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♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Bannie10

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♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Jeu 22 Mai 2014 - 6:49

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria115

Au village et dans la maison de Salomon


Pour n'être pas vus par les gens, ils entrent dans le village où se trouve la maisonnette de Salomon en remontant la berge du fleuve. Précaution, dirais-je inutile, parce que tombe la précoce soirée de novembre ou de fin d'octobre et les gens sont déjà dans les maisons. Le chemin est vide, absolument vide, et s'il n'y avait pas quelques bêlements, on dirait un lieu désert.

Ils secouent le portillon. Il est fermé, bien fermé sur le petit jardin que dans la pénombre on voit en bon ordre.

"Appelez ! Il est dans la cuisine. Un filet de lumière passe à travers les volets" dit Jésus.
Thomas, de sa voix puissante, se charge d'appeler le vieillard, qui tout de suite ouvre la porte en regardant du côté de la route. Il distingue mal, à cause du peu de lumière qu'il y a à l'extérieur, lui qui vient de la cuisine où le feu éclaire et où une lampe est allumée.

Mais quand Jésus dit : "C'est nous", le vieil homme reconnaît tout de suite la voix et il crie: "Le Maître !" et il descend le rustique perron pour courir ouvrir.

"Mon Seigneur ! Entre, entre dans ta maison et que béni soit le jour qui se termine par ta venue !" dit-il en travaillant autour de la fermeture du portail et il explique : "Je suis seul et je ferme soigneusement... Les voleurs sont capables de tout. Il y en a qui font des dégâts ici ou là, en descendant dans la vallée des monts de Galaad. Ce n'est pas que je craigne pour ma vie, mais j'avais fait des préparatifs pour Toi et... Voilà, Maître, viens. La soirée est humide et tes cheveux sont trempés de rosée..."

"Et tu es plus empressé que l'épouse du Cantique, père. Cela ne te pèse pas de te déranger pour accueillir le Pèlerin" dit Jésus en souriant.

"Me déranger ? Comme il était long le temps ! Un jour après l'autre, un après l'autre. J'avais semé vos graines et je voyais les légumes pousser. Je disais : "S'il venait, certainement cela Lui plairait". Mais ils sont arrivés à maturation et tu n'es pas venu... Et je voyais les fruits qui se coloraient sur les arbres et j'en mangeais à regret puisque tu n'en mangeais pas. Cette brebis m'a donné un agneau, tout blanc. Je l'ai gardé longtemps pour le manger avec Toi. J'espérais te voir avant les Tabernacles. Puis... Un agneau tout entier pour moi... C'était trop ! Je l'ai échangé contre une petite brebis, et ils ont été bons avec moi, ne voulant pas la différence. Mais des fruits et des fromages, j'en ai gardés le plus que j'ai pu pour Toi, et du poisson sec et des légumes et j'ai encore quelques melons. Et un peu de vin... moi, je n'en bois pas, mais je l'ai préparé pour Toi, pour l'hiver."

Il parle tout en essuyant la table, il y pose la vaisselle, et attise le feu, ajoute de l'eau dans le chaudron et il s'affaire, tout heureux. On ne dirait plus le pauvre vieux d'il y a quelques mois

Il sort, revient avec du lait, s'excuse : "Il y en a peu car il n'y a qu'une brebis qui donne du lait, mais bientôt il y en aura deux. Pour Toi, pourtant, cela suffit."

Il est paternel, à la fois dévoué et paternel. Il a pris les manteaux humides, les sandales boueuses et il les a portés ailleurs. Il est revenu avec des pommes et des grenades et du raisin, et quelques figues à moitié sèches, et il explique: "Je les ai séchées ainsi pour te les faire goûter. Je pensais... je pensais que mon Ananias les aimait tant, préparées de cette façon !..." La voix, d'abord sereine, s'abaisse en un ton de tristesse pendant qu'il dit ces paroles, et il dit pour finir : "et... et je pensais qu'elles te feraient plaisir et il me semblait, en les préparant... les préparer encore pour le fils de mon fils." Il secoue la tête, s'efforce de sourire avec dans ses yeux des larmes qui brillent.

Jésus, qui s'était assis à table, se lève et il passe un bras au cou du petit vieux en l'attirant à Lui : "Elles me plaisent beaucoup. C'est une chose qui me rappelle mon enfance... et mon père. Mais il ne fallait pas te priver de tant de choses pour Moi. Elles font du bien aux vieillards. Tu dois être sain et fort pour m'accueillir ainsi toujours. C'est si doux de trouver une maison ainsi, avec un père qui nous attend. N'est-ce pas mes amis ?"

"Bien sûr que c'est vrai ! Et c'est si beau qu'on paresse sans aider Ananias" dit Pierre qui se lève en disant : "Eh bien, allons préparer nos lits pendant que Jésus parle avec l'homme."
"Oh ! c'est inutile, ils sont toujours prêts et tout est propre... Seulement... il n'y en a pas assez. Vous êtes plus de douze. Mais moi, j'irai sur le foin et..."

"Cela non, père. Je vais y aller moi, alors" dit Jean.

"Non, moi" disent André et les autres.

"Non, ce n'est pas nécessaire. Moi je dors ici, sur cette table. Elle n'est certainement pas plus dure que le fond de ma barque, et Margziam..." dit Pierre.

"Il dort avec Moi..." interrompt Jésus.

"Ou avec moi, si tu veux... comme le faisait le petit Ananias" dit le vieillard, et son œil est une imploration.

"Oui, Maître. Toi, tu m'as encore. Lui... Je vais avec lui" dit Margziam.

Jésus le caresse, comprenant son geste.

"Ils sont venus plusieurs fois te chercher après la Pentecôte. Puis ils ne sont plus venus" dit ensuite le petit vieux.

"Qui le cherchait ?"

"Des pharisiens, hein ! Et d'autres comme eux. Ils voulaient t'interroger. Mais moi, j'ai dit :

"Allez à son village. Il n'est pas ici, et je ne sais pas quand il viendra..." C'était vrai, et ils se sont lassés de venir. Et ils cherchaient un autre, un certain Jean, qu'ils disaient être avec Toi et que peut-être ils pensaient caché ici. J'ai dit : "Mais c'est son apôtre, et il est avec Lui". Ils ont dit :

"Il est peut-être borgne son apôtre ? Vieux, malade, mourant ?" J'ai compris que ce n'était pas toi, et j'ai répondu : "Je ne connais que l'apôtre Jean, un jeune homme bon presque un enfant et qui est sain de cœur et de chair". Ils m'ont menacé. Mais que pouvais-je dire d'autre ? C'est la vérité..."

"Oui, c'est la vérité. Et sois toujours véridique, même si tu devais me nuire, ne mens jamais, père."

"Seigneur, mes cheveux ont blanchi en cherchant toujours à obéir au Seigneur. Et parmi les obéissances, il y a aussi celle de ne pas dire des choses fausses. Mais... pourquoi te cherchent-ils ainsi, Seigneur ? Moi, j'étais aveugle. À Jérusalem, je n'y allais donc pas. J'y suis retourné maintenant... Rien que pour le rite, car je voulais être ici à t'attendre... Et j'ai senti haine et amour autour de Toi... Et j'ai jugé qu'il y a plus de haine que d'amour chez les chefs du peuple. J'étais au Temple, ce matin où ils voulaient t'offenser... et je m'en suis enfui, désolé, pour t'attendre et pleurer ici. Pourquoi l'homme est-il si méchant ?"

"Parce qu'il a tué son esprit. Et avec son esprit, la capacité de sentir le remords d'être injuste."

"C'est vrai !... Et ils te cherchent pour te faire du mal ?"

"Oui."

"Oui !! Israël veut nuire à son Roi ? Horreur ! Israël se condamne aux châtiments prophétiques !... Oh ! je suis content, maintenant, que mon fils soit mort... et je voudrais mourir moi aussi pour ne pas voir le péché d'Israël..."

Il se fait un grand silence. On entend seulement le crépitement du bois dans le foyer.
"Mais parlons d'autre chose ! On ne parle que de mort ! de haine ! de trahison ! Assez ! Assez ! Je ne puis en entendre parler !" dit l'Iscariote et il est bouleversé, les yeux torves, agité, et il s'agite dans la cuisine, avec les jambes, les bras, tout lui-même.

"Judas a raison" disent plusieurs.

"Mais ne pas vouloir entendre ne sert à rien. Ce qu'il faut, c'est ne pas consentir" dit Jésus avec son geste résigné d'ouvrir les mains, les paumes tournées vers le haut, au-dessus de la table rustique.

"Que veux-tu dire ? Consentir ? Qui consent à cela ?" Judas agite ses mains, presque sur le visage de Jésus, en se penchant, comme s'il se jetait sur la table pour atteindre le Maître.

"Qui ? Tous ceux qui déjà rêvent de me voir périr dans mon sang. Sang ! Sang de ton Messie ! Sang sur toi, Terre, qui ne veux pas de ton Seigneur ! Sang plus resplendissant que ces flammes ! Sang, feu dans le gel et les ténèbres d'un monde criminel ! Ils espèrent tuer la Lumière en lui enlevant le sang. Mais la lumière, c'est l'esprit; le sang est encore de la matière. La matière alourdit l'esprit. Le sang sur une plaque de mica affaiblit la lumière, n'est-ce pas vrai, peut-être ?

Eh bien, en vérité, en vérité je vous dis que comme ce bois n'éclairait pas jusqu'au moment où il est devenu flamme et ses résines, en s'enflammant, se sont changées en splendeur, et maintenant c'est une lueur incandescente, de la même façon, quand tout sera accompli, et que le sang et la chair auront été consumés par le sacrifice, voilà, comme ce feu qui maintenant a tout changé en lumière, mon esprit flamboiera plus que jamais sur le monde et je serai plus que jamais Lumière.

Une Lumière telle qu'elle éblouira pour toujours ceux qui haïssent la Lumière, ceux qui ont voulu la tuer. Une Lumière telle qu'elle fondra les portes d'or des Cieux fermées à l'Humanité depuis tant de siècles et le Ciel s'ouvrira aux justes. Une Lumière telle qu'elle percera les pierres qui forment la voûte de l'Abîme et l'atroce feu de l'Enfer deviendra d'une atrocité extrême sous les éclairs de mes rayons. Et malheur, malheur, malheur à ceux qui auront dressé des embûches à la Lumière ! Sang et Lumière ! Ces deux choses seront devant eux, jusqu'à les rendre fous et désespérés. Des démons !"

Jésus, qui s'était levé, quand il disait "en vérité" et avait fait peur, tant il était imposant dans la basse cuisine, aux murs sombres, auréolé par les flammes du foyer, s'assoit et se tait.

Tous se regardent entre eux. Tous, sauf Judas que la vue du bois qui flambe semble hypnotiser... Il est hypnotisé et épouvanté. Une épouvante qui lui donne un masque atroce, d'une pâleur verdâtre et livide sur lequel le feu de bois met des traces rougeâtres. Il me rappelle son visage épouvantable du Vendredi Saint. Puis il se tourne brusquement et il crie :

"Mais tais-toi ! Tais-toi ! Pourquoi nous tourmentes-tu ?!" et il sort en claquant la porte...

"A sa façon, c'est vrai, mais il t'aime beaucoup... et il souffre d'entendre certaines paroles, dit Thomas, et il termine : Elles nous font si mal à nous aussi ! Mais nous, nous sommes moins... étranges, oui, disons : étranges..."

Personne d'autre ne parle. Jésus Lui-même se tait...

"Les légumes sont cuits, le lait est chaud..." dit doucement le petit vieux resté intimidé, et il n'ose dire ces paroles banales après un tel incident...

"Appelez Judas et soupons" commande Jésus.

Jean sort pour appeler son compagnon. Ils rentrent... Judas a le visage tourmenté, mais c'est un tourment sans paix... Il s'assoit cependant à table et se lève avec les autres quand Jésus offre et bénit, et il le regarde par en dessous quand Jésus fait les parts en gardant pour Lui la dernière.

Tout le monde voudrait dissiper la tristesse qui règne dans la pièce. Personne n'y parvient jusqu'à ce que Jésus Lui-même s'adresse au vieillard pour lui demander si le petit village et les alentours ont accueilli la parole du Seigneur.

"Oui, oui, Maître. Et très, très bien. Je dirais mieux que sur l'autre rive. Tu sais... il est très vif ici le souvenir du Baptiste, et ses disciples qui maintenant sont les tiens, le gardent éveillé et te mettent en lumière au moyen de ses paroles. Et puis... ici... En Pérée et en Décapole, il y a peu de pharisiens, et alors..."

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-192.htm
TOME : 7/192


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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Ven 23 Mai 2014 - 6:47

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria116

Jésus et Simon de Jonas

Je ne sais pas où ils sont. Certainement non plus dans la vallée du Jourdain, mais déjà sur les montagnes qui la bordent, car je vois la verte vallée et le beau fleuve bleu tout en bas, alors que les sommets de montagnes élevées émergent du vaste haut plateau qui s'étend à l'orient du Jourdain.

Je vois Pierre qui, solitaire sur une petite éminence, regarde fixement vers le nord-est et soupire, très triste. Il a un fagot à ses pieds, qu'il a certainement fait dans les bois qui couvrent cette colline. Un petit village se niche dans la verdure. Pierre est vraiment tout à fait accablé. Il finit par s'asseoir sur son fagot et se prend la tête dans les mains, tout courbé sur lui-même. Il reste ainsi, perdant la conscience du temps et de toute chose, tellement absorbé qu'il ne remarque même pas le passage de quelques enfants derrière des chevrettes capricieuses. Les enfants l'observent et puis s'en vont en courant derrière les chèvres, vers le petit village. Le soleil descend lentement et Pierre ne bouge pas.

Par le sentier qui monte du village sur le coteau, Jésus s'avance. Il va doucement, évitant de faire du bruit. Il rejoint l'endroit où est Pierre. Il l'appelle, en restant debout devant lui :

"Simon !"

"Maître !" Pierre sursaute et lève un visage troublé en disant ce mot.

"Que faisais-tu, Simon ? Tes compagnons sont tous revenus. Toi seul ne revenais pas et nous étions inquiets, si bien que ton frère et les fils de Zébédée avec Thomas et Judas se sont dispersés sur les monts alors que mes frères avec Isaac et Margziam sont descendus vers la plaine."

"Je suis désolé... Je suis désolé d'avoir causé de la peine et de la fatigue..."

"Tes compagnons t'aiment bien... Et c'est justement Judas qui s'est tracassé le premier et a reproché à Margziam de t'avoir laissé aller seul."

"Hum !..."

"Simon, qu'as-tu ?"

"Rien, Maître."

"Que faisais-tu ici, sur ce talus, seul, alors que le soir tombe ?"

"Je regardais..."

"Tu as peut-être regardé, Simon. Mais maintenant tu ne regardais pas... Des enfants sont passés près de toi et ils ont eu presque peur que tu sois mort tant tu étais courbé sur toi-même. Ils sont accourus à la bergerie qui nous a logés et ils me l'ont dit. Je suis venu... Que regardais-tu, Simon ?"

"Je regardais... Je regardais vers Ramoth Galaad, vers Gerasa, Bozra, Arbéla... notre voyage de l'an dernier, si beau, si... La Mère avec nous ! Les femmes disciples... Jean d'Endor... Le marchand... Même lui était bon et rendait le voyage agréable... Que de choses changées ! Quelle différence... et quelle douleur !... Voilà ce que je regardais : le passé."

"Et l'avenir, Ô mon Simon." Jésus s'assoit sur le fagot à côté de Pierre et lui passe un bras autour du cou en lui parlant : "Tu regardais l'horizon... et la tristesse te l'a assombri. Le présent, comme un tourbillon, a fait s'élever des nuages effrayants et t'a caché le souvenir serein, plein de promesses et d'espérances, et il t'a apeuré. Simon, tu es soumis à une de ces heures de tristesse et de dégoût que notre nature humaine rencontre sur son chemin. Personne n'en est exempt, car ces heures sont suscitées par celui qui hait l'homme. Et plus l'homme sert Dieu, et plus Satan cherche à l'effrayer et à le lasser pour le détacher de son ministère. Tu es soumis toi aussi à une heure de lassitude... Le martelage continuel de la persécution contre ton Maître te fatigue. Et enfin — et tu ne sais pas que ce n'est pas toi, mais que c'est le Tentateur — tu écoutes une voix qui te murmure : "Et demain ? Que sera demain ?..."

"Seigneur, c'est vrai. Tu lis dans mon cœur. Mais aussi tu vois que si je me pose cette question, ce n'est pas par crainte pour moi. C'est parce que... Non. Je ne pourrais jamais te voir tourmenté... Tu parles souvent de crime, de trahison. Moi... Oh ! je ne suis pas le seul ! Combien, surtout parmi les âgés, t'ont demandé de mourir avant de voir leur Roi offensé ? Et moi !... Moi, tu le sais, tu es tout pour moi. Rien qui ne soit pas Toi ne m'intéresse plus. Ce n'est pas, comme dit Judas, la nostalgie de ma barque et de ma femme... Regarde : tu vois si je dis la vérité. J'ai tant insisté pour avoir Margziam. Mon humanité voulait avoir au moins un fils adoptif à la place du fils que ma femme ne m'a pas donné, mortifiant ma virilité qui voulait se perpétuer. Mais maintenant, mais aujourd'hui, moi... je l'aime, oui. Mais si tu me l'enlevais, je ne réagirais pas. Je te dirais seulement... mais non ! Je ne dirais rien !"

"Tu me dirais seulement ? Achève."

"C'est inutile, Maître."

"Dis-le !"

"Je dirais : "Donne-le à qui, mieux que moi, le fera grandir en juste". Rien de plus ! C'est-à-dire... et cela, je te le dis en pleurant, pour lui, pour moi, pour mon frère, et aussi pour Jean et Jacques... et aussi pour les autres, mais nous... nous sommes tes premiers..." et Pierre glisse à genoux pour s'appuyer aux genoux de Jésus, les mains levées, les paumes vers le haut, suppliant, avec des larmes qui coulent sur ses joues et se perdent dans sa barbe... "...Je le dis pour nous : fais-nous mourir, emmène-nous avant que nous... Oh ! moi, j'y ai pensé, j'y pense toujours, depuis des mois, et tu vois si c'est une pensée qui me ronge et me vieillit, si c'est une crainte continuelle qui m'empêche même de dormir, je pense que s'il en est vraiment comme tu le dis, je pourrais être, moi aussi le traître, ou André, ou Jean, ou Jacques, ou Margziam... Et si on n'arrive pas à cela, être un de ceux dont tu parlais aussi, il y a trois soirs chez Ananias, un de ceux qui arrivent à vouloir que ton Sang soit enlevé, un, un aussi de ceux qui par lâcheté ne savent pas s'y opposer et qui par peur du mal donnent leur consentement au mal... Moi... si je devais seulement consentir par absence de réaction, par peur... Maître ! oh ! Mon Maître, je me tuerais pour me punir ou bien... je les tuerais, si je les rencontrais, tes assassins. Moi... si tu ne le veux pas, fais-moi mourir avant, tout de suite, ici... La vie n'est rien, mais manquer à l'amour pour Toi... Être un d'eux... être... voir et ne pas..." Il est si agité que même les mots lui manquent. Il se penche, le visage sur les genoux de Jésus, pleurant du pleur âpre d'un homme rude, âgé, peu habitué aux larmes et bouleversé par trop de sentiments.

Jésus lui met les mains sur la tête, comme pour calmer cette douleur et dissiper les pensées perturbatrices, et il lui parle : "Mon ami, et crois-tu que même s'il devait arriver que... tu ne sois pas parfait à cette heure-là, que le Seigneur qui est juste ne pèserait pas ton erreur avec le poids de ton amour et de ta volonté présentes ? Et crains-tu que l'or de cet amour et de cette volonté ait moins de poids que ton imperfection momentanée et qu'il ne suffirait pas à obtenir l'indulgence de Dieu, et avec l'indulgence tous les secours pour redevenir toi-même, mon Simon bien-aimé ?"

"Fais-moi mourir ! Sauve-moi ! J'ai peur !"

"Tu es ma Pierre, Simon. Puis-je, Moi, effriter la Pierre sur laquelle je dois fonder celle qui doit me perpétuer sur la Terre ?"

"J'en suis indigne. Je le sens. Je suis un pauvre homme, ignorant, pécheur. Toutes les tendances mauvaises sont en moi. Je ne suis pas digne, je ne suis pas digne ! Je deviendrai pervers, homicide, tout ce qu'il y a de pire... Fais-moi mourir. Comprends que si je devais découvrir celui qui te hait..."

"C'est tout un monde qui me hait, Simon. Il faut pardonner..."

"Je parle du principal coupable. Il doit y en avoir un qui est le principal, et..."

"Il y aura de nombreux un, et tous auront leur fonction principale. .."

"Quelle fonction ? Celle de... Oh ! ne me le fais pas dire ! Mais moi..."

"Mais tu dois pardonner, comme Moi et avec Moi. Pourquoi te troubles-tu ainsi, Simon, en pensant à ce que tu pourrais faire pour punir ? Laisse ce soin au Seigneur. Toi, aime et pardonne, compatis et pardonne. Eux, tous ceux qui seront coupables envers ton Jésus, ont tant besoin d'être aidés pour avoir le pardon !"

"Il n'y a pas de pardon pour eux."

"Oh ! Comme tu es sévère avec tes frères, Simon ! Bien sur qu'il y a le pardon pour eux aussi, s'ils se repentent. Malheur si tous ceux qui m'offensent ne pouvaient pas être pardonnés ! Allons, lève-toi, Simon. Certainement la peine de tes compagnons a augmenté en voyant que Moi aussi je ne suis plus au bercail. Mais, quitte à les faire souffrir quelque temps encore avant d'aller les trouver, prions. Prions ensemble. Il n'y a rien d'autre à faire pour reconquérir la paix, force spirituelle, amour, compassion... même envers nous-mêmes. La prière met en fuite les fantômes de Satan, nous fait sentir près de Dieu. Et avec Dieu près de soi, on peut tout affronter et supporter avec justice et mérite. Prions ainsi, toi et Moi ensemble, ici sur cette montagne d'où s'étend une si grande partie de notre Patrie, comme à Moïse, du haut du Nébo, se découvrit la vue de la Terre Promise. Nous, plus chanceux que lui, nous apportons à cette terre qui appartiendra au Christ, la Parole et le Salut. Moi pour commencer, et toi ensuite. Regarde ! Dans les dernières lueurs du jour, on voit encore les monts de Judée. Mais, au-delà, il y a la plaine, la mer, puis d'autres terres, le monde... Elles, lui, t'attendent, Pierre. Ils t'attendent pour savoir qu'il existe un Dieu vrai, un Dieu qui donnera la vraie lumière aux âmes qui vont à tâtons dans la nuit du gentilisme et de l'idolâtrie.

Regarde : sur la Terre, la lumière s'assombrit. Comment les voyageurs pourraient-ils ne pas perdre la direction par une nuit sans lumière ? Mais voilà l'Étoile Polaire. Elle se lève déjà pour guider les voyageurs. Ma Religion sera l'étoile qui guidera les voyageurs spirituels sur la route du Ciel. Et tu seras uni à elle au point d'être une seule lumière avec Moi et avec ma Doctrine, Ô mon Pierre, Ô ma Pierre bénie. Prions pour cette heure où les hommes se sauveront grâce à mon Nom. "Notre Père, qui es aux Cieux"..."

Il dit lentement le Pater en tenant Pierre par la main, et on dirait qu'il le présente au Père, en élevant ainsi les bras et les mains, avec dans sa main droite la main gauche de l'apôtre.

"Et maintenant descendons, en laissant ici les tristesses inutiles et les soucis inutiles du lendemain. Avec le pain quotidien, le Père nous donnera demain, chaque demain, ses secours. En es-tu convaincu, Simon ?"

"Oui, Maître, je le crois" dit avec fermeté Pierre dont le visage n'est plus troublé, mais austère, comme il l'est depuis plusieurs mois et qui le fait apparaître si différent du pêcheur rustre et plaisant qu'il était les deux premières années.

Ils descendent, Jésus devant, Pierre derrière avec son fagot, et presque à la première maison du village ils trouvent les apôtres en émoi.

"Mais où étais-tu allé ?" crient-ils à Pierre.

"Nous serions ici depuis longtemps, mais je me suis arrêté pour parler avec lui, en regardant vers Gerasa..." répond pour lui Jésus.

Ils tournent à droite, vers un bercail à moitié démoli. A l'intérieur d'une palissade à moitié écroulée et pour le reste moisie et chancelante il y a un hangar aux murs grossiers, mal couvert, mal clos, par des murailles sur trois côtés, et par des planches sur le quatrième.

À l'intérieur seulement un peu de paille sur le sol et dans un coin un foyer primitif.

Je pense qu'ils n'ont pas été accueillis dans le village et qu'ils se sont réfugiés là...

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-193.htm
Tome : 7/193


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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Sam 24 Mai 2014 - 6:53

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria117

Jésus au Thaddée et à Jacques de Zébédée


"Mais tu veux vraiment aller par cette route ? Cela ne me paraît pas prudent pour plusieurs raisons..." objecte l'Iscariote.

"Lesquelles ? Ne sont-ils pas peut-être venus à Moi, jusqu'à Capharnaüm, des hommes de ces villages pour chercher le salut et la sagesse ? Ne sont-ils pas eux aussi des créatures de Dieu ?"
"Oui... Mais... Il n'est pas prudent pour Toi d'aller trop près de Machéronte... C'est un endroit funeste aux ennemis d'Hérode."

"Machéronte est loin, et je n'ai pas le temps d'aller jusque là. Je voudrais aller jusqu'à Pétra, et au-delà... Mais je n'arriverai qu'à moitié route et moins encore. De toute façon, allons..."
"Joseph t'a conseillé..."

"De rester sur des routes surveillées. Celle-ci est justement la route d'au-delà du Jourdain sur laquelle les romains ont de fortes garnisons. Je ne suis pas lâche, Judas, ni non plus imprudent."

"Moi, je ne m'y fierais pas. Moi, je ne m'éloignerais pas de Jérusalem. Moi..."

"Mais laisse-le faire, le Maître. Lui est le Maître, et nous ses disciples. Quand donc a-t-on vu que c'est au disciple de conseiller le maître ?" dit Jacques de Zébédée.

"Quand ? Il ne s'est pas passé des années que ton frère a dit au Maître de ne pas aller à Acor, et Lui l'a écouté. A présent, qu'il m'écoute."

"Tu es jaloux et autoritaire. Si mon frère a parlé et a été écouté, c'est signe que sa remarque était juste et qu'il fallait l'écouter. Il suffisait de regarder Jean ce jour-là, pour comprendre qu'il était juste de l'écouter !"

"Oh ! avec toute sa sagesse, il n'a jamais su le défendre, et jamais il ne saura le faire. C'est récent, au contraire, ce que j'ai fait moi en venant à Jérusalem."

"Tu as fait ton devoir. Mon frère aussi l'aurait fait à l'occasion, par d'autres moyens, car lui ne sait pas mentir même pour des choses bonnes, et j'en suis heureux..."

"Tu m'offenses. Tu me traites de menteur..."

"Hé ! tu veux que je dise que tu es sincère alors que tu as menti si habilement sans changer de couleur ?"

"Je le faisais..."

"Oui. Je le sais. Je le sais ! Pour sauver le Maître. Mais cela ne me va pas et ne va à aucun de nous. Nous préférons la simple réponse du vieil homme. Nous préférons nous taire et qu'on nous traite de sots, et même que l'on nous malmène, plutôt que de mentir. On commence pour une chose bonne, et on finit avec une chose qui ne l'est pas."

"Qui est mauvais ? Pas moi. Qui est sot ? Pas moi."

"Cela suffit ! Tout en ayant raison, vous finissez par avoir tort, un tort différent de celui que vous vous reprochez, car c'est un tort contre la charité. Ce que je pense de la sincérité, vous le savez tous, ce que j'exige pour la charité aussi. Allons. Vos disputes me sont plus pénibles que les insultes de mes ennemis."

Et Jésus, visiblement fâché, se met à marcher rapidement, seul, par une route qu'il n'est pas besoin d'être archéologue pour comprendre qu'elle a été construite par les romains. Elle va vers le sud, presque toute droite à perte de vue entre deux chaînes de montagnes assez remarquables. La route est monotone, assombrie par les pentes boisées qui l'enserrent et empêchent de découvrir l'horizon, mais en bon état. De temps à autre, quelque pont romain jeté sur un torrent ou un ruisseau qui descend certainement vers le Jourdain ou la Mer Morte. Je ne sais pas précisément car les monts m'empêchent de voir du côté de l'occident où doivent se trouver les fleuves et la mer. Il passe quelque caravane sur la route, caravane qui remonte peut-être de la Mer Rouge et qui va je ne sais où, avec de nombreux chameaux et chameliers et des marchands d'une race visiblement différente de l'hébraïque.

Jésus est toujours en avant, seul. Derrière, divisés en deux groupes, les apôtres parlent entre eux. Les galiléens en avant, derrière les juifs avec, en plus, André et Jean et les deux disciples qui se sont unis à eux. Le premier groupe essaie de consoler Jacques, déprimé par le sévère reproche du Maître; l'autre de persuader Judas de ne pas être toujours ainsi obstiné et agressif. Les deux groupes sont d'accord pour conseiller aux deux qui ont reçu des reproches d'aller trouver le Maître et de faire la paix avec Lui.

"Moi ? Mais j'y vais tout de suite. Je sais que j'ai raison. Je connais mes actions. Ce n'est pas moi qui ai fait des insinuations malveillantes, et j'y vais" dit l'Iscariote. Il est hardi, je dirais effronté. Il accélère le pas pour rejoindre Jésus. Je me demande une fois de plus si pendant ces jours il était déjà disposé à trahir et s'il conspirait déjà avec les ennemis du Christ...

Jacques, au contraire, qui au fond est le moins coupable, est si abattu d'avoir peiné le Maître qu'il n'a pas le courage d'aller en avant. Il le regarde, son Maître, qui maintenant parle avec Judas... Il le regarde, et le désir de s'entendre pardonner se manifeste vivement sur son visage. Mais son amour lui-même, sincère, constant, fort, lui fait paraître impardonnable son méfait.

Maintenant les deux groupes se sont réunis, et même Simon le Zélote, André, Thomas et Jacques disent : "Mais, allons ! Si tu ne le connaissais pas ! Il t'a déjà pardonné !" et avec beaucoup de finesse de jugement, Barthélemy, âgé et sage, dit à Jacques en lui mettant la main sur l'épaule : "Moi, je te le dis : c'est pour ne pas susciter d'autres tempêtes qu'il a fait impartialement des reproches à vous deux, mais son cœur s'adressait seulement à Judas."

"C'est ainsi, Barthélemy ! Mon Frère s'épuise à supporter cet homme dont il s'obstine à vouloir le repentir et il se fatigue à chercher à le faire paraître... comme l'un de nous. Lui est le Maître, et moi... je suis moi... Mais si j'étais Lui, oh ! l'homme de Kériot ne serait pas avec nous !" dit le Thaddée, avec des éclairs dans ses yeux très beaux qui rappellent ceux du Christ.

"Tu crois ? Tu soupçonnes ? Quoi ?" disent plusieurs.
"Rien. Rien de précis. Mais cet homme ne me plaît pas."

"Il ne t'a jamais plu, frère. C'est une répulsion irraisonnée car elle s'est produite à la première rencontre, tu me l'as avoué. C'est contraire à l'amour. Tu devrais la vaincre ne serait-ce que pour faire plaisir à Jésus" dit Jacques d'Alphée, calme et persuasif.

"Tu as raison, mais... je n'y arrive pas. Viens, Jacques, allons ensemble trouver mon Frère" et Jude d'Alphée prend résolument le bras de Jacques de Zébédée et l'entraîne avec lui.

Judas les entend venir et il se retourne, et puis il dit quelque chose à Jésus. Jésus s'arrête et les attend. Judas, l'œil malicieux, observe l'apôtre mortifié.

"Excuse-moi. Écarte-toi un peu. J'ai besoin de parler à mon Frère" dit le Thaddée. La phrase est polie, mais le ton en est très sec.

L'Iscariote a un petit rire, puis en haussant les épaules, il revient sur ses pas pour se réunir à ses compagnons.

"Jésus, nous sommes pécheurs..." dit Jude Thaddée.

"C'est moi qui suis pécheur, pas toi" murmure Jacques la tête basse.

"Nous sommes pécheurs, Jacques, car ce que tu as fait, moi je l'ai pensé, je l'ai approuvé, je l'ai dans le cœur. Je suis donc, moi aussi, dans le péché. Car il sort de mon cœur le jugement envers Judas, pour contaminer ma charité... Jésus, tu ne dis rien à tes disciples qui reconnaissent leur péché ?"

"Que dois-je dire que vous ne sachiez déjà ? Allez-vous peut-être changer à l'égard de votre compagnon à cause de mes paroles ?"

"Non. Pas plus que lui ne change pour celles que tu lui dis" Lui répond franchement pour lui et pour les autres son cousin.

"Laisse faire, Jude, laisse faire ! C'est moi qui suis fautif. C'est de moi qu'il est question, et je dois m'occuper de moi, pas des autres. Maître, ne sois pas fâché avec moi..."

"Jacques, je voudrais de toi, de tous, une chose. J'ai tant de douleur pour tant
d'incompréhensions que je rencontre... pourtant de résistances obstinées. Vous le voyez... pour un lieu qui me donne de la joie, il y en a trois qui me la refusent et me chassent comme un malfaiteur. Mais cette compréhension, cette adhésion que les autres ne me donnent pas, je voudrais l'avoir au moins de vous. Que le monde ne m'aime pas, que je me sente étouffé par toute cette haine, cette antipathie, cette inimitié, ces soupçons, qui m'entourent, par les vilenies de toutes espèces, les égoïsmes, par tout ce que mon amour infini pour l'homme me fait seul supporter, c'est pénible. Mais je le souffre encore et le supporte. Je suis venu pour souffrir de cela de la part de ceux qui haïssent le Salut. Mais vous ! Non, cela je ne le supporte pas ! Cela, que vous n'êtes pas capables de vous aimer entre vous et par conséquent de me comprendre. Cela, que vous n'adhériez pas à mon esprit en vous efforçant de faire ce que Moi, je fais.

Croyez-vous, pouvez-vous croire, vous tous, que je ne vois pas les erreurs de Judas, que j'ignore quelque chose de lui ? Oh ! persuadez-vous qu'il n'en est pas ainsi. Mais si j'avais voulu des hommes parfaits dans leur esprit, j'aurais fait incarner des anges et je m'en serais entouré. J'aurais pu le faire. Cela aurait-il été un vrai bien ? Non. De me part cela aurait été égoïsme et mépris. J'aurais évité la douleur qui me vient de vos imperfections, et j'aurais méprisé les hommes créés par le Père et qu'il a aimés au point de m'envoyer les sauver. Et de la part de l'homme, cela aurait été nuisible pour l'avenir. Une fois ma mission finie, quand je serais remonté au Ciel avec mes anges, que serait-il resté qui puisse continuer ma mission, et qui? Quel homme aurait pu s'efforcer de faire ce que je dis, s'il n'y avait qu'un Dieu et des anges pour donner l'exemple d'une vie nouvelle, réglée par l'esprit ? Il a été nécessaire que je revête une chair pour persuader l'homme qu'en le voulant, l'homme peut être chaste et saint à tous points de vue. Et il a été nécessaire que je prenne des hommes, ainsi, qui par leur esprit répondraient à l'appel de mon esprit, sans regarder s'ils étaient riches ou pauvres, doctes ou ignorants, citadins ou paysans. Que je les prenne comme je les trouvais, et que ma volonté et la leur les transforme lentement en maîtres des autres hommes.

L'homme peut croire à l'homme, à l'homme qu'il voit. Il est difficile à l'homme, tombé si bas, de croire à un Dieu qu'il ne voit pas. Les foudres sur le Sinaï n'étaient pas encore terminées que déjà au pied de la montagne l'idolâtrie surgissait... Moïse n'était pas encore mort, lui, dont on ne pouvait regarder le visage, que déjà on péchait contre la Loi. Mais quand vous, transformés en maîtres, serez comme un exemple, comme un témoignage, comme un levain parmi les hommes, les hommes ne pourront plus dire: "Ce sont des dieux descendus parmi les hommes, et nous ne pouvons pas les imiter". Ils devront dire : "Ce sont des hommes comme nous. Certainement ils ont les mêmes instincts et les mêmes penchants que nous, les mêmes réactions, et cependant ils savent résister à leurs penchants et à leurs instincts, et avoir des réactions bien différentes de nos réactions brutales". Et ils se persuaderont que l'homme peut se diviniser, pourvu seulement qu'il veuille entrer dans les voies de Dieu. Observez les gentils et les idolâtres. Tout leur Olympe, toutes leurs idoles les rendent-ils peut-être meilleurs ? Non. Car s'ils sont incrédules, ils disent que c'est une fable; et s'ils sont croyants, ils pensent : "Ce sont des dieux, et moi, je suis un homme" et ils ne s'efforcent pas de les imiter. Vous, cherchez donc à devenir d'autres Moi-même, et n'ayez pas de hâte. L'homme évolue lentement de l'état d'animal raisonnable à celui d'être spirituel. Ayez de l'indulgence les uns pour les autres ! Personne, à part Dieu, n'est parfait.

Et maintenant tout est passé, n'est-ce pas ? Transformez-vous par une ferme volonté en imitant Simon de Jonas qui, en moins d'un an, a fait des pas de géant. Et pourtant... qui parmi vous était plus homme que Simon avec tous les défauts d'une humanité très matérielle ?"

"C'est vrai, Jésus. Je ne cesse pas d'étudier cet homme. Il fait mon admiration" avoue le Thaddée.

"Oui. Je suis avec lui depuis l'enfance. Je le connais comme s'il était mon frère, mais j'ai en face de moi un Simon nouveau. Je t'avoue que quand tu as dit qu'il était notre chef, moi, et je ne suis pas le seul, je suis resté perplexe. Il me paraissait le moins indiqué de tous. Simon par rapport à l'autre Simon et à Nathanaël ! Simon par rapport à mon frère et à tes frères ! Surtout par rapport à ces cinq ! Cela me semblait vraiment une erreur... A présent, je dis que tu avais raison."

"Et vous ne voyez que la surface de Simon ! Mais Moi, j'en vois le fond. Pour être parfait il a encore beaucoup à faire et à souffrir. Mais je voudrais en tous sa bonne volonté, sa simplicité, son humilité et son amour..."

Jésus regarde devant Lui. Il semble voir je ne sais quoi. Il est absorbé dans une de ses pensées et sourit à ce qu'il voit. Puis il abaisse les yeux sur Jacques et il lui sourit.
"Alors... Je suis pardonné ?!"

"Je voudrais pouvoir pardonner à tous comme à toi... Voilà, cette ville doit être Hesbon. L'homme l'a dit : 'après le pont à trois arches, il y a la ville'. Attendons les autres pour entrer ensemble en ville."

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-194.htm
TOME : 7/194
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus




♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Jacque10
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Message par Invité Sam 24 Mai 2014 - 22:42

Bonjour Maud ! Je viens de m'acheter les deux premiers tomes de l'évangile tel qu'il m'a été révélé ! Smile

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Message par Maud Sam 24 Mai 2014 - 23:12

Bravissimo Caddaric

Tu verras bientôt tu ne pourras plus lâcher le livre
 Reading 

Je te souhaite des merveilleux moments grâce à cette lecture


 Flower white 

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Message par Maud Dim 25 Mai 2014 - 6:44

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria118

Jésus et l'homme de Pétra (près d'Hesbon)


Je ne vois pas la ville d'Hesbon. Jésus et les siens en sortent déjà, et d'après les visages des apôtres je comprends que cela a été une déception. Ils sont suivis, ou plutôt poursuivis, à la distance de quelques mètres par une foule qui vocifère et menace...

"Ces lieux qui entourent la Mer Salée sont maudits comme la mer elle-même" dit Pierre.
"Ce lieu ! Toujours celui du temps mosaïque, et tu es trop bon pour ne pas le punir comme il le fut alors [1]. Mais il le mériterait bien, et il faudrait bien en venir à bout par les puissances du Ciel ou par celles de la Terre, tous jusqu'au dernier homme et la dernière localité" dit Nathanaël fâché, avec une lueur de dédain dans ses yeux profonds. La race hébraïque ressort fortement chez l'apôtre maigre et âgé dans l'accès de dédain, et le fait ressembler beaucoup aux nombreux rabbis et pharisiens qui s'opposent toujours à Jésus.

Jésus se retourne et lève la main pour dire: "Paix ! Paix ! Ils seront eux aussi attirés à la Vérité. Mais il faut la paix. Il faut de la compassion. Nous ne sommes jamais venus ici, ils ne nous connaissent pas. D'autres endroits furent ainsi la première fois, mais ensuite ils changèrent."

"Ces endroits sont comme Masada : des vendus ! Retournons au Jourdain" dit Pierre avec insistance.

Mais Jésus s'en va par la route milliaire qu'il vient de reprendre en direction du sud. Les plus enflammés contre Lui ne cessent de le poursuivre, en attirant l'attention des voyageurs.
Quelqu'un - ce doit être un riche marchand, ou au moins quelqu'un qui est au service d'un marchand - conduit une longue caravane qui va vers le nord. Il les observe stupéfait, en arrêtant son chameau, et en même temps que lui s'arrêtent tous les autres.

Il regarde Jésus, il regarde les apôtres, désarmés et d'un aspect si bienveillant; il regarde ces gens qui arrivent en criant et en menaçant et, curieux, il les interpelle. Je n'entend pas ses paroles mais les cris qui lui répondent : "C'est le Nazaréen maudit, le fou, le possédé. Nous ne voulons pas de Lui dans nos murs !"

L'homme n'en demande pas plus. Il retourne son chameau, crie quelque chose à quelqu'un qui le suivait de près, et aiguillonne l'animal qui en quelques foulées rejoint les apôtres. "Au nom de votre Dieu, qui d'entre vous est Jésus le Nazaréen ?" demande-t-il aux apôtres Matthieu, Philippe, Simon le Zélote et à Isaac qui sont dans le dernier petit groupe.

"Pourquoi le demandes-tu ? Toi aussi, pour l'ennuyer ? N'est-ce pas assez de ses compatriotes ? Tu t'y mets toi aussi ?" dit Philippe très fâché.

"Je vaux mieux qu'eux, et je demande une grâce. Ne me repoussez pas. Je vous le demande au nom de votre Dieu."

Il y a dans la voix de l'homme quelque chose qui persuade les quatre, et Simon lui dit : "Le premier de tous, en avant, avec les deux plus jeunes."

L'homme excite de nouveau l'animal car Jésus, qui était déjà en avant, a encore avancé durant le bref dialogue que Lui ignore.

"Seigneur !... Écoute un malheureux..." dit-il en le rejoignant.

Jésus, Jean et Margziam se retournent étonnés.

"Que veux-tu ?"

"Je suis de Pétra, Seigneur. Je passe pour le compte d'autrui des marchandises venant de la Mer Rouge, jusqu'à Damas. Je ne suis pas pauvre, mais c'est comme si je l'étais. J'ai deux enfants, Seigneur, et le mal les a pris aux yeux et ils sont aveugles, l'un tout à fait, le premier qui a été pris, l'autre presque aveugle et qui le sera bientôt complètement. Les médecins ne font pas de miracles, mais Toi, oui."

"Comment le sais-tu ?"

"Je connais un riche marchand qui te connaît. Il séjourne parfois dans mon milieu, et quelquefois je suis à son service. Il m'a dit, en voyant les enfants: "Seul Jésus de Nazareth pourrait les guérir. Cherche-le". Je t'aurais cherché, mais j'ai peu de temps et je dois suivre les routes les plus indiquées."

"Quand as-tu vu Alexandre ?"

"Entre vos deux fêtes de printemps . Depuis lors, j'ai fait deux autres voyages, mais je ne t'ai jamais rencontré. Seigneur, aie pitié !"

"Homme, Moi, je ne puis descendre à Pétra, et toi, tu ne peux pas quitter la caravane..."

"Si, je le puis. Arisa est un homme de confiance. Je l'envoie en avant : il ira lentement. Moi, je vole à Pétra. J'ai un chameau plus rapide que le vent du désert et plus agile qu'une gazelle. Je prends les enfants et un autre serviteur fidèle. Je te rejoins, tu les guéris... Oh ! la lumière pour les étoiles noires de leurs yeux, maintenant couverts d'un nuage épais ! Et je continue alors qu'eux retournent vers leur mère. Je vois que tu continues, Seigneur. Où te diriges-tu ?"

"J'allais à Debon..."

"N'y va pas. Elle est pleine de... de ceux de Machéronte. Des endroits maudits, Seigneur. Ne te soustrais pas aux malheureux, Seigneur, pour te donner aux maudits."

"C'est ce que je disais" bougonne Barthélemy dans sa barbe, et plusieurs lui donnent raison.

Maintenant ils sont tous autour de Jésus et de l'homme de Pétra. Les habitants d'Hesbon, au contraire, voyant que la caravane paraît bienveillante pour le Persécuté, rebroussent chemin. La caravane, arrêtée, attend l'issue et la décision.

"Homme, si je ne vais pas vers les villes du midi, je retourne vers le septentrion. Et il n'est pas dit que je t'écoute."

"Je le sais que je suis abject pour vous d'Israël. Je suis incirconcis, je ne mérite pas que l'on m'écoute. Mais Toi, tu es le Roi du monde, et dans le monde, nous y sommes, nous aussi..."
"Ce n'est pas cela. C'est... Comment peux-tu croire que Moi je fasse ce que les médecins n'ont pu faire ?"

"Parce que tu es le Messie de Dieu et qu'eux sont des hommes. Tu es le Fils de Dieu. Misace me l'a dit, et moi, je le crois. Tu peux tout faire, même pour un pauvre homme comme moi." La réponse est pleine d'assurance et l'homme la complète en se laissant glisser à terre, sans même faire agenouiller le chameau, et il se prosterne de tout son long dans la poussière.

"Ta foi est plus grande que celle de beaucoup. Va ! Tu sais où est le Nébo ?"

"Oui, Seigneur. Cette montagne, c'est le Nébo. Nous aussi, nous connaissons Moïse. Il est grand, trop grand pour que nous ne le connaissions pas, mais Toi, tu es plus grand. Entre Moïse et Toi, c'est comme entre une roche et une montagne."

"Va à Pétra. Moi, je t'attendrai sur le Nébo..."

"Il y a un village au pied pour ceux qui visitent la montagne [3]. Il y a des auberges... J'y serai d'ici dix jours au plus. Je forcerai la bête, et si Celui qui t'envoie me protège, je ne rencontrerai pas de tempête."

"Va ! Et reviens le plus tôt possible. Je dois aller ailleurs..."

"Seigneur ! Moi... je ne suis pas circoncis. Ma bénédiction est pour Toi un opprobre. Mais celle d'un père n'est jamais un opprobre. Je te bénis, et je pars."

Il prend un sifflet d'argent et siffle trois fois. L'homme qui est en tête de la caravane arrive au galop. Ils se parlent, se saluent. Puis l'homme retourne à la caravane qui se met en mouvement. L'autre remonte sur son chameau et s'en va vers le sud, au galop. Jésus et les siens se remettent en route.

"Nous allons vraiment au Nébo ?"

"Oui, nous quitterons les villes pour les pentes des monts Abarim [4]. Il y aura beaucoup de bergers. Nous connaîtrons par eux la route pour le mont Nébo et eux sauront, par nous, le Chemin pour aller au mont de Dieu. Et puis nous nous arrêterons quelques jours comme nous l'avons fait sur les monts d'Arbela et près du Carit."

"Oh ! Comme ce sera beau ! Et nous deviendrons meilleurs. Nous sommes toujours descendus de ces lieux plus forts et meilleurs" dit Jean.

"Et tu nous parleras de tout ce que le Nébo rappelle [5]. Frère : te souviens-tu, quand nous étions enfants, d'un jour où tu faisais Moïse qui bénissait Israël avant de mourir ?" dit Jude d'Alphée.

"Oui. Et ta Mère poussa un cri, en te voyant étendu comme mort. Maintenant, nous allons vraiment au Nébo" dit Jacques d'Alphée.

"Et tu béniras Israël. Tu es le vrai Chef du Peuple de Dieu !" s'écrie Nathanaël.

"Mais tu n'y meurs pas. Tu ne meurs jamais, n'est-ce pas, Maître ?" demande avec un rire étrange Judas de Kériot.

"Je mourrai et je ressusciterai comme il est dit. Beaucoup d'hommes mourront sans être morts en ce jour-là. Et alors que les justes ressusciteront, même morts depuis des années, des hommes vivant dans leur chair mais à l'esprit définitivement mort en ce jour-là, ne ressusciteront pas. Attention à ne pas être de ceux-ci."

"Et Toi, prends garde que l'on ne t'entende pas répéter que tu ressusciteras. Ils disent que c'est un blasphème" réplique Judas de Kériot.

"C'est vrai, et je le dis."

"Quelle foi, cet homme ! Et ce Misace !" dit le Zélote pour tenter une diversion.


"Mais qui est Misace ?" demandent ceux qui l'année précédente n'étaient pas dans le voyage d'au-delà du Jourdain. Et ils s'éloignent en parlant de ces choses, alors que Jésus reprend, avec Margziam et Jean, la conversation interrompue précédemment.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-195.htm
TOME : 7/195




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Mont Nebo
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Message par Maud Lun 26 Mai 2014 - 6:54

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria119

En descendant du Nébo


"Je regretterai toujours cette. montagne et ce repos dans le Seigneur" dit Pierre alors qu'ils s'apprêtent à descendre dans la vallée par une côte très sauvage.

Ils se trouvent dans une chaîne de montagnes très élevées. À l'est, au-delà de la vallée, d'autres monts, et des monts au sud et des monts encore plus élevés au nord. Au nord-ouest la verte vallée du Jourdain qui débouche dans la Mer Morte, à l'ouest d'abord la mer de couleur sombre et puis, au-delà, le désert aride et pierreux, interrompu seulement par la splendide oasis d'Engaddi, et puis les monts de Judée. Un panorama imposant, étendu, de quelque côté que l'œil se tourne. Et on oublie, dans une pareille vision de vie végétale, que l'on suppose ou que l'on sait habitée, la sombre vision du lac Asphaltite, sans voiles, sans vie, toujours sombre même sous le soleil, triste même dans la péninsule basse et étendue qui s'avance du côté oriental presque jusqu'au milieu du lac. Mais, quels sentiers pour descendre dans la vallée ! Seuls les animaux sauvages peuvent se trouver à l'aise dans ces sentiers. Si on ne pouvait s'agripper aux troncs et aux buissons, on ne pourrait descendre du sommet, ce qui fait bougonner l'Iscariote.

"Et pourtant je voudrais encore y retourner" réplique Pierre.

"Tu as des goûts singuliers. Ici c'est pire encore que le premier endroit et que le second."

"Mais pas pire que l'endroit où notre Maître se prépara à la prédication" objecte Jean.

"Oh ! pour toi, tout est toujours beau..."

"Oui, tout ce qui entoure mon Maître est beau et bon et je l'aime."

"Fais attention que dans ce tout, j'y suis moi aussi... et souvent il y a des pharisiens, des sadducéens, des scribes, des hérodiens... Tu les aimes eux aussi ?"

"Lui les aime."

"Et toi, ha ! ha ! tu fais comme Lui, hein ? Mais Lui c'est Lui, et toi c'est toi. Je ne sais si tu pourras toujours les aimer, toi qui pâlis quand tu entends parler de trahison et de mort, ou quand tu vois ceux qui désirent ces choses."

"C'est signe que je ne suis encore que très imparfait si je me trouble par crainte pour Lui et par indignation envers les coupables."

"Ah, tu te troubles aussi par indignation ? Je ne l'aurais pas cru... Alors si toi, par hasard, tu voyais un jour quelqu'un qui nuirait réellement au Maître, que ferais-tu ?"

"Moi ?! Tu me le demandes? La Loi dit : "Œil pour œil, dent pour dent" [1]. Mes mains deviendraient des tenailles autour de sa gorge."

"Oh ! Oh ! Lui dit que l'on doit pardonner ! C'est tout le bien que t'a fait la méditation ?"
"Laisse-moi, troubleur ! Pourquoi me tenter et me troubler ? Qu'as-tu dans le cœur ? Je voudrais pouvoir y lire..."

"Pour celui qui scrute les eaux de la Mer Morte, n'apparaît pas le mystère du fond. Ces eaux sont une pierre de tombe sur la pourriture qu'elles ont reçue" dit derrière eux Barthélemy, resté en arrière de tout le monde. Les autres, tant bien que mal, sont en avant et n'ont rien entendu. Mais Barthélemy, si. Et il s'interpose dans la conversation des deux et son regard est réprobateur.

"Oh ! le sage Barthélemy ! Mais tu ne voudrais certainement pas dire que je suis comme la Mer Salée !"

"Ce n'est pas à toi que je parlais, mais à Jean. Viens avec moi, fils de Zébédée, moi je ne te troublerai pas" et il prend Jean par le bras comme pour s'appuyer, lui, l'âgé, sur l'agile et jeune compagnon.

Judas reste en arrière et il fait derrière eux un geste méchant de colère. Il semble qu'il se jure à lui-même quelque chose, ou qu'il menace...

"Que voulait dire Judas ? Et toi, que voulais-tu dire ?" demande Jean au vieillot Nathanaël

"N'y pense pas, ami. Pensons, au contraire, à tout ce que nous a expliqué le Maître ces jours-ci. Comme on a compris Israël !"

"C'est vrai. Moi, je ne comprends pas que le monde ne le comprenne pas !"

"Nous non plus, Jean, nous ne le comprenons pas complètement. Nous ne voulons pas le comprendre. Tu vois quelle difficulté nous avons à accepter son idée messianique ?"

"Oui. Pour tout, nous le croyons aveuglément, mais pas pour cela. Toi qui es instruit, sais-tu m'en dire le pourquoi ? Nous qui trouvons que devant le Christ les rabbis sont obtus, pourquoi alors nous aussi n'arrivons-nous pas à l'idée parfaite d'une royauté spirituelle du Messie ?"

"Je me le suis demandé bien des fois. Car je voudrais arriver à ce que tu appelles l'idée parfaite. Et je crois pouvoir me tranquilliser en me disant à moi-même que ce qui s'oppose en nous, qui avons la volonté de le suivre non seulement matériellement et doctrinalement mais aussi spirituellement, à cette acceptation, ce sont tous les siècles qui sont derrière nous... et qui sont en nous, en notre intérieur. Tu vois ? Regarde à l'orient, au midi et à l'occident. Chaque pierre a un souvenir et un nom. Chaque pierre, chaque fontaine, chaque sentier, chaque village ou citadelle, chaque ville, chaque fleuve, chaque montagne, que nous rappellent-ils ? Que nous crient-ils ? La promesse d'un Sauveur. Les miséricordes de Dieu pour son peuple. Comme la goutte d'huile d'une outre percée, le petit groupe du début, le noyau du futur peuple d'Israël s'est répandu avec Abraham à travers le monde jusqu'à la lointaine Égypte et puis, de plus en plus nombreux, il est revenu avec Moïse aux terres du père Abraham, riche de promesses de plus en plus vastes et plus assurées, et des marques de la paternité de Dieu, devenant un vrai Peuple car pourvu d'une Loi, la plus sainte des lois. Mais qu'est-il arrivé ensuite ?

