Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Commentaire du livre d’Isaïe, chap. 7:
le Père rappelle que Jésus est * la lumière envoyée à l’humanité et que l’homme l’a refusée*
Ceux qui l’ont aimée et accueillie sont peu nombreux, et c’est pour eux seuls que le Père prépare une place au ciel.
Le 25 mars
Isaïe 7, 10-16.
Jésus (*17) dit:
« Ce que, prudemment, mon Fils d’autrefois(*118) a refusé de faire par sainte crainte de Dieu, en résistant à la tentation que je lui avais moi-même envoyée pour l’éprouver, voici que, vous, vous le demandez maintenant, non pas parce que je vous en tenterais, mais par un sursaut de votre esprit rebelle et guidé par les forces du Mal, à l’instigation de votre Ennemi que vous aimez plus que vous ne m aimez moi, votre très haut Seigneur au-dessus de qui il n’y en a pas d’autre.
Vous demandez un signe. Vous le demandez de votre cœur impur et de vos lèvres blasphématrices. C’est pourquoi la façon dont vous le demandez est dérision de ma puissance, négation de mon existence. Vous me provoquez en exigeant que je me montre à vous par un signe parce que vous doutez de mon existence. A l’époque de mon Fils aussi, les juifs lui demandèrent un signe sur sa Nature pour le provoquer car, dans leur cœur, ils niaient qu’il fût le Fils de Dieu.
Or l’unique signe qui les a rendus conscients de leur déicide fut celui qui est advenu après la mort de mon Verbe, châtiment impardonnable pour ceux qui avaient été sourds et aveugles aux prodiges et aux paroles de mon Christ.
Vous n’obtenez pas de signe de votre Dieu parce que je ne me manifeste pas à ceux qui me nient. A l’inverse, vous recevez de nombreux signes de celui que vous adorez en esclaves. L’Ennemi, lui, multiplie ses signes et vous, qui êtes maintenant tout proches du temps de l’adoration de la Bête de l’Apocalypse, vous vous laissez séduire et jugez que l’auteur de tels signes est plus grand que moi. Vous croyez même que lui seul existe. Vous dites: "Qui est Dieu? Qu’est-ce qu’il est?", et intérieurement vous répondez, pour justifier votre iniquité: "Dieu n’existe pas."
Je suis qui je suis. Je vous suis tellement supérieur qu’aucune manifestation de ma part ne serait comprise du monde actuel, qui est tombé dans les ténèbres et la stupidité les plus effrayantes. Ce que vous appelez progrès est en réalité votre régression vers les crépuscules des premiers temps, lorsque les hommes, après avoir perdu Dieu et son paradis, ne furent qu’à peine supérieurs aux animaux et atteignirent un état de corruption tel que je me suis décidé à exterminer la race que je méprisais.
La fin ressemblera au commencement. Le cercle se ferme par le raccordement des deux moignons ténébreux l’un à l’autre. Le nouveau déluge, autrement dit la colère de Dieu, adviendra sous une autre forme. Mais ce sera toujours de la colère. Fidèle à ma parole, je n’enverrai plus de déluge. Mais je laisserai les forces sataniques envoyer le déluge de la cruauté satanique.
Vous avez eu la Lumière. Je vous l’ai envoyée, ma Lumière, afin que la parabole de l’humanité en soit illuminée. Je vous l’ai envoyée afin que l’on ne puisse dire que j’ai voulu vous tenir dans le crépuscule de l’attente. Si vous l’aviez accueillie, toute l’autre partie du cercle qui unira le cheminement de l’homme, de son apparition à sa fin, aurait été illuminée par la Lumière de Dieu, et l’humanité aurait été enveloppée de cette Lumière de salut qui vous aurait conduits sans secousse ni douleur à la Cité de la Lumière éternelle.
Mais vous avez repoussé la Lumière. Elle a brillé au sommet du cercle, puis elle est devenue toujours plus éloignée de vous au fur et à mesure que vous descendiez par l’autre chemin sans lui dire:
"Seigneur, reste avec nous car le soir des temps approche et nous ne voulons pas périr sans ta Lumière." A l’instar du cours d’une journée, vous, les hommes, êtes venus à la rencontre de la Lumière, vous l’avez reçue, puis vous êtes repartis dans les ténèbres. Quant à elle, ma Lumière, mon Verbe, elle est restée comme un soleil fixé sur son ciel où elle est retournée après que votre refus — et non la mort —l’y a repoussée.
Ma Lumière, mon Verbe, est demeurée le Maître de ce petit nombre de ceux qui l’aiment et l’ont accueillie en eux. Aucune ténèbre ne peut l’éteindre parce qu’ils défendent cette Lumière, cet amour, au prix de leur vie s’il le faut. Grâce à leur amour fidèle ils obtiendront la Vie en moi, car ils possèdent déjà mon Emmanuel et ont donc déjà Dieu en eux, cet Emmanuel que la Vierge, unie à moi, a conçu et enfanté. Il est l’unique signe donné par Dieu à la maison de David, au royaume de Juda, pour l’assurer de sa durée, qui aurait été éternelle si mon peuple n’avait repoussé mon Emmanuel.
Il est dit, dans la prophétie de mon prophète: "Il mangera du lait caillé et du miel jusqu’à ce qu’il sache rejeter le mal et choisir le bien."
Lui, [l’Emmanuel], a toujours su distinguer le bien du mal grâce à sa sagesse, qui subsista en lui jusque dans sa condition d’Homme dans laquelle sa nature divine s’était anéantie sous l’exigence d’un amour si grand qu’il vous en était incompréhensible; c’est cet amour qui l’a poussé à s’humilier lui-même, lui l’Infini, dans la misère limitée d’une chair mortelle. Il n’avait nul besoin d’années pour parvenir à la pleine possession de la raison et de la faculté de discerner. Et si, pour ne pas forcer l’ordre des choses, il voulut suivre les phases ordinaires de la vie humaine sous cette apparence de l’incapacité de l’enfant, de la demi-incapacité de l’adolescent, il dissimulait les trésors de son infinie Sagesse.
Cependant, cette parole prophétique signifie qu’il allait se nourrir d’humilité et de discrétion jusqu’au moment où, son heure venue, il deviendrait le Maître d’Israël, le Maître du monde, mon Témoignage, le Défenseur de la cause du Père. Tel une flamme sortie du boisseau, il allait briller de toute la puissance de sa Lumière et de sa nature messianique, faire preuve de douceur envers les bons et de sévérité envers les mauvais, secouer, irriguer, féconder les cœurs, donner à l’homme et non pas à lui-même qui n’avait guère besoin d’un tel don la faculté de discerner le bien et le mal, enfin lever tous les doutes et les manques de clarté à ce sujet.
Il est venu porter la Loi à sa perfection et vous la rendre plus claire par son enseignement, que son exemple permettait de suivre. Il est venu, et il a tant aimé le Bien et repoussé le Mal qu’il a accepté de mourir afin que le Bien triomphe dans le monde et dans les cœurs, et que le Mal soit vaincu par son sang divin.
Pour mon Christ parvenu à l’âge d’homme, il n’était plus question de lait caillé et de miel, mais de vinaigre et de fiel. Ce vinaigre et ce fiel de la dernière heure furent précédés d’un vinaigre et d’un fiel métaphoriques pendant ses trois années de vie publique sans cesse contrecarrée par ses ennemis et rendue difficile par la pesanteur de ses amis et disciples.
Les lèvres de mon Christ sont encore affligées par le fiel et le vinaigre de cette engeance arrogante. Le Père est lui aussi affligé par la douleur de son Fils. Sa peine se change en colère contre vous, hommes qui n’avez plus d’esprit fidèle à votre Dieu. Le sacrifice qui se répète sur les autels de la terre ne contribue plus à votre salut. Mais de même que, du Golgotha, le sang du Fils est retombé sur ceux qui le tuaient, en criant vers moi sa douleur et en provoquant ma punition, il retombe aujourd’hui sur vous, qui êtes hypocrites et blasphémateurs, négateurs et vicieux, haineux à l’égard de Dieu et de l’homme votre frère, et il vous marque à feu et à sang pour la condamnation.
La terre hurle comme une créature effrayée par les monstres qui l’habitent; l’univers frémit d’horreur à la vue des crimes qui couvrent la terre; moi, votre Dieu, je tremble de colère divine devant votre corruption charnelle, intellectuelle et spirituelle. Ni la pitié et la prière du Sauveur ni celles de la Vierge et des saints n’apaisent ma colère. Vraiment je dis, comme aux temps de Moïse: "Celui qui a péché contre moi, c’est lui que j’effacerai de mon livre et si je venais ne serait-ce qu’une seule fois parmi vous, je vous exterminerai. "Vraiment, je dis que je ne parle comme à un ami qu’aux enfants qui me restent, car leur fidélité a trouvé grâce à mes yeux; je leur montrerai mon Bien et j’aurai pitié d’eux. C’est même en vous témoignant encore plus de bienveillance qu’à mon serviteur Moïse puisque mon très saint Fils vous a apporté sa clémence et a instauré le règne de la clémence que, sans attendre le jour de votre venue au ciel, je ferai briller sur vous la face de mon Christ, ô mes enfants qui m’adorez avec un saint respect et un amour filial.
Aimez-la, car celui qui l’aime m aime. Aimez-la, parce qu’elle est votre salut. L’Etoile ne s’est pas levée pour Jacob seulement, mais pour tous ceux qui aiment Dieu de toutes leurs forces. Et l’Etoile-Christ, après les combats de cette terre, me les conduira au ciel où une place vous est préparée, pour vous, les bénis pour lesquels mon Verbe n’a pas pris chair en vain et pour qui mon Christ n’est pas mort inutilement. »
Père. Je croyais que c’était Jésus, qui me faisait sentir depuis ce matin qu’il avait à me parler sur ce passage d’Isaïe; il ne l’avait pas expliqué en novembre, quand le Maître m’avait commenté les prophètes. (*119) Mais c’était le Père éternel. J’en suis tout heureuse, bien que la dictée soit sévère pour l’humanité en général.
Veuille le Père augmenter sans cesse mon amour pour lui, de sorte que je parvienne moi aussi au ciel.
Après avoir écrit cette dictée, je me suis reposée; c’était le 26, à deux heures du matin. J’ai revu la Mère, non pas en vision, mais comme si elle était vivante dans ma chambre. Cela fait très longtemps que je ne l’avais vue ainsi pour moi toute seule, et j’en étais bien chagrinée. Je me suis endormie en la sentant toute proche de moi, comme une maman, et je me suis réveillée en souriant encore à sa douce présence, qui continue encore.
Comme elle est belle! Plus on la regarde, plus elle est belle, et plus on l’aime!
(*117) C’est en fait le Père éternel qui parle, comme on le voit à la fin de la dictée.
(*118 )Il fait référence à Acaz, roi de Judas.
(*119) Voir "Les cahiers de 1943", en particulier à partir du 11 novembre
Cahiers de 1944 – Dictées de Jésus à Maria Valtorta
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Suivre complètement les enseignements de l’Evangile, même les plus petits, c’est s’élever à la perfection.
Le 28 mars
Jésus dit:
« Votre lecture distraite de l’Evangile fait que trop de vérités vous échappent. Vous prenez les grands enseignements, mais mal eux aussi, et vous les adaptez à votre façon de voir actuelle.
Vous savez pourtant que ce n’est pas à l’Evangile de s’adapter à vous, mais bien l’inverse. Lui, il est ce qu’il est. Son enseignement est celui de son premier siècle d’existence et sera le même au dernier même si ce dernier siècle devait advenir dans des milliards d’années. Vous ne saurez plus vivre selon l’Evangile vous le savez déjà bien mal! , mais ce n’est pas pour autant qu’il sera différent. Il vous dira toujours les mêmes vérités de vie.
Votre volonté d’adapter l’Evangile à votre manière de vivre est une confession de votre misère spirituelle. Si vous aviez foi dans les vérités éternelles et en moi qui vous les ai proclamées, vous vous efforceriez de vivre l’Evangile intégralement, comme le faisaient les premiers chrétiens. Et ne dites pas: "La vie actuelle est telle que nous ne pouvons suivre à la perfection ces enseignements. Nous les admirons, mais nous sommes trop différents pour les suivre."
Les païens des premiers siècles étaient eux aussi très différents, sinon trop, de l’Evangile, et cependant ils ont su le suivre. Luxurieux, avides, noceurs, cruels, sceptiques, vicieux comme ils l’étaient, ils surent extirper toutes ces pieuvres, se mettre l’âme à nu, la faire saigner pour l’arracher aux tentacules de la vie païenne et, ainsi blessés dans leur pensée, dans leurs affections, dans leurs habitudes, venir à moi en disant: "Seigneur, si tu le veux, tu peux me guérir." Et moi, je les ai guéris. J’ai cicatrisé leurs blessures.
Car c’est de l’héroïsme de savoir arracher un mal de soi par amour d’une loi acceptée totalement. C’est de l’héroïsme de se muti1er de tout ce qui empêche de me suivre. C’est l’héroïsme que je vous ai indiqué: "En vérité je vous dis que, pour me suivre, il faut quitter maison, champs, richesses et affections. Et quiconque sait tout abandonner pour venir à moi, pour l’amour de mon Nom, recevra le centuple dans la vie éternelle. En vérité je vous le dis, celui qui m’a suivi dans la régénération possèdera le Royaume et viendra avec moi juger les hommes au dernier jour."
Oh, mes vrais fidèles! Avec moi, avec moi, vous formerez une foule joyeuse et resplendissante à l’heure de mon triomphe, qui sera aussi le vôtre puisque tout ce qui est à moi est à vous; tout cela appartient à mes enfants, à ceux que j’aime et qui m’aiment, à mes bénis qui sont ma joie.
Cependant, il est nécessaire d’être " régénéré ", ô hommes, pour être mien. Il faut être régénéré. C’est bien ce que disent Jean et Matthieu lorsqu’ils rapportent mes paroles, ce dernier parlant du jeune homme riche, et le bien-aimé de Nicodème.
Il faut renaître. Il faut être régénéré, se refaire une âme nouvelle, vous, les païens du vingtième siècle. Cela n’est possible qu’en abandonnant compromis et idées du monde pour embrasser mon Idée et la vivre, la vivre vraiment, intégralement.
C’est ce qu’ont fait les païens des premiers siècles, et ils sont devenus les saints glorieux du ciel. Ils ont apporté la civilisation à la terre. Vous devez en faire autant, s’il est vrai que vous m’aimez, s’il est vrai que vous tendez à la vie éternelle, s’il est vrai que vous œuvrez à civiliser la terre. La terre d’aujourd’hui! Elle est plus primitive qu’une tribu ensevelie dans les forêts vierges! Pourquoi donc? Parce qu’elle m’a repoussé. Il ne suffit pas de se dire chrétien pour l’être! Ce n’est pas parce qu’on a reçu le baptême pour la forme qu’on l’est! Etre chrétien signifie être ce que le Christ nous a dit d’être, comme l’Evangile vous le répète.
Or cet Evangile, vous le lisez peu, vous le lisez mal, vous l’élaguez de ce qui vous ennuie dans ses grands enseignements. En outre, vous ne remarquez même pas les passages les plus délicats.
Dites-moi donc: quand un artiste s’apprête à réaliser une œuvre, se borne-t-il aux opérations de dégrossissage s’il est sculpteur, d’esquisse s’il est peintre ou d’élévation des murs s’il est architecte? Non. Après ce gros-œuvre, il en vient aux détails. Beaucoup plus longs à réaliser que le gros-œuvre, ce sont eux qui créent le chef-d’œuvre.
Avec quel amour le sculpteur manie-t-il le ciseau et le marteau sur le marbre, qui paraît déjà vivant aux yeux du profane, pour que son œuvre atteigne la perfection! il est si minutieux et concentré sur son travail qu’il ressemble à un orfèvre. Mais voyez comme ce visage de pierre prend vie sous la caresse de l’instrument car il s’agit maintenant d’une caresse tant elle est précise et légère ! On dirait que l’œil s’orne d’un regard, les narines semblent se gonfler sous l’effet d’un souffle, la bouche devient douce et prend la courbe de lèvres tièdes, les cheveux n’ont plus la dureté de la pierre mais deviennent aérés et soyeux comme si le vent les faisait bouger ou qu’une main amoureuse les ébouriffait.
Voyez ce peintre. Sa toile est déjà terminée. Elle est belle, du moins elle semble belle, parfaite. Mais lui ne se repose pas. Voilà: une ombre bleue-noire ici, une touche de rouge carmin là. Sur cette fleur qui resplendit dans la main de cette vierge, il faut encore une étincelle de soleil pour en faire ressortir la blancheur nacrée. Sur cette Joue, une larme donnera vie à la joie extatique qui survit sous les tortures. Ce champ fleuri, où quelques troupeaux passent et broutent, est rendu humide de rosée pour mettre en relief la soif des fleurs. Le peintre ne prend pas de repos avant que son œuvre soit si parfaite que l’on puisse dire: "C’est vrai!" L’architecte et le musicien font de même, tout comme les vrais artistes qui veulent laisser au monde des chefs-d’œuvre.
C’est ainsi que vous devez agir, vous aussi, envers ce chef d’œuvre qu’est votre vie spirituelle.
Que croyez-vous donc? Que moi, qui étais si étranger aux discours, j’ai ajouté des paroles pour le simple plaisir de parler? Non. J’ai dit seulement ce qui est nécessaire pour vous mener à la perfection. Or s’il se trouve, dans le grand enseignement évangélique, de quoi permettre le salut de vos âmes, les plus petits détails contiennent le moyen d’atteindre la perfection.
Les premiers sont les commandements. Y désobéir entraîne la mort à la Vie. Les seconds sont les conseils. Y obéir signifie acquérir une sainteté toujours plus rapide et s’approcher toujours plus près de la Perfection du Père. Dans l’évangile selon saint Matthieu, il est dit: "Par suite de l’iniquité croissante, l’amour se refroidira chez le grand nombre." Voilà, mes enfants, une grande vérité que l’on médite peu.
De quoi souffrez-vous maintenant? Du manque d’amour. Que sont les guerres, au fond? De la haine. Qu’est-ce que la haine? L’antithèse de l’amour. Les raisons politiques? L’espace vital? Une frontière injuste? Un affrontement politique? Ce ne sont là que des excuses.
Vous ne vous aimez pas. Vous ne vous sentez pas frères. Vous ne vous rappelez pas que vous provenez tous du même sang, que vous êtes tous nés de la même façon, que vous mourrez tous de la même façon, que tous vous avez faim, soif, froid, sommeil de la même façon et besoin de pain, de maison, de feu de la même façon. Vous ne vous souvenez pas que j’ai dit: "Aimez-vous les uns les autres. A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples. Aimez votre prochain comme vous-mêmes."
Vous prenez ces vérités pour des fables. Vous prenez ma doctrine pour celle d’un fou. Vous la substituez par beaucoup de pauvres doctrines humaines, pauvres ou mauvaises selon leur créateur. Mais même les plus parfaites sont imparfaites si elles diffèrent de la mienne. Comme la statue mythique, elles seront pour une grande part en métal précieux. Mais la base sera d’argile et provoquera finalement l’écroulement de toute la doctrine, et par-là la ruine de ceux qui s’y étaient appuyés. La mienne ne s’écroule pas. Celui qui s’y appuie ne craint pas la ruine, mais il s’élève au contraire vers une sécurité croissante: il s’élève vers le ciel, vers l’alliance avec Dieu sur la terre, vers la possession de Dieu au-delà de la terre.
Toutefois, la charité ne peut exister là où règne l’iniquité. Car la charité est Dieu, et Dieu ne cohabite pas avec le mal. C’est pourquoi qui aime le mal hait Dieu. En haïssant Dieu, il accroît son iniquité et se sépare toujours plus du Dieu-Charité. C’est là un cercle vicieux dont on ne sort pas, et qui se resserre pour vous torturer.
Que vous soyez puissants ou humbles, vous avez augmenté vos fautes. Vous avez négligé 1’Evangile, tourné les commandements en dérision, oublié Dieu — car on ne peut dire que ceux qui vivent selon la chair, selon l’orgueil de l’esprit ou selon les conseils de Satan s’en souviennent—. Ce faisant, vous avez foulé la famille aux pieds, volé, blasphémé, tué, porté de faux témoignages, menti, forniqué, vous avez transformé l’illicite en licite. Ici en volant un emploi, une femme, des biens; là, plus haut, en confisquant un pouvoir ou une liberté nationale, en augmentant votre vol par un mensonge coupable pour justifier devant les peuples votre action qui les envoie à la mort. Ces pauvres peuples ne demandent pourtant qu’à vivre tranquilles ! Mais vous les excitez par des mensonges empoisonnés, vous les jetez les uns contre les autres pour vous garantir un bien-être qu’il ne vous est pas permis d’obtenir au prix du sang, des larmes, du sacrifice de nations entières.
Quant aux individus, quelle est leur faute au sein de la grande faute des puissants! C’est la somme des petites fautes individuelles qui sert de soubassement à la Faute. Si chacun vivait saintement, sans convoitise charnelle, sans avidité d’argent, de pouvoir, comment la Faute pourrait-elle se créer? Certes, il y aurait encore des délinquants. Mais ils seraient rendus inoffensifs parce que personne ne voudrait les servir. Tels des fous isolés de tout, ils continueraient à délirer sur leurs rêves obscènes d’abus de pouvoir. Mais leurs rêves ne deviendraient jamais réalité. Même si Satan leur venait en aide, celle-ci serait neutralisée par l’unité contraire de toute l’humanité sanctifiée par sa vie conforme à Dieu. En outre, l’humanité aurait Dieu avec elle, bienveillant envers ses enfants bons et obéissants. La charité serait au fond des cœurs, vivante et sanctifiante. Alors l’iniquité disparaîtrait.
