"Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
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Luca
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Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Exercices de fidélité
Psaume 15
Ant: Celui qui fait la vérité vient à la lumière
Père, j’ai cherché quoi faire
pour entrer dans ton projet sur moi;
pour m’ouvrir au don de la foi évangélique.
Voici ce que tu m’as fait comprendre :
assurer d’abord la rectitude
de mes intentions quotidiennes;
conformer mes réactions à mes paroles;
éviter les bavardages sur le dos des autres;
refuser tout geste qui pourrait nuire à quelqu’un;
m’abstenir d’insulter les voisins contrariants;
ne me laisser tenter par aucun des plaisirs faux
qui semblent si agréables autour de moi;
encourager les gens qui cherchent le vrai Dieu;
ne pas me dédire d'une promesse qui me nuit;
si je prête de l’argent, que ce soit sans intérêt;
refuser toute forme de cadeau qui me serait offert
pour que je témoigne contre un innocent.
Ces comportements me rendront capable
d’accueillir en plénitude
ce que m'offre le Sauveur envoyé par le Père.
La tente de la parole
Ta tente
Qui séjournera sous ta tente ?
Celui qui met un frein à sa langue.
Ta tente est Seigneur un abri pour la parole,
un habit de silence pour abriter le Verbe.
Le silence est cette parole qui porte à l’aimé le trop plein de ce qu’on a à lui dire,
une barque qui glisse sur le gué, pour transporter les mots d’une rive à l’autre,
une densité de mots cristallisés, un diamant.
Tu n’as pas d’autre abri que notre silence, et notre soin des mots, toi qui est la Parole.
Séjourner sous ta tente ne peut se faire qu’avec toi au cœur de cette extrême pauvreté.
Tu te livres à notre silence, et si nous le couvrons de bruit, si nous le noyons, tu te tais.
Le silence est le plus sûr moyen de n’outrager personne,
c’est une crèche pour que naisse le Verbe,
c’est un don, une sainte montagne, un temple,
où l’homme peut apprendre à parler.
A celui qui guette ta parole comme on espère une lumière dans la nuit,
tu apprends à ne pas abîmer le silence de paroles vaines.
tu apprends à construire un abri à la parole,
une demeure pour la protéger du vent du bavardage, un écrin.
Apprends-moi à construire une tente pour ta parole qui balbutie en moi,
pour me tenir tout contre ta parole qui est en moi l’amour nu, comme l’enfant de la crèche.
Ô Seigneur, apprends-moi
à soulever une à une les couches de bruit qui me séparent de toi,
pour me tenir au plus près de toi,
là où tu es au plus près de moi, dans le silence qui prépare toute naissance,
dans cette profondeur où ta parole fait ce qu’elle dit.
Sœur Anne Lécu
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Ô Père, m'as-tu oublié?
Psaume 13
Ant: Je prends appui sur ton amour.
Ô Père, m’as-tu oublié ?
Ce matin, je me sens complètement abandonné
comme si tu ne voulais plus t’occuper de moi.
Devrai-je m’inquiéter encore longtemps ?
Vivre des jours et des jours de tristesse ?
Le mal aura-t-il longtemps le dessus sur moi ?
Père, regarde-moi en face :
j’ai besoin que tu m’éclaires
et surtout que tu me donnes des forces
avant que je ne sois enveloppé de ténèbres
et que ne s’éteigne ma vie.
Sinon, les puissances du mal chanteront victoire;
elles croiront t’avoir vaincu.
Pourtant tu me gardes dans l’espérance
et je continue de compter sur toi;
je refuse de douter de ton secours.
Je me rappelle ce que tu as fait pour moi
et j’ai besoin de chanter ta bonté.
La lumière pour mes yeux
« Regarde, réponds-moi »
Je n’aime pas mon miroir. Cette satanée glace au matin qui renvoie mon visage. Je le connais par cœur, et aujourd’hui il m’écœure. Il est triste, bien trop triste ce masque que je porte. La vieillesse le ronge, la fatigue a miné mon front jadis si pur. Et les coups reçus, en ce combat que fut ma vie dessinent sur mes joues comme une méchante grimace. Mon passé me poursuit jusque dans la salle de bain. Une journée plombée par ce constat morose.
Je croyais pourtant et je sais que mon visage fut sculpté sur le plus beau modèle. Celui de l’homme-Dieu, qui vint sauver le monde. Celui de l’homme doux qui peut combler les pauvres. Celui de l’homme bon qui confondra tout mal. Ce matin, je voudrais tant voir un peu de cette beauté cachée dans mon visage. Mais ma glace, obstinément ne parle que de moi. Et je me connais trop, ou du moins je le crois…
Soudain une voie, jaillissant de mon cœur :
« Regarde encore ! »
Etait-ce Lui ? Je ne sais, mais j’ai dit :
« Donne la lumière à mes yeux, pour voir comme tu me vois. »
Me voir, ce matin, comme il me vit au premier jour. Me voir comme il me voit, avec le bien immense que je voudrais tant faire. Me voir avec sa tendresse, et surtout sa confiance. Voir enfin cet avenir qu’il voudrait tant pour moi. Une mission unique à laquelle il m’appelle. Me souvenir du projet incroyable que Dieu formula à mon sujet le jour où pour la première fois, me regardant il m’aima. Me voir comme un avenir, voir en moi une promesse et non pas une histoire. Tout serait-il encore possible ?
Et soudain, dans la glace, Son visage m’a souri.
Frère Franck Dubois
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Désirs d'intimité avec le Père
Psaume 61
Ant: Je veux être chez toi pour toujours!
Père, je t'en supplie, écoute ma prière avec ton coeur.
C'est du fond de ma petitesse que je crie vers toi
à chaque fois que le coeur me manque.
Mes désirs sont beaucoup trop grands pour moi,
toi seul peux me donner de les réaliser.
J'ai besoin de la force de ton amour
pour dominer les écueils que je rencontre.
C'est que je désire vivre en ton intimité,
profiter de ta protection pour toujours.
Jusqu'ici, c'est toi qui as exaucé mes souhaits,
comme tu le fais pour ceux qui s'attachent à toi.
Que le Sauveur soit avec nous jour après jour,
jusqu'au bout des siècles.
Qu'il nous révèle toujours le visage du Père
et nous garde dans la fidélité et la vérité.
Alors, je chanterai sans cesse ce visage
qui me donnera de vivre en son intimité.
Des terres lointaines
Il est tant de terres lointaines. De terres inhospitalières. Terres du non-sens, de la maladie. Terre de l’incompréhension ou de la déception. Terre du chagrin car la mémoire est trop lourde des larmes que la vie n’a pas permis de verser depuis la mort des êtres que nous avons chéris, partis trop tôt, dans nos enfances inconsolables. Terres où nous nous égarons loin du Dieu de la promesse, de ses entrailles de père et de mère (*) tout ensemble. Nous errons à la poursuite de chimères de l’image de nous-mêmes, du regard des autres. Ou de l’éphémère tourbillon de la vie.
Terres lointaines du cœur dur, du repli sur des habitudes faussement rassurantes, ou un monde qui nous ressemble et de certitudes.
Qui n’est pas parti vers des terres lointaines ?
Nul besoin de bagages ou de papiers. C’est nous, la terre lointaine.
Comme si une part de nous-même pouvait toujours s’en aller à la dérive. Par trop de peine, d’esseulement, de mirages.
« Je t’appelle mon Dieu quand mon cœur vient à me manquer. » Tant que j’appelle, je suis sauvée. Tant que je me tourne vers toi, rien n’est perdu. Je peux crier, hurler ma détresse, pleurer, devant le non-sens de la vie. Ou te supplier pour qu’enfin que tu viennes et prennes en souci les damnés de la terre.
Tout, sauf se taire, et laisser gagner le murmure du serpent que rien ne te touche depuis ton ciel.
Toi, le Dieu de mon amour, viens à mon aide. Ne t’éloigne pas quand mon cœur me manque et que la terre de ma vie devient étrangère. Viens me sauver, quand il fait noir au dedans.
* cf. livre d’Isaïe, chapitre 49, versets 14-16
Sœur Véronique Margron
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Prière pour le Chef de l'Église
Psaume 20
Ant: Prière pour le pape
Que le Sauveur réponde au Chef de l'Église;
qu’il écoute ses cris de détresse.
Que le Père de Jésus lui-même le protège.
Du plus profond de son amour,
qu’il soit toujours là pour le secourir.
À cause de son Église, qu’il le soutienne.
Qu’il accueille chacun de ses dévouements;
qu’il reçoive chacune de ses inquiétudes.
Qu’il réponde à ses désirs,
qu’il bénisse ses projets.
Alors nous nous réjouirons avec lui
pour ces réponses venues du ciel;
nous chanterons notre foi au Père de Jésus
en le priant encore de combler ses attentes.
Car maintenant, nous le savons :
il soutient celui qu’il a consacré;
il lui répond avec son cœur de Père;
il est prêt à tout pour l'appuyer.
Tandis que des gens comptent sur leur brio,
et d’autres sur leur intelligence
pour vivre dans la vérité,
nous, nous en appelons à notre Père.
Ceux-là sont souvent déçus,
nous, nous sommes conduits vers la lumière.
Père, prends bien soin de notre Chef
pour qu’il sache nous donner ta lumière
quand nous faisons appel à lui.
À la mesure de ton coeur
« Que le Seigneur réponde au jour de détresse » : supplication quotidienne, pain ordinaire de la prière. Mais trop souvent Dieu semble sourd. Je revois des visages rencontrés, il y a presque un an, au sud Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo. Mal total que celui subi, depuis vingt ans, par des centaines de milliers de femmes et d’enfants, victimes de la « banalité du mal » d’hommes, de groupes armés. Mutilations sexuelles, tortures qu’on ne peut raconter et qui fracassent l’humanité. Le Seigneur entend-il leurs désespoirs ? Ils sont frères et sœurs de Job : « Qui fera que l’on m’écoute ? J’ai dit mon dernier mot : à Dieu de me répondre » (*). Oui, qu'il écoute à la mesure de leurs cœurs meurtris et les délivre de leurs ennemis. Qu’ils n’aient plus à avoir peur.
Mais sa réponse est dans nos mains. J’ai vu sa bonté à l’œuvre dans le corps d’hommes et de femmes, tel le docteur Denis Mukwege, qui, malgré fatigue et peine, secourent, accueillent, tentent l’impossible pour consoler et raccommoder des avenirs et des corps volés. Oui ce sont ces femmes et ces hommes qui sauvent l'humanité, à main nue. Ce sont eux qui viennent à ton secours, toi mon Dieu. C'est grâce à eux que je peux encore croire que tu n’as pas déserté cette terre désolée par la folie des hommes. Qu’un jour enfin, le mal sera vaincu.
« Je sais que mon défenseur est vivant et, le dernier sur la terre, il se lèvera » (**).
* livre de Job, chapitre 31, verset 35
** livre de Job, chapitre 19, verset 25
Sœur Véronique Margron
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Fausse ou vraie sécurité
Psaume 49
Ant: L'homme comblé ne dure pas !
Écoutez bien ceci tous les peuples,
faites attention, habitants du monde,
petites gens ou grands personnages,
les riches autant que les pauvres.
Je veux vous dire des mots de sagesse,
ce qui mijote au plus profond de mon cœur.
J’essaie de bien saisir la pensée de Dieu
et de l’expliquer avec saveur.
À certains jours, je me sens envahi,
en moi et autour de moi,
par l’obsession de faire fortune
en y mettant gloire et sécurité,
sans préoccupation du bien ou du mal.
C’est une vision fausse de la vraie vie :
l’argent ne peut sauver mon frère devant Dieu.
Payer pour prolonger la vie ? Ça n’a pas de prix !
C’est la mort qui décide de la fin.
Est-ce possible de vivre toujours sur la terre ?
de ne jamais passer par la tombe ?
La réalité est là : le sage meurt
tout comme le fou ou l’imbécile.
Tous, ils doivent laisser à d’autres leur fortune.
Leur tombe est leur maison définitive sur terre;
leurs descendants les y visitent
tout en rappelant leur nom à cause de l’héritage.
Rendus là, ils ne peuvent rien pour eux-mêmes,
pas plus que l’animal qu’on abat.
