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La Cité Mystique de Dieu Vénérable Marie d'Agreda - Page 13 Empty Re: La Cité Mystique de Dieu Vénérable Marie d'Agreda

Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:53

626. En suite de ces purifications, de ces dispositions et des effets admirables qu'elles causent, Dieu communique la dernière disposition, qui est la lumière de gloire, par laquelle l'âme est élevée, fortifiée et achevée d'être proportionnée pour voir Dieu et pour en jouir par la vision béatifique. La Divinité lui est manifestée dans cette lumière, car aucune créature ne la pourrait voir sans son secours; et comme il est

273

impossible que la créature acquière cette lumière et ces dispositions par elle seule, c'est pour ce sujet qu'il est aussi impossible de voir Dieu naturellement, car tout cela surpasse les forces de la nature.
627. L'Épouse du Saint-Esprit, la Fille du Père, et la Mère du Fils fut prévenue de tous ces avantages et de toutes ces beautés pour entrer dans le lit nuptial de la Divinité, quand elle jouissait, comme en passant, de sa vue et de sa jouissance intuitive. Et comme tous ces bienfaits répondaient à sa dignité et à ses agréments, c'est pour cela que ni les raisons ni les pensées créées (et encore moins celles d'une fille ignorante comme je le suis) ne les peuvent concevoir ai exprimer; ces illuminations étaient si hautes et si divines en nôtre Reine, que nous ne pouvons que les admirer; l'on est aussi dans une plus grande impossibilité de comprendre la joie que cette âme, qui surpasse en sainteté tous les séraphins et tous les saints ensemble, en ressentait. Que si l'on peut dire avec une vérité infaillible que les yeux n'ont point vu, ni les oreilles entendu, ni le coeur de l'homme conçu ce que Dieu a préparé aux moindres justes qui jouissent de sa vue (1), que sera-ce de ce que les plus grands saints en reçoivent? Et si le même apôtre qui nous appris cette vérité a avoué qu'il ne lui était pas possible de dire ce qu'il en avait entendu (2), qu'est-ce que pourra alléguer notre ignorance de la Sainte des saints, et de la Mère de Celui qui est la gloire des

(1) I Cor., II, 9. — (2) Id., XII, 4.

274

saints? Ce fut elle qui connut et découvrit, après l'âme de son très-saint Fils, qui était homme et vrai Dieu , le plus de mystères dans ces espaces immenses et dans ces secrets infinis de la Divinité ; elle eut plus de part que tous les bienheureux ensemble aux trésors infinis et aux grandeurs éternelles de cet objet inaccessible, que ni le principe ni la fin ne peuvent renfermer; ce fut là où cette Cité de Dieu fut réjouie et arrosée par le torrent de la Divinité, qui l'inonda par les impétuosités de sa sagesse et de sa grâce, qui la spiritualisèrent et la divinisèrent (1).

Vision abstractive de la Divinité dont jouissait la très-sainte Vierge.

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:54

628. La seconde forme des visions de la Divinité qu'eut la Reine du ciel fut abstractive , qui est fort différente de l'intuitive, et lui est même fort inférieure; c'est pourquoi elle lui était plus fréquente, quoiqu'elle ne lui fût pas continuelle. Cette connaissance ou vision du Très-Haut n'arrive point eu ce qu'il se découvre immédiatement en lui-même à l'entendement créé, mais parle moyen de quelques espèces dans lesquelles il se manifeste : et, parce qu’il s'y trouve un milieu entre l'objet et la puissance, cette

(1) Ps., XLV, 5.

275

vue est très-inférieure par rapport à la vision claire ou intuitive; elle n'indique pas non plus la présence réelle, quoiqu'elle la contienne intellectuellement avec des qualités inférieures. Et, bien que la créature connaisse qu'elle approche la Divinité et qu'elle découvre en elle les attributs, les perfections et les secrets que Dieu lui veut montrer dans un miroir volontaire, néanmoins cette créature ne sent ni ne connaît point sa présence, ni elle n'en jouit pas entièrement.
629. Ce bienfait est pourtant fort grand et fort rare; et; après celui de la vision intuitive, il est le plus grand : et, quoiqu'il n'ait pas besoin de la lumière de la gloire, mais seulement de celle qui se trouve dans les mêmes espèces, et qu'il n'exige pas aussi la dernière disposition et la purification qu'il faut avoir pour entrer dans cette lumière de gloire, néanmoins toutes les autres dispositions qui précèdent la claire vision doivent précéder celle-ci : parce que par elle l'âme entre dans les vestibules de la maison du Seigneur (2). Les effets de cette vision sont admirables, parce que, outre l'état qu'elle suppose en l'âme, la trouvant au dessus d'elle-même, elle l'enivre d'une douceur ineffable par laquelle elle l'enflamme de l'amour divin, la transforme en cet amour, et lui cause un oubli et un éloignement de tout ce qui est terrestre et d'elle-même; car alors elle ne vit plus en soi, mais en Jésus-Christ, et Jésus-Christ en elle (3). Outre cela,

(1) Ps., LXIV, 5. — (2) Ps. XXXV, 9. — (3) Gal., II, 20.

276

cette vision laisse en l'âme une lumière qui la conduirait toujours au plus haut de la perfection, qui lui enseignerait les chemins les plus assurés de l'éternité, et la rendrait comme le feu perpétuel du sanctuaire (1) et comme la lampe de la cité de Dieu (2), si elle ne la perdait par sa négligence, par sa tiédeur et par quelque péché.
630. Cette vision divine causait ces effets et plusieurs autres en notre auguste Reine dans un degré si éminent; qu'il ne m'est pas possible d'exprimer ce que j'en conçois par nos termes ordinaires. L'on en pourra pourtant découvrir quelque chose, si ion considère le très-pur état de cette âme, où il n'y avait aucun empêchement de tiédeur, ni de péché, ni de négligence, ni d'oubli, ni d'ignorance, ni la moindre inconsidération; su contraire, elle était pleine de grâce, ardente eu amour, diligente dans ses exercices, continuelle dans les louanges du Créateur, prompte à le glorifier et toujours disposée, afin que son bras tout-puissant opérât en elle sans aucune résistance. Elle eut cette sorte de vision et de faveur. dans le premier instant de sa conception, comme j’ai dit en son lieu et redit plusieurs fois dans le récit que j'ai fait de sa très sainte vie, et comme je le dirai encore dans la suite.

(1) Levit, VI, 12. — (2) Apoc., XXIII, 5.

277

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:54

Visions et révélations intellectuelles de la très-sainte vierge.

631. La troisième sorte de visions ou révélations qu'eut la très-sainte Vierge fut intellectuelle. Et, bien qu'on puisse appeler la connaissance ou vision abstractive de la Divinité révélation intellectuelle, je donne néanmoins à cette connaissance un autre rang particulier, et plus haut, pour deux raisons. L'une, parce que l'objet en est unique et suprême entre les choses intelligibles; et ces révélations intellectuelles et plus communes, dont nous parlons ici, ont plusieurs et divers objets, parce qu'elles s'étendent sur les choses matérielles et spirituelles, et sur les vérités et les mystères intelligibles. L'autre raison est parce que la vision abstractive de l'essence divine est causée par des espèces très-hautes, infuses et surnaturelles de cet objet infini : mais la révélation commune, ou vision intellectuelle, quelquefois se fait par les espèces infuses dans l'entendement des objets révélés; et d'autres fois ces espèces infuses ne sont pas nécessaires pour ce qu'on y découvre, parce que les mêmes espèces qu'a la fantaisie ou l'imagination peuvent servir dans cette révélation; et par ces espèces l'entendement étant éclairé d'une nouvelle lumière ou vertu surnaturelle; peut entendre les mystères que Dieu lui révèle, comme il arriva à Joseph en Égypte, et à Daniel (2) en Babylone.

(1) Gen., XL et XLI. — (2) Dan., I, II, IV, V.

278

David eut aussi cette sorte de révélation, qui est, après la connaissance de la Divinité, la plus noble et la plus assurée, parce que ni les démons ni les bons anges mêmes ne peuvent point répandre cette lumière surnaturelle dans l'entendement, quoiqu'ils puissent mouvoir les espèces par l'imagination.
632. Cette espèce de révélation intellectuelle fut commune aux saints prophètes du vieux et du nouveau Testament, parce que la lumière de la prophétie parfaite qu'ils eurent se termine à l'intelligence de quelque mystère caché : sans cette intelligence ou lumière intellectuelle, ils n'eussent pas été parfaitement prophètes, ni ils n'eussent pas parlé prophétiquement. C'est pourquoi celui qui fait ou dit quelque chose prophétique (comme Caïphe et les soldats, qui ne voulurent point diviser là tunique de notre Seigneur Jésus-Christ (1), quoiqu'il fût mû comme eux par l'impulsion divine), celui-là ne serait pas parfaitement prophète, parce qu'il ne parlerait pas prophétiquement, c'est-à-dire par la lumière: ou intelligence divine.. Il est vrai que les saints prophètes et ceux qui le sont parfaitement, qu'on appelait Videntes ou Voyants, par la lumière intérieure par laquelle ils découvraient les secrets cachés, pouvaient aussi faire quelque action prophétique sans connaître tous les mystères que ces secrets renfermaient; mais en cette action ils n'eussent pas été si parfaitement prophètes qu'en celles auxquelles ils prophétisaient par l'intelligence surnaturelle.

(1) Joan., XI, 49; XIX, 24.

279

Cette révélation intellectuelle a plusieurs degrés dont il n'est pas nécessaire de parler ici; et, bien que le Seigneur la puisse communiquer toute seule, sans qu'elle soit accompagnée de.la charité et des vertus de celui qui la reçoit, néanmoins elle se trouve d'ordinaire avec elles comme elle se trouva dans les prophètes, les apôtres et les justes, lorsque ce divin Seigneur leur découvrait ses secrets comme à ses amis; la même chose arrive aussi quand les révélations intellectuelles sont pour le plus grand bien de la personne qui les reçoit, comme nous avons déjà dit. C'est pour cela que les révélations demandent une très-sainte disposition en l'âme qui doit être élevée à ces divines intelligences; car d'ordinaire Dieu ne les communique que quand l'âme est tranquille, pacifique, séparée des affections terrestres, et quand ses puissances sont bien ordonnées et disposées pour recevoir. les effets de cette divine lumière.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:54

633. Ces révélations intellectuelles furent en la Reine du ciel fort différentes de celles des saints ét des prophètes, parce qu'elles lui étaient continuelles en acte et en habitude, quand elle ne jouissait pas des autres visions plus relevées de la Divinité. Outre que la clarté, l'extension de cette lumière intellectuelle et leurs effets furent incomparables en la très-sainte Vierge, parce qu'elle connut plus de mystères, de vérités et de secrets du Très-Haut que tous les saints patriarches, prophètes, apôtres, et plus même que tous les anges ensemble; et elle connaissait toutes ces choses avec plus de pénétration, de clarté, de fermeté

480

et d'assurance. Par cette intelligence elle pénétrait depuis l'être de Dieu et ses attributs jusqu'à la plus petite de ses œuvres et de ses créatures, sans qu'il y eût aucune chose où elle ne connût la participation de la grandeur du Créateur, sa disposition et sa providence divine; de sorte qu'elle seule a pu dire avec assurance que le Seigneur lui manifesta les secrets et les mystères les plus cachés de sa sagesse, comme le prophète nous l'a assuré (1). Il n'est pas possible de raconter les effets que ces intelligences causaient en notre auguste Reine; toute cette histoire leur sert pourtant d'une ample déclaration. Elles sont d'une utilité admirable dans les autres Ames, parce qu'elles illuminent d'une manière très-relevée l'entendement, enflamment avec une ardeur incroyable la volonté, désabusent, détournent, élèvent et spiritualisent la créature : et il semble même quelquefois que le corps pesant et terrestre en est subtilisé et se trouve dans une sainte émulation avec l'Ame qui l'anime. La Reine du ciel eut dans ces sortes de visions un autre privilège dont je ferai mention dans le chapitre suivant.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:55

Visions imaginaires de la Reine du ciel.

