Maria Valtorta : "Le livre d'Azarias", texte du 20 octobre 1946
3 participants
Page 1 sur 1
Maria Valtorta : "Le livre d'Azarias", texte du 20 octobre 1946
Maria Valtorta : « Le livre d’Azarias »
Le 20 octobre 1946 : 19ème dimanche après la Pentecôte (p 264)
Azarias dit : « Que d’anxiété en l’homme pour sa santé et sa prospérité ! Si on y réfléchit attentivement, l’homme est lié et tourmenté par cette éternelle angoisse comme un forçat à son boulet. C’est une obsession qui enlève même à la vie le peu de bonheur matériel qu’une bonne santé et de bonnes affaires peuvent procurer. La peur du lendemain ! L’épouvante des maladies ! Le cauchemar d’une possible perte d’argent, de son emploi ou de son entreprise, la terreur de catastrophes météorologiques pour les campagnes, d’épidémies pour les éleveurs d’animaux, de récoltes ouvrières pour les industriels, de révoltes nationales pour l’élite du peuple !
Et l’homme, qui ne peut rien faire contre ces choses immatérielles en elles-mêmes, bien qu’accomplies par des forces matérielles, l’homme qui ne peut repousser le microbe, le vol, le licenciement, la foudre, la grêle, le vent, le tremblement de terre, l’hécatombe, la révolte, vit avec sa peur comme avec une corde au cou. Cette vie sans paix est la conséquence du matérialisme, qui est devenu la loi de la vie. Si les affections et les pensées de l’homme étaient spirituelles, il ne tremblerait pas ainsi. En premier lieu parce qu’il tournerait son regard vers Dieu en le priant ; ensuite parce qu’il dirait : « Ceci n’est qu’un passage, mais le ciel est le but. Ce passage peut bien être pénible, le but est lumineux et joyeux. Supportons cela aujourd’hui pour être heureux demain, ce demain qui sera l’éternité. Tremblons seulement de manquer le but et non de perdre au cours du passage quelque chose que nous ne pourrons emporter là-haut, au but. Employons-nous uniquement à nous construire le trésor à emporter dans le lieu du but en y mettant constance et foi, charité, espérance et les autres vertus ! Et faisons confiance au Seigneur qui dit : « Je suis le salut du peuple, quelles que soient les tribulations d’où ils crient vers moi, je les exaucerai. »
Comment la demande de l’oraison peut-elle se concilier avec l’offrande des âmes victimes ? Puisque, comme toi, toutes les petites « voix » de Dieu sont des victimes, à travers toi je parle à chacune d’elles. Comment pouvez-vous dire la prière de l’oraison si vous vous êtes offertes à l’immolation et si Dieu vous a acceptées ? Feriez-vous demi-tour, vous éloigneriez-vous du lieu de votre supplice ? Allez-vous peut-être supplier le Père de vous rendre la santé, le bien-être, les affections, tout ce que vous lui avez offert pour être victime ? Ou bien allez-vous prier en utilisant d’autres mots ? Non. Vous pouvez les dire. Mais il vous faut élever si haut votre esprit qu’il demande la perfection, c’est-à-dire « que Dieu éloigne de vous toute adversité spirituelle jusqu’à ce que vous soyez libres dans l’âme (des tentations et des troubles) comme dans le corps (des peurs du lendemain et des appétits naturels de la chair, car, s’il n’est pas peccamineux de ressentir ces appétits, ne pas y consentir constitue un mérite), pour vous appliquer en toute liberté à servir Dieu ». Cela devient une prière parfaite, toute surnaturelle, angélique, tant elle est supérieure à la façon commune de prier de l’homme, dont 98% des prières concernent des préoccupations matérielles.
Méditons Paul qui continue à énumérer les conditions pour être réellement chrétien. Il faut renouveler l’esprit de nos pensées, pour adopter une façon de voir qui contemple et juge d’un point de vue surnaturel les évènements et les actes à subir ou à faire.
