Dialogue interreligieux : juifs et chrétiens sont "parents"
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Dialogue interreligieux : juifs et chrétiens sont "parents"
Dialogue interreligieux : juifs et chrétiens sont "parents"
Le rabbin Skorka au Vatican
Rome, 17 janvier 2014 (Zenit.org) Luca Marcolivio, Anne Kurian
« En vertu des racines communes en Abraham » et « de la toile de fond historique juive où est né le christianisme », les juifs et les chrétiens sont « parents », souligne le rabbin Skorka. Il souhaite que le voyage du pape en Terre Sainte apporte « un message de paix ».
Le rabbin argentin Abraham Skorka, ami de longue date du pape François, a été reçu par le pape hier matin, 16 janvier, avec un groupe de rabbins d’Argentine, au Vatican.
Le rabbin de Buenos Aires est également intervenu dans l’après-midi à l'Université pontificale grégorienne, en présence du recteur, le P. François-Xavier Dumortier SJ, et du cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens et de la Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme.
Pour le rabbin, le dialogue interreligieux s’articule sur trois niveaux : d’abord « la connaissance », puis « l’amour » ; enfin « un niveau ‘théologique’, qui peut être très fructueux dans les relations entre juifs et chrétiens ».
« Durant notre rencontre, le pape François a dit que la prochaine étape entre juifs et chrétiens serait le niveau théologique », a-t-il confié.
Le dialogue interreligieux « est une nécessité pour toutes les religions et ne doit exclure aucune foi », a ajouté le rabbin. Mais « les relations entre juifs et chrétiens seront toujours à une étape supérieure, en vertu des racines communes en Abraham, qui nous rendent en un certain sens “parents”, et en raison du fond historique juif où est né le christianisme ».
Du point de vue théologique, « la relation est très profonde », a-t-il souligné, précisant que le dialogue interreligieux devait aussi avoir comme pilier fondamental « le respect de la vie sous toutes ses formes ».
Le rabbin a souhaité que le pèlerinage du pape en Terre Sainte (24-26 mai 2014) puisse être « un message de paix ». Même si le pape « ne résoudra pas tous les problèmes, il pourra au moins laisser un signe ».
Interrogé par Zenit, le rabbin a fait observer « qu’il y a de grandes attentes parmi les gens, encore plus radicales étant donné le grand charisme du pape François ».
Le rabbin Skorka au Vatican
Rome, 17 janvier 2014 (Zenit.org) Luca Marcolivio, Anne Kurian
« En vertu des racines communes en Abraham » et « de la toile de fond historique juive où est né le christianisme », les juifs et les chrétiens sont « parents », souligne le rabbin Skorka. Il souhaite que le voyage du pape en Terre Sainte apporte « un message de paix ».
Le rabbin argentin Abraham Skorka, ami de longue date du pape François, a été reçu par le pape hier matin, 16 janvier, avec un groupe de rabbins d’Argentine, au Vatican.
Le rabbin de Buenos Aires est également intervenu dans l’après-midi à l'Université pontificale grégorienne, en présence du recteur, le P. François-Xavier Dumortier SJ, et du cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens et de la Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme.
Pour le rabbin, le dialogue interreligieux s’articule sur trois niveaux : d’abord « la connaissance », puis « l’amour » ; enfin « un niveau ‘théologique’, qui peut être très fructueux dans les relations entre juifs et chrétiens ».
« Durant notre rencontre, le pape François a dit que la prochaine étape entre juifs et chrétiens serait le niveau théologique », a-t-il confié.
Le dialogue interreligieux « est une nécessité pour toutes les religions et ne doit exclure aucune foi », a ajouté le rabbin. Mais « les relations entre juifs et chrétiens seront toujours à une étape supérieure, en vertu des racines communes en Abraham, qui nous rendent en un certain sens “parents”, et en raison du fond historique juif où est né le christianisme ».
Du point de vue théologique, « la relation est très profonde », a-t-il souligné, précisant que le dialogue interreligieux devait aussi avoir comme pilier fondamental « le respect de la vie sous toutes ses formes ».
Le rabbin a souhaité que le pèlerinage du pape en Terre Sainte (24-26 mai 2014) puisse être « un message de paix ». Même si le pape « ne résoudra pas tous les problèmes, il pourra au moins laisser un signe ».
Interrogé par Zenit, le rabbin a fait observer « qu’il y a de grandes attentes parmi les gens, encore plus radicales étant donné le grand charisme du pape François ».
Re: Dialogue interreligieux : juifs et chrétiens sont "parents"
oui les juifs sont nos freres
bach88- Combat avec Sainte Marie
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Re: Dialogue interreligieux : juifs et chrétiens sont "parents"
comme les musulmans
C54637- Aime le Rosaire
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Re: Dialogue interreligieux : juifs et chrétiens sont "parents"
Les musulmans sont nos "frères en devenir" dans la mesure où ils sont appelés à rencontrer le Christ.
oiseaublanc- Avec l'Archange Saint Michel
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Re: Dialogue interreligieux : juifs et chrétiens sont "parents"
Pour avoir discuté avec un juif converti devenu célèbre, le dialogue avec les juifs est une blague. Il explique bien que pour les juifs croyants, Jésus était un apostât possédé et dialoguer avec un chrétien revient à discuter avec le diable. C'est dit et redit chez les juifs depuis 2000 ans. Il disait que le dialogue c'est pour faire bien , pour la forme, pour paraître bien au niveau mondial mais au niveau du quotidien c'est un mensonge.
pax- Avec les chérubins
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Re: Dialogue interreligieux : juifs et chrétiens sont "parents"
et que faites vous des juifs messianiques qui croient en jésus ?
bach88- Combat avec Sainte Marie
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Re: Dialogue interreligieux : juifs et chrétiens sont "parents"
Sur le plan biologique: Les Juifs les Chrétiens les musulmans et tous les humains sont des frères.....car issus tous d'Adam et de Eve....
