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♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Bannie10

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♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Alldiferentbutalltogether Lun 3 Juin 2013 - 14:16

De bonne pensée, de bonne parole, de bonne action

Alldiferentbutalltogether
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Sam 8 Juin 2013 - 6:13

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_49

Jésus et Marthe à Capharnaüm

En sueur et couvert de poussière, Jésus, avec Pierre et Jean, rentre dans la maison de Capharnaüm.

Il a à peine mis le pied dans le jardin, se dirigeant vers la cuisine, que le maître de maison l'appelle familièrement en Lui disant : "Jésus, elle est revenue cette dame dont je t'ai parlé à Bethsaïda. Elle est revenue te chercher. Je lui ai dit de t'attendre et je l'ai conduite là-haut dans la chambre du haut."

"Merci, Thomas, j'y vais tout de suite. S'il vient d'autres personnes, fais-les attendre ici." Jésus monte lestement l'escalier sans même enlever son manteau.

Sur la terrasse où l'escalier aboutit, se trouve immobile Marcelle, la servante de Marthe. "Oh ! Notre Maître ! Ma maîtresse est là, à l'intérieur. Elle t'attend depuis tant de jours" dit la femme en s'agenouillant pour vénérer Jésus.

"Je m'y attendais. Je vais tout de suite la trouver. Dieu te bénisse, Marcelle." Jésus lève le rideau qui protège contre la lumière encore violente bien que le crépuscule soit très avancé et enflamme l'air et paraît embraser les maisons blanches de Capharnaüm par la réverbération rouge d'un énorme brasier.

Dans la pièce, toute voilée et enveloppée de son manteau, assise près d'une fenêtre, se trouve Marthe. Peut-être regarde-t-elle une anse du lac où plonge une avancée d'une colline boisée. Peut-être ne regarde-t-elle que ses pensées. Elle est sûrement très absorbée au point qu'elle n'entend pas le léger bruit des pas de Jésus qui s'approche. Et elle sursaute quand il l'appelle.

"Oh ! Maître !" s'écrie-t-elle, et elle se jette à genoux, les bras tendus comme pour demander de l'aide, puis elle se penche jusqu'à toucher du front le sol, et elle pleure. "Mais, pourquoi ? Allons, lève-toi ! Pourquoi ce grand chagrin ? As-tu quelque malheur à m'annoncer ? Oui ? Quoi donc ? Je suis allé à Béthanie, tu le sais ? Oui ? Et j'y ai appris de bonnes nouvelles. Maintenant tu pleures... Qu'est-ce qui est arrivé ?" et il la force à s'asseoir sur le siège placé contre le mur et il s'assoit en face d'elle.

"Allons, enlève ton voile et ton manteau, comme je le fais. Tu dois étouffer là-dessous. Et puis je veux voir le visage de cette Marthe troublée pour chasser tous les nuages qui l'assombrissent."

Marthe obéit, toujours en larmes, et l'on voit son visage rougi, aux yeux enflés.

"Et alors ? Je vais t'aider. Marie t'a fait appeler. Elle a beaucoup pleuré, elle a voulu savoir beaucoup de choses sur Moi, et tu as pensé que c'était bon signe, au point que tu as désiré que je vienne pour accomplir le miracle. Et Moi, je suis venu. Et maintenant ? ..."

"Maintenant, plus rien, Maître ! Je me suis trompée. C'est un trop vif espoir qui fait voir ce qui n'est pas... Je t'ai fait venir pour rien... Marie est pire qu'auparavant... Non ! Que dis-je ? C'est une calomnie, je mens. Elle n'est pas pire car elle ne veut plus d'hommes autour d'elle. Elle est différente, mais elle est toujours mauvaise. Elle me semble folle... je ne la comprends plus.

Auparavant, au moins, je la comprenais. Mais maintenant ! Qui peut la comprendre, maintenant ?" et Marthe pleure d'un air désolé.

"Allons, calme-toi et dis-moi ce qu'elle fait. Pourquoi est-elle mauvaise ? Elle ne veut donc plus d'hommes autour d'elle, je suppose donc qu'elle vit retirée dans sa maison. Est-ce ainsi ? Oui ? C'est bien, c'est très bien. Elle t'a désirée auprès d'elle, comme pour se défendre de la tentation - ce sont tes paroles - en empêchant les relations coupables, ou même simplement ce qui pourrait amener à de coupables relations, c'est un signe de bonne volonté."

"Tu l'affirmes, Maître ? Crois-tu vraiment qu'il en est bien ainsi ?"

"Mais, bien sûr. En quoi alors te semble-t-elle méchante ? Raconte-moi ce qu'elle fait..."

"Voilà." Marthe, un peu plus rassurée par la certitude de Jésus, parle avec plus d'ordre. "Voilà. Depuis que je suis venue, Marie n'est plus sortie de la maison et du jardin, pas même pour aller en barque sur le lac. Et sa nourrice m'a dit que même auparavant elle ne sortait, pour ainsi dire, plus. C'est depuis la Pâque qu'elle semble avoir commencé de changer. Cependant, avant ma venue, il venait encore des personnes la voir, et elle ne les renvoyait pas toujours..

Parfois elle donnait l'ordre de ne laisser entrer personne et cela paraissait un ordre qui devait durer. Puis, elle arrivait à frapper les serviteurs, prise d'une injuste colère lorsque, accourant au vestibule parce qu'elle avait entendu les voix des visiteurs, elle voyait qu'ils étaient déjà partis. Depuis ma venue, elle ne l'a plus fait. Elle m'a dit la première nuit, et c'est pour cela que j'ai tant espéré : "Retiens-moi, attache-moi, mais ne me laisse plus sortir, pour que je ne vois personne d'autre que toi et la nourrice. Car je suis une malade et je veux guérir. Mais ceux qui viennent chez moi, ou qui veulent que j'aille chez eux, sont comme des marais qui donnent la fièvre. Ils me rendent de plus en plus malade. Mais ils sont si beaux, en apparence, ils sont si pleins de fleurs et de chansons, avec des fruits d'aspect agréable que moi je ne sais pas résister car je suis une malheureuse, je suis une malheureuse. Ta sœur est faible, Marthe. Et il y en a qui profitent de ma faiblesse pour me faire faire des choses infâmes auxquelles ne consent pas quelque chose que j'ai en moi. Quelque chose qui me reste de maman, de ma pauvre maman..." et elle pleurait, elle pleurait.

Et voici comment je me suis comportée : avec douceur aux heures où elle est plus raisonnable, avec fermeté aux heures où elle me semble un fauve en cage. Elle ne s'est jamais révoltée contre moi. Et même, après les moments de plus grande tentation, elle vient pleurer à mes pieds, la tête sur mes genoux et elle dit : "Pardonne- moi ! Pardonne-moi !" Et si je lui demande : "Et quoi, ma sœur ? Tu ne m'as pas fait souffrir", elle me répond: "Parce que, tout à l'heure, ou hier soir, quand tu m'as dit : 'Tu ne sortiras pas d'ici' moi, en mon cœur, je t'ai haïe, maudite et j'ai désiré ta mort".

Elle ne te fait pas de la peine, Seigneur ? Mais elle est folle, peut-être ? Son vice l'a rendue folle ? Je pense qu'un amant lui a donné un philtre pour s'en faire une esclave de luxure et que cela lui a monté au cerveau..."
"Non, pas de philtre, pas de folie. C'est autre chose, mais continue."

"Donc, avec moi, elle est respectueuse et obéissante. Les serviteurs aussi, elle ne les a plus maltraités. Mais pourtant, depuis le premier soir, elle n'a plus rien demandé à ton sujet. Même si je parle de Toi, elle fait dévier la conversation, quitte ensuite à rester des heures et des heures sur le rocher où se trouve le belvédère à regarder le lac, jusqu'à en être éblouie et à me demander, à chaque barque qu'elle voit passer : "Tu crois que c'est celle des pêcheurs galiléens ?" Elle ne dit jamais ton Nom ni celui des apôtres, mais je sais qu'elle pense à eux et à Toi dans la barque de Pierre. Et je comprends aussi qu'elle pense à Toi parce que parfois, le soir, quand nous marchons dans le jardin ou quand nous attendons l'heure du repos, moi en cousant, elle les bras croisés, elle me dit : "C'est donc ainsi qu'il faut vivre d'après la doctrine que tu suis ?" Et parfois elle pleure, d'autre fois elle rit d'un rire sarcastique de folle ou de démon.

D'autres fois elle se détache les cheveux toujours si artistement coiffés, elle en fait deux tresses et se passe un de mes vêtements et elle vient devant moi avec les tresses qui retombent sur les épaules ou ramenées par devant, avec un col montant, pudique, ressemblant à une fillette avec son habit, ses tresses et l'expression de son visage et elle dit encore : "C'est donc ainsi que devrait devenir Marie ?"et parfois aussi elle pleure en baisant ses deux tresses magnifiques, grosses comme le bras et qui retombent jusqu'aux genoux, tout cet or éclatant qui était la gloire de ma mère.

D'autres fois, au contraire, elle pousse cet horrible éclat de rire ou bien elle me dit : "Mais regarde, plutôt voici ce que je fais et je quitte le monde" et elle noue ses tresses autour de cou et les serre jusqu'à en devenir violette comme si elle voulait s'étrangler. D'autres fois, on comprend qu'elle sent plus fortement sa... sa chair, alors elle se plaint ou se fait mal. Je l'ai trouvée qui se frappait férocement le sein, la poitrine et se griffait le visage, qui se frappait la tête contre le mur, et si je lui demandais : "Mais pourquoi fais-tu cela ?" elle se tournait vers moi, bouleversée, féroce en me disant : "Pour me rompre les entrailles et la tête. Les choses nuisibles, maudites, il faut les détruire. Je me détruis"

Et, si je parle de la miséricorde divine, de Toi - en effet, je parle de Toi quand même comme si elle était la plus fidèle de tes disciples et je te jure que parfois j'ai du dégoût à parler ainsi devant elle - elle me répond : "Pour moi, il ne peut y avoir de miséricorde, j'ai dépassé les bornes". Et alors elle est prise par une furie de désespoir, elle crie en se frappant jusqu'au sang : "Mais pourquoi ? Pourquoi, pour moi ce monstre qui me déchire, qui ne me donne pas la paix, qui me porte au mal avec une voix ensorcelante ? Et puis viennent s'y unir les voix qui me maudissent, celle du père, de maman, les vôtres, parce que toi aussi et Lazare, vous me maudissez et Israël me maudit, et ces voix me font devenir folle..."

Moi, alors, quand elle parle ainsi, je réponds : "Pourquoi penses-tu à Israël, ce n'est qu'un peuple, au lieu de penser à Dieu ? Mais puisque tu n'as pas pensé avant à tout piétiner, pense maintenant à passer par dessus tout et à te soucier d'autre chose que le monde, c'est-à-dire de Dieu, de ton père, de ta mère. Et eux ne te maudis- sent pas si tu changes de vie, mais ils t'ouvrent leurs bras..." Et elle m'écoute, pensive, étonnée comme si je lui racontais une fable irréelle, et puis elle pleure... Mais elle ne répond pas. Parfois, au contraire, elle commande aux serviteurs des vins et des drogues, et elle boit et mange tous ces produits et elle explique : "C'est pour ne pas penser".
Maintenant, depuis qu'elle sait que tu es sur le lac, elle me dit toutes les fois qu'elle s'aperçoit que je viens vers Toi : "Un jour ou l'autre je viendrai, moi aussi " et riant de ce rire qui est une insulte pour elle-même, elle dit pour finir : "Ainsi, au moins, l’œil de Dieu tombera aussi sur le fumier". Mais je ne veux pas qu'elle vienne. Et maintenant; j'attends pour venir que, lassée par la colère, le vin, les larmes, par tout, elle s'endorme épuisée. Aujourd'hui encore je suis partie ainsi de façon à revenir de nuit, avant qu'elle ne se réveille. Voilà ma vie, et maintenant, je n'espère plus...» et ses pleurs, que n'arrête plus fa pensée de tout rapporter avec ordre, redoublent plus fortement qu'avant.

"Te souviens-tu, Marthe, de ce que je t'ai dit une fois ? "Marie est une malade" .Tu ne voulais pas le croire. Maintenant, tu le vois. Tu dis qu'elle est folle, elle-même se dit qu'elle est malade de fièvres qui la poussent au péché. Moi, je dis : elle souffre d'une possession démoniaque.

C'est toujours une maladie. Ces incohérences, ces furies, ces pleurs, ces désolations, ces élans vers Moi, ce sont les phases de son mal qui, arrivé au moment de la guérison, connaît les crises les plus violentes. Tu fais bien d'être bonne avec elle, tu fais bien d'être patiente, tu fais bien de parler de Moi ! N'éprouve pas de dégoût à dire mon Nom en sa présence. Pauvre âme de ma Marie ! Et pourtant elle est sortie des mains du Créateur pas différente des autres, de la tienne, de celle de Lazare, de celles des apôtres et des disciples. Elle aussi, je la compte et je la vois parmi les âmes pour lesquelles je me suis fait chair afin d'être Rédempteur. C'est même pour elle, plus que pour toi, pour Lazare, les apôtres et les disciples que je suis venu. Pauvre, chère âme qui souffre, de ma Marie ! De ma Marie empoisonnée par sept poisons[2][2] en plus du poison originel et universel ! De ma Marie prisonnière ! Mais laisse-la venir à Moi ! Laisse-la respirer ma respiration, entendre ma voix, rencontrer mon regard !... Elle s'appelle : "Fumier"... Oh ! pauvre chère âme ! Des sept démons qu'elle a en elle, le moins fort est celui de l'orgueil ! Mais, rien que pour cela, elle se sauvera !"

"Mais si en sortant elle trouve quelqu'un qui de nouveau la ramène au vice ? Elle-même le craint..."

"Et toujours elle le craindra, maintenant qu'elle est arrivée à avoir la nausée du vice. Mais ne crains pas. Quand une âme a déjà le désir de venir au Bien, qu'elle n'est plus retenue que par l'Ennemi diabolique qui sait qu'il va perdre sa proie, et par l'ennemi personnel du moi qui raisonne encore en homme et se juge lui-même en homme, en appliquant à Dieu son jugement pour empêcher l'esprit de dominer le moi humain, alors cette âme est déjà forte contre les assauts du vice et des vicieux. Elle a trouvé l'Étoile Polaire et ne dévie plus.

Et également il ne faut plus lui dire : "Et tu n'as pas pensé à Dieu, mais tu penses à Israël ?" . C'est un reproche implicite. Il ne faut pas le faire. Elle sort des flammes, elle n'est que plaies. Il ne faut l'effleurer qu'avec les baumes de la douceur, du pardon, de l'espérance...

Laisse-la libre de venir. Tu dois même lui dire quand tu comptes venir, mais ne lui dis pas : "Viens avec moi". Et même, si tu arrives à comprendre qu'elle vient, ne viens pas toi. Reviens, attends-la à la maison. Elle te viendra, frappée par la Miséricorde. Car Moi, je dois lui enlever la force mauvaise qui maintenant la possède et, pendant un certain temps, elle sera comme saignée à blanc, comme une personne à laquelle le médecin a enlevé les os. Mais après elle ira mieux. Elle sera stupéfaite.

Elle aura un grand besoin de caresses et de silence. Assiste-la comme si tu étais pour elle un second ange gardien, sans te faire entendre. Et si tu la vois pleurer, laisse-la pleurer. Et si tu l'entends se poser des questions, laisse-la faire. Et si tu la vois sou- rire, puis s'assombrir, et puis sourire avec un sourire qui n'est plus le même, avec un regard changé, avec un visage changé, ne lui pose pas de questions, ne la mets pas en tutelle. Elle souffre plus maintenant pour remonter que quand elle est descendue. Et elle doit agir par elle-même, comme par elle-même elle a agi lorsqu'elle est descendue. Elle n'a pas alors supporté vos regards quand vous la voyiez descendre, parce que dans vos yeux il y avait un reproche. Mais maintenant elle ne peut, dans sa honte finalement réveillée, supporter votre regard. Alors elle était plus forte, parce qu'elle avait en elle Satan qui était son maître, et la force mauvaise qui la conduisait et elle pouvait défier le monde, mais pourtant elle n'a pas voulu être vue par vous dans son péché. Maintenant elle n'a plus Satan comme maître. Il est encore son hôte, mais déjà, par sa volonté, Marie lui tient la gorge. Et elle ne m'a pas encore, Moi, et c'est pour cela qu'elle est trop faible. Elle ne peut même pas supporter la caresse de tes yeux fraternels pour son retour au Sauveur. Toute son énergie s'emploie et se dépense pour serrer la gorge du septuple démon. Pour tout le reste, elle est sans défense, nue. Mais Moi, je la revêtirai et la fortifierai.

Va en paix, Marthe. Et demain dis-lui que je parlerai près du torrent de la Source, ici à Capharnaüm, après le crépuscule. Va en paix ! Va en paix ! Je te bénis. " Marthe est encore perplexe. "Ne tombe pas dans l'incrédulité, Marthe" lui dit Jésus qui l'observe.

"Non, Seigneur, mais je réfléchis... Oh ! donne-moi quelque chose que je puisse donner à Marie pour lui donner un peu de force... Elle souffre tant... et moi j'ai si peur qu'elle ne réussisse pas à triompher du démon !"

"Tu es une enfant ! Marie nous a, toi et Moi. Peux-tu ne pas réussir ? Pourtant, viens et tiens. Donne-moi cette main qui n'a jamais péché, qui a su être douce, miséricordieuse, active, pieuse. Elle a toujours fait des gestes d'amour et de prière. Elle n'est jamais devenue paresseuse. Elle ne s'est jamais corrompue. Voilà, je la tiens dans les miennes pour la rendre plus sainte encore. Lève-la contre le démon, et lui ne la supportera pas. Et prends cette ceinture qui m'appartient. Ne t'en sépare jamais, et chaque fois que tu la verras, dis-toi à toi-même : "Plus forte que cette ceinture de Jésus est la puissance de Jésus et avec elle on vient à bout de tout : démons et monstres. Je ne dois pas craindre". Es-tu contente, maintenant ? Ma paix soit avec toi.

Va tranquille."

Marthe le vénère et sort. Jésus sourit en la voyant reprendre sa place dans le char que Marcelle a fait venir à la porte pour aller à Magdala.


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Marthe11

" Marthe"

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Dim 9 Juin 2013 - 6:34

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_50

Guérison des deux aveugles et du muet possédé

Vision du samedi 28 juillet 1945

Après cela, Jésus descend à la cuisine et, voyant que Jean va se rendre à la fontaine, au lieu de rester dans la cuisine chaude et enfumée il préfère aller avec Jean laissant Pierre aux prises avec des poissons que viennent d'apporter les garçons de Zébédée pour le souper du Maître et des apôtres.

Ils ne vont pas à la source qui est à l'extrémité du pays mais à la fontaine de la place et où certainement l'eau arrive encore de cette source belle et abondante qui jaillit sur la pente de la colline, près du lac. Sur la place, c'est la foule habituelle des pays de Palestine le soir. Les femmes avec leurs amphores, les enfants qui jouent et les hommes qui s'entretiennent d'affaires ou... des potins du pays. Passent, aussi, entourés de serviteurs ou de clients, les pharisiens qui regagnent leurs riches maisons. Tout le monde s'écarte, avec respect, pour les laisser passer, quitte ensuite, à peine sont-ils passés, à les maudire de tout cœur en racontant leurs dernières injustices et leurs usures.

Mathieu, dans un coin de la place parle à ses anciens amis, ce qui fait dire avec mépris et à haute voix au pharisien Urie : "Les fameuses conversions ! L'attache au péché demeure et cela se voit par les amitiés qui durent. Ah ! Ah !"

À quoi Mathieu se retourne vivement pour répondre : "Elles durent pour les convertir."

"Ce n'est pas nécessaire ! Ton Maître suffit. Toi, reste loin d'eux, pour que la maladie ne revienne pas, en admettant que tu sois réellement guéri."

Matthieu devient rouge, dans l'effort qu'il fait pour ne pas leur dire leurs quatre vérités, mais il se borne à répondre : "Ne crains et n'espère rien."

"Quoi ?"

"Ne crains pas que je redevienne Lévi le publicain, et n'espère pas que je t'imite pour perdre ces âmes. Les séparations et les mépris, je les laisse, à toi et à tes amis. Moi, j'imite mon Maître et je fréquente les pécheurs pour les amener à la Grâce."

Urie voudrait répliquer, mais survient l'autre pharisien, le vieil Eli et il dit: "Ne souille pas ta pureté et ne contamine pas ta bouche, mon ami. Viens avec moi" et il prend Urie par le bras et l'amène vers sa maison.

Pendant ce temps la foule, où il y a surtout des enfants, s'est resserrée autour de Jésus. Parmi les enfants il y a Jeanne et Tobie, la sœur et le frère qui, il y a déjà longtemps, se disputaient pour des figues [1], et ils disent à Jésus en touchant de leurs petits mains la taille élevée de Jésus pour attirer son attention : "Écoute, écoute. Aujourd'hui aussi nous avons été bons, sais-tu ? Nous n'avons jamais pleuré. Nous ne nous sommes jamais taquinés par amour pour Toi. Nous donnes-tu un baiser ?"


"Vous avez donc été bons et par amour pour Moi ! Quelle joie vous me donnez. Voici mon baiser, et demain, soyez meilleurs encore."

Et il y a Jacques, le petit qui chaque sabbat portait à Jésus la bourse de Matthieu . Il dit : "Lévi ne me donne plus rien pour les pauvres du Seigneur, mais moi, j'ai mis de côté toutes les piécettes qu'on me donne quand je suis bon et maintenant je te les donne. Les donneras-tu aux pauvres pour mon grand-père ?"

"Certainement. Qu'est-ce qu'il a ton grand-père ?"

"Il ne marche plus. Il est si vieux et ses jambes ne le portent plus."

"Cela te désole ?"

"Oui, parce qu'il était mon maître quand on allait à travers la campagne. Il me disait tant de choses, il me faisait aimer le Seigneur. Même maintenant il me parle de Job et me fait voir les étoiles du ciel, mais de son siège... C'était plus beau auparavant."

"Je viendrai demain voir ton grand-père. Es-tu content ?"

Et Jacques est remplacé par Benjamin, pas celui de Magdala, le Benjamin de Capharnaüm, celui d'une lointaine vision Arrivé sur la place en même temps que sa mère et ayant vu Jésus, il quitte la main maternelle et se jette avec un cri qui paraît un gazouillis d'hirondelle au milieu de la petite foule remuante et, arrivé devant Jésus, il Lui enlace les genoux en disant : "À moi aussi, à moi aussi une caresse !"

Passe à ce moment-là le pharisien Simon qui s'incline pompeusement devant Jésus qui lui rend sa salutation. Le pharisien s'arrête et, alors que la foule s'écarte comme intimidée, le pharisien dit : "Et à moi, tu ne donnerais pas une caresse ?" et il sourit légèrement.

"À tous ceux qui me le demandent. Je me félicite avec toi de ton excellente santé. On m'avait dit à Jérusalem que tu avais été quelque peu malade."

"Oui, bien malade. J'ai désiré te voir pour guérir."

"Croyais-tu que je le puisse ?"

"Je n'en ai jamais douté, mais j'ai dû me guérir tout seul parce que tu as été longtemps absent. Où es-tu allé ?"

"Jusqu'aux confins d'Israël. C'est ainsi que j'ai occupé les jours entre Pâque et Pentecôte."

"Beaucoup de succès ? J'ai entendu parler des lépreux d'Hinnom et de Siloan. Grandiose . Cela seulement ? Certainement pas, mais cela, je le savais par le prêtre Jean. Celui qui est sans préventions croit en Toi et il est heureux."


"Et celui qui ne croit pas parce qu'il a des préventions, qu'en est-il de lui, sage Simon ? "

Le pharisien se trouble un peu... il se débat entre le désir de ne pas condamner ses trop nombreux amis qui sont prévenus contre Jésus et celui de mériter les compliments de Jésus. Mais il surmonte ce trouble et il dit : "Celui qui ne veut pas croire en Toi, malgré les preuves que tu donnes, est condamné."

"Je voudrais que personne ne le soit..."

"Toi, oui. Nous ne répondons pas à cette bonté que tu as pour nous. Trop ne te méritent pas... Jésus, je voudrais que tu sois mon hôte demain..."

"Demain, je ne peux pas. Ce sera dans deux jours. Acceptes-tu ?"

"Toujours. J'aurai... des amis... et tu devras les excuser si..."

"Oui, oui. Je viendrai avec Jean"

"Lui seulement ?"

"Les autres ont d'autres missions. Les voilà qui reviennent des campagnes. La paix à toi, Simon."

"Dieu soit avec Toi, Jésus." Le pharisien s'en va et Jésus se joint aux apôtres.

Ils reviennent à la maison pour le souper. Mais pendant qu'ils mangent le poisson grillé, les rejoignent des aveugles qui déjà avaient imploré Jésus sur la route. Ils répètent maintenant leur : "Jésus, Fils de David, aie pitié de nous !"

"Mais, partez ! Il vous a dit : "demain" et que ce soit demain. Laissez-le manger" leur dit Simon Pierre d'un ton de reproche.

"Non, Simon, ne les chasse pas. Tant de constance mérite une récompense. Venez, vous deux" dit-il ensuite aux aveugles et ils entrent en tâtant de leur bâton le sol et les murs. "Croyez-vous que je puisse vous rendre la vue ?"

"Oh ! oui, Seigneur ! Nous sommes venus parce que nous en sommes certains."

Jésus se lève de table, s'approche d'eux, met ses doigts sur les paupières aveugles, lève le visage, prie et dit : "Qu'il vous soit fait selon la foi que vous avez." Il enlève les mains, et les paupières immobiles remuent parce que la lumière frappe de nouveau les pupilles qui sont revenues à la vie pour l'un, et pour l'autre les paupières se dessillent et là où il y avait une suture due certainement à des ulcères mal soignés, voilà que se reforme sans défectuosités le bord de la paupière et elle se lève et s'abaisse comme des ailes qui battent.

Les deux tombent à genoux.

"Levez-vous et allez et veillez bien à ce que personne ne sache ce que je vous ai fait. Portez la nouvelle de la grâce que vous avez reçue à votre ville, à vos parents, à vos amis. Ici, ce n'est pas nécessaire ni favorable à votre âme. Gardez-la exempte de blessures dans sa foi, comme maintenant, sachant ce qu'est l’œil, vous le préserverez de blessures pour ne pas être aveugles de nouveau."

Le repas se termine. Ils montent sur la terrasse où il y a un peu de fraîcheur. Le lac n'est que scintillement sous le quartier de lune. Jésus s'assied sur le bord du muret et s'abstrait dans la contemplation du lac aux vagues argentées. Les autres parlent entre eux à voix basse pour ne pas le déranger.

Mais ils le regardent, comme fascinés. En effet, comme il est beau ! Tout auréolé par la lune qui éclaire son visage à la fois sévère et serein, qui permet d'en étudier les plus légers détails, il se tient, la tête légèrement appuyée contre le sarment rêche de la vigne qui monte de là pour s'étendre ensuite sur la terrasse. Ses yeux allongés d'un bleu clair, qui dans la nuit paraissent couleur d'onyx, semblent épandre sur toutes choses des ondes de paix. Parfois, ils se lèvent vers le ciel serein parsemé d'astres, d'autres fois ils s'abaissent sur les collines, et plus bas sur le lac, parfois encore, ils fixent un point indéterminé et ils semblent sourire à leur propre vision. Les cheveux ondulent un peu sous le vent léger. Une jambe suspendue à peu de distance du sol, l'autre qui s'appuie sur le sol, il reste ainsi, assis de biais avec ses mains qui s'abandonnent sur les genoux et son habit blanc paraît accentuer sa blancheur lumineuse, le rendre argenté par l'effet de la lumière lunaire, alors que les mains longues et d'un blanc d'ivoire semblent accentuer leur teinte de vieil ivoire et leur beauté virile bien qu'effilées. Le visage aussi, avec son front haut, le nez rectiligne, l'ovale agréable des joues que prolonge la barbe blonde légèrement cuivrée, semble sous cette lumière lunaire prendre la teinte du vieil ivoire en perdant la nuance rosée que pendant le jour on remarque en haut des joues.

"Tu es fatigué, Maître ?" demande Pierre.

"Non."

"Tu me sembles pâle et pensif..."

"Je réfléchissais. Mais je ne crois pas être plus pâle que d'habitude. Venez ici... La lumière de la lune vous rend tous pâles, vous aussi. Demain, vous irez à CorozaÏn. Peut-être vous trouverez des disciples. Parlez-leur et veillez à être ici demain, au crépuscule. Je prêcherai près du torrent."


"Quelle belle chose ! Nous le dirons à ceux de Corozaïn. Aujourd'hui, au retour, nous avons rencontré Marthe et Marcelle. Elles sont venues ici ?" demande André.

"Oui."

"À Magdala on parlait beaucoup de Marie, qui ne sort plus, qui ne donne plus de fêtes. Nous nous sommes reposés chez la femme de l'autre fois. Benjamin m'a dit que quand il veut faire le méchant il pense à Toi et..."

"...et à moi, dis-le aussi, Jacques " dit l'Iscariote.

"Il ne l'a pas dit."

"Mais il l'a sous-entendu en disant : "Je ne veux pas être beau et par contre méchant, moi" et il m'a regardé de travers. Il ne peut me souffrir..."

"Antipathie sans importance, Judas. N'y pense pas" dit Jésus.

"Oui, Maître, mais c'est ennuyeux que..."

"Y a-t-il le Maître ?" crie une voix du chemin.

"Oui. Mais que voulez-vous de nouveau ? Le jour ne vous suffit pas, long comme il est ? Est-ce une heure pour déranger de pauvres voyageurs ? Revenez demain" ordonne Pierre.

"C'est que nous avons avec nous un muet qui est possédé et, pendant le trajet, il nous a échappé trois fois. Sans cela, on serait arrivé plus tôt. Soyez bons ! Dans un moment, quand la lune sera haute, il hurlera fort et épouvantera le pays. Voyez comme déjà il s'agite ?!"

Jésus se penche du haut du muret après avoir traversé toute la terrasse. Les apôtres l'imitent. Un cercle de visages courbés sur une foule de gens qui lèvent la tête vers ceux qui se penchent.

Au milieu, avec des mouvements et des mugissements d'ours ou de loup enchaîné, un homme avec les poignets bien attachés pour qu'il ne s'enfuie pas. Il mugit en s'agitant avec des mouvements de bête et comme s’il cherchait sur le sol je ne sais quoi. Mais quand il lève les yeux et rencontre le regard de Jésus, il pousse un hurlement bestial, inarticulé, un véritable hurlement et il cherche à s'enfuir.

La foule, presque tous les adultes de Capharnaüm, s'écarte, effrayée. "Viens, par charité ! Cela le reprend comme auparavant..."

"Je viens tout de suite."

Et Jésus descend rapidement et va en face du malheureux qui est plus agité que jamais.

"Sors de lui. Je le veux."


Le hurlement s'évanouit en une seule parole : "Paix !"

"Oui, la paix. Aie la paix, maintenant que tu es délivré." La foule crie, émerveillée, en voyant le brusque passage de la fureur à la tranquillité, de la possession à la délivrance, du mutisme à la parole.

"Comment avez-vous su que j'étais ici ?"

"À Nazareth on nous a dit : "Il est à Capharnaüm". À Capharnaüm cela nous a été confirmé par deux hommes qui avaient eu les yeux guéris par Toi, dans cette maison."

"C'est vrai ! C'est vrai ! À nous aussi ils l'ont dit..." crient plusieurs. Et ils commentent : "Jamais on n'a vu pareilles choses en Israël !"

"S'il n'avait pas eu l'aide de Belzébuth, il ne l'aurait pas fait" ricanent les pharisiens de Capharnaüm parmi lesquels ne se trouve pas Simon.

"Aide ou pas aide, je suis guéri et les aveugles aussi. Vous, vous ne pouvez le faire malgré, vos grandes prières" réplique le muet possédé qui a été guéri et il baise le vêtement de Jésus qui ne répond pas aux pharisiens et se borne à congédier la foule avec son : "La paix soit avec vous".

Il retient le miraculé et ceux qui l'accompagnent en leur offrant un abri dans la chambre du haut pour se reposer jusqu'à l'aube.


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Jasus_28

Jésus guérit les deux aveugles

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Message par Maud Lun 10 Juin 2013 - 6:10

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_51

Parabole de la brebis perdue

Vision du samedi 12 août 1944

Jésus parle à la foule. Monté sur le bord planté d'arbres d'un torrent, il parle à une foule nombreuse répandue dans un champ dont le blé est coupé et qui présente l'aspect désolant des chaumes brûlés par le soleil.

C'est le soir. Le crépuscule descend, mais déjà la lune monte. Une belle et claire soirée d'un début d'été. Des troupeaux rentrent au bercail et le tintement des sonnailles se mêle au chant perçant des grillons ou des cigales, un grand: gri, gri, gri...

Jésus prend la comparaison des troupeaux qui passent. Il dit : "Votre Père est comme un berger attentif. Que fait le bon pasteur ? Il cherche de bons pâturages pour ses brebis, où il n'y pas de ciguë ni de plantes dangereuses, mais des trèfles agréables, des herbes aromatiques et des chicorées amères mais bonnes pour la santé.

Il cherche une place où se trouve en même temps que la nourriture, de la fraîcheur, un ruisseau aux eaux limpides, des arbres qui donnent de l'ombre, où il n'y a pas d'aspics au milieu de la verdure. Il ne se soucie pas de trouver des pâturages plus gras parce qu'il sait qu'ils cachent facilement des serpents aux aguets et des herbes nuisibles, mais il donne la préférence aux pâturages de montagne où la rosée rend l'herbe pure et fraîche, mais que le soleil débarrasse des reptiles, là où l'on trouve un bon air que remue le vent et qui n'est pas lourd et malsain comme celui de la plaine. Le bon pasteur observe une par une ses brebis. Il les soigne si elles sont malades, les panse si elles sont blessées. A celle qui se rendrait malade par gloutonnerie, il élève la voix, à celle qui prendrait du mal à rester dans un endroit trop humide ou trop au soleil, il dit d'aller dans un autre endroit. Si une est dégoûtée, il lui cherche des herbes acidulées et aromatiques capables de réveiller son appétit et les lui présente de sa main en lui parlant comme à une personne amie.

C'est ainsi que se comporte le bon Père qui est aux Cieux avec ses fils qui errent sur la terre. Son amour est la verge qui les rassemble, sa voix leur sert de guide, ses pâturages c'est sa Loi, son bercail le Ciel.

Mais voilà qu'une brebis le quitte. Combien il l'aimait ! Elle était jeune, pure, candide comme une nuée légère dans un ciel d'avril. Le berger la regardait avec tant d'amour en pensant à tout le bien qu'il pouvait lui faire et à tout l'amour qu'il pourrait en recevoir. Et elle l'abandonne.

Le long du chemin qui borde le pâturage, un tentateur est passé. Il ne porte pas une casaque austère, mais un habit aux mille couleurs. Il ne porte pas la ceinture de peau avec la hache et le couteau suspendus, mais une ceinture d'or d'où pendent des sonnettes au son argentin, mélodieux comme la voix du rossignol, et des ampoules d'essences enivrantes... Il n'a pas le bourdon avec lequel le bon pasteur rassemble et défend les brebis, et si le bourdon ne suffit pas, il est prêt à les défendre avec sa hache ou son couteau et même au péril de sa vie. Mais ce tentateur qui passe a dans les mains un encensoir tout brillant de pierres précieuses d'où s'élève une fumée qui est à la fois puanteur et parfum, qui étourdit comme éblouissent les facettes des bijoux, oh ! combien faux ! Il va en chantant et laisse tomber des poignées d'un sel qui brille sur le chemin obscur...

Quatre-vingt-dix-neuf brebis le regardent sans bouger.

La centième, la plus jeune et la plus chère, fait un bond et disparaît derrière le tentateur. Le berger l'appelle, mais elle ne revient pas. Elle va, plus rapide que le vent, rejoindre celui qui est passé et, pour soutenir ses forces dans sa course, elle goûte ce sel qui pénètre au dedans et la brûle d'un délire étrange qui la pousse à chercher les eaux noires et vertes dans l'obscurité des forêts. Et, dans les forêts, à la suite du tentateur, elle s'enfonce, elle pénètre, monte et descend et elle tombe... une, deux, trois fois. Et une, deux, trois fois, elle sent autour de son cou l'embrassement visqueux des reptiles, et assoiffée, elle boit des eaux souillées, et affamée, elle mord des herbes qui brillent d'une bave dégoûtante.

Que fait pendant ce temps le bon pasteur ? Il enferme en lieu sûr les quatre-vingt-dix-neuf brebis fidèles et puis se met en route et ne s'arrête pas jusqu'à ce qu'il trouve des traces de la brebis perdue. Puisqu'elle ne revient pas à lui, qui confie au vent ses appels, il va vers elle. Il la voit de loin, enivrée et enlacée par les reptiles, tellement ivre qu'elle ne sent pas nostalgie du visage qui l'aime, et elle se moque de lui. Et il la revoit, coupable d'être entrée comme une voleuse dans la demeure d'autrui, tellement coupable qu'elle n'ose plus le regarder... Et pourtant le pasteur ne se lasse pas... et il va. Il la cherche, la cherche, la suit, la harcèle. Il pleure sur les traces de l'égarée ; lambeaux de toison ; lambeaux d'âme ; traces de sang ; délits de toutes sorte ; ordures ; témoignages de sa luxure. Il va et la rejoint.

Ah ! je t'ai trouvée, mon aimée ! Je t'ai rejointe ! Que de chemin j'ai fait pour toi ! Pour te ramener au bercail. Ne courbe pas ton front souillé. Ton péché est enseveli dans mon cœur. Personne, excepté moi qui t'aime, ne le connaîtra. Je te défendrai contre les critiques d'autrui, je te couvrirai de ma personne pour te servir de bouclier contre les pierres des accusateurs. Viens. Tu es blessée ? Oh ! montre-moi tes blessures. Je les connais, mais je veux que tu me les montre, avec la confiance que tu avais quand tu étais pure et quand tu me regardais moi, ton pasteur et ton dieu, d'un œil innocent. Les voilà. Elles ont toutes un nom. Oh ! comme elles sont profondes ! Qui te les a faites si profondes ces blessures au fond du cœur ? Le Tentateur, je le sais. C'est lui qui n'a ni bourdon ni hache mais qui blesse plus profondément avec sa morsure empoisonnée et, après lui, ce sont les faux bijoux de son encensoir, qui t'ont séduite par leur éclat... et qui étaient un soufre infernal qui se produisait à la lumière pour te brûler le cœur. Regarde combien de blessures, combien de toison déchirée, combien de sang, combien de ronces !

Oh ! pauvre petite âme illusionnée ! Mais dis-moi : si je te pardonne, tu m'aimeras encore ? Mais dis-moi : si je te tends les bras, tu t'y jetteras ? Mais dis-moi : as-tu soif d'un amour bon ? Et alors : viens et reviens à la vie. Reviens dans les pâturages saints. Tu pleures. Tes larmes mêlées aux miennes lavent les traces de ton péché, et Moi, pour te nourrir, puisque tu es épuisée par le mal qui t'a brûlée, je m'ouvre la poitrine, je m'ouvre les veines et je te dis : "Nourris-toi, mais vis !"

Viens que je te prenne dans mes bras. Nous irons plus rapidement aux pâturages saints et sûrs. Tu oublieras tout de cette heure de désespoir et tes quatre-vingt-dix-neuf sœurs, les bonnes, jubileront pour ton retour. Je te le dis, ma brebis perdue, que j'ai cherchée en venant de si loin, que j'ai retrouvée, que j'ai sauvée, qu'on fait une plus grande fête parmi les bons pour une brebis perdue qui revient que pour les quatre-vingt-dix-neuf justes qui ne se sont pas éloignées du bercail."

Jésus ne s'est jamais retourné pour regarder vers le chemin qui se trouve derrière Lui et par lequel est arrivée, dans la pénombre du soir, Marie de Magdala, encore très élégante, mais habillée, du moins, et couverte d'un voile foncé qui cache ses traits et ses formes. Mais, quand Jésus arrive à ces paroles : "Je t'ai trouvée, mon aimée", Marie passe la main sous son voile et pleure doucement et sans arrêt. Les gens ne la voient pas car elle est au-delà du talus qui borde le chemin. Il n'y a pour la voir que la lune désormais haute, et l'esprit de Jésus...

Qui me dit. "Le commentaire est dans la vision, mais je t'en parlerai encore. Maintenant repose-toi, car c'est l'heure. Je te bénis, Maria fidèle."


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 La_bre10

La Brebis perdue et retrouvée

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Message par Maud Mar 11 Juin 2013 - 7:50

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_52

Jésus dit à Marthe : Tu as déjà ta victoire en main

Vision du dimanche 29 juillet 1945 (Sainte Marthe)


Jésus va monter dans la barque. C'est une claire aurore d'été qui effeuille les roses sur le crêpe de soie du lac, quand survient Marthe avec sa servante. "Oh! Maître! Écoute-moi pour l'amour de Dieu."

Jésus redescend sur la rive et dit aux apôtres: "Allez m'attendre près du torrent. Entre temps, préparez tout pour la mission vers Magedan. La Décapole aussi attend la parole. Allez."

Et pendant que la barque se détache et prend le large, Jésus marche à côté de Marthe, respectueusement suivie par Marcelle.

Ils s'éloignent ainsi du pays en cheminant sur la rive qui, tout de suite après une bande de sable, déjà mélangée de rares herbes sauvages, se couvre de végétation et quitte la ligne horizontale pour grimper en donnant l'assaut aux pentes qui se mirent dans le lac.

Quand ils ont rejoint un endroit solitaire, Jésus dit en souriant : "Que veux-tu me dire ?"

"Oh ! Maître... cette nuit peu après la fin de la seconde veille, Marie est revenue à la maison. Ah ! mais j'oubliais de te dire qu'elle m'avait dit à sexte, pendant que nous mangions : "Te déplairait-il de me prêter un de tes habits et un manteau ? Ils seront un peu courts, mais je laisserai le vêtement flou et je descendrai le manteau..." Je lui ai dit : "Prends ce que tu veux, ma sœur" et le cœur me battait très fort parce que, auparavant, dans le jardin, j'avais dit en parlant à Marcelle : "Au crépuscule; il faut être à Capharnaüm car le Maître parle à la foule ce soir" et j'avais vu Marie sursauter, changer de couleur, ne sachant plus rester en place, mais elle allait et venait seule comme une âme en peine, agitée, sur le point de décider... et ne sachant pas encore ce qu'accepter, ce que repousser.

Après le repas, elle est allée dans ma chambre et elle a pris le vêtement le plus sombre que j'avais, le plus modeste, elle l'a essayé et a prié la nourrice de descendre tout l'ourlet parce que l'habit était trop court. Elle avait essayé de le faire par elle- même, mais avait reconnu en pleurant : " Je ne sais plus coudre, j'ai oublié tout ce qui est utile et bon..." et elle m'a jeté les bras autour du cou en me disant : "Prie pour moi". Elle est sortie seule, au crépuscule... Comme j'ai prié pour qu'elle ne rencontre personne qui l'empêche de venir ici, pour qu'elle comprenne ta parole, pour qu'elle réussisse à étrangler définitivement le monstre qui la rend esclave... Regarde : j'ai ajouté à ma ceinture ta ceinture bien serrée sous l'autre, et quand je sentais la pression du cuir dur sur ma taille qui n'est pas habituée aux ceintures si rigides, je disais : "Lui est plus fort que tout".

Et puis, avec le char on a vite fait, puis nous sommes venues, Marcelle et moi. Je ne sais si tu nous as vues dans la foule... Mais quelle douleur, quelle épine dans le cœur, en ne voyant pas Marie ! Je pensais : "Elle a regretté, elle est revenue à la maison. Ou bien... ou bien elle s'est enfuie, ne pouvant plus résister à mon autorité qu'elle avait réclamée". Je t'écoutais et je pleurais sous mon voile. Ces paroles paraissaient faites pour elle... et elle ne les entendait pas ! Je pensais ainsi, moi qui ne la voyais pas. Je suis revenue à la maison découragée. C'est vrai. Je t'ai désobéi parce que tu m'avais dit : "Si elle vient, attends-la à la maison". Mais considère mon cœur, Maître ! C'était ma sœur qui venait vers Toi ! Est-ce que je pouvais n'être pas là pour la voir près de Toi ? Et puis !... Tu m'avais dit: "Elle sera brisée". Je voulais être près d'elle, tout de suite pour la soutenir...

J'étais agenouillée en larmes et en prière dans ma chambre et la seconde veille était finie depuis longtemps quand elle est rentrée. Si doucement que je ne l'ai entendue que quand elle est tombée sur moi, me serrant étroitement dans ses bras et disant : "C'est vrai tout ce que tu dis, sœur bénie. Et même c'est beaucoup plus que tu ne dis. Sa miséricorde est beaucoup plus grande. Oh ! ma Marthe ! Tu n'as plus besoin de me retenir ! Tu ne me verras plus cynique et désespérée ! Tu ne m'entendras plus dire : 'Pour ne pas penser !' Maintenant je veux penser, je sais à quoi penser. À la Bonté faite chair. Tu as prié, ma sœur, certainement tu as prié pour moi. Mais tu as déjà ta victoire en main. Ta Marie qui ne veut plus pécher, qui renaît maintenant, la voilà. Regarde-la bien en face, car c'est une nouvelle Marie au visage lavé par les pleurs de l'espérance et du repentir. Tu peux me baiser, sœur pure. Il n'y a plus de traces d'amour honteux sur mon visage. Il a dit qu'il aime mon âme, car c'est à elle et d'elle qu'il parlait. La brebis perdue, c'était moi. Il a dit, écoute si je dis bien. Tu la connais la manière de parler du Sauveur..." et elle m'a répété, mais parfaitement, ta parabole.

Elle est si intelligente, Marie ! Bien plus que moi. Elle sait se rappeler. Ainsi, je t'ai entendu deux fois. Si sur tes lèvres ces paroles étaient saintes et adorables, sur les siennes, elles étaient pour moi saintes, adorables et aimables car c'étaient les lèvres d'une sœur, de ma sœur retrouvée, revenue au bercail familial qui me les disaient. Nous sommes restées embrassées, assises sur la natte du sol, comme quand nous étions petites et que nous restions ainsi dans la chambre de maman ou bien près du métier où elle tissait ou brodait ses splendides étoffes. Nous sommes restées ainsi, nous n'étions plus séparées par le péché et il me semblait que maman aussi était présente par son esprit.

Nous avons pleuré sans douleur et même avec tant de paix ! Nous nous embrassions heureuses... Et puis Marie, fatiguée par le chemin qu'elle avait fait à pied, par l'émotion de tant de choses, s'est endormie dans mes bras et, avec l'aide de la nourrice, je l'ai couchée sur mon lit... et je l'ai quittée pour accourir ici..." et Marthe baise les mains de Jésus, radieuse.

"Je te dis, Moi aussi, ce que t'a dit Marie : "Tu as ta victoire en main". Va et sois heureuse. Va en paix. Aie une conduite toute de douceur et de prudence avec celle qui vient de renaître. Adieu, Marthe. Fais-le savoir à Lazare, qui là-bas se tourmente."

"Oui, Maître. Mais Marie, quand viendra-t-elle avec nous, les disciples?" "

Jésus sourit et dit : "Le Créateur a fait la création en six jours, et le septième, Il s'est reposé."

"Je comprends. Il faut avoir de la patience..."

"Patience, oui. Ne pas soupirer. C'est une vertu, cela aussi. La paix à vous, femmes.

Nous nous reverrons bientôt" et Jésus les quitte pour aller vers le lac où la barque attend près de la rive.



♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Jasus_30

Jésus en compagnie de Marthe et Marie

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Message par Maud Mer 12 Juin 2013 - 7:32

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_53

Marie-Magdeleine dans la maison du pharisien Simon

Vision du vendredi 21 janvier 1944

Pour me réconforter de mes souffrances complexes et me faire oublier les méchancetés des hommes, mon Jésus m'accorde cette suave contemplation.

************

Je vois une salle très riche. Un riche lampadaire à becs multiples est suspendu au milieu et il est tout allumé. Aux murs, des tapis très beaux, des sièges ornés de marqueterie et incrustés d'ivoire et de lames précieuses, et aussi des meubles très beaux.

Au milieu, une grande table carrée, mais formée de quatre tables réunies. La table est certainement disposée de cette manière pour les nombreux convives (tous des hommes) et elle est couverte de très belles nappes et de riche vaisselle. Il y a de nombreuses amphores et des coupes précieuses et les serviteurs se déplacent tout autour, apportant des plats et versant des vins. Au milieu du carré, il n'y a personne. Je vois le très beau dallage, sur lequel se reflète la lumière du lampadaire à huile. À l'extérieur, par contre, il y a de nombreux lits-sièges tous occupés par des convives.


Il me semble me trouver dans l'angle à moitié obscur situé au fond de la salle, près d'une porte qui est grande ouverte à l'extérieur, mais qui est en même temps fermée par un lourd tapis ou tapisserie qui pend de son architrave.

Du côté le plus éloigné de la porte, se trouve le maître de maison avec les invités de marque. C'est un homme âgé, vêtu d'une ample tunique blanche serrée à la taille par une ceinture brodée. L'habit a aussi au cou, au bord des manches et du vêtement lui-même, des bandes de broderies appliquées comme si c'étaient des rubans brodés ou des galons, si on préfère les appeler ainsi. Mais la figure de ce petit vieux ne me plaît pas. C'est un visage méchant, froid, orgueilleux et avide.

À l'opposé, en face de lui, se trouve mon Jésus. Je le vois de côté, je dirais presque par derrière. Il a son vêtement blanc habituel, des sandales, les cheveux séparés en deux sur le front et longs comme toujours.

Je remarque que Lui et tous les convives ne sont pas allongés comme je croyais qu'on l'était sur ces lits-sièges, c'est-à-dire perpendiculairement à la table, mais parallèlement. Dans la vision des noces de Cana, je n'avais pas fait beaucoup attention à ce détail, j'avais vu qu'ils mangeaient appuyés sur le coude gauche, mais il me semblait qu'ils n'étaient pas couchés parce que les lits étaient moins luxueux et beaucoup plus courts. Ceux-ci sont de vrais lits, ils ressemblent aux divans modernes, à la mode turque.

Jésus a Jean pour voisin, et comme Jésus s'appuie sur le coude gauche (comme tout le monde) il en résulte que Jean se trouve encastré entre la table et le corps du Seigneur, arrivant avec son coude gauche à l'aine du Maître, de manière à ne pas le gêner pour manger et à lui permettre aussi, s'il le veut, de s'appuyer confidentiellement sur sa poitrine.

Il n'y a pas de femmes. Tout le monde parle, et le maître de maison s'adresse de temps en temps à Jésus avec une familiarité pleine d'affectation et une condescendance manifeste. Il est clair qu'il veut Lui montrer, et montrer à tous ceux qui sont présents, qu'il Lui a fait un grand honneur de l'inviter dans sa riche maison, Lui, pauvre prophète que l'on juge aussi un peu exalté...

Je vois que Jésus répond avec courtoisie, paisiblement [1]. Il sourit de son léger sourire à ceux qui l'interrogent, il sourit d'un sourire lumineux si celui qui Lui parle, ou même seulement le regarde, est Jean.


Je vois se lever la riche tapisserie qui couvre l'embrasure de la porte et entrer une femme jeune, très belle, richement vêtue et soigneusement coiffée. La chevelure blonde très épaisse fait sur sa tête un véritable ornement de mèches artistement tressées. Elle semble porter un casque d'or tout en relief, tellement la chevelure est fournie et brillante. Elle a un vêtement dont je dirais qu'il est très excentrique et compliqué si je le compare à celui que j'ai toujours vu à la Vierge Marie. Des boucles sur les épaules, des bijoux pour retenir les froncis en haut de la poitrine, des chaînettes d'or pour dessiner la poitrine, une ceinture avec des boucles d'or et des pierres précieuses. Un vêtement provocant qui fait ressortir les lignes de son très beau corps. Sur la tête un voile si léger... qu'il ne voile rien. Ce n'est qu'une parure, c'est tout. Aux pieds de très riches sandales avec des boucles d'or, des sandales de cuir rouge avec des brides entrelacées aux chevilles. Tous, sauf Jésus, se retournent pour la regarder. Jean l'observe un instant, puis il se tourne vers Jésus. Les autres la fixent avec une visible et mauvaise gourmandise. Mais la femme ne les regarde pas du tout et ne se soucie pas du murmure qui s'est élevé à son entrée et des clins d’œil de tous les convives, excepté Jésus et le disciple. Jésus fait voir qu'il ne s'aperçoit de rien, il continue de parler en terminant la conversation qu'il avait engagée avec le maître de maison.

La femme se dirige vers Jésus et s'agenouille près des pieds du Maître. Elle pose par terre un petit vase en forme d'amphore très ventrue, enlève de sa tête son voile en détachant l'épingle précieuse qui le retenait fixé aux cheveux, elle enlève les bagues de ses doigts et pose le tout sur le lit-siège près des pieds de Jésus, ensuite elle prend dans ses mains les pieds de Jésus d'abord celui de droite, puis celui de gauche et en délace les sandales, les dépose sur le sol, puis elle Lui baise les pieds en sanglotant et y appuie son front, elle les caresse et ses larmes tombent comme une pluie qui brille à la lumière du lampadaire et qui arrose la peau de ces pieds adorables.

Jésus tourne lentement la tête, à peine, et son regard bleu sombre se pose un instant sur la tête inclinée. Un regard qui absout. Puis il regarde de nouveau vers le milieu. Il la laisse libre dans son épanchement.

Mais les autres, non. Ils plaisantent entre eux, font des clins d’œil, ricanent. Et le pharisien se met assis un moment pour mieux voir et son regard exprime désir, contrariété, ironie. C'est de sa part la convoitise pour la femme, ce sentiment est évident. Il est fâché d'autre part qu'elle soit entrée si librement, ce qui pourrait faire penser aux autres que la femme est... une habituée de la maison. C'est enfin un coup d’œil ironique à Jésus...


Mais la femme ne fait attention à rien. Elle continue de verser des larmes abondantes, sans un cri. Seulement de grosses larmes et de rares sanglots. Ensuite elle dénoue ses cheveux en en retirant les épingles d'or qui tenaient en place sa coiffure compliquée et elle pose aussi ces épingles près des bagues et de la grosse épingle qui maintenait le voile. Les écheveaux d'or se déroulent sur les épaules. Elle les prend à deux mains, les ramène sur sa poitrine et les passe sur les pieds mouillés de Jésus, jusqu'à ce qu'ils soient secs. Puis elle plonge les doigts dans le petit vase et en retire une pommade légèrement jaune et très odorante. Un parfum qui tient du lys et de la tubéreuse se répand dans toute la salle. La femme y puise largement, elle étend, elle enduit, baise et caresse.

Jésus, de temps en temps, la regarde avec une affectueuse pitié. Jean, qui s'est retourné, étonné en entendant les sanglots, ne peut détacher le regard du groupe de Jésus et de la femme. Il regarde alternativement l'Un et l'autre.

Le visage du pharisien est de plus en plus hargneux. J'entends ici les paroles connues de l'Évangile et je les entends dites sur un ton et accompagnées d'un regard qui font baisser la tête au vieillard haineux.

J'entends les paroles d'absolution adressées à la femme qui s'en va en laissant ses bijoux aux pieds de Jésus. Elle a enroulé son voile autour de sa tête en y enserrant le mieux possible sa chevelure défaite.