634. Le quatrième rang contient les visions imaginaires qui se font par des espèces sensitives, causées

(1) Ps., L, 8.

281

ou mues dans l'imagination ou fantaisie; elles représentent les choses d'une manière matérielle et sensible, comme une chose qu'on peut regarder, entendre, toucher et goûter. Les prophètes du vieux Testament manifestèrent sous cette forme de visions de grands mystères, que le Très-Haut leur révéla en elles, singulièrement Ézéchiel, Daniel et Jérémie; et saint Jean l'Évangéliste écrivit sous de semblables visions son Apocalypse. Ces visions sont inférieures aux précédentes par ce qu'elles ont de sensible et de corporel; c'est pourquoi le démon les peut contrefaire dans la représentation en mouvant les espèces de la fantaisie; mais, étant père du mensonge, il ne le saurait faire dans la vérité. Néanmoins on doit fort rebuter ces visions, et les examiner par la doctrine assurée des saints Pères et de nos docteurs, parce que, si le démon aperçoit quelque avidité dans les Ames qui pratiquent l'oraison et la dévotion, et si Dieu le lui permet, il les trompera facilement, puisque même les saints qui craignaient le danger de cers visions en ont été surpris par le démon transformé en ange de lumière, comme il est écrit dans leurs vies, tant pour notre instruction que pour nous faire tenir sur nos gardes.
635. Où trouverons-nous donc ces visions et ces révélations imaginaires sans danger, avec, toute, sûreté et avec toutes les qualités divines, si ce n'est en la très-pure Marie, dont la lumière ne pouvait être obscurcie ni atteinte par la tromperie du serpent ? Ces sortes de visions furent fort fréquentes

282

à notre Reine; parce quelle y découvrait plusieurs oeuvres que faisait son très-saint Fils lorsqu'elle en était absente , comme nous le verrons dans la suite de cette histoire. Elle connut aussi par la vision imaginaire plusieurs autres créatures et. mystères, dans des occasions où il était nécessaire qu'elle les découvrit, selon que la volonté divine le disposait. Comme cette faveur et les autres que recevait la Reine du ciel étaient ordonnées à des fins très-relevées, tant en ce qui regardait sa sainteté, sa pureté et ses mérites, que par rapport au bien de l'Église, dont la maîtresse et la coopératrice de la rédemption était cette grande Mère de la grâce, c'est pour cela que les effets de ces visions et de leurs intelligences étaient admirables, et toujours avec des fruits incomparables de la gloire du Très-Haut, et avec une augmentation de nouveaux dons et de nouvelles grâces en l'âme de la très-sainte Vierge. Je dirai dans la vision qui suit ce qui arrive ordinairement dans les autres âmes par celles-ci, parce qu'on doit faire un même jugement de ces deux sortes de visions.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:55

Visions divines en formes corporelles que reçut la très-sainte Vierge.

636. Le cinquième et le dernier degré des visions et des révélations est celui qu'on aperçoit par les sens extérieurs du corps, et c'est pour cela qu'on appelle ces visions corporelles, quoiqu'elles puissent

283

arriver en deux manières. L'une qui est véritablement corporelle quand quelque chose de l'autre vie, comme Dieu, l'ange, le saint, ou le démon, ou l'âme, etc , apparaît à la vue ou à l'attouchement avec un' corps réel et qui a une quantité; les anges, bons ou mauvais, formant alors par leur ministère et par leur vertu quelque corps aérien et. fantastique, lequel, bien qu'il ne soit pas un corps naturel, ni ce qu'il représente, véritable, néanmoins est véritablement corps de l'air condensé, ayant ses dimensions de quantité. L'autre manière peut être impropre et comme abusant la vue, lorsque le corps qui paraît n'a point de quantité, mais seulement quelques espèces de ce corps et de sa couleur, etc., qu'un ange peut causer aux yeux en altérant l'air qui se trouve entre deux; et celui qui la reçoit croit voir quelque corps réel et présent, et cependant il ne voit que de seules espèces par lesquelles sa vue est altérée avec une tromperie imperceptible aux sens. Cette manière des visions qui trompent les sens n'est pas le propre des bons anges ni des apparitions divines, quoiqu'elle soit possible; la voix que Samuel entendit (1) en pouvait être une; mais le démon les affecte pour ce qu'elles ont de trompeur, singulièrement à la vue; et tant pour cette raison que parce que notre Reine n'eut pas ces sortes de visions, je traiterai seulement ici de celles qui étaient véritablement corporelles, et qui furent celles dont elle fut favorisée.

(1) I Reg., III, 4.

284

637. L'Écriture sainte fait mention de plusieurs visions corporelles qu'eurent les saints et les patriarches. Adam vit Dieu représenté par un ange (1), Abraham par les trois anges (2), Moise par le buisson, et vit plusieurs fois le même Seigneur (3). Il s'en est trouvé d'autres, qui étaient. pécheurs, qui en ont eu aussi plusieurs corporelles et imaginaires, comme Caïn (4), Balthazar (5), qui vit la main qui écrivait sur la muraille; des visions imaginaires, Pharaon (6) eut celle des vaches, et Nabuchodonosor celles de l'arbre et de la statue (7) ; et il y en a d'autres semblables dans l'Écriture sainte. D'où l'on peut connaître que pour ces visions corporelles et imaginaires la sainteté n'est pas requise en celui qui les reçoit. Il est vrai que celui qui a quelque vision imaginaire ou corporelle, sans en avoir la lumière ou quelque intelligence, n'est pas appelé prophète, ni ce n'est pas une révélation parfaite en celui qui voit ou reçoit les espèces sensibles, mais en celui qui en a l'intelligence, qui est nécessaire en la vision , selon Daniel (Cool; ainsi Joseph et le même Daniel furent prophètes, et non pas Pharaon, ni Balthazar, ni Nabuchodonosor. Et pour ce qui regarde la vision en elle-même, celle qui vient avec une plus grande et plus haute intelligence est plus relevée et plus excellente, bien que, par rapport aux apparences, celles qui représentent Dieu et sa très-sainte Mère soient plus grandes, et

(1) Gen., III, 8. — (2) Id., XVIII, 1. — (3) Exod., III, 2. — (4) Gen., IV, 9. — (5) Dan., V, 5. — (6) Gen., XLI, 2. — (7) Dan., II, 1. — (Cool Dan., X, 1.

408

ensuite celles qui représentent les saints selon leurs différents degrés.
638. Il est constant que pour recevoir les visions corporelles par les sens, il faut qu'ils soient disposés. Pour les visions imaginaires, Dieu les envoie fort souvent dans des songes, comme il arriva à saint Joseph (1), le très-chaste époux de la très-pure Marie, aux rois mages (2), à Pharaon (3), etc. On en peut recevoir d'autres ayant l'usage des sens corporels, car en cela il n'y a aucune répugnance. Néanmoins, l'ordre le plus commun et le plus naturel à ces visions et sua intellectuelles est que Dieu les communique dans quelque extase ou ravissement des sens extérieurs, parce qu'alors toutes les puissances intérieures sont plus recueillies et mieux disposées pour l'intelligence des choses relevées et divines, quoique en cela les sens extérieurs aient coutume de causer moins d'empêchement pour les visions intellectuelles que pour les imaginaires, parce gaie les dernières sont plus proches de l'extérieur que les intelligences de l'entendement. C'est pourquoi quand les révélations intellectuelles se font par des espèces infuses, ou quand l’affection ne ravit point les sens, on y reçoit plusieurs fois, sans perdre ces sens, de très-hautes intelligences des mystères les plus grands et les plus relevés.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:56

639. Cela arrivait plusieurs fois, et presque ordinairement en la Reine du ciel; car bien qu'elle eût plusieurs ravissements pour la vision béatifique (ce

(1) Matth., I, 20. — (2) Id.. II, 12. — (3) Gen., XL, 2.

286

qui est toujours nécessaire dans l'état de voyageurs) et qu'elle en eût aussi dans quelques visions intellectuelles et imaginaires; néanmoins, quoiqu'elle y eût fort souvent l'usage de ses sens, elle y reçut pourtant de plus considérables révélations et des connaissances plus sublimes que tous les saints et les prophètes dans leurs plus grands ravissements, où ils virent tant de mystères. L'usage des sens extérieurs n'était pas non plus un empêchement à notre grande Reine pour les visions imaginaires, parce que son noble coeur et sa sublime sagesse n'étaient point retardés par les effets d'admiration et d'amour qui ont coutume de ravir les sens dans les autres saints et dans les prophètes. Pour ce qui concerne les visions corporelles qu'elle eut des anges, nous en avons une preuve dans l'Annonciation du mystère de l'Incarnation que le saint archange Gabriel lui fit (1). Et bien que les évangélistes ne fassent aucune mention des autres qu'elle eut durant le cours de sa très-sainte vie, le jugement prudent et catholique ne les doit pas révoquer en doute, puisque la Reine du ciel et des anges devait être servie par ses sujets, comme nous le dirons dans la suite, en déclarant le continuel service que ceux de sa garde et plusieurs autres lui rendaient en forme corporelle et visible, et en une autre manière, comme on le verra dans le chapitre qui suit.
640. Les autres âmes doivent être fort circonspectes, et se tenir sur leurs gardes dans ces sortes de

(1) Luc., I, 18.

visions corporelles, à cause qu'elles sont sujettes aux tromperies et aux illusions. dangereuses de l'ancien serpent. Celle qui ne les désirera jamais évitera une bonne partie du danger. Que si l'âme se trouvant éloignée de ce désir et même des autres affections désordonnées, il lui arrive quelque vision corporelle ou imaginaire, elle doit être fort retenue à y ajouter foi et à exécuter ce que la vision lui demande; car ce serait une très-mauvaise marque et propre du démon de vouloir incontinent, sans précaution et sans conseil, lui obéir et lui donner créance : ce que les saints anges, qui sont maîtres en l'obéissance, en la vérité, en la prudence et en la sainteté, n'inspirent pas. L'on peut découvrir d'autres signes dans la cause et dans les effets de ces visions pour connaître leur sûreté, leur vérité ou leur tromperie; mais je ne m'arrête point sur ce sujet, pour ne me pas écarter de mon propos, et parce que je m'en remets aux personnes savantes dans les mystères de la théologie.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:56

Instruction de la Reine du ciel.