Sur le plan Spirituel:Les juifs ne sont pas les frères des Chrétiens mais leurs pères....Les premiers Chrétiens étaient des Juifs même en tenant compte que les Juifs ont rompu avec l'Alliance.....
Sur le plan Spirituel:Les juifs ne sont pas les frères des Chrétiens mais leurs pères....Les premiers Chrétiens étaient des Juifs même en tenant compte que les Juifs ont rompu avec l'Alliance.....
Lotfi- Dans la prière
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Re: Dialogue interreligieux : juifs et chrétiens sont "parents"
Pax a écrit:Il disait que le dialogue c'est pour faire bien , pour la forme, pour paraître bien au niveau mondial mais au niveau du quotidien c'est un mensonge.
Cela voudrait dire que tout désir et geste de réconciliation ne serait qu'hypocrisie et volonté de manipulation ? Que la Paix souhaité n'est qu'une leurre ?
Cela voudrait dire aussi que Dieu à travers son fils nous invite à faire quelque chose d'impossible, en nous conseillant d'être aussi miséricordieux que Notre Père l'est envers nous. Quel Dieu cruel avons-nous !
Bien sûr, lorsque nous nous laissons emportés par la souffrance, les blessures nous avons tendance à la rancune et au rejet un premier temps, mais lorsque nous regardons vers la Croix du Christ nous nous efforçons de nous relever de notre condition de pauvre humain qui rame pour courir et embrasser en même temps que la Croix, la divinité de Celui qui nous ouvre la voie du pardon et du salut.
Les juifs qui parlent comme vous l'avez dit, Pax, ne se sont pas relevés encore de leur souffrances passées.
Nous ne pouvons que compatir et prier pour eux.
Car en effet le vent de l'Esprit de Dieu continue patiemment son œuvre et nous le voyons par les "juifs messianiques" de plus en plus nombreux.
Les juifs sont pour nous nos frères ainés dans la foi et nous avons tous un père commun Abraham, selon la promesse que Dieu lui a faite.
Union de prières.
Invité- Invité
Re: Dialogue interreligieux : juifs et chrétiens sont "parents"
Merci Lotfi et Lumen pour ces ajustements.
Re: Dialogue interreligieux : juifs et chrétiens sont "parents"
Lotfi a écrit:Sur le plan biologique: Les Juifs les Chrétiens les musulmans et tous les humains sont des frères.....car issus tous d'Adam et de Eve....
Sur le plan Spirituel:Les juifs ne sont pas les frères des Chrétiens mais leurs pères....Les premiers Chrétiens étaient des Juifs même en tenant compte que les Juifs ont rompu avec l'Alliance.....
Merci pour ta réponse Lofty, tu n'as pas tord, beaucoup d'entre nous savent que jesus est juif donc ça fait de nous des chrétiens juifs, jesus veut surtout le bonheur de ses enfants.
Vous n'êtes pas sans savoir que les juifs ont été pendant des siècles les boucs émissaires et surtout à la deuxième guerre mondiale.
J'avais entendu dire sur internet que le monstre dont je vais taire le nom tellement ça me répugne, se sentait investi d'une mission divine et qu'il aurait soi disant voulu tuer ceux qui avaient crucifié jesus, mais les nazis mentaient beaucoup.
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mariejesus- En adoration
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Re: Dialogue interreligieux : juifs et chrétiens sont "parents"
Bonsoir,
J'ai visionné ce jour "Les secrets révélés de la Bible" sur Arte.
La conclusion des recherches effectuées montre que les 3 religions monothéistes ont le même Dieu.
Devenons en conclure que nous sommes tous parents ?
https://www.youtube.com/watch?v=eXgsmXLn4aI
J'ai visionné ce jour "Les secrets révélés de la Bible" sur Arte.
La conclusion des recherches effectuées montre que les 3 religions monothéistes ont le même Dieu.
Devenons en conclure que nous sommes tous parents ?
https://www.youtube.com/watch?v=eXgsmXLn4aI
Stef54- Aime la Divine Volonté
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Inscription : 03/01/2013
Re: Dialogue interreligieux : juifs et chrétiens sont "parents"
Il parait que dans la genèse les fils d'abraham sont respectivement les pères des juifs et des musulmans.
Fraternellement
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mariejesus- En adoration
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Re: Dialogue interreligieux : juifs et chrétiens sont "parents"
tout a fait Isaac est le père des juifs et ismael le père des musulmans
bach88- Combat avec Sainte Marie
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Re: Dialogue interreligieux : juifs et chrétiens sont "parents"
Les musulmans nient la Croix du Christ, sa résurrection, ainsi que la trinité...Expliquez moi comment ils peuvent avoir le même Dieu, puisque Jésus est le Fils unique du Dieu trinitaire?
oiseaublanc- Avec l'Archange Saint Michel
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Re: Dialogue interreligieux : juifs et chrétiens sont "parents"
Ils ne croient pas que jesus est le messie mais ils croient en la naissance miraculeuse.
Fraternellement
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mariejesus- En adoration
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Re: Dialogue interreligieux : juifs et chrétiens sont "parents"
Sur un autre fil Lotfi a laissé ce merveilleux message :
http://prophetesetmystiques.blogspot.com/2010/01/miracle-soufanieh-syrie.html
"Le père JOSEPH MALOLI (†1999), lazariste, et le père ÉLIAS ZAHLAOUI, du Prado, curé de la paroisse Notre- Dame de Damas, ont accompagné MYRNA depuis le début des événements. Les messages ont été analysés par plusieurs théologiens.
Le 31 décembre 1982, un communiqué du patriarcat orthodoxe de Damas évoquait une «vision non ordinaire» et la nécessité d’une «commission d’enquête».