Jésus, en lui disant : "Va en paix", lui pose un instant la main sur sa tête inclinée, mais avec une extrême douceur.



♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Marie_12

Marie- Magdeleine dans la maison du Pharisien

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Jeu 13 Juin 2013 - 9:14

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_53






Il est beaucoup pardonné à qui aime beaucoup

 

Catéchèse du vendredi 21 janvier 1944
 

Jésus maintenant me dit : "Ce qui a fait baisser la tête au pharisien et à ses amis, et ce que l'Évangile ne rapporte pas, ce sont les paroles que mon esprit, par mon regard, ont dardé et enfoncé dans cette âme sèche et avide. J'ai répondu avec beaucoup plus de force que je ne l'aurais fait par des paroles car rien ne m'était caché des pensées des hommes. Et lui m'a compris dans mon langage muet qui était encore plus lourd de reproche que ne l'auraient été mes paroles.    

 Je lui ai dit : "Non, ne fais pas d'insinuations malveillantes pour te justifier à tes propres yeux. Moi, je n'ai pas ta passion vicieuse, Cette femme ne vient pas à Moi poussée par la sensualité. Je ne suis pas comme toi, ni comme sont tes semblables. Elle vient à Moi parce que mon regard et ma parole, entendue par pur hasard, ont éclairé son âme où la luxure avait créé les ténèbres. Et elle vient parce qu'elle veut vaincre la sensualité et elle comprend, la pauvre créature, qu'à elle seule, elle n'y arriverait jamais. C'est l'esprit qu'elle aime en Moi, rien que l'esprit qu'elle sent surnaturellement bon. Après tant de mal qu'elle a reçu de vous tous, qui avez exploité sa faiblesse pour vos vices, en la payant ensuite par les coups de fouet du mépris, elle vient à Moi parce qu'elle se rend compte qu'elle a trouvé le Bien, la Joie, la Paix, qu'elle avait inutilement cherchés parmi les pompes du monde. Guéris-toi de cette lèpre de l'âme, pharisien hypocrite, sache avoir une juste vision des choses. Quitte l'orgueil de ton esprit et la luxure de ta chair. Ce sont des lèpres plus fétides que les lèpres corporelles.

De cette dernière, mon toucher peut vous guérir parce que vous me faites appel pour elle, mais de la lèpre de l'esprit non, parce que de celle-là vous ne voulez pas guérir parce qu'elle vous plaît. Elle, elle le veut. Et voilà que je la purifie, que je l'affranchis des chaînes de son esclavage. La pécheresse est morte. Elle est là, dans ces ornements qu'elle a honte de m'offrir pour que je les sanctifie en les consacrant à mes besoins et à ceux de mes disciples, pour les pauvres que je secours avec le superflu d'autrui, parce que Moi, Maître de l'univers, je ne possède rien maintenant que je suis le Sauveur de l'homme. Elle est là, dans ce parfum répandu sur mes pieds, humiliée comme ses cheveux, sur cette partie du corps que tu as négligé de rafraîchir avec l'eau de ton puits après tant de chemin que j'ai fait pour t'apporter la lumière, à toi aussi. La pécheresse est morte. Et Marie est revenue à la vie, redevenue belle comme une fillette pure par sa vive douleur, par la sincérité de son amour. Elle s'est lavée dans ses larmes.

En vérité je te dis, ô pharisien, qu'entre celui qui m'aime dans sa jeunesse pure et celle-ci qui m'aime dans le sincère regret d'un cœur qui renaît à la Grâce, Moi je ne fais pas de différence, et à celui qui est Pur et à la Repentie je confie la charge de comprendre ma pensée comme nul autre, et celle de donner à mon Corps les derniers honneurs et le premier salut (je ne compte pas le salut particulier de ma Mère) quand je serai ressuscité".

Voilà ce que je voulais dire par mon regard au pharisien. Mais à toi, je fais remarquer une autre chose, pour ta joie et la joie d'un grand nombre. A Béthanie aussi, Marie répéta le geste qui marqua l'aube de sa rédemption. Il y a des gestes personnels qui se répètent et qui traduisent une personne comme son style. Des gestes uniques. Mais, comme il était juste, à Béthanie le geste est moins humilié et plus confiant dans sa respectueuse adoration.         

Marie a beaucoup cheminé depuis l'aube de sa rédemption. Beaucoup. L'amour l’a entraînée comme un vent rapide vers les hauteurs et en avant. L'amour l'a brûlée comme un bûcher, détruisant en elle la chair impure et en rendant maître souverain en elle un esprit purifié. Et Marie, différente dans sa dignité de femme retrouvée, comme différente dans son vêtement, simple maintenant comme celui de ma Mère, dans sa coiffure, dans son regard, dans sa contenance, dans sa parole, toute nouvelle, a une nouvelle manière de m'honorer par le même geste. Elle prend le dernier de ses vases de parfum, mis en réserve pour Moi, et me le répand sur les pieds, sans pleurer, avec un regard que rendent joyeux l'amour et la certitude d'être pardonnée et sauvée, et sur la tête. Elle peut bien me faire cette onction et me toucher maintenant la tête, Marie, le repentir et l'amour l'ont purifiée avec le feu des séraphins et elle est un séraphin.            

Dis-le à toi-même, ô Maria, ma petite "voix", dis-le aux âmes. Va, dis-le aux âmes qui n'osent pas venir à Moi parce qu'elles se sentent coupables. Il est beaucoup, beaucoup, beaucoup pardonné à qui aime beaucoup. A qui m'aime beaucoup.
Vous ne savez pas, pauvres âmes, comme vous aime le Sauveur ! Ne craignez rien de Moi.

 Venez. Avec confiance. Avec courage. Je vous ouvre mon Cœur et mes bras.

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Marie_13

Marie Magdeleine repentie et pardonnée par Jésus



SOURCE:
http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
  tome 4.98.








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Message par Maud Ven 14 Juin 2013 - 6:21


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_49




Considérations sur la conversion de Marie-Magdeleine

Aujourd'hui. je n'ai pas cessé de penser à la dictée de Jésus d'hier soir, et à ce que je voyais et comprenais même sans qu'il parle.

Cependant, je vous dis incidemment que les conversations des convives, pour celles que je comprenais, c'est-à-dire celles qui s'adressaient particulièrement à Jésus, roulaient sur les événements du jour : les Romains, leurs oppositions à la Loi, et puis la mission de Jésus en tant que Maître d'une nouvelle école. Mais sous une apparence bienveillante, on comprenait que c'étaient des questions retorses et captieuses posées pour le mettre dans l'embarras, chose qui n'était pas facile parce que Jésus opposait en peu de mots à toute remarque, une réponse juste et décisive.
Comme on Lui demandait par exemple de quelle école ou secte particulière il s'était fait le nouveau maître, il répondit simplement : "De l'école de Dieu. C'est Lui que je suis en sa sainte Loi et c'est de Lui que je me soucie en faisant en sorte que pour ces petits (et il regardait Jean avec amour et en Jean il regardait tous ceux qui ont le cœur droit) elle soit renouvelée complètement en son essence comme elle l'était le jour que le Seigneur Dieu la promulgua sur le Sinaï. Je ramène les hommes à la Lumière de Dieu."
À une autre question sur ce qu'il pensait de l'abus de César qui s'était rendu le maître souverain de la Palestine, il avait répondu : "César est ce qu'il est parce que c'est la volonté de Dieu. Rappelez-vous le prophète Isaïe. N'appelle-t-il pas, lui, par inspiration divine, Assur le "bâton" de sa colère ?
La verge qui punit le peuple de Dieu qui s'est trop séparé de Dieu et a la feinte pour vêtement et pour esprit ?
Et ne dit-il pas qu'après s'en être servi pour punir,
il le brisera parce qu'il aura abusé de sa fonction, en devenant orgueilleux et féroce ?"
Ce sont les deux réponses qui m'ont le plus frappé.
Ce soir, ensuite, mon Jésus me dit en souriant :
"Je devrais t'appeler comme Daniel. Tu es celle qui désire et qui m'es chère parce que tu désires tant ton Dieu et je pourrais continuer à te dire ce qui fut dit à Daniel par mon ange : "Ne crains pas parce que, dès le premier jour où tu as appliqué ton cœur à comprendre et à t'affliger en présence de Dieu, tes prières ont été exaucées et je suis venu à cause d'elles [2]". Mais ici ce n'est pas l'ange qui parle.
C'est Moi qui te parle : Jésus. 


Toujours, ô Maria, je viens quand quelqu'un "applique son cœur à comprendre". Je ne suis pas un Dieu dur et sévère. Je suis la Miséricorde vivante, et plus rapide que la pensée, je viens vers celui qui se tourne vers Moi.
Même pour la pauvre Marie de Magdala, si plongée dans son péché, je suis venu rapidement avec mon esprit dès que j'ai senti s'élever en elle le désir de comprendre. Comprendre la lumière de Dieu et son état de ténèbres. Et pour elle, je me suis fait Lumière.
Je parlais à beaucoup de gens ce jour-là, mais en vérité je parlais pour elle seule. Je ne voyais qu'elle qui s'était approchée, poussée par la fougue d'une âme qui se révoltait contre la chair qui la tenait assujettie. Je ne voyais qu'elle avec son pauvre visage en détresse, avec son sourire contraint qui cachait, sous une apparence de sécurité et de joie trompeuse qui était un défi au monde et à elle-même, sa grande peine intérieure. Je ne voyais qu'elle, bien plus enserrée par les ronces que la brebis égarée de la parabole, elle qui se noyait dans le dégoût de sa vie venu à la surface comme ces vagues profondes qui amènent avec elles l'eau du fond.

Je n'ai pas dit de grandes paroles, ni abordé un sujet indiqué pour elle, pécheresse bien connue, pour ne pas la mortifier et pour ne pas la contraindre à fuir, à rougir d'elle-même ou à venir. Je l'ai laissée tranquille. J'ai laissé ma parole et mon regard descendre en elle et y fermenter pour faire de cette impulsion d'un moment, son glorieux avenir de sainte. J'ai parlé par une de mes plus douces paraboles : un rayon de lumière et de bonté qui se répandait justement pour elle. Et, ce soir-là, alors que je mettais le pied dans la maison du riche orgueilleux chez qui ma parole ne pouvait fermenter en gloire future parce que tuée par l'orgueil pharisaïque, je savais déjà qu'elle serait venue après avoir tant pleuré dans la pièce où elle avait péché et qu'à la lumière de ses pleurs était déjà décidé son avenir.
Les hommes, brûlés par la luxure, en la voyant entrer ont tressailli en leur chair et ont laissé pénétrer le soupçon en leur pensée. Tous l'ont désirée, sauf les deux "purs" du banquet : Jean et Moi. Tous ont cru qu'elle venait poussée par un de ces probables caprices qui, vraie possession démoniaque, la jetaient dans des aventures imprévues. Mais Satan était désormais vaincu. Et tous ont pensé, envieux, en voyant qu'elle ne se tournait pas vers eux, qu'elle venait pour Moi.
L'homme salit toujours même les choses les plus pures quand il est seulement homme de chair et de sang.  Seuls les purs voient juste parce qu'il n'y a pas en eux de péché pour troubler la pensée. Mais que l'homme ne comprenne pas, cela ne doit pas effrayer, Maria. Dieu comprend et cela suffit pour le Ciel.
La gloire qui vient des hommes n'augmente pas d'un gramme la gloire qui est le sort des élus dans le Paradis. Souviens-t’en toujours. La pauvre Marie de Magdala a toujours été mal jugée dans ses bonnes actions. Elle ne l'avait pas été dans ses mauvaises actions parce que c'étaient des bouchées de luxure offertes aux vicieux. Critiquée et mal jugée à Naïm, [url=http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME 04/04-097.htm]dans la maison du pharisien[/url], critiquée et accablée de [url=http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME 08/08-047.htm]reproches à Béthanie[/url], dans sa maison
Mais Jean, qui dit une grande parole, donne la clef de cette dernière critique:
"Judas... parce qu'il était voleur". Moi je dis: "Le pharisien et ses amis parce qu'ils étaient luxurieux". Voilà, vois-tu ? L'avidité de la sensualité, l'avidité de l'argent élèvent la voix pour critiquer une bonne action. Les bons ne critiquent pas. Jamais. Ils comprennent.
Mais, je le répète, peu importe les critiques du monde. Ce qui importe, c'est le jugement de Dieu.


Et je te prépare à l'enseignement de demain. Marque le chapitre 12ème de Daniel avec les paroles qui lui furent dites par mon ange lumineux : "Ne crains pas. La paix est avec toi, rends-toi courageux et sois fort ]", et toi sache toujours répondre: "Parle, ô mon Seigneur, car tu m'as revigorée"
Jésus me dit ensuite :
"Quand je te vois ainsi attentive à mes enseignements, tu me sembles une écolière diligente et affectionnée à son maître qui pour elle est tout le "connaissable". Quand d'autre part tu découvres par toi-même des détails nouveaux, tu fais des observations (et cela au cours des visions) tu me fais penser à un bon petit que son père tient par sa menotte en le conduisant devant ce qu'il veut que son enfant voie pour devenir plus intelligent, mais qui, en même temps, n'intervient pas pour donner à son petit la joie de découvrir quelque chose de nouveau et de se sentir grandir par lui-même en fait de pensée.
Pour faire cela tu dois être toujours libre des soucis humains. Toujours plus libre. Tu dois avoir toujours plus d'assurance pour marcher à l'aise dans les sentiers de la contemplation et toujours plus tranquille et confiante en Moi qui te tiens par la main. Un père ne le laisse pas voir, mais par mille détours que l'amour lui inspire, il arrive à ce que son enfant voie telle chose que lui veut que son enfant voie. Oh ! Moi, je suis le plus aimant des pères et le plus patient des maîtres pour nies petits et, quand je peux en tenir un par la main, docile et attentif, je suis heureux. Heureux d'être Maître et Père. Il est si difficile que mes créatures mettent avec confiance leur main dans ma main pour être conduites, instruites par Moi et pour me dire : "Je t'aime par dessus toute chose et avec tout moi-même !" À celles-là, peu nombreuses qui sont ainsi toutes "miennes", sans réserve, Moi j'ouvre les trésors des révélations et des contemplations et je me donne sans réserve.
 C'est pourquoi, Maria, puisque je vous choisis pour faire connaître ma Divinité, dans ses différentes manifestations, à ceux qui ont besoin d'être réveillés et amenés à entrevoir Dieu, souviens-toi d'être tout à fait scrupuleuse pour répéter ce que tu vois. Même une bagatelle a de la valeur et elle n'est pas à toi, mais à Moi. Aussi, il ne t'est pas permis de l'escamoter. Ce serait malhonnête et égoïste. Rappelle-toi que tu es la citerne d'eau divine ou l'eau se déverse pour que tous y aient accès. Pour les dictées, tu es arrivée à la plus fidèle fidélité. Dans les contemplations, tu observes avec beaucoup d'attention, mais dans la hâte d'écrire, et à cause de ton état particulier de santé et de l'ambiance où tu te trouves, il t'arrive d'omettre quelque détail. Il faut l'éviter, mets-les au bas des pages mais indique-les tous. Ce n'est pas un reproche mais un doux conseil de ton Maître.
Il y a quelques jours tu m'as dit. "Que les hommes t'aiment un peu plus par mon entremise, cela justifie toute ma fatigue et toute ma vie et j'en suis bien récompensée. Même s'il n'y avait qu'un seul homme qui revienne à Toi par l'intermédiaire de ta petite 'violette cachée', elle serait heureuse". Plus tu seras attentive et exacte, et plus grand sera le nombre de ceux qui viennent à Moi et plus grande ta félicité spirituelle présente et ta future félicité éternelle.

"Va en paix. Ton Seigneur est avec toi."

 ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Marie_14
Marie- Magdeleine et Jésus

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SOURCE:http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
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Dernière édition par Maud le Sam 15 Juin 2013 - 8:16, édité 1 fois
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Message par Maud Sam 15 Juin 2013 - 7:22


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_49






"Cela vaut la peine de perdre une amitié pour conquérir une âme"


Vision du dimanche 29 juillet 1945
Jésus se trouve sur le chemin qui du lac de Méron va vers celui de Galilée. Il y a avec Lui le Zélote et Barthélemy, et ils semblent attendre près d'un torrent, réduit à un filet d'eau qui pourtant nourrit des plantes touffues, les autres qui arrivent de deux côtés différents.

La journée est torride, et pourtant beaucoup de gens ont suivi les trois groupes qui ont dû prêcher à travers les campagnes en ache- minant les malades vers le groupe de Jésus et en parlant de Lui à ceux qui sont en bonne santé. Un grand nombre de miraculés forment un groupe heureux assis parmi les arbres, et en eux la joie est telle qu'ils ne sentent même pas l'ennui de la chaleur, de la poussière, de la lumière éblouissante, toutes choses qui ne mortifient pas qu'un peu tous les autres.       

Quand le groupe dirigé par Jude Thaddée arrive le premier près de Jésus, apparaît avec évidence la fatigue de ceux qui le forment et de ceux qui le suivent. En dernier lieu vient le groupe dirigé par Pierre où se trouvent beaucoup de gens de Corozaïn et de Bethsaïda.

"Nous avons travaillé, Maître, mais il faudrait qu'il y ait plusieurs groupes... Tu vois. Aller au loin, ce n'est pas possible à cause de la chaleur. Et alors, comment faire ? On dirait que le monde s'agrandisse au fur et à mesure que nous travaillons davantage, en éparpillant les pays et en allongeant les distances. Je ne m'étais jamais rendu compte que la Galilée était si grande. Nous n'en travaillons qu'un coin, tout juste un coin, et nous n'arrivons pas à l'évangéliser, tant elle est vaste et si nombreux sont ceux qui ont besoin de Toi et qui te désirent" soupire Pierre.       

"Ce n'est pas que le monde s'agrandisse, Simon" répond le Thaddée. "C'est que s'étend la notoriété de notre Maître."    

"Oui, c'est vrai. Regarde combien de gens. Certains nous suivent depuis ce matin. Aux heures les plus chaudes, nous nous sommes réfugiés dans un bois, mais même maintenant que le soir approche, la marche est pénible. Et ces pauvres gens sont beaucoup plus loin de leurs maisons que nous. Si cela continue d'augmenter ainsi, je ne sais pas comment nous ferons..." dit Jacques de Zébédée.      

"En octobre les bergers viendront aussi" dit André pour le réconforter.         

"Hé ! oui ! Les bergers, les disciples, c'est bien ! Mais ils ne servent que pour dire : "Jésus est le Sauveur. Il est ici". Rien de plus" répond Pierre.           

"Mais, au moins, les gens sauront où le trouver. Maintenant, au contraire ! Nous venons ici, et eux accourent ici; pendant qu'ils viennent ici, nous allons ailleurs et eux doivent nous courir après. Et avec des enfants et des malades, ce n'est pas bien pratique."          

Jésus parle : "Tu as raison, Simon-Pierre. J'ai Moi aussi compassion de ces âmes et de ces foules, Pour beaucoup, ne pas me trouver à un moment donné, ce peut être une cause irréparable de malheur. Regardez comme ils sont las et troublés ceux qui n'ont pas encore la certitude de ma Vérité, et comme ils sont affamés ceux qui ont déjà goûté ma parole et ne savent plus s'en passer, et nulle autre parole ne les contente plus. Ils semblent des brebis sans berger qui errent ici et là sans trouver quelqu'un pour les conduire et les nourrir. J'y pourvoirai, mais vous, vous devez m'aider. De toutes vos forces, spirituelles, morales et physiques. Ce n'est plus en groupes nombreux, mais deux par deux que vous devez savoir aller. Et j'enverrai deux par deux les meilleurs des disciples. C'est que la moisson est vraiment grande. Oh ! cet été, je vous préparerai à cette grande mission. Pour Tamuz, nous serons rejoints par Isaac avec les meilleurs disciples. Et je vous préparerai. . Vous n'y suffirez pas encore, car si la moisson est vraiment grande, les ouvriers en revanche sont peu nombreux, Priez donc le Maître de la terre qu'il envoie beaucoup d'ouvriers à sa moisson"     

"Oui, mon Seigneur. Mais cela ne changera pas beaucoup la situation de ceux qui te cherchent" dit Jacques d'Alphée.      

"Pourquoi, mon frère ?"        

"Parce qu'ils ne cherchent pas seulement la doctrine et la parole de Vie, mais aussi la guérison de leurs langueurs, de leurs maladies, de toutes leurs infirmités que la vie ou Satan apportent à la partie inférieure ou supérieure de leur être, Et cela, il n 'y a que Toi qui puisses le faire, parce qu'en Toi il y a la Puissance."

"Ceux qui sont un avec Moi arriveront à faire ce que je fais et les pauvres seront secourus dans toutes leurs misères. Mais vous n'avez pas encore en vous ce qu'il faut pour le faire. Essayez de vous surpasser vous-mêmes, de fouler vos tendances humaines pour faire triompher l'esprit. Assimilez non seulement ma parole mais son esprit, c'est-à-dire sanctifiez-vous par elle et ensuite vous pourrez tout. Et maintenant allons leur dire ma parole puisqu'ils ne veulent pas s'en aller sans que je leur aie donné la parole de Dieu. Et ensuite nous retournerons à Capharnaüm. Là aussi il y a des gens qui attendent..."   

"Seigneur, mais est-ce vrai que Marie de Magdala t'a demandé pardon dans la maison du pharisien ?"  

"C'est vrai, Thomas."            

"Et tu le lui as donné ?" demande Philippe.   

"Je le lui ai donné."   

"Mais tu as mal fait !" s'écrie Barthélemy.      

"Pourquoi ? Elle avait un repentir sincère et méritait le pardon."         

"Mais tu ne devais pas le lui donner dans cette maison, publiquement..." Lui reproche l'Iscariote.    

"Mais je ne vois pas en quoi je me suis trompé."      

"En ceci : tu sais ce que sont les pharisiens, combien d'arguties ils ont en tête, comme ils te surveillent, comme ils te calomnient, comme ils te haïssent. Il y en avait un, à Capharnaüm, qui était un ami et c'était Simon. Et tu appelles dans sa maison une prostituée pour profaner sa maison et scandaliser l'ami Simon."           

"Je ne l'ai pas appelée, Moi. Elle y est venue. Ce n'était pas une prostituée, c'était une repentie. Cela change beaucoup. Si on n'avait pas de dégoût de l'approcher avant et de toujours la désirer, même en ma présence, maintenant qu'elle n'est plus une chair mais une âme, on ne doit pas avoir de dégoût de la voir entrer pour s'agenouiller à mes pieds et pleurer, en s'accusant, s'humiliant dans une humble confession publique que renferment ces pleurs. Simon le pharisien a eu sa maison sanctifiée par un grand miracle : "la résurrection d'une âme". Sur la place de Capharnaüm, il y a maintenant cinq jours, il me demandait: "Tu as fait ce seul miracle ?" et il répondait lui-même : "Certainement pas" et il avait un grand désir d'en voir un. Je le lui ai donné. Je l'ai choisi pour être le témoin, le paranymphe de ces fiançailles de l'âme avec la Grâce. Il doit en être fier."           

"Au contraire, il en est scandalisé. Peut-être tu as perdu un ami."      

"J'ai trouvé une âme. Cela vaut la peine de perdre l'amitié d'un homme, sa pauvre amitié d'homme, pour rendre à une âme l'amitié avec Dieu."            

"C'est inutile. Avec Toi, on ne peut obtenir une réflexion humaine. Nous sommes sur la terre, Maître ! Rappelle-le-toi. Et ce sont les lois et les idées de la terre qui prédominent. Tu agis suivant la méthode du Ciel, tu te meus dans ton Ciel que tu as dans le cœur, tu vois tout à travers les clartés du Ciel. Mon pauvre Maître ! Comme tu es divinement incapable de vivre parmi nous qui sommes pervers !" Judas l'Iscariote l'embrasse, admiratif et désolé, disant pour terminer : "Et je m'en afflige, parce que tu te crées tant d'ennemis par excès de perfection."  

"Ne t'en afflige pas, Judas. Il est écrit qu'il en est ainsi. Mais comment sais-tu que Simon est offensé ?"          

"Il n'a pas dit qu'il est offensé, mais à Thomas et à moi, il a fait comprendre que ce n'est pas une chose à faire. Tu ne devais pas l'inviter dans sa maison, où il n'entre que des personnes honnêtes."           

"Bien ! Pour l'honnêteté des gens qui vont chez Simon, n'en parlons pas" dit Pierre.

"Et je pourrais dire que la sueur des prostituées a coulé plusieurs fois sur le dallage, sur les tables, et ailleurs chez Simon le pharisien" dit Mathieu.         

"Mais pas publiquement" réplique l'Iscariote.

"Non, avec une hypocrisie attentive à le cacher."       

"Tu vois qu'il change alors."  

"C'est un changement aussi l'entrée d'une prostituée qui entre pour dire : "Je laisse mon péché infâme" au lieu de celle qui entre pour dire : "Me voici à toi pour accomplir ensemble le péché"      

"Mathieu a raison" disent-ils tous.     

"Oui il a raison. Mais eux ne pensent pas comme nous et il faut en venir à des compromis avec eux, s'adapter à eux pour les avoir comme amis."        

 "Cela jamais, Judas. En matière de vérité, d'honnêteté, de conduite morale, il n'y a pas d'adaptation ni de compromis" dit Jésus d'une voix de tonnerre. Et il termine : "Du reste, je sais que j'ai bien agi, et en vue du bien. Cela suffit. Allons congédier ces gens fatigués."

Et il s'en va vers ceux qui, éparpillés sous les arbres, regardent dans sa direction, anxieux de l'entendre.           

"La paix à vous tous qui, pendant des stades et à la canicule, êtes venus entendre la Bonne Nouvelle. En vérité je vous dis que vous commencez à comprendre ce qu'est le Royaume de Dieu, combien précieuse est sa possession et combien il est heureux de lui appartenir. Et pour vous toute fatigue perd la valeur qu'elle a pour les autres, parce que l'âme commande en vous et dit à la chair : "Réjouis-toi que je t'accable. C'est pour ton bonheur que je le fais. Quand tu seras réunie à moi, après la résurrection finale, tu m'aimeras dans la mesure où je t'ai piétinée et tu verras en moi ton second sauveur". N'est-ce pas ce que dit votre esprit ? Mais bien sûr qu'il le dit ! Vous maintenant vous basez vos actions sur l'enseignement de mes paraboles lointaines. Mais maintenant je vous donne d'autres lumières pour vous rendre toujours plus énamourés de ce Royaume qui vous attend et dont la valeur est sans mesure.    

 Écoutez : Un homme était allé par hasard dans un champ pour prendre du terreau et le porter dans son jardin. Voilà qu'en creusant avec fatigue la terre dure, il trouve sous une couche de terre un filon de métal précieux. Que fait alors cet homme ? Il recouvre de terre sa découverte. Il n'hésite pas à travailler davantage encore, car la découverte en vaut la peine. Et puis, il va chez lui, rassemble toutes ses richesses en argent et en objets, et ces derniers il les vend pour avoir beaucoup d'argent. Puis il va trouver le propriétaire du champ et lui dit : "Ton champ me plaît. Combien en veux-tu ?" "Mais il n'est pas à vendre" dit l'autre. Mais l'homme offre une somme toujours plus forte, disproportionnée avec la valeur du champ et il finit par décider le propriétaire qui pense : "Cet homme est fou ! Mais puisqu'il l'est, j'en profite. Je prends la somme qu'il m'offre. Ce n'est pas de l'usure, puisque c'est lui qui veut me la donner. Avec elle je m'achèterai au moins trois autres champs, et plus beaux" et il vend, convaincu d'avoir fait une affaire merveilleuse. Mais, au contraire, c'est l'autre qui fait une bonne affaire, car il se prive d'objets qu'un voleur peut emporter ou que l'on peut perdre ou consommer, et il se procure un trésor qui, parce qu'il est vrai, naturel, est inépuisable. Cela vaut donc la peine qu'il sacrifie ce qu'il a pour cette acquisition, en restant pendant quelque temps avec la seule possession du champ, mais en réalité il possède pour toujours le trésor qui y est caché.      

Vous, vous l'avez compris et vous faites comme l'homme de la parabole. Quittez les richesses éphémères pour posséder le Royaume des Cieux. Vous les vendez aux imbéciles de ce monde, les leur cédez, acceptez qu'on se moque de vous pour ce qui, aux yeux du monde, paraît une sotte manière d'agir. Agissez ainsi, toujours, et un jour votre Père qui est dans les Cieux, avec joie vous donnera votre place dans le Royaume.          

Retournez dans vos maisons avant que vienne le sabbat et, pendant le jour du Seigneur, pensez à la parabole du trésor qu'est le Royaume céleste. La paix soit avec vous."  

Les gens s'éparpillent lentement sur les routes et les sentiers de campagne pendant que Jésus s'en va en direction de Capharnaüm dans le soir qui descend.            

Il y arrive en pleine nuit. Ils traversent en silence la ville silencieuse au clair de la lune qui est la seule lampe qui existe pour les ruelles obscures et mal pavées. Ils entrent en silence dans le petit jardin à côté de la maison, croyant que tout le monde est au lit.         

Mais, au contraire, une lampe luit dans la cuisine et trois ombres, rendues mobiles par le mouvement de la flamme, se projettent sur le muret blanc du four qui est tout près.  

"Il y a des gens qui t'attendent, Maître. Mais cela ne peut pas aller ainsi ! Maintenant je vais leur dire que tu es trop fatigué. Monte sur la terrasse en attendant."  

"Non, Simon. Je vais à la cuisine. Si Thomas a retenu ces personnes, c'est signe qu'il y a un motif sérieux."     

Mais, pendant ce temps, ceux qui sont à l'intérieur ont entendu le chuchotement et Thomas, le propriétaire de la maison, vient sur le seuil.           

"Maître, il y a la dame habituelle. Elle t'attend depuis hier au coucher du soleil. Elle est avec un serviteur" et puis, à voix basse : "Elle est très agitée. Elle pleure sans arrêt..."      

"C'est bien. Dis-lui devenir en haut. Où a-t-elle dormi ?"         

"Elle ne voulait pas dormir, mais finalement elle s'est retirée pour quelques heures vers l'aube, dans ma chambre. Le serviteur, je l'ai fait dormir dans un de vos lits."            

"C'est bien, il y dormira encore cette nuit et toi, tu dormiras dans le mien."    

"Non, Maître. J'irai sur la terrasse, sur des nattes. Je dormirai aussi bien."     

Jésus monte sur la terrasse. Voilà Marthe qui monte, elle aussi. "La paix à toi, Marthe."

Un sanglot Lui répond.         

"Tu pleures encore ? Mais n'es-tu pas heureuse ?" De la tête Marthe fait signe que non. "Mais pourquoi, donc? …"    

Une longue pause, pleine de sanglots. Enfin, dans un gémissement : "Depuis plusieurs soirs, Marie n'est plus revenue. Et on ne la trouve pas. Ni moi, ni la nourrice, ni Marcelle, ne la trouvons... Elle était sortie en commandant le char. Elle était très bien mise... Oh ! elle n'avait pas voulu remettre mon vêtement !... Elle n'était pas à moitié nue, elle en a encore de ceux-ci, mais elle était très provocante dans ce... Et elle avait pris avec elle or et parfums... et elle n'est plus revenue. Elle a renvoyé le serviteur aux premières maisons de Capharnaüm en disant. "Je reviendrai avec une autre compagnie". Mais elle n'est plus revenue. Elle nous a trompés ! Ou bien elle s'est sentie seule, peut-être tentée... ou il lui est arrivé malheur... Elle n'est plus revenue..." Et Marthe se glisse à genoux, en pleurant la tête appuyée sur l'avant bras qu'elle a mis sur un tas de sacs vides.   

Jésus la regarde et dit lentement, avec assurance, dominateur : "Ne pleure pas. Marie est venue à Moi il y a trois soirs. Elle m'a parfumé les pieds, elle a mis à mes pieds tous ses bijoux. Elle s'est consacrée ainsi, et pour toujours, en prenant place parmi mes disciples. Ne la dénigre pas en ton cœur. Elle t'a surpassée."   

"Mais où, où est alors ma sœur ?" crie Marthe en relevant son visage bouleversé. "Pourquoi n'est-elle pas revenue à la maison ? Elle a peut-être été attaquée ? Elle a peut-être pris une barque et elle s'est noyée ? Peut-être un amant qu'elle a repoussé l'a enlevée ? Oh ! Marie ! Ma Marie ! Je l'avais retrouvée et je l'ai tout de suite perdue !" Marthe est vraiment hors d'elle. Elle ne pense plus que ceux qui sont en bas peuvent l'entendre. Elle ne pense plus que Jésus peut lui dire où est sa sœur. Elle se désespère sans plus réfléchir à rien.  

Jésus la prend par les poignets et la force à rester tranquille, à l'écouter, la dominant de sa haute taille et de son regard magnétique. "Assez ! Je veux que tu aies foi en mes paroles. Je veux que tu sois généreuse. Tu as compris ?" Il ne la laisse que quand Marthe s'est un peu calmée.

"Ta sœur est allée goûter sa joie, s'entourant d'une solitude sainte, parce qu'elle a en elle la pudeur super-sensible de ceux qui sont rachetés. Je te l'ai dit à l'avance. Elle ne peut supporter le regard doux, mais inquisiteur des parents sur son nouveau vêtement d'épouse de la Grâce. Et ce que je te dis est toujours vrai. Tu dois me croire."

"Oui, Seigneur, oui. Mais ma Marie a été trop, trop au pouvoir du démon. Il l'a reprise tout d'un coup, il..."         

"Il se venge sur toi de la proie qu'il a perdue pour toujours. Dois-je donc voir que toi, la courageuse, tu deviens sa proie pour une frayeur folle et sans raison d'être ? Dois-je voir qu'à cause d'elle qui maintenant croit en Moi, tu perds la belle foi que je t'ai toujours connue ? Marthe ! Regarde-moi bien. Écoute-moi.  N'écoute pas Satan. Ne sais-tu pas que quand il est obligé d'abandonner sa proie par une victoire que Dieu remporte sur lui, il se met tout de suite à agir, cet inlassable bourreau des êtres, cet inlassable voleur des droits de Dieu, pour trouver d'autres proies ? Ne sais-tu pas que ce sont les tortures d'une tierce personne, qui résiste aux assauts parce qu'elle est bonne et fidèle, qui affermissent la guérison d'un autre esprit ?  Ne sais-tu pas que rien n'est isolé de tout ce qui arrive et existe dans la création, mais que tout suit une loi éternelle de dépendances et de conséquences qui fait qu'une action de quelqu'un a des répercussions naturelles et surnaturelles très étendues ? Tu pleures ici, toi tu connais ici le doute atroce et tu restes fidèle à ton Christ même à cette heure de ténèbres. Là-bas, dans un endroit voisin que tu ne connais pas, Marie sent se dissoudre le der- nier doute sur l'infinité du pardon qu'elle a obtenu. Ses pleurs se changent en sourire et ses ombres en lumière. C'est ton tourment qui l'a conduite là où se trouve la paix, là où les âmes se régénèrent auprès de la Génératrice sans tache; auprès de celle qui est tellement Vie qu'elle a obtenu de donner au monde le Christ qui est la Vie. Ta sœur est chez ma Mère ! Oh ! ce n'est pas la première qui rentre sa voile dans ce port paisible après que le doux rayon de la vivante Etoile Marie l'a appelée sur ce sein d'amour, par l'amour muet et actif de son Fils ! Ta sœur est à Nazareth."       

"Mais comment y est-elle allée, ne connaissant pas ta Mère, ta maison ?.. Seule... Pendant la nuit... Ainsi... Sans moyens... Avec ce vêtement... Un si long chemin... Comment ?"

"Comment ? Comme 1'hirondelle fatiguée va au nid natal traversant mers et montagnes, triomphant des tempêtes, des nuages et des vents contraires. Comme vont les hirondelles aux lieux de leur hivernage, par un instinct qui les guide, par une tiédeur qui les invite, par le soleil qui les appelle. Elle aussi est accourue vers le rayon qui l'appelle... vers la Mère universelle. Et nous la verrons revenir à l'aurore, heureuse... sortie pour toujours des ténèbres, avec une Mère à son côté, la mienne, et pour n'être jamais plus orpheline. Peux-tu croire cela ?"            

"Oui, mon Seigneur." Marthe est comme fascinée. En effet Jésus a été un dominateur. Grand, debout, et pourtant légèrement incliné au-dessus de Marthe agenouillée, il a parlé lentement d'un ton pénétrant, comme pour passer dans la disciple bouleversée. Peu de fois je l'ai vu avec cette puissance pour persuader par sa parole quelqu'un qui l'écoute. Mais à la fin, quelle lumière, quel sourire sur son visage !        

Marthe le reflète par un sourire et une lumière plus apaisée sur son propre visage.

"Et maintenant va te reposer, en paix." Et Marthe Lui baise les mains et descend rassérénée…            

Tome : 4/100



♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Jasus_34
Jésus discute avec Marthe et Marie
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Dim 16 Juin 2013 - 7:43

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_62

Marie-Magdeleine, accompagnée par Marie, parmi les disciples

Il y aura peut-être de la tempête aujourd'hui, Maître. Tu vois ces bandes couleur de plomb qui arrivent de derrière l'Hermon ? Et tu vois comme le lac se plisse ? Et tu sens les souffles de la tramontane qui alternent avec les chaudes bouffées du sirocco. Des tourbillons, signe évident de tempête."

"Dans combien de temps, Simon ?"

"Avant la fin de l'heure de prime. Regarde comme les pêcheurs se hâtent de revenir. Ils sentent le lac qui menace. Sous peu lui aussi aura la couleur du plomb, puis de la poix et puis viendra la furie."

"Mais il semble si calme !" dit Thomas incrédule.

"Toi, tu connais l'or, et moi je connais l'eau. Ce sera comme je dis. Ce n'est même pas une tempête imprévue. Elle se prépare avec des signes évidents. L'eau est calme en surface, à peine ce crêpe qui semble une plaisanterie. Mais, si tu étais en barque ! Tu sentirais comme des milliers de chiquenaudes qui heurtent la carène et secouent étrangement la barque. L'eau bout déjà en dessous. Attends que le ciel donne le signal, et tu verras ensuite !... Laisse la tramontane se mêler au sirocco ! Et puis !... Ohé, les femmes ! rentrez ce que vous avez étendu et mettez vos bêtes à l'abri. Il va bientôt pleuvoir des pierres et de l'eau à pleins seaux."

En effet le ciel devient de plus en plus verdâtre avec des traînées couleur d'ardoise par l'arrivée continuelle de bandes de nuages qui semblent être vomies par le grand Hermon. Elles repoussent l'aurore de la direction d'où elle venait, comme si l'heure revenait vers la nuit au lieu d'avancer vers le midi. . Seule une éclaircie continue de fuir en oblique de derrière le barrage des nuages couleur de poix et envoie un irréel coup de pinceau jaune-vert sur la cime d'une colline au sud-ouest de Capharnaüm. Le lac a déjà perdu, sa couleur d'azur pour prendre une couleur bleue foncée, et les premières écumes entre les vagues petites, brisées, semblent d'une blancheur irréelle sur le fond obscur de l'eau. Sur le lac, il n’y a plus une barque. Les hommes se hâtent d'échouer les barques et de ramener les filets, les paniers, les voiles et les rames ou, si ce sont paysans, de débarquer leurs denrées, d'assurer les pieux et les cordages, de renfermer les bêtes dans les étables. Les femmes hâtent d'aller à la fontaine avant qu'il ne pleuve, ou bien rassemblent les enfants levés avec le soleil et les font rentrer à la maison, et ferment les portes, soucieuses comme des mères poules, qui sentent arriver la grêle.
"Simon, viens avec Moi. Appelle le serviteur de Marthe et appelle Jacques, mon frère.

Prends une grosse toile, grosse et large. Deux femmes sont sur la route et il faut aller à leur rencontre."

Pierre le regarde, curieux, mais obéit sans perdre de temps.

Et, sur la route, alors qu'en courant ils traversent le pays en allant vers le sud, Simon demande : "Mais qui sont-elles ?"

"Ma Mère et Marie de Magdala."

La surprise est telle que Pierre s'arrête un moment comme cloué au sol et il dit : "Ta Mère et Marie de Magdala ?!!! Ensemble ?!!!" Puis il se remet à courir parce que Jésus ne s'arrête pas et que ne s'arrêtent pas Jacques et le serviteur. Mais il dit de nouveau : "Ta Mère et Marie de Magdala ! Ensemble !... Depuis quand !"

"Depuis qu'elle n'est plus que Marie de Jésus. Mais vite, Simon. Voilà les premières gouttes..."

Et Pierre essaie d'aller aussi vite que ses compagnons plus grands et plus rapides que lui. La poussière s'élève maintenant en nuage de la route brûlée, élevée par un vent qui prend de la force d'un instant à l'autre, un vent qui brise le lac et le soulève en formant des crêtes qui commencent à se briser avec fracas sur le rivage. Quand il est possible de voir le lac, on le voit devenir un gigantesque chaudron où l'eau bout furieusement.

Des vagues d'un mètre au moins le parcourent dans tous les sens, se heurtent, s'élèvent en se confondant, se séparent en courant dans des directions opposées à la recherche d'une autre vague pour s'y heurter. C'est tout un duel d'écumes, de crêtes, de bosses pansues, de bruits éclatants, de mugissements, de gifles qui atteignent les maisons les plus proches de la rive. .Quand les maisons cachent la vue, le lac fait sentir sa présence par un fracas plus fort que le sifflement du vent qui plie les arbres en leur arrachant les feuilles et en faisant tomber les fruits, et le grondement des coups de tonnerre qui se prolongent, menaçants, précédés d'éclairs de plus en plus fréquents et puissants.

"Qui sait quelle peur doivent avoir ces femmes !" dit Pierre à bout de souffle.

"Ma mère, non. Quant à l'autre, je ne sais pas. Mais sûrement si nous ne faisons pas vite, elles vont être trempées."

Ils ont dépassé Capharnaüm de quelques centaines de mètres quand, dans des nuages de poussière, au milieu du premier gronde- ment d'une averse qui se précipite en oblique avec violence, en rayant l'air obscurci, en devenant tout de suite une cataracte qui se pulvérise, qui aveugle, qui coupe la respiration, ils voient alors deux femmes qui courent à la recherche d'un abri sous un arbre touffu.

"Les voilà ! Courons !" Mais bien que son amour pour Marie lui donne des ailes, lui, avec ses jambes courtes et qui n'ont rien d'un coureur, arrive quand Jésus et Jacques ont déjà recueilli les femmes sous un lourd morceau de voile.

"Ici, on ne peut pas rester. On court le risque d'être foudroyés et d'ici peu, la route sera un torrent. Allons, Maître, au moins jusqu'à la première maison" dit Pierre essoufflé.
Ils marchent, avec les femmes au milieu, en tenant la toile étendue sur leurs têtes et leurs dos.

Le premier mot que Jésus dit à Marie-Magdeleine, qui a encore le vêtement du soir du banquet dans la maison de Simon mais avec, sur les épaules, un manteau de Marie Très Sainte, c'est pour dire: "Tu as peur, Marie ?"

Elle, qui est toujours restée la tête inclinée sous le voile de sa chevelure qui en courant s’est défaite, rougit, baisse encore davantage la tête et murmure : "Non, Seigneur."

La Madone aussi a perdu ses épingles et semble une fillette avec les tresses qui lui retombent sur les épaules. Mais elle sourit à son Fils qui est à côté d'elle et Lui parle avec son sourire.

"Tu es trempée, Marie" dit Jacques d'Alphée en touchant le voile et le manteau de la Madone.

"Cela ne fait rien, et maintenant nous sommes à l'abri. N'est-ce pas, Marie ? Il nous a sauvées aussi de la pluie" dit doucement Marie à Marie-Magdeleine dont elle sent le douloureux embarras. Celle-ci, de la tête, fait signe que oui.

Ta sœur sera contente de te revoir. Elle est à Capharnaüm. Elle te cherchait" dit Jésus.
Marie lève un moment la tête et fixe de ses yeux splendides le visage de Jésus qui lui parle avec le même naturel qu'aux autres disciples. Mais elle ne dit rien. Elle est brisée par trop d'émotions.

Jésus ajoute : "Je suis content de l'avoir retenue. Je vous laisserai aller après vous avoir bénies."

Sa parole se perd dans le claquement d'un coup de foudre proche. Marie-Magdeleine a un geste de frayeur.. Elle porte les mains à son visage et se courbe en éclatant en sanglots.

"N'aie pas peur !" dit Pierre pour la rassurer. "Le coup est passé, et avec Jésus, il n'y a rien.à craindre."

Jacques aussi, qui est à côté de Marie-Magdeleine, lui dit : "Ne pleure pas. Les maisons sont toutes proches."

"Je ne pleure pas de peur... Je pleure parce qu'il m'a dit qu'il me bénira... Moi... moi..." et elle ne peut dire autre chose.

La Vierge intervient pour la calmer en disant : "Toi, Marie, tu as déjà franchi ton orage. N'y pense plus. Maintenant, tout est sérénité et paix, N'est-ce pas, mon Fils ?"
"Oui, Mère, c'est tout à fait vrai. Sous peu le soleil va revenir, et tout sera plus beau, plus pur, plus frais qu'hier. Ce sera la même chose pour toi, Marie."

La Mère reprend, en serrant la main de Marie-Magdeleine : "Je dirai à Marthe ce que tu as dit. Je suis contente de pouvoir la voir tout de suite et de lui dire combien sa Marie est pleine de bonne volonté."

Pierre, qui patauge dans la boue et supporte le déluge avec patience, quitte l'abri pour aller vers une maison demander un refuge.

"Non, Simon. Nous préférons tous revenir dans notre maison, n'est-ce pas?" dit Jésus.
Tous approuvent, et Pierre revient sous la toile. Capharnaüm est un désert. y règnent en maîtres le vent, la pluie, le tonnerre, les éclairs, et maintenant la grêle qui résonne et rebondit sur les terrasses et les façades. Le lac est effrayant tant il en impose. Les maisons voisines sont giflées par les vagues car la petite plage n'existe plus. Les barques, tirées à l'abri près des maisons, semblent naufragées tant elles sont remplies d'eau que chaque vague va rejoindre en faisant déborder celle qui y est déjà.
Ils entrent en courant dans le jardin, devenu un énorme marécage où flottent des débris sur l'eau agitée, et de là dans la cuisine où tout le monde est rassemblé. Marthe pousse un cri aigu quand elle voit sa sœur que Marie tient par la main. Elle se jette à son cou sans remarquer comme elle se mouille en le faisant, elle l'embrasse, l'appelle : "Miri, Miri, ma joie !" Peut-être était-ce le diminutif qui leur servait quand Marie- Magdeleine était toute petite.

Marie pleure, penchée, la tête sur l'épaule de sa sœur, couvrant le vêtement sombre de Marthe d'un lourd voile d'or, unique chose qui brille dans la cuisine obscure où brûle seulement un feu de brindilles pour dissiper les ténèbres que n'arrive pas à vaincre une petite lampe allumée.

Les apôtres sont stupéfaits et aussi le maître de maison et sa femme qui se sont montrés, au cri de Marthe, mais qui après un moment de curiosité compréhensible se retirent discrètement.

Quand la fureur des embrassements s'est un peu calmée, Marthe pense de nouveau à Jésus, à Marie, à l'étrangeté de leur arrivée tous ensemble et elle demande à sa sœur, à la Madone, à Jésus, et je ne saurais dire à qui avec plus d'insistance : "Mais comment ? Comment se fait-il que nous soyons tous ensemble?"

"L'orage, Marthe, approchait. Je suis allé avec Simon, Jacques et ton serviteur à la rencontre des deux voyageuses."

Marthe est tellement étonnée qu'elle ne réfléchit pas au fait que Jésus allait ainsi avec assurance à leur rencontre et elle ne demande pas : "Mais tu savais ?" C'est Thomas qui le demande à Jésus, mais il n'obtient pas de réponse, car Marthe dit à sa sœur : "Mais, comment se fait-il que tu sois avec Marie?"

Marie-Magdeleine baisse la tête. La Madone vient à son secours en la prenant par la main et en disant : "Elle est venue chez moi comme une voyageuse qui s'en va où on peut lui enseigner le chemin pour arriver à son but. Et elle m'a dit : "Apprends-moi comment faire pour appartenir à Jésus". Oh ! Comme elle a une volonté vraie et complète, elle a tout de suite compris et appris cette sagesse ! Et moi, je l'ai trouvée tout de suite prête pour la prendre par la main, comme je fais, afin de la conduire à Toi, mon Fils, à toi, bonne Marthe, à vous, frères disciples, et pour vous dire : "Voici la disciple et la sœur qui ne donnera que de surnaturelles joies à son Seigneur et à ses frères". Veuillez me croire et l'aimer tous, comme Jésus et moi nous l'aimons."
Alors les apôtres s'approchent pour saluer la nouvelle sœur, Il n'est pas exclu qu'il y ait de la curiosité... mais comment faire ?! Oui, ce sont encore des hommes...
C'est avec son bon sens que Pierre dit : "Tout va bien. Vous les assurez de votre aide et de votre amitié sainte. Mais il faudrait penser que la Mère et la sœur sont trempées... Nous le sommes nous aussi, à vrai dire... Mais pour elles c'est pire. Leurs cheveux dégouttent comme les saules après l'ouragan, les vêtements sont salis par la boue et trempés. Faisons du feu, demandons des vêtements, préparons de la nourriture chaude..."


Tout le monde se met au travail et Marthe conduit dans la chambre les deux voyageuses trempées, pendant qu'on active le feu et qu'on étend devant la flamme les manteaux, les voiles, les vêtements absolument trempés. Je ne sais pas comment ils y arrivent... Je sais que Marthe, qui a retrouvé son allant d'excellente maîtresse de maison, va et vient, pleine d'empressement avec des chaudrons d'eau chaude, des tasses de lait fumant, des vêtements prêtés par la propriétaire pour venir au secours des deux Marie


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Volume11
Marie- Magdeleine

http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
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Message par Maud Lun 17 Juin 2013 - 9:46

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_62

La parabole des pêcheurs

Tout le monde s'est réuni dans la vaste pièce à l'étage supérieur. L'orage violent s'est résolu en une pluie persistante qui tantôt se fait légère comme si elle voulait finir, et tantôt redouble avec une furie imprévue. Le lac aujourd'hui n'est vraiment pas d'azur mais jaunâtre, avec des traînées d'écume quand l'orage s'accompagne de rafales de vent; gris de plomb avec des écumes blanches quand l'orage se calme. Les collines, toutes ruisselantes, avec leurs frondaisons qui plient encore sous le poids de la pluie, avec des branches qui pendent, brisées par le vent, et quantité de feuilles arrachées par la grêle, forment des ruisseaux de tous côtés, aux eaux jaunâtres qui charrient dans le lac des feuilles, des pierres, de la terre arrachée aux pentes. La lumière est restée voilée, verdâtre.

Dans la pièce se trouvent, assises près de la fenêtre qui ouvre sur les collines, Marie avec Marthe et Marie-Magdeleine et deux autres femmes dont je ne sais pas exactement qui elles sont. Mais j'ai l'impression qu'elles sont déjà connues de Jésus et de Marie et des apôtres, car elles sont à l'aise. Certainement plus que Marie-Magdeleine qui reste immobile, la tête baissée, entre la Vierge et Marthe. Elles ont remis leurs vêtements séchés devant le feu et débarrassés de la boue. Mais je m'exprime mal.  La Vierge a remis son vêtement de laine bleu foncé; mais Marie-Magdeleine a un vêtement d'emprunt, court et étroit pour elle qui est grande et bien formée, et elle cherche à parer aux défectuosités du vêtement en restant enveloppée dans le manteau de sa sœur. Elle a rassemblé ses cheveux en deux grosses tresses qu'elle noue sur la nuque n'importe comment parce que pour soutenir leur poids il faudrait bien plus que quelques épingles rassemblées par-ci par-là. En effet, depuis, j'ai toujours remarqué que Marie-Magdeleine complète les épingles avec un ruban qui est une sorte de fin diadème dont la couleur paille se confond avec l'or des cheveux.

De l'autre côté de la pièce, assis sur des tabourets, sur les rebords des fenêtres, il y a Jésus avec les apôtres et le propriétaire de la maison . Il manque le serviteur de Marthe. Pierre et les autres pêcheurs étudient le temps en faisant des pronostics pour le lendemain. Jésus écoute ou répond à ceci et à cela.

"Si j'avais su, j'aurais dit à ma mère de venir. Il est bon que cette femme s'habitue à ses compagnes" dit Jacques de Zébédée en regardant du côté des femmes.

"Hé ! si on avait su !... Mais pourquoi maman n'est-elle pas venue avec Marie ?" demande le Thaddée à son frère Jacques.

"Je ne sais pas. Je me le demande moi aussi."

"N'est-elle pas malade ?"

"Marie l'aurait dit."

"Je vais le lui demander" et le Thaddée va du côté des femmes.

On entend la voix limpide de Marie répondre : "Elle va bien. C'est moi qui lui ai épargné une grande fatigue par cette chaleur. Nous nous sommes échappées comme deux fillettes, n'est-ce pas, Marie ? Marie est arrivée le soir, à la nuit, et nous sommes parties à l'aube. J'ai seulement dit à Alphée: "Voici la clef. Je reviendrai bientôt. Dis-le à Marie". Et je suis venue."

"Nous reviendrons ensemble, Mère. Dès que le temps sera beau et que Marie aura un vêtement, nous irons tous ensemble à travers la Galilée en accompagnant les sœurs jusqu'au chemin le plus sûr. Ainsi elles seront connues aussi par Porphyrée, Suzanne, par vos femmes et vos filles, Philippe et Barthélemy ."

Elle est charmante, cette parole : "elles seront connues", pour ne pas dire : "Marie sera connue !" Elle est forte aussi et elle abat toutes les préventions et restrictions mentales des apôtres envers celle qui a été rachetée. Il l'impose, en vainquant leurs oppositions, la gêne qu'elle éprouve, tout. Marthe est rayonnante, Marie-Magdeleine rougit et elle a un regard suppliant, reconnaissant, troublé, que sais-je ?... Marie Très Sainte a son doux sourire.

"Où irons-nous pour commencer, Maître ?"

"A Bethsaïda, puis par Magdala, Tibériade, Cana, à Nazareth. De là, par Jafia et Semeron, nous irons à Bethléem de Galilée et puis à Sicaminon et à Césarée..." Jésus est interrompu par un sanglot de Marie-Magdeleine. Il lève la tête, la regarde, et puis reprend comme si de rien n'était : "A Césarée vous trouverez votre char. J'ai donné cet ordre au serviteur et vous irez à Béthanie. Nous reverrons ensuite, aux Tabernacles."

Marie-Magdeleine se reprend vite et ne répond pas aux questions de sa sœur, mais elle sort de la pièce et se retire, à la cuisine peut-être, pendant un moment.

"Marie souffre, Jésus, en entendant dire qu'elle doit aller dans certaines villes. Il faut la comprendre... Je le dis davantage pour les disciples que pour Toi, Maître" dit Marthe, humble et angoissée.

"C'est vrai, Marthe. Mais il faut qu'il en soit ainsi. Si elle n'affronte pas tout de suite le monde, et ne brise pas cet horrible tyran qu'est le respect humain, son héroïque conversion reste paralysée. Tout de suite et avec nous."

"Avec nous personne ne lui dira rien. Je te l'assure, Marthe, et aussi au nom de tous mes compagnons" promet Pierre.

"Mais, bien sûr ! Nous l'entourerons comme une sœur. C'est ce qu'elle est, comme l'a dit Marie, et c'est cela qu'elle sera pour nous" confirme le Thaddée.