641. Ma fille, vous pouvez tirer de la lumière que vous avez reçue dans ce chapitre une règle pour vous conduire dans les visions et les révélations du Seigneur; elle est renfermée en deux points. L'un consiste à les soumettre avec un coeur humble et sincère

288

au jugement et à la censure de vos confesseurs et de vos supérieurs, demandant avec une vive foi au Très-Haut de les éclairer, afin qu'ils y découvrent sa sainte volonté et sa vérité divine, et qu'ils vous les enseignent en toutes choses. L'autre doit être dans votre intérieur, et il consiste à bien considérer les effets que les visions et les révélations y causent, pour les discerner avec prudence et sans tromperie; car la vertu divine qui opéré par elles vous enflammera dans le chaste amour du Très-Haut, et vous inspirera un profond respect pour lui, vous portera dans la connaissance de votre bassesse à avoir du dégoût pour la vanité mondaine, à souhaiter d'être méprisée des créatures, à souffrir avec joie, à aimer la croix et à la recevoir avec un cœur courageux et constant, à désirer les choses les plus humbles, à aimer ceux gui vous, persécutent, à craindre le péché, et à avoir même en horreur le plus léger, à aspirer au plus pur et au plus parfait de la vertu, à renoncer à vos inclinations, et à vous unir au souverain et véritable bien. Ce seront là les marques infaillibles de la vérité avec laquelle le Très-Haut vous visite par le moyen de ses révélations, en vous enseignant ce qu'il y a de plus saint et de plus parfait dans la loi chrétienne, dans son imitation et dans la mienne.
642. Afin donc, ma très-chère fille, que vous mettiez en pratique cette doctrine que le Seigneur vous enseigne par un effet de son infinie bouté, tâchez de n'oublier jamais, ni de perde de vue les faveurs qu'il vous a faites, de vous l'avoir enseignée avec tant

289

d'amour et de tendresse. Renoncez à toute sorte d'attache et de consolation humaine, aux plaisirs et aux appâts que le monde vous offre; résistez avec une forte résolution à tout ce que les inclinations terrestres demandent, quoique ce soit en des choses permises et petites; et après que vous aurez tourné le dos à tout ce qui est sensible, je veux que vous n'ayez de l'amour que pour les souffrances. Les visites du Très-Haut vous ont enseigné, vous enseignent et vous enseigneront cette science et cette philosophie divine; par ces mêmes visites vous sentirez la force du feu divin, qui ne se doit jamais éteindre dans votre cœur ni par aucun péché ni par la moindre tiédeur. Soyez sur vos gardes, préparez votre cœur et ceignez-vous de la force pour recevoir et pour opérer de grandes choses, et soyez ferme en la foi de ces instructions, en les croyant, les estimant et les gravant dans votre cœur avec une humble affection et un profond respect de votre âme, comme étant envoyées par la fidélité de votre Époux, et distribuées par moi , qui suis votre Maîtresse.

290

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:56

CHAPITRE XV. On y déclare une autre manière de vue et de communication que la très-sainte Vierge avait avec les saints anges qui la servaient.

643. La force de la grâce divine et de l'amour que cette même grâce cause en la créature, est si puissante, qu'elle peut effacer en elle l'image du péché et de l'homme terrestre (1), et faire que sa conversation soit dans le ciel (2), en la faisant entendre, aimer et agir, non plus comme créature terrestre, ruais comme céleste et divine, parce que la force de l'amour ravit le coeur et l'âme du corps quelle anime, la met et la transforme en ce qu'elle aime. Cette vérité chrétienne, qui est crue de tous, entendue des doctes et éprouvée des saints, doit être considérée dans son exécution en notre grande Reine et Maîtresse , avec des privilèges si particuliers , qu'elle ne peut pas être expliquée par l'exemple des autres saints, ni comprise par l'entendement des anges. La très-pure Marie était, en qualité de Mère du Verbe, maîtresse de tout ce qui est créé; mais étant une vive image de son Fils unique, elle usa si peu des créatures à son imitation, qu'elle

(1) I Cor., XV, 49. — (2) Philip., III, 20.

291

n'en voulut prendre que ce qui était, précisément nécessaire pour le service du Très-Haut, pour la vie naturelle de son très-saint Fils et la sienne.
644. Sa conversation céleste devait répondre à cet oubli et à cet éloignement de toutes les choses terrestres, et cette conversation devait être proportionnée à la dignité de Mère de Dieu et de Maîtresse des cieux, en la communication desquels sa conversation terrestre était dûment changée. Pour cette même raison, il devait s'ensuivre, et il était comme nécessaire, que la Reine et Maîtresse des auges fût singulière et privilégiée dans les services et les assiduités de ses courtisans et sujets, et qu'elle conversât et communiquât avec eux d'une manière qui ne fût pas commune à toutes les autres créatures humaines, pour saintes qu'elles fussent. J'ai dit quelque chose, dans le chapitre 23 du premier livre, des apparitions ordinaires et diverses par lesquelles les anges et les séraphins, destinés pour la garde de notre Reine, se manifestaient à elle; et nous avons généralement déclaré dans le précédent les manières et les formes des visions divines qu'elle avait; car il est à remarquer que dans ces sortes de visions , les siennes étaient toujours beaucoup plus excellentes et plus divines que celles des autres saints, tant en la substance et en la manière que dans les effets qu'elles produisaient en sa très-sainte âme.

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:56

645. J'ai réservé pour ce chapitre une autre manière de, vision plus singulière et plus privilégiée, que le Très-Haut accorda à sa très-sainte Mère, afin

292

qu'elle communiquât d'une façon sensible avec les saints anges de sa garde et avec les autres qui la visitaient en de diverses occasions de la part du même Seigneur. Cette sorte de vision et de communication était la même que celle que les ordres et les hiérarchies angéliques gardaient entre eux, où chacun de ces esprits sublimes connaît les autres par lui-même, sans autre espèce qui meuve son entendement que la propre substance et nature de l'ange qui est connu. Outre cela, les anges supérieurs illuminent les inférieurs en leur découvrant les mystères cachés que le Très-Haut révèle et manifeste immédiatement aux supérieurs, afin que cette communication se fasse avec harmonie, en passant comme par autant de degrés du plus haut jusqu'au plus bas; car ce bel ordre était convenable à la grandeur et à la majesté du souverain Roi de tout ce qui est créé. D'où l'on connaîtra que cette illumination ou révélation si bien ordonnée est hors de la gloire essentielle des anges; parce qu'ils reçoivent cette gloire immédiatement de la Divinité, dont la vision et la jouissance sont communiquées à chacun selon la mesure de ses mérites; et un linge ne peut pas rendre un autre essentiellement bienheureux en lui révélant ou découvrant quelque mystère, parce que celui qui est illuminé ne verrait pas Dieu face à face par cette illumination, et sans cela il ne peut pas être bienheureux ni obtenir sa dernière fin.
646. Mais comme l'objet est infini et un miroir volontaire, il a, outre ce qui appartient à la science béatifique des saints, des secrets et des mystères

293

infinis , qu'il peut révéler et qu'il révèle particulièrement pour le gouvernement de son Église et du monde; et l'ordre que je dis est gardé dans ces illuminations. Et bien que ces révélations soient hors de la gloire essentielle, on ne doit pas pour cela appeler le manquement de leur connaissance, ignorance ni privation de science dans les anges; mais on le doit appeler négation, et la révélation on la doit nommer illumination ou purification de cette négation de science; la chose arrive (selon notre manière d'exprimer) comme si les rayons du soleil pénétraient plusieurs cristaux étant mis les uns derrière les autres, car alors tous participeraient d'une même lumière, communiquée des premiers aux derniers, touchant ou pénétrant premièrement ceux qui lui seraient les plus immédiats. Il y a néanmoins une différence dans cet exemple, qui est que les cristaux, par rapport aux rayons, se portent passivement sans y avoir aucune autre activité que celle du soleil qui les illumine tous par une seule action; mais les anges sont passifs quand ils reçoivent l'illumination des supérieurs, et agents quand ils la communiquent aux inférieurs; et ils communiquent ces illuminations avec louange ; admiration et amour, connaissant qu'elles émanent ou dérivent du suprême Soleil de justice, Dieu éternel et immuable.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:56

647. Le Très-Haut introduisit sa très-sainte Mère, dans cet ordre admirable de révélations divines, afin qu'elle jouit des privilèges que les courtisans du ciel ont comme propres; et il destina pour cela les séraphins

294

dont il a été fait mention dans le chapitre 14 du premier livre, où nous avons dit qu'ils étaient des plus sublimes et des plus immédiats à la Divinité; il y avait aussi d'autres anges de sa garde qui faisaient cet office, selon que la volonté divine la disposait, dans le temps et en la manière qu'il était nécessaire et convenable. Notre Reine connaissait tous ces Anges et plusieurs autres par eux-mêmes, sans aucune dépendance des sens et de la fantaisie, et sans aucun empêchement du corps mortel et terrestre. Les séraphins et les anges du Seigneur l'illuminaient et la purifiaient par cette vue et par cette connaissance de cette négation de science dont nous venons de parler, en lui révélant plusieurs mystères qu'ils recevaient du Très-Haut pour ce sujet. Et quoique cette sorte, de vue intellectuelle et d'illumination ne fût pas continuelle en la très-sainte vierge, elle lui fut néanmoins fort fréquente, principalement lorsque le Seigneur, pour lui donner occasion d'augmenter ses mérites et de former divers actes d'amour, lui cachait sa présence, comme je le dirai dans la suite. Car alors les anges usaient plus fréquemment de cet office, continuant l'ordre de s'éclairer eux-mêmes jusqu'à arriver à notre auguste Reine, où cette illumination se terminait.
648. Cette sorte d'illumination ne dérogeait point à la dignité de Mère de Dieu et de Maîtresse des anges; parce que ce bienfait et la manière de le communiquer ne se rapportent pas à la dignité et à la sainteté de notre auguste Princesse, en quoi elle était supérieure

295

à tous les ordres angéliques, mais à l'état et à la condition de sa nature, en laquelle elle leur était inférieure, parce qu'elle était voyageuse et de nature humaine, corporelle et mortelle, et vivant dans une chair passible et dans une nécessité naturelle de l'usage des sens, ce lui fut un grand privilège, quoique digne de sa sainteté. et de sa dignité, que de s'élever à l'état et aux opérations angéliques. Je crois que la puissante main du Très-Haut a étendu cette faveur sur d'autres âmes dans cette vie mortelle, bien que ce n'ait pas été si fréquemment qu'à sa très-sainte Mère, ni avec une si grande plénitude de lumière, ni avec tant d'autres particularités dont elle fut avantagée. Que si plusieurs docteurs accordent (avec quelque fondement) la vision béatifique à saint Paul, à Moïse et à d'autres saints, il sera bien plus croyable que quelques voyageurs aient eu cette connaissance des natures angéliques, puisque cette faveur n'est autre chose que voir intuitivement ou clairement la substance de l'ange ainsi cette vision, dans cette clarté, a du rapport avec la première, dont je viens de parler dans le chapitre précédent; et, étant intellectuelle, elle en a avec celle qui tient le troisième rang dans le même chapitre, quoiqu'elle ne se fasse point par des espèces impresses.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:57

649. Il est vrai que ce bienfait n'est pas ordinaire ni commun, mais fort rare et extraordinaire : aussi il exige une grande disposition de pureté en l'âme et une singulière netteté de conscience. Il ne s'accorde point avec les affections terrestres ni avec les imperfections volontaires, et encore moins avec les effets du péché,

296

parce que l'âme doit mener une vie plus angélique qu'humaine pour entrer dans l'ordre des anges, puisque, si cette ressemblance et ce rapport y manquaient, les contrariétés qui se trouveraient dans cette union feraient une disproportion monstrueuse. Mais la créature peut (quoique revêtue d'un corps terrestre et corruptible), avec le secours de la divine grâce, renoncer entièrement à ses passions et à ses inclinations dépravées; mourir à tout ce qui est visible, en effacer les espèces et le souvenir, et vivre plus en l'esprit qu'en la chair. Quand elle aura obtenu et acquis la véritable paix, la tranquillité et le repos d'esprit, qui lui causeront une sérénité douce et amoureuse envers le souverain bien, alors elle sera plus disposée pour atre élevée à la vision des esprits angéliques par la clarté intuitive, et pour en recevoir les révélations divines qu'ils se communiquent entre eux, et les effets admirables qui résultent de cette vision.
650. L'on ne peut pas comprendre humainement combien ceux que notre auguste Reine en recevait répondaient à sa pureté et à son amour. La lumière divine qu'elle recevait de la vue des séraphins était incomparable, parce que l'image de la Divinité éclatait d'une certaine manière on eux, qui la lui représentaient comme dans des miroirs spirituels et très-purs, où elle la connaissait avec des attributs et des perfections infinies. La gloire dont les mêmes séraphins jouissaient lui était aussi manifestée dans quelques effets par des manières admirables (parce qu'on connaît beaucoup de ces merveilles en voyant clairement