Ce qui est arrivé à cette cime qui, il y a un moment, brillait dans le soleil. Regarde-la maintenant. Elle est enveloppée de nuages qui en changent l'aspect. Si nous ne savions pas que c'est elle et si nous devions la reconnaître pour nous diriger sur un chemin sûr, le pourrions-nous, changée comme elle l'est par des couches épaisses de nuages qui ressemblent à des mamelons et des dômes ? C'est ce qui est arrivé en nous. Le Messie est ce que Dieu a dit à nos pères, aux patriarches et aux prophètes. Immuable. Mais ce que nous y avons mis de nous, pour... l'expliquer, selon la pauvre sagesse humaine, voilà que cela nous a créé un Messie, une figure morale du Messie tellement fausse que nous, nous ne reconnaissons plus le vrai Messie. Et nous, avec les siècles et les générations qui sont derrière nous, nous croyons au Messie que nous avons imaginé, au Vengeur, au Roi humain, très humain, et nous n'arrivons pas, en dépit de ce que nous disons et croyons, à concevoir Celui qui est Messie et Roi tel qu'il est réellement, tel que pensé et voulu par Dieu. C'est cela, mon ami !"

"Mais alors nous n'arriverons jamais, nous, du moins nous, à voir, à croire, à vouloir le vrai Messie ?"

"Nous y arriverons. Si nous ne devions pas y arriver, Lui ne nous aurait pas choisis. Et si l'Humanité ne devait jamais arriver à bénéficier du Messie, le Très-Haut ne l'aurait pas envoyé."

"Mais Lui rachètera la Faute, même sans le concours de l'Humanité ! Par son seul mérite."

"Mon ami, ce serait une grande rédemption que celle de la Faute d'origine. Mais elle ne serait pas complète. Nous avons en nous d'autres fautes individuelles en plus de celle d'origine et celles-là, pour être lavées, ont besoin du Rédempteur et de la foi de celui qui recourt à Lui comme à son Salut. Je pense que la Rédemption agira jusqu'à la fin des siècles. Le Christ ne sera pas inactif un seul instant, du moment où il sera Rédempteur et donnera à l'Humanité la Vie qui est en Lui. Il sera comme une source qui se donne à celui qui a soif, continuellement, jour après jour, une lune après l'autre, une année après l'autre, un siècle après l'autre. L'Humanité aura toujours besoin de la Vie. Lui ne peut cesser de la donner à ceux qui espèrent et croient en Lui avec sagesse et justice."

"Tu es instruit, Nathanaël. Moi, je suis un pauvre ignorant."

"Tu fais, par instinct spirituel, ce que j'accomplis péniblement par réflexion mentale; notre transformation d'Israélites en chrétiens... Mais tu arriveras plus vite au terme, car tu sais plutôt aimer que penser. C'est l'amour qui te transporte et te transforme."

"Tu es bon, Nathanaël. Si nous étions tous comme toi !" Jean pousse un profond soupir.

"N'y pense pas, Jean ! Prions pour Judas" lui dit l'apôtre âgé qui a compris le soupir de Jean...

"Oh ! vous êtes ici, vous aussi ! Nous vous regardions venir. De quoi parliez-vous tant ?" demande Thomas en souriant.

"Nous parlions de l'ancien Israël. Où est le Maître ?"

"Il est allé en avant, avec les frères et Isaac, voir un berger malade. Il nous a dit d'aller par ce chemin jusqu'à celui qui monte vers la cime."

"Allons, alors."

Ils descendent maintenant par un sentier moins casse-cou jusqu'à un vrai chemin muletier qui monte au Nébo. Il y a dans le bois une poignée de maisons. Plus bas, presque dans la vallée, un village proprement dit montre ses maisons blanches sur la pente qui devient très douce. Du petit chemin où ils sont, ils voient les gens qui entrent dans le village.

"C'est là que nous attendons celui de Pétra ?" demande Pierre.

"Oui, c'est le village. Espérons qu'il soit arrivé, auquel cas nous reprendrons demain la route du Jourdain. Je ne sais pas. Je ne me sens pas du tout tranquille ici" dit Matthieu.

"Le Maître avait dit d'aller beaucoup plus en avant" dit l'Iscariote.

"Oui. Mais j'espère qu'on va le convaincre du contraire."

"Mais de quoi as-tu peur ? De Hérode ? De ses sbires ?"

"Des sbires, il n'y en a pas seulement près d'Hérode. Oh ! voilà le Maître ! Les bergers sont nombreux et heureux. Eux sont conquis. Ce sont des nomades. Ils vont aller répandre la bonne nouvelle que le Messie est sur la Terre" dit encore Matthieu.

Jésus les rejoint avec une suite de bergers et de troupeaux.

"Allons. Nous avons à peine le temps d'arriver au village. Eux vont nous loger, ils sont connus." Jésus est content d'être parmi des simples qui savent croire au Seigneur.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-196.htm
TOME : 7/196




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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mar 27 Mai 2014 - 7:03

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria120


"Les Ténèbres ne veulent pas de la Lumière"

Vision du Mardi 24 septembre 1946

Une belle matinée d'automne. À part les feuilles jaunes rouges qui couvrent le sol et rappellent la saison, l'herbe est si verte avec quelques fleurs qui sortent des buissons qui ont repris vie avec les pluies d'octobre, si serein l'air qui circule à travers les branches déjà en partie dépouillées, que cela fait penser à un début de printemps, d'autant plus que les arbres à feuilles persistantes, qui se mêlent aux arbres à feuilles caduques, mettent une note de gaieté avec leurs nouvelles feuilles de couleur émeraude qui ont poussé au bout des branches, près des branches dépouillées des autres arbres, et elles semblent ainsi sortir leurs premières feuilles.

Les brebis sortent des enclos et se dirigent en bêlant vers les pâturages avec les agneaux des portées d'automne. L'eau d'une fontaine, qui se trouve au début du village, brille comme du diamant liquide sous le baiser du soleil et, en retombant dans un sombre bassin, elle produit un scintillement multicolore contre une maisonnette dont le temps a noirci les murs.

Jésus est assis sur un muret qui d'un côté borde le chemin, et il attend. Les siens l'entourent et aussi les habitants du village, alors que les bergers que leurs troupeaux obligent à ne pas trop s'écarter, au lieu de monter plus haut, se répandent sur les deux côtés de la route vers la plaine.

De la route qui de la vallée monte au Nébo, pour le moment, il ne vient personne.

"Il viendra ?" demandent les apôtres.

"Il viendra et nous allons l'attendre. Je ne veux pas décevoir une espérance qui se forme et détruire une foi future" répond Jésus.

"N'êtes-vous pas bien parmi nous ? Nous avons donné ce que nous avions de meilleur" dit un vieillard qui se chauffe au soleil.

"Mieux qu'ailleurs, père. Et Dieu récompensera votre bonté" lui répond Jésus.

"Alors, parle-nous encore. Ici, il vient parfois des pharisiens zélés et des scribes orgueilleux. Mais ils n'ont rien à nous dire. C'est juste. Élevés au-dessus de... tout, ils sont les séparés et les sages. Nous... Mais alors nous, nous devons rien savoir, parce que le sort nous a fait naître ici ?"

"Dans la Maison de mon Père, il n'y a pas de séparations ni de différences pour ceux qui arrivent à croire en Lui et à pratiquer sa Loi qui est le code de sa volonté, pourvu que l'homme vive en juste pour avoir une récompense éternelle dans son Royaume.

Écoutez. Un père avait plusieurs fils. Certains avaient toujours vécu en contact étroit avec lui, d'autres, pour diverses raisons, avaient été relativement plus éloignés de leur père. Mais pourtant, connaissant les désirs paternels, malgré leur éloignement, ils pouvaient agir comme s'il avait été présent. D'autres encore étaient encore plus éloignés, et depuis le premier jour de leur naissance, élevés au milieu de serviteurs qui parlaient d'autres langues et avaient d'autres usages, ils s'efforçaient de servir le père suivant le peu que, par instinct plutôt que par science, ils savaient devoir être agréable à leur père.


Un jour le père, qui n'ignorait pas comment, malgré ses ordres, ses serviteurs s'étaient abstenus de faire connaître les pensées du père à ceux qui étaient loin, parce que dans leur orgueil ils les considéraient comme inférieurs, non aimés seulement parce qu'ils ne cohabitaient pas avec le père, voulut rassembler toute sa descendance. Et il l'appela à lui. Eh bien, croyez-vous qu'il ait jugé selon le droit humain en donnant la possession de ses biens à ceux seulement qui étaient toujours restés dans sa maison, ou trop peu éloignés pour être empêchés de connaître ses ordres et ses désirs ? Lui, au contraire, suivit une toute autre manière de juger. Observant les actions de ceux qui avaient été justes par amour du père qu'ils connaissaient seulement de nom et qu'ils avaient honoré par toutes leurs actions, il les appela près de lui pour leur dire : "Vous avez double mérite d'être justes puisque vous l'avez été par votre seule volonté et sans être aidés. Venez m'entourer. Vous en avez bien le droit ! Les premiers m'ont toujours possédé et toutes leurs actions étaient réglées par mes conseils et récompensées par mon sourire. Vous, vous avez dû agir seulement par foi et par amour. Venez, car dans ma maison votre place est prête, et prête depuis longtemps, et à mes yeux ce qui constitue la différence ce n'est pas d'avoir toujours été de la maison ou d'en avoir été loin mais ce qui fait la différence ce sont les actions que, près ou loin de moi, mes fils ont accomplies".

C'est la parabole et voici son explication : les scribes ou les pharisiens, qui vivent autour du Temple, peuvent au Jour éternel n'être pas dans la Maison de Dieu et beaucoup qui sont assez loin pour ne connaître que succinctement les choses de Dieu, pourront être alors dans son Sein. Car ce qui donne le Royaume, c'est la volonté de l'homme tendue vers l'obéissance à Dieu et non un amas de pratiques et de science.

Faites donc ce que je vous ai expliqué hier. Faites-le sans la crainte excessive qui paralyse, faites-le sans compter d'éviter ainsi le châtiment. Faites-le donc seulement par amour pour Dieu qui vous a créés pour vous aimer et être aimé de vous. Et vous aurez une place dans la Maison paternelle."

"Oh ! parle-nous encore !"

"Que dois-je vous dire ?"


"Tu disais hier qu'il y a des sacrifices plus agréables à Dieu que celui des agneaux et des béliers, et aussi qu'il y a des lèpres plus honteuses que celles de la chair. Je n'ai pas bien compris ta pensée" dit un berger et il termine : "Avant qu'un agneau ait un an et qu'il soit le plus beau du troupeau, sans tache et sans défauts, sais-tu combien de sacrifices il faut faire et combien de fois il faut vaincre la tentation d'en faire le mouton du troupeau ou de le vendre comme tel ? Or si pendant un an on résiste à toute tentation et si on le soigne et si on s'attache à lui, perle du troupeau, sais-tu comme est grand le sacrifice de l'immoler sans profit et avec douleur ? Peut-il y avoir un sacrifice plus grand à offrir au Seigneur ?"

"Homme, je te dis en vérité que le sacrifice ne réside pas dans la bête immolée, mais dans l'effort que tu as fait pour la garder pour l'immolation. En vérité je vous dis qu'il va venir le jour où, comme le dit la parole inspirée, Dieu dira : "Je n'ai pas besoin du sacrifice des agneaux et des béliers" et Il exigera un sacrifice unique et parfait, et à dater de cette heure, tout sacrifice sera spirituel. Mais on a dit déjà depuis des siècles quel sacrifice préfère le Seigneur. David s'écrie en pleurant: "Si tu avais désiré un sacrifice je te l'aurais offert, mais les holocaustes ne te plaisent pas. Le sacrifice à Dieu, c'est l'esprit contrit (et Moi j'ajoute: obéissant et affectueux, car on peut accomplir aussi un sacrifice de louange, de joie et d'amour et non seulement d'expiation). Le sacrifice à Dieu, c'est l'esprit brisé; le cœur contrit et humilié, Toi, ô Dieu, tu ne le méprises pas" . Non, II ne méprise pas non plus le cœur qui a péché et s'est humilié, votre Père. Et alors comment accueillera-t-il le sacrifice du cœur pur, juste, qui l'aime ? Voilà le sacrifice le plus agréable: le sacrifice quotidien de la volonté humaine à la volonté divine, qui se montre dans la Loi, les inspirations et dans les événements journaliers. Et aussi, ce n'est pas la lèpre de la chair la plus honteuse et qui exclut de la vue des hommes et des lieux de prière, mais c'est la lèpre du péché. Il est vrai qu'elle passe bien souvent ignorée des hommes. Mais vivez-vous pour les hommes ou pour le Seigneur ? Est-ce que tout se termine ici, ou bien continue dans l'autre vie ? Vous le savez. Et alors soyez saints pour n'être pas lépreux aux yeux de Dieu qui voit le cœur des hommes, et gardez-vous purs dans votre esprit pour pouvoir vivre éternellement."

"Et si quelqu'un a fortement péché ?"

"Qu'il n'imite pas Caïn, qu'il n'imite pas Adam et Eve, mais qu'il coure aux pieds de Dieu et qu'avec un vrai repentir il Lui demande pitié. Un malade, un blessé, va au médecin pour guérir. Qu'un pécheur aille à Dieu pour avoir son pardon. Moi..."


"Toi ici, Maître ?" crie quelqu'un qui monte par le chemin, tout enveloppé dans son manteau au milieu de plusieurs autres.

Jésus se retourne pour le regarder.

"Tu ne me reconnais pas ? Je suis le rabbi Sadoc. De temps à autre nous nous rencontrons."

"Le monde est toujours petit quand Dieu veut que deux personnes se rencontrent. Nous nous rencontrerons encore, rabbi. En attendant, que la paix soit avec toi."

L'autre ne rend pas le salut de paix, mais il demande : "Que fais-tu ici ?"

"Ce que tu vas faire, j'ai fait. Cette montagne n'est-elle pas sacrée pour toi ?"

"Tu l'as dit, et j'y viens avec mes disciples. Mais moi, je suis un scribe !"

"Et Moi, je suis un fils de la Loi. Je vénère donc Moïse comme tu le vénères."

"C'est un mensonge. Tu annules sa parole avec la tienne et tu prétends que l'on obéisse à Toi, non plus à nous."

"A vous, non. L'obéissance à votre égard n'est pas nécessaire..."

"Elle n'est pas nécessaire ? Horreur !"

"Non, pas plus que ne sont nécessaires dans ton vêtement, pour te garder de l'air automnal, les zizits flottants et nombreux qui ornent ton vêtement. C'est ton vêtement qui te protège. Ainsi en est-il des nombreuses paroles que l'on enseigne, Moi j'accepte celles qui sont nécessaires et saintes, celles de Moïse, et je ne m'occupe pas des autres."

"Samaritain ! Tu ne crois pas aux prophètes !"

"Les prophètes, vous non plus vous ne les observez pas. Si vous les observiez, vous ne me diriez pas samaritain."

"Mais laisse-le, Sadoc. Veux-tu parler avec un démon ?" dit un autre pèlerin qui arrive avec d'autres personnes et, en tournant son dur regard sur le groupe qui entoure Jésus, il voit Judas de Kériot et le salue en se moquant.

Peut-être arriverait-il quelque incident car les gens du village veulent défendre Jésus. Mais voilà qu'en criant se fraie un chemin l'homme de Pétra suivi d'un serviteur. Lui et le serviteur ont un enfant dans les bras. "Laissez-moi passer. Seigneur, je me suis trop fait attendre ?"

"Non, homme, viens vers Moi."

Les gens s'écartent pour le laisser passer. Il vient à Jésus et il s'agenouille pour déposer par terre une fillette dont la tête est bandée de lin. Le serviteur l'imite en mettant par terre un garçon aux yeux éteints.

"Mes enfants, Maître Seigneur !" dit-il, et dans cette courte phrase, tremble toute la souffrance et l'espérance d'un père.

"Tu as eu beaucoup de foi, homme. Et si je t'avais déçu ? Si tu ne m'avais pas trouvé ? Si je te disais que je ne puis les guérir ?"

"Je ne te croirais pas. Je ne croirais même pas à l'évidence de ne pas te voir. Je dirais que tu t'es caché pour éprouver ma foi et je te chercherais jusqu'à ce que je te trouve".

"Et la caravane ? Et ton gain ?"

"Ces choses ? Et que sont-elles par rapport à Toi qui peux guérir mes enfants et me donner une foi pleine d'assurance en Toi ?"

"Découvre le visage de la fillette" ordonne Jésus.

"Je le garde couvert car elle souffre beaucoup de la lumière."

"Ce ne sera qu'un moment de souffrance" dit Jésus.

Mais la petite se met à pleurer désespérément et ne veut pas qu'on enlève la bande.

"C'est qu'elle croit que tu vas la tourmenter avec le feu, comme les médecins" explique le père qui se débat pour enlever de dessus la bande les menottes de la fillette.

"Oh ! Ne crains pas, fillette. Comment t'appelles-tu ?".

La petite pleure et ne répond pas. Le père répond pour elle : "Tamar, du lieu où elle est née. Et le garçon, Fara."

"Ne pleure pas, Tamar. Je ne te fais pas mal. Tu sens mes mains: je n'ai rien dans les doigts. Viens sur mes genoux. En attendant je vais guérir ton frère et lui te dira ce qu'il a éprouvé. Viens ici, petit."

Le serviteur Lui pousse près de ses genoux le pauvre petit aveugle, aux yeux éteints par le trachome . Jésus le caresse sur la tête et lui demande : "Sais-tu qui je suis ?"

"Jésus le Nazaréen, le Rabbi d'Israël, le Fils de Dieu."

"Veux-tu croire en Moi ?"

"Oui."

Jésus lui met la main sur les yeux en lui couvrant plus de la moitié du visage. Il dit : "Je le veux ! Et que la lumière des pupilles ouvre le chemin à la lumière de la Foi." Il enlève sa main.

L'enfant pousse un cri en portant les mains à ses yeux, et puis il dit : "Père ! Je vois !" Mais il ne court pas vers son père. Dans sa spontanéité enfantine, il s'attache au cou de Jésus et Lui dépose un baiser sur les joues et il reste ainsi, attaché à son cou, avec sa petite tête qui se réfugie sur l'épaule de Jésus pour réhabituer ses pupilles au soleil. La foule crie au miracle pendant que le père voudrait bien enlever l'enfant du cou de Jésus.


"Laisse-le. Il ne m'ennuie pas. Seulement, Fara, dis à ta sœur ce que je t'ai fait."

"Une caresse, Tamar. Comme la main de maman. Oh ! sois guérie toi aussi, et nous jouerons encore !"

La fillette, avec encore un peu d'hésitation, se fait mettre sur les genoux de Jésus qui voudrait la guérir sans même toucher la bande. Mais les scribes et leurs compagnons se mettent à crier : "C'est un truc : la fillette y voit. Un coup monté pour abuser de votre bonne foi, ô habitants d'ici."

"Ma fille est malade. Moi..."

"Laisse-les. Toi, maintenant, Tamar, sois gentille et laisse-moi t'enlever les bandes."

La fillette, convaincue, laisse faire. Quel spectacle, quand tombe la dernière bande ! Deux plaies rouges, croûteuses, enflées, occupent la place des yeux et il en coule des larmes et du pus. Les gens font entendre un murmure d'horreur et de pitié alors que la fillette porte ses menottes à son visage pour se mettre à l'abri de la lumière qui doit la faire souffrir horriblement; sur les tempes rougissent de récentes brûlures.

Jésus écarte les petites mains et il effleure légèrement cette ruine en y appuyant la main et en disant : "Père, qui as créé la lumière pour la joie des vivants, et qui as donné des pupilles même aux moucherons, rends la lumière à cette créature qui est tienne pour qu'elle te voie et croie en Toi, et que de la lumière de la Terre elle entre par la Foi dans la lumière de ton Royaume." Il enlève sa main...

"Oh !" crient tous les gens.

Il n'y a plus de plaies, mais la petite garde les yeux fermés.

"Ouvre-les, Tamar. Ne crains pas. La lumière ne te fera pas mal".

La fillette obéit, un peu craintive et, en ouvrant ses paupières, elle découvre deux petits yeux noirs bien vifs.

"Mon père ! Je te vois !" et elle aussi s'abandonne sur l'épaule de Jésus pour s'habituer lentement à la lumière.

La foule est en émoi alors que l'homme de Pétra se jette aux pieds de Jésus en sanglotant de joie.

"Ta foi a eu sa récompense. Dorénavant que ta reconnaissance porte ta foi dans l'Homme à une plus haute sphère : à la foi dans le vrai Dieu. Lève-toi et partons."


Jésus met à terre la fillette qui sourit de bonheur, et se sépare du garçon en se levant. Il les caresse encore et voudrait fendre le cercle des gens qui l'entourent pour voir les yeux guéris.

"Tu devrais demander la guérison toi aussi pour tes yeux voilés" dit un disciple à un vieil homme que l'on conduit par la main, tant il a la vue brouillée.

"Moi ?! Moi ?! Je ne veux pas avoir la lumière d'un démon. Au contraire, je crie vers toi, ô Dieu éternel ! Écoute-moi. À moi ! À moi, les ténèbres absolues ! Mais que je ne voie pas le visage du démon, de ce démon, de ce sacrilège, de cet usurpateur, de ce blasphémateur, de ce déicide ! Que tombent les ombres sur mes yeux pour toujours. Les ténèbres, les ténèbres pour ne pas le voir, jamais, jamais, jamais !" On dirait un démon lui ! Dans son paroxysme, il se frappe les orbites comme s'il voulait faire éclater ses yeux.

"Ne crains pas. Tu ne me verras pas. Les Ténèbres ne veulent pas de la Lumière et la Lumière ne s'impose pas à celui qui la repousse. Je m'en vais, Ô vieil homme. Tu ne me verras plus sur la Terre. Mais tu me verras tout de même ailleurs."

Et Jésus, avec un abattement qui accentue la démarche particulière des gens de haute taille, légèrement penchée en avant, se met en route par la descente. Il est si abattu qu'il semble déjà le Condamné qui descend le Moriah chargé de la Croix... Et les cris des ennemis, excités par le vieil homme furieux, ressemblent beaucoup aux cris de la foule de Jérusalem le Vendredi Saint.

L'homme de Pétra, mortifié, avec sa fillette qui pleure effrayée dans ses bras, murmure : "Pour moi Seigneur ! À cause de moi ! Toi, tant d'amour pour moi ! Et moi pour Toi ! J'ai mis dans la tente sur le chameau des choses pour Toi. Mais que sont-elles à côté des insultes que je t'ai procurées ? J'ai honte d'être venu à Toi..."

"Non, homme. C'est mon pain amer de chaque jour, et tu es le miel qui l'adoucit. De pain, il y en a toujours plus que de miel, mais il suffit d'une goutte de miel pour rendre doux beaucoup de pain."

"Tu es bon... Mais dis-moi au moins ce que je dois faire pour soigner ces blessures."

"Garde la foi en Moi. Pour le moment, comme tu le peux et autant que tu le peux. D'ici peu... Oui, mes disciples viendront jusqu'à Pétra et au-delà. Alors suis leur doctrine car c'est Moi qui parlerai en eux. Et pour le moment, parle à ceux de Pétra de ce que j'ai fait pour toi. Ainsi, quand ceux qui m'entourent, et d'autres, viendront en mon Nom, que mon Nom ne leur soit pas inconnu."


En bas de la descente, sur la voie romaine, sont arrêtés trois chameaux. L'un avec seulement la selle, les autres avec un baldaquin. Un serviteur les surveille.

L'homme va à une tente et y prend des paquets : "Voilà" dit-il, en les offrant à Jésus. "Ils te seront utiles. Ne me remercie pas. C'est moi qui dois te bénir pour ce que tu m'as donné. Si tu peux le faire pour des incirconcis, bénis-moi, avec mes enfants, ô Seigneur !" et il s'agenouille avec les enfants. Les serviteurs l'imitent.

Jésus étend les mains et prie à voix basse, les yeux fixés au Ciel.

"Va ! Sois juste et tu trouveras Dieu sur ton chemin et tu le suivras sans plus le perdre. Adieu, Tamar ! Adieu, Fara !" Il les caresse avant qu'ils montent avec les serviteurs, un par chameau.

Les bêtes se lèvent au crrr, crrr des chameliers et ils se tournent pour aller au trot par le chemin qui va vers le sud. Deux petites mains brunes se penchent à travers les rideaux et on entend deux voix enfantines : "Adieu, Seigneur Jésus ! Adieu, père !"

L'homme va monter à son tour. Il se penche jusqu'à terre et il baise le vêtement de Jésus, puis il monte en selle et part vers le nord.

"Et maintenant, allons" dit Jésus en se dirigeant à son tour vers le nord.

"Comment ? Tu ne vas plus où tu voulais ?" demandent les apôtres.

"Non. Nous ne pouvons plus aller !... Les voix du monde avaient raison !... Et cela parce que le monde est astucieux et connaît les œuvres du démon... Nous allons à Jéricho..."

Comme Jésus est triste !... Tous le suivent, chargés des paquets donnés par l'homme, accablés et muets...

*

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-197.htm
TOME : 7/197

https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus




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Le Mont Nebo où mourut Moïse
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mer 28 Mai 2014 - 6:38

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria_10

Jésus réconforte ses apôtres


Le gué de Bethabara vient d'être franchi. À travers le fleuve bleu et suffisamment gonflé car il est nourri par des affluents remplis par les pluies de l'automne, on voit l'autre rive, l'orientale, avec une foule de personnes qui gesticulent. Sur la rive occidentale, au contraire, là où se trouve Jésus avec les siens, il n'y a qu'un berger, avec son troupeau qui broute l'herbe verte de la rive.

Pierre s'affale sur un reste de muret qui se trouve là, sans même essuyer ses jambes toutes mouillées à la traversée du gué. C'est qu'à cette saison, on se sert des barques, c'est vrai, mais pour ne pas les échouer sur les bas fonds, on s'en sert dans la partie la plus profonde en s'arrêtant pour déposer les voyageurs là où la quille érafle déjà les herbes submergées. Ainsi, en débarquant, il faut faire quelques pas dans l'eau.

"Qu'as-tu ? Tu te sens mal ?" lui demande-t-on.

"Non, mais je n'en puis plus. Sur le Nébo, cette violence, et avant à Hesbon, et avant à Jérusalem, et avant à Capharnaüm, et après le Nébo à Calliroé, et maintenant à Bethabara.... Oh !..." il se prend la tête dans les mains et il pleure...

"Pas d'accablement, Simon. Ne me rends pas pauvre aussi de ton, de votre courage !" lui dit Jésus en s'approchant de lui et en posant sa main sur le lourd vêtement gris qui couvre l'apôtre.

"Je ne peux, je ne peux pas voir ! Je ne peux pas te voir ainsi maltraité ! Si tu me laissais réagir... peut-être je pourrais. Mais ainsi... devoir me contenir... et assister à leurs insultes, à tes souffrances, comme un enfant impuissant... oh ! cela me brise tout l'intérieur, et je deviens une loque... Mais regardez s'il est possible de le voir ainsi ! On dirait un malade, quelqu'un qui meurt de fièvres... On dirait un coupable poursuivi, qui ne trouve pas où s'arrêter pour manger une bouchée de pain, pour boire une gorgée, pour chercher une pierre où poser sa tête ! Cette hyène du Nébo ! Ces serpents de Calliroé ! Ce forcené qui est encore là ! (et il indique l'autre rive). Est moins démon celui de Calliroé, bien qu'il soit seulement le second dont tu dis qu'il est dominé par Belzébuth ! Moi, j'ai peur des possédés, je pense que si Satan les a pris ainsi, ils doivent avoir été très mauvais. Mais... l'homme peut tomber sans avoir la volonté absolue de le faire. Au contraire, ceux qui sans être possédés agissent comme ils le font, avec toute leur liberté de raisonnement !... Oh ! tu ne les vaincras jamais, puisque tu ne veux pas les châtier ! Et eux... ils te vaincront..." Et les larmes de l'apôtre fidèle, qui s'étaient un peu taries sous le feu de l'indignation, reprennent fortement...


"Mon Pierre, et tu crois qu'ils ne sont pas possédés ? Tu crois que pour l'être, il faut être comme celui de Calliroé et d'autres que nous avons rencontrés ? Tu crois que la possession se manifeste seulement par des cris désordonnés, les bonds, les accès de fureur, la manie de vivre dans des tanières, le mutisme, la paralysie des membres, l'engourdissement de la raison, de sorte que le possédé parle et agit inconsciemment ? Non. Il y a aussi des obsessions, ou plutôt des possessions, plus subtiles et plus puissantes, les plus dangereuses car elles ne gênent pas et n'affaiblissent pas la raison pour l'empêcher de faire des choses bonnes, mais la développent au contraire : l'augmentent pour qu'elle soit puissante au service de celui qui la possède. Dieu, quand Il possède une intelligence et s'en sert pour qu'elle le serve, y transfuse, dans les heures où elle est au service de Dieu, une intelligence surnaturelle qui augmente de beaucoup l'intelligence naturelle du sujet.

Croyez-vous par exemple qu'Isaïe, Ezéchiel, Daniel et les autres prophètes, s'ils avaient dû lire et expliquer ces prophéties comme écrites par d'autres, n'auraient pas trouvé les obscurités indéchiffrables qu'y trouvent les contemporains ? Et pourtant, Moi je vous le dis, pendant qu'ils les recevaient, eux les comprenaient parfaitement. Regarde, Simon. Prenons cette fleur née ici à tes pieds, que vois-tu dans l'ombre qui entoure le calice ? Rien. Tu vois un calice profond et une petite bouche et rien de plus. Maintenant, regarde-la pendant que je la cueille et que je la porte ici, sous ce rayon de soleil. Que vois-tu ?"

"Je vois des pistils, je vois du pollen, et une petite couronne de duvets qui paraissent des cils autour des pistils et une petite bande toute ciliée qui orne le pétale large et les deux plus petits... et je vois une gouttelette de rosée au fond du calice... et... oh ! voilà ! Un moucheron est descendu à l'intérieur pour boire, et il s'est englué dans le duvet cilié et il ne se dégage plus... Mais alors ! Fais mieux voir. Oh ! Le duvet est comme emmiellé, il colle... J'ai compris ! Dieu lui l'a fait ainsi ou pour que la plante se nourrisse, ou pour que se nourrissent les oiseaux en venant becqueter les moucherons, ou pour que l'air en soit débarrassé... Quelle merveille !"

"Sans la puissante lumière du soleil, tu n'aurais rien vu pourtant."

"Hé ! non !"

"Il en est de même dans la possession divine. La créature qui, d'elle-même applique uniquement sa bonne volonté à aimer totalement son Dieu, l'abandon à ses volontés, la pratique des vertus et la maîtrise de ses passions, se trouve absorbée en Dieu et dans la Lumière qui est Dieu, dans la Sagesse qui est Dieu, voit et comprend tout. Ensuite, quand a cessé l'action absolue, succède dans la créature l'état où ce qui a été reçu se transforme en règle de vie et de sanctification, mais redevient obscur, ou plutôt crépusculaire, ce qui d'abord semblait si clair. Le démon, qui singe continuellement Dieu, produit un effet analogue chez les possédés de l'esprit, bien que limité car Dieu seul est infini, chez ceux qu'il possède qui spontanément se sont donnés à lui pour triompher, et il leur communique une intelligence supérieure, mais uniquement tournée vers le mal, pour nuire, pour offenser Dieu et l'homme. Ainsi l'action satanique, quand elle trouve dans l'âme des complicités, est continuelle, amenant par conséquent par degrés à la science totale du Mal. Ce sont les pires possessions.

Rien n'en apparaît à l'extérieur, et conséquemment on ne fuit pas ces possédés. Mais elles existent. Comme je l'ai dit plusieurs fois, le Fils de l'homme sera frappé par des possédés de cette sorte."

"Mais Dieu ne pourrait-il pas frapper l'Enfer ?" demande Philippe.

"Il le pourrait. Il est le plus fort."

"Et pourquoi ne le fait-Il pas pour te défendre ?"

"Les raisons de Dieu seront connues au Ciel. Allons, et sortez de votre accablement."
Le berger, qui a écouté sans en avoir l'air, demande : "Tu as où aller ? Tu es attendu ?"

"Non, homme. Je devrais aller au-delà de Jéricho, mais je ne suis pas attendu."

"Et tu es très fatigué, Rabbi ?"

"Fatigué, oui. On ne nous a permis ni hospitalité ni halte depuis le Nébo."

"Alors... Je voulais te dire... Je suis près de l'ancienne Bétagla... J'ai mon père aveugle et je ne puis m'éloigner pour ne pas le laisser pendant des lunes. Mais mon cœur en souffre et aussi le troupeau. Si tu voulais... Je te donnerais le logement. Ce n'est pas loin. Le vieillard croit tellement en Toi. Joseph, fils de Joseph, ton disciple, le sait."

"Allons."

L'homme ne se le fait pas dire deux fois. Il rassemble le troupeau et le conduit vers le village qui doit être au nord-ouest de l'endroit où ils sont en ce moment. Jésus se met à l'arrière du troupeau avec les siens.

"Maître, dit l'Iscariote après un moment, Bétagla ne possède certainement pas quelqu'un qui puisse acheter les dons de cet homme..."

"Quand nous irons à Jéricho pour aller chez Nike, nous les vendrons."

"C'est que... l'homme, celui-ci, est pauvre et il faudra le dédommager. Je n'ai pas la moindre pièce de monnaie."

"Nous avons des vivres et en grande quantité, même pour quelque mendiant. Il ne faut rien de plus pour l'heure."

"Comme tu veux. Mais il aurait mieux valu que tu m'envoie en avant. J'aurais pu..." [1]
"Ce n'est pas nécessaire."

"Maître, c'est de la défiance ! Pourquoi ne nous envoies-tu pas comme avant, deux par deux ?"
"Parce que je vous aime et je pense à votre bien."

"Ce n'est pas bien de nous garder ainsi inconnus. On pensera que nous sommes indignes, incapables... Une fois, tu nous laissais aller, nous prêchions, nous faisions des miracles, nous étions connus..."

"Tu regrettes de ne plus le faire ? Cela t'allait bien d'aller sans Moi ? Tu es le seul qui se lamente de ne pas aller seul... Judas !..."

"Maître, tu sais si je t'aime !" dit Judas avec assurance.

"Je le sais. Et je te garde avec Moi pour que ton esprit ne se corrompe pas... Tu es déjà celui qui recueille et distribue, qui vend ou échange pour les pauvres. C'est assez, c'est déjà trop. Remarque tes compagnons : pas un seul ne demande ce que tu demandes."

"Mais aux disciples tu l'as accordé... C'est une injustice cette différence."

"Judas, tu es le seul à me dire injuste... Mais je te pardonne. Va en avant, et envoie-moi André."

Jésus ralentit pour attendre André et lui parler à part. Je ne sais pas ce qu'il dit. Je sais qu'André sourit de son doux sourire et s'incline pour baiser les mains du Maître, et puis il retourne en avant.

Jésus reste seul, en arrière de tout le monde... et la tête très penchée, il avance en essuyant son visage avec un coin de son manteau comme s'il suait. Mais ce sont des larmes et non des gouttes de sueur qui coulent sur ses joues décharnées et pâles.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-198.htm
TOME : 7/198




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Message par Maud Jeu 29 Mai 2014 - 6:41

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria_11

La femme du sadducéen nécromancien


C'est encore Jésus qui va inlassablement par les routes de Palestine. Le fleuve est encore à sa droite et il avance dans le même sens que la belle eau, bleue et qui scintille là où elle reçoit le baiser du soleil, bleu-vert près des rives où l'ombre des arbres se reflète avec son vert foncé.
Jésus est au milieu de ses disciples. J'entends Barthélemy qui Lui demande : "Alors, nous allons vraiment vers Jéricho ? Tu ne crains pas quelque embûche ?"

"Je ne crains pas. Je suis arrivé à Jérusalem pour la Pâque par un autre chemin et eux, déçus, ne savent plus où me prendre sans trop attirer l'attention des foules. Crois-moi, Barthélemy, que pour Moi, il y a moins de danger dans une ville populeuse que dans ses sentiers écartés. Le peuple est bon et sincère, mais il est impétueux aussi, et il se soulèverait si on me prenait quand je suis avec lui pour évangéliser et guérir. Les serpents travaillent dans la solitude et l'ombre. Et puis... J'ai encore aujourd'hui et aujourd'hui et aujourd'hui pour travailler... Puis... viendra l'heure du Démon et vous me perdrez. Pour me retrouver ensuite. Croyez-y. Et sachez le croire quand les événements sembleront plus que jamais me démentir."

Les apôtres soupirent, affligés, et le regardent avec amour et douleur, et Jean pousse un gémissement : "Non !" et Pierre, de ses bras courts et robustes, l'entoure comme pour le défendre et il dit : "O mon Seigneur et Maître !" Il ne dit rien de plus, mais il y a tant dans ces mots.

"C'est ainsi, amis. C'est pour cela que je suis venu. Soyez forts. Voyez comme j'avance avec assurance vers mon but, comme quelqu'un qui va vers le soleil et sourit au soleil qui le baise au front. Mon Sacrifice sera un soleil pour le monde. La lumière de la Grâce descendra dans les cœurs, la paix avec Dieu les rendra féconds, les mérites de mon martyre rendront les hommes capables de gagner le Ciel. Et qu'est-ce que je veux sinon cela ? Mettre vos mains dans les mains de l'Éternel, mon Père et le vôtre, et dire : "Voilà, je te ramène ces fils. Regarde, ô Père, ils sont purs. Ils peuvent revenir vers Toi". Vous voir serrés sur son sein et dire : "Aimez-vous enfin, puisque l'Un et les autres, vous étiez anxieux de cela, et que vous souffriez de n'avoir pas pu vous aimer profondément". Voilà ma joie et chaque jour qui me rapproche de l'accomplissement de ce retour, de ce pardon, de cette union, augmente mon anxiété de consommer l'holocauste pour vous donner Dieu et son Royaume."

Jésus est solennel et presque extatique en disant cela. Il marche, tout droit dans son vêtement bleu et dans son manteau plus foncé, la tête découverte à cette heure encore fraîche du matin, et il paraît sourire à je ne sais quelle vision que ses yeux voient sur l'azur d'un ciel serein. Le soleil qui baise sa joue gauche enflamme encore davantage son regard rayonnant et met des étincelles d'or dans sa chevelure soulevée par un vent léger et sa démarche vive. Il fait ressortir le rouge des lèvres qui s'ouvrent pour sourire et il semble éclairer le visage tout entier par une joie qui en réalité vient de l'intérieur adorable de son Cœur enflammé de charité pour nous.

"Maître, puis-je te dire un mot ?" demande Thomas.

"Lequel ?"

"Avant-hier, tu as dit que le Rédempteur, Toi, aurait un traître. Comment un homme pourra-t-il te trahir Toi, Fils de Dieu ?"

"Un homme, en effet, ne pourrait trahir le Fils de Dieu, Dieu comme le Père. Mais le traître ne sera pas un homme. Ce sera un démon dans un corps d'homme, le plus possédé, le plus obsédé des hommes. Marie de Magdala avait sept démons, et le possédé des jours derniers était dominé par Belzébuth. Mais en lui sera Belzébuth et toute sa cour démoniaque... Oh ! comme il est vrai que l'Enfer sera dans ce cœur pour lui donner l'audace de vendre, comme on vend un agneau au boucher, le Fils de Dieu à ses ennemis !"

"Maître, à présent, cet homme est-il déjà possédé par Satan ?"

"Non, Judas. Mais il penche vers Satan, et pencher vers Satan, cela veut dire se mettre dans les conditions de tomber en lui" (Jésus parle à l'Iscariote).

"Et pourquoi ne vient-il pas à Toi pour guérir de son penchant ? Sait-il qu'il l'a ou bien l'ignore-t-il ?"

"S'il l'ignorait, il ne serait pas coupable comme il l'est, car il sait qu'il tend au mal, et qu'il ne persiste pas dans la résolution d'en sortir. S'il persistait, il viendrait à Moi... mais il ne vient pas... Le poison pénètre et mon voisinage ne le purifie pas, car au lieu de le désirer, il le fuit... Votre erreur, Ô hommes. Vous me fuyez quand vous avez davantage besoin de Moi" (c'est à André que Jésus a répondu).

"Mais est-il venu vers Toi quelquefois ? Le connais-tu, et nous, le connaissons-nous ?"

"Matthieu, je connais les hommes même avant qu'eux me connaissent. Et tu le sais, et eux le savent. C'est Moi qui vous ai appelés parce que je vous connaissais."

"Mais le connaissons-nous ?" insiste Matthieu.

"Et pouvez-vous ne pas connaître ceux qui viennent vers votre Maître ? Vous êtes mes amis et vous partagez avec Moi la nourriture, le repos et les fatigues. C'est jusqu'à ma maison que je vous ai ouverte, la maison de ma sainte Mère. Je vous amène à elle pour que cet air qui s'y dégage vous rende capable de comprendre le Ciel avec ses voix et ses commandements. Je vous amène à elle comme un médecin amène ses malades, à peine sortis des séquelles d'une maladie, à des sources salutaires qui les fortifient en vainquant les restes de maladie qui peuvent redevenir nocifs. Vous n'ignorez donc aucun de ceux qui viennent vers Moi."

"En quelle ville l'as-tu rencontré ?"

"Pierre, Pierre !"

"C'est vrai, Maître, je suis pire qu'une femme cancanière. Pardonne-moi. Mais c'est l'amour, tu sais..."

"Je le sais, et ainsi je te dis que ton défaut ne me rebute pas, mais il faut t'en débarrasser."

"Oui, mon Seigneur."

Le sentier se resserre, pris entre une rangée d'arbres et une rigole, et le groupe se disperse. Jésus parle justement avec l'Iscariote auquel il donne des ordres pour les dépenses et les aumônes. Les autres sont derrière deux par deux. Pierre est en arrière, tout seul. Il réfléchit. Il marche, la tête inclinée, tellement pris par ses pensées, qu'il ne s'aperçoit même pas qu'il reste à grande distance des autres.

"Hé ! toi, l'homme ! l'interpelle un cavalier qui vient à passer. Es-tu avec le Nazaréen ?"

"Oui, pourquoi ?"

"Vous allez à Jéricho ?"

"Tu tiens à le savoir ? Moi, je n'en sais rien. Je suis le Maître et je ne demande rien. Où qu'il aille, c'est bien. Le chemin est celui de Jéricho, mais nous pourrions aussi revenir dans la Décapole. Qui sait ! Si tu veux en savoir davantage, le Maître est là-bas." L'homme éperonne son cheval et Pierre lui fait par derrière une curieuse grimace et il bougonne : "Je n'ai pas confiance, mon beau seigneur. Vous êtes tout une bande de chiens ! Moi je ne veux pas être le traître. Je me le jure à moi-même : "Cette bouche sera scellée". Voilà" et il fait un signe sur ses lèvres comme pour les cadenasser.

Le cavalier a rejoint Jésus. Il l'interpelle. Cela donne à Pierre la possibilité de rejoindre les autres. Quand l'homme repart, il salue de la main l'Iscariote. Personne ne le remarque, sauf Pierre qui arrive le dernier, et il paraît ne pas applaudir à ce salut. Il prend Judas par une manche et il lui demande : "Qui est-ce ? Tu le connais ? Comment donc ?"

"De vue. C'est un riche de Jérusalem."

"Tu as des amitiés en haut lieu, toi ! Bien... pourvu que ce soit bien. Dis-moi un peu : c'est cette figure de renard qui te dit tant de choses ?..."

"Quelles choses ?"

"Mais, celles que tu dis savoir sur le Maître !"

"Moi ?"

"Oui, toi. Tu ne te souviens pas de cette soirée d'eau et de boue ? Au temps de la crue ?"

"Ah ! Non ! Non ! Mais tu penses encore à des paroles dites dans un moment de mauvaise humeur ?"

"Je pense à tout ce qui peut faire du mal à Jésus : choses, personnes, amis, ennemis... Et je suis toujours prêt à tenir les promesses que je fais à celui qui veut faire du mal à Jésus. Adieu."

Judas le regarde s'en aller avec une attitude curieuse. Il y a de la stupeur, de la souffrance, du dépit, et je dirais même plus : de la haine.

Pierre rejoint Jésus et l'appelle.

"Oh ! Pierre ! Viens !" et il lui met le bras sur l'épaule.

"Qui était-ce, ce juif hirsute ?"

"Hirsute, Pierre ? Il était tout pomponné et parfumé !"

"C'est sa conscience qui est hirsute. Défie-toi, Jésus."

"Je t'ai dit que ce n'est pas le temps pour Moi. Et quand ce sera le temps, aucune défiance ne me sauvera... si je voulais me sauver. Les pierres elles-mêmes crieraient et m'enchaîneraient si je voulais me sauver."

"C'est possible... Mais défie-toi... Maître ?"

"Pierre, qu'as-tu ?"

"Maître... j'ai une chose à te dire et un poids sur le cœur."

"Une chose ? Un poids ?"

"Oui. Le poids est un péché; la chose est un conseil."

"Commence par le péché."

"Maître... je... je hais... j'ai du dégoût, voilà, si je ne hais pas puisque tu ne veux pas que l'on haïsse, pour l'un de nous. Il me semble être près d'une tanière d'où sort une puanteur de serpents en chaleur... et je ne voudrais pas qu'ils en sortent pour te nuire. Cet homme est une tanière de serpents et lui-même est en chaleur avec le démon."

"D'où le déduis-tu ?"

"Bah !... Je ne sais pas. Je suis rustre et ignorant, mais je ne suis pas stupide. Je suis habitué à lire dans les vents et les nuages... et il m'arrive aussi de déchiffrer les cœurs. Jésus... j'ai peur."

"Ne juge pas Pierre. Pas de soupçons. Le soupçon crée des chimères. On voit des choses qui n'existent pas."

"Que le Dieu éternel veuille qu'il n'y ait rien, mais moi je n'en suis pas sûr."

"Qui est-ce, Pierre ?"

"Judas de Kériot. Il se vante d'avoir des amitiés en haut lieu, et même, tout à l'heure, cet individu louche l'a salué comme on salue quelqu'un de connaissance. Auparavant il ne les avait pas."

"Judas est celui qui reçoit et distribue. Il a l'occasion de fréquenter les riches. Il sait y faire."

"Oui ! Il sait y faire... Maître, dis-moi la vérité. Tu n'as pas de soupçons ?"

"Pierre, tu m'es si cher à cause de ton cœur. Mais je te veux parfait. N'est pas parfait celui qui n'obéit pas. Je t'ai dit : ne juge et ne soupçonne pas."

"Mais en attendant, tu ne me dis pas..."

"Nous allons bientôt être près de Jéricho et nous nous y arrêterons pour attendre une femme qui ne peut nous recevoir dans sa maison..."

"Pourquoi ? Est-ce une pécheresse ?"

"Non, c'est une malheureuse. Ce cavalier qui t'a tant tracassé est venu me dire de l'attendre. Et je l'attendrai, bien que je sache ne pouvoir rien faire pour elle. Et sais-tu qui l'a mise, et aussi le cavalier, sur mes traces ? Judas. Tu vois qu'il a une raison honnête de connaître ce juif."

Pierre baisse la tête et se tait confus, peut-être pas convaincu, et encore curieux. Mais il se tait.

Jésus s'arrête en dehors des murs de la ville et, fatigué, il s'assoit à l'ombre d'un bosquet qui abrite du soleil une fontaine près de laquelle il y a des quadrupèdes à l'abreuvoir. Les disciples s'assoient eux aussi en attendant. Ce doit être un quartier très secondaire de la ville, car à part les chevaux et les ânes qui appartiennent certainement à des marchands en voyage, il y a peu de monde.

Une femme s'avance toute enveloppée dans un manteau foncé et le visage presque couvert; le voile épais et foncé descend à la moitié du visage. Il y a avec elle le cavalier de tout à l'heure, maintenant à pied et trois autres hommes somptueusement vêtus.

"Nous te saluons, Maître."

"Paix à vous."

"C'est la femme. Écoute-la et exauce son désir."

"Si je puis."

"Tu peux tout."

"Tu le crois, toi, sadducéen ?" Le sadducéen [1] c'est celui qui était à cheval.

"Je crois à ce que je vois."

"Et tu as vu que je puis ?"

"J'ai vu."

"Et pourquoi le puis-je, tu le sais ?" Silence.

"Puis-je savoir, Moi, comment tu juges que je le puis ?" Silence.

Jésus ne s'occupe plus de lui ni des autres. Il parle à la femme : "Que veux-tu ?"

"Maître... Maître..."

"Parle donc, sans crainte."

La femme jette un coup d'œil oblique à ceux qui l'accompagnent et qu'ils interprètent à leur manière.

"La femme a son mari malade et te demande sa guérison. C'est une personne influente de la cour d'Hérode. Tu as intérêt à l'exaucer."

"Non parce qu'elle est influente, mais parce qu'elle est malheureuse je l'exaucerai, si je peux. Je l'ai déjà dit. Qu'a ton mari ? Pourquoi n'est-il pas venu ? Et pourquoi ne veux-tu pas que j'aille le trouver ?"

Autre silence, et autre regard oblique.

"Veux-tu me parler sans témoins ? Viens." Ils s'écartent de quelques pas. "Parle."

"Maître... je crois en Toi. Je crois tellement que je suis certaine que tu sais tout de lui, de moi, de notre vie malheureuse... Mais lui ne croit pas... Mais lui te hait... Mais lui..."

"Mais lui ne peut guérir car il n'a pas la foi. Non seulement il n'a pas la foi en Moi, mais pas même dans le vrai Dieu."

"Ah ! Tu sais ? La femme pleure désespérément. C'est un enfer, ma maison ! Un enfer ! Tu délivres les possédés. Tu sais donc ce qu'est le démon. Mais ce démon subtil, intelligent, faux et instruit, le connais-tu ? Sais-tu à quelles perversions il amène ? Sais-tu à quels péchés ? Sais-tu quelles ruines il cause autour de lui ? Ma maison ? Est-ce une maison ? Non. C'est le seuil de l'Enfer. Mon mari ? Est-ce mon mari ? Maintenant il est malade et ne s'occupe pas de moi. Mais quand il était encore fort et désireux d'amour, était-ce un homme celui qui m'embrassait, qui me tenait, qui me possédait ? Non ! J'étais dans les spires d'un démon, je sentais la respiration et la glu d'un démon. Je l'ai tant aimé, je l'aime. Je suis sa femme et il m'a pris ma virginité quand j'étais seulement un peu plus qu'une enfant : j'avais à peine quatorze ans. Mais quand je me rappelais cette première heure, et qu'avec elle je repensais aux sensations intactes du premier embrassement qui m'a rendue femme, moi, avec d'abord ce qu'il y a de meilleur en moi, puis avec la chair et le sang, je reculais d'horreur quand je me ressouvenais que lui est souillé par la nécromancie. Il me semblait que ce n'était pas mon homme, mais les morts qu'il évoquait, qui étaient sur moi pour se rassasier de moi... Et même maintenant, maintenant, même rien qu'à le regarder mourant et encore plongé dans cette magie, j'en éprouve du dégoût. Ce n'est pas lui que je vois... C'est Satan. Oh ! quelle douleur est la mienne ! Même dans la mort, je ne serai pas avec lui car la Loi l'interdit. Sauve-le, Maître. Je te demande de le guérir pour lui donner le temps de se guérir." La femme pleure avec angoisse.

"Pauvre femme ! Moi, je ne puis le guérir."

"Pourquoi, Seigneur ?"

"Parce que lui ne le veut pas."

"Si, il a peur de la mort. Si, il le veut."

"Il ne le veut pas. Ce n'est pas un fou, ce n'est pas un possédé qui ne connaît pas son état et qui ne demande pas d'être délivré parce .qu'il ne peut penser librement. Ce n'est pas quelqu'un dont la volonté est inhibée. C'est quelqu'un qui veut être tel. Il sait que ce qu'il fait est défendu. Il sait qu'il est maudit par le Dieu d'Israël, mais il persiste. Même si je le guérissais, en commençant par son âme, il reviendrait à sa jouissance satanique. Sa volonté est corrompue. C'est un rebelle. Je ne puis."

La femme pleure plus fort. Ceux qui l'ont accompagnée s'en approchent. "Tu ne la contentes pas, Maître ?"

"Je ne puis."

"Je vous l'avais dit, moi. Et la raison ?"

"C'est toi, sadducéen, qui le demandes ? Je te renvoie au livre des Rois. Lis ce que disait Samuel à Saül et ce que disait Élie à Ochozias L'esprit du prophète reproche au roi de l'avoir dérangé en l'évoquant du royaume des morts. Il n'est pas permis de le faire. Lis le Lévitique, si tu ne te souviens plus de la parole de Dieu, Créateur et Seigneur de tout ce qui existe, Gardien de la vie et de ceux qui sont morts. Morts et vivants sont dans les mains de Dieu et il ne vous est pas permis de les arracher à elles. Ni par vaine curiosité, ni par une violence sacrilège, ni par une incrédulité maudite. Que voulez-vous savoir ? S'il existe un avenir éternel ? Et vous dites que vous croyez en Dieu.

S'il y a un Dieu, il aura Lui aussi une cour. Et que sera-t-elle si elle n'est pas éternelle comme Lui, faite d'esprits éternels ? Si vous dites que vous croyez en Dieu, pourquoi ne croyez-vous pas à sa parole ? Sa parole ne dit-elle pas : "Vous ne pratiquerez pas la divination, vous n'observerez pas les songes ? Ne dit-il pas : "Si quelqu'un s'adresse aux mages et aux devins, et fornique avec eux, Je retournerai contre lui ma face et l'exterminerai du milieu de son peuple". Ne dit-il pas : "Ne vous faites pas des dieux à votre convenance" ? Et qu'êtes-vous ? Des samaritains et des perdus, ou des fils d'Israël ? Et qu'êtes-vous : sots ou capables de raisonner ? Et si vous raisonnez pour nier l'immortalité de l'âme, pourquoi évoquez-vous les morts ? Si elles ne sont pas immortelles ces parties incorporelles qui animent l'homme, que reste-t-il d'un homme après la mort ? De la pourriture et des ossements, des ossements calcinés qui sortent de la vermine. Et si vous ne croyez pas à Dieu, au point que vous recourez à des idoles et des signes pour obtenir la guérison, de l'argent, des réponses, comme fait celui dont vous demandez la santé, car vous vous faites des dieux à votre convenance et vous croyez qu'ils peuvent vous dire des paroles plus vraies, plus saintes, plus divines que celles que Dieu vous dit ? Maintenant je vous dis la même réponse d'Élie à Ochozias : "Pourquoi as-tu envoyé des messagers pour consulter Belzébuth, dieu d'Accaron, comme s'il n'y avait pas en Israël un Dieu que l'on puisse consulter ? À cause de cela, tu ne descendras pas du lit sur lequel tu es monté et certainement tu mourras dans ton péché"

"C'est toujours Toi qui nous insultes et nous attaques. Je te le fais remarquer. Nous venons vers Toi pour..."

"Pour m'attirer dans un piège. Mais je vous lis le cœur. Bas les masques, hérodiens vendus à l'ennemi d'Israël ! Bas les masques, pharisiens faux et cruels ! Bas les masques, sadducéens, vrais samaritains ! Bas les masques, scribes dont les paroles sont contraires aux faits ! Bas les masques, vous tous, vous violateurs de la Loi de Dieu, ennemis de la Vérité, concubins du Mal ! À bas, profanateurs de la Maison de Dieu ! À bas, vous qui entraînez les consciences faibles ! À bas, chacals qui flairez la victime dans le vent qui l'a effleurée et qui suivez cette piste et qui guettez en attendant l'heure favorable pour tuer, et qui vous pourléchez les lèvres sur lesquelles vous goûtez à l'avance le goût du sang et qui rêvez à cette heure !... O brocanteurs et fornicateurs qui vendez pour beaucoup moins qu'une poignée de lentilles votre droit d'aînesse parmi les peuples et n'avez plus les bénédictions. Ce seront d'autres peuples qui se revêtiront de la toison de l'Agneau de Dieu et, comme de vrais Christ, ils apparaîtront aux yeux du Très-Haut. Et quand II sentira la fragrance de son Christ qui émane d'eux, Il dira : "Voici la fragrance de mon Fils ! Semblable à l'odeur d'un champ fleuri béni par Dieu. Sur vous la rosée du Ciel : la Grâce. En vous la fécondité de la Terre : les fruits de mon Sang. En vous l'abondance de froment et de vin : mon Corps et mon Sang que je donnerai aux hommes pour qu'ils aient la vie et le souvenir de Moi.