Voyez-vous, mes enfants, combien il est nécessaire d’aimer pour ne pas être mauvais, et combien il est nécessaire de ne pas être mauvais pour aimer? Efforcez-vous d’aimer. Si vous aimiez... ne serait-ce qu’un tout petit peu! Si vous commenciez à aimer! Un début suffirait, ensuite les progrès se feraient tout seuls.
On ne peut moissonner tant que les épis ne sont pas mûrs. L’épi ne peut mûrir s’il ne se forme pas. Et il ne peut se former si le rejet ne s’est pas formé lui-même. Mais si le paysan ne semait pas la petite graine dans la motte de terre, le rejet vert pourrait-il sortir du sillon et, tel une coupe vivante, soutenir la gloire des épis? Que la semence est petite! Elle brise pourtant la motte, pénètre dans la terre, la suce comme une bouche avide, puis expose au soleil sa magnificence bénie de futur pain; par sa couleur d’espérance ou par son or bruissant au vent et resplendissant sous le soleil, elle chante la bénédiction de celui qui procure à l’homme le Pain et le pain. La semence a beau être petite au point qu’il en faut beaucoup pour remplir le gosier d’un passereau, s’il n’y en avait plus, vous n'auriez même plus d’hostie sur l’autel. Vous mourriez de faim physique et d’inanition spirituelle.
Mettez dans chaque cœur une semence, une petite semence de charité. Laissez-vous-en pénétrer. Faites en sorte qu’elle croisse en vous. Changez votre avidité nue en une féconde floraison d’œuvres saintes toutes nées de la charité. La terre, jusqu’alors composée entièrement de ronces et d’épines, modifierait son aspect et son âpreté, qui vous torture, en une demeure paisible et bonne qui serait une anticipation du ciel bienheureux. S’aimer les uns les autres, c’est déjà être au ciel, car le ciel n’est rien d’autre que de l’amour.
Lisez, lisez l'Evangile, jusque dans ses moindres phrases. Vivez le sous ses teintes de perfection. Commencez par l’amour. Cela semble le plus difficile des préceptes et conseils. Or c’est la clé de tout, de tout le Bien, de toute la Joie, de toute la Paix. »
Cahiers de 1944 – Dictées de Jésus à Maria Valtorta
Lire l' Evangile
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Bien d'accord avec ce qui est dit sur le fait de lire et de suivre l'Evangile, même si cela paraît parfois déraisonnable ou fou - au regard de notre logique toute humaine - et qu'on aurait naturellement tendance à adapter et à relativiser l'enseignement du Seigneur:
Amitiés
Vous prenez ces vérités pour des fables. Vous prenez ma doctrine pour celle d’un fou. Vous la substituez par beaucoup de pauvres doctrines humaines, pauvres ou mauvaises selon leur créateur. Mais même les plus parfaites sont imparfaites si elles diffèrent de la mienne.
1 Corinthiens 1
25 Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes.
1 Corinthiens 2
13 Nous disons cela avec un langage que nous n’apprenons pas de la sagesse humaine, mais que nous apprenons de l’Esprit ; nous comparons entre elles les réalités spirituelles.
14 L’homme, par ses seules capacités, n’accueille pas ce qui vient de l’Esprit de Dieu ; pour lui ce n’est que folie, et il ne peut pas comprendre, car c’est par l’Esprit qu’on examine toute chose.
Amitiés
tous artisans de paix- Enfant de Dieu
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Je te remercie @tous artisans de paix de ton intérêt , pour cette dictée de Jésus, cela me fait plaisir
Amicalement
Amicalement
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Maud merci pour ces partages de Maria valorta nos coeurs s'enrichissent à les lire.
c12345- Contemplatif
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Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Le martyre de Justine et de Cyprien.
La puissance victorieuse de la croix.
« Tu as fait l’expérience de cette puissance de la croix.»
Le 29 mars
A 11h.
Jésus dit:
« Ecris: "La croix a tout pouvoir contre le pouvoir du démon ", puis décris ce que tu verras.
C’est la semaine de la Passion, celle qui prépare au triomphe de la croix. La croix est recouverte d’un voile sur les autels, mais le Crucifié est plus que jamais à l’œuvre sur son glorieux échafaud, derrière son voile, pour ceux qui l’aiment et l’invoquent.
Décris. »
Je vois une jeune fille, presque encore une adolescente. Elle est aux prises avec un jeune homme qui doit avoir la trentaine. La jeune fille est très belle. Grande, brune, bien faite. Le jeune lui aussi est beau. Mais autant la jeune fille a un aspect doux malgré sa sévérité, autant cet homme, malgré son sourire forcé, a quelque chose de peu sympathique. On dirait que, sous une patine de bienveillance, il a un caractère trouble et torve.
Il fait de grandes déclarations d’affection à la jeune fille, il se dit prêt à faire d’elle une épouse heureuse, la reine de son cœur et de sa maison. Mais la jeune fille, que j’entends appeler "Justine ", repousse ces propositions amoureuses avec une constance sereine.
« Mais tu pourrais faire de moi un saint de ton Dieu, Justine! Puisque tu es chrétienne, je le sais. Mais je ne suis pas ennemi des chrétiens. Je ne suis pas incrédule sur les vérités d’outre-tombe. Je crois à une autre vie et à l’existence de l’esprit. Je crois que des êtres spirituels veillent sur nous, se manifestent et nous aident. Moi aussi j’en reçois de l’aide. Comme tu le vois, je crois ce que tu crois; je ne pourrais jamais t’accuser parce que je devrais m’accuser moi aussi du même péché. Je ne crois pas, comme bien des gens, que les chrétiens sont des hommes qui pratiquent la magie noire. Je suis donc persuadé que, unis tous les deux, nous ferons de grandes choses.
— N’insiste pas, Cyprien. Je ne discute pas tes croyances. Je veux bien croire, aussi, que, unis, nous ferions de grandes choses. Je ne me pas non plus être chrétienne, et je veux bien admettre que tu aimes les chrétiens. Je prierai pour que tu puisses les aimer au point que tu puisses devenir un héros parmi eux. Alors, si Dieu veut, nous serons unis pour un même destin, mais pour un destin tout spirituel.
Car je fuis toute autre union: je veux en effet me réserver tout entière pour le Seigneur afin d’obtenir cette Vie à laquelle tu dis croire toi aussi, et parvenir à posséder l’amitié de ces esprits dont tu admets toi aussi qu’ils veillent sur nous et accomplissent, au nom du Seigneur, des œuvres de bien.
— En voilà assez, Justine! Mon esprit protecteur est puissant. Il te forcera à me céder.
— Oh non! S’il est un esprit du ciel, il ne pourra que vouloir ce que Dieu veut. Or Dieu veut pour moi la virginité et, j’espère, le martyre. C’est pourquoi ton esprit ne pourra me pousser à faire une chose contraire à la volonté de Dieu. De plus, si cet esprit ne vient pas du ciel, alors il ne pourra rien contre moi, sur qui le signe vainqueur est levé pour me défendre. Ce signe est vivant dans mon esprit, dans mon cœur, dans mon âme, dans ma chair et ils seront victorieux sur toute voix autre que celle de mon Seigneur. Va en paix, mon frère, et que Dieu t’illumine pour que tu connaisses la vérité. Je prierai pour la lumière de ton âme. »
Cyprien quitte la maison en grommelant des menaces que je ne saisis pas bien. Justine le regarde partir avec des larmes de pitié. Puis elle se retire en prière, après avoir rassuré deux petits vieux, certainement ses parents, qui avaient accouru aussitôt le jeune homme parti. « Ne craignez rien. Dieu nous protègera et fera de Cyprien l’un des nôtres. Priez vous aussi et ayez foi. »
La vision comprend deux parties, comme si le lieu se divisait en deux. D’un côté je vois la chambre de Justine, de l’autre une pièce de la maison de Cyprien.
La première prie, prosternée devant une simple croix gravée entre deux fenêtres comme si c’était un dessin ornemental et surmontée de la figure de l’Agneau, flanquée d’un côté par le poisson et de l’autre par une source qui semble puiser son liquide dans les gouttes de sang qui jaillissent de la gorge déchirée de l’Agneau mystique. Je comprends qu’il s’agit de figures en vogue du symbolisme chrétien de cette époque cruelle. En l’air, au-dessus de Justine prosternée en prière, il règne une luminosité douce qui, bien qu’incorporelle, a l’apparence d’un être angélique.
Dans la chambre de Cyprien, en revanche, au milieu d’instruments cabalistiques et de signes cabalistiques et magiques, se trouve le même Cyprien; il est tout occupé à s’affairer autour d’un trépied sur lequel il jette des substances résineuses, je crois, qui produisent de denses volutes de fumée, et à tracer sur elles des signes, tout en murmurant des paroles de quelque rite obscur
La pièce se remplit d’un nuage bleuté qui voile les contours des choses et fait apparaître le corps de Cyprien comme derrière un espace d’eaux tremblotantes; il s’y forme un point phosphorescent qui s’agrandit peu à peu jusqu’à atteindre un volume presque semblable à celui d’un corps humain. J’entends des paroles mais je n’en saisis pas le sens. Je vois cependant que Cyprien s’agenouille et montre des signes de vénération comme s’il priait quelqu’un de puissant. Le nuage disparaît lentement, et Cyprien se retrouve de nouveau seul.
En revanche, un changement se produit dans la chambre de Justine. Un point phosphorescent qui danse comme un feu follet fait des cercles toujours plus étroits autour de la jeune fille en prière. Mon conseiller intérieur m’avertit que c’est l’heure de la tentation pour Justine et que cette lumière était un esprit mauvais qui tente d’inciter la vierge de Dieu à la sensualité en suscitant en elle toutes sortes de sensations et de visions mentales.
Je ne vois pas ce qu’elle voit. Je me rends seulement compte qu’elle souffre et que, lorsqu’elle est sur le point de fléchir, elle vainc la puissance occulte en traçant de sa main un signe de croix sur elle et en l’air avec une petite croix qu’elle a prise sur sa poitrine. La troisième fois, la tentation doit être violente, car Justine s’adosse à la croix dessinée sur le mur et, de ses deux mains levées devant elle, elle dresse l’autre petite croix. On dirait un combattant isolé qui se défend le dos au mur, appuyé contre un refuge inébranlable, et tient devant lui un bouclier invincible. La lumière phosphorescente ne résiste pas à ce double signe et se dissipe. Justine reste en prière.
Il y a alors une interruption, car la vision est manifestement coupée. Mais je la retrouve ensuite, avec les mêmes personnages. La vierge et Cyprien sont toujours présents et discutent ardemment. De nombreuses personnes y assistent et s’unissent à Cyprien pour prier la jeune fille de céder et de se marier, pour libérer la cité d’une pestilence.
« Ce n’est pas à moi, répond Justine, de changer d’avis, mais à votre Cyprien. Qu’il se libère, lui, de l’esclavage de son mauvais esprit et la cité sera sauve. Quant à moi, je reste plus que jamais fidèle au Dieu auquel je crois, et je lui sacrifie tout pour votre bien à tous. L’on verra alors si le pouvoir de mon Dieu est supérieur à celui de vos dieux et à celui du Mauvais que celui-ci adore. »
La foule s’agite, en partie contre Cyprien et en partie contre la jeune fille...
…que je retrouve plus tard auprès du jeune homme, désormais bien plus adulte et portant les signes sacerdotaux: le pallium et la tonsure circulaire à la place des cheveux ornés et plutôt longs qu’il avait auparavant.
Ils se trouvent dans la prison d’Antioche, dans l’attente de leur supplice et Cyprien rappelle à sa compagne une ancienne discussion.
« Voici que s’accomplit maintenant ce que, de différentes manières, nous avions prophétisé. Ta croix a remporté la victoire, Justine. Tu n’as pas été ma femme, mais celle qui m’a enseigné. Tu m’as libéré du mal et conduit à la Vie. Lorsque l’esprit des ténèbres que j’adorais m’a avoué son impuissance à te vaincre, j’ai compris. "Elle triomphe par la croix ", m’a-t-il dit. "Je n’ai aucun pouvoir sur elle. Son Dieu crucifié est plus puissant que tout l’enfer réuni. Il m’a déjà vaincu un nombre infini de fois, et il en ira toujours de même. Celui qui croit en lui et en son signe évite tous les pièges. Seuls ceux qui ne croient pas en lui et méprisent sa croix tombent en notre pouvoir et périssent dans notre feu." Je n’ai pas voulu aller vers ce feu, mais connaître le Feu de Dieu qui te rendait si belle et pure, si puissante et sainte. Tu es la mère de mon âme et, pour cette raison, je te prie en cette heure de nourrir ma faiblesse par ta force, pour que, ensemble, nous montions vers Dieu.
— C’est toi qui es maintenant mon évêque, mon frère. Au nom de notre Seigneur Jésus Christ, absous-moi de toute faute afin que, plus pure que le lys, je te précède dans la gloire.
— Je te bénis, je ne t’absous pas, car il n’y a pas de faute en toi. Et toi, pardonne à ton frère tous les pièges qu’il t’a tendus. Prie pour moi, qui ai fait tant d’erreurs.
— Ton sang et ton amour actuel lavent toute trace d’erreur. Mais prions ensemble: Notre Père... »
Deux gardiens entrent pour troubler cette noble prière.
« Les tortures ne vous suffisent-elles toujours pas? Vous résistez encore? Vous ne sacrifiez pas aux dieux?
Nous faisons à Dieu le sacrifice de nous-mêmes, au Dieu vrai, unique, éternel et saint. Donnez-nous la Vie. C’est celle que nous désirons. Par Jésus Christ Seigneur du monde et de Rome, par le Roi puissant devant lequel César n’est que vile poussière, pour le Dieu devant qui s’inclinent les anges et tremblent les démons, que la mort [nous soit donnée]. »
Furieux, les bourreaux les jettent à terre, les traînent sans pouvoir les séparer, car les mains de ces deux héros du Christ sont soudées l’une à l’autre.
C’est ainsi qu’ils vont au lieu du martyre, qui semble être l’une des salles des Questeurs habituelles. Et deux coups de tranchant assénés par deux bourreaux musclés coupent ces deux têtes héroïques et donnent à leur âme des ailes pour le ciel.
Jésus dit:
« L’histoire de Justine d’Antioche et de Cyprien est l’une des plus belles [qui témoigne] en faveur de ma croix.
Celle-ci, l’échafaud baigné de mon Sang, a accompli d’infinis miracles au cours des siècles. Elle en accomplirait encore si vous aviez foi en elle. Mais le miracle de la conversion de Cyprien, cette âme au pouvoir de Satan qui devient un martyr de Jésus, est l’un des plus puissants et des plus beaux.
Que voyez-vous, vous, les hommes? Une adolescente seule tenant une petite croix dans les mains, et une croix légère à peine gravée dans le mur. Une adolescente dont le cœur est réellement convaincu de la puissance de la croix et qui se réfugie en elle pour remporter la victoire.
En face d’elle, un homme que le commerce avec Satan a enrichi de tous les vices capitaux. Il est habité par la luxure, la colère, le mensonge, l’aveuglement spirituel et l’erreur, et encore par le sacrilège et l’union aux forces infernales. Il a, pour l’assister, le seigneur de l’enfer avec toutes ses séductions.
Eh bien! : c’est l’adolescente qui remporte la victoire. Et pas seulement cela, mais, contraint par une force invincible, Satan est obligé d’avouer la vérité et de perdre son disciple. La vierge fidèle ne vainc pas pour elle seule, mais pour toute la cité, libérant Antioche du maléfice qui se répand comme une pestilence et fait périr les habitants. Elle vainc pour Cyprien et fait de lui un serviteur du Christ alors qu’il était serviteur de Satan. Le démon, la maladie, l’homme, tous sont vaincus par une main d’adolescente qui brandit la croix.
Vous connaissez peu ma martyre. Mais vous devriez la représenter, sa petite main armée de la croix, debout sur la pierre qui clôt l’enfer et sous laquelle gronde Satan, vaincu et prisonnier. C’est ainsi que vous devriez vous la rappeler et l’imiter. Car, plus que jamais, Satan parcourt la terre et déchaîne ses forces de mal pour vous faire périr. Et il n’y a que la croix qui puisse le vaincre. Rappelez-vous qu’il a lui-même reconnu: "Le Dieu crucifié est plus puissant que tout l’ enfer.
Il me vaincra toujours. Celui qui croit en lui évite tous les pièges."
Ayez foi, ayez foi, mes enfants! C’est une question vitale, pour vous. Soit vous croyez et tout ira bien pour vous, soit vous ne croyez pas et vous connaîtrez toujours plus le mal.
Vous qui croyez, utilisez ce signe avec vénération. Vous qui êtes sceptiques et, par votre doute, l’avez effacé de votre esprit comme sous l’effet de sucs corrosifs — et, de fait, le doute est corrosif comme un acide —, gravez à nouveau dans votre pensée et votre cœur ce signe qui vous rend sûrs de la protection divine.
Si, actuellement, la croix est voilée en signe de ma mort (*120), qu’elle ne le soit jamais dans votre cœur. Qu’elle y resplendisse comme sur un autel. Qu’elle y soit la lumière qui vous guide au port. Qu’elle soit la bandière sur laquelle vous tournerez votre regard bienheureux au dernier jour, quand, par ce signe, je séparerai les brebis des boucs, jetterai ceux-ci dans les Ténèbres éternelles et emporterai mes bénis avec moi dans la Lumière.»
Jésus me dit ensuite:
«Toi, tu as expérimenté la puissance de la croix. Tu n’as aucun doute sur l’authenticité de cette vision, parce que tu as toi-même vu Satan s’enfuir sous ta main brandissant ma croix. (*121) Mais comme ceux qui croient ainsi sont peu nombreux! Et puisqu’ils ne croient pas, ils n’ont pas recours à ce signe béni.
Cette vision doit être incluse elle aussi dans les évangiles de la Foi. (*122) Ce n’est pas l’Evangile, mais c'est la foi. Et c’est encore l’Evangile parce que j'ai dit: "A celui qui croit en moi je donnerai le pouvoir de fouler aux pieds les serpents, scorpions, et toute la puissance de l’Ennemi et rien ne pourra lui nuire."
Que ta foi augmente à chaque battement de cœur. Et si celui-ci, par fatigue, ralentit ses battements, que ta foi n’en fasse pas autant.
Plus l’heure de la réunion avec Dieu est proche, plus il faut que la foi grandisse. En effet, Satan ne s’est jamais lassé de vous troubler par ses manigances et, comme il est rusé, féroce, flatteur, il a toujours cherché à vous faire fléchir à force de sourires, de chants, de rugissements, de sifflements, de caresses et de coups de griffes; mais à l’heure de la mort, il augmente ses agissements pour vous arracher au ciel. C’est bien là l’heure d’étreindre la croix, pour que les ondes de la tourmente finale de Satan ne puisse vous submerger. Ensuite vient la Paix éternelle.
Courage, Maria. Que la croix soit ta force maintenant et à l’heure de ta mort.
Que la croix de la mort, la dernière croix de l’homme, ait deux bras : que l’un soit ma croix, et l’autre le nom de Marie. Alors la mort arrive dans la paix de ceux qui sont délivrés même de la proximité de Satan. Car lui, le Maudit, ne supporte ni la croix ni le nom de ma Mère.
Il faut faire connaître cela à beaucoup. Tous, en effet, vous devrez mourir et, tous, vous avez besoin de cet enseignement pour sortir vainqueurs de l’ultime piège de celui qui vous hait infiniment.»
(*120) Coutume utilisée dans les églises durant la semaine sainte, comme cela est rappelé au début, dans la courte dictée.
(*121 ) Probable allusion à l’épisode rapporté dans l' "Autobiographie" de Maria Valtorta dans les pages 303-308.
(*122 )Introduits par la dictée du 28 février.
Cahiers de 1944 – Dictées de Jésus à Maria Valtorta
La Puissance de la Croix de Jésus
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Une double vision: celle de la mort de Marie-Madeleine, précédée de l’apparition de Jésus qui rappelle le soin avec lequel la pécheresse repentie soulagea sa fatigue à Béthanie:
ces mots confirment que *ceux qui espèrent en Dieu ne seront pas déçus; celle du repas dans la maison de Lazare, évoqué par Jésus dans la première partie de la vision.
Dieu veut vous sauver, et non vous perdre.»
Le 30 mars
Je vois une caverne rocheuse dans laquelle se trouve un lit de feuilles amassées sur un châssis rudimentaire de branchages enchevêtrés et liés par des joncs. Ce doit être aussi confortable qu’un instrument de torture. En outre, la grotte possède une grosse pierre qui sert de table, et une plus petite qui fait office de siège. Contre le côté du fond, il y en a une autre: un grand rocher saillit de la roche et je ne sais si c’est naturellement ou à la suite d’un travail humain patient et pénible a été poli et présente une surface relativement lisse. Il semble être un autel grossier. Une croix y est posée, faite de deux branches assemblées par de l’osier.
L’habitant de cette grotte a en outre planté un pied de lierre dans une fissure terreuse du sol, et en a conduit les rameaux à encadrer la croix et à l’étreindre. Dans deux vases rustiques, qui paraissent modelés dans l’argile par des mains inexpertes, se trouvent des fleurs sauvages cueillies aux alentours. Au pied même de la croix, dans une coquille géante, se trouve un petit cyclamen sauvage dont les feuilles menues sont bien nettes; deux boutons sont prêts à fleurir. Il y a, au pied de cet autel, une gerbe de branchages épineux ainsi qu’un fouet en cordes nouées. On voit enfin, dans cette grotte, une cruche rustique qui contient de l’eau. Rien d’autre.