Ant. Que sert à l'homme de gagner l'univers
s'il vient à perdre son âme ?
C’est là tout ce que peuvent espérer
les gens qui veulent s’organiser tout seuls,
les gens qui s’appuient sur leur seule sagesse.
Ils ont l’air de moutons prisonniers de leur parc :
leur berger, c’est la mort qui les mène paître.
Ils ressemblent à des personnages de rêve
qui s’en vont au néant quand arrive le matin.
Mais qui met sa sécurité dans le Père
peut compter sur le Sauveur
qui changera sa mort en Vie nouvelle.
Ne sois donc pas troublé
en voyant quelqu’un s’enrichir
et agrandir toujours plus sa puissance :
tu sais que rien de cela n’est utile après la mort,
ses richesses ne le suivront pas dans la tombe.
Il a pu se féliciter quand il vivait sur terre :
" Je me fais la vie belle " !
Mais il ira rejoindre ses pères
sans jamais plus jouir de tous ces biens.
Rendus là, ils ne peuvent rien pour eux-mêmes,
pas plus que l’animal qu’on abat.
Racheter son frère.
« Mon conjoint est en train de mourir. Qu'ai-je donc fait pour mériter cela ? Je voudrais tant rattraper le temps perdu, les maladresses vécues, les incompréhensions, les heures gâchées, les temps où je n'ai pas su l'aimer. Je voudrais prendre sur moi sa souffrance. Ne serait-ce que quelques heures. »
Seigneur, nous aimerions tant rattraper le temps qui a fui sans prévenir, les amours perdues, les rancœurs tenaces.
Mon Dieu, je voudrais délivrer enfin de la souffrance ceux qui sont si chers à mon cœur. Qu'elle n'enserre plus leur vie.
Oui je voudrais racheter la vie de ceux que j'aime, proches et lointains, et les tirer des griffes du malheur, du désespoir, de la désolation.
Je ne sais répondre à cette plainte que j'adresse moi-même si souvent.
Un homme a été traversé par le même drame.
Comment sauver ceux qu'il aimait ? Comment leur dire que Dieu n'a pas voulu la maladie de l'enfant épileptique (*), ni l'épuisement de la femme hémorroïsse (**) ? Ni le joug qui pesait sur les plus pauvres.
Cet homme-là ne fit qu'une seule chose dans sa courte vie. Aimer infiniment. Aimer sans considération envers le fait d'être un homme ou une femme envers la religion, la condition sociale ni l'âge.
Toutes les questions restent. Et sont vraies.
En même temps je crois qu'il a tout racheté. Non à un dieu sadique.
Il a racheté nos fausses images de Dieu. Afin que nous puissions nous fier à un Dieu dont la seule force est la tendresse.
Tout est sauvé. Gratis. Il n'y a rien à ajouter au don de Jésus.
Juste à nous mettre dans le creux de son amour.
* Évangile selon saint Marc, chapitre 9, versets 14 à 29
** Évangile selon saint Matthieu, chapitre 9, versets 10 à 22
Sœur Véronique Margron
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Habiter la maison du Père
Psaume 27
Ant: Le Seigneur est ma lumière et mon salut: de qui aurais-je crainte ?
Le Père est ma lumière et mon salut,
de qui aurais-je peur?
il est la forteresse de ma vie,
devant qui tremblerais-je ?
Quel que soit le mal qui m’attaque
en tentant de me détruire,
il ne peut jamais atteindre mon cœur
et finit dans la défaite.
Même si l’attaque est féroce,
mon cœur ne craint rien;
même au plus fort de la lutte,
ma confiance ne bronche pas.
J’ai demandé une chose au Père et j’y tiens :
vivre en sa présence tous les jours de ma vie;
savourer sa douceur et prendre soin de ses enfants.
Il se place entre les malheurs et moi
pour qu’ils ne puissent pas me briser :
ou bien il m’attire en son intimité,
ou bien il me donne de les dominer.
Maintenant, je me sais plus fort
que tous les malheurs possibles.
En la présence du Père, j’aime lui offrir
toutes mes luttes quotidiennes
en hommage d’action de grâce
et lui chanter ce psaume
à la gloire de son amour.
Quand je pense à ma vie à venir,
Père, écoute ma prière
et réponds-moi avec bonté.
Tu m’as dit de chercher ta face.
Oui, Père, je la cherche, ta face;
ne me la cache pas,
même si je mérite que tu me repousses.
N’oublie pas que tu m'as envoyé ton Fils;
il a pris chair humaine
pour m'approcher et m’offrir le salut.
Maintenant, ne t’éloigne pas de moi.
Recueille-moi comme ton enfant,
même si tout le monde m’abandonne.
Je te prie de me montrer ton chemin,
de m’indiquer toujours la bonne route
malgré le mal qui me guette partout.
Surtout, que le mensonge et la violence
n’envahissent jamais ma vie.
Père, je suis sûr de te voir face à face
en quittant ma vie terrestre.
Je t’attends avec force et courage;
oui, Père, je t’attends.
)
Espère le Seigneur
Inquiétude mise en brèche
Parce qu'il a connu l'humiliation, les déchirements, les batailles perdues, les reniements, les trahisons, parce qu'il est passé à travers le feu des épreuves sans perdre tout à fait son âme, ce peuple des Psaumes peut affirmer avec une force extraordinaire sa confiance inébranlable en son Dieu. C'est à la mesure des dangers traversés qu'il atteste que même face à une armée rangée en bataille, « son coeur est sans crainte » !
Il s'agit ici de confiance en Dieu. Et non de la vantardise pitoyable de celui qui reçoit des raclées plus souvent qu'à son tour et qui dirait quelque chose comme « même pas mal ! »
Cette confiance semble buter cependant devant une grande inquiétude. Il ne s'agit plus de faire face à des ennemis comme nous, il s'agit de faire face à son Dieu, au silence de son Dieu, à la crainte qu'il ne réponde pas, qu'il nous abandonne, loin « des routes sûres » ; Il y a toujours des « faux témoins » pour ajouter de l'embrouille, de la violence à une situation déjà confuse.
La seule réponse possible à cette grande inquiétude est une confiance à la mesure de cette inquiétude, plus forte encore. Parce qu'elle exprime au présent - là, c'est maintenant !- cette certitude est « de voir la bonté du Seigneur sur la terre des vivants »
Oui, notre Dieu est bonté et non vengeance. Notre Dieu est le Dieu des vivants et non des morts. Notre Dieu, c'est l'Aujourd'hui du monde, oui, « je verrai la bonté de Dieu sur la terre des vivants » !
Frères du 28
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Chant de victoire
Psaume 129
Ant: La vie du juste est dans les mains de Dieu.
Que de fois, dès ma jeunesse, on m'a combattu
- mon entourage peut le dire
- que de fois, dès ma jeunesse, on m'a combattu
sans jamais réussir à me détruire.
On a multiplié les tortures sur mon corps
on m'a labouré le cœur.
Le Père n'a pas cessé de m'aimer,
il a changé mes épreuves en grâces.
Que les messagers du Malin démissionnent,
eux qui détestent la famille du Sauveur.
Que leur travail reste stérile
comme le blé étouffé par une sécheresse:
quand arrive la récolte,
elle ne remplit pas le creux de la main,
les gerbes ne font même pas une brassée;
et quand passent les gens, ils disent:
" Le Seigneur ne les a pas bénis!."
Mais le Père, lui, m'a béni !
Sur mon dos, des laboureurs
Dès le début de la vie publique de Jésus, des hommes, parmi les « hommes de Dieu », décident de le perdre. Village après village, ils vont lui tendre des pièges, le harceler de questions sur la loi, sur qui est-il, sur ce qu’il convient de faire le jour du sabbat, etc. Des hommes, qui au nom de l’idée qu’ils se font de Dieu, sont sûrs de leur bon droit, celui de soumettre cet homme, ou de l’abattre.
En tout temps ces hommes existent. Des croyants bardés de certitudes et de représentations d’eux-mêmes : ils sont les gardiens du vrai. Et rien ne saurait les détourner de cette obligation. Ni Jean Baptiste qui annonce le véritable envoyé, ni les foules qui suivent Jésus, ni même la voix qui affirme que celui-ci est « mon fils bien-aimé, écoutez-le »(*).
Mais ces « ultraorthodoxes » ne sont pas qu’aux alentours. Ils sont une part de nous-mêmes.
Celle de la propension à affirmer que notre façon de croire et de dire Dieu est la seule authentique. Celle qui nous flatte et nous donne bonne conscience.
Comment croire, Seigneur, avec humilité ? Comment croire de telle manière que nous puissions affirmer nos convictions, ne pas les brader, et en même temps garder au creux de l’âme une question ? Te garder toi comme une question toujours ouverte ? Car si tu es bien le Dieu de mon amour, celui dont je confesse que tu es le Vivant, comment ne pas reconnaître que je te connais si mal ?
La conversation, en nous-même, comme entre nous, est alors l’indépassable nécessité pour confesser ton nom. Le nom qui ne peut se posséder. Toi le Fils qui conversais en secret avec ton Père, l’ami et le maître qui ne t’es pas lassé de converser avec des disciples, pourtant sourds à la vérité.
Converser, pour mieux goûter ta vie. Et l’offrir en partage. Converser pour te chercher.
* Évangile selon saint Marc,
chapitre 9, verset 7
Sœur Véronique Margron
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Prière au Père du Christ
Psaume 21
Ant: Tu l'as ressuscité: il est vivant pour toujours.
Seigneur notre Dieu tu es Père,
et le Christ a goûté la puissance de ton cœur.
Quand tu lui manifestais ta présence,
il éclatait en action de grâce.
Tu as écouté tous ses désirs,
tu ne refusais pas ses demandes.
Tu es venu à lui chargé de bénédictions.
Tu as fait de lui le chef de l’univers.
Il t’a demandé la vie : tu l’as ressuscité;
il est vivant pour toujours.
Tu as voulu que ta gloire soit aussi la sienne;
il éclate de la même beauté que toi.
Tu as fait de lui, pour toujours,
l’Homme béni au cœur de l'humanité.
Tout au long de sa vie terrestre,
ta présence l’a gardé dans la paix
parce qu’il comptait toujours sur toi.
Grâce à ton cœur paternel,
même aux temps difficiles, il n’a pas faibli.
Ô Christ Sauveur,
tu luttes contre le mal, où qu’il soit;
tu ne fais aucun compromis avec lui.
Tu le détruiras même totalement,
comme la paille disparaît dans le feu,
le jour où tu paraîtras dans ta splendeur.
Oh oui ! que l’amour de notre Sauveur
nous libère tous du mal qui nous domine.
Qu’il transforme les gens brisés par la vie,
même les plus désespérés.
S’ils le rejettent ou le renient,
que sa miséricorde les atteigne au cœur
et les arrête de le fuir.
Seigneur Jésus, fais-nous découvrir les merveilles
accomplies par la puissance de ta tendresse :
que nous puissions les chanter toujours !
)
Dresse-toi dans ta force
Voici un psaume à la gloire de la force du «roi».
«Dieu se réjouit de sa force», il se dresse dans sa force (versets 1 et 14). Mais quelle est cette «force», et contre quels «ennemis» ?
Oui, Jésus avait en lui une force extraordinaire, capable de chasser les démons ; il s’est fait aussi des ennemis mais sa victoire au matin de Pâques n’était pas sur ceux qui ont voulu sa mort, mais une victoire sur la mort elle même et sur le péché.
Comme Jésus, nous sommes confrontés au mal, nous sommes appelés à être «victorieux du mal par le bien».
Mais cette force qui habitait Jésus et qu’il nous donne n’est pas la force militaire des romains, ni la force politique des grands prêtres, c’est la force de son amour pour les petits, les malades, les pauvres, les exclus.
Le désir de son cœur (verset 3) n’est pas de dominer ses ennemis, ni de les renverser ni de les terrasser (verset 13), mais d’assurer la victoire du bien.
Oui, la volonté de puissance, le fanatisme, l’argent, l’orgueil de la richesse, l’incapacité à comprendre la souffrance des petits font des ravages ; mais celui qui «s’appuie sur le Seigneur» qui rend inébranlable n’a pas d’autres armes que la non-violence, la tendresse, la fidélité.