297

la substance angélique), et par la vue de tels objets elle était toute embrasée dans les flammes de l'amour divin, et ravie plusieurs fois dans des extases miraculeuses. Étant alors assistée des séraphins et des anges, elle chantait de doux cantiques de gloire et de louange à la Divinité, et c'était avec tant d'ardeur, qu'elle causait de l'admiration à ces esprits célestes : car, bien qu'elle en fût illuminée en son entendement, ils lui étaient néanmoins fort inférieurs en la volonté; et, par une plus grande force d'amour, elle montait et s'unissait avec bien plus de légèreté qu'ils ne le font au dernier et souverain bien, d'où elle recevait immédiatement de nouvelles influences du torrent de la Divinité, dont elle était nourrie. Que si les mêmes séraphins n'eussent pas eu présent l'objet infini, qui était le principe et le terme de leur amour béatifique (1), ils eussent sans doute été les disciples de l'auguste Marie en l'amour divin, comme elle était la leur dans les illustrations de l'entendement qu'elle en recevait.
651. Après cette forme de vision immédiate des natures spirituelles et angéliques, suit la vision intellectuelle, qui lui est inférieure et plus commune aux autres âmes, et qui se fait par des espèces infuses, comme il arrive en la vision abstractive de la Divinité dont j'ai déjà parlé. La Reine du ciel eut quelquefois cette sorte de vision angélique, mais elle ne lui fut pas si ordinaire que la précédente; car, bien que cette faveur de connaître les anges et les saints par des espèces

(1) Ps. XXXIX, 9.

298

intellectuelles et infuses soit fort rare et fort estimable aux autres âmes justes, néanmoins elle n'était pas nécessaire en la Reine des anges, parce qu'elle communiquait avec eux et les connaissait d'une manière plus relevée, excepté lorsque le Seigneur ordonnait qu'ils se cachassent, et que cette vision immédiate lui manquât pour son plus grand mérite et pour l'exercer davantage; car alors elle les voyait par des espèces intellectuelles ou imaginaires, comme j'ai déjà dit dans le chapitre précédent. Ces visions angéliques par des espèces produisent des effets divins dans les autres âmes, parce qu'on y connaît ces substances célestes comme des effets et des ambassadeurs du souverain Roi, l'âme y ayant avec eux de très-doux entretiens du Seigneur et de tout ce qui est céleste et terrestre : et elle y est en toutes choses éclairée, enseignée, corrigée, gouvernée, redressée et incitée à s'élever à l'union parfaite de l'amour divin, et à opérer le plus pur, le plus parfait, le plus saint et le plus sublime de la vie spirituelle.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:57

Instruction de la très-sainte Vierge.

652. Ma fille, l'amour, la fidélité et les soins avec lesquels les esprits angéliques assistent les mortels dans leurs nécessités, sont admirables, et l'oubli, l'ingratitude et la malhonnêteté que ces mêmes hommes témoignent

299

dans de si grandes obligations sont insupportables. Ces esprits célestes connaissent dans le secret du coeur du Très-Haut, dont ils regardent la face (1) par la clarté béatifique, l'amour infini et paternel que le Père, qui est aux cieux, porte aux hommes terrestres; c'est là qu'ils donnent le juste prix au sang de l'Agneau par lequel ils furent achetés et rachetés (2), et qu'ils savent ce que valent les âmes achetées par le trésor de la Divinité. De là vient le grand soin que les saints anges portent: à garder les âmes que le Très-Haut a confiées à leur conduite par un effet de son amour et de son estime. Je veux que vous sachiez que les mortels recevraient, par ce sublime ministère des anges, de grandes influences de lumière et des faveurs incomparables du Seigneur, si leurs péchés , leurs abominations et l'oubli d'un si grand bienfait n'y mettaient obstacle; et parce qu'ils ferment le chemin que Dieu avait choisi par une providence ineffable pour les conduire à la félicité éternelle, c'est pour cela que la plupart se perdent, qui se seraient sauvés par la protection des anges s'ils eussent profité de leurs secours et d'un bienfait si utile.
653. O ma très-chère fille! puisque la plupart des hommes sont si lents à considérer et à estimer les oeuvres paternelles de mon Fils et mon Seigneur, je veux,que vous en ayez une singulière reconnaissance, vous qui en avez été favorisée avec tant de libéralité, particulièrement lorsqu'il a destiné les auges pour

(1) Matth., XVIII, 10. — (2) I Cor., V, 20.

300

votre garde. Tâchez de ne vous rendre pas indigne de leur compagnie, et d'écouter avec attention et avec respect leurs instructions; laissez-vous conduire par leur lumière, honorez-les comme des ambassadeurs du Très-Haut, et priez-les qu'ils vous fassent part de leurs secours, afin qu'étant purifiée de vos péchés, exempte d'imperfections et enflammée dans l'amour divin, vous puissiez vous réduire dans un état si spiritualisé, que vous soyez capable de converser avec eux, d'être reçue en leur compagnie et de participer à leurs divines illustrations; car le Très-Haut ne les refusera pas, si vous vous y disposez de votre côté comme je vous l'ordonne.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:57

654. Et parce que vous avez désiré de savoir (après en avoir consulté l'obéissance) la raison pourquoi les saints anges se communiquaient à moi par tant de sortes de visions, je réponds à votre désir en vous déclarant davantage ce que vous en avez connu et écrit par la lumière divine. La cause de cela fut, du côté du Très-Haut, son amour libéral avec lequel il me favorisait; et du mien, l'état de voyageuse où je me trouvais dans le monde : parce qu'il n'était pas possible ni même convenable que cet état fût uniforme ou égal dans les actions des vertus par le moyen desquelles la sagesse divine projetait de m'élever sur tout ce qui est créé; et étant dans la nécessité d'agir comme voyageuse, humaine et sensible dans la diversité des rencontres et des couvres vertueuses, j'agissais quelquefois comme spiritualisée sans aucun empêchement des sens, et les anges conversaient et

301

traitaient avec moi comme ils conversent et traitent entre eux; d'autres fois il fallait que je souffrisse et que je fusse affligée dans la partie inférieure de l'âme, quelquefois dans le sensible et dans le corps; je souffrais en d'autres occasions des nécessités, des solitudes et des abandonnements intérieurs, et je recevais, selon la vicissitude de ces effets et de ces états, les faveurs et les visites des saints anges; car je parlais plusieurs fois avec eux par intelligence, d'autres fois par vision imaginaire, et en d'autres rencontres par vision corporelle et sensible, selon que l'état et la nécessité le demandaient, et selon que le Très-Haut le disposait.
655. Mes puissances et mes sens furent illustrés et sanctifiés dans toutes ces différentes manières par les couvres des influences et des faveurs divines, afin que je connusse par expérience tout ce qui en résulte, et que je reçusse pour toutes ces couvres les communications de la grâce surnaturelle. Mais je veux que vous sachiez, ma fille, que, bien que le Très-Haut fût si magnifique et si miséricordieux envers moi dans ces faveurs, son équité y garda pourtant un tel ordre, que non-seulement il me favorisa si fort par ses anges à cause de la dignité de Mère, mais encore qu'il eut égard, dans la distribution de ces mêmes faveurs, à mes couvres et à la disposition avec laquelle j'y concourus, assistée de sa divine grâce. Et parce que j'éloignai mes puissances et mes sens du commerce des créatures, et que, renonçant à tout ce qui est sensible est créé, je me convertis au souverain bien eu

302

m'abandonnant de toutes les forces de ma volonté à son unique et saint amour; à cause de cette disposition que je mis en mon âme, il sanctifia toutes mes puissances par la rétribution de tant de bienfaits;. de visions, d'illustrations de ces mêmes puissances, qui pour son amour, s'étaient privées de tout ce qui est délectable, humain et terrestre. Et je reçus en la chair mortelle de si grandes choses en récompense de mes oeuvres, que vous ne les pouvez ni concevoir ni écrire pendant que vous y vivez, le Seigneur étant si riche en libéralité et en bonté, qu'il ne donne cette récompense dans le temps que comme un gage de celle qu'il réserve dans l'éternité.
656. Outre que le bras du Tout-Puissant me disposa par ces . moyens, afin que dès ma conception l'incarnation du Verbe fût dignement prévenue dans mon sein, et que mes puissances et mes sens fussent sanctifiés et préparés pour la conversation et la communication que je devais avoir avec le Verbe incarné. Que si les autres âmes se disposaient à mon imitation en ne vivant plus selon la chair, mais par une vie spirituelle, pure et éloignée de la contagion des choses terrestres, le Très-Haut est si fidèle envers ceux qui travailleraient de la sorte à s'attirer son amitié, qu'il ne leur refuserait point ses faveurs par l'équité de sa divine providence.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:57

CHAPITRE XVI. On y continue l'enfance de la très-sainte Vierge dans le Temple. — Le Seigneur la dispose pour les afflictions. — Mort de son père saint Joachim.

657. —Nous avons laissé notre auguste Princesse Marie employant les années de son enfance dans le Temple, et nous en avons diverti le discours pour donner quelque connaissance des vertus, des dons et des révélations divines qu'elle recevait dé la main du Très-Haut, et quelle exerçait par ses puissances dans un âge le plus tendre et toutefois dans une sagesse la plus sublime, La très-sainte enfant croissait en âge et en grâce devant Dieu et devant les hommes, mais avec une telle proportion, que la dévotion était toujours au-dessus de la nature; cette grâce ne fut jamais mesurée à son âge, mais au bon plaisir divin et aux fins relevées auxquelles le torrent impétueux de la Divinité qui s'allait arrêter et reposer dans cette Cité de Dieu, la destinait. Le Seigneur lui continuait ses dons et ses faveurs, lui renouvelant à tout moment les merveilles de son puissant bras, comme si elles n'eussent été réservées que pour la seule Marie. Et cette incomparable enfant y répondait avec tant d'ardeur dans cet âge si tendre, qu'elle remplissait le

304

coeur du même Seigneur de complaisance et les esprits célestes d'admiration. Ces mêmes esprits découvraient comme une émulation admirable entre le Très-Haut et notre jeune Reine; car pour l'enrichir, le pouvoir divin tirait tous les jours de ses trésors nouveaux et anciens (1) des bienfaits réservés pour elle seule; et comme, elle était une terre bénite (2), non-seulement la semence de la perle éternelle. de ses dons et de ses faveurs n'y était point perdue, ni elle ne rendait pas seulement cent pour un, comme le plus grand des saints, mais encore avec l'admiration de tout le ciel une jeune fille surpassait en amour, en reconnaissance, en louanges et en toutes les vertus possibles, les plus. sublimes et les plus ardents séraphins, sans qu'il y eût ni temps, ni lieu, ni occasion, ni emploi, où elle n'opérât le plus éminent de la perfection, qui lui était alors possible.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:58

658. Étant déjà capable dans les tendres années de son enfance de lire les Écritures, elle en faisait sa plus ordinaire occupation : et comme elle était remplie de sagesse, elle conférait dans son coeur ce qu'elle savait par les révélations divines avec ce qui était révélé dans les Écritures pour tous: dans cette lecture et ces conférences secrètes, elle faisait des demandes et des prières continuelles et ferventes pour la rédemption du genre humain et pour l'incarnation du Verbe. Elle lisait plus fréquemment les psaumes et les prophéties d'Isaïe et de Jérémie, à cause que les mystères du Messie et de

(1) Matth., XIII, 52. — (2) Luc., VIII, 8.