L’ouverture étroite et basse laisse entrevoir un arrière-fond de montagnes et, comme on aperçoit au loin une luminosité mobile, on pourrait dire que la mer est visible de cet endroit. Mais je ne peux le certifier. Des branchages de lierre, de chèvrefeuille et de rosiers sauvages toute la magnificence habituelle des lieux alpestres, pendent sur l’ouverture et forment comme un voile mobile qui sépare l’intérieur de l’extérieur.
Une femme décharnée, vêtue d’un vêtement rudimentaire sur lequel elle a posé une peau de chèvre en guise de manteau, entre dans la grotte en écartant les branches pendantes. Elle semble exténuée. Son âge est indéfinissable. Si l’on devait en juger à son visage fané, on lui donnerait un âge certain, la soixantaine passée. Mais si l’on en juge à sa chevelure encore belle, épaisse et dorée, pas plus de quarante ans environ. Ses cheveux pendent en deux tresses le long des épaules, voûtées et maigres, et c’est l’unique chose qui luit dans cette tristesse. La femme, c’est certain, a dû être belle, car son front est encore haut et lisse, le nez bien fait et l’ovale du visage régulier, bien qu’amaigri par son état d’épuisement. Mais les yeux n’ont plus d’éclat. Ils sont fortement enfoncés dans l’orbite et marqués de paupières bleuâtres.
Ces yeux trahissent bien des larmes versées. Deux rides, presque des cicatrices, sont gravées du coin de l’œil, descendent le long du nez et vont se perdre dans cette autre ride, Caractéristique de ceux qui ont beaucoup souffert, qui descend en accent circonflexe des narines aux angles de la bouche. Les tempes semblent creusées et les veines bleutées se dessinent sur une grande pâleur. La bouche pend avec un pli las; elle est d’une couleur rosée extrêmement pâle. A une époque, elle a dû être une bouche splendide, mais elle est maintenant fanée. La courbe des lèvres ressemble à celle de deux ailes brisées qui pendent. C’est une bouche douloureuse.
La femme se traîne jusqu’au rocher qui fait office de table et y dépose des myrtilles ainsi que des fraises sauvages. Elle va ensuite à l’autel et s’agenouille. Mais elle est tellement épuisée que, ce faisant, elle manque de tomber et se retient par une main au rocher. Elle prie les yeux tournés vers la croix, et des larmes descendent par le sillon des rides jusqu’à sa bouche, qui les boit. Elle laisse ensuite tomber sa peau de chèvre et reste avec sa seule tunique grossière, puis elle prend les fouets et les épines. Elle serre les branchages épineux autour de sa tête et autour de ses reins et se flagelle avec les cordes. Mais elle est trop faible pour le faire. Elle laisse donc tomber le fouet et, prenant appui des mains et du front sur l’autel, elle dit: «Je ne peux plus, Rabbouni ! Je ne peux plus souffrir, en souvenir de ta douleur! »
C’est sa voix qui me permet de la reconnaître: c’est Marie de Magdala. Je me trouve dans sa grotte de pénitente.
Marie pleure. Elle appelle Jésus avec amour. Elle ne peut plus souffrir, mais elle peut encore aimer. Sa chair, mortifiée par la pénitence, ne résiste plus à l’effort de se flageller, mais son cœur a encore des mouvements de passion et consume ses dernières forces en aimant. Et elle aime, en restant le front couronné d’épines et la taille serrée dans les épines, elle aime en parlant à son Maître en une continuelle profession d’amour et un acte de contrition renouvelé.
Elle a glissé, le front à terre. Elle avait cette même pose au Calvaire devant Jésus déposé sur le sein de Marie, ou bien dans la maison de Jérusalem quand Véronique d’Arimathie dépliait son voile, ou encore dans le jardin de Joseph d’Arimathie quand Jésus l’appela, qu’elle le reconnut et l’adora. (*123) Mais aujourd’hui elle ‘pleure, parce que Jésus n’est pas là.
« Ma vie s’enfuit, mon Maître. Devrai-je mourir sans te revoir? Quand pourrai-je me délecter de ta face ? Mes péchés sont devant moi et m’accusent. Tu m’as pardonné et je crois que l’enfer ne me possède ra pas. Mais combien de temps vais-je passer à expier avant de vivre de toi! Oh! Bon Maître! Par l’amour que tu m’as donné, réconforte mon âme! L’heure de la mort est venue. Par ta mort désolé sur la croix, réconforte ta créature ! C’est toi qui m’as engendrée. Toi, et non ma mère. Tu m’as ressuscitée plus que tu n’as ressuscité mon frère Lazare. Car il était déjà bon, lui, et la mort ne pouvait être qu'une attente dans tes limbes. Mais moi, j’étais morte dans mon âme, et mourir signifiait pour moi la mort éternelle. Jésus, en tes mains je remets mon esprit ! Il est à toi parce que c’est toi qui l’as sauvé. En guise d’ultime expiation, j’accepte de connaître l’âpreté de ta mort abandonne. Mais donne-moi un signe que ma vie a servi à expier mes fautes. « (*124)
« Marie! » Jésus est apparu. Il paraît descendre de la croix grossière. Mais il n’a pas de plaies et n’est pas mourant. Il est beau comme au matin de la Résurrection. Il descend de l’autel et s’avance vers la femme prosternée. Il se penche sur elle. Il l’appelle une nouvelle fois; puis comme, semble-t-il, elle croit entendre cette voix par ses sens spirituels et reste face contre terre, elle ne voit pas la lumière qui rayonne du Christ, il la touche en posant une main sur sa tête et la prend par le coude comme à Béthanie[125] pour la relever.
Quand elle se sent touchée et reconnaît cette main à sa longueur,, elle pousse un grand cri. Elle lève alors un visage transfiguré par la joie. Puis elle l’abaisse pour baiser les pieds de son Seigneur.
« Lève-toi, Marie. C’est moi. La vie s’enfuit, c’est vrai. Mais je viens te dire que le Christ t’attend. Marie n’a pas à attendre. Tout lui est déjà pardonné, dès le premier instant. Mais, maintenant, cela lui est plus que pardonné. Ta place est déjà prête dans mon Royaume. Je suis venu te le dire, Marie. Je n’ai pas ordonné à l’ange de le faire car je rends au centuple ce que j’ai reçu, et je me souviens de ce que j’ai reçu de toi. Marie, revivons ensemble un moment du passé. Rappelle-toi Béthanie. C’était le soir qui suivait le sabbat. Ma mort adviendrait six jours plus tard. Ta maison, tu t’en souviens ? Elle était toute belle, dans la ceinture fleurie de son verger. L’eau chantait dans la vasque et les premières roses sentaient bon autour de ses murs. Lazare m avait invité à dîner et tu avais dégarni le jardin de ses plus belles fleurs pour décorer la table où ton Maître allait prendre son repas.
Marthe n’avait pas osé te le reprocher parce qu’elle se souvenait de mes paroles; elle te regardait avec une douce envie, car tu resplendissais d’amour en allant et venant pour veiller aux préparatifs. Puis j'étais arrivé. Plus rapide qu’une gazelle, tu étais accourue, précédant les serviteurs, pour ouvrir la grille avec ton cri habituel. On aurait dit le cri d’une prisonnière libérée. Et, de fait, j’étais ta libération et toi une prisonnière libérée. Les apôtres m’accompagnaient. Ils étaient tous là, même celui qui était désormais un membre gangreneux du corps apostolique. Mais c’est toi qui étais venue prendre sa place. Et tu ignorais que, en regardant ta tête penchée pour me baiser les pieds, ton regard sincère et rempli d’amour, j’oubliais mon dégoût d’avoir le traître à mes côtés. C’est pour cette raison que je t’ai voulue au Calvaire.
C’est pour cette raison que je t’ai voulue dans le jardin de Joseph. Car te voir m'assurait que ma mort n’était pas sans but. Et me montrer à toi était un acte de gratitude pour ton amour fidèle. Marie, bénie es-tu, toi qui ne m’as jamais trahi, qui m’a confirmé dans mon espérance de Rédempteur, toi en qui j'ai vu tous ceux que ma mort allait sauver. Pendant que tous mangeaient, toi, tu adorais.
Tu m’avais offert de l’eau parfumée pour mes pieds fatigués et des baisers chastes mais ardents pour mes mains; non contente encore, tu as voulu briser ton dernier vase précieux et m’oindre la tête en me peignant les cheveux comme le fait une mère, puis m’oindre les mains et les pieds afin que ton Maître tout entier sente bon comme les membres d’un roi consacré... Alors Judas, qui te détestait parce que tu étais honnête désormais et que tu repoussais par ton honnêteté les convoitises des hommes, t’avait réprimandée... Mais, moi, je t’avais défendue parce que tu avais accompli tout cela par amour, un si grand amour que son souvenir m'a accompagné durant mon agonie, le soir du jeudi à l’heure de none... C’est en raison de cet acte d’amour que tu m’as donné au seuil de ma mort, que je viens maintenant, au seuil de ta mort, te récompenser par l’amour.
Ton Maître t’aime, Marie. Il est ici pour te le dire. Ne crains pas, n’aie pas peur d’une autre mort. Ta mort n’est guère différente de la mort de ceux qui versent leur sang pour moi. Que donne le martyr? Sa vie par amour de son Dieu. Que donne le pénitent? Sa vie par amour de son Dieu. Que donne celui qui aime? Sa vie par amour de son Dieu. Tu vois bien qu’il n’y a pas de différence. Martyre, pénitence, amour consument le même sacrifice et dans le même but. Il y a donc en toi, qui est pénitente et qui aime, le même martyre que celui qui périt dans l’arène. Marie, je te précède dans la gloire. Baise-moi la main et reste en paix. Repose-toi. Il est temps pour toi de prendre du repos. Donne-moi tes épines. C’est maintenant le temps des roses. Repose-toi et attends. Je te bénis, ma bénie.»
Jésus a obligé Marie à s’étendre sur son lit. La sainte, le visage baigné de larmes d’extase, s’est couchée comme son Dieu l’a voulu; elle semble dormir, maintenant, les bras croisés sur la poitrine; ses larmes continuent à couler, mais sa bouche rit.
Elle se relève pour s’asseoir quand une lumière éclatante apparaît dans la grotte, provoquée par la venue d’un ange portant un calice qu’il pose sur l’autel et qu’il adore. Marie, agenouillée à côté de sa couche, adore elle aussi. Elle ne peut plus bouger. Ses forces l’abandonnent. Mais elle est heureuse. L’ange prend le calice et lui donne la communion. Puis il remonte au ciel.
Telle une fleur brûlée par un soleil trop ardent, Marie se penche, les bras encore croisés sur la poitrine, et elle tombe, le visage dans les feuilles de sa couche. Elle est morte. L’extase eucharistique a coupé le dernier fil qui la retenait à la vie.
Pendant que Jésus parlait, je voyais la scène qu’il décrivait: la maison de Béthanie toute fleurie et en fête. La salle du banquet richement décorée. Marthe affairée et Marie qui s’occupe des fleurs.
Puis l’arrivée de Jésus en compagnie des douze, et sa rencontre avec Marie qui le conduit vers la maison. Lazare descend en hâte à la rencontre du Maître et entre avec lui dans la maison, dans une pièce qui précède celle du banquet. Marie porte l’eau dans un bassin et veut laver elle-même les pieds de Jésus. Puis elle change l’eau et tient le bassin jusqu’à ce que Jésus se soit purifié les mains. Quand il lui rend l’essuie-mains, elle le lui prend des mains et l’embrasse. Elle s’assied alors par terre, sur un tapis qui recouvre le sol, aux pieds de Jésus, et l’écoute converser avec son frère; ce dernier montre à Jésus des rouleaux, de nouvelles acquisitions qu’il a faites récemment à. Jérusalem. Jésus discute avec Lazare du contenu de ces ouvrages et, explique les erreurs doctrinales qu’ils contiennent, je crois, ou alors des différences entre ces doctrines du paganisme et les vraies. Il doit s’agir d’ouvrages littéraires que Lazare, qui est riche et cultivé, a voulu connaître. Marie ne parle jamais. Elle écoute, et elle aime.
Ils vont ensuite dîner. Les deux sœurs servent à table. Elles ne mangent pas. Seuls les hommes mangent. Les serviteurs vont et; viennent eux aussi, apportant les plats qui sont riches et beaux. Mais ce sont les deux sœurs qui servent en personne à table; elles prennent sur les crédences les plats que les serviteurs y déposent ainsi que les amphores remplies de vin qu’elles versent. Jésus boit de l’eau. Ce n’est qu’à la fin qu’il accepte un doigt de vin.
Or vers la fin du banquet, quand déjà le repas ralentit son rythme et tourne surtout en conversation tandis qu’on passe les fruits et les douceurs, Marie, qui avait disparu pendant quelques minutes, revient avec une amphore d’albâtre. Elle en brise le col contre le coin d’un meuble pour pouvoir y puiser avec plus de facilité puis, debout derrière Jésus, elle lui prend les cheveux à pleines mains et les oint. Elle en reconstitue les boucles et termine en les enroulant mèche par mèche autour de ses doigts. On dirait une mère qui peigne son enfant. Lorsqu’elle en a fini, elle embrasse tout doucement la tête de Jésus, puis lui prend les mains, les embaume et les baise; elle en fait ensuite de même avec ses pieds.
Les disciples regardent. Jean sourit, comme pour l’encourager. Pierre hoche la tête mais... allez, il sourit lui aussi dans sa barbe et peu à peu les autres en font autant. Thomas et un autre vieillard grommèlent à voix basse. Mais Judas, dont le regard est indéfinissable mais certainement mauvais, explose avec mauvaise humeur: «Quelle bêtise! Il n’y a que les femmes pour être aussi sottes! Pour quoi faire un tel gaspillage? Le Maître n’est certes pas un publicain ni une prostituée pour avoir besoin de telles manières efféminées! Et puis c’est dés honorant pour lui. Que vont dire les juifs quand ils le sentiront parfumé comme un éphèbe? Maître, je m’étonne que tu permettes à une femme de faire de telles sottises. Si elle a des richesses à gaspiller, qu’elle me les donne pour les pauvres! Ce sera plus judicieux. Femme, je te le dis, arrête, car tu me dégoûtes! »
Marie le regarde, interdite, et, rougissante, elle est sur le point d’obéir. Mais Jésus lui pose la main sur la tête, qu’elle tient penchée, puis fait descendre sa main sur son épaule en l’attirant doucement vers lui, comme pour la défendre:
« Laisse-la faire, dit-il. Pourquoi la rabroues-tu? Personne ne doit reprocher une œuvre bonne et y voir des sous-entendus que seule la méchanceté enseigne. Elle a accompli une bonne action à mon égard. Les pauvres, vous en aurez toujours. Moi, je ne serai plus parmi vous mais les pauvres resteront. Vous pourrez continuer à leur faire du bien, mais pas à moi, car le moment est proche où je vais vous laisser. Elle a anticipé l’hommage rendu à mon Corps sacrifié pour vous tous, et elle m’a oint pour ma sépulture, car alors elle ne pourra le faire. Et cela lui aurait trop coûté de ne pas avoir pu m’embaumer. En vérité je vous dis que, partout où l’Evangile sera annoncé et jusqu’à la fin du monde, on se souviendra de ce qu’elle vient de faire. Les âmes tireront de son acte un enseignement pour m’offrir leur amour comme un baume aimé du Christ, et prendre courage dans le sacrifice: ils penseront que tout sacrifice revient à embaumer le Roi des rois, l’Oint de Dieu, celui dont la grâce descend comme ce nard de mes cheveux pour féconder les cœurs à l’amour et vers qui l’amour s’élève en un continuel flux et reflux d’amour de moi à mes âmes et de mes âmes à moi. Judas, imite-la, si tu en es capable. Si tu peux encore le faire. Et puis, respecte Marie et moi avec elle. Respecte-toi aussi toi-même. Car ce n’est pas se déshonorer que d’accepter un pur amour avec un amour pur, en revanche, nourrir la rancœur et faire des insinuations sous l’aiguillon de la sensualité, voilà qui est dés honorant! Voici trois ans, Judas, que je t’instruis. Mais je ne suis pas encore arrivé à te faire changer. Or l’heure est proche. Judas, Judas... Merci, Marie. Persévère dans ton amour. »
Jésus dit:
«Bien qu’une créature puisse, de façon absolue, aimer avec générosité et récompenser ceux qui l’ont aimée, ce n’est jamais que très relatif. En revanche, votre Jésus surpasse tout désir humain, aussi vaste soit-il, et toute limite de satisfaction. Car votre Jésus est Dieu et, moi, je vous donne avec ma prodigalité de Dieu et de Dieu bon, à vous qui êtes généreux et qui aimez car cette page s’adresse tout spécialement à vous, âmes qui ne vous contentez pas d’obéir aux préceptes mais qui embrassez le conseil et développez votre amour jusqu’à accomplir de saints actes d’héroïsme .
Je suscite les miracles pour vous, pour vous accorder de la joie en échange de toute la joie que vous m’occasionnez. Je me substitue à ce qui vous fait défaut ou je vous procure ce qui vous est nécessaire. Je ne vous laisse manquer de rien, car vous vous êtes dépouillés de tout par amour de moi, au point de vivre dans la solitude matérielle ou morale dans un monde qui ne vous comprend pas, qui vous méprise et qui, reprenant l’ancienne insulte qu’on m’avait déjà adressée, à moi votre Maître, vous traite de "fous" et voit en votre pénitence et en vos lumières des signes diaboliques. En effet, le monde asservi à Satan croit que les saints sont des satans, eux qui ont mis le monde sous leurs pieds et s’en sont fait une échelle pour monter plus haut vers moi et se plonger dans ma Lumière.
Mais laissez-les donc vous traiter de "fous" et de "démons". Je sais que vous êtes les détenteurs de la vraie sagesse, de l’intelligence droite, et que vous possédez une âme d’ange dans un corps mortel. Je n’oublie pas le moindre de vos soupirs d’amour et je me souviens de tout ce que vous avez fait pour moi; tout comme je vous défends contre le monde, car je fais connaître aux meilleurs de ce monde ce que vous représentez à mes yeux, je vous récompense lorsque vient l’heure et que je juge qu’il est temps de mêler quelque douceur à votre calice.
Je suis le seul à l’avoir bu jusqu’à la dernière goutte sans l’adoucir avec du miel. Moi qui ai dû me cramponner à la pensée de ceux qui allaient m’aimer à l’avenir, pour pouvoir résister jusqu’au bout, sans en venir à maudire l’homme pour qui je répandais mon sang et connaître (plus que connaître: m’y abandonner) au désespoir devant ma condition d’être abandonné par Dieu.
Ce que j’ai souffert, je ne veux pas que vous le souffriez. Mon expérience a été trop cruelle pour que je vous l’impose. De plus, ce serait vous tenter au-delà de vos forces. Dieu n’est jamais imprudent. Il désire vous sauver et non vous perdre. Et vous imposer de vivre certaines heures trop cruelles reviendrait à la perte de votre âme qui ploierait comme une branche trop chargée, finirait par se briser et connaîtrait la boue après avoir connu si bien le ciel.
Je ne déçois jamais ceux qui espèrent en moi. Dis-le, dis-le, dis-le à tous.»
(*123) Se reporter aux visions du 18 février, du 19 février et du 21 février.
(*124) Dans les écrits de Maria Valtorta, et en particulier dans sa grande œuvre sur l’Evangile, Marie de Magdala, sœur de Marthe et de Lazare, est identifiée à la pécheresse citée en Lc 7, 36-50.
(*125) Vision du 23 mars
Cahiers de 1944 – Dictées de Jésus à Maria Valtorta
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Merci Maud, que Jésus continue à t'accompagner avec notre magnifique Maria.
Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Je te remercie @JackM et que le Ciel te bénisse
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Vision du moment de la mort de Jésus sur la croix et nouvelle évocation de l’adieu de Jésus à sa Mère avant la dernière Cène.
Le 7 avril
Vendredi saint à 10 h 30.
Mon conseiller intérieur me dit que c’est l’heure à laquelle Jean se rendit chez Marie. (*126)
La vision se termine de cette manière. Il est 12 h 30, autrement dit 11 h 30 au soleil.
Ensuite, de 13 heures à 16 heures (heure solaire), je suis restée prostrée, pas assoupie, mais dans un état d’extrême épuisement, à telle enseigne que je ne pouvais ni parler, ni remuer, ni même ouvrir les yeux. Je ne pouvais que souffrir, et sans rien voir, alors que, dans ma souffrance, je méditais continuellement l’agonie de Jésus
.
A 16 heures, à l’improviste et pendant que je pensais aux clous enfoncés dans les mains de Jésus, je l’ai vu mourir, et cela seulement: mourir. Il tourne la tête de gauche à droite en une ultime contraction, pousse un profond soupir, bouge la bouche en un essai de parler rendu muet par son impossibilité à le prononcer, dans un profond cri qui finit en gémissement car la mort arrête sa voix. Et il reste ainsi, avec les yeux qui se ferment et la bouche qui demeure à moitié ouverte. Sa tête reste encore un instant droite, raide sur le cou comme sous l’effet d’un spasme convulsif interne, puis retombe en avant, mais vers la droite. Rien d’autre.