Ce combat est encore aujourd’hui le combat de Jésus. Nous avons besoin de savoir qu’il a remporté sur la croix la victoire de la fraternité: même si les frères de Tibhirine ont «perdu» leur vie, ils ont cependant gagné une grande victoire. Elle marque aujourd’hui le combat de ceux qui croient toujours à une fraternité possible avec les musulmans.
Frères du 28
Oui je crois aussi à une fraternité possible avec les musulmans. Cependant je trouve pathétiques ceux d'entre d'eux qui "battent la coulpe" sur la poitrine d'autres confessions, en dénonçant leurs crimes et en pleurant sur les victimes. En effet, qu'ils pleurent plutôt sur les "victimes" de l'Islam dans le monde et demandent aux chefs de leur confession de demander pardon pour ces crimes dont l'Islam détient le sinistre record . Je rappelle pour ma part que je suis dans l'âme indienne, de nationalité française, et de confession catholique. Je suis heureuse de rappeler aussi que le Pape Jean-Paul II a demandé pardon pour les erreurs et crimes commis par l'Eglise Catholique devant le mur des Lamentations. C'est le Pape de l'Amour Miséricordieux et je lui suis immensément reconnaissante pour le geste qu'il a fait. Oui c'est vraiment un saint homme !
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Résolutions
Psaume 101
Père, je veux honorer la fidélité de ton amour
et mettre ma vie à ton service !
Je veux être de plus en plus vrai avec mon être:
en espérant que tu me seras toujours présent.
Je veux apprendre à conduire ma vie
avec un cœur fidèle et sincère.
Pas d'intérêt pour des comportements corrompus;
aucune concession à l'envi d'aimer un autre dieu.
Je rejetterai tous les chemins tortueux;
je ne veux aucun compromis avec le mal.
Je refuse toutes manœuvres secrètes
qui nuiraient à la réputation des autres.
Mes regards hautains ou méprisants,
et mes courses au prestige,
je ne veux pas les tolérer.
Mais je me ferai ami avec les gens respectables;
je leur demanderai de me conseiller;
je voudrais m'associer avec des personnes
dont les vertus sont reconnues.
Je ne laisserai pas prise en mon cœur
à la tentation de tromper mon entourage;
je ne veux même pas considérer
la possibilité que je puisse mentir.
Dès le début de chaque jour,
je renoncerai à n'importe quelle sorte de mal
et purifierai mon cœur
de tous les compromis qui s'y cachent.
Coeur tortueux et ambitieux
Une belle dame de Florence vient trouver saint Philippe Néri. Elle confesse son goût pour la médisance. Philippe lui dit : « Vous allez prendre une poule. Vous parcourrez les rues en la plumant et ensuite vous reviendrez me voir. » Philippe a la réputation d’être excentrique, mais aussi d’être un saint. En maugréant, la bourgeoise s’exécute, puis retourne auprès de Philippe. Le confesseur lui dit : « Maintenant vous retournez dans les rues et vous ramassez les plumes – Mais c’est impossible, elles se sont certainement envolées ! – Eh bien Madame, il en est de même pour vos médisances : vous les lancez en l’air et elles sont difficiles à rattraper. Vous avez médit sur votre voisine, votre belle-mère, votre collègue ; vous n’avez pas mesuré la portée de vos propos.
Ce sont des petits fauves lâchés dans les rues. Ils font des dégâts et quand on s’en rend compte, il est trop tard pour les faire rentrer en cage. »
Il nous faut la force de l’Esprit-Saint pour retenir les paroles mauvaises. Quand elles sortent de notre bouche, c’est trop tard. Le mal est fait. Le monde serait bien meilleur si nous arrêtions de juger, de dénigrer et de balancer. Dans sa première homélie, le pape François a fait remarquer : « Un peu de miséricorde changerait l’ambiance. » Ce miracle est à notre portée. Que l’Esprit mette une garde vigilante à notre bouche ! Notre cœur se dilatera et le venin de la médisance ne risquera pas d’empoisonner le monde.
Frère Philippe Verdin
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Maudit soit le mal
Psaume 58
C’est vrai ! le mal fausse toute la réalité;
il empêche toujours de juger comme il faut.
Il sait comment organiser des crimes;
il propage sur la terre les gestes de violence.
Il s’attaque aux humains dès leur conception,
il les incline à la fausseté dès leur naissance,
il empoisonne comme un venin de serpent.
Pareil au cheval rétif devant son maître,
il est sourd à tous les commandements,
même aux paroles les plus douces.
Seigneur Dieu, Sauveur du monde,
enlève son mordant au Royaume du mal,
diminue l’emprise des gens qui le servent,
qu’ils soient comme l’eau du ruisseau qui se meurt.
Touche-les de ton amour jusqu’à ce qu’ils cèdent !
que la haine de leur cœur s’évanouisse.
Que leurs attaques avortent dès le début;
que ton salut nous protège de leurs blessures.
Nous nous réjouirons en voyant leurs échecs;
notre cœur sera purifié par nos luttes contre le mal.
Alors tout le monde dira : l’amour est vainqueur,
nous avons un Sauveur qui prend soin de nous.
Venin de vipères
C’en est trop. Des images terribles qui heurtent et éclaboussent. Une haine brutale qui révulse et dégoûte. Comment l’amour et la paix pourraient-ils se glisser au creux de cette violence ? Quelle brèche laisserait-voir Dieu dans ce tableau rouge-sang ?
Je n’en vois qu’une : elle est au centre. Une brèche qui d’un coup a bu toute violence. Celle qu’ouvrit un jour sur le côté, le centurion romain, au corps pendu en croix. Qui aurait pu prévoir pareil retournement ? Qui savait que les coups mérités depuis toujours par l’impie retomberaient sur qui n’aurait jamais péché ?
Au jour du jugement, Dieu ne transperce personne, mais c’est l’homme dans sa folie qui transperça son Dieu. Au jour du jugement le sang nous a lavés, mais c’est le sang du juste qui baignera nos pieds : au pressoir de la croix, le vin pour nous tiré. Et l’eau, précieuse et pure qui jaillit du côté n’ira jamais se perdre. Elle coule désormais, vivifiant mon baptême.
Il existe donc un Dieu pour juger sur la terre et son grand tribunal est un poteau dressé. La justice jusqu’à lui était bien bâillonnée, mais sa Passion muette l’a pour nous libérée.
Frère Franck Dubois
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Le Dieu de la première alliance
Psaume 78
Ant: N'oublions aucun de ses gestes et soyons fidèles à ses commandements.
Ô toi, peuple de l'Alliance, écoute cette histoire;
sois attentif à ce que je vais dire.
Je vais proclamer en un long poème
l'histoire des interventions de Dieu avec toi.
Je veux chanter ce que nous savons tous,
ce que nos pères nous ont transmis
pour que nous le répétions à nos descendants,
de génération en génération:
tous les titres glorieux du Seigneur,
sa puissance et les merveilles qu'il a faites.
C'est une règle établie par lui chez nous,
une loi sacrée pour son peuple:
elle ordonnait à nos pères
d'enseigner ces choses à leurs fils,
afin que la génération suivante les apprenne
et tous leurs descendants.
Qu'ils prennent soin d'en instruire leurs enfants
afin qu'ils mettent leur confiance en Dieu,
qu'ils n'oublient aucun de ses gestes
et soient fidèles à ses commandements.
Ainsi peut-être seront-ils différents de leurs pères,
cette génération indocile et rebelle,
dont le cœur changeait sans cesse
et dont l'esprit ne se fiait pas à Dieu.
Quand leurs guerriers, pourtant bien équipés,
se sont enfuis au jour du combat,
c'est qu'ils avaient délaissé l'Alliance de Dieu,
et ne s'occupaient plus de respecter ses lois.
Ils avaient même oublié ses interventions
et ses merveilles si souvent répétées.
Pour leurs pères, il avait fait LE miracle:
c'était du pays d'Égypte qu'il fallait fuir.
Il fendit la mer pour les faire passer
entre deux murs dressés comme une digue.
Il dirigeait lui-même leur fuite par des signes:
le jour par une nuée, la nuit par un feu.
Quand ils étaient assoiffés, dans le désert,
il leur fit boire une eau des profondeurs:
d'un rocher, il fit surgir des ruisseaux,
et même jaillir de vrais fleuves.
Pourtant, nos pères continuèrent à pécher
à se rebeller contre le Très-Haut dans le désert;
ils osèrent le mettre à l'épreuve
en exigeant de pouvoir manger selon leurs désirs.
Et même ils le mirent au défi en disant:
" Dieu est-il capable de dresser la table au désert ?
c'est vrai qu'il a fait couler l'eau en torrent
rien qu'en frappant sur le rocher;
mais pourra-t-il fournir le pain et la viande
à toute cette foule affamée ?
" En entendant cela, Dieu aurait pu se choquer,
être tenté de les détruire tous,
eux qui n'avaient plus confiance en lui
et ne le croyaient pas capable de les sauver.
Il fit pourtant encore un miracle pour eux:
du ciel, il fit pleuvoir la manne
faite d'un blé mystérieux poussé dans les hauteurs;
et chacun a pu manger ce pain des anges
jusqu'à plein rassasiement.
Tout à coup, le vent du nord tourna au sud
et ce fut comme une pluie d'oiseaux sur tout le camp:
la viande souhaitée leur arrivait en surabondance,
comme poussière de sable.
Ils purent manger et se gaver:
Dieu avait répondu à leur défi.
Mais leur voracité était à peine assouvie,
ils avaient encore la bouche pleine.
Quand s'abattit sur eux les suites de leurs abus:
plusieurs moururent parmi eux,
même les plus forts et les plus jeunes.
Pourtant, ils n'arrêtèrent pas de pécher contre Dieu:
ils n'avaient aucune confiance en ses merveilles,
même quand leurs jours s'envolaient au vent
et que leurs années menaçaient de finir vite.
Quand ils faisaient face à la mort,
ils se remettaient à chercher Dieu,
ils se reprenaient, se retournaient vers lui;
ils se souvenaient qu'il était leur sécurité,
que le Très-Haut les défendait toujours.
Mais c'était des belles paroles
qui n'étaient que mensonges;
leur cœur ne s'attachait pas à lui,
ils ne croyaient pas vraiment à son alliance.
Et lui, le Miséricordieux,
loin de les détruire, il oubliait leurs fautes;
il se refusait à la colère,
il étouffait la fureur qui voulait éclater en lui,
se souvenant de la fragilité de leur chair
dont le passage sur la terre est si court.
Bien des fois, au désert, ils furent rebelles;
ils l'offensèrent dans ces lieux arides !
De nouveau, ils défiaient Dieu,
ne cessant de décevoir celui qui les aimait.
Ils oubliaient tout ce qu'il avait fait pour eux
depuis qu'il les avait sortis de l'esclavage:
les miracles produits en Égypte,
comme les eaux changées en sang
pour empêcher les Égyptiens de boire,
comme la vermine qui les dévorait,
les grenouilles qui infestaient leurs maisons,
les sauterelles ou les criquets dévorant leurs récoltes,
la grêle qui faisait des ravages dans les vignes,
le gel qui détruisait les plus beaux arbres,
les grêlons ou la foudre qui décimaient les troupeaux.
Il laisse agir toutes sortes de cataclysmes;
les agents de malheur font leur travail
pour détruire toutes les sources du mal.
Pour faire saisir son horreur de l'esclavage,
Dieu laisse même la mort faire son œuvre:
la peste s'attaque au peuple d'Égypte;
tous les aînés y passent,
eux qui formaient le futur de chaque famille.
Enfin il peut faire sortir l'ensemble de son peuple,
le conduire au désert comme son troupeau.
Il le guide avec sûreté sans qu'il ait à trembler:
ses ennemis coulent dans les eaux de la mer.
Il va les conduire jusqu'à la Terre promise
qu'il a choisie avec amour pour eux.
Devant eux, des nations doivent partir;
à chaque clan, il donne son lot en héritage;
toutes les tribus d'Israël y plantent leurs tentes.