Le 21 juillet 1984, le père ZAHLAOUI a remis à Monseigneurr NICOLA ROUNNO, nonce apostolique en SYRIE, un rapport sur les faits. Celui-ci l’a fait parvenir au Saint-Siège en septembre 1987. Ses successeurs, Monseigneur LUIGI ACCOGLI et Monseigneur GIACOMO DE NICOLO, viennent prier à la «MAION DE LA VIERGE» de Soufanieh.
Le 15 octobre 1999, Monseigneur ACCOGLI a inauguré à Rome, via Aurelia, le «CENTRE NOTRE-DAME DE SOUFANIEH» pour l’unité des chrétiens et le dialogue inter-religieux, en présence de cardinaux et d’évêques.
PRIÈRE A NOTRE DAME DE SOUFANIEH
A travers les sombres nuages qui s’amoncellent sur notre terre, filialement nous levons les yeux vers Toi, MÈRE DE JÉSUS et notre MÈRE. Plus tes enfants s'éloignent de Ton DIVIN FILS, plus aussi Tu multiplies Te relations avec Tes compatriotes désemparés. Tu descends du Ciel pour Te manifester à eux ; Tu leur adresses des messages ; plus que cela, des larmes coulent de Tes yeux, afin de toucher leurs cœurs.
Bonne Maman, fais que nous entendions Tes appels.
Bonne Maman , fais que nous estimions Ta Tendresse.
Bonne Maman, fais que nous appréciions tes Saintes Larmes !
A Ton Amour maternel de répondre par un Amour véritablement filial. Le Ciel se fait noir et la tempête est près d'éclater, ô MARIE, notre MÈRE et notre espérance, Source de l'Huile Sainte, donne-nous de Ton Huile , afin que nos lampes ne s'éteignent pas . Amen.
Imprimatur
Monseigneur GEORGES HABIB HAFOURI,
Archevêque Syrien Catholique de Hassahé-Nisibe"
http://prophetesetmystiques.blogspot.com/2010/01/miracle-soufanieh-syrie.html
"Le père JOSEPH MALOLI (†1999), lazariste, et le père ÉLIAS ZAHLAOUI, du Prado, curé de la paroisse Notre- Dame de Damas, ont accompagné MYRNA depuis le début des événements. Les messages ont été analysés par plusieurs théologiens.
Le 31 décembre 1982, un communiqué du patriarcat orthodoxe de Damas évoquait une «vision non ordinaire» et la nécessité d’une «commission d’enquête».
Le 21 juillet 1984, le père ZAHLAOUI a remis à Monseigneurr NICOLA ROUNNO, nonce apostolique en SYRIE, un rapport sur les faits. Celui-ci l’a fait parvenir au Saint-Siège en septembre 1987. Ses successeurs, Monseigneur LUIGI ACCOGLI et Monseigneur GIACOMO DE NICOLO, viennent prier à la «MAION DE LA VIERGE» de Soufanieh.
Le 15 octobre 1999, Monseigneur ACCOGLI a inauguré à Rome, via Aurelia, le «CENTRE NOTRE-DAME DE SOUFANIEH» pour l’unité des chrétiens et le dialogue inter-religieux, en présence de cardinaux et d’évêques.
PRIÈRE A NOTRE DAME DE SOUFANIEH
A travers les sombres nuages qui s’amoncellent sur notre terre, filialement nous levons les yeux vers Toi, MÈRE DE JÉSUS et notre MÈRE. Plus tes enfants s'éloignent de Ton DIVIN FILS, plus aussi Tu multiplies Te relations avec Tes compatriotes désemparés. Tu descends du Ciel pour Te manifester à eux ; Tu leur adresses des messages ; plus que cela, des larmes coulent de Tes yeux, afin de toucher leurs cœurs.
Bonne Maman, fais que nous entendions Tes appels.
Bonne Maman , fais que nous estimions Ta Tendresse.
Bonne Maman, fais que nous appréciions tes Saintes Larmes !
A Ton Amour maternel de répondre par un Amour véritablement filial. Le Ciel se fait noir et la tempête est près d'éclater, ô MARIE, notre MÈRE et notre espérance, Source de l'Huile Sainte, donne-nous de Ton Huile , afin que nos lampes ne s'éteignent pas . Amen.
Imprimatur
Monseigneur GEORGES HABIB HAFOURI,
Archevêque Syrien Catholique de Hassahé-Nisibe"
C54637- Aime le Rosaire
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Re: Dialogue interreligieux : juifs et chrétiens sont "parents"
mariejesus a écrit:Il parait que dans la genèse les fils d'abraham sont respectivement les pères des juifs et des musulmans.
Fraternellement
C'est presque exact mais pas tout à fait exact....
Je vais essayer de rectifier:Il y a des vérités partagées entre historiens et Anthropologues:
1-(Pour mariejesus) Abraham vivait dans la partie nord-Est de l'Arabie OUR et son grand père HEBER habitait le Centre Ouest de l'Arabie ( Arabie Saoudite Actuelle)....
Abraham n'est pas le père des Musulmans et des Juifs il est plutôt le père des Multitudes qui habitaient l'Arabie:Israelites,Ismaelites et autres........ABRAHAM est un assemblage de deux mots:AB qui signifie Père et RAHAM qui signifie l’Utérus de la femme ou encore multitude.....ABRAHAM disent les pères de l'Eglise Catholique est Père de la Multitude....
Si vous abordez un Sémite (Israelite,Arabe) dans la rue et vous lui demandez c'est quoi AB il vous répondra PERE....RAHAM : l'Utérus de la femme c'est aussi la liaison parentale.
bach88 a écrit:tout a fait Isaac est le père des juifs et ismael le père des musulmans
Isaac est le père des Israelites car le judaisme n'est venu qu'avec Saint Moise.....