Plus tard, j’ai repris un petit peu de forces, un tout petit peu, jusqu’à 19 heures (heure solaire), puis je suis retombée dans un assoupissement terrible jusqu’à minuit passé. Mais il n’y a plus de vision pour me réconforter. Je suis seule, moi aussi, comme Marie après l’ensevelissement de Jésus. Je ne vois rien, je n’entends rien. En outre, je souffre atrocement.
Pour me consoler tant soit peu, je vous décris la façon dont je voyais bien Jésus hier soir, quand il m’a expliqué une nouvelle fois ses adieux à Marie avant la Cène.
Jésus était agenouillé aux pieds de sa Mère et il lui enserrait la taille; tantôt il posait sa tête sur ses genoux, tantôt il la levait pour la regarder. La lumière d’une lampe à huile à trois becs, posée sur l’angle de la table près du siège de Marie, tombait directement sur le visage de Jésus. Sa Mère, en revanche, restait un peu plus dans l’ombre, puisque elle avait la lumière derrière les épaules. Mais Jésus, lui, était en pleine lumière.
Je me perdais dans la contemplation de son visage et j’en observais les moindres détails. Je les répète encore une fois. (*127) Des cheveux qui se séparent au milieu du visage et retombent en longues mèches jusqu’aux épaules. Ondulés sur la longueur d’une main, ils finissent en une véritable boucle. Ils sont chatoyants, fins, bien coiffés, d’un blond lumineux qui, en particulier dans la boucle finale, prend une forte teinte cuivrée. Il a le front très haut, très beau, lisse comme du verre, des tempes légèrement incurvées sur lesquelles les veines bleutées tracent de légères ombres indigo qui transparaissent sous sa peau extrêmement blanche, de ce blanc particulier de certaines personnes aux cheveux blonds-roux; c’est un blanc de lait d’une nuance qui tend un peu vers l’ivoire, mais avec une très légère touche de bleu, une peau très délicate qui ressemble à un pétale de camélia blanc, si fine qu’elle laisse transparaître la moindre veine et si sensible que chaque émotion s’y révèle, que ce soit par des pâleurs plus intenses ou par de vives rougeurs.
Mais j’ai toujours vu Jésus pâle, avec à peine quelques couleurs dues au soleil qu’il a pris librement tout au long des trois années pendant lesquelles il parcourait la Palestine. En revanche, Marie est plus blanche, parce qu’elle a vécu de façon plus retirée chez elle, et elle est d’un blanc plus rosé. Jésus, lui, est d’un blanc ivoire avec quelques légers reflets tendant vers le bleu.
Son nez est long et droit, avec à peine une légère courbe en haut, vers les yeux; c’est un beau nez fin et bien modelé. Il a les yeux enfoncés, très beau, de cette couleur — que j’ai si souvent décrite de saphir très foncé. Ses sourcils et ses cils sont épais, mais pas trop, longs, beaux, brillants, châtain foncé mais avec une microscopique étincelle d’or au sommet de chaque poil. Ceux de Marie sont, au contraire, d’un châtain très clair, plus fins et plus rares. Peut-être le semblent-ils parce qu’ils sont bien plus clairs, si clairs qu’ils en sont presque blonds. La bouche de Jésus est régulière, plutôt petite, bien modelée, très ressemblante à celle de sa mère, avec des lèvres d’une bonne grosseur, ni trop fines au point de paraître serpentines, ni trop prononcées. Au centre, elles sont rondes et accentuées en suivant une jolie courbe; sur les côtés, elles disparaissent presque en faisant paraître cette très belle bouche plus petite qu’elle ne l’est; elle est d’un rouge sain et s’ouvre sur une dentition régulière, forte, composée de dents plutôt longues et très blanches. En revanche, celles de Marie sont petites mais régulières et jointes de façon égale. Il a les joues maigres, sans être décharnées. L’ovale de son visage est long et étroit, mais fort beau, et ses joues ni trop saillantes ni trop fuyantes. Sa barbe, fournie sur le menton et divisée en deux pointes crépues, entoure sa bouche sans la recouvrir jusqu’à sa lèvre inférieure et raccourcit au fur et à mesure qu’elle monte vers les joues, où elle devient vraiment courte et se borne en ombrer la pâleur comme une poussière cuivrée. Là où elle est fournie, elle est d’une couleur cuivrée foncée: un blond roux foncé. Sa moustache l’est aussi, pas très drue et courte, de sorte qu’elle couvre à peine la lèvre supérieure entre le nez et la lèvre, et se limite aux angles de la bouche. Il a de petites oreilles, bien modelées et bien attachées à la tête. Elles ne dépassent pas du tout.
A le voir aussi beau, hier soir, je repensais à la façon dont il m’était apparu défiguré en bien des occasions, dans la Passion ou après elle, et cela rendait encore plus intense mon amour compatissant pour sa souffrance. Et quand je le voyais s’avancer et poser son visage sur la poitrine de Marie, comme un enfant qui réclame une caresse, je me demandais une fois de plus comment les hommes ont fait pour s’acharner ainsi contre lui, alors que tous ses actes le montrent si doux et si bon et que son seul aspect lui conquiert les cœurs. Je voyais ses belles mains, longues et pâles, enlacer les flancs de Marie, la ceinture de Marie, les bras de Marie, et je me disais:
« Dire que dans peu de temps elles seront transpercées par les clous! » Cela me faisait souffrir. Il est visible pour les moins observateurs que je souffre.
Je vous ai bien désiré aujourd’hui, mon Père, car j’avais l’impression que mon cœur allait exploser ou céder définitivement. Il me semble que cela fait un siècle que je n’ai pas reçu Jésus. Heureusement que l’on est déjà samedi, à deux heures de l’après midi, et que l’heure de la communion approche. Mais je suis seule. Jésus se tait, Marie se tait, Jean se tait. J’avais espéré en lui, du moins. Mais rien. Un silence absolu et une obscurité absolue. C’est vraiment la désolation...
(*126) Nous sautons l’épisode de "Jean qui va chercher la Mère", qui appartient à "L’Evangile tel qu’il m’ a été révélé
(*127 )Voir, par exemple, le 29 décembre 1943, dans "Les cahiers de 1943"
Cahiers de 1944 - Dictées de Jésus à Maria Valtorta
Jésus et Sa Mère Marie
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Dieu le Père est las des péchés réitérés de l’humanité, qui rendent la mort du Fils inutile, et il laissera se déchaîner les châtiments de l’enfer.
* Jésus retient la colère du Père, mais a besoin du sacrifice des âmes fidèles.
« Je suis le Consolateur.»
Le 9 avril
Soir de Pâques.
Jésus parle, et il me parle avec une telle douleur, et c’est un sujet si triste, que je l’écris à part. (*128)
Jésus dit:
« Je t’ai dit l’an dernier (*129) c’était la première dictée ceci: "Le Père est fatigué et pour faire périr la race humaine il laissera se déchaîner les châtiments de l’enfer." J’ai ajouté c’était le vendredi saint : "Je serais bien venu une seconde fois mourir pour vous sauver d’une mort plus atroce encore... Mais le Père ne le permet pas... Il sait que ce serait inutile... Oh! si les hommes savaient encore se tourner vers moi, qui suis le salut! "
Je vous renvoie à toutes mes dictées qui précèdent celles de ces derniers temps. J’ai parlé en me servant des prophéties du Livre saint, en vous les expliquant, en les appliquant à l’époque actuelle. Si je me suis tu, ensuite, sur ce ton, c’est parce que j’ai compris que cela ne servait pas aux fins du Bien et que c’était même dangereux: ces paroles divines peuvent en effet devenir des armes de torture diabolique contre mes serviteurs qui les entendent, les répètent, les répandent et les accueillent. Néanmoins, ma Pensée, même non exprimée en mots, est celle-là et ne change pas.
Maria, je t’ai dit, à la fin du mois de mai de l’an dernier: "En ce qui concerne l’avenir... Que veux-tu savoir, pauvre âme?" (dictée du 31 mai 1943). "Remercie ma Miséricorde qui, pour le moment, te cache en bonne partie la vérité sur l’avenir. " (*130)Pauvre, pauvre âme!
Je t’ai dit, une autre fois: "Tu voudrais que j’apparaisse et que je me montre? Mais, même si je me montrais, où se trouve, dans les cœurs, ce petit reste de foi et de respect qui les ferait s’incliner face contre terre pour me demander pardon et pitié?" (dictée du 5 juin 1943 (*131 ).
Aujourd’hui aussi vous me demandez un signe de puissance qui, en qualité de Puissance d’un saint du Saint des saints , devrait constituer la punition inexorable, terrifiante, d’un nombre incalculable de personnes car je répète ce que j’ai dit des milliers de fois[132] les grands coupables existent parce que la masse est plus ou moins coupable des mêmes péchés que les grands.
Or, je te le dis, ma pauvre âme à qui j’ai accordé de me voir triomphant[133] pour infuser de la force à ton être accablé à la fois dans sa chair, qui meurt, et dans son esprit désolé par l’épreuve que tu subis et les erreurs qui t’entourent: je ne peux pas donner ce signe, ce signe de ma Puissance. Il m’est impossible de le faire. Non pas que Dieu ait perdu la faculté d’en faire, car rien n’est impossible à Dieu. Mais c’est l’heure du pouvoir des Ténèbres. Les hommes l’ont voulue de leur plein gré. Le règne du Mal est déjà instauré. Quoi que je fasse, ce serait annihilé par la volonté de l’homme. Tout bien serait détruit par le Mal.
J’assiste, impuissant, à cette course vers la mort spirituelle de toute l’humanité. Aucun don de ma part, aucun bienfait, aucun rappel, aucun châtiment ne pourrait entraver ce naufrage spontané en Satan de l’humanité, sauvée par moi. Telle un taureau en furie, l’humanité démolit tout, raison, morale et foi, et va s’écraser contre ce qui la tue. La main profanatrice de l’homme se lève pour accomplir un nouveau crime qui ne mérite aucun pardon. Le Père ne veut pas pardonner. Il vous laisse périr comme vous l’avez voulu.
L’unique chose que je puisse faire et que je fais par pitié pour les saints, rares comme fleurs au désert, qui prient encore, prient vraiment, et ne font pas preuve d’habitude et d’hypocrisie , c’est de retenir la colère du Père. Car le Père, las des crimes d’une génération pour laquelle mon Sang a été répandu inutilement, veut à tout prix exercer sa Justice contre vous. Or, comme vous êtes coupables, la justice signifierait d’effroyables châtiments que ma Miséricorde se refuse à voir s’ajouter à ceux que vous vous créez vous-mêmes.
Maria, je sais que je te blesse et que je t’accable. Tu espérais goûter à la joie de ma Pâque, aux roses après les épines, aux sourires après les larmes. Tu es victime. Les épines comme les larmes demeurent même pendant le temps pascal, parce qu’il faut rester sur la croix pour cette humanité perverse.
Je te demande de rester sur la croix pour moi. Sauver le monde a été mon rêve, sauver les âmes, ma joie. Le monde est perdu pour Dieu, mais les âmes peuvent encore être sauvées: ceux qui ont encore une âme, malade mais vivante. Je te demande de l’amour pour elles. C’est Jésus, mendiant d’amour dans son vêtement de Ressuscité glorieux, qui te demande cette obole d’âmes afin que son Royaume compte encore des sujets.
Va en paix. »
Pâques de la Résurrection.
L’Esprit Saint dit:
« Je suis le Consolateur. Je console ceux que la consternation accable et que l’époque actuelle torture. Je suis celui qui soigne et adoucit l’amertume de la Parole qui dit la vérité, laquelle est aujourd’hui bien amère.
Je viens te dire d’avoir encore confiance, en ce jour qui marque le triomphe de l’Amour comme Noël en est la plus haute manifestation; en effet, Noël est le début de la Rédemption qui est Charité active, tandis que Pâques est la Rédemption accomplie, la victoire de la Vie sur la Mort par l’Amour élevé à l’holocauste volontaire pour vous donner la Vie, l’acte qui a rendu possible ma descente en vous, qui êtes redevenus sanctifiés par le Sang de Dieu le Fils, pour vous réunir à Dieu le Père par l’amour sans lequel Dieu ne peut être en vous ni vous en Dieu. Même si tout semble perdu, aie confiance. Même si l’abîme du Mal vomit ses démons pour tourmenter la terre et la féconder pour qu’elle engendre l’Antéchrist, même si l’abîme des cieux paraît se fermer par ordre du Père de qui nous procédons, nous, le Verbe et l’Esprit, nous sommes encore à l’œuvre et vous aimons pour vous sauver et vous défendre.
Le Verbe en tant qu’Amour et moi également en tant qu’Amour, le Verbe en tant que Rédemption et moi en tant que Sanctification, nous ne cessons pas de répandre, l’un de les mérites de son Sang, l’autre les charismes de sa puissance pour votre bien.
Aie confiance. L’Amour a toujours été victorieux. »
Ma passion nue...
(*128) En effet, cette dictée est écrite sur un feuillet de quatre pages, inséré et cousu parmi fil de coton à cet endroit du cahier.
(*129) Le 23 avril 1943, voir "Les cahiers de 1943"
(*130 )Voir "Les cahiers de 1943".
(*131 )Voir "Les cahiers de 1943"
(*132) La dernière fois le 28 mars.
(*133)Le 10 janvier.
Cahiers de 1944 – Dictées de Jésus à Maria Valtorta
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Notes du 10 au 15 Avril :
Journal spirituel sur la "passion nue" de l’écrivain, qui vit depuis plusieurs jours l’épreuve terrible de l’abandon de Dieu.
Son unique consolation: * les apparitions répétées de la Vierge, de saint Joseph et de saint François d’Assise (le 1er mai).
Souffrances physiques, morales et spirituelles. Le 15 avril, elle domine une forte tentation du démon.
Le 10 avril
Je vois uniquement saint Joseph qui me regarde avec beaucoup de pitié, sans parler. Il se tient dans l’angle habituel opposé à mon lit.
Le 11 avril
Je vois la Vierge vêtue d’un vêtement blanc garni de bleu comme à Lourdes. Elle prie du côté droit de mon lit, mais ne parle pas. En revanche, saint Joseph s’approche, me caresse la tête et dit:
«Prie, ma fille. » J’obéis tout en pleurant et en espérant de nouveau.
Le 12 avril
Au réveil d’un assoupissement qui a duré onze heures, ce matin à 7 h, j’entends le Seigneur murmurer une prière au Crucifié comme pour me la dicter. Pourtant, bien que je l’entende distinctement, je ne peux l’écrire dans l’état où je me trouve, et mon esprit épuisé ne la retient pas. Elle est donc perdue. Mais j’espère, comme avant, jusqu’au soir. Puis les tourments me reprennent et je délire violemment. Oh! comme l’enfer est mauvais! Je reste ainsi jusqu’à trois heures de l’après-midi, heure à laquelle le Père veut me donner la communion. Le calme revient.
Le 13 avril
Pendant que je prie (à 10 h), Jésus dit: « Rappelle-toi ce que je t’ai dit sur les possessions. » (*134) Mais, dans mon état présent, je ne peux me souvenir de rien. Le jour se passe à subir les hauts et les bas de la torture. Vers 12 h, une telle douleur m’envahit que je délire encore plus fort que le 12. Ils ont tous disparu: Jésus, Marie, Joseph, tous... Désespoir et désolation.
Le 14 avril
Après une nuit sans repos, je somnole à l’aube. Mais je me réveille pour subir de nouveau la torture. Ce n’est pas du délire, mais elle s’en prend à la raison, exaspérante et froide. Le Père veut me faire communier. Je croîs cela presque sacrilège, tant je sens mon cœur fermé et hostile. La communion apaise tout peu à peu, à telle enseigne que j’arrive de nouveau à prier avec joie, et j’entends Jésus (je l’entends, je ne le vois pas) me dire: « Tu pourrais maintenant décrire mon agonie à Gethsémani. » Oh oui, je pourrais la décrire! Mais je crois que je ne le ferai jamais. Seul celui qui l’a vécue peut la comprendre. Pour les autres, cela serait blasphémer. Suer du sang? Je m’étonne qu’il ne soit pas mort contre ce rocher, broyé par le poids de cette épreuve inhumaine.
Le 15 avril
Quand je pense qu’aujourd’hui, 15 avril, je n’aurai pas la communion, je me sens accablée. J’ai déjà l’impression de ne pas pouvoir résister et de retomber dans ces atroces tourments... Il est 13 h 40. Je suis seule, car Marta est absente de la maison cette nuit. Si la torture l’emporte, que ferai-je? Je ne suis pas maîtresse de moi en ces moments. J’ai dit ne pas avoir besoin que d’autres dorment avec moi. Mais j’ai peur de moi, non d’une crise cardiaque. Mourir? Tant mieux! Mais de désespoir. Je me sens si mal! Une heure durant, j’ai prié Notre-Dame des Douleurs. Je vais maintenant faire la pénitence que je ne pourrai pas faire demain et que je n’ai pas pu faire mardi. Mais je dois lutter contre cette pensée: « Je me sacrifie inutilement. » Je la sens venir et je ne veux pas qu’elle prenne possession de moi. Je veux prier la miséricorde de Dieu à l’aide d’une infinie confiance.
A 11 h 10, alors que je prie pour vaincre les œuvres du démon sur cette pauvre humanité (c’est l’heure des alarmes et les bombes ne tombent pas loin), j’entends une voix que je reconnais et dont je me souviens; elle me dit: « Adore-moi et je t’aiderai en tout, toujours. Tu seras heureuse. » Je réponds: « Non. Jamais. Par ma volonté, jamais. S’il se trouve qu’un jour je deviens folle sous la douleur d’être repoussée par Dieu, alors il se peut que je le fasse. Mais tant que j’ai toute ma tête, non. Tu peux bien me tourmenter, je ne cède pas. » Vous ne pourriez croire (*135)combien cette tentation était douce, telle qu’il me la présentait. Toutefois, cette nouvelle bataille me confirme que c’est bien lui la cause de ma grande souffrance actuelle. Remarquez que je tenais la croix. Mais qui ne la redoute pas, même elle, aujourd’hui? J’avais sur les genoux les images de la Vierge de Fatima et de saint Joseph. Mais qui n’a plus peur de rien? Jésus m’a dit un jour: « Réponds par mes propres paroles. » J’ai donc répondu: « Retire-toi, Satan. Car il est écrit: "Le Seigneur ton Dieu tu adoreras et c’est à lui seul que tu rendras un culte." » Mais combien de temps va durer cette épreuve?
( *134) Le 3 juillet, dans "Les cahiers de 1943"
(*135 ) Comme toujours, elle s’adresse au P. Migliorini
Cahiers de 1944 – Dictées de Jésus à Maria Valtorta
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Suite des Notes : du 16 au 24 Avril
Le 16 avril
J’ai relu les dictées. C’est un baume. Est-ce réellement moi qui les ai reçues? Comment puis-je maintenant ne plus rien ressentir de cette douceur? J’ai lu "Jésus et les enfants" (*136) et j'ai pleuré en repensant à ma joie de ce soir-là, quand il me semblait que Jésus me donnait sa main à observer. Comme tout cela est loin! Maintenant que je suis proche de la mort, je n’ai plus rien de ces bienfaits. Plus rien. Et j'ai peur. Je me sens seule. Seule au milieu des tentations et des dangers. J’ai peur. Je me suis rebellée, je ne me suis pas résignée. J’ai déplu à Dieu, à mon Jésus! Je ne me le pardonne pas. Mais s’il ne vient pas à mon secours en cette heure horrible pour moi, comment puis-je en sortir victorieuse toute seule? Je souffre d’une façon si totale et si inhumaine qu’il n’existe pas de mot pour le décrire. Je ne me sens plus protégée par Dieu. J’ai peur, peur! Peur de tout. Peur de la terre et du ciel. Peur de moi et de Satan, qui veut m’arracher à Dieu. Peur...
Le 17 avril
Je pense qu’aujourd’hui vous n’êtes pas là et que je ne recevrai pas la communion. Je pense qu’il en sera ainsi tous les jours désormais. (*137) Oh, mon Pain qui faisait ma joie et que je perds maintenant, que j’aurai si rarement! Comment pourrai-je, maintenant que je vais mourir, rester sans toi?
Le 18 avril
J’étais hier soir dans la plus grande désolation pour avoir vu se briser jusqu’à la petite lueur d’espoir qu’il me restait et que je cherchais à rendre inébranlable en l’entourant de foi et d’une prière douloureuse mais constante. C’est alors que le Rédempteur m’est apparu dans son vêtement de dérision devant Hérode, déjà flagellé et couronné d’épines, les mains liées. Il s’avançait vers moi en me re gardant fixement, douloureusement. Le Rédempteur! Auparavant, je l’appelais, avec une douce affection : Jésus. Maintenant, je l’appelle: Seigneur. Je l’appelle: Dieu. Je l’appelle : Rédempteur. Ce sont de beaux noms. Mais trop "d’étiquette". Et l’appeler: Jésus avec la même confiance qu’avant, je ne le peux plus. Il n’a pas parlé. Il me laisse dans la torture sans m’apporter le moindre réconfort. C’en est trop! Rien ne me donne la paix. Je sens que ma raison vacille.
Le 19 avril
Oh, Dieu! Tu m’as vraiment abandonnée! Même te recevoir ne m’apporte aucune paix. Où es-tu?
Le 20 avril
Après un tel silence, la Femme bénie dit: « Tu m’as contemplée de ma naissance à ma mort. Tu as été mienne en tant que fille de Marie enfant, fille de la Reine des cieux et fille de Notre-Dame des Douleurs. J’ai voulu que tu sois mienne dans trois congrégations différentes pour que tu m’aimes toujours. Ma fille! Je suis proche de tes larmes. Abandonne-toi à moi. » J’ai entendu cela pendant que j’embrassais l’effigie de sainte Marie enfant. Aussitôt après, la lettre de sœur Isa (*138])m’est arrivée.