L’homme, même catholique, ne s’efforce pas de vivre et d’agir selon la morale chrétienne. Il vit dans un continuel compromis entre le christianisme et la chair, entre le christianisme et le monde, entre le christianisme et Satan, oublieux d’une grande parole : « On ne peut servir deux maîtres à la fois. » Au contraire, l’homme sert plusieurs maîtres : lui-même, le monde et Satan. Peut-il alors appartenir à Dieu s’il appartient déjà à ces trois Mammon exigeants et féroces ?
Comment l’homme se rend-il et reste-t-il esclave de ces Mammons ? En adoptant depuis l’enfance les pensées de la chair, du monde et de Satan. Il les absorbe sans même s’en apercevoir, par esprit d’imitation de ce qui l’entoure et qui n’est parfait que très exceptionnellement, même au sein de ce noyau principal qu’est la famille. Mais, une fois devenu mature et donc capable de distinguer complètement ce qui est bien de ce qui est mal, ce qui appartient à l’esprit du siècle de ce qui est esprit surnaturel, ce qui est conforme au christianisme de ce qui ne l’est pas, le chrétien, qui veut réellement l’être, a le devoir de renouveler son intelligence, de revêtir l’homme nouveau, né des conséquences du sacrifice de notre Seigneur Jésus Christ : l’homme nouveau, créé, recréé dans la justice et la sainteté véritable. Comment est cet homme nouveau ? Il est sincère comme le fut Jésus Christ, même face au danger de la mort, pour dire la vérité. Car la sincérité est un des caractères principaux de notre Seigneur, qui l’a imposée à ses disciples en disant : « Que votre oui soit oui, que votre non soit non. »
D’ailleurs, il est logique qu’il en soit ainsi. Jésus Christ est l’antagonisme de Satan. Satan est mensonge. Jésus Christ est vérité. Quelqu’un qui se dit du Christ peut-il donc prendre le caractère de Satan ? Que l’homme renouvelle donc sa façon de voir avec une fidélité héroïque à la sincérité. La sincérité doit s’adresser à tous et dans tous les cas, sans réfléchir à de possible avantages du mensonge, ni aux éventuels préjudices dus à la sincérité. Le mensonge ressemble à une lèpre qui ne cesse de s’aggraver après la première tâche. Personne ne voudrait être lépreux. Que personne ne désire donc être menteur. En plus d’être un tort que l’on se cause à soi-même, le mensonge porte préjudice à son âme et à ses frères. Soit que vous mentiez à vos frères en les trompant sur le compte des autres ou sur vos sentiments, soit que vous fassiez de faux témoignages, des calomnies ou des cancans, soit que, pour ne pas vous en faire des ennemis, vous ne sachiez pas leur dire : « Tu te trompes là-dessus, tu as tel et tel défaut », vous faites du tort aux frères qui sont « membres » avec vous et doivent donc être au service d’autres membres, comme c’est le cas dans votre corps par l’échange mutuel de services et de fonctions entre les organes et les membres.
Attention à ne pas pécher si vous vous mettez en colère. Vivre ensemble est bien difficile dans une société où la vertu est l’exception tandis que le vice est la règle. Si la vertu était la règle, il serait bien doux de vivre ensemble. Mais le vice et le péché dominent sous toutes leurs formes et les égoïsmes règnent, la vie devient dure et triste. Les frères se causent les uns aux autres de continuels motifs d’inquiétude.
Par contre, observer combien l’Apôtre est équilibré dans son exigence de vertu chez les chrétiens. Il n’impose pas une vertu inhumaine, impossible, comme le serait celle de ne s’inquiéter pour aucune raison. Même si l’inquiétude ne déborde pas pour passer à des manifestations évidentes, une offense, une désobéissance, une tromperie ne peuvent que troubler et agiter la quiétude du cœur. Alors survient l’indignation contre le coupable qui a offensé, désobéi, trahi. C’est humain.
