"Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
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Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Bonjour Dzeta,
J'ai trouvé la réponse pour vous ici:
http://www.interbible.org/interBible/decouverte/comprendre/2010/clb_100402.html
Amicalement,
Emmanuel
J'ai trouvé la réponse pour vous ici:
http://www.interbible.org/interBible/decouverte/comprendre/2010/clb_100402.html
Amicalement,
Emmanuel
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Génial, j'ai enfin compris! Merci, Emmanuel!
D37215- Près de Jésus Christ
- Messages : 23
Inscription : 18/06/2014
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Merci en effet à Emmanuel.
Pour les familiers de ce fil, "l'explication" se trouvait page 5,
du moins une tentative :
Cependant j'aime bien l'explication à laquelle mène le lien d'Emmanuel,
c'est clair et simple.
Fraternellement. Lumen
Pour les familiers de ce fil, "l'explication" se trouvait page 5,
du moins une tentative :
Pour répondre à My Baker et sans doute à d'autres soeurs et frères qui s'interrogent pareillement voilà :
Numérotation :
Le Livre des Psaumes regroupe 150 psaumes, numérotés de I à CL selon la numérotation hébraïco-protestante.
Dans la Bible grecque, et la Vulgate, la numérotation va également de 1 à 150 avec des décalages par rapport à la numérotation hébraïque. Les psaumes 9 et 10 sont fusionnés ainsi que les psaumes 114 et 115, tandis que les psaumes 116 et 147 sont séparés en deux7. Ici les psaumes sont numérotés ainsi : Psaume numérotation-grecque (numérotation-hébraïque).
Au-delà du psaume 150, il existe cinq psaumes surnuméraires et originellement non numérotés. Ils sont notamment présents dans la Peshitta syriaque.
7. Dans la tradition juive, le Psautier est divisé, par analogie au Pentateuque, en cinq livres, chacun se concluant par une doxologie ou bénédiction1
le premier livre comprend 41 Psaumes, tous nominalement attribués à David, à l’exception des Psaumes 1, 2, 10, et 33, qui le sont traditionnellement, bien que ne portant pas d’intitulé. Les critiques s’accordent à penser que si l’autorité davidique ne peut être formellement établie, cette section est probablement la plus ancienne des Psaumes.
Le second livre comprend 31 Psaumes (42-72). 18 sont attribués à David, et un à Salomon (Psaume 72), bien que « le’Shlomo » pourrait signifier destiné à Salomon. Le reste est anonyme.
Le troisième livre comporte 17 Psaumes (73-89). Le Psaume 86 est attribué à David, le Psaume 88 à Heman l’Ezrahite, et le Psaume 89 à Ethan l’Ezrahite.
Le quatrième livre comporte également 17 Psaumes (90-106), le Psaume 90 étant attribué à Moïse, les Psaumes 101 et 103 à David.
Le cinquième livre comporte les 44 Psaumes restants. 15 parmi ceux-ci sont attribués à David, un (Psaume 127) à Salomon (cf. second livre).
Le Psaume 136 est généralement appelé « le grand Hallel ». Cependant, le Talmud inclut sous cette dénomination les Psaumes 120 à 135. Les Psaumes 113 à 118, inclus, constituent le Hallel, récité lors des trois grands festivals (la Pâque, la Pentecôte juive et la Fête des Tabernacles), à la néoménie, et lors des huit jours de Hanoukka. Les manuscrits de Qumrân portent une version légèrement différente du Psaume 136.
Les Psaumes 120-134 sont les Cantiques des degrés, qu’auraient entonnés les pèlerins en approchant des marches (« degrés ») du Temple.
Le Psaume 119 est le plus long Psaume. Il est composé de 176 versets, par groupe de huit, chacun commençant avec l’une des 22 lettres hébraïques. D’autres Psaumes sont aussi construits « al pi aleph-bet » (en acrostiche sur l’alphabet).
Le Psaume 117, avec ses deux versets, est le psaume le plus court.
Tout cela pour dire que la première partie de mon poste ci-dessus par exemple ainsi que la vidéo correspond bien au psaume 60, tandis que dans "Psaumes dans la Ville" le même Psaume CORRESPOND au psaume 59. De ce fait la deuxième partie de mon poste au delà de la vidéo qui en est la méditation correspond donc au psaume 59 sur le site psaumes dans la ville. org.
Je prendrai soin dorénavant de noter PSAUME 60 (59).
Merci de m'avoir permis de "clarifier" la méthode utilisée, My Baker. Ange aureole
Fraternellement. Lumen Blue
Cependant j'aime bien l'explication à laquelle mène le lien d'Emmanuel,
c'est clair et simple.
Fraternellement. Lumen
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Avec un coeur d'enfant
Psaume 131 (130)
Ant: Qui se fera petit comme un enfant
sera le plus grand dans le Royaume des cieux.
Père, tu sais que mon cœur est sans prétentions:
je m'empêche de viser trop haut;
je refuse de me lancer dans les grandeurs,
pour des merveilles qui me dépassent.
Au contraire, mes désirs se sont calmés,
mes projets se sont effacés.
Auprès de toi, je suis comme un enfant,
comme un enfant qui se fie à sa mère.
Nous mettrons tous notre espoir dans le Père,
dès maintenant et pour toujours.
Comme un enfant
La prière a un temps, son propre temps, qui n’est pas le temps des projets, ni des affaires. Dans le travail, la vie familiale, on fait des projets, on essaie d’organiser un minimum son futur. Plan de carrière. Plan de réalisation des travaux engagés, que l’on voudrait mener à terme, avant telle échéance, avant de se marier, avant d’avoir des enfants, avant la retraite, avant de mourir. Plan d’assurance-vie. Tout cela appartient au rythme de la vie. Le psalmiste veut s’affranchir de ce temps-là. Non pas qu’il serait vain ou répréhensible de prévoir le futur. Lui-même sans doute organise son temps à sa manière. Mais pour être disposé à la prière, il s’agit d’arrêter la course, l’affairement, la préoccupation pour ce qui vient après. Faire tomber tout ce bruit des horloges et des calendriers, où l’âme est loin de chez elle, comme en pays étranger, perdue dans le futur.
Car son lieu, c’est le présent. Oublier le temps des ambitions, des grands desseins, des merveilles, pour libérer un autre temps. Non pas celui du projet, mais le temps de l’attente : « Attends le Seigneur, maintenant et à jamais. » Comme le petit enfant tout contre sa mère, l’âme repose, égale et silencieuse, dans la confiance. Elle ne court plus essoufflée vers une vie qui n’est pas la sienne. Mais elle se recrée au présent en respirant d’un souffle d’Esprit Saint.
Jésus, tu nous invites à accueillir aujourd’hui le Royaume de Dieu comme un petit enfant (*). Tu es pour nous la porte du Royaume. Ne nous laisse pas errer dans le futur en t’espérant demain. Tu es présent ici aujourd’hui parmi nous.
* Évangile selon saint Marc, chapitre 10, verset 15
Frère Pascal Marin
Comme un petit enfant Psaume 130
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Pour la grande fête du Père
Psaume 150 (149)
Ant: Louange au Seigneur
par tout ce qui vit et respire, alléluia !
Alléluia !
Louez le Père au milieu de sa famille;
louez-le dans l'éclat du firmament !
Louez-le pour ses manifestations merveilleuses;
louez-le pour son être extraordinaire !
Louez-le par toutes les sortes de musiques !
par les sonneries du cor,
par la harpe et la cithare,
par le tambour et les rythmes de danse,
par les cordes et les flûtes,
par les cymbales sonores, petites et grandes !
Que tout ce qui existe loue le Père !
Alléluia !
Aux humbles, l'éclat
Les lourdes chaînes sont là, à mes pieds. Est-ce toi, mon Dieu, qui me les a ôtées ?
A force de marcher prisonnier des entraves, j’en étais venu à justifier ma peine me condamnant moi-même, je me contentais d’un espoir en papier.
Mon monde était vieilli et revenait sans cesse l’étrange sentiment de ne pas mériter, ni l’amour, ni la joie, ni l’affranchissement.
Dieu, juste un mirage, assez joli tout de même, une idée bien gentille, un rêve pour enfants.
J’y croyais sans y croire ; juste par habitude.
Mais qu’Il vienne charnellement, au tranchant de l’épée, qu’il prenne à bras le corps et brise les barreaux, qu’il arrache de son zèle au son de sa fureur les mille liens subtils qui me clouaient au sol.
Comment l’aurais-je cru ? j’avais juste oublié que quelque part, au Livre, il avait été dit : « L’amour de ta maison, j’en ferai mon tourment » et qu’un jour ,,dans le Temple, Jésus pris de colère renversa de son fouet les idoles fragiles, les livres de piété, les images bien mièvres, les idées ridicules que trop souvent, hélas ! des tièdes, ces faux sages, nous ont appris de Lui.
Pauvres hommes ! Mon Dieu, celui qui hier comme par effraction a forcé dans ma vie le chemin d’esclavage.
Mon Dieu est un voleur, un jaloux, un furieux.
Son Temple, c’est ma vie, il ne l’a veut qu’à Lui.
A Lui, à personne d’autre. Me voilà consumé. Ma danse, aujourd’hui n’est que feu, n’est que flamme.
Des cendres Il me relève. Je brûlerai en lui.
Frère Franck Dubois
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Souvenirs et prières
Psaume 31 (30)
Ant: Dans ta justice, écoute-moi, Seigneur
Mon Seigneur et mon Père,
c’est dans ta maison que je veux demeurer;
que je ne sois jamais déçu de la vie,
que ton amour me mène à la liberté,
Sois sensible à mes appels
pour défaire les liens qui me retiennent.
Je m’agrippe à toi comme à un rocher;
je me réfugie en toi pour être sauvé.
Car c’est toi mon roc et ma forteresse.
Fais honneur à ton cœur de Père :
conduis-moi selon ton dessein,
garde-moi libre des tentations sur ma route;
car toute ma force me vient de toi.
En tes mains je remets ma vie :
tu m’as libéré du mal, Père,
toi le seul vrai Dieu, le seul Sauveur.
Je refuse de compter sur des chimères;
toute ma sécurité est en toi.
Elle est merveilleuse ta fidélité
à surveiller ma misère et ma détresse.
Jamais tu ne laisses le malheur m’asservir :
si je faiblis, tu me remets sur pied,
tu fais même grandir ma liberté.
Ant. Pour ton serviteur,
que ton visage s'illumine.
Parfois, j’ai fait appel à ton cœur
car les détresses m’accablaient,
le chagrin me rongeait de partout.
Ma vie s’achevait dans la tristesse;
les gémissements couvraient mes journées.
Ma culpabilité usait mes forces pour la lutte,
elle grugeait toutes mes résistances.
Un jour, c’est mon entourage qui m’a fait mal,
y compris mes voisins et mes amis :
ils avaient peur de moi et me fuyaient.
Ils m’oubliaient comme si j’étais mort;
pour eux, j’étais devenu un fardeau
et même quelqu’un d’embarrassant.
J’ai eu l’impression que d’un commun accord
ils te priaient pour que je meure au plus tôt.
Mais moi, je compte toujours sur toi
Je te le répète encore: " Mon Père, c’est toi."
Je vis chaque minute en tenant ta main;
ne laisse pas le mal s’acharner contre moi !
Fais-moi savourer ton cœur paternel;
que ta fidèle présence me sauve de tout mal.
Ô Père, réponds à mes appels
quand je te demande le bonheur;
mais si je compte sur le mal pour être heureux,
qu’il n’y ait pour moi que désert.
Rends stériles les illusions que j’entretiens
pour justifier mes caprices
au mépris des suggestions de ton amour.
Ant. Bénis soit le Seigneur
qui fit pour moi
des merveilles d'amour.
Ils sont pourtant si grands les bienfaits
que tu réserves aux gens qui te cherchent;
et tu donnes les faveurs de ton amour
à qui met toute confiance en ta présence,
devant son entourage.
Tu mets ces gens-là en sécurité avec toi,
loin des petites manœuvres humaines;
tu les gardes libres devant les conflits quotidiens.
Loué soit le Seigneur, mon Dieu et mon Père !
Ce qu’il a fait pour moi tient du miracle.
Au plus creux de ma solitude,
j’étais désemparé et je me disais :
« Je crois bien qu’il ne me regarde plus ».
Mais voilà que tu as entendu mon appel
quand j’ai crié vers toi.
