"Le livre d'Azarias" de Maria Valtorta, texte du 5 mai 1946
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"Le livre d'Azarias" de Maria Valtorta, texte du 5 mai 1946
« Le livre d’Azarias » de Maria Valtorta, texte du 5 mai 1946
Azarias dit :
« La terre est pleine de la miséricorde du Seigneur ; et si elle était accueillie par les âmes telle qu’elle est répandue sur tous les vivants, il n’y aurait alors plus de malheureux, de pécheurs, d’isolés ; elle serait unie en un unique troupeau guidé et protégé par le Pasteur qui a donné sa vie pour ses brebis et qui s’offre continuellement comme Vie, pour tous, pour donner la Vie. Alors l’humanité avancerait, compacte et forte de sa cohésion qui la défendrait contre les haines, les divisions politiques, les égoïsmes et les convoitises entre été et état, peuple et peuple, défendue contre ce mal sur lequel souffle l’Adversaire pour causer à l’humanité des maux toujours nouveaux et plus grands.
Mais la miséricorde reste inefficace pour trop d’hommes, non par sa propre faute, mais à cause du trop grand nombre d’hommes qui ne veulent pas l’accueillir. Comme le Seigneur dont elle est le doux attribut, la miséricorde peut dire : « Je me tiens à la porte des cœurs et je frappe. » Mais l’Amant éternel et bienfaisant reçoit trop souvent comme réponse celle de l’épouse du Cantique des cantiques : « Je me suis dépouillée de ma tunique, comment la remettrais-je ? Je me suis lavée les pieds, comment les salirais-je ? »
Oui, c’est ainsi que l’humanité répond à son puissant Amant, à l’Unique qui l’aime et pourrait la sauver, et elle ne réfléchit pas sur la force de cet amour ni sur ce qu’elle peut espérer de ce grand amour d’un Dieu qui s’humilie et s’offre en demandant à être accueilli !
Tels sont les orgueilleux qui disent : « Nous avons trop voulu agir par nous-mêmes et il ne peut plus nous aimer », et aussi ceux qui gémissent de contrition, mais d’une fausse contrition qui ne dépasse pas le point stagnant de la désolation humaine qui se lamente sur ses souffrances matérielles et se plaint d’en être tourmentée, sans passer au niveau de la contrition vraie qui dit : « J’ai péché, ton châtiment est juste. Merci de me donner le moyen d’expier par la souffrance en cette vie. Mais aie pitié de moi dans ta miséricorde ! » Ces orgueilleux ressemblent à la Sulamite qui ne connaît pas parfaitement l’Epoux avec ses beautés et ses puissances infinies pour lesquelles aucun sacrifice n’est trop grand pour les posséder, et ils ne répondent pas à l’invitation de celui qui leur pardonne avant même qu’ils aient demandé pardon, lui qui vient en disant : « Accueillez-moi ».
Ou encore, cet orgueilleux répond quand sa désolation est telle que l’humanité reconnaît en elle le coup de griffe de la Bête infernale ; mais alors l’Amant, las d’attendre, s’en est allé. Il ne sait pas non plus imiter l’épouse repentie qui répare sa froide paresse en se lançant infatigablement à la recherche de l’Epoux, défiant les ténèbres, les marais, les gardes, les dangers, en acceptant d’être dépouillée de ses vêtements qui sont bien misérables même s’ils paraissent royaux en tant qu’ils sont ceux d’une humanité reine mais déchue, puisqu’elle a perdu le roi qui la faisait telle pourvu qu’elle le retrouve. Pourtant la Parole de l’Epoux remplit les cieux qu’il a créés et qui en témoignent comme toute la création témoigne de sa puissance providentielle, les éléments confirment les prophéties, et il n’existe pas de doute que le Verbe du Père soit le Roi, le Sauveur, le Rédempteur et en cela même l’unique Pasteur.
Comment l’homme peut-il – comment tant d’hommes peuvent-ils – persister dans une surdité que n’ont pas les êtres inférieurs ? Ceux-là obéissent aux ordres reçus dès l’origine en donnant la lumière et chaleur comme les astres et les planètes, en menant leur vie porteuse de bienfaits aux habitants de votre planète comme vous ne savez pas le faire. Les animaux procréent et donnent chacun ce qu’il doit ; les plantes fructifient et se rendent utiles par leur bois ; les éléments réchauffent, arrosent, aèrent, transportent, nourrissent. Pourquoi l’homme, tant d’hommes, trop d’hommes n’accueillent-ils pas l’invitation qui les veut unis en une seule Eglise fondée par celui qui est mort pour eux ? Pourquoi les branches veulent-elles rester séparées et sauvages alors que, si elles étaient soudées au tronc, elles seraient nourries de délicieuses sèves ? Pourquoi l’homme est-il pire que les plantes qui accueillent la greffe et la transplantation pour être utiles et fécondes ?