Chez le vrai chrétien, en revanche, l’esprit est plus fort que la chair, si bien que le mouvement humain se calme sans tarder ; malgré l’amertume de la situation, il pardonne sans réagir contre l’auteur de cette pénible expérience, et aucune vengeance n’est engagée contre la coupable. C’est l’application de l’enseignement de Paul : « Etes-vous en colère ? Vous pouvez et devez ne pas pécher. » On ne peut empêcher le « moi » de souffrir pour une offense reçue, mais il n’y a là aucun péché. En revanche, il y a péché quand on rend offense pour offense en manquant à la charité.
« Que le soleil ne se couche pas sur votre colère. » Cela rappelle cette parole évangélique : « Quand donc tu présentes ton offrande à l’autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère. » Le sacrifice de votre ressentiment, si c’est vous qui êtes offensé, de votre orgueil si vous êtes l’offenseur, vaut bien plus que le sacrifice matériel et que la prière machinale. L’offrande, la prière et même le sacrement sont nuls s’ils ne sont pas précédés par la charité qui est pardon et humilité. Que le soleil ne se couche sur votre colère. Oui. Comment peut-on se recommander à Dieu dans la prière du soir, cette sainte prière capable d’éloigner les fantômes de la nuit et les suggestions sataniques si puissantes en cette heure nocturne, si Satan est en vous par votre rancœur envers celui qui vous a offensé ou fait du tort ? Comment réciter l’oraison des oraisons si vous ne pardonnez pas ? « Remets-nous nos dettes comme nous les remettons à ceux qui nous ont offensés », dites-vous. Mais si vous ne pardonnez pas, vous ne remettez rien. Pardonnez donc quotidiennement le mal qui vous est fait chaque jour. Ne faites pas place au diable. Oui, celui qui ne pardonne pas n’aime pas, et qui n’aime pas chasse Dieu et accueille Satan. C’est une vérité peu méditée, mais très exacte.
Que celui qui volait ne vole plus. Le Seigneur Jésus t’a déjà dit combien de façons il est possible de voler. Beaucoup se révolteraient si on venait leur dire : « vous êtes des voleurs » et, en effet, ils n’ont jamais volé un centime ni un grain de raison. Or ce n’est pas uniquement celui qui vole de l’argent, de l’alimentation ou des pierres précieuses qui est voleur. Les voleurs sont bien plus nombreux qu’on ne le croit. Il y a les vols moraux sans nombres, les vols spirituels de dons spirituels appartenant à une tierce personne. On oublie trop et l’on ne médite pas que le dixième commandement ordonne de ne pas désirer ce qui appartient aux autres. Or, si c’est déjà un péché de désirer, est-ce que ce ne sera pas un vol de prendre ce qui est à un autre, qu’il s’agisse d’une affection humaine (la femme d’un autre, ou séduire la fille d’un père en l’arrachant à son devoir de fille), d’un emploi, ou encore d’un don de Dieu pour s’en attribuer la gloire, quitte même à dénigrer celui qui l’a reçu de Dieu pour persuader les autres qu’il n’en est pas le bénéficiaire, en le tourmentant, en le faisant douter de sa propre raison et de son âme, de l’origine du don et ainsi de suite, dans le but de profiter de son héritage comme d’une chose personnelle ? Oui. C’est un vol, aggravé même par le mensonge et la préméditation. Malheur à qui fait cela. Seule une sincère confession du péché, la restitution de ce qui a été pris et la réparation de la réputation de celui que l’on a déshonoré peuvent obtenir le pardon.
« Qu’il prenne plutôt la peine de travailler honnêtement de ses mains, afin d’avoir de quoi partager avec celui qui est dans le besoin », conseille l’Apôtre. Un travail honnête ! J’aurais tant à dire à ce sujet ! Mais tu comprends et je me tais. Nous pardonnons tous les deux par amour de la charité, et pour que je puisse élever mon esprit et toi le tien en sacrifice du soir pour répandre une agréable odeur aux pieds de Dieu. Que nos esprits soient purs de la plus légère tache contre la charité, parfumés de patience et de bienveillance, aromatisés de pardon, toujours, toujours.