Vous qui suivez le Seigneur, aimez-le !
Il prend soin de votre foi en lui;
il détruit ce qui est refus de son amour.
Soyez forts et prenez courage,
vous qui espérez la rencontre du Père.
V/ Montre-nous, Seigneur, ta bonté,
donne-nous enfin le Sauveur.
Ma forteresse et mon roc
Ta main, Seigneur.
Mes jours sont dans ta main.
Dépossédés comme un trésor fragile,
abrités dans cet écrin
qu’est la douceur de ta patience.
Mes jours sont dans ta main.
Comme Isaac, sauvé du couteau de son père, par ta bonté qui pourvut au bélier,
comme Moïse, sauvé des eaux, dans son couffin,
comme Jonas, protégé de la tempête dans le ventre du gros poisson,
comme Daniel, sauvé du lion par ta prévenance, et ses amis, sauvés du feu,
mes jours sont dans ta main.
Tes mains sont le temps qui nous berce,
une sorte de navire, qui passe, et nous emmène.
Tes mains, qui ont tout créé, tout pétri et tout façonné,
sont encore là pour chacun de nous,
une sorte de crèche, juste à notre taille,
pour que nous ne nous sentions pas perdus.
Tes mains ont abrité Adam, l’ont revêtu de peau.
Tes mains, encore, ont revêtu ton Fils, de langes et de tendresse.
Tes mains ont retenu le monde,
à l’heure du grand chaos, ce jour de nuit où l’on a tué ton Fils unique, dans le silence abyssal du grand sabbat, grand jour long de trois nuits,
à l’heure où tout s’est arrêté dans le ciel, car le Fils du Très haut gisait dans les profondeurs d’un tombeau de mort,
à l’heure où tout s’est arrêté, sauf ton amour.
Car tes mains sont l’amour et l’amour ne meurt pas.
Aux heures où nous pourrions douter de ta présence, lorsqu’à notre tour nous sommes plongés dans un lac de glace et de nuit, donne-nous de nous souvenir que nos jours sont dans ta main.
« Soyez forts, prenez courage, vous tous qui espérez le Seigneur ! »
Sœur Anne Lécu
La Bible Psaume 30 - Eternel, secours-moi!
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Expériences de vie
Psaume 37 (36)
Ant: Remets ta vie au Seigneur,
il la conduira
Inutile de rager contre le mal,
de t’emporter contre tes défauts ;
en leur donnant trop d’importance
tu les empêches de s’affaiblir :
c’est comme arroser des mauvaises herbes
en espérant les faire mourir!
Avant tout, compte sur le Père
pour vivre selon son projet sur toi
dans la paix et la sécurité.
Cherche en lui ce qui te rend heureux
et il comblera tous tes besoins.
Pour trouver le chemin qui mène à lui,
compte sur sa présence et ses grâces.
Il fera briller le bien qui est en toi
comme le soleil fait resplendir l’univers.
Reste calme auprès du Père;
mets en lui ton espérance.
Pas de colère contre le mal qui réussit
ni contre ses ruses avec toi ou les autres.
Laisse tomber toute agressivité;
que ton cœur n’héberge jamais la fureur :
tu n’en récolterais que de mauvais fruits.
Le mal finira toujours par disparaître;
mais les gens qui comptent sur le Sauveur
finiront par habiter sa maison avec lui.
Tes doutes sur Dieu ne durent pas;
très tôt, tu les oublies complètement.
Mais quand tu te fais petit devant lui,
tu prends possession de ta vie
et tu savoures la paix totale.
Ant. Évite le mal, agis bien
le Seigneur soutient les justes.
Le mal voudrait se faufiler dans tes vertus,
il les tourne en ridicule.
Mais le Père t’offre d’en rire
en pensant qu’un jour il sera détruit.
Le mal s’attaque au petit et au pauvre
en espérant les abattre facilement
ou, du moins, les faire dévier de leur route.
Mais ses manœuvres tournent contre lui
et détruisent ses meilleures armes.
La précarité d’un enfant du Père est solide,
plus que les forces de qui se refuse à Dieu;
car les trésors humains vont pourrir,
mais le soutien du Père est pour toujours.
Le Père connaît le cœur de qui se fie à lui;
ce qu’il leur donne ne disparaîtra jamais.
Même aux mauvais jours, ils restent en paix
car le Père les nourrit de son bonheur.
Les gens qui se détachent de Dieu,
le Sauveur les poursuit sans cesse.
Les gens qui se battent contre Dieu
finissent par s’épuiser :
c’est là qu’il les attend.
Des gens empruntent et ne rendent pas;
d’autres ont pitié et donnent tout.
À ceux-ci, le Seigneur confie son Royaume,
mais ceux-là, il les dépouille de leurs trésors.
Le Père est merveilleux pour tous,
il offre à tout le monde la sécurité
sur la route qui mène à lui.
Si quelqu’un trébuche, il ne tombe pas,
car son Père le tient par la main.
Selon mon expérience de chaque jour
je n’ai pas vu quelqu’un abandonné du Père;
personne n'est obligé de quêter son salut.
Il est toujours des gens pour avoir pitié
et pour distribuer de l’amour
dans les générations bénies de Dieu.
Si tu évites le mal et fais le bien,
tu seras accueilli dans le cœur du Père,
car il ne repousse jamais qui le cherche;
il est toujours disponible pour ces gens-là.
Il ne cesse d’en prendre soin
tout en arrachant le mal qui les habite,
car il veut leur confier son Royaume
pour qu’ils en fassent la demeure de tous.
Ant. Espère en Dieu et garde sa route
Ils disent des paroles de sagesse.
ils proclament la Bonne Nouvelle du Père,
car ils la portent au fond de leur cœur
et l’incarnent dans leur vie.
Le mal guette les enfants du Père
pour détruire en eux l’amour.
Mais lui reste leur soutien
devant les critiques de l’entourage.
Qu’ils attendent tout du Père
et gardent leur marche tournée vers lui.
Ils seront les maîtres de leur vie
alors que l’angoisse grandit sans cesse
chez les gens qui le rejettent.
Parfois, ces gens me semblent très forts,
comme si rien ne pouvait les anéantir.
Mais tout à coup, ils disparaissent;
je les cherche mais ils sont introuvables.
Regarde les gens honnêtes et droits :
ils engendrent un climat de paix.
Les révoltés, au contraire, sont stériles
et ne laissent rien de bon après eux.
La réussite des gens fidèles à eux-mêmes
est un don du Père.
En cas de danger,
il est comme un mur pour les protéger.
Il travaille avec eux pour bâtir leur liberté.
S’ils l’ont choisi comme abri,
il les sauve des assauts du mal.
v/ Apprends-moi à bien saisir, à bien juger.
Je me fie à tes volontés.
Laisse ta colère Psaume 37 (36) 1-22
Les doux
Les doux, bien souvent, traversent l’existence à pas de loup.
On réalise qu’ils ne sont plus là, après coup, quand le bouquet de fleurs se fane sur la table, quand l’eau n’est plus changée, ni les rosiers taillés.
Les doux, qui sait, se relèvent peut-être la nuit, pour recouvrir ceux qui dorment de leur couverture qui a glissé, pour mettre de l’huile dans le gond de la porte, faire cuire la brioche du matin, ou encore essuyer une larme secrète, consoler un sanglot réprimé dans le froid ?
Les doux parfois sont durs, quand il s’agit de trancher entre ce qui nourrit la vie et ce qui la pourrit. Ils sont alors sans concession. Leur parole tranche. On dira qu’ils sont durs, qu’ils ne savent pas négocier, qu’il faut prendre des gants.
Ils savent pourtant qu’il n’en est rien et que certaines situations ne peuvent pas se dénouer autrement. Leur douceur est secrète, dans la douleur qu’ils éprouvent à percevoir ce que d’autres ne voient pas.
La terre est leur domaine, et le corps, et le pain. Le plus infime.
Ils parlent peu, mais ils sont là.
Ils sont là, quand il faut laver le sol, préparer le repas et le linge, soigner la terre.
Ils sont là, quand il faut panser une plaie, rire un bon coup, acheter du pain pour la voisine ou conduire un ami à la gare.
Ils sont là, à l’heure de la naissance et à l’heure de la mort, entre langes et linceuls, de la crèche à la croix, du berceau au tombeau.
Ils sont là.
Leur prière est un souffle, une respiration, un secret.
Elle supporte le monde et le dépose entre les mains de Dieu.
Sœur Anne Lécu
Il n'abandonne pas ses amis Psaume 37 (36) 23-40
Au livre de Job : « Comment se fait-il que les méchants vivent, arrivent à un âge avancé et croissent même en puissance ? Leur postérité est établie devant eux, auprès d’eux, et leurs descendants sous leurs yeux. Ils passent leurs jours dans le bonheur… Et cependant ils disaient à Dieu : Retire-toi de nous ; nous ne nous soucions pas de connaître tes voies» (*).
Comment croire le psalmiste, alors que mon cœur bat avec Job ? Car là est la tragique énigme pour tant de pauvres comme de défenseurs de la justice et de la paix. Pour beaucoup de ceux que j’aime, aussi. Chacun, nous pouvons, nous devons, reprendre la protestation de Job et la porter devant Dieu. Peut-être entendra-t-il enfin ?
Écoutons le philosophe S. Kierkegaard écrire, comme pour lui-même : « Job, tu fus le témoin fidèle de toute les détresses et de tous les déchirements du cœur, le porte-parole osant se plaindre “dans l’amertume du cœur” et contester avec Dieu. J’ai besoin de toi, j’ai besoin d’un homme qui sache se plaindre à pleine voix… Parle, élève la voix, parle fort . » Alors oui, parlons, élevons la voix. Portons la clameur de ceux qui n’ont plus même cette force.
Éviter le mal, c’est déjà le dénoncer, ouvrir les yeux. Car le pire mal est de ne pas le voir. Y compris en nous. Alors faire tout notre possible. Non pour vivre longtemps, ni même heureux. Juste par refus de devenir des brutes, et pour t’aimer toi, Seigneur. Un mal que tu as pris en ta chair et qui est pourtant toujours là. Ta croix annonce qu’un jour enfin ce mal sera vaincu. Ouvrir nos cœurs, et croire à cela, en espérance.
* chapitre 21, versets 7 à 9, puis 13
Sœur Véronique Margron
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Fausse ou vraie sécurité
Psaume 49 (48)
Ant: L'homme comblé ne dure pas !
Écoutez bien ceci tous les peuples,
faites attention, habitants du monde,
petites gens ou grands personnages,
les riches autant que les pauvres.
Je veux vous dire des mots de sagesse,
ce qui mijote au plus profond de mon cœur.
J’essaie de bien saisir la pensée de Dieu
et de l’expliquer avec saveur.
À certains jours, je me sens envahi,
en moi et autour de moi,
par l’obsession de faire fortune
en y mettant gloire et sécurité,
sans préoccupation du bien ou du mal.
C’est une vision fausse de la vraie vie :
l’argent ne peut sauver mon frère devant Dieu.
Payer pour prolonger la vie ? Ça n’a pas de prix !
C’est la mort qui décide de la fin.
Est-ce possible de vivre toujours sur la terre ?
de ne jamais passer par la tombe ?
La réalité est là : le sage meurt
tout comme le fou ou l’imbécile.
Tous, ils doivent laisser à d’autres leur fortune.
Leur tombe est leur maison définitive sur terre;
leurs descendants les y visitent
tout en rappelant leur nom à cause de l’héritage.
Rendus là, ils ne peuvent rien pour eux-mêmes,
pas plus que l’animal qu’on abat.
Ant. Que sert à l'homme de gagner l'univers
s'il vient à perdre son âme ?
C’est là tout ce que peuvent espérer
les gens qui veulent s’organiser tout seuls,
les gens qui s’appuient sur leur seule sagesse.
Ils ont l’air de moutons prisonniers de leur parc :
leur berger, c’est la mort qui les mène paître.
Ils ressemblent à des personnages de rêve
qui s’en vont au néant quand arrive le matin.
Mais qui met sa sécurité dans le Père
peut compter sur le Sauveur
qui changera sa mort en Vie nouvelle.
Ne sois donc pas troublé
en voyant quelqu’un s’enrichir
et agrandir toujours plus sa puissance :
tu sais que rien de cela n’est utile après la mort,
ses richesses ne le suivront pas dans la tombe.