"Et puis !... Nous sommes tous pécheurs, et le monde ne nous a pas épargnés, nous non plus. Aussi nous comprenons ses luttes" dit le Zélote.

"Moi, je la comprends mieux que tous. Il est très méritoire de vivre dans les lieux où nous avons péché. Les gens savent qui nous sommes !... C'est une torture, mais c'est aussi une justice et une gloire d'y résister. Justement, parce qu’est évidente en nous la puissance de Dieu, nous amenons à des conversions, même sans ouvrir la bouche" dit Mathieu.

"Tu le vois, Marthe, que ta sœur est comprise de tous et aimée de tous. Et elle le sera toujours plus. Elle deviendra un signal indicateur pour tant d'âmes coupables et tremblantes. C'est une grande force pour les bons aussi. Car, lorsque Marie aura brisé les dernières chaînes de ses sentiments humains, elle sera un feu d'amour. Elle a seulement changé de direction l'exubérance de son senti- ment. Elle a reporté sur un plan surnaturel la puissante faculté d'aimer qu'elle possède, et ensuite elle accomplira des prodiges .Je vous l'assure. Maintenant elle est encore troublée, mais vous la verrez, jour après jour, se pacifier et se fortifier dans sa nouvelle vie. Dans la maison de Simon  j'ai dit : "Il lui a été beaucoup par- donné parce qu'elle aime beaucoup". Maintenant je vous dis qu'en vérité tout lui sera pardonné parce qu'elle aimera son Dieu de toute sa force, de toute son âme, de toute sa pensée, de tout son sang, de toute sa chair, jusqu'à l'holocauste."

"Bienheureuse est celle de mériter ces paroles ! Je voudrais les mériter moi aussi" soupire André.

"Toi ? Mais tu les mérites déjà ! Viens ici, mon pêcheur. Je veux te raconter une parabole qui semble faite justement pour toi."

"Maître, attends. Je vais chercher Marie. Elle désire tant connaître ta doctrine !..."

Pendant que Marthe sort, les autres disposent les sièges de manière à faire un demi-cercle autour de celui de Jésus.

Les deux sœurs reviennent et reprennent leur place à côté de Marie très Sainte.

Jésus commence à parler : "Des pêcheurs prirent le large et jetèrent à la mer leurs filets et après le temps nécessaire les tirèrent à bord. C'est avec beaucoup de fatigue qu'ils accomplissaient ainsi leur travail par ordre d'un maître qui les avait chargés de fournir sa ville de poissons de premier choix en leur disant aussi : "Pour les poissons nuisibles ou de mauvaise qualité, ne les transportez même pas à terre. Rejetez-les à la mer. D'autres pêcheurs les prendront. Comme ils travaillent pour un autre patron, ils les porteront à sa ville parce que là on consomme ce qui est nuisible et ce qui rend de plus en plus horrible la ville de mon ennemi. Dans la mienne : belle, lumineuse, sainte, il né doit entrer rien de malsain".

Une fois le filet tiré à bord, les pêcheurs commencèrent le triage. Les poissons étaient abondants, d'aspect, de grosseur et de couleurs différents. Il y en avait de bel aspect mais dont la chair était pleine d'arêtes, d'un goût détestable dont la panse était remplie de boue, de vers, d'herbes en décomposition qui augmentaient le goût détestable de la chair des poissons. D'autres, au contraire, avaient un aspect désagréable, une gueule qui semblait le visage d'un criminel ou d'un monstre de cauchemar, mais les pêcheurs savaient que leur chair est exquise. D'autres, parce qu'ils étaient insignifiants, passaient inaperçus. Les pêcheurs travaillaient, travaillaient. Les paniers étaient déjà remplis de poissons exquis, et dans le filet il y avait des poissons insignifiants. "Maintenant, cela suffit. Les paniers sont pleins. Jetons tout le reste à la mer" dirent de nombreux pêcheurs.

.Mais l'un d'eux qui avait peu parlé, alors que les autres vantaient ou tournaient en ridicule les poissons qui leur tombaient entre les mains, resta à fouiller dans le filet et parmi le menu fretin découvrit encore deux ou trois poissons qu'il mit par-dessus les autres dans les paniers. "Mais, que fais-tu ?" demandèrent les autres. "Les paniers sont pleins, superbes. Tu les abîmes en mettant par-dessus, de travers, ce pauvre poisson-là. On dirait que tu veuilles le faire passer pour le plus beau". "Laissez-moi faire. Je connais cette race de poissons et je sais quel profit et quel plaisir ils donnent".

C'est la parabole qui se termine avec la bénédiction du patron au pêcheur patient, connaisseur et silencieux qui a su distinguer dans la masse les meilleurs poissons.

Maintenant écoutez l'application que j'en fais. Le maître de la cité belle, lumineuse, sainte, c'est le Seigneur. La cité, c'est le Royaume des cieux. Les pêcheurs, mes apôtres. Les poissons de la mer, l'humanité où se trouvent toutes sortes de personnes. Les bons poissons, les saints.

Le maître de la cité affreuse, c'est Satan. La cité horrible, l'Enfer. Ses pêcheurs le monde, la chair, les passions mauvaises incarnées dans les serviteurs de Satan, soit spirituels c'est-à-dire les démons, soit humains qui sont les corrupteurs de leurs semblables. Les mauvais poissons, l'humanité indigne du Royaume des Cieux, les damnés.

Parmi ceux qui pêchent des âmes pour la Cité de Dieu, il y aura toujours ceux qui rivaliseront avec le savoir patient du pêcheur qui sait persévérer dans la recherche, justement dans les couches de l'humanité où ses autres compagnons plus impatients ont enlevé seulement ce qui paraissait bon à première vue. Et il y aura aussi malheureusement des pêcheurs qui, étant distraits et bavards, alors que le triage demande attention et silence pour entendre la voix des âmes et les indications surnaturelles, ne verront pas les bons poissons et les perdront. Et il y en aura qui, par trop d'intransigeance, repousseront aussi les âmes qui ne sont pas parfaites extérieurement mais excellentes pour tout le reste.

Que vous importe si un des poissons que vous capturez pour Moi, montre les signes des luttes passées, présente les mutilations produites par tant de causes, si elles ne blessent pas son esprit ? Que vous importe si un de ceux-ci, pour se délivrer de l'Ennemi, s'est blessé et se présente avec ces blessures, si son intérieur manifeste la claire volonté de vouloir appartenir à Dieu ? Âmes éprouvées, âmes sûres. Plus que celles qui sont comme des enfants sauvegardés par les langes, le berceau, la mère et qui dorment rassasiés et bons ou sourient tranquilles, mais qui pourtant par la suite, avec la raison et l'âge et les vicissitudes de la vie qui se présentent, pourront donner de douloureuses surprises de déviations morales.

Je vous rappelle la parabole de l'enfant prodigue  Vous en entendrez d'autres parce que je m'efforcerai toujours à faire pénétrer en vous la rectitude du discernement dans la manière d'examiner les consciences et de choisir le mode de guider les consciences qui sont uniques et chacune, par conséquent, a sa façon spéciale de sentir et de réagir devant les tentations et les enseignements. Ne croyez pas qu'il soit facile de faire le tri des âmes. C'est tout le contraire. Cela exige un œil spirituel tout éclairé par la lumière divine, cela exige une intelligence pénétrée par la divine Sagesse, cela exige la possession de vertus à un degré héroïque et avant toutes choses la charité. Cela exige la capacité de se concentrer dans la méditation car toute âme est un texte obscur qu'il faut lire et méditer. Cela exige une union continuelle avec Dieu en oubliant tous les intérêts égoïstes. Vivre pour les âmes et pour Dieu. Surmonter les préventions, les ressentiments, les antipathies. Etre doux comme des pères et de fer comme les guerriers. Doux pour conseiller et redonner du courage. De fer pour dire: "Cela n'est pas permis et tu ne le feras pas" ou: "cela est bon à faire et tu le feras".

Parce que, pensez-y bien, beaucoup d'âmes seront jetées dans les marais infernaux. Mais il n 'y aura pas que des âmes de pécheurs. Il y aura aussi des âmes de pêcheurs évangéliques : celles d’entre elles qui auront failli à leur ministère en contribuant à la perte de beaucoup d'esprits.

Un jour viendra, le dernier jour de la terre, le premier de la Jérusalem complète et éternelle, où les anges, comme les pêcheurs de la parabole, sépareront les justes des mauvais pour qu'au commandement inexorable du Juge les bons aillent au Ciel et les mauvais au feu éternel. Et alors sera connue la vérité en ce qui concerne les pêcheurs et ceux qu'ils auront pêchés, les hypocrisies tomberont et le peuple de Dieu apparaîtra tel qu'il est avec ses chefs et ceux qu'ils auront sauvés. Nous verrons alors que tant de ceux qui sont extérieurement les plus insignifiants ou extérieurement les plus malmenés, sont les splendeurs du Ciel et que les pêcheurs tranquilles et patients sont ceux qui ont fait davantage et qui resplendissent maintenant de pierres précieuses pour tous ceux qu'ils auront sauvés.

La parabole est dite et expliquée."

"Et mon frère ?!… Oh ! mais !…" Pierre le regarde, le regarde... puis regarde Marie-Magdeleine...

"Non, Simon. Pour elle, je n'ai aucun mérite. Le Maître seul a agi" dit André avec franchise.

"Mais les autres pêcheurs, ceux de Satan, ils prennent donc les restes ?" demande Philippe.

"Ils essaient de prendre les meilleurs, les âmes capables d'un plus grand prodige de la Grâce et ils se servent des hommes eux- mêmes pour le faire, en plus de leurs tentations. Il y en a tant dans le monde qui, pour un plat de lentilles, renoncent à leur droit d'aînesse !"

"Maître, tu disais l'autre jour qu'il y en a beaucoup qui se laissent séduire par les choses du monde. Ce seraient encore ceux qui pêchent pour Satan ?" demande Jacques d'Alphée.

"Oui, mon frère. Dans cette parabole, 1'homme se laisse séduire par la richesse qui pouvait lui donner beaucoup de jouissances en perdant tout droit au Trésor du Royaume. Mais en vérité je vous dis que sur cent hommes il n'y en a qu'un tiers qui sait résister à la tentation de l'or ou à d'autres séductions et de ce tiers il n'y en a que la moitié qui sache le faire d'une manière héroïque. Le monde meurt asphyxié parce qu'il s'enserre volontairement dans les liens du péché. Il vaut mieux être dépouillé de tout que d'avoir des richesses dérisoires et illusoires. Sachez agir comme des bijoutiers avisés. Quand ils savent que dans un endroit on a pêché une perle rarissime, ils ne se soucient pas de garder dans leurs coffres-forts quantité de petits bijoux, mais ils liquident tout pour acheter cette perle merveilleuse."

"Mais alors pourquoi Toi-même fais-tu des différences dans les missions que tu donnes aux personnes qui te suivent, et pourquoi nous dis-tu que nous les missions nous devons les regarder comme un don de Dieu? Alors il faudrait aussi renoncer à ces missions parce que ce sont des choses insignifiantes par rapport au Royaume des Cieux" dit Barthélemy.

"Ce ne sont pas des choses insignifiantes : ce sont des moyens. Ce seraient des choses sans importance ou, pour mieux dire, ce seraient des fétus de paille souillés s'ils devenaient un but humain dans la vie. Ceux qui manœuvrent pour avoir un poste dans un but humain intéressé, font de ce poste, même s'il est saint, un fétu de paille souillé. .Mais faites-en une acceptation obéissante, un devoir joyeux, un holocauste .total, et vous en ferez une perle rarissime. La mission est un holocauste, si on l'accomplit sans réserves, c'est un martyre, c'est une gloire. Elle fait couler larmes, sueur et sang, mais elle forme la couronne d'une royauté éternelle."

"Tu sais vraiment répondre à tout !"

"Mais m'avez-vous compris ? Comprenez-vous ce que je vous dis par des comparaisons trouvées dans les choses de chaque jour, éclairées pourtant par une lumière surnaturelle qui en fait une explication pour des choses éternelles ?"

"Oui, Maître."

"Rappelez-vous alors la méthode pour instruire les foules. Car c'est un des secrets des scribes et des rabbis: le souvenir. En vérité je vous dis que chacun de vous, instruit de la sagesse qui assure la possession du Royaume des Cieux, est semblable à un père de famille qui sort de son trésor les choses utiles pour sa famille en utilisant les choses anciennes ou les nouvelles dans l'unique but de procurer le bien-être à ses propres enfants. La pluie s'est arrêtée. Laissons les femmes en paix et allons chez le vieux Tobie qui va ouvrir les yeux de son esprit sur les choses de l'au-delà.

La paix à vous, femmes."


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Jasus_35
Jésus avec Marthe et Marie

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
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Message par Maud Mar 18 Juin 2013 - 6:31

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_49

Margziam enseigne le "Pater" à Marie-Magdeleine

Le beau temps est revenu sur la mer de Galilée. Et même tout est plus beau qu'avant la tempête car tout a été débarrassé de la poussière. L'atmosphère est d'une transparence totale et l'œil, en regardant le firmament, a l'impression qu'il s'est relevé, et devenu plus léger... c'est un voile presque transparent qui s'étend entre la terre et les splendeurs du Paradis. Le lac reflète cet azur parfait et rit tranquille avec ses eaux d'une couleur bleue turquoise.
C'est le commencement de l'aurore. Jésus avec Marie, Marthe et Marie-Magdeleine, monte dans la barque de Pierre. Avec Lui, en plus de Pierre et André, il y a aussi le Zélote, Philippe, Barthélemy. Mathieu, Thomas, les cousins de Jésus, l'Iscariote sont au contraire dans la barque de Jacques et Jean. Ils mettent le cap sur Bethsaïda. Un bref trajet que le vent favorise. Le parcours demande quelques minutes.
Quand ils sont sur le point d'arriver, Jésus dit à Barthélemy et à son inséparable compagnon Philippe : "Vous irez prévenir vos femmes. Aujourd'hui je viendrai chez vous." Et il regarde les deux d'une manière expressive.
"Ce sera fait, Maître. Tu ne m'accordes pas à moi ni à Philippe de t'avoir avec nous ?"
"Nous ne restons ici que jusqu'au coucher du soleil et je ne veux pas priver Simon Pierre de la joie d'être avec Margziam."
La barque parvient au rivage et s'arrête. On débarque et Philippe se détache avec Barthélemy de ses compagnons pour aller dans le pays.
"Où vont ces deux-là ?" demande Pierre au Maître qui est descendu le premier et se trouve à ses côtés.
"Ils vont prévenir leurs femmes"
"Je vais, moi aussi, prévenir Porphyrée alors ?"
"Pas besoin. Porphyrée est si bonne qu'il n'est pas nécessaire de la préparer. Son cœur ne sait donner que douceur."
Le visage de Simon Pierre s'illumine quand il entend louer son épouse, et il n'ajoute rien. Entre temps, les femmes sont descendues de la barque à l'aide d'une table qui a servi de débarcadère et elles se dirigent vers la maison de Simon.
Le premier qui les voit c'est Margziam qui est en train de sortir avec ses brebis pour les mener brouter 1'herbe fraîche sur les premières pentes de Bethsaïda et, avec un cri de joie, il en donne la nouvelle en courant se réfugier sur la poitrine de Jésus qui s'est incliné pour l'embrasser, Puis il va vers Pierre. Porphyrée accourt, les mains enfarinées, et s'incline pour saluer.
"Paix à toi, Porphyrée. Tu ne nous attendais pas si tôt, n'est-ce pas ? Mais j'ai voulu t'amener ma Mère et deux disciples, en plus de ma bénédiction. Ma Mère désirait revoir l'enfant... Le voici dans ses bras. Et les femmes disciples désiraient te connaître... C'est l'épouse de Simon. Une disciple bonne et silencieuse, active dans son obéissance plus que beaucoup d'autres. Elles, ce sont Marthe et Marie de Béthanie. Deux sœurs. Aimez-vous bien."
"Ceux que tu m'amènes me sont plus chers que mon sang, Maître. Viens. La maison se fait plus belle chaque fois que tu y mets les pieds."
Marie s'approche, souriante, et embrasse Porphyrée en lui disant : "Je vois qu'en toi est vraiment vivante la mère. L'enfant a déjà une meilleure mine et il est heureux. Merci."
"Oh ! Femme, plus que toute autre bénie ! Je sais que c'est grâce à toi que j'ai eu la joie de m'entendre appeler : maman. Et sache que je ne te donnerai pas la douleur de ne pas l'être avec tout ce qu'il y a de meilleur en moi. Entre, entre avec les sœurs..."
Margziam regarde Marie-Magdeleine avec curiosité. Il se fait dans sa tête tout un travail de réflexion. A la fin, il dit : "Pour- tant.:. à Béthanie tu n'y étais pas..."
"Je n'y étais pas, mais maintenant j'y serai toujours" dit Marie- Magdeleine en rougissant et en ébauchant un sourire. Et elle caresse l'enfant, en lui disant : "Même si nous ne nous connaissons que maintenant, m'aimes-tu bien ?"
"Oui, parce que tu es bonne. Tu as pleuré, n'est-ce pas ? Et c'est pour cela que tu es bonne. Et tu t'appelles Marie, n'est-ce pas ? Ma mère aussi s'appelait ainsi et elle était bonne. Toutes les femmes qui s'appellent Marie sont bonnes. Cependant" finit-il, pour ne pas blesser Porphyrée et Marthe, "cependant il yen a de bonnes parmi celles qui portent un autre nom. Ta mère, comment s'appelait-elle ?"
"Euchérie. ..et elle était si bonne" et deux grosses larmes tombent des yeux de Marie de Magdala.
"Tu pleures, parce qu'elle est morte ?" demande l'enfant et il caresse ses très belles mains jointes sur son vêtement foncé, sûre- ment un de ceux de Marthe mis à ses mesures, car on voit que l'ourlet a été descendu. Et il ajoute : "Mais tu ne dois pas pleurer. Nous ne sommes pas seuls, sais-tu ? Nos mères sont toujours près de nous. C'est Jésus qui le dit. Et elles sont comme des anges gardiens. Cela aussi, Jésus le dit. Et si on est bon, elles viennent à notre rencontre quand on meurt et on monte vers Dieu dans les bras de la mère. Mais c'est vrai, tu sais ? C'est Lui qui l'a dit !"
Marie de Magdala embrasse bien fort le petit consolateur et le baise en disant : "Prie alors pour que je devienne bonne ainsi."
"Mais, ne l'es-tu pas ? Avec Jésus ne vont que ceux qui sont bons... Et, si on ne l'est pas tout à fait, on le devient pour pouvoir être les disciples de Jésus, car on ne peut enseigner si l'on ne sait pas. On ne peut dire : "Pardonne" si d'abord nous ne pardonnons pas, nous. On ne peut pas dire : "Tu dois aimer ton prochain" si d'abord nous ne l'aimons pas nous. La sais-tu, la prière de Jésus ?"
"Non."
"Ah ! c'est vrai ! tu es depuis peu avec Lui. Elle est si belle, sais-tu ? Elle dit toutes ces choses. Écoute comme elle est belle." Et Margziam dit lentement le "Pater Noster" avec sentiment et foi.
"Comme tu la sais bien !" dit Marie de Magdala saisie d'admiration.
"C'est ma mère qui me l'a enseignée la nuit, et la Mère de Jésus le jour. Mais, si tu veux, je vais te l'apprendre. Veux-tu venir avec moi ? Les brebis bêlent, elles ont faim. Je vais les mener au pâturage. Viens avec moi. Je t'apprendrai à prier et tu deviendras tout à fait bonne" et il lui prend la main.
"Mais je ne sais pas si le Maître veut..."
"Va, va, Marie. Tu as un innocent pour ami, et des agneaux... Vas-y. En toute sérénité..."
Marie de Magdala sort avec l'enfant et on la voit qui s'éloigne, précédée des trois brebis. Jésus regarde... les autres regardent aussi.

"Ma pauvre sœur !" dit Marthe.
"Ne la plains pas. C'est une fleur qui redresse sa tige après l'ouragan. Tu entends ?.. Elle rit... L'innocence réconforte toujours."

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Jasus_36
Jésus et Pierre

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#100

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Message par Maud Jeu 20 Juin 2013 - 7:04

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_49





Jésus à Philippe : "Je suis l’amant puissant". La parabole de la drachme retrouvée


La barque louvoie le long de la côte de Capharnaüm à Magdala. Marie de Magdala se trouve pour la première fois dans sa pose habituelle de convertie : assise sur le fond de la barque aux pieds de Jésus qui, de son côté, est assis austère sur une des banquettes de la barque. Le visage de Marie-Magdeleine est très différent de celui d'hier. Ce n'est pas encore le visage radieux de Marie-Magdeleine qui court à la rencontre de Jésus chaque fois qu'il va à Béthanie, mais c'est déjà un visage débarrassé des craintes et des tourments, et son œil, qui d'abord était humilié autant qu'auparavant il était effronté, maintenant est sérieux et plein d'assurance et dans son sérieux plein de dignité brille de temps à autre une étincelle de joie quand elle entend Jésus qui parle avec les apôtres ou avec sa Mère et Marthe.
Ils parlent de la bonté de Porphyrée si simple et si aimante, ils parlent de l'accueil affectueux de Salomé et des femmes de la famille de Barthélemy et de Philippe, et ce dernier dit : "S'il n'y avait pas cette raison qu'elles sont encore bien jeunes et que la mère ne veut pas les savoir sur les routes, elles aussi te suivraient, Maître."
"Leur âme me suit, et c'est également un saint amour. Philippe, écoute-moi. Ta fille aînée est sur le point d'être fiancée, n'est-ce pas ?"
"Oui, Maître, c'est un digne fiancé et ce sera un bon époux. N'est-ce pas, Barthélemy ?"
"C'est vrai. J'en suis garant car je connais la famille. Je n'ai pas pu accepter d'être celui qui propose l'affaire mais, si je n'avais pas été retenu auprès du Maître, je l'aurais fait avec l'assurance paisible de créer une famille sainte."
"Mais la jeune fille m'a prié de te dire de n'en rien faire."
"Le fiancé ne lui plaît pas ? Elle est dans l'erreur, mais la jeunesse est folle. J'espère qu'elle se laissera convaincre. Il n'y a pas de raison de repousser un excellent époux. A moins que... Non, ce n'est pas possible !" dit Philippe.
"A moins que ? Achève, Philippe" dit Jésus pour l'encourager.
"A moins qu'elle n'en aime un autre. Mais ce n'est pas possible ! Elle ne sort jamais de la maison, et à la maison elle a une vie très retirée. Ce n'est pas possible !"
"Philippe, il y a des amants qui pénètrent même dans les maisons les plus fermées; qui savent parler, malgré toutes les barrières et toutes les surveillances, à celles qu'ils aiment; qui abattent tous les obstacles de veuvage, ou de jeunesse bien gardée, ou... encore d'autre sorte, et qui prennent celles qu'ils veulent. Et il y a aussi des amants qu'on ne peut refuser parce qu'ils sont irrésistibles dans leur volonté, parce qu'ils sont séduisants pour vaincre toute résistance, fut-ce celle du démon. C'est l'un d'eux qu'aime ta fille, et le plus puissant."
"Mais qui ? Quelqu'un de la cour d'Hérode ?"
"Ce n'est pas une puissance !"
"Quelqu'un. ..que1qu'un de la maison du Proconsul, un patricien romain ? Je ne le permettrai à aucun prix. Le sang pur d'Israël n'aura pas de contact avec un sang impur. Je tuerais plutôt ma fille. Ne souris pas, Maître ! Je souffre !"
"Parce que tu es comme un cheval ombrageux. Tu vois des ombres où il n'y a que de la lumière. Mais sois tranquille. N'est-ce pas aussi un serviteur, le Proconsul, ne sont-ce pas des serviteurs ses amis patriciens, et n'est-ce pas un serviteur, César?"
"Mais tu plaisantes, Maître ! Tu as voulu me faire peur. Il n'y a personne de plus grand que César et de plus maître que lui."
"Il y a Moi, Philippe."
"Toi ? Tu veux épouser ma fille ?!"
"Non. Son âme. Je suis l'amant qui pénètre dans les maisons les mieux fermées et dans les cœurs les mieux verrouillés par sept et sept clefs. Je suis Celui qui sait parler malgré toutes les barrières et les surveillances. Je suis Celui qui abat tous les obstacles et prend ce qu'il veut prendre : les purs et les pécheurs, les vierges et les veuves, ceux que le vice n'enchaîne pas et ceux qui en sont esclaves. Et à tous je donne une âme unique et nouvelle, régénérée, rendue heureuse, éternellement jeune. Mes fiançailles. Et personne ne peut refuser de me donner mes douces proies : Ni le père, ni la mère, ni les enfants, et même pas Satan, que je parle à l'âme d'une fillette comme ta fille, ou d'un pécheur plongé dans le péché et tenu par Satan avec sept chaînes, l'âme vient à Moi. Et rien ni personne ne me l'arrache plus. Et aucune richesse, puissance, joie du monde, ne communique la joie parfaite qui est celle de ceux qui s'unissent à ma Pauvreté, à ma Mortification. Dépourvus de tout pauvre bien, revêtus de tous les biens célestes. Joyeux de la sérénité d'appartenir à Dieu, seulement à Dieu... Ce sont eux les maîtres de la terre et du Ciel. De la première parce qu'ils la dominent, du second parce qu'ils le conquièrent."
"Mais, dans notre Loi, cela n'a jamais existé !" s'exclame Barthélemy.
"Dépouille-toi du vieil homme, Nathanaël. Quand je t'ai vu pour la première fois, je t'ai salué en t'appelant parfait israélite, sans fraude. Mais maintenant tu appartiens .au Christ, et pas à Israël. Sois au Christ sans fraude ni réticence. Revêts-toi de cette nouvelle mentalité; autrement tu ne pourras comprendre tant de beautés de la Rédemption que je suis venu apporter à l'humanité toute entière."
Philippe intervient en disant : "Et ma fille, tu dis qu'elle a été appelée par Toi ? Et que fera-t-elle maintenant ? Moi, je ne te la dis- pute pas, mais je voudrais savoir, ne serait-ce que pour l'aider,  en quoi consiste ton appel ?"
"À amener les lys consacrés par un amour virginal dans le jardin du Christ. Il y en aura tant dans les siècles à venir !... Tant !... Parterres parfumés par l'encens pour contrebalancer les sentines des vices. Âmes de prière pour contrebalancer les blasphémateurs et les athées. Aide à toutes les infortunes humaines, et joie de Dieu."
Marie de Magdala ouvre les lèvres pour poser une question et elle le fait en rougissant encore, mais avec plus d'aisance que les autres jours : "Et nous, les ruines que tu relèves, que devenons-nous ?"
"Ce que sont vos sœurs vierges..."
"Oh ! Ce n'est pas possible ! Nous avons foulé trop de boue et... et... et ce n'est pas possible."
"Marie, Marie ! Jésus ne pardonne jamais à moitié. Je t'ai dit que je t'ai pardonnée. Et il en est ainsi. Toi, et tous ceux qui péchèrent comme toi et que mon amour pardonne et épouse, vous parfumerez, vous prierez, vous aimerez, vous réconforterez. Rendues conscientes du mal et capables de le soigner où il est, âmes qui, aux yeux de Dieu, sont des martyres. Elles Lui sont donc chères comme les vierges."
"Martyres ? En quoi, Maître ?"
"Contre vous-mêmes et les souvenirs du passé et par soif d'amour et d'expiation."
"Dois-je le croire ? ..." Marie-Magdeleine regarde tous ceux qui sont dans la barque, cherchant une confirmation pour l'espérance qui s'allume en elle.
"Demande-le à Simon. Je parlais de toi, et de vous pécheurs en général, un soir éclairé par les étoiles, dans ton jardin. Et tous tes frères peuvent te dire si ma parole n'a pas chanté pour tous les rachetés les prodiges de la Miséricorde et de la conversion."[1]
"Il m'en a parlé aussi l'enfant, de sa voix angélique. Je suis revenue, l'âme rafraîchie de sa leçon. Il m'a donné la connaissance de Toi, mieux encore que ma sœur, si bien qu'aujourd'hui je me sens plus courageuse pour affronter Magdala. Maintenant que tu m'as dit cela, je sens grandir ma force. J'ai scandalisé le monde mais, je te le jure, mon Seigneur, maintenant le monde, en me regardant, arrivera à comprendre ce qu'est ton pouvoir."
Jésus lui met un instant la main sur la tête, alors que Marie Très Sainte lui fait un sourire comme elle sait le faire: un sourire de paradis.
Voici Magdala qui s'étend au bord du lac, avec le soleil qui se lève en face et la montagne d'Arbèle qui la protège des vents par derrière, et l'étroite vallée aux pentes abruptes et sauvages d'où débouche dans le lac un petit torrent qui se dirige vers l'occident avec ses bords abrupts, pleins d'une beauté fascinante et sévère.
"Maître" crie Jean de l'autre barque, "voici la vallée de notre retraite..." [2] et son visage resplendit comme si un soleil s'était allumé au dedans de lui.
"Notre vallée, oui. Je l'ai bien reconnue."
"On ne peut pas ne pas se souvenir des lieux où l'on a connu Dieu" répond Jean.
"Alors moi, je me rappellerai toujours ce lac parce que c'est sur lui que je t'ai connu. Sais-tu, Marthe, que c'est ici que j'ai vu le Maître, un matin ? ..." [3]
"Oui, et pour un peu, nous allions tous à fond, nous et vous. Femme, crois bien que tes rameurs ne valaient pas grand-chose" dit Pierre, en faisant la manœuvre d'abordage.
"Nous ne valions rien, ni les rameurs ni ceux qui étaient avec eux. ..Mais il reste que cela a été la première rencontre et cela a une grande valeur. Et puis, je t'ai vu sur la montagne, et puis à Magdala, et puis à Capharnaüm... Autant de rencontres, autant de chaînes brisées... Mais Capharnaüm a été l'endroit Je plus beau. C'est là que tu m'as délivrée..." Ils descendent à terre, alors que ceux de l'autre barque sont déjà descendus. Ils entrent dans la ville.
La simple curiosité ou... une curiosité qui n'est pas simple de la part des habitants de Magdala doit être une torture pour Marie-Magdeleine, mais elle la supporte héroïquement en suivant le Maître qui est devant au milieu de tous ses apôtres, alors que les trois femmes sont en arrière. Le chuchotement est fort. L'ironie ne manque pas. Tous ceux qui à l'époque où Marie était la maîtresse influente de Magdala et qui la respectaient par crainte de représailles, maintenant qu'ils la voient et la savent séparée de ses amis puissants, humble et chaste, se permettent de lui témoigner aussi du mépris et de lui lancer des épithètes peu flatteuses.
Marthe, qui en souffre autant qu'elle, lui demande: "Veux-tu rentrer à la maison ?"
"Non, je ne quitte pas le Maître. Et Lui, avant que la maison ne soit purifiée de toute trace du passé, je ne l'invite pas à entrer."
"Mais tu souffres, ma sœur !"
"Je l'ai mérité." Et on voit qu'elle souffre. La sueur qui perle sur son visage, la rougeur qui se répand jusqu'au cou ne sont pas dues uniquement à la chaleur.
Ils traversent toute la ville de Magdala en se rendant dans les quartiers pauvres, jusqu'à la maison où ils se sont arrêtés l'autre fois. La femme reste stupéfaite quand, levant la tête au-dessus du lavoir pour voir qui la salue, elle se trouve en face de Jésus et la bien connue dame de Magdala qui n'est plus vêtue luxueusement, plus couverte de bijoux, mais qui a la tête couverte d'un voile de lin léger, vêtue de bleu pervenche, un habit montant, étroit, qui n'est certainement pas le sien, bien que l'on ait essayé de le mettre à ses mesures, enveloppée dans un lourd manteau qui doit être un supplice par cette chaleur.
"Me permets-tu de m'arrêter dans ta maison et de parler à ceux qui me suivent ?" C'est-à-dire à tout Magdala car toute la population a suivi le groupe apostolique.
"Et tu me le demandes, Seigneur ? Mais ma maison est à Toi." Et elle s'empresse d'apporter des sièges et des bancs pour les femmes et les apôtres. En passant près de Marie-Magdeleine, elle s'incline comme une esclave.
"Paix à toi, ma sœur" répond celle-ci. Et la surprise de la femme est telle qu'elle laisse tomber le petit banc qu'elle a entre les mains. Mais elle ne dit rien. Son acte, pourtant, me fait penser que Marie traitait plutôt avec hauteur les gens qui dépendaient d'elle. Et l'étonnement de la femme grandit quand elle s'entend demander comment vont les enfants, où ils sont, si la pêche a été bonne.
"Ils vont bien Ils sont à l'école ou chez ma mère. Seul le petit dernier dort dans son berceau. La pêche est bonne. Mon mari te portera la dîme..."
"Non, il ne faut plus. Garde-la pour tes enfants, me permets-tu de voir le petit ?"
"Viens."... Les gens affluent dans la rue. Jésus commence à parler:  "Une femme avait dix drachmes dans sa bourse [4]. Mais alors qu'elle faisait un mouvement, la bourse tomba de son sein, en s'ouvrant, et les pièces tombèrent par terre. Elle les ramassa avec l'aide des voisines présentes et les compta. Il y en avait neuf. La dixième était introuvable. Comme le soir était proche et que la lumière manquait, la femme alluma la lampe, la posa par terre et, ayant pris un balai se mit à balayer attentivement pour voir si la pièce avait roulé loin de l'endroit où elle était tombée. Mais la drachme ne se trouvait pas. Les amies s'en allèrent, lassées de chercher. La femme déplaça alors le coffre, l'étagère, un autre coffre lourd, remua les amphores et les cruches placées dans la niche du mur. Mais la drachme ne se trouvait pas. Alors elle se mit à quatre pattes et chercha dans le tas de balayures, placé auprès de la porte de la maison, pour voir si la drachme avait roulé hors de la maison en se mélangeant aux épluchures de légumes. Et elle trouva enfin la drachme toute sale, presque enfouie dans les balayures qui étaient retombées sur elle.
 La femme, pleine de joie, la prit, la lava, l'essuya. Elle était plus belle qu'auparavant, maintenant. Et elle la montra aux voisines appelées de nouveau à grands cris, celles qui s'étaient retirées après les premières recherches, en leur disant : "Voilà ! Vous voyez ? Vous m'avez conseillée de ne pas me fatiguer davantage, mais j'ai persisté et j'ai retrouvé la drachme perdue. Réjouissez-vous donc avec moi qui n'ai pas eu la douleur de perdre un seul de mes trésors". Votre Maître aussi, et avec Lui ses apôtres, fait comme la femme de la parabole. Il sait qu'un mouvement peut faire tomber un trésor. Toute âme est un trésor et Satan, qui hait Dieu, provoque les mauvais mouvements pour faire tomber les pauvres âmes. Il y en a qui dans la chute s'arrêtent près de la bourse, c'est-à-dire vont à peu de distance de la Loi de Dieu qui garde les âmes sous la protection des commandements. Et il y en a qui vont plus loin, c'est-à-dire s'éloignent davantage encore de Dieu et de sa Loi. Il y en a enfin qui roulent jusque dans les balayures, les ordures, la boue. Et là elles finiraient par périr et être brûlées dans les feux éternels, comme les immondices que l'on brûle dans des endroits spéciaux.
Le Maître le sait et il cherche inlassablement les pièces perdues. Il les cherche partout, avec amour. Ce sont ses trésors, et il ne se fatigue pas, ni ne se laisse dégoûter par rien. Mais il fouille, il fouille, remue, balaie, jusqu'à ce qu'il trouve. Et lorsqu'il a trouvé, il lave par son pardon l'âme retrouvée, et il appelle ses amis : le Paradis tout entier et tous les bons de la terre, et dit : "Réjouissez- vous avec Moi, parce que j'ai trouvé ce qui s'était égaré et c'est plus beau qu'auparavant car mon pardon en a fait quelque chose de nouveau".
En vérité je vous dis qu'il y a grande fête au Ciel et que les anges de Dieu et les bons de la terre se réjouissent pour un pécheur qui se convertit. En vérité je vous dis qu'il n'y a rien de plus beau que les larmes du repentir. En vérité je vous dis que seuls les démons ne savent pas, ne peuvent pas se réjouir pour cette conversion qui est un triomphe de Dieu. Et je vous dis aussi que la manière dont un homme accueille la conversion d'un pécheur donne la mesure de sa bonté et de son union à Dieu.
La paix soit avec vous."


Les gens comprennent l'instruction et regardent Marie-Magdeleine venue s'asseoir à la porte avec le petit bébé dans les bras, peut-être pour se donner une contenance.

Les gens s'éloignent lentement et il ne reste que la maîtresse de la petite maison et sa mère, arrivée avec les enfants. Il manque Benjamin, encore à l'école.



Source : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/04-104.htm
Tome : 4 /104

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 La_dra10
La drachme perdue et retrouvée
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Ven 21 Juin 2013 - 7:23

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_49

‘’Le savoir n’est pas corruption quand il est religion"

Quand la barque s'arrête dans le petit port de Tibériade, accourent pour les voir quelques désœuvrés qui se promènent près du petit môle. Il y a des gens de toutes classes et de toutes nationalités. Ainsi les vêtements longs et de toutes les couleurs des hébreux, les tignasses et les barbes imposantes des israélites se mêlent aux habits de laine blanche plus courts et sans manches, et aux visages glabres, aux cheveux courts des romains robustes, et aux vêtements encore plus réduits qui couvrent les corps agiles et efféminés des grecs. Ces derniers semblent avoir assimilé jusque dans leurs poses l'art de leur nation lointaine, ils ressemblent à des statues de dieux descendus sur la terre en des corps d'hommes, enveloppés dans leurs tuniques souples, figures classiques sous des chevelures frisées et parfumées, bras chargés de bracelets qui scintillent dans leurs mouvements étudiés.

De nombreuses courtisanes se mêlent à ces deux dernières catégories de gens car les romains et les grecs n'hésitent pas à afficher leurs amours sur les places et dans les rues, alors que les palestiniens s'en abstiennent, quitte ensuite à se livrer au libre amour avec les courtisanes à l'intérieur de leurs maisons. Ceci est bien visible car les courtisanes, malgré les gros yeux que leur font ceux qu'elles interpellent, appellent familièrement par leurs noms divers hébreux parmi lesquels se trouve un pharisien enrubanné.

Jésus se dirige vers la ville précisément là où la foule la plus élégante se rassemble en plus grand nombre. La foule élégante, c'est-à-dire romaine et grecque en majorité, avec une poignée de courtisans d'Hérode et d'autres individus que je crois de riches marchands de la côte phénicienne, vers Sidon et Tyr, car ils parlent de ces villes et de magasins et de bateaux.

Les thermes ont leurs portiques extérieurs remplis de cette foule élégante et oisive qui perd ainsi son temps à discuter sur des sujets de très petite importance tels que le discobole ou l'athlète le plus agile et le plus harmonieux dans la lutte gréco-romaine; ou bien ils parlent de modes et de banquets et prennent des rendez-vous pour des promenades joyeuses en allant inviter les plus belles courtisanes ou les dames qui, parfumées et frisées, sortent des thermes ou des palais, en se dispersant dans ce centre de Tibériade, tout de marbre, décoré artistement comme un salon.

Naturellement le passage du groupe pro¬voque une curiosité intense et qui devient tout à fait extraordinaire quand quelqu'un reconnaît Jésus pour l'avoir vu à Césarée ou quand quelqu'un reconnaît Marie-Magde¬leine. Pourtant elle marche toute enve¬loppée dans son manteau et avec un voile blanc qui lui tombe très bas sur le front et sur les joues, de sorte qu'ainsi voilée et de plus la tête baissée, on voit bien peu son visage.

"C'est le Nazaréen qui a guéri la petite de Valeria dit un romain.

"J'aimerais bien voir un miracle" lui répond un autre romain.

"Moi, je voudrais l'entendre parler. On dit que c'est un grand philosophe. Est-ce que nous Lui disons de parler ?" demande un grec.

"Ne t'en occupe pas, Théodate. Il ne prêche que du vent. Il aurait convenu au tragédien pour une satire" répond un autre grec.

"Ne t'inquiète pas, Aristobule. Il semble qu'il descend des nuées et s'en va sur la terre ferme. Tu vois qu'il a une escorte de femmes jeunes et belles ?" plaisante un romain.
"Mais celle-là c'est Marie. de Magdala !" crie un grec et puis il appelle : "Lucius ! Cornelius ! Titus ! Mais regardez, c'est Marie !"

"Mais ce n'est pas elle ! Marie en cette tenue ! Tu es ivre ?"

"C'est elle, je te dis. Je ne puis me tromper même si elle est ainsi déguisée."

Les romains et les grecs se rassemblent du côté du groupe apostolique qui traverse de biais la place remplie de portiques et de fontaines. Même des femmes se joignent aux curieux et c'est justement une femme qui va presque sous le voile de Marie pour mieux la voir et qui reste stupéfaite en voyant que c'est bien elle. Elle demande: "Que fais-tu ainsi mise ?" et elle rit avec mépris.

Marie s'arrête, se redresse, lève la main et découvre son visage en rejetant son voile en arrière. C'est Marie de Magdala, dame souveraine sur tout ce qui est méprisable et maîtresse, déjà maîtresse de ses impressions, qui apparaît, "C'est moi, oui" dit-elle de sa splendide voix et avec des éclairs dans ses yeux très beaux. "C'est moi, et j'enlève mon voile pour que vous ne pensiez pas que j'ai honte d'être avec ces saints."

"Oh ! Oh ! Marie avec des saints ! Mais laisse-les ! Ne t'humilie pas toi-même !" dit la femme.

"Humiliée, je l'ai été jusqu'à présent. Maintenant, je ne le suis plus."

"Mais tu es folle ? Ou c'est un caprice ?" dit-elle. Un romain dit d'un ton méprisant et en lui jetant un coup d’œil.

"Viens avec moi. Je suis plus beau et plus gai que cette pleureuse moustachue qui mortifie la vie et en fait un enterrement. La vie est belle ! Un triomphe ! Une orgie de joie ! Viens. Je saurai les surpasser tous pour te rendre heureuse" dit un jeune homme un peu brun, au visage pointu et pourtant agréable, et il va la toucher.

"Arrière ! Ne me touche pas. Tu as bien dit : la vie que vous menez est une orgie et des plus honteuses. J'en ai la nausée."

"Oh ! Oh ! Il y a peu de temps, c'était pourtant ta vie" répond le grec.

"Maintenant elle fait la vierge" raille un hérodien.

"Tu ruines les saints ! Ton Nazaréen perdra son auréole avec toi. Viens avec nous" insiste un romain.

"Vous, venez avec moi à sa suite. Cessez d'être des animaux et devenez au moins des hommes."

Un chœur d'éclats de rire et de railleries lui répond.

Seul, un vieux romain dit : "Respectez une femme. Elle est libre de faire ce qu'elle veut. Moi, je la défends."

"Le démagogue ! Tu l'entends ! Il t'a fait mal, le vin d'hier soir ?" demande un jeune.
"Non, il est hypocondriaque, parce qu'il a mal au dos" lui répond un autre.

"Va vers le Nazaréen pour qu'il te le gratte."

"J'y vais pour qu'il me gratte la boue que j'ai prise à votre contact" répond le vieillard.
"Oh ! Crispus s'est débauché à soixante ans !" plaisantent un grand nombre en formant un cercle autour de lui.

Mais l'homme appelé Crispus ne se préoccupe pas des railleries et se met à marcher derrière Marie-Magdeleine qui rejoint le Maître qui s'est mis à l'ombre d'un très bel édifice qui s'étend en forme d'exèdre sur les deux côtés d'une place.

Et Jésus est déjà aux prises avec un scribe qui Lui reproche d'être à Tibériade et en cette compagnie.

"Et toi, pourquoi y es-tu ? Pourquoi me reproches-tu d'être à Tibériade ? Et même je te dis qu'à Tibériade aussi et même plus ici qu'ailleurs, il y a des âmes à sauver" lui répond Jésus.

"Elles ne peuvent être sauvées: ce sont des gentils, des païens, des pécheurs."
"C'est pour les pécheurs que je suis venu. Pour faire connaître le Dieu Vrai. A tous. Pour toi aussi, je suis venu."

"Je n'ai pas besoin de maître ni de rédempteur. Je suis pur et instruit."
"Si au moins tu l'étais assez pour connaître ton état !"

"Et Toi, pour connaître combien t'est préjudiciable la compagnie d'une prostituée."
"Je te pardonne aussi en son nom. Elle, dans son humilité, efface son péché. Toi, par ton orgueil, tu doubles tes fautes."

"Je n'ai pas de fautes."

"Tu as la plus grande. Tu es sans amour."

Le scribe dit : "Raca" et Lui tourne le dos.

"C'est ma faute, Maître !" dit Marie-Magdeleine et, voyant la pâleur de la Vierge Marie, elle gémit : "Pardonne-moi. Je fais insulter ton Fils. Je vais me retirer..."

"Non. Toi, reste où tu es. Je le veux, Moi" dit Jésus d'une voix dominatrice et avec un tel éclair dans les yeux, et une maîtrise dans toute sa personne qui empêche presque de le regarder. Et puis, plus doucement : "Toi, reste où tu es. Et si quelqu'un ne supporte pas ton voisinage qu'il s'en aille, lui seulement."

Et Jésus se remet en route en se dirigeant vers la partie occidentale de la ville.
"Maître !" crie le romain corpulent et âgé qui a défendu Marie-Magdeleine.
Jésus se retourne.

"Ils t'appellent Maître, et moi aussi je te donne ce nom. Je désirais t'entendre parler. Je suis à moitié philosophe, à moitié jouisseur, mais tu pourrais, Toi, peut-être faire de moi un homme honnête."

Jésus le regarde fixement et dit : "Je quitte la ville où règne la bassesse de l'animalité humaine et où le mépris est souverain." Et il se remet à marcher.

L'homme, derrière, suant et se fatiguant car le pas de Jésus est alerte, et lui est gros et vieillot, alourdi aussi par les vices. Pierre qui s'est retourné en avertit Jésus.
"Laisse-le marcher. Ne t'en occupe pas."

Peu après, c'est l'Iscariote qui dit : "Mais cet homme nous suit. Ce n'est pas bien !"
"Pourquoi ? Par pitié ou pour un autre motif ?"

"Pitié de lui ? Non. C'est parce que un peu plus en arrière le scribe de tout à l'heure nous suit avec d'autres juifs."

"Laisse-les faire. Mais il aurait mieux valu que tu aies pitié de lui que de toi."
"De Toi, Maître."

"Non, de toi, Judas. Sois franc pour te rendre compte de tes sentiments et pour les reconnaître."

"Moi, j'ai vraiment pitié de ce vieil homme. On se fatigue, sais-tu, à te suivre ?" dit Pierre tout en sueur.

"Pour suivre la Perfection, on se fatigue toujours, Simon."

L'homme les suit infatigable, en cherchant à rester près des femmes, auxquelles pourtant il n'adresse jamais la parole. Marie-Magdeleine pleure silencieusement sous son voile.

"Ne pleure pas, Marie" lui dit la Madone pour la réconforter en lui prenant la main. "Après, le monde te respectera, ce sont les premiers jours qui sont les plus pénibles."

"Oh ! Ce n'est pas pour moi ! Mais pour Lui. Si je devais Lui faire du mal, je ne me le pardonnerais pas. Tu as entendu le scribe, ce qu'il a dit ? Moi, je le compromets."

"Pauvre fille ! Mais ne sais-tu pas que ces paroles sifflent comme autant de serpents autour de Lui, avant même que tu n'aies pensé à venir vers Lui ? Simon m'a dit qu'ils l'accusaient de cela dès l'an dernier parce qu'il avait guéri une lépreuse, autrefois pécheresse, qu'il avait vue au moment du miracle et puis plus jamais par la suite, une femme plus âgée que moi, qui suis sa mèr. Mais, ne sais- tu pas qu'il a dû s'enfuir de "La Belle Eau" parce qu'une de tes sœurs, malheureuse, y était allée pour se racheter ? Comment veux-tu qu'ils l'accusent si Lui est sans péché ? Par des mensonges. Et en quoi les trouver ? Dans sa mission parmi les hommes. Un acte bon, on le présente comme preuve d'une faute. Et quelque chose que fasse mon Fils, ce serait toujours une faute pour eux. S'il se renfermait dans un ermitage, il serait coupable de négliger le peuple de Dieu. Il descend dans le peuple de Dieu et il est coupable de le faire. Pour eux, il est toujours coupable."

"Ils sont odieusement méchants, alors !"

"Non, ils sont obstinément fermés à la Lumière. Lui, mon Jésus, est l'Éternel Incompris et il le sera toujours et toujours plus."

"Et tu n'en souffres pas ? Tu me parais tellement sereine."

"Tais-toi. C'est comme si mon cœur était enveloppé d'épines piquantes. A chaque respiration, elles me blessent, mais que Lui ne le sache pas ! Je me fais voir ainsi pour le soutenir par ma sérénité. Si sa Mère ne le réconforte pas, où pourra-t-il trouver du réconfort, mon Jésus ? Sur quel sein pourra-t-il pencher sa tête sans se trouver blessé ou calomnié parce qu'il le fait ? Il est donc bien juste que moi, sans égard pour les épines qui déjà me déchirent le cœur, et pour les larmes que je bois aux heures de solitude, je mette un délicat manteau d'amour, que je donne un sourire, à n'importe quel prix pour le laisser plus tranquille, plus tranquille  jusqu'au moment où le flot de la haine sera tel que rien ne servira plus, pas même l'amour de la Mère..." Deux larmes sillonnent le visage pâle de Marie.

Les deux sœurs la regardent, vivement émues. "Mais il a nous, qui l'aimons. Et les apôtres..." dit Marthe pour la consoler.

"Il a vous, oui. Il a les apôtres... encore bien inférieurs à leur tâche... Et ma douleur est plus forte, parce que je sais que Lui n’ignore rien..."

"Alors, il doit savoir aussi que je veux Lui obéir jusqu'à l'immolation, s'il le faut ?" demande Marie-Magdeleine.

"Il le sait. Tu es une grande joie sur son dur chemin."

"Oh ! Mère !" et Marie-Magdeleine prend la main de Marie et la baise avec effusion.
Tibériade finit dans les jardins du faubourg. Au-delà, il y a la route poussiéreuse qui mène à Cana, bornée d'un côté par des vergers, de l'autre par une suite de prés et de champs brûlés par le soleil de l'été.

Jésus pénètre dans un verger et s'arrête à l'ombre des arbres touffus. Les femmes le rejoignent et ensuite le romain essoufflé qui vraiment n'en peut plus. Il se place un peu à l'écart, ne parle pas, mais regarde.

"Pendant que nous nous reposons, prenons de la nourriture" dit Jésus. "Ici il y a un puits et tout près un paysan. Allez lui demander de l'eau."

Jean et Thaddée y vont. Ils reviennent avec une cruche remplie d'eau jusqu'au bord, suivis du paysan qui offre des figues magnifiques.

"Dieu t'en récompense dans ta santé et dans ta récolte."

"Dieu te protège. Tu es le Maître, n'est-ce pas ?"

"Je le suis."

"Tu parles ici ?"

"Il n'y a personne qui le désire."

"Moi, Maître. Plus que l'eau qui est si bonne quand on a soif" crie le romain.

"Tu as soif ?"

"Tellement. Je t'ai suivi depuis la ville."

"Il ne manque pas, à Tibériade, de fontaines d'eau fraîche."

"Ne te méprends pas, Maître, ou ne fais pas semblant. Je t'ai suivi pour t'entendre parler."

"Mais pourquoi ?"

"Je ne sais pas pourquoi ni comment. En la voyant (et il montre Marie-Magdeleine). Je ne sais pas. Quelque chose qui m!a dit: "Il va te dire des choses que tu ne sais pas encore". Et je suis venu."

"Donnez à l'homme de l'eau et des figues. Qu'il restaure son corps."

"Et l'esprit ?"

"L'esprit se restaure dans la Vérité."

"C'est pour cela que je t'ai suivi. J'ai cherché la vérité dans la science. J'ai trouvé la corruption. Dans les doctrines, même les meilleures, il y a toujours quelque chose qui n'est pas bon. Je me suis avili jusqu'à en avoir la nausée et devenir un homme nauséabond sans autre avenir que l'heure où je vis."

Jésus le regarde fixement, tout en mangeant le pain et les figues que Lui ont apportés les apôtres.

Le repas est vite terminé. Jésus, resté assis, commence à parler comme s'il faisait une simple instruction à ses apôtres. Le paysan aussi reste tout près.

"Nombreux sont ceux qui cherchent la Vérité pendant toute leur vie sans arriver à la trouver. Ils semblent des fous qui veulent voir tout en tenant une plaque de bronze sur leurs yeux et ils tâtonnent convulsivement de sorte qu'ils s'éloignent toujours plus de la Vérité, ou bien ils la cachent en renversant sur elle des choses que leur recherche folle déplace et fait tomber. Il ne peut leur arriver que cela, parce qu'ils cherchent la Vérité où elle ne peut être.

Pour trouver la Vérité, il faut unir l'intelligence et l'amour, et regarder les choses non seulement avec des yeux sages, mais avec des yeux bons, car la bonté a plus de valeur que la sagesse. Celui qui aime arrive toujours à avoir un chemin vers la Vérité. Aimer ne signifie pas jouir de la chair et par la chair. Cela, ce n'est pas de l'amour, c'est de la sensualité. L'amour est une affection d'âme à âme, de partie supérieure à partie supérieure. Par elle, dans la compagne, on ne voit pas une esclave mais celle qui donne le jour aux enfants, seulement cela, c'est-à-dire la moitié qui forme avec 1'homme un tout capable de créer une vie, plusieurs vies; c'est-à-dire la compagne qui est mère et sœur et fille de 1'homme, qui est faible plus qu'un nouveau-né ou plus forte qu'un lion, suivant les cas, et qui comme mère, sœur, fille doit être aimée avec un respect confiant et protecteur. Ce qui n'est pas ce que je dis, ce n'est pas de l'amour, c'est du vice. Il ne mène pas en haut mais en bas, pas vers la Lumière mais vers les ténèbres, pas vers les étoiles mais vers la boue. Aimer la femme pour savoir aimer le prochain. Aimer le prochain pour savoir aimer Dieu.

Voilà trouvée la route de la Vérité. La Vérité est ici, hommes qui la cherchez. La Vérité est Dieu. C'est là la clef pour comprendre la science.

Il n'y a de doctrine sans défaut que celle de Dieu. Comment l'homme peut-il donner des réponses à ses pourquoi, s'il n'a pas Dieu pour lui répondre ? Qui peut dévoiler les mystères de la création, même seulement et simplement ceux-ci, sinon le Suprême Ouvrier qui a fait toute cette création ? Comment comprendre le prodige vivant qu'est l'homme, en qui se fondent la perfection animale et la perfection immortelle qu'est l'âme, par laquelle nous sommes des dieux si nous avons en nous une âme vivante, c'est-à-dire libre des fautes qui aviliraient la brute et que pourtant l'homme accomplit et se vante d'accomplir ?

Je vous dis les paroles de Job, ô chercheurs de la Vérité : "Interroge les bêtes de somme et elles t'instruiront, les oiseaux et ils te feront comprendre, Parles, à la terre et elle te répondra, aux poissons et ils te feront savoir".