Que les peuples vous servent, que les gens s'inclinent devant vous, car là où sera le signe de mon Agneau, là sera le Ciel. Et la Terre est soumise au Ciel. Soyez les maîtres de vos frères, car ceux qui suivent mon Christ seront les rois de l'esprit car ils auront la Lumière, et vers cette Lumière, les autres tourneront leurs regards en espérant en son aide. Que s'inclinent devant eux les enfants de votre Mère : la Terre. Oui, tous les enfants de la Terre s'inclineront un jour devant mon Signe. Que maudit soit celui qui vous maudit et béni celui qui vous bénit, car les malédictions et les bénédictions qui vous sont données viennent vers Moi, votre Père et votre Dieu". C'est cela qu'il dira. Cela, ô fornicateurs qui, pouvant avoir la vraie foi comme épouse aimée de vos âmes, forniquez avec Satan et ses fausses doctrines. C'est cela qu'il vous dira, ô assassins. Assassins des consciences et assassins des corps. Ici sont vos victimes. Mais s'il y a deux cœurs assassinés, vous n'aurez un Corps que pour le temps de Jonas. Et puis Lui, réuni à son immortelle Essence, vous jugera." Jésus est terrible dans ce réquisitoire. Terrible ! Je crois qu'il sera ainsi le Dernier Jour.

"Et où sont ces assassinés ? Tu délires ! Tu es un concubin de Belzébuth. Tu forniques avec lui, et c'est en son nom que tu opères des miracles, et tu n'as pas de pouvoir dans notre cas car c'est nous qui avons l'amitié de Dieu."

"Satan ne se chasse pas lui-même. Moi, je chasse les démons. Au nom de qui, alors ?" Silence. "Répondez !"

"Mais ce n'est pas la peine de s'occuper de cet obsédé ! Je vous l'avais dit. Vous ne l'avez pas cru. Entendez-le de Lui. Réponds, fou de Nazaréen. Connais-tu le sciemanflorasc ?"

"Je n'en ai pas besoin !"

"Vous entendez ? Encore une question. N'as-tu pas été en Égypte ?"

"Si."

"Vous voyez ? Qui est le nécromancien, le satan ? Horreur ! Viens, femme. Ton mari est saint en comparaison de Lui. Viens !... Il faudra que tu te purifies. Tu as touché Satan !..." Et ils s'en vont en traînant la femme en pleurs, avec de vifs gestes de répulsion.

Jésus, les bras croisés, les suit avec des éclairs dans ses yeux.

"Maître... Maître..." Les apôtres sont terrorisés, à la fois par la violence de Jésus et par les paroles des juifs.

Pierre demande, et il est tout courbé en le disant : "Qu'ont-ils voulu dire par ces dernières questions ? Qu'est cette chose ?"

"Quoi ? Le sciemanflorasc ?"

"Oui. Qu'est-ce ?"

"N'y pense pas. Ils confondent la Vérité avec le Mensonge, Dieu avec Satan, et dans leur orgueil satanique ils pensent que Dieu pour se plier aux volontés des hommes a besoin d'être conjuré par son tétragramme. Le Fils parle avec le Père un langage vrai, et c'est avec lui, par amour réciproque du Père et du Fils, que s'accomplissent les miracles."

"Mais pourquoi t'a-t-il demandé si tu avais été en Égypte ?"

"Parce que le Mal se sert des choses les plus inoffensives pour en faire un acte d'accusation contre celui qu'il veut frapper. Mon séjour d'enfance dans la terre d'Égypte sera un des chefs d'accusation à l'heure où ils se vengeront . Vous et vos successeurs, sachez qu'avec Satan plein d'astuce et ses serviteurs fidèles, il faut avoir double astuce. C'est pour cela que je vous ai dit : "Soyez rusés comme des serpents et pas seulement simples comme des colombes". Cela pour ne pas mettre la plus petite arme aux mains des démons. Et cela ne sert pas non plus. Allons."

"Où, Maître ? À Jéricho ?"

"Non. Nous allons prendre une barque et passer de nouveau dans la Décapole. Nous remonterons le Jourdain jusqu'à la hauteur d'Enon et puis nous débarquerons. Ensuite sur la rive de Génésareth, nous prendrons une autre barque et nous passerons à Tibériade et de là à Cana et à Nazareth. J'ai besoin de ma Mère, et vous aussi en avez besoin. Ce que le Christ ne fait pas par sa parole. Marie le fait par son silence. Ce que ne fait pas ma puissance, sa pureté le fait. Oh ! ma Mère !"

"Tu pleures, Maître ? Tu pleures ? Oh ! non ! Nous te défendrons ! Nous t'aimons !"

"Je ne pleure pas et je ne crains pas ceux qui me veulent du mal. Je pleure parce que les cœurs sont plus durs que du jaspe et je ne peux rien sur beaucoup d'entre eux. Venez, amis."

Ils descendent à la rive et remontent le fleuve en barque. Tout finit ainsi.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-199.htm
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Invité Jeu 29 Mai 2014 - 9:08

Maud a écrit:Bravissimo Caddaric

Tu verras bientôt tu ne pourras plus lâcher le livre
 Reading 

Je te souhaite des merveilleux moments grâce à cette lecture


 Flower white 



Merci !  Good! 

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Message par Maud Ven 30 Mai 2014 - 7:05

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria_12

"Une prière peut vous unir à Dieu, pas une formule magique"


Jésus dit :


"Toi et celui qui te conduit, méditez beaucoup ma réponse à Pierre."

*******
Le monde — et par monde, je n'entends pas seulement les laïcs — nie le surnaturel, mais ensuite, devant les manifestations de Dieu, il a vite fait de les expliquer non par le surnaturel, mais par des forces cachées, occultes. Il confond deux choses différentes. Maintenant, écoutez : est surnaturel ce qui vient de Dieu. Est occulte ce qui vient d'une source extra-terrestre mais qui n'a pas sa racine en Dieu.

En vérité je vous dis que les esprits peuvent venir à vous. Mais comment ? De deux façons : sur l'ordre de Dieu ou par la violence de l'homme. Sur l'ordre de Dieu viennent les anges, et les bienheureux, et les esprits qui sont déjà dans la lumière de Dieu. Par la violence de l'homme peuvent venir des esprits sur lesquels un homme même a autorité, parce qu'ils sont plongés dans des régions plus basses que les régions humaines où il y a encore un souvenir de la Grâce, s'il n'y a plus une Grâce active. Les premiers viennent spontanément, obéissant à un seul commandement : le mien. Et ils portent avec eux la vérité que je veux que vous connaissiez. Les autres viennent par un complexe de forces conjointes : forces d'un homme idolâtre avec les forces de Satan-idole. Peuvent-elles vous donner la vérité ? Non. Jamais. Absolument jamais. Une formule, même si elle est enseignée par Satan, peut-elle soumettre Dieu aux volontés de l'homme ? Non. Dieu vient toujours de Lui-même. Une prière peut vous unir à Dieu, pas une formule magique.

Et si quelqu'un objecte : "Samuel est apparu à Saül", je dis : "Ce n'est pas grâce à la magicienne, mais par ma volonté, dans le but de secouer le roi, rebelle à ma Loi". Certains diront : "Et les prophètes ?" Les prophètes parlent parce qu'ils connaissent la Vérité directement infusée en eux, ou infusée par le ministère des anges. D'autres objecteront : "Et la main qui écrivait dans le festin du roi Balthasar ?" Qu'ils lisent la réponse de Daniel : "...même toi, tu t'es dressé contre le Maître du Ciel... en célébrant les dieux d'argent, de bronze, de fer, d'or, de bois, de pierre, qui ne voient, ni n'entendent, ni ne connaissent, et tu n'as pas glorifié ce Dieu dans la main duquel est toute ta respiration et tout ton mouvement. C'est à cause de cela qu'il a envoyé le doigt (envoyé spontanément, alors que toi, roi imbécile et homme imbécile, tu ne pensais et ne t'occupais qu'à te remplir le ventre et à te gonfler l'esprit) le doigt de cette main qui a écrit ce qui se trouve là"

Oui, parfois Dieu vous rappelle par des manifestations que vous appelez "médiumniques", qui sont en réalité la pitié d'un Amour qui veut vous sauver. Mais vous, vous ne devez pas vouloir les créer. Celles que vous créez ne sont jamais sincères, ne sont jamais utiles, elles n'amènent jamais le bien. Ne vous rendez pas esclaves de ce qui vous ruine. Ne vous dites pas et ne vous croyez pas plus intelligents que les humbles, qui se soumettent à la Vérité déposée depuis des siècles dans mon Église, seulement parce que vous êtes des orgueilleux qui cherchez dans la désobéissance des permissions pour vos instincts illicites. Rentrez et demeurez dans la Discipline, plusieurs fois séculaire. De Moïse au Christ, du Christ à vous, de vous au dernier jour, il n'y a que celle-là, et pas d'autre.

Est-ce de la science votre science ? Non. La science est en Moi et dans ma doctrine, et la sagesse de l'homme consiste à m'obéir. Curiosité sans danger ? Non. Contagion dont vous subissez ensuite les conséquences. Dehors Satan, si vous voulez avoir le Christ. Je suis le Bon, mais je ne viens pas vivre avec l'Esprit du Mal. Ou Moi, ou lui. Choisissez.

O mon "porte-parole", dis cela à ceux à qui il faut le dire. C'est la dernière parole qui ira vers eux, Et toi et ton directeur, soyez prudents. Les preuves deviennent des contre-preuves aux mains de l'Ennemi et des ennemis de mes amis. Soyez attentifs !

Allez avec ma paix."

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-200.htm
TOME : 7 /200
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus




♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Paix_d10
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Message par Giselbert Ven 30 Mai 2014 - 7:44

Merci pour ce partage.
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Message par Maud Ven 30 Mai 2014 - 7:49

Merci à tous deux Caddaric et Giselbert  Laughing 
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Sam 31 Mai 2014 - 7:15

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria_13

"Ceux qui m'aiment s'en vont"

"Levez-vous, et partons. Allons de nouveau au fleuve et cherchons une barque. Toi, Pierre, va avec Jacques. Qu'elle nous amène jusqu'aux alentours de Bethabara. Nous resterons un jour chez Salomon, et puis..."

"Mais, on n'allait pas à Nazareth ?"

"Non. Je l'ai décidé pendant la nuit. Je suis désolé pour vous, mais je dois revenir en arrière."

"Je suis heureux !" s'écrie Margziam. "Je vais rester encore avec Toi !"

"Oui, bien que, pauvre enfant, tu vois à mes côtés de bien tristes jours !"

"C'est bien pour cela que j'aime rester avec Toi. Pour te donner de l'amour. Je ne veux que cela. Je ne demande rien de plus."


Jésus lui dépose un baiser sur le front.
"Et nous repassons par Bethabara ?" demande Matthieu.

"Non. Nous traversons le fleuve dans la barque de quelque pêcheur."

Pierre revient avec Jacques. "Pas de barque, Maître, jusqu'au soir... Et... dois-je le dire ?"

"Dis-le."

"Ils sont passés par ici certains... Ils doivent avoir bien payé ou fait de fortes menaces... Je ne crois pas que ce soir non plus tu trouves une barque... Ils sont impitoyables..." Pierre soupire.

"Peu importe. Mettons-nous en route... et le Seigneur nous aidera."

La saison est mauvaise, de la pluie, de la boue. La route est boueuse, le long de la berge à la pluie s'ajoute la rosée de la nuit, abondante le long du fleuve. Mais ils vont malgré cela sur l'étroite levée de terre qui côtoie la route, moins boueuse et moins exposée aux gouttes de la pluie fine mais continue, à cause d'une rangée de peupliers qui abritent quelque peu, quand pourtant un coup de vent ne précipite pas d'un coup toutes les gouttes d'eau retenues par les branches.

"Hé ! Maintenant, c'est son temps !" dit philosophiquement Thomas en relevant son vêtement.

"C'est son temps !" confirme Barthélemy, et il soupire.

"Nous nous sécherons quelque part. Ils ne seront pas tous... excités contre nous" dit Pierre
.
"Nous pourrons toujours trouver une barque... Ce n'est pas dit !" ajoute Jacques d'Alphée.

"Si nous avions de l'argent, nous trouverions tout. Mais il n'a pas voulu que j'aille vendre à Jéricho !" dit Judas de Kériot.

"Tais-toi ! Je t'en prie. Le Maître est si affligé ! Tais-toi !" dit Jean suppliant.

"Je me tais. Et même je ne fais que me réjouir de son ordre. Ainsi on ne peut dire que ces sadducéens des alentours de Jéricho, c'est moi qui les ai envoyés" et il regarde Pierre, mais Pierre est absorbé et il ne voit ni ne répond rien.

Ils vont, ils vont sous une bruine fine comme le brouillard dans la journée grisâtre. De temps en temps, ils parlent entre eux. Mais ils semblent se parler à eux-mêmes, car les paroles semblent la conclusion d'un dialogue avec un interlocuteur invisible.

"Nous devrons finir par nous arrêter en quelque endroit."

"C'est partout la même chose car eux viennent partout."

"Persécution pour persécution, il vaut mieux s'arrêter dans une ville. Au moins on n'est pas trempé."

"Mais à quoi veulent-ils en venir ?"

"Pauvre Marie ! Si elle savait !"

"Dieu Très-Haut, protège tes serviteurs !" et ainsi de suite... Puis ils se rassemblent et discutent à voix basse.

Jésus est en avant, seul... Seul ! Jusqu'au moment où le rejoignent Margziam et le Zélote.

"Les autres sont descendus sur la grève pour voir s'il y a une barque... On ferait plus vite. Nous veux-tu avec Toi ?"

"Venez. De quoi parliez-vous avant ?"

"De ta souffrance."

"Et de la haine des hommes. Que pouvons-nous faire pour te soulager et pour freiner la haine ?" demande le Zélote.

"Pour ma douleur, il y a votre amour... Pour la haine... il n'y a qu'à la supporter... C'est une chose qui cesse avec la vie de la Terre... et cette pensée donne de la patience et du courage pour la supporter. Margziam ! Enfant ! Pourquoi es-tu troublé ?"

"Parce que cela me rappelle Doras..."

"Tu as raison. Il est temps que je te renvoie à la maison..."

"Non ! Jésus ! Non ! Pourquoi veux-tu me punir d'un mal que je n'ai pas fait ?"

"Non pas te punir, mais te préserver... Je ne veux pas que tu te rappelles Doras. Qu'est-ce qui s'élève en ton intérieur à ce souvenir ? Réponds..."

Margziam pleure, la tête penchée, puis il lève le visage et dit : "Tu as raison. Mon esprit n'est pas capable de voir et de pardonner, il n'est pas encore capable. Mais pourquoi m'éloignes-tu ? Si tu souffres, je dois, avec plus de raison, rester près de Toi. Tu m'as consolé, Toi, toujours ! Je ne suis plus le sot enfant qui l'an passé te disait : "Ne me fais pas voir ta douleur". Je suis vraiment un homme, maintenant. Permets-moi de rester, Seigneur ! Oh ! dis-le-lui, toi, Simon !"

"Le Maître sait ce qui est bien pour nous. Et peut-être... Lui veut te donner quelque charge... Je ne sais pas... Je dis ma pensée..."

"Tu as bien dit. Je l'aurais gardé, et avec tant de joie, jusqu'au-delà des Encénies. Mais... Ma Mère est seule là-bas. La rumeur de la haine est si forte. Elle pourrait craindre plus qu'il ne faut. Elle est seule, ma Mère, et elle pleure certainement. Tu iras chez elle pour lui dire que je la salue et que je l'attends désormais, pour après les Encénies. Et tu ne diras rien d'autre, Margziam."

"Mais, si elle m'interroge ?"

"Oh ! tu peux ne pas mentir en disant... que la vie de son Jésus est comme ce ciel d'Etamin [1] : nuages et pluie, parfois la bourrasque, mais il ne manque pas de jours de soleil. Comme hier, comme peut-être demain. Se taire n'est pas mentir. Tu lui diras les miracles que tu as vus. Tu lui diras qu'Élise est avec Moi, qu'Ananias m'a accueilli comme un père, qu'à Nobé je suis dans la maison d'un bon Israélite. Le reste... Pour le reste, garde le silence. Et puis tu iras chez Porphyrée et tu y resteras jusqu'à ce que je t'appelle."

Margziam pleure plus fort.

"Pourquoi pleures-tu ainsi ? N'es-tu pas content d'aller chez Marie ? Hier, tu l'étais..." dit Simon.

"Hier, oui, car tous y allaient. Et puis je pleure car j'ai peur de ne plus te voir... Oh ! Seigneur ! Seigneur ! Jamais plus il n'y aura de jours heureux comme l'étaient ces jours derniers !"
"Nous nous verrons encore, Margziam. Je te le promets."

"Quand ? Pas avant Pâque. C'est long !" Jésus se tait. "Vraiment, tu ne veux pas de moi avant Pâque ?"

Jésus passe un bras autour de ses épaules encore chétives et il l'attire à Lui. "Pourquoi veux-tu connaître l'avenir ? Nous existons aujourd'hui. Demain, nous n'existons plus. L'homme, même le plus riche et le plus puissant, ne peut ajouter un jour à sa vie. Elle est, comme tout l'avenir, dans les mains de Dieu..."

"Mais pour Pâque je dois venir au Temple. Je suis Israélite. Tu ne peux me faire pécher !"

"Tu ne pécheras pas, et le premier péché que tu dois me promettre de ne jamais faire, c'est celui de la désobéissance. Tu obéiras, toujours. À Moi maintenant, à qui te parlera en mon Nom, ensuite. Le promets-tu ? Souviens-toi que Moi, ton Maître et ton Dieu, j'ai obéi à mon Père et j'obéirai jusqu'à la... fin de ma journée." Jésus est solennel pour dire ces dernières paroles.

Margziam, comme fasciné, dit : "J'obéirai. Je le jure devant Toi et le Dieu éternel."
Un silence. Puis le Zélote demande : "Y va-t-il seul ?"

"Non certainement. Avec des disciples. Nous en trouverons d'autres en plus d'Isaac."
"Tu envoies aussi Isaac en Galilée ?"

"Oui, il reviendra avec ma Mère."

On appelle du fleuve. Les trois se déplacent, ils traversent la route, et vont vers l'eau.
"Regarde, Maître, nous avons trouvé et ils ne veulent rien. Ce sont des parents d'un miraculé. Mais ils portent du sable à ce village. Il faut aller jusque là à pied, puis ils nous prennent."
"Que Dieu les récompense. Nous serons ce soir chez Ananias."

Pierre, content, remonte vers la route et il voit le visage troublé de Margziam. "Qu'as-tu ? Qu'a-t-il fait ?"

"Rien de mal, Simon. Je lui ai dit que, arrivé au premier endroit où je trouverai des disciples, je le renverrai à la maison et lui en est attristé."

"À la maison... Oui !... Mais c'est juste... La saison..." Pierre réfléchit. Puis il regarde Jésus et le tire par la manche pour qu'il s'abaisse jusqu'à sa bouche. Il Lui parle à l'oreille : "Maître, mais pourquoi l'envoies-tu sans attendre..."

"À cause de la saison, tu l'as dit."

"Et puis ?"

"Simon, je ne veux pas te mentir. Et puis parce qu'il est bien que Margziarn ne s'empoisonne pas le cœur ..."

"Tu as raison, Maître. S'empoisonner le cœur... Voilà ! C'est justement ce qui finit par arriver." Il élève la voix : "Le Maître a vraiment raison. Tu iras et... nous nous verrons à Pâque. Enfin... c'est vite venu... Une fois Casleu passé... Oh ! dans peu de temps, c'est le beau mois de Nisan. Oui, certainement ! Il a raison..." La voix de Pierre se fait moins assurée. Il répète lentement et avec tristesse : "Il a raison..." et en se parlant à lui-même : "Que sera-t-il arrivé d'ici Nisan ?" Il se frappe le front de la main, l'air désolé.

Et ils vont, ils vont dans la journée humide. Il cesse de pleuvoir jusqu'au moment où, avec de la boue jusqu'aux genoux, ils montent dans cinq petites barques humides et sableuses qui descendent de nouveau en suivant le courant. Alors la pluie reprend et, en frappant l'eau calme du fleuve qui reflète les nuages grisâtres, elle y dessine des cercles qui se font et se défont continuellement en un jeu de facettes nacrées.

Le paysage ressemble à un désert. Sur les berges, dans les minuscules bourgades, on ne voit pas âme qui vive. La pluie ferme les maisons et rend les routes désertes. Aussi, quand au début du crépuscule ils débarquent là où se trouve le petit village de Salomon, ils trouvent la route silencieuse et déserte et ils arrivent à la maison sans être vus de personne. Ils frappent, ils appellent. Rien. On n'entend que le roucoulement des colombes et le bêlement des brebis et le bruit de la pluie.

"Il n'y a personne. Que faisons-nous ?"

"Allez aux maisons du village. D'abord à celle du petit Micaël" ordonne Jésus.

Et pendant que les apôtres les plus jeunes y vont rapidement, Jésus reste près de la maison avec les plus âgés et ils observent et commentent.

"Tout est fermé... La grille elle-même est bien attachée et fixée. Regarde ! Il y a jusqu'à un gros clou et les fenêtres sont fermées comme pour la nuit. Quelle tristesse ! Et cette plainte des brebis et des colombes ? Il est peut-être malade ? Qu'en penses-tu, Maître ?"

Jésus secoue la tête. Il est las et triste...

Les apôtres reviennent en courant. André arrive le premier et, alors qu'il se trouve encore à quelques mètres, il crie : "Il est mort... Ananias est mort... On ne peut entrer dans la maison car elle n'est pas encore purifiée... Depuis quelques heures il est au tombeau. Si nous avions pu venir hier... La femme, la mère de Micaël, va venir."

"Mais qu'est-ce qui nous poursuit ? !" éclate Barthélemy.

"Pauvre vieux ! Il était si heureux ! Il se trouvait si bien ! Mais comment ? Quand est-il tombé malade ?" Ils parlent tous à la fois.

La femme survient et en se tenant à distance de tout le monde, elle dit : "Seigneur, la paix soit avec Toi. Ma maison t'est ouverte. Mais... je ne sais pas si... J'ai préparé le mort. C'est pour cela que je reste loin. Je puis pourtant t'indiquer les maisons qui vous accueilleront."

"Oui, femme. Que Dieu te récompense, et avec toi ceux qui usent de pitié envers les voyageurs. Mais comment l'homme est-il mort ?"

"Oh ! je ne sais pas. Il n'a pas été malade. Avant-hier, il allait bien. Oui, bien sûr, il allait bien. Micaël était venu le matin pour prendre les deux brebis et les mettre avec les nôtres. Il était convenu ainsi. Et à sexte je lui avais apporté des vêtements que je lui avais lavés. Il était à table et il mangeait, en très bonne santé. Le soir encore, Micaël avait ramené les brebis et lui avait puisé deux brocs d'eau et il lui avait donné deux fouaces qu'il s'était faites. Hier matin, mon fils vint pour les brebis. Tout était fermé comme maintenant et personne ne répondit aux cris de l'enfant. Il poussa la grille, mais n'arriva pas à l'ouvrir. Elle était bien fermée. Alors Micaël eut grand peur et il accourut vers moi. Mon mari et moi, nous sommes accourus avec d'autres.

Nous avons ouvert la grille, nous avons frappé à la cuisine... nous avons forcé la porte... Il était encore assis près du foyer, la tête penchée sur la table, la lampe encore toute proche, mais éteinte comme lui, un coutelas à ses pieds, une écuelle de bois à moitié incisée... La mort l'a pris ainsi... Il souriait... Il était en paix... Oh ! quel visage de juste il avait ! Il paraissait même plus beau... Moi... Il y a peu de temps que je m'occupais de lui, mais je m'étais attachée... et je pleure..."

"Il est en paix. Toi même tu l'as dit. Ne pleure pas ! Où l'avez-vous mis ?"

"Nous savions que tu l'aimais tant et alors nous l'avons mis dans le tombeau que Lévi s'est construit depuis peu. Le seul, car Lévi est riche. Nous, nous ne sommes pas riches. Là, au fond, au-delà de la route. Maintenant, si tu veux, nous allons tout purifier et..."

"Oui. Tu prendras les brebis et les colombes. Le reste, conserve-le pour les miens et Moi, pour que je puisse y séjourner quelquefois. Que Dieu te bénisse, femme. Allons au tombeau."

"Tu veux le ressusciter ?" demande Thomas étonné.

"Non. Pour lui, ce ne serait pas de la joie. Là où il est, il est plus heureux. Il le désirait d'ailleurs..."

Mais Jésus est tout à fait accablé. Il semble que tout concoure à augmenter sa tristesse. Sur les portes des maisons, les femmes regardent et saluent en commentant.

On est vite arrivé au tombeau, un petit cube tout frais construit. Jésus prie tout près de lui. Puis il se retourne, les yeux humides de larmes, et il dit : "Allons... dans les maisons du village. Dans notre maisonnette il n'y a plus personne qui nous attende pour nous bénir... Mon Père ! La solitude enveloppe ton Fils, le vide se fait de plus en plus vaste et plus ténébreux. Ceux qui m'aiment s'en vont et il reste ceux qui me haïssent... Mon Père ! Que ta Volonté soit toujours faite et bénie !..."


Ils retournent vers le village, et deux ici, trois là, ils entrent dans les maisons de ceux qui n'ont pas touché le mort pour trouver un abri et se restaurer.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-201.htm
Tome : 7/201




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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Dim 1 Juin 2014 - 7:07

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria_14

La parabole du juge inique


Jésus est de nouveau à Jérusalem : une Jérusalem hivernale, venteuse et grise. Margziam est encore avec Jésus et de même Isaac. Ils se dirigent tout en parlant vers le Temple.

Avec les douze, parlant avec le Zélote plus qu'avec les autres, et avec Thomas, se trouvent Joseph et Nicodème. Mais ensuite ils se séparent et s'en vont en avant pour saluer Jésus sans s'arrêter.

"Ils ne veulent pas faire remarquer leur amitié avec le Maître. C'est dangereux !" siffle l'Iscariote à l'oreille d'André.

"Je crois qu'ils le font par une juste appréciation, pas par lâcheté" dit André pour les défendre.

"Du reste ils ne sont pas disciples et ils peuvent le faire. Ils ne l'ont jamais été" dit le Zélote.

"Non ? ! Il me semblait..."

"Lazare non plus n'est pas disciple, ni..."

"Mais si tu exclus et exclus, qui reste-t-il ?"

"Qui ? Ceux qui ont la mission de disciples."

"Et eux, alors, que sont-ils ?"

"Des amis. Pas plus que des amis. Est-ce que, par hasard, ils quittent leurs maisons, leurs affaires pour suivre Jésus ?"

"Non. Mais ils l'écoutent avec plaisir et Lui donnent de l'aide et..."

"Si c'est pour cela ! Même les gentils le font, alors. Tu vois que chez Nike, nous en avons trouvé qui avaient pensé à Lui. Et ces femmes ne sont certainement pas des disciples."

"Ne t'échauffe pas ! Je parlais ainsi seulement pour parler. Tiens-tu tant à ce que tes amis ne soient pas disciples ? Tu devrais vouloir le contraire, me semble-t-il."

"Je ne m'échauffe pas, et je ne veux rien, pas même que tu leur fasses du mal en disant qu'ils sont ses disciples."

"Mais à qui veux-tu que je le dise ? Je suis toujours avec vous..."

Simon le Zélote le regarde si sévèrement que le sourire se fige sur les lèvres de Judas et il lui semble opportun de changer de sujet de conversation et il demande : "Que voulaient-ils aujourd'hui, les deux, pour parler ainsi avec vous ?"

"Ils ont trouvé une maison pour Nike, du côté des jardins, près de la Porte. Joseph connaissait le propriétaire, et il savait qu'il aurait vendu à un prix avantageux. Nous le ferons savoir à Nike." [1]

"Quel désir de jeter l'argent !"


"Il est à elle. Elle peut en faire ce qu'elle veut. Elle veut rester près du Maître. Elle obéit en cela à la volonté de son époux et à son cœur."

"Il n'y a que ma mère qui est au loin..." soupire Jacques d'Alphée.

"Et la mienne" dit l'autre Jacques.

"Mais pour peu de temps. As-tu entendu ce qu'a dit Jésus à Isaac et à Jean et Matthias ? "Quand vous reviendrez à la nouvelle lune de Scebat, venez avec les femmes disciples, en plus de ma Mère."

"Je ne sais pas pourquoi il ne veut pas que Margziam revienne avec elles. Il lui a dit : "Tu viendras quand je t'appellerai".

"Peut-être pour que Porphyrée ne reste pas sans aide... Si personne ne pêche, là-bas on ne mange pas. Si on n'y va pas, Margziam doit y aller. Ce n'est pas assez certainement du figuier, du rucher, de quelques oliviers et des deux brebis pour entretenir une femme, la vêtir, la nourrir..." observe André.

Jésus, arrêté contre le mur d'enceinte du Temple, les regarde venir. Il a avec Lui Pierre, Margziam et Jude d'Alphée. Des pauvres se lèvent de leurs grabats de pierre, placés sur le chemin qui vient vers le Temple — celui qui va de Sion vers le Moriah, non celui qui va de Ophel au Temple — et ils vont en se lamentant vers Jésus pour Lui demander l'obole. Aucun ne demande la guérison. Jésus commande à Judas de leur donner de l'argent, puis il entre dans le Temple.

Il n'y a pas foule. Après la grande affluence des fêtes, il n'y a plus de pèlerins. Seuls ceux qui pour des affaires importantes sont obligés de venir à Jérusalem, ou ceux qui habitent dans la ville elle-même, montent au Temple. Aussi les cours et les portiques, sans être déserts, sont beaucoup moins fréquentés et semblent plus vastes et plus sacrés, en étant moins bruyants. Les changeurs aussi, et les marchands de colombes et autres animaux, sont moins nombreux, adossés aux murs du coté du soleil, un soleil blafard qui se fraie un chemin à travers les nuages gris.

Après avoir prié dans la Cour des Israélites, Jésus revient sur ses pas et il s'adosse à une colonne pour observer... observé Lui-même.

Il voit revenir, certainement de la Cour des Hébreux, un homme et une femme qui, sans pleurer ouvertement, montrent un visage plus douloureux que des larmes. L'homme essaie de réconforter la femme mais on voit que lui aussi est très affligé.

Jésus se détache de la colonne et va à leur rencontre. "De quoi souffrez-vous ?" demande-t-il avec pitié.


L'homme le regarde, étonné de cet intérêt qui, peut-être, lui semble indélicat. Mais l'œil de Jésus est si doux qu'il en est désarmé. Pourtant, avant de parler de sa douleur, il demande : "Comment donc un rabbi s'intéresse-t-il aux souffrances d'un simple fidèle ?"

"C'est que le rabbi est ton frère, Ô homme. Ton frère dans le Seigneur, et il t'aime comme le dit le commandement."

"Ton frère ! Je suis un pauvre cultivateur de la plaine de Saron, vers Dora. Toi, tu es un rabbi."

"La souffrance est pour les rabbis comme pour tout le monde. Je sais ce qu'est la souffrance et je voudrais te consoler."

La femme écarte un instant son voile pour regarder Jésus et elle murmure à son mari : "Dis-le-lui. Peut-être il pourra nous aider..."

"Rabbi, nous avions une fille, nous l'avons. Pour le moment, nous l'avons encore... Et nous l'avons mariée honorablement à un jeune homme, qu'un ami commun nous... garantissait bon mari. Ils sont mariés depuis six ans et ils ont eu deux enfants de leur mariage. Deux... car après l'amour a cessé... au point que maintenant... l'époux veut le divorce. Notre fille pleure et se consume, et c'est pour cela que nous t'avons dit que nous l'avions encore : car d'ici peu, elle mourra de chagrin. Nous avons tout essayé pour persuader l'homme, et nous avons tant prié le Très-Haut... Mais aucun des deux ne nous a écouté... Nous sommes venus ici en pèlerinage pour cela, et nous y sommes restés toute une lune. Tous les jours au Temple, moi à ma place, elle à la sienne... Ce matin un serviteur de ma fille nous a apporté la nouvelle que l'époux est allé à Césarée pour lui envoyer de là le libelle de divorce. Et c'est la réponse qu'ont eue nos prières..."

"Ne parle pas ainsi, Jacques" supplie la femme à voix basse et elle dit pour finir : "Le Rabbi nous maudira comme blasphémateurs... et Dieu nous punira. C'est notre douleur, elle vient de Dieu... Et s'il nous a frappés, c'est signe que nous l'avons mérité" achève-t-elle dans un sanglot.

"Non, femme. Moi, je ne vous maudis pas, et Dieu ne vous punira pas. Ainsi que je vous le dis, ce n'est pas Dieu qui vous donne cette douleur, mais l'homme. Dieu la permet pour vous éprouver et pour éprouver le mari de votre fille. Ne perdez pas la foi et le Seigneur vous exaucera."

"C'est trop tard. Désormais notre fille est répudiée et déshonorée et elle va mourir..." dit l'homme.


"Il n'est jamais trop tard pour le Très-Haut. En un instant et à cause de la persévérance d'une prière. Il peut changer le cours des événements. De la coupe aux lèvres, il y a encore du temps pour la mort d'insinuer son poignard et pour empêcher de boire celui qui approchait la coupe de ses lèvres, et cela par l'intervention de Dieu. Moi, je vous le dis. Retournez aux places où vous priez, et persévérez aujourd'hui, demain et après-demain encore, et si vous saurez avoir foi, vous verrez le miracle."

"Rabbi, tu veux nous réconforter... mais en ce moment... Ce n'est plus possible, et tu le sais, d'annuler le libelle une fois qu'il a été remis à la femme répudiée" insiste l'homme.

"Aie foi, te dis-je. Il est vrai qu'on ne peut l'annuler. Mais sais-tu si ta fille l'a reçu ?"

"De Dora à Césarée, il n'y a pas un long chemin. Pendant que le serviteur arrivait ici, Jacob est certainement revenu à la maison et il a chassé Marie."

"Le trajet n'est pas long, mais es-tu certain qu'il l'ait accompli ? Une volonté supérieure à celle de l'homme ne peut-elle pas avoir arrêté un homme si Josué, avec l'aide de Dieu, a arrêté le soleil ? Votre prière persévérante et confiante, faite dans une bonne intention n'est-elle pas un vouloir saint opposé à la volonté mauvaise de l'homme ? Et Dieu, puisque vous demandez une chose bonne à Lui, votre Père, ne vous aidera-Il pas pour arrêter la marche d'un fou ? Ne vous aura-t-il pas déjà aidé ? Et si même l'homme s'obstinait encore à aller, le pourrait-il, si vous vous obstinez à demander au Père une chose juste ? Je vous le dis : allez et priez aujourd'hui, demain et après-demain et vous verrez le miracle."

"Oh ! allons, Jacques ! Le Rabbi sait. S'il dit de prier, c'est signe qu'il sait que la chose est juste. Aie foi, mon époux. Je sens une grande paix, une forte espérance qui se lève là où j'avais tant de douleur. Que Dieu te récompense, ô Rabbi, Toi qui es bon, et qu'il t'écoute. Prie pour nous Toi aussi. Viens, Jacques, viens" et elle réussit à persuader son mari qui la suit après avoir salué Jésus du salut habituel des hébreux : "La paix soit avec Toi" auquel Jésus répond par la même formule.

"Pourquoi ne lui as-tu pas dit qui tu es ? Ils auraient prié avec plus de paix" disent les apôtres, et Philippe ajoute : "Je vais le lui dire."

Mais Jésus le retient en disant : "Je ne veux pas. Il aurait en fait prié avec paix, mais avec moins de valeur, mais avec moins de mérite. Ainsi leur foi est parfaite et sera récompensée."


"Réellement ?"

"Et voulez-vous que je mente en trompant deux malheureux ?" Il regarde les gens qui se sont rassemblés, une centaine de personnes, et il dit : "Écoutez cette parabole qui vous dira la valeur de la prière constante.

Vous savez ce que dit le Deutéronome, en parlant des juges et des magistrats [2]. Ils doivent être justes et miséricordieux en écoutant avec équanimité ceux qui ont recours à eux, en pensant toujours de juger comme si le cas qu'ils doivent juger était leur cas personnel, sans tenir compte des cadeaux ou des menaces, sans égards pour les amis coupables et sans dureté à l'égard de ceux qui sont en mauvais termes avec les amis du juge. Mais si les paroles de la Loi sont justes, les hommes ne le sont pas autant et ils ne savent pas obéir à la Loi. On voit ainsi que la justice humaine est souvent imparfaite, car rares sont les juges qui savent se garder purs de la corruption, miséricordieux et patients envers les pauvres comme envers les riches, envers les veuves et les orphelins, comme ils le sont envers ceux qui ne le sont pas.

Il y avait dans une ville un juge très indigne de sa charge qu'il avait obtenue au moyen d'une parenté puissante. Il était outre mesure inégal dans ses jugements, car il était toujours porté à donner raison aux riches et aux puissants, ou à ceux qui étaient recommandés par des riches ou des puissants, ou bien à l'égard de ceux qui l'achetaient en lui faisant de grands cadeaux. Il ne craignait pas Dieu et il se riait des plaintes des pauvres et de ceux qui étaient faibles parce qu'ils étaient seuls et sans de puissants défenseurs. Quand il ne voulait pas écouter quelqu'un qui avait des raisons évidentes de l'emporter sur un riche et auquel il ne pouvait donner tort d'aucune manière, il le faisait chasser de sa présence en le menaçant de le jeter en prison. Et la plupart subissaient ses violences en se retirant vaincus et résignés à leur défaite avant que le procès ne fût ouvert.

Mais dans cette ville, il y avait aussi une veuve chargée d'enfants. Elle devait recevoir une forte somme d'un homme puissant pour des travaux exécutés par son mari défunt pour le riche puissant. Elle, poussée par le besoin et l'amour maternel, avait essayé de se faire donner par le riche la somme qui lui aurait permis de rassasier ses enfants et de les vêtir pour le prochain hiver. Mais après que se furent révélées vaines toutes les pressions et les supplications adressées au riche, elle eut recours au juge.


Le juge était un ami du riche qui lui avait dit : "Si tu me donnes raison, le tiers de la somme est pour toi". Aussi, il fut sourd aux paroles de la veuve qui le priait : "Rends-moi justice contre mon adversaire. Tu vois que j'en ai besoin. Tout le monde peut dire que j'ai droit à cette somme". Il se montra sourd et la fit chasser par ses commis. Mais la femme revient une, deux, dix fois, le matin, à sexte, à none, le soir, inlassable. Et elle le suivait sur la route en criant : "Rends-moi justice. Mes enfants ont faim et froid. Je n'ai pas d'argent pour acheter de la farine et des vêtements". Elle se faisait trouver sur le seuil de la maison du juge quand il y revenait pour s'asseoir à table avec ses enfants. Et le cri de la veuve : "Rends-moi justice contre mon adversaire car mes enfants et moi, nous avons faim et froid" pénétrait jusqu'à l'intérieur de la maison, dans la salle à manger, dans la chambre à coucher pendant la nuit, insistant comme le cri d'une huppe : "Fais-moi justice, si tu ne veux pas que Dieu te frappe ! Fais-moi justice. Rappelle-toi que la veuve et les orphelins sont sacrés pour Dieu et malheur à celui qui les piétine ! Rends-moi justice, si tu ne veux pas souffrir un jour ce que nous souffrons. Notre faim, notre froid, tu les trouveras dans l'autre vie si tu ne rends pas justice ! Malheureux que tu es !"

Le juge ne craignait pas Dieu et ne craignait pas le prochain. Mais à force d'être harcelé, de se voir devenu un objet de risée de la part de toute la ville à cause des poursuites de la veuve et aussi un objet de blâme, il en fut fatigué. Aussi un jour, il se dit en lui-même : "Bien que je ne craigne pas Dieu ni les menaces de la femme, ni ce qu'en pensent les habitants, cependant, pour en finir avec tant d'ennuis, je donnerai audience à la veuve et lui rendrai justice, en obligeant le riche à payer. Il me suffit qu'elle ne me poursuive plus et ne soit plus autour de moi". Et ayant appelé son riche ami, il lui dit : "Mon ami, il ne m'est plus possible de te satisfaire. Fais ton devoir et paie, car je ne supporte plus d'être harcelé à cause de toi. J'ai parlé". Et le riche dut débourser la somme conformément à la justice.

C'est la parabole. Maintenant, à vous de l'appliquer.

Vous avez entendu les paroles d'un homme inique : "Pour en finir avec tant d'ennuis, je donnerai audience à la femme". Et c'était un homme inique. Mais Dieu, le Père très bon, pourrait-Il être inférieur au juge mauvais ? Ne rendra-t-il pas justice à ses enfants qui savent l'invoquer jour et nuit ? Et leur fera-t-il attendre si longtemps la grâce jusqu'à ce que leur âme accablée cesse de prier ?


Je vous le dis : Il leur rendra promptement justice pour que leur âme ne perde pas la foi. Mais il faut pourtant aussi savoir prier sans se lasser après les premières prières, et savoir demander des choses bonnes. Et aussi se confier à Dieu en disant : "Pourtant que soit fait ce que ta Sagesse voit pour nous de plus utile".

Ayez foi. Sachez prier avec foi dans la prière et avec foi en Dieu votre Père. Et Lui vous rendra justice contre ceux qui vous oppriment, que ce soit des hommes ou des démons, des maladies ou d'autres malheurs. La prière persévérante ouvre le Ciel et la foi, sauve l'âme, quelle que soit la façon dont la prière est écoutée et exaucée. Allons !"

Et il se dirige vers la sortie. Il est presque hors de l'enceinte quand, levant la tête pour observer le peu de gens qui le suivent et les nombreux indifférents ou hostiles qui le regardent de loin, il s'écrie tristement : "Mais quand le Fils de l'homme reviendra, trouvera-t-il peut-être encore de la foi sur la Terre ?" et en soupirant, il s'enveloppe plus étroitement dans son manteau pour s'acheminer à grands pas vers le faubourg d'Ophel.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-202.htm
TOME : 7/202





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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Lun 2 Juin 2014 - 7:08

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria_15


"Je suis la Lumière du Monde"


Jésus est encore à Jérusalem, mais pas à l'intérieur du Temple. Il est pourtant certainement dans une vaste pièce bien ornée, une des si nombreuses qui se trouvent à l'intérieur de l'enceinte, grande comme un village.

Il y est entré depuis peu; il est encore en train de marcher à côté de celui qui l'a invité à entrer, peut-être pour le mettre à l'abri du vent froid qui court sur le Moriah, Derrière Lui, marchent les apôtres et quelques disciples. Je dis "quelques" car, en dehors d'Isaac et de Margziam, il y a Jonathas et, parmi les gens qui entrent derrière le Maître, il y a ce lévite Zacharie qui, peu de jours avant, Lui a dit qu'il voulait être son disciple et il y a aussi deux autres que j'ai déjà vus avec les disciples mais dont je ne connais pas le nom. Mais parmi eux, bienveillants, il y a aussi les habituels, les inévitables et immanquables pharisiens. Ils s'arrêtent presque sur la porte, comme s'ils s'étaient trouvés là par hasard pour parler d'affaires, mais ils sont là pour écouter. Vive est parmi ceux qui sont présents l'attente de la parole du Seigneur. Il regarde cette assemblée de gens de nationalités visiblement différentes, pas toutes palestiniennes, bien que de religion hébraïque.


Il regarde cette assemblée de personnes dont beaucoup de membres, demain peut-être, se répandront dans les régions d'où ils viennent et y porteront sa parole en disant : "Nous avons entendu l'Homme dont on dit qu'il est notre Messie." Et à eux, qui sont déjà instruits dans la Loi, il ne parle pas de la Loi, comme souvent il le fait quand il comprend qu'il a en face de Lui des gens ignorants ou dont la foi est ébranlée. Mais il parle de Lui-même pour qu'ils le connaissent.

Il dit : "Je suis la Lumière du monde et celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie." Et il se tait après avoir énoncé le thème du discours qu'il développera comme il fait habituellement quand il va prononcer un grand discours. Il se tait pour laisser aux gens le temps de décider si le sujet les intéresse ou non, et aussi pour donner à ceux que le sujet annoncé n'intéresse pas le temps de s'en aller. De ceux qui sont présents, personne ne s'en va; et même les pharisiens, qui étaient sur la porte occupés à une conversation contrainte et étudiée, se sont tus et se sont tournés vers l'intérieur de la synagogue au premier mot de Jésus, et ils entrent en se frayant un passage, autoritaires comme toujours.

Quand tout bruit a cessé, Jésus répète la phrase déjà dite, à plus forte voix encore. Il commence et poursuit : "Je suis la Lumière du monde étant le Fils du Père qui est le Père de la Lumière. Le fils ressemble toujours au père qui l'a engendré et il a la même nature. De même, je ressemble à Celui qui m'a engendré et j'ai la même nature. Dieu, le Très-Haut, l'Esprit Parfait et Infini, est Lumière d'Amour, Lumière de Sagesse, Lumière de Puissance, Lumière de Bonté, Lumière de Beauté. Il est le Père des Lumières et celui qui vit de Lui et en Lui voit parce qu'il est dans la Lumière, de même que Dieu désire que les créatures voient. Il a donné à l'homme l'intelligence et le sentiment pour qu'il puisse voir la Lumière, c'est-à-dire Lui-même, et la comprendre et l'aimer. Et à l'homme Il a donné les yeux pour qu'il puisse voir la chose la plus belle parmi les choses créées, la perfection des éléments, qui rend visible la Création, celle qui est une des premières actions du Dieu Créateur et porte le signe le plus visible de Celui qui l'a créée : la lumière, incorporelle, lumineuse, béatifique, consolante, nécessaire comme l'est le Père de tous : Dieu Éternel et Très-Haut.


Par un ordre de sa Pensée, Il a créé le firmament et la terre, c'est-à-dire la masse de l'atmosphère et la masse de la poussière, l'incorporel et le corporel, ce qui est très léger et ce qui est lourd, mais tous les deux pauvres et vides encore, informes encore, parce qu'enveloppés dans les ténèbres, sans astres et sans vie. Mais pour donner à la terre et au firmament leur vraie physionomie, pour en faire deux choses belles, utiles, adaptées à la continuation de l'œuvre créatrice, l'Esprit de Dieu — qui se tenait au-dessus des eaux et qui était tout un avec le Créateur qui créait et l'Inspirateur qui poussait à créer, pour pouvoir aimer non seulement Lui-même dans le Père et dans le Fils, mais aussi un nombre infini de créatures portant le nom d'astres, planètes, eaux, mers, forêts, plantes, fleurs, animaux qui volent, se meuvent, rampent, courent, sautent, grimpent, et enfin l'homme, la plus parfaite des créatures, plus parfait que le soleil parce qu'il a une âme en plus de la matière, l'intelligence en plus de l'instinct, la liberté en plus de l'ordre, l'homme semblable à Dieu par l'esprit, semblable à l'animal par la chair, le demi-dieu qui devient dieu par la grâce de Dieu et sa propre volonté, l'être humain qui par sa volonté peut se transformer en ange, le plus aimé de la Création sensible pour lequel, tout en le sachant pécheur dès avant l'existence du temps, Il a préparé le Sauveur, la Victime dans l'Être aimé sans mesure, dans le Fils, dans le Verbe, pour qui tout a été fait — mais pour donner à la terre et au firmament leur vraie physionomie, disais-je, voilà que l'Esprit de Dieu qui se tenait dans le cosmos crie, et c'est la Parole qui pour la première fois se manifeste : "Que la lumière soit", et la lumière existe, bonne, salutaire, puissante pendant le jour, affaiblie pendant la nuit, mais qui ne périra pas tant que le temps existera. De l'océan des merveilles qu'est le trône de Dieu, le sein de Dieu, Dieu tire la gemme la plus belle, et c'est la lumière qui précède la gemme la plus parfaite qui est la création de l'homme, en qui se trouve non pas un joyau de Dieu, mais Dieu Lui-même, avec son souffle qu'il a envoyé sur la boue pour en faire une chair et une vie et son héritier dans le Paradis céleste où Lui attend les justes, ses enfants, pour jouir en eux et eux en Lui.

Si au début de la création Dieu a voulu sur ses œuvres la lumière, si pour faire la lumière Il s'est servi de sa Parole, si Dieu donne à ceux qu'il aime davantage sa ressemblance la plus parfaite : la lumière, lumière matérielle joyeuse et incorporelle, la lumière spirituelle sage et sanctifiante, pourra-t-il n'avoir pas donné au Fils de son amour ce qu'il est Lui-même ?


En vérité, à Celui en qui ab æterno , Il se complaît, le Très-Haut a tout donné, et de ce tout, Il a voulu que la première chose et la plus puissante fût la Lumière, pour que sans attendre de monter au Ciel les hommes connaissent la merveille de la Triade, ce qui fait chanter les Cieux dans les chœurs bienheureux, chanter à cause de l'harmonie de la joie éblouie qui vient aux anges de la contemplation de la Lumière, c'est-à-dire de Dieu, la Lumière qui remplit le Paradis et fait la béatitude de tous ses habitants.

Je suis la Lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la Vie ! De même que la lumière sur la terre informe a permis la vie pour les plantes et les animaux, ainsi ma Lumière permet aux esprits la Vie éternelle. Moi, la Lumière que je suis, je crée en vous la Vie et je la conserve, la développe, vous recrée en elle, vous transforme, vous amène à la Demeure de Dieu par des chemins de sagesse, d'amour, de sanctification. Celui qui a en lui-même la Lumière, possède Dieu en lui, car la Lumière est une avec la Charité et qui a la Charité possède Dieu. Celui qui a en lui-même la Lumière a en lui la Vie, car Dieu est là où on accueille son Fils bien-aimé."

"Tu dis des paroles dépourvues de raison. Qui a vu ce qu'est Dieu ? Moïse même n'a pas vu Dieu. En effet, sur l'Horeb, dès qu'il sut qui parlait du buisson ardent, il se couvrit le visage; et même les autres fois il ne put le voir parmi les éclairs éblouissants. Et tu dis que tu as vu Dieu ? À Moïse, qui seulement l'entendit parler, il resta une splendeur sur le visage. Mais Toi, quelle lumière as-tu sur le visage ? Tu es un pauvre galiléen dont le visage est pâle comme la plupart d'entre vous. Tu es un malade, fatigué et maigre. En vérité, si tu avais vu Dieu et s'il t'aimait, tu ne serais pas comme quelqu'un qui est près de mourir. Tu veux donner la vie, Toi qui ne l'as même pas pour Toi-même ?" et ils secouent la tête avec une compassion ironique.

"Dieu est Lumière et Moi, je sais ce qu'est sa Lumière car les enfants connaissent leur père et chacun se connaît lui-même. Moi, je connais mon Père, et je sais qui je suis. Je suis la Lumière du monde. Je suis la Lumière car mon Père est la Lumière et qu'il m'a engendré en me donnant sa Nature. La Parole n'est pas dissemblable de la Pensée car la parole exprime ce que pense l'intelligence. Et, du reste, ne connaissez-vous plus les prophètes ? Ne vous rappelez-vous pas Ezéchiel et surtout Daniel ?


Pour décrire Dieu, dont il avait la vision sur le char des quatre animaux, le premier dit : "Sur le trône se trouvait quelqu'un dont l'aspect semblait celui d'un homme et en lui et autour de lui, je vis une sorte d'ambre jaune miel qui avait l'apparence du feu, et de ses reins, au-dessus et au-dessous, j'ai vu comme une sorte de feu qui resplendissait tout autour, ayant l'aspect de l'arc-en-ciel quand il se forme dans les nuages un jour de pluie, tel était l'aspect de cette splendeur tout alentour" . Et Daniel dit : "J'étais occupé à regarder jusqu'à ce qu'on élevât des trônes et que s'assît l'Ancien des jours. Ses vêtements étaient blancs comme la neige, ses cheveux comme de la laine d'une blancheur éclatante, son trône était des flammes vives et les roues de son trône était un feu flamboyant. Un fleuve de feu courait avec rapidité devant sa face" . C'est ainsi qu'est Dieu, et c'est ainsi que je serai quand je viendrai vous juger."

"Ton témoignage n'est pas valable. Tu te rends témoignage à Toi-même. Alors ton témoignage quelle valeur a-t-il ? Pour nous, il n'est pas vrai."

"Bien que je me rende témoignage à Moi-même, mon témoignage est vrai car je sais d'où je suis venu et où je vais. Mais vous vous ne savez ni d'où je viens ni où je vais. Vous avez pour sagesse ce que vous voyez. Moi, je connais au contraire tout ce qui est inconnu à l'homme, et je suis venu pour que vous aussi le connaissiez. C'est pour cela que j'ai dit que je suis Lumière, car la lumière fait connaître ce qui était caché par les ombres. Dans le Ciel, il y a la Lumière; sur la Terre, c'est surtout le règne des Ténèbres, et elles cachent les vérités aux esprits car les Ténèbres haïssent les esprits des hommes et elles ne veulent pas qu'ils connaissent la Vérité et les vérités pour qu'ils ne se sanctifient pas. Et c'est pour cela que je suis venu, pour que vous ayez la Lumière et par conséquent la Vie. Mais vous vous ne voulez pas m'accueillir. Vous voulez juger ce que vous ne connaissez pas et cela vous ne pouvez juger, car c'est tellement au-dessus de vous et c'est incompréhensible pour quiconque ne le contemple pas avec l'œil de l'esprit et un esprit humble et nourri de foi.

Mais vous, vous jugez selon la chair et vous ne pouvez être dans la vérité de jugement. Moi, au contraire, je ne juge personne pourvu que je puisse m'abstenir de juger. Je vous regarde avec miséricorde et je prie pour vous; pour que vous vous ouvriez à la Lumière. Mais quand je dois vraiment juger, alors mon jugement est vrai car je ne suis pas seul, mais je suis avec le Père qui m'a envoyé et Lui, de sa gloire, voit l'intérieur des cœurs. Et comme Il voit le vôtre, Il voit le mien. Et s'il voyait dans mon cœur un jugement injuste, par amour pour Moi et pour l'honneur de sa Justice, il m'en avertirait. Mais le Père et Moi, nous jugeons d'une seule manière, et nous sommes à deux et non à un seul pour juger et témoigner. Dans votre Loi, il est écrit que le témoignage de deux témoins qui affirment la même chose doit être compté pour vrai et valable. Je rends donc témoignage à ma Nature et avec Moi le Père qui m'a envoyé témoigner de la même chose. Par conséquent ce que je dis est vrai."


"Nous, nous n'entendons pas la voix du Très-Haut. C'est Toi qui dis qu'il est ton Père..."

"Il vous a parlé de Moi sur le Jourdain..."

"C'est bien. Mais tu n'étais pas seul au Jourdain, il y avait Jean aussi. Il pouvait parler de lui. C'était un grand prophète."

"C'est par vos propres lèvres que vous vous condamnez. Dites-moi : qui parle sur les lèvres des prophètes ?"

"L'Esprit de Dieu."

"Et pour vous, Jean était un prophète ?"

"Un des plus grands, sinon le plus grand."

