Qui êtes-vous Monsieur Mélenchon ?

Samaritain a écrit:Cet homme là, Mélenchon, n'a aucune chance d'aller au second tour d'après moi. On n'est pas en 1934 ni en 1968... Et tant mieux parce que c'est le pire de tous, de très loin, comme vous le rappelez ici d'ailleurs.

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Bon, donc, c'est sans surprise en fin de compte, ce sera soit Sarkozy, soit Hollande, le "système" a en réalité déjà ficelé et verrouillé le scénario...

Jean-Luc Mélenchon : « Arrêtez la broyeuse ultralibérale »

famillechretienne.fr - 19/04/2012
Par Samuel Pruvot

Laïcité, famille, école : à la veille du premier tour, les cinq candidats en tête des sondages réagissent aux grands défis qui engagent, au-delà des solutions techniques et partisanes, l’avenir de la France. Ils ont accepté de répondre sur des points non négociables aux yeux des catholiques. Aujourd’hui, Jean-Luc Mélenchon.

Votre vision de la laïcité, en droite ligne des Lumières et de la franc-maçonnerie, laisse-t-elle encore sa place à l’expression de la foi chrétienne ?

La foi ne pose pas de problèmes à la République. Ce qui pose problème, c’est le mélange des genres. Je n’oublierai jamais que la liberté de conscience est fille de la revendication pour la liberté du culte. Le dogme, tout comme les principes de la laïcité, n’est pas quelque chose de négociable. Si les gens veulent vivre en fonction du dogme, c’est leur affaire dès lors que la pratique religieuse ne contrevient pas à la loi. Je n’ai pas l’intention de faire la chasse aux catholiques ni aux musulmans, ce n’est pas ma tradition.

Votre laïcité implique cependant de laisser sa foi au vestiaire ?

La laïcité consiste – pour le domaine qui nous est commun – à respecter des règles mutuellement consenties. Chacun vient dans l’agora avec ce qu’il a dans sa tête – avec sa foi quand elle éclaire ses décisions – pour décider ce qui est bon pour tous. Le devoir du citoyen est de mettre sur la table des arguments rationnels, sans asséner des vérités révélées qui interdisent le débat libre.

Comment pouvez-vous revendiquer en 2012 l’héritage de Karl Marx qui a inspiré un totalitarisme rouge dont les ravages humains et économiques sont impossibles à nier ?

Pour moi, le marxisme reste une formidable école philosophique. Une synthèse à l’école du matérialisme (cela n’a rien à voir bien avec les biens matériels). Dans le communisme, il y a la possibilité du stalinisme. Ce n’est pas le résultat du marxisme, mais des circonstances historiques où il s’est appliqué… Moi, je n’ai jamais été stalinien, je suis trotskiste ! On me compare à Pol Pot que j’ai toujours combattu ! On me taxe de soutenir le PC Chinois, tout ça parce que je suis opposé à la théocratie du Dalaï-lama… Les chrétiens, vous êtes aussi les héritiers d’une histoire où il y a l’Inquisition. Mais le christianisme, doit-il être réduit à l’Inquisition ? L’Église catholique, c’est vingt siècles qui servent d’expérience à tous. L’Union soviétique s’est effondrée au bout de 70 ans et l’Église catholique est toujours là…

Votre laïcité revendique une séparation stricte entre l’Église et l’État. Ce concept étranger à l’islam peut-il être entendu par tous les Français musulmans ?

L’islam, il ne faut pas en faire un paquet ! C’est d’autant plus ridicule que cette religion n’a pas de clergé, à part chez les chiites. Je suis animé d’un grand optimisme envers l’islam. De toute façon, j’ai foi en l’homme et en l’humanité universelle. Je refuse d’assigner à tous les croyants musulmans un comportement qui correspond à une ou deux sectes. Dans l’histoire, les musulmans ont parfois été moins sectaires que d’autres ! Les arabo-andalous, par exemple, ont joué un rôle important dans le mouvement des pré-Lumières. Averroès est de ceux-là. Pourquoi manquer de confiance en nous ? Les musulmans sont comme tous les Français. L’intégration mutuelle est en marche. Certes, il faut de la compréhension, de la fraternité. On va vivre ensemble, on va s’arranger… Nous sommes les enfants d’une histoire qui continue. Les recettes ne sont pas derrière nous, mais en nous. À nous de tricoter le futur.

La neutralité de la République en matière religieuse implique-t-elle qu’il faille tout tolérer dans l’islam ?

Je suis contre la burqa, mais je n’ai pas besoin d’invoquer la laïcité pour ça. Le voile intégral est un traitement dégradant pour la femme. Je suis contre les prières de rue. Dans la rue, on ne prie pas, on circule !

Vous préconisez d’investir encore et encore dans une école républicaine en faillite et, dans le même temps, vous semblez ignorer les écoles libres dont le succès se traduit par une affluence toujours plus grande ?

L’école républicaine reste une fantastique réussite française, même si elle a toujours avancé avec beaucoup de difficultés. Il y a longtemps, les instituteurs couraient déjà après les élèves car les familles voulaient les récupérer pour la moisson… L’école a subi le choc gigantesque de la massification à la fin des années quatre-vingt. On a commencé à lui demander de tout régler : la violence sociale, le machisme, les écarts culturels abyssaux. Au lieu d’aider l’école de la République à relever les défis, on a poussé les gens à faire du nomadisme scolaire. C’est pour moi la racine de la crise. L’autonomie des établissements mène au chaos. L’enseignement catholique n’y trouvera pas son compte non plus. C’est votre tour maintenant de passer à la broyeuse ultralibérale… Vous êtes déjà atteints par les réductions de postes. Vous allez être les victimes de la soi-disant liberté d’enseigner. Qui va gagner au final ? Ce sont les écoles du fric, les écoles commerciales qui vont tenir le haut du pavé comme des boîtes à savoir.