Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!!
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Scala-Coeli
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Re: Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!!
★1569★
JEAN D'AVILA, « L'APÔTRE DE L'ANDALOUSIE »
Saint Jean (Juan) d'Avila (1499-1569) est un théologien espagnol, docteur de l’Église et grand prédicateur de l’Espagne du XVIe siècle dans laquelle il favorisa le développement des jésuites.
Il fut le notamment le père spirituel et ami de saint Ignace de Loyola ainsi que de sainte Thérèse d’Avila.
P. François Marxer
Professeur d'histoire et de spiritualité au Centre Sèvres
Un converti d’exception.
Le destin et le génie de Jean d'Avila fut celui de nombre de ces « conversos » (convertis), ces ressortissants de familles juives qui passèrent, plus ou moins forcées, à la confession chrétienne dans l'Espagne du XVIe siècle et durent se soumettre aux enquêtes de la « limpieza del sangre » (« la pureté de sang ») qui déterminait si l'individu s'enracinait génétiquement dans une famille chrétienne de vieille souche.
Les conversos devaient donc répondre de la rectitude de leur orthodoxie, soupçonnés qu'ils étaient de mener double jeu : la famille de Thérèse d'Avila connaîtra ces humiliations, comme bien des membres de la toute jeune Compagnie de Jésus, fondée par Ignace de Loyola.
Un prédicateur de talent.
Juan d'Avila naquit d'une famille aisée à Almodovar del Campo (au sud de Madrid) le 6 janvier 1499, à l’époque des voyages de Christophe Colomb en Amérique.
Il ne doit pas être confondu avec saint Jean de la Croix (1542-1591), un autre Espagnol proche de Thérèse d’Avila.
En 1513, il entreprend des études de droit à Salamanque (Espagne), puis de théologie à Alcalá (où il a pour maître Domingo de Soto) de 1520 à 1526.
Ordonné prêtre, il souhaiterait partir évangéliser le Nouveau Monde, mais son statut de conversos (supposé, car sa mère était « cristiana vieja », « ancienne chrétienne », c’est-à-dire issue d’une famille déjà catholique) le lui interdit ; si bien que l'archevêque de Séville lui propose d'évangéliser l'Andalousie, où il déploiera ses talents de prédicateur. Ses succès suscitent les jalousies :
accusation d'hérésie, incarcération dans les geôles de l'Inquisition de 1531 à 1533 avant d'être relaxé.
Mais cette captivité aura des conséquences aussi (et heureusement) déterminantes que le cachot de Tolède pour Jean de la Croix : son expérience spirituelle y trouve une intensité que reflétera le commentaire qu'il rédige alors du psaume 44, Audi, Filia (« Écoute, ma fille, regarde et tends l'oreille : oublie ton peuple et la maison de ton père et le Roi sera épris de ta beauté »).
Il reprend ses campagnes de prédication, entouré d'une communauté de prêtres vivant pauvrement et acquis à ses convictions apostoliques de l'importance pour chacun d'une expérience spirituelle active, témoignant d'une foi authentique, « car enfin la sainteté ne consiste en rien d'autre qu'en l'humble amour de Dieu et du prochain » (lettre 158 à Thérèse d'Avila).
Autre volet de son apostolat mystique, Jean d'Avila fonde quinze collèges (dont trois universités) destinés à la jeunesse, anticipant ainsi la stratégie des jésuites.
La maladie l'obligera à se retirer à Montilla, près de Cordoue en Andalousie, où il meurt le 10 mai 1569.
Il est canonisé le 31 mai 1970 par le pape Paul VI et proclamé docteur de l'Église le 7 octobre 2012 par Benoît XVI.
Un fin théologien.
Jean d’Avila convertira et suscitera « un esprit de tendre compassion » dans le futur Jean de Dieu, initiateur des soins hospitaliers et psychiatriques, et apportera réconfort au duc de Gandie, alias François de Borgia, éminente figure de la sainteté jésuite.
Mais il n'en gardait pas moins une visée spirituelle, particulièrement évidente dans les sermons sur le Saint-Esprit.
Il a également écrit des passages très spirituels sur la Vierge Marie et saint Joseph.
En effet, et contrairement à l'opinion de théologiens d'alors qui, négligeant la substance spirituelle de la théologie, voulaient ménager une position conciliante, compatible avec la rénovation chrétienne que proposait l'humanisme d'Érasme, mais aussi acceptable par les penseurs luthériens ; Jean d'Avila rappelait que le Salut ne peut se réaliser à la seule mesure de l'effort humain et se contenter d'une ambition éthique – que viendrait surcharger un supplément (décoratif ?) de grâce divine.
Tous les débats sur liberté et grâce qui vont agiter la pensée chrétienne au siècle suivant sont en quelque sorte déjà en germe.
Pour lui, le message transmis par Jean III, 16 (« Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique afin que quiconque croit en Lui ne se perdre pas, mais obtienne la vie éternelle »), « la plus douce parole de tout l’Évangile », est la base d’une renaissance spirituelle.
Rejetant donc toute sympathie pélagienne (l’hérésie du moine Pélage au IVe siècle voyait l'homme en mesure de conquérir son Salut à la force du poignet), Avila souligne que l'amour actif est donné comme une grâce bien plus que produit par la bonne volonté humaine.
C'est donc la qualité de l'intériorisation de la pratique chrétienne qui sera en jeu :
« L'amour qui t'inspire doit être un amour infus.
Car Dieu accorde ses dons pour que tu agisses mieux dans la foi et dans la charité.
L'Esprit-Saint ne se contente pas de te voir beau extérieurement, il veut que tu le sois aussi intérieurement, non seulement dans ton œuvre, mais dans l'amour qui te fait opérer. »
La liberté ne se trouve pas édulcorée, bafouée, mais encouragée, stimulée par le don que nous avons reçu.
La spiritualisation des âmes.
C'est dans cet esprit que Jean d’Avila va affiner sa doctrine de l'oraison, doctrine qui influencera le Traité de l'oraison et de la méditation de Louis de Grenade (qui devient son disciple en 1535), mais qui sera suspectée de relents d'illuminisme par le farouchement anti-mystique Melchior Cano. Clairement, « c'est une chose d'agir comme un homme bon, même favorisé de Dieu ; c'en est une autre que le Saint-Esprit soit l'auteur et le promoteur, et que l'homme ne soit bientôt plus rien que l'instrument ».
L'union qui s'établit entre le Saint-Esprit et l'âme qu'il vient habiter est à ce point intime et efficiente que l'on serait tenté de parler d'incarnation.
Mais gardons ce terme pour désigner l'union en Jésus du Verbe avec notre nature humaine, et parlons, par souci de clarté et d'exactitude, de spiritualisation selon le Saint-Esprit qui opère dans les âmes ce que le Christ a opéré sur les corps.
Ce qui induit un « sevrage » de la volonté (et de l'opinion) propre ; autrement dit, consentir à perdre, à sacrifier ce qui serait plaisir ou contentement voire même consolation.
Voilà une ascèse exigeante, à contre-courant du naturel, et qui ne peut s'accomplir qu'avec l'aide du Saint-Esprit :
« Donnez-moi le courage, donnez-moi votre grâce.
Faites briller la Lumière en nos esprits, versez l'amour en nos cœurs ; soutenez la faiblesse de notre corps par votre constante vigueur » (Sermon 30 sur le Saint-Esprit).
Le chrétien cohérent demandera l'Esprit pour donner corps à la Parole de Dieu, et garder ainsi les vertus théologales, pas seulement en homme raisonnable (et érasmien !), mais selon l'inspiration propre des fils adoptifs, coopérant ainsi au dessein salvifique de Dieu pour le monde.
Jésus, fils unique de Dieu, notre sauveur.
Nous saurons gré à Jean d'Avila d'avoir réglé leur compte à ces distinctions qui, certes utiles au travail de réflexion théologique (comme liberté/grâce, activité/passivité, essence/existence, etc...), ont fini par se cristalliser en antagonisme stérilisant l'intelligence comme la pratique chrétienne ; mais plus encore d'avoir revivifié celles-ci, en rappelant que « la véritable foi chrétienne ne s'appuie pas sur des dires :
Je suis né de parents chrétiens ; je vois d'autres hommes qui sont chrétiens et pour cela je suis chrétien ; ou bien encore, j'entends dire à d'autres que la foi est véritable et je crois également pour cette raison ; c'est alors en un homme surtout que l'on croit, car on ne regarde pas Dieu ».
La foi viv(ant)e qui agit par cet amour infusé par le Saint-Esprit, est « une attirance divine qu'exerce sur nous le Père éternel en nous faisant croire très fermement et avec une certitude absolue, que Jésus-Christ est son Fils Unique, ainsi que toutes les autres vérités le concernant, comme elles sont crues par son épouse l'Église.
En elle se trouve la véritable connaissance et le véritable culte de Dieu ; hors d'elle, il n'y a qu'erreur, mort et damnation.
L'homme qui possède une telle croyance est celui-là même qui a entendu les paroles du Père et en a fait son enseignement ; qui, selon les Prophètes, est instruit par Dieu » (Audi Filia, Aubier, 1954, p. 178-179).
Un ami et un Père précieux.
Jean d'Avila, sans doute moins célèbre, aura préparé Jean de la Croix et même l'aura anticipé en sa Montée du Carmel (sans parler de cette oscuridad tenebrosa, si proche de la nuit sanjuaniste).
Ignace de Loyola le tenait en haute estime, le considérant, en 1548, comme son unique Père spirituel.
Et, à la veille de se lancer dans l'oeuvre des fondations de sa réforme, Thérèse sa compatriote avait l'intention de soumettre son autobiographie au « Père Maître Avila » :
« Je désire qu'on prenne des mesures pour qu'il la voie, écrit-elle au P. García de Toledo, car c'est dans cette intention que j'ai commencé à l'écrire.
S'il estime que je suis sur le bon chemin, ce sera pour moi une très grande consolation. »
Et lorsqu'elle apprendra sa mort peu après, « je pleure, avouera-t-elle, parce que l'Église perd une grande colonne ».
JEAN D'AVILA, « L'APÔTRE DE L'ANDALOUSIE »
Saint Jean (Juan) d'Avila (1499-1569) est un théologien espagnol, docteur de l’Église et grand prédicateur de l’Espagne du XVIe siècle dans laquelle il favorisa le développement des jésuites.
Il fut le notamment le père spirituel et ami de saint Ignace de Loyola ainsi que de sainte Thérèse d’Avila.
P. François Marxer
Professeur d'histoire et de spiritualité au Centre Sèvres
Un converti d’exception.
Le destin et le génie de Jean d'Avila fut celui de nombre de ces « conversos » (convertis), ces ressortissants de familles juives qui passèrent, plus ou moins forcées, à la confession chrétienne dans l'Espagne du XVIe siècle et durent se soumettre aux enquêtes de la « limpieza del sangre » (« la pureté de sang ») qui déterminait si l'individu s'enracinait génétiquement dans une famille chrétienne de vieille souche.
Les conversos devaient donc répondre de la rectitude de leur orthodoxie, soupçonnés qu'ils étaient de mener double jeu : la famille de Thérèse d'Avila connaîtra ces humiliations, comme bien des membres de la toute jeune Compagnie de Jésus, fondée par Ignace de Loyola.
Un prédicateur de talent.
Juan d'Avila naquit d'une famille aisée à Almodovar del Campo (au sud de Madrid) le 6 janvier 1499, à l’époque des voyages de Christophe Colomb en Amérique.
Il ne doit pas être confondu avec saint Jean de la Croix (1542-1591), un autre Espagnol proche de Thérèse d’Avila.
En 1513, il entreprend des études de droit à Salamanque (Espagne), puis de théologie à Alcalá (où il a pour maître Domingo de Soto) de 1520 à 1526.
Ordonné prêtre, il souhaiterait partir évangéliser le Nouveau Monde, mais son statut de conversos (supposé, car sa mère était « cristiana vieja », « ancienne chrétienne », c’est-à-dire issue d’une famille déjà catholique) le lui interdit ; si bien que l'archevêque de Séville lui propose d'évangéliser l'Andalousie, où il déploiera ses talents de prédicateur. Ses succès suscitent les jalousies :
accusation d'hérésie, incarcération dans les geôles de l'Inquisition de 1531 à 1533 avant d'être relaxé.
Mais cette captivité aura des conséquences aussi (et heureusement) déterminantes que le cachot de Tolède pour Jean de la Croix : son expérience spirituelle y trouve une intensité que reflétera le commentaire qu'il rédige alors du psaume 44, Audi, Filia (« Écoute, ma fille, regarde et tends l'oreille : oublie ton peuple et la maison de ton père et le Roi sera épris de ta beauté »).
Il reprend ses campagnes de prédication, entouré d'une communauté de prêtres vivant pauvrement et acquis à ses convictions apostoliques de l'importance pour chacun d'une expérience spirituelle active, témoignant d'une foi authentique, « car enfin la sainteté ne consiste en rien d'autre qu'en l'humble amour de Dieu et du prochain » (lettre 158 à Thérèse d'Avila).
Autre volet de son apostolat mystique, Jean d'Avila fonde quinze collèges (dont trois universités) destinés à la jeunesse, anticipant ainsi la stratégie des jésuites.
La maladie l'obligera à se retirer à Montilla, près de Cordoue en Andalousie, où il meurt le 10 mai 1569.
Il est canonisé le 31 mai 1970 par le pape Paul VI et proclamé docteur de l'Église le 7 octobre 2012 par Benoît XVI.
Un fin théologien.
Jean d’Avila convertira et suscitera « un esprit de tendre compassion » dans le futur Jean de Dieu, initiateur des soins hospitaliers et psychiatriques, et apportera réconfort au duc de Gandie, alias François de Borgia, éminente figure de la sainteté jésuite.
Mais il n'en gardait pas moins une visée spirituelle, particulièrement évidente dans les sermons sur le Saint-Esprit.
Il a également écrit des passages très spirituels sur la Vierge Marie et saint Joseph.
En effet, et contrairement à l'opinion de théologiens d'alors qui, négligeant la substance spirituelle de la théologie, voulaient ménager une position conciliante, compatible avec la rénovation chrétienne que proposait l'humanisme d'Érasme, mais aussi acceptable par les penseurs luthériens ; Jean d'Avila rappelait que le Salut ne peut se réaliser à la seule mesure de l'effort humain et se contenter d'une ambition éthique – que viendrait surcharger un supplément (décoratif ?) de grâce divine.
Tous les débats sur liberté et grâce qui vont agiter la pensée chrétienne au siècle suivant sont en quelque sorte déjà en germe.
Pour lui, le message transmis par Jean III, 16 (« Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique afin que quiconque croit en Lui ne se perdre pas, mais obtienne la vie éternelle »), « la plus douce parole de tout l’Évangile », est la base d’une renaissance spirituelle.
Rejetant donc toute sympathie pélagienne (l’hérésie du moine Pélage au IVe siècle voyait l'homme en mesure de conquérir son Salut à la force du poignet), Avila souligne que l'amour actif est donné comme une grâce bien plus que produit par la bonne volonté humaine.
C'est donc la qualité de l'intériorisation de la pratique chrétienne qui sera en jeu :
« L'amour qui t'inspire doit être un amour infus.
Car Dieu accorde ses dons pour que tu agisses mieux dans la foi et dans la charité.
L'Esprit-Saint ne se contente pas de te voir beau extérieurement, il veut que tu le sois aussi intérieurement, non seulement dans ton œuvre, mais dans l'amour qui te fait opérer. »
La liberté ne se trouve pas édulcorée, bafouée, mais encouragée, stimulée par le don que nous avons reçu.
La spiritualisation des âmes.
C'est dans cet esprit que Jean d’Avila va affiner sa doctrine de l'oraison, doctrine qui influencera le Traité de l'oraison et de la méditation de Louis de Grenade (qui devient son disciple en 1535), mais qui sera suspectée de relents d'illuminisme par le farouchement anti-mystique Melchior Cano. Clairement, « c'est une chose d'agir comme un homme bon, même favorisé de Dieu ; c'en est une autre que le Saint-Esprit soit l'auteur et le promoteur, et que l'homme ne soit bientôt plus rien que l'instrument ».
L'union qui s'établit entre le Saint-Esprit et l'âme qu'il vient habiter est à ce point intime et efficiente que l'on serait tenté de parler d'incarnation.
Mais gardons ce terme pour désigner l'union en Jésus du Verbe avec notre nature humaine, et parlons, par souci de clarté et d'exactitude, de spiritualisation selon le Saint-Esprit qui opère dans les âmes ce que le Christ a opéré sur les corps.
Ce qui induit un « sevrage » de la volonté (et de l'opinion) propre ; autrement dit, consentir à perdre, à sacrifier ce qui serait plaisir ou contentement voire même consolation.
Voilà une ascèse exigeante, à contre-courant du naturel, et qui ne peut s'accomplir qu'avec l'aide du Saint-Esprit :
« Donnez-moi le courage, donnez-moi votre grâce.
Faites briller la Lumière en nos esprits, versez l'amour en nos cœurs ; soutenez la faiblesse de notre corps par votre constante vigueur » (Sermon 30 sur le Saint-Esprit).
Le chrétien cohérent demandera l'Esprit pour donner corps à la Parole de Dieu, et garder ainsi les vertus théologales, pas seulement en homme raisonnable (et érasmien !), mais selon l'inspiration propre des fils adoptifs, coopérant ainsi au dessein salvifique de Dieu pour le monde.
Jésus, fils unique de Dieu, notre sauveur.
Nous saurons gré à Jean d'Avila d'avoir réglé leur compte à ces distinctions qui, certes utiles au travail de réflexion théologique (comme liberté/grâce, activité/passivité, essence/existence, etc...), ont fini par se cristalliser en antagonisme stérilisant l'intelligence comme la pratique chrétienne ; mais plus encore d'avoir revivifié celles-ci, en rappelant que « la véritable foi chrétienne ne s'appuie pas sur des dires :
Je suis né de parents chrétiens ; je vois d'autres hommes qui sont chrétiens et pour cela je suis chrétien ; ou bien encore, j'entends dire à d'autres que la foi est véritable et je crois également pour cette raison ; c'est alors en un homme surtout que l'on croit, car on ne regarde pas Dieu ».
La foi viv(ant)e qui agit par cet amour infusé par le Saint-Esprit, est « une attirance divine qu'exerce sur nous le Père éternel en nous faisant croire très fermement et avec une certitude absolue, que Jésus-Christ est son Fils Unique, ainsi que toutes les autres vérités le concernant, comme elles sont crues par son épouse l'Église.
En elle se trouve la véritable connaissance et le véritable culte de Dieu ; hors d'elle, il n'y a qu'erreur, mort et damnation.
L'homme qui possède une telle croyance est celui-là même qui a entendu les paroles du Père et en a fait son enseignement ; qui, selon les Prophètes, est instruit par Dieu » (Audi Filia, Aubier, 1954, p. 178-179).
Un ami et un Père précieux.
Jean d'Avila, sans doute moins célèbre, aura préparé Jean de la Croix et même l'aura anticipé en sa Montée du Carmel (sans parler de cette oscuridad tenebrosa, si proche de la nuit sanjuaniste).
Ignace de Loyola le tenait en haute estime, le considérant, en 1548, comme son unique Père spirituel.
Et, à la veille de se lancer dans l'oeuvre des fondations de sa réforme, Thérèse sa compatriote avait l'intention de soumettre son autobiographie au « Père Maître Avila » :
« Je désire qu'on prenne des mesures pour qu'il la voie, écrit-elle au P. García de Toledo, car c'est dans cette intention que j'ai commencé à l'écrire.
S'il estime que je suis sur le bon chemin, ce sera pour moi une très grande consolation. »
Et lorsqu'elle apprendra sa mort peu après, « je pleure, avouera-t-elle, parce que l'Église perd une grande colonne ».
Samedi 17 février
Prière proposée par le Père François Marxer
Prière proposée par le Père François Marxer
Saint Jean (Juan) d'Avila (1499-1569) est un théologien espagnol, docteur de l’Église et grand prédicateur de l’Espagne du XVIe siècle dans laquelle il favorisa le développement des jésuites. Il fut le notamment le père spirituel et ami de saint Ignace de Loyola ainsi que de sainte Thérèse d’Avila.
Cette semaine, je prie en méditant cet extrait d'une lettre de Jean d'Avila à une chrétienne confrontée à l'oscuridad tenebrosa (la nuit des ténèbres) d'un apparent abandon de Dieu :
« Je suis Celui qui peut vous délivrer de votre tribulation, parce que je suis Tout-Puissant ;
Celui qui veut vous en délivrer, parce que je suis le Tout-Bon ;
Celui qui saura le faire, parce que je sais Tout faire.
Je suis votre avocat, votre caution, votre Seigneur, votre rachat et votre rançon,
Votre réconciliateur, le lien de votre amitié avec Dieu, votre défenseur, votre Ami.
Rien de ce que je possède ne vous manque.
Pourquoi craignez-vous, si vous ne vous séparez pas de Moi ?
À vous, mon Corps et mon Sang. Vous avez faim ?
À vous mon Cœur. Vous craignez l'oubli ?
À vous ma Divinité. Quelle misère craignez-vous ?
Ce n'est pas tout :
Mes anges sont à vous, pour vous défendre.
Mes Saints sont à vous, pour prier pour vous.
Ma Mère bénie est à vous ; une Mère, pour vous, pleine de sollicitude et de pitié.
À vous aussi la Terre, pour que vous m'y serviez,
Le Ciel, parce que vous y viendrez.
Les démons et l'enfer, parce que vous les foulerez aux pieds, comme des esclaves et un cachot,
La Vie, parce qu'avec elle, vous gagnerez celle qui ne finit pas.
À vous les vraies joies, parce que vous les rapporterez à Moi.
Les peines, parce que vous les supporterez pour mon Amour et votre bien,
Les tentations, parce qu'elles sont cause et mérite de votre couronne éternelle,
À vous la mort, parce qu'elle sera pour vous le dernier passage qui mène à la vie.
Tout cela vous le possédez en Moi et par Moi,
Car je ne l'ai pas gagné pour Moi seul et ne veux pas en jouir seul... »
Je Prie
Cette semaine, je prie en méditant cet extrait d'une lettre de Jean d'Avila à une chrétienne confrontée à l'oscuridad tenebrosa (la nuit des ténèbres) d'un apparent abandon de Dieu :
« Je suis Celui qui peut vous délivrer de votre tribulation, parce que je suis Tout-Puissant ;
Celui qui veut vous en délivrer, parce que je suis le Tout-Bon ;
Celui qui saura le faire, parce que je sais Tout faire.
Je suis votre avocat, votre caution, votre Seigneur, votre rachat et votre rançon,
Votre réconciliateur, le lien de votre amitié avec Dieu, votre défenseur, votre Ami.
Rien de ce que je possède ne vous manque.
Pourquoi craignez-vous, si vous ne vous séparez pas de Moi ?
À vous, mon Corps et mon Sang. Vous avez faim ?
À vous mon Cœur. Vous craignez l'oubli ?
À vous ma Divinité. Quelle misère craignez-vous ?
Ce n'est pas tout :
Mes anges sont à vous, pour vous défendre.
Mes Saints sont à vous, pour prier pour vous.
Ma Mère bénie est à vous ; une Mère, pour vous, pleine de sollicitude et de pitié.
À vous aussi la Terre, pour que vous m'y serviez,
Le Ciel, parce que vous y viendrez.
Les démons et l'enfer, parce que vous les foulerez aux pieds, comme des esclaves et un cachot,
La Vie, parce qu'avec elle, vous gagnerez celle qui ne finit pas.
À vous les vraies joies, parce que vous les rapporterez à Moi.
Les peines, parce que vous les supporterez pour mon Amour et votre bien,
Les tentations, parce qu'elles sont cause et mérite de votre couronne éternelle,
À vous la mort, parce qu'elle sera pour vous le dernier passage qui mène à la vie.
Tout cela vous le possédez en Moi et par Moi,
Car je ne l'ai pas gagné pour Moi seul et ne veux pas en jouir seul... »
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★1280★
NOTRE-DAME DE CLÉRY, UN LIEU DE PÈLERINAGE ROYAL
La basilique mineure de Notre-Dame de Cléry (sur la commune de Cléry-Saint-André, Loiret), à 15 km au sud-ouest d’Orléans, a été bâtie à la suite d’un premier oratoire édifié en 1280 après la découverte dans un champ en défrichage d’une statue de la Vierge Marie. Rapidement, les rois de France vinrent à Cléry en pèlerinage et Louis XI (1423-1483) y fut inhumé.
Père Olivier de Scitivaux Recteur de Notre-Dame de Cléry
Les débuts d’un culte
Pour comprendre l'histoire de Cléry, il faut s'intéresser à l'Histoire qui a fait la France… Ce village de l’Orléanais faisait depuis très longtemps partie du domaine royal.
Au XIIIe siècle, il est visité par le roi saint Louis IX, qui voudrait y développer le culte de la Vierge Marie.
Vers 1275, l’ancien connétable de saint Louis, Simon de Melun, épouse Marie La Sableiges, dame de La Salle-lès-Cléry (Loiret).
C'est tout naturellement que le fief est confié spirituellement aux moines de l'abbaye voisine de Micy fondée au VIe siècle par saint Mesmin.
Les moines vont comprendre qu'on ne peut pas annoncer l'Évangile du Christ tant que les auditeurs n'ont pas de quoi manger et vivre correctement.
Une vaste opération de défrichement débute donc à la frontière géographique du val de Loire et de la Sologne.
La Vierge Marie s’offre au monde.
En 1280, alors que des cultivateurs labourent leurs champs, l’un d’eux découvre (dans un buisson, précise la tradition) une statue de bois polychrome, d'environ 80 centimètres de hauteur.
La Vierge Marie, vêtue de pourpre et couronnée, tient au milieu de ses genoux son fils, nu, vulnérable, portant un fruit dans sa main droite, dans un geste d'offrande au monde.
Aussitôt, un oratoire est construit, et les foules se déplacent pour invoquer la Vierge, si bien que le roi Philippe IV le Bel, dès le début du XIVe siècle, prendra la décision de le remplacer par une église collégiale de plus vastes proportions, desservie par cinq puis dix chanoines.
Le roi offre également une cloche monumentale. Las, moins de cent ans plus tard, la France est en pleine guerre de Cent Ans et les Anglais assiègent Orléans.
L'église est pillée et détruite en 1428 par les troupes du comte de Salisbury, à l’exception de la tour carrée nord du clocher ; miraculeusement la statue est sauvée. Salisbury meurt ensuite lors du siège d’Orléans, ce que les contemporains interprètent comme une punition divine.
Jeanne d'Arc, traversant Cléry (elle sera plus tard représentée sur un vitrail de la basilique), n'y verra quasiment que des ruines.
La reconstruction de l’église.
Alors que ses frères légitimes sont retenus prisonniers en Angleterre, Jean, « bâtard d'Orléans », qui prendra ensuite le nom de Dunois, compagnon d'armes de la Pucelle et cousin du Roi, va œuvrer pour que l'église de Cléry soit reconstruite.
Dans un pays exsangue, les travaux vont commencer sous le règne de Charles VII pour s'achever sous celui de Louis XI.
À plusieurs reprises, faute d'argent et de priorités budgétaires, ils vont s'interrompre, et il faudra, au siège de Dieppe (1442-1443), toute la persuasion de Dunois vis-à-vis du Dauphin Louis, pour que celui-ci demande la victoire à la Vierge de Cléry.
Le futur Louis XI fait la promesse que s'il parvient à lever le siège sans grande perte d’hommes, il achèvera la reconstruction de Cléry.
Le lendemain, 15 août 1443, il remporte la victoire.
Pourtant, il faudra attendre encore quelques années pour que la promesse s'accomplisse !
Le roi Louis XI et Cléry.
Reconnaissant pour sa victoire et devenu roi en 1461, Louis XI est durablement attaché à l’histoire de Cléry.
C’est lui qui préside la reconstruction de l’édifice dans le style gothique flamboyant, qui dura jusqu’en 1485 sous la direction de Pierre Chauvin et de Pierre Le Page, et il viendra fréquemment y séjourner.
Il orne son chapeau de médailles, parmi lesquelles celle de la Vierge de Cléry.
Il se fait aménager un oratoire au premier étage de la chapelle de Villequier afin de pouvoir suivre les offices au chœur sans être vu…
À la suite d’un nouveau vœu réalisé en 1465 à la bataille du château de Montlhéry (Essonne), finalement remportée contre le duc de Bourgogne Charles le Téméraire, Louis XI fait de Cléry une chapelle royale le 21 décembre 1467 et la dote de plusieurs privilèges juridiques successifs ; il obtiendra même un peu plus tard du pape Sixte IV le titre de premier chanoine de la collégiale (ce que représente un vitrail de l’édifice).
Il fait don à l’église d’une Sainte Épine issue de la couronne d’épines du Christ, placée dans un cristal enchâssé d’or (elle sera volée par des brigands en 1631), et d’une relique de saint André.
Lorsqu’en 1468, Dunois vint à mourir, celui-ci est inhumé, en compagnie de son épouse, Marie d'Harcourt, dans une chapelle latérale de l'église, dédiée à saint Jean, construite par l’architecte Simon du Val.
En 1471, préoccupé par le soulèvement d'un certain nombre de seigneurs en « Ligue », Louis XI y fait réciter pour la première fois, au son des cloches et en sa présence, l'Angélus à midi pour la paix du Royaume.
Depuis lors, cette coutume s'est répandue dans le monde, s’ajoutant aux Angélus du matin et du soir qui étaient récités depuis les Croisades pour la victoire contre les Turcs
Dès 1472, Louis XI émet le désir d'être inhumé « en prière pour l'éternité devant Notre-Dame de Cléry » qu’il affectionne tant, préparant pour l’occasion un tombeau et en gisant.
Sa volonté est exaucée à sa mort le 31 août 1483 ; il est donc l’un des rares souverains français à ne pas être enterré à Saint-Denis.
Son tombeau, tourné vers la statue miraculeuse, sera surmonté d'un mausolée en bronze et émaux. Sa seconde épouse, Charlotte de Savoie, viendra l'y rejoindre quelques semaines plus tard.
Une chapelle pour saint Jacques.
À la Renaissance, soucieux de pouvoir accueillir les pèlerins en route vers Compostelle, le Doyen du Chapitre, Gilles de Pontbriand (originaire de Bretagne), demande à son frère François qui travaille à la construction de Chambord, d'édifier une chapelle à Cléry consacrée à saint Jacques.
Ils y seront tous deux inhumés.
Portée par de minces faisceaux de colonnettes flamboyantes, la chapelle comporte de superbes écussons polychromes de France et de Bretagne encore visibles de nos jours.
Les murs sont décorés d’hermines et de cordelières, symboles de deux ordres de chevalerie importants nés dans le royaume de Bretagne.
Le miracle des larmes.
Le 26 mai 1670, lundi de Pentecôte, sous le règne de Louis XIV, pendant la prière du soir, les chanoines virent subitement les visages de la Vierge et de l’Enfant devenir « d’une pâleur d’agonisants, se couvrir de sueur et de larmes ».
Les chanoines sonnent les cloches, les habitants accourent et constatent ce miracle des larmes versées sur la misère du temps.
Plusieurs procès-verbaux, signés par 39 témoins et déposés chez le notaire de Cléry, témoignent de ce miracle.
Des destructions et des reconstructions.
L'Histoire de France, malmenée par la guerre de Cent Ans, est de nouveau malmenée par les guerres de Religion.
L'Orléanais est au centre de beaucoup de désastres, et l'église de Cléry n'échappe pas à la règle.
Le 2 avril 1562, après la prise d’Orléans par les troupes protestantes du prince de Condé, le mausolée est détruit pour être fondu, les sépultures royales sont profanées pour récupérer les cercueils en plomb (mais les corps sont laissés sur place), la statuaire est saccagée, y compris la statue de Notre-Dame…
Au début du XVIIe siècle, la statue est reconstituée, et l'église sauvée de la destruction.
Cependant, les Bourbons n'auront pas, vis-à-vis de Cléry, le même attachement que les Valois !
Louis XIII demande pourtant en 1622 qu'on reconstruise sur la tombe de Louis XI un mausolée plus modeste.
La Révolution française verra de nouveau le mausolée de Louis XI détruit, mais ses éléments seront conservés et, au début du XIXe siècle, sous la Restauration, un nouveau mausolée sera reconstruit avec ce qui avait été sauvé :
C’est ce qu’on voit encore de nos jours (statue du roi à genoux et en prière). Toutefois, le jubé ayant été détruit et la statue de Notre-Dame déplacée pour surmonter l'autel principal, l'orientation du nouveau mausolée sera légèrement modifiée pour que le roi demeure en prière devant Notre-Dame de Cléry.
Les vieilles cloches ont été volées et fondues. Seule la statue de Notre-Dame a été sauvée de justesse par une délibération du conseil municipal de Cléry.
Chaque année un pèlerinage à Notre-Dame de Cléry est organisé
Le XIXe siècle marque une lente renaissance.
Après le retour du mausolée en 1818, l’église est classée monument historique dès 1840 et accueille en 1854 les Oblats de Marie, venus remplacer les chanoines présents jusqu’à la Révolution (ils sont eux-mêmes remplacés par les Pères de l’Oratoire en 1865).
Avec l’autorisation du pape Pie IX, la Vierge de Cléry est couronnée le 8 septembre 1863 par Mgr Dupanloup, évêque d’Orléans, en présence d’un cardinal et de sept autres évêques.
En 1873, des fouilles permettent de retrouver le cœur de Charles VIII, fils de Louis XI, qui avait voulu faire enterrer une partie de son corps à Cléry, auprès de ses parents.
Le 2 février 1894, le pape Léon XIII, sous forme d'une brève lettre apostolique, confère à l'église de Cléry le titre de basilique mineure.
Le sanctuaire connut quelques vicissitudes (dégradations lors de la guerre franco-prussienne en 1871, vol important en 1926), mais il résista à la Seconde Guerre mondiale, qui ne fit qu’un seul dégât en 5 ans : la destruction d’une maison par bombardement, lequel tua un villageois (Éphrem Lecœur) qui donnera son nom à une rue du village.
Chaque année, au mois de septembre, un pèlerinage à Notre-Dame de Cléry est organisé autour de la fête de la Nativité de la Vierge Marie (le 8 septembre).
Ce pèlerinage est complété par un festival marial qui vise à aborder, chaque année, sous l’angle de la culture, un aspect de la vie de la Vierge Marie.
La basilique est également remarquable pour ses 60 vastes fenêtres et pour ses 43 stalles de chêne habilement sculptées.
NOTRE-DAME DE CLÉRY, UN LIEU DE PÈLERINAGE ROYAL
La basilique mineure de Notre-Dame de Cléry (sur la commune de Cléry-Saint-André, Loiret), à 15 km au sud-ouest d’Orléans, a été bâtie à la suite d’un premier oratoire édifié en 1280 après la découverte dans un champ en défrichage d’une statue de la Vierge Marie. Rapidement, les rois de France vinrent à Cléry en pèlerinage et Louis XI (1423-1483) y fut inhumé.
Père Olivier de Scitivaux Recteur de Notre-Dame de Cléry
Les débuts d’un culte
Pour comprendre l'histoire de Cléry, il faut s'intéresser à l'Histoire qui a fait la France… Ce village de l’Orléanais faisait depuis très longtemps partie du domaine royal.
Au XIIIe siècle, il est visité par le roi saint Louis IX, qui voudrait y développer le culte de la Vierge Marie.
Vers 1275, l’ancien connétable de saint Louis, Simon de Melun, épouse Marie La Sableiges, dame de La Salle-lès-Cléry (Loiret).
C'est tout naturellement que le fief est confié spirituellement aux moines de l'abbaye voisine de Micy fondée au VIe siècle par saint Mesmin.
Les moines vont comprendre qu'on ne peut pas annoncer l'Évangile du Christ tant que les auditeurs n'ont pas de quoi manger et vivre correctement.
Une vaste opération de défrichement débute donc à la frontière géographique du val de Loire et de la Sologne.
La Vierge Marie s’offre au monde.
En 1280, alors que des cultivateurs labourent leurs champs, l’un d’eux découvre (dans un buisson, précise la tradition) une statue de bois polychrome, d'environ 80 centimètres de hauteur.
La Vierge Marie, vêtue de pourpre et couronnée, tient au milieu de ses genoux son fils, nu, vulnérable, portant un fruit dans sa main droite, dans un geste d'offrande au monde.
Aussitôt, un oratoire est construit, et les foules se déplacent pour invoquer la Vierge, si bien que le roi Philippe IV le Bel, dès le début du XIVe siècle, prendra la décision de le remplacer par une église collégiale de plus vastes proportions, desservie par cinq puis dix chanoines.
Le roi offre également une cloche monumentale. Las, moins de cent ans plus tard, la France est en pleine guerre de Cent Ans et les Anglais assiègent Orléans.
L'église est pillée et détruite en 1428 par les troupes du comte de Salisbury, à l’exception de la tour carrée nord du clocher ; miraculeusement la statue est sauvée. Salisbury meurt ensuite lors du siège d’Orléans, ce que les contemporains interprètent comme une punition divine.
Jeanne d'Arc, traversant Cléry (elle sera plus tard représentée sur un vitrail de la basilique), n'y verra quasiment que des ruines.
La reconstruction de l’église.
Alors que ses frères légitimes sont retenus prisonniers en Angleterre, Jean, « bâtard d'Orléans », qui prendra ensuite le nom de Dunois, compagnon d'armes de la Pucelle et cousin du Roi, va œuvrer pour que l'église de Cléry soit reconstruite.
Dans un pays exsangue, les travaux vont commencer sous le règne de Charles VII pour s'achever sous celui de Louis XI.
À plusieurs reprises, faute d'argent et de priorités budgétaires, ils vont s'interrompre, et il faudra, au siège de Dieppe (1442-1443), toute la persuasion de Dunois vis-à-vis du Dauphin Louis, pour que celui-ci demande la victoire à la Vierge de Cléry.
Le futur Louis XI fait la promesse que s'il parvient à lever le siège sans grande perte d’hommes, il achèvera la reconstruction de Cléry.
Le lendemain, 15 août 1443, il remporte la victoire.
Pourtant, il faudra attendre encore quelques années pour que la promesse s'accomplisse !
Le roi Louis XI et Cléry.
Reconnaissant pour sa victoire et devenu roi en 1461, Louis XI est durablement attaché à l’histoire de Cléry.
C’est lui qui préside la reconstruction de l’édifice dans le style gothique flamboyant, qui dura jusqu’en 1485 sous la direction de Pierre Chauvin et de Pierre Le Page, et il viendra fréquemment y séjourner.
Il orne son chapeau de médailles, parmi lesquelles celle de la Vierge de Cléry.
Il se fait aménager un oratoire au premier étage de la chapelle de Villequier afin de pouvoir suivre les offices au chœur sans être vu…
À la suite d’un nouveau vœu réalisé en 1465 à la bataille du château de Montlhéry (Essonne), finalement remportée contre le duc de Bourgogne Charles le Téméraire, Louis XI fait de Cléry une chapelle royale le 21 décembre 1467 et la dote de plusieurs privilèges juridiques successifs ; il obtiendra même un peu plus tard du pape Sixte IV le titre de premier chanoine de la collégiale (ce que représente un vitrail de l’édifice).
Il fait don à l’église d’une Sainte Épine issue de la couronne d’épines du Christ, placée dans un cristal enchâssé d’or (elle sera volée par des brigands en 1631), et d’une relique de saint André.
Lorsqu’en 1468, Dunois vint à mourir, celui-ci est inhumé, en compagnie de son épouse, Marie d'Harcourt, dans une chapelle latérale de l'église, dédiée à saint Jean, construite par l’architecte Simon du Val.
En 1471, préoccupé par le soulèvement d'un certain nombre de seigneurs en « Ligue », Louis XI y fait réciter pour la première fois, au son des cloches et en sa présence, l'Angélus à midi pour la paix du Royaume.
Depuis lors, cette coutume s'est répandue dans le monde, s’ajoutant aux Angélus du matin et du soir qui étaient récités depuis les Croisades pour la victoire contre les Turcs
Dès 1472, Louis XI émet le désir d'être inhumé « en prière pour l'éternité devant Notre-Dame de Cléry » qu’il affectionne tant, préparant pour l’occasion un tombeau et en gisant.
Sa volonté est exaucée à sa mort le 31 août 1483 ; il est donc l’un des rares souverains français à ne pas être enterré à Saint-Denis.
Son tombeau, tourné vers la statue miraculeuse, sera surmonté d'un mausolée en bronze et émaux. Sa seconde épouse, Charlotte de Savoie, viendra l'y rejoindre quelques semaines plus tard.
Une chapelle pour saint Jacques.
À la Renaissance, soucieux de pouvoir accueillir les pèlerins en route vers Compostelle, le Doyen du Chapitre, Gilles de Pontbriand (originaire de Bretagne), demande à son frère François qui travaille à la construction de Chambord, d'édifier une chapelle à Cléry consacrée à saint Jacques.
Ils y seront tous deux inhumés.
Portée par de minces faisceaux de colonnettes flamboyantes, la chapelle comporte de superbes écussons polychromes de France et de Bretagne encore visibles de nos jours.
Les murs sont décorés d’hermines et de cordelières, symboles de deux ordres de chevalerie importants nés dans le royaume de Bretagne.
Le miracle des larmes.
Le 26 mai 1670, lundi de Pentecôte, sous le règne de Louis XIV, pendant la prière du soir, les chanoines virent subitement les visages de la Vierge et de l’Enfant devenir « d’une pâleur d’agonisants, se couvrir de sueur et de larmes ».
Les chanoines sonnent les cloches, les habitants accourent et constatent ce miracle des larmes versées sur la misère du temps.
Plusieurs procès-verbaux, signés par 39 témoins et déposés chez le notaire de Cléry, témoignent de ce miracle.
Des destructions et des reconstructions.
L'Histoire de France, malmenée par la guerre de Cent Ans, est de nouveau malmenée par les guerres de Religion.
L'Orléanais est au centre de beaucoup de désastres, et l'église de Cléry n'échappe pas à la règle.
Le 2 avril 1562, après la prise d’Orléans par les troupes protestantes du prince de Condé, le mausolée est détruit pour être fondu, les sépultures royales sont profanées pour récupérer les cercueils en plomb (mais les corps sont laissés sur place), la statuaire est saccagée, y compris la statue de Notre-Dame…
Au début du XVIIe siècle, la statue est reconstituée, et l'église sauvée de la destruction.
Cependant, les Bourbons n'auront pas, vis-à-vis de Cléry, le même attachement que les Valois !
Louis XIII demande pourtant en 1622 qu'on reconstruise sur la tombe de Louis XI un mausolée plus modeste.
La Révolution française verra de nouveau le mausolée de Louis XI détruit, mais ses éléments seront conservés et, au début du XIXe siècle, sous la Restauration, un nouveau mausolée sera reconstruit avec ce qui avait été sauvé :
C’est ce qu’on voit encore de nos jours (statue du roi à genoux et en prière). Toutefois, le jubé ayant été détruit et la statue de Notre-Dame déplacée pour surmonter l'autel principal, l'orientation du nouveau mausolée sera légèrement modifiée pour que le roi demeure en prière devant Notre-Dame de Cléry.
Les vieilles cloches ont été volées et fondues. Seule la statue de Notre-Dame a été sauvée de justesse par une délibération du conseil municipal de Cléry.
Chaque année un pèlerinage à Notre-Dame de Cléry est organisé
Le XIXe siècle marque une lente renaissance.
Après le retour du mausolée en 1818, l’église est classée monument historique dès 1840 et accueille en 1854 les Oblats de Marie, venus remplacer les chanoines présents jusqu’à la Révolution (ils sont eux-mêmes remplacés par les Pères de l’Oratoire en 1865).
Avec l’autorisation du pape Pie IX, la Vierge de Cléry est couronnée le 8 septembre 1863 par Mgr Dupanloup, évêque d’Orléans, en présence d’un cardinal et de sept autres évêques.
En 1873, des fouilles permettent de retrouver le cœur de Charles VIII, fils de Louis XI, qui avait voulu faire enterrer une partie de son corps à Cléry, auprès de ses parents.
Le 2 février 1894, le pape Léon XIII, sous forme d'une brève lettre apostolique, confère à l'église de Cléry le titre de basilique mineure.
Le sanctuaire connut quelques vicissitudes (dégradations lors de la guerre franco-prussienne en 1871, vol important en 1926), mais il résista à la Seconde Guerre mondiale, qui ne fit qu’un seul dégât en 5 ans : la destruction d’une maison par bombardement, lequel tua un villageois (Éphrem Lecœur) qui donnera son nom à une rue du village.
Chaque année, au mois de septembre, un pèlerinage à Notre-Dame de Cléry est organisé autour de la fête de la Nativité de la Vierge Marie (le 8 septembre).
Ce pèlerinage est complété par un festival marial qui vise à aborder, chaque année, sous l’angle de la culture, un aspect de la vie de la Vierge Marie.
La basilique est également remarquable pour ses 60 vastes fenêtres et pour ses 43 stalles de chêne habilement sculptées.
Samedi 24 février
Prière proposée par le Père Olivier de Scitivaux
Prière proposée par le Père Olivier de Scitivaux
La basilique mineure de Notre-Dame de Cléry (sur la commune de Cléry-Saint-André, Loiret), à 15 km au sud-ouest d’Orléans, a été bâtie à la suite d’un premier oratoire édifié en 1280 après la découverte dans un champ en défrichage d’une statue de la Vierge Marie.
Rapidement, les rois de France vinrent à Cléry en pèlerinage et Louis XI (1423-1483) y fut inhumé.
Rapidement, les rois de France vinrent à Cléry en pèlerinage et Louis XI (1423-1483) y fut inhumé.
Cette semaine, je récite la prière à Notre-Dame de Cléry rédigée pour le synode du diocèse d’Orléans (2017-2019) :
Très sainte Vierge de Cléry,
ton Fils, Jésus t'a confié la mission d'être notre mère.
Porte avec bienveillance la prière de tes enfants ici rassemblés :
Que le synode de notre diocèse
soit pour tous l'occasion de se ressourcer dans la foi
et de raviver la charité dans les cœurs
en restant tout particulièrement attentifs
aux petits, aux pauvres et aux blessés de la vie.
Donne à chacun la confiance de pouvoir, comme toi,
répondre généreusement « oui » aux appels de l'Esprit-Saint,
pour que l'Église de ton Fils
brille comme un signe prophétique au milieu des nations.
Qu'en toute circonstance, tu nous conduises,
toi, la reine de tous les saints,
sur les chemins de la rencontre fraternelle ;
Enfin, au terme de notre pèlerinage sur cette terre,
sois notre avocate auprès du Père.
Ainsi nous pourrons, avec le Peuple des rachetés,
vivre dans la plénitude de l'Amour.
Je Prie
ton Fils, Jésus t'a confié la mission d'être notre mère.
Porte avec bienveillance la prière de tes enfants ici rassemblés :
Que le synode de notre diocèse
soit pour tous l'occasion de se ressourcer dans la foi
et de raviver la charité dans les cœurs
en restant tout particulièrement attentifs
aux petits, aux pauvres et aux blessés de la vie.
Donne à chacun la confiance de pouvoir, comme toi,
répondre généreusement « oui » aux appels de l'Esprit-Saint,
pour que l'Église de ton Fils
brille comme un signe prophétique au milieu des nations.
Qu'en toute circonstance, tu nous conduises,
toi, la reine de tous les saints,
sur les chemins de la rencontre fraternelle ;
Enfin, au terme de notre pèlerinage sur cette terre,
sois notre avocate auprès du Père.
Ainsi nous pourrons, avec le Peuple des rachetés,
vivre dans la plénitude de l'Amour.
Je Prie
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M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!!
★1231★
SAINT ANTOINE DE PADOUE, LE SAINT QUE TOUT LE MONDE AIME
Antoine (1195-1231), « le saint de tout le monde » selon l’expression du pape Léon XIII, est né à Lisbonne (Portugal) au temps des croisades ; disciple de saint Augustin et de saint François d’Assise, il fut missionnaire, prédicateur, thaumaturge, mystique, puis, après sa mort, vénéré sur sa tombe à Padoue (Italie) et invoqué dans le monde entier, comme le montre le grand nombre de ses statues présentes dans toutes les églises.
Mais qui est ce « saint que tout le monde aime » (Léon XIII) et que le pape Pie XII proclama « docteur évangélique de l’Église » ?
Écoutons son histoire et les nombreux témoignages de sa présence, de sa compassion, de la paix et de la foi retrouvée.
Valentin Strappazzon, ofmconv Franciscain conventuel à Padoue, spécialiste de la spiritualité antonienne
Un enfant de bon caractère.
Antoine, appelé Fernando Martins à son baptême, est né à Lisbonne, capitale du Portugal, de Martin, fils d’Alphonse, et de Maria Taveira, en 1195 (ou 1190, d’après les analyses effectuées sur ses restes mortels), à l’ombre de la cathédrale.
« Garçon de bon caractère, écrivent ses biographes, il apprit de ses parents à ouvrir largement ses mains aux pauvres et la miséricorde grandit avec lui dès l’enfance. »
Confié pour son éducation et son instruction aux chanoines de la cathédrale, il ne céda point aux plaisirs d’une ville grouillante de jeunesse et de couleurs, peuplée de croisés teutoniques et bretons, attirés par le bon air et le soleil, mais apprit les rudiments de la grammaire et du bon parler, visita des églises, goûta au latin et à la liturgie et, à l’âge de prendre femme, il choisit de se consacrer à Dieu chez les Chanoines réguliers de Saint-Augustin, au monastère de São Vicente de Fora (Lisbonne), où enseignaient des maîtres experts en théologie, en logique et en médecine.
À l’école d’Augustin et de François.
La proximité de la ville et les trop fréquentes visites de parents et d’amis nuisaient cependant à son amour du silence et de l’étude.
Au bout de deux ans, il s’en alla donc au monastère de Santa Cruz de Coimbra (200 km plus au nord) et, par sa conduite, il montra clairement à tous que le changement ne fut pas seulement de lieu mais de vie.
Ce furent les années les plus fécondes de sa formation théologique et spirituelle.
Là, écrivent ses biographes, il scrutait le sens caché des Écritures et fortifiait sa foi contre les erreurs ; là, à l’école des Pères et des Docteurs de l’Église, il apprenait la sagesse et, en peu de temps, il fit preuve d’une telle connaissance des Écritures que sa mémoire lui servait de livre.
Jusqu’au jour où des Frères pauvres de François frappèrent à la porte du monastère pour demander l’aumône.
Ces Frères s’étaient installés depuis peu à l’ermitage de saint Antoine du désert, près de la ville, ils vivaient de leur travail et, bien qu’illettrés, ils enseignaient l’Évangile par leur vie.
Missionnaire au Maroc.
Le 16 janvier 1220, cinq de ces Frères, envoyés par François évangéliser les Sarrasins au Maroc, furent cruellement décapités par le sultan et leurs corps, déchiquetés, ramenés par l’Infante Don Pedro, frère du Roi Alphonse II, à Coimbra, y reçurent un accueil triomphal. L’événement secoua fortement l’esprit de Fernand qui, concevant dans son cœur le projet de partir, lui aussi, au Maroc donner sa vie pour le Christ, priait ainsi :
« Oh, si le Très-Haut daignait me faire partager la couronne de ces saints martyrs !
Si l’épée du bureau me trouvait pliant mon cou, à genoux, pour le nom de Jésus. »
Un jour, il confia aux Frères son projet de vêtir leur bure, sur la promesse d’être envoyé annoncer le Christ aux Sarrasins.
La prise d’habit eut lieu le surlendemain ; à cette occasion, il changea le nom de Fernand pour celui d’Antoine, en souvenir de l’ermite égyptien du désert, patron de l’ermitage et, au début de l’automne, partit pour le Maroc.
Est-ce ferveur de jeunesse ou présomption de ses propres forces ?
Le fait est que, immobilisé par une maladie, Antoine ne put réaliser son rêve et, au début du printemps, il fit retour au Portugal.
Il était en vue de l’Espagne, lorsque des vents contraires projetèrent le bateau sur les côtes de la Sicile.
Antoine, « évêque » de François.
Accueilli par les Frères de Messine (Sicile), il apprit qu’un chapitre de toute la Fraternité allait avoir lieu à Assise (Ombrie), fin mai, pour la Pentecôte 1221.
Il s’y rendit, malgré les suites de la maladie et du naufrage, y rencontra et entendit François parler des biens promis à ceux qui servent le Seigneur, mais, lorsque tous les Frères regagnèrent leur communauté, Antoine resta seul, inconnu de tous et discret sur sa culture et son ministère sacerdotal.
Frère Gratien, provincial de Romagne (Italie), lui demanda alors s’il était prêtre :
« Oui », répondit Antoine, et Frère Gratien l’envoya à Montepaolo, sur les hauteurs de Forlí, où six Frères vivaient en ermitage.
Là, pendant une année et demie, il vécut dans le silence, la prière et, par les jeûnes et la pénitence, maîtrisa durement son corps.
Un jour de septembre 1222, des Frères mineurs et des Frères Prédicateurs étaient rassemblés à Forlì (Émilie-Romagne), à 180 km au nord d’Assise et à 75 km au sud-est de Bologne, pour une ordination sacerdotale et le supérieur invita Frère Antoine à tenir la conférence spirituelle d’usage.
Il s’en esquiva selon son habitude, mais, réclamé par tous, il commença à parler d’une voix claire et exposa les Écritures avec une telle profondeur que celui qu’on ne croyait bon qu’à laver la vaisselle et à balayer le couvent, se révéla expert théologien, exégète, orateur et homme spirituel.
Aussitôt Frère Gratien lui confia la charge de prédicateur dans la Romagne infestée par l’hérésie cathare.
Peu après, François, reconnaissant en lui le Frère qui savait allier science et humilité, lui confia la charge d’enseigner la théologie aux Frères à Bologne, l’appelant « mon évêque », la charge de prêcher et d’enseigner étant réservée aux évêques ou à « des hommes éprouvés par leurs qualités de vie et de doctrine ».
Contre les hérésies, en France et en Italie du Nord.
En 1223, le pape Honorius III lança un appel à Louis VIII, roi de France, pour lui demander d’intervenir en Languedoc, où « les hérétiques attaquaient ouvertement l’Église et ruinaient la foi catholique ».
Antoine fut donc envoyé dans le Midi de la France pour ramener les croyants à la foi et à la morale de l’Évangile.
Il enseigna à Montpellier et à Toulouse ; à Limoges, il fut responsable des communautés de France et le couvent du Puy l’eut comme supérieur.
Jean Rigaud, Frère mineur, originaire de Limoges, puis évêque de Tréguier, nous a laissé le récit de nombreux miracles accomplis à Saint-Pierre du Queyroux, Saint-Junien, Solignac et Brive, dans le Limousin.
Les grottes de Brive où il menait vie solitaire sont aujourd’hui un lieu de pèlerinage et de spiritualité parmi les plus fréquentés de France.
Vers septembre 1224 et mai 1225, à Arles, François, encore vivant, approuva par sa bénédiction son travail de prédicateur et son amour de la Croix.
En Provence et en Languedoc, dans le Limousin et en Velay, Antoine fonde nombreux couvents de Frères Mineurs.
Les nombreuses conversions qui surviennent en France et en Italie lui valent le surnom de « marteau des hérétiques ».
Rentré en Italie, il assiste au Chapitre général de la Pentecôte à Rome en 1227 (après la mort de saint François le 3 octobre 1226).
Antoine y fut nommé provincial de l’Italie du Nord.
Au cours de ce mandat, à Verceil (Piémont), l’abbé Thomas Gallo nous laissa de lui le portrait d’un mystique qui, « telle une lampe et à l’image de Jean-Baptiste, enflamme et éclaire l’Église de Dieu ».
Le grand Carême de Padoue.
Au chapitre général qui eut lieu à Assise pour la Pentecôte 1230, durant lequel il prêcha devant le pape, qui, impressionné par sa connaissance de la Bible, l’appela « écrin, trésor du Testament », Antoine fut déchargé de toute tâche de gouvernement des Frères et reçut l’autorisation de prêcher librement en tous lieux de son choix.
Il s’établit à cette occasion à Padoue (Vénétie), au couvent Sainte-Marie, à l’ouest de la ville où il avait séjourné durant son provincialat et noué des liens d’amitié et d’affection avec les habitants.
Il occupa l’hiver 1230-1231 à la mise en forme de son œuvre écrite, Les Sermons des dimanches et des fêtes de l’année, mais dut l’interrompre au début du mois de février pour se consacrer entièrement, pendant quarante jours, « avec un zèle infatigable à la prédication, à l’enseignement et au ministère de la confession jusqu’au coucher du soleil, très souvent à jeun ».
Ce fut un temps d’activité harassante, dans les églises de la ville, en plein air, devant une assistance qui dépassait parfois les 30 000 personnes de tous âges et de toutes conditions, mais très riche d’« une abondante moisson pour le Seigneur » :
Pacification d’anciennes rancunes, restitution de biens volés de gré ou de force, libération de pères de famille retenus en prison jusqu’à l’épuisement des dettes de l’usure, ferveur de femmes désirant toucher ou emporter comme relique un morceau de sa bure, conversion de bandits notoires et de femmes publiques…
Père de Padoue et Docteur de l’Église.
Antoine connut d’avance le jour de sa mort et annonça du haut d’une colline entourant Padoue, l’honneur dont la ville allait jouir à cause de ses mérites.
Épuisé, tourmenté par une hydropisie persistante, il dut se retirer à Camposampiero, à une vingtaine de kilomètres au nord de Padoue, pour recouvrer la santé et reposer son esprit.
Tiso, comte du lieu et ami des Frères, construisit entre les branches d’un noyer trois cellules, une, au centre, pour lui et une, de chaque côté, pour ses deux compagnons.
Ce fut « sa dernière demeure parmi les mortels ».
Car, le vendredi 13 juin de l’an du Seigneur 1231, au cours du repas, il fut atteint d’infarctus et demanda à être ramené dans sa communauté de Padoue.
Le voyage, sur un char à bœufs, fut pénible.
À l’entrée de la ville, un Frère lui conseilla de s’arrêter au monastère de la Cella chez les Frères qui prêtaient assistance spirituelle aux Clarisses.
C’est là que l’âme de Frère Antoine, munie des sacrements de l’Église, après avoir contemplé de ses propres yeux Jésus, son Seigneur (« Je vois mon Seigneur, Il m’appelle à Lui »), « fut absorbée dans l’abîme de la lumière ».
« Ô vrai saint serviteur du Très-Haut, conclut son biographe, tu as mérité à la fois de vivre et de voir le Seigneur.
Ô âme sainte, que bien que non arrachée par la main du persécuteur, tu as été transpercée par le désir du martyre et l’épée de la souffrance.
Nous te prions, digne père : accueille avec bonté ceux qui t’honorent par l’offrande de leur dévotion, et assiste ceux à qui il n’est pas encore permis d’accéder à la face de Dieu. »
Aussitôt, des bandes d’enfants envahirent la ville au cri :
« Le père saint est mort ; saint Antoine est mort », et toute la population pleura « le Père de Padoue, son guide et son cocher, qui laissait un peuple d’orphelins ».
Durant plusieurs jours, son corps fut l’objet de disputes entre les habitants de Capodiponte (aujourd’hui Arcella), dans la banlieue, puisque le pont séparait ce quartier de la ville et la communauté de Sainte-Marie, qu’Antoine avait choisie de son vivant comme lieu de sa sépulture.
Le matin du cinquième jour, un cortège triomphant et une liturgie solennelle, présidée par l’évêque, accompagnèrent sa dépouille à sa dernière demeure.
Un lieu que les biographes devaient chanter comme une nouvelle Jérusalem, rassemblent le nouveau peuple de Dieu dispersé, au même titre que la Jérusalem de l’histoire, Rome et Saint-Jacques de Compostelle.
L’accomplissement de nombreux miracles, dès le jour de sa sépulture, suscita très vite un mouvement en faveur de sa canonisation qui eut lieu le 30 mai 1232 par le pape Grégoire IX, moins d’un an après sa mort.
Très vite fut projetée la construction d’une grande basilique à Padoue chargée d’accueillir les nombreux pèlerinages et de lui rendre hommage (1238-1310).
Trente-et-un ans après, le 8 avril 1263, Frère Bonaventure, docteur en théologie et ministre général de l’Ordre, procéda à la reconnaissance canonique du corps du saint et découvrit, avec émotion, sa langue encore fraîche et intacte.
Le culte de saint Antoine se répandra notamment à partir de la Renaissance, en Extrême-Orient et dans le Nouveau monde, dans le sillage des explorateurs portugais.
Si la dévotion populaire, très fervente à travers le monde entier, représente souvent le saint comme un franciscain très accueillant que l’on invoque pour retrouver les objets perdus, il ne faut pas oublier qu’il est avant tout un grand théologien et un contemplatif.
Le 16 janvier 1946, fête des cinq martyrs du Maroc, Pie XII proclamait saint Antoine de Padoue, « docteur évangélique de l’Église ».
SAINT ANTOINE DE PADOUE, LE SAINT QUE TOUT LE MONDE AIME
Antoine (1195-1231), « le saint de tout le monde » selon l’expression du pape Léon XIII, est né à Lisbonne (Portugal) au temps des croisades ; disciple de saint Augustin et de saint François d’Assise, il fut missionnaire, prédicateur, thaumaturge, mystique, puis, après sa mort, vénéré sur sa tombe à Padoue (Italie) et invoqué dans le monde entier, comme le montre le grand nombre de ses statues présentes dans toutes les églises.
Mais qui est ce « saint que tout le monde aime » (Léon XIII) et que le pape Pie XII proclama « docteur évangélique de l’Église » ?