"Et alors, pourquoi n'avez-vous pas cru à ses paroles et pourquoi n'y croyez-vous pas ? Lui m'avait indiqué comme l'Agneau de Dieu, venu pour effacer les péchés du monde. À qui lui demandait s'il était le Christ, il disait : "Je ne suis pas le Christ, mais celui qui le précède. Et derrière moi est Celui qui en réalité me précède car il existait avant moi, et moi, je ne le connaissais pas, mais Celui qui m'a pris du ventre de ma mère, et qui m'a investi dans le désert et m'a envoyé baptiser m'a dit : 'Celui sur lequel tu verras descendre l'Esprit est celui qui baptisera avec L'Esprit Saint et dans le feu" . Vous ne vous le rappelez pas ? Et pourtant beaucoup d'entre vous étaient présents... Pourquoi donc ne croyez-vous pas au prophète qui m'a désigné après avoir entendu les paroles du Ciel ? Est-ce cela que je dois dire à mon Père que son peuple ne croit plus aux prophètes ?"

"Et où est donc ton père ? Joseph le menuisier dort depuis des années dans le tombeau. Tu n'as plus de père."

"Vous ne connaissez ni mon Père, ni Moi. Mais si vous vouliez me connaître, vous connaîtriez aussi mon vrai Père."

"Tu es un obsédé et un menteur. Tu es un blasphémateur quand tu veux soutenir que le Très-Haut est ton Père. Et tu mériterais que l'on te frappe conformément à la Loi."

Les pharisiens et d'autres du Temple poussent des cris menaçants alors que les gens les regardent de travers, pour défendre le Christ.

Jésus les regarde sans ajouter un mot, puis il sort du local par une petite porte latérale qui donne sur un portique.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-203.htm
TOME : 7/203
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus




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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mar 3 Juin 2014 - 6:19

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria_16

"Nous sommes de la race d'Abraham"


Jésus rentre au Temple avec les apôtres et les disciples. Et certains apôtres, et non seulement des apôtres, Lui font remarquer qu'il est imprudent de le faire. Mais Lui répond : "De quel droit pourrait-on me refuser l'entrée ? Suis-je condamné, par hasard ? Non, pour le moment je ne le suis pas encore. Je monte donc vers l'autel de Dieu comme tout Israélite qui craint le Seigneur."

"Mais tu as l'intention de parler..."

"Et n'est-ce pas l'endroit où d'ordinaire les rabbis se réunissent pour parler ? C'est l'exception d'être en dehors d'ici pour parler et enseigner et cela peut correspondre au repos que prend un rabbi ou à une nécessité personnelle, mais c'est ici l'endroit où chacun aime à faire l'école aux disciples. Ne voyez-vous pas autour des rabbis des gens de toutes nationalités qui s'approchent pour entendre au moins une fois les célèbres rabbis ? Si ce n'est pour pouvoir dire en revenant au pays natal : "Nous avons entendu un maître, un philosophe parler à la manière d'Israël". Maître, pour ceux qui déjà sont hébreux ou tendent à l'être; philosophe, pour les gentils proprement dits. Et les rabbis ne dédaignent pas d'être écoutés par ces derniers, espérant en faire des prosélytes. Sans cette espérance qui, si elle était humble serait sainte, ils ne se tiendraient pas dans la Cour des Païens, mais exigeraient de parler dans la Cour des Hébreux et, si possible, dans le Saint lui-même, car d'après le jugement qu'ils portent sur eux-mêmes, ils sont tellement saints que Dieu seul leur est supérieur... Et Moi, qui suis Maître, je parle où parlent les maîtres. Mais ne craignez pas ! Ce n'est pas encore leur moment. Quand ce sera leur moment, je vous le dirai, pour que vous fortifiez votre cœur."
"Tu ne le diras pas" dit l'Iscariote.

"Pourquoi ?"

"Parce que tu ne pourras pas le savoir. Aucun signe ne te l'indiquera. Il n'y a pas de signe. Cela fait presque trois ans que je suis avec Toi et je t'ai toujours vu menacé et persécuté. Et même alors tu étais seul. Maintenant, tu as derrière toi le peuple qui t'aime et que les pharisiens craignent. Tu es donc plus fort. Qu'est-ce qui peut t'indiquer le moment ?"

"C'est que je vois dans le cœur des hommes."

Judas reste un instant interdit, puis il dit : "Et tu ne le diras pas aussi parce que... Tu nous épargnes en doutant de notre courage."

"C'est pour ne pas nous affliger qu'il se tait" dit Jacques de Zébédée.

"Cela aussi, mais certainement tu ne le diras pas."

"Je vous le dirai. Et tant que je ne vous le dirai pas, quelque soit la violence et la haine que vous verrez contre Moi, n'en soyez pas épouvantés. Elles n'ont pas de conséquences. Allez en avant. Je reste ici à attendre Manaën et Margziam."

À contrecœur les douze et ceux qui sont avec eux vont en avant.

Jésus revient vers la porte attendre les deux, et même il sort dans la rue et tourne vers l'Antonia.

Des légionnaires, arrêtés près de la forteresse, se le montrent du doigt et parlent entre eux. Il semble qu'il y ait comme un peu de discussion, puis l'un d'eux dit à haute voix : "Je le Lui demande" et il se détache pour venir vers Jésus.

"Salut, Maître. Parles-tu aussi aujourd'hui à l'intérieur ?"

"Que la Lumière t'éclaire. Oui, je parlerai."

"Alors... prends garde à Toi. Quelqu'un qui est au courant nous a avertis, et quelqu'une qui t'admire a commandé de veiller [1]. Nous serons près du souterrain du côté de l'orient. En connais-tu l'entrée ?"

"Je ne l'ignore pas, mais il est fermé aux deux bouts."

"Tu le crois ?" Le légionnaire rit un instant et dans l'ombre de son casque, ses yeux et ses dents brillent, le rendant plus jeune. Puis il salue en se raidissant : "Salut, Maître. Souviens-toi de Quintus Félix."

"Je m'en souviendrai. Que la Lumière t'éclaire."

Jésus se remet en route et le légionnaire retourne là où il était et il parle avec ses camarades.
"Maîtres, nous avons tardé ? Il y avait tant de lépreux !" disent en même temps Manaën, vêtu simplement de marron foncé, et Margziam.

"Non. Vous avez eu vite fait. Allons pourtant, les autres nous attendent. Manaën, est-ce toi qui as avisé les romains ?"

"De quoi, Seigneur ? Je n'ai parlé avec personne. Et je ne saurais... Les romaines ne sont pas à Jérusalem."

Ils sont de nouveau près de la porte d'enceinte. Comme s'il s'y trouvait par hasard, le lévite Zacharie est là.

"Paix à toi, Maître. Je veux te dire... J'essaierai d'être toujours où tu es, ici à l'intérieur. Et Toi, ne me perds pas de vue. Et s'il y a du tumulte et que tu vois que je m'en vais, cherche toujours à me suivre. Ils te haïssent tant ! Je ne puis faire davantage... Comprends-moi..."

"Que Dieu te récompense et te bénisse pour la pitié que tu as pour son Verbe. Je ferai ce que tu dis, et ne crains pas que personne sache ton amour pour Moi."
Ils se séparent.

"C'est peut-être lui qui a parlé aux romains. Comme il est à l'intérieur, il aura su..." murmure Manaën.

Ils vont prier en passant à travers les gens qui les regardent avec des sentiments divers et qui se réunissent ensuite à Jésus quand, une fois la prière finie, il revient de la Cour des Hébreux.

Hors de la seconde enceinte, Jésus va s'arrêter, mais il se trouve entouré par un groupe mélangé de scribes, pharisiens et prêtres. Un des magistrats du Temple parle au nom de tous.

"Tu es encore ici ? Tu ne comprends pas que nous ne voulons pas de Toi ? Ne crains-tu même pas le danger qui ici te menace ? Va-t'en. C'est déjà beaucoup que nous te laissions entrer pour prier. Nous ne te permettons pas d'enseigner tes doctrines."

"Oui. Va-t'en. Va-t'en, blasphémateur !"

"Oui. Je m'en vais, comme vous le voulez. Et non seulement hors de ces murs. Je partirai. Je suis déjà en train de partir, plus loin où vous ne pourrez plus me rejoindre, et il viendra des heures où vous me chercherez vous aussi, et non plus seulement pour me persécuter, mais aussi par une terreur superstitieuse d'être frappés pour m'avoir chassé, par une anxiété superstitieuse d'être pardonnés de votre péché pour obtenir miséricorde. Mais, je vous le dis : c'est l'heure de la miséricorde. C'est l'heure de se rendre ami le Très-Haut. Une fois qu'elle sera passée, tout abri sera inutile. Vous ne m'aurez plus et vous mourrez dans votre péché. Même si vous parcouriez toute la Terre, et que vous réussissiez à rejoindre les astres et les planètes, vous ne me trouveriez plus, car là où je vais vous ne pouvez venir. Je vous l'ai déjà dit : Dieu vient et Il passe. Celui qui est sage l'accueille avec ses dons à son passage. Celui qui est sot le laisse aller et ne le retrouve jamais plus. Vous êtes d'ici-bas; Moi, je suis d'en haut. Vous êtes de ce monde; Moi, je ne suis pas de ce monde. Aussi, une fois que je suis revenu dans la Demeure de mon Père, hors de ce monde qui est le vôtre, vous ne me trouverez plus et vous mourrez dans vos péchés car vous ne saurez même pas me rejoindre spirituellement par la foi."

"Tu veux te tuer, satan ? Certainement qu'alors dans l'Enfer où descendent les violents, nous ne pourrons venir te rejoindre, car l'Enfer appartient aux damnés, aux maudits, et nous nous sommes les enfants bénis du Très-Haut" disent certains.

Et d'autres approuvent en disant : "Certainement il veut se tuer, car il dit que là où il va, nous ne pouvons aller. Il comprend qu'il est découvert et qu'il a manqué son coup, et il se supprime sans attendre d'être supprimé comme l'autre galiléen, faux Christ."

Et d'autres, bienveillants : "Et si, au contraire, il était vraiment le Christ et s'il retournait vraiment à Celui qui l'a envoyé ?"

"Où ? Au Ciel ? Abraham n'y est pas, et tu veux que Lui y aille ? Auparavant le Messie doit venir."

"Mais Élie a été enlevé au Ciel sur un char de feu."

"Sur un char, oui. Mais au Ciel !... Qui l'assure ?"

Et le débat dure alors que les pharisiens, les scribes, les magistrats, les prêtres, les juifs asservis aux prêtres, aux scribes, aux pharisiens, harcèlent le Christ à travers les vastes portiques comme une meute de chiens harcèle le gibier qu'elle a découvert.

Mais certains, les bons au sein de la masse hostile, ceux qui sont vraiment conduits par un désir honnête, se fraient un passage pour rejoindre Jésus et Lui posent l'anxieuse question que déjà j'ai tant de fois entendue poser avec amour ou avec haine : "Qui es-tu ? Dis-le pour que nous sachions nous conduire. Dis la vérité, au nom du Très-Haut !"

"Je suis la Vérité même et je n'use jamais du mensonge. Je suis Celui que je vous ai toujours déclaré être dès le premier jour que j'ai parlé aux foules, dans tous les lieux de la Palestine, ce que j'ai dit être ici, plusieurs fois, près du Saint des Saints dont je ne crains pas les foudres parce que je dis la vérité. J'ai encore beaucoup de choses à dire et à juger pendant mon jour et en ce qui concerne ce peuple, et bien que le soir paraisse déjà proche pour Moi, je sais que je les dirai et que je jugerai tout le monde, car c'est ce que m'a promis Celui qui m'a envoyé et qui est véridique. Il a parlé avec Moi dans un éternel embrassement d'amour, en me disant toute sa Pensée pour que Moi, je puisse la dire au monde par ma Parole, et je ne pourrai me taire et personne ne pourra me faire taire jusqu'à ce que j'aie annoncé au monde tout ce que j'ai entendu de mon Père."

"Et tu blasphèmes encore ? Et tu continues à te dire Fils de Dieu ? Mais qui veux-tu qu'il te croie ? Qui veux-tu qu'il voie en Toi le Fils de Dieu ?" Lui disent avec force gestes ses ennemis, avec leurs poings presque sur son visage, devenus fous de haine.

Les apôtres, les disciples et des gens bien intentionnés les repoussent, en faisant une sorte de barrage pour protéger le Maître.

Le lévite Zacharie se faufile tout doucement en calculant ses mouvements pour ne pas attirer l'attention des énergumènes jusqu'à Jésus, à coté de Manaën et des deux fils d'Alphée.

Ils sont maintenant au bout du Portique des Païens parce que la marche est lente entre les courants contraires et Jésus s'arrête à sa place habituelle à la dernière colonne du côté oriental. Il s'arrête. Du lieu où ils se trouvent, les païens même ne peuvent chasser un véritable Israélite sans exciter la foule, chose que sournoisement ils évitent de faire. Et de là il reprend son discours pour répondre à ceux qui l'offensent, et avec eux à tout le monde : "Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme..."

Les pharisiens et les scribes s'écrient : "Et qui veux-tu qui t'élève ? Misérable pays qui a pour roi un bavard fou et un blasphémateur honni de Dieu. Personne de nous ne t'élèvera, sois-en certain. Et le peu de lumière qui te reste te l'a fait comprendre à temps quand on t'a mis à l'épreuve. Tu sais bien que nous ne pourrons jamais faire de Toi notre roi !"

"Je le sais. Vous ne m'élèverez pas sur un trône, et pourtant vous m'élèverez. Et vous croirez m'abaisser en m'élevant. Mais c'est justement quand vous croirez m'avoir abaissé que je serai élevé. Non seulement sur la Palestine, non seulement sur l'ensemble d'Israël répandu dans le monde, mais sur le monde entier, et jusque sur les nations païennes, jusque sur les lieux qu'ignorent encore les savants du monde. Et je le serai non pas pour la durée d'une vie d'homme, mais pour toute la durée de la vie de la Terre, et l'ombre du pavillon de mon trône s'étendra toujours plus sur la Terre jusqu'à la couvrir toute entière. C'est seulement alors que je reviendrai et que vous me verrez. Oh ! vous me verrez !"

"Mais écoutez ces discours de fou ! Nous relèverons en l'abaissant, et nous l'abaisserons en l'élevant ! Un fou ! Un fou ! Et l'ombre de son trône sur toute la Terre ! Plus grand que Cyrus ! Qu'Alexandre ! Que César ! Où le mets-tu César ? Crois-tu qu'il te laisse prendre l'empire de Rome ? Et il restera sur le trône pour toute la durée du monde ! Ha ! Ha ! Ha !" Leur ironie est plus cinglante qu'un fouet.

Mais Jésus les laisse dire. Il élève la voix pour être entendu dans la clameur de ceux qui se moquent de Lui et de ceux qui le défendent, et qui remplit le lieu comme la rumeur d'une mer en courroux.

"Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous comprendrez qui je suis et que je ne fais rien de Moi-même, mais que je dis ce que mon Père m'a enseigné et que je fais ce qu'il veut. Et Celui qui m'a envoyé ne me laisse pas seul, mais Il est avec Moi. Comme l'ombre suit le corps, de même, derrière Moi, veillant, présent, bien qu'invisible, est le Père. Il est derrière Moi et Il me réconforte et m'aide et Il ne s'éloigne pas parce que je fais toujours ce qui Lui plaît. Dieu s'éloigne au contraire quand ses enfants n'obéissent pas à ses lois et à ses inspirations. Alors Il s'en va et les laisse seuls. C'est à cause de cela que beaucoup pèchent en Israël. Car l'homme laissé à lui-même a du mal à se garder juste et il tombe facilement dans les spires du Serpent. Et en vérité, en vérité je vous dis qu'à cause de votre péché de résistance à la Lumière et à la Miséricorde de Dieu, Dieu s'éloigne de vous et Il laissera vide de Lui-même ce lieu et vos cœurs, et ce qu'a pleuré Jérémie dans ses prophéties et les lamentations s'accomplira exactement

Méditez ces paroles prophétiques, tremblez et rentrez en vous-mêmes avec un bon esprit. Écoutez non pas les menaces, mais encore la bonté du Père qui avertit ses enfants alors qu'il leur est encore permis de réparer et de se sauver. Écoutez Dieu dans les paroles et dans les faits, et si vous ne voulez pas croire à mes paroles, parce que le vieil Israël, vous étouffe, croyez au moins au vieil Israël. En lui, les prophètes crient les dangers et les malheurs de la Cité Sainte et de notre Patrie toute entière si elle ne se tourne pas vers le Seigneur son Dieu et si elle ne suit pas le Sauveur. Sur ce peuple a déjà pesé la main de Dieu dans les siècles passés, mais le passé comme le présent ne sera rien par rapport à l'avenir redoutable qui l'attend pour n'avoir pas voulu accueillir l'Envoyé de Dieu. Ce n'est comparable ni en rigueur ni en durée ce qui attend Israël qui répudie le Christ. C'est Moi qui vous le dis, en plongeant mon regard dans les siècles : comme un arbre brisé et jeté dans les tourbillons d'un fleuve impétueux, ainsi sera la race hébraïque frappée par l'anathème divin. Avec ténacité, elle cherchera à se fixer sur les rives en tel ou tel point, et vigoureuse comme elle l'est, elle jettera des rejetons et des racines.

Mais quand elle croira s'être fixée à demeure, elle sera reprise par la violence du courant qui l'arrachera encore, brisera ses racines et ses surgeons, et elle ira plus loin souffrir, s'accrocher pour être de nouveau arrachée et dispersée. Et rien ne pourra lui donner la paix, car le courant qui la poursuit sera la colère de Dieu et le mépris des peuples. Ce n'est qu'en se jetant dans une mer de Sang vivant et sanctifiant qu'elle pourrait trouver la paix, mais elle fuira ce Sang bien qu'il l'invitera encore, parce qu'il lui semblera qu'il a la voix du sang d'Abel, qui l'appelle, elle Caïn de l'Abel céleste."

Un autre vaste bruit se propage dans l'enceinte comme le bruit de la marée, mais il manque dans ce bruit les voix âpres des pharisiens et des scribes, et des juifs qui leur sont attachés.
Jésus en profite pour essayer de s'en aller, mais certains qui étaient loin s'approchent de Lui et Lui disent : "Maître, écoute-nous. Nous ne sommes pas tous comme eux (et ils indiquent les ennemis), mais pourtant nous avons du mal à te suivre même parce que ta voix est seule contre cent et mille qui disent le contraire de ce que tu dis, et les choses qu'ils disent eux, ce sont celles que nous avons entendues de nos pères dès notre enfance. Cependant tes paroles nous entraînent à croire. Mais comment faire pour croire complètement et avoir la vie ? Nous sommes comme liés par la pensée du passé..."

"Si vous vous attachez à ma Parole, ce sera comme une nouvelle naissance, vous croirez complètement et deviendrez mes disciples. Mais il faut que vous vous dépouilliez du passé et que vous acceptiez ma Doctrine, Elle n'efface pas tout le passé. Au contraire, elle maintient et revigore ce qui est saint et surnaturel dans le passé et enlève le superflu humain en mettant la perfection de ma Doctrine là où étaient les doctrines humaines toujours imparfaites. Si vous venez à Moi, vous connaîtrez la Vérité, et la Vérité vous rendra libres."

"Maître, c'est vrai que nous t'avons dit que nous sommes comme liés par le passé, mais ce lien n'est pas une prison ni un esclavage. Nous sommes la postérité d'Abraham dans les choses de l'esprit. En effet, si nous ne sommes pas dans l'erreur, on dit postérité d'Abraham pour dire postérité spirituelle par opposition à celle d'Agar qui est une postérité d'esclaves. Comment donc peux-tu dire que nous deviendrons libres ?"

"La postérité d'Abraham, c'était aussi Ismaël et ses enfants, je vous le fais remarquer, car Abraham était le père d'Isaac et d'Ismaël."

"Mais postérité impure car c'était le fils d'une femme esclave et égyptienne."

"En vérité, en vérité je vous dis qu'il n'y a qu'un esclavage : celui du péché. Seul celui qui commet le péché est un esclave et d'une servitude qu'aucune somme d'argent ne rachète, et envers un maître inexorable et cruel, et il perd tout droit à la libre souveraineté dans le Royaume des Cieux. L'esclave, l'homme que la guerre ou des malheurs ont rendu esclave, peut tomber aussi en possession d'un bon maître, mais sa bonne situation est toujours précaire car son maître peut le vendre à un maître cruel. Il est une marchandise et rien de plus. Parfois on s'en sert même comme d'argent pour payer une dette. Et il n'a même pas le droit de pleurer. Le serviteur, au contraire, vit dans la maison du maître jusqu'à ce que cependant il soit congédié. Mais le fils reste toujours dans la maison du père et le père ne pense pas à le chasser, c'est seulement par sa libre volonté qu'il peut en sortir. Et en cela réside la différence entre esclavage et service, et entre service et filiation. L'esclavage met l'homme dans les chaînes, le service le met à la disposition d'un maître, la filiation le place pour toujours et avec parité de vie dans la maison du père. L'esclavage annihile l'homme, le service le rend sujet, la filiation le rend libre et heureux. Le péché rend esclave, et sans fin, du maître le plus cruel : Satan. Le service, dans ce cas l'Ancienne Loi, rend l'homme craintif à l'égard de Dieu comme d'un Être intransigeant. La filiation, c'est-à-dire le fait de venir à Dieu avec son Premier-Né, avec Moi, rend l'homme libre et heureux car il connaît son Père et il a confiance dans sa charité.

Recevoir ma Doctrine, c'est venir à Dieu avec Moi, Premier-Né de nombreux fils aimés. Je briserai vos chaînes pourvu que vous veniez à Moi pour que je les brise et vous serez vraiment libres et cohéritiers avec Moi du Royaume des Cieux. Je le sais que vous êtes la postérité d'Abraham. Mais ceux d'entre vous qui cherchent à me faire mourir n'honorent plus Abraham mais Satan, et le servent en esclaves fidèles. Pourquoi ? Parce qu'ils repoussent ma parole et elle ne peut pénétrer en beaucoup d'entre vous. Dieu ne violente pas l'homme pour l'obliger à croire, Il ne le violente pas pour l'obliger à m'accepter, mais Il m'envoie pour que je vous indique sa volonté. Et Moi, je vous dis ce que j'ai vu et entendu auprès de mon Père et je fais ce qu'il veut. Mais ceux d'entre vous qui me persécutent font ce qu'ils ont appris de leur père et ce qu'il leur suggère."

Comme un paroxysme qui revient après une rémission dans une maladie, la colère des juifs, pharisiens et scribes, qui semblait un peu calmée, se réveille avec violence. Ils pénètrent comme un coin dans le cercle compact qui enserre Jésus et ils cherchent à l'approcher. Dans la foule, c'est un mouvement de vagues contraires comme sont contraires les sentiments des cœurs. Les juifs, livides de colère et de haine, crient : "Notre père c'est Abraham. Nous n'en avons pas d'autre."

"Le Père des hommes, c'est Dieu. Abraham lui-même est fils du Père universel. Mais beaucoup répudient le vrai Père pour quelqu'un qui n'est pas père mais qu'ils choisissent comme tel parce qu'il semble plus puissant et disposé à contenter leurs désirs immodérés. Les fils font les œuvres qu'ils voient faire à leur père. Si vous êtes les fils d'Abraham, pourquoi ne faites-vous pas les œuvres d'Abraham ? Vous ne les connaissez pas ? Dois-je vous les énumérer comme nature et comme symbole ? Abraham obéit en allant dans le pays que Dieu lui indiqua, figure d'un homme qui doit être prêt à tout quitter pour aller où Dieu l'envoie. Abraham fut condescendant envers le fils de son frère et le laissa choisir la région qu'il préférait [2], figure du respect pour la liberté d'action et de la charité que l'on doit avoir pour son prochain. Abraham fut humble après que Dieu lui eut marqué sa prédilection et il l'honora à Mambré se sentant toujours un néant en face du Très-Haut qui lui avait parlé, figure de la position de l'amour révérenciel que l'homme doit toujours avoir envers son Dieu. Abraham crut à Dieu et Lui obéit, même dans les choses les plus difficiles à croire et les plus pénibles à accomplir, et pour se sentir en sécurité, il ne se rendit pas égoïste, mais il pria pour ceux de Sodome. Abraham ne conclut pas de pacte avec le Seigneur en voulant une récompense pour ses nombreuses obéissances, et même pour l'honorer jusqu'à la fin, jusqu'à la dernière limite, il Lui sacrifia son fils bien-aimé..."

"Il ne l'a pas sacrifié."

"Il sacrifia son fils bien-aimé, car en vérité son cœur l'avait déjà sacrifié durant le trajet par sa volonté d'obéir, que l'ange arrêta quand déjà le cœur du père se fendait au moment de fendre le cœur de son fils. Il tuait son fils pour honorer Dieu. Vous vous tuez à Dieu son Fils pour honorer Satan. Faites-vous alors les œuvres de Celui que vous appelez votre père ? Non, vous ne les faites pas. Vous cherchez à me tuer parce que je vous dis la vérité, comme je l'ai entendue de Dieu. Abraham n'agissait pas ainsi. Il ne cherchait pas à tuer la voix qui venait du Ciel, mais lui obéissait. Non, vous ne faites pas les œuvres d'Abraham, mais celles que vous indique votre père."

"Nous ne sommes pas nés d'une prostituée, nous ne sommes pas des bâtards. Tu as dit Toi-même que le Père des hommes c'est Dieu, et nous, nous sommes du Peuple élu et des castes élues dans ce Peuple. Nous avons donc Dieu pour unique Père."

"Si vous reconnaissiez Dieu comme Père, en esprit et en vérité, vous m'aimeriez car je procède et je viens de Dieu; je ne viens pas de Moi-même, mais c'est Lui qui m'a envoyé. Par conséquent, si vous connaissiez vraiment le Père, vous me connaîtriez Moi aussi, son Fils et votre frère et Sauveur. Est-ce que les frères peuvent ne pas se reconnaître ? Est-ce que les enfants de l'Unique peuvent ne pas reconnaître le langage que l'on parle dans la Maison de l'Unique Père ? Pourquoi alors ne comprenez-vous pas mon langage et ne supportez-vous pas mes paroles ? C'est que je viens de Dieu, et pas vous. Vous avez quitté la demeure paternelle et oublié le visage et le langage de Celui qui l'habite. Vous êtes allés volontairement dans d'autres régions, dans d'autres demeures, où règne un autre qui n'est pas Dieu, et où l'on parle un autre langage. Et celui qui règne impose pour y entrer que l'on se fasse son fils et qu'on lui obéisse. Et vous l'avez fait et le faites. Vous abjurez, vous reniez le Dieu Père pour vous choisir un autre père. Et c'est Satan. Vous avez pour père le démon et vous voulez accomplir ce qu'il vous suggère. Et les désirs du démon sont des désirs de péché et de violence, et vous les accueillez.

Dès le principe, il était homicide, et il n'a pas persévéré dans la vérité car lui, qui s'est révolté contre la Vérité, ne peut avoir en lui l'amour de la vérité. Quand il parle, il parle comme il est, c'est-à-dire en être menteur et ténébreux car, en vérité, c'est un menteur et il a engendré et enfanté le mensonge après s'être fécondé par l'orgueil et nourri par la révolte. Il a en son sein toute la concupiscence et il la crache et l'inocule pour empoisonner toutes les créatures. C'est le ténébreux, le railleur, le maudit reptile rampant, c'est l'opprobre et l'Horreur. Depuis des siècles et des siècles, ses œuvres tourmentent l'homme, et l'intelligence des hommes a devant elle leurs signes et leurs fruits.

Et pourtant, c'est à lui qui ment et qui ruine, que vous prêtez l'oreille, alors que si je parle et dis ce qui est vrai et bon. vous ne me croyez pas et me traitez de pécheur. Mais qui, parmi ceux si nombreux qui m'ont approché, avec haine ou avec amour, peut dire qu'il m'a vu pécher ? Qui peut le dire en toute vérité ? Où sont les preuves pour me convaincre et convaincre ceux qui croient en Moi, que je suis un pécheur ? Auquel des dix commandements ai-je manqué ? Qui devant l'autel de Dieu peut jurer qu'il m'a vu violer la Loi et les coutumes, les préceptes, les traditions, les prières ? Qui d'entre tous les hommes peut me faire changer de couleur pour être, avec des preuves certaines, convaincu de péché ? Personne ne peut le faire. Personne d'entre les hommes et personne d'entre les anges. Dieu crie au cœur des hommes : "Il est l'Innocent". De cela, vous en êtes tous convaincus, et encore davantage vous qui m'accusez, que ces autres qui ne savent pas, entre vous et Moi, qui a raison. Mais celui seulement qui appartient à Dieu écoute les paroles de Dieu. Vous vous ne les écoutez pas, bien qu'elles tonnent en vos âmes nuit et jour, et vous ne les écoutez pas parce que vous n'êtes pas de Dieu."

"Nous, nous qui vivons pour la Loi et dans l'observance la plus minutieuse des préceptes pour honorer le Très-Haut, nous ne sommes pas de Dieu ? Et Toi tu oses le dire ? Ah !!!" Ils semblent asphyxiés par l'horreur comme si une corde leur serrait le cou. "Et nous ne devons pas dire que tu es un possédé et un samaritain ?"

"Je ne suis ni l'un ni l'autre, mais j'honore mon Père, même si vous le niez pour m'en faire un reproche, mais votre blâme ne m'afflige pas. Je ne cherche pas ma gloire. Il y a quelqu'un qui en prend soin et qui juge. Je vous le dis à vous qui voulez m'humilier, mais à qui a une volonté bonne, je dis que celui qui accueillera ma parole, ou qui l'a déjà accueillie et qui saura la garder, ne verra jamais la mort pour l'éternité."

"Ah ! maintenant nous voyons bien que par tes lèvres parle le démon qui te possède ! Tu l'as dit, Toi-même : "Il parle en menteur". Ce que tu as dit est une parole de mensonge, ta parole est donc démoniaque. Abraham est mort et les prophètes sont morts et tu dis que celui qui gardera ta parole ne verra jamais la mort pour l'éternité. Tu ne mourras donc pas ?"

"Je ne mourrai que comme Homme pour ressusciter au temps de Grâce, mais comme Verbe je ne mourrai pas. La Parole est Vie et elle ne meurt pas. Et celui qui accueille la Parole a en lui la Vie et ne meurt pas pour l'éternité, mais il ressuscite en Dieu, car Moi je le ressusciterai."
"Blasphémateur ! Fou ! Démon ! Es-tu plus que notre père Abraham qui est mort, et que les prophètes ? Qui prétends-tu être ?"

"Le Principe, Moi qui vous parle."

Il se produit un charivari et pendant ce temps le lévite Zacharie pousse insensiblement Jésus dans un coin du portique, aidé en cela par les fils d'Alphée et par d'autres qui l'aident, peut-être sans même savoir ce qu'ils font.

Quand Jésus est bien adossé au mur et protégé par les plus fidèles qui sont devant Lui, et que le tumulte s'apaise un peu même dans la Cour, il dit de sa voix si pénétrante et si belle, si calme, même dans les moments les plus troublés : "Si je me glorifie par Moi-même, ma gloire n'a pas de valeur. Chacun peut dire de lui-même ce qu'il veut. Mais Celui qui me glorifie c'est mon Père dont vous dites qu'il est votre Dieu, bien qu'il soit si peu vôtre que vous ne le connaissez pas et que vous ne l'avez jamais connu et ne voulez pas le connaître à travers Moi qui vous en parle parce que je le connais. Et si je disais que je ne le connais pas pour apaiser votre haine envers Moi, je serais un menteur comme vous l'êtes vous quand vous dites que vous le connaissez. Je sais que je ne dois pas mentir pour aucune raison. Le Fils de l'homme ne doit pas mentir, même si de dire la vérité doit être la cause de sa mort. Car si le Fils de l'homme mentait, il ne serait plus le fils de la Vérité, et la Vérité le repousserait loin d'Elle. Je connais Dieu, et comme Dieu et comme Homme. Et comme Dieu et comme Homme, je garde ses paroles et je les observe. Israël, réfléchis ! C'est ici que s'accomplit la Promesse. C'est en Moi qu'elle s'accomplit. Reconnaissez-moi pour ce que je suis ! Abraham, votre père, a soupiré pour voir mon jour. Il l'a vu prophétiquement, par une grâce de Dieu, et il a exulté de joie, et vous qui le vivez en vérité..."

"Mais tais-toi ! Tu n'as pas encore cinquante ans et tu veux dire qu'Abraham t'a vu et que tu l'as vu ?" et leur rire moqueur se propage comme un flot empoisonné ou un acide qui ronge.

"En vérité, en vérité je vous le dis : avant qu'Abraham naisse, Moi, je suis."

"Je suis" ? Seul Dieu peut le dire car Il est éternel. Pas Toi ! Blasphémateur ! "Je suis" !

Anathème ! Tu es peut-être Dieu, Toi, pour le dire ?" Lui crie quelqu'un qui doit être un grand personnage car, arrivé depuis peu, il est déjà près de Jésus, tout le monde s'étant écarté presque avec terreur à sa venue.

"Tu l'as dit" répond Jésus d'une voix de tonnerre.

Tout devient arme aux mains de ceux qui haïssent. Pendant que le dernier qui a interrogé le Maître s'abandonne à toute une mimique d'horreur scandalisée, arrache son couvre-chef, se tarabuste les cheveux et la barbe, et défait les boucles qui retiennent son vêtement à son cou, comme s'il se sentait défaillir pour l'horreur, des poignées de terre, des pierres dont se servent les marchands de colombes et autres animaux pour tendre les cordages des enclos, et des changeurs pour... garder prudemment leurs coffres auxquels ils tiennent plus qu'à leur vie, sont lancées contre le Maître, et naturellement retombent sur la foule elle-même, car Jésus est trop à l'intérieur, sous le portique, pour qu'on puisse l'atteindre, et la foule maugrée et se lamente...

Zacharie, le lévite, donne un coup puissant à Jésus, seul moyen de le faire arriver à une petite porte basse, cachée dans le mur du portique et déjà prête à s'ouvrir, et il l'y pousse en même temps que les deux fils d'Alphée, que Jean, Manaën, Thomas. Les autres restent au dehors, dans le tumulte... dont le bruit arrive affaibli dans une galerie, entre les puissantes murailles de pierre, dont je ne sais comment elles s'appellent en architecture. Les pierres en sont encastrées, dirais-je, avec des pierres larges qui encadrent les plus petites, et vice versa. Je ne sais si je m'explique bien. Elles sont sombres, puissantes, taillées grossièrement, à peine visibles dans la pénombre des fentes étroites placées en haut à des distances régulières pour aérer et empêcher l'endroit d'être complètement obscur. C'est une étroite galerie dont je ne sais à quoi elle sert mais qui me donne l'impression de tourner sous tout le portique. Peut-être elle avait été faite pour protéger, pour abriter, pour doubler et donc rendre plus résistantes, les murailles des portiques qui font comme autant d'enceintes au Temple proprement dit, au Saint des Saints. En somme je ne sais pas. Je dis ce que je vois. Odeur d'humidité, et de cette humidité dont on ne sait dire si elle est froide ou non, comme dans certaines caves.

"Et que faisons-nous ici ?" demande Thomas.

"Tais-toi ! Zacharie m'a dit qu'il viendra et de rester silencieux et immobiles" répond le Thaddée.

"Mais... peut-on avoir confiance ?"

"Je l'espère."

"Ne craignez pas. L'homme est bon" dit Jésus, pour les réconforter.

Au dehors le tumulte s'éloigne. Il se passe un certain temps. Puis arrive un bruit sourd de pas et une petite lueur tremblante, qui s'amène des profondeurs obscures. "Es-tu là, Maître ?" dit une voix qui veut se faire entendre mais craint d'être entendue.

"Oui, Zacharie."

"Jéhovah soit loué ! Je me suis fait attendre ? J'ai dû attendre que tous courent aux autres sorties. Viens, Maître... Tes apôtres... J'ai réussi à dire à Simon qu'ils aillent tous à Bétesda [4] et d'attendre là. D'ici on descend... Peu de lumière, mais le chemin est sûr. On descend aux citernes... et on sort vers le Cédron. C'est un chemin ancien, pas toujours destiné à un bon usage. Mais cette fois, si... Et cela le sanctifie..."

Ils ne cessent de descendre dans une ombre que rompt seulement la lueur tremblotante de la lampe jusqu'à ce qu'une clarté différente se fait voir là-bas, au fond... et au-delà, une clarté verte qui paraît lointaine... Une grille, qui est presque une porte tant elle est massive et serrée, termine la galerie.

"Maître, je t'ai sauvé. Tu peux aller, mais écoute-moi. Cesse de venir pendant quelque temps. Je ne pourrais toujours te rendre service sans être remarqué. Et... oublie, oubliez tous ce chemin et moi qui vous y ai conduit" dit Zacharie en faisant agir des mécanismes qui sont dans la lourde porte et en l'entrouvrant juste pour laisser passer les personnes. Et il répète : "Oubliez, par pitié pour moi."

"Ne crains pas. Personne de nous ne parlera et que Dieu soit avec toi à cause de ta charité." Jésus lève la main pour la poser sur la tête inclinée du jeune homme.

Il sort suivi par ses cousins et les autres. Il se trouve sur un petit emplacement sauvage encombré de ronces qui peut à peine les recevoir tous, en face de l'Oliveraie. Un sentier de chèvres descend au milieu des ronces vers le torrent.

"Allons. Nous allons remonter ensuite à la hauteur de la Porte des Brebis et Moi j'irai avec mes frères chez Joseph, pendant que vous irez à Bétesda pour prendre les autres et me rejoindre. Nous irons à Nobé demain soir après le crépuscule."

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-204.htm
Tome : 7/204




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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mer 4 Juin 2014 - 6:44

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria_17


Dans la maison de Joseph de Sephoris



La maison de Joseph n'est pas celle de Joseph d'Arimathie, mais celle d'un vieux galiléen de Sephoris, ami des fils d'Alphée et en particulier des plus âgés car il était ami, peut-être aussi un peu parent, du vieil Alphée maintenant défunt. Et, si je ne me trompe, il est aussi en relations suivies avec les fils de Zébédée pour le commerce du poisson sec du lac de Génésareth que l'on importe dans la capitale avec d'autres produits de la Galilée qui sont chers aux galiléens dépaysés dans Jérusalem. C'est ce que je déduis de ce que disent à Thomas les deux fils d'Alphée et Jean.

Jésus, de son côté, est un peu en arrière avec Manaën auquel il donne la charge d'aller chez Joseph d'Arimathie et chez Nicodème pour les prier de le rejoindre, ce que Manaën fait tout de suite. Jésus se réunit encore un moment avec les trois pour leur recommander encore d'être prudents dans leurs conversations "par amour pour le lévite qui les a mis en sécurité", puis il les quitte et se dirige à grands pas par un sentier...

Mais Jean a vite fait de le rejoindre.

"Pourquoi es-tu venu ?"

"Nous ne pouvions te laisser seul ainsi... et moi, je suis venu."

"Et crois-tu que tu pourrais me défendre, à toi tout seul, contre tant de gens ?"

"Je n'en suis pas sûr. Mais au moins, je mourrais avant Toi, et cela me suffirait."

"Tu mourras très longtemps après Moi, Jean, mais ne le regrette pas. Si le Très-Haut te laisse au monde c'est pour que tu le serves et serves son Verbe."

"Mais après..."

"Après tu serviras. Combien de temps tu devrais vivre pour me servir comme nos deux cœurs le voudraient. Mais même une fois mort, tu me serviras."

"Comment ferai-je, mon Maître ? Si je suis avec Toi dans le Ciel je t'adorerai. Mais je ne pourrai te servir sur la Terre quand je l'aurai quittée..."

"Tu le crois vraiment ? Eh bien, Moi, je te dis que tu me serviras jusqu'à ma nouvelle venue qui sera la dernière. Beaucoup de choses se dessécheront avant le dernier temps, comme des fleuves qui se tarissent et, après avoir été un beau cours d'eau bleue et salutaire, deviennent un terreau pulvérulent et une pierraille aride. Mais toi, tu seras encore le fleuve qui résonne ma parole et qui reflète ma lumière. Tu seras la lumière suprême qui restera pour rappeler le Christ, car tu seras une lumière toute spirituelle, et les derniers temps seront la lutte des ténèbres contre la lumière, de la chair contre l'esprit. Ceux qui sauront persévérer dans la foi trouveront force, espérance, réconfort dans ce que tu laisseras après toi, et qui sera encore toi... et qui surtout sera encore Moi, parce que toi et Moi nous nous aimons, et que où tu es Moi je suis, et où je suis tu es.

J'ai promis à Pierre que l'Église, qui aura pour chef et pour base ma Pierre, ne sera pas dégondée par l'Enfer dans ses assauts répétés et de plus en plus féroces, mais maintenant je te dis que ce qui sera encore Moi, et que tu laisseras comme lumière pour ceux qui cherchent la Lumière, ne sera pas détruit, malgré tous les efforts de l'Enfer pour l'anéantir. Et qui plus est : même ceux qui croiront imparfaitement en Moi, parce qu'en m'accueillant, ils n'accueilleront pas mon Pierre, seront toujours attirés à ton phare comme des nacelles sans pilotes et sans boussoles, qui se dirigent à travers leur tempête vers une lumière, car lumière veut dire aussi salut."

"Mais que laisserai-je, mon Seigneur ? Je suis... pauvre... ignorant... Je n'ai que l'amour..."

"Voilà : tu laisseras l'amour. Et l'amour pour ton Jésus sera parole. Et beaucoup, beaucoup, même parmi ceux qui ne seront pas de mon Église, qui ne seront d'aucune église, mais qui chercheront une lumière et un réconfort, aiguillonnés par leurs esprits insatisfaits, par besoin que l'on compatisse à leurs peines, viendront à toi et me trouveront Moi."

"Je voudrais que les premiers qui te trouvent soient ces juifs cruels, ces pharisiens et ces scribes... Mais je ne sers pas à tant..."

"Rien ne peut rentrer là où tout est rempli. Mais ne te décourage pas toi... Mais nous voici chez Joseph. Frappe et entrons."

C'est une maison étroite et élevée, avec à côté un magasin bas et malodorant de marchandises entassées; et à côté une cour assombrie par les murs qui la surplombent, une cour qui ressemble à celle d'une auberge comme étaient alors les auberges : des portiques pour les marchandises, des écuries pour les ânes, et des pièces ou de grandes chambres pour les hôtes. Ici, il y a une cour mal pavée, un bassin, deux écuries basses et sombres, un hangar rustique qui sert de portique, adossé à la maison et avec une porte qui donne dans le magasin. Puis, en plus de cela, la maison dont j'ai parlé, vieille, sombre, avec une porte haute et étroite où on accède par trois marches de pierre usées.

Jean frappe à la porte et il attend jusqu'à ce que s'ouvre une fente étroite où apparaît le visage ridé d'une petite vieille qui scrute de la pénombre : "Oh ! Jean ! J'ouvre tout de suite. Dieu soit avec toi" dit la bouche qui appartient à ce visage ridé, et la porte s'ouvre avec un grand bruit de verrous.

"Je ne suis pas seul, Marie. J'ai le Maître avec moi."

"La paix aussi à Lui, honneur de la Galilée, et heureux le jour qui porte les pieds du Saint dans les murs d'un véritable Israélite. Entre, Seigneur. Je vais tout de suite avertir Joseph. Il est en train de faire les dernières livraisons, car le crépuscule arrive vite dans le triste etamin."

"Laisse-le à son travail, femme. Nous resterons ici jusqu'à demain."

"Grande joie pour nous. Nous t'attendions depuis longtemps. Et même, il y a quelques jours, ton frère Joseph a envoyé demander des nouvelles de Toi. Mais mon époux saura mieux te le dire. Voilà, tu peux rester ici... Et je te quitte, Seigneur, car je suis en train de finir le pain. Il faut qu'il soit cuit avant le crépuscule . Si tu veux quelque chose, Jean sait où me trouver."

"Va en paix. Il ne nous faut rien d'autre que l'hospitalité."

Ils restent seuls pendant quelque temps. Puis un petit visage brun se fait voir de derrière le rideau qui sépare la pièce d'un couloir, et qui jette un coup d'œil, craintif et curieux à la fois.

"Qui est cet enfant ?" demande Jésus à Jean.

"Je ne sais pas, Seigneur. Il n'était pas là les autres fois. Il est vrai que depuis que je suis avec Toi je ne suis plus venu ici pour le compte de mon père. Viens ici, enfant."
Le petit s'avance à petits pas.

"Qui es-tu ?"

"Je ne vais pas te le dire."

"Pourquoi ?"

"Je ne veux pas m'entendre dire des paroles désagréables. Si tu les dis, je te réponds, et Joseph ne veut pas."

"C'est du nouveau ! Maître, qu'en dis-tu ?" et Jean rit, amusé par les raisons du petit homme.
Jésus aussi sourit, mais il lève la main pour attirer l'enfant et il l'observe. Puis il dit : "Et toi, tu sais qui je suis ?"

"Bien sûr que je le sais ! Tu es le Messie. Celui qui fera sien le monde entier, et alors on ne dira plus des paroles désagréables aux petits comme moi."

"Tu n'es pas d'Israël, n'est-ce pas ?"

"Je suis circoncis... et cela m'a fait très mal. Mais... la faim aussi me faisait mal et... de ne plus avoir de maman... ni personne... Pourtant cela fait mal encore d'entendre qu'on... qu'on nous..." il pleure, ayant perdu sa primitive hardiesse.

"Ce doit être un orphelin étranger, Jean. Joseph a dû le recueillir par pitié, et l'a fait circoncire..." explique Jésus à Jean, étonné des raisons et des pleurs. Et Jésus soulève l'enfant et le prend sur ses genoux.

"Dis-moi ton nom, petit. Je t'aime bien. Jésus aime bien tous les enfants et surtout les orphelins. J'en ai un, Moi aussi, et qui s'appelle Margziam et qui..."

"Et moi aussi, car moi (la petite voix n'est plus qu'un murmure à peine perceptible) car moi, je suis romain..."

"Je te l'avais dit ! Et tu es orphelin, n'est-ce pas ?"

"Oui... Mon père, je ne m'en souviens pas. La maman, oui. Elle est morte alors que j'étais déjà grand... et je suis resté seul, et personne ne voulait de moi. De Césarée, à pied, derrière les voyageurs, après que le maître soit parti au loin. Et si grand faim. Et si je disais mon nom, des coups... Car on comprenait par le nom, eh ?! Et je suis venu ici pour une fête, et j'avais faim. Je suis entré dans les écuries avec une caravane, et je me suis caché dans la paille pour manger l'avoine et les caroubes des ânes. Et un âne m'a mordu et j'ai crié et on est accouru et on voulait me battre, mais Joseph a dit : "Non. Lui l'a fait et il dit de faire ce qu'il fait. Et moi, je prends l'enfant et j'en ferai un Israélite". Et il m'a pris et soigné en même temps que Marie, et il m'a donné un autre nom car le mien... Maman m'appelait Martial..." et les larmes recommencent à couler.

"Et Moi, je t'appellerai Martial comme ta mère. C'est très bien ce qu'a fait Joseph. Tu dois l'aimer beaucoup."

"Oui, mais Toi davantage. Lui le dit, il dit toujours : "Si un jour tu rencontres Jésus de Nazareth, le Messie, aime-le de tout toi-même car c'est par Lui que tu as été sauvé de l'erreur". Marie disait à côté, à la servante, que le Messie était à la maison et je suis venu voir celui qui m'a sauvé."

"Je ne savais pas que Joseph avait fait cela. Il était si... avare... Jamais je n'aurais pensé qu'il pourrait... Pauvre Joseph ! Avare et brouillé avec ses enfants. Ils n'ont pas respecté ses cheveux blancs."

"Je le sais. Mais, vois-tu ? Peut-être qu'en cet enfant il se renouvelle... et oublie. Dieu le récompense ainsi de ce qu'il a fait pour l'enfant. Comment t'appelles-tu, maintenant ?"
"Un vilain nom. Il ne me plaît que parce qu'il commence comme le mien : Manassé, je m'appelle !... Mais Marie, qui comprend, m'appelle "Man". Et l'enfant le dit avec un petit visage si désolé que Jésus et Jean ne peuvent s'empêcher de sourire.

Mais Jésus, pour le consoler, explique : "Manassé est un nom dont le sens est très doux pour nous. Il veut dire : le Seigneur m'a fait oublier toute douleur. Joseph te l'a donné car il a voulu dire que tu lui feras oublier toute sa douleur et tu le feras, enfant, pour lui être reconnaissant. Toi-même, par ton nouveau nom, tu te dis que le Seigneur t'a tant aimé qu'il t'a rendu un père, une mère et une maison. N'est-ce pas ?"

"Oui. Expliqué ainsi, oui... Mais Joseph me dit que je dois oublier même ma maison. Moi, je ne veux pas oublier maman !"

Jésus regarde Jean et Jean regarde le Maître, et au-dessus de la petite tête brune, il y a tout un discours de regards...

"La mère, on ne l'oublie pas, enfant. Joseph s'est mal expliqué, ou plutôt tu as mal compris. Certainement il voulait dire que tu dois oublier toute la douleur de ton passé, la douleur de ta maison, parce que maintenant tu as celle-ci et tu dois être heureux."

"Ah ! ainsi, oui. Marie est bonne et me rend heureux. Même en ce moment elle me fait des fouaces. Je vais voir si elles sont cuites et je te les portes à Toi aussi" et il glisse de dessus les genoux de Jésus pour courir hors de la pièce. Le bruit des petits pieds déchaussés se perd dans le long couloir.

"Toujours cette tendance à la dureté, même chez les meilleurs d'entre nous ! Prétendre l'impossible ! Ils sont plus sévères que Dieu, les enfants de son peuple ! Pauvre enfant ! Peut-on peut-être prétendre qu'un enfant oublie sa mère, parce que maintenant il est circoncis ? Je le dirai à Joseph."

"Je ne savais vraiment pas qu'il avait fait cela. Mon père, comme beaucoup de galiléens, descend ici aux fêtes et il ne m'en a pas parlé comme s'il ne savait pas la chose... Mais j'entends la voix de Joseph..."

Jésus se lève et Jean l'imite, prêts à saluer, avec les honneurs qui lui sont dûs, le maître de maison qui entre et qui, à son tour, s'abîme en inclinations profondes et finit par s'agenouiller aux pieds de Jésus.

"Lève-toi, Joseph. Je suis venu, tu le vois."

"Pardonne-moi de t'avoir fait attendre. Le vendredi est toujours un grand jour ! Salut à toi, Jean. As-tu des nouvelles de Zébédée ?"

"Non, depuis les Tabernacles, où je les ai vus."

"Alors sache qu'il va bien, et de même Salomé. Des nouvelles fraîches de ce matin, avec le dernier envoi de poisson. Et à Toi aussi, Maître, je puis dire que tes parents se portent tous bien à Nazareth. Le lendemain du sabbat partiront ceux qui viennent. Si vous voulez envoyer des nouvelles... Êtes-vous seuls ?"

"Non. D'ici peu les autres seront ici..."

"Bien ! Il y a de la place pour tout le monde. C'est une maison fidèle. Je regrette que Marie soit occupée avec le pain et moi avec les ventes. On vous laisse ainsi seuls... Nous avons manqué de te faire honneur et de te tenir compagnie comme il convient pour un hôte. Et un hôte important !"

"Un fils de Dieu comme toi, Joseph. Ils sont tous égaux ceux qui suivent la Loi de Dieu."

"Hé ! non. Toi, c'est Toi. Je ne suis pas sot comme ces juifs. Tu es le Messie !"

"Cela par la volonté de Dieu. Mais en ce qui concerne ma volonté et mon devoir, je suis comme toi, fils de la Loi."

"Hé ! ceux qui te calomnient ne savent pas dire et faire ce que tu dis maintenant et ce que tu fais toujours !"

"Mais toi, tu fais beaucoup de ce que j'enseigne. J'ai vu l'enfant, Joseph..."

"Ah ! Tu l'as vu ? Il est venu ! il sait que je ne veux pas ! À cause de Toi... j'en suis heureux, mais ce pouvait n'être pas Toi..."

"Et alors, que serait-il arrivé ?"

"Que... cela ne me plaît pas, voilà !"

"Pourquoi Joseph ? Pour qu'on ne t'en loue pas ? Ta pensée est louable, mais l'enfant pourrait penser que tu as honte de le montrer..."

"Et c'est vrai !"

"C'est vrai ? Et pourquoi ? Explique-moi la chose."

"Voilà : l'enfant n'est pas né hébreux de parents hébreux, pas même de prosélytes, pas même d'une femme de notre pays et d'un père gentil. C'est l'enfant de deux romains, affranchis dans la maison d'un romain qui était à Césarée maritime. Il a gardé l'enfant tant qu'il y est resté. Mais, à son départ, il ne s'en est pas occupé et l'enfant est resté seul. Les hébreux, naturellement, ne l'ont pas accueilli. Les romains... Ce que sont les romains, tu le sais... Et ces romains surtout de Césarée ! L'enfant, en mendiant..."

"Oui, je le sais. Il est arrivé ici et tu l'as accueilli. Dieu a signé ton acte au Ciel."

"Et j'en ai fait un circoncis ! Et j'ai changé son nom. Le sien ! Païen ! Idolâtre ! Mais je ne veux pas qu'il se fasse voir et qu'il se rappelle son passé."

"Pourquoi, Joseph ?" demande doucement Jésus, et il ajoute : "L'enfant en souffre. Il se rappelle sa mère. C'est compréhensible !"

"Mais il est compréhensible aussi mon désir de n'être pas critiqué pour avoir accueilli un..."
"Un innocent. Rien de plus que cela, Joseph. Pourquoi crains-tu le jugement des hommes, quand un jugement plus haut, celui de Dieu, sanctionne ton acte, parce qu'il est saint ? Pourquoi as-tu honte, par respect humain, ou par crainte de représailles, d'une action qui est bonne ? Pourquoi veux-tu donner à l'enfant un exemple de duplicité tel que celui qui ressort du changement de nom, d'étouffer le passé par crainte qu'il te porte un préjudice ? Pourquoi veux-tu inculquer à l'enfant le mépris du père et de la mère ? Tu vois, Joseph, tu as fait une action digne de louanges, mais tu la couvres de poussière avec ces... idées imparfaites. Tu as imité un de mes gestes. Tu as accueilli mes paroles. C'est bien.

Mais pourquoi ne rends-tu pas parfaite mon imitation en accomplissant franchement cette œuvre et en disant : "Oui, l'enfant était romain et moi, je n'en ai pas éprouvé du dégoût parce qu'il est fils du Créateur, tout comme vous. Seulement je l'ai voulu dans notre Loi et je l'ai circoncis" ? Vraiment... La circoncision véritable va arriver et elle s'exercera sur le cœur des hommes et elle emportera l'anneau étranglant de la triple concupiscence. Par conséquent, même si l'enfant était resté un enfant jusqu'à ce moment... Mais je ne veux pas t'en faire un reproche. Tu as bien fait, toi hébreux en le faisant hébreu. Pourtant, laisse-lui son nom. Oh ! dans l'avenir combien de Martial, de Caïus, de Félix, de Cornélius, de Claudius et autres, appartiendront au Christ et au Ciel ! C'était possible pour lui aussi qui ne sait pas ce que veut dire hébreu et gentil, et qui arrivera à sa majorité quand la véritable et nouvelle Loi sera fondée avec un nouveau Temple et de nouveaux prêtres et qu'il y arrivera non comme tu le penses, mais examiné par Dieu et trouvé digne de son nouveau Temple. Laisse-lui le nom que sa mère lui a donné. C'est encore pour lui une caresse maternelle. Je comprends ce que tu as voulu dire en l'appelant Manassé, mais laisse-lui le nom de Martial. Et à ceux qui t'interrogent, dis simplement : "Oui, c'est Martial. Presque comme le disciple du Christ auquel Marie a donné ce nom" . Sois courageux dans le bien, Joseph, et tu seras grand, très grand."