Oui, l’homme est pire que l’arbre. Et son entêtement à vouloir se séparer le prive de beaucoup de biens. Même si, parmi les séparés, il se trouve des cœurs droits, voilà qu’ils mutilent et stérilisent leur droiture parce qu’ils veulent rester séparés du tronc dont les racines s’agrippent à une terre de catacombe et dont le sommet touche les cieux : ce tronc, c’est Rome, et c’est en ce sens que l’unique Eglise catholique, l’apostolique, est dite romaine, elle qui n’a pas été créée par un pauvre homme, toujours pauvre même s’il est un roi puissant sur un trône humain, non pas par un excommunié déjà marqué par le signe de l’enfer, mais par l’Homme-Dieu, roi éternel, saint, saint, saint.
Oui, trop nombreux sont les hommes qui, bien que connaissant le Christ parce qu’ils sont évangéliques ou orthodoxes, orientaux, grecs, schismatiques, maronites, luthériens, calvinistes ou vaudois – pour ne nommer que les plus importantes branches séparées – piétinent jusqu’à la preuve d’amour que le Christ a donné pour leur salut : ses humiliations. Ils préfèrent rester déchus alors qu’ils pourraient être anoblis, ils préfèrent être « morts » alors qu’ils pourraient être « vivants », par leur volonté obstinée d’être « séparés ».
Devez-vous les condamner ? Non. Ils sont toujours vos frères, même si ce sont de pauvres frères éloignés de la maison du Père, mangeurs d’un pain qui ne rassasie pas, vivants dans une brume qui les empêche de voir la radieuse vérité, désaltérés à des sources qui ne donnent pas l’eau qui vient du ciel et qui conduit au ciel. La tristesse de leur religion se reflète dans leurs rites. Leurs hymnes ressemblent à des chants d’exilés, des chants d’esclaves. De leurs prédications on comprend qu’ils sont à la recherche d’un père qu’ils savent avoir sans le trouver. Leurs cérémonies sont pleines de pompes de qui est réduit à pourvoir l'absence de vérité par des chorégraphies.
Ils cherchent à sentir Dieu et à le faire sentir, ils parlent le langage du Christ et de ses saints pour pouvoir encore se persuader qu’ils sont ses frères, sauvés par lui. Mais la mélancolie de la séparation est sur eux et en eux. Ce sont les faux riches, les faux nourris, les pauvres convaincus d’avoir un aliment à profusion ; mais ils sont sous-alimentés, et pauvres, pauvres, pauvres. Les grands trésors de la catholicité, ceux infinis du Christ, chef de la catholicité, leur sont inaccessibles. Prions pour eux… Et vous qui pouvez souffrir, souffrez pour eux.
Souffrir ! C’est un don de Dieu aux hommes. C’est une participation à la mission du Christ, un moyen d’être sauveurs en plus d’être sauvés, une noblesse que possèdent les meilleurs sages et saints parmi les hommes. Car seuls aiment souffrir ceux qui ont compris et désirent la sagesse et la sainteté. Si le chrétien méditait comment le Christ s’est révélé et comment il s’est toujours comporté, alors il aimerait souffrir.
Saint Luc dit que les disciples reconnurent le Seigneur quand il rompit le pain. Peut-être Jésus avait-il une manière spéciale de le rompre ? Non, il le rompait comme tout un chacun. Comme tout chef de famille, comme tout maître de table…
C’est dans le geste qui le symbolisait lui-même, le divin Pain rompu et partagé afin que tout homme en ait, qu’il se manifesta pour ce qu’il était. Le pèlerin rencontré sur la route par les deux disciples d’Emmaüs se révéla être Jésus par ce geste symbolique. Auparavant, il leur avait parlé et leur avait expliqué les Ecritures. Pourtant, bien qu’ils soient des disciples qui connaissaient depuis des années son aspect et sa façon d’enseigner, ils ne l’avaient pas reconnu. La beauté parfaite du Ressuscité pouvait transfigurer les traits du rabbi qu’ils se souvenaient être souvent en sueur, poussiéreux, épuisé par les fatigues évangéliques, et qu’ils avaient vu une dernière fois et pour un instant seulement dans les heures du vendredi, défiguré par les souffrances et les saletés jetées sur lui, enflé par les coups, défiguré par la croûte de poussière et de sang qui lui couvrait le visage. Mais la Parole était la même. Jésus n’a jamais changé d’accent, de ton ou de méthode. Néanmoins, ils ne reconnurent pas en lui le Sauveur.