Écoutons son histoire et les nombreux témoignages de sa présence, de sa compassion, de la paix et de la foi retrouvée.
Valentin Strappazzon, ofmconv Franciscain conventuel à Padoue, spécialiste de la spiritualité antonienne
Un enfant de bon caractère.
Antoine, appelé Fernando Martins à son baptême, est né à Lisbonne, capitale du Portugal, de Martin, fils d’Alphonse, et de Maria Taveira, en 1195 (ou 1190, d’après les analyses effectuées sur ses restes mortels), à l’ombre de la cathédrale.
« Garçon de bon caractère, écrivent ses biographes, il apprit de ses parents à ouvrir largement ses mains aux pauvres et la miséricorde grandit avec lui dès l’enfance. »
Confié pour son éducation et son instruction aux chanoines de la cathédrale, il ne céda point aux plaisirs d’une ville grouillante de jeunesse et de couleurs, peuplée de croisés teutoniques et bretons, attirés par le bon air et le soleil, mais apprit les rudiments de la grammaire et du bon parler, visita des églises, goûta au latin et à la liturgie et, à l’âge de prendre femme, il choisit de se consacrer à Dieu chez les Chanoines réguliers de Saint-Augustin, au monastère de São Vicente de Fora (Lisbonne), où enseignaient des maîtres experts en théologie, en logique et en médecine.
À l’école d’Augustin et de François.
La proximité de la ville et les trop fréquentes visites de parents et d’amis nuisaient cependant à son amour du silence et de l’étude.
Au bout de deux ans, il s’en alla donc au monastère de Santa Cruz de Coimbra (200 km plus au nord) et, par sa conduite, il montra clairement à tous que le changement ne fut pas seulement de lieu mais de vie.
Ce furent les années les plus fécondes de sa formation théologique et spirituelle.
Là, écrivent ses biographes, il scrutait le sens caché des Écritures et fortifiait sa foi contre les erreurs ; là, à l’école des Pères et des Docteurs de l’Église, il apprenait la sagesse et, en peu de temps, il fit preuve d’une telle connaissance des Écritures que sa mémoire lui servait de livre.
Jusqu’au jour où des Frères pauvres de François frappèrent à la porte du monastère pour demander l’aumône.
Ces Frères s’étaient installés depuis peu à l’ermitage de saint Antoine du désert, près de la ville, ils vivaient de leur travail et, bien qu’illettrés, ils enseignaient l’Évangile par leur vie.
Missionnaire au Maroc.
Le 16 janvier 1220, cinq de ces Frères, envoyés par François évangéliser les Sarrasins au Maroc, furent cruellement décapités par le sultan et leurs corps, déchiquetés, ramenés par l’Infante Don Pedro, frère du Roi Alphonse II, à Coimbra, y reçurent un accueil triomphal. L’événement secoua fortement l’esprit de Fernand qui, concevant dans son cœur le projet de partir, lui aussi, au Maroc donner sa vie pour le Christ, priait ainsi :
« Oh, si le Très-Haut daignait me faire partager la couronne de ces saints martyrs !
Si l’épée du bureau me trouvait pliant mon cou, à genoux, pour le nom de Jésus. »
Un jour, il confia aux Frères son projet de vêtir leur bure, sur la promesse d’être envoyé annoncer le Christ aux Sarrasins.
La prise d’habit eut lieu le surlendemain ; à cette occasion, il changea le nom de Fernand pour celui d’Antoine, en souvenir de l’ermite égyptien du désert, patron de l’ermitage et, au début de l’automne, partit pour le Maroc.
Est-ce ferveur de jeunesse ou présomption de ses propres forces ?
Le fait est que, immobilisé par une maladie, Antoine ne put réaliser son rêve et, au début du printemps, il fit retour au Portugal.
Il était en vue de l’Espagne, lorsque des vents contraires projetèrent le bateau sur les côtes de la Sicile.
Antoine, « évêque » de François.
Accueilli par les Frères de Messine (Sicile), il apprit qu’un chapitre de toute la Fraternité allait avoir lieu à Assise (Ombrie), fin mai, pour la Pentecôte 1221.
Il s’y rendit, malgré les suites de la maladie et du naufrage, y rencontra et entendit François parler des biens promis à ceux qui servent le Seigneur, mais, lorsque tous les Frères regagnèrent leur communauté, Antoine resta seul, inconnu de tous et discret sur sa culture et son ministère sacerdotal.
Frère Gratien, provincial de Romagne (Italie), lui demanda alors s’il était prêtre :
« Oui », répondit Antoine, et Frère Gratien l’envoya à Montepaolo, sur les hauteurs de Forlí, où six Frères vivaient en ermitage.
Là, pendant une année et demie, il vécut dans le silence, la prière et, par les jeûnes et la pénitence, maîtrisa durement son corps.
Un jour de septembre 1222, des Frères mineurs et des Frères Prédicateurs étaient rassemblés à Forlì (Émilie-Romagne), à 180 km au nord d’Assise et à 75 km au sud-est de Bologne, pour une ordination sacerdotale et le supérieur invita Frère Antoine à tenir la conférence spirituelle d’usage.
Il s’en esquiva selon son habitude, mais, réclamé par tous, il commença à parler d’une voix claire et exposa les Écritures avec une telle profondeur que celui qu’on ne croyait bon qu’à laver la vaisselle et à balayer le couvent, se révéla expert théologien, exégète, orateur et homme spirituel.
Aussitôt Frère Gratien lui confia la charge de prédicateur dans la Romagne infestée par l’hérésie cathare.
Peu après, François, reconnaissant en lui le Frère qui savait allier science et humilité, lui confia la charge d’enseigner la théologie aux Frères à Bologne, l’appelant « mon évêque », la charge de prêcher et d’enseigner étant réservée aux évêques ou à « des hommes éprouvés par leurs qualités de vie et de doctrine ».
Contre les hérésies, en France et en Italie du Nord.
En 1223, le pape Honorius III lança un appel à Louis VIII, roi de France, pour lui demander d’intervenir en Languedoc, où « les hérétiques attaquaient ouvertement l’Église et ruinaient la foi catholique ».
Antoine fut donc envoyé dans le Midi de la France pour ramener les croyants à la foi et à la morale de l’Évangile.
Il enseigna à Montpellier et à Toulouse ; à Limoges, il fut responsable des communautés de France et le couvent du Puy l’eut comme supérieur.
Jean Rigaud, Frère mineur, originaire de Limoges, puis évêque de Tréguier, nous a laissé le récit de nombreux miracles accomplis à Saint-Pierre du Queyroux, Saint-Junien, Solignac et Brive, dans le Limousin.
Les grottes de Brive où il menait vie solitaire sont aujourd’hui un lieu de pèlerinage et de spiritualité parmi les plus fréquentés de France.
Vers septembre 1224 et mai 1225, à Arles, François, encore vivant, approuva par sa bénédiction son travail de prédicateur et son amour de la Croix.
En Provence et en Languedoc, dans le Limousin et en Velay, Antoine fonde nombreux couvents de Frères Mineurs.
Les nombreuses conversions qui surviennent en France et en Italie lui valent le surnom de « marteau des hérétiques ».
Rentré en Italie, il assiste au Chapitre général de la Pentecôte à Rome en 1227 (après la mort de saint François le 3 octobre 1226).
Antoine y fut nommé provincial de l’Italie du Nord.
Au cours de ce mandat, à Verceil (Piémont), l’abbé Thomas Gallo nous laissa de lui le portrait d’un mystique qui, « telle une lampe et à l’image de Jean-Baptiste, enflamme et éclaire l’Église de Dieu ».
Le grand Carême de Padoue.
Au chapitre général qui eut lieu à Assise pour la Pentecôte 1230, durant lequel il prêcha devant le pape, qui, impressionné par sa connaissance de la Bible, l’appela « écrin, trésor du Testament », Antoine fut déchargé de toute tâche de gouvernement des Frères et reçut l’autorisation de prêcher librement en tous lieux de son choix.
Il s’établit à cette occasion à Padoue (Vénétie), au couvent Sainte-Marie, à l’ouest de la ville où il avait séjourné durant son provincialat et noué des liens d’amitié et d’affection avec les habitants.
Il occupa l’hiver 1230-1231 à la mise en forme de son œuvre écrite, Les Sermons des dimanches et des fêtes de l’année, mais dut l’interrompre au début du mois de février pour se consacrer entièrement, pendant quarante jours, « avec un zèle infatigable à la prédication, à l’enseignement et au ministère de la confession jusqu’au coucher du soleil, très souvent à jeun ».
Ce fut un temps d’activité harassante, dans les églises de la ville, en plein air, devant une assistance qui dépassait parfois les 30 000 personnes de tous âges et de toutes conditions, mais très riche d’« une abondante moisson pour le Seigneur » :
Pacification d’anciennes rancunes, restitution de biens volés de gré ou de force, libération de pères de famille retenus en prison jusqu’à l’épuisement des dettes de l’usure, ferveur de femmes désirant toucher ou emporter comme relique un morceau de sa bure, conversion de bandits notoires et de femmes publiques…
Père de Padoue et Docteur de l’Église.
Antoine connut d’avance le jour de sa mort et annonça du haut d’une colline entourant Padoue, l’honneur dont la ville allait jouir à cause de ses mérites.
Épuisé, tourmenté par une hydropisie persistante, il dut se retirer à Camposampiero, à une vingtaine de kilomètres au nord de Padoue, pour recouvrer la santé et reposer son esprit.
Tiso, comte du lieu et ami des Frères, construisit entre les branches d’un noyer trois cellules, une, au centre, pour lui et une, de chaque côté, pour ses deux compagnons.
Ce fut « sa dernière demeure parmi les mortels ».
Car, le vendredi 13 juin de l’an du Seigneur 1231, au cours du repas, il fut atteint d’infarctus et demanda à être ramené dans sa communauté de Padoue.
Le voyage, sur un char à bœufs, fut pénible.
À l’entrée de la ville, un Frère lui conseilla de s’arrêter au monastère de la Cella chez les Frères qui prêtaient assistance spirituelle aux Clarisses.
C’est là que l’âme de Frère Antoine, munie des sacrements de l’Église, après avoir contemplé de ses propres yeux Jésus, son Seigneur (« Je vois mon Seigneur, Il m’appelle à Lui »), « fut absorbée dans l’abîme de la lumière ».
« Ô vrai saint serviteur du Très-Haut, conclut son biographe, tu as mérité à la fois de vivre et de voir le Seigneur.
Ô âme sainte, que bien que non arrachée par la main du persécuteur, tu as été transpercée par le désir du martyre et l’épée de la souffrance.
Nous te prions, digne père : accueille avec bonté ceux qui t’honorent par l’offrande de leur dévotion, et assiste ceux à qui il n’est pas encore permis d’accéder à la face de Dieu. »
Aussitôt, des bandes d’enfants envahirent la ville au cri :
« Le père saint est mort ; saint Antoine est mort », et toute la population pleura « le Père de Padoue, son guide et son cocher, qui laissait un peuple d’orphelins ».
Durant plusieurs jours, son corps fut l’objet de disputes entre les habitants de Capodiponte (aujourd’hui Arcella), dans la banlieue, puisque le pont séparait ce quartier de la ville et la communauté de Sainte-Marie, qu’Antoine avait choisie de son vivant comme lieu de sa sépulture.
Le matin du cinquième jour, un cortège triomphant et une liturgie solennelle, présidée par l’évêque, accompagnèrent sa dépouille à sa dernière demeure.
Un lieu que les biographes devaient chanter comme une nouvelle Jérusalem, rassemblent le nouveau peuple de Dieu dispersé, au même titre que la Jérusalem de l’histoire, Rome et Saint-Jacques de Compostelle.
L’accomplissement de nombreux miracles, dès le jour de sa sépulture, suscita très vite un mouvement en faveur de sa canonisation qui eut lieu le 30 mai 1232 par le pape Grégoire IX, moins d’un an après sa mort.
Très vite fut projetée la construction d’une grande basilique à Padoue chargée d’accueillir les nombreux pèlerinages et de lui rendre hommage (1238-1310).
Trente-et-un ans après, le 8 avril 1263, Frère Bonaventure, docteur en théologie et ministre général de l’Ordre, procéda à la reconnaissance canonique du corps du saint et découvrit, avec émotion, sa langue encore fraîche et intacte.
Le culte de saint Antoine se répandra notamment à partir de la Renaissance, en Extrême-Orient et dans le Nouveau monde, dans le sillage des explorateurs portugais.
Si la dévotion populaire, très fervente à travers le monde entier, représente souvent le saint comme un franciscain très accueillant que l’on invoque pour retrouver les objets perdus, il ne faut pas oublier qu’il est avant tout un grand théologien et un contemplatif.
Le 16 janvier 1946, fête des cinq martyrs du Maroc, Pie XII proclamait saint Antoine de Padoue, « docteur évangélique de l’Église ».
Samedi 3 mars
Prière proposée par le Frère Valentin Strappazzon
Prière proposée par le Frère Valentin Strappazzon
Semaine #114 : Valentin Strappazzon, ofmconv, franciscain conventuel à Padoue, spécialiste de la spiritualité antonienne
Antoine (1195-1231), « le saint de tout le monde » selon l’expression du pape Léon XIII, est né à Lisbonne (Portugal) au temps des croisades ; disciple de saint Augustin et de saint François d’Assise, il fut missionnaire, prédicateur, thaumaturge, mystique, puis, après sa mort, vénéré sur sa tombe à Padoue (Italie) et invoqué dans le monde entier, comme le montre le grand nombre de ses statues présentes dans toutes les églises.
Cette semaine, prions « Marie, notre espérance », prière rédigée par saint Antoine :
Cette semaine, prions « Marie, notre espérance », prière rédigée par saint Antoine :
« Allons donc, Notre Dame,
notre unique espoir, nous te supplions :
éclaire nos esprits par la splendeur de ta grâce ;
purifie-les par la candeur de ta pureté ;
réchauffe-les avec la chaleur de ta visite et réconcilie-nous avec ton Fils,
pour que nos méritions de parvenir à la splendeur de sa gloire.
Avec l’aide de celui qui, en ce jour, par l’annonciation de l’ange,
a voulu assumer de toi la chair glorieuse et habiter pendant neuf mois dans ta chambre nuptiale ;
à lui honneur et gloire pour les siècles éternels.
Amen. »
Je Prie
notre unique espoir, nous te supplions :
éclaire nos esprits par la splendeur de ta grâce ;
purifie-les par la candeur de ta pureté ;
réchauffe-les avec la chaleur de ta visite et réconcilie-nous avec ton Fils,
pour que nos méritions de parvenir à la splendeur de sa gloire.
Avec l’aide de celui qui, en ce jour, par l’annonciation de l’ange,
a voulu assumer de toi la chair glorieuse et habiter pendant neuf mois dans ta chambre nuptiale ;
à lui honneur et gloire pour les siècles éternels.
Amen. »
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M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!!
★1147★
NOTRE DAME DE BEAUTÉ, PATRONNE DE TOUS LES ARTISTES
Enracinée depuis le XIIe siècle au sommet de la butte Montmartre et voisine de la célèbre basilique du Sacré-Cœur (Paris), l’église Saint-Pierre de Montmartre témoigne avec grâce de la foi vivante qui animait ses bâtisseurs.
L’année 2017 a marqué les 870 ans de sa dédicace et… de celle de l’abbaye royale bénédictine de Montmartre dont elle est l’unique vestige. L’église avait en effet une double vocation paroissiale et abbatiale.
Redécouvrons la présence lumineuse d’un des plus anciens lieux de vénération mariale de la région parisienne.
Nastia Korbon
Bénévole au service de Notre-Dame de Beauté
Un repère spirituel millénaire.
Montmartre, étymologiquement le « mont des Martyrs », nous rappelle le témoignage des chrétiens qui ont donné leurs vies pour le Christ.
Parmi eux, saint Denis, premier évêque de Paris, martyrisé vers 250 avec ses compagnons Éleuthère et Rustique.
Pendant presque 650 ans, au sommet de la butte sacrée, les Parisiens pouvaient contempler l’abbaye royale bénédictine Notre-Dame de Montmartre fondée en 1133 par le roi Louis VI le Gros et son épouse Adélaïde de Savoie.
À la fin de son règne, pour le repos de son âme et celle de ses prédécesseurs, et sur les conseils de la reine, Louis VI échange avec les moines de Saint-Martin des Champs l’église parisienne de Saint-Denis-de-la-Châtre, située sur l’île de la Cité, contre les terres de Montmartre.
Celles-ci comprennent l’église mérovingienne primitive en haut de la colline ainsi que la chapelle du Martyrium, située en bas de la butte, considérée par la tradition comme le lieu du martyre de saint Denis, pour qui Louis VI avait une grande dévotion.
Saint-Pierre de Montmartre : église paroissiale et abbatiale.
Le 21 avril 1147, la partie paroissiale de l’église est consacrée à saint Pierre par le bienheureux pape Eugène III, moine de Clairvaux, disciple et ami de saint Bernard qui servit lui-même la messe comme diacre, avec Pierre le Vénérable, l’abbé de Cluny, qui officia comme sous-diacre.
La partie abbatiale de l’église Saint-Pierre, réservée aux religieuses bénédictines et fermée par un mur au niveau de la troisième travée de la nef jusqu’en 1686, est dédiée à la Vierge Marie et à saint Denis. Louis VI étant mort en 1137, c’est son fils Louis VII le Jeune qui assiste à la cérémonie avec sa mère Adélaïde.
La reine prendra l’habit à l’abbaye de Montmartre en 1153 et y mourra l’année suivante, entourée par les premières bénédictines venues du monastère de Saint-Pierre de Reims.
L’abbaye Notre-Dame de Montmartre.
En 1175, face au nombre grandissant des vocations, Louis VII limite à 60 le nombre de religieuses qui pourront s’installer « au monastère de la bienheureuse et glorieuse Vierge Marie » du mont des Martyrs.
C’est le plus ancien texte qui se réfère à la vocation mariale de l’abbaye.
Au XVIe siècle, Pierre Favre, l’un des six compagnons de saint Ignace de Loyola présents lors du « vœu de Montmartre », le 15 août 1534, en fait également état dans sa biographie :
« Le jour de sainte Marie d’août, […] nous allâmes à Notre-Dame de Montmartre, près de Paris, y faire chacun le vœu de partir pour Jérusalem […] et de nous placer au retour sous l’autorité du Pontife romain. »
Les saintes filles de Notre-Dame de Montmartre.
Un autre témoignage précieux nous a été transmis par saint Jean Eudes qui fut directeur spirituel et confesseur des bénédictines en 1660-1662 puis entre 1670 et 1673.
Il aimait beaucoup se rendre à l’abbaye qui célébrait avec une grande dévotion la fête du Cœur de la Vierge Marie dont il était l’apôtre fervent.
Saint Jean Eudes avait l’habitude de surnommer affectueusement ces religieuses « les saintes filles de Notre-Dame de Montmartre ».
Dans son ouvrage Le cœur admirable de la très Sacrée Mère de Dieu (1680), il se réjouit de l’union étroite qui existe entre la Vierge Marie et l’abbaye :
« Cette Sainte et illustre Abbaye a une appartenance particulière au très saint Cœur de la Mère de Dieu.
Premièrement, parce qu’elle est consacrée spécialement à la Reine des cœurs, dont elle porte le nom, puisqu’elle s’appelle Notre-Dame de Montmartre.
Secondement, parce qu’étant la montagne des Martyrs, elle est par conséquent la montagne de la Reine des Martyrs.
Troisièmement, parce que l’amour incomparable du Cœur toujours bienfaisant de la Mère de bonté a versé des grâces et des faveurs innombrables sur les saintes Religieuses qui demeurent en cette Abbaye. »
La Révolution française et ses conséquences.
L’histoire de l’abbaye Notre-Dame de Montmartre s’arrête brutalement à la Révolution française.
Ses biens (livres, reliques, mobiliers) sont pillés, dispersés ou détruits, comme la statue de Notre-Dame de Montmartre.
Les murs sont utilisés comme matériaux de construction.
En 1850, rien ne subsiste des bâtiments, excepté « le chœur des dames » : le chœur et l’abside de l’église Saint-Pierre qui étaient réservés aux bénédictines.
Pendant presque 150 ans, la vénération de la Vierge Marie sous le vocable de Notre-Dame de Montmartre tombe dans l’oubli.
L’état de l’église Saint-Pierre se dégrade au fil des années.
Elle est sur le point de disparaître à la fin du XIXe siècle.
Mais Dieu veille.
L’église est définitivement sauvée en 1899 et sa restauration menée par l’architecte Sauvageot entre 1900 et 1905.
L’appel d’un peintre Montmartrois en 1935
Gazi Igna Ghirei (env. 1900-1975), disciple et fils spirituel de la célèbre peintre Suzanne Valadon, était destiné à devenir le promoteur humble et dévoué du renouveau de la vénération de Notre-Dame de Montmartre.
Lors d’une discussion animée sur la foi et la Vierge Marie, un souvenir d’enfance relaté par « sa mère d’adoption » bouleversa complètement la vie de Gazi.
En 1881, alors qu’elle avait environ 14 ans, Suzanne Valadon eut la grâce de voir chez une vieille Montmartroise un morceau de la statue de Notre-Dame de Montmartre détruite par les révolutionnaires.
Cet humble vestige, un modeste caillou, était conservé avec déférence sous un globe de verre.
Presque cent ans après la disparition de l’abbaye, sa présence témoignait de la vénération profonde pour la Vierge Marie qui subsistait encore dans le cœur des habitants du village.
Profondément ému par ce récit, Gazi ressentit un appel qu’il décrira comme « indicible » : faire revivre le culte millénaire de Notre-Dame de Montmartre sur la butte sacrée et « ramener ici Son divin sourire ».
Renouveau marial sur la butte Montmartre.
Gazi entreprend avec zèle des recherches sur l’histoire de Notre-Dame de Montmartre dans les bibliothèques et les archives.
Soutenu par l’abbé Victor Seret, curé de Saint-Pierre, il transmet un dossier au diocèse de Paris. Le 20 novembre 1942, le Cardinal Emmanuel Suhard, archevêque de Paris, restaure officiellement la vénération de Notre-Dame de Montmartre.
Elle redevient la patronne et la protectrice des lieux.
Dans une lettre du 1er février 1945, le cardinal Suhard encourage chaleureusement Gazi, en soulignant la vocation particulière de l’église Saint-Pierre de Montmartre : « les premiers fruits se sont manifestés
Mais il faut que l’influence de ce culte se fasse sentir encore plus profondément encore, et c’est avec le temps que cette accentuation se fera sentir.
Nul doute que la Très Sainte Vierge qui a élu ce sanctuaire comme sa demeure propre, n’y attende ses fidèles pour répandre sur eux ses bénédictions. »
La nouvelle statue de Notre-Dame de Montmartre.
La statue offerte à la vénération dans le bas-côté sud de l’église Saint-Pierre a probablement été mise en place entre 1942 et 1944.
Gazi la considère comme un don de la providence :
« Cette statue est la seule Image de Marie qui se trouvait dans le Sanctuaire au moment où l’antique église, à la fin du siècle dernier, fut abandonnée, en vue de sa démolition. […] À la fin des grands travaux de réparation, la chère Image fut retrouvée dans les gravats ; […] et c’est cette Image anonyme et mystérieuse, que la Providence m’a fait choisir. »
La tendresse et la paix qui émanent du visage de cette très belle Vierge de l’Annonciation ont sûrement ému Gazi, comme elles émeuvent les pèlerins et les touristes qui la dévisagent parfois longuement.
En la contemplant, les mains croisées sur la poitrine, le visage légèrement baissé, profondément recueilli en une prière silencieuse d’adoration, on devine qu’elle vient de répondre à l’ange :
« Je suis la servante du Seigneur ! »
Un léger sourire flotte sur ses lèvres et témoigne mystérieusement de la présence de Jésus en son sein.
Notre-Dame de Beauté, patronne de tous les artistes.
C’est certainement en priant auprès de sa « divine patronne » que le peintre Gazi a eu l’intuition d’associer à Notre-Dame de Montmartre un second vocable : Notre-Dame de Beauté, reine de la Paix (devise des abbayes bénédictines, « Pax »).
À l’été 1946, le cardinal Emmanuel Suhard l’encourage à nouveau en approuvant ce deuxième vocable profondément inscrit dans la tradition de l’Église qui associe depuis toujours la Vierge Marie à la beauté.
Une très belle prière anonyme inspirée par le Cantique des Cantiques : ‘Tota Pulchra es, Maria’ (tu es toute belle, Marie) en témoigne déjà au IVe siècle.
L’intuition de Gazi apparaît profondément universelle : Notre-Dame de Beauté est destinée à rassembler tous les artistes autour d’elle, au-delà de Montmartre. Son intuition semble également prophétique en 1946 : les enseignements de l’Église qui développeront plus spécifiquement la profondeur théologique du lien entre la Vierge Marie et « la Voie de la Beauté » apparaîtront… 30 ans plus tard.
Marie et la Voie de la Beauté.
En priant dès 1948 pour que Notre-Dame de Beauté daigne « guider les artistes dans leur recherche de la beauté » et en décrivant Marie comme le « Chef-d’œuvre de Dieu » (1952), Gazi rejoint profondément l’enseignement original de Paul VI sur la Voie de la Beauté.
On en découvre les prémices en 1963, dans une homélie du Pape lors du IVe Centenaire des congrégations mariales :
« Qu’est-ce que les hommes […] recherchent dans la vie ?
Ils recherchent la beauté ; or, Marie est le sommet de la beauté.
Les chefs-d’œuvre ne sont jamais des beautés partielles, mais une synthèse du beau :
Marie est la créature la plus transparente de la présence trinitaire.
» En 1975, lors du Congrès Mariologique et Marial, Paul VI approfondit le lien intrinsèque entre Marie et la Beauté :
« Il existe une voie accessible à tous, même aux âmes les plus simples : la voie de la beauté. »
Suivre cette voie, c’est se mettre à l’école de Marie, « créature toute belle » et « miroir sans tache ».
Elle est « la femme vêtue de soleil (Actes des Apôtres XII, 1), en elle les rayons très purs de la beauté humaine se rencontrent avec les rayons suprêmes, mais accessibles, de la beauté surnaturelle.
Pourquoi ?
Parce que Marie est pleine de grâce remplie de l’Esprit Saint qui brille en elle avec une splendeur incomparable ».
Notre-Dame de Beauté
icône de l’infinie beauté de Dieu. En 2006, le document final de l’Assemblée plénière du Conseil Pontifical de la Culture parle de La Voie de la beauté comme d’un nouveau chemin d’évangélisation pour conduire les hommes au Christ.
Il rappelle aussi l’importance spécifique de la Vierge Marie dans cet itinéraire pour notre temps :
« Par son fiat, la Nouvelle Ève ouvre sans réserve la totalité de sa vie à l’action de l’Esprit divin, et par là elle permet à son humanité créée de donner chair au Dieu infini, d’une beauté indicible. »
Un message du pape François, à l’occasion de la XIXe séance publique des Académies Pontificales en 2014, nous encourage à suivre cette voie :
« Ne nous lassons pas d’apprendre de Marie, d’admirer et de contempler sa beauté, de nous laisser guider par Elle qui nous conduit toujours à la source originelle et à la plénitude […] de l’infinie beauté, celle de Dieu, qui nous a été révélée en Christ, Fils du Père et Fils de Marie. »
La présence de Notre-Dame de Beauté à Saint-Pierre de Montmartre est un signe de rassemblement et d’unité pour tous les artistes qui sont appelés à « la vocation de la beauté » à travers l’art, en vivant une consécration de leur vie au service de Dieu et de la nouvelle évangélisation, dont Marie est l’étoile.
NOTRE DAME DE BEAUTÉ, PATRONNE DE TOUS LES ARTISTES
Enracinée depuis le XIIe siècle au sommet de la butte Montmartre et voisine de la célèbre basilique du Sacré-Cœur (Paris), l’église Saint-Pierre de Montmartre témoigne avec grâce de la foi vivante qui animait ses bâtisseurs.
L’année 2017 a marqué les 870 ans de sa dédicace et… de celle de l’abbaye royale bénédictine de Montmartre dont elle est l’unique vestige. L’église avait en effet une double vocation paroissiale et abbatiale.
Redécouvrons la présence lumineuse d’un des plus anciens lieux de vénération mariale de la région parisienne.
Nastia Korbon
Bénévole au service de Notre-Dame de Beauté
Un repère spirituel millénaire.
Montmartre, étymologiquement le « mont des Martyrs », nous rappelle le témoignage des chrétiens qui ont donné leurs vies pour le Christ.
Parmi eux, saint Denis, premier évêque de Paris, martyrisé vers 250 avec ses compagnons Éleuthère et Rustique.
Pendant presque 650 ans, au sommet de la butte sacrée, les Parisiens pouvaient contempler l’abbaye royale bénédictine Notre-Dame de Montmartre fondée en 1133 par le roi Louis VI le Gros et son épouse Adélaïde de Savoie.
À la fin de son règne, pour le repos de son âme et celle de ses prédécesseurs, et sur les conseils de la reine, Louis VI échange avec les moines de Saint-Martin des Champs l’église parisienne de Saint-Denis-de-la-Châtre, située sur l’île de la Cité, contre les terres de Montmartre.
Celles-ci comprennent l’église mérovingienne primitive en haut de la colline ainsi que la chapelle du Martyrium, située en bas de la butte, considérée par la tradition comme le lieu du martyre de saint Denis, pour qui Louis VI avait une grande dévotion.
Saint-Pierre de Montmartre : église paroissiale et abbatiale.
Le 21 avril 1147, la partie paroissiale de l’église est consacrée à saint Pierre par le bienheureux pape Eugène III, moine de Clairvaux, disciple et ami de saint Bernard qui servit lui-même la messe comme diacre, avec Pierre le Vénérable, l’abbé de Cluny, qui officia comme sous-diacre.
La partie abbatiale de l’église Saint-Pierre, réservée aux religieuses bénédictines et fermée par un mur au niveau de la troisième travée de la nef jusqu’en 1686, est dédiée à la Vierge Marie et à saint Denis. Louis VI étant mort en 1137, c’est son fils Louis VII le Jeune qui assiste à la cérémonie avec sa mère Adélaïde.
La reine prendra l’habit à l’abbaye de Montmartre en 1153 et y mourra l’année suivante, entourée par les premières bénédictines venues du monastère de Saint-Pierre de Reims.
L’abbaye Notre-Dame de Montmartre.
En 1175, face au nombre grandissant des vocations, Louis VII limite à 60 le nombre de religieuses qui pourront s’installer « au monastère de la bienheureuse et glorieuse Vierge Marie » du mont des Martyrs.
C’est le plus ancien texte qui se réfère à la vocation mariale de l’abbaye.
Au XVIe siècle, Pierre Favre, l’un des six compagnons de saint Ignace de Loyola présents lors du « vœu de Montmartre », le 15 août 1534, en fait également état dans sa biographie :
« Le jour de sainte Marie d’août, […] nous allâmes à Notre-Dame de Montmartre, près de Paris, y faire chacun le vœu de partir pour Jérusalem […] et de nous placer au retour sous l’autorité du Pontife romain. »
Les saintes filles de Notre-Dame de Montmartre.
Un autre témoignage précieux nous a été transmis par saint Jean Eudes qui fut directeur spirituel et confesseur des bénédictines en 1660-1662 puis entre 1670 et 1673.
Il aimait beaucoup se rendre à l’abbaye qui célébrait avec une grande dévotion la fête du Cœur de la Vierge Marie dont il était l’apôtre fervent.
Saint Jean Eudes avait l’habitude de surnommer affectueusement ces religieuses « les saintes filles de Notre-Dame de Montmartre ».
Dans son ouvrage Le cœur admirable de la très Sacrée Mère de Dieu (1680), il se réjouit de l’union étroite qui existe entre la Vierge Marie et l’abbaye :
« Cette Sainte et illustre Abbaye a une appartenance particulière au très saint Cœur de la Mère de Dieu.
Premièrement, parce qu’elle est consacrée spécialement à la Reine des cœurs, dont elle porte le nom, puisqu’elle s’appelle Notre-Dame de Montmartre.
Secondement, parce qu’étant la montagne des Martyrs, elle est par conséquent la montagne de la Reine des Martyrs.
Troisièmement, parce que l’amour incomparable du Cœur toujours bienfaisant de la Mère de bonté a versé des grâces et des faveurs innombrables sur les saintes Religieuses qui demeurent en cette Abbaye. »
La Révolution française et ses conséquences.
L’histoire de l’abbaye Notre-Dame de Montmartre s’arrête brutalement à la Révolution française.
Ses biens (livres, reliques, mobiliers) sont pillés, dispersés ou détruits, comme la statue de Notre-Dame de Montmartre.
Les murs sont utilisés comme matériaux de construction.
En 1850, rien ne subsiste des bâtiments, excepté « le chœur des dames » : le chœur et l’abside de l’église Saint-Pierre qui étaient réservés aux bénédictines.
Pendant presque 150 ans, la vénération de la Vierge Marie sous le vocable de Notre-Dame de Montmartre tombe dans l’oubli.
L’état de l’église Saint-Pierre se dégrade au fil des années.
Elle est sur le point de disparaître à la fin du XIXe siècle.
Mais Dieu veille.
L’église est définitivement sauvée en 1899 et sa restauration menée par l’architecte Sauvageot entre 1900 et 1905.
L’appel d’un peintre Montmartrois en 1935
Gazi Igna Ghirei (env. 1900-1975), disciple et fils spirituel de la célèbre peintre Suzanne Valadon, était destiné à devenir le promoteur humble et dévoué du renouveau de la vénération de Notre-Dame de Montmartre.
Lors d’une discussion animée sur la foi et la Vierge Marie, un souvenir d’enfance relaté par « sa mère d’adoption » bouleversa complètement la vie de Gazi.
En 1881, alors qu’elle avait environ 14 ans, Suzanne Valadon eut la grâce de voir chez une vieille Montmartroise un morceau de la statue de Notre-Dame de Montmartre détruite par les révolutionnaires.
Cet humble vestige, un modeste caillou, était conservé avec déférence sous un globe de verre.
Presque cent ans après la disparition de l’abbaye, sa présence témoignait de la vénération profonde pour la Vierge Marie qui subsistait encore dans le cœur des habitants du village.
Profondément ému par ce récit, Gazi ressentit un appel qu’il décrira comme « indicible » : faire revivre le culte millénaire de Notre-Dame de Montmartre sur la butte sacrée et « ramener ici Son divin sourire ».
Renouveau marial sur la butte Montmartre.
Gazi entreprend avec zèle des recherches sur l’histoire de Notre-Dame de Montmartre dans les bibliothèques et les archives.
Soutenu par l’abbé Victor Seret, curé de Saint-Pierre, il transmet un dossier au diocèse de Paris. Le 20 novembre 1942, le Cardinal Emmanuel Suhard, archevêque de Paris, restaure officiellement la vénération de Notre-Dame de Montmartre.
Elle redevient la patronne et la protectrice des lieux.
Dans une lettre du 1er février 1945, le cardinal Suhard encourage chaleureusement Gazi, en soulignant la vocation particulière de l’église Saint-Pierre de Montmartre : « les premiers fruits se sont manifestés
Mais il faut que l’influence de ce culte se fasse sentir encore plus profondément encore, et c’est avec le temps que cette accentuation se fera sentir.
Nul doute que la Très Sainte Vierge qui a élu ce sanctuaire comme sa demeure propre, n’y attende ses fidèles pour répandre sur eux ses bénédictions. »
La nouvelle statue de Notre-Dame de Montmartre.
La statue offerte à la vénération dans le bas-côté sud de l’église Saint-Pierre a probablement été mise en place entre 1942 et 1944.
Gazi la considère comme un don de la providence :
« Cette statue est la seule Image de Marie qui se trouvait dans le Sanctuaire au moment où l’antique église, à la fin du siècle dernier, fut abandonnée, en vue de sa démolition. […] À la fin des grands travaux de réparation, la chère Image fut retrouvée dans les gravats ; […] et c’est cette Image anonyme et mystérieuse, que la Providence m’a fait choisir. »
La tendresse et la paix qui émanent du visage de cette très belle Vierge de l’Annonciation ont sûrement ému Gazi, comme elles émeuvent les pèlerins et les touristes qui la dévisagent parfois longuement.
En la contemplant, les mains croisées sur la poitrine, le visage légèrement baissé, profondément recueilli en une prière silencieuse d’adoration, on devine qu’elle vient de répondre à l’ange :
« Je suis la servante du Seigneur ! »
Un léger sourire flotte sur ses lèvres et témoigne mystérieusement de la présence de Jésus en son sein.
Notre-Dame de Beauté, patronne de tous les artistes.
C’est certainement en priant auprès de sa « divine patronne » que le peintre Gazi a eu l’intuition d’associer à Notre-Dame de Montmartre un second vocable : Notre-Dame de Beauté, reine de la Paix (devise des abbayes bénédictines, « Pax »).
À l’été 1946, le cardinal Emmanuel Suhard l’encourage à nouveau en approuvant ce deuxième vocable profondément inscrit dans la tradition de l’Église qui associe depuis toujours la Vierge Marie à la beauté.
Une très belle prière anonyme inspirée par le Cantique des Cantiques : ‘Tota Pulchra es, Maria’ (tu es toute belle, Marie) en témoigne déjà au IVe siècle.
L’intuition de Gazi apparaît profondément universelle : Notre-Dame de Beauté est destinée à rassembler tous les artistes autour d’elle, au-delà de Montmartre. Son intuition semble également prophétique en 1946 : les enseignements de l’Église qui développeront plus spécifiquement la profondeur théologique du lien entre la Vierge Marie et « la Voie de la Beauté » apparaîtront… 30 ans plus tard.
Marie et la Voie de la Beauté.
En priant dès 1948 pour que Notre-Dame de Beauté daigne « guider les artistes dans leur recherche de la beauté » et en décrivant Marie comme le « Chef-d’œuvre de Dieu » (1952), Gazi rejoint profondément l’enseignement original de Paul VI sur la Voie de la Beauté.
On en découvre les prémices en 1963, dans une homélie du Pape lors du IVe Centenaire des congrégations mariales :
« Qu’est-ce que les hommes […] recherchent dans la vie ?
Ils recherchent la beauté ; or, Marie est le sommet de la beauté.
Les chefs-d’œuvre ne sont jamais des beautés partielles, mais une synthèse du beau :
Marie est la créature la plus transparente de la présence trinitaire.
» En 1975, lors du Congrès Mariologique et Marial, Paul VI approfondit le lien intrinsèque entre Marie et la Beauté :
« Il existe une voie accessible à tous, même aux âmes les plus simples : la voie de la beauté. »
Suivre cette voie, c’est se mettre à l’école de Marie, « créature toute belle » et « miroir sans tache ».
Elle est « la femme vêtue de soleil (Actes des Apôtres XII, 1), en elle les rayons très purs de la beauté humaine se rencontrent avec les rayons suprêmes, mais accessibles, de la beauté surnaturelle.
Pourquoi ?
Parce que Marie est pleine de grâce remplie de l’Esprit Saint qui brille en elle avec une splendeur incomparable ».
Notre-Dame de Beauté
icône de l’infinie beauté de Dieu. En 2006, le document final de l’Assemblée plénière du Conseil Pontifical de la Culture parle de La Voie de la beauté comme d’un nouveau chemin d’évangélisation pour conduire les hommes au Christ.
Il rappelle aussi l’importance spécifique de la Vierge Marie dans cet itinéraire pour notre temps :
« Par son fiat, la Nouvelle Ève ouvre sans réserve la totalité de sa vie à l’action de l’Esprit divin, et par là elle permet à son humanité créée de donner chair au Dieu infini, d’une beauté indicible. »
Un message du pape François, à l’occasion de la XIXe séance publique des Académies Pontificales en 2014, nous encourage à suivre cette voie :
« Ne nous lassons pas d’apprendre de Marie, d’admirer et de contempler sa beauté, de nous laisser guider par Elle qui nous conduit toujours à la source originelle et à la plénitude […] de l’infinie beauté, celle de Dieu, qui nous a été révélée en Christ, Fils du Père et Fils de Marie. »
La présence de Notre-Dame de Beauté à Saint-Pierre de Montmartre est un signe de rassemblement et d’unité pour tous les artistes qui sont appelés à « la vocation de la beauté » à travers l’art, en vivant une consécration de leur vie au service de Dieu et de la nouvelle évangélisation, dont Marie est l’étoile.
Samedi 10 mars
Prière proposée par le Père Patrice Sonnier, M,Id.
Prière proposée par le Père Patrice Sonnier, M,Id.
Enracinée depuis le XIIe siècle au sommet de la butte Montmartre et voisine de la célèbre basilique du Sacré-Cœur (Paris), l’église Saint-Pierre de Montmartre témoigne avec grâce de la foi vivante qui animait ses bâtisseurs.
L’année 2017 a marqué les 870 ans de sa dédicace et… de celle de l’abbaye royale bénédictine de Montmartre dont elle est l’unique vestige.
L’église avait en effet une double vocation paroissiale et abbatiale.
Redécouvrons la présence lumineuse d’un des plus anciens lieux de vénération mariale de la région parisienne.
Cette semaine, prions Notre Dame de Beauté pour les artistes du monde entier Cliquer
Le Seigneur a confié les artistes de Montmartre et du monde entier à Notre Dame de Beauté.
À la suite du peintre Gazi, nous pouvons prier leur sainte patronne pour qu’elle daigne les guider dans leur recherche de la beauté à travers l’art et qu’elle les soutienne dans leur mission d’artiste évangélisateur.
Qu’elle les aide à se laisser conduire par l’Esprit-Saint pour annoncer le message du Salut dans une fécondité artistique renouvelée par le service et l’humilité.
L’année 2017 a marqué les 870 ans de sa dédicace et… de celle de l’abbaye royale bénédictine de Montmartre dont elle est l’unique vestige.
L’église avait en effet une double vocation paroissiale et abbatiale.
Redécouvrons la présence lumineuse d’un des plus anciens lieux de vénération mariale de la région parisienne.
Cette semaine, prions Notre Dame de Beauté pour les artistes du monde entier Cliquer
Le Seigneur a confié les artistes de Montmartre et du monde entier à Notre Dame de Beauté.
À la suite du peintre Gazi, nous pouvons prier leur sainte patronne pour qu’elle daigne les guider dans leur recherche de la beauté à travers l’art et qu’elle les soutienne dans leur mission d’artiste évangélisateur.
Qu’elle les aide à se laisser conduire par l’Esprit-Saint pour annoncer le message du Salut dans une fécondité artistique renouvelée par le service et l’humilité.
« Vierge toute belle,
Donnez-nous la beauté de l’âme et du corps.
Je vous salue Marie, rayonnante de grâce,
Miroir de pureté ou l’Esprit se contemple,
Ô Vierge toute belle, choisie entre les femmes
Pour donner un visage à la splendeur du Père,
Que votre beauté resplendisse en nous qui vous invoquons
Et puis nous ravisse,
Éternellement glorieux et beaux,
Dans votre lumière, auprès de Jésus.
Amen. »
Je Prie
Donnez-nous la beauté de l’âme et du corps.
Je vous salue Marie, rayonnante de grâce,
Miroir de pureté ou l’Esprit se contemple,
Ô Vierge toute belle, choisie entre les femmes
Pour donner un visage à la splendeur du Père,
Que votre beauté resplendisse en nous qui vous invoquons
Et puis nous ravisse,
Éternellement glorieux et beaux,
Dans votre lumière, auprès de Jésus.
Amen. »
Je Prie
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M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!!
★1996★
MONSEIGNEUR CLAVERIE ET LES MARTYRS D’ALGÉRIE
DES VIES DONNÉES PAR AMOUR
Le pape François a annoncé le 27 janvier 2018 sa décision de béatifier 19 religieux et religieuses de l’Église d’Algérie reconnus martyrs (dont Mgr Pierre Claverie, évêque d’Oran), victimes de la violence qui a meurtri ce pays durant les années 1990, faisant entre 150 000 et 200 000 morts.
Les plus connus d’entre eux sont les sept moines trappistes de Tibhirine, dont l’enlèvement et la mort violente en mai 1996 avaient ému l’opinion publique internationale.
Jean-Jacques Pérennès, op
Proche de Mgr Claverie et président de la commission historique pour la béatification des martyrs de l’Église d’Algérie
Une amitié possible
Un communiqué des évêques d’Algérie est venu préciser le sens que l’Église d’Algérie donne à cette béatification :
« Devant le danger d’une mort qui était omniprésent dans le pays, ils ont fait le choix, au risque de leur vie, de vivre jusqu’au bout les liens de fraternité et d’amitié qu’ils avaient tissés avec leurs frères et sœurs algériens par amour. »
Comme l’a souligné Anne-Bénédicte Hoffner dans le journal La Croix (27 janvier 2018), ce ne sont « pas des martyrs contre mais avec les Algériens ».
Cliquer
Il serait dramatique, en effet, que la célébration d’une béatification ait pour résultat d’accroître l’aversion pour le monde musulman, déjà largement stigmatisé.
De ce point de vue, l’Église d’Algérie offre un éclairage original, la possibilité d’une amitié, qui mérite d’être souligné.
« Une Église pour un peuple musulman ».
Le christianisme, très implanté en Afrique du Nord au temps de saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone et docteur de l’Église, a totalement disparu sous l’impact conjoint de la domination vandale (442-533), des luttes intestines (la querelle donatiste, en particulier) et de l’arrivée de l’Islam vers 650.
Il n’est revenu qu’avec la colonisation française en 1830, mais n’a concerné que des colons européens, les « pieds-noirs », qui ont par exemple favorisé la dévotion à Notre-Dame d’Afrique.
Du même coup, il est apparu comme « la religion du colonisateur.
La violence de la guerre d’Algérie, qui a abouti à l’Indépendance politique de pays, entraîne le départ en 1962 de la quasi-totalité des Européens, environ un million de personnes, pour la plupart de confession chrétienne.
À nouveau, le christianisme aurait pu disparaître.
Ce ne fut pas le cas grâce à la hauteur de vue, au courage et à la généreuse intuition du cardinal Léon-Etienne Duval, archevêque d’Alger de 1954 à 1988, qui prit la nationalité algérienne et fit le choix de mettre son Église au service d’un pays nouvellement indépendant qui avait beaucoup à construire ou à reconstruire :
Ecoles, dispensaires, œuvres sociales sont les domaines dans lesquels vont s’investir prêtres, religieux et laïcs chrétiens.
« Les conditions de la pérennité de l’Église se trouvent en dehors de ses limites visibles.
Dans la mesure où l’amour fraternel sera vivant et agissant, partout cet amour sera la garantie de la vie de l’Église », écrit Mgr Duval dans une lettre pastorale de 1980.
Ce projet d’une Église algérienne, au service du peuple algérien, a été le moteur de son activité pendant une vingtaine d’années avec un réel enthousiasme. C’est dans ce climat que Mgr Henri Teissier, successeur du cardinal Duval comme archevêque d’Alger, a pu parler d’« une Église pour un peuple musulman », car elle n’est pas là d’abord pour convertir – c’est socialement impossible, bien que le salut en Jésus soit ouvert à tous les hommes –, mais pour servir et témoigner de l’amour gratuit du Christ pour tout homme, y compris les musulmans[1].
La naissance d’un fondamentalisme religieux.
Le début des années 1980 voit naître un nouveau climat : l’Algérie s’est déjà dotée de quelques structures et a moins besoin d’aide extérieure pour former ses cadres ; un nationalisme assez ombrageux refait surface, surtout dans le cadre de la politique d’arabisation du pays ; et l’on voit déjà apparaître – sans s’en rendre compte sur le moment – les signes avant-coureurs d’un fondamentalisme religieux pour lequel ces religieux chrétiens n’ont rien à faire dans ce pays qu’ils considèrent comme une « terre d’islam ».
Une Église solidaire dans l’épreuve.
Les mouvements islamistes comme le FIS (Front islamique du salut), qui ont réussi à émerger au grand jour lorsque le régime du parti unique fut dissous en 1989 par une révision constitutionnelle qui instaure le multipartisme, vont tenter de prendre le pouvoir au début des années 1990.
Après une grande victoire aux élections locales en 1991, la victoire aux législatives leur échappe de peu en janvier 1992 lorsque le régime algérien, aux mains des militaires, décide d’interrompre le processus électoral.
L’Algérie plonge alors dans la spirale infernale de la violence : les islamistes s’attaquent d’abord aux symboles de l’État (policiers, juges), puis aux symboles d’une société ouverte, plurielle (journalistes, artistes, femmes engagées dans la vie sociale) et enfin aux étrangers.
C’est alors que se produit ce que personne n’avait osé imaginer : des agressions violentes de religieux et religieuses catholiques qui depuis des décennies servaient la population avec un grand désintéressement.
L’assassinat de Sœur Paul-Hélène et du Frère Henri Vergès dans leur petite bibliothèque de la Casbah le 8 mai 1992 est un énorme choc, clairement revendiqué par le GIA (Groupement islamique armé) qui dit vouloir « liquider des juifs, des chrétiens et des mécréants de la terre musulmane d’Algérie ».
Ce n’est hélas que le début d’un martyrologe qui va compter dix-neuf noms, dont des religieuses très modestes, des hommes totalement dédiés à la prière et au service du prochain – les moines trappistes de Tibhirine (enlevés dans leur monastère près de Médéa puis assassinés le 21 mai 1996) – et, finalement, Mgr Pierre Claverie, évêque d’Oran, assassiné le 1er août 1996.
Cet homme, il est vrai, avait pris fait et cause publiquement pour une Algérie plurielle, ouverte, fraternelle, en solidarité explicite avec la majorité des Algériens qui, eux aussi, refusaient l’enfermement de leur pays dans un islam politique intolérant.
En Algérie, au pied de la Croix.
Ce qui vaut à ces dix-neuf victimes (16 Françaises, deux Espagnoles et un Belge) d’être béatifiées, ce n’est pas d’abord leur mort, même si elle fut violente, mais leur choix libre de rester dans ce pays, aux heures difficiles, par amour du Christ, de l’Église et du peuple algérien à qui ils avaient lié leur destin.
Après l’assassinat de religieuses espagnoles à l’automne 1994, deux femmes très modestes, un journaliste algérien, Saïd Mekbel, écrivit :
« Esther et Caridad étaient notre famille.
Et comme de nombreuses familles en Algérie, nous sommes cruellement touchés.
Ce meurtre est un signe de refus de la fraternité dans la différence des cultures et des religions.
Il rejoint celui de tant de victimes innocentes de ce peuple ; ce peuple qui a tellement contribué à édifier la personnalité de Caridad et d’Esther…
Combien nous aimerions que ces cœurs aveuglés entendent les mots du père d’Esther :
« Je pardonne aux assassins de ma fille, et je remercie le peuple algérien de lui avoir permis d’être ce qu’elle a été. » »[2]
Quelques semaines avant d’être tué à son tour, Mgr Pierre Claverie, évêque d’Oran, écrivit des lignes qui sonnent comme un testament spirituel :
« Depuis le début du drame algérien, on m’a souvent demandé :
« Que faites-vous là-bas ?
Pourquoi restez-vous ?
Secouez donc la poussière de vos sandales !
Rentrez chez vous !
Chez vous… Où sommes-nous chez nous ?
Nous sommes là-bas à cause de ce Messie crucifié.
À cause de rien d’autre et de personne d’autre !
Nous n’avons aucun intérêt à sauver, aucune influence à maintenir.
Nous ne sommes pas poussés par je ne sais quelle perversion masochiste.
Nous n’avons aucun pouvoir, mais nous sommes là comme au chevet d’un ami, d’un frère malade, en silence, en lui serrant la main, en lui épongeant le front.
À cause de Jésus parce que c’est lui qui souffre là, dans cette violence qui n’épargne personne, crucifié à nouveau dans la chair de milliers d’innocents.
Comme Marie, sa mère et saint Jean, nous sommes là au pied de la Croix où Jésus meurt abandonné des siens et raillé par la foule.
N’est-il pas essentiel pour le chrétien d’être présent dans les lieux de déréliction et d’abandon ? »
C’est ce choix libre de rester par amour qui justifie une béatification, bien plus que le fait de mourir de manière violente.
La fécondité de ces vies données.
L’Église d’Algérie a été terriblement ébranlée par ces épreuves. Un tiers de ses membres n’a pas pu tenir, pour des raisons de stress et de fatigue nerveuse.
Mais le lien de l’Église avec le pays a été renforcé par la solidarité vécue au cours de ces années noires.
D’une certaine manière, en payant le prix de leur vie, les martyrs de l’Église d’Algérie ont rendu plus crédible et authentifié le propos de solidarité de cette Église avec un peuple qui est majoritairement musulman et qui entend le rester.
La société algérienne s’ouvrant un peu à la faveur de la mondialisation, un certain nombre d’Algériens ont souhaité le baptême, surtout sous l’influence de mouvements évangéliques américains, mais cela reste marginal.
En revanche, de plus en plus d’Algériens ont compris que leur société ne serait jamais une société ouverte et plurielle si elle ne laissait pas place à d’autres confessions.
Le chemin est encore long vers l’« humanité plurielle, non exclusive », que Pierre Claverie appelait de ses vœux dans un texte de janvier 1994, mais un certain droit de cité a été acquis, fragile, certes, qui peut vite être remis en cause, mais qui est là.
Des dizaines de livres ont aussi été publiés faisant connaître ces hommes et femmes qui ont suivi le Christ jusqu’au bout
Le mystère du Christ.
Surtout, l’impact du témoignage des martyrs de l’Église d’Algérie dans l’opinion mondiale est allé au-delà de ce que l’on pouvait imaginer : le film de Xavier Beauvois, Des hommes et des dieux (2010), a été vu par des millions de spectateurs et a reçu le César du meilleur film en 2011 ; la pièce de théâtre d’Adrien Candiard, Pierre et Mohamed, créée en 2011 au festival d’Avignon, a été représentée plus de mille fois devant des publics très divers, comprenant parfois des musulmans.
Des dizaines de livres ont aussi été publiés, faisant connaître au monde le témoignage très discret de ces hommes et de ces femmes qui ont suivi le Christ jusqu’au bout.
Quelque chose a été semé dans le sang et les larmes, mais les fruits sont là : c’est cette fécondité de vies données par amour, que l’Église universelle veut reconnaître en déclarant bienheureux « Mgr Pierre Claverie et ses 18 compagnes et compagnons martyrs.
Il faut espérer que l’événement permettra, non pas de stigmatiser un peu plus les musulmans, mais, au contraire, de célébrer une générosité exemplaire et une amitié qui ouvre les cœurs et participe d’une manière mystérieuse à l’amour de Dieu pour tous les hommes.
N’oublions pas que le concile Vatican II a clairement déclaré que l’Église du Christ va au-delà de ses limites visibles.
MONSEIGNEUR CLAVERIE ET LES MARTYRS D’ALGÉRIE
DES VIES DONNÉES PAR AMOUR
Le pape François a annoncé le 27 janvier 2018 sa décision de béatifier 19 religieux et religieuses de l’Église d’Algérie reconnus martyrs (dont Mgr Pierre Claverie, évêque d’Oran), victimes de la violence qui a meurtri ce pays durant les années 1990, faisant entre 150 000 et 200 000 morts.
Les plus connus d’entre eux sont les sept moines trappistes de Tibhirine, dont l’enlèvement et la mort violente en mai 1996 avaient ému l’opinion publique internationale.
Jean-Jacques Pérennès, op
Proche de Mgr Claverie et président de la commission historique pour la béatification des martyrs de l’Église d’Algérie
Une amitié possible
Un communiqué des évêques d’Algérie est venu préciser le sens que l’Église d’Algérie donne à cette béatification :
« Devant le danger d’une mort qui était omniprésent dans le pays, ils ont fait le choix, au risque de leur vie, de vivre jusqu’au bout les liens de fraternité et d’amitié qu’ils avaient tissés avec leurs frères et sœurs algériens par amour. »
Comme l’a souligné Anne-Bénédicte Hoffner dans le journal La Croix (27 janvier 2018), ce ne sont « pas des martyrs contre mais avec les Algériens ».
Cliquer
Il serait dramatique, en effet, que la célébration d’une béatification ait pour résultat d’accroître l’aversion pour le monde musulman, déjà largement stigmatisé.
De ce point de vue, l’Église d’Algérie offre un éclairage original, la possibilité d’une amitié, qui mérite d’être souligné.
« Une Église pour un peuple musulman ».
Le christianisme, très implanté en Afrique du Nord au temps de saint Augustin (354-430), évêque d’Hippone et docteur de l’Église, a totalement disparu sous l’impact conjoint de la domination vandale (442-533), des luttes intestines (la querelle donatiste, en particulier) et de l’arrivée de l’Islam vers 650.
Il n’est revenu qu’avec la colonisation française en 1830, mais n’a concerné que des colons européens, les « pieds-noirs », qui ont par exemple favorisé la dévotion à Notre-Dame d’Afrique.
Du même coup, il est apparu comme « la religion du colonisateur.
La violence de la guerre d’Algérie, qui a abouti à l’Indépendance politique de pays, entraîne le départ en 1962 de la quasi-totalité des Européens, environ un million de personnes, pour la plupart de confession chrétienne.
À nouveau, le christianisme aurait pu disparaître.
Ce ne fut pas le cas grâce à la hauteur de vue, au courage et à la généreuse intuition du cardinal Léon-Etienne Duval, archevêque d’Alger de 1954 à 1988, qui prit la nationalité algérienne et fit le choix de mettre son Église au service d’un pays nouvellement indépendant qui avait beaucoup à construire ou à reconstruire :
Ecoles, dispensaires, œuvres sociales sont les domaines dans lesquels vont s’investir prêtres, religieux et laïcs chrétiens.
« Les conditions de la pérennité de l’Église se trouvent en dehors de ses limites visibles.
Dans la mesure où l’amour fraternel sera vivant et agissant, partout cet amour sera la garantie de la vie de l’Église », écrit Mgr Duval dans une lettre pastorale de 1980.
Ce projet d’une Église algérienne, au service du peuple algérien, a été le moteur de son activité pendant une vingtaine d’années avec un réel enthousiasme. C’est dans ce climat que Mgr Henri Teissier, successeur du cardinal Duval comme archevêque d’Alger, a pu parler d’« une Église pour un peuple musulman », car elle n’est pas là d’abord pour convertir – c’est socialement impossible, bien que le salut en Jésus soit ouvert à tous les hommes –, mais pour servir et témoigner de l’amour gratuit du Christ pour tout homme, y compris les musulmans[1].
La naissance d’un fondamentalisme religieux.
Le début des années 1980 voit naître un nouveau climat : l’Algérie s’est déjà dotée de quelques structures et a moins besoin d’aide extérieure pour former ses cadres ; un nationalisme assez ombrageux refait surface, surtout dans le cadre de la politique d’arabisation du pays ; et l’on voit déjà apparaître – sans s’en rendre compte sur le moment – les signes avant-coureurs d’un fondamentalisme religieux pour lequel ces religieux chrétiens n’ont rien à faire dans ce pays qu’ils considèrent comme une « terre d’islam ».
Une Église solidaire dans l’épreuve.
Les mouvements islamistes comme le FIS (Front islamique du salut), qui ont réussi à émerger au grand jour lorsque le régime du parti unique fut dissous en 1989 par une révision constitutionnelle qui instaure le multipartisme, vont tenter de prendre le pouvoir au début des années 1990.
Après une grande victoire aux élections locales en 1991, la victoire aux législatives leur échappe de peu en janvier 1992 lorsque le régime algérien, aux mains des militaires, décide d’interrompre le processus électoral.
L’Algérie plonge alors dans la spirale infernale de la violence : les islamistes s’attaquent d’abord aux symboles de l’État (policiers, juges), puis aux symboles d’une société ouverte, plurielle (journalistes, artistes, femmes engagées dans la vie sociale) et enfin aux étrangers.
C’est alors que se produit ce que personne n’avait osé imaginer : des agressions violentes de religieux et religieuses catholiques qui depuis des décennies servaient la population avec un grand désintéressement.
L’assassinat de Sœur Paul-Hélène et du Frère Henri Vergès dans leur petite bibliothèque de la Casbah le 8 mai 1992 est un énorme choc, clairement revendiqué par le GIA (Groupement islamique armé) qui dit vouloir « liquider des juifs, des chrétiens et des mécréants de la terre musulmane d’Algérie ».
Ce n’est hélas que le début d’un martyrologe qui va compter dix-neuf noms, dont des religieuses très modestes, des hommes totalement dédiés à la prière et au service du prochain – les moines trappistes de Tibhirine (enlevés dans leur monastère près de Médéa puis assassinés le 21 mai 1996) – et, finalement, Mgr Pierre Claverie, évêque d’Oran, assassiné le 1er août 1996.
Cet homme, il est vrai, avait pris fait et cause publiquement pour une Algérie plurielle, ouverte, fraternelle, en solidarité explicite avec la majorité des Algériens qui, eux aussi, refusaient l’enfermement de leur pays dans un islam politique intolérant.
En Algérie, au pied de la Croix.
Ce qui vaut à ces dix-neuf victimes (16 Françaises, deux Espagnoles et un Belge) d’être béatifiées, ce n’est pas d’abord leur mort, même si elle fut violente, mais leur choix libre de rester dans ce pays, aux heures difficiles, par amour du Christ, de l’Église et du peuple algérien à qui ils avaient lié leur destin.
Après l’assassinat de religieuses espagnoles à l’automne 1994, deux femmes très modestes, un journaliste algérien, Saïd Mekbel, écrivit :
« Esther et Caridad étaient notre famille.