"Maître... comme tu veux. Je ne veux pas te contrarier. Et tu crois que... j'ai bien agi aussi comme homme ?"

"Tu as bien agi. Ta douleur t'a rendu bon. Aussi tout est bien de ce que tu as fait, et cet acte est bon."

Des coups frappés à la porte de la rue interrompent la conversation.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-205.htm
TOME : 7/205




♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Jesus_13
Maud
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Jeu 5 Juin 2014 - 7:00

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria_18

Le vieux prêtre Matân (ou Nàtân)


Pierre, en entrant, a le même geste d'accablement qu'au Jourdain après la traversée du gué de Bethabara: il se laisse choir comme épuisé sur le premier siège qu'il trouve, et il se prend la tête dans les mains. Les autres ne sont pas si abattus, mais changés, pâles, je dirais qu'égarés. Ils le sont tous, qui plus qui moins. Les fils d'Alphée, Jacques de Zébédée et André ne répondent pour ainsi dire pas au salut de Joseph de Sephoris et de sa femme qui arrive avec une vieille servante, du pain chaud et diverses nourritures.

Margziam a des traces de larmes sous les yeux. Isaac accourt près de Jésus et Lui prend la main, la caresse en murmurant : "Toujours comme la nuit du massacre [1] ... Et sauvé une autre fois. Oh ! mon Seigneur, jusqu'à quand ? Jusqu'à quand pourras-tu te sauver ?"

C'est ce cri qui fait ouvrir les bouches et tous, dans la confusion, parlent, racontent les mauvais traitements, les menaces, les peurs qu'ils ont eues... Un autre coup à la porte.
"Oh, ils ne nous auront pas suivis ?! Je l'avais bien dit de venir par petits groupes !..." dit l'Iscariote.

"Cela valait mieux, oui. Nous les avons toujours sur nos talons. Mais désormais..." dit Barthélemy.

Joseph, bien que peu volontiers, va personnellement regarder par le judas alors que sa femme dit : "De la terrasse, vous pouvez descendre sur les étables, et de là dans le jardin de derrière. Je vais vous faire voir..." Mais pendant qu'elle s'éloigne, son mari crie : "Joseph l'Ancien ! Quel honneur !" et il ouvre la porte pour faire entrer Joseph d'Arimathie.

"Paix à Toi, Maître. J'y étais et j'ai vu... Manaën m'a rencontré quand je sortais du Temple écœuré à mort, et ne pouvoir intervenir, ne pouvoir le faire pour t'être davantage utile et... Oh ! tu es ici, toi aussi, Judas de Kériot ? Tu aurais pu agir, toi qui as tant d'amis ! Tu n'en as pas senti le devoir, toi, son apôtre ?"

"Tu es disciple, toi..."

"Non. Si je l'étais, je serais à sa suite comme le sont les autres. Je suis un de ses amis."
"C'est la même chose."

"Non. Lazare aussi est son ami, mais tu ne voudrais pas dire que c'est un disciple..."
"Dans l'âme, oui."

"Ceux qui n'appartiennent pas à Satan sont tous des disciples de sa parole parce qu'ils la sentent parole de Sagesse."

La petite prise de bec entre Joseph et Judas de Kériot s'épuise alors que Joseph de Sephoris, qui comprend seulement maintenant qu'il y a eu un mauvais coup, questionne l'un ou l'autre avec intérêt et avec des gestes de douleur. "Il faut le dire à Joseph d'Alphée ! Il faut le dire et je vais m'en charger... Que veux-tu de moi, Joseph ?" demande-t-il en se tournant vers l'Ancien qui lui touche l'épaule comme pour l'interroger.

"Rien. Je voulais seulement me féliciter avec toi de ta bonne mine. Voilà un bon Israélite, fidèle et juste en tout. Hé ! moi, je le sais. On peut dire de lui que Dieu l'a éprouvé et connu..."

Un autre coup à la porte. Les deux Joseph se dirigent ensemble vers la porte pour l'ouvrir, et je vois Joseph d'Arimathie se pencher pour dire quelque chose à l'oreille de l'autre qui a un mouvement de vive surprise et se tourne un instant pour regarder vers les apôtres. Puis il ouvre la porte.

Nicodème et Manaën entrent, suivis de tous les bergers disciples présents à Jérusalem, c'est-à-dire Jonathas et ceux qui étaient déjà disciples du Baptiste [2]. Puis, avec eux, se trouve le prêtre Jean avec un autre très âgé, et Nicolaï. Et, tout en arrière, Nike avec la jeune fille que Jésus lui a confiée, et Annalia avec sa mère. Elles enlèvent le voile qui cachait leur visage et on voit leurs visages troublés.

"Maître ! Mais que t "arrive-t-il ? J'ai appris... D'abord par les gens avant de le savoir par Manaën... La ville est pleine de cette rumeur comme une ruche l'est de bourdonnements, et ceux qui t'aiment accourent te chercher où ils pensent que tu te trouves. Certainement, Joseph, ils sont accourus même chez toi... Moi-même j'allais aux maisons de Lazare... C'en est trop ! Comment t'es-tu sauvé ?"

"La Providence a veillé sur Moi. Que les disciples ne pleurent pas mais bénissent l'Éternel et fortifient leurs cœurs. Et à vous tous, grâces et bénédictions. L'amour et la justice ne sont pas tout à fait morts en Israël et cela me réconforte."

"Oui. Mais ne va plus au Temple, Maître. N'y va pas, n'y va pas, pendant longtemps !" Toutes les voix sont d'accord pour le dire et le "n'y va pas" tourmenté se répercute entre les murs robustes de la vieille maison comme une voix d'avertissement suppliant.

Le petit Martial, caché je ne sais où, entend cette rumeur et, curieux, il accourt en passant son petit visage dans l'ouverture du rideau, et voyant Marie, il va vers elle pour se réfugier dans ses bras par crainte des reproches de Joseph de Sephoris, Mais Joseph est trop agité et occupé à écouter tel ou tel, à donner des conseils et des approbations, et ainsi de suite, pour s'occuper de lui, et il le voit seulement quand l'entant, auquel la vieille Marie a dit quelque chose, va vers Jésus et l'embrasse en Lui jetant les bras autour du cou. Jésus l'entoure d'un bras pour l'attirer à Lui tout en répondant à plusieurs qui Lui disent ce qu'il y a de meilleur à faire.

"Non. Je ne bouge pas d'ici. Chez Lazare qui m'attendait, allez-y vous pour lui dire que je ne puis. Moi, galiléen et depuis des années ami de la famille, je reste ici jusqu'au crépuscule de demain. Et puis... je verrai où aller..."

"Tu dis toujours cela et puis tu y retournes. Mais nous ne te laisserons plus aller. Moi, du moins. Je t'ai cru vraiment perdu..." dit Pierre et deux larmes se forment au coin de ses yeux exorbités.

"On n'a jamais vu cela. Et cela suffit. C'est ce qui m'a décidé. Si tu ne me refuses pas... Je suis trop âgé pour l'autel, désormais, mais pour mourir pour Toi je suis encore solide. Et je mourrai, s'il le faut, entre le vestibule et l'autel, comme le sage Zacharie [3], ou bien comme Onias, le défenseur du Temple et du Trésor [4], je mourrai hors de l'enceinte sacrée à laquelle j'ai consacré ma vie. Mais toi tu m'ouvriras un lieu plus saint ! Oh ! Je ne peux voir l'abomination ! Pourquoi mes vieux yeux ont-ils dû en voir tant ? L'abomination vue par le Prophète est déjà à l'intérieur des murs, et elle monte, elle monte comme le courant d'eau d'une crue qui s'apprête à submerger une ville ! Elle monte, elle monte. Elle envahit les cours et les portiques, dépasse les marches, elle s'avance davantage ! Elle monte ! Elle monte ! Elle frappe déjà contre le Saint ! L'eau fangeuse lèche les pierres qui pavent le lieu sacré ! Les couleurs précieuses disparaissent ! Le pied du Prêtre en est souillé ! La tunique en est détrempée ! L'Ephod s'en imprègne ! Les pierres du Rational en sont voilées et on ne peut plus en lire les mots ! Oh ! Oh ! Les eaux de l'abomination montent au visage du Grand Prêtre et le barbouillent, et la Sainteté du Seigneur est sous une croûte de boue, et la tiare est comme un linge tombé dans un étang fangeux. La fange ! La fange ! Mais monte-t-elle de dehors, ou bien déborde-t-elle du sommet du Moriah sur la ville et sur tout Israël ? Père Abraham ! Père Abraham ! Ne voulais-tu pas allumer là le feu du sacrifice pour que resplendisse l'holocauste de ton cœur fidèle [6] ? Maintenant la fange bouillonne là où devait être le feu ! Isaac est parmi nous, et le peuple l'immole. Mais si pure est la Victime... si pure est la Victime... souillés sont les sacrificateurs. Anathème sur nous ! Sur la montagne, le Seigneur verra l'abomination de son peuple !... Ah !" et le vieillard, qui est avec le prêtre Jean, s'affaisse sur le sol se couvrant le visage en faisant entendre les pleurs désolés d'un vieillard.

"Je te l'avais amené... Il y a si longtemps qu'il le veut... Mais, aujourd'hui, après ce qu'il a vu, personne ne pouvait le retenir... Le vieux Matân (ou Natân) a souvent l'esprit prophétique, et si la vue de ses pupilles se voile de plus en plus, la vue de son esprit s'illumine de plus en plus. Accepte mon ami, Seigneur" dit le prêtre Jean.

"Je ne repousse personne. Lève-toi, prêtre, et élève ton esprit. En haut, il n'y a pas de fange. Et la fange ne touche pas celui qui sait se tenir en haut."

Le vieillard se lève, et plein de respect, avant de le faire, il prend l'extrémité du vêtement de Jésus et le baise.

Les femmes, surtout Annalia, pleurent encore d'émotion dans leur long voile, et les paroles du vieillard augmentent leurs larmes. Jésus les appelle, et la tête baissée, elles viennent de leur coin près du Maître. Si Nike et la mère d'Annalia savent étouffer leurs pleurs en les cachant presque, la jeune disciple sanglote vraiment sans se soucier de ceux qui l'observent avec des sentiments divers. "Pardonne-lui, Maître. Elle te doit la vie et elle t'aime. Elle ne peut penser qu'ils te fassent du mal. Et puis elle est restée si... seule et si... triste depuis que..." dit la mère.
"Oh ! non ! Ce n'est pas cela ! Seigneur ! Maître ! Mon Sauveur ! Moi... moi..." Annalia n'arrive pas à parler d'une part à cause des sanglots, et d'autre part par honte ou autre chose.

"Elle a craint des représailles parce qu'elle est disciple. Certainement c'est pour cela. Beaucoup s'en vont pour cela..." dit l'Iscariote.

"Oh ! non ! Moins encore pour cela ! Tu ne comprends rien, homme, ou bien tu prêtes aux autres tes pensées. Mais Toi, Seigneur, tu sais ce qui me fait pleurer. J'ai craint que tu ne sois mort et que tu ne te sois pas rappelé ta promesse..." et elle termine en soupirant après avoir dit avec force les premiers mots pour se révolter contre l'insinuation de Judas.

Jésus lui répond : "Je n'oublie jamais, ne crains pas. Va à ta maison. Tranquille. Pour attendre l'heure de mon triomphe et de ta paix. Va. Le soleil va se coucher. Retirez-vous, femmes, et que la paix soit avec vous."
"Seigneur, je ne voudrais pas te quitter..." dit Nike.

"L'obéissance est amour."

"C'est vrai, Maître. Mais pourquoi pas moi aussi comme Élise ?"

"Parce que tu m'es utile ici comme elle à Nobé. Va, Nike, va ! Que des hommes accompagnent les femmes pour qu'on ne les importune pas."

Manaën et Jonathas s'apprêtent à obéir, mais Jésus arrête Jonathas pour lui demander : "Tu retournes donc en Galilée ?"

"Oui, Maître. Le lendemain du sabbat. Le maître m'y envoie."

"Tu as de la place sur le char ?"

"Je suis seul, Maître."

"Alors, tu prendras avec toi Margziam et Isaac. Toi, Isaac, tu sais ce que tu dois faire. Et toi aussi, Margziam..."

"Oui, Maître" répondent les deux, Isaac avec son doux sourire, Margziam avec des lèvres tremblantes et des pleurs dans sa voix.

Jésus le caresse et Margziam, oubliant toute retenue, s'abandonne sur sa poitrine en disant :

"Te quitter... maintenant que tous te persécutent !... Oh ! Mon Maître ! Je ne te verrai plus jamais !... Tu as été tout mon Bien. J'ai tout trouvé en Toi !... Pourquoi me renvoies-tu ? Laisse-moi mourir avec Toi ! Que veux-tu que m'importe désormais la vie, si je ne t'ai pas, Toi ?"

"Je te dis à toi ce que j'ai dit à Nike : l'obéissance est amour."

"Je pars ! Bénis-moi, Jésus !"

Jonathas s'en va avec Manaën, Nike et les trois autres femmes. Les autres disciples aussi s'en vont par petits groupes.

C'est seulement quand la pièce, qui auparavant était comble, se vide presque, que l'on remarque que Judas n'est pas là. Plusieurs s'en étonnent car il était là peu avant et n'a reçu aucun ordre.

"Il est allé peut-être faire des achats pour nous" dit Jésus pour empêcher tout commentaire, et il continue de parler avec Joseph d'Arimathie et Nicodème, les seuls qui soient restés en plus des onze apôtres et de Margziam qui se tient près de Jésus avec l'avidité d'en jouir dans ces dernières heures. Et Jésus se trouve ainsi entre le jeune Margziam et l'enfant Martial, bruns, maigrichons, pareillement malheureux dans leur enfance et pareillement recueillis au nom de Jésus par deux bons Israélites.

Joseph de Sephoris et sa femme se sont prudemment éclipsés pour laisser au Maître sa liberté.

Nicodème demande : "Mais qui est cet enfant ?"

"C'est Martial. Un enfant que Joseph a adopté."

"Je ne le savais pas."

"Personne, ou presque personne, ne le sait."

"Très humble, cet homme. Un autre aurait mis son action en vedette" observe Joseph.

"Tu le crois ?... Va, Martial. Fais visiter à Margziam la maison..." dit Jésus. Et quand les deux sont partis, il recommence à parler : "Tu es dans l'erreur, Joseph. Comme il est difficile de juger avec justice !"

"Mais, Seigneur ! Recueillir un orphelin, car c'est certainement un orphelin, et ne pas s'en vanter, c'est sûrement de l'humilité."

"L'enfant, son nom l'indique, n'est pas d'Israël..."

"Ah ! maintenant, je comprends ! Il fait bien alors de le tenir caché."

"Mais il a été circoncis, cependant..."

"Peu importe. Tu sais... Jean d'Endor l'était aussi... Mais il fut une cause de réprobation. Joseph, galiléen par surcroît, pourrait avoir des ennuis malgré la circoncision. Il y a tant d'orphelins aussi en Israël... Il est certain qu'avec ce nom... et cet aspect..."

"Comme vous êtes tous "Israël", même les meilleurs ! Comme aussi, en faisant le bien, vous ne comprenez pas et ne savez pas être parfaits ! Vous ne comprenez pas encore que Unique est le Père des Cieux, et que toute créature est sa fille ? Vous ne comprenez pas encore que l'homme ne peut avoir qu'une unique récompense ou un unique châtiment, et qui soit vraiment récompense ou châtiment ? Pourquoi vous rendre esclave de la peur des hommes ?

Mais c'est le fruit de la corruption de la Loi divine, tellement travaillée, tellement accablée par des réglementations humaines, au point de rendre fermée et obscure même la pensée du juste qui la pratique. Dans la Loi mosaïque, et par conséquent divine, dans celle pré-mosaïque, et uniquement morale, ou venue par inspiration céleste, est-il dit par hasard que celui qui n'appartenait pas à Israël ne pouvait pas y entrer pour en faire partie ? Ne lit-on pas dans la Genèse : "Au bout de huit jours, que parmi vous tout enfant mâle soit circoncis, aussi bien celui qui est né dans la maison que celui que l'on a acheté, même s'il n'est pas de votre race" ! [7] Cela avait été dit.

Tout ce que l'on a ajouté vient de vous. Je l'ai dit à Joseph, et je vous le dis à vous. Bientôt l'ancienne circoncision n'aura plus beaucoup d'importance. Une nouvelle, et qui sera plus vraie, et sur une partie plus noble viendra la remplacer. Mais tant que dure la première et que vous, par fidélité au Seigneur, la faites subir au mâle qui est né de vous, ou que vous avez adopté, ne rougissez pas de l'avoir fait sur la chair d'une autre race. La chair appartient au tombeau, l'âme appartient à Dieu. On circoncit la chair, dans l'impossibilité de circoncire ce qui est spirituel. Mais c'est sur l'esprit que resplendit le signe saint. Et l'esprit appartient au Père de tous les hommes. Méditez cela."

Un silence, puis Joseph d'Arimathie se lève et dit : "je m'en vais, Maître. Tu viens demain chez moi."

"Non, il vaut mieux que je n'y vienne pas."

"Alors chez moi, dans la maison sur le chemin de l'Oliveraie pour Béthanie. Il y a la paix, et..."

"Non plus. J'irai à l'Oliveraie, pour prier... Mais mon esprit cherche la solitude. Veuillez m'excuser."

"Comme tu veux, Maître. Et... ne va pas au Temple. La paix à Toi."

"La paix à vous."

Les deux s'en vont...

"Je voudrais savoir où est allé Judas !" s'écrie Jacques de Zébédée. "Je dirais chez les pauvres, mais la bourse est ici !"

"Ne vous en occupez pas... Il va venir..."

Marie de Joseph rentre avec deux lampes car la lumière ne traverse plus la plaque épaisse de mica qui sert de lucarne dans la pièce, et les deux garçons rentrent.

"Je suis content de te laisser avec quelqu'un qui a presque mon nom. Ainsi quand tu l'appelleras, tu penseras à moi" dit Margziam.

Jésus l'attire à Lui.

À son tour rentre Judas auquel la servante a ouvert. Hardi, souriant, décidé !

"Maître, j'ai voulu voir... La tempête est apaisée. Et j'ai accompagné les femmes... Comme elle est peureuse cette jeune fille ! Je ne t'ai rien dit car tu me l'aurais empêché, et moi, je voulais voir s'il y avait du danger pour Toi. Mais personne n'y pense plus. Le sabbat rend les chemins déserts."

"C'est bien. Maintenant nous restons en paix ici et demain..."
"Tu ne voudrais pas déjà aller au Temple !" crient les apôtres.

"Non. À notre synagogue, en bons galiléens fidèles."

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-206.htm
TOME : 7 / 207
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus



♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Jasus_16
Maud
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Ven 6 Juin 2014 - 6:09

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria_19

Guérison de l'aveugle-né

Vision du jeudi 10 octobre 1946

Jésus sort avec ses apôtres et Joseph de Sephoris se dirigeant vers la synagogue. La journée, limpide et sereine, réjouit comme une promesse de printemps après les jours venteux et couverts, vrais jours d'hiver. Beaucoup de gens de Jérusalem sont donc sur les routes, les uns allant vers les synagogues, d'autres en revenant ou venant d'autres lieux, certains avec leur famille afin de sortir de la ville pour jouir du soleil dans la campagne. De la Porte d'Hérode, visible de la maison de Joseph de Sephoris, on voit les gens quitter les murs pour des distractions joyeuses, en plein air. Un plongeon dans la verdure, dans l'espace, dans la liberté, en dehors des rues étroites entre les hautes maisons. Je crois que la ceinture champêtre qui entourait Jérusalem avait été voulue spontanément par les habitants qui voulaient concilier la mesure du chemin du sabbat avec leur désir d'air et de soleil, qu'ils prenaient sur les routes, et non seulement sur les terrasses des maisons.

Mais Jésus ne va pas vers la porte d'Hérode. Au contraire, il lui tourne le dos pour se diriger vers l'intérieur de la ville. Mais il n'a fait que quelques pas sur la route plus large, où débouche le petit chemin où se trouve la maison de Joseph de Sephoris, que Judas de Kériot attire son attention sur un jeune homme qui s'avance vers eux, en tâtant les murs avec un bâton, en levant en l'air son visage sans yeux, avec la démarche particulière aux aveugles. Ses habits sont pauvres mais propres, et ce doit être une personne connue de beaucoup de gens de Jérusalem car plusieurs le montrent du doigt et certains lui disent : "Homme, aujourd'hui tu t'es trompé de route. Les chemins du Moriah sont tous dépassés, tu es déjà à Bézéta."

"Je ne demande pas d'argent aujourd'hui" répond l'aveugle avec un sourire et il avance toujours avec ce sourire vers le nord de la ville.

"Maître, observe-le. Il a les paupières soudées ou plutôt je dirais qu'il n'a pas de paupières. Le front rejoint les joues sans aucune cavité et il semble que par dessous il n'y ait pas de globes oculaires. Il est né ainsi, le malheureux, et il mourra de même sans avoir vu une seule fois la lumière du soleil ni le visage d'un homme. Maintenant, Maître, dis-moi : pour être ainsi puni, il a certainement péché. Mais s'il est né aveugle, comme c'est certain, comment peut-il avoir péché avant de naître ? Peut-être ses parents ont péché et Dieu les a punis en le faisant naître ainsi ?"

Les autres apôtres aussi, avec Isaac et Margziam, se serrent près de Jésus pour entendre sa réponse. Et pressant le pas, comme attirés par la haute taille de Jésus, qui domine la foule, accourent deux hiérosolymitains [1] de condition aisée qui étaient un peu en arrière de l'aveugle et entre eux se trouve Joseph d'Arimathie qui ne s'approche pas mais, adossé a un portail élevé sur deux marches, tourne ses regards vers tous les visages pour les observer.

Jésus répond et on entend clairement ses paroles dans le silence qui s'est fait : "Ni lui ni ses parents n'ont péché plus que ne pèche tout homme, et peut-être moins aussi, car souvent la pauvreté est un frein pour le péché. Mais il est né ainsi pour qu'une fois encore, soient manifestées en lui la puissance et les œuvres de Dieu. Je suis la Lumière venue dans le monde pour que ceux du monde, qui ont oublié Dieu ou perdu son image spirituelle, voient et se souviennent, et pour que ceux qui cherchent Dieu, ou Lui appartiennent déjà, soient confirmés dans la foi et dans l'amour.


Le Père m'a envoyé pour que, dans le jour qui est encore accordé à Israël, je complète la connaissance de Dieu en Israël et dans le monde. Voici donc que je dois accomplir les œuvres de Celui qui m'a envoyé pour témoigner que je puis ce que Lui peut, parce que je suis Un avec Lui, et pour que le monde sache et voie que le Fils n'est pas dissemblable du Père et pour qu'il croie en Moi pour ce que je suis. Après viendra la nuit pendant laquelle on ne peut plus travailler, la ténèbre, et celui en qui ne se sera pas gravé mon signe et la foi en Moi, ne pourra plus le faire dans les ténèbres et la confusion, la douleur, la désolation et la ruine qui couvriront ces lieux et étourdiront les esprits par la surexcitation des peines. Mais, tant que je suis dans le monde, je suis Lumière et Témoignage, Parole, Chemin et Vie, Sagesse, Puissance et Miséricorde. Va donc, rejoins l'aveugle et amène-le ici."

"Vas-y toi, André, je veux rester ici et voir ce que fait le Maître" répond Judas en montrant Jésus qui s'est penché sur le chemin poussiéreux, a craché sur un petit tas de terre et est en train de délayer avec le doigt la poussière dans la salive pour former une boulette de boue. Pendant qu'André, toujours condescendant va prendre l'aveugle qui va tourner dans le petit chemin où se trouve la maison de Joseph de Sephoris, Jésus étend la boue sur ses deux index en restant ainsi les mains tendues comme le prêtre pendant la Sainte Messe. Cependant Judas quitte sa place pour dire à Matthieu et à Pierre : "Venez ici, vous qui n'avez pas une grande taille, et vous verrez mieux." Et il se met en arrière de tout le monde, presque caché par les fils d'Alphée et par Barthélemy, qui sont grands.

André revient en tenant par la main l'aveugle qui s'époumone à dire : "Je ne veux pas d'argent. Laisse-moi aller. Je sais où se trouve celui qu'on appelle Jésus, et je vais pour demander..."

"C'est Jésus qui est devant toi" lui dit André en s'arrêtant devant le Maître.

Jésus, contrairement à son habitude, ne demande rien à l'homme. Il lui étend de suite sur les paupières closes un peu de la boue qu'il a sur les index et il lui commande : "Et maintenant va le plus rapidement possible à la citerne de Siloé, sans t'arrêter pour parler avec quelqu'un."

L'aveugle, avec son visage barbouillé de boue, reste un instant perplexe et il ouvre les lèvres pour parler, puis il les ferme et il obéit. Les premiers pas sont lents comme s'il était pensif ou bien déçu, puis il presse le pas en rasant le mur avec son bâton, de plus en plus vite, autant que le peut un aveugle, peut-être davantage, comme s'il se sentait guidé...


Les deux hiérosolymîtains ont un rire sarcastique et, en hochant la tête, ils s'en vont. Joseph d'Arimathie, et le fait m'étonne, les suit sans même saluer le Maître et il revient sur ses pas, c'est-à-dire vers le Temple, alors qu'il venait de cette direction. Ainsi, tant l'aveugle que les deux et que Joseph d'Arimathie, vont vers le sud de la ville, alors que Jésus tourne vers l'occident, et je le perds de vue car la volonté du Seigneur me fait suivre l'aveugle et ceux qui le suivent.

Après avoir passé Bézéta, ils entrent tous dans la vallée qui se trouve entre le Moriah et Sion — il me semble l'avoir entendu appeler Tiropéon d'autres fois — ils la suivent toute entière jusqu'à Ophel, la côtoient, sortent sur la route qui va à la fontaine de Siloé, en restant toujours dans cet ordre : d'abord l'aveugle qui doit être connu dans ce quartier populaire, puis les deux, en dernier lieu, à quelque distance, Joseph d'Arimathie.

Joseph s'arrête près d'une maisonnette insignifiante, à demi caché par une haie de buis qui fait saillie en contournant le jardinet de la pauvre maison. Mais les deux s'en vont tout près de la fontaine. Ils observent l'aveugle qui s'approche avec précaution du vaste bassin et, en tâtant le mur humide, plonge une main qu'il retire toute ruisselante et il se lave les yeux, une, deux, trois fois. La troisième fois, il presse aussi sur son visage l'autre main en laissant tomber son bâton et en poussant un cri que semble provoquer la douleur.

Puis il enlève lentement les mains et son précédent cri de douleur se change en un cri de joie : "Oh ! Très-Haut ! Je vois !" et il se jette à terre comme vaincu par l'émotion, met ses mains pour protéger ses yeux, les serre aux tempes, anxieux de voir, mais gêné par la lumière et il répète : "J'y vois ! J'y vois ! C'est donc cela la terre ! La lumière ! L'herbe que je ne connaissais que par sa fraîcheur..." Il se lève tout en restant courbé, comme quelqu'un qui porte un poids, le poids de sa joie, va au ruisselet qui évacue le trop-plein d'eau et il le regarde courir, scintillant et riant et il murmure : "Et ceci, c'est l'eau... Voilà ! C'est ainsi que je la sentais entre mes doigts (il y plonge la main) froide et coulante, mais je ne la connaissais pas... Ah ! Belle ! Belle ! Comme tout est beau !" Il lève le visage et voit un arbre... il s'en approche, le touche, étend la main, attire à lui une branchette, la regarde et rit, il rit, abrite ses yeux de la main, et il regarde le ciel, le soleil, et deux larmes tombent de ses paupières vierges qu'il a ouvertes pour contempler le monde... Et il abaisse les yeux sur l'herbe où une fleur se balance sur sa tige et il voit son image que reflète l'eau du ruisselet, il se regarde et dit : "C'est ainsi que je suis !"


Il observe avec étonnement une tourterelle qui est venue boire un peu plus loin et une chevrette qui arrache les dernières feuilles d'un rosier sauvage, puis une femme qui vient à la fontaine avec un bébé sur son sein. Et cette femme lui rappelle sa mère, sa mère au visage inconnu, et levant les bras au ciel, il s'écrie : "Sois béni, Très-Haut, pour la lumière, pour la mère et pour Jésus !" et il s'en va en courant, laissant par terre son bâton désormais inutile...

Les deux n'ont pas attendu de voir tout cela. Dès qu'ils ont vu que l'homme y voyait, ils sont partis en courant vers la ville.

Joseph, au contraire, reste jusqu'à la fin et quand l'aveugle qui ne l'est plus, lui passe devant pour entrer dans le dédale des ruelles du quartier populeux d'Ophel, à son tour il quitte sa place et revient sur ses pas, vers la ville, tout pensif...

Le quartier d'Ophel, toujours bruyant, est maintenant en pleine ébullition. On court à droite, à gauche, on questionne, on répond.

"Mais vous l'aurez confondu avec un autre..."

"Non, te dis-je. Je lui ai parlé et lui ai dit : "Mais est-ce bien toi, Sidonia surnommé Bartolmaï ?" et lui m'a dit : "C'est moi". Je voulais lui demander comment c'était arrivé, mais il est parti en courant."

"Où est-il maintenant ?"

"Chez sa mère, certainement."

"Qui ? Qui l'a vu ?" demandent des gens qui accourent.

"Moi. Moi" répondent plusieurs.

"Mais comment est-ce arrivé ?"

"... Je l'ai vu qui courait sans bâton avec deux yeux au visage et j'ai dit : "Regarde ! Ce serait bien Bartolmaï si..."

"Je te dis que j'en suis toute tremblante. En entrant, il a crié : "Mère, je te vois !"

"Une grande joie pour les parents. Maintenant il pourra aider son père et gagner sa nourriture..."

"La pauvre femme ! Elle a eu un malaise par la joie. Oh ! une chose ! Une chose ! J'étais allée pour demander un peu de sel et..."

"Courons chez lui, pour savoir..."

Joseph d'Arimathie se trouve pris au milieu de ce vacarme et, je ne sais si c'est par curiosité ou par esprit d'imitation, il suit le courant et aboutit dans une impasse, qui se dirigerait vers le Cédron, et où la foule se presse, empêchant d'entendre à cause de ses cris le bruit du torrent, gonflé par les pluies d'automne.


Et Joseph y arrive quand, d'une autre ruelle qui débouche dans l'impasse, arrivent les deux de tout à l'heure avec trois autres : un scribe, un prêtre et un troisième que son vêtement ne me permet pas d'identifier. Ils se fraient un passage, autoritaires, et cherchent à entrer dans la maison bondée. La maison comprend une vaste cuisine noire comme du goudron, avec un coin qui en est séparé par une cloison rustique au-delà de laquelle se trouve un grabat et une porte qui donne dans une autre pièce avec un lit plus grand. Une porte, ouverte dans le mur opposé, fait voir un jardinet de quelques mètres carrés. Et c'est tout.

L'aveugle guéri parle appuyé à une table, répondant à ceux qui l'interrogent, tous de pauvres gens comme lui, menu peuple de Jérusalem, de ce quartier, qui est peut-être le plus pauvre de tous. Sa mère, debout près de lui, le regarde et elle pleure en s'essuyant les yeux avec son voile. Le père, un homme usé par le travail, se tourmente la barbe de sa main agitée par un tremblement.

L'entrée dans la maison est impossible, même aux juifs et aux docteurs autoritaires, et les cinq doivent écouter du dehors les paroles de l'homme guéri.

"Comment ils se sont ouverts ? Cet homme, que l'on appelle Jésus, m'a barbouillé les yeux avec de la terre mouillée, et il m'a dit : "Va te laver à la fontaine de Siloé". J'y suis allé, je me suis lavé et mes yeux se sont ouverts et j'ai vu."

"Mais comment as-tu fait pour trouver le Rabbi ? Tu disais toujours que tu étais malheureux, car jamais tu ne le rencontrais même quand il passait par ici pour aller chez Jonas au Gethsémani. Et aujourd'hui, maintenant qu'on ne sait jamais où il est..."

"Hé ! hier soir, un de ses disciples est venu et il m'a donné deux pièces de monnaie en disant : "Pourquoi ne cherches-tu pas de voir ?" Je lui ai dit : "J'ai cherché, mais je ne trouve jamais ce Jésus qui fait des miracles. Je le cherche depuis qu'il a guéri Annalia qui est de mon quartier, mais si je vais dans un endroit, il est dans un autre..." Et il m'a dit : "Je suis un de ses apôtres, et ce que je Lui dis, moi, il le fait. Viens demain à Bézéta et cherche la maison de Joseph le galiléen, celui du poisson sec, Joseph de Sephoris, près de la Porte d'Hérode et du tournant de la place, du côté de l'orient, et tu verras que tôt ou tard il passe par là ou entre dans la maison et moi, je t'indiquerai au Maître". J'ai dit : "Mais demain, c'est le sabbat". Je voulais dire qu'il ne ferait rien pendant le sabbat Il m'a dit : "Si tu veux guérir, c'est le jour, car après on quitte la ville et tu ne sais pas si tu pourras le rencontrer". Moi, j'ai dit encore : "Je sais qu'on le persécute.

J'ai entendu depuis les portes de l'enceinte du Temple où je vais mendier. Aussi je dis que maintenant qu'ils le persécutent ainsi, il voudra encore moins qu'on le persécute et il ne me guérira pas le jour du sabbat". Et lui : "Fais ce que je te dis et le jour du sabbat tu verras le soleil".

Et j'y suis allé. Qui n'y serait pas allé ? Alors que c'est son apôtre qui le dit ! Il m'a dit aussi : "Je suis celui qu'il écoute le plus, et je viens exprès car tu me fais pitié et je veux que sa puissance resplendisse après qu'ils l'ont méprisé. Toi, aveugle de naissance, tu la feras resplendir. Je sais ce que je dis. Viens et tu verras". Et j'y suis allé et je n'étais pas encore arrivé à la maison de Joseph lorsqu'un homme m'a pris par la main, mais d'après la voix ce n'était pas celui d'hier, et il m'a dit : "Viens avec moi, frère" et je ne voulais pas aller, je croyais qu'il voulait me donner du pain et de l'argent, peut-être des vêtements, et je lui disais de me laisser aller parce que je savais où trouver Celui qu'on appelle Jésus. Et l'homme m'a dit : "Voici Jésus. Il est devant toi". Mais je n'ai rien vu car j'étais aveugle. J'ai senti deux doigts couverts de terre mouillée qui me touchaient des deux côtés et une voix qui disait : "Va vivement à Siloé et lave-toi et ne parle à personne" et je l'ai fait. Mais j'étais découragé car j'espérais y voir tout de suite et j'ai failli croire que c'était une plaisanterie de jeunes gens sans cœur et je me refusais presque à y aller, mais j'ai entendu une sorte de voix me dire : "Espère et obéis" et alors je suis allé à la fontaine et je me suis lavé et j'ai vu." Et le jeune s'arrête extasié pour repenser à la joie de sa première vision...

"Faites sortir l'homme. Nous voulons l'interroger" crient les cinq.

Le jeune homme se fraie un chemin et sort sur le seuil.

"Où est Celui qui t'a guéri ?"

"Je ne le sais pas" dit le jeune homme auquel un ami a murmuré : "Ce sont des scribes et des prêtres."

"Comment ne le sais-tu pas ? Tu disais tout à l'heure que tu le savais. Ne mens pas aux docteurs de la Loi et au prêtre ! Malheur à celui qui cherche à tromper les magistrats du peuple !"

"Je ne trompe personne. Ce disciple m'a dit : "Il est dans cette maison" et c'était vrai, car j'en étais tout près quand j'ai été pris et conduit à Lui. Mais où il est maintenant, je ne le sais pas. Le disciple m'a dit qu'ils s'en vont. Il pourrait déjà avoir franchi les portes."

"Mais où allait-il ?"

"Qu'est-ce que j'en sais ? ! Peut-être en Galilée... Pour la façon dont on le traite ici !..."


"Imbécile et impoli ! Fais attention à la façon dont tu parles, lie du peuple ! Je t'ai demandé par quelle route il se dirigeait."

"Mais comment voulez-vous que je le sache puisque j'étais aveugle ? Un aveugle peut-il dire où va un autre ?"

"C'est bien. Suis-nous."

"Où voulez-vous me conduire ?"

"Chez les chefs des pharisiens."

"Pourquoi ? Qu'ont-ils à faire avec moi ? M'ont-ils guéri, par hasard, eux, pour que je doive les remercier ? Quand j'étais aveugle et que je mendiais, mes mains n'ont jamais palpé leur argent, mes oreilles n'ont jamais entendu d'eux un mot de pitié, et mon cœur n'a jamais connu leur amour. Que dois-je leur dire ? Il n'y en a qu'un à qui je doive dire "merci" après mon père et ma mère, qui pendant tant d'années m'ont aimé malheureux. Et c'est ce Jésus qui m'a guéri en m'aimant de tout son cœur, comme mes parents avec le leur. Moi, je ne vais pas trouver les pharisiens. Je reste avec ma mère et mon père pour jouir de voir leurs visages, et eux mes yeux qui sont nés maintenant, après tant de printemps depuis celui où je suis né, mais sans voir la lumière."

"Pas tant de paroles. Viens et suis-nous."

"Que non ! Je ne viens pas ! Avez-vous jamais par hasard essuyé une larme à ma mère humiliée par mon malheur, ou une sueur à mon père épuisé par le travail ? Maintenant je puis le faire par mon aspect et je devrais les quitter et vous suivre ?"

"Nous te le commandons. Ce n'est pas toi qui commandes, mais le Temple et les chefs du peuple. Si l'orgueil d'être guéri te ferme l'intelligence pour te rappeler que nous commandons, nous te le rappelons. Avance ! Marche !"

"Mais pourquoi dois-je venir ? Que voulez-vous de moi ?"

"Pour que tu fasses une déposition. C'est le sabbat. Œuvre accomplie pendant le sabbat. Elle doit être enregistrée à cause du péché, de ton péché et de celui de ce satan."

"C'est vous qui êtes satan ! Vous qui êtes péché ! Et je devrais venir déposer contre celui qui m'a fait du bien ? Vous êtes ivres ! Je viendrai au Temple pour bénir le Seigneur et rien de plus. J'ai été pendant tant d'années dans l'ombre de la cécité, mais mes paupières closes n'ont produit de ténèbres que pour mes yeux. Mon intelligence est restée dans la lumière, malgré cela, dans la grâce de Dieu, et elle me dit que je ne dois pas faire de tort à l'Unique Saint qui soit en Israël."

"Homme, assez ! Tu ne sais pas qu'il y a des châtiments pour ceux qui s'opposent aux magistrats ?"


"Moi, je ne sais rien. Je suis ici et j'y reste. Et vous n'avez pas intérêt à me nuire. Vous voyez que Ophel tout entier est de mon côté ?"

"Oui ! Oui ! Laissez-le ! Chacals ! Dieu le protège. Ne le touchez pas ! Dieu est avec les pauvres ! Dieu est avec nous, affameurs et hypocrites !" Les gens crient et menacent dans une de ces manifestations spontanées du peuple qui sont les explosions de l'indignation des humbles envers ceux qui les oppriment, ou d'amour pour ceux qui les protègent. Et ils crient : "Malheur à vous si vous frappez notre Sauveur ! L'Ami des pauvres ! Le Messie trois fois Saint. Malheur à vous ! On n'a pas craint les colères d'Hérode, ni celles des Chefs, quand on a voulu. Nous ne craignons pas les vôtres, vieilles hyènes aux mâchoires édentées ! Chacals aux ongles coupés ! Inutiles autoritaires ! Rome ne veut pas de tumulte et n'opprime pas le Rabbi car Lui est paix, mais elle vous connaît. Hors d'ici ! Hors des quartiers de ceux que vous opprimez par des dîmes plus fortes que leurs ressources, afin d'avoir de l'argent pour satisfaire vos désirs et conclure des marchés honteux. Descendants de Jason ! De Simon ! Tortionnaires des vrais Eléazar des saints Onias. Vous méprisez les prophètes ! Hors d'ici ! Hors d'ici ! " Le tumulte s'enflamme toujours plus.

Joseph d'Arimathie, écrasé contre un muret, jusqu'alors spectateur attentif mais inactif des faits, avec une agilité insoupçonnable chez un homme âgé et de plus empêtré dans ses vêtements et ses manteaux, saute debout sur le muret et crie : "Silence, habitants. Et écoutez Joseph l'Ancien !"

Une, deux, dix têtes se tournent dans la direction du cri. Elles voient Joseph, on crie son nom. Il doit être connu et jouir de la faveur populaire car les cris d'indignation font place aux cris de joie : "Il y a Joseph l'Ancien ! Vive lui ! Paix et longue vie au juste ! Paix et bénédiction au bienfaiteur des malheureux ! Silence, pour que Joseph parle ! Silence !"

Le silence s'établit non sans mal et, pendant quelques minutes, on entend le bruit du Cédron au-delà de l'impasse. Toutes les têtes sont tournées vers Joseph, oublieuses de l'objet qui les tournait en direction opposée : les cinq malheureux et imprévoyants qui ont provoqué le tumulte.


"Habitants de Jérusalem, hommes d'Ophel, pourquoi vous laissez-vous aveugler par les soupçons et la colère ? Pourquoi manquer au respect et aux coutumes, vous toujours si fidèles aux lois des pères ? Que craignez-vous ? Peut-être que le Temple soit un Moloch qui ne rend pas ce qu'il accueille ? Peut-être que vos juges soient tous aveugles, plus que votre ami, aveugles de cœur et sourds en matière de justice ? N'est-il pas d'usage qu'un fait prodigieux soit déposé, écrit et conservé par qui de droit pour les Chroniques d'Israël ? Permettez donc que même pour l'honneur du Rabbi que vous aimez, le miraculé monte faire une déposition pour l'œuvre que Lui a accomplie. Vous hésitez encore ? Eh bien je me porte garant qu'il n'arrivera aucun mal à Bartolmaï, et vous savez que je ne mens pas. Comme un fils qui m'est cher, je l'accompagnerai là-haut, et je vous le ramènerai ici ensuite. Fiez-vous à moi, et ne faites pas du sabbat un jour de péché en vous révoltant contre vos chefs."

"Il a raison ! On ne doit pas, nous pouvons le croire. C'est un juste. Dans les bonnes délibérations du Sanhédrin, il y a toujours sa voix." Les gens changent d'idée et finissent par crier : "À toi, oui, notre ami, nous te le confions !" Et en s'adressant au jeune homme : "Va ! Ne crains pas. Avec Joseph d'Arimathie, tu es en sécurité comme avec ton père et davantage" et ils ouvrent leurs rangs pour que le jeune homme puisse rejoindre Joseph qui est descendu de sa tribune improvisée, et quand il passe, ils disent : "Nous venons nous aussi. Ne crains pas !"

Joseph, dans ses riches vêtements de laine luxueuse, met une main sur l'épaule du jeune homme, et il se met en route. La tunique bise et usagée du jeune homme, son petit manteau, frottent l'ample vêtement rouge foncé et le riche manteau encore plus foncé du vieux synhédriste. Par derrière, les cinq, et ensuite les innombrables gens d'Ophel...

Les voilà au Temple, après avoir traversé les rues centrales, attirant l'attention d'une foule de gens qui se montrent au doigt l'ancien aveugle en disant : "Mais c'est l'aveugle qui mendiait ! Et maintenant il a des yeux ! Mais peut-être est-ce quelqu'un qui lui ressemble ! Non, c'est certainement lui, et ils le conduisent au Temple. Allons nous rendre compte" et le cortège grossit toujours plus, jusqu'au moment où les murs du Temple les engloutissent tous.

Joseph conduit le jeune homme dans une salle, ce n'est pas le Sanhédrin, où il y a des pharisiens et des scribes nombreux. Joseph entre, et avec lui Bartolmaï et les cinq. Les gens du peuple d'Ophel sont repoussés dans la cour.


"Voilà l'homme. Je vous l'ai amené moi-même ayant, sans être vu, assisté à sa rencontre avec le Rabbi et à sa guérison, et je puis vous dire que ce fut tout à fait fortuit de la part du Rabbi. L'homme, vous l'entendrez dire vous aussi, fut amené ou plutôt invité à aller où était le Rabbi, par Judas de Kériot, que vous connaissez. Et moi j'ai entendu, et aussi ces deux ont entendu comme moi car ils étaient présents, comment ce fut Judas qui engagea Jésus de Nazareth à faire le miracle. Maintenant je dépose ici que s'il y a lieu de punir quelqu'un, ce n'est pas l'aveugle ni le Rabbi, mais l'homme de Kériot qui, Dieu me voit si je mens en disant ce que pense mon intelligence, est le seul auteur du fait en tant qu'il l'a provoqué par une manœuvre préméditée. J'ai parlé."

"Ta déclaration n'annule pas la faute du Rabbi. Si son disciple pèche, le Maître ne doit pas pécher. Et Lui a péché en guérissant le jour du sabbat. Il a accompli une œuvre servile."

"Cracher par terre n'est pas faire œuvre servile, et toucher les yeux d'un autre n'est pas faire œuvre servile. Moi aussi je touche l'homme et je ne crois pas pécher."

"Il a fait un miracle le jour du sabbat : c'est en cela qu'est le péché."

"Honorer le sabbat par un miracle est une grâce de Dieu et de sa bonté. C'est son jour. Et le Tout Puissant ne peut-Il pas le célébrer par un miracle qui fait resplendir sa puissance ?"

"Nous ne sommes pas ici pour t'écouter. Tu n'es pas accusé. C'est l'homme que nous voulons interroger. À toi de répondre. Comment as-tu obtenu la vue ?"

"Je l'ai dit et eux m'ont entendu. Le disciple de ce Jésus m'a dit hier : "Viens et je te ferai guérir". Et je suis venu, et j'ai senti qu'on me mettait de la boue ici et une voix qui me disait d'aller à Siloé et de me laver. Je l'ai fait et j'y vois."

"Mais sais-tu qui t'a guéri ?"

"Bien sûr que je le sais ! Jésus. Je vous l'ai dit."

"Mais sais-tu exactement qui est Jésus ?"

"Moi, je ne sais rien. Je suis un pauvre et un ignorant, et il y a peu de temps, j'étais aveugle. Cela, je le sais et je sais que Lui m'a guéri et s'il a pu le faire Dieu est certainement avec Lui."

"Ne blasphème pas ! Dieu ne peut être avec celui qui n'observe pas le sabbat" crient certains.

Mais Joseph et les pharisiens Eléazar, Jean et Joachim font remarquer : "Et pourtant un pécheur ne peut faire de tels prodiges."

"Vous êtes séduits vous aussi par ce possédé ?"


"Non. Nous sommes justes, et nous disons que si Dieu ne peut être avec celui qui opère le jour du sabbat, il n'est pas possible non plus qu'un homme sans l'aide de Dieu fasse qu'un aveugle-né y voie" dit avec calme Eléazar, et les autres sont de son avis.

"Et le démon, où le mettez-vous ?" crient, hargneux, les mauvais.

"Je ne puis croire, et vous non plus ne le croyez pas, que le démon puisse faire des œuvres capables de faire louer le Seigneur" dit le pharisien Jean.

"Et qui le loue ?"

"Le jeune homme, ses parents, Ophel tout entier, et moi avec eux, et avec moi tous ceux qui sont justes et ont une crainte sainte de Dieu" réplique Joseph.

Les mauvais, tout penauds, ne sachant qu'objecter, s'en prennent à Sidonia dit Bartolmaï : "Toi, que dis-tu de celui qui t'a ouvert les yeux ?"

"Pour moi, c'est un prophète, et plus grand qu'Élie avec le fils de la veuve de Sarepta. Car elle a fait revenir l'âme dans l'enfant, mais ce Jésus m'a donné ce que je n'avais jamais perdu, ne l'ayant jamais eu : la vue. Et si, en un éclair, il m'a fait des yeux avec rien, sauf un peu de boue, alors qu'en neuf mois ma mère, avec sa chair et son sang n'a pas réussi à me les faire, il doit être grand comme Dieu qui avec de la boue a fait l'homme."

"Va-t'en ! Va-t'en ! Blasphémateur ! Menteur ! Vendu !" et ils chassent l'homme comme si c'était un damné.

"L'homme ment. Ce ne peut être vrai. Tous peuvent le dire que celui qui est aveugle de naissance ne peut guérir. C'est peut-être quelqu'un qui ressemble à Bartolmaï, et que le Nazaréen a préparé... ou bien... Bartolmaï n'a jamais été aveugle."

Devant cette affirmation surprenante, Joseph d'Arimathie réplique : "Que la haine aveugle, on le sait depuis le temps de Caïn mais qu'elle rende stupide, on ne le savait pas encore. Vous semble-t-il que quelqu'un arrive au plein développement de la jeunesse en feignant d'être aveugle pour... attendre un présumable événement éclatant et très éloigné ? Ou que les parents de Bartolmaï ne connaissent pas leur fils ou se prêtent à ce mensonge ?"

"L'argent peut tout, et eux sont pauvres."

"Le Nazaréen l'est plus qu'eux."

"Tu mens ! Il Lui passe par les mains des sommes de satrape."

"Mais elles ne s'y arrêtent pas un instant. Ces sommes appartiennent aux pauvres. Elles servent pour le bien, non pour le mensonge."

"Comme tu le défends ! Et tu es un des Anciens !"

"Joseph a raison. Il faut dire la vérité, quelle que soit la charge que l'homme occupe" dit Eléazar.


"Courez rappeler l'aveugle et amenez-le de nouveau ici, et que d'autres aillent chercher les parents et les ramènent ici" crie Elchias en ouvrant la porte toute grande et en donnant ses ordres à certains qui attendent dehors. Et sa bouche est presque couverte de bave tant la colère l'étrangle.

Les uns courent d'un côté, les autres de l'autre. Le premier qui revient c'est Sidonia dit Bartolmaï, étonné et ennuyé. Ils le fichent dans un coin le regardant comme une meute de chiens qui guette un gibier...

Puis, après un bon moment, voilà qu'arrivent ses parents entourés de la foule.

"Vous, venez dedans et les autres dehors !"

Les deux entrent épouvantés et ils voient leur fils là-bas au fond, en bonne forme, mais en état d'arrestation. La mère gémit : "Mon fils ! Et ce devait être un jour de fête pour nous !"

"Écoutez-nous. C'est votre fils, cet homme ?" demande avec rudesse un pharisien.

"Oui, c'est notre fils ! Et qui voulez-vous que ce soit sinon lui ?"

"Vous en êtes vraiment sûrs ?"

Le père et la mère sont tellement abasourdis par la question qu'avant de répondre ils se regardent.

"Répondez !"

"Noble pharisien, peux-tu penser qu'un père et une mère puissent se tromper à propos de leur enfant ?" dit humblement le père.

"Mais... pouvez-vous jurer que... Oui. Que pour une somme d'argent il ne vous a pas été demandé de dire que c'est votre fils alors que c'est quelqu'un qui lui ressemble ?"

"Demandé de dire ? Et par qui donc ? Jurer ? Mais mille fois, et sur l'autel et le Nom de Dieu, si tu veux !" Et ils l'affirment avec tant d'assurance que le plus obstiné en serait démonté.

Mais les pharisiens ne se démontent pas ! Ils demandent : "Mais votre fils n'était pas né aveugle ?"

"Si, il était né ainsi. Avec les paupières closes et par dessous le vide, rien..."

"Et comment donc y voit-il maintenant ? Il a des yeux sur lesquels s'ouvrent des paupières. Vous ne voudriez tout de même pas dire que des yeux puissent naître ainsi, comme des fleurs au printemps, et qu'une paupière s'ouvre absolument comme le fait le calice d'une fleur !..." dit un autre pharisien avec un rire sarcastique.

"Nous savons que cet homme est vraiment notre fils depuis presque trente ans, et qu'il est né aveugle, mais comment maintenant il y voit, nous ne le savons pas et nous ne savons pas qui lui a ouvert les yeux. Du reste, demandez-le-lui. Il n'est pas idiot et ce n'est pas un enfant. Il a l'âge. Interrogez-le et il vous répondra."

"Vous mentez, s'écrie un des deux qui avaient toujours suivi l'aveugle. Lui, dans votre maison, a raconté comment il a été guéri et par qui. Pourquoi dites-vous que vous ne le savez pas ?"

"Nous étions tellement abasourdis par la surprise que nous n'avons pas entendu" disent les deux en s'excusant.

Les pharisiens s'adressent à Sidonia dit Bartolmaï : "Avance ici, toi, et donne gloire à Dieu s'il t'est possible ! Tu ne sais pas que celui qui t'a touché les yeux est un pêcheur ? Tu ne le sais pas ? Eh bien apprends-le. Nous te le disons, nous qui le savons."

"Mais, ce sera comme vous dites. Pour moi, si c'est un pécheur, je ne le sais pas. Je sais seulement qu'avant j'étais aveugle et que maintenant j'y vois, et clair."

"Mais que t'a-t-il fait ? Comment t'a-t-il ouvert les yeux ?"

"Je vous l'ai déjà dit et vous m'avez entendu. Maintenant vous voulez l'entendre de nouveau ? Pourquoi ? Peut-être voulez-vous devenir ses disciples ?"

"Imbécile ! Sois-le, toi, disciple de cet homme. Nous, nous sommes disciples de Moïse, et nous savons tout de Moïse et que Dieu lui a parlé. Mais de cet homme nous ne savons rien, ni d'où il vient, ni qui il est, et aucun prodige du Ciel ne l'indique comme prophète."

"C'est là précisément que se trouve le merveilleux ! Que vous ne savez pas d'où il est et que vous dites qu'aucun prodige n'indique qu'il soit juste. Mais Lui m'a ouvert les yeux et personne de nous d'Israël n'avait jamais pu le faire, pas même l'amour d'une mère et les sacrifices de mon père. Une chose pourtant que nous savons tous, aussi bien vous que moi, c'est que Dieu n'exauce pas le pécheur, mais celui qui craint Dieu et fait sa volonté. On n'a jamais entendu dire que quelqu'un dans le monde entier ait pu ouvrir les yeux à un aveugle-né, mais cela, Jésus l'a fait. Si Lui n'était pas de Dieu, il n'aurait pas pu le faire."

"Tu es né entièrement dans le péché, et tu as l'esprit difforme autant et plus que ne l'était ton corps, et tu prétends nous faire la leçon ? Va-t'en, misérable avorton, et fais-toi satan avec ton séducteur. Dehors ! Dehors, tout le monde, plèbe imbécile et pécheresse !" et ils les jettent dehors : fils, père et mère comme si c'étaient trois lépreux.


Les trois s'en vont rapidement, suivis parleurs amis, mais arrivé hors de l'enceinte, Sidonia se retourne et dit : "Et restez ! Et dites ce que vous voulez. Ce qu'il y a de vrai c'est que j'y vois et j'en loue Dieu. Et satan, c'est vous qui le serez, et non pas le Bon qui m'a guéri."

"Tais-toi, fils ! Tais-toi ! Pourvu que cela ne nous fasse pas du mal !..." gémit la mère.

"Oh ! ma mère ! L'air de cette salle t'a empoisonné l'âme, toi qui dans ma douleur m'enseignais à louer Dieu et qui maintenant dans la joie ne sais pas le remercier, et qui crains les hommes ? Si Dieu m'a tant aimé et t'a aimée au point de nous donner le miracle, ne saura-t-il pas nous défendre d'une poignée d'hommes ?"