Il a pu se féliciter quand il vivait sur terre :
" Je me fais la vie belle " !
Mais il ira rejoindre ses pères
sans jamais plus jouir de tous ces biens.
Rendus là, ils ne peuvent rien pour eux-mêmes,
pas plus que l’animal qu’on abat.
Racheter son frère.
« Mon conjoint est en train de mourir. Qu'ai-je donc fait pour mériter cela ? Je voudrais tant rattraper le temps perdu, les maladresses vécues, les incompréhensions, les heures gâchées, les temps où je n'ai pas su l'aimer. Je voudrais prendre sur moi sa souffrance. Ne serait-ce que quelques heures. »
Seigneur, nous aimerions tant rattraper le temps qui a fui sans prévenir, les amours perdues, les rancœurs tenaces.
Mon Dieu, je voudrais délivrer enfin de la souffrance ceux qui sont si chers à mon cœur. Qu'elle n'enserre plus leur vie.
Oui je voudrais racheter la vie de ceux que j'aime, proches et lointains, et les tirer des griffes du malheur, du désespoir, de la désolation.
Je ne sais répondre à cette plainte que j'adresse moi-même si souvent.
Un homme a été traversé par le même drame.
Sœur Véronique Margron
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Chant de victoire
Psaume 129 (128)
Ant: La vie du juste est dans les mains de Dieu.
Que de fois, dès ma jeunesse, on m'a combattu
- mon entourage peut le dire
- que de fois, dès ma jeunesse, on m'a combattu
sans jamais réussir à me détruire.
On a multiplié les tortures sur mon corps
on m'a labouré le cœur.
Le Père n'a pas cessé de m'aimer,
il a changé mes épreuves en grâces.
Que les messagers du Malin démissionnent,
eux qui détestent la famille du Sauveur.
Que leur travail reste stérile
comme le blé étouffé par une sécheresse:
quand arrive la récolte,
elle ne remplit pas le creux de la main,
les gerbes ne font même pas une brassée;
et quand passent les gens, ils disent:
" Le Seigneur ne les a pas bénis!."
Mais le Père, lui, m'a béni !
Sur mon dos, des laboureurs
Dès le début de la vie publique de Jésus, des hommes, parmi les « hommes de Dieu », décident de le perdre. Village après village, ils vont lui tendre des pièges, le harceler de questions sur la loi, sur qui est-il, sur ce qu’il convient de faire le jour du sabbat, etc. Des hommes, qui au nom de l’idée qu’ils se font de Dieu, sont sûrs de leur bon droit, celui de soumettre cet homme, ou de l’abattre.
En tout temps ces hommes existent. Des croyants bardés de certitudes et de représentations d’eux-mêmes : ils sont les gardiens du vrai. Et rien ne saurait les détourner de cette obligation. Ni Jean Baptiste qui annonce le véritable envoyé, ni les foules qui suivent Jésus, ni même la voix qui affirme que celui-ci est « mon fils bien-aimé, écoutez-le »(*).
Mais ces « ultraorthodoxes » ne sont pas qu’aux alentours. Ils sont une part de nous-mêmes.
Celle de la propension à affirmer que notre façon de croire et de dire Dieu est la seule authentique. Celle qui nous flatte et nous donne bonne conscience.
Comment croire, Seigneur, avec humilité ? Comment croire de telle manière que nous puissions affirmer nos convictions, ne pas les brader, et en même temps garder au creux de l’âme une question ? Te garder toi comme une question toujours ouverte ? Car si tu es bien le Dieu de mon amour, celui dont je confesse que tu es le Vivant, comment ne pas reconnaître que je te connais si mal ?
La conversation, en nous-même, comme entre nous, est alors l’indépassable nécessité pour confesser ton nom. Le nom qui ne peut se posséder. Toi le Fils qui conversais en secret avec ton Père, l’ami et le maître qui ne t’es pas lassé de converser avec des disciples, pourtant sourds à la vérité.
Converser, pour mieux goûter ta vie. Et l’offrir en partage. Converser pour te chercher.
* Évangile selon saint Marc,
chapitre 9, verset 7
Sœur Véronique Margron
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Prière au Père du Christ
Psaume 21
Ant: Tu l'as ressuscité: il est vivant pour toujours.
Seigneur notre Dieu tu es Père,
et le Christ a goûté la puissance de ton cœur.
Quand tu lui manifestais ta présence,
il éclatait en action de grâce.
Tu as écouté tous ses désirs,
tu ne refusais pas ses demandes.
Tu es venu à lui chargé de bénédictions.
Tu as fait de lui le chef de l’univers.
Il t’a demandé la vie : tu l’as ressuscité;
il est vivant pour toujours.
Tu as voulu que ta gloire soit aussi la sienne;
il éclate de la même beauté que toi.
Tu as fait de lui, pour toujours,
l’Homme béni au cœur de l'humanité.
Tout au long de sa vie terrestre,
ta présence l’a gardé dans la paix
parce qu’il comptait toujours sur toi.
Grâce à ton cœur paternel,
même aux temps difficiles, il n’a pas faibli.
Ô Christ Sauveur,
tu luttes contre le mal, où qu’il soit;
tu ne fais aucun compromis avec lui.
Tu le détruiras même totalement,
comme la paille disparaît dans le feu,
le jour où tu paraîtras dans ta splendeur.
Oh oui ! que l’amour de notre Sauveur
nous libère tous du mal qui nous domine.
Qu’il transforme les gens brisés par la vie,
même les plus désespérés.
S’ils le rejettent ou le renient,
que sa miséricorde les atteigne au cœur
et les arrête de le fuir.
Seigneur Jésus, fais-nous découvrir les merveilles
accomplies par la puissance de ta tendresse :
que nous puissions les chanter toujours !
Dresse-toi dans ta force
Voici un psaume à la gloire de la force du «roi».
«Dieu se réjouit de sa force», il se dresse dans sa force (versets 1 et 14). Mais quelle est cette «force», et contre quels «ennemis» ?
Oui, Jésus avait en lui une force extraordinaire, capable de chasser les démons ; il s’est fait aussi des ennemis mais sa victoire au matin de Pâques n’était pas sur ceux qui ont voulu sa mort, mais une victoire sur la mort elle même et sur le péché.
Comme Jésus, nous sommes confrontés au mal, nous sommes appelés à être «victorieux du mal par le bien».
Mais cette force qui habitait Jésus et qu’il nous donne n’est pas la force militaire des romains, ni la force politique des grands prêtres, c’est la force de son amour pour les petits, les malades, les pauvres, les exclus.
Le désir de son cœur (verset 3) n’est pas de dominer ses ennemis, ni de les renverser ni de les terrasser (verset 13), mais d’assurer la victoire du bien.
Oui, la volonté de puissance, le fanatisme, l’argent, l’orgueil de la richesse, l’incapacité à comprendre la souffrance des petits font des ravages ; mais celui qui «s’appuie sur le Seigneur» qui rend inébranlable n’a pas d’autres armes que la non-violence, la tendresse, la fidélité.
Ce combat est encore aujourd’hui le combat de Jésus. Nous avons besoin de savoir qu’il a remporté sur la croix la victoire de la fraternité: même si les frères de Tibhirine ont «perdu» leur vie, ils ont cependant gagné une grande victoire. Elle marque aujourd’hui le combat de ceux qui croient toujours à une fraternité possible avec les musulmans.
Frères du 28
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Résolutions
Psaume 101 (100)
Père, je veux honorer la fidélité de ton amour
et mettre ma vie à ton service !
Je veux être de plus en plus vrai avec mon être:
en espérant que tu me seras toujours présent.
Je veux apprendre à conduire ma vie
avec un cœur fidèle et sincère.
Pas d'intérêt pour des comportements corrompus;
aucune concession à l'envi d'aimer un autre dieu.
Je rejetterai tous les chemins tortueux;
je ne veux aucun compromis avec le mal.
Je refuse toutes manœuvres secrètes
qui nuiraient à la réputation des autres.
Mes regards hautains ou méprisants,
et mes courses au prestige,
je ne veux pas les tolérer.
Mais je me ferai ami avec les gens respectables;
je leur demanderai de me conseiller;
je voudrais m'associer avec des personnes
dont les vertus sont reconnues.
Je ne laisserai pas prise en mon cœur
à la tentation de tromper mon entourage;
je ne veux même pas considérer
la possibilité que je puisse mentir.
Dès le début de chaque jour,
je renoncerai à n'importe quelle sorte de mal
et purifierai mon cœur
de tous les compromis qui s'y cachent.
Coeur tortueux et ambitieux
Une belle dame de Florence vient trouver saint Philippe Néri. Elle confesse son goût pour la médisance. Philippe lui dit : « Vous allez prendre une poule. Vous parcourrez les rues en la plumant et ensuite vous reviendrez me voir. » Philippe a la réputation d’être excentrique, mais aussi d’être un saint. En maugréant, la bourgeoise s’exécute, puis retourne auprès de Philippe. Le confesseur lui dit : « Maintenant vous retournez dans les rues et vous ramassez les plumes – Mais c’est impossible, elles se sont certainement envolées ! – Eh bien Madame, il en est de même pour vos médisances : vous les lancez en l’air et elles sont difficiles à rattraper. Vous avez médit sur votre voisine, votre belle-mère, votre collègue ; vous n’avez pas mesuré la portée de vos propos.
Ce sont des petits fauves lâchés dans les rues. Ils font des dégâts et quand on s’en rend compte, il est trop tard pour les faire rentrer en cage. »
Il nous faut la force de l’Esprit-Saint pour retenir les paroles mauvaises. Quand elles sortent de notre bouche, c’est trop tard. Le mal est fait. Le monde serait bien meilleur si nous arrêtions de juger, de dénigrer et de balancer. Dans sa première homélie, le pape François a fait remarquer : « Un peu de miséricorde changerait l’ambiance. » Ce miracle est à notre portée. Que l’Esprit mette une garde vigilante à notre bouche ! Notre cœur se dilatera et le venin de la médisance ne risquera pas d’empoisonner le monde.
Frère Philippe Verdin
Lena Farah - Ihtifou Li Rabb - Psaume 100
Je chanterai justice et bonté :
à toi mes hymnes, Seigneur !
J'irai par le chemin le plus parfait ;
il quand viendras-tu jusqu'à moi ?
Je marcherai d'un coeur parfait
avec ceux de ma maison ;
je n'aurai pas même un regard
pour les pratiques démoniaques.
Je haïrai l'action du traître
qui n'aura sur moi nulle prise ;
loin de moi, le coeur tortueux !
Le méchant, je ne veux pas le connaître.
Qui dénigre en secret son prochain,
je le réduirai au silence ;
le regard hautain, le coeur ambitieux,
je ne peux les tolérer.
Mes yeux distinguent les hommes sûrs du pays :
ils siégeront à mes côtés ;
qui se conduira parfaitement,
celui-la me servira.
Pas de siège, parmi ceux de ma maison,
pour qui se livre à la fraude ;
impossible à qui profère le mensonge
de tenir sous mon regard.
Chaque matin, je réduirai au silence
tous les coupables du pays,
pour extirper de la ville du Seigneur
tous les auteurs de crimes.
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Le Dieu de la première alliance
Psaume 78 (77)
Ant: N'oublions aucun de ses gestes
et soyons fidèles à ses commandements.
Ô toi, peuple de l'Alliance, écoute cette histoire;
sois attentif à ce que je vais dire.
Je vais proclamer en un long poème
l'histoire des interventions de Dieu avec toi.
Je veux chanter ce que nous savons tous,
ce que nos pères nous ont transmis
pour que nous le répétions à nos descendants,
de génération en génération:
tous les titres glorieux du Seigneur,
sa puissance et les merveilles qu'il a faites.
C'est une règle établie par lui chez nous,
une loi sacrée pour son peuple:
elle ordonnait à nos pères
d'enseigner ces choses à leurs fils,
afin que la génération suivante les apprenne
et tous leurs descendants.
Qu'ils prennent soin d'en instruire leurs enfants
afin qu'ils mettent leur confiance en Dieu,
qu'ils n'oublient aucun de ses gestes
et soient fidèles à ses commandements.
Ainsi peut-être seront-ils différents de leurs pères,
cette génération indocile et rebelle,
dont le cœur changeait sans cesse
et dont l'esprit ne se fiait pas à Dieu.