Et comme de nombreuses familles en Algérie, nous sommes cruellement touchés.
Ce meurtre est un signe de refus de la fraternité dans la différence des cultures et des religions.
Il rejoint celui de tant de victimes innocentes de ce peuple ; ce peuple qui a tellement contribué à édifier la personnalité de Caridad et d’Esther…
Combien nous aimerions que ces cœurs aveuglés entendent les mots du père d’Esther :
« Je pardonne aux assassins de ma fille, et je remercie le peuple algérien de lui avoir permis d’être ce qu’elle a été. » »[2]
Quelques semaines avant d’être tué à son tour, Mgr Pierre Claverie, évêque d’Oran, écrivit des lignes qui sonnent comme un testament spirituel :
« Depuis le début du drame algérien, on m’a souvent demandé :
« Que faites-vous là-bas ?
Pourquoi restez-vous ?
Secouez donc la poussière de vos sandales !
Rentrez chez vous !
Chez vous… Où sommes-nous chez nous ?
Nous sommes là-bas à cause de ce Messie crucifié.
À cause de rien d’autre et de personne d’autre !
Nous n’avons aucun intérêt à sauver, aucune influence à maintenir.
Nous ne sommes pas poussés par je ne sais quelle perversion masochiste.
Nous n’avons aucun pouvoir, mais nous sommes là comme au chevet d’un ami, d’un frère malade, en silence, en lui serrant la main, en lui épongeant le front.
À cause de Jésus parce que c’est lui qui souffre là, dans cette violence qui n’épargne personne, crucifié à nouveau dans la chair de milliers d’innocents.
Comme Marie, sa mère et saint Jean, nous sommes là au pied de la Croix où Jésus meurt abandonné des siens et raillé par la foule.
N’est-il pas essentiel pour le chrétien d’être présent dans les lieux de déréliction et d’abandon ? »
C’est ce choix libre de rester par amour qui justifie une béatification, bien plus que le fait de mourir de manière violente.
La fécondité de ces vies données.
L’Église d’Algérie a été terriblement ébranlée par ces épreuves. Un tiers de ses membres n’a pas pu tenir, pour des raisons de stress et de fatigue nerveuse.
Mais le lien de l’Église avec le pays a été renforcé par la solidarité vécue au cours de ces années noires.
D’une certaine manière, en payant le prix de leur vie, les martyrs de l’Église d’Algérie ont rendu plus crédible et authentifié le propos de solidarité de cette Église avec un peuple qui est majoritairement musulman et qui entend le rester.
La société algérienne s’ouvrant un peu à la faveur de la mondialisation, un certain nombre d’Algériens ont souhaité le baptême, surtout sous l’influence de mouvements évangéliques américains, mais cela reste marginal.
En revanche, de plus en plus d’Algériens ont compris que leur société ne serait jamais une société ouverte et plurielle si elle ne laissait pas place à d’autres confessions.
Le chemin est encore long vers l’« humanité plurielle, non exclusive », que Pierre Claverie appelait de ses vœux dans un texte de janvier 1994, mais un certain droit de cité a été acquis, fragile, certes, qui peut vite être remis en cause, mais qui est là.
Des dizaines de livres ont aussi été publiés faisant connaître ces hommes et femmes qui ont suivi le Christ jusqu’au bout
Le mystère du Christ.
Surtout, l’impact du témoignage des martyrs de l’Église d’Algérie dans l’opinion mondiale est allé au-delà de ce que l’on pouvait imaginer : le film de Xavier Beauvois, Des hommes et des dieux (2010), a été vu par des millions de spectateurs et a reçu le César du meilleur film en 2011 ; la pièce de théâtre d’Adrien Candiard, Pierre et Mohamed, créée en 2011 au festival d’Avignon, a été représentée plus de mille fois devant des publics très divers, comprenant parfois des musulmans.
Des dizaines de livres ont aussi été publiés, faisant connaître au monde le témoignage très discret de ces hommes et de ces femmes qui ont suivi le Christ jusqu’au bout.
Quelque chose a été semé dans le sang et les larmes, mais les fruits sont là : c’est cette fécondité de vies données par amour, que l’Église universelle veut reconnaître en déclarant bienheureux « Mgr Pierre Claverie et ses 18 compagnes et compagnons martyrs.
Il faut espérer que l’événement permettra, non pas de stigmatiser un peu plus les musulmans, mais, au contraire, de célébrer une générosité exemplaire et une amitié qui ouvre les cœurs et participe d’une manière mystérieuse à l’amour de Dieu pour tous les hommes.
N’oublions pas que le concile Vatican II a clairement déclaré que l’Église du Christ va au-delà de ses limites visibles.
[1] Henri Teissier, Église en Islam, méditation sur l'existence chrétienne en Algérie, Centurion, Paris 1984, 211 p. ; Une Église pour un peuple musulman, Conférence au séminaire des Carmes, Paris, Pentecôte 2005, 9 p.
[2] Mesmar J’ha, « Lettres », Le Matin, 14 novembre 1994. Saïd Mekbel sera assassiné vingt jours plus tard, le 3 décembre 1994.
[2] Mesmar J’ha, « Lettres », Le Matin, 14 novembre 1994. Saïd Mekbel sera assassiné vingt jours plus tard, le 3 décembre 1994.
Samedi 17 mars
Prière proposée par le Frère Jean-Jacques Pérennès, op
Prière proposée par le Frère Jean-Jacques Pérennès, op
Semaine #116 : Jean-Jacques Pérennès, op, proche de Mgr Claverie et président de la commission historique pour la béatification des martyrs de l’Église d’Algérie
Le pape François a annoncé le 27 janvier 2018 sa décision de béatifier 19 religieux et religieuses de l’Église d’Algérie reconnus martyrs (dont Mgr Pierre Claverie, évêque d’Oran), victimes de la violence qui a meurtri ce pays durant les années 1990, faisant entre 150 000 et 200 000 morts.
Les plus connus d’entre eux sont les sept moines trappistes de Tibhirine, dont l’enlèvement et la mort violente en mai 1996 avaient ému l’opinion publique internationale.
D’une seule voix, unis avec tous nos frères en Christ et nos frères musulmans, récitons la prière pour la béatification des martyrs d’Algérie :
Les plus connus d’entre eux sont les sept moines trappistes de Tibhirine, dont l’enlèvement et la mort violente en mai 1996 avaient ému l’opinion publique internationale.
D’une seule voix, unis avec tous nos frères en Christ et nos frères musulmans, récitons la prière pour la béatification des martyrs d’Algérie :
Seigneur Dieu, notre Père, nous te louons pour la passion,
la mort et la résurrection de ton Fils Jésus,
lui, le martyr par excellence, de qui vient le Salut.
Tu as voulu faire partager son martyre à nos frères et sœurs de l’Église d’Algérie :
Henri et Paul-Hélène, Caridad et Esther, Jean, Charles,
Alain et Christian, Angèle-Marie et Bibiane, Odette, Christian,
Luc, Christophe, Michel, Bruno, Célestin et Paul,
et ton évêque Pierre Claverie.
Nous te prions, Père, pour que, par leur intercession, se renforcent le dialogue,
le respect et l’amour entre tes enfants chrétiens et musulmans.
Bénis l’Algérie et son peuple, et nous te rendons gloire, dans la paix.
Et toi, Marie, que tous ont aimée et qui es vénérée dans la maison de l’Islam,
écoute notre prière et intercède auprès de ton Fils, Jésus, notre Seigneur.
Amen.
Je Prie
la mort et la résurrection de ton Fils Jésus,
lui, le martyr par excellence, de qui vient le Salut.
Tu as voulu faire partager son martyre à nos frères et sœurs de l’Église d’Algérie :
Henri et Paul-Hélène, Caridad et Esther, Jean, Charles,
Alain et Christian, Angèle-Marie et Bibiane, Odette, Christian,
Luc, Christophe, Michel, Bruno, Célestin et Paul,
et ton évêque Pierre Claverie.
Nous te prions, Père, pour que, par leur intercession, se renforcent le dialogue,
le respect et l’amour entre tes enfants chrétiens et musulmans.
Bénis l’Algérie et son peuple, et nous te rendons gloire, dans la paix.
Et toi, Marie, que tous ont aimée et qui es vénérée dans la maison de l’Islam,
écoute notre prière et intercède auprès de ton Fils, Jésus, notre Seigneur.
Amen.
Je Prie
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M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!!
★1660★
SAINTE LOUISE DE MARILLAC, UNE FEMME LAÏQUE AU SERVICE DE LA CHARITÉ
SAINTE LOUISE DE MARILLAC, UNE FEMME LAÏQUE AU SERVICE DE LA CHARITÉ
Malgré son désir de rentrer au couvent, Louise de Marillac (1591-1660), après sa rencontre avec saint Vincent de Paul, consacrera toute sa vie à organiser la charité, d’abord en coordonnant les Confréries de la Charité puis en fondant la Compagnies des Filles de la Charité.
Michèle Rivière de Précourt
Présidente de la Fédération Française des Équipes Saint-Vincent de 2013 à 2016
La naissance d’un duo d’exception.
C’est en 1625 que Louise de Marillac rencontre Vincent de Paul.
Ils vont former pendant 45 ans un tandem efficace, se soutenant l’un l’autre.
Tous deux ont été canonisés, et tous les deux sont considérés aujourd’hui comme les saints patrons de l’action caritative.
Pourtant, leurs premières rencontres ne sont pas idylliques.
Louise trouve Monsieur Vincent rustre et cassant ; lui trouve cette femme scrupuleuse à l’excès, geignarde, il hésite à en prendre la direction spirituelle !
L’année 1625 marque pour chacun une rupture.
Pour Monsieur Vincent, c’est la mort de Madame de Gondi qui l’a toujours soutenu et poussé dans sa mission.
Les Lazaristes n’auraient sans doute pas existé sans elle. Il va avoir du mal à s’en passer.
Louise quant à elle vient de perdre son mari, Antoine Le Gras.
Elle se retrouve veuve, presque ruinée avec un fils qui ne se développe pas tout à fait normalement.
Une enfance difficile.
Elle n’a jamais eu la vie facile, la pauvre Louise.
Elle est la fille d’un demi-frère de Michel de Marillac, garde des sceaux et chancelier de France mais… de mère inconnue.
Elle aura cependant un grand attachement envers sa mère du Ciel, la Vierge Marie, qu’elle invoquera souvent (une de ses formules préférées dit à Jésus :
« Accordez-moi cette grâce par l’amour que vous portez à la Sainte Vierge »).
Née à Paris le 12 août 1591, elle est reconnue par son père dont elle porte le nom.
Mais quand ce dernier se marie, il l’envoie, alors qu’elle n’a que 4 ans, comme pensionnaire au couvent royal de Poissy (Yvelines).
Elle y restera jusqu’à la mort de son père qui survient lorsqu’elle atteint l’âge de 13 ans.
La famille de Marillac n’est pas spécialement heureuse d’avoir à s’occuper de cette enfant illégitime !
On la retire de Poissy pour la mettre en pension à Paris chez une demoiselle qui tient une pension pour jeunes filles pauvres.
Entre 13 et 22 ans, Louise lit beaucoup, notamment L’Imitation de Jésus-Christ et la Bible en intégralité, ce qui est rare à l’époque.
Un vœu impossible à réaliser.
Très pieuse, Louise voudrait rentrer au couvent chez les Capucines, mais elle est refusée à cause de sa santé fragile. Pour elle, c’est un drame !
Elle avait fait le vœu secret d’être religieuse et elle ne peut tenir sa promesse ! Pour obéir à sa famille, elle épouse en 1613, dans l’église Saint-Gervais, Antoine Le Gras, secrétaire des commandements de la régente Marie de Médicis.
Les Le Gras mènent une vie de cour dans leur hôtel du Marais (Paris). Ils ont un fils, Michel.
Le calme ne dure pas.
Après l’assassinat de Concini, favori de Marie de Médicis (24 avril 1617), celle-ci est exilée à Blois (Loir-et-Cher) et les Le Gras sont en disgrâce.
Aux soucis d’argent, s’ajoutent les soucis de santé d’Antoine qui tombe gravement malade en 1621.
Il était déjà d’un caractère facilement irritable, la maladie le pousse à être franchement désagréable.
Louise y voit un châtiment du non-respect de sa vocation religieuse. Elle sombre dans le désespoir et connaît une sorte de nuit de la foi jusqu’à la Pentecôte 1623 où, dans l’église Saint-Nicolas-des-Champs, « tout en un instant, mon esprit fut éclairé de ses doutes ».
Les théologiens modernes parlent volontiers d’une effusion du Saint-Esprit.
Antoine Le Gras meurt le 21 décembre 1625.
Louise doit quitter l’hôtel du Marais pour un petit appartement dans le quartier saint Victor.
Elle y élève son fils, tricote pour les pauvres, tourne en rond…
C’est là que son confesseur lui présente Monsieur Vincent comme directeur de conscience.
Il essaie de la calmer :
« Allez doucement, allez bonnement, soyez bien gaie. »
Création des Confréries de la Charité.
En 1617, Monsieur Vincent crée à Châtillon-les-Dombes (aujourd’hui Châtillon-sur-Chalaronne, Ain) la première Charité au secours des pauvres et des malades dont il écrit immédiatement le règlement :
« La confrérie sera composée de femmes tant veuves, mariées que filles… et afin que la confusion ne s’y glisse pas, par la multitude le nombre pourra être de vingt seulement. »
À peine la première Confrérie créée, Monsieur Vincent est rappelé auprès des Gondi qui ont de nombreuses terres en Picardie ; Vincent en profite pour y créer de nombreuses Charités, ainsi qu’à Paris.
Louise, coordinatrice des Charités.
C’est en 1629 que Monsieur Vincent demande à Louise de l’aide pour la coordination des Charités, qu’elle va inspecter.
Avec la création des Lazaristes, les conférences du Mardi… il est débordé et la disponibilité de Louise de Marillac arrive à point !
« Allez donc, Mademoiselle, allez au nom de Notre Seigneur.
Je prie sa divine bonté qu’elle vous accompagne, qu’elle soit votre soulas (soulagement) en votre chemin, votre ombre contre l’ardeur du soleil, votre couvert à la pluie et au froid, votre lit mollet en votre lassitude, votre force en votre travail et qu’enfin il vous ramène en parfaite santé et pleine de bonnes œuvres ».
Louise part l’été à travers la France à la rencontre des Charités, l’hiver elle coordonne et crée de nombreuses Charités à Paris.
C’est une mission dure.
Accompagnée d’une servante ou d’une amie, elle va par le coche public d’un village à l’autre, parfois à pieds ou à cheval, par tous les temps.
Elle est plus ou moins bien reçue par les autorités publiques, les curés des paroisses, les évêques qui regardent avec suspicion cette femme de Paris qui vient dire ce qu’il faut faire chez eux !
Les Charités elles-mêmes ne sont pas toujours très accueillantes. Si elles se sont multipliées, chacune a ses méthodes, mais la diversité excessive nuit à l’esprit de la fondation.
Il faut donc redresser, réformer, organiser. Louise fait des comptes rendus précis : telle charité manque d’argent, telle autre de piété, ici on se dispute, là on n’est pas régulier dans le service aux pauvres…
Elle insiste beaucoup sur l’éducation qui doit faire partie intégrante de la Charité.
Partout elle cherche quelqu’un pour apprendre à lire aux enfants.
Il s’agit toujours d’assister corporellement et spirituellement et savoir lire favorise la catéchèse.
Louise paraît enfin avoir trouvé sa voie : s’occuper des pauvres.
Elle s’en ouvre à Monsieur Vincent qui lui conseil de rester disponible aux imprévus de la Providence.
Création de la Compagnie des Filles de la Charité.
Les Confréries ont beau se multiplier, elles ne suffisent plus pour toutes les missions de charité.
Certaines demandent en effet une présence permanente et un engagement total que des femmes avec maris et enfants ne peuvent assumer.
On a recours à des femmes que l’on paie, mais l’esprit n’est pas le même.
En 1630, Monsieur Vincent reçoit la visite d’une paysanne, Marguerite Naseau, qui lui offre ses services. D’autres jeunes filles la rejoignent.
De nouveau, il faut créer une organisation. En 1633, Louise de Marillac réunit 4 jeunes filles dans son appartement et avec Vincent de Paul élabore un règlement de ce qui devient la Compagnie des filles de la Charité.
Il s’agit de se mettre totalement au service des pauvres. C’est ce qu’avait voulu faire saint François de Sales, mais il fut impossible pour l’autorité ecclésiastique d’envisager des religieuses non cloîtrées.
Les filles de la Charité ne seront donc pas des religieuses !
Elles feront des vœux privés temporaires qu’elles renouvelleront tous les ans le 25 mars.
« Nous ne sommes pas des religieuses, nous sommes des séculières », répétera souvent Louise à ses filles parfois tentées par le cloître.
Voici le programme que leur propose Monsieur Vincent ; elles auront :
« Pour monastère, les maisons des malades et celle où reste la supérieure. Pour cellule, une chambre de louage.
Pour chapelle, l’église paroissiale.
Pour cloître, les rues de la ville.
Pour clôture, l’obéissance.
Pour voile, la sainte modestie.
Pour profession, la confiance continuelle en la sainte Providence… » (Coste X, 661)
C’est une telle révolution que le règlement ne sera finalement accepté par l’Église qu’en 1655, et ratifié par le parlement en 1658!
Comme elle a animé les Confréries de la Charité, Louise va organiser et animer la compagnie des Filles de la Charité jusqu’à sa mort.
Là encore, la mission est difficile : il faut former et diriger ces jeunes filles de la campagne pour le service des pauvres et surtout trouver de l’argent… son plus gros souci !
Une communauté mariale.
Avec saint Vincent, Louise imprime aux Filles de la Charité une spiritualité pleinement mariale.
Elle écrit notamment :
« Toutes les âmes vraiment chrétiennes doivent avoir un grand amour à la Sainte Vierge et l’honorer beaucoup pour sa qualité de Mère de Dieu et pour les vertus que Dieu lui a données à ce dessein » (Autobiographie, M 33).
Elle consacre la Compagnie à la Sainte Vierge, à Chartres où elle se rend en pèlerinage en octobre 1644.
Elle choisit comme fêtes principales des Filles de la Charité deux dates mariales : le 25 mars, jour de l’Annonciation, où sont renouvelés les vœux annuels des membres, et le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception (qui n’est pourtant pas encore reconnue dans toute l’Église : ce ne sera le cas qu’en 1854, après les apparitions de la rue du Bac, justement chez les Filles de la Charité, et peu avant celles de Lourdes), où les membres renouvellent leur consécration à Marie.
Elle fait d’ailleurs réciter par ses Filles la prière suivante :
« Très Sainte Vierge, je crois et confesse votre sainte et immaculée Conception. »
L’œuvre des enfants trouvés.
Une des grandes réalisations de Louise, c’est l’œuvre des enfants trouvés en 1638.
Chaque année à Paris, il y avait entre 300 et 400 enfants abandonnés aux portes des églises.
Ceux qui ne mouraient pas de froid étaient envoyés dans une maison appelée La Couche Landry.
Des femmes appointées par la ville étaient censées s’en occuper.
Mais les survivants étaient bien souvent vendus à des mendiants qui, dit Monsieur Vincent, « leur rompaient bras et jambes pour apitoyer les passants » et leur soutirer de l’argent à la porte de Notre-Dame le dimanche.
Le clergé indigné fait alors appel à Vincent de Paul, mais à cause des préjugés de l’époque, il ne trouve que peu d’écho.
C’est alors qu’il envoie des dames de la Charité faire une enquête à la Couche.
Elles reviennent horrifiées !
Les dames financent et trouvent une nouvelle maison pour ces enfants dont Louise et ses filles vont s’occuper.
Mais les besoins augmentent et les ressources diminuent. Les enfants ont faim et Louise multiplie les appels au secours.
En vain. Il faut que Monsieur Vincent intervienne lui-même auprès des Dames de la Charité pour que l’œuvre soit sauvée.
Mais ce n’est pas la seule œuvre : en 1650, M. Vincent achète une maison avec un terrain pour recevoir 40 vieillards :
L’Hospice du Saint Nom-de-Jésus.
C’est bien sûr à Louise et à ses filles qu’il en confie le fonctionnement.
Une œuvre internationale.
Jusqu’à sa mort en 1660, Louise organise, coordonne, recherche des fonds, forme…
C’est un travail d’autant plus difficile que, sur le plan personnel, elle reste inquiète, anxieuse et souffre d’une véritable tentation de découragement.
Elle peut toujours compter sur Vincent de Paul, bien qu’il ne puisse pas lui-même l’assister sur son lit de mort, étant déjà malade. Apprenant sa fin, il lui envoie les mots suivants :
« Vous partez la première ; j’espère, si Dieu m’en fait la grâce, vous rejoindre bientôt. » Elle meurt à Paris le lundi de la Passion, le 15 mars 1660, il rend l’âme six mois plus tard, le 27 septembre. L’œuvre de Louise se poursuit après sa mort.
En 2017, les Confréries de la Charité, sous leur nom actuel d’Équipes Saint-Vincent en France, ont célébré leur 400e anniversaire.
Elles sont aussi présentes dans 53 pays sous le nom d’AIC (Association Internationale des Charités) avec 150 000 membres.
La Compagnie des Filles de la Charité est présente dans 95 pays !
Louise de Marillac a été béatifiée le 9 mai 1920 par Benoît XV et canonisée le 11 mars 1934 par Pie XI.
Elle est fêtée le 15 mars, jour de sa mort
Son corps, d’abord enterré dans l’église Saint-Laurent de Paris, repose depuis 1824 dans la chapelle de la maison-mère des Filles de la Charité du 140, rue du Bac (Paris 7e).
Jean XXIII l’a proclamée patronne de ceux qui s’adonnent aux œuvres sociales chrétiennes en 1960.
Michèle Rivière de Précourt
Présidente de la Fédération Française des Équipes Saint-Vincent de 2013 à 2016
La naissance d’un duo d’exception.
C’est en 1625 que Louise de Marillac rencontre Vincent de Paul.
Ils vont former pendant 45 ans un tandem efficace, se soutenant l’un l’autre.
Tous deux ont été canonisés, et tous les deux sont considérés aujourd’hui comme les saints patrons de l’action caritative.
Pourtant, leurs premières rencontres ne sont pas idylliques.
Louise trouve Monsieur Vincent rustre et cassant ; lui trouve cette femme scrupuleuse à l’excès, geignarde, il hésite à en prendre la direction spirituelle !
L’année 1625 marque pour chacun une rupture.
Pour Monsieur Vincent, c’est la mort de Madame de Gondi qui l’a toujours soutenu et poussé dans sa mission.
Les Lazaristes n’auraient sans doute pas existé sans elle. Il va avoir du mal à s’en passer.
Louise quant à elle vient de perdre son mari, Antoine Le Gras.
Elle se retrouve veuve, presque ruinée avec un fils qui ne se développe pas tout à fait normalement.
Une enfance difficile.
Elle n’a jamais eu la vie facile, la pauvre Louise.
Elle est la fille d’un demi-frère de Michel de Marillac, garde des sceaux et chancelier de France mais… de mère inconnue.
Elle aura cependant un grand attachement envers sa mère du Ciel, la Vierge Marie, qu’elle invoquera souvent (une de ses formules préférées dit à Jésus :
« Accordez-moi cette grâce par l’amour que vous portez à la Sainte Vierge »).
Née à Paris le 12 août 1591, elle est reconnue par son père dont elle porte le nom.
Mais quand ce dernier se marie, il l’envoie, alors qu’elle n’a que 4 ans, comme pensionnaire au couvent royal de Poissy (Yvelines).
Elle y restera jusqu’à la mort de son père qui survient lorsqu’elle atteint l’âge de 13 ans.
La famille de Marillac n’est pas spécialement heureuse d’avoir à s’occuper de cette enfant illégitime !
On la retire de Poissy pour la mettre en pension à Paris chez une demoiselle qui tient une pension pour jeunes filles pauvres.
Entre 13 et 22 ans, Louise lit beaucoup, notamment L’Imitation de Jésus-Christ et la Bible en intégralité, ce qui est rare à l’époque.
Un vœu impossible à réaliser.
Très pieuse, Louise voudrait rentrer au couvent chez les Capucines, mais elle est refusée à cause de sa santé fragile. Pour elle, c’est un drame !
Elle avait fait le vœu secret d’être religieuse et elle ne peut tenir sa promesse ! Pour obéir à sa famille, elle épouse en 1613, dans l’église Saint-Gervais, Antoine Le Gras, secrétaire des commandements de la régente Marie de Médicis.
Les Le Gras mènent une vie de cour dans leur hôtel du Marais (Paris). Ils ont un fils, Michel.
Le calme ne dure pas.
Après l’assassinat de Concini, favori de Marie de Médicis (24 avril 1617), celle-ci est exilée à Blois (Loir-et-Cher) et les Le Gras sont en disgrâce.
Aux soucis d’argent, s’ajoutent les soucis de santé d’Antoine qui tombe gravement malade en 1621.
Il était déjà d’un caractère facilement irritable, la maladie le pousse à être franchement désagréable.
Louise y voit un châtiment du non-respect de sa vocation religieuse. Elle sombre dans le désespoir et connaît une sorte de nuit de la foi jusqu’à la Pentecôte 1623 où, dans l’église Saint-Nicolas-des-Champs, « tout en un instant, mon esprit fut éclairé de ses doutes ».
Les théologiens modernes parlent volontiers d’une effusion du Saint-Esprit.
Antoine Le Gras meurt le 21 décembre 1625.
Louise doit quitter l’hôtel du Marais pour un petit appartement dans le quartier saint Victor.
Elle y élève son fils, tricote pour les pauvres, tourne en rond…
C’est là que son confesseur lui présente Monsieur Vincent comme directeur de conscience.
Il essaie de la calmer :
« Allez doucement, allez bonnement, soyez bien gaie. »
Création des Confréries de la Charité.
En 1617, Monsieur Vincent crée à Châtillon-les-Dombes (aujourd’hui Châtillon-sur-Chalaronne, Ain) la première Charité au secours des pauvres et des malades dont il écrit immédiatement le règlement :
« La confrérie sera composée de femmes tant veuves, mariées que filles… et afin que la confusion ne s’y glisse pas, par la multitude le nombre pourra être de vingt seulement. »
À peine la première Confrérie créée, Monsieur Vincent est rappelé auprès des Gondi qui ont de nombreuses terres en Picardie ; Vincent en profite pour y créer de nombreuses Charités, ainsi qu’à Paris.
Louise, coordinatrice des Charités.
C’est en 1629 que Monsieur Vincent demande à Louise de l’aide pour la coordination des Charités, qu’elle va inspecter.
Avec la création des Lazaristes, les conférences du Mardi… il est débordé et la disponibilité de Louise de Marillac arrive à point !
« Allez donc, Mademoiselle, allez au nom de Notre Seigneur.
Je prie sa divine bonté qu’elle vous accompagne, qu’elle soit votre soulas (soulagement) en votre chemin, votre ombre contre l’ardeur du soleil, votre couvert à la pluie et au froid, votre lit mollet en votre lassitude, votre force en votre travail et qu’enfin il vous ramène en parfaite santé et pleine de bonnes œuvres ».
Louise part l’été à travers la France à la rencontre des Charités, l’hiver elle coordonne et crée de nombreuses Charités à Paris.
C’est une mission dure.
Accompagnée d’une servante ou d’une amie, elle va par le coche public d’un village à l’autre, parfois à pieds ou à cheval, par tous les temps.
Elle est plus ou moins bien reçue par les autorités publiques, les curés des paroisses, les évêques qui regardent avec suspicion cette femme de Paris qui vient dire ce qu’il faut faire chez eux !
Les Charités elles-mêmes ne sont pas toujours très accueillantes. Si elles se sont multipliées, chacune a ses méthodes, mais la diversité excessive nuit à l’esprit de la fondation.
Il faut donc redresser, réformer, organiser. Louise fait des comptes rendus précis : telle charité manque d’argent, telle autre de piété, ici on se dispute, là on n’est pas régulier dans le service aux pauvres…
Elle insiste beaucoup sur l’éducation qui doit faire partie intégrante de la Charité.
Partout elle cherche quelqu’un pour apprendre à lire aux enfants.
Il s’agit toujours d’assister corporellement et spirituellement et savoir lire favorise la catéchèse.
Louise paraît enfin avoir trouvé sa voie : s’occuper des pauvres.
Elle s’en ouvre à Monsieur Vincent qui lui conseil de rester disponible aux imprévus de la Providence.
Création de la Compagnie des Filles de la Charité.
Les Confréries ont beau se multiplier, elles ne suffisent plus pour toutes les missions de charité.
Certaines demandent en effet une présence permanente et un engagement total que des femmes avec maris et enfants ne peuvent assumer.
On a recours à des femmes que l’on paie, mais l’esprit n’est pas le même.
En 1630, Monsieur Vincent reçoit la visite d’une paysanne, Marguerite Naseau, qui lui offre ses services. D’autres jeunes filles la rejoignent.
De nouveau, il faut créer une organisation. En 1633, Louise de Marillac réunit 4 jeunes filles dans son appartement et avec Vincent de Paul élabore un règlement de ce qui devient la Compagnie des filles de la Charité.
Il s’agit de se mettre totalement au service des pauvres. C’est ce qu’avait voulu faire saint François de Sales, mais il fut impossible pour l’autorité ecclésiastique d’envisager des religieuses non cloîtrées.
Les filles de la Charité ne seront donc pas des religieuses !
Elles feront des vœux privés temporaires qu’elles renouvelleront tous les ans le 25 mars.
« Nous ne sommes pas des religieuses, nous sommes des séculières », répétera souvent Louise à ses filles parfois tentées par le cloître.
Voici le programme que leur propose Monsieur Vincent ; elles auront :
« Pour monastère, les maisons des malades et celle où reste la supérieure. Pour cellule, une chambre de louage.
Pour chapelle, l’église paroissiale.
Pour cloître, les rues de la ville.
Pour clôture, l’obéissance.
Pour voile, la sainte modestie.
Pour profession, la confiance continuelle en la sainte Providence… » (Coste X, 661)
C’est une telle révolution que le règlement ne sera finalement accepté par l’Église qu’en 1655, et ratifié par le parlement en 1658!
Comme elle a animé les Confréries de la Charité, Louise va organiser et animer la compagnie des Filles de la Charité jusqu’à sa mort.
Là encore, la mission est difficile : il faut former et diriger ces jeunes filles de la campagne pour le service des pauvres et surtout trouver de l’argent… son plus gros souci !
Une communauté mariale.
Avec saint Vincent, Louise imprime aux Filles de la Charité une spiritualité pleinement mariale.
Elle écrit notamment :
« Toutes les âmes vraiment chrétiennes doivent avoir un grand amour à la Sainte Vierge et l’honorer beaucoup pour sa qualité de Mère de Dieu et pour les vertus que Dieu lui a données à ce dessein » (Autobiographie, M 33).
Elle consacre la Compagnie à la Sainte Vierge, à Chartres où elle se rend en pèlerinage en octobre 1644.
Elle choisit comme fêtes principales des Filles de la Charité deux dates mariales : le 25 mars, jour de l’Annonciation, où sont renouvelés les vœux annuels des membres, et le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception (qui n’est pourtant pas encore reconnue dans toute l’Église : ce ne sera le cas qu’en 1854, après les apparitions de la rue du Bac, justement chez les Filles de la Charité, et peu avant celles de Lourdes), où les membres renouvellent leur consécration à Marie.
Elle fait d’ailleurs réciter par ses Filles la prière suivante :
« Très Sainte Vierge, je crois et confesse votre sainte et immaculée Conception. »
L’œuvre des enfants trouvés.
Une des grandes réalisations de Louise, c’est l’œuvre des enfants trouvés en 1638.
Chaque année à Paris, il y avait entre 300 et 400 enfants abandonnés aux portes des églises.
Ceux qui ne mouraient pas de froid étaient envoyés dans une maison appelée La Couche Landry.
Des femmes appointées par la ville étaient censées s’en occuper.
Mais les survivants étaient bien souvent vendus à des mendiants qui, dit Monsieur Vincent, « leur rompaient bras et jambes pour apitoyer les passants » et leur soutirer de l’argent à la porte de Notre-Dame le dimanche.
Le clergé indigné fait alors appel à Vincent de Paul, mais à cause des préjugés de l’époque, il ne trouve que peu d’écho.
C’est alors qu’il envoie des dames de la Charité faire une enquête à la Couche.
Elles reviennent horrifiées !
Les dames financent et trouvent une nouvelle maison pour ces enfants dont Louise et ses filles vont s’occuper.
Mais les besoins augmentent et les ressources diminuent. Les enfants ont faim et Louise multiplie les appels au secours.
En vain. Il faut que Monsieur Vincent intervienne lui-même auprès des Dames de la Charité pour que l’œuvre soit sauvée.
Mais ce n’est pas la seule œuvre : en 1650, M. Vincent achète une maison avec un terrain pour recevoir 40 vieillards :
L’Hospice du Saint Nom-de-Jésus.
C’est bien sûr à Louise et à ses filles qu’il en confie le fonctionnement.
Une œuvre internationale.
Jusqu’à sa mort en 1660, Louise organise, coordonne, recherche des fonds, forme…
C’est un travail d’autant plus difficile que, sur le plan personnel, elle reste inquiète, anxieuse et souffre d’une véritable tentation de découragement.
Elle peut toujours compter sur Vincent de Paul, bien qu’il ne puisse pas lui-même l’assister sur son lit de mort, étant déjà malade. Apprenant sa fin, il lui envoie les mots suivants :
« Vous partez la première ; j’espère, si Dieu m’en fait la grâce, vous rejoindre bientôt. » Elle meurt à Paris le lundi de la Passion, le 15 mars 1660, il rend l’âme six mois plus tard, le 27 septembre. L’œuvre de Louise se poursuit après sa mort.
En 2017, les Confréries de la Charité, sous leur nom actuel d’Équipes Saint-Vincent en France, ont célébré leur 400e anniversaire.
Elles sont aussi présentes dans 53 pays sous le nom d’AIC (Association Internationale des Charités) avec 150 000 membres.
La Compagnie des Filles de la Charité est présente dans 95 pays !
Louise de Marillac a été béatifiée le 9 mai 1920 par Benoît XV et canonisée le 11 mars 1934 par Pie XI.
Elle est fêtée le 15 mars, jour de sa mort
Son corps, d’abord enterré dans l’église Saint-Laurent de Paris, repose depuis 1824 dans la chapelle de la maison-mère des Filles de la Charité du 140, rue du Bac (Paris 7e).
Jean XXIII l’a proclamée patronne de ceux qui s’adonnent aux œuvres sociales chrétiennes en 1960.
Samedi 24 mars
Prière proposée par Michèle Rivière de Précourt
Prière proposée par Michèle Rivière de Précourt
Semaine #117
Michèle Rivière de Précourt, présidente de la Fédération Française des Équipes Saint-Vincent de 2013 à 2016
Michèle Rivière de Précourt, présidente de la Fédération Française des Équipes Saint-Vincent de 2013 à 2016
Malgré son désir de rentrer au couvent, Louise de Marillac (1591-1660), après sa rencontre avec saint Vincent de Paul, consacrera toute sa vie à organiser la charité, d’abord en coordonnant les Confréries de la Charité puis en fondant la Compagnies des Filles de la Charité.
Prions la prière de sainte Louise de Marillac qui a toujours eu une très forte dévotion à Marie : elle disait :
« Il ne tient qu’à nous que nous soyons aidés de la Sainte Vierge en tous nos besoins. »
Je suis à vous, Sainte Vierge,
pour être plus parfaitement à Dieu.
Vous appartenant,
apprenez-moi à imiter votre sainte vie
par l’exécution de ce que Dieu demande de moi.
Je requiers en toute humilité votre assistance ;
vous connaissez ma faiblesse,
vous voyez mon cœur,
faites, s’il vous plait, par vos prières,
ce que je laisse par mon impuissance et négligence.
Puisque c’est de votre cher Fils,
mon rédempteur,
que vous avez pris les héroïques vertus
que vous avez pratiquées sur la terre,
unissez l’esprit de mes actions à sa sainte Présence
pour la gloire de son saint Amour.
Que toute créature honore vos grandeurs,
vous regarde comme assuré moyen pour aller à Dieu,
vous aime par préférence
à toute autre pure créature,
que chacune vous rende la gloire que vous méritez
comme fille bien aimée du Père,
mère du Fils et
digne épouse du Saint Esprit.
Je Prie
Prions la prière de sainte Louise de Marillac qui a toujours eu une très forte dévotion à Marie : elle disait :
« Il ne tient qu’à nous que nous soyons aidés de la Sainte Vierge en tous nos besoins. »
Je suis à vous, Sainte Vierge,
pour être plus parfaitement à Dieu.
Vous appartenant,
apprenez-moi à imiter votre sainte vie
par l’exécution de ce que Dieu demande de moi.
Je requiers en toute humilité votre assistance ;
vous connaissez ma faiblesse,
vous voyez mon cœur,
faites, s’il vous plait, par vos prières,
ce que je laisse par mon impuissance et négligence.
Puisque c’est de votre cher Fils,
mon rédempteur,
que vous avez pris les héroïques vertus
que vous avez pratiquées sur la terre,
unissez l’esprit de mes actions à sa sainte Présence
pour la gloire de son saint Amour.
Que toute créature honore vos grandeurs,
vous regarde comme assuré moyen pour aller à Dieu,
vous aime par préférence
à toute autre pure créature,
que chacune vous rende la gloire que vous méritez
comme fille bien aimée du Père,
mère du Fils et
digne épouse du Saint Esprit.
Je Prie
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M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!!
★1955★
ALEXANDRINA DA COSTA, TÉMOIN DU POUVOIR DE L’EUCHARISTIE
Alexandrina Maria da Costa de Balasar (1904-1955) est une mystique portugaise, béatifiée le 25 avril 2004 par le pape Jean-Paul II, qui a joué un rôle dans la Consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie.
Pendant 12 ans, elle ne vécut que de l’Eucharistie, et, bien que peu connue en France, son destin fait beaucoup penser à celui de Marthe Robin.
Paulette Leblanc
Spécialiste de la spiritualité d'Alexandrina
Une mission confiée par Dieu.
Ses directeurs spirituels ont parlé d'elle avec admiration ; sa sœur aînée, Deolinda, était constamment présente à ses côtés.
Une âme dévouée, humble et patiente qui, en plus d’écrire son journal, notait patiemment ce qui se disait et ce qui se passait quand Alexandrina vivait les épisodes de la Passion de Jésus.
N’oublions jamais ces inconnus fidèles, des saints de tous les jours, qui sont nos vrais modèles, à nous gens ordinaires.
C'est ainsi que nous connaissons l'essentiel des liens qui unissaient Alexandrina à son Seigneur et tout ce qui faisait la richesse et la profondeur de sa vie d'union à Dieu.
La grande mission que Dieu confia à Alexandrina fut la Consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie, consécration faite par le pape Pie XII en 1942.
Pourtant, lorsqu'on se souvient des apparitions de Fatima, on pense souvent que c'était Lucie, voyante de Fatima, qui avait travaillé à cette consécration.
Pour bien comprendre, nous devons passer en revue les divers épisodes de cette consécration :
- 13 juillet 1917, à Fatima : au cours de l'apparition, « les trois secrets » de Fatima furent révélés aux enfants.
Marie demanda également la consécration de la Russie à son Cœur immaculé, « sinon celle-ci répandrait ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église
- 30 juin 1935 : Jésus fit part à Alexandrina de son désir de voir le monde consacré à la Vierge Marie.
Il lui ordonna de demander au Saint-Père la consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie, et l'institution de la fête liturgique.
De plus, toujours en 1935, le Seigneur lui annonça la prochaine guerre comme châtiment des nombreux péchés de l'humanité.
- 27 mars 1939 : après l'élection du pape Pie XII, Jésus dit à Alexandrina :
« C'est lui le Pontife qui consacrera le monde au Cœur Immaculé de Marie, ma Mère. »
Trois ans après, cette parole de Jésus s'accomplissait.
- 31 octobre 1942 : Pie XII procéda à la consécration. Cependant, il consacra le monde et non pas particulièrement la Russie à laquelle il ne fit qu'allusion.
- 25 mars 1984 : la consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie fut renouvelée par Jean-Paul II, à la Basilique Saint-Pierre de Rome.
Mais cette consécration n'était toujours pas réalisée comme la Vierge Marie l'avait demandé.
- 13 mai 2010 : Benoît XVI renouvellera cette consécration lors de son voyage à Fatima.
- 13 octobre 2013 : le pape François, place Saint-Pierre à Rome, renouvela encore cette consécration.
Quelques éléments biographiques.
Alexandrina Maria da Costa naquit le 30 mars 1904, à Gresufes, paroisse de Balasar, petit bourg situé à environ 50 kilomètres au nord de Porto, dans l'Archidiocèse de Braga (nord du Portugal).
Elle est baptisée le samedi suivant (Samedi Saint, 2 avril).
La famille d'Alexandrina appartenait à un milieu de paysans honnêtes et travailleurs ; cependant, sa maman eut, d'un homme qui n'était pas son mari, ses deux filles illégitimes, Deolinda et Alexandrina.
L’homme abandonna définitivement sa famille pour épouser une autre femme.
Alexandrina passa les cinq premières années de sa vie chez ses grands-parents maternels.
Vers l'âge de neuf ans, Alexandrina commença à travailler, d'abord dans les champs, puis comme femme de ménage et couturière, chez des voisins.
Toute jeune déjà, elle priait beaucoup et bientôt elle fut nommée catéchiste et devint membre de la chorale.
Le Samedi Saint 1918, alors qu'elle faisait de la couture avec sa sœur et une amie, Alexandrina sauta par une fenêtre, d'une hauteur d’environ quatre mètres pour échapper à trois hommes qui étaient entrés dans la maison pour la violer.
Il en résulta une compression de l'épine dorsale, cause de la paralysie qui la retiendra au lit pendant 30 ans, à partir du mois d'avril 1925.
Deolinda, sa sœur, sera son infirmière et sa secrétaire.
Premières heures d’une mystique.
Alexandrina aurait bien voulu guérir, mais, malgré ses nombreuses et ardentes prières, elle n'obtint pas cette grâce.
Elle comprit alors que Jésus désirait autre chose, et elle s'offrit comme victime pour le Salut des âmes, « sentant toujours davantage le désir d'aimer la souffrance et de ne penser qu'à Jésus seul ».
Nous sommes en 1930. La vie mystique d'Alexandrina allait commencer.
Un jour, elle dit à Jésus :
« Mon bon Jésus, vous êtes emprisonné. Moi aussi, je le suis. Nous sommes tous deux incarcérés. Vous, pour mon bien et moi, enchaînée par vous.
Vous êtes Roi et Seigneur de tout. Moi, je ne suis qu’un ver de terre.
Je vous ai négligé, ne pensant qu’aux choses du monde qui ne sont que perdition pour les âmes, mais, maintenant, le cœur contrit, je ne veux que ce que vous voudrez, je veux souffrir avec résignation.
Ne me laissez pas sans votre protection. »
C'est peu de temps après, vers 1931, qu'Alexandrina composa son Hymne en l'honneur des tabernacles.
Alexandrina se consacra au Cœur de Jésus, par cette prière :
« Ô mon Jésus, je me consacre toute à vous.
Que votre Cœur me soit grand ouvert.
Permettez que je rentre dans cette Fournaise ardente, dans ce Feu brûlant.
Fermez-le sur moi, mon bon Jésus ; que j’y demeure pour y rendre mon dernier soupir, enivrée de votre divin Amour.
Ne souffrez pas que je me sépare de vous sur la terre, sinon pour m’unir à vous, éternellement, dans le ciel. »
Ce texte a été extrait de la lettre d'Alexandrina du 17 octobre 1934 au Père Mariano Pinho, jésuite.
Le vendredi 3 octobre 1938, Alexandrina vécut la Passion pour la première fois, de midi jusqu'à 15 heures.
Ce jour-là, au cours de cette première Passion, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus apparut à Alexandrina, à deux reprises.
La Passion d’Alexandrina.
En 1934, après avoir fait le « vœu du plus parfait », Alexandrina entendit Jésus lui demander de participer à sa Passion, en se laissant transpercer les mains et les pieds par des clous, et la tête par des épines.
Ces invitations de Jésus se répétèrent plusieurs fois pendant environ quatre ans.
Jésus la préparait progressivement au grand événement du 3 octobre 1938.
Ce jour-là, en effet, Alexandrina vécut pour la première fois la Passion de Jésus dans ses diverses phases.
Le 24 octobre 1938, le Père Pinho, directeur spirituel d'Alexandrina était présent.
Dans son livre No Calvário de Balasar (Sur le Calvaire de Balasar), il écrira :
« Nous les présents, nous voyions se dérouler devant nos yeux et très concrètement, le drame de la Passion : au Jardin des Oliviers, l'emprisonnement, les tribunaux, la flagellation, le couronnement d'épines, le chemin du Calvaire, la crucifixion et la mort. »
Ce même 24 octobre 1938, le Père Pinho, après avoir assisté à la Passion d'Alexandrina, écrivit au Cardinal Pacelli, le futur pape Pie XII, au sujet de la Consécration du monde à la Vierge Marie.
Notons aussi que le 30 juin 1935, Jésus parla à Alexandrina de son désir de voir le monde consacré à la Vierge Marie.
Le 27 mars 1941, Alexandrina revécut la Passion, pour la dernière fois de façon visible. Par la suite, selon ce qu'écrivit le Père Pinho, tous les vendredis, Alexandrina continua à vivre la Passion de Jésus, pendant laquelle elle souffrait encore plus qu'auparavant.
À partir du mois d'août 1945, et pendant environ trois mois, elle perdit quotidiennement du sang.
À partir de juillet 1946 et jusqu'à sa mort, elle ressentit, même en dehors des extases de la Passion, les douleurs de ses stigmates, lesquels, à sa demande, restèrent toujours invisibles.
Une ennemie du démon.
Dès que l'on pénètre en profondeur dans la vie d'Alexandrina, on constate que sa spiritualité fut très orientée vers l'Eucharistie et vers le Cœur de Jésus.
Sa vie fut entièrement fondée sur la Croix.
Elle aimait aussi particulièrement la Vierge Marie qu'elle appelait « Mãezinha », « Petite Maman ».
Aussi le démon ne l'épargna-t-il pas. Dans son Autobiographie, on peut lire :
« Ce fut en juillet 1937 que le “boiteux” ou "le manchot", noms qu'elle utilisait pour désigner le démon, non content de tourmenter ma conscience et de me souffler des choses affreusement ordurières, commença à me mettre en bas du lit, aussi bien la nuit qu'à n'importe quelle heure de la journée...
Pendant ces assauts je ressentais en moi la rage et la fureur infernales.
Je ne consentais pas que l’on me parle de Jésus et de Marie, ni même de voir leurs images : je leur crachais dessus et les piétinais… »
Comme Alexandrina se plaignait, Jésus lui dit un jour :
« Le démon te hait, mais tu dois t’en réjouir, car tu connais la raison… »
Pendant la guerre, Alexandrina s'offrit comme victime pour la paix et pour le pape Pie XII à qui elle écrivit pour le rassurer et lui dire qu'il serait protégé des dangers et des catastrophes internationales.
D'ailleurs, le Seigneur lui avait dit, le 6 décembre 1940 :
« La paix viendra, mais au prix de beaucoup de sang.
Le Saint-Père sera ménagé.
Le dragon orgueilleux et enragé, qui est le monde, n'osera pas toucher à son corps, mais son âme sera victime de ce dragon. »
C'est alors qu'elle se consacra aux Tabernacles pour réparer les profanations eucharistiques et l'abandon où le Seigneur était laissé par ses créatures.
La nuit des ténèbres.
Comme de nombreux saints, Alexandrina connut aussi ce que l'on appelle les ténèbres spirituelles : pendant une retraite qu'était venu lui prêcher son père spirituel, elle connut une terrible période de ténèbres.
Elle raconte :
« Mon âme se trouvait vivre dans de grandes agonies et, quelquefois, je me sentais sur le point de tomber dans des abîmes épouvantables.
Pendant les jours de retraite, mes souffrances ont redoublé et ces abîmes sont devenus terrifiants.
La justice du Père éternel tombait sur moi et souvent me criait :
"Vengeance, vengeance…" pendant que les souffrances du corps et de l’âme augmentaient.
Il est impossible de les décrire ; il est nécessaire de les avoir senties et vécues.
Je passais les jours et les nuits roulant sur mon lit, en entendant la voix puissante du Père Éternel. »
C'est à partir du 13 avril 1942 que le jeûne total d'Alexandrina commença, pour durer jusqu'à sa mort.
Du 10 juin au 20 juillet 1943, elle fut internée à l'hôpital de FOZ do Douro, près de Porto pour y subir une série de contrôles concernant son jeûne et son anurie, c'est-à-dire son absence d'urine.
Après quarante jours de surveillance constante, aucune simulation ne fut constatée.
Allait-on enfin laisser Alexandrina vivre en paix…!?
Hélas ! Le 16 juin 1944, trois théologiens nommés par l'archevêque de Braga pour une commission d'enquête, ne trouvèrent rien de miraculeux au cas d'Alexandrina, malgré la poursuite de son jeûne...
Une étonnante persécution commença : il fallait « faire taire la malade ».
Le Père Umberto Maria Pasquale devint le directeur spirituel d'Alexandrina, en remplacement du Père Pinho, écarté suite à une campagne de calomnies.
Malgré toutes ces méfiances mal placées, retenons que pendant 12 ans, Alexandrina ne vécut que de l'Eucharistie.
Jésus lui dit un jour, en 1954 :
« Ma fille, je t'ai placée dans le monde et je fais en sorte que tu vives uniquement de Moi pour prouver au monde ce que peut l'Eucharistie, ce qu'est Ma vie dans les âmes : lumière et Salut pour l’humanité. »
Le jeudi 13 octobre 1955, Alexandrina retournait vers Dieu qu'elle avait tant aimé.
Un pèlerinage populaire se met en place autour de sa chambre et de son tombeau, situé près du maître-autel de l’église paroissiale de Balasar.
Déclarée vénérable le 12 janvier 1996, elle fut béatifiée par le pape Jean-Paul II le 25 avril 2004 à Rome.
ALEXANDRINA DA COSTA, TÉMOIN DU POUVOIR DE L’EUCHARISTIE
Alexandrina Maria da Costa de Balasar (1904-1955) est une mystique portugaise, béatifiée le 25 avril 2004 par le pape Jean-Paul II, qui a joué un rôle dans la Consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie.
Pendant 12 ans, elle ne vécut que de l’Eucharistie, et, bien que peu connue en France, son destin fait beaucoup penser à celui de Marthe Robin.
Paulette Leblanc
Spécialiste de la spiritualité d'Alexandrina
Une mission confiée par Dieu.
Ses directeurs spirituels ont parlé d'elle avec admiration ; sa sœur aînée, Deolinda, était constamment présente à ses côtés.
Une âme dévouée, humble et patiente qui, en plus d’écrire son journal, notait patiemment ce qui se disait et ce qui se passait quand Alexandrina vivait les épisodes de la Passion de Jésus.
N’oublions jamais ces inconnus fidèles, des saints de tous les jours, qui sont nos vrais modèles, à nous gens ordinaires.
C'est ainsi que nous connaissons l'essentiel des liens qui unissaient Alexandrina à son Seigneur et tout ce qui faisait la richesse et la profondeur de sa vie d'union à Dieu.
La grande mission que Dieu confia à Alexandrina fut la Consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie, consécration faite par le pape Pie XII en 1942.
Pourtant, lorsqu'on se souvient des apparitions de Fatima, on pense souvent que c'était Lucie, voyante de Fatima, qui avait travaillé à cette consécration.
Pour bien comprendre, nous devons passer en revue les divers épisodes de cette consécration :
- 13 juillet 1917, à Fatima : au cours de l'apparition, « les trois secrets » de Fatima furent révélés aux enfants.
Marie demanda également la consécration de la Russie à son Cœur immaculé, « sinon celle-ci répandrait ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église
- 30 juin 1935 : Jésus fit part à Alexandrina de son désir de voir le monde consacré à la Vierge Marie.
Il lui ordonna de demander au Saint-Père la consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie, et l'institution de la fête liturgique.
De plus, toujours en 1935, le Seigneur lui annonça la prochaine guerre comme châtiment des nombreux péchés de l'humanité.
- 27 mars 1939 : après l'élection du pape Pie XII, Jésus dit à Alexandrina :
« C'est lui le Pontife qui consacrera le monde au Cœur Immaculé de Marie, ma Mère. »
Trois ans après, cette parole de Jésus s'accomplissait.
- 31 octobre 1942 : Pie XII procéda à la consécration. Cependant, il consacra le monde et non pas particulièrement la Russie à laquelle il ne fit qu'allusion.
- 25 mars 1984 : la consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie fut renouvelée par Jean-Paul II, à la Basilique Saint-Pierre de Rome.
Mais cette consécration n'était toujours pas réalisée comme la Vierge Marie l'avait demandé.
- 13 mai 2010 : Benoît XVI renouvellera cette consécration lors de son voyage à Fatima.
- 13 octobre 2013 : le pape François, place Saint-Pierre à Rome, renouvela encore cette consécration.
Quelques éléments biographiques.
Alexandrina Maria da Costa naquit le 30 mars 1904, à Gresufes, paroisse de Balasar, petit bourg situé à environ 50 kilomètres au nord de Porto, dans l'Archidiocèse de Braga (nord du Portugal).
Elle est baptisée le samedi suivant (Samedi Saint, 2 avril).
La famille d'Alexandrina appartenait à un milieu de paysans honnêtes et travailleurs ; cependant, sa maman eut, d'un homme qui n'était pas son mari, ses deux filles illégitimes, Deolinda et Alexandrina.
L’homme abandonna définitivement sa famille pour épouser une autre femme.
Alexandrina passa les cinq premières années de sa vie chez ses grands-parents maternels.
Vers l'âge de neuf ans, Alexandrina commença à travailler, d'abord dans les champs, puis comme femme de ménage et couturière, chez des voisins.
Toute jeune déjà, elle priait beaucoup et bientôt elle fut nommée catéchiste et devint membre de la chorale.
Le Samedi Saint 1918, alors qu'elle faisait de la couture avec sa sœur et une amie, Alexandrina sauta par une fenêtre, d'une hauteur d’environ quatre mètres pour échapper à trois hommes qui étaient entrés dans la maison pour la violer.
Il en résulta une compression de l'épine dorsale, cause de la paralysie qui la retiendra au lit pendant 30 ans, à partir du mois d'avril 1925.
Deolinda, sa sœur, sera son infirmière et sa secrétaire.
Premières heures d’une mystique.
Alexandrina aurait bien voulu guérir, mais, malgré ses nombreuses et ardentes prières, elle n'obtint pas cette grâce.
Elle comprit alors que Jésus désirait autre chose, et elle s'offrit comme victime pour le Salut des âmes, « sentant toujours davantage le désir d'aimer la souffrance et de ne penser qu'à Jésus seul ».
Nous sommes en 1930. La vie mystique d'Alexandrina allait commencer.
Un jour, elle dit à Jésus :
« Mon bon Jésus, vous êtes emprisonné. Moi aussi, je le suis. Nous sommes tous deux incarcérés. Vous, pour mon bien et moi, enchaînée par vous.
Vous êtes Roi et Seigneur de tout. Moi, je ne suis qu’un ver de terre.
Je vous ai négligé, ne pensant qu’aux choses du monde qui ne sont que perdition pour les âmes, mais, maintenant, le cœur contrit, je ne veux que ce que vous voudrez, je veux souffrir avec résignation.
Ne me laissez pas sans votre protection. »
C'est peu de temps après, vers 1931, qu'Alexandrina composa son Hymne en l'honneur des tabernacles.
Alexandrina se consacra au Cœur de Jésus, par cette prière :
« Ô mon Jésus, je me consacre toute à vous.
Que votre Cœur me soit grand ouvert.
Permettez que je rentre dans cette Fournaise ardente, dans ce Feu brûlant.
Fermez-le sur moi, mon bon Jésus ; que j’y demeure pour y rendre mon dernier soupir, enivrée de votre divin Amour.
Ne souffrez pas que je me sépare de vous sur la terre, sinon pour m’unir à vous, éternellement, dans le ciel. »
Ce texte a été extrait de la lettre d'Alexandrina du 17 octobre 1934 au Père Mariano Pinho, jésuite.
Le vendredi 3 octobre 1938, Alexandrina vécut la Passion pour la première fois, de midi jusqu'à 15 heures.
Ce jour-là, au cours de cette première Passion, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus apparut à Alexandrina, à deux reprises.
La Passion d’Alexandrina.
En 1934, après avoir fait le « vœu du plus parfait », Alexandrina entendit Jésus lui demander de participer à sa Passion, en se laissant transpercer les mains et les pieds par des clous, et la tête par des épines.
Ces invitations de Jésus se répétèrent plusieurs fois pendant environ quatre ans.
Jésus la préparait progressivement au grand événement du 3 octobre 1938.
Ce jour-là, en effet, Alexandrina vécut pour la première fois la Passion de Jésus dans ses diverses phases.
Le 24 octobre 1938, le Père Pinho, directeur spirituel d'Alexandrina était présent.
Dans son livre No Calvário de Balasar (Sur le Calvaire de Balasar), il écrira :
« Nous les présents, nous voyions se dérouler devant nos yeux et très concrètement, le drame de la Passion : au Jardin des Oliviers, l'emprisonnement, les tribunaux, la flagellation, le couronnement d'épines, le chemin du Calvaire, la crucifixion et la mort. »
Ce même 24 octobre 1938, le Père Pinho, après avoir assisté à la Passion d'Alexandrina, écrivit au Cardinal Pacelli, le futur pape Pie XII, au sujet de la Consécration du monde à la Vierge Marie.
Notons aussi que le 30 juin 1935, Jésus parla à Alexandrina de son désir de voir le monde consacré à la Vierge Marie.
Le 27 mars 1941, Alexandrina revécut la Passion, pour la dernière fois de façon visible. Par la suite, selon ce qu'écrivit le Père Pinho, tous les vendredis, Alexandrina continua à vivre la Passion de Jésus, pendant laquelle elle souffrait encore plus qu'auparavant.
À partir du mois d'août 1945, et pendant environ trois mois, elle perdit quotidiennement du sang.
À partir de juillet 1946 et jusqu'à sa mort, elle ressentit, même en dehors des extases de la Passion, les douleurs de ses stigmates, lesquels, à sa demande, restèrent toujours invisibles.
Une ennemie du démon.
Dès que l'on pénètre en profondeur dans la vie d'Alexandrina, on constate que sa spiritualité fut très orientée vers l'Eucharistie et vers le Cœur de Jésus.
Sa vie fut entièrement fondée sur la Croix.
Elle aimait aussi particulièrement la Vierge Marie qu'elle appelait « Mãezinha », « Petite Maman ».
Aussi le démon ne l'épargna-t-il pas. Dans son Autobiographie, on peut lire :
« Ce fut en juillet 1937 que le “boiteux” ou "le manchot", noms qu'elle utilisait pour désigner le démon, non content de tourmenter ma conscience et de me souffler des choses affreusement ordurières, commença à me mettre en bas du lit, aussi bien la nuit qu'à n'importe quelle heure de la journée...
Pendant ces assauts je ressentais en moi la rage et la fureur infernales.
Je ne consentais pas que l’on me parle de Jésus et de Marie, ni même de voir leurs images : je leur crachais dessus et les piétinais… »
Comme Alexandrina se plaignait, Jésus lui dit un jour :
« Le démon te hait, mais tu dois t’en réjouir, car tu connais la raison… »
Pendant la guerre, Alexandrina s'offrit comme victime pour la paix et pour le pape Pie XII à qui elle écrivit pour le rassurer et lui dire qu'il serait protégé des dangers et des catastrophes internationales.
D'ailleurs, le Seigneur lui avait dit, le 6 décembre 1940 :
« La paix viendra, mais au prix de beaucoup de sang.
Le Saint-Père sera ménagé.
Le dragon orgueilleux et enragé, qui est le monde, n'osera pas toucher à son corps, mais son âme sera victime de ce dragon. »
C'est alors qu'elle se consacra aux Tabernacles pour réparer les profanations eucharistiques et l'abandon où le Seigneur était laissé par ses créatures.
La nuit des ténèbres.
Comme de nombreux saints, Alexandrina connut aussi ce que l'on appelle les ténèbres spirituelles : pendant une retraite qu'était venu lui prêcher son père spirituel, elle connut une terrible période de ténèbres.
Elle raconte :
« Mon âme se trouvait vivre dans de grandes agonies et, quelquefois, je me sentais sur le point de tomber dans des abîmes épouvantables.
Pendant les jours de retraite, mes souffrances ont redoublé et ces abîmes sont devenus terrifiants.
La justice du Père éternel tombait sur moi et souvent me criait :
"Vengeance, vengeance…" pendant que les souffrances du corps et de l’âme augmentaient.
Il est impossible de les décrire ; il est nécessaire de les avoir senties et vécues.
Je passais les jours et les nuits roulant sur mon lit, en entendant la voix puissante du Père Éternel. »
C'est à partir du 13 avril 1942 que le jeûne total d'Alexandrina commença, pour durer jusqu'à sa mort.
Du 10 juin au 20 juillet 1943, elle fut internée à l'hôpital de FOZ do Douro, près de Porto pour y subir une série de contrôles concernant son jeûne et son anurie, c'est-à-dire son absence d'urine.
Après quarante jours de surveillance constante, aucune simulation ne fut constatée.
Allait-on enfin laisser Alexandrina vivre en paix…!?