"Ton fils a raison, femme. Allons à notre synagogue pour louer le Seigneur, puisqu'ils nous ont chassés du Temple. Et allons-y vivement avant la fin du sabbat..."

Et, pressant le pas, ils se perdent dans les chemins de la vallée.

*

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-207.htm
Tome : 7/207




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Guérison de l' aveugle né
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Sam 7 Juin 2014 - 6:50

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria_20

Jésus à Nobé. Judas de Kériot ment


Jésus est à Nobé, et il doit y être depuis peu car il est en train de s'organiser et de répartir ses douze en trois groupes de quatre personnes pour les envoyer dans les maisons. Avec Lui se trouvent Pierre, Jean, Judas de Kériot et Simon le Zélote, alors que Jacques de Zébédée est à la tête du groupe composé de Matthieu, Jude d'Alphée et Philippe, et qu'au troisième est préposé Barthélemy et que lui sont soumis Jacques d'Alphée, André et Thomas.

"Allez, après le souper, là où on vous a offert de vous accueillir, et vous reviendrez ici le matin, et je vous dirai ce que vous devez faire. Aux heures des repas, nous resterons ensemble. Rappelez-vous ce que je vous ai dit maintes fois : que vous devez aussi prêcher ma Doctrine par votre manière de vivre, de vivre entre vous, et avec ceux qui vous accueillent. Soyez donc sobres, patients, honnêtes dans vos conversations et vos actions, dans vos regards, de manière que la justice émane de vous comme un parfum. Vous voyez comme les yeux du monde sont toujours sur nous, pour nous calomnier ou nous étudier, et aussi par vénération. Mais ces derniers sont le petit nombre parmi les yeux nombreux qui nous observent. Et pourtant c'est de ce petit nombre que nous devons avoir le plus grand soin car c'est sur leur foi que se braque l'étude du monde pour l'effriter, et tout lui sert d'armes pour détruire l'amour des bons pour Moi, et pour vous par conséquent. N'aidez donc pas le monde par une manière de vivre qui n'est pas sainte, et n'alourdissez pas la peine de ceux qui doivent défendre leur foi contre les embûches de mes adversaires en étant pour eux un objet de scandale. Le scandale rend les âmes perplexes, les éloigne, les affaiblit. Malheur à l'apôtre qui est un scandale pour les âmes. Il pèche contre son Maître et contre son prochain, contre Dieu et contre le troupeau de Dieu. Je me fie à vous. Ne faites pas en sorte qu'à ma douleur, qui est si grande, s'ajoute une autre douleur qui me viendrait de vous."

"Ne crains pas, Maître. De nous il ne te viendra pas de douleur à moins que Satan ne nous dévoie tous" dit Barthélemy.

Anastasica, qui est dans la cuisine avec Élise, entre pour dire : "Le souper est prêt, Maître. Descends pendant qu'il est chaud. Tu te restaureras."

"Allons."

Et Jésus se lève pour suivre la femme qui descend par le petit escalier qui, de la chambre du haut où on a déjà préparé des lits, descend dans le petit jardin et de là, il entre dans la cuisine égayée par un feu pétillant.

Le vieux Jean est près du feu, et Élise qui s'affaire autour des mets et qui se retourne avec un sourire maternel pour regarder Jésus qui entre, et se hâte de verser sur un grand plateau les grains d'orge cuit dans le lait, que j'ai déjà vu faire par Marie d'Alphée à Nazareth avant le départ de Jean et de Sintica.

"Voilà. Je me suis rappelée que Marie de Cléophas m'a dit que cela te plaisait et j'avais gardé le plus beau miel pour le faire, pour Margziam aussi... Je regrette que l'enfant ne soit pas venu..."

"Nike l'a retenu avec Isaac, puisqu'ils partent demain à l'aurore et qu'elle profite du char jusqu'à Jéricho pour accomplir la mission que tu sais..."

"Quelle mission, Maître ?" demande l'Iscariote intéressé.

"Une mission très féminine : élever un enfant. Seulement c'est un enfant qui n'a pas besoin de lait, mais de foi, car son esprit est infantile. Mais la femme est toujours mère et elle sait faire ces choses. Et quand elle a compris !... Elle vaut l'homme, avec en plus la force de la douceur maternelle."

"Comme tu es bon pour nous, Maître !" dit Élise avec un regard caressant.

"Je suis véridique, Élise. Nous d'Israël, et pas nous seulement, nous sommes habitués à voir dans la femme un être inférieur et à penser qu'elle l'est. Non. Si elle est soumise à l'homme, comme il est juste, si elle est davantage atteinte par le châtiment à cause du péché d'Ève, si sa mission est destinée à s'exercer dans les voiles et la pénombre, sans actes et sans cris éclatants, si tout en elle se trouve comme étouffé par un voile, elle n'en est pas moins forte ni moins capable que les hommes. Sans rappeler les grandes femmes d'Israël, je vous dis qu'il y a beaucoup de force dans le cœur de la femme. Dans le cœur, comme pour nous, les hommes, dans l'intelligence. Et je vous dis qu'elle va changer la situation de la femme par rapport aux coutumes comme par rapport à tant d'autres choses. Et ce sera juste parce que, comme Moi pour tous les hommes, ainsi une Femme obtiendra pour les femmes, d'une manière spéciale, grâce et rédemption."

"Une femme ? Et comment veux-tu qu'une femme rachète ?" dit Judas de Kériot en riant.

"En vérité, je te dis qu'Elle est déjà en train de racheter. Sais-tu ce que c'est que racheter ?"

"Bien sûr que je le sais ! C'est soustraire quelqu'un au Péché."

"Oui, mais soustraire au Péché ne servirait pas beaucoup, car l'Adversaire est éternel et il reviendrait dresser des embûches. Mais du Jardin terrestre une voix est venue, la voix de Dieu, pour dire : "Je mettrai des inimitiés entre toi et la Femme... Elle t'écrasera la tête et tu l'atteindras au talon". Rien de plus que des embûches car la Femme possédera, possède en elle-même, ce qui vainc l'Adversaire. Et Elle rachète donc du moment où Elle existe, Elle la Rédemption active bien que cachée. Mais bientôt Elle sortira en présence du monde et les femmes se fortifieront en Elle."

"Que tu rachètes... c'est bien. Mais qu'une femme le puisse... je ne l'accepte pas, Maître."
"Tu ne te rappelles pas Tobie ? Son cantique ? "

"Si. Mais c'est de Jérusalem qu'il parle."

"Est-ce que par hasard Jérusalem possède un Tabernacle où Dieu réside? Dieu peut-Il être présent par sa gloire aux péchés qui se consomment dans les murs du Temple ? Un autre Tabernacle était nécessaire, et qui fût saint, et qui fût une étoile pour ramener au Très-Haut ceux qui sont perdus. Et cela on l'a dans la Corédemptrice qui dans les siècles des siècles aura la joie d'être la Mère des rachetés. "Tu brilleras d'un éclat splendide. Tous les peuples de la Terre se prosterneront devant toi. Les nations viendront de loin pour te porter des présents et elles adoreront en toi le Seigneur... Elles invoqueront ton grand nom... Ceux qui ne t'écouteront pas seront parmi les maudits, et bénis seront ceux qui se serreront près de toi...Tu seras heureuse en tes enfants car ils seront les bénis réunis près du Seigneur", Le vrai cantique de la Corédemptrice. Et déjà le chantent dans le Ciel les anges qui voient... La Jérusalem nouvelle et céleste, c'est en elle qu'Elle commence. Oh ! Oui, voilà la vérité. Et le monde l'ignore et l'ignorent les rabbins enténébrés d'Israël..." Jésus se plonge dans ses pensées...
"Mais de qui parle-t-il ?" demande l'Iscariote à Philippe qui est près de lui.

Avant que ce dernier réponde Élise, qui est en train de mettre sur la table du fromage et des olives noires, lui dit plutôt rudement : "C'est de sa Mère qu'il parle. Tu ne comprends pas ?"

"Mais je n'ai jamais su qu'Elle soit nommée par les prophètes comme martyre... On parle du seul Rédempteur, et..."

"Et tu crois qu'il n'y a que la torture de la chair ? Et tu ne sais pas qu'elle n'est rien, pour une mère, par rapport à celle de voir mourir un fils ? Ton intelligence — je ne parle pas de ton cœur, je ne connais pas ses palpitations — ton intelligence, dont tu te vantes, ne te dit-elle pas que dix et dix fois une mère se soumettrait à la torture et à la mort, pour ne pas entendre un gémissement de son fils ? Homme, tu es homme, et tu connais le savoir. Moi, je ne sais qu'être femme et mère, mais je te dis que tu es plus ignorant que moi car tu ne connais même pas le cœur de ta mère..."

"Oh ! Tu m'offenses !"

"Non. Je suis vieille et je te conseille. Rends ton cœur sagace, et tu éviteras les pleurs et le châtiment. Fais-le, si tu le peux."

Les apôtres, spécialement Jude d'Alphée, Jacques de Zébédée, Barthélemy et le Zélote, se regardent par en dessous et baissent la tête pour cacher le sourire qui pointe sur leurs lèvres, pour la franchise de l'observation d'Élise à l'apôtre qui se croit parfait. Jésus, toujours absorbé, n'entend rien.

Élise se tourne vers Anastasica et lui dit : "Viens, pendant qu'ils terminent le repas allons préparer deux autres lits, car trois c'est peu" et elle va sortir.

"Élise, vous ne donnerez sûrement pas le vôtre ! s'écrie Pierre. Cela ne va pas. Jean et moi, nous pouvons dormir sur des tables. Nous sommes habitués."

"Non, Simon. Il y a des treillis et des nattes, mais c'est rangé. Maintenant nous allons les monter sur des chevalets." Et elle sort avec l'autre.

Les apôtres, fatigués, somnolent presque dans la tiédeur de la cuisine. Jésus réfléchit, le coude appuyé sur la table et la tête soutenue par sa main.

Un coup à la porte. Thomas, qui en est le plus près, se lève pour ouvrir et s'écrie : "Toi, Joseph ?! Et avec Nicodème ?! Entrez ! Entrez !"

"Paix à Toi, Maître, et à ceux qui sont dans cette maison. Nous allons à Rama, Maître; c'est Nicodème qui m'y a invité. En passant, nous avons dit : "Arrêtons-nous pour saluer le Maître". Nous voulions savoir si... tu avais été encore importuné, attendu qu'ils sont allés te chercher chez Joseph. Déjà ils t'ont cherché partout depuis que tu as guéri cet aveugle. Ils n'ont pas franchi les murs, c'est vrai. Ils n'ont pas déplacé un siège pour ne pas profaner le sabbat, et pour cela ils se croient purs, mais pour te chercher, pour suivre Bartolmaï, oh ! ils ont fait bien plus que le chemin permis !"

"Et comment l'ont-ils su puisque le Maître n'a rien fait en chemin ?" demande Matthieu.

"Voilà : nous ne savions pas même qu'il était guéri. Nous sommes allés à la synagogue, et puis saluer Nike, et Isaac et Margziam qui étaient chez elle et puis, après le coucher du soleil, nous sommes vite venus ici" dit Pierre.

"Vous ne saviez pas, mais les envoyés des pharisiens l'ont su. Vous n'avez pas vu, mais moi, j'ai vu. Deux d'entre eux étaient présents quand le Maître a touché les yeux de l'aveugle. Ils attendaient depuis des heures."

"Comment donc ?" demande Judas de Kériot d'un air innocent.

"C'est à moi que tu le demandes ?"

"C'est une chose étrange, c'est pour cela que je le demande."

"Le plus étrange c'est que toujours, depuis quelque temps, là où est le Maître, il y a des espions."

"Les vautours se rendent où est la proie et les loups près du troupeau."

"Et les voleurs là où un complice a signalé une caravane. Tu as bien dit."

"Que veux-tu insinuer ?"

"Rien. Je complète ton proverbe en l'appliquant aux hommes. Jésus est un homme, et ce sont des hommes qui Lui dressent des embûches."

"Raconte, Joseph, raconte..." disent plusieurs.

"Si le Maître veut, je suis venu pour le raconter."

"Parle" dit Jésus.

Et Joseph raconte minutieusement tout ce qu'il a noté, en omettant pourtant le détail que ce fut Judas qui indiqua à l'aveugle le domicile de Jésus. Les commentaires sont nombreux, haineux, affligés, selon les cœurs, et Judas de Kériot est (en apparence} le plus affligé et le plus fâché, contre tout le monde, et spécialement contre l'aveugle imprudent qui est venu se placer sur la route de Jésus un jour de sabbat, en se fiant à la bonté notoire du Maître...

"Oh ! si c'est toi qui Lui l'a indiqué ! J'étais près de toi et j'ai entendu" dit Philippe étonné.
"Indiquer ne veut pas dire commander de faire."

"Oh ! je crois bien aussi que tu ne te serais pas permis d'ordonner au Maître de faire..." dit le Thaddée.

"Moi ? Mais bien au contraire. Je l'ai seulement indiqué pour demander au Maître une explication."

"Oui. Mais indiquer c'est parfois aussi engager à faire, et cela, tu l'as fait" réplique le Thaddée.
"Tu le dis, mais ce n'est pas vrai" affirme effrontément Judas.

"Ce n'est pas vrai ? demande Joseph d'Arimathie. En es-tu bien sûr ? Sûr comme de vivre, de n'avoir jamais parlé de Jésus à l'aveugle, de ne pas lui avoir suggéré de s'adresser à Jésus et encore moins de l'avoir poussé à le faire tout de suite avant que Jésus ne quitte la ville ?"

"Mais certainement ! Et qui a jamais parlé avec cet homme ? Pas moi certainement. Je suis toujours avec le Maître, jour et nuit, et quand ce n'est pas avec Lui, avec les compagnons..."

"Je croyais que tu l'avais fait hier, quand tu es allé avec les femmes" dit Barthélemy.

"Hier ! J'ai mis moins de temps à aller et revenir qu'une hirondelle en vol. Comment aurais-je pu chercher l'aveugle, le trouver et lui parler en aussi peu de temps ?"

"Tu pouvais l'avoir rencontré..."

"Jamais vu !"

"Alors cet homme est un menteur, puisqu'il a affirmé que tu lui avais dit de venir et où, et comment faire, et que tu lui avais assuré que Jésus t'aurait écouté et..." dit Joseph d'Arimathie.

Judas l'interrompt violemment : "Assez ! Assez ! Il mérite d'être de nouveau aveugle pour tous les mensonges qu'il dit ! Moi, je peux le jurer sur le Saint, je ne le connais que de vue et je ne lui ai jamais parlé."

"C'en est vraiment assez. Ton âme est en règle, Ô Judas de Kériot qui ne crains pas Dieu car tu sais que tes actions sont saintes. Toi... heureux qui n'as rien à craindre" lui dit Joseph en le regardant d'un œil sévère, un œil qui le transperce.

"Je ne crains pas, non, car je suis sans péché."

"Nous péchons tous, Judas. Et c'est encore peu si nous savons nous repentir après les premiers péchés et ne pas accroître leur nombre et leur perversité !" dit Nicodème qui n'a jamais parlé jusqu'alors. Et puis il se tourne vers le Maître et dit : "L'ennui c'est que Joseph de Sephoris a été menacé d'expulsion de la synagogue, s'il t'accueille encore, et Bartolmaï en a été chassé. Il s'y était rendu avec son père et sa mère, mais des pharisiens les attendaient à leur synagogue et lui ont refusé l'entrée et ont crié sur lui l'anathème."

"Mais, c'en est trop ! Jusqu'à quand, ô Seigneur..." crient plusieurs.

"Paix ! Paix ! Ce n'est rien. Bartolmaï est sur le chemin du Royaume. Qu'a-t-il donc perdu ? Il est dans la Lumière. N'est-il donc pas fils de Dieu plus qu'auparavant ? Oh ! ne confondez pas les valeurs ! Paix ! Paix ! Nous n'irons plus chez Joseph... Je regrette qu'Isaac doive y conduire ma Mère et Marie d'Alphée... Mais cela n'aurait été que pour quelques heures, car quelqu'un y a déjà pourvu." Il s'adresse à Jean de Nobé : "Père, as-tu peur du Sanhédrin ? Tu vois ce qu'il en coûte d'héberger le Fils de l'homme... Tu es âgé. Tu es un fidèle Israélite. Tu pourrais être chassé de la synagogue pour tes derniers sabbats. Pourrais-tu le supporter ? Parle avec sincérité. Et si tu crains, Moi je m'en irai. Il y aura bien encore dans les monts d'Israël une grotte pour le Fils de Dieu..."

"Moi, Seigneur ? Mais que veux-tu que je craigne sinon Dieu ? Je ne crains pas la bouche du tombeau. Je la regarde, au contraire, comme une amie, et veux-tu que je craigne la bouche des hommes ? Je craindrais seulement le jugement de Dieu si, par crainte des hommes, je chassais de chez moi Jésus, le Christ de Dieu !"

"C'est bien. Tu es un juste... Je resterai ici... quand je ne serai pas dans les villes voisines, comme je compte le faire encore une fois."

"Viens à Rama, chez moi, Seigneur" dit Nicodème.
"Et si cela te nuit ?"

"Est-ce que peut-être les pharisiens ne t'invitent pas dans une mauvaise intention ? Ne pourrais-je le faire pour étudier ton cœur ?"

"Oui, Maître. Allons à Rama. Mon père en sera si heureux s'il est à la maison. Et s'il n'y est pas, comme il arrive souvent, il trouvera ta bénédiction à son retour" dit Thomas d'une voix suppliante.

"Nous irons à Rama, comme première destination. Demain..."

"Maître nous te quittons. Nous avons dehors nos montures et nous allons être à Rama avant la fin de la seconde veille. La lune blanchit les chemins comme un pâle soleil. Adieu, Maître, La paix soit avec Toi" dit Nicodème.

"Paix à Toi, Maître... et, écoute un bon conseil de Joseph l'Ancien. Sois un peu rusé. Regarde autour de Toi. Ouvre tes yeux et serre tes lèvres. Fais, et ne dis jamais d'avance ce que tu veux faire... Et ne viens pas à Jérusalem pendant quelque temps, et si tu y viens, ne t'arrête au Temple que le temps nécessaire pour prier. Tu m'entends ? Adieu, Maître. Paix à Toi." Joseph a marqué très nettement les paroles soulignées par moi, et en les disant, il fixait intensément Jésus. Son seul regard était un avertissement.

Ils sortent dans le petit jardin sous les rayons blancs de la lune, détachent leurs robustes montures liées au tronc du noyer, montent en selle et s'en vont sur la route déserte et blanche...

Jésus rentre dans la cuisine avec les siens.

"Mais qu'aura-t-il voulu dire, au fond ?"

"Et comment ont-ils fait pour savoir ?"

"Que vont-ils faire à Joseph de Sephoris ?"

"Rien. Des mots. Rien de plus que des mots. N'y pensez plus. Choses passées et sans conséquences. Allons. Disons la prière et séparons-nous pour la nuit. "Notre Père..."
Il les bénit, les regarde partir, puis il monte avec les quatre qu'il a retenus dans la pièce où sont les lits.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-208.htm
Tome : 7/208

https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus


♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Judas10
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Dim 8 Juin 2014 - 7:01

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria_21


Jésus dans les ruines d'un village détruit

Je ne sais en quel lieu se trouve Jésus. Certainement dans les montagnes et dans un endroit abandonné après avoir été détruit ou bien par quelque cataclysme ou bien par des opérations de guerre. Et je dirais qu'il s'agit plutôt de ces dernières, car les ruines des maisons montrent même des traces de flammes, dans les voûtes protégées de l'eau et encore visibles dans l'entrelacement des ronces, lierres et autres plantes grimpantes ou parasites qui ont poussé un peu partout. Les larges feuilles peluchées d'une plante, dont je ne connais pas le nom, mais que j'ai remarquée aussi en Italie, couvrent entièrement une ruine qui paraît une petite montagne escarpée.

Plus loin, un mur resté debout et tout seul pour contempler les ruines de la maison écroulée, est envahi par des câpriers et des pariétaires, et du parapet ajouré, de ce qui était une terrasse, pendent les branches d'une clématite qui ondulent au vent comme une chevelure défaite. Une autre maison dont l'intérieur est écroulé, mais dont les murs extérieurs sont encore debout, ressemble à un énorme vase à fleurs qui au lieu de tiges de fleurs contient des arbres qui ont poussé spontanément dans l'espace où étaient primitivement les appartements.

Une autre, restée en partie debout avec des marches, ressemble à un autel préparé pour une cérémonie et tout orné de verdure. En haut de cette ruine, un peuplier, grêle et élancé, paraît demander au ciel le pourquoi de pareil malheur. Et d'une maison à l'autre, d'une ruine à l'autre, des arbres fruitiers obstinés et dégénérés, devenus sauvages, dominés par le reste de la végétation ou la dominant, nés de fruits tombés, tordus ou droits, rampants, sortis du trou d'un mur, d'un puits desséché, font penser à un bois enchanté. Des oiseaux et des pigeons, sortant des crevasses des ruines, se jettent avidement sur les alentours où autrefois il y avait certainement des champs cultivés et où maintenant ils trouvent un enchevêtrement de vesces dures, desséchées par le soleil, qui ouvrent leurs cosses pour laisser tomber leurs semences qui pousseront au printemps, de zizanie et d'ivraie. Les pigeons chassent avec de féroces coups d'aile les oiseaux plus petits qui cherchent quelque grain de mil ou de chanvre sorti de je ne sais quelle semence lointaine, qui au cours des années s'est perpétuée dans les champs incultes par un ensemencement spontané. Les oiseaux, spécialement les moineaux bagarreurs, qui se vengent en arrachant les maigres épis d'un mil misérable pour les emporter vers leurs nids, s'envolent péniblement, tout courbés sous le poids et l'embarras de la panicule.

Jésus n'a pas seulement avec Lui les apôtres, mais aussi un bon groupe de disciples dont Cléophas et Hermas d'Emmaüs, fils du vieux chef de synagogue Cléophas et Étienne. Il y a aussi des hommes et des femmes, comme s'ils étaient venus de quelque village pour inviter Jésus à aller chez eux, ou bien comme s'ils l'avaient suivi, après son passage dans leur village. Jésus, en traversant l'endroit couvert de ruines, s'arrête souvent pour regarder, et il s'arrête définitivement quand d'un endroit plus élevé il peut dominer cet entrelacement de ruines et de végétation où la vie est uniquement représentée par des pigeons, certainement autrefois doux et apprivoisés, et maintenant devenus sauvages et féroces. Les bras croisés, la tête un peu penchée, il contemple et plus il regarde, plus il devient pâle et triste.

"Pourquoi restes-tu ici, Maître ? Le lieu t'afflige, on le voit. Ne t'arrête pas à contempler. Je me repens de t'avoir fait passer par ici, mais le chemin était plus court" dit Cléophas d'Emmaüs.
"Oh ! Je ne regarde pas ce que vous voyez !"

"Et quoi donc, Seigneur ? Peut-être tu revois l'événement passé ? Certes ce fut effrayant. C'est le système de Rome..." dit l'autre d'Emmaüs
.
"Et cela devrait faire réfléchir. Voyez tous. Ici il y avait une ville, pas grande, mais belle. Il y avait plus de demeures riches que d'humbles maisons. Et ils appartenaient à des riches ces lieux qui maintenant sont des bois sauvages, et ils appartenaient à des riches ces champs stériles couverts de ronces, d'ivraie, d'orties... Il y avait alors de beaux vergers et des champs couverts de moissons. Et les maisons étaient belles alors, avec des jardins pleins de fleurs, et des puits, et des fontaines où se baignaient les pigeons et où jouaient les enfants. Ils étaient heureux tous les habitants de cet endroit, et la félicité ne les a pas rendus justes. Ils ont oublié le Seigneur et ses paroles... Et voilà !

Plus de maisons, plus de fleurs, plus de fontaines, ni de moissons, ni de fruits. Il ne reste que les pigeons, et pas heureux comme autrefois. Au lieu du grain blond et du cumin dont autrefois ils étaient friands et gavés, maintenant ils se battent pour avoir un peu de vesce rêche et d'ivraie amère. Et c'est fête s'ils trouvent un épi d'orge qui a poussé parmi les ruines !... Et, en regardant, je ne vois plus même les pigeons...

Mais des visages et des visages... dont beaucoup ne sont pas encore nés... et je vois des ruines et des ruines, et des ronces et des vignes sauvages, et des vesces sauvages qui couvrent les terres de la Patrie... Et tout cela parce que l'on n'a pas voulu accueillir le Seigneur. J'entends les pleurs des petits enfants épuisés, plus malheureux que ces oiseaux auxquels Dieu pourvoit encore par un minimum de secours pour leur garder la vie, alors que ces petits seront privés de tout secours, victimes du châtiment général, languissants sur le sein desséché des mères, mourant de privations et de douleurs et d'une épouvante sans nom.

Et j'entends les lamentations des mères pour leurs enfants morts de faim sur leurs seins. Et les lamentations des épouses qui n'ont plus d'époux, des vierges capturées pour servir aux plaisirs des vainqueurs, des hommes envoyés en captivité après avoir connu toutes les hontes de la guerre, et des vieillards qui ont assez vécu pour voir accomplie la prophétie de Daniel Et j'entends la voix infatigable d'Isaïe dans le souffle de ce vent parmi les ruines, dans la plainte des pigeons au milieu des décombres : "C'est avec des mots barbares, en une langue étrangère que le Seigneur parlera à ce peuple auquel Il avait dit : 'C'est ici mon repos. Restaurez celui qui est fatigué; c'est mon soulagement "

Mais eux n'ont pas voulu écouter. Non. Il n'ont pas voulu, et le Seigneur n'a pas pu trouver de repos parmi son peuple. Celui qui est fatigué, qui s'est épuisé à parcourir ses contrées et à enseigner, guérir, convertir, réconforter, ne trouve pas de repos, mais la persécution. Pas de soulagement, mais des embûches et la trahison. Le Fils n'est qu'un avec le Père.

Et si la Vérité vous a enseigné que même une coupe d'eau donnée à un homme aura sa récompense, car tout acte de miséricorde fait à un frère est fait à Dieu Lui-même, quel châtiment y aura-t-il pour ceux qui disputent même la pierre du sentier qui pourrait servir d'oreiller à la tête du Fils de l'homme, et la source de la montagne qui coule par la bonté du Créateur, et le fruit oublié sur la branche laissé de côté parce que malade ou vert, et l'épi disputé aux pigeons, et qui ont déjà préparé le lacet pour étrangler l'air dans la gorge, et avec l'air, la vie ? Oh ! malheureux Israël qui as perdu en toi la justice, et qui as perdu la miséricorde de Dieu !

Voici, voici de nouveau la voix d'Isaïe dans le vent du soir, plus redoutable que le cri de l'oiseau de mort, redoutable presque comme celle qui résonna au Jardin Terrestre pour la condamnation des deux coupables, et — oh ! terrible chose ! — et qui n'est plus unie cette voix du Prophète comme alors à la promesse d'un pardon, comme alors ! Non. Il n'y a pas de pardon pour ceux qui méprisent Dieu, pour ceux qui disent : "Nous avons fait alliance avec la Mort, nous avons conclu un pacte avec l'Enfer. Les fléaux, quand ils viendront, ne viendront pas sur nous car nous avons mis notre espérance dans le Mensonge et nous serons protégés par lui qui est puissant" Voici, voici Isaïe qui répète ce qu'il a entendu du Seigneur : "Voici que pour le fondement de Sion, Je placerai une pierre angulaire, élue, précieuse... Et Je pèserai le jugement et mesurerai la justice, et la grêle détruira l'espérance dans le Mensonge, et les eaux bouleverseront les abris, et elle sera détruite votre alliance avec la Mort et il n'existera plus votre pacte avec l'Enfer. Quand il passera tempétueux le fléau, il vous bouleversera, chaque fois il vous bouleversera et à toute heure, et il n'y aura que les châtiments pour vous faire comprendre la leçon".

Malheureux Israël ! Comme ces champs où il ne persiste que la vesce aride et l'ivraie amère, et où il n'y a plus de grain, ainsi sera Israël, et la Terre qui n'a pas voulu Dieu n'aura pas de pain pour ses enfants, et ses enfants qui n'ont pas voulu accueillir Celui qui était fatigué, frappés, devenus sauvages, comme des galériens à la rame, s'en iront, esclaves de ceux qu'ils méprisaient comme inférieurs. Vraiment Dieu battra ce peuple orgueilleux sous le poids de sa justice et le brisera avec le brisoir de son jugement...

Voilà ce que je vois dans ces ruines. Des ruines ! Des ruines ! Au septentrion, au midi, à l'orient et à l'occident, et surtout au centre, dans le cœur, où la ville coupable sera changée en une fosse putride..."

Et des larmes lentement descendent le long du visage pâle de Jésus qui lève son manteau pour se cacher le visage, ne laissant découverts que ses yeux dilatés par la douloureuse vision.

Et il reprend son chemin, alors que ceux qui l'accompagnent hésitent à parler, glacés d'épouvante...


*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-209.htm
Tome 7 /209


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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Lun 9 Juin 2014 - 6:57

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria_22

Jésus parle à Emmaüs de la montagne


La place d'Emmaüs. Elle est pleine de monde, tout à fait pleine. Et au centre de la place, Jésus qui a du mal à se mouvoir tant il est entouré, oppressé par les gens qui l'assiègent. Jésus entre le fils du chef de la synagogue et l'autre disciple et autour de Lui, dans l'intention hypothétique de le protéger, les apôtres et les disciples, et entre les uns et les autres, arrivant à s'insinuer partout, comme des lézards à travers une haie épaisse, des enfants et encore des enfants.

Elle est merveilleuse l'attirance que Jésus exerçait sur les petits ! Jamais un endroit, connu ou inconnu, où il n'était pas entouré tout de suite par les enfants, heureux de s'attacher à ses vêtements, plus heureux encore quand il les effleurait de la main en une légère caresse toute affectueuse, même si, en même temps, il disait des choses sévères aux adultes; et extrêmement heureux quand il s'assoyait sur un siège, sur un muret, une pierre, un tronc abattu, ou à même l'herbe. Alors, l'ayant ainsi à leur niveau, ils pouvaient l'embrasser, appuyer leurs têtes sur ses épaules, ses genoux, se glisser sous son manteau pour se trouver entourés de ses bras, comme des poussins qui ont trouvé la plus affectueuse et la plus protectrice des défenses. Et toujours Jésus les défend de la suffisance des adultes, de leur respect imparfait pour Lui qui, faute de s'exercer pour tant de sérieux motifs, veulent faire du zèle en éloignant les petits du Maître...

Maintenant encore, sa phrase habituelle se fait entendre pour protéger ses petits amis : "Laissez-les faire ! Oh ! ils ne m'ennuient pas ! Ce ne sont pas les enfants qui m'ennuient et me peinent !"

Jésus se penche sur eux, avec un sourire épanoui qui le rajeunit en le faisant ressembler à un frère aîné, complice bienveillant de quelque jeu innocent, et il murmure : "Soyez gentils, silencieux, silencieux, ainsi ils ne vous renvoient pas et nous restons encore ensemble."

"Et tu nous racontes une belle parabole ?" dit le plus... audacieux.

"Oui, toute pour vous. Ensuite je parlerai à vos parents. Écoutez tous : ce qui sert aux petits sert aussi aux hommes.

Un jour un homme s'entendit appeler par un grand roi qui lui dit : "J'ai appris que tu mérites une récompense car tu es sage et tu honores ta ville par ton travail et par ta science. Eh bien, je ne vais pas te donner telle ou telle chose, mais je vais t'amener dans la salle de mes trésors; tu choisiras ce que tu voudras et je te le donnerai. De cette façon je jugerai aussi si tu es tel que la renommée te dépeint".

Et en même temps le roi, qui s'était approché du terre-plein qui entourait son atrium, jeta un regard sur la place qui était devant le palais royal et il vit passer un enfant pauvrement vêtu, un tout petit, certainement d'une famille très pauvre, peut-être un orphelin et un mendiant. Il s'adressa à ses serviteurs pour leur dire : "Allez chercher cet enfant et amenez-le-moi".

Les serviteurs y allèrent et revinrent avec le petit enfant tout tremblant de se trouver en présence du roi. Malgré les instances des dignitaires de la cour, qui lui disaient : "Incline-toi, salue et dit : 'Honneur et gloire à toi, mon roi. Je plie les genoux devant toi, roi puissant que la Terre exalte comme l'être le plus grand qui existe' ", le petit ne voulait pas s'incliner et dire ces paroles et les dignitaires, scandalisés, le secouaient rudement et disaient "O roi, cet enfant grossier et crasseux déshonore ta demeure. Permets-nous de le chasser d'ici et de le jeter dans la rue. Si tu désires avoir à côté de toi un enfant, nous irons en chercher un chez les riches de la ville, si tu es las des nôtres, et nous te l'amènerons. Mais pas ce rustre qui ne sait même pas saluer !...".

L'homme riche et sage, qui auparavant s'était abaissé en cent courbettes serviles, profondes comme s'il s'était trouvé devant un autel, dit : "Tes dignitaires ont bien parlé. Pour la majesté de ta couronne, tu dois empêcher qu'on ne donne pas à ta personne sacrée l'hommage qui lui revient" et en disant ces mots il se prosternait jusqu'à baiser les pieds du roi.

Mais le roi dit : "Non, je veux cet enfant. Non seulement cela, mais je veux le conduire lui aussi dans la salle de mes trésors pour qu'il choisisse ce qu'il veut et que je lui donnerai. Ne me serait-il pas permis, parce que je suis roi, de rendre heureux un pauvre enfant ? N'est-il pas mon sujet comme vous tous ? A-t-il le tort d'être malheureux ? Non, vive Dieu, je veux lui faire plaisir au moins une fois ! Viens, enfant, et n'aie pas peur de moi" et il lui offrit la main que l'enfant prit simplement en la baisant spontanément. Le roi sourit. Et entre deux rangs de dignitaires courbés pour lui rendre hommage, sur des tapis de pourpre à fleurs d'or, il se dirigea vers la pièce des trésors, avec à sa droite l'homme riche et sage et à sa gauche l'enfant ignorant et pauvre. Et le manteau royal contrastait grandement avec le petit vêtement effiloché et les pieds déchaussés du pauvre enfant.

Ils entrèrent dans la salle des trésors dont deux grands de la Cour avaient ouvert la porte. C'était une pièce élevée, ronde, sans fenêtres. Mais la lumière pleuvait d'un plafond qui n'était qu'une énorme plaque de mica : une lumière douce et qui pourtant faisait briller les clous d'or des coffres-forts et les rubans pourpres des nombreux rouleaux placés sur des pupitres élevés et ornés. Rouleaux somptueux, avec des baguettes précieuses, des fermoirs et le titre ornés de pierres resplendissantes : œuvres rares que seul un roi pouvait posséder. Puis, à l'abandon, sur un pupitre sévère, sombre, peu élevé, un petit rouleau enroulé sur une petite baguette de bois blanc, attaché avec un fil grossier, poussiéreux comme une chose négligée.

Le roi dit en montrant les murs : "Voilà, ici se trouvent tous les trésors de la Terre, et d'autres plus grands encore que les trésors de la Terre, car ici se trouvent toutes les œuvres du génie humain, et il y a aussi des œuvres qui proviennent de sources surhumaines.

Allez, prenez ce que vous voulez". Et il se plaça au milieu de la pièce, les bras croisés, pour observer.

L'homme riche et sage se dirigea d'abord vers les coffres-forts et il en enleva les couvercles avec une hâte de plus en plus fébrile. De l'or en barres, de l'or en bijoux, de l'argent, des perles, des saphirs, des rubis, des émeraudes, des opales... brillaient de tous les coffres-forts. C'était des cris d'admiration à chaque ouverture... Et puis il se dirigea vers les pupitres, et en lisant les titres des rouleaux, de nouveaux cris d'admiration sortaient de ses lèvres et enfin l'homme enthousiasmé, se tourna vers le roi et lui dit : "Mais tu as un trésor sans pareil et les pierres ont autant de valeur que les rouleaux et vice versa ! Et je puis vraiment choisir librement ?"

"Je l'ai dit : comme si tout t'appartenait".

L'homme se jeta le visage contre le sol en disant : "Je t'adore, Ô grand roi !" et il se leva, en courant d'abord vers les coffres, puis vers les pupitres, en prenant des uns et des autres ce qu'il voyait de meilleur.

Le roi sourit une première fois dans sa barbe en voyant la fièvre avec laquelle l'homme courait d'un coffre-fort à un autre, et une seconde fois quand il le vit se jeter à terre pour l'adorer et il sourit pour la troisième fois en voyant avec quelle cupidité, quelle règle et quelle préférence il choisissait les gemmes et les livres; il se tourna vers l'enfant qui était resté à son côté pour lui dire : "Et toi, tu ne vas pas choisir les belles pierres et les rouleaux de valeur ?"

L'enfant secoua la tête pour dire non.

"Et pourquoi ?"

"Parce que pour les rouleaux, je ne sais pas lire, et pour les pierres... je n'en connais pas la valeur. Pour moi, ce sont des cailloux, et rien de plus".

"Mais elles te rendraient riche..."

"Je n'ai pas de père, ni de mère, ni de frère. À quoi cela me servirait d'aller dans mon refuge avec un trésor en mon sein ?".

"Mais avec tu pourrais t'acheter une maison...".

"J'y habiterais toujours seul".

"Des vêtements".

"J'aurais toujours froid car il me manque l'amour des parents".

"De la nourriture".

"Je ne pourrais me rassasier des baisers de maman, ni les acheter à aucun prix".

"Des maîtres, et apprendre à lire...".

"Cela me plairait davantage. Mais, ensuite, que lire ?".

"Les œuvres des poètes, des philosophes, des sages et les paroles anciennes et les histoires des peuples".

"Choses inutiles, vaines ou passées... Cela ne vaut pas la peine".

"Quel sot enfant !" s'écria l'homme qui avait maintenant les bras chargés de rouleaux, et la ceinture et la tunique sur la poitrine gonflées de gemmes.

Le roi sourit encore dans sa barbe. Et ayant pris l'enfant dans ses bras, il l'amena aux coffres-forts. Plongeant la main dans les perles, les rubis, les topazes, les améthystes, il les faisait tomber en une pluie scintillante et le poussait à en prendre.

"Non, ô roi, je n'en veux pas. Je voudrais autre chose..."

Le roi l'amena aux pupitres et il lui lut des strophes des poètes, des histoires de héros, des descriptions de pays.

"Oh ! lire, c'est plus beau. Mais ce n'est pas cela que je voudrais..."

"Et quoi donc ? Parle et je te le donnerai, enfant".

"Oh ! Je ne crois pas, ô roi, que tu le puisses malgré ta puissance. Ce n'est pas une chose d'ici-bas...".

"Ah ! tu veux des œuvres qui ne sont pas de la Terre ! Voilà, alors : ici ce sont des œuvres dictées par Dieu à ses serviteurs, écoute" et il lut des pages inspirées.

"C'est beaucoup plus beau, mais pour les comprendre, il faut d'abord savoir le langage de Dieu. Il n'y a pas un livre qui l'enseigne et qui fait comprendre ce qu'est Dieu ?"

Le roi eut un mouvement de stupeur et cessa de rire, mais il serra l'enfant contre son cœur.

L'homme, au contraire, eut un rire moqueur pour dire : "Même les plus savants ne savent pas ce qu'est Dieu et toi, enfant ignorant, tu veux le savoir ? Si tu veux devenir riche avec cela !..."

Le roi le regarda avec sévérité alors que le petit répondait : "Je ne cherche pas la richesse, je cherche l'amour, et il m'a été dit un jour que Dieu est Amour".

Le roi l'amena près du pupitre sévère sur lequel était le petit rouleau attaché avec une cordelette et poussiéreux. Il le prit, le déroula et lut les premières lignes : "Que celui qui est petit vienne à Moi et Moi, Dieu, Je lui enseignerai la science de l'amour. Elle se trouve dans ce livre, et Moi..."

"Oh ! c'est cela que je veux ! Et je connaîtrai Dieu et j'aurai tout en le possédant. Donne-moi ce rouleau, ô roi, et je serai heureux".

"Mais il est sans valeur pécuniaire ! Cet enfant est vraiment sot ! Il ne sait pas lire et il prend un livre ! Il n'est pas sage et il ne veut pas s'instruire. Il est miséreux et il ne prend pas de trésors".

"Je m'efforcerai de posséder l'amour, et ce livre me l'enseignera. Que tu sois béni, ô roi, de me donner de quoi ne plus me sentir orphelin et pauvre !"

"Au moins adore-le, comme moi je l'ai fait, si tu crois que par son intermédiaire tu es devenu si heureux !"

"Moi, je n'adore pas l'homme, mais Dieu qui l'a rendu si bon".

"Cet enfant est le vrai sage de mon royaume, ô homme qui usurpes la renommée de sage. L'orgueil et l'avidité t'ont rendu ivre au point de présenter l'adoration à la créature au lieu de l'offrir au Créateur, et cela parce que la créature te donnait des pierres et des œuvres humaines. Et tu n'as pas réfléchi que tu as les gemmes, et que moi je les ai eues, parce que Dieu les a créées, et que tu as les rouleaux rares où se trouve la pensée de l'homme, parce que Dieu a donné à l'homme l'intelligence. Ce petit qui a faim et froid, qui est seul, qui a été frappé par toutes les douleurs, qui serait excusé et excusable s'il devenait ivre devant les richesses, voilà qu'il sait avec justice rendre grâces à Dieu pour avoir donné la bonté à mon cœur, et qu'il ne cherche que l'unique chose nécessaire : aimer Dieu, connaître l'amour pour posséder les vraies richesses ici-bas et d'au-delà. Homme, j'ai promis que je t'aurais donné ce que tu aurais choisi. Une parole de roi est sacrée. Va donc avec tes pierres et tes rouleaux : cailloux multicolores et... paille de la pensée humaine. Et vis dans la peur des voleurs et des mites, les premiers ennemis des gemmes, les secondes des parchemins. Et éblouis-toi avec les fausses lueurs de ces balivernes, et éprouve le dégoût de la saveur douceâtre de la science humaine qui n'est que saveur et ne nourrit pas. Va ! Cet enfant va rester auprès de moi, et ensemble nous nous efforcerons de lire le livre qui est amour, c'est-à-dire Dieu. Et nous n'aurons pas les lueurs futiles des froides gemmes, ni la saveur douceâtre de paille des œuvres du savoir humain. Mais les feux de l'Esprit Éternel nous donneront depuis ici l'extase du Paradis et nous posséderons la Sagesse, plus fortifiante que le vin, plus nourrissante que le miel. Viens, enfant, à qui la Sagesse a montré son visage pour que tu la désires comme une épouse véritable".

Et après avoir chassé l'homme, il prit avec lui l'enfant et l'instruisit dans la divine Sagesse pour qu'il fût un juste, et sur la Terre un roi digne de l'onction sacrée, et au-delà de la vie un citoyen du Royaume de Dieu.

Voilà la parabole promise aux petits et proposée aux adultes.

Vous rappelez-vous Baruch ? Il dit : "Pour quel motif, Ô Israël, es-tu dans une terre ennemie, vieillis-tu dans un pays étranger, as-tu été contaminé parmi les morts et compté au nombre de ceux qui descendent dans l'abîme ?" Et il répond : "C'est que tu as abandonné la source de la Sagesse. Si tu avais marché sur le chemin de Dieu, tu aurais vécu longuement, en paix et pour toujours.

Écoutez, vous qui trop souvent vous plaignez d'être en exil, tout en étant dans la patrie, tant la patrie n'est plus à nous, mais à celui qui nous domine; vous vous en plaignez et vous ne savez pas que par rapport à ce qui vous attend dans l'avenir, c'est une goutte de posca par rapport à la coupe enivrante que l'on donne aux condamnés et qui, vous le savez, est plus amère que toute autre boisson. Le peuple de Dieu souffre parce qu'il a abandonné la Sagesse. Comment pouvez-vous posséder la prudence, la force, l'intelligence, comment pouvez-vous seulement savoir où elles se trouvent, pour savoir en conséquence les choses de moindre importance, si vous ne vous abreuvez plus aux sources de la Sagesse ?

Son Royaume n'est pas de cette Terre, mais la miséricorde de Dieu en accorde la source. Elle est en Dieu. Elle est Dieu Lui-même. Mais Dieu ouvre son sein pour qu'elle descende vers vous. Eh bien, est-ce qu'Israël qui a, ou a eu - et croit encore avoir, avec le sot orgueil des prodigues qu'ils ont perdu et qui se croient encore riches et exigent l'obéissance en se croyant tels, alors qu'ils ne reçoivent que la compassion ou la raillerie - Israël, qui a ou a eu richesses, conquêtes, honneurs, possède-t-il l'unique trésor ? Non. Et il perd même le reste, car celui qui perd la Sagesse perd la possibilité d'être grand. D'erreur en erreur il tombe celui qui ne possède pas la Sagesse. Et Israël connaît beaucoup de choses, trop même, mais il ne connaît plus la Sagesse.

Baruch dit avec raison : "Les jeunes gens de ce peuple ont vu la lumière, ont habité sur la terre, mais ils n'ont pas connu le chemin de la Sagesse ni ses sentiers, et leurs enfants ne l'ont pas accueillie, et elle s'en est allée loin d'eux".

Loin d'eux ! Les enfants ne l'ont pas accueillie ! Paroles prophétiques ! Moi, je suis la Sagesse qui vous parle, et les trois quarts d'Israël ne m'accueillent pas. Et la Sagesse s'éloigne et s'éloignera davantage pour les laisser seuls... Et que feront-ils alors ceux qui se croyaient des géants, et donc capables de forcer le Seigneur à les aider, à les servir ? Des géants utiles à Dieu pour fonder son Royaume ? Non. Moi, je le dis avec Baruch : "Pour fonder le vrai Royaume de Dieu, Dieu ne choisira pas ces orgueilleux, et Il les laissera périr dans leur sottise" [1] loin de ses sentiers. Car pour monter au Ciel par l'esprit et comprendre les leçons de la Sagesse, il faut un esprit humble, obéissant et surtout tout amour, puisque la Sagesse parle son langage, c'est-à-dire parle le langage de l'amour, étant elle-même l'Amour. Pour connaître ses sentiers, il faut un regard limpide et humble, dégagé de la triple concupiscence. Pour posséder la Sagesse, il faut l'acheter avec de la monnaie vivante : les vertus.

Cela, Israël ne l'avait pas et je suis venu pour expliquer la Sagesse, pour vous conduire à son Chemin, pour semer dans vos cœurs les vertus. Car je connais tout et je sais tout, et je suis venu l'enseigner à Jacob mon serviteur, et à Israël mon bien-aimé. Je suis venu sur la Terre pour converser avec les hommes, Moi, Parole du Père, pour prendre par la main les enfants de l'homme, Moi, Fils de Dieu et de l'homme, Moi, le Chemin de la Vie. Je suis venu pour vous introduire dans la salle des trésors éternels, Moi, à qui tout a été donné par mon Père. Je suis venu, Moi, l'Amant éternel, pour prendre mon Épouse, l'Humanité, que je veux élever à mon trône et ma chambre nuptiale pour qu'elle soit avec Moi dans le Ciel, et pour l'introduire dans le cellier des vins pour qu'elle s'enivre de la vraie Vigne de laquelle les sarments tirent la Vie. Mais Israël c'est l'épouse paresseuse et elle ne se lève pas du lit pour ouvrir à Celui qui est venu. Et l'Époux s'en va. Il passera. Il va passer. Et ensuite Israël le cherchera en vain, et il trouvera non pas la miséricordieuse Charité de son Sauveur mais les chars de guerre de ceux qui la domineront, et il sera écrasé en perdant son orgueil et sa vie après avoir voulu écraser jusqu'à la miséricordieuse Volonté de Dieu.

Oh ! Israël, Israël, qui perds la vraie Vie pour conserver une mensongère illusion de puissance ! Oh ! Israël qui crois te sauver et veux te sauver par des voies qui ne sont pas celles de la Sagesse, et qui te perds en te vendant au Mensonge et au Crime, Israël naufragé qui ne t'attaches pas à la solide amarre que l'on te jette pour te sauver, mais aux restes de ton passé brisé, et la tempête te porte ailleurs, au large, sur une mer effrayante et sans lumière, Ô Israël, à quoi te sert-il de sauver ta vie ou de présumer que tu la sauves pour une heure, un an, dix ans, deux, trois fois dix ans, au prix d'un crime et pour périr ensuite éternellement ? La vie, la gloire, la puissance, que sont-elles ? Une goutte malpropre, à la surface d'une lessive employée par les lavandières, qui reflète l'arc en ciel, non parce qu'elle est faite de gemmes, mais de la graisse malpropre qui avec le salpêtre se gonfle en boules vides destinées à éclater sans qu'il en reste rien, sauf un cercle sur l'eau boueuse des sueurs humaines. Une seule chose est nécessaire, ô Israël : posséder la Sagesse, au prix même de la vie. En effet la vie n'est pas la chose la plus précieuse et il vaut mieux perdre cent vies que de perdre son âme."

Jésus a fini au milieu d'un silence plein d'admiration. Il cherche à se dégager et à s'en aller... Mais les enfants réclament son baiser et les adultes sa bénédiction. Ce n'est qu'ensuite, en prenant congé de Cléophas et d'Hermas d'Emmaüs, qu'il peut s'en aller.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-210.htm
TOME : 7/210

https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus



♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Emmaas10
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mar 10 Juin 2014 - 6:45

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria_23


À Bétéron


Jésus est encore au milieu des montagnes, suivi de gens, en plus des apôtres et des disciples. Parmi ceux-ci maintenant se trouvent des disciples ex-bergers qu'ils ont trouvé peut-être dans quelque petit village par où ils sont passés. Jésus monte d'une vallée vers une montagne, par une route qui suit avec ses détours la pente de la montagne, et qui est certainement une voie romaine d'après son pavage qu'on ne peut confondre et son entretien soigné que l'on trouve uniquement dans les routes construites et entretenues par les romains. Des gens y passent, se dirigeant vers la vallée ou remontant de la vallée vers la chaîne du massif montagneux, couronné à son sommet de villages ou de villes. Certains, voyant Jésus et sa suite, demandent qui c'est et le suivent, alors que d'autres se contentent de regarder, d'autres encore hochent la tête et raillent. Un détachement de soldats romains les rejoint de son pas pesant avec son tintamarre d'armes et de cuirasses. Ils se détournent pour regarder Jésus qui, quittant la voie romaine, va prendre un chemin... judaïque qui se dirige vers le sommet où se trouve un village. C'est un chemin caillouteux et boueux parce qu'il a plu, sur lequel le pied ou bien glisse sur les cailloux ou bien s'enfonce dans les ornières. Les soldats se dirigent certainement vers la même ville et, après une courte halte, se remettent en marche, obligeant les gens à se mettre de côté sur le chemin pour céder la place au détachement qui passe rigidement encadré. Quelques insultes sifflent dans l'air, mais la discipline de la marche en colonne empêche les soldats d'y répondre dans les mêmes termes.

Les voici de nouveau près de Jésus qui s'est rangé pour les laisser passer et les regarde de son œil plein de douceur qui paraît bénir et caresser par la lumière de ses iris de saphir. Et les visages fermés des soldats s'éclairent d'une esquisse de sourire qui n'est pas moqueur, mais qui est au contraire respectueux comme un salut.

Ils passent. Les gens se remettent en route derrière Jésus qui est en tête. Un jeune homme se détache de la foule et rejoint le Maître en le saluant avec respect. Jésus lui rend son salut.

"Je voudrais te demander quelque chose, Maître."

"Parle."

"Je t'ai écouté par hasard un matin après la Pâque près d'un mont voisin des gorges de Carit [1]. Et depuis lors j'ai pensé que... je pouvais être moi aussi parmi ceux que tu appelles. Mais avant de venir j'ai voulu savoir exactement ce qu'il est nécessaire de faire et ce que l'on doit ne pas faire. Et j'ai interrogé tes disciples chaque fois que je les ai rencontrés, et l'un me disait une chose et l'autre une autre. Et j'étais incertain, presque épouvanté, parce qu'ils étaient tous d'accord sur une chose avec plus ou moins d'intransigeance, et c'était sur l'obligation d'être parfait. Moi... Je suis un pauvre homme, Seigneur, et la perfection n'appartient qu'à Dieu... Je t'ai entendu une deuxième fois... et Toi-même disais : "Soyez parfaits". Et je me suis découragé. Une troisième fois, il y a quelques jours, au Temple. Et, bien que tu fusses sévère, il ne me parut pas qu'il fût impossible de le devenir, parce que... moi je ne sais même pas pourquoi, comment me l'expliquer et te l'expliquer. Mais il me semblait que si c'était une chose impossible, ou si c'était si dangereux de vouloir devenir comme de se faire dieux, Toi, qui veux nous sauver, ne nous l'aurais pas proposé. Car la présomption est un péché et vouloir être des dieux, c'est le péché de Lucifer. Mais peut-être il y a une manière de l'être, pour le devenir sans pécher, et c'est en suivant ta Doctrine qui est sûrement une doctrine de salut.

Est-ce que je dis bien ?"

"Tu dis bien. Et alors ?"

"Et alors, j'ai continué d'interroger tel ou tel et, ayant appris que tu étais à Rama, j'y suis venu. Et depuis lors, avec la permission de mon père, je t'ai suivi et voilà : de plus en plus je voudrais venir..."

"Et viens donc ! Que crains-tu ?"

"Je ne sais pas... Je ne sais même pas moi... Je demande, je demande... Mais toujours, tandis qu'en t'écoutant il me paraît facile et je suis décidé à venir, ensuite, en réfléchissant, et ce qui est pire, en demandant à tel ou tel, cela me paraît trop difficile."

"Je te dis comment cela arrive : c'est un piège du démon pour t'empêcher de venir. Il t'effraie par des fantômes, t'embrouille, te fait questionner des gens qui comme toi ont besoin de Lumière... Pourquoi n'es-tu pas venu vers Moi directement ?"

"Parce que... j'avais... non pas peur, mais... Nos prêtres et rabbins ! Si durs et orgueilleux ! Et Toi... Je n'osais pas t'approcher. Mais à Emmaüs, hier !... Oh ! je crois avoir compris que je ne dois pas avoir peur. Et maintenant je suis ici, à te demander ce que je voudrais savoir. Tout à l'heure, un de tes apôtres m'a dit : "Va et ne crains pas. Il est bon même avec les pécheurs". Et un autre : "Rends-le heureux par ta confiance. Celui qui se confie à Lui le trouve plus doux qu'une mère". Et un autre encore : "Je ne sais si je me trompe, mais je te dis que Lui te dira que la perfection réside dans l'amour". Voilà ce que m'ont dit tes apôtres, certains du moins, plus doux que les disciples. Pas tous cependant, car parmi les disciples, il y en a certains qui semblent un écho de ta voix, mais ils sont trop peu nombreux. Et parmi les apôtres il y en a certains qui... font peur à un pauvre homme comme moi. L'un d'eux m'a dit, avec un rire qui n'était pas bon : "Tu veux devenir parfait ? Nous ne le sommes pas nous qui sommes ses apôtres et toi, tu veux l'être ? C'est impossible". Si les autres n'avaient pas parlé, je m'en serais enfui découragé, mais je fais la dernière tentative... et si Toi aussi tu vas me dire que c'est impossible..."

"Mon fils, et pourrais-je être venu pour proposer aux hommes des choses impossibles ? Qui penses-tu qui t'a mis dans le cœur ce désir de devenir parfait ? Ton cœur lui-même ?"

"Non, Seigneur. Je crois que c'est Toi par tes paroles."

"Tu n'es pas loin de la vérité. Mais réponds encore : pour toi mes paroles que sont-elles ?"

"Justes."