Eux aussi mirent à l'épreuve le Dieu Très-Haut;
ils ne respectèrent pas ce qu'il avait ordonné;
ils dévièrent et trahirent à la façon de leurs pères
comme des arcs désalignés.
Ils se corrompaient dans les sanctuaires païens
avec des dieux concurrents de leur Dieu.
Dieu ne pouvait tolérer cela;
il cessa complètement de protéger Israël;
il abandonna l'arche d'Alliance à Silo
qui fut longtemps son habitation sur terre;
elle devint alors la possession des ennemis.
Dès lors, son peuple a connu la défaite:
il n'était plus l'héritage protégé de son Dieu.
Le feu de la guerre décima les jeunes gens,
les jeunes filles ne trouvèrent plus à se marier.
Les prêtres tombèrent sous l'épée
sans que leurs veuves ne fassent les lamentations.
Puis le Seigneur se manifesta de nouveau
comme s'il sortait d'un long sommeil.
Il frappa ses ennemis à l'improviste,
les humiliant ainsi pour toujours.
Il se choisit un envoyé
non plus dans les tribus les plus fortes,
mais dans l'humble tribu de Juda
y installant son sanctuaire
sur une montage qu'il aimait,
pour y habiter toujours.
Et puis, de David, il a fait son serviteur.
Il est allé le chercher dans sa bergerie
pour en faire le berger de Jacob, son peuple,
le berger d'Israël son héritage.
Ce fut un berger au cœur irréprochable;
il les guida avec une grande sagesse.
Tends l'oreille (Psaume 78, 77; 1-18)
Il y a un devoir de mémoire, une nécessité de se remémorer les hauts faits de Dieu dans les âges passés. Pour le peuple hébreu, le passage de la Mer Rouge, la nuée pour le conduire dans le désert ou le rocher fendu, sont autant d’évènements fondateurs.
Il y a un devoir de mémoire, car la connaissance du passé éclaire les hauts faits du présent. Non seulement pour Israël, mais aussi pour nous, frères de la Nouvelle Alliance. Ainsi, le verset 16 : « De la roche, il tire des ruisseaux qu’il fait dévaler comme un fleuve » éclaire le sens de l’eau tirée du côté du Christ sur la croix, lui, notre Rocher. C’est le nouveau baptême de l’Eglise dans l’eau et l’Esprit.
Il y a un devoir de mémoire, un devoir de transmission aux générations qui suivent : « Qu’ils se lèvent et racontent ces exploits à leurs fils pour qu’ils placent en Dieu leur espoir ». L’oubli menaçait et menace toujours de recouvrir cette extraordinaire histoire entre Dieu et son peuple : « Ils avaient oublié ses exploits, les merveilles dont ils furent les témoins » (*)
Il y a un devoir de mémoire, une urgence pour notre génération d’une nouvelle évangélisation, pour reprendre l’expression de Jean-Paul II. Il s’agit de proposer aux hommes d’aujourd’hui la Bonne Nouvelle dans des mots qui les rejoignent, qui les aide à mieux vivre en frères, à mieux réussir leurs amours, à mieux surmonter les épreuves de la vie.
Puisse la force de l’Esprit venir « nous désaltérer en eau profonde », à la source même de notre baptême.
* verset 11
Foi en Dieu (Psaume 78, 77; 19-42)
Comment survivre au désert, sans eau, sans nourriture ? Cette expérience radicale a formé la foi d’Israël. Elle lui a appris à recevoir la vie dans le dénuement, le manque d’eau et de pain, les périls, l’incertitude sur quoi demain sera fait. Elle lui a fait découvrir que « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (*), comme Jésus le redira au tentateur en digne fils du peuple d’Israël (**). Mais comprendre cela n’est pas une chose facile. Le psalmiste nous raconte l’histoire d’un rude combat au désert contre le découragement et le doute. L’eau jaillie du rocher, le don quotidien d’un pain venu du ciel, la manne, une viande donnée à satiété, les merveilles accomplies chaque jour par Dieu pour que son peuple survive au désert sont sans cesse recouvertes du sable de l’oubli. Ce combat de la foi, nous le menons nous aussi. Dans le désert de nos vies, éprouvés par le manque, manque de santé, manque de force morale, manque de travail et de quoi subsister dignement, manque de considération, d’affection, cruel manque de liberté et tous les manques dont peut souffrir un homme, nous n’avons qu’une issue. Mais cette issue – la foi – ne ment pas ! Il faut nous fier aux merveilles de la foi. Tout ce qui arrive de bon au quotidien, souvent de simples petits riens et petits signes qui mettent un instant la joie au cœur, et que la foi sait voir. Et la foi porte vie. Elle seule peut chasser les démons que le manque suscite, frustration, envie, ressentiment. La foi n’est-elle pas la première des merveilles de Dieu dans une vie ?
* livre du Deutéronome, chapitre 8, verset 3
** Évangile selon saint Matthieu, chapitre 4, verset 4
Comme un arc infidèle (Psaume 78, 77; 43-72)
Quelle histoire ! Quelle histoire chahutée et si crédible aussi. Crédible, parce qu’imparfaite ; sainte, parce que si humaine, jouant tour à tour de défaites en victoires. Trahisons, alliances, amours : tout y est. Et Dieu dans tout cela, tellement humain lui-même. Jaloux et contrarié, rebelle et guerrier il pourchasse et châtie. Comment ? Quel outrage ! On voudrait Dieu plus sage. On le voudrait distant là-haut sur un nuage, regardant sans les voir les hommes et leurs misères. Ou bien trop empressé de prendre notre place, en nous forçant la main à la moindre occasion pour nous contraindre au bien, qu’on entende raison. Mais Il nous créa libres, comment l’oublierait-il ? Dieu peut tout, mais reprendre, c’est voler ; et Dieu n’est pas voleur. Nous voilà donc emmêlés dans une histoire houleuse. Et Dieu vient nous rejoindre là où nous sommes placés. Incognito il passe, et réveille les cœurs, du jeune roi David, de Moïse et des autres. Il passe, et l’homme se souvient : de sa grande destinée, du commandement divin, de son devoir d’aimer. En voyant cette histoire, c’est ma vie que je vois. Mes propres trahisons, et ces moments aussi où Dieu sans se faire voir a réveillé en moi la part la plus belle. Elle se nomme « liberté », et fait de moi un roi.
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Le Seigneur est toujours là
Psaume 53
Ant: Quand le Seigneur ramènera les déportés de son peuple quelle fête en Jacob, en Israël, quelle joie.
C’est insensé de dire : " Il n’y a pas de Dieu ".
Ces pensées mènent à la corruption, à l’immoralité :
plus aucune raison de faire le bien.
Le Père a tant aimé cette humanité
qu’il a envoyé son Fils à la poursuite des gens
qui se sont fourvoyés sur les routes terrestres.
En réalité, tout le monde est un peu dévoyé;
tous sont faussés dans leur recherche du bien.
Ils n’ont même pas conscience de leurs erreurs;
ils ne s’occupent pas des blessures faites aux autres.
Toutes leurs journées sont centrées sur eux-mêmes;
jamais ils n’ont de contact avec Dieu.
Un jour, ils seront saisis de peur
apparemment sans raison spéciale :
c’est Dieu qui aura frappé à leur porte d’incroyants;
alors la honte les saisira parce qu’ils l’ont nié.
Quand le Sauveur brillera sur le monde,
quand les enfants du Père seront de retour,
alors ce sera grande joie dans tous les cœurs,
ce sera le rassemblement dans la famille de Dieu.
Qui cherche Dieu
Pour l'homme d'aujourd'hui, dans les grandes métropoles occidentales, difficile d’imaginer le monde avec Dieu. Cependant, la foi en Dieu est largement admise dans les pays en voie de développement. Pour l’Egyptien ou le Nigérian, pour le Colombien ou le Philippin, l’homme sans Dieu est beaucoup plus à plaindre que l’homme sans argent. En revanche, nous autres nous ressemblons à Dieu dans le psaume : nous cherchons autour de nous s’il existe encore un homme sensé, un homme qui cherche Dieu.
Pour le croyant, impossible de dire qu’il n’y a pas de Dieu, puisqu’il l'a rencontré. Pour l’incroyant, impossible de dire qu’il y a un Dieu, puisqu’il ne l’a jamais vu. Chacun doit-il rester sur son quant à soi ? Non ! l’homme de foi ne renonce pas à dire à l’incroyant : Dieu existe, Dieu existe, je le connais.
Et comme Bernadette Soubirous, il peut ajouter : « Mais je ne suis pas chargé de te le faire croire , je ne suis pas chargé de te faire croire en Dieu, je suis juste chargé de t'annoncer la bonne nouvelle. Dieu existe. Le chrétien doit prouver que l’affirmation de Dieu n’est pas déraisonnable. Mais quant à la foi, elle est un don de Dieu. À l’Esprit-Saint de faire son travail et de convertir le mécréant.
Il me semble d’ailleurs qu’au café du commerce ou dans les rédactions des magazines on fait moins le procès de Dieu aujourd'hui que celui des religions. Elles seraient responsables de la violence dans le monde.
Fais de nous, Seigneur, des instruments de paix. Notre vie peut témoigner que tu es vivant, notre vie doit prouver que tu nous as confié la paix.
Frère Philippe Verdin
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Épreuves et paix
Psaume 62
Ant: Nous avons cette joyeuse espérance: notre Sauveur paraîtra dans sa gloire.
C'est en Dieu, mon Père, que je me repose:
je compte sur lui pour mon salut.
Il est mon rocher; il me donne le Sauveur
qui me fortifie contre tous les assauts.
Combien de temps encore va-t-on s'acharner
sur un pauvre homme pour l'abattre,
comme pour renverser un mur,
comme pour percer une clôture ?
Par des comportements hypocrites,
on voudrait le rendre ridicule:
devant lui, on exagère les louanges,
mais dans son dos, on le méprise.
Moi, je me repose en Dieu, mon Père:
je compte sur lui pour mon salut.
Il est mon rocher, il me donne le Sauveur
qui me fortifie contre tous les assauts.
Ma sécurité et ma réussite, c'est mon Père:
pour moi, il est comme un rocher;
il est mon protecteur.
Que tout le monde lui fasse confiance;
on peut toujours lui dire ses problèmes;
Dieu est là pour nous comprendre.
L'entourage, à lui seul, n'aide pas beaucoup;
même les forts, qui peut compter sur eux ?
Si on les met sur la balance,
ils ne valent pas un peu de poussière.
Inutile aussi de miser sur la violence,
ou d'espérer les grands profits;
inutile de lier son cœur à la richesse.
Car le Père a proclamé une Parole
en affirmant deux choses importantes:
d'abord, que toute force vient du Père,
d'un Père toujours fidèle;
aussi, qu'il distribue ses dons à chacun
selon l'ouverture du cœur qu'il rencontre.
En Dieu, mon repos
Le Rocher, c’est ce qui tient bon, comme le point d’appui solide dans un monde qui passe, quand l’homme n’est qu’un souffle. Ce Dieu-Rocher, le peuple de l’Exode dans son histoire s’est adressé à Lui souvent. Mourant de soif au désert, il récriminait alors contre Moïse qui l’avait libéré de l’esclavage du Pharaon. Car il lui fallait endurer des privations plus dures que celles en terre étrangère. Mais l’impossible s’était alors produit : Moïse avait fait jaillir de l’eau du rocher. C’est l’épisode des eaux de Massa et Mériba, au chapitre 17 du livre de l’Exode. Dieu est donc Celui qui est sûr et fidèle. Au moment même où on allait l’accuser de surdité et d’abandon, Il manifeste sa bienveillance et étanche toutes les soifs.
Mais un verset résonne avec une étrange actualité dans nos pays riches (*) : « Si vous amassez des richesses, n’y mettez pas votre cœur » . N’allez pas faire de votre argent, de vos propriétés, de vos biens de consommation, une nouvelle idole. « Là où est votre trésor, là sera votre cœur » nous dit Jésus dans l’Evangile de Matthieu (**). Le pouvoir de l’argent est à ce point tyrannique que Jésus déclare deux versets plus loin : « Personne ne peut servir deux maîtres. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent ».
