Le commérage et la médisance : Attention au venin dans nos paroles !

 

L'envie - Notre Dame de Fatima

 
 
 
 
 
 

"Ne t'immisce pas dans la vie de l'autre"
C'est utile de rappeler cela.
Cela commence par une ingérence avec de bonnes intentions, le plus souvent, (aider) mais l'autre ne verra pas l'intention, il verra l'ingérence.
Mettre son nez chez les autres est risqué : on ne connait jamais l'autre comme Dieu nous connait.
On ne sait jamais "tout" des autres, ni ce dont ils ont vraiment besoin.

Holà Gilles ! MERCI
Selon ces critères je serais équilibrée...
je ne me trouve pas spécialement équilibrée mais j'ai tant à faire dans ma vie quotidienne que je trouve fatigant en plus (et chronophage) de papoter sur la vie privée de Trucmuche ou Machinchose.
S'occuper, voilà le truc !

Gilles a écrit:

C'est pour cela que je marche toujours à reculons!

beaucoup se délectent de racontar,

on voit ce qui se passe au niveau des peoples. Un animateur disait, quand je veux connaitre ma vie, je vais regarder dans la presse people, il m'est arrivé d'apprendre que j'étais à l'article de la mort

Il ne faut pas parler des absents,surtout quand ils ne sont pas là!

C'est horrible.
Au niveau d'une entreprise, d'un groupe familial, ça peut être la même chose. Commérage, gazette informelle, calomnies, etc.
Perso j'ai fait l'objet de tant de commérage (par ma mère, puis les autres membres de la famille) que je ne peux même plus y aller.
C'a été la réaction de ma mère quand je suis partie, à 21 ans.
Absent, on ne peux pas se défendre.

cependant les gens ne sont pas obligés de prendre pour argent content,

il faut savoir se faire sa propre opinion

L'opinion est difficile à se faire en l'absence des personnes : les gens se réfèrent alors à ce que les figures d'"autorité" en disent, pensent qu'"il n'y a pas de fumée sans feu".
Le roman "La ferme des animaux" de Orwell décrit ces mécanismes : suite à la "révolution" des animaux qui chassent leurs fermiers, des porcs s'emparent du pouvoir et instaurent un régime "égalitaire" à la ferme. Très vite ça tourne à la terreur avec des systèmes de propagande et de surveillance digne des anciens pays de l'Est !
L'un des porcs prétendument exilé (plus probablement tué) par les nouveaux dirigeants devient un "bouc émissaire". Comme il est absent, on peut l'accuser de tous les crimes et lui attribuer tout ce qui ne va pas dans le fonctionnement du nouveau régime.
Les autres animaux n'ont pas la possibilité d'enquêter pour savoir la vérité et croient aux apparences, aux discours "vraisemblables", appuyés sur des faits partiels, des dirigeants dont ils ont peur.

La médisance est condamnable, certes. Mais il y a tout de même un certain nombre de jugements qu'on est obligés de porter sur autrui et son comportement. Lequel peut être nuisible ou porteur de graves menaces pour soi et/ou pour autrui. Le tout contraignant à "mal" parler de ce prochain qui nous veut du mal; ne serait-ce que dans le cadre de l'interpellation éventuellement nécessaire des forces de l'ordre à son sujet. Ou par l'obligation de prendre un certain nombre de précautions, du type protection de soi ou de sa famille, par exemple.

D'autre part, il me semble qu'il existe aussi de justes colères. Je dis bien : justes.

Enfin, il existe des situations dans lesquelles un être humain a été tellement longtemps et tellement constamment humilié, spolié, lésé dans ses droits patrimoniaux et pire encore dans ses droits extrapatrimoniaux que, pour ne pas en arriver au suicide il a développé progressivement (il s'y est même employé)  une image de lui-même gratifiante -et donc protectrice -mais spirituellement labile. C'est à dire qu'à la longue, et par des moyens divers et adaptés à ses capacités, il s'est hissé à un certain niveau de pouvoir intellectuel et/ou physique, certes, mais dont l'actualisation consciente déclenche l'orgueil. Et dans le sillage de cet orgueil, un certain mépris de l'autre, hélas.

En parallèle, et suivant en cela des lois de la psychologie élémentaire, une personne peut, non pas par méchanceté, envie ou je ne sais quoi, authentiques, mais du fait de sa vie intérieure douloureuse, se consoler (oui, se consoler) en voyant que d'autres galèrent.. ou ne sont pas au top de la moralité et dénoncés comme tels dans les medias.

Le tout pouvant se développer sournoisement mais inexorablement quand même..


