Cesser de récriminer

Bonjour

par rapport à l'Evangile d'hier, j'aimerais ouvrir un fil sur les récriminations.
Il m'arrive TOUS LES JOURS de faire ce péché : je le fais tout bas, en pensée ou à voix haute quand je suis seule. Je tiens ça de ma mère qui me faisait part de tous les griefs qu'elle avait envers ses supérieurs, ses proches, etc.
Je récrimine moi aussi (mais seule dans mon coin) contre des personnes qui m'ont humiliée, blessée, rendue malheureuse et IL N Y A PAS EU RECONNAISSANCE DE L OFFENSE SUBIE.
Et hier j'ai eu l'idée que c'était dangereux car cela devient un vice.
C'est essentiellement contre des femmes que j'en ai car c'est arrivé comme cela dans ma vie : ma mère d'abord, puis les psychiatres, psychanalystes, psychothérapeutes, conseillères et des rivales mais globalement j'ai tendance à oublier des offenses ponctuelles et à retenir celles qui relèvent d'une idéologie féministe favorable à la "liberté" sexuelle et surtout le "dogme" psychanalytique.
C'est surtout contre leur adhésion aveugle à cette idéologie que je récrimine.
Parce que je lui dois les égarements dans ma vie et beaucoup de souffrances

Hier j'ai enrendu l'homélie à la messe et me suis dit qu'il serait bon d'arrêter cette habitude. En fait je tente par ces souvenirs que je me repasse de comprendre comment j'ai pu me faire embobiner, égarer, de comprendre la puissance de cette idéologie et pourquoi c'est des femmes qui la propagent, pourquoi justement dans ces métiers "psys".
J'ai commencé par demander quelque chose au Seigneur : "aidez-moi à vaincre ce mauvais penchant !" et comme d'habitude ensuite après la messe je vais prier Saint Antoine.
Bon, et après, pendant que je préparais à manger, mon mari vient de lui-même pour parler de certaines féministes très médiatisées (style C. Fourest) et dire qu'il n'est pas d'accord avec ce qu'elles pensent. Et pour la première fois il a critiqué le comportement abusif qu'une thérapeute avait eu avec moi !
Ce n'est pas dans ses habitudes car normalement il s'y intéresse très peu ou alors il pensait que c'était ma faute et défendait la psy ou encore ma mère (je l'avais provoquée ou mal comprise), donc je me sentais mal comprise. Et j'avais tendance à ressasser dans mon coin pour me justifier parce que personne ne reconnaissait d'offense faite (c'était donc moi l'orgueilleuse, l'hypersensible et la folle).
Il y avait soudain en mon mari un grand changement (d'habitude il me donne plutôt tort).

J'ai carrément eu l'impression que Jésus me facilitait cette décision d'arrêter de récriminer en me montrant que ceux que j'aime peuvent comprendre mon point de vue, me donner raison, même, et que quand on se sait compris(e), aimé(e) ("je sais que cette personne a mal agi envers toi"), c'est plus facile de pardonner, tourner la page et se dire "l'erreur est humaine, on va oublier ça". Déjà je me suis sentie moins seule.
Quelles sont vos expériences de cela ?
Est-ce que ça vous est arrivé de subir des choses blessantes sans qu'aucun proche ne reconnaisse qu'il y avait eu offense ?
Et de récriminer à part soi en tentant de comprendre ?

D'un autre côté, cette tendance à la critique peut être une protection.
Je connais bien certains aspects de personnes de ma famille d'origine et reste de ce fait prudente lorsque je les vois entreprendre (par exemple) la "conquête" de mes enfants (courriers, envoi d'argent, cadeau...), là le motif est moins noble que ce qui apparait "extérieurement". Il s'agit d'un désir de pouvoir, de mettre mes enfants de leur côté, de vaincre ce que je représente pour eux. De les encourager à la rébellion contre ce que je représente et de transmettre l'idée que les gay-friendly comme eux sont plus cool.

J'ai posté en parallèle une question sur les vertus car un prêtre m'a dit que la prudence fait partie des vertus.
Et souvent c'est l'imprudence qui mène à trop parler, à surinterpréter et par là on commence les récriminations contre d'autres.

 
Deux pages sur ce sujet en allant sur ce fil de discussion :



Le commérage et la médisance : Attention au venin dans nos paroles !

@Gilles ,
Bonjour , et je crois que ce n'est pas cela dont voulait parler Philon .
Bretagne

Pas exactement mais ça m'aide à comprendre l'offense grave qu'on fait en commérant. J'ai mis un commentaire après les 2 pages parce que je connais une personne que d'autres ont, par leurs commérages, perdue de réputation.