Quand leurs guerriers, pourtant bien équipés,
se sont enfuis au jour du combat,
c'est qu'ils avaient délaissé l'Alliance de Dieu,
et ne s'occupaient plus de respecter ses lois.
Ils avaient même oublié ses interventions
et ses merveilles si souvent répétées.
Pour leurs pères, il avait fait LE miracle:
c'était du pays d'Égypte qu'il fallait fuir.
Il fendit la mer pour les faire passer
entre deux murs dressés comme une digue.
Il dirigeait lui-même leur fuite par des signes:
le jour par une nuée, la nuit par un feu.
Quand ils étaient assoiffés, dans le désert,
il leur fit boire une eau des profondeurs:
d'un rocher, il fit surgir des ruisseaux,
et même jaillir de vrais fleuves.
Pourtant, nos pères continuèrent à pécher
à se rebeller contre le Très-Haut dans le désert;
ils osèrent le mettre à l'épreuve
en exigeant de pouvoir manger selon leurs désirs.
Et même ils le mirent au défi en disant:
" Dieu est-il capable de dresser la table au désert ?
c'est vrai qu'il a fait couler l'eau en torrent
rien qu'en frappant sur le rocher;
mais pourra-t-il fournir le pain et la viande
à toute cette foule affamée ?
" En entendant cela, Dieu aurait pu se choquer,
être tenté de les détruire tous,
eux qui n'avaient plus confiance en lui
et ne le croyaient pas capable de les sauver.
Il fit pourtant encore un miracle pour eux:
du ciel, il fit pleuvoir la manne
faite d'un blé mystérieux poussé dans les hauteurs;
et chacun a pu manger ce pain des anges
jusqu'à plein rassasiement.
Tout à coup, le vent du nord tourna au sud
et ce fut comme une pluie d'oiseaux sur tout le camp:
la viande souhaitée leur arrivait en surabondance,
comme poussière de sable.
Ils purent manger et se gaver:
Dieu avait répondu à leur défi.
Mais leur voracité était à peine assouvie,
ils avaient encore la bouche pleine.
Quand s'abattit sur eux les suites de leurs abus:
plusieurs moururent parmi eux,
même les plus forts et les plus jeunes.
Pourtant, ils n'arrêtèrent pas de pécher contre Dieu:
ils n'avaient aucune confiance en ses merveilles,
même quand leurs jours s'envolaient au vent
et que leurs années menaçaient de finir vite.
Quand ils faisaient face à la mort,
ils se remettaient à chercher Dieu,
ils se reprenaient, se retournaient vers lui;
ils se souvenaient qu'il était leur sécurité,
que le Très-Haut les défendait toujours.
Mais c'était des belles paroles
qui n'étaient que mensonges;
leur cœur ne s'attachait pas à lui,
ils ne croyaient pas vraiment à son alliance.
Et lui, le Miséricordieux,
loin de les détruire, il oubliait leurs fautes;
il se refusait à la colère,
il étouffait la fureur qui voulait éclater en lui,
se souvenant de la fragilité de leur chair
dont le passage sur la terre est si court.
Bien des fois, au désert, ils furent rebelles;
ils l'offensèrent dans ces lieux arides !
De nouveau, ils défiaient Dieu,
ne cessant de décevoir celui qui les aimait.
Ils oubliaient tout ce qu'il avait fait pour eux
depuis qu'il les avait sortis de l'esclavage:
les miracles produits en Égypte,
comme les eaux changées en sang
pour empêcher les Égyptiens de boire,
comme la vermine qui les dévorait,
les grenouilles qui infestaient leurs maisons,
les sauterelles ou les criquets dévorant leurs récoltes,
la grêle qui faisait des ravages dans les vignes,
le gel qui détruisait les plus beaux arbres,
les grêlons ou la foudre qui décimaient les troupeaux.
Il laisse agir toutes sortes de cataclysmes;
les agents de malheur font leur travail
pour détruire toutes les sources du mal.
Pour faire saisir son horreur de l'esclavage,
Dieu laisse même la mort faire son œuvre:
la peste s'attaque au peuple d'Égypte;
tous les aînés y passent,
eux qui formaient le futur de chaque famille.
Enfin il peut faire sortir l'ensemble de son peuple,
le conduire au désert comme son troupeau.
Il le guide avec sûreté sans qu'il ait à trembler:
ses ennemis coulent dans les eaux de la mer.
Il va les conduire jusqu'à la Terre promise
qu'il a choisie avec amour pour eux.
Devant eux, des nations doivent partir;
à chaque clan, il donne son lot en héritage;
toutes les tribus d'Israël y plantent leurs tentes.
Eux aussi mirent à l'épreuve le Dieu Très-Haut;
ils ne respectèrent pas ce qu'il avait ordonné;
ils dévièrent et trahirent à la façon de leurs pères
comme des arcs désalignés.
Ils se corrompaient dans les sanctuaires païens
avec des dieux concurrents de leur Dieu.
Dieu ne pouvait tolérer cela;
il cessa complètement de protéger Israël;
il abandonna l'arche d'Alliance à Silo
qui fut longtemps son habitation sur terre;
elle devint alors la possession des ennemis.
Dès lors, son peuple a connu la défaite:
il n'était plus l'héritage protégé de son Dieu.
Le feu de la guerre décima les jeunes gens,
les jeunes filles ne trouvèrent plus à se marier.
Les prêtres tombèrent sous l'épée
sans que leurs veuves ne fassent les lamentations.
Puis le Seigneur se manifesta de nouveau
comme s'il sortait d'un long sommeil.
Il frappa ses ennemis à l'improviste,
les humiliant ainsi pour toujours.
Il se choisit un envoyé
non plus dans les tribus les plus fortes,
mais dans l'humble tribu de Juda
y installant son sanctuaire
sur une montage qu'il aimait,
pour y habiter toujours.
Et puis, de David, il a fait son serviteur.
Il est allé le chercher dans sa bergerie
pour en faire le berger de Jacob, son peuple,
le berger d'Israël son héritage.
Ce fut un berger au cœur irréprochable;
il les guida avec une grande sagesse.
Tends l'oreille (Psaume 77 1-18)
Il y a un devoir de mémoire, une nécessité de se remémorer les hauts faits de Dieu dans les âges passés. Pour le peuple hébreu, le passage de la Mer Rouge, la nuée pour le conduire dans le désert ou le rocher fendu, sont autant d’évènements fondateurs.
Il y a un devoir de mémoire, car la connaissance du passé éclaire les hauts faits du présent. Non seulement pour Israël, mais aussi pour nous, frères de la Nouvelle Alliance. Ainsi, le verset 16 : « De la roche, il tire des ruisseaux qu’il fait dévaler comme un fleuve » éclaire le sens de l’eau tirée du côté du Christ sur la croix, lui, notre Rocher. C’est le nouveau baptême de l’Eglise dans l’eau et l’Esprit.
Il y a un devoir de mémoire, un devoir de transmission aux générations qui suivent : « Qu’ils se lèvent et racontent ces exploits à leurs fils pour qu’ils placent en Dieu leur espoir ». L’oubli menaçait et menace toujours de recouvrir cette extraordinaire histoire entre Dieu et son peuple : « Ils avaient oublié ses exploits, les merveilles dont ils furent les témoins » (*)
Il y a un devoir de mémoire, une urgence pour notre génération d’une nouvelle évangélisation, pour reprendre l’expression de Jean-Paul II. Il s’agit de proposer aux hommes d’aujourd’hui la Bonne Nouvelle dans des mots qui les rejoignent, qui les aide à mieux vivre en frères, à mieux réussir leurs amours, à mieux surmonter les épreuves de la vie.
Puisse la force de l’Esprit venir « nous désaltérer en eau profonde », à la source même de notre baptême.
* verset 11
Frères du 28
Foi en Dieu (Psaume 77 19-42)
Comment survivre au désert, sans eau, sans nourriture ? Cette expérience radicale a formé la foi d’Israël. Elle lui a appris à recevoir la vie dans le dénuement, le manque d’eau et de pain, les périls, l’incertitude sur quoi demain sera fait. Elle lui a fait découvrir que « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (*), comme Jésus le redira au tentateur en digne fils du peuple d’Israël (**).
Mais comprendre cela n’est pas une chose facile. Le psalmiste nous raconte l’histoire d’un rude combat au désert contre le découragement et le doute. L’eau jaillie du rocher, le don quotidien d’un pain venu du ciel, la manne, une viande donnée à satiété, les merveilles accomplies chaque jour par Dieu pour que son peuple survive au désert sont sans cesse recouvertes du sable de l’oubli.
Ce combat de la foi, nous le menons nous aussi. Dans le désert de nos vies, éprouvés par le manque, manque de santé, manque de force morale, manque de travail et de quoi subsister dignement, manque de considération, d’affection, cruel manque de liberté et tous les manques dont peut souffrir un homme, nous n’avons qu’une issue. Mais cette issue – la foi – ne ment pas ! Il faut nous fier aux merveilles de la foi.
Tout ce qui arrive de bon au quotidien, souvent de simples petits riens et petits signes qui mettent un instant la joie au cœur, et que la foi sait voir. Et la foi porte vie. Elle seule peut chasser les démons que le manque suscite, frustration, envie, ressentiment. La foi n’est-elle pas la première des merveilles de Dieu dans une vie ?
* livre du Deutéronome, chapitre 8, verset 3
** Évangile selon saint Matthieu, chapitre 4, verset 4
Frère Pascal Marin
Comme un arc infidèle (Psaume 77 43-72)
Quelle histoire ! Quelle histoire chahutée et si crédible aussi. Crédible, parce qu’imparfaite ; sainte, parce que si humaine, jouant tour à tour de défaites en victoires. Trahisons, alliances, amours : tout y est. Et Dieu dans tout cela, tellement humain lui-même. Jaloux et contrarié, rebelle et guerrier il pourchasse et châtie.
Comment ? Quel outrage ! On voudrait Dieu plus sage. On le voudrait distant là-haut sur un nuage, regardant sans les voir les hommes et leurs misères. Ou bien trop empressé de prendre notre place, en nous forçant la main à la moindre occasion pour nous contraindre au bien, qu’on entende raison. Mais Il nous créa libres, comment l’oublierait-il ? Dieu peut tout, mais reprendre, c’est voler ; et Dieu n’est pas voleur.
Nous voilà donc emmêlés dans une histoire houleuse. Et Dieu vient nous rejoindre là où nous sommes placés. Incognito il passe, et réveille les cœurs, du jeune roi David, de Moïse et des autres. Il passe, et l’homme se souvient : de sa grande destinée, du commandement divin, de son devoir d’aimer. En voyant cette histoire, c’est ma vie que je vois. Mes propres trahisons, et ces moments aussi où Dieu sans se faire voir a réveillé en moi la part la plus belle. Elle se nomme « liberté », et fait de moi un roi.
Frère Franck Dubois
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Épreuves et paix
Psaume 62 (61)
Ant: Nous avons cette joyeuse espérance :
notre Sauveur paraîtra dans sa gloire.
C'est en Dieu, mon Père, que je me repose:
je compte sur lui pour mon salut.
Il est mon rocher; il me donne le Sauveur
qui me fortifie contre tous les assauts.
Combien de temps encore va-t-on s'acharner
sur un pauvre homme pour l'abattre,
comme pour renverser un mur,
comme pour percer une clôture ?
Par des comportements hypocrites,
on voudrait le rendre ridicule:
devant lui, on exagère les louanges,
mais dans son dos, on le méprise.
Moi, je me repose en Dieu, mon Père:
je compte sur lui pour mon salut.
Il est mon rocher, il me donne le Sauveur
qui me fortifie contre tous les assauts.
Ma sécurité et ma réussite, c'est mon Père:
pour moi, il est comme un rocher;
il est mon protecteur.
Que tout le monde lui fasse confiance;
on peut toujours lui dire ses problèmes;
Dieu est là pour nous comprendre.
L'entourage, à lui seul, n'aide pas beaucoup;
même les forts, qui peut compter sur eux ?
Si on les met sur la balance,
ils ne valent pas un peu de poussière.
Inutile aussi de miser sur la violence,
ou d'espérer les grands profits;
inutile de lier son cœur à la richesse.
Car le Père a proclamé une Parole
en affirmant deux choses importantes:
d'abord, que toute force vient du Père,
d'un Père toujours fidèle;
aussi, qu'il distribue ses dons à chacun
selon l'ouverture du cœur qu'il rencontre.