Oui, la terre, cette terre verdoyante et fleurie, ces fruits qui se gonflent sur les arbres, ces oiseaux qui prolifèrent, ces courants de vents qui répartissent les nuages, ce soleil qui ne se trompe pas dans son lever depuis des siècles et des millénaires, tout parle de Dieu, tout explique Dieu, tout dévoile et découvre Dieu. Si la science ne s'appuie pas sur Dieu, elle devient l'erreur qui n'élève pas mais avilit. Le savoir n'est pas corruption s'il est religion. Qui connaît en Dieu ne tombe pas, car il a le sentiment de sa dignité, parce qu'il croit en son avenir éternel. Mais il faut chercher le Dieu réel. Pas les fantômes qui ne sont pas des dieux mais des délires des hommes encore enveloppés dans les langes de l'ignorance spirituelle, pour lesquels il n'y a pas ombre de sagesse dans leur religion ni ombre de vérité dans leur foi.

Tout âge est bon pour devenir sage. Cela aussi est encore dit dans Job : "Sur le soir, il se lèvera pour toi une lumière qui ressemble à celle du midi et, quand tu te croiras fini, tu te lèveras comme l'étoile du matin. Tu seras plein de confiance par l'espérance qui t'attend.

Il suffit de la bonne volonté de trouver la Vérité, et tôt ou tard elle se laissera découvrir. Mais une fois qu'elle est trouvée, mal- heur à qui ne la suit pas, imitant les gens têtus d'Israël qui, ayant déjà en mains le fil conducteur pour trouver Dieu: toutes les choses qui sont dites de Moi dans le Livre, ne veulent pas se rendre à la Vérité et la haïssent, accumulant sur leur intelligence et sur leur cœur les sécheresses de la haine et des formules.  Ils ne savent pas que par leur pesanteur la terre s'ouvrira sous leurs pas qu'ils prennent pour une marche triomphale et qui n'est que la démarche asservissante des formalismes, de la rancœur, des égoïsmes. Ils seront engloutis, en tombant là où vont les coupables conscients d'un paganisme plus coupable encore que celui que des peuples se sont donnés par eux-mêmes pour avoir une religion sur laquelle régler leur conduite.

Pour Moi, comme je ne repousse pas ceux qui se repentent parmi les enfants d'Israël, ainsi je ne repousse pas non plus ces idolâtres qui croient à ce qu'on leur a donné à croire et qui au-dedans, dans leur intérieur, disent en gémissant : "Donnez-nous la Vérité !"

J'ai dit. Maintenant, reposons-nous dans cette verdure si l'homme le permet. Ce soir, nous irons à Cana."

"Seigneur, je te quitte. Mais comme je ne veux pas profaner la science que tu m'as donnée, je partirai ce soir de Tibériade. Je quitte cette terre. Je vais me retirer avec mon serviteur sur les côtes de la Lucania .J'ai là-bas une maison. Tu m'as beaucoup donné. Je comprends que tu ne puisses donner davantage au vieil épicurien. Mais avec ce que tu m'as donné, j'ai déjà de quoi reconstruire ma pensée. Et... Toi, prie ton Dieu pour le vieux Crispus, ton unique auditeur de Tibériade. Prie pour qu'avant l'étreinte de Libitina  je puisse t'entendre de nouveau et, avec les ressources que je crois pouvoir créer en moi avec tes paroles, te comprendre mieux et comprendre mieux la Vérité.

Salut, Maître."

Et il salue à la romaine. Mais ensuite, en passant près des femmes assises un peu à part, il s'incline devant Marie de Magdala et lui dit: "Merci, Marie, cela a été un bien que je te connaisse. A ton vieux compagnon de festins tu as donné le trésor qu'il cherchait. Si j'arrive où tu es déjà, c'est à toi que je le devrai. Adieu."

Et il s'en va. Marie-Magdeleine serre ses mains sur son cœur, avec un visage étonné et radieux. Puis, à genoux, elle se traîne devant Jésus. "Oh ! Seigneur ! Seigneur ! C'est donc vrai que je puisse amener au Bien ? Oh ! mon Seigneur ! C'est trop de bonté !"

Et se baissant, le visage dans l'herbe, elle baise les pieds de Jésus, les lavant de nouveau des pleurs, maintenant reconnaissants, de la grande amante de Magdala.


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4 /105



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Sur la Carte vers Cana

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Message par Maud Sam 22 Juin 2013 - 6:30

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_49

Dans la maison de Cana

Dans la maison de Cana, c'est la fête pour la venue de Jésus et une fête peu inférieure à celle qu'il y eut pour les noces miraculeuses. Il manque les musiciens, il n'y a pas d'invités, la maison n'est pas enguirlandée de fleurs et de verts rameaux, il n'y a pas de tables pour des hôtes nombreux, ni le majordome près des crédences et des jarres remplies de vin. Mais tout est dépassé par l'amour que maintenant on donne dans sa juste forme et sa juste mesure, c'est-à-dire non pas à l'hôte, peut-être un peu parent mais qui n'est jamais qu'un homme, mais à l'Hôte Maître dont on connaît et reconnaît la vraie Nature et dont on révère la Parole comme une chose divine. Aussi les cœurs de Cana aiment avec tout eux-mêmes le Grand Ami qui s'est présenté avec son habit de lin à l'entrée du jardin, au milieu de la verdure du sol et de la rougeur du crépuscule, embellissant toutes choses par sa présence, communiquant sa paix non seulement aux âmes auxquelles il adresse son salut, mais jusqu'aux choses.

Vraiment il semble s'étendre, partout où se tourne son œil bleu, un voile de paix solennelle et pourtant joyeuse. La pureté et la paix s'écoulent de ses pupilles, comme la science de sa bouche et l'amour de son cœur.

Pour qui lira ces pages, ce que je dis paraîtra peut-être impossible. Et pourtant le même lieu qui, avant l'arrivée de Jésus était un endroit ordinaire, ou bien un endroit où un mouvement affairé exclue la paix qu'on suppose étrangère à l'agitation du travail, ce lieu dès qu'il se présente, s'ennoblit, et le travail lui-même prend un je ne sais quoi d'ordonné qui n'exclut pas la présence d'une pensée surnaturelle qui se fonde avec le travail manuel. Je ne sais si je m'explique bien. Jésus n'est jamais renfrogné, pas même aux heures de plus grand ennui pour quelque événement qui Lui arrive, mais il est toujours majestueusement digne et il communique cette dignité surnaturelle au cadre où il se meut. Jésus n'est jamais d'une gaieté étourdissante, ni pleurnicheur, avec une figure déformée par le rire, ni un hypocondriaque, même aux moments de plus grande joie ou de plus grand découragement.

Son sourire est inimitable. Aucun peintre ne pourra jamais le reproduire. Il semble que ce soit une lumière qui émane de son cœur, une lumière radieuse aux heures de plus grande joie pour une âme qui se rachète ou une autre qui s'approche de la Perfection; un sourire je dirais couleur de rose quand il approuve les actions spontanées de ses amis ou de ses disciples et il se réjouit de leur voisinage; un sourire azuré, toujours pour rester dans les couleurs, angélique quand il se penche sur des enfants pour les écouter, les instruire, les bénir; un sourire tempéré par la pitié quand il regarde quelque misère de la chair ou de l'esprit; enfin un sourire divin quand il parle du Père ou de sa Mère, ou qu'il regarde et écoute cette Mère très pure.      

Je ne puis dire l'avoir vu hypocondriaque même aux heures de plus grand déchirement. Dans les tortures de la trahison, dans les angoisses de la sueur de sang, dans les affres de la Passion. Si la tristesse submerge l'éclat très doux de son sourire, cela ne suffit pas pour effacer cette paix qui semble un diadème de gemmes paradisiaques qui resplendit sur son front sans rides et éclaire de sa lumière toute sa divine personne.

Et ainsi je ne puis dire l'avoir jamais vu s'abandonner à une gaieté excessive. Pas étranger à un franc éclat de rire, si les circonstances le demandent, il reprend tout de suite après sa sérénité pleine de dignité. Mais quand il rit, il rajeunit prodigieusement au point de prendre le visage d'un jeune de vingt ans et il semble que le monde rajeunisse par l'effet de son beau rire franc, sonore, nuancé.

Je ne peux pas dire non plus Lui avoir vu faire les choses avec hâte. Qu'il parle ou qu'il se meuve, il le fait toujours paisiblement sans être jamais lent ou nonchalant. C'est peut-être parce que, grand comme il l'est, il peut faire de grands pas sans pour cela se mettre à courir pour faire beaucoup de chemin, et parce qu'également il peut atteindre avec facilité les objets éloignés sans avoir besoin de se lever pour les atteindre. Il est certain que jusque dans ses gestes il a l'air majestueux d'un grand seigneur.

Et la voix ? Voilà : cela fait presque deux ans que je l'entends parler et pourtant parfois je perds le fil de ce qu'il me dit, tellement je me plonge dans l'étude de sa voix:’ Et le bon Jésus, patiemment, répète ce qu'il a dit en me regardant avec son sourire de bon Maître, pour éviter que dans les dictées il ne s'ensuive des coupures dues à la béatitude que j'éprouve en écoutant sa voix, en la goûtant, en étudiant son timbre et sa beauté. Mais, après deux ans, je ne saurais pas dire avec précision à quel endroit du registre des voix le classer. J'exclus absolument la voix de basse, comme j'exclus celle de ténor léger. Mais je ne sais toujours pas s'il a une puissante voix de ténor ou celle d'un parfait baryton avec une très grande étendue de son registre vocal. Je dirais que c'est cela parce que sa voix prend parfois des intonations de bronze, presque ouatées tant elles sont profondes, spécialement quand il parle en tête à tête avec un pécheur pour le ramener à la Grâce, ou quand il indique aux foules les déviations des hommes.

Mais ensuite, quand il s'agit d'analyser et de mettre à l'index les choses défendues, et de dévoiler les hypocrisies, le bronze se fait plus clair, et il devient tranchant comme un coup de foudre quand il impose la Vérité et sa volonté, jusqu'à arriver à résonner comme une plaque d'or frappée par un marteau de cristal quand elle s'élève pour chanter un hymne à la Miséricorde ou pour magnifier les œuvres de Dieu; Ou bien encore elle prend un timbre affectueux pour parler à la Mère et de la Mère. Alors elle est vraiment imprégnée d'amour, cette voix, d'un amour respectueux de fils et d'un amour de Dieu qui loue la plus parfaite de ses œuvres. Et ce ton, bien que moins appuyé, il s'en sert pour parler aux préférés, aux convertis, ou aux enfants. Et il ne fatigue jamais, pas même dans les plus longs discours parce que cette voix revêt la pensée et la parole en en exprimant la puissance ou la douceur selon le besoin.

Et moi, je reste parfois la plume à la main à écouter et puis je m'aperçois que le développement de la pensée est trop avancé et qu'il est impossible de ressaisir... et je reste là jusqu'à ce que le bon Jésus répète, comme il fait quand on m'interrompt ! pour m'apprendre à supporter patiemment les choses ou les personnes ennuyeuses dont je vous laisse à penser combien elles sont "ennuyeuses" quand elles m'enlèvent la joie parfaite d'écouter Jésus.

Maintenant, à Cana, Jésus remercie Suzanne de l'hospitalité qu'elle a donnée à Aglaé . Ils sont à part, sous une tonnelle touffue chargée de grappes qui commencent à mûrir, alors que tous les autres se restaurent dans la vaste cuisine.        
               
"La femme était très bonne, Maître. Elle n'était vraiment pas une charge. Elle voulait m'aider dans toutes les lessives, dans le nettoyage de la maison pour la Pâque comme une servante et elle travailla, je te l'assure, comme une esclave pour m'aider à terminer les vêtements de la Pâque. Prudente, elle se retirait dès qu'il arrivait quelqu'un, et elle cherchait à ne pas rester même avec mon mari. Elle parlait peu en présence de la famille, elle mangeait peu. Elle se levait avant le jour pour faire sa toilette avant que les hommes ne soient éveillés, et je trouvais toujours le feu allumé et la maison balayée. Mais quand nous étions seules, elle m'interrogeait sur Toi et me demandait de lui apprendre les psaumes de notre religion. Elle disait : "Pour savoir prier comme prie le Maître". Et maintenant, a-t-elle fini de souffrir ? Car pour souffrir, elle souffrait beaucoup. Elle avait peur de tout et elle soupirait et pleurait beaucoup. Est-elle heureuse maintenant ?"

"Oui, surnaturellement heureuse. Délivrée de ses peurs. En paix. Je te remercie encore du bien que tu lui as fait."

"Oh ! mon Seigneur ! Quel bien ? Je ne lui ai donné que l'amour en ton nom, car je ne sais faire autre chose. C'était une pauvre sœur. Je le comprenais. Et moi, par reconnaissance pour le Très-Haut qui m'a gardée dans sa grâce, je l'ai aimée."

"Et tu as fait davantage que si tu avais prêché au Bel Nidrasc. Maintenant, tu en as ici une autre. L'as-tu reconnue?"

"Et qui ne la connaît pas, dans ces régions?"

"Personne, c'est vrai. Mais vous ignorez encore, vous et le pays, la seconde Marie, celle qui sera toujours fidèle à sa vocation. Toujours. Je te prie de le croire."

"Tu le dis. Toi, tu sais. Moi, je crois."

"Dis aussi : "J'aime". Je sais qu'il est plus difficile de compatir et de pardonner à quelqu'un quand il est des nôtres qu'à quelqu'un qui a l'excuse d'être païen. Mais si la douleur de voir des apostasies dans la famille fut forte, que plus forte soit la compassion et aussi le pardon. Moi, j'ai pardonné pour tout Israël" termine Jésus, en détachant les mots.

"Et moi, je pardonnerai, de mon côté, car je pense qu'un disciple doit faire ce que fait le. Maître."

"Tu es dans la vérité, et Dieu s'en réjouit. Allons trouver les autres. La nuit tombe. Il sera doux le repos dans le silence du soir."

"Tu ne nous diras rien, Maître ?"

"Je ne sais pas encore."        
         
Ils entrent dans la cuisine où sont préparés les plats et les boissons pour le souper tout proche.

Suzanne s'avance et dit, avec son visage juvénile qui rougit légèrement : "Mes sœurs veulent-elles venir avec moi dans la chambre du haut ? Nous devons préparer rapidement les tables pour le repas, car ensuite nous devons étendre les couches pour les hommes. Je pourrais y arriver seule, mais cela demanderait plus de temps."
"Je viens moi aussi, Suzanne" dit la Vierge.

"Non. Nous y suffirons, et cela servira à faire connaissance, car le travail unit comme des frères."

Elles sortent ensemble, pendant que Jésus, après avoir bu de l'eau mélangée à je ne sais quel sirop, va s'asseoir avec la Mère, les apôtres et les hommes de la maison au frais sous la tonnelle pour laisser libres les servantes et la patronne âgée de terminer les préparatifs du repas.

On entend venir de la chambre du haut les voix des trois femmes disciples qui préparent les tables. Suzanne raconte le miracle survenu à ses noces et Marie de Magdala répond : "Changer l'eau en vin, c'est fort. Mais changer une pécheresse en disciple, c'est encore plus fort. Dieu veuille que je fasse comme ce vin, que je devienne meilleure."

"N'en doute pas. Il change tout d'une manière parfaite. Il y en a eu une ici, et de plus une païenne, convertie par Lui dans ses sentiments et dans sa foi. Peux-tu douter que cela n'arrive pas pour toi qui appartiens déjà à Israël ?"

"Une femme ? Jeune ?"

"Jeune, très belle."

"Et où est-elle, maintenant ?"demande Marthe.

"Seul le Maître le sait."

"Ah ! alors c'est celle dont je t'ai parlé. Lazare était chez Jésus ce soir-là, et il a entendu les paroles dites pour elle. Quel parfum il y avait dans cette pièce ! . Lazare l'a conservé dans ses vêtements pendant plusieurs jours. Et pourtant Jésus a dit que le cœur de la convertie le dépassait par le parfum de son repentir. Qui sait où elle est allée ? Dans la solitude, je crois..."

"Elle, elle vit dans la solitude, et c'était une étrangère. Moi ici, et je suis connue. Son expiation dans la solitude, la mienne de vivre au milieu du monde qui me connaît. Je n'envie pas son sort parce que je suis avec le Maître. Mais j'espère pouvoir l'imiter un jour pour être sans rien qui me distraie de Lui."

"Tu le quitterais ?"    

"Non. Mais Lui dit qu'il s'en va. Et alors mon esprit le suivra. Avec Lui, je peux défier le monde. Sans Lui, j'aurais peur du monde. Je mettrai le désert entre le monde et moi."
"Et Lazare et moi ? Comment ferons-nous ?"

"Comme vous avez fait dans la douleur. Vous vous aimerez et vous m'aimerez. Et sans rougir. Parce qu'alors vous serez seuls, mais vous saurez que je suis avec le Seigneur. Et que dans le Seigneur, je vous aimerai."

"Elle est forte et nette, Marie, dans ses résolutions" dit Pierre qui a entendu.
Et le Zélote répond : "C'est une lame droite, comme son père. Elle a les traits de sa mère, mais l'esprit indomptable de son père."

Et la femme à l'esprit indomptable descend maintenant rapidement pour dire à ses compagnons que les tables sont prêtes.

...La campagne disparaît dans la nuit sereine, mais pour l'instant sans lune. Seule une légère clarté qui vient des étoiles fait apparaître les masses sombres des arbres et les masses blanches des maisons. Rien d'autre. Des oiseaux nocturnes se déplacent dans leur vol silencieux autour de la maison de Suzanne, en quête de mouches, rasant aussi les personnes assises sur la terrasse autour d'une lampe qui projette une légère lumière jaunâtre sur les visages des personnes rassemblées autour de Jésus. Marthe, qui doit avoir grand-peur des chauves-souris, jette un cri chaque fois que l'une d'elles l'effleure. De son côté, Jésus se préoccupe des papillons que la lampe attire et, de sa longue main, il cherche à les éloigner de la flamme.

"Ce sont des bêtes absolument stupides, les unes comme les autres" dit Thomas. "Les premières nous prennent pour des mouches, les secondes prennent la flamme pour un soleil et s'y brûlent. Elles n'ont même pas l'ombre d'une cervelle."

"Ce sont des animaux. Tu veux qu'ils raisonnent ?" dit l'Iscariote.

"Non. Je voudrais qu'elles aient au moins l'instinct."

"Elles n'ont pas le temps de l'acquérir. Je parle des papillons, car au premier essai, ils sont bel et bien morts. L'instinct s'éveille et se développe après les premières surprises douloureuses" commente Jacques d'Alphée.

"Et les chauves-souris ? Elles devraient l'avoir car elles vivent des années. Elles sont stupides, voilà" réplique Thomas.      

"Non, Thomas, pas plus que les hommes, Même les hommes semblent souvent de stupides chauves-souris. Ils volent, ou plutôt ils volettent comme s'ils étaient ivres autour de choses qui ne servent qu'à faire souffrir. Voilà : mon frère, en agitant son manteau, en a abattu une. Donnez-la-moi" dit Jésus.

Jacques de Zébédée, au pied duquel est tombée la chauve-souris qui, maintenant, étourdie, s'agite sur le sol avec des mouvements désordonnés, la prend avec deux doigts par une des ailes membraneuses et, la tenant en l'air comme si c'était un chiffon sale, la met sur les genoux de Jésus.

"La voilà, 1'imprudente. Laissez-la faire, et vous verrez qu'elle se ressaisit mais ne se corrige pas."

"Un singulier sauvetage, Maître. Moi, je l'aurais tuée" dit l'Iscariote.

"Non. Pourquoi ? Elle aussi a une vie et elle y tient" dit Jésus.

"On ne dirait pas. Ou bien elle ne sait pas qu'elle l'a, ou bien elle n'y tient pas. Elle la met en danger !"

"Oh ! Judas ! Judas ! Comme tu serais sévère avec les pécheurs, avec les hommes ! Même les hommes savent qu'ils ont une et une vie, et ils n'hésitent pas à mettre en péril l'une et l'autre."

"Nous avons deux vies ?"

"Celle du corps et celle de l'esprit, tu le sais."

"Ah ! Je croyais que tu faisais allusion aux réincarnations. Il y en a qui y croient."

"Il n'y a pas de réincarnation, mais il y a deux vies. Et pourtant l'homme les met en danger toutes les deux. Si tu étais Dieu, comment jugerais-tu les hommes qui sont doués de raison en plus de l'instinct ?"

"Sévèrement. A moins qu'il ne s'agisse d'hommes diminués intellectuellement."

"Tu ne considérerais pas les circonstances qui rendent fou moralement ?"

"Je n'en tiendrais pas compte."

"De sorte que toi, tu n'aurais pas pitié de quelqu'un qui connaît Dieu et la Loi et qui pourtant pèche."

"Je n'en aurais pas pitié, car l'homme doit savoir se conduire."

"Devrait."

"Doit, Maître. C'est une honte impardonnable qu'un adulte tombe surtout dans certains péchés, d'autant plus qu'aucune force ne l'y pousse."

"Quels péchés, selon toi ?"    
         
"Ceux de la sensualité, pour commencer. C'est une dégradation irrémédiable..." Marie de Magdala baisse la tête... Judas continue : "... c'est une corruption même pour les autres parce que du corps des impurs se dégage une sorte de ferment qui trouble aussi les plus purs et les amène à les imiter..."

Alors que Marie-Magdeleine baisse toujours plus la tête, Pierre dit : "Oh ! là, là ! Ne sois pas si sévère. La première qui a commis cette honte impardonnable a été Eve. Et tu ne voudrais pas me dire qu'elle a été corrompue par un ferment impur exhalé par un luxurieux. D'ailleurs sache qu'en ce qui me concerne, je n'éprouve aucun trouble même si je m'assois à côté d'un luxurieux. C'est son affaire..."

"Le voisinage souille toujours. Si ce n'est pas la chair, c'est l'âme, et c'est encore pire."
"Tu me sembles un pharisien ! Mais excuse-moi : alors, de cette façon, il faudrait se renfermer dans une tour de cristal et rester là, sous scellés."

"Et ne crois pas, Simon, que cela te servirait. C'est dans la solitude que se trouvent les plus redoutables tentations" dit le Zélote.

"Oh ! bien ! il resterait les rêves. Rien de mal" dit Pierre.

"Rien de mal ? Mais ne. sais-tu pas que la tentation influence l'imagination et pousse celle-ci à rechercher un moyen pour satisfaire de quelque façon les cris de 1'instinct et ce moyen ouvre la voie à un raffinement dans le péché où la sensualité s'unit à la pensée?" demande l'Iscariote.

"Je ne sais rien de cela, cher Judas. C'est peut-être parce que je n'ai jamais été porté, comme tu dis, à réfléchir sur certaines choses. Je vois, me semble-t-il que nous sommes partis loin des chauves-souris et qu'il vaut mieux que tu ne sois pas Dieu. Autre- ment avec ta sévérité, tu resterais seul au Paradis. Qu'en dis-tu, Maître ?"

"Je dis qu'il est bien de ne pas être trop absolu. En effet les anges du Seigneur entendent les paroles des hommes et les notent sur les livres éternels, et il pourrait être déplaisant un jour de s'entendre dire : "Qu'il te soit fait comme tu as jugé". Je dis que si Dieu m'a envoyé, c'est parce qu'il veut pardonner toutes les fautes dont un homme se repent, sachant combien l'homme est faible à cause de Satan. Judas, réponds-moi : admets-tu que Satan puisse posséder une âme de façon à exercer sur elle une coercition qui diminue son péché aux yeux de Dieu ?"

"Non, je ne l'admets pas. Satan ne peut attaquer que la partie inférieure."

"Mais tu blasphèmes, Judas de Simon !" disent presque ensemble le Zélote et Barthélémy          

"Pourquoi ? En quoi ?"

"En démentant Dieu et le Livre. On y lit que Lucifer attaqua aussi la partie supérieure, et Dieu, par la bouche de son Verbe, nous l'a dit un nombre infini de fois" répond Barthélemy.

"Il est dit aussi que 1'homme possède le libre arbitre, ce qui signifie que sur la liberté humaine de la pensée et du sentiment Satan ne peut exercer sa violence. Dieu ne le fait pas non plus."

"Dieu non, parce qu'Il est Ordre et Loyauté, mais Satan oui, parce qu'il est le Désordre et la Haine" réplique le Zélote.

"La Haine n'est pas le sentiment opposé à la Loyauté, tu parles mal"

"Je parle bien, car si Dieu est Loyauté, et pour cette raison Il ne manque pas à la parole qu'Il a donnée de laisser 1'homme libre de ses actions, le démon ne peut mentir à cette parole puisqu'il n'a pas promis à l'homme le libre arbitre. Mais il est pourtant vrai qu'il est la Haine et que pour cette raison il s'attaque à Dieu et à l'homme, et qu'il s'y attaque en assaillant la liberté intellectuelle de 1'homme, outre sa chair, et en conduisant cette liberté de pensée à l'esclavage, à des possessions pour lesquelles l'homme fait des choses qu'il ne ferait pas s'il était délivré de Satan" soutient le Zélote.

"Je ne l'admets pas."

"Mais les possédés, alors ? Tu nies l'évidence" crie Jude Thaddée.

"Les possédés sont sourds, ou muets, ou fous, pas luxurieux."

"Tu ne penses qu'à ce vice ?"dit ironiquement Thomas.

"Parce qu'il est le plus répandu et le plus avilissant."

"Ah ! Je croyais que c'était celui que tu connaissais le mieux" dit Thomas en riant.

Mais Judas bondit sur ses pieds comme pour réagir. Puis il se domine et descend l'escalier pour s'éloigner à travers champs.

Un silence... Puis André dit : "Son idée n'est pas complètement fausse. On dirait qu'en fait Satan n'exerce sa possession que sur les sens : les yeux, l'ouïe, la parole, et sur le cerveau. Mais alors, Maître, comment expliquer certaines perversions ? Ce ne sont peut-être pas des possessions ? Un Doras, par exemple ?..."


"Un Doras, comme tu dis, pour ne pas manquer de charité envers personne, et que de cela Dieu te récompense, ou bien une Marie comme tous nous pensons, à commencer par elle, après les allusions claires et vraiment pas charitables de Judas, sont ceux qui sont possédés plus complètement par Satan, qui étend son pouvoir sur les trois grandes puissances de l'homme. Les possessions les plus tyranniques et les plus subtiles, dont se libèrent seulement ceux qui sont toujours assez peu dégradés dans leur esprit pour savoir encore comprendre l'invitation de la Lumière. Doras n'était pas un luxurieux, mais malgré cela, il ne sut pas venir au Libérateur. En cela se trouve la différence. Alors que pour ceux qui sont lunatiques, et muets, sourds ou aveugles, par l'action du démon, les parents cherchent et pensent à me les amener, pour ceux qui sont possédés dans leur esprit, il n'y a que leur esprit qui s'occupe de chercher la liberté. A cause de cela, ils reçoivent le pardon en plus de leur libération, parce que leur vouloir a d'abord commencé la dépossession du démon.  
     
Et maintenant allons nous reposer. Marie, tu sais ce que c'est que d'être prise, prie pour ceux qui se prêtent par intermittence à l'action de l'Ennemi, en commettant le péché et en faisant souffrir."

"Oui, mon Maître. Et sans rancœur."

"La paix à tous. Laissons ici la cause de tant de discussions. Les ténèbres avec les ténèbres, dehors, dans la nuit .. Et nous, rentrons pour dormir sous le regard des anges."

Et il dépose sur un banc la chauve-souris qui fait ses premières tentatives de vol, et il se retire avec les apôtres dans la chambre du haut, pendant que les femmes et les propriétaires de la maison s'en vont en bas.  

         

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4/106


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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Dim 23 Juin 2013 - 6:52

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_63

Jean répète le discours de Jésus sur le Thabor

Ils sont tous en train de monter par le frais raccourci qui mène à Nazareth. Les pentes des collines de Galilée semblent avoir été créées en ce matin, tant la récente bourrasque les a lavées et la rosée les garde lumineuses et fraîches. Tout scintille aux premiers rayons du soleil. L'air est si transparent que l'on découvre tous les détails des monts plus ou moins voisins, et il donne une impression de lumineuse légèreté.      
Quand on atteint le sommet d'une colline, c'est un enchantement que la vue d'un coin du lac suprêmement beau sous cette lumière matinale. Tout le monde admire, comme le fait Jésus. Mais Marie de Magdala détourne bien vite son regard de ce spectacle, elle cherche quelque chose dans une autre direction. Ses yeux s'arrêtent sur les crêtes montagneuses qui sont au nord-ouest de l'endroit où elle se trouve, et elle semble ne pas trouver.            

Suzanne, qui est là aussi, lui demande: "Que cherches-tu ?"      

"Je voudrais reconnaître la montagne où j'ai rencontré le Maître."          

"Demande-le-lui."    

"Oh! Cela ne vaut pas la peine de le déranger. Il parle avec Judas de Kériot."  

"Quel homme, ce Judas !" murmure Suzanne. Elle ne dit rien d'autre, mais on devine le reste.        

"Cette montagne n'est sûrement pas sur notre route. Mais un jour, je t'y conduirai, Marthe. Il y avait une aurore comme celle-ci et tant de fleurs... Et tant de gens... Oh ! Marthe ! Et moi, j'ai osé me montrer à tous, avec cette tenue coupable et avec ces amis... Non, je ne puis être offensée par les paroles de Judas. Je les ai méritées. J'ai tout mérité. Et cette souffrance que j'éprouve c'est mon expiation. Tous se souviennent, tous ont le droit de me dire la vérité. Et moi, je dois me taire. Oh ! si on réfléchissait avant de pécher ! Celui qui m'offense maintenant est mon plus grand ami, parce qu'il m'aide à expier."        

"Mais cela n'empêche pas qu'il a mal agi. Mère, est-ce que ton Fils est vraiment content de cet homme ?"  

"Il faut beaucoup prier pour lui. C'est ce que dit Jésus."  

Jean laisse les apôtres pour venir aider les femmes dans un passage difficile sur lequel les sandales glissent, d'autant plus que le sentier est couvert de pierres lisses qui semblent des ardoises rougeâtres, et il y a une herbe courte, brillante et dure qui trahit les pieds qui n'ont pas prise sur elle. Le Zélote l'imite et, en s'appuyant sur eux, les femmes franchissent le passage dangereux.

"Ce chemin est un peu fatigant. Mais il n'y a pas de poussière, ni de foule et il est plus court" dit le Zélote.      

"Je le connais, Simon. Je suis venue dans ce petit pays à mi-coteau, avec mes neveux quand Jésus fut chassé de Nazareth" dit Marie Très Sainte et elle pousse un soupir.          

"Cependant il est beau d'ici le monde. Voici le Thabor et l'Hermon, et au nord les monts d'Arbela et là-bas, au fond, le grand Hermon. Dommage qu'on ne voie pas la mer comme on la voit du Thabor" dit Jean.
       
"Tu y es allé ?"  
   
"Oui, avec le Maître."          

"Jean, avec son amour pour l'infini, nous a obtenu une grande joie, car Jésus, là-haut, parla de Dieu dans un ravissement que nous n'avions jamais constaté. Et puis, après avoir déjà tant reçu, nous avons obtenu une grande conversion. Tu le connaîtras, toi aussi, Marie, et ton esprit deviendra plus fort encore qu'il ne l'est. Nous avons trouvé un homme endurci dans la haine, abruti par les remords, et Jésus en a fait quelqu'un qui, je n'hésite pas à le dire, sera un grand disciple. Comme toi, Marie. Crois en effet que c'est bien vrai ce que je te dis, que nous, pécheurs, nous sommes plus malléables pour le Bien quand il nous saisit, parce que nous ressentons le besoin d'être pardonnés, par nous-mêmes aussi" dit le Zélote.          

"C'est vrai. Mais tu es bien bon de dire : "nous, pécheurs". Tu as été un malheureux, pas un pécheur."    

"Nous le sommes tous, les uns plus, les autres moins, et celui qui croit l'être moins est plus enclin à le devenir, s'il ne l'est pas déjà. Nous le sommes tous, mais les plus grands pécheurs, quand ils se convertissent, savent être les plus absolus dans le Bien, comme ils l'ont été dans le mal"      

"Ton réconfort me soulage. Toi, tu as toujours été un père pour les enfants de Théophile."

"Et, comme un père, je me réjouis de vous voir tous les trois amis de Jésus."  

"Où l'avez-vous trouvé ce disciple grand pécheur ?"      

"À Endor, Marie. Simon veut donner à mon désir de voir la mer le mérite de tant de belles et bonnes choses. Mais si Jean l'ancien est venu à Jésus, ce n'est pas grâce à Jean le sot. C'est grâce à Judas de Simon" dit en souriant le fils de Zébédée.          

"Il l'a converti ?" demande Marthe sceptique.      

"Non, mais il a voulu aller à Endor et..."    

"Oui" dit Simon. "Pour voir l'antre de la magicienne... C'est un homme très étrange, Judas de Simon... Il faut le prendre comme il est... Bien sûr !... Et Jean d'Endor nous a conduits à la caverne, et puis il est resté avec nous. Mais, mon fils, c'est toujours à toi qu'en revient le mérite. En effet, sans ton désir de l'infini, nous n'aurions pas suivi cette route, et Judas de Simon n'aurait pas désiré aller faire cette étrange recherche."

"J'aimerais savoir ce qu'a dit Jésus sur le Thabor... comme j'aimerais reconnaître la montagne où je l'ai vu" soupire Marie- Magdeleine.        

"La montagne est celle sur laquelle, à cette heure, paraît s'allumer un soleil à cause d'une mare qui sert aux troupeaux et qui recueille des eaux de source. Nous étions plus haut, là où la cime paraît fourchue comme un large bident qui voudrait embrocher les nuages et les diriger ailleurs. Pour le discours de Jésus, je crois que Jean peut te le dire."          

"Oh ! Simon ! Est-il jamais possible qu'un garçon redise les paroles de Dieu ?"          

"Un garçon, non. Toi, oui. Essaie, pour faire plaisir aux sœurs, et à moi qui t'aime bien."          

Jean est très rouge quand il commence à redire le discours de Jésus.

"Lui a dit : "Voici la page sans limites sur laquelle les courants écrivent le mot 'Je crois'. Pensez au chaos de l'Univers avant que le Créateur ait voulu mettre en ordre les éléments et les associer merveilleusement et qui a donné aux hommes la terre et ce qu'elle contient, et au firmament les astres et les planètes. Tout, d'abord, était inexistant, comme chaos informe et comme chose organisée.  

Dieu a tout fait. Il a donc fait, pour commencer, les éléments, car ils sont nécessaires, même si parfois ils semblent nuisibles. Mais, pensez-y toujours :  il n'est pas une goutte de rosée, même la plus petite qui n'ait pas sa bonne raison d'exister. Il n'y a pas d'insecte, pour petit et ennuyeux qu'il soit, qui n'ait pas sa bonne raison d'être. Et, de même, il n'est pas de monstrueuse montagne vomissant du feu et des pierres incandescentes, qui n'ait pas sa bonne raison d'être. Et il n'y a pas de cyclone sans raison. Et, en passant des choses aux personnes, il n'y a pas d'événement, pas de larmes, pas de joie, pas de naissance, pas de mort, pas de stérilité ou de maternité abondante, pas de longue vie commune ni de rapide veuvage, pas de malheurs venant de la misère ou de la maladie, comme pas de prospérité et de santé, qui n'ait pas sa bonne raison d'exister, même si cela n'apparaît pas tel à la myopie et à l'orgueil humain, qui voit et juge avec toutes les cataractes et les nuages qui sont propres aux choses imparfaites. Mais l'œil de Dieu, mais la Pensée sans limite de Dieu, voit et sait. Le secret, pour vivre à l'abri des doutes stériles qui fatiguent les nerfs, épuisent, empoisonnent les journées de la terre, c'est de savoir que Dieu fait tout pour une intelligente et bonne raison, que Dieu fait ce qu'Il fait par amour, non dans l'intention stupide de faire souffrir pour faire souffrir.          

Dieu avait déjà créé les anges. Une partie d'entre eux n'avaient pas voulu croire qu'était bon le niveau de gloire où Dieu les avait placés, ils s'étaient révoltés, et l'âme brûlée par le manque de foi en leur Seigneur, ils avaient essayé d'assaillir le trône inattaquable de Dieu
. Aux raisons pleines d'harmonie des anges croyants, ils avaient opposé leur discorde, leur injuste et pessimiste pensée, et  le pessimisme, qui est manque de foi, les avait fait devenir des esprits de ténèbres, eux qui avaient été des esprits de lumière.      

Que vivent éternellement ceux qui, au Ciel comme sur la terre, savent donner comme base à leur pensée un optimisme plein de lumière ! Jamais ils ne se tromperont complètement, même si les faits les démentent au moins en ce qui concerne leur esprit, qui continuera à croire, à espérer, à aimer par-dessus tout Dieu et le prochain, en restant par conséquent en Dieu jusqu'aux siècles des siècles !          

Le Paradis était déjà libéré de ces orgueilleux pessimistes qui voient trouble même dans les œuvres les plus lumineuses de Dieu, de même sur la terre, les pessimistes voient trouble même dans les plus franches et les plus lumineuses actions de l'homme. Voulant se mettre à part dans une tour d'ivoire, se croyant des perfections uniques, ils se condamnent à une obscure prison qui aboutit dans les ténèbres du royaume infernal, le royaume de la Négation. Car le pessimisme est Négation, lui aussi.          

Dieu a donc fait la création. Pour comprendre le mystère glorieux de Notre être Un et Trin, il faut savoir croire et voir qu'au commencement était le Verbe et qu'il était avec Dieu[1], unis tous les deux par l'Amour très parfait que seuls peuvent répandre deux êtres qui sont des Dieux tout en étant un Seul Être; de même aussi, pour voir la création pour ce qu'elle est, il faut la regarder avec des yeux de croyant car elle porte dans son être l'ineffaçable reflet de son Créateur comme un fils porte l'ineffaçable reflet de son père. Nous verrons alors qu'ici aussi il y eut au commencement le ciel et la terre et qu'il y eut après la lumière, comparable à l'amour. Car la lumière est joie, comme l'est l'amour, Et la lumière est l'atmosphère du Paradis. Et l'Etre incorporel qu'est Dieu est Lumière, et Père de toute lumière intellectuelle, affective, matérielle, spirituelle, au Ciel comme sur la terre.  
     
Au commencement, il y eut le ciel et la terre et c'est pour eux que fut donnée la lumière et par la lumière toutes choses furent faites. Comme au plus haut des Cieux les esprits de lumière furent séparés des esprits de ténèbres, ainsi dans La création les ténèbres furent séparées de la lumière et furent faits le jour et la Nuit. Le premier jour de la création eut son matin et son soir, avec son midi et son minuit.          

Et quand le sourire de Dieu : la lumière, revint après la nuit, voilà que la main de Dieu, sa volonté puissante s'étendit sur la terre informe et vide, s'étendit sur le ciel que parcouraient les eaux, un des éléments libres du chaos, et Il voulut que le firmament séparât la course désordonnée des eaux entre le ciel et la terre pour servir de voile aux clartés paradisiaques et de limite aux eaux supérieures, pour empêcher les déluges de descendre sur le bouillonnement des métaux et des atomes, pour raviner et désagréger ce que Dieu réunissait.        

L'ordre était, établi au ciel. Et l'ordre exista sur la terre par le commandement que Dieu prononça pour les eaux répandues sur la terre. Et la mer fut. La voilà. Sur elle, comme sur le firmament, est écrit : 'Dieu existe'. Quelle que soit l'intelligence d'un homme et sa foi, ou son absence de foi, devant cette page où brille une étincelle de l'infinité qu'est Dieu et qui est un témoignage de sa puissance, tout homme est obligé de croire, parce qu'aucune puissance humaine ni une organisation naturelle des éléments ne peut, même dans une mesure minime, répéter un semblable prodige. À croire, non seulement à la puissance mais à la bonté du Seigneur qui par cette mer donne à l'homme la nourriture et des chemins, des sels salutaires, tempère le soleil et donne libre champs aux vents, donne des semences aux terres éloignées les unes des autres, fait entendre la voix des tempêtes pour rappeler à l'Infini la fourmi qu'est l'homme, l'Infini qui est son Père, donne un moyen de s'élever, en contemplant des spectacles plus élevés, vers des sphères plus élevées.          

Il y a trois choses qui nous parlent davantage de Dieu dans la création qui toute entière est un témoignage de Lui : la lumière, le firmament, la mer. L'ordre astral et météorologique, reflets de l'ordre divin; la lumière, que seul un Dieu pouvait faire; la mer, la puissance que Dieu seul, après l'avoir créée pouvait mettre dans des limites définies, en lui donnant le mouvement et la voix sans que, pour cela, comme élément agité de désordre, elle cause un dommage à la terre qui la porte sur sa surface.      

Pénétrez le mystère de la lumière qui jamais ne s'épuise. Levez le regard vers le firmament où rient les étoiles et les planètes. Abaissez-le vers la mer. Voyez-la pour ce qu'elle est, non pas une séparation, mais un pont entre les peuples qui sont sur d'autres rives, invisibles, ignorées encore, mais qu'il faut croire qu'elles existent car c'est pour cela qu'il y a la mer. Dieu ne fait rien d'inutile. Il n'aurait donc pas fait cette étendue infinie si elle n'avait pas eu comme limites, là-bas, au-delà de l'horizon qui nous empêche de voir d'autres terres, peuplées d'autres hommes, tous venus d'un Dieu unique, amenés là, par la volonté de Dieu, par les tempêtes et les courants pour peupler les continents et les régions. Et cette mer porte dans ses flots, dans la voix de ses eaux et de ses marées, des appels lointains. C'est un intermédiaire, non une séparation. Cette douce anxiété qui affecte Jean vient de l'appel de frères lointains. . Plus l'esprit domine la chair, et plus il est capable d'entendre les voix des esprits qui sont unis, même s'ils sont séparés, comme les branches issues d'une unique racine sont unies, même si l'une ne voit même pas l'autre parce qu'un obstacle s'interpose entre elles. Regardez la mer avec des yeux de lumière. Vous verrez des terres et des terres, éparses sur ses plages, à ses limites, et à l'intérieur des terres et des terres encore, et de toutes arrive un cri : 'Venez ! Apportez-nous la Lumière que vous possédez. Apportez-nous la Vie qui vous est donnée. Dites à notre cœur le mot que nous ignorons, mais que nous savons être la base de l'univers : amour. Apprenez-nous à lire la parole que nous voyons tracée sur les pages infinies du firmament et de la mer: Dieu. Illuminez-nous, parce que nous pressentons qu'il y a une lumière plus vraie encore que celle qui rougit les cieux et transforme la mer en un scintillement de gemmes. Donnez à nos ténèbres la lumière que Dieu vous a donnée après l'avoir engendrée par .son amour l'a donnée à vous mais pour tous, comme Il l'a donnée aux astres mais pour qu'ils la donnassent à la terre. Vous êtes les astres, nous la poussière. Mais formez-nous de la même façon que le Créateur a créé avec la poussière la terre pour que l'homme la peuplât, en L'adorant maintenant et toujours jusqu'à ce que vienne l'heure où il n'y aura plus de terre mais où viendra le Royaume. Le Royaume de la lumière, de l’amour, de la paix, comme le Dieu vivant vous a dit qu'il sera, car nous aussi nous sommes fils de ce Dieu et nous demandons de connaître notre Père.      

Et sachez aller sur les routes de l'infini. Sans crainte et sans mépris à la rencontre de ceux qui appellent et qui pleurent, vers ceux qui aussi vous feront souffrir parce qu'ils pressentent Dieu, mais ne savent pas adorer Dieu, mais qui pourtant vous donneront la gloire parce que vous serez d'autant plus grands que, possédant l'amour vous saurez le donner, en amenant à la Vérité les peuples qui attendent".          

C'est ainsi que Jésus a parlé, beaucoup mieux que je ne l'ai fait, mais au moins c'est sa pensée."

"Jean, tu as exactement répété le Maître. Tu as seulement laissé de côté ce qu'il a dit de ton pouvoir de comprendre Dieu grâce à la générosité du don de ta personne. Tu es bon, Jean. Le meilleur d'entre nous ! Nous avons fait le chemin sans nous en apercevoir. Voici Nazareth sur ses collines. Le Maître nous regarde et sourit. Rejoignons-le avec empressement pour entrer en groupe dans la cité."            

"Je te remercie, Jean" dit la Madone. "Tu as fait un grand cadeau à la Mère."

"Moi aussi. À la pauvre Marie aussi, tu as ouvert des horizons infinis..."            

"De quoi parliez-vous tant ?" demande Jésus à ceux qui viennent d'arriver.      

"Jean nous a répété ton discours du Thabor. Parfaitement. Et nous en avons été heureux."

"Je suis content que la Mère l'ait entendu, elle qui porte un nom auquel la mer n'est pas étrangère et qui possède une charité vaste comme la mer."
"Mon Fils, tu la possèdes comme Homme et ce n'est encore rien au regard de ta charité infinie de Verbe divin. Mon doux Jésus !"            

"Viens, Maman, à côté de Moi, comme quand nous revenions de Cana ou de Jérusalem quand j'étais petit et que tu me tenais par la main."    

Et ils se regardent de leur regard d'amour.          


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Lun 24 Juin 2013 - 6:30

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_64

Jésus à Nazareth

Le premier arrêt que Jésus fait à Nazareth, c'est à la maison d'Alphée. Il est sur le point d'entrer dans le jardin, quand il rencontre Marie d'Alphée qui sort avec deux amphores de cuivre pour aller à la fontaine.

"La paix soit avec toi, Marie !" dit Jésus et il embrasse sa parente qui, expansive comme toujours, l'embrasse avec un cri de joie.

"Ce sera sûrement un jour de paix et de joie, mon Jésus, puisque tu es venu ! Oh ! mes fils bien-aimés ! Quelle joie de vous voir, pour votre maman !" et elle embrasse affectueusement ses deux fils qui étaient immédiatement derrière Jésus. "Vous restez avec moi, aujourd'hui, n'est-ce pas ? J'ai justement allumé le four pour le pain. J'allais chercher l'eau pour ne plus avoir à arrêter la cuisson."

"Maman, nous y allons, nous" disent les fils en s'emparant des cruches.

"Comme ils sont bons ! N'est-ce pas, Jésus ?"

"Tellement" confirme Jésus.

"Mais avec Toi aussi, n'est-ce pas ? Car s'ils devaient t'aimer moins qu'ils ne m'aiment, ils me seraient moins chers."

"Ne crains pas, Marie. Ils ne sont que joie pour Moi."

"Es-tu seul ? Marie s'en est allée ainsi à l'improviste... Je serais venue, moi aussi. Elle était avec une femme... Une disciple ?"

"Oui, la sœur de Marthe."

"Oh ! Que Dieu en soit béni ! J'ai tant prié pour cela !

Où est-elle ?"

"La voilà qui arrive avec ma Mère, Marthe et Suzanne."

En effet les femmes sont au détour du chemin, suivies par les apôtres, Marie d'Alphée court à leur rencontre et s'écrie : "Comme je suis heureuse de t'avoir pour sœur ! Je devrais te dire "fille" car tu es jeune et moi vieille. Mais je t'appelle du nom qui m'est si cher depuis que je le donne à ma Marie. Chérie ! Viens. Tu dois être fatiguée... Mais sûrement heureuse aussi" et elle embrasse Marie-Magdeleine, en la tenant ensuite par la main comme pour lui faire sentir encore mieux qu'elle l'aime.

La fraîche beauté de Marie-Magdeleine semble encore plus éclatante près de la figure fanée de la bonne Marie d'Alphée

"Aujourd'hui, tous chez moi. Je ne vous laisse pas partir" et, avec un soupir de l'âme qui sort involontairement, s'échappe l'aveu : "Je suis toujours tellement seule ! Quand ma belle-sœur n'est pas là, je passe des jours bien tristes et solitaires."

"Tes fils sont absents ?" demande Marthe.

Marie d'Alphée rougit et soupire : "Par l'âme, oui, encore. Etre disciple unit et sépare... Mais comme toi, Marie, tu es venue, eux aussi viendront" et elle essuie une larme. Elle regarde Jésus qui l'observe avec pitié et s'efforce de sourire pour Lui demander : "ce sont des choses qui demandent du temps, n'est-ce pas ?"

"Oui, Marie, mais tu les verras."

"J'espérais... Après que Simon.. Mais ensuite, il a su d'autres... choses et il est revenu à ses hésitations. Aime-le quand même, Jésus !"

"Peux-tu en douter ?"

Marie, tout en parlant, prépare des rafraîchissements pour les voyageurs, sourde aux paroles de toutes les personnes qui déclarent n'avoir besoin de rien.

"Laissons les femmes disciples en paix" dit Jésus et il ajoute : "Et allons par le pays."

"Tu t'en vas ? Peut-être mes autres fils viendront-ils ?"
"Je reste toute la journée demain, Nous serons donc ensemble. Maintenant, je vais trouver des amis. La paix à vous, femmes. Mère, adieu."

Nazareth est déjà en émoi pour l'arrivée de Jésus et de Marie de Magdala qui le suit. Il y en a qui se précipite vers la maison de Marie d'Alphée, d'autres vers celle de Jésus pour voir, et trouvant cette dernière fermée, ils refluent tous vers Jésus qui traverse Nazareth, allant vers le centre du pays. La cité est toujours fermée au Maître. En partie ironique, en partie incrédule, avec quelques groupes de gens manifestement méchants dont les sentiments se révèlent par certaines phrases blessantes, la cité suit par curiosité, mais sans amour, son grand Fils qu'elle ne comprend pas. Même dans les questions qu'ils Lui posent, il n'y a pas d'amour mais de l'incrédulité et de la raillerie. Mais Lui ne montre pas qu'il les relève, et il répond avec douceur à ceux qui Lui parlent.

"Tu donnes à tout le monde, mais tu sembles un fils qui n'a aucun lien avec sa patrie, puisqu'à elle tu ne donnes rien."

"Je suis ici pour donner ce que vous demandez."

"Mais tu préfères ne pas être ici. Nous sommes peut-être plus pécheurs que les autres?"

"Il n'y a pas de pécheur, si grand qu'il soit, que je ne veuille convertir. Et vous, vous ne l'êtes pas plus que les autres."

"Tu ne dis pas cependant que nous sommes meilleurs que les autres. Un bon fils dit toujours que sa mère est meilleure que les autres, même si elle ne l'est pas. C'est peut-être pour Toi une marâtre, Nazareth?"

"Je ne dis rien. Le silence est une règle de charité envers les autres et envers soi-même, quand on ne peut dire que quelqu'un est bon et qu'on ne veut pas mentir. Mais la louange à votre égard viendrait bien vite si seulement vous veniez à ma doctrine."

"Tu veux donc qu'on t'admire ?"

"Non. Seulement que vous m’écoutiez et me croyiez pour le bien de vos âmes."

"Et parle, alors ! Nous t'écouterons."

"Dites-moi sur quel sujet je dois vous parler."

Un homme d'environ quarante, quarante-cinq ans, dit : "Voilà. Je voudrais que tu entres dans la synagogue et que tu m'expliques un point."

"Je viens tout de suite, Lévi."

Et ils vont à la synagogue alors que les gens se pressent derrière Jésus et le chef de la synagogue, remplissant subitement cette dernière.

Le chef prend un rouleau et lit : ""Il fit monter la fille du Pharaon de la cité de David dans la maison qu'il lui avait fait construire, car il disait : 'Ma femme ne doit pas habiter dans la maison de David, roi d'Israël, qui fut sanctifiée lorsque y entra l'arche du Seigneur' " .Voilà, je voudrais que tu me dises si tu juges que cette mesure fut juste ou non, et pourquoi."
"Sans aucun doute elle était juste car le respect pour la maison de David sanctifiée du fait que l'arche du Seigneur y était entrée, l'exigeait."

"Mais le fait d'être l'épouse de Salomon ne rendait-il pas la fille du Pharaon digne d'habiter dans la maison de David ? La femme ne devient-elle pas selon la parole d'Adam "os des os" du mari et "chair de sa chair" ? Si elle est telle, comment peut-elle profaner si elle ne profane pas l'époux ?"

"Il est dit dans le premier livre d'Esdras : "Vous avez péché en épousant des femmes étrangères et ajouté ce délit aux nombreux délits d'Israël".. Et une des causes de l'idolâtrie de Salomon est justement due à ces mariages avec des femmes étrangères. Dieu l'avait dit : "Elles, les étrangères, pervertiront vos cœurs jusqu'à vous faire suivre des dieux étrangers". Les conséquences, nous les connaissons."

"Mais, pourtant, il ne s'était pas perverti pour avoir épousé la fille du Pharaon puisqu'il arrivait à juger sagement qu'elle ne devait pas rester dans la maison sanctifiée."

"La bonté de Dieu n'a pas de commune mesure avec la nôtre. L'homme, après une faute, ne pardonne pas, même si lui est toujours coupable. Dieu n'est pas inexorable après une première faute, mais cependant Il ne permet pas que l'homme s'endurcisse impunément dans le même péché. C'est pourquoi Il ne punit pas à la première chute, Il parle alors au cœur. Mais Il punit quand sa bonté ne sert pas à convertir et quand 1'homme la prend pour de la faiblesse. Alors descend la punition, car on ne se moque pas de Dieu. Os de son os et chair de sa chair, la fille du Pharaon avait déposé les premiers germes de corruption dans le cœur du Sage, et vous savez qu'une maladie éclate non pas quand il y a un seul germe dans le sang mais quand le sang est corrompu par de nombreux germes qui se sont multipliés à partir du premier. La chute de l'homme dans les bas fonds commence toujours par une légèreté apparemment inoffensive. Puis la complaisance pour le mal grandit. On s'habitue aux compromissions, à la négligence des devoirs et à la désobéissance envers Dieu, et graduellement on arrive à de grands péchés, chez Salomon jusqu'à l'idolâtrie, en provoquant le schisme dont les conséquences persistent encore maintenant."

"Alors tu dis qu'il faut apporter la plus grande attention et le plus grand respect aux choses sacrées ?"

"Sans aucun doute."

"Maintenant, explique-moi encore ceci. Tu te dis le Verbe de Dieu. Est-ce vrai ?"

"Je le suis. C'est Lui qui m'a envoyé pour apporter la bonne nouvelle à tous les hommes et pour les racheter de tous leurs péchés."

"Toi donc, si tu l'es, tu es plus que l'arche. Parce que Dieu ne serait pas sur la gloire qui domine l'arche, mais en Toi-même."

"Tu le dis, et c'est la vérité."

"Et alors, pourquoi te profanes-tu ?"

"Et c'est pour me dire cela que tu m'as amené ici ? Mais j'ai pitié de toi, de toi et de celui qui t'a poussé à parler. Je ne devrais pas me justifier parce que toute justification est inutile, brisée qu'elle est par votre rancœur. Mais à vous qui me reprochez mon manque d'amour à votre égard et de profaner ma personne, je vais vous donner, Moi, ma justification. Écoutez. Je sais à quoi vous faites allusion. Mais je vous réponds : "Vous êtes dans l'erreur". De même que j'ouvre les bras aux mourants pour les ramener à la vie et que j'appelle les morts pour les rendre à la vie, j'ouvre les bras à ceux qui sont davantage moribonds et j'appelle ceux qui sont les plus réellement morts : les pécheurs, pour les ramener à la Vie éternelle et les ressusciter s'ils sont déjà décomposés, pour qu'ils ne meurent plus. .Mais je vais vous dire une parabole. Un homme, par l'effet de ses nombreux vices, devint lépreux. Les hommes l'éloignèrent de leur société et l'homme, dans une solitude atroce, réfléchit sur son état et le péché qui 1'y a réduit. De longues années passent ainsi, et au moment où il s'y attend le moins, le lépreux guérit. Le Seigneur a usé envers lui de miséricorde à cause de ses nombreuses prières et de ses larmes. Que fait alors l'homme ? Peut-il retourner chez lui parce que Dieu a usé de miséricorde envers lui ? Non. Il doit se montrer au prêtre. Celui-ci, après l'avoir quelque temps examiné avec attention, le fait purifier après un premier sacrifice de deux passereaux. Et après, non pas une, mais deux lessives de ses vêtements, l'homme guéri revient trouver le prêtre avec les agneaux sans tache, l'agnelle et la farine et l'huile prescrits. Le prêtre le conduit alors à la porte du Tabernacle. Voilà alors que l'homme est religieusement admis de nouveau dans le peuple d'Israël. Mais vous, dites-moi : quand l'homme va pour la première fois vers le prêtre, pourquoi y va-t-il ?"