Ismael est le père des Arabes et non pas des Musulmans...
Sur le Plan Spirituel,Isaac devient le Père des Juifs et des Chrétiens...et Ismael devient le Père de tous les Musulmans.....Presque 4 Milliards (Chrétiens,Juifs et musulmans)...Il est vraiment le Père de la Multitude...
Lotfi- Dans la prière
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Re: Dialogue interreligieux : juifs et chrétiens sont "parents"
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La descendance d'Abraham : la rivalité Isaac-Ismaël
Rav Léon Askénazi-Manitou
La plus grande erreur de toutes les théologies - quand on parle de la révélation de la parole de Dieu - c'est de croire que Dieu a révélé une ``confession religieuse'' dans le sens d'un code religieux ne concernant qu'une conduite de la vie : la conduite proprement religieuse, c'est-à-dire l'expression du sentiment religieux et du culte. En fait, à travers la prophétie biblique, on s'aperçoit que ce que Dieu a révélé, c'est essentiellement Sa volonté pour le développement de l'histoire du monde et particulièrement celle des hommes. Avant de dire le code, la Torah nous donne comme une préface - depuis l'histoire du premier homme - pour expliquer pourquoi l'accent va être mis assez rapidement sur la racine : Israël, matrice de l'engendrement de l'histoire du salut et lieu de la Révélation prophétique.
Dépasser la théologie
Or, il y a un écueil à éviter : depuis la fin de la prophétie, on a perdu l'habitude de comprendre le sens de la parole prophétique comme telle. On l'a un peu réduite à une sorte de philosophie religieuse - la théologie, qui est une pensée humaine - très tardive par rapport à la prophétie biblique. Cela vient de l'arrêt de l'expérience prophétique, à l'échelle objective, bien qu'elle ait continué jusqu'à nous. L'inspiration1 à l'échelle individuelle est encore un peu, je ne dirais pas de même nature, mais du même degré de communication de Dieu à l'homme, alors que la philosophie religieuse, elle, est une tentative de communication de l'homme à Dieu, ce qui est extrêmement différent.
La tradition juive connaît aussi l'expérience religieuse qui va de l'homme à Dieu, mais l'essentiel de la religion juive, c'est la Parole qui vient de Dieu à l'homme, et c'est d'une toute autre nature.
Par conséquent, puisque notre époque connaît les grands bouleversements de l'histoire mondiale, il est évident que ces grands bouleversements concernent Israël et que la Parole de Dieu le concerne au premier chef. On a oublié que l'essence de la préface historique que nous voyons en particulier dans le Livre de la Genèse et la première partie du Livre de l'Exode est une révélation de la conception que Dieu Se fait de l'histoire humaine - avec, en gros plan, Israël - avant de révéler Sa volonté pour la conduite religieuse. C'est donc là que l'homme doit étudier et comprendre comment la Torah comprend et entend les règles de conduite du peuple juif dans les grands événements qui le concernent.
Le pays des Hébreux
Or un des graves problèmes que nous avons à résoudre en notre temps, c'est la revendication de la terre d'Israël par Ismaël. Et c'est intentionnellement que je dis cela en termes bibliques, directement, car il ne s'agit pas seulement d'un conflit politique, comme se complaisent à le présenter diplomates, historiens et journalistes. Il s'agit d'une histoire qui a commencé avec la famille d'Abraham et qui est la revendication de la terre d'Israël par Ismaël.
Il serait donc inconcevable - en tout cas pour la conscience d'un croyant, qu'il soit chrétien, juif ou musulman - que la Bible ait parlé de tout, sauf ... de l'essentiel. Il faut repenser ce problème pour qu'il y ait une solution positive en fin de compte. A quelles conditions ? Cela nous devons le demander à la Bible elle-même.
Il y a une ``légende'' concernant la dénomination de ce que nous appelens Erets Israël. La Bible l'appelle ``pays de Canaan'' parce qu'au temps des Patriarches, il était occupé par les Cananéens (Gen. XIII, 7). En fait, dans le récit de la Genèse (XL, 15), il est appelé ``pays des Hébreux''. Ce terme est employé par Joseph, en prison en Egypte, lorsqu'il raconte son histoire aux ministres du Pharaon tombés aussi en disgrâce : ``J'ai été volé du ``pays des Hébreux''. Les ministres du Pharaon comprennent de quoi il s'agit, et pourtant qu'y avait-il en ce temps là comme Hébreux au pays de Canaan? Jacob et ses fils. Cela signifie qu'à l'époque, il y avait une donnée culturelle et que ce pays était connu comme celui des Hébreux. De la même manière, pendant deux mille ans, alors que les Juifs étaient en exil, on savait que leur pays était la ``Palestine'', nom donné par les Romains à la Judée. Or, les Juifs étaient partout - sauf ici (en dépit d'une petite minorité), mais tout le monde savait que la Palestine était le pays juif.
Les Hébreux étaient en exil dans la civilisation de Babel d'où est sorti Abraham. Que faisaient-ils en Babylonie ? Il faut d'abord restituer ceci : les Hébreux étaient en dispora dans la civilisation de Babel - dont le roi était Nemrod. Lorsque cette civilisation est devenue totalitaire - un peu à la manière de l'Allemagne nazie - une famille des Hébreux, rescapée d'Our Kasdim2 (la fournaise de Kasdim), la famille d'Avram (il ne se nomme pas encore Abraham) quitte Babel et revient au pays de ses ancêtres (ancêtre d'Abraham : Ever, lui-même descendant de Sem). Or, pour les historiens, Abraham serait un Mésopotamien qui, magiquement, se découvre Hébreu. Cela n'a aucun sens. C'est très frappant de voir qu'Our Kasdim (Ur) est très exactement à la frontière entre le Koweit et l'Irak.