Le 21 avril
Même le dernier brin d’union a disparu. Je prie cependant. Alors pourquoi un tel abandon?
Le 22 avril
Rien. Toujours la désolation la plus rude.
Le 23 avril
Rien. Ma désolation devient de plus en plus âpre. Je prie uniquement Marie parce que je n’en peux plus, et parce que je la sens compatissante même si elle est absente et pas libre d’intervenir en ma faveur.
Le 24 avril
La rébellion me reprend. Je devrais dire: la Rébellion, car c’est Satan qui me secoue avec rage pour m’arracher de Dieu et me conduire à la folie spirituelle d’abord, physique ensuite. Je quitte ma maison à 15 h30 (*139) …et mon esprit, blessé à mort, reste ici.
(*136) Vision du 7 février, qui se trouve dans l’Evangile.
(*137) Peut-être à cause de l’évacuation imminente.
(*138) Il est presque certain qu’il s’agit d’une sœur du collège Bianconi de Monza, où l’écrivain avait fait ses études de 1909 à 1913.
(*139 ) L’année 1944 fut marquée par huit mois d’évacuation, ce qui contraignit Maria Valtorta à abandonner sa maison de Viareggio pour se réfugier à S. Andrea di Còmpito, sur la commune de Capànnori, dans la province de Lucques. Nous regroupons dans cette note les indications utiles pour comprendre les références à des événements ou des personnes de cette période, qui couvre les écrits d’avril à décembre 1944.
Dès le 29 juillet 1943, la parenté Belfanti, évacuée de Reggio Calabria, avait trouvé refuge à la maison Valtorta, à Viareggio: Giuseppe, cousin de la mère de l’écrivain; sa fille Paola; et Anna, dite Titina, seconde épouse de Giuseppe et belle-mère de Paola. Un soir de l’automne 1943, le jeune Luigi, dit Gigi, fils de Giuseppe et frère de Paola, fuyant les Allemands et à la recherche d’un abri sûr, était venu s’y adjoindre. Ce fut alors que l’on pensa pour la première fois à S. Andrea di Còmpito, où Marta Diciotti avait des connaissances et où le jeune Gigi se rendit aussitôt pour y rester jusqu’en mars 1944; à cette date, il tomba sur un moyen de fortune qui le conduisit à Rome, première étape de son retour à Reggio Calabria.
Le 10 avril 1944, une personne amie vint apporter à la maison Valtorta l’information confidentielle que l’on allait décréter l’évacuation obligatoire des habitants de Viareggio, à effectuer avant la fin du mois. Lorsque, quelques jours plus tard, la nouvelle fut confirmée officiellement, Maria Valtorta et Marta Diciotti, ainsi que les trois membres de la famille Belfanti, étaient déjà en pleins préparatifs de leur transfert à S. Andrea di Còmpito, considéré comme un endroit convenable après l’expérience précédente. Pour des raisons pratiques, l’on avait écarté Camaiore, localité qui aurait eu la préférence de Maria.
Le 24 avril 1944, autour de 15 h 30, Maria partit dans une vieille "Balilla" louée, car elle n’avait pas voulu prendre le risque de demander une ambulance au Commandement allemand. La malade était installée le mieux possible sur le siège arrière de la voiture, et Paola était assise auprès d’elle. A côté du conducteur, le P. Migliorini l’accompagnait, emportant l’huile sainte de l’extrême-onction. Anna, dite Titina, partit avec eux mais elle prit place sur le camion qui transportait le mobilier de la maison Valtorta. En revanche, Maria et Giuseppe partirent cinq jours plus tard; ils prirent le train jusqu’à Trassignano et rejoignirent à pied S. Andrea di Còmpito. Là, toute la famille, accompagnée de la petite chienne Toi et de la cage des oiseaux, fut logée dans la maison des époux Settimo et Eleonora Giovanetti.
Le P. Migliorini, qui était reparti le 25 avril pour retourner à son couvent de Viareggio, se serait rendu à plusieurs reprises à S. Andrea di Còmpito pendant ces huit mois d’évacuation, pour rendre visite à sa dirigée spirituelle, à qui la communion était souvent portée par le curé du lieu, Don Narciso Fava. Maria reçut aussi des visites du P. Pennoni (de Viareggio), du P. Fantoni (de Lucques), qui apportait des nouvelles du P. Migliorini, de sœur Gabriella (stigmatine de Camaiore), ainsi que de personnes qui avaient également été évacuées là: des amis de Viareggio (comme les Lucarini) ou de nouvelles connaissances. A S. Andrea di Còmpito, entre manifestations cachées et souffrances complexes que les écrits ici publiés documentent, Maria Valtorta, malade, poursuivit sa mission d’écrivain inaugurée un an plus tôt et qui commençait à s’enrichir de passages de son grand ouvrage sur l’Evangile, lui aussi documenté dans le présent volume. En raison de diverses nécessités, Marta Diciotti se rendait de temps en temps à Lucques, par une espèce de diligence ou à pieds.
Elle fit un premier saut à Viareggio le 24 septembre 1944 en compagnie d’Enzo Lucarim et y retourna début octobre et début novembre, en ramenant des nouvelles sur la maison et les dommages dus à la guerre.
Le 10 novembre 1944, Giuseppe, Anna et Paola Belfanti purent repartir et entreprendre un difficile voyage de retour vers Reggio Calabria.
Le 21 décembre 1944, une lettre du P. Migliorini, apportée par son confrère le P. Fantoni, avertit que le retour à la maison tant attendu était possible. Maria et Marta purent le réaliser deux jours après, le 23 décembre, sur une ambulance de fortune et à la suite de diverses péripéties ; le camion qui ramenait une partie de leur mobilier les précédait. Le P.Migliorini les attendait à Viareggio.
En février 1945, Marta Diciotti serait retournée à S. Andrea di Còmpito pour y chercher le mobilier qui y était resté.
Cahiers de 1944 – Dictées de Jésus à Maria Valtorta
Marie compatissante
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Suite des Notes de l’ écrivain : du 25 au 30 Avril
Le 25 avril
Nuit atroce. Journée atroce. A midi, autre séparation du P.Migliorini qui avive tout. J’appelle Marie. Mais elle aussi paraît ne pas exister. Il n’y a plus de ciel pour moi.
Le 26 avril
Je vois un crucifix. Non pas Jésus en croix, mais un crucifié en bois sur sa croix de bois. Un emblème. Pas lui comme je le voyais auparavant. On dirait l’un de ces crucifix disposés le long des routes, comme ceux que j’ai salués avant-hier, en mourant, en voiture. Car, même s’il ne m’aime pas, moi je l’aime, et c’est ce manque d’amour de sa part qui est mon tourment le plus grand, le plus surprenant pour moi qui jamais, au grand jamais, n’aurais pensé devoir me convaincre que Jésus ne m'aime plus.
Le 27 avril
Mes souffrances physiques, morales et spirituelles s’accumulent ainsi que mon humeur récalcitrante. Tout me fait souffrir. Même la vue d’une fleur, qu’auparavant j’aimais tellement, me laisse indifférente, quand elle ne me fait pas pleurer. Je ne veux rien, puisque je n’ai pas Dieu. Je relis sœur M. Gabriella(*140), et plus que jamais je me sens semblable à elle dans la souffrance. Le climat, l’air, la lumière, l’eau, tout m’est nocif. Les petits événements, conséquence de notre évacuation cruelle, avivent ma souffrance. Je pleure toute la journée jusqu’à ce que je sois exaucée. Je sens les autres rire et plaisanter. Je les vois distants, sans aucune pitié. Par "les autres", je veux dire ma parenté, car je n’ai aucun désir pour les étrangers. Ce que j’avais prévu s’avère. Confinée là-haut, je suis une étrangère, oubliée d’autant plus facilement que je ne suis plus maintenant celle qui accueille et console, mais celle qui doit s’occuper d’elle-même et être consolée. Et Dieu ne vient pas. Je prie comme le Père me le dit. Mais Dieu ne vient pas. Il me rend folle de douleur.
Néanmoins, même dans ces conditions, je renouvelle l’offrande de moi-même pour les intentions habituelles: la paix, le règne de Jésus, etc., en mettant pour seule réserve de me faire rentrer chez moi. Sœur Gabriella elle-même avait mis une réserve, or c’était un être angélique. Alors je peux en mettre une moi aussi. Il ne faut pas demander l’impossible à une âme humaine. Et ceux qui prêchent le don de soi total, sans réserve, sont précisément ceux qui, d’eux mêmes, ne supportent pas la moindre égratignure.
Le 28 avril
Je suis dans le même état.
Le 29 avril
Le prêtre d’ici vient(*141); ce n’est pas moi qui l’ai envoyé chercher, car je sais que c’est inutile. C’est Paola, qui s’imagine que cela va m’apporter quelque soulagement. Par respect pour sa dignité, je l’accueille avec honneur. Mais il me laisse dans le même état qu’avant.
Le 30 avril
Journée désolante de souffrance. La communion me laisse sèche comme une pierre et, plus que jamais, sans aucun réconfort. Le ciel est fermé. Toute la journée, je pleure sur ma misère. Dieu m’a abandonnée et les hommes augmentent mon malheur en se révélant, à cette occasion, mordants, indifférents, incompréhensifs. Mais surtout mordants. Hier soir, j’ai eu l’impression que le ciel s’approchait de moi car j'ai vu, de la vue de l’esprit, la Vierge m’apparaître, vivante, en haut d’un arbre qui m’a paru être un orme. Mais ce fut d’un instant. Puis l’obscurité d’avant et le silence qui me persécute depuis vingt jours recommencèrent. Est-ce moi qui ai entendu tant de paroles et vu tant de choses? Est-ce donc que j’étais folle, à cette époque? Suis-je possédée, maintenant que je ne mérite plus rien? Je ne prétends pas obtenir des grâces spéciales. Je les ai toujours repoussées par peur. Mais au moins le réconfort de l’union à Dieu dont je bénéficiais jusqu’au 23 avril 1943. Et pourtant, je prie. Sans plus ressentir de joie, mais je prie. Lorsque je vois dans mon miroir ce clocher(*142) ou que j’en entends sonner les cloches, j’adore la croix ou je récite le Regina Coeli. Toutefois, comme une blessure à la gorge, l’eau de la prière ne descend pas me désaltérer le cœur. Elle fuit bien que moi, qui suis mourante, je me tienne tout contre cette fontaine.
(*140) La biographie de sœur Maria Gabriella, trappistine de Grottaferrata (1914-1939), déjà mentionnée dans "Les cahiers de 1943", le 10 mai.
(*141) Don Narciso Fava. Voir la note 139
(*142) Le clocher de l’église paroissiale de S. Andrea di Còmpito, qui se reflétait dans le miroir placé dans la pièce qui abritait l’écrivain malade. Voir la note 139.
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
L’ Apparition de Saint François d’ Assise
Le 1er mai
Je vois mon saint François d’Assise, que je reconnais immédiatement.
Je le vois à deux reprises. La première fois, c’est le matin. Il est debout, dans son habit, qui n’est pas brun mais d’un gris tirant sur le marron comme une plume de tourterelle sauvage. Il est pieds nus, tête nue et déjà stigmatisé. Je vois nettement les plaies sur les paumes de ses mains décharnées. Il se tient les bras repliés au niveau des coudes et bien serrés contre le buste, les mains à la hauteur des épaules, comme un prêtre qui dit: « Le Seigneur soit avec vous. » Par conséquent, je vois bien les plaies de ses paumes. Il me regarde avec une douceur pleine de compassion, sans mot dire.
La seconde fois, le soir, il revient et je le vois encore mieux. Son visage est décharné au point d’en paraître triangulaire.
Ses cheveux, rasés en cercle, tracent une ligne légèrement ondulée, grisonnante sur [leur couleur] châtain clair, sur son front haut et très pâle. Ses yeux sont marron clair, tristes et bons, profondément enfoncés dans les orbites; il a le nez long et fin, les joues bien pâles et maigres, allongées par une barbiche clairsemée et taillée en pointe. Il sourit, mais sans joie. C’est un sourire qui veut seulement encourager. Il parle, lentement, d’une voix bien posée mais un peu lasse.
Avec un geste de sa main repliée, il me demande: « Est-ce que mes oliviers te plaisent?»
Je réponds: « Non. Et pourtant... Moi, je les aime beaucoup parce qu’ils me rappellent notre Seigneur Jésus lors de la prière [de son Agonie].
— Toi, Père, tu voyais Jésus au milieu d’eux. Moi, je ne vois plus rien et ils m’attristent seulement.
— Ma fille, efforce-toi d’y trouver paix et joie. A un moment où je souffrais énormément car j’étais, moi aussi, déçu par les hommes et, en quelque sorte, par l’approbation de mon œuvre par Dieu, j’ai dit:
"Bienheureux ceux qui font la volonté de Dieu et font face à toute épreuve grâce à lui.
"Essaie d’atteindre cette douloureuse béatitude. C’est la stigmatisation de l’esprit, et elle fait plus mal que celle tu la vois ? qui me perce la chair.
Je le sais. Essaie tout de même. Pleure et essaie. Moi aussi, j’ai souffert atrocement, et pour bien des raisons. Comme toi, j’ai fait l’expérience de l’affection, et j’ai été plein de nostalgie. Moi aussi, j’ai senti revenir à moi la prière que j’avais offerte, à certains moments. J’ai passé des heures pendant lesquelles je ne savais que gémir. Je sais ce qu’est ta souffrance. Je te le dis néanmoins: efforce-toi de trouver en toute cette douleur paix et joie. Ensuite viennent la joie et la paix. Sois bonne. Je serai à tes côtés. Je te bénis de ma bénédiction: "Que le Seigneur te fasse miséricorde, qu’il te découvre sa face et t’apporte la paix. Qu’il te donne sa bénédiction." »
Ce n’est pas beaucoup. Mais c’est déjà un rayon du ciel qui vient à moi. Je n’avais jamais vu ni entendu le saint que je vénère tant et, si vous vous en souvenez, je m’en étais étonnée. Il est venu dans cet état de désolation me consoler tant soit peu...
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St .François d' Assise
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Suite des Notes de l’ Ecrivain du 2 au 5 Mai
Le 2 mai
[Saint François] le Séraphique m’avait un peu calmée. Arrive la lettre du P. Migliorini qui, pour avoir voulu exiger l’impossible d’un être humain, repousse ce dernier en pleine tempête.
Je m’aperçois que les théories sont l’écran qui se dresse et cache la réalité, l’union et l’assonance de deux esprits. Ceux qui, par bonté de Dieu qui leur a donné un organisme privé d’énergie nerveuse, d’impulsions, etc., et se sont donc installés aisément dans la niche du "c’est comme ça et ce doit être comme ça", ne peuvent absolu ment pas comprendre ceux qui ont de tout autres ressorts à leur instrument et vibrent au moindre contact. Un coup rude les fait vibrer au point de se briser. Ce qui suffit à l’un est inutile pour l’autre. Pire, cela provoque chez ce dernier une plus grande souffrance, un danger, de l’excitation, la rébellion.
Mon Père , il ne faut pas s’ accrocher à la théorie comme à une bouée. Il faut s’en affranchir et se plonger dans la même mer que celle où la barque d’une âme, prise dans les remous d’une rigueur qui la brise, est secouée et démâtée. Il faut comprendre ce que signifie, pour cette âme, la douloureuse désillusion qui succède à son amour confiant, lui qui se sentait tellement sûr de la faveur de Dieu envers une requête que personne ne peut trouver illicite.
Croire par pur acte de foi suffit à être sauvé. Et j’espère pouvoir continuer à croire. Mais croire par conviction d’amour est un aimant qui attire au sommet du ciel. Or comment le conserver, quand notre amour est littéralement mis en pièces, continuellement mis en pièces au fur et à mesure que nous en recollons les morceaux car c’est notre vie et nous savons que nous mourrons sans cela , par une inexorabilité qui unit l’abandon le plus absolu au manque de grâce permis [par Dieu]?
Le 3 mai
Marta est à Lucques pour la fête de la sainte Croix. Bien que l’envoyer au loin signifie pour moi perdre l’unique réconfort que je trouve auprès de moi, c’est bien volontiers que je l’ai fait partir afin qu’elle prie pour moi la sainte Face et apporte mon offrande.
Oh! Quelle offrande, qui me donne la nausée! Ce n’est pas de l’argent que j’aime donner à Dieu. Mais étant donné qu’il n’accepte plus rien de ma part, je dois et je peux seulement donner de l’argent, comme les catholiques pharisiens ont coutume de le faire.
Je reçois du courrier. Des mots de réconfort. Et cela m’inquiète. Paola dit: « Je n’arrive plus à dormir », elle qui dormait dix, sinon douze, heures d’affilée. Je réplique: « Et moi je ne peux même plus me reposer sans dormir. Je vais en devenir folle, forcément.» Je ne supporte rien. Les gens, les choses, les fleurs, les animaux, les livres, tout me laisse indifférente ou encore plus énervée.
Je prie. Mais je suis envahie par la peur que chacune de mes prières ne tourne en un plus grand châtiment.
Le 4 mai
Après une nuit d’agonie physique à faire frémir ceux qui savent si bien prêcher la résignation et la sérénité — quand ils ne sont pas eux-mêmes dans la situation de ceux à qui ils prodiguent la bonne parole! —, j’entends la voix de Marie. Je ne la vois pas. Je l’entends. Mais le miel du paradis descend aussitôt en moi.
Marie dit:
« Entre frères et sœurs, des rigueurs, des incompréhensions et les larmes qui s'ensuivent peuvent survenir. Le frère le plus âgé se prévaut de son aînesse pour se montrer exigeant envers les plus petits.
Mais une bonne mère n’est jamais rigide, incompréhensive, sourde à la souffrance de ses enfants. Son cœur de mère se fend devant les larmes du premier de ses enfants comme du dernier. Son sein sert d’oreiller à la chair de sa chair, au premier-né aussi bien qu’au dernier. Ses mains se joignent en supplication pour l’enfant qui souffre de la sévérité d’un de ses frères, et elle n’aura pas de paix tant qu’elle ne verra pas l’aîné calmé et le plus petit consolé.
Cela vaut pour une mère de chair et de sang. Mais moi, je suis la Mère. Vous n’êtes pas nés de ma chair et de mon sang, mais de mon esprit uni à Dieu en des noces éternelles, et de ma douleur.
Mon enfant, tu m’as entendu dire: "Je serai une louve pour défendre l’enseignement de mon Fils." (*143) Mais tout comme je serais devenue louve, moi, la Brebis du Seigneur, pour ce qui a trait à l’héritage de mon Jésus, je sais m’élever, telle une mère qui défend sa progéniture, contre tout ce qui peut s’en prendre à l’une de mes créatures pour la tuer.
Je te défends, Maria. Ne pleure pas. Tu es sous mon manteau. Ferme les yeux pour ne voir ni la rigueur de Dieu ni la férocité des hommes. Ne dis rien. Ne bouge pas. Tu ne le pourrais pas, ma pauvre enfant, sans accroître ta souffrance, sans augmenter ta résistance.
Il t’a été dit de faire à tout le moins une petite prière aride, aride en ce qui concerne ton acceptation du sacrifice. Non. Ce serait de l’hypocrisie inutile et tu t’empoisonnerais l’âme plus que les événements ne l’ont fait. Je veux encore moins que cela. Je veux seulement que tu t’abandonnes à moi.
Dors sur mon sein. Tu guériras. Tais-toi. Je parlerai pour toi. Aime-moi. Je suis ton réconfort. Je suis la Mère. La Mère des Douleurs. De plus, tu n’es pas loin de ressembler à mon Jésus quand on le déposa, mort, sur mon sein. Mais tu ressusciteras, mon enfant, parce que je le veux. »
(*143) Voir, dans "L’Evangile tel qu’il m’a été révélé", la prière de Marie à l’aube de la résurrection, vol. 10.
http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2010/10-002.htm
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Marie prie et pleure Sa Douleur
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Suite des Notes du 5 au 10 Mai
Le 5 mai
Je suis depuis hier sur le sein de Marie. Et comme j’y suis bien! Ce n’est pas une façon de parler! Je me sens réellement sur ses genoux. Elle me tient assise vers la gauche de sorte que j’appuie mon côté droit sur son cœur et ma tête vers son épaule. Elle m’enlace du bras gauche et me dit de temps en temps: « Mets-toi à l’aise. Repose-toi. » Oh! J’ai l’impression mais c’est encore plus doux d’être revenue à ces heures trop rares où maman me prenait sur son sein et me rendait si heureuse!
Je vais très mal physiquement: l’étouffement, l’emphysème, l’insuffisance cardiaque ne cessent d’empirer. Cette nuit, j’ai vraiment atteint la limite de la vie à cause de nombreuses extrasystoles et de pulsations réduites à quarante-six par minute; je ne respirais plus, je transpirais de la sueur froide, une véritable agonie. Mais la Mère m’avait dit: « Mets toi à l’aise», et je me sentais dans ses bras, je me pelotonnais dans le nid formé par sa poitrine, son bras et son manteau, si bien que je ne craignais même plus la mort.
Après l’atroce agonie de ces vingt-cinq derniers jours — une agonie spirituelle en face de laquelle celle, physique, que je souffre actuellement n’est qu’une bagatelle —, la souffrance de mon agonie charnelle devient une plaisanterie; elle est en effet effacée, mieux, bénie par la paix qui se répand en moi au contact de Marie.