"Pour être purifié une première fois, de manière à pouvoir accomplir la plus grande purification qui le réintroduit dans le peuple saint !"

"Vous avez bien dit. Mais alors, il n'est pas tout à fait purifié ?"

"Oh ! non. Il lui manque encore beaucoup pour l'être matériellement et spirituellement."

"Comment alors ose-t-il s'approcher du prêtre une première fois alors qu'il est tout à fait immonde, et une seconde fois s'approcher même du Tabernacle ?"

"Parce que le prêtre est le moyen nécessaire pour pouvoir être réadmis parmi les vivants."

"Et le Tabernacle ?"

"Parce que Dieu seul peut annuler les fautes et c'est avoir foi que de croire qu'au-delà du saint Voile, Dieu repose dans sa gloire dispensant de là son pardon."

"Mais alors le lépreux guéri n'est pas encore sans faute quand il s'approche du prêtre et du Tabernacle ?"

"Non. Certainement pas !"

"Hommes à la pensée retorse et au cœur sans limpidité, pourquoi alors m'accusez-vous si Moi, Prêtre et Tabernacle, je me laisse approcher par ceux qui sont spirituellement lépreux ? Pourquoi, pour juger, avez-vous deux mesures ? Oui, la femme qui était perdue, comme Lévi le publicain, ici présente maintenant avec sa nouvelle âme et sa nouvelle fonction, et avec eux d'autres hommes et d'autres femmes déjà venus avant eux, sont maintenant à mes côtés. Ils peuvent y être parce qu'ils sont maintenant réadmis dans le peuple du Seigneur. Ils ont été ramenés auprès de Moi par la volonté de Dieu qui m'a remis le pouvoir de juger et d'absoudre, de guérir et de ressusciter. Il y aurait profanation si en eux demeurait leur idolâtrie comme elle demeurait dans la fille du Pharaon. Mais il n'y a pas de profanation puisqu'ils ont embrassé la doctrine que j'ai apportée sur la terre et que par elle ils sont ressuscités à la Grâce du Seigneur.
Hommes de Nazareth, qui me tendez des pièges parce qu'il ne vous paraît pas possible que réside en Moi la vraie Sagesse et la Justice du Verbe du Père, Moi, je vous dis : "Imitez les pécheurs".

En vérité ils vous sont supérieurs quand il s'agit de venir à la Vérité. Et je vous dis aussi : "Ne recourez pas à des manœuvres déshonorantes pour pouvoir vous opposer à Moi". Ne le faites pas. Demandez et Moi, je vous donnerai la Parole de vie, comme je la donne à tous ceux qui viennent à Moi. Accueillez-moi comme un fils de cette terre qui est la nôtre. Moi, je ne vous garde pas rancune. Mes mains sont pleines de caresses, et mon cœur du désir de vous instruire et de vous rendre heureux. Je le suis tellement que, si vous voulez, je passerai le sabbat parmi vous pour vous enseigner la Loi Nouvelle."

Les gens ne sont pas d'accord entre eux. Mais la curiosité prévaut ou bien l'amour, et un grand nombre crient : "Oui, oui. Demain viens ici. Nous t'écouterons."
"Je prierai pour que tombe, cette nuit, le crépi qui vous durcit le cœur, pour que tombent tous les préjugés et pour qu'en étant délivrés, vous puissiez comprendre la Voix de Dieu, venue apporter l'Évangile à toute la terre, mais avec le désir que la première région capable de l'accueillir soit la cité où j'ai grandi.

La paix à vous tous."


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mar 25 Juin 2013 - 7:16

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_66

Le sabbat à la synagogue de Nazareth

De nouveau la synagogue de Nazareth, le jour du sabbat, cependant.
Jésus a lu l'apologue contre Abimélech et termine avec les paroles : "qu'il sorte de lui un feu, et qu'il dévore les cèdres du Liban " Puis il rend le rouleau au chef de la synagogue.

"Le reste, tu ne le-lis pas ? Ce serait bon pour faire comprendre l'apologue" Lui dit ce dernier.

"Ce n'est pas nécessaire. Le temps d'Abimélech est très lointain. J'applique au moment présent l'apologue antique.

Écoutez, gens de Nazareth. Vous connaissez déjà, par les enseignements du chef de votre synagogue, les applications de l'apologue contre Abimélech. En effet, il a été instruit en son temps par un rabbi et celui-ci par un autre encore et ainsi de suite au cours des siècles, et toujours avec la même méthode et les mêmes conclusions.

De Moi, vous entendrez une autre application. Et je vous prie, du reste, de savoir appliquer votre intelligence et ne pas être comme les cordes disposées sur la poulie du puits, et qui tant qu'elles ne sont pas usées vont de la poulie à l'eau, de l'eau à la poulie sans jamais pouvoir changer. L'homme n'est pas un cordage lié, ni un instrument mécanique. L'homme est pourvu d'un cerveau intelligent et il doit s'en servir par lui-même selon les besoins et les circonstances.

Car si la lettre de la parole est éternelle, les circonstances sont changeantes. Malheureux les maîtres qui ne savent pas vouloir la fatigue et la satisfaction d'en faire sortir à chaque fois un enseignement nouveau, c'est-à-dire l'esprit que les paroles anciennes et sages contiennent toujours. Ils seront semblables à l'écho qui ne peut que répéter dix et dix fois un seul mot sans rien y mettre du leur.

Les arbres, c'est-à-dire l'humanité représentée par le bois où se trouvent les arbres, les arbustes et les herbes, éprouvent le besoin d'être conduits par quelqu’un qui se charge de toutes les gloires mais aussi, et cela pèse bien davantage, de toutes les charges de l'autorité, d'être responsable du bonheur ou du malheur de ses sujets, le responsable auprès des sujets, auprès des peuples voisins et, ce qui est redoutable, auprès de Dieu. Car les couronnes, ou les hautes situations sociales quelles qu'elles soient, sont données par les hommes, c'est vrai, mais avec la permission de Dieu, sans l'agrément duquel aucune force humaine ne peut s'imposer. C'est ce qui explique les changements impensables et imprévus de dynasties qui semblaient éternelles et de puissances qui semblaient intouchables et qui, quand elles dépassèrent la mesure dans leur rôle de punitions ou d'épreuves pour les peuples, ont été renversées par eux avec la permission de Dieu, réduites à n'être plus rien que poussière, parfois fanges d'égout.

J'ai dit : les peuples sentent le besoin d'élire quelqu'un qui se charge de toutes les responsabilités, envers les sujets, envers les nations voisines et envers Dieu, ce qui est le plus redoutable de tout.

Le jugement de l'histoire est terrible, et c'est en vain que les intérêts des peuples cherchent à le changer, car les événements et les peuples futurs le rendront à sa vérité première, terrible, mais plus dur est le jugement de Dieu qui ne subit aucunes pressions et qui n'est pas sujet à des changements d'humeur ou de jugement, comme trop souvent les hommes le sont, et encore moins sujet à des erreurs de jugement.  .Il faudrait donc que ceux qui sont élus pour être les chefs de peuples et les créateurs de l'histoire agissent avec la justice héroïque qui est propre aux saints pour n'être pas déshonorés dans les siècles futurs et punis par Dieu dans les siècles des siècles.
Mais, revenons à l'apologue d'Abimélech.

Les arbres donc voulurent élire un roi et allèrent trouver l'olivier. Mais ce dernier, arbre sacré et consacré à des usages surnaturels à cause de l'huile qui brûle devant le Seigneur et a une place prépondérante dans les dîmes et les sacrifices, qui fournit son huile pour former le baume saint pour l'onction de l'autel, des prêtres et des rois, et descend avec des propriétés, je dirais de thaumaturgie, dans les corps ou sur les corps malades, celui-ci répondit : "Comment puis-je manquer à ma vocation sainte et surnaturelle pour m'abaisser aux choses de la terre ?"

Oh ! la douce réponse de l'olivier !

Pourquoi n'est-elle pas apprise et pratiquée par tous ceux que Dieu choisit pour une sainte mission, au moins par eux, je dis au moins ? Parce que, en vérité, il faudrait bien qu'elle soit dite par tout homme pour répondre aux suggestions du démon, étant donné que tout homme est roi et fils de Dieu, doué d'une âme qui le rend tel, royal, filialement divin, appelé à un destin surnaturel. Il a une âme qui est un autel et une demeure. L'autel de Dieu, la demeure où le Père des Cieux descend pour recevoir l'amour et le respect de celui qui est fils et sujet. Tout homme a une âme, et toute âme, étant un autel, fait de 1'homme qui la contient un prêtre, gardien de l'autel, et il est dit dans le Lévitique : "Que le prêtre ne se contamine pas".

L'homme donc aurait le devoir de répondre à la tentation du Démon, du monde et de la chair : "Puis-je cesser d'être spirituel pour m'occuper de choses matérielles et qui portent au péché ?"

Les arbres allèrent alors trouver le figuier en l'invitant à régner sur eux. Mais le figuier répondit : "Comment puis-je renoncer à ma douceur et à mes fruits si savoureux pour devenir votre roi ?"

Nombreux sont ceux qui se tournent vers celui qui est doux pour l'avoir comme roi, pas tant par admiration pour sa douceur que parce qu'ils espèrent qu'à force d'être doux il finira par devenir un roi de comédie duquel on peut attendre tout consentement et avec lequel on peut se permettre toutes libertés.

Mais la douceur n'est pas la faiblesse, c'est la bonté. Elle est juste, intelligente, ferme. Ne confondez jamais la douceur avec la faiblesse. La première est une vertu, la seconde un défaut. .Et parce qu'elle est une vertu, elle communique à celui qui la possède une droiture de conscience qui lui permet de résister aux sollicitations et aux séductions humaines, attentives à le tourner vers leurs intérêts, qui ne sont pas les intérêts de Dieu. Elle demeure à tout prix fidèle à sa destinée.

Celui qui est doux ne rejettera jamais avec âpreté les réprimandes d'autrui. Il ne repoussera jamais avec dureté celui qui le réclame. Mais en pardonnant et en souriant, il dira toujours : "Frère, laisse-moi à ma douce destinée. Je suis ici pour te consoler et t'aider, mais je ne peux devenir un roi tel que tu l'envisages parce que je me soucie et me préoccupe d'une seule royauté, pour mon âme et la tienne : de celle de l'esprit".

Les arbres allèrent trouver la vigne et lui demandèrent d'être leur roi. Mais la vigne répondit : "Comment puis-je, moi, renoncer à être l'allégresse et la force pour devenir votre roi ?"

Etre roi, à cause de la responsabilité et des remords, car plus rare que le diamant noir est le roi qui ne pèche pas et ne se crée pas des remords, cela amène toujours à s'obscurcir l'esprit. La puissance séduit tant qu'elle brille de loin comme un phare, mais quand on l'a rejointe, on voit que ce n'est qu'une lumière de luciole et non d'étoile.

Et encore : la puissance n'est qu'une force liée par les mille cordages des mille intérêts qui s'agitent autour d'un roi. Intérêts des courtisans, intérêts des alliés, intérêts personnels et de la parenté. Combien de rois se jurent, pendant que 1'huile les consacre: "Moi, je serai impartial" et ensuite, ils ne savent pas l'être ? Comme un arbre puissant qui ne se révolte pas au premier embrassement du lierre tendre ou fin en disant : "Il est si faible qu'il ne peut me nuire" et même il se plaît à en être enguirlandé et d'en être le protecteur qui le soutient quand il s'élève, souvent je pourrais dire : toujours, le roi cède au premier embrassement d'un intérêt courtisan, allié, personnel ou de parenté qui se tourne vers lui, et il se plaît à en être un munificent protecteur. "C'est si peu de chose !" dit-il quand la conscience lui crie : "Gare à toi !" et il pense que cela ne peut pas lui nuire ni dans sa puissance, ni dans son renom, L'arbre aussi le croit. Mais un jour vient où, branche après branche, croissant en force et en longueur, croissant par sa voracité de sucer la sève du sol et de monter à la conquête de la lumière et du soleil, le lierre embrasse tout entier l'arbre puissant, l'accable, l'étouffe, le tue. Et il était si faible ! Et lui était si fort !

Pour les rois aussi, c'est la même chose. Un premier compromis avec sa propre mission, un premier haussement d'épaules à la voix de la conscience parce que les louanges sont douces, parce que l'air de protecteur que l'on recherche est agréable, et il vient un moment où le roi ne règne pas mais où règnent les intérêts des autres et ils l'emprisonnent, le bâillonnent jusqu'à l'étouffer, et ils le suppriment si, devenus plus forts que lui, ils voient qu'il n'est pas pressé de mourir.

L'homme ordinaire aussi, toujours roi en son esprit, se perd s'il accepte une royauté inférieure, par orgueil, par avidité. Et il perd sa sérénité spirituelle qui lui vient de l'union avec Dieu. Car le Démon, le monde et la chair peuvent donner un pouvoir et une jouissance illusoires, mais aux dépens de l'allégresse spirituelle qui lui vient de l'union avec Dieu, allégresse et force des pauvres en esprit, vous méritez bien que l'homme sache dire : "Et comment puis-je accepter de devenir roi dans mon être inférieur si, en arrivant à m'allier avec vous, je perds la force et la joie intérieure et le Ciel et sa royauté vraie ?"

Et ils peuvent dire encore ces bienheureux pauvres en esprit qui ne visent qu'à posséder le Royaume des Cieux et méprisent toute richesse qui n'est pas ce royaume, et ils peuvent dire aussi : "Et comment pourrions-nous en venir à amoindrir notre mission qui est de faire mûrir des sucs fortifiants et porteurs de joie, pour cette humanité, notre sœur qui vit dans le désert aride de l'animalité et qui a besoin d'être désaltérée pour ne pas mourir, pour être nourrie de sucs vitaux comme un enfant privé de nourrice ? Nous sommes les nourrices de 1'humanité qui a perdu le sein de Dieu, qui erre, stérile et malade, qui en arriverait à la mort désespérée, au noir scepticisme, si elle ne nous trouvait pas nous qui, par le joyeux labeur de ceux qui sont libres de toute attache terrestre, nous ne leur donnions pas la certitude qu'il existe une Vie, une Joie, une Liberté, une Paix. Nous ne pouvons renoncer à cette charité pour un intérêt mesquin".

Les arbres s'en allèrent alors vers la ronce. Elle ne les repoussa pas mais leur imposa un pacte sévère : "Si vous me voulez pour roi, venez au-dessous de moi. Mais, si vous ne voulez pas le faire, après m'avoir élue, je ferai de toute épine un tourment ardent et je vous brûlerai tous, même les cèdres du Liban".

Voici la royauté que pourtant le monde regarde comme vraie ! L'humanité corrompue prend la tyrannie et la férocité pour la vraie royauté, alors que l'on considère la douceur et la bonté comme de la sottise et de la bassesse.

L'homme ne se soumet pas au Bien, mais il se soumet au Mal. Il en est séduit et en conséquence il en est brûlé.

C'est l'apologue d'Abimélech. Mais Moi, je vous en propose un autre, non pas lointain et pour des faits lointains, mais voisin, présent.

Les animaux pensèrent à élire un roi et comme ils étaient astucieux pensèrent choisir un animal qui ne leur donnât pas la crainte d'être fort ou féroce.

Ils écartèrent donc le lion et tous les félins. Ils déclarèrent ne pas vouloir des aigles à cause de leurs becs, ni d'aucun oiseau de proie. Ils se défièrent du cheval qui, grâce à sa rapidité, pouvait les rattraper et voir ce qu’ils faisaient. Ils se défièrent encore plus de l'âne dont ils connaissaient la patience, mais aussi les subites furies et les puissants sabots. Ils étaient horrifiés à l'idée d'avoir pour roi la guenon parce que trop intelligente et vindicative. Avec l'excuse que le serpent s'était prêté à Satan pour séduire l'homme, ils déclarèrent ne pas le vouloir pour roi malgré ses couleurs gracieuses et l'élégance de ses mouvements. En réalité, ils n'en voulurent pas parce qu'ils connaissaient sa marche silencieuse, la grande puissance de ses muscles, l’action redoutable de son venin. Se donner pour roi un taureau ou un autre animal armé de cornes pointues ? Fi donc ! "Le diable aussi en a" dirent-ils. Mais ils pensaient: "Si un jour nous nous révoltons, il va nous exterminer avec ses cornes".

Après des recherches inutiles, ils virent un agnelet grassouillet et blanc qui gambadait joyeusement dans un pré vert et qui s'alimentait à la mamelle gonflée de sa mère. Il n'avait pas de cornes, mais il avait des yeux doux comme un ciel d'avril. Il était doux et simple. Il était content de tout : de l'eau d'un petit ruisseau où il buvait en y plongeant son petit museau rose; des fleurs de goûts différents qui plaisaient à son oeil et à son palais; de l'herbe touffue où il était agréable de se coucher quand il était rassasié; et des nuées qui paraissaient être d'autres agneaux qui s'ébattaient là- haut, au-dessus des prés azurés et qui l'invitaient à jouer en courant dans le pré, comme eux dans le ciel, et surtout des caresses de la mère qui lui permettait encore de téter son lait tiède, pendant qu'elle léchait la blanche toison avec sa langue rose; du bercail bien protégé et à l'abri du vent, de la litière douce et parfumée sur laquelle il était agréable de dormir près de sa mère.

"Il est facile à contenter. Il est sans armes ni venin. Il est naïf. Faisons-Le roi".

Et ils le firent roi. Et ils s'en glorifiaient parce qu'il était beau et bon, admiré des peuples voisins, aimé de ses sujets à cause de sa patiente douceur.

Le temps passa et l'agneau devint mouton et dit : "Maintenant c'est le moment de gouverner réellement. Maintenant je possède pleinement la connaissance de ma mission. La volonté de Dieu qui a permis que je fusse élu roi, m'a formé à cette mission en me donnant la capacité de régner. Il est donc juste que je l'exerce d'une manière parfaite, même pour ne pas négliger les dons de Dieu".

Voyant des sujets qui faisaient des choses contraires à l'honnêteté des mœurs, ou à la charité, ou à la douceur, ou à la loyauté, à la tempérance, à l'obéissance, au respect, à la prudence et ainsi de suite, il éleva la voix pour les réprimander.

Ses sujets se gaussèrent de son bêlement sage et doux qui ne faisait pas peur comme le rugissement des félins, ni comme le cri des vautours quand ils descendent d'un vol rapide sur leur proie, ni comme le sifflement du serpent, et ni même comme l'aboiement du chien qui inspire la crainte.

L'agneau devenu mouton ne se borna pas à bêler, mais il alla trouver les coupables pour les ramener à leur devoir. Mais le serpent se glissa dans ses pattes. L'aigle s'éleva dans les hauteurs en le laissant en plan. Les félins, d'un coup de patte feutrée, le bous- culèrent en le menaçant : "Tu vois ce qu'il y a dans notre patte feutrée qui pour l'instant te bouscule seulement ? Les griffes". Les chevaux, et tous les coureurs en général, se mirent à courir au galop autour de lui, en le tournant en ridicule. Les éléphants massifs et autres pachydermes, d'un coup de museau, le jetèrent çà et là, pendant que les guenons du haut des arbres lui lançaient des projectiles.

L'agneau devenu mouton finit par s'inquiéter et il dit : " Je ne voulais pas me servir de mes cornes ni de ma force car, moi aussi, j'ai une force dans ce cou et on la prendra comme modèle pour abattre les obstacles en temps de guerre. Je ne voulais pas m'en servir, parce que je voulais user d'amour et de persuasion, mais puisque vous m'attaquez avec ces armes, voilà que je vais user de ma force parce que, si vous manquez à votre devoir envers moi et envers Dieu, moi, je ne veux pas manquer à mon devoir envers Dieu et envers vous. J'ai été mis à cette place, par vous et par Dieu, pour vous conduire à la Justice et au Bien. Et je veux que règnent ici la Justice et le Bien, c'est-à-dire l'Ordre".

Et il se servit de ses cornes pour punir, légèrement parce qu'il était bon, un roquet têtu qui continuait à importuner ses voisins et puis, de son cou puissant, il défonça la porte d'une tanière où un porc goulu et égoïste avait accumulé des vivres au détriment des autres, et il abattit aussi le buisson de lianes choisi par deux singes luxurieux pour leurs amours illicites.

"Ce roi est devenu trop puissant. Il veut vraiment régner. Il veut absolument que nous vivions en sages. Cela ne nous plaît pas. Il faut le détrôner" décidèrent-ils.

Mais un astucieux petit singe leur conseilla: "Ne le faisons que sous l'apparence d'un juste motif. Autrement nous ferions piètre figure auprès des peuples et nous serions odieux à Dieu. Epions donc chaque action de l'agneau devenu mouton pour pouvoir l'accuser avec un semblant de justice".

"J'y pense, moi" dit le serpent.

"Et moi aussi" dit la guenon.

L'un, en se glissant dans les herbes, l'autre, en restant en haut des arbres ne perdirent plus de vue l'agneau devenu mouton. Chaque soir, quand lui se retirait pour se reposer des fatigues de la mission et réfléchir sur les mesures à adopter et les paroles à employer pour dompter la révolte et triompher des péchés de ses sujets, ceux-ci, à part quelques rares personnes honnêtes et fidèles, se réunissaient pour écouter le rapport des deux espions et des deux traîtres.

Car c'était bien cela qu'ils étaient. Le serpent disait à son roi : " Je te suis parce que je t'aime et si je voyais qu'on t'attaque, je veux pouvoir te défendre".

La guenon disait à son roi : "Comme je t'admire ! Je veux t'aider. Regarde : d'ici je vois qu'au-delà du pré on est en train de pécher. Cours !" et ensuite, elle disait à ses compagnons: " Aujourd'hui aussi, il a pris part au banquet de certains pécheurs. Il a feint d'y aller pour les convertir mais ensuite, en réalité, il a été complice de leur ripaille".

Et le serpent rapportait : "Il est allé jusqu'en dehors de son peuple, fréquentant les papillons, les mouches et les limaces visqueuses. C'est un infidèle. il entretient des relations avec des étrangers immondes".

Ainsi parlaient-ils aux dépens de l'innocent, s'imaginant que celui-ci ne savait rien.

Mais l'esprit du Seigneur, qui l'avait formé pour sa mission, l'éclairait aussi sur les complots de ses sujets. Il aurait pu s'enfuir, indigné, en les maudissant. Mais l'agneau était doux et humble de cœur. . Il aimait. Il avait le tort d'aimer, et il avait le tort encore plus grand de persévérer, en aimant et pardonnant, dans sa mission, au prix de sa vie, pour accomplir la volonté de Dieu.

Oh ! quels torts que ceux-là, auprès des hommes ! Impardonnables ! Et ils l'étaient tant qu'ils lui valurent la condamnation. "Qu'il soit tué ! Pour qu'on soit délivré de son oppression". Et le serpent se chargea de le tuer, parce que le serpent est toujours le traître...

C'est le second apologue. À toi de le comprendre, peuple de Nazareth ! Quant à Moi, à cause de l'amour qui m’attache à toi, je te souhaite d'en rester au moins à l'hostilité, et de ne pas aller au-delà. L'amour de la terre où je suis venu tout enfant, où j'ai grandi en vous aimant et en recevant de l'amour, me fait vous dire à vous tous : "Ne soyez pas plus qu'hostiles. N'agissez pas de façon que l'histoire dise : C'est de Nazareth qu'est venu le traître qui l'a livré et aussi ses juges iniques".

Adieu. Soyez droits dans vos jugements et constants dans votre volonté. La première chose, pour vous tous, mes concitoyens. La seconde pour ceux d'entre vous qui sont troublés par des pensées qui ne sont pas honnêtes. Je pars... La paix soit avec vous."

Et Jésus, au milieu d'un silence pénible, rompu seulement par deux ou trois voix qui l'approuvent, sort, triste, la tête baissée, de la synagogue de Nazareth. Il est suivi par les apôtres.

Tout à fait en queue sont les fils d'Alphée et leurs yeux ne sont certainement pas les yeux d'un doux agneau... Ils regardent sévèrement la foule hostile et Jude Thaddée n'hésite pas à se planter droit en face de son frère Simon et à lui dire : "Je croyais avoir un frère plus honnête et ayant plus de caractère."

Simon baisse la tête et se tait, mais l'autre frère, encouragé par les autres de Nazareth, dit : "Tu n'a pas honte d'offenser ton frère aîné !"

"Non. J'ai honte de vous, de vous tous. Ce n'est pas une marâtre, mais une marâtre dépravée qu'est Nazareth pour le Messie. Écoutez pourtant ma prophétie. Vous pleurerez des larmes, assez pour alimenter une fontaine, mais elles ne suffiront pas à effacer des livres de l'histoire le vrai nom de cette cité et le vôtre. Vous savez lequel ? "Sottise". Adieu."

Jacques ajoute un salut plus large en leur souhaitant la lumière de la sagesse et ils sortent avec Alphée de Sara et deux jeunes garçons, si je les reconnais bien, ce sont les deux âniers qui escortèrent les ânes qui avaient servi pour aller à la rencontre de Jeanne de Chouza mourante.

La foule, restée interdite, murmure : "Mais d'où Lui vient tant de sagesse ?"

"Et les miracles d'où en a-t-il le pouvoir ? Car, pour en faire, il en fait. Toute la Palestine en parle."

"N'est-ce pas le fils de Joseph le menuisier ? Nous l'avons tous vu à son établi de Nazareth faire des tables et des lits, et ajuster des roues et des serrures. Il n'est même pas allé à l'école et sa Mère seule fut sa maîtresse."

"Un scandale aussi cela que notre père a critiqué" dit Joseph d'Alphée.
"Mais tes frères aussi ont terminé l'école avec Marie de Joseph."

"Hé ! mon père fut faible avec son épouse..." répond encore Joseph.
"Et aussi le frère de ton père, alors?"

"Aussi."

"Mais est-ce bien le fils du menuisier ?"

"Et tu ne le vois pas ?"

"Oh ! il y en a tant qui se ressemblent ! Moi je pense que c'est quelqu'un qui veut se faire passer pour lui."

"Et alors où est Jésus de Joseph ?"

"Crois-tu que sa Mère ne le connaît pas?"

"Il a ici ses frères et ses sœurs et tous l'appellent parent. N'est-ce pas vrai, peut-être, vous deux ?"

Les deux aînés d'Alphée font signe que oui.

"Alors il est devenu fou ou possédé, car ce qu'il dit ne peut venir d'un menuisier."

"Il faudrait ne pas l'écouter. Sa prétendue doctrine c'est du délire ou de la possession."

Jésus s'est arrêté sur la place, attendant Alphée de Sara qui parle avec un homme. Et pendant qu'il attend, un des deux âniers qui était resté près de la porte de la synagogue Lui rapporte les calomnies qu'on y a dites.

"Ne t'en afflige pas. Un prophète généralement n'est pas honoré dans sa patrie et dans sa maison. L'homme est sot au point de croire que, pour être prophètes, il faut être des êtres pour ainsi dire étrangers à la vie. Et les concitoyens et ceux de la famille plus que tous connaissent et se rappellent le caractère humain de leur concitoyen et parent, mais la vérité triomphera. Et maintenant je te salue. La paix soit avec toi."

"Merci, Maître, d'avoir guéri ma mère."

"Tu le méritais parce que tu as su croire. Mon pouvoir, ici, est impuissant, car il n'y a pas de foi, Allons, amis.

Demain à l'aube nous partirons."

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4/109


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Jésus à la Synagogue

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mer 26 Juin 2013 - 7:21

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_68




La Mère instruit Marie de Magdala


8 août 1945

"Où ferons-nous étape, mon Seigneur?" demande Jacques de Zébédée alors qu'ils cheminent à travers une gorge entre deux collines entièrement cultivées et vertes de la base au sommet.

"À Bethléem de Galilée. Mais pendant les heures les plus chaudes, nous nous arrêterons sur la montagne qui surplombe Mérala. Ainsi ton frère sera heureux une deuxième fois en voyant la mer" Jésus sourit et ajoute : "Nous, les hommes, nous aurions pu faire plus de chemin mais nous avons à notre suite les femmes disciples qui ne se plaignent jamais mais que nous ne devons pas fatiguer à l'excès."

"Elles ne se plaignent jamais, c'est vrai. Nous nous plaignons plus facilement" admet Barthélemy.

"Et pourtant elles sont moins habituées que nous à cette vie..." dit Pierre.
"C'est peut-être pour cela qu'elles la font volontiers" dit Thomas.

"Non, Thomas. C'est par amour qu'elles la font volontiers. Crois bien que ma Mère et aussi les autres maîtresses de maison comme Marie d'Alphée, Salomé et Suzanne, ne quittent pas par plaisir leurs maisons pour venir par les chemins du monde et au milieu des gens. Et Marthe et Jeanne, quand elle aussi viendra, qui ne sont pas habituées à la fatigue, ne le feraient pas volontiers si l'amour ne les y poussait. En ce qui concerne Marie de Magdala seul un puissant amour peut lui donner la force de subir cette torture" dit Jésus.

"Pourquoi la lui as-tu imposée alors, si tu sais que c'est une torture ?" demande l'Iscariote. "Ce n'est pas une bonne chose pour elle, ni pour nous."

"Rien d'autre que la preuve manifeste, indubitable de son changement ne pouvait persuader le monde. Marie veut en persuader le monde. Sa rupture avec le passé a été complète. Elle est complète."

"C'est à voir. C'est bien tôt maintenant pour le dire. Quand on s'est habitué à un genre de vie, il est difficile de s'en détacher tout à fait. Les amitiés et la nostalgie nous y ramènent" dit l'Iscariote.

"Alors tu as la nostalgie de ta vie précédente ?" demande Mathieu.

"Moi... non. Mais c'est une façon de parler. Je suis moi : un homme, qui aime le Maître et... Enfin, j'ai en moi des éléments qui me servent à rester fidèle à mon projet. Mais elle, c'est une femme et quelle femme ! Et puis, même si elle ne manque pas de fermeté, c'est toujours peu agréable de l'avoir avec nous. Si on devait rencontrer des rabbins, des prêtres ou des pharisiens puissants, croyez bien que leurs commentaires ne seraient pas agréables. Je rougis à l'avance d'y penser."

"Ne te contredis pas, Judas. Si tu as réellement coupé les ponts avec le passé, comme tu veux le dire, pourquoi tant t'affliger qu'une pauvre âme nous suive pour compléter sa transformation dans le Bien ?"

"Mais par amour, Maître, Moi aussi je fais tout par amour. Envers Toi."

"Alors perfectionne-toi dans cet amour. Un amour, pour être, vraiment tel, ne doit jamais être exclusif. Quand quelqu'un ne sait aimer qu'un objet et ne sait en aimer aucun autre, même s'il est aimé de l'objet de son amour, il manifeste qu'il n'est pas dans le véritable amour. L'amour parfait aime, avec les degrés qui s'imposent, tout le genre humain, et même les animaux et les végétaux, les étoiles et les eaux, parce qu'il voit tout en Dieu. Il aime Dieu, comme il convient, et il aime tout en Dieu. Prends garde que l'amour exclusif est souvent de l'égoïsme. Sache donc arriver à aimer les autres aussi par amour ."

"Oui, Maître." L'objet de la discussion avance pendant ce temps avec les autres femmes à côté de Marie, sans se douter qu'elle est la cause d'une si grande discussion.

Ils ont atteint, traversé, dépassé, l'agglomération de Jafia sans qu'aucun citadin manifeste le désir de suivre le Maître ou de le retenir. Ils continuent leur route, les apôtres inquiets de l'indifférence de cette localité, et Jésus qui cherche à les calmer.

La vallée continue vers l'ouest, et on voit à son extrémité un autre pays qui s'étend au pied d'une autre montagne.

Ce pays aussi, que j'entends nommer Méraba, est indifférent. Des enfants seulement s'approchent des apôtres pendant qu'ils prennent de l'eau à une limpide fontaine adossée à une maison.

Jésus les caresse en leur demandant leurs noms, et les enfants Lui demandent le sien et qui il est, où il va, ce qu'il fait. un mendiant aussi s'approche, à moitié aveugle, vieux, courbé et il tend la main pour recevoir l'aumône qu'en effet il reçoit.

La marche recommence avec la montée d'une colline qui barre la vallée dans laquelle elle déverse les eaux de ses petits ruisseaux maintenant réduits à un filet d'eau ou à des pierres brûlées par le soleil, mais la route est bonne, ouverte d'abord au milieu de bois d'oliviers, puis d'autres arbres, qui entrelacent leurs branches en formant une galerie verte au-dessus de la route. Ils atteignent le sommet qui est couronné d'un bois dont on entend le bruissement, un bois de frênes, si je ne me trompe. Et là ils s'assoient pour se reposer et prendre de la nourriture. Et avec la nourriture et le repos, ils jouissent d'une vue charmante, car le panorama est merveilleux avec la chaîne du Carmel à la gauche quand on regarde vers l'ouest. C'est une chaîne très verte où l'on découvre toutes les plus belles tonalités de vert. Là où elle finit, c'est la mer qui scintille, découverte, sans limites, qui s'étend, avec son drap agité par de légères vagues, vers le nord. Elle baigne les rivages qui, de l'extrémité du promontoire formé par les contreforts du Carmel, montent vers Ptolémaïs et les autres villes, pour finalement se perdre dans une légère brume du côté de la Syro-Phénicie. Par contre, on ne voit pas la mer au sud du promontoire du Carmel car la chaîne plus haute que les collines où ils se trouvent en cache la vue.

Les heures passent dans l'ombre bruissante du bois bien aéré. Certains dorment, d'autres parlent à mi-voix, d'autres regardent. Jean s'éloigne de ses compagnons en montant le plus haut possible pour mieux voir. Jésus s'isole dans un endroit couvert pour prier et méditer. Les femmes, à leur tour, se sont retirées derrière le rideau ondulant d'un chèvrefeuille tout en fleurs. Là, elles se sont rafraîchies à une source minuscule qui, réduite à un filet d'eau, forme dans la terre une flaque qui n'arrive pas à se changer en ruisseau. Puis les plus âgées se sont endormies, fatiguées, alors que Marie très Sainte avec Marthe et Suzanne parlent de leurs maisons lointaines et que Marie dit qu'elle voudrait bien avoir ce beau buisson tout en fleurs pour orner sa petite grotte.

Marie-Magdeleine, qui avait dénoué ses cheveux, ne pouvant en supporter le poids, les rassemble de nouveau et dit : "Je vais vers Jean maintenant qu'il est avec Simon, pour regarder avec eux la mer."

"J'y vais moi aussi" répond Marie très Sainte.

Marthe et Suzanne restent auprès de leurs compagnes endormies.

Pour rejoindre les deux apôtres, elles doivent passer près du buisson où Jésus s'est isolé pour prier.

"Mon Fils trouve son repos dans la prière" dit doucement Marie. Marie-Magdeleine lui répond : "Je crois qu'il Lui est indispensable aussi de s'isoler pour garder sa merveilleuse maîtrise que le monde met à dure épreuve. Tu sais, Mère ?  J'ai fait ce que tu m'as dit. Toutes les nuits je m'isole plus ou moins longtemps pour rétablir en moi-même le calme que troublent beaucoup de choses. Je me sens beaucoup plus forte après."

"Plus forte maintenant, plus tard tu te sentiras heureuse. Crois-le aussi, Marie : dans la joie comme dans la douleur, dans la paix comme dans la lutte, notre esprit a besoin de se plonger tout entier dans l'océan de la méditation pour reconstruire ce qu'abattent le monde et les vicissitudes de-la vie et pour créer de nouvelles forces pour s'élever toujours davantage. En Israël, nous usons et abusons de la prière vocale. Je ne veux pourtant pas dire qu'elle soit inutile et mal vue de Dieu. Mais je dis pourtant que beaucoup plus utile à l'esprit est l'élévation mentale vers Dieu, la méditation où, en contemplant sa divine perfection et notre misère, ou celle de tant de pauvres âmes, non pas pour les critiquer mais pour les plaindre et les comprendre, et pour remercier le Seigneur qui nous a soutenues pour nous empêcher de pécher, ou nous a pardonnées pour ne pas nous laisser par terre, nous arrivons à prier réellement, c'est-à-dire à aimer. Parce que l'oraison pour être réellement ce qu'elle doit être, doit être amour. Autrement c'est une agitation des lèvres d'où l'âme est absente."

"Mais, est-il permis de parler à Dieu quand on a les lèvres souillées par tant de paroles profanes ? Moi, dans mes heures de recueillement que je passe comme tu me l'as enseigné, toi, mon très doux apôtre, je fais violence à mon cœur qui voudrait dire à Dieu : "Je t'aime"..."

"Non ! Pourquoi ?"

"Parce qu'il me semble que je ferais une offrande sacrilège en offrant mon cœur..."
Ne fais pas cela, ma fille, ne le fais pas. Ton cœur, avant tout, est reconsacré par le pardon du Fils, et le Père ne voit que ce par- don. Mais, même si Jésus ne t'avait pas encore pardonné, et si toi, dans une solitude ignorée, qui peut être aussi bien matérielle que morale, tu criais vers Dieu : "Je t'aime, Père, pardonne mes misères parce qu'elles me déplaisent à cause de la douleur qu'elles te donnent", crois bien, ô Marie, que le Dieu Père t'absoudrait de Lui-même et que cher Lui serait ton cri d'amour. Abandonne-toi, abandonne-toi à l'amour. Ne lui fais pas violence. Laisse-le même devenir violent comme un incendie. L'incendie consume tout ce qui est matériel mais ne détruit pas une molécule d'air, car l'air est incorporel. Au contraire il le purifie des minuscules déchets que les vents y apportent, le rend plus léger. Il en est ainsi de l'amour pour l'esprit. Il consumera plus rapidement la matière de l'homme, si Dieu le permet, mais il ne détruit pas l'esprit. Au contraire il en augmente la vitalité et le fait pur et agile pour monter vers Dieu. Vois-tu Jean là-bas ? C'est vraiment un garçon. Mais pourtant c’est un aigle. Il est le plus fort de tous les apôtres, car il a compris le secret de la force, de la formation spirituelle : l'amoureuse méditation."

"Mais lui est pur. Moi... Lui c'est un garçon. Moi..."

"Regarde alors le Zélote. Ce n'est pas un garçon. Il a vécu, il a lutté, il a haï. Il le reconnaît sincèrement. Mais il a appris à méditer. Et lui aussi, crois-moi, est bien haut.

 Tu vois ? Ils se cherchent tous les deux, parce qu'ils se ressemblent. Ils ont atteint le même âge parfait de l'esprit et par le même moyen : l'oraison mentale. C'est par elle que le garçon est devenu viril en son esprit et c'est par elle que celui qui était déjà vieux et fatigué est revenu à une forte virilité. Et tu connais un autre qui, sans être apôtre sera et même est très avancé à cause de sa tendance naturelle à la méditation qui, depuis qu'il est l'ami de Jésus, est devenue en lui une nécessité spirituelle ? Ton frère."

"Mon Lazare ? ...Oh ! Mère ! Dis-le-moi, toi qui sais tant de choses parce que Dieu te les montre, comment me traitera Lazare à la première rencontre ? Avant, il se taisait, méprisant, mais il le faisait parce que moi, je ne supportais pas les observations. J'ai été très cruelle avec mon frère et ma sœur... Maintenant je le comprends. Maintenant qu'il sait qu'il peut parler, que me dira-t-il ? Je crains de lui un franc reproche. Oh ! certainement il me rappellera toutes les peines dont j'ai été la cause. Je voudrais voler vers Lazare, mais j'en ai peur. Auparavant j'y allais, mais les souvenirs de maman qui était morte, ses larmes présentes encore sur les objets dont elle se servait, les larmes répandues pour moi, par ma faute, rien ne m'émouvait. Mon cœur était cynique, effronté, fermé à toute voix qui n'était pas celle du "mal". Mais maintenant je n'ai plus la force mauvaise du Mal et je tremble... Que me fera Lazare ?"

"Il t'ouvrira les bras et t'appellera "sœur bien-aimée" plus avec son cœur qu'avec ses lèvres. Il est si bien formé en Dieu qu'il ne peut user que de cette manière. Ne crains pas. Il ne te dira pas un mot du passé. Lui, c'est comme si je le voyais, il est là-bas à Béthanie et les jours d'attente sont pour lui bien longs. Il t'attend pour te serrer sur son cœur, pour contenter son amour fraternel. Tu n'as qu'à l'aimer comme il t'aime, lui, pour goûter la douceur d'être nés d'un même sein."

"Je l'aimerais même s'il m'adressait des reproches. Je les mérite."

"Mais lui t'aimera seulement, sans plus."

Elles ont rejoint Jean et Simon qui parlent des futurs voyages et qui se lèvent, respectueux, quand arrive la Mère du Seigneur.

"Nous venons nous aussi pour louer le Seigneur pour les belles œuvres de sa création."
"Mère, as-tu jamais vu la mer ?"

"Oh ! Je l'ai vue. Et alors elle était moins agitée, dans sa tempête, que mon cœur, et moins salée que mes larmes pendant que je fuyais le long de la côte de Gaza vers la Mer Rouge, avec mon Bébé dans mes bras et la peur d'Hérode qui me poursuivait . Et je l'ai vue au retour. Mais alors c'était le printemps sur la terre et dans mon cœur. Le printemps du retour dans la patrie. Et Jésus battait de ses petites mains, heureux de voir des choses nouvelles... Joseph et moi, nous étions heureux aussi, bien que la bonté du Seigneur nous eût rendu moins dur l'exil à Matarea, de mille manières." .

Leur conversation se poursuit alors que je n'ai plus la possibilité de voir et d'entendre.


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome: 4 /110

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Message par Maud Jeu 27 Juin 2013 - 7:00

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_69

À Bethléem de Galilée

Vision du 9 août 1945

C'est le soir quand ils arrivent à Bethléem de Galilée. On comprend que c'est la destinée des villes qui portent ce nom de s'étendre sur des collines ondulées, entourées de verdure, de bois, de prairies sur lesquels paissent les troupeaux qui descendent vers les bercails pour la nuit.

Le ciel est rouge, reste d'un crépuscule puissant qui s'achève. L'atmosphère est pleine de la musique pastorale des cloches et des bêlements tremblants auxquels s'unissent les cris joyeux des enfants qui jouent et les voix de leurs mères qui les appellent.
"Judas de Simon, va avec Simon chercher un logement pour nous et les femmes. L'auberge est au centre du pays et nous vous rejoindrons là." Alors que Judas et le Zélote obéissent, Jésus se tourne vers la Mère et dit : "Cette fois ce ne sera pas comme à l'autre Bethléem. Tu trouveras où te reposer, ma Mère. Il n'y a pas beaucoup de voyageurs en cette saison et il n'y a pas d'édit."

"En cette saison, il serait même agréable de dormir dans les prés ou au milieu de ces bergers, parmi les agneaux" et Marie sourit à son Fils et sourit à des pastoureaux curieux qui la regardent fixement. Elle sourit de telle manière que l'un d'eux donne un coup de coude à un autre et lui dit tout bas : "Ce ne peut être qu'Elle" et il s'avance, sûr de lui, en disant : "Je te salue, Marie, pleine de grâce. Le Seigneur est-il avec toi ?"
Marie répond par un sourire encore plus doux : "Voilà le Seigneur" et elle montre Jésus qui s'est retourné pour parler avec ses cousins, en les chargeant de donner des oboles aux pauvres qui s'approchent avec des demandes plaintives. Et la Mère touche légèrement son Fils en Lui disant : "Mon Fils, ces pastoureaux te cherchent et ils m'ont reconnue, je ne sais comment..."

"Sûrement qu'Isaac est passé par ici en y laissant le parfum de la révélation. Garçon, viens ici."

Le pastoureau, un brunet d'environ douze-quatorze ans, robuste malgré sa maigreur, aux yeux noirs très vifs, aux cheveux qui retombent en une tignasse d'ébène, enveloppé dans sa peau de brebis - il me semble une copie du jeune Précurseur - s'approche de Jésus, avec un sourire de bonheur, comme fasciné.

"La paix à toi, enfant, comment as-tu reconnu Marie ?"

"Parce que seule la Mère du Sauveur pouvait avoir ce sourire et ce visage. On m'a dit : "Un visage d'ange, des yeux comme des étoiles et un sourire qui est plus doux que le baiser d'une mère, doux comme son nom Marie, saint au point de pouvoir se pencher sur le Dieu nouveau-né". J'ai vu cela en Elle et je l'ai saluée parce que je te cherchais. Nous te cherchions, Seigneur, et... je n'osais pas te saluer Toi, en premier."
"Qui t'a parlé de nous ?"

"Isaac de l'autre Bethléem. Il nous a promis de nous amener vers Toi à l'automne."
"Isaac est venu ici ?"

"Il est encore dans ces contrées, avec tant de disciples. Mais à nous, bergers, c'est lui qui a parlé. Et nous avons cru à sa parole. Seigneur, permets-nous aussi de t'adorer comme nos compagnons de la nuit bienheureuse" et, tout en s'agenouillant dans la poussière du chemin, il lance un cri aux autres bergers qui ont arrêté le troupeau aux portes de la cité (portes, c'est une façon de dire car cette cité n'a pas de murs) là où Jésus aussi s'était arrêté pour attendre les femmes et entrer avec elles dans le pays.
Le pastoureau crie : "Père, frères et amis, nous avons trouvé le Seigneur. Venez et adorons."

Les bergers viennent se grouper avec leur troupeau auprès de Jésus et le prient de ne pas aller ailleurs, mais d'accepter leur pauvre maison, qui n'est pas éloignée, pour y habiter avec ses amis.

"Il y a un grand bercai1" expliquent-ils "puisque Dieu nous protège, et il y a des pièces et des portiques pleins de foin odorant. Les pièces pour la Mère et ses sœurs, puisque ce sont des femmes, mais il y en a une aussi pour Toi. Les autres peuvent dormir avec nous sur le foin, sous les portiques."

"Moi aussi, je resterai avec vous et ce sera pour Moi un plus doux repos que si je dormais dans l'appartement d'un roi. Mais allons d'abord prévenir Judas et Simon."
"J'y vais, moi, Maître" dit Pierre et il s'en va avec Jacques de Zébédée.

Ils s'arrêtent sur le bord de la route, en attendant le retour des quatre apôtres.
Les bergers regardent Jésus comme si c'était déjà Dieu dans sa gloire. Et les plus jeunes sont réellement bienheureux et semblent vouloir s'imprimer dans l'esprit tous détails sur Jésus et sur Marie qui s'est penchée pour caresser des agneaux, venus frotter leurs museaux en bêlant contre ses genoux.

"Il y en avait un, dans la maison d'Elisabeth ma parente, qui léchait mes tresses toutes les fois qu'il me voyait. Je l'appelais "ami", car il était vraiment pour moi un ami comme un enfant et, dès qu'il le pouvait, il courait vers moi. Celui-ci me le rappelle tout à fait, avec ses yeux de deux couleurs. Ne le tuez pas ! L'autre aussi, on le laissa vivre à cause de son amour pour moi."

"C'est une agnelle, Femme, et nous voulions la vendre parce qu'elle a des yeux de deux couleurs et je crois que d'un œil elle y voit peu. Mais nous la garderons si tu veux."

"Oh ! oui ! Je voudrais bien que jamais on ne tue un agneau... Ils sont tellement innocents et leur voix est une voix d'enfant qui appelle la mère. Il me semble qu'on tue un enfant en tuant un de ceux-ci."

"Mais alors, Femme, il n'y aurait plus de place pour nous sur la terre si tous les agneaux restaient en vie" dit le berger le plus âgé.

"Je le sais. Mais je pense à leur douleur et à celle des brebis, leurs mères. Elles pleurent tant quand on leur enlève leurs petits. Elles semblent vraiment des mères, comme nous. Et moi, je ne peux voir souffrir personne, mais j'éprouve un déchirement pour une mère ainsi déchirée. C'est une douleur différente de toute autre, car pour nous se déchirent non seulement le cœur et le cerveau par le choc de la mort d'un enfant, mais jusqu'à nos entrailles. Nous, les mères, restons unies à notre enfant, toujours. Et c'est nous déchirer complètement que de nous l'enlever." Marie ne sourit plus, mais une larme brille dans son œil bleu et elle regarde Jésus qui l'écoute et la regarde et elle Lui met une main sur le bras, comme si elle craignait qu'on fût sur le point de l'arracher à son côté.

Sur la route poussiéreuse arrive un petit groupe de gens armés : six hommes accompagnés de gens qui poussent des cris. Les bergers regardent et parlent entre eux à voix basse. Puis, ils regardent Marie et Jésus. Le plus âgé parle : "Heureusement que tu n'entres pas à Bethléem ce soir."

"Pourquoi ?"

"Parce que ces gens, qui viennent de passer et qui entrent dans la cité, y vont pour arracher un fils à une mère."

"Oh ! mais pourquoi ?"

"Pour le tuer."

"Oh ! non ! Qu'a-t-il fait ?" Jésus aussi le demande et les apôtres s'approchent pour écouter. "On a trouvé, tué sur le chemin de la montagne, le riche Joël. Il revenait de Sicaminon avec beaucoup d'argent. Mais ce n'étaient pas des voleurs car l'argent était encore sur le mort. Le serviteur qui l'accompagnait a dit que son maître lui avait dit de courir en avant pour prévenir de son retour, et sur la route, se dirigeant vers le lieu où fut commis l'homicide, il vit seul le jeune homme que l'on va tuer. Deux hommes du pays, ensuite, jurent qu'ils l'ont vu attaquer Joël. Maintenant les parents du mort exigent la mort du jeune homme. Et s'il est homicide..."

"Tu ne le crois pas ?"

"Cela ne me paraît pas possible. Le jeune est un peu plus âgé qu'un adolescent. Il est bon. Il vit toujours avec sa mère dont il est le fils unique, et elle est veuve, une sainte veuve. Il ne manque pas de ressources, il ne pense pas aux femmes. Il n'est pas querelleur, il n'est pas fou. Pourquoi alors a-t-il tué ?"

"Mais il a peut-être des ennemis ?"

"Qui ? Joël qui est mort ou Abel l'accusé ?"

"L’accusé."

"Ah ! Je ne saurais... Mais... Je ne saurais."

"Sois franc, homme."

"Seigneur, c'est une chose que je pense, et Isaac nous a dit de ne pas penser du mal du prochain."

"Mais on doit avoir le courage de parler pour sauver un innocent."

"Si je parle, que j'aie raison ou tort, je devrai m'enfuir d'ici parce que Aser et Jacob sont puissants."

"Parle sans crainte : Tu ne seras pas contraint de fuir."

"Seigneur, la mère d'Abel est belle, jeune et sage. Aser n'est pas sage, ni non plus Jacob. Au premier, la veuve plaît, et au second... le pays sait que le second c’est un coucou dans le ménage de Joël. Je pense que..."

"J'ai compris. Allons, amis. Vous, les femmes, restez donc avec les bergers. Je reviendrai bientôt."

"Non, Fils. Je viens avec Toi." Jésus s'en va rapidement vers le centre de la cité. Les bergers restent indécis, mais ensuite ils laissent le troupeau aux plus jeunes qui restent avec toutes les femmes, sauf la Mère et Marie d'Alphée qui suivent Jésus et se hâtent de rejoindre le groupe apostolique.

A la troisième rue qui coupe la voie principale de Bethléem, ils rencontrent l'Iscariote, Simon, Pierre et Jacques qui arrivent en gesticulant et en criant.

"Quelle affaire, Maître ! Quelle affaire ! et quelle peine !" dit Pierre bouleversé.

"Un fils enlevé de force à sa mère pour qu'on le tue. Elle le défend comme une hyène. Mais c'est une femme contre des gens armés" ajoute Simon le Zélote.

"Elle saigne déjà de partout !" dit l'Iscariote.

"Ils ont défoncé sa porte car elle s'était barricadée dans sa maison" termine Jacques de Zébédée.

"Je vais la trouver."

"Oh ! oui ! Toi seul peux la consoler."

Ils tournent à droite, puis à gauche vers le centre du pays. Déjà on voit l'attroupement tumultueux qui s'agite et se presse près de la maison d'Abel, et les cris d'une femme, déchirants, inhumains, féroces, en même temps que pitoyables, arrivent jusqu'ici.
Jésus se hâte en arrivant sur une place minuscule, un élargissement de la rue plutôt qu'une place, où le tumulte est à son comble.

La femme dispute encore son fils aux gardes. Elle s'accroche d'une main qui est devenue une griffe de fer aux débris de la porte abattue et de l'autre reste attachée à la ceinture de son fils. Si quelqu'un cherche à l'en séparer elle le mord férocement, insensible aux coups qu'elle reçoit et à la souffrance des cheveux qu'on lui tire d'une manière si féroce qui amène sa tête en arrière. Et, quand elle ne mord pas, elle crie : "Lâchez-le ! Assassins ! Il est innocent ! La nuit du meurtre de Joël il était au lit près de moi ! Assassins ! Assassins ! Calomniateurs ! Immondes ! Parjures !"

Le jeune garçon, saisi aux épaules par ceux qui veulent l'enlever, traîné par les bras, se retourne, le visage bouleversé et crie : "Maman ! Maman, pourquoi dois-je mourir si je n'ai rien fait ?"

C'est un bel adolescent, grand et élancé, aux yeux noirs et doux, aux cheveux noirs foncés, légèrement frisés. Son vêtement déchiré laisse voir son corps souple et jeune presque comme celui d'un enfant.

Jésus, aidé par ceux qui l'accompagnent, fend la foule compacte et se fraie un chemin jusqu'au groupe pitoyable juste au moment où la femme, à bout de forces, a été arrachée à la porte et traînée comme un sac lié au corps de son fils sur les pierres du chemin. Mais cela dure pendant quelques mètres seulement. Un coup plus violent arrache la main de la mère à la ceinture du fils et la femme tombe en avant, en frappant durement son visage contre le sol et en saignant encore davantage. Mais tout de suite elle se redresse sur les genoux, en tendant les bras pendant que le fils, qu'on emporte rapidement autant que le permet la foule qui s'écarte difficilement, libère son bras gauche et l'agite en se tordant en arrière et en criant : "Maman ! Adieu ! Rappelle-toi, toi au moins, que je suis innocent !"

La femme le regarde avec des yeux de folle, et puis tombe à terre, évanouie.

Jésus se présente devant le groupe des gardes : "Arrêtez-vous un moment. Je vous l'ordonne !" et son visage ne souffre pas de réplique.

"Qui es-tu ?" demande, agressif, un citadin du groupe. "Nous ne te connaissons pas. Ecarte-toi et laisse-nous aller pour qu'il soit tué avant que la nuit arrive."

"Je suis un Rabbi. Le plus grand. Au nom de Jéhovah, arrêtez-vous ou Dieu vous foudroiera." A ce moment, il semble que Lui va les foudroyer. "Qui est témoin contre celui-ci ?"

"Moi, lui et lui" répond celui qui a parlé le premier.

"Votre témoignage n'est pas valable parce qu'il n'est pas vrai."

"Et pourquoi peux-tu le dire ? Nous sommes prêts à le jurer."

"Votre serment est un péché."

"Nous, pécher ? Nous ?"