En Dieu, mon repos
Rocher imprenable
Le Rocher, c’est ce qui tient bon, comme le point d’appui solide dans un monde qui passe, quand l’homme n’est qu’un souffle. Ce Dieu-Rocher, le peuple de l’Exode dans son histoire s’est adressé à Lui souvent. Mourant de soif au désert, il récriminait alors contre Moïse qui l’avait libéré de l’esclavage du Pharaon. Car il lui fallait endurer des privations plus dures que celles en terre étrangère. Mais l’impossible s’était alors produit : Moïse avait fait jaillir de l’eau du rocher. C’est l’épisode des eaux de Massa et Mériba, au chapitre 17 du livre de l’Exode. Dieu est donc Celui qui est sûr et fidèle. Au moment même où on allait l’accuser de surdité et d’abandon, Il manifeste sa bienveillance et étanche toutes les soifs.
Mais un verset résonne avec une étrange actualité dans nos pays riches (*) : « Si vous amassez des richesses, n’y mettez pas votre cœur » . N’allez pas faire de votre argent, de vos propriétés, de vos biens de consommation, une nouvelle idole. « Là où est votre trésor, là sera votre cœur » nous dit Jésus dans l’Evangile de Matthieu (**). Le pouvoir de l’argent est à ce point tyrannique que Jésus déclare deux versets plus loin : « Personne ne peut servir deux maîtres. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent ».
L’auteur du psaume est donc informé de tous les obstacles qui peuvent entraver, pervertir, pourrir la relation de confiance en Dieu. Et c’est donc d’un cœur et d’un élan sans partage qu’il se tourne vers Celui dont il assure : « Devant lui, épanchez votre cœur : Chez Dieu, mon refuge, mon rocher imprenable »
* verset 11
** chapitre 6, verset 21
Frères du 28
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
La joie de l'aveu
Psaume 32 (31)
Ant: Bienheureux le pécheur qui accueille ton pardon.
Quelle joie d’être libéré de son péché,
de voir disparaître son offense !
Quelle joie quand le Père oublie la faute
sans qu’on essaie de la dissimuler !
J’ai bien essayé de l’oublier,
mais elle me grugeait toujours le cœur;
jour et nuit, elle était un fardeau pesant
qui tarissait ma vitalité.
Un jour, j’ai reconnu mon péché,
j’ai cessé de le cacher devant le Père.
J’ai dit : " Je vais lui avouer mes offenses."
Et lui, tout de suite,
il m’a débarrassé de leur poids.
Il en est ainsi pour qui va à sa rencontre
et se confie à lui en toute franchise.
Même s’il est attaqué de partout par le mal,
il ne perdra jamais sa paix.
Père, tu es pour moi un abri,
tu me protèges de la détresse,
tu mets en moi des chants de liberté.
Tu me conseilles sur la route à suivre,
tu veilles sur moi et m’escortes pas à pas.
Si je me refuse d’être rétif ou stupide
comme un cheval rebelle
qu’il faut freiner par la bride et le mors,
il ne m’arrivera rien.
Pour qui refuse de faire confiance au Père,
la vie sera toujours difficile;
mais pour qui compte sur lui,
la vie se déroule dans la fidélité à lui-même.
En pensant à cette présence du Père
offerte à qui veut s’appuyer sur elle,
exultez, réjouissez-vous, criez de joie !
Tu as enlevé l'offense
Jean-Baptiste, prophète, aura cette parole prémonitoire : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » (*).
Une promesse est là. Par-dessous toute faute, toute errance, tout égarement, notre Dieu se tient présent. Mieux, il prend tout avec lui. Alors que ses forces s’épuisaient en ce dernier combat contre les puissants qui décidèrent de le mettre à mort, Jésus, librement, remet sa vie en faveur de la nôtre. Le stratagème des Juifs est alors de le faire exécuter par le bras armé romain. Ainsi va-t-il mourir crucifié : comme un bandit ou un esclave. Un quasi-sacrifice humain, supplice honni de tous – Juifs, Romains, Grecs. Pourtant Jésus y consent. Le « fils bien aimé » du Père meurt sur le bois maudit de la croix (**). Ultime retournement de l’histoire, prémices improbables et pourtant tangibles de la résurrection
Le poteau de la honte devient, par Jésus, signe d’un don « par-dessus le marché », d’une victoire inespérée.
Lui qui a aimé jusque-là, sans mesure, prend ainsi avec lui tout ce qui nous écarte de lui, tout ce qui nous éloigne du Père. Comme ce qui abîme notre lien aux autres, à chacun. Sur la croix, chaque « billet de dette » est enlevé (***). Oui, le péché est remis et la faute extirpée.
Tout est achevé par Jésus. Plus personne n’est loin de Lui ni oublié du Père. Tout, en nous, est sauvé, retourné vers la vie. Rien n’est laissé de côté. Pas même nos fautes : là où nous n’avons pas aimé, espéré. Là où le courage nous a manqué. Nous sommes consolés, jusque de nous-mêmes.
* Évangile selon saint Jean, chapitre 1, verset 29
** livre du Deutéronome, chapitre 21, verset 23
*** lettre de saint Paul aux Colossiens, chapitre 2, verset 14
Sœur Véronique Margron
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Notre secours, c'est l'amour du Père
Psaume 124 (123)
Ant: C'est par beaucoup de souffrances
qu'on parvient au Royaume de Dieu.
Sans le Père qui s'occupait de nous,
- que toute la famille le proclame
- sans son amour comme protection,
quand le Malin se mit à nous attaquer
avec une terrible violence,
il gagnait sur toute la ligne.
C'était comme un torrent qui nous submergeait,
des eaux bouillonnantes qui nous noyaient.
Béni soit notre Père et notre Sauveur
qui n'ont pas laissé le mal nous briser.
Nous nous sommes échappés de ses filets
comme un oiseau échappe au filet des chasseurs.
Notre secours, c'est l'amour de notre Père
et l'arrivée de notre Sauveur parmi nous.
Filet rompu
La vie est difficile, elle est dure, elle ne fait pas de cadeau. Il nous arrive de nous trouver dans le ventre de la bête plus souvent que nous ne le voudrions.
Il y a la maladie et son cortège de souffrance et d’angoisse. Tant physique que morale, la souffrance est comme un torrent qui submerge, comme un filet dans lequel on est prisonnier sans possibilité de s’échapper. Elle submerge et paralyse la personne concernée comme tous ceux qui lui sont proches.
Il y a aussi toutes les détresses, celles dont la Bible rend si souvent compte et qui se retrouvent à toutes les époques. Le combat d’un peuple réduit en esclavage contre son oppresseur, c’est avec Moïse contre Pharaon, avec David affrontant Goliath, mais aussi avec le faible contre le fort.
Et, c’est surtout avec le Juste persécuté, dont Jésus sera la figure accomplie. Autant de situations où les hommes sont prêts « à [nous] avaler tout vivants dans le feu de leur colère. » (*).
Face au déchainement de telles forces du mal, dont on a le sentiment que l’auteur du psaume les a connues de près, l’issue est au verset 8 : « Notre secours est dans le nom du Seigneur qui a fait le ciel et la terre ». En effet, notre Dieu, Créateur du monde, « n’a pas fait la mort » (**). Cette affirmation, nous avons à nous « retourner », à nous « convertir » pour la faire nôtre.
C’est ainsi que notre Dieu nous fera « échapper au filet du chasseur ; et le filet s’est rompu » (***). Alors nous pourrons retrouver la grâce, la légèreté de l’oiseau qui reprend son envol.
* verset 3
** Livre de la Sagesse, chapitre 1, verset 13
*** verset 8
Frères du 28
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Abandon au Père
Psaume 123 (122)
Ant: Ce que veut mon Père, je le fais toujours.
J'ai les yeux fixés sur le Père
qui prend soin de tous ses enfants.
Oui, mes yeux sont fixés sur lui, suppliants,
comme les yeux d'un enfant devant son Père
en attente d'un geste d'amour ou de pitié.
En ce moment, Père, prends-nous en pitié,
car nous sommes saturés de mépris,
écrasés sous les humiliations.
Nous ne voulons plus nous en moquer,
ni les tourner en arrogance.
Par ta pitié, toi, tourne-les en grâces.
Les yeux levés vers Toi
À chaque heure, supplier ainsi. Comme une dernière parole adressée, avant un silence qui tuerait sûrement, un silence de mort.
Une supplication qui prend avec elle les milliers de Philippins victimes du typhon, meurtrier de masse. Un champ de ruine. Comme après une guerre totale. La guerre des éléments, combat insensé, perdu d’avance.
Supplier encore. Dire mon incompréhension. Je sais bien que mon Dieu n’y est pour rien. La force de la nature n’a pas de rapport avec la sienne. Mon Dieu n’est pas dans l’ouragan (*). Mon Dieu a les yeux de chaque victime, car c’est la condition de l’homme bafoué en son humanité qu’il prend. Car tous ces enfants de Dieu philippins souffrent et meurent aussi de par la faute des forts et des corrompus. Leurs maisons n’étaient pas de vrais abris pour la vie, pour établir une demeure en sécurité pour les siens. Juste des tôles ondulées qui ne protégeaient de rien.
Au nom de l’aveuglement volontaire de ceux qui décident que pour préserver leur tranquillité et leur luxe indécent, la plus grande part des humains doit vivre dans des conditions d’infra-humanité. Si nous pleurons devant le déchaînement de la nature, nous sommes en colère devant les conditions de vie qui exposent des peuples entiers à se trouver nus devant la violence folle des éléments.
L’adresse des prophètes : « qu’as-tu fait du pauvre, de la veuve, de l’orphelin et de l’étranger qui vivent sur ta terre ? » (**), cette adresse est toujours là. Elle se heurte au même désarroi de nos cœurs impuissants devant le malheur absolu. Alors, au moins ne pas oublier. Supplier et supplier sans relâche. Pour ceux qui n’en n’ont plus la force, ou ont perdu tout espoir qu’un jour une réponse leur soit adressée. Supplier et agir, chacun selon son possible.
La Croix du Christ est l’abri de notre détresse.
* Premier livre des Rois, chapitre 19,
verset 11
** Livre d’Isaïe, Amos, Jérémie…
Sœur Véronique Margron
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Joie du retour au Père
Psaume 126 (125)
Ant: Ils allaient, tout joyeux d'avoir souffert pour le Christ
Quand le Père nous a fait revenir de nos erreurs,
ce fut comme un beau rêve.
Nous n'arrêtions plus de rire,
nous étions fous de joie.
Dans notre entourage, on disait:
" Le Père leur a fait un vrai beau cadeau."
Oui, pour nous, le Père fut merveilleux
et nous étions comblés de joie.
Il nous a ramenés de captivité,
comme l'eau s'écoule d'un barrage qui cède.
Le semeur trouve dur le temps des semailles,
mais il se réjouit quand arrive la moisson.
Chargé d'un sac de semences,
il ploie sous le fardeau;
mais il revient en chantant
avec les gerbes sur le dos.
Le Seigneur ramène les captifs
Il faut marcher souvent pour pouvoir trouver Dieu. Marcher comme en exil, fuyant nos esclavages ; marcher le cœur en fête pour un pèlerinage.
« Oh oui, me direz-vous, mais je suis bien trop vieux. Mes pieds n’iront pas loin, ma force m’a quitté. » Je crois que l’on ne marche vraiment qu’avec son cœur. Il suffit de vouloir sans cesse se déplacer ne s’attacher jamais à aucune demeure, car tout est vanité pour qui se met à croire que l’œuvre de nos mains pourrait tenir toujours.
La graine doit mourir pour laisser place au grain, le cycle des moissons, la ronde des saisons, la suite presque infinie des naissances et des morts, tout doit nous rappeler l’existence éphémère.
Une force cachée travaille l’univers, c’est l’Esprit du Puissant qui façonna la terre ; elle est pour nous torrent traversant le désert, elle est le vent fougueux qui disperse les graines, c’est elle qui poussa Abraham et nos Pères à prendre le chemin sans savoir où aller.
C’est à l’ombre des ailes de cet aigle superbe de ce souffle enflammé qui traverse le monde que je veux me cacher.
Ma marche dépendra de ce refuge paisible qu’en Dieu je trouverai y faisant ma demeure. Mon repos : son mouvement qui me berce et m’emporte là où seul et si faible je n’aurais pu aller. Là, tout est joie, paix, et rire.
