Pourquoi !..." Jésus les regarde fixement, en s'arrêtant. Ses yeux sévères qui traversent et pénètrent au-delà des voiles de la chair pour lire les cœurs, regardent, dominateurs, les deux qu'il a devant Lui. Et ses yeux si insoutenables dans la rigueur, si doux dans l'amour, changent de regard et prennent une expression si affectueuse, si miséricordieuse que si d'abord le cœur tremblait de crainte devant la puissance du regard, maintenant il tremble d'émotion devant l'éclat de l'amour du Christ. "Pourquoi !" répète-t-il... "Ce n'est pas Moi qui repousse, mais les hommes qui repoussent le Fils de l'homme, et ce dernier doit se défier de ses frères. Mais à ceux qui n'ont pas de malice dans le cœur, je dis : "Venez" et je dis encore : "Aimez-moi" à ceux qui me haïssent..."

"Et alors, Maître..."

"Et alors, je vais au village pour le sabbat."

"Attends-nous, au moins."

"Au crépuscule du sabbat, je pars. Je ne puis attendre."

Les deux se regardent et ils restent en arrière pour se consulter, puis l'un d'eux, celui dont le visage est le plus ouvert et qui a presque toujours parlé, revient en courant.
"Maître, je reste avec Toi jusqu'après le sabbat."

Pierre, qui est à côté de Jésus, tire son vêtement pour l'obliger à se tourner de son côté, et lui murmure : "Non. Un espion." Jude Thaddée derrière son cousin Lui souffle : "Méfie-toi." Nathanaël, qui est allé en avant avec Simon et Philippe, se retourne et Lui fait les gros yeux pour dire : "Non." Jusqu'aux deux plus confiants, André et Jean, font signe que non par derrière l'importun.

Mais Jésus ne tient pas compte de leur peur soupçonneuse et répond brièvement : "Reste" et les autres doivent se résigner.

L'homme, content, se sent moins étranger, éprouve le besoin de dire son nom, qui il est, pourquoi il est en Palestine lui qui est né dans la Diaspora, mais consacré à Dieu dès se naissance parce qu'il fut une "consolation pour ses parents" qui, reconnaissants au Seigneur de l'avoir, le confièrent à des parents à Jérusalem pour qu'il appartînt au Temple. Là, en servant la Maison de Dieu, il connut le rabbi Gamaliel et devint son disciple attentif et aimé : "Ils m'ont appelé Joseph parce que, comme l'ancien Joseph, j'ai enlevé à ma mère la peine d'être stérile. Mais ma mère disait toujours "ma consolation" pendant qu'elle me nourrissait, et je suis devenu Barnabé pour tous [2]. Même le grand rabbi m'appelle ainsi parce qu'il trouve sa consolation dans ses meilleurs élèves."

"Fais en sorte que Dieu aussi te donne ce nom, et même par-dessus tout que Dieu t'appelle ainsi" dit Jésus.

Ils entrent, dans le village.

"Le connais-tu ?" demande Jésus.

"Non. Je n'y ai jamais été. C'est la première fois que je viens ici, en Nephtali. Le rabbi m'a amené avec lui, avec d'autres, parce que je suis resté seul..."

"As-tu Dieu pour ami ?"

"Je l'espère. J'essaie de le servir le mieux possible."

"Alors, tu n'es pas seul. Seul est le pécheur."

"Je puis pécheur moi aussi..."

"Toi, disciple d'un grand rabbi, tu connais certainement les conditions pour qu'une action devienne péché."

"Tout est péché, Seigneur. L'homme pèche continuellement car les préceptes sont plus nombreux que les moments d'une journée. Et pas toujours la réflexion et les circonstances nous aident à ne plus pécher."

"En vérité même les circonstances, surtout elles, nous amènent souvent à pécher. Mais as-tu une idée claire du principal attribut de Dieu ?"

"Justice."

"Non."

"Puissance."

"Non."

"...Rigueur."

"Moins que jamais."

"Et pourtant... elle se manifesta sur le Sinaï et plus tard encore..."

"Alors on vit le Très-Haut au milieu des éclairs. Ils ceignaient d'une auréole terrible le visage du Père et Créateur. En vérité vous ne connaissez pas le vrai visage de Dieu. Si vous le connaissiez et si vous en connaissiez l'esprit, vous sauriez que le principal attribut de Dieu c'est l'Amour et l'Amour miséricordieux."

"Je sais que le Très-Haut nous a aimés. Nous sommes le peuple élu, mais il est terrible de le servir !"

"Si tu sais que Dieu est Amour, comment peux-tu dire qu'il est redoutable ?"

"C'est qu'en péchant, nous perdons son amour."