Rivalités familiales
En Babylonie, Abraham s'appelait Avram, nom araméen. Lorsqu'il revient au pays des Hébreux, il se nomme Abraham. De cette identité des Hébreux dans l'exil de Babylone, une partie seulement est revenue au pays des Hébreux. Les autres branches se sont installées en rivalité d'Israël. Térah, le père d'Abraham eut trois fils : Nahor, Haran (son fils, Loth fondera les peuplades d'Amon et Moab) et Abraham. Haran est mort en Babylonie. Nahor a quitté la Babylonie, mais n'est pas revenu au pays des Hébreux. Il s'est installé dans la région du Liban et de la Syrie où il a fait souche et est devenu un des pires ennemis d'Israël (cf. dans la Bible les guerres du roi Aram contre David !).
Une de ces rivalités est venue d'Ismaël. La Torah a raconté comment Sarah - qui n'avait pas d'enfant - a demandé à Abraham de prendre Agar pour avoir un enfant en attendant la réalisation éventuelle de la Promesse. C'était de la part de Sarah une générosité et une impatience que l'histoire juive a très souvent connues. Nous avons énormément d'épisodes de ce genre. Comme le temps de la Promesse n'est pas là, on passe le relais à une autre société. Un exemple : les Juifs au temps de la Révolution française étaient persuadés que le relais messianique passait par la France. C'est dire le choc pour un Juif de trouver un pays où les principes politiques étaient censés être : ``liberté-égalité-fraternité''...
Il y a rire et rire
Or voici ce qui se passa (Gen. XXI, 8-12) : Sarah a vu Ismaël rire3 et elle dit à Abraham : ``Renvoie la servante et son fils parce qu'il n'héritera pas avec mon fils Isaac.'' Le nom d'Isaac veut dire ``il rira'' au futur. Les deux fils d'Abraham sont ici définis par le rire. Le rire est possible parce que Abraham a enseigné qu'il y a un Créateur. S'il y a un Créateur, la joie est possible et aussi le salut. Donc, tout fils d'Abraham sait rire, seulement la seule différence est qu'Ismaël rit au présent. Il est satisfait du monde tel qu'il est. Tandis qu'Isaac n'aura le droit de rire qu'au futur, quand le monde aura trouvé sa Rédemption. Sarah, quand elle voit Ismaël rire, dit : il faut les séparer.
Effectivement l'Islam comme religion et le Judaïsme comme religion se ressemblent avec cette grande différence que si la théologie est compatible - il y a un Créateur - la morale n'est pas la même. Le Musulman se satisfait du monde au présent. Le Juif ne se satisfait pas du monde comme il est et son rire est réprimé. Il rira au futur. C'est une légende de dire que nous avons le même père car Avram n'est pas encore Abraham ; le Dieu de l'Islam, c'est le Dieu Créateur au présent, alors que le nôtre, c'est le Créateur avec un projet d'avenir.
Avec l'Islam nous n'avons pas de problème théologique. Leur monothéisme est compatible avec le nôtre, mais nous avons un problème moral. Pour la conscience islamique, il y a une difficulté à penser la responsabilité morale. Pourquoi ? C'est Dieu qui décide de tout. Penser que l'homme est libre, c'est un blasphème. Lorsqu'un Musulman est cultivé, formé à l'occidentale, il perçoit le problème moral. Il a alors des difficultés avec sa religion. Je suis né dans un pays d'Islam et je connais bien ce problème. Supposer que l'homme est libre, cela porte atteinte à la souveraineté de Dieu. Le Musulman a une foi absolue qu'il existe un Créateur qui décide de tout. Tout est écrit, dit-on. Ecrit, mais pas dans le sens de la fatalité, c'est la Volonté de Dieu. Il veut soumettre le monde à la Volonté de Dieu...
Le texte suivant (Gen. XXV, 9) prédit qu'Ismaël fera repentir. Ismaël revient d'Egypte où il vivait avec sa mère. Il revient dans la ``maison de son père'' à Hébron où vit Isaac. Abraham mort, il est dit : ``Isaac et Ismaël, ses fils, l'enterrèrent...'' C'est la fin du cycle d'Abraham qui meurt en bonne vieillesse puisque les deux frères se sont réconciliés et que le rire d'Ismaël a trouvé sa Rédemption.
Bar Yochaï explique...
Un texte du Talmud dit ceci : Trois maîtres veulent expliquer pourquoi Sarah, voyant rire Ismaël, a pu demander une chose aussi terrible à Abraham : expulser Agar et Ismaël ! Alors qu'elle avait donné Agar à Abraham dans sa générosité. Il y a là contradiction. Sarah n'est pas une mégère, finalement !
Or, le premier dit : ce rire, c'est l'idolâtrie ; le second dit : c'est le meurtre ; le troisième dit : c'est la débauche4. Car celui qui se satisfait du monde tel qu'il est tombe dans ces trois fautes. Et Rabbi Shimon bar Yochaï, qui cite ces trois maîtres, déclare qu'il est étonnant que dans la maison de ce Juste (Abraham), quelqu'un puisse agir ainsi. Il explique le rire d'Ismaël comme une moquerie. Il se rit de son frère. Se croyant l'aîné, il prétend à deux parts d'héritage (l'Arabie et la Palestine, remarque ironiquement le Rabbin !). C'est moi l'aîné. Le monde entier et la terre d'Israël me reviennent ! Mais à la mort de son père, il revient à la maison. Il fait repentir, reconnaissant qu'Israël est chez lui à Hébron, car il a reconnu la religion de son père (avant Mahomet, les Ismaélites étaient des païens).
Le rire d'Ismaël, ce rire de rivalité, trouvera donc un jour sa Rédemption. Pour nous, il suffit - mais il faut - que l'Islam reconnaisse que cette terre a été donnée par Dieu à Israël ; alors on établira le statut de ceux qui voudront y demeurer.
