Le "Seigneur des Anneaux" est-il d'inspiration chrétienne?
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Le "Seigneur des Anneaux" est-il d'inspiration chrétienne?
Proposition de discussion :
Cette semaine TF1 a diffusé le film "les deux tours", adaptation cinématographique du livre de Tolkien.
lors de la sortie au cinéma de ces films (trois en tout) des auteurs ont publié des essais étudiant l'éventuelle connotation chrétienne de cette oeuvre. Qu'en pensez-vous ?
Cette semaine TF1 a diffusé le film "les deux tours", adaptation cinématographique du livre de Tolkien.
lors de la sortie au cinéma de ces films (trois en tout) des auteurs ont publié des essais étudiant l'éventuelle connotation chrétienne de cette oeuvre. Qu'en pensez-vous ?
yann- Avec Saint Benoit
- Messages : 114
Inscription : 18/01/2006
Re: Le "Seigneur des Anneaux" est-il d'inspiration chrétienne?
Oui je pense qu'il y a des connotations:
Par exemple:
Rien que le titre le retour du roi...
Quand à un moment le demon dit a la femme (il ne sais pas encore que c'est une femme car elle et sous l'armure):
"Pauvre fou aucun homme ne peut me tuer!"
Elle elle retorque:"qui te dit que je suis un homme!
puis elle le tue...
Et là on voit bien d'apres les écrits que c'est en relation avec Marie qui écrasera la tête du serpent.
Puis ensuite c'est la facon d'on parle le roi.
On peut également remarquer que c'est des petit sans grande force physique apparente qui detruiront l'anneau,là on peut se reférer au enfants,l'humilité,etc...
Et il y a plein de signe encore comme ça!
Par exemple:
Rien que le titre le retour du roi...
Quand à un moment le demon dit a la femme (il ne sais pas encore que c'est une femme car elle et sous l'armure):
"Pauvre fou aucun homme ne peut me tuer!"
Elle elle retorque:"qui te dit que je suis un homme!
puis elle le tue...
Et là on voit bien d'apres les écrits que c'est en relation avec Marie qui écrasera la tête du serpent.
Puis ensuite c'est la facon d'on parle le roi.
On peut également remarquer que c'est des petit sans grande force physique apparente qui detruiront l'anneau,là on peut se reférer au enfants,l'humilité,etc...
Et il y a plein de signe encore comme ça!
Re: Le "Seigneur des Anneaux" est-il d'inspiration chrétienne?
il y a aussi des references au retour de jesus car gandalf dit "au premier lueur du jour regardez a l est je reviendrais" et on voit un lumiere qui aveugle les monstres.....
de plus gandalf fait penser a Moïse avec son baton
http://lordsoftherings.tchatcheblog.com/
de plus gandalf fait penser a Moïse avec son baton
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n111- Avec le Pape François
- Messages : 996
Inscription : 18/10/2006
Re: Le "Seigneur des Anneaux" est-il d'inspiration chrétienne?
Je parle surtout du livre à vrai dire, le film s'attachant surtout aux côtés "grand spectacle" et "merveilleux" de l'oeuvre, j'estime que l'oeuvre de Tolkien va bien au-delà de ces aspects, on y voit une grande partie des "types spirituels" qui existe dans l'Histoire du Salut. Je vous conseille de lire la trilogie en entier, elle est beaucoup plus riche que le film.
Voici un lien pour approfondir un peu :
http://www.jrrvf.com/essais/vinyamar/paien_catholique.html
PS : Peut-être faudrait-il mettre ce sujet dans la rubrique "loisir" nouvellement créée.
Voici un lien pour approfondir un peu :
http://www.jrrvf.com/essais/vinyamar/paien_catholique.html
PS : Peut-être faudrait-il mettre ce sujet dans la rubrique "loisir" nouvellement créée.
yann- Avec Saint Benoit
- Messages : 114
Inscription : 18/01/2006
Re: Le "Seigneur des Anneaux" est-il d'inspiration chrétienne?
Tolkien était profondément attaché à l'eglise catholique et pratiquait fidèlement sa religion. Selon son biographe, cette religion était un des éléments les plus profonds et les plus forts de sa personnalité. L 'exemple de Tolkien peut aider et encourager le catholique d'aujourd'hui qui lutte pour garder sa foi dans la confusion culturelle de la société moderne.C' était un génie!Un ami proche de C.S Lewis qui écrit le monde de Narnia.Deux grands catholiques.L' Eglise catholique a donné beaucoup de saints et de génies, elle a apporté la civilisation aux nations barbares.Tout est à recommencer....
Claudius- Invité
Re: Le "Seigneur des Anneaux" est-il d'inspiration chrétienne?
Tolkien utilise des métaphores par pudeur, une forme d' humilité chez-lui c' est certain.Je vais prendre la bonne résolution de lire son oeuvre.Il y a beaucoup de pages....
Tolkien pour crée le personnage du jeune Hobbit Frodon Sacquet s' est inspiré du divin Enfant-Jésus!Un autre personnage trés emblématique c' est Gandalf le blanc qui est la figure du pape pour Tolkien.Trés cher Yann vous qui avez lu l' oeuvre de Tolkien offrez-nous vos réflexions personnelles pour nous édifier.Il y a aussi cet anneau d' or l' objet de toutes les convoitises.Or trés cher ami je vais vous faire une confidence : le Roi de France qui va venir portera aussi " un anneau d' or" qui renfermera le secret de sa toute puissance pour faire façe à l' antéchrist!Plusieurs prôphéties en parlent et je sais que Tolkien était au courant de ces prôphéties.La signification de l' anneau d' or je l' expliquerai mais sur le lien du forum de la paix consacré au grand monarque car je n' ai pas envie de retrouver mes propos sur des sites politiques.
Au plaisir de vous lire et merci de nous instruire trés cher Yann comme une étoile!
Tolkien pour crée le personnage du jeune Hobbit Frodon Sacquet s' est inspiré du divin Enfant-Jésus!Un autre personnage trés emblématique c' est Gandalf le blanc qui est la figure du pape pour Tolkien.Trés cher Yann vous qui avez lu l' oeuvre de Tolkien offrez-nous vos réflexions personnelles pour nous édifier.Il y a aussi cet anneau d' or l' objet de toutes les convoitises.Or trés cher ami je vais vous faire une confidence : le Roi de France qui va venir portera aussi " un anneau d' or" qui renfermera le secret de sa toute puissance pour faire façe à l' antéchrist!Plusieurs prôphéties en parlent et je sais que Tolkien était au courant de ces prôphéties.La signification de l' anneau d' or je l' expliquerai mais sur le lien du forum de la paix consacré au grand monarque car je n' ai pas envie de retrouver mes propos sur des sites politiques.
Au plaisir de vous lire et merci de nous instruire trés cher Yann comme une étoile!
Claudius- Invité
Re: Le "Seigneur des Anneaux" est-il d'inspiration chrétienne?
ps : toutefois j' ai remarqué chez les puristes du Seigneur des Anneaux que c'etait un peu hermétique ce mouvement, on a l' impression qu' ils gardent jalousement " des secrets" comme dans les sectes finalement.Or un secret c' est fait pour être dévoilé....
Ils se prennent pour " une élite intéllectuelle" avec le même principe que la maçonnerie.Un cercle d' initié réunissant des agnostiques.Or Tolkien était un grand catholique et un merveilleux conteur, ouvert aux autres à l' opposé "de ces adorateurs".
Hors du magistère de l' Eglise point de salut!
Ils se prennent pour " une élite intéllectuelle" avec le même principe que la maçonnerie.Un cercle d' initié réunissant des agnostiques.Or Tolkien était un grand catholique et un merveilleux conteur, ouvert aux autres à l' opposé "de ces adorateurs".
Hors du magistère de l' Eglise point de salut!
Claudius- Invité
Re: Le "Seigneur des Anneaux" est-il d'inspiration chrétienne?
A vrai dire je connais fort peu de chose concernant les prophéties du grand monarque, j'ai bien lu quelque chose en diagonale à ce sujet chez Marie-Julie Jahenny mais j'ignorais qu'il portera un anneau.
Ce que je peux vous dire en revanche c'est que l'anneau dans l’œuvre de Tolkien n'a absolument rien de positif, bien au contraire. Cet anneau est fabriqué par Sauron, l'Ennemi ténébreux, pour son usage personnel exclusif dans le but de dominer toute la terre du milieu. C'est un objet lié au mal et toute les personnes autre que Sauron qui viendrait à le porter trop longtemps tomberait sous sa domination, cet objet est comme une partie du seigneur ténébreux, le moyen pour celui-ci d'exercer effectivement le pouvoir. C'est pourquoi l'objectif principal de la communauté de l'anneau est de le détruire en le jetant dans les flammes de la montagne du destin d'où il fut tiré. La trame principale du livre pourrait être grossièrement résumée ainsi : il y a un anneau de pouvoir qui peut dominer tout les autres, cet anneau représente tout ce qui est mauvais, il faut donc détruire cet anneau.
Vous avez dit Claudius "cet anneau d'or, l'objet de toute les convoitises", vous dites bien, cet anneau est source de convoitise, il personnifie même d'une certaine manière la convoitise, la concupiscence. Le personnage de gollum, dont toute l'histoire gravite autour de cet anneau et qui le possède pendant longtemps, est emblématique d'une personnalité ravagée par la concupiscence, "mon mien, mon précieux" répète-t-il sans cesse.
Ils sont nombreux les personnages, parfois les plus respectables, qui sont tenté par cet anneau, notamment Boromir, le noble guerrier du Gondor qui chute, se repentit et trouve une porte de salut dans l'accomplissement de son devoir. Mais aussi Galadriel, la reine elfe de la forêt d'or, est violemment tentée, elle triomphe en renonçant au pouvoir illusoire que l'anneau pourrait lui donner (illusoire parce que, l'anneau étant lié au mal, se l'approprier revient à tomber dans l'esclavage du mal).
C'est là qu'on découvre un des aspects chrétiens du livre, dans le registre du combat spirituel; la seule manière de vaincre le mal c'est l'humilité, par le renoncement à toutes ces choses qui paraissent belles et brillantes (à l'image de l'anneau d'or) mais qui contiennent un venin mortel. Ceux qui chutent sont ceux qui croient être assez fort pour dominer le venin.
En ce qui concerne les "puristes" du Seigneur des anneaux je ne les fréquente pas. Je pense que beaucoup de gens qui lisent Tolkien ne le font que pour se réfugier dans le monde imaginaire qu'il a construit, une façon de fuir un monde de plus en plus dur, un monde qui ressemble de plus en plus au Mordor par certains aspects. Je comprends ces gens mais ils passent à côté de l'essentiel, on ne peut pas lire cet oeuvre avec fruit si on est pas profondément catholique, me semble-t-il.
Ce que je peux vous dire en revanche c'est que l'anneau dans l’œuvre de Tolkien n'a absolument rien de positif, bien au contraire. Cet anneau est fabriqué par Sauron, l'Ennemi ténébreux, pour son usage personnel exclusif dans le but de dominer toute la terre du milieu. C'est un objet lié au mal et toute les personnes autre que Sauron qui viendrait à le porter trop longtemps tomberait sous sa domination, cet objet est comme une partie du seigneur ténébreux, le moyen pour celui-ci d'exercer effectivement le pouvoir. C'est pourquoi l'objectif principal de la communauté de l'anneau est de le détruire en le jetant dans les flammes de la montagne du destin d'où il fut tiré. La trame principale du livre pourrait être grossièrement résumée ainsi : il y a un anneau de pouvoir qui peut dominer tout les autres, cet anneau représente tout ce qui est mauvais, il faut donc détruire cet anneau.
Vous avez dit Claudius "cet anneau d'or, l'objet de toute les convoitises", vous dites bien, cet anneau est source de convoitise, il personnifie même d'une certaine manière la convoitise, la concupiscence. Le personnage de gollum, dont toute l'histoire gravite autour de cet anneau et qui le possède pendant longtemps, est emblématique d'une personnalité ravagée par la concupiscence, "mon mien, mon précieux" répète-t-il sans cesse.
Ils sont nombreux les personnages, parfois les plus respectables, qui sont tenté par cet anneau, notamment Boromir, le noble guerrier du Gondor qui chute, se repentit et trouve une porte de salut dans l'accomplissement de son devoir. Mais aussi Galadriel, la reine elfe de la forêt d'or, est violemment tentée, elle triomphe en renonçant au pouvoir illusoire que l'anneau pourrait lui donner (illusoire parce que, l'anneau étant lié au mal, se l'approprier revient à tomber dans l'esclavage du mal).
C'est là qu'on découvre un des aspects chrétiens du livre, dans le registre du combat spirituel; la seule manière de vaincre le mal c'est l'humilité, par le renoncement à toutes ces choses qui paraissent belles et brillantes (à l'image de l'anneau d'or) mais qui contiennent un venin mortel. Ceux qui chutent sont ceux qui croient être assez fort pour dominer le venin.
En ce qui concerne les "puristes" du Seigneur des anneaux je ne les fréquente pas. Je pense que beaucoup de gens qui lisent Tolkien ne le font que pour se réfugier dans le monde imaginaire qu'il a construit, une façon de fuir un monde de plus en plus dur, un monde qui ressemble de plus en plus au Mordor par certains aspects. Je comprends ces gens mais ils passent à côté de l'essentiel, on ne peut pas lire cet oeuvre avec fruit si on est pas profondément catholique, me semble-t-il.
yann- Avec Saint Benoit
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Inscription : 18/01/2006
LE SEIGNEUR DES AGNEAUX.
Très cher Yann, je vous remercie pour votre très belle réponse, c 'est agréable de vous lire.C' est clair et limpide comme l' eau de roche.Vous avez été touché par l' oeuvre de Tolkien cela est certain.Cette-fois pour le retour du Roi de France l' anneau d' or qu' il portera au doigt n' aura pas la même signification.Vous avez sans doute entendu parler du mariage mystique de Sainte Catherine de Sienne avec Jésus.Celui de Sainte Rita l' admirable Épouse de Jésus Cruxifié.Mère Yvonne Aimée qui portait " un anneau mystique " toutes des épouses du Seigneur.Le Roi de France va contracter " un mariage mystique" qui s' accompagnera d' un voeu de chasteté.Il recevra l' anneau nuptial de l' Immaculée Vierge et Mère.C' est pas banal et les royalistes au sens politique du terme n' apprécieront pas beaucoup le statut particulier du Roi de France lui reprochant ses excentricités religieuses, lui préférant un nouveau césar.Il n' aura pas de descendance.Un mariage mystique ce n' est pas une simple cérémonie comme à l' Eglise.L' Esprit-Saint va modifier ou améliorer la nature humaine du Roi de France en lui retirant toute la concupiscence que nous portons tous et toutes en nous depuis la chute originelle.Par l' onction à Reims, ce qui est encore autre chose l' image de Jésus " le Dieu-Vivant " va se fixer définitivement dans la personne du Roi de France.Le Père Éternel va remettre sa Toute puissance à son fils bien-aimé(le Roi) par le biais de cet anneau d' or issu du Ciel.L' Antéchrist sera jaloux de ce que Dieu aura fait pour le Roi et c' est cet antagonisme qui ira jusqu' à l' exacerbation.La trinité Adorable et la Vierge Immaculée seront avec le Roi à l' intérieur de lui et autour de lui.Ce qui est émouvant c' est que le Roi de France ne ressemblera pas à un surhomme musclé ou à un grand géant.Il sera comme le jeune Hobbit Frodon Sacquet.Comme se sera facile de l' aimer car il sera doux et pur avec les expressions du visage rempli de candeur juvénile.Ses yeux...Ô mon Dieu!Surtout les yeux!!La pureté qui est en lui est celle de Dieu.Tout doit revenir au Seigneur et il le sait.Il a vécu et il vivra encore longtemps dans la crainte salutaire du doux Jésus son divin maître : Le Seigneur des agneaux...
Il aura le regard de Jésus-Enfant!!!(un peu comme mr Frodon )
Bonne fête de Noël.
PS : il a le vrai regard de Louis XVI, pas celui des portraits dessinés après la révolution ou on a délibérément modifié les yeux de Louis XVI par un regard laid et ne reflétant pas la pureté du coeur.
Il aura le regard de Jésus-Enfant!!!(un peu comme mr Frodon )
Bonne fête de Noël.
PS : il a le vrai regard de Louis XVI, pas celui des portraits dessinés après la révolution ou on a délibérément modifié les yeux de Louis XVI par un regard laid et ne reflétant pas la pureté du coeur.
Dernière édition par Claudius Bombarnac le Dim 24 Déc 2006 - 15:18, édité 3 fois
Claudius- Invité
Re: Le "Seigneur des Anneaux" est-il d'inspiration chrétienne?
D'accord je comprend mieux, j'aime bien cette idée de mariage mystique.
D'ailleurs pour en revenir à Tolkien, les valeurs de chasteté et de pureté imprègne profondément son oeuvre, même dans les relations amoureuses des personnages (Aragorn et Arwen par exemple) on y voit aucunement cette impudeur qui égratigne beaucoup de livres contemporains
D'ailleurs pour en revenir à Tolkien, les valeurs de chasteté et de pureté imprègne profondément son oeuvre, même dans les relations amoureuses des personnages (Aragorn et Arwen par exemple) on y voit aucunement cette impudeur qui égratigne beaucoup de livres contemporains
yann- Avec Saint Benoit
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Re: Le "Seigneur des Anneaux" est-il d'inspiration chrétienne?
Pourquoi le Seigneur des Anneaux est profondément catholique:
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t13186-pourquoi-le-seigneur-des-anneaux-est-profondement-catholique#135522
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t13186-pourquoi-le-seigneur-des-anneaux-est-profondement-catholique#135522
Re: Le "Seigneur des Anneaux" est-il d'inspiration chrétienne?
oui quand on voit les films il y a des references a la bible notament avec gandalf
bach88- Combat avec Sainte Marie
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une amitié spirituelle a lié ces deux grands écrivains.
John Ronald Reuel Tolkien
JRR Tolkien était un grand ami de CS LEWIS et ils enseignèrent à Oxford l' un et l' autre possédant une grande culture tous les deux.C' est une élite et une fierté aussi pour nous les chrétiens de compter d' aussi belles âmes dans leurs rangs.
CS LEWIS
Dernière édition par Monsieur Soucolline le Mar 17 Jan 2012 - 14:39, édité 1 fois
Monsieur Soucolline- Aime le chapelet
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Si Tolkien nous était conté...
Tolkien et Lewis, amis et témoins ensemble
TOLKIEN ET LEWIS, AMIS ET TÉMOINS ENSEMBLE
J.R.R. Tolkien (1892-1973) et C.S. Lewis (1898-1963) sont devenus à la mode dans le sens positif mais aussi négatif du terme, lors de la sortie des films Le seigneur des anneaux et Les chroniques de Narnia, tirés de leurs livres respectifs. Cet article n’a pas pour objectif de présenter une critique cinématographique ou littéraire, mais d’évoquer deux personnalités mal connues et, plus spécifiquement, leurs relations de longue et parfois tumultueuse amitié: celle d’un catholique romain et d’un anglican à la foi profonde, ce qui peut contribuer à nous enrichir aujourd’hui.
Il convient, tout d’abord, de nous familiariser avec ces deux auteurs et, plus spécifiquement, de discerner ce qui les a rapprochés et a contribué à leur amitié.
En premier lieu, tous les deux sont orphelins tôt dans leur enfance. Tolkien perd son père à quatre ans et sa mère à l’âge de douze ans. Lewis, quant à lui, a dix ans à la mort de sa mère et est élevé, avec son frère, par un père dépassé par l’éducation de deux jeunes enfants; il est donc, dans un certain sens, orphelin de père. Ensuite, le parcours de ces deux hommes est très différent même si, finalement, tous les deux sont professeurs d’université, l’un à Oxford, l’autre à Cambridge. Tolkien le devient jeune et Lewis seulement à cinquante-quatre ans. Tous deux ont une histoire sentimentale assez difficile. L’un et l’autre font carrière dans un milieu de plus en plus ouvertement hostile au christianisme «traditionnel» et vivent, comme tant d’autres écrivains de leur génération, l’expérience traumatisante du combat lors de la Première Guerre mondiale, et subissent de plein fouet la Seconde Guerre Mondiale, lors du Blitz.
Enfin, comme ils sont tous les deux Anglais, ce qui est personnel reste personnel et ils semblent donc assez distants, même dans leurs lettres. Par exemple, Lewis ne se rappellera jamais les prénoms de Tolkien; même après plusieurs décennies d’amitié, il le surnomme «Tollers». De même, Tolkien, appelle, le plus souvent, Lewis par son surnom commun, «Jack», et non par ses vrais prénoms: Clive Staples.
C’est en 1932 que Lewis lit la première version de The Hobbit[sup]1[/sup] et formule des commentaires très élogieux, estimant avec raison que cet ouvrage allait devenir un classique de la littérature pour enfants. L’année suivante, en 1933, débute le groupe Inklings, groupe informel dédié aux mythes et à la lecture des œuvres de ceux qui en font partie. Dans la seconde partie des années 1940, Tolkien en sort après un premier refroidissement de son amitié avec Lewis, très affecté par le décès de Charles Williams, un ami proche de celui-ci. En 1954, Lewis reçoit, enfin, l’honneur qui lui est dû et est nommé professeur à Cambridge, après avoir été ardemment soutenu et encouragé par Tolkien.
En avril 1956 se déroule le mariage civil de Lewis et de l’Américaine Joy Davidman, une divorcée – qui s’étaient connus en 1952 –, suivi en mars 1957 par leur mariage religieux. Cet événement donne lieu à un deuxième refroidissement dans les relations des deux amis, Tolkien estimant que Lewis se trouve dans une situation d’adultère. Lewis devient veuf rapidement, en juillet 1960, et décède le 22 novembre 1963. Tolkien, quant à lui, survit deux ans à son épouse et meurt en 1973.
1. Une amitié problématique?
L’amitié de deux Anglais ayant vécu dans le courant du XXe siècle peut-elle nous apprendre quelque chose? Notons d’entrée que cette amitié, qui a duré plus de trente ans, est difficile. Les différends entre ces deux hommes témoignent que même une amitié chrétienne peut être délicate, houleuse et blessante.
a) Opinion de Lewis sur Tolkien
«Lors de ma première venue au monde, on m’avait (implicitement) avertit de ne jamais croire un papiste, et lors de ma première arrivée dans le corps professoral d’Anglais (explicitement) de ne jamais croire un philologue. Tolkien était les deux.»[sup]2[/sup]
Et pourtant le catholique Tolkien est l’un des amis les plus proches de Lewis, tout comme l’anglican Lewis est l’ami le plus proche de Tolkien, pour qui l’Eglise catholique est la plus «représentative» de la foi chrétienne. Lewis qualifie Tolkien d’homme «un peu perdu et très particulier», ce qui est probablement en partie vrai. Il le considère comme «un grand homme mais dilatoire et très peu méthodique»[sup]3[/sup]. Ceci peut faire sourire, surtout l’appréciation «très peu méthodique» lorsque l’on sait que Tolkien a travaillé quatorze ans à la rédaction du Seigneur des anneaux[sup]4[/sup] et qu’il supportait mal la grande prolixité de Lewis et la rapidité avec laquelle celui-ci a écrit les Les chroniques de Narnia[sup]5[/sup]. Enfin, Lewis trouve offensante l’attitude du critique littéraire Tolkien dont il a été de nombreuses fois la victime, non sans protestation.
b) Opinion de Tolkien sur Lewis
Il est juste de reconnaître que Tolkien est beaucoup plus critique de Lewis, surtout dans ses lettres, que ce dernier ne l’est à son endroit. Il le trouve, en particulier, «très impressionnable»[sup]6[/sup]. En fait, Lewis diffère de Tolkien, car ses intérêts intellectuels et ses écrits sont plus divers, notamment comme théologien «laïque».
Commentant cette activité de théologien laïque, Tolkien dit de lui «ce pauvre Jack». Il est, en effet, convaincu que la propagation de la foi et sa défense sont réservées aux «vrais» théologiens, c’est-à-dire à ceux qui ont étudié la théologie et ont été formés pour cela. Il va même jusqu’à écrire à la veuve du théologien catholique Austin Farrer (1904-1968) que s’il y avait plus de «bons» théologiens comme son défunt mari, «cela aurait peut-être pu nous éviter Lewis»! Quant à son appréciation du commentaire de Lewis sur la prière[sup]7[/sup], Tolkien renonce à la faire publier tant elle est sévère: «livre consternant», «certaines parties sont horrifiantes»[sup]8[/sup].
On le voit, l’amitié de ces deux hommes est loin d’être parfaite et souffre même des classiques mauvaises compréhensions, d’un manque de compassion, elle est teintée de jalousie – jalousie surtout de la part de Tolkien, qui souffre beaucoup de la distance que l’écrivain Charles Williams – qu’il apprécie malgré les côtés mystiques de son œuvre – met, sans le vouloir, entre Lewis et lui, ce qui est un signe de la grande et forte amitié qui existe entre les deux amis.
Cette amitié explique que Tolkien et Lewis s’encouragent réciproquement à terminer leurs projets littéraires respectifs, même s’ils ne les apprécient pas vraiment. Tolkien dit qu’il n’a pas de sympathie pour «l’essentiel de cette partie de l’œuvre de Lewis», se référant essentiellement aux Chroniques de Narnia, tout comme Lewis n’en a globalement pas pour The Hobbit, et même pour l’œuvre en général de Tolkien, c’est du moins ce que celui-ci affirme, même si cela semble improbable.
«Il est triste que Narnia et toute cette partie de l’œuvre de C.S. Lewis doivent rester en dehors de ma sympathie, comme la plupart de mon œuvre en dehors de la sienne.»[sup]9[/sup]
La relation de Tolkien et Lewis est celle d’une forte amitié non dénuée d’une franchise des plus complètes, parfois à la limite de l’offense.
2. Un même combat
Malgré la sévérité de leurs jugements réciproques, une étroite relation existe entre les deux hommes jusqu’à la mort de Lewis.
Il est certain que Tolkien – comme il le reconnaît lui-même – n’aurait jamais achevé Le seigneur des anneaux sans la présence et les encouragements continuels de Lewis:
«C.S. Lewis est un très vieil ami et collègue, et je dois à ses encouragements le fait d’avoir persévéré en dépit des obstacles (incluant la guerre de 1939!) et d’avoir finalement fini Le seigneur des anneaux.»[sup]10[/sup]
Tolkien trouve donc en Lewis un ami attentif, encourageant et compréhensif. Lorsqu’on connaît l’importance de la publication du Seigneur des anneaux pour Tolkien, ces encouragements sont plus que significatifs et montrent qu’une amitié, mieux une amitié «chrétienne», n’efface certes pas les désaccords, mais est un instrument de grâce et une incitation à progresser sur le chemin de la sanctification.
L’amitié de Tolkien et de Lewis transparaît d’une autre manière: Lewis sert de modèle pour la voix de Treebeard dans Le seigneur des anneaux – l’arbre étant un symbole très important – et Tolkien pour le personnage de Ransom dans la trilogie de Lewis. La présence de Lewis aux côtés de Tolkien est également nécessaire à la publication posthume du Silmarillion, mythologie pour l’Angleterre, son œuvre majeure. «Je n’ai trouvé absolument personne à part C.S. Lewis et mon Christopher (son deuxième fils) qui veuille les lire; et personne ne veut les publier.» Le seigneur des anneaux présente en «condensé» le meilleur de Tolkien, son plan pour la mythologie anglaise, pour un renouveau au sein d’une littérature chrétienne en disparition. Le soutien inconditionnel de Lewis montre à Tolkien qu’il n’est pas isolé au milieu de l’establishment académique d’Oxford, mais que leur foi commune pousse Lewis à le défendre et l’encourager.
En ce qui concerne l’influence de Tolkien sur Lewis, il convient de remarquer sa théorie des mythes et celle de la «sous-création». La première est très importante dans la conversion de Lewis. La discussion que Tolkien, Dyson et lui ont au sujet des mythes et, particulièrement, au sujet des récits bibliques, comme celui de la résurrection, le vrai mythe, conduit Lewis au déisme et, par la suite, au «théisme biblique». Lorsque Tolkien et Lewis emploient le terme «mythe» en référence à la Bible, ils veulent dire que les mythes contiennent un élément religieux clair, qui tente d’expliquer les relations des hommes avec les dieux ou le dieu, et qui décrit une cosmogonie. La Bible est, en ce sens, un «mythe». Pour Tolkien et Lewis, il y a des éléments communs à tous les mythes qui proviennent, en réalité, de ce que nous avons été créés à l’image de Dieu. Mais tous ces mythes ne font que construire sur l’imagination déchue de l’homme. Le récit biblique, quant à lui, rapporte des faits: «Le cœur du christianisme est un mythe qui est aussi un fait. Le vieux mythe du Dieu mourant, sans cesser d’être un mythe, descend des cieux des légendes et de l’imagination vers la terre de l’histoire.»[sup]11[/sup]
La seconde théorie, la «sous-création», à savoir que Dieu seul est Créateur et que tout ce que l’homme peut «créer» n’est, en réalité, qu’une «création dérivée» des dons que Dieu confère aux hommes, croyants ou non, est aussi importante pour la foi commune que Tolkien et Lewis partagent. On retrouve cela dans le cadre d’une certaine tradition de la théologie réformée qui met l’accent sur la grâce commune, laquelle occupe aussi une place importante dans la foi de Tolkien et de Lewis et constitue, probablement, une des raisons «théologiques» qui faisaient que ces deux hommes pouvaient s’encourager à écrire des œuvres auxquelles, personnellement, ils ne s’intéressaient pas particulièrement.
Grâce aux encouragements incessants et à l’influence de Tolkien, Lewis se voit, enfin, offrir une chaire à Cambridge. Par deux fois, Tolkien use du charme et de la «sophistication» anglaises pour parvenir à ses fins: la nomination de Lewis. Convaincu du don que celui-ci a reçu de la part du Créateur, don qui demandait, afin de porter tous ses fruits, d’être mis au service de l’appel de Dieu dans un professorat, Tolkien fournit de grands efforts. Il n’y avait alors à Cambridge aucun poste qui aurait vraiment convenu à Lewis; aussi une chaire de littérature anglaise – médiévale et Renaissance – est-elle spécialement créée pour lui. C’est un intérêt presque spirituel que Tolkien porte à la carrière de Lewis; il estime, en effet, que pour mettre à profit pour son Dieu les talents qu’il a reçus, celui-ci devait devenir professeur à Cambridge.
Tolkien et Lewis sont tous les deux conscients que leurs projets, même les plus invraisemblables, comme celui du Silmarillion, proviennent, en fin de compte, d’une même conception de la vie humaine, celle de créature du Dieu de la révélation biblique. Leur foi semble donc être un élément très important, qui soutient et nourrit leur amitié, et permet à celle-ci de survivre à leurs critiques réciproques. Lewis écrit:
«L’amitié, dans un certain sens est – et je ne le dis pas dans un sens péjoratif – le moins normal des amours; le moins instinctif, organique, biologique, social et nécessaire.»[sup]12[/sup]
3. Une amitié de foi «catholique»
La plupart des critiques que Tolkien et Lewis s’adressent l’un à l’autre, qui auraient suffi à séparer définitivement d’autres amis, n’ont pas du tout ce résultat, même si certains événements mettent de la distance entre eux. Y a-t-il donc une explication à cette amitié, une amitié de foi? Quel est le lien entre soutien et critique? Une dialectique irréconciliable entre deux attitudes très différentes ou simplement une amitié des plus normales avec ses «hauts et ses bas»? Peut-être.
Mais il est certainement plus juste d’y voir autre chose, quelque chose de «non naturel», pour employer des mots de Lewis. Cette amitié entre deux chrétiens est si forte que rien ne peut la briser: ni les rancunes personnelles, ni les acerbes critiques académiques, ni les différends théologiques. En bref, l’amitié de Tolkien et Lewis est soutenue par plusieurs éléments.
a) Une même «perspective», un même combat. Tous deux, chrétiens, sont engagés dans un milieu académique qui demande une apologétique, une défense de la foi chrétienne. Ils s’accordent dans le refus de limiter le christianisme, la foi chrétienne, à la seule vie d’Eglise. Pour eux, séparer le sacré et le séculier n’est pas normal et se trouve imposé par la société, par diverses philosophies qui ont influencé l’Eglise. La foi chrétienne appelle un engagement de la foi dans tous les domaines de la vie. Tolkien, sur ce point, a subi l’influence du cardinal John Henry Newman, qui a fondé l’Eglise catholique dans laquelle il a été élevé et qu’il fréquente régulièrement depuis. Cette conception catholique romaine de la vie chrétienne a un parallèle dans la tradition réformée à laquelle est lié le nom du théologien et premier ministre des Pays-Bas, Abraham Kuyper[sup]13[/sup].
Ainsi, une même foi nourrit l’amitié des deux hommes. Quelle était cette foi, précisément? Il ne s’agit pas seulement d’appartenance à une même «tradition», de reconnaissance commune d’un certain nombre de doctrines, même si leur foi chrétienne a un contenu précis. Une autre caractéristique donne de la force à leur amitié. Comme l’exprime Lewis, la foi est nourrie par l’amour que Dieu donne. L’amitié – et plus encore l’amitié entre chrétiens – étant un amour non naturel, provient de l’amour que Dieu accorde par l’intermédiaire de la foi en Christ. Cependant, ce n’est pas parce que deux personnes ont une même foi qu’une amitié naîtra forcément de leurs relations. Il ne faut pas sous-estimer l’importance psychologique et émotionnelle que certaines expériences communes, d’ordre non religieux, ont sur la naissance d’une amitié. Tolkien et Lewis ont eu certaines expériences communes comme avoir combattu et été blessés lors de la Première Guerre mondiale, être professeurs dans l’Angleterre du XXe siècle ou être l’un et l’autre des antimodernes (au sens philosophique).
b) Le deuxième élément important de leur amitié est donc une foi commune. Comment Tolkien, le catholique convaincu, et Lewis, l’apologète anglican, peuvent-ils la nourrir en appartenant à des traditions chrétiennes si différentes? Ils ne s’expriment pas beaucoup sur les conditions de l’unité chrétienne, pas plus qu’ils n’évoquent les points communs de leur foi. Cependant, Lewis s’exprime longuement dans son livre Les fondements du christianisme[sup]14[/sup], mais il s’explique rarement sur la réalisation pratique de l’unité. En 1947, il mentionne trois éléments essentiels à l’unité entre protestants et catholiques, à savoir le Dieu trinitaire, les relations fraternelles et la prière[sup]15[/sup]. Ailleurs, il mentionne, plusieurs fois: la Trinité, la divinité de Christ et les sacrements (bien sûr, sur ce dernier point, il existe une grande différence entre réformés, anglicans et catholiques romains)[sup]16[/sup]. Tolkien est encore moins explicite, se refusant presque à tout commentaire sur ce qu’il croit, ne se considérant pas apte à traiter des questions de théologie et s’en remettant à l’Eglise romaine. Les rares fois où il s’autorise des commentaires sur la foi, c’est lorsqu’il écrit à ses enfants ou à ses petits-enfants; là, il leur donne des conseils sur la foi et sur la vie chrétienne.
Tolkien et Lewis ont, l’un et l’autre, nettement conscience d’appartenir tous les deux à une tradition chrétienne remontant à l’Eglise «primitive». Ils sentent leur proximité dans leur opposition aux mêmes philosophies hostiles à la «tradition chrétienne». Lewis affirme ainsi à Don Giovanni Calabria:
«Les périls communs, les fardeaux communs, une haine et un mépris presque universels pour le troupeau de Christ peut, par la grâce de Dieu, contribuer beaucoup à la guérison de nos divisions.»[sup]17[/sup]
En parlant de fardeaux, de haine et de mépris, Lewis fait référence à l’histoire de l’Eglise, mais sans doute aussi au contexte académique dans lequel lui-même évolue, contexte opposé de plusieurs manières à la foi chrétienne. Plus précisément, Tolkien et Lewis combattent fermement la «modernité» dans sa forme philosophique et, pour Tolkien, dans sa forme technologique. Ils critiquent vivement la prétendue autonomie de l’homme vis-à-vis de son Créateur.
c) Troisième élément: les désaccords suscitent le pardon. Tolkien et Lewis ne sous-estiment pas leurs désaccords que produisent leur amitié ou leur foi. Ils les affrontent lucidement. A titre d’exemple, je mentionnerai l’une des fameuses critiques littéraires de Tolkien. En 1954, Lewis achève, enfin, le seizième volume du Oxford History of English Literature consacré à la Renaissance, volume qu’il a mis de côté de nombreuses fois, qui lui a demandé beaucoup d’efforts et dans lequel se trouvent énormément de ses convictions personnelles, tant au niveau littéraire qu’implicitement à celui de sa foi chrétienne. Lewis s’attendait à un soutien de Tolkien. Mais après sa publication, la revue littéraire officielle de Tolkien se montre assez négative, ce qui affecte tellement Lewis qu’il en fait part à Tolkien. Cet incident ainsi que beaucoup d’autres auraient pu mettre fin à leur amitié, mais ce n’est pas le cas. La réponse de Tolkien est très significative:
«Mais Dieu te bénisse pour ta bonté. Et au lieu de confesser comme pécheur l’inévitable et naturel sentiment de peine et ses réactions [notamment la possibilité de ressentiment], fais-moi la grande générosité de me faire le présent des peines que j’ai causées, pour que je puisse partager le bénéfice que tu en as tiré.»[sup]18[/sup]
Tels sont probablement l’une des attitudes les plus importantes, l’un des éléments cruciaux de la vie chrétienne, à savoir le pardon: confesser ses péchés, ses erreurs, à celui qu’on a offensé. Lorsque Tolkien fait référence au pardon – s’il a probablement en tête la confession auriculaire, nécessaire dans l’Eglise catholique romaine –, il fait, sans aucun doute, aussi référence à une confession individuelle, à une relation chrétienne qui exige la demande de pardon par l’offensant à l’offensé.
En vue de l’unité chrétienne, l’important est de se souvenir que tous sont pécheurs mais repentants, et que les faiblesses et les divisions dans l’Eglise manifestent non pas une foi divisée mais, au contraire, la véracité de l’enseignement biblique au sujet du péché et de la possibilité du pardon.
d) Enfin, voici un autre élément important pour l’amitié de Tolkien et Lewis. Dans la même lettre que Tolkien envoie à Lewis après son commentaire sur le volume du Oxford History of English Literature déjà mentionné, Tolkien écrit:
«Le seul juste critique littéraire est Christ, qui admire plus que tout autre homme les dons que Lui-même a accordés. Ainsi que nous soyons ‹reconnus l’un et l’autre en Christ›. Que Dieu te garde.»[sup]19[/sup]
Autrement dit, pour Tolkien, son amitié avec Lewis, leur unité sont fortifiées par cet enseignement important de la foi chrétienne: reconnaître en chacun les dons donnés par Dieu, voir les autres avec le regard de Dieu. Tolkien, malgré les grands différends littéraires qu’il a avec lui, reconnaît en son ami les dons littéraires donnés par Dieu. Cela est moins banal qu’il n’y paraît, car c’est chose peu facile à pratiquer. Lorsque nos différends prennent le pas sur notre amitié chrétienne ou sur notre unité, nous cherchons trop souvent à «remporter le débat» plutôt que d’essayer de reconnaître, en notre «vis-à-vis», quelqu’un pourvu d’autres dons de Dieu.
Conclusion
Que conclure? Les caractéristiques de l’unité chrétienne qui ressortent de l’amitié de Tolkien et Lewis sont le suivantes:
– L’unité chrétienne, tout comme l’amitié, provient de Dieu, elle est donnée par Dieu et non pas à rechercher premièrement dans une unité extérieure ou un rassemblement visible de tous les chrétiens. A cet égard, il y aurait beaucoup de réflexions à faire sur l’unité chrétienne en tant que don divin, en revenant à la doctrine de l’union avec Christ comme fondement. Cela présuppose une définition de la personne de Christ et de ce qu’est l’unio cum Christo[sup]20[/sup].
– L’unité chrétienne ne se fonde pas, premièrement, sur les points d’accord, comme cela se fait trop souvent maintenant. Procéder de cette manière ne peut conduire qu’à un réductionnisme de la foi chrétienne. Lewis s’est efforcé de montrer quel est le fondement du christianisme, fondement sans lequel il n’y a pas d’unité chrétienne puisqu’il n’y a pas de foi chrétienne. Sans vouloir contester à Lewis un résultat satisfaisant, il faut remarquer que d’autres ont choisi la même méthode et abouti à un fondement plus ou moins ambigu. Le Conseil œcuménique des Eglises (COE), par exemple, met l’accent, dans un document, sur la nécessité d’un engagement chrétien qui puisse amener justice, paix et respect de la création, appel qu’il est impératif d’entendre. Cependant, la définition de l’Eglise, et par implication de la foi chrétienne, donnée par le COE est plus qu’ambiguë. Dans son document Ecclesiology and Ethics, celui-ci affirme que le fondement de la communauté chrétienne se trouve dans les éléments suivants:
– tout exercice du pouvoir est redevable devant Dieu;
– l’option de Dieu pour les pauvres;
– la valeur égale des races et des peuples;
– hommes et femmes sont créés à l’image de Dieu;
– la vérité est le fondement d’une communauté d’humains libres;
– la paix de Jésus-Christ;
– la création est bien-aimée de Dieu;
– la terre appartient à Dieu;
– la dignité et l’engagement de la jeune génération;
– les droits humains sont donnés par Dieu[sup]21[/sup].
Pour Tolkien et Lewis, ce ne sont pas les divisions qui sont nécessairement le point le plus néfaste, mais la manière dont nous abordons ces divisions, la manière dont nous y faisons face. La recherche continuelle d’un «minimum» de plus en plus restreint ne cacherait-elle pas une peur du pardon? En effet, un minimum permet d’éviter les différences et, ainsi, les occasions de désaccords, mais aussi de pardon. Avoir peur d’offenser les frères et sœurs chrétiens est une chose compréhensible et normale; il ne faut pas chercher à les blesser. Mais il n’est pas toujours nécessaire d’éviter les désaccords. Cette attitude peut cacher une peur du pardon. Tolkien le fait remarquer à Lewis, montrant que les désaccords contribuent à une sanctification mutuelle, comme ce fut le cas entre eux. L’unité de foi, c’est «risquer» le pardon.
– Enfin, il y a l’amour donné par Dieu, la rédemption divine, cette démonstration de gloire et d’amour. Et, ici, il faut bien distinguer tolérance et amour chrétien. L’amour chrétien est motivé par la reconnaissance envers Christ, qui a donné sa vie pour ceux qui ont reçu la foi, quel que soit leur accord ou leur désaccord avec autrui, qu’ils soient «amis» ou non. L’amour chrétien, qui est l’un des fondements de l’amitié chrétienne, consiste à voir en chacun de nos frères et sœurs quelqu’un qui a la vie de Christ par l’Esprit. Cet amour chrétien est bien différent de la tolérance à observer envers toutes les «dénominations» chrétiennes, tolérance conçue comme un respect distant de chacun.
Voici en conclusion un mot de Tolkien qui semble résumer à la fois ce que fut la vie de Tolkien et Lewis, mais aussi ce que furent la vie, la foi et l’amitié nourrie de cette foi: l’amitié chrétienne est telle que la vie chrétienne; c’est «la joie et la tristesse tranchantes comme des épées»[sup]22[/sup].
La revue de théologie
de la Faculté Jean Calvin
J' apprécie la franchise de Yannick Imbert.il est sans conséssion, c' est rafraîchissant.Joie et tristesse écrivez-vous mon cher Yannick comme des épées!!!Mr Soucolline vous répondra que c' est vendredi-saint et Pâques à la fois...Amen. Mr Soucolline.
TOLKIEN ET LEWIS, AMIS ET TÉMOINS ENSEMBLE
Yannick IMBERT*
J.R.R. Tolkien (1892-1973) et C.S. Lewis (1898-1963) sont devenus à la mode dans le sens positif mais aussi négatif du terme, lors de la sortie des films Le seigneur des anneaux et Les chroniques de Narnia, tirés de leurs livres respectifs. Cet article n’a pas pour objectif de présenter une critique cinématographique ou littéraire, mais d’évoquer deux personnalités mal connues et, plus spécifiquement, leurs relations de longue et parfois tumultueuse amitié: celle d’un catholique romain et d’un anglican à la foi profonde, ce qui peut contribuer à nous enrichir aujourd’hui.
Il convient, tout d’abord, de nous familiariser avec ces deux auteurs et, plus spécifiquement, de discerner ce qui les a rapprochés et a contribué à leur amitié.
En premier lieu, tous les deux sont orphelins tôt dans leur enfance. Tolkien perd son père à quatre ans et sa mère à l’âge de douze ans. Lewis, quant à lui, a dix ans à la mort de sa mère et est élevé, avec son frère, par un père dépassé par l’éducation de deux jeunes enfants; il est donc, dans un certain sens, orphelin de père. Ensuite, le parcours de ces deux hommes est très différent même si, finalement, tous les deux sont professeurs d’université, l’un à Oxford, l’autre à Cambridge. Tolkien le devient jeune et Lewis seulement à cinquante-quatre ans. Tous deux ont une histoire sentimentale assez difficile. L’un et l’autre font carrière dans un milieu de plus en plus ouvertement hostile au christianisme «traditionnel» et vivent, comme tant d’autres écrivains de leur génération, l’expérience traumatisante du combat lors de la Première Guerre mondiale, et subissent de plein fouet la Seconde Guerre Mondiale, lors du Blitz.
Enfin, comme ils sont tous les deux Anglais, ce qui est personnel reste personnel et ils semblent donc assez distants, même dans leurs lettres. Par exemple, Lewis ne se rappellera jamais les prénoms de Tolkien; même après plusieurs décennies d’amitié, il le surnomme «Tollers». De même, Tolkien, appelle, le plus souvent, Lewis par son surnom commun, «Jack», et non par ses vrais prénoms: Clive Staples.
C’est en 1932 que Lewis lit la première version de The Hobbit[sup]1[/sup] et formule des commentaires très élogieux, estimant avec raison que cet ouvrage allait devenir un classique de la littérature pour enfants. L’année suivante, en 1933, débute le groupe Inklings, groupe informel dédié aux mythes et à la lecture des œuvres de ceux qui en font partie. Dans la seconde partie des années 1940, Tolkien en sort après un premier refroidissement de son amitié avec Lewis, très affecté par le décès de Charles Williams, un ami proche de celui-ci. En 1954, Lewis reçoit, enfin, l’honneur qui lui est dû et est nommé professeur à Cambridge, après avoir été ardemment soutenu et encouragé par Tolkien.
En avril 1956 se déroule le mariage civil de Lewis et de l’Américaine Joy Davidman, une divorcée – qui s’étaient connus en 1952 –, suivi en mars 1957 par leur mariage religieux. Cet événement donne lieu à un deuxième refroidissement dans les relations des deux amis, Tolkien estimant que Lewis se trouve dans une situation d’adultère. Lewis devient veuf rapidement, en juillet 1960, et décède le 22 novembre 1963. Tolkien, quant à lui, survit deux ans à son épouse et meurt en 1973.
1. Une amitié problématique?
L’amitié de deux Anglais ayant vécu dans le courant du XXe siècle peut-elle nous apprendre quelque chose? Notons d’entrée que cette amitié, qui a duré plus de trente ans, est difficile. Les différends entre ces deux hommes témoignent que même une amitié chrétienne peut être délicate, houleuse et blessante.
a) Opinion de Lewis sur Tolkien
«Lors de ma première venue au monde, on m’avait (implicitement) avertit de ne jamais croire un papiste, et lors de ma première arrivée dans le corps professoral d’Anglais (explicitement) de ne jamais croire un philologue. Tolkien était les deux.»[sup]2[/sup]
Et pourtant le catholique Tolkien est l’un des amis les plus proches de Lewis, tout comme l’anglican Lewis est l’ami le plus proche de Tolkien, pour qui l’Eglise catholique est la plus «représentative» de la foi chrétienne. Lewis qualifie Tolkien d’homme «un peu perdu et très particulier», ce qui est probablement en partie vrai. Il le considère comme «un grand homme mais dilatoire et très peu méthodique»[sup]3[/sup]. Ceci peut faire sourire, surtout l’appréciation «très peu méthodique» lorsque l’on sait que Tolkien a travaillé quatorze ans à la rédaction du Seigneur des anneaux[sup]4[/sup] et qu’il supportait mal la grande prolixité de Lewis et la rapidité avec laquelle celui-ci a écrit les Les chroniques de Narnia[sup]5[/sup]. Enfin, Lewis trouve offensante l’attitude du critique littéraire Tolkien dont il a été de nombreuses fois la victime, non sans protestation.
b) Opinion de Tolkien sur Lewis
Il est juste de reconnaître que Tolkien est beaucoup plus critique de Lewis, surtout dans ses lettres, que ce dernier ne l’est à son endroit. Il le trouve, en particulier, «très impressionnable»[sup]6[/sup]. En fait, Lewis diffère de Tolkien, car ses intérêts intellectuels et ses écrits sont plus divers, notamment comme théologien «laïque».
Commentant cette activité de théologien laïque, Tolkien dit de lui «ce pauvre Jack». Il est, en effet, convaincu que la propagation de la foi et sa défense sont réservées aux «vrais» théologiens, c’est-à-dire à ceux qui ont étudié la théologie et ont été formés pour cela. Il va même jusqu’à écrire à la veuve du théologien catholique Austin Farrer (1904-1968) que s’il y avait plus de «bons» théologiens comme son défunt mari, «cela aurait peut-être pu nous éviter Lewis»! Quant à son appréciation du commentaire de Lewis sur la prière[sup]7[/sup], Tolkien renonce à la faire publier tant elle est sévère: «livre consternant», «certaines parties sont horrifiantes»[sup]8[/sup].
On le voit, l’amitié de ces deux hommes est loin d’être parfaite et souffre même des classiques mauvaises compréhensions, d’un manque de compassion, elle est teintée de jalousie – jalousie surtout de la part de Tolkien, qui souffre beaucoup de la distance que l’écrivain Charles Williams – qu’il apprécie malgré les côtés mystiques de son œuvre – met, sans le vouloir, entre Lewis et lui, ce qui est un signe de la grande et forte amitié qui existe entre les deux amis.
Cette amitié explique que Tolkien et Lewis s’encouragent réciproquement à terminer leurs projets littéraires respectifs, même s’ils ne les apprécient pas vraiment. Tolkien dit qu’il n’a pas de sympathie pour «l’essentiel de cette partie de l’œuvre de Lewis», se référant essentiellement aux Chroniques de Narnia, tout comme Lewis n’en a globalement pas pour The Hobbit, et même pour l’œuvre en général de Tolkien, c’est du moins ce que celui-ci affirme, même si cela semble improbable.
«Il est triste que Narnia et toute cette partie de l’œuvre de C.S. Lewis doivent rester en dehors de ma sympathie, comme la plupart de mon œuvre en dehors de la sienne.»[sup]9[/sup]
La relation de Tolkien et Lewis est celle d’une forte amitié non dénuée d’une franchise des plus complètes, parfois à la limite de l’offense.
2. Un même combat
Malgré la sévérité de leurs jugements réciproques, une étroite relation existe entre les deux hommes jusqu’à la mort de Lewis.
Il est certain que Tolkien – comme il le reconnaît lui-même – n’aurait jamais achevé Le seigneur des anneaux sans la présence et les encouragements continuels de Lewis:
«C.S. Lewis est un très vieil ami et collègue, et je dois à ses encouragements le fait d’avoir persévéré en dépit des obstacles (incluant la guerre de 1939!) et d’avoir finalement fini Le seigneur des anneaux.»[sup]10[/sup]
Tolkien trouve donc en Lewis un ami attentif, encourageant et compréhensif. Lorsqu’on connaît l’importance de la publication du Seigneur des anneaux pour Tolkien, ces encouragements sont plus que significatifs et montrent qu’une amitié, mieux une amitié «chrétienne», n’efface certes pas les désaccords, mais est un instrument de grâce et une incitation à progresser sur le chemin de la sanctification.
L’amitié de Tolkien et de Lewis transparaît d’une autre manière: Lewis sert de modèle pour la voix de Treebeard dans Le seigneur des anneaux – l’arbre étant un symbole très important – et Tolkien pour le personnage de Ransom dans la trilogie de Lewis. La présence de Lewis aux côtés de Tolkien est également nécessaire à la publication posthume du Silmarillion, mythologie pour l’Angleterre, son œuvre majeure. «Je n’ai trouvé absolument personne à part C.S. Lewis et mon Christopher (son deuxième fils) qui veuille les lire; et personne ne veut les publier.» Le seigneur des anneaux présente en «condensé» le meilleur de Tolkien, son plan pour la mythologie anglaise, pour un renouveau au sein d’une littérature chrétienne en disparition. Le soutien inconditionnel de Lewis montre à Tolkien qu’il n’est pas isolé au milieu de l’establishment académique d’Oxford, mais que leur foi commune pousse Lewis à le défendre et l’encourager.
En ce qui concerne l’influence de Tolkien sur Lewis, il convient de remarquer sa théorie des mythes et celle de la «sous-création». La première est très importante dans la conversion de Lewis. La discussion que Tolkien, Dyson et lui ont au sujet des mythes et, particulièrement, au sujet des récits bibliques, comme celui de la résurrection, le vrai mythe, conduit Lewis au déisme et, par la suite, au «théisme biblique». Lorsque Tolkien et Lewis emploient le terme «mythe» en référence à la Bible, ils veulent dire que les mythes contiennent un élément religieux clair, qui tente d’expliquer les relations des hommes avec les dieux ou le dieu, et qui décrit une cosmogonie. La Bible est, en ce sens, un «mythe». Pour Tolkien et Lewis, il y a des éléments communs à tous les mythes qui proviennent, en réalité, de ce que nous avons été créés à l’image de Dieu. Mais tous ces mythes ne font que construire sur l’imagination déchue de l’homme. Le récit biblique, quant à lui, rapporte des faits: «Le cœur du christianisme est un mythe qui est aussi un fait. Le vieux mythe du Dieu mourant, sans cesser d’être un mythe, descend des cieux des légendes et de l’imagination vers la terre de l’histoire.»[sup]11[/sup]
La seconde théorie, la «sous-création», à savoir que Dieu seul est Créateur et que tout ce que l’homme peut «créer» n’est, en réalité, qu’une «création dérivée» des dons que Dieu confère aux hommes, croyants ou non, est aussi importante pour la foi commune que Tolkien et Lewis partagent. On retrouve cela dans le cadre d’une certaine tradition de la théologie réformée qui met l’accent sur la grâce commune, laquelle occupe aussi une place importante dans la foi de Tolkien et de Lewis et constitue, probablement, une des raisons «théologiques» qui faisaient que ces deux hommes pouvaient s’encourager à écrire des œuvres auxquelles, personnellement, ils ne s’intéressaient pas particulièrement.
Grâce aux encouragements incessants et à l’influence de Tolkien, Lewis se voit, enfin, offrir une chaire à Cambridge. Par deux fois, Tolkien use du charme et de la «sophistication» anglaises pour parvenir à ses fins: la nomination de Lewis. Convaincu du don que celui-ci a reçu de la part du Créateur, don qui demandait, afin de porter tous ses fruits, d’être mis au service de l’appel de Dieu dans un professorat, Tolkien fournit de grands efforts. Il n’y avait alors à Cambridge aucun poste qui aurait vraiment convenu à Lewis; aussi une chaire de littérature anglaise – médiévale et Renaissance – est-elle spécialement créée pour lui. C’est un intérêt presque spirituel que Tolkien porte à la carrière de Lewis; il estime, en effet, que pour mettre à profit pour son Dieu les talents qu’il a reçus, celui-ci devait devenir professeur à Cambridge.
Tolkien et Lewis sont tous les deux conscients que leurs projets, même les plus invraisemblables, comme celui du Silmarillion, proviennent, en fin de compte, d’une même conception de la vie humaine, celle de créature du Dieu de la révélation biblique. Leur foi semble donc être un élément très important, qui soutient et nourrit leur amitié, et permet à celle-ci de survivre à leurs critiques réciproques. Lewis écrit:
«L’amitié, dans un certain sens est – et je ne le dis pas dans un sens péjoratif – le moins normal des amours; le moins instinctif, organique, biologique, social et nécessaire.»[sup]12[/sup]
3. Une amitié de foi «catholique»
La plupart des critiques que Tolkien et Lewis s’adressent l’un à l’autre, qui auraient suffi à séparer définitivement d’autres amis, n’ont pas du tout ce résultat, même si certains événements mettent de la distance entre eux. Y a-t-il donc une explication à cette amitié, une amitié de foi? Quel est le lien entre soutien et critique? Une dialectique irréconciliable entre deux attitudes très différentes ou simplement une amitié des plus normales avec ses «hauts et ses bas»? Peut-être.
Mais il est certainement plus juste d’y voir autre chose, quelque chose de «non naturel», pour employer des mots de Lewis. Cette amitié entre deux chrétiens est si forte que rien ne peut la briser: ni les rancunes personnelles, ni les acerbes critiques académiques, ni les différends théologiques. En bref, l’amitié de Tolkien et Lewis est soutenue par plusieurs éléments.
a) Une même «perspective», un même combat. Tous deux, chrétiens, sont engagés dans un milieu académique qui demande une apologétique, une défense de la foi chrétienne. Ils s’accordent dans le refus de limiter le christianisme, la foi chrétienne, à la seule vie d’Eglise. Pour eux, séparer le sacré et le séculier n’est pas normal et se trouve imposé par la société, par diverses philosophies qui ont influencé l’Eglise. La foi chrétienne appelle un engagement de la foi dans tous les domaines de la vie. Tolkien, sur ce point, a subi l’influence du cardinal John Henry Newman, qui a fondé l’Eglise catholique dans laquelle il a été élevé et qu’il fréquente régulièrement depuis. Cette conception catholique romaine de la vie chrétienne a un parallèle dans la tradition réformée à laquelle est lié le nom du théologien et premier ministre des Pays-Bas, Abraham Kuyper[sup]13[/sup].
Ainsi, une même foi nourrit l’amitié des deux hommes. Quelle était cette foi, précisément? Il ne s’agit pas seulement d’appartenance à une même «tradition», de reconnaissance commune d’un certain nombre de doctrines, même si leur foi chrétienne a un contenu précis. Une autre caractéristique donne de la force à leur amitié. Comme l’exprime Lewis, la foi est nourrie par l’amour que Dieu donne. L’amitié – et plus encore l’amitié entre chrétiens – étant un amour non naturel, provient de l’amour que Dieu accorde par l’intermédiaire de la foi en Christ. Cependant, ce n’est pas parce que deux personnes ont une même foi qu’une amitié naîtra forcément de leurs relations. Il ne faut pas sous-estimer l’importance psychologique et émotionnelle que certaines expériences communes, d’ordre non religieux, ont sur la naissance d’une amitié. Tolkien et Lewis ont eu certaines expériences communes comme avoir combattu et été blessés lors de la Première Guerre mondiale, être professeurs dans l’Angleterre du XXe siècle ou être l’un et l’autre des antimodernes (au sens philosophique).
b) Le deuxième élément important de leur amitié est donc une foi commune. Comment Tolkien, le catholique convaincu, et Lewis, l’apologète anglican, peuvent-ils la nourrir en appartenant à des traditions chrétiennes si différentes? Ils ne s’expriment pas beaucoup sur les conditions de l’unité chrétienne, pas plus qu’ils n’évoquent les points communs de leur foi. Cependant, Lewis s’exprime longuement dans son livre Les fondements du christianisme[sup]14[/sup], mais il s’explique rarement sur la réalisation pratique de l’unité. En 1947, il mentionne trois éléments essentiels à l’unité entre protestants et catholiques, à savoir le Dieu trinitaire, les relations fraternelles et la prière[sup]15[/sup]. Ailleurs, il mentionne, plusieurs fois: la Trinité, la divinité de Christ et les sacrements (bien sûr, sur ce dernier point, il existe une grande différence entre réformés, anglicans et catholiques romains)[sup]16[/sup]. Tolkien est encore moins explicite, se refusant presque à tout commentaire sur ce qu’il croit, ne se considérant pas apte à traiter des questions de théologie et s’en remettant à l’Eglise romaine. Les rares fois où il s’autorise des commentaires sur la foi, c’est lorsqu’il écrit à ses enfants ou à ses petits-enfants; là, il leur donne des conseils sur la foi et sur la vie chrétienne.
Tolkien et Lewis ont, l’un et l’autre, nettement conscience d’appartenir tous les deux à une tradition chrétienne remontant à l’Eglise «primitive». Ils sentent leur proximité dans leur opposition aux mêmes philosophies hostiles à la «tradition chrétienne». Lewis affirme ainsi à Don Giovanni Calabria:
«Les périls communs, les fardeaux communs, une haine et un mépris presque universels pour le troupeau de Christ peut, par la grâce de Dieu, contribuer beaucoup à la guérison de nos divisions.»[sup]17[/sup]
En parlant de fardeaux, de haine et de mépris, Lewis fait référence à l’histoire de l’Eglise, mais sans doute aussi au contexte académique dans lequel lui-même évolue, contexte opposé de plusieurs manières à la foi chrétienne. Plus précisément, Tolkien et Lewis combattent fermement la «modernité» dans sa forme philosophique et, pour Tolkien, dans sa forme technologique. Ils critiquent vivement la prétendue autonomie de l’homme vis-à-vis de son Créateur.
c) Troisième élément: les désaccords suscitent le pardon. Tolkien et Lewis ne sous-estiment pas leurs désaccords que produisent leur amitié ou leur foi. Ils les affrontent lucidement. A titre d’exemple, je mentionnerai l’une des fameuses critiques littéraires de Tolkien. En 1954, Lewis achève, enfin, le seizième volume du Oxford History of English Literature consacré à la Renaissance, volume qu’il a mis de côté de nombreuses fois, qui lui a demandé beaucoup d’efforts et dans lequel se trouvent énormément de ses convictions personnelles, tant au niveau littéraire qu’implicitement à celui de sa foi chrétienne. Lewis s’attendait à un soutien de Tolkien. Mais après sa publication, la revue littéraire officielle de Tolkien se montre assez négative, ce qui affecte tellement Lewis qu’il en fait part à Tolkien. Cet incident ainsi que beaucoup d’autres auraient pu mettre fin à leur amitié, mais ce n’est pas le cas. La réponse de Tolkien est très significative:
«Mais Dieu te bénisse pour ta bonté. Et au lieu de confesser comme pécheur l’inévitable et naturel sentiment de peine et ses réactions [notamment la possibilité de ressentiment], fais-moi la grande générosité de me faire le présent des peines que j’ai causées, pour que je puisse partager le bénéfice que tu en as tiré.»[sup]18[/sup]
Tels sont probablement l’une des attitudes les plus importantes, l’un des éléments cruciaux de la vie chrétienne, à savoir le pardon: confesser ses péchés, ses erreurs, à celui qu’on a offensé. Lorsque Tolkien fait référence au pardon – s’il a probablement en tête la confession auriculaire, nécessaire dans l’Eglise catholique romaine –, il fait, sans aucun doute, aussi référence à une confession individuelle, à une relation chrétienne qui exige la demande de pardon par l’offensant à l’offensé.
En vue de l’unité chrétienne, l’important est de se souvenir que tous sont pécheurs mais repentants, et que les faiblesses et les divisions dans l’Eglise manifestent non pas une foi divisée mais, au contraire, la véracité de l’enseignement biblique au sujet du péché et de la possibilité du pardon.
d) Enfin, voici un autre élément important pour l’amitié de Tolkien et Lewis. Dans la même lettre que Tolkien envoie à Lewis après son commentaire sur le volume du Oxford History of English Literature déjà mentionné, Tolkien écrit:
«Le seul juste critique littéraire est Christ, qui admire plus que tout autre homme les dons que Lui-même a accordés. Ainsi que nous soyons ‹reconnus l’un et l’autre en Christ›. Que Dieu te garde.»[sup]19[/sup]
Autrement dit, pour Tolkien, son amitié avec Lewis, leur unité sont fortifiées par cet enseignement important de la foi chrétienne: reconnaître en chacun les dons donnés par Dieu, voir les autres avec le regard de Dieu. Tolkien, malgré les grands différends littéraires qu’il a avec lui, reconnaît en son ami les dons littéraires donnés par Dieu. Cela est moins banal qu’il n’y paraît, car c’est chose peu facile à pratiquer. Lorsque nos différends prennent le pas sur notre amitié chrétienne ou sur notre unité, nous cherchons trop souvent à «remporter le débat» plutôt que d’essayer de reconnaître, en notre «vis-à-vis», quelqu’un pourvu d’autres dons de Dieu.
Conclusion
Que conclure? Les caractéristiques de l’unité chrétienne qui ressortent de l’amitié de Tolkien et Lewis sont le suivantes:
– L’unité chrétienne, tout comme l’amitié, provient de Dieu, elle est donnée par Dieu et non pas à rechercher premièrement dans une unité extérieure ou un rassemblement visible de tous les chrétiens. A cet égard, il y aurait beaucoup de réflexions à faire sur l’unité chrétienne en tant que don divin, en revenant à la doctrine de l’union avec Christ comme fondement. Cela présuppose une définition de la personne de Christ et de ce qu’est l’unio cum Christo[sup]20[/sup].
– L’unité chrétienne ne se fonde pas, premièrement, sur les points d’accord, comme cela se fait trop souvent maintenant. Procéder de cette manière ne peut conduire qu’à un réductionnisme de la foi chrétienne. Lewis s’est efforcé de montrer quel est le fondement du christianisme, fondement sans lequel il n’y a pas d’unité chrétienne puisqu’il n’y a pas de foi chrétienne. Sans vouloir contester à Lewis un résultat satisfaisant, il faut remarquer que d’autres ont choisi la même méthode et abouti à un fondement plus ou moins ambigu. Le Conseil œcuménique des Eglises (COE), par exemple, met l’accent, dans un document, sur la nécessité d’un engagement chrétien qui puisse amener justice, paix et respect de la création, appel qu’il est impératif d’entendre. Cependant, la définition de l’Eglise, et par implication de la foi chrétienne, donnée par le COE est plus qu’ambiguë. Dans son document Ecclesiology and Ethics, celui-ci affirme que le fondement de la communauté chrétienne se trouve dans les éléments suivants:
– tout exercice du pouvoir est redevable devant Dieu;
– l’option de Dieu pour les pauvres;
– la valeur égale des races et des peuples;
– hommes et femmes sont créés à l’image de Dieu;
– la vérité est le fondement d’une communauté d’humains libres;
– la paix de Jésus-Christ;
– la création est bien-aimée de Dieu;
– la terre appartient à Dieu;
– la dignité et l’engagement de la jeune génération;
– les droits humains sont donnés par Dieu[sup]21[/sup].
Pour Tolkien et Lewis, ce ne sont pas les divisions qui sont nécessairement le point le plus néfaste, mais la manière dont nous abordons ces divisions, la manière dont nous y faisons face. La recherche continuelle d’un «minimum» de plus en plus restreint ne cacherait-elle pas une peur du pardon? En effet, un minimum permet d’éviter les différences et, ainsi, les occasions de désaccords, mais aussi de pardon. Avoir peur d’offenser les frères et sœurs chrétiens est une chose compréhensible et normale; il ne faut pas chercher à les blesser. Mais il n’est pas toujours nécessaire d’éviter les désaccords. Cette attitude peut cacher une peur du pardon. Tolkien le fait remarquer à Lewis, montrant que les désaccords contribuent à une sanctification mutuelle, comme ce fut le cas entre eux. L’unité de foi, c’est «risquer» le pardon.
– Enfin, il y a l’amour donné par Dieu, la rédemption divine, cette démonstration de gloire et d’amour. Et, ici, il faut bien distinguer tolérance et amour chrétien. L’amour chrétien est motivé par la reconnaissance envers Christ, qui a donné sa vie pour ceux qui ont reçu la foi, quel que soit leur accord ou leur désaccord avec autrui, qu’ils soient «amis» ou non. L’amour chrétien, qui est l’un des fondements de l’amitié chrétienne, consiste à voir en chacun de nos frères et sœurs quelqu’un qui a la vie de Christ par l’Esprit. Cet amour chrétien est bien différent de la tolérance à observer envers toutes les «dénominations» chrétiennes, tolérance conçue comme un respect distant de chacun.
Voici en conclusion un mot de Tolkien qui semble résumer à la fois ce que fut la vie de Tolkien et Lewis, mais aussi ce que furent la vie, la foi et l’amitié nourrie de cette foi: l’amitié chrétienne est telle que la vie chrétienne; c’est «la joie et la tristesse tranchantes comme des épées»[sup]22[/sup].
La revue de théologie
de la Faculté Jean Calvin
J' apprécie la franchise de Yannick Imbert.il est sans conséssion, c' est rafraîchissant.Joie et tristesse écrivez-vous mon cher Yannick comme des épées!!!Mr Soucolline vous répondra que c' est vendredi-saint et Pâques à la fois...Amen. Mr Soucolline.
Monsieur Soucolline- Aime le chapelet
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Re: Le "Seigneur des Anneaux" est-il d'inspiration chrétienne?
Bonjour à tous !
Sur la question du rapport entre les écrits de Tolkien et le christianisme je conseille ce livre :
Et outre celui-ci il me semble aussi que Michaël Devaux ( un des auteurs référence sur l'univers ) a écrit sur ce thème mais je n'ai plus les références en tête..
J'ai lu le topic en diagonale et apparemment pas mal de choses intéressantes ont été dites mais aussi certaines qui me semblent assez délirantes ( ou en tout cas, qui sont plus de l'ordre du fantasme des lecteurs , ou spectateurs des films, que véritablement d'allusions ) mais sinon c'est clair que Tolkien était un fervent catholique et que son oeuvre est imprégnée de catholicisme ; Mais comme d'ailleurs Michael devaux l'explique très bien, ce n'est pas le seul parfum, il y a aussi le parfum anglo saxon, on a des références aux mythologies nordiques ( de manière subtile évidemment, ce n'est jamais vraiment allégorique ou pompées sur telle mythologie, c'est plus des inspirations ) on a des allusions à plein plein de choses ; Le parfum chrétien est un parfum comme un autre je dirais, mais certes présent, et assez fort. Le calvaire de Frodon sur la montagne du destin a quelque chose qui n'est évidemment pas sans rappeler le calvaire christique, l'anneau représente la tentation du mal etc ..
Dans le silmarillion ( qui décrit toute l'histoire de la terre du milieu AVANT l'époque du seigneur des anneaux ) on a pas mal de passages qui me semble t'il peuvent rappeler pas mal des passages bibliques ( à commencer par la création du monde etc )
A noter aussi que dans un texte assez tardif de tolkien ( texte des années 60 je crois, donc qu'il a rédigé APRES l'écriture et la publication du seigneur des anneaux ) on peut trouver une sorte de dialogue entre un elfe ( Finrod Felagund , c'est un des personnages évoqué dans Le silmarillion d'ailleurs ) et une humaine ( Andreth ) ; ça s'appèle l'athrabeth Finrod ah Andreth ( c'est de l'elfique lol mais ça veut dire simplement dialogue entre Finrod et Andreth ) et à votre avis de quoi peuvent discuter un elfe et une humaine ( l'un étant immortel l'autre mortelle ) ba de plein de choses et notamment justement de questions philosophiques et métaphysiques assez profondes comme la mort , l'âme, que devient l'âme après la mort etc ( dialogue qui pour le coup quand on le lit ça se sent beaucoup semble plus que très très fortement marqué par la vision chrétienne de Tolkien ) ; Dialogue au passage très émouvant et chargé d'un sens très profond mais pour l'expliquer il faudrait expliquer tout son contexte et je ne le ferai pas ici ( ceux qui n'ont pas lu le silmarillion et ne connaissent pas les évênements tragiques qui s'y déroulent ne comprendraient rien lol )
En tout cas ce qu'il faut signaler aussi à travers ce dialogue c'est qu'à un moment la prophétie de l'incarnation du Christ semble être annoncée , je cite à ce propos un petit passage assez intéressant ( et histoire que tout le monde comprenne car les récits de Tolkien sont bourrés de termes qu'on comprend évidemment difficilement si on n'a pas lu les livres , retenez - c'est réducteur mais c'est pour faire simple - que les Eldar = les elfes, que Arda c'est la Terre, que celui qui est ci-après appelé le Sans Nom n'est autre que Morgoth / Melkor, le seigneur ténébreux ( maître de Sauron et aussi l'une des Puissances Angéliques qui furent créées par Dieu ( = Eru Iluvatar ) à l'origine du monde , melkor / Morgoth étant d'ailleurs une sorte de Lucifer version Tolkien , si on veut, on retrouve pas mal d'éléments similaires à la chute de Lucifer dans la Bible .. ) :
L'Unique désigne ici évidemment Eru Iluvatar, autrement dit, Dieu .. qui dans l'univers de Tolkien a créé le monde lors d'une sorte de grande musique originelle : Ainulindalë --> lire le silmarillion pour celà ..
Difficile de ne pas être convaincu après ce genre d'extraits que le parfum chrétien est souvent présent, on pourrait sans doute citer une multitude d'exemples où c'est moins explicite que là, mais néanmoins assez devinable ..
Très vaste sujet en tout cas, et qui mérite d'être approfondi ( je précise au passage que je ne me prétend pas du tout spécialiste, ces univers m'intéressent et je lis un peu tout ce que je peux sur eux, mais il faudrait une vie entière pour les appréhender complètement, d'ailleurs Tolkien y a consacré presque toute sa vie. Il écrivait ses histoires en marge de son principal métier qui était professeur à l'université d'Oxford, mais ses récits sont intimement liés à son métier - puisqu'il enseignait les langues et cultures anciennes notamment d'Europe du nord, toute l'invention des langues elfiques et autre découlant évidemment de sa passion pour la philologie.
Pendant longtemps il envisageait d'ailleurs sans doute ces récits comme une sorte de passé uchronique, comme si "ça avait vraiment existé" , comme si le Premier âge, le Second Age, le troisième Âge qu'il décrit seraient une sorte de passé mythique ( nous serions actuellement au 7ème âge, en gros ! ) et à maintes reprises il joue un peu à ce jeu et fait semblant d'être une sorte de nième conteur racontant des récits perdus , oubliés et pas mal déformés ( un peu comme certains mythes dans la réalité ) ; Sauf qu'en fait vers la fin de sa vie il semble avoir un peu abandonné cette idée ( sans doute trop ambitieuse et complexe ) car il faut aussi l'expliquer mais ses récits ne sont pas une oeuvre achevée. A titre posthume c'est son fils , Christopher , qui a rassemblé plein plein de choses pour l'édition et qui a notamment fait connaître au monde le silmarillion (il a du apporter des retouches minimes pour que le texte soit complété ) + tout un tas d'ouvrages correspondant à des textes plus anciens de Tolkien ( écrits dans les années 20, 30, donc avant l'écriture du seigneur des anneaux ) textes parfois inachevés, se contredisant parfois les uns les autres mais qui montrent l'évolution de sa pensée et comment il envisageait la construction de son monde. C'était une construction en perpétuelle évolution en fait ( même au niveau des langues, et même justement au niveau sans doute du parfum philosophique et métaphysique ; Michael Devaux expliquant d'ailleurs très bien dans une conférence comment les textes assez précoces étaient plutôt emprunts d'éléments anglo saxons ( références à beowulf, des choses comme ça ) ou à certaines mythologies d'europe du nord ( Edda poétique, Kalevala .. ) alors que pour les récits écrits en fin de vie ( années 60 ) Tolkien semblait plutôt avoir laissé libre court au parfum plus catholique ( comme dans l'athrabeth décrit plus haut )
Mais clairement donc, ceci est très présent.
Je voudrais juste conclure en répondant aux remarques d'une ou deux personnes un peu plus haut qui disent que les tolkienophiles sont parfois des gens repliés dans leur monde, qui ne s'intéressent pas finalement à Tolkien et son univers pour son essence profonde mais pour le côté "univers geek" ( c'est un peu l'idée évoquée ) ou qui seraient sectaires, qui couvriraient leur savoir etc. Je pense que c'est un gros cliché.
Evidemment on trouve aussi ce genre de personnes ( notamment certains fous de jeux de rôle ou de fantasy en général, moi je discute pas mal avec les tolkienophiles, et pour certains c'est clair et net que ce qui les attire c'est le côté un peu ludique à côté, ce que ça peut générer comme "spectacle" au cinéma, ou dans les jeux, les batailles, les nains, les elfes, tout ça .. En fait moi aussi j'aime bien ça ( sans aller à l'excès non plus lol ) mais j'ai souvent du mal à discuter un peu plus profondément de l'oeuvre avec ces personnes car elles sont en effet comme bloqué à cet aspect là des choses. Mais attention aussi à ne pas amalgamer tous les lecteurs de Tolkien à ce genre de personnes. Déjà car il y a des personnes qui connaissent vraiment très bien les livres ( ceux qu'on vient de décrire, paradoxalement, ne les connaissent pas toujours bien ou en tout cas, ils restent à un côté superficiel des choses, ce qui les intéresse pour leur "culture geek" on va dire ! ) mais c'est pas tout le monde lol
On a aussi des vrais mordus qui aiment l'oeuvre pour bien autre chose, son essence, pour vous ( je l'ai bien compris ) ce serait évidemment le parfum chrétien qui est intéressant mais il y a aussi toute la dimension écologique etc ; on peut aussi adorer l'univers pour la simple poésie des mots, pour les langues, les sonorités .. Moi j'aime l'oeuvre pour l'ensemble j'avoue et je voulais aussi combattre cette idée qui a été évoquée qu'on ne peut apprécier que si on est soi même chrétien ( je ne le suis pas, et j'adore ces mondes , pour plein de raisons, et à mon sens, qui ne sont pas dérisoires, ou seulement "geek" ( même si d'ailleurs je revendique un peu aussi mon côté geek lol et je l'assume totalement du reste )
Je voulais donc pas laisser courir l'idée que les tolkienophiles seraient tous un peu sectaires et repliés c'est faux ! Mais l'idée encore plus forte que je voudrais aussi laisser c'est qu'on ne peut aussi vraiment connaître Tolkien qu'en le lisant et si possible en le lisant profondément, avec passion, et l'univers est tellement complexe, que ça implique énormément d'heures ( Si vous plongez dans le silmarillion déjà vous comprendrez vite ce que je veux dire mais si ensuite vous plongez dans les ouvrages encore plus complexes comme les 12 volumes des terres du milieu, encore plus !! )
Après ba on peut faire les choses sérieusement ou ne pas les faire mais si on se plonge dans un univers pareil, et si on veut vraiment l'appréhender sérieusement, ça implique souvent d'être à fond dedans et bien à fond quoi !!! Forcément , du coup, pour un néophyte qui connait pas trop, ça peut paraître sectaire, bizarre , comme un cercle qui connait des trucs et qui les cache etc lol mais c'est évidemment une idée fausse déformée et qu'il faut combattre, je pense. j'entend évidemment aussi par là que ce n'est pas sur un forum qu'on peut appréhender vraiment Tolkien, on ne peut qu'en éprouver vaguement l'essence, donner une vague idée, après pour la profondeur et la précision, il faut avoir le courage de se lancer dedans ! Et les films évidemment, tout aussi beaux soient-ils et même s'ils sont sans doute un bon moyen d'entrer dans l'univers, n'en sont pas moins que de pâles copies des livres , déjà parcequ'ils n'adaptent qu'un tout petit morceau mais aussi car ils déforment beaucoup de choses, ou zappent des choses essentielles pour se concentrer plus sur le côté spectacle et action .. ( même s'il y a aussi des contre exemples, Peter Jackson a tout de même fait un travail admirable, souvent à cheval entre le blockbuster d'action et le film d'auteur, je trouve ... )
Voilà en gros ce que je voulais ajouter
Sur la question du rapport entre les écrits de Tolkien et le christianisme je conseille ce livre :
Et outre celui-ci il me semble aussi que Michaël Devaux ( un des auteurs référence sur l'univers ) a écrit sur ce thème mais je n'ai plus les références en tête..
J'ai lu le topic en diagonale et apparemment pas mal de choses intéressantes ont été dites mais aussi certaines qui me semblent assez délirantes ( ou en tout cas, qui sont plus de l'ordre du fantasme des lecteurs , ou spectateurs des films, que véritablement d'allusions ) mais sinon c'est clair que Tolkien était un fervent catholique et que son oeuvre est imprégnée de catholicisme ; Mais comme d'ailleurs Michael devaux l'explique très bien, ce n'est pas le seul parfum, il y a aussi le parfum anglo saxon, on a des références aux mythologies nordiques ( de manière subtile évidemment, ce n'est jamais vraiment allégorique ou pompées sur telle mythologie, c'est plus des inspirations ) on a des allusions à plein plein de choses ; Le parfum chrétien est un parfum comme un autre je dirais, mais certes présent, et assez fort. Le calvaire de Frodon sur la montagne du destin a quelque chose qui n'est évidemment pas sans rappeler le calvaire christique, l'anneau représente la tentation du mal etc ..
Dans le silmarillion ( qui décrit toute l'histoire de la terre du milieu AVANT l'époque du seigneur des anneaux ) on a pas mal de passages qui me semble t'il peuvent rappeler pas mal des passages bibliques ( à commencer par la création du monde etc )
A noter aussi que dans un texte assez tardif de tolkien ( texte des années 60 je crois, donc qu'il a rédigé APRES l'écriture et la publication du seigneur des anneaux ) on peut trouver une sorte de dialogue entre un elfe ( Finrod Felagund , c'est un des personnages évoqué dans Le silmarillion d'ailleurs ) et une humaine ( Andreth ) ; ça s'appèle l'athrabeth Finrod ah Andreth ( c'est de l'elfique lol mais ça veut dire simplement dialogue entre Finrod et Andreth ) et à votre avis de quoi peuvent discuter un elfe et une humaine ( l'un étant immortel l'autre mortelle ) ba de plein de choses et notamment justement de questions philosophiques et métaphysiques assez profondes comme la mort , l'âme, que devient l'âme après la mort etc ( dialogue qui pour le coup quand on le lit ça se sent beaucoup semble plus que très très fortement marqué par la vision chrétienne de Tolkien ) ; Dialogue au passage très émouvant et chargé d'un sens très profond mais pour l'expliquer il faudrait expliquer tout son contexte et je ne le ferai pas ici ( ceux qui n'ont pas lu le silmarillion et ne connaissent pas les évênements tragiques qui s'y déroulent ne comprendraient rien lol )
En tout cas ce qu'il faut signaler aussi à travers ce dialogue c'est qu'à un moment la prophétie de l'incarnation du Christ semble être annoncée , je cite à ce propos un petit passage assez intéressant ( et histoire que tout le monde comprenne car les récits de Tolkien sont bourrés de termes qu'on comprend évidemment difficilement si on n'a pas lu les livres , retenez - c'est réducteur mais c'est pour faire simple - que les Eldar = les elfes, que Arda c'est la Terre, que celui qui est ci-après appelé le Sans Nom n'est autre que Morgoth / Melkor, le seigneur ténébreux ( maître de Sauron et aussi l'une des Puissances Angéliques qui furent créées par Dieu ( = Eru Iluvatar ) à l'origine du monde , melkor / Morgoth étant d'ailleurs une sorte de Lucifer version Tolkien , si on veut, on retrouve pas mal d'éléments similaires à la chute de Lucifer dans la Bible .. ) :
( je précise pour la source que la traduction est celle de la team du forum des aratars, ce texte étant présent dans le tome 10 de History of middle earth, qui n'est toujours pas traduit officiellement en français .. )
"Comment et quand viendra la guérison ? En quelle sorte d'êtres seront re-faits ceux qui verront ce temps ? Et qu'en sera-t-il de nous qui avant cela nous en allons dans les ténèbres non guéries ? À de telles questions, seuls ceux de l''Espoir ancien' (comme ils se désignent) ont un début de réponse."
"Ceux de l'Espoir ancien ?" dit Finrod. "Qui sont-ils ?"
"Ils sont peu," dit-elle; "mais leur nombre s'est accru depuis que nous sommes arrivés en ce pays et qu'ils voient que le Sans nom peut (comme ils le pensent) être défié. Ce n'est pourtant pas une bonne raison. Le défier ne défait pas ce qu'il fit jadis. Et si la valeur des Eldar échoue ici, alors leur désespoir sera encore plus profond. Car ce n'était pas sur la puissance des Hommes ou de tout autre peuple d'Arda, que l'ancien espoir se fondait."
"Quel était donc cet espoir, si tu le sais ?" demanda Finrod.
"Ils disent," répondit Andreth : "ils disent que l'Unique lui-même entrera en Arda, et guérira les Hommes et tout le Marrissement du début à la fin.
L'Unique désigne ici évidemment Eru Iluvatar, autrement dit, Dieu .. qui dans l'univers de Tolkien a créé le monde lors d'une sorte de grande musique originelle : Ainulindalë --> lire le silmarillion pour celà ..
Difficile de ne pas être convaincu après ce genre d'extraits que le parfum chrétien est souvent présent, on pourrait sans doute citer une multitude d'exemples où c'est moins explicite que là, mais néanmoins assez devinable ..
Très vaste sujet en tout cas, et qui mérite d'être approfondi ( je précise au passage que je ne me prétend pas du tout spécialiste, ces univers m'intéressent et je lis un peu tout ce que je peux sur eux, mais il faudrait une vie entière pour les appréhender complètement, d'ailleurs Tolkien y a consacré presque toute sa vie. Il écrivait ses histoires en marge de son principal métier qui était professeur à l'université d'Oxford, mais ses récits sont intimement liés à son métier - puisqu'il enseignait les langues et cultures anciennes notamment d'Europe du nord, toute l'invention des langues elfiques et autre découlant évidemment de sa passion pour la philologie.
Pendant longtemps il envisageait d'ailleurs sans doute ces récits comme une sorte de passé uchronique, comme si "ça avait vraiment existé" , comme si le Premier âge, le Second Age, le troisième Âge qu'il décrit seraient une sorte de passé mythique ( nous serions actuellement au 7ème âge, en gros ! ) et à maintes reprises il joue un peu à ce jeu et fait semblant d'être une sorte de nième conteur racontant des récits perdus , oubliés et pas mal déformés ( un peu comme certains mythes dans la réalité ) ; Sauf qu'en fait vers la fin de sa vie il semble avoir un peu abandonné cette idée ( sans doute trop ambitieuse et complexe ) car il faut aussi l'expliquer mais ses récits ne sont pas une oeuvre achevée. A titre posthume c'est son fils , Christopher , qui a rassemblé plein plein de choses pour l'édition et qui a notamment fait connaître au monde le silmarillion (il a du apporter des retouches minimes pour que le texte soit complété ) + tout un tas d'ouvrages correspondant à des textes plus anciens de Tolkien ( écrits dans les années 20, 30, donc avant l'écriture du seigneur des anneaux ) textes parfois inachevés, se contredisant parfois les uns les autres mais qui montrent l'évolution de sa pensée et comment il envisageait la construction de son monde. C'était une construction en perpétuelle évolution en fait ( même au niveau des langues, et même justement au niveau sans doute du parfum philosophique et métaphysique ; Michael Devaux expliquant d'ailleurs très bien dans une conférence comment les textes assez précoces étaient plutôt emprunts d'éléments anglo saxons ( références à beowulf, des choses comme ça ) ou à certaines mythologies d'europe du nord ( Edda poétique, Kalevala .. ) alors que pour les récits écrits en fin de vie ( années 60 ) Tolkien semblait plutôt avoir laissé libre court au parfum plus catholique ( comme dans l'athrabeth décrit plus haut )
Mais clairement donc, ceci est très présent.
Je voudrais juste conclure en répondant aux remarques d'une ou deux personnes un peu plus haut qui disent que les tolkienophiles sont parfois des gens repliés dans leur monde, qui ne s'intéressent pas finalement à Tolkien et son univers pour son essence profonde mais pour le côté "univers geek" ( c'est un peu l'idée évoquée ) ou qui seraient sectaires, qui couvriraient leur savoir etc. Je pense que c'est un gros cliché.
Evidemment on trouve aussi ce genre de personnes ( notamment certains fous de jeux de rôle ou de fantasy en général, moi je discute pas mal avec les tolkienophiles, et pour certains c'est clair et net que ce qui les attire c'est le côté un peu ludique à côté, ce que ça peut générer comme "spectacle" au cinéma, ou dans les jeux, les batailles, les nains, les elfes, tout ça .. En fait moi aussi j'aime bien ça ( sans aller à l'excès non plus lol ) mais j'ai souvent du mal à discuter un peu plus profondément de l'oeuvre avec ces personnes car elles sont en effet comme bloqué à cet aspect là des choses. Mais attention aussi à ne pas amalgamer tous les lecteurs de Tolkien à ce genre de personnes. Déjà car il y a des personnes qui connaissent vraiment très bien les livres ( ceux qu'on vient de décrire, paradoxalement, ne les connaissent pas toujours bien ou en tout cas, ils restent à un côté superficiel des choses, ce qui les intéresse pour leur "culture geek" on va dire ! ) mais c'est pas tout le monde lol
On a aussi des vrais mordus qui aiment l'oeuvre pour bien autre chose, son essence, pour vous ( je l'ai bien compris ) ce serait évidemment le parfum chrétien qui est intéressant mais il y a aussi toute la dimension écologique etc ; on peut aussi adorer l'univers pour la simple poésie des mots, pour les langues, les sonorités .. Moi j'aime l'oeuvre pour l'ensemble j'avoue et je voulais aussi combattre cette idée qui a été évoquée qu'on ne peut apprécier que si on est soi même chrétien ( je ne le suis pas, et j'adore ces mondes , pour plein de raisons, et à mon sens, qui ne sont pas dérisoires, ou seulement "geek" ( même si d'ailleurs je revendique un peu aussi mon côté geek lol et je l'assume totalement du reste )
Je voulais donc pas laisser courir l'idée que les tolkienophiles seraient tous un peu sectaires et repliés c'est faux ! Mais l'idée encore plus forte que je voudrais aussi laisser c'est qu'on ne peut aussi vraiment connaître Tolkien qu'en le lisant et si possible en le lisant profondément, avec passion, et l'univers est tellement complexe, que ça implique énormément d'heures ( Si vous plongez dans le silmarillion déjà vous comprendrez vite ce que je veux dire mais si ensuite vous plongez dans les ouvrages encore plus complexes comme les 12 volumes des terres du milieu, encore plus !! )
Après ba on peut faire les choses sérieusement ou ne pas les faire mais si on se plonge dans un univers pareil, et si on veut vraiment l'appréhender sérieusement, ça implique souvent d'être à fond dedans et bien à fond quoi !!! Forcément , du coup, pour un néophyte qui connait pas trop, ça peut paraître sectaire, bizarre , comme un cercle qui connait des trucs et qui les cache etc lol mais c'est évidemment une idée fausse déformée et qu'il faut combattre, je pense. j'entend évidemment aussi par là que ce n'est pas sur un forum qu'on peut appréhender vraiment Tolkien, on ne peut qu'en éprouver vaguement l'essence, donner une vague idée, après pour la profondeur et la précision, il faut avoir le courage de se lancer dedans ! Et les films évidemment, tout aussi beaux soient-ils et même s'ils sont sans doute un bon moyen d'entrer dans l'univers, n'en sont pas moins que de pâles copies des livres , déjà parcequ'ils n'adaptent qu'un tout petit morceau mais aussi car ils déforment beaucoup de choses, ou zappent des choses essentielles pour se concentrer plus sur le côté spectacle et action .. ( même s'il y a aussi des contre exemples, Peter Jackson a tout de même fait un travail admirable, souvent à cheval entre le blockbuster d'action et le film d'auteur, je trouve ... )
Voilà en gros ce que je voulais ajouter
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Monsieur Soucolline- Aime le chapelet
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Re: Le "Seigneur des Anneaux" est-il d'inspiration chrétienne?
Le Roi que nous attendons chantera pour le Seigneur.
Monsieur Soucolline- Aime le chapelet
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Re: Le "Seigneur des Anneaux" est-il d'inspiration chrétienne?
J'aime beaucoup le Seigneur des Anneaux, le roman, que j'ai découvert avant le film ! J'ai trouvé le film très beau aussi même si certains passages manques, notamment Tom Bonbadil. Mais j'ai pu y retrouver quand même le sentiment laissé par Tolkien.
Est-ce que quelqu'un a une analyse semblable pour le Hobbit, préquel du Seigneur des Anneaux et qui sortira en deux parties au cinéma, la première partie arrivant sur les écrans en décembre 2012.
J'aime également les romans de Narnia, mais moins leur adaptation au cinéma.
Par contre j'ai une question également qui me chiffonne: J'ai beaucoup aimé la Passion filmée et réalisée par Mel Gibson. Je m'attendais d'ailleurs à y voir ensuite d'autres films semblable adaptant la vie du Christ, mais ce ne fut pas le cas. Mais à l'époque de sa sortie au cinéma plusieurs "messagers" ont émis des messages concernant Mel Gibson et son film tels que JNSR, où Tomkiel (qui est décédée maintenant, Dieu ait son âme)... Que doit on penser et qu'en est-il à la suite des différents démelés de Mel Gibson. Je ne souhaite pas juger ici l'homme qu'il est mais je trouve que toute cette situation a bien été confuse, à moins qu'il ne s'agisse aussi d'un piège dans lequel il est tombé... Mais j'avais aimé savoir par exemple qu'il avait rencontré soeur Lucie de Fatima, qu'il avait été à Medjugorje parler au père Jozo et que celui-ci lui avait suggéré la scène de la Résurrection, Mel Gibson souhaitant l'arrêter à l'ensevelissement...
Est-ce que quelqu'un a une analyse semblable pour le Hobbit, préquel du Seigneur des Anneaux et qui sortira en deux parties au cinéma, la première partie arrivant sur les écrans en décembre 2012.
J'aime également les romans de Narnia, mais moins leur adaptation au cinéma.
Par contre j'ai une question également qui me chiffonne: J'ai beaucoup aimé la Passion filmée et réalisée par Mel Gibson. Je m'attendais d'ailleurs à y voir ensuite d'autres films semblable adaptant la vie du Christ, mais ce ne fut pas le cas. Mais à l'époque de sa sortie au cinéma plusieurs "messagers" ont émis des messages concernant Mel Gibson et son film tels que JNSR, où Tomkiel (qui est décédée maintenant, Dieu ait son âme)... Que doit on penser et qu'en est-il à la suite des différents démelés de Mel Gibson. Je ne souhaite pas juger ici l'homme qu'il est mais je trouve que toute cette situation a bien été confuse, à moins qu'il ne s'agisse aussi d'un piège dans lequel il est tombé... Mais j'avais aimé savoir par exemple qu'il avait rencontré soeur Lucie de Fatima, qu'il avait été à Medjugorje parler au père Jozo et que celui-ci lui avait suggéré la scène de la Résurrection, Mel Gibson souhaitant l'arrêter à l'ensevelissement...
le don de la joie pour tous ceux qui le rencontreront
Tom Bombadil est une représentation de DIEU le Père dans l' oeuvre de Tolkien.Il contemple sa création et joue au milieu d' elle, il trouve cela fort bon!Tom Bombadil c' est la joie et l' éternel jeunesse malgrè son grand age.IL demeure dans l' éternel présent qu' il occupe parfaitement et sa bonne humeur nous met le coeur en fête.Les attributs qui lui sont conférés sont l' omnipotence, l' omniprésence et l' omniscience...il est celui qui gouverne tout et il n’y a pas un endroit où vous pourriez vous cacher de Lui.Comment peut-il être présent partout?Par Son Esprit, la présence de Tom Bombadil s’étend dans les moindres recoins de l’univers.N' oubliez-pas qu' il est le Créateur.Il perçoit toute chose, c’est-à-dire que rien ne peut Lui être caché.Même les ténèbres ne sont pas obscures pour lui, la nuit brille comme le jour, et les ténèbres comme la lumière.Il voit tout, et rien ne peut être soustrait de Sa connaissance – même les secrets du cœur.Si nos croyances ne sont pas enracinées dans la parole inspirée de Dieu, il n’y a pas de vérité qui soit crédible, Tolkien le savait !
Alexander McFear
Dernière édition par Monsieur Soucolline le Mar 31 Juil 2012 - 18:06, édité 4 fois
Monsieur Soucolline- Aime le chapelet
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Re: Le "Seigneur des Anneaux" est-il d'inspiration chrétienne?
Dame Galadriel est un personnage important dans le livre du Seigneur des anneaux de notre très cher et tendre ami Tolkien.Elle symbolise la Très Sainte Vierge Marie et la pureté de Dame Galadriel est inviolable et elle est d' une beauté incomparable!Ou habite t' elle?Sa maison végétale est une forêt extraordinaire ou la nature est parfaite et par sa somptuosité sert d' ecrin à la plus belle des fleurs : Marie...je voulais dire Galadriel.La forêt d' or est une allégorie spirituelle du jardin d' Eden que l' homme a du quitter après avoir fauté gravement contre DIEU à cause de son orgueil en voulant surpasser son Créateur.
Alexander McFear
Alexander McFear
Dernière édition par Monsieur Soucolline le Mar 31 Juil 2012 - 18:12, édité 1 fois
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Re: Le "Seigneur des Anneaux" est-il d'inspiration chrétienne?
Wouaw, merci pour ses explications ! Je relirai ce livre sous un autre regard encore... et les images et dessins sont superbes aussi. Je suis prêt à lire pendant des heures de telles explications...
Elle t' écrasera la tête.
Tolkien tout au long de son récit fait souvent des allusions à la Vierge de l' apocalypse, se sont plus que des allusions d' ailleurs.Ici très clairement c' est bien Eowyn la Dame du Rohan qui va térrasser le dragon infernal ( un nazgul).Un épisode essentiel dont les conséquences sur un plan symbolique sont incontournables.
Alexander McFear
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Dernière édition par Monsieur Soucolline le Mar 31 Juil 2012 - 18:13, édité 1 fois
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l' Enfer ne peut pas prévaloir contre les portes de l' Eglise.
Gandalf le blanc est le personnage emblématique auquel Tolkien a pensé pour être celui qui doit guider la communauté de l' anneau par sa science et son discernement.Dans l' esprit de Tolkien il ne fait pas l' ombre d' un doute que le magicien blanc est l' image excéllente pour représenter dignement selon lui la papauté qui éclaire les communautés chrétiennes de par le monde.L' antéchrist dans le livre du Seigneur des anneaux est " l' esprit infernal " qui revient tenter les hommes de la terre du milieu à différents ages en prenant divers aspects par exemple dans le Silmarillon qui est la génèse.Un parallèle évident et saisissant entre l' ancien et le nouveau testament de la bible que l' écrivain catholique connaissait tellement bien au même titre que l' oeuvre de Saint Thomas d' Aquin sur la création des anges qui l' inspira pour composer le silmaril.Les forces du mal s' opposent aux forces du bien et nous redécouvrons par l' écriture sublime de Tolkien que l' ange déchu sera précipité au fond des abîmes à la fin des temps.Le pape blanc monté sur le cheval de la vérité va faire vaciller le trône de satan installé dans le MORDOR.Dans l' esprit de Tolkien qui possède un don prôphétique le MORDOR résonne à nos oreilles comme étant la russie.
A la fin des temps satan bravera une dernière fois le succésseur de Pierre jouant le tout pour le tout et il mettra toute sa malice.
Alexander McFear
A la fin des temps satan bravera une dernière fois le succésseur de Pierre jouant le tout pour le tout et il mettra toute sa malice.
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le précurseur de l' antéchrist
Saroumane est le précurseur de l' antéchrist, il est l' esprit du monde actuel et c' est la condamnation explicite du libéralisme par notre ami Tolkien.Cette logique industrielle pour devenir toujours plus puissant au détriment de dame nature.L' oeuvre de Saroumane le maléfique est d' avoir asservi pendant un temps une partie de la terre du milieu.Ce triste personnage Ô combien cruel instaure un nouvel ordre mondial par la dictature de la peur qui deviendra le trône d' iniquité pour recevoir l' esprit infernal de Sauron, la figure de Lucifer!On assiste à un appauvrissement spirituel des populations et à une dégradation sur le plan des valeurs et de la morale, toutes ces déclinaisons sont une paupérisation généralisée ou l' homme a oublié l' existence de DIEU.Saroumane se moque bien de nos prôblème de conscience, il a rejoint le camp des dictateurs, en l' occurence celui de " la bête ".La nouvelle religion qui est imposée par lui est l' occultisme et la science de Saroumane : les manipulations génétiques.
Alexander McFear
post criptum : Tolkien condamne le libéralisme tout autant que le communisme.Toutes les idéologies disparaîtront au profit de la monarchie divine reconstituée qui apportera une paix durable aux hommes.
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Tom Bombadil est le Créateur de toutes choses!
sa robe était verte, tel un jeune roseau perlé d'une rosée argentée"
Baie d' or.
La Vierge Marie a une place toute particulière et prépondérante dans la vie chrétienne de Tolkien.Il lui donnera tour à tour le visage de Galadriel, celui de la Dame du Rohan et le plus remarquable restera Baie d' or qui réuni à elle seule toutes les vertus des autres femmes.Elle est la Vierge immaculée , elle est l' humble servante dans la maison de Tom Bombadil et une épouse dévouée sans avoir de relation avec lui.Tom Bombadil la considère aussi comme sa propre fille, avez-vous remarqué les prérogatives qui sont attribuées à Baie d' or par Tolkien? une fille bien-aimée, une épouse chérie et une Mère pour toute la CREATION.Le brave Frodon a été émerveillé en découvrant pour la première fois Baie d' or et il l' a aimé dés les premiers instants de leur rencontre, elle ne quittera plus ses pensées désormais.Tom Bombadil est le Créateur de toutes choses, il est le père des montagnes, des animaux, des fleurs, des arbres et sa plus belle création cependant demeurera Baie d' or, c' est son chef d' oeuvre!
Alexander McFear
Dernière édition par Monsieur Soucolline le Mar 31 Juil 2012 - 18:09, édité 1 fois
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le grand monarque un remède contre le narcissisme ambiant.
Aragorn Fils d'Arathorn et de Gilraen, petit-fils d'Arador, c'est un Rôdeur, surnommé aussi Grand-Pas, descendant d'Isildur, héritier des trônes d'Arnor et de Gondor.
La vie de ce jeune prince de 80ans n' est pas banal, c' est le moins que l' on puisse dire...Le temps n' a pas d' emprise sur lui, il est beau et d' une incroyable jeunesse.Le visage d' Aragorn est semblable à un livre qui renferme plein de pensées profondes.C' est un Roi sans couronne contraint de vivre caché vivant comme un proscris en attendant des jours meilleurs ou il pourra retrouver son trône qui est occupé par Denethor l' intendant du Gondor.Que vais-je bien pouvoir vous dire de lui que vous savez déjà?C' est un homme plein d' humilité et d' une grande piété.Il a été dans la meilleure des écoles, celle d' Elrond qui est l' école de la Sagesse en plus d' être son père spirituel .Il a compris très vite qu' il avait un rôle à jouer au service de ses frères en servant de médiateur entre l' Eglise composée de religieux et les laics.Dans le récit il est celui qui fait la synthêse des revendications légitimes de la part des Elfes ( Les religieux-mystiques) et des hommes sans oublier les Hobbit pour lesquels il a une affection tendre et filiale les considérant un peu comme ses enfants.Les hobbits également appelés Semi-hommes ou Periannath, forment un des peuples d'Hommes vivant en Terre du Milieu.Le Roi à plusieurs reprises ne boudera pas son plaisir de jouer avec eux, de les instruire ou de les prendre dans ses bras pour leur apporter du réconfort.Le personnage le plus empathique dans le Seigneur des anneaux est probablement Grand-Pas, cela contraste singulièrement avec l' homme moderne qui prône l' égoïsme idéologique et qui de ce fait devient son propre Roi puisant ses mots d' ordre en lui-même en s' affranchissant de la réalité spirituelle et se privant ainsi du conseil éclairé de la religion, ce que je nommerai ici par " les roitelets narcissiques ".Ce n' est pas un Roi temporel que nous propose Tolkien mais c' est une vision qu' il a de la monarchie et de la notion de droit divin.Il nous montre un Aragorn insensible et ermétique à l' anneau unique alors que tous les autres personnages de son roman se laisseront tentés à la vue de cet anneau de pouvoir, pas lui...pas Aragorn!
Satan ou Sauron n' aura point d' emprise sur lui.Il est l' élu par une prédisposition divine.Sans nul doute qu' Aragorn est celui qui ressemble le plus à John Ronald Reuel Tolkien, l' auteur.
La prôphétie de Tolkien :
Tout ce qui est or ne brille pas, Tous ceux qui errent ne sont perdus ; Le Vieux qui est fort ne dépérit point. Les racines profondes ne sont pas atteintes par le gel. Des cendres, un feu s'éveillera. Des ombres, une lumière jaillira ; Renouvelée sera l'épée qui fut brisée, Le sans-couronne sera de nouveau roi
Alexander McFear
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le lembas est l' Eucharistie dans l' esprit de Tolkien.
Il s'agit d'un pain confectionné par les Elfes, qui se présente sous la forme de fines galettes dorées.Le lembas peut être conservé très longtemps et présente des capacités nutritives élevées, « nourrissant la volonté et donnant une force d'endurance, ainsi qu'une maîtrise des nerfs et des membres dépassant celle des simples mortels.De quoi s' agit t' il au juste?John Ronald Reuel Tolkien est un catholique pratiquant qui ne manque pas de se rendre à la messe afin de recevoir la suradorable Eucharistie dans la bouche.Il sait que cette nourriture spirituelle apporte aux chrétiens la force et la constance pour affronter les obstacles dans leur vie.
Pendant le long périple des membres de la communauté de l' anneau le lembas permettra à nos amis de ne pas dépérir et cela les rendra particulièrement résistants.
Le lambas=l' Eucharistie.
Mr Soucolline. Alexander McFear
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Re: Le "Seigneur des Anneaux" est-il d'inspiration chrétienne?
j' aime beaucoup cette version.
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