"C'est bien. Mais je veux dire : des paroles d'homme ou de quelqu'un qui est plus qu'un homme ?"

"Oh ! Toi, tu parles comme la Sagesse et avec plus de douceur et de clarté encore. Aussi je dis que tes paroles sont de quelqu'un qui est plus qu'un homme. Et je ne crois pas me tromper si j'ai bien compris ce que tu disais dans le Temple, car il m'a semblé que Toi alors tu disais que tu es la Parole même de Dieu et que donc tu parles en Dieu."

"Tu as bien compris et bien dit. Et alors qui t'a mis dans le cœur le désir de la perfection ?"

"C'est Dieu qui me l'a mis, par l'intermédiaire de Toi, sa Parole."

"Donc, c'est Dieu. Maintenant, réfléchis : si Dieu, qui connaît les capacités des hommes, leur dit : "Venez à Moi. Soyez parfaits" cela signifie qu'il sait que l'homme, s'il le veut, peut le devenir. C'est une parole ancienne. Elle a résonné la première fois aux oreilles d'Abraham comme une révélation, un ordre, une invitation : "Je suis le Dieu Tout Puissant. Marche en ma présence. Sois parfait" Dieu se manifeste pour que le Patriarche n'ait pas de doute sur la sainteté du commandement et sur la vérité de l'invitation. Il commande de marcher en sa présence, car celui qui marche dans sa vie, convaincu de le faire sous le regard de Dieu, n'accomplit pas de mauvaises actions. En conséquence, il se met dans la condition de pouvoir devenir parfait comme Dieu l'invite à le devenir."

"C'est vrai ! C'est tout à fait vrai ! Si Dieu l'a dit, c'est que cela peut être fait. Oh ! Maître ! Comme on comprend tout quand c'est Toi qui parles ! Mais alors, pourquoi tes disciples, et même cet apôtre expriment-ils une idée aussi... effrayante de la sainteté ? Peut-être ne croient-ils pas vraies ces paroles et les tiennes ? Ou bien ils ne savent pas marcher en présence de Dieu ?"

"Ne pense pas à ce que c'est. Ne juge pas. Vois, fils. Parfois leur désir d'être parfaits et leur humilité leur fait craindre de ne pouvoir jamais le devenir."

"Mais alors le désir de la perfection et l'humilité sont des obstacles pour devenir parfait ?"

"Non, fils. Le désir et l'humilité ne sont pas des obstacles. Il faut même s'efforcer de les avoir profondément, mais ordonnés. Ils sont ordonnés quand il n'y a pas de hâte inconsidérée, d'accablements sans raison, de doutes et de défiance tels que de croire que, étant donnée l'imperfection de son être, l'homme ne peut devenir parfait. Toutes les vertus sont nécessaires et l'est aussi le vif désir d'arriver à la justice."

"Oui. Ceux que j'ai interrogés me le disaient aussi. Ils me disaient qu'il est nécessaire d'avoir les vertus. Pourtant les uns estimaient nécessaire telle vertu et d'autres telle autre, et tous affirmaient l'absolue nécessité de celle qu'ils préconisaient comme indispensable pour être saint. Et cela m'effrayait, car comment peut-on avoir toutes les vertus sous une forme parfaite, les faire naître ensemble comme un bouquet de fleurs variées ? Il faut du temps... et la vie est si courte ! Toi, Maître, explique-moi quelle est la vertu indispensable."

"C'est la charité. Si tu aimes, tu seras saint, car c'est de l'amour pour le Très-Haut et pour le prochain que viennent toutes les vertus et toutes les bonnes actions."

"Oui ? Ainsi, c'est plus facile. La sainteté, alors, c'est l'amour. Si j'ai la charité, je possède tout... La sainteté est faite de cela."

"De cela, et des autres vertus. Car la sainteté, ce n'est pas seulement d'être humble, ou seulement prudent, ou seulement chaste et cætera, mais c'est être vertueux. Vois, mon fils : quand un riche veut faire un banquet, est-ce que peut-être il commande un seul mets ? Et encore : quand quelqu'un veut faire un bouquet de fleurs, pour l'offrir en hommage, prend-il par hasard une seule fleur ? Non, n'est-ce pas ? Car s'il mettait sur les tables des tas de plats d'un seul mets, ses convives le critiqueraient comme un hôte incapable qui se préoccupe seulement de montrer ses possibilités d'achat sans montrer sa finesse de seigneur préoccupé des goûts divers de ses invités et qui veut que chacun, avec un mets ou un autre, non seulement se rassasie, mais se régale. Et de même celui qui fait un bouquet de fleurs : une seule fleur, si grande qu'elle soit, ne fait pas un bouquet, mais il faut des fleurs nombreuses pour le faire et ainsi les couleurs et les parfums variés charment l'œil et l'odorat et font louer le Seigneur. La sainteté, que nous devons considérer comme un bouquet de fleurs offert au Seigneur, doit être formée de toutes les vertus. Dans un esprit c'est l'humilité qui prédominera, dans un autre la force, dans un autre la continence, dans un autre la patience, dans un autre l'esprit de sacrifice ou de pénitence, toutes vertus nées à l'ombre de la plante royale et parfaitement parfumée de l'amour, dont les fleurs domineront toujours dans le bouquet, mais ce sont toutes les vertus qui composent la sainteté."

"Et laquelle doit-on cultiver avec plus de soin ?"

"La charité. Je te l'ai dit."

"Et ensuite ?"

"Il n'y a pas de méthode, mon fils. Si tu aimes le Seigneur, Il te donnera ses dons, c'est-à-dire se communiquera à toi, et alors les vertus que tu essaies de faire croître avec robustesse croîtront sous le soleil de la Grâce."

"En d'autres termes, dans l'âme aimante se trouve Dieu qui opère grandement ?"

"Oui, fils. Il y a Dieu qui opère grandement en laissant l'homme y mettre de lui-même sa libre volonté de tendre à la perfection, ses efforts pour repousser les tentations pour se conserver fidèle à ce qu'il se propose, ses luttes contre la chair, le monde, le démon, quand ils l'assaillent et cela pour que son fils aie du mérite dans sa sainteté."

"Ah ! voilà ! Alors il est très juste de dire que l'homme est fait pour être parfait comme Dieu le veut. Merci, Maître. Maintenant je sais, et maintenant je ferai. Et Toi, prie pour moi."

"Je te garderai dans mon cœur. Va, et ne crains pas que Dieu puisse te laisser sans secours."

Le jeune homme se sépare de Jésus, content...

Ils sont maintenant près du village. Barthélemy, avec Étienne, rejoint Jésus pour Lui raconter que, pendant qu'il parlait avec le jeune homme, quelqu'un de Bétéron, parent d'Elchias le pharisien, était venu pour le prier de l'amener tout de suite auprès de sa femme mourante.

"Allons. Je parlerai ensuite. Savez-vous où elle est ?"

"Il nous a laissé un serviteur. Il est en arrière avec les autres."

"Faites-le venir et pressons le pas."

Le serviteur accourt. C'est un robuste vieillard, il est consterné. Il salue et regarde par en dessous Jésus qui lui sourit en lui demandant : "De quoi meurt ta maîtresse ?"

"De... Elle devait avoir un enfant, mais il est mort dans son sein et son sang s'est corrompu. Elle délire comme une folle et elle doit mourir. On lui a ouvert les veines pour faire tomber la fièvre, mais le sang est complètement empoisonné, et elle doit mourir. On l'a descendue dans la citerne pour éteindre l'ardeur. Elle reste basse tant que la femme est dans l'eau glacée, puis elle est plus forte qu'avant, et elle tousse, elle tousse... et elle doit mourir."

"Naturellement ! Avec de pareils soins !" bougonne Matthieu entre ses dents.

"Depuis quand est-elle malade ?"

Le serviteur va répondre quand arrive en courant par la descente, le chef du manipule romain [2]. Il s'arrête devant Jésus.

"Salut ! Tu es le Nazaréen ?"

"Je le suis. Que veux-tu de Moi ?"

Ceux qui suivent Jésus accourent, croyant je ne sais quoi...

"Un jour un de nos chevaux a heurté un enfant hébreux, et tu l'as guéri pour empêcher les hébreux de manifester contre nous. Maintenant les pierres hébraïques ont fait tomber un soldat et il gît avec la jambe fracturée. Je ne puis m'arrêter, je suis de service. Personne ne le veut dans le village. Il ne peut marcher, je ne puis le traîner avec sa jambe fracturée. Je sais que tu ne nous méprises pas, comme le font tous les hébreux..."

"Tu veux que je guérisse le soldat ?"

"Oui, tu as guéri aussi le serviteur du Centurion [3] et la petite fille de Valeria. Tu as sauvé Alexandre de la colère de tes compatriotes. Cela se sait, en haut lieu et en bas."

"Allons trouver le soldat."

"Et ma maîtresse ?" demande le serviteur mécontent.

"Après." Et Jésus marche derrière le gradé qui dévore la route avec ses longues jambes musclées et dégagées de vêtements encombrants. Mais même en marchant ainsi devant tous, il trouve le moyen de dire quelques paroles à celui qui le suit immédiatement, et c'est Jésus, et il dit : "J'ai été avec Alexandre autrefois. Lui te... Il parlait de Toi. Le hasard me met près de Toi en ce moment."

"Le hasard ? Pourquoi ne pas dire Dieu, le vrai Dieu ?"

Le soldat se tait un moment et puis il dit, de façon que Jésus seul entende : "Le vrai Dieu serait celui des hébreux... Mais Il ne se fait pas aimer. S'il est comme les hébreux ! Ils n'ont pas pitié, même d'un blessé..."

"Le vrai Dieu est le Dieu des hébreux, comme des romains, des grecs, des arabes, des parthes, des scythes, des ibères, des gaulois, des celtes, des libyens, et des hyperboréens. Il n'y a qu'un Dieu ! Mais beaucoup ne le connaissent pas, d'autres le connaissent mal. S'ils le connaissaient bien, ils seraient comme des frères et il n'y aurait pas d'injustices, de haines, de calomnies, de vengeances, de luxure, de vols et d'homicides, d'adultères et de mensonges. Moi, je connais le vrai Dieu, et je suis venu pour le faire connaître."

"On dit... Nous devons avoir toujours les oreilles à l'écoute pour rapporter aux centurions et eux au Proconsul. On dit que tu es Dieu. Est-ce vrai ?" Le soldat est très... préoccupé en le disant. Il regarde Jésus par dessous l'ombre de son casque et il semble presque effrayé.

"Je le suis."

"Par Jupiter ! Est-il donc vrai que les dieux descendent pour converser avec les hommes ? Avoir fait le tour du monde derrière les enseignes, et venir ici, déjà vieux, pour trouver un dieu !"

"Le Dieu Unique. Pas un dieu" corrige Jésus.

Mais le soldat est anéanti à l'idée de précéder un dieu... Il ne parle plus... Il réfléchit. Il réfléchit jusqu'au moment où juste à l'entrée du village ils trouvent le détachement arrêté autour du blessé qui gémit par terre.

"Voici !" dit le gradé avec beaucoup de concision.

Jésus se fraie un passage et s'approche. La jambe a une mauvaise fracture, le pied retourné vers l'intérieur et elle est déjà enflée et livide. L'homme doit beaucoup souffrir, et voyant Jésus allonger une main, il dit suppliant : "Fais-moi peu de mal !"

Jésus sourit. Il touche à peine du bout des doigts l'endroit où le cercle livide indique la fracture et puis il dit : "Lève-toi !"

"Mais il a une seconde fracture plus haut, à la hanche" explique le gradé, en voulant sûrement dire : "Tu ne la touches pas ?"

À ce moment voilà un habitant de Beteron : "Maître, Maître ! Tu perds ton temps avec des païens, et ma femme se meurt !"

"Va et amène-la-moi."

"Je ne peux pas. Elle est folle !"

"Va et amène-la-moi, si tu as foi en Moi."

"Maître, on ne la tient pas. Elle est nue et on ne peut la vêtir. Elle est folle et déchire ses vêtements. Elle est mourante et elle ne se tient pas."

"Va et amène-la-moi si ta foi n'est pas inférieure à celle de ces gentils."

L'homme s'en va, mécontent.

Jésus regarde le romain étendu à ses pieds : "Et toi tu sais avoir foi ?"

"Moi, oui. Que dois-je faire ?"

"Te lever."

"Attention, Camille, que..." est en train de dire le gradé. Mais le soldat est déjà debout, agile, guéri.

Les Israélites ne crient pas hosanna. Celui qui est guéri n'est pas un hébreux. Ils semblent même mécontents, ou du moins leurs visages expriment une critique de l'acte de Jésus. Mais les soldats ne le sont pas. Ils dégainent leurs courtes et larges dagues et les lèvent dans l'air gris après les avoir frappées sur leurs boucliers en signe de réjouissance. Jésus est au milieu du cercle des lames.

Le gradé le regarde. Il ne sait comment s'exprimer, ce que faire, lui, homme près d'un dieu, lui, païen près de Dieu... Il réfléchit et il trouve qu'au moins il doit faire pour Dieu ce qu'il ferait pour César, et il commande le salut militaire à l'imperator (je crois du moins qu'il en est ainsi car j'entends résonner un "Ave !" puissant, pendant que les lames scintillent quand ils les mettent presque horizontales tout en haut de leurs bras tendus). Et, pas encore satisfait, le gradé Lui dit à voix basse : "Va tranquillement, même de nuit. Les routes... toutes surveillées. Service contre les voleurs. Tu seras en sûreté. Moi..." Il s'arrête, ne sachant plus que dire.

Jésus lui sourit en disant : "Merci, Va, et sois bon. Même avec les voleurs, sois humain. Fidèle à ton service, mais sans cruauté. Ce sont des malheureux, et ils devront rendre compte de leurs agissements à Dieu."

"Je le serai. Salut ! Je voudrais encore te voir..."

Jésus le regarde fixement, puis il dit : "Nous nous reverrons. Sur un autre mont" Et il répète : "Soyez bons. Adieu."

Les soldats se remettent en marche. Jésus entre dans le village. Il fait quelques mètres et puis il voit venir à sa rencontre, et à celle de sa suite, un groupe nombreux qui crie des commentaires. Et du groupe se détachent un homme et une femme — l'homme d'abord — qui s'inclinent devant Jésus, la femme à genoux, l'homme seulement incliné.

"Levez-vous et louez le Seigneur. Pourtant à toi, homme, je dois dire que ta conscience n'est pas limpide. Tu t'es adressé à Moi par égoïsme, non par amour pour Moi, ni par foi en Moi. Tu as douté de ma parole, et tu sais qui je suis ! Ensuite tu as eu une pensée qui n'était pas bonne, parce que je m'arrêtais pour guérir un gentil, de même que tout le village avait eu une attitude qui n'était pas bonne en refusant d'accueillir le blessé. Par un excès de miséricorde, et pour chercher à rendre bon ton cœur, j'ai guéri ton épouse sans entrer chez toi. Tu ne le méritais pas. Je l'ai fait pour te montrer qu'il n'est pas besoin que j'aille pour agir, il suffit que je le veuille. Mais en vérité je vous dis, à vous tous, que ceux que vous méprisez sont meilleurs que vous et savent, plus que vous, croire en ma puissance. Lève-toi, femme. Tu n'es pas coupable car tu ne jouissais pas de ta raison. Va, et sache croire désormais par reconnaissance pour le Seigneur."

L'attitude des habitants devient froide et hautaine sous le reproche de Jésus. Ils le suivent renfrognés jusqu'à la place où il s'arrête pour parler, étant donné que le chef de la synagogue ne l'invite pas à entrer dans la synagogue et qu'aucune maison ne s'ouvre au Maître.

"Quand Dieu est avec les hommes, les hommes peuvent tout contre le malheur quelque soit son nom. Quand Dieu, au contraire, n'est pas avec les hommes, ils ne peuvent rien contre le malheur. Cette ville, dans ses chroniques, rappelle plus d'une fois ces choses, Dieu était avec Josué, et Josué défit les rois chananéens, et sur cette route Dieu l'aida à détruire les ennemis d'Israël "en envoyant sur eux du ciel de grosses pierres, et il en périt davantage par la grêle de pierres que par l'épée" lit-on dans le livre de Josué

Dieu était avec Judas Maccabée qui s'avança sur cette colline avec sa petite armée pour regarder l'armée puissante de Séron, chef des troupes syriennes, et Dieu confirma les paroles du chef d'Israël par une victoire retentissante Mais la condition nécessaire pour avoir Dieu avec nous, c'est d'agir pour un motif de justice. "Dans les batailles, la victoire ne dépend pas du nombre, mais de l'aide qui vient du Ciel" dit le Maccabée. Dans toutes les choses de la vie, le bien vient non pas de la richesse, de la puissance ou d'autres causes, mais du secours qui vient du Ciel. Et il vient parce qu'on demande son secours pour des choses bonnes, pour nos vies et nos lois, dit encore le Maccabée. Mais quand on recourt à Dieu pour des fins mauvaises ou impures, il est vain d'appeler son secours. Dieu ne répondra pas, ou Il répondra par des châtiments au lieu de bénédictions.

Cette vérité est trop oubliée à présent en Israël et on veut que Dieu aide et on l'invoque pour des fins qui ne sont pas bonnes. On ne pratique pas les vertus, et on n'observe pas les commandements d'une manière réelle, c'est-à-dire que, des commandements, on fait ce qui peut être vu et loué par les hommes, mais bien différent est ce que cache l'apparence.

Moi, je viens pour dire : soyez sincères dans vos actions car Dieu voit tout et inutiles sont les sacrifices, vaines les prières si on les fait par pure ostentation de culte alors que le cœur est rempli de péché, de haine, de désirs mauvais.

Beteron, que tes habitants ne fassent pas ce que Abdias dit d'Edom. Edom, qui se croyait en sécurité, se permettait d'opprimer Jacob et de se réjouir de ses défaites. N'agis pas ainsi, ville sacerdotale. Prends et médite le rouleau d'Abdias. Médite, médite, médite. Et change ton chemin. Suis la justice si tu ne veux pas connaître des jours d'horreur. Tu ne seras pas sauvée alors par ta situation sur ce sommet, ni d'être apparemment hors des routes de la guerre. Moi, je vois chez toi beaucoup de gens qui n'ont pas Dieu avec eux, et qui ne veulent pas de Dieu. Vous murmurez ? Moi, je vous dis la vérité. Je suis monté jusqu'ici pour vous la dire, pour vous sauver encore.

Ne portiez-vous pas un seul nom ? Israël n'était-il pas tout ? Pourquoi donc s'est-il divisé et a-t-il pris deux noms ? Oh ! vraiment cela me rappelle le mariage d'Osée avec la femme de prostitution et les enfants qui sont nés de celle qui a forniqué. Mais que dit le prophète ? "Le nombre des enfants d'Israël sera comme celui des grains de sable de la mer... Et alors au lieu de leur dire; 'Vous n'êtes pas mon peuple' il leur sera dit : 'Vous êtes les fils du Dieu vivant'. Et les fils de Judas et ceux d'Israël se réuniront et éliront un seul chef et ils monteront de la Terre car grand est le jour de Jezraël". Oh ! mais pourquoi critiquez-vous Celui qui doit tout réunir et faire un seul peuple, un grand peuple, unique comme l'est Dieu, d'aimer tous les fils de l'homme parce qu'ils sont tous fils de Dieu et qui doit faire fils du Dieu vivant, même ceux qui présentement semblent morts ? Et pouvez-vous juger mes actions et leur cœur et le vôtre ? D'où vous vient la lumière ? La lumière vient de Dieu. Mais si Dieu m'envoie avec la charge de réunir tous les hommes sous un seul sceptre, comment pouvez-vous avoir une lumière qui soit vraiment divine si elle vous montre les choses d'une manière contraire à comme les voit Dieu ? Et pourtant vous voyez d'une manière contraire à ce que voit Dieu.

Ne murmurez pas. C'est la vérité. Vous êtes hors de la justice, mais davantage le sont ceux qui vous entraînent à l'injustice, et ils seront doublement punis. Vous m'accusez de forniquer avec l'ennemi, avec celui qui nous domine. Je lis dans vos cœurs. Mais vous, ne forniquez-vous pas avec Satan en vous faisant les partisans de ceux qui combattent le Fils de l'homme, l'Envoyé de Dieu ? Voilà que vous me haïssez. Mais je connais le visage de celui qui vous instille la haine. Comme il est dit dans Osée, je suis venu avec les mains chargées de dons et le cœur rempli d'amour, j'ai cherché à vous attirer avec les manières les plus douces pour me faire aimer. J'ai parlé à mon peuple comme un époux à son épouse en lui offrant un éternel amour, et la paix, la justice, la miséricorde Il reste encore une heure pour empêcher le peuple qui me repousse, les chefs qui l'excitent - Moi, je les connais - de rester sans roi, sans chef, sans sacrifice et sans autel. Mais près de la tanière, où la haine est plus forte et où le châtiment sera plus grand, voici que l'on travaille à acheter les consciences pour les conduire au crime. Oh ! en vérité ceux qui détournent et dévoient les consciences seront jugés sept fois plus sévèrement que ceux qu'ils ont dévoyés.

Allons. Je suis venu et j'ai fait un miracle et je vous ai dit la vérité pour que vous sachiez qui je suis. Maintenant je m'en vais. Et si parmi vous il y a un seul juste, qu'il me suive, car bien triste est l'avenir de ce lieu où se nichent les serpents pour séduire et trahir."

Et Jésus se retourne pour prendre la route par laquelle il est venu.

"Pourquoi, ô Rabbi, leur as-tu parlé ainsi ? Ils vont te haïr" demandent les apôtres.

"Je ne cherche pas à conquérir l'amour en pactisant avec le mensonge."

"Mais ne valait-il pas mieux ne pas venir ?"

"Non. Il ne faut laisser aucun doute."

"Et qui as-tu convaincu ?"

"Personne. Pour le moment, personne. Mais bientôt, on dira : "Nous ne pouvons maudire personne car nous avons été prévenus et nous n'avons pas agi". Et s'ils reprochent à Dieu de les frapper, leurs reproches seront comme un blasphème."

"Mais à qui voulais-tu faire allusion en disant..."

"Demandez-le à Judas de Kériot. Il connaît beaucoup de gens de cet endroit, et il connaît leurs astuces."

Tous les apôtres regardent Judas.

"Oui. L'endroit est presque sous la coupe d'Elchias. Mais... je ne crois pas que Elchias..." Les paroles meurent sur les lèvres de Judas qui, en levant le regard de sa ceinture qu'il ajustait pour se donner une contenance, rencontre le regard de Jésus, un regard tellement étincelant et pénétrant, qu'il semble magnétique. Il baisse . la tête et achève : "Il est sûr que c'est un pays orgueilleux et odieux, digne de celui qui le domine. Chacun a ce qu'il mérite. Eux ont Elchias, nous Jésus, et le Maître a bien fait de leur faire savoir qu'il sait. Très bien."

"Ils sont certainement mauvais. Vous avez vu ? Pas même un salut après le miracle ! Ni une obole ! Rien !" observe Philippe.

"Moi, cependant, je tremble quand le Maître les démasque ainsi" soupire André.

"Le faire ou ne pas le faire, c'est pareil. Ils le haïssent de la même façon. Moi, je voudrais revenir en Galilée !" dit Jean.

"En Galilée ! Oui !" dit Pierre en soupirant et il baisse la tête, pensif.


Derrière, ceux qui ont suivi Jésus et ne le quittent pas, ne cessent pas de faire des commentaires avec les disciples.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-211.htm
TOME : 7/211




♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Datach10
Détachement de soldats à Bétéron
Maud
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Mer 11 Juin 2014 - 6:35

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria_24


Vers Gabaon


Mais Jésus ne peut rester longtemps avec ses pensées. Jean et son cousin Jacques, puis Pierre avec Simon le Zélote, le rejoignent pour attirer son attention sur le panorama que l'on voit du haut de la colline [1]. Et peut-être dans l'intention de le distraire, car il est visiblement très triste, ils rappellent les événements arrivés dans les régions qui se présentent à leurs yeux.

- Le voyage vers Ascalon .
..
- la maison des paysans de la plaine de Saron où Jésus rendit la vue au vieux père de Gamala et Jacob...

- la retraite au Carmel de Jésus et de Jacques...

- Césarée maritime et la jeune Aurea Galla...

- la rencontre avec Sintica...

- les gentils de Joppé...

- les voleurs près de Modin...

- le miracle des moissons dans la maison de Joseph d'Arimathie...

- la petite vieille glaneuse...

Oui, toutes choses qui voudraient réjouir... mais dans lesquelles, pour tous ou pour Lui seul, se mêlent des larmes et un souvenir de douleur. Les apôtres eux-mêmes s'en aperçoivent et murmurent : "Vraiment dans toutes les choses de la Terre il se trouve une douleur. C'est un lieu d'expiation..."
Mais justement aussi André, qui s'est joint au groupe avec Jacques de Zébédée, observe : "Loi juste pour nous pécheurs. Mais pour Lui, pourquoi tant de douleur ?"

Il s'élève une discussion paisible et qui se conserve telle, même quand, attirés par les voix des premiers, tous les autres s'unissent au groupe. Sauf Judas Iscariote qui s'affaire au milieu des humbles qu'il instruit en imitant la voix, les gestes, la pensée du Maître; mais c'est une imitation théâtrale, pompeuse, à laquelle il manque la chaleur de la conviction, et ses auditeurs le lui disent même sans périphrases, ce qui rend Judas nerveux et il leur reproche d'être bouchés et donc de ne rien comprendre. Et il leur déclare qu'il les laisse car "ce n'est pas la peine de jeter aux pourceaux les perles de la sagesse." Et il s'arrête cependant, car les humbles gens, mortifiés, le prient d'être compatissant en s'avouant "inférieurs à lui comme un animal est inférieur à un homme."...

Jésus est distrait de ce que disent autour de Lui les onze, car il écoute ce que dit Judas, et ce qu'il entend ne le réjouit certainement pas... Mais il soupire et se tait jusqu'au moment où Barthélemy Lui fait prendre directement intérêt en lui soumettant les divers points de vue sur la raison du pourquoi Lui, indemne du péché, doit souffrir.

Barthélemy dit : "Je soutiens que cela arrive parce que l'homme hait celui qui est bon. Je parle de l'homme coupable, c'est-à-dire de la majorité. Cette majorité se rend compte que par comparaison avec celui qui est sans péché, sa culpabilité ressort davantage, avec ses vices, et par dépit il se venge en faisant souffrir celui qui est bon."

"Moi, de mon côté, je soutiens que tu souffres du contraste entre ta perfection et notre misère. Même si personne ne te méprisait d'aucune façon, tu souffrirais pareillement car ta perfection doit éprouver un dégoût douloureux pour les péchés des hommes" dit Jude Thaddée.

"Moi, au contraire, je soutiens que n'étant pas exempt de l'humanité, tu souffres par l'effort de devoir retenir, par ta partie surnaturelle, les révoltes de ton humanité contre tes ennemis" dit Matthieu.

"Et moi, je vais sûrement me tromper car je suis un sot, je dis que tu souffres au contraire de voir ton amour repoussé. Tu ne souffres pas de ne pas pouvoir punir comme le côté humain peut le désirer, mats tu souffres de ne pouvoir faire du bien comme tu voudrais" dit André.

"Moi, enfin, dit le Zélote, je soutiens que tu souffres, parce que tu dois souffrir toute la douleur pour racheter toute la douleur. En Toi ne prédomine pas une des deux natures, mais ces deux natures sont pareillement en Toi, fondues dans un parfait équilibre, pour former la Victime parfaite, tellement surnaturelle qu'elle peut avoir la force d'apaiser l'offense faite à la Divinité, tellement humaine qu'elle peut représenter l'Humanité et la ramener à l'état immaculé du premier Adam pour annuler le passé et engendrer une humanité nouvelle. Recréer une humanité nouvelle conforme à la pensée de Dieu, c'est-à-dire une humanité où existe réellement l'image de Dieu et sa ressemblance avec Lui et la destinée de l'Homme : la possession, le pouvoir d'aspirer à la possession de Dieu, dans son Royaume. Tu dois souffrir surnaturellement, et tu souffres, de tout ce que tu vois faire et de ce qui t'entoure, pourrais-je dire, dans une perpétuelle offense à Dieu. Tu dois souffrir humainement, et tu souffres, pour écraser la luxure de notre chair empoisonnée par Satan. C'est par la souffrance complète des deux natures parfaites que tu annuleras complètement l'offense faite à Dieu, la faute de l'homme."

Les autres se taisent. Jésus les interroge : "Et vous, vous ne dites rien ? Quelle est d'après vous la plus juste définition ?"

Les uns se prononcent pour l'une, les autres pour une autre. Seul Jacques d'Alphée se tait avec Jean.

"Et vous deux, vous n'en approuvez aucune ?" dit Jésus pour piquer leur intérêt.

"Non, Nous trouvons en toutes quelque chose de vrai, ou beaucoup de vrai, Mais nous sentons aussi qu'il manque ce qu'il y a de plus vrai."

"Et vous ne savez pas le trouver ?"

"Peut-être Jean et moi nous l'aurions trouvé, mais il nous paraît presque blasphémer de le dire car... Nous sommes de bons Israélites, et nous craignons Dieu, presque au point de ne pouvoir dire son Nom. Et de penser que, si l'homme du peuple élu, l'homme fils de Dieu ne peut pour ainsi dire prononcer le Nom béni et crée des termes de remplacement pour nommer son Dieu, de penser que Satan puisse oser nuire à Dieu, cela nous paraît une pensée blasphématrice. Et pourtant, nous nous rendons compte que la douleur ne cesse d'agir envers Toi parce que tu es Dieu et que Satan te hait. Te hait comme aucun autre. Tu trouves la haine, mon Frère, parce que tu es Dieu" dit Jacques.

"Oui, dit Jean. Tu trouves la haine parce que tu es l'Amour. Ce ne sont pas les pharisiens ou les rabbins, ce n'est pas celui-ci ou celui-là, ni pour ceci ou pour cela, qu'ils se dressent pour te donner la douleur. C'est la Haine qui pénètre les hommes et les dresse contre Toi, blêmes de haine, parce que par ton amour, tu arraches trop de proies à la Haine."

"Il manque encore une chose aux nombreuses définitions. Cherchez la raison la plus vraie. Celle pour laquelle j'existe..." dit Jésus pour les encourager.

Mais personne ne trouve. Ils réfléchissent, réfléchissent. Ils renoncent en disant : "Nous ne trouvons pas..."

"Elle est si simple. Elle est toujours devant vous. Elle résonne dans les paroles de nos livres, dans les figures de notre histoire... Allons, cherchez ! Dans toutes vos définitions, il y a du vrai, mais il manque la raison première. Cherchez-la, non pas dans le présent, mais dans le passé le plus lointain, au-delà des prophètes, au-delà des patriarches, au-delà de la création de l'Univers..."

Les apôtres réfléchissent... mais ils ne trouvent pas. Jésus sourit. Puis il dit : "Et pourtant, si vous vous rappeliez mes paroles, vous trouveriez la raison. Mais vous ne pouvez encore tout vous rappeler. Pourtant, vous vous souviendrez un jour. Écoutez, Remontons ensemble le cours des siècles, jusqu'aux limites du temps. Qui a gâté l'esprit de l'homme, vous le savez. C'est Satan, le Serpent, l'Adversaire, l'Ennemi, la Haine. Appelez-le comme vous voulez. Mais pourquoi l'a-t-il gâté ? À cause d'une grande envie : celle de voir l'homme destiné au Ciel d'où lui avait été chassé. Il a voulu pour l'homme l'exil que lui avait eu. Pourquoi avait-il été chassé ? Pour s'être révolté contre Dieu. Vous le savez. Mais en quoi ? Pour l'obéissance. Au commencement de la douleur, il y a une désobéissance.

Et alors, n'est-il pas nécessairement logique que pour rétablir l'Ordre qui est toujours Joie, il doit y avoir une obéissance parfaite ? Obéir est difficile, surtout si c'est en matière grave. Ce qui est difficile donne de la douleur à celui qui l'accomplit. Réfléchissez donc que si l'Amour m'a demandé si je voulais ramener la Joie aux fils de Dieu, je dois souffrir infiniment pour accomplir l'obéissance à la Pensée de Dieu. Je dois donc souffrir pour vaincre, pour effacer non pas un ou mille péchés, mais le Péché lui-même par excellence, qui dans l'esprit angélique de Lucifer ou dans celui qui animait Adam, a été et sera toujours, jusqu'au dernier homme, le péché de désobéissance à Dieu. Pour vous, hommes, votre obéissance doit se limiter à ce peu — qui vous paraît si grand, mais qui est si peu — que Dieu vous demande. Dans sa justice, Il vous demande seulement ce que vous pouvez donner. Vous, des volontés de Dieu, vous connaissez seulement ce que vous pouvez accomplir.

Mais Moi, je connais sa Pensée toute entière, pour les grands événements et les plus petits. Pour Moi, il n'y a pas de limites pour la connaissance et l'exécution. L'amoureux Sacrificateur, l'Abraham divin, n'épargne pas la Victime et son Fils. C'est l'Amour inassouvi et offensé qui exige réparation et offrande. Et si je vivais mille et mille années, ce ne serait rien si je ne consumais pas l'Homme jusqu'à sa dernière fibre, de même que rien n'aurait existé si de toute éternité je n'avais pas dit "Oui" à mon Père, en me disposant à obéir et comme Dieu Fils et comme Homme, au moment que mon Père aurait trouvé juste. L'obéissance est douleur et gloire. L'obéissance, comme l'esprit, ne meurt jamais. En vérité je vous dis que les vrais obéissants deviendront des dieux, mais après une lutte continuelle contre eux-mêmes, le monde, Satan. L'obéissance est lumière. Plus on est obéissant et plus on est éclairé et plus on voit clair. L'obéissance est patience, et plus l'on est obéissant, plus on supporte les choses et les personnes. L'obéissance est humilité, et plus on est obéissant, plus on est humble avec le prochain. L'obéissance est charité car elle est un acte d'amour, et plus on est obéissant, plus les actes sont nombreux et parfaits. L'obéissance est héroïsme. Et le héros de l'esprit c'est le saint, le citoyen des deux, l'homme divinisé. Si la charité est la vertu où l'on retrouve le Dieu Un et Trin, l'obéissance est la vertu où l'on me trouve, Moi, votre Maître. Faites que le monde vous reconnaisse pour mes disciples par une obéissance absolue à tout ce qui est saint. Appelez Judas. J'ai quelque chose à dire à lui aussi..."

Judas accourt. Jésus montre le panorama qui se rétrécit à mesure que l'on descend, et il dit :

"Une petite parabole pour vous, futurs maîtres des esprits. Vous y verrez d'autant plus clair que vous gravirez davantage le chemin de la perfection qui est ardu et pénible. Nous, tout d'abord, nous voyions les deux plaines des philistins et de Saron avec de nombreux villages, des champs et des vergers et jusqu'à un azur lointain qui était la grande mer, et le Carmel tout vert là-bas, au fond. Maintenant, nous ne voyons plus que peu de choses. L'horizon s'est rétréci et il se rétrécira de plus en plus jusqu'à disparaître au fond de la vallée. La même chose arrive pour celui dont l'esprit descend au lieu de monter. Toujours plus limitées se font sa vertu et sa sagesse, toujours plus borné son jugement jusqu'à s'anéantir. Alors un maître d'esprits est mort pour sa mission. Il ne discerne plus et ne peut plus conduire. C'est un cadavre, et il peut corrompre comme il s'est corrompu. La descente parfois, presque toujours, l'entraîne parce qu'il trouve en bas des satisfactions sensuelles. Nous aussi, nous descendons dans la vallée pour trouver repos et nourriture, mais si cela est nécessaire pour notre corps, il n'est pas nécessaire de satisfaire l'appétit sensuel et la paresse de l'esprit, en descendant dans les vallées de la sensualité morale et spirituelle. Il n'y a qu'une seule vallée à laquelle il soit permis d'accéder, c'est celle de l'humilité. Mais parce que Dieu Lui-même y descend afin de saisir l'esprit humble pour l'élever vers Lui. Celui qui s'humilie sera exalté. Toute autre vallée est mortelle car elle éloigne du Ciel."

"C'est pour cela que tu m'as appelé, Maître ?"

"C'est pour cela. Tu as beaucoup parlé avec ceux qui t'interrogeaient."

"Oui, et ce n'était pas la peine. Ils ont l'intelligence plus dure que des mulets."

"Et Moi, j'ai voulu déposer une pensée là où tout est sorti. Pour que tu puisses nourrir ton esprit."

Judas le regarde interdit. Il ne sait si c'est un don ou un reproche. Les autres qui n'avaient pas remarqué l'entretien de l'Iscariote avec ceux qui les suivaient, ne comprennent pas que Jésus reproche à Judas son orgueil.

Judas préfère amener prudemment la conversation dans une autre direction et il demande;

"Maître, qu'en penses-tu ? Ces romains, comme l'homme de Pétra, pourront-ils jamais arriver à ta Doctrine, eux qui ont eu un contact si limité avec Toi ? Et cet Alexandre ? Il s'en est allé... Nous ne le verrons plus. Et ces derniers aussi. On dirait qu'en eux il y a une recherche instinctive de la vérité, mais ils sont plongés jusqu'au cou dans le paganisme. Réussiront-ils jamais à conclure quelque chose de bon ?"

"Tu veux dire à trouver la Vérité ?"

"Oui, Maître."

"Et pourquoi ne devraient-ils pas réussir ?"

"Parce que ce sont des pécheurs."

"N'y a-t-il qu'eux de pécheurs ? N'y en a-t-il pas parmi nous ?"

"Beaucoup, je l'admets. Mais justement je dis que si nous, déjà nourris de sagesse et de vérité depuis des siècles, nous sommes pécheurs et n'arrivons pas à devenir justes et à suivre la Vérité que Toi tu représentes, comment pourront-ils le faire, eux, saturés d'impuretés comme ils le sont ?"

"Tout homme peut arriver à rejoindre et à posséder la Vérité, c'est-à-dire Dieu, quelque soit son point de départ pour y arriver. Quand il n'y a pas d'orgueil de l'esprit et de dépravation de la chair, mais une sincère recherche de la Vérité et de la Lumière, pureté d'intention et aspiration vers Dieu, une créature est sûrement sur le chemin de Dieu."

"Orgueil de l'esprit... et dépravation de la chair... Maître... alors..."

"Continue ta pensée qui est bonne."

Judas tergiverse, puis il dit : "Alors eux ne peuvent rejoindre Dieu, car ce sont des dépravés."

"Ce n'est pas cela que tu voulais dire, Judas. Pourquoi as-tu bâillonné ta pensée et ta conscience ? Oh ! Comme il est difficile que l'homme monte vers Dieu ! Et le plus grand obstacle se trouve en lui-même qui ne veut pas réfléchir sur lui-même et reconnaître ses défauts. Vraiment aussi on calomnie Satan bien souvent, en lui attribuant toute cause de ruine spirituelle. Et l'on calomnie encore davantage Dieu en Lui attribuant tous les événements. Dieu ne viole pas la liberté de l'homme. Satan ne peut l'emporter sur une volonté affermie dans le Bien. En vérité je vous dis que soixante-dix fois sur cent, l'homme pèche par sa propre volonté. Et — on ne le pense pas, mais il en est ainsi — et il ne se relève pas du péché parce qu'il se refuse à s'examiner, et même si sa conscience, par un mouvement imprévu, se dresse en lui et crie la vérité qu'il n'a pas voulu méditer, l'homme étouffe ce cri, anéantit cette représentation qui se dresse devant son intelligence sévère et affligée, s'efforce d'altérer sa pensée suggestionnée par la voix accusatrice, et se refuse à dire par exemple; "Mais alors nous, moi, nous ne pouvons atteindre la Vérité parce que nous avons l'orgueil de l'esprit et ta corruption de la chair". Oui, en vérité, parmi nous, on n'avance pas vers la voie de Dieu parce que parmi nous il y a l'orgueil de l'esprit et la corruption de la chair. Un orgueil vraiment émule de celui de Satan, au point de juger ou d'entraver les actions de Dieu quand elles sont contraires aux intérêts des hommes ou des partis. Et ce péché fera de nombreux Israélites des damnés éternels."

"Nous ne sommes pas tous ainsi, pourtant."

"Non. Des esprits bons il y en a encore et dans toutes les classes. Plus nombreux chez les humbles gens du peuple, que parmi les savants et les riches. Mais il y en a. Mais combien y en a-t-il ? Combien, par rapport à ce peuple de Palestine que depuis presque trois ans j'évangélise et comble de bienfaits et pour lequel je m'épuise ? Il y a plus d'étoiles dans une nuit nuageuse que d'esprits décidés à venir à mon Royaume en Israël."

"Et les gentils, ces gentils, y viendront ?"

"Pas tous, mais beaucoup. Et aussi parmi mes disciples eux-mêmes, tous ne persévéreront pas jusqu'à la fin. Mais ne nous préoccupons pas des fruits qui, échaudés, tombent de la branche ! Cherchons, tant que c'est possible, à ne pas les échauder. au moyen de la douceur, de la fermeté, des reproches et du pardon, de la patience et de la charité. Puis, quand ils disent 'non' à Dieu et aux frères qui veulent les sauver, et quand ils se jettent dans tes bras de la Mort, de Satan, en mourant impénitents, baissons la tête et offrons à Dieu notre souffrance de n'avoir pas pu Lui donner la joie du salut de cette âme. Tout maître connaît de ces défaites. Et elles servent elles aussi à mortifier l'orgueil des maîtres spirituels et à éprouver leur constance dans le ministère. La défaite ne doit pas lasser la volonté de l'éducateur spirituel, mais au contraire le pousser à faire davantage et mieux à l'avenir."

"Pourquoi as-tu dit au décurion que tu le verras sur un mont ? Comment fais-tu pour le savoir ?"

Jésus regarde Judas d'un regard prolongé et étrange, où la tristesse se mêle au sourire, et il dit : "Parce qu'il sera un de ceux qui seront présents à mon élévation et il dira au grand docteur d'Israël une sévère parole de vérité. Et à partir de ce moment-là, il commencera sa marche assurée vers la Lumière. Mais nous voici à Gabaon. Que Pierre aille avec sept autres pour m'annoncer. Je parlerai tout de suite pour congédier ceux des villages voisins qui me suivent. Les autres resteront avec Moi jusqu'après le sabbat.

Toi, Judas, reste avec Matthieu, Simon et Barthélemy."


(Je n'ai pas reconnu dans le décurion quelqu'un des soldats présents à la Crucifixion. Mais je dois dire aussi que prise par l'observation de mon Jésus, je ne les ai pas beaucoup remarqués. Pour moi, c'était un groupe de soldats préposés au service, rien de plus. En outre, quand j'aurais pu mieux les observer parce que "tout était accompli", il y avait une lumière si faible que seuls les visages très connus pouvaient être reconnus. Je pense pourtant, d'après les paroles de Jésus, que c'est le soldat qui dit à Gamaliel des paroles dont je ne me souviens pas, et que je ne puis contrôler parce que je suis seule et que je ne puis me faire donner par personne le cahier de la Passion.)


*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-212.htm
TOME : 7/212




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Message par Maud Jeu 12 Juin 2014 - 6:35

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria_25


A Gabaon


Au printemps, en été, et en automne, Gabaon, située au sommet d'une colline en pente douce et peu élevée, isolée au milieu d'une plaine très fertile, doit être une ville avenante, aérée, jouissant d'un panorama magnifique. Ses maisons blanches se cachent presque dans le vert des arbres à feuillage persistant, de toutes espèces, mêlés aux arbres dépouillés maintenant par la saison, mais qui à la belle saison doivent transformer la colline en une nuée de pétales légers et plus tard en un triomphe de fruits. Maintenant, dans la grisaille de l'hiver, elle montre ses pentes rayées par les vignes dépouillées et les oliviers gris, ou bien tachetées par les vergers dépouillés aux sombres troncs. Et pourtant, elle est belle et aérée, et l'œil se repose sur la pente de la colline et sur la plaine labourée.

Jésus va vers une vaste citerne ou puits qui me rappelle celui de la Samaritaine ou encore En Rogel ou plus encore les réservoirs près d'Hébron

Nombreux sont les gens qui se hâtent de faire une provision d'eau pour le sabbat maintenant proche, les gens qui traitent leurs dernières affaires, les gens qui ayant terminé leurs occupations se livrent déjà au repos du sabbat.

Au milieu d'eux se trouvent les huit apôtres qui annoncent le Maître et qui ont déjà eu du succès car je vois amener des malades et se rassembler des mendiants et des gens qui viennent de leurs maisons.

Quand Jésus met pied dans l'espace où se trouve le bassin, il se produit un murmure qui se change en un cri unanime : "Hosanna, Hosanna ! Il est parmi nous le Fils de David ! Bénie la Sagesse qui arrive où elle a été invoquée !"

"Soyez bénis vous, qui savez l'accueillir. Paix ! Paix et bénédiction." Et tout de suite, il se dirige vers les malades et ceux qui sont estropiés par accident ou par maladie, vers les immanquables aveugles ou qui sont en voie de l'être, et il les guérit.

C'est un beau miracle que celui d'un enfant muet que sa mère Lui présente en pleurant et que Jésus guérit avec un baiser sur la bouche, et qui se sert de la parole qui lui a été donnée par la Parole pour crier les deux plus beaux noms : "Jésus ! Maman !" et des bras de sa mère qui le tenait élevé au-dessus de la foule, il se jette dans les bras de Jésus en se serrant à son cou jusqu'à ce que Jésus le rende à sa mère heureuse. Elle explique à Jésus comment cet enfant qui était son premier-né, et que ses parents destinaient dans leurs cœurs à être lévite dès avant sa naissance, pourra l'être maintenant qu'il est sans défauts : "Ce n'est pas pour moi que je l'avais demandé au Seigneur avec mon époux Joachim, mais pour qu'il servît le Seigneur. Et ce n'est pas pour qu'il m'appelle mère et qu'il me dise qu'il m'aime que j'ai demandé pour lui la parole. Ses yeux et ses baisers me le disaient déjà. Mais je le demandais pour qu'il pût, comme un agneau sans défauts, être offert tout entier au Seigneur, et en louer le Nom."

À quoi Jésus répond : "Le Seigneur entendait la parole de son âme, parce que Lui, comme une mère, transforme les sentiments en paroles et en actes. Mais ton désir était bon et le Très-Haut l'a accueilli. Maintenant applique-toi à éduquer ton fils pour la louange parfaite pour qu'il soit parfait dans le service du Seigneur."

"Oui, Rabbi, Mais Toi, dis-moi ce que je dois faire."

"Fais qu'il aime le Seigneur Dieu avec tout lui-même, et spontanément fleurira en son cœur la louange parfaite, et il sera parfait dans le service de son Dieu."

"Tu as bien parlé, ô Rabbi. La Sagesse est sur tes lèvres. Parle, je t'en prie, à nous tous" dit un digne gabaonite qui s'est frayé un chemin jusqu'à Jésus et l'invite ensuite à la synagogue. C'est certainement le chef de la synagogue.

Jésus s'y dirige, suivi de tout le monde, et comme il est impossible de faire entrer tous ceux de la ville, et en plus ceux qui étaient déjà avec Jésus, Jésus accepte le conseil du chef de parler de la terrasse de sa maison qui est contiguë à la synagogue, une maison large et basse, tapissée sur deux côtés par la verdure tenace de jasmins en espaliers.

La voix de Jésus, puissante et harmonieuse, se répand dans l'air calme du soir qui descend, et se propage à travers la place et les trois rues qui y débouchent, alors qu'une petite mer de têtes se tient le visage levé pour l'écouter.

"La femme de votre ville qui a désiré la parole pour son enfant, non par désir d'entendre des lèvres de son fils de douces paroles, mais pour qu'il fût apte au service de Dieu, me rappelle une autre parole lointaine, sortie des lèvres d'un grand homme dans cette ville même. À celle-là, comme à celle de votre compatriote, Dieu a acquiescé car dans les deux Il a vu une demande conforme à la justice, une justice qui devrait se trouver dans toutes les prières pour qu'elles trouvent de la part de Dieu accueil et grâce. Qu'est-ce qui est nécessaire pendant la vie pour obtenir ensuite la récompense éternelle, la vraie Vie sans fin, dans une béatitude sans fin ? Il faut aimer le Seigneur de tout soi-même, et le prochain comme soi-même [1]. Et c'est la chose la plus nécessaire pour avoir Dieu comme ami et obtenir de Lui grâces et bénédictions.

Quand Salomon, devenu roi après la mort de David, assuma de fait le pouvoir, il monta à cette ville où il offrit en sacrifice de nombreuses victimes, et cette nuit-là, le Très-Haut lui apparut pour lui dire : "Demande ce que tu désires de Moi" C'est une grande bienveillance de la part de Dieu, et une grande épreuve de la part de l'homme. Car à tout don correspond une grande responsabilité de la part de celui qui le reçoit, une responsabilité d'autant plus grande que le don est grand. Et celle-ci est l'épreuve du degré de formation que son esprit a atteint. Si un esprit comblé par les bienfaits de Dieu, au lieu de se perfectionner descend vers la matérialité, il a manqué l'épreuve, et il montre ainsi l'absence de sa formation ou son insuffisance. Il y a deux choses qui indiquent la valeur spirituelle d'un homme : sa façon de se comporter dans la joie et celle de se comporter dans la douleur. Seul celui qui est formé en fait de justice sait être humble dans la gloire, fidèle dans la joie, reconnaissant et constant même après avoir obtenu, même quand il ne désire plus rien. Et sait être patient et rester amant de son Dieu, quand les peines s'acharnent sur lui, seul celui qui est réellement saint."
"Maître, puis-je demander une chose ?" dit quelqu'un de Gabaon.

"Parle."

"Tout est vrai de ce que tu dis, et si j'ai bien compris tu veux dire que Salomon triompha de l'épreuve d'une manière heureuse. Mais ensuite, il a péché. Maintenant, dis-moi : pourquoi Dieu l'a-t-Il tant comblé si ensuite il devait pécher ? 378> Certainement le Seigneur connaissait le futur péché du roi. Et alors pourquoi lui dit-Il : "Demande-moi ce que tu veux ?" Est-ce que ce fut un bien ou un mal ?"

"Toujours un bien, car Dieu ne fait pas d'actions mauvaises."

"Mais tu as dit qu'à tout don correspond une responsabilité. Or Salomon, ayant demandé et obtenu la sagesse..."

"Il avait la responsabilité d'être sage et il ne l'a pas été, veux-tu dire. C'est vrai. Et Moi je te dis que son manquement à la sagesse fut puni, et avec justice. Mais l'acte de Dieu de lui accorder la sagesse qu'il demandait fut bon, et bon fut l'acte de Salomon de demander la sagesse et non d'autres choses matérielles. Et étant donné que Dieu est Père et qu'il est Justice, au moment de l'erreur, Il a pardonné une grande partie de l'erreur, en se souvenant que le pécheur avait autrefois aimé la Sagesse plus que toute autre chose et que toute créature. Un acte aura atténué l'autre acte. L'action bonne, faite antérieurement au péché, reste et elle vaut pour le pardon, quand pourtant le pécheur se repent après le péché. C'est pour cela que je vous dis de ne pas vous laisser échapper l'occasion de faire de bonnes actions pour qu'elles soient comme un à compte de vos péchés quand, par la grâce de Dieu, vous vous en repentez.

Les bonnes actions, même si elles semblent passées et que pour cela on peut penser à tort qu'elles ne travaillent plus en nous pour créer de nouvelles stimulations et de nouvelles forces pour les choses bonnes, sont toujours actives, ne serait-ce que par le souvenir qui remonte du fond d'une âme avilie et suscite le regret du temps où l'on était bon. Et le regret est souvent un premier pas sur le chemin du retour à la Justice. J'ai dit qu'une coupe d'eau donnée avec amour à quelqu'un qui a soif ne reste pas sans récompense. Une gorgée d'eau ce n'est rien comme valeur matérielle, mais la charité la rend grande et elle ne reste pas sans récompense. Parfois la récompense peut être un retour au Bien qui se forme par le souvenir de cet acte, des paroles du frère assoiffé, des sentiments du cœur à ce moment-là, du cœur qui offrait à boire au nom de Dieu et par amour. Et voilà que Dieu, par suite des souvenirs, revient, comme un soleil qui se lève après la nuit obscure, pour resplendir sur l'horizon d'un pauvre cœur qui l'a perdu et qui, fasciné par son ineffable Présence, s'humilie et crie : "Père, j'ai péché ! Pardonne. Je t'aime de nouveau"

L'amour à Dieu est sagesse, et c'est la Sagesse des sagesses car celui qui aime connaît tout et possède tout. Ici, pendant que le soir descend et que le vent du soir fait frissonner les corps dans les vêtements et agite les flambeaux que vous avez allumés, je ne vais pas vous dire ce que déjà vous savez : les passages du Livre sapientiel où on décrit comment Salomon obtint la Sagesse, et la prière qu'il fit pour l'obtenir. Mais en souvenir de Moi, du sentier sûr, de la lumière qui vous guide, je vous exhorte à méditer ces pages avec le chef de votre synagogue. Le Livre de la Sagesse devrait être un code de vie spirituelle. Comme une main maternelle, il devrait vous guider et vous introduire dans la parfaite connaissance des vertus et de ma Doctrine, car la Sagesse me prépare les chemins et fait des hommes "de courte vie, et incapables de comprendre les jugements et les lois, les serviteurs et les fils des servantes de Dieu" les dieux du Paradis de Dieu.

Cherchez avant tout la Sagesse pour honorer le Seigneur et vous entendre dire par Lui, au jour éternel : "Puisque tu as eu cela surtout à cœur et non pas la richesse, les biens, la gloire, une longue vie, ni le triomphe sur les ennemis, que te soit accordée la Sagesse" c'est-à-dire Dieu Lui-même, car l'Esprit de Sagesse c'est l'Esprit de Dieu. Cherchez avant tout la Sagesse sainte et, c'est Moi qui vous le dis, toute autre chose vous sera donnée et d'une façon qu'aucun des grands du monde ne peut se la procurer. Aimez Dieu. Souciez-vous seulement de l'aimer. Aimez votre prochain pour honorer Dieu. Consacrez-vous au service de Dieu, à son triomphe dans les cœurs. Convertissez au Seigneur celui qui n'est pas l'ami de Dieu. Soyez saints. Accumulez les œuvres saintes pour vous défendre contre les faiblesses possibles de la créature. Soyez fidèles au Seigneur. Ne critiquez ni les vivants ni les morts, mais efforcez-vous d'imiter les bons et non pour votre joie terrestre, mais pour la joie de Dieu, demandez les grâces au Seigneur et elles vous seront données.

Allons. Demain, nous prierons ensemble et Dieu sera avec nous."

Et Jésus les bénit en les congédiant.

*

SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-213.htm
Tome : 7/213




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Message par Maud Ven 13 Juin 2014 - 6:21

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria_26

En revenant à Jérusalem


Le vent humide et froid peigne les arbres des collines et pousse dans le ciel des amas de nuages grisâtresTout emmitouflés dans leurs lourds manteaux, Jésus avec les douze et Étienne descendent de Gabaon par le chemin qui mène à la plaine. Ils parlent entre eux pendant que Jésus, absorbé dans un de ses silences, est loin de ce qui l'entoure. Et il y reste jusqu'à ce que, arrivés à un croisement à mi-côte, et même presque au bas de la colline, il dit :

"Prenons de ce côté et allons à Nobé."

"Comment ? Tu ne reviens pas à Jérusalem ?" dit l'Iscariote.

"Nobé et Jérusalem, c'est presque tout un, pour celui qui est habitué à beaucoup marcher. Mais je préfère être à Nobé. Cela te déplaît ?"

"Oh ! Maître ! Pour moi, ici ou là... Il me déplaît plutôt que Toi, dans un endroit qui t'était si favorable, tu aies figuré si peu. Tu as parlé davantage à Beteron qui ne t'était certainement pas amie. Tu devrais faire le contraire, il me semble. Chercher à t'attirer toujours plus les villes que tu sens favorables, en faire des... défenses contre les villes dominées par ceux qui te sont hostiles. Tu sais quelle importance il y a d'avoir de ton côté les villes voisines de Jérusalem ? Enfin, Jérusalem n'est pas tout. Même les autres endroits peuvent avoir de l'importance, et par leur importance faire pression sur les volontés de Jérusalem. Les rois, généralement, sont proclamés dans des villes les plus fidèles, et les autres se résignent une fois faite la proclamation..."

"Quand elles ne se révoltent pas, et alors ce sont des luttes fratricides. Je ne crois pas que le Messie veuille commencer son Règne par une guerre intestine" dit Philippe.

"Je voudrais une seule chose : qu'il commence en vous par une juste vision des choses. Mais vous n'avez pas encore cette vision... Quand donc comprendrez-vous ?"

Se rendant compte que peut-être c'est un reproche qui va venir, l'Iscariote demande de nouveau : "Pourquoi donc, ici à Gabaon, as-tu si peu parlé ?"

"J'ai préféré écouter et me reposer. Vous ne comprenez pas que Moi aussi j'ai besoin de repos ?"

"Nous pouvions nous y arrêter et leur faire plaisir. Si tu es si fatigué, pourquoi t'es-tu remis en route ?" dit Barthélemy affligé.

"Ce ne sont pas mes membres qui sont fatigués. Je n'ai pas besoin de m'arrêter pour leur donner du repos. C'est mon cœur qui est las, qui a besoin de repos et j'ai du repos où je trouve de l'amour. Croyez-vous peut-être que je sois insensible à tant de rancœur ? Que les refus ne m'affligent pas ? Croyez-vous que les conjurations contre Moi me laissent insensibles ? Que les trahisons de celui qui simule l'amitié et qui est un espion de mes ennemis, placé à côté de Moi pour..."

"Que cela ne soit jamais, Seigneur ! Et tu ne dois même pas le supposer. En parlant ainsi, tu nous offenses !" proteste l'Iscariote avec une indignation affligée qui dépasse celle de tous les autres, bien que tous protestent en disant : "Maître, tu nous affliges par ces paroles, tu doutes de nous !" Et Jacques de Zébédée, impulsif, s'écrie : "Moi, je te salue, Maître, et je retourne à Capharnaüm. Le cœur brisé. Mais je m'en vais. Et si Capharnaüm ne suffit pas, j'irai avec les pêcheurs de Tyr et de Sidon, j'irai à Cintium, j'irai je ne sais où, mais si loin qu'il est impossible que tu puisses penser que moi je te trahis. Donne-moi ta bénédiction pour le viatique !"

Jésus l'embrasse en disant : "Paix, mon apôtre. Ils sont si nombreux ceux qui se disent mes amis, vous n'êtes pas les seuls. Elles t'affligent, elles vous affligent mes paroles. Mais dans quels cœurs dois-je verser mes angoisses et chercher du réconfort sinon dans ceux de mes apôtres bien-aimés et de mes disciples éprouvés ? Je cherche en vous une partie de l'union que j'ai quittée pour unir les hommes : l'union avec mon Père dans le Ciel; et une goutte de l'amour que j'ai quitté pour l'amour des hommes : l'amour de ma Mère. Je le cherche pour me soutenir. Oh ! l'onde amère, le poids inhumain envahissent et font pression sur mon cœur, sur le Fils de l'homme !... Ma Passion, mon Heure, se fait toujours plus pleine... Aidez-moi à la supporter, à l'accomplir... car elle est si douloureuse !"

Les apôtres se regardent touchés par la douleur profonde qui vibre dans les paroles du Maître et ils ne savent faire rien d'autre que de se serrer contre Lui, le caresser, l'embrasser... et c'est en même temps le baiser de Judas à droite, celui de Jean à gauche, sur le visage de Jésus qui baisse les paupières pour cacher ses yeux pendant que l'embrassent Judas Iscariote et Jean...

Ils reprennent la marche et Jésus peut terminer sa pensée interrompue : "Dans une si grande angoisse, mon cœur cherche des endroits où il trouve amour et repos. Où, au lieu de parler à des pierres arides et à des serpents sournois ou à des papillons distraits, il peut écouter les paroles d'autres cœurs et se consoler, parce qu'il les sent sincères, affectueux, justes. Gabaon est l'un de ces endroits. Je n'y étais jamais venu. Mais j'y ai trouvé un champ labouré et ensemencé par d'excellents ouvriers de Dieu. Ce chef de la synagogue ! Il est venu vers la Lumière, mais son esprit était déjà lumineux. Que peut faire un bon serviteur de Dieu ! Gabaaon n'est certainement pas à l'abri des menées de ceux qui me haïssent. Même là, on essaiera insinuation et corruption, mais elle a un chef de synagogue qui est un juste et les poisons du Mal y perdent leur toxicité. Croyez-vous qu'il me soit agréable de toujours corriger, censurer, réprouver même. Il m'est beaucoup plus doux de pouvoir dire : "Tu as compris la Sagesse. Avance sur ta route et sois saint", comme je l'ai dit au chef de Gabaon."

"Alors, nous y retournerons ?"

"Quand le Père me fait trouver un lieu de paix, j'en jouis et j'en bénis mon Père, mais ce n'est pas pour cela que je suis venu. Je suis venu pour convertir au Seigneur les lieux coupables et éloignés de Lui. Vous voyez que je pourrais rester à Béthanie et je n'y reste pas."

"C'est aussi pour ne pas nuire à Lazare."

"Non, Judas de Simon. Même les pierres savent que Lazare est mon ami. Aussi, à cause de cela, il serait inutile que je freine mon désir de réconfort. Mais c'est pour..."

"Pour les sœurs de Lazare, pour Marie spécialement."

"Non plus, Judas de Simon. Même les pierres savent que la luxure de la chair ne me trouble pas. Remarque que parmi les nombreuses accusations que l'on m'a faites, la première qui est tombée a été celle-là, car même mes adversaires les plus acharnés ont compris que de la soutenir c'était démasquer leur habitude du mensonge. Personne parmi les gens honnêtes n'aurait cru que j'étais un sensuel. La sensualité ne peut avoir d'attirance que pour ceux qui ne se nourrissent pas de surnaturel et qui abhorrent le sacrifice. Maïs pour celui qui s'est voué au sacrifice, pour celui qui est victime, quelle attirance veux-tu que possède le plaisir d'une heure ? La jouissance des âmes victimes est toute entière dans l'esprit, et si elles revêtent une chair, elle n'est pas plus qu'un vêtement. Penses-tu que les habits que nous revêtons aient des sentiments ? Il en est de même de la chair pour ceux qui vivent de l'esprit : un vêtement, rien de plus. L'homme spirituel est le véritable surhomme parce qu'il n'est pas esclave des sens, alors que l'homme matériel est une non-valeur, par rapport à la vraie dignité de l'homme, car il a trop d'appétits qui lui sont communs avec la brute et il lui est même inférieur tout en la surpassant, en faisant de l'instinct naturel à l'animal un vice dégradant."

Judas, perplexe, se mord les lèvres puis il dit : "Oui. Et puis, du reste, tu ne pourrais plus nuire à Lazare. D'ici peu la mort le soustraira à tout danger de vengeance... Et alors pourquoi ne vas-tu pas à Béthanie plus souvent ?"

"Parce que je ne suis pas venu pour jouir, mais pour convertir. Je te l'ai déjà dit."
"Pourtant... tu jouis d'avoir tes frères avec Toi ?"

"Oui. Mais il est vrai aussi que je n'ai pas de préférences pour eux. Quand on doit se séparer pour trouver une place dans les maisons, eux ne restent pas généralement avec Moi, mais c'est vous qui restez. Et cela pour vous montrer qu'aux yeux et à l'esprit de celui qui s'est voué à la rédemption, la chair et le sang n'ont pas de valeur, mais la seule chose qui a de la valeur, c'est la formation des cœurs et leur rédemption. Maintenant nous allons nous rendre à Nobé et nous nous séparerons de nouveau pour le sommeil et je vais encore te garder avec Moi et je garderai Matthieu, Philippe et Barthélemy."

"Nous sommes peut-être les moins formés ? Moi, spécialement, que tu gardes toujours près de Toi ?"

"Tu l'as dit, Judas de Simon."

"Merci, Maître. Je l'avais compris" dit l'Iscariote avec une colère mal contenue.

"Et si tu l'as compris, pourquoi ne t'efforces-tu pas à te former ? Crois-tu peut-être que pour ne pas te mortifier, je pourrais mentir ? Nous sommes entre frères, d'ailleurs, et les défauts de l'un ne doivent pas être un objet de raillerie et ne doivent pas être un objet d'abattement les avertissements donnés en présence des autres, qui savent déjà réciproquement en quoi manquent chacun des frères. Personne n'est parfait, c'est Moi qui vous le dis. Mais même les imperfections de chacun, si pénibles à voir et à supporter, doivent causer une amélioration de soi-même pour ne pas accroître les ennuis réciproques. Et crois-moi, Judas, même si je te vois pour ce que tu es, personne, pas même ta mère, ne t'aime comme je t'aime et personne ne s'efforce de te rendre bon comme ton Jésus."

"Mais, en attendant, tu me fais des reproches et tu m'humilies, même en présence d'un disciple."

"Est-ce la première fois que je te rappelle à la justice ?" Judas se tait, "Réponds, te dis-je !" dit Jésus impérieusement.

"Non."

"Et combien de fois l'ai-je fait publiquement ? Peux-tu dire que je t'ai couvert de honte ? Ou bien dois-tu dire que je t'ai couvert et défendu ? Parle !"

"Tu m'as défendu, c'est vrai. Mais maintenant..."

"Mais maintenant c'est pour ton bien. Celui qui caresse un fils coupable, dit le proverbe, devra ensuite bander ses plaies. Et un autre proverbe dit encore qu'un cheval indompté devient intraitable, et le fils abandonné à lui-même un casse-cou."

"Mais suis-je peut-être ton fils ?" demande Judas alors que son visage adoucit son air courroucé pour marquer son regret.

"Si je t'avais engendré tu ne pourrais l'être davantage, et je me ferais arracher les entrailles pour te donner mon cœur et te rendre tel que je voudrais..."

Judas a un de ses retours... et sincère, vraiment sincère, il se jette dans les bras de Jésus en criant : "Ah ! je ne te mérite pas ! Je suis un démon et je ne te mérite pas ! Tu es trop bon ! Sauve-moi, Jésus !" et il pleure, il pleure réellement avec les pleurs agités d'un cœur troublé par des choses qui ne sont pas bonnes, et par leur contraste avec le remords d'avoir affligé celui qui l'aime.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-214.htm
Tome : 7 /214

https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus


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Judas l' Iscariote
Maud
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Sam 14 Juin 2014 - 6:25

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria_27

"Je suis le bon Pasteur"

Vision du vendredi 25 octobre 1946

Jésus, entré dans la ville par la Porte d'Hérode, est en train de la traverser pour se diriger vers le Tiropéon et le faubourg d'Ophel[1].

"Nous allons au Temple ?" demande l'Iscariote.

"Oui."

"Attention à ce que tu fais !" disent plusieurs pour l'avertir.

"Je ne m'y arrêterai que le temps de la prière."

"Ils vont te retenir."

"Non. Nous allons entrer par les portes du septentrion et nous sortirons par les portes du midi et ils n'auront pas le temps de s'organiser pour me nuire. À moins qu'il n'y ait toujours derrière Moi quelqu'un qui me surveille et me dénonce."

Personne ne réplique, et Jésus avance vers le Temple qui apparaît en haut de sa colline comme une sorte de spectre dans la lumière verte jaunâtre d'un sombre matin d'hiver, où le soleil qui se lève n'est guère qu'un souvenir qui s'obstine à rester présent cherchant à s'ouvrir un passage dans le lourd amas de nuages. Vain effort ! La splendeur joyeuse de l'aurore est réduite à un reflet pâle d'un jaune irréel qui ne se diffuse pas mais est taché de teintes de plomb veiné de vert. Et sous cette lumière les marbres et les ors du Temple apparaissent pâles, tristes, je dirais lugubres, comme des ruines qui émergent d'une zone de mort.


Jésus le regarde intensément en montant vers l'enceinte et il regarde les visages des voyageurs matinaux. La plupart sont d'humbles gens : jardiniers, bergers avec les animaux de boucherie, serviteurs ou ménagères qui vont au marché. Tous ces gens marchent silencieusement, enveloppés dans leurs manteaux, un peu penchés pour se défendre de l'air piquant du matin. Même les visages semblent plus pâles que ne le sont d'ordinaire les visages des gens de cette race. C'est la lumière étrange qui les rend ainsi verdâtres ou presque couleur de perle dans l'encadrement des étoffes colorées des manteaux dont le vert, le violet vif, le jaune intense ne peuvent guère envoyer des reflets rosés sur les visages. Certains saluent le Maître, mais sans s'arrêter; ce n'est pas l'heure favorable. Des mendiants, il n'y en a pas encore pour jeter leurs cris lamentables aux carrefours ou sous les auvents qui couvrent les rues à chaque pas. L'heure et la saison contribuent pour Jésus à la liberté d'aller sans obstacle.

Les voilà à l'enceinte : ils entrent et vont dans l'Atrium des Israélites. Ils prient pendant qu'un son de trompettes, d'argent je dirais à cause de leur timbre, annonce certainement quelque chose d'important en se répandant dans les collines et pendant que se répand un suave parfum d'encens qui empêche de sentir les autres odeurs moins agréables que l'on peut sentir sur le sommet du Moriah, c'est-à-dire la perpétuelle, je dirais la naturelle odeur des chairs égorgées et consumées par le feu, de farine brûlée, d'huile enflammée qui stagne toujours là-haut, plus ou moins forte, mais toujours présente à cause des holocaustes continuels.

Ils s'en vont dans une autre direction et commencent d'être remarqués par les premiers qui accourent au Temple, par ceux qui lui appartiennent, par les changeurs et les marchands qui sont en train de monter leurs comptoirs ou leurs enclos. Mais ils sont trop peu nombreux, et leur surprise est telle qu'ils ne savent pas réagir. Ils échangent entre eux des paroles d'étonnement :

"Il est revenu !"

"Il n'est pas allé en Galilée comme on disait."

"Mais où était-il caché, qu'on ne le trouvait nulle part ?"

"Il veut vraiment les braver."

"Quel sot !"

"Quel saint !" et ainsi de suite selon la mentalité de chacun.

Jésus est déjà hors du Temple et il descend vers la rue qui va vers Ophel, quant au croisement des chemins qui vont vers Sion, il tombe sur l'aveugle-né, guéri depuis peu, qui chargé de paniers pleins de pommes parfumées s'en va allègrement, en plaisantant avec d'autres jeunes également chargés, qui vont dans un sens opposé au sien.

Peut-être que pour le jeune homme la rencontre passerait inaperçue étant donné qu'il ignore le visage de Jésus et ceux des apôtres. Mais Jésus n'ignore pas le visage du miraculé, et il l'appelle. Sidonia, dit Bartolmaï se retourne et il regarde, interrogateur, cet homme de grande taille, et majestueux malgré la simplicité de son vêtement, qui l'appelle par son nom en se dirigeant vers une ruelle.

"Viens ici" ordonne Jésus.

Le jeune homme s'approche, sans poser son fardeau regarde du coin de l'œil Jésus et, croyant avoir à faire à un amateur de pommes, il Lui dit : "Mon maître les a déjà vendues, mais il en a encore si tu en veux. Elles sont belles et bonnes, arrivées hier des vergers de Saron. Et si tu en achètes beaucoup tu auras une forte remise, car..."

Jésus lève la main droite en souriant pour arrêter la faconde du jeune homme et il lui dit : "Je ne t'ai pas appelé pour acheter des pommes, mais pour me réjouir avec toi et bénir avec toi le Très-Haut qui t'a fait une grâce."

"Oh ! Oui ! je ne cesse de le faire, à la fois pour la lumière que je vois et pour le travail que je puis faire, pour aider mon père et ma mère. J'ai fini par trouver un bon maître. Il n'est pas hébreu, mais il est bon. Les hébreux ne voulaient pas de moi car... car ils savent que j'ai été chassé de la synagogue" dit le jeune homme en posant ses paniers par terre.

"Ils t'ont chassé ? Pourquoi ? Qu'as-tu fait ?"

"Moi rien. Je te l'assure. C'est le Seigneur qui a fait. Le sabbat Lui m'a fait trouver cet homme dont on dit qu'il est le Messie et Lui m'a guéri, comme tu vois. Et c'est pour cela qu'ils m'ont chassé."

"Alors Celui qui t'a guéri ne t'a pas rendu du tout un bon service" dit Jésus pour le tenter.

"Ne le dis pas homme ! C'est un blasphème de ta part ! Avant tout il m'a montré que Dieu m'aime, puis il m'a donné la vue... Tu ne sais pas ce que c'est que "voir" car tu as toujours vu. Mais quelqu'un qui n'avait jamais vu ! Oh !... C'est... Ce sont toutes les choses que l'on a avec la vue. Moi, je te dis que quand j'ai vu, là-bas près de Siloé, j'ai ri et pleuré, mais de joie, hein ! J'ai pleuré comme je n'avais jamais pleuré dans mon malheur. Car j'ai compris alors combien il était grand et combien était bon le Très-Haut. Et puis je peux gagner ma vie et par un travail convenable. Et puis...—c'est ce que j'espère plus que tout, que me donne le miracle que j'ai eu — et puis j'espère pouvoir rencontrer l'homme qui se dit Messie et son disciple qui m'a..."

"Et que ferais-tu, alors ?"

"Je voudrais le bénir Lui et son disciple. Et je voudrais dire au Maître, qui doit venir vraiment de Dieu, de me prendre pour son serviteur."

"Comment ? À cause de Lui, tu es anathème, tu as du mal à trouver du travail, tu peux même être puni davantage, et tu veux le servir ? Tu ne sais pas qu'ils sont tous persécutés ceux qui suivent Celui qui t'a guéri ?"

"Hé ! je le sais ! Mais c'est le Fils de Dieu, comme on le dit entre nous. Bien que ceux de là-haut (et il montre le Temple) ne veulent pas qu'on le dise. Et cela ne vaut-il pas la peine de tout quitter pour le servir ?"

"Tu crois donc au Fils de Dieu et à sa présence en Palestine ?"

"J'y crois. Mais je voudrais le connaître non seulement par l'intelligence mais avec tout moi-même. Si tu sais qui il est et où il se trouve, dis-le-moi, pour que j'aille à Lui et que je le voie et que je croie complètement en Lui et que je le serve."

"Tu l'as déjà vu, et il n'est pas nécessaire que tu ailles à Lui. Celui que tu vois en ce moment et qui te parle, c'est le Fils de Dieu."

Je ne pourrais l'affirmer avec certitude, mais il m'a semblé qu'en disant ces paroles, Jésus a eu pour ainsi dire une très brève transfiguration en devenant très beau et je dirais resplendissant. Je dirais que pour récompenser l'humble qui croit en Lui, et le confirmer dans sa foi, il a, pendant la durée d'un éclair, dévoilé sa future beauté, je veux dire celle qu'il assumera après la Résurrection et qu'il conservera au Ciel, sa beauté de créature humaine glorifiée, de corps glorifié et fondu dans l'inexprimable beauté de la Perfection qui Lui appartient. Un instant, dis-je, un éclair. Mais le coin à demi obscur, où ils se sont retirés pour parler, sous l'archivolte de la nielle s'illumine étrangement d'une clarté qui se dégage de Jésus qui, je le répète, devient très beau.

Puis tout redevient comme avant, sauf le jeune homme qui maintenant est par terre, la figure dans la poussière, et qui adore en disant : "Je crois, Seigneur, mon Dieu !"

"Lève-toi, Je suis venu dans le monde pour apporter la lumière et la connaissance de Dieu et pour éprouver les hommes et les juger. Ce temps qui est le mien est un temps de choix, d'élection, et de sélection. Je suis venu pour que ceux qui sont purs de cœurs et d'intention, les humbles, les doux, ceux qui aiment la justice, la miséricorde, la paix, pour que ceux qui pleurent et que ceux qui savent donner aux diverses richesses leur valeur réelle et préférer les spirituelles aux matérielles, trouvent ce à quoi leur esprit aspire, et pour que ceux qui étaient aveugles, parce que les hommes ont élevé des murailles épaisses pour empêcher la Lumière, c'est-à-dire la connaissance de Dieu, voient clair, et pour que ceux qui se croient voyants deviennent aveugles..."

"Alors tu hais une grande partie des hommes et tu n'es pas bon, comme tu dis l'être. Si tu l'étais, tu chercherais à ce que tous voient clair et que ceux qui y voient déjà ne deviennent pas aveugles" interrompent certains pharisiens qui sont arrivés de la rue principale et se sont approchés avec d'autres, prudemment, par derrière le groupe apostolique.

Jésus se retourne et les regarde. Il n'a sûrement plus la transfiguration d'une douce beauté, maintenant. C'est un Jésus bien sévère celui qui fixe sur ses persécuteurs son regard de saphir, et sa voix n'a plus la note d'or de la joie, mais la note du bronze, et comme le son du bronze elle est incisive et sévère alors qu'il répond : "Ce n'est pas Moi qui veux qu'ils ne voient pas la vérité ceux qui à présent la combattent. Mais ce sont eux-mêmes qui élèvent des plaques devant leurs pupilles pour ne pas voir et ils se rendent aveugles par leur libre volonté. Et le Père m'a envoyé pour que la séparation se fasse et que l'on connaisse vraiment les fils de la Lumière et ceux des Ténèbres, ceux qui veulent voir et ceux qui veulent se rendre aveugles."

"Nous sommes peut-être, nous aussi de ces aveugles ?"

"Si vous l'étiez et cherchiez à voir, vous ne seriez pas fautifs. Mais c'est parce que vous dites : "Nous y voyons", et ensuite ne voulez pas voir que vous péchez. Votre péché demeure parce que vous ne cherchez pas à voir tout en étant des aveugles,"

"Et que devons-nous voir ?"

"La Voie, la Vérité, la Vie. Un aveugle-né, comme l'était celui-ci, peut toujours avec son bâton trouver la porte de sa maison et y entrer parce qu'il la connaît. Mais si on l'amenait dans d'autres endroits, il ne pourrait entrer par la porte de la nouvelle maison parce qu'il ne saurait pas où elle se trouve et il se heurterait contre les murs.

Le temps de la Loi nouvelle est venu. Tout se renouvelle et un monde nouveau, un nouveau peuple, un nouveau royaume se lèvent. Maintenant ceux du temps passé ne connaissent pas tout cela. Eux connaissent leur temps. Ils sont comme des aveugles amenés dans un nouveau pays où se trouve la maison royale du Père, mais de laquelle ils ne connaissent pas l'emplacement.

Je suis venu pour les conduire et les y introduire et pour qu'ils voient. Mais je suis Moi-même la Porte par laquelle on accède à la maison paternelle, au Royaume de Dieu, à la Lumière, au Chemin, à la Vérité, à la Vie. Et je suis aussi Celui qui est venu pour rassembler le troupeau resté sans guide et pour le conduire dans un unique bercail : dans celui du Père. Je connais la porte du Bercail car je suis en même temps la Porte et le Berger, et j'y entre et en sors comme et quand je veux, et j'y entre librement, et par la porte, car je suis le vrai Berger.

Quand quelqu'un vient donner aux brebis de Dieu d'autres indications, ou cherche à les dévoyer en les amenant à d'autres demeures et d'autres chemins, ce n'est pas le bon Berger, mais un faux berger. Et de même celui qui n'entre pas par la porte du bercail, mais cherche à y entrer par un autre endroit en sautant par dessus la clôture, n'est pas le berger mais un voleur et un assassin qui y entre avec l'intention de voler et de tuer, pour que les agneaux qu'il prend n'aient pas de voix pour se plaindre et n'attirent pas l'attention des gardiens et du berger. Et aussi parmi les brebis du troupeau d'Israël, des faux bergers cherchent à s'insinuer pour les faire sortir des pâturages, loin du vrai Berger. Et ils y entrent, disposés à les arracher au troupeau par la violence, et à l'occasion ils sont disposés aussi à les tuer et les frapper de tant de manières, pour les empêcher de parler et de dire au Berger les ruses des faux bergers et de crier vers Dieu de les protéger contre leurs adversaires et les adversaires du Berger

Je suis le bon Berger et mes brebis me connaissent, et me connaissent ceux qui sont pour toujours les portiers du vrai Bercail. Eux ont connu Moi et mon Nom et ils l'ont dit pour qu'il fût connu d'Israël, et ils m'ont décrit et ils ont préparé mes chemins, et quand ma voix s'est fait entendre, voilà que le dernier d'entre eux m'a ouvert la porte en disant au troupeau qui attendait le vrai Berger, au troupeau groupé autour de son bâton : "Voici ! Celui-ci est Celui dont j'ai dit qu'il vient derrière moi. Un qui me précède parce qu'il existait avant moi et moi, je ne le connaissais pas. Mais pour cela, pour que vous soyez prêts à le recevoir, je suis venu baptiser avec l'eau pour qu'il soit manifesté en Israël".

Et les bonnes brebis ont entendu ma voix et quand je les ai appelées par leurs noms, elles sont accourues et je les ai amenées avec Moi, comme le fait un bon berger que les brebis reconnaissent à la voix et qu'elles suivent partout où il va. Et quand il les a fait toutes sortir, il marche devant elles, et elles le suivent car elles aiment la voix du berger, alors qu'elles ne suivent pas un étranger, mais au contraire fuient loin de lui, parce qu'elles ne le connaissent pas et le craignent. Moi aussi, je marche devant mes brebis pour leur indiquer le chemin et pour affronter le premier les dangers et les signaler au troupeau que je veux conduire en lieu sûr dans mon Royaume."

"Israël ne serait-il plus le royaume de Dieu ?"

"Israël est le lieu d'où le peuple de Dieu doit s'élever à la vraie Jérusalem et au Royaume de Dieu."

"Et le Messie promis alors ? Ce Messie que tu affirmes être, il ne doit donc pas rendre Israël triomphant, glorieux, maître du monde, en assujettissant à son sceptre tous les peuples et en se vengeant, oh ! en se vengeant férocement de tous ceux qui l'ont assujetti depuis qu'il est peuple ? Rien de cela n'est vrai, alors ? Tu nies les prophètes ? Tu traites de sots nos rabbis ? Tu..."

"Le royaume du Messie n'est pas de ce monde. C'est le Royaume de Dieu, fondé sur l'amour. Il n'est rien d'autre. Le Messie n'est pas le roi des peuples et des armées, mais le roi des esprits. C'est du peuple élu que viendra le Messie, de la souche royale, et surtout de Dieu qui l'a engendré et envoyé. C'est par le peuple d'Israël qu'a commencé la fondation du Royaume de Dieu, la promulgation de la Loi d'amour, l'annonce de la Bonne Nouvelle dont parle le prophète. Mais le Messie sera Roi du monde, Roi des rois, et son Royaume n'aura pas de limites ni de frontières, ni dans le temps, ni dans l'espace Ouvrez les yeux et acceptez la vérité."

"Nous n'avons rien compris à ton radotage. Tu dis des paroles qui n'ont pas de sens. Parle et réponds sans paraboles. Es-tu, oui ou non, le Messie ?"

"Et vous n'avez pas encore compris ? C'est pour cela que je vous ai dit que je suis la Porte et le Berger. Jusqu'à présent, personne n'a pu entrer dans le Royaume de Dieu parce qu'il était muré et sans issue, mais maintenant je suis venu, et la porte d'entrée est faite."

"Oh ! d'autres ont dit qu'ils étaient le Messie, et on les a reconnus ensuite pour des voleurs et des rebelles, et la justice humaine a puni leur rébellion. Qui nous assure que tu n'es pas comme eux ? Nous sommes las de souffrir et de faire souffrir au peuple la rigueur de Rome, grâce à des menteurs qui se disent rois et qui poussent le peuple à la révolte !"

"Non. Elle n'est pas exacte votre phrase. Vous ne voulez pas souffrir, cela est vrai. Mais que le peuple souffre, vous n'en souffrez pas. C'est si vrai, qu'à la rigueur de ceux qui nous dominent, vous ajoutez votre rigueur, en opprimant le menu peuple par des dîmes exagérées et par beaucoup d'autres choses. Qui vous assure que je ne suis pas un malandrin ? Mes actions. Ce n'est pas Moi qui rends lourde la main de Rome, mais au contraire, puisqu'il m'arrive de la rendre plus légère en conseillant l'humanité à ceux qui nous dominent et la patience à ceux qui sont dominés. Au moins cela."

C'est l'avis de beaucoup de gens. En effet maintenant l'auditoire a beaucoup augmenté et ne cesse de croître au point que le trafic en est gêné sur la grande rue, et que les gens refluent tous dans la ruelle, sous les voûtes de laquelle les voix se répercutent. Ils approuvent Jésus en disant : "Bien dit pour les dîmes, c'est vrai ! Lui nous conseille la soumission et aux romains la pitié."

Les pharisiens, comme toujours, s'aigrissent à cause des approbations de la foule et ils deviennent encore plus mordants dans le ton avec lequel ils s'adressent au Christ : "Réponds, sans tant de paroles, et prouve que tu es le Messie."

"En vérité, en vérité je vous dis que je le suis. C'est Moi, Moi seul qui suis la Porte du Bercail des Cieux. Qui ne passe pas par Moi ne peut entrer. Certes, il y a eu d'autres faux Messies et il y en aura encore. Mais l'unique et véritable Messie, c'est Moi. Combien sont venus jusqu'ici se disant tels, qui ne l'étaient pas, mais étaient seulement des voleurs et des brigands. Et pas seulement ceux qui se faisaient appeler Messie par un petit nombre de gens de leur mentalité, mais aussi d'autres encore qui sans se donner ce nom exigent pourtant une adoration qui n'est pas même donnée au véritable Messie. Entende celui qui a des oreilles pour entendre. Cependant remarquez : les brebis n'ont écouté ni les faux Messies, ni les faux bergers et maîtres, car leur esprit sentait la fausseté de leur voix qui voulait se montrer douce et était cruelle. Seuls les boucs les ont suivis pour être leurs compagnons de scélératesse. Les boucs sauvages, indomptés, qui ne veulent pas entrer dans le Bercail de Dieu, sous le sceptre du vrai Roi et Berger. Parce que cela maintenant on l'a en Israël. Celui qui est le Roi des rois devient le Berger du Troupeau, tandis qu'autrefois celui qui était berger de troupeaux devint roi et l'Un et l'autre viennent d'une souche unique, de celle d'Isaïe, comme il est dit dans les promesses et les prophéties[3]. Les faux bergers n'ont pas parlé sincèrement ni réconforté. Ils ont dispersé et torturé le troupeau ou l'ont abandonné aux loups, ou l'ont tué pour en tirer profit en les vendant pour s'assurer la vie, ou lui ont enlevé les pâturages pour en faire des maisons de plaisirs et des bosquets pour les idoles

Savez-vous ce que sont les loups ? Ce sont les passions mauvaises, les vices que les faux bergers eux-mêmes ont enseigné au troupeau, en les pratiquant eux les premiers. Et savez-vous ce que sont les bosquets des idoles ? Ce sont les propres égoïsmes devant lesquels trop de gens brûlent de l'encens. Les deux autres choses n'ont pas besoin d'être expliquées, car le sens des mots n'en est que trop clair. Mais que les faux bergers agissent ainsi, c'est logique. Ce ne sont que des voleurs qui viennent pour dérober, tuer et détruire les brebis, pour les amener hors du bercail dans de faux pâturages, ou les conduire dans de faux bercails qui ne sont que des abattoirs. Mais celles qui viennent vers Moi sont en sécurité, et elles pourront sortir pour aller à mes pâturages ou rentrer pour venir à mes repos et devenir robustes et grasses avec des sucs de sainteté et de santé. Car je suis venu pour cela : pour que mon peuple, mes brebis, jusqu'ici maigres et affligées, aient la vie et une vie abondante, une vie de paix et de joie. Et c'est tellement ma volonté, que je suis venu pour donner ma vie, afin que mes brebis aient la Vie pleine et abondante des fils de Dieu.

Je suis le bon Pasteur. Et un pasteur, quand il est bon, donne sa vie pour défendre son troupeau des loups et des voleurs, tandis que le mercenaire, qui n'aime pas les brebis mais l'argent qu'il gagne pour les mener au pâturage, ne se préoccupe que de se sauver lui-même avec son pécule dans son sein, et quand il voit venir le loup ou le voleur, il s'enfuit, quitte à revenir ensuite pour prendre quelque brebis laissée à moitié morte par le loup ou égarée par le voleur, et tuer la première pour la manger, ou vendre comme sienne la seconde pour grossir son magot et dire ensuite au maître, avec des larmes mensongères, qu'il ne s'est pas sauvé une seule brebis. Qu'importe au mercenaire que le loup saisisse et disperse les brebis, et que le voleur en fasse une razzia pour les mener au boucher ? A-t-il peut-être veillé sur elles pendant qu'elles grandissaient et s'est-il donné du mal pour les rendre robustes ? Mais celui qui est le maître, et qui sait combien coûte une brebis, combien d'heures de fatigue, combien de veilles, combien de sacrifices, celui-là les aime et a soin de ces brebis qui sont son bien. Mais Moi, je suis plus qu'un maître. Je suis le Sauveur de mon troupeau et je sais combien me coûte même le salut d'une seule âme, et ainsi je suis prêt à tout pour sauver une âme. Elle m'a été confiée par mon Père.

Toutes les âmes m'ont été confiées avec l'ordre d'en sauver un nombre immense. Plus je réussirai à en arracher à la mort de l'esprit, plus mon Père en aura de gloire. Et c'est pour cela que je lutte pour les délivrer de tous leurs ennemis, c'est-à-dire de leur moi, du monde, de la chair, du démon, et de mes adversaires qui me les disputent pour m'affliger. Moi, je fais cela parce que je connais la Pensée de mon Père. Et mon Père m'a envoyé pour faire cela parce qu'il connaît mon amour pour Lui et pour les âmes. Et aussi les brebis de mon troupeau me connaissent Moi et mon amour, et elles sentent que je suis prêt à donner ma vie pour leur donner la joie.

Et j'ai d'autres brebis, mais elles ne sont pas de ce Bercail. Aussi elles ne me connaissent pas pour ce que je suis, et beaucoup ignorent que j'existe et qui je suis. Brebis qui à beaucoup d'entre vous semblent pire que des boucs sauvages et que vous jugez indignes de connaître la Vérité et d'avoir la Vie et le Royaume. Et pourtant, il n'en est pas ainsi. Le Père les veut aussi celles-là, et je dois donc les approcher, me faire connaître, faire connaître la Bonne Nouvelle, les conduire à mes pâturages, les rassembler. Et elles aussi écouteront ma voix, et elles finiront par l'aimer. Et il y aura un seul Bercail sous un seul Pasteur, et le Royaume de Dieu sera formé sur la Terre, prêt à être transporté et accueilli dans les Cieux, sous mon sceptre et mon signe et mon vrai Nom.

Mon vrai Nom ! Il est connu de Moi seulement ! Mais quand le nombre des élus sera complet et qu'au milieu des hymnes d'allégresse ils s'assoiront au grand repas de noces de l'Époux avec l'Épouse, alors mon Nom sera connu de mes élus qui par fidélité à Lui se sont sanctifiés, même sans connaître toute l'étendue et toute la profondeur de ce que c'est d'être marqués de mon Nom, et récompensés de leur amour pour Lui, ni quelle est la récompense... C'est cela que je veux donner à mes brebis fidèles, ce qui est ma joie même..."

Jésus tourne ses yeux extatiques brillants de pleurs sur les visages tournés vers Lui et un sourire tremble sur ses lèvres, un sourire tellement spiritualisé dans un visage spiritualisé, qu'un frisson secoue la foule qui se rend compte du ravissement du Christ en une vision béatifique et son désir d'amour de la voir accomplie. Il se ressaisit. Il ferme un instant les yeux pour cacher le mystère que voit son esprit et que l'œil pourrait trop trahir. Et il reprend :

"C'est pour cela que le Père m'aime, ô mon peuple, ô mon troupeau ! Parce que pour toi, pour ton bien éternel, je donne la vie.


Ensuite, je la reprendrai. Mais avant je la donnerai pour que tu aies la vie et ton Sauveur pour ta propre vie. Et je la donnerai de sorte que tu t'en repaisses, me changeant de Pasteur en pâturage et en source qui donneront nourriture et boisson, non pas pour quarante années comme pour les hébreux dans le désert, mais pour tout le temps de l'exil à travers les déserts de la Terre. Personne, en réalité, ne m'enlève la vie. Ni ceux qui en m'aimant de tout eux-mêmes méritent que je m'immole pour eux, ni ceux qui me l'enlèvent à cause d'une haine sans mesure et d'une sotte peur. Personne ne pourrait me l'enlever si de Moi-même, je ne consentais pas à la donner et si le Père ne le permettait pas, pris tous les deux d'un délire d'amour pour l'Humanité coupable. C'est de Moi-même que je la donne, et j'ai le pouvoir de la reprendre quand je veux car il n'est pas convenable que la Mort puisse l'emporter sur la Vie. C'est pour cela que le Père m'a donné ce pouvoir, et même que le Père m'a commandé de le faire. Et par ma vie, offerte et consumée, les peuples deviendront un Peuple unique : le mien, le Peuple céleste des fils de Dieu, pour séparer dans les peuples les brebis des boucs et pour que les brebis suivent leur Pasteur dans le Royaume de la Vie éternelle."

Jésus, qui jusqu'alors a parlé à haute voix, s'adresse à voix basse à Sidonia dit Bartolmaï, toujours resté devant Lui avec à ses pieds son panier de pommes odorantes, et il lui dit : "Tu as tout oublié pour Moi. Maintenant tu vas certainement être puni et perdre ta place. Tu vois ? Je t'apporte toujours de la souffrance. Pour Moi, tu as perdu la synagogue, et maintenant tu vas perdre ton maître..."

"Et qu'est-ce que je m'en fais si je te possède Toi ? Toi seul as de la valeur pour moi. Et je quitte tout pour te suivre, pourvu que tu me le permettes. Laisse-moi seulement porter ces fruits à leur acheteur et puis je suis à Toi."

"Allons ensemble. Puis nous irons chez ton père, car tu as un père et tu dois l'honorer en lui demandant sa bénédiction."

"Oui, Seigneur, tout ce que tu veux. Pourtant, instruis-moi beaucoup car je ne sais rien, pas même lire et écrire puisque j'étais aveugle."

"Ne t'en préoccupe pas. Ta bonne volonté te servira d'école."

Et il s'éloigne pour revenir sur la rue principale, pendant que la foule commente, discute, se querelle même, hésitant entre les avis opposés qui sont toujours les mêmes : Jésus de Nazareth est-il un possédé ou un saint ? Les gens, en désaccord, discutent pendant que Jésus s'éloigne

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-215.htm
TOME : 7 / 215




♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Bon_pa10
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Visage de J?sus Re: ♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥

Message par Maud Dim 15 Juin 2014 - 6:29

♥ Découverte quotidienne de l'Oeuvre de Maria Valtorta ♥ - Page 27 Maria_28


En allant à Béthanie et chez Lazare


Jésus congédie les disciples Lévi, Joseph, Matthias et Jean, trouvés je ne sais où et auxquels il confie le nouveau disciple Sidonia dit Bartolmaï. Cela arrive aux premières maisons de Béthanie. Et les disciples bergers s'en vont avec le nouveau venu et sept autres hommes qu'ils avaient avec eux. Jésus les regarde partir et puis il se tourne pour regarder ses apôtres et il leur dit : "Et maintenant attendons ici Judas de Simon..."

"Ah ! Tu t'es aperçu qu'il s'en est allé ? disent les autres étonnés. Nous croyions que tu ne l'avais pas remarqué. Il y avait tant de gens et tu n'as pas cessé de parler, avec le jeune homme d'abord, puis avec les bergers..."

"J'ai vu dès le premier instant qu'il s'était éloigné. Rien ne m'échappe. C'est pour cela que je suis entré dans des maisons amies pour dire d'envoyer Judas à Béthanie s'il me cherchait..."
"Dieu veuille que non" mâchonne Jude entre ses dents.

Jésus le regarde, mais il montre qu'il ne va pas relever la phrase, et il continue, en s'adressant à tous car il les voit tous de l'avis du Thaddée — les visages parfois parlent mieux que les paroles — : "Il sera bon ce repos, en attendant son retour. Il donnera à tous du réconfort.

Ensuite, nous irons vers Tecua. Le temps est froid, mais il tourne au beau. J'évangéliserai cette ville et puis nous remonterons en passant par Jéricho et nous irons sur l'autre rive. Les bergers m'ont dit que beaucoup de malades me cherchent et je leur ai envoyé dire qu'ils n'affrontent pas le voyage, mais qu'ils m'attendent dans ces endroits."

"Allons-y" dit Pierre en soupirant.

"Tu n'es pas content d'aller chez Lazare ?" demande Thomas.
"Je suis content."
"Tu as une manière de le dire."

"Je ne le dis pas à cause de Lazare. Je le dis à cause de Judas..."

"Tu es un pécheur, Pierre" lui dit Jésus pour l'avertir.

"Je le suis. Mais... lui, Judas de Kériot, qui s'en va, qui est impertinent, qui est un tourment, il ne l'est pas ?" dit vivement Pierre fâché et qui n'en peut plus.

"Il l'est. Mais s'il l'est, toi tu ne dois pas l'être. Aucun de nous ne doit l'être. Rappelez-vous que Dieu nous demandera compte, je dis : nous demandera, car c'est à Moi d'abord avant que ce ne soit à vous que Dieu a confié cet homme, de ce que nous aurons fait pour le racheter."

"Et tu espères y réussir, Frère ? Je ne puis le croire. Toi, cela je le crois, tu connais le passé, le présent et l'avenir. Et par conséquent, tu ne peux te tromper sur le compte de cet homme. Et... Mais il vaut mieux que je ne dise pas le reste."

"En fait, c'est une grande vertu de savoir se taire. Sache cependant que la prévision, plus ou moins exacte, de l'avenir d'un cœur, ne dégage personne de persévérer jusqu'à la fin pour arracher un cœur à la ruine. Ne tombe pas toi non plus dans le fatalisme des pharisiens qui soutiennent que ce qui est fixé par le destin doit s'accomplir et que rien ne peut empêcher l'accomplissement de ce qui est fixé par le destin. C'est par cette raison qu'ils justifient aussi leurs fautes et qu'ils justifieront jusqu'au dernier acte de leur haine pour Moi. Bien souvent Dieu attend le sacrifice d'un cœur, qui surmonte ses nausées et ses indignations, ses antipathies, même justifiées, pour arracher un esprit au marécage où il s'enfonce. Oui, je vous le dis. Bien souvent Dieu, le Tout Puissant, le Tout, attend qu'une créature, un rien, fasse ou ne fasse pas un sacrifice, une prière, pour signer ou ne pas signer la condamnation d'un esprit. Il n'est jamais tard, jamais trop tard pour essayer et espérer de sauver une âme. Et je vous en donnerai des preuves. Même sur le seuil de la mort quand aussi bien le pécheur que le juste, qui pour lui se tourmente, sont près de quitter la Terre pour aller au premier jugement de Dieu, on peut toujours sauver ou être sauvé. Entre la coupe et les lèvres, dit le proverbe, il y a toujours place pour la mort. Moi, je dis au contraire : qu'entre la fin de l'agonie et la mort, il y a toujours le temps d'obtenir le pardon, pour soi-même ou pour ceux pour qui nous voulons le pardon."

Personne ne dit un mot.

Jésus, arrivé maintenant à la lourde grille, appelle à haute voix un serviteur pour se faire ouvrir. Il entre et demande des nouvelles de Lazare.

"Oh ! Seigneur ! Tu vois ? Je reviens de cueillir des feuilles de laurier et de camphre et des baies de cyprès et d'autres feuilles et fruits odorants pour les faire bouillir avec du vin et des résines et en faire des bains pour le maître. Sa chair tombe en lambeaux et on ne peut résister à la puanteur. Tu es venu, mais je ne sais si on te laissera passer..." Pour empêcher l'air lui-même d'entendre, le serviteur éteint sa voix en un murmure : "On ne peut plus cacher maintenant qu'il a des plaies, les maîtresses repoussent tout le monde... par crainte... Tu sais... Lazare est aimé vraiment par peu de gens... Et beaucoup, pour plusieurs motifs, se réjouiraient de... Oh ! ne me fais pas penser à ce qui est la peur de toute la maison."

"Elles font bien. Mais ne craignez pas. Ce malheur n'arrivera pas."

"Mais... Pourra-t-il guérir ? Un miracle de Toi..."

"Il ne guérira pas, mais cela servira à glorifier le Seigneur."

Le serviteur est déçu... Jésus qui guérit tout le monde et qui ici ne fait rien !... Mais il n'a qu'un soupir pour manifester sa pensée. Il dit ensuite; "Je vais trouver les maîtresses pour t'annoncer."

Jésus se trouve entouré par les apôtres qui s'intéressent à l'état de santé de Lazare et sont consternés quand Jésus les informe. Mais déjà arrivent les deux sœurs. Leur florissante et différente beauté semble embrumée par la douleur et la fatigue des veilles prolongées. Pâles, abattues, émaciées, fatigués les yeux auparavant très vifs de l'une et de l'autre, sans bagues ni bracelets, portant des habits foncés, couleur de cendre, elles ressemblent plutôt à des servantes qu'à des maîtresses. Elles s'agenouillent à une certaine distance de Jésus, pour Lui offrir seulement leurs pleurs, des pleurs résignés, muets, qui descendent comme d'une source intérieure et qui ne peuvent s'arrêter.

Jésus s'approche. Marthe tend les mains en murmurant; "Éloigne-toi, Seigneur. En vérité, nous craignons de pécher désormais contre la loi sur la lèpre. Mais, nous ne pouvons pas, ô Dieu, nous ne pouvons pas provoquer un semblable décret contre notre Lazare ! Mais ne t'approche pas, car nous sommes immondes ne cessant de toucher les plaies. Nous seules, car nous avons écarté tout autre et on vient tout nous déposer sur le seuil et nous prenons, nous lavons, nous brûlons, dans la pièce contiguë à celle de Lazare. Vois-tu nos mains ? Elles sont brûlées par la chaux vive que nous employons pour les vases qu'il faut rendre aux serviteurs. Nous pensons être ainsi moins coupables" et elle pleure.

Marie de Magdala, qui jusqu'à présent s'est tue, dit à son tour en gémissant : "Nous devrions appeler le prêtre. Mais... moi, je suis la plus coupable car je m'y oppose et je dis que ce n'est pas le terrible mal maudit en Israël. Non et non ! Mais ils nous haïssent tellement et ils sont si nombreux qu'ils le diraient tel. Pour beaucoup moins Simon, ton apôtre, fut déclaré lépreux !"

"Tu n'es pas prêtre ni médecin, Marie" dit Marthe en sanglotant.

"Non. Mais tu sais ce que j'ai fait pour être certaine de ce que je dis. Seigneur, je suis allée et j'ai parcouru toute la vallée de Hinnom, tout Siloan, tous les tombeaux près de En Rogel. Habillée comme une servante, voilée, dès le début de l'aurore, chargée de vivres et d'eaux médicinales, de bandes, et de vêtements. Et j'ai donné, donné. Je disais que c'était un vœu pour celui que j'aimais, et c'était vrai. Je demandais seulement de pouvoir regarder les plaies des lépreux. Ils doivent m'avoir crue folle... Qui donc veut voir ces horreurs ?! Mais moi, après avoir déposé à la limite des talus mes offrandes, je demandais de voir. Eux au-dessus, moi plus bas; eux étonnés, moi dégoûtée; eux pleurant, moi pleurant; j'ai regardé, regardé, regardé ! J'ai regardé les corps couverts de squames, de croûtes, de plaies, visages rongés, cheveux blanchis et plus durs que des seimes [1], les yeux suintant de la pourriture, les joues où l'on voit les dents, des crânes sur des corps vivants, les mains réduites à des griffes monstrueuses, des pieds comme des branches noueuses, puanteur, horreur, pourriture. Oh ! si j'ai péché en adorant la chair, si j'ai joui avec mes yeux, avec l'odorat, l'ouïe, le toucher, de ce qui était beau, parfumé, harmonieux, doux et lisse, oh ! je t'assure que mes sens sont désormais purifiés par la mortification de ces connaissances !

Mes yeux ont oublié la beauté séduisante de l'homme en contemplant ces monstres, mes oreilles ont expié la jouissance passée des voix viriles avec ces voix âpres, qui ne sont plus humaines, et ma chair a frissonné, et mon odorat s'est révolté... et tout reste de culte personnel est mort car j'ai vu ce que l'on est après la mort... Mais j'ai emporté avec moi cette certitude : que Lazare n'est pas lépreux. Sa voix n'est pas altérée, ses cheveux et tous les poils sont intacts, et les plaies sont différentes. Il ne l'est pas, non ! Et Marthe me peine parce qu'elle ne me croit pas, parce qu'elle ne réconforte pas Lazare en le dissuadant de se croire immonde. Tu vois ? Il ne veut pas te voir maintenant qu'il sait que tu es ici, pour ne pas te contaminer. Les sottes peurs de ma sœur le privent aussi de ton réconfort !..."

Sa nature véhémente la porte à la colère. Mais voyant que sa sœur désolée éclate en sanglots, sa colère tombe tout d'un coup et elle embrasse Marthe en lui donnant un baiser et elle lui dit : "Oh ! Marthe ! Pardon ! Pardon ! C'est la douleur qui me rend injuste ! C'est l'amour que j'ai pour toi et Lazare qui voudrait vous convaincre ! Ma pauvre sœur ! Pauvres femmes que nous sommes !"

"Allons ! Ne pleurez pas ainsi. Vous avez besoin de paix et de compassion mutuelle pour vous et pour lui. Lazare, d'ailleurs, n'est pas lépreux, c'est Moi qui vous le dis."

"Oh ! viens le voir, Seigneur. Qui mieux que Toi peut juger s'il est lépreux ?" supplie Marthe.

"Ne t'ai-je pas déjà dit qu'il ne l'est pas ?"

"Oui, mais comment peux-tu le dire si tu ne le vois pas ?"

"Oh ! Marthe ! Marthe ! Dieu te pardonne parce que tu souffres et que tu es comme en délire ! J'ai pitié de toi et je vais voir Lazare et je découvrirai ses plaies et..."

"Et tu vas le guérir !!!" crie Marthe en se relevant.

"Je t'ai déjà dit d'autres fois que je ne puis le faire... Mais je vous donnerai la paix de vous savoir en règle avec la loi sur les lépreux. Allons-y..."

Et il se dirige le premier vers la maison en faisant signe à ses apôtres de ne pas le suivre.

Marie court en avant, ouvre une porte, traverse en courant un couloir, en ouvre une autre qui donne sur une petite cour intérieure, y fait quelques pas et entre dans une pièce à demi-obscure encombrée de bassins, de petits vases, d'amphores, de bandes... Une odeur mélangée d'arômes et de décomposition pénètre dans les narines. Il y a une porte en face de la première, et Marie l'ouvre en criant d'une voix qui veut être lumineuse de joie : "Voici le Maître. Il vient te dire que j'ai raison, mon frère. Allons, souris, car il entre Celui qui est notre amour et notre paix !" et elle se penche sur son frère, le redresse sur ses oreillers, le baise, sans souci de l'odeur qui, malgré tous les palliatifs, se dégage du corps couvert de plaies, et elle est encore penché pour l'arranger que déjà la douce salutation de Jésus résonne dans la pièce et celle-ci, envahie par une pâle lumière, semble devenir lumineuse du fait de la divine présence.

"Maître, tu n'as pas peur... Je suis..."

"Malade ! Rien de plus. Lazare, les règles ont été données, et très étendues et très sévères, par une mesure compréhensible de prudence. Il vaut mieux exagérer en fait de prudence qu'être imprudent en certains cas comme ceux des maladies contagieuses. Mais tu n'es pas contagieux, mon pauvre ami, tu n'es pas immonde, si bien que je ne pense pas manquer à la prudence envers les frères si je t'embrasse ainsi" et il le baise en prenant le corps émacié dans ses bras.

"Tu es vraiment la Paix, Toi ! Mais tu n'as pas encore vu. Voilà Marie qui découvre l'horreur. Je suis déjà un mort, Seigneur. Je ne sais pas comment les sœurs peuvent résister..."

Je ne saurais pas moi non plus y résister, tant sont effrayantes et répugnantes les plaies qui se sont formées le long des varices des jambes. Les mains splendides de Marie travaillent avec légèreté sur elles alors qu'elle répond de sa voix merveilleuse : "Tes maux sont des roses pour tes sœurs, des roses épineuses seulement parce que tu souffres. Voici, Maître. Tu vois ? La lèpre n'est pas ainsi !"

"Elle n'est pas ainsi. C'est un grand mal et qui te consume, mais il n'y a pas de danger. Crois ton Maître ! Recouvre-le, Marie, j'ai vu."

"Et... tu ne touches donc pas ?" dit en soupirant Marthe, tenace dans son espérance.

"Il ne faut pas. Non pas par dégoût, mais pour ne pas irriter les plaies."

Marthe se penche, sans insister davantage, sur un bassin où il y a du vin ou du vinaigre aromatisé, et elle y plonge des linges qu'elle passe à sa sœur. Des larmes muettes tombent dans le liquide rougeâtre...

Marie enveloppe les pauvres jambes et étend de nouveau les couvertures sur les pieds déjà inertes et jaunâtres comme ceux d'un mort.

"Tu es seul ?"

"Non, avec tous, excepté Judas de Kériot qui est resté à Jérusalem, et viendra... Et même, si je suis déjà loin, vous l'enverrez à Bethabara. J'y serai, et qu'il m'y attende."

"Tu pars bientôt....

"Et je reviendrai bientôt. D'ici peu, c'est la Dédicace. Je serai chez toi en ces jours."

"Je ne pourrai t'honorer pour les Encénies..."

"Je serai à Bethléem, ce jour-là. J'ai besoin de revoir mon berceau..."

"Tu es triste... Je le sais... Oh ! ne rien pouvoir !"

"Je ne suis pas triste. Je suis le Rédempteur... Mais tu es fatigué. Ne lutte pas contre le sommeil, mon ami."

"C'était pour te faire honneur..."

"Dors, dors. Nous nous reverrons ensuite..." et Jésus se retire sans bruit.

"Tu as vu, Maître ?" demande Marthe, une fois qu'ils sont sortis, dans la cour.

"J'ai vu, mes pauvres disciples... Je pleure avec vous... Mais en vérité je vous confie que mon cœur a beaucoup plus de plaies que votre frère. Mon cœur est rongé par la douleur..." et il les regarde avec une si vive tristesse que les deux oublient leur douleur pour la sienne, et ne pouvant l'embrasser puisqu'elles sont des femmes, elle se bornent à baiser ses mains et son vêtement et à vouloir le servir comme des sœurs affectueuses. Et elles le servent dans une petite salle en l'entourant d'affection.

Les fortes voix des apôtres se font entendre au-delà de la cour... Toutes, sauf la voix du disciple mauvais. Et Jésus écoute et il soupire... Il soupire en attendant patiemment le fugitif.

*
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2007/07-216.htm
TOME : 7 /216
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t18376-oeuvre-de-maria-valtorta-presentation-des-disciples-de-jesus



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Jésus dans la maison de Béthanie avec Marthe et Marie
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