Grâce à Dieu j'ai surmonté partiellement une phobie

Bonjour,

depuis toute gamine (on m'avait fait un traitement d'injections de pénicilline à 6 ans, ces injections sont réputées douloureuses) j'avais une telle phobie des piqûres et prises de sang que je ne faisais jamais de vaccins ni aucun traitement par intraveineuses et aucun examens sanguins . A ma grossesse, on m'a hypnotisée et posé, dans mon sommeil, le goutte-à-goutte pour le cas de césarienne. J'ai toujours refusé les examens sanguins, les sous cutanées, le plus banal vaccin et les piqures d'héparines post opératoire. Inutile de me parler d'un acupuncteur...
J'avais épuisé en vain tout ce que les thérapeutiques de l'âme prescrivent : relaxation, hypnôse, thérapie comportementale, psychiatres, psychanalystes.
A 42 ans on a diagnostiqué chez moi un cancer du sein, je devais donc faire une chimio : avec une aiguille qui perce une chambre implantable sous la peau. Le médecin femme du service où l'on m'avait opérée s'arrachait les cheveux. Elle m'a fait consulter un psy et rédigé un gros dossier sur cette phobie.
Bon, mais tous les soirs j'allais à la chapelle prier le chapelet avec les Franciscaines à qui était cette clinique. Je sentais bien que contre cette phobie, les méthodes humaines (thérapies, etc) "c'était pas ça".
Puis je tombai sur un essai d'Irène Diamantis", sur les phobies. Son approche est psychanalytique et différente de tout ce que j'avais pu lire à ce sujet .
Peu importe l'objet de la phobie, le sujet qui entre dans l'état phobique ressent un anéantissement de son identité, c'est un état archaique où le langage, la raison, n'ont pas accès. Dans la phobie, on est "déshumanisé", tout y devient possible (enfin, on le craint), et Diamantis dépeint une patiente phobique aux prises avec une problématique d'inceste. Elle observe que de nombreux patients gèrent l'effroi au moyen de rituels contraphobiques à très forte symbolique paternelle...

Peu après lors de mes vacances, je visite l'ancienne Chartreuse d'Avignon et trouve un essai écrit par un Chartreux anonyme. Ce moine a sauvé mes jours : j'attendais ses paroles. Il évoque en effet le peu de résultat obtenus dans les thérapies d'amélioration du moi et cite de nombreuses techniques à quoi j'ai en vain eu recours. Le Chartreux écrit que les piètres résultats sont dus à la petitesse de notre but : le moi.
Alors que c'est Dieu qui devrait être l'objectif, c'est Lui qui a le pouvoir.
Durant les quelques jours qui me séparent de la première séance de chimio, je prie et implore l'aide du Seigneur.
Le matin de la chimio, je vois l'infirmière avec une grosse aiguille. Je serre un petit crucifix et récite le Notre Père. L'infirmière me pique au moment où je murmure "Père".
Après, j'ai pu faire toutes les autres séances et trois examens sanguins.
Le médecin n'y croyait pas : elle est venue me piquer elle-même et a écrit dans mon dossier "rémission inexpliquée du symptôme phobique", ce qui est inexact car j'ai toujours la phobie des intramusculaires.
Mais je suis sur la bonne voie et je rends grâce à Dieu !

J'oubliais cet important détail : Irène Diamantis ("Les phobies ou l'impossible séparation") cite Georges Bernanos. Dans "Dialogue des Carmélites", il y a un personnage phobique, Blanche de la Force.
Elle l'est à cause d'un choc subi par sa mère qui s'est faite agresser et qui est morte en la mettant au monde.
La Révolution française éclate alors que Blanche s'apprête à prononcer ses voeux. Ordre est donné aux religieuses d'évacuer le couvent. Elles refusent et seront enfermées à la Conciergerie puis guillotinées. Blanche, la plus peureuse de toutes, se cache dans la maison de son père...mais le jour de l'éxécution, elle se présente d'elle_même au bourreau, afin de subir le même supplice que ses soeurs du Carmel.
C'est une pièce qui met en scène une intervention divine sur une phobique.

Dieu était avec toi ce jour là.