Ma conclusion: que tout ce qui est médisance en apparence ne relève pas forcément d'une telle qualification.. Dans la mesure où on a parfois affaire à une souffrance intérieure et des difficultés de positionnement par rapport à cet autrui qui peut être  tellement cruel et délétère.l Difficultés de positionnement qui ont dégénéré.

Et pour être complet -et peut-être plus clair encore: il y a ce qui relève de la perversion et ce qui relève de la psychologie basique (ici la médisance-réflexe conditionné, oserais-je écrire, avec ses formes d'auto-défense, qui constituent autant de soupapes de sûreté -regrettablement bien entendu)

Car nous ne choisissons pas tout dans la vie; et surtout pas nos sentiments, que la volonté est, à elle-seule, incapable de générer ou de supprimer.... Ceux-ci sont étroitement dépendants des faits;

des faits et...du temps. ( Ainsi un changement positif de situation, des demandes de pardon, des reconnaissances de fautes par exemple, sont susceptibles d'entrainer (entraineront presque toujours) un changement d'état d'esprit quasi immédiat)

PS: Tout ceci dit, non pas pour justifier la médisance, bien entendu, mais pour faire toucher du doigt ses différentes sources possibles.( ce que j'ai écrit valant d'ailleurs pour d'autres péchés; pas seulement pour la médisance)

Oui! décidément la vie spirituelle n'est pas forcément facile car la psychologie-tordue- interfère souvent violemment avec elle.

De sorte que c'est à un travail sur soi constant qu'on est tous invités.

C'est très très vrai, Delsanto.
Il y a aussi la médisance "défensive".
Par exemple si on se libère d'une secte dont le gourou est adulé par tous ses adeptes (tous pigeonnés). Ce gourou vous a escroqué, on est ruiné, cassé, humilié...une fois hors de la secte, on lira dans la presse que ce gourou est un fou, un escroc. On entendra en dire du mal avec soulagement en pensant que cette mauvaise presse peut mettre les autres en garde. On verra rétablir les valeurs (c'est lui l'escroc et pas ses victimes qui ne sont pas assez généreuses). Etc. C'est nécessaire pour se reconstruire .

Philon a écrit:C'est très très vrai, Delsanto.
Il y a aussi la médisance "défensive".
Par exemple si on se libère d'une secte dont le gourou est adulé par tous ses adeptes (tous pigeonnés). Ce gourou vous a escroqué, on est ruiné, cassé, humilié...une fois hors de la secte, on lira dans la presse que ce gourou est un fou, un escroc. On entendra en dire du mal avec soulagement en pensant que cette mauvaise presse peut mettre les autres en garde. On verra rétablir les valeurs (c'est lui l'escroc et pas ses victimes qui ne sont pas assez généreuses). Etc. C'est nécessaire pour se reconstruire .

Oui, c'est cela, Philon. J'avais peur d'être mal compris mais non!

On dit que les gens heureux n'ont pas d'histoires

Se pourrait-il aussi qu'ils pèchent moins que les autres?

Ce serait logique, en tout cas, qu'ils y soient moins portés..

Je ne sais pas, je sais juste que le mal "court" : on le fait, il va se répercuter.
Celui qui est spolié, harcelé, cassé, éprouvera le besoin de dénoncer les malfaiteurs, c'est clair. Il voudra protéger les autres, il va avertir ses amis en leur disant de se méfier.

il faut reconnaitre ce qui est médisance et bienfaisance.

se servir de son intuition aussi.

Quelqu'un de médisant aura tendance à aller crescendo !
son rôle mettre à terre.

quelqu'un de blessé qui cherche une épaule pour s'épancher en raison de souffrance, finira de lui même par ne plus vouloir parler du sujet qui fâche et de la personne qui fâche.

Il peut arriver qu'une personne se sente perdue, meurtrie, et ait besoin de confier son mal être ! Elle ne demande pas que l'on règle le problème en demandant à d'autres d'aller dénigrer et démolir celui ou celle qui est la source du problème.

Les gens prennent des initiatives bien souvent que personne ne leur demande.

je ne sais pas si on aura compris mon raisonnement !

Euh, oui : si l'on s'épanche en raison d'une souffrance et que ça finit par une bagarre, on se sent responsable : on ne parlait pas de ses souffrances pour que d'autres aillent faire de la vendetta, c'est clair.

Oui namita, du moins je crois.
C'est en fait de compassion profonde que beaucoup de personnes ont réellement besoin, et non pas juste pour faire plaisir ou pour faire "semblant", afin de vite passer à autre chose qui mettra le "confident" moins mal à l'aise.