305

la loi de grâce y étaient plus- clairs et plus réitérés elle proposait des questions admirables et très-relevées aux saints anges sur ce qu'elle y découvrait et comprenait, et leur parlait fort souvent avec des tendresses inconcevables de la très-sainte humanité du Verbe; sur ce qu'il se devait faire enfant, naître et se nourrir comme les autres hommes; qu'il devait avoir une mère vierge, croître, souffrir et mourir pour tous es enfants d'Adam.
659. Ses anges et ses séraphins répondaient à ses demandes, l'illustrant de nouveau, la confirmant, et embrasant son coeur ardent et virginal par de nouvelles flammes de l'amour divin, en lui cachant toujours néanmoins sa très-haute dignité, quoiqu'elle s'offrit plusieurs fois avec une humilité très-profonde d'être la servante du Seigneur et de l'heureuse mère qu'il devait choisir pour naître sur la terre. D'autres fois, interrogeant les saints anges, elle disait avec admiration : « Mes princes et mes seigneurs, est-il bien possible que le Créateur naisse d'une créature et la reconnaisse pour mère? Que le Tout-Puissant, l'Infini, Celui qui a formé les cieux et qui n'en peut pas être compris, se renferme dans le sein d'une fille et se revête d'une nature terrestre? Que Celui qui orne les éléments, les cieux et les anges mêmes de beauté, se rende passible? Qu'il y ait une fille de notre propre nature humaine assez heureuse que de pou voir appeler fils Celui-là même qui l'a tirée du néant, et qu'elle s'entende appeler mère par Celui qui est incréé et Créateur de tout l'univers? O, miracle

306

inouï, si l'Auteur même ne l'eût publié, coin ment pourrait l'esprit humain former une pensée si magnifique ! O merveille de ses merveilles! O heureux les yeux qui le verront, et les siècles qui le mériteront! » Les saints anges répondaient à ces affections et à ces exclamations amoureuses, lui déclarant les mystères divins, excepté celui qui la regardait de si près.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:58

660. La moindre des hautes, des humbles et des ardentes affections de la jeune Marie, était ce seul et unique cheveu de l'Épouse, qui blessait le coeur de Dieu par une si douce flèche d'amour (1); que s'il n'eût pas été convenable d'attendre l'âge propre pour concevoir et enfanter le Verbe incarné, la complaisance du Très-Haut n'eût pas pu s'empêcher (selon notre manière de concevoir) de prendre incontinent notre humanité dans son sein; mais il ne le fit point (quoiqu'elle en fût capable, et par la plénitude des grâces qu'elle avait reçues, et par les mérites singuliers dont elle fut douée dés son enfance), afin que, son enfantement virginal arrivant en l'âge naturel des autres femmes, le mystère de l'Incarnation fût mieux caché, et l'honneur de sa très-sainte Mère plus à couvert; et le Seigneur s'entretenait dans ce délai par les affections et les cantiques agréables qu'il écoutait, selon nos façons d'exprimer, avec complaisance et avec attention en sa Fille et son Épouse, qui devait être ensuite la digne. Mère du Verbe éternel. Les cantiques

(1) Cant., IV, 9.

307

et les psaumes que notre Reine et Maîtresse fit, furent si relevés et en si grand nombre, que s'ils eussent été écrits (comme il m'a été découvert dans la lumière que j'en ai reçue), la sainte Église en aurait beaucoup plus que de tous les prophètes et les saints ensemble, parce que la très-pure Marie dit et renferma tout ce qu'ils ont écrit, et outre cela elle connut et dit beaucoup, plus de choses qu'ils n'en ont écrit, et dont ils n'eurent aucune connaissance. Mais le Très-Haut. ordonna que son Église militante eût surabondamment tout le nécessaire dans les écritures des apôtres et des prophètes, et réserva écrit dans son entendement divin ce qu'il révéla à sa très-sainte Mère, afin de découvrir dans l'Église triomphante ce qui sera convenable à la gloire accidentelle des bienheureux.
661. Outre que la divine bonté condescendit en cela à la volonté de la très-sainte fille notre Maîtresse, qui, pour accroître sa très-prudente humilité, et laisser aux mortels ce rare modèle de tant d'excellentes vertus, voulut toujours cacher le secret du Roi ( 1 ) , et quand il fut nécessaire d'en découvrir quelque chose pour le service de sa Majesté et pour le bien de l'Église, l'auguste Marie y procéda avec tant de prudence, que, quoiqu'elle fût Maîtresse, elle ne laissa pas de paraître toujours une très-humble disciple. Dans son enfance, elle consultait les saints anges et suivait leurs conseils; après la naissance du Verbe incarné, elle eut son Fils unique pour maître

(1) Tob., XII, 7.

et pour modèle dans toutes ses actions; et, à la fin de ses mystères et de son ascension glorieuse, la grande Reine de l'univers obéissait aux apôtres, comme nous le dirons dans la suite; et ce fut une des raisons pourquoi l'évangéliste saint Jean cacha les mystères qu'il écrivit de cette très-sainte Dame dans l'Apocalypse sous tant d'énigmes, qu'on pût les entendre de l'Église militante ou de la triomphante.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:58

662. Le Très-Haut détermina que la plénitude des grâces et des vertus de Marie prévint le comble de ses mérites, cette très-sainte Vierge s'appliquant aux couvres pénibles et magnanimes autant que ses tendres années le lui pouvaient permettre : et sa divine Majesté lui dit dans une de ses visions ; « Mon Épouse et a ma colombe, je vous aime d'un amour infini, et je demande de vous ce qui est le plus agréable à mes yeux et l'entière satisfaction de mon désir. N'ignorez pas, ma Fille, le trésor caché qui se trouve renfermé dans les travaux et dans les afflictions, que l'ignorance aveugle des mortels a si fort en horreur; et que mon Fils unique enseignera, quand il se sera revêtu de la nature humaine, le chemin de la croix par son exemple et par sa doctrine , la laissant pour héritage à mes élus, après qu'il en a aura fait son partage; et il établira la loi de grâce, fondant sa fermeté et son excellence en l'humilité et en la patience de la croix et des afflictions, parce que la condition de la nature des hommes l'exige a de la sorte, et singulièrement depuis qu'elle a été dépravée par le péché, qui a corrompu son inclination.

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Il est aussi conforme à mon équité et à ma providence que les mortels obtiennent et acquièrent la couronne de gloire par le moyen des travaux et des croix, puisque c'est par là que mon Fils unique incarné la leur doit mériter. Vous entendrez par ce discours, ma Fille, que vous ayant élue par la puissance de ma droite pour mes délices, et enrichie de mes dons, il ne serait pas juste que ma grâce fût oisive dans votre cœur, que votre amour fait privé de son fruit, et que vous n'eussiez aucune part à l’héritage de mes élus. Ainsi je veux que vous vous disposiez à souffrir des tribulations et des peines pour mon amour. »
663. L'invincible Princesse Marie répondit à cette proposition du Très-Haut avec plus de fermeté de coeur que tous les saints et les martyrs n'en ont eu dans le monde, et dit à sa divine Majesté ; « Mon Seigneur, mon Dieu et mon Roi, j'ai déjà consacré à votre divine volonté et bon plaisir toutes mes opérations, mes puissances, et l'être même que j'ai reçu de vous, de votre bonté infinie, afin que toutes choses s'accomplissent en moi selon le choix de votre suprême sagesse et immense bonté. Que si vous me permettez de faire choix de quelque chose, je ne veux plus que souffrir pour votre amour jusqu'à la mort, et vous supplier, mon bien-aimé, de faire de votre servante un sacrifice et un holocauste de patience agréable à vos yeux. Je me sens si obligée à vous, mon Seigneur et mon Dieu tout-puissant et très-libéral, qu'il n'est aucune des créatures qui

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vous doive un si grand retour, ni même toutes ensemble ne vous sont pas si redevables que je le suis moi seule, la plus incapable de m'acquitter de la satisfaction que je souhaite de donner à votre magnificence; mais si les souffrances qu'on endure pour vous ont lieu de quelque satisfaction, faites, Seigneur, que toutes les tribulations et les douleurs de la mort viennent sur moi : je demande seulement votre divine protection, et, prosternée devant le trône royal de votre Majesté infinie, je vous supplie de ne me point abandonner. Souvenez-vous, Seigneur, des promesses fidèles que vous avez faites à vos serviteurs par nos anciens pères et vos prophètes, de favoriser le juste, d'être avec le persécuté, de consoler l'affligé, de le protéger et le dé fendre dans le combat de la tribulation (1) : vos paroles sont véritables et vos promesses infaillibles; le ciel et la terre manqueront plutôt que leur certitude; la malice de la créature ne pourra point éteindre votre charité envers celui qui espère en votre miséricorde; que votre sainte et parfaite volonté s'accomplisse donc en moi.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:58

664. Le Très-Haut reçut ce sacrifice du matin de la jeune Marie, et lui dit avec des marques de bienveillance ; « Vous êtes belle dans vos pensées, Fille du Prince, ma colombe et ma bien aimée; j'accepte vos désirs, agréables à mes yeux, et je veux vous apprendre, pour un principe de leur accomplissement,

(1) Ps. XC.

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que le temps s'approche auquel, par ma divine disposition, votre père Joachim doit passer de la vie mortelle dans l'immortelle et éternelle : sa mort arrivera bientôt, et incontinent après il reposera en paix et sera mis avec les saints dans les limbes, en attendant la rédemption de tout le genre humain. » Cet avis du Seigneur ne troubla point le coeur magnanime de la Princesse du ciel; mais, comme l'amour des enfants envers leurs pères est une juste dette de la nature, cet amour se trouvant en la très-sainte Fille dans toute sa perfection, elle ne pouvait pas empêcher la douleur naturelle qu'elle ressentait de se voir privée de son très-saint père Joachim, qu'elle aimait saintement en qualité de fille. La tendre et douce Marie ressentit ce mouvement douloureux, compatible avec la sérénité de son esprit; et, comme elle agissait en toutes choses avec une grandeur d'âme incomparable, donnant ce qu'elle devait à la grâce et à la nature, elle fit une fervente prière pour son père Joachim. Elle demanda au Seigneur de le regarder dans le passage de son heureuse mort comme Dieu puissant et véritable; de le défendre du démon singulièrement en cette heure, et de le conserver et constituer dans le nombre des élus, puisqu'il avait confessé et glorifié son saint et admirable nom durant sa vie : et, pour y obliger davantage sa divine Majesté, la très-reconnaissante fille s'offrit d'endurer pour son très-saint père tout ce que le Seigneur. ordonnerait.
665. Sa divine Majesté agréa cette demande et consola la très-sainte enfant, l'assurant qu'il assisterait