"Vous. De même que vous couvez la luxure, que vous nourrissez la haine, que vous êtes avides des richesses, que vous êtes homicides, vous êtes également parjures. Vous vous êtes vendus à l'Impureté. Vous êtes capables d'accomplir n'importe quelle infamie."

"Fais attention à tes paroles. Je suis Aser..."

"Et Moi, je suis Jésus."

"Tu n'es pas d'ici. Tu n'es pas prêtre, ni juge. Tu n'es rien. Tu es l'étranger."

"Oui, je suis l'Etranger car la Terre n'est pas mon Royaume. Mais je suis Juge et Prêtre. Non seulement de cette petite portion d'Israël, mais de tout Israël et du monde entier."

"Allons, allons ! Nous n'avons affaire avec un fou" dit l'autre témoin et il pousse Jésus pour l'écarter.

"Tu ne feras pas un pas de plus" tonne Jésus en le regardant d'un regard de miracle qui subjugue et paralyse, comme il rend la vie et la joie quand il le veut. "Tu ne fais pas un pas de plus, Tu ne crois pas à ce que je dis ? Eh bien, alors, regarde. Ici, il n'y a pas la poussière du Temple, ni son eau, et il n'y a pas de paroles écrites avec de l'encre pour rendre très amère l'eau qui est le jugement pour la jalousie et l'adultère. Mais ici, il y a Moi. Et c'est Moi qui rends le jugement." La voix de Jésus est une sonnerie de trompette tant elle est pénétrante.

Les gens se bousculent pour voir. Seules Marie très Sainte et Marie d'Alphée sont restées pour secourir la mère évanouie.

"Et voici comment je juge. Donnez-moi une pincée de la poussière de la route et une goutte d'eau dans un vase. Et pendant qu'on me les donne, vous les accusateurs, et toi l'accusé, répondez-moi. Es-tu innocent, fils ? Dis-le avec sincérité à Celui qui est pour toi le Sauveur."

"Je le suis, Seigneur."

"Aser, peux-tu jurer n'avoir dit que la vérité ?"

"Je le jure. Je n'aurais pas de raison de mentir. Je le jure par l'autel. Que descende du Ciel une flamme qui me brûle si je ne dis pas la vérité."

"Jacob, peux-tu jurer que tu es sincère dans l'accusation et sans un motif secret qui te pousse à mentir ?"

"Je le jure par Jéhovah. Seul l'amour pour mon ami assassiné me pousse à parler. Avec celui-ci, je n'ai rien de personnel."

"Et toi, serviteur, peux-tu jurer d'avoir dit la vérité ?"

"Je le jure mille fois, s'il le faut ! Mon maître ! Mon pauvre maître !" et il pleure en cachant sa tête avec son manteau.

"C'est bien. Voici l'eau et voici la poussière. Et voici la parole : "Toi, Père Saint et Dieu Très-Haut, accomplis par mon intermédiaire le jugement de vérité pour que vie et honneur soient rendus à l'innocent et à sa mère désolée, et un juste châtiment à qui n'est pas innocent. Mais, pour la grâce que j'ai à tes yeux, ni flamme, ni mort, mais qu'une longue expiation arrive à ceux qui ont commis le péché."

Il dit ces paroles en tenant les mains étendues sur le vase comme fait le prêtre pendant la Messe, à l'offertoire. Puis il plonge sa main droite dans le vase et de sa main mouillée il asperge les quatre qui sont soumis au jugement et leur fait boire une gorgée de cette eau, d'abord au jeune homme, puis aux trois autres.

Ensuite il croise les bras sur sa poitrine et les regarde. La foule aussi regarde et après un moment pousse un cri et se jette le visage contre terre. Alors les quatre qui étaient alignés se regardent entre eux, et crient à leur tour. Le premier, le jeune homme, crie de stupeur, les autres d'horreur, car ils voient leurs visages couverts d'une lèpre subite, alors que le jeune homme en est indemne.

Le serviteur se jette aux pieds de Jésus qui s'écarte comme tout le monde, y compris les soldats, et il s'écarte en prenant par la main le jeune Abel pour qu'il ne se contamine pas près des trois lépreux. Et le serviteur crie : "Non ! Non ! Pardon ! Je suis lépreux ! Ce sont eux qui m'ont payé pour retarder le maître jusqu'au soir pour le frapper sur le chemin désert. Ils m'ont fait exprès déferrer la mule. Ils m'ont appris à mentir en disant que j'étais venu en avant. Au contraire, j'étais avec eux pour le tuer et je dis aussi pourquoi ils l'ont fait. Parce que Joël s'était aperçu que Jacob aimait sa jeune femme et parce que Aser voulait la mère d'Abel et qu'elle le repoussait. Ils se sont mis d'accord pour se débarrasser en même temps de Joël et d'Abel et jouir des femmes. J'ai parlé. Enlève-moi la lèpre, enlève-la-moi ! Abel, tu es bon, prie pour moi !"
"Toi, va auprès de ta mère. Qu'en sortant de son évanouissement elle voie ton visage et revienne à une vie tranquille. Et vous... A vous je devrais dire : "Qu'il vous soit fait ce que vous avez fait". Et ce serait humaine justice. Mais je vous livre à une expiation surhumaine. La lèpre, dont vous êtes horrifiés, vous préserve d'être saisis et tués comme vous le méritez. Peuple de Bethléem, écartez- vous, ouvrez-vous comme les eaux de la mer pour les laisser aller à leur longue galère. Galère terrible ! Plus atroce qu'une mort immédiate. Et c'est une pitié de Dieu pour leur donner possibilité de se repentir, s'ils le veulent. Allez !"

La foule se colle aux murs pour laisser libre le milieu du chemin. Les trois, recouverts de la lèpre comme s'ils étaient malades depuis des années, s'en vont, l'un derrière l'autre, vers la montagne. Dans le silence du crépuscule qui descend et qui a fait taire toutes les voix d'oiseaux et de quadrupèdes, on n'entend que leurs pleurs.

"Purifiez le chemin avec quantité d'eau après y avoir allumé le feu. Et vous, soldats : allez rapporter que justice est faite et faite selon la plus parfaite loi mosaïque."
Jésus se dispose à aller où sa Mère et Marie d'Alphée continuent de secourir la femme qui revient lentement à elle, pendant que son fils caresse ses mains glacées et les baise. Mais les gens de Bethléem, avec un respect mêlé de crainte, le prient : "Parle-nous, Seigneur. Tu es réellement puissant. Tu es certainement Celui dont a parlé l'homme qui en passant par ici a annoncé le Messie."

"Je parlerai à la nuit, près du bercail des bergers. Pour l'instant, je vais aider la mère à se rétablir."

Et il va trouver la femme qui est assise sur les genoux de Marie d'Alphée. Elle se remet de plus en plus en regardant le visage affectueux de Marie qui lui sourit. Elle ne se rend pas bien compte jusqu'au moment où elle dirige son regard sur la chevelure d'ébène de son fils qui est penché sur ses mains tremblantes et elle demande : "Je suis morte, moi aussi ? Ce sont les Limbes ?"

"Non, femme, c'est la Terre et celui-ci est ton fils, sauvé de la mort. Et Celui-là, c'est Jésus, mon Fils, le Sauveur."

La femme a un premier mouvement, bien humain. Elle rassemble ses forces et s'avance pour prendre la tête inclinée de son enfant. Elle le voit sain et sauf, l'embrasse avec frénésie, pleurant, riant, retrouvant tous les noms qu'elle lui donnait quand il était petit pour lui dire sa joie.

"Oui, maman, oui. Mais maintenant, regarde, non pas moi, mais Lui. Lui qui m'a sauvé. Bénis le Seigneur."

La femme, encore trop faible pour se lever ou pour se mettre à genoux, tend ses mains qui tremblent et saignent encore. Elle prend la main de Jésus en la couvrant de baisers et de larmes.

Jésus lui met sa main gauche sur la tête, en lui disant : "Sois heureuse, en paix et sois toujours bonne. Et toi aussi, Abel"

"Non, mon Seigneur. Ma vie et celle de mon fils sont à Toi parce que tu les as sauvées. Permets-lui d'aller avec les disciples, comme déjà il le désirait depuis qu'ils sont venus ici. Je te le donne avec tant de joie et je te prie de permettre que moi je le suive pour le servir et servir les serviteurs de Dieu."

"Et ta maison ?"

"Oh ! Seigneur ! Est-ce que quelqu'un qui renaît à la vie peut avoir les sentiments qu'il avait avant de mourir ? Par Toi, Mirta est sortie de la mort et de l'enfer. Dans ce pays, je pourrais arriver à haïr ceux qui m'ont torturée dans mon enfant. Et tu prêches l'amour, je le sais. Permets donc à la pauvre Mirta d'aimer le Seul qui mérite l'amour, sa mission, ses serviteurs. Maintenant, je suis encore épuisée et ne pourrais te suivre. Mais, dès que je le pourrai, permets-le-moi, Seigneur. Je serai à ta suite et près de mon Abel..."

"Tu suivras ton fils, et Moi avec lui. Sois heureuse. Sois en paix, maintenant. Avec ma paix. Adieu."

Et, pendant que la femme soutenue par son fils et quelques pieuses personnes rentre à la maison, Jésus, avec les bergers, les apôtres, la Mère et Marie d'Alphée, sort du pays pour se rendre ensuite au bercail situé à l'extrémité d'une rue qui débouche dans les champs...

...Un grand feu a été allumé pour éclairer la réunion. Assis en demi-cercle dans les champs, un grand nombre de gens attendent que Jésus vienne parler. En attendant, ils parlent des événements du jour. Abel aussi est là avec beaucoup de gens qui se félicitent en disant que tous croyaient à son innocence.

"Mais, vous étiez prêts à me tuer, pourtant ! Même toi qui m'avais salué à la porte de ma maison, à 1'heure où on tuait Joël" ne peut se retenir de répondre le jeune homme. Et il ajoute : "Mais moi, je te pardonne au nom de Jésus.
"
Voilà que Jésus vient du bercail vers eux. Grand, vêtu de blanc, entouré par les apôtres, suivi par les bergers et les femmes.

"La paix à vous tous. Si ma venue a servi à instaurer le Règne de Dieu parmi vous, que béni soit le Seigneur. Si ma venue a servi à faire éclater une innocence, que béni soit le Seigneur. Si le fait d'être arrivé à temps pour empêcher un crime sert aussi à donner à trois coupables un moyen de se racheter, que béni soit le Seigneur.

Maintenant cette journée nous incite à méditer un grand nombre de choses. Nous les méditerons pendant que la nuit descend pour envelopper de ténèbres la joie de deux cœurs et le remords de trois autres. Dans ses ténèbres, elle voile comme sous un voile pudique les larmes joyeuses des premiers et les larmes brûlantes des autres que cependant Dieu voit. Entre toutes ces choses, il y a cette tendance à considérer comme nul et inutile ce que Dieu a donné par la Loi.

La Loi donnée par Dieu est théoriquement très observée en Israël, mais réellement elle ne l'est pas. La Loi est là, analysée, disséquée, mise en morceaux au point de la faire mourir par des tortures subtiles. Elle est là. Mais comme un cadavre momifié, elle est sans vie, sans respiration, sans circulation de sang bien qu'elle ait l'apparence de quelqu'un que le sommeil a immobilisé, ainsi la Loi n'a ni vie, ni respiration, ni sang en trop, trop, trop de cœurs. Sur une momie, on s'assoit comme sur un tabouret, sur une momie on peut poser des objets, des vêtements, même des ordures si on veut, et elle ne se révolte pas parce qu'elle n'a pas de vie. Ainsi trop de gens font de la Loi un tabouret, un appui, une décharge pour leurs ordures, certains qu'elle ne se révolte pas en leur conscience parce que, pour eux, elle est morte.

Je pourrais comparer une grande partie d'Israël aux forêts pétrifiées que l'on voit çà et là dans la vallée du Nil et dans le désert de l'Égypte  .C'étaient des bois et des bois de plantes vivantes, nourries par la sève, bruissantes au soleil, couvertes de beaux feuillages, de fleurs, de fruits. Elles faisaient du lieu où elles avaient grandi un petit paradis terrestre, chers aux hommes et aux animaux qui oubliaient l'aridité désolée du désert, la soif ardente que le sable donne à l'homme par sa poussière brûlante qui pénètre dans la gorge. Ils oubliaient le soleil impitoyable qui, en peu de temps, calcifie les cadavres en les décharnant, en consumant les chairs en poussière, et en laissant couchés dans les vagues des sables, des squelettes et encore des squelettes polis comme par un ouvrier soigneux. Ils oubliaient tout sous cette ombre verte, bruissante, riche en eau et en fruits qui restauraient, consolaient, redonnaient du courage pour de nouveaux parcours.

Puis, pour une cause inconnue, comme des choses maudites, elles se sont non seulement desséchées comme font les arbres qui, bien que morts, servent encore à faire du feu dans les foyers de l'homme ou des braisiers pour éclairer la nuit, éloigner les fauves et chasser l'humidité de la nuit pour les voyageurs éloignés des pays. Mais ces arbres n'ont pas servi comme bois. Ils sont devenus de la pierre. De la pierre. La silice du sol semble, par un sortilège, être montée des racines, au tronc, aux branches, au feuillage. Puis les vents ont brisé les branches les plus faibles, devenues semblables à de l'albâtre qui est, à la fois, dur et mou. Mais les branches, les plus grosses, sont là, sur leurs troncs puissants pour tromper les caravanes fatiguées, qui sous les reflets éblouissants du soleil ou sous la lumière spectrale de la lune, voient se profiler les ombres des troncs qui se dressent sur les plaines ou dans le fond des vallées qui ne voient l'eau qu'aux époques des crues fécondes, cherchant avec angoisse un refuge, de quoi se restaurer, un puits, des fruits frais et, les yeux fatigués par le reflet du soleil sur les sables sans rien qui en abrite, les caravaniers se précipitent vers les forêts fantômes. De vrais fantômes ! Apparences illusoires de corps vivants, présence réelle de choses mortes.

Je les ai vues. J'en ai gardé le souvenir, bien que je fusse seulement un peu plus grand qu'un tout petit , comme d'une des plus tristes choses de la Terre. C'est ainsi qu'elles m'étaient apparues tant que je n'ai pas eu touché, mesuré, pesé les choses de la Terre qui sont totalement tristes parce qu'elles sont complètement mortes. Les choses immatérielles, c'est-à-dire les vertus et les âmes mortes. Les premières, mortes dans les âmes, mortes les âmes parce qu'elles se sont tuées.

La Loi est en Israël, mais elle y est comme les arbres pétrifiés dans le désert : devenue silice. Morte. Cause d'erreur, objet destiné à se corroder sans utilité. Objets nuisibles même comme les arbres pétrifiés parce qu'ils créent des mirages qui attirent en éloignant des vraies oasis, en faisant mourir de faim, de soif, de désolation, en attirant vers leur mort. Choses mortes qui en attirent d'autres à la mort, comme on lit dans certains récits de mythes païens.

Aujourd'hui, vous avez eu un exemple de ce que c'est qu'une Loi réduite à l'état de pierre dans une âme devenue elle aussi de pierre. C'est la source de toutes sortes de péchés et de malheurs. Que cela vous serve à savoir vivre et à savoir faire vivre la Loi en vous, dans son intégrité que Moi j'éclaire par des lumières de miséricorde.
La nuit est profonde. Les étoiles nous regardent, et Dieu avec elles. Levez votre regard vers le ciel étoilé et élevez votre esprit vers Dieu. Et sans critiquer les malheureux déjà punis par Dieu, sans orgueil pour n'avoir pas leur péché, promettez à Dieu et à vous-mêmes de ne pas tomber dans l'aridité des plantes maudites des déserts et des vallées d'Égypte.
La paix soit avec vous."

Il les bénit, et puis se retire dans la vaste enceinte du bercail entouré de portiques rustiques sous lesquels les bergers ont étendu une bonne couche de foin pour servir de lit aux serviteurs du Seigneur.


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
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Message par Maud Sam 29 Juin 2013 - 14:06

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_10

"La vocation est plus que le sang".

En allant à Sicaminon

La matinée calme et ensoleillée favorise la montée sur des collines toujours orientées vers l'ouest, c'est-à-dire vers la mer.

"Nous avons bien fait d'arriver aux collines dans les premières heures de la matinée. Nous n'aurions pas pu rester dans la plaine sous ce soleil. Mais ici, il y a de l'ombre et de la fraîcheur. Je plains ceux qui suivent la voie romaine, bonne pour l'hiver" dit Mathieu.

"Après ces collines, nous allons trouver le vent de la mer. L'air en est toujours tempéré" dit Jésus.

"Nous mangerons là-haut. L'autre jour c'était tellement beau et d'ici ce doit l'être encore d'avantage, car le Carmel est plus proche, et aussi la mer" ajoute Jacques d'Alphée.

"Elle est pourtant belle, notre patrie !" s'exclame André.

"Oui. Il y a vraiment de tout : monts neigeux et collines aux douces pentes, lacs, fleuves, arbres de toutes espèces, et il n'y manque pas la mer. C'est vraiment le pays délicieux qu'ont célébré nos psalmistes, nos prophètes, nos grands guerriers et nos poètes" dit le Thaddée.

"Dis-en quelque passage, toi qui sais tant de choses" demande instamment Jacques de Zébédée.

"C'est avec la beauté du Paradis qu'Il a formé la terre de Juda. Du sourire de ses anges Il a décoré la terre de Nephtali et avec les fleuves de miel du ciel Il a donné leur saveur aux fruits de sa terre. Toute la création se mire en toi, gemme de Dieu, donnée par Dieu à son peuple saint. Plus douce que les grappes serrées qui mûrissent sur les pentes de tes monts, plus suave que le lait qui gonfle les mamelles de tes agnelles, plus enivrante que le miel qui ale goût des fleurs qui te revêtent, terre bienheureuse, est ta beauté pour le cœur de tes fils.

Le ciel est descendu pour former un fleuve qui unit deux gemmes, pour te faire sur ton vert vêtement des pendentifs et une ceinture.

Ton Jourdain chante, la mer est souriante, et la seconde rappelle que Dieu est terrible, pendant que les collines semblent danser vers le soir comme de gaies fillettes dans un pré, et tes montagnes prient pendant les aubes angéliques ou chantent l'alléluia sous les feux du soleil, ou encore adorent en même temps que les étoiles, ta puissance, ô Dieu Très Haut.

Tu ne nous as pas renfermés dans des frontières resserrées, mais tu as laissé devant nous la mer ouverte pour nous dire que le monde est à nous"

"C'est beau! Oh ! c'est vraiment beau ! Moi, je n'ai été que sur le lac et à Jérusalem pendant des années et des années, je n'ai vu rien d'autre. Ce n'est que maintenant que je connais la Palestine, mais je suis certain qu'il n'y a rien de plus beau au monde" affirme Pierre, plein de fierté pour son pays.

"Marie me disait que très belle aussi est la vallée du Ni1" dit Jean.

"Et l'homme d'Endor parle de Chypre comme d'un paradis" ajoute Simon.

"Oh ! oui, mais notre terre !..."... Les apôtres, sauf l'Iscariote et Thomas qui sont peu en avant avec Jésus, continuent à louer les beautés de la Palestine.

Par derrière viennent les femmes qui ne peuvent se retenir de recueillir des graines de fleurs pour les semer dans leurs parterres ou leurs jardins parce qu'elles sont belles et que ce sera un souvenir de leur voyage.

Des aigles, de mer je crois, ou des vautours, font de larges cercles sur les crêtes des collines, plongeant, de temps à autre, à la recherche d'une proie et un duel commence entre deux vautours qui luttent, qui luttent, en perdant leurs plumes, en un combat distingué et féroce qui se termine par la fuite du vaincu. Sans doute il s'en va mourir sur un pic éloigné. C'est au moins le jugement de tout le monde, tant son vol est pénible, épuisé.

"La goinfrerie lui a fait du mal" commente Thomas.

"La goinfrerie et l'obstination font toujours mal. Même ces trois d'hier !... Miséricorde éternelle ! Quel sort terrible !" dit Mathieu.

"Ne guériront-ils jamais ?" demande André.

"Demande-le au Maître."

Jésus, interrogé, répond : "Il vaudrait mieux demander s'ils se convertiront. Car, en vérité, je vous dis qu'il est préférable de mourir lépreux et saint que sain et pécheur. La lèpre reste sur la terre, dans la tombe, mais le péché reste pour l'éternité."

"Ton discours d'hier soir m'a beaucoup plu, à moi" dit le Zélote.

"A moi, non. Il était très sévère pour beaucoup de gens en Israël" dit l'Iscariote.

"Es-tu de ceux-là ?"

"Non, Maître."

"Mais alors, pourquoi te fâches-tu ?"

"Mais parce que cela peut te nuire."

"Devrais-je alors, pour éviter ces ennuis, pactiser avec les pécheurs et être leur complice ?"

"Je ne dis pas cela. Tu ne pourrais pas le faire. Mais te taire, ne pas dresser les grands contre Toi..."

"Se taire, c'est être d'accord. Moi, je ne suis pas d'accord avec les fautes; ni des petits ni des grands."

"Mais tu vois ce qui est arrivé au Baptiste ?"

"Sa gloire."

"Sa gloire ? Il me semble sa ruine."

"Persécution et mort par fidélité à notre devoir sont gloire à 1'homme. Le martyre est toujours glorieux."

"Mais la mort lui empêche d'être maître et donne de la douleur aux disciples et à ceux de sa famille. Lui échappe à toute peine, mais il laisse aux autres des peines bien plus grandes. Le Baptiste n'a pas de parents, c'est vrai. Mais il a toujours des devoirs envers ses disciples."

"Même s'il eût des parents, c'était la même chose. La vocation est plus que le sang."
"Et le quatrième commandement ?"

"Il vient après ceux qui concernent Dieu."

"Une mère, tu l'as vu hier comme elle souffre à cause de son fils..."

"Mère ! Viens ici" dit Jésus.

Marie accourt près de Jésus et demande: "Que veux-tu, mon Fils?"

"Mère, Judas de Kériot plaide ta cause parce qu'il t'aime et qu'il m'aime."

"Ma cause ? En quoi ?"

"Il veut me décider à une plus grande prudence, pour que je ne sois pas frappé comme notre parent, le Baptiste. Il me dit qu'il faut avoir pitié des mères, en se ménageant pour elles, car ainsi le veut le quatrième commandement. Toi, qu'en dis-tu ? Je te donne la parole, Mère, pour que tu instruises avec douceur notre Judas."

"Moi, je dis que je n'aimerais plus mon Fils en tant que Dieu, que j'en arriverais à me demander si je ne m'étais pas toujours trompée, de m'être toujours méprise sur sa Nature si je le voyais transiger avec sa perfection, en abaissant sa pensée à des considérations humaines, en perdant de vue les considérations surhumaines : à savoir racheter, chercher à racheter les hommes par amour pour eux et pour la gloire de Dieu, quitte à se créer des peines et des rancœurs. Je l'aimerais encore comme un fils dévoyé par une force malfaisante, par pitié, parce que c'est mon fils, parce que ce serait un malheureux, mais plus avec cette plénitude d'amour dont je l'aime maintenant que je le vois fidèle au Seigneur"

"A Lui-même, tu veux dire."

"Au Seigneur. Maintenant il est le Messie du Seigneur et il doit être fidèle au Seigneur, comme tout autre et même plus que tout autre, parce que Lui a une mission plus grande qu'il n'y en a jamais eu, comme il n'y en a pas et comme il n'y en aura pas sur la Terre, et il a certainement de Dieu une aide en rapport avec une si grande mission."
"Mais s'il Lui arrivait du mal, ne pleurerais-tu pas ?"

"Toutes les larmes de mes yeux. Mais je pleurerais des larmes et du sang si je le voyais infidèle à Dieu."

"Cela diminuera beaucoup les fautes de ceux qui le persécuteront."

"Pourquoi ?"

"Parce que Lui, autant que toi, vous les justifiez en quelque sorte."

"Ne le pense pas. Ce seront toujours les mêmes fautes aux yeux de Dieu, que nous jugions que cela est inévitable ou que nous jugions qu'aucun homme d'Israël ne devrait être coupable à l'égard du Messie."

"Pour un homme d'Israël? Et si c'était un gentil ce ne serait pas la même chose?"
"Non, pour les gentils, ce ne serait qu'une faute à l'égard de l'un de leurs semblables. Israël sait qui est Jésus."

"Une grande partie d'Israël ne le sait pas."

"Ne veut pas le savoir. Est consciemment incrédule. A l'anticharité elle joint donc l'incrédulité et elle nie l'espérance. Piétiner les trois vertus principales n'est pas une petite faute, Judas. C'est grave, spirituellement plus grave qu'un acte matériel contre mon Fils."

Judas, à court d'arguments, se baisse pour lacer une sandale, et reste en arrière.
On a atteint le sommet ou plutôt une saillie du sommet qui s'avance comme si elle voulait courir vers l'azur riant de la mer sans limites.  Un bois épais de chênes verts produit une lumière d'émeraude claire, marquée d'agréables déchirures de soleil sur cette crête montagneuse agréable, aérée, ouverte sur la côte toute proche, en face de la chaîne majestueuse du Carmel. En bas, au pied de la montagne dont l'avancée se penche comme si elle voulait voler, après de petits champs à mi-pente, il y a une étroite vallée avec un torrent profond, certainement puissant par la violence de son cours en temps de crue, maintenant réduit à une écume d'argent au milieu de son lit. Le torrent court vers la mer en rasant la bas~ du Carmel. Un chemin suit le torrent, surélevé à droite du cours d'eau qui relie une ville située au milieu d'une baie aux villes de l'intérieur peut-être de la Samarie si je m'oriente bien.

"Cette ville, c'est Sicaminon" dit Jésus. "Nous y serons ce soir à la tombée de la nuit. Reposons-nous maintenant car la descente est difficile, bien que fraîche et courte."

Ils s'assoient en cercle, pendant que rôtit sur une broche rustique un agneau, certainement un cadeau des bergers. Ils parlent entre eux et avec les femmes...

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4/112

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Collines de Galilée

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Maud
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Dim 30 Juin 2013 - 7:20

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_11

Aux disciples de Sicaminon :
"Se brûler soi-même"


C’est justement sur les rives du torrent profond que Jésus trouve Isaac avec de nombreux disciples, connus et inconnus.

Parmi ceux qui sont connus, il y a le chef de la synagogue de "La Belle Eau" : Timon; Joseph d'Emmaüs qu'on avait accusé d'inceste; le jeune homme qui abandonna l'ensevelissement de son père pour suivre Jésus;  Etienne; le lépreux Abel purifié l'année précédente près de Corozaïn avec son ami Samuel; il y a le passeur de Jéricho : Salomon, et d'autres, d'autres, d'autres que je reconnais mais dont je ne me rappelle absolument pas l'endroit où je les ai vus ni leurs noms. Visages connus, et désormais il y en a tant, tous connus comme visages de disciples. Et puis d'autres, conquis par Isaac ou par les disciples eux-mêmes que je viens de nommer, qui suivent le groupe principal en espérant trouver Jésus.

La rencontre est affectueuse, joyeuse et respectueuse. Isaac rayonne de joie de voir le Maître et de Lui montrer son nouveau troupeau et, comme récompense, il demande une parole de Jésus pour la foule qu'il a avec lui.

"Connais-tu un endroit tranquille où l'on peut se réunir ?"

"A l'extrémité du golfe, il y a une plage déserte où se trouvent des cabanes de pêcheurs, vides en cette saison parce que malsaines, et parce que la saison de la pêche des poissons pour la salaison est terminée, et ils vont en Syro-Phénicie pour pêcher la pourpre. Beaucoup d'entre eux croient déjà en Toi pour t'avoir entendu parler dans les villes maritimes ou pour avoir trouvé les disciples, et ils m'ont cédé leurs cabanes pour nous y reposer. Nous y revenons après une mission. Car il y a beaucoup à faire sur cette côte. Elle est totalement corrompue par tant de choses. Je voudrais arriver jusqu'à la Syro-Phénicie et ce serait possible par la mer car la côte est trop brûlée par le soleil pour la faire à pied . Mais je suis berger pas marin, et parmi ceux-ci il n'y en a pas un qui sache diriger un bateau à voile."

Jésus écoute attentivement avec un léger sourire. Il est un peu penché, Lui si grand, devant le petit berger qui, comme un soldat, rapporte tout à son général. Jésus répond : "Dieu t'aide à cause de ton humilité. Si je suis connu ici, mon disciple, c'est par toi, pas par les autres. Maintenant nous allons demander à ceux du lac s'ils se sentent capables d'aller à la voile sur la mer, et nous irons, si nous pouvons, en Syro-Phénicie." Et il se retourne pour chercher Pierre, André, Jacques et Jean qui ont une conversation animée avec quelques disciples, pendant que Judas Iscariote est en arrière, occupé à faire des compliments à Etienne, et le Zélote, Barthélemy et Philippe sont à côté des femmes. Les quatre autres sont près de Jésus.

Les quatre pêcheurs viennent tout de suite : "Est-ce que vous vous sentez à même d'aller en barque sur la mer ?" demande Jésus.

Les quatre se regardent, perplexes. Pierre, tout en réfléchissant, se passe la main dans les cheveux, puis il demande : "Mais où ? Au grand large ? Nous, nous sommes des poissons d'eau douce..."

"Non, le long de la côte jusqu'à Sidon."

"Hum! Je crois que c'est possible. Qu'en dites-vous?"

"Moi aussi, je le crois. Mer ou lac, ce sera toujours la même chose : de l'eau" dit Jacques.

"Et même ce sera plus beau et plus facile" dit Jean.

"Mais cela je ne sais pas d'après quoi tu le juges" lui répond son frère.

"C'est à cause de son amour pour la mer. Celui qui aime quelque chose y voit toutes les perfections. Si tu aimais ainsi une femme, tu serais un parfait époux" plaisante Pierre en secouant Jean amicalement.

"Non. Je le dis parce qu'à Ascalon j'ai vu que les manœuvres sont les mêmes et la navigation est tellement agréable" répond Jean.

"Alors, allons-y !" s'exclame Pierre. "Il vaudrait pourtant toujours mieux avoir quelqu'un du pays. Nous ne connaissons pas cette mer, ni ses hauts fonds" observe Jacques.
"Oh ! Je n'y pense même pas ! Nous avons Jésus avec nous ! Autrefois je n'étais pas tranquille, mais depuis qu'il a apaisé le lac ! Allons, allons avec le Maître à Sidon. Peut-être il y a du bien à faire" dit André.

"Alors nous irons. Tu te procureras les barques pour demain. Fais-toi donner la bourse par Judas de Simon."

Les apôtres et les disciples sont mêlés ensemble. Il n'est pas nécessaire de dire quelle fête c'est pour un grand nombre et ce sont ceux qui sont bien connus de Jésus. Ils reviennent sur leurs pas, se dirigeant vers la ville et se promènent dans la banlieue jusqu'à rejoindre la pointe extrême de la baie qui s'allonge dans la mer comme un bras recourbé. Les cabanes, disséminées en petit nombre sur la petite côte couverte de graviers, représentent l'endroit le plus misérable de la ville, le plus dépeuplé et qui n'est habité qu'occasionnellement. Les maisonnettes sont des cubes aux murs effrités par l'air salin et par leur vétusté. Elles sont toutes fermées et, quand les disciples les ouvrent, elles font voir leur misère enfumée, leur mobilier vraiment réduit au strict minimum.

"Voilà, elles sont très commodes et propres à défaut de beauté" dit Isaac qui en fait les honneurs.

"Belles non, les pauvres. "La Belle Eau" était un palais en comparaison. Et il y en avait qui se plaignaient..." bougonne Pierre.

"Mais, pour nous, c'est une fortune."

"Bien sûr, bien sûr ! L'important c'est d'avoir un toit et de s'aimer. Oh ! mais regarde où est notre Jean ! Comment vas-tu ? Où étais-tu ?"

Mais Jean d'Endor, tout en souriant à Pierre, court vénérer Jésus qui le salue avec de très bonnes paroles.

"Je ne l'ai pas fait venir parce qu'il n'était pas très bien... Je préfère qu'il reste ici. Il sait si bien y faire avec les gens de la ville et avec ceux qui demandent des renseignement sur le Messie..." dit Isaac.

En fait l'homme d'Endor est beaucoup plus maigre qu'auparavant, mais son visage est serein. La maigreur ennoblit ses traits et fait penser à quelqu'un qui est déjà touché par le double martyre de la chair et de l'esprit.

Jésus l'observe et lui demande : "Es-tu malade, Jean ?"

"Pas plus qu'avant de te voir. Et cela pour la chair. Mais pour l'âme, si je me juge bien, je suis en train de me guérir de mes blessures personnelles."

Jésus regarde encore son œil apaisé et son front creusé aux tempes et n'ajoute rien. Mais il lui met une main sur l'épaule pendant qu'il entre avec lui dans une maisonnette où l'on a apporté des bassines d'eau de mer pour rafraîchir les pieds fatigués et des brocs d'eau fraîche pour la soif, pendant que dehors, sur une table rustique ombragée par un semblant de tonnelle de plantes grimpantes, on prépare les tables.

Et c'est un beau spectacle, pendant que descend la nuit et que la mer murmure les prières du soir par le bruit léger du ressac sur la petite plage caillouteuse, de voir le souper de Jésus avec les femmes et les apôtres assis à une table grossière alors que les autres, ou bien assis par terre, ou sur des sièges, ou sur des paniers renversés, font cercle autour de la table principale. Le repas est vite terminé et encore plus vite est desservie la table; car il y avait peu de vaisselle et pour les hôtes les plus importants. La mer a pris une couleur indigo dans la nuit encore sans lune, et toute sa majesté se dévoile à cette heure pleine d'une tristesse solennelle particulière aux rivages marins.
Jésus, grandeur blanche parmi des ombres de plus en plus obscures, se lève de table et vient au milieu de la petite foule des disciples, pendant que les femmes se retirent. Isaac et un autre allument de petits jeux sur la grève pour éclairer et pour éloigner les nuées de moustiques qui viennent sans doute de marécages tout proches.

"La paix à vous tous. La miséricorde de Dieu nous réunit en avance sur le temps fixé en donnant à nos cœurs une joie réciproque. Je les ai tous scrutés, ces cœurs, vos cœurs moralement bons, comme le montre votre présence ici, en m'attendant, en vous formant en Moi, encore imparfaits spirituellement comme le montrent certaines de vos réactions. Elles manifestent comment persiste encore en vous le vieil homme d'Israël avec ses idées et ses préjugés, et il n'est pas encore sorti de lui, comme le papillon de la chrysalide, 1'homme nouveau, 1'homme du Christ qui du Christ possède la large, la lumineuse, miséricordieuse mentalité et la charité encore plus  large. Mais n'en soyez pas mortifiés si je vous ai scrutés et lus en tous vos secrets. Un Maître doit connaître ses élèves pour pouvoir corriger leurs défauts et, croyez-moi, s'il est un bon maître, il n'est pas dégoûté par ceux qui ont le plus de défauts, mais au contraire il se penche sur eux pour les rendre meilleurs. Vous, vous savez que je suis un bon Maître.

Et maintenant voyons ensemble ces réactions et ces préjugés, envisageons de considérer ensemble le motif pour lequel nous sommes ici et, à cause de la joie que cette réunion nous donne, sachons bénir le Seigneur qui toujours, d'un bien particulier, tire un bien collectif.

J'ai entendu de vos lèvres votre admiration pour Jean d'Endor, d'autant plus grande qu'il se reconnaît pécheur converti, et c'est son ancienne manière d'être et la nouvelle qu'il prend comme base de prédication pour ceux qu'il veut amener à Moi. C'est vrai. C'était un pécheur. Maintenant c'est un disciple. Beaucoup de vous sont désormais venus au Messie grâce à lui. Vous voyez donc que c'est précisément par ces moyens que le vieil homme d'Israël mépriserait, que Dieu crée le nouveau peuple de Dieu.
Maintenant je vous prie de vous abstenir de porter un jugement qui ne serait pas sain sur une sœur que le vieil Israël ne comprend pas qu'elle soit une disciple. J'ai ordonné aux femmes d'aller se reposer, mais ce n'était pas tant par désir de leur donner du repos que pour avoir la possibilité de vous donner à vous une sainte appréciation d'une conversion et pour vous empêcher de commettre un péché contre l'amour et la justice. C'est la raison pour laquelle je leur ai donné cet ordre qui n'a pas manqué d'attrister les femmes disciples.

Marie de Magdala, la grande pécheresse d'Israël, celle qui n'avait pas d'excuse pour son péché, est revenue au Seigneur. Et de qui attendra-t-elle la fidélité et la miséricorde sinon de Dieu et des serviteurs de Dieu ? Israël tout entier, et avec Israël les étrangers qui sont parmi nous, ceux qui la connaissent bien et qui la jugent sévèrement maintenant qu'elle n'est plus leur complice dans leurs débauches, critiquent et tournent en ridicule cette résurrection.

Résurrection. C'est le mot le plus exact. Ce n'est pas le plus grand miracle que de ressusciter une chair, c'est un miracle toujours relatif parce qu'il est destiné à être un jour annulé par la mort. Je ne donne pas l'immortalité à celui que je ressuscite dans sa chair, mais je donne l'immortalité à celui qui est ressuscité dans son esprit. Et alors que celui qui est mort dans sa chair n'unit pas sa volonté de ressusciter à la mienne, et par conséquent n'a en cela aucun mérite, en celui qui ressuscite en son esprit se trouve présente sa volonté et même elle est la première à être présente. Il n'est donc pas inexistant son mérite pour sa résurrection.

Je ne vous dis pas cela pour me justifier : C’est à Dieu seul que je dois rendre compte de mes actions. Mais vous êtes mes disciples. Mes disciples doivent être d'autres Jésus. Il ne doit y avoir en eux aucune ignorance et aucune de ces fautes invétérées à cause desquelles beaucoup de gens ne sont unis à Dieu que de nom.

Tout peut produire de bonnes actions. Même ce qui paraît en être le moins capable. Quand une matière se présente à la volonté de Dieu, fût-elle la plus inerte, la plus froide, la plus dégoûtante, elle peut devenir mouvement, flamme, beauté pure. Je vous présente une comparaison tirée du libre des Macchabées.

Quand Néhémie fut renvoyé par le roi de Perse à Jérusalem, dans le Temple reconstruit on voulut offrir des sacrifices sur l'autel purifié. Néhémie se rappela comment au moment où ils allaient être faits prisonniers par les Perses, les prêtres préposés au culte de Dieu prirent le feu de l'autel et le cachèrent dans un endroit secret, au fond d'une vallée, dans un puits profond et sec, et le firent si bien et si secrètement qu'eux seuls savaient où était le feu sacré. Néhémie se rappelait cela et se le rappelant, il envoya les descendants de ces prêtres au lieu où l'on avait porté le feu - en effet les prêtres l'avaient dit à leurs fils et ceux-ci à leurs fils et le secret s'était ainsi transmis de père en fils - y prendre le feu sacré pour allumer le feu du sacrifice.

Mais descendus dans le puits secret, les petits-fils n'y trouvèrent pas de feu mais une eau épaisse, une vase putride, fétide, pesante, le résidu de tous les égouts encombrés de Jérusalem en ruines. Ils le dirent à Néhémie, mais il leur dit de prendre de cette eau et de la lui apporter. Il fit placer le bois sur l'autel, et sur le bois les sacrifices, il aspergea le tout abondamment de façon que tout fût mouillé par l'eau vaseuse. Le peuple étonné et les prêtres scandalisés regardaient et firent cela avec respect uniquement parce que c'était Néhémie qui l'ordonnait. Mais quelle tristesse dans les cœurs ! Quelle méfiance ! Comme dans le ciel il y avait des nuages pour rendre le jour maussade, ainsi dans les cœurs il y avait le doute pour rendre les hommes mélancoliques.

Mais le soleil dispersa les nuages et ses rayons descendirent sur l'autel et le bois arrosé avec l'eau fangeuse s'alluma en produisant un grand feu qui consuma tout d'un coup le sacrifice pendant que  les prêtres récitaient les prières composées par Néhémie et les plus belles hymnes d'Israël jusqu'à ce que tout le sacrifice fut brûlé. Et, pour persuader les foules que Dieu peut aussi avec les matériaux les moins convenables, mais employés avec une intention droite, produire des prodiges, Néhémie fit répandre le reste de l'eau sur de grandes pierres. Les pierres arrosées s'enflammèrent et se consumèrent dans la grande lumière qui venait de l'autel.

Toute âme est un feu sacré placé par Dieu sur l'autel du cœur pour servir â consumer le sacrifice de la vie par amour pour son Créateur. Toute vie est un holocauste, si on la dépense bien, toute journée est un sacrifice qu'il faut consumer par la sainteté.

Mais viennent les pillards, ceux qui accablent l'homme et l'âme de l'homme. Le feu s'enfonce dans le puits profond. Ce n'est pas par une nécessité sainte, mais par une sottise néfaste. Et là, submergé par les égouts de toutes les sentines des vices, il devient une boue putride et lourde jusqu’à ce que dans ces profondeurs descende un prêtre et qu'il ramène cette boue à la lumière du soleil en la plaçant sur l'holocauste de son propre sacrifice. Car, sachez-le, il ne suffit pas de l'héroïsme de celui qui doit être converti, il faut aussi celui de celui qui convertit. Et même c'est ce dernier qui doit précéder l'autre car les âmes ne se sauvent que par notre sacrifice. Car c'est ainsi qu'on arrive à obtenir que la boue se change en flamme et que Dieu juge parfait et agréable à sa sainteté le sacrifice qui se consume.

Alors qu'il ne suffit pas pour persuader le monde qu'une fange qui s'est repentie soit encore plus ardente qu'un feu ordinaire, même si c'est un feu consacré, ce feu ordinaire ne servant qu'à brûler le bois et les victimes, matières qui conviennent à la combustion, voilà que cette fange repentie devient puissante au point d'allumer et de brûler les pierres mêmes qui sont incombustibles.

Et vous ne demandez pas de qui vient à cette fange cette propriété ? Vous ne le savez pas ?

Moi, je vous le dis : c'est que dans l'ardeur du repentir, elle se fond avec Dieu, flamme avec flamme; flamme qui monte, flamme qui descend; flamme qui s'offre par amour, flamme qui se donne par amour; embrassement de deux êtres qui s'aiment, qui se retrouvent, qui s'unissent en faisant une seule chose. Et comme la flamme la plus grande est celle de Dieu, voilà qu'elle déborde, surabonde, pénètre, absorbe, et la flamme de la fange repentie n'est plus une flamme relative d'une chose créée, mais la flamme infinie de la Chose Incréée : du Très-Haut, du Très Puissant, de l'Infini, de Dieu. Tels sont les grands pécheurs convertis vraiment, totalement convertis, qui se sont généreusement donnés à la conversion sans rien retenir du passé, se brûlant d'abord eux-mêmes dans la partie la plus pesante, par la flamme qui s'élève de leur fange, qui sont allés à la rencontre de la Grâce et ont été touchés par Elle.

En vérité, en vérité je vous dis qu'en Israël beaucoup de pierres seront pénétrées par le feu de Dieu pour ces fournaises ardentes qui brûleront toujours plus, jusqu'à consumer la nature humaine et qui continueront de brûler les pierres, les tiédeurs, les incertitudes, les timidités de la Terre, de leurs trônes au Ciel, vrais miroirs ardents surnaturels qui rassemblent les Lumières Unes et Trines pour les faire converger sur 1'humanité et l'enflammer de Dieu.

Je vous répète que je n'avais pas besoin de justifier mes actions, mais j'ai voulu vous faire entrer dans ma pensée et la faire vôtre, pour l'instant, pour d'autres cas semblables dans l'avenir quand je ne serai pas avec vous.

Qu'une pensée dévoyée, une suspicion pharisaïque de contaminer Dieu en Lui adressant un pécheur repenti ne vous retienne jamais de faire cette oeuvre qui est le parfait couronnement de la mission à laquelle je vous destine. Ayez toujours présent à l'esprit que je ne suis pas venu sauver les saints mais les pécheurs. Et vous faites la même chose car le disciple n'est pas au-dessus du Maître et si Moi je ne répugne pas à prendre par la main les rebuts de la Terre qui éprouvent le besoin du Ciel, qui finalement l'éprouvent, c'est avec grande joie que je les amène à Dieu, car c'est là ma mission, et toute conquête est une justification de mon Incarnation qui mortifie l'Infini. N'ayez pas de répugnance à le faire vous non plus, hommes bornés qui avez tous, plus ou moins, connu l'imperfection, étant faits de la même nature que vos frères pécheurs, hommes que je choisis comme sauveurs pour que soit continuée mon oeuvre dans les siècles des siècles de la Terre, comme si je continuais à y vivre, dans une existence séculaire. Et il en sera ainsi, car l'union de mes prêtres sera comme la partie vitale du grand corps de mon Eglise, dont je serai l'Esprit animateur, et autour de cette partie vitale se grouperont toutes les infinies parcelles des croyants pour faire un corps unique qui tirera son nom de mon Nom. Mais si la vitalité manquait dans le groupe sacerdotal, est-ce que ces parcelles en nombre infini pourraient avoir la vie ?

En vérité Moi, résidant dans ce corps, je pourrais envoyer ma vie jusque dans les parcelles les plus lointaines, en laissant de côté les citernes et les canalisations, obstruées et inutiles, se refusant à leur service. En effet la pluie descend où elle veut et les parcelles bonnes, capables par elles-mêmes de vouloir la vie, vivraient également ma Vie. Mais que serait alors le Christianisme ? Un voisinage entre âmes et âmes. Voisines et pourtant séparées par des canalisations et des citernes qui ne seraient plus un lien qui unit en distribuant à chaque parcelle le sang vital venu d'un centre unique. Mais ils seraient des murs et des précipices de séparation à travers lesquels les parcelles se regarderaient, humainement hostiles, dans une surnaturelle affliction, en se disant dans leurs esprits : "Et pourtant nous étions frères et nous nous sentons encore tels bien que nous nous trouvions divisés !". Un voisinage, non pas une fusion, pas un organisme. Et sur cette ruine resplendirait avec douleur mon amour...

Et de plus. Ne pensez pas que cela s'applique seulement aux schismes religieux. Non, cela s'applique aussi à toutes les âmes qui restent seules parce que les prêtres refusent de les soutenir, de s'en occuper, de les aimer, en contredisant leur mission qui est de dire et de faire ce que je dis et ce que je fais, à savoir : "Venez à Moi, tous, et Moi je vous conduirai à Dieu".

Allez en paix maintenant, et que Dieu soit avec vous."

Les gens se séparent lentement, chacun gagnant la cabane qui doit l'abriter. Jean d'Endor se lève aussi. Il n'a pas cessé de prendre des notes pendant que Jésus parlait, se faisant rôtir par le feu pour avoir la possibilité de voir ce qu'il écrivait. Mais Jésus l'arrête en lui disant : "Reste un peu avec ton Maître." Et il le garde près de Lui jusqu'à ce que tous les gens soient partis.

"Allons jusqu'à ce rocher qui se trouve au bord de l'eau. La lune est de plus en plus haute et l'on voit le chemin."

Jean acquiesce sans rien dire. Ils s'éloignent des habitations à environ deux cents mètres, et ils s'assoient sur un gros rocher. Je ne sais pas si c'est les restes d'un môle, ou te prolongement d'un écueil qui plonge dans la mer, ou les ruines d'une cabane à demi engloutie par les eaux, peut-être une avancée de la côte qui s'est produite au cours des siècles. Je sais qu'alors que de la petite plage on peut y monter en posant le pied sur des creux et des saillies qui forment des marches, du côté de la mer la paroi descend pour ainsi dire à pic et plonge dans l'eau glauque. Maintenant la marée l'entoure d'un flot qui mouille et frappe légèrement cet obstacle, se retire en faisant le bruit d'une énorme aspiration et puis se tait un moment pour revenir encore avec un mouvement et un bruit régulier  fait de gifles et d'aspirations et de silences, comme une musique syncopée.

Ils s'assoient précisément en haut de ce bloc frappé par la mer. La lune produit un chemin argenté sur les eaux et rend d'un bleu très foncé la mer qui, avant son lever, n'était qu'une vague étendue noirâtre dans le noir de la nuit.

"Jean, tu ne dis pas à ton Maître la raison pour laquelle souffre ton corps ?"

"Tu le sais, Seigneur. Mais ne dis pas : "souffre". Dis : "se consume". C'est plus exact, et tu le sais, et tu sais qu'il se consume avec joie. Merci, Seigneur. Je me suis reconnu, moi aussi, dans la fange qui devient flamme, mais moi, je n'aurai pas le temps d'allumer les pierres. Mon Seigneur, je vais bientôt mourir. J'ai trop souffert de la haine du monde, et je jubile de l'amour de Dieu. Mais je ne regrette pas la vie. Ici je pourrais encore pécher, manquer à la mission à laquelle tu nous destines. Déjà par deux fois j'ai manqué dans ma vie : à ma mission de maître, car je devais savoir y trouver de quoi me former moi-même et je ne me suis pas formé; à ma mission de mari, car je n'ai pas su former ma femme. C'était logique. Je n'avais pas su me former et je n'ai pu savoir la former. Je pourrais manquer aussi à la mission de disciple. Et manquer à Toi, je ne le veux pas. Que soit donc bénie la mort si elle me conduit là où l'on ne peut plus pécher ! Mais si je n'ai pas le sort de disciple enseignant, j'aurai celui de disciple victime, et ce sera celui qui ressemble le plus à ton sort. Tu l'as dit ce soir : "En se brûlant, pour commencer, soi-même"

"Jean, est-ce un sort que tu subis ou une offrande que tu fais ?"

"  Une offrande que je fais, si Dieu ne dédaigne pas la fange qui est devenue feu."
"Jean, tu fais beaucoup de pénitences."

"Les saints aussi. Toi le premier. Il est juste que les fasse celui qui a tant à payer. Mais Toi peut-être tu trouves que les miennes ne sont pas agréables à Dieu ? Tu me les défends ?"

"Moi, je n'apporte jamais d'obstacles aux bonnes aspirations de l'âme énamourée. Je suis venu prêcher par les faits que dans la souffrance se trouve l'expiation, et dans la douleur la rédemption. Je ne puis me contredire."

"Merci, Seigneur. Ce sera ma mission."

"Qu'écrivais-tu, Jean ?"

"Oh ! Maître ! Parfois le vieux Félix réapparaît encore avec ses habitudes de maître. Je pense à Margziam. Lui a toute une vie pour  te prêcher et, à cause de son âge, il n'est pas présent à tes prédications. J'ai pensé à noter certains enseignements que tu nous a donnés et que l'enfant n'a pas entendus parce qu'il était occupé à ses jeux, ou au loin avec un de nous. Dans tes paroles, même les plus petites, il y a tant de sagesse ! Tes conversations familières sont déjà un enseignement, et justement sur les choses de chaque jour, de chaque homme, sur ces petits détails qui, au fond, sont les grandes choses de la vie car leur ensemble forme un total important qui exige patience, constance, résignation pour être accomplies avec sainteté. Il est plus facile d'accomplir un grand et unique acte d'héroïsme que mille et dix mille petites choses qui exigent une constante application de la vertu. Et pourtant on n'arrive à l'acte important, soit dans le mal soit dans le bien, je le sais pour le mal, si l'on n'accumule pas longuement de petits actes, en apparence insignifiants. J'ai commencé de tuer lorsque, fatigué par les frivolités de ma femme, je lui ai donné le premier regard de mépris. C'est pour Margziam que j'ai noté tes petites explications.

Et ce soir, j'ai désiré noter ton grand enseignement. Je laisserai mon travail à l'enfant pour qu'il se souvienne de moi, le vieux maître, et pour qu'il ait aussi ces enseignements qu'autrement il n'aurait pas. Son splendide trésor. Tes paroles. Me le permets-tu ?"

"Oui, Jean. Mais sois en paix surtout, comme cette mer. Vois-tu ? Pour toi ce serait trop accablant de subir l'ardeur du soleil, et la vie apostolique est vraiment une ardeur. Tu as tant lutté pendant ta vie. Maintenant Dieu t'appelle à Lui sous ce tranquille clair de lune qui apaise et purifie toutes choses. Marche dans la douceur de Dieu. Je te le dis : Dieu est content de toi."

Jean d'Endor prend la main de Jésus, la baise et murmure : "Et Pourtant il aurait été beau aussi de dire au monde : "Viens à Jésus !"

"Tu le diras du Paradis. Toi aussi tu seras un miroir ardent. Allons, Jean, Je voudrais lire ce que tu as écrit."

"Voici le rouleau, Seigneur. Et demain je te donnerai l'autre sur lequel j'ai noté les autres paroles."

Ils descendent de leur écueil et, dans sa blancheur resplendissante du clair de lune qui a changé en argent les cailloux de la rive, ils reviennent aux habitations.

Ils se saluent, Jean en s'agenouillant, Jésus en le bénissant de la main qu'il lui pose sur la tête en lui donnant sa paix.

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4/113


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Jésus et Ses Apôtres
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Message par Maud Lun 1 Juil 2013 - 6:44

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_12

À Tyr.
"Persévérer, voilà le grand mot"


C'est aux premières heures du matin que Jésus arrive devant une ville sur la mer. Quatre barques suivent la sienne. La ville s'avance étrangement sur la mer, comme si elle était construite sur un isthme, ou plutôt comme si un isthme étroit unissait la partie qui émerge sur la mer à celle qui s'étend sur la rive.

Vue de la mer, elle semble un énorme champignon qui s'étend avec sa tête sur les flots et enfonce ses racines sur la côte. C'est l'isthme qui est son pied. Des deux côtés de l'isthme, il y a deux ports. L'un, celui du nord, moins fermé est couvert de petites embarcations; l'autre, au sud, bien mieux abrité, a de gros vaisseaux qui arrivent ou s'en vont.

"Il faut aller là-bas" dit Isaac en montrant du doigt le port des petites barques. "C'est là que sont les pêcheurs."

Ils contournent l'île, et je m'aperçois que l'isthme est artificiel, une sorte de digue cyclopéenne qui unit l'île à la terre ferme. On construisait sans difficultés, autrefois! Je déduis de cette oeuvre et du nombre de vaisseaux dans les ports combien la ville était riche et commerçante. Derrière la ville, après une zone plate, il y a des petites collines d'aspect agréable, et très loin on découvre le grand Hermon et la chaîne libanaise. J'en conclus aussi que c'est une des villes que je voyais du Liban.

La barque de Jésus en ce moment est en train d'arriver dans le port du nord, dans la rade du port. Il n'aborde pas mais va lente- ment, à force de rames en avant et en arrière jusqu'à ce qu'Isaac découvre ceux qu'il cherche et les appelle à haute voix.
Voilà que s'avancent deux belles barques de pêche et l'équipage se penche sur les barques plus petites des disciples.

"Le Maître est avec nous, amis. Venez, si vous voulez entendre sa parole. Ce soir il retourne à Sicaminon" dit Isaac.

"Nous venons tout de suite, Où allons nous ?"

"Dans un endroit tranquille. Le Maître ne descend pas à Tyr, ni à la ville sur la rive. Il va parler de la barque. Choisissez un endroit ombragé et abrité."

"Venez vers les rochers, derrière nous. Il y a des baies tranquilles et ombragées. Vous pourrez même descendre."

Ils vont dans un rentrant des rochers, plus au nord. La côte, coupée à pic, abrite du soleil. L'endroit est solitaire. Seuls les mouettes et les ramiers y habitent. Ils sortent faire des incursions sur la mer et reviennent en poussant de grands cris vers leurs nids dans les rochers.