Thierry a écrit:Oui namita, du moins je crois.
C'est en fait de compassion profonde que beaucoup de personnes ont réellement besoin, et non pas juste pour faire plaisir ou pour faire "semblant", afin de vite passer à autre chose qui mettra le "confident" moins mal à l'aise.

De compassion, certes. Mais parfois, il est encore plus important de voir ses problèmes -ou souffrances- reconnus. Simplement reconnus.

Car dans la vie on peut se trouver confronté à une grave injustice, qui frustre et aigrit: celle justement de ne pas voir obstinément, l'injustice -ou les injustices ou, plus largement, les problèmes- dont on est victime, reconnue(s).

Et quand on est ignoré trop longtemps dans ses difficultés ou l'on est un Saint et on tâche de construire quelque chose là-dessus ou l'on est un Homme plus ordinaire et alors on lâche la vapeur comme on le peut.

Et on acquiert vite ainsi de vrais défauts (dont la médisance ), une façon de fonctionner, qu'il peut être ensuite difficile de corriger.

En clair: les autres ignorent mes problèmes, non seulement j'ignore les leurs mais à l'occasion je m'en "réjouis" (avec ou sans guillemets, selon le degré de malignité auquel on vous a conduit)

La compassion dépasse de bien loin la simple reconnaissance.
Com-Passion ► Souffrir-Avec

Thierry a écrit:La compassion dépasse de bien loin la simple reconnaissance.
Com-Passion ► Souffrir-Avec

Bien sûr.

Sauf qu'on va vous dire qu'attendre la compassion c'est vouloir être plaint.

Et cela, c'est mal vu..

Les saints ont dit que les calomnies et critiques en tout genre contre nous,nous valent la vie éternelle.
N'est-ce pas ce que disent les Béatitudes?
"Bienheureux êtes-vous si l'on dit toute sorte de mal contre vous,le Royaume des cieux est à vous"
Mais il y a une autre sorte de mal dont il ne faut pas être dupe:
Ce sont ceux qui nous accusent constamment de dire du mal,alors qu'il n'en est rien ou presque rien,ceux qui transforment les petites phrases humoristiques en drames,et donnent aux autres des intentions mauvaises qui n'existent pas.
Ils aiment prendre les paroles qui rappellent la justice ou le droit comme des critiques ,alors qu'il est bon de rappeler ce qui est juste.
Ceux-là sont plus malades que méchants et il fau(drai)t prier pour eux.
Car il est écrit aussi:"il est vaincu l'accusateur de nos frères,celui qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu" (Apocalypse)

A+

Bonsoir,

Je pense que les femmes veuve n'apprécieront pas forcément ce paragraphe :

il y a de quoi perdre la tête quand il y a veuvage, et plus la veuve l'est tard, plus fragile elle peut être mentalement.

J'ai des exemples, la famille a préféré se disputer pour des banalités, ignorant la souffrance de la personne. La personne qui s'est retrouvée seule, a pris peur, elle s'est réfugiée dans la manipulation des uns et des autres, racontant bien évidemment des histoires fâchant frères et sœurs.

Je me souviens lui avoir fait remarquer gentillemen !Elle m'avait alors répondu du tac au tac, on ne peut pas faire confiance à tout le monde. Et un autre fois, je pratique comme ça, et finalement chacun cherche à faire mieux que l'autre.

Je pense que l'église aurait eu un rôle à jouer dans ce domaine, on peut regretter qu'elle forme des brebis et à un moment donné elle les laisse livrées à elles même.

cette personne était croyante !! en maison de retraite elle allait à la messe régulièrement;

Si les veuves se livrent au commérage,c'est bien la preuve que leur mari avait une bonne influence sur leur épouse!

Bonjour namita,

Je ne voulais pas revenir sur ce sujet, mais en voyant votre réponse je viens vers vous.
Je suis veuve depuis un an, mon mari ayant fait un AVC.

Pour moi les commérages ne sont pas dans ma ligne de vie, si ces personnes n'ont que cela à faire et bien pour moi ce n'est pas le cas.
Que le Seigneur m'en préserve, je ne comprendrai jamais ces commérages de "salon".
D'ailleurs, ici, nos principales conversations tournent autour de la Religion ou les infos, et lorsque nous sortons pour nous détendre et bien nous prenons un "pot" entre potes et c'est le rire assuré à qui dira la plus grosse bêtise.

Que les personnes qui veulent parler sur leur prochain fassent du bénévolat cela leur changera les idées, plus de solitude et surtout pas de commérage et leur vie sera autrement bien remplie.
Amicalement