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son père comme miséricordieux et pitoyable bienfaiteur de ceux qui l'aiment et le servent, et qu'il le placerait entre les patriarches Abraham, Isaac et Jacob, et la prévint de nouveau pour recevoir et souffrir d'autres afflictions. Elle reçut, huit jours avant la mort du saint patriarche Joachim, un autre nouvel avis du Seigneur qui lui déclara le jour et l'heure où il devait mourir; comme en effet il arriva six mois après gaie notre Reine fut entrée dans le Temple. Ayant reçu ces avis du Seigneur, elle demanda aux douze anges (desquels nous avons déjà dit que saint Jean fait mention dans l'Apocalypse) de (assister et le consoler dans sa maladie; ce qu'ils firent avec beaucoup de complaisance. Dans la dernière heure de sa mort, elle lui envoya tous ceux de sa garde, et pria le Seigneur de les lui manifester pour sa plus grande consolation. Le Très-Haut accorda sa prière et accomplit en toutes choses le désir de son élue, unique et parfaite : le grand patriarche et heureux Joachim vit. les mille anges qui gardaient sa chère fille Marie, dont les demandes et les voeux furent surpassés par la grâce du Tout-Puissant; et par son commandement les anges dirent à Joachim ce qui suit :

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:59

666.« Homme de Dieu, le Très-Haut et Tout-Puissant soit votre salut éternel, et qu'il envoie de son lieu saint le secours nécessaire et convenable à votre âme. Votre fille Marie nous a envoyés ici pour vous assister en cette heure, en laquelle vous devez payer à votre Créateur la dette de la mort naturelle. Elle est votre très-fidèle et très-puissante avocate

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auprès du Très-Haut, su nom et en la paix duquel vous devez partir de ce monde avec beaucoup de consolation, parce qu'il vous a fait père d'une fille remplie de tant de bénédictions. Et, bien que sa divine et incompréhensible Majesté ne vous ait pas manifesté par ses secrets jugements jusqu'à cette heure le mystère de la dignité en laquelle il doit élever votre fille, il veut que vous le connaissiez maintenant, afin que vous l'exaltiez et le glorifiiez, et que vous joigniez par cette nouvelle la joie de votre esprit à la douleur et à la tristesse de la mort. Votre fille et notre Reine Marie est choisie par le Tout-Puissant afin que le Verbe divin se revête de la chair et de la formé humaine dans son sein virginal. Elle doit être l'heureuse Mère du Messie et la bénie entre toutes les femmes, supérieure à toutes les créatures et seulement inférieure à Dieu. Votre très-heureuse fille doit être la restauratrice de ce que le genre humain a perdu par le premier péché, et le haut mont où la nouvelle loi de grâce se doit former et établir: et, puisque vous laissez au monde sa réparatrice et une fille par laquelle Dieu lui prépare le remède convenable, partez-en avec joie : le Seigneur de Sion vous bénisse et vous constitue entré les saints, afin que vous arriviez à la vue et à la jouissance de l'heureuse Jérusalem (1). »
667. Lorsque les saints anges tenaient ce discours à Joachim, son épouse sainte Anne était présente,

(1) Ps., CXXVI, 5.

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assistant au chevet de son lit, et elle l’entendit par la divine disposition ; dans le même instant le saint patriarche perdit la parole, et entrant dans la voie commune à tous les hommes, il commença. d'agoni,Ber, combattant merveilleusement entre la joie d'une nouvelle si agréable et la douleur de sa mort. Il fit dans ce combat, par ses puissances intérieures, plusieurs actes d'amour de Dieu, de foi, d'admiration, de louange, de reconnaissance et d'humilité; il exerça aussi d'autres vertus d'une manière fort héroïque, et étant ainsi absorbé dans la nouvelle connaissance d'un mystère si divin, il arriva au terme de la vie naturelle par la précieuse mort des saints (1). Sa très-sainte âme fut portée par les anges aux limbes des saints pères et des justes, et le Très-Haut ordonna, pour leur consolation et pour leur causer une nouvelle lumière dans cette longue nuit où ils étaient, que l'âme du saint patriarche Joachim fût le nouveau paranymphe et le légat de sa divine Majesté, qui apprit à cette assemblée de justes que le jour de la lumière éternelle commençait à paraître, que l'aurore Marie, fille de Joachim et d'Anne, était déjà venue au monde, de laquelle naîtrait le Soleil de la Divinité, Jésus-Christ rédempteur de tout le genre humain. Les saints. Pères et les justes des limbes apprirent ces nouvelles et les ayant reçues avec beaucoup de joie, ils firent su Très-Haut de nouveaux cantiques de louange.

(1) Ps. CXV, 15.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:59

668. L'beureuse mort du patriarche saint Joachim arriva (comme je viens de dire) six mois après l'entrée de sa très-sainte fille, dans le Temple, étant âgée seulement de trois ans et demi lorsqu'elle fut privée de son père naturel, qui vécut soixante-neuf ans et demi, les partageant en cette sorte; dans sa quarante-sixième année il reçut sainte Anne pour épouse; vingt ans après leur mariage, ils eurent la très-pure Marie; et trois ans et demi qu'elle en avait font les soixante-neuf et demi et quelques jours.
669. Le saint patriarche et père de notre Reine étant mort, les saints anges de sa garde s'en retournèrent incontinent auprès d'elle et lui apprirent tout ce qui était arrivé en la mort de son père; après quoi la très-prudente fille sollicita par ses prières la consolation de sa sainte mère, priant le Seigneur de la gouverner et de l'assister comme père dans la solitude en laquelle la privation de son époux Joachim la laissait. La sainte mère lui envoya aussi la nouvelle de la mort, elle fut premièrement adressée à la maîtresse de notre auguste Princesse, afin qu'en la lui donnant elle la consolât. La maîtresse le fit comme sainte Anne le souhaitait, et la très-sage fille, cachant tout ce qu'elle en savait, la reçut avec beaucoup de résignation et avec une modestie de Reine, qui n'ignorait pas ce qu'on prétendait lui apprendre comme une chose nouvelle. Mais comme elle était très-parfaite en tout, elle s'en alla aussitôt au Temple pour y renouveler le sacrifice de louange, d'humilité, de patience et de plusieurs autres vertus et prières, marchant toujours avec des

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pas aussi grands que beaux aux yens du Seigneur (1). Et pour comble de toutes ces actions comme de toutes les autres, elle demandait aux saints anges de concourir avec elle et de lui aider à le bénir.

Instruction que la très-sainte Vierge me donna.

670. Ma fille, renouvelez plusieurs fois dans le secret de votre coeur l'estime que vous devez Mire du bienfait des travaux que la providence secrète du Seigneur ménage avec sagesse aux mortels. Ce sont ses jugements justifiés en eux-mêmes et plus estimables que l'or et les pierres précieuses, et plus doux que le rayon de miel (1) pour celui qui n'a pas doux goût dépravé. Je veux, ma chère fille, que vous considériez que soit que la créature souffre sans aucun péché ou bien pour ses péchés, c'est un bienfait dont elle ne peut être digne sans une grande miséricorde du Très-Haut; et quoique ce soit une grâce que de recevoir des souffrances pour ses péchés, cette même grâce est néanmoins accompagnée de beaucoup de justice. Cela étant , faites maintenant de sérieuses réflexions sur la folie commune des enfants d'Adam, qui veulent tous des consolations et des faveurs sensibles, et n'aiment que ce qui flatte leur goût dépravé ;

(1) Cant., VII, 1. — (2) Ps., XVIII, 1 et 11.

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ils ne travaillent que pour s'éloigner du pénible et pour empêcher que la douleur des travaux ne les touche, et lorsque leur plus grand bonheur consisterait à les rechercher avec empressement sans même les avoir mérités, ils le font cependant tout consister à éviter ce qu'ils méritent, et sans quoi ils ne peuvent être bienheureux.
671. Si l'or fuit la fournaise, le fer la lime, le grain le moulin et le fléau, les raisins le pressoir, ils seront tous inutiles, et l'on ne jouira point de la fin pour laquelle ils ont été créés. Or comment est-ce que les mortels se laissent tromper en croyant qu'autant remplis d'horribles vices et de péchés abominables, ils puissent être assez purs et assez dignes de jouir de Dieu éternellement, sans passer par la fournaise et par la lime des travaux? Si lorsqu'ils étaient innocents ils n'étaient point capables d'obtenir le bien infini et éternel pour récompense et pour couronne, comment le feront-ils étant dans les ténèbres et en la disgrâce de Dieu? Joint que les enfanta de perdition font tout ce qu'ils peuvent pour se rendre indignes et ennemis de Dieu, et pour éviter la croix des travaux et des afflictions, qui sont le chemin pour retourner à Dieu, la lumière de l'entendement, le flambeau qui découvre les tromperies des choses apparentes, l'aliment des justes, l'unique moyen de la grâce, le prix de la gloire, et surtout l'héritage que mon Fils et mon Seigneur a choisi pour soi et pour ses élus, naissant et vivant toujours dans les travaux, et mourant sur une croix.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:59

672. C'est par là, ma fille, que vous devez mesurer la valeur des souffrances, que les mondains ne découvrent pas, parce qu'ils sont indignes de cette science divine; et comme ils l'ignorent, ils la méprisent. Réjouissez-vous et consolez-vous dans les tribulations, et quand le Très-Haut daignera vous en envoyer quelqu'une, tâchez d'aller au-devant pour la recevoir comme une de ses bénédictions et un gage de son amour et de sa gloire. Préparez votre coeur par la magnanimité et par la constance, afin que dans l'occasion de souffrir, vous soyez égale et la même que vous étiez dans la prospérité et dans vos résolutions; gardez-vous d'accomplir avec tristesse ce que vous promettez avec joie, parce que Dieu aime celui qui est le même en donnant qu'en offrant (1). Sacrifiez donc votre coeur et vos puissances en holocauste de patience, et vous chanterez, par des cantiques nouveaux de joie et de louange, les justifications du Très-Haut, lorsque dans le lieu de votre pèlerinage il vous distinguera et traitera comme sienne par les marques les plus sensibles de son amitié, qui sont les travaux et les croix des tribulations.
673. Sachez, ma très-chère, que mon très-saint Fils et moi désirons d'avoir parmi les créatures quelques unes de celles qui sont arrivées au chemin de la croix, auxquelles nous puissions enseigner avec ordre cette divine science, et que nous puissions détourner de la sagesse du monde, en laquelle les

(1) II Cor., IX, 7.

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enfants d'Adam veulent avec une obstination aveugle si fort s'avancer, et rejeter la discipline salutaire des afflictions. si vous voulez être notre disciple, entrez dans cette école, où l'on n'enseigne que la science de la croix, et qu'à chercher en elle le repos et les délices véritables. L'amour terrestre des plaisirs sensibles et des richesses ne s'accorde point avec. cette sagesse, non plus que la vaine ostentation, qui éblouit les yeux faibles des mondains avides du faux honneur, du précieux et du grand, qui entraîne après soi l'admiration des ignorants. Pour vous, ma fille, aimez la vérité, faites choix de la meilleure part et souhaitez d'être de celles qui sont cachées et en oubli dans le monde. J'étais Mère du même Dieu incarné, et par cet endroit Maîtresse avec mon très-saint Fils de tout ce qui est créé; mais je fus fort peu connue, et sa divine Majesté fut fort méprisée des hommes; et si cette doctrine n'eut été la plus estimable et la plus assurée, nous ne l'aurions pas enseignée par nos exemples et par nos paroles: c'est la lumière qui luit dans les ténèbres (1), chérie des élus et rejetée des réprouvés.

(1) Joan., I, 5.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:59

CHAPITRE XVII. La Reine du ciel commence à souffrir dans son enfance. — Dieu lui fait ressentir ses absences. — les douces et les amoureuses plaintes qu'elle fait.