Mais d'autres embarcations se sont unies à celles qui dirigent formant une minuscule flottille. Au fond de ce golfe minuscule, il y a une plage étroite, un semblant de plage: une place étroite semée de cailloux. Mais une centaine de personnes peuvent y tenir.
Ils descendent en utilisant un écueil large et plat qui émerge des eaux comme un môle naturel et ils prennent place sur la petite plage caillouteuse, brillante de sel. Ce sont des hommes bruns, maigres, brûlés par le soleil et la mer. De courts sous-vêtements laissent à découvert leurs membres agiles et maigres. La différence de race est très visible avec les juifs présents, elle est moins apparente avec les galiléens. Je dirais que ces syro-phéniciens ressemblent plutôt aux philistins assez éloignés, qu'aux peuples qui leur sont plus voisins, Au moins, ceux que je vois.

Jésus tourne le dos à la côte et commence à parler. "On lit, dans le livre des Rois comment le Seigneur commanda à Elie d'aller à Sarepta de Sidon pendant la sécheresse et la disette qui affligea la Terre pendant plus de trois ans.

Le Seigneur ne manquait pas de moyens pour rassasier son prophète en n'importe quel endroit. Et il ne l'envoya pas à Sarepta parce que cette cité était bien approvisionnée. Non, là aussi, on mourait déjà de faim. Pourquoi alors Dieu y envoya-t-il Elie Tesbite ?
Il y avait à Sarepta une femme au cœur droit, veuve et sainte, qui avait un jeune enfant. Elle était pauvre, seule, pas révoltée pourtant par le terrible châtiment, pas égoïste malgré sa faim, pas désobéissante. Dieu voulut la favoriser en lui donnant trois miracles. Un pour l'eau qu'elle avait apportée à Elie assoiffé, un second pour le petit pain cuit sous la cendre quand elle n'avait plus qu'une poignée de farine, un troisième pour l'hospitalité donnée au prophète. Il lui donna le pain et 1'huile, la vie de son fils et la connaissance de la parole de Dieu.

Vous voyez qu'un acte de charité, non seulement rassasie le corps, enlève la douleur de la mort, mais instruit l'âme dans la sagesse du Seigneur.

Vous avez donné le logement aux serviteurs du Seigneur et Lui vous donne la parole de la Sagesse. Sur cette terre où n'arrive pas la parole du Seigneur, voilà qu'un acte de bonté l'amène. Je peux vous comparer à l'unique femme de Sarepta qui accueillit le prophète. Vous aussi, êtes ici les seuls à accueillir le Prophète. .Car si j'étais descendu dans. la ville, les riches et les puissants ne m'auraient pas accueilli, les marchands affairés et les matelots des grands navires m'auraient laissé de côté, et ma venue serait restée sans effet.

Maintenant je vais vous quitter et vous direz : "Mais que sommes-nous ? Une poignée d'hommes. Que possédons-nous ? Une goutte de sagesse". Et pourtant, je vous dis : "Je vous quitte avec la charge d'annoncer l'heure du Rédempteur". Je vous laisse en répétant les paroles du prophète Elie : "L'amphore de farine ne s'épuisera pas, l'huile ne manquera pas, jusqu'à ce que vienne celui qui la distribue plus largement.

Déjà vous l'avez fait, car ici il y a des phéniciens mélangés à vous d'au-delà du Carmel. C'est un signe que vous avez parlé comme on vous a parlé. Vous voyez que la poignée de farine et la goutte d'huile ne se sont pas épuisées, mais au contraire n'ont pas cessé de croître. Continuez à les faire croître. Et s'il vous paraît étrange que Dieu vous ait choisis pour cette œuvre, alors que vous ne vous sentez pas capables de l'exécuter, dites la parole de la grande con- fiance : "Je ferai ce que Tu dis, en me fiant à ta parole"."

"Maître, mais comment nous comporter avec ces païens ? Eux, nous les connaissons par la pêche. Un même travail nous unit. Mais les autres ?" demande un pêcheur d'Israël.
"Le même travail nous unit, dis-tu. Et alors est-ce qu'une même provenance ne devrait pas unir ? Dieu a créé les israélites comme les phéniciens. Ceux de la plaine de Saron ou de la Haute Judée ne diffèrent pas de ceux de cette côte. Le Paradis était pour tous les fils de l'homme. Et le Fils de l'homme vient pour amener au Paradis tous les hommes, Le but c'est de conquérir le Ciel et de donner la joie au Père. Trouvez-vous donc sur le même chemin et aimez- vous spirituellement comme vous vous aimez pour des raisons de travail."

"Isaac nous a dit beaucoup de choses, mais nous voudrions en savoir davantage. Est-il possible d'avoir un disciple pour nous qui sommes dans un lieu si éloigné ?"

"Envoie Jean d'Endor, Maître. Il est si capable et il est habitué à vivre avec des païens" suggère Judas de Kériot.

"Non, Jean reste avec nous" répond Jésus d'une manière tranchante. Et puis, en se tournant vers les pêcheurs : "Quand finit la pêche de la pourpre ?"

"Aux tempêtes d'automne. Ensuite la mer est trop agitée ici."

"Vous retournerez alors à Sicaminon ?"

"Là et à Césarée. Nous vendons beaucoup aux romains."

"Vous pourrez vous retrouver alors avec les disciples. En attendant, persévérez."

"Il y a quelqu'un à bord de ma barque dont je ne voulais pas, et qui est venu en ton nom, soit disant."

"Qui est-ce ?"

"Un jeune pêcheur d'Ascalon."

"Fais-le descendre et venir ici."

L'homme va à bord et revient avec un tout jeune homme plutôt confus d'être l'objet de tant d'attention.

L'apôtre Jean le reconnaît. "C'est un de ceux qui nous ont donné le poisson, Maître" et il se lève pour le saluer. "Tu es venu, Hermastée ? Tu es seul ?"

"Seul. A Capharnaüm, j'ai eu honte... Je suis resté sur la côte, espérant..."

"Quoi ?"

"Voir ton Maître."

"Et n'est-il pas encore le tien ? Pourquoi, ami, tergiverser encore ? Viens à la Lumière qui t'attend. Regarde comme il t'observe et sourit."

"Comment serai-je accueilli ?"

"Maître, viens à nous un moment." Jésus se lève et va vers Jean.

"Il n'ose pas car il est étranger."

"Il n'y a pas d'étrangers pour Moi. Et tes compagnons ? N'étiez-vous pas nombreux ? ...Ne te trouble pas. Toi seul as su persévérer. Mais je suis heureux même pour toi seul. Viens avec Moi."

Jésus revient à sa place avec la nouvelle conquête.

"Celui-ci oui, nous allons le donner à Jean d'Endor" dit-il à l'Iscariote. Et puis il s'adresse à tout le monde.

"Un groupe de mineurs descendirent dans une mine où ils savaient qu'il y avait des trésors, bien cachés pourtant dans les profondeurs du sol. Et ils se mirent à creuser. Mais le terrain était dur et le travail fatigant.

Un grand nombre se lassèrent et, jetant leurs pics, s'en allèrent. D'autres se moquèrent du chef d'équipe en le traitant presque d'imbécile. D'autres s'en prirent à leur sort, au travail, à la terre, au métal et frappèrent avec colère les entrailles de la terre, brisant le filon en fragments inutilisables et puis, ayant tout gâté et n'étant arrivés à rien, ils s'en allèrent, eux aussi. Il n'en resta qu'un, le plus persévérant. Il traita avec douceur les couches de terre qui résistaient, pour les percer sans rien gâter, il fit des essais, il creusa plus profond. Il finit par découvrir un merveilleux filon de métal précieux. La persévérance du mineur fut récompensée et, avec le métal très pur qu'il avait découvert, il put mettre en train de nombreux travaux, acquérir beaucoup de gloire et une nombreuse clientèle parce que tout le monde voulait de ce métal que seule la persévérance avait su trouver, là où les autres, paresseux ou coléreux, n'avaient rien obtenu.

Mais l'or découvert, pour être beau et au point voulu pour servir à l'orfèvre, doit à son tour persévérer dans la volonté de se faire travailler. Si l'or, après le premier travail de découverte, ne voulait pas souffrir de peines, il resterait brut et on ne pourrait le travailler. Vous voyez donc que le premier enthousiasme ne suffit pas pour réussir, ni comme apôtre, ni comme disciple, ni comme fidèle. Il faut persévérer.

Nombreux étaient les compagnons d'Hermastée et, dans le feu de l'enthousiasme, ils avaient promis de venir tous. Lui seul est venu. Nombreux sont mes disciples et ils le seront de plus en plus. Mais seulement le tiers de la moitié saura l'être jusqu'à la fin. Persévérer. C'est le grand mot. Pour toutes les choses bonnes.

Vous, quand vous jetez le tramail pour saisir les coquillages de pourpre, est-ce que par hasard vous le faites une seule fois ? Non. Mais, un coup après l'autre, pendant des heures, pendant des journées, pendant des mois, tout disposés à revenir sur les lieux l'année suivante, parce que cela donne du pain et de l'aisance à vous et à vos familles. Et vous voudriez agir autrement pour les choses plus grandes que sont les intérêts de Dieu et de vos âmes, si vous êtes fidèles; les vôtres et celles de vos frères, si vous êtes disciples ? En vérité je vous dis que, pour extraire la pourpre des vêtements éternels, il faut persévérer jusqu'à la fin.

Et maintenant comportons-nous en bons amis jusqu'à l'heure du retour, ainsi nous nous connaîtrons mieux et il sera facile de nous reconnaître..."

Et ils se dispersent dans la petite baie rocheuse. Ils cuisent des moules et des crabes enlevés aux rochers., et des poissons pris avec de petits filets; ils dorment sur un lit d'algues desséchées à l'intérieur de cavernes ouvertes par des tremblements de terre ou par les vagues dans la côte rocheuse, pendant que ciel et mer sont un éblouissant azur et qui s'embrasse à l'horizon et que les mouettes font un continuel carrousel de vols, de la mer aux nids, en poussant des cris et en battant des ailes, uniques voix qui, avec le  clapotis des flots, se font entendre en ces heures d'étouffante chaleur d'été.


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4/114



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Jésus et Ses disciples au bord du lac

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mar 2 Juil 2013 - 6:57

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_13

Aux disciples de Sicaminon : la Foi

Les gens de Sicaminon, attirés par la curiosité ont, pendant toute la journée, assiégé l'endroit où se trouvent les disciples qui attendent le retour du Maître. Mais les femmes disciples, en attendant n'ont pas perdu leur temps, elles ont lavé les vêtements couverts de poussière et imprégnés de sueur, et sur la petite plage il y a une joyeuse exposition de vêtements qui sèchent au vent et au soleil. Maintenant que le soir va descendre et qu'avec le soir va se faire sentir l'humidité saline, elles se hâtent de ramasser les vêtements encore un peu humides, de les battre et de les tirer en tous sens avant de les plier, pour qu'ils se présentent bien rangés à leurs propriétaires respectifs.

"Apportons tout de suite les vêtements à Marie" dit Marie d'Alphée. Et elle ajoute : "Cela a été pour elle un gros sacrifice, hier et aujourd'hui dans cette cabane sans air !..."

Je comprends ainsi que l'absence de Jésus a duré plus d'une journée et que pendant ce temps Marie de Magdala, qui ne possède qu'un seul vêtement, a dû rester cachée jusqu'à ce que son vêtement d'emprunt soit sec.

Suzanne répond : "Heureusement elle ne se plaint jamais! Je ne pensais pas qu'elle fût aussi bonne."

"Et aussi humble, dois-tu dire, et réservée. Pauvre fille ! C'était vraiment le diable qui la tourmentait ! Délivrée par mon Jésus elle est redevenue elle-même, telle sûrement qu'elle était toute petite."

Et, parlant entre elles deux, elles reviennent à la maison apporter les vêtements lavés.
Dans la cuisine, pendant ce temps, Marthe est occupée à préparer, la nourriture pendant que la Vierge lave les légumes dans une bassine de cuivre et les met ensuite à cuire pour le souper.

"Voilà. Tout est sec, tout est propre et plié. Il y en avait besoin. Va trouver Marie et donne-lui ses vêtements" dit Suzanne, en donnant les vêtements à Marthe.

Les sœurs reviennent ensemble peu après. "Merci à toutes les deux. Le sacrifice du vêtement que je n'avais pas changé depuis des jours m'était le plus pénible" dit Marie de Magdala en souriant. "Maintenant il me semble être toute fraîche."

"Va t'asseoir dehors. Il y a un bonne brise. Tu dois en avoir besoin après avoir été si longtemps renfermée" observe Marthe qui, étant moins grande et moins forte que sa sœur, a pu mettre un vêtement de Suzanne ou de Marie d'Alphée pendant que les siens étaient à la lessive.

"Pour cette fois on s'est débrouillé ainsi. Mais à l'avenir, nous ferons notre petit sac comme les autres et nous n'aurons pas cet ennui" dit Marie-Magdeleine.

"Comment ? Tu as l'intention de le suivre comme nous ?"

"Certainement. A moins qu'il ne me commande le contraire. Je vais maintenant sur la rive voir s'ils reviennent. Reviendront-ils ce soir ?"

"Je l'espère" répond Marie très Sainte. "Je suis inquiète parce qu'il est allé en Phénicie. Mais je pense qu'il est avec les apôtres, et je pense aussi que les phéniciens sont peut-être meilleurs que tant d'autres. Mais je voudrais qu'il revienne à cause des gens qui l'attendent. Quand je suis allée à la fontaine, une mère m'a arrêtée en me disant : "Tu es avec le Maître galiléen, celui qu'on appelle Messie ? Viens alors et regarde mon enfant. Voilà un an que la fièvre le tourmente". Je suis entrée dans une petite maison. Pauvre enfant ! On dirait une fleurette en train de mourir ! Je le dirai à Jésus."

Marthe dit : "Il y en a d'autres qui demandent la guérison. Plus la guérison que l'enseignement."

"L'homme difficilement est un être tout spirituel. Il entend davantage les appels de la chair et ses besoins" répond la Vierge.

"Cependant, beaucoup après le miracle naissent à la vie de l'esprit."

"Oui, Marthe. Et c'est pour cela que mon Fils fait tant de miracles. Par bonté envers l'homme, mais aussi pour l'attirer, par ce moyen, à son chemin qu'autrement un trop grand nombre ne suivraient pas."

A la maison revient, Jean d'Endor qui n'était pas allé avec Jésus, et avec lui un grand nombre de disciples qui étaient allés vers les maisonnettes qu'ils habitaient. Presque en même temps Marie-Magdeleine revient en disant : "Ils arrivent. Ce sont les cinq barques parties à l'aube hier. Je les ai très bien reconnues."

"Ils seront fatigués et assoiffés. Je vais prendre encore de l'eau. La fontaine est très fraîche" dit Marie d'Alphée et elle sort avec les brocs.

"Allons à la rencontre de Jésus. Venez" dit la Vierge. Et elle sort avec Marie-Magdeleine et Jean d'Endor parce que Marthe et Suzanne restent aux fourneaux, toutes rouges et fort occupées à finir la préparation du repas.

En côtoyant la rive, elles arrivent à un petit môle où d'autres barques de pêche sont rentrées et sont au repos. De l'extrémité on découvre bien tout le golfe et la ville qui lui donne son nom, et on voit, aussi les cinq barques qui filent rapidement un peu penchées dans leur course. Leurs voiles sont bien gonflées par un vent du nord qui leur est favorable et soulage les hommes accablés par la chaleur.

"Regarde comme Simon et les autres se débrouillent bien. Ils suivent à merveille la barque du pilote. Voilà qu'ils ont dépassé l'écueil; maintenant ils prennent le large pour contourner le courant qui est fort à cet endroit. Voilà... maintenant tout va bien. Bientôt ils seront ici" dit Jean d'Endor. En effet les barques s'approchent de plus en plus et l'on distingue ceux qui s'y trouvent.

Jésus est dans la première, avec Isaac. Il, s'est levé et sa grande taille apparaît dans toute sa majesté jusqu'à ce que les voiles qu'on amène le cachent pour quelques minutes. En effet la barque vire et se retourne pour se mettre à l'abri du petit môle en passant devant les femmes qui sont juste en haut du môle. Jésus sourit pour les saluer alors qu'elles se mettent à marcher rapidement pour arriver en même temps que la barque au point de débarquement.

"Dieu te bénisse, mon Fils !" dit Marie en saluant Jésus qui descend sur le quai.

"Dieu te bénisse, Maman, Tu as été inquiète ! A Sidon, il n'y avait pas celui que nous cherchions. Nous sommes allés jusqu'à Tyr, et là nous avons trouvé. Viens, Hermastée... Voilà, Jean. Ce jeune homme veut qu'on l'instruise, je te le confie."

"Je ne te décevrai pas en l'instruisant sur ta parole, Merci, Maître ! Il y en a beaucoup qui t'attendent" dit Jean d'Endor.

"Il y a aussi un pauvre petit malade, mon Fils, et sa mère te désire"

"J'y vais tout de suite."

"Je sais qui c'est, Maître. Je t'y accompagne. Viens, toi aussi, Hermastée, Commence à connaître la bonté infinie de notre Seigneur" dit l'homme d'Endor.

Descendent de la deuxième barque Pierre, de la troisième Jacques, de la quatrième André, de la cinquième Jean, les quatre pilotes suivis des autres apôtres ou disciples qui étaient avec eux et qui se groupent autour de Jésus et de Marie.

"Allez à la maison. J'arrive tout de suite Moi aussi. Préparez pendant ce temps ce qu'il faut pour le repas et dites à ceux qui attendent que je parlerai vers la fin de la soirée."
"Et s'il y a des malades ?"

"Je commencerai par les guérir, même avant le repas pour qu'ils puissent rentrer heureux à la maison."

Ils se séparent. Jésus s'en va avec l'homme d'Endor et Hermastée vers la ville. Les autres refont le chemin sur la plage caillouteuse, racontent tout ce qu'ils ont vu et entendu, contents comme des enfants qui reviennent chez la mère. Judas de Kériot aussi est content. Il montre toutes les oboles que les pêcheurs de pourpre ont voulu lui donner et surtout un beau paquet de la précieuse matière.

"Ceci est pour le Maître. Si Lui ne la porte pas, qui peut la porter ? Ils m'ont appelé à part en disant : "Nous avons des coraux précieux dans la barque, et nous avons même une perle. Pense ! Un trésor. Je ne sais pas comment nous est arrivée pareille fortune, mais nous te les donnons volontiers pour le Maître. Viens les voir". J’y suis allé pour leur faire plaisir pendant que le Maître s'était retiré dans une grotte pour prier. Il y avait de très beaux coraux et une perle, pas grosse, mais belle. Je leur ai dit : "Ne vous privez pas de ces choses, Le Maître ne porte pas de bijoux. Donnez-moi plutôt un peu de cette pourpre, on en fera un ornement pour son vêtement. Ils n'avaient que ce paquet. A tout prix ils ont voulu me le donner tout entier. Tiens, Mère, fais-en un beau travail, comme tu le sais pour notre Seigneur. Mais fais-le, tu sais ? Si Lui s'en aperçoit, il voudra qu'on le vende pour les pauvres. Et à nous, il nous plaît de le voir vêtu comme il le mérite, n'est-ce pas ?"

"Oh ! oui, c'est vrai ! Moi je souffre quand je le vois si simple au milieu des autres, Lui qui est Roi, eux, pires que des esclaves et tout enrubannés et brillants. Et ils le regardent comme un pauvre indigne d'eux !" dit Pierre.

"Tu as vu, hein ? les rires des seigneurs de Tyr, pendant que nous prenions congé des pêcheurs ?!" lui répond son frère.

Jacques de Zébédée déclare : "Je leur ai dit : "Soyez honteux, chiens que vous êtes ! Un fil de son vêtement blanc a plus de prix que toutes vos fanfreluches."

"Je voudrais, puisque Judas a pu avoir cette chose, que tu la prépares pour les Tabernacles" dit l'autre Judas, le Thaddée.

"Je n'ai jamais filé avec de la pourpre, mais j'essaierai..." dit Marie très Sainte en touchant le soyeux étaim, léger, moelleux, de couleur magnifique.

"Ma nourrice connaît bien cela" dit Marie-Magdeleine experte en fait de beauté. "Nous la trouverons à Césarée. Elle te fera voir. Tu apprendras vite, car tu sais tout bien faire. Moi, je mettrais un galon au cou, aux manches et au bas du vêtement : pourpre sur du lin très blanc ou de la laine très blanche, avec des palmes et des rosaces, comme il y en a sur les marbres du Saint, et avec le nœud de David au milieu. Cela irait très bien."
Marthe dit : "Notre mère fit ce dessin, à cause de sa beauté, sur le vêtement que Lazare prit pour son voyage dans les terres de Syrie quand il en prit possession. Je l'ai conservé parce que c'était le dernier travail de notre mère. Je te l'enverrai."

"Je le ferai en priant pour votre mère."

On a rejoint les maisons. Les apôtres se dispersent pour rassembler ceux qui veulent le Maître, spécialement les malades...

Jésus revient avec Jean d'Endor et Hermastée, et il passe en saluant au milieu de ceux qui se pressent devant les maisonnettes. Son sourire est une bénédiction.

On Lui présente l'inévitable malade des yeux, à peu près aveugle par suite d'ophtalmies ulcéreuses, et il le guérit. C'est ensuite le tour de quelqu'un qui a sûrement la malaria, amaigri et jaune comme un chinois, et il le guérit. Puis c'est une femme qui Lui demande un miracle singulier : le Lait pour son sein qui en manque, et elle montre un enfant de quelques jours, sous-alimenté et tout rouge comme par échauffement. Elle pleure : "Tu vois. Nous avons le commandement d'obéir à l'homme et de procréer, mais à quoi cela sert-il si ensuite nous voyons languir nos enfants ? C'est le troisième que j'engendre et j'en ai déjà conduit deux au tombeau, à cause de cette poitrine stérile. Celui-ci déjà meurt parce qu'il est né au moment des chaleurs, Les autres ont vécu l'un dix lunes, l'autre six, pour me faire pleurer encore davantage quand ils moururent de maladies intestinales. Si j'avais eu du lait, cela ne serait pas arrivé..."

Jésus la regarde et dit : "Ton enfant vivra. Aie foi. Va à ta maison, et quand tu seras arrivée donne le sein au petit. Aie foi."

La femme s'en va obéissante avec le pauvre petit qui se plaint comme un petit chat et qu'elle serre sur son cœur.

"Mais est-ce que le lait lui viendra ?"

"Bien sûr qu'il viendra."

"Moi, je dis que l'enfant vivra mais que le lait ne viendra pas et ce sera déjà un miracle s'il vit. Il est pour ainsi dire mort de privations."

"Pas du tout. Je dis que le lait va lui venir."

"Oui."

"Non."

Les avis varient avec les personnes. Entre-temps, Jésus se retire pour manger. Quand il sort pour prêcher de nouveau, les gens sont encore plus nombreux. En effet le miracle de l'enfant fiévreux accompli par Jésus dès son débarquement s'est répandu, dans la ville.

"Je vous donne ma paix pour préparer votre esprit à m'entendre. Dans la tempête, la voix du Seigneur ne peut arriver. Tout trouble nuit à la Sagesse car elle est pacifique, puisqu'elle vient de Dieu. Le trouble, au contraire, ne vient pas de Dieu, car les inquiétudes, les angoisses, les doutes, sont des œuvres du Malin pour troubler les fils des hommes et les séparer de Dieu.

Je vous propose cette parabole pour que vous compreniez mieux l'enseignement.
Un agriculteur avait dans ses champs un grand nombre d'arbres et de vignes qui donnaient beaucoup de fruit et, parmi ces dernières, une de grande valeur dont il était très fier.

Une année cette vigne produisit une abondante frondaison mais peu de raisin. Un ami dit à l'agriculteur : "C'est parce que tu l'as trop peu taillée". L'année suivante, l'homme la tailla abondamment. La vigne fit peu de sarments, encore moins de raisin. Un autre ami dit : "C'est parce que tu l'as trop taillée". La troisième année, 1'homme la laissa à elle-même. La vigne ne produisit même pas une grappe de raisin et eut des feuilles peu nombreuses, maigres, recroquevillées et couvertes de taches de rouille. Un troisième ami décréta : "La vigne meurt parce que le terrain n'est pas bon. Tu n'as qu'à la brûler". "Mais pourquoi si c'est le même terrain que pour les autres et je lui donne les mêmes soins ? Au début elle donnait une bonne récolter" L'ami haussa les épaules et s'en alla.

Un voyageur inconnu passa et s'arrêta pour observer l'agriculteur tristement appuyé contre le tronc de la pauvre vigne.

"Qu'as-tu ?" lui demanda-t-il. "Un mort à la maison ?".

"Non, mais elle est en train de mourir cette vigne que j'aimais tant. Elle n'a plus de sève pour produire le fruit. Une année peu, la suivante moins, celle-ci rien. J'ai fait ce qu'on ma dit, mais cela n'a servi à rien".

Le voyageur inconnu entra dans le champ et s'approcha de la vigne. Il toucha les feuilles, prit dans sa main une motte de terre, la sentit, la brisa entre ses doigts, leva son regard vers le tronc d'un arbre qui soutenait la vigne.

"Il faut enlever ce tronc. C'est lui qui stérilise la vigne".

"Mais elle s'y appuie depuis des années ?!"
.
"Réponds-moi, homme : quand tu as mis cette vigne en place comment était-elle et comment était-il, lui ?".

"Oh ! c'était un beau plant de vigne de trois ans. Je l'avais pris sur une autre de mes vignes et pour le mettre ici, j'avais fait un trou profond pour ne pas blesser les racines en l'enlevant de la terre où' il avait poussé, Ici aussi, j'avais fait un trou pareil et même encore plus grand pour qu'il fût tout de suite à l'aise. Et, auparavant, j'avais biné toute la terre autour pour la rendre plus moelleuse pour les racines afin qu'elles puissent se répandre rapidement, sans difficulté. Je l'ai soigneusement arrangée, en mettant au fond du fumier consommé. Les racines, tu le sais, se fortifient quand elles trouvent tout de suite de la nourriture. Je me suis moins occupé de l'orme. C'était un arbuste destiné seulement à soutenir le plant de vigne. Aussi, je l'ai mis presque en surface près du plant. Je l'ai butté et je suis parti. Tous les deux ont pris racine, parce que la terre est bonne. Mais la vigne croissait d'une année à l'autre, aimée, taillée, sarclée. L'orme, au contraire, végétait. Mais pour ce qu'il valait!... Puis il est devenu robuste. Tu vois maintenant comme il est beau ? Quand je reviens de loin, je vois sa cime qui s’élève, haute comme une tour, et on dirait l'enseigne de mon petit royaume. Avant la vigne le recouvrait et l'on ne voyait pas sa belle frondaison, Mais maintenant regarde comme elle est belle là en haut, dans le soleil ! Et quel tronc ! Élancé, puissant. Il pouvait soutenir la vigne des années et des années, même si elle était devenue aussi puissante que celles prises sur le Torrent de la Grappe par les explorateurs d'Israël. Au contraire..."

"Au contraire il l'a tuée. Il l'a étouffée. Tout favorisait sa vie : le terrain, la situation, la lumière, le soleil, les soins que tu lui as donnés. Mais celui-la l'a tuée. Il est devenu trop fort. Il a lié les racines jusqu'à les étouffer, il a pris toute la sève du sol, il lui a mis un bâillon pour l'empêcher de respirer, de profiter de la lumière. Coupe tout de suite cet arbre inutile et puissant, et ta vigne ressuscitera. Et mieux encore, elle ressuscitera si, avec patience, tu creuseras le sol pour mettre à nu les racines de l'orme et les couper pour être sûr qu'elles ne donnent pas de rejetons.  Leurs dernières ramifications pourriront dans le sol et au lieu de donner la mort, elles donneront la vie parce qu'elles deviendront du fumier, digne châtiment de leur égoïsme. Le tronc, tu le brûleras et ainsi il te fera du profit. Il ne sert qu'au feu un arbre inutile et nuisible, et il faut l'enlever pour que tout ce qui est bon aille à l'arbre bon et utile. Aie foi en ce que je dis et tu seras content".

"Mais toi, qui es-tu ? Dis-le-moi pour que je puisse avoir foi".

"Je suis le Sage. Celui qui croit en Moi sera en sécurité" et il s'en alla.

L'homme resta un peu hésitant. Puis il se décida et mit la main à la scie. Il appela aussi ses amis pour qu'ils l'aident.

"Mais tu es sot ?" "Tu vas perdre l'orme en plus de la vigne". "Moi, je me contenterais de couper la cime pour donner de l'air à la vigne. Rien de plus". "Il lui faudra pourtant un tuteur. Tu fais un travail inutile". "Qui sait qui était ton conseiller ! Peut-être, à ton insu, quelqu'un qui te hait". "Ou bien un fou" et ainsi de suite.

"Je fais ce qu'il m'a dit. J'ai foi en cet homme" et il scia l'orme au ras du sol, et non content de cela, dans un large rayon il mit à nu les racines des deux arbres.

Patiemment il coupa celles de l'orme en prenant soin de ne pas abîmer celles de la vigne. Il reboucha le grand trou et il mit à la vigne, restée sans tuteur, un solide pieu de fer portant le mot "Foi" écrit sur une tablette attachée en haut du pieu.

Les autres s'en allèrent en secouant la tête. L'automne passa, et l'hiver. Le printemps arriva. Les sarments enroulés autour du tuteur se garnirent de nombreux bourgeons d'abord fermés comme dans un étui de velours argenté, et puis entrouverts sur l'émeraude des petites feuilles naissantes, et puis ouvertes, et puis poussant à partir du tronc de nouveaux sarments robustes, tout un épanouissement de fleurettes, et puis une profusion de grains de raisin. Plus de grappes que de feuilles, et celles-ci larges, vertes, robustes avec des groupes de deux, trois grappes et plus encore et chaque grappe portait, serrés les uns contre les autres, des grains charnus, succulents, splendides.

"Et maintenant, que dites-vous ? Oui ou non, était-ce l'arbre qui faisait mourir ma vigne ? Oui ou non, le Sage avait-il bien parlé ? Oui ou non, ai-je eu raison d'écrire sur cette tablette le mot 'Foi' ?" dit l'homme à ses amis incrédules.

"Tu as eu raison, et heureux es-tu d'avoir su avoir foi et d'être capable de détruire le passé et les choses nuisibles qui te furent dites".

Voilà pour la parabole. Pour le fait de la femme aux seins desséchés, voici la réponse. Regardez vers la ville."

Tout le monde se tourne du côté de la ville et voit la femme de tout à l'heure qui court et qui tout en courant ne détache pas son bébé de la mamelle gonflée, bien gonflée de lait que le petit affamé suce avec une voracité telle qu'il semble s'y noyer. Et la femme ne s'arrête qu'aux pieds de Jésus devant qui elle détache un moment le bébé de son sein en criant : "Bénis, bénis, pour qu'il vive pour Toi !"

Après cet intermède, Jésus reprend : "Et pour vos suppositions sur le miracle, vous avez eu une réponse. Mais la parabole a un sens plus large que ce petit épisode d'une foi récompensée, et le voici.

Dieu avait placé sa vigne, son peuple, dans un endroit favorable, en lui procurant tout ce qu'il lui fallait pour croître et donner des fruits toujours plus grands, en l'appuyant sur des maîtres pour qu'il pût plus facilement comprendre la Loi et s'en faire une force. Mais les maîtres voulurent se mettre au-dessus du Législateur et ils crûrent, crûrent, crûrent, jusqu'à s'imposer plus que l'éternelle parole. Et Israël est devenu stérile. Le Seigneur a alors envoyé le Sage pour que ceux qui, en Israël, avec une âme droite souffrent de cette stérilité et essaient tel ou tel remède selon les paroles ou les conseils des maîtres pourvus de science humaine mais non de science surnaturelle et par conséquent éloignés de la connaissance de ce qu'il faut faire pour rendre la vie à l'esprit d'Israël, puissent avoir un conseil vraiment salutaire.

Or qu'arrive-t-il ? Pourquoi Israël ne reprend-il pas de forces et ne redevient-il, pas vigoureux comme aux beaux temps de sa fidélité au Seigneur ? Parce qu'il faudrait conseiller d'enlever, tous les parasites qui se sont développés au détriment de la Chose sainte : la Loi du Décalogue, telle qu'elle a été donnée, sans compromissions, sans tergiversations, sans hypocrisies, de les enlever pour laisser de l'air, de l'espace, de la nourriture à la Vigne, au Peuple de Dieu, en lui donnant un tuteur puissant, droit, qui ne plie pas, unique, au nom solaire : la Foi. Et ce conseil, on ne l'accepte pas.

Aussi je vous dis qu'Israël périra, alors qu'il pourrait ressusciter et posséder le Royaume de Dieu, s'il savait croire et se repentir avec générosité et changer foncièrement.

Allez en paix et que le Seigneur soit avec vous."


Source : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
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La Vigne

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mer 3 Juil 2013 - 6:37

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_14

Jésus à Marie-Magdeleine : Je te travaillerais par le feu et sur l’enclume

Vision du mardi 14 août 1945

Il fait encore nuit, une très belle nuit de lune à son couchant, lorsque silencieusement Jésus, avec les apôtres et les femmes et en plus Jean d'Endor et Hermastée, font leurs adieux à Isaac, le seul qui soit réveillé, et ils commencent à marcher le long de la rive. Le bruit des pas ne fait entendre qu'un léger craquement sur les cailloux que foulent les sandales, et personne ne parle jusqu'à ce que soit dépassée de quelques mètres la derrière maisonnette. Certainement les dormeurs dans celle-ci ou dans les autres qui la précèdent n'ont pas remarqué le départ silencieux du Maître et de ses amis. Le silence est profond. Seule la mer parle à la lune qui va bientôt se coucher, et elle raconte à la plage les histoires des profondeurs avec son flot allongé de haute marée qui commence, laissant sur la rive un espace sec toujours plus étroit.        

Cette fois les femmes sont devant avec Jean, le Zélote, Jude Thaddée et Jacques d'Alphée qui aident les femmes à franchir les petits écueils parsemés ça et là, humides de sel et glissants. Le Zélote est avec Marie-Magdeleine, Jean avec Marthe, alors que Jacques d'Alphée s'occupe de sa mère et de Suzanne et que le Thaddée ne cède à personne l'honneur de prendre dans sa robuste et longue main, qui est une autre ressemblance avec Jésus, la petite main de Marie pour l'aider dans les passages difficiles. Chacun parle à voix basse avec celle qu'il accompagne. Tous veulent, semble-t-il, respecter le sommeil de la Terre.            

Le Zélote parle sans interruption avec Marie de Magdala et je vois plusieurs fois Simon ouvrir les bras en un geste qui exprime : "C'est ainsi, et il n'y a rien d'autre à faire" mais je n'entends pas ce qu'ils disent, se trouvant plus en avant. Jean parle seulement de temps en temps avec Marthe qu'il accompagne, en lui montrant la mer et le Carmel dont la pente tournée vers le couchant reçoit encore la lumière blanche de la lune. Peut-être parle-t-il de la route qu'il a parcourue l'autre fois en côtoyant le Carmel de l'autre côté. Jacques aussi, qui est entre Marie d'Alphée et Suzanne, parle du Carmel. Il dit à sa mère : "Jésus m'a promis de monter là-haut seul avec moi, et de me dire quelque chose, à moi seulement."      

"Que voudra-t-il te dire, mon fils ? Tu me le répéteras après ?"          

"Maman, si c'est un secret, je ne puis te le dire" répond en souriant de son sourire si affectueux Jacques, dont la ressemblance avec Joseph, époux de Marie, est très sensible pour les traits et encore davantage dans sa paisible douceur.            

"Pour la mère, il n'y a pas de secrets."          

"Je n'en ai pas, en effet. Mais si Jésus veut m'emmener là-haut pour me parler seul à seu1 c'est signe qu'il veut que personne ne sache ce qu'il a à me dire. Et toi, maman, tu es ma chère maman que j'aime tant, mais Jésus est au-dessus de toi et aussi sa volonté. Mais je Lui demanderai; quand ce sera le moment, si je peux te dire ses paroles. Es-tu contente ?"

"Tu oublieras de le Lui demander..."  

"Non, maman. Je ne t'oublie jamais, même si tu es loin de moi.        

Quand j'entends ou que je vois quelque chose de beau, je pense toujours : "si maman était là!"    

"Chéri ! Donne-moi un baiser, mon fils." Marie d'Alphée est émue. Mais l'émotion ne tue pas la curiosité. Elle revient à l'assaut après quelques instants de silence : "Tu as dit : sa Volonté. Alors tu as compris qu'il veut t'exprimer une de ses volontés. Allons, cela au moins tu peux le dire. Cela, il te l'a dit en présence des autres."        

"À vrai dire j'étais devant avec Lui seulement" dit Jacques en souriant.          

"Mais les autres pouvaient entendre."            

"Il ne m'a pas beaucoup parlé, maman. Il m'a rappelé les paroles et la prière d'Élie sur le Carmel : "Des prophètes du Seigneur, je suis le seul qui soit resté"  "Exauce-moi, afin que le peuple reconnaisse que Tu es le Seigneur Dieu".

"Et que voulait-il dire ?"        

"Que de choses, maman, tu veux savoir ! Va trouver Jésus, alors, et il te le dira" dit Jacques en éludant la question.        

"Il aura voulu dire que, puisque le Baptiste est pris, Lui seul reste prophète en Israël et que Dieu doit le conserver longtemps pour que le, peuple soit instruit" dit Suzanne.        

"Hum ! J'ai du mal à croire que Jésus demande de rester longtemps. Pour Lui, il ne demande rien... Allons, mon Jacques, dis-le à ta mère !"        

"La curiosité est un défaut, maman. C'est une chose inutile, dangereuse, parfois douloureuse. Fais un bel acte de mortification..."      

"Hélas ! N'aura-t-il pas voulu dire que ton frère sera emprisonné, tué peut-être ?" demande Marie d'Alphée toute bouleversée.    

"Jude n'est pas tous les prophètes, maman, même si, pour ton amour, chacun de tes fils est le monde entier..."          

"Je pense aussi aux autres parce que... parce que vous faites certainement partie des prophètes de l'avenir, Alors... alors, si tu restes seul... Si toi tu restes seul, c'est signe que les autres, que mon Jude... oh !..." Marie d'Alphée plante là Jacques et Suzanne et vive, comme une jeune fille, elle revient en arrière sans se soucier de la question que lui pose le Thaddée. Elle arrive, comme si elle était poursuivie, dans le groupe de Jésus.          

"Mon Jésus... je parlais avec mon fils... de ce que tu lui a dit... du Carmel... d'Élie,.. des prophètes... Tu as dit... que Jacques restera seul... Et de Jude, qu'adviendra-t-il ? C'est mon fils, tu le sais ?" dit-elle toute essoufflée par l'angoisse et par la course qu'elle a faite.

"Je le sais, Marie. Et je sais aussi que tu es heureuse qu'il soit mon apôtre. Tu vois que tu as tous les droits comme mère et Moi, je les ai comme Maître et Seigneur."  

"C'est vrai... c'est vrai... mais Jude est mon enfant !..." et Marie; entrevoyant l'avenir, pleure abondamment.          

"Oh ! que de larmes versées inutilement ! Mais on pardonne tout à un cœur de mère. Viens ici, Marie. Ne pleure pas : Je t'ai déjà réconfortée une autre fois. Alors aussi, je t'ai promis que la grande douleur que tu éprouvais, t'aurait valu, de la part de Dieu, de grandes grâces, pour toi, pour ton Alphée, pour tes enfants..." Jésus a posé son bras sur l'épaule de sa tante l'attirant tout près de Lui. ..Il commande à ceux qui étaient avec Lui : "Vous, allez de l'avant..."      

Puis, seul avec Marie de Cléophas, il recommence à parler.  "Et je n'ai pas menti. Alphée est mort en m'appelant. Pour ce motif, toutes ses dettes envers Dieu ont été annulées. Cette conversion au parent incompris, au Messie qu'il n'avait pas voulu reconnaître auparavant, c'est ta douleur qui l'a obtenue, Marie. Maintenant cette douleur que tu éprouves obtiendra que l'indécis Simon et l'entêté Joseph imitent ton Alphée."          

"Oui, mais... Que lui feras-tu à Jude, à mon Jude ?"  

"Je l'aimerai encore plus que je ne l'aime maintenant."            

"Non, non. Il y a une menace dans ces paroles. Oh ! Jésus ! Oh! Jésus !..."  

La Vierge Marie revient en arrière elle aussi pour consoler sa belle-sœur de la douleur dont elle ne connaît pas encore la nature et, quand elle l'apprend, car sa belle-sœur la voyant à son côté pleure encore plus fort en lui en faisant part, alors elle devient plus pâle que la lune elle-même. Marie d'Alphée gémit : "Dis-le-lui, toi. Non, non, pas la mort pour mon Jude..."        

La Vierge Marie, encore plus exsangue lui dit: "Et puis-je demander cela pour toi si je ne peux même pas demander pour mon Fils qu'il soit sauvé de la mort ? Marie, dis avec moi : "Que soit faite ta volonté, Père, au Ciel, sur la Terre et dans le cœur des mères". Faire la volonté de Dieu, à travers le sort des enfants, c'est le martyre rédempteur de nous, les mères... Et, d'autre part... Il n'est pas dit que Jude doive être tué, ou tué avant que tu ne meures. Ta prière de maintenant pour qu'il arrive jusqu'à un âge très avancé, comme elle te pèserait alors, quand, dans le Royaume de la Vérité et de l'Amour, tu verras toutes choses à travers les lumières de Dieu et à travers ta maternité spiritualisée. Alors, j'en suis certaine, et comme bienheureuse et comme mère, tu voudras que Jude soit semblable à mon Jésus, dans son sort de rédempteur, et tu brûleras de l’avoir près de toi de nouveau, pour toujours. Car le tourment des mères, c'est d'être séparées de leurs enfants. Un tourment si grand qu'il subsistera, je crois, comme angoisse d'amour même dans le Ciel qui nous accueillera."

Les pleurs de Marie, si forts dans le silence de l'aube naissante, ont fait que tout le monde est revenu en arrière pour savoir ce qui est arrivé. Ainsi on entend les paroles de la Vierge Marie et l'émotion gagne tout le monde.        

Marie de Magdala pleure en murmurent : "Et moi, ce tourment je l'ai donné à ma mère, dès cette Terre."  

Marthe pleure en disant : "C'est une douleur réciproque la séparation entre les enfants et la mère."          

Pierre aussi a des larmes aux yeux, et le Zélote dit à Barthélemy : "Quelles paroles de sagesse pour expliquer ce que sera la maternité d'une bienheureuse !"          

"Et comme les choses seront appréciées par une mère bienheureuse au travers des lumières de Dieu et de la maternité spiritualisée... Cela vous coupe le souffle comme devant un lumineux mystère" lui répond Nathanaël.    

L'Iscariote dit à André : "La maternité se dépouille de toute pesanteur des sens et devient toute ailée, dite de cette façon. Il nous semble voir nos mères déjà transformées en une inconcevable beauté."          

"C'est vrai. La nôtre, Jacques, nous aimera ainsi. Imagines-tu comme sera alors parfait son amour ?" dit Jean à son frère, et c'est le seul qui ait un sourire lumineux tant il est joyeusement ému par la pensée que sa mère arrive à aimer d'une manière parfaite.    

"Je regrette d'avoir causé tant de douleur" dit Jacques d'Alphée. "Mais elle en a vu plus que je ne lui en ai dit... Crois-moi, Jésus."            

"Je le sais, je le sais. Mais Marie est en train de se travailler elle-même et c'est un coup plus fort de scalpel. Pourtant il lui enlève un si grand poids mort" dit Jésus.          

"Allons, mère. C'est assez pleuré ! Cela me fait de la peine que tu souffres comme une pauvre femme qui ne connaît pas les certitudes du Royaume de Dieu. Tu ne ressembles en rien à la mère des fils Macchabées" lui reproche sévèrement le Thaddée tout en embrassant sa mère et il achève, en la baisant sur la tête parmi ses cheveux grisonnants : "Tu sembles une fillette qui a peur des ombres et des histoires qu'on lui raconte pour l'épouvanter. Et pourtant tu sais où me trouver : en Jésus. Quelle maman ! Quelle maman ! Tu devrais pleurer si on t'avait dit que moi, plus tard, je devais trahir Jésus, l'abandonner, devenir un damné. Alors, oui.    

Tu devrais pleurer du sang même. Mais, avec l'aide de Dieu, cette douleur je ne te la donnerai jamais, ma mère. Je veux rester avec toi pour toute l'éternité..."      

Le reproche d'abord, les caresses ensuite, finissent par tarir les pleurs de Marie d'Alphée qui maintenant est toute honteuse de sa faiblesse.    

La lumière, dans le passage de la nuit au jour, s'est affaiblie car la lune s'est couchée et le jour n'a pas encore commencé. Mais c'est un court intermède crépusculaire. Tout de suite après la lumière, d'abord couleur de plomb puis grisâtre, puis verdâtre, puis laiteuse avec des traces bleues, finalement claire presque comme de l'argent immatériel, s'affirme toujours plus, facilitant le chemin sur la grève humide restée découverte par le flot, pendant que l’œil se réjouit à la vue de la mer qui devient d'un bleu plus clair qui va bientôt s'éclairer de facettes brillantes comme des gemmes. Puis l'air imprègne son argent d'un rose toujours plus net jusqu'à ce que ce rose doré de l'aurore devienne une pluie rose rouge sur la mer, sur les visages, sur les campagnes, avec des contrastes de teintes toujours plus vives, qui arrivent à leur plus grande perfection au moment qui pour moi est le plus beau du jour, lorsque le soleil, bondissant hors des limites de l'orient, envoie son premier rayon sur les montagnes et les pentes, les bois, les prés et les immenses espaces de la mer et du ciel, accentuant toutes les couleurs, que ce soit la blancheur des neiges ou des lointains montagneux d'un indigo qui se change en un vert de jaspe, ou que ce soit le cobalt d'un ciel qui s'atténue pour recevoir le rose, ou que ce soit le saphir veiné de jade et rayé de perles de la mer.      

Et aujourd'hui la mer est un véritable miracle de beauté. Non pas morte dans un calme pesant, non pas bouleversée par la lutte des vents, mais d'une vie majestueuse rendue vivante par des vagues très faibles que marquent des rides couronnées d'une crête d'écume.      

"Nous arriverons à Dora avant que le soleil ne soit brûlant et nous repartirons au crépuscule. Demain, à Césarée, ce sera la fin de votre fatigue, mes sœurs. Et nous aussi nous nous reposerons. Votre char vous attend certainement. Là, nous nous séparerons... Pourquoi pleures-tu, Marie ? Me faudra-t-il donc voir aujourd'hui pleurer toutes les Marie ?" dit Jésus à Marie-Magdeleine.    

"Cela la peine de te quitter" dit sa sœur en l'excusant.            

"Il n'est pas dit que 1'on ne se revoie pas, et bientôt."          

Marie fait signe que non. Ce n'est pas pour cela qu'elle pleure. Le Zélote explique : "Elle craint de ne pas savoir être bonne sans ton voisinage. Elle craint... elle craint d'être tentée trop fortement quand tu n'es pas tout près pour éloigner le démon. Elle m'en parlait tout à l'heure."        

"N'aie pas cette crainte. Je ne retire jamais une grâce que j'ai accordée. Veux-tu pécher ? Non ? Alors sois tranquille. Veille, cela oui, mais ne crains pas."        

"Seigneur... je pleure aussi, parce qu'à Césarée... Césarée est remplie de mes péchés. Maintenant je les vois tous… J'aurai beau- coup à souffrir dans mon humanité..."      

"Cela me fait plaisir. Plus tu souffriras et mieux cela vaudra. Parce que, ensuite, tu ne souffriras plus de ces peines inutiles.            

Marie de Théophile, je te rappelle que tu es la fille d'un fort, et que tu es une âme forte, et que je veux te rendre très forte. J'excuse les faiblesses chez les autres, parce qu'elles ont toujours été des femmes douces et timides, y compris ta sœur. En toi, je ne les supporte pas. Je te travaillerai par le feu et sur l'enclume. Car tu es un tempérament qu'il faut travailler ainsi pour ne pas gâter le miracle de ta volonté et de la mienne. Sache cela toi et ceux qui, parmi ceux qui sont là ou qui sont. absents, pourraient croire que de t'avoir tant aimée, je pourrais devenir faible avec toi. Je te permets de pleurer par repentir et par amour, pas pour autre chose. Tu as compris ?" Jésus est suggestionnant et sévère.

Marie de Magdala s'efforce d'avaler ses larmes et ses sanglots et tombe à genoux. Elle baise les pieds de Jésus et, s'efforçant d'affermir sa voix, elle dit : "Oui, mon Seigneur. Je ferai ce que tu veux."            

"Lève-toi alors et sois sereine."        


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
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Les femmes entourant Jésus
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Jeu 4 Juil 2013 - 7:35

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_16

Sintica, l’esclave grecque

Vision du mercredi 15 août 1945

Je ne vois pas la ville de Dora. Le soleil va se coucher. Les voyageurs sont en marche vers Césarée... Mais l'arrêt à Dora, je ne l'ai pas vu. Peut-être cela a été une halte sans rien de notable à signaler. La mer semble embrasée tellement dans son calme elle reflète la couleur rouge du ciel, un rouge presque irréel tant il est violent. On dirait qu'on, a répandu du sang sur la voûte du firmament.

Il fait encore chaud, bien que l'air marin rende cette chaleur supportable. Ils cheminent toujours le long de la mer pour fuir l'ardeur du terrain sec. Beaucoup ont même tout bonnement quitté leurs sandales et ont relevé leurs vêtements pour entrer dans l'eau. Pierre déclare : "S'il n'y avait pas les femmes, je me mettrais nu et j'entrerais dans l'eau jusqu'au cou."

Mais il doit aussi sortir de là, car Marie-Magdeleine, qui était devant avec les autres, revient en arrière et dit : "Maître, je connais bien ces parages. Tu vois là-bas où la mer présente une ligne jaune au milieu de son azur ? Là se jette un cours d'eau toujours alimenté, même en été, et il faut pouvoir le franchir..."

"Nous en avons tant franchis ! Ce ne sera pas le Nil ! Celui-ci aussi, nous le franchirons" dit Pierre.

"Ce n'est pas le Nil, mais dans ses eaux et sur ses rives il y a des animaux aquatiques qui peuvent nuire. Il ne faut pas passer sans précautions, ni déchaussés pour éviter des blessures."

"Oh ! Que sont-ils ? Des Léviathans ?"

"Tu as bien dit, Simon. Exactement ce sont des crocodiles, petits, c'est vrai, mais capables de t'empêcher de marcher pendant un bon moment."

"Et qu'est-ce qu'ils font là ?"

"Ils y ont été amenés pour le culte, je crois depuis l'époque où les phéniciens dominaient le pays. Et ils y sont restés, en devenant de plus en plus petits mais pas moins agressifs pour autant, en passant des temples à la vase du cours d'eau. Maintenant ce sont de gros lézards, mais avec de ces dents ! Les romains viennent ici pour des parties de chasse et des divertissements variés... J'y suis venue moi aussi avec eux. Tout sert à... tuer le temps. Et puis les peaux sont très belles et servent à différents usages. Permettez donc qu'à cause de mon expérience des lieux, je vous guide."

"Bon. J'aimerais les voir..." dit Pierre.

"Peut-être en verrons-nous quelques-uns bien qu'ils soient presque exterminés, tellement on les chasse." La troupe quitte la rive et se dirigé vers l'intérieur, jusqu'à ce qu’elle trouve une grand-route à mi-chemin entre les collines et la mer. Ils arrivent bientôt à un pont très arqué jeté sur un petit fleuve dont le lit est plutôt large mais où il passe peu d'eau, au milieu du lit, là où il n'y pas d'eau, on voit des joncs et des roseaux, à demi-desséchés par la chaleur de l'été, formant en d'autres saisons des îles minuscules au milieu de l'eau. Sur les rives, d'autre part, il y a des buissons et des arbres touffus.

Bien que les voyageurs fouillent tout du regard, ils ne voient aucun animal et plusieurs en sont déçus. Mais, au moment où ils vont finir de franchir le pont, dont l'arc unique est très haut, peut-être pour ne pas être emporté par le courant en temps de crue - une robuste construction sans doute romaine - Marthe pousse un cri aigu et s'enfuit en arrière, terrorisée. Un gros lézard, il ne semble pas que ce soit autre chose, mais avec la tête classique de crocodile, se trouve en travers de la route faisant semblant de dormir.

"Mais n'aie pas peur !" crie Marie-Magdeleine. "Quand ils sont là, ils ne sont pas dangereux. Le danger c'est quand ils sont cachés et que l'on passe dessus sans les voir."
Mais Marthe reste prudemment en arrière, Suzanne aussi ne s'en amuse pas... Marie d'Alphée est plus courageuse et, tout en restant prudente, elle reste près de ses fils. Elle va de l'avant et regarde. Les apôtres, eux, n'ont pas vraiment peur et ils regardent en faisant des commentaires sur cette bête désagréable qui daigne tourner lentement la tête pour se faire voir aussi par devant. Puis elle fait mine de bouger et semble vouloir se diriger vers ceux qui la dérangent. Un autre cri de Marthe qui s'enfuit plus en arrière, imitée maintenant aussi par Suzanne et Marie de Cléophas. Mais Marie-Magdeleine ramasse un caillou et le lance contre la bête. Celle-ci, frappée au flanc, dévale la grève et s'enfonce dans l'eau.

"Avance, peureuse. Il n'y est plus" dit-elle à sa sœur. Les femmes se rapprochent.
"Pourtant c'est une sale bête" commente Pierre.

"Est-il vrai, Maître, qu'autrefois on leur donnait en nourriture des victimes humaines ?" demande l'Iscariote.

"Le crocodile était considéré comme un animal sacré. Il représentait un dieu, et comme nous consommons le sacrifice offert à notre Dieu, eux, les pauvres idolâtres, le faisaient avec les pratiques et les erreurs que leur condition comportait."
"Mais, maintenant, c'est fini ?" demande Suzanne.

"Je crois qu'il n'est pas impossible que cela se pratique dans des contrées idolâtres" dit Jean d’Endor.

"Mon Dieu ! Mais ils les donnent morts, au moins ?"

"Non, ils les donnent vivants, si cela se fait encore. Des jeunes filles, des enfants, en général. Ce qu'il y a de mieux dans le peuple. C’est du moins ce que j'ai lu" répond toujours Jean aux femmes qui regardent de tous côtés, effrayées.

"Moi, je mourrais de peur si je devais en approcher" dit Marthe.

"Vraiment ? Mais cela n'est rien, femme, à côté du vrai crocodile. Il est au moins trois fois plus long et plus gros."

"Et affamé aussi, celui-là était rassasié de couleuvres ou de lapins sauvages."
"Miséricorde ! Des couleuvres aussi ! Mais où nous as-tu amenés, Seigneur !" gémit Marthe. Elle est si effrayée que tout le monde se laisse gagner irrésistiblement par l'hilarité.

Hermastée, qui s'est toujours tu, dit : "N'ayez aucune crainte, Il suffit de faire beaucoup de bruit et tous s'enfuient. Je m'y connais. J'ai été plusieurs fois en basse Égypte."
On se met en marche en battant des mains et en frappant sur les troncs d'arbres. Le passage dangereux est franchi. Marthe s'est placée près de Jésus et demande souvent : "Mais il n'y en aura vraiment plus ?"

Jésus la regarde et secoue la tête en souriant, mais il la rassure : "La plaine de Saron n'est que beauté, et désormais nous y sommes. Mais en vérité, aujourd'hui les femmes disciples m'ont réservé des surprises ! Je ne sais vraiment pas pourquoi tu es si peureuse."