Dieu m’emmène en voyage, il va m’émerveiller.
Frère Franck Dubois
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Père, délivre-nous du mal
Psaume 79 (78)
Ant: Aide-nous, Dieu notre Sauveur,
pour la gloire de ton nom.
Père, le mal a contaminé tout le monde,
il a souillé les cœurs que tu crées,
il a brisé l'harmonie dans ta Famille.
Il a donné tes enfants à l'exploitation de l’entourage
comme des grains qu’on jette aux oiseaux du ciel,
comme une moulée qu'on sert aux bêtes.
Il a sucé leur vitalité jusqu'à la limite,
jusqu'à faire oublier ce que tu crées en eux.
De plus, nous voici en conflit avec nos voisins,
et méprisés par notre entourage.
Père, on dirait que tu nous en veux,
que tu nous laisses lutter seuls contre le Malin.
Fais agir au plus tôt la puissance de ton amour
dans le cœur des gens qui te croient méchant
et qui sont prêts à tout pour nier ta présence.
Et nous, fais-nous oublier enfin nos fautes anciennes;
que ta miséricorde devance nos craintes,
car nous sommes désemparés.
Donne-nous de croire au Sauveur venu de toi
pour refaire le monde selon ton amour.
Libère-nous de la domination du mal
pour montrer que ton amour est le plus fort.
Des gens disent: " On ne sait pas où est leur Dieu !"
Père, ne nous laisse pas douter de toi;
que notre vie témoigne de ton amour
qui peut anéantir toutes les œuvres du Malin.
Accueille les appels des prisonniers du mal;
tu les aimes assez pour les garder en vie.
Pour les gens qui n'ont pas voulu de toi, Père,
multiplie par sept les démarches de ton amour.
Et nous, les enfants de ta miséricorde,
nous pourrons fêter tes victoires sur le mal
et proclamer ton cœur pour toujours.
Risée
Quel chrétien n’a éprouvé la risée des voisins parce qu’il essayait timidement de vivre sa foi ? Au Soudan du Nord, en Indonésie de l’ouest, au Nigéria du centre, on assassine les chrétiens comme des agneaux de bas prix à l’abattoir. Chez nous, Dieu merci il n’en n’est pas ainsi.
Mais les humiliations dans la cour de récréation pour la fille qui porte une petite croix autour du cou, mais les ricanements sur les plateaux de télévision, mais les lazzis des collègues quand on annonce qu’on prend quelques jours de congés pour un pèlerinage, mais les haussements d’épaules dédaigneux quand les amis découvrent que vous êtes dames caté…
Peut-être vaut-il mieux cette risée que l’indifférence. Peut-être pouvons-nous répondre avec humour au conformisme bien-pensant qui juge que les trucs de curés sont réservés aux vieilles filles mal dans leur peau et aux bigots.
Peut-être pouvons-nous nous souvenir des moqueries et des crachats que le Christ eut à subir (*). Peut-être pouvons-nous plaindre les voisins qui se gaussent, sûrs de leur supériorité de libres-penseurs voltairiens pourtant bien ringarde.
Peut-être devons-nous nous souvenir que les mêmes qui nous pointaient du doigt sont venus nous trouver en cachette pour demander de mettre un cierge à la grotte pour leur fils drogué.
Peut-être devons-nous ne pas oublier les fiers qui gloussent mais qui viennent nous trouver en cachette pour qu’on leur donne des raisons d’espérer lorsqu’un décès les surprend.
Seigneur, garde-nous de nous moquer de ceux qui ne croient pas comme nous.
* Évangile selon saint Matthieu, chapitre 27, versets 27 et suivants
Frère Philippe Verdin
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Je suis sûr de mon Père
Psaume 11
Ant: Tu es juste, Seigneur et rien n'échappe à ton regard.
J’ai mis ma sécurité dans mon Père !
Ne venez pas me dire de me cacher.
Je sais bien que le mal me guette
comme il guette tout le monde,
et surtout les plus fidèles à la vérité.
Tout ce que mon entourage a de bon
semble s’émietter de plus en plus.
Comment rester fidèle à travers tout ça ?
Je suis sûr que le Père n’est jamais loin de nous;
il ne perd de vue aucun de ses enfants;
d’un coup d’œil, il voit les valeurs de chacun;
il voit aussi ses blessures et ses misères
qu’il veut détruire à n’importe quel prix,
même au prix des souffrances de son Fils.
En tous les cœurs qui l’accueillent,
il fait souffler le vent de son Esprit
et les purifie avec le feu allumé par Jésus.
Avec le Père, le mal n’a pas d’avenir.
Car il prend soin de toute parcelle de bien
distribuée par lui sur la terre;
il l’enveloppe d’amour avec le cœur qui la porte,
voulant ainsi révéler son vrai Visage
aux personnes qui le cherchent.
Garder les yeux ouverts
Voici aujourd’hui le cri d’un peuple qui souffre, menacé. Quelqu’un « le vise dans l’ombre », pour tenter de l’abattre, de le réduire à nouveau en esclavage. Des menaces pour ce peuple qui se donne à d’autres dieux, et est « accro » aux idoles du moment : jeux de hasard ou numériques, spéculations, nomadismes affectifs ou religieux…
Quand le monde vit sur une répartition des richesses aussi injuste qu’elle est aujourd’hui, c’est la structure de nos sociétés qui nous met en situation de péché collectif. Les fondations sont elles-mêmes menacées. Sortir de cette situation paraît aussi difficile que de nier la vérité du constat. On en est là.
« Quand sont ruinées les fondations que peut faire le juste ? » La réponse est simple, il ne peut rien seul. Rien qui soit à la hauteur du défi. Il faut ainsi se confier au Seigneur, « Lui qui garde les yeux ouverts sur le monde ». Garder les yeux ouverts, ne pas se voiler la face. Ce serait bien que nous prenions modèle sur Dieu, nous qui pratiquons si souvent la politique de l’autruche. Mais, attention, l’œil de notre Dieu n’est pas l’œil qui poursuit Caïn jusque dans la tombe, ou l’œil du Grand Inquisiteur ou du gendarme cosmique. Non c’est l’œil du juste juge, qui « aime toute justice ».
Laissant à Dieu le soin de « faire pleuvoir ses fléaux sur les méchants », -ce qui dispense de toute vengeance personnelle -, les hommes droits peuvent alors espérer « voir Dieu face à face », Dans ce face à face, ils retrouveront enfin « l’image et à la ressemblance » de leur Dieu !
Frères du 28
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Le Père est mon gardien
Psaume 121 (120)
Ant: Le secours me vient du Seigneur qui a fait le ciel et la terre.
Je cherche partout en me demandant:
" D'où me viendra le salut ? "
Il ne peut me venir d'un autre que du Père,
car tout ce qui existe vient de lui.
" Qu'il ne me laisse pas buter sur ma route,
qu'il me suive à l'œil avec soin."
Non, il ne me laissera pas tomber;
c'est lui, le Père de toute la famille.
C'est lui mon gardien;
il se tient juste à côté de moi;
il me couvre de son ombrage.
De jour ou de nuit, il me protège de tout mal;
il me donne un Sauveur pour ma vie,
un Sauveur qui m'accompagne sans cesse
de ma naissance jusqu'à mon éternité
Le Seigneur, ton ombrage
Le poète Jean Cocteau disait au philosophe Jacques Maritain : « Dieu, c’est la place fraîche sur l’oreiller. » Oui, quand le poids du jour se fait trop lourd, quand on est harassés, Dieu est notre ombrage.
Il est comme le noyer au feuillage d’argent sur le bord de la route poussiéreuse. « Trouve le repos mon âme, car le Seigneur t’a fait du bien » (*).
Et puis le Seigneur nous garde à chaque instant. Il a même donné ordre à ses anges de dégager les cailloux sur le chemin, tous ces silex coupants qui peuvent nous faire trébucher.
À chaque instant il veille sur nous. On a parfois l’impression d’être accablés par les soucis, d’être débordés par les ennuis. Mais Dieu est là, qui nous tient par la main et qui nous porte dans les moments les plus difficiles.
C’est dans la foi que nous pouvons croire que ce serait encore pire s’il n’était pas là. Nous ne sommes pas seuls. Dieu envoie des secours inattendus.
Dieu met sur notre route des alliés improbables. Ces gens dont on se méfie et qui pourtant nous indiquent la solution qu’on n’avait pas envisagée.
Contre l’adversité, contre la maladie, contre les dettes, contre les ennemis acharnés, on sort du combat exténués mais libres et vainqueurs.
Comme Jacob on peut dire : « Ainsi donc, Dieu était là et je ne le savais pas ! » (**). Savoir reconnaître la main discrète mais efficace de Dieu, c’est un don précieux. Le Christ nous l’a promis : « Pas un cheveu de votre tête ne sera perdu » (***). Oui le Seigneur veille.
* psaume 114, verset 7
** livre de la Genèse, chapitre 28, verset 16
*** Évangile selon Luc, chapitre 21, verset 18
Frère Philippe Verdin
Seigneur mon secours (psaume 120) - La Communauté Emmanuel
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Désirs de libération
Psaume 120 (119)
Ant: Dans mon angoisse,
quand je crie vers le Seigneur, il me répond.
J'étais dans la détresse;
j'ai appelé le Père et il m'a répondu:
" Père, libère-moi des calomnies qui m’accablent,
de ces mensonges qui m’écrasent."
Quoi faire pour arrêter cette tempête?
Toutes mes défenses n’arrivent pas à la calmer.
J’ai voulu me cacher quelque part sur la terre
auprès de gens sympathiques.
Avec le temps, mes troubles ont recommencé:
quand je parlais de paix, ils me faisaient du trouble.
« Père, libère-moi des calomnies qui m’accablent,
de ces mensonges qui m’écrasent. »
Vivre en exil
Tout est dit, au début: «Et lui m’a répondu.» La réponse, assurée, certaine, avant mon cri. La réponse est acquise avant d’avoir tiré du profond de moi-même une flèche aiguisée.
Ma prière c’est la guerre, un combat terrassant. Une guerre de mots, qui s’empoignent en moi-même, un effort incessant pour museler ces voix qui assèchent mon cœur et désolent mon âme.
Elle est large la pente où ces pensées m’entraînent: «le monde est ton ennemi», voilà toute leur ruse ! «Regarde bien ces gens, ils ne cherchent qu’à détruire, ils te traquent, t’épient, ils en veulent à ta peau.» Le doute et la méfiance me conduisent à l’attaque: je frapperai d’abord! Qui sait si l’adversaire demain était plus fort ?
Ces voix font de ma vie comme un camp retranché, exilé de moi-même, je campe loin de mon cœur, perdu dans les déserts insensés de ma peur.
Trop longtemps j’ai vécu dans un pays sauvage où la violence aveugle avait raison de tout. J’en ai construit de murs. Et je me suis bâti, sans savoir, une prison.
Le mal était en moi, je le croyais ailleurs.
L’issue sera le ciel. Je n’ai pas d’autre choix. L’issue sera là-haut j’y tirerai la flèche.
L’issue sera le cri jailli de cette cage dont nulle main humaine ne me sortira plus. Je suis au pied du mur, enfermé en moi-même. Mon Dieu, libère-moi. Ma flèche est pour ton cœur, je le veux transpercer pour qu’il m’ouvre à l’amour. Je me veux prisonnier de ta vie pour toujours.
Frère Franck Dubois
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Souvenirs d'exil
Psaume 137 (136)
Ant: Loin de toi, Seigneur, comme en exil, nous cheminons dans la foi.
Un jour, exilés au pays des sécheresses,
nous restions assis tout malheureux
en pensant à l'amour du Père.
Nous laissions les gens du voisinage
célébrer leur bonheur.
On nous demandait des chansons,
on insistait pour que nous prenions un air joyeux:
" Chantez avec la famille du Père."
Comment chanter des chants de joie
au milieu de nos épreuves ?
Je ne veux pas fuir ce qui m'arrive,
je ne veux pas oublier le projet du Père.
Ma vie perdrait son sens,
si j'essayais de m'en distraire
plutôt que d'accueillir les dons qu'il m'offre
pour nourrir notre amour.
Père, défends-moi contre le Malin
qui cherche à détruire ta famille en disant:
" Je vais la disloquer de fond en comble."