Qu’il en soit toujours ainsi, mon âme, ô âme victime qui gravis ton calvaire de tribulations depuis des années par un sentier de plus en plus difficile à mesure que tu t’approches du sommet et de la consommation ; alors Dieu sera avec toi pour te réconforter, et il étendra sa main pour te défendre contre tes bourreaux ou tes adversaires, pour qu’ils ne dépassent pas les bornes. Ces bornes que Dieu connaît, sa prudence veut les voir respectées. Car prétendre blesser et combattre au-delà de ces limites, ce serait tenter les forces de ton âme, et c’est une imprudence que Dieu ne permet pas.
Dieu permet les épreuves pour augmenter la béatitude, mais il ne permet pas les caprices et les désirs injustes parce qu’il veut le salut et non la mort des esprits, en particulier de ceux qui se sont généreusement donnés pour sa gloire.
Je termine par le vœu de la liturgie : « Puissent tes pas suivre jusqu’à la fin les saintes volontés de Dieu. »
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit. »
Le 20 octobre 1946 : 19ème dimanche après la Pentecôte (p 264)
Azarias dit : « Que d’anxiété en l’homme pour sa santé et sa prospérité ! Si on y réfléchit attentivement, l’homme est lié et tourmenté par cette éternelle angoisse comme un forçat à son boulet. C’est une obsession qui enlève même à la vie le peu de bonheur matériel qu’une bonne santé et de bonnes affaires peuvent procurer. La peur du lendemain ! L’épouvante des maladies ! Le cauchemar d’une possible perte d’argent, de son emploi ou de son entreprise, la terreur de catastrophes météorologiques pour les campagnes, d’épidémies pour les éleveurs d’animaux, de récoltes ouvrières pour les industriels, de révoltes nationales pour l’élite du peuple !
Et l’homme, qui ne peut rien faire contre ces choses immatérielles en elles-mêmes, bien qu’accomplies par des forces matérielles, l’homme qui ne peut repousser le microbe, le vol, le licenciement, la foudre, la grêle, le vent, le tremblement de terre, l’hécatombe, la révolte, vit avec sa peur comme avec une corde au cou. Cette vie sans paix est la conséquence du matérialisme, qui est devenu la loi de la vie. Si les affections et les pensées de l’homme étaient spirituelles, il ne tremblerait pas ainsi. En premier lieu parce qu’il tournerait son regard vers Dieu en le priant ; ensuite parce qu’il dirait : « Ceci n’est qu’un passage, mais le ciel est le but. Ce passage peut bien être pénible, le but est lumineux et joyeux. Supportons cela aujourd’hui pour être heureux demain, ce demain qui sera l’éternité. Tremblons seulement de manquer le but et non de perdre au cours du passage quelque chose que nous ne pourrons emporter là-haut, au but. Employons-nous uniquement à nous construire le trésor à emporter dans le lieu du but en y mettant constance et foi, charité, espérance et les autres vertus ! Et faisons confiance au Seigneur qui dit : « Je suis le salut du peuple, quelles que soient les tribulations d’où ils crient vers moi, je les exaucerai. »
Comment la demande de l’oraison peut-elle se concilier avec l’offrande des âmes victimes ? Puisque, comme toi, toutes les petites « voix » de Dieu sont des victimes, à travers toi je parle à chacune d’elles. Comment pouvez-vous dire la prière de l’oraison si vous vous êtes offertes à l’immolation et si Dieu vous a acceptées ? Feriez-vous demi-tour, vous éloigneriez-vous du lieu de votre supplice ? Allez-vous peut-être supplier le Père de vous rendre la santé, le bien-être, les affections, tout ce que vous lui avez offert pour être victime ? Ou bien allez-vous prier en utilisant d’autres mots ? Non. Vous pouvez les dire. Mais il vous faut élever si haut votre esprit qu’il demande la perfection, c’est-à-dire « que Dieu éloigne de vous toute adversité spirituelle jusqu’à ce que vous soyez libres dans l’âme (des tentations et des troubles) comme dans le corps (des peurs du lendemain et des appétits naturels de la chair, car, s’il n’est pas peccamineux de ressentir ces appétits, ne pas y consentir constitue un mérite), pour vous appliquer en toute liberté à servir Dieu ». Cela devient une prière parfaite, toute surnaturelle, angélique, tant elle est supérieure à la façon commune de prier de l’homme, dont 98% des prières concernent des préoccupations matérielles.