Non, mon état n’est pas et ne peut être une illusion. La douleur, la nostalgie, le désir d’être à la maison existent encore, il y a l’atroce souvenir de ce que j’ai souffert, la sensation perceptible et durable de l’abandon de Dieu. Tout cela existe encore. Mais je suis sur le sein de Marie. Je peux les supporter. Il en est comme si un anesthésique céleste venait atténuer ma sensibilité morale à la douleur et m’inoculer une sensation d’euphorie paradisiaque.
Sois bénie, Marie, ma Mère! Tu me sauves! Sauve-moi maintenant et à l’heure de ma mort. Mère, garde-moi sur ton sein et je serai saine et sauve jusqu’à la fin.
Le 6 mai
Après avoir communié, je reste comme morte et j’entends gémir Jésus pendant son agonie à Gethsémani. Incapable d’écrire, je reste comme ça, voulant et ne voulant pas retranscrire ces lamentations.
Je sens que cela passerait pour des blasphèmes aux yeux de bien des gens... alors qu’elles sont si vraies! Je me rappelle quand j’ai vu ce supplice: le 11 février, à Gethsémani... Les mots correspondent à l’expression de mon Jésus, entièrement torturé en esprit. Désespéré ! ... Qui l’admet?
Le 7 mai
Pour trouver la paix, je me décide à mettre ces mots d’agonie par écrit. Mais Jésus dit: « Ils sont pour toi exclusivement, car les autres ne comprendraient pas. Qu’ils te servent de réconfort pour ne pas avoir peur d’être perdue, comme tu le penses, à cause de la souffrance qui te plonge dans la désolation et te fait délirer. »
Le 8 mai
Je suis plus abattue que ces derniers jours. Je lis et relis les larmes de Jésus pour pouvoir me dire: « Il me comprend et compatit. » Et je me serre tout contre Marie, car je ne reçois de réconfort de rien et de personne sur la terre.
Le 9 mai
Pendant un quart d’heure de sommeil, ce matin, je rêve à un débarquement dans une petite ville tyrrhénienne, sur une plage sans rochers. Je ne sais pas de laquelle il s’agit, ni si c’est un présage ou un reflet de ma souffrance. Je m’éveille plus triste que jamais, persuadée que je suis moi aussi une "brindille entre les mains de Satan", comme dit Jésus. Je l’imite en me réfugiant dans la direction du ciel. Pas "dans le ciel", puisque le ciel m’est fermé depuis un mois...
Le 10 mai
Hier, j’ai dit un rosaire entier et le chapelet des joies et des souffrances. J’ai médité sur les quinze mystères, en plus des prières du jour. J’ai eu deux assoupissements au lieu d’un seul, je n’ai pas cessé d’aller mal et, le soir, j’ai subi un nouvel assaut... de qui? Je n’hésite pas à répondre: "du démon".
J’avais l’impression d’être revenue à ces journées atroces du 10 avril au 3 mai et qui, à partir du jour où la Vierge m’a parlé (le 4 mai), s’étaient changés en une triste résignation, parfois mêlée d’ombres de joie. Depuis hier, c’est de nouveau l’enfer. Mais qui me dira, d’une manière que je puisse croire, que je ne suis pas damnée?
Et pourtant je prie… et pourtant je prie… et pourtant j’aime. Mais c’est l’abandon le plus absolu de ce qui fait mon désir: Dieu. Qui plus est, avec lui ce sont les personnes par lesquelles la parole de Dieu peut venir à moi qui sont absentes. Même les paroles que j’ai entendues ne me paraissent pas vraies.
Pitié, Seigneur, car je me sens devenir folle! Je ne vois pas, je ne comprends plus rien. J’éprouve seulement cette douleur. J’ouvre les livres pour y trouver une parole qui m’éclaire; cela m’est arrivé une fois, il y a un mois seulement. Rien. Je cherche quelque réconfort dans la prière: rien. Chez les gens: rien. Dans les choses: rien.
Qui me comprend? Et pourquoi suis-je venue ici? J’ai l’impression que, si j’étais allée ailleurs, là où je le voulais et non là où je suis venue après avoir cédé (*144) aux nombreuses pressions de ceux qui espéraient je ne sais quoi de cet endroit car pour ceux dont le but de la vie est le bien-être physique, il y a peut-être quelque raison de se réjouir d’être ici ,j’ai donc l’impression que, si je me trouvais là où je voulais aller, j’aurais été moins abandonnée.
Mon amie Gina(*145), qui est comme une sœur pour moi, m’écrit. Je suis touchée par sa bonté. Mais j’en souffre aussi. Si du moins j'étais près de cette vraie chrétienne et non au milieu de cette compagnie frivole qui ne me comprend pas tout comme je ne la comprends pas! Si j'étais auprès de mes Sœurs... Mais ici, sans personne pour m’élever vers le ciel et accablée comme je le suis par l’abandon de Dieu et la férocité de Satan, je me perds. Je le sens bien. Je me perds spirituellement et physiquement. Je deviens folle, et ce serait le moins grave. Le pire, c’est que je détruis ce que j’ai fait pour mon éternité.
Pitié, Seigneur! Marie, pitié!
(*144 ) A Camaiore, au lieu de S. Andrea di Còmpito. Voir la note 139.
(*145) Il s’agit de Gina Ferrari, sa camarade de collège.
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Prière d' Amour à Jésus et Marie
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Commentaire de la première épître de saint Pierre: le diable agit à la manière d’un lion ; il assaille les imprudents qui s’aventurent dans l’obscurité, car il n’ose le faire quand le Soleil brille sur les âmes.
Si tout s’obscurcit momentanément, il convient de rester dans les limites des vertus théologales et cardinales
Le 11 mai
1 Pierre 5, 8.
Jésus dit:
«Viens. Sors un peu de ta prison. Mets ta main dans ma main. Je veux t’emmener avec moi. La chaleur de ma blessure réchauffera ta main gelée et te réchauffera davantage le cœur.
Sais-tu comment on fait les boutures ? De deux manières. La première, radicale, est utilisée quand on veut transformer une plante sauvage en plante bonne. L’on en ampute alors complètement le feuillage et, sur les pauvres moignons qui restent, ouverts et si les plantes pouvaient parler gémissants de douleur, les pousses de la greffe sont insérées dans les fentes. Puis on les fixe et on attend. La sève de l’arbre bon se mêle à celle de la plante sauvage et, si elle possède la capacité de fusion et d’attraction, la sève bénéfique prend le dessus et est victorieuse. L’arbre tout entier devient bon et porte des fruits.
Il y a également la perfection obtenue par les experts pour créer, à partir de deux bonnes plantes, une qualité supérieure, nouvelle et meilleure. Dans ce cas, l’on n’ampute pas la plante brutalement. Cela n’est pas nécessaire, puisqu’elle est déjà bonne. On se contente de rapprocher les deux plantes bonnes, on enlève l’écorce d’une ou de plusieurs branches de celle qu’on veut féconder par cette union végétale. Puis, à l’endroit où cela a été fait — sur cette blessure qui fait mal et brûle mais qui sera source de gloire pour l’arbre , l’on rapproche étroitement d’autres branches, celles de la plante fécondante. On les attache de telle manière que les bourgeons de la seconde se soudent sur la blessure de la première et qu’il en naisse des rameaux qui uniront aux vertus d’origine les vertus greffées.
Maria, le baptême et les sacrements en général forment la bouture totale qui greffe la grâce sur cette mauvaise plante qu’est l’homme souillé par le péché originel. Ils l’y maintiennent par des greffes successives puisque, par nature, la plante-homme repousse les effets de la grâce, de la greffe divine.
Mon sang, ma chair, mon martyre et le Feu Paraclet ne parviennent pas toujours — et même rarement — à transformer ces plantes sauvages que vous êtes en plantes au fruit céleste. Il vous manque la volonté de le devenir. Mais en ceux qui la possèdent cela constitue d’ailleurs la note prédominante de leur chant d’amour l’Amour opère une autre greffe. C’est celle de la fusion avec moi. Car alors c’est moi qui les prends par la main et la cicatrice, jamais complètement guérie, de ma main déverse ses ardeurs et ses germes dans votre être et vous marque au feu indélébile.
Il n’est pas nécessaire que vous soyez écorcés comme pour la première greffe. La grâce est déjà en vous. Mais il vous faut être lacérés par la souffrance, mon héraut, pour être aptes à recevoir mon contact bénéfique avec une vitalité immédiate. Plus la plaie qui vous blesse est grande, plus j’ai de place pour y déposer mes propres plaies. Si vous n’êtes plus qu’une blessure, si, de la tête au pied, vous n’êtes que déchirure et douleur, alors je vous serre contre moi et chacune de mes plaies correspond à l’une des vôtres; alors, comme par une transfusion spirituelle, le sang passe de moi, qui suis blessé, à vous qui êtes blessés. La souffrance est atroce. Je le sais bien. Mais la réaction est sublime.
Je me repose sur toi, Maria. Toi, tu ne t’en rends pas compte. Tu ne peux pas t’en rendre compte parce que tu es en train de mourir de douleur. Moi, entre la sixième et la neuvième heure, je ne voyais même plus ma Mère... La souffrance ne me permettait pas d’éprouver autre chose que de la souffrance. Ciel, soleil, foule, hurlements, gémissements et sifflements du vent, tout disparaissait dans l’atroce souffrance de mon agonie finale, de la rédemption. Je savais que ma Mère se tenait au pied de la croix. Mais ma douleur me la masquait encore davantage que les ténèbres, toujours plus épaisses: ma douleur de supplicié et ma douleur d’abandonné de Dieu. Or je suis le seul à savoir combien j’aurais voulu la voir pour trouver quelque réconfort dans cette désolation...
Mais maintenant je te prends par la main et je te dis: "Descends de ta croix et viens un petit moment avec moi, loin des ténèbres. Je veux te parler d’un sujet qu’une personne qui nous est chère à toi comme à moi a désiré, et que je n’ai pas abordé plus tôt parce que je le réservais pour ce moment."
Mon Pierre dit: "Votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer. Résistez-lui, fermes dans la foi, sachant que c’est le même genre de souffrance que la communauté des frères, répandues dans le monde, supporte «
Dans les contrées d’Afrique où vivent les lions, les hommes comme les bêtes savent comment se comporter avec lui. Une fois, je t’ai emportée avec moi en orient, près d’une source où l’eau abondait... et je t’ai dit: "Sois comme elle." (*146) Aujourd’hui, je t’emmène dans les forêts éternelles dont les arbres géants sont les descendants de ceux nés du néant par la volonté du Père, et que les yeux étonnés des premiers pères contemplèrent. Tu vas voir ainsi quelque chose de différent de ce qui t’attriste.
Regarde. Tout en haut, près d’un ciel d’un bleu plus foncé que mes yeux eux-mêmes, se trouvent les cimes de ces géants verts millénaires. Là-haut, elles s’entrelacent les unes aux autres pour parler aux vents et aux étoiles des affaires d’en bas, que ces derniers ne voient pas puisque le toit vert les leur dissimule.
Au-dessous se trouve le sous-bois, touffu comme un labyrinthe où s’enchevêtrent lianes et racines qui ressemblent à des serpents, et orné de ces colliers traîtres que sont les reptiles à l’affût. Plus bas encore s’étend cette vraie peluche qu’est l’herbe touffue, apparue sur un sol vierge riche de mille substances; il est doux, pour les antilopes et les gazelles, d’y trouver pâture et repos ainsi que nourriture pour les millions d’oiseaux de tous chants et de toutes couleurs. On y voit des fleurs, des fougères, des colliers de corolles, des antres verts, des grottes moussues, de frais courts d’eau et une lumière verte, reposante au milieu du soleil qui aveugle là où il pénètre, sur les routes ouvertes avec effort par l’homme ou le long d’un miroir d’eau si vaste qu’il oblige la voûte végétale à s’ouvrir comme un puits de verdure.
Dans ces forêts, c’est le lion qui est roi. Aucun autre ne lui tient tête parmi tout ce qui court ou bondit, rampe ou grimpe, vole ou marche. L’homme qui passe avec ses troupeaux en lisière de forêt, émigrant vers des lieux de pâturage ou de marché, construit, pour lui ou pour ses semblables, des enceintes pointues pour y enclore son troupeau pendant les nuits froides et sereines. Les animaux se terrent au cœur des broussailles ou se blottissent en haut des arbres à la tombée de la nuit pour fuir son assaut. Le lion, en effet, n’attaque pas tant que le soleil est dans le ciel. Il attend le soir, l’ombre trompeuse de la nuit ou les ténèbres épaisses, pour s’en prendre à sa proie. Il sort et rugit lorsque vient le soir. Il rugit autour des enclos de l’homme et autour des cavernes des animaux. Il n’y pénètre pas, il attend. Il guette l’imprudent qui sort de son refuge.
Que d’imprudences, toujours! : le désir de repos, la curiosité de voir, la hâte d’arriver... Le lion est là. Il veille, savourant d’avance sa proie, tout en se battant les flancs d’impatience et par colère d’attendre si longtemps; il tourne à la recherche de l’endroit d’où l’imprudent sortira et, quand il l’a trouvé, il se met à l’affût, ou bien il étudie les signes des mouvements habituels et il reste aux aguets. Il se tait, alors, car il sait que l’imprudent arrive. Il se tait pour laisser croire qu’il est parti. Or il n’est jamais aussi présent que lorsqu’il se tait.
Maria, le diable agit de la même manière que le lion. Il profite de la chute du Soleil pour tourner autour de vos âmes. Tant que le Soleil est encore haut sur votre âme, il n’ose sortir et s’en prendre à vous. Il rugit, mais ne s’en prend pas à vous. D’ailleurs, s’il rugit, qu’importe? Laisse-le rugir de rage. Tiens-toi au Soleil, en ton Dieu, et n’aie pas peur. Tu ne vois plus le Soleil? Il est pourtant là. Si un moment d’épreuve te rend aveugle, sache en deviner sa présence à sa chaleur, puisque tu ne peux en voir l’aspect. Ne sais-tu pas que tu mourrais de froid si ton Soleil était mort pour toi? Si ton âme est vivante bien que Dieu l’ait rendue aveugle, c’est parce que le Soleil l’embrasse encore.
Oh! Si les âmes savaient demeurer sous le Soleil éternel et, même au plus fort des ténèbres de l’épreuve, ne pas sortir du zénith solaire, mais dire: "Je reste à ma place. Dieu me retrouvera là où il m’a laissée Car je ne change pas d’avis sur la foi et sur l’amour"
Le diable rôde à la recherche d’un passage pour tendre ses griffes et arracher l’imprudent qui s’approche trop de l’ouverture, de la tentation. Ou bien il attend qu’il sorte, en guise de proie volontaire par l’appât des sens. Ou encore il se tait et se tient à l’affût; c’est là son piège le plus rusé, et celui qui s’avance sans être uni au divin tombe dans son traquenard.
Je le répète: tant qu’il rugit, il n’est pas fort dangereux. Mais quand, après s’être bien fait entendre, il se tait, c’est alors qu’il l’est le plus. S’il se tait, c’est parce qu’il a découvert votre point faible et vos habitudes, et il est déjà prêt à sauter sur vous.
Soyez donc vigilants. La lumière de Dieu est sur vous, elle vous illumine et il n’en est pas besoin d’autre. Mais si vous êtes dans les ténèbres, restez arrimés à la foi. Que rien, pour aucune raison, ne vous fasse vous en écarter! Tout vous paraît-il mort et réduit à rien? Dites-vous donc: "Non! Tout est comme avant." Dites à Satan: "Non! Tout est comme avant."
Que d’hommes, avant vous, ont subi ces mêmes tortures! "Vos frères répandus à travers le monde." Vos frères. A travers le monde. Le mot "monde", ici, désigne moins cette terre sur laquelle vous vivez, avec ses habitants, que la communion de tous les êtres vivants. Je dis bien: "de tous les êtres vivants" autrement dit de tous ceux qui sont dans la vie éternelle après avoir voulu et su rester dans la vie pendant qu’ils étaient sur terre.
Eh bien! Vos frères éparpillés dans mes jardins paradisiaques comme des fleurs éternelles, non seulement se souviennent de leurs combats passés et par conséquent peuvent comprendre les vôtres, mais, en raison de l’amour qui fait désormais leur Vie, ils souffrent, dans la béatitude, de vous voir souffrir. C’est une souffrance d’amour qui n’émousse pas leur joie, mais qui y mêle une note de charité éminemment active, les rend compatissants et secourables devant vos malheurs. Tout le ciel est tendu vers vous, qui luttez en gardant mon nom dans le cœur et pour mon nom, et il vient à votre aide.
Ne sortez pas de la triple barrière que constituent les vertus théologales, de cette défense sûre que forment les quatre vertus cardinales. La foi, l’espérance et la charité; la justice, la tempérance, la force et la prudence, voilà vos défenses. Les griffes de Satan se brisent contre elles, il perd sa puissance sans vous nuire.
Quand le Soleil, votre Dieu, revient resplendir sur vos âmes victorieuses de la nuit qui vous a torturés, vous êtes ébahis de voir quelle œuvre de libération le démon lui-même a accomplie, contre sa propre volonté, en tournant autour de vous avec rage. Dans sa fureur impuissante, il vous a mis sur la défensive, si bien que les petites imperfections, telles des herbes légères trop longtemps piétinées, meurent définitivement; alors la lumière, triomphante, tombe sur le sol nu et y fait pousser avec plus de vigueur vos fleurs, c’est-à-dire votre âme, créée pour vivre au ciel.
« Va en paix. Retourne, en paix, sur ta croix et dans tes ténèbres. (*147) Emporte ce souvenir de soleil. Va. Crois en moi et en ma Mère, même si, en ces heures qui se situent entre la sixième et la neuvième, tu ne peux pas nous voir, puisque la souffrance t’aveugle. »
(*146 )Le 21 juin 1943, voir "Les cahiers de 1943 ".
(*147) il se réfère au terrible état d’abandon éprouvé par l’écrivain depuis le 9 avril.
Cahiers de 1944 - Dictées de Jésus à Maria Valtorta
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Suite du commentaire précédent: pour attaquer, le lion attend que l’animal imprudent s’aventure hors de sa tanière pour satisfaire sa faim ou sa soif;
*Satan attend que l’homme cède à la faim de la chair, de l’argent ou du pouvoir. il faut se souvenir des tentations de Jésus et savoir en imiter les réponses.
Le 12 mai
Vendredi, aussitôt après la communion de ce matin.
Jésus dit:
«Lazare, sors! Je te donne le même ordre qu’autrefois. Je te le donne à toi aussi, qui n’es pas morte mais seulement endormie. Tu es endormie pour montrer aux hommes que, de toi-même, sans moi, tu es un pauvre néant ignorant, faible, à la merci de ton humanité.
Ce n’est pas un sommeil de mort. Est mort celui qui vit hors de moi. Mais toi, tu es plus ancrée en moi qu’une huître perlière à son rocher. Tu es plus enracinée en moi que du gui qui naît entre deux branches et plonge ses racines jusqu’à la moelle de l’arbre qui le porte. Tu m’es plus unie plus unie, dis-je qu’un enfant dans le sein de sa mère. Car, après un certain temps, celle-ci l’expulse. Mais toi, plus le temps passe, plus tu t’identifies à moi; quand le temps n’existera plus pour toi, alors tu ne te distingueras plus de moi, et personne ne pourra distinguer où Maria cesse et où Jésus commence, car tu seras absorbée pour l’éternité en ton Dieu.
Le paradis! Comme tu le savoureras alors, ton paradis, toi qui passes par l’enfer pour une raison d’amour sans en être détruite puisque le feu de l’amour est plus puissant que celui de l’enfer, mais qui en es terrorisée... En effet, si l’amour te protège, il ne t’empêche pas de voir. Or le royaume de Satan est une horreur telle qu’il pourrait donner des cheveux blancs à un jeune, d’autant plus qu’aucun souvenir de Dieu n’y brille. "Souvenir": si l’on pouvait ne serait-ce que se souvenir de lui, l’enfer ne serait plus l’enfer. Pour qui vit en adorant la Face de Dieu, c’est déjà un supplice que de ne pas la voir, cette très sainte Face. Alors ne pas pouvoir s'en souvenir constitue une torture en comparaison de laquelle toutes les tortures et tous les sévices des hommes ne sont qu’enfantillages. En un mot, c'est l’enfer.
Je te dis: "Sors!" Si je ne t’appelais pas ainsi, pour des pauses de béatitude brèves comme un chant d’oiseau mais douces comme un instant de ciel, tu mourrais certainement. Tu ne peux résister. Tu avais raison. C’est trop dur pour toi. Il faut adoucir le décret. (*148)Maria, ma Mère a "parlé en ta faveur" comme elle te l’avait promis. (*149)
"Sors de ton tombeau. Respire. Regarde. Ecoute." C’est ton Roi qui te l’ordonne.
Hier, tu n’étais plus en mesure de me suivre, ma pauvre Maria. Je reprends donc le sujet que je n’avais pas terminé.
Le lion, disais-je, connaît les habitudes de ceux qu’il veut dévorer, il les étudie pour les connaître. Il est extrêmement intelligent. Il comprend tout de suite. Satan, lui aussi, est extrêmement intelligent et comprend tout de suite. C’est toujours un ange. Il a beau être déchu, il l’est resté et utilise pour le mal l’esprit puissant que je lui avais donné pour faire le bien. Le lion sait pertinemment que ses proies vont se désaltérer, le soir venu, aux ruisseaux qui sillonnent les terres brûlées de soleil. Il sait à quels pâturages elles vont brouter l’herbe drue. Il sait quand l’homme rentre de son travail à sa maison. Il lui suffit de se poster le long de ces étapes.