C'est intéressant de lire le sujet.
Dans le quotidien c'est assez dur d'encaisser les violences verbales de nos proches. Je pense que le fait de "récriminer (répondre à des accusations par d’autres accusations; Reprocher, trouver à redire, critiquer amèrement) est un mécanisme de défense, sur le coup on peut répondre à la violence par la violence.
Le fait de l'écrire ou dire me permet d'avancer (me calmer) car la rupture avec le père de mes enfants me pousse à encaisser et de donner la place au silence (au lieu d'enrichir les feux de la langue), dans l'évangile n'est-il pas plus sage de la dompter (notre langue).

Samuel 24
…12L'Eternel sera juge entre moi et toi, et l'Eternel me vengera de toi; mais je ne porterai point la main sur toi. 13Des méchants vient la méchanceté, dit l'ancien proverbe. Aussi je ne porterai point la main sur toi. 14Contre qui le roi d'Israël s'est-il mis en marche? Qui poursuis-tu? Un chien mort, une puce!…[/i]

c'est en fait vrai que la critique est facile ! En ce moment je m'en veux beaucoup de parler d'une personne qui n'a pas été  du tout correcte envers mon mari et moi ! mais bon, je lui reconnais, et j'ai su lui reconnaitre qu'elle a eu un  vécu pas toujours facile.
Je souffre beaucoup de la situation qui s'est envenimée. Je n'arrive toujours pas à passer par dessus cette situation qui m'a fait m'éloigner des personnes que j'aimais.

Une personne de mon entourage sait que je souffre horriblement de ce qu'il en découle.
Elle se fait un malin plaisir de relancer le débat. Je me jure à chaque fois, que je ne vais pas lui répondre, et finalement la blessure qui s'ouvre à chaque fois me fait m'emballer et je déballe toutes mes rancœurs concernant la personne qui m'a fait du mal.   !

A la fin, la personne qui relance le problème,  me dit que je ne sais pas prendre du recul etc etc.... Et me dit qu'à ma place, elle ne prendrait pas autant à cœur etc etc...
Ce qui me fait dire que les gens mal intentionnés  se complaisent à nous faire perdre nos bons sens Chrétien, en nous emmenant à la récrimination.
Finalement nos confidences ne résolvent rien.

la récrimination est un piège !  

quand je vais à l'église, je ressens un bien être.

C'est pareil pour moi, Namita.
A la messe de dimanche il m'est venu une idée, c'est de dire à ce style de personne (j'en connais...) qu'on avait compris le message. Bien compris qu'elle était gênée par quelque chose, oui.
Que peut-être (peut-être), il y avait un "truc qui coince".
Qu'on en était navré.
Mais qu'on en reparlerait à tête reposée, plus tard.
Que ça méritait réflexion.
La personne se sentira donc entendue avec sérieux et peut-être qu'elle n'insistera pas ? Ca peut désamorcer la discussion et la personne une fois seule se dira peut-être "j'ai un peu exagéré quand même".

Ca ne marche pas toujours, ça dépend des personnes, de la gravité du conflit.

mon fils a rencontré une jeune personne après une déception sentimentale. Il était extrêmement malheureux. On a eu peur qu'il fasse des bêtises, il perdait goût à tout. Et puis il a rencontré peu de temps après une jeune femme qui attendait un bébé d'un autre garçon qui refusait parait-il le bébé !
Nous n'étions pas pour cette situation, mais que faire ? Cette personne au tout début gentille, s'est mis à nous accabler tant et si bien que mon fils ne veut plus nous parler, ils ont eu un enfant après leur mariage. Ils ne veulent plus que l'on voit nos petits enfants.
Je pensais bien :  à situation ambigüe, vie ambigüe. c'est l'histoire du chemin que l'on ne suit pas.  On peut toujours se dire que pour nous ça sera différent. La cause à effet est bien là. Dans certains domaines c'est bien tolérance zéro. Comme a dit devinci, il vaut mieux s'opposer au début qu'à la fin.
Mon mari et moi on a élevé notre fils Chrétiennement, il a été jusqu'à la communion, il dit reconnaitre avoir été élevé avec de bonnes valeurs qui l'a rendu solide, malgré tout aujourd'hui il s'éloigne de nous sur des reproches infondés, et mêmes calomnieux ! on est blessés; Cette personne s'invente des chimères. On a fini par être épuisés. Les nerfs à fleur de peau sans arrêt, on ne savait plus à quel saint se vouer. Derrière tout ça je ressentais un but. Je me disais que mes peurs étaient peut-être dues à trop d'agacements. Au final on est arrivé à ce que je pressentais.

Je pense souvent à Jésus, je me dis il a fait des miracles, il a soulagé des gens de leur blessure, et à la fin on l'a laissé mettre sur la croix. l'histoire se renouvelle sans cesse, on ne sait pas reconnaitre le bien que peuvent faire les gens.

par chance j'ai des valeurs chrétienne,  j'ai la foi, ça me sauve et ça les sauve

malgré tout quand on me parle de mon fils ou petits enfants, je m'effondre, je garde de la  pitié pour cette personne. On verra bien ce que le très haut décidera pour nous.