Méditons Paul qui continue à énumérer les conditions pour être réellement chrétien. Il faut renouveler l’esprit de nos pensées, pour adopter une façon de voir qui contemple et juge d’un point de vue surnaturel les évènements et les actes à subir ou à faire.
L’homme, même catholique, ne s’efforce pas de vivre et d’agir selon la morale chrétienne. Il vit dans un continuel compromis entre le christianisme et la chair, entre le christianisme et le monde, entre le christianisme et Satan, oublieux d’une grande parole : « On ne peut servir deux maîtres à la fois. » Au contraire, l’homme sert plusieurs maîtres : lui-même, le monde et Satan. Peut-il alors appartenir à Dieu s’il appartient déjà à ces trois Mammon exigeants et féroces ?
Comment l’homme se rend-il et reste-t-il esclave de ces Mammons ? En adoptant depuis l’enfance les pensées de la chair, du monde et de Satan. Il les absorbe sans même s’en apercevoir, par esprit d’imitation de ce qui l’entoure et qui n’est parfait que très exceptionnellement, même au sein de ce noyau principal qu’est la famille. Mais, une fois devenu mature et donc capable de distinguer complètement ce qui est bien de ce qui est mal, ce qui appartient à l’esprit du siècle de ce qui est esprit surnaturel, ce qui est conforme au christianisme de ce qui ne l’est pas, le chrétien, qui veut réellement l’être, a le devoir de renouveler son intelligence, de revêtir l’homme nouveau, né des conséquences du sacrifice de notre Seigneur Jésus Christ : l’homme nouveau, créé, recréé dans la justice et la sainteté véritable. Comment est cet homme nouveau ? Il est sincère comme le fut Jésus Christ, même face au danger de la mort, pour dire la vérité. Car la sincérité est un des caractères principaux de notre Seigneur, qui l’a imposée à ses disciples en disant : « Que votre oui soit oui, que votre non soit non. »
D’ailleurs, il est logique qu’il en soit ainsi. Jésus Christ est l’antagonisme de Satan. Satan est mensonge. Jésus Christ est vérité. Quelqu’un qui se dit du Christ peut-il donc prendre le caractère de Satan ? Que l’homme renouvelle donc sa façon de voir avec une fidélité héroïque à la sincérité. La sincérité doit s’adresser à tous et dans tous les cas, sans réfléchir à de possible avantages du mensonge, ni aux éventuels préjudices dus à la sincérité. Le mensonge ressemble à une lèpre qui ne cesse de s’aggraver après la première tâche. Personne ne voudrait être lépreux. Que personne ne désire donc être menteur. En plus d’être un tort que l’on se cause à soi-même, le mensonge porte préjudice à son âme et à ses frères. Soit que vous mentiez à vos frères en les trompant sur le compte des autres ou sur vos sentiments, soit que vous fassiez de faux témoignages, des calomnies ou des cancans, soit que, pour ne pas vous en faire des ennemis, vous ne sachiez pas leur dire : « Tu te trompes là-dessus, tu as tel et tel défaut », vous faites du tort aux frères qui sont « membres » avec vous et doivent donc être au service d’autres membres, comme c’est le cas dans votre corps par l’échange mutuel de services et de fonctions entre les organes et les membres.
Attention à ne pas pécher si vous vous mettez en colère. Vivre ensemble est bien difficile dans une société où la vertu est l’exception tandis que le vice est la règle. Si la vertu était la règle, il serait bien doux de vivre ensemble. Mais le vice et le péché dominent sous toutes leurs formes et les égoïsmes règnent, la vie devient dure et triste. Les frères se causent les uns aux autres de continuels motifs d’inquiétude.