Un désir de repos physique ou quelque imprudence humaine conduisent l’homme et les animaux vers ses crocs impitoyables. Les douces gazelles et les antilopes sveltes, qui sont si prudentes et craintives durant le jour, s’enhardissent le soir venu. La soif ou la faim les poussent. C’est ainsi qu’elles vont à la rencontre de la mort. L’homme, trop avide de s’enrichir, s’attarde à travailler un peu plus longtemps après le crépuscule. La mort l’arrête définitivement à son retour. Ou encore l’appétit de la chair pousse deux personnes à sortir de l’abri de leur habitation pour trouver un lieu susceptible d’accueillir leurs amours illicites. Le fauve dissout pour l’éternité ce que leur luxure avait noué. Mais, que ce soit en terre africaine ou dans les régions glaciaires, c’est toujours le même aiguillon composé de trois pointes qui pousse les hommes vers les griffes de Satan: c’est toujours la concupiscence de la chair, de l’argent et du pouvoir qui vous met à la portée de celui qui, inlassablement, "comme un lion rugissant rôde autour de vous".
Rappelez-vous que, moi aussi, j’ai été tenté charnellement par la faim des entrailles et l’offrande de nourriture charnelle à mes sens, intellectuellement par le désir de puissance, et spirituellement par la suggestion de tenter Dieu. L’imprudence revient à tenter Dieu.
Sachez m’imiter. Mettez Satan en fuite en imitant Jésus, votre Maître. "Ce n’est pas de pain seul que vivra l’homme, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu." "Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu." "C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, et à lui seul tu rendras un culte."
Recouvrez votre chair et votre esprit des bandes imbibées d’aromates de la Loi de Dieu. Celui qui vit en s’en enveloppant préserve sa chair et son esprit des germes qui apportent la putréfaction des maladies et de la mort.
Mais en voilà assez, Maria. Je te laisse aller. Retourne à ton poste de douleur. La miséricorde agit déjà fortement à ton égard en t’accordant ces répits en cette heure d’expiation.
Vas-y: en paix.»
(*148) Cette expression sera expliquée dans la dictée suivante.
(*149) Le 4 mai.
Cahiers de 1944 – Dictées de Jésus à Maria Valtorta
Satan essaie de tenter Jésus qui le fait fuir
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Jésus corrige une omission de l’écrivain dans la dictée du 20 février.
(Contemplation de Jésus sur la croix, au pied de laquelle se tiennent la Vierge et Jean. Il semble que c’est le moment où Jésus confie sa Mère à Jean.)
Le 13 mai
(Le 12 mai à 18 h. Je mets la date du 13 parce que Jésus le veut).
Observation faite par Jésus alors que je relis la dictée du 20 février concernant la Passion de Jésus et les souffrances de Marie (*150 ):
« Tu as oublié un mot, et naturellement il n’a pas été recopié, ce qui crée une contradiction avec ce que tu relates par la suite dans la vision du vendredi saint (*151): la rencontre de Jean et de Marie dans la maison du Cénacle.
Fais la rectification suivante: "Il fait la navette entre la maison de Caïphe et le Prétoire, la maison de Caïphe et le palais royal d’Hérode, et de nouveau entre la maison de Caïphe et le Prétoire." C’est pour cette raison que Jean peut dire: " ... j’ ai fait tout mon possible pour qu’il me voie… j'ai tenté de recourir aux puissants pour obtenir qu’on ait pitié de lui..."
En réalité, c’est une bagatelle. Mais nous vivons au milieu de pharisiens plus occupés à prendre en faute que les pharisiens de mon temps ne l’étaient. C’est pourquoi il nous faut être nous mêmes extrêmement précis.
Les pharisiens habituels feront cette observation acerbe: "Pourquoi le Maître n’a-t-il pas signalé plus tôt son erreur à son porte-parole?" Je réponds à cela: pour vous montrer une fois de plus que vous êtes si imparfaits que, même si vous êtes "porte parole" ou directeurs d’un porte-parole, vous ne remarquez pas les bévues qui déforment les faits. Vous lisez, vous méditez, vous copiez et vous laissez l’erreur causée par l’omission d’un mot qui provoque une modification de la situation.
Corrige donc, et fais corriger, au moins dans les cahiers originaux et complets. Remarque que le mot "Caïphe" est déjà omis dans ton manuscrit. Tu étais tellement épuisée, ce jour-là, à la fois par la longue souffrance de la vision que tu avais eue (" L’ensevelissement de Jésus et la désolation de Marie "), et par le bombardement que vous avez subi, que tu étais lente à suivre la dictée. Tu n’as ni entendu ni relevé l’erreur. Il n’y a là rien de mal. Cela ne lèse aucune vérité sacrée. Mais il est bon d’être exact, jusque dans les vérités secondaires.
Les pharisiens dont je viens de parler feront une autre observation
sur la dictée d’hier
. J’ai dit: "Tu avais raison. C’est trop dur pour toi. Il faut adoucir le décret." (*152)
J’entends déjà le chœur scandalisé de ces docteurs de l’ergoterie:
"Comment? Dieu ne savait pas que c’était trop dur? Cette femme blasphème en accusant Dieu de n’être pas parfait pour comprendre et mettre en pratique."
Une fois pour toutes, je réponds à cela par les paroles que j’ai déjà dites il y a vingt siècles de cela: "Et si ces jours là n’avaient pas été abrégés, nul n’aurait eu la vie sauve; mais, à cause des élus, ils seront abrégés, ces jours là." Il s’ensuit que, si cela peut se produire pour tous les croyants de la dernière heure — une miséricorde aussi grande que la terre pour sauver le plus grand nombre d’âmes du désespoir de l’horreur —, comment la même chose ne se produirait-elle pas en faveur de cette "petite" qui, par la volonté de Dieu, anticipe en elle même ce que sera la torture spirituelle des bons aux derniers jours?
Je la défends donc. Moi aussi, j’aurais dû porter la croix tout seul. Tel était le décret. Mais ma faiblesse était trop grande, et l’homme m’a accordé une aide. Ne devrait-elle donc pas en avoir une, celle qui porte pour vous tous une aussi grande croix d’expiation, qui la tue?
Qu’elle la tue, oui! C’est l’holocauste. Mais qu’on me la rende folle jusque dans l’âme qu’elle m’a confiée, non. Elle a subi la première partie de l’épreuve et elle est demeurée fidèle. Moi seul peux savoir quels combats elle a dû soutenir. Le Tentateur lui a promis la joie. Elle a étreint encore plus fort sa souffrance contre elle parce que la joie était le Mal, et c’est le Bien qu’elle a voulu suivre. Le goût du fruit du Bien est bien amer à la chair humaine. Ce n’est que dans l’autre vie qu’il se change en miel paradisiaque.
Avoir repoussé Satan signifiait attirer sur elle sa haine au centuple. La laisser à sa totale merci voulait dire perdre ce cœur, Dieu n'est pas inexorable. Pour la grâce des élus, il modifie son décret.
J’ai moi-même eu [le réconfort de] l’ange de Gethsémani. Il n’était pas prévu. Mais les prières de ma Mère me l’ont obtenu. Celle qui maintenant reçoit tous les jours un rayon de soleil, une goutte de réconfort, un instant d’air pur afin qu’elle ne meure pas avant d’avoir achevé sa mission a eu ma Mère pour avocate ainsi que d’autres âmes élues de la terre et du ciel qui ont prié pour elle.
Ma miséricorde s’est érigée en reine face à la justice du Père, et elle a dit: "J’ai pitié. Aie pitié toi aussi." Car si je suis le Premier, au ciel et sur la terre, à avoir du respect pour les décrets du Père éternel, je suis aussi celui à qui le Père a déféré tout jugement; c’est pourquoi je puis dire à mon Père et à votre Père:
"Père, pitié pour ma créature que voici!"
Mais ne croyez pas non plus que tout soit rose pour elle, désormais. Après un mois de rigueur impitoyable (*153), elle connaît actuellement une trêve d’une heure. Vous, qui vous scandalisez, vous trouvez que c’est accorder trop d’importance à un fait bref: puisse-t-il ne jamais vous arriver d’éprouver ce qu’elle souffre en ce moment et ce qu’elle souffrira encore longtemps. Aucun de vous, qui êtes des docteurs intransigeants, ne resterait fidèle comme elle a su le demeurer. C’est aussi pour vous qu’elle souffre vous qui êtes extérieurement des tours arides en dur silex, mais intérieurement remplis d’argile mou , oui, pour vous. Pour vous qui, comme toujours, imposez de lourdes charges aux autres, mais n’acceptez pas pour vous-mêmes d’être chargés du poids d’une plume.
Laisse-les murmurer, Maria. Moi, j'ai toujours opposé le silence à ceux qui murmuraient. Un silence qui s’est fait toujours plus profond au fur et à mesure que les murmures sont devenus calomnies, les calomnies accusations, les accusations condamnations et les condamnations blasphèmes. Sur la croix, mon silence s’est même étendu à mon regard... Mes yeux étaient seulement tournés vers le ciel pour tenter de rencontrer le regard de Dieu, et vers ma Mère pour me rafraîchir l’âme à sa pureté.
Tu es sur la croix, et tu y restes. Garde le silence et ne cherche que Dieu et Marie. »
(Note personnelle)
Jésus me fait mettre la date du 13 à cette dictée, autrement dit celle de demain. Il me l’a dictée vendredi 12 à 18h. A peine était-elle terminée — mais immédiatement, immédiatement, mon Dieu quel combat, j’en étais terrorisée! —, que j’ai été reprise par cette vague de désespoir qui me donne des éclairs de folie. J’essaie de dire le Rosaire. Mais je sens le démon qui ricane et se gausse de moi. Oh! Père éternel! Pitié!
Ce sont les moments où Satan veut me persuader que je suis une falsificatrice, une folle, et que je trompe tout le monde. Il veut me convaincre que rien n’est vrai, que je suis damnée... Si j’étais seule, je hurlerais pour me défouler. Mais je suis chez d’autres[154], et qui pourrait comprendre?... Ce sont les moments où Dieu, Jésus, Marie, leurs "voix" et leurs caresses me semblent n’être que songes d’un esprit malade... Et pourtant je les ai senties! J’ai encore l’impression d’avoir, imprimée sur la paume, la blessure de la paume de Jésus! Et pourtant, ces "voix", je les ai entendues. Se peut-il que je sois folle? Folle seulement à ce propos? J’accomplis tout le reste — correspondance, comptes, dispositions de la vie — avec ordre et facilité. Alors?
Pourquoi cet horrible démon peut-il me tourmenter de la sorte, détruire jusqu’à ma certitude de ce que j’ai senti et entendu! N’est ce pas suffisant de ne rien sentir et de ne rien entendre en ces heures-ci? Dois-je aller jusqu’à faire l’expérience de la perte de ce que j’ai reçu?
Oh Seigneur! Oh Marie! Pitié pour moi!
(*150) est presque certain qu’elle fait référence à la copie dactylographiée établie par le P. Migliorini.
(*151) Le 7 avril. Voir la note 126.
(*152 ) Expression que nous avons relevée le 12 mai, note 148.
(*153) A partir du 9 avril
( …suite des notes du 13 Mai ..demain )
Cahiers de 1944 – Dictées de Jésus à Maria Valtorta
" Pitié ..Jésus , Marie ...Pitié "
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
....Suite du 13 Mai...
Au matin, après la communion en l’honneur du Cœur immaculé.
Marie illustre la signification des sept joies, qui proviennent toujours d’un amour et tendent à un amour plus parfait, car l’Amour est la clé de la théologie mariale.[/b
Marie dit:
«Je veux que tu comprennes mieux mes joies. Tu diras plus volontiers le chapelet franciscain.
Ce qui m’a réjoui, dans la première, ce ne sont pas ma gloire et ma joie, mais que soit venu le temps de la rédemption de l’homme et du pardon de Dieu à l’homme.
Dans ma seconde joie, ce n’est pas la louange de ma cousine à mon sujet qui me rendit heureuse, mais d’avoir donné le signal de la rédemption par la sanctification de Jean-Baptiste en lui amenant mon Jésus, votre Rédempteur.
La béatitude de la troisième ne fut pas uniquement d’être devenue mère, sans douleur ni atteinte à ma virginité, et pas même la grâce de pouvoir embrasser Dieu, mon Fils. La véritable raison en était que, désormais, la terre avait son Sauveur.
Le motif de ma quatrième joie fut que j'ai vu, sous les traits des trois Mages, tous ceux qui, à partir de ce moment, allaient venir du monde entier et à toute époque de la terre vers la Lumière, vers mon Seigneur, et allaient le proclamer Roi, Sauveur et Dieu.
L’allégresse du cinquième événement n’est pas uniquement due au fait que mon amour de Mère a cessé de souffrir lorsque j’ai retrouvé mon Fils perdu. Cela aurait été de l’égoïsme. Mais ce m’était une joie inexprimable d’entendre retentir pour la première fois la "Bonne Nouvelle" et de comprendre que, avec quelques années d’avance, elle tombait dans certains cœurs et y germait en plante éternelle. Je me réjouissais pour ces personnes instruites d’avance.
Ma sixième joie fut encore plus grande pour vous, les créatures sauvées. Le Ressuscité me disait que les cieux étaient ouverts et déjà habités par les saints du Seigneur qui attendaient cette heure depuis des siècles, et que, dans ces cieux, les places de milliers et de milliers de sauvés étaient déjà préparées. Pour moi, qui suis votre Mère, ce m’était une joie d’une profondeur incalculable de savoir votre demeure prête.
Enfin, ma septième joie ne fut pas due à ma gloire. La raison en était que, devenue par la bonté de Dieu Reine des cieux, je pouvais, en tant que telle, m’occuper de vous, mes aimés; choisie comme je l’étais pour m’asseoir à la droite de Dieu, je pouvais directement parler, prier et obtenir des grâces pour vous, par une supplication puissante.
Aucune de mes joies ne m’a concernée moi seule. L’égoïsme, même le plus juste et le plus saint, détruit l’amour. Chacune d’elles a été suscitée par un amour parfait et a servi d’incitation à un amour encore plus parfait.
Je suis maintenant bienheureuse. Je ne pourrais l’être davantage, puisque je suis entourée de l’étreinte trinitaire de Dieu. Mais je me sers encore de ma béatitude par amour pour vous. Là aussi, j'applique la Loi: j'aime Dieu de tout mon être et mon prochain comme moi-même. Comme moi-même, non parce que je suis Marie, mais parce que Marie a trouvé grâce aux yeux du Seigneur et est aimée de lui; elle est par conséquent une créature sainte en lui et de lui, une partie de lui.
Oh! Ma théologie! Elle n’a qu’un seul mot-clé: "Amour." Je suis la reine des cieux parce que j’ai compris cette théologie comme aucune autre créature.
Aime. Tu seras sauvée. Aime. Aime en paroles et en silence. Aime en actes ou dans l’immobilité. Aime avec ferveur ou dans la souffrance de l’aridité. Aime dans la joie et dans la douleur. Aime dans la victoire et dans la faiblesse. Aime dans les tentations et dans la liberté vis-à-vis de l’Ennemi. Aime sans cesse.
Qu’il y ait au plus profond de toi un lieu qui sache rester paisible et ardent dans l’amour au sein de tout ton être blessé, frappé, agonisant, hébété de douleur, épuisé par les assauts du démon, dégoûté par les événements de la vie, secoué comme une barque dans la tempête. Un lieu en toi qui ait pour seule mission d’aimer et l’exerce pour ton esprit, pour ton cœur comme pour ta chair. Que ce lieu soit ton sanctuaire. Qu’il s’y trouve l’autel à la lampe toujours allumée, les fleurs toujours fraîches, et que la louange ne cesse d’y retentir.
Que tu pleures ou que tu ries, que tu espères ou que tu doutes, que tu sois exaucée ou non, que la partie la plus sainte de ton âme, celle qui vit en ce lieu consacré au culte de Dieu, sache toujours redire: "Gloire à toi, Seigneur. Gloire! Nous te louons, nous te bénissons, nous t’adorons, nous te glorifions! Car toi seul es saint, toi seul es Seigneur, toi seul es le Très haut. C’est pourquoi, avec les anges et les archanges, avec les trônes et les dominations et avec toutes les armées célestes, nous chantons l’hymne de ta gloire en disant sans fin: saint, saint, saint !" (*155)
Avant l’élévation vient la louange. Avant la consommation vient la louange. Sache dire ta messe personnelle. Toute victime est prêtre. Mais l’on n’est pas prêtre si l’on ne sait pas célébrer l’eucharistie, en chacune de ses parties. Regarde mon Jésus. Avant d’être élevé et consumé, il a loué le Père. Or il savait déjà ce qui l’attendait.
Que ton cœur chante, Maria. Qu’il chante même si les larmes coulent à flots de tes yeux. Que ton chant couvre ta plainte et les voix de Satan qui veut te persuader de te défier de toi pour t’empêcher de poursuivre ta mission. Il veut te convaincre que Dieu ne t’écoute pas pour t’empêcher de prier, il veut te convaincre que tu es perdue pour te perdre.
Non. Tu ne l’es pas. Persévère. Un seul jour, une seule heure de fidélité en ce moment a plus de valeur que dix ans passés à souffrir physiquement et à faire pénitence, mais avec le cœur en paix et alors que Dieu était à tes côtés de façon sensible. Persévère. "Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé." C’est mon et ton Jésus qui le dit. Moi aussi, je te le dis. Souffre dans la paix. il viendra bien tôt.»
(Note personnelle)
Je suis plongée dans la souffrance. C’est en sa compagnie que je m’assoupis et, lorsque je m’éveille, je la retrouve là, qui me provoque aussitôt ce cauchemar: « Dieu ne t’aime pas. Tu es damnée. Tu es une menteuse. Une folle. Une hérétique. »
C’est un vrai cauchemar. Il m’ôte tout réconfort. Il obscurcit jusqu’à la lumière matérielle du soleil et la vue de cette belle nature qui, si j’avais eu un autre état d’âme, m’aurait réjoui le cœur. il me rend incapable de toute occupation. Il détruit la paix que me donnaient la prière et la joie de prier. Je parle tout en ayant ces pensées à l’esprit. Si j’écris, elles agitent mon cerveau. Si je lis, elles couvrent les mots. Ce cauchemar est là, toujours là...
Dès que je reviens à moi, ma première sensation est celle de ces pensées. Je n’ai pas encore ouvert les yeux ou la bouche, bougé les mains, que ce cauchemar est déjà en train de me torturer le cœur et l’esprit. A peine le Maître ou la Mère cessent-ils de parler qu’il reprend son œuvre de ver qui ronge inlassablement là où il s’est niché.
Il faut en avoir fait l’expérience pour comprendre ce que c’est...
(*155 )Expressions tirées du " Gloire à Dieu" et de la "Préface" du missel alors en vigueur.
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Cœur Immaculé de Marie
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
L’écrivain promet de faire chaque jour une pénitence spéciale pour les désespérés, dont elle a partagé l’expérience de se sentir séparé de Dieu.
Le 15 mai
Une demi-heure après avoir reçu la dictée, j’ai été à deux doigts de mourir à la suite d’une très grave crise cardiaque rétive à toute médication. Mais cela m’importait peu... J’avais le cœur tout heureux des paroles de la Mère. Plutôt dix crises par jour, même par heure, qu’une bonne santé et mon état spirituel du 10 avril au 10 mai!
Depuis samedi je fais pénitence tout spécialement pour les pauvres désespérés. Ils m’ont toujours fait de la peine, même avant cette terrible épreuve. Mais maintenant ! ... C’est pourquoi, tant que je vivrai, je ferai tous les jours une offrande spéciale à Dieu pour mes "frères désespérés", afin que Dieu les retire de ce brasier de tourments dans lequel ils se débattent, desséchés et furieux, et qu’il leur accorde ses rosées, sa paix, la foi, l’espérance et la charité.
C’est trop horrible de ne pas t’aimer, de ne pas espérer en toi, de ne pas croire en toi, de ne plus te sentir, mon Dieu! Ne le fais pas, ne le fais à personne. Interdis à Satan et au monde de pousser les hommes au désespoir, fortifie les esprits même s’ils sont indignes, fortifie les par miséricorde afin qu’ils puissent ne pas désespérer.
Punis-les par d’autres maux, s’ils sont indignes de ta bienveillance. Mais pas cela, non, pas cette torture, mon Père!
Je dirai aussi, si j’y arrive, cette oraison jaculatoire que le P.Migliorini m’a conseillé de réciter, pendant ces journées atroces: «Mon Jésus et Dieu, aide-moi», « Mon Dieu, sauve-moi. Je crois en toi.» Je les ai toujours dites, même quand j'étais folle de douleur, de cette douleur qui était due à l’abandon de Dieu.
Il me faut expliquer ici quelque chose pour ne pas être mal comprise. Ce n’est pas que je me sois révoltée devant l’absence de manifestations extraordinaires. Je ne les ai jamais désirées; je ne les ai jamais demandées depuis qu’elles m’ont été accordées. Dieu les donne gratuitement, et aucun de ses enfants ne peut lui imposer de les lui accorder. Mais l’abandon qu’il m’a fait subir fut de me sentir coupée de Dieu.