Hélas ! Le 16 juin 1944, trois théologiens nommés par l'archevêque de Braga pour une commission d'enquête, ne trouvèrent rien de miraculeux au cas d'Alexandrina, malgré la poursuite de son jeûne...
Une étonnante persécution commença : il fallait « faire taire la malade ».
Le Père Umberto Maria Pasquale devint le directeur spirituel d'Alexandrina, en remplacement du Père Pinho, écarté suite à une campagne de calomnies.
Malgré toutes ces méfiances mal placées, retenons que pendant 12 ans, Alexandrina ne vécut que de l'Eucharistie.
Jésus lui dit un jour, en 1954 :
« Ma fille, je t'ai placée dans le monde et je fais en sorte que tu vives uniquement de Moi pour prouver au monde ce que peut l'Eucharistie, ce qu'est Ma vie dans les âmes : lumière et Salut pour l’humanité. »
Le jeudi 13 octobre 1955, Alexandrina retournait vers Dieu qu'elle avait tant aimé.
Un pèlerinage populaire se met en place autour de sa chambre et de son tombeau, situé près du maître-autel de l’église paroissiale de Balasar.
Déclarée vénérable le 12 janvier 1996, elle fut béatifiée par le pape Jean-Paul II le 25 avril 2004 à Rome.
Samedi 31 mars
Prière proposée par Paulette Leblanc
Prière proposée par Paulette Leblanc
Alexandrina Maria da Costa de Balasar (1904-1955) est une mystique portugaise, béatifiée le 25 avril 2004 par le pape Jean-Paul II, qui a joué un rôle dans la Consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie. Pendant 12 ans, elle ne vécut que de l’Eucharistie, et, bien que peu connue en France, son destin fait beaucoup penser à celui de Marthe Robin.
Cette semaine prions avec Alexandrina pour que Jésus vienne visiter nos cœurs.
Cette semaine prions avec Alexandrina pour que Jésus vienne visiter nos cœurs.
Ô mon Jésus, venez dans mon pauvre cœur !
Je Vous désire : ne tardez pas.
Venez m’enrichir de Vos grâces, augmentez en moi votre saint et divin amour.
Unissez-moi à Vous !
Cachez-moi dans votre sacré Côté !
Je n’aime que Vous.
Je n’aime que Vous, je ne veux que Vous, je ne désire que Vous.
Je vous rends grâce, Père éternel, pour nous avoir donné Jésus au très Saint-Sacrement.
Je vous remercie, mon Jésus, et, enfin, je Vous demande votre sainte bénédiction.
Loué soit à tout instant, Jésus au très Saint-Sacrement !
Je Prie
Je Vous désire : ne tardez pas.
Venez m’enrichir de Vos grâces, augmentez en moi votre saint et divin amour.
Unissez-moi à Vous !
Cachez-moi dans votre sacré Côté !
Je n’aime que Vous.
Je n’aime que Vous, je ne veux que Vous, je ne désire que Vous.
Je vous rends grâce, Père éternel, pour nous avoir donné Jésus au très Saint-Sacrement.
Je vous remercie, mon Jésus, et, enfin, je Vous demande votre sainte bénédiction.
Loué soit à tout instant, Jésus au très Saint-Sacrement !
Je Prie
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M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!!
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NOTRE DAME DE BÉHUARD, VEILLEZ SUR LA TERRE
NOTRE DAME DE BÉHUARD, VEILLEZ SUR LA TERRE
Le sanctuaire de Notre-Dame de Béhuard (Maine-et-Loire) est l’un des plus anciens de France, et, pour en raconter l’histoire, nous retiendrons cinq grandes périodes, en portant notre attention à chaque fois sur la spiritualité qui s’en dégage.
Père Philippe Loiseau
Prêtre au service du sanctuaire
Introduction.
Le sanctuaire est situé sur une île, la seule de tout le cours de la Loire où se trouve un bourg de 120 habitants, et qui constitue une commune.
L’île de Béhuard (Maine-et-Loire) serait née d’une poussée de lave il y a près de 400 millions d’années dont il subsiste le rocher sur lequel se trouve la chapelle Notre-Dame.
Il est remarquable de connaître cette origine, ce surgissement venant des profondeurs magmatiques de la terre en feu qui, en s’élevant, s’est durci pour devenir un rocher sur lequel on peut s’appuyer et trouver refuge.
Car en effet, la Bible a souvent repris ces thèmes apparemment antithétiques pour désigner Dieu lui-même qui apparaît à la fois comme un feu dévorant (Genèse XIX, 24 ; Deutéronome IV, 11 ; 29,23 ; 1 Rois XVIII, 38…) et comme un rocher rassurant (Deutéronome XXXII, 4.31 ; 2 Samuel XXIII, 3 ; Isaïe XXVI, 4 ; XXX, 29 ; XL, 8 ; Habacuc I, 12 ; Psaume 18, 3.32 ; 31, 4 ; 92, 16 ; Matthieu VII, 25-25 ; XVI, 18…).
Saint Maurille et la fête de la nativité de Marie (Ve siècle).
La dévotion à Notre Dame de Béhuard remonte à saint Maurille, disciple de saint Martin de Tours et devenu évêque d’Angers, qui a érigé en 431 – l’année du concile d’Éphèse (en Turquie actuelle) qui a déclaré Marie « mère de Dieu » (Theotokos en grec) – une statue de la Vierge sur le rocher volcanique, pour honorer sa nativité.
En effet, un an auparavant, en 430, il avait eu près du monastère du Mont-Glonne (Saint-Florent-le-Vieil, Maine-et-Loire), au lieu-dit « la Croix Pichon » (aujourd’hui le sanctuaire du « Marillais ») une apparition de la Vierge Marie dans un peuplier lui demandant d’établir dans le diocèse d’Angers une fête solennelle du jour de sa sainte naissance, le 8 septembre.
La tradition rapporte que cette statue aurait remplacé des idoles païennes, marquant ainsi Béhuard comme l’un des lieux les plus anciens de la christianisation de l’Anjou (A. Fauvel, p. 175, retient l’année 431 pour l’apparition de Notre-Dame à saint Maurille, et 432 pour l’installation de la statue sur le rocher de Béhuard).
Le chevalier Buhard et les sauvetages miraculeux (XIe siècle et suivants).
Au cours du XIe siècle, Geoffroy Martel (Geoffroy II), comte d’Anjou, donna en fief à un pieux chevalier appelé Buhardus ou Buhard deux îles de la Loire dont la réunion forma plus tard l’île de Béhuard.
L’une s’appelait l’île Marie et l’autre la Vacherie.
Le comte voulait ainsi récompenser les loyaux services de Buhard.
Geoffroy mourut en 1060 et Buhard, affligé par la mort de son bienfaiteur, donna les deux îles à l’abbaye Saint-Nicolas d’Angers.
À partir de cette époque, des chroniques rapportent plusieurs sauvetages miraculeux qui se sont produits sur le cours de la Loire en relation avec Notre-Dame de Béhuard.
C’est le cas notamment d’un pécheur dont voici l’histoire.
Le vénérable Sigon, abbé du monastère Saint-Florent au Mont-Glonne, redescendant la Loire, fut surpris par la nuit non loin de l’embouchure de la Maine.
Il s’arrêta avec ses moines dans une île proche de Béhuard, en face de la chapelle de l’écluse Saint-Nicolas, comme on appelait à l’époque Notre-Dame de Béhuard.
Manquant de provisions, ils appelèrent le pêcheur qui demeurait sur l’autre rive et lui achetèrent quelques poissons, et à l’invitation de l’abbé, il prit part au repas.
Puis dans la nuit noire, il reprit son bateau pour retourner chez lui, mais un vent violent agita les eaux et il fut submergé par les vagues.
Il n’eut que le temps de lancer des cris avant de couler.
Les moines l’ayant entendu, se mirent à prier et apprirent le lendemain que le pécheur avait été sauvé grâce à l’intervention de la Vierge.
Alors qu’il était sous l’eau, il avait vu l’abbé écarter avec son manteau les flots qui l’enveloppaient, puis avec son bâton, le soulever au-dessus des vagues.
La Sainte Vierge voulait sans doute lui faire savoir aux prières de qui il devait la vie.
La Vierge de Béhuard avait sauvé le malheureux qui, sans en avoir conscience, s’était cramponné à un des poteaux de l’écluse (cf. M. Dubreil, p. 14 et A. Fauvel, p. 50-51).
Au début du XVe siècle, la renommée des miracles opérés par l’intercession de Notre-Dame de Béhuard avait franchi les limites de l’Anjou.
« Nous lisons, dit l’auteur de Notre-Dame Angevine, dans de très vieux registres de ladite chapelle et surtout au bas de certains tableaux qui s’y trouvent comme gages de vœux accomplis, que, dès l’année 1418, il s’y faisait des miracles, et que la Sainte Vierge avait voulu présider en cet endroit à toute la rivière de la Loire comme une étoile de mer, pour servir de guide et de port assuré à ceux qui se trouveraient en danger de naufrage.
Le même auteur, trouvant le narré de ces miracles écrit en termes simples et au-dessus de tout soupçon de fausseté ou de supposition en rapporte quatre principaux. » (Dubreil, p. 15). Plusieurs témoignages attestent qu’au début du XVe siècle, se trouva déjà sur le rocher de l’île un oratoire où l’on venait « faire oblation » (cf. A. Fauvel, p. 53-56).
Louis XI et la construction de la chapelle (XVe siècle).
C’est entre 1469 et 1480 que le roi Louis XI, neveu du roi René d’Anjou, fit construire la chapelle actuelle, accomplissant le vœu qu’il fit dans sa jeunesse, en 1443, après avoir échappé de la noyade alors qu’il traversait la Charente pour aller guerroyer contre le comte d’Armagnac.
Dans cet événement, son futur règne est comme condensé, à la fois combattant et plein de dévotion pour la Vierge Marie (il a aussi fait bâtir Notre-Dame de Cléry dans le Loiret, où il est inhumé).
Est-ce en 1472 ou plutôt en 1474, alors qu’il venait de rattacher la province d’Anjou à la couronne de France que sa construction fut entreprise ?
Toujours est-il qu’il est souvent revenu à Béhuard et qu’il eut ensuite l’idée d’y créer un chapitre royal, comme l’explique cet acte donné à Thouars le 20 décembre 1481 :
« Pour la grande et singulière dévotion que le roi Louis onzième a eue à Dieu créateur et à la très glorieuse vierge Marie sa mère révérée et honorée dans l’église ou chapelle de Notre-Dame située et assise en l’île de Béhuard près d’Angers, laquelle est membre dépendant de la cure de Denée, il a depuis fondé et doté à perpétuité en ladite chapelle, un curé doyen, six chanoines, six vicaires perpétuels et trois enfants de chœur, pour y dire, célébrer (chaque jour) certains services qu’il avait ordonné être dits en l’honneur de Dieu et de la glorieuse Vierge Marie, sa mère, pour la conservation de sa personne et la prospérité de son règne et de ses enfants » (cité par Dubreil, p. 25).
Afin d’assurer à cette collégiale un revenu convenable et de pourvoir à son installation, il acheta aux moines de Saint-Nicolas, représentés par le Frère Pierre Cornilleau, cellérier de l’abbaye, la propriété entière de l’île.
Mais ce projet s’acheva avec la mort de Louis XI le 29 août 1483.
Charles VIII, son fils, fut dissuadé de mettre en place le chapitre et le transforma en un simple bénéfice pour le curé de Denée moyennant certaines observances et prières, dont le détail se lit encore sur une inscription gravée sur le mur de la chapelle.
Il faut ajouter que la cloche que l’on voit dans le chœur de la chapelle a été installée par Louis XI afin que l’on prie pour la paix, ajoutant ainsi une mission supplémentaire à celle de la délivrance que souligne la chaîne des galériens qui serait un vestige de la libération par l’ordre de Malte de prisonniers du temps de la Révolution française.
La « maison du Roy », à côté de la chapelle, qui abrite aujourd’hui le magasin des objets et livres de piété, rappelle les nombreux séjours qu’y fit le roi Louis XI entre 1472 et 1480 (15 fois, selon A. Fauvel, p. 70).
À partir du XIXe siècle, les grands pèlerinages à « Notre-Dame l’Angevine ».
Au XIXe siècle, à la faveur des apparitions de la Vierge Marie à La Salette (19 septembre 1846), à Lourdes (18 apparitions de février à juillet 1858), et à Pontmain (17 janvier 1871), un mouvement général s’est produit en France d’un renouveau de la dévotion mariale dont Notre-Dame de Béhuard a profité.
Quand en 1872, on parla du pèlerinage national de Lourdes, plusieurs paroisses se rendirent à la roche de Béhuard pour faire écho à cette grande manifestation de piété.
Mais c’est surtout Mgr Charles-Émile Freppel, célèbre évêque d’Angers, qui a relancé le pèlerinage de Notre-Dame de Béhuard avec le premier grand rassemblement du 8 septembre 1873 (où affluent 20 000 pèlerins), qui fut suivi par bien d’autres.
Un autre événement marquant fut l’édification du grand calvaire près de la Loire à la mémoire des soldats morts lors de la guerre de 1914-1918, et qui, depuis, sert de chœur pour le sanctuaire en plein air.
On perçoit ainsi que l’intuition du roi Louis XI de prier pour la paix était prémonitoire.
Et aujourd’hui, quel message ?
Le sanctuaire, ainsi que le village et toute l’île de Béhuard, connaissent ces dernières décennies un regain d’intérêt, notamment depuis l’inscription d’une partie du Val-de-Loire (de Sully-sur-Loire, Loiret, à Chalonnes-sur-Loire, Maine-et-Loire) au patrimoine mondial de l’UNESCO (30 novembre 2000), qui a entraîné le développement du tourisme, avec de nombreux cyclistes et randonneurs qui s’ajoutent aux pèlerins traditionnels.
Dans ce contexte, il faut souligner aussi l’intérêt croissant pour l’écologie de la part de nos contemporains, que l’Église, par la voix du pape François avec son encyclique Laudato sì sur la sauvegarde de la maison commune (24 mai 2015), encourage vivement :
« J’adresse une invitation urgente à un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l’avenir de la planète.
Nous avons besoin d’une conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous vivons et ses racines humaines nous concernent et nous touchent tous » (n° 14).
À la fin de son encyclique, le Pape associe la Vierge Marie à cette mission :
« Marie, la Mère qui a pris soin de Jésus, prend soin désormais de ce monde blessé, avec affection et douleur maternelles.
Comme, le cœur transpercé, elle a pleuré la mort de Jésus, maintenant, elle compatit à la souffrance des pauvres crucifiés et des créatures de ce monde saccagées par le pouvoir humain. […]
Non seulement elle garde dans son cœur toute la vie de Jésus qu’elle conservait fidèlement (cf. Luc II, 19.51), mais elle comprend aussi maintenant le sens de toutes choses.
C’est pourquoi, nous pouvons lui demander de nous aider à regarder ce monde avec des yeux plus avisés » (n° 241).
Conclusion.
Au terme de ce parcours, on peut donc parler d’un déplacement dans la manière d’invoquer la Vierge.
Jusqu’à maintenant, on se tournait vers Notre-Dame de Béhuard pour l’invoquer afin d’être sauvé du péril des eaux, des maladies ou de la guerre ; mais, même si cette attitude est toujours présente à travers les prières des visiteurs et des pèlerins, nous sommes devenus davantage conscients de la nature qui nous environne, de laquelle nous sommes tirés et pour laquelle nous devons agir en vue de sa « sauvegarde ».
On prie moins pour se protéger de la nature que pour la protéger.
Or justement, si autant de gens viennent à Béhuard, c’est parce que dans ce lieu, la nature est belle (une île sur la Loire), le village est beau (ayant le label « petite cité de caractère »), et tous, croyants ou non, sont attirés par la chapelle juchée sur le rocher.
Ainsi Béhuard est un lieu de paix et d’harmonie, signe de la nouvelle naissance d’une humanité divisée !
N’est-ce pas de cette manière que l’on pourrait dénommer Marie à Béhuard
Notre Dame de paix et d’harmonie ?
Père Philippe Loiseau
Prêtre au service du sanctuaire
Introduction.
Le sanctuaire est situé sur une île, la seule de tout le cours de la Loire où se trouve un bourg de 120 habitants, et qui constitue une commune.
L’île de Béhuard (Maine-et-Loire) serait née d’une poussée de lave il y a près de 400 millions d’années dont il subsiste le rocher sur lequel se trouve la chapelle Notre-Dame.
Il est remarquable de connaître cette origine, ce surgissement venant des profondeurs magmatiques de la terre en feu qui, en s’élevant, s’est durci pour devenir un rocher sur lequel on peut s’appuyer et trouver refuge.
Car en effet, la Bible a souvent repris ces thèmes apparemment antithétiques pour désigner Dieu lui-même qui apparaît à la fois comme un feu dévorant (Genèse XIX, 24 ; Deutéronome IV, 11 ; 29,23 ; 1 Rois XVIII, 38…) et comme un rocher rassurant (Deutéronome XXXII, 4.31 ; 2 Samuel XXIII, 3 ; Isaïe XXVI, 4 ; XXX, 29 ; XL, 8 ; Habacuc I, 12 ; Psaume 18, 3.32 ; 31, 4 ; 92, 16 ; Matthieu VII, 25-25 ; XVI, 18…).
Saint Maurille et la fête de la nativité de Marie (Ve siècle).
La dévotion à Notre Dame de Béhuard remonte à saint Maurille, disciple de saint Martin de Tours et devenu évêque d’Angers, qui a érigé en 431 – l’année du concile d’Éphèse (en Turquie actuelle) qui a déclaré Marie « mère de Dieu » (Theotokos en grec) – une statue de la Vierge sur le rocher volcanique, pour honorer sa nativité.
En effet, un an auparavant, en 430, il avait eu près du monastère du Mont-Glonne (Saint-Florent-le-Vieil, Maine-et-Loire), au lieu-dit « la Croix Pichon » (aujourd’hui le sanctuaire du « Marillais ») une apparition de la Vierge Marie dans un peuplier lui demandant d’établir dans le diocèse d’Angers une fête solennelle du jour de sa sainte naissance, le 8 septembre.
La tradition rapporte que cette statue aurait remplacé des idoles païennes, marquant ainsi Béhuard comme l’un des lieux les plus anciens de la christianisation de l’Anjou (A. Fauvel, p. 175, retient l’année 431 pour l’apparition de Notre-Dame à saint Maurille, et 432 pour l’installation de la statue sur le rocher de Béhuard).
Le chevalier Buhard et les sauvetages miraculeux (XIe siècle et suivants).
Au cours du XIe siècle, Geoffroy Martel (Geoffroy II), comte d’Anjou, donna en fief à un pieux chevalier appelé Buhardus ou Buhard deux îles de la Loire dont la réunion forma plus tard l’île de Béhuard.
L’une s’appelait l’île Marie et l’autre la Vacherie.
Le comte voulait ainsi récompenser les loyaux services de Buhard.
Geoffroy mourut en 1060 et Buhard, affligé par la mort de son bienfaiteur, donna les deux îles à l’abbaye Saint-Nicolas d’Angers.
À partir de cette époque, des chroniques rapportent plusieurs sauvetages miraculeux qui se sont produits sur le cours de la Loire en relation avec Notre-Dame de Béhuard.
C’est le cas notamment d’un pécheur dont voici l’histoire.
Le vénérable Sigon, abbé du monastère Saint-Florent au Mont-Glonne, redescendant la Loire, fut surpris par la nuit non loin de l’embouchure de la Maine.
Il s’arrêta avec ses moines dans une île proche de Béhuard, en face de la chapelle de l’écluse Saint-Nicolas, comme on appelait à l’époque Notre-Dame de Béhuard.
Manquant de provisions, ils appelèrent le pêcheur qui demeurait sur l’autre rive et lui achetèrent quelques poissons, et à l’invitation de l’abbé, il prit part au repas.
Puis dans la nuit noire, il reprit son bateau pour retourner chez lui, mais un vent violent agita les eaux et il fut submergé par les vagues.
Il n’eut que le temps de lancer des cris avant de couler.
Les moines l’ayant entendu, se mirent à prier et apprirent le lendemain que le pécheur avait été sauvé grâce à l’intervention de la Vierge.
Alors qu’il était sous l’eau, il avait vu l’abbé écarter avec son manteau les flots qui l’enveloppaient, puis avec son bâton, le soulever au-dessus des vagues.
La Sainte Vierge voulait sans doute lui faire savoir aux prières de qui il devait la vie.
La Vierge de Béhuard avait sauvé le malheureux qui, sans en avoir conscience, s’était cramponné à un des poteaux de l’écluse (cf. M. Dubreil, p. 14 et A. Fauvel, p. 50-51).
Au début du XVe siècle, la renommée des miracles opérés par l’intercession de Notre-Dame de Béhuard avait franchi les limites de l’Anjou.
« Nous lisons, dit l’auteur de Notre-Dame Angevine, dans de très vieux registres de ladite chapelle et surtout au bas de certains tableaux qui s’y trouvent comme gages de vœux accomplis, que, dès l’année 1418, il s’y faisait des miracles, et que la Sainte Vierge avait voulu présider en cet endroit à toute la rivière de la Loire comme une étoile de mer, pour servir de guide et de port assuré à ceux qui se trouveraient en danger de naufrage.
Le même auteur, trouvant le narré de ces miracles écrit en termes simples et au-dessus de tout soupçon de fausseté ou de supposition en rapporte quatre principaux. » (Dubreil, p. 15). Plusieurs témoignages attestent qu’au début du XVe siècle, se trouva déjà sur le rocher de l’île un oratoire où l’on venait « faire oblation » (cf. A. Fauvel, p. 53-56).
Louis XI et la construction de la chapelle (XVe siècle).
C’est entre 1469 et 1480 que le roi Louis XI, neveu du roi René d’Anjou, fit construire la chapelle actuelle, accomplissant le vœu qu’il fit dans sa jeunesse, en 1443, après avoir échappé de la noyade alors qu’il traversait la Charente pour aller guerroyer contre le comte d’Armagnac.
Dans cet événement, son futur règne est comme condensé, à la fois combattant et plein de dévotion pour la Vierge Marie (il a aussi fait bâtir Notre-Dame de Cléry dans le Loiret, où il est inhumé).
Est-ce en 1472 ou plutôt en 1474, alors qu’il venait de rattacher la province d’Anjou à la couronne de France que sa construction fut entreprise ?
Toujours est-il qu’il est souvent revenu à Béhuard et qu’il eut ensuite l’idée d’y créer un chapitre royal, comme l’explique cet acte donné à Thouars le 20 décembre 1481 :
« Pour la grande et singulière dévotion que le roi Louis onzième a eue à Dieu créateur et à la très glorieuse vierge Marie sa mère révérée et honorée dans l’église ou chapelle de Notre-Dame située et assise en l’île de Béhuard près d’Angers, laquelle est membre dépendant de la cure de Denée, il a depuis fondé et doté à perpétuité en ladite chapelle, un curé doyen, six chanoines, six vicaires perpétuels et trois enfants de chœur, pour y dire, célébrer (chaque jour) certains services qu’il avait ordonné être dits en l’honneur de Dieu et de la glorieuse Vierge Marie, sa mère, pour la conservation de sa personne et la prospérité de son règne et de ses enfants » (cité par Dubreil, p. 25).
Afin d’assurer à cette collégiale un revenu convenable et de pourvoir à son installation, il acheta aux moines de Saint-Nicolas, représentés par le Frère Pierre Cornilleau, cellérier de l’abbaye, la propriété entière de l’île.
Mais ce projet s’acheva avec la mort de Louis XI le 29 août 1483.
Charles VIII, son fils, fut dissuadé de mettre en place le chapitre et le transforma en un simple bénéfice pour le curé de Denée moyennant certaines observances et prières, dont le détail se lit encore sur une inscription gravée sur le mur de la chapelle.
Il faut ajouter que la cloche que l’on voit dans le chœur de la chapelle a été installée par Louis XI afin que l’on prie pour la paix, ajoutant ainsi une mission supplémentaire à celle de la délivrance que souligne la chaîne des galériens qui serait un vestige de la libération par l’ordre de Malte de prisonniers du temps de la Révolution française.
La « maison du Roy », à côté de la chapelle, qui abrite aujourd’hui le magasin des objets et livres de piété, rappelle les nombreux séjours qu’y fit le roi Louis XI entre 1472 et 1480 (15 fois, selon A. Fauvel, p. 70).
À partir du XIXe siècle, les grands pèlerinages à « Notre-Dame l’Angevine ».
Au XIXe siècle, à la faveur des apparitions de la Vierge Marie à La Salette (19 septembre 1846), à Lourdes (18 apparitions de février à juillet 1858), et à Pontmain (17 janvier 1871), un mouvement général s’est produit en France d’un renouveau de la dévotion mariale dont Notre-Dame de Béhuard a profité.
Quand en 1872, on parla du pèlerinage national de Lourdes, plusieurs paroisses se rendirent à la roche de Béhuard pour faire écho à cette grande manifestation de piété.
Mais c’est surtout Mgr Charles-Émile Freppel, célèbre évêque d’Angers, qui a relancé le pèlerinage de Notre-Dame de Béhuard avec le premier grand rassemblement du 8 septembre 1873 (où affluent 20 000 pèlerins), qui fut suivi par bien d’autres.
Un autre événement marquant fut l’édification du grand calvaire près de la Loire à la mémoire des soldats morts lors de la guerre de 1914-1918, et qui, depuis, sert de chœur pour le sanctuaire en plein air.
On perçoit ainsi que l’intuition du roi Louis XI de prier pour la paix était prémonitoire.
Et aujourd’hui, quel message ?
Le sanctuaire, ainsi que le village et toute l’île de Béhuard, connaissent ces dernières décennies un regain d’intérêt, notamment depuis l’inscription d’une partie du Val-de-Loire (de Sully-sur-Loire, Loiret, à Chalonnes-sur-Loire, Maine-et-Loire) au patrimoine mondial de l’UNESCO (30 novembre 2000), qui a entraîné le développement du tourisme, avec de nombreux cyclistes et randonneurs qui s’ajoutent aux pèlerins traditionnels.
Dans ce contexte, il faut souligner aussi l’intérêt croissant pour l’écologie de la part de nos contemporains, que l’Église, par la voix du pape François avec son encyclique Laudato sì sur la sauvegarde de la maison commune (24 mai 2015), encourage vivement :
« J’adresse une invitation urgente à un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l’avenir de la planète.
Nous avons besoin d’une conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous vivons et ses racines humaines nous concernent et nous touchent tous » (n° 14).
À la fin de son encyclique, le Pape associe la Vierge Marie à cette mission :
« Marie, la Mère qui a pris soin de Jésus, prend soin désormais de ce monde blessé, avec affection et douleur maternelles.
Comme, le cœur transpercé, elle a pleuré la mort de Jésus, maintenant, elle compatit à la souffrance des pauvres crucifiés et des créatures de ce monde saccagées par le pouvoir humain. […]
Non seulement elle garde dans son cœur toute la vie de Jésus qu’elle conservait fidèlement (cf. Luc II, 19.51), mais elle comprend aussi maintenant le sens de toutes choses.
C’est pourquoi, nous pouvons lui demander de nous aider à regarder ce monde avec des yeux plus avisés » (n° 241).
Conclusion.
Au terme de ce parcours, on peut donc parler d’un déplacement dans la manière d’invoquer la Vierge.
Jusqu’à maintenant, on se tournait vers Notre-Dame de Béhuard pour l’invoquer afin d’être sauvé du péril des eaux, des maladies ou de la guerre ; mais, même si cette attitude est toujours présente à travers les prières des visiteurs et des pèlerins, nous sommes devenus davantage conscients de la nature qui nous environne, de laquelle nous sommes tirés et pour laquelle nous devons agir en vue de sa « sauvegarde ».
On prie moins pour se protéger de la nature que pour la protéger.
Or justement, si autant de gens viennent à Béhuard, c’est parce que dans ce lieu, la nature est belle (une île sur la Loire), le village est beau (ayant le label « petite cité de caractère »), et tous, croyants ou non, sont attirés par la chapelle juchée sur le rocher.
Ainsi Béhuard est un lieu de paix et d’harmonie, signe de la nouvelle naissance d’une humanité divisée !
N’est-ce pas de cette manière que l’on pourrait dénommer Marie à Béhuard
Notre Dame de paix et d’harmonie ?
Samedi 7 avril
Prière proposée par le Père Philippe Loiseau
Prière proposée par le Père Philippe Loiseau
Semaine #119 : Père Philippe Loiseau, prêtre au service du sanctuaire de Notre-Dame de Béhuard
Le sanctuaire de Notre-Dame de Béhuard (Maine-et-Loire) est l’un des plus anciens de France, et, pour en raconter l’histoire, nous retiendrons cinq grandes périodes, en portant notre attention à chaque fois sur la spiritualité qui s’en dégage.
Cette semaine, prions Notre Dame de Béhuard avec la prière de Mgr Henri Alexandre Chappoulie (évêque d’Angers de 1950 à 1959)
Cette semaine, prions Notre Dame de Béhuard avec la prière de Mgr Henri Alexandre Chappoulie (évêque d’Angers de 1950 à 1959)
« Ô Notre Dame de Béhuard, douce et mystérieuse reine,
que la piété des fidèles n’invoqua jamais en vain, je me prosterne à vos pieds.
Maintes fois vous avez arraché à la mort des navigateurs en détresse ;
sur le vaste et orageux océan de ce monde,
où mon âme est environnée de tant d’accueils,
secourez-moi, sauvez-moi.
Vous êtes l’étoile de la mer, conduisez-moi au port du salut.
Vous êtes mon refuge assuré, je m’abandonne à votre amour.
Vous êtes la plus puissante et la plus tendre des mères, je me consacre entièrement à votre service.
Vous êtes la médiatrice auprès de votre divin Fils,
que par vous je sois à Lui pour le temps et pour l’éternité.
Ainsi soit-il.
Notre Dame de Béhuard, priez pour nous. »
Je Prie
que la piété des fidèles n’invoqua jamais en vain, je me prosterne à vos pieds.
Maintes fois vous avez arraché à la mort des navigateurs en détresse ;
sur le vaste et orageux océan de ce monde,
où mon âme est environnée de tant d’accueils,
secourez-moi, sauvez-moi.
Vous êtes l’étoile de la mer, conduisez-moi au port du salut.
Vous êtes mon refuge assuré, je m’abandonne à votre amour.
Vous êtes la plus puissante et la plus tendre des mères, je me consacre entièrement à votre service.
Vous êtes la médiatrice auprès de votre divin Fils,
que par vous je sois à Lui pour le temps et pour l’éternité.
Ainsi soit-il.
Notre Dame de Béhuard, priez pour nous. »
Je Prie
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Re: Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!!
★1830★
140, RUE DU BAC
EN PLEIN CŒUR DE LA VILLE, LUIT UNE LUMIÈRE !
Entrons au cœur de la Chapelle du 140, rue du Bac à Paris (VIIe) pour entendre une parole que Dieu veut nous adresser à travers l’expérience spirituelle privilégiée de Sainte Catherine Labouré.
De juillet à décembre 1830, Sœur Catherine, en formation pour devenir Fille de la Charité, reçoit l’immense faveur de s’entretenir trois fois avec la Vierge Marie.
Équipe pastorale De la Chapelle Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse
Catherine rencontre la Sainte Vierge
Le 18 juillet 1830, en la veille de la fête de saint Vincent à 23h30, Sœur Catherine s’entend appeler par son nom
Un mystérieux enfant est là, au pied de son lit et l’invite à se lever
« La Sainte Vierge vous attend. »
Catherine s’habille et suit l’enfant. Arrivée dans la chapelle, son petit guide lui dit :
« Voici la Sainte Vierge. »
Elle hésite à croire. Mais l’enfant répète d’une voix plus forte :
« Voici la Sainte Vierge. » « Là, il s’est passé un moment, le plus doux de ma vie.
Il me serait impossible de dire ce que j’éprouvais.
La Sainte Vierge m’a dit comment je devais me conduire envers mon confesseur et plusieurs autres choses.
» La Sainte Vierge désigne de la main l’autel où repose le tabernacle et dit :
« Venez au pied de cet autel. Là, les grâces seront répandues sur toutes les personnes qui les demanderont avec confiance et ferveur. »
Catherine reçoit l’annonce d’une mission difficile et la demande de fondation d’une Confrérie d’Enfants de Marie, ce qui se fera le 2 février 1840.
La deuxième apparition
Le 27 novembre 1830, la Sainte Vierge apparaît de nouveau à Sœur Catherine dans la chapelle.
Cette fois, c’est à 17h30, pendant l’oraison, sous le tableau de saint Joseph.
D’abord elle voit comme deux tableaux vivants et dans lesquels la Sainte Vierge se tient debout sur le demi-globe terrestre, ses pieds écrasant le serpent.
Dans le 1er tableau, la Vierge porte dans ses mains un petit globe doré surmonté d’une croix qu’elle élève vers le ciel. Catherine entend :
« Cette boule représente le monde entier, la France et chaque personne en particulier. »
Dans le 2e tableau, des mains ouvertes de la Sainte Vierge sortent des rayons d’un éclat ravissant. Une voix explique :
« Ces rayons sont le symbole des grâces que je répands sur les personnes qui me les demandent. »
Certains rayons cependant restent sombres : ce sont les grâces que personne ne demande.
Puis un ovale se forme autour de l’apparition et cette invocation s’inscrit en demi-cercle en lettres d’or :
« Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ».
Une voix se fait entendre :
« Faites, faites frapper une médaille sur ce modèle.
Les personnes qui la porteront avec confiance recevront de grandes grâces. »
Enfin le tableau se retourne et Sœur Catherine voit le revers de la médaille : en haut une croix surmonte l’initiale de Marie, en bas deux cœurs, l’un couronné d’épines, l’autre transpercé d’un glaive.
En décembre 1830, pendant l’oraison, la Sainte Vierge se présente une troisième fois auprès du tabernacle, un peu en arrière et lui confirme sa mission.
Elle ajoute : « Vous ne me verrez plus. » C’est la fin des apparitions.
La mission
Sœur Catherine confie tout cela à son confesseur, le Père Aladel, lazariste, qui lui demande de ne plus penser à toutes ces « imaginations ».
Il finit cependant par parler du projet de médaille à Mgr de Quélen, archevêque de Paris, qui accepte.
Sa formation terminée, Catherine va quitter la rue du Bac. Le 5 février 1831, elle arrive à l’hospice d’Enghien, à Reuilly, un quartier pauvre de Paris.
Celle qui a vu la Sainte Vierge va pendant quarante-six ans servir Jésus-Christ dans la plus grande discrétion à travers les pauvres : vieillards de l’hospice, miséreux du quartier, blessés des révolutions et de la guerre.
En février 1832, éclate à Paris une terrible épidémie de choléra, qui va faire plus de 20 000 morts !
Les Filles de la Charité commencent à distribuer, en juin, les 2 000 premières médailles frappées à la demande du Père Aladel
De manière stupéfiante, les protections et les conversions se multiplient, comme les guérisons…
C’est un raz-de-marée ! Le peuple de Paris appelle la médaille « miraculeuse ».
Accompagnée d’une notice explicative écrite en août 1834 par le Père Aladel, elle se répand aux Etats-Unis (1836) en Pologne (1837), en Chine, en Russie (1838). Dix ans après les apparitions, elle est diffusée à plus de dix millions d’exemplaires.
À la mort de sœur Catherine, en 1876, on compte plus d’un milliard de médailles !
Le bon choix
La médaille est un appel à la conscience de chacun, pour qu’il choisisse, comme le Christ et Marie, la voie de l’amour jusqu’au don total de soi.
Porter une médaille n’est donc pas de la superstition ni de la magie ; c’est un rappel de la foi qui nous stimule à montrer notre reconnaissance pour ce don gratuit de Dieu par une conduite digne de ce que nous sommes : des enfants de Dieu !
Dieu seul fait les miracles mais il les fait, quelquefois, au moyen d’objets de piété bien matériels, par l’intercession de Marie et des saints.
Le message de la médaille est un appel à la confiance en l’intercession de la Sainte Vierge.
Acceptons humblement de demander des grâces par ses mains !
En 1894, le pape Léon XIII a reconnu les apparitions de la Vierge Marie à sainte Catherine Labouré. Depuis lors, le 27 novembre est célébrée la fête liturgique de Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse.
Le 26 juillet 1897, la statue de la Vierge aux rayons, représentant la vision de Catherine, réalisée en 1856 dans un bloc de marbre offert par le gouvernement, trônant au-dessus du maître-autel de la chapelle, est couronnée avec l’autorisation de Léon XIII.
Les témoins
Parmi ceux qui, les premiers, éprouvèrent l’efficacité de la foi à travers la médaille donnée par la Vierge Marie, on peut citer Mgr de Quélen, archevêque de Paris, qui, après une minutieuse enquête sur les faits affirmés, en devient un propagateur convaincu.
Il obtient personnellement des guérisons inespérées. Le Pape Grégoire XVI a la médaille à la tête de son lit.
En 1833, le P. Perboyre, lazariste, relate la guérison miraculeuse, attribuée à la médaille, d’un confrère.
Une fois arrivé en Chine, où il mourra martyr en 1839, il distribue beaucoup de médailles et rapporte de nombreux miracles dans ses lettres.
En 1833, Frédéric Ozanam, apôtre du catholicisme social, porte la médaille lorsqu’il fonde à Paris les Conférences de Saint-Vincent-de-Paul.
Le plus enthousiaste encore fut peut-être le Curé d’Ars. Dès 1834, il fait l’acquisition d’une statue de Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse et la place sur un tabernacle dont la porte reproduit le revers de la médaille.
Le 1er mai 1836, il consacre sa paroisse à « Marie conçue sans péché ». Il devient un apôtre zélé de la Médaille, et distribue avec elle des centaines d’images sur lesquelles il marque de sa main la date et le nom de ceux qui se consacrent à l’Immaculée.
En 1842, Alphonse Ratisbonne se convertit à Rome après avoir reçu une médaille et vu la Sainte Vierge dans une église.
En 1843, M. Etienne, Supérieur des Lazaristes et des Filles de la Charité, évoque les apparitions comme source du renouveau des vocations et de la ferveur nouvelle qui anime les deux familles.
En 1845, John Newman, un pasteur anglican qui portait la médaille depuis le 22 août, se convertit le 9 octobre.
Il devient prêtre et cardinal. Le succès de la médaille, où il est écrit que Marie a été « conçue sans péché », a contribué à la reconnaissance officielle du dogme de l’Immaculée Conception, longtemps discuté au sein de l’Église avant d’être proclamé le 8 décembre 1854 par le pape Pie IX dans la bulle Ineffabilis Deus.
Les apôtres de la médaille
Sainte Bernadette, à Lourdes, portait la médaille avant même les apparitions de la Vierge en 1858.
La jeune fille précise un peu plus tard :
« J’ai vu la Sainte Vierge comme elle est sur la Médaille Miraculeuse ».
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus portait elle aussi la Médaille Miraculeuse au Carmel.
En 1915, naît aux États-Unis, à Philadelphie, à l’initiative du Père Joseph Skelly, l’Apostolat marial avec la Neuvaine perpétuelle de la Médaille Miraculeuse.
Une nouvelle impulsion est donnée à la diffusion de la Médaille Miraculeuse grâce au Père Maximilien-Marie Kolbe.
Ce religieux franciscain, né en Pologne, est ordonné prêtre à Rome en 1919.
Il veut célébrer sa première messe à San Andrea delle Fratte où l’Immaculée a converti Ratisbonne.
En 1917, il fonde la Milice de l’Immaculée, placée sous le patronage de la Vierge de la Médaille Miraculeuse, développe un journal marial, Le Chevalier de l’Immaculée, qui connaît un succès foudroyant.
En partance pour le Japon en 1930, il traverse la France et se rend rue du Bac (100 ans après les apparitions), à Lourdes et à Lisieux.
Il distribue généreusement des médailles :
« Ce sont mes munitions », dit-il. Fait prisonnier au camp d’Auschwitz, il meurt martyr le 14 août 1941 en donnant sa vie en échange de celle d’un père de famille.
Aujourd’hui, deux millions de pèlerins passent à la rue du Bac chaque année, ce qui en fait un des dix lieux les plus visités de la capitale.
La multitude anonyme des apôtres de la Médaille Miraculeuse, un des objets de piété les plus connus et les plus diffusés, est répandue à travers le monde.
EN PLEIN CŒUR DE LA VILLE, LUIT UNE LUMIÈRE !
Entrons au cœur de la Chapelle du 140, rue du Bac à Paris (VIIe) pour entendre une parole que Dieu veut nous adresser à travers l’expérience spirituelle privilégiée de Sainte Catherine Labouré.
De juillet à décembre 1830, Sœur Catherine, en formation pour devenir Fille de la Charité, reçoit l’immense faveur de s’entretenir trois fois avec la Vierge Marie.
Équipe pastorale De la Chapelle Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse
Catherine rencontre la Sainte Vierge
Le 18 juillet 1830, en la veille de la fête de saint Vincent à 23h30, Sœur Catherine s’entend appeler par son nom
Un mystérieux enfant est là, au pied de son lit et l’invite à se lever
« La Sainte Vierge vous attend. »
Catherine s’habille et suit l’enfant. Arrivée dans la chapelle, son petit guide lui dit :
« Voici la Sainte Vierge. »
Elle hésite à croire. Mais l’enfant répète d’une voix plus forte :
« Voici la Sainte Vierge. » « Là, il s’est passé un moment, le plus doux de ma vie.
Il me serait impossible de dire ce que j’éprouvais.
La Sainte Vierge m’a dit comment je devais me conduire envers mon confesseur et plusieurs autres choses.
» La Sainte Vierge désigne de la main l’autel où repose le tabernacle et dit :
« Venez au pied de cet autel. Là, les grâces seront répandues sur toutes les personnes qui les demanderont avec confiance et ferveur. »
Catherine reçoit l’annonce d’une mission difficile et la demande de fondation d’une Confrérie d’Enfants de Marie, ce qui se fera le 2 février 1840.
La deuxième apparition
Le 27 novembre 1830, la Sainte Vierge apparaît de nouveau à Sœur Catherine dans la chapelle.
Cette fois, c’est à 17h30, pendant l’oraison, sous le tableau de saint Joseph.
D’abord elle voit comme deux tableaux vivants et dans lesquels la Sainte Vierge se tient debout sur le demi-globe terrestre, ses pieds écrasant le serpent.
Dans le 1er tableau, la Vierge porte dans ses mains un petit globe doré surmonté d’une croix qu’elle élève vers le ciel. Catherine entend :
« Cette boule représente le monde entier, la France et chaque personne en particulier. »
Dans le 2e tableau, des mains ouvertes de la Sainte Vierge sortent des rayons d’un éclat ravissant. Une voix explique :
« Ces rayons sont le symbole des grâces que je répands sur les personnes qui me les demandent. »
Certains rayons cependant restent sombres : ce sont les grâces que personne ne demande.
Puis un ovale se forme autour de l’apparition et cette invocation s’inscrit en demi-cercle en lettres d’or :
« Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ».
Une voix se fait entendre :
« Faites, faites frapper une médaille sur ce modèle.
Les personnes qui la porteront avec confiance recevront de grandes grâces. »
Enfin le tableau se retourne et Sœur Catherine voit le revers de la médaille : en haut une croix surmonte l’initiale de Marie, en bas deux cœurs, l’un couronné d’épines, l’autre transpercé d’un glaive.
En décembre 1830, pendant l’oraison, la Sainte Vierge se présente une troisième fois auprès du tabernacle, un peu en arrière et lui confirme sa mission.
Elle ajoute : « Vous ne me verrez plus. » C’est la fin des apparitions.
La mission
Sœur Catherine confie tout cela à son confesseur, le Père Aladel, lazariste, qui lui demande de ne plus penser à toutes ces « imaginations ».
Il finit cependant par parler du projet de médaille à Mgr de Quélen, archevêque de Paris, qui accepte.
Sa formation terminée, Catherine va quitter la rue du Bac. Le 5 février 1831, elle arrive à l’hospice d’Enghien, à Reuilly, un quartier pauvre de Paris.
Celle qui a vu la Sainte Vierge va pendant quarante-six ans servir Jésus-Christ dans la plus grande discrétion à travers les pauvres : vieillards de l’hospice, miséreux du quartier, blessés des révolutions et de la guerre.
En février 1832, éclate à Paris une terrible épidémie de choléra, qui va faire plus de 20 000 morts !
Les Filles de la Charité commencent à distribuer, en juin, les 2 000 premières médailles frappées à la demande du Père Aladel
De manière stupéfiante, les protections et les conversions se multiplient, comme les guérisons…
C’est un raz-de-marée ! Le peuple de Paris appelle la médaille « miraculeuse ».
Accompagnée d’une notice explicative écrite en août 1834 par le Père Aladel, elle se répand aux Etats-Unis (1836) en Pologne (1837), en Chine, en Russie (1838). Dix ans après les apparitions, elle est diffusée à plus de dix millions d’exemplaires.
À la mort de sœur Catherine, en 1876, on compte plus d’un milliard de médailles !
Le bon choix
La médaille est un appel à la conscience de chacun, pour qu’il choisisse, comme le Christ et Marie, la voie de l’amour jusqu’au don total de soi.
Porter une médaille n’est donc pas de la superstition ni de la magie ; c’est un rappel de la foi qui nous stimule à montrer notre reconnaissance pour ce don gratuit de Dieu par une conduite digne de ce que nous sommes : des enfants de Dieu !
Dieu seul fait les miracles mais il les fait, quelquefois, au moyen d’objets de piété bien matériels, par l’intercession de Marie et des saints.
Le message de la médaille est un appel à la confiance en l’intercession de la Sainte Vierge.
Acceptons humblement de demander des grâces par ses mains !
En 1894, le pape Léon XIII a reconnu les apparitions de la Vierge Marie à sainte Catherine Labouré. Depuis lors, le 27 novembre est célébrée la fête liturgique de Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse.
Le 26 juillet 1897, la statue de la Vierge aux rayons, représentant la vision de Catherine, réalisée en 1856 dans un bloc de marbre offert par le gouvernement, trônant au-dessus du maître-autel de la chapelle, est couronnée avec l’autorisation de Léon XIII.
Les témoins
Parmi ceux qui, les premiers, éprouvèrent l’efficacité de la foi à travers la médaille donnée par la Vierge Marie, on peut citer Mgr de Quélen, archevêque de Paris, qui, après une minutieuse enquête sur les faits affirmés, en devient un propagateur convaincu.
Il obtient personnellement des guérisons inespérées. Le Pape Grégoire XVI a la médaille à la tête de son lit.
En 1833, le P. Perboyre, lazariste, relate la guérison miraculeuse, attribuée à la médaille, d’un confrère.
Une fois arrivé en Chine, où il mourra martyr en 1839, il distribue beaucoup de médailles et rapporte de nombreux miracles dans ses lettres.
En 1833, Frédéric Ozanam, apôtre du catholicisme social, porte la médaille lorsqu’il fonde à Paris les Conférences de Saint-Vincent-de-Paul.
Le plus enthousiaste encore fut peut-être le Curé d’Ars. Dès 1834, il fait l’acquisition d’une statue de Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse et la place sur un tabernacle dont la porte reproduit le revers de la médaille.
Le 1er mai 1836, il consacre sa paroisse à « Marie conçue sans péché ». Il devient un apôtre zélé de la Médaille, et distribue avec elle des centaines d’images sur lesquelles il marque de sa main la date et le nom de ceux qui se consacrent à l’Immaculée.
En 1842, Alphonse Ratisbonne se convertit à Rome après avoir reçu une médaille et vu la Sainte Vierge dans une église.
En 1843, M. Etienne, Supérieur des Lazaristes et des Filles de la Charité, évoque les apparitions comme source du renouveau des vocations et de la ferveur nouvelle qui anime les deux familles.
En 1845, John Newman, un pasteur anglican qui portait la médaille depuis le 22 août, se convertit le 9 octobre.
Il devient prêtre et cardinal. Le succès de la médaille, où il est écrit que Marie a été « conçue sans péché », a contribué à la reconnaissance officielle du dogme de l’Immaculée Conception, longtemps discuté au sein de l’Église avant d’être proclamé le 8 décembre 1854 par le pape Pie IX dans la bulle Ineffabilis Deus.
Les apôtres de la médaille
Sainte Bernadette, à Lourdes, portait la médaille avant même les apparitions de la Vierge en 1858.
La jeune fille précise un peu plus tard :
« J’ai vu la Sainte Vierge comme elle est sur la Médaille Miraculeuse ».
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus portait elle aussi la Médaille Miraculeuse au Carmel.
En 1915, naît aux États-Unis, à Philadelphie, à l’initiative du Père Joseph Skelly, l’Apostolat marial avec la Neuvaine perpétuelle de la Médaille Miraculeuse.
Une nouvelle impulsion est donnée à la diffusion de la Médaille Miraculeuse grâce au Père Maximilien-Marie Kolbe.
Ce religieux franciscain, né en Pologne, est ordonné prêtre à Rome en 1919.
Il veut célébrer sa première messe à San Andrea delle Fratte où l’Immaculée a converti Ratisbonne.
En 1917, il fonde la Milice de l’Immaculée, placée sous le patronage de la Vierge de la Médaille Miraculeuse, développe un journal marial, Le Chevalier de l’Immaculée, qui connaît un succès foudroyant.
En partance pour le Japon en 1930, il traverse la France et se rend rue du Bac (100 ans après les apparitions), à Lourdes et à Lisieux.
Il distribue généreusement des médailles :
« Ce sont mes munitions », dit-il. Fait prisonnier au camp d’Auschwitz, il meurt martyr le 14 août 1941 en donnant sa vie en échange de celle d’un père de famille.
Aujourd’hui, deux millions de pèlerins passent à la rue du Bac chaque année, ce qui en fait un des dix lieux les plus visités de la capitale.
La multitude anonyme des apôtres de la Médaille Miraculeuse, un des objets de piété les plus connus et les plus diffusés, est répandue à travers le monde.
Samedi 14 avril :
Prière proposée par l'Équipe pastorale de la Chapelle
Prière proposée par l'Équipe pastorale de la Chapelle
Semaine #120 : Équipe pastorale de la Chapelle Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse
Entrons au cœur de la Chapelle du 140, rue du Bac à Paris (VIIe)Entrer pour entendre une parole que Dieu veut nous adresser à travers l’expérience spirituelle privilégiée de Sainte Catherine Labouré.
De juillet à décembre 1830, Sœur Catherine, en formation pour devenir Fille de la Charité, reçoit l’immense faveur de s’entretenir trois fois avec la Vierge Marie.
Cette semaine, prions la prière de Jean-Paul II à la Chapelle de la rue du Bac
« Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à vous ».
Telle est la prière
que tu as inspirée, ô Marie,
à sainte Catherine Labouré,
en ce lieu même, voilà cent cinquante ans ;
et cette invocation, désormais gravée sur la Médaille,
est maintenant portée et prononcée
par tant de fidèles dans le monde entier ! […]
Tu es bénie entre toutes les femmes !
Tu as été associée intimement
à toute l’œuvre de notre Rédemption,
associée à la Croix de notre Sauveur ;
ton cœur a été transpercé, à côté de son cœur.
Et maintenant, dans la gloire de Ton Fils,
tu ne cesses d’intercéder pour nous,
pauvres pécheurs.
Tu veilles sur l’Eglise dont tu es la Mère.
Tu veilles sur chacun de tes enfants.
Tu obtiens de Dieu, pour nous, toutes ces grâces
que symbolisent les rayons de lumière
qui irradient de tes mains ouvertes,
à la seule condition que nous osions Te les demander,
que nous approchions de Toi
avec la confiance, la hardiesse, la simplicité d’une enfant.
Et c’est ainsi que Tu nous mènes sans cesse
vers Ton divin Fils.
Jean-Paul II (31 mai 1980)
De juillet à décembre 1830, Sœur Catherine, en formation pour devenir Fille de la Charité, reçoit l’immense faveur de s’entretenir trois fois avec la Vierge Marie.
Cette semaine, prions la prière de Jean-Paul II à la Chapelle de la rue du Bac
« Ô Marie conçue sans péché,
priez pour nous qui avons recours à vous ».
Telle est la prière
que tu as inspirée, ô Marie,
à sainte Catherine Labouré,
en ce lieu même, voilà cent cinquante ans ;
et cette invocation, désormais gravée sur la Médaille,
est maintenant portée et prononcée
par tant de fidèles dans le monde entier ! […]
Tu es bénie entre toutes les femmes !
Tu as été associée intimement
à toute l’œuvre de notre Rédemption,
associée à la Croix de notre Sauveur ;
ton cœur a été transpercé, à côté de son cœur.
Et maintenant, dans la gloire de Ton Fils,
tu ne cesses d’intercéder pour nous,
pauvres pécheurs.
Tu veilles sur l’Eglise dont tu es la Mère.
Tu veilles sur chacun de tes enfants.
Tu obtiens de Dieu, pour nous, toutes ces grâces
que symbolisent les rayons de lumière
qui irradient de tes mains ouvertes,
à la seule condition que nous osions Te les demander,
que nous approchions de Toi
avec la confiance, la hardiesse, la simplicité d’une enfant.
Et c’est ainsi que Tu nous mènes sans cesse
vers Ton divin Fils.
Jean-Paul II (31 mai 1980)
Je Prie
Rendez-vous tous les Samedis avec
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Localisation : Vendée (Marie du 85)
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Re: Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!!
★1947★
JOSÉPHINE BAKHITA, LA SAINTE AFRICAINE
Joséphine Bakhita (1869-1947), ancienne esclave soudanaise devenue sainte, est encore peu connue en Occident, contrairement en Afrique.
Raconter sa vie est captivant, tant son parcours terrestre est peu ordinaire, presque romanesque.
Sa jeunesse est riche en événements peu communs, mais c'est la période où elle est religieuse qui est la plus importante.
Son assez long parcours de 78 ans témoigne que cette humble Fille de la Charité fut un vrai témoin de l'amour de Dieu.
Raconter sa vie est captivant, tant son parcours terrestre est peu ordinaire, presque romanesque.
Sa jeunesse est riche en événements peu communs, mais c'est la période où elle est religieuse qui est la plus importante.
Son assez long parcours de 78 ans témoigne que cette humble Fille de la Charité fut un vrai témoin de l'amour de Dieu.
Hervé Roullet
Auteur de la première biographie en français : Joséphine Bakhita, l’esclave devenue sainte
Le Soudan, un pays immense et mal connu
Le Soudan est un pays bien plus grand que la France ; troisième pays d'Afrique par son étendue, il fut le plus vaste jusqu’à l’indépendance du Sud-Soudan en 2011.
La population comprend des Arabes et des Africains noirs.
Les Soudanais bénéficient d'un magnifique pays et l’on comprend qu'en vivant au contact de telles beautés naturelles, les autochtones acquièrent l'intuition d'un Dieu créateur, d'un maître Tout-Puissant, ce qui a été le cas pour Joséphine qui, étant enfant, contemple le ciel nocturne d'une splendeur absolue.
L'histoire du Soudan est riche et complexe. Vers le milieu du VIe siècle, c'est le début de l’évangélisation de la Nubie.
La foi chrétienne se répand rapidement par une action missionnaire bien organisée.
Mais en 1317, Dongola, la capitale de la Nubie chrétienne, tombe aux mains des musulmans.
Cependant, le christianisme n’est pas vraiment anéanti. Une étincelle va jaillir dès le XVIIe siècle.
Des franciscains italiens sont présents en Égypte, au Soudan ou en Éthiopie, pour amener des anciens esclaves à Rome, en vue de leur éducation.
L'Église pénètre peu à peu, même si de nombreux expatriés, partis au Soudan pour évangéliser, meurent des persécutions ou de maladies tropicales.
Bakhita, fille du Darfour.
Le Darfour, région de l’ouest du Soudan, est habité par des tribus non-arabes.
Les ethnies sont soit islamisées depuis le XVIIe siècle, soit attachées à certains rites païens ancestraux, soit christianisées.
Quand ils n’ont pas été réduits en esclavage, de nombreux aborigènes ont essaimé au loin pour subsister.
Ils utilisent l'arabe comme langue officielle, langue religieuse et langue de l’enseignement, mais ils ont gardé leur culture propre.
Bakhita (« la chanceuse », comme on la surnomma à partir de ses neuf ans ; le traumatisme de l’esclavage lui fit oublier son prénom originel) est née en 1869 à Olgossa, dans la montagne.
Elle se souvenait bien de son village : des palmiers, des bananiers et d'énormes baobabs les protégeant contre les rayons du soleil ; des fleurs avec de grandes pétales aux couleurs vives. Autour, une vaste plaine.
Sa famille est aisée et assez nombreuse : trois fils, une fille déjà mariée et mère d'un enfant et Bakhita elle-même.
Son père est même le frère du chef du village. Le village de Bakhita est animiste.
L'animisme attribue à tout objet une présence mystérieuse et puissante qui dépasse les hommes.
Bakhita est imprégnée de cette ambiance mais, à cause de son jeune âge, elle n'a reçu aucune initiation religieuse.
Elle dit cependant « n'avoir jamais adoré d'idoles », et qu'elle aurait beaucoup moins souffert si, pendant son long esclavage, elle avait connu le vrai Dieu.
Une enfance pleine de rudes épreuves
En 1874, alors qu'elle n'a que cinq ans, sa sœur aînée est enlevée par des pillards qui ont aussi saccagé le village.
En 1878, Bakhita, à l’âge d’environ neuf ans, est enlevée à son tour.
Elle a pour destination Taweisha, centre de regroupement d’esclaves, situé à 180 km à vol d'oiseau de son village natal.
Finalement, ils arrivent au marché des esclaves et sont introduits dans une pièce.
Bakhita attend son tour avec sa consœur du nom de Binah.
Un jour, elle s’enfuit avec Binah, mais elles sont reprises puis vendues à un marchand d'esclaves de passage qui les mènent, avec d’autres, à El Obeid, la capitale du Kordofan, centre caravanier sur la route menant du Tchad à la Mer Rouge.
C'est alors que, comme au marché à bestiaux, le maître, maquignon pour humains, arrive, accompagné par le chef de la caravane, et son regard d'expert toise ces malheureux.
Bakhita et Binah sont conduites chez le chef des Arabes. C'est un homme très riche, ayant déjà de nombreux esclaves, tous jeunes.
Elles sont achetées et mises au service de ses deux filles.
L'intention du maître est de les offrir à son fils, lorsqu'il se mariera.
Ce dernier la traitera avec une telle brutalité qu’elle va rester près d'un mois sans pouvoir bouger.
Trois mois plus tard, en 1879, alors qu'elle a dix ans, elle est vendue à nouveau, à un général de l'armée turque qui ne sera guère plus humain...
C'est à cette époque que Bakhita subit les grandes douleurs de la torsion des seins et du tatouage.
Vers la lumière.
Puis Bakhita est rachetée par le consul d’Italie Callisto Legnani.
Nous sommes en 1883. Ce n'est pas encore la liberté totale, mais une évolution radicale :
« Je n'étais pas encore libre, mais les choses commençaient à changer : finis les fouets, les punitions, les insultes, bref, les dix ans de traitement inhumain. »
Durant deux ans, Bakhita aide la femme de chambre, en vivant une vie normale et, en 1884, elle part pour l’Italie.
Le consul Callisto Legnani « fait cadeau » de la jeune fille au couple Michieli (Augusto et Maria).
Elle suit alors sa nouvelle « famille » à son domicile de Zianigo (hameau de Mirano Veneto, près de Venise) et, pendant trois ans, elle occupe la fonction de gouvernante.
Elle découvre que les Italiens ne volent pas les enfants pour les vendre et les réduire en esclavage.
Bakhita est non seulement correctement traitée, mais bien logée ; elle dispose d'une chambre spacieuse, avec des fleurs devant la fenêtre.
Elle joue le rôle de nounou à l’égard de la fille des Michieli dénommée Mimmina.
La rencontre avec Jésus-Christ
En 1887, Illuminato Checchini, un homme droit et au grand cœur, qui n'est autre que le gérant de Turina Michieli, lui donne un crucifix en argent.
Bakhita se sent poussée à le dissimuler, de peur que Turina Michieli ne lui prenne.
C’est la première chose qu’elle possède de toute sa vie.
Illuminato intervient alors pour négocier l’entrée de Bakhita à l'Institut des catéchumènes et, le 29 juillet 1888, Bakhita et Alice y font leur entrée.
La religieuse qui l’accueille questionne un peu Bakhita :
« Voulez-vous connaître Dieu ? », et devant un oui enthousiaste et deux fois répété, sa formation va pourvoir commencer.
Elle sera transportée par la vie de sainte Madeleine de Canossa, fondatrice des Filles de la Charité Canossiennes. Elle aussi veut s'occuper des pauvres, faire connaître Jésus-Christ...
La décision de sa vie
Une fois revenue de son voyage à Suakin (Soudan, sur la Mer Rouge), Maria Turina vient tout naturellement récupérer Bakhita et Alice, en vue de repartir pour l'Afrique.
Mais les choses ne se passent pas comme prévu, et Bakhita va montrer sa forte personnalité, dès lors qu'il s'agit de répondre à l'appel du Seigneur.
Elle refuse de suivre Turina Michieli en Afrique ; elle explique elle-même les raisons de son attitude :
« Je refusai de la suivre en Afrique, parce que je n’avais pas terminé la préparation au baptême.
Je pensais aussi qu’une fois baptisée, je n’aurais pu, en aucun cas, y professer ma religion.
Il me convenait donc de rester avec les religieuses. »
Madame Michieli fait alors intervenir ses relations, et menace aussi les pauvres sœurs de se plaindre de leur attitude à la supérieure générale de la congrégation.