L’auteur du psaume est donc informé de tous les obstacles qui peuvent entraver, pervertir, pourrir la relation de confiance en Dieu. Et c’est donc d’un cœur et d’un élan sans partage qu’il se tourne vers Celui dont il assure : « Devant lui, épanchez votre cœur : Chez Dieu, mon refuge, mon rocher imprenable »
* verset 11
** chapitre 6, verset 21
Frères du 28
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
La joie de l'aveu
(Psaume 32)
Ant: Bienheureux le pécheur qui accueille ton pardon.
Quelle joie d’être libéré de son péché,
de voir disparaître son offense !
Quelle joie quand le Père oublie la faute
sans qu’on essaie de la dissimuler !
J’ai bien essayé de l’oublier,
mais elle me grugeait toujours le cœur;
jour et nuit, elle était un fardeau pesant
qui tarissait ma vitalité.
Un jour, j’ai reconnu mon péché,
j’ai cessé de le cacher devant le Père.
J’ai dit : " Je vais lui avouer mes offenses."
Et lui, tout de suite,
il m’a débarrassé de leur poids.
Il en est ainsi pour qui va à sa rencontre
et se confie à lui en toute franchise.
Même s’il est attaqué de partout par le mal,
il ne perdra jamais sa paix.
Père, tu es pour moi un abri,
tu me protèges de la détresse,
tu mets en moi des chants de liberté.
Tu me conseilles sur la route à suivre,
tu veilles sur moi et m’escortes pas à pas.
Si je me refuse d’être rétif ou stupide
comme un cheval rebelle
qu’il faut freiner par la bride et le mors,
il ne m’arrivera rien.
Pour qui refuse de faire confiance au Père,
la vie sera toujours difficile;
mais pour qui compte sur lui,
la vie se déroule dans la fidélité à lui-même.
En pensant à cette présence du Père
offerte à qui veut s’appuyer sur elle,
exultez, réjouissez-vous, criez de joie !
Tu as enlevé l'offense
Jean-Baptiste, prophète, aura cette parole prémonitoire : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (*).
Une promesse est là. Par-dessous toute faute, toute errance, tout égarement, notre Dieu se tient présent. Mieux, il prend tout avec lui. Alors que ses forces s’épuisaient en ce dernier combat contre les puissants qui décidèrent de le mettre à mort, Jésus, librement, remet sa vie en faveur de la nôtre. Le stratagème des Juifs est alors de le faire exécuter par le bras armé romain. Ainsi va-t-il mourir crucifié : comme un bandit ou un esclave. Un quasi-sacrifice humain, supplice honni de tous – Juifs, Romains, Grecs. Pourtant Jésus y consent. Le « fils bien aimé » du Père meurt sur le bois maudit de la croix (**). Ultime retournement de l’histoire, prémices improbables et pourtant tangibles de la résurrection.
Le poteau de la honte devient, par Jésus, signe d’un don « par-dessus le marché », d’une victoire inespérée.
Lui qui a aimé jusque-là, sans mesure, prend ainsi avec lui tout ce qui nous écarte de lui, tout ce qui nous éloigne du Père. Comme ce qui abîme notre lien aux autres, à chacun. Sur la croix, chaque « billet de dette » est enlevé (***). Oui, le péché est remis et la faute extirpée.
Tout est achevé par Jésus. Plus personne n’est loin de Lui ni oublié du Père. Tout, en nous, est sauvé, retourné vers la vie. Rien n’est laissé de côté. Pas même nos fautes : là où nous n’avons pas aimé, espéré. Là où le courage nous a manqué. Nous sommes consolés, jusque de nous-mêmes.
* Évangile selon saint Jean, chapitre 1, verset 29
** livre du Deutéronome, chapitre 21, verset 23
*** lettre de saint Paul aux Colossiens, chapitre 2, verset 14
Sœur Véronique Margron
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Père, le malin veut nous détruire
Psaume 83
Père, j'ai besoin que tu nous parles,
nous avons besoin de te sentir bien vivant.
Le Malin nous attaque de toutes parts,
l'Adversaire se montre de plus en plus.
Il mijote la destruction de ta famille,
il fait des complots contre tes enfants.
Il se dit: " Si je puis supprimer cette race,
le nom du Christ ne sera plus proclamé.
" Il met ensemble une foule de difficultés,
qui paraissent se concerter contre ton œuvre:
comme les coalitions de jadis contre ton peuple.
Tous les clans de l'entourage s'unissaient
pour attaquer le peuple de l'Alliance.
Donne-nous de vaincre les agents du mal
comme il advint aux ennemis d'Israël
quand ils voulaient s'emparer de ton Royaume:
comme jadis, que nos luttes portent fruits;
change nos épuisements en forces nouvelles.
Père, donne-nous de chasser le Malin
comme de la paille emportée par le vent
ou comme le feu qui court dans la forêt
jusque dans les montagnes:
nous voulons le chasser avec la force de l'ouragan.
Couvre de confusion le visage de ses partisans
et donne leur le goût de voir ton visage.
En se voyant dans la vérité face à toi,
qu'ils en soient humiliés
Et découvrent que c'est toi leur Père, toi seul,
le Père du monde entier.
Contre ton peuple.
C’est l’histoire d’une nation qu’on a voulu rayer de la carte, jusqu’à faire oublier son nom. Mais est-ce uniquement cette histoire-là, celle des violentes tribulations de l’Israël ancien ? Non, on les a vu ailleurs aussi ces chefs et ces princes, qui disaient : « À nous le domaine de Dieu ! » La puissance n’appelle-t-elle pas toujours plus de puissance ? Aujourd’hui encore les dominants de ce monde dans la politique, la finance, l’économie, veulent élargir toujours plus leur domaine, jusqu’à y inclure et la terre et le ciel. Mais est-ce la cause de Dieu que défend le psalmiste, lorsqu’il crie dans sa prière : « Qu’ils le sachent : toi seul, tu as pour nom Le Seigneur, le Très-Haut sur toute la terre ! » Dieu aurait-il alors besoin qu’un homme l’avertisse du danger qui le guette ?
« Vois tes ennemis qui grondent, les adversaires qui lèvent la tête. » Mais non, le psalmiste sait bien que les idolâtres du pouvoir ne peuvent pas se maintenir devant sa face : « Rends-les pareils au brin de paille, à la graine qui tourbillonne dans le vent. » C’est la cause de l’homme que défend le psalmiste. Et sa prière porte plus loin que la seule situation de son peuple humilié. Elle rejoint la prière de tous les humiliés de la terre.
Jésus, au jour de Ta passion, Ponce Pilate a appris de ta bouche qu’un seul a pour nom Le Seigneur, lorsque tu lui as dit : « Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir s’il ne t’avait été donné d’en haut » (*). Délivre-nous de tout esprit de domination, donne-nous l’amour des pauvres !
* Évangile selon saint Jean, chapitre 19, verset 11
Frère Pascal Marin
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
La prière du Sauveur
Psaume 109
Ô Père que j'aime, ne sois pas absent:
des gens ont dit des faussetés contre moi,
ils voulaient me détruire.
Ils n'ont rien compris de mes paroles,
m'ont combattu sans véritable raison,
ils m'ont haï pour protéger leur dieu.
Je leur offrais mon amour, eux m'accusaient;
j'ai prié mon Père pour eux.
Je voulais leur faire du bien,
eux tentaient de me faire du mal.
ils échangeaient mon amour pour leur haine
en multipliant des souhaits de malheur:
" Qu'un accusateur se lève contre lui,
qu'un faux témoin le harcèle et l'accable.
Dans son procès, qu'il soit reconnu coupable,
que ses paroles pieuses soient condamnées,
que sa vie ne s'allonge pas davantage,
qu'il soit éliminé en faveur d'un autre,
que ses disciples soient dispersés,
que sa communauté perde sa protection,
que ses frères et sœurs vivent d'aumônes,
qu"ils soient chassés de leurs maisons,
que tous leurs biens leur soient enlevés,
que leurs profits servent aux autres;
que plus personne ne soit fidèle,
ni à lui ni à ses disciples;
que les gens qui le soutiennent disparaissent
et que son nom soit vite oublié;
que les péchés de sa famille soient devant Dieu,
que le mal de ses ancêtres ne s'efface jamais !
Que le Seigneur n'oublie jamais son passé
et qu'il fasse disparaître tout souvenir de lui."
Père, ces accusateurs n'ont pas souci de la vérité,
ils ont persécuté à mort un pauvre,
un malheureux blessé au cœur;
ils ont préféré maudire plutôt que d'être bénis,
ils se sont drapés dans les malédictions,
ils s'en sont gorgés comme d'une boisson,
ils s'en sont enduits les membres comme d'une huile.
Père, donne-leur de voir ce vêtement qui les couvre,
de reconnaître la ceinture qui les étouffe.
Voilà comment je prie mon Père de les traiter,
ces gens qui se sont acharnés contre moi.
Toi, Père, mon Dieu et mon Seigneur,
prends soin de moi à cause de ton amour:
je m'appuie sur ta fidélité; libère-moi.
Pauvre et malheureux, je le suis
et mon cœur est rempli de souffrance,
Il me fallait disparaître comme une ombre,
on m'a chassé comme de la vermine.
Je suis épuisé, mes jambes en tremblent,
ma chair est brisée de partout.
Pour eux, je suis devenu abject;
en me voyant, ils hochent la tête.
À l'aide, Seigneur, mon Dieu et Père !
Tire-moi de là selon ton dessein.
Je t'en prie, qu'ils reconnaissent ta présence
et qu'ils voient l'œuvre que tu fais en moi.
Eux ne savent que maudire; toi, tu les béniras;
tu changeras leur orgueil en humilité
et je m'en réjouirai.
Ils comprendront leur déshonneur
et la honte les couvrira comme un manteau!
Je veux fêter mon Père publiquement,
le louer au milieu des foules
en annonçant comme il prend soin des pauvres
pour les protéger des gens qui les méprisent.
Propos haineux (Psaume 108 1-15)
Voilà que le psalmiste appelle la vengeance de Dieu sur ses ennemis ! Psaume imprécatoire, qui voue aux enfers dès ici-bas l’adversaire tortueux. Que ce salopard obtienne ce qu’il mérite ! Que Dieu me fasse justice ! Nous sommes mal à l’aise avec ce psaume. Tellement gênés que les moines, les religieuses et les curés l’ont gommé du bréviaire, leur livre de prières. On voudrait un psautier qui ne parle que de louanges et d’amour. On aimerait bien expurger les textes des ferments de violence et de vengeance. On voudrait une religion pure, tendre, miséricordieuse. Mais ce ne serait plus alors la religion de l’incarnation. S’il y a dans l’homme une grande aspiration à l’amour et à la paix, il y a aussi dans l’homme cet instinct de violence, la jalousie et le goût du sang. Si la Bible ne faisait pas écho de ces pulsions sanguinaires, elle serait un joli livre de morale lénifiante mais pas le livre du dialogue de Dieu avec l’homme et de l’homme avec Dieu.
La Bible, la liturgie, la prière nous servent de catharsis pour faire sortir de notre cœur nos colères, nos plaintes, notre soif de vengeance. La liturgie, la prière nous purgent de notre haine, à condition qu’elle soit exprimée. Et l’oreille de Dieu reçoit notre cri, notre rage. Elle accueille tout pour nous guérir, pour transformer notre cœur dur en cœur de chair.
Si la Bible est le réceptacle de la violence des hommes, ce n’est pas pour la légitimer, mais pour la transformer. N’ayons pas peur de confier à Dieu, comme le psalmiste et avec ses mots, notre ressentiment et notre rancœur. La grâce de Dieu vient alors nous apaiser et nous convertir. C’est le miracle de la présence de Dieu qui nous rend meilleurs.
Frère Philippe Verdin
Mes accusateurs (Psaume 108 16-31)
Seigneur, ma force et mon secours,
il est autour de moi des personnes qui me veulent du mal,
qui me font du mal,
et qui m’accusent.
Toi mon Dieu, qui m’a tiré mille fois du caniveau où régulièrement je glisse,
tu connais ma pauvreté,
mais jamais tu ne m’accuses, et jamais tu ne m’accables.
Qu’importe ma faute, je suis comme le larron, cloué à ton côté
et je n’attends que toi, que ta voix, pour me tirer de là.