Les Arabes n'ont jamais connu la situation d'exil. Ils ont été des conquérants - partout et toujours. Et voici qu'ici, et pour la première fois, ils connaissent cette situation d'exil. Cela leur est insupportable : être en exil chez les Juifs... à Jérusalem !
Le Maharal explique...
Le Maharal a établi pourquoi notre exil n'a commencé qu'avec Jacob alors qu'il avait été annoncé à Abraham. Si l'exil avait commencé avec Abraham, Ismaël aurait été concerné. S'il avait commencé avec Isaac, Esaü aurait été concerné. Mais il commence avec Jacob parce que la promesse de la terre ne concerne que la descendance d'Abraham qui accepte l'éventualité de l'exil. Seule la descendance de Jacob a connu l'exil et la promesse de la terre ne concerne qu'elle.
Or, pour la première fois aussi, il y a des communautés chrétiennes et musulmanes qui vivent en Israël, chez Israël, et commence un temps où le lien avec la terre peut les concerner5.
Depuis Vatican II, on sent que la chrétienté cherche à être plus universaliste qu'universelle. Il y a un tournant. Mais, et c'est évident, l'impérialisme musulman reste universel dans l'Islam.
Abraham mort, ``Isaac et Ismaël, ses fils, l'enterrèrent dans la grotte de Makhpelah''. Alors seulement, Ismaël a le privilège d'être ici désigné comme fils d'Abraham. La préséance du fils de la Promesse, Isaac, est établie ici, et reconnue, puisque Isaac est nommé le premier. C'est un peu ce que nous attendons.
La Bible a raconté notre histoire et il y a une cohérence dans cette histoire. On ne peut la juger d'après les notes des journalistes ou les critères - uniquement politiques - des assemblées internationales.
Notes:
1L'esprit de sainteté : ne pas confondre avec la fonction du ``Saint-Esprit'' dans le Rouah Haqodesh.
2Our Kasdim : Ur. Comme l'explique le Midrash, les hébreux étaient jetés dans les ``fours'' d'Our kasdim.
3Concernant Gen. XXI, 9, il est des traductions qui disent que les deux enfants ``jouaient''. L'hébreu dit ``riant'', un participe présent.
4Il y a trois axes des commandements dans la Torah :
- dans les rapports avec Dieu, la faute, c'est l'idolâtrie ;
- dans les rapports avec autrui, c'est le meurtre ;
- dans les rapports avec soi-même, c'est la débauche.
5Les Juifs ont connus quatre grands exils dont ils sont sortis, la sortie étant accompagnée de grands ébranlements de civilisation :
- de l'empire de Babel (géographiquement l'Irak) avec Abraham ;
- de l'empire de Perse (géographiquement l'Iran) avec Esther ;
- de la colonisation grecque avec les Hasmonéens ;
- de l'Empire romain (symboliquement l'Occident) par leur retour contemporain dans l'Etat d'Israël.
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On 30 Jan 2002, 09:02.
La descendance d'Abraham : la rivalité Isaac-Ismaël
Rav Léon Askénazi-Manitou
La plus grande erreur de toutes les théologies - quand on parle de la révélation de la parole de Dieu - c'est de croire que Dieu a révélé une ``confession religieuse'' dans le sens d'un code religieux ne concernant qu'une conduite de la vie : la conduite proprement religieuse, c'est-à-dire l'expression du sentiment religieux et du culte. En fait, à travers la prophétie biblique, on s'aperçoit que ce que Dieu a révélé, c'est essentiellement Sa volonté pour le développement de l'histoire du monde et particulièrement celle des hommes. Avant de dire le code, la Torah nous donne comme une préface - depuis l'histoire du premier homme - pour expliquer pourquoi l'accent va être mis assez rapidement sur la racine : Israël, matrice de l'engendrement de l'histoire du salut et lieu de la Révélation prophétique.
Dépasser la théologie
Or, il y a un écueil à éviter : depuis la fin de la prophétie, on a perdu l'habitude de comprendre le sens de la parole prophétique comme telle. On l'a un peu réduite à une sorte de philosophie religieuse - la théologie, qui est une pensée humaine - très tardive par rapport à la prophétie biblique. Cela vient de l'arrêt de l'expérience prophétique, à l'échelle objective, bien qu'elle ait continué jusqu'à nous. L'inspiration1 à l'échelle individuelle est encore un peu, je ne dirais pas de même nature, mais du même degré de communication de Dieu à l'homme, alors que la philosophie religieuse, elle, est une tentative de communication de l'homme à Dieu, ce qui est extrêmement différent.
La tradition juive connaît aussi l'expérience religieuse qui va de l'homme à Dieu, mais l'essentiel de la religion juive, c'est la Parole qui vient de Dieu à l'homme, et c'est d'une toute autre nature.
Par conséquent, puisque notre époque connaît les grands bouleversements de l'histoire mondiale, il est évident que ces grands bouleversements concernent Israël et que la Parole de Dieu le concerne au premier chef. On a oublié que l'essence de la préface historique que nous voyons en particulier dans le Livre de la Genèse et la première partie du Livre de l'Exode est une révélation de la conception que Dieu Se fait de l'histoire humaine - avec, en gros plan, Israël - avant de révéler Sa volonté pour la conduite religieuse. C'est donc là que l'homme doit étudier et comprendre comment la Torah comprend et entend les règles de conduite du peuple juif dans les grands événements qui le concernent.
Le pays des Hébreux
Or un des graves problèmes que nous avons à résoudre en notre temps, c'est la revendication de la terre d'Israël par Ismaël. Et c'est intentionnellement que je dis cela en termes bibliques, directement, car il ne s'agit pas seulement d'un conflit politique, comme se complaisent à le présenter diplomates, historiens et journalistes. Il s'agit d'une histoire qui a commencé avec la famille d'Abraham et qui est la revendication de la terre d'Israël par Ismaël.