C'est le Procureur du roi qui tranche définitivement le débat :
« N'oubliez pas, Madame, que nous sommes ici en Italie où, Dieu merci, l'esclavage n'existe pas. Seule la jeune fille peut décider de son sort avec une liberté absolue. »
Nous sommes le 29 novembre 1889, Bakhita est dans sa vingtième année et elle peut rester au Catéchuménat. C'est ce jour qui marque son affranchissement officiel et définitif.
Baptisée, puis religieuse
Vers la fin de 1889, son instruction religieuse est achevée et, le 9 janvier 1890, Bakhita reçoit le baptême des mains de Mgr Domenico Agostini, cardinal-archevêque de Venise.
Elle est également confirmée et communie pour la première fois.
Elle s’appelle désormais Joséphine (Giuseppina, en fait, Gioseffa) du nom de sa marraine de baptême.
Elle garde aussi les prénoms de Fortunata et Bakhita, et reçoit, en plus, celui de Marie (Maria) pour se mettre sous la protection de la Sainte Vierge.
Revêtue du vêtement blanc de son baptême, elle fait d'ailleurs ce même jour sa consécration à Notre-Dame, et reçoit la médaille et le ruban bleu des Filles de Marie.
Sa dévotion à la Sainte Vierge est grande :
« La Sainte Vierge m'a protégée, même quand je ne la connaissais pas. Même au fond du découragement et de la tristesse, quand j'étais esclave, je n'ai jamais désespéré, parce que je sentais en moi une force mystérieuse qui me soutenait. »
Peu à peu, grandit en elle le désir de devenir religieuse.
Est-ce possible ?
La Mère supérieure, Anna Previtali, ne s’y oppose pas :
« Ni la couleur de la peau, ni la position sociale ne sont des obstacles pour devenir Sœur. »
Le 7 décembre 1893, elle entre au noviciat, dans la maison des catéchumènes de Venise et, un an et demi après, le 21 juin 1895, le jour de la fête du Sacré-Cœur, c'est sa prise d'habit.
Le 8 décembre 1896, à Vérone (Vénétie), elle prononce ses premiers vœux dans la maison même où la fondatrice, Madeleine de Canossa, a vécu.
Elle reçoit aussi la médaille de Notre-Dame des douleurs.
Les années de témoignage missionnaire
En 1902, Joséphine est transférée de l'Institut des catéchumènes de Venise à la maison de Schio (au nord-est de Vérone).
Contrairement à la première période de sa vie, les jours de Madre Moretta (mot à mot « la petite Mère noire »), comme beaucoup l'appellent désormais, s'écoulent au rythme de la prière et de la règle.
D’abord étonnés, les habitants lui font vite un accueil cordial et s’attachent chaque jour davantage à elle, pour son sourire, son accueil et sa foi.
Les enfants, par contre, ne se privent pas de taquiner cette religieuse différente des autres, parce que noire et, pour les apprivoiser, les enseignants n'hésitent pas à raconter son histoire peu commune, pour imposer le respect à son égard.
Lorsqu'on lui demande de travailler comme aide-cuisinière, travail humble, elle s'engage à fond pour l'accomplir, avec joie et humilité.
Elle agit avec une telle conscience et un tel amour, qu'une Sœur fera d'elle ce compliment qui en dit long :
« Même à la cuisine, elle se comportait comme à l'église. »
Elle est nommée cuisinière principale en 1907, ce qui témoigne de la qualité de son travail.
En 1910, la Mère Fabretti fait écrire à Teresa Fabris l'histoire que Joséphine lui raconte.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate en 1914, elle montre un dévouement extrême, car la maison est utilisée comme hôpital militaire.
Une portière peu banale
Après la guerre, en 1922, Joséphine souffre d’une pneumonie, qu'elle parvient à surmonter, tout en gardant des séquelles.
Une nouvelle fonction lui est alors attribuée : la conciergerie ; elle est portière, comme disent les Sœurs.
Cette attribution est fort bien accueillie par les jeunes filles de l'école, ravies d'apercevoir la Sœur Moretta en arrivant.
Elle fait merveille, grâce à sa simplicité et sa gentillesse.
Le 1er août 1927, elle prononce ses vœux perpétuels dans la chapelle de la rue Mirano, à Venise.
En 1930, Ida Zanolini s'entretient avec elle à Sant’Alvise, à la demande de la supérieure générale Maria Cipolla. Ida Zanolini écrit alors, à partir de ces entretiens, un livre qui fera référence sous le titre d'Histoire merveilleuse.
Missionnaire improvisée en tournée
Avant la Seconde Guerre mondiale, à partir de 1933, la Mère supérieure envisage de sensibiliser les Italiens aux missions et désigne Mère Leopolda Benetti pour cette mission.
Joséphine est alors pressentie pour l'accompagner. En 1935, commence pour elle une vie de fréquents déplacements.
Plus tard, elle confiera que ce fut une grosse épreuve de se faire voir et de parler en public, pire encore, de monter sur la scène.
Elle n'hésite pas à dire avec son humour habituel :
« Ils veulent voir la belle bête ! » ; ou, quand on lui demande de faire la promotion du livre qui racontait sa vie pour obtenir quelques ventes :
« Est-ce qu'il y a quelqu'un qui veut m'acheter pour quelques lires ? »
La dernière étape
La région de Vérone se trouve mêlée aux événements de la Seconde Guerre mondiale à partir de 1943.
Joséphine incite les militaires à garder leur âme du péché. Ils écoutent ses exhortations avec révérence.
Elle insiste sur la confession pour obtenir le pardon de Dieu. Cette triste période est marquée aussi, pour Joséphine, par une chute accidentelle, en 1942 ; désormais, il lui faut marcher avec une canne.
Pour ses cinquante ans de vie religieuse, le 8 décembre 1943, une foule nombreuse veut lui manifester son affection.
Quelque temps après son jubilé, sa santé décline encore. Elle a désormais besoin d'un fauteuil roulant. Elle dit un jour une parole sublime :
« Je suis sur le Thabor, pas sur le Calvaire. »
Autrement dit, la Croix de Jésus porte sa propre glorification, c'est la Croix glorieuse.
Durant ces longues heures d'immobilité, elle prie beaucoup.
Elle égrène si souvent son chapelet qu'une sœur lui demande :
« Combien avez-vous récité de chapelets aujourd'hui ? » « Je ne sais pas, le Maître les compte, et la Sainte Vierge l'aide à les compter, parce que le chapelet appartient à Notre Dame. »
Comme elle médite sur la miséricorde et la justice divine, elle imagine une petite scène bien touchante :
« Je m'en vais tout doucement vers l'éternité. Jésus est mon capitaine et moi, je suis son ordonnance. Je m'en vais avec deux valises. L'une contient mes péchés, l'autre, bien plus lourde, les mérites infinis de Jésus-Christ.
Que ferai-je devant le tribunal de Dieu ?
Je couvrirai ma vilaine valise avec les mérites de la Vierge Marie, puis j'ouvrirai l'autre, je présenterai les mérites de Jésus et je dirai au Père Éternel :
« Maintenant, jugez selon ce que vous voyez. »
Je suis bien certaine de n’être pas renvoyée ! »
En décembre 1946, les troubles de santé laissent présager une fin prochaine.
Clotilde Sella se souvient : « (…) quand je lui rappelle que nous étions samedi, jour dédié à la sainte Vierge, Mère Joséphine s’exclame avec joie :
Comme je suis heureuse... ! Madonna ! ... Madonna ! »
Ce sont là ses dernières paroles intelligibles. Nous sommes le 8 février 1947.
Après sa mort
Elle avait dit à plusieurs reprises que, quand elle serait morte, « elle ne ferait peur à personne ».
En effet, après sa mort, tous les enfants s'approchent de son corps sans la moindre appréhension, car elle semble sourire à tous.
Sans que cela ne constitue un critère de sainteté, les observations effectuées après sa mort ont émerveillé les témoins.
Et pourtant son corps a beaucoup souffert : de la maladie bien sûr, mais aussi des maltraitances de sa jeunesse.
Le mardi 11 février, l'archiprêtre de la cathédrale célèbre la messe dans l'église de l'Institut, puis le corps de Joséphine est conduit au cimetière de Schio dans le tombeau de la famille Gasparella, en signe de reconnaissance envers la défunte.
Le 1er décembre 1978, Jean-Paul II signe le décret d’héroïcité de ses vertus et, le 17 mai 1992, il la déclare bienheureuse.
Il a encore la joie, en 1995, de déclarer Joséphine Bakhita Patronne du Soudan, et surtout de la canoniser à Rome, le 1er octobre 2000.
Elle est fêtée le 8 février, jour de son rappel à Dieu. Après sa mort, beaucoup de personnes demandent à Joséphine d'intervenir pour obtenir des grâces.
Ils prient là où ils sont, ou devant la châsse où son corps est conservé, sous l'autel central de la chapelle de la sainte Famille à Schio.
S'il est vrai qu'après sa mort, elle a obtenu grâces et miracles, le miracle le plus grand, c'est peut-être elle-même : sa fidélité silencieuse et discrète, sa confiance sans bornes, qui se résume à cette phrase que l’on peut conserver comme mot d'ordre :
« Comme veut le Maître. »
Joséphine Bakhita est devenue la patronne des chrétiens opprimés.
Samedi 21 avril
Prière proposée par Hervé Roullet, auteur
Prière proposée par Hervé Roullet, auteur
Semaine #121
Hervé Roullet, auteur de la première biographie en français : Joséphine Bakhita, l’esclave devenue sainte
Hervé Roullet, auteur de la première biographie en français : Joséphine Bakhita, l’esclave devenue sainte
Joséphine Bakhita (1869-1947), ancienne esclave soudanaise devenue sainte, est encore peu connue en Occident, contrairement en Afrique.
Raconter sa vie est captivant, tant son parcours terrestre est peu ordinaire, presque romanesque.Sa jeunesse est riche en événements peu communs, mais c'est la période où elle est religieuse qui est la plus importante.
Son assez long parcours de 78 ans témoigne que cette humble Fille de la Charité fut un vrai témoin de l'amour de Dieu.
Le jour même de sa profession, Bakhita écrit une prière qui est aussi un cri du cœur :
« Ô Seigneur, si je pouvais voler là-bas, auprès de mes proches et prêcher à tous, à grands cris, ta bonté !
Oh, combien d'âmes seraient attirées vers toi ! Tout d'abord ma mère et mon père, mes frères, ma sœur encore esclave... tous, tous les pauvres Noirs de l'Afrique ; fais, Ô Jésus, qu'eux aussi te connaissent et t'aiment ! »
Pour que mes proches, mais aussi toutes les personnes qui souffrent découvrent l’amour de Jésus-Christ, je récite avec ferveur la prière de Bakhita.
Je Prie
Raconter sa vie est captivant, tant son parcours terrestre est peu ordinaire, presque romanesque.Sa jeunesse est riche en événements peu communs, mais c'est la période où elle est religieuse qui est la plus importante.
Son assez long parcours de 78 ans témoigne que cette humble Fille de la Charité fut un vrai témoin de l'amour de Dieu.
Le jour même de sa profession, Bakhita écrit une prière qui est aussi un cri du cœur :
« Ô Seigneur, si je pouvais voler là-bas, auprès de mes proches et prêcher à tous, à grands cris, ta bonté !
Oh, combien d'âmes seraient attirées vers toi ! Tout d'abord ma mère et mon père, mes frères, ma sœur encore esclave... tous, tous les pauvres Noirs de l'Afrique ; fais, Ô Jésus, qu'eux aussi te connaissent et t'aiment ! »
Pour que mes proches, mais aussi toutes les personnes qui souffrent découvrent l’amour de Jésus-Christ, je récite avec ferveur la prière de Bakhita.
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M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!!
★430★
NOTRE-DAME DU MARILLAIS
MARIE VISITE LA FRANCE
La Vierge Marie a honoré la France par de nombreuses visites célestes depuis les premières années de son histoire.
C’est comme une relation privilégiée entre le Ciel et cette nation. En l’an 430, elle apparut à saint Maurille (363-453), évêque d’Angers, pour lui demander d’instituer une fête solennelle le 8 septembre, jour de sa naissance.
Père Philippe Loiseau
Prêtre du diocèse d’Angers
Jésus-Christ, fils de Dieu
Au IVe siècle, la pensée de l'arianisme (conçue par le prêtre égyptien Arius) affirme que si Dieu est divin, son Fils, lui, est d'abord humain, mais un humain disposant d'une part de divinité.
Le premier concile de Nicée, convoqué par l’empereur romain Constantin en 325, rejeta l'arianisme
Il fut dès lors qualifié d'hérésie par les chrétiens trinitaires, mais les controverses sur la nature divine et humaine du Christ se prolongèrent pendant plus d'un demi-siècle.
Saint Hilaire (vers 315-367), évêque de Poitiers, s’oppose vivement à ce courant de pensée théologique et défend la doctrine catholique, dite homoousienne (en grec : qui reconnaît l’identité de substance entre le Père et le Fils dans la Trinité ; en latin, on dit que le Fils est « consubstantiel » au Père).
Il est alors exilé en Phrygie. Il écrira de nombreux livres dont La Trinité. Revenu en France, il continue son combat contre l’arianisme.
Des moines et des évêques
Saint Martin de Tours (316-397), ancien légionnaire romain devenu ermite, le rejoint autour de 356, se mettant à son école. En 360, Martin fonde l'abbaye de Ligugé (Vienne), à proximité de Poitiers.
Hilaire, lui, fut probablement à l'origine de la construction à Poitiers du baptistère Saint-Jean, l'un des plus vieux bâtiments chrétiens actuellement subsistant en France.
C'est là que les Tourangeaux vinrent chercher saint Martin pour en faire leur évêque. Un peu en dehors de la ville de Tours, en rive nord de la Loire, à Marmoutier, il rassembla à nouveau, autour de 372, des dizaines et des dizaines de moines, dont beaucoup devinrent fondateurs, eux aussi, de nouvelles abbayes et, autour d'elles, de nouvelles communautés chrétiennes.
C'est ainsi que Florent d’Anjou, l'un de ces disciples, vint fonder le monastère du Mont-Glonne, entre Angers et Nantes, au bord de la Loire, qui deviendra Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire). Maurille, lui, se fixait également au bord de la Loire, mais plus près d'Angers, à Chalonnes (Maine-et-Loire). Il n'y resta que quelques années car, en 423, les chrétiens d'Angers vinrent arracher Maurille à sa solitude, et le supplièrent de devenir leur évêque.
L’apparition de la Sainte Vierge à Maurille
Selon une très ancienne tradition, cet événement eut lieu en l'an 430, un an avant le Concile d’Éphèse.
Au lieu-dit La Croix du Pichon, au confluent de l'Evre et de la Loire, la Vierge Marie est apparue à Maurille venu rendre visite à ses frères, les moines du Mont-Glonne, et qui était descendu au pied du coteau pour y prier dans la solitude.
Voici comment les chroniques rapportent ce fait :
« Maurille, évêque d'Angers, était en ce lieu, quand il se vit tout à coup environné d'une lumière céleste.
C'était la Très Sainte Vierge, tenant en ses bras son divin Enfant, qui daignait lui apparaître, dans un peuplier.
Elle dit à son dévot serviteur que la volonté de Dieu et le bon plaisir de son divin Fils étaient qu’il établît en son diocèse une fête solennelle du jour de sa sainte naissance, le 8 de septembre.
C'est en Anjou que cette fête a commencé à être célébrée... » Un modeste oratoire est alors construit, sur ce qui deviendra la commune du Marillais (Maine-et-Loire).
Depuis environ quinze siècles et pratiquement sans interruption malgré bien des événements contraires, la Vierge Marie est vénérée en ce lieu.
À 40 km plus à l’est, saint Maurille établit aussi un lieu de dévotion mariale sur une île de la Loire, Notre-Dame de Béhuard. Beaucoup plus au sud, la tradition rapporte une apparition similaire au Puy-en-Velay (Haute-Loire), qui aurait eu lieu également en 430.
Le sanctuaire actuel
Le sanctuaire est de longue date un haut-lieu de pèlerinages et de spiritualité chrétienne, lié pendant longtemps aux bénédictins qui tenaient l’abbaye voisine de Saint-Florent-le-Vieil, malgré les ravages des guerres de Religion et de la Terreur.
Le site est reconnu au XIXe siècle, puis couronné du nom de Notre-Dame-du-Marillais par Mgr Rumeau, avec l'autorisation du pape Pie XI, en 1931.
Le 8 septembre 1873, le plus gros pèlerinage, conduit par Mgr Freppel, évêque d’Angers, réunissait 50 000 personnes venues d’Anjou, de Vendée et de Bretagne.
L’ancienne chapelle a été remplacée par un large sanctuaire érigé entre 1890 et 1913, qui est de grande beauté avec sa tour carrée de 40 mètres de haut élevée après la Première Guerre mondiale.
Cette basilique recèle plusieurs souvenirs de l’histoire vendéenne, avec notamment le vitrail du « champ des Martyrs ». Depuis fin 2015, le lieu de culte fait partie de la commune nouvelle de Mauges-sur-Loire.
Le pèlerinage
Le pèlerinage actuel à Notre-Dame du Marillais se situe dans la lignée de celui de Cotignac.
Il permet aux femmes, mères et épouses, de marcher ensemble et de porter toutes leurs intentions de prières. Cette année, il aura lieu du vendredi 8 au dimanche 10 juin et partira de la cathédrale de Nantes avec le Père Denis Bourget (environ 30 km).
Marie, Mère de Dieu
En ce lieu très saint, la Sainte Vierge Marie s’est très tôt manifestée aux hommes pour leur dire qu’elle, Marie, est vraiment la Mère de Dieu et leur signifier le rôle éminent qu’elle, Marie, Mère de Dieu, est appelée à exercer dans l’histoire des hommes et l’économie du Salut.
« En célébrant la Nativité de Marie Mère de Dieu, l’Église reconnaît, selon l’expression du Père de Montfort, que Marie a trouvé grâce devant Dieu pour elle et pour le genre humain, qu’elle a eu le pouvoir d’incarner et mettre au monde la Sagesse éternelle et qu’il n’y a encore qu’elle qui, par l’opération du Saint Esprit, ait le pouvoir de l’incarner pour ainsi dire en tous ceux qui sont appelés à devenir les fils bien-aimés du Père par le Baptême » (Père Joseph Guégnard).
L’apparition de Marie en 430, près de Saint-Florent-le-Vieil, et sa demande que soit célébrée sa Nativité fut le prélude à la décision prise l’année suivante, sur l’inspiration de l’Esprit Saint, par le concile d’Éphèse, reconnaissant à la Sainte Vierge sa nature de Mère de Dieu.
L’apparition de Notre Dame du Marillais aussi appelée Notre Dame l’Angevine est en relation étroite et intime avec le message de Lourdes, délivré ultérieurement, le 25 mars 1858, par lequel la Vierge Marie dévoila : « Je suis l’Immaculée Conception ». Ce n’est donc pas sans raisons profondes que l’on a pu qualifier la France de « Royaume de Marie ».
MARIE VISITE LA FRANCE
La Vierge Marie a honoré la France par de nombreuses visites célestes depuis les premières années de son histoire.
C’est comme une relation privilégiée entre le Ciel et cette nation. En l’an 430, elle apparut à saint Maurille (363-453), évêque d’Angers, pour lui demander d’instituer une fête solennelle le 8 septembre, jour de sa naissance.
Père Philippe Loiseau
Prêtre du diocèse d’Angers
Jésus-Christ, fils de Dieu
Au IVe siècle, la pensée de l'arianisme (conçue par le prêtre égyptien Arius) affirme que si Dieu est divin, son Fils, lui, est d'abord humain, mais un humain disposant d'une part de divinité.
Le premier concile de Nicée, convoqué par l’empereur romain Constantin en 325, rejeta l'arianisme
Il fut dès lors qualifié d'hérésie par les chrétiens trinitaires, mais les controverses sur la nature divine et humaine du Christ se prolongèrent pendant plus d'un demi-siècle.
Saint Hilaire (vers 315-367), évêque de Poitiers, s’oppose vivement à ce courant de pensée théologique et défend la doctrine catholique, dite homoousienne (en grec : qui reconnaît l’identité de substance entre le Père et le Fils dans la Trinité ; en latin, on dit que le Fils est « consubstantiel » au Père).
Il est alors exilé en Phrygie. Il écrira de nombreux livres dont La Trinité. Revenu en France, il continue son combat contre l’arianisme.
Des moines et des évêques
Saint Martin de Tours (316-397), ancien légionnaire romain devenu ermite, le rejoint autour de 356, se mettant à son école. En 360, Martin fonde l'abbaye de Ligugé (Vienne), à proximité de Poitiers.
Hilaire, lui, fut probablement à l'origine de la construction à Poitiers du baptistère Saint-Jean, l'un des plus vieux bâtiments chrétiens actuellement subsistant en France.
C'est là que les Tourangeaux vinrent chercher saint Martin pour en faire leur évêque. Un peu en dehors de la ville de Tours, en rive nord de la Loire, à Marmoutier, il rassembla à nouveau, autour de 372, des dizaines et des dizaines de moines, dont beaucoup devinrent fondateurs, eux aussi, de nouvelles abbayes et, autour d'elles, de nouvelles communautés chrétiennes.
C'est ainsi que Florent d’Anjou, l'un de ces disciples, vint fonder le monastère du Mont-Glonne, entre Angers et Nantes, au bord de la Loire, qui deviendra Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire). Maurille, lui, se fixait également au bord de la Loire, mais plus près d'Angers, à Chalonnes (Maine-et-Loire). Il n'y resta que quelques années car, en 423, les chrétiens d'Angers vinrent arracher Maurille à sa solitude, et le supplièrent de devenir leur évêque.
L’apparition de la Sainte Vierge à Maurille
Selon une très ancienne tradition, cet événement eut lieu en l'an 430, un an avant le Concile d’Éphèse.
Au lieu-dit La Croix du Pichon, au confluent de l'Evre et de la Loire, la Vierge Marie est apparue à Maurille venu rendre visite à ses frères, les moines du Mont-Glonne, et qui était descendu au pied du coteau pour y prier dans la solitude.
Voici comment les chroniques rapportent ce fait :
« Maurille, évêque d'Angers, était en ce lieu, quand il se vit tout à coup environné d'une lumière céleste.
C'était la Très Sainte Vierge, tenant en ses bras son divin Enfant, qui daignait lui apparaître, dans un peuplier.
Elle dit à son dévot serviteur que la volonté de Dieu et le bon plaisir de son divin Fils étaient qu’il établît en son diocèse une fête solennelle du jour de sa sainte naissance, le 8 de septembre.
C'est en Anjou que cette fête a commencé à être célébrée... » Un modeste oratoire est alors construit, sur ce qui deviendra la commune du Marillais (Maine-et-Loire).
Depuis environ quinze siècles et pratiquement sans interruption malgré bien des événements contraires, la Vierge Marie est vénérée en ce lieu.
À 40 km plus à l’est, saint Maurille établit aussi un lieu de dévotion mariale sur une île de la Loire, Notre-Dame de Béhuard. Beaucoup plus au sud, la tradition rapporte une apparition similaire au Puy-en-Velay (Haute-Loire), qui aurait eu lieu également en 430.
Le sanctuaire actuel
Le sanctuaire est de longue date un haut-lieu de pèlerinages et de spiritualité chrétienne, lié pendant longtemps aux bénédictins qui tenaient l’abbaye voisine de Saint-Florent-le-Vieil, malgré les ravages des guerres de Religion et de la Terreur.
Le site est reconnu au XIXe siècle, puis couronné du nom de Notre-Dame-du-Marillais par Mgr Rumeau, avec l'autorisation du pape Pie XI, en 1931.
Le 8 septembre 1873, le plus gros pèlerinage, conduit par Mgr Freppel, évêque d’Angers, réunissait 50 000 personnes venues d’Anjou, de Vendée et de Bretagne.
L’ancienne chapelle a été remplacée par un large sanctuaire érigé entre 1890 et 1913, qui est de grande beauté avec sa tour carrée de 40 mètres de haut élevée après la Première Guerre mondiale.
Cette basilique recèle plusieurs souvenirs de l’histoire vendéenne, avec notamment le vitrail du « champ des Martyrs ». Depuis fin 2015, le lieu de culte fait partie de la commune nouvelle de Mauges-sur-Loire.
Le pèlerinage
Le pèlerinage actuel à Notre-Dame du Marillais se situe dans la lignée de celui de Cotignac.
Il permet aux femmes, mères et épouses, de marcher ensemble et de porter toutes leurs intentions de prières. Cette année, il aura lieu du vendredi 8 au dimanche 10 juin et partira de la cathédrale de Nantes avec le Père Denis Bourget (environ 30 km).
Marie, Mère de Dieu
En ce lieu très saint, la Sainte Vierge Marie s’est très tôt manifestée aux hommes pour leur dire qu’elle, Marie, est vraiment la Mère de Dieu et leur signifier le rôle éminent qu’elle, Marie, Mère de Dieu, est appelée à exercer dans l’histoire des hommes et l’économie du Salut.
« En célébrant la Nativité de Marie Mère de Dieu, l’Église reconnaît, selon l’expression du Père de Montfort, que Marie a trouvé grâce devant Dieu pour elle et pour le genre humain, qu’elle a eu le pouvoir d’incarner et mettre au monde la Sagesse éternelle et qu’il n’y a encore qu’elle qui, par l’opération du Saint Esprit, ait le pouvoir de l’incarner pour ainsi dire en tous ceux qui sont appelés à devenir les fils bien-aimés du Père par le Baptême » (Père Joseph Guégnard).
L’apparition de Marie en 430, près de Saint-Florent-le-Vieil, et sa demande que soit célébrée sa Nativité fut le prélude à la décision prise l’année suivante, sur l’inspiration de l’Esprit Saint, par le concile d’Éphèse, reconnaissant à la Sainte Vierge sa nature de Mère de Dieu.
L’apparition de Notre Dame du Marillais aussi appelée Notre Dame l’Angevine est en relation étroite et intime avec le message de Lourdes, délivré ultérieurement, le 25 mars 1858, par lequel la Vierge Marie dévoila : « Je suis l’Immaculée Conception ». Ce n’est donc pas sans raisons profondes que l’on a pu qualifier la France de « Royaume de Marie ».
Samedi 28 avril
Prière proposée par le Père Philippe Loiseau
Prière proposée par le Père Philippe Loiseau
Semaine #122 : Père Philippe Loiseau, prêtre du diocèse d’Angers
La Vierge Marie a honoré la France par de nombreuses visites célestes depuis les premières années de son histoire.
C’est comme une relation privilégiée entre le Ciel et cette nation. En l’an 430, elle apparut à saint Maurille (363-453), évêque d’Angers, pour lui demander d’instituer une fête solennelle le 8 septembre, jour de sa naissance.
La Vierge Marie a honoré la France par de nombreuses visites célestes depuis les premières années de son histoire.
C’est comme une relation privilégiée entre le Ciel et cette nation. En l’an 430, elle apparut à saint Maurille (363-453), évêque d’Angers, pour lui demander d’instituer une fête solennelle le 8 septembre, jour de sa naissance.
Je prie Notre Dame du Marillais avec la prière de Mgr Jean Orchampt, évêque d’Angers - 8 septembre 1981.
Vierge Marie, Toi qui es pour nous, à la fois sœur et mère,
Nous te prions ! À toi, nous confions nos souffrances tu les connais
Demande à ton Fils la force de l’Esprit, pour que chacun les assume et les vive.
À toi, nous confions nos espoirs :
ceux des couples et des familles, ceux des jeunes, des travailleurs et des retraités.
À toi, nous présentons aussi, tout simplement, nos parents, nos amis,
et plus particulièrement, ceux qui ne mettent pas leur espérance en Jésus.
Mère de Jésus et Mère de l’humanité, tu sais tout entendre
Alors, tu sauras bien deviner ce que nous portons,
et le dire à Jésus, ton Fils bien-aimé.
Merci.
Je Prie
Vierge Marie, Toi qui es pour nous, à la fois sœur et mère,
Nous te prions ! À toi, nous confions nos souffrances tu les connais
Demande à ton Fils la force de l’Esprit, pour que chacun les assume et les vive.
À toi, nous confions nos espoirs :
ceux des couples et des familles, ceux des jeunes, des travailleurs et des retraités.
À toi, nous présentons aussi, tout simplement, nos parents, nos amis,
et plus particulièrement, ceux qui ne mettent pas leur espérance en Jésus.
Mère de Jésus et Mère de l’humanité, tu sais tout entendre
Alors, tu sauras bien deviner ce que nous portons,
et le dire à Jésus, ton Fils bien-aimé.
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Re: Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!!
★1857★
DOMINIQUE SAVIO - LA SAINTETÉ DÈS L’ENFANCE
Amoureux de la Sainte Vierge dès son plus jeune âge, Dominique Savio (1842-1857) a vécu moins de 15 ans d’une vie entièrement vouée à Dieu. Élève de l’éducateur italien Don Bosco, qui a rapidement remarqué ses capacités et son grand désir de sainteté, il a fécondé par sa mort l’œuvre naissante des Salésiens, qui s’est propagée dans le monde entier dès la fin du XIXe siècle.
Père Jean-Marie Petitclerc
Salésien, éducateur spécialisé
Enfance
Dominique Savio est né le 2 avril 1842, à Rives de Chieri, petit village situé à une trentaine de kilomètres de Turin (capitale du Piémont, dans le nord de l’Italie) et fut baptisé le soir même.
Son père, Charles, était maréchal-ferrant ; sa maman, Brigitte, couturière.
Il n’avait pas deux ans lorsque son papa, manquant de travail, alla s’établir dans un village voisin, appelé Morialdo, où la famille restera neuf ans.
À sept ans, Dominique fit sa première communion, alors qu’à l’époque l’âge habituel était de douze ans. Mais il montra une telle intelligence et une foi si profonde que le chapelain du village lui en donna l’autorisation.
Ce fut un véritable jour de fête pour Dominique. Il écrit alors une série de résolutions :
« Je sanctifierai tous les jours de fête ; je me confesserai souvent et je communierai aussi souvent que mon confesseur me le permettra ; Jésus et Marie seront mes amis. Je préfère mourir plutôt que de pécher. »
Un écolier attentif
Après sa première communion, Dominique poursuivit sa scolarité auprès d’un prêtre de Morialdo. Mais quand il eut dix ans, il alla à l’école communale de Castelnuovo, située à quatre kilomètres de là.
Alors on vit ce petit bonhomme, été comme hiver, sous la pluie ou le soleil, effectuer quatre fois par jour ce trajet, soit seize kilomètres quotidiens !
Au printemps suivant, la famille Savio quitta Morialdo pour aller chercher du travail dans un autre village, Mondonio.
Son nouveau maître, Don Cugliero, dira de lui :
« J’ai été professeur durant vingt ans. Jamais je n’ai trouvé un écolier aussi agréable. »
Cependant, un jour de neige, alors que Don Cugliero avait du retard, deux garnements en profitèrent pour glisser deux blocs de neige dans le poêle.
Une grosse fumée se dégagea et de l’eau commença à envahir la salle.
Sur ces entrefaites arriva le maître qui se retourna furieux vers ses élèves : « Qui a fait cela ? »
Les deux coupables se regardèrent effarés.
Si quelqu’un souffle leur nom, ils seront sûrement renvoyés de l’école. Comment faire ?
D’un signe, ils décidèrent de reporter la faute sur Dominique :
C’est lui ! Le maître tomba des nues : « Dominique, c’est toi ? Je ne l’aurai jamais cru ! »
Dominique se tut et le maître le réprimanda vivement, et le mit en retenue.
Le lendemain, après qu’un camarade eut parlé de cette injustice, le maître demanda à Dominique la raison de son silence. Et celui-ci de répondre :
« Ces camarades avaient déjà été sanctionnés. S’ils étaient découverts, ils auraient été mis à la porte. Pour moi, comme c’était la première fois, j’espérai bien qu’on me pardonnerait.
Ainsi, tout s’est arrangé. Jésus, lui aussi, s’est bien laissé accusé injustement ! » Don Cugliero comprit ce jour-là la grandeur d’âme de son élève.
La rencontre avec Don Bosco
C’est durant les congés de Toussaint en 1854, lorsque le célèbre prêtre italien Don Bosco (Giovanni Bosco, 1815-1888), éducateur de la jeunesse, comme à son habitude, emmenait les jeunes du Valdocco (quartier de Turin) à la campagne, qu’eut lieu la première rencontre entre Dominique et Don Bosco.
Celui-ci le prit à part, se renseigna sur ses études et sa façon de vivre. Très vite, ils se parlèrent en confiance. Avant d’appeler son père, Dominique lui dit :
- « Eh bien, qu’en pensez-vous ? Vous me conduirez à Turin pour étudier ?
- Il me semble que tu es une bonne étoffe pour faire un habit pour le Seigneur.
- Donc je suis l’étoffe et vous serez le tailleur. Vous me prendrez avec vous.
- Mais quand tu auras fini tes études, que veux-tu faire ?
- Je désire ardemment devenir prêtre.
- Bien. Maintenant je vais voir si tu as les capacités voulues pour les études. Prends ce livre. Aujourd’hui, tu étudieras cette page, et demain tu viendras me la réciter. »
Ceci dit, Don Bosco le laissa aller avec les autres garçons et parla avec son père. Quelques minutes plus tard, Dominique s’avança et lui dit :
- « Si vous voulez, je vous récite la page. » Don Bosco prit le livret et constata avec surprise que non seulement il savait la page demandée, mais qu’il en comprenait très bien le sens.
- « Très bien, tu as devancé l’étude de la leçon, j’avance ma réponse. Oui, je t’amènerai à Turin et tu seras parmi mes chers garçons. »
L’arrivée au Valdocco
Dix jours plus tard, Dominique partit avec son père à Turin.
Arrivés au Valdocco, ils montèrent dans le bureau de Don Bosco.
Alors commença pour Dominique la vie de tous les jours du collégien. Il étonna tous ceux qui le croisaient, non qu’il fit des choses extraordinaires, mais parce qu’il était toujours excellent en tout.
Le 8 décembre 1854, l’Église est en fête, car le pape Pie IX vient de prononcer le dogme de l’Immaculée Conception.
Ce jour-là, Dominique entra dans la chapelle du Valdocco et se consacra à Marie :
« Marie, je vous donne mon cœur, faites qu’il soit toujours vôtre. »
Un formidable médiateur
Un jour de printemps, deux garçons commencèrent par se regarder de travers puis échangèrent quelques injures.
Ils décidèrent alors de régler leurs comptes loin des regards, à coups de pierres.
Des camarades les accompagnaient, mais au lieu de les calmer, les excitaient pour jouir du spectacle.
Chacun ramassa cinq grosses pierres et ils s’éloignèrent à vingt pas de distance.
Pendant ce temps, quelqu’un appela Dominique qui courut, se fraya un chemin à travers les spectateurs et se positionna entre les deux ennemis.
« Tire-toi ! », lui cria celui qui avait empoigné la première pierre.
Dominique le regarda tristement. Un éclair lui traversa l’esprit. Il arracha le petit crucifix qu’il portait au cou et le montra à chaque adversaire, suppliant l’un, priant l’autre et parvenant grâce à cette médiation à les réconcilier.
Le duel n’aura pas lieu.
Une vocation à la sainteté
Le 24 juin, c’est la saint Jean, la fête de Don Bosco, un événement à l’Oratoire, durant lequel Don Bosco demandait à ses garçons :
« Écrivez sur un bout de papier le cadeau que vous désirez.
Je vous assure que je ferai mon possible pour contenter tout le monde. »
Quand il lut les billets, il trouva des demandes parfois sérieuses et réfléchies, parfois totalement extravagantes…
Sur le billet de Dominique, il y avait six mots :
« Aidez-moi à devenir un saint. » Don Bosco l’appela et lui dit alors :
« Je vais te donner le secret de la sainteté.
Premièrement la joie.
Ce qui te trouble et ôte la paix ne vient pas du Seigneur.
Deuxièmement, l’attention en classe, l’application dans le travail et la prière.
Tout cela, ne le fais pas par ambition, pour avoir des compliments, mais par amour du Seigneur et pour devenir un homme.
Troisièmement : fais du bien aux autres.
Aide toujours tes compagnons même si cela te coûte.
La sainteté, c’est tout cela. » Les vacances scolaires arrivèrent et passèrent très vite.
Quand les garçons rentrèrent à l’Oratoire, Don Bosco trouva Dominique bien pâle.
Comprenant que sa santé était vacillante, il décida de ne plus le scolariser en ville, mais à l’intérieur de la maison, en lui recommandant de la modération dans les études.
Un courage exemplaire
L’automne 1855 fut particulièrement chaud, et une épidémie de choléra fit rage dans la ville, causant la mort d’une centaine de malades par jour.
Le maire de Turin lança un appel à toutes les bonnes volontés, pour soigner les malades et porter à l’hôpital les plus gravement atteints.
Don Bosco relaya cet appel auprès de ses jeunes, leur promettant que personne ne tomberait malade s’ils respectaient les règles d’hygiène et portaient la médaille de Marie
44 parmi les plus grands répondirent à l’appel, dont Dominique.
Ce furent des journées éprouvantes. Sur des brancards improvisés, ils emportaient les malades à l’hôpital, soignaient sur place ceux qui n’étaient pas en état d’être transportés, et les assistaient aux derniers instants de leur vie.
Avec le froid de l’hiver, le choléra disparut. Les garçons de Don Bosco, dont aucun n’avait contracté la maladie, retournèrent à leurs études.
La Compagnie de l’Immaculée
Dominique ne faisait pas de grandes choses pour les autres, mais il faisait tout ce qu’il pouvait : aide aux devoirs, soin des malades, entretien de la maison.
Un jour, il eut l’idée de réunir ses meilleurs camarades et leur proposa de fonder une association pour travailler ensemble et mieux organiser les actions que chacun faisait de son côté.
Et c’est ainsi que le 8 décembre 1856 fut fondée la Compagnie de l’Immaculée.
Il s’agissait de vivre dans une confiance illimitée en Marie, d’aider Don Bosco et ses collaborateurs dans l’ambiance de la maison, et de manifester une attention particulière aux nouveaux venus.
Chaque compagnon se vit ainsi attribuer un filleul qu’il accompagna dans ses premiers pas au Valdocco.
Et chaque semaine, la compagnie se réunissait pour prier et faire le point sur les actions entreprises.
À-Dieu
En février 1857, l’hiver devint vigoureux et la santé de Dominique, âgé alors de 14 ans, s’étiola. Il fut secoué par une toux persistante et la pâleur de son visage devint inquiétante.
Le médecin conseilla de lui faire quitter la ville, très polluée, et de retourner dans son village.
Quand Dominique apprit cette décision, il en fut très affecté.
Le dimanche 1er mars, son père vint le chercher.
Il fit un adieu très touchant à ses camarades, tenant tendrement la main de Don Bosco.
Son dernier mot : « Au revoir ! Au paradis ! »
La calèche s’éloigna et Dominique arriva à Mondonio tard dans la soirée.
Il fut accueilli chaleureusement par sa mère et ses petits frères.
Après quelques jours de rémission, sa maladie (la tuberculose) s’aggrava. Il dut s’aliter et on appela le médecin ; après son départ, le curé vint réciter quelques prières.
Le 9 mars 1857, autour de 22 heures, son papa était auprès de lui.
Il eut juste la force de murmurer : « Adieu papa, Adieu ! … Oh ! Que c’est beau ce que je vois ! », et la vie s’échappa. Il n’avait pas encore 15 ans.
Le pape Pie XII le béatifia le 5 mars 1950, puis le déclara saint le 12 juin 1954, il est aujourd’hui le saint patron des jeunes.
Don Bosco écrit en 1858 un livre sur Dominique pour souligner sa vie exemplaire et sa sainteté. Fêté le 6 mai, Dominique Savio est le patron des jeunes et des servants de messe.
Samedi 5 mai :
Prière proposée par le Père Jean-Marie Petitclerc
Prière proposée par le Père Jean-Marie Petitclerc
Semaine #123 : Père Jean-Marie Petitclerc, salésien, éducateur spécialisé
Amoureux de la Sainte Vierge dès son plus jeune âge, Dominique Savio (1842-1857) a vécu moins de 15 ans d’une vie entièrement vouée à Dieu.
Élève de l’éducateur italien Don Bosco, qui a rapidement remarqué ses capacités et son grand désir de sainteté, il a fécondé par sa mort l’œuvre naissante des Salésiens, qui s’est propagée dans le monde entier dès la fin du XIXe siècle.
Amoureux de la Sainte Vierge dès son plus jeune âge, Dominique Savio (1842-1857) a vécu moins de 15 ans d’une vie entièrement vouée à Dieu.
Élève de l’éducateur italien Don Bosco, qui a rapidement remarqué ses capacités et son grand désir de sainteté, il a fécondé par sa mort l’œuvre naissante des Salésiens, qui s’est propagée dans le monde entier dès la fin du XIXe siècle.
Cette semaine, prions la prière de saint Dominique Savio
« Mon Dieu, la mort mais pas le péché ! »
« Oui, mon Dieu, je Vous l'ai déjà dit et je Vous le répète :
je Vous aime et je veux Vous aimer jusqu'à la fin de ma vie.
Si Vous voyez que je suis sur le point de Vous trahir, tuez-moi net.
La mort, mais pas le péché !
Amen. »
Je Prie
« Mon Dieu, la mort mais pas le péché ! »
« Oui, mon Dieu, je Vous l'ai déjà dit et je Vous le répète :
je Vous aime et je veux Vous aimer jusqu'à la fin de ma vie.
Si Vous voyez que je suis sur le point de Vous trahir, tuez-moi net.
La mort, mais pas le péché !
Amen. »
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★1251★
LE SCAPULAIRE, HABIT DE LA VIERGE MARIE
Dans sa lettre au Carmel du 25 mars 2001, saint Jean-Paul II définissait ainsi le Scapulaire de Notre-Dame du Mont Carmel
« Le Scapulaire est essentiellement un « habit » ».
Mais quelle est la signification de cet habit ?
Le contexte historique de l’apparition de Marie remettant le Scapulaire à Simon le 16 juillet 1251, et le symbolisme biblique sous-jacent de cette action permettent l’ébauche d’une réponse.
Couvent des carmes de Paris
Frère Cyril
Le Scapulaire, un habit remis dans un contexte historique particulier
Les écrits les plus anciens relatifs au Scapulaire sont datés du XIIIe siècle, où le chapitre des carmes de Montpellier (1287) le mentionne comme habit du carme, et où des registres de confréries laïques de Notre-Dame du Mont Carmel (notamment celui de Florence, Italie, datant des années 1280) enregistrent les noms des fidèles le portant.
Le Scapulaire le plus ancien retrouvé à ce jour est probablement celui porté par le bienheureux pape Grégoire X († 1276) ; il fut découvert sur son corps lorsque celui-ci fut exhumé… au XIXe siècle.
La remise du Scapulaire
La tradition orale la fait remonter au 16 juillet 1251 – au cœur même de ce XIIIe siècle –, quand la Vierge Marie apparut à un homme, un certain Simon (sans que nous sachions s’il était carme ou s’il allait le devenir), dans un petit village nommé Aylesford, situé à 40 kilomètres au sud-est de l’actuelle Londres (Angleterre).
L’époque où Marie apparaît pour remettre le Scapulaire est celle de la féodalité anglaise. Le contexte socio-culturel qui s’en dégage permet une interprétation du geste et la parole délivrée par Notre Dame à Simon résonne étonnamment bien avec la symbolique des écrits bibliques.
Que se passa-t-il, en effet, en cette journée du 16 juillet 1251 ?
Laissons l’un des vieux manuscrits latins, celui conservé à la Bibliothèque Nationale de France, nous en informer : après qu’il eut invoqué Marie à de nombreuses reprises pour lui demander sa protection en des temps difficiles, « Notre-Dame apparut [à Simon], environnée d’une multitude d’anges, tenant en sa main un Scapulaire et disant :
« Voici un privilège pour toi et ceux du Carmel, qui mourra ainsi revêtu sera sauvé ». »
Pour l’humble Simon, la surprise dut être grande. Non seulement la Vierge lui était apparue, mais de plus elle lui remettait un habit à revêtir !
Pourquoi Marie choisit-elle de lui donner un habit à revêtir ?
Quel était donc cet habit qualifié de Scapulaire ?
Pour Simon, dans le contexte de son époque, les réponses à ces questions étaient claires, mais assez surprenantes…
Marie, une mère voulant revêtir ses enfants
En effet, en tendant à Simon un Scapulaire, Marie se présente à lui comme une mère, une mère cherchant à habiller son enfant.
Or Simon – tout comme les carmes de l’époque médiévale –, recherchait le soutien de Notre Dame, en invoquant sa puissance de Souveraine plutôt que sa qualité de mère !
Mais lors de son apparition, Marie n’est pas coiffée d’une couronne, et son geste de vouloir habiller Simon est un geste ô combien… maternel.
Quel est, en effet, le premier geste d’une mère lorsque son enfant vient de naître ?
Quel a été le premier geste de Marie elle-même à la crèche, sitôt après la naissance de Jésus ?
« Elle enfanta son fils premier-né, elle l’enveloppa de langes » (Luc II, 7), rapporte l’évangéliste saint Luc…
Porter le Scapulaire, pour Simon et pour tout fidèle aujourd’hui, signifie donc accepter la présence maternelle de Marie dans sa vie.
En revêtant le Scapulaire, le fidèle se met à imiter le disciple bien-aimé répondant positivement au commandement de Jésus donné sur la Croix : « « Voici ta mère ».
Et à partir de cette heure-là, précise l’évangéliste Jean, le disciple la prit chez lui » (Jean XIX, 27). Revêtir le Scapulaire est une manière de prendre Marie chez soi, comme Jean la prit chez lui.
Travailler pour être sauvé
Un second point aura pu surprendre Simon : si Marie parle de Salut (« qui mourra ainsi revêtu sera sauvé »), elle fait tout autant comprendre que celui-ci ne saurait être acquis par le simple fait d’accepter de revêtir sa livrée !
Le symbole de l’habit dont une mère revêt son petit enfant est par lui-même significatif : de même qu’une mère habille son nouveau-né car celui-ci est incapable de s’habiller par lui-même, de même Marie souhaite habiller ses enfants du Salut que personne ne pourrait acquérir par soi-même.
Mais en recevant des mains de Marie un Scapulaire, Simon ne reçoit pas un habit blanc, cette couleur éclatante symbolisant le Salut dans le corpus biblique.
Il reçoit au contraire un habit de couleur terne, car le Scapulaire, au XIIIe siècle, est une simple tenue de travail !
Les paysans allant travailler aux champs, les forgerons s’apprêtant à travailler le fer et le feu, ou autres, pouvaient se revêtir de cet habit composé au départ de deux grands pans de tissus mis par-dessus les épaules, couvrant l’avant et l’arrière du corps, pour éviter de salir, de brûler ou de déchirer leurs vêtements habituels.
Dès 1280, le registre de la confrérie de Florence nous informe que le Scapulaire, porté par des laïcs (les carmes ne le portant pas encore !), a commencé à se réduire, probablement pour des raisons d’ordre pratique. Il ne descend plus qu’au niveau de la taille…
Il en existe d’ailleurs près d’une vingtaine d’autres types que celui de Notre-Dame du mont Carmel. En tout cas, tout fidèle revêtant le Scapulaire est invité à se mettre au travail :
Marie lui demande implicitement de coopérer, de travailler à son propre Salut, en mettant en pratique les commandements donnés par le Christ.
« Pourquoi m’appelez-vous « Seigneur, Seigneur », et ne faites-vous pas ce que je dis ? » (Luc VI, 46), demande Jésus aux foules qui le suivent…
Se revêtir intérieurement de Jésus-Christ
Pour résumer, le vêtement donné par Notre Dame évoque la promesse de son aide maternelle pour qui le portera, tout en invitant le fidèle à œuvrer pour son Salut. Qui revêt le Scapulaire est disciple du Christ, enfant de l’Église, cheminant aux côtés de Marie.
Saint Jean-Paul II, dans sa lettre de 2001, le dit à sa manière :
« Que celui qui revêt le Scapulaire fasse l’expérience de la présence douce et maternelle de Marie, dans l’engagement quotidien de se revêtir intérieurement de Jésus-Christ et de le manifester de façon vivante en soi pour le bien de l’Église et de toute l’humanité… »
Cette exhortation permet une dernière précision. Si Marie donne un habit en vue du Salut, cet habit n’est autre que Jésus lui-même.
« Vous tous qui avez été baptisés, vous avez revêtus le Christ » (Galates III, 27), révèle saint Paul aux Galates.
Dans ce contexte, l’habit donné par la Vierge n’est pas un habit se substituant à la grâce du baptême, au contraire : l’humble habit du Scapulaire, porté au quotidien, signifie que le fidèle travaille chaque jour à conformer sa vie et ses œuvres à sa foi, laissant se déployer en lui la grâce de l’Esprit reçue originellement au baptême.
Le pape Jean-Paul II, fidèle porteur du Scapulaire, en avait une vive conscience.
Laissons-lui les derniers mots :
« La piété envers Marie […] doit constituer un « habit », c’est-à-dire une orientation permanente de sa propre conduite chrétienne, tissée de prière et de vie intérieure, à travers la pratique fréquente des sacrements et l’exercice concret des œuvres de miséricorde spirituelle et corporelle. De cette façon, le Scapulaire devient un signe d’alliance et de communion réciproque entre Marie et les fidèles » (lettre du 25 mars 2001).
Que Marie, notre Mère, continue de soutenir ses enfants dans leur marche vers le Ciel !
LE SCAPULAIRE, HABIT DE LA VIERGE MARIE
Dans sa lettre au Carmel du 25 mars 2001, saint Jean-Paul II définissait ainsi le Scapulaire de Notre-Dame du Mont Carmel
« Le Scapulaire est essentiellement un « habit » ».
Mais quelle est la signification de cet habit ?
Le contexte historique de l’apparition de Marie remettant le Scapulaire à Simon le 16 juillet 1251, et le symbolisme biblique sous-jacent de cette action permettent l’ébauche d’une réponse.
Couvent des carmes de Paris
Frère Cyril
Le Scapulaire, un habit remis dans un contexte historique particulier
Les écrits les plus anciens relatifs au Scapulaire sont datés du XIIIe siècle, où le chapitre des carmes de Montpellier (1287) le mentionne comme habit du carme, et où des registres de confréries laïques de Notre-Dame du Mont Carmel (notamment celui de Florence, Italie, datant des années 1280) enregistrent les noms des fidèles le portant.
Le Scapulaire le plus ancien retrouvé à ce jour est probablement celui porté par le bienheureux pape Grégoire X († 1276) ; il fut découvert sur son corps lorsque celui-ci fut exhumé… au XIXe siècle.
La remise du Scapulaire
La tradition orale la fait remonter au 16 juillet 1251 – au cœur même de ce XIIIe siècle –, quand la Vierge Marie apparut à un homme, un certain Simon (sans que nous sachions s’il était carme ou s’il allait le devenir), dans un petit village nommé Aylesford, situé à 40 kilomètres au sud-est de l’actuelle Londres (Angleterre).
L’époque où Marie apparaît pour remettre le Scapulaire est celle de la féodalité anglaise. Le contexte socio-culturel qui s’en dégage permet une interprétation du geste et la parole délivrée par Notre Dame à Simon résonne étonnamment bien avec la symbolique des écrits bibliques.
Que se passa-t-il, en effet, en cette journée du 16 juillet 1251 ?
Laissons l’un des vieux manuscrits latins, celui conservé à la Bibliothèque Nationale de France, nous en informer : après qu’il eut invoqué Marie à de nombreuses reprises pour lui demander sa protection en des temps difficiles, « Notre-Dame apparut [à Simon], environnée d’une multitude d’anges, tenant en sa main un Scapulaire et disant :
« Voici un privilège pour toi et ceux du Carmel, qui mourra ainsi revêtu sera sauvé ». »
Pour l’humble Simon, la surprise dut être grande. Non seulement la Vierge lui était apparue, mais de plus elle lui remettait un habit à revêtir !
Pourquoi Marie choisit-elle de lui donner un habit à revêtir ?
Quel était donc cet habit qualifié de Scapulaire ?
Pour Simon, dans le contexte de son époque, les réponses à ces questions étaient claires, mais assez surprenantes…
Marie, une mère voulant revêtir ses enfants
En effet, en tendant à Simon un Scapulaire, Marie se présente à lui comme une mère, une mère cherchant à habiller son enfant.
Or Simon – tout comme les carmes de l’époque médiévale –, recherchait le soutien de Notre Dame, en invoquant sa puissance de Souveraine plutôt que sa qualité de mère !
Mais lors de son apparition, Marie n’est pas coiffée d’une couronne, et son geste de vouloir habiller Simon est un geste ô combien… maternel.
Quel est, en effet, le premier geste d’une mère lorsque son enfant vient de naître ?
Quel a été le premier geste de Marie elle-même à la crèche, sitôt après la naissance de Jésus ?
« Elle enfanta son fils premier-né, elle l’enveloppa de langes » (Luc II, 7), rapporte l’évangéliste saint Luc…
Porter le Scapulaire, pour Simon et pour tout fidèle aujourd’hui, signifie donc accepter la présence maternelle de Marie dans sa vie.
En revêtant le Scapulaire, le fidèle se met à imiter le disciple bien-aimé répondant positivement au commandement de Jésus donné sur la Croix : « « Voici ta mère ».
Et à partir de cette heure-là, précise l’évangéliste Jean, le disciple la prit chez lui » (Jean XIX, 27). Revêtir le Scapulaire est une manière de prendre Marie chez soi, comme Jean la prit chez lui.
Travailler pour être sauvé
Un second point aura pu surprendre Simon : si Marie parle de Salut (« qui mourra ainsi revêtu sera sauvé »), elle fait tout autant comprendre que celui-ci ne saurait être acquis par le simple fait d’accepter de revêtir sa livrée !
Le symbole de l’habit dont une mère revêt son petit enfant est par lui-même significatif : de même qu’une mère habille son nouveau-né car celui-ci est incapable de s’habiller par lui-même, de même Marie souhaite habiller ses enfants du Salut que personne ne pourrait acquérir par soi-même.
Mais en recevant des mains de Marie un Scapulaire, Simon ne reçoit pas un habit blanc, cette couleur éclatante symbolisant le Salut dans le corpus biblique.
Il reçoit au contraire un habit de couleur terne, car le Scapulaire, au XIIIe siècle, est une simple tenue de travail !
Les paysans allant travailler aux champs, les forgerons s’apprêtant à travailler le fer et le feu, ou autres, pouvaient se revêtir de cet habit composé au départ de deux grands pans de tissus mis par-dessus les épaules, couvrant l’avant et l’arrière du corps, pour éviter de salir, de brûler ou de déchirer leurs vêtements habituels.
Dès 1280, le registre de la confrérie de Florence nous informe que le Scapulaire, porté par des laïcs (les carmes ne le portant pas encore !), a commencé à se réduire, probablement pour des raisons d’ordre pratique. Il ne descend plus qu’au niveau de la taille…
Il en existe d’ailleurs près d’une vingtaine d’autres types que celui de Notre-Dame du mont Carmel. En tout cas, tout fidèle revêtant le Scapulaire est invité à se mettre au travail :
Marie lui demande implicitement de coopérer, de travailler à son propre Salut, en mettant en pratique les commandements donnés par le Christ.
« Pourquoi m’appelez-vous « Seigneur, Seigneur », et ne faites-vous pas ce que je dis ? » (Luc VI, 46), demande Jésus aux foules qui le suivent…
Se revêtir intérieurement de Jésus-Christ
Pour résumer, le vêtement donné par Notre Dame évoque la promesse de son aide maternelle pour qui le portera, tout en invitant le fidèle à œuvrer pour son Salut. Qui revêt le Scapulaire est disciple du Christ, enfant de l’Église, cheminant aux côtés de Marie.
Saint Jean-Paul II, dans sa lettre de 2001, le dit à sa manière :
« Que celui qui revêt le Scapulaire fasse l’expérience de la présence douce et maternelle de Marie, dans l’engagement quotidien de se revêtir intérieurement de Jésus-Christ et de le manifester de façon vivante en soi pour le bien de l’Église et de toute l’humanité… »
Cette exhortation permet une dernière précision. Si Marie donne un habit en vue du Salut, cet habit n’est autre que Jésus lui-même.
« Vous tous qui avez été baptisés, vous avez revêtus le Christ » (Galates III, 27), révèle saint Paul aux Galates.
Dans ce contexte, l’habit donné par la Vierge n’est pas un habit se substituant à la grâce du baptême, au contraire : l’humble habit du Scapulaire, porté au quotidien, signifie que le fidèle travaille chaque jour à conformer sa vie et ses œuvres à sa foi, laissant se déployer en lui la grâce de l’Esprit reçue originellement au baptême.
Le pape Jean-Paul II, fidèle porteur du Scapulaire, en avait une vive conscience.
Laissons-lui les derniers mots :
« La piété envers Marie […] doit constituer un « habit », c’est-à-dire une orientation permanente de sa propre conduite chrétienne, tissée de prière et de vie intérieure, à travers la pratique fréquente des sacrements et l’exercice concret des œuvres de miséricorde spirituelle et corporelle. De cette façon, le Scapulaire devient un signe d’alliance et de communion réciproque entre Marie et les fidèles » (lettre du 25 mars 2001).
Que Marie, notre Mère, continue de soutenir ses enfants dans leur marche vers le Ciel !
Samedi 12 mai
Prière proposée par Frère Cyril
Prière proposée par Frère Cyril
Semaine #124 : Frère Cyril, couvent des Carmes de Paris
Dans sa lettre au Carmel du 25 mars 2001, saint Jean-Paul II définissait ainsi le Scapulaire de Notre-Dame du Mont Carmel : « Le Scapulaire est essentiellement un « habit » ».
Mais quelle est la signification de cet habit ?
Le contexte historique de l’apparition de Marie remettant le Scapulaire à saint Simon Stock (carme anglais, env. 1165-1265), le 16 juillet 1251, et le symbolisme biblique sous-jacent de cette action permettent l’ébauche d’une réponse.
Dans sa lettre au Carmel du 25 mars 2001, saint Jean-Paul II définissait ainsi le Scapulaire de Notre-Dame du Mont Carmel : « Le Scapulaire est essentiellement un « habit » ».
Mais quelle est la signification de cet habit ?
Le contexte historique de l’apparition de Marie remettant le Scapulaire à saint Simon Stock (carme anglais, env. 1165-1265), le 16 juillet 1251, et le symbolisme biblique sous-jacent de cette action permettent l’ébauche d’une réponse.
Saint Simon Stock adressait souvent à la Vierge Marie cette prière devenue la prière mariale par excellence de l’Ordre. Cette semaine, prions Notre Dame avec saint Simon Stock.
Flos carmeli Vitis florigera
Splendor caeli
Virgo puerpera
Singularis
Mater mitis
Sed viri nescia
Carmelitis
Esto propitia
Stella Maris.
Fleur du Carmel
Vigne fleurie
Splendeur du Ciel
Vierge féconde
Unique
Douce Mère
Qui ne connus pas d’homme,
Aux enfants du Carmel
Sois propice
Étoile de la mer.
Je Prie
Flos carmeli Vitis florigera
Splendor caeli
Virgo puerpera
Singularis
Mater mitis
Sed viri nescia
Carmelitis
Esto propitia
Stella Maris.
Fleur du Carmel
Vigne fleurie
Splendeur du Ciel
Vierge féconde
Unique
Douce Mère
Qui ne connus pas d’homme,
Aux enfants du Carmel
Sois propice
Étoile de la mer.
Je Prie
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâces,
le Seigneur est avec vous,
vous êtes bénie entre toutes les femmes,
et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.
Je vous salue Marie,
pleine de grâces,
le Seigneur est avec vous,
vous êtes bénie entre toutes les femmes,
et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.
Le Scapulaire
Adaptation de la chanson originale des Frères Martineau
Hymne à la Mémoire Vendéenne
Rendez-vous tous les Samedis avec
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Re: Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!!
★2018★
INSTITUTION DE LA FÊTE DE « MARIE, MÈRE DE L’ÉGLISE »
Lundi de Pentecôte 2018, une nouveauté dans la liturgie de l’Église !
Depuis plusieurs années, la question était posée d’instituer une fête de Marie, Mère de l’Église, déjà célébrée en Pologne et en Argentine, le Lundi de Pentecôte.
À Rome, la Congrégation pour le Culte divin, sans doute sollicitée depuis longtemps par beaucoup d’églises locales, a annoncé le 3 mars dernier la décision d’étendre cette fête à toute l’Église, un décret qui prend effet en 2018, ce lundi 21 mai.
Le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin depuis 2014, répond ainsi à un désir depuis longtemps ancré dans l’esprit et le cœur de beaucoup.
Cardinal Philippe Barbarin
Archevêque de Lyon et Primat des Gaules
La joie du temps ordinaire.
Je me rappelle les lettres que m’avait écrites à ce sujet l’ancienne Mère Abbesse d’Argentan, dans le diocèse de Séez, et son insistance lors d’un passage à l’Abbaye :
« Mais pourquoi ne faisons-nous pas cela aussi en France ? » Pourquoi en effet ?
Maintenant que la décision est prise, il ne suffit pas de s’en réjouir, il faut aussi comprendre l’histoire et le sens de ce titre donné à Marie, de cette fête dont le cardinal Sarah a décrit l’esprit.
Dans l’année liturgique, le temps qui nous conduit vers Pâques et la Pentecôte est extrêmement riche et intense.
