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Islam, Pasteur Karl Pfander

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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:48

CHAPITRE 3

DÉCHU DE SON ÉTAT ORIGINEL,
IL FALLAIT QUE L’HOMME FÛT SAUVÉ DU PÉCHÉ
ET ARRACHÉ À LA MORT ÉTERNELLE


Celui qui désire savoir quelle est exactement sa condition aux yeux du Dieu Très-Saint peut l’apprendre, en partie, en consultant sa propre conscience, mais aussi, et surtout, en consultant la Parole de Dieu (???? ????). En effet, Dieu connaît toutes choses et aucun secret ne Lui est caché : « Aussi nulle créature n’est cachée devant Dieu, mais tout est à nu et à découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte » (Hébreux 4, 13). Il sait non seulement ce que nous avons fait mais aussi tout ce que nous avons pensé et désiré depuis notre naissance. Dieu seul peut nous informer du dessein pour lequel Il nous a créés et gardés en vie et de ce dont dépend l’accès à notre bonheur futur. Dans leurs ouvrages, les philosophes ont exposé leurs théories et spéculations personnelles sur ces sujets ; mais notre raison nous assure que, si Dieu nous a révélé Sa Volonté par la voix de Ses Prophètes et de Ses Apôtres, ce qu’Il nous a enseigné dans Sa Parole (????) est alors, nécessairement, beaucoup plus fiable que les conclusions de raisonnements humains et faillibles. C’est pourquoi, pour découvrir ce que fut le dessein bienveillant de Dieu lorsqu’Il a créé l’humanité, et pour comprendre comment les hommes sont tombés dans l’état présent qui est le leur, marqué par le péché et le malheur, nous devons nous référer aux Saintes Écritures. C’est la raison pour laquelle l’auteur de ces pages se permet de demander, en toute courtoisie, à ses honorables lecteurs de se débarrasser de tout préjugé et de consulter la Torah, le ZAbur et l’Injil à qui, comme nous l’avons vu précédemment, leur propre Coran rend un témoignage si sublime. Cependant, lorsque nous consultons la Parole (????) de Dieu, nous le devons faire en toute révérence, humilité et gravité du cœur et de l’esprit et en suppliant le Dieu Très-Miséricordieux de nous accorder perception et inspiration spirituelles afin que nous puissions correctement comprendre leur sens, et d’ouvrir les yeux de notre intelligence afin que nous puissions percevoir notre condition intérieure et la voie qui mène à l’éternel salut, à la vie éternelle et au bonheur et à la félicité qui n’auront point de fin.

Si nous étudions Genèse 1, 26 – 2, 25 et Ecclésiaste 7, 29, nous constatons clairement que Dieu a créé l’homme pur, saint et heureux. Lorsqu’il est dit que Dieu a créé l’homme à Son image et à Sa ressemblance, cela implique que, intellectuellement et, surtout, spirituellement, il y avait à l’origine un tel degré de ressemblance entre l’homme, créature finie, et son Créateur infini que, dans une certaine mesure, Dieu pouvait Se faire connaître à l’homme. Alors, l’homme était libre du péché en action et même des pensées et impulsions mauvaises, libre aussi de toute infirmité du corps, de l’esprit et de l’âme ; il n’était pas non plus sujet à la maladie ni à une douloureuse mort. Tel qu’il connaissait et aimait alors Dieu et désirait Le servir, l’homme, au début, était heureux et satisfait. Il était également le maître de toutes les créatures que l’on pouvait trouver sur la face de la terre. Le Livre de la Genèse nous apprend que Dieu a tout particulièrement préparé un lieu pour que l’homme y vécût : c’était l’Éden (cf. Genèse 2, Cool, nom de la grande plaine de Basse-Mésopotamie dans laquelle, bien plus tard, furent construites la Tour de Babel et d’autres villes.

La conscience de chaque homme témoigne que l’humanité n’est pas demeurée longtemps dans cet état d’innocence et du bonheur qui en découlait. Il convient en outre de considérer l’histoire des nations anciennes qui, à cause de leur méchanceté, ont été balayées de la surface de la terre, ainsi que l’existence du péché, de la misère, de la souffrance et de la mort qui, désormais, ont envahi toute la surface de la terre – et ces deux faits prouvent à l’abondance que notre situation actuelle est très différente de celle dans laquelle le Dieu Très-Miséricordieux a créé Adam et dans laquelle Il avait voulu que lui et ses enfants vécussent. Mais d’autres preuves existent : les Saintes Écritures nous montrent en effet à quel point, aux yeux de Dieu, la condition présente de l’homme est coupable et misérable (cf. Genèse 8, 21 ; Psaume 143, 2 ; Romains 3,10-20.23 ; 1 Jean 1, Cool.

Celui qui, à un degré plus ou moins poussé, connaît son propre cœur et sait quels désirs et pensées y surgissent trop souvent, comme de l’eau jaillit d’une fontaine, est bien contraint d’admettre que, en toute vérité, il est coupable aux yeux du Dieu Très-Saint, tout comme l’affirment ces versets. Sa conscience l’oblige à admettre que le péché et l’impureté ont pris possession de son cœur et qu’il a été tellement empli d’impulsions mauvaises et de passions indignes que, depuis son enfance même, il a toujours été porté vers le mal et donc que sa nature morale a été et est encore en état de corruption. Les inclinations des hommes ne les portent pas tous au même genre de péché. Certains sont ambitieux, d’autres avares, d’autres licencieux, d’autres cruels, d’autres orgueilleux et durs de cœur, d’autres faux, d’autres hypocrites, d’autres incroyants, d’autres encore portés sur plusieurs de ces péchés. Mais l’expérience nous enseigne que nul homme n’est exempt de péché. Même les meilleurs des hommes confessent qu’ils ont fait bien des choses qu’ils n’auraient pas dû faire et n’ont pas fait bien des choses qu’ils auraient dû faire. On voit ainsi que la condition universelle des hommes, tant par le passé que dans le présent, prouve à l’évidence que la Bible est la Parole de Dieu. À l’entendre, bien des païens ont ressenti qu’elle décrivait si exactement leur condition spirituelle qu’elle ne pouvait que contenir un message du Créateur Lui-même. C’est pourquoi ces gens-là ont voulu recevoir l’enseignement chrétien, disant : « Celui qui a fait ce Livre, c’est Lui qui m’a fait ».

Chez certains, leur cœur a été bouleversé et retourné, et ils en sont ainsi venus à haïr le péché et à aimer la justice. Mais ce changement est à attribuer à la Nouvelle Naissance dont le Christ a parlé en Jean 3, 3-5, et il ne se produit que chez ceux qui croient vraiment en Lui.

Nous avons vu que la Sainte Écriture nous apprend qu’Adam, lorsque Dieu le créa, n’était pas porté au péché et que, par conséquent, il ne se trouvait pas dans l’état de culpabilité et de malheur dans lequel se trouvent aujourd’hui la plupart de ses descendants. En outre, notre raison nous fait bien comprendre que commettre un péché, c’est contrevenir à la volonté de Dieu : en effet, le péché est la transgression de la Loi morale, laquelle est conforme à la Nature divine (???) et en est une expression. C’est donc une contradiction en soi que de dire que Dieu veut que Sa volonté soit transgressée. Pourtant, comme les fils d’Adam sont maintenant plongés dans le tourbillon du péché et du malheur, qu’ils sont devenus esclaves de leur propre disposition charnelle (?????? ?????????), il convient de s’interroger sur la manière dont cette méchanceté et ce malheur en sont venus à accabler l’homme.

La Sainte Écriture répond à cette question. Elle nous informe que le péché et ses funestes conséquences ont pour origine et cause l’inimitié et le mensonge de Satan ainsi que le choix librement fait par l’homme et son intention délibérée de faire sa propre volonté au lieu de celle de Dieu. Ève fut trompée par Satan et elle a entraîné Adam hors du droit chemin. C’est délibérément qu’il a désobéi au commandement de son Créateur ; et c’est ainsi que, se détournant, dans son cœur et son comportement, de l’amour de la vérité, il s’est coupé de la fontaine de vie et du vrai bonheur. Cela nous est raconté en Genèse 3 – comparer Jean 8, 44 ; Romains 5, 12. 19 ; 1 Timothée 2, 13-14.

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:48

Mais, ici, on pourra se demander : « Comment se fait-il que Dieu n’ait pas empêché que le mal pénètre dans le monde ? Pourquoi a-t-Il permis à Satan de tenter l’homme et de le vaincre ? Pourquoi permet-Il aujourd’hui encore au Malin de perpétuer le péché et le malheur, la discorde et la violence sur la terre ? ». Ces questions sont, dans une certaine mesure, discutées dans la « Voie de la vie » (????? ????????). Ici, nous nous contenterons de dire que Dieu ne nous a pas complètement expliqué cette question et que, de son côté, la raison humaine n’a pas été capable de trouver à ces questions des réponses complètes et satisfaisantes à tous égards. Néanmoins, aussi grand que soit notre désir de connaître la raison du comportement de Dieu en la matière, il ne nous est pas nécessaire, en ce monde, de comprendre ce qu’Il fait. Par contre, il nous est nécessaire de reconnaître notre déchéance et notre misère ainsi que la manière dont nous pouvons nous en échapper. Nous savons, comme le savait Abraham, que le Juge de toute la terre fait ce qui est juste (cf. Genèse 18, 25). Des sages nous ont assuré que la présence de tant de tentations dans le monde dans lequel nous vivons, et le fait qu’on y trouve tant de misère, de souffrance et de malheur causés par le péché – tout cela fait que la vie en ce monde inférieur est particulièrement appropriée pour nous former à la vertu en nous amenant à résister à la tentation et à la vaincre, avec la grâce de Dieu, et en nous montrant à quel point les conséquences du péché sont terribles. Le Dieu Très-Haut a donné aux hommes le libre arbitre, la liberté de choisir, pour eux-mêmes, le bien ou le mal, le péché ou la justice, l’obéissance ou la désobéissance ; il est libre de se libérer de l’esclavage du Diable ou de s’y soumettre. Dieu a révélé Sa volonté et l’Amour qu’Il nous porte ; Il nous a montré la juste voie. Pourtant, Il ne nous contraint pas à Le suivre car, ce qu’Il désire, c’est notre amour ; et, comme dans toute religion authentique, l’amour ne se commande pas.

Il est indéniable que, dans Sa Sainte Parole (????), le Dieu Très-Miséricordieux nous a enseigné qu’il n’est pas de Sa Volonté que quiconque demeure soumis à la domination de Satan ni à l’esclavage du péché. La volonté de Dieu, c’est que chaque homme soit libéré des chaînes du péché, soit lavé des marques de la culpabilité et de l’impureté et atteigne ainsi à la condition de similitude à Dieu, état dont Adam fut déchu, afin que chaque homme puisse hériter du bonheur éternel. Tant l’Ancien Testament que le Nouveau enseignent, conformément à l’expérience universelle des hommes, que l’homme ne peut véritablement trouver le bonheur aussi longtemps qu’il ne se repent pas de ses actions mauvaises et qu’il ne se tourne pas vers Dieu, dans une foi authentique, pour se libérer du péché et pour obtenir le pardon de Dieu. Ceux qui n’ont pas le cœur pur ne peuvent jamais voir Dieu de leur œil intérieur (cf. Matthieu 5, 8 ; Hébreux 12, 14). L’homme véritablement pieux doit devenir saint, parce que Dieu est Saint (cf. Lévitique 19, 2 ; Matthieu 5, 48 ; 2 Corinthiens 6, 14 – 7, 1 ; 1 Pierre 2, 9-10 ; 1 Jean 3, 1-Cool. Tel est l’enseignement de la Sainte Écriture ; et, dès lors que nous avons pris connaissance de cette doctrine, notre raison et notre conscience attestent qu’elle est vraie. En effet, comme l’homme fut créé à l’image de Dieu et que cette image a été troublée par le péché, il est nécessaire qu’il soit reformé en une similitude spirituelle au Saint avant qu’il puisse demeurer avec Dieu, dans l’harmonie et l’amour, et jouir ainsi de la Vision divine (???????? ???? ? ?????? ?????).

Si, sur cette question, nous comparons la doctrine de la Bible à celle des autres livres religieux du monde, nous constatons, entre eux, une grande différence sur ce point particulier. En effet, les livres des autres religions nous nous disent rien du dessein de Dieu lorsqu’il a Créé l’homme, rien de la nécessité de la sanctification et de la purification du cœur et de l’esprit de l’homme. Ils nous enseignent que la pureté s’obtient par l’ablution du corps, que le pardon des péchés s’obtient par des pèlerinages, des sacrifices ou des aumônes. Certes, les ablutions du corps sont très convenables et désirables, mais elles ne peuvent purifier le cœur. Comme le dit le Christ Lui-même, il ne suffit pas de laver l’extérieur de la coupe ou du plat sans ôter la souillure qui est à l’intérieur. « Purifie d’abord le dedans le la coupe, afin que le dehors aussi en devienne pur » (Matthieu 18, 23). Semblablement, les bonnes œuvres doivent être inspirées par l’amour de Dieu, la conformité à Sa volonté et la gratitude envers Lui, qui nous pardonne et nous fait miséricorde. Mais la distribution d’aumônes ne convaincra pas Dieu de nous pardonner nos péchés : en effet, aucun juge juste ne se laissera soudoyer pour gracier un criminel. Aux yeux de Dieu, la valeur des aumônes et de toutes les autres bonnes œuvres dépend du motif qui les inspire, et nul ne peut cacher ses motifs aux yeux de Celui qui sonde les reins et les cœurs.

Pour que nous puissions connaître la volonté de Dieu et être capable de Lui obéir, le Dieu Très-Haut nous a donné de nombreux enseignements, tant dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau ; Il a ainsi montré ce que nous devrions faire et ce que nous ne devrions pas faire. Et c’est ainsi, également, que nous trouvons la Loi Morale concrètement exprimée sous forme d’exemples brefs et simples racontés dans différentes parties de la Bible. Dans la Torah sont donnés les Dix Commandements (Exode, 20, 1-17 ; Deutéronome 5, 6-21). Bien plus tard, le prophète Michée nous dit que l’on peut résumer la Loi de Dieu, qui est le devoir des hommes, de la façon suivante : « On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bon ; et ce que Yahweh demande de toi c’est de pratiquer la justice, d’aimer la miséricorde et de marcher humblement avec ton Dieu » (Michée 6, Cool. Souvent, des ignorants affirment que les chrétiens n’ont pas de loi (?????) qui contienne les injonctions et les interdictions ; mais le fait que nous devons nous soumettre à la Loi morale contenue dans l’Ancien Testament suffit à réfuter cette affirmation. Dans le Nouveau Testament, nous avons la Loi (?????) du Christ, qui nous est donnée dans le Sermon sur la Montagne (cf. Mathieu 5, 6 et 7) ; en outre, Il a résumé à notre intention le devoir qui est le nôtre en Marc 12, 28-31 et Luc 6, 31.

Nous voyons donc qu’Il établit des principes généraux pour nous guider dans toutes les circonstances, plutôt que d’essayer, comme le font tous les autres législateurs, de donner des instructions particulières pour toutes les circonstances envisageables. Il suffit de lire attentivement Romains 12 et 14, 1-8 ; 1 Corinthiens 13 ; Éphésiens 5, 1-21 ; Colossiens 3, pour découvrir combien élevée et sainte est la Voie que les chrétiens sont invités à suivre. Il nous est dit de purifier notre cœur avant que de prier, et pas seulement nos mains ; de ne pas nous contenter de faire un unique pèlerinage (???) au cours de notre vie mais d’être toujours des pèlerins et des étrangers sur la terre, n’ayant pas de demeure permanente ici-bas, mais de toujours rechercher le demeure à venir ; de toujours tendre vers la sainteté qui est celle de Dieu ; de ne pas prier cinq ou sept fois par jour mais de « prier sans cesse » (1 Thessaloniciens 5, 17), c’est-à-dire de vivre de telle manière que nous puissions être en permanence en communion avec Dieu ; de ne pas offrir en sacrifice des animaux morts, comme le faisaient les juifs mais de s’offrir soi-même comme « victime vivante, sainte agréable à Dieu » (Romains 12, 1-2 ; cf. 1 Pierre 2, 5). Tout cela démontre à l’évidence que les préceptes du Nouveau Testament, plus encore que ceux de l’Ancien Testament, sont parfaitement en accord avec les Attributs du Seigneur Saint et Très-Miséricordieux, puisqu’ils appellent et conduisent à la pureté du cœur et de la vie. Il apparaît également que, sans tout cela, tous les rites purement extérieurs n’ont aucune valeur aux yeux de Dieu et ne peuvent ni produire la justice ni mener à la justification.

En conséquence, les préceptes de l’Évangile sont de beaucoup supérieurs aux prescriptions de toutes les autres religions parce qu’ils sont spécifiquement conçus pour réaliser la sanctification du cœur et de la vie. Il faut donc les accepter, non pas comme des commandements énoncés par des hommes, comme c’est le cas pour toutes les autres religions à l’exception des juifs, mais comme étant donnés par Dieu Lui-même. Tous les préceptes de l’Évangile sont résumés dans ces mots : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit… Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Matthieu 22, 37-39). Ces mots reprennent, en les amplifiant quelque peu, des passages de la Torah (cf. Deutéronome 6, 5 ; 10, 12 ; 30, 6 ; Lévitique 19, 18). Cela démontre bien à quel point il y a accord complet entre les enseignements de l’Ancien Testament et ceux du Nouveau Testament sur ce que Dieu exige de l’homme et sur la voie que ce dernier est invité à suivre. Dieu nous demande que notre cœur soit si plein d’amour pour Dieu, Lui qui nous a aimés le premier, que toutes les forces de notre corps, de notre âme, de notre esprit et de notre cœur, à chaque heure et à chaque minute de notre vie, nous les dépensions joyeusement à nous efforcer de Le servir et de Lui être agréable, et que, tout en recherchant notre avantage et notre bien propres, nous nous efforcions aussi, de toute notre âme et de tout notre corps, de faire le bien à notre prochain. Il nous faut aussi nous rappeler que, aux yeux de Dieu, même notre ennemi est notre prochain (cf. Luc 10, 25-37). En agissant ainsi, nous obéirons à la Règle d’Or édictée par le Christ : « Tout ce que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-le aussi pour eux » (Matthieu 7, 12).

Dans la mesure où ces préceptes de la Bible unissent l’homme dans l’amour tant pour son Créateur que pour tous les fils d’Adam et conduisent à la pureté du cœur et à l’absence d’égoïsme, ils mènent au bonheur en ce monde et dans l’autre. Ils sont également en conformité avec la Loi morale que Dieu a inscrite dans le cœur et la conscience de chaque homme. Cela prouve à l’évidence que les enseignements de la Bible proviennent du Créateur de l’humanité et du monde. Aussi son inspiration (?????) est-elle plus claire que le soleil. Donc, si des hommes n’ont pas encore reçu les Saintes Écritures, ils ne sont pas pour autant sans Loi (?????) ; car Dieu a inscrit cette Loi morale dans leur cœur. De ce fait, tous les hommes sont responsables devant Dieu lorsqu’ils désobéissent à ce qu’eux-mêmes savent être juste et être leur devoir. Conformément à cette loi, les païens ont des comptes à rendre, et eux aussi doivent, dans une certaine mesure, apprendre de leur conscience que, n’ayant pas respecté la loi qui est dans leur cœur, ils sont pécheurs aux yeux de Dieu et ont besoin d’un Sauveur. Pour ceux qui ont reçu la Parole de Dieu, c’est-à-dire la Bible, l’avantage est que la Loi morale intérieure y voit confirmée son origine divine. En outre, pour ceux qui acceptent les Saintes Écritures, leur jugement s’en trouve éclairé, ce qui leur permet de mieux connaître leur devoir et les encourage à demander à Dieu de les aider à s’y conformer.

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:49

La Sainte Écriture nous enseigne que, pour être justifié, il ne suffit pas de connaître ce qui est bien : au contraire, cela nous condamne si nous n’accomplissons pas notre devoir (cf. Matthieu 7, 21-27 ; Luc 10, 25-28 ; Jean 13, 17 ; Romains 2,13). Elle dit aussi que la justice exige qu’il ne doit y avoir absolument aucune lacune dans notre obéissance aux commandements divins, lesquels requièrent clairement la perfection du caractère et du comportement (cf. Matthieu 5, 48). Si quelqu’un obéit à la Loi divine sur tous les points à l’exception d’un seul, il commet, de ce simple fait, une transgression de la Loi (cf. Jacques 2, 10-11 ; Galates 3, 10-12). Ainsi en va-t-il aussi de la loi humaine : dans tout pays civilisé, la loi interdit le meurtre et le vol. Si quelqu’un, qui n’est pas un assassin, se rend coupable d’un seul vol, c’est un malfaiteur et il doit être châtié. D’Adam, les Saintes Écritures ne nous mentionnent qu’un seul péché ; pourtant, cet unique péché lui a valu condamnation et mort. On ne peut obtenir la faveur de Dieu si l’on n’observe que certaines parties de Sa Loi. Celui qui désire Lui être agréable et, par ses actes, être justifié aux yeux de Dieu, doit observer strictement toute la Loi de Dieu, sans un seul manquement ni une seule omission. S’il transgresse ne serait-ce que le moindre des commandements, il devient pécheur et, de ce fait, il est justiciable d’un châtiment et s’aliène du Dieu Très-Haut.

Mais est-il un seul homme qui de toute sa vie, de jour comme de nuit, a obéi si parfaitement à la Loi de Dieu qu’il ne s’en est jamais écarté d’aucune manière ? Trouvera-t-on quelqu’un qui a toujours aimé Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit, et qui a aimé son prochain comme lui-même (Matthieu 22, 37-39) ? Est-il une seule personne qui, de toute sa vie, n’a jamais commis un acte pécheur, ni prononcé une seule parole déplaisant à Dieu, ou nourri dans son cœur une pensée malsaine ou un désir mauvais ? (cf. Job 4, 18-19 ; 25, 4-6 ; Psaume 143, 2 ; Romains 3, 20). Il n’est qu’un seul homme qui ait vécu ainsi : c’est notre Seigneur Jésus-Christ.

Considérant donc que, à l’exception du Christ, tous les êtres humains sont coupables, accusés par le témoignage de leur propre conscience et par celui de la Parole de Dieu telle que révélée dans la Sainte Écriture, ne convient-il pas admirablement que nous devions confesser, en authentique pénitence, devant notre Créateur : « Ô Seigneur des seigneurs, Dieu Très-Saint et Très-Juste, la pureté que Tu exiges de nous n’est pas en nous ; nous méritons, Seigneur, Ta colère et la mort éternelle » ? Le fait que Dieu châtie effectivement les pécheurs nous est enseigné clairement, en premier lieu par notre expérience, en second lieu par notre conscience et, en troisième lieu, par la Parole (????) de Dieu, dans des passages tels que : Ézéchiel 18, 20 ; Matthieu 12, 36 ; 25, 41 ; Romains 1, 8 ; 2, 8-9 ; Colossiens 3, 25 ; Thessaloniciens 1, 9. Certains s’imaginent que Dieu pardonnera ceux qui ont transgressé Sa Loi, sans les châtier, en raison de Son infinie miséricorde. Mais cela est moralement impossible, sauf à satisfaire d’une manière ou d’une autre les exigences de Sa juste Loi. Sinon, Sa justice ne serait pas parfaite, sans compter qu’Il n’agirait pas conformément à ce qu’Il a Lui-même déclaré. Il est vrai que l’amour et la miséricorde de Dieu sont infinis, mais infinies également sont Sa justice et Sa sainteté. C’est pourquoi ceux qui commettent le mal ne peuvent jamais trouver grâce à Ses yeux, car Il hait tout péché. En outre, le péché lui-même est une malédiction et un châtiment pour celui qui le commet. Aucun méchant n’est heureux, ne peut être heureux, ni dans cette vie ni dans l’autre. Quelqu’un dont l’âme, par exemple, est emplie de désir charnel ne sait pas ce qu’est le vrai bonheur, même ici-bas. Le péché dégrade la nature de l’homme, il le rend cruel, lâche, égoïste, vil, et, en esprit, il l’éloigne bien loin du Dieu Très-Saint, en la présence de qui est la plénitude de la joie. « Quiconque commet le péché est esclave du péché » (Jean 8, 34) ; et le pire châtiment qui puisse lui être infligé est la condition de pécheur éternel : c’est l’état de ceux qui, à la fin des fins, préfèrent les ténèbres à la lumière, le mal au bien, Satan à Dieu (cf. Jean 3, 19 ; Apocalypse 22, 11).

Il est également, conforme à l’attribut divin d’Amour que Dieu ne permette pas à l’homme de pécher sans qu’il soit châtié. En effet, si les hommes savaient que Dieu ne punira pas les pécheurs, ils s’enfonceraient, jour après jour, plus profondément dans le tourbillon du péché, devenant ainsi de plus en plus malheureux et se faisant la cause du malheur des autres. Il va également de soi que toute transgression de la Loi de Dieu implique nécessairement un châtiment ; en effet, si ce n’était pas le cas, pourquoi la Loi morale existerait-elle, pourquoi serait-elle inscrite non seulement dans la Sainte Écriture mais aussi dans la conscience des hommes ? Nul homme raisonnable ne saurait imaginer que ceux qui servent loyalement Dieu et ceux qui se rebellent contre Lui puissent Lui être également agréables et recevoir de Ses mains le même traitement.

Étant donné que, à l’exception d’Un Seul, tous les hommes sont tombés dans le péché, ils méritent tous d’être châtiés. Aucun d’entre nous, pauvres pécheurs, n’a le pouvoir d’être agréable au Dieu Très-Haut ni d’obtenir Son pardon et de se réconcilier avec Lui. Il nous faut non pas simplement un moyen d’échapper au châtiment dû pour nos péchés mais, plus encore, un moyen d’échapper au pouvoir et à l’amour du péché. Le châtiment est une bonne chose pour le pécheur : souvent, il le mène au repentir. C’est pourquoi le péché s’accompagne toujours d’un châtiment. Pourtant, il nous faut trouver un moyen d’échapper aux conséquences éternelles du péché, à l’éventualité d’être à jamais exclu de la présence de Dieu, de nous voir à jamais refuser l’amour et la sollicitude de notre Père céleste, de nous retrouver conformés, en cœur et en esprit, à la ressemblance de Satan lui-même. Faute de quoi, il eût mieux valu que nous n’eussions jamais été créés.

Comment trouver ce moyen, cette échappatoire ? Si, dans son état actuel de déchéance, l’homme est incapable de respecter la Loi parfaite de Dieu, comment peut-il expier ses péchés passés, comment peut-il se réconcilier avec Dieu ? Il est bien évident que ses bonnes œuvres n’ont aucun mérite car Dieu ne saurait accepter une offrande présentée par des mains souillées, et moins encore avec un cœur pécheur. Le péché souille non seulement les actes de l’homme mais aussi ses paroles et jusqu’à ses pensées. Comment nous est-il possible, à nous qui n’avons pas même rempli notre devoir envers Dieu et envers notre prochain, d’acquérir, en faisant plus que notre devoir, une quantité de mérite telle qu’elle puisse nous valoir la satisfaction de nos péchés ? C’est là, bien entendu, chose impossible. Si nous pouvions imaginer l’existence d’un homme qui, de toute sa vie, n’aurait jamais transgressé les commandements de Dieu, cette personne n’aurait rien fait d’autre que son devoir (cf. Luc 17, 10). Pourtant, même cette personne ne pourrait prétendre avoir accumulé suffisamment de mérites pour lui-même et pour d’autres.

Les Saintes Écritures nous enseignent que la Loi de Dieu exige de nous une piété tellement parfaite (Matthieu 22, 36-40) que, si un homme ne l’atteint pas, il ne peut pas récupérer ce qu’il a perdu. Il est des hommes suffisamment orgueilleux et ignorants pour affirmer qu’ils ont accompli plus que le culte et le service que Dieu exige d’eux. Mais la folie de ces gens-là est manifeste. Nonobstant leurs prétentions, ces hommes ne peuvent en aucun cas être assurés d’être justifiés aux yeux de Dieu. Souvent, au fond de leur cœur, ils ressentent des doutes très angoissants sur ce qui leur adviendra après leur mort. Souvent, ils vivent dans la crainte de la mort et, lorsqu’approche la mort, ils sont en proie à une terrible agonie mentale. À titre d’exemple, nous citerons ce que Ibn Khallikan dit d’Abu 'Imran Ibrahim ibn Yazid, « l’un des célèbres imams et un tabi’i » : « Lorsque la mort s’approcha de lui, il fut pris d’une grande frayeur… Alors il dit : "Y a-t-il plus grand danger que celui dans lequel je me trouve ? J’attends un messager qui viendra me trouver de la part de mon Seigneur, soit avec le Paradis, soit avec le feu de l’Enfer". » Il jura alors que, plutôt que de mourir, il préférerait de beaucoup que son âme demeurât dans sa gorge jusqu’au jour de la résurrection. Et cela parce qu’il craignait ce qui lui arriverait après sa mort.

Mais, à lui seul, le repentir ne suffit pas à effacer nos transgressions. Il est certes indispensable que nous nous repentions véritablement de nos péchés ; mais le repentir ne suffit pas à lui seul pour défaire le mal que nous avons fait ; aussi le repentir ne suffit-il pas pour nous sauver. On ne peut expier de cette façon non plus les transgressions de lois simplement humaines : si un assassin ou un voleur dit au juge qu’il s’est repenti, le juge agira-t-il avec justice s’il le remet en liberté ? Cela serait contraire à notre conception innée de la justice. Mais cette conception de la justice fait partie de la Loi morale que Dieu a inscrite dans nos cœurs ; aussi doit-elle être juste. Et, souvent, le cœur des hommes s’est tellement endurci qu’ils ne sont plus capables de se repentir, quand bien même ils le voudraient.

Nous avons donc vu qu’il nous est absolument impossible de nous sauver nous-mêmes, par nos œuvres, soit du châtiment que nous valent nos péchés, soit de leurs autres conséquences. Et nous pouvons moins encore nous sauver de l’amour et du pouvoir du péché, ni obtenir, par de quelconques mérites qui nous soient propres, la réconciliation avec le Dieu Très-Haut. Il s’ensuit que, s’il n’y a pas de Sauveur qui puisse expier pour nos péchés, nous ne pouvons que rester aliénés de Dieu pour toujours, nous ne pourrons jamais atteindre au bonheur éternel, ce désir que, pourtant, Dieu a implanté dans notre cœur à chacun.

Il a été démontré que, s’il doit y avoir un Sauveur qui puisse faire expiation, qui puisse libérer les pécheurs de l’esclavage du péché et les rendre purs aux yeux du Dieu juste et saint, ce Sauveur ne peut être simplement un homme, né comme tous les autres hommes, ayant hérité de la nature corrompue d’Adam et étant lui-même un pécheur. Nul pécheur ne peut sauver des pécheurs. Étant donné que tous les hommes, qui ne sont que des hommes, sont des pécheurs, aucun d’entre eux ne peut expier pour tous les autres. Dans le ZAbur, il nous est dit : « L’homme ne peut racheter un frère, ni présenter à Dieu sa rançon » (Psaume 49, Cool, même pour le sauver de la mort du corps. Combien est-il plus vrai encore qu’aucun d’entre nous ne peut sauver quelqu’un d’autre de la mort éternelle !

Pourtant, s’il doit y avoir un Sauveur, il faut qu’Il soit un homme car, sinon, Il ne saurait nous représenter ni être l’un d’entre nous, le Chef de la race humaine, et nous ne pouvons pas éprouver la conviction qu’Il est en sympathie avec nous, qu’Il nous comprend, qu’Il nous aime. Il faut donc que, à la fois, il soit d’une nature et d’une dignité plus élevée que celles des hommes qu’Il sauve, et pourtant, d’une certaine manière, il faut qu’Il partage leur nature. Il doit être libre du péché et être parfaitement obéissant à toute la Loi de Dieu. Voilà ce que la Raison elle-même nous impose de croire s’il doit y avoir un Sauveur pour les hommes. S’il n’est point de tel Sauveur, alors l’humanité est perdue, elle n’a aucune espérance et elle ne pourra jamais atteindre à l’état de sainteté et de bonheur auquel tous les hommes aspirent naturellement.

Mais un tel Sauveur se peut-il trouver ? Il suffit de considérer la Bible pour voir que c’est bien le cas : nous constatons que l’Ancien Testament contient la promesse de Sa venue, et que le Nouveau Testament nous raconte comment Il est venu. Les Prophètes et les Apôtres ont tous témoigné de Lui, Celui-là seul qui nous sauve vraiment du péché, le Sauveur qui a offert à Dieu un sacrifice parfait de propitiation et d’expiation pour les péchés du monde entier (cf. 1 Jean 2, 1-2) et qui, de ce fait, est capable d’obtenir le pardon pour les pécheurs. Ce Sauveur est le Seigneur Jésus-Christ qui, par Sa grandeur et Sa sainteté, Son obéissance parfaite jusqu’à la mort, a porté le péché du monde et est devenu l’unique Médiateur pour tous les hommes. Il a expié, et Il a réconcilié l’homme avec le Dieu Saint et Juste, ayant obtenu le salut éternel pour tous ceux qui croient vraiment en Lui. C’est pourquoi Il offre à tous les hommes le pardon de leurs péchés et la joie éternelle.

Et c’est ainsi que, d’un cœur reconnaissant, nous nous associons à la louange de l’Apôtre : « Au Roi des siècles, au Dieu immortel, invisible, unique, soient honneur et gloire dans les siècles des siècles ! » (1 Timothée 1, 17). Car Lui, le Dieu Vivant, Aimant et Très-Miséricordieux, par Son amour et Sa miséricorde infinis, nous a offert à nous, pauvres pécheurs, une aussi grande rédemption et un salut si glorieux dans le Seigneur Jésus-Christ.

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:49

CHAPITRE 4

COMMENT LE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST A OBTENU
LE SALUT POUR TOUS LES HOMMES


Et maintenant, invoquant avec confiance le Dieu Tout-Puissant pour qu’Il nous guide et nous bénisse, nous allons expliquer, en nous appuyant sur ce qu’enseignent l’Ancien et le Nouveau Testaments, de quelle manière le Seigneur Jésus-Christ a obtenu le salut pour toute l’humanité.

S’il est vrai que, dans le merveilleux plan de salut voulu par Dieu, il y a bien des choses qui dépassent notre raison finie, il est bien évident que nous ne pouvons rien connaître de Son divin dessein sinon cela seul qu’Il a bien voulu nous révéler. Pourtant, le fait qu’Il nous a doués de raison nous montre qu’Il souhaite que nous utilisions celle-ci pour Sa gloire. Et, du fait qu’Il nous a gracieusement révélé la méthode du salut, il est évident qu’Il souhaite que nous y réfléchissions avec révérence et que nous la comprenions (cf. 1 Thessaloniciens 5, 21), autant du moins que le peuvent des créatures finies. Et pourtant, notre salut ne dépend pas de l’acuité de notre intellect mais bien de la réalité de notre foi en le Sauveur du monde.

Le Nouveau Testament nous enseigne très clairement que, mû par la plénitude de Son amour et de Sa miséricorde, le Très-Haut a daigné offrir le salut aux pécheurs par l’intermédiaire du Seigneur Jésus (voir par exemple Luc 19, 10 ; Jean 3, 16 ; 2 Corinthiens 5, 19-21 ; 1 Timothée 1,15 ; 1 Pierre 2, 21-24 ; 1 Jean 2, 12 ; 4, 9-10). Le fait que ce mode de salut a ainsi été employé est donc évident. Il nous faut maintenant essayer d’expliquer comment il est possible d’obtenir le salut par le Christ, et comment il se fait que, dans ces versets et ailleurs, des titres aussi sublimes lui sont attribués. C’est ainsi que nous comprendrons dans une certaine mesure Sa vraie Nature et Sa vraie Dignité, et que nous apprendrons comment Il satisfait aux conditions mentionnées à la fin du chapitre III.

Les Saintes Écritures nous informent que, dans Son amour infini et Sa miséricorde illimitée, Dieu a, depuis la fondation du monde, décidé de ce mode de salut (cf. Éphésiens 3, 11 ; 1 Pierre 1, 18-21 ; Apocalypse 13, Cool. Dans ce sens, par la bouche de Ses prophètes, il a, dans l’Ancien Testament, déclaré de quelle tribu et de quelle famille le Sauveur serait issu, et précisé le temps de Sa venue et la manière dont Il apparaîtrait parmi les hommes, Sa nature et Sa condition sociale, ainsi que la façon dont Il accomplirait sa grande et miséricordieuse œuvre de rédemption. C’est ainsi que, aux époques qui ont précédé Son heureux Avènement, ceux qui étaient informés de ces divines promesses se réjouissaient dans la foi et attendaient avec impatience le grand salut qui devait se manifester. Dieu informa Adam, le père de tous les hommes, qu’un Sauveur viendrait, lui disant que le Rédempteur promis serait si puissant qu’Il écraserait la tête du serpent, en d’autres termes qu’Il vaincrait Satan et qu’Il délivrerait l’humanité de son asservissement et de son péché (cf. Genèse 3, 14-15).

Nous avons déjà vu que le Dieu Très-Haut a promis à Abraham que, par sa descendance, toutes les nations de la terre seraient bénies (cf. Genèse 22, 18). Et le Nouveau Testament montre clairement que la personne dont il s’agissait était le Seigneur Jésus-Christ (cf. Galates 3, 16). Par la suite, par l’intermédiaire de Moïse, Dieu a promis que ce Sauveur serait un grand Prophète qui se lèverait parmi les enfants d’Israël (ainsi qu’il avait été dit en Genèse 17, 19-21 et Genèse 28, 14) et qu’Il enseignerait aux hommes la voie et la volonté de Dieu (cf. Deutéronome 18, 15.18-19). Et le Prophète dont il est question dans ces passages était bien le Christ, ainsi qu’en a attesté une voix venue du ciel enjoignant aux hommes de L’écouter (cf. Matthieu 17, 5 ; Marc 9, 7), tout comme Dieu avait dit à Moïse que les hommes devaient écouter le Prophète promis, sous peine de châtiment sévère.

Ce Message divin fut également communiqué à David, précisant que le Sauveur naîtrait de sa postérité et que Son royaume n’aurait pas de fin (cf. 2 Samuel 7, 16 ; Psaume 89, 3-4. 27-29. 35-37 ; Isaïe 9, 6-7 ; 11, 1 ; Jérémie 23, 5-6 ; 33, 15-17. 20-21. 25-26 ; comparer Jean 12, 34). En Genèse 49, 10, nous lisons que le royaume ne s’éloignera pas de Juda « jusqu’à ce que vienne Schiloh », ce qui est l’un des titres du Messie promis.

Le Seigneur Jésus-Christ est effectivement né de la descendance de David (cf. Matthieu 1, 1 ; Actes 2, 30 ; 13, 22-23 ; Romains 1, 3), environ quatre ou cinq ans avant le début de ce qu’on appelle l’ère chrétienne. Il nous faut ici expliquer que ce début de l’ère chrétienne a été erronément fixé en fonction des calculs d’un moine appelé Denis le Petit, sous le règne de l’empereur Justinien. Il a fait une erreur de quelques années mais il s’est avéré plus pratique de conserver le calcul adopté. Hérode le Grand, roi des juifs, est mort en l’an 4 av. J.-C., alors que le Christ était âgé de moins de deux ans (comparer Matthieu 2, 16) ; puis le royaume fut divisé en quatre parties. Achelaus, fils d’Hérode, fut chargé de gouverner une seule de ces quatre parties : la Judée. Mais, vers l’an 6 ap. J.-C., il fut déposé par les Romains et banni. La Judée devint alors une province de l’empire romain au lieu d’être, comme auparavant, un royaume distinct soumis à Rome. Depuis cette époque, les juifs n’ont plus jamais eu de roi à eux. Ils admettaient qu’ils n’en avaient plus, que le sceptre s’était éloigné de Juda conformément à la prédiction faite par Jacob (cf. Genèse 49, 10), et c’est ce qu’ils confessèrent eux-mêmes au moment de la crucifixion du Christ lorsqu’il dirent : « Nous n’avons de roi que César » (Jean 19, 15). Il était donc évident que le Messie promis était venu.