674. Le Très-Haut, qui règle par son infinie sagesse la conduite des siens avec poids et mesure (1), voulut exercer notre auguste Princesse par quelques afflictions proportionnées à son jeune âge, quoiqu'elle fût toujours grande en la grâce, qu'il voulait par ce moyen lui augmenter avec une plus abondante gloire. Notre jeune Marie était toute remplie de sagesse et de grâce; néanmoins il était convenable qu'elle fût disciple en expérience, et qu'elle y avançât et y apprît la science de souffrir, qui arrive à sa dernière perfection par la pratique. Elle avait joui durant le cours de ses tendres années des délices et des caresses du Très-Haut, de celles des saints anges, aussi bien que de ses parents; et étant dans le Temple elle en avait beaucoup reçu de sa maîtresse et des prêtres, parce qu elle était aimable et agréable aux yeux de tous; il était déjà temps qu'elle commençât d'avoir une

(1) Sap., XI, 21.

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autre nouvelle science du bien qu'elle possédait, et une certaine connaissance que l'on acquiert par l'absence et la privation de ce bien, et par le nouvel usage des vertus que cette privation cause, comparant l'état des consolations et des caresses avec celui de la solitude, de la sécheresse et des tribulations.
675. La première des afflictions que souffrit notre Princesse fut la suspension des visions continuelles dont le Seigneur lui faisait part; et cette douleur lui fut d'autant plus grande, qu'elle lui était nouvelle, et que le trésor qu'elle, perdait de vue lui était plus précieux et plus sublime. Elle fut aussi privée de la communication sensible des saints anges, et par l'éloignement de tant d'objets si excellents et si divins qui se cachèrent dans un même temps à sa vue (sans pourtant abandonner sa compagnie ni lui discontinuer leurs secrètes assistances), cette âme très-pure et très-affligée croyait être demeurée seule dans la nuit obscure de l'absence de son bien-aimé, qui la revêtait de lumière.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 15:59

676. Cet événement parut étrange à notre jeune Reine; car bien que le Seigneur l'eût prévenue pour recevoir de plus grands travaux, il ne les lui avait pourtant pas spécifiés. Et comme le coeur candide de cette très-simple colombe ne pouvait rien penser ni opérer que ce ne fût un fruit de son humilité et de son amour incomparable, elle s'appliquait toute à ces deux vertus : par l'humilité elle attribuait à son ingratitude de n'avoir pas mérité la présence et la possession du bien qu'elle venait de perdre, et par l'ardent

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amour elle le souhaitait et le cherchait avec une douleur et avec des affections si amoureuses, qu'il n'est pas possible de les exprimer. Dans ce nouvel état de souffrances elle s'adressa entièrement au Seigneur et lui dit
677. « Grand Dieu et Seigneur de tout ce qui est créé, infini en bonté et riche en miséricordes, je déclare, mon divin Maître, qu'une si vile créature n'a pu mériter vos faveurs, et que mon âme se plaint avec une intime douleur de sa propre ingratitude et de vous avoir été désagréable. Si cette ingratitude s'est interposée pour faire éclipser le soleil qui m'animait, me vivifiait et m'éclairait, et si j'ai été lâche dans le retour de tant de bienfaits, faites, mon Seigneur et mon Pasteur, que je connaisse la faute de ma grossière négligence. Si, comme une ignorante et simple brebis, je n'ai pas su être reconnaissante, ni opérer ce qui était le plus agréable à vos yeux, je suis prosternée en terre et unie à la poussière, afin que vous, mon Dieu, qui habitez dans les hauteurs, me releviez comme une pauvre et délaissée (1). Vos puissantes mains m'ont formée (2), et vous ne pouvez pas ignorer notre faiblesse (3), ni en quels vases vous avez confié vos trésors. Mon âme languit dans son amertume et dans votre absence (4), vous qui êtes sa douce vie; je ne trouve aucun soulagement dans

(1) Ps. CXII, 8 et 7. — (2) Job., X, 8. — (3) Ps. CII, 14. — (4) Ps. XXX, 11.

mes défaillances. Où irai-je si vous me délaissez? Où pourrai-je arrêter mes yeux sans la lumière qui les éclairait? Qui me consolera au milieu de ces peines? Qui me préservera de la mort sans la vie? »
678. Elle s'adressait aussi aux saints anges, et continuant toujours ses amoureuses plaintes, elle leur disait : « Princes célestes, ambassadeurs du grand Roi, et très-fidèles amis de mon âme, pourquoi m'avez-vous aussi délaissée? Pourquoi me privez vous de votre douce vue et me refusez votre sainte présence? Mais je ne m'étonne point, mes seigneurs, de votre courroux, puisque peut-être par ma disgrâce j'ai mérité de tomber dans celle de votre Créateur et le mien. Lumières agréables des a cieux, éclairez mon entendement dans mon ignorance, et si j'ai manqué en quelque chose, corrigez moi et obtenez-m'en le pardon de mon divin Maître. Très-nobles courtisans de la Jérusalem céleste, ayez pitié de mon affliction et de mon abandonnement; dites-moi où est allé mon bien-aimé? Où s'est-il caché? Où le trouverai-je, sans que je sois obligée d'aller errante et de parcourir la multitude de toutes les créatures (1) ? Mais, hélas ! vous ne me répondez pas non plus, vous qui êtes si honnêtes et qui connaissez les véritables signes de mon Époux, parce qu'il ne vous éloigne point de la vue de sa divine face et de ses beautés infinies. »

(1) Cant., I, 6; III, 3.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 16:00

679. Ensuite elle s'adressait aux autres créatures, et se plaignait à elles, leur disant avec de profonds et redoublés soupirs d'amour ; « Sans doute que a vous qui êtes aussi armées contre les ingrats (1), serez indignées, comme reconnaissantes, contre celle qui ne l'a pas été; mais si par la bonté de mon Seigneur et le vôtre vous me souffrez parmi vous, quoique je sois la plus abjecte, vous ne pouvez pas pourtant satisfaire mon désir. Cieux, vous êtes fort beaux et spacieux; planètes et étoiles, vous êtes toutes fort reluisantes; les éléments sont grands et invincibles, la terre est revêtue et ornée de plantes et d'herbes odoriférantes, les pois
sons qui habitent les eaux sont innombrables, les étendues des mers causent de l'admiration (2), les oiseaux sont légers, les minéraux cachés, les animaux se parent de leurs forces, et tous ensemble a font une longue échelle et une douce harmonie pour arriver à la connaissance de mon bien-aimé; mais ce sont de trop grands détours pour celle qui aime, et après les avoir tous parcourus avec toute la diligence possible, je nie trouve enfin seule absente de mon bien; et par la fidèle relation que vous me faites, ô créatures, de sa beauté infinie, vous n'arrêtez pas mon vol, vous ne soulagez pas ma douleur, vous ne diminuez pas ma peine : au contraire vous augmentez mon affliction et mon a désir, vous enflammez davantage mon coeur, et

(1) Sap., V, 18. — (2) Ps. XCII, 4.

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vous faites languir ma vie terrestre dans l'amour que vous ne sauriez rassasier. O douce mort sans ma vie! ô pénible vie sans mon âme et sans mon bien-aimé ! Que ferai je? où irai-je? où est-ce que je vis ? Mais plutôt où est-ce que je meurs? Et puisque la vie m'a manqué, quelle vertu est celle qui m'anime sans elle ? O créatures ! qui par votre continue conservation et par vos perfections renouvelées me donnez tant de signes de mon divin Maître, regardez s'il se trouve une douleur semblable à la mienne (1) ! »
680. Notre très-affligée Reine formait dans son coeur, et redisait de bouche plusieurs autres discours, qui ne peuvent être compris par aucun autre entendement créé que le sien, parce qu'il n'y avait que sa prudence et son amour qui pussent estimer la peine et le sentiment que l'absence de Dieu causait dans une lutte qui l'avait déjà goûté et connu comme la sienne. Mais si les mêmes anges s'empressaient, comme avec une sainte et amoureuse émulation, de voir et d'admirer en une pure créature et tendre enfant une si grande variété d'actions très-prudentes, d'humilité, de foi et d'amour, aussi bien que les affections et les élans de son coeur, qui pourra exprimer les délices et les complaisances que le Seigneur prenait en l'âme de son élue et en ses mouvements, dont chacun en particulier blessait le coeur de sa divine Majesté, et procédait d'une plus grande grâce et

(1) Thren., I, 12.

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d'un plus ardent amour que tout ce que sa main libérale avait départi aux mêmes séraphins? Et si tous ensemble à la vue de la Divinité ne savaient exercer ni imiter les actions de la très-sainte Vierge, ni garder les lois de l'amour avec autant de perfection qu'elle les gardait lorsque Dieu lui était absent et caché, quelle complaisance devait être celle que toute la très-heureuse Trinité recevait d'un tel objet? C'est un mystère caché pour notre bassesse; mais nous devons le révérer avec admiration et l'admirer avec toute sorte de respect.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 16:00

681. Notre très-innocente colombe ne trouvait pas où elle pourrait arrêter son coeur, ni où reposer le pied de ses affections (1), qui par des vols et des gémissements redoublés voltigeaient au-dessus de toutes les créatures. Elle s'adressait plusieurs fois su Seigneur par de douces larmes et des soupirs amoureux; tantôt elle se tournait vers les anges de sa garde et les invitait; ensuite elle excitait toutes les créatures, comme si elles eussent été capables de raison; et ne trouvant nulle part ce qu'elle désirait, elle montait par son entendement éclairé et par son ardente affection dans cette très-haute demeure, où ils avaient accoutumé de rencontrer le souverain bien et de jouir réciproquement de ses délices ineffables. Mais le divin Seigneur et amoureux Époux qui se laissait posséder de sa bien-aimée, quoiqu'il l'eût privée de sa jouissance, embrasait par cette possession

(1) Gen., VIII, 9.

326

de plus en plus ce coeur très-pur, augmentant ainsi ses mérites, et le possédant de nouveau par des dons renouvelés et cachés, afin que plus elle le possédait, plus elle l'aimât, et plus elle l'aimait et possédait, plus elle le cherchât par de nouvelles inventions et par des désirs ardents d'un amour enflammé. Je l'ai cherché (disait notre Princesse affligée) et je ne l'ai point trouvé; je me lèverai de nouveau, et parcourant avec plus de diligence les rues et les places de la cité de Dieu, je renouvellerai mes soins. Mais, hélas ! mes mains ont distillé la myrrhe, mes empressements et mes oeuvres ne servent que pour augmenter ma douleur. J'ai cherché celui que mon coeur aime, je l'ai cherché, et je ne l'ai point trouvé. Mon bien-aimé s'est absenté, je l'ai appelé, et il ne m'a pas répondu; j'ai tourné les yeux pour le chercher, mais les gardes de la ville, les sentinelles et toutes lés créatures m'ont déplu et m'ont offensée par leur vue. Filles de Jérusalem, âmes saintes et justes, je vous prie, si vous rencontrez man bien-aimé, dites-lui que je languis et que je meurs de son amour (1).
682. Notre Reine s'occupa pendant quelques jours à ces douces et amoureuses plaintes, cet humble nard exhalant de très-agréables odeurs de suavité (2) dans la crainte qu'elle avait d'être rejetée du Seigneur, qui reposait dans le plus secret de son très-fidèle coeur. La divine Providence prolongea ce terme pour sa plus grande gloire et pour augmenter les mérites de son

(1) Cant., III, 9; V, 5-8. — (2) Cant., I, 11.

328

Épouse, de sorte qu'il dura quelque temps; et quoiqu'il ne fût pas fort long, notre auguste Maîtresse y souffrit néanmoins plus de tourments spirituels et plus d'afflictions que tous les saints ensemble, parce que dans la perplexité où elle était, si elle avait perdu Dieu et encouru sa disgrâce par sa faute, il n'y a que le même Seigneur qui put connaître et découvrir combien fut grande la douleur de ce coeur enflammé qui sut aimer avec tant de perfection, que Dieu s'en réservait la connaissance et en voulait laisser les sentiments aux craintes que cette très-sainte Fille avait de l'avoir perdu.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 16:00

Instruction que mon auguste Reine et Maîtresse me donna.