Après le cheminement exigeant du carême, la Semaine Sainte et le feu de la Passion, vient une cinquantaine (c’est le sens du mot grec Pentecostès) de jours qui n’en font qu’un :
« Ce jour que fit le Seigneur est un jour de joie. »
Au terme de la cinquantaine pascale, une « solennité d’exultation », l’Esprit-Saint est donné aux Apôtres sous forme de langues de feu.
C’est la promesse que Jésus leur avait faite dans les dernières paroles qu’il a prononcées sur terre et qui sont la meilleure catéchèse du sacrement de la confirmation :
« Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins… » (Act. 1, huit).
Aussitôt après, le Lundi de Pentecôte, on « retombe » brusquement, comme on entend dire parfois, dans le temps ordinaire.
C’est pourtant quelque chose de très beau pour nous que d’être envoyés en mission pour vivre et répandre l’amour reçu du Seigneur dans le concret de notre vie familiale, professionnelle ou sociale…
Il y a une merveille du « temps ordinaire » ; j’ai lu un jour un bel Eloge du Temps ordinaire (Jeannine Marroncle, L’Atelier, 1995), inspiré peut-être de la manière dont Madeleine Delbrêl parle de la sainteté des « gens ordinaires » (La sainteté des gens ordinaires, Nouvelle Cité, 2009).
Désormais, l’Église nous invite à entreprendre cette nouvelle étape de l’année liturgique sous le regard et avec la présence maternelle de la Vierge Marie ; c’est simple et réconfortant. L’obéissance à la Parole de Dieu de celle qui s’offre comme « la servante du Seigneur » à l’Annonciation, son attention à tous et dans toutes les circonstances (pensons au repas des noces de Cana où elle est la première à voir qu’« ils n’ont plus de vin »), tout cela nous aide et nous stimule pour rester fidèles à l’Amour de Dieu et réaliser notre vocation de « pierres vivantes » de l’Église.
Vatican II et le titre de « Marie, Mère de l’Église ».
Mais ce titre, qui vient de trouver sa place officielle dans la liturgie, d’où vient-il ?
D’un moment assez extraordinaire de Vatican II : le 21 novembre 1964, lors de la clôture de la troisième session, le pape Paul VI promulgue un texte majeur du Concile, la constitution dogmatique sur l’Église Lumen gentium (« Lumière des peuples »), long de huit chapitres. Le dernier est consacré à la Vierge Marie, il s’intitule :
« La bienheureuse Marie, Mère de Dieu, dans le mystère du Christ et de l’Église. »
Montrant la place de Marie dans l’économie du Salut, il fait tout un parcours biblique depuis l’Ancien Testament, jusqu’à la mort de Jésus sur la Croix et même après son Ascension, en passant par l’Annonciation, la naissance à Bethléem et tout le ministère public du Seigneur.
Marie, qui chante dans le Magnificat que « tous les âges [la] diront bienheureuse » et pour qui « le Puissant fit des merveilles »( Luc I, 48 et 49), est présentée comme le modèle parfait de l’Église.
Les Pères du Concile avaient beaucoup discuté pour savoir si, dans ce texte, on lui donnerait le titre de « Mère de l’Église », et ils décidèrent finalement que non.
Certains pensaient que cela pourrait provoquer des confusions. Il y a déjà assez de paradoxes dans la figure de Marie : elle est le modèle de l’Église, mais elle en est aussi une fille, elle « marche avec nous », comme « la première en chemin».
Elle est à la fois le prototype de ce « lieu du Salut » et une femme sauvée comme les autres par Jésus, le seul Rédempteur, même si ce don lui est fait dès le premier instant de sa conception, « par une grâce venant déjà de la mort de [son] Fils »[1].
Paul VI et Jean-Paul II.
Or, bien que les Pères aient fait ce choix, Paul VI, dans l’homélie de la messe du 21 novembre 1964, déclara qu’il avait décidé de donner à la Vierge Marie le titre de « Mère de l’Église ».
Alors, les évêques se levèrent et applaudirent, tandis que ce Pape, qui sera canonisé prochainement, poursuivait son homélie gentiment, à sa manière, toujours discret, réservé.
Dans cette décision, il ne faut pas voir une opposition du Pape à l’assemblée conciliaire, mais une volonté d’aller plus loin.
Jean-Paul II, qui participa au concile d’abord comme évêque auxiliaire puis comme archevêque de Cracovie, à partir de 1964, fut très touché par cet événement, lui qui tenait aussi beaucoup à ce titre. Il fit installer une mosaïque de « Mater Ecclesiae » (Mère de l’Église), aujourd’hui visible par tous, sur la place Saint-Pierre à Rome.
Et le monastère contemplatif voulu par lui dans les jardins du Vatican, où s’est retiré aujourd’hui Benoît XVI, porte le même nom.
D’où viennent tous ces débats ?
Avant le Concile, on envisageait de rédiger un document à part, entièrement consacré à la Vierge Marie, pour dire la place exceptionnelle qu’elle a dans la vie et la foi de l’Église catholique.
Plusieurs pères conciliaires demandèrent que ce projet soit transformé et que l’on intègre ce texte sur la Vierge Marie dans Lumen gentium.
L’objectif était précisément de montrer que l’amour que l’on a pour la Vierge Marie est dû à la place tout à fait exceptionnelle qu’elle a dans le mystère de l’Église.
En fait, les Pères suivaient le choix théologique fait par le P. Henri de Lubac, sj, dans un livre marquant, publié une dizaine d’années auparavant, Méditation sur l’Église, dont l’histoire est lyonnaise.
Après la Seconde Guerre mondiale, le Cardinal Gerlier, archevêque de Lyon, avait perçu que de nombreux prêtres étaient revenus profondément troublés par l’expérience des camps de prisonniers ou de concentration.
Il demanda alors au Père de Lubac de leur donner un enseignement sur l’Église, régulièrement, pendant une année entière.
Beaucoup de prêtres répondirent présents, et le P. de Lubac donna sa « méditation » sur l’Église, fondée sur l’étude des Pères et sur tout l’enseignement de l’Église.
En 1952, il publia ce travail sous la forme d’un livre, qui reste, aujourd’hui encore, une grande référence théologique.
Manifestement, son plan et sa pensée inspirèrent Lumen gentium ; la ressemblance de structure des deux textes est impressionnante. Ils s’ouvrent sur la même notion, « le Mystère de l’Église » et se terminent tous deux par la figure de la Vierge Marie.
Le chef-d’œuvre de Dieu.
Il est très intéressant de lire en parallèle ces deux textes. Le P. de Lubac évoque tous les titres donnés dans la tradition à Marie et s’approche de celui que proclama Paul VI :
« Marie appartient à l’Église, au point qu’on a pu quelquefois, sans doute avec excès la dire « sa Fille », cependant, avec plus de vérité, on l’appellera sa mère.
« Fille de Jérusalem qui est notre Mère d’en haut », elle est Mère de l’Église que nous sommes. »[2]
Faisant allusion aux courants de la Réforme protestante, l’auteur met en parallèle les critiques de notre amour pour la Vierge Marie et celles qui sont formulées contre l’Église :
« Dans le rôle que la foi traditionnelle reconnaît à l’Église comme dans celui qu’elle reconnaît à Marie, on craint une sorte d’usurpation sacrilège.
On y dénonce la même atteinte portée à l’unique médiation de Jésus comme à l’absolue souveraineté de Dieu.
Qu’il s’agisse en effet de la justification de chaque fidèle ou de la descente du Verbe de Dieu parmi nous, ne faudrait-il pas croire que tout se produit « par la seule grâce de Dieu et la seule opération du Saint Esprit, sans aucune œuvre humaine » »[3] ?
Il conclut qu’il s’agit d’un mépris de l’action de Dieu qui respecte infiniment l’humanité de la Vierge Marie.
Jamais, Il ne fait d’elle un instrument sans âme, sans intelligence, sans liberté. Il en est de même pour l’Église, vivante, humaine, charnelle, corporelle.
Et Lubac cite Newman :
« Les Pères de l’Église ne regardent pas la Sainte Vierge comme un pur instrument physique de l’incarnation du Seigneur, mais comme une cause intelligente et responsable. »[4]
Cela signifie que Marie est un chef-d’œuvre de Dieu, préparé d’une manière extraordinaire pour accomplir son œuvre.
L’Église, Marie… notre Mère.
« La maternité de Marie à l’égard du Christ entraîne chez elle une maternité spirituelle à l’égard de tout chrétien. »[5]
Si elle est la mère de Jésus et que moi, je suis un disciple, un ami de Jésus, un membre de son corps, alors j’ai, moi aussi, un rapport filial vis-à-vis de Marie, quand je me tourne vers elle.
À l’intérieur de l’Église, nous la regardons donc comme une mère : notre mère, notre « Maman du ciel », expression utilisée par de nombreux fidèles, petits et grands.
Dans la mesure où l’on dit que l’Église est le corps du Christ, il est légitime que Marie soit appelée « Mère de l’Église ».
Cela n’entraîne aucune confusion. Elle reste une humble servante, mais elle est celle qui « marche avec nous, la première en chemin ».
Le P. de Lubac fait aussi allusion aux martyrs de 177 :
« Déjà au deuxième siècle, dans la célèbre lettre des martyrs de Vienne et de Lyon, ils parlent de la Sainte Église dans une allusion implicite mais claire à la Vierge Marie.
Ils disent : nous regardons la Sainte Église comme notre mère virginale. »[6]
Marie est fille de Dieu, elle est sauvée, elle est l’humble servante du Seigneur, mais elle est la Mère virginale de Jésus, elle est notre mère, et nous regardons l’Église de la même manière.
C’est de l’Église que nous recevons le baptême, la confirmation, l’Eucharistie, les sacrements, mais c’est de Marie que nous avons reçu l’auteur de tout cela, Jésus qui est sorti de son sein, de ses « entrailles », à Bethléem !
Dans son chapitre final, H. de Lubac fait une longue comparaison entre Marie et l’Église.
« Dans la tradition, les mêmes symboles bibliques sont appliqués tour à tour ou simultanément, avec la même profusion de plus en plus débordante à l’Église et à la Vierge Marie. »
S’ensuivent une liste d’une cinquantaine de titres et une avalanche de références.
Marie et l’Église sont l’une et l’autre la nouvelle Ève, le paradis, et l’arbre du paradis, dont le fruit est Jésus, le grand arbre que Nabuchodonosor vit en songe, planté au milieu de la terre (Daniel IV, 10-13)...
L’une et l’autre sont l’arche d’alliance, l’échelle de Jacob, la porte du ciel, la maison construite au sommet des montagnes, la toison de Gédéon, le tabernacle du Très Haut...
Cette mise en parallèle, enracinée dans la tradition chrétienne et admirablement présentée par le P. de Lubac conduit assez naturellement à la décision certainement longuement mûrie du pape Paul VI, de donner à Marie le titre de « Mère de l’Église ».
Une invitation à tous ses enfants.
En résumé, cette nouvelle fête prend tout son sens au début du temps ordinaire, quand l’Église repart dans la beauté et les épreuves de la vie sociale, politique, familiale, culturelle, confessionnelle. Nous y rencontrons beaucoup de joie et de lumière, mais nous y éprouvons aussi parfois l’impression de chaos, un lot de déceptions, de difficultés…
Au milieu de tout cela, il y a Marie comme une maman qui est très proche de son enfant, quand il est petit, quand il est malade, quand il a besoin d’elle.
Et puis, quand il grandit, elle le laisse aller, le suit du regard et prie pour lui ; quand il s’est éloigné elle pense à lui et lui envoie des messages pour l’encourager. Mère de l’Église, c’est un titre merveilleux.
La Sainte Vierge regarde l’Église comme son Fils bien-aimé, elle sait qu’aujourd’hui c’est nous qui avons la charge d’annoncer l’Évangile, de parler de Jésus, d’être ses témoins, de construire l’Église.
Elle prie « afin que la Parole du Seigneur poursuive sa course, et que partout, on lui rende gloire » (2 Th. 3, 1).
De temps en temps, quand la situation est très critique, elle descend.
Elle va parler aux petits-enfants de L’Île-Bouchard en disant :
« N’ayez pas peur, vous avez l’impression que la France est perdue ? Eh bien non, je vais m’en occuper. »
Elle va à Pontmain parler aux gens les plus simples, angoissés par la guerre de 1870-71, et les combats vont s’arrêter aussitôt.
Partout, elle vient dire :
« Je sais que vous souffrez, rassurez-vous, je pense à vous. »
Ce n’est pas pour nous donner la prospérité, le succès, la gloire ou la puissance, mais pour nous assurer qu’elle intercède pour nous, qu’elle marche avec nous, devant nous, mais aussi juste à côté de nous.
Son regard maternel ne nous quittera jamais, et nous sommes invités à lui répondre, à prendre sa main, à nous engager avec elle en lui disant :
« Sainte Marie, Mère de Dieu, n’oublie pas de prier pour nous. »
Le Samedi Saint, il n’y avait plus personne. Elle a vu de ses yeux exactement le contraire de ce que l’Ange lui avait dit :
« Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut. »
Mais, à 33 ans il vient de mourir sur la Croix, il est au tombeau, et elle croit. « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur » (Luc 1, 45).
Sur terre, nous avons tous des moments de grande épreuve à vivre.
Demandons avec foi à la Mère de l’Église, notre Mère, qu’elle nous aide à croire dans la Parole du Seigneur.
La puissance de sa prière et de son intercession, l’incroyable trésor de grâce qu’elle représente, sont pour nous un vrai réconfort.
INSTITUTION DE LA FÊTE DE « MARIE, MÈRE DE L’ÉGLISE »
Lundi de Pentecôte 2018, une nouveauté dans la liturgie de l’Église !
Depuis plusieurs années, la question était posée d’instituer une fête de Marie, Mère de l’Église, déjà célébrée en Pologne et en Argentine, le Lundi de Pentecôte.
À Rome, la Congrégation pour le Culte divin, sans doute sollicitée depuis longtemps par beaucoup d’églises locales, a annoncé le 3 mars dernier la décision d’étendre cette fête à toute l’Église, un décret qui prend effet en 2018, ce lundi 21 mai.
Le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin depuis 2014, répond ainsi à un désir depuis longtemps ancré dans l’esprit et le cœur de beaucoup.
Cardinal Philippe Barbarin
Archevêque de Lyon et Primat des Gaules
La joie du temps ordinaire.
Je me rappelle les lettres que m’avait écrites à ce sujet l’ancienne Mère Abbesse d’Argentan, dans le diocèse de Séez, et son insistance lors d’un passage à l’Abbaye :
« Mais pourquoi ne faisons-nous pas cela aussi en France ? » Pourquoi en effet ?
Maintenant que la décision est prise, il ne suffit pas de s’en réjouir, il faut aussi comprendre l’histoire et le sens de ce titre donné à Marie, de cette fête dont le cardinal Sarah a décrit l’esprit.
Dans l’année liturgique, le temps qui nous conduit vers Pâques et la Pentecôte est extrêmement riche et intense.
Après le cheminement exigeant du carême, la Semaine Sainte et le feu de la Passion, vient une cinquantaine (c’est le sens du mot grec Pentecostès) de jours qui n’en font qu’un :
« Ce jour que fit le Seigneur est un jour de joie. »
Au terme de la cinquantaine pascale, une « solennité d’exultation », l’Esprit-Saint est donné aux Apôtres sous forme de langues de feu.
C’est la promesse que Jésus leur avait faite dans les dernières paroles qu’il a prononcées sur terre et qui sont la meilleure catéchèse du sacrement de la confirmation :
« Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins… » (Act. 1, huit).
Aussitôt après, le Lundi de Pentecôte, on « retombe » brusquement, comme on entend dire parfois, dans le temps ordinaire.
C’est pourtant quelque chose de très beau pour nous que d’être envoyés en mission pour vivre et répandre l’amour reçu du Seigneur dans le concret de notre vie familiale, professionnelle ou sociale…
Il y a une merveille du « temps ordinaire » ; j’ai lu un jour un bel Eloge du Temps ordinaire (Jeannine Marroncle, L’Atelier, 1995), inspiré peut-être de la manière dont Madeleine Delbrêl parle de la sainteté des « gens ordinaires » (La sainteté des gens ordinaires, Nouvelle Cité, 2009).
Désormais, l’Église nous invite à entreprendre cette nouvelle étape de l’année liturgique sous le regard et avec la présence maternelle de la Vierge Marie ; c’est simple et réconfortant. L’obéissance à la Parole de Dieu de celle qui s’offre comme « la servante du Seigneur » à l’Annonciation, son attention à tous et dans toutes les circonstances (pensons au repas des noces de Cana où elle est la première à voir qu’« ils n’ont plus de vin »), tout cela nous aide et nous stimule pour rester fidèles à l’Amour de Dieu et réaliser notre vocation de « pierres vivantes » de l’Église.
Vatican II et le titre de « Marie, Mère de l’Église ».
Mais ce titre, qui vient de trouver sa place officielle dans la liturgie, d’où vient-il ?
D’un moment assez extraordinaire de Vatican II : le 21 novembre 1964, lors de la clôture de la troisième session, le pape Paul VI promulgue un texte majeur du Concile, la constitution dogmatique sur l’Église Lumen gentium (« Lumière des peuples »), long de huit chapitres. Le dernier est consacré à la Vierge Marie, il s’intitule :
« La bienheureuse Marie, Mère de Dieu, dans le mystère du Christ et de l’Église. »
Montrant la place de Marie dans l’économie du Salut, il fait tout un parcours biblique depuis l’Ancien Testament, jusqu’à la mort de Jésus sur la Croix et même après son Ascension, en passant par l’Annonciation, la naissance à Bethléem et tout le ministère public du Seigneur.
Marie, qui chante dans le Magnificat que « tous les âges [la] diront bienheureuse » et pour qui « le Puissant fit des merveilles »( Luc I, 48 et 49), est présentée comme le modèle parfait de l’Église.
Les Pères du Concile avaient beaucoup discuté pour savoir si, dans ce texte, on lui donnerait le titre de « Mère de l’Église », et ils décidèrent finalement que non.
Certains pensaient que cela pourrait provoquer des confusions. Il y a déjà assez de paradoxes dans la figure de Marie : elle est le modèle de l’Église, mais elle en est aussi une fille, elle « marche avec nous », comme « la première en chemin».
Elle est à la fois le prototype de ce « lieu du Salut » et une femme sauvée comme les autres par Jésus, le seul Rédempteur, même si ce don lui est fait dès le premier instant de sa conception, « par une grâce venant déjà de la mort de [son] Fils »[1].
Paul VI et Jean-Paul II.
Or, bien que les Pères aient fait ce choix, Paul VI, dans l’homélie de la messe du 21 novembre 1964, déclara qu’il avait décidé de donner à la Vierge Marie le titre de « Mère de l’Église ».
Alors, les évêques se levèrent et applaudirent, tandis que ce Pape, qui sera canonisé prochainement, poursuivait son homélie gentiment, à sa manière, toujours discret, réservé.
Dans cette décision, il ne faut pas voir une opposition du Pape à l’assemblée conciliaire, mais une volonté d’aller plus loin.
Jean-Paul II, qui participa au concile d’abord comme évêque auxiliaire puis comme archevêque de Cracovie, à partir de 1964, fut très touché par cet événement, lui qui tenait aussi beaucoup à ce titre. Il fit installer une mosaïque de « Mater Ecclesiae » (Mère de l’Église), aujourd’hui visible par tous, sur la place Saint-Pierre à Rome.
Et le monastère contemplatif voulu par lui dans les jardins du Vatican, où s’est retiré aujourd’hui Benoît XVI, porte le même nom.
D’où viennent tous ces débats ?
Avant le Concile, on envisageait de rédiger un document à part, entièrement consacré à la Vierge Marie, pour dire la place exceptionnelle qu’elle a dans la vie et la foi de l’Église catholique.
Plusieurs pères conciliaires demandèrent que ce projet soit transformé et que l’on intègre ce texte sur la Vierge Marie dans Lumen gentium.
L’objectif était précisément de montrer que l’amour que l’on a pour la Vierge Marie est dû à la place tout à fait exceptionnelle qu’elle a dans le mystère de l’Église.
En fait, les Pères suivaient le choix théologique fait par le P. Henri de Lubac, sj, dans un livre marquant, publié une dizaine d’années auparavant, Méditation sur l’Église, dont l’histoire est lyonnaise.
Après la Seconde Guerre mondiale, le Cardinal Gerlier, archevêque de Lyon, avait perçu que de nombreux prêtres étaient revenus profondément troublés par l’expérience des camps de prisonniers ou de concentration.
Il demanda alors au Père de Lubac de leur donner un enseignement sur l’Église, régulièrement, pendant une année entière.
Beaucoup de prêtres répondirent présents, et le P. de Lubac donna sa « méditation » sur l’Église, fondée sur l’étude des Pères et sur tout l’enseignement de l’Église.
En 1952, il publia ce travail sous la forme d’un livre, qui reste, aujourd’hui encore, une grande référence théologique.
Manifestement, son plan et sa pensée inspirèrent Lumen gentium ; la ressemblance de structure des deux textes est impressionnante. Ils s’ouvrent sur la même notion, « le Mystère de l’Église » et se terminent tous deux par la figure de la Vierge Marie.
Le chef-d’œuvre de Dieu.
Il est très intéressant de lire en parallèle ces deux textes. Le P. de Lubac évoque tous les titres donnés dans la tradition à Marie et s’approche de celui que proclama Paul VI :
« Marie appartient à l’Église, au point qu’on a pu quelquefois, sans doute avec excès la dire « sa Fille », cependant, avec plus de vérité, on l’appellera sa mère.
« Fille de Jérusalem qui est notre Mère d’en haut », elle est Mère de l’Église que nous sommes. »[2]
Faisant allusion aux courants de la Réforme protestante, l’auteur met en parallèle les critiques de notre amour pour la Vierge Marie et celles qui sont formulées contre l’Église :
« Dans le rôle que la foi traditionnelle reconnaît à l’Église comme dans celui qu’elle reconnaît à Marie, on craint une sorte d’usurpation sacrilège.
On y dénonce la même atteinte portée à l’unique médiation de Jésus comme à l’absolue souveraineté de Dieu.
Qu’il s’agisse en effet de la justification de chaque fidèle ou de la descente du Verbe de Dieu parmi nous, ne faudrait-il pas croire que tout se produit « par la seule grâce de Dieu et la seule opération du Saint Esprit, sans aucune œuvre humaine » »[3] ?
Il conclut qu’il s’agit d’un mépris de l’action de Dieu qui respecte infiniment l’humanité de la Vierge Marie.
Jamais, Il ne fait d’elle un instrument sans âme, sans intelligence, sans liberté. Il en est de même pour l’Église, vivante, humaine, charnelle, corporelle.
Et Lubac cite Newman :
« Les Pères de l’Église ne regardent pas la Sainte Vierge comme un pur instrument physique de l’incarnation du Seigneur, mais comme une cause intelligente et responsable. »[4]
Cela signifie que Marie est un chef-d’œuvre de Dieu, préparé d’une manière extraordinaire pour accomplir son œuvre.
L’Église, Marie… notre Mère.
« La maternité de Marie à l’égard du Christ entraîne chez elle une maternité spirituelle à l’égard de tout chrétien. »[5]
Si elle est la mère de Jésus et que moi, je suis un disciple, un ami de Jésus, un membre de son corps, alors j’ai, moi aussi, un rapport filial vis-à-vis de Marie, quand je me tourne vers elle.
À l’intérieur de l’Église, nous la regardons donc comme une mère : notre mère, notre « Maman du ciel », expression utilisée par de nombreux fidèles, petits et grands.
Dans la mesure où l’on dit que l’Église est le corps du Christ, il est légitime que Marie soit appelée « Mère de l’Église ».
Cela n’entraîne aucune confusion. Elle reste une humble servante, mais elle est celle qui « marche avec nous, la première en chemin ».
Le P. de Lubac fait aussi allusion aux martyrs de 177 :
« Déjà au deuxième siècle, dans la célèbre lettre des martyrs de Vienne et de Lyon, ils parlent de la Sainte Église dans une allusion implicite mais claire à la Vierge Marie.
Ils disent : nous regardons la Sainte Église comme notre mère virginale. »[6]
Marie est fille de Dieu, elle est sauvée, elle est l’humble servante du Seigneur, mais elle est la Mère virginale de Jésus, elle est notre mère, et nous regardons l’Église de la même manière.
C’est de l’Église que nous recevons le baptême, la confirmation, l’Eucharistie, les sacrements, mais c’est de Marie que nous avons reçu l’auteur de tout cela, Jésus qui est sorti de son sein, de ses « entrailles », à Bethléem !
Dans son chapitre final, H. de Lubac fait une longue comparaison entre Marie et l’Église.
« Dans la tradition, les mêmes symboles bibliques sont appliqués tour à tour ou simultanément, avec la même profusion de plus en plus débordante à l’Église et à la Vierge Marie. »
S’ensuivent une liste d’une cinquantaine de titres et une avalanche de références.
Marie et l’Église sont l’une et l’autre la nouvelle Ève, le paradis, et l’arbre du paradis, dont le fruit est Jésus, le grand arbre que Nabuchodonosor vit en songe, planté au milieu de la terre (Daniel IV, 10-13)...
L’une et l’autre sont l’arche d’alliance, l’échelle de Jacob, la porte du ciel, la maison construite au sommet des montagnes, la toison de Gédéon, le tabernacle du Très Haut...
Cette mise en parallèle, enracinée dans la tradition chrétienne et admirablement présentée par le P. de Lubac conduit assez naturellement à la décision certainement longuement mûrie du pape Paul VI, de donner à Marie le titre de « Mère de l’Église ».
Une invitation à tous ses enfants.
En résumé, cette nouvelle fête prend tout son sens au début du temps ordinaire, quand l’Église repart dans la beauté et les épreuves de la vie sociale, politique, familiale, culturelle, confessionnelle. Nous y rencontrons beaucoup de joie et de lumière, mais nous y éprouvons aussi parfois l’impression de chaos, un lot de déceptions, de difficultés…
Au milieu de tout cela, il y a Marie comme une maman qui est très proche de son enfant, quand il est petit, quand il est malade, quand il a besoin d’elle.
Et puis, quand il grandit, elle le laisse aller, le suit du regard et prie pour lui ; quand il s’est éloigné elle pense à lui et lui envoie des messages pour l’encourager. Mère de l’Église, c’est un titre merveilleux.
La Sainte Vierge regarde l’Église comme son Fils bien-aimé, elle sait qu’aujourd’hui c’est nous qui avons la charge d’annoncer l’Évangile, de parler de Jésus, d’être ses témoins, de construire l’Église.
Elle prie « afin que la Parole du Seigneur poursuive sa course, et que partout, on lui rende gloire » (2 Th. 3, 1).
De temps en temps, quand la situation est très critique, elle descend.
Elle va parler aux petits-enfants de L’Île-Bouchard en disant :
« N’ayez pas peur, vous avez l’impression que la France est perdue ? Eh bien non, je vais m’en occuper. »
Elle va à Pontmain parler aux gens les plus simples, angoissés par la guerre de 1870-71, et les combats vont s’arrêter aussitôt.
Partout, elle vient dire :
« Je sais que vous souffrez, rassurez-vous, je pense à vous. »
Ce n’est pas pour nous donner la prospérité, le succès, la gloire ou la puissance, mais pour nous assurer qu’elle intercède pour nous, qu’elle marche avec nous, devant nous, mais aussi juste à côté de nous.
Son regard maternel ne nous quittera jamais, et nous sommes invités à lui répondre, à prendre sa main, à nous engager avec elle en lui disant :
« Sainte Marie, Mère de Dieu, n’oublie pas de prier pour nous. »
Le Samedi Saint, il n’y avait plus personne. Elle a vu de ses yeux exactement le contraire de ce que l’Ange lui avait dit :
« Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut. »
Mais, à 33 ans il vient de mourir sur la Croix, il est au tombeau, et elle croit. « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur » (Luc 1, 45).
Sur terre, nous avons tous des moments de grande épreuve à vivre.
Demandons avec foi à la Mère de l’Église, notre Mère, qu’elle nous aide à croire dans la Parole du Seigneur.
La puissance de sa prière et de son intercession, l’incroyable trésor de grâce qu’elle représente, sont pour nous un vrai réconfort.
[1] Oraison de la Messe du 8 décembre, Solennité de l’Immaculée Conception.
[2] Henri de LUBAC, Méditation sur l’Église, DDB, 1985, coll. Théologie, p. 289
[3] Ibidem, p. 273
[4] Ibidem, note 1. « Chef d’œuvre de la grâce » serait peut-être une meilleure traduction du mot utilisé par l’Ange à l’Annonciation, pour échapper à l’idée de quantité qui reste dans les expressions « pleine de grâce » ou « comblée de grâce » de notre « Je vous salue Marie ».
[5] Ibidem, p. 286.
[6] Ibidem, p. 280.
[2] Henri de LUBAC, Méditation sur l’Église, DDB, 1985, coll. Théologie, p. 289
[3] Ibidem, p. 273
[4] Ibidem, note 1. « Chef d’œuvre de la grâce » serait peut-être une meilleure traduction du mot utilisé par l’Ange à l’Annonciation, pour échapper à l’idée de quantité qui reste dans les expressions « pleine de grâce » ou « comblée de grâce » de notre « Je vous salue Marie ».
[5] Ibidem, p. 286.
[6] Ibidem, p. 280.
Samedi 19 mai
Prière proposée par le Cardinal Barbarin
Prière proposée par le Cardinal Barbarin
Semaine #125
Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon et primat des Gaules
Lundi de Pentecôte 2018, une nouveauté dans la liturgie de l’Église ! Depuis plusieurs années, la question était posée d’instituer une fête de Marie, Mère de l’Église, déjà célébrée en Pologne et en Argentine, le Lundi de Pentecôte.
À Rome, la Congrégation pour le culte divin, sans doute sollicitée depuis longtemps par beaucoup d’églises locales, a annoncé le 3 mars dernier la décision d’étendre cette fête à toute l’Église, un décret qui prend effet en 2018, ce lundi 21 mai.
Le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin depuis 2014, répond ainsi à un désir depuis longtemps ancré dans l’esprit et le cœur de beaucoup.
Cette semaine, prions la prière à Marie, Mère de l'Église et Mère de notre foi*
Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon et primat des Gaules
Lundi de Pentecôte 2018, une nouveauté dans la liturgie de l’Église ! Depuis plusieurs années, la question était posée d’instituer une fête de Marie, Mère de l’Église, déjà célébrée en Pologne et en Argentine, le Lundi de Pentecôte.
À Rome, la Congrégation pour le culte divin, sans doute sollicitée depuis longtemps par beaucoup d’églises locales, a annoncé le 3 mars dernier la décision d’étendre cette fête à toute l’Église, un décret qui prend effet en 2018, ce lundi 21 mai.
Le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin depuis 2014, répond ainsi à un désir depuis longtemps ancré dans l’esprit et le cœur de beaucoup.
Cette semaine, prions la prière à Marie, Mère de l'Église et Mère de notre foi*
Ô Mère, aide notre foi !
Ouvre notre écoute à la Parole,
Pour que nous reconnaissions la voix de Dieu et son appel.
Éveille en nous le désir de suivre ses pas,
En sortant de notre terre et en accueillant sa promesse.
Aide-nous à nous laisser toucher par son amour,
Pour que nous puissions le toucher par la foi.
Aide-nous à nous confier pleinement à Lui, à croire en son amour,
Surtout dans les moments de tribulations et de croix,
Quand notre foi est appelée à mûrir.
Sème dans notre foi la joie du Ressuscité.
Rappelle-nous que celui qui croit n’est jamais seul.
Enseigne-nous à regarder avec les yeux de Jésus,
Pour qu’il soit lumière sur notre chemin.
Et que cette lumière de la foi grandisse toujours en nous
Jusqu’à ce qu’arrive ce jour sans couchant,
Qui est le Christ lui-même, ton Fils, notre Seigneur !
*Prière à Marie extraite de l'encyclique Lumen Fidei (29 juin 2013)
Ouvre notre écoute à la Parole,
Pour que nous reconnaissions la voix de Dieu et son appel.
Éveille en nous le désir de suivre ses pas,
En sortant de notre terre et en accueillant sa promesse.
Aide-nous à nous laisser toucher par son amour,
Pour que nous puissions le toucher par la foi.
Aide-nous à nous confier pleinement à Lui, à croire en son amour,
Surtout dans les moments de tribulations et de croix,
Quand notre foi est appelée à mûrir.
Sème dans notre foi la joie du Ressuscité.
Rappelle-nous que celui qui croit n’est jamais seul.
Enseigne-nous à regarder avec les yeux de Jésus,
Pour qu’il soit lumière sur notre chemin.
Et que cette lumière de la foi grandisse toujours en nous
Jusqu’à ce qu’arrive ce jour sans couchant,
Qui est le Christ lui-même, ton Fils, notre Seigneur !
*Prière à Marie extraite de l'encyclique Lumen Fidei (29 juin 2013)
Je Prie
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâces,
le Seigneur est avec vous,
vous êtes bénie entre toutes les femmes,
et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâces,
le Seigneur est avec vous,
vous êtes bénie entre toutes les femmes,
et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.
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M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!!
★1869★
LE PÈRE LATASTE
« ESPÉRER CONTRE TOUTE ESPÉRANCE »
Le bienheureux Jean-Joseph Lataste (1832-1869), qui se consacre à Marie le jour de sa confirmation, prêtre dominicain surnommé l’« Apôtre des prisons », est le fondateur des Sœurs dominicaines de Béthanie.
C’est une congrégation qui mêle d’anciennes détenues qui veulent consacrer leur vie à Dieu à d'autres Sœurs au parcours moins chaotique, « de telle sorte que nul regard humain ne puisse plus discerner désormais les anciennes pécheresses de celles qui n’ont pas péché ».
Frère Thomas-Marie Gillet, o.p.
Couvent Saint-Thomas-d'Aquin de Lille
Enfance et jeunesse bordelaise.
Cadillac (Gironde) est une petite ville sur les bords de la Garonne, riche de la culture de la vigne.
Au début du XIXe siècle, deux citadelles l’entourent : l’ancien château des ducs d’Épernon, transformée en maison de travaux forcés pour femmes, et une autre enceinte, celle de l’hôpital psychiatrique.
D’un côté le silence absolu et pesant de 400 femmes détenues, de l’autre les hurlements et la détresse des malades.
La souffrance et la honte laissent donc ici leurs empreintes.
C’est là, dans ce contexte, que, le 5 septembre 1832, Alcide Vidal Lataste (plus tard en religion, Frère Jean-Joseph) voit le jour.
Dernier d’une famille de sept enfants, il naît dans la petite bourgeoisie : son père est négociant en vin et possède également un petit commerce de tissus ; sa mère a la charge du foyer.
Baptisé le lendemain de sa naissance, Alcide ressent très tôt l’appel à consacrer sa vie au Christ, il commencera d’ailleurs sa scolarité au petit séminaire de Bordeaux en 1841 à l’âge de neuf ans.
Mais l’adolescence, certaines « mauvaises fréquentations », et surtout un refus farouche de la part de son père repoussent la mise en œuvre d’une vocation dont il se sent d’ailleurs indigne.
Après son baccalauréat, il débute donc une carrière dans la fonction publique comme inspecteur des impôts à Privas (Ardèche).
Il fait également la connaissance d’une jeune fille très pieuse, Léonide Cécile de Saint-Germain. Une vie « tranquille » toute tracée donc, mais la Providence avait d’autres plans…
Frère Prêcheur.
Dans les premières années de sa vie professionnelle, Alcide, grâce à l’amitié bienveillante d’un de ses collègues, Léon Boyer, retrouve le chemin d’une vie chrétienne active par la pratique des sacrements et l’adoration nocturne du Saint-Sacrement, ainsi que l’exercice de la charité en s’engageant dans les Conférences Saint-Vincent-de-Paul afin de servir les pauvres.
« J’ai retrouvé là une famille de frères », écrit-il alors.
À la fin de l’année 1855, Alcide est frappé par l’épreuve : il perd successivement sa sœur Rosy, qui était aussi sa marraine, devenue religieuse des Filles de la Sagesse, et sa bien-aimée, Cécile, que sa famille avait éloignée et qu’il n’a jamais revue.
Malgré une douleur intense (« Voilà tous mes rêves d’avenir évanouis… voilà mon cœur mis à nu comme un sanctuaire dévasté… »), il voit dans ces événements le signe de la volonté du Seigneur.
Il décide alors de répondre à l’appel reçu dès l’enfance et d’entrer dans la vie religieuse, sans savoir à quelle porte frapper.
Il envoie donc un courrier aux supérieurs des Prémontrés, des Carmes et des Dominicains afin qu’ils lui transmettent les constitutions de leur Ordre respectif. C’est le charisme de l’Ordre des Prêcheurs et la figure du Père Lacordaire (restaurateur de l’Ordre en France quelques années auparavant) qui le séduisent.
Et avec l’audace propre aux amis de Dieu, sûr de son choix (après avoir prié sur la tombe de Cécile), sans même en référer à sa famille, il entre au noviciat dominicain, à Flavigny (Côte-d’Or), en Bourgogne, le 4 novembre 1857.
À 25 ans, Alcide reçoit l’habit blanc et noir des fils de saint Dominique et le nom de Frère Jean-Joseph.
Rencontre avec Marie-Madeleine.
La Croix marque à nouveau les débuts de la vie du Frère Jean-Joseph dans l’Ordre des Prêcheurs.
Il avait d’ailleurs écrit :
« Mon Dieu, si vous voulez que je souffre, envoyez-moi des souffrances, avec votre grâce je les accepterai joyeusement ; mais ne comptez pas sur moi pour me faire souffrir. »
Le voilà atteint d’une ostéomyélite (infection osseuse) à la hanche et il est amputé d’un doigt (l’index de la main droite), conséquence d’une blessure mal soignée.
Cela bouleverse le cours de ses études et semble remettre en cause sa future ordination sacerdotale.
Pour se donner du courage durant ces années de formation, il a recours à la prière et à l’exemple d’une grande figure spirituelle rattachée à l’Ordre des Prêcheurs : non pas le « Doctor Angelicus », saint Thomas d’Aquin, non pas la mystique sainte Catherine de Sienne, mais la beauté de la vie d’une des premières disciples du Christ, sainte Marie-Madeleine, l’« apôtre des Apôtres » sous le patronage de laquelle l’Ordre est placé. Grâce à ce compagnonnage spirituel, il approfondit son amour de Dieu, son attachement au Christ, pénètre plus avant la valeur du pardon et s’émerveille du travail que la grâce opère dans les cœurs :
« Je ne sais rien de beau comme cette innocence de Madeleine recouvrée dans les larmes et dans l’amour. »
Le 20 mai 1860, il assiste au sanctuaire de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var) aux célébrations entourant la translation des reliques de sainte Marie-Madeleine dans un nouveau reliquaire, un an après la réinstallation des Dominicains par Lacordaire.
Malade, il est autorisé à vénérer le chef de la sainte. Il racontera plus tard :
« Baisant cette tête autrefois avilie, aujourd’hui sacrée, je me disais : il est donc vrai que les plus grands pécheurs, les plus grandes pécheresses ont en eux ce qui fait les plus grands saints ; qui sait s’ils ne le deviendront pas un jour... »
Et le Frère Jean-Joseph obtient son propre miracle : il est guéri ! Il peut enfin être ordonné prêtre le 8 février 1863.
Désormais il n’aura de cesse de partager aux autres le fruit de sa contemplation et se fera à son tour apôtre de la Miséricorde, pour que, comme lui, d’autres puissent retrouver la force d’« espérer contre toute espérance » (cf. Romains IV, 18).
En 1863 encore, il passe par Lourdes (Hautes-Pyrénées) où il rencontre sainte Bernadette qui le touche par sa sincérité.
Il disait : « Je voulais voir les yeux qui ont vu la Vierge... »
❝Dieu ne vous a ni maudite, ni abandonnée, ni même oubliée, il vous aime au contraire❞
«
Ces femmes qui étaient mes sœurs... »
Cet apostolat de la Miséricorde, il va l’expérimenter lors d’une retraite qu’on lui demande de prêcher en septembre 1864 à la maison de travaux forcés pour femmes de Cadillac, celle-là même à l’ombre de laquelle il a grandi.
Il appréhende un peu cette rencontre avec ces femmes déshonorées, qu’on ne cherche qu’à moraliser, pour leur obtenir une réintégration dans la société partielle, au rabais.
Mais il trouve devant lui des femmes attentives, qui attendent une parole d’espérance, de pardon, de miséricorde.
Et dès le sermon d’ouverture, Frère Jean-Joseph semble touché, bouleversé par ces femmes.
Il commence par ces simples mots :
« Mes chères sœurs », qui ne sont pas pour lui une simple formule de politesse : « […]
Je vous appelle : mes bonnes, mes pauvres, mes chères sœurs. Et ce n’est pas là une parole banale […].
D’où vient que vous m’êtes si chères, vous que le monde oublie et méprise ?…
C’est que nous sommes les ministres d’un Dieu qui vous aime, malgré vos souillures, d’un amour sans égal ici-bas, d’un Dieu qui vous poursuit de son amour sans cesse, qui, maintenant encore, à l’instant où je vous parle, se tient invisiblement à la porte de votre cœur, et se sert de mes paroles pour frapper à votre porte et vous dire tout bas :
« Pauvre enfant, donne-moi ton cœur. » – « Reviens à moi et je reviendrai à toi. »
Oui, une vie nouvelle soutenue par l’amour de Dieu et celui envers le prochain est possible. Rien n’est perdu, tout est à gagner, la miséricorde de Dieu est pour tous ! « Non, ce n’est pas fini, non [Dieu] ne vous a ni maudite, ni abandonnée, ni même oubliée, qui que vous soyez, il vous aime au contraire, et la plus grande injure que vous lui puissiez faire et votre plus grande ingratitude seraient de vous obstiner à douter ainsi de la miséricorde et de désespérer de son pardon.
» La retraite est un véritable succès : toutes les détenues assistent à la veillée d’adoration du Saint-Sacrement en se relayant, et beaucoup d’entre elles n’hésitent pas à recevoir le sacrement de réconciliation.
C’est un bouleversement pour le jeune prêtre : il comprend que la sainteté peut jaillir en chacun de nous, y compris au milieu du mal le plus terrible.
L’année suivante, le Père Lataste est à nouveau invité à prêcher la retraite aux détenues.
Cette fois encore il peut s’exclamer :
« J’ai vu des merveilles » !
Mais il voudrait aller plus loin ; un soir, priant devant le Saint-Sacrement avec les détenues, il a l’intuition de fonder une nouvelle congrégation religieuse féminine capable d’accueillir les détenues qui souhaiteraient se consacrer à Dieu à leur sortie ; une congrégation prête non seulement à les héberger, mais bien plus encore à les recevoir comme n’importe quelle autre candidate, sans distinction.
Alors vraiment, les détenues seront « réhabilitées ».
L’Œuvre des Réhabilitées.
Au début de l’année 1866, le Père Lataste publie une brochure intitulée Les Réhabilitées, afin de faire connaître à l’opinion publique son projet, l’« Œuvre des Réhabilitées » ou la « Maison de Béthanie », et d’y trouver quelques soutiens tant humains que financiers.
Ses supérieurs dominicains comme les évêques auxquels il s’adresse sont peu enclins à l’encourager compte tenu de l’audace du projet.
Si des congrégations tenaient déjà des Refuges, des lieux d’accueil pour des femmes sorties de prison ou plus encore issues du milieu de la prostitution, où elles pouvaient trouver un asile, du travail, un cadre de prière et de pénitence propice, le projet du Père Lataste est tout autre.
Il souhaitait que ces femmes puissent devenir religieuses, et c’est en cela que réside l’originalité du projet béthanien : réunir en une seule famille spirituelle, dans une même communauté, religieuses et repenties. « [Un pauvre prêtre] a pensé qu’il était temps de rendre [au front de ces femmes] la couronne tombée.
Les recueillir en une société d’âmes sans tâche, vouées à Dieu, qui les prenant par la main comme des sœurs, et par des ascensions successives, les élevant à leur niveau, les confondraient dans leurs rangs, les abriteraient de leur pureté, partageraient avec elles leur nom, leur habit, leur vœux, toute leur vie ; de telle sorte que nul regard humain ne puisse plus discerner désormais les anciennes pécheresses de celles qui n’ont pas péché ».
Pour l’aider à cette fondation nouvelle, le Père Lataste croise sur sa route une religieuse dominicaine, Sœur Henri-Dominique Berthier, qui deviendra la première supérieure de Béthanie.
Grâce à la générosité de l’évêque de Besançon, la première maison des Dominicaines de Béthanie peut ouvrir ses portes à Frasne-le-Château (Haute-Saône), le 14 août 1866.
Entre 1866 et 1869, le Père Lataste continue sa mission de prédication et se charge de soutenir ses Sœurs de Béthanie.
Le 22 juillet 1868, fête de sainte Marie Madeleine, c’est la prise d’habit des deux premières « réhabilitées ».
Ces temps de fondation pour la nouvelle Congrégation ne s’achèveront que peu de temps avant la mort du Père Lataste.
La veille de Noël 1868 : le fondateur avait remis l’habit à une ancienne détenue, désormais Sœur Noël, qu’il avait connue quatre ans auparavant à Cadillac et qu’il avait réussi à convaincre de renoncer à sa décision de se suicider...
Béthanie aujourd’hui.
Tombé malade après avoir longuement confessé dans un confessionnal humide, le Père Lataste meurt le 10 mars 1869 à Frasne, à 36 ans, pardonnant à ceux qui ont combattu son projet. Son corps intact est transféré dans la chapelle des Sœurs en 1937.
L’« Apôtre des prisons » a été déclaré vénérable le 1er juin 2007 par le pape Benoît XVI, puis béatifié le 3 juin 2012 à Besançon.
Aujourd’hui, la famille de Béthanie se réclamant de l’héritage spirituel du bienheureux Jean-Joseph Lataste est large : outre les deux congrégations des Dominicaines de Béthanie-Mont et de Béthanie-Venlo (une division a eu lieu à cause de la Première Guerre mondiale) et un institut séculier (Mission Notre-Dame de Béthanie), elle compte également une fraternité dominicaine dans une prison d’hommes aux États-Unis (Norfolk, Massachusetts), des groupes de laïcs se voulant être des lieux d’accueil où puisse renaître l’espérance pour chacun (Fraternité Lataste) et une fraternité issue du Renouveau Charismatique (La Résurrection de Lazare de Béthanie), tous désireux de continuer d’« espérer contre toute espérance ».
« Dieu ne regarde pas ce que nous avons été, il n’est touché que de ce que nous sommes. »
NB : les citations sont issus des sermons du Père Lataste ou de la brochure « Les Réhabilitées », édités dans Le Père Lataste, Prêcheur de la miséricorde, textes présentés par Jean-Marie Gueulette, o.p., éd. Cerf, Paris, 1992.
LE PÈRE LATASTE
« ESPÉRER CONTRE TOUTE ESPÉRANCE »
Le bienheureux Jean-Joseph Lataste (1832-1869), qui se consacre à Marie le jour de sa confirmation, prêtre dominicain surnommé l’« Apôtre des prisons », est le fondateur des Sœurs dominicaines de Béthanie.
C’est une congrégation qui mêle d’anciennes détenues qui veulent consacrer leur vie à Dieu à d'autres Sœurs au parcours moins chaotique, « de telle sorte que nul regard humain ne puisse plus discerner désormais les anciennes pécheresses de celles qui n’ont pas péché ».
Frère Thomas-Marie Gillet, o.p.
Couvent Saint-Thomas-d'Aquin de Lille
Enfance et jeunesse bordelaise.
Cadillac (Gironde) est une petite ville sur les bords de la Garonne, riche de la culture de la vigne.
Au début du XIXe siècle, deux citadelles l’entourent : l’ancien château des ducs d’Épernon, transformée en maison de travaux forcés pour femmes, et une autre enceinte, celle de l’hôpital psychiatrique.
D’un côté le silence absolu et pesant de 400 femmes détenues, de l’autre les hurlements et la détresse des malades.
La souffrance et la honte laissent donc ici leurs empreintes.
C’est là, dans ce contexte, que, le 5 septembre 1832, Alcide Vidal Lataste (plus tard en religion, Frère Jean-Joseph) voit le jour.
Dernier d’une famille de sept enfants, il naît dans la petite bourgeoisie : son père est négociant en vin et possède également un petit commerce de tissus ; sa mère a la charge du foyer.
Baptisé le lendemain de sa naissance, Alcide ressent très tôt l’appel à consacrer sa vie au Christ, il commencera d’ailleurs sa scolarité au petit séminaire de Bordeaux en 1841 à l’âge de neuf ans.
Mais l’adolescence, certaines « mauvaises fréquentations », et surtout un refus farouche de la part de son père repoussent la mise en œuvre d’une vocation dont il se sent d’ailleurs indigne.
Après son baccalauréat, il débute donc une carrière dans la fonction publique comme inspecteur des impôts à Privas (Ardèche).
Il fait également la connaissance d’une jeune fille très pieuse, Léonide Cécile de Saint-Germain. Une vie « tranquille » toute tracée donc, mais la Providence avait d’autres plans…
Frère Prêcheur.
Dans les premières années de sa vie professionnelle, Alcide, grâce à l’amitié bienveillante d’un de ses collègues, Léon Boyer, retrouve le chemin d’une vie chrétienne active par la pratique des sacrements et l’adoration nocturne du Saint-Sacrement, ainsi que l’exercice de la charité en s’engageant dans les Conférences Saint-Vincent-de-Paul afin de servir les pauvres.
« J’ai retrouvé là une famille de frères », écrit-il alors.
À la fin de l’année 1855, Alcide est frappé par l’épreuve : il perd successivement sa sœur Rosy, qui était aussi sa marraine, devenue religieuse des Filles de la Sagesse, et sa bien-aimée, Cécile, que sa famille avait éloignée et qu’il n’a jamais revue.
Malgré une douleur intense (« Voilà tous mes rêves d’avenir évanouis… voilà mon cœur mis à nu comme un sanctuaire dévasté… »), il voit dans ces événements le signe de la volonté du Seigneur.
Il décide alors de répondre à l’appel reçu dès l’enfance et d’entrer dans la vie religieuse, sans savoir à quelle porte frapper.
Il envoie donc un courrier aux supérieurs des Prémontrés, des Carmes et des Dominicains afin qu’ils lui transmettent les constitutions de leur Ordre respectif. C’est le charisme de l’Ordre des Prêcheurs et la figure du Père Lacordaire (restaurateur de l’Ordre en France quelques années auparavant) qui le séduisent.
Et avec l’audace propre aux amis de Dieu, sûr de son choix (après avoir prié sur la tombe de Cécile), sans même en référer à sa famille, il entre au noviciat dominicain, à Flavigny (Côte-d’Or), en Bourgogne, le 4 novembre 1857.
À 25 ans, Alcide reçoit l’habit blanc et noir des fils de saint Dominique et le nom de Frère Jean-Joseph.
Rencontre avec Marie-Madeleine.
La Croix marque à nouveau les débuts de la vie du Frère Jean-Joseph dans l’Ordre des Prêcheurs.
Il avait d’ailleurs écrit :
« Mon Dieu, si vous voulez que je souffre, envoyez-moi des souffrances, avec votre grâce je les accepterai joyeusement ; mais ne comptez pas sur moi pour me faire souffrir. »
Le voilà atteint d’une ostéomyélite (infection osseuse) à la hanche et il est amputé d’un doigt (l’index de la main droite), conséquence d’une blessure mal soignée.
Cela bouleverse le cours de ses études et semble remettre en cause sa future ordination sacerdotale.
Pour se donner du courage durant ces années de formation, il a recours à la prière et à l’exemple d’une grande figure spirituelle rattachée à l’Ordre des Prêcheurs : non pas le « Doctor Angelicus », saint Thomas d’Aquin, non pas la mystique sainte Catherine de Sienne, mais la beauté de la vie d’une des premières disciples du Christ, sainte Marie-Madeleine, l’« apôtre des Apôtres » sous le patronage de laquelle l’Ordre est placé. Grâce à ce compagnonnage spirituel, il approfondit son amour de Dieu, son attachement au Christ, pénètre plus avant la valeur du pardon et s’émerveille du travail que la grâce opère dans les cœurs :
« Je ne sais rien de beau comme cette innocence de Madeleine recouvrée dans les larmes et dans l’amour. »
Le 20 mai 1860, il assiste au sanctuaire de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var) aux célébrations entourant la translation des reliques de sainte Marie-Madeleine dans un nouveau reliquaire, un an après la réinstallation des Dominicains par Lacordaire.
Malade, il est autorisé à vénérer le chef de la sainte. Il racontera plus tard :
« Baisant cette tête autrefois avilie, aujourd’hui sacrée, je me disais : il est donc vrai que les plus grands pécheurs, les plus grandes pécheresses ont en eux ce qui fait les plus grands saints ; qui sait s’ils ne le deviendront pas un jour... »
Et le Frère Jean-Joseph obtient son propre miracle : il est guéri ! Il peut enfin être ordonné prêtre le 8 février 1863.
Désormais il n’aura de cesse de partager aux autres le fruit de sa contemplation et se fera à son tour apôtre de la Miséricorde, pour que, comme lui, d’autres puissent retrouver la force d’« espérer contre toute espérance » (cf. Romains IV, 18).
En 1863 encore, il passe par Lourdes (Hautes-Pyrénées) où il rencontre sainte Bernadette qui le touche par sa sincérité.
Il disait : « Je voulais voir les yeux qui ont vu la Vierge... »
❝Dieu ne vous a ni maudite, ni abandonnée, ni même oubliée, il vous aime au contraire❞
«
Ces femmes qui étaient mes sœurs... »
Cet apostolat de la Miséricorde, il va l’expérimenter lors d’une retraite qu’on lui demande de prêcher en septembre 1864 à la maison de travaux forcés pour femmes de Cadillac, celle-là même à l’ombre de laquelle il a grandi.
Il appréhende un peu cette rencontre avec ces femmes déshonorées, qu’on ne cherche qu’à moraliser, pour leur obtenir une réintégration dans la société partielle, au rabais.
Mais il trouve devant lui des femmes attentives, qui attendent une parole d’espérance, de pardon, de miséricorde.
Et dès le sermon d’ouverture, Frère Jean-Joseph semble touché, bouleversé par ces femmes.
Il commence par ces simples mots :
« Mes chères sœurs », qui ne sont pas pour lui une simple formule de politesse : « […]
Je vous appelle : mes bonnes, mes pauvres, mes chères sœurs. Et ce n’est pas là une parole banale […].
D’où vient que vous m’êtes si chères, vous que le monde oublie et méprise ?…
C’est que nous sommes les ministres d’un Dieu qui vous aime, malgré vos souillures, d’un amour sans égal ici-bas, d’un Dieu qui vous poursuit de son amour sans cesse, qui, maintenant encore, à l’instant où je vous parle, se tient invisiblement à la porte de votre cœur, et se sert de mes paroles pour frapper à votre porte et vous dire tout bas :
« Pauvre enfant, donne-moi ton cœur. » – « Reviens à moi et je reviendrai à toi. »
Oui, une vie nouvelle soutenue par l’amour de Dieu et celui envers le prochain est possible. Rien n’est perdu, tout est à gagner, la miséricorde de Dieu est pour tous ! « Non, ce n’est pas fini, non [Dieu] ne vous a ni maudite, ni abandonnée, ni même oubliée, qui que vous soyez, il vous aime au contraire, et la plus grande injure que vous lui puissiez faire et votre plus grande ingratitude seraient de vous obstiner à douter ainsi de la miséricorde et de désespérer de son pardon.
» La retraite est un véritable succès : toutes les détenues assistent à la veillée d’adoration du Saint-Sacrement en se relayant, et beaucoup d’entre elles n’hésitent pas à recevoir le sacrement de réconciliation.
C’est un bouleversement pour le jeune prêtre : il comprend que la sainteté peut jaillir en chacun de nous, y compris au milieu du mal le plus terrible.
L’année suivante, le Père Lataste est à nouveau invité à prêcher la retraite aux détenues.
Cette fois encore il peut s’exclamer :
« J’ai vu des merveilles » !
Mais il voudrait aller plus loin ; un soir, priant devant le Saint-Sacrement avec les détenues, il a l’intuition de fonder une nouvelle congrégation religieuse féminine capable d’accueillir les détenues qui souhaiteraient se consacrer à Dieu à leur sortie ; une congrégation prête non seulement à les héberger, mais bien plus encore à les recevoir comme n’importe quelle autre candidate, sans distinction.
Alors vraiment, les détenues seront « réhabilitées ».
L’Œuvre des Réhabilitées.
Au début de l’année 1866, le Père Lataste publie une brochure intitulée Les Réhabilitées, afin de faire connaître à l’opinion publique son projet, l’« Œuvre des Réhabilitées » ou la « Maison de Béthanie », et d’y trouver quelques soutiens tant humains que financiers.
Ses supérieurs dominicains comme les évêques auxquels il s’adresse sont peu enclins à l’encourager compte tenu de l’audace du projet.
Si des congrégations tenaient déjà des Refuges, des lieux d’accueil pour des femmes sorties de prison ou plus encore issues du milieu de la prostitution, où elles pouvaient trouver un asile, du travail, un cadre de prière et de pénitence propice, le projet du Père Lataste est tout autre.
Il souhaitait que ces femmes puissent devenir religieuses, et c’est en cela que réside l’originalité du projet béthanien : réunir en une seule famille spirituelle, dans une même communauté, religieuses et repenties. « [Un pauvre prêtre] a pensé qu’il était temps de rendre [au front de ces femmes] la couronne tombée.
Les recueillir en une société d’âmes sans tâche, vouées à Dieu, qui les prenant par la main comme des sœurs, et par des ascensions successives, les élevant à leur niveau, les confondraient dans leurs rangs, les abriteraient de leur pureté, partageraient avec elles leur nom, leur habit, leur vœux, toute leur vie ; de telle sorte que nul regard humain ne puisse plus discerner désormais les anciennes pécheresses de celles qui n’ont pas péché ».
Pour l’aider à cette fondation nouvelle, le Père Lataste croise sur sa route une religieuse dominicaine, Sœur Henri-Dominique Berthier, qui deviendra la première supérieure de Béthanie.
Grâce à la générosité de l’évêque de Besançon, la première maison des Dominicaines de Béthanie peut ouvrir ses portes à Frasne-le-Château (Haute-Saône), le 14 août 1866.
Entre 1866 et 1869, le Père Lataste continue sa mission de prédication et se charge de soutenir ses Sœurs de Béthanie.
Le 22 juillet 1868, fête de sainte Marie Madeleine, c’est la prise d’habit des deux premières « réhabilitées ».
Ces temps de fondation pour la nouvelle Congrégation ne s’achèveront que peu de temps avant la mort du Père Lataste.
La veille de Noël 1868 : le fondateur avait remis l’habit à une ancienne détenue, désormais Sœur Noël, qu’il avait connue quatre ans auparavant à Cadillac et qu’il avait réussi à convaincre de renoncer à sa décision de se suicider...
Béthanie aujourd’hui.
Tombé malade après avoir longuement confessé dans un confessionnal humide, le Père Lataste meurt le 10 mars 1869 à Frasne, à 36 ans, pardonnant à ceux qui ont combattu son projet. Son corps intact est transféré dans la chapelle des Sœurs en 1937.
L’« Apôtre des prisons » a été déclaré vénérable le 1er juin 2007 par le pape Benoît XVI, puis béatifié le 3 juin 2012 à Besançon.
Aujourd’hui, la famille de Béthanie se réclamant de l’héritage spirituel du bienheureux Jean-Joseph Lataste est large : outre les deux congrégations des Dominicaines de Béthanie-Mont et de Béthanie-Venlo (une division a eu lieu à cause de la Première Guerre mondiale) et un institut séculier (Mission Notre-Dame de Béthanie), elle compte également une fraternité dominicaine dans une prison d’hommes aux États-Unis (Norfolk, Massachusetts), des groupes de laïcs se voulant être des lieux d’accueil où puisse renaître l’espérance pour chacun (Fraternité Lataste) et une fraternité issue du Renouveau Charismatique (La Résurrection de Lazare de Béthanie), tous désireux de continuer d’« espérer contre toute espérance ».
« Dieu ne regarde pas ce que nous avons été, il n’est touché que de ce que nous sommes. »
NB : les citations sont issus des sermons du Père Lataste ou de la brochure « Les Réhabilitées », édités dans Le Père Lataste, Prêcheur de la miséricorde, textes présentés par Jean-Marie Gueulette, o.p., éd. Cerf, Paris, 1992.
Samedi 26 mai
Prière proposée par le Frère Thomas-Marie Gillet, o.p.
Prière proposée par le Frère Thomas-Marie Gillet, o.p.
Cette semaine, prions la prière du Père Lataste
« Ô mon Jésus, que je Vous aime ! » pour demander ses faveurs en vue de sa canonisation.
« Ô mon Jésus, que je Vous aime !
Donnez-Vous à moi et donnez-moi à Vous :
identifiez-moi à Vous : que ma volonté soit la Vôtre !
Incorporez-moi à Vous, que je ne vive qu'en Vous et pour Vous !
Que je dépense pour Vous tout ce que j'ai reçu de Vous,
sans en rien garder pour moi-même !
Que je meure à tout pour Vous !
Que je Vous gagne des âmes : des âmes !
Des âmes, ô mon Jésus, des âmes !
Amen. »
Je Prie
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâces,
le Seigneur est avec vous,
vous êtes bénie entre toutes les femmes,
et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.
« Ô mon Jésus, que je Vous aime ! » pour demander ses faveurs en vue de sa canonisation.
« Ô mon Jésus, que je Vous aime !