Tous les mandataires du Malin, promis à l'échec,
vous goûterez aux épreuves que vous distribuez;
ce que vous produisez sera détruit
comme les vagues qui meurent sur le rocher.
Au sommet de ma joie !
Exilés à Babylone, les survivants d’Israël ont placé dans Jérusalem, la ville sainte, l’immense nostalgie de leur nation perdue. Ils ont mis en elle toutes leurs espérances de libération et de retour en terre d’Israël.
Jérusalem, « le sommet de leur joie » ! Dans le silence de la prière, le psalmiste entend des pleurs revenus du bord des fleuves de Babylone. Il a vu cette scène ou bien l’un de ses parents la lui a racontée. Mais à quoi bon réveiller la mémoire de ces heures douloureuses ? Est-ce pour raviver les humiliations d’autrefois ?
« Chantez-nous, disaient-ils, quelque chant de Sion. » Est-ce pour infecter de haine des plaies encore à vif ? Veut-il demander à Dieu vengeance pour les immenses souffrances de son peuple ? Le ressentiment n’est sans doute pas encore éteint et il vient envahir de son trouble la paix de la prière
Mais le pardon est à l’œuvre, qui fait tomber peu à peu le ressentiment dans l’oubli, car au centre du souvenir, ce n’est pas la haine qui revient, c’est Jérusalem, au sommet de la joie. Et s’il lui faut retourner là-bas en mémoire, c’est bien d’abord pour retrouver cette force qu’il y a à placer en une Jérusalem spirituelle, le sommet de sa joie.
Il est arrivé aussi à Jésus de tressaillir de joie sous l’action du Saint-Esprit. Mais ce n’est pas en Jérusalem, la ville qui tue ses prophètes, qu’il a exulté alors, c’est dans son Père céleste. Par le Saint-Esprit, il nous arrive à nous aussi d’exulter d’une joie sainte. Elle nous fait entrer dans la louange du Dieu saint.
Frère Pascal Marin
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Le Père est toujours là
Psaume 138
Ant: Seigneur, tu fais tout pour moi :
n'arrête pas l'oeuvre de tes mains.
Père, je te célèbre de tout mon cœur:
face à la vie, je te chante.
Je reconnais ta présence à l'univers
et je célèbre ton amour
toujours là, sans jamais se démentir
selon les promesses que tu as faites
avec la profondeur de ton cœur.
Le jour où je t'appelle, tu me réponds
en me donnant des forces nouvelles.
Que tout le monde te célèbre, Père,
car tes promesses sont connues partout.
Tout au long du chemin, qu'on proclame:
" Notre Père est merveilleux !
Si grand qu'il soit, il sait identifier
les humbles et les orgueilleux."
Quand je marche en pleine détresse,
il me redonne un nouvel élan.
Il anéantit les attaques du Malin
et son soutien me rend capable de le vaincre.
Le Père fera tout pour mon bonheur;
sa fidélité est pour toujours.
Père, prends toujours grand soin
de l'œuvre de tes mains.
En présence des anges
Au ciel, il roupillait, convaincu que personne jamais n’allait user d’un envoyé mystique, serviteur très zélé, aux ailes dynamiques. J’ai remisé longtemps, mon ange en un placard, victime malgré lui des affabulations de bien des charlatans faussaires astucieux en angéologie, affublant mon ami de masques ridicules.
Aussi fus-je surpris quand l’autre jour au chœur, je crus que ma prière s’envolait droit au ciel. J’avais quelque souci, une peine intérieure, la journée alourdie par beaucoup de misères. Comment venir en aide à ceux qui se confiaient à mon humble prière, moi qui ne sais prier ? Je balbutiais donc comme à l’accoutumée les paroles du psaume sans même y prendre garde, quand je fus élevé comme par l’intérieur. Et c’était avec moi tous ces visages tristes que ma voix transportait bien au-dessus du toit récemment restauré de notre belle église.
Mon ange, allez comprendre, m’avait pris au mot. Convoqué par le psaume, il était descendu, remontant aussitôt présenter ma requête à celui qui là-haut commande à ces puissances. Puis tout heureux sans doute d’enfin avoir à faire il fila sans attendre aux quatre coins du monde, pour prodiguer le bien dont j’étais incapable à ces hommes et ces femmes, sujets de mon angoisse.
J’ai réveillé mon ange, et j’en suis assez fier. Je lui confie depuis diverses commissions : il porte où je ne puis le nom de mon Seigneur, il remporte pour moi les combats les plus durs.
Frère Franck Dubois
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Le Père est au coeur de ma vie
Psaume 139 (138)
Ant: O mon Dieu, tu me connais: ton amour me conduit.
Père, tu vois clair en moi; tu me connais bien;
tu sais quand je me lève et quand je me couche;
d'avance, tu devines mes projets;
tu me regardes aller sur la route; tu vois mes arrêts;
mes va-et-vient te sont tous familiers.
Un mot n'est pas encore arrivé sur ma langue
et, déjà, tu le connais.
Derrière et devant, tu m'enveloppes.
Ta main est toujours sur mon épaule.
C'est une connaissance mystérieuse qui me dépasse;
elle est telle que je ne puis la posséder !
Où aller pour ne pas sentir ton souffle dans mon cou ?
Où m'enfuir pour ne plus voir ta face?
Si je monte dans les nuages, je t'y retrouve,
si je m'enfonce au creux de la terre, tu es là !
Je demande au soleil de m'amener au bout du monde,
encore là ta main me conduit,
ta force est avec moi.
Ant. Dieu qui scrute les reins et les coeurs,
tu rends à chacun selon ses oeuvres.
J'ai dit: " Au moins que les ténèbres m'engloutissent,
que la lumière autour de moi soit la nuit !"
Même les ténèbres ne sont pas ténèbres pour toi
et la nuit devient lumineuse comme le jour:
les ténèbres sont comme la lumière !
C'est toi qui m'as créé de la tête aux pieds;
tu m'as tissé dans le sein de ma mère.
Je suis une véritable merveille,
ton ouvrage est extraordinaire:
oui, je le reconnais facilement.
Rien de mon corps ne t'a échappé
pendant que j'étais construit
dans le secret du sein maternel !
Je n'étais qu'un projet et tes yeux déjà m'ont vu:
tu pouvais les décrire tous, ces jours de ma vie
quand aucun d'eux n'existait encore.
Père, que tes projets sont difficiles pour moi,
leur richesse me dépasse infiniment;
je voudrais les analyser tous,
mais ils sont plus nombreux que le sable.
Je m'épuise à les étudier
et quand je m'arrête, il en reste toujours; à la fin,
je me retrouve encore avec toi.
Père, je t'en supplie, protège-moi du Malin;
que ses messagers s'éloignent de moi.
Ils simulent ton amour pour me tromper;
ils font tout pour me nuire.
Père, comment aimer les gens qui te haïssent ?
Comment respecter les gens qui te combattent ?
Donne-moi la capacité de les aimer
comme toi, tu les aimes,
en te priant de les convertir en amis pour toi.
Père, scrute-moi et connais mon cœur;
donne-moi de me voir en vérité dans mes épreuves.
Protège-moi de marcher sur de fausses routes;
conduis-moi sur le chemin qui mène à toi.
Tu me scrutes
Ce psaume magnifique, au souffle poétique exalté, était un passage de la Bible que détestait Jean-Paul Sartre. Il connaissait bien les Écritures, puisque son oncle le docteur Schweitzer était pasteur protestant. Mais dans ces versets il trouvait la démonstration de l’aliénation de l’homme : un Dieu qui a tout programmé dans notre vie, un Dieu qui nous scrute, un Dieu qui anticipe tous nos actes. Où est la fameuse liberté des enfants de Dieu si le Père sait d’avance ce que je vais faire, le bien comme le mal ?
« Dieu, plus intime à moi-même que moi-même » dit saint Augustin. Et c’est vrai. Mais pas pour nous téléguider. II nous connaît jusqu’au plus profond de nos abysses parce qu’il nous aime tellement qu’il devine nos pensées. C’est comme le fiancé avec sa fiancée. Les deux amoureux sont tellement en communion que le fiancé sait ce qui fera à coup sûr plaisir à Sidonie, et Sidonie peut parier que tel geste ou telle réflexion va agacer ou attendrir Arthur.
« Ta main me conduit, ta main droite me saisit » (*). Tout dépend de l’image qu’on se fait de Dieu. Soit un père sévère qui tire le bras de son fiston dans la rue pour l’arracher à la contemplation de la vitrine du magasin de jouets, soit un Père attentif et plein d’amour qui anticipe nos trébuchements et nos égarements. Il nous tient la main pour nous éviter de tomber. Par ce contact de la main qui nous guide et nous bénit, il nous transmet sa force et sa confiance. Nous ne serons jamais des orphelins.
* psaume 138 (139), verset 10
Frère Philippe Verdin
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Exercices de fidélité
Psaume 15 (14)
Ant: Celui qui fait la vérité vient à la lumière
Père, j’ai cherché quoi faire
pour entrer dans ton projet sur moi;
pour m’ouvrir au don de la foi évangélique.
Voici ce que tu m’as fait comprendre :
assurer d’abord la rectitude
de mes intentions quotidiennes;
conformer mes réactions à mes paroles;
éviter les bavardages sur le dos des autres;
refuser tout geste qui pourrait nuire à quelqu’un;
m’abstenir d’insulter les voisins contrariants;
ne me laisser tenter par aucun des plaisirs faux
qui semblent si agréables autour de moi;
encourager les gens qui cherchent le vrai Dieu;
ne pas me dédire d'une promesse qui me nuit;
si je prête de l’argent, que ce soit sans intérêt;
refuser toute forme de cadeau qui me serait offert
pour que je témoigne contre un innocent.
Ces comportements me rendront capable
d’accueillir en plénitude
ce que m'offre le Sauveur envoyé par le Père.
La tente de la parole
Ta tente
Qui séjournera sous ta tente ?
Celui qui met un frein à sa langue.
Ta tente est Seigneur un abri pour la parole,
un habit de silence pour abriter le Verbe.
Le silence est cette parole qui porte à l’aimé le trop plein de ce qu’on a à lui dire,
une barque qui glisse sur le gué, pour transporter les mots d’une rive à l’autre,
une densité de mots cristallisés, un diamant.
Tu n’as pas d’autre abri que notre silence, et notre soin des mots, toi qui est la Parole.
Séjourner sous ta tente ne peut se faire qu’avec toi au cœur de cette extrême pauvreté.
Tu te livres à notre silence, et si nous le couvrons de bruit, si nous le noyons, tu te tais.
Le silence est le plus sûr moyen de n’outrager personne,
c’est une crèche pour que naisse le Verbe,
c’est un don, une sainte montagne, un temple,
où l’homme peut apprendre à parler.
A celui qui guette ta parole comme on espère une lumière dans la nuit,
tu apprends à ne pas abîmer le silence de paroles vaines.
tu apprends à construire un abri à la parole,
une demeure pour la protéger du vent du bavardage, un écrin.
Apprends-moi à construire une tente pour ta parole qui balbutie en moi,
pour me tenir tout contre ta parole qui est en moi l’amour nu, comme l’enfant de la crèche.
Ô Seigneur, apprends-moi
à soulever une à une les couches de bruit qui me séparent de toi,
pour me tenir au plus près de toi,
là où tu es au plus près de moi, dans le silence qui prépare toute naissance,
dans cette profondeur où ta parole fait ce qu’elle dit.
Sœur Anne Lécu
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Prière pour le Chef de l'Église
Psaume 20 (19)
Ant: Prière pour le pape
Que le Sauveur réponde au Chef de l'Église;
qu’il écoute ses cris de détresse.
Que le Père de Jésus lui-même le protège.
Du plus profond de son amour,
qu’il soit toujours là pour le secourir.
À cause de son Église, qu’il le soutienne.
Qu’il accueille chacun de ses dévouements;
qu’il reçoive chacune de ses inquiétudes.
Qu’il réponde à ses désirs,
qu’il bénisse ses projets.
Alors nous nous réjouirons avec lui
pour ces réponses venues du ciel;
nous chanterons notre foi au Père de Jésus
en le priant encore de combler ses attentes.
Car maintenant, nous le savons :
il soutient celui qu’il a consacré;
il lui répond avec son cœur de Père;
il est prêt à tout pour l'appuyer.
Tandis que des gens comptent sur leur brio,
et d’autres sur leur intelligence
pour vivre dans la vérité,
nous, nous en appelons à notre Père.