"Je t'ai demandé avant si tu connais les conditions pour lesquelles une action devient péché."

"Quand ce n'est pas une action des six cent treize préceptes, des traditions, des décisions, des coutumes, des bénédictions et des prières, en plus des dix commandements de la Loi, ou bien quand ce n'est pas comme les scribes enseignent ces choses, alors c'est un péché."

"Même si l'homme ne le fait pas avec une pleine advertance(conscience) et un parfait consentement de la volonté ?"

"Même en ce cas. Aussi, qui peut dire : "Moi, je ne pèche pas" ? Qui peut avoir à sa mort la paix en Abraham ?"

"Les hommes ont-ils un esprit parfait ?"

"Non. Car Adam a péché, et nous avons cette faute en nous. Elle nous rend faibles. L'homme a perdu la Grâce du Seigneur, unique force pour nous conduire..."

"Et le Seigneur le sait ?"

"Lui sait tout."

"Et alors crois-tu qu'il n'ait pas de miséricorde en tenant compte de tout ce qui affaiblit l'homme ? Crois-tu qu'il exige de ceux qui ont été frappés ce qu'il pouvait exiger du premier Adam ? Il y a là une différence que vous ne considérez pas. Dieu est Justice, oui. Il est Puissance, oui. Il peut être aussi Rigueur pour l'impénitent qui continue de pécher. Mais quand Il voit que son enfant - vous êtes tous enfants sur la Terre qui est une heure d'éternité pour l'esprit, qui devient adulte à son examen spirituel de majorité éternelle dans le jugement particulier - quand Il voit donc que son enfant a un manquement parce qu'il est distrait, qu'il est lent pour arriver à discerner, parce qu'il est peu instruit, parce qu'il est si faible en une ou plusieurs choses, penses-tu que le Père très Saint puisse le juger avec une inexorable rigueur ? Tu l'as dit : l'homme a perdu la Grâce, la force qui permet de lutter contre les tentations et les appétits. Et Dieu le sait. Il ne faut pas avoir peur de Dieu et le fuir comme Adam après la faute, mais se rappeler qu'il est Amour. Son visage resplendit sur les hommes, non pas pour les réduire en cendres, mais plutôt pour les réconforter comme le soleil réconforte par ses rayons. C'est l'amour, et non pas la rigueur, qui rayonne de Dieu. Rayons de soleil et non pas flèches foudroyantes. Et, du reste... Qu'est-ce que, de lui-même, a imposé l'Amour ? Un fardeau que l'on ne peut porter ? Un code aux innombrables articles que l'on peut oublier ? Non. Seulement les dix commandements. Pour brider comme un poulain l'homme animal qui, sans bride, va à sa ruine.

Mais quand l'homme sera sauvé, quand la Grâce lui sera rendue, quand ce sera le Royaume de Dieu, c'est-à-dire le Règne de l'amour, aux fils de Dieu et aux sujets du Roi il sera donné un seul commandement en lequel il y aura tout : "Aime ton Dieu avec tout toi-même, et ton prochain comme toi-même". Parce que, crois, ô homme, que Dieu-Amour ne peut qu'alléger le joug et le rendre plus doux, et avec l'amour il sera doux servir Dieu, non plus craint, mais aimé. Aimé seulement, aimé pour Lui-même, et aimé dans nos frères. Comme elle sera simple la dernière Loi ! Comme l'est Dieu qui est parfait dans sa simplicité. Écoute : aime Dieu avec tout toi-même, aime ton prochain comme toi-même. Réfléchis : les lourds six cent treize préceptes, et toutes les prières et bénédictions ne sont-elles pas déjà énumérées dans ces deux phrases, en les débarrassant des détails inutiles qui ne sont pas de la religion mais de l'esclavage à l'égard de Dieu ? Si tu aimes Dieu, certainement tu l'honores à toutes les heures. Si tu aimes le prochain, certainement tu ne fais pas de choses qui le fassent souffrir. Tu ne mens pas, tu ne dérobes pas, tu ne tues ni ne blesses, tu n'es pas adultère. N'est-ce pas ainsi ?"

"C'est ainsi... Maître juste, je voudrais rester avec Toi. Mais Gamaliel a déjà perdu à cause de Toi, ses meilleurs disciples... Moi..."

"Ce n'est pas encore l'heure de venir à Moi. Quand elle arrivera, ton maître lui-même te le dira car c'est un juste."

"Il l'est, c'est vrai ? Tu le dis ?"

"Je le dis parce que c'est la vérité. Je ne suis pas homme à abattre pour m'élever sur celui que j'ai abattu. Je reconnais à chacun le sien... Mais ils nous appellent... Ils ont certainement trouvé où nous loger. Allons-y..."

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-165.htm
TOME : 7/165


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