Donnez-Vous à moi et donnez-moi à Vous :
identifiez-moi à Vous : que ma volonté soit la Vôtre !
Incorporez-moi à Vous, que je ne vive qu'en Vous et pour Vous !
Que je dépense pour Vous tout ce que j'ai reçu de Vous,
sans en rien garder pour moi-même !
Que je meure à tout pour Vous !
Que je Vous gagne des âmes : des âmes !
Des âmes, ô mon Jésus, des âmes !
Amen. »
Je Prie
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâces,
le Seigneur est avec vous,
vous êtes bénie entre toutes les femmes,
et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.
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M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!!
★1280★
SAINT ALBERT LE GRAND, ENTRE SCIENCE ET FOI
Saint Albert le Grand (vers 1200-1280) est un dominicain allemand, philosophe, théologien et scientifique, qui fut l’un des plus grands enseignants du XIIIe siècle. Son étudiant le plus célèbre ne fut autre que saint Thomas d’Aquin.
Frère Albert-Henri Kühlem, O.P.
Couvent de Saint-Lazare (Marseille), docteur en théologie, directeur du Centre Cormier de Marseille
La grandeur d’un petit homme.
Quand saint Albert se présenta la première fois au pape Alexandre IV qui ne l’avait jamais vu auparavant, celui-ci l’accueillit gentiment en lui disant :
« Maître Albert, levez-vous ! »
et saint Albert de répondre :
« Votre Sainteté, je suis déjà debout. »
Saint Albert était petit, tellement petit que le Pape pensait avoir devant lui un homme agenouillé.
Sa petitesse corporelle en revanche n’avait pas pu empêcher ses contemporains d’appeler Maître Albert « le Grand », tellement la renommée de l’ouverture et de l’universalité de son esprit était connue et admirée par tout l’Occident.
Un esprit scientifique.
Cette grandeur se préparait dans sa ville natale à Lauingen (Bavière, Allemagne).
Albert est né dans cette ville sur le Danube vers l’an 1200.
Nous ne saurions rien de son enfance, si lui-même ne nous avait pas témoigné de ses aventures dans les champs et les forêts.
On s’imagine bien le jeune Albert pêchant, chassant, galopant sur son cheval, observant et admirant la beauté et la richesse de la nature.
Très tôt, il développe un sens scientifique dont la méthode était l’observation et la déduction.
Il découvre et constate par exemple que chaque animal est au mieux adapté à son environnement ce qui est pour lui une occasion de louange du créateur.
Il en déduira plus tard que là où il y a toujours la neige, il devrait y avoir des ours blancs.
À l’époque de saint Albert, l’existence de ces ours polaires n’était pas encore connue, mais la déduction, l’essai de s’unir à l’esprit du créateur et de voir les choses et la réalité comme Dieu les voit, a toujours été la méthode scientifique qu’il gardera pendant toute sa vie
Et grâce à cette méthode il voyait déjà ces ours blancs, sans les avoir vus.
L’entrée chez les Dominicains.
À partir de l’année 1222, Albert est étudiant en Italie et en 1229 son nom apparaît inscrit à l’Université de Padoue, une des plus grandes et renommées universités de son temps.
Cette université proposait aux étudiants la philosophie, la médecine et le droit, mais pas la théologie.
À Padoue, il y avait aussi un couvent dominicain qu’Albert fréquentait régulièrement.
Cette communauté nouvelle a dû l’attirer à plus d’un titre par son enthousiasme de louange et la prédication du Christ.
Albert tombe sous le charme irrésistible du premier successeur de saint Dominique, le bienheureux Jourdain de Saxe qui vient de rendre visite aux Frères de Padoue.
À Paris, la prédication de Jourdain avait fait entrer dans l’Ordre des foules de Frères et même Albert n’avait pu y résister.
Albert se sent attiré par l’Ordre, mais hésite à faire le pas décisif.
Lors d’un entretien avec Jourdain, celui-ci lui assure :
« Je te promets, mon fils, si tu entres dans notre Ordre, tu ne le quitteras plus jamais. »
Ces paroles l’ont accompagné pendant toute sa vie religieuse et l’ont aidé lors des épreuves que chaque religieux peut affronter. Albert reçoit donc l’habit des mains du bienheureux Jourdain et commence son noviciat d’un an à Padoue en 1229.
Sous une protection maternelle.
Le noviciat n’est jamais facile. Pour Albert, il était particulièrement éprouvant car il doutait de ses capacités intellectuelles, comme il nous l’a raconté lui-même dans ses écrits.
Peut-être est-ce pour cela que ses études ont pris tant de temps.
Avec l’étude de la théologie en perspective, il ne se sentait pas de tenir le coup. Il songeait alors à quitter le noviciat, lorsqu’une nuit, il eut une vision.
Il se voyait quitter le couvent par le jardin. En grimpant sur une échelle pour escalader le mur, il apercevait quatre personnes.
La première le poussait de l’échelle, la deuxième également, la troisième lui demandait ce qu’il était en train de faire.
Albert répondait qu’il se sentait trop limité pour les études et qu’il ne voulait pas vivre une telle humiliation vis-à-vis des autres étudiants plus jeunes que lui.
Mais on lui répondait :
« Regarde, avec nous, il y a la Sainte Vierge, la Mère de la miséricorde et nous sommes ses serviteurs. Si tu demandes refuge auprès d’elle, nous voulons nous unir à ta prière pour que tu reçoives ce que tu demandes. »
Albert était heureux de cette proposition et la Sainte Vierge s’adressait à lui pour lui demander ce qu’il désirait :
« La science de la philosophie », répondait Albert.
Et elle de répondre :
« J’exauce ta prière !
Et maintenant ne perds plus courage et travaille bien.
Par ta science, tu illumineras le monde entier.
À la fin de ta vie, et pour que tu ne perdes pas ton humilité, la science te sera reprise, afin que tu ne perdes jamais de vue la source de toute science, le Seigneur Jésus Christ.
» Toute sa vie la Sainte Vierge a été son « Illuminatrix », celle qui l’illuminait lors de ses recherches, comme il le dit lui-même.
Et Marie garda parole en protégeant ses études et recherches jusqu’au bout.
À la fin de sa vie, lors d’un dernier cours, il perdit subitement tout son savoir, il ne pouvait plus continuer à enseigner.
C’était l’occasion pour lui d’annoncer sa rencontre proche avec le Seigneur, qui aura lieu seulement en l’an 1280.
Un formateur hors pair.
À la fin de son noviciat en 1230, Albert prononça les vœux religieux. Il est envoyé ensuite pour des études de théologie à Cologne (Rhénanie) en Allemagne, une ville qui va devenir sa ville de prédilection.
Après son ordination sacerdotale, quelques années plus tard, il devint lecteur des couvents respectifs de Hildesheim (Basse-Saxe), Fribourg-en-Brisgau (Bade-Wurtemberg), Ratisbonne (Bavière) et Strasbourg (Bas-Rhin).
Le lecteur à l’époque était responsable de la formation permanente des Frères pour assurer une prédication toujours bien fondée sur la vérité des Saintes Écritures, et transmise avec enthousiasme.
Sa renommée était déjà véritablement considérable, car, lorsqu’il fallut chercher un successeur à Jourdain de Saxe, qui meurt en 1237 lors d’un naufrage en face de la Terre Sainte, Albert faisait partie des trois candidats susceptibles d’être élu.
Mais la providence avait prévu pour lui plutôt une carrière universitaire.
En 1245, il devient le premier étranger professeur de théologie à Paris. Pendant trois ans d’enseignement, il a dû certainement impressionner les étudiants comme en témoignent encore aujourd’hui à Paris la « rue Maître Albert » et la station de Métro « Maubert » (Maître Albert) dans le 5e arrondissement.
❝Albert prépara ainsi indirectement la fondation de l’université de Cologne❞
La fondation d’un centre de formation.
De retour à Cologne en 1248, il est possible qu’il n’ait pas reconnu cette ville : avec l’arrivée des reliques des Rois Mages, l’ancienne cathédrale fut démolie pour donner place à une nouvelle construction gothique qui fut seulement achevée en 1880.
Des sources disent qu’Albert lui-même fut l’architecte ou au moins l’inspirateur de la nouvelle cathédrale ; mais il est sûr qu’il a visité les fouilles pour les fondations, pour examiner avec son étudiant Thomas d’Aquin les différentes couches historiques.
Ce n’est d’ailleurs pas le hasard qui a amené Thomas d’Aquin à Cologne auprès d’Albert.
À son retour à Cologne, on demanda à Albert de fonder comme c’était déjà le cas à Bologne (Italie), Montpellier (France) et Oxford (Angleterre), un Studium, c’est-à-dire un centre de formation théologique et philosophique pour les Frères.
Thomas d’Aquin fit partie des premiers étudiants de ce Studium.
Thomas devint son meilleur étudiant et Albert proposa son élève comme professeur à l’université de Paris.
Mais le Maître de l’Ordre refusa. Albert se révéla pour cette question comme un peu têtu, car il se mit en contact avec le légat du Pape, Hugues de Saint-Cher, qui prépara à Thomas le chemin vers Paris.
Thomas n’avait que 27 ans et sans Albert, il ne serait jamais devenu professeur à Paris.
Thomas lui-même craignait un peu cette nouvelle charge professorale, mais Albert l’encourageait en disant :
« Toi, tu es véritablement un plus grand maître que moi ! »
Le Studium qu’Albert avait fondé fut un véritable succès non seulement parce qu’il comptait Thomas d’Aquin comme son plus illustre étudiant, mais aussi parce que les étudiants et professeurs du monde entier venaient participer d’une manière ou d’une autre à ce centre d’études
Albert prépara ainsi indirectementent la fondation de l’université de Cologne qui ouvrit ses portes en 1388.
Un émissaire de paix.
L’influence d’Albert à Cologne -et bien au-delà- continua à s’accroître. Par deux fois, sa sagesse renommée amena les citoyens de Cologne à lui demander d’établir la paix entre leur ville et son archevêque.
Bien qu’il s’agissait de questions de droit économique, Albert savait toujours calmer les parties et durablement établir la paix en vérité.
La deuxième fois, il alla même contre les directives sévères du légat du Pape, ce qui suscita quelques querelles à Rome à la cours papale ; mais la paix établie par Albert était plus forte que l’égoïsme blessé de certains.
À l’intérieur de l’Ordre dominicain, on était évidemment aussi fier d’Albert et il n’est pas étonnant qu’il devint prieur provinciale de la province de la Teutonie (province dominicaine de l’Allemagne du Nord) en 1254.
Au grand regret de ses Frères, il garda ce poste seulement pour trois ans. Il semble que partout où Albert apparut, chacun voulait le garder pour soi.
Lorsque les Dominicains et Franciscains ont été calomniés et menacés par le clergé séculier à Paris à cause de leur mode de vie, Albert est encore envoyé auprès du Pape pour lui soumettre la situation.
Le pape Alexandre IV trancha en faveur de sa demande, et il fut tellement impressionné par Albert qu’il le gardât à sa cour et le nomma professeur à l’université papale.
Mais après un an, Albert demanda de rentrer à Cologne et d’être aussi libéré de la charge du provincial, ce qui lui fut été accordé.
À l’écoute de la volonté de Dieu.
Pendant trois ans, il peut s’adonner aux études et à l’enseignement, jusqu’à ce que le Pape lui demande en janvier 1260 d’accepter de devenir évêque de Ratisbonne, un diocèse dans une situation très précaire sur tous les points de vue.
Le maître de l’Ordre de l’époque, Humbert de Roman, est horrifié par la pensée qu’un Frère prêcheur puisse accepter une telle charge et lui fait comprendre dans une lettre qu’il préférerait voir Albert sur son lit de mort plutôt que sur le trône de l’évêque.
Mais là encore, Albert suit sa conscience qui lui disait :
« Si le successeur de Pierre le demande on ne peut pas refuser et s’il y a beaucoup de mauvais évêques, il n’est pas nécessaire de les prendre comme exemple. »
Deux ans lui suffirent pour rétablir l’ordre dans le diocèse de Ratisbonne. Une fois cette mission accomplie, il demandât à être libéré de sa charge pour prêcher dans toute l’Allemagne et l’Europe, pour participer au Concile de Lyon en 1274 et partir encore quelques années avant sa mort à Paris, pour défendre la doctrine de son disciple saint Thomas d’Aquin.
Au vue de toutes les charges que saint Albert accomplit en lien avec le gouvernement de son Ordre et dans l’Église, on pourrait en oublier son influence intellectuelle.
Il fait pourtant partie des premiers savants qui intégrèrent la pensé et la philosophie d’Aristote à l’université, une affaire très osée dans le milieu plutôt conservateur de l’époque.
Il a aussi sensibilisé les universités aux sciences naturelles, qu’il intégra même au Studium des Dominicains de Cologne.
Le nombre de ces écrits est impressionnant. Il paraît que saint Albert donnait comme secret pour travailler si efficacement, la prière, cette prière qui procure l’humilité et qui appelle grandes toutes les œuvres du Seigneur.
À la fin de sa vie, Albert se retira dans sa petite cellule du couvent de Cologne et même pour le roi du Pays-Bas qui voulu lui rendre visite, il n’était plus disponible.
Quand le roi frappa à la porte de sa cellule, Albert répondit :
« Maître Albert n’est plus là. »
Albert le Grand meurt le 15 novembre 1280 entouré de ses Frères.
Le 15 septembre 1622, il est béatifié par Grégoire XV ; puis il est canonisé le 16 décembre 1931 par le pape Pie XI qui le nomme docteur de l’Église.
Fêté le jour anniversaire de sa mort et surnommé le « Docteur universel » (tandis que son élève Thomas d’Aquin est le « Docteur angélique »), il est le saint patron des savants chrétiens depuis 1941.
L’universalité d’Albert est intellectuelle et existentielle, elle est dans ce qu’il a fait et dans ce qu’il a été, mais elle est surtout le fruit d’une confiance absolue au Christ et à sa Divine Mère.
SAINT ALBERT LE GRAND, ENTRE SCIENCE ET FOI
Saint Albert le Grand (vers 1200-1280) est un dominicain allemand, philosophe, théologien et scientifique, qui fut l’un des plus grands enseignants du XIIIe siècle. Son étudiant le plus célèbre ne fut autre que saint Thomas d’Aquin.
Frère Albert-Henri Kühlem, O.P.
Couvent de Saint-Lazare (Marseille), docteur en théologie, directeur du Centre Cormier de Marseille
La grandeur d’un petit homme.
Quand saint Albert se présenta la première fois au pape Alexandre IV qui ne l’avait jamais vu auparavant, celui-ci l’accueillit gentiment en lui disant :
« Maître Albert, levez-vous ! »
et saint Albert de répondre :
« Votre Sainteté, je suis déjà debout. »
Saint Albert était petit, tellement petit que le Pape pensait avoir devant lui un homme agenouillé.
Sa petitesse corporelle en revanche n’avait pas pu empêcher ses contemporains d’appeler Maître Albert « le Grand », tellement la renommée de l’ouverture et de l’universalité de son esprit était connue et admirée par tout l’Occident.
Un esprit scientifique.
Cette grandeur se préparait dans sa ville natale à Lauingen (Bavière, Allemagne).
Albert est né dans cette ville sur le Danube vers l’an 1200.
Nous ne saurions rien de son enfance, si lui-même ne nous avait pas témoigné de ses aventures dans les champs et les forêts.
On s’imagine bien le jeune Albert pêchant, chassant, galopant sur son cheval, observant et admirant la beauté et la richesse de la nature.
Très tôt, il développe un sens scientifique dont la méthode était l’observation et la déduction.
Il découvre et constate par exemple que chaque animal est au mieux adapté à son environnement ce qui est pour lui une occasion de louange du créateur.
Il en déduira plus tard que là où il y a toujours la neige, il devrait y avoir des ours blancs.
À l’époque de saint Albert, l’existence de ces ours polaires n’était pas encore connue, mais la déduction, l’essai de s’unir à l’esprit du créateur et de voir les choses et la réalité comme Dieu les voit, a toujours été la méthode scientifique qu’il gardera pendant toute sa vie
Et grâce à cette méthode il voyait déjà ces ours blancs, sans les avoir vus.
L’entrée chez les Dominicains.
À partir de l’année 1222, Albert est étudiant en Italie et en 1229 son nom apparaît inscrit à l’Université de Padoue, une des plus grandes et renommées universités de son temps.
Cette université proposait aux étudiants la philosophie, la médecine et le droit, mais pas la théologie.
À Padoue, il y avait aussi un couvent dominicain qu’Albert fréquentait régulièrement.
Cette communauté nouvelle a dû l’attirer à plus d’un titre par son enthousiasme de louange et la prédication du Christ.
Albert tombe sous le charme irrésistible du premier successeur de saint Dominique, le bienheureux Jourdain de Saxe qui vient de rendre visite aux Frères de Padoue.
À Paris, la prédication de Jourdain avait fait entrer dans l’Ordre des foules de Frères et même Albert n’avait pu y résister.
Albert se sent attiré par l’Ordre, mais hésite à faire le pas décisif.
Lors d’un entretien avec Jourdain, celui-ci lui assure :
« Je te promets, mon fils, si tu entres dans notre Ordre, tu ne le quitteras plus jamais. »
Ces paroles l’ont accompagné pendant toute sa vie religieuse et l’ont aidé lors des épreuves que chaque religieux peut affronter. Albert reçoit donc l’habit des mains du bienheureux Jourdain et commence son noviciat d’un an à Padoue en 1229.
Sous une protection maternelle.
Le noviciat n’est jamais facile. Pour Albert, il était particulièrement éprouvant car il doutait de ses capacités intellectuelles, comme il nous l’a raconté lui-même dans ses écrits.
Peut-être est-ce pour cela que ses études ont pris tant de temps.
Avec l’étude de la théologie en perspective, il ne se sentait pas de tenir le coup. Il songeait alors à quitter le noviciat, lorsqu’une nuit, il eut une vision.
Il se voyait quitter le couvent par le jardin. En grimpant sur une échelle pour escalader le mur, il apercevait quatre personnes.
La première le poussait de l’échelle, la deuxième également, la troisième lui demandait ce qu’il était en train de faire.
Albert répondait qu’il se sentait trop limité pour les études et qu’il ne voulait pas vivre une telle humiliation vis-à-vis des autres étudiants plus jeunes que lui.
Mais on lui répondait :
« Regarde, avec nous, il y a la Sainte Vierge, la Mère de la miséricorde et nous sommes ses serviteurs. Si tu demandes refuge auprès d’elle, nous voulons nous unir à ta prière pour que tu reçoives ce que tu demandes. »
Albert était heureux de cette proposition et la Sainte Vierge s’adressait à lui pour lui demander ce qu’il désirait :
« La science de la philosophie », répondait Albert.
Et elle de répondre :
« J’exauce ta prière !
Et maintenant ne perds plus courage et travaille bien.
Par ta science, tu illumineras le monde entier.
À la fin de ta vie, et pour que tu ne perdes pas ton humilité, la science te sera reprise, afin que tu ne perdes jamais de vue la source de toute science, le Seigneur Jésus Christ.
» Toute sa vie la Sainte Vierge a été son « Illuminatrix », celle qui l’illuminait lors de ses recherches, comme il le dit lui-même.
Et Marie garda parole en protégeant ses études et recherches jusqu’au bout.
À la fin de sa vie, lors d’un dernier cours, il perdit subitement tout son savoir, il ne pouvait plus continuer à enseigner.
C’était l’occasion pour lui d’annoncer sa rencontre proche avec le Seigneur, qui aura lieu seulement en l’an 1280.
Un formateur hors pair.
À la fin de son noviciat en 1230, Albert prononça les vœux religieux. Il est envoyé ensuite pour des études de théologie à Cologne (Rhénanie) en Allemagne, une ville qui va devenir sa ville de prédilection.
Après son ordination sacerdotale, quelques années plus tard, il devint lecteur des couvents respectifs de Hildesheim (Basse-Saxe), Fribourg-en-Brisgau (Bade-Wurtemberg), Ratisbonne (Bavière) et Strasbourg (Bas-Rhin).
Le lecteur à l’époque était responsable de la formation permanente des Frères pour assurer une prédication toujours bien fondée sur la vérité des Saintes Écritures, et transmise avec enthousiasme.
Sa renommée était déjà véritablement considérable, car, lorsqu’il fallut chercher un successeur à Jourdain de Saxe, qui meurt en 1237 lors d’un naufrage en face de la Terre Sainte, Albert faisait partie des trois candidats susceptibles d’être élu.
Mais la providence avait prévu pour lui plutôt une carrière universitaire.
En 1245, il devient le premier étranger professeur de théologie à Paris. Pendant trois ans d’enseignement, il a dû certainement impressionner les étudiants comme en témoignent encore aujourd’hui à Paris la « rue Maître Albert » et la station de Métro « Maubert » (Maître Albert) dans le 5e arrondissement.
❝Albert prépara ainsi indirectement la fondation de l’université de Cologne❞
La fondation d’un centre de formation.
De retour à Cologne en 1248, il est possible qu’il n’ait pas reconnu cette ville : avec l’arrivée des reliques des Rois Mages, l’ancienne cathédrale fut démolie pour donner place à une nouvelle construction gothique qui fut seulement achevée en 1880.
Des sources disent qu’Albert lui-même fut l’architecte ou au moins l’inspirateur de la nouvelle cathédrale ; mais il est sûr qu’il a visité les fouilles pour les fondations, pour examiner avec son étudiant Thomas d’Aquin les différentes couches historiques.
Ce n’est d’ailleurs pas le hasard qui a amené Thomas d’Aquin à Cologne auprès d’Albert.
À son retour à Cologne, on demanda à Albert de fonder comme c’était déjà le cas à Bologne (Italie), Montpellier (France) et Oxford (Angleterre), un Studium, c’est-à-dire un centre de formation théologique et philosophique pour les Frères.
Thomas d’Aquin fit partie des premiers étudiants de ce Studium.
Thomas devint son meilleur étudiant et Albert proposa son élève comme professeur à l’université de Paris.
Mais le Maître de l’Ordre refusa. Albert se révéla pour cette question comme un peu têtu, car il se mit en contact avec le légat du Pape, Hugues de Saint-Cher, qui prépara à Thomas le chemin vers Paris.
Thomas n’avait que 27 ans et sans Albert, il ne serait jamais devenu professeur à Paris.
Thomas lui-même craignait un peu cette nouvelle charge professorale, mais Albert l’encourageait en disant :
« Toi, tu es véritablement un plus grand maître que moi ! »
Le Studium qu’Albert avait fondé fut un véritable succès non seulement parce qu’il comptait Thomas d’Aquin comme son plus illustre étudiant, mais aussi parce que les étudiants et professeurs du monde entier venaient participer d’une manière ou d’une autre à ce centre d’études
Albert prépara ainsi indirectementent la fondation de l’université de Cologne qui ouvrit ses portes en 1388.
Un émissaire de paix.
L’influence d’Albert à Cologne -et bien au-delà- continua à s’accroître. Par deux fois, sa sagesse renommée amena les citoyens de Cologne à lui demander d’établir la paix entre leur ville et son archevêque.
Bien qu’il s’agissait de questions de droit économique, Albert savait toujours calmer les parties et durablement établir la paix en vérité.
La deuxième fois, il alla même contre les directives sévères du légat du Pape, ce qui suscita quelques querelles à Rome à la cours papale ; mais la paix établie par Albert était plus forte que l’égoïsme blessé de certains.
À l’intérieur de l’Ordre dominicain, on était évidemment aussi fier d’Albert et il n’est pas étonnant qu’il devint prieur provinciale de la province de la Teutonie (province dominicaine de l’Allemagne du Nord) en 1254.
Au grand regret de ses Frères, il garda ce poste seulement pour trois ans. Il semble que partout où Albert apparut, chacun voulait le garder pour soi.
Lorsque les Dominicains et Franciscains ont été calomniés et menacés par le clergé séculier à Paris à cause de leur mode de vie, Albert est encore envoyé auprès du Pape pour lui soumettre la situation.
Le pape Alexandre IV trancha en faveur de sa demande, et il fut tellement impressionné par Albert qu’il le gardât à sa cour et le nomma professeur à l’université papale.
Mais après un an, Albert demanda de rentrer à Cologne et d’être aussi libéré de la charge du provincial, ce qui lui fut été accordé.
À l’écoute de la volonté de Dieu.
Pendant trois ans, il peut s’adonner aux études et à l’enseignement, jusqu’à ce que le Pape lui demande en janvier 1260 d’accepter de devenir évêque de Ratisbonne, un diocèse dans une situation très précaire sur tous les points de vue.
Le maître de l’Ordre de l’époque, Humbert de Roman, est horrifié par la pensée qu’un Frère prêcheur puisse accepter une telle charge et lui fait comprendre dans une lettre qu’il préférerait voir Albert sur son lit de mort plutôt que sur le trône de l’évêque.
Mais là encore, Albert suit sa conscience qui lui disait :
« Si le successeur de Pierre le demande on ne peut pas refuser et s’il y a beaucoup de mauvais évêques, il n’est pas nécessaire de les prendre comme exemple. »
Deux ans lui suffirent pour rétablir l’ordre dans le diocèse de Ratisbonne. Une fois cette mission accomplie, il demandât à être libéré de sa charge pour prêcher dans toute l’Allemagne et l’Europe, pour participer au Concile de Lyon en 1274 et partir encore quelques années avant sa mort à Paris, pour défendre la doctrine de son disciple saint Thomas d’Aquin.
Au vue de toutes les charges que saint Albert accomplit en lien avec le gouvernement de son Ordre et dans l’Église, on pourrait en oublier son influence intellectuelle.
Il fait pourtant partie des premiers savants qui intégrèrent la pensé et la philosophie d’Aristote à l’université, une affaire très osée dans le milieu plutôt conservateur de l’époque.
Il a aussi sensibilisé les universités aux sciences naturelles, qu’il intégra même au Studium des Dominicains de Cologne.
Le nombre de ces écrits est impressionnant. Il paraît que saint Albert donnait comme secret pour travailler si efficacement, la prière, cette prière qui procure l’humilité et qui appelle grandes toutes les œuvres du Seigneur.
À la fin de sa vie, Albert se retira dans sa petite cellule du couvent de Cologne et même pour le roi du Pays-Bas qui voulu lui rendre visite, il n’était plus disponible.
Quand le roi frappa à la porte de sa cellule, Albert répondit :
« Maître Albert n’est plus là. »
Albert le Grand meurt le 15 novembre 1280 entouré de ses Frères.
Le 15 septembre 1622, il est béatifié par Grégoire XV ; puis il est canonisé le 16 décembre 1931 par le pape Pie XI qui le nomme docteur de l’Église.
Fêté le jour anniversaire de sa mort et surnommé le « Docteur universel » (tandis que son élève Thomas d’Aquin est le « Docteur angélique »), il est le saint patron des savants chrétiens depuis 1941.
L’universalité d’Albert est intellectuelle et existentielle, elle est dans ce qu’il a fait et dans ce qu’il a été, mais elle est surtout le fruit d’une confiance absolue au Christ et à sa Divine Mère.
Samedi 2 juin
Prière proposée par le Frère Albert-Henri Kühlem O.P.
Prière proposée par le Frère Albert-Henri Kühlem O.P.
Cette semaine, prions avec saint Albert le Grand afin que nous restions éloigné du péché dans l’attente joyeuse de revoir Jésus-Christ, notre Seigneur et notre Dieu.
« Seigneur Jésus-Christ, suprême sagesse,
après nous avoir favorisés de ta lumière,
donne-nous la force de bien agir,
afin que nous méritions de goûter de nouveau la douceur de la contemplation.
Puisque tu nous as engendrés avec Amour,
portés avec peine, enfantés laborieusement avec douleur,
voici que nous pleurons des larmes de contrition sur nos propres péchés et ceux des autres,
de tendresse sur notre présent séjour de misère et de dévotion sur l'éloignement de la Patrie,
où notre tristesse sera convertie en joie quand nous te reverrons, toi, notre Cœur,
et que personne ne nous enlèvera notre joie.
Ainsi soit-il. »
« Seigneur Jésus-Christ, suprême sagesse,
après nous avoir favorisés de ta lumière,
donne-nous la force de bien agir,
afin que nous méritions de goûter de nouveau la douceur de la contemplation.
Puisque tu nous as engendrés avec Amour,
portés avec peine, enfantés laborieusement avec douleur,
voici que nous pleurons des larmes de contrition sur nos propres péchés et ceux des autres,
de tendresse sur notre présent séjour de misère et de dévotion sur l'éloignement de la Patrie,
où notre tristesse sera convertie en joie quand nous te reverrons, toi, notre Cœur,
et que personne ne nous enlèvera notre joie.
Ainsi soit-il. »
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâces,
le Seigneur est avec vous,
vous êtes bénie entre toutes les femmes,
et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.
Je vous salue Marie,
pleine de grâces,
le Seigneur est avec vous,
vous êtes bénie entre toutes les femmes,
et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.
Saint Albert le Grand et Saint Thomas d'Aquin.
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M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!!
★1793★
LES MARTYRS DE VENDÉE, UN MODÈLE DE FOI ET DE VIE CHRÉTIENNE
LES MARTYRS DE VENDÉE, UN MODÈLE DE FOI ET DE VIE CHRÉTIENNE
Entre 1793 et 1796, pendant la Révolution française, les guerres de Vendée opposent, dans l'Ouest de la France, les paysans de Vendée (les « Blancs ») aux soldats de l’armée de la République (les « Bleus »). Arborant le Sacré-Cœur et se confiant systématiquement à Marie, les Vendéens s’insurgent en réaction aux hausses d’impôts, à la conscription de leurs jeunes hommes mais surtout à la soumission de leur foi imposée par la République sous le règne de la Terreur.
Inès Houliez et Daniel Rabourdin
Réalisateur du docufilm La Rébellion cachée
Inès Houliez et Daniel Rabourdin
Réalisateur du docufilm La Rébellion cachée
Pour la liberté de la foi. Par décret du 27 novembre 1790, obligation est faiteaux prêtres de prêter serment à la nation, à la loi et au roi dans le cadre de la Constitution civile du clergé, rédigée sans concertation avec le Saint-Siège et comprenant des points inacceptables pour l’Église (élection des évêques et des curés par les citoyens les plus riches, réorganisation de la carte des paroisses…). Avant même que le pape Pie VI ne condamne cette mesure en mars 1791, les trois-quarts des prêtres vendéens refusent le serment au risque de se voir emprisonnés ou déportés en Guyane. Le curé de Maillé, Joseph Herbert, exprime ce rejet : « Citoyen de l'État, j'ai toujours rendu à César ce qui appartient à César ; mais je ne refuserai pas à Dieu ce qui appartient à Dieu. »
Un peuple à la foi affermie par les disciples du père de Montfort. L’attachement de la population à son clergé, de même que le courage des prêtres, vient aussi d’un mode de vie propre à l’Ouest. Le curé y est souvent d’humble condition. La foi des Vendéens est d’autant plus solide qu’ils ont bénéficié durant tout le XVIIIe siècle des missions des Pères du Saint-Esprit, ordre fondé par saint Louis-Marie Grignion de Montfort le siècle précédent à Saint-Laurent-sur-Sèvre, au cœur de la Vendée. En nette opposition avec les manières encore souvent jansénistes de l’époque, ceux-ci poursuivent l’évangélisation du peuple avec zèle, prêches imagés, cantiques et processions… Ils se déplacent dans toute la Vendée, édifient et soignent les âmes, distribuent bénédictions et objets de dévotion dans les foyers. Les Sœurs de la Sagesse, fondées également par Montfort, prennent soin des malades, des pauvres et de l’instruction des enfants. En réaction à la persécution des prêtres appelés « réfractaires » par l’État, une résistance se met en place ; les familles cachent leurs prêtres dans leur grenier, des processions se font de nuit, des messes sont organisées clandestinement dans les granges, ou en plein air. À l’été 1791, le pèlerinage nocturne à Notre-Dame de Belle-Fontaine, à Bégrolles-en-Mauges rassemble, aux dires des conventionnels Gallois et Gensonné, commissaires civils, envoyés dans les départements de la Vendée et des Deux-Sèvres, plus de 2 000 personnes venues « y faire des neuvaines ».
Sous la protection du Sacré-Cœur et de la Vierge Marie. En parallèle, éclatent dans la région échauffourées et mutineries, puis la rébellion s’organise. Souvent, les paysans vont chercher les nobles, dont la plupart ont un entrainement militaire. Les Vendéens partent au combat appuyés par leurs femmes qui prient « à genoux sur la route pendant que l’armée défile », écrit la Marquise de la Rochejaquelein (1770-1827) dans ses Mémoires. Les Vendéens se choisissent deux insignes : « Tous les paysans avaient par dévotion, et sans que personne en eût donné l’ordre, un Sacré-Cœur à leur habit et un chapelet passé dans la boutonnière. » L’attachement au Sacré-Cœur en Vendée trouve son origine au XVIIe siècle dans les apparitions à sainte Marguerite-Marie Alacoque. Son culte a été encouragé par l’Église de France et le Roi Louis XVI avait formé le vœu de lui consacrer le Royaume. Cette dévotion s’est particulièrement développée dans l’Ouest par l’action des Eudistes et des Monastères de la Visitation qui ont popularisé les litanies du Sacré-Cœur. Quant au chapelet, il n’est pas seulement arboré mais prié avec ferveur par les troupes de paysans dès qu’elles sont en mouvement ou en bivouac, en dehors des temps de messe et de confession fréquents. En 2010, lors de fouilles menées au Mans (Sarthe) sur les lieux d’un massacre de Vendéens par l’armée républicaine, de nombreux chapelets sont retrouvés dans les charniers entre les mains des victimes. Il reste également en Vendée de nombreux lieux de mémoire où le souvenir de la guerre est lié à la dévotion à la Vierge Marie, comme par exemple au hameau de la Tulévrière (à l’ouest des Lucs-sur-Boulogne) où Marie a sauvé un prêtre et ses ouailles de la répression des colonnes infernales qui sont passées juste à côté. Aux Lucs, la chapelle Notre-Dame détruite au moment du massacre du 28 février 1794 (563 morts dont 110 enfants) a été reconstruite en 1866 et fait toujours l’objet d’un pèlerinage.
Des chefs exemplaires. Scapulaire du Sacré-Cœur et chapelet ne sont pas de simples objets de superstition paysanne ; les chefs de la Grande Armée catholique et royale que forment plus tard les Vendéens les arborent fièrement et leurs actes témoignent de leur foi. Cathelineau, « le saint de l’Anjou », profondément croyant, s’engage dans la rébellion après un pèlerinage à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire) qui l’a bouleversé. D’Elbée convainc ses soldats, après un massacre commis par les Bleus à Chemillé (Maine-et-Loire), de renoncer à leur soif de vengeance et d’épargner les prisonniers en les faisant se mettre à genoux et réciter le Notre-Père, avant de les interrompre pour les haranguer : « Arrêtez ! Ne mentez pas à Dieu. Vous Lui demandez qu’Il vous pardonne comme vous, vous pardonnez aux autres ? » Après la bataille de Cholet, Charles de Bonchamps impose quant à lui la grâce de 5 000 soldats républicains sur son lit de mort.
Le temps des martyrs. Face à cette insurrection menaçante pour la Révolution de 1789, l’armée des Bleus commet les pires exactions : en 1794 sont fusillés 2 000 Vendéens, autant d’hommes que de femmes, à Angers, 1 500 dans l’île de Noirmoutier, 1 800 près de Nantes… Carrier fait noyer 4 000 personnes dans la Loire... Puis le Comité de Salut Public décide de l’envoi des colonnes « infernales » menées par le Général Turreau, chargées d'exterminer « jusqu’au dernier » les « brigands » vendéens, hommes, femmes, vieillards et enfants, de brûler et piller les terres et les fermes (notamment aux Lucs-sur-Boulogne le 28 février 1794), jusqu’à faire de la Vendée un « cimetière national ». Tortures, mutilations, viols, massacres… Rien n’arrête ces soldats, qui sont assurés du plein appui des autorités de la République. On estime le nombre de victimes entre 120 000 et 200 000, peut-être plus, dont 70 % de civils non-armés. Nombre de ces victimes ont été élevées au rang de « bienheureux », tels les 99 martyrs d’Angers (Maine-et-Loire), béatifiés par saint Jean-Paul II. L’exécution du général vendéen François Athanase Charette à 33 ans, le 29 mars 1796 à Nantes, sonne le glas des guerres de Vendée. Avant de mourir, il prononce la phrase du Christ : « Seigneur, entre tes mains je remets mon esprit. » (Luc XXIII, 46)
Un modèle de fidélité. Un début de paix en Vendée ne commence à se faire vraiment sentir qu’avec le Concordat offert au Pape Pie VII par Napoléon Bonaparte, en 1801. Mais l’exemple des Vendéens ne s’efface pas des mémoires. Comme l’a dit saint Jean-Paul II dans son discours lors de la béatification des 99 martyrs d’Angers le 19 février 1984 à Rome, leur témoignage « nous interpelle nous-mêmes dans ces pays de l’Occident où la persécution ne sévit pas, mais où l’indifférence religieuse, le matérialisme, le doute, l’incroyance et le climat de permissivité morale ébranlent les chrétiens… Nos martyrs nous appellent à un sursaut. Ils nous montrent comment nous comporter dans ce monde. »
Un peuple à la foi affermie par les disciples du père de Montfort. L’attachement de la population à son clergé, de même que le courage des prêtres, vient aussi d’un mode de vie propre à l’Ouest. Le curé y est souvent d’humble condition. La foi des Vendéens est d’autant plus solide qu’ils ont bénéficié durant tout le XVIIIe siècle des missions des Pères du Saint-Esprit, ordre fondé par saint Louis-Marie Grignion de Montfort le siècle précédent à Saint-Laurent-sur-Sèvre, au cœur de la Vendée. En nette opposition avec les manières encore souvent jansénistes de l’époque, ceux-ci poursuivent l’évangélisation du peuple avec zèle, prêches imagés, cantiques et processions… Ils se déplacent dans toute la Vendée, édifient et soignent les âmes, distribuent bénédictions et objets de dévotion dans les foyers. Les Sœurs de la Sagesse, fondées également par Montfort, prennent soin des malades, des pauvres et de l’instruction des enfants. En réaction à la persécution des prêtres appelés « réfractaires » par l’État, une résistance se met en place ; les familles cachent leurs prêtres dans leur grenier, des processions se font de nuit, des messes sont organisées clandestinement dans les granges, ou en plein air. À l’été 1791, le pèlerinage nocturne à Notre-Dame de Belle-Fontaine, à Bégrolles-en-Mauges rassemble, aux dires des conventionnels Gallois et Gensonné, commissaires civils, envoyés dans les départements de la Vendée et des Deux-Sèvres, plus de 2 000 personnes venues « y faire des neuvaines ».
Sous la protection du Sacré-Cœur et de la Vierge Marie. En parallèle, éclatent dans la région échauffourées et mutineries, puis la rébellion s’organise. Souvent, les paysans vont chercher les nobles, dont la plupart ont un entrainement militaire. Les Vendéens partent au combat appuyés par leurs femmes qui prient « à genoux sur la route pendant que l’armée défile », écrit la Marquise de la Rochejaquelein (1770-1827) dans ses Mémoires. Les Vendéens se choisissent deux insignes : « Tous les paysans avaient par dévotion, et sans que personne en eût donné l’ordre, un Sacré-Cœur à leur habit et un chapelet passé dans la boutonnière. » L’attachement au Sacré-Cœur en Vendée trouve son origine au XVIIe siècle dans les apparitions à sainte Marguerite-Marie Alacoque. Son culte a été encouragé par l’Église de France et le Roi Louis XVI avait formé le vœu de lui consacrer le Royaume. Cette dévotion s’est particulièrement développée dans l’Ouest par l’action des Eudistes et des Monastères de la Visitation qui ont popularisé les litanies du Sacré-Cœur. Quant au chapelet, il n’est pas seulement arboré mais prié avec ferveur par les troupes de paysans dès qu’elles sont en mouvement ou en bivouac, en dehors des temps de messe et de confession fréquents. En 2010, lors de fouilles menées au Mans (Sarthe) sur les lieux d’un massacre de Vendéens par l’armée républicaine, de nombreux chapelets sont retrouvés dans les charniers entre les mains des victimes. Il reste également en Vendée de nombreux lieux de mémoire où le souvenir de la guerre est lié à la dévotion à la Vierge Marie, comme par exemple au hameau de la Tulévrière (à l’ouest des Lucs-sur-Boulogne) où Marie a sauvé un prêtre et ses ouailles de la répression des colonnes infernales qui sont passées juste à côté. Aux Lucs, la chapelle Notre-Dame détruite au moment du massacre du 28 février 1794 (563 morts dont 110 enfants) a été reconstruite en 1866 et fait toujours l’objet d’un pèlerinage.
Des chefs exemplaires. Scapulaire du Sacré-Cœur et chapelet ne sont pas de simples objets de superstition paysanne ; les chefs de la Grande Armée catholique et royale que forment plus tard les Vendéens les arborent fièrement et leurs actes témoignent de leur foi. Cathelineau, « le saint de l’Anjou », profondément croyant, s’engage dans la rébellion après un pèlerinage à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire) qui l’a bouleversé. D’Elbée convainc ses soldats, après un massacre commis par les Bleus à Chemillé (Maine-et-Loire), de renoncer à leur soif de vengeance et d’épargner les prisonniers en les faisant se mettre à genoux et réciter le Notre-Père, avant de les interrompre pour les haranguer : « Arrêtez ! Ne mentez pas à Dieu. Vous Lui demandez qu’Il vous pardonne comme vous, vous pardonnez aux autres ? » Après la bataille de Cholet, Charles de Bonchamps impose quant à lui la grâce de 5 000 soldats républicains sur son lit de mort.
Le temps des martyrs. Face à cette insurrection menaçante pour la Révolution de 1789, l’armée des Bleus commet les pires exactions : en 1794 sont fusillés 2 000 Vendéens, autant d’hommes que de femmes, à Angers, 1 500 dans l’île de Noirmoutier, 1 800 près de Nantes… Carrier fait noyer 4 000 personnes dans la Loire... Puis le Comité de Salut Public décide de l’envoi des colonnes « infernales » menées par le Général Turreau, chargées d'exterminer « jusqu’au dernier » les « brigands » vendéens, hommes, femmes, vieillards et enfants, de brûler et piller les terres et les fermes (notamment aux Lucs-sur-Boulogne le 28 février 1794), jusqu’à faire de la Vendée un « cimetière national ». Tortures, mutilations, viols, massacres… Rien n’arrête ces soldats, qui sont assurés du plein appui des autorités de la République. On estime le nombre de victimes entre 120 000 et 200 000, peut-être plus, dont 70 % de civils non-armés. Nombre de ces victimes ont été élevées au rang de « bienheureux », tels les 99 martyrs d’Angers (Maine-et-Loire), béatifiés par saint Jean-Paul II. L’exécution du général vendéen François Athanase Charette à 33 ans, le 29 mars 1796 à Nantes, sonne le glas des guerres de Vendée. Avant de mourir, il prononce la phrase du Christ : « Seigneur, entre tes mains je remets mon esprit. » (Luc XXIII, 46)
Un modèle de fidélité. Un début de paix en Vendée ne commence à se faire vraiment sentir qu’avec le Concordat offert au Pape Pie VII par Napoléon Bonaparte, en 1801. Mais l’exemple des Vendéens ne s’efface pas des mémoires. Comme l’a dit saint Jean-Paul II dans son discours lors de la béatification des 99 martyrs d’Angers le 19 février 1984 à Rome, leur témoignage « nous interpelle nous-mêmes dans ces pays de l’Occident où la persécution ne sévit pas, mais où l’indifférence religieuse, le matérialisme, le doute, l’incroyance et le climat de permissivité morale ébranlent les chrétiens… Nos martyrs nous appellent à un sursaut. Ils nous montrent comment nous comporter dans ce monde. »
Samedi 16 juin
Prière proposée par Inès Houliez et Daniel Rabourdin
Prière proposée par Inès Houliez et Daniel Rabourdin
Entre 1793 et 1796, pendant la Révolution française, les guerres de Vendée opposent, dans l'Ouest de la France, les paysans de Vendée (les « Blancs ») aux soldats de l’armée de la République (les « Bleus »). Arborant le Sacré-Cœur et se confiant systématiquement à Marie, les Vendéens s’insurgent en réaction aux hausses d’impôts, à la conscription de leurs jeunes hommes mais surtout à la soumission de leur foi imposée par la République sous le règne de la Terreur.
Au cœur de la tourmente, Constance de la Rochejaquelein, sœur d’Henri du Vergier de La Rochejaquelein (généralissime de l'armée catholique et royale de Vendée) écrit cette prière à Marie :
« Je vous donne mon cœur, ô Vierge Marie, prenez-le, s’il vous plaît, ce pauvre cœur.
À vous, dès ce moment et pour tous les jours de ma vie, à vous ses pensées et ses plus intimes sentiments.
À vous mes alarmes, mes craintes, mes souffrances, mes regrets ; à vous tous mes désirs et mes plus douces espérances.
Je vous donne, ô ma Mère, je vous consacre mon corps, mon âme, tout mon être, tout ce que j’ai, tout ce que je possède, à la vie, à la mort, à l’éternité.
Amen. »
Cette semaine prions ensemble cette prière à Marie.
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâces,
le Seigneur est avec vous,
vous êtes bénie entre toutes les femmes,
et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.
Au cœur de la tourmente, Constance de la Rochejaquelein, sœur d’Henri du Vergier de La Rochejaquelein (généralissime de l'armée catholique et royale de Vendée) écrit cette prière à Marie :
« Je vous donne mon cœur, ô Vierge Marie, prenez-le, s’il vous plaît, ce pauvre cœur.
À vous, dès ce moment et pour tous les jours de ma vie, à vous ses pensées et ses plus intimes sentiments.
À vous mes alarmes, mes craintes, mes souffrances, mes regrets ; à vous tous mes désirs et mes plus douces espérances.
Je vous donne, ô ma Mère, je vous consacre mon corps, mon âme, tout mon être, tout ce que j’ai, tout ce que je possède, à la vie, à la mort, à l’éternité.
Amen. »
Cette semaine prions ensemble cette prière à Marie.
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâces,
le Seigneur est avec vous,
vous êtes bénie entre toutes les femmes,
et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.
Rendez-vous tous les samedis avec
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Re: Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!!
★1751★
NOTRE-DAME DE GRÂCE (BANDOL)
QUAND UN VILLAGE SE CONSACRE À MARIE
Depuis plus de 300 ans, la petite ville de Bandol (Var) voue une vénération particulière à Notre Dame de Grâce sous la forme d’une statue, présente dans l’église depuis sa construction. Très peu connue en dehors de son environnement immédiat, la statue, qui est à l’origine de plusieurs phénomènes extraordinaires, se trouve indissociablement liée à l’histoire de la commune ; c’est un exemple typique de la continuité d’une dévotion mariale locale.
Alain Vignal
Agrégé et docteur en Histoire, auteur d’une thèse sur l’histoire religieuse du Var
La renaissance d’un port en Provence.
Célèbre station balnéaire des bords de la Méditerranée, occupée dès l’époque romaine comme l’atteste la découverte de certains vestiges, Bandol a complètement disparu à la fin de l’Antiquité sous l’effet des Grandes invasions du Ve siècle.
La population a fui la côte devenue peu sûre et s’est réfugiée dans les villages perchés de l’intérieur (la Cadière, le Castellet, le Beausset…).
Pendant tout le Moyen Âge, le port n’est pas occupé de manière permanente et son territoire dépend de la seigneurie de la Cadière. Sa renaissance est l’œuvre d’une famille de seigneurs provençaux, les marquis de Boyer.
Antoine Boyer, originaire de la ville voisine d’Ollioules, est officier de l’armée d’Henri IV pendant la dernière guerre de Religion (1585-1598).
Chargé de construire un fort sur la presqu’île dite de la Motte de Bandol pour se prémunir d’une incursion espagnole, il s’acquitte de sa tâche en 1595.
La guerre terminée, le roi récompense la fidélité et la bravoure d’Antoine : il lui offre le fort comme fief personnel, lui donne le privilège de la pêche au thon à la madrague (un vaste filet soutenu par plusieurs bateaux) sur toute la côte provençale, puis un titre de noblesse (1604). C’est la naissance d’une grande famille noble de Provence.
Antoine de Boyer construit un château sur le fort (1610), mais continue d’habiter Ollioules.
Marie au cœur d’un nouveau lieu de culte.
Dans son testament du 18 novembre 1675, Jules de Boyer, le fils d’Antoine, décide de construire une chapelle dans le château de Bandol.
L’évêque de Marseille, dont dépend alors la région, donne son autorisation par ordonnance du 31 juillet 1679 ; la chapelle est consacrée à la Nativité de la Vierge Marie, fêtée le 8 septembre. D’usage familial, elle est de petites dimensions (4 mètres 50 sur 4 mètres), mais est décorée de belles tapisseries provenant de la manufacture des Gobelins à Paris.
Elle contient aussi une statue en bois d’olivier, sculptée par les ateliers du célèbre artiste marseillais Pierre Puget, représentant Notre Dame de Grâce (parfois dénommée « Notre Dame de Grâces »).
Pourquoi cette appellation ?
Peut-être est-ce une allusion à Notre Dame de Grâces de Cotignac, sanctuaire également situé en Provence, que Louis XIV venait de visiter quelques années plus tôt (en 1660) pour remercier du miracle de sa naissance.
Comme à Cotignac, Marie trône en effet sur un croissant de lune (cf. Apocalypse XII, 1), mais sa représentation est assez différente : elle écrase en même temps le serpent, symbole du tentateur (cf. Genèse III, 15), elle rassemble ses mains sur la poitrine en signe d’humilité et elle ne porte pas l’Enfant Jésus. Une couronne d’étoiles dorées lui a ensuite été ajoutée pour rappeler la femme de l’Apocalypse.
Avant le XIXe siècle, c’est souvent comme cela qu’on représente l’Immaculée Conception (l’Italien Giovanni Battista Salvi ou le Corse Giacomo Grandi par exemple).
C’est en tout cas l’objet qui est présent depuis le plus longtemps dans le patrimoine de Bandol.
La statue a notamment échappé au pillage du 31 juillet 1707 effectué par les troupes sardes au moment du siège de Toulon ; les hommes du comte de Barville arrivés au plus vite ont permis d’empêcher une destruction totale, comme l’attestait un ex-voto hélas disparu.
Marie au cœur d’une communauté paroissiale.
Après plusieurs décennies de conflit avec la seigneurie de la Cadière, François de Boyer-Foresta parvient à obtenir la création d’un fief indépendant à Bandol.
L’Acte de séparation est signé le 12 août 1715. Deux jours plus tard, le seigneur rédige un Acte d’habitation conclu avec sept colons venus exploiter le terroir agricole : ce sont les sept premiers habitants de Bandol.
Ils sont rapidement suivis de beaucoup d’autres ; malgré l’épisode dramatique de la peste de 1720, Bandol connaît durant le XVIIIe siècle une des plus fortes croissances démographiques et économiques de la Provence (269 habitants en 1732, 619 en 1750, 1216 en 1790).
Le commerce des vins de Bandol, connus à la table de Louis XV, assure la prospérité à la petite communauté et attire de jeunes foyers venus de toute la Provence, voire des pays voisins.
Or, de nombreux documents montrent que la religion catholique constitue un puissant ferment d’unité permettant d’assembler une population très diverse.
Dès 1719, les pères de famille s’unissent en syndicat (l’ancêtre d’un conseil municipal), notamment dans l’objectif de construire une église.
Par ordonnance du 31 mars 1730, la chapelle du château devient succursale de la paroisse de la Cadière : on peut y célébrer baptêmes et enterrements.
Mais elle devient vite trop exiguë pour accueillir la foule des fidèles.
En 1746, le syndicat décide de s’endetter pour bâtir une église digne de ce nom, qui sera remboursée grâce à la taxe sur le transport des vins.
Le maçon Joseph Suquet construit donc au centre du village l’église Saint-François de Sales, de style jésuite, que Mgr de Belzunce, évêque de Marseille, bénit le 18 octobre 1748. Par ordonnance du 5 juin 1751, l’église est érigée en paroisse.
En signe de bonne entente, le seigneur fait alors transférer la statue de la Vierge dans l’église, où elle demeure toujours.
L’église est le centre d’une vie spirituelle très active : deux chapelles latérales sont ouvertes en 1773 (côté est) et en 1783 (côté ouest), avant d’être réunies au bâtiment principal ; pas moins de sept confréries sont fondées, la première étant dédiée à Notre Dame du Rosaire en 1744.
Bénéficiant de la confiance de la population, le curé Jean-Baptiste Gardon est élu député aux États d’Aix (Bouches-du-Rhône) en 1776 pour défendre un projet d’agrandissement du port, puis premier maire de la commune de Bandol en 1790.
Marie présente dans les vicissitudes de la vie d’un village.
Au-delà de tous les changements politiques ou sociaux, Notre Dame de Grâce reste au cœur des événements joyeux ou malheureux que la commune a vécus depuis ses origines et leur procure souvent une tournure extraordinaire.
En 1793, sous la Révolution, c’est par fidélité à la religion catholique que les Bandolais, menés par leur nouveau curé Louis Jonquier, choisissent de soutenir la révolte fédéraliste toulonnaise contre la Convention montagnarde de Robespierre.
Peu avant la reprise de Toulon, les fédéralistes bandolais sont arrêtés (l’abbé Jonquier et son secrétaire seront guillotinés début 1794), mais 32 personnes sont sauvées d’une mort certaine par l’intervention inattendue d’André Pons de l’Hérault, ami du jeune Napoléon Bonaparte qu’il invite à Bandol pour son premier repas de général.
Pons restera en lien avec Bandol ; un demi-siècle plus tard, sa fille Herminie offrira deux tableaux à l’église.
À la fermeture de l’église pendant la Terreur, la statue de Notre-Dame de Grâce est cachée au quartier Pierreplane dans un champ, sous des sarments de vigne par un pieux paysan, Piche.
Lorsque Marie revient dans l’église vers 1802, apparaît dans le champ une source d’eau pure (pourtant proche de la mer), qui sera plus tard aménagée (le puits Chèche).
Lors des inventaires de 1905, la statue est de nouveau cachée et laisse l’empreinte de son pied près de la villa La Lola (la trace a disparu lors d’une rénovation de la chaussée dans les années 1930).
Chaque fois, pour remercier Notre Dame, on la recouvre d’or, mais son humilité fit que la pellicule ne tint jamais…
En 1882, une procession en son honneur arrête net une épidémie de scarlatine parmi les enfants de Bandol.
Les processions sont interdites par la mairie en 1885, mais les paroissiens protestent en restaurant la statue et en la promenant dans l’église.
Marie toujours présente aujourd’hui.
Placée depuis le XIXe siècle dans la nef ouest de l’église, longtemps environnée de nombreux ex-voto, Notre Dame de Grâce est toujours honorée par les Bandolais.
Lorsqu’un prêtre tenta un jour de la remiser au grenier, la réprobation des paroissiens fut unanime.
Dans les années 1960, l’abbé Henri Coutance récupéra un autel en marbre provenant d’une chapelle de la Cadière (qui allait devenir un comptoir de bar !) et un retable baroque pour la mettre en valeur.
En 2012, le père Marius Boyer a complété le retable par une toile représentant la Madone des pèlerins du Caravage, peinte par l’artiste local Daniel Ballay.
Malgré la signalisation discrète de l’histoire de la statue, nombreux sont les Bandolais ou les personnes de passage qui viennent se confier à Notre Dame de Grâce.
NOTRE-DAME DE GRÂCE (BANDOL)
QUAND UN VILLAGE SE CONSACRE À MARIE
Depuis plus de 300 ans, la petite ville de Bandol (Var) voue une vénération particulière à Notre Dame de Grâce sous la forme d’une statue, présente dans l’église depuis sa construction. Très peu connue en dehors de son environnement immédiat, la statue, qui est à l’origine de plusieurs phénomènes extraordinaires, se trouve indissociablement liée à l’histoire de la commune ; c’est un exemple typique de la continuité d’une dévotion mariale locale.
Alain Vignal
Agrégé et docteur en Histoire, auteur d’une thèse sur l’histoire religieuse du Var
La renaissance d’un port en Provence.
Célèbre station balnéaire des bords de la Méditerranée, occupée dès l’époque romaine comme l’atteste la découverte de certains vestiges, Bandol a complètement disparu à la fin de l’Antiquité sous l’effet des Grandes invasions du Ve siècle.
La population a fui la côte devenue peu sûre et s’est réfugiée dans les villages perchés de l’intérieur (la Cadière, le Castellet, le Beausset…).
Pendant tout le Moyen Âge, le port n’est pas occupé de manière permanente et son territoire dépend de la seigneurie de la Cadière. Sa renaissance est l’œuvre d’une famille de seigneurs provençaux, les marquis de Boyer.
Antoine Boyer, originaire de la ville voisine d’Ollioules, est officier de l’armée d’Henri IV pendant la dernière guerre de Religion (1585-1598).
Chargé de construire un fort sur la presqu’île dite de la Motte de Bandol pour se prémunir d’une incursion espagnole, il s’acquitte de sa tâche en 1595.
La guerre terminée, le roi récompense la fidélité et la bravoure d’Antoine : il lui offre le fort comme fief personnel, lui donne le privilège de la pêche au thon à la madrague (un vaste filet soutenu par plusieurs bateaux) sur toute la côte provençale, puis un titre de noblesse (1604). C’est la naissance d’une grande famille noble de Provence.
Antoine de Boyer construit un château sur le fort (1610), mais continue d’habiter Ollioules.
Marie au cœur d’un nouveau lieu de culte.
Dans son testament du 18 novembre 1675, Jules de Boyer, le fils d’Antoine, décide de construire une chapelle dans le château de Bandol.
L’évêque de Marseille, dont dépend alors la région, donne son autorisation par ordonnance du 31 juillet 1679 ; la chapelle est consacrée à la Nativité de la Vierge Marie, fêtée le 8 septembre. D’usage familial, elle est de petites dimensions (4 mètres 50 sur 4 mètres), mais est décorée de belles tapisseries provenant de la manufacture des Gobelins à Paris.
Elle contient aussi une statue en bois d’olivier, sculptée par les ateliers du célèbre artiste marseillais Pierre Puget, représentant Notre Dame de Grâce (parfois dénommée « Notre Dame de Grâces »).
Pourquoi cette appellation ?
Peut-être est-ce une allusion à Notre Dame de Grâces de Cotignac, sanctuaire également situé en Provence, que Louis XIV venait de visiter quelques années plus tôt (en 1660) pour remercier du miracle de sa naissance.
Comme à Cotignac, Marie trône en effet sur un croissant de lune (cf. Apocalypse XII, 1), mais sa représentation est assez différente : elle écrase en même temps le serpent, symbole du tentateur (cf. Genèse III, 15), elle rassemble ses mains sur la poitrine en signe d’humilité et elle ne porte pas l’Enfant Jésus. Une couronne d’étoiles dorées lui a ensuite été ajoutée pour rappeler la femme de l’Apocalypse.
Avant le XIXe siècle, c’est souvent comme cela qu’on représente l’Immaculée Conception (l’Italien Giovanni Battista Salvi ou le Corse Giacomo Grandi par exemple).
C’est en tout cas l’objet qui est présent depuis le plus longtemps dans le patrimoine de Bandol.
La statue a notamment échappé au pillage du 31 juillet 1707 effectué par les troupes sardes au moment du siège de Toulon ; les hommes du comte de Barville arrivés au plus vite ont permis d’empêcher une destruction totale, comme l’attestait un ex-voto hélas disparu.
Marie au cœur d’une communauté paroissiale.
Après plusieurs décennies de conflit avec la seigneurie de la Cadière, François de Boyer-Foresta parvient à obtenir la création d’un fief indépendant à Bandol.
L’Acte de séparation est signé le 12 août 1715. Deux jours plus tard, le seigneur rédige un Acte d’habitation conclu avec sept colons venus exploiter le terroir agricole : ce sont les sept premiers habitants de Bandol.
Ils sont rapidement suivis de beaucoup d’autres ; malgré l’épisode dramatique de la peste de 1720, Bandol connaît durant le XVIIIe siècle une des plus fortes croissances démographiques et économiques de la Provence (269 habitants en 1732, 619 en 1750, 1216 en 1790).
Le commerce des vins de Bandol, connus à la table de Louis XV, assure la prospérité à la petite communauté et attire de jeunes foyers venus de toute la Provence, voire des pays voisins.
Or, de nombreux documents montrent que la religion catholique constitue un puissant ferment d’unité permettant d’assembler une population très diverse.
Dès 1719, les pères de famille s’unissent en syndicat (l’ancêtre d’un conseil municipal), notamment dans l’objectif de construire une église.
Par ordonnance du 31 mars 1730, la chapelle du château devient succursale de la paroisse de la Cadière : on peut y célébrer baptêmes et enterrements.
Mais elle devient vite trop exiguë pour accueillir la foule des fidèles.
En 1746, le syndicat décide de s’endetter pour bâtir une église digne de ce nom, qui sera remboursée grâce à la taxe sur le transport des vins.
Le maçon Joseph Suquet construit donc au centre du village l’église Saint-François de Sales, de style jésuite, que Mgr de Belzunce, évêque de Marseille, bénit le 18 octobre 1748. Par ordonnance du 5 juin 1751, l’église est érigée en paroisse.
En signe de bonne entente, le seigneur fait alors transférer la statue de la Vierge dans l’église, où elle demeure toujours.