"Je ne le sais pas moi-même. Mais tout ce qui rampe me terrorise. Il me semble sentir la froidure de ces corps, certainement froids et visqueux, sur moi. Et je me demande aussi pourquoi ils existent. Ils sont peut-être nécessaires ?"

"Cela, il faudrait le demander à Celui qui les a faits. Mais crois bien que, s'Il les a faits, c'est signe qu'ils sont utiles, ne serait ce que pour faire briller l'héroïsme de Marthe" dit Jésus avec un fin scintillement dans les yeux.

"Oh ! Seigneur ! Tu plaisantes et tu as raison, mais moi j'ai peur et je ne me vaincrai jamais."

"Nous verrons cela... Qu'est-ce qui remue là-bas, dans ces buissons ?" dit Jésus en dressant la tête et en regardant devant vers un enchevêtrement de ronces et d'autres plantes, qui montent à l'assaut d'une haie de figuiers d'Inde, qui sont plus en arrière avec leurs palettes qui sont dures autant que les branches des autres plantes sont flexibles.

"Un autre crocodile, Seigneur ?!..." gémit Marthe terrorisée. Mais le bruit augmente et il sort de là un visage humain, de femme. Elle regarde et voit tous ces hommes; et se demande si elle va fuir à travers la campagne ou se cacher dans la galerie sauvage. Mais la première idée l'emporte et elle s'enfuit en poussant un cri.

"Lépreuse ?" "Folle ?" "Possédée ?" se demandent-ils et ils restent perplexes.

Mais la femme revient en arrière parce que, de Césarée déjà très proche, s'avance un char romain. La femme est comme un rat dans un piège. Elle ne sait où aller car Jésus et les siens sont maintenant près du buisson qui lui servait de refuge et elle ne peut y retourner, et elle ne veut pas aller vers le char… Dans les premières brumes du soir, car la nuit tombe rapidement après un puissant crépuscule, on voit qu'elle est jeune et gracieuse, bien qu'échevelée et avec des vêtements déchirés.

"Femme ! Viens ici !" commande impérieusement Jésus. La femme tend les bras en suppliant : "Ne me fais pas de mal !"

"Viens ici, Qui es-tu ? Je ne vais pas te faire de mal" Jésus lui parle si doucement qu'il la persuade.

La femme s'avance, courbée, et elle se jette par terre en disant : "Qui que tu sois, aie pitié. Tue-moi, mais ne me livre pas au maître. Je suis une esclave fugitive..."

"Qui était ton maître ? Et toi, d'où es-tu ? Tu n'es sûrement pas hébreuse. Ton accent l'indique, et aussi ton vêtement."

"Je suis grecque. L'esclave grecque de... Oh ! pitié ! Cachez-moi ! Le char va arriver..."
Ils forment tous un groupe autour de la malheureuse qui se pelotonne par terre. Le vêtement déchiré par les ronces laisse voir les épaules sillonnées de coups et marquées de griffures. Le char passe sans qu'aucun de ses occupants manifeste de l'intérêt pour le groupe arrêté près de la haie.

"Ils sont allés plus loin. Parle. Si nous le pouvons, nous allons t'aider" dit Jésus en mettant la pointe des doigts sur sa chevelure défaite.

"Je suis Sintica, l'esclave grecque d'un noble romain de la suite du Proconsul."
"Mais alors, tu es l'esclave de Valérien !" s'écrie Marie de Magdala.

"Ah ! pitié, pitié ! Ne me dénonce pas à lui" supplie la malheureuse.

"Ne crains pas. Je ne parlerai jamais plus à Valérien" répond Marie-Magdeleine. Et elle explique à Jésus : "C'est un des romains les plus riches et les plus dégoûtants que nous avons ici. Et il est cruel autant que dégoûtant."

"Pourquoi t'es-tu enfuie ?" demande Jésus.

"Parce que j'ai une âme. Je ne suis pas une marchandise. (la femme s'enhardit, en voyant qu'elle a trouvé des gens qui ont pitié d'elle). Je ne suis pas une marchandise. Lui m'a achetée, c'est vrai. Mais il peut avoir acheté ma personne pour orner sa maison, pour que j'égaie ses heures par la lecture, pour que je le serve. Mais rien d'autre. Mon âme m'appartient ! Ce n'est pas une chose qu'on achète. Lui la voulait aussi."
"Comment sais-tu que tu as une âme ?"

"Je ne suis pas illettrée, Seigneur. Butin de guerre dès mon plus jeune âge, mais pas plébéienne. C'est mon troisième maître et c'est un faune dégoûtant. Mais il me reste les paroles de nos philosophes. Et je sais qu'il n'y a pas que la chair en nous. Il y a quelque chose d'immortel enfermé en nous, quelque chose qui n'a pas un nom précis pour nous. Mais, depuis peu, son nom, je le sais. Il est passé un jour un Homme par Césarée. Il faisait des prodiges et parlait mieux que Socrate et Platon. On en a beaucoup parlé, dans les thermes et dans les triclinium, ou dans les péristyles dorés, souillant son auguste Nom en le prononçant dans les salles d'immondes orgies. Et mon maître à moi, justement à moi qui déjà pressentais qu'il y avait quelque chose d'immortel qui n'appartient qu'à Dieu et ne s'achète pas comme une marchandise sur un marché d'esclaves, m'a fait relire les œuvres des philosophes pour les confronter et chercher si cette chose ignorée, que 1'Homme venu à Césarée a nommé : "âme", y était mentionnée. C'est à moi qu'il a fait lire cela !

A moi qu'il voulait asservir à ses instincts ! C'est ainsi que j'ai su que cette chose immortelle c'est l'âme. Et pendant que Valérien et ses pareils écoutaient ma voix, et entre une éructation et un bâillement essayaient de comprendre, de comparer et de discuter, moi je rassemblais leurs discours, rapprochant les paroles de l'Inconnu de celles des philosophes et je me les mettais ici, en concevant une dignité toujours plus forte pour repousser sa passion... il m'a battue à mort, il y a quelques soirs parce que je l'ai repoussé avec mes dents... et je me suis enfuie le jour suivant.,. Cela fait cinq jours que je vis dans ces buissons cueillant la nuit des mûres et des figues d'Inde. Mais on finira par me prendre. Il me cherche certainement.

Il m'a achetée trop cher et je plais trop à ses sens pour qu'il me laisse aller... Aie pitié ! Je te le demande, tu es hébreux et certainement tu sais où il se trouve, je te demande de me conduire à l'Inconnu qui parle aux esclaves et qui parle de l'âme. On m'a dit qu'il est pauvre. Je souffrirai la faim, mais je veux être auprès de lui pour qu'il m'instruise et me relève. On s'abrutit de vivre avec des brutes, même si on leur résiste. Je veux revenir à la possession de ma dignité morale."

"Cet homme, l'Inconnu que tu cherches, il est devant toi."

"Toi ? O Dieu inconnu de l'Acropole, salut !" et elle courbe son front jusqu'à terre.

"Tu ne peux rester ici, mais Moi, je vais à Césarée."

"Ne me laisse pas, Seigneur !"

"Je ne te laisse pas... Je réfléchis."

"Maître, notre char est certainement à l'endroit convenu. Il attend. Envoie quelqu'un avertir. Dans le char, elle sera en sécurité comme dans notre maison" conseille Marie de Magdala.

"Oh ! oui Seigneur. Auprès de nous, à la place du vieil Ismaël. Nous l'instruirons sur Toi. Elle sera arrachée au paganisme" supplie Marthe.

"Veux-tu venir avec nous ?" demande Jésus.

"Avec n'importe qui des tiens. Pourvu que je ne sois plus avec cet homme. Mais... mais, ici il y a une femme qui m'a dit qu'elle le connaissait ? Ne me trahira-t-elle pas ? Ne viendra-t-il pas des romains dans sa maison ? Ne..."

"N'aie pas peur. A Béthanie, il ne vient pas de romains, surtout de cette espèce" dit Marie-Magdeleine pour la rassurer.

"Simon et Simon Pierre, allez chercher le char. Nous vous attendrons ici. Nous entrerons après dans la ville" commande Jésus.

Quand le lourd char couvert s'annonce par le bruit des sabots et des roues et par la lanterne suspendue tout en haut, ceux qui attendaient se lèvent du bord de la route, où certainement ils ont soupé, et s'en vont sur la route. Le char s'arrête cahotant sur le bord du chemin disloqué, et Pierre et Jean en descendent, immédiatement suivis d'une femme âgée qui court embrasser Marie-Magdeleine en disant : "Je ne veux pas tarder un seul instant pour te dire que je suis heureuse, pour te dire que ta mère se réjouit avec moi, pour te dire que tu es redevenue la blonde rose de notre maison, comme quand tu dormais dans ton berceau après avoir sucé mon sein !" et elle n'en finit plus de l'embrasser.

Marie pleure dans ses bras.

"Femme, je te confie cette jeune personne et je te demande le sacrifice d'attendre ici toute la nuit. Demain, tu pourras aller au premier village sur la route consulaire et attendre. Nous viendrons avant l'heure de tierce" dit Jésus à la nourrice.

"Que tout soit comme tu veux, béni que tu es ! Permets-moi seulement de donner à Marie les vêtements que je lui ai apporté." Elle remonte dans le char avec Marie très Sainte et Marie et Marthe. Quand elles en sortent, Marie-Magdeleine est telle que nous la verrons par la suite, toujours: un vêtement simple, un fin voile de lin très ample et un manteau sans ornements.

"Va tranquille, Sintica. Demain, nous viendrons nous aussi. Adieu" dit Jésus en la saluant. Et il reprend le chemin vers Césarée...

La promenade fourmille de gens qui se promènent à la lueur des torches ou de lanternes portées par des esclaves et y respirent l'air qui vient de la mer qui rafraîchit grandement les poumons fatigués par la chaleur étouffante de l'été. Et ces promeneurs appartiennent à la classe des riches romains. Les hébreux sont dans leurs maisons et prennent le frais sur les terrasses. La promenade ressemble à un très vaste salon à l'heure des visites. S'y promener implique d'y être observé en détail. Et pourtant c'est par là que passe Jésus... pour toute la longueur de la promenade sans se soucier de qui l'observe, fait des commentaires et se moque.

"Maître, Toi ici ? A cette heure ?" demande Lidia assise sur une sorte de fauteuil, ou de divan, porté par des esclaves sur le bord du chemin. Et elle se lève.

"Je viens de Dora et je me suis attardé. Je vais à la recherche d'un logement."

"Je te dirais : voici ma maison" et elle Lui montre un bel édifice derrière elle. "Mais je ne sais pas si..."

"Non. Je te remercie, mais je n'accepte pas. J'ai avec Moi une nombreuse compagnie et deux sont déjà allés en avant avertir des personnes que je connais. Je crois qu'elles me donneront l'hospitalité."

Le regard de Lidia se pose aussi sur les femmes que Jésus lui a montrées avec les disciples, et tout de suite elle reconnaît Marie-Magdeleine.

"Marie ? Toi ? Mais alors c'est vrai ?" Marie de Magdala a le regard torturé d'une gazelle aux abois. Et elle a raison, car ce n'est pas seulement Lidia qu'elle doit affronter mais de nombreuses personnes qui la regardent... Mais elle regarde aussi Jésus et elle prend courage.

"C'est vrai."

"Alors, nous t'avons perdue !"

"Non, vous m'avez trouvée. Du moins j'espère vous retrouver un jour et avec une meilleure amitié sur le chemin que j'ai finalement trouvé. Dis-le, je t'en prie, à tous ceux qui me connaissent. Adieu, Lidia. Oublie tout le mal que tu m'as vu faire, je t'en demande pardon..."

"Mais, Marie ! Pourquoi te dégrades-tu ? Nous avons mené la même vie de riches et de désœuvrés, et il n'y a pas..."

"Non. J'ai mené une vie plus mauvaise. Mais j'en suis sortie. Et pour toujours."
"Je te salue Lidia" abrège le Seigneur, et il se dirige vers son cousin Jude qui vient vers Lui avec Thomas.

Lidia retient encore un instant Marie-Magdeleine : "Mais dis-moi la vérité, maintenant que nous sommes entre nous : es-tu vraiment convaincue ?"

"Pas convaincue : heureuse d'être une disciple. Je n'ai qu'un regret : de n'avoir pas connu plus tôt la Lumière et, au lieu de m'en avoir nourrie, d'avoir mangé la fange. Adieu, Lidia."

La réponse résonne avec netteté dans le silence qui s'est fait autour des deux femmes. Personne de ceux qui sont là, nombreux, ne parle plus...

Marie se retourne et cherche à rejoindre rapidement le Maître. Un jeune homme lui coupe la route : "C'est ta dernière folie ?" dit-il et il veut l'embrasser. Mais à moitié ivre comme il l'est, il n'y réussit pas, et Marie lui échappe en lui criant : "Non, c'est mon unique sagesse."

Elle rejoint ses compagnes, voilées comme des musulmanes, tant il leur répugne d'être vues par ces gens vicieux.

"Marie" dit Marthe toute anxieuse "tu as beaucoup souffert ?"

"Non. Et il a raison, et maintenant je ne souffrirai jamais plus de cela. Il a raison Lui..."

Tout le monde tourne par une ruelle obscure pour entrer ensuite dans une vaste maison, certainement une auberge, pour la nuit.


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4 /117


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Sintic10

Sintica l'esclave grecque
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Visage de J?sus Maria Valtorta :" Adieu à Marthe et à Marie-Magdeleine "

Message par Maud Ven 5 Juil 2013 - 8:14

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_18

L’adieu à Marthe,
à Marie-Magdeleine et à Sintica

Ils sont de nouveau en route, tournant à l'est en direction de la campagne.
Maintenant les apôtres et les deux disciples sont avec Marie de Cléophas et Suzanne, à quelques mètres de Jésus qui est avec sa Mère et les deux sœurs de Lazare. Jésus parle sans arrêt. Les apôtres au contraire ne parlent pas. Ils semblent fatigués ou découragés. Ils ne sont même pas séduits par la beauté de la campagne qui est vraiment splendide dans ses légères ondulations jetées sur la plaine comme autant de coussins verts sous les pieds d'un roi géant, avec ses collines qui s'élèvent de quelques mètres, çà et là, pour préluder aux chaînes du Carmel et de la Samarie. Tant dans la plaine, qui domine en ces parages, que sur les petites collines et les ondulations, il y a toute une floraison de plantes et une odeur de fruits qui arrivent à maturation. Ce doit être un endroit bien irrigué malgré sa situation et la saison, car il y a trop de fleurs pour qu'il n'y ait pas beaucoup d'eau. Je comprends maintenant pourquoi la plaine de Saron est tant de fois nommée avec enthousiasme dans la Sainte Écriture. Mais les apôtres ne partagent pas du tout cet enthousiasme. Ils marchent, un peu maussades, les seuls attristés en cette journée sereine et en cette riante contrée.

La route consulaire, en très bon état, coupe par son ruban blanc cette campagne très fertile et, à cette heure encore matinale, on rencontre fréquemment des paysans avec des chargements de denrées, ou des voyageurs qui se dirigent vers Césarée. L'un d'eux, avec une file d'ânes chargés de sacs, rejoint les apôtres et les force à s'écarter pour laisser la place à sa caravane. Il demande avec arrogance : "Kison c'est ici ?"
"Plus en arrière" répond sèchement Thomas, et il bougonne entre ses dents : «Espèce de goujat !"

"C'est un samaritain, c'est tout dire !" répond Philippe.

Ils retombent dans le silence. Après quelques mètres, Pierre dit comme s'il terminait un discours intérieur : "Pour ce que cela a servi ! Était-ce la peine de faire tant de chemin !"
"Mais, oui ! Pourquoi ensuite sommes-nous allés à Césarée, puisqu'il n'y a pas dit un mot ? Je croyais qu'il voulait faire quel- que miracle stupéfiant pour persuader les romains. Au contraire..." dit Jacques de Zébédée.

"Il nous a fait tourner en dérision et c'est tout" commente Thomas. Et l'Iscariote renchérit : "Il nous a fait souffrir. Mais à Lui, les offenses Lui plaisent et il croit qu'elles nous plaisent, à nous aussi."

"Vraiment celle qui a souffert en cette circonstance, c'est Marie de Théophile" observe paisiblement le Zélote.

"Marie ! Marie ! Elle est devenue le centre de 1'univers. Marie ? Il n'y a qu'elle qui souffre, il n'y a qu'elle d'héroïque, il n'y a qu'elle qui se forme ! C'est à désirer d'être larron et homicide pour être ensuite l'objet de tant d'égards" dit en colère, l'Iscariote.

"A vrai dire, l'autre fois que nous sommes venus à Césarée, et que Lui a fait un miracle et a évangélisé, nous l'avons affligé par notre mécontentement parce qu'il l'avait fait"[1][1] observe le cousin du Seigneur.

"Ce qu'il y a" dit sérieusement Jean "c'est que nous ne savons pas ce que nous voulons... Il agit d'une façon, nous bougonnons; il fait le contraire, nous bougonnons. Nous sommes pleins de défauts."

"Oh ! voilà l'autre sage qui parle ! Il est certain qu'on ne fait rien de bon depuis longtemps."

"Rien, Judas ? Mais cette grecque, mais Hermastée, mais Abel, mais Marie, mais..."
"Ce n'est pas avec ces nullités qu'il fondera le Royaume" réplique l'Iscariote, obsédé par l'idée d'un triomphe terrestre.

"Judas, je te prie de ne pas juger les oeuvres de mon Frère. C'est une prétention ridicule. Un enfant qui veut juger le maître, pour ne pas dire : une nullité qui veut tout dominer" dit le Thaddée qui, s'il a le même nom, a pourtant une invincible antipathie pour son homonyme.

"Je te remercie de t'être borné à m'appeler enfant. Vraiment, après avoir vécu si longtemps au Temple, je croyais qu'on m'accorderait au moins la majorité" répond, sarcastique, l'Iscariote.

"Oh ! comme elles sont désagréables ces disputes !" soupire André.

"Vraiment !» observe Mathieu. "Au lieu de nous fondre entre nous, plus nous vivons ensemble, plus on se sépare. Et penser qu'à Sicaminon il a dit qu'il nous faut être unis au troupeau. Comment le serons-nous, si entre pasteurs nous ne le sommes pas ?"

"Alors, on ne doit pas parler ? On ne doit jamais dire sa pensée ? Nous ne sommes pas des esclaves, je crois."

"Non, Judas" dit calmement le Zélote. "Nous ne sommes pas esclaves, mais nous sommes indignes de le suivre parce que nous ne le comprenons pas."
"Moi, je le comprends très bien."

"Non. Tu ne le comprends pas. Et, comme toi, ne le comprennent pas, plus ou moins, tous ceux qui le critiquent. Comprendre c'est obéir sans discuter parce que l'on est persuadé de la sainteté de Celui qui guide" dit encore le Zélote.

"Ah ! mais tu fais allusion à l'intelligence de sa sainteté ! Moi, je parlais de ses paroles. Sa sainteté est indiscutée et indiscutable" se hâte de dire l'Iscariote.

"Et tu peux séparer l'une de l'autre ? Un saint possédera toujours la Sagesse, et ses paroles seront sages."

"C'est vrai. Mais il fait des actes nuisibles. Certainement par excès de sainteté, je l'accorde. Mais le monde n'est pas saint, et Lui se crée des ennuis. Par exemple ce philistin et cette grecque, crois-tu qu'ils nous soient utiles ?"

«Mais, si je dois nuire, je me retire. J'étais venu avec l'idée de 1'honorer et de faire quelque chose de juste" dit Hermastée, blessé.

"Tu Lui donnerais de la douleur en t'en allant pour ce motif" lui répond Jacques d'Alphée.

"Je Lui laisserai croire que j'ai changé d'idée. Puis, je le saluerai et... je m'en irai."
"Non, vraiment ! Toi, tu ne t'en vas pas. Il n'est pas juste qu'à cause du nervosisme d'autrui, le Maître perde un bon disciple" s'emporte Pierre.

"Mais s'il veut s'en aller pour si peu, c'est signe qu'il n'est pas sûr de sa volonté. Laisse-le donc s'en aller" répond l'Iscariote.

Pierre perd patience : "Je Lui ai promis, quand il m'a donné Margziam, de devenir paternel avec tout le monde, et il me déplaît de manquer à ma promesse. Mais tu m'y obliges. Hermastée est ici, et il y reste, Sais-tu ce que je dois te dire ? C'est toi qui troubles la volonté des autres et les rends indécis, Tu es une cause de séparation et de désordre. Voilà ce que tu es. Et sois-en honteux."

"Qui es-tu, toi ? Le protecteur des..."

"Parfaitement ! Tu as bien dit. Je sais ce que tu veux dire. Protecteur de la femme voilée, protecteur de Jean d'Endor, protecteur d'Hermastée, protecteur de cette esclave, protecteur de tous les autres qu'a trouvés Jésus et qui ne sont pas de magnifiques exemplaires des paons du Temple, ceux qui sont fabriqués avec le mortier sacré et les toiles d'araignées du Temple, les mèches malodorantes des lumières du Temple, ceux qui sont comme toi, en somme, pour rendre plus claire la parabole, car si le Temple est beaucoup, à moins que je ne sois devenu un imbécile, le Maître est plus que le Temple, et c'est à Lui que tu manques..." il crie si fort que le Maître s'arrête et se retourne et il va revenir en arrière, quittant les femmes.

"Il a entendu ! Maintenant il va être affligé !" dit l'apôtre Jean.

"Non, Maître. Ne viens pas. Nous discutions... pour tromper l'ennui de la route" dit tout de suite Thomas.

Mais Jésus reste arrêté de façon qu'on le rejoigne.

"De quoi discutiez-vous ? Encore une fois dois-je vous dire que les femmes vous sont supérieures ?" Le doux reproche touche tous les cœurs. Ils se taisent en baissant la tête.

"Amis, amis ! Ne soyez pas un objet de scandale pour ceux qui naissent maintenant seulement à la Lumière ! Ne savez-vous pas qu'une imperfection en vous nuit davantage que les erreurs qui se trouvent dans le paganisme, à la rédemption d'un païen ou d'un pécheur ?"

Personne ne répond, car ils ne savent que dire pour se justifier ou pour ne pas accuser.
Près d'un pont sur un torrent à sec est arrêté le char des sœurs de Lazare. Les deux chevaux paissent l'herbe épaisse des rives du torrent, peut-être à sec depuis peu, qui sont couvertes d'une épaisse couche d'herbe. Le serviteur de Marthe et un autre, peut-être le conducteur, sont sur la grève alors que les femmes sont enfermées dans le char tout couvert d'une lourde capote faite de peaux tannées qui descendent comme de lourds rideaux jusqu'au plancher du char. Les femmes disciples se hâtent vers lui et le serviteur qui les voit le premier avertit la nourrice, pendant que l'autre se hâte d'atteler les chevaux.

Entre temps, le serviteur court vers ses maîtresses en s'inclinant jusqu'à terre. La nourrice âgée, une belle femme au teint olivâtre mais agréable, descend lestement et va vers ses maîtresses. Mais Marie de Magdala lui dit quelque chose et elle se dirige tout de suite vers la Vierge en disant : "Pardonne-moi... Mais la joie de la voir est si grande que je ne vois qu'elle. Viens, bénie, le soleil est brûlant, dans le char il y a de l'ombre."

Et elles montent toutes en attendant les hommes restés très en arrière. Pendant qu'elles attendent et pendant que Sintica, revêtue de l'habit que Marie-Magdeleine avait la veille, baise les pieds de ses maîtresses - comme elle s'obstine à les appeler, bien que pour elles, disent-elles, elle n'est ni servante ni esclave mais seulement une invitée reçue au nom de Jésus - la Vierge montre le précieux paquet de pourpre, demandant comment on peut filer cette courte filasse qui refuse l'humidité et le tordage.
"Ce n'est pas ainsi qu'on l'emploie, Femme. Il faut la réduire en poudre, et on l'emploie comme n'importe quelle autre teinture. C'est la bave d'un coquillage, ce n'est pas un cheveu ni un poil. Vois-tu comme elle est friable maintenant qu'elle est sèche ? Tu la réduis en fine poudre, tu la tamises pour qu'il ne reste pas de longs filaments qui tacheraient le filou l'étoffe. Le fil se teint mieux en écheveau. Quand tu es sûre que tout est réduit en poudre, comme on fait avec la cochenille ou le safran ou la poudre d’indigo, ou d'autres écorces, ou racines ou fruits, et on s'en sert. On fixe la teinte avec du vinaigre fort au dernier rinçage."

"Merci, Noémi. Je ferai comme tu me l'indiques. J'ai brodé avec des fils couleur de pourpre, mais on me les avait donnés déjà prêts à l'usage... Voici Jésus qui arrive. C'est le moment de nous saluer, mes filles. Je vous bénis toutes au nom du Seigneur. Allez en paix, en apportant la paix et la joie à Lazare.

Adieu, Marie. Souviens-toi que c'est sur ma poitrine que tu as versé tes premières larmes de bonheur. Je suis ainsi pour toi une mère, parce qu'un enfant verse ses premières larmes sur la poitrine de sa maman. Je suis pour toi une mère, et je le serai toujours. Ce qu'il peut te coûter de dire à la plus douce des sœurs, à la plus aimante des nourrices, viens me le dire, à moi. Je te comprendrai toujours. Ce que tu n'oserais dire à mon Jésus, parce que trop pétri d'une humanité qu'il ne veut pas en toi, viens me le dire, à moi. Je serai toujours indulgente pour toi. Et si, ensuite, tu veux aussi me dire tes triomphes - mais ceux-ci, je préfère que tu les présentes à Lui comme des fleurs parfumées, parce que c'est Lui, ton Sauveur, et pas moi - je me réjouirai avec toi.
Adieu, Marthe. Maintenant tu t'en vas heureuse et tu resteras dans ce bonheur surnaturel. Tu n'as donc besoin que de progresser dans la justice au milieu de la paix que rien ne trouble plus en toi. Fais-le pour l'amour de Jésus qui t'a aimée au point d'aimer celle que tu aimes complètement.

Adieu, Noémi. Va avec ton trésor retrouvé. Comme tu la nourrissais de ton lait, nourris-toi maintenant des paroles qu'elle et Marthe te diront, et arrive à voir en mon Fils beaucoup plus que l'exorciste qui délivre les cœurs du Mal.

Adieu, Sintica, fleur de la Grèce, qui as su voir par toi seule qu'il y a quelque chose de plus que la chair. Maintenant fleuris en Dieu, et sois la première des fleurs nouvelles de la Grèce du Christ.

Je suis très contente de vous laisser ainsi unies. Je vous bénis  avec amour."

Le bruit des pas est désormais tout proche. Elles lèvent la capote et voient que Jésus est à quelque deux mètres du char. Elles descendent sous le soleil brûlant qui envahit la route.

Marie de Magdala s'agenouille aux pieds de Jésus en disant : "Je te remercie, de tout. Et aussi beaucoup de m'avoir fait faire ce voyage. Toi seulement as la sagesse. Maintenant je pars dépouillée des restes de la Marie d'autrefois. Bénis-moi, Seigneur, pour me fortifier toujours plus."

"Oui, je te bénis. Jouis de la présence des frères, et avec les frères forme-toi toujours plus en Moi. Adieu, Marie. Adieu, Marthe. Tu diras à Lazare que je le bénis. Je vous confie cette femme. Je ne vous la donne pas. C'est ma disciple, mais je veux que vous lui donniez un minimum de possibilités de comprendre ma doctrine. Puis je viendrai. Noémi, je te bénis et aussi vous deux."

Marthe et Marie ont les larmes aux yeux. Le Zélote les salue en particulier, en leur donnant un écrit pour son serviteur. Les autres les saluent ensemble. Puis le char se met en mouvement.

"Et maintenant allons chercher de l'ombre. Que Dieu les accompagne... Tu regrettes tant, Marie, qu'elles s'en soient allées ?" demande-t-il à Marie d'Alphée qui pleure silencieusement.

"Oui. Elles étaient très bonnes..."

"Nous les retrouverons bientôt, et plus nombreuses. Tu auras beaucoup de sœurs... ou de filles, si tu préfères. C'est tout de l'amour, tant le maternel que le fraternel" lui dit Jésus pour la réconforter.

"Pourvu que cela ne lui crée pas des ennuis..." dit l'Iscariote.
"Des ennuis, de s'aimer ?"

"Non. Ennuis d'avoir des personnes d'autres races et d'autres provenances.»
"Sintica, tu veux dire ?"

"Oui, Maître. En fin de compte, c'était l'objet du romain et c'est mal de se l'approprier. Cela le disposera mal à notre égard et nous nous mettrons à dos Ponce Pilate avec ses rigueurs."

"Mais que veux-tu que cela lui fasse, à Pilate, que quelqu'un qui dépende de lui perde une esclave ? Il saura ce qu'il vaut ! Et s'il est un peu honnête, comme on dit qu'il l'est, en famille au moins, il dira que cette femme a bien fait de s'enfuir. Puis, s'il est malhonnête, il dira : "C'est bien fait ! Ainsi, peut-être, je la trouverais, moi". Les gens malhonnêtes ne sont pas sensibles aux douleurs d'autrui. Et puis ! Oh ! Pauvre Ponce ! Avec tous les ennuis que nous lui donnons, il a bien autre chose à faire que de perdre du temps à cause des plaintes d'un individu qui laisse échapper une esclave !" dit Pierre et plusieurs lui donnent raison en se moquant du lubrique romain.

Mais Jésus porte la question sur un plan plus haut : "Judas, tu connais le Deutéronome ?"

"Certainement, Maître. Et je n'hésite pas à dire: comme il y en a peu."

"Comment le juges-tu ?"

"Comme porte-parole de Dieu."

"Porte-parole. Donc qui répète la parole de Dieu ?"

"Exactement ainsi."

"Tu as bien jugé. Mais alors pourquoi ne juges-tu pas bien de faire ce qu'il ordonne ?"
"Je n'ai jamais dit cela. Au contraire ! Je trouve que c'est justement nous qui le négligeons trop en suivant la nouvelle Loi."

"La Nouvelle Loi est le fruit de l'Ancienne ou plutôt c'est la perfection atteinte par l'arbre de la Foi. Mais personne d'entre nous ne la néglige, pour autant que je sache, parce que Moi,.. je suis le premier à la respecter et à empêcher que les autres la négligent." Jésus est très tranchant, en disant ces mots. Il reprend : "Le Deutéronome est intouchable. Même quand triomphera mon Royaume, et, avec mon Royaume, la Nouvelle Loi avec ses neuf codes et paragraphes, il sera toujours appliqué aux nouveaux préceptes, comme les pierres de taille des anciennes constructions servent aux nouvelles parce que ce sont des pierres parfaites qui font de solides murailles. Mais maintenant, ce n'est pas encore mon Royaume et Moi, en fidèle israélite, je n'offense ni ne néglige le livre mosaïque. C'est la base de ma façon d'agir et de mon enseignement. C'est sur la base de l'Homme et du Maître que le Fils du Père fait reposer la céleste construction de sa Nature et de sa Sagesse.

Dans le Deutéronome, il est dit : "Tu ne remettras pas à son maître l'esclave qui s'est réfugié près de toi. Il habitera avec toi dans l'endroit qu'il jugera bon, il restera tranquille dans une de tes cités et tu ne lui feras pas de peine"[i][i]. Cela s'applique au cas où quelqu'un est contraint de fuir un esclavage inhumain. Dans mon cas, dans celui de Sintica, c'est la fuite, non vers une liberté limitée, mais vers la liberté illimitée du Fils de Dieu. Et tu veux qu'à cette alouette, qui a échappé au filet des chasseurs, je mette de nouveau le filet pour la rendre à sa prison, pour lui enlever jusqu'à l'espérance après la liberté ? Non, jamais ! Je bénis Dieu de ce que, comme le voyage à Endor a amené ce fils au Père, le voyage à Césarée m'ait amené cette fille pour que je l'amène au Père. A Sicaminon, je vous ai parlé de la puissance de la Foi. Aujourd'hui je vous parlerai de la lumière de l'Espérance.

Mais maintenant, dans ce verger touffu, arrêtons-nous pour manger et nous reposer car le soleil est brûlant comme si l'enfer était ouvert."


SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome/4/118

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Marthe10

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Message par sylvia Ven 5 Juil 2013 - 13:27

Merci Maud pour ces messages magnifiques qui complètent de manière réaliste les Evangiles. Quel fabuleux cadeau de Jésus!
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Message par Maud Sam 6 Juil 2013 - 6:23

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_19

Jésus parle de l’espérance

Aperçus par quelques vignerons qui passent par le verger, chargés de paniers d'un raisin blond comme s'il était fait avec de l'ambre, les apôtres se voient interrogés.
"Vous êtes des voyageurs ou des étrangers ?"

"Nous sommes galiléens et nous allons vers le Carmel" répond au nom de tous Jacques de Zébédée qui, avec ses compagnons pêcheurs, se dégourdit les jambes pour essayer de vaincre un reste de somnolence. L'Iscariote et Mathieu sont en train de se réveiller sur l'herbe sur laquelle ils s'étaient allongés, et les plus âgés, au contraire, fatigués, dorment encore. Jésus parle avec Jean d'Endor et Hermastée, pendant que Marie et Marie de Cléophas se tiennent près d'eux, mais silencieuses.

Les vignerons disent : "Et vous venez de loin ?"

"De Césarée comme dernière étape. Mais avant, nous étions à Sicaminon et plus loin encore. Nous venons de Capharnaüm."

"Oh ! quelle longue route en cette saison ! Mais pourquoi n'êtes-vous pas venus à notre maison ? Elle est là-bas, vous la voyez ? Nous vous aurions donné de l'eau fraîche pour reposer vos membres et de la nourriture campagnarde, mais bonne. Venez maintenant."

"Nous allons partir. Dieu vous récompense tout de même."

"Le Carmel ne va pas s'enfuir sur un char de feu comme son prophète" dit un paysan mi-sérieux.

"Il ne vient plus de chars du Ciel pour emporter les prophètes. Il n 'y a plus de prophètes en Israël. On dit que Jean est déjà mort" dit l'autre paysan.

"Mort ? Et depuis quand ?"

"C'est ce que nous ont dit des gens venus d'au-delà du Jourdain. Vous le vénériez ?"
"Nous étions ses disciples."

"Pourquoi l'avez-vous quitté ?"

"Pour suivre l'Agneau de Dieu, le Messie que lui a annoncé. Il y a encore cela en Israël, hommes. Et il faudrait bien mieux qu'un char de feu pour le transporter dignement au Ciel ! Vous ne croyez pas au Messie ?"

"Si nous y croyons ! Nous avons décidé qu'une fois la récolte finie nous irons à sa recherche. On dit qu'il est zélé pour l'obéissance à la Loi et qu'il va au Temple aux solennités de règle. Nous irons bientôt aux Tabernacles et nous serons au Temple tous les jours pour le voir. Et si nous ne le trouvons pas, nous irons à sa recherche jusqu'à ce que nous l'ayons trouvé. Vous qui le connaissez, dites-nous : est-il vrai qu'il est presque toujours à Capharnaüm ? Est-il vrai qu'il est grand, jeune, pâle, blond et qu'il a une voix différente de celle de tous les hommes, qu'elle touche les cœurs et que les animaux et les plantes l'entendent ?"

"Tous les cœurs, sauf ceux des pharisiens, Gamala. Eux sont devenus plus revêches."
"Eux ne sont même pas des animaux. Ce sont des démons y compris celui dont je porte le nom . Mais dites : est-il vrai qu'il est ainsi, et qu'il est si bon qu'il parle avec tout le monde, qu'il console tout le monde, qu'il guérit les maladies et convertit les pécheurs ?"

"Vous le croyez ?"

"Oui, mais nous voudrions le savoir de vous qui le suivez. Oh ! si vous nous conduisiez à Lui !"

"Mais n'avez-vous pas les vignes à soigner ?"

"Nous avons aussi notre âme à soigner et elle est plus que les vignes. Est-il à Capharnaüm ? En forçant la marche nous pourrions faire l'aller et retour en dix jours..."

"Il est ici, celui que vous cherchez. Il s'est reposé dans votre verger et en ce moment il parle avec cet homme âgé et ce jeune homme. Il a à côté de Lui sa Mère et la sœur de sa Mère."

"Celui-là ! … Oh ! Qu’est-ce qu’on fait ?"

Ils restent figés par la stupeur. Ils sont tout yeux pour le regarder. Toute leur vitalité se concentre dans leurs pupilles.

"Eh bien ! Vous désiriez tant le voir et maintenant vous ne bougez plus ? Etes-vous devenus des statues de sel ?" plaisante Pierre.

"Non... c'est que... Mais, est-il simple, le Messie ?"

"Mais que vouliez-vous qu'il fût ? Assis sur un trône fulgurant et couvert du manteau royal ? Le croyiez-vous un nouvel Assuérus ?"

"Non. Mais... si simple, Lui si saint !"

"Il est simple parce qu'il est saint, homme. Bien, faisons ainsi... Maître ! Viens, viens ici faire un miracle. Il y a ici des hommes qui te cherchent et de te voir les a pétrifiés, Viens leur rendre le mouvement et la parole."

Jésus, qui s'est retourné en s'entendant appeler, se lève en souriant et vient vers les vignerons qui le regardent tellement stupéfaits qu'ils en paraissent apeurés.

"Paix à vous. Vous me vouliez ? Me voici" et il fait son geste habituel d'ouvrir les bras en les tendant un peu, comme pour s'offrir. Les vignerons tombent à genoux et restent muets.

"Ne craignez pas. Dites-moi ce que vous voulez." Sans parler, ils tendent les paniers remplis de raisin. Jésus admire les fruits magnifiques et, en disant : "Merci" allonge la main pour prendre une trappe et il commence à manger les grains.

"O Dieu Très Haut ! Il mange comme nous !" dit en soupirant celui qu'on appelle Gamala.

Il est impossible de ne pas rire de cette sortie. Jésus même a un sourire plus accentué, et comme s'il s'excusait, il dit : "Je suis le Fils de l'homme !"

Mais son geste a vaincu leur torpeur extatique, et Gamala dit : "N'entrerais-tu pas dans notre maison, au moins jusqu'au soir ? Nous sommes nombreux, car nous sommes sept frères avec nos femmes et nos enfants, et en plus nos parents âgés qui attendent paisiblement la mort."

"Allons. Vous, appelIez vos compagnons et rejoignez-nous. Mère, viens avec Marie."
Et Jésus se met en route derrière les paysans qui se sont relevés et marchent un peu de biais pour le voir marcher. Le sentier est étroit entre les troncs d'arbres reliés les uns aux autres par les vignes.

Ils ont vite fait d'arriver à la maison, ou plutôt aux maisons car elles forment un petit carré avec au milieu une large cour commune où se trouve un puits. On y accède par un couloir profond qui fait office de vestibule et que l'on ferme certainement la nuit avec le lourd portail.

"La paix soit à cette maison et à ceux qui l'habitent" dit Jésus en entrant et en levant la main pour bénir. Il l'abaisse ensuite pour caresser un amour de bébé à moitié nu qui fixe sur Lui un regard extatique. Il est très gracieux dans sa chemisette sans manches, qui retombe de ses épaules grassouillettes, debout avec ses pieds nus, avec un doigt dans la bouche et une croûte de pain trempée dans l'huile dans l'autre menotte.
"C'est David, le bébé. de mon jeune frère" explique Gamala pendant qu'un autre vigneron entre dans la maison la plus proche pour prévenir. Puis il en sort pour entrer dans une autre et il fait ainsi pour toutes, de sorte que des visages de tout âge se présentent, puis se retirent pour revenir après une toilette sommaire. Assis à l'ombre d'un auvent qui fait saillie et qu'abrite un figuier gigantesque, se trouve un vieillard avec un bâtonnet dans les mains. Il ne lève même pas la tête, comme si rien ne l'intéressait.

"C'est notre père" explique Gamala. "Un des vieillards de la maison, car même la femme de Jacques a amené ici son père resté seul. Et puis il y a la vieille mère de Lia, la plus jeune épouse. Notre père est aveugle. il s'est formé une taie sur ses pupilles. Il y a tant de soleil dans les champs ! Tant de chaleur sur la terre ! Pauvre père ! Il est très triste, mais il est très bon. En ce moment il attend ses petits-enfants parce qu'ils sont son unique joie."

Jésus se dirige vers le vieillard. "Que Dieu te bénisse, père."

"Qui que tu sois, que Dieu te rende ta bénédiction" répond le vieillard en levant la tête dans la direction de la voix.

"Ton sort est pénible, n'est-ce pas ?" demande doucement Jésus et il fait signe de ne pas dire qui est celui qui parle.

"Il vient de Dieu, après tant de bien qu'il m'a donné dans ma longue vie. Comme j'ai reçu le bien de Dieu, je dois accepter aussi le malheur de ma vue. Il n'est pas éternel, enfin. Il finira sur le sein d'Abraham."

"Tu parles bien. Ce serait pire si ton âme était aveugle."

"J'ai cherché à lui garder toujours la vue.»

"Comment as-tu fait ?"

"Tu es jeune, toi qui parles, ta voix me le montre. Tu ne seras pas comme ces jeunes de maintenant qui sont tous aveugles parce qu'ils sont sans religion, hein ? C'est vraiment un grand malheur de ne pas croire et de ne pas faire ce que Dieu a dit. C'est un vieillard qui te le dit, garçon. Si tu abandonnes la Loi, tu seras aveugle sur terre et dans l'autre vie. Jamais plus tu ne verras Dieu. Car il viendra certainement un jour où le Messie Rédempteur nous ouvrira les portes de Dieu. Je suis trop âgé pour voir ce jour sur la terre, mais je le verrai du sein d'Abraham. Aussi, je ne me plains de rien, car j'espère payer par cette ombre mes ingratitudes envers Dieu et de le mériter pour la vie éternelle. Mais Toi, tu es jeune. Sois fidèle, fils, pour que le Messie tu puisses le voir, car le temps est proche. Le Baptiste l'a dit. Tu le verras. Mais si ton âme est aveugle, tu seras comme ceux dont parle Isaïe. Tu auras des yeux et tu ne verras pas."

"Tu voudrais le voir, père ?" demande Jésus en posant une main sur la tête blanche.
"Je voudrais le voir. Oui. Mais pourtant je préfère m'en aller sans le voir, au lieu de le voir, moi, et que mes enfants ne le reconnaissent pas. Moi, j'ai encore l'ancienne foi et elle me suffit. Eux... Oh ! le monde de maintenant !..."

"Père, vois donc le Messie, et que ton soir soit couronné par la joie" et Jésus fait glisser sa main des cheveux blancs sur le front jusqu'au menton barbu du vieillard comme pour le caresser, et en même temps il se penche pour se mettre au niveau de son visage sénile.

"Oh ! Très Haut Seigneur ! Mais moi je vois ! Je vois... Qui es-tu avec ce visage inconnu et pourtant familier, comme si je t'avais déjà vu ? ...Mais... Oh ! sot que je suis ! Toi qui m'as rendu la vue, tu es le Messie béni ! Oh ! Oh !" Le vieillard pleure sur les mains de Jésus qu'il a saisies, lès couvrant de baisers et de larmes. Toute la parenté est en émoi.
Jésus dégage une main et caresse encore le vieillard en disant : "Oui, c'est Moi. Viens, qu'en plus de mon visage tu connaisses ma parole." Et il se dirige vers un escalier qui mène à une terrasse ombragée par une tonnelle épaisse qui l'ombrage toute entière. Et tout le monde le suit.

"J'avais promis de parler de l'espérance à mes disciples et j'aurais expliqué une parabole. La parabole, la voilà : ce vieil israélite. C'est le Père des Cieux qui m'en donne le sujet pour vous enseigner à vous tous la grande vertu qui, comme les bras d'un joug, soutient la Foi et la Charité.

Joug plein de douceur.  Gibet de l'humanité comme le bras transversal de la croix, trône du salut comme appui du serpent salutaire élevé dans le désert. Gibet de l'humanité. Pont de l'âme, pour qu'elle libère son vol dans la Lumière, et elle est placée au milieu entre l'indispensable Foi et la très parfaite Charité, parce que sans l'Espérance il ne peut y avoir de Foi, et sans l'espérance la Charité meurt

La Foi présuppose une espérance pleine de certitude. Comment croire arriver à Dieu si on n'espère pas en sa Bonté ? Comment trouver un appui dans la vie si on n'espère pas en une éternité ? Comment pouvoir persévérer dans la justice si on n'est pas animé par l'espérance que chacune de nos bonnes actions est vue par Dieu et pour en recevoir de Lui une récompense ? De la même manière, comment faire vivre la Charité s'il n'y a pas en nous l'espérance ? L'espérance précède la Charité et la prépare. Car un homme a besoin d'espérer pour pouvoir aimer. Les désespérés n'aiment plus. Voilà l'échelle faite de barreau et de montants : la Foi c'est le barreau, l'Espérance les montants; en haut c'est la Charité vers laquelle on monte moyennant les deux autres. L'homme espère pour croire, il croit pour aimer.

Cet homme a su espérer. A sa naissance, c'était un bébé d'Israël comme tous les autres. Il a grandi avec les mêmes enseignements que les autres. Il est devenu fils de la Loi comme tous les autres. Il est devenu homme, époux, père, vieillard, en espérant toujours dans les promesses faites aux patriarches et répétées par les prophètes. Dans sa vieillesse, les ombres sont descendues sur ses pupilles, mais pas dans son cœur. En lui est toujours restée allumée l'Espérance. L'espérance de voir Dieu, de voir Dieu dans l'autre vie. Et, dans l'espérance de cette vue éternelle, une espérance plus intime et plus chère : "voir le Messie". Et il m'a dit, ne sachant pas quel était le jeune homme qui lui parlait : "Si tu abandonnes la Loi, tu seras aveugle sur la terre et au Ciel. Tu ne verras pas Dieu et tu ne reconnaîtras pas le Messie".

Il a parlé en sage. Il y en a trop maintenant en Israël qui sont aveugles. Ils n'ont plus l'espérance parce que l'a tuée en eux  la révolte contre la Loi, qui est toujours révolte, même si elle se cache sous des ornements sacrés, si elle n'est pas acceptation intégrale de la parole de Dieu, je dis de Dieu, je ne parle pas des superstructures qui y ont été mises par l'homme et qui, parce qu'elles sont trop, et toutes humaines, se trouvent négligées par ceux mêmes qui les ont établies, et suivies machinalement, par force, avec lassitude, stérilement par les autres. Ils n'ont plus d'espérance, mais se moquent des vérités éternelles. Ils n'ont donc plus de Foi ni plus de Charité.  Le joug divin de Dieu donné à l'homme pour qu'il s'en fasse obéissance et mérite, la croix céleste que Dieu a donnée à l'homme pour conjurer les serpents du Mal pour en tirer le salut, a perdu son bras transversal, celui qui soutenait la flamme blanche et la flamme rouge : la Foi et la Charité, et les ténèbres sont descendues dans leurs cœurs.

Le vieillard m'a dit : "C'est un grand malheur de ne pas croire et de ne pas faire ce que Dieu nous a dit".

C'est vrai. Je vous le confirme. C'est pire que la cécité matérielle que l'on peut encore guérir pour donner à un juste la joie de revoir le soleil, les prés, les fruits de la terre, les visages des fils et petits-fils et, par-dessus tout, ce qui était l'espérance de son espérance : "Voir le Messie du Seigneur". Je voudrais qu'une pareille vertu fût vivante dans l'âme d'Israël tout entier et particulièrement chez ceux qui sont plus instruits dans la Loi. Il ne suffit pas d'être allé au Temple ou d'avoir appartenu au Temple, il ne suffit pas de savoir par cœur les paroles du Livre. Il faut savoir en faire la vie de notre vie moyennant les trois vertus divines.

Vous en avez un exemple : où elles sont vivantes, tout est facile à supporter, même le malheur. Car le joug de Dieu est toujours un joug léger qui pèse seulement sur la chair, mais n'abat pas l'esprit. Allez en paix, vous qui restez dans cette maison de bons israélites. Va en paix, vieux père. Que Dieu t'aime, tu en as la certitude. Termine ta journée de juste en déposant ta sagesse dans le cœur des petits de ton sang.

Je ne puis rester, mais ma bénédiction reste dans ces murs, riche de grâces comme les grappes de cette vigne."

Et Jésus voudrait s'en aller, mais il doit rester tant pour connaître cette tribu de tous les âges que pour recevoir tout ce qu'on veut Lui donner jusqu'à rendre les sacs de voyage pansus comme des outres...

Puis il peut reprendre la route par un raccourci entre les vignes que Lui indiquent les vignerons qui ne le laissent qu'à la voie maîtresse déjà en vue d'un pays où Jésus et les siens pourront passer la nuit.


Source : http://www.maria-valtorta.org/ValtortaWeb/Oeuvre.htm
Tome : 4/119

https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus



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Jésus parle de l' Espérance
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Message par Maud Dim 7 Juil 2013 - 7:56

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 15 Maria_20

Jésus va sur le Carmel avec Jacques d’Alphée

« Évangélisez dans la plaine d'Esdrelon jusqu'à ce que je revienne parmi vous » commande Jésus aux apôtres, au cours d'une sereine matinée pendant qu'aux abords de Kison ils consomment un peu de nourriture: du pain et des fruits.

Les apôtres ne semblent pas très enthousiastes, mais Jésus les réconforte en leur donnant une ligne à suivre dans leur manière de se comporter, et il termine : « Du reste vous avez avec vous ma Mère. Elle vous sera d'un bon conseil. Allez chez les paysans de Giocana et cherchez, pendant le sabbat, à parler avec ceux de Doras. Donnez-leur des secours, et réconfortez le grand-père de Margziam en lui donnant des nouvelles de l'enfant, en lui disant que pour les Tabernacles nous lui l'amènerons. Donnez beaucoup, tout ce que vous avez, à ces malheureux, tout ce que vous savez, toute l'affection dont vous êtes capables, tout l'argent que nous avons. N'ayez pas peur. Il rentre comme il sort. Nous ne mourrons jamais de faim, même si nous ne vivons que de pain et de fruits. Et si vous en voyez qui sont nus, donnez les vêtements, même les miens, et même les miens en premier. Nous ne resterons jamais nus. Et surtout, si vous trouvez des misères qui me cherchent, ne les dédaignez pas. Vous n'en avez pas le droit. Adieu, Mère. Que Dieu vous bénisse tous par ma bouche. Allez en toute sécurité. Viens, Jacques. »

« Tu ne prends même pas ton sac ? » demande Thomas en voyant que le Seigneur se met en route et ne le prend pas.

« Pas besoin. Je serai plus libre pour cheminer. » Jacques aussi laisse le sien, bien que sa mère se fût hâtée de le remplir de pain, de fromages et de fruits.

Ils s'en vont, en suivant pendant quelque temps la levée de terre du Kison, puis, attaquant les premières pentes qui mènent au Carmel disparaissent à la vue de ceux qui sont restés.

« Mère, nous sommes entre tes mains. Guide-nous parce que… nous ne sommes capables de rien » reconnaît humble¬ment Pierre.

Marie a un sourire rassurant et elle dit : « C'est très simple. Vous n'avez qu'à obéir à ses ordres, et tout ira bien. Allons. »

Jésus monte avec son cousin Jacques et ne parle pas et l'autre aussi ne parle pas. Jésus est concentré dans ses pensées. Jacques, qui se sent au seuil d'une révélation, est tout saisi d'un amour respectueux, d'une crainte spirituelle et il regarde de temps en temps Jésus qui a un sourire lumineux sur son visage solennel. Il le regarde, comme il regarderait Dieu non encore incarné et resplendissant de toute son immense majesté, et son visage qui ressemble tant à celui de Saint-Joseph, d'un brun qui ne dédaigne pas le rouge en haut de ses pommettes, devient pâle d'émotion. Mais il respecte toujours le silence de Jésus.

Par des raccourcis rapides, comme s'ils ne voyaient pas les bergers qui font paître leurs troupeaux dans les verts pâturages qui sont au-dessous des bois de chênes verts, de rouvres, de frênes et autres arbres de haute futaie, ils ne cessent de monter en effleurant de leurs manteaux les buissons glauques des genièvres et les buissons d'or des genêts, ou les touffes couleur d'émeraude par- semée de perles des myrtes, ou les rideaux mouvants des chèvre-feuilles et des clématites en fleurs. Ils montent, laissant derrière eux les bûcherons et les bergers jusqu'à ce qu'ils rejoignent, après une marche infatigable, la crête de la montagne ou plutôt un petit plateau adossé à une crête couronnée de rouvres géants, limité par une rangée d'arbres de haute futaie auxquels servent de base les sommets des autres arbres de la côte, de sorte qu'il semble que le petit pré soit comme adossé à cet appui bruissant, isolé du reste de la montagne que les frondaisons qui sont au-dessous empêchent de voir, avec par derrière le pic qui lance ses arbres vers le ciel, et au-dessus le ciel découvert et en face l'horizon découvert qui rougit dans le crépuscule et s'arrête sur la mer toute enflammée. Une fissure ouverte dans la terre, qui ne s'éboule pas seulement parce que les racines des rouvres géants la retiennent dans un filet qui les tient comme des tenailles, s'ouvre dans la corniche, tout juste assez large pour laisser passer un homme et qui ne soit pas corpulent. Un buisson ébouriffé semble la prolonger en s'étendant horizontalement à partir du flanc de la corniche.

Jésus dit : « Jacques, mon frère, nous resterons ici cette nuit et, malgré la grande fatigue de la chair, je te prie de passer la nuit en prière, la nuit et toute la journée de demain jusqu'à cette heure. Une journée entière, ce n'est pas trop pour recevoir ce que je veux te donner. »

« Jésus, Seigneur et mon Maître, je ferai toujours ce que tu veux » répond Jacques qui était devenu encore plus pâle quand Jésus avait commencé à parler.

« Je le sais. Allons maintenant cueillir des mûres et des myrtilles pour notre estomac et nous désaltérer à une source que j'ai entendue au-dessous. Laisse donc ton manteau dans la caverne. Personne ne le prendra. »

Et avec son cousin, il contourne la corniche en cueillant des fruits sauvages des buissons du sous-bois et puis, à quelques mètres plus bas, du côté opposé à celui qu'ils avaient utilisé pour monter, ils remplissent leurs gourdes, unique chose qu'ils avaient emportée avec eux, à une source bavarde qui débouche dans un fouillis de racines, et ils se lavent pour se rafraîchir de la chaleur encore forte malgré l'altitude. Puis ils remontent à leur plateau et, pendant que l'atmosphère est toute rouge sur le sommet revêtu du soleil qui va disparaître à l'occident, ils mangent ce qu'ils ont ramassé et boivent encore en se souriant comme deux enfants heureux ou comme deux anges. Peu de paroles : le souvenir de ceux qui sont restés  dans la plaine, un cri d'admiration pour l'extrême beauté du jour, le nom des deux mères... Rien de plus.

Puis Jésus attire à Lui son cousin et celui-ci prend la pose habituelle de Jean, la tête appuyée sur le sommet de la poitrine de Jésus, une main abandonnée sur ses genoux, l'autre dans la main de son Cousin, et ils restent ainsi, pendant que le soir descend au milieu d'un grand pépiement d'oiseaux qui se retirent dans le feuillage, d'un tintement de sonnailles qui s'éloignent et devient de plus en plus indistinct, et d'un léger bruissement du vent qui caresse les cimes en les rafraîchissant et en les animant après la chaleur inerte du jour, préludant à la rosée.

Ils restent ainsi longuement, et je crois que ce n'est qu'un silence des lèvres alors que les esprits, plus que jamais actifs, nouent des conversations surnaturelles.

*

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2004/index.htm#120
Tome : 4/120

https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus


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