En revanche, lorsqu’il prit le pain intact et le bénit, l’offrit, puis le rompit et l’offrit, alors ils le reconnurent.
Jésus était le Pain du ciel, le Pain intact qui ne connaissait pas de manipulation humaine. Intact, saint, suave, il était descendu du ciel sur la terre par une nuit d’hiver et, pour la première fois, il s’était séparé dans une mystérieuse mesure des Deux qui avec lui formaient la sainte Trinité. La douleur de la séparation, de la première fracture, marqua l’entrée de la Lumière parmi les ténèbres. Puis, pendant trente-trois années et à un rythme toujours croissant, la vie du Christ fut une succession d’humiliations métaphoriquement semblables à celle du pain réduit en miettes et répandu en multiples fractions, anéanti pour servir à tous les besoins. Les trois dernières années ne furent-elles pas une réduction en miettes pour toutes les faims, pour toutes les âmes, pour tous leurs besoins ? Qui donc fut plus anéanti que lui, incompris pas ses amis ignorants et durs d’esprit, en plus de ses ennemis pleins de hargne ? Qui donc fut broyé plus que lui pour donner à tous, avec souffrances et des actions infatigables, la santé aux corps et aux âmes, la sagesse, le pardon et l’exemple ?
A la dernière Cène, n’a-t-il pas résumé en un seul rite toute la signification de ce qu’il est lui-même, de sa mission et de son holocauste ? Les évangélistes concordent tous pour dire que, à un certain moment de la cène pascale, au cœur de l’ancien rite, il en a introduit un nouveau : il prit un pain, le bénit et le rompit en en donnant un morceau à chacun des Douze, en disant : « Ceci est mon Corps livré pour vous. Faites ceci en mémoire de moi. »
Oh ! Chrétiens, je vous en prie ! Détournez votre esprit de vos limites pesantes, éclaircissez votre regard spirituel, voyez et comprenez au-delà de vos bornes habituelles !
« Ceci est mon Corps livré pour vous. » Livré ! C’est comme s’il disait : « Rompu parce que l’amour de votre bien me pousse à me briser, à me faire briser, moi, l’intouchable, par les hommes… »
« Faites cela en mémoire de moi. » Par ces mots, le rite eucharistique est établi. Mais pas seulement cela.
Ces paroles contiennent également un conseil donné aux élus parmi ses rachetés. Ce conseil est le suivant : « Pour être dignes de l’élection à laquelle je vous ai d’avance choisis, vous, mes vrais serviteurs parmi tous mes serviteurs, faites, en mémoire de moi qui vous enseigne par ces paroles ce qu’est et comment l’on devient des maîtres et des rédempteurs, faites la fraction de vous-mêmes, sans répugnance, sans orgueil, sans peurs ni considérations humaines. Cassez-vous, brisez-vous, anéantissez-vous, détruisez-vous, donnez-vous, livrez-vous aux hommes, pour les hommes, et par amour de moi qui me suis donné à qui voulait me briser comme je me suis donné à qui voulait miracle et instruction. »
Celui qui ne sait pas se rompre et se donner ne peut être un bon disciple. La générosité, l’immolation de celui qui sait se rompre pour rassasier la faim de ses frères, c’est le signe qui fait reconnaître les vrais serviteurs de Dieu.
« Et ils le reconnurent à la fraction du pain. » De même, ils vous reconnaîtront parce que vous vous rompez pour la charité et la justice. Ils vous reconnaîtront comme de vrais serviteurs.