L’église est le centre d’une vie spirituelle très active : deux chapelles latérales sont ouvertes en 1773 (côté est) et en 1783 (côté ouest), avant d’être réunies au bâtiment principal ; pas moins de sept confréries sont fondées, la première étant dédiée à Notre Dame du Rosaire en 1744.
Bénéficiant de la confiance de la population, le curé Jean-Baptiste Gardon est élu député aux États d’Aix (Bouches-du-Rhône) en 1776 pour défendre un projet d’agrandissement du port, puis premier maire de la commune de Bandol en 1790.
Marie présente dans les vicissitudes de la vie d’un village.
Au-delà de tous les changements politiques ou sociaux, Notre Dame de Grâce reste au cœur des événements joyeux ou malheureux que la commune a vécus depuis ses origines et leur procure souvent une tournure extraordinaire.
En 1793, sous la Révolution, c’est par fidélité à la religion catholique que les Bandolais, menés par leur nouveau curé Louis Jonquier, choisissent de soutenir la révolte fédéraliste toulonnaise contre la Convention montagnarde de Robespierre.
Peu avant la reprise de Toulon, les fédéralistes bandolais sont arrêtés (l’abbé Jonquier et son secrétaire seront guillotinés début 1794), mais 32 personnes sont sauvées d’une mort certaine par l’intervention inattendue d’André Pons de l’Hérault, ami du jeune Napoléon Bonaparte qu’il invite à Bandol pour son premier repas de général.
Pons restera en lien avec Bandol ; un demi-siècle plus tard, sa fille Herminie offrira deux tableaux à l’église.
À la fermeture de l’église pendant la Terreur, la statue de Notre-Dame de Grâce est cachée au quartier Pierreplane dans un champ, sous des sarments de vigne par un pieux paysan, Piche.
Lorsque Marie revient dans l’église vers 1802, apparaît dans le champ une source d’eau pure (pourtant proche de la mer), qui sera plus tard aménagée (le puits Chèche).
Lors des inventaires de 1905, la statue est de nouveau cachée et laisse l’empreinte de son pied près de la villa La Lola (la trace a disparu lors d’une rénovation de la chaussée dans les années 1930).
Chaque fois, pour remercier Notre Dame, on la recouvre d’or, mais son humilité fit que la pellicule ne tint jamais…
En 1882, une procession en son honneur arrête net une épidémie de scarlatine parmi les enfants de Bandol.
Les processions sont interdites par la mairie en 1885, mais les paroissiens protestent en restaurant la statue et en la promenant dans l’église.
Marie toujours présente aujourd’hui.
Placée depuis le XIXe siècle dans la nef ouest de l’église, longtemps environnée de nombreux ex-voto, Notre Dame de Grâce est toujours honorée par les Bandolais.
Lorsqu’un prêtre tenta un jour de la remiser au grenier, la réprobation des paroissiens fut unanime.
Dans les années 1960, l’abbé Henri Coutance récupéra un autel en marbre provenant d’une chapelle de la Cadière (qui allait devenir un comptoir de bar !) et un retable baroque pour la mettre en valeur.
En 2012, le père Marius Boyer a complété le retable par une toile représentant la Madone des pèlerins du Caravage, peinte par l’artiste local Daniel Ballay.
Malgré la signalisation discrète de l’histoire de la statue, nombreux sont les Bandolais ou les personnes de passage qui viennent se confier à Notre Dame de Grâce.
Samedi 23 juin
Prière proposée par Alain Vignal
Prière proposée par Alain Vignal
Semaine #130
Alain Vignal, agrégé et docteur en Histoire, auteur d’une thèse sur l’histoire religieuse du Var
Depuis plus de 300 ans, la petite ville de Bandol (Var) voue une vénération particulière à Notre Dame de Grâce sous la forme d’une statue, présente dans l’église depuis sa construction.
Très peu connue en dehors de son environnement immédiat, la statue, qui est à l’origine de plusieurs phénomènes extraordinaires, se trouve indissociablement liée à l’histoire de la commune ; c’est un exemple typique de la continuité d’une dévotion mariale locale.
Cette semaine, nous prions Notre Dame de Grâce de Bandol.
Très Sainte Vierge Marie, médiatrice de toute grâce,
Vous qui avez été épargnée par le péché originel,
Vous que Jésus nous a donnée pour mère au pied de la Croix,
Vous qui nous avez conseillé à Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira ! »,
Nous venons vous prier avec confiance.
Mère qui veillez constamment sur vos enfants bien-aimés
Et n’avez jamais abandonné les âmes en peine qui crient à vos genoux,
Tournez vers nous votre regard rempli de compassion.
Aidez-nous à aimer toujours plus profondément votre Fils,
À suivre fidèlement l’enseignement qu’il nous a transmis par son Église
Et à maintenir l’unité de nos communautés chrétiennes.
Notre Dame de Grâce, intercédez pour nous :
Nous déposons entre vos mains nos humbles prières
Et toutes les intentions que nous portons dans le fond de nos cœurs.
Vous qui avez été comblée par la grâce divine,
Daignez les écouter favorablement, nous vous en supplions,
Et aidez-nous à nous laisser transformer par la grâce
Maintenant et chaque jour de notre vie.
Amen.
Alain Vignal, agrégé et docteur en Histoire, auteur d’une thèse sur l’histoire religieuse du Var
Depuis plus de 300 ans, la petite ville de Bandol (Var) voue une vénération particulière à Notre Dame de Grâce sous la forme d’une statue, présente dans l’église depuis sa construction.
Très peu connue en dehors de son environnement immédiat, la statue, qui est à l’origine de plusieurs phénomènes extraordinaires, se trouve indissociablement liée à l’histoire de la commune ; c’est un exemple typique de la continuité d’une dévotion mariale locale.
Cette semaine, nous prions Notre Dame de Grâce de Bandol.
Très Sainte Vierge Marie, médiatrice de toute grâce,
Vous qui avez été épargnée par le péché originel,
Vous que Jésus nous a donnée pour mère au pied de la Croix,
Vous qui nous avez conseillé à Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira ! »,
Nous venons vous prier avec confiance.
Mère qui veillez constamment sur vos enfants bien-aimés
Et n’avez jamais abandonné les âmes en peine qui crient à vos genoux,
Tournez vers nous votre regard rempli de compassion.
Aidez-nous à aimer toujours plus profondément votre Fils,
À suivre fidèlement l’enseignement qu’il nous a transmis par son Église
Et à maintenir l’unité de nos communautés chrétiennes.
Notre Dame de Grâce, intercédez pour nous :
Nous déposons entre vos mains nos humbles prières
Et toutes les intentions que nous portons dans le fond de nos cœurs.
Vous qui avez été comblée par la grâce divine,
Daignez les écouter favorablement, nous vous en supplions,
Et aidez-nous à nous laisser transformer par la grâce
Maintenant et chaque jour de notre vie.
Amen.
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M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!!
★1419★
NOTRE-DAME DU FOLGOËT, LA PROTECTION D’UNE MÈRE
Le sanctuaire de Notre-Dame du Folgoët (en breton : « Itron Varia ar Folgoad ») situé à 25 km au nord-est de Brest dans le Finistère, a été construit au début du XVe siècle en l'honneur de la Sainte Vierge Marie qui avait manifesté sa bonté à l'un de ses dévots serviteurs appelé Salaün (Salomon en breton).
Sur sa tombe poussa un lys avec gravés en lettres d’or sur les pétales les mots « Ave Maria » que le saint homme répétait de son vivant, sans se lasser.
Suite à ce miracle, l’idée de construire une église en l’honneur de la Vierge fut accueillie avec enthousiasme par les gens du peuple comme par les grandes familles de Bretagne.
Depuis cette époque, le sanctuaire reste un haut lieu de la manifestation de la confiance des pèlerins en la Très Sainte Vierge Marie.
Marie-Dominique Manaud
Membre de l'équipe du sanctuaire
Salaün ar Fol.
Des textes anciens racontent qu'en l'an 1350 : «... florissait en innocence, simplicité et sainteté de vie très austère un pauvre innocent nommé Salaün, lequel allait mendiant de porte en porte cherchant de quoi vivre et s'accoutrer...
Envoyé aux escoles, il ne sut apprendre que ces mots en latin :
« Ave Maria ! » lesquels il redisait fort souvent...
Cherchant l'aumône, il disait :
« Salün mangerait du pain »... et lors s'en allait à certaine fontaine... son lit était seulement de terre nue ; et icelle terre était amassée sous un arbre au-dessus d'icelle fontaine.
Quand il était transi de trop grande froidure d'hiver, il montait dans cet arbre et se brandelait en chantant à pleine voix :
« Ô Marie ! Ô Marie ! Ô Marie ! Ô Marie ! Ô Marie ! »... Souvent, il se fourrait jusqu'aux aisselles dans l'eau... les habitants le voyant ainsi se baignant au plus rigoureux endroit des froidures le nommèrent fol...
Mais depuis que cet innocent et simple pauvre est décédé, il fut enterré auprès de cette fontaine, et advint par après, qu'un lys très beau creut miraculeusement sur la fosse dont les fleurs représentaient en elles ces mots inscrits en lettre d'or :
« Ave Maria ! » »
Le texte se termine par les mots d'un témoin oculaire :
« Je, Jean de Langouezou, Abbé dudit lieu Landevennec, ay esté présent au miracle cy-dessus, l'ai veu et ouy, et l'ay mis par escrit à l'honneur de Dieu et de la benoiste Vierge Marie... » [Bibliothèque Nationale, fonds français n°22 339].
Ce Jean de Langouezou, ancien abbé de l'abbaye de Landevennec, vint s'établir à Lesneven.
En mémoire du pauvre et saint homme qu'il aurait connu aux environs de Landevennec et qu'il vénérait, il fit bâtir dans le bois de Lesneven une église en l'honneur de la Vierge Marie qui fut appelée Notre-Dame du Folgoët.
Un lieu de dévotion royale.
La mort de Salaün, et le miracle du lys sont datés de 1358. La construction de l'édifice aurait débuté en 1419 et les premiers actes de culte en 1423, durant le règne du Duc de Bretagne Jean V.
Il s'agissait alors d'une simple petite chapelle. L’édifice actuel comprend notamment une flèche de 54 mètres de haut, un tympan représentant l’adoration des Mages et un des plus beaux jubés de France (5 mètres de haut, 6m50 de large, en kersantite ou « granit de Kersanton »).
On y voit la statue de Notre-Dame du Folgoët, elle aussi en granit de Kersanton. Il n'est pas possible de donner une date précise de la fin des travaux.
On sait que Alain Cap (1578-1644) maître verrier a travaillé sur les vitraux.
La tradition raconte que l’édifice reçut le titre de basilique mineure du pape Martin V en 1427, mais aucun document historique ne vient le confirmer.
Après le Duc Jean V, il faudra attendre l’intérêt de la Duchesse Anne de Bretagne (1477-1514), épouse de deux rois de France, qui, au milieu de ses difficultés politiques, entendra reconquérir le cœur des Bretons en favorisant leur dévotion à la Madone.
L'année de son mariage avec le roi de France Charles VII (1491), elle viendra passer quelques jours en pèlerine au Folgoët.
On note plusieurs passages de la reine de France en ce lieu en 1494. Aux prises avec de nombreuses tracasseries, elle vient jeter ses soucis et ses peines dans les bras de la Mère des Douleurs. En 1505, elle est à nouveau au pied de Notre-Dame du Folgoët pour la remercier.
François Ier et Henri II viennent à leur tour y prier la Sainte Vierge.
L'engouement de la famille royale pour le culte marial s'étiole avec les années et Louis XIV dégrade la collégiale du Folgoët en simple chapelle.
Le sanctuaire est confié aux Jésuites qui créent au chevet de l'édifice un séminaire des aumôniers de la Marine. En 1763, expulsés de France, les Jésuites quittent la région.
Au cœur des tribulations de l’Histoire
En 1708, l'imprudence d'un ouvrier provoque un incendie qui ravage la toiture et les vitraux volent en éclats.
En 1772, les locaux naguère occupés par les prêtres sont transformés en hôpital militaire et c'en est fini du recueillement des pèlerinages. Avec la Révolution française est ordonnée la fermeture de l'église.
Les cloches sont fondues pour la réalisation de canons ; l'édifice est saccagé et de très nombreuses statues sont « guillotinées » en 1793.
La statue de la Vierge Marie échappe au massacre car elle est cachée dans une ferme avoisinante par une famille chrétienne.
Acquise comme bien national, durant cette période noire, l'église devient successivement grange, porcherie puis caserne... mais l'humidité des lieux fait fuir les troupes.
Certains y projettent le culte de la déesse Raison... Mais la foi tenace des habitants de la région permet la reprise du traditionnel Pardon le 8 septembre 1808 et la statue de Notre-Dame du Folgoët « Itron Varia ar Folgoad » retrouve sa place dans le sanctuaire.
Sous l'impulsion de l’écrivain Prosper Mérimée alors Inspecteur Général des Monuments Historiques, l'édifice est peu à peu restauré entre 1835 et 1870. Le couronnement de la Vierge par Mgr Charles-Émile Freppel (évêque d’Angers et député du Finistère) en présence de très nombreux pèlerins, le 8 septembre 1888, marquera la fin des tribulations.
De nos jours
La ferveur populaire reste très vive, comme en témoignent les très nombreux passages quotidiens dans le sanctuaire. Un cahier d'intentions placé devant la statue de Notre-Dame recueille les prières des pèlerins qui viennent déposer leurs inquiétudes pour leurs proches et pour le monde et aussi bien souvent remercier des grâces reçues par l'intercession de la Vierge Marie.
Le mois de mai voit affluer de nombreuses personnes qui selon la tradition séculaire viennent prier Notre-Dame tous les dimanches de mai, les « Pemp Sul », ce qui veut dire en breton les cinq dimanches, car en mai il y a aussi le jour de la fête de l’Ascension.
Il y a aussi le grand Pardon qui se déroule le premier dimanche de septembre, un moment très attendu.
C’est le jour où dans une belle procession avec costumes et bannières se mêlent la tradition populaire et la ferveur des croyants qui viennent en cette période de rentrée scolaire confier à la Mère de Dieu une nouvelle étape de leur vie.
Un laïc profondément croyant.
Salaün, un homme à la foi simple et forte, a supporté vaillamment l'épreuve d'une certaine forme d'exclusion. Considéré comme simple d'esprit, il est surnommé « ar Fol
» (le fou), ce qui donna son nom au village du Folgoët (le bois du fou).
Dans sa vie spirituelle on retrouve des aspects qui correspondent à la vie de ceux que la tradition orthodoxe appelle les « Fols en Christ », vivant une vie très dépouillée dans la prière et la solitude.
Une vie dont l'ascèse (bains d'eau froide et pain sec) se vivait dans l’incessante louange à Dieu par l'intercession de la Vierge Marie.
À l'instar du pèlerin russe qui répète la prière de Jésus, Salaün répéta inlassablement la salutation angélique. Le miracle du lys, qui est le seul fait attesté par un écrit, est un bel écho de la vie même de Salaün, puisque le lys aurait pris racine en sa bouche.
Manière de nous rappeler que la prière de l'Ave Maria longuement répétée purifie peu à peu nos cœurs et tout « ce qui sort de notre bouche » (Matthieu XV, 18) et nous enseigne à « mettre une garde à la porte de nos lèvres » (Psaume 141, 3).
Salaün n'a aucun titre particulier de reconnaissance officielle de l'Église.
Il est simplement un laïc profondément croyant qui a mis toute sa confiance dans la Mère de Dieu quelles que soient les tribulations de son existence. Il est un de ces « tout-petits » à qui Dieu a révélé et donné sa joie (cf. Matthieu XI, 25).
Cet homme dont on ne sait finalement que très peu de choses, a de fait une immense postérité spirituelle !
Nul ne peut dire le nombre de pèlerins à être passé en ce lieu depuis bientôt six siècles !
Au-delà de toute légende, Salaün reste le témoin d'une foi simple et belle qui sait que la Vierge Marie est Mère, qu'elle accueille toujours ses enfants quelles que soient leurs situations et qu'elle présente à son Fils leurs peines et leurs manques ; les invitant toujours à « faire ce qu'il dira » (Jean II, 5).
Le message du Folgoët.
Il n'y a pas de message verbal explicite dans ce sanctuaire marial de Bretagne, mais cependant il se dégage un véritable enseignement tout à la fois de la vie de Salaün ar fol et de la fidélité de la ferveur du peuple chrétien en ce lieu.
L'histoire du sanctuaire contient en elle-même également un message pour l'Église de notre temps.
Après l’enthousiasme des premiers temps, puis les dégradations et les diverses mainmises humaines sur ce lieu, par des chemins qui nous déconcertent souvent la tendresse de Marie pour ses enfants s'est montrée fidèle.
La renaissance du sanctuaire après l'époque de la Révolution française confirme la certitude que Marie, veille sur l'Église, elle en est la Mère.
NOTRE-DAME DU FOLGOËT, LA PROTECTION D’UNE MÈRE
Le sanctuaire de Notre-Dame du Folgoët (en breton : « Itron Varia ar Folgoad ») situé à 25 km au nord-est de Brest dans le Finistère, a été construit au début du XVe siècle en l'honneur de la Sainte Vierge Marie qui avait manifesté sa bonté à l'un de ses dévots serviteurs appelé Salaün (Salomon en breton).
Sur sa tombe poussa un lys avec gravés en lettres d’or sur les pétales les mots « Ave Maria » que le saint homme répétait de son vivant, sans se lasser.
Suite à ce miracle, l’idée de construire une église en l’honneur de la Vierge fut accueillie avec enthousiasme par les gens du peuple comme par les grandes familles de Bretagne.
Depuis cette époque, le sanctuaire reste un haut lieu de la manifestation de la confiance des pèlerins en la Très Sainte Vierge Marie.
Marie-Dominique Manaud
Membre de l'équipe du sanctuaire
Salaün ar Fol.
Des textes anciens racontent qu'en l'an 1350 : «... florissait en innocence, simplicité et sainteté de vie très austère un pauvre innocent nommé Salaün, lequel allait mendiant de porte en porte cherchant de quoi vivre et s'accoutrer...
Envoyé aux escoles, il ne sut apprendre que ces mots en latin :
« Ave Maria ! » lesquels il redisait fort souvent...
Cherchant l'aumône, il disait :
« Salün mangerait du pain »... et lors s'en allait à certaine fontaine... son lit était seulement de terre nue ; et icelle terre était amassée sous un arbre au-dessus d'icelle fontaine.
Quand il était transi de trop grande froidure d'hiver, il montait dans cet arbre et se brandelait en chantant à pleine voix :
« Ô Marie ! Ô Marie ! Ô Marie ! Ô Marie ! Ô Marie ! »... Souvent, il se fourrait jusqu'aux aisselles dans l'eau... les habitants le voyant ainsi se baignant au plus rigoureux endroit des froidures le nommèrent fol...
Mais depuis que cet innocent et simple pauvre est décédé, il fut enterré auprès de cette fontaine, et advint par après, qu'un lys très beau creut miraculeusement sur la fosse dont les fleurs représentaient en elles ces mots inscrits en lettre d'or :
« Ave Maria ! » »
Le texte se termine par les mots d'un témoin oculaire :
« Je, Jean de Langouezou, Abbé dudit lieu Landevennec, ay esté présent au miracle cy-dessus, l'ai veu et ouy, et l'ay mis par escrit à l'honneur de Dieu et de la benoiste Vierge Marie... » [Bibliothèque Nationale, fonds français n°22 339].
Ce Jean de Langouezou, ancien abbé de l'abbaye de Landevennec, vint s'établir à Lesneven.
En mémoire du pauvre et saint homme qu'il aurait connu aux environs de Landevennec et qu'il vénérait, il fit bâtir dans le bois de Lesneven une église en l'honneur de la Vierge Marie qui fut appelée Notre-Dame du Folgoët.
Un lieu de dévotion royale.
La mort de Salaün, et le miracle du lys sont datés de 1358. La construction de l'édifice aurait débuté en 1419 et les premiers actes de culte en 1423, durant le règne du Duc de Bretagne Jean V.
Il s'agissait alors d'une simple petite chapelle. L’édifice actuel comprend notamment une flèche de 54 mètres de haut, un tympan représentant l’adoration des Mages et un des plus beaux jubés de France (5 mètres de haut, 6m50 de large, en kersantite ou « granit de Kersanton »).
On y voit la statue de Notre-Dame du Folgoët, elle aussi en granit de Kersanton. Il n'est pas possible de donner une date précise de la fin des travaux.
On sait que Alain Cap (1578-1644) maître verrier a travaillé sur les vitraux.
La tradition raconte que l’édifice reçut le titre de basilique mineure du pape Martin V en 1427, mais aucun document historique ne vient le confirmer.
Après le Duc Jean V, il faudra attendre l’intérêt de la Duchesse Anne de Bretagne (1477-1514), épouse de deux rois de France, qui, au milieu de ses difficultés politiques, entendra reconquérir le cœur des Bretons en favorisant leur dévotion à la Madone.
L'année de son mariage avec le roi de France Charles VII (1491), elle viendra passer quelques jours en pèlerine au Folgoët.
On note plusieurs passages de la reine de France en ce lieu en 1494. Aux prises avec de nombreuses tracasseries, elle vient jeter ses soucis et ses peines dans les bras de la Mère des Douleurs. En 1505, elle est à nouveau au pied de Notre-Dame du Folgoët pour la remercier.
François Ier et Henri II viennent à leur tour y prier la Sainte Vierge.
L'engouement de la famille royale pour le culte marial s'étiole avec les années et Louis XIV dégrade la collégiale du Folgoët en simple chapelle.
Le sanctuaire est confié aux Jésuites qui créent au chevet de l'édifice un séminaire des aumôniers de la Marine. En 1763, expulsés de France, les Jésuites quittent la région.
Au cœur des tribulations de l’Histoire
En 1708, l'imprudence d'un ouvrier provoque un incendie qui ravage la toiture et les vitraux volent en éclats.
En 1772, les locaux naguère occupés par les prêtres sont transformés en hôpital militaire et c'en est fini du recueillement des pèlerinages. Avec la Révolution française est ordonnée la fermeture de l'église.
Les cloches sont fondues pour la réalisation de canons ; l'édifice est saccagé et de très nombreuses statues sont « guillotinées » en 1793.
La statue de la Vierge Marie échappe au massacre car elle est cachée dans une ferme avoisinante par une famille chrétienne.
Acquise comme bien national, durant cette période noire, l'église devient successivement grange, porcherie puis caserne... mais l'humidité des lieux fait fuir les troupes.
Certains y projettent le culte de la déesse Raison... Mais la foi tenace des habitants de la région permet la reprise du traditionnel Pardon le 8 septembre 1808 et la statue de Notre-Dame du Folgoët « Itron Varia ar Folgoad » retrouve sa place dans le sanctuaire.
Sous l'impulsion de l’écrivain Prosper Mérimée alors Inspecteur Général des Monuments Historiques, l'édifice est peu à peu restauré entre 1835 et 1870. Le couronnement de la Vierge par Mgr Charles-Émile Freppel (évêque d’Angers et député du Finistère) en présence de très nombreux pèlerins, le 8 septembre 1888, marquera la fin des tribulations.
De nos jours
La ferveur populaire reste très vive, comme en témoignent les très nombreux passages quotidiens dans le sanctuaire. Un cahier d'intentions placé devant la statue de Notre-Dame recueille les prières des pèlerins qui viennent déposer leurs inquiétudes pour leurs proches et pour le monde et aussi bien souvent remercier des grâces reçues par l'intercession de la Vierge Marie.
Le mois de mai voit affluer de nombreuses personnes qui selon la tradition séculaire viennent prier Notre-Dame tous les dimanches de mai, les « Pemp Sul », ce qui veut dire en breton les cinq dimanches, car en mai il y a aussi le jour de la fête de l’Ascension.
Il y a aussi le grand Pardon qui se déroule le premier dimanche de septembre, un moment très attendu.
C’est le jour où dans une belle procession avec costumes et bannières se mêlent la tradition populaire et la ferveur des croyants qui viennent en cette période de rentrée scolaire confier à la Mère de Dieu une nouvelle étape de leur vie.
Un laïc profondément croyant.
Salaün, un homme à la foi simple et forte, a supporté vaillamment l'épreuve d'une certaine forme d'exclusion. Considéré comme simple d'esprit, il est surnommé « ar Fol
» (le fou), ce qui donna son nom au village du Folgoët (le bois du fou).
Dans sa vie spirituelle on retrouve des aspects qui correspondent à la vie de ceux que la tradition orthodoxe appelle les « Fols en Christ », vivant une vie très dépouillée dans la prière et la solitude.
Une vie dont l'ascèse (bains d'eau froide et pain sec) se vivait dans l’incessante louange à Dieu par l'intercession de la Vierge Marie.
À l'instar du pèlerin russe qui répète la prière de Jésus, Salaün répéta inlassablement la salutation angélique. Le miracle du lys, qui est le seul fait attesté par un écrit, est un bel écho de la vie même de Salaün, puisque le lys aurait pris racine en sa bouche.
Manière de nous rappeler que la prière de l'Ave Maria longuement répétée purifie peu à peu nos cœurs et tout « ce qui sort de notre bouche » (Matthieu XV, 18) et nous enseigne à « mettre une garde à la porte de nos lèvres » (Psaume 141, 3).
Salaün n'a aucun titre particulier de reconnaissance officielle de l'Église.
Il est simplement un laïc profondément croyant qui a mis toute sa confiance dans la Mère de Dieu quelles que soient les tribulations de son existence. Il est un de ces « tout-petits » à qui Dieu a révélé et donné sa joie (cf. Matthieu XI, 25).
Cet homme dont on ne sait finalement que très peu de choses, a de fait une immense postérité spirituelle !
Nul ne peut dire le nombre de pèlerins à être passé en ce lieu depuis bientôt six siècles !
Au-delà de toute légende, Salaün reste le témoin d'une foi simple et belle qui sait que la Vierge Marie est Mère, qu'elle accueille toujours ses enfants quelles que soient leurs situations et qu'elle présente à son Fils leurs peines et leurs manques ; les invitant toujours à « faire ce qu'il dira » (Jean II, 5).
Le message du Folgoët.
Il n'y a pas de message verbal explicite dans ce sanctuaire marial de Bretagne, mais cependant il se dégage un véritable enseignement tout à la fois de la vie de Salaün ar fol et de la fidélité de la ferveur du peuple chrétien en ce lieu.
L'histoire du sanctuaire contient en elle-même également un message pour l'Église de notre temps.
Après l’enthousiasme des premiers temps, puis les dégradations et les diverses mainmises humaines sur ce lieu, par des chemins qui nous déconcertent souvent la tendresse de Marie pour ses enfants s'est montrée fidèle.
La renaissance du sanctuaire après l'époque de la Révolution française confirme la certitude que Marie, veille sur l'Église, elle en est la Mère.
Samedi 30 juin
Prière proposée par Marie-Dominique Manaud
Prière proposée par Marie-Dominique Manaud
Semaine #131 : Marie-Dominique Manaud, membre de l'équipe du sanctuaire
Le sanctuaire de Notre-Dame du Folgoët (en breton : « Itron Varia ar Folgoad ») situé à 25 km au nord-est de Brest dans le Finistère, a été construit au début du XVe siècle en l'honneur de la Sainte Vierge Marie qui avait manifesté sa bonté à l'un de ses dévots serviteurs appelé Salaün (Salomon en breton).
Sur sa tombe poussa un lys avec gravés en lettres d’or sur les pétales les mots « Ave Maria » que le saint homme répétait de son vivant, sans se lasser.
Suite à ce miracle, l’idée de construire une église en l’honneur de la Vierge fut accueillie avec enthousiasme par les gens du peuple comme par les grandes familles de Bretagne. Depuis cette époque, le sanctuaire reste un haut lieu de la manifestation de la confiance des pèlerins en la Très Sainte Vierge Marie.
Le cantique à Notre Dame du Folgoët (« Patronez dous ar Folgoat »), œuvre de l’abbé Jean Guillou (1830-1887), professeur au Collège de Lesneven, écrit au moment de la guerre de 1870, continue inlassablement d'être chanté en breton en ce lieu. Il fut chanté pour la première fois le 25 mai 1873 devant une foule de pèlerins.
Prions-le ensemble.
Douce patronne du Folgoët,
Notre Mère et notre Dame,
Les larmes dans nos yeux
Nous vous prions de tout cœur,
Soutenez la Sainte Église,
Le vent se déchaîne...
Dure et longue est la guerre !
La paix !
Ô Maria !
1. Gens du bord de mer et de l'intérieur des terres
Nous venons vous saluer ;
Tous, nous sommes vos enfants,
Tous, nous vous aimons, Ô Marie,
Gens du bord de mer et de l'intérieur des terres
Nous sommes accourus, aujourd'hui,
Pour prier pour l'Église,
Pour prier pour notre pays.
2. Marie, Mère des chrétiens
Si vous aimez l'Église,
Sans retard, venez la défendre
Des ennemis cruels.
Le plus loin que l'on peut voir,
En mer, c'est la tempête,
La petite barque de saint Pierre est projetée
D'un rocher à l'autre…
3. Si vous entendez bien notre prière,
Évitez que nous allions à notre perte !
Que nous puissions chanter joyeusement,
Comme Salaün « le Fou » : « Ô Marie, Ô Marie ! »
Vous serez Notre-Dame,
Jusqu'à notre dernière heure.
Régnez dans notre cœur.
En breton
Patronez dous ar Folgoad,
Hor Mamm, hag hon Itron,
An dour en hon daoulagad
Ni ho ped a galon,
Harpit an Iliz santel
Avel diroll a ra...
Tenn hag hir eo ar brezel!
Ar peoc'h, O Maria!
1. Euz an Arvor, ar Gourre
Ni deu d'ho saludi ;
Oll ez omp ho pugale,
Oll ho karom, Mari,
Tud ar Gourre, Arvoriz
Diredet omp hirio
Da bedi 'vid an Iliz,
Da bedi 'vid hor bro.
2. Mari, Mamm ar gristenien
Ma karit an Iliz,
Hepdale deut d'he divenn
Diouz enebourien kriz.
Hirra ma heller gweled,
Er morz' eus tarzhiou gwenn,
Bagig Sant Per 'zo strinket
Euz eur garreg d'eben…
3. Ma klevit mad hor pedenn,
Mirit na daim da goll
Ma hellim kana laouen,
Evid Salaün Ar Foll : « O Mari, O maria! »
C'hwi vezo on Itron,
Beteg an eur diweza
Renit en hor halon.
Sur sa tombe poussa un lys avec gravés en lettres d’or sur les pétales les mots « Ave Maria » que le saint homme répétait de son vivant, sans se lasser.
Suite à ce miracle, l’idée de construire une église en l’honneur de la Vierge fut accueillie avec enthousiasme par les gens du peuple comme par les grandes familles de Bretagne. Depuis cette époque, le sanctuaire reste un haut lieu de la manifestation de la confiance des pèlerins en la Très Sainte Vierge Marie.
Le cantique à Notre Dame du Folgoët (« Patronez dous ar Folgoat »), œuvre de l’abbé Jean Guillou (1830-1887), professeur au Collège de Lesneven, écrit au moment de la guerre de 1870, continue inlassablement d'être chanté en breton en ce lieu. Il fut chanté pour la première fois le 25 mai 1873 devant une foule de pèlerins.
Prions-le ensemble.
Douce patronne du Folgoët,
Notre Mère et notre Dame,
Les larmes dans nos yeux
Nous vous prions de tout cœur,
Soutenez la Sainte Église,
Le vent se déchaîne...
Dure et longue est la guerre !
La paix !
Ô Maria !
1. Gens du bord de mer et de l'intérieur des terres
Nous venons vous saluer ;
Tous, nous sommes vos enfants,
Tous, nous vous aimons, Ô Marie,
Gens du bord de mer et de l'intérieur des terres
Nous sommes accourus, aujourd'hui,
Pour prier pour l'Église,
Pour prier pour notre pays.
2. Marie, Mère des chrétiens
Si vous aimez l'Église,
Sans retard, venez la défendre
Des ennemis cruels.
Le plus loin que l'on peut voir,
En mer, c'est la tempête,
La petite barque de saint Pierre est projetée
D'un rocher à l'autre…
3. Si vous entendez bien notre prière,
Évitez que nous allions à notre perte !
Que nous puissions chanter joyeusement,
Comme Salaün « le Fou » : « Ô Marie, Ô Marie ! »
Vous serez Notre-Dame,
Jusqu'à notre dernière heure.
Régnez dans notre cœur.
En breton
Patronez dous ar Folgoad,
Hor Mamm, hag hon Itron,
An dour en hon daoulagad
Ni ho ped a galon,
Harpit an Iliz santel
Avel diroll a ra...
Tenn hag hir eo ar brezel!
Ar peoc'h, O Maria!
1. Euz an Arvor, ar Gourre
Ni deu d'ho saludi ;
Oll ez omp ho pugale,
Oll ho karom, Mari,
Tud ar Gourre, Arvoriz
Diredet omp hirio
Da bedi 'vid an Iliz,
Da bedi 'vid hor bro.
2. Mari, Mamm ar gristenien
Ma karit an Iliz,
Hepdale deut d'he divenn
Diouz enebourien kriz.
Hirra ma heller gweled,
Er morz' eus tarzhiou gwenn,
Bagig Sant Per 'zo strinket
Euz eur garreg d'eben…
3. Ma klevit mad hor pedenn,
Mirit na daim da goll
Ma hellim kana laouen,
Evid Salaün Ar Foll : « O Mari, O maria! »
C'hwi vezo on Itron,
Beteg an eur diweza
Renit en hor halon.
Notre Dame de Folgoet : Basilique du Folgoët
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Re: Notre Histoire avec Marie-Frise- & Redécouvrons notre Passé!!!!
★1902★
SAINTE MARIA GORETTI - L’IMPOSSIBLE PARDON
Le 6 juillet 1902, en Italie, alors qu’elle n’a pas encore douze ans, la petite Maria, martyre de la pureté, qui porte le nom de la Vierge, succombe à ses blessures pour avoir refusé de céder aux avances de son voisin. Ses derniers mots sont pour pardonner à son bourreau.
Dans sa vie comme dans sa mort, la petite Italienne voulut ressembler à Jésus en ne donnant aucune prise à la haine : « Père, dit Jésus, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc XXIII, 34).
Odile Haumonté
Responsable du magazine Patapon, auteur d’une cinquantaine de livres dont de nombreuses vies de saints
Le drame du 5 juillet 1902.
Dans une petite ferme, à Nettuno (Latium), au sud de Rome, vivent deux familles que la misère a réunies sous le même toit.
Dans la famille Goretti, le papa Luigi est mort et Assunta, la maman, travaille courageusement aux champs avec ses deux fils tandis que Maria, surnommée Marietta, l’aînée, s’occupe de la maison et de ses petits frères et sœurs.
L’autre famille, les Serenelli, est composée d’un garçon, Alessandro (17 ans), et de son vieux père infirme.
À onze ans (elle est née le 16 octobre 1890 à Corinaldo, dans les Marches italiennes), Maria est une jeune fille pieuse, douce et courageuse, faisant de son mieux pour soulager sa maman qui croule sous le poids des soucis.
Maria n’ose pas lui dire combien elle a peur d’Alessandro et de ses mauvais regards.
Ce jour-là, tout en surveillant sa petite sœur qui dort, Maria sourit en pensant que, le lendemain, elle pourra assister à la messe et recevoir Jésus dans la communion. Quelle joie immense ! Soudain, devant elle, une ombre la fait sursauter.
- « Alessandro ? »
L’adolescent la relève brutalement en la saisissant par le coude. Maria ne comprend pas, il la pousse dans la cuisine, il doit avoir faim ou soif. Cependant, quand il l’attire contre lui, ses gestes lui inspirent un violent dégoût.
- « Que fais-tu ? crie la jeune fille.
- Tais-toi ou je te tue ! »
Maria se débat de plus belle. L’angoisse l’étreint, mais une détermination totale l’habite. Avec une force insoupçonnée, elle repousse ses tentatives :
- « Arrête, Alessandro, arrête ! Ce que tu fais n’est pas la volonté de Dieu ! »
Maria lutte de toutes ses forces.
- « Alessandro, non, c’est un péché ! Ne fais pas ça ! »
Excédé, il comprend qu’il n’arrivera pas à ses fins. Fou de colère, il saisit un poinçon et, à quatorze reprises, animé par une rage meurtrière, il la frappe sauvagement. Quand elle s’effondre à ses pieds, il s’enfuit dans sa chambre et s’enferme à double tour.
Le départ pour l’hôpital.
Le bébé, réveillé par les cris, pleure sur sa couverture. Maria se traîne jusqu’au palier :
- « Maman... Maman... »
La voisine sort de sa maison :
- « Que se passe-t-il ? », demande-t-elle. Montant dans l’escalier, elle aperçoit Maria au sol.
- « Oh ! mon Dieu, Maria est tombée ! À l’aide ! »
L’ouvrier agricole de la ferme voisine se précipite à son tour. Tous deux voient, autour de Maria, le sang répandu et quand l’homme la relève en la soutenant dans ses bras, les horribles blessures leur sont révélées.
- « Maria, s’écrie la voisine d’une voix tremblante, que t’est-il arrivé ?
- Alessandro... chuchote-t-elle. Je ne voulais pas... il m’a tuée...
- Monte-la dans sa chambre, vite, vite ! Moi, je vais chercher le médecin ! »
Assunta, sa maman, entre dans la chambre où Maria repose, blanche comme un linge, ses longs cheveux répandus sur l’oreiller. Le drap remonté cache les affreuses blessures et le médecin est penché vers elle. Les femmes du hameau qui se trouvent là entourent aussitôt Assunta, puis l’une d’elles demande d’un ton sévère :
- « Où se trouve Alessandro ?
- Certainement dans sa chambre, personne ne l’a vu sortir. »
Les femmes, accompagnées de quelques hommes qui sont à leur tour revenus des champs en voyant l’attroupement devant la maison, tentent d’ouvrir la porte :
- « Alessandro, nous savons que tu es là ! Sors ! »
Dehors, on entend l’ambulance qui arrive, accompagnée d’autres bruits de sabots : ce sont les gendarmes.
Tandis que l’on descend Maria sur une civière, les forces de l’ordre doivent protéger le jeune homme de la colère des voisins. Sans eux, l’assassin aurait été tué par les mains des villageois sans autre forme de procès.
- « Pourquoi as-tu fait une chose pareille ?, interrogent-ils sévèrement.
- Je ne sais pas, répète le garçon d’un ton buté, le visage fermé. Je ne me souviens de rien. »
Un triste convoi se met en route vers Nettuno : la voiture des gendarmes conduisant Alessandro en prison ; et l’ambulance où chaque cahot arrache à Maria des gémissements de douleur qu’elle s’efforce de réprimer vaillamment tandis qu’une prière monte à ses lèvres.
Pardonnes-tu comme Jésus a pardonné ? Dans la chambre de l’hôpital de Nettuno où Maria repose, les médecins se consultent :
- « Comment a-t-elle survécu jusqu’à maintenant avec de telles blessures ? C’est incompréhensible !
- Hélas, les heures lui sont comptées. »
Et ces dernières heures sont marquées par de terribles souffrances. Les religieuses qui la soignent sont édifiées par le courage de cette enfant qui demande qu’on la rapproche de la statue de la Sainte Vierge.
Elle brûle de fièvre.
Soudain, le visage de Maria s’éclaire : le Père Signori entre dans la chambre.
- « Vous m’apportez Jésus, parvient-elle à murmurer.
- Oui, Maria. Mais d’abord, dis-moi une chose : comme Notre Seigneur Jésus a pardonné à ses bourreaux, pardonnes-tu à celui qui t’a infligé ces coups ? Pardonnes-tu à Alessandro ? »
La fillette a un imperceptible mouvement de recul, une courte hésitation en se remémorant la violence de la scène, les gestes, les menaces et les coups. Puis la paix revient sur son visage :
- « Oui, dit-elle, pour l’amour de Jésus, je lui pardonne et je veux qu’il soit un jour avec moi dans le Paradis. Que Dieu lui pardonne car moi, je lui ai déjà pardonné. »
Elle reçoit alors, avec joie et ferveur, la communion et le sacrement de l’extrême-onction. Puis le Père Signori lui propose de faire partie du mouvement des Enfants de Marie.
- « Oh oui ! »
Il passe autour de son cou la médaille des Enfants de Marie, qui ne la quittera plus.
De nombreux visiteurs viennent la voir, déposant des fleurs dans la chambre et sur le lit, et repartent en emportant avec eux une atmosphère du Ciel.
Vers 15 heures, alors que 24 heures se sont écoulées depuis le drame, Maria perd connaissance.
À quatre heures moins le quart, elle fixe sa mère sans la reconnaître, une religieuse lui prend alors la main et elle retombe doucement sur l’oreiller, l’air apaisé et serein.
Maria est morte en ce 6 juillet 1902, elle n’avait pas encore douze ans. Dans les couloirs de l’hôpital, on n’entend qu’un murmure :
- « La sainte est morte ! »
Ses obsèques, au matin du 8 juillet, soulevèrent une émotion immense à Nettuno.
L’amour plus fort que la mort. Au cours du procès d’Alessandro, dans la salle d’audience, Assunta Goretti, la maman de Maria, déclare d’une voix ferme :
- « Monsieur le Président, je lui pardonne du fond du cœur. »
Des murmures de protestation et des exclamations haineuses se font entendre dans la salle.
Condamné à trente ans de prison (il a échappé à la prison à vie parce qu’il était mineur au moment des faits), Alessandro Serenelli est incarcéré au pénitencier de Noto en Sicile. C’est un prisonnier difficile, craint par ses codétenus et méprisé par les gardiens.
Une nuit de 1910, il fait un rêve : il voit Maria dans un jardin, toute vêtue de blanc.
Elle cueille de grands lys et les lui tend. Au moment où il va les prendre, ils se transforment en autant de lumignons allumés comme des cierges. Puis Maria disparaît et il s’éveille, troublé. Dans son cœur endurci, une petite source trouve son chemin et le repentir commence à naître.
Le pardon de Maria.
Peu de temps après, Mgr Blandini, l’évêque du diocèse, vient voir Alessandro en prison. Les gardiens tentent de le dissuader d’effectuer cette démarche :
- « Il n’y a rien à attendre de lui, Excellence.
- Je voudrais quand même le voir. »
Alessandro semble un peu étonné quand l’évêque se présente à lui, mais, comme à son habitude, il se tait. Il reste debout, distant.
L’évêque s’assied sur la chaise qu’on lui a apportée et lui parle simplement, amicalement, sans s’offusquer de son silence discourtois.
- « Alessandro, il m’a semblé que peut-être, il y avait une chose que vous ignorez, une chose très importante. »
L’homme – il a maintenant presque trente ans – ne répond pas, mais manifeste un certain intérêt.
- « Est-ce que vous savez, continue l’homme de Dieu, qu’avant de mourir, Maria vous a pardonné ? » Alessandro sursaute ; il vient s’asseoir sur son lit en face de l’évêque :
- « Que dites-vous ?
- Avant de mourir, Maria a dit ces mots :
« Pour l’amour de Jésus, je lui pardonne et je veux qu’il soit avec moi au Paradis. » »
Avant même qu’il ait fini de parler, le prisonnier s’est penché en avant, le visage dans les mains, et il se met à pleurer amèrement. L’évêque le laisse sangloter un moment, puis lui pose doucement la main sur la tête.
Alessandro tombe à genoux sur le sol.
L’évêque l’écoute alors en confession, accueillant son sincère repentir avant de lui donner l’absolution :
- « Et moi, je vous absous de vos péchés, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. »
Après cette visite, l’attitude d’Alessandro change du tout au tout. Non seulement il devient un prisonnier modèle, mais il se met à prier et à lire la Bible.
Le pardon d’Assunta.
Alessandro est libéré en 1929, après avoir passé vingt-sept ans en prison, dont dix-neuf années d’un comportement exemplaire.
Assunta Goretti et ses enfants sont revenus à Corinaldo, leur village natal, non loin d’Ancône.
La maman de Maria travaille au service de l’archiprêtre de Corinaldo. Un jour de l’hiver 1934, juste avant Noël, un homme sonne à la porte du presbytère. Assunta ouvre.
Il la regarde timidement et lui demande :
- « Assunta, me reconnaissez-vous ? »
Une seconde de silence où leurs regards se croisent.
- « Alessandro, dit-elle.
- Ma rédemption ne sera pas complète si je n’obtiens pas votre pardon. Assunta, pourrez-vous un jour me pardonner ?
- Mon enfant, ma Marietta t’a pardonné, le Bon Dieu t’a pardonné... Je te pardonne, moi aussi. »
Ils communient ensemble à l’église, le jour de Noël, avant de partager le repas chez l’archiprêtre.
Maria Goretti est proclamée bienheureuse par le pape Pie XII le 27 avril 1947.
Trois ans plus tard, elle est canonisée par le même pape Pie XII, le 24 juin 1950.
Aux deux cérémonies, qui attirèrent une foule impressionnante sur la place Saint-Pierre, assistait Assunta : c’est la première fois qu’une mère voyait la canonisation de sa fille.
Alessandro, devenu membre du tiers-ordre franciscain et jardinier du couvent des capucins à Ascoli Piceno, dans les Marches, mourut le 6 mai 1970, à 87 ans, au couvent de Macerata (Marches), après avoir laissé un testament très édifiant.
Patronne des Mariette, Maria Goretti est fêtée le 6 juillet, jour de son entrée au Ciel.
Pour en savoir plus - Cliquer -
Samedi 7 juillet
Prière proposée par Odile Haumonté, auteur
Semaine #132 : Odile Haumonté, responsable du magazine Patapon, auteur d’une cinquantaine de livres dont de nombreuses vies de saints
Le 6 juillet 1902, en Italie, alors qu’elle n’a pas encore douze ans, la petite Maria, martyre de la pureté, qui porte le nom de la Vierge, succombe à ses blessures pour avoir refusé de céder aux avances de son voisin.
Ses derniers mots sont pour pardonner à son bourreau
. Dans sa vie comme dans sa mort, la petite Italienne voulut ressembler à Jésus en ne donnant aucune prise à la haine :
« Père, dit Jésus, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc XXIII, 34).
Cette semaine, prions en union de cœur la prière de saint Silouane l’Athonite pour que le Seigneur répande l’Esprit Saint sur la terre et nous aide à prier pour nos ennemis.
Seigneur, apprends-nous par ton Esprit Saint
à aimer nos ennemis et à prier pour eux avec des larmes.
Seigneur, répands l’Esprit Saint sur la terre
afin que tous les peuples te connaissent et apprennent ton amour.
Seigneur, comme tu as prié pour tes ennemis,
ainsi apprends-nous, à nous aussi, par l’Esprit Saint, à aimer nos ennemis.
Seigneur, tous les peuples sont l’œuvre de tes mains ;
détourne-les de la haine et du mal vers le repentir
pour que, tous, ils connaissent ton amour.
Seigneur, tu as donné le commandement d’aimer les ennemis,
mais cela nous est difficile, à nous autres pécheurs, si ta grâce n’est pas avec nous.
Seigneur, répands ta grâce sur la terre ;
donne à tous les peuples de la terre de connaître ton amour,
de connaître que tu nous aimes comme une mère,
et plus qu’une mère : une mère peut oublier son enfant,
mais, toi, tu n’oublies jamais, car tu aimes sans mesure ta créature,
et l’amour ne peut oublier.
Seigneur miséricordieux, dans la richesse de ta bonté, sauve tous les peuples. »
Je prie
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâces,
le Seigneur est avec vous,
vous êtes bénie entre toutes les femmes,
et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.
Amen !
Rendez-vous tous les Samedis avec
Le 6 juillet 1902, en Italie, alors qu’elle n’a pas encore douze ans, la petite Maria, martyre de la pureté, qui porte le nom de la Vierge, succombe à ses blessures pour avoir refusé de céder aux avances de son voisin. Ses derniers mots sont pour pardonner à son bourreau.
Dans sa vie comme dans sa mort, la petite Italienne voulut ressembler à Jésus en ne donnant aucune prise à la haine : « Père, dit Jésus, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc XXIII, 34).
Odile Haumonté
Responsable du magazine Patapon, auteur d’une cinquantaine de livres dont de nombreuses vies de saints
Le drame du 5 juillet 1902.
Dans une petite ferme, à Nettuno (Latium), au sud de Rome, vivent deux familles que la misère a réunies sous le même toit.
Dans la famille Goretti, le papa Luigi est mort et Assunta, la maman, travaille courageusement aux champs avec ses deux fils tandis que Maria, surnommée Marietta, l’aînée, s’occupe de la maison et de ses petits frères et sœurs.
L’autre famille, les Serenelli, est composée d’un garçon, Alessandro (17 ans), et de son vieux père infirme.
À onze ans (elle est née le 16 octobre 1890 à Corinaldo, dans les Marches italiennes), Maria est une jeune fille pieuse, douce et courageuse, faisant de son mieux pour soulager sa maman qui croule sous le poids des soucis.
Maria n’ose pas lui dire combien elle a peur d’Alessandro et de ses mauvais regards.
Ce jour-là, tout en surveillant sa petite sœur qui dort, Maria sourit en pensant que, le lendemain, elle pourra assister à la messe et recevoir Jésus dans la communion. Quelle joie immense ! Soudain, devant elle, une ombre la fait sursauter.
- « Alessandro ? »
L’adolescent la relève brutalement en la saisissant par le coude. Maria ne comprend pas, il la pousse dans la cuisine, il doit avoir faim ou soif. Cependant, quand il l’attire contre lui, ses gestes lui inspirent un violent dégoût.
- « Que fais-tu ? crie la jeune fille.
- Tais-toi ou je te tue ! »
Maria se débat de plus belle. L’angoisse l’étreint, mais une détermination totale l’habite. Avec une force insoupçonnée, elle repousse ses tentatives :
- « Arrête, Alessandro, arrête ! Ce que tu fais n’est pas la volonté de Dieu ! »
Maria lutte de toutes ses forces.
- « Alessandro, non, c’est un péché ! Ne fais pas ça ! »
Excédé, il comprend qu’il n’arrivera pas à ses fins. Fou de colère, il saisit un poinçon et, à quatorze reprises, animé par une rage meurtrière, il la frappe sauvagement. Quand elle s’effondre à ses pieds, il s’enfuit dans sa chambre et s’enferme à double tour.
Le départ pour l’hôpital.
Le bébé, réveillé par les cris, pleure sur sa couverture. Maria se traîne jusqu’au palier :
- « Maman... Maman... »
La voisine sort de sa maison :
- « Que se passe-t-il ? », demande-t-elle. Montant dans l’escalier, elle aperçoit Maria au sol.
- « Oh ! mon Dieu, Maria est tombée ! À l’aide ! »
L’ouvrier agricole de la ferme voisine se précipite à son tour. Tous deux voient, autour de Maria, le sang répandu et quand l’homme la relève en la soutenant dans ses bras, les horribles blessures leur sont révélées.
- « Maria, s’écrie la voisine d’une voix tremblante, que t’est-il arrivé ?
- Alessandro... chuchote-t-elle. Je ne voulais pas... il m’a tuée...
- Monte-la dans sa chambre, vite, vite ! Moi, je vais chercher le médecin ! »
Assunta, sa maman, entre dans la chambre où Maria repose, blanche comme un linge, ses longs cheveux répandus sur l’oreiller. Le drap remonté cache les affreuses blessures et le médecin est penché vers elle. Les femmes du hameau qui se trouvent là entourent aussitôt Assunta, puis l’une d’elles demande d’un ton sévère :
- « Où se trouve Alessandro ?
- Certainement dans sa chambre, personne ne l’a vu sortir. »
Les femmes, accompagnées de quelques hommes qui sont à leur tour revenus des champs en voyant l’attroupement devant la maison, tentent d’ouvrir la porte :
- « Alessandro, nous savons que tu es là ! Sors ! »
Dehors, on entend l’ambulance qui arrive, accompagnée d’autres bruits de sabots : ce sont les gendarmes.
Tandis que l’on descend Maria sur une civière, les forces de l’ordre doivent protéger le jeune homme de la colère des voisins. Sans eux, l’assassin aurait été tué par les mains des villageois sans autre forme de procès.
- « Pourquoi as-tu fait une chose pareille ?, interrogent-ils sévèrement.
- Je ne sais pas, répète le garçon d’un ton buté, le visage fermé. Je ne me souviens de rien. »
Un triste convoi se met en route vers Nettuno : la voiture des gendarmes conduisant Alessandro en prison ; et l’ambulance où chaque cahot arrache à Maria des gémissements de douleur qu’elle s’efforce de réprimer vaillamment tandis qu’une prière monte à ses lèvres.
Pardonnes-tu comme Jésus a pardonné ? Dans la chambre de l’hôpital de Nettuno où Maria repose, les médecins se consultent :
- « Comment a-t-elle survécu jusqu’à maintenant avec de telles blessures ? C’est incompréhensible !
- Hélas, les heures lui sont comptées. »
Et ces dernières heures sont marquées par de terribles souffrances. Les religieuses qui la soignent sont édifiées par le courage de cette enfant qui demande qu’on la rapproche de la statue de la Sainte Vierge.
Elle brûle de fièvre.
Soudain, le visage de Maria s’éclaire : le Père Signori entre dans la chambre.
- « Vous m’apportez Jésus, parvient-elle à murmurer.
- Oui, Maria. Mais d’abord, dis-moi une chose : comme Notre Seigneur Jésus a pardonné à ses bourreaux, pardonnes-tu à celui qui t’a infligé ces coups ? Pardonnes-tu à Alessandro ? »
La fillette a un imperceptible mouvement de recul, une courte hésitation en se remémorant la violence de la scène, les gestes, les menaces et les coups. Puis la paix revient sur son visage :
- « Oui, dit-elle, pour l’amour de Jésus, je lui pardonne et je veux qu’il soit un jour avec moi dans le Paradis. Que Dieu lui pardonne car moi, je lui ai déjà pardonné. »
Elle reçoit alors, avec joie et ferveur, la communion et le sacrement de l’extrême-onction. Puis le Père Signori lui propose de faire partie du mouvement des Enfants de Marie.
- « Oh oui ! »
Il passe autour de son cou la médaille des Enfants de Marie, qui ne la quittera plus.
De nombreux visiteurs viennent la voir, déposant des fleurs dans la chambre et sur le lit, et repartent en emportant avec eux une atmosphère du Ciel.
Vers 15 heures, alors que 24 heures se sont écoulées depuis le drame, Maria perd connaissance.
À quatre heures moins le quart, elle fixe sa mère sans la reconnaître, une religieuse lui prend alors la main et elle retombe doucement sur l’oreiller, l’air apaisé et serein.
Maria est morte en ce 6 juillet 1902, elle n’avait pas encore douze ans. Dans les couloirs de l’hôpital, on n’entend qu’un murmure :
- « La sainte est morte ! »
Ses obsèques, au matin du 8 juillet, soulevèrent une émotion immense à Nettuno.
L’amour plus fort que la mort. Au cours du procès d’Alessandro, dans la salle d’audience, Assunta Goretti, la maman de Maria, déclare d’une voix ferme :
- « Monsieur le Président, je lui pardonne du fond du cœur. »
Des murmures de protestation et des exclamations haineuses se font entendre dans la salle.
Condamné à trente ans de prison (il a échappé à la prison à vie parce qu’il était mineur au moment des faits), Alessandro Serenelli est incarcéré au pénitencier de Noto en Sicile. C’est un prisonnier difficile, craint par ses codétenus et méprisé par les gardiens.
Une nuit de 1910, il fait un rêve : il voit Maria dans un jardin, toute vêtue de blanc.
Elle cueille de grands lys et les lui tend. Au moment où il va les prendre, ils se transforment en autant de lumignons allumés comme des cierges. Puis Maria disparaît et il s’éveille, troublé. Dans son cœur endurci, une petite source trouve son chemin et le repentir commence à naître.
Le pardon de Maria.
Peu de temps après, Mgr Blandini, l’évêque du diocèse, vient voir Alessandro en prison. Les gardiens tentent de le dissuader d’effectuer cette démarche :
- « Il n’y a rien à attendre de lui, Excellence.
- Je voudrais quand même le voir. »
Alessandro semble un peu étonné quand l’évêque se présente à lui, mais, comme à son habitude, il se tait. Il reste debout, distant.
L’évêque s’assied sur la chaise qu’on lui a apportée et lui parle simplement, amicalement, sans s’offusquer de son silence discourtois.
- « Alessandro, il m’a semblé que peut-être, il y avait une chose que vous ignorez, une chose très importante. »
L’homme – il a maintenant presque trente ans – ne répond pas, mais manifeste un certain intérêt.
- « Est-ce que vous savez, continue l’homme de Dieu, qu’avant de mourir, Maria vous a pardonné ? » Alessandro sursaute ; il vient s’asseoir sur son lit en face de l’évêque :
- « Que dites-vous ?
- Avant de mourir, Maria a dit ces mots :
« Pour l’amour de Jésus, je lui pardonne et je veux qu’il soit avec moi au Paradis. » »
Avant même qu’il ait fini de parler, le prisonnier s’est penché en avant, le visage dans les mains, et il se met à pleurer amèrement. L’évêque le laisse sangloter un moment, puis lui pose doucement la main sur la tête.
Alessandro tombe à genoux sur le sol.
L’évêque l’écoute alors en confession, accueillant son sincère repentir avant de lui donner l’absolution :
- « Et moi, je vous absous de vos péchés, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. »
Après cette visite, l’attitude d’Alessandro change du tout au tout. Non seulement il devient un prisonnier modèle, mais il se met à prier et à lire la Bible.
Le pardon d’Assunta.
Alessandro est libéré en 1929, après avoir passé vingt-sept ans en prison, dont dix-neuf années d’un comportement exemplaire.
Assunta Goretti et ses enfants sont revenus à Corinaldo, leur village natal, non loin d’Ancône.
La maman de Maria travaille au service de l’archiprêtre de Corinaldo. Un jour de l’hiver 1934, juste avant Noël, un homme sonne à la porte du presbytère. Assunta ouvre.
Il la regarde timidement et lui demande :
- « Assunta, me reconnaissez-vous ? »
Une seconde de silence où leurs regards se croisent.
- « Alessandro, dit-elle.
- Ma rédemption ne sera pas complète si je n’obtiens pas votre pardon. Assunta, pourrez-vous un jour me pardonner ?
- Mon enfant, ma Marietta t’a pardonné, le Bon Dieu t’a pardonné... Je te pardonne, moi aussi. »
Ils communient ensemble à l’église, le jour de Noël, avant de partager le repas chez l’archiprêtre.
Maria Goretti est proclamée bienheureuse par le pape Pie XII le 27 avril 1947.
Trois ans plus tard, elle est canonisée par le même pape Pie XII, le 24 juin 1950.
Aux deux cérémonies, qui attirèrent une foule impressionnante sur la place Saint-Pierre, assistait Assunta : c’est la première fois qu’une mère voyait la canonisation de sa fille.
Alessandro, devenu membre du tiers-ordre franciscain et jardinier du couvent des capucins à Ascoli Piceno, dans les Marches, mourut le 6 mai 1970, à 87 ans, au couvent de Macerata (Marches), après avoir laissé un testament très édifiant.
Patronne des Mariette, Maria Goretti est fêtée le 6 juillet, jour de son entrée au Ciel.
Pour en savoir plus - Cliquer -
Samedi 7 juillet
Prière proposée par Odile Haumonté, auteur
Semaine #132 : Odile Haumonté, responsable du magazine Patapon, auteur d’une cinquantaine de livres dont de nombreuses vies de saints
Le 6 juillet 1902, en Italie, alors qu’elle n’a pas encore douze ans, la petite Maria, martyre de la pureté, qui porte le nom de la Vierge, succombe à ses blessures pour avoir refusé de céder aux avances de son voisin.
Ses derniers mots sont pour pardonner à son bourreau
. Dans sa vie comme dans sa mort, la petite Italienne voulut ressembler à Jésus en ne donnant aucune prise à la haine :
« Père, dit Jésus, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc XXIII, 34).
Cette semaine, prions en union de cœur la prière de saint Silouane l’Athonite pour que le Seigneur répande l’Esprit Saint sur la terre et nous aide à prier pour nos ennemis.
Seigneur, apprends-nous par ton Esprit Saint
à aimer nos ennemis et à prier pour eux avec des larmes.
Seigneur, répands l’Esprit Saint sur la terre
afin que tous les peuples te connaissent et apprennent ton amour.
Seigneur, comme tu as prié pour tes ennemis,
ainsi apprends-nous, à nous aussi, par l’Esprit Saint, à aimer nos ennemis.
Seigneur, tous les peuples sont l’œuvre de tes mains ;
détourne-les de la haine et du mal vers le repentir
pour que, tous, ils connaissent ton amour.
Seigneur, tu as donné le commandement d’aimer les ennemis,
mais cela nous est difficile, à nous autres pécheurs, si ta grâce n’est pas avec nous.
Seigneur, répands ta grâce sur la terre ;
donne à tous les peuples de la terre de connaître ton amour,
de connaître que tu nous aimes comme une mère,
et plus qu’une mère : une mère peut oublier son enfant,
mais, toi, tu n’oublies jamais, car tu aimes sans mesure ta créature,
et l’amour ne peut oublier.
Seigneur miséricordieux, dans la richesse de ta bonté, sauve tous les peuples. »
Je prie
Je vous salue Marie
Je vous salue Marie,
pleine de grâces,
le Seigneur est avec vous,
vous êtes bénie entre toutes les femmes,
et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte Marie, Mère de Dieu,
priez pour nous pauvres pécheurs,
maintenant et à l'heure de notre mort.
Amen.
Amen !
Rendez-vous tous les Samedis avec
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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