Le lieu où le Messie devait naître avait été annoncé à l’avance par le prophète Michée (cf. Michée 5, 1 sq.), et ce passage enseignait également qu’il ne s’agirait pas d’un simple homme, disant de lui : « Ses origines dateront des temps anciens, des jours de l’éternité ». L’accomplissement de cette prophétie est relaté en Matthieu 2, 1. 5-6. Il devait naître d’une vierge, ce qui est implicitement affirmé en Genèse 3, 15 et plus clairement encore en Isaïe 7, 14, et cette prophétie fut elle aussi accomplie (cf. Matthieu 1, 18-25 ; Luc 1, 26-38), comme l’admet d’ailleurs le Coran lui-même (sourates 21, 91 ; 66, 12). Pour ce qui est de Son enseignement, des humiliations qu’Il devait subir, de Ses souffrances et de Sa mort ainsi que de l’expiation qu’Il réaliserait pour la rédemption de l’humanité, on en trouve de nombreuses prophéties dans l’Ancien Testament, dont les principales sont : Isaïe 42, 1-9 ; 61, 1-3 (comparer Luc 4, 17-21) ; 52, 13-15 et 53 ; Psaume 22. Le temps auquel Il devait être mis à mort est clairement indiqué dans la prophétie de Daniel (9, 24-26) : en effet, le décret du roi de Perse Artaxerxès Longue-Main (??????? ??????? ? ?????? ???? ???????), ordonnant de restaurer et reconstruire Jérusalem, fut promulgué la septième année du règne de ce roi (cf. Esdras 7, 1-7), c’est-à-dire en 458 av. J.-C. Si, à partir de cette année, nous comptons soixante-dix semaines d’années (cf. Daniel 9, 24), ou 490 ans, on arrive en 32 ap. J.-C. En Daniel 9, 25-26, il nous est dit que le Messie sera « retranché » entre 483 et 490 ans après le décret d’Artaxerxès, c’est-à-dire entre 25 et 32 ap. J.-C. Cette prophétie fut accomplie puisqu’Il fut crucifié entre ces deux dates, probablement en l’an 29 ou 30. La prédiction relative à la destruction du Temple et de Jérusalem (cf. Daniel 9, 26-27) s’est réalisée une quarantaine d’années plus tard, en 70 ap. J.-C., lorsque Titus, fils de l’empereur romain Vespasien, détruisit à la fois la ville et le Temple, ainsi que le relatent Josèphe et d’autres historiens, conformément aux prédictions du Christ (cf. Matthieu 24, 1-28 ; Marc 13, 1-23 ; Luc 21, 5-24). La « tribulation » de ces jours (Marc 13, 24) n’est pas encore terminée puisque les juifs sont encore dispersés partout dans le monde, n’ayant aucun pays à eux, et nos frères musulmans connaissent la tribulation que les juifs continuent à endurer non seulement dans tout le monde mahométan mais aussi dans des pays tels que la Russie. Les « temps des Gentils » ne sont pas encore accomplis non plus (Luc 21, 24) car les Gentils sont encore les maîtres de Jérusalem.

Dans les livres des Prophètes, nous trouvons de nombreux passages qui prédisent des événements tels que la Résurrection du Christ et Son Ascension au ciel pour aller s’asseoir à la droite de Dieu. À titre d’exemples, on citera le Psaume 16, 10 (comparer Actes 2, 22-36 ; le Psaume 110, 1 ; Daniel 7, 13-14. En Daniel 2, 34-35 ; 2, 44-45 ; 7, 7. 9. 13-14. 23. 27. Il a également été prédit que Son Royaume serait établi alors que le « quatrième royaume » mentionné en Daniel 7, 23, c’est-à-dire l’empire romain, serait au faîte de sa puissance. Ces quatre royaumes, ou empires, étaient l’empire babylonien, l’empire perse, l’empire macédonien et l’empire romain (Daniel 2, 37-45 ; 8, 20-21).

Lorsque le Seigneur Jésus-Christ fut âgé d’une trentaine d’années (cf. Luc 3, 23), Il commença à proclamer la Bonne Nouvelle (???????? ? ?????), ainsi que nous en informent les évangiles (????????). Il s’employa à faire le bien : Il accomplit de nombreux miracles, guérit des malades, chassa des démons, ouvrit les yeux d’aveugles et les oreilles de sourds, purifia des lépreux et fit marcher des paralytiques, conformément aux prophéties faites, dans l’Ancien Testament, par le prophète Isaïe (cf. Isaïe 32, 1-5 ; 35, 3-6 ; 42, 1-7 ; 61, 1-2 ; comparer Matthieu 11, 4-5 ; 12, 17-21 ; 21, 14 ). Pourtant, quoiqu’Il possédât et exerçât une telle puissance, Il n’a jamais accompli un seul miracle à son propre avantage ni pour châtier Ses ennemis. Il vécut dans la pauvreté et l’humilité (cf. Matthieu 8, 20) et Il ne rechercha ni honneurs ni gloire terrestres. Il refusa que les foules fissent de Lui un monarque terrestre (cf. Jean 6, 15). Et ses actions furent tellement pures et désintéressées, et la sainteté de Sa vie et de Son comportement tellement évidente, qu’Il put dire à Ses adversaires : « Qui de vous peut me convaincre de péché ? » (Jean 8, 46). C’est ainsi que s’accomplirent les prophéties relatives à Son premier Avènement et à Son comportement.

Le Seigneur Jésus-Christ choisit douze Apôtres parmi les Israélites et Il les forma, leur enseignant la vérité qu’Il voulait qu’ils enseignassent à leur tour à d’autres. La doctrine sur laquelle se fondait tout le reste était qu’Il était le Fils de Dieu, et Il déclara que c’est sur cette doctrine que, comme sur un rocher, Il bâtirait Son Église (cf. Matthieu 16, 13-18).

Lorsque Ses disciples eurent ainsi appris qu’Il était le Messie promis dans l’Ancien Testament, le Seigneur Jésus commença à leur enseigner Sa deuxième grande leçon, à savoir qu’Il devait être crucifié et ressusciter pour le salut de l’humanité (cf. Matthieu 16, 21 ; Marc 8, 31 ; Luc 9, 22). Lorsqu’approcha le temps où Il devait mourir, le Christ informa ses disciples plus clairement encore de la nature des souffrances qu’il allait devoir subir (cf. Luc 18, 31-34). À une autre occasion, Il leur dit clairement qu’il endurerait toutes ces souffrances de Sa propre volonté et à cause de Son grand amour pour l’humanité, afin de donner aux hommes une vie nouvelle et éternelle (cf. Jean 6, 51 ; 10, 11-18), à ceux du moins qui accepteraient ce don gracieux de Dieu (cf. Romains 6, 23).

Et c’est ainsi que, par amour pour les enfants des hommes et pour les sauver de leurs péchés, Il permit aux juifs de s’emparer de Lui, de L’insulter et de Le souffleter, avant de Le livrer aux mains de Ponce Pilate, gouverneur romain de Judée, qui Le fit fouetter et crucifier (cf. Matthieu 26, 47 – 27, 56 ; Marc 14, 43 – 15, 41 ; Luc 22, 47 – 23, 49 ; Jean 18, 1 – 19, 37). C’est ainsi que s’accomplit ce qui avait été prophétisé à Son propos par David (cf. Psaume 22) et par Isaïe (cf. Isaïe 52, 13 – 53, 12) plusieurs siècles auparavant.

Le Seigneur Jésus-Christ fut exécuté comme s’Il était un criminel, quoique Son juge, Pilate, l’eût reconnu innocent de tout crime (cf. Matthieu 27, 24). En ce temps-là, les juifs avaient coutume de jeter le corps des criminels en un lieu appelé la vallée de Hinnom [[gê-hinnôm ; en grec : ?????? – geenna, qui a donné en français « géhenne »]], en dehors de murs de la ville de Jérusalem, où ils étaient soit brûlés, soit abandonnés pour être dévorés par les chacals et par les vers. Pourtant, il n’en fut pas ainsi dans le cas de Jésus car Son Corps sacré fut remis à Joseph d’Arimathie, un disciple secret de Jésus, homme riche et de haute condition sociale, qui L’ensevelit dans un tombeau tout neuf qu’il avait fait creuser pour lui-même (cf. Matthieu 27, 57-61 ; Marc 15, 42-47 ; Luc 23, 50-56 ; Jean 19, 37-42). Tout cela se déroula en parfait accord avec la prophétie contenue en Isaïe 53, 9, où il est dit : « On lui a donné son sépulcre avec les méchants, et dans sa mort il est avec le riche ».

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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:50

Le Christ avait annoncé par avance à Ses disciples qu’Il ressusciterait des morts le troisième jour (cf. Matthieu 16, 21 ; 17, 23 ; 20, 19 ; Luc 9, 22 ; 18, 33 ; 24, 7. 46), et c’est bien ainsi que cela s’est passé (cf. Matthieu 28, 1-10 ; Marc 16, 1-8 ; Luc 24, 1-43 ; Jean 20 ; 1 Corinthiens 15, 4), conformément aussi à la prophétie de David (Psaume 16, 9-10). Après Sa résurrection, Il est apparu à plusieurs reprises à Ses disciples, pendant une période de quarante jours (cf. Actes 1, 3), et Il leur enseigna que ce qui Lui était arrivé avait parfaitement accompli les prophéties contenues dans l’Ancien Testament et quel était l’objet réel de Ses souffrances, de Sa mort et de Sa Résurrection (cf. Luc 24, 27. 44-49). Puis Il leur donna pour mission de faire de toutes les nations Ses disciples (cf. Matthieu 28, 18-20 ; Actes 1, Cool. Ensuite, devant leurs yeux, Il s’éleva au ciel (Luc 24, 50-51 ; Actes 1, 9), après leur avoir promis qu’Il reviendrait dans la gloire pour régner à jamais, ainsi que l’avait prophétisé Daniel (cf. Daniel 7, 13-14. 27) et pour emplir la terre de la connaissance de Dieu (cf. Isaïe 11, 1-9 ; comparer Matthieu 24, 30-31 ; 25, 31-46 ; Marc 13, 26 ; Luc 21, 27 ; Jean 14, 1-3 ; Actes 1, 11 ; Apocalypse 1, 7 ; 20, 11 – 21, Cool.

C’est ainsi que furent accomplies dans le Seigneur Jésus-Christ toutes les promesses que, bien longtemps auparavant, Dieu avait faites par la voix de Ses prophètes concernant la première Venue du Messie promis, Sauveur du monde, précisant le temps de Son Avènement, ce qu’Il ferait et l’Expiation qu’Il devait réaliser ; aussi apparaît-il à l’évidence qu’Il est en vérité le Sauveur duquel les Prophètes ont porté témoignage et en qui Abraham a cru (cf. Jean 8, 56). Il ne faut pas négliger le fait que l’accomplissement des prophéties relatives au Messie est une preuve très convaincante de l’inspiration divine de l’Ancien Testament. En effet, qui donc, sans Inspiration divine (?????), eût pu prédire l’avenir dans tous ces détails plusieurs siècles avant que ces événements se réalisassent ? Il est bien clair que ces choses ont été véritablement prophétisées parce que l’on trouve aujourd’hui encore ces prophéties dans l’Ancien Testament hébreu, celui que possèdent les juifs mais aussi les chrétiens. Les juifs ont rejeté le Christ, et pourtant ils n’ont jamais osé effacer ou modifier un seul mot de ces prophéties, quoique celles-ci condamnent sévèrement leur incroyance et leur dureté de cœur.

Nous avons déjà vu que la nature et la dignité du Messie promis sont clairement présentées même dans l’Ancien Testament, notamment en Psaume 2, 7 ; 45, 6 ; 110, 1 ; Isaïe 6, 1-10 (comparer Jean 12, 40-41), Isaïe 9, 6-7 ; 25, 7-9 ; 40, 10-11 ; Jérémie 33, 16 ; Michée 5, 2 ; Malachie 3, 1 ; 4, 2, et dans bien d’autres passages encore. Du fait que « ses origines dateront des temps anciens, des jours de l’éternité » (Michée 5, 1), nous pouvons comprendre à quel point Il disait vrai lorsqu’Il a déclaré : « Avant qu’Abraham fût, je suis » (Jean 8, 58), employant alors le nom spécial et particulier de Dieu : « Je suis celui qui suis » (Exode 3, 14). Nous apprenons ainsi que c’est Lui qui a appelé Abraham à quitter la Babylonie, qui a donné la Torah à Israël et qui a envoyé les Prophètes. On voit donc que le Nouveau Testament ne Lui donne pas de titres plus élevés que l’Ancien Testament.

Tous deux sont accord dans leur témoignage concernant Sa Nature (???) et Sa dignité (comparer Matthieu 3, 16-17 ; 16, 15-17 ; 17, 1-8 ; 26, 63-64 ; 28, 18 ; Luc 1, 32. 35 ; Jean 1, 1-3. 9-18 ; 5, 17-29 ; 8, 23-29. 42. 56-58 ; 9, 35-37 ; 10, 27-38 ; 14, 9-11 ; 16, 12-15. 28 ; 17 5. 21 ; Colossiens 1, 12-23 ; Philippiens 2, 5-11 ; Hébreux 1 ; Apocalypse 1, 5-18 ; 21, 6-8 ; 22, 13. 16). Lorsque les musulmans rejettent l’invitation à accepter le Christ comme Sauveur (cf. Jean 5, 40), l’une des raisons en est qu’ils refusent de croire ce qu’Il a dit de Lui-même et ce que les Prophètes avant Lui ont dit de Lui.

Nous ne devons pas oublier qu’il eût été impossible au Christ de sauver le monde du péché et de la haine à l’égard de Dieu s’Il avait été une simple créature, quand bien même il eût été la plus élevée des créatures. C’est pourquoi le salut dépend d’une confiance parfaite en Lui, en tant qu’Il est ce qu’Il a affirmé être et que l’Ancien et le Nouveau Testaments attestent tous deux de ce qu’Il était. Nous voyons donc que la croyance en Sa Divinité n’est pas une corruption de la foi chrétienne mais qu’elle appartient à l’essence même de toute vraie religion. En effet, s’Il était une créature, Sa bonté et Ses souffrances ne pourraient constituer une preuve de l’amour de Dieu pour l’homme.

En fait, ces choses rendraient difficile de croire en l’amour et en la miséricorde du Dieu Très-Haut s’Il était responsable de tant de souffrances et de douleurs infligées à la plus élevée et à la meilleure de Ses créatures. Mais si nous acceptons les enseignements de la Bible et reconnaissons que « Dieu réconciliait le monde avec lui-même dans le Christ » (2 Corinthiens 5, 19), et si nous percevons qu’Il est Un avec Son Père (cf. Jean 10, 30), alors nous commençons dans une certaine mesure à comprendre que, si la doctrine de la Sainte Trinité est vraie , le Dieu Très-Haut est miséricordieux et nous aime vraiment. Nous découvrons alors que la substantifique moelle de l’Évangile (????????) et l’essence de toute la Bible se trouve en Jean 3, 16 [[« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais ait la vie éternelle »]] et que cela s’adresse à notre cœur et l’incite à aimer et vénérer Dieu, Lui qui nous a aimés le premier (cf. 1 Jean 4, 9).

Le fait que, dans le premier de ces deux versets (Jean 3, 16), le titre de « Fils de Dieu » (??? ????) est donné au Christ a constitué une sérieuse pierre d’achoppement pour les musulmans parce que, pour eux, cela contredit absolument la sourate 112 [[« Dis : "Lui, Dieu est Un !" Dieu !… L’Impénétrable ! Il n’engendre pas ; il n’est pas engendré ; nul n’est égal à lui. ». Mais, en réalité, il s’agit là, dans une large mesure, d’une mauvaise compréhension de la doctrine chrétienne. Disons-le franchement : dans le sens dans lequel le Coran emploie les mots de cette sourate, ils sont indubitablement vrais, et ils peuvent être employés par tous les chrétiens . Dans cette sourate, le Coran dénonce toutes les idées charnelles d’une génération de ce genre qu’entretenaient les païens de tous les pays, et il enseigne aux hommes à les rejeter comme blasphématoires. Les Arabes eux-mêmes, au Temps de l’Ignorance, attribuaient des filles au Dieu Très-Haut, dans ce sens blasphématoire. Mais les chrétiens n’ont jamais admis une quelconque doctrine ressemblant aussi peu que ce soit à celle-là. C’est pourquoi nous n’employons pas l’expression Waladu'llah (????? ????? ), mais que nous appelons le Seigneur Jésus-Christ Ibnu'llah (??? ????). Il y a une très grande différence entre ces deux expressions car le mot ibn peut très bien être utilisé dans un sens métaphorique, ce qui doit nécessairement être le cas dans le titre de « Fils de Dieu ». Par contre, le mot walad ne s’emploie pas dans un sens métaphorique. Des auteurs chrétiens ayant écrit plusieurs siècles avant l’Hégire ont systématiquement dénoncé les conceptions charnelles des païens et ont souligné à quel point le titre de Ibnu’llah donné au Christ avait un sens différent. Par exemple, Lactance, qui écrivait vers 306, c’est-à-dire plus de 300 ans avant l’Hégire, dit : « Celui qui entend dire les mots "Fils de Dieu" ne doit pas avoir l’esprit mal tourné au point de s’imaginer que Dieu a procréé par le mariage et l’union avec une femme, chose que ne font que les créatures animales ayant un corps et sujettes à la mort. Mais, du fait que Dieu est seul, avec qui pourrait-il s’unir ? Ou, étant si puissant qu’il pouvait réaliser tout ce qu’Il voulait, il n’avait pas besoin, pour créer, de la société de quelqu’un d’autre. »

Il convient de noter que, lorsque l’Évangile emploie un langage philosophique, il attribue à notre Seigneur Jésus-Christ le titre de « Verbe de Dieu » (???????? ?????), comme en Jean 1, 1. 14 et Apocalypse 19, 13 (comparer le titre de « Verbe de Vie » en 1 Jean 1, 1). Quant à l’autre titre : Ibnu’llah, il a en fait le même sens mais il est utilisé pour deux raisons particulières : (1) à l’intention des gens simples, qui constituent la grande majorité de la race humaine et ne comprendraient pas l’autre expression ; (2) parce qu’il nous permet de prendre conscience de la personnalité du Verbe de Dieu (???????? ?????) et de l’amour qui existe entre les hypostases (????????) divines de la Sainte Trinité (comparer Jean 15, 9-10 ; 17, 23-26). Aucune de ces deux réalités ne peut être exprimée par le titre de « Verbe de Dieu ». Il est vrai qu’il n’existe aucun terme humain (?????) qui soit véritablement capable d’exprimer pleinement et correctement les réalités de la nature divine (???), mais nous ne pouvons pas nous tromper en employant les termes utilisés dans les Saintes Écritures par des gens qui écrivaient inspirés et guidés par Dieu. La relation qui subsiste entre les hypostases de l’Unité divine transcende infiniment le langage et la pensée des hommes ; pourtant, nous pouvons dans une certaine mesure en comprendre quelque chose. L’océan immense ne saurait être contenu dans une coupe, et pourtant un tel vase peut en contenir suffisamment pour nous donner une idée de sa nature. Ces deux titres : « Verbe de Dieu » et « Verbe de Vie » ont, dans le Nouveau Testament, le même sens : ils expriment le fait de la Divinité essentielle du Christ, le fait qu’Il est Un avec le Père (cf. Jean 10, 30). Ce n’est qu’en croyant ce que le Christ Lui-même dit sur ce point que nous pouvons comprendre la doctrine de l’Expiation et le mode de salut qui passe par le Christ, lequel nous dit que les hommes ne peuvent parvenir au Père que par Lui (cf. Jean 14, 6 ; comparer Actes 4, 12).

Tant l’Ancien Testament que le Nouveau ne se contentent pas d’attribuer au Christ les attributs de la Divinité ; ils soulignent également Sa Nature divine en L’appelant clairement et explicitement Dieu, par exemple en Psaume 45, 6-7 ; Isaïe 9, 6 ; Jean 20, 28-29 ; Romains 9, 5 ; Hébreux 1, 8 ; 1 Jean 5, 20. Il suffit d’étudier soigneusement et de méditer des passages de ce genre pour s’apercevoir que, si ces titres sont attribués au Christ, ce n’est pas par courtoisie ou par exagération mais parce qu’ils expriment une vérité qu’il est essentiel que les hommes connaissent.

Tout musulman instruit sait que le Coran est d’accord avec la Bible pour appeler le Christ « le Verbe de Dieu » (???????? ??????). Nous en traiterons plus longuement par la suite, s’il plaît à Dieu, lorsque nous étudierons la doctrine de la Sainte Trinité. Si nous attirons ici l’attention sur ce point, c’est pour débarrasser nos honorables lecteurs de toute ombre d’un préjugé qui, si souvent, empêche les hommes de voir la lumière de la vérité de Dieu. Tout vrai musulman doit bien admettre que tout ce sur quoi l’Ancien Testament, le Nouveau Testament et le Coran sont tous trois d’accord doit nécessairement être vrai. Et ils sont d’accord sur plusieurs points, notamment sur l’unicité de Dieu et le fait que le Seigneur Jésus-Christ est le « Verbe de Dieu » (???????? ????).

Et le Verbe de Dieu, ce Verbe qui était au commencement avec Dieu et par qui toutes les choses créées sont venues à l’existence (cf. Jean 1, 1-3), S’est incarné, S’est fait chair, et Il est venu établir pour un temps sa demeure parmi les hommes (cf. Jean 1, 14 ; Philippiens 2, 5-11). Il a mangé et bu, Il a dormi et S’est réveillé, Il a partagé les peines et les joies des hommes, Il a été tenté dans tous les domaines comme nous le sommes, et pourtant sans pécher (cf. Hébreux 4, 15 ; comparer Hébreux 7, 26 ; 1 Pierre 2, 21-25). Les quatre évangiles nous démontrent à l’évidence qu’Il fut un homme réel, avec un corps, une âme et un esprit ; cela aussi, Il l’enseigna Lui-même en Se présentant souvent sous le nom de « Fils de l’Homme », et ce titre, outre qu’il nous enseigne sa parfaite humanité, nous rappelle également ce qui avait été prophétisé à Son propos en Genèse 3, 15 et en Daniel 7, 13. De plus, c’est en tant que Sauveur de l’humanité et Médiateur entre les hommes et Dieu, et en tant qu’Il était Lui-même l’Homme parfait et sans péché, qu’Il a prié Dieu, Son Père, et qu’Il a fait bien d’autres choses encore qui, à proprement parler, relèvent de la nature humaine.

Mais Il était également divin, et Il affirme Sa divinité lorsqu’Il appelle Dieu Son Père, exprimant ainsi, à notre intention, Sa subordination comme d’un fils à son père, ainsi que Sa Mission, affirmant notamment : « Je suis descendu du ciel pour faire non ma volonté mais la volonté de celui qui m’a envoyé » (Jean 6, 38) ; « Le Père qui m’a envoyé, c’est lui qui m’a prescrit ce que j’ai à dire et ce que j’ai à faire entendre » (Jean 12, 49) ; « Le Père est plus grand que moi » (Jean 14, 28). Néanmoins, il prévient tout risque que nous puissions associer des partenaires à Dieu en affirmant avec beaucoup de force l’Unicité de Dieu (cf. Marc 12, 29 ; Jean 17, 3) et le fait que Lui-même est Un avec Dieu (Jean 10, 30 ; 17, 21). Ce Verbe de Dieu (???????? ????), le Fils de Dieu, le Fils de l’Homme, le Seigneur Jésus-Christ, « c’était nos maladies qu’il portait, et nos douleurs dont il s’était chargé… Il a été transpercé à cause de nos péchés, broyé à cause de nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix a été sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris » (Isaïe 53, 4-5). Étant par nature (???) le Verbe de Dieu, Il ne S’est pas prévalu de Son Exaltation divine ni de Sa gloire, celle qu’Il avait auprès de Son Père « avant que le monde existât » (Jean 17, 5), « en prenant la condition d’esclave (???), en se rendant semblable aux hommes, et reconnu pour homme par tout ce qui a paru de lui ; il s’est abaissé lui-même, se faisant obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue confesse, à la gloire de Dieu le Père, que Jésus-Christ est Seigneur » (Philippiens 2, 7-11).

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:50

Et lorsqu’on nous demande : « Comment se peut-il que la Nature divine soit unie à la nature humaine », nous répondons en posant cette question : « Comment se peut-il que l’esprit et la chair, le permanent (??????) et le transitoire (??????), soient unis l’un à l’autre dans l’homme ? » Tout ce que, dans Sa Sagesse infinie, peut vouloir le Dieu Tout-Puissant, Créateur et Souverain de toute chose, Il est également capable de le faire. En outre, l’Évangile nous informe que la relation entre l’humanité du Christ et Sa Nature divine est telle que ni l’humanité n’est transformée en divinité, ni la divinité confondue avec l’humanité. Il est vrai que cette relation particulière est incompréhensible pour notre intellect humain limité et qu’on ne peut la connaître que dans la mesure où elle nous est révélée dans la Sainte Parole (????) de Dieu. Il est cependant bien clair que cette union, dans le Christ, de la nature divine et de la nature humaine s’est réalisée afin que pût s’accomplir le dessein éternel du Dieu Glorieux. Selon ce dessein gracieux, l’humanité devait être sauvée de la destruction, délivrée du péché et libérée de l’esclavage et de la tyrannie de Satan, elle devait être réconciliée avec Dieu afin qu’elle pût ainsi jouir de la félicité d’une éternité sainte et heureuse en Sa présence. Ayant racheté par Son propre sang les hommes « de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation » (Apocalypse 5, 9), le Christ est devenu pour nous, de par la vie sainte et altruiste qu’Il a vécue sur la terre, un exemple d’un mode de vie pur et saint, et Il nous laissé cet exemple afin que nous puissions nous comporter comme Lui (cf. Jean 13, 15 ; 1 Pierre 2, 21).

Certains nous demandent souvent : « Le Dieu Très-Haut n’aurait-il pas pu sauver les hommes du feu de l’enfer en se contentant d’exercer Sa Toute-Puissante Volonté, n’aurait-Il pas pu manifester Sa miséricorde à ceux qu’Il voulait sauver sans recourir à un quelconque "Plan de Salut" tel que celui dont les chrétiens disent qu’il est enseigné dans la Bible ? Ne Lui suffit-Il pas de dire : "Que cela soit !" pour que tout dessein de Sa part se réalise ? »

En réponse à cela, il nous faut faire remarquer en premier lieu que cette question découle d’un malentendu total sur la nature, la condition et les besoins spirituels de l’homme, et du fait aussi que l’on ne saisit pas cette grande vérité que Dieu est Saint. En soi, le péché n’est pas seulement contraire – et de ce fait odieux – à la Nature divine mais, en outre, il cause la ruine et la destruction de la nature spirituelle authentique et originelle de l’homme fait à la ressemblance de Dieu (cf. Genèse 1, 26-27). De ce fait, le Péché exclut absolument toute possibilité que l’homme puisse jamais jouir du bonheur éternel tant qu’il n’en aura pas été complètement délivré. Il serait facile de s’abstenir de jeter les pécheurs dans le feu de l’enfer ; mais de quelle manière est-il possible de purifier le cœur et l’esprit de l’homme, sa conscience et sa pensée, de la lèpre dévorante du péché déjà commis et de l’aspiration à en commettre plus encore ? Le péché est la pire forme de lèpre, car c’est la lèpre de l’esprit. La mort libère l’homme de la lèpre corporelle mais elle ne peut le libérer de la lèpre spirituelle. Un lépreux spirituel peut-il jouir de la vie éternelle ? L’abjection et la pollution inhérentes à l’état de mort vivante dans lequel il existe ne le rendent-elles pas misérable, objet de haine pour lui-même et pour les autres, et surtout pour Dieu, qui est Saint et qui hait le péché ?

La Torah de Moïse interdisait à toute personne souffrant de la lèpre de pénétrer dans le camp des Israélites (cf. Lévitique 13, 45-46) et de les fréquenter. Combien plus impossible encore est-il que l’homme dont le cœur est atteint par la pollution de la lèpre spirituelle qu’est le péché d’entrer au Paradis et d’être autorisé à jouir de la rencontre avec son Seigneur, le Seigneur des mondes, le Dieu Saint ! C’est pourquoi il est écrit : « Il n’y entrera rien de souillé, aucun artisan d’abomination et de mensonge, mais ceux-là seulement qui sont inscrits dans le livre de vie de l’Agneau » (Apocalypse 21, 27). La lèpre du corps ne peut être guérie par le lépreux lui-même, non plus que par un quelconque médecin humain. Mais le Christ a guéri la lèpre du corps, et Il peut aussi guérir la lèpre de l’esprit. Pourtant, Il n’a jamais guéri la lèpre corporelle contre la volonté du lépreux, et Il ne guérira pas la lèpre spirituelle par la force et contre la volonté du pécheur. Si quelqu’un, non content de s’abandonner à la licence en ce bas monde, a l’esprit tellement souillé que la plus haute idée qu’il se fait du bonheur dans le monde à venir, c’est d’être autorisé à s’abandonner sans frein et pour l’éternité à une abjection de ce genre au Paradis, c’est un lépreux spirituel. Le Christ peut guérir cette lèpre ; nul autre que Lui ne le peut.

Mais le Christ ne guérira pas le lépreux contre sa volonté : celui-ci ne peut obtenir de Lui guérison et purification que s’il se repend du fond du cœur et s’il a une vraie foi dans le Christ. Il doit crier avec David : « Ô Dieu, crée en moi un cœur pur, et renouvelle au-dedans de moi un esprit ferme » (Psaume 51, 12). Guérir un cœur et un esprit lépreux, c’est débarrasser de l’amour du péché les pensées et la disposition de l’homme, et redonner à celles-ci la beauté de la sainteté, que le péché a détruite. Comment cela peut-il se faire ? Pour accomplir tout ce qu’Il a décidé de faire, Dieu a toujours recours à des moyens particuliers. Le moyen dont la Bible nous dit qu’Il l’a choisi pour cette œuvre, c’est de Se révéler dans le Seigneur Jésus-Christ, le Verbe de Dieu, et de manifester Son amour pour les hommes en portant les souffrances des hommes et en partageant leurs peines dans la nature humaine du Christ, qui est mort sur la croix pour les hommes et par leurs péchés, de façon à ce qu’Il puisse attirer leurs cœurs à Lui et, ce faisant, qu’Il puisse les amener à haïr le péché et à chercher auprès de Lui la grâce d’y résister et de le vaincre. C’est ainsi qu’une nouvelle nature s’instaure chez quiconque croit véritablement au Christ, qu’un cœur pur lui est donné et qu’un esprit ferme est renouvelé en lui. Et c’est de cette manière que le Dieu Très-Miséricordieux fait de lui une nouvelle créature dans le Christ (cf. 2 Corinthiens 5, 17).

Nous n’irons pas jusqu’à dire qu’il n’y avait pas d’autre moyen par lequel Dieu eût pu sauver les pécheurs de leurs péchés ; mais la Bible nous enseigne clairement que ce fut là le seul moyen que, dans Sa sagesse, Il a choisi (cf. Matthieu 1, 21 ; Jean 14, 6). On ne peut non plus imaginer une quelconque autre méthode qui eût été plus digne du Dieu Saint, Juste et Très-Miséricordieux.

Considérant que la doctrine chrétienne de l’Expiation [?????????, Romains 5, 11] donne lieu à de nombreux malentendus, il va nous falloir ici essayer de l’expliquer clairement et brièvement. Pour nous, chrétiens, l’Expiation, c’est la Réconciliation entre Dieu et l’homme. L’homme est déchu de la condition dans laquelle Dieu l’avait créé et, d’abord par le péché d’Adam puis chaque fois que quelqu’un choisit le mal au lieu du bien, il a perdu la vie vraie et éternelle (cf. Genèse 3, 3), qui consiste à connaître Dieu par le Christ (cf. Jean 17, 2). En conséquence, la seule manière par laquelle l’homme peut s’arracher à cette mort spirituelle, c’est de recevoir de Dieu, Source de Vie, une nouvelle vie spirituelle. Cette vie, c’est la vie dans le Christ Jésus (cf. Jean 1, 4 ; 5, 26 ; Colossiens 3, 4 ; 1 Jean 5, 12), et c’est par Lui seul qu’elle est donnée aux hommes (cf. Actes 4, 12). C’est par la foi que le Christ Jésus unit à Lui les croyants, qui deviennent ainsi des rameaux de Lui-même, la Vigne véritable (cf. Jean 15, 1-6). De cette manière, Il leur transmet une partie de Sa sainte Nature et de Sa sainte Personnalité, les rendant, en quelque sorte, participants de Son Corps et de Son Sang (cf. Jean 6, 40. 47-48. 51-58. 63). Il a assumé la nature humaine et s’est fait homme, devenant le second Adam, le chef et représentant spirituels de la race humaine (cf. Jean 1, 14 ; 1 Corinthiens 15, 22. 45). En s’unissant à Lui par la foi (cf. Galates 2, 20), ceux qui croient en Lui reçoivent « le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jean 1, 12 ; cf. 1 Jean 3, 1-3 ; 4, 9), en vertu de la naissance nouvelle et céleste qu’ils reçoivent du Saint Esprit de Dieu (cf. Jean 3, 3-5). Mourant au péché dans le Christ, c’est en Lui qu’ils vivent une vie nouvelle dans la justice (cf. Romains 6, 1-11).

Pour que l’homme soit délivré de cette mort éternelle qui est le résultat et le châtiment du péché (cf. Genèse 3, 3 ; Ézéchiel 18, 20 ; Romains 6, 23), il était nécessaire que, l’homme ayant délibérément violé la Loi de justice de Dieu (cf. Genèse 3), il se soumît volontairement et jusqu’au bout à cette sainte Loi. C’est ce qu’a fait le Verbe de Dieu (???????? ????), devenu homme parfait : « Il s’est anéanti lui-même, en prenant la condition d’esclave, en se rendant semblable aux hommes, et reconnu pour homme par tout ce qui a paru de lui ; il s’est abaissé lui-même, se faisant obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix » (Philippiens 2, 7-Cool. Par Sa précieuse mort pour nous, Lui qui était libre de tout péché a donné Sa vie en rançon pour beaucoup (cf. Isaïe 53, 5-6 ; Matthieu 20, 28 ; Romains 3, 25 ; 4, 25 ; 5, 8-11 ; 1 Pierre 2, 24). Il est inexact de dire qu’Il a porté le châtiment de nos péchés car un châtiment implique la responsabilité d’une faute : il faut dire que « le péché n’était point en lui » (1 Jean 3, 5). Mais tout ce qu’Il a souffert, Il l’a souffert pour nos péchés, et c’est par le moyen de ces souffrances que tous ceux qui croient vraiment en Lui sont délivrés du péché et de sa très terrible et ultime conséquence : l’exclusion de la présence de Dieu et la mort éternelle.

Si le Christ n’avait été qu’un homme comme un autre, Son obéissance parfaite jusqu’à la mort n’eût rien pu Lui valoir d’autre que Son propre salut, car Il n’eût pu donner la vie spirituelle à d’autres. Mais, étant à la fois Dieu parfait et homme parfait, il peut donner – et Il donne effectivement – cette nouvelle vie spirituelle à ceux qui croient en Lui (cf. Jean 5, 26). Dieu est immortel, et Il ne peut mourir ; mais le Verbe de Dieu (???????? ????), du fait qu’Il s’est fait homme, a pu, dans Sa nature humaine, « goûter » la mort pour chaque homme (cf. Hébreux 2, 9). C’est pour nous qu’Il est mort pour le péché (cf. Romains 4, 25 ; 6, 10), mais Il est ressuscité des morts, ayant « détruit la mort » et l’ayant annulée (2 Timothée 1, 10), donnant ainsi la vie à ceux qui Lui sont unis par la foi (cf. Jean 3, 16 ; 11, 25-26).

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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:50

Comme nous l’avons déjà dit, Dieu ne peut que haïr le péché car, par Nature, Il est Saint. Le péché qui est en nous ne peut être vaincu que par la manifestation de l’amour de Dieu dans le Christ Jésus, que nous aimons parce qu’Il nous a aimés le premier (cf. Jean 3, 16 ; 1 Jean 4, 19). Cet amour que le Christ nous donne de Sa propre initiative nous rend capables de L’aimer et, par la grâce de l’Esprit Saint de Dieu, de vivre conformément à la sainte volonté de Dieu, dans une certaine mesure ici-bas et pleinement dans l’au-delà (cf. 2 Corinthiens 5, 14).

La mort du Christ sur la croix nous procure, si nous les désirons, deux bénéfices : (1) être délivrés de la mort éternelle et (2) recevoir la grâce de haïr le péché et de le vaincre (cf. Romains 6, 5-11 ; Galates 2, 20 ; 6, 14 ; Colossiens 3, 1-17 ; 1 Jean 1, 7). Il nous a rachetés de l’esclavage du péché (cf. Matthieu 20, 28 ; 1 Corinthiens 1, 30 ; Éphésiens 1, 7 ; 1 Pierre 1, 18-21). Il nous a offert la seule propitiation [???????, ?????] vraie et efficace pour le péché (cf. Hébreux 2, 17 ; 1 Jean 2, 2 ; 4, 10), dont les sacrifices pour le péché, sous la loi juive, n’étaient que des symboles.

Notre conscience, qui nous accuse de péché et nous menace de la colère de Dieu, nous enseigne donc qu’il est impératif de ne pas tarder à nous réconcilier avec le Dieu Très-Haut. Comme nous ne pouvons nous-mêmes offrir une propitiation parfaite, Dieu en a fourni une dans le Christ, qui est en même temps homme parfait et Dieu parfait. La mort du Christ nous montre la nature terrible et odieuse du péché. Le crime que fut la mise à mort du Christ fut le point culminant et la consommation du péché du monde. Le péché d’Adam avait eu pour cause l’amour de soi et le désir de faire sa propre volonté.

Sur la croix, le Christ s’est Lui-même offert à la mort. La vertu expiatrice de Sa mort consiste non pas en Ses souffrances en tant que telles mais bien plutôt dans l’offrande infinie qu’Il a faite de Son amour, lequel L’a amené, Lui le Chef de la race humaine et qui n’avait pas de péché en Lui, à endurer les souffrances qui ont pour cause les péchés des autres hommes. De Sa propre et libre volonté (cf. Jean 10, 17-18), Il a donné Sa vie pour nous et, ce faisant, en tant qu’Il nous représentait, Il a accompli un acte de soumission à la juste sentence prononcée par Dieu sur le péché et les pécheurs (cf. Ézéchiel 18, 20). L’essence du sacrifice qu’Il a offert pour nous, ce n’était pas tant la mort elle-même que le fait qu’Il S’est volontairement livré Lui-même et qu’Il a obéi jusqu’à la mort à la Sainte Volonté de Dieu.

Et pourtant, Il a souffert tout ce que pouvait souffrir la nature humaine unie à la nature divine, et cela non pas seulement dans Son corps mais également dans Son âme et Son esprit : en effet, la douleur qu’Il a ressentie pour les péchés des hommes a brisé Son cœur plein d’amour (cf. Jean 19, 34). Comme Il est un avec Son Père, Sa Sainteté et Son amour pour l’homme L’ont amené à éprouver l’atrocité de nos péchés ; et comme Il est devenu un avec nous dans Son humanité, Il a ressenti la nature terrible de la malédiction qui pèse nécessairement sur le péché puisque Dieu est parfaitement Saint. Et c’est ainsi qu’Il a souffert la mort « afin que, par la grâce de Dieu, il goûtât la mort pour tous » (Hébreux 2, 9), et cela d’une manière telle que nul autre que Lui, qui était sans péché, n’eût pu le faire (cf. Psaume 22, 1 ; Matthieu 27, 46 ; Marc 15, 34). Et c’est de cette manière que se sont manifestés en même temps l’amour de Dieu, Sa justice et Sa miséricorde.

Celui qui, dans Sa nature humaine, est mort sur la croix était à la fois Dieu et homme. Il S’est chargé du fardeau de nos péchés et Il est mort sur la croix pour nous, pécheurs ; c’est pourquoi ceux qui, par la foi, sont vraiment unis à Lui comme les sarments au cep de la vigne (cf. Jean 15, 4-5), reçoivent le pardon de leurs péchés et sont délivrés de la « crainte de la mort » (Hébreux 2, 14-15), car « l’aiguillon de la mort, c’est le péché » (1 Corinthiens 15, 56), à cause duquel le pécheur non pardonné attend avec crainte et tremblement la colère de Dieu. Le sacrifice du Christ fut accepté et Son expiation efficace : cela est prouvé par Sa Résurrection (cf. Romains 1, 4) et par Son Ascension au ciel (cf. Luc 22, 51) pour s’y présenter comme notre représentant (cf. Hébreux 9, 24), dans l’attente de revenir dans la gloire qu’Il avait auprès du Père avant que le monde existât (cf. Jean 17, 15).

Nous allons maintenant exposer quelques-unes des heureuses conséquences qui découlent de l’Expiation accomplie par le Seigneur Jésus-Christ.

La première est que, par amour pour le Christ, Dieu pardonne les péchés et les transgressions de tous les vrais chrétiens (cf. Romains 5, 5-21 ; Éphésiens 1, 3-7 ; Hébreux 10, 1-25 ; 1 Jean 1-7). Et ensuite, toujours par amour pour le Christ, Dieu leur accorde Sa grâce spéciale ainsi que la lumière de Son inspiration céleste : Il illumine leur cœur de façon à ce qu’ils soient capables de comprendre la condition intérieure dans laquelle ils se trouvent et puissent connaître vraiment Dieu.

En emplissant leur cœur de l’amour pour Lui, Lui qui les a aimés le premier [[cf. 1 Jean 4, 10]], Dieu les rend capables d’acquérir toujours plus de force spirituelle pour garder Ses commandements, atteindre à la pureté du cœur et acquérir une connaissance parfaite de la vérité (cf. Jean 8, 31 ; Romains 5, 5 ; 1 Corinthiens 1, 4-5 ; 2 Corinthiens 4, 6 ; Éphésiens 1, 15-23 ; Philippiens 4, 13 ; Colossiens 2, 3 ; Tite 2, 11-14 ; Hébreux 9, 11-14). Une autre conséquence de l’Expiation est que, par elle, le Christ a libéré Ses vrais disciples de l’esclavage de Satan, Il les a délivrés de l’amour du péché et les a faits héritiers de la joie éternelle (cf. Romains 8, 12-17 ; 2 Timothée 1, 9-10 ; Hébreux 2, 14-15 ; 1 Pierre 1, 3-9).

Dès lors, étant donné que le salut offert aux pécheurs dans le Christ est une chose si heureuse et si précieuse que, par lui, les hommes sont lavés de la souillure du péché, qu’ils voient s’ouvrir devant eux les portes du bon plaisir de Dieu et de Son amour miséricordieux, qu’ils sont illuminés et sanctifiés et qu’ils atteignent enfin à la jouissance de la vie éternelle et de la joie pure, sainte et infinie, il est donc plus clair que le soleil en plein midi que les doctrines de l’Évangile sont celles qui satisfont aux aspirations profondes du cœur de l’homme et dont nous avons parlé dans l’Introduction. Voilà pourquoi la Bible ne peut qu’être la vraie Révélation, la Parole (????) de Dieu.

Si quiconque, ayant entendu la bonne nouvelle du salut, la rejette, la raison en est sans doute qu’il ne s’est pas repenti de ses péchés et qu’il ignore quel est l’état de son cœur aux yeux de Dieu. Si quelqu’un ne manifeste que de l’indifférence pour la condition dangereuse dans laquelle il se trouve et ne perçoit pas que son esprit est rongé par la lèpre mortelle du péché, qui le presse vers la mort éternelle, il ne recherchera pas la guérison que lui offre le seul vrai médecin de l’âme. Par contre, pour l’homme qui, conscient de l’état peccamineux de son cœur, sait que le péché est chose odieuse aux yeux du Dieu Très-Saint, et qu’il est lui-même en très grand danger de périr à cause de ses péchés puisqu’il ne peut expier pour eux, la joyeuse nouvelle du salut que, de Son sang très précieux, le Christ a acheté pour lui et qu’Il offre gratuitement à tout vrai chrétien ne peut qu’être la chose la plus douce et réconfortante du monde.

Cette bonne nouvelle d’un salut librement offert est un baume capable de guérir son cœur, meurtri et écrasé par le fardeau intolérablement lourd du péché. Par contre, lorsqu’un homme est l’esclave des désirs de ses sens et de viles passions, qu’il est plongé dans l’abîme de l’amour du monde présent, il est alors comme la chauve-souris qui ne supporte pas la lumière du soleil et l’évite. Cet homme-là fuit la lumière du glorieux Évangile et, en rejetant la lumière, il se condamne à demeurer dans les ténèbres extérieures (cf. Jean 3, 19-21). Il est impossible à de telles personnes de comprendre les choses spirituelles, et c’est pourquoi l’Évangile leur paraît être une folie, comme ce fut le cas pour les Grecs d’antan (cf. I Corinthiens 1, 18-25 ; 2, 14). Par contre, pour qui recherche honnêtement la vérité et désire connaître et faire la volonté de Dieu, la révélation de l’amour et de la miséricorde de Dieu dans le Christ Jésus ainsi que la manifestation de ce mode de salut par Son truchement se présentent comme une source de vrai bonheur à laquelle il peut étancher la soif de son cœur alors qu’il pérégrine dans le désert de la vie ici-bas.

Dans le Plan divin de Salut, l’amour et la miséricorde de Dieu ainsi que Sa justice et Sa sainteté se manifestent clairement. De l’abondance de Son amour, et pour sauver l’homme de la destruction causée par le péché, Dieu a librement donné Son Fils unique, le reflet de Sa gloire, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point mais ait la vie éternelle. Nous voyons donc que cette doctrine inestimable manifeste très clairement les attributs de Dieu qu’il nous incombe le plus de connaître et, en nous enseignant à quel point le péché est haïssable à Son regard très saint, elle nous incite instamment à obéir à Ses commandements et à suivre la voie de la foi au Christ qui mène à la vie éternelle.

Les personnes sages et sensées ne manqueront pas de remarquer que, dans le domaine de la création, le Créateur grand et glorieux nous a donné d’autres moyens de percevoir quelque chose d’analogue à ce mode de salut mis en œuvre par les souffrances que le Christ a endurées pour nous. Il est fréquent qu’un père de famille doive travailler dur, souffrir et risquer sa vie pour procurer la nourriture et le vêtement dont dépendent la vie et la santé de ses enfants. Souvent, en essayant de sauver des malades, le médecin doit courir un grand danger et il arrive même qu’il meure de maladie. Même les oiseaux travaillent pour bâtir leurs nids, pour couver et nourrir leurs petits ; et la maman oiseau risquera sa vie en combattant un faucon pour préserver ses petits de ses serres. Dieu a placé l’amour des enfants dans le cœur des oiseaux et des animaux aussi bien que dans celui des êtres humains. Un amour pur et altruiste implique souvent le sacrifice de soi. Aussi, à bien y réfléchir, n’est-il pas incroyable que Dieu ait Lui-même manifesté Son amour en donnant Son Fils unique, qui est Un avec Lui, afin qu’Il souffrît, qu’Il mourût et qu’Il ressuscitât des morts pour le salut de Ses créatures.

La foi et la confiance dans le Christ, qui nous a aimés et s’est sacrifié pour nous, est le moyen par lequel le Dieu Tout-Puissant et Très-Sage a choisi pour guérir la lèpre du péché, et c’est pourquoi celui qui, confiant en la sagesse infinie de Dieu, recourt à ce remède obtient la guérison spirituelle et parvient au bonheur véritable. Lorsqu’un remède prescrit par le médecin guérit un malade, cela démontre son efficacité ; dans le même sens, celui qui croit au Christ, dès lors qu’il a été guéri de l’amour du péché par la foi en le Sauveur qui a donné Sa vie précieuse pour lui, connaît assurément l’efficacité du remède spirituel révélé dans l’Évangile. Et c’est alors que, d’un cœur reconnaissant, il remercie le vrai Médecin et se met à Son service.

C’est ainsi que, puisque l’on peut être sauvé du péché par la foi au Christ, cela prouve clairement la vérité de Son enseignement, et cela montre que la Bible, qui témoigne de Lui, est bien la Parole (????) de Dieu.

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:51

CHAPITRE 5

LA DOCTRINE DE LA TRINITÉ DIVINE ET INDIVISE
DANS L’UNITÉ DU DIEU TRÈS-HAUT

Qui recherche la vérité ne peut véritablement comprendre ce qui a été dit dans le chapitre précédent à propos du mode de salut par le Seigneur Jésus-Christ tant qu’il n'a pas étudié la doctrine de la Très-Sainte Trinité. L’emploi, par les chrétiens, de ce terme « Trinité » est souvent une pierre d’achoppement pour nos frères musulmans parce qu'ils ne connaissent pas véritablement la doctrine chrétienne sur ce sujet. De ce fait, ils s'imaginent qu'elle va directement à l'encontre de la croyance en le vrai Dieu unique. Mais ce n'est absolument pas le cas, Dieu nous en garde ! Au contraire, la doctrine de l'Unicité divine est le fondement même de notre croyance en la Trinité. Pour tous les chrétiens, il n’y a qu’un seul Dieu et non pas trois.

À étudier les commentaires faits par Jalalu’ddine à propos de la sourate 5, 77, avec sa note, ainsi que ceux de Baidhawi et de Yahya’ à propos de la sourate 4, 56, on constate que, dans l’esprit de ces commentateurs, les chrétiens croyaient en une Trinité composée du Père, de la Mère et du Fils, s’imaginant que Marie était une déesse et l’une de trois divinités distinctes. Il est indubitable que, à l’époque de Mahomet, les chrétiens ordinaires étaient très ignorants et avaient adopté des erreurs grossières, notamment en adorant la Vierge Marie et les saints, tout comme, de nos jours, des musulmans ignorants font des pèlerinages (??????) sur la tombe de walis (??????) morts. Mais de même que, chez les personnes bien informées, nul n’ira affirmer qu’un tel comportement est conforme à l’enseignement du Coran, nul ne va non plus s’imaginer, à l’heure actuelle, que les erreurs des chrétiens ignorants à l’époque de Mahomet puissent être considérées comme représentant l’enseignement de la Bible sur ce point. Le Coran condamne l’adoration de la Vierge, qui ne trouve aucun fondement dans la Bible. Mais cela n’a absolument rien à voir avec la doctrine de la Trinité. Les chrétiens n’ont jamais reconnu trois dieux.

S’il est vrai que des préjugés ont pu induire en erreur des personnes aussi instruites et érudites que ces trois célèbres commentateurs, il est bien évident que tous les hommes sages devraient étudier très soigneusement cette question importante pour eux-mêmes, de crainte qu’eux aussi ne soit induits en erreur et que, à cause d'une méconnaissance du sujet, ils n'en arrivent à rejeter la vérité. Nous, les chrétiens, nous considérons la croyance en trois divinités, dont l'une serait la Vierge Marie, avec les mêmes sentiments de répulsion que les musulmans. C’est précisément ce que nous avons l’intention de démontrer présentement en expliquant ce qu’est réellement notre doctrine de la Très-Sainte Trinité.

Nous avons déjà fait remarquer que la croyance en l'Unicité de Dieu est enseignée, dans la Torah, par les mots : « Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur » (Deutéronome 6, 4). Dans l'Injil, nous constatons que le Seigneur Jésus-Christ cite précisément ces mots pour fonder Son propre enseignement (cf. Marc 12, 29). La doctrine de la Trinité en est le prolongement, et elle se fonde sur le reste de Son enseignement ; par exemple, lorsqu'Il commande à Ses disciples de baptiser les gens qu’ils convertissent au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit (cf. Matthieu 28, 19). Il est évident que, ici, Il enseigne l'Unicité de Dieu, parce que le terme « nom » est au singulier ; et pourtant, les trois Hypostases (??????) sont mentionnées de façon distincte. Le Fils et l'Esprit Saint ne peuvent pas être des créatures : en effet, ce serait une erreur fondamentale que d'associer des créatures au Créateur dans l'Unité du Très-Saint Nom. Semblablement, on ne peut pas, à proprement parler, appliquer les titres de « Fils de Dieu » et de « Saint Esprit de Dieu » à des créatures, aussi élevées soient-elles. Il suffit d’y réfléchir pour que cela apparaisse à l'évidence.

On peut exposer la doctrine chrétienne de la Sainte-Trinité de la façon suivante :

1. Le Père, le Fils et l'Esprit Saint sont Un, et un seul Dieu.
2. Chacune de ces trois Hypostases divines possède une particularité qui est incommunicable aux autres.
3. Quand bien même elle pourrait être entièrement séparée des autres, ce qui est impossible, aucune de ces trois Hypostases divines ne pourrait être Dieu à elle toute seule et par elle-même.
4. Étant unie aux deux autres dans une unité éternelle (???? ?????) et inséparable, chaque Hypostase (?????) divine est Dieu.
5. Chaque Hypostase divine est de la même Nature (???) et de la même Dignité que les deux autres.
6. La meilleure façon d’exprimer la fonction principale de la Première Très-Sainte Hypostase, comme le fait l’Écriture, ce sont les termes de Créateur et de Père ; pour la seconde, ceux de Verbe de Dieu, de Fils de Dieu et de Rédempteur ; pour la troisième, ceux de Sanctificateur et de Consolateur.
7. Comme les trois Très-Saintes Hypostases divines sont Une dans leur Nature, elles le sont aussi dans leur Volonté, leur Dessein, leur Puissance, leur Éternité et dans tous leurs autres attributs.
8. Pourtant, la Bible enseigne que le Père est la Source de la Divinité [???? ????????] et, dans ce sens, Il est plus grand que le Fils, quoique, dans leur Nature, ils soient Un.

On dit souvent que, de par les termes qu’elle emploie, la doctrine chrétienne est une contradiction en soi. Manifestement, cette affirmation est inexacte et elle trahit l’ignorance de ce en quoi nous croyons réellement. Il est vrai que cette doctrine implique un mystère, mais c’est là quelque chose de tout à fait différent. S’il n’y avait absolument aucun mystère à propos de la Très-Sainte Nature du Dieu Très-Haut, en d’autres termes, si l’intellect fini de Ses créatures pouvait comprendre pleinement Son mode d’être, il ne serait pas Dieu, parce qu’Il serait fini. En conséquence, ce n’est pas parce que la doctrine de la Trinité comporte un mystère qu’elle n’est pas vraie. En effet, un mystère est une chose dont nous ne savons pas comment elle existe, quoique nous sachions que, en fait, elle existe. Par exemple, nous savons que l’herbe pousse, quoique nous ne sachions pas comment elle pousse. L’univers de Dieu est plein de mystères, et l’homme lui-même est un grand mystère pour lui-même. Il ne sait pas comment le spirituel peut influencer le matériel, et pourtant il est lui-même un esprit qui demeure pour un temps limité dans un corps matériel. Si donc Dieu a révélé dans l’Écriture certaines doctrines relatives à Sa propre Nature (???) Très-Sainte, il est tout à fait naturel que ces doctrines impliquent des mystères. Et ce n’est pas non plus parce que ces doctrines contiennent des mystères que cela justifie qu’on refuse d’y croire, pour autant que nous constations qu’elles sont effectivement enseignées dans la Parole de Dieu. À étudier soigneusement la Bible, nous constatons que la doctrine que nous avons énoncée ci-dessus y est indubitablement enseignée. Sans doute peut-on la présenter dans des termes différents de ceux que nous avons employés. Par exemple, la doctrine de la Trinité est souvent présentée dans les termes suivants, dont tous les chrétiens confesseront qu’ils sont en accord avec l’enseignement de la Bible.

« Il n’y a qu’un seul Dieu vivant et vrai, éternel, sans corps, ni parties, ni passions ; infini en puissance, en sagesse et en bonté ; il est le Créateur et le Conservateur de toutes les choses visibles et invisibles. Et, dans l’unité de cette divinité, il y a trois Personnes (Hypostases ??????), d’une même substance, d’une même puissance et d’une même éternité : le Père, le Fils et l’Esprit Saint. » Non seulement cela est en accord avec la Sainte Écriture mais, en outre, les ouvrages des premiers auteurs chrétiens nous montrent que, pour eux, la Bible enseignait la doctrine de la Trinité dans l’Unité tout comme nous le faisons aujourd’hui.

La raison elle-même nous enseigne que nous ne pouvons rien connaître de la Nature de Dieu si ce n’est ce qu’Il en a Lui-même révélé. Voilà pourquoi les sages ont pu dire à juste titre : « Il est blasphématoire de discuter de la Nature de Dieu. »

Certains de nos frères musulmans affirment que la doctrine de l’Unicité de Dieu ne permet pas de croire à la Trinité. Pourtant, ces doctrines sont toutes deux révélées dans la Parole (????) de Dieu et, de ce fait, elles ne peuvent pas vraiment être mutuellement contradictoires. L’idée d’unicité n’exclut pas toutes les formes de pluralité. Par exemple, on admet que Dieu possède une pluralité d’Attributs tels que la miséricorde, la justice, la puissance, la sagesse et l’éternité. En fait, des théologiens musulmans enseignent à juste titre que Dieu est l’« Union d’Attributs Bons » . Pour autant, la pluralité des attributs ne contredit pas l’Unicité de Dieu. Semblablement, la doctrine de l’existence de trois Hypostases dans l’Unité de la Nature divine n’est pas contraire à celle de l’unicité, croyance qui constitue le fondement de toute vraie religion. Il est vrai que la création n’offre aucune illustration (??????) parfaite de la Nature divine ; néanmoins, des illustrations imparfaites peuvent aider notre intellect fini à mieux appréhender cette doctrine. La Torah nous dit que Dieu a créé l’homme à Son image (cf. Genèse, 1, 27) ; cela est en parfait accord avec cela que le sage 'Ali ibn Abi Talib a dit : « Celui qui se connaît lui-même connaît son Seigneur » .

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:51

Et c’est ainsi que nous pouvons proposer la comparaison suivante, aussi imparfaite soit-elle. Chaque homme est une personnalité unique ; et pourtant, lorsqu’il dit « Je » (????), il peut à juste titre parler de son esprit (???) mais aussi de son intellect (???) et de son âme (?????). Dans une certaine mesure, ce sont là trois choses différentes car l’esprit n’est pas l’intellect et ni l’un ni l’autre ne sont l’âme ; pour autant, il faut bien admettre qu’il n’est pas incorrect de dire de chacun de ces trois éléments qu’il s’agit de l’Ego ; pourtant, l’Ego est un, et non pas trois. À strictement parler, on ne peut pas dire que l’un quelconque de ces trois éléments constitue la personnalité tout entière, indépendamment des deux autres ; pourtant, tous trois sont unis à un tel point que, ensemble, ils forment l’Ego ; en outre, ils ne sont jamais séparés, du moins dans cette vie. Il s’agit là d’un mystère, l’un de ces nombreux mystères inhérents à notre nature humaine. Nous ne le comprenons pas, et pourtant nous savons qu’il en est ainsi. Chaque individu est une personne unique ; néanmoins, en dedans d’elle-même, chaque personne est consciente de cette distinction, laquelle, pourtant, ne contredit pas le fait qu’elle est une personnalité unique. Il n’est pas dans notre intention d’avancer cette illustration comme une preuve de la vérité de la doctrine de la Trinité divine dans l’Unité. La preuve de cette doctrine, comme nous l’avons déjà dit, nous la trouvons dans la Bible, et en particulier dans le Nouveau Testament. Si nous acceptons cette doctrine, c’est uniquement parce qu’elle a été divinement révélée par Celui qui est la Vérité (?????). Ce que nous essayons de faire ici, c’est simplement de montrer que certains des arguments habituellement avancés contre cette doctrine ne suffisent pas à la réfuter : au contraire, dans une certaine mesure, ils proviennent du fait que la doctrine chrétienne à propos de la Très-Sainte Nature de Dieu est mal comprise. Dès lors, il est de notre devoir d’essayer d’expliquer cette doctrine pour, ainsi, ôter du chemin de nos frères musulmans l’une de ces pierres d’achoppement qui, actuellement, les empêchent de parvenir à la connaissance de la vérité.

Il est tout à fait remarquable de constater que, lorsqu'ils parlent de Dieu, il arrive que le Coran et la Torah emploient tous deux la première personne du pluriel du verbe et du pronom personnel. Dans la Torah, cette occurrence est relativement peu fréquente ; néanmoins, on en trouve des exemples en Genèse 1, 26 ; 3, 22 ; 11, 7. Par contre, dans le Coran, les occurrences sont beaucoup plus fréquentes. Par exemple, dans la sourate 96, Al 'Alaq – laquelle, selon certains, contient la révélation la plus ancienne que Mahomet ait affirmé avoir reçu –, le Tout-Puissant est appelé le Seigneur (verset Cool et Dieu (verset 13) ; ici, donc, le nom est au singulier ; par contre, au verset 17, on lit qu’Il dit : « Nous allons convoquer les gardiens ! », c'est-à-dire que le pronom et le verbe sont à la première personne du pluriel. Si la Bible et le Coran utilisent ainsi tous deux des formes de ce genre, cela, nécessairement, n'est pas dépourvu de toute signification. Les juifs expliquent un tel emploi en disant que Dieu s'adressait aux anges ; mais cette explication ne convient pas à la Torah, et elle est absolument incompatible avec le langage employé dans le Coran. Le chercheur sérieux ne se satisfera pas non plus de l'explication habituelle selon laquelle il s’agit d’un pluriel de majesté. Il ne nous appartient pas de commenter l'emploi du pluriel dans de tels passages mais nous ne pouvons guère nous tromper en disant que, dès lors que l’on accepte la doctrine de la Trinité telle que nous l'avons présentée ci-dessus, il devient plus facile de comprendre comment la croyance en l'Unicité de Dieu peut se concilier avec l'emploi du « Nous » lorsque le Coran parle de Dieu.

Il est certain qu'aucune similitude (??????) inspirée des choses créées ne peut illustrer parfaitement ce qu'est la Nature divine ; néanmoins, outre celle que nous avons déjà mentionnée, il en est d’autres qui peuvent nous aider à montrer que certaines formes de pluralité sont tout à fait compatibles avec une unité réelle. Par exemple, un rayon de soleil comporte trois éléments distincts : (1) la lumière, (2) la chaleur et (3) l'action chimique. Pourtant, il est impossible de séparer complètement ces éléments les uns des autres pour obtenir trois rayons distincts ; au contraire, l'unité du rayon implique nécessairement la coexistence de ces trois rayons. On peut présenter cette illustration d'une autre manière : le feu, la lumière et la chaleur sont trois et pourtant ils sont un. Il n'y a pas de feu sans lumière ni chaleur ; de plus, la lumière et la chaleur ont la même nature et la même origine que le feu. En outre, ils naissent et meurent en même temps. Nous pouvons dire que le feu donne de la lumière et de la chaleur, et que la lumière et la chaleur sont produites par le feu, ou encore qu'elles procèdent du feu. Mais cela n'implique pas que ni la lumière ni la chaleur sont jamais séparées du feu ni qu'elles continuent à exister dans le feu alors même que l’on dit, à juste titre, qu'elles procèdent du feu. Dans le même sens, l'esprit, la pensée et la parole sont un, tout en restant distincts les uns des autres. Nous ne saurions concevoir un esprit auquel ne serait rattachée aucune pensée, et la pensée implique la parole (???????), qu'elle soit ou non prononcée. Une fois encore, donc, nous constatons que certaines formes de pluralité ne s'opposent pas à l'unité et qu'il existe certaines choses dont la nature même est d’être pluralité dans l'unité.

Nous pouvons donc en conclure que l'existence des trois Très-Saintes Hypostases dans l'Unité divine ne s'oppose pas à la raison éclairée. Au contraire, elle est confortée par certaines analogies que l'on trouve dans les oeuvres du grand Créateur de l'Univers ; et, en outre, elle est enseignée dans la Parole (???????) de Dieu.

Il est encore une autre question qu'il convient de considérer à propos de cette doctrine. L’un des noms Très-Excellents que les musulmans donnent à Dieu est Al Wadoud (??????), « l'Aimant » . Cela est en parfaite harmonie avec de nombreux passages de la Bible tels que, par exemple, Jérémie 31, 3 ; Jean 3, 16 ; 1 Jean 4, 7-11. La nature de Dieu est immuable ; par conséquent, si, aujourd'hui, nous disons qu'Il est « l'Aimant », cela signifie qu'Il l’a toujours été. En d'autres termes, l'Attribut d'Amour a dû exister de toute éternité dans la Nature divine. Mais l'Amour implique un objet. Avant la création, rien n'existait sinon le Nécessairement Existant (????? ???????). Donc, sauf à admettre l’idée hérétique d'un changement dans la Nature divine immuable et à considérer que Dieu n'a commencé à aimer qu'après avoir créé Ses créatures, il nous faut bien admettre que, dans l'Unité divine, il existe au moins un Aimant (????) et un Aimé (????????). C'est là une déduction que nous impose la raison, et elle est en accord avec Jean 17, 24, où le Verbe de Dieu dit à son Père : « Tu m’as aimé avant la fondation du monde ». La doctrine selon laquelle, dans l'unité de la Nature divine, il y a trois Hypostases ayant une seule et même nature, une seule et même puissance et une seule et même éternité explique – et elle est la seule à l’expliquer – l'existence, en Dieu, de l'Attribut d'Amour d’une manière compatible avec notre croyance nécessaire en l'immutabilité de Celui qui a dit : « Moi, Yahvé, je ne change pas » (Malachie 3,6).

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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:52

Mais certains pourraient demander : « À quoi bon croire en la doctrine de la sainte Trinité ? »

À cela, il y a de nombreuses réponses ; en voici quelques-unes.

1. Si l'on croit à cette doctrine, l'intellect n'a plus une aucune difficulté à croire que Dieu est Autosuffisant (??????), Indépendant (?????, sourate 112, 2) et immuable. Ce que nous venons de dire le démontre à l'évidence. Donc, la raison exige cette doctrine.

2. Cela nous permet d'accepter la doctrine de la Bible en même temps que cela explique certaines parties de l'enseignement du Coran.

3. Cela permet de croire que le Christ dit la vérité lorsqu’il affirme être le Verbe de Dieu, affirmation que l’on trouve tant dans le Nouveau Testament que dans le Coran. Ce titre (??????????, sourate 4, 169, et ?????? ????????, sourate 19, 35) doit nécessairement exprimer Sa véritable Nature et Sa véritable Fonction puisqu’il lui est donné dans le mot Kalamu'llah. En fait, le mot Kalimah (???????, ?????, Verbe, Parole) se réfère à l'expression de ce qui est dans l'esprit de celui qui parle, lequel, dans ce cas, est le Dieu Très-Haut. Si le Christ était une Parole de Dieu, il est évident qu'Il ne serait alors qu’une expression parmi d’autres de la Volonté de Dieu ; mais, étant donné que Dieu lui-même l’appelle « le Verbe de Dieu », il est bien clair qu'Il doit nécessairement être l’unique expression – qui ne peut qu’être parfaite – de la Volonté de Dieu ainsi que la seule Manifestation (????????) parfaite de Dieu. C'est par Lui que les prophètes ont parlé après qu'Il leur eut envoyé l'Esprit Saint de Dieu pour les éclairer (cf. Luc 10, 22 ; Jean 1, 1-2. 18 ; 14, 6-9 ; 1 Pierre 1, 10-12). Donc, puisque le titre de Kalimatu'llah montre que seul le Christ peut révéler Dieu aux hommes, il est clair que Lui-même doit nécessairement connaître parfaitement Dieu et Sa volonté (ainsi qu'Il l'affirme en Jean 8, 55 ; 10, 15). En cela, Il diffère de celui qui a dit : « Nous ne t'avons pas connu avec la vérité de ta connaissance » . Les théologiens musulmans admettent que la Sainte Nature de Dieu est trop élevée et sublime, et que la Vérité du Nécessairement Existant est trop exaltée et transcendante pour que Son Essence (?????) puisse être connue par un quelconque des sages (??????????) ou érudits (??????????), ou même par les saints (????????) ou les prophètes (????????).

C’est pourquoi, selon eux, Dieu serait inconnu et non révélé, à l'exception du Kalimatu'llah . Donc, le Verbe de Dieu, qui connaît Dieu parfaitement bien, ne peut être une simple créature. Quand bien même Il serait le plus élevé des archanges, Il serait encore très loin de pouvoir connaître Dieu parfaitement. Nul autre que Dieu Lui-même ne peut pleinement connaître Dieu ; en effet, seul Dieu qui sonde les reins et les cœurs peut connaître parfaitement l'esprit et les pensées de l'homme. Nous voyons donc que la raison exige la divinité du Kalimatu'llah. La doctrine de la Sainte Trinité montre que, ici, la raison est justifiée ; ainsi, elle nous aide à croire que les affirmations du Christ sont vraies, et à accepter le salut que Dieu nous offre.

4. La croyance en la doctrine de la Divine Trinité dans l’Unité abolit la croyance aveugle et désespérée en une destinée inexorable et inchangeable qui opprime le musulman tout autant que l'hindou. Cette croyance en la destinée est l'une des principales causes de l'apathie qui a fait que les nations musulmanes se sont opposées à toute évolution et, de ce fait, ont pris du retard par rapport aux nations chrétiennes dans les domaines du progrès et de la civilisation. Les Arabes, les Perses, les Égyptiens et les Turcs sont, à tout le moins, aussi intelligents, braves et entreprenants que les nations d'Europe ; l'histoire ancienne en apporte des preuves indubitables. Sans leur fatalisme, ces peuples pourraient renouveler leurs forces. Lorsque nous croyons que Dieu nous a tellement aimés qu'Il S'est révélé dans le Kalimatu'llah qui, pour nous, s'est fait homme, a porté nos souffrances et s’est chargé de nos douleurs (cf. Isaïe 53, 4), a vécu, est mort et est ressuscité pour nous, alors nous avons le sentiment que nous pouvons faire confiance à Dieu car tout cela prouve Son amour pour nous (cf. Jean 3, 16 ; 1 Jean 4, 7-16).

C'est parce que nos frères musulmans rejettent la doctrine de la Trinité qu’ils rejettent la Divinité du Christ. C'est pourquoi, quand ils y réfléchissent en profondeur, ils constatent qu'ils sont absolument incapables de connaître Dieu. Cela explique le proverbe égyptien courant : « Tout ce qui te vient à l’esprit reflète ce que tu es, et Dieu en est l'inverse » . Et c'est ainsi que l'islam débouche sur l'agnosticisme. Par contre, la croyance en la Vraie Manifestation (????????) nous permet à nous, les chrétiens, de connaître Dieu et, ainsi, de L'aimer, Lui qui nous a aimés le premier (cf. 1 Jean 4, 19). Son Esprit Saint demeure à jamais chez les vrais chrétiens, Il fait de leur cœur Son sanctuaire et Il les rapproche de Dieu, les amenant à connaître plus pleinement la vérité (cf. Jean 14, 16-17. 26 ; 15, 26 ; 16, 7. 15 ; Actes 1, 5 ; 2, 4 ; 1 Corinthiens 3, 16-17 ; 6, 19). C'est ainsi qu'ils sont réconciliés avec Dieu et qu'ils entrent en communion avec Lui, comme des fils avec un Père céleste qui les aime, plutôt que de trembler comme des esclaves en la présence d'un maître irascible (?????).

Ainsi donc, la Bible nous apprend (1) que le Dieu Très-Haut s'est révélé à nous comme le Père Saint et Aimant qui, quoique dans Sa parfaite Sainteté Il abhorre le péché, ne S’en est pas moins fixé, de toute éternité, le dessein, conforme à l'abondance de Son amour et de Sa miséricorde, d’adopter une méthode particulière qui devait permettre à tous les hommes, pour autant qu'ils fussent disposés à accepter la grâce qui leur est offerte gratuitement, d’être libérés du péché et réconciliés avec Lui, dans leur cœur et dans leur esprit, dans leur volonté et dans leur comportement ; (2) que cette révélation de Dieu est donnée à l'humanité par le moyen de Son Verbe (??????????), le Fils unique de Dieu, Lui seul par qui toute créature peut atteindre à la connaissance du Père céleste ; S’étant incarné et ayant assumé la nature humaine, le Verbe Divin a porté nos souffrances et s’est chargé de nos douleurs (cf. Isaïe 53, 4) ; Il est mort sur la croix pour nos péchés et Il est ressuscité pour notre justification (cf. Romains 4, 25) ; (3) et, afin que l'humanité puisse accepter le salut qui leur a été ainsi acquis par le Kalimatu'llah, Il a envoyé le Saint Esprit de Dieu, la troisième Hypostase de la Sainte Trinité, pour les convaincre de péché et du besoin qu’ils ont d'un Sauveur, et pour éclairer leur cœur en leur faisant connaître les richesses de l'Évangile, les amenant ainsi à rechercher la vie éternelle, à l’atteindre et à en jouir.

On ne manquera pas de remarquer que la preuve de la vérité de la doctrine de la Sainte Trinité est la même que celle dont dépend la croyance en la vie après la mort, la croyance en la résurrection des morts ainsi que la croyance en toutes les autres doctrines qui impliquent la foi et qui distinguent ceux qui adorent le Seul Vrai Dieu de tous les païens et polythéistes : en d'autres termes, cette preuve est le fait que toutes ces doctrines sont révélées dans la Parole (????) de Dieu.

Nous allons maintenant entreprendre de montrer très brièvement comment nous pouvons, dans notre cœur, réaliser le salut que le Seigneur Jésus-Christ nous offre et comment, par Lui, nous pouvons obtenir la vie éternelle (cf. Jean 17, 1-3) ainsi que recevoir toutes les autres grandes bénédictions dont Dieu est disposé à combler Ses créatures.

Selon l'enseignement du Nouveau Testament, ce n'est que par une confiance vivante dans le Christ et en nous en remettant à Lui (cf. Actes 4, 12 ; 16, 31 ; 1 Jean 3, 23) que nous pouvons devenir héritiers de ces joies et bénédictions indicibles ainsi que « des choses que l’œil n’a point vues, que l'oreille n'a point entendues et qui ne sont pas montées au cœur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qu'il aime » (1 Corinthiens 2, 9). Croire en le Christ, cela ne signifie pas simplement reconnaître que Son enseignement est vrai. Cela signifie que l'on doit avoir une confiance parfaite en un Sauveur vivant et aimant qui est venu dans le monde pour sauver les pécheurs (cf. 1 Timothée 1,15) de leurs péchés (cf. Matthieu 1, 21) et qui est capable de sauver jusqu'au bout tous ceux qui viennent à Dieu par Lui (cf. Hébreux 7, 25).

Une telle foi vivante nous unit spirituellement au Christ (cf. Jean 15, 4-10) et fait de nous, en Lui, des enfants de Dieu (cf. Jean 1, 12-13 ; 1 Jean 3, 1-12). Elle nous donne la force de nous arracher à l'amour du péché et à l'esclavage du démon , de rejeter les œuvres des ténèbres , d’être dignes de la sainte vocation à laquelle nous sommes appelés, marchant dans la lumière en tant que nous sommes enfants de la Lumière (cf. Jean 8, 12 ; 12, 35-36).

Pourtant, ses seules forces ne permettent pas à l’homme d’acquérir une telle foi vivante dans le Christ ; aussi, dans Son grand amour pour l'humanité, Dieu nous a-t-Il donné la grâce de Son Saint Esprit afin que Son influence gracieuse sur nos esprits puisse nous donner la vie spirituelle et la force de croire au Christ, à moins que nous ne décidions de refuser Son influence bienveillante. Nous avons déjà vu que le Christ est le Verbe de Dieu, la seule vraie Manifestation de Dieu. Il est donc bien clair que l'homme ne peut venir à Dieu que par Lui (cf. Jean 14, 6). C'est pourquoi, s'ils ne croient pas au Christ, les hommes ne peuvent pas être acceptés aux yeux de Dieu ni obtenir le pardon de leurs péchés.

En conséquence, le Saint Esprit incite instamment les hommes à se repentir de leur incroyance et de tous leurs autres péchés, à accepter le salut librement offert par le Christ et à se détourner du péché. Il nous montre l'état misérable dans lequel se trouve notre cœur, il nous convainc de péché et Il nous avertit du jugement à venir (cf. Jean 16, Cool. Il nous appelle instamment à rechercher la réconciliation avec Dieu au travers de la seule propitiation offerte une fois pour toutes par le Christ (cf. Hébreux 10, 10-14). Ceux qui se laissent guider par l'inspiration gracieuse du Saint Esprit sont justifiés par leur foi en le Christ ; par Lui, ils trouvent la paix avec Dieu (cf. Romains 5, 1). Il leur donne la paix du cœur, une paix que le monde ne peut pas donner (cf. Jean 14, 27). Alors, le pécheur repenti est libéré de la crainte et de l'angoisse qu'il ressentait auparavant à cause de ses péchés, il est déchargé du fardeau qui pesait sur son esprit comme une montagne et qui est rejeté dans l’océan insondable de la miséricorde divine (cf. Matthieu 21, 21 ; Marc 11, 23). Ses ténèbres intérieures sont dissipées et la lumière céleste illumine son cœur car l'amour de Dieu y règne désormais, et alors, par le Christ, il sait que Dieu est son Père céleste. Désormais, le pécheur fuit le péché et, par la grâce de Dieu, s'efforce de garder les commandements de Dieu. Et c'est ainsi que, par la communion avec Dieu, il éprouve un bonheur indicible ici sur la terre, même dans les persécutions, les afflictions et les épreuves. Il apprend par expérience que tout ce que la Bible affirme à propos des fruits du salut est certainement vrai.

Ainsi donc, le changement produit par l'influence de l'Esprit Saint dans le cœur de celui qui croit au Christ consiste non seulement en ce qu’il réoriente le cœur de l'homme, l’amenant du péché à la justice, des ténèbres à la lumière, de Satan à Dieu, mais aussi en ce qu’il s'agit véritablement d'une renaissance spirituelle (cf. Jean 3, 3-5), en vertu de laquelle celui qui croit vraiment au Christ devient spirituellement une créature nouvelle (cf. 2 Corinthiens 5, 17 ; comparer Galates 6, 15).

Dieu veut que chaque homme se repente de ses péchés et obtienne le salut par la foi en le Christ (cf. Ézéchiel 33, 11 ; 1 Timothée 2, 3-6 ; 2 Pierre 3, 9). Donc, nul n'est exclu de l'espérance du salut. Toute personne qui recherche sincèrement la rédemption par le Christ l'obtiendra certainement (cf. Jean 6, 37). Mais ceux qui, ne se confiant que dans ce qu'ils considèrent être leurs propres bonnes actions et l'accumulation de mérites imaginaires dont Satan leur fait croire qu'ils les ont amassées à leur profit, ceux-là refusent de venir chercher le salut dans le Christ, ils résistent au Saint Esprit et ils prononcent leur propre condamnation (cf. Jean 3, 16-21 ; 5, 40). Même si, ici-bas, ils refusent l'amour et la miséricorde du Christ, ils n'en seront pas moins contraints, à la fin, de s'incliner devant Lui, comme le disent les Écritures (cf. Isaïe 45, 23 ; Romains 14, 11 ; Philippiens 2, 9-11).

En conclusion de tout que nous venons de dire, il apparaît à l'évidence que la conversion du cœur produite par la foi en le Christ ne permet pas aux hommes de continuer à vivre dans l’insouciance et le péché. Il s'agit d'une foi vivante, d'une foi qui donne la vie, qui appelle instamment les hommes à faire tout ce qui est bien et à s'abstenir de tout ce qui est mal. C'est ainsi que celui qui croit en le Christ, si sa foi est réelle, est capable, par la grâce de l'Esprit Saint de Dieu, de vaincre le péché dans son cœur, de résister aux tentations du monde, de la chair et du diable, de fouler aux pieds ses désirs mauvais, d’être résolu à vivre conformément à la volonté du Dieu Très-Haut et de tendre vers la sainteté dans sa personne et son comportement. Dans le Christ, il a goûté à l'amour et à la miséricorde infinis de Dieu, et il connaît la joie et le bonheur profonds que sa foi lui donne. C'est pourquoi il refuse toute pensée et toute action mauvaises pendant que, jour et nuit, il s'efforce de garder tous les commandements de Dieu et de marcher dans la lumière, ainsi qu’il convient à un enfant de la Lumière.

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:52

CHAPITRE 6

LA VIE ET LE COMPORTEMENT D’UN VRAI CHRÉTIEN


On lit dans l’Évangile que, un jour, un docteur de la loi demanda au Seigneur Jésus-Christ quel était le plus important de tous les commandements de la loi de Dieu. En réponse, le Christ lui dit : « "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit" . C’est là le plus grand et le premier commandement. Un second lui est égal : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" . Dans ces deux commandements tient toute la Loi, ainsi que les Prophètes » (Matthieu 22, 35-40 ; Marc 12, 28-31). Dans le même sens, on lit dans un autre passage du Nouveau Testament : « N’ayez de dette envers personne que de mutuelle charité, car qui aime autrui a accompli la Loi. En effet, les préceptes : "Tu ne commettras pas l’adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas" et tous les autres se résument en cette parole, à savoir : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même". La charité ne fait point de mal au prochain. La charité est donc le plein accomplissement de la Loi » (Romains 13, 8-10). C’est de l’amour de Dieu que naît l’amour envers Ses créatures, et en particulier envers tous les hommes.

Le vrai chrétien aime Dieu parce qu’il sait que Dieu l’a aimé en premier (cf. 1 Jean 4, 9-11. 19 ; Romain 5, 5-Cool, et cet amour de Dieu lui ôte l’envie de s’attacher aux plaisirs et aux richesses de ce monde transitoire (cf. 1 Jean 2, 15-17). À mesure que cet amour de Dieu grandit dans son cœur, son zèle ne cesse de croître pour servir Dieu et pour faire le bien à son prochain. Il se rend compte que Dieu est son Père céleste et que, dans le Christ, il est enfant de Dieu (cf. Jean 1, 12 ; 1 Jean 3, 1-2). C’est pourquoi il place sa confiance en Dieu et s’efforce, en pensées, en paroles et en actions, de L’honorer et de Le glorifier (cf. Psaume 63, 1-Cool. Chaque fois qu’il est tenté par Satan, il dira, comme le fit Joseph : « Comment ferais-je un si grand mal et pécherais-je contre le Dieu ? » (Genèse 39, 9) et, tout ce qu’il fait, il le fera à la gloire de Dieu et pour Lui faire plaisir à Lui et non pas aux hommes (cf. Colossiens 3, 23). À mesure que grandit sa connaissance et son amour de Dieu, il ne cessera de Le remercier et de Le louer pour toutes les bénédictions temporelles et spirituelles qu’Il lui accorde, et il Lui manifestera sa gratitude et sa satisfaction non pas seulement par des paroles mais aussi par tout son comportement (cf. Psaume 34, 1 ; Colossiens 3, 17 ; 1 Thessaloniciens, 5, 15-22).

Une autre caractéristique du vrai chrétien est que, lorsque des problèmes temporels le mettent dans l’embarras ou dans la détresse, il ne s’en remet pas à l’homme mais à Dieu [[cf. Psaume 118, 8]]. Il ne recherche pas de grandes richesses ni un rang social élevé et il ne s’inquiète pas non plus excessivement de ce dont il vivra, mais il prie Dieu de le bénir dans son activité professionnelle afin que ce qu’il gagne honnêtement soit suffisant pour couvrir ses besoins. Du fond du cœur, il est convaincu que son Père céleste l’aime (cf. 1 Pierre 5, 7) et que, par conséquent, il peut en toute sécurité se décharger sur Dieu de toutes ses inquiétudes. Il sait que Dieu lui a ouvert la porte de la salle de Son trésor spirituel dans le Christ Jésus, et il est donc sûr que le Très-Miséricordieux ne permettra pas qu’il soit privé des choses temporelles dont il a besoin (cf. Psaume 28, 7 ; Matthieu 6, 9-34 ; 1 Timothée 6, 6-11).

Le chrétien est reconnaissant à Dieu de l’aisance et de la prospérité, sachant que « tout don excellent et toute grâce parfaite » viennent de Lui (Jacques 1, 17). Mais, dans les tribulations, la détresse, le chagrin, la douleur et la persécution, il est patient, sachant que tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu (cf. Romains 8, 28). Il s’entend dire les mots prononcés par un sage d’autrefois : « Toute la vie du Christ fut une croix et un martyre ; et toi, tu rechercherais le repos et la joie ? » Il sait que, si son Père céleste permet qu’il souffre, c’est dans le dessein de le rapprocher de Lui. C’est pourquoi il est capable de se réjouir dans les tribulations (cf. Romains 5, 3-5 ; 12, 12) et de dire : » C’est Yahweh ; ce qui lui semblera bon, qu’il le fasse ! » (1 Samuel 3, 18). Il se rappelle que, s’il vit dans le monde, il n’est pas du monde car, comme Abraham, il recherche « la cité aux solides fondements, dont Dieu est l’architecte et le constructeur » (Hébreux 11, 10 ; voir aussi Psaume 37, 5 ; 2 Corinthiens 4, 10-18 ; Hébreux 12, 5-6).

Le vrai chrétien adore Dieu « en esprit et en vérité » (Jean 4, 24). Il désire rester en permanence conscient du fait qu’il est toujours en présence de Dieu. À tout moment, il se tourne vers Dieu comme un enfant vers un Père aimant, connaissant l’amour que Dieu lui porte. Lorsqu’un enfant demande quoi que ce soit à son Père, il le fait naturellement et sans employer de forme verbale particulière. C’est ainsi que le chrétien n’est pas obligé d’employer une quelconque formule spéciale ni même un quelconque langage sacré car il sait que Dieu est toujours plus prêt à écouter l’homme que l’homme n’est prêt à prier, et que les dons de Dieu sont plus grands que tout ce que nous pouvons désirer ou mériter. Dieu connaît nos besoins avant même que nous ne les exprimions, et il sait aussi à quel point nous sommes ignorants de ce qui nous convient le mieux. C’est pourquoi le vrai chrétien demande toutes les choses terrestres dont il a besoin – mais à une condition : « Pour autant que ce soit Ta Volonté, ô mon Dieu ! ».

Par contre, pour ce qui est des choses célestes et des bénédictions spirituelles, l’homme peut demander librement, sans aucune condition, sachant que ces choses sont bonnes pour lui et que Dieu est tout disposé à les lui accorder. Lorsqu’un homme a vécu une nouvelle naissance spirituelle (cf. Jean 3, 3-5) et qu’il a ainsi été illuminé par l’Esprit Saint de Dieu, il ne cesse jamais de chanter à Dieu dans son cœur, de le louer pour Sa bonté et de rester en communion spirituelle avec Lui. Quoi que puisse faire un tel homme, il le fait pour la gloire de Dieu. Sachant que Dieu sonde les reins et les cœurs de l’homme et qu’aucun secret ne Lui est caché, cet homme va s’efforcer de soumettre toutes ses pensées à l’amour de Dieu. Confiant sa propre personne mais aussi tous ceux qui lui sont chers à l’amour et à la miséricorde de Dieu, il trouve le repos et la paix du cœur et de l’esprit (cf. Mathieu 6, 5-15 ; Luc 18, 1-8 ; Jean 16, 23 ; Philippiens 4, 6-7 ; 1 Thessaloniciens 5, 17-18 ; 1 Jean 5, 14-15 ; Jacques, 5-Cool.

Outre les prières qu'ils disent en privé, les chrétiens récitent aussi, en général, des prières chez eux, lorsque le père de famille se rassemble avec sa femme et ses enfants pour demander à Dieu le pardon et la bénédiction et pour lire ensemble la Parole de Dieu. En outre, dans des églises et des chapelles, à des temps fixes et en particulier le dimanche, jour où le Christ est ressuscité des morts, les chrétiens se rassemblent pour célébrer un culte public et pour écouter la lecture de la Bible et la prédication de l'Évangile, qui sont faites par des hommes spécialement appelés par Dieu et soigneusement formés à cette fonction et à ce ministère. Lors de ces cultes publics, certaines communautés de chrétiens préfèrent avoir des formes fixes de prière, considérant que celles-ci sont plus utiles pour la congrégation. D'autres préfèrent que les prières soient ex tempore. Dieu connaît toutes les langues des hommes ; aussi, pour Le prier, aucune d'entre elles, pas même le grec ou l’hébreu, ne Lui est plus acceptable que d’autres. Par contre, ce qui est nécessaire, c'est de célébrer Son culte dans la sincérité, en esprit et en vérité. Tous les lieux où est célébré un culte est saint, pour autant que ce culte Lui soit offert du fond du cœur. C'est la seule chose prescrite dans l'Évangile (cf. Jean 4, 24), qui ne prévoit ni rite, ni formule, ni comportement, ni lieu particuliers pour rendre un culte à Dieu.

Un vrai chrétien reconnaît que tous les hommes sont ses frères. Il désire leur bien-être comme il désire le sien propre, et il s’efforce de l'établir en faisant aux autres tout le bien qu'il peut, dans les domaines tant spirituel que temporel (cf. Mathieu 7, 12 ; 22, 39 ; 1 Corinthiens 10, 24). Le Christ lui a enseigné la Règle d'Or (cf. Mathieu 7, 12 [[« Tout ce que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-le aussi pour eux »]]), laquelle, si tous les hommes l'appliquaient, ferait de cette terre presque un Paradis ; c'est pourquoi le chrétien s’efforce de faire aux autres non pas ce qu’ils lui font à lui mais ce qu’il voudrait qu'ils lui fassent. S’ils sont malades, il les soigne ; s’ils ont faim, il les nourrit ; s'ils ne connaissent pas Dieu, il leur enseigne ce que le Christ lui a enseigné (cf. Mathieu 18, 19-20). Il aime tous les hommes, mais tout particulièrement ceux qui partagent sa foi (cf. Galates 6, 10 ; comparer Mathieu 23, 8 ; Jean 13, 34-35). Il aimera jusqu'à ses ennemis et ceux qui le persécutent (cf. Mathieu 5, 44 ; 1 Thessaloniciens 3, 12 ; 2 Pierre 1, 5-7), sachant qu’eux aussi font partie de ceux pour qui le Christ est mort, que certains des ennemis les plus acharnés de l'Évangile sont devenus, à la fin, des chrétiens, et que les méchants ne sont que des brebis égarées que le Bon Berger veut sauver du loup (cf. Jean 10, 11-16).

Le vrai disciple du Christ est véridique, juste, bon et pur (cf. Matthieu 5, 37 ; Ephésiens 4, 25 ; Jacques 4, 11-12). Il s'efforce de promouvoir l'harmonie et la concorde parmi les hommes (cf. Romains 12, 18). Il est plein de sympathie pour les affligés (cf. Romains 12, 15 ; Hébreux 13, 16). Il supporte avec patience les torts qu'on lui fait, confiant sa cause à Dieu (cf. Mathieu 11, 29 ; Ephésiens 4, 25-32). Par contre, la vue des torts faits aux autres, le spectacle de l'oppression et de la tyrannie suscite dans son cœur une juste indignation, et il s'efforce de faire en sorte que justice soit rendue à de telles victimes, quel que soit le sacrifice que cela implique pour lui-même. On connaît des exemples de chrétiens qui ont accepté d'être vendus comme esclaves afin de pouvoir apporter une aide et un réconfort spirituels à ceux qui avaient été réduits à un sort si cruel.

Le vrai chrétien sait qu'il a été créé pour servir Dieu, qu'il a été racheté au prix du Très-Précieux Sang du Christ (cf. 1 Corinthiens 6, 20 ; 7, 23) et que son corps est le sanctuaire de l'Esprit Saint de Dieu en raison de sa foi au Christ (cf. 1 Corinthiens 3, 16-17 ; 6, 19). C'est pourquoi il se refuse à polluer et à détruire son corps, son âme et son esprit en se laissant séduire par les désirs charnels, mais il s'efforce au contraire, par la grâce de Dieu, de se garder de toute impureté tant de la chair que de l'esprit et de vivre dans la sainteté (cf. 2 Corinthiens 7, 1 ; Ephésiens 5, 4 ; Jacques 1, 21). Mais il ne va pas pour autant s'imaginer que, depuis l'établissement de la Nouvelle Alliance dans le Christ, certaines sortes de nourritures sont interdites ; néanmoins, il s’abstient soigneusement des nourritures malsaines, sachant que telle est la volonté de Dieu. Il sait que, aux yeux de Dieu, ce qui souille l’homme, ce n’est pas ce qui entre dans sa bouche mais c'est le mal qui, venant de son cœur, passe ses lèvres (cf. Marc 7, 14-23). Bien entendu, le gaspillage et la gloutonnerie sont interdits aux chrétiens (cf. 2 Corinthiens 10, 31 ; comparer Romains 14, 20-21 ; Timothée 4, 4-5), tout comme l'ivrognerie (cf. Luc 21, 34 ; Romains 13, 13 ; 1 Corinthiens 5, 11 ; 6, 10 ; Galates 5, 21 ; Ephésiens 5, 18) ainsi que toutes ces faiblesses de la chair qui sont autant de péchés.

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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:53

Le vrai chrétien évite toute parole ou action indigne et, en toutes choses, il s'efforce de servir Dieu et de faire Sa volonté (cf. Matthieu 16, 24 ; Romains 6, 11-23 ; 1 Corinthiens 6, 12-20 ; 1 Thessaloniciens 4, 3-8 ; 1 Pierre 1, 22), résolus à grandir dans la grâce et la connaissance de Dieu par le Seigneur Jésus-Christ (2 Pierre 3, 18), parce qu'il sait que cela seul a une valeur authentique et durable, alors que les richesses et la puissance de ce monde que s'efforcent d’obtenir les hommes qui appartiennent au monde sont transitoires et fugitives (cf. Matthieu 16, 26 ; Ephésiens 1, 15 – 2, 6 ; Philippiens 3, 7-16).

Quelle que soit l'activité professionnelle qu'il exerce, le vrai chrétien s’efforcera de plaire à Dieu et de Le glorifier, faisant de son mieux, évitant l’indolence et la négligence, gagnant son pain quotidien par son travail, si nécessaire, ne s’endettant jamais et se rappelant que tout ce qu’il a appartient à Dieu et lui est confié pour être employé au service de Dieu (cf. Matthieu 25, 14-30 ; Luc 19, 12-27 ; Colossiens 3, 23-24 ; Thessaloniciens 4, 11-12 ; 2 Thessaloniciens 3, 10). De cette manière, en servant fidèlement le Christ, il arrivera à Le connaître et à L’aimer toujours plus, au point que ni la persécution ni la mort ne pourront le séparer de son Dieu (cf. Romains 8, 35-39). À mesure qu'il progresse dans la vie chrétienne, il devient, dans sa personne, de plus en plus semblable au Christ (cf. 2 Corinthiens 3, 18 ; 1 Pierre 2, 9). Étant réconcilié avec Dieu, sa volonté se conforme de plus en plus à celle de son Père céleste. C'est pourquoi il reçoit de grandes joies et consolations spirituelles en dépit des épreuves et des souffrances qu'il subit sur la terre ; et, même en cette vie, il perçoit un avant-goût des bénédictions spirituelles qui lui sont réservées dans l'au-delà. Ce sont là quelques-uns des résultats qu'une foi véritable et vivante en le Christ produit dans le cœur et la vie d'un homme. Il a le courage de faire son devoir car, dans la plénitude de sa foi, il peut dire : « Je puis tout en celui qui me fortifie » (Philippiens 4,13).

Pourtant, dans ce monde, le chrétien est encore loin de la perfection. Il reste exposé aux tentations du monde, de la chair et du diable, et il doit lutter virilement contre elles jusqu'à la mort. Parce qu'il a placé sa confiance dans le Christ, Satan ne peut pas le vaincre. Comme tous les hommes, le chrétien n’échappe pas aux souffrances physiques, mais le souvenir de la présence du Christ – qui a Lui-même porté nos maladies, qui s’est chargé de nos douleurs (cf. Isaïe 53, 3-5) et qui a promis de demeurer avec ses serviteurs tous les jours de leur vie (cf. Mathieu 28, 20) – lui permet d'endurer avec patience tout ce que Dieu permet qu'il lui arrive. Il attend avec impatience une demeure meilleure au-delà de la tombe (cf. 2 Corinthiens 5, 1-9 ; Philippiens 1, 23) et, plus encore, une joyeuse résurrection lorsque le Christ reviendra et foulera de Ses pieds glorieux tous ses ennemis (cf. Jean 5, 21-29 ; 6, 40 ; 1 Corinthiens 15 ; Philippiens 3, 21).

Dans le monde à venir, les vrais chrétiens connaîtront Dieu tel qu'Il est ; ils contempleront Sa gloire et demeureront en la présence du Christ (cf. Mathieu 5, 8 ; 1 Corinthiens 2, 9 ; 13, 12 ; Apocalypse 22, 3-41). Alors, ils posséderont la pureté parfaite et la parfaite liberté de tout péché, ils hériteront une joie et un honneur que l’œil n'a point vus, que l'oreille n'a point entendus [[cf. 1 Corinthiens 2, 9]], ils demeureront à jamais dans la lumière de la faveur et de la bénédiction divines. La pensée de ces choses et de la miséricorde de Dieu qui veut sauver les pécheurs et les amener à la sainteté et au bonheur éternel nous amène à nous associer à l'Apôtre des Gentils qui loue Dieu en disant : « Ô abîme de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Que Ses jugements sont impénétrables, et incompréhensibles Ses voies ! Car qui a connu la pensée du Seigneur ? Ou qui a été Son conseiller ? Ou qui Lui a donné le premier pour avoir à recevoir en retour ? Oui, de Lui, par Lui et pour Lui sont toutes choses. À Lui la gloire pour toujours ! Amen ! » (Romains 11, 33-36).

Nous avons présenté le portrait d’un chrétien tel qu'il devrait être et tel qu’il serait s'il observait les préceptes de l'Évangile. Souvent, nos frères musulmans mettent en opposition cette description avec la vie de beaucoup d'Européens qu'ils rencontrent, et ils disent ensuite que les chrétiens sont tout aussi méchants, égoïstes, matérialistes et licencieux que les adeptes de toutes les autres religions. Pourtant, il leur suffit de réfléchir un instant pour comprendre que cette affirmation n'est pas exacte. En premier lieu, beaucoup d'Européens ne prétendent en aucune manière être des chrétiens. C'est une erreur grossière que de considérer que les mots « chrétien » et « européen » ont le même sens. En second lieu, beaucoup de gens qui professent être chrétiens ne le sont qu’extérieurement, pas du fond du cœur. Mais il faut que le christianisme règne dans le cœur de l'homme pour qu'il puisse transformer et ennoblir sa vie. Il est absolument faux de dire : « L'extérieur est le reflet de l'intérieur » , sinon l'hypocrisie n'existerait pas. Beaucoup plus sage est ce qu'a dit le poète persan : « Pour ce qui est de leur comportement et de leur personnalité, on connaît les hommes non par leur apparence ou par ce qu'ils disent, mais par ce qu'ils font » .

On reconnaît le vrai chrétien à son comportement, au fait qu'il obéit à la loi du Christ. Lorsque l'on voit quelqu’un désobéir aux commandements du Christ, comment peut-on dire que la religion qu'il professe des lèvres est responsable de ses mauvaises actions ? Un Ghazi afghan qui, lorsque l'une djihad est proclamée, se rue courageusement au combat et se bat jusqu'à ce qu'il tombe mort entouré des ennemis qu’il a abattus donne un exemple de la religion de l'islam d'un certain point de vue ; semblablement, un missionnaire et médecin chrétien qui risque sa vie et peut-être la perdra pour essayer de guérir des gens appartement à une race et une religion différentes qui meurent de la peste ou du choléra, celui-là montre quel est le devoir d'un chrétien. Chacun d'eux agit conformément aux préceptes de sa religion particulière. Mais si le Ghazi agissait comme le missionnaire médecin, s'efforçant non pas de tuer mais de guérir dans la djihad, tout le monde dirait qu'il n'est pas un vrai musulman, pas un vrai disciple du « prophète au glaive ». On reconnaît l’arbre à ses fruits. Si quelqu'un se prétend chrétien et agit d'une manière malhonnête ou méchante, même ceux qui ne sont pas eux-mêmes chrétiens diront à juste titre qu’il ne peut pas être un chrétien. Dans ce sens, ils portent témoignage de la noblesse et de la sainteté inculquées par la foi chrétienne. C'est pourquoi l’Apôtre dit : « Celui qui pratique la justice est juste, comme Lui-même [le Christ] est juste. Celui qui commet le péché est du diable, car le diable pèche dès le commencement. C’est pour détruire les œuvres du diable que le fils de Dieu a paru » (1 Jean 3, 7-Cool.

Contester la foi des chrétiens à cause des péchés de ceux qui désobéissent n'est guère digne des sages. Troisièmement, même les ennemis les plus acharnés du christianisme admettent que l'on trouve, ici et là, des vrais chrétiens qui, quoiqu’étant bien conscients de leurs propres imperfections, sont bons, nobles, altruistes et que leur vie est un véritable témoignage rendu au Christ. Certains d'entre eux sont à la fois missionnaires et médecins, d'autres sont infirmières dans nos hôpitaux chrétiens, d'autres encore sont officiers dans l'armée, et on en trouve de même dans tous les métiers et professions honnêtes. À l’heure actuelle, il n'est pas une seule religion qui produise de telles personnalités, et nos ennemis eux-mêmes l’admettent. Quelle autre religion a construit tant d’hôpitaux, par exemple en Inde, en Perse, en Égypte et dans bien d'autres pays ? Quelle autre religion envoie des hommes et des femmes enseigner et s’occuper des lépreux ? Dans quels pays autres que les pays chrétiens récolte-t-on d’importantes sommes d'argent pour soulager la détresse des pauvres, pour nourrir ceux qui meurent de faim chaque fois qu'une famine se produit dans une quelconque partie du monde ? Quels sont les pays qui ont supprimé la traite des esclaves, aboli l'esclavage partout où ils le pouvaient et se sont même lancés dans des guerres très coûteuses en argent et en hommes pour renverser des tyrans et libérer les opprimés ?

En outre, les effets produits par la véritable foi en le Christ ne se limitent pas aux hommes et femmes d’une seule nation, d'une seule race ou d'une seule couleur. En Inde, en Perse, en Égypte, en Chine, au Japon et dans tous les autres pays où l'Évangile a été prêché, nous trouvons des exemples d'hommes et de femmes qui, après mené une vie égoïste et mauvaise, ont tellement changé depuis qu’ils sont devenus chrétiens que même leurs ennemis admettent qu'ils sont bons et justes et qu'ils craignent Dieu. Beaucoup d'entre eux ont été persécutés et sont restés fidèles à leur foi jusqu'à la mort. De telles personnes sont des « lettres vivantes » du Christ (2 Corinthiens 3, 2-3), des lettres que tous les hommes connaissent et lisent.

Malheureusement, dans certaines sectes, des chrétiens adorent, sous une forme ou sous une autre, les saints et la Vierge Marie et vont même jusqu'à se prosterner devant des images et des tableaux. Mais cela est contraire tant à la Torah qu’à l’Injil (cf. Exode 20, 2-5 ; Jean 14, 6 ; 1 Timothée 2, 5). Le Nouveau Testament dénonce explicitement et fermement l'idolâtrie (cf. 1 Corinthiens 5, 10-11 ; 6, 9 ; 10, 7-14 ; Galates 5, 20 ; Éphésiens 5, 5 ; Colossiens 3, 5 ; 1 Pierre 4, 3 ; Apocalypse 9, 20 ; 21, 8 ; 22, 15). En outre, nous trouvons dans l'Ancien Testament de nombreux exemples où Dieu a sévèrement châtié Israël précisément à cause de ce péché. Comme de telles pratiques sont condamnées par toute la Bible, il n'est pas vrai de dire que les chrétiens sont des idolâtres, tout comme il serait faux de porter la même accusation contre les musulmans pour la simple raison que beaucoup d'entre eux, contrairement à ce que prescrit le Coran, adorent les auliya et d'autres personnes mortes, ou bien, dans certains cas, des arbres ou des pierres, ou encore la Pierre Noire de La Mecque.

Le vrai chrétien est celui qui suit le Christ et qui, par sa vie et son comportement, témoigne véritablement de Lui. Dans l'Église Visible, le Seigneur Jésus nous a Lui-même dit que de l'ivraie pousserait au milieu du blé (cf. Mathieu 13, 24-30. 36-43). Mais aucun sage ne confondra la mauvaise herbe avec le blé, ni le mal avec le bien. Et, pour un marchand sage et juste, ce n’est pas parce qu’il existe des fausses pièces de monnaie qu’il va refuser d’accepter celles qui sont authentiques.

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:53

CHAPITRE 7

SYNTHÈSE DES PRINCIPALES RAISONS DE CROIRE QUE L’ANCIEN ET LE NOUVEAU TESTAMENTS CONTIENNENT LA VRAIE RÉVÉLATION DE DIEU


Dans l'introduction au présent Traité, nous avons montré qu’il existe certains critères auquel il faut se référer pour porter un jugement sur les livres qui prétendent contenir une vraie Révélation. Sur la base de ce qui a été dit dans les chapitres précédents, l'honorable lecteur aura compris que la Bible satisfait à ces critères. Néanmoins, nous souhaitons rendre cela encore plus clair et présenter une synthèse des preuves qui le démontrent incontestablement.

1. En premier lieu, l’Injil nous présente, dans le Seigneur Jésus-Christ, la vie et la personnalité du seul Homme Saint et Parfait qui ait jamais vécu sur la terre. Dans leur littérature, de nombreuses nations se sont efforcées de présenter le portrait idéal d'un Homme Parfait. Dans certains cas, cette présentation est tout à fait fabuleuse, ainsi celle donnée dans les livres hindous qui parlent de Rama et de Krishna. Il est indubitable que, dans d'autres livres, les récits présentés reposent sur un certain fondement historique, quoique des légendes se soient développées à propos de la personne du héros, comme dans le cas de Bouddha. Cependant, lorsque nous comparons avec le Christ tous les autres grands hommes qui ont vécu sur la terre, et même tous les héros inspirés de l’imagination des hommes, aucun d’entre eux ne peut prétendre Lui être égal en humilité, en bonté, en douceur, en amour, en miséricorde, en sainteté, en pureté, en justice ni dans aucun autre attribut bon. Du fait que sa personnalité dépasse ainsi de beaucoup même les héros imaginaires des poètes et des romanciers, le Christ n'est évidemment pas le produit de l'imagination ou de la créativité littéraire ; il s'agit d’une personne authentique et réelle. Le livre qui nous Le révèle ne peut que nous avoir été donné par Dieu : en d’autres termes, ceux qui L'ont connu et ont mis par écrit tout ce qu’ils savaient personnellement de Lui ont indubitablement – conformément à la promesse qu'Il a Lui-même faite (cf. Jean 16, 12-13) – reçu de Dieu l’inspiration et la grâce nécessaires pour donner de Lui un témoignage vrai (cf. Actes 1, Cool dans ce qu'ils ont écrit ainsi que dans ce qu'ils ont dit. Le Seigneur Jésus-Christ est à Lui-même Sa propre preuve.

« Le soleil est la preuve du soleil.
Si tu cherches la preuve de Son existence,
Ne détourne pas ta face de Lui. »

2. La Révélation parfaite de Dieu ne peut pas être un Livre : ce doit être une personne ; mais le livre qui témoigne de cette personne et nous amène à La chercher et à La trouver ne peut en aucune manière le faire s'il n'a pas été composé sous l'inspiration divine. Ceux qui méditent sur la Bible, le cœur résolu à découvrir la vérité, constatent que le Messie promis dans l’Ancien Testament et donné dans le Nouveau Testament est le thème de toute la Bible, qui le présente comme le Sauveur, le Verbe (???????) de Dieu, et donc la seule personne qui puisse véritablement révéler Dieu à l'homme. En nous parlant de Lui, de Sa personnalité, de Son comportement, de Sa vie, de Sa mort, de Sa résurrection, de Son enseignement et de Ses promesses ainsi que de la Révélation unique en son genre qu’Il nous a faite de Dieu, l’Injil résout le problème auquel on n’avait auparavant jamais trouvé de solution, à savoir : Comment le Seul Vrai Dieu pouvait-Il devenir le Créateur du monde et Se faire connaître de Ses créatures ?

Les philosophes des temps anciens n'avaient pas découvert de solution adéquate à ce problème, non plus d’ailleurs que les juifs qui ont rejeté le Seigneur Jésus-Christ. Les théologiens musulmans n'y ont pas mieux réussi. Par exemple, l’auteur du Mizanu'l Mavazin (????? ????????) dit : « Tout percevant (????????) a besoin d'un instrument de perception pour atteindre l'objet perçu (??????????) : en effet, entre le percevant et le perçu, il doit nécessairement exister une relation. Étant donné que, de par Sa Nature (???), Dieu ne peut pas avoir avec les êtres créés une quelconque affinité de relation, de conjonction, d'attachement ni de ressemblance, il s'ensuit qu’aucune de Ses créatures ne peut atteindre à la perception ni à la compréhension de la Nature divine » . « Dans les œuvres et les produits qui sont la preuve de l'existence du Créateur, Auteur de toutes choses, aucun ne peut ni atteindre lui-même à la perception de la Nature du Créateur ni faire en sorte qu’un autre atteigne la conception de Sa Nature ni la perception de Sa vérité » . C'est pourquoi cet auteur nous informe qu'il existe une Première Créature (???? ????? ??????) qui, dans la vérité suprême, est la seule création de Dieu et qui est « la Beauté Absolue de l'éternité (?????) passée, la Lumière totale de l'Éternel ainsi que la Manifestation entière et parfaite de Dieu » .

Lorsque Dieu a voulu créer Ses créatures et Se faire connaître d'elles, Il a fait la Première Créature, et cette Première Créature est devenue l'objet de tout l’amour du Créateur ainsi que la Manifestation des Attributs divins. Étant aimée de Dieu, elle en est venue à aimer Dieu. Cette Première Créature qui, à l'origine première, fut issue de la Source Éternelle est le Moyen excellent et complet ainsi que le Prophète absolu de Dieu, et tout ce qui arrive depuis le commencement de la création jusqu'à la fin du Possible se fait par son intermédiaire. Néanmoins, cette théorie n'est pas du tout d'origine islamique. Elle a sa source chez certains hérétiques et philosophes païens . Par exemple, l'hérétique Arius enseignait qu’il y avait une Première Créature et que celle-ci avait été l'instrument employé par Dieu pour créer le monde. Mani avait une conception tout à fait semblable de l'Homme Originel mais il ajoutait que, par la suite, Satan avait fait l'homme à la ressemblance de cet homme originel, unissant en lui la lumière la plus claire et ses propres ténèbres, comme en un microcosme (?????? ???????) .

La secte hérétique des Naasséniens (????????????), ou adorateurs du Serpent, qui se présentaient comme gnostiques (????????), avait coutume d'honorer un être hermaphrodite appelé Adamas (?????? – ??? ???????) et prétendaient que la connaissance de cet être était le commencement de la connaissance de Dieu. L’une des choses qu'ils disaient était : « Le commencement de la perfection, c’est de connaître l’homme. Connaître Dieu est la perfection absolue ». Adam était une image de cet Homme Archétypal, qui était appelé le Grand Homme, l’Homme le Meilleur, l’Homme Parfait. On trouve également quelque chose qui s'apparente au point de vue des théologiens musulmans dans la kabbale (???????????) des juifs, une œuvre dans laquelle abondent des théories complètement absurdes et des idées largement empruntées aux païens. On y lit que, de toute éternité, l'Infini avait voulu Se faire connaître. Afin que cela pût se réaliser, la première sephirah (??????), ou Émanation, fut issue de lui ; cette première Émanation est appelée la Couronne. De cette première Émanation procéda une seconde Émanation et, de la seconde, une troisième, et ainsi de suite jusqu’à dix sephiroth. Prises toutes ensemble, ces Émanations constituaient l'Homme Archétypal, que les kabbalistes appellent ??? ?????? (???? ?????) et « l'Homme Céleste ». Sa tête se composait des trois premières Émanations. L'homme terrestre n'en est qu'une copie très imparfaite.

Mais notre difficulté n'est pas résolue par l'hypothèse d'une Première Créature, quel que soit le nom qu'on lui donne. Ainsi que nous le dit l'auteur du Mizanu'l Mavazin, aucune créature ne peut comprendre ni révéler le Créateur ; il s'ensuit logiquement que, étant elle-même une créature, cette Première Créature imaginaire ne peut ni comprendre ni révéler le Créateur. Aussi supérieur puisse-t-elle être à l'homme, il n'en demeurerait pas moins un gouffre infranchissable entre cette créature et son créateur. Donc, si l’on acceptait cette philosophie, il faudrait aussi admettre que Dieu ne peut jamais être connu des hommes. Cela remettrait en cause toute religion. Adorer la Première Créature reviendrait à mettre une créature à la place du Créateur. Cela serait encore pire que le shirk (????????), dont le Coran nous dit que c'est le seul péché impardonnable . Donc, la théorie d'une Première Créature ne nous aide en rien.

Ici, l’Injil vient à notre aide et nous révèle ce que les sages d'autrefois n'ont pas même été capables d’imaginer : l'existence du Kalimatu’llah (Verbe de Dieu) qui, par Nature, est Un avec Dieu Son Père (cf. Jean 10, 30) et qui, pourtant, est devenu un avec l'homme par Son Incarnation. C’est nécessairement Dieu qui est à la source de l’enseignement donné par ce Livre qui révèle cette Manifestation unique de Dieu. Il importe de noter la différence entre la doctrine de la Bible et celle de la philosophie musulmane telle que nous l'avons citée ci-dessus. Dans les deux cas, on reconnaît la nécessité d'un Médiateur (??????????) entre Dieu et l'homme. Mais la perspective philosophique (telle qu’enseignée par exemple dans le Mizanu'l Mavazin) parle d’un Être imaginaire qui n’est ni Dieu ni homme, qui doit son existence hypothétique aux conjectures de juifs, de païens et d’hérétiques et que certains musulmans ont adopté. La perspective chrétienne est fondée sur la Révélation qui nous est donnée par le Dieu Très-Haut. Cette Révélation nous parle d’un Médiateur réel : le Seigneur Jésus-Christ, qui est à la fois Dieu Parfait et Homme Parfait, qui nous a révélé Dieu par Sa sainte vie et Sa sainte personnalité tout autant que par Son enseignement verbal, et qui a expié pour nos péchés en offrant Sa vie en sacrifice sur la croix. S’il nous faut choisir entre ces deux perspectives : celle qui a été inventée par des hommes ou celle que Dieu a révélée par Ses saints Prophètes et Apôtres dans les Saintes Écritures, il n'est pas à difficile de dire quelle est la plus sage et la plus raisonnable.

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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:53

3. Manifestement, l'Évangile vient de Dieu parce qu’il satisfait l'esprit humain qui aspire à la connaissance de Dieu, à la justification devant Dieu et à la rémission des péchés, ainsi qu'à la pureté du cœur et de la vie. (1) L'Évangile expose le dessein éternel de Dieu concernant l'humanité et il révèle à l'homme la raison pour laquelle il a été créé, il lui montre qu’il est tombé dans le péché et qu’il lui est nécessaire d’être saint. (2) Il nous dit comment nous pouvons obtenir le pardon de nos péchés par la foi au Christ, et comment nous pouvons ainsi devenir justifiés aux yeux de Dieu. (3) Il nous montre comment notre cœur peut être purifié par la foi au Christ, et comment l'Esprit Saint de Dieu peut faire de notre cœur Son sanctuaire et purifier nos pensées et nos désirs. À mesure que grandit notre amour pour Dieu, nous acquérons de plus en plus de force pour lutter contre le péché et le Malin. (4) L'Évangile nous montre comment, par le Seigneur Jésus-Christ, nous pouvons devenir des enfants adoptifs de Dieu. Alors, emplis de paix et de joie spirituelle, nous pouvons, avec la pleine assurance que nous donnent l'espérance et l'amour, aspirer au jour joyeux de la résurrection ainsi qu’à la sainteté et au bonheur éternels en la présence de Dieu. Étant ainsi acquis que les besoins spirituels de l'homme sont satisfaits par l'Évangile, il s’ensuit que l'Évangile doit nécessairement être le message que Dieu adresse à l’homme.

On sait par expérience que les livres sacrés des autres religions ne produisent pas cet effet. Quel est celui d'entre eux qui abolit la crainte du Jugement Dernier ? Quel est celui qui permet à l'homme de connaître et d’aimer Dieu ? Quel est celui qui exige la pureté du cœur et de la vie ? Quel est celui qui parle d'un Paradis dans lequel ne peut entrer rien de sensuel ni d’impur et dans lequel ceux qui sont sauvés sont libérés de tout ce qui est vil et, par conséquent, contraire à la Volonté et à la Nature du Saint. Ces livres ne montrent pas comment on peut être sauvé du péché ni comment on peut être accepté par Dieu ; en conséquence, ils ne sauraient satisfaire les besoins de l'homme. Ils peuvent bien commander aux hommes de faire des pèlerinages, de jeûner, d’offrir des sacrifices, mais aucune de ces pratiques ne purifie le cœur ni ne fait connaître Dieu ; et c'est pourquoi, en se fiant à eux, ceux qui se limitent à de telles pratiques ne peuvent qu’errer loin de la demeure du Père.

4. La transformation du cœur et de la vie que l’adhésion à l'Évangile (???????) produit chez le vrai chrétien est une preuve que cette conversion a sa source en Dieu. Elle est d'abord intérieure, mais aussi extérieure, et elle est si grande qu'on peut à juste titre dire qu'il s’agit d'une nouvelle naissance, d'une renaissance spirituelle (cf. Jean 3, 3-5) réalisée par l'opération de l'Esprit Saint de Dieu.

5. À l'évidence, la Bible nous révèle les Attributs du Tout-Puissant que l'homme a besoin de connaître et est capable d’appréhender dans une certaine mesure. Elle enseigne clairement les Attributs moraux de Sainteté, d’Amour, de Miséricorde, de Justice ainsi que ceux qui prouvent qu'il est Un, Éternel, Tout-Puissant et Très-Sage, et qu’il est le Créateur et le Conservateur de l'Univers. Les Saintes Écritures nous enseignent qu'Il S'est révélé dans le Seigneur Jésus-Christ, qui a vécu en faisant le bien, qui n'a jamais repoussé quiconque venait lui demander pardon et assistance, qui était sans péché et qui pourtant a manifesté bonté et miséricorde aux pécheurs, qui a dénoncé l'hypocrisie et a déclaré que ceux qui refusaient de se repentir seraient châtiés à l'avenir, et qui pourtant a donné Sa propre vie pour nous sauver du péché et de ses terribles conséquences. Donc, la Bible ne se contente pas de nous parler de Dieu, elle nous Le montre d'une manière telle que tous puissent Le voir, pour autant qu’ils le veuillent. Ce faisant, elle nous enseigne à quel point la Nature de Dieu est et sera toujours incompatible avec tout péché et que, sans la sainteté, nul ne jouira jamais de la Vision Béatifique (???????? ?????) de Dieu (cf. Hébreux 12, 14).

Il est de nos jours possible de prendre connaissance de la littérature de toutes les nations, anciennes et modernes. Et c’est ainsi que leur étude nous a appris qu’aucun sage ni philosophe des temps anciens n'a jamais réussi à présenter Dieu revêtu des saints et puissants Attributs que nous avons mentionnés ; cela vaut aussi pour les livres d'autres religions, même ceux qui ont largement emprunté à l’Ancien Testament et au Nouveau. Même lorsqu'ils enseignent l’Unicité de Dieu, ces livres ne réussissent pas à révéler Dieu aux hommes mais laissent toujours subsister un profond abîme entre le Dieu Transcendant et Ses faibles créatures, de sorte qu’ils ne peuvent jamais Le connaître.

6. L'origine divine de l'Évangile (????????) est démontrée par l’enseignement spirituel qu’il contient et qui est plus noble, plus pur et plus sublime que celui présenté dans tout autre livre. Certains ont essayé de le nier, citant des passages d’auteurs chinois, indiens, grecs et autres, dont on a dit qu'ils enseignaient une morale tout aussi élevée que celle de l'Évangile. Mais dans aucun cas il n’a été possible de le prouver. Par exemple, le Seigneur Jésus-Christ a enseigné la Règle d’Or : « Tout ce que vous voulez que les hommes vous fassent, faites-le aussi pour eux » (Matthieu 7, 12). Dans certains écrits de philosophes grecs et indiens, nous trouvons la forme négative de cette règle, qui nous enjoint de ne pas faire aux autres ce que nous ne voudrions pas qu'ils nous fassent. Mais entre cela et la bienfaisance positive enjointe par le Christ, la distance est tout aussi grande qu’entre le ciel et la terre.

Confucius , le célèbre philosophe chinois, donne aussi plus d'une fois ce précepte sous une forme négative, mais jamais il ne le présente sous sa forme positive. Son petit-fils, Kung Chih, s'en approche un peu plus lorsqu'il dit : « Dans la voie de l'homme supérieur, il y a quatre choses, et je n'en ai encore atteint aucune : (…) donner l'exemple en se comportant à l'égard d'un ami comme je lui demanderais de se comporter envers moi ; je n'y suis pas encore parvenu » . Ici encore, il ne s'agit pas d'un précepte positif ; et il ne parle que du comportement envers un ami et non envers les hommes en général, et il admet qu'il n'y arrive pas. Une fois encore, s'il était possible de rassembler du monde entier une collection de préceptes moraux qui seraient analogues à ceux du Nouveau Testament (chose que l’on a souvent tenté de faire mais sans jamais y réussir), on prouverait par là que le petit livre que nous appelons le Nouveau Testament contient au moins autant d'enseignement moral que tous les autres livres pris ensemble. Cela seul prouverait qu’il s’agit d’un livre inspiré car aucune accumulation de connaissances n'aurait permis aux auteurs du Nouveau Testament, à leur époque, de recueillir tous ces préceptes d'auteurs chinois, indiens, égyptiens, grecs, latins, perses et autres, dont beaucoup d’ailleurs n'étaient pas encore nés. En outre, la morale que l’on trouve dans le Nouveau Testament est un système, alors qu'une collection de ce genre ne le serait pas : ce serait une simple accumulation de fleurs flétries alors que le Nouveau Testament est un jardin fertile, empli de fleurs épanouies et dans lequel il n'y a pas de mauvaises herbes. Une fois encore, dans le Christ Lui-même, nous avons l'exemple parfait d'un homme qui a mis en application les préceptes sublimes qu'Il enseignait. Nulle part ailleurs nous ne trouvons un tel personnage.