638. Ma fille, l'on prise tous les biens selon l'estime que les créatures en font, et elles les estiment autant qu'elles les connaissent pour tels; mais comme il n'y a seulement qu'un véritable bien, tous les autres n'étant qu'apparents et trompeurs, ce souverain bien doit être le seul estimé et connu; et quand vous le goûterez, le connaîtrez et le priserez sur tout ce qui est créé, alors vous lui donnerez et le prix et l'amour qu'il mérite. C'est par ces deux règles que l'on doit mesurer la douleur de l'avoir perdu; ainsi par cet amour et par cette estime, vous découvrirez quelque

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chose des effets que je sentais, lorsque le bien éternel s'absentait de moi, me laissant dans le doute et dans la crainte, si j'étais assez malheureuse que de l'avoir perdu par ma faute. Il est constant que la douleur de ces incertitudes et la force de l'amour m'eussent plusieurs fois privée de la vie, si le Seigneur ne me l'eût conservée.
684. Considérez donc maintenant quelle doit être la douleur de perdre véritablement Dieu par les péchés, puisque l'absence du. véritable bien en peut causer une si grande dans une âme qui ne ressent point les mauvais effets du péché; car il est très-certain qu'elle ne le perd pas dans cet état, mais au contraire elle le possède, quoique d'une manière cachée à sa propre connaissance. Cette sagesse ne se trouve point dans l'entendement des hommes charnels, puisqu'ils lui préfèrent par un aveuglement très-insensé le bien apparent, et sont inconsolables lorsqu'ils en sont privés, ne faisant aucun cas du souverain et véritable bien, parce qu'ils ne l'ont jamais goûté ni connu. Et bien que mon très-saint Fils ait banni cette ignorance formidable, contractée par le premier péché, en leur méritant la foi et la charité, afin qu'ils pussent connaître et goûter en quelque manière le bien qu'ils n'avaient jamais expérimenté. Hélas ! l'on perd la charité, et l'on y renonce pour le moindre plaisir; et la foi étant oisive et morte, elle est inutile; ainsi les enfants de ténèbres vivent comme s'ils n'avaient que quelque fausse ou douteuse relation de l'éternité.

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685. Craignez, ma fille, ce danger, qui ne peut jamais être assez redouté; veillez et soyez toujours préparée contre les ennemis qui ne dorment jamais. Que votre méditation, tant le jour que la nuit, soit sur ce que vous devez faire pour ne point perdre le souverain bien que vous aimez. Il ne faut pas dormir, ni vous négliger parmi des ennemis invisibles; et si quelquefois votre bien-aimé se cache, attendez-le avec patience, et cherchez-le avec empressement sans discontinuer, car vous ignorez ses secrets jugements; préparez l'huile de la charité pour le temps de l'absente et de la tentation; portez-y aussi une droite intention, afin que cette huile ne vous manque et que vous ne soyez réprouvée avec les vierges folles (1).

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 16:01

CHAPITRE XVIII. On y continue le récit de quelques autres afflictions de notre Reine, dont il se trouvait quelques-unes que Dieu permit par le moyen des créatures et de l'ancien serpent.

686. Le Très-Haut continuait de se cacher à la Princesse du ciel, joignant à cette affliction (qui était la plus grande) plusieurs autres, afin d'augmenter en elle

(1) Matth., XXV, 12.

le mérite, la grâce et la couronne, en embrasant toujours plus son très-chaste amour. Le grand dragon, l'ancien serpent Lucifer, était attentif aux oeuvres héroïques de la très-sainte Vierge; et, quoiqu'il ne pût pas être témoin oculaire des intérieures, parce qu'elles lui étaient cachées, il prenait néanmoins un grand soin d'en découvrir les extérieures, qui étaient si hautes et si parfaites, qu'elles suffisaient pour tourmenter l'orgueil et l'indignation de cet ennemi envieux, parce que la pureté et la sainteté de la jeune Marie l'offensaient au delà de tout ce qu'on en peut dire.
687. Poussé par cette fureur, il assembla un conciliabule dans l'enfer, pour consulter sur cette affaire les plus qualifiés d'entre les esprits de ténèbres; et, les ayant convoqués, il leur tint ce discours : a Je crains que le grand triomphe que nous nous sommes acquis jusqu'à présent dans le monde par la possession de tant d'âmes que nous y soumettons à notre volonté, ne soit abattu et humilié par une femme : nous ne pouvons ignorer ce danger, puisque nous l'avons connu dans notre création, et qu'ensuite la sentence nous a été prononcée, que la femme nous écraserait la tête (1); ainsi il nous faut être sur nos gardes et ne nous pas négliger. Vous avez eu déjà connaissance des grandes perfections d'une fille qui est née d'Anne, et qui, croissant en âge, croît aussi en toutes sortes de vertus j'ai considéré avec attention toutes ses actions, ses

(1) Gen., III, 15.

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mouvements et ses oeuvres, et je n'y ai pas pu découvrir, dans le temps auquel les passions naturelles se font communément ressentir, les moindres effets de notre mauvaise semence et-de notre malice victorieuse, comme dans les autres enfants d'Adam. Je la vois toujours modeste et très-parfaite, sans la pouvoir-porter ni réduire aux puérilités peccamineuses et humaines ou naturelles des autres enfants; c'est pourquoi toutes ces marques me font douter et craindre en même temps qu'elle ne soit l'élue pour être la Mère de Celui qui se doit faire homme.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 16:02

688. « Mais je ne puis me persuader que cela soit, puisqu'elle est née comme les autres, soumise aux lois communes de la nature; ses parents ont fait des prières et des offrandes pour eux et pour elle, afin que le péché leur fût pardonné, ayant même été portée au Temple comme les autres filles. Néanmoins, bien qu'elle ne soit point l'élue, elle a pourtant dans son enfance de grands principes qui nous menacent, et qui promettent une vertu et une sainteté distinguée; je ne puis supporter ses manières si prudentes et si discrètes. Sa sagesse me tourmente, sa modestie m'irrite, sa patience me choque, et son humilité me détruit et m'opprime; enfin tout ce qui est en elle me jette dans une fureur qui m'est insupportable, et j'ai plus d'horreur pour elle que pour tous les autres enfants d'Adam. Elle a une certaine vertu singulière qui m'empêche de l'approcher; et si je lui envoie des tentations, elle les rejette, de sorte que tous mes soins envers elle ont été jusqu'à présent inutiles et sans effet. Il nous faut

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remédier à ceci et y employer tous nos efforts, si nous voulons éviter la ruine de notre monarchie : je désire plus la perte de cette seule âme que de tout le monde ensemble. Dites-moi donc maintenant, quels moyens et quelles mesures prendrons-nous pour la vaincre et pour en venir à bout? car je promets de récompenser celui qui y réussira par des effets les plus grands de ma libéralité. »
689. La chose fut discutée dans cette confuse synagogue, qui n'est jamais d'accord que pour notre dommage; et, entre plusieurs avis qu'on y donna, un de ces horribles conseillers dit : « Notre prince et seigneur, ne vous tourmentez pas pour une affaire de si peu de conséquence, car il n'est pas possible qu'une faible et jeune fille soit aussi invincible et puissante que nous tous, qui vous suivons. Vous avez trompé Ève en la faisant déchoir de l'état heureux où elle était (1), et par elle vous avez vaincu Adam, son chef. Or, comment ne vaincrez-vous pas cette enfant, leur descendante, qui est née après leur première chute? Promettez-vous dès maintenant cette victoire, et, pour l'obtenir, déterminons-nous à la tenter avec persévérance et à ne perdre point courage, quoiqu'elle y résiste plusieurs fois; et s'il faut que nous dérogions en quelque chose à notre grandeur et présomption, que cela ne nous arrête point, pourvu que nous venions à bout de la tromper; et si cela ne suffit, nous tâcherons de lui faire perdre l'honneur et la vie. »

(1) Gen., III, 4.

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Message par Charles-Edouard Lun 10 Sep 2012 - 16:02

690. Ensuite il y eut d'autres démons qui dirent à Lucifer : « Nous avons expérimenté, ô grand prince, que c'est un puissant moyen de nous servir des autres créatures pour précipiter plusieurs âmes; cette voie est la plus efficace pour opérer ce que nous ne pouvons par nous-mêmes : c'est par là que nous tramerons la ruine de cette femme, observant, pour y réussir, le temps et les conjonctures les plus propres qu'elle nous présentera par sa conduite. Et surtout il nous importe d'employer tout notre savoir pour lui faut perdre une fois la grâce par quelque péché, et, lorsqu'elle sera privée de ce secours et de cette protection des justes, nous la persécuterons et la vaincrons; car étant seule, elle ne se pourra pas délivrer de nos mains; et ensuite nous tâcherons de la jeter dans le désespoir du pardon. »
691. Lucifer agréa les avis que lui donnèrent ses sectateurs et coopérateurs de la méchanceté, et commanda aux plus savants en malice de l'accompagner, se constituant de nouveau le chef d'une entreprise si difficile, car il ne la voulut confier qu'à sa propre conduite; et bien que Lucifer fût assisté par d'autres démons, néanmoins il se trouva toujours le premier à tenter Marie et son très-saint Fils lorsqu'il fut dans le désert, et dans tout le cours de leur vie, comme nous le verrons en continuant celle-ci.
692. Cependant notre auguste Princesse continuait dans les afflictions et dans la douleur de l'absence de son bien-aimé, lorsque cette troupe infernale l'assaillit de tout côté pour la tenter. Mais la vertu divine

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qui la protégeait empêcha les efforts de Lucifer, afin qu'il ne pût s'en approcher de trop près ni exécuter tout ce qu'il projetait; néanmoins, par la permission du Très-Haut, ils attaquaient les puissances de son âme de quantité de troubles remplis de malice et d'iniquité, parce que le Seigneur voulut bien permettre que la Mère de la grâce fût aussi tentée en toute manière, sans aucun péché pourtant, comme son très-saint Fils le devait être dans la suite (1).
693. On ne saurait concevoir ce que le coeur de Marie souffrit dans ce nouveau combat, se voyant environnée de tentations si étranges et si éloignées de sa sainteté ineffable et de la sublimité de ses divines pensées. Et comme l'ancien serpent reconnut notre très-sainte Dame affligée et tout en pleurs, il prétendit par là d'avoir fort avancé ses affaires, aveuglé qu'il était de son orgueil, et parce qu'il ignorait le secret du ciel. Mais, animant ses ministres infernaux, il leur dit : « Poursuivons, poursuivons-la maintenant, car il semble que nous venons déjà à bout de nos intentions; elle est plongée dans la tristesse, grand chemin du désespoir. » Et dans cette erreur où ils étaient, ils lui envoyèrent de nouvelles tentations de crainte et de méfiance, et l'attaquèrent sans relâche, quoique toujours en vain; car plus on frappe la pierre de la généreuse vertu; plus elle envoie d'étincelles et de feu du divin amour. Notre invincible Reine fut si supérieure et si immobile aux attaques de l'enfer, que

(1) Hebr., IV, 15.

336

son intérieur n'en avant pas pu être troublé ni même ébranlé, elles ne servirent que pour la fortifier davantage dans le retranchement de ses vertus incomparables, et pour faire élever toujours plus la flamme du divin embrasement d'amour qui brûlait dans son coeur.

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