Ceux-là sont souvent déçus,
nous, nous sommes conduits vers la lumière.
Père, prends bien soin de notre Chef
pour qu’il sache nous donner ta lumière
quand nous faisons appel à lui.
À la mesure de ton coeur
« Que le Seigneur réponde au jour de détresse » : supplication quotidienne, pain ordinaire de la prière. Mais trop souvent Dieu semble sourd. Je revois des visages rencontrés, il y a presque un an, au sud Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo. Mal total que celui subi, depuis vingt ans, par des centaines de milliers de femmes et d’enfants, victimes de la « banalité du mal » d’hommes, de groupes armés. Mutilations sexuelles, tortures qu’on ne peut raconter et qui fracassent l’humanité. Le Seigneur entend-il leurs désespoirs ? Ils sont frères et sœurs de Job : « Qui fera que l’on m’écoute ? J’ai dit mon dernier mot : à Dieu de me répondre » (*). Oui, qu'il écoute à la mesure de leurs cœurs meurtris et les délivre de leurs ennemis. Qu’ils n’aient plus à avoir peur.
Mais sa réponse est dans nos mains. J’ai vu sa bonté à l’œuvre dans le corps d’hommes et de femmes, tel le docteur Denis Mukwege, qui, malgré fatigue et peine, secourent, accueillent, tentent l’impossible pour consoler et raccommoder des avenirs et des corps volés. Oui ce sont ces femmes et ces hommes qui sauvent l'humanité, à main nue. Ce sont eux qui viennent à ton secours, toi mon Dieu. C'est grâce à eux que je peux encore croire que tu n’as pas déserté cette terre désolée par la folie des hommes. Qu’un jour enfin, le mal sera vaincu.
« Je sais que mon défenseur est vivant et, le dernier sur la terre, il se lèvera » (**).
* livre de Job, chapitre 31, verset 35
** livre de Job, chapitre 19, verset 25
Sœur Véronique Margron
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Fausse ou vraie sécurité
Psaume 49 (48)
Ant: L'homme comblé ne dure pas !
Écoutez bien ceci tous les peuples,
faites attention, habitants du monde,
petites gens ou grands personnages,
les riches autant que les pauvres.
Je veux vous dire des mots de sagesse,
ce qui mijote au plus profond de mon cœur.
J’essaie de bien saisir la pensée de Dieu
et de l’expliquer avec saveur.
À certains jours, je me sens envahi,
en moi et autour de moi,
par l’obsession de faire fortune
en y mettant gloire et sécurité,
sans préoccupation du bien ou du mal.
C’est une vision fausse de la vraie vie :
l’argent ne peut sauver mon frère devant Dieu.
Payer pour prolonger la vie ? Ça n’a pas de prix !
C’est la mort qui décide de la fin.
Est-ce possible de vivre toujours sur la terre ?
de ne jamais passer par la tombe ?
La réalité est là : le sage meurt
tout comme le fou ou l’imbécile.
Tous, ils doivent laisser à d’autres leur fortune.
Leur tombe est leur maison définitive sur terre;
leurs descendants les y visitent
tout en rappelant leur nom à cause de l’héritage.
Rendus là, ils ne peuvent rien pour eux-mêmes,
pas plus que l’animal qu’on abat.
Ant. Que sert à l'homme de gagner l'univers
s'il vient à perdre son âme ?
C’est là tout ce que peuvent espérer
les gens qui veulent s’organiser tout seuls,
les gens qui s’appuient sur leur seule sagesse.
Ils ont l’air de moutons prisonniers de leur parc :
leur berger, c’est la mort qui les mène paître.
Ils ressemblent à des personnages de rêve
qui s’en vont au néant quand arrive le matin.
Mais qui met sa sécurité dans le Père
peut compter sur le Sauveur
qui changera sa mort en Vie nouvelle.
Ne sois donc pas troublé
en voyant quelqu’un s’enrichir
et agrandir toujours plus sa puissance :
tu sais que rien de cela n’est utile après la mort,
ses richesses ne le suivront pas dans la tombe.
Il a pu se féliciter quand il vivait sur terre :
" Je me fais la vie belle " !
Mais il ira rejoindre ses pères
sans jamais plus jouir de tous ces biens.
Rendus là, ils ne peuvent rien pour eux-mêmes,
pas plus que l’animal qu’on abat.
Racheter son frère.
« Mon conjoint est en train de mourir. Qu'ai-je donc fait pour mériter cela ? Je voudrais tant rattraper le temps perdu, les maladresses vécues, les incompréhensions, les heures gâchées, les temps où je n'ai pas su l'aimer. Je voudrais prendre sur moi sa souffrance. Ne serait-ce que quelques heures. »
Seigneur, nous aimerions tant rattraper le temps qui a fui sans prévenir, les amours perdues, les rancœurs tenaces.
Mon Dieu, je voudrais délivrer enfin de la souffrance ceux qui sont si chers à mon cœur. Qu'elle n'enserre plus leur vie.
Oui je voudrais racheter la vie de ceux que j'aime, proches et lointains, et les tirer des griffes du malheur, du désespoir, de la désolation.
Je ne sais répondre à cette plainte que j'adresse moi-même si souvent.
Un homme a été traversé par le même drame.
Comment sauver ceux qu'il aimait ? Comment leur dire que Dieu n'a pas voulu la maladie de l'enfant épileptique (*), ni l'épuisement de la femme hémorroïsse (**) ? Ni le joug qui pesait sur les plus pauvres.
Cet homme-là ne fit qu'une seule chose dans sa courte vie. Aimer infiniment. Aimer sans considération envers le fait d'être un homme ou une femme envers la religion, la condition sociale ni l'âge.
Toutes les questions restent. Et sont vraies.
En même temps je crois qu'il a tout racheté. Non à un dieu sadique.
Il a racheté nos fausses images de Dieu. Afin que nous puissions nous fier à un Dieu dont la seule force est la tendresse.
Tout est sauvé. Gratis. Il n'y a rien à ajouter au don de Jésus.
Juste à nous mettre dans le creux de son amour.
* Évangile selon saint Marc, chapitre 9, versets 14 à 29
** Évangile selon saint Matthieu, chapitre 9, versets 10 à 22
Sœur Véronique Margron
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Chant de victoire
Psaume 129
Ant: La vie du juste est dans les mains de Dieu.
Que de fois, dès ma jeunesse, on m'a combattu
- mon entourage peut le dire
- que de fois, dès ma jeunesse, on m'a combattu
sans jamais réussir à me détruire.
On a multiplié les tortures sur mon corps
on m'a labouré le cœur.
Le Père n'a pas cessé de m'aimer,
il a changé mes épreuves en grâces.
Que les messagers du Malin démissionnent,
eux qui détestent la famille du Sauveur.
Que leur travail reste stérile
comme le blé étouffé par une sécheresse:
quand arrive la récolte,
elle ne remplit pas le creux de la main,
les gerbes ne font même pas une brassée;
et quand passent les gens, ils disent:
" Le Seigneur ne les a pas bénis!."
Mais le Père, lui, m'a béni !
Sur mon dos, des laboureurs
Dès le début de la vie publique de Jésus, des hommes, parmi les « hommes de Dieu », décident de le perdre. Village après village, ils vont lui tendre des pièges, le harceler de questions sur la loi, sur qui est-il, sur ce qu’il convient de faire le jour du sabbat, etc. Des hommes, qui au nom de l’idée qu’ils se font de Dieu, sont sûrs de leur bon droit, celui de soumettre cet homme, ou de l’abattre.
En tout temps ces hommes existent. Des croyants bardés de certitudes et de représentations d’eux-mêmes : ils sont les gardiens du vrai. Et rien ne saurait les détourner de cette obligation. Ni Jean Baptiste qui annonce le véritable envoyé, ni les foules qui suivent Jésus, ni même la voix qui affirme que celui-ci est « mon fils bien-aimé, écoutez-le »(*).
Mais ces « ultraorthodoxes » ne sont pas qu’aux alentours. Ils sont une part de nous-mêmes.
Celle de la propension à affirmer que notre façon de croire et de dire Dieu est la seule authentique. Celle qui nous flatte et nous donne bonne conscience.
Comment croire, Seigneur, avec humilité ? Comment croire de telle manière que nous puissions affirmer nos convictions, ne pas les brader, et en même temps garder au creux de l’âme une question ? Te garder toi comme une question toujours ouverte ? Car si tu es bien le Dieu de mon amour, celui dont je confesse que tu es le Vivant, comment ne pas reconnaître que je te connais si mal ?
La conversation, en nous-même, comme entre nous, est alors l’indépassable nécessité pour confesser ton nom. Le nom qui ne peut se posséder. Toi le Fils qui conversais en secret avec ton Père, l’ami et le maître qui ne t’es pas lassé de converser avec des disciples, pourtant sourds à la vérité.
Converser, pour mieux goûter ta vie. Et l’offrir en partage. Converser pour te chercher.
* Évangile selon saint Marc,
chapitre 9, verset 7
Sœur Véronique Margron
Invité- Invité
Re: "Prier les psaumes avec le Christ", Un Psaume Par Jour
Prière au Père du Christ
Psaume 21
Ant: Tu l'as ressuscité :
il est vivant pour toujours.
Seigneur notre Dieu tu es Père,
et le Christ a goûté la puissance de ton cœur.
Quand tu lui manifestais ta présence,
il éclatait en action de grâce.
Tu as écouté tous ses désirs,
tu ne refusais pas ses demandes.
Tu es venu à lui chargé de bénédictions.
Tu as fait de lui le chef de l’univers.
Il t’a demandé la vie : tu l’as ressuscité;
il est vivant pour toujours.
Tu as voulu que ta gloire soit aussi la sienne;
il éclate de la même beauté que toi.
Tu as fait de lui, pour toujours,
l’Homme béni au cœur de l'humanité.
Tout au long de sa vie terrestre,
ta présence l’a gardé dans la paix
parce qu’il comptait toujours sur toi.
Grâce à ton cœur paternel,
même aux temps difficiles, il n’a pas faibli.
Ô Christ Sauveur,
tu luttes contre le mal, où qu’il soit;
tu ne fais aucun compromis avec lui.
Tu le détruiras même totalement,
comme la paille disparaît dans le feu,
le jour où tu paraîtras dans ta splendeur.
Oh oui ! que l’amour de notre Sauveur
nous libère tous du mal qui nous domine.
Qu’il transforme les gens brisés par la vie,
même les plus désespérés.
S’ils le rejettent ou le renient,
que sa miséricorde les atteigne au cœur
et les arrête de le fuir.
Seigneur Jésus, fais-nous découvrir les merveilles
accomplies par la puissance de ta tendresse :
que nous puissions les chanter toujours !
Dresse-toi dans ta force
Voici un psaume à la gloire de la force du «roi».
«Dieu se réjouit de sa force», il se dresse dans sa force (versets 1 et 14). Mais quelle est cette «force», et contre quels «ennemis» ?
Oui, Jésus avait en lui une force extraordinaire, capable de chasser les démons ; il s’est fait aussi des ennemis mais sa victoire au matin de Pâques n’était pas sur ceux qui ont voulu sa mort, mais une victoire sur la mort elle même et sur le péché.
Comme Jésus, nous sommes confrontés au mal, nous sommes appelés à être «victorieux du mal par le bien».
Mais cette force qui habitait Jésus et qu’il nous donne n’est pas la force militaire des romains, ni la force politique des grands prêtres, c’est la force de son amour pour les petits, les malades, les pauvres, les exclus.
Le désir de son cœur (verset 3) n’est pas de dominer ses ennemis, ni de les renverser ni de les terrasser (verset 13), mais d’assurer la victoire du bien.
Oui, la volonté de puissance, le fanatisme, l’argent, l’orgueil de la richesse, l’incapacité à comprendre la souffrance des petits font des ravages ; mais celui qui «s’appuie sur le Seigneur» qui rend inébranlable n’a pas d’autres armes que la non-violence, la tendresse, la fidélité.
Ce combat est encore aujourd’hui le combat de Jésus. Nous avons besoin de savoir qu’il a remporté sur la croix la victoire de la fraternité: même si les frères de Tibhirine ont «perdu» leur vie, ils ont cependant gagné une grande victoire. Elle marque aujourd’hui le combat de ceux qui croient toujours à une fraternité possible avec les musulmans.
Frères du 28
Invité- Invité
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