Outre tout cela, alors que d'autres livres nous donnent de bons préceptes mélangés à des mauvais, le Nouveau Testament ne nous en donne que de bons. On comprendra mieux cette différence à l’aide d’un exemple : s'il est vrai que l’épaule de mouton offerte à Mahomet et ses compagnons pour le dîner après la prise de Khaybar était en elle-même une bonne chose, il n'en reste pas moins que le poison qui s'y trouvait a rendu malade ceux qui en ont mangé. Enfin, l'Évangile donne une force motrice – l’amour du Christ – que l'on ne trouve nulle part ailleurs. Un jour, à Ceylan, un étudiant demanda à un moine bouddhiste érudit : « Vous avez étudié la Bible ainsi que les livres de votre propre religion ; quelle est la plus grande différence entre eux ? » Le bouddhiste répondit : « On trouve de nobles sentiments dans les livres de ma religion ainsi que dans la Bible. Mais la grande différence entre eux est que les chrétiens savent ce qu'ils doivent faire et qu'ils ont le pouvoir de le faire ; alors que nous, si nous savons ce qu'il faut faire, nous n'avons pas le pouvoir de faire ce que nous savons être juste ». En quelque sorte, nous pourrions dire que les autres religions sont en mesure de poser les rails mais que seul le Christ peut fournir la force motrice qui fera avancer le train vers l'objectif ultime. Cette différence est essentielle. N'oublions pas que, dans toutes ses œuvres, Confucius ne mentionne Dieu qu'une seule fois, et encore s'agit-il d'une citation. Il ne donne absolument aucun enseignement religieux.

7. Le fait que les Saintes Écritures sont un livre inspiré (?????) est prouvé par l'accomplissement des prophéties qu'elles contiennent. On ne retrouve cela dans aucun autre des autres livres religieux du monde. Outre les nombreuses prophéties que contient l’Ancien Testament à propos du Christ et qu'Il a accomplies lorsqu'Il est venu, ainsi que le montre le Nouveau Testament, nous en trouvons bien d'autres. Un jour, un roi infidèle de Prusse demanda à un chrétien de prouver en deux mots que la Bible était un livre inspiré. Il répondit : « Les juifs, votre Majesté ». Les prophéties relatives à leur destin (par exemple en Deutéronome 28, 15-68 ; Matthieu 24, 3-28 ; Marc 13, 1-23 ; Luc 21, 5-24) ont été accomplies, ainsi que le démontre leur condition actuelle. Semblablement, les ruines de Ninive, de Babylone et d'autres grandes villes nous montrent que les prophéties qui les concernaient ont été accomplies. Longtemps avant l’époque d’Alexandre, Daniel avait prophétisé qu'il renverserait la Médie et la Perse (cf. Daniel 8, 3-27) et que l'empire macédonien serait divisé après la mort d'Alexandre. Et l'histoire prouve qu’ont été accomplies non seulement toutes les prédictions relatives à l’histoire ancienne mais aussi celles qui concernaient la diffusion du christianisme, les persécutions des chrétiens, la venue de faux prophètes et la propagation de l'infidélité dans les derniers jours. Mais comme nul sinon le Dieu Très-Sage ne connaît ni ne peut prédire le lointain avenir, il est clair que c’est bien Lui qui a parlé aux hommes dans les Saintes Écritures qui contiennent ces merveilleuses prédictions.

8. Les miracles opérés par le Christ et Ses Apôtres nous en donnent une autre preuve. Et le plus grand de ces miracles est la Résurrection du Christ, qui a prouvé qu’Il disait vrai lorsqu'Il affirmait être le Sauveur du monde et le Verbe de Dieu.

9. La vérité de l'Évangile est également démontrée par la diffusion du christianisme dans les premiers temps et sa capacité à résister à toutes les attaques lancées contre lui par Satan et les méchants (cf. Matthieu 16, 18) et cela, même jusqu'à nos jours. Même si les doctrines de l'Évangile semblent contraires à la raison des hommes qui n'ont pas été illuminés par l'Esprit Saint de Dieu, même si elles sont inacceptables pour ceux dont le cœur est empli de désirs des sens, s'il est vrai par ailleurs que, le plus souvent, les premiers prédicateurs de l'Évangile étaient pauvres et sans grande éducation, et si les personnes qui se sont converties au christianisme ont été très cruellement persécutées et, dans de nombreux cas, mises à mort pour leur foi – tout cela n’a pas empêché qu’un très grand nombre de gens adoptèrent néanmoins le christianisme. C’est ainsi que, quelques centaines d'années après la Résurrection du Christ, la foi chrétienne avait presque entièrement éliminé les religions païennes de Syrie, d’Égypte, d'Asie Mineure, de Grèce, d’Italie et de quelques autres pays. Cette victoire ne fut pas obtenue par le glaive ni par la contrainte, mais par la foi, le courage, la bonté et la fidélité même jusqu'à la mort, ainsi que par la simple prédication de l'Évangile du Christ. C'est en cela que s'est manifestée la puissance de l'Esprit Saint de Dieu, qui a renforcé les vrais chrétiens et qui leur a permis être de vrais témoins de leur Maître, de sorte que d’autres furent amenés au Christ et sont devenus Ses fidèles soldats et serviteurs. En dehors du christianisme, d’autres religions se sont également diffusées très largement, mais jamais par de tels moyens. Dans certains cas, leur propagation s’est essentiellement appuyée sur deux choses : l'argument tranchant du glaive et la permission donnée aux hommes de s’adonner aux désirs de leur chair en ce monde, avec l'espérance de pouvoir le faire en toute éternité et plus pleinement encore après la Résurrection. Mais la diffusion d'une religion par des moyens tels que ceux-là n'est certainement pas une preuve qu'elle a son origine dans le Dieu Saint et Très-Miséricordieux, qui abomine la cruauté, l'oppression, l'hypocrisie et l’impureté. Ce n'est pas ainsi que le christianisme s'est diffusé dans l'ancien Empire romain, et ce n’est pas non plus de cette façon que, aujourd'hui, il remporte des victoires dans tous les pays. Il suffit maintenant de comparer ce que nous avons dit à propos des Saintes Écritures avec les critères de la vraie Révélation que nous avons mentionnés dans l'Introduction à cet ouvrage pour prendre conscience, sans difficulté aucune, que la Bible contient assurément cette Révélation, surtout parce que, de bout en bout, elle témoigne du Seigneur Jésus-Christ, le seul et unique Kalimatu’llah, la Manifestation (????????) parfaite du Dieu Très-Haut.

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:54

CHAPITRE 8

DE QUELLE MANIÈRE LA FOI CHRÉTIENNE S’EST PROPAGÉE
AU COURS DES PREMIERS SIÈCLES


Lorsque le Seigneur Jésus Christ entreprit de prêcher l'Évangile, il choisit douze hommes parmi ses disciples et Il leur donna une formation particulière pour les préparer à diffuser la connaissance de la vérité dans le monde entier. Dans le cadre de cette formation, Il leur a soigneusement enseigné la volonté de Dieu et la voie du salut ; en fait, il s’agissait pour Lui d’en faire des témoins de Sa sainte vie, de Ses œuvres admirables et de Sa doctrine spirituelle, afin qu'ils pussent Le connaître et, par Lui, connaître Dieu le Père (cf. Jean 14, 6-10 ; 17, 3). Ces douze hommes, Il les appela « Apôtres » (Luc 6, 13) parce que Son intention était de les envoyer dans le monde comme Ses messagers . Après Sa Résurrection et peu avant Son Ascension, Il leur donna pour mandat de faire de toutes les nations des disciples (cf. Mathieu 28, 19) et d'être Ses témoins « jusqu'aux extrémités de la terre » (Actes 1, Cool. Pour qu'ils ne s’égarent pas dans leur enseignement et qu'ils aient la force et la capacité d'accomplir leur tâche fidèlement, sans crainte et avec succès, Il leur promit que l’Esprit Saint de Dieu descendrait sur eux quelques jours plus tard (cf. Actes 1, 5 ; voir aussi Jean 14, 16-17. 26 ; 15, 26 ; 16, 7-15 ; Actes 1, 4-Cool. Conformément à ce qu’Il leur avait enjoint (cf. Luc 24, 49 ; Actes 1, 5), ils attendirent à Jérusalem l'accomplissement de cette promesse. Le cinquantième jour après la Crucifixion du Christ et le septième jour après Son Ascension, alors que non seulement les Onze (l’un des Douze : le traître Judas Iscariote, était mort) mais aussi tous les autres chrétiens de Jérusalem étaient rassemblés pour la prière, le Saint-Esprit descendit sur eux tous de la manière qui est rapportée dans les Actes des Apôtres (cf. Actes 2, 1-13), les emplissant d'amour, de foi, de zèle, de courage et du souvenir de ce que le Christ leur avait enseigné (cf. Jean 14, 26), en même temps qu'Il les amenait progressivement à une connaissance parfaite de la vérité (cf. Jean 16, 13) que Dieu voulait qu’ils connussent et enseignassent. Comme signe de ce qu’ils devaient prêcher l'Évangile dans toutes les nations, ils furent capables, ce jour là, de parler des langues étrangères (cf. Actes 2, 4), quoique, par la suite, il ne nous soit dit nulle part qu'ils aient jamais prêché dans des pays lointains sans avoir étudié la langue de la population locale. Mais, ce jour-là, Dieu leur donna le pouvoir de parler dans d'autres langues, mais il ne s'agissait que d'un signe, et non pas d’un encouragement à la paresse.

Quelques-uns au moins des Apôtres reçurent également le pouvoir d’opérer des miracles de guérison, semblables à ceux opérés par le Christ Lui-même (cf. Actes 2, 43 ; 3, 1-11 ; 5, 12-16 ; 8, 17 ; 9, 31-43), mais ils les faisaient au nom du Christ et par Son autorité et Son pouvoir (cf. Actes 3, 6. 16) et non pas par un pouvoir qui leur eût appartenu en propre. Quelques années plus tard, lorsque Paul devint lui-même un Apôtre, il reçut le même pouvoir et la même autorité que les autres Apôtres. Les Actes des Apôtres mentionnent de nombreux miracles de guérison qu'il a opérés (cf. Actes 14, 8-10 ; 19, 6. 11-12 ; 20, 9-10 ; 28, 8-9). Ce pouvoir d’opérer des miracles de guérison ne leur fut accordé que pour un temps limité, et il a probablement cessé à la mort des Apôtres. Si ce pouvoir était demeuré en permanence chez les chrétiens, il serait devenu si commun que les miracles auraient perdu leur valeur démonstrative. Mais, au début de la croissance de l'Église chrétienne, ce pouvoir d'opérer les miracles était d'une grande importance pour confirmer la foi de ceux qui étaient persécutés parce qu'ils croyaient au Christ. Nulle part nous ne constatons que des miracles aient jamais été employés, soit par le Christ, soit par ses Apôtres, pour convaincre des incroyants.

Pour proclamer l'Évangile, les Apôtres furent soutenus par l’Esprit Saint, de sorte qu'ils présentaient non pas leurs opinions personnelles mais l'enseignement que Dieu leur avait donné (cf. Marc 13, 11 ; Jean 14, 26 ; Romains 15, 18-19, 1 Corinthiens 2, 12-13 ; 1 Thessaloniciens 2, 13). C'est la raison pour laquelle ce qu’eux et leurs disciples écrivirent sous l’inspiration divine, nous le recevons comme le message envoyé par Dieu au monde, conformément à ce que le Christ Lui-même a dit : « Celui qui vous écoute m’écoute, et celui qui vous rejette me rejette ; or celui qui me rejette, rejette celui qui m'a envoyé » (Luc 10, 16). C'est donc à juste titre que les Apôtres du Christ ont pu affirmer leur qualité d’Apôtres (cf. 1 Corinthiens 1, 1 ; Galates 1, 1 ; 1 Pierre, 1, 1 ; etc.).

La puissance de Dieu et l'influence de la sainte vie du Christ se sont manifestées si pleinement par la prédication des Apôtres que, en peu de temps, des milliers de juifs, et même un certain nombre de leurs prêtres, devinrent chrétiens (cf. Actes 2, 41 ; 4, 4 ; 6, 7 ; 21, 20). L'Évangile s'est également diffusé très rapidement parmi les Gentils, et beaucoup d'entre eux passèrent ainsi des ténèbres à la lumière, du pouvoir de Satan au pouvoir de Dieu, de l'adoration des idoles au service du seul Dieu vivant et vrai (1 Thessaloniciens 1, 10).

Les miracles opérés par les chrétiens sont mentionnés non seulement dans le Nouveau Testament et chez les premiers auteurs chrétiens, mais aussi par les juifs dans leur Talmud, quoique ces derniers attribuent de façon blasphématoire les miracles du Christ à la magie. Quant aux auteurs païens des premiers siècles de l'ère chrétienne, plusieurs d'entre eux, dont Pline, Tacite, Celse et l'empereur Julien l’Apostat ont témoigné de la diffusion rapide du christianisme. De nombreux empereurs romains firent tout leur possible pour l'éliminer ; nonobstant tout ce qu'ils purent faire, la nouvelle religion n’en continua pas moins à se répandre, et les persécutions les plus féroces et les martyres les plus cruels ne réussirent pas à en arrêter la propagation.

Certains de nos frères musulmans nient que l'on puisse donner le titre d'« Apôtre » (?????) à l'un quelconque des disciples du Christ. Mais, dans ce cas, ils ne font que manifester leur méconnaissance de leur propre Coran. En effet, dans les sourates 3, 45 ; 5, 111-112 ; 61,14, ils sont appelés ?????, et tous les érudits savent bien que c’est là le terme éthiopien qui signifie « Apôtre ». Dans la version éthiopienne du Nouveau Testament, ce mot est utilisé en Luc 6, 13, et partout ailleurs, pour traduire ce titre d’« Apôtre » (???????) que le Christ Lui-même a donné aux Douze. Le mot éthiopien ????? dérive d'une racine de cette langue qui a exactement le même sens que le mot ?????? (envoyer) en arabe. Aucun musulman pieux ne s'aventurera à contester l'enseignement du Coran sur ce point ni ne pourra nier que le Christ avait raison de donner ce titre aux Douze. Par la suite, Paul fut nommé à la même fonction par le Christ, qui lui a parlé depuis le ciel (cf. Actes 22, 21 ; Romains 11, 13 ; 2 Corinthiens 12, 12 ; 1 Timothée 2, 7). Les succès obtenus par ces Apôtres lorsqu'ils ont prêché l'Évangile et diffusé la foi chrétienne démontrent bien qu'ils étaient véritablement des Apôtres, parce que ces succès prouvaient que Dieu Lui-même avait marqué leur œuvre de Son sceau.

Comme on le sait fort bien, les chrétiens n’étaient pas autorisés à propager leur religion par le moyen d’une djihad. En effet, le Christ Lui-même avait dit à Pierre, lorsqu'il avait tiré son glaive pour défendre son Seigneur : « Remets ton glaive à sa place ; car tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive » (Mathieu 26, 52). En outre, le Christ abomine l'hypocrisie, et il l'a fréquemment dénoncée. Lorsqu'on force quelqu’un à changer de religion par la persécution, ne faisons-nous pas de cette personne un hypocrite ? La contrainte ne peut pas faire d'un homme un vrai chrétien. Ce ne fut donc pas par la force que le christianisme s'est propagé dans les premiers temps. Même maintenant, alors que les nations qui s'affirment chrétiennes sont très puissantes, elles ne tentent jamais de contraindre quiconque à adopter le christianisme, car on ne peut imposer une croyance par la violence et la cruauté. Lorsqu'il est sanctionné par une quelconque religion, l'emploi de telles méthodes tend à prouver que cette religion ne vient pas de Dieu. Certains des Apôtres, comme Pierre et Paul, ont bu la coupe du martyre après avoir passé de longues années à œuvrer et à souffrir pour prêcher l'Évangile, comme c’était leur tâche. Ils n’ont cessé d’exhorter leurs compagnons à endurer avec patience toutes sortes de souffrances pour l'amour du Christ. Cette patience, cet amour et cette bonté ont convaincu beaucoup de gens que ces hommes étaient vraiment des hommes de Dieu et que leur religion était la vérité. C'est ainsi que le sang des martyrs a été la semence de l'Église. Ce n'est pas par leur érudition ni par leur éloquence que les Apôtres ont converti des hommes à Dieu. Au contraire, ils ont employé un langage simple, courant, ordinaire (cf. 1 Corinthiens 2, 1-5. 12-13).

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:54

Et lorsque, par l'inspiration du Saint-Esprit, ils ont mis par écrit l'Évangile (????????) qu'ils prêchaient, ou qu'ils ont adressé des épîtres à ceux qu’ils avaient convertis, ils ont employé un style clair et simple, la langue des hommes et des femmes du commun, de façon à ce que ceux qui les lisaient pussent appréhender plus facilement la miséricorde, l'amour, la bonté et la sagesse de Dieu, se laisser gagner par cette miséricorde et cet amour et être ainsi amenés au salut. Ce ne sont pas seulement les hommes cultivés qui ont besoin du Verbe (????) de Dieu mais tous les hommes, car Lui seul peut les guider et les éclairer. Dieu ne fait pas acception de personnes car il est bon pour tous (cf. Psaume 145, 9). Cela entrait donc dans le dessein de Dieu qui, dans Sa sublime sagesse, voulut que Son message fût écrit de façon à être compris tant par les personnes cultivées que par celles qui ne l’étaient pas. C’est pour une raison à peu près identique que le grand philosophe Platon écrivit l'Apologie de Socrate dans le langage de la conversation courante employé à l’époque, afin que tous pussent le comprendre.

Les doctrines de l'Évangile n’encouragent en aucune manière les hommes à se laisser aller à leurs passions charnelles, et elles ne les trompent pas non plus en prétendant que, s'ils persistent dans leur péché, professer le christianisme les sauvera du châtiment ici-bas et dans l'au-delà (cf. Matthieu 1, 21 ; Jean 8, 34 ; Romains 6, 1-2. 11. 15-23). L'Évangile affirme que le chemin qui mène au salut n'est pas une route large, qui permettrait à l'homme d’y cheminer avec ses péchés, mais une voie étroite sur laquelle celui qui veut l’emprunter doit abandonner le péché (cf. Mathieu 7,13-14). Le Christ et ses Apôtres ont enseigné que le péché était un esclavage du diable, et ils ont offert aux croyants un moyen de se libérer des passions et habitudes mauvaises, les appelant à s'abstenir des « convoitises de la chair » (cf. 1 Pierre 2, 11-12) et à être des fidèles soldats du Christ, prêts à donner leur vie plutôt que de retomber dans l'idolâtrie et au service de Satan.

Ce n'est pas uniquement ou principalement parmi des populations non civilisées que les Apôtres ont œuvré : ils ont prêché et fait des convertis en Grèce et en Italie, qui étaient alors les pays les plus civilisées du monde, et la grâce de Dieu s’est manifestée dans le fait qu’ils ont ramené dans le droit chemin certaines personnes qui, auparavant, menaient des vies particulièrement mauvaises. Dès l'époque des Apôtres, des communautés chrétiennes se sont constituées dans de nombreuses cités et villes de Syrie, d’Égypte, d'Asie Mineure, de Grèce, de Macédoine et d'Italie. Au début, comme nous l'avons vu, la plupart des conversions furent opérées parmi les juifs ; mais, bientôt, l'Évangile fut également annoncé aux Gentils. À cette époque, des commerçants et voyageurs israélites parcouraient dans tous les sens le monde civilisé. Ceux qui s’étaient convertis au christianisme ont contribué à enseigner leur foi à d’autres Israélites. Les juifs qui rejetaient l'Évangile furent les premiers à persécuter les chrétiens, mais les païens ne tardèrent pas à les imiter. Et pourtant, peu après la mort des Apôtres, l'Évangile avait été diffusé jusqu'aux parties les plus reculées du monde alors connu, grâce au zèle, à la foi, à la patience et à la charité des prédicateurs et des enseignants qui leur ont succédé. Enfin, les empereurs romains, craignant que cette nouvelle doctrine n’en arrivât à remplacer le culte des dieux païens et à renverser l'Empire lui-même, ordonnèrent des persécutions particulièrement cruelles.

La première de ces vagues de persécution commença sous Néron, dont on dit que c’est lui qui fit mettre à mort Pierre et Paul, et qu’en outre il fit brûler vifs de nombreux chrétiens, qui servirent de torches pour illuminer les jardins de son palais la nuit . À cette époque, les Romains n'étaient guère portés sur la religion mais ils adoraient l'empereur comme un dieu, et c'est pourquoi ils s’efforcèrent de contraindre les chrétiens à en faire autant, mais ce fut en vain. Les persécuteurs saisissaient et confisquaient les biens des chrétiens, et ils employaient les moyens les plus barbares pour en mettre à mort le plus grand nombre possible de chrétiens. Certains furent jetés aux bêtes sauvages dans l'amphithéâtre de Rome, d'autres furent brûlés vivants ou torturés jusqu'à la mort. À de très nombreuses reprises, pendant presque trois cents ans, de telles vagues de persécutions féroces furent ordonnées dans toutes les parties du grand Empire romain qui, à l’époque, allait de l'Écosse au Golfe Persique, de l'Océan Atlantique aux frontières de ce qui est maintenant la Russie et jusqu'à la rive orientale de la Mer Noire, et qui englobait notamment l'Afrique du Nord, l'Égypte, la Palestine, la Syrie, l'Asie Mineure, la Turquie d’Europe, la France, l'Allemagne, l'Autriche, l’Espagne, le Portugal, la Grande-Bretagne et d'autre pays. Même si, pendant longtemps encore, l'Empire romain s’efforça par tous les moyens d’extirper le christianisme, l'Église chrétienne, telle une forteresse inexpugnable, n'en réussit pas moins à repousser toutes ces attaques avec l'aide du Dieu Très-Haut. Et c'est ainsi que s’accomplit la promesse du Christ, qui avait affirmé que les portes de l'enfer ne prévaudraient pas contre Son Église (cf. Mathieu 16, 18) et qu’elle ne serait jamais détruite. Et même, au contraire, le nombre des chrétiens ne cessa d’augmenter régulièrement, en dépit des persécutions, au point que, en de nombreux lieux, les temples des idoles furent quasiment désertés et que l'on cessa d'y offrir des sacrifices. Et pourtant, quoiqu’ils fussent si nombreux, jamais les chrétiens persécutés ne se révoltèrent contre leurs persécuteurs : ils supportèrent avec patience tout ce que leurs ennemis pouvaient imaginer en matière de cruautés.

Enfin, l'empereur Constantin reçut la foi chrétienne vers l'an 314 de l'ère chrétienne, même s’il ne fut baptisé qu’au moins plusieurs années plus tard. Dès lors, les chrétiens furent délivrés de la persécution ; mais en même temps, de ce fait, de nombreuses gens entrèrent dans l'Église sans véritable conversion ni instruction appropriée, et beaucoup d'entre eux y apportèrent des idées païennes qui, progressivement, entraînèrent une corruption de la religion. On n’étudiait plus les Saintes Écritures de façon appropriée, et on introduisit et diffusa le culte des saints. L'amour de beaucoup se refroidit, et la religion commença à devenir formelle et externe, perdant de sa spiritualité et de sa pureté. L'hypocrisie et les contestations s'imposèrent, les hérésies se multiplièrent. Au lieu d’aimer Dieu et leur prochain, un trop grand nombre de ces païens baptisés commencèrent à se haïr mutuellement, à se quereller sur des questions de formes et de cérémonies, et même à se persécuter mutuellement. C'est ainsi que beaucoup tombèrent dans le péché mortel, et nombreux furent ceux qui adoptèrent le culte de la Vierge Marie, des saints et des images.

C'était là une abomination aux yeux du Saint. C'est pourquoi, tout comme le Dieu Très-Haut s’était servi des Babyloniens, des Syriens, des Macédoniens et des Romains pour châtier les Israélites lorsqu'ils péchaient contre Lui et tombaient dans l'idolâtrie, Dieu Se servit des Arabes comme d’un Glaive pour châtier les Églises corrompues de l’Orient (cf. Apocalypse 9, 20-21). Par contre, à notre époque, de nombreux chrétiens d'Orient étudient la Bible, et c'est ainsi que la lumière de la vérité brille dans leur cœur et dans leur vie. Ainsi, nombre d'entre eux deviennent des chrétiens authentiques et sérieux sous l'inspiration de l’Esprit Saint de Dieu. Dieu se sert de certains d'entre eux pour guider leurs compatriotes musulmans vers la lumière de l'Évangile du Christ. Quels que soient les points sur lesquels ils diffèrent par ailleurs, tous les vrais chrétiens acceptent l'Évangile et, par conséquent, croient en le Kalimatu’llah et placent leur confiance en Celui qui a expié pour les péchés du monde entier. Que Dieu accorde à tous les distingués lecteurs de ce Traité d’avoir part eux aussi au salut que le Christ vivant offre gratuitement à tous ceux qui croient vraiment en Lui !

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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:55

IIIe PARTIE

EXAMEN PONDÉRÉ DE L’AFFIRMATION SELON LAQUELLE L’ISLAM SERAIT L’ULTIME RÉVÉLATRION DE DIEU


CHAPITRE 1

PRÉSENTATION DES RAISONS ET DE LA PORTÉE DE CET EXAMEN


Avec tout le respect qui leur est dû, nous voulons raconter une histoire vraie aux distingués lecteurs de ces pages. Il y a quelques années, un commerçant chrétien arriva dans la célèbre ville de Chiraz, en Perse ; la marchandise qu'il présentait était sans prix parce qu'il s’agissait de copies de la Parole de Dieu, le Livre des « Gens du livre », ce Saint Livre à qui le Coran lui-même rend un si grand hommage, comme nous l'avons déjà vu dans la première partie de ce Traité. Cependant, ce qui est remarquable dans cette histoire, c'est que, lorsque le commerçant mit en vente ses livres, les mollahs excitèrent la foule contre lui. Ils s’emparèrent de tous ses livres, les déchirèrent en mille morceaux, les piétinèrent, battirent le marchand et l'expulsèrent de la ville, tout comme les vignerons méchants l'avaient fait avec certains des serviteurs du Propriétaire de la Vigne (cf. Mathieu 21, 33-44), et ils le menacèrent de le tuer s’il revenait distribuer les Saintes Écritures, à propos desquelles le Coran enjoint aux musulmans de dire : « Nous croyons en Dieu, à ce qui nous a été révélé, à ce qui a été révélé à Abraham, à Ismaël, à Isaac, à Jacob et aux tribus ; à ce qui a été donné à Moïse et à Jésus ; à ce qui a été donné aux prophètes, de la part de leur Seigneur. Nous n’avons de préférence pour aucun d'entre eux ; nous sommes soumis à Dieu » . Dans cette foule, il y avait, un jeune garçon persan. Il vit tout ce qui se passait et se demanda quelle pouvait être la raison pour laquelle les mollahs osaient avec tant d’impiété pousser la populace ignorante à détruire des livres que le Coran prétend être venu confirmer et défendre. Alors qu'il y réfléchissait, une idée lui vint à l'esprit : « Serait-il possible que ces livres des chrétiens contiennent quelque chose dont nos mollahs ont peur, quelque chose qui démontre la fausseté de l'islam ? » Cette idée terrifia le garçon qui, jusqu'alors, avait fermement cru à sa religion. Il essaya de chasser cette idée de son esprit mais n'y parvint pas. Plus tard, devenu un jeune homme, il décida de rechercher quelles étaient véritablement les preuves de l'islam afin, ainsi, d’éliminer les doutes qui tourmentaient son esprit.

Près de Chiraz vivait alors un hadj très respecté, qui était célèbre pour sa stricte observance de tous les rites de sa foi, pour sa diligence à réciter des prières prescrites (????????), à lire le Coran, à jeûner durant le mois de Ramadan et à faire tout ce qui distingue un pieux musulman. C'est à lui que le jeune homme s'adressa pour se faire instruire. Pourtant, il craignait de poser clairement la question à laquelle il cherchait une réponse. C'est pourquoi, après avoir salué avec révérence le vénérable hadj et lui avoir manifesté toute la déférence qui lui était due, il lui dit : « Hier, votre humble serviteur a rencontré un juif et a essayé de le convertir à notre sainte foi. Il a écouté ce que j'ai dit à propos du Sceau des Prophètes, de l’Élu, du Messager de Dieu, puis il m'a dit : "Veuillez me dire maintenant quelles preuves vous avez que Mahomet était un prophète". Je lui ai répondu ce que je pouvais mais je ne l'ai pas convaincu. C'est pourquoi je suis venu demander à Votre Honneur quelles sont les preuves que je devrais avancer pour le convaincre ». Le hadj se redressa, jeta un regard sévère sur le jeune homme et lui dit : « Tu es un infidèle ! ». Terrorisé, le jeune homme s’enfuit et partit bientôt pour Bombay où, dès qu'il le put, il emprunta le Nouveau Testament et le lut soigneusement pour découvrir ce qui, dans ce livre, avait effrayé les mollahs et les avait poussés à détruire les livres du marchand chrétien.

De toutes les tortures, à l’exception peut-être du remords, la pire est le doute que l’on peut éprouver à l’égard de la vérité de la religion dans laquelle on a été élevé. En outre, le doute affaiblit l’homme et l’empêche d’accomplir avec assurance les devoirs que lui enjoint sa religion. De plus, il le prive de son espérance en une vie après la vie et il l’expose à toutes les tentations du Diable. Mais l’existence même de tant de religions différentes dans le monde est autorisée, pour un temps, par Dieu afin de pousser l’homme qui réfléchit et qui recherche sérieusement la vérité à se poser cette question : « Quelle preuve ai-je que ma religion est la vérité ? » Si nul ne se posait une telle question, les païens ne se convertiraient jamais véritablement à l’islam ou au christianisme.

Par conséquent, il est manifestement bon que l’homme examine sincèrement les fondements de sa foi et de sa religion, pour autant qu’il le fasse avec humilité et avec le désir sérieux de connaître la volonté de Dieu et de la faire. Car celui qui chérit ce désir dans son cœur ne manquera certainement pas de prier sans cesse le Dieu Très-Miséricordieux, le suppliant de lui accorder lumière et inspiration afin qu’il puisse trouver la vérité et devenir un enfant de la lumière. Si cet homme constate que sa religion est vraie, il a alors vaincu le doute et l’a chassé à jamais et, du fond de son cœur reconnaissant, il peut remercier Dieu de Sa grâce et de Son inspiration. En outre, connaissant la vérité, il peut enseigner à d’autres la voie qui mène au salut. Par contre, si l’examen qu’il a fait de sa religion l’amène à constater que celle-ci, globalement, n’est pas vraie, même si elle contient indubitablement certaines vérités, il a alors une chance d’échapper à l’erreur dans laquelle il s’était fourvoyé et de trouver la voie qui mène à Dieu et à la vie éternelle. Dans l’un et l’autre cas, étudier honnêtement les preuves sur lesquelles repose notre foi ne peut que donner de bons résultats. Le danger se présente lorsque, plutôt que d’affronter courageusement ses doutes et de les examiner en faisant confiance à Dieu, l’homme préfère leur tourner le dos. Celui qui tente ainsi d’échapper à ses doutes sera toujours poursuivi par eux et, souvent, il finira par en être la victime et par mourir infidèle, n’ayant plus, en ce monde, ni Dieu ni espérance. Mais il est un proverbe qui s’applique parfaitement à celui qui cherche authentiquement la vérité : « Qui cherche et s'applique trouvera, et qui frappe à la porte et persévère entrera » .

C’est pourquoi nous invitons nos frères musulmans à étudier avec nous les preuves sur lesquelles repose leur religion, tout comme ils ont étudié avec nous, dans les deux premières parties de ce Traité, les fondements du christianisme. Il n’est pas nécessaire de mentionner une fois encore les critères que nous avons déjà énoncés pour porter un jugement sur toutes les religions. Tout comme nous les avons employés pour examiner le christianisme, nous devons aussi y recourir pour étudier l’islam. Mais, cela, nous le ferons de l’intérieur, pour éviter que l’expression de notre opinion personnelle ne paraisse manquer de bienséance et d’amour.

Le Kalimah [ou credo] musulman se compose de deux parties, dont la première est acceptée par les juifs et les chrétiens tout aussi sincèrement que par les musulmans eux-mêmes : « Il n’y a de dieu que Dieu ». Cela, nous l’avons déjà souligné à plusieurs reprises dans le présent Traité. Les preuves de l’Existence et de l’Unicité de Dieu sont données dans des multitudes de livres ainsi que dans l’ensemble de la Création, de sorte qu’il n’est pas nécessaire de discuter ici de ce qui est admis par nous tous. Le Dieu Très-Haut – à Lui soient honneur et gloire ! –démontre Son Existence et Son Unicité par chaque brin d’herbe, par notre raison et notre conscience, dans l’harmonie et l’ordre merveilleux de la nature et de dix mille façons différentes.

Mais la question qui est au cœur de notre présente réflexion est celle-ci : « Sur quelle preuve la seconde partie du Kalimah [["Mahomet est Son prophète"]] repose-t-elle ? Comment peut-on démontrer que Mahomet est l’Apôtre de Dieu ? » Les musulmans avancent de nombreuses preuves pour étayer leur conviction que Mahomet est un prophète et un apôtre et qu'il a reçu un Mandat de Dieu. Les principales raisons avancées sont les suivantes :

(1) L'Ancien et le Nouveau Testaments contiennent tous deux des prophéties qui se rapportent clairement à Mahomet.
(2) Ce que dit et enseigne le Coran est sans équivalent et, par conséquent, le Coran est à lui seul une preuve de la vérité des affirmations de Mahomet.
(3) Les miracles de Mahomet sont un sceau par lequel le Dieu Très-Haut a confirmé les affirmations de Mahomet.
(4) Sa vie et sa personnalité prouvent qu'il a été le dernier et le plus grand des prophètes.
(5) La rapide expansion de l'islam montre que le Dieu Très-Haut l'a envoyé comme étant Son ultime Révélation aux hommes.

Incontestablement, il s’agit d'étudier avec le plus grand soin et la plus grande rigueur les preuves et arguments ainsi avancés. S’ils sont bien fondés, ils prouvent indubitablement la vérité de l’islam et, par conséquent, tous les hommes devraient l’accepter. Cependant, avant d’admettre qu’ils sont fondés, il nous faut les examiner plus soigneusement qu’un marchand n'examine les pièces qu’on lui donne : en effet, notre bonheur ici-bas et dans l'au-delà dépend dans une large mesure de la conclusion à laquelle nous parviendrons. Car la question fondamentale est celle-ci : « Qui, à notre époque, est le Sauveur du monde ? Le Seigneur Jésus-Christ ou Mahomet ? » Il ne s’agit pas là de se lancer dans des disputes, des querelles ni des reproches ; c’est au contraire une question qui doit être examinée avec révérence, honnêteté, sans crainte et dans la prière. C’est une quête qui intéresse tout autant les musulmans que les chrétiens, et la conclusion à laquelle nous parviendrons ne pourra que servir la gloire de Dieu et le bien de tous les hommes, car la vérité ne peut pas rester cachée à jamais : à la fin des fins, il faudra bien qu'elle brille plus clair que le soleil en plein midi.

C’est à cette étude que nous allons nous consacrer dans les chapitres ci-après, « selon la vérité et dans la charité », comme cela est requis des chrétiens (Éphésiens 4, 15). Nous nous efforcerons de présenter notre démonstration d'une manière telle que nous nous évitions de blesser intentionnellement les sentiments de tout musulman sérieux. Cependant, si un seul mot ou une seule expression devait paraître inacceptable aux yeux des musulmans, ou ne pas respecter les règles de la bienséance et de l'affection fraternelle, nous tenons à nous en excuser sincèrement dès maintenant, confiant que les distingués lecteurs de ces pages se rendront bien compte qu'il s'agit d'une offense involontaire et que l’erreur est humaine, alors que tous ceux qui croient en le Dieu Très-Miséricordieux doivent toujours être prêts à pardonner.

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:57

CHAPITRE 2

LA BIBLE CONTIENT-ELLE DES PROPHÉTIES RELATIVES À MAHOMET ?


Il est incontestable que la venue du Christ fut prédite dans l’Ancien Testament : de nombreux passages s’y rapportent. Si donc le Dieu Très-Haut avait eu l’intention d’envoyer dans le monde un prophète beaucoup plus grand que le Christ, nous devrions naturellement nous attendre à trouver des prédictions concernant ce futur prophète dans l’Ancien Testament, et plus encore dans le Nouveau. Il est donc naturel que les musulmans recherchent de telles prophéties relatives au fondateur de leur religion. En effet, si Mahomet fut le « Sceau des Prophètes », la personne au nom de qui Dieu a créé l’univers, il serait très étrange que Dieu ait caché aux hommes le fait qu’ils devaient rechercher le prophète à venir et lui obéir. Cela explique que ceux qui croient en Mahomet nous disent que l’on trouve dans la Bible des prédictions claires et incontestables qui le concernent ; mais il est vrai aussi que, souvent, ils ajoutent que ce Livre contenait d’autres prédictions mais que celles-ci furent supprimées par les juifs et les chrétiens.

Cette dernière affirmation ne devrait pas nous retenir : en effet, dans la première partie de cet ouvrage, nous avons prouvé que possédons aujourd’hui l’Ancien et le Nouveau Testaments dans leurs langues originales et sous la forme même sous laquelle ils existaient à l’époque de Mahomet et même bien des siècles auparavant. Ils n’ont pas été corrompus, ni avant, ni après l’époque de Mahomet. Il s’ensuit que nous ne devons pas nous contenter de simples affirmations mais que, s’il existe effectivement, dans le texte de la Bible que nous possédons actuellement, des prédictions vraies et authentiques annonçant la venue de Mahomet, nous, les chrétiens, ne devons l’admettre, et il s’agirait là d’une chose grave que nous ne pouvons pas ignorer en nous contentant de dire que ces passages sont des interpolations. Par contre, s’il devait apparaître que les passages que citent les musulmans ne se rapportent pas à Mahomet, les musulmans ne seront plus en mesure de dire : « En fait, à une époque, la Bible contenait effectivement de telles prophéties, mais vous, les Gens du Livre, vous les avez supprimées ».

Sur cette question, dès lors l'on en appelle à la Bible, cela implique que ceux qui s’y réfèrent et en citent des passages dont ils pensent qu'ils se rapportent à Mahomet admettent, par-là même, que la Bible : (1) est d’inspiration divine et (2) qu’elle n’est pas corrompue ; sinon, à quoi cela leur servirait-il d’invoquer ce livre en prétendant qu'il fait autorité ? Si nos frères musulmans admettent ces deux points, une étude des prophéties qu’ils affirment trouver dans la Bible à propos de Mahomet peut alors être très intéressante et instructive. Par contre, s'ils n’admettent pas ces deux points, on a du mal à comprendre à quoi leur sert de se référer à la Bible pour prouver la mission de leur prophète. Bien évidemment, de nombreux musulmans instruits – tous ceux, en fait, qui ont soigneusement étudié cette question – admettent bien ces deux faits. Nous nous permettons d'espérer aussi que nos distingués lecteurs admettront que ce qui a été dit dans la première et la deuxième parties de ce traité correspond bien à l'enseignement de la Sainte Écriture.

On nous accordera qu’il est tout à fait légitime d’expliquer un passage particulier de la Bible en se référant à un autre. En toute sagesse, il faut bien reconnaître que c’est ainsi qu’il faut procéder en cas de doute, de difficulté ou de contestation sur le sens d'un quelconque verset ou passage non seulement de la Bible mais de quelque autre livre que ce soit. Souvent, il est possible de clarifier le sens de passages obscurs en se référant à des versets plus clairs et au contexte. Par exemple, si un passage ultérieur explique une prophétie antérieure, il n'est pas digne d'un érudit sans préjugé de refuser d’accepter l'explication ainsi donnée par un auteur inspiré, et d’espérer que nous allons accepter, à la place, quelque commentaire qui ne correspond pas au contexte et qui est en contradiction avec bien d'autres passages du livre.

Nous allons maintenant passer à l'examen des principaux passages de l’Ancien Testament dans lesquels nos frères musulmans affirment trouver des prédictions relatives à Mahomet.

1. Genèse 49, 10 [[« Le sceptre ne s’éloignera point de Juda, ni le bâton de commandement d’entre ses pieds, jusqu’à ce que vienne Shiloh ; c’est à lui que les prophètes obéiront »]]. Les musulmans affirment que ce verset se rapporte à Mahomet, en particulier du fait que « Juda », au verset 8 [[« Toi, Juda, tes frères te loueront »]], vient d'un verbe qui signifie « louer », tout comme le nom de « Mahomet ».

Cependant, le contexte montre que Shiloh devait naître parmi les descendants de Juda. Mahomet appartenait à la tribu arabe des Quraïsh. Il n'était pas juif. Par conséquent, ce passage ne peut pas se rapporter à lui. En outre, le sceptre s’était éloigné de Juda plus de 550 ans avant la naissance de Mahomet ; et il n'y a aucun rapport possible entre le verbe « louer » qu’on trouve au verset 8 et le verbe arabe hamada (??????). Les commentateurs juifs expliquent que Shiloh est un titre du Messie, et le Targoum samaritain le laisse entendre également. Jésus est né de la tribu de Juda, et nombreux sont déjà les Gentils qui en sont venus à lui obéir.

2. Deutéronome 18, 15. 18 [[« Yahweh, ton Dieu, suscitera du milieu de toi, d'entre tes frères, un prophète tel que moi : vous l’écouterez. Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète tel que toi ; je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai. »]] Les musulmans affirment avec force que le prophète promis ne devait pas paraître parmi les Israélites (l’expression : « du milieu de toi », au verset 15, ne se trouve ni dans la Septante, ni dans le Pentateuque samaritain, ni dans Actes 43, 22) mais parmi leurs « frères » les Ismaélites (comparer Genèse 25, 9. 18) ; ils affirment en outre qu'aucun prophète de ce genre ne s’est levé parmi les Israélites (cf. Deutéronome 34,10 [[« Il ne s’est plus levé en Israël de prophète tel que Moïse »]]) ; que Mahomet avait de nombreux points communs avec Moïse : par exemple, tous deux furent élevés dans la maison de leurs ennemis, sont apparus parmi des idolâtres et furent au départ rejetés par leur propre peuple avant d’être acceptés par lui ; chacun d’eux a donné une loi, a fui devant ses ennemis (Moïse à Madian, Mahomet à Médine, deux noms qui ont le même sens) ; ils ont tous deux livré des batailles contre leurs ennemis, ont opéré des miracles et, après leur mort, ont rendu leurs disciples capables de conquérir la Palestine.

En réponse à cela, nous pouvons dire que Deutéronome 34, 10 ne se réfère qu'à l'époque à laquelle ce verset fut écrit, et aussi que les mots : « Il ne s’est plus levé en Israël de prophète semblable à Moïse » impliquent l’attente de la venue d'un tel prophète « en Israël » et non pas en dehors. Les mots « du milieu de toi » sont presque certainement authentiques, s’il est vrai par ailleurs que ce verset serait tout aussi clair s’ils ne s’y trouvaient pas. Certes, Ismaël était le demi-frère d'Isaac ; pourtant, si l'on peut dire que les Ismaélites étaient les « frères » des Israélites, il est plus juste encore de dire que les membres des différentes tribus israélites étaient « frères » entre eux (comparer la sourate 7, Al A'raf, verset 83 [[DM 85]] : « leur frère Chu’aïb » ). Ce même livre du Deutéronome dit effectivement que les Israélites sont des « frères » les uns des autres, par exemple aux chapitres 3, 18 ; 15, 7 ; 17, 15 ; 24, 14. En Deutéronome 17, 15, nous trouvons un passage exactement parallèle qui se réfère à la nomination d'un roi : « Tu mettras sur toi un roi que Yahweh, ton Dieu, aura choisi ; c'est du milieu de tes frères que tu prendras un roi, pour l'établir sur toi. » La plupart des royaumes d'Europe, sinon tous, sont gouvernés par des rois qui appartiennent à des familles d'origine – immédiate ou lointaine – étrangère ; mais, dans toute l'histoire, il n'est jamais mentionné que les Israélites aient pris un étranger pour roi. Si l'explication musulmane de l'expression : « d’entre tes frères », en Deutéronome 18, 18, est correcte, les Israélites seraient donc allés chercher des Ismaélites pour en faire leurs rois – ce qu’ils n’ont pas fait, parce qu’ils comprenaient fort bien leur propre langue. Quel est le musulman qui, si on lui disait d’aller chercher l'un de ses « frères » pour que lui soit attribué un poste important, déciderait que cela exclut les membres de sa propre famille et qu'il doit trouver un homme dont les ancêtres étaient apparentés aux siens plusieurs centaines d'années auparavant ? En outre, la Torah dit clairement qu'aucun prophète ne viendrait jamais d’Ismaël car c'est avec Isaac que Dieu avait conclu une alliance, et non avec Ismaël (cf. Genèse 17, 18-21 ; 21, 10-12). En outre, le Coran dit à plusieurs reprises que la fonction prophétique a été confiée à la descendance d'Isaac (sourate 29, Al Ankabut, verset 27 ; sourate 45, Al Fathiyyah, verset 15). Le prophète promis devait être envoyé à Israël ; mais Mahomet a affirmé avoir été envoyé aux Arabes, chez qui il était né.

Quant à la ressemblance avec Moïse, Deutéronome 34, 10-12 nous précise les deux points sur lesquels les Israélites devaient trouver, chez le prophète à venir, une ressemblance avec Moïse : (1) une connaissance personnelle de Dieu, et (2) « des signes et des miracles ». Pour ce qui est du premier point, n’existe-t-il pas une tradition selon laquelle Mahomet a dit : « Nous ne T'avons pas connu dans la vérité de Ta connaissance (ou : comme Tu devrais être connu) » ? Quant aux « signes et miracles » , le Coran nous dit que Mahomet n'avait pas reçu le pouvoir d'opérer des miracles (sourate 17, Al Asra', verset 61 [[MK : « Rien ne nous aurait empêché de t’envoyer avec le pouvoir des miracles »]] ; voir les commentaires de Baidhawi et d'Abassi sur les sourates 2, 112 ; 6, 37. 57. 109 ; 7, 202 ; 10, 21 ; 13, 8. 30 ; 29, 49-50). Quant aux points de ressemblance entre Moïse et Mahomet, on pourrait en retrouver la plupart chez Musailamah [[« l’imposteur »]] et chez Mani, mais cela ne prouve pas que ces hommes aient été des prophètes. Enfin, Dieu Lui-même a expliqué dans l'Évangile que cette prophétie se rapportait au Christ et non à Mahomet (comparer Deutéronome 18, 15. 19 : « Vous l’écouterez, etc. », avec Matthieu 17, 5 [[« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis mes complaisances : écoutez-le ! »]] ; voir aussi Marc 9, 2 et Luc 9, 35). Jésus explique que ce passage de la Torah et d'autres se rapportent à lui (cf. Jean 5, 46 [[« Si vous croyiez en Moïse, vous me croiriez aussi, car c’est de moi qu’il a écrit. Mais si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à mes paroles ? »]] ; voir Genèse 12, 3 ; 26, 4 ; 18, 18 ; 22, 18 ; 28, 14) ; et Il descendait de Juda (cf. Matthieu 1, 1-16 ; Luc 3, 23-38 ; Hébreux 7, 14) ; Il est né en Israël, Il a passé presque toute Sa vie parmi les Juifs, et c'est vers eux qu'il a d'abord envoyé ses disciples (cf. Matthieu 10, 6) et ensuite seulement aux Gentils (cf. Luc 24, 47 ; Matthieu 28, 18-20). Dans Actes 3, 25-26, la prophétie que nous étudions ici est rapportée très clairement au Christ.

3. Deutéronome 32, 21 : « Ils ont excité ma jalousie par ce qui n’est pas Dieu, ils m’ont irrité par leurs vaines idoles ». Pour les musulmans, ce verset se rapporte aux Arabes, à qui Mahomet fut envoyé ; il ne peut pas, disent-ils, se rapporter aux Grecs à qui furent envoyés saint Paul et les autres Apôtres du Christ, car ils étaient sages et instruits.

Mais on ne peut pas dire que ce verset se réfère à un prophète, quel qu’il soit. Il nous dit comment Dieu appellera les Gentils – pas seulement les Grecs mais aussi les Arabes, les Français et tous les autres – à devenir une fraternité spirituelle unique dans le Christ. Telle est l’explication de ce passage qui est donnée en 1 Pierre 2, 9-10 ; comparer Éphésiens 2, 11-13. Pour ce qui est de la sagesse des Grecs, ce n'était pas une véritable sagesse car ils n'avaient aucune connaissance du Seul Vrai Dieu, alors que le véritable commencement de la sagesse consiste à Le révérer (cf. Psaumes 110, 10 ; Proverbes 1, 7 ; 9, 10). « La sagesse de ce monde est folie devant Dieu » (1 Corinthiens 3, 19).

4. Deutéronome 33, 2 [[« Yahweh est venu du Sinaï, il s’est levé pour eux de Seïr, il a resplendi de la montagne de Pharan, il est sorti du milieu des saintes myriades ; de sa droite jaillissaient pour eux des jets de lumière »]]. Ici, pour les musulmans, les mots : « Yahweh est venu du Sinaï » se référeraient au moment où Dieu a donné la Loi a Moïse ; « il s’est levé pour eux de Seïr » se rapporterait à la « descente » de l'Injil ; enfin, la phrase : « il a resplendi de la montagne de Pharan » serait une prophétie du don du Coran, car les musulmans disent que l'une des collines proches de La Mecque porte un nom identique.

Mais le contexte montre que, ici, Moïse ne se réfère ni à l'Injil ni au Coran. Il rappelle aux Israélites à quel point la gloire de Dieu était visible lorsqu'ils campaient au pied du mont Sinaï. Sur la carte, on voit que le Sinaï, Seïr et Pharan sont trois montagnes très proches les unes des autres. Elles se trouvent dans la péninsule du Sinaï, à plusieurs centaines de kilomètres de La Mecque. Cela est confirmé par d'autres passages où le mont Pharan est mentionné (cf. Genèse 4, 6 ; Nombres 10, 12 ; 12, 15 ; 13, 3 ; Deutéronome 1, 1 ; 1 Rois 11, 18).

5. Les musulmans affirment que le Psaume 45 se rapporte à Mahomet puisqu’on l'appelle « le Prophète au Glaive », et ils pensent que les versets 3 à 5 [[ « 3. Tu es le plus beau des enfants des hommes, la grâce est répandue sur tes lèvres ; oui, Dieu t’a béni pour toujours ! 4. Ceins ton épée sur ta cuisse, ô héros, dans ta splendeur et ta majesté. 5. Et dans ta majesté avance-toi, monte sur ton char, en faveur de la vérité, de la piété, de la justice ! »]] s’appliquent tout particulièrement à lui.

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:57

Mais à cela il y a deux réponses, dont une seule suffirait à réfuter cette théorie. La première est que, au verset 7, nous lisons : « Ton trône, ô Dieu, est pour toujours et à jamais ». Or les musulmans ne prétendent jamais que Mahomet était Dieu. L'autre réponse est que, en Hébreux 1, 8-9, il est très clairement dit que le verset 6 s’adresse au Christ. La « fille du Roi » du verset 14 est l’épouse spirituelle du Christ, c'est-à-dire l'Église chrétienne (comparer Apocalypse 21, 2), et les ennemis vaincus sont Satan et toutes ses armées ainsi que tous les hommes qu’il a poussés à s’opposer à l'Évangile du Christ (voir Apocalypse 19, 11-21). On trouve d'autres prophéties du même genre relatives au Christ dans les Psaumes 2, 72 et 110. Il est probable que ce Psaume se réfère au mariage de Salomon avec la fille de Pharaon (cf. 1 Rois 3, 1), et ce mariage est considéré comme un type de l'union spirituelle entre le Christ et Son Église.

6. Les musulmans affirment aussi que le Psaume 149 est une prophétie relative à Mahomet. Le « cantique nouveau » (verset 1) serait, d'après eux, le Coran, et le « glaive à deux tranchants » (verset 6) conviendrait bien au « Prophète au Glaive ». ‘Ali avait, lui aussi, un glaive de ce genre, qu’il mit au service de Mahomet. Les musulmans pensent que le « roi » mentionné au verset 2 serait Mahomet.

Mais les musulmans ne chantent jamais lorsqu’ils prient, et on ne peut en aucune manière dire du Coran qu'il s'agit d'un « cantique ». Il n’est pas dit que le glaive est entre les mains du « roi » mais dans celle des Israélites, et c'est avec lui qu'ils devaient se venger de leurs ennemis. Dans la première partie de ce verset 2 [[« Mon cœur est agité par un discours exquis ; je dis : "Mon œuvre est pour un roi !" »]], le « roi » est présenté comme le Créateur et, au verset 4, il est appelé le Seigneur. On ne peut en aucune manière dire que Mahomet était roi d'Israël. Et les Israélites ne pouvaient pas non plus « se réjouir » en lui [[v. 16. « au milieu des réjouissances et de l’allégresse »]], comme nous le verrons : il suffit de se rappeler comment Mahomet a traité les Banu Nadhir, les Banu Qainuqa', les Banu Quraizah et d’autres communautés juives.

7. Certains musulmans rapportent le verset 16 du chapitre 5 du Cantique des Cantiques [[« Son palais n’est que douceur, et toute sa personne n’est que charme »]] à Mahomet, pour la simple raison que, en hébreu, le mot mahamaddim, « délices », « douceur » que l’on y lit provient de la même racine.

Mais nous constatons que, en hébreu, ce mot est un nom commun et non pas un nom propre, comme le montre ici son usage au pluriel. Nous retrouvons ce même mot employé comme un nom commun en Osée 9, 6. 16 ; 1 Rois 20, 6 ; Lamentations 1, 10-11 ; 2, 4 ; Joël 4, 5 ; Isaïe 44, 6 ; 2 Chroniques 36, 19 ; Ézéchiel 24, 16. 21. 25. Dans ce dernier passage (Ézéchiel 24, 16 : « les délices de tes yeux » [[traduction de La Bible hébreu-français, traduit du texte original (version massorétique) par les membres du rabbinat français]]), il s'applique à une femme, la femme d’Ézéchiel (comparer verset 18) et au fils et aux filles des Juifs idolâtre (verset 25). Il serait tout aussi logique d'appliquer ce mot à Mahomet ici que dans le Cantique des Cantiques. En arabe, la même racine ??? a donné de nombreux mots, mais qui ne se rapportent pas pour autant à Mahomet. Un musulman ignorant pourrait tout aussi bien affirmer qu'on retrouve le nom de Mahomet dans la sourate 1, Al Fatihah, verset 1 : Al hamdo lillahi Rabbi 'lalamin (« Louange à Dieu, maître de l’univers » [[MK]]). Semblablement, un Hindou pourrait affirmer que les noms de Ram et de quelques autres de ses divinités sont mentionnés dans le Coran parce que, dans la sourate 30, Ar Rum, verset 1, nous lisons ???????? ????????? – « les Romains ont été vaincus », du fait que les dictionnaires arabes présentent le mot Rum comme dérivant de la racine ram. Ce genre d'argument n'est pas digne d'hommes instruits et pondérés.

8. En Isaïe 21, 7 [[« Et elle (la sentinelle) verra des cavaliers, deux à deux, sur des chevaux, des cavaliers sur des ânes, des cavaliers sur des chameaux »]], les musulmans considèrent que les mots : « des cavaliers sur des ânes » sont une prédiction de la venue du Christ, qui est entré à Jérusalem assis sur un âne, et que les mots : « des cavaliers sur des chameaux » se rapportent à Mahomet parce qu'il se déplaçait toujours à dos de chameau.

Mais le contexte montre que ce chapitre ne se réfère ni au Christ ni à Mahomet. C’est une prophétie de la chute de Babylone, ce que nous apprend le verset 9, et ce passage nous raconte comment des voyageurs portent la nouvelle de la capture de la ville de Babylone et de la destruction de ses idoles, épisode qui a eu lieu sous Darius en 519 av. J.-C., et une fois encore en 513 av. J.-C.

9. Les musulmans croient pouvoir trouver une prophétie relative à Mahomet en Isaïe 42, 1-4 [[« Voici mon serviteur, que je soutiens, mon élu, en qui mon âme se complaît ; j’ai mis mon esprit sur lui ; il répandra la justice parmi les nations. Il ne criera point, il ne parlera pas haut, il ne fera pas entendre sa voix dans les rues. Il ne brisera pas le roseau froissé, et n’éteindra pas la mèche prête à mourir. Il annoncera la justice en vérité ; il ne faiblira point, il ne se laissera pas abattre, jusqu’à ce qu’il ait établi la justice sur la terre, et les îles seront dans l’attente de sa loi. »]].

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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:57

Mais à en croire les récits que nous rapportent Ibn Hishâm, At Tabari, Ibn Athir, Katib al-Waqidi, le Rawzat-us-Safa (« jardin de pureté ») et d'autres œuvres et auteurs mahométans, cette description d'un homme bon et pacifique ne s'applique pas à celui qui est appelé « le Prophète au Glaive ». En outre, en Matthieu 12, 15-21, il nous est clairement dit que cette prophétie se rapporte au Christ et qu'elle s'est accomplie en Lui. La foi chrétienne, c’est celle des « îles » et des côtes de la Méditerranée, dont il est essentiellement question au verset 4.

10. Dans ce même chapitre (Isaïe 42), aux versets 10 à 12, il est fait mention de Cédar et, pour certains, ce mot se rapporte aux Arabes et donc à leur conversion à l'islam.

Mais le « cantique nouveau » dont il est question au verset 10 ne peut guère se rapporter au nouveau culte instauré par les musulmans, surtout du fait qu’il n'est pas permis d'y chanter. Sans doute Cedar était-il le nom de l'une des tribus arabes, mais un bon nombre de ces tribus (Himyar, Ghassan, Rabi'ah, Najran, Hirah, etc.) avaient adopté le christianisme avant d'être contraintes à se convertir à l'islam, sous peine d’être expulsées d'Arabie. Sans doute redeviendront- elles chrétiennes un jour. Ces versets s'inscrivent dans le prolongement de ce qui est dit aux versets 1 à 4 et doivent se rapporter à la diffusion du christianisme jusqu’en Arabie, dans la mesure où il nous est dit qu'il se répandra dans les « îles » et parmi « ceux qui naviguent sur la mer » (verset 10). L'expression : « mon serviteur », au verset 1, est expliqué au chapitre 49, 3, selon lequel il signifie « Israël », c'est-à-dire, sans aucun doute, l'« Israël de Dieu » , c'est-à-dire ceux qui croient au Christ. Lui-même est la « tête du corps, l'Église » . C'est pourquoi, à propos d'Isaïe 52, 13 [[« Voici que mon Serviteur prospérera ; il grandira, il sera exalté, souverainement élevé »]], les anciens commentateurs juifs expliquent que cette expression particulière se réfère au Messie Promis. Le Christ est venu d'Israël, et Il l’a représenté, ce qui ne fut pas le cas de Mahomet.

11. Les musulmans affirment aussi qu'Isaïe 53 se rapporte à Mahomet parce que : (1) étant né en Arabie, il était « un rejeton qui sort d’une terre desséchée » (verset 2) ; (2) « on lui a donné son sépulcre avec les méchants » (verset 9) parce que Mahomet fut enterré à Médine ; (3) les mots : « il verra une postérité » (verset 10) ont été accomplis pour ce qui le concerne ; (4) il a effectivement « partagé le butin avec les forts » (verset 12), c'est-à-dire avec les Ansars ; (5) il a accompli les mots : « il a livré son âme à la mort » (verset 12) puisque, indubitablement, il est mort alors que de nombreux musulmans nient que le Christ soit mort et considèrent qu'Il est monté au ciel sans mourir.

Mais (1) les versets 5 à 8 dans leur totalité ne conviennent absolument pas à Mahomet ni à quiconque d'autre que le Christ ; (2) la moitié des versets 9 et 12 ne peuvent en aucune manière s'appliquer à Mahomet ; (3) pour ce qui est de partager le butin, cela devait se faire après la mort, ce qui est vrai, dans un sens spirituel, du Christ (puisque, effectivement, ce ne fut qu'après Sa Résurrection et Son Ascension que les Gentils commencèrent à entrer dans son Royaume), mais non pas de Mahomet ; (4) on ne comprend pas bien pourquoi les Ansars, les membres de la tribu qui habitait Médine, qui ont reçu Mahomet et se sont battus pour lui, devraient être qualifiés de « méchants » plutôt que la population de la Mecque, qui l'a rejeté ; (5) toutes les parties de la prophétie ont été spirituellement accomplies dans le Christ alors qu'un bon nombre de passages de cette prophétie ne peuvent en aucune manière se rapporter à quiconque d’autre, et surtout pas à un guerrier victorieux tel que Mahomet. En outre, les anciens commentateurs juifs considéraient ce chapitre comme une prophétie relative au Messie promis. L'ensemble du Nouveau Testament montre comment cette prophétie et la prophétie identique que l'on trouve dans le Psaume 22 ont été accomplies dans le Christ, et uniquement en Lui.

12. Isaïe 54, 1 [[« Pousse des cris de joie, stérile, qui n’enfantais pas ; éclate de joie et d’allégresse, toi qui n’as pas été en travail, car les fils de la délaissée sont plus nombreux que les fils de celle qui avait un époux, dit Yahweh. »]] est censé être une prophétie de la naissance de Mahomet, qui appartiendrait à la descendance d'Ismaël. Ce verset prédirait que bien d'autres gens deviendraient ses disciples et seraient ainsi amenés à Dieu, en bien plus grand nombre que ceux qui ont été convertis par tous les prophètes d'Israël.

En réalité, cependant, cette prophétie a deux sens : un sens littéral et un sens spirituel. Le sens littéral est que les juifs seront délivrés de Babylone et ramenés à Jérusalem. Cela s'est passé sous le règne de Cyrus, qui a commencé en 536 av. J.-C. Le sens spirituel nous est enseigné par saint Paul en Galates 4, 21-31. Nous y voyons qu'elle a été accomplie lorsque les Gentils qui, longtemps, furent plongés dans l'idolâtrie et éloignés de Dieu, ont commencé à recevoir l'Évangile du Christ. En outre, et soit dit en passant, saint Paul précise dans ce passage que les descendants d’Agar ne devaient pas être préférés à la descendance spirituelle de Sarah.

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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:58

13. Isaïe 63, 1-6. [[« 1. Qui est celui-là qui vient d’Édom, de Bosra en habits écarlates ? Il est magnifique dans son vêtement, il se redresse dans la grandeur de sa force. – C’est moi, qui parle avec justice, et qui suis puissant pour sauver. – 2. Pourquoi y a-t-il du rouge à ton vêtement, et tes habits sont-ils comme ceux du pressureur ? – 3. Au pressoir j’ai foulé seul et, parmi les peuples, personne n’a été avec moi. Et je les ai foulés dans ma colère, piétinés dans ma fureur ; le jus en a jailli sur mes habits, et j’ai souillé tout mon vêtement. 4. Car un jour de vengeance était dans mon cœur, et l’année de ma rédemption était venue. 5. J’ai regardé, et personne pour m’aider ; j’étais étonné, et personne pour me soutenir. Alors mon bras m’a sauvé et ma fureur m’a soutenu. 6. J’ai écrasé les peuples dans ma colère, et je les ai enivrés de ma fureur, et j’ai fait couler leur sang à terre. »]] Les musulmans disent que le guerrier dont il est ici question est Mahomet, qui fut « le Prophète au Glaive ». Ils pensent que la ville de Bosra mentionnée au verset 1 est la célèbre cité de Basra.

Mais le verset 1 montre que Bosra est en Édom ; cette ville s'appelle actuellement Al Busairah et elle se trouve un peu au sud de la Mer Morte. Si nous comparons le verset 5 avec Isaïe 59, 15-16, nous voyons que le guerrier dont il est question est le Seigneur des armées en personne, qui a châtié Édom pour ses péchés. On retrouve cette image dans l'Apocalypse, au chapitre 19, 11-16, où il est expliqué que le guerrier est le Kalimatu'llah qui, à la fin, châtiera les méchants et mettra tous ses ennemis sous ses pieds (cf. 1 Corinthiens 15, 25).

14. Isaïe 65, 1-6. [[« 1. Je me laissais rechercher de qui ne me demandait pas ; je me laissais trouver de qui ne me recherchait pas ; je disais : "Me voici ! Me voici !" à une nation qui ne portait pas mon nom. 2. J’étendais mes mains tout le jour vers un peuple rebelle, vers ceux qui marchent dans la foi mauvaise, au gré de leurs pensées ; 3. vers un peuple qui me provoquait en face, sans arrêt, sacrifiant dans les jardins, brûlant de l’encens sur des briques, 4. se tenant dans les sépulcres et passant la nuit dans des cachettes, mangeant de la chair de porc et des mets impurs dans leurs plats, 5. disant : "Retire-toi ! Ne m’approche pas, car je suis saint pour toi !" Ceux-là sont une fumée dans mes narines, un feu qui brûle toujours. 6. Voici, c’est écrit devant moi : "Je ne me tairai point que je n’aie rétribué, 7. rétribué dans leur sein vos iniquités, avec les iniquités de vos pères, dit Yahweh, qui ont brûlé l’encens sur les montagnes et m’ont outragé sur les collines ; je leur mesurerai dans le sein le salaire de leur conduite passée". »]] Les musulmans affirment que ce passage est une prophétie de la conversion des Arabes à Mahomet. Le deuxième verset et les suivants parleraient des péchés des juifs et des chrétiens, à cause desquels ils auraient été rejetés par Dieu.

En réalité, cependant, le verset 1 est une prophétie de la conversion au Christ d’un grand nombre de Gentils : les péchés de certains des juifs sont mentionnés dans les versets 2 à 6, mais les versets 8 à 10 [[« 8. Ainsi parle Yahweh : "De même que, trouvant du jus dans une grappe, on dit : ‘Ne la détruis pas, car il y a là une bénédiction’, ainsi agirai-je avec mes serviteurs, afin de ne pas tout détruire. 9. Je ferai sortir de Jacob une postérité, et de Juda un héritier de mes montagnes ; mes élus le posséderont, et mes serviteurs y habiteront. 10. Et Saron servira de parc aux brebis, et la vallée d’Anchor de pâturage aux bœufs, pour mon peuple qui m’aura recherché". »]] nous disent que, à la fin, il ne rejettera pas la nation juive dans sa totalité (comparer Romains 11). Dans ce passage, il n'est pas question des chrétiens, et pas un mot ne se rapporte à Mahomet.

15. De l'avis de certains musulmans, Daniel 2, 44-45 [[« 44. Dans le temps de ces rois, le Dieu du ciel suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et dont la domination ne sera point abandonnée à un autre peuple ; il brisera et anéantira tous ces royaumes-là, et lui-même subsistera à jamais, 45. selon que tu as vu qu’une pierre a été détachée de la montagne, non par une main, et qu’elle a brisé le fer, l’airain, l’argile et l’or. »]] contient une prophétie relative à la montée en puissance et à l’expansion de l'islam. Ils disent que les quatre royaumes mentionnés dans ce chapitre sont l'empire chaldéen, l'empire mède, l'empire kayanien (ou perse) et l'empire macédonien. Alexandre le Grand a ébranlé l'empire perse mais celui-ci a repris des forces sous les Sassanides. Parfois fort, parfois faible, il s'est maintenu jusqu'à la naissance de Mahomet, à l’époque de Kushrau Anushiravan. Mais, peu après la mort de Mahomet, les armées musulmanes renversèrent l’empire perse, conquirent la Perse, la Mésopotamie et la Palestine et « remplirent toute la terre » (cf. versets 44-45).

Pourtant, cette explication ne correspond pas à la réalité historique, pour plusieurs raisons : (1) il n'y a pas eu d'empire mède après l'empire babylonien (Darius le Mède – Daniel 5, 31 ; 6 ; 9, 1 – « fut fait roi » uniquement de Chaldée, c'est-à-dire de la région autour de Babylone ; il n'a régné que moins d'une année et fut vice-roi de Cyrus le Grand) et, par conséquent, le second empire fut l'empire perse (cf. Daniel 8, 3-4. 20) ; (2) l'empire macédonien fut le troisième empire (cf. Daniel 8, 5. 7. 21) ; (3) le quatrième empire fut l'empire romain (cf. Daniel 2, 40), lequel fut le plus grand de tous et que la version musulmane de l'histoire ignore totalement ; (4) l'empire perse revitalisé par les sassanides pourrait être considéré comme le cinquième empire, ou éventuellement comme le troisième, mais ne peut en aucun cas être le quatrième, et pourtant cette prophétie se rapporte à ce qui s'est passé au cours du quatrième empire (cf. Daniel 2, 40. 44 ; 7, 7. 19. 23). C'est l'empire macédonien qui fut le troisième empire, et non le quatrième, ce que prouve ce qui est effectivement dit de lui, parce que c’est lui qui a renversé l'empire perse (cf. Daniel 8, 5. 7. 21) et, après la mort d'Alexandre, il fut divisé en quatre (cf. Daniel 8, 8. 22) ; à partir de là, il perdit progressivement toute son importance et fut finalement englouti par l'empire romain. C'est au temps de l'empire romain, qui dominait alors la presque totalité du monde civilisé, que le Christ est né dans une partie de cet empire. Le royaume qu'Il a établi n'était pas « de ce monde » (cf. Jean 18, 36 ; Luc 1, 31-33 ; Daniel 7, 13-14. 27) et il ne s'est pas imposé par le glaive, à la manière de tous les royaumes de ce monde. Le Christ se donnait pour titre : « le Fils de l'Homme », montrant ainsi qu'Il était la personne mentionnée en Daniel 7, 13 [[« Je regardais dans les visions de la nuit, et voici que sur les nuées vint comme un Fils d’homme… »]]. C'est à Lui qu’appartient le Royaume qui est présenté comme la pierre qui a empli la totalité de la terre (cf. Daniel 2, 45). Lorsqu'Il reviendra, tous les genoux fléchiront devant lui (cf. Philippiens 2, 9-11).

16. Habacuc 3,3 [[« Dieu vient de Théman, et le Saint de la montagne de Pharan (Séla). Sa majesté a couvert les cieux et la terre a été remplie de sa gloire. »]] Les musulmans semblent penser que « le Saint de la montagne de Pharan » était Mahomet. Mais nous constatons que ce verset dit ensuite : « Sa majesté a couvert les cieux, et la terre a été remplie sa gloire » ; l'emploi, dans ce passage, du pronom au singulier montre clairement que le « Saint » est Dieu, qui est mentionné au début de ce verset.

Nous avons déjà vu que le mont Pharan se trouve dans la péninsule du Sinaï et non pas à proximité de la Mecque. Théman était un district et une ville d'Édom, et la ville qui porte ce nom n’est pas très éloignée de Sela (Petra), à quelques jours de voyage au sud de Jéricho. Le mont Pharan et le mont Théman étaient donc proches l'un de l'autre, et tous deux, en fait, se trouvent à plusieurs centaines de kilomètres au nord de la Mecque et beaucoup plus proches de Jérusalem. Il est dit que Théman descendait d’Ésaü, père des Édomites (cf. Genèse 36, 11. 19), et cela confirme ce que nous enseignent les historiens, les géographes et les prophètes (cf. Jérémie 49, 5. 20 ; Ezéchiel 25, 13 ; Amos 1, 11 ; Abdias, versets 8-10) à propos de la situation de la ville qui portait ce nom. Si, après tout cela, des théologiens musulmans persistent à affirmer que Théman a un quelconque rapport avec l'islam, nous devons leur demander de remarquer comment, dans Abadie, Dieu menace de détruire complètement Théman [[« 8. Est-ce qu’en ce jour-là – oracle de Yahvé – je n’ôterai pas d’Édom les sages, et de la montagne d’Ésaü l’intelligence ? 9. Tes guerriers, ô Théman, seront dans l’épouvante, afin que tout homme soit retranché de la montagne d’Ésaü ». Mais nous, les chrétiens, nous n'appliquons pas cette prophétie à l'islam parce que nous savons qu’il n’y a absolument aucun rapport entre l'islam et Théman.

17. Aggée 2, 7 [[« J’ébranlerai toutes les nations, et les trésors de toutes les nations viendront ; je remplirai de gloire cette maison, dit Yahvé des armées »]]. Ici, des musulmans prétendent que l’expression : « les trésors [[anglais : « le désir » ; La Bible hébreu-français : « les délices »]] de toutes les nations » se rapporte à Mahomet parce que le mot hébreu qui signifie « désir, délices » (?????? hemdah — ?????) dérive de la même racine que le nom « Mahomet ».

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:58

Mais on admet par ailleurs que, même en arabe, tous les mots qui proviennent de cette racine ne se rapportent pas nécessairement à Mahomet, et moins encore les mots hébreux qui en dérivent aussi. On retrouve ce mot hemdah en Daniel 11, 37 : « les délices des femmes », où il se rapporte probablement à de faux dieux adorés par les païens. Logiquement, nous ne pouvons donc pas fonder un quelconque argument sur la forme de ce mot. On ne peut pas démontrer non plus que les nations du monde « désiraient » la venue de Mahomet car, du point de vue des pays conquis, on ne peut guère considérer que la conquête mahométane de nombreux pays ait pu être une chose désirable, même si les Arabes désiraient, eux, faire de telles conquêtes. « Le désir [[les délices, les trésors]] de toutes les nations » peut avoir plusieurs sens : (1) « les choses désirables de toutes les nations », ce qui se rapporterait à l'argent et à l'or mentionnés au verset 8 ; (2) « le choix de tous les Gentils », c'est-à-dire « l'élection de la grâce » (cf. Romains 11, 5) parmi eux, c'est-à-dire l'Église chrétienne ; ou encore (3) le Seigneur Jésus-Christ lui-même, qui est effectivement venu dans Son Temple et qui, à Jérusalem, par l'Expiation qu'Il a faite, a donné la paix à Son peuple (cf. Aggée 2, 9 ; Malachie 3, 3 ; Matthieu 12, 6. 41-42 ; Luc 24, 36 ; Jean 14, 27 ; 16, 33 ; 20, 69. 21. 26).

De leur côté, pour fonder les arguments qu'ils avancent pour étayer leurs propres idées, les chiites s’appuient eux aussi sur quelques passages de l’Ancien Testament. Il est vrai que les sunnites ne sont pas d'accord avec eux ; néanmoins, il peut être utile de prendre ces arguments en considération parce qu’en réalité, sur le fond, ils sont tout aussi solides ou tout aussi instables que tous ceux que nous avons déjà vus.

18. Les chiites disent que Genèse 17, 20 : « Il engendrera douze princes » est une prophétie des douze imams dont ils considèrent qu'ils sont les successeurs légitimes de Mahomet.

Pour répondre à cette affirmation, il suffit de se rapporter à Genèse 25, 13-16, où nous lisons que la promesse a été accomplie dans les douze fils nés à Ismaël, dont les noms sont donnés, et qui sont expressément appelé « douze princes » à la fin du verset 16.

19. Les chiites considèrent aussi que Jérémie 46, 10 : « Car c'est un sacrifice pour le Seigneur Yahvé des armées, au pays du septentrion, sur le fleuve de l'Euphrate » est une prophétie du meurtre de Hussein à Karbala ; ils croient que, d'une certaine manière, sa mort fut un sacrifice pour le péché et une expiation.

Mais le second verset de ce même chapitre affirme qu'il se rapporte à « l’armée du pharaon Néchao, roi d'Égypte, qui était près du fleuve de l'Euphrate, à Carchémis, et que battit Nabuchodonosor, roi de Babylone, la quatrième année de Joakim, fils de Josias, roi de Juda », en 606 av. J.-C. Pour quelque musulman que ce soit, il apparaît difficile de supposer que le massacre d'une armée d'Égyptiens – qui, à l'époque, étaient des païens – fut une expiation pour le péché. Le mot qui est traduit ici par « sacrifice » signifie aussi « massacre » (comme le prouve des passages tels que Isaïe 34, 6-8 ; Ezéchiel 39, 17-21 ; Sophonie 1, 7-Cool. Outre tout cela, Jérémie n'aurait en aucune manière pu dire que le Karbala se trouvait « dans le pays du Nord (au septentrion) ».

Nous allons maintenant passer au Nouveau Testament pour étudier, avec tout le soin et l'attention qui leur sont dus, les passages que les musulmans affirment être des prophéties se rapportant à Mahomet.

1. Matthieu 3, 2 : « Le royaume des cieux est proche ». Jean-Baptiste l’a affirmé, et Jésus l'a répété (cf. Matthieu 4, 17). Pour les musulmans, ce serait une prédiction de l'établissement de la puissance de l'islam (voir aussi Matthieu 13, 31-32 [[la parabole du grain de sénevé]]), le Coran étant la Loi du Royaume.

Cependant, pour bien comprendre le sens de cette expression : « le Royaume des cieux » ou encore, selon une autre que l'on trouve dans les Évangiles : le « Royaume de Dieu », il nous faut prendre en considération tous les passages du Nouveau Testament dans lesquels nous retrouvons ces expressions. L'un de ces passages est Matthieu 12, 28, où le Christ dit : « Si c’est par l'esprit de Dieu que je chasse sur les démons, le royaume de Dieu est donc arrivé à vous ». En Marc 9, 1, le Christ dit à ses disciples que certains de ceux qui étaient là, autour de lui, « ne goûteront point la mort qu’ils n’aient vu le Royaume de Dieu venu avec puissance ». Selon certains versets, ce Royaume serait déjà établi au cours de la vie du Christ alors que, selon d'autres, il semblerait qu'il doive être établi après sa mort ; l'établissement de Son Royaume a commencé avant que le Christ ne fût crucifié, mais il ne sera établi dans sa perfection que lorsqu'Il reviendra juger le monde (cf. Daniel 7, 13-14 ; Apocalypse 11, 15). Entre temps, il s'étend au jour le jour par la prédication de l'Évangile et par l'invitation à y entrer qui est donnée à tous les hommes (cf. Matthieu 28, 18-20). Ce royaume n'est pas « de ce monde » (Jean 18, 36) ; il ne s’accompagne pas de manifestations extraordinaires de nature terrestre (cf. Luc 17, 20) ; il appartient à ceux qui ont l'esprit d'humilité (cf. Matthieu 5, 3) et non pas aux orgueilleux ; les hommes ne peuvent y entrer que par une nouvelle naissance, une renaissance spirituelle (cf. Jean 3, 3. 5) ; il n'est pas possible que les méchants y demeurent (cf. 1 Corinthiens 6, 9-10 ; Galates 5, 21 ; Ephésiens 15, 5). Tout cela prouve qu'il apparaît difficile d'identifier ce « Royaume » avec l'empire fondé par Mahomet et ses successeurs.

2. Matthieu 17, 11. Pour certains musulmans, les mots : « Élie vient en effet » constitue une prédiction de la venue de Mahomet.

Mais le Christ ajoute immédiatement : « Mais je vous dis qu'Élie est déjà venu ; et ils ne l'ont pas reconnu, mais ils l'ont traité comme ils ont voulu » (verset 12). Le verset suivant ajoute : « Les disciples comprirent alors qu'il leur avait parlé de Jean le Baptiste » (verset 13). Bien entendu, Jean-Baptiste n'était pas Élie en personne : en effet, la Bible n'enseigne nulle part la transmigration des âmes (??????). C'est pourquoi Jean-Baptiste a répondu comme il l'a fait (cf. Jean 1, 21) lorsqu'on lui a demandé s'il était ou non Élie : il a répondu qu’il était le héraut du Christ, désigné avant sa naissance pour le précéder « avec l'esprit et la puissance d'Élie » (Luc 1, 10), ainsi que l'avait prédit l'ange Gabriel (cf. Luc 1, 19) ; et, dans ce sens, comme l'avait prédit Malachie (cf. Malachie 4, 5), il est venu comme Élie, vivant tout à fait à la manière de ce dernier (cf. Matthieu 3, 4), souvent dans le désert (1 Rois 17, 1-6).

3. Matthieu 20, 1-16 [[Parabole des ouvriers envoyés à la vigne]]. À propos de cette parabole, certains musulmans affirment que « le matin » représente les juifs, « midi » les chrétiens et « le soir » la foi mahométane.

Mais le « soir » du verset 8 est le temps mentionné au chapitre 19, 28, lorsque le Christ affirme : « Au renouvellement, le Fils de l'homme siégera sur son trône de gloire, vous qui m'avez suivi, vous siégerez vous aussi sur douze trônes, et vous jugerez les douze tribus d'Israël » – en d’autres termes, à la fin des temps, lorsque le Seigneur Jésus-Christ viendra sur les nuées du ciel avec puissance et grande gloire pour juger le monde (cf. Matthieu 24, 30-31 ; Marc 13, 26-27 ; Luc 21, 27 ; Apocalypse 1, 7 ; 20, 11-15). Cela est confirmé par le fait que Matthieu commence cette parabole par : « car », et que celle-ci se termine par les mots : « Ainsi les derniers seront premiers, et les premiers derniers », une expression qui est reprise, sans grande modification, de la fin du chapitre précédent. Le soir de l'histoire du monde s'approche maintenant, et tant les chrétiens que les musulmans pensent que le Christ va bientôt revenir. Comme Sa domination s'exercera jusqu'à la fin du monde et qu’alors Il jugera les vivants et les morts lorsqu'Il apparaîtra (cf. 2 Timothée 4, 1), la Loi islamique n'a aucune raison d'être. Par conséquent, elle ne peut être prédite dans cette parabole.

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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:58

4. Matthieu 21, 33-44 [[Parabole des vignerons homicides]] (voir aussi Marc 12, 1-11 ; Luc 20, 9-18). Pour les musulmans, le Christ prophétise la venue de Mahomet et le succès de ses armes. Ils admettent que le maître de maison est Dieu et que, dans cette parabole, le Christ parle de Lui-même lorsqu'Il mentionne « le fils du maître de maison » ; ils admettent aussi que, dans cette parabole, le Christ parle de Lui-même, prédisant qu’Il sera mis à mort par les juifs. Il serait bon que les musulmans prennent le temps de réfléchir sur ces admissions. S’ils admettent que le Christ a bien dit cela, ils doivent alors confesser qu'Il est le Fils de Dieu et qu'Il est mort pour les péchés des hommes. Une fois cela admis, il n'est pas nécessaire de trouver là une prophétie relative à Mahomet.

Mais si les musulmans n’admettent pas que cela fut dit par le Christ, alors ils n'ont pas le droit d'affirmer qu’Il a raconté cette parabole et, par conséquent, le sens qu’elle peut avoir ne revêt plus aucune importance pour eux. De ce fait, l’argument qu’ils avancent à propos de cette parabole ne tient pas. Il faut également noter que, dans cette parabole, aucun messager n’est envoyé après le fils. Du fait que les musulmans admettent que les serviteurs envoyés par le maître de maison sont des prophètes de Dieu, cette parabole démontre bien qu'aucun prophète ne devait être envoyé après le Christ. Une fois encore, leur argument est complètement réfuté.

En outre, le Christ cite le passage du Psaume 143, 22 où il est question de « la pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs » ; en Actes 4, 11-12, Pierre explique que, lorsqu’il a parlé de cette pierre, le Psalmiste pensait au Christ Lui-même ; il dit en effet : « C’est lui la pierre rejetée par VOUS les bâtisseurs ». Dans ce sens, les « bâtisseurs » étaient les juifs qui vivaient à Son époque et non pas Abraham et Ismaël qui ont construit la Ka'bah, ainsi que l'affirment les musulmans. Cette même parabole déclare que le Royaume de Dieu sera enlevé aux juifs et « donné à un peuple qui en produira les fruits » (Matthieu 21, 44). Pour les musulmans, cela signifie les fils d'Ismaël ; mais le Nouveau Testament montre bien que ceux qui croient vraiment au Christ, ce sont ceux-là qui constituent « une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple que Dieu s’est acquis… afin que vous annonciez les perfections de Celui qui vous a appelés des ténèbres à Sa merveilleuse lumière ; vous qui, autrefois, n'étiez pas son peuple, et qui êtes maintenant le peuple de Dieu ; vous qui n’aviez pas obtenu miséricorde, et qui maintenant avez obtenu miséricorde » (1 Pierre 2, 9-10).

Ce passage nous enseigne aussi quels ont été les fruits dont le Seigneur Dieu voulait qu’ils fussent produits. Nous retrouvons cette même leçon en Tite 2, 14 (comparer Galates 5, 22-24). Il y est expliqué que les « autres ouvriers » à qui la vigne devait être donnée, c'est l'Église chrétienne, et que la vigne est le Royaume de Dieu (Matthieu 21, 43 explique le verset 41). Par conséquent, ce ne peuvent être Mahomet et ses disciples. Étant donné que la pierre, c’est le Christ, elle ne peut être Agar, ni la Pierre Noire dans le mur de la Ka’bah et elle ne peut pas non plus être Mahomet. On voit donc que ce qui déplaît à Dieu, selon cette parabole, c’est l'opposition au Christ, une opposition qui, à la fin, sera fatale et catastrophique pour tous Ses ennemis. La destruction de Jérusalem par les Romains en 70 ap. J.-C., une quarantaine d'années après la Crucifixion du Christ, a expliqué en partie le sens de cette parabole. Certains musulmans croient que le « Maître de la Vigne » qui devait venir (cf. Matthieu 21, 40) fut Mahomet. Mais cette conception n'a aucun fondement car c'est le Christ (verset 37) qui était le Fils du Maître de la Vigne, et nul n'ira s’imaginer qu’Il fut le fils de Mahomet. Ce n'est qu'en forçant le sens des mots et en ne tenant pas compte du contexte ni des explications données par d'autres parties de la Bible que l'on peut donner une apparence de plausibilité à l’interprétation musulmane de cette parabole.

5. Marc 1,7 [[« Il vient après moi, celui qui est plus puissant que moi, dont je ne suis pas digne de délier, en me baissant, la courroie de ses sandales »]]. Les musulmans disent souvent : « L'Injil contient les paroles de Jésus et, dans ce sens, nous constatons que, en Marc 1, 7, il a prophétisé la venue de Mahomet lorsqu'il a dit : « Il vient après moi, celui qui est plus puissant que moi, etc. ».

Cela démontre à quel point il est désespérément impossible aux musulmans de trouver une quelconque prophétie relative à Mahomet ; en effet, le verset 6 de ce chapitre nous précise que ces mots n'ont pas été prononcés par Jésus mais par Jean-Baptiste. En outre, nous apprenons en Jean 1, 26-34 que Jean-Baptiste a parlé du Christ et non pas de Mahomet. D'ailleurs, le contexte le montre clairement (voir aussi Matthieu 3, 11-14 ; Luc 3, 16-17). Et si, pour étayer cet argument, on avance que le Christ était déjà dans le monde et que, par conséquent, on ne pouvait pas prétendre qu'Il venait après Jean, la réponse est qu’Il a commencé à prêcher après que Jean eut été jeté en prison (cf. Marc 1, 14 ; comparer Matthieu 4, 12. 17) et que, donc, son ministère à lui était terminé puisque, peu après, il fut décapité en prison sur ordre d’Hérode.

6. Jean, 1, 21. [[« Et (les prêtres et les lévites) lui demandèrent (à Jean-Baptiste) : "Quoi donc ? Êtes-vous Élie ?" Il dit : "Je ne le suis point. – Êtes-vous le Prophète ?" Il répondit : "Non". »]] « Ici, disent certains musulmans, il est clairement question de Mahomet. Les juifs ont mentionné ici trois prophètes successifs : le Christ, Élie, et "le Prophète", c'est-à-dire Mahomet, et Jean ne les a pas contredits. "Le Prophète" est Mahomet, qui est prédit en Deutéronome 18, 18. Ce prophète ne peut pas être le Christ ni Élie, dont les noms sont expressément mentionnés à part. »

Pourtant, nous avons déjà vu que Deutéronome 18, 18 ne peut pas se rapporter à Mahomet mais qu'il se réfère en réalité au Christ. Donc, dans ce verset, « le Prophète » est le Christ. Ici, les juifs ont énuméré les prophètes à rebours. Ils pensaient que Jean-Baptiste pouvait être le Messie Promis. Lorsque Jean l'a nié, ils lui ont demandé s'il était le héraut, le prédécesseur ou le messager du Messie : Élie (cf. Malachie 3, 5 ; Matthieu 17, 10 ; Marc 9, 11). Jean expliqua qu'il n'était pas Élie en personne et que ce dernier n'était pas revenu sur la terre comme les juifs pensaient qu’il le ferait (néanmoins, Jean était la personne à laquelle se réfère Malachie 3, 5 ; voir Matthieu 11, 14). Étant donc incapables de comprendre qui il était, les juifs lui demandèrent s’il était « le Prophète », évoquant par là Deutéronome 18, 18.

Pour ce qui est du sens à attribuer à cette dernière prophétie, les juifs de l'époque étaient quelque peu divisés et bon nombre d'entre eux comprenaient à juste titre qu'elle se référait au Messie promis, ainsi que le confirme Jean 6, 14. Mais ce n'était pas l'avis d'autres juifs, ainsi que nous le voyons en Jean 7, 40-41, car ils supposaient que le prophète mentionné en Deutéronome 18, 15. 18 était un autre héraut, ou prédécesseur, du Messie promis. Tout ce passage (Jean 1, 19-28) montre que les juifs voulaient savoir si Jean-Baptiste était le Messie ou l'un des messagers annonçant Sa venue. Il n'aurait pas été logique de demander à Jean-Baptiste s’il était censé être un prophète qui viendrait plusieurs centaines d’années après le Messie alors que le Messie Lui-même ne s’était pas encore présenté comme tel et que les juifs ne L'avaient pas reconnu.

7. Jean 4, 21 [[« Jésus lui dit (à la Samaritaine) : "Femme, croyez-moi : l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père". »]]. Certains supposent que ce passage est une affirmation selon laquelle Jérusalem ne serait plus la cité sainte et la qiblah [[direction de la prière pour les musulmans]], mais qu’elle serait remplacée par une autre ville, laquelle, selon les musulmans, ne peut être que La Mecque.

Pourtant, aux versets 23-24 [[« 23. Maintenant l’heure vient, et c’est maintenant, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; aussi bien, le Père désire que soient tels ceux qui l’adorent. 24. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent doivent l’adorer en esprit et en vérité »]], le Christ Lui-même explique ce qu'il a voulu vraiment dire en précisant que le culte vrai et acceptable ne dépend pas du lieu où il est offert mais de l'état dans lequel se trouve le cœur de celui qui adore. De ce fait, Il exclut la possibilité qu'il puisse jamais y avoir, par la suite, une véritable qiblah sur la terre.

8. Jean 14, 30 : « Le prince de ce monde vient ». Beaucoup de musulmans considèrent que ces paroles du Christ sont une prédiction de la venue de Mahomet.

Mais, en premier lieu, le contexte montre que, ici, le Christ ne parlait pas d’un prophète qui devait venir après lui, puisqu'il ajoute : « et il n'a aucun pouvoir sur moi ». Cela montre que la personne dont il était question était un ennemi de tout ce qui est bien, ce que l'on ne peut pas dire d’un quelconque prophète. En second lieu, lorsque nous comparons ce passage de l'Écriture ou tout autre dans lequel ce titre ou d’autres équivalents sont attribués à la personne dont il est question ici, nous constatons qu'il s'agit de Satan – voir Luc 10, 18 ; Jean 12, 31 ; 16, 11 ; 2 Corinthiens 4, 4 ; Éphésiens 2, 2 ; 6, 11-12.

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Islam, Pasteur Karl Pfander - Page 2 Empty Re: Islam, Pasteur Karl Pfander

Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:59

9. Jean 14, 16-17. 26 ; 15, 26 ; 16, 13, etc. Les musulmans affirment que le Paraclet mentionné par le Christ dans ces passages est Mahomet, dont ils considèrent que le nom est une traduction de ce mot. Ils prétendent que cette prophétie [[ « 16. Et moi, je prierai le Père, et Il vous donnera un autre Intercesseur (Paraclet) pour qu’il soit avec vous toujours, 17. l’esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas ; mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure auprès de vous et qu’il est en vous »]] s’est accomplie en Mahomet puisqu’il a reçu le Coran de l'ange Gabriel (dont les musulmans s'imaginent qu'il est le Saint-Esprit), qu’il a témoigné du Christ (cf. Jean 15, 26) et qu’il l’a glorifié (cf. Jean 16, 14), le présentant comme un prophète, comme étant né d'une Vierge, comme ayant fait des miracles, comme étant monté au Ciel sans mourir, comme n'étant pas le Fils de Dieu et n'ayant jamais prétendu l’être, et comme ayant reçu l'Évangile. Les musulmans affirment que, pour les premiers chrétiens, le Christ avait promis qu'un autre grand prophète devait venir après lui et que cela est démontré par le fait que Mani a prétendu être le Paraclet, ce qui explique pourquoi de nombreux chrétiens ont admis qu’il était venu accomplir cette prophétie.

Mais quiconque connaît et étudie soigneusement le Nouveau Testament ne peut en aucune manière accepter cette interprétation des paroles prononcées par Notre-Seigneur dans les chapitres 14, 15 et 16 de l'Évangile selon saint Jean. En effet : (1) En premier lieu, le sens du mot « Paraclet » n'a absolument rien à voir avec celui de « Mahomet ». Il signifie le « Consolateur », l’« Intercesseur » et aussi l’« Avocat » (??????). Manifestement, le premier de ces titres ne convient pas au « Prophète au Glaive », et le Coran lui-même affirme que le titre d'Avocat ne peut être attribué qu'à Dieu Lui-même (cf. sourates 17 : Al Asra' ou Banu Isra'il, verset 56 ; 4 : An Nisa', verset 83). Par conséquent, Mahomet ne peut pas être le Paraclet. (2) Dans le Nouveau Testament, le titre de Paraclet n'est appliqué qu'à l'Esprit Saint, comme dans ces chapitres (cf. Jean 14, 16-17. 26 ; 15, 26 ; 16, 13) et aussi, par implication, au Christ (cf. Jean 14, 16 ; voir aussi 1 Jean 2, 1). (3) Le Paraclet dont le Christ parle ici n'est donc pas un homme, mais un esprit, l'Esprit de Vérité, invisible ; Il demeurait alors dans les disciples du Christ et il fallait qu’Il vînt demeurer dans leur cœur (cf. Jean 14, 17 ; 16, 14). (4) Il devait être envoyé par le Christ (cf. Jean 15, 26 ; 16, 7), ce que les musulmans ne peuvent pas admettre à propos de Mahomet. (5) Il avait pour tâche non pas de rassembler des armées et de remporter des victoires avec des armes terrestres mais de convaincre les hommes de péché, l'essence même du péché étant de ne pas croire au Christ (cf. 16, 9). (6) Il devait enseigner non pas de le glorifier Lui mais de glorifier le Christ, non pas de dire ce qui venait de Lui mais ce qu’il recevrait du Christ (cf. Jean 16, 14-15). (7) Enseigner aux hommes à nier la vérité que le Christ est le Fils de Dieu, chose que le Christ a affirmée sous serment (cf. Marc 14, 61), et refuser de croire à Sa nature divine, laquelle (comme nous l'avons vu) est enseignée tant par l'Ancien Testament que par le Nouveau (par exemple en Isaïe 9, 6 ; Psaume 45, 6 ; Jean 10, 30 ; Hébreux 1), ce n'est pas « glorifier » le Christ mais s’opposer à lui. (Cool Nier que le Christ fut crucifié et que, ce faisant, Il a expié pour les péchés du monde entier, c’est nier également une autre des doctrines les plus essentielles de toute la Bible (cf. Psaume 22 ; Isaïe 52, 13 et 53 ; Matthieu 20, 19, etc., etc.), car le salut de tous les hommes dépend du fait qu'Il est mort sur la croix en expiation de leurs péchés. (9) Nier Sa Crucifixion, c’est aussi, nécessairement, nier Sa Résurrection, sur laquelle se fonde toute la foi chrétienne (cf. 1 Corinthiens 15, 17-19). Du fait, donc, que Mahomet contredit l'Injil sur toutes ces doctrines et sur d'autres doctrines essentielles encore et que, par conséquent, il est en opposition complète avec la foi que le Christ a enseignée et a enjoint à Ses disciples d'enseigner à toutes les nations (cf. Matthieu 28, 18-20), il est impossible de dire que Mahomet a accompli la prophétie selon laquelle le Paraclet rappellerait aux Apôtres ce que le Christ leur avait enseigné (cf. Jean 14, 26). (10) Se référer à la prétention qu'affirmait Mani d'être le Paraclet pour prouver que, le Paraclet, c'était en réalité Mahomet, c’est là une curieuse façon de fonder un argument. Si nous, les chrétiens, nous allions comparer Mahomet à Mani et le Coran à l'Artang, livre dont Mani prétendait qu'il lui avait été apporté du ciel et qu’il était tel que personne ne pourrait en produire un identique, cela offenserait gravement nos frères musulmans.

On remarquera, à ce propos, que l'auteur de ces pages s'abstient soigneusement d'établir une telle comparaison. Mais il est bien clair que les chrétiens les mieux instruits ont refusé d’accepter Mani, principalement parce qu'ils savaient (1) que les prophéties relatives au Paraclet étaient telles qu'elles ne pouvaient être accomplies par aucun homme, mais uniquement par l'Esprit Saint, et (2) que ces prophéties avaient déjà été accomplies par la descente de l'Esprit Saint, le cinquantième jour après la Crucifixion du Christ (cf. Actes 1-36). Cela montre que, à l'époque de Mani, le Nouveau Testament enseignait exactement la même chose qu'aujourd'hui. Les seules prophéties faites par le Christ à propos de prophètes qui se présenteraient après lui n'étaient pas telles qu'elles eussent incité des chrétiens à accepter quiconque prétendait être prophète (cf. Matthieu 24, 11. 24 [[« Et il s’élèvera plusieurs faux prophètes, qui en induiront un grand nombre en erreur… Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes, et ils feront de grands miracles et prodiges, jusqu’à induire en erreur, s’il se pouvait, les élus mêmes »] ; Marc 13, 22 [[« Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes, et ils feront des miracles et des prodiges pour induire en erreur, s’il se pouvait, les élus »]] ; comparer Matthieu 7, 15 [[« Gardez-vous des faux prophètes qui viennent à vous sous des vêtements de brebis, mais au-dedans sont des loups rapaces »]]), et c'est pour cela qu'ils ont refusé d'accepter Mani, que les musulmans considèrent eux aussi comme un faux prophète. (11) Le Paraclet devait établir sa demeure dans le cœur de tous les vrais chrétiens (cf. Jean 16, 14 ; comparer 1 Corinthiens 6, 19 ; Romains 8, 9), ce que l'on ne peut pas dire de Mahomet. (12) Le Christ a promis que le Paraclet, l'Esprit Saint (cf. Jean 14, 26) descendrait du ciel sur les disciples quelques jours après Son Ascension (cf. Actes 1, 5), et Il leur a enjoint de ne pas se lancer dans l'évangélisation du monde (cf. Matthieu 28, 19-20) tant que le Paraclet ne serait pas descendu sur eux : ils devaient attendre à Jérusalem que cette promesse fût accomplie (cf. Luc 24, 49 ; Actes 1, 4. Cool. Cela signifiait-il qu'ils devaient attendre que Mahomet vînt se présenter comme prophète, ce qu’il fit près de 600 ans plus tard ? À cette époque, ils étaient tous morts. En outre, comme nous l'avons vu, cette promesse fut accomplie le jour de la Pentecôte (cf. Actes 2), juste après l'Ascension du Christ. C'est alors seulement que, comprenant bien leur devoir, ils commencèrent à prêcher l'Évangile dans le monde entier. Il est donc évident que, dans la promesse de la venue du Paraclet, on ne peut trouver aucune référence à Mahomet.

10. En 1 Jean 4, 2-3 [[« Vous reconnaîtrez à ceci l’esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu »]], certains se sont efforcés de démontrer que « l’esprit de Dieu » mentionné ici se rapporte à Mahomet.

Mais aucun musulman authentique ne donnera jamais un tel titre à Mahomet. Certains disent que, conformément à ce qui est dit au verset 2, Mahomet a enseigné que Jésus-Christ était « venu en chair » parce qu'il a nié la divinité du Christ et qu’il a affirmé qu'il n’était qu’un homme comme les autres. Pourtant l’expression « venir en chair » n'a aucune signification si on l’applique à un homme quelconque. En réalité, ce verset condamne la conception docétique selon laquelle le corps du Christ n'était qu'un fantôme, une apparence, et que ce n'était pas un véritable corps humain. Cette même épître condamne en termes vigoureux la croyance selon laquelle le Christ serait un simple humain (cf. 1 Jean 2, 22-23 ; 5, 5. 9-13. 20). On voit donc que la déduction que certains érudits tirent de 1 Jean 4, 2-3 ne peut en aucune manière confirmer les prétentions de Mahomet.

11. Jude 14-15 [[« C’est d’eux aussi (les incrédules) qu’Énoch, le septième patriarche depuis Adam, a prophétisé en ces termes : "Voici que le Seigneur est venu avec la multitude innombrable des saints, pour exécuter son jugement sur tous, et convaincre tous les impies de toutes les œuvres d’impiété qu’ils ont commises et de toutes les paroles criminelles qu’eux, les impies, ont proférées contre lui". »]] Certaines personnes sont allées jusqu'à affirmer que « le Seigneur » mentionné dans ce passage est Mahomet, et que les mots : « exécuter son jugement » rappellent qu'il est « le Prophète au Glaive » et qu'il a fait la guerre à ses ennemis.

Mais aucun musulman authentique ne peut adhérer à cette conception car le titre « le Seigneur » (??????) appartient à Dieu et, dans le Coran (comparer sourate 9 : At Taubah, verset 31), il n'est donné qu’à Lui. La prophétie d’Énoch qui est citée par Jude se réfère à la Seconde Venue du Christ, lorsqu'Il viendra juger le monde (cf. Daniel 7, 13-14 ; Matthieu 24, 29-51 ; 2 Thessaloniciens 1, 6-10 ; Apocalypse 1, 7 ; 19, 11-21). Dans le nouveau Testament, le titre de « Seigneur » est souvent appliqué au Christ, et cela à juste titre, ainsi que nous l’apprenons en Philippiens 2, 9-11.

12. Apocalypse 2, 26-29 [[« Et à celui qui vaincra et qui gardera jusqu’à la fin mes œuvres, je donnerai pouvoir sur les nations ; il les gouvernera avec un sceptre de fer, ainsi que l’on brise les vases d’argile, comme j’en ai reçu moi-même le pouvoir de mon Père, et je lui donnerai l’étoile du matin. Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises ! »]]. Pour certains musulmans, il s’agirait ici encore d’une prédiction relative au « Prophète au Glaive ».

Mais, si c’était le cas, il s’ensuivrait que Mahomet aurait reçu son pouvoir du Christ, parce qu'il aurait fait les œuvres du Christ, c’est-à-dire obéi à Ses commandements, jusqu'à la fin. Les musulmans considèrent que Mahomet fut un prophète plus grand que le Christ et, par conséquent, ils ne peuvent pas vraiment croire que ces mots se rapportent à Mahomet. Il convient de remarquer que, dans ces versets, celui qui parle, c’est le Christ, et Il dit de Dieu que c'est Son Père. Le sens de ce verset apparaît à l'évidence si on le compare avec les versets 7, 11 et 17 de ce même chapitre, ainsi qu'avec le chapitre 3, versets 5, 12 et 21, où l'on trouve à plusieurs reprises l'expression : « celui qui vaincra ». Le contexte montre qu'il s’agit d’une promesse générale, qui s’adresse à toute personne qui remporte la victoire, et que cette victoire n’est pas une victoire sur des hommes mais sur ses propres péchés et sur les tentations du monde, de la chair et du diable.

Ce sont là tous les passages importants dont les musulmans s'imaginent qu'ils contiennent des prophéties relatives à Mahomet. Il apparaît très clairement que pas un seul d’entre eux ne constitue une prédiction à son sujet. D'ailleurs, le Nouveau Testament ne nous permet en aucune manière d'attendre une quelconque autre Loi après la Loi chrétienne, avant le retour du Christ et l'établissement complet de Son Royaume éternel. Cette preuve particulière de la mission divine de Mahomet ne tient donc absolument pas.

Il est vrai que certaines personnes sont stupéfaites de lire, en Apocalypse 9, 4 : « On leur ordonna de ne point nuire à l’herbe de la terre, ni à aucune verdure, ni à aucun arbre, mais seulement aux hommes qui n'ont pas le sceau de Dieu sur leur front » ; en effet, ces gens affirment que cette prophétie fut effectivement accomplie lorsque le calife Abu Bakr envoya les armées de l’islam conquérir la Syrie. Il est en effet très remarquable de trouver, chez deux historiens arabes – qui ne connaissaient probablement pas ce texte – des passages qui rappellent celui-ci : cheikh Jalapine Suyuti dit que Al-Baihaqi et d'autres, s’appuyant sur l'autorité de ‘Imranu'l Juni, auraient affirmé qu’Abu Bakr, lorsqu'il nomma Yazid ibn Abi Sufyan à la tête de l'armée qui devait partir en Syrie, lui dit : « Tu ne tueras ni une femme, ni un enfant, ni un vieillard décrépit, tu ne couperas pas des arbres portant des fruits, tu ne dévasteras pas des terres cultivées, tu n’égorgeras pas des moutons ni des bêtes de somme, sinon pour les manger, tu ne couperas pas ni ne brûleras des dattiers ; tu ne commettras aucune traîtrise ni aucune lâcheté ». Katib al-Waqidi rapporte lui aussi la même chose, mais encore plus longuement. Il nous dit que, à cette occasion, Abu Bakr dit à Yazid : « Lorsque tu auras vaincu tes ennemis, ne tue pas un jeune garçon, ni un très vieil homme, ni une très vieille femme, ni une femme, ni un enfant en bas âge, n'approche pas d'un dattier, ne brûle pas un champ de blé, ne coupe pas d’arbre portant des fruits, n’égorge pas des animaux, sinon pour en manger, ne reviens pas sur ta parole lorsque tu as conclu un accord ; ne romps pas le contrat lorsque tu as conclu la paix. Et tu ne t'approcheras pas de communautés vivant en cellules, des moines qui s'imaginent qu'ils servent Dieu, c'est pourquoi laisse-les tranquilles, ils ne se sont pas fermés à Lui et ils s’imaginent être avec Lui ; et tu ne détruiras pas leurs cellules, et tu ne les tueras pas. Mais tu trouveras une autre communauté, la secte de Satan et de ceux qui adorent des croix, qui se sont rasé le milieu de la tête jusqu'à être, en quelque sorte, des nids pour l’oiseau qata (?????). C'est pourquoi, avec ton glaive, fends-les par le milieu de la tête jusqu'à ce qu'ils reviennent à l’islam ou qu'ils "donnent volontairement la djiziya [[capitation]] et qu'ils soient humbles". Et je vous ai recommandé à Dieu. »

Il est certain qu’il y a une très grande ressemblance entre le passage de l'Apocalypse que nous avons cité et les instructions ainsi données aux Arabes, qui venaient du pays des sauterelles, en nuées presque aussi nombreuses. Cela dit, dans ce passage, il n’est absolument pas question d’un prophète ; par conséquent, on ne peut dire qu'il étaye les affirmations de Mahomet. En outre, aucun musulman authentique ne peut invoquer ce chapitre avec une quelconque satisfaction, quand bien même on admettrait qu'il agit d'une prophétie qui fut accomplie quelques années après la mort de Mahomet.

Charles-Edouard
Grand Emérite du combat contre l'antichrist

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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 9:59

CHAPITRE 3

PEUT-ON CONDIDÉRER QUE LE LANGAGE ET LE STYLE DU CORAN
SONT MIRACULEUX ET QU’ILS CONTRIBUENT À PROUVER
QU’IL EST LA PAROLE DE DIEU ?


Nos frères musulmans affirment que l'éloquence du Coran et la beauté de son style constituent un miracle en soi et que, de ce fait, ce livre est, à lui seul, une preuve suffisante de la mission prophétique et divine de Mahomet. Ils nous disent que celui-ci ne savait ni lire ni écrire et que, par conséquent, il n'aurait pu composer lui-même un tel ouvrage ; ils en concluent que celui-ci a nécessairement dû lui être révélé et lui avoir été envoyé du Ciel. Selon eux, chaque prophète reçoit un signe qui lui est particulier pour prouver qu'il a été envoyé par Dieu ; mais les signes accordés aux prophètes ont varié en fonction de l'époque à laquelle ils vivaient. À l'époque de Moïse, les magiciens avaient une grande influence, ce qui fait que les miracles qu'il a opérés en Égypte furent, en apparence, semblables à leurs tours de magie, bien que, au contraire des actes des magiciens qui n’étaient que de faux-semblants, ceux de Moïse aient été réels et qu’ils aient été beaucoup plus remarquables. À l'époque de Jésus, l'art de la guérison avait fait de grands progrès, et c'est pour cela que Ses œuvres de guérison étaient par-delà les capacités humaines. À l'époque de Mahomet, les Arabes appréciaient tout particulièrement l'éloquence, ce qui explique que le livre qui lui fut donné dépassait tous les autres par son éloquence et son style poétique. Pour démontrer l'inégalabilité (??????) du Coran, ils affirment qu'il est impossible de produire un verset tel que l'un de ceux que l'on y trouve (cf. sourates 2, 21 et 17, 91). Pourtant, lorsque nous considérons cet argument avec tout le soin et le respect qui lui sont dus, nous ne le trouvons pas très convaincant. En premier lieu, il existe, dans le monde, des livres célèbres composés par des hommes qui ne savaient ni lire ni écrire et qui, dans leur langue particulière, sont largement supérieurs aux autres. En Inde le Rig-Véda fut composé entre 1000 et 1500 ans avant Jésus-Christ, bien avant que les habitants de ce pays ne connussent les caractères écrits. C'est un ouvrage très important, beaucoup plus long que le Coran. Il ne fut pas composé par un seul homme mais par plusieurs, et ceux-ci ne disposaient pas de scribes à qui ils eussent pu dicter leurs versets. Pour ce qui est de la langue grecque, il y a deux poèmes superbes : l'Iliade et l'Odyssée, que l'on attribue communément à un poète aveugle nommé Homère. À l'époque, les aveugles ne savaient en général ni lire ni écrire. Il est possible qu'il ait existé, à l'époque d'Homère, un alphabet grec mais on ne considère pas comme probable qu'il l'ait utilisé ni qu'il ait dicté ses poèmes à des scribes, d'autant plus qu'il était pauvre et qu'il gagnait sa vie en allant d'un endroit à l'autre pour réciter ses poèmes, comme le font encore aujourd'hui des conteurs dans les pays d'Orient.

Par ailleurs, il n'est pas du tout certain que Mahomet ne savait ni lire ni écrire. Cette opinion repose presque entièrement sur le terme An-nabiyyu'l Ummi (???????? ?????????) que l'on trouve dans la sourate 7 : Al A'raf, versets 156-158. Mais, en réalité, ce terme ne signifie pas « le prophète analphabète » mais « le prophète Gentil », c'est-à-dire le prophète qui n'est pas un Israélite mais qui vient de chez les Gentils. Cela est confirmé par la sourate 3 : Al 'Imran, verset 19, où il est enjoint à Mahomet : « Dis à ceux à qui le Livre a été donné et aux Gentils » (????????????????) ; ici, il est évident que les Arabes sont appelés « les Gentils » par opposition au « gens du Livre ». C'est pourquoi l'expression : « An Nabiyyu'l Ummi – le prophète Gentil » est équivalent au titre que l'on retrouve si communément aujourd'hui : « An Nabiyyu'l 'Arabi – le Prophète arabe », et il n'implique pas l'analphabétisme. Les spécialistes savent bien par ailleurs qu'il existe des Traditions, citées par Muslim et par Al Boukhari, qui contredisent cette affirmation selon laquelle Mahomet n'aurait reçu aucune éducation. Par exemple, il nous est dit que, lorsque que ses fidèles prêtèrent serment à Hudaïbah, Mahomet prit la plume d'Ali, biffa les mots par lesquels Ali l'avait qualifié d’« Apôtre de Dieu » et les remplaça, de sa propre main, par les mots : « fils d'Abdullah ». La tradition nous dit aussi que, alors qu'il était à l'article de la mort, Mahomet demanda une plume et de l'encre pour écrire une instruction nommant son successeur mais que les forces lui manquèrent avant qu'on pût lui apporter de quoi écrire. Cette Tradition repose sur la déclaration d'Ibn 'Abbas mais elle est confirmée tant par Al Boukhari que par Muslim. Comme il s'agit là d'un sujet de controverse entre les sunnites et les chiites, nous ne tenterons pas de porter un jugement sur son exactitude. Mais l'existence même de telles Traditions, appuyées par des maîtres de la Tradition, est d'un grand poids, surtout dans la mesure où elles n'ont rien d'improbable. À l'époque de Mahomet, il n'était pas inhabituel que les Arabes fussent capables de lire et d’écrire. Il est bien connu que, lorsque certains des habitants de La Mecque furent capturés par la population de Médine, ils achetèrent leur liberté en leur apprenant à écrire. L'existence même des sept Mu'allaqat (que ceux-ci aient été « suspendus » dans la Ka’bah, possibilité qu’admet As Suyuti , ou qu'ils aient été conservés dans le trésor du roi d'Ukaz (?????), comme le dit Abu Jafar ibn Isma'il an Nahhas ) montre qu'il était tout à fait coutumier pour des auteurs arabes, à cette époque et dans les temps antérieurs, de mettre par écrit leurs ouvrages. Cela dit, même si Mahomet n'avait pas tellement l'habitude d'écrire lui-même, la Tradition nous apprend néanmoins que Zayd ibn Thabit ne fut que l’un des nombreux secrétaires qu'il employa. Les versets du Coran dictés par Mahomet étaient transcrits sur des omoplates de mouton, des morceaux de bois ou tout autre matériau disponible sur lequel on pouvait écrire. Les rédacteurs utilisaient l'alphabet coufique, qui ne comporte pas de points diacritiques ni de signes de voyelles. L'imperfection de cet alphabet a été à l’origine, par la suite, de nombreuses divergences d'interprétation entre les commentateurs. L'auteur de ces pages ne sait pas si l'alphabet coufique est celui dans lequel le Coran est censé avoir été écrit sur la « Table gardée » au Ciel, mais cet alphabet n'est pas très ancien : il dérive du syriaque estrangelo, qui dérive lui-même des anciennes lettres phéniciennes.

Dès qu'un quelconque verset avait été dicté par Mahomet et mis par écrit, des musulmans pieux s’empressaient de l’apprendre par cœur. À en croire la Tradition, cependant, il arrivait que certains versets disparussent avant qu’ils n’aient été ainsi appris par cœur. Par exemple, dans le Mishkat al-Masabih, le traditioniste Muslim nous informe qu’Aïcha a dit : « Parmi les versets du Coran qui ont été annulés, il y en eut six à propos de boire l’eau en la suçant , qui étaient des interdictions ; ils furent ensuite annulés par cinq versets bien connus. Puis l'Apôtre de Dieu est mort et ces derniers se trouvent dans ce qui est récité le Coran » . Il est évident que, à l'époque où Aïcha a déclaré cela, certains des réciteurs continuaient à réciter ces versets, n'ayant pas encore appris qu'ils avaient été annulés. Mais on ne les trouve pas dans le texte actuel du Coran. S'appuyant sur l'autorité d’Omar, Muslim nous dit que ce dernier a déclaré : « Vraiment, Dieu a envoyé Mahomet avec la vérité, et Il fit descendre sur lui le Livre, et c'est pourquoi le verset de la lapidation faisait partie de ce que le Dieu Très-Haut a envoyé ; l'Apôtre de Dieu a lapidé, et nous avons lapidé après lui et, dans le Livre de Dieu, la lapidation est le châtiment de l'adultère » .

Le verset sur la lapidation disait ceci : « Et le vieil homme et la vieille femme, s’ils ont commis l'adultère, tu ne manqueras pas de les lapider » . Mais on ne trouve plus ce verset dans le texte du Coran. À la place, nous trouvons, dans la sourate 24, 1-5, le châtiment de cent coups de fouet pour ce crime. Ailleurs, Ibn Majah nous informe qu’Aïcha a déclaré : « Le verset sur la lapidation et sur la nécessité de boire l’eau en la suçant est descendu... Et son feuillet était sous mon lit ; et il arriva que, lorsque l'Apôtre de Dieu est mort et alors que nous nous occupions de sa mort, un animal domestique est venu et l’a mangé ». Muslim affirme qu’Abu Moussa’ Al Ash'ari aurait dit aux cinq cents réciteurs du Coran de Basrah : « En vérité, nous avions coutume de réciter une sourate que, de par sa longueur et sa sévérité, nous comparions à la Bara'ah , et je l'ai oubliée, sinon que je me souviens de ces mots : "Vous vous êtes appuyés" etc. Et nous avions l’habitude de réciter une sourate que nous avions coutume de comparer à l'un des Rosaires ; et je l'ai oubliée, et les seuls mots dont je me souvienne sont : « "Ô vous qui, etc.". »

Il est bien connu qu’Ubari a ajouté à son exemplaire du Coran deux brèves sourates, intitulées respectivement Suratu'l Khala' et Suratu'l Hafd (cette dernière porte aussi le nom de Suratu'l Qanut), parce qu'il a affirmé qu'elles faisaient partie du Coran originel mais qu'elles avaient été omises par ‘Uthman. Par ailleurs, Ibn Mas'ud a omis les sourates 1, 113 et 114. Certains chiites disent que certains mots se rapportant à ‘Ali ont été omis volontairement du texte actuel du Coran dans les sourates 4, 136. 164 ; 5, 71 ; 26, 228. Ils disent que, dans la sourate 3, 106, le mot ummatin (??????), « nation » a été mis à la place du mot a'immatin (?????????) « imams » qui s’y trouvait à l'origine ; et que, dans la sourate 25, 74, au lieu de ce qu'on lit actuellement : « ???????????? ????????????? ??????? – et fais de nous un modèle pour les pieux », le texte originel et correct était : « ????????????? ?????? ???? ????????????? ??????? – et fais venir parmi nous un imam d'entre les pieux ». Ils mentionnent encore d'autres modifications dont ils affirment qu'elles ont été apportées délibérément dans les sourates 13, 12 ; 23, 39. L'imam Fakhru'ddin Razi admet la possibilité que soit authentique la tradition selon laquelle, dans l'exemplaire qu'avait ‘Ali du Coran, au lieu du texte qu'on lit actuellement dans la sourate 11, 20 [[DM 17]] : « Un témoin venu de la part de son Seigneur lui communique ceci et qu’avant lui le livre de Moïse était déjà un guide et une miséricorde », le texte originel ait dit : « Un témoin venu de la part de son Seigneur, un guide et une miséricorde, communique ceci, et avant lui c’était le livre de Moïse – ??????????? ??????? ??????? ?????????? ?????? ???????? ??????? ???????. ». Il y a là une considérable différence de sens : en effet, les chiites explique que c’est ‘Ali qui était le « témoin » dont il est question ici, et que c’est à lui que, selon cette interprétation, s'appliqueraient les mots : « un guide et une miséricorde » et non pas à la Torah de Moïse. En outre, certains affirment que toute une sourate, appelée la Suratu'n Nurain, a été délibérément omise du Coran. Cette sourate est citée dans sa totalité par Mirza Muhsin du Cachemire, surnommé Al Fani, dans son Dabistan-i Mazahib (??????? ?????), pp. 220- 221.

Nous ne souhaitons pas prendre position sur les affirmations faites par certains à propos de l’omission de certaines parties du texte du Coran ou de l'addition de versets et de sourates après la mort de Mahomet. Cependant, la question qui nous occupe ici, c'est de savoir si le Coran est ou n’est pas une preuve de la mission divine de Mahomet et, dans ce sens, il est impératif d'être bien conscient du fait que de telles affirmations ont été faites par des érudits musulmans, qui ont avancé à leur propos des arguments convaincants.

Nous allons maintenant étudier de quelle manière les différents versets et sourates du Coran ont été rassemblés en un seul livre. Sur ce point également, nous n'en appellerons qu'à des autorités musulmanes. Al Boukhari nous informe que, apparemment un an environ après la mort de Mahomet, Zayd ibn Thabit réalisa une première version du Coran sur ordre du calife Abu Bakr. Voici ce que raconte Zayd , d'après Al Boukari : « À l'époque du massacre de la population de Al Yamamah, Abu Bakr me convoqua, et voilà que Uthman était avec lui. Abu Bakr dit : "En vérité, Omar est venu me voir et m’a dit : ‘Vraiment, le massacre le jour de Al Yamamah fut sévère parmi les Réciteurs du Coran, et je crains fort que beaucoup de réciteurs n’aient été tués sur le champ de bataille , c'est pourquoi une bonne partie du Livre est en train de disparaître (c'est-à-dire d'être perdu). Et je juge que tu devrais donner l'ordre que soit rassemblé le Coran’." Je dis à Omar : "Comment veux-tu que l’on fasse une chose que l'Apôtre de Dieu n'a pas faite ?" Omar dit alors : "Par Dieu ! c’est une bonne idée". Et Omar continua à insister pour me demander de le faire, jusqu'à ce que Dieu dilate mon cœur pour le faire, et j'en vins à adopter l'opinion d’Omar. Abu Bakr dit : "En vérité, tu es un jeune homme intelligent, nous n’avons pas de méfiance envers toi, et tu avais coutume de mettre par écrit la Révélation de l'Apôtre de Dieu. C'est pourquoi, va rechercher [les différents chapitres et versets] du Coran et rassemble-les. Et, par Dieu ! s’il m’avait ordonné de déplacer une montagne, la chose ne m’eût pas été plus difficile que ce qu'il m'ordonna de faire à propos de la collecte du Coran. Je dis : "Comment faire une chose que l’Apôtre de Dieu n'a pas faite ?" Il me dit : "Par Dieu ! c’est une bonne chose". Et ainsi, Abu Bakr continua à insister pour que je le fasse, jusqu'à ce que Dieu dilate mon cœur pour accepter ce que le cœur d’Abu Bakr et celui d'Omar lui avaient expliqué. Et c’est ainsi que j’entrepris de rechercher le Coran : j'en ai rassemblé les éléments inscrits sur des branches de palmier effeuillées et de minces pierres blanches et dans le cœur des hommes, jusqu'à ce que j'aie trouvé la fin de la Suratu't Taubah avec Abu Khuzaimah l’Ansari, c’est chez lui seul que je l’ai trouvée et chez nul autre : "Un Prophète, pris parmi vous, est venu à vous…" , jusqu'à la conclusion de Bara'ah. Et les feuillets ont été conservés par Abu Bakr jusqu’à ce que Dieu le fasse mourir, puis chez Omar aussi longtemps qu’il vécut pendant sa vie, puis chez Hafsah, la fille d’Omar. » As Suyuti dit exactement la même chose, à l’exception de la dernière phrase . Il est probable que cette unique copie du Coran fut réalisée par Zayd, et qu’il n'existait aucune copie complète Coran autre que celle contenue entre ces couvertures.


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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 10:00

C’est pourquoi les autres musulmans ont dû s'appuyer sur la tradition orale pour connaître leur Livre sacré, sauf lorsqu'ils en possédaient quelques passages mis par écrit. Ces textes étaient transmis verbalement et récités en sept dialectes différents (les « Sept Leçons ») et, de ce fait, le texte risquait de se corrompre gravement au point de devenir complètement incertain. C'est pourquoi, alors qu'il participait à la conquête de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan, Uthman fut averti de ce risque par Hudhaifah ibnu'l Yaman. Voici comment Boukhari raconte ce qui s'est passé : « Donc, Hudhaifah dit à Uthman : "Ô Commandeur des Croyants, retiens ces gens avant qu'ils ne divergent sur le Livre, comme c'est le cas des juifs et des chrétiens". C'est pourquoi Uthman fit dire à Hafsah : "Envoie-nous les feuillets afin que nous puissions les copier et en faire des volumes ; puis nous te les renverrons". Hafsah les envoya donc à Uthman. Puis il ordonna à Zayd ibn Thabit, 'Abdu'llah ibnu'z Zubair, Sa'id ibnu'l As et 'Abdu'llah ibn Harith ibn Hishâm de les recopier et de les rassembler en volumes. Et Uthman dit au groupe des trois Quraïch : "Lorsqu'il y aura des divergences entre vous, toi et Zayd ibn Thabit, sur un quelconque passage du Coran, écrivez-le dans le dialecte des Quraïch car, en vérité, ces textes sont descendus dans leur dialecte". Et c'est ce qu’ils firent, jusqu’à ce qu’ils aient fini de recopier les feuillets pour en faire des volumes, et alors Uthman rendit les feuillets à Hafsah. Et il envoya à chaque région un des volumes qu’ils avaient copiés, et il donna des ordres concernant tout ce qui concerne le Coran et qui n’en faisait pas partie, pour chaque feuillet et chaque volume, et il ordonna qu'ils fussent brûlés. Ibn Shahab dit : "Kharijah ibn Zayd ibn Thabit m’a raconté qu’il entendit Zayd ibn Thabit dire : ‘Lorsque nous avons copié le volume, il manquait, dans la Suratu'l Ahzab , un verset que j'ai entendu plusieurs fois l’Apôtre de Dieu réciter’. C'est pourquoi nous l'avons recherché. Et nous l'avons trouvé chez Khuzaimah ibn Thabit l’Ansari, l’un des Croyants, de ceux qui avaient fait preuve leur fidélité à l’alliance conclue avec Dieu. C'est pourquoi nous l'avons inséré dans sa sourate dans le volume". »

Tout cela montre bien qu’il existait certaines différences entre les copies révisées du Coran faites sur ordre d’Uthman et les « feuillets » (???????) confiés à la garde de Hafsah. Le fait que le calife a ordonné de faire brûler toutes les autres copies antérieures de certaines parties du Coran, à l'exception de celles de Hafsah, est une preuve supplémentaire qu’Uthman et Hafsah n’étaient pas d’accord en tous points sur cette seconde édition du Coran réalisée sur ordre d’Uthman. Il y a une autre preuve que la copie du Coran que possédait Hafsah différait à certains égards de l'édition d’Uthman : c’est le fait que, par la suite, [['Abd Al-Malik Ibn ]] Marwân fit également brûler cette copie lorsqu'il était gouverneur de Médine. Néanmoins, malgré ces efforts pour empêcher par la force qu’il n’y ait différents textes du Coran, on peut encore en trouver certaines variantes, comme nous l'apprend par exemple Al-Baidhawi. (Voir par exemple son commentaire sur les sourates 3, 100 ; 6, 91 ; 19, 35 ; 28, 48 ; 38, 6 ; 34, 18 ; 38, 22, etc.).

Par ailleurs, la principale raison qui permettrait de conclure que le texte coranique qui existe actuellement se trouve dans presque le même état dans lequel Mahomet l’a laissé, c'est que la sourate 33, aux versets 37-38 et 49-52 contient certains passages qui éclairent très bien la personnalité de Mahomet. Il est impossible de supposer que l'un quelconque de ses disciples eût osé inventer ces versets et décrire ainsi leur Maître s'il n'avait pas lui-même récité ces mots et ordonné qu'ils fussent considérés comme faisant partie du Coran. L'incident dont il est fait mention aux versets 37 et 38 de cette sourate est mentionné par tous les biographes de Mahomet. Rien n'a été plus efficace que ces versets pour détourner les gens de l'islam.

De nos jours, aucun musulman éclairé n’est en mesure de donner une explication satisfaisante de ce passage. Leurs oulémas affirment que le Coran est un miracle, que son style est à lui seul une preuve suffisante de la mission divine de Mahomet, et que ni des hommes ni des anges ne pourraient produire une sourate comme l'une quelconque de celles contenues dans le Coran. À ce qu'ils disent, chaque mot du Coran fut écrit par la Plume sur la « Table gardée au Ciel », une éternité avant la création du monde, et indubitablement ce passage parmi les autres. À partir de l'Original divin, le Coran fut « descendu » par l'ange Gabriel jusqu'au Ciel le plus bas, lors de la Nuit du Destin. Par la suite, il l'a dicté Mahomet en fonction des occasions qui se présentaient. C'est pour cela que Ibn Khaldun dit : « Sache donc que le Coran est descendu dans la langue des Arabes et conformément au style de leur éloquence, et tous le comprirent et connurent les différentes significations dans ses différentes parties et en relation les unes avec les autres. Et il continua à descendre, section par section et en groupes de versets, pour expliquer la doctrine de l'Unicité de Dieu et les obligations religieuses, en tant que l’exigeaient les circonstances. Certains de ces versets consistent en articles de foi, et certains d'entre eux sont des commandements pour diriger le comportement. » Dans un autre passage, il dit : « Tout cela te prouve que, parmi les Livres Divins, ce fut véritablement le Coran qui fut inspiré à notre prophète, sous la forme de quelque chose qui fut récité exactement tel qu'on le trouve dans ses mots et dans ses sections ; alors que la Torah et l'Injil, par ailleurs, et tous les autres Livres Célestes furent révélés aux prophètes sous la forme d’idées pendant qu'ils étaient en extase, et ils les ont expliquées après être revenus à la condition humaine ordinaire, et dans la langue qu'ils avaient coutume de parler ; et il n'y a donc rien de miraculeux dans ces livres. » Par conséquent, selon cet auteur érudit, tant la langue du Coran que l'enseignement qu’il donne viennent directement de Dieu alors que, pour ce qui est de l'Ancien et du Nouveau Testaments, si leur contenu est dû à l’inspiration, leur style et leur forme ne viennent pas de Dieu. Il s’ensuit que, si notre étude montre que le style du Coran n'est pas miraculeux, ou du moins qu'il n'est pas possible de prouver l’inégalabilité (?????) du Coran, il ne sera plus suffisant de répondre : « Le style de la Bible n'est pas non plus inégalable, et il ne prouve pas non plus que les Saintes Écritures sont inspirées ». Nous, les chrétiens, c’est là quelque chose que nous ne prétendons pas, et ce qu'affirme Ibn Khaldun montre que, même à son époque, les chrétiens ne le prétendaient pas non plus. Nous considérons que chaque auteur de la Bible employait le style qui lui était naturel ; c'est ainsi que certains ont écrit de la poésie, belle et sublime, et certains de la prose, simple et directe. Le message et la doctrine appartiennent à Dieu ; chaque prophète, apôtre, psalmiste, évangéliste ou historien que Dieu a chargé d’écrire a eu pour fonction de revêtir ce message et cette doctrine d'une langue humaine.

Bien entendu, les spécialistes actuels sont bien conscients du fait que le dialecte des Quraïch est l'ancienne langue parlée à La Mecque et non pas la langue du Paradis. L'arabe est l’une des langues sémites ; il a pour sœurs l'hébreu, l’araméen, l'éthiopien, le syriaque, l’assyrien et d'autres langues de moindre importance. L'arabe est une langue ancienne et belle, et le quraïch est le plus cultivé de ses dialectes, et tous les spécialistes admettent que le style de nombreuses parties du Coran est élégant et éloquent. Néanmoins, ces spécialistes font en même temps remarquer à juste titre que, dans le Coran, on trouve certains mots qui ne sont pas de l'arabe pur mais qui sont repris d'autres langues et qui ont été simplement arabisés. On peut citer à ce propos, par exemple, de nombreux noms de personnes et de lieux. Pharaon dérive de l'égyptien ; Adam et Éden d'une très vieille langue appelée l’acadien ; (Ibrahim) Abraham vient de l’assyrien ; les noms Harut et Marut, les mots sirat, hur, djinn et firdaus sont repris du persan ancien ; tabut, taghut, zakut et malakut sont des mots syriaques, Hawari est éthiopien ; Hibr, sakinah, ma'un, Taurat [Torah] et Jahannam viennent de l'hébreu ; et Injil est une version corrompue du grec. On voit donc que la langue du Coran n’est pas de l'arabe absolument pur. Nous admettons qu'il n'y a pas de raison que des mots hébreux, grecs, syriaques, acadiens, éthiopiens, persans et égyptiens ne se soient pas écrits véritablement ainsi. Mais nous pensons que ce dernier point devrait être prouvé.

Par ailleurs, dans le texte actuel du Coran, on a remarqué certaines constructions grammaticales qui, si on les trouvait ailleurs, seraient considérées comme fautives. Elles ne sont pas nombreuses. Nous nous contenterons d'en mentionner trois. (1) L'une se trouve dans la sourate 2, 192 : ?????? ???????? ??????????. (2) La seconde se trouve dans la sourate de 13, 28 : ?????????? ?????????. (3) La troisième se trouve dans la sourate 20, 66 : ??? ??????? ????????????.

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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 10:00

Outre tout cela, on ne peut absolument pas dire que tous les érudits arabes qui y réfléchissent sans préjugé sont d'avis que le style littéraire du Coran est supérieur à celui de tous les autres livres écrits en arabe. Certains doutent que, du point de vue de l'éloquence et de la poésie, il surpasse le Mu'allaqat ou le Maqamat de Hariri, s'il est vrai par ailleurs que, dans les pays musulmans, il y a peu de gens suffisamment courageux pour exprimer une telle opinion. Pourtant, l'histoire nous apprend qu’il y a eu, chez les Arabes, des hommes cultivés qui ont osé nier que, du point de vue de l'éloquence, le Coran soit inégalable. C'est ainsi que le sultan Ismaïl, dans la partie de son Histoire dans laquelle il traite des affaires musulmanes, nous dit que Isa ibn Sabih, surnommé Abu Mousa' et mieux connu sous le nom de Al Muzdar Mostar, fondateur de la secte des Muzdariyyah, avait coutume de dire que des hommes étaient tout à fait capables de produire un livre tel que le Coran du point de vue de la poésie, de l'élégance et de l'éloquence. Lui aussi affirmait que le Coran avait été créé, un point qui a suscité de féroces controverses sous le règne du calife Al Ma'mun (198-218 de l’Hégire ; 813-833 ap. J.-C.). L'auteur du livre intitulé Sharhu'l Mawafiq nous informe que Muzdar avait coutume de dire que les Arabes étaient capables de composer une œuvre qui serait à la fois plus élégante, plus éloquente et meilleure que le Coran. Ash Shahristani nous dit que Muzdar nia la prétention du Coran à être inégalable des points de vues de l'élégance et de l'éloquence (??????? ?????????). An Nizim (???????) dit que l’inégalabilité (?????) du Coran tient aux informations qu'il donne à propos du passé et de l’avenir. S'il est considéré comme sans égal, dit-il, la raison en est qu’il interdit que l’on puisse prendre en considération les prétentions d'autres livres et, que ce soit en les forçant ou en les décourageant, qu’il empêche les Arabes d’oser pour de bon faire une telle comparaison. Il pense que, si cela leur était autorisé, les Arabes seraient certainement capables de « produire une sourate telle que celle-là » des points de vues de l'éloquence, de l'élégance et de la poésie. Sans doute la plupart des musulmans considèrent-ils ces opinions comme hérétiques, et il n'est absolument pas dans l'intention de l'auteur de ces pages d'avancer de telles opinions. Il se contente de faire remarquer que, si les musulmans affirment systématiquement l’inégalabilité du Coran, qu’ils considèrent être évidente et incontestable, certains Arabes érudits le contestent. Si donc, pour ces hommes, le style du Coran n’a pas paru être miraculeux ni être une preuve suffisante que Mahomet avait une mission divine, il n'est pas surprenant que le bien-fondé de cette prétendue preuve ne soit pas apparue clairement à des hommes moins cultivés et connaissant moins bien l'arabe.

Cependant, quand bien même on admettrait que le style du Coran est supérieur à celui de tout autre ouvrage écrit en arabe, cela ne prouverait pas pour autant qu’il s'agit d'un livre inspiré ni qu'il soit « descendu » sur Mahomet. Dans toutes les langues cultivées, il existe certains livres qui, dans cette langue particulière, sont sans égal. En anglais, aucun dramaturge n’égale Shakespeare ; en allemand, les drames de Goethe et de Schiller sont de même sans égal ; en persan, Hafiz surpasse tous les autres poètes dans une sorte particulière de poésie, Maulana yi Rumi dans une autre. En sanskrit, nul ne peut actuellement créer un poème qui égale ce que l'on trouve dans le Rig-Véda. Néanmoins, il serait absurde de supposer que ces ouvrages sont inspirés pour la simple raison qu'ils sont sans égal, chacun dans son propre style et dans sa propre langue. Notre jugement doit s'appuyer sur ce qu’enseigne le livre, et non pas sur son style ; c'est ce que nous avons montré dans l'Introduction. Sinon, les hindous pourraient dire à juste titre – ce qu’ils font d'ailleurs – que le Rig-Véda est un livre inspiré, quoique nous y trouvions mentionnées trente-trois divinités. Dans quelque livre inspiré que ce soit, nous pouvons admirer son noble style littéraire, mais ce qui nous intéresse le plus, à juste titre, c'est l'essentiel : à savoir de vraies doctrines. Même un banal livre de théologie écrit à notre époque n'a guère de valeur si son enseignement est imparfait, si l'on ne peut pas se fier à ce qu’il dit, aussi brillant et éloquent que puisse être son style.

Il est absolument impossible de démontrer que le Coran est plus éloquent et contient une poésie plus belle que tout autre livre, dans quelque langue que ce soit. Nul ne serait en mesure de le prouver, sauf à connaître toutes les langues du monde, anciennes et modernes, et à avoir lu tous les livres qui ont jamais été écrits. Nul sur la terre n'a jamais fait cela, car c'est là une tâche qui dépasse largement les capacités humaines. Il n'est donc pas raisonnable que nos amis musulmans nous assurent que leur religion est « une lumière et un guide », et qu'il est nécessaire que tous les hommes l'acceptent, en même temps qu'ils nous disent que la plus grande preuve de la vérité de l'islam et de la mission de Mahomet, c'est une preuve dont aucun être humain ne peut attester, dans quelque circonstance que ce soit. C'est comme si un aveugle assurait à un autre aveugle que son salut dépendait de sa capacité à distinguer toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Car ni les musulmans ni nous-mêmes ne connaissons toutes les langues humaines ni n'avons lu tous les livres de la terre. Cette preuve sur laquelle les musulmans s'appuient est donc, tant pour eux que pour nous, tout aussi irréelle et sans valeur.

Nous ne pouvons pas lire toutes les langues du monde, mais nous pouvons lire certaines des plus importantes d’entre elles. Prenons par exemple l'Ancien Testament dans le texte original en hébreu : de nombreux érudits considèrent que l'éloquence d'Isaïe, du Deutéronome et de nombreux Psaumes, entre autres, est plus grande que celle d'une quelconque partie du Coran. À part les musulmans, il n'y a pas beaucoup de gens qui le nieraient, et il est probable qu’aucun musulman qui connaîtrait à la fois l'arabe et l’hébreu ne serait en mesure de le contester. Mais même ceux qui n'ont pas une telle érudition peuvent en faire eux-mêmes l’expérience : il suffit de demander à quiconque de lire un passage choisi du Coran traduit en persan, en ourdou ou en turc, et de le comparer avec une bonne traduction d'un passage d’Isaïe traduit dans la même langue. Il pourra alors se forger son propre avis sur l'affirmation sans fondement selon laquelle le Coran dépasserait tous les autres livres en matière de beauté du style.

Cela dit, quand bien même on arriverait à démontrer au-delà de tout doute possible que le Coran dépasse largement tous les autres livres en matière d'éloquence, d'élégance et de poésie, cela ne prouverait pas pour autant qu'il ait été inspiré, pas plus que la force d'un homme ne démontrerait sa sagesse ou que la beauté d'une femme ne démontrerait sa vertu. Quel que soit le livre que l'on considère, on ne peut le reconnaître comme divinement inspiré qu'à partir de ce qu'il contient, de ses doctrines, du fait qu'il satisfait aux critères définis dans l’Introduction. On raconte que l'imposteur Mani affirmait que les hommes devaient croire qu'il était le Paraclet parce qu'il avait écrit un livre appelé Artang, plein de belles illustrations. Il prétendait que ce livre lui avait été donné par Dieu, qu'aucun être humain n'était capable de créer des images aussi belles que celles contenues dans ce livre et que, par conséquent, celui-ci venait manifestement de Dieu lui-même. Mais aucun sage, musulman ou chrétien, n'admettra que la beauté de ces images prouve que Mani était un prophète ; tout au plus prouvent-elles qu’il était un excellent illustrateur. Son livre, comme tous les autres, il faut le juger sur le fond, sur ce qu'il contient. C’est ainsi qu'il fut jugé – et il a disparu de la face de la Terre, et la religion que Mani enseignait ne compte plus, actuellement, un seul adhérent, alors qu'à une époque elle avait de nombreux disciples. On ne peut vraiment juger d’un livre que par ce qu’il enseigne. C’est pourquoi, dans le prochain chapitre, nous allons considérer le Coran sur le fond, comme nous l'avons fait précédemment pour la Bible.

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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 10:01

CHAPITRE 4

EXAMEN DU CORAN SUR LE FOND –
S’AGIT-IL VRAIMENT D’UN LIVRE INSPIRÉ ?


Pour vérifier si le Coran est ou non une révélation du Dieu Très-Haut, il nous faut l’étudier sur le fond. Il ne suffit pas d’être capable d’en répéter par cœur de longs passages sans les comprendre ; c’est là un exercice plus digne d’un perroquet que d’un homme. Ceux qui croient que le Coran est la Parole de Dieu, qu’il est, pour les hommes, une Lumière et un Guide, devraient bien comprendre qu’il ne peut être cette Lumière et ce Guide que s’il éclaire leur cœur et leur intelligence et que, cela, il ne peut le faire que si eux, les hommes, le comprennent. Une lumière est faite pour être placée là où on peut la voir et non pas être cachée sous le boisseau de la superstition et de l’ignorance. Aussi incombe-t-il à tous les vrais musulmans d’étudier et méditer soigneusement le Coran. Si ce livre est la Révélation ultime, définitive et la plus parfaite de Dieu, il ne peut faire aucun bien à ceux qui ne le comprennent pas et ne s’y soumettent pas.

Néanmoins, dans leur grande majorité, les musulmans se contentent d’en répéter les versets à voix haute afin d’acquérir des mérites soit pour eux-mêmes, soit pour les morts. Ils les récitent en arabe, même si la plupart d’entre eux ne comprennent pas la langue des Quraïch. Ce n’est pas de cette manière qu’il convient d’utiliser un livre qui professe tenir son origine de Dieu. Un tel comportement est tout aussi inadmissible que si, par une sombre nuit, un voyageur allait cacher sa torche dans une caverne ténébreuse plutôt que de s’en servir pour éclairer le chemin qu’il doit suivre.

Pourtant, c’est bien ce rôle élevé que les musulmans attribuent au Coran. Or il est très important que nul ne néglige et rejette sans l’approfondir une révélation de Dieu, quelle qu’elle soit ; aussi est-il souhaitable que les chrétiens honnêtes étudient eux aussi le Coran pour savoir ce qu’il enseigne, de crainte que, en le rejetant, ils ne refusent la lumière, l’inspiration et le salut. Dès lors que chrétiens et musulmans auront étudié ce livre avec sérieux, ils seront mieux à même de s’aider mutuellement à trouver la vérité et à suivre la voie juste, la voie de ceux qui plaisent au Très-Haut, et non pas la voie de ceux qui s’égarent ou contre lesquels Il s’irrite.

Sur le fond, ce qu’il y a de plus important dans le Coran, c’est ce qu’il enseigne à propos de la Nature et des Attributs du Dieu Très-Haut. Il le présente comme Unique, Éternel, Immuable, Tout-Puissant, Infiniment-Sage, Omniscient. Le Coran nous dit qu’Il entend, qu’Il voit et qu’Il parle ; qu’Il est le Créateur du Ciel et de la Terre ; qu’Il est Miséricordieux, Juste, Bienveillant, Longanime et Saint, et qu’Il est Celui qui fait vivre et Celui qui fait mourir ; qu’Il possède tous les Attributs de la perfection et qu’il n’y a aucune imperfection en Lui, et qu’Il est donc infiniment éloigné de la faiblesse, de l’ignorance, de l’injustice et du changement. Le Coran invite aussi les hommes à croire en l’Unicité de Dieu : il interdit formellement tout polythéisme et toute idolâtrie. Il enseigne la croyance en la Résurrection, en des récompenses et châtiments futurs pour les actes accomplis ici-bas. Il parle du Paradis et du feu de l’Enfer. Il porte témoignage de l’Ancien Testament et du Nouveau, ainsi que nous l’avons montré dans la première partie de ce Traité. Il impose aux musulmans de croire à tous les prophètes, sans distinction. Il condamne l’hypocrisie et déclare que certaines choses sont bonnes (????) et d’autres mauvaises (????). Il interdit le meurtre, l’adultère, le vol et les faux serments. Il enjoint aux hommes de pratiquer la justice à l’égard des orphelins et l’aumône envers les pauvres.

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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 10:02

Que l’on soit musulman ou chrétien, on admettra volontiers que, pour une bonne part, les enseignements donnés par le Coran sur de tels points sont bons. Lorsqu’il est bon, tout enseignement a sa source première dans le Dieu Très-Miséricordieux (source unique de tout bien), que nous recevions cet enseignement, de Sa part, par l’intermédiaire de prophètes, de livres inspirés, de la conscience, de la raison ou de toute autre manière. Cependant, avant que nous n'admettions que Mahomet était un Prophète et un Messager de Dieu, comme il l'a affirmé, il faut prouver, soit (1) qu'il fut le premier de tous les hommes à enseigner les grandes vérités que sont l'Unicité de Dieu, la différence entre le bien et le mal, la faute du péché, le bonheur ou le malheur dans l’après-vie ; (2) soit que son enseignement sur ces points et sur d'autres étaient tellement supérieurs à celui donné par des prophètes antérieurs qu'il s'agissait indubitablement d'une nouvelle Révélation Divine. Mais il est bien connu que toutes les vérités que nous venons de mentionner avaient déjà été enseignées dans de nombreuses parties du monde, et jusqu'en Arabie, plusieurs siècles avant la naissance de Mahomet. Non seulement l'Unicité de Dieu est enseignée tant dans l'Ancien Testament que dans le Nouveau mais elle constitue le fondement même du judaïsme et du christianisme. Toutes les autres vérités que nous avons mentionnées se trouvent également dans la Bible. Le fait que Dieu est le Créateur du Ciel et de la Terre était affirmé même par le roi Darius de Perse, dans des inscriptions qu'il a laissées sur les rochers de Bisutun et d’Istakhr, et qui furent gravées quelques 500 ans avant l'ère chrétienne et plus de 1000 ans avant la naissance de Mahomet. Si Mahomet avait été le premier à enseigner cette grande doctrine, c'est effectivement à juste titre que l'on pourrait admettre qu'il fut un prophète ; mais ce n'est pas le cas. Avant même sa naissance, les Arabes croyaient au Dieu Très-Haut (Allah Ta'ala'— ???? ???????). La Ka’ba, à La Mecque, était connue comme la Maison de Dieu (??? ????), et le mot même d’Allah, qui inclut l'article défini, enseignait précisément l'Unicité de Dieu. Et jusqu'au nom du père de Mahomet : 'Abdu'llah (??? ????), qui mourut avant la naissance de son fils, contient le nom de Dieu et prouve que l'on croyait alors à Son Unicité. Certes, au « Temps de l'Ignorance », le monde adorait d'autres divinités de rang inférieur, considérées comme des intercesseurs auprès du Dieu Très-Haut et, dans ce sens, ils étaient considérés comme ses « associés » ; pourtant, même chez les Arabes païens, le monothéisme n'avait pas encore complètement disparu à cette époque. Et quand bien même cela eût été le cas, Mahomet aurait pu aussi bien l'apprendre des juifs et des chrétiens qui résidaient alors en Arabie.

En outre, avant de se présenter comme un prophète, Mahomet s'était rendu à deux reprises au moins en Syrie où, dans ses rencontres avec les habitants – dont presque tous professaient le christianisme –, il a discuté avec eux. Lors de la première visite attestée de Mahomet en Syrie, il accompagnait son oncle Abu Talib et il avait environ neuf ans ; à sa seconde visite, il était accompagné de Maisirah, une esclave de Khadija, et il avait alors 25 ans. Même dans sa parentèle et chez ses amis personnels, il se trouvait des hommes qui étaient ou avaient été juifs ou chrétiens, sans parler de Maryam son esclave et concubine copte. Par exemple, Waraqah ibn Naufal, l'un des hanif, s’était converti au christianisme et il connaissait tant la Torah que l'Injil . Un autre hanif reçut également le baptême à la cour de César, à Constantinople. Waraqah et ‘Uthman, comme nous l’apprennent les généalogies établies par Ibn Hishâm , étaient des cousins de Khadija. Un autre hanif est devenu musulman et partit pour l'Abyssinie ; mais, une fois là-bas, il se fit chrétien. Lorsqu'il mourut, Mahomet épousa sa veuve, Umm Habibah. Pour ce qui est de Salman le Perse, qui était l'un des Ashab, certains disent que, à l'origine, c'était un chrétien de Mésopotamie et qu'il était devenu zoroastrien lorsqu'il avait été emmené captif en Perse. Selon l'avis le plus probable, il était perse et zoroastrien de naissance, mais il se convertit au christianisme en Syrie. Puis il vint en Arabie, se fit musulman et devint un très proche ami de Mahomet. C’est lui qui le persuada d'employer des catapultes pour attaquer al Taïf, et de faire creuser un fossé autour de Médine pour la protéger de l'attaque des Quraïch et de leurs alliés en l'an 5 de l'Hégire. C'est du moins ce que raconte Ibn Hishâm. Quant à 'Abdu'llah ibn Salam, Ibn ‘Ishâq nous apprend que, avant de devenir musulman, c’était un rabbin juif érudit. Dans leurs commentaires, Abassi et les deux Jalal nous disent que c’est lui dont il s'agit dans la sourate 46, 9, où il est question d'un « témoin » de l'accord établi entre le Coran et les Écritures juives.

Abassi mentionne un esclave chrétien appelé Yasar (ou encore Abu Fuqaihah) ainsi qu'un chrétien grec qui s'appelait en arabe Abu Takbihah et qui ont tous deux étés cités comme témoins dans l'accusation portée contre Mahomet de s'être fait aider pour compiler le Coran, ainsi que nous l'apprend la sourate 25, 5-6. Dans son commentaire sur la sourate 16, 105 Abassi parle d'un chrétien appelé Caïn (?????), qui a fait l'objet de la même suspicion alors que, dans leurs notes sur ce passage, les deux Jalal mentionnent Yasar et Jabr ; d'autre parlent de Salman, d'autres de Suhaib, d'autres encore d'un moine appelé Addas. Zayd, le fils adoptif de Mahomet, était syrien – et donc chrétien – de naissance.

Lorsque que nous considérons ces faits, qui sont incontestables, nous prenons conscience qu'il est absolument impossible d'affirmer que ces grandes doctrines du Coran qui, pour l'essentiel, coïncident avec celle de l'Ancien et du Nouveau Testaments, ont été révélées directement pour la première fois à Mahomet dans le Coran. De ce fait, si on les trouve dans le Coran, ce qui est indubitablement une très bonne chose – ce pour quoi nous pouvons rendre grâces à Dieu –, il ne s’agit en aucune manière d’un miracle, et ce n'est pas non plus une preuve que ce livre ait été inspiré ni que Mahomet ait reçu une Mission divine de prophète.

Cela dit, on affirme souvent qu’une preuve décisive de cette Inspiration et de cette Mission se trouve dans les nombreuses prophéties que, selon ce qu'affirment certains musulmans, on trouve dans le Coran. Ceux qui défendent cette conception disent que l'accomplissement de prophéties est une preuve claire d'un mandat divin et, pour corroborer cette affirmation, ils citent à juste titre Deutéronome 18, 21-22 . En conséquence, nous avons le devoir d'examiner et d'étudier soigneusement les versets du Coran dont les musulmans disent qu'ils contiennent des prédictions d'événements qui appartenaient à l'avenir lorsque que Mahomet a dicté ces passages à ses secrétaires. Si seulement les musulmans voulaient bien accepter que le Coran fut composé par Mahomet lui-même, et qu'il était alors inspiré, et qu'il ne lui fut pas dicté par l'ange Gabriel, leur argumentation serait beaucoup plus solide.

Ceux qui se sont efforcés de trouver le plus grand nombre possible de prédictions dans le Coran disent qu'il y en a, au total, vingt-deux. On les trouve dans les passages ci-après, dont certains sont censés comprendre plus d'une prophétie : sourates 2, 21-22. 88-89 ; 3, 10. 107-108. 144 ; 5, 71 ; 8, 7 ; 9, 14 ; 15, 9. 95 ; 24, 54 ; 28, 85 ; 30, 1-4 ; 41, 42 ; 48,16. 18-21. 27-28 ; 54, 44-45 ; 61, 13 ; 110, 1-2. Quand on étudie attentivement ces passages, on s'aperçoit qu'il est possible de diviser ces « prophéties » en trois catégories : (1) celles qui se rapportent à des victoires de Mahomet ; (2) celles qui se rapportent au Coran lui-même ; (3) l'unique « prophétie » qui se rapporte aux Byzantins (??????). Nous allons maintenant étudier toutes ces prophéties les unes après les autres et aussi brièvement que possible.

Charles-Edouard
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Message par Charles-Edouard Mer 11 Mar 2009 - 10:02

Il ne sera pas nécessaire de nous attarder longuement sur les passages relevant de la première catégorie. Bien entendu, il est impossible de prouver qu'ils ont été composés – ou qu'ils sont « descendus » – avant que ne se produisent les événements auxquels les commentateurs disent qu'ils se rapportent. Il est cependant très probable que les Traditions ont raison de dire que ce fut bien le cas et, par hypothèse, nous l'admettrons. Cela dit, il n'est pas du tout surprenant que Mahomet ait promis à ses hommes une victoire avant chaque bataille : c'est ce que font presque tous les généraux pour encourager leurs troupes : c'est toujours l'un ou l'autre côté qui finit par remporter la bataille, ou qui prétend l'avoir remportée. Chacun des deux généraux a prédit qu'il remporterait la victoire, et l'un d’eux a nécessairement raison ; cependant, nous n'allons pas pour autant le considérer comme un prophète ou comme le Sceau des Prophètes. Sans doute Gengis Khan et Tamerlan (Taimur-i-lang – ????? ???) ont-ils promis à leurs soldats qu'ils remporteraient la bataille et qu'ils pilleraient les biens de leurs ennemis. Cette promesse fut remplie, et l'ennemi fut défait ; mais qui va pour autant considérer que ces conquérants étaient des Prophètes ou des Apôtres de Dieu ? Le fait même que les hommes qui suivaient Mahomet le croyaient lorsqu'il affirmait avoir reçu un mandat divin leur faisait admettre que ses promesses de victoire et de butin venaient de Dieu. Ainsi, ils devenaient presque invincibles, comme le furent par la suite les Wahhabites et, plus récemment, les disciples du soi-disant Mahdi et de son calife au Soudan. Dans tout cela, cependant, il n'y a rien de miraculeux.

À titre d’illustration, examinons le récit de la bataille de Badr, dont certains affirment qu'on en trouve une prophétie dans la sourate 54, 44-45 . À propos de cette bataille, dans son commentaire sur la sourate 8, 5, Al-Baidhawi nous dit qu’Abu Sufyan escortait une caravane en provenance de Syrie, avec seulement trente-neuf hommes à dos de chameau. L’ange Gabriel aurait informé Mahomet que cette caravane était bien mal protégée alors qu'elle transportait de grandes richesses ; aussi Mahomet ordonna-t-il à ses hommes d'attaquer la caravane et de la piller. Pendant ce temps, Abu Gal fit sortir les habitants de La Mecque pour les amener à Badr. Apprenant cela, les hommes de Mahomet se demandèrent pourquoi celui-ci ne les avait pas avertis qu'ils allaient au combat, afin qu'ils pussent se préparer à la bataille. Ils auraient préféré ne pas combattre l'armée ennemie et poursuivre la caravane mal protégée qui, selon ce que leur avait dit Mahomet, était passée par le rivage. Alors Mahomet se mit en colère et il leur assura que Dieu lui avait promis qu'il ferait sa proie de l'un de ces deux groupes : soit la caravane, soit l'armée ennemie. Dans son commentaire sur le verset 6, Al-Baidhawi explique que, si les musulmans n'étaient pas disposés à combattre, c'était parce qu'ils considéraient qu'ils étaient trop peu nombreux, qu'ils n'avaient que deux cavaliers et qu'ils ne s'étaient pas préparés à combattre. Dans son commentaire sur la sourate 54, 44-45, il dit que, par la suite, ‘Umar a déclaré qu'il n’avait compris le sens de ce verset qu'au moment où il vit Mahomet revêtir son plastron le jour de la bataille. La sourate 8, 5 précise que, au début, les musulmans craignaient ce jour-là d'attaquer les Quraïch ; voici en effet ce qu'elle dit : « Ils contestent la vérité – bien qu'on la leur eût montrée clairement – comme si on les avait poussés à la mort, et ils demeuraient dans l'expectative ». Voici ce que dit Ibn Hishâm à propos de cet événement : « Lorsque que l'Apôtre de Dieu appris qu’Abu Sufyan arrivait de Syrie, il exhorta les musulmans à aller les attaquer, et il dit : "C'est une caravane des Quraïch dans laquelle ils transportent leurs richesses. C'est pourquoi, allez l'attaquer ; peut-être Dieu vous offrira-t-il leur butin". Et c'est ainsi que ces hommes furent incités à attaquer la caravane. Certains d'entre eux étaient pleins de zèle (légers), d'autres l’étaient beaucoup moins (lourds), et cela parce qu'ils n'avaient pas pensé que l’Apôtre de Dieu se lancerait dans une bataille. Et lorsqu’Abu Sufyan s'approcha du Hijaz, il ne cessait de s'informer et d'interroger les cavaliers qu'il rencontrait, parce qu'il s'inquiétait à cause de ces hommes (c'est-à-dire des disciples de Mahomet) ; puis certains voyageurs l'informèrent que Mahomet avait rassemblé ses Compagnons (?????) contre lui et contre sa caravane. C'est pourquoi il se mit alors sur ses gardes. Et il fit venir Zamzam ibn 'Amri'l Ghaffari, et il l'envoya à La Mecque. Et il lui ordonna d'aller voir les Quraïch et de les rassembler pour [défendre] ce qui leur appartenait, et les informer que Mahomet marchait contre eux (c'est-à-dire la caravane d'Abu Sufyan) avec ses Compagnons ». Et c'est ainsi qu'un grand nombre de Quraïch sortirent pour défendre ce qui leur appartenait. Dans le même sens que ces deux récits, le Hayatu'l Qulub nous dit que Mahomet informa ses Compagnons que la caravane était passée et que les Quraïch s'avançaient vers eux, et que le Dieu Très-Haut lui avait ordonné de faire contre eux une djihad. Entendant cela, ses Compagnons prirent peur et furent très angoissés. Ailleurs, l'auteur de ce récit dit que, lorsque les compagnons de Mahomet apprirent que les Quraïch étaient sortis en grand nombre, ils eurent très peur, il poussèrent des cris de frayeur et pleurèrent. Et c'est ainsi que, pour les encourager et leur donner le courage de se battre virilement dans une bataille dont dépendaient tant de choses, Mahomet a répété la sourate 54, 44-45. Ce fut là une sage décision, telle que l'aurait prise n'importe quel autre général, à la différence que Mahomet a affirmé que son message d'encouragement et de promesse d'une victoire venait de Dieu. Enflammés par de telles paroles, les musulmans se battirent bravement et remportèrent une grande victoire. Mais il ne s'agissait en aucune manière d'un miracle. Et on ne peut non pas plus qualifier vraiment de prophétie les paroles d'encouragement prononcées par Mahomet.

Nous allons maintenant étudier les passages qui relèvent de la seconde catégorie. Il nous est affirmé que certains de ces passages prédisent que le Coran sera à jamais préservé dans sa totalité et qu'il sera protégé de toute altération. Après avoir cité la sourate 15,9 : « Nous avons fait descendre le Rappel ; nous en sommes les gardiens », l'auteur de l’Izharu'l Haqq dit à ce propos : « C'est-à-dire (pour empêcher) toute altération, addition ou soustraction à ce qui a été transmis en succession... par les Réciteurs de l'époque. Et tout s'est passé exactement comme cela avait été annoncé. Et c'est ainsi qu'aucun infidèle, aucun paresseux ni aucun karmatite (????????) n'a pu, jusqu'au jour où nous vivons, en modifier une quelconque partie, ni l'une quelconque des lettres qui en constituent les fondements, ni l'un quelconque de ses sens, ni l'un quelconque de ses points-voyelles ». Ceux de nos lecteurs qui auront lu le chapitre 3 de la IIe Partie du présent Traité, et qui se rappellent comment ‘Uthman a détruit tous les anciens codex du Coran, pourront juger cette affirmation à sa juste valeur. Si elle est vraie, alors un grand nombre des Traditions (??????) acceptées sont fausses car, comme nous l'avons vu, elles déclarent que certains versets du Coran, par exemple le verset sur la lapidation, ont été perdus. On ne voit donc pas comment, si la sourate 15, 9 devait être considérée comme une prophétie, elle peut être considérée comme accomplie. Il apparaît donc que cette seconde catégorie de prétendues prédictions est, comme la première, sans aucune valeur réelle pour prouver l'Inspiration du Coran ni le Mandat prophétique de Mahomet.

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