Avant ces manifestations et tout au long de ma vie, même quand c’était moi qui m’éloignais de lui parce que j’étais extrêmement imparfaite, je sentais mon Dieu proche de moi. Je sentais qu’il veillait sur moi et que tout acte bon, toute prière, tout sacrifice que je faisais était aussitôt accueilli par lui. Il était là, penché sur moi, précisément pour recueillir mes miettes de bien. Même s’il ne m’exauçait pas, il me donnait l’impression d’être toujours à mes côtés car sa paix était en moi, du moins autour de moi, et j'avais la sensation de ne jamais être seule.
Or tout cela avait disparu. Dieu n’existait plus. Il n’y avait plus de ciel. A qui adresser ma prière? Il me semblait que le paradis n’était qu’un mythe. A mes yeux, le firmament, au-delà duquel nous nous figurons que se trouvent Dieu et son paradis, était dépeuplé... Je priais le Néant...
Celui qui n’a jamais fait une telle expérience ne sait pas ce qu’est l’horreur. D’autres fois, je sentais bien que Dieu existait, mais c’était pour me maudire. Je crois que c’est ce que les damnés éprouvent quand ils voient leur Dieu au jugement particulier et quand ils le verront au jugement universel: une terreur de Dieu qui châtie et maudit ceux qui l’ont offensé. Cela également, ceux qui ne l’ont pas éprouvé ne peuvent savoir ce que c’est.
Aujourd’hui dimanche, par exemple, je n’ai reçu aucune dictée. Mais je sens que le paradis est autour de moi, si bien que je suis paisible et heureuse d’une joie surnaturelle. Je sens que ma prière s’élève vers Dieu, que mon amour échange des baisers avec l’amour de Dieu...
Je peux subir mille souffrances, mais cette union à Dieu, même si elle est voilée, est une chose qui n’abat pas mais qui exile. Il en va comme d’un aveugle dans une pièce. Il ne voit pas et n’entend aucun bruit autour de lui. Il sait néanmoins que, s’il a le moindre besoin, il lui suffit d’appeler doucement, et quelqu’un vient à lui pour le secourir: cette certitude l’encourage. Je ne sais si j’arrive à bien faire comprendre cette impression.
Je pense et je suis certaine de ne pas me tromper que cette chambre, dans laquelle je souffre tellement parce que ce n’est pas celle où le paradis s’est tant manifesté à ma misère (*156), me deviendra chère si les yeux de mon Seigneur y brillent. Plus que chère, d’ailleurs: sacrée. Mais je l’aime déjà un peu parce que j’y sens désormais sa paix. En outre, j’y ai entendu les paroles de Jésus et de Marie. Auparavant, non. Les premiers jours, je l’ai détestée et j’en avais peur... Je n’y sentais plus Dieu.
Or si je ne sens plus Dieu, j’ai peur de tout.
(*156) Elle avait dû abandonner sa maison de Viareggio à cause de l’évacuation.
Voir la note 139 du 24 avril.
Cahiers de 1944 – Dictées de Jésus à Maria Valtorta
Chambre d'où Maria Valtorta reçut ses Visions
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
bonsoir Maud
je ne crois pas du tout que Dieu puisse nous abandonner
si l'on se sent abandonné, c'est parce que c'est de nous que vient l'abandon.
Dieu est toujours là en écho, merveilleusement plus fort que nos cris émis !
Essayer d'appeler Dieu est bien; le faire du fond du cœur en émission d'allégresse, c'est la porte du merveilleux !
je ne crois pas du tout que Dieu puisse nous abandonner
si l'on se sent abandonné, c'est parce que c'est de nous que vient l'abandon.
Dieu est toujours là en écho, merveilleusement plus fort que nos cris émis !
Essayer d'appeler Dieu est bien; le faire du fond du cœur en émission d'allégresse, c'est la porte du merveilleux !
Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Bonjour @JackMJackM a écrit:bonsoir Maud
je ne crois pas du tout que Dieu puisse nous abandonner
si l'on se sent abandonné, c'est parce que c'est de nous que vient l'abandon.
Dieu est toujours là en écho, merveilleusement plus fort que nos cris émis !
Essayer d'appeler Dieu est bien; le faire du fond du cœur en émission d'allégresse, c'est la porte du merveilleux !
Les saints de toutes les époques ont vécu ce qu'on appelle les "nuits de l'âme", où ils ont expérimenté la sensation de l'abandon de Dieu, à l'image de ce que Notre-Seigneur a vécu lors de Sa Passion.
Ces âmes, enflammées d'Amour pour Dieu, n'étaient pas responsables de cela. Le Seigneur, par cette action, purifiait en elles leur Amour afin qu'il devienne encore plus grand et plus fort, et utilisait aussi cette croix offerte avec amour à Dieu pour le salut des pécheurs.
Si vous le souhaitez, à propos des nuits de l'âme, vous pouvez lire Saint Jean de la Croix, docteur de l'Église.
Les exemples vécus sont aussi nombreux qu'il y a de saints, mais rapidement, l'on peut penser à Marthe Robin, à Mère Thérésa, à Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, etc.
Amicalement,
Emmanuel
Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Dernière édition par Maud le Sam 10 Oct 2015 - 9:23, édité 1 fois
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Jésus aurait pu réduire en cendres ses accusateurs et ses bourreaux, mais il ne l’a pas fait parce qu’il était rédempteur et non justicier, de la même manière, il n’a pas fait mourir l’écrivain quand la souffrance de l’épreuve la tourmentait; il pourrait plutôt le faire maintenant qu’elle est guérie et qu’elle a vaincu Satan.
Le 16 mai
Mardi.
Tard dans la soirée, quand déjà les ombres de l’épuisement descendent sur moi, Jésus m’oblige à écrire ce qui suit:
Jésus dit:
« Tu viens de réciter le rosaire en le méditant. Tu m’as vu pendant les quatre scènes des mystères douloureux. Je ne t’ai pas présenté la mise en croix parce que tu es trop exténuée. Tu m’as revu encore une fois au jardin des Oliviers, lors de la flagellation, au couronnement d’épines et dans la scène de l’Ecce Homo (*157) présenté à la foule hurlante, puis chargé de la croix.
Ce n’est pas pour toi seule mais pour tous que je réponds maintenant à une question que vous posez bien souvent. Pourquoi moi, qui suis Dieu, n’ai-je pas réduit en cendres mes accusateurs et mes bourreaux par quelque miracle de puissance divine? Pourquoi? Parce que je suis Rédempteur, et non justicier.
Du moment du jardin des Oliviers à ma mort, j’aurais pu terrasser quand je l’aurais voulu le traître, les gardes qui m’ont arrêté, les accusateurs, les bourreaux, les blasphémateurs, ceux qui m’ont mis en croix. Tous. Ils le demandaient lorsque j’étais en croix: "Il en a sauvé d’autres... qu’il descende maintenant de la croix... et qu’il se sauve lui-même. Effectivement, j’aurais pu le faire: mon sang déjà largement versé aurait suffi à la rédemption des hommes passés et futurs, tandis que les présents auraient mordu la poussière, terrassés par le miracle, tués par ma puissance et précipités dans l’abîme pour l’éternité.
Tous ces milliers de gens en émeute, sous l’emprise d’une de ces soudaines folies des foules, s’étaient changés en autant d’assassins d’un Innocent, à cause de ce phénomène de délinquance collective qui se produit toujours à l’incitation d’une fermentation particulière de sentiments attisés par les vrais coupables et les vrais assassins qui, à des fins personnelles, excitent les foules en restant dans l’ombre.
Parmi eux, combien seraient donc morts en état de péché de déicide, si je les avais foudroyés par ma puissance ? L’Eternel ne voulait pas qu’il en soit damné d’autres que ceux qui étaient véritablement mauvais. Il désirait que ceux qui ont été abusés soient sauvés lorsque la rédemption, accomplie jusqu’au sacrifice ultime, purifierait leur conscience en les libérant des venins qui les faisaient délirer.
Pauvres hommes, il y a des moments où vous êtes fous. Et mon miracle s’exerce en vous guérissant de votre folie morale.
Par exemple, ma pauvre Maria, si je t’avais ôté la vie quand, il y a un mois de cela, tu me le demandais à grands cris, que t’aurais-je fait? Du bien? Non, du mal. Aujourd’hui, je pourrais t’ôter la vie. Ce ne serait pas contraire au dessein de miséricorde que j’ai toujours suivi avec toi. Te voici désormais guérie du délire déchaîné par des événements cruels et humains, pour ne pas dire sataniques puisque, comme je l’ai toujours dit (* 158), cette guerre n’est pas une guerre d’hommes mais de Satan contre les âmes. Les victimes n'en sont pas uniquement ceux qui meurent au combat ou sous les ruines d’une maison. Les autres victimes de cette lutte de Satan contre les âmes sont surtout ceux qui perdent foi, espérance et charité et ne perdent pas la vie d’une heure mortelle, mais la Vie éternelle, en mourant à la grâce de Dieu.
Te voici désormais guérie. Tu as vaincu Satan. Mais c’est parce que je t’en ai donné le temps, le temps de te relever après l’assaut imprévu et atroce, imprévu et ironique de l’Ennemi contre ton âme.
Il t’a attaquée à la manière de ce lion dont parle Pierre[159] et t’a malmenée. S’il a fui, c’est parce que, par ton reste de force un rien - et ton reste de voix - un souffle, tu as élevé la croix et répété mon Nom. C’est en étant presque hébétée que tu as répété par habitude ce qui constituait ton geste d’amour depuis des années. Mais il t’a fallu du temps pour pouvoir t’en remettre et te reconstruire, réduite en lambeaux comme tu l’étais par celui qui te hait. Les résurrections demandent toujours du temps. Or tu étais presque morte tant il t’avait blessée.
Mais ce lieu en toi dont ma Mère te parle[160], la partie la plus sainte de ton âme, n'a jamais été touché. Il ne pouvait pas l’être, Maria. Elle m’appartient, cette partie. Elle m’appartient. Seule ta volonté pourrait me l’enlever. Mais tu ne lé feras jamais. Je le sais. C’est cette partie qui, telle un aimant qui attire à lui les molécules éparses, a attiré et réuni ce que Satan, dans sa haine contre toi et contre moi, avait mis en pièces.
Malheur à toi si je t’avais atteinte, alors! Quelle séparation entre toi et moi! Tu ne la veux pas. Moi non plus. Je veux que la mort soit pour toi le moment de la Vie, sans langueur due à l’attente.
Viens. Avance. Je suis là. Embrasse mes plaies d’où la vie descend sur toi. Je les ai ouvertes pour te donner cette Vie, comme je l’ai fait pour tant d’hommes.
Ils sont mes triomphes de l’heure de la Passion. Ils sont les sauvés par ma miséricorde avant de l’être par mon sang. La miséricorde les a laissés vivre pour permettre au sang d’agir et de les guérir.
Voilà pourquoi, ô hommes, je me suis laissé torturer jusqu’à la mort sans foudroyer personne: parce que je vous ai aimés comme moi seul pouvais aimer.
Maintenant, repose-toi. Va en paix. »
(*157 )"Voici l’Homme", mot par lequel Pilate livre Jésus à ceux qui voulaient le crucifier.
(*158) Voir surtout "Les cahiers de 1943", aux 4 juin, 19 juin et 21 août.
Cahiers de 1944 – Dictées de Jésus à Maria Valtorta
Jésus le Rédempteur
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
L’écrivain exprime son bonheur d’avoir revu Jésus comme autrefois.
Le 17 mai
J’ai revu mon Jésus! Ah! Que je suis heureuse! Comme il était beau! Son visage, sa main, sa voix! Quelle soif j’en avais! Hier je l’avais vu, c’est vrai, mais comme en des scènes séparées. D’ailleurs, il ne parlait pas et ne bougeait pas. Mais aujourd’hui, non, c’est comme autrefois. Je suis heureuse, heureuse!
Mais que de souffrances pendant ces quarante jours où je ne l’ai pas vu! Car ce sont quarante jours très exactement. Je l’ai vu pour la dernière fois vivant et respirant le vendredi saint, soit le 7 avril, justement à cette même heure, à 15 h 30, heure solaire. Quarante jours de torture!
Comme je comprends l’agonie de Marie quand elle a perdu Jésus! Perdre sa présence, ne plus voir son visage, ne plus entendre sa voix, cela signifie faire l’expérience de la folie, de la mort, de l’enfer.
Pourquoi, Jésus, m’as-tu fait cela ?...
Cahiers de 1944 – Dictées de Jésus à Maria Valtorta
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
Le jour où l’on célèbre l’Ascension du Seigneur, l’écrivain a la vision intellectuelle du Sang du Rédempteur qui s’étend comme un immense manteau pourpre sur la terre.
La messe reprend les points les plus importants de la vie du Verbe: l’incarnation dans la consécration, la mise en croix dans l’élévation, l’ascension dans la consommation.
Le 18 mai
Ascension de Notre Seigneur, à 8 h (heure solaire).
Alors que je prie, j’ai la vision intellectuelle d’un immense tissu pourpre qu’un nombre infini d’anges, agenouillés et en profonde adoration, tiennent par l’un de ses bords (pour ainsi dire); il est étendu au-dessus de toute la terre.
J’ai dit "pourpre" pour indiquer sa couleur. Mais la soie et la pourpre les plus belles ressemblent à des cotonnades de peu de valeur en comparaison de ce tissu; ce n’est d’ailleurs pas du tissu, car mon conseiller intérieur m’avertit qu’il s’agit du très précieux Sang de Notre Seigneur que les anges étendent continuellement sur la terre entière, afin que ses mérites descendent dans les âmes et devant toute la création, pour que toute la création adore le Sang qu’un Dieu a versé par amour pour ses créatures.
Je ne vois rien d’autre. Mais cette vision est d’une telle beauté qu’elle submerge toute autre sensation, efface la souffrance et l’épuisement physique, pourtant bien pénibles, fortifie toute espérance et ravive toute joie.
Contre ce ciel paradisiaque d’un bleu resplendissant, par rapport auquel notre ciel le plus bleu est terne, se tiennent les flammes angéliques: ce sont des lumières incandescentes de forme humaine, des perles et de l’argent en fusion et allumés pour revêtir l’aspect de corps sensibles à ma pesanteur humaine, des aspects d’une beauté si parfaite que j’en méprise les représentations artistiques les plus belles. Melozzo da Forli et fra Angelico, le Pérugino et le Guercino comme tous les peintres d’anges, s’ils sont dans la gloire de Dieu, doivent se faire horreur en comparant ces perfections angéliques à leurs esquisses informes et tellement, tellement rabaissées au niveau de notre humanité.
Plus magnifique encore que tous les saphirs de ce ciel paradisiaque et que les perles enflammées des anges, le voile du très précieux Sang est un rubis fluide, un velours liquide, une couleur qui est aussi voix, une voix qui est grâce, grâce pour nous.
Je regarde et j’adore, jusqu’à ce que Jésus parle.
Jésus dit:
« Les esprits difficiles habituels — je les appelle les "rationalistes incrédules" — trouveront cette dictée saugrenue: pourquoi parler du Sang en ce jour où l’on commémore mon Ascension?
Parce que je le veux. Or, si je le veux, c’est le signe que ce n’est pas saugrenu, car je ne fais jamais rien d’illogique. Du reste, je ne m’adresse pas à ce poids mort aveugle de l’humanité, à cette bande d’idoles sans âme, à ces modèles d’orgueil et de stupidité. Je m’adresse à mes enfants, et à toi en particulier, Maria.
Nous avons été séparés quarante jours durant[ (*161]) Ta souffrance et ton amour les ont comptés. Aujourd’hui, en ce jour qui commémore ma séparation des disciples, je reviens vers toi, pauvre violette de ma croix (*162), submergée et brûlée par le sel de ses larmes, mais assoiffée de mon Sang pour vivre. Il n’y a que mon Sang qui te fasse vivre. Il n’y a que ma voix qui te console. Il n’y a que ma présence qui te rende heureuse. Me voici, je suis avec toi.
Tu pleures? Ne pleure pas. Ecoute. Ce que tu as vu intellectuellement, c’est ce qui arrive réellement.
Mon Sang ne cesse de se répandre sur la terre. Depuis vingt siècles, il resplendit devant la création en témoignage d’amour et, comme la rosée, il descend partout où il y a une croix qui dit: "C’est ici une terre du Christ."
En vertu de leur nature angélique, les anges gardiens de chaque croyant — ou plutôt de chaque personne qui porte le nom de "chrétien" — ne font rien d’autre que d’entrelacer des vols entre ciel et terre pour puiser aux trésors divins en faveur de chacun de leurs protégés. L’activité angélique ne se borne pas à ceci, car les autres membres, innombrables, dû peuple angélique adorent par un ordre éternel pour les non-chrétiens qui n’adorent pas le vrai Dieu; ils prient aussi mon Sang de se répandre sur toutes les créatures afin d’en être adore.
Unis aux âmes des justes qui anticipent sur terre l’adoration qui sera éternelle, leurs anges gardiens adorent dans la joie. Les anges de ceux qui ne sont pas chrétiens adorent avec l’espoir de pouvoir devenir leurs gardiens sous le signe de la croix. Quant aux anges gardiens des pécheurs qui ne sont plus enfants de Dieu, ils adorent en pleurant. C’est encore en pleurant qu’ils supplient le Sang dont le pouvoir sauve ces cœurs. Enfin, les anges des églises répandues sur toute la terre adorent et portent à Dieu le sang élevé à chaque messe en souvenir de moi.
Le Sang descend et le Sang monte en un rythme incessant. Il n’y a pas un seul instant de la journée où mon Sang ne s’élève pas vers Dieu et où il ne descende pas du trône de Dieu sur la terre.
Tu n’y as jamais pensé, Maria. Mais la messe reprend les trois points les plus importants de ma vie en tant que Jésus Christ, Verbe de Dieu incarne.
Lorsque, à la consécration, les espèces deviennent Corps et Sang, je m’incarne comme autrefois. Non pas dans le sein de la Vierge, mais entre les mains d’un homme vierge. Voilà pourquoi une virginité évangélique est exigée de mes prêtres. Malheur aux profanateurs qui touchent le Corps du Christ alors que leur corps est souillé par une union charnelle! Car si votre corps est le temple de l’Esprit Saint et doit donc être gardé saint et chaste, le corps du prêtre sur l’ordre de qui je descends du ciel pour devenir Corps et Sang et entre les mains de qui je repose comme dans un berceau, doit être plus pur que le lys. Il en va de même de son esprit, de son cœur, de sa langue. La mise en croix se retrouve dans l’élévation. "Une fois élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi."
Par conséquent, lorsque je suis élevé au-dessus de l’autel, j’attire à moi tous les battements de cœur des personnes présentes, tous leurs besoins, toutes leurs souffrances, toutes leurs prières, et c’est avec eux que je me présente au Père pour lui dire: "Me voici. Celui qui s’est consumé d’amour te demande, Père, de tout donner à ceux-ci, qui m’appartiennent, parce que, moi, j’ai tout donné pour eux."
Oui, quand le sacrifice a été consommé par la consommation des espèces, je retourne chez mon Père en vous disant:
"Je vous bénis.
Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde", comme au matin de l’Ascension.
C’est par amour que je m’incarne, que je me consume dans le sacrifice, que je m’élève, pour plaider votre cause. C’est toujours l’amour qui règne dans mes actes.
Médite la messe à cette lumière par laquelle je t’éclaire. Pense en outre qu’il n’est aucun moment de la journée où une hostie ne soit consommée par amour pour vous et un Sang consacré pour agrandir les bassins célestes où les âmes des hommes se purifient, où les infirmités sont guéries, où les aridités sont irriguées, où les stérilités deviennent fécondes et où ce qui appartenait à l’erreur est converti à Dieu.
Contemple mon Sang qui, après avoir été versé dans des douleurs atroces, s’élève vers le Père en criant pour vous: "Père, entre tes mains je remets mes esprits que voici. Père, ne les abandonne pas. C’est moi, l’Agneau éternellement immolé, qui le veux pour eux." En outre répète-toi, pour faire disparaître jusqu’au souvenir de ton doute passé: "Pour cette raison, mon cœur exulte, ma langue se réjouit et même mon corps repose dans l’espérance, car tu n’as pas abandonné mon âme dans l’enfer de la souffrance. Mais, par amour de ton sang, tu m’as fait connaître, plus encore que dans un passé récent, les voies de la vie et tu me combleras de joie par ta présence." A quelques nuances près, ce sont les mots même de Pierre après la Pentecôte. Dis-les avec quelques jours d’avance. Tu as bu tant de fiel, ma pauvre Maria! Console ton cœur par le miel des paroles éternelles.
Je te bénis, comme les Onze, avant de m’élever.»
(*161) Comme il a été dit ci-dessus, le 17 mai.
(*162)Voir la vision du 22 avril 1943 dans "Les cahiers de 1943".
Cahiers de 1944 – Dictées de Jésus à Maria Valtorta
Sang du Rédempteur répandu sur le Monde
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
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Re: Naissance de Jésus notre Seigneur, vision de Maria Valtorta
[mod]Message modéré. (Charte, art. 2, 12)
Hors-sujet. Respect du caractère catholique du forum.
Merci de respecter le thème de ce fil qui est le partage des enseignements du Seigneur à Maria Valtorta, et de ne pas discuter de concepts occultes et non-catholiques tels les "égrégores" dans les échanges sur le Peuple de la Paix.[/mod]
Hors-sujet. Respect du caractère catholique du forum.
Merci de respecter le thème de ce fil qui est le partage des enseignements du Seigneur à Maria Valtorta, et de ne pas discuter de concepts occultes et non-catholiques tels les "égrégores" dans les échanges sur le Peuple de la Paix.[/mod]
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