Par contre, observer combien l’Apôtre est équilibré dans son exigence de vertu chez les chrétiens. Il n’impose pas une vertu inhumaine, impossible, comme le serait celle de ne s’inquiéter pour aucune raison. Même si l’inquiétude ne déborde pas pour passer à des manifestations évidentes, une offense, une désobéissance, une tromperie ne peuvent que troubler et agiter la quiétude du cœur. Alors survient l’indignation contre le coupable qui a offensé, désobéi, trahi. C’est humain.
Chez le vrai chrétien, en revanche, l’esprit est plus fort que la chair, si bien que le mouvement humain se calme sans tarder ; malgré l’amertume de la situation, il pardonne sans réagir contre l’auteur de cette pénible expérience, et aucune vengeance n’est engagée contre la coupable. C’est l’application de l’enseignement de Paul : « Etes-vous en colère ? Vous pouvez et devez ne pas pécher. » On ne peut empêcher le « moi » de souffrir pour une offense reçue, mais il n’y a là aucun péché. En revanche, il y a péché quand on rend offense pour offense en manquant à la charité.
« Que le soleil ne se couche pas sur votre colère. » Cela rappelle cette parole évangélique : « Quand donc tu présentes ton offrande à l’autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère. » Le sacrifice de votre ressentiment, si c’est vous qui êtes offensé, de votre orgueil si vous êtes l’offenseur, vaut bien plus que le sacrifice matériel et que la prière machinale. L’offrande, la prière et même le sacrement sont nuls s’ils ne sont pas précédés par la charité qui est pardon et humilité. Que le soleil ne se couche sur votre colère. Oui. Comment peut-on se recommander à Dieu dans la prière du soir, cette sainte prière capable d’éloigner les fantômes de la nuit et les suggestions sataniques si puissantes en cette heure nocturne, si Satan est en vous par votre rancœur envers celui qui vous a offensé ou fait du tort ? Comment réciter l’oraison des oraisons si vous ne pardonnez pas ? « Remets-nous nos dettes comme nous les remettons à ceux qui nous ont offensés », dites-vous. Mais si vous ne pardonnez pas, vous ne remettez rien. Pardonnez donc quotidiennement le mal qui vous est fait chaque jour. Ne faites pas place au diable. Oui, celui qui ne pardonne pas n’aime pas, et qui n’aime pas chasse Dieu et accueille Satan. C’est une vérité peu méditée, mais très exacte.
Que celui qui volait ne vole plus. Le Seigneur Jésus t’a déjà dit combien de façons il est possible de voler. Beaucoup se révolteraient si on venait leur dire : « vous êtes des voleurs » et, en effet, ils n’ont jamais volé un centime ni un grain de raison. Or ce n’est pas uniquement celui qui vole de l’argent, de l’alimentation ou des pierres précieuses qui est voleur. Les voleurs sont bien plus nombreux qu’on ne le croit. Il y a les vols moraux sans nombres, les vols spirituels de dons spirituels appartenant à une tierce personne. On oublie trop et l’on ne médite pas que le dixième commandement ordonne de ne pas désirer ce qui appartient aux autres. Or, si c’est déjà un péché de désirer, est-ce que ce ne sera pas un vol de prendre ce qui est à un autre, qu’il s’agisse d’une affection humaine (la femme d’un autre, ou séduire la fille d’un père en l’arrachant à son devoir de fille), d’un emploi, ou encore d’un don de Dieu pour s’en attribuer la gloire, quitte même à dénigrer celui qui l’a reçu de Dieu pour persuader les autres qu’il n’en est pas le bénéficiaire, en le tourmentant, en le faisant douter de sa propre raison et de son âme, de l’origine du don et ainsi de suite, dans le but de profiter de son héritage comme d’une chose personnelle ? Oui. C’est un vol, aggravé même par le mensonge et la préméditation. Malheur à qui fait cela. Seule une sincère confession du péché, la restitution de ce qui a été pris et la réparation de la réputation de celui que l’on a déshonoré peuvent obtenir le pardon.