Ils se trompent, ceux qui accusent les fautifs au lieu de les relever.
Ils se trompent, ceux qui les écrasent au lieu de les retenir de tomber.
Ils se trompent, quand du surplomb de leur assurance, ils disent du mal des absents, sans jamais penser que nous sommes liés les uns aux autres, jamais complètement innocents des péchés de notre voisin de palier.
Mais voilà, j’ai glissé ce matin sur un mot de verglas.
Et je suis pauvre et malheureux.
Au fond de moi, mon cœur est blessé.
J’ai froid.
Le grand serpent de la Genèse, le gros dragon menteur et accusateur, le Satan bouge encore chaque fois qu’une accusation franchit nos lèvres.
Et qui sait si ce venin ne retarde pas d’autant l’accomplissement des jours du monde, le retour de l’agneau princier qui n’ouvre pas la bouche, si ce n’est pour bénir, et bénir encore, même ceux-là qui l’ont immolé ?
Délivre-nous Seigneur, des mots brûlants de venin.
Ne me laisse pas tomber entre les mains de mes accusateurs, car je pourrais devenir comme eux.
Prends-moi près de toi mon Seigneur, toi qui te tiens à la droite du pauvre, pour le sauver de ceux qui le condamnent.
Sœur Véronique Margron
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Mon bonheur
Psaume 1
Ant. L'arbre de vie, c'est ta croix, Seigneur. Alléluia!
Me diriger d'après mes caprices,
nier le mal qui m'habite,
refouler Dieu dans un coin de ma vie,
ne m'a jamais rendu heureux.
Mais je goûte une joie profonde
quand je me laisse éclairer par le Seigneur,
quand ses pensées m'habitent
la nuit comme le jour,
au travail comme au repos.
En ces moments-là, je me sens plein de vie,
comme un arbre aux feuilles toujours vertes,
qui produit fidèlement les fruits qu'on en attend,
qui ne craint pas le prochain hiver
parce qu'il est toujours sûr du printemps à venir.
S'il m'arrive, au contraire, de faire mes propres lois,
je me sens fragile comme la fleur
que détruira le prochain coup de vent;
je redoute l'arrivée d'un Dieu tout-puissant
que je voudrais oublier.
J'ai peur alors d'avoir raté ma vie:
car je me souviens du bonheur que j'ai vécu
pendant mes moments d'intimité
avec un Seigneur que j'appelle mon Père.
Heureux l'homme
Ca tombe mal, je me suis levé, du mauvais pied ce matin. J’ai médit hier sur mes collègues, et je ne vois pas bien ce qui m’empêcherait de le faire aujourd’hui. D’ailleurs j’avais de bonnes raisons. Quant à murmurer la loi du Seigneur jour et nuit, ce n’est pas l’urgence. J’aimerais plutôt trouver le sommeil ! Il ne manquerait plus que je me lève de nuit pour réciter des prières. C’est vraiment mal parti cette affaire. Non, les psaumes, ce n’est pas pour moi. Sitôt ouvert, sitôt refermé : le Psautier c’est pour les pros ; moi je suis un âne, disons, un débutant.
Et pourtant, oui, j’aimerais porter du fruit. J’en porte d’ailleurs, mais à mon rythme. L’important est de tenir la longueur. J’en connais qui flambent, et qui s’écroulent d’un coup, engloutis par le tourbillon de leurs projets, et leurs chimères. Ils perdent pied, faute de racine. Vais-je courir après Dieu comme je cours après le temps ?
Mon urgence, je le vois, c’est d’aller lentement. Ca, je veux bien. Pas à pas, psaume à psaume. Un chemin buissonnier, parcouru à pas d’âne. Méditer, et ne plus médire. Flâner, pour ne pas flétrir !
Un autre avant moi m’a ouvert cette voie : le Juste par excellence. Le Christ, en son temps, a prié dans ce livre. Ces psaumes, il les connaît, je le voudrais comme guide. Ces prières, il les aimait, je le veux comme ami. Ces cris, ce fut sa Paix. Qu’elle descende sur moi et ceux qui aujourd’hui rentreront dans ce livre.
Ce matin, je ne me suis pas levé pour rien : Heureux !
Frère Franck Dubois
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Père, ne me condamne pas
Psaume 6
Ant: Sauve-moi, Seigneur, au nom de ton amour.
Père, si je te nomme Seigneur, je te vois souvent
comme un surhomme tout puissant.
Alors je suis bouleversé jusqu’au fond de moi.
Je crains que mes péchés ne provoquent ta colère,
que tu ne me trouves indigne même de ta pitié,
que tu ne me condamnes avec sévérité
comme quelqu’un qui m’en voudrait.
Dans ces moments-là, je suis en plein désarroi,
je n’ai plus de force pour résister à mon mal,
je sens la vie se retirer de mon cœur;
j’ai l’impression de m’en aller vers le néant.
Ce n’est pourtant pas ma mort qui peut te glorifier !
C’est là, Père, que tu viens me chercher.
Tu me révèles toute la réalité de mon mal
que je pleure avec tant et tant de larmes,
au point que mes yeux voient tout embrouillés;
je dors mal à travers les soupirs qui m’accablent.
Je me crois seul habité par un mal pareil
et je te crie mon désespoir.
Mais voilà que tout à coup j’entends ta réponse;
tu ne m’as pas rejeté; mes pleurs sont allés jusqu’à toi.
Mon mal me semble tout petit face à ton amour;
je suis sûr que tu le changeras en grâce
comme tu viens de changer mes larmes en cris de joie.
Seigneur, que fais-tu ?
Le psalmiste n’est pas fou. Il ne demande pas dans sa prière : « Sauve-moi en raison de mon amour. » Le psalmiste a vécu. Il a suffisamment pleuré et tremblé pour connaître la violence du monde. Elle le menace. Il pense, à tort ou à raison, que des gens en veulent à sa vie. Mais il n’ignore pas non plus sa propre faiblesse. Il sait ce qu’il en est de son amour à lui. Il sait que la violence habite aussi en lui. Il sait aussi comment raisonne volontiers son amour. Il fait des comptes. Il a une certaine tendance à s’estimer lésé. Parfois, souvent, plus que de raison. Et quand elle est juste, sa raison mesure tout. Service pour service. Rien de trop. Rien en plus. Mais la foi du psalmiste, elle, est sans raison. Elle est démesure. Elle veut tout. Elle veut le salut.
Elle n’a que faire de l’amour qui compte. Elle veut un amour plus fort que la faiblesse du pauvre homme. Elle veut être aimée de Dieu ! En raison de ton amour, Seigneur. À la mesure sans mesure de ton amour, oui, Seigneur, aime-moi, sauve-moi ! Mets mon cœur au large ! Donne-moi d’aimer un peu comme Tu aimes !
Et comme ton fils Jésus qui a marché aux jours de sa Passion sans dévier de son chemin vers Toi, sans être emporté par la haine, je veux traverser les épreuves de cette vie sans dévier de ma route. En quête d’un amour plus grand que moi, plus fort que la violence du monde, un amour, je le crois, plus puissant que la mort (**).
* verset 5
** Cantique des cantiques, chapitre 8, verset 6.
Frère Pascal Marin
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Que fais-tu, Père?
Psaume 10
Ant: C'est lui qui délivrera le pauvre aux abois.
Père, je ne te comprends pas :
pourquoi ne pas intervenir avec ta puissance
contre le mal qui envahit toute la terre ?
Des gens exploitent les pauvres sans se gêner;
ils les manipulent à leur guise
et se vantent même de leurs profits
comme de bons coups bien réussis.
Ils méprisent le Seigneur ou s’en moquent ;
ils se disent: " Il ne peut rien contre nous,
c’est un impuissant."
Leurs méthodes semblent toujours réussir;
les jugements de Dieu ne leur font pas peur;
ils éliminent leurs rivaux d’un revers de main;
ils ne craignent pas les échecs
et se croient à l’abri de tout malheur.
D’autres personnes, c’est avec la parole
qu’elles font leur ravage.
Leurs mensonges ou leurs propos violents
sèment, autour d’eux, malheur et misère.
Ils espionnent tout le monde,
se cachent pour détruire l’innocent,
poursuivent partout les gens plus faibles.
Ils sont comme des lions cachés dans l’herbe :
ils guettent les pauvres,
les attirent dans leurs machinations;
ils réduisent les plus faibles en esclavage,
pleinement soumis à leur pouvoir.
Ils croient que Dieu ne voit pas leurs manigances,
et que, de toute façon, il ne s’en occupe pas.
Ant. Dresse-toi, Seigneur! Dieu, étends la main.
Devant ces souffrances et cette fanfaronnade,
je voudrais te crier mon désarroi :
" Père, réagis! fais quelque chose!
Prends soin de tes pauvres!
Ne laisse pas les gens se moquer de toi.
Utilise ta puissance contre les malfaiteurs,
passe-les en jugement et détruis-les."
Seigneur, je me sens mal avec ma vengeance
car tu me proposes d’aimer mes ennemis.
Je sais que tu es proche de tes pauvres,
que tu prends en main leur sort;
je sais que tu entends l’appel des faibles
et que tu prends soin des personnes seules.
Mais tes interventions ne sont pas les miennes.
Tu mets ta liberté au cœur des humiliés,
tu leur donnes la force de grandir toujours;
surtout, tu les soutiens d’un amour de Père,
toujours attentif à les rendre heureux
au-delà de n’importe quelle tyrannie.
Justice rendue
VIIIe siècle avant notre ère. Le roi Salomon est mort. La terre des Hébreux est divisée entre le sud et le nord. Au sud, le petit royaume de Juda avec Jérusalem pour capitale. Bout de terre sur le littoral oriental de la Méditerranée, situé au carrefour des routes commerciales, convoité de toute part. Les voisins assyriens ont annexé le Nord, Israël. Mais Jérusalem résiste : petit reste qui refuse de se soumettre, et s’en remet à son Dieu pour le sauver.
« Lève-toi, Seigneur ! Dieu, étends la main ! » « Brise le bras de l’impie, du méchant » (*). L’aventure humaine est toujours la même. La convoitise des hommes aussi. Elle qui chuchote de s’accaparer le bien de l’autre, du plus humble même, jusqu’à sa vie. Elle qui fait croire que dominer serait la clé de l’existence heureuse.
Jalousie qui rend oublieux de l’autre. Il n’est plus qu’une menace pour mon gain. Convoitise, péché des commencements, où un serpent susurre à l’oreille que Dieu n’est pas Dieu, mais juste un petit dieu de rien du tout, inquiet du pouvoir d’un homme qui deviendrait son égal.
Le drame commence là. Quand c’est ce faux dieu que nous écoutons, et non le Dieu de l’Alliance, Celui qui, en son Fils Jésus, n’a pas même jalousé « le rang qui était le sien » (**).
Ce vrai Dieu est protecteur des faibles dont il a épousé la cause, jusque sur la croix. C’est là qu’il a pris dans sa main, en sa chair, la douleur des pauvres et des opprimés. C’est là que la justice, la sienne, est rendue.
* versets 12 et 15
** lettre de saint Paul aux Philippiens,
chapitre 2, verset 6
Sœur Véronique Margron
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
À l'abri du mal
Psaume 17
Ant: Toi, qui réponds à mon appel, écoute-moi, mon Dieu.
Ô Père, je te le demande, écoute-moi bien;
ma prière est une plainte vraiment sincère.
Toi seul peux identifier la place du mal en moi.
Tu as sondé la sincérité de mon cœur
quand je me trouvais dans la noirceur.
Je ne crois pas mériter de blâme :
je me retiens de dire du mal de mon prochain;
je m’applique à faire tes volontés;
je suis ma route de mon mieux,
je m'y agrippe sans broncher, malgré les écueils.
Maintenant, j’ai besoin de faire appel à toi
et j’ai la certitude que tu vas me répondre.
Écoute attentivement ce que je vais dire
et fais-moi voir ta bonté merveilleuse,
car tu protèges les gens qui comptent sur toi
quand le mal cherche à les détruire.
Pour toi, je voudrais être aussi précieux
que l’est pour moi la prunelle de mes yeux;
je voudrais que tu me caches
au plus secret de ton amour
pour qu’aucun mal ne me domine,
qu’aucun mal ne réussisse à me détruire.
Le ma! il est en moi et tout autour.
Parfois, c’est mon cœur qui refuse d’aimer,
ou bien mon esprit qui aime se vanter.
Le mal me suit partout pour me posséder;
il surveille mes points faibles.
Il m’attaque par surprise
comme un lion qui se jette sur sa proie;
comme un fauve qui guette une victime.
Il faut que tu interviennes, Père,
il faut que tu luttes avec moi,
que tu empêches le mal de me rejoindre le cœur.
Donne-moi de le détester autant que toi,
de le poursuivre jusque dans ses recoins,
jusque dans ses replis les plus secrets.
Et moi, fort de ton soutien,
je pourrai te regarder en face,
avec la pleine conscience de ta présence
que je savourerai sans crainte.
Ton visage au révei
« Garde-moi comme la prunelle de l'oeil ». De même que la prunelle de l'oeil est fragile et précieuse, de même nous nous tournons vers toi, Dieu qui prends le parti des petits. Oui Seigneur! Protège-moi! Parce que -tu l'as promis- chacun de tes enfants est d'un grand prix à tes yeux et tu en as gravé le nom sur les paumes de tes mains.
« Cache-moi à l'ombre de tes ailes », comme sous les ailes déployées d'un grand oiseau, tel un aigle protecteur qui inspire confiance. Oui, Seigneur! Ne permets-pas que mes ennemis aient le dessus. Je sais ce que je te dois; ta sollicitude me protège.
Ces paroles sont celles d'un homme imprégné par la foi de tout un peuple, le peuple d’Israël. Cette foi s'étend à travers le temps et l'espace depuis Abraham jusqu'à aujourd'hui. Elle nous dit l'alliance d'amour entre Dieu et l'humanité. En elle, le croyant a trouvé un refuge, puissamment encouragé à saisir avec fermeté l'espérance qui lui est proposée; celle de la vie dans laquelle nous précède le Christ.
Rendre compte de cette espérance qui est en nous, c'est la partager avec beaucoup de simplicité et d'humilité avec ceux qui ne voient d'avenir ni pour eux ni pour ceux qui les entourent.
Et ce sur quoi repose notre assurance, c'est que notre Dieu est un Dieu juste. Au début et à la fin du psaume, on fait appel à la justice de Dieu: « Seigneur, écoute la justice » et « Et moi, par ta justice, je verrai ta face »: Dieu écoute le pauvre qui crie vers lui… et il le justifie, il l’ajuste à la Vie qu’il nous propose .l
Frères du 28
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Dans la main du Père
Psaume 57
Ant: Mon coeur est prêt, mon Dieu;
je veux chanter: que s'éveille l'aurore.
Au secours, Père, de grâce, prends pitié,
c’est en toi que je me réfugie,
sur ta protection que je compte
en ce temps où le malheur m’accable.
Oui, je fais appel à ton grand amour,
un amour qui fera tout pour moi.
Que m’accompagne l’Esprit du Sauveur !
Les gens qui me nuisent se moquent de toi,
enveloppe-moi de ta fidélité et de ta vérité !
On dirait que je suis entouré de lions
qui menacent de me déchiqueter;
leurs dents sont comme des lances et des flèches,
leur langue est aiguisée comme une épée pointue.
Père, fais de ton amour un écran protecteur;
que le Sauveur visite toute la terre.
Des gens avaient tendu un filet sur ma route,
mais je l’ai vu à temps;
ils ont creusé une trappe sur mon chemin :
et c’est eux qui sont tombés dedans.
Il y a là de quoi chanter, Père,
avec un cœur pleinement rassuré;
de quoi chanter des hymnes de joie.
Je voudrais éveiller les plus belles musiques,
mettre en marche les plus douces harmonies
pour fêter l’arrivée du soleil dans ma vie.
Je vais te louer, Père, partout où je passe;
je veux te chanter partout en même temps,
car ton cœur n’oublie personne,
tu fais la vérité jusqu’au bout du monde.
Père, révèle ta présence partout sur la terre,
que ton amour l’emporte sur toutes les haines.
À l'ombre de tes ailes
Il est drôle le psalmiste ! Plus il souffre, plus il aime Dieu. Plus il se sent persécuté, plus il voit monter en lui la clameur d’une grande louange vers Dieu. Signe indubitable tant de santé psychique que de pureté du cœur, il ne Lui en veut pas pour le mal qui lui arrive. Pas plus d’ailleurs qu’il n’en veut à ceux qui eux en veulent à sa vie. Il n’accuse pas. Ni Dieu, ni ses adversaires. Il n’a aucun mot de vengeance à la bouche. Il sait ce qu’il veut. Il veut vivre ! Face à ses adversaires, il ne lui faut pas haïr, mais agir. Agir, c’est-à-dire résister à leur force d’esprit : « Ils ont pour langue une arme tranchante, pour dents, des lances et des flèches. » Et surtout ne pas répondre à la haine par la haine. Leur triomphe serait garanti. Mais résister d’une force d’en haut, de lumière, de joie, d’Esprit Saint.
Une force qui ne peut qu’exciter la fureur des violents. D’autant plus qu’ils sont impuissants devant elle. Et leur fureur alors les destine à tomber tôt ou tard dans le trou qu’ils ont creusé pour lui. Voilà pourquoi il crie vers Dieu. Il n’attend pas de Lui le secours d’une légion d’anges guerriers, mais un esprit d’amour qui protège son âme : « Que Dieu envoie son amour et sa vérité. » Et cet esprit, nous savons qu’il l’a déjà reçu. Sa prière nous le dit. Ce qu’il demande à grands cris agit déjà en lui, à la source de sa prière.
Jésus, tu nous enseignes qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime (*). Tu as donné ta vie pour nous. Tu veux que nous vivions nous aussi de cet amour.
* Évangile selon saint Jean, chapitre 15, verset 13
Frère Pascal Marin
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Père, sauve ton peuple
Psaume 28
Ant: J'ai fait confiance au Seigneur et lui m'a guéri.
Père, je fais encore appel à toi.
Je m'appuie sur toi: réponds-moi.
Si tu ne me parlais plus, à moi,
je m'en irais peu à peu vers le néant.
De grâce, accueille mes supplications,
reçois mes appels au secours
quand je me tiens devant toi,
quand j'élève mes mains vers toi,
quand je m'adresse à ton cœur.
Ne laisse pas le Malin salir mes pensées
ni fausser mon besoin d'aimer;
il me parle de bonheur et de paix,
mais ce sont des mensonges.
Donne-moi de le voir dans sa réalité:
selon les réactions qu'il suscite
et selon les faussetés qu'il engendre.
Qu'avec toi, je le combatte sans répit
jusqu'à détruire ses effets de mort.
Il voudrait que je t'oublie, Père,
toi et tes œuvres de Créateur.
Fais au contraire que je l'oublie, lui,
jusqu'à détruire son pouvoir de séduction.
Maintenant je bénis mon Père,
car je sais qu'il a écouté mon appel.
Il est vraiment ma force et ma protection:
mon cœur a compté sur lui, il m'a secouru.
Mon cœur exulte devant ce Père qui m'aime
et j'ai besoin de le remercier
avec mon refrain si souvent répété:
" Le Père est force de Vie pour son Peuple;
il le fait héritier avec le Christ;
il le porte sur ses épaules comme un Berger
qui ne laisse mourir aucune de ses brebis."
Seigneur, mon rocher
Serrer une main. Tendre la main. Lever la main. Fermer la main. Ouvrir la main. Agiter une main. Écarter les mains. Applaudir des deux mains ! Nos corps peuvent parler en de multiples signes. Mais par les mains se montre en toute simplicité ce que nos corps savent si bien cacher d’habitude, par prudence, au secret de nos âmes. Ils osent un instant rendre visibles à fleur de peau nos états d’âme. C’est pourquoi la prière sollicite le langage des mains. Le psalmiste prie en élevant les mains vers le Saint des Saints. Il faut beaucoup de mots pour traduire un tel geste. Il manifeste le respect. Il exprime le désir d’une bénédiction en retour. Surgi du plus haut désir de vie, un tel geste ne ment pas. Il dit la paix, il appelle la paix, il fait la paix.
Mais ceux qui discourent sur la paix et ne la font pas « n’ont compris ni l’action du Seigneur ni l’œuvre de ses mains. » Ceux « qui parlent de paix, quand le mal est dans leur cœur » n’ont pas idée de l’un de ces moments prodigieux où la violence s’arrête, interdite, sur la foi d’un simple signe, le signe de la paix. Et quel plus beau signe de paix adressé à un homme, un adversaire, que le vis-à-vis d’une main dressée vers le Ciel, imposée à distance, sensible, au regard étonné.
Mains ouvertes sur le bois de la Croix, Jésus trace pour nous le signe de la paix. Il dit le non-sens de tous ces murs faits de haine qui divisent l’humanité en factions adverses. Il rend présente dès ici-bas l’immense paix de Dieu, au-delà de tous les conflits de ce temps.
Frère Pascal Marin
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Le Père a promis à David
Psaume 132
Ant: Je mettrai sur le trône de David le fruit sorti de tes entrailles.
Père, souviens-toi de David, ton élu,
rappelle-toi toute sa peine;
il fit une promesse à son Seigneur
et s'engagea envers le Tout-Puissant:
" Jamais je ne rentrerai sous ma tente,
jamais, je n'irai m'étendre sur mon lit,
jamais je ne laisserai mes yeux se fermer
ni mes paupières céder au sommeil,
avant d'avoir trouvé une place pour le Seigneur,
une demeure pour le Tout-Puissant."
Nous savons maintenant que ta Maison est ici,
nous l'avons trouvée sur notre terre:
"Allons y demeurer !
Reconnaissons sa présence.
Père, viens y vivre en permanence,
toi et le Sauveur que tu nous envoies.
Que tes enfants soient vêtus de ton amour,
que les gens qui te cherchent crient de joie !
À cause de David, ton serviteur,
ne nous retire jamais notre Sauveur."
Ant. Dieu lui donnera le trône de David
et son règne n'aura pas de fin.
Le Seigneur l'a promis à David;
c'est sûr qu'il ne se dédira pas:
" C'est quelqu'un sorti de toi
que je mettrai sur ton trône.
Si tes descendants gardent mon alliance
et respectent les projets que je leur proposerai,
ils habiteront ma Maison à jamais."
Car le Père a choisi l'humanité pour famille,
il l'a donnée pour résidence au Sauveur:
" Elle sera toujours mon lieu de repos,
j'y résiderai: c'est elle que j'ai voulue. "
Je la comblerai des fruits de mon amour;
je donnerai le bonheur à tous les cœurs pauvres,
le Sauveur sera présent aux gens qui le servent,
et tout le monde criera de joie !
" Là sera manifestée ma promesse à David;
j'assurerai la victoire au Sauveur:
Il détruira toutes les formes de mal
et de son cœur, l'amour couvrira l'univers."
Ant. Venez, voyez l'oeuvre de notre Père:
sur la terre, il fait des merveilles.
Le repos de Dieu
Seigneur, Dieu vagabond, où vas-tu reposer ? Dans quel temple de pierre ferais-tu ta demeure ? Où donc poser la tête quand on tient en sa main et l’univers entier et le temps, et la vie ? N’as-tu donc jamais pris quelque temps de repos ?
Mais toi, Jésus, tu as pu partager le sommeil des hommes. Endormi sur la barque, tandis que tous ramaient tu n’as pu cependant prolonger ton répit. Il fallait sauver ceux qui cernés par les vagues criaient vers toi leur peur. « Silence ! » et les eaux en furies se reposent soudain lorsque Dieu en un mot réveilla sa puissance. Tu ne dormais donc pas, car ton cœur veillait. Et puis ce fut ce soir : tes disciples apeurés et pétris de fatigue s’endorment l’un après l’autre à l’Heure décisive. Mais tu veilles, toi seul, attendant ta Passion.
Car Dieu ne s’endort pas quand il Lui faut combattre. Son repos attendra la victoire finale.
Sur ton trône superbe, plus tard, tu t’endormis. Il fallait que tu montes à ce lieu de repos, pour goûter une seule fois à cet arrêt soudain, pour nous si naturel, pour toi si étranger. A Sion ton palais est un poteau de bois. Suspendu au gibet tu parais y dormir.
Pourtant, vêtu de notre honte, et couronné de gloire tu ne dors pas : tu entres en ton Sabbat, tu reviens à ton Père, et offres en ton repos tous les biens de la terre que la croix fait germer. Tu bénis les récoltes : les hommes qui veillent et ceux qui s’éveilleront quand tu viendras glorieux partager ton Sabbat avec la terre entière délivrée de la nuit.
Frère Franck Dubois
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Merci pour ces psaumes Lumen, j'ai envie de m'y mettre.
Hou là là j'ai beaucoup de lecture.
Hou là là j'ai beaucoup de lecture.
Liza2028- Avec Saint Joseph
- Messages : 1366
Inscription : 26/09/2013
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Bonjour Liza
Si tu lis les psaumes d'affilée, tu risque une "overdose"
D'autant qu'un psaume a besoin que nous le méditions pour bien
l'ancrer en nous. J'aime beaucoup les psaumes. Le matin dans mes prières,
je lis toujours le psaume 23 et le soir avant de m'endormir je dis le psaume 91.
Je trouve que c'est une lecture méditée qui renforce notre foi.
C'est d'une grande spiritualité et bien des psaumes sont des louanges, des
actions de grâce ferventes !
L'Esprit Saint te guide Liza.
Fraternellement. Lumen
Si tu lis les psaumes d'affilée, tu risque une "overdose"
D'autant qu'un psaume a besoin que nous le méditions pour bien
l'ancrer en nous. J'aime beaucoup les psaumes. Le matin dans mes prières,
je lis toujours le psaume 23 et le soir avant de m'endormir je dis le psaume 91.
Je trouve que c'est une lecture méditée qui renforce notre foi.
C'est d'une grande spiritualité et bien des psaumes sont des louanges, des
actions de grâce ferventes !
L'Esprit Saint te guide Liza.
Fraternellement. Lumen
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Dans la vérité, devant le Père
Psaume 50
Ant: Les cieux proclame ta justice, Seigneur mon Dieu..
Le seul Maître du monde, notre Père, a parlé :
il a présenté son Fils unique à toute la terre
en convoquant l’humanité à son écoute.
Il a rassemblé une famille autour de lui
pour qu’elle devienne son porte-voix.
Son amour apporta le feu dans le monde
pour le purifier de tout mal
et le préparer pour le jugement.
Il veut rassembler les gens qui croient en lui,
qui renoncent à toutes les autres Alliances
afin de proclamer son offre d’amour,
car ce juge, c’est un Père.
Ant. Offrez à Dieu un sacrifice de louange.
Il dit : Mes fils et mes filles, écoutez-moi.
Je veux vous mettre dans la vérité de votre vie,
moi, votre Dieu et Père et votre Sauveur.
Je ne vais pas vous reprocher vos dons :
ils sont toujours devant moi.
Pourquoi je vous dépouillerais
de vos biens les plus précieux :
sachez que je n’en ai pas besoin.
Tout l’univers m’appartient :
les animaux des forêts et des montagnes,
les oiseaux du ciel et le bétail des champs;
le monde entier est à moi et ce qui s’y trouve.
Je n’ai pas besoin de vous quêter ma nourriture.
D’ailleurs ce n’est pas de vos dons que j’ai faim;
ce n’est pas de vos sacrifices que je me nourris.
Contentez-vous de vous laisser créer par moi
et de me reconnaître comme votre Père;
en cas de difficultés, appelez-moi
et reconnaissez ce que je fais alors pour vous.
Ant. C'est la miséricorde que je veux
et non les sacrifices.
Par ailleurs, le Père nous interpelle
sur ce qui pourrait être faux en nous.
" Tu parles beaucoup de mes commandements,
tu te sécurises à cause de mon Alliance avec toi,
mais fais-tu passer mes volontés dans ta vie ?
donnes-tu de l’importance à toutes mes paroles ?
« Fais-tu des compromis avec les exploiteurs ?
t’arrive-t-il d’avoir un cœur adultère ?
de dire du mal sur ton prochain ?
de dire des paroles mensongères ?
de blesser tes frères ou tes sœurs dans les réunions ?
et même de briser tes amours les plus sacrés ?"
Devant tout cela, tu sais que je ne puis me taire,
comme il t’arrive sans doute de le faire.
Moi, je veux avant tout te corriger
en te mettant la vérité bien en face.
Essaie de voir clair quand tu t’éloignes de moi,
autrement le mal te détruira
et je ne pourrai pas te protéger.
" Quand tu consens à dépendre de moi,
tu me réjouis;
mais quand tu en éclaires toute ta vie,
je suis capable de te faire goûter mon Amour.
Le chemin d’action de grâce
Offrir un sacrifice à Dieu, c'est, pour le peuple juif, entrer en communion avec lui. Mais la manière d'offrir un sacrifice révèle notre vision parfois étriquée de Dieu !
Nous pouvons ainsi offrir ainsi un sacrifice dans un but clairement intéressé, attendant de Dieu un bénéfice. Le sacrifice va nous permettre de marchander. C’est la logique du donnant-donnant, la logique d'une religion formaliste. En échange d'un sacrifice, une faveur! En échange de notre argent ou de notre temps, nous comptons bien que Dieu va satisfaire nos demandes.
Les prophètes ne se sont pas privés de le dire : Dieu a en dégoût ce genre de sacrifice car l'amour y est absent. Dans l'évangile de Marc, un scribe dit justement à Jésus: « Aimer Dieu de tout son coeur, de toute son intelligence, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que tous les holocaustes et tous les sacrifices. »
Il est toutefois un sacrifice – celui d'action de grâce- que nous sommes invités à vivre. Puisque Dieu nous aime le premier, nous voulons lui exprimer notre reconnaissance, notre action de grâce: « Merci !». Pour ce qu'il est, pour ce qu'il donne. Parce qu'il est avec nous et que nous reconnaissons sa présence, lui qui traverse avec nous les joies et les difficultés de notre vie.
Et la meilleure façon d'offrir un sacrifice d'action de grâce, c'est de s'offrir soi-même: « Tu ne demandais ni holocauste, ni victime. Alors j'ai dit « Voici, je viens ».Voilà le chemin qui nous est proposé, chacun à notre mesure: Suivre le Christ qui par amour s'est donné lui-même.
Frère du 28
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Merci Lumen pour le conseil.
Liza2028- Avec Saint Joseph
- Messages : 1366
Inscription : 26/09/2013
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Père de l'univers
Psaume 67
Ant: Fais briller sur nous, Seigneur,
la lumière de ta face
Que le Père nous prenne en son cœur
et qu'il nous garde en sa bienveillance.
Qu'il nous fasse vivre de sa présence
afin que tout le monde cherche son projet
et que toute la terre découvre le Sauveur.
R/ Père, que les peuples soient émerveillés de toi,
que tous ensemble, ils soient émerveillés !
Que toutes les nations chantent leur joie
en te voyant les gouverner avec bonté
et les conduire selon ton amour.
R/ Père, que les peuples soient émerveillés de toi,
que, tous ensemble, ils soient émerveillés !
L'univers a produit ses fruits:
c'est une vraie bénédiction du Père.
Qu'il ne cesse jamais de nous bénir
et que la terre entière s'attache à lui !
La terre a donné son fruit
Rien de plus mystérieux, unique, qu’un visage.
Nous passons des heures à contempler le visage du nouveau-né, de l’enfant endormi, le visage de l’être aimé.
Nous contemplons aussi le visage travaillé par les ans, ou creusé par la maladie et qui va mourir. Nous le contemplons, non qu’il soit esthétique. Mais parce qu’il est beau. Beauté de l’histoire partagée, de l’amour vécu, de la fidélité qui a traversé la violence des flots de l’existence. Beauté de son dénuement même. Lui qui est remis à notre responsabilité.
Le visage est ainsi unique. Nul ne lui ressemble. Non de par sa plasticité, mais par sa profondeur qui m’appelle, me convoque. C’est ce que déploie le philosophe Emmanuel Lévinas : Le visage est épiphanie, manifestation qui m’oblige à le secourir, à prendre soin de sa nudité, de sa vulnérabilité.
Voilà sa véritable beauté, celle qui dit le cœur de l’humain. Ce ne sont ni la cupidité, l ‘avidité, la convoitise, qui caractérisent l’homme.
Mais qu’il puisse, à tout moment, quitter la fascination de la puissance, au nom d’un seul visage véritablement rencontré.
Vocation véritable de l’humain.
Vocation de Dieu. Lui qui se donne à rencontrer par son visage.
« Que son visage s’illumine pour nous » invoque le psalmiste. Lui, le Dieu de l’Alliance, lui dont le visage fut bafoué, humilié, défiguré, qu’il vienne nous apprendre ce que nous sommes véritablement. Que son visage brille sur le nôtre, nous transforme.
Épouser le visage de Dieu. Se laisser renouveler par le visage du Christ, icône du Père.
Que notre Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse.
Que son visage se grave sur nos traits.
Sœur Véronique Margron
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Joie de résurrection
Psaume 98
Ant: Chantez au Seigneur un chant nouveau car il a fait des merveilles.
Chantez à votre Père un chant nouveau,
car il a fait quelque chose de merveilleux.
Il a fait agir sa puissance pour le Sauveur
en lui donnant la victoire sur la mort.
Il a révélé cette victoire à travers le monde;
il a fait connaître combien il l'aimait.
Il a confirmé la vérité de ses promesses
en faveur de toute l'humanité.
Jusqu'au bout de la terre, on a vu
la victoire de notre Sauveur.
Tout le monde, acclamez votre Père,
faites éclater vos chants de joie et vos musiques;
jouez pour lui de tous vos instruments;
faites-en une grande symphonie
pour fêter votre Sauveur et votre Père.
Que grondent la mer et ses richesses,
l'univers et ses habitants !
que sur les fleuves claquent les vagues
et que dans les montagnes éclatent des cris de joie
devant le Sauveur qui nous arrive
pour prendre en charge toute la terre,
pour gouverner le monde avec amour
et le conduire jusqu'à la vérité.
Sonnez, chantez, jouez
« Chantez au Seigneur un chant nouveau,
car il a fait des merveilles. »
Quand on entonne un chant nouveau, on y met toute sa joie.
Quelle joie éclatante émane de ce psaume ! D’abord, il y a le chœur de ceux qui chantent. Puis ces voix sont accompagnées d’instruments tels que la lyre, la trompette et le cor. Laissez-vous porter par cette harmonie, puissante et joyeuse symphonie. Qui n’a jamais fait l’expérience d’une telle allégresse ? Lequel d’entre nous n’a jamais participé à de tels transports, soit en mêlant sa voix à d’autres voix qui montent vers le Seigneur, soit tout simplement en goûtant à la musique sacrée ?
Il est digne en effet de te bénir, Seigneur, parce que tes merveilles nous emplissent de joie. Dans notre vie, dans notre histoire, tu nous as montré que tu étais le Sauveur, notre Sauveur. La création toute entière avec les instruments de musique, se joint aux habitants du monde dans une vaste symphonie pour célébrer leur sauveur.
Tout ceux parmi nous qui ont admiré la beauté de la nature – celle de la montagne notamment – ont vécu, à l’unisson de cette joie où l’univers entier rend gloire au Seigneur.
« La terre et la mer acclament Dieu, les fleuves l’applaudissent et les montagnes crient de joie. »
Au chapitre 5 de l’Apocalypse, Saint Jean parle aussi d’un chant nouveau adressé, celui-ci, à Jésus, sauveur du monde. Ce sont les quatre vivants et les vingt quatre anciens qui l’entonnent. Ils sont rejoints par une multitude d’anges et par toutes les créatures de l’univers entier ; celles qui vivent dans le ciel, sur la terre, sous la terre et dans la mer. Une mise en scène extraordinaire pour chanter. Ils concluent leur chant en s’exclamant « A celui qui siège sur le trône ainsi qu’à l’Agneau, la louange, l’honneur, la gloire et la puissance dans les siècles des siècles. »
Fréres du 28
Invité- Invité
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