Pour cette raison, aimez, chères voix, instruments élus, ce qui est l’humiliante, douloureuse, active et sainte fraction de vous-mêmes pour le bien de vos frères et pour la gloire de Dieu. Alors le bon Pasteur parlera pour vous et dira : « Je suis le bon Pasteur, je connais mes brebis et mes brebis me connaissent. » Il dira : « Mes brebis ? Les voici. Ce sont celles-ci ! Celles qui mettent leurs pieds là où je les ai mis, même si le dernier chemin est celui qui mène au Calvaire. Et comme elles me connaissent vraiment, elles font ce que j’ai fait, elles sont disposées à être rompues pour sauver leurs frères. »
Le bienheureux apôtre Pierre confirme mes paroles dans son épître : « Le Christ a souffert pour vous, vous laissant un exemple afin que vous suiviez ses traces. »
Les brebis de la vraie bergerie n’en feraient plus partie si elles abandonneraient leur pasteur en suivant des traces qui ne sont pas les siennes, vers des prairies n’appartenant pas au maître du troupeau. Ses traces ne sont pas celles d’une joie matérielle, mais celles de la souffrance, féconde pour celui qui la subit et pour les autres, parce que souffrir avec le Christ et dans le Christ veut dire continuer la rédemption du Christ.
Ni vous, instruments choisis de manière spéciale, ni vous tous qui voulez vous dire chrétiens fervents, ne devez vous désoler des épreuves, des peines, des angoisses en les prétendants injustes parce qu’imméritées.
L’Apôtre dit : « Lui qui n’a pas connu de péché et dont les lèvres n’ont point connu le mensonge ; lui qui, outragé, ne rendait pas l’outrage ; lui qui, maltraité, ne menaçait pas, mais s’en remettait au juste Juge, il a lui-même porté vos péchés, dans son corps, sur la croix. »
Qui parmi les hommes peut en dire autant en ayant conscience de ne pas mentir ? Qui peut dire : « Je n’ai jamais péché, jamais menti, jamais outragé, jamais éprouvé de rancœur à l’égard de ceux qui m’ont haï et, sans réagir, je me suis remis entre les mains de mes bourreaux ? » Personne ne peut le dire. Alors, pourquoi vous lamenter s’il ne s’est pas lamenté ? Pourquoi réagissez-vous s’il n’a pas fait de résistance ?
N’avez-vous pas en vous la clé du secret par lequel on peut souffrir avec joie, et donc la volonté empressée de souffrir ? Voilà le secret : « Afin que, morts au péché, les hommes puissent vivre dans la justice, guéris de leurs plaies par les plaies (du Christ). »
Voilà ! L’amour, encore une fois l’amour, toujours l’amour parfait, donne la clé de la joie de la souffrance. Ceux qui ont compris le Maître, qui ont voulu imiter le Maître d’une façon totale, savent mourir afin que les hommes vivent dans la justice et soient guéris des blessures de leurs péchés.
Pour tous leurs frères, Maria ! Pour tous leurs frères, vous les chrétiens, sans ces pharisaïsmes qui maintiennent l’homme dans l’ancien Israël plein de rigueur et annulent le christianisme, cette religion d’amour.
Il ne faut donc pas seulement souffrir pour ses frères catholiques, mais aussi pour les frères « séparés », pour les brebis errantes, afin qu’ils puissent revenir au pasteur et évêque institué par le Christ, en d’autres termes au successeur de Pierre, lui-même agneau et chef des agneaux de l’Agneau éternel.
Je te confie aux bras du bon Pasteur, agnelle consumée, par amour de ta souffrance d’aujourd’hui, de ta souffrance que je dépose dans les encensoirs afin qu’elle brûle, unie à toutes les oraisons des saints, et parfume le trône de Dieu pour obtenir miséricorde pour les « séparés » et la grâce du retour à l’unique Bergerie.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit ! Alléluia ! »
Le soir même, l’Eternel dit : « Maria ! Je te bénis pour tout ce que tu fais pour les âmes ! »
Azarias dit :
« La terre est pleine de la miséricorde du Seigneur ; et si elle était accueillie par les âmes telle qu’elle est répandue sur tous les vivants, il n’y aurait alors plus de malheureux, de pécheurs, d’isolés ; elle serait unie en un unique troupeau guidé et protégé par le Pasteur qui a donné sa vie pour ses brebis et qui s’offre continuellement comme Vie, pour tous, pour donner la Vie. Alors l’humanité avancerait, compacte et forte de sa cohésion qui la défendrait contre les haines, les divisions politiques, les égoïsmes et les convoitises entre été et état, peuple et peuple, défendue contre ce mal sur lequel souffle l’Adversaire pour causer à l’humanité des maux toujours nouveaux et plus grands.
Mais la miséricorde reste inefficace pour trop d’hommes, non par sa propre faute, mais à cause du trop grand nombre d’hommes qui ne veulent pas l’accueillir. Comme le Seigneur dont elle est le doux attribut, la miséricorde peut dire : « Je me tiens à la porte des cœurs et je frappe. » Mais l’Amant éternel et bienfaisant reçoit trop souvent comme réponse celle de l’épouse du Cantique des cantiques : « Je me suis dépouillée de ma tunique, comment la remettrais-je ? Je me suis lavée les pieds, comment les salirais-je ? »
Oui, c’est ainsi que l’humanité répond à son puissant Amant, à l’Unique qui l’aime et pourrait la sauver, et elle ne réfléchit pas sur la force de cet amour ni sur ce qu’elle peut espérer de ce grand amour d’un Dieu qui s’humilie et s’offre en demandant à être accueilli !
Tels sont les orgueilleux qui disent : « Nous avons trop voulu agir par nous-mêmes et il ne peut plus nous aimer », et aussi ceux qui gémissent de contrition, mais d’une fausse contrition qui ne dépasse pas le point stagnant de la désolation humaine qui se lamente sur ses souffrances matérielles et se plaint d’en être tourmentée, sans passer au niveau de la contrition vraie qui dit : « J’ai péché, ton châtiment est juste. Merci de me donner le moyen d’expier par la souffrance en cette vie. Mais aie pitié de moi dans ta miséricorde ! » Ces orgueilleux ressemblent à la Sulamite qui ne connaît pas parfaitement l’Epoux avec ses beautés et ses puissances infinies pour lesquelles aucun sacrifice n’est trop grand pour les posséder, et ils ne répondent pas à l’invitation de celui qui leur pardonne avant même qu’ils aient demandé pardon, lui qui vient en disant : « Accueillez-moi ».
Ou encore, cet orgueilleux répond quand sa désolation est telle que l’humanité reconnaît en elle le coup de griffe de la Bête infernale ; mais alors l’Amant, las d’attendre, s’en est allé. Il ne sait pas non plus imiter l’épouse repentie qui répare sa froide paresse en se lançant infatigablement à la recherche de l’Epoux, défiant les ténèbres, les marais, les gardes, les dangers, en acceptant d’être dépouillée de ses vêtements qui sont bien misérables même s’ils paraissent royaux en tant qu’ils sont ceux d’une humanité reine mais déchue, puisqu’elle a perdu le roi qui la faisait telle pourvu qu’elle le retrouve. Pourtant la Parole de l’Epoux remplit les cieux qu’il a créés et qui en témoignent comme toute la création témoigne de sa puissance providentielle, les éléments confirment les prophéties, et il n’existe pas de doute que le Verbe du Père soit le Roi, le Sauveur, le Rédempteur et en cela même l’unique Pasteur.
Comment l’homme peut-il – comment tant d’hommes peuvent-ils – persister dans une surdité que n’ont pas les êtres inférieurs ? Ceux-là obéissent aux ordres reçus dès l’origine en donnant la lumière et chaleur comme les astres et les planètes, en menant leur vie porteuse de bienfaits aux habitants de votre planète comme vous ne savez pas le faire. Les animaux procréent et donnent chacun ce qu’il doit ; les plantes fructifient et se rendent utiles par leur bois ; les éléments réchauffent, arrosent, aèrent, transportent, nourrissent. Pourquoi l’homme, tant d’hommes, trop d’hommes n’accueillent-ils pas l’invitation qui les veut unis en une seule Eglise fondée par celui qui est mort pour eux ? Pourquoi les branches veulent-elles rester séparées et sauvages alors que, si elles étaient soudées au tronc, elles seraient nourries de délicieuses sèves ? Pourquoi l’homme est-il pire que les plantes qui accueillent la greffe et la transplantation pour être utiles et fécondes ?
Oui, l’homme est pire que l’arbre. Et son entêtement à vouloir se séparer le prive de beaucoup de biens. Même si, parmi les séparés, il se trouve des cœurs droits, voilà qu’ils mutilent et stérilisent leur droiture parce qu’ils veulent rester séparés du tronc dont les racines s’agrippent à une terre de catacombe et dont le sommet touche les cieux : ce tronc, c’est Rome, et c’est en ce sens que l’unique Eglise catholique, l’apostolique, est dite romaine, elle qui n’a pas été créée par un pauvre homme, toujours pauvre même s’il est un roi puissant sur un trône humain, non pas par un excommunié déjà marqué par le signe de l’enfer, mais par l’Homme-Dieu, roi éternel, saint, saint, saint.
Oui, trop nombreux sont les hommes qui, bien que connaissant le Christ parce qu’ils sont évangéliques ou orthodoxes, orientaux, grecs, schismatiques, maronites, luthériens, calvinistes ou vaudois – pour ne nommer que les plus importantes branches séparées – piétinent jusqu’à la preuve d’amour que le Christ a donné pour leur salut : ses humiliations. Ils préfèrent rester déchus alors qu’ils pourraient être anoblis, ils préfèrent être « morts » alors qu’ils pourraient être « vivants », par leur volonté obstinée d’être « séparés ».
Devez-vous les condamner ? Non. Ils sont toujours vos frères, même si ce sont de pauvres frères éloignés de la maison du Père, mangeurs d’un pain qui ne rassasie pas, vivants dans une brume qui les empêche de voir la radieuse vérité, désaltérés à des sources qui ne donnent pas l’eau qui vient du ciel et qui conduit au ciel. La tristesse de leur religion se reflète dans leurs rites. Leurs hymnes ressemblent à des chants d’exilés, des chants d’esclaves. De leurs prédications on comprend qu’ils sont à la recherche d’un père qu’ils savent avoir sans le trouver. Leurs cérémonies sont pleines de pompes de qui est réduit à pourvoir l'absence de vérité par des chorégraphies.
Ils cherchent à sentir Dieu et à le faire sentir, ils parlent le langage du Christ et de ses saints pour pouvoir encore se persuader qu’ils sont ses frères, sauvés par lui. Mais la mélancolie de la séparation est sur eux et en eux. Ce sont les faux riches, les faux nourris, les pauvres convaincus d’avoir un aliment à profusion ; mais ils sont sous-alimentés, et pauvres, pauvres, pauvres. Les grands trésors de la catholicité, ceux infinis du Christ, chef de la catholicité, leur sont inaccessibles. Prions pour eux… Et vous qui pouvez souffrir, souffrez pour eux.
Souffrir ! C’est un don de Dieu aux hommes. C’est une participation à la mission du Christ, un moyen d’être sauveurs en plus d’être sauvés, une noblesse que possèdent les meilleurs sages et saints parmi les hommes. Car seuls aiment souffrir ceux qui ont compris et désirent la sagesse et la sainteté. Si le chrétien méditait comment le Christ s’est révélé et comment il s’est toujours comporté, alors il aimerait souffrir.
Saint Luc dit que les disciples reconnurent le Seigneur quand il rompit le pain. Peut-être Jésus avait-il une manière spéciale de le rompre ? Non, il le rompait comme tout un chacun. Comme tout chef de famille, comme tout maître de table…
C’est dans le geste qui le symbolisait lui-même, le divin Pain rompu et partagé afin que tout homme en ait, qu’il se manifesta pour ce qu’il était. Le pèlerin rencontré sur la route par les deux disciples d’Emmaüs se révéla être Jésus par ce geste symbolique. Auparavant, il leur avait parlé et leur avait expliqué les Ecritures. Pourtant, bien qu’ils soient des disciples qui connaissaient depuis des années son aspect et sa façon d’enseigner, ils ne l’avaient pas reconnu. La beauté parfaite du Ressuscité pouvait transfigurer les traits du rabbi qu’ils se souvenaient être souvent en sueur, poussiéreux, épuisé par les fatigues évangéliques, et qu’ils avaient vu une dernière fois et pour un instant seulement dans les heures du vendredi, défiguré par les souffrances et les saletés jetées sur lui, enflé par les coups, défiguré par la croûte de poussière et de sang qui lui couvrait le visage. Mais la Parole était la même. Jésus n’a jamais changé d’accent, de ton ou de méthode. Néanmoins, ils ne reconnurent pas en lui le Sauveur.
En revanche, lorsqu’il prit le pain intact et le bénit, l’offrit, puis le rompit et l’offrit, alors ils le reconnurent.
Jésus était le Pain du ciel, le Pain intact qui ne connaissait pas de manipulation humaine. Intact, saint, suave, il était descendu du ciel sur la terre par une nuit d’hiver et, pour la première fois, il s’était séparé dans une mystérieuse mesure des Deux qui avec lui formaient la sainte Trinité. La douleur de la séparation, de la première fracture, marqua l’entrée de la Lumière parmi les ténèbres. Puis, pendant trente-trois années et à un rythme toujours croissant, la vie du Christ fut une succession d’humiliations métaphoriquement semblables à celle du pain réduit en miettes et répandu en multiples fractions, anéanti pour servir à tous les besoins. Les trois dernières années ne furent-elles pas une réduction en miettes pour toutes les faims, pour toutes les âmes, pour tous leurs besoins ? Qui donc fut plus anéanti que lui, incompris pas ses amis ignorants et durs d’esprit, en plus de ses ennemis pleins de hargne ? Qui donc fut broyé plus que lui pour donner à tous, avec souffrances et des actions infatigables, la santé aux corps et aux âmes, la sagesse, le pardon et l’exemple ?
A la dernière Cène, n’a-t-il pas résumé en un seul rite toute la signification de ce qu’il est lui-même, de sa mission et de son holocauste ? Les évangélistes concordent tous pour dire que, à un certain moment de la cène pascale, au cœur de l’ancien rite, il en a introduit un nouveau : il prit un pain, le bénit et le rompit en en donnant un morceau à chacun des Douze, en disant : « Ceci est mon Corps livré pour vous. Faites ceci en mémoire de moi. »
Oh ! Chrétiens, je vous en prie ! Détournez votre esprit de vos limites pesantes, éclaircissez votre regard spirituel, voyez et comprenez au-delà de vos bornes habituelles !
« Ceci est mon Corps livré pour vous. » Livré ! C’est comme s’il disait : « Rompu parce que l’amour de votre bien me pousse à me briser, à me faire briser, moi, l’intouchable, par les hommes… »
« Faites cela en mémoire de moi. » Par ces mots, le rite eucharistique est établi. Mais pas seulement cela.
Ces paroles contiennent également un conseil donné aux élus parmi ses rachetés. Ce conseil est le suivant : « Pour être dignes de l’élection à laquelle je vous ai d’avance choisis, vous, mes vrais serviteurs parmi tous mes serviteurs, faites, en mémoire de moi qui vous enseigne par ces paroles ce qu’est et comment l’on devient des maîtres et des rédempteurs, faites la fraction de vous-mêmes, sans répugnance, sans orgueil, sans peurs ni considérations humaines. Cassez-vous, brisez-vous, anéantissez-vous, détruisez-vous, donnez-vous, livrez-vous aux hommes, pour les hommes, et par amour de moi qui me suis donné à qui voulait me briser comme je me suis donné à qui voulait miracle et instruction. »
Celui qui ne sait pas se rompre et se donner ne peut être un bon disciple. La générosité, l’immolation de celui qui sait se rompre pour rassasier la faim de ses frères, c’est le signe qui fait reconnaître les vrais serviteurs de Dieu.
« Et ils le reconnurent à la fraction du pain. » De même, ils vous reconnaîtront parce que vous vous rompez pour la charité et la justice. Ils vous reconnaîtront comme de vrais serviteurs.
Pour cette raison, aimez, chères voix, instruments élus, ce qui est l’humiliante, douloureuse, active et sainte fraction de vous-mêmes pour le bien de vos frères et pour la gloire de Dieu. Alors le bon Pasteur parlera pour vous et dira : « Je suis le bon Pasteur, je connais mes brebis et mes brebis me connaissent. » Il dira : « Mes brebis ? Les voici. Ce sont celles-ci ! Celles qui mettent leurs pieds là où je les ai mis, même si le dernier chemin est celui qui mène au Calvaire. Et comme elles me connaissent vraiment, elles font ce que j’ai fait, elles sont disposées à être rompues pour sauver leurs frères. »
Le bienheureux apôtre Pierre confirme mes paroles dans son épître : « Le Christ a souffert pour vous, vous laissant un exemple afin que vous suiviez ses traces. »
Les brebis de la vraie bergerie n’en feraient plus partie si elles abandonneraient leur pasteur en suivant des traces qui ne sont pas les siennes, vers des prairies n’appartenant pas au maître du troupeau. Ses traces ne sont pas celles d’une joie matérielle, mais celles de la souffrance, féconde pour celui qui la subit et pour les autres, parce que souffrir avec le Christ et dans le Christ veut dire continuer la rédemption du Christ.
Ni vous, instruments choisis de manière spéciale, ni vous tous qui voulez vous dire chrétiens fervents, ne devez vous désoler des épreuves, des peines, des angoisses en les prétendants injustes parce qu’imméritées.
L’Apôtre dit : « Lui qui n’a pas connu de péché et dont les lèvres n’ont point connu le mensonge ; lui qui, outragé, ne rendait pas l’outrage ; lui qui, maltraité, ne menaçait pas, mais s’en remettait au juste Juge, il a lui-même porté vos péchés, dans son corps, sur la croix. »
Qui parmi les hommes peut en dire autant en ayant conscience de ne pas mentir ? Qui peut dire : « Je n’ai jamais péché, jamais menti, jamais outragé, jamais éprouvé de rancœur à l’égard de ceux qui m’ont haï et, sans réagir, je me suis remis entre les mains de mes bourreaux ? » Personne ne peut le dire. Alors, pourquoi vous lamenter s’il ne s’est pas lamenté ? Pourquoi réagissez-vous s’il n’a pas fait de résistance ?
N’avez-vous pas en vous la clé du secret par lequel on peut souffrir avec joie, et donc la volonté empressée de souffrir ? Voilà le secret : « Afin que, morts au péché, les hommes puissent vivre dans la justice, guéris de leurs plaies par les plaies (du Christ). »
Voilà ! L’amour, encore une fois l’amour, toujours l’amour parfait, donne la clé de la joie de la souffrance. Ceux qui ont compris le Maître, qui ont voulu imiter le Maître d’une façon totale, savent mourir afin que les hommes vivent dans la justice et soient guéris des blessures de leurs péchés.
Pour tous leurs frères, Maria ! Pour tous leurs frères, vous les chrétiens, sans ces pharisaïsmes qui maintiennent l’homme dans l’ancien Israël plein de rigueur et annulent le christianisme, cette religion d’amour.
Il ne faut donc pas seulement souffrir pour ses frères catholiques, mais aussi pour les frères « séparés », pour les brebis errantes, afin qu’ils puissent revenir au pasteur et évêque institué par le Christ, en d’autres termes au successeur de Pierre, lui-même agneau et chef des agneaux de l’Agneau éternel.
Je te confie aux bras du bon Pasteur, agnelle consumée, par amour de ta souffrance d’aujourd’hui, de ta souffrance que je dépose dans les encensoirs afin qu’elle brûle, unie à toutes les oraisons des saints, et parfume le trône de Dieu pour obtenir miséricorde pour les « séparés » et la grâce du retour à l’unique Bergerie.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit ! Alléluia ! »
Le soir même, l’Eternel dit : « Maria ! Je te bénis pour tout ce que tu fais pour les âmes ! »
JeanDendor- Avec Sainte Therese de l'Enfant Jésus
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Re: "Le livre d'Azarias" de Maria Valtorta, texte du 5 mai 1946
Bonsoir JeanDendor
Alors, je n'ai pas encore lu votre post : "manipulations et modifications sur certaines bibles" suite à une lecture du livre d'Azarias de Maria Valtorta,
mais suis heureuse que vous nous ayez noté ce si beau texte avec ces phrases :
Alors, je n'ai pas encore lu votre post : "manipulations et modifications sur certaines bibles" suite à une lecture du livre d'Azarias de Maria Valtorta,
mais suis heureuse que vous nous ayez noté ce si beau texte avec ces phrases :
Puis, pendant trente-trois années et à un rythme toujours croissant, la vie du Christ fut une succession d’humiliations métaphoriquement semblables à celle du pain réduit en miettes et répandu en multiples fractions, anéanti pour servir à tous les besoins.
faites, en mémoire de moi … faites la fraction de vous-mêmes
carine- Gloire à toi Seigneur Jésus-Christ
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Re: "Le livre d'Azarias" de Maria Valtorta, texte du 5 mai 1946
Même si Azarias "n'est qu'un ange", il parle sous l'autorité du Saint-Esprit. En premier pour accompagner, soutenir et consoler Maria Valtorta dans sa mission et les épreuves mais aussi pour la sanctification des âmes.
Maria Valtorta tient son rôle de porte-voix.
En lisant mon post sur "manipulations et modifications sur certaines bibles" vous saurez quelle bible posséder.
Maria Valtorta tient son rôle de porte-voix.
En lisant mon post sur "manipulations et modifications sur certaines bibles" vous saurez quelle bible posséder.
JeanDendor- Avec Sainte Therese de l'Enfant Jésus
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