« Qu’il prenne plutôt la peine de travailler honnêtement de ses mains, afin d’avoir de quoi partager avec celui qui est dans le besoin », conseille l’Apôtre. Un travail honnête ! J’aurais tant à dire à ce sujet ! Mais tu comprends et je me tais. Nous pardonnons tous les deux par amour de la charité, et pour que je puisse élever mon esprit et toi le tien en sacrifice du soir pour répandre une agréable odeur aux pieds de Dieu. Que nos esprits soient purs de la plus légère tache contre la charité, parfumés de patience et de bienveillance, aromatisés de pardon, toujours, toujours.
Qu’il en soit toujours ainsi, mon âme, ô âme victime qui gravis ton calvaire de tribulations depuis des années par un sentier de plus en plus difficile à mesure que tu t’approches du sommet et de la consommation ; alors Dieu sera avec toi pour te réconforter, et il étendra sa main pour te défendre contre tes bourreaux ou tes adversaires, pour qu’ils ne dépassent pas les bornes. Ces bornes que Dieu connaît, sa prudence veut les voir respectées. Car prétendre blesser et combattre au-delà de ces limites, ce serait tenter les forces de ton âme, et c’est une imprudence que Dieu ne permet pas.
Dieu permet les épreuves pour augmenter la béatitude, mais il ne permet pas les caprices et les désirs injustes parce qu’il veut le salut et non la mort des esprits, en particulier de ceux qui se sont généreusement donnés pour sa gloire.
Je termine par le vœu de la liturgie : « Puissent tes pas suivre jusqu’à la fin les saintes volontés de Dieu. »
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit. »
JeanDendor- Avec Sainte Therese de l'Enfant Jésus
- Messages : 164
Localisation : France (80)
Inscription : 01/05/2007
Re: Maria Valtorta : "Le livre d'Azarias", texte du 20 octobre 1946
Quelle belle leçon! J'encourage chacun à la lire, même si celle-ci semble aride, au premier abord. Que de lumières!
Merci, JeanDendor.
Emmanuel
Merci, JeanDendor.
Emmanuel
Re: Maria Valtorta : "Le livre d'Azarias", texte du 20 octobre 1946
Bonjour Emmanuel,
Que voulez-vous dire par "aride" ?
JeanDendor
Que voulez-vous dire par "aride" ?
JeanDendor
JeanDendor- Avec Sainte Therese de l'Enfant Jésus
- Messages : 164
Localisation : France (80)
Inscription : 01/05/2007
Re: Maria Valtorta : "Le livre d'Azarias", texte du 20 octobre 1946
Bonjour JeanDendor,
Eh bien, pour certains, ce texte pourrait sembler long, ou exiger beaucoup de concentration.
Malgré ces apparences, il vaut la peine de faire l'effort, car cette leçon est emplie de lumière.
Amicalement,
Emmanuel
Eh bien, pour certains, ce texte pourrait sembler long, ou exiger beaucoup de concentration.
Malgré ces apparences, il vaut la peine de faire l'effort, car cette leçon est emplie de lumière.
Amicalement,
Emmanuel
Re: Maria Valtorta : "Le livre d'Azarias", texte du 20 octobre 1946
Alors dans ce cas le mot "aride" est incorrect dans votre premier commentaire car au sens figuré "aride" signifie :
"qui ne produit rien, n'a ni sensibilité, ni imagination (V. stérile). qui est dépourvu d'intérêt, d'agrément, d'attrait." (Le Robert)
Quand à sa longueur cela fait environ 15 minutes de lecture. Pensez seulement aux premiers disciples du Christ car ces enseignements pouvaient durer très longtemps (voir les Béatitudes chez Maria Valtorta) et voyez l'effort de concentration pour l'auditoire de retenir le maximum car pour eux impossible de filmer et d'enregistrer les leçons sur disque dur.
