vie d'union à Dieu

Avec notre Dieu,
l’intimité de l’amour ?

Pouvons-nous rêver d’entrer dans une relation d’intimité avec Dieu ? Avons-nous
même le droit d’y penser ?

La plupart des croyants, y compris les chrétiens, voient Dieu tellement grand et
élevé, le Seigneur de l’Univers, qui dépasse complètement notre petitesse :
non vraiment, il serait aussi téméraire qu’irrespectueux, pensent-ils, de prétendre
entrer dans son intimité …
Mais n’est-il pas Amour, rien d’autre qu’AMOUR, le Dieu de toute bonté qui nous
a créés à ses image et ressemblance ? Et Jésus ne cesse de nous parler de
notre Père ; dans l’évangile de Jean, le premier message que, ressuscité, il confie
à Marie de Magdala est de dire aux disciples : « Va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père » (Jn 20, 17)
Votre, notre Père ! Jésus, quant à lui, est donc notre frère – l’apôtre Paul précisera
: « le frère aîné d’une multitude de frères (et de soeurs) » Ro.8,29 .
Et le Père est notre Père, - mon Père-, comme il l’est de Jésus…
Alors, regardons Jésus !
Entrons en relation fraternelle avec lui, et vivons comme lui la relation au Père… C’est
un peu fou, n’est-ce pas ? et vertigineux ! Ce type de relation avec le Seigneur Jésus et
avec Celui de qui tout vient et qui soutient l’Univers ? Mais je crois, nous croyons, que le
Saint Esprit - Dieu lui-même, troisième personne de la Saint Trinité - habite notre cœur,
et qu’au plus intime, il peut, il VEUT nous faire vivre l’intimité fraternelle et filiale avec
Jésus et avec le Père. Tous, nous sommes appelés à y croire, et sans réserve ; appelés
à découvrir comment Jésus prie le Père, comment il le retrouve la nuit, le questionne,
lui rend grâce ; et durant le jour, il lui fait confiance, il pose des gestes étonnants pour
multiplier les pains, calmer la tempête, délivrer les énergumènes…
« Je te bénis, Père, d’avoir révélé cela, non point aux sages et aux habiles, mais aux tout-petits
» (Luc 10, 21). Et Jésus, nous est-il dit, exulte de joie dans l’Esprit Saint. En fait, c’est un long chemin à vivre pour arriver à la simplicité du cœur, au creusement intérieur, à ce qui permettra l’accès familier avec mon Père, notre Père, en union intime avec Jésus. Je suis tellement encombré de moi-même, “mon cher EGO” ! En méditant l’Evangile, en priant devant l’Eucharistie, je vais entrer de plus en plus dans les sentiments de Jésus, l’apôtre Paul nous y invite : «Ayez entre vous les sentiments qui furent ceux mêmes du Christ Jésus» (Phil. 2, 5). Je vais aussi prier avec Marie, prier Marie, pour découvrir avec elle le coeur profond de Jésus ; me mettre avec Marie de Magdala qui pleurait devant le
tombeau vide et que Jésus appelle par son nom : « Marie ! » « Oh ! Rabbouni » (Jn.20,
16).Que j’aie le désir et la confiance de me faire appeler par Jésus, moi aussi, par mon
Prénom ! Il suffit de croire, de désirer, d’écouter : par la grâce de l’Esprit, avec l’aide
Marie et de tous les amis d’en haut, celles et ceux qui sont déjà parvenus au face à face!

Saint Ignace nous indique un bon escalier; dans les Exercices Spirituels, cela s’appelle “le triple colloque” : on va vers Marie en lui demandant de nous faire entrer en intimité avec son Fils Jésus ; une fois qu’on y est, on dialogue avec lui et on lui demande de nous faire accéder au Père pour l’honorer, le louer et lui présenter en toute simplicité nos requêtes. Et c’est la joie de nous tenir auprès de notre “abba”, cher Père, sûrs qu’il nous accueille, nous exauce et nous parle au plus secret : «Le Père qui est dans le secret t’entend» (Matt 6, 6).
Plus tard, quand la familiarité est bien établie, je lui demande de me faire connaître mieux les richesses de Jésus et de me mettre dans sa vie apostolique, dans sa chasteté, dans son obéissance. «Demandez, vous recevrez» (Matt 7,7).
Tout cela ne va pas sans combat ! Le propre du diable (le diabolos, le diviseur) c’est de vouloir nous couper de Dieu, de nous rabattre sur l’horizontale : il suggère des voies spirituelles déviées pour casser notre connaissance du Père, briser la relation (les pratiques de l’ésotérisme et du ‘new age’). En ce sens, l’Islam (qui actualise l’héritage de l’arianisme) ferme complètement l’accès à l’intimité filiale (comment Dieu serait-il Père ? Et Jésus, son Fils ?). Le musulman sera peut-être dévot et plein d’abandon (inch’allah), mais il ne connaît ni le Père, ni le Fils. Que c’est dommage ! Ne nous laissons pas piéger au nom d’un faux respect de ce qu’on dit être la Transcendance de Dieu . Suivons les témoins qui sont dans la lumière du Ressuscité ! Ils ont appris à vivre l’intimité : par la foi, l’espérance et l’amour et ils ont parfois témoigné jusqu’au sang. A notre tour, nous découvrons la douceur de cette intimité : ceux-là qui nous ont précédés nous soutiennent et accompagnent notre prière de louange et notre intercession. En ce mois de Mars, nous sommes proches de Joseph et Marie qui, à Nazareth, ont cheminé avec Jésus dans l’intimité du Père , en même temps qu’ils découvraient la belle humanité de leur fils, venu pour être notre frère à tous. Pas moyen d’avoir un frère plus fraternel ; impossible d’avoir un père plus paternel que “notre abba”.
Alors, allons-y avec confiance et audace !

Un peu d’histoire...
C'est au Moyen Âge que s'impose véritablement la mystique de l'union à Dieu par amour, avec la grâce du Christ. Saint Bernard de Clairvaux au XIIème siècle, puis saint
François d'Assise et sainte Catherine de Sienne au XIVème siècle ne cesseront de crier
les exigences de l'amour de Dieu. Les grands mystiques espagnols de l'ordre du Carmel dominent le XVIème siècle : sainte Thérèse d'Avila conçoit sa vocation religieuse comme un mariage spirituel, et sa thématique de l'itinéraire ascétique, toujours inachevé vers Dieu, sera également au centre de la mystique de Jean de la Croix. Le XVIIème siècle connut un affrontement d'écoles, les unes privilégiant l'ascèse, les autres - le quiétiste - l'abandon à Dieu.
Le but de la vie est de retrouver la présence de Dieu en son coeur et de connaître
ainsi une paix intérieure fondée sur la certitude de son amour.

Dès la première phrase du prologue de La Montée du Carmel, Jean de la Croix propose à l'âme d'arriver à la divine lumière de l'union parfaite avec Dieu par amour, autant qu'elle est possible en cette vie. Jean rappelle souvent ce but, sans manquer de préciser que le passage par la Nuit est incontournable. Les premiers pas sont donc orientés vers cette contemplation obscure ; elle implique une sortie et une entrée, une traversée... mais l'on marche pour arriver... “Laissons le Christ s'exprimer à travers nous: Tel un instrument, tiens-toi tout prêt pour la main de l'artiste. Ne laisse pas les cordes se détendre et s'amollir sous l'effet des plaisirs, ne deviens pas une cythare inutilisable.
Serre les cordes, tends-les pour le chant. Rends-toi digne des mains très pures qui se serviront de toi !.. Si le Christ se met à jouer sur ton instrument, alors le Saint-Esprit viendra sûrement et le miracle, qui dépasse tous les autres, se manifestera : la charité !”
(Saint Jean Chrysostome, Homélie 8.7)

Les amants
Quand il y a union d'amour, il est vrai de dire que l'aimé vit en l'amant, et l'amant en
l'aimé. Et l'amour opère une telle ressemblance en la transformation des amants,
qu'on peut dire que chacun est l'autre, et que tous deux sont un, parce qu'en l'union et la transformation d'amour, l'un se donne et s'échange pour l'autre. Chacun se laisse, se donne, et s'échange pour l'autre, et ainsi chacun vit en l'autre, et l'un est l'autre, et les deux sont un par transformation d'amour. C'est cela que saint Paul a voulu donner à entendre quand il a dit : Ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi. (Gal 2,20)
Ceci se fera parfaitement au Ciel en vie divine en tous ceux qui mériteront de se voir en Dieu ; parce qu'étant transformés en Dieu, ils vivront une vie de Dieu et non pas leur vie, bien qu'aussi ils vivront leur vie, puisque la vie de Dieu sera leur vie. Et alors ils diront en vérité : “Nous vivons, mais non pas nous autres, c'est Dieu qui vit en nous.”
Cet état céleste peut toutefois s'ébaucher ici-bas. Et Dieu trouve alors sa joie en l'âme accueillante à sa volonté ; le bonheur de l'époux et celui de l'épouse ne font qu'un. «Moi, si j'avais commis tous les crimes possibles, j garderais la même confiance, car je sais bien que cette multitude d'offenses n'est qu'une goutte d'eau dans un brasier ardent » nous dit la petite Thérèse.
Voilà la voie royale de l'union à Dieu !
La voie des petits comme Thérèse, la voie de tous ceux qui se trouvent pauvres et démunis devant la lourdeur de notre humanité. Saint Jean de la Croix, qui se trouvait une fois emprisonné tout en haut d’une tour, aperçut par ses barreaux un galant venu chanter la sérénade sous la fenêtre de sa douce. Il lui chantait : “je meurs d'amour pour toi” et elle, ouvrant ses volets de répondre - “hé bien meurs !”

Jésus est venu sur la terre pour nous annoncer son amour infini, et nous lui avons répondu:“hé bien meurs !” Dieu nous dit que même la mort ne peut être un obstacle à son amour. Il entend le cri de l'homme qui dit : je n'ai rien demandé, pourquoi ne m'as-tu pas laissé tranquille ! Ces cris sont parfois profondément enfouis en nous-même. A cette voix désespérée, à cette voix de l'homme en détresse, Dieu répond : je brûlais de te faire partager les délices de mon amour, je brûlais de t'aimer, de pouvoir
t'enlacer, te chérir, te bénir...
Accueillir cette parole de Dieu , c'est comme faire sept fois le tour des murailles pour qu'elles s'effondrent, c'est comme faire descendre le Ciel sur notre terre, c'est l'homme qui se réconcilie avec son père. C'est le chemin de l'union retrouvée.

L’enfant prodigue qui vit en nous Le fils prodigue a dû être bien étonné à son retour, de voir que son père lui réservait les meilleurs plats, les plus beaux bijoux. S'il l'avait découvert avant, peut-être ne serait-il jamais
parti, peut-être n'aurait-il jamais désiré partager la nourriture des cochons...
Nous avons coutume de dire que Dieu écrit droit avec des lignes courbes. Le chemin tortueux qu'a emprunté le fils prodigue a transformé son coeur, renouvelé son amour, l'a invité à se découvrir aimé au-delà de ses espérances.
Dieu nous désire comme le fiancé et la fiancée du Cantique des cantiques. Mais parfois la voix du fils aîné s'élève en nous-même: comment, et moi tu ne me fais pas la fête ? moi qui suis resté fidèlement près de toi... Et Dieu de nous répondre encore : mais toi, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi...
L'union commence lorsque ces deux chemins en nous se trouvent réconciliés. Mettons nous à l'écoute de chacun d’eux, afin que nous ne laissions rien derrière nous. Ainsi, notre union à Dieu portera en nous et par nous, les fruits du Saint-Esprit, et nous pourrons avec sainte Thérèse d'Avila, chanter : Dieu seul suffit !
L'union est un don mutuel où chacun est là pour l'autre, dans un commerce
d'amour gratuit, un lieu où toutes les voix se taisent pour laisser place au fiat. Il y a alors une telle connivence entre l’homme et Dieu, qu’un seul regard suffit pour tout se dire... Dans nos communautés nous trouvons souvent cette petite phrase près de nos chapelles l'amour du silence mène au silence de l'amour.
Lorsque le Seigneur dit : la moisson est abondante et les ouvriers sont peu nombreux, nous pouvons aussi l'attribuer à notre vie d'union. En effet, celle-ci embellit la moisson et harmonise la récolte. Alors, soyons des ouvriers de l'union à Dieu, sûrs que nous porterons ainsi de nombreux fruits, bien plus que par nos oeuvres.
Que celles-ci découlent de notre intimité avec le Seigneur, alors nous verrons des miracles dans nos vies et autour de nous.Rappelons-nous que nous n'avons qu'une seule vie ! Aimer c'est tout donner et se donner
soi-même, chante Thérèse de l'Enfant- Jésus. Donnons-nous totalement à l’Amour dès maintenant.

Prions
“Prenez, Seigneur, et recevez toute ma liberté, ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté ; tout ce que j'ai et tout ce que je possède.
Vous me l'avez donné ; à Vous, Seigneur, je le rends. Tout est vôtre, disposez-en selon votre entière volonté. Donnez-moi votre amour et votre grâce et cela me suffit.”
Saint Ignace de Loyola, Exercices spirituels

Témoignage
Christine - mariée - 4 enfants

Parler de ma vie d'oraison, c'est parler à la fois de la bonté de Dieu à mon égard et de l'importance de mes frères chrétiens dans ma vie spirituelle. Il y a quinze ans, peu satisfaite de la vie que je menais, je suis allée me confesser. Pénitence: dix minutes de prière par jour. L'horreur, je m'en souviendrai toute ma vie! Pendant un an, j'ai ramé pour trouver dix minutes
dans la journée, cesser toute activité, essayer de penser à Dieu. J'ai bien cru ne jamais pouvoir y arriver !
Et pourtant à force d'encouragements et d'efforts, à la fin de l'année, j'avais réussi à être fidèle à ce temps pour Dieu. L'aide de ce frère, prêtre en l'occurrence, a été capitale. Sans lui je n'aurais jamais persévéré ni même entrepris une pareille aventure. Car c'est bien d'une aventure dont il s'agit et qui ne finit jamais de surprendre. Le Seigneur attend, en effet, que nous nous taisions quelques instants dans la journée et restions en paix devant Lui pour pouvoir nous parler dans le silence et nous instruire peu à peu. J'aime bien cette phrase de Michel Boujenat: On parle souvent du silence de Dieu mais jamais de la surdité des hommes. Dix minutes par jour : ce qui me semblait être un point d'arrivée n'était, en fait, qu'un point de départ ! Alors que je considérais encore tous les efforts que j'avais faits, le Seigneur se révélait à moi comme le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, mon Dieu. Pendant la deuxième année, combien le Seigneur ne me combla-t-il pas de sa joie, de sa tendresse jusqu'à ce qu'insensiblement, je veuille prolonger
ce temps avec lui et le placer en début de journée. C'était mon rendez-vous d'amour avec le Seigneur : ce temps me paraissait si important qu'il ne pouvait qu’être placé avant toute autre activité.Au bout de la deuxième année, je priais chaque matin une demi-heure et cela régulièrement pendant huit ans. Quand le prêtre avec qui je faisais le point régulièrement quitta la paroisse, je cherchai de l'aide auprès d'une carmélite, sachant qu'au Carmel se trouvaient des maîtres de prière, tels Ste Thérèse d'Avila, St Jean de la Croix, etc....

J'écoutais les conseils avec avidité, notais tout sur un petit carnet et m'en servais dans la prière avec beaucoup de confiance. La prière à ce moment-là, quels qu'aient pu être mes états d'âme, commençait à être la grande affaire de ma vie, le cœur à cœur avec mon Dieu et mon Père, avec Jésus mon Sauveur dans la force et la joie de l'Esprit ; premier moment de la journée, car on ne fait pas attendre le Seigneur.

Je me rendais bien compte aussi que la prière irriguait doucement tout le reste de ma journée et me transformait peu à peu. Au bout de ces huit années, je me suis aperçue que je ne priais plus une demi-heure mais 3/4 d'heure. Je n'y étais pour rien ; ce n'était pas le fruit d'une résolution que j'aurais prise mais seulement l'effet de la tendresse du Seigneur qui voulait me garder un peu plus longtemps avec lui. J'en ai été si touchée, si heureuse que je lui ai donné aussitôt le quart d'heure supplémentaire !
Je n'ai pas parlé du contenu de ma prière. Je pense que c'est personnel comme toute relation d'amour. Et puis, il y aura, il me semble,autant de prières différentes que de personnes qui prient. Bien sûr il y a des moments d'aridité, de sécheresse, de doute; c'est pourquoi je suis convaincue du rôle indispensable d'un frère ou d'une sœur pour aider, conseiller, guider...

Je dirai , en conclusion, qu'il me semble que c'est mal poser le problème que de le poser à partir de soi : je n'ai pas le temps, je ne sais pas quoi dire, etc...
Il est à poser à partir de Dieu. Notre Dieu et Père, qui nous donne la vie, Jésus notre Sauveur désirent s'entretenir avec nous, nous dire leurs secrets d'amour, nous combler de leur tendresse et de leur lumière. Comment oserions-nous les ignorer et leur dire non ?

Mère de huit enfants, Valence, 46 ans, commence chacune de ses journées par une demi-heure d’oraison. Comme tout un chacun, elle est confrontée au problème des distractions. Comment les vit-elle ?

« Connaissez-vous quelqu’un qui prétend n’avoir jamais de distractions dans la prière ? Merci de me le présenter ! Les distractions sont inévitables puisqu’on est pétri d’humanité. Néanmoins, j’en ai plus souvent que je ne souhaiterais. Elles tournent autour de mes préoccupations de mère de famille : les enfants qui “défilent” dans ma tête, la journée qui vient… En ce
moment, je suis accaparée par l’orientation de nos deux aînés en terminale.
L’imagination peut nous entraîner très loin: de Gabrielle-qui-va-passer-son-bac, on saute chez les Apprentis d’Auteuil ; de là, hop, on rebondit… au bout du monde. J’essaie de réagir, de revenir vers le Seigneur – c’est difficile. Parfois, je me laisse entraîner. Au début, j’avais tendance à me focaliser sur mes distractions et à m’en désoler. Voire à culpabiliser. J’étais aussi portée à juger mon oraison en fonction des imaginations rencontrées. Beaucoup de distractions, cela faisait nécessairement une
oraison nulle, insignifiante, stérile. Au fil du temps, j’ai évolué. La prière est un temps donné à Dieu : il en fait ce qu’il veut. Ce qui compte, c’est la volonté qu’on a, au départ, de lui offrir du temps. Ensuite, c’est à lui de jouer… Aujourd’hui, je ne porte plus de jugement sur la qualité de ma
prière. Ce n’est plus mon problème. De même, je ne fais plus de fixations sur mes inattentions.
Je fais un bouquet de mes distractions et je les offre au Seigneur.
Les distractions permettent de vivre la communion des saints. Penser dans la prière à telle personne ou tel événement me donne l’occasion de prier à ces intentions. Hier, un de mes enfants a été choqué par un film que leur a montré le professeur de français : ce matin, j’y ai pensé pendant mon temps d’oraison ; j’ai alors présenté mon fils, sa classe et ce
professeur à Jésus. Agir ainsi est non seulement vecteur de grâce(s) pour le prochain, mais utile pour couper court… à une distraction. À la fin
de mon oraison, je rassemble toutes mes distractions et j’en fais un bouquet que j’offre au Seigneur. Il faut bien qu’elles servent
à quelque chose ! L’aspect matériel compte aussi : choix du lieu, de “l’ambiance”, de la plage horaire.
Je prie chez moi, le matin très tôt, car j’ai l’esprit frais et dispos, pas encore trop accaparé par les mille et un tracas de la vie quotidienne.
Je ne risque pas non plus d’être distraite par la sonnerie du téléphone, la minuterie du four, que sais-je. Ni même par les enfants,qui dorment encore.
Quand mon réveil sonne, je me lève pour allumer une bougie devant une icône, au pied de mon lit. Je me remets ensuite dans mon lit où je me cale, assise, avec deux oreillers, et je prends l’Évangile du jour. Quand mon esprit commence à s’égarer, je me raccroche à la Parole de
Dieu. Cela m’aide. Je devrais prier davantage l’Esprit Saint pour qu’il m’assiste, mais je n’ai pas encore ce réflexe. Cela va venir ! »

Élisabeth de Baudoüin
Extrait de l’hebdomadaire Famille Chrétienne
du 5 février 2011

Cher Joël,

merci de votre intérêt, je prierais pour vous soyez en sûr ! Le seigneur se réjouit de votre persévérance et de votre fidélité malgré ces difficultés soyez en sûr cher ami !
courage, je subit moi-même la même obscurité depuis le mois de juillet 2013 avec de très rare rayon de lumière ...
ce qui compte je pense c'est de rester fidèle à ses résolutions et de tout offrir au seigneur !

Merci Betty pour tous ces témoignages de vie où plusieurs peuvent se reconnaitre et se dire :

Avec le Seigneur dans vies tout est possible !

  
  

Merci Betty      

Bonjour Joël.

J'aime bien votre précédent commentaire et Je voudrais avoir votre ressenti sur un sujet particulier:

la résurrection des corps.

Cela fait partie de vos espérances?

Ou plûtot vous contenteriez vous de la vie de L'âme et de l'Esprit en Dieu?

Ce projet Divin n'est-il pas une grande récompense pour les rachetés?

Et cette résurrection ne prouve-t-elle pas l'importance du corps dans le projet divin?

Merci d'avance de vos lumière et de l'expression de votre foi à ce sujet.

Le Dieu intérieur
*Par Maurice Zundel à Lausanne (Suisse) en 1962

Dans les "Confessions" St Augustin nous raconte, sans nous rien cacher: sa vie, ses désordres, sa conversion, son baptême, et où il ne cesse de louer Dieu de l'avoir appelé à Sa Lumière.

Il exprime l'état où il se trouvait avant sa conversion dans ces mots dont vous saisirez tout de suite, à travers leur admirable simplicité, le poids éternel de lumière. Il dit donc:
"Trop tard, je t'ai aimée, Beauté toujours ancienne et toujours nouvelle, trop tard je t'ai aimée, et pourtant tu étais dedans, mais c'est moi qui étais dehors". (X/27)

"Tu étais dedans, mais c'est moi qui étais dehors..." Comme c'est admirable! La situation de l'homme qui n'a pas encore rencontré le Vrai Dieu, c'est d'être extérieur, d'être en dehors de lui-même, comme nous disons d'un homme en colère qu'il est "hors de lui":

Il ne se possède plus, il ne se contrôle plus, il n'est plus maître de ses actes, il n'est plus l'origine de sa propre conduite, il est aliéné à soi-même..., il est dehors; alors que la condition normale de l'homme, ce serait d'être dedans, d'être un centre de toute son activité jolie, ordonnée, lumineuse et créatrice. Augustin résume tout cela en opposant ces deux mots génialement: *"Tu étais dedans, mais moi j'étais dehors".

Et se commentant lui-même, il ajoute ce commentaire qui n'est pas moins admirable: "Tu étais avec moi, mais moi, je n'étais pas avec toi". Donc, c'est Dieu qui était toujours déjà là, comme un soleil caché en lui et qui l'attendait, et c'est lui qui n'était pas avec Dieu.
Nous voyons tout de suite que le Dieu qu'il a rencontré, c'est un Dieu intérieur à lui, intérieur à nous-même, un Dieu qui est dedans, alors que nous, nous sommes dehors.
Et la conclusion, c'est qu'évidemment, Augustin ne rencontrera Dieu que lorsque lui-même sera entré dedans.

Dieu va l'appeler au-dedans. Il va l'appeler à se recueillir, à se recentrer, à devenir justement une source, une origine de sa propre conduite, un créateur de sa vie et de son univers. Cela éclate comme les mots, puisque Dieu est dedans et nous dehors. Cette situation intolérable ne peut être surmontée que si l'homme revient à l'intérieur, s'il se constitue dans cette intimité où il s'échangera avec Dieu comme une Personne avec une Personne.
C'est un courant formidable car, justement, dans cet itinéraire d'Augustin, nous voyons que l'aimantation que Dieu exerce sur nous n'est absolument pas le commandement de quelqu'un qui veut nous imposer quoi que ce soit, mais l'attrait d'une beauté, d'un amour qui veut nous transformer en Lui-même, qui veut nous arracher à notre dispersion, à notre impuissance, à nos servitudes, à nos dépendances, pour se mettre au cœur de notre liberté.
*Quand nous serons recueillis au centre,* quand nous serons au-dedans une intimité, un commencement, une origine, une source,* alors nous serons devant Dieu,* non pas comme des esclaves, mais comme des amis qui s'échangent avec l'être aimé dans la lumière d'une générosité réciproque.
Le Dieu d'Augustin, le Dieu chrétien, le Dieu qui se révèle en Jésus Christ, ce Dieu l'appelle, ce Dieu va fasciner son génie et faire de lui le grand Docteur de la grâce.
Ce Dieu, justement, est un Dieu libérateur, c'est Lui qui nous révèle que nous sommes dehors, c'est Lui qui remédie à notre extériorité, c'est Lui qui nous introduit dans notre intimité, c'est Lui qui nous permet de nous joindre nous-même, c'est Lui qui fait de nous, enfin, non pas des créatures misérables et soumises, mais des amis, des fils, des collaborateurs, des dieux.
C'est en Dieu que notre vie devient vivante, qu’elle trouve sa plénitude dans cette adhésion de lumière et d'amour qui nous identifie avec Dieu, et qui enracine notre intimité dans la sienne afin que notre vie devienne Sa Vie et Sa Vie la nôtre.
Toutes les fantasmagories, par conséquent, de dépendance, de servitude, de domination, de despotisme, tout cela est creux dans la lumière de cette expérience essentiellement chrétienne. Le chrétien ne va pas à Dieu comme à un étranger:

*il va à Dieu comme on va vers son intimité. Eh bien, Dieu est tout entier Intériorité.*

Il n'a pas de dehors. Il ne peut donc que nous ramener au-dedans, et nous établir au cœur de notre intimité en faisant de notre liberté quelque chose d'absolument inviolable, qui ne peut rien sur cette liberté que de la constituer, que de l'appeler à naître, que de l'aider à s'accroître parce que, justement, Dieu ne peut agir qu'en vue de cette intériorité, pour la protéger, pour la confirmer, pour la faire grandir. Dieu ne peut jamais nous prendre par le dehors, Il ne peut nous saisir que par le dedans, en pénétrant en nous sans violer notre frontière, mais en faisant éclater cette frontière dans un immense espace d'amour où nous devenons ce qu'Il est : Générosité, Lumière, Amour.

C'est pourquoi on peut dire que le monde, l'univers, toute la création, sont tenus par la fragilité de Dieu.
Dieu nous apparaît comme Celui qui, en nous invitant à devenir une liberté inviolable, va Se mettre dans notre main, et nous avons ce pouvoir terrible de dire: "Non», comme celui de dire: "Oui".
Si nous rejoignons le Prologue de St Jean: "La lumière luit dans les ténèbres, les ténèbres ne la saisissent pas. Dieu est dans le monde et le monde ne le connaît pas. Il vient chez les siens, et les siens ne Le reçoivent pas."(Jn 1.5,10,11)
Dieu est toujours déjà là: "Tu étais avec moi, mais c'est moi qui n'étais pas avec Toi. «Il est toujours déjà là, mais si nous ne sommes pas là, c'est comme s'Il était inexistant.
Le plus grand amour ne peut rien sur celui qui n'aime pas. Le plus grand génie ne peut rien sur l'esprit qui se ferme, qui se refuse. La plus grande beauté, la plus grande musique, ne peuvent rien sur celui dont les oreilles sont obstinément fermées.

*Ainsi Dieu ne peut rien sur un univers qui est suspendu à son Amour* et qui est appelé à devenir lui-même une offrande d'amour. Dieu peut être vaincu, Il peut échouer. C'est pourquoi notre Dieu est un Dieu crucifié, crucifié par tous les refus d'amour qui réduisent sa Présence perpétuelle à l'impuissance, comme St Augustin le constate lorsqu'il dit: "Tu étais avec moi. Mais moi, je n'étais pas avec Toi".
Ainsi le monde est tout entier suspendu à cette divine fragilité, l'Amour que n'importe qui peut écraser, peut refuser, peut crucifier. Alors le monde n'est pas ce que nous pensons qu'il est. Le monde, nous avons à le porter à notre tour, à le transformer, à lui donner sa véritable signification. Nous avons à le faire entrer dans ce circuit de lumière et d'amour qui fermera l'anneau d'or des fiançailles éternelles.
Nous allons donc nous rappeler ces trois mots d'Augustin :
- "Tu étais dedans, mais moi j'étais dehors".
- "Tu étais avec moi, mais moi je n'étais pas avec Toi".
- "En adhérant à Toi de tout moi-même, ma vie vivra d'être toute pleine de Toi".

En retenant cet admirable itinéraire et ces mots qui sont dignes de cette ascension vers la Lumière, nous essaierons d'écouter à notre tour cette voix amie qui nous appelle au plus profond de nous-même, et qui veut nous amener au-dedans, qui veut nous rendre libres, qui veut nous identifier avec Lui, qui veut nous conduire à notre plus profonde intimité pour faire de nous vraiment un centre, un commencement, une source et une origine.
*Comme c'est magnifique d'être appelé par un tel Amour !*

Oh ! Demandons de ne pas hésiter aujourd'hui, et de sceller dans le "Oui" de notre enthousiasme et de notre liberté ce "Oui" éternel qui se prononce au plus intime de nous-même à ce Dieu qui est toujours déjà là, et qui ne cesse jamais de nous attendre et de nous aimer.

*Toute ma force vient de mon intimité avec Jésus*
*Témoignage de Thierry Fourchaud*

En septembre dernier, mon ami Léandre Lachance m’exhorte à prier encore davantage.
La prière quotidienne fait partie intégrante de ma vie depuis presque 20 ans, mais lorsque ses paroles raisonnent à mes oreilles, je ressens que le Seigneur m’appelle à aller encore beaucoup plus loin dans l’intimité avec Lui.

Donc, comme chaque nuit je me lève vers 4 heures du matin et je m’installe confortablement dans un bon fauteuil en face d’une magnifique icône de Jésus miséricordieux

Et là je commence mes petites phrases, que je répète doucement et qui m’aident à me rendre présent à sa Présence : “Jésus tu m’aimes, Jésus je t’aime… Jésus j’ai confiance en toi, Jésus tu me guéris, Jésus tu me libères...” et aussi les phrases suivantes
données par Léandre, “Oui je suis tout petit, oui je sais que tu m’aimes, oui j’accueille tes grâces...”
*Au bout d’un petit moment je commence à descendre doucement en mon cœur à la rencontre de Jésus.* Là, la première chose, je Lui remets toutes mes intentions, mes soucis, mes questions, d’abord je lui donne tout.
*J’entre alors dans un cœur à cœur très agréable* et j’ai souvent l’impression que Jésus me serre sur son cœur pour me donner tout son amour.

Puis je prends le livre de Léandre Lachance le volume 1 “Pour le bonheur des miens, mes choisis” et je prends la page où j’en suis. J’ai commencé le volume 1 début septembre et depuis je lis chaque jour un message, je marque les passages forts avec un “stabylo” et je médite paisiblement en compagnie de Jésus dans ma prière.
Alors ma prière est nourrie et j’entre plus encore dans un dialogue d’amour avec Jésus.
*Voici quelques passages soulignés où Jésus dit :*

“Mon enfant bien aimé, remets-Moi ton fardeau, tes préoccupations, afin que tu puisses être tout à Moi. Mon enfant d’amour, Je suis toujours avec toi. Viens dans mes bras mon tout-petit. Comme l’or a besoin d’être purifié par le feu du creuset de même ton cœur a besoin d’être purifié par le Feu de Mon amour. J’aime te voir docile. C’est toujours l’amour qui est la solution à tous tes problèmes. Une seule chose importe : Me faire plus confiance, Me laisser agir davantage. Donne-moi toujours ta faiblesse, c’est alors que Je peux agir en plénitude en toi et à travers toi.
Il faut que tu deviennes « un » avec Moi comme Je suis « un » avec mon Père.”

Ensuite ayant pris un moment d’intimité avec Jésus, je prends les textes de la messe du jour. De la même façon je lis et je relis la Parole en “stabylotant” les passages forts. De la même manière je vais méditer la Parole dans un cœur à cœur avec Jésus. Enfin je confie toute ma journée à Jésus et Marie et je me sens vraiment le cœur en paix pour “attaquer” la journée et la vivre en union avec mon Seigneur.

Je ne cherche pas une réponse qui me convienne.
j'essaye de comprendre la pensée du chrétien en général
concernant la Résurrection de la chair que nous confessons à la fin de notre crédo.

Vous dites ici: "Si un jour, nous avons un corps de gloire qui est dû seulement à la Miséricorde de Dieu qui nous dira : je vous donne ce corps de gloire pour que votre joie soit parfaite..."
Cela est lumineux.

Ce qui est troublant c'est ce petit mot anodin:
Si...
Pourquoi ce si...?
Cela ne peut-il faire l'objet de certitude absolue?
Comme La résurrection de Jésus en chair!

Vous dites aussi:" Pour ma part, je n'ai pas vraiment d'espérance à ce sujet"

Comment se peut-il ? J'en suis étonné!
C'est vrai que les Saints jouissent déja de Dieu, en Dieu, mais n'attendent -ils pas la résurrection de la chair avec ferveur, pour que leur joie soit justement parfaite?

Je vous cite encore"Et si je reçois un corps de gloire, il ne pourra dans l'échelle de mes valeurs, qu'être à la deuxième place ! ..." Pourquoi?
A cause de la vision que nous en avons aujourd'hui?
Ce corps jadis mort puis réssucité à l'heure De la décision divine Pourquoi le voir à la deuxième place?
Ne pourriez vous envisager Un seul être, Corps âme et Esprit .


Pourriez vous imaginer votre corps comme étant "le verbe" de votre Esprit, ni plus ni moins?

"Si vous parlez du corps avec une si grande importance," dites vous de mon propos?

Dommage pour vous que vous me prêtiez un excès dans cette pensée.

Si dans cette vallée de larme, il doit être assujéti et traité avec une certaine rigueur à cause du péché.
Ceci est notre combat d'aujourd'hui.
Mais notre victoire de demain n'est ce pas un corps, un esprit et une âme Un (Comme leur Dieu) et pas trois.

Vous dites enfin: "c'est que vous ne connaissez pas l'Amour merveilleux du Dieu trois fois saints, d'ailleurs moi non plus, pas entièrement..."

Si j'étais vain, j'en prendrais vainement ombrage. Mais je ne le suis pas et dans la mesure que Dieu a voulu, je connais son Amour...partiellement... Mais toujours ce qui suffit à mon bonheur en perpétuelle croissance....
Voulez me faire le crédit que je n'accorde au corps pas plus d'importance qu'à l'âme et l'esprit?
C'est ainsi.

Je n'en accorde simplement, pas moins.

A ce sujet nous pouvons constater la différence de ma pensée avec la votre.
Votre corps vous l'envisagez à la deuxième place ici-bas comme dans l'eternité.

Je le vois ici-Bas à une necéssaire deuxième place .
Mais du ciel j'espère et j'attends Une seule entité absorbée tout entière corps âme et esprit dans le Dieu Vivant.

Aussi je ne vois pas le corps glorifiée comme un simple bonus mais comme une réunification parfaite.

J'attends avec grande joie ce signe de la victoire totale et définitive De notre sur le mal et la mort.


S'il vous apparait des motivation oiseuses dans ma réflexion et mes questionnements, fuyez plûtot et n'y répondez pas...
Je ne doute pas de notre communion en Christ mais il vaut mieux ne pas l'écorner si nos atomes ne sont pour l'instant pas crochus.

cette question me paraît importante dans la vie et la vitalité de l'église.

Voila pourquoi j'ai voulu discuter car de la discussion vient parfois la lumière , d'un coté où de l'autre, ou bien des deux.



Fraternellement

J'aime beaucoup ce qu'enseigne Cette expréssion.
"Tu étais Dedans mais j'étais dehors"
(hors de moi, à la recherche de vanités)

Elle est profondément vraie et décrit l'expérience de la Foi, 
 en ses degrés divers, du plus humble au plus glorieux.
Merci d'avoir évoquer cette conféssion de foi de Saint Augustin

Non vous ne m'avez pas blessé!
Il n'y a pas lieu de pardonner.
Peut-être pouvons nous dire que nous n'avons pas toujours besoin des même sujets de discussion au même moment!
Tout autant votre débiteur dans la prière...
Et la paix du Christ soit avec nous!
Bonne soirée!