Il serait donc inconcevable - en tout cas pour la conscience d'un croyant, qu'il soit chrétien, juif ou musulman - que la Bible ait parlé de tout, sauf ... de l'essentiel. Il faut repenser ce problème pour qu'il y ait une solution positive en fin de compte. A quelles conditions ? Cela nous devons le demander à la Bible elle-même.
Il y a une ``légende'' concernant la dénomination de ce que nous appelens Erets Israël. La Bible l'appelle ``pays de Canaan'' parce qu'au temps des Patriarches, il était occupé par les Cananéens (Gen. XIII, 7). En fait, dans le récit de la Genèse (XL, 15), il est appelé ``pays des Hébreux''. Ce terme est employé par Joseph, en prison en Egypte, lorsqu'il raconte son histoire aux ministres du Pharaon tombés aussi en disgrâce : ``J'ai été volé du ``pays des Hébreux''. Les ministres du Pharaon comprennent de quoi il s'agit, et pourtant qu'y avait-il en ce temps là comme Hébreux au pays de Canaan? Jacob et ses fils. Cela signifie qu'à l'époque, il y avait une donnée culturelle et que ce pays était connu comme celui des Hébreux. De la même manière, pendant deux mille ans, alors que les Juifs étaient en exil, on savait que leur pays était la ``Palestine'', nom donné par les Romains à la Judée. Or, les Juifs étaient partout - sauf ici (en dépit d'une petite minorité), mais tout le monde savait que la Palestine était le pays juif.
Les Hébreux étaient en exil dans la civilisation de Babel d'où est sorti Abraham. Que faisaient-ils en Babylonie ? Il faut d'abord restituer ceci : les Hébreux étaient en dispora dans la civilisation de Babel - dont le roi était Nemrod. Lorsque cette civilisation est devenue totalitaire - un peu à la manière de l'Allemagne nazie - une famille des Hébreux, rescapée d'Our Kasdim2 (la fournaise de Kasdim), la famille d'Avram (il ne se nomme pas encore Abraham) quitte Babel et revient au pays de ses ancêtres (ancêtre d'Abraham : Ever, lui-même descendant de Sem). Or, pour les historiens, Abraham serait un Mésopotamien qui, magiquement, se découvre Hébreu. Cela n'a aucun sens. C'est très frappant de voir qu'Our Kasdim (Ur) est très exactement à la frontière entre le Koweit et l'Irak.
Rivalités familiales
En Babylonie, Abraham s'appelait Avram, nom araméen. Lorsqu'il revient au pays des Hébreux, il se nomme Abraham. De cette identité des Hébreux dans l'exil de Babylone, une partie seulement est revenue au pays des Hébreux. Les autres branches se sont installées en rivalité d'Israël. Térah, le père d'Abraham eut trois fils : Nahor, Haran (son fils, Loth fondera les peuplades d'Amon et Moab) et Abraham. Haran est mort en Babylonie. Nahor a quitté la Babylonie, mais n'est pas revenu au pays des Hébreux. Il s'est installé dans la région du Liban et de la Syrie où il a fait souche et est devenu un des pires ennemis d'Israël (cf. dans la Bible les guerres du roi Aram contre David !).
Une de ces rivalités est venue d'Ismaël. La Torah a raconté comment Sarah - qui n'avait pas d'enfant - a demandé à Abraham de prendre Agar pour avoir un enfant en attendant la réalisation éventuelle de la Promesse. C'était de la part de Sarah une générosité et une impatience que l'histoire juive a très souvent connues. Nous avons énormément d'épisodes de ce genre. Comme le temps de la Promesse n'est pas là, on passe le relais à une autre société. Un exemple : les Juifs au temps de la Révolution française étaient persuadés que le relais messianique passait par la France. C'est dire le choc pour un Juif de trouver un pays où les principes politiques étaient censés être : ``liberté-égalité-fraternité''...
Il y a rire et rire
Or voici ce qui se passa (Gen. XXI, 8-12) : Sarah a vu Ismaël rire3 et elle dit à Abraham : ``Renvoie la servante et son fils parce qu'il n'héritera pas avec mon fils Isaac.'' Le nom d'Isaac veut dire ``il rira'' au futur. Les deux fils d'Abraham sont ici définis par le rire. Le rire est possible parce que Abraham a enseigné qu'il y a un Créateur. S'il y a un Créateur, la joie est possible et aussi le salut. Donc, tout fils d'Abraham sait rire, seulement la seule différence est qu'Ismaël rit au présent. Il est satisfait du monde tel qu'il est. Tandis qu'Isaac n'aura le droit de rire qu'au futur, quand le monde aura trouvé sa Rédemption. Sarah, quand elle voit Ismaël rire, dit : il faut les séparer.
Effectivement l'Islam comme religion et le Judaïsme comme religion se ressemblent avec cette grande différence que si la théologie est compatible - il y a un Créateur - la morale n'est pas la même. Le Musulman se satisfait du monde au présent. Le Juif ne se satisfait pas du monde comme il est et son rire est réprimé. Il rira au futur. C'est une légende de dire que nous avons le même père car Avram n'est pas encore Abraham ; le Dieu de l'Islam, c'est le Dieu Créateur au présent, alors que le nôtre, c'est le Créateur avec un projet d'avenir.
Avec l'Islam nous n'avons pas de problème théologique. Leur monothéisme est compatible avec le nôtre, mais nous avons un problème moral. Pour la conscience islamique, il y a une difficulté à penser la responsabilité morale. Pourquoi ? C'est Dieu qui décide de tout. Penser que l'homme est libre, c'est un blasphème. Lorsqu'un Musulman est cultivé, formé à l'occidentale, il perçoit le problème moral. Il a alors des difficultés avec sa religion. Je suis né dans un pays d'Islam et je connais bien ce problème. Supposer que l'homme est libre, cela porte atteinte à la souveraineté de Dieu. Le Musulman a une foi absolue qu'il existe un Créateur qui décide de tout. Tout est écrit, dit-on. Ecrit, mais pas dans le sens de la fatalité, c'est la Volonté de Dieu. Il veut soumettre le monde à la Volonté de Dieu...
Le texte suivant (Gen. XXV, 9) prédit qu'Ismaël fera repentir. Ismaël revient d'Egypte où il vivait avec sa mère. Il revient dans la ``maison de son père'' à Hébron où vit Isaac. Abraham mort, il est dit : ``Isaac et Ismaël, ses fils, l'enterrèrent...'' C'est la fin du cycle d'Abraham qui meurt en bonne vieillesse puisque les deux frères se sont réconciliés et que le rire d'Ismaël a trouvé sa Rédemption.
Bar Yochaï explique...
Un texte du Talmud dit ceci : Trois maîtres veulent expliquer pourquoi Sarah, voyant rire Ismaël, a pu demander une chose aussi terrible à Abraham : expulser Agar et Ismaël ! Alors qu'elle avait donné Agar à Abraham dans sa générosité. Il y a là contradiction. Sarah n'est pas une mégère, finalement !
Or, le premier dit : ce rire, c'est l'idolâtrie ; le second dit : c'est le meurtre ; le troisième dit : c'est la débauche4. Car celui qui se satisfait du monde tel qu'il est tombe dans ces trois fautes. Et Rabbi Shimon bar Yochaï, qui cite ces trois maîtres, déclare qu'il est étonnant que dans la maison de ce Juste (Abraham), quelqu'un puisse agir ainsi. Il explique le rire d'Ismaël comme une moquerie. Il se rit de son frère. Se croyant l'aîné, il prétend à deux parts d'héritage (l'Arabie et la Palestine, remarque ironiquement le Rabbin !). C'est moi l'aîné. Le monde entier et la terre d'Israël me reviennent ! Mais à la mort de son père, il revient à la maison. Il fait repentir, reconnaissant qu'Israël est chez lui à Hébron, car il a reconnu la religion de son père (avant Mahomet, les Ismaélites étaient des païens).
Le rire d'Ismaël, ce rire de rivalité, trouvera donc un jour sa Rédemption. Pour nous, il suffit - mais il faut - que l'Islam reconnaisse que cette terre a été donnée par Dieu à Israël ; alors on établira le statut de ceux qui voudront y demeurer.
Les Arabes n'ont jamais connu la situation d'exil. Ils ont été des conquérants - partout et toujours. Et voici qu'ici, et pour la première fois, ils connaissent cette situation d'exil. Cela leur est insupportable : être en exil chez les Juifs... à Jérusalem !
Le Maharal explique...
Le Maharal a établi pourquoi notre exil n'a commencé qu'avec Jacob alors qu'il avait été annoncé à Abraham. Si l'exil avait commencé avec Abraham, Ismaël aurait été concerné. S'il avait commencé avec Isaac, Esaü aurait été concerné. Mais il commence avec Jacob parce que la promesse de la terre ne concerne que la descendance d'Abraham qui accepte l'éventualité de l'exil. Seule la descendance de Jacob a connu l'exil et la promesse de la terre ne concerne qu'elle.
Or, pour la première fois aussi, il y a des communautés chrétiennes et musulmanes qui vivent en Israël, chez Israël, et commence un temps où le lien avec la terre peut les concerner5.
Depuis Vatican II, on sent que la chrétienté cherche à être plus universaliste qu'universelle. Il y a un tournant. Mais, et c'est évident, l'impérialisme musulman reste universel dans l'Islam.
Abraham mort, ``Isaac et Ismaël, ses fils, l'enterrèrent dans la grotte de Makhpelah''. Alors seulement, Ismaël a le privilège d'être ici désigné comme fils d'Abraham. La préséance du fils de la Promesse, Isaac, est établie ici, et reconnue, puisque Isaac est nommé le premier. C'est un peu ce que nous attendons.
La Bible a raconté notre histoire et il y a une cohérence dans cette histoire. On ne peut la juger d'après les notes des journalistes ou les critères - uniquement politiques - des assemblées internationales.
Notes:
1L'esprit de sainteté : ne pas confondre avec la fonction du ``Saint-Esprit'' dans le Rouah Haqodesh.
2Our Kasdim : Ur. Comme l'explique le Midrash, les hébreux étaient jetés dans les ``fours'' d'Our kasdim.
3Concernant Gen. XXI, 9, il est des traductions qui disent que les deux enfants ``jouaient''. L'hébreu dit ``riant'', un participe présent.
4Il y a trois axes des commandements dans la Torah :
- dans les rapports avec Dieu, la faute, c'est l'idolâtrie ;
- dans les rapports avec autrui, c'est le meurtre ;
- dans les rapports avec soi-même, c'est la débauche.
5Les Juifs ont connus quatre grands exils dont ils sont sortis, la sortie étant accompagnée de grands ébranlements de civilisation :
- de l'empire de Babel (géographiquement l'Irak) avec Abraham ;
- de l'empire de Perse (géographiquement l'Iran) avec Esther ;
- de la colonisation grecque avec les Hasmonéens ;
- de l'Empire romain (symboliquement l'Occident) par leur retour contemporain dans l'Etat d'Israël.
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On 30 Jan 2002, 09:02.
sainttenma- Pour le roi
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Re: Dialogue interreligieux : juifs et chrétiens sont "parents"
Point de vue d'un rabbin sur la rivalité temporaire entre descendants d'isaac et d'ismaël.
sainttenma- Pour le roi
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