Or nous avons la chance d'avoir ce texte et les autres textes de Maria Valtorta par écrit donc nous pouvons relire plusieurs fois si un passage nous semble difficile à comprendre. Mais je pense que la difficulté n'est pas là, la véritable difficulté est la mise en pratique des enseignements de l'Ange Azarias, enseignements qui sont, en réalité, les enseignements de l'Esprit-Saint donc de Dieu. Car les Anges sont toujours missionnés par la Sainte Trinité.
Amicalement,
JeanDendor
"qui ne produit rien, n'a ni sensibilité, ni imagination (V. stérile). qui est dépourvu d'intérêt, d'agrément, d'attrait." (Le Robert)
Quand à sa longueur cela fait environ 15 minutes de lecture. Pensez seulement aux premiers disciples du Christ car ces enseignements pouvaient durer très longtemps (voir les Béatitudes chez Maria Valtorta) et voyez l'effort de concentration pour l'auditoire de retenir le maximum car pour eux impossible de filmer et d'enregistrer les leçons sur disque dur.
Or nous avons la chance d'avoir ce texte et les autres textes de Maria Valtorta par écrit donc nous pouvons relire plusieurs fois si un passage nous semble difficile à comprendre. Mais je pense que la difficulté n'est pas là, la véritable difficulté est la mise en pratique des enseignements de l'Ange Azarias, enseignements qui sont, en réalité, les enseignements de l'Esprit-Saint donc de Dieu. Car les Anges sont toujours missionnés par la Sainte Trinité.
Amicalement,
JeanDendor
JeanDendor- Avec Sainte Therese de l'Enfant Jésus
- Messages : 164
Localisation : France (80)
Inscription : 01/05/2007
Re: Maria Valtorta : "Le livre d'Azarias", texte du 20 octobre 1946
Bonjour JeanDendor,
J'ai dit "même si celle-ci semble aride".
Je trouve ce mot approprié dans le contexte, et je vous remercie à nouveau pour ce partage.
Oui, en plus de la lecture, l'application des enseignements célestes est parfois fort exigeante, et cela repousse certains. Prions, afin que nous répondions à cet appel à la perfection, venant de Notre-Seigneur.
Union de prières,
Emmanuel
J'ai dit "même si celle-ci semble aride".
Je trouve ce mot approprié dans le contexte, et je vous remercie à nouveau pour ce partage.
Oui, en plus de la lecture, l'application des enseignements célestes est parfois fort exigeante, et cela repousse certains. Prions, afin que nous répondions à cet appel à la perfection, venant de Notre-Seigneur.
Union de prières,
Emmanuel
Re: Maria Valtorta : "Le livre d'Azarias", texte du 20 octobre 1946
Merci Jean Dendor
Merci pour ce ..long et beau texte et que de rappels nous recevons et qui nous ramènent à l' Evangile
Cela me donne envie de faire référence aux béatitudes qui sont pour chacune d'elles une invitation à la plus grande humilité .
Celui qui se reconnait pêcheur sera lui pardonné par le Seigneur
Dieu promet le Paradis à l'homme pêcheur à condition qu'il se repente et abandonne toute ce que trop de désirs humains l' éloignent du Pur Esprit
C'est par la souffrance de nos propres tribulations , si elle est comprise , acceptée et partagée avec le Seigneur que nous nous rapprochons le plus de Lui .
En partage
Maud
Merci pour ce ..long et beau texte et que de rappels nous recevons et qui nous ramènent à l' Evangile
Cela me donne envie de faire référence aux béatitudes qui sont pour chacune d'elles une invitation à la plus grande humilité .
Celui qui se reconnait pêcheur sera lui pardonné par le Seigneur
Dieu promet le Paradis à l'homme pêcheur à condition qu'il se repente et abandonne toute ce que trop de désirs humains l' éloignent du Pur Esprit
C'est par la souffrance de nos propres tribulations , si elle est comprise , acceptée et partagée avec le Seigneur que nous nous rapprochons le plus de Lui .
En partage
Maud
Maud- Citoyen d'honneur vers la sainteté
- Messages : 14722
Localisation : France
Inscription : 16/01/2010
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum