Le Travail....et l'Eglise Catholique
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Le Travail....et l'Eglise Catholique
Par Françoise Terrel-Salmon
12 septembre 2011
C’est avec la seconde révolution industrielle, à la fin du 19e siècle, que l’Eglise s’engage sur le problème du travail, élément primordial de la question sociale. L’encyclique Rerum Novarum, pilier du Discours social de l’Eglise, a pour sujet la condition des ouvriers, mais elle consacre au travail lui-même un long développement. C’est à ce texte fondamental que se référeront toutes les encycliques suivantes, publiées à des dates anniversaires, y compris Laborem Exercens qui s’y rattache, 90 ans plus tard.
« Ils disaient en riant, et pour embêter les curés, que travailler c’est prier, et ils ne croyaient pas si bien dire. Tant leur travail était une prière »1. A la veille de la première guerre mondiale, Péguy regrette l’heureux temps des bâtisseurs de cathédrales : « un chantier était un lieu de la terre où les hommes étaient heureux ». N’idéalise-t-il pas le travail, oubliant qu’il y avait aussi des morts sur les chantiers des cathédrales ? Cette ambivalence dans le regard porté sur le travail reste d’actualité : amour du métier et du travail bien fait d’une part ; poids de la « peine » imposée à ceux qui travaillent sans avoir le privilège d’y trouver satisfaction d’autre part…
Dans son traitement du thème du travail, le discours social de l’Eglise - de Rerum novarum (1891) à aujourd’hui, en passant par Laborem exercens – évoque toujours en filigrane ce contraste entre aspects positifs et négatifs du travail, entre la peine nécessaire et le surcroît d’humanité. On y repère aussi un souci constant de traiter du travail à partir de ce qu’il fait aux personnes. En témoigne la dénonciation, dès 1891, des « conditions indignes et dégradantes » imposées aux travailleurs (RN 29, 1).
Pour exposer la conception chrétienne du travail, nous nous appuierons principalement sur Laborem Exercens, seule encyclique entièrement consacrée ce thème. L’idée centrale de Jean Paul II est que le travail est l’activité humaine par excellence : l’homme se construit par le travail. En travaillant, l’être humain imite Dieu, car il porte en lui-même (et seulement lui) la ressemblance avec Dieu.
Quatre éléments structurent ce discours : le rapport à la création, la relation capital/travail, la dignité de l’homme, la solidarité2.
Le rapport à la création
C’est sur le premier chapitre de la Genèse que se fonde le discours pontifical : le travail du Créateur (la Création) est confié à l’homme pour qu’il le poursuive et le fasse fructifier : « En accomplissant ce mandat, l’homme, tout être humain, reflète l’action même du Créateur de l’univers »3. Le projet de Dieu est de destiner les biens de ce monde à l’ensemble de l’humanité, et non à un petit groupe. En travaillant, l’homme se confronte à une réalité qui lui est extérieure et s’en trouve grandi ; il s’y heurte parfois. Si le travail est une contrainte pour vivre, l’homme y réalise aussi sa vocation d’emplir la terre et de maîtriser la nature afin de n’être pas dominé par elle. Notons cependant que cette tâche est comprise dans une perspective qui ignore les préoccupations environnementales d’aujourd’hui4.
Pour Jean Paul II, puisque l’homme est un sujet conscient et libre quand il apprivoise la Terre, son travail a une valeur éthique. De même que Dieu contempla l’œuvre accomplie par lui chaque jour de la Création5, de même l’homme participe à la Création et glorifie son Dieu en travaillant. Toujours en se référant au texte de la Genèse, le pape exige pour l’homme le repos hebdomadaire, qui doit être un « repos que le Seigneur réserve à ses serviteurs et amis »6, un repos pour l’action de grâces plus que pour la restauration des forces du travailleur.
Par ailleurs, cette œuvre humaine de domination de la nature n’est pas une activité solitaire : apporter des ressources humaines dans l’entreprise permet d’exprimer la solidarité entre les travailleurs, aussi bien face à la concurrence extérieure que face aux conflits internes.
La dignité de l’homme
Si le travail sous toutes ses formes est lié à la peine dans la tradition chrétienne7 – bien des textes évoquent le rapport entre le péché et les formes d’aliénation dans le travail -, celui-ci est d’abord, dans le Discours social de l’Eglise, une expression de la dignité de l’homme. La personne humaine ne doit donc pas être déshonorée dans le cadre du travail, ni aliénée par celui-ci. Sa finalité au contraire est de lui permettre de se construire. Dans son discours aux délégués réunis pour la 50e session de la Conférence internationale du travail, en 1969, Paul VI évoque la fresque de Maurice Denis qui orne le siège de l’OIT à Genève ; il rend hommage aux travailleurs et leur donne pour modèle le Christ charpentier.
Douze ans plus tard, devant la même assemblée (68e session), Jean Paul II développe la même idée : derrière tout travail, physique ou intellectuel, de création, d’exécution ou de reproduction, « il y a toujours un sujet vivant : la personne humaine. C’est de cela que le travail tire sa valeur et sa dignité »8. Si l’homme se réalise et accomplit sa vocation d’homme dans le travail, alors le travail sert l’homme. Et Jean Paul II profite de cette occasion pour se féliciter de l’œuvre accomplie par l’Organisation internationale pour mieux envisager le travail dans sa relation avec l’homme.
La question reste pourtant posée : « Le travail est-il bon pour l’homme ? ». Interrogation que formule, par exemple, le Comité du monde ouvrier (organe de l’épiscopat français) dans un texte du 1 mai 2000, qui rappelle que les conditions de travail entraînées par les « exigences de souplesse et de flexibilité, la pratique des flux tendus »9 sont sources de stress et de précarité. De Léon XIII à nos jours, nombre de textes déplorent que trop souvent le travail soit imposé à l’homme dans des conditions « indignes ». Les ouvrages ne manquent pas qui témoignent de conditions encore inacceptables aujourd’hui10.
________________________________________________________________________
1 Charles Péguy, « Sur le travail et sur deux époques de la vie ouvrière », Cahier XIV-6, L’Argent, éd. Gallimard, février 1913.
2 Cet article doit beaucoup aux étudiants de second cycle du Centre Sèvres qui ont participé à un atelier d’analyse du Discours social de l’Eglise en mai 2011.
3 Laborem Exercens LE, II, 4, 2.
4 D’ailleurs Léon XIII affirmait que la « perpétuité de ressources ne pouvait être fournie que par la terre avec ses richesses inépuisables », RN, 6, 1 (c’est moi qui souligne).
5 Genèse 1,4.10.12.18.21.25.31.
6 Mt, 25,21.
7 Gn, 3, 17.
8 Message à la CIT, 1982, 2, 1.
9 Déclaration du comité épiscopal du monde ouvrier, Documentation catholique, n° xxxx, mai 2000.
10 Entre autres, Laurence Théry (dir.) Le travail intenable. Résister collectivement à l’intensification du travail, La Découverte, 2010 ; et, dans un tout autre genre, Florence Aubenas, Le quai de Ouistreham, éd. de l’Olivier, 2010.
....A Suivre
12 septembre 2011
C’est avec la seconde révolution industrielle, à la fin du 19e siècle, que l’Eglise s’engage sur le problème du travail, élément primordial de la question sociale. L’encyclique Rerum Novarum, pilier du Discours social de l’Eglise, a pour sujet la condition des ouvriers, mais elle consacre au travail lui-même un long développement. C’est à ce texte fondamental que se référeront toutes les encycliques suivantes, publiées à des dates anniversaires, y compris Laborem Exercens qui s’y rattache, 90 ans plus tard.
« Ils disaient en riant, et pour embêter les curés, que travailler c’est prier, et ils ne croyaient pas si bien dire. Tant leur travail était une prière »1. A la veille de la première guerre mondiale, Péguy regrette l’heureux temps des bâtisseurs de cathédrales : « un chantier était un lieu de la terre où les hommes étaient heureux ». N’idéalise-t-il pas le travail, oubliant qu’il y avait aussi des morts sur les chantiers des cathédrales ? Cette ambivalence dans le regard porté sur le travail reste d’actualité : amour du métier et du travail bien fait d’une part ; poids de la « peine » imposée à ceux qui travaillent sans avoir le privilège d’y trouver satisfaction d’autre part…
Dans son traitement du thème du travail, le discours social de l’Eglise - de Rerum novarum (1891) à aujourd’hui, en passant par Laborem exercens – évoque toujours en filigrane ce contraste entre aspects positifs et négatifs du travail, entre la peine nécessaire et le surcroît d’humanité. On y repère aussi un souci constant de traiter du travail à partir de ce qu’il fait aux personnes. En témoigne la dénonciation, dès 1891, des « conditions indignes et dégradantes » imposées aux travailleurs (RN 29, 1).
Pour exposer la conception chrétienne du travail, nous nous appuierons principalement sur Laborem Exercens, seule encyclique entièrement consacrée ce thème. L’idée centrale de Jean Paul II est que le travail est l’activité humaine par excellence : l’homme se construit par le travail. En travaillant, l’être humain imite Dieu, car il porte en lui-même (et seulement lui) la ressemblance avec Dieu.
Quatre éléments structurent ce discours : le rapport à la création, la relation capital/travail, la dignité de l’homme, la solidarité2.
Le rapport à la création
C’est sur le premier chapitre de la Genèse que se fonde le discours pontifical : le travail du Créateur (la Création) est confié à l’homme pour qu’il le poursuive et le fasse fructifier : « En accomplissant ce mandat, l’homme, tout être humain, reflète l’action même du Créateur de l’univers »3. Le projet de Dieu est de destiner les biens de ce monde à l’ensemble de l’humanité, et non à un petit groupe. En travaillant, l’homme se confronte à une réalité qui lui est extérieure et s’en trouve grandi ; il s’y heurte parfois. Si le travail est une contrainte pour vivre, l’homme y réalise aussi sa vocation d’emplir la terre et de maîtriser la nature afin de n’être pas dominé par elle. Notons cependant que cette tâche est comprise dans une perspective qui ignore les préoccupations environnementales d’aujourd’hui4.
Pour Jean Paul II, puisque l’homme est un sujet conscient et libre quand il apprivoise la Terre, son travail a une valeur éthique. De même que Dieu contempla l’œuvre accomplie par lui chaque jour de la Création5, de même l’homme participe à la Création et glorifie son Dieu en travaillant. Toujours en se référant au texte de la Genèse, le pape exige pour l’homme le repos hebdomadaire, qui doit être un « repos que le Seigneur réserve à ses serviteurs et amis »6, un repos pour l’action de grâces plus que pour la restauration des forces du travailleur.
Par ailleurs, cette œuvre humaine de domination de la nature n’est pas une activité solitaire : apporter des ressources humaines dans l’entreprise permet d’exprimer la solidarité entre les travailleurs, aussi bien face à la concurrence extérieure que face aux conflits internes.
La dignité de l’homme
Si le travail sous toutes ses formes est lié à la peine dans la tradition chrétienne7 – bien des textes évoquent le rapport entre le péché et les formes d’aliénation dans le travail -, celui-ci est d’abord, dans le Discours social de l’Eglise, une expression de la dignité de l’homme. La personne humaine ne doit donc pas être déshonorée dans le cadre du travail, ni aliénée par celui-ci. Sa finalité au contraire est de lui permettre de se construire. Dans son discours aux délégués réunis pour la 50e session de la Conférence internationale du travail, en 1969, Paul VI évoque la fresque de Maurice Denis qui orne le siège de l’OIT à Genève ; il rend hommage aux travailleurs et leur donne pour modèle le Christ charpentier.
Douze ans plus tard, devant la même assemblée (68e session), Jean Paul II développe la même idée : derrière tout travail, physique ou intellectuel, de création, d’exécution ou de reproduction, « il y a toujours un sujet vivant : la personne humaine. C’est de cela que le travail tire sa valeur et sa dignité »8. Si l’homme se réalise et accomplit sa vocation d’homme dans le travail, alors le travail sert l’homme. Et Jean Paul II profite de cette occasion pour se féliciter de l’œuvre accomplie par l’Organisation internationale pour mieux envisager le travail dans sa relation avec l’homme.
La question reste pourtant posée : « Le travail est-il bon pour l’homme ? ». Interrogation que formule, par exemple, le Comité du monde ouvrier (organe de l’épiscopat français) dans un texte du 1 mai 2000, qui rappelle que les conditions de travail entraînées par les « exigences de souplesse et de flexibilité, la pratique des flux tendus »9 sont sources de stress et de précarité. De Léon XIII à nos jours, nombre de textes déplorent que trop souvent le travail soit imposé à l’homme dans des conditions « indignes ». Les ouvrages ne manquent pas qui témoignent de conditions encore inacceptables aujourd’hui10.
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1 Charles Péguy, « Sur le travail et sur deux époques de la vie ouvrière », Cahier XIV-6, L’Argent, éd. Gallimard, février 1913.
2 Cet article doit beaucoup aux étudiants de second cycle du Centre Sèvres qui ont participé à un atelier d’analyse du Discours social de l’Eglise en mai 2011.
3 Laborem Exercens LE, II, 4, 2.
4 D’ailleurs Léon XIII affirmait que la « perpétuité de ressources ne pouvait être fournie que par la terre avec ses richesses inépuisables », RN, 6, 1 (c’est moi qui souligne).
5 Genèse 1,4.10.12.18.21.25.31.
6 Mt, 25,21.
7 Gn, 3, 17.
8 Message à la CIT, 1982, 2, 1.
9 Déclaration du comité épiscopal du monde ouvrier, Documentation catholique, n° xxxx, mai 2000.
10 Entre autres, Laurence Théry (dir.) Le travail intenable. Résister collectivement à l’intensification du travail, La Découverte, 2010 ; et, dans un tout autre genre, Florence Aubenas, Le quai de Ouistreham, éd. de l’Olivier, 2010.
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Lotfi- Dans la prière
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Le Travail....
Par Françoise Terrel-Salmon
12 septembre 2011
La relation capital/travail
Pour Léon XIII, les deux classes (celle des patrons et celle des travailleurs) sont destinées « à se tenir mutuellement dans un parfait équilibre. Elles ont un impérieux besoin l’une de l’autre : il ne peut y avoir de capital sans travail, ni de travail sans capital »11. Les devoirs des ouvriers et ceux des patrons se complètent pour atteindre un même objectif : réaliser un ordre moral et social où la religion détruira le Mal. Si Rerum novarum utilise un vocabulaire marxiste – mais la notion de « classe » ne se trouve-t-elle pas ailleurs que chez Marx ? – c’est pour mieux s’opposer au marxisme. L’argumentation se construit en réponse au « socialisme » de l’époque et contre lui : le rapport des hommes entre eux ne peut se définir d’abord par la lutte des classes. Ce discours reste marqué par le néo-thomisme, qui considère les inégalités sociales comme des différences inhérentes à la condition « naturelle » de l’humanité.
Les successeurs de Léon XIII, tout en se référant sans cesse à cette encyclique fondamentale, changeront de vocabulaire et évolueront notablement sur la question de la relation entre capital et travail, qu’ils se refusent à mettre sur le même plan. Jean XXIII affirme qu’on « a davantage confiance dans les revenus provenant du travail ou de droits fondés sur le travail que dans ceux qui proviennent du capital ou de droits fondés sur le capital »12. Quant à Jean Paul II, il consacre un chapitre entier à la question du rapport capital/travail : pour lui, le capital, c’est d’abord les richesses de la nature, mais c’est aussi le savoir et la technique, ainsi que les moyens de production - y compris financiers. Refusant de mettre à égalité capital et travail comme deux facteurs de production équivalents, il réaffirme la priorité-primauté du travail sur le capital, puisque le travail est humain.
Benoît XVI va plus loin encore dans la réflexion sur la place du travail dans le développement économique. Pour lui, le marché ne doit pas être le seul principe d’organisation économique : « La vie économique a sans aucun doute besoin du contrat pour réglementer les relations d’échange entre valeurs équivalentes. Mais elle a tout autant besoin de lois justes et de formes de redistribution guidées par la politique, ainsi que d’œuvres qui soient marquées par l’esprit du don »13. Sur la base du marché (économique), régulé par le politique, la logique du don sans contrepartie permet de construire un bien commun plus large. Bien sûr, le pape ne demande pas que l’échange et le don régissent toute la vie de l’entreprise, mais de telles références sont nécessaires pour protéger l’homme, car « le marché ne doit pas devenir le lieu de la domination du fort sur le faible »14.
La solidarité
La solidarité est l’une des manifestations de la dignité des travailleurs. Paul VI déjà, dans sa lettre au cardinal Roy (Octogesima adveniens, 1971), se souciait des victimes des mutations économiques, facilement laissées pour compte et marginalisées, et réclamait un discernement « pour saisir à leur racine les situations naissantes d’injustice »15. Pour combattre l’injustice, aussi bien dans l’entreprise qu’à l’échelle du monde, la solidarité est nécessaire entre les hommes. Pour les papes les plus récents, elle justifie les conflits sociaux et parfois même la grève16.
« Au regard de l’Evangile qui inspire la doctrine sociale de l’Eglise, cette solidarité est le complément de la justice. Dans ce cas, la justice consiste à reconnaître la dignité de chaque acteur du travail, son droit à un travail justement rémunéré et facteur de développement pour la personne et pour le corps social tout entier. Il ne peut y avoir de réelle justice là où l’ensemble des acteurs relayés par des corps représentants ne sont associés ni à la gestion ni aux fruits du travail ». Ainsi s’exprime l’évêque de Metz, en 2008, à propos des licenciements dans la sidérurgie à Gandrange. Il explicite ainsi des thèmes récurrents du discours social catholique depuis le Concile. Que ce soit dans son discours de 1982 à Genève ou dans Centesimus annus (encyclique publiée à l’occasion du centenaire de Rerum novarum), Jean Paul II avait mis en garde contre la menace du chômage, qui prive le travailleur de ses droits à un juste salaire et à la sécurité. Il ajoutait : « Plus les individus sont vulnérables, plus ils ont besoin de l’intérêt et de l’attention que leur portent les autres et en particulier de l’intervention des pouvoirs publics »17.
Le travail, pour être humain, doit respecter toute la personne et toutes les personnes. C’est, pour Jean Paul II, le devoir de l’Eglise que de rappeler ces conditions, car c’est « à partir d’une juste conception du travail qu’il sera possible de définir les objectifs que la solidarité doit poursuivre et les différentes formes qu’elle devra assumer »18.
Un discours trop général ?
Peut-être ressent-on, à la lecture de ces textes, l’impression d’un certain décalage entre ce qu’ils disent et la réalité des conditions de travail dans le monde occidental post-industriel. Si le magistère romain ne cesse d’élever la voix contre les formes modernes d’esclavage dans de nombreux pays en développement (notamment le travail des enfants), ne s’en tient-il pas à des mises en garde trop générales quant aux formes modernes d’exploitation des travailleurs dans bien des entreprises des pays développés ? Son discours sur la dignité du travail humain, aussi fondamental et juste qu’il soit, risque d’être perçu comme abstrait, faute de référence aux situations concrètes portant aujourd’hui atteinte à cette dignité : dépendance des salariés vis-à-vis de leur entreprise, absence de reconnaissance des efforts réalisés, inhumanité des conditions d’exercice de certaines professions, obligation faite aux cadres de rester « connectés » en permanence par l’internet ou le réseau téléphonique, tout cela engendre des souffrances dont les conséquences sont parfois dramatiques. La responsabilité de l’homme au travail devient de plus en plus individualisée ; les relations de travail en sont affectées, la solidarité en pâtit. Une nouvelle révolution, liée à l’excessive financiarisation de l’activité économique, est en train de modifier en profondeur les conditions de travail d’un très grand nombre de femmes et d’hommes. On attendrait du discours romain qu’il prenne davantage en compte ces évolutions récentes, pour redonner toute sa vigueur à l’affirmation la plus traditionnelle selon laquelle l’homme doit rester le maître de son travail.
On pourrait faire une remarque analogue à propos du chômage : quand les non diplômés risquent de plus en plus d’être exclus du monde du travail, quand les intérimaires ne peuvent trouver du sens à un travail qui n’est plus qu’un « emploi », quand des précaires sont ballottés entre contrats à durée déterminée, quand des employés à temps très partiel ressentent dans leur statut l’absence de respect envers leur personne, l’impératif éthique de la lutte contre le chômage appellerait une invitation plus ferme à inventer des voies nouvelles pour le réduire19.
Défendre l’homme au travail, tel est le souci constant des papes. Mais le discours social de l’Eglise gagnerait à mieux s’adapter aux réelles conditions locales de son exercice. Il serait alors plus audible par ceux qui refusent de se résigner et croient que le Royaume de Dieu peut advenir aussi dans le monde du travail.
Du global au local
Le discours de l’Eglise se construit à plusieurs niveaux : international/ continental/ national/ diocésain/ paroissial/ local. Les textes pontificaux ont pour fonction de stimuler et nourrir les autres niveaux. Ils sont parfaitement dans leur rôle en rappelant simplement, mais fermement, que le travail doit être au service de l’homme et non l’homme au service du travail. Reste à tous ceux qui forment l’Eglise de prendre leurs responsabilités en luttant pour ne pas être prisonniers de leur vie professionnelle et en promouvant la solidarité dans les entreprises et dans la Cité.
Rome n’est pas toute l’Eglise. Si le discours romain, tenu à une certaine généralité - il s’adresse à la terre entière -, se situe surtout au niveau des références anthropologiques et théologiques, les épiscopats nationaux expriment souvent leur préoccupation à propos de telle ou telle des conséquences des évolutions économiques - en particulier la crise financière – pour les travailleurs. Ainsi, des évêques français ont ainsi pris la parole à l’occasion de suicides survenus dans plusieurs entreprises en raison du stress provoqué par l’impossibilité d’atteindre des objectifs fixés.
Doit-on attendre des déclarations pontificales qu’elles entrent dans le détail de toutes nos conditions quotidiennes, qu’elles se soucient des ouvertures de centres commerciaux et des variations de la durée du travail dans certains pays ? Des violations plus dramatiques de la dignité humaine, comme les conditions inacceptables du travail des enfants dans une partie du monde, appellent des condamnations plus solennelles.
La non-reconnaissance de la dignité humaine déborde le cadre des conditions de travail : elle se répercute sur le vivre-ensemble dans les cités, où vivent à côté les uns des autres travailleurs et chômeurs, français de souche et immigrés. C’est pourquoi des prêtres ouvriers, réunis à la Pentecôte 2008, ont demandé que l’Eglise ose aller à la rencontre des hommes et des autres croyances, « dans l’esprit de celui qui cherche et qui a besoin des autres pour avancer en vérité ». Pour eux, les résistances collectives des travailleurs sont « les pierres d’angle de la construction d’une humanité solidaire, fraternelle et pacifiée ». Rappelant « que le monde du travail justifie des initiatives spécifiques et que l’Eglise se doit d’y consacrer des forces au risque de manquer sa mission », ils réclament « que de nouvelles équipes missionnaires diversifiées, avec des laïcs, des religieuses, des diacres et des PO soient envoyées en terre ouvrière »20. Certains verront là un combat d’arrière-garde ; mais d’autres un salutaire cri d’alarme :
l’Eglise doit traduire par des choix pastoraux sa conviction que le monde du travail reste central pour l’avenir de la dignité humaine.
________________________________
11 RN, 15, 2.
12 Mater et Magistra MM, II, E, 106.
13 Caritas in Veritate CV, 37.
14 CV, 36.
15 Octogesima adveniens, 15.
16 LE, 20, 7 rompt sur ce point avec la position de Léon XIII (RN, 31, 2) et celle de Pie XI, qui souhaitait que la grève soit interdite au même titre que le lock-out (QA, 101).
17 Centesimus Annus I, 10.
18 Message à la CIT, 8.
19 C’est un des points sur lesquels Jean-Yves Calvez sj attire l’attention dans Les silences de la doctrine sociale catholique, L’atelier, 1999, pp 31-43
20 Voir le texte de l’appel des prêtres-ouvriers à Valpré dans La Documentation catholique, n° 2410, octobre 2008.
Le Travail....
Par Françoise Terrel-Salmon
12 septembre 2011
La relation capital/travail
Pour Léon XIII, les deux classes (celle des patrons et celle des travailleurs) sont destinées « à se tenir mutuellement dans un parfait équilibre. Elles ont un impérieux besoin l’une de l’autre : il ne peut y avoir de capital sans travail, ni de travail sans capital »11. Les devoirs des ouvriers et ceux des patrons se complètent pour atteindre un même objectif : réaliser un ordre moral et social où la religion détruira le Mal. Si Rerum novarum utilise un vocabulaire marxiste – mais la notion de « classe » ne se trouve-t-elle pas ailleurs que chez Marx ? – c’est pour mieux s’opposer au marxisme. L’argumentation se construit en réponse au « socialisme » de l’époque et contre lui : le rapport des hommes entre eux ne peut se définir d’abord par la lutte des classes. Ce discours reste marqué par le néo-thomisme, qui considère les inégalités sociales comme des différences inhérentes à la condition « naturelle » de l’humanité.
Les successeurs de Léon XIII, tout en se référant sans cesse à cette encyclique fondamentale, changeront de vocabulaire et évolueront notablement sur la question de la relation entre capital et travail, qu’ils se refusent à mettre sur le même plan. Jean XXIII affirme qu’on « a davantage confiance dans les revenus provenant du travail ou de droits fondés sur le travail que dans ceux qui proviennent du capital ou de droits fondés sur le capital »12. Quant à Jean Paul II, il consacre un chapitre entier à la question du rapport capital/travail : pour lui, le capital, c’est d’abord les richesses de la nature, mais c’est aussi le savoir et la technique, ainsi que les moyens de production - y compris financiers. Refusant de mettre à égalité capital et travail comme deux facteurs de production équivalents, il réaffirme la priorité-primauté du travail sur le capital, puisque le travail est humain.
Benoît XVI va plus loin encore dans la réflexion sur la place du travail dans le développement économique. Pour lui, le marché ne doit pas être le seul principe d’organisation économique : « La vie économique a sans aucun doute besoin du contrat pour réglementer les relations d’échange entre valeurs équivalentes. Mais elle a tout autant besoin de lois justes et de formes de redistribution guidées par la politique, ainsi que d’œuvres qui soient marquées par l’esprit du don »13. Sur la base du marché (économique), régulé par le politique, la logique du don sans contrepartie permet de construire un bien commun plus large. Bien sûr, le pape ne demande pas que l’échange et le don régissent toute la vie de l’entreprise, mais de telles références sont nécessaires pour protéger l’homme, car « le marché ne doit pas devenir le lieu de la domination du fort sur le faible »14.
La solidarité
La solidarité est l’une des manifestations de la dignité des travailleurs. Paul VI déjà, dans sa lettre au cardinal Roy (Octogesima adveniens, 1971), se souciait des victimes des mutations économiques, facilement laissées pour compte et marginalisées, et réclamait un discernement « pour saisir à leur racine les situations naissantes d’injustice »15. Pour combattre l’injustice, aussi bien dans l’entreprise qu’à l’échelle du monde, la solidarité est nécessaire entre les hommes. Pour les papes les plus récents, elle justifie les conflits sociaux et parfois même la grève16.
« Au regard de l’Evangile qui inspire la doctrine sociale de l’Eglise, cette solidarité est le complément de la justice. Dans ce cas, la justice consiste à reconnaître la dignité de chaque acteur du travail, son droit à un travail justement rémunéré et facteur de développement pour la personne et pour le corps social tout entier. Il ne peut y avoir de réelle justice là où l’ensemble des acteurs relayés par des corps représentants ne sont associés ni à la gestion ni aux fruits du travail ». Ainsi s’exprime l’évêque de Metz, en 2008, à propos des licenciements dans la sidérurgie à Gandrange. Il explicite ainsi des thèmes récurrents du discours social catholique depuis le Concile. Que ce soit dans son discours de 1982 à Genève ou dans Centesimus annus (encyclique publiée à l’occasion du centenaire de Rerum novarum), Jean Paul II avait mis en garde contre la menace du chômage, qui prive le travailleur de ses droits à un juste salaire et à la sécurité. Il ajoutait : « Plus les individus sont vulnérables, plus ils ont besoin de l’intérêt et de l’attention que leur portent les autres et en particulier de l’intervention des pouvoirs publics »17.
Le travail, pour être humain, doit respecter toute la personne et toutes les personnes. C’est, pour Jean Paul II, le devoir de l’Eglise que de rappeler ces conditions, car c’est « à partir d’une juste conception du travail qu’il sera possible de définir les objectifs que la solidarité doit poursuivre et les différentes formes qu’elle devra assumer »18.
Un discours trop général ?
Peut-être ressent-on, à la lecture de ces textes, l’impression d’un certain décalage entre ce qu’ils disent et la réalité des conditions de travail dans le monde occidental post-industriel. Si le magistère romain ne cesse d’élever la voix contre les formes modernes d’esclavage dans de nombreux pays en développement (notamment le travail des enfants), ne s’en tient-il pas à des mises en garde trop générales quant aux formes modernes d’exploitation des travailleurs dans bien des entreprises des pays développés ? Son discours sur la dignité du travail humain, aussi fondamental et juste qu’il soit, risque d’être perçu comme abstrait, faute de référence aux situations concrètes portant aujourd’hui atteinte à cette dignité : dépendance des salariés vis-à-vis de leur entreprise, absence de reconnaissance des efforts réalisés, inhumanité des conditions d’exercice de certaines professions, obligation faite aux cadres de rester « connectés » en permanence par l’internet ou le réseau téléphonique, tout cela engendre des souffrances dont les conséquences sont parfois dramatiques. La responsabilité de l’homme au travail devient de plus en plus individualisée ; les relations de travail en sont affectées, la solidarité en pâtit. Une nouvelle révolution, liée à l’excessive financiarisation de l’activité économique, est en train de modifier en profondeur les conditions de travail d’un très grand nombre de femmes et d’hommes. On attendrait du discours romain qu’il prenne davantage en compte ces évolutions récentes, pour redonner toute sa vigueur à l’affirmation la plus traditionnelle selon laquelle l’homme doit rester le maître de son travail.
On pourrait faire une remarque analogue à propos du chômage : quand les non diplômés risquent de plus en plus d’être exclus du monde du travail, quand les intérimaires ne peuvent trouver du sens à un travail qui n’est plus qu’un « emploi », quand des précaires sont ballottés entre contrats à durée déterminée, quand des employés à temps très partiel ressentent dans leur statut l’absence de respect envers leur personne, l’impératif éthique de la lutte contre le chômage appellerait une invitation plus ferme à inventer des voies nouvelles pour le réduire19.
Défendre l’homme au travail, tel est le souci constant des papes. Mais le discours social de l’Eglise gagnerait à mieux s’adapter aux réelles conditions locales de son exercice. Il serait alors plus audible par ceux qui refusent de se résigner et croient que le Royaume de Dieu peut advenir aussi dans le monde du travail.
Du global au local
Le discours de l’Eglise se construit à plusieurs niveaux : international/ continental/ national/ diocésain/ paroissial/ local. Les textes pontificaux ont pour fonction de stimuler et nourrir les autres niveaux. Ils sont parfaitement dans leur rôle en rappelant simplement, mais fermement, que le travail doit être au service de l’homme et non l’homme au service du travail. Reste à tous ceux qui forment l’Eglise de prendre leurs responsabilités en luttant pour ne pas être prisonniers de leur vie professionnelle et en promouvant la solidarité dans les entreprises et dans la Cité.
Rome n’est pas toute l’Eglise. Si le discours romain, tenu à une certaine généralité - il s’adresse à la terre entière -, se situe surtout au niveau des références anthropologiques et théologiques, les épiscopats nationaux expriment souvent leur préoccupation à propos de telle ou telle des conséquences des évolutions économiques - en particulier la crise financière – pour les travailleurs. Ainsi, des évêques français ont ainsi pris la parole à l’occasion de suicides survenus dans plusieurs entreprises en raison du stress provoqué par l’impossibilité d’atteindre des objectifs fixés.
Doit-on attendre des déclarations pontificales qu’elles entrent dans le détail de toutes nos conditions quotidiennes, qu’elles se soucient des ouvertures de centres commerciaux et des variations de la durée du travail dans certains pays ? Des violations plus dramatiques de la dignité humaine, comme les conditions inacceptables du travail des enfants dans une partie du monde, appellent des condamnations plus solennelles.
La non-reconnaissance de la dignité humaine déborde le cadre des conditions de travail : elle se répercute sur le vivre-ensemble dans les cités, où vivent à côté les uns des autres travailleurs et chômeurs, français de souche et immigrés. C’est pourquoi des prêtres ouvriers, réunis à la Pentecôte 2008, ont demandé que l’Eglise ose aller à la rencontre des hommes et des autres croyances, « dans l’esprit de celui qui cherche et qui a besoin des autres pour avancer en vérité ». Pour eux, les résistances collectives des travailleurs sont « les pierres d’angle de la construction d’une humanité solidaire, fraternelle et pacifiée ». Rappelant « que le monde du travail justifie des initiatives spécifiques et que l’Eglise se doit d’y consacrer des forces au risque de manquer sa mission », ils réclament « que de nouvelles équipes missionnaires diversifiées, avec des laïcs, des religieuses, des diacres et des PO soient envoyées en terre ouvrière »20. Certains verront là un combat d’arrière-garde ; mais d’autres un salutaire cri d’alarme :
l’Eglise doit traduire par des choix pastoraux sa conviction que le monde du travail reste central pour l’avenir de la dignité humaine.
________________________________
11 RN, 15, 2.
12 Mater et Magistra MM, II, E, 106.
13 Caritas in Veritate CV, 37.
14 CV, 36.
15 Octogesima adveniens, 15.
16 LE, 20, 7 rompt sur ce point avec la position de Léon XIII (RN, 31, 2) et celle de Pie XI, qui souhaitait que la grève soit interdite au même titre que le lock-out (QA, 101).
17 Centesimus Annus I, 10.
18 Message à la CIT, 8.
19 C’est un des points sur lesquels Jean-Yves Calvez sj attire l’attention dans Les silences de la doctrine sociale catholique, L’atelier, 1999, pp 31-43
20 Voir le texte de l’appel des prêtres-ouvriers à Valpré dans La Documentation catholique, n° 2410, octobre 2008.
Lotfi- Dans la prière
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Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
[mod]Vidéo supprimée[/mod]
Lotfi- Dans la prière
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Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
Ce personnage semble plus que douteux et n'honore pas les catholiques en niant les chambres à gaz et en participant à des partis neo nazi(source wikipedia)...
un bref extrait de sa biographie wikipédia:
"Après ses études d'ingénieur chimiste, il opte pour l'enseignement et réussit en 1994 le concours de professeur de mathématiques ; il est titularisé en 1995, bien qu'entre-temps la Cour de cassation ait rendu définitive sa condamnation pour négation de la Shoah et que de nouvelles poursuites contre lui soient en cours, pour distribution de tracts dans les rues de Caen7. Il est suspendu le 20 décembre 1996 puis révoqué de l'Éducation nationale en avril de l'année suivante pour avoir conservé dans un ordinateur de son lycée des documents niant la Shoah et avoir distribué à des élèves un exercice sur les statistiques de mortalité à Dachau inspiré d'un article de Robert Faurisson10,11.
Il contribue en 1997 à un livre intitulé Le Massacre d'Oradour. Un demi-siècle de mise en scène qui prétend innocenter les Waffen SS du massacre d'Oradour-sur-Glane ; il réitère avec une cassette vidéo, également interdite en 200110. En juin 2004, la cour d'appel de Limoges le condamne à vingt-quatre mois de prison, dont six ferme, pour apologie de crimes de guerre12.
Réfugié en Belgique, il crée la branche française de la maison d'édition néonazie de Siegfried Verbeke, « Vrij Historisch Onderzoek » (VHO, « Vision historique objective »)13. Ses propres écrits sont notamment diffusés par le mensuel L'aSSaut du groupuscule néonazi du même nom14. Il y anime également la revue néonazie Sans concession15. Il fonde en 2005 avec Jean-Jacques Stormay sa propre structure « catholique national-socialiste et révisionniste », le « Mouvement de combat Saint-Michel »...
un bref extrait de sa biographie wikipédia:
"Après ses études d'ingénieur chimiste, il opte pour l'enseignement et réussit en 1994 le concours de professeur de mathématiques ; il est titularisé en 1995, bien qu'entre-temps la Cour de cassation ait rendu définitive sa condamnation pour négation de la Shoah et que de nouvelles poursuites contre lui soient en cours, pour distribution de tracts dans les rues de Caen7. Il est suspendu le 20 décembre 1996 puis révoqué de l'Éducation nationale en avril de l'année suivante pour avoir conservé dans un ordinateur de son lycée des documents niant la Shoah et avoir distribué à des élèves un exercice sur les statistiques de mortalité à Dachau inspiré d'un article de Robert Faurisson10,11.
Il contribue en 1997 à un livre intitulé Le Massacre d'Oradour. Un demi-siècle de mise en scène qui prétend innocenter les Waffen SS du massacre d'Oradour-sur-Glane ; il réitère avec une cassette vidéo, également interdite en 200110. En juin 2004, la cour d'appel de Limoges le condamne à vingt-quatre mois de prison, dont six ferme, pour apologie de crimes de guerre12.
Réfugié en Belgique, il crée la branche française de la maison d'édition néonazie de Siegfried Verbeke, « Vrij Historisch Onderzoek » (VHO, « Vision historique objective »)13. Ses propres écrits sont notamment diffusés par le mensuel L'aSSaut du groupuscule néonazi du même nom14. Il y anime également la revue néonazie Sans concession15. Il fonde en 2005 avec Jean-Jacques Stormay sa propre structure « catholique national-socialiste et révisionniste », le « Mouvement de combat Saint-Michel »...
sga- MEDIATEUR
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Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
sga a écrit:Ce personnage semble plus que douteux et n'honore pas les catholiques en niant les chambres à gaz et en participant à des partis neo nazi(source wikipedia)...
un bref extrait de sa biographie wikipédia:
"Après ses études d'ingénieur chimiste, il opte pour l'enseignement et réussit en 1994 le concours de professeur de mathématiques ; il est titularisé en 1995, bien qu'entre-temps la Cour de cassation ait rendu définitive sa condamnation pour négation de la Shoah et que de nouvelles poursuites contre lui soient en cours, pour distribution de tracts dans les rues de Caen7. Il est suspendu le 20 décembre 1996 puis révoqué de l'Éducation nationale en avril de l'année suivante pour avoir conservé dans un ordinateur de son lycée des documents niant la Shoah et avoir distribué à des élèves un exercice sur les statistiques de mortalité à Dachau inspiré d'un article de Robert Faurisson10,11.
Il contribue en 1997 à un livre intitulé Le Massacre d'Oradour. Un demi-siècle de mise en scène qui prétend innocenter les Waffen SS du massacre d'Oradour-sur-Glane ; il réitère avec une cassette vidéo, également interdite en 200110. En juin 2004, la cour d'appel de Limoges le condamne à vingt-quatre mois de prison, dont six ferme, pour apologie de crimes de guerre12.
Réfugié en Belgique, il crée la branche française de la maison d'édition néonazie de Siegfried Verbeke, « Vrij Historisch Onderzoek » (VHO, « Vision historique objective »)13. Ses propres écrits sont notamment diffusés par le mensuel L'aSSaut du groupuscule néonazi du même nom14. Il y anime également la revue néonazie Sans concession15. Il fonde en 2005 avec Jean-Jacques Stormay sa propre structure « catholique national-socialiste et révisionniste », le « Mouvement de combat Saint-Michel »...
Effectivement, je ne vois pas trop quel est le rapport entre le sujet et la vidéo mise par Lotfi.
Cet homme n'a pas perdu son travail pour avoir défendu sa foi catholique.
Nous sommes en présence d'une personne qui a perdu son travail pour avoir tenu des propos négationnistes: les propos négationnistes sont parfaitement inacceptables!
Il va de soi qu'un délinquant qui sort de prison a le droit de retrouver un travail: on doit lui laisser une chance de se réinsérer.
Ce monsieur semble affirmer ne pas avoir bénéficié de cette chance.
Est-ce pour cette raison là que vous avez mis cette vidéo sur le forum, @Lotfi?
Pour dénoncer la difficulté qu'ont les délinquants à se réinsérer, après une condamnation?
Toujours est-il que j'ai du mal à croire que ce monsieur ait cessé de proférer des propos négationnistes pendant les cours et qu'il ait eu un comportement irréprochable.
La preuve, c'est qu'il suffit de voir la façon dont il conclut sa vidéo, en qualifiant la condamnation du négationnisme de "terrible terrorisme intellectuel qui sévit aujourd'hui".
De tels propos sont, une fois de plus, parfaitement inacceptables!
Autant il est injuste de ne pas lui laisser une chance de se réinsérer dans la société, autant il me paraît normal de le renvoyer s'il s'est obstiné à tenir des propos négationnistes auprès de ses élèves.
Dans ce deuxième cas, nous serions alors loin d'être en présence d'une pauvre victime de préjugés, qui a du mal à retrouver un emploi.
Mais il faudrait, bien sûr, des preuves qu'il a effectivement persévéré dans son attitude. On ne condamne pas quelqu'un sans preuve.
En tout cas, il me semble qu'il existe bien d'autres façon d'illustrer le cas de la difficulté à se réinsérer dans la société après une condamnation pénale qu'en faisant de la publicité à un négationniste apparemment non repenti.
Je ne comprends donc pas trop le pourquoi de cette vidéo.
Pourriez-vous préciser le rapport entre cette vidéo et le sujet, s'il vous plaît, @Lotfi ?
Merci.
Paix
tous artisans de paix- Enfant de Dieu
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Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
Si un jour un Chien sera capable de travailler pour gagner sa vie je le défendrai...
Un juif qui maudit Jésus avant de dormir a tout de même le droit au respect et au travail.Toute Personne humaine a le droit à un travail et au respect de la vie privée.
C'est la position officielle de l'Eglise et de toute personne qui raisonne.
Faites ce que vous voulez faire,nous serons tous traités selon nos oeuvres
Un juif qui maudit Jésus avant de dormir a tout de même le droit au respect et au travail.Toute Personne humaine a le droit à un travail et au respect de la vie privée.
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Lotfi- Dans la prière
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Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/justpeace/documents/rc_pc_justpeace_doc_20060526_compendio-dott-soc_fr.html
CONSEIL PONTIFICAL "JUSTICE ET PAIX"
COMPENDIUM
DE LA DOCTRINE SOCIALE
DE L'ÉGLISE
À JEAN-PAUL II
MAÎTRE DE DOCTRINE SOCIALE
TÉMOIN ÉVANGÉLIQUE
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Lotfi- Dans la prière
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Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
http://www.doctrine-sociale-catholique.fr/index.php?id=6700
Dignité inaliénable de la personne
Dans cette vision de l’homme, le Concile souligne en premier lieu que la personne humaine a une dignité inaliénable car toute personne est « créée à l’image de Dieu » (GS 12, Gn 1,26). A travers le thème biblique et patristique de l’image de Dieu, l’Église affirme vigoureusement cette dignité et le caractère sacré de chaque personne humaine, par le fait même d’être humain. Cette déclaration a plusieurs conséquences. Elle indique d’abord que le sens de l’homme ne se comprend vraiment que dans sa relation à Dieu, origine et fin de toute vie. Elle souligne aussi que cette dignité de l’homme qui vient de la création lui est donc donnée d’un Autre. Par ailleurs, quel que soit l'état de la personne, la Bible affirme que l'image de Dieu est irréversible en elle. Dans cette perspective anthropologique, le concept d'image de Dieu indique que les humains partagent une même condition et il permet de fonder solidement la valeur de la dignité humaine, au-delà d’une simple convention sociale. C’est ce que fait l’enseignement social de l’Église lorsqu’il appuie la défense et la promotion des droits de l’homme « universels et inviolables » (GS 26) sur ce fondement théologique (PT 8-45, LE 16-22).
Cette perspective implique également que la dignité de la personne humaine ne dépend pas en définitive des réussites ou des capacités de la personne mais de l'amour personnalisant de Dieu. Les implications éthiques de cette déclaration sont importantes dans les débats présents. On peut les retrouver dans les arguments contre l'avortement, l’euthanasie ou le clonage, dans la défense des soins pour les nouveau-nés handicapés (GS 27). Dans la réflexion sur les questions de justice économique et sociale, elle plaide pour une non-discrimination selon les origines ou les capacités, et pour une prise en compte et un respect de chacun, quelles que soient ses réussites (personnes handicapées, sans ressources, sans abri, etc.) (GS 29).
Par ailleurs, les implications anthropologiques de la foi s'étendent aussi à la notion d’égalité fondamentale de tous les êtres humains. L’incarnation où Dieu en Jésus-Christ égale son être à celui de l'être humain est un autre fondement pour l’égalité de tous les êtres humains entre eux. Tous, d’une certaine manière, ont été rejoints par le Christ qui a partagé leur condition jusque dans la mort même. « Par son incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme » (GS 22). Cette notion dessine un contre programme général face à une conception naturaliste ou psychologique de la personne qui tend à dresser des inégalités selon les aptitudes ou le déploiement des capacités. En Christ, tous les humains ont la même dignité, quels que soient leur état, leur talent, leur capacité.
Une personne incarnée en relation avec l’environnement
Un second ensemble de données anthropologiques mis en évidence par le Concile est la condition corporelle de l’homme et de la femme. La personne humaine est « incarnée ». « Corps et âme, mais vraiment un, l’homme est, dans sa condition corporelle même, un résumé de l’univers des choses qui trouvent ainsi, en lui, leur sommet, et peuvent librement louer leur Créateur (Dn 3, 57-90). Il est donc interdit à l’homme de dédaigner la vie corporelle » (GS 14). Parler de sujet incarné ou d’unité humaine du corps et de l’âme signifie que notre corps n'est pas un pur accessoire ou un simple habitacle extérieur. Nos contemporains sont devenus sensibles à l’importance du corps mais ils ne le traitent pas toujours avec respect. Ce corps est essentiel pour devenir des personnes intégrées. Ce qui concerne le corps concerne inévitablement la personne entière, car c'est à travers notre corps que nous entrons en relation avec les autres et avec Dieu. Dieu nous a tant aimés qu'il a pris notre forme humaine pour que nous puissions connaître l'amour de Dieu. Nos corps, « temples de l’Esprit », sont donc des symboles de notre intériorité. L’enseignement de l’Église en tire des conséquences importantes dans les domaines de la bioéthique et de la vie sexuelle et familiale, mais aussi dans la dénonciation de la torture, des mutilations, de la prostitution et en général de toutes les conditions de vie ou de travail dégradantes (GS 27).
Avoir une existence corporelle signifie encore que nous devons prendre au sérieux les limites et le potentiel de nos capacités biologiques. Les drogues par exemple ne respectent pas notre corps, et il nous revient de prendre soin de notre santé en respectant notre intégrité corporelle. Enfin, comme personne corporelle, nous sommes partie du monde matériel et d’un environnement écologique, avec lequel nous entretenons une relation systémique. Cela suppose que nous prenions acte de notre responsabilité pour continuer à faire du monde un lieu habitable. Pour l’enseignement social de l’Église, les développements de la science et de la technologie doivent être jugés selon leurs effets sur notre vie corporelle et communautaire. Nous avons à prévoir les éventuels effets négatifs de découvertes technologiques sur la vie et sur l’environnement, car nous en sommes moralement responsables (CV 48-51).
Une personne essentiellement relationnelle
Un troisième ensemble de notes anthropologiques, relevées au Concile, touche à la dimension relationnelle de l’être humain. Car si l’homme est créé à l’image de Dieu, il s’agit d’un Dieu Trinité, révélé dans l’unité d’amour des trois Personnes. Le « Dieu qui est amour » (1 Jean 4, 8, 16), est un Dieu qui se donne entièrement lui-même, il apporte une lumière sur le sens de l'être humain qui trouve aussi son achèvement dans l’amour et l’échange du donner et recevoir. Cette « ressemblance entre l’union des Personnes divines » et celles des hommes entre eux « montre bien que l’homme, seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même, ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même » (GS 24, CA 41). Le Concile déploie cette conséquence anthropologique à travers une conception sociale et communautaire de l’être humain : si la personne humaine est sacrée, elle est aussi sociale et sa dignité ne peut être réalisée et protégée qu’au sein d’une communauté humaine d’échanges et d’amour mutuel. Comme le rappelle Benoît XVI dans Caritas in veritate : « La créature humaine, qui est de nature spirituelle, se réalise dans les relations interpersonnelles » (CV 53). « La vie sociale n’est donc pas pour l’homme quelque chose de surajouté ; aussi c’est par l’échange avec autrui, par la réciprocité des services, par le dialogue avec ses frères que l’homme grandit selon toutes ses capacités et peut répondre à sa vocation. » (GS 25).
Dans cette perspective, la manière dont nous organisons la société dans les domaines de l’économie, de la politique ou du droit favorise ou non directement le respect de la dignité de la personne et la capacité des individus à grandir dans une communauté. « La personne humaine qui, de par sa nature même, a absolument besoin d’une vie sociale, est et doit être le principe, le sujet et la fin de toutes les institutions » (GS 25). Une vision personnaliste authentique ne peut donc se fonder sur la seule personne prise isolément, ni se limiter à une définition de celle-ci par ses qualités intrinsèques mais doit être relationnelle et appeler une éthique de la solidarité, du « jamais l’un sans l’autre ». L’enseignement social de l’Église en tire de très nombreuses conséquences. Dans le domaine de l’économie par exemple, il invite à se poser la question de savoir si le développement économique met en valeur ou menace la vie que nous menons avec les autres en société. Il exhorte aussi à prendre en compte toute la communauté humaine dans son ensemble, en étant attentifs aux nations les plus pauvres. A propos de cette solidarité fondamentale des humains entre eux, l’Église affirme que : « Tous les hommes ont le droit de participer à la vie économique de la société ». C’est une exigence de justice fondamentale qu’aucune personne ne soit exclue de la possibilité de participer à l’activité de la société, notamment par le droit au travail, qui est aussi une manière de s’associer à l’œuvre créatrice de Dieu (GS 67 ; LE 4).
D’une manière générale, ce principe de centralité de la personne humaine dans l’organisation de la vie sociale, est la source des principes de solidarité et de subsidiarité qui sont les deux piliers fondamentaux de la doctrine sociale. En vertu de la solidarité, la personne doit contribuer avec ses semblables au bien commun de la société. En vertu de la subsidiarité, ni l’État ni aucune société ne doivent se substituer à l’initiative et à la responsabilité des personnes et des communautés intermédiaires au niveau où elles peuvent agir. Selon ce principe, l’État et la société doivent aussi aider les membres du corps social.
Enfin le respect de la dignité de toute personne humaine appelle à porter une attention particulière aux pauvres et aux faibles. Comme le rappelle Jean Paul II : « La justice d’une société se mesure au traitement qu’elle réserve aux pauvres ». Les disciples du Christ sont ainsi invités à « une option ou un amour préférentiel pour les pauvres » (SRS 42) et à évaluer les différents styles de vie, la politique et les institutions sociales selon l’impact qu’ils ont sur les pauvres. « La vocation chrétienne au développement aide à poursuivre la promotion de tous les hommes et de tout l’homme » (CV 18).
Dignité inaliénable de la personne
Dans cette vision de l’homme, le Concile souligne en premier lieu que la personne humaine a une dignité inaliénable car toute personne est « créée à l’image de Dieu » (GS 12, Gn 1,26). A travers le thème biblique et patristique de l’image de Dieu, l’Église affirme vigoureusement cette dignité et le caractère sacré de chaque personne humaine, par le fait même d’être humain. Cette déclaration a plusieurs conséquences. Elle indique d’abord que le sens de l’homme ne se comprend vraiment que dans sa relation à Dieu, origine et fin de toute vie. Elle souligne aussi que cette dignité de l’homme qui vient de la création lui est donc donnée d’un Autre. Par ailleurs, quel que soit l'état de la personne, la Bible affirme que l'image de Dieu est irréversible en elle. Dans cette perspective anthropologique, le concept d'image de Dieu indique que les humains partagent une même condition et il permet de fonder solidement la valeur de la dignité humaine, au-delà d’une simple convention sociale. C’est ce que fait l’enseignement social de l’Église lorsqu’il appuie la défense et la promotion des droits de l’homme « universels et inviolables » (GS 26) sur ce fondement théologique (PT 8-45, LE 16-22).
Cette perspective implique également que la dignité de la personne humaine ne dépend pas en définitive des réussites ou des capacités de la personne mais de l'amour personnalisant de Dieu. Les implications éthiques de cette déclaration sont importantes dans les débats présents. On peut les retrouver dans les arguments contre l'avortement, l’euthanasie ou le clonage, dans la défense des soins pour les nouveau-nés handicapés (GS 27). Dans la réflexion sur les questions de justice économique et sociale, elle plaide pour une non-discrimination selon les origines ou les capacités, et pour une prise en compte et un respect de chacun, quelles que soient ses réussites (personnes handicapées, sans ressources, sans abri, etc.) (GS 29).
Par ailleurs, les implications anthropologiques de la foi s'étendent aussi à la notion d’égalité fondamentale de tous les êtres humains. L’incarnation où Dieu en Jésus-Christ égale son être à celui de l'être humain est un autre fondement pour l’égalité de tous les êtres humains entre eux. Tous, d’une certaine manière, ont été rejoints par le Christ qui a partagé leur condition jusque dans la mort même. « Par son incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme » (GS 22). Cette notion dessine un contre programme général face à une conception naturaliste ou psychologique de la personne qui tend à dresser des inégalités selon les aptitudes ou le déploiement des capacités. En Christ, tous les humains ont la même dignité, quels que soient leur état, leur talent, leur capacité.
Une personne incarnée en relation avec l’environnement
Un second ensemble de données anthropologiques mis en évidence par le Concile est la condition corporelle de l’homme et de la femme. La personne humaine est « incarnée ». « Corps et âme, mais vraiment un, l’homme est, dans sa condition corporelle même, un résumé de l’univers des choses qui trouvent ainsi, en lui, leur sommet, et peuvent librement louer leur Créateur (Dn 3, 57-90). Il est donc interdit à l’homme de dédaigner la vie corporelle » (GS 14). Parler de sujet incarné ou d’unité humaine du corps et de l’âme signifie que notre corps n'est pas un pur accessoire ou un simple habitacle extérieur. Nos contemporains sont devenus sensibles à l’importance du corps mais ils ne le traitent pas toujours avec respect. Ce corps est essentiel pour devenir des personnes intégrées. Ce qui concerne le corps concerne inévitablement la personne entière, car c'est à travers notre corps que nous entrons en relation avec les autres et avec Dieu. Dieu nous a tant aimés qu'il a pris notre forme humaine pour que nous puissions connaître l'amour de Dieu. Nos corps, « temples de l’Esprit », sont donc des symboles de notre intériorité. L’enseignement de l’Église en tire des conséquences importantes dans les domaines de la bioéthique et de la vie sexuelle et familiale, mais aussi dans la dénonciation de la torture, des mutilations, de la prostitution et en général de toutes les conditions de vie ou de travail dégradantes (GS 27).
Avoir une existence corporelle signifie encore que nous devons prendre au sérieux les limites et le potentiel de nos capacités biologiques. Les drogues par exemple ne respectent pas notre corps, et il nous revient de prendre soin de notre santé en respectant notre intégrité corporelle. Enfin, comme personne corporelle, nous sommes partie du monde matériel et d’un environnement écologique, avec lequel nous entretenons une relation systémique. Cela suppose que nous prenions acte de notre responsabilité pour continuer à faire du monde un lieu habitable. Pour l’enseignement social de l’Église, les développements de la science et de la technologie doivent être jugés selon leurs effets sur notre vie corporelle et communautaire. Nous avons à prévoir les éventuels effets négatifs de découvertes technologiques sur la vie et sur l’environnement, car nous en sommes moralement responsables (CV 48-51).
Une personne essentiellement relationnelle
Un troisième ensemble de notes anthropologiques, relevées au Concile, touche à la dimension relationnelle de l’être humain. Car si l’homme est créé à l’image de Dieu, il s’agit d’un Dieu Trinité, révélé dans l’unité d’amour des trois Personnes. Le « Dieu qui est amour » (1 Jean 4, 8, 16), est un Dieu qui se donne entièrement lui-même, il apporte une lumière sur le sens de l'être humain qui trouve aussi son achèvement dans l’amour et l’échange du donner et recevoir. Cette « ressemblance entre l’union des Personnes divines » et celles des hommes entre eux « montre bien que l’homme, seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même, ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même » (GS 24, CA 41). Le Concile déploie cette conséquence anthropologique à travers une conception sociale et communautaire de l’être humain : si la personne humaine est sacrée, elle est aussi sociale et sa dignité ne peut être réalisée et protégée qu’au sein d’une communauté humaine d’échanges et d’amour mutuel. Comme le rappelle Benoît XVI dans Caritas in veritate : « La créature humaine, qui est de nature spirituelle, se réalise dans les relations interpersonnelles » (CV 53). « La vie sociale n’est donc pas pour l’homme quelque chose de surajouté ; aussi c’est par l’échange avec autrui, par la réciprocité des services, par le dialogue avec ses frères que l’homme grandit selon toutes ses capacités et peut répondre à sa vocation. » (GS 25).
Dans cette perspective, la manière dont nous organisons la société dans les domaines de l’économie, de la politique ou du droit favorise ou non directement le respect de la dignité de la personne et la capacité des individus à grandir dans une communauté. « La personne humaine qui, de par sa nature même, a absolument besoin d’une vie sociale, est et doit être le principe, le sujet et la fin de toutes les institutions » (GS 25). Une vision personnaliste authentique ne peut donc se fonder sur la seule personne prise isolément, ni se limiter à une définition de celle-ci par ses qualités intrinsèques mais doit être relationnelle et appeler une éthique de la solidarité, du « jamais l’un sans l’autre ». L’enseignement social de l’Église en tire de très nombreuses conséquences. Dans le domaine de l’économie par exemple, il invite à se poser la question de savoir si le développement économique met en valeur ou menace la vie que nous menons avec les autres en société. Il exhorte aussi à prendre en compte toute la communauté humaine dans son ensemble, en étant attentifs aux nations les plus pauvres. A propos de cette solidarité fondamentale des humains entre eux, l’Église affirme que : « Tous les hommes ont le droit de participer à la vie économique de la société ». C’est une exigence de justice fondamentale qu’aucune personne ne soit exclue de la possibilité de participer à l’activité de la société, notamment par le droit au travail, qui est aussi une manière de s’associer à l’œuvre créatrice de Dieu (GS 67 ; LE 4).
D’une manière générale, ce principe de centralité de la personne humaine dans l’organisation de la vie sociale, est la source des principes de solidarité et de subsidiarité qui sont les deux piliers fondamentaux de la doctrine sociale. En vertu de la solidarité, la personne doit contribuer avec ses semblables au bien commun de la société. En vertu de la subsidiarité, ni l’État ni aucune société ne doivent se substituer à l’initiative et à la responsabilité des personnes et des communautés intermédiaires au niveau où elles peuvent agir. Selon ce principe, l’État et la société doivent aussi aider les membres du corps social.
Enfin le respect de la dignité de toute personne humaine appelle à porter une attention particulière aux pauvres et aux faibles. Comme le rappelle Jean Paul II : « La justice d’une société se mesure au traitement qu’elle réserve aux pauvres ». Les disciples du Christ sont ainsi invités à « une option ou un amour préférentiel pour les pauvres » (SRS 42) et à évaluer les différents styles de vie, la politique et les institutions sociales selon l’impact qu’ils ont sur les pauvres. « La vocation chrétienne au développement aide à poursuivre la promotion de tous les hommes et de tout l’homme » (CV 18).
Lotfi- Dans la prière
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Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
Seulement ce n'est pas l'Eglise qui a le pouvoir politique, en ce moment.
Ce qu'elle pense est ce que doit faire un chrétien dans la société, mais les autres personnes sont libres de créer et d'obéir à leurs propres lois.
C'est malheureux d'empêcher de travailler quelqu'un, mais le système mets des batons dans les roues à ses opposants, c'est comme ça.
Ce qu'elle pense est ce que doit faire un chrétien dans la société, mais les autres personnes sont libres de créer et d'obéir à leurs propres lois.
C'est malheureux d'empêcher de travailler quelqu'un, mais le système mets des batons dans les roues à ses opposants, c'est comme ça.
maxkolbe- Combat avec Sainte Marie
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Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
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Travail
Projet
C’est avec la seconde révolution industrielle, à la fin du 19e siècle, que l’Église s’engage sur le problème du travail, élément primordial de la question sociale. L’encyclique Rerum Novarum, pilier du Discours social de l’Église, a pour sujet la condition des ouvriers, mais elle consacre au travail lui-même un long développement. C’est à ce texte fondamental que se référeront toutes les encycliques suivantes, publiées à des dates anniversaires, y compris Laborem Exercens qui s’y rattache, 90 ans plus tard.
« Ils disaient en riant, et pour embêter les curés, que travailler c’est prier, et ils ne croyaient pas si bien dire. Tant leur travail était une prière »1. A la veille de la première guerre mondiale, Péguy regrette l’heureux temps des bâtisseurs de cathédrales : « un chantier était un lieu de la terre où les hommes étaient heureux ». N’idéalise-t-il pas le travail, oubliant qu’il y avait aussi des morts sur les chantiers des cathédrales ? Cette ambivalence dans le regard porté sur le travail reste d’actualité : amour du métier et du travail bien fait d’une part ; poids de la « peine » imposée à ceux qui travaillent sans avoir le privilège d’y trouver satisfaction d’autre part…
Dans son traitement du thème du travail, le discours social de l’Église - de Rerum novarum (RN 1891) à aujourd’hui, en passant par Laborem exercens , 1981) – évoque toujours en filigrane ce contraste entre aspects positifs et négatifs du travail, entre la peine nécessaire et le surcroît d’humanité. On y repère aussi un souci constant de traiter du travail à partir de ce qu’il fait aux personnes. En témoigne la dénonciation, dès 1891, des « conditions indignes et dégradantes » imposées aux travailleurs (RN 29, 1).
Pour exposer la conception chrétienne du travail, nous nous appuierons principalement sur Laborem exercens, seule encyclique entièrement consacrée ce thème. L’idée centrale de Jean Paul II est que le travail est l’activité humaine par excellence : l’homme se construit par le travail. En travaillant, l’être humain imite Dieu, car il porte en lui-même (et seulement lui) la ressemblance avec Dieu.
Quatre éléments structurent ce discours : le rapport à la création, la relation capital/travail, la dignité de l’homme, la solidarité2.
Le rapport à la création
C’est sur le premier chapitre de la Genèse que se fonde le discours pontifical : le travail du Créateur (la Création) est confié à l’homme pour qu’il le poursuive et le fasse fructifier : « En accomplissant ce mandat, l’homme, tout être humain, reflète l’action même du Créateur de l’univers » (Laborem exercens, II, 4, 2). Le projet de Dieu est de destiner les biens de ce monde à l’ensemble de l’humanité, et non à un petit groupe. En travaillant, l’homme se confronte à une réalité qui lui est extérieure et s’en trouve grandi ; il s’y heurte parfois. Si le travail est une contrainte pour vivre, l’homme y réalise aussi sa vocation d’emplir la terre et de maîtriser la nature afin de n’être pas dominé par elle. Notons cependant que cette tâche est comprise dans une perspective qui ignore les préoccupations environnementales d’aujourd’hui3.
Pour Jean Paul II, puisque l’homme est un sujet conscient et libre quand il apprivoise la Terre, son travail a une valeur éthique. De même que Dieu contempla l’œuvre accomplie par lui chaque jour de la Création4, de même l’homme participe à la Création et glorifie son Dieu en travaillant. Toujours en se référant au texte de la Genèse, le pape exige pour l’homme le repos hebdomadaire, qui doit être un « repos que le Seigneur réserve à ses serviteurs et amis » (Mt, 25,21), un repos pour l’action de grâces plus que pour la restauration des forces du travailleur.
Par ailleurs, cette œuvre humaine de domination de la nature n’est pas une activité solitaire : apporter des ressources humaines dans l’entreprise permet d’exprimer la solidarité entre les travailleurs, aussi bien face à la concurrence extérieure que face aux conflits internes.
La dignité de l’homme
Si le travail sous toutes ses formes est lié à la peine dans la tradition chrétienne (Gn, 3, 17) – bien des textes évoquent le rapport entre le péché et les formes d’aliénation dans le travail -, celui-ci est d’abord, dans le Discours social de l’Église, une expression de la dignité de l’homme. La personne humaine ne doit donc pas être déshonorée dans le cadre du travail, ni aliénée par celui-ci. Sa finalité au contraire est de lui permettre de se construire. Dans son discours aux délégués réunis pour la 50e session de la Conférence internationale du travail, en 1969, Paul VI évoque la fresque de Maurice Denis qui orne le siège de l’OIT à Genève ; il rend hommage aux travailleurs et leur donne pour modèle le Christ charpentier. Douze ans plus tard, devant la même assemblée (68e session), Jean Paul II développe la même idée : derrière tout travail, physique ou intellectuel, de création, d’exécution ou de reproduction, « il y a toujours un sujet vivant : la personne humaine. C’est de cela que le travail tire sa valeur et sa dignité »5. Si l’homme se réalise et accomplit sa vocation d’homme dans le travail, alors le travail sert l’homme. Et Jean Paul II profite de cette occasion pour se féliciter de l’œuvre accomplie par l’Organisation internationale pour mieux envisager le travail dans sa relation avec l’homme.
La question reste pourtant posée : « Le travail est-il bon pour l’homme ? ». Interrogation que formule, par exemple, le Comité du monde ouvrier (organe de l’épiscopat français) dans un texte du 1er mai 2000, qui rappelle que les conditions de travail entraînées par les « exigences de souplesse et de flexibilité, la pratique des flux tendus »6 sont sources de stress et de précarité. De Léon XIII à nos jours, nombre de textes déplorent que trop souvent le travail soit imposé à l’homme dans des conditions « indignes ». Les ouvrages ne manquent pas qui témoignent de conditions encore inacceptables aujourd’hui7.
La relation capital/travail
Pour Léon XIII, les deux classes (celle des patrons et celle des travailleurs) sont destinées « à se tenir mutuellement dans un parfait équilibre. Elles ont un impérieux besoin l’une de l’autre : il ne peut y avoir de capital sans travail, ni de travail sans capital » (RN, 15, 2). Les devoirs des ouvriers et ceux des patrons se complètent pour atteindre un même objectif : réaliser un ordre moral et social où la religion détruira le Mal. Si Rerum novarum utilise un vocabulaire marxiste – mais la notion de « classe » ne se trouve-t-elle pas ailleurs que chez Marx ? – c’est pour mieux s’opposer au marxisme. L’argumentation se construit en réponse au « socialisme » de l’époque et contre lui : le rapport des hommes entre eux ne peut se définir d’abord par la lutte des classes. Ce discours reste marqué par le néo-thomisme, qui considère les inégalités sociales comme des différences inhérentes à la condition « naturelle » de l’humanité.
Les successeurs de Léon XIII, tout en se référant sans cesse à cette encyclique fondamentale, changeront de vocabulaire et évolueront notablement sur la question de la relation entre capital et travail, qu’ils se refusent à mettre sur le même plan. Jean XXIII affirme qu’on « a davantage confiance dans les revenus provenant du travail ou de droits fondés sur le travail que dans ceux qui proviennent du capital ou de droits fondés sur le capital » (Mater et magistra, II, E, 106). Quant à Jean Paul II, il consacre un chapitre entier à la question du rapport capital/travail : pour lui, le capital, c’est d’abord les richesses de la nature, mais c’est aussi le savoir et la technique, ainsi que les moyens de production - y compris financiers. Refusant de mettre à égalité capital et travail comme deux facteurs de production équivalents, il réaffirme la priorité-primauté du travail sur le capital, puisque le travail est humain.
Benoît XVI va plus loin encore dans la réflexion sur la place du travail dans le développement économique. Pour lui, le marché ne doit pas être le seul principe d’organisation économique : « La vie économique a sans aucun doute besoin du contrat pour réglementer les relations d’échange entre valeurs équivalentes. Mais elle a tout autant besoin de lois justes et de formes de redistribution guidées par la politique, ainsi que d’œuvres qui soient marquées par l’esprit du don » (Caritas in veritate, 37). Sur la base du marché (économique), régulé par le politique, la logique du don sans contrepartie permet de construire un bien commun plus large. Bien sûr, le pape ne demande pas que l’échange et le don régissent toute la vie de l’entreprise, mais de telles références sont nécessaires pour protéger l’homme, car « le marché ne doit pas devenir le lieu de la domination du fort sur le faible » (CV, 36).
La solidarité
La solidarité est l’une des manifestations de la dignité des travailleurs. Paul VI déjà, dans sa lettre au cardinal Roy (Octogesima adveniens , OA1971), se souciait des victimes des mutations économiques, facilement laissées pour compte et marginalisées, et réclamait un discernement « pour saisir à leur racine les situations naissantes d’injustice » (OA 15). Pour combattre l’injustice, aussi bien dans l’entreprise qu’à l’échelle du monde, la solidarité est nécessaire entre les hommes. Pour les papes les plus récents, elle justifie les conflits sociaux et parfois même la grève8.
« Au regard de l’Évangile qui inspire la doctrine sociale de l’Église, cette solidarité est le complément de la justice. Dans ce cas, la justice consiste à reconnaître la dignité de chaque acteur du travail, son droit à un travail justement rémunéré et facteur de développement pour la personne et pour le corps social tout entier. Il ne peut y avoir de réelle justice là où l’ensemble des acteurs relayés par des corps représentants ne sont associés ni à la gestion ni aux fruits du travail ». Ainsi s’exprime l’évêque de Metz, en 2008, à propos des licenciements dans la sidérurgie à Gandrange. Il explicite ainsi des thèmes récurrents du discours social catholique depuis le Concile. Que ce soit dans son discours de 1982 à Genève ou dans Centesimus annus (CA , encyclique publiée à l’occasion du centenaire de Rerum novarum), Jean Paul II avait mis en garde contre la menace du chômage, qui prive le travailleur de ses droits à un juste salaire et à la sécurité. Il ajoutait : « Plus les individus sont vulnérables, plus ils ont besoin de l’intérêt et de l’attention que leur portent les autres et en particulier de l’intervention des pouvoirs publics » (CA I, 10).
Le travail, pour être humain, doit respecter toute la personne et toutes les personnes. C’est, pour Jean Paul II, le devoir de l’Église que de rappeler ces conditions, car c’est « à partir d’une juste conception du travail qu’il sera possible de définir les objectifs que la solidarité doit poursuivre et les différentes formes qu’elle devra assumer »9.
Un discours trop général ?
Peut-être ressent-on, à la lecture de ces textes, l’impression d’un certain décalage entre ce qu’ils disent et la réalité des conditions de travail dans le monde occidental post-industriel. Si le magistère romain ne cesse d’élever la voix contre les formes modernes d’esclavage dans de nombreux pays en développement (notamment le travail des enfants), ne s’en tient-il pas à des mises en garde trop générales quant aux formes modernes d’exploitation des travailleurs dans bien des entreprises des pays développés ? Son discours sur la dignité du travail humain, aussi fondamental et juste qu’il soit, risque d’être perçu comme abstrait, faute de référence aux situations concrètes portant aujourd’hui atteinte à cette dignité : dépendance des salariés vis-à-vis de leur entreprise, absence de reconnaissance des efforts réalisés, inhumanité des conditions d’exercice de certaines professions, obligation faite aux cadres de rester « connectés » en permanence par l’internet ou le réseau téléphonique, tout cela engendre des souffrances dont les conséquences sont parfois dramatiques. La responsabilité de l’homme au travail devient de plus en plus individualisée ; les relations de travail en sont affectées, la solidarité en pâtit. Une nouvelle révolution, liée à l’excessive financiarisation de l’activité économique, est en train de modifier en profondeur les conditions de travail d’un très grand nombre de femmes et d’hommes. On attendrait du discours romain qu’il prenne davantage en compte ces évolutions récentes, pour redonner toute sa vigueur à l’affirmation la plus traditionnelle selon laquelle l’homme doit rester le maître de son travail.
On pourrait faire une remarque analogue à propos du chômage : quand les non diplômés risquent de plus en plus d’être exclus du monde du travail, quand les intérimaires ne peuvent trouver du sens à un travail qui n’est plus qu’un « emploi », quand des précaires sont ballottés entre contrats à durée déterminée, quand des employés à temps très partiel ressentent dans leur statut l’absence de respect envers leur personne, l’impératif éthique de la lutte contre le chômage appellerait une invitation plus ferme à inventer des voies nouvelles pour le réduire10.
Défendre l’homme au travail, tel est le souci constant des papes. Mais le discours social de l’Église gagnerait à mieux s’adapter aux réelles conditions locales de son exercice. Il serait alors plus audible par ceux qui refusent de se résigner et croient que le Royaume de Dieu peut advenir aussi dans le monde du travail.
Du global au local
Le discours de l’Église se construit à plusieurs niveaux : international/ continental/ national/ diocésain/ paroissial/ local. Les textes pontificaux ont pour fonction de stimuler et nourrir les autres niveaux. Ils sont parfaitement dans leur rôle en rappelant simplement, mais fermement, que le travail doit être au service de l’homme et non l’homme au service du travail. Reste à tous ceux qui forment l’Église de prendre leurs responsabilités en luttant pour ne pas être prisonniers de leur vie professionnelle et en promouvant la solidarité dans les entreprises et dans la Cité.
Rome n’est pas toute l’Église. Si le discours romain, tenu à une certaine généralité - il s’adresse à la terre entière -, se situe surtout au niveau des références anthropologiques et théologiques, les épiscopats nationaux expriment souvent leur préoccupation à propos de telle ou telle des conséquences des évolutions économiques - en particulier la crise financière – pour les travailleurs. Ainsi, des évêques français ont ainsi pris la parole à l’occasion de suicides survenus dans plusieurs entreprises en raison du stress provoqué par l’impossibilité d’atteindre des objectifs fixés.
Doit-on attendre des déclarations pontificales qu’elles entrent dans le détail de toutes nos conditions quotidiennes, qu’elles se soucient des ouvertures de centres commerciaux et des variations de la durée du travail dans certains pays ? Des violations plus dramatiques de la dignité humaine, comme les conditions inacceptables du travail des enfants dans une partie du monde, appellent des condamnations plus solennelles.
La non-reconnaissance de la dignité humaine déborde le cadre des conditions de travail : elle se répercute sur le vivre-ensemble dans les cités, où vivent à côté les uns des autres travailleurs et chômeurs, français de souche et immigrés. C’est pourquoi des prêtres ouvriers, réunis à la Pentecôte 2008, ont demandé que l’Église ose aller à la rencontre des hommes et des autres croyances, « dans l’esprit de celui qui cherche et qui a besoin des autres pour avancer en vérité ». Pour eux, les résistances collectives des travailleurs sont « les pierres d’angle de la construction d’une humanité solidaire, fraternelle et pacifiée ». Rappelant « que le monde du travail justifie des initiatives spécifiques et que l’Église se doit d’y consacrer des forces au risque de manquer sa mission », ils réclament « que de nouvelles équipes missionnaires diversifiées, avec des laïcs, des religieuses, des diacres et des PO soient envoyées en terre ouvrière »11. Certains verront là un combat d’arrière-garde ; mais d’autres un salutaire cri d’alarme : l’Église doit traduire par des choix pastoraux sa conviction que le monde du travail reste central pour l’avenir de la dignité humaine.
Travail
Projet
C’est avec la seconde révolution industrielle, à la fin du 19e siècle, que l’Église s’engage sur le problème du travail, élément primordial de la question sociale. L’encyclique Rerum Novarum, pilier du Discours social de l’Église, a pour sujet la condition des ouvriers, mais elle consacre au travail lui-même un long développement. C’est à ce texte fondamental que se référeront toutes les encycliques suivantes, publiées à des dates anniversaires, y compris Laborem Exercens qui s’y rattache, 90 ans plus tard.
« Ils disaient en riant, et pour embêter les curés, que travailler c’est prier, et ils ne croyaient pas si bien dire. Tant leur travail était une prière »1. A la veille de la première guerre mondiale, Péguy regrette l’heureux temps des bâtisseurs de cathédrales : « un chantier était un lieu de la terre où les hommes étaient heureux ». N’idéalise-t-il pas le travail, oubliant qu’il y avait aussi des morts sur les chantiers des cathédrales ? Cette ambivalence dans le regard porté sur le travail reste d’actualité : amour du métier et du travail bien fait d’une part ; poids de la « peine » imposée à ceux qui travaillent sans avoir le privilège d’y trouver satisfaction d’autre part…
Dans son traitement du thème du travail, le discours social de l’Église - de Rerum novarum (RN 1891) à aujourd’hui, en passant par Laborem exercens , 1981) – évoque toujours en filigrane ce contraste entre aspects positifs et négatifs du travail, entre la peine nécessaire et le surcroît d’humanité. On y repère aussi un souci constant de traiter du travail à partir de ce qu’il fait aux personnes. En témoigne la dénonciation, dès 1891, des « conditions indignes et dégradantes » imposées aux travailleurs (RN 29, 1).
Pour exposer la conception chrétienne du travail, nous nous appuierons principalement sur Laborem exercens, seule encyclique entièrement consacrée ce thème. L’idée centrale de Jean Paul II est que le travail est l’activité humaine par excellence : l’homme se construit par le travail. En travaillant, l’être humain imite Dieu, car il porte en lui-même (et seulement lui) la ressemblance avec Dieu.
Quatre éléments structurent ce discours : le rapport à la création, la relation capital/travail, la dignité de l’homme, la solidarité2.
Le rapport à la création
C’est sur le premier chapitre de la Genèse que se fonde le discours pontifical : le travail du Créateur (la Création) est confié à l’homme pour qu’il le poursuive et le fasse fructifier : « En accomplissant ce mandat, l’homme, tout être humain, reflète l’action même du Créateur de l’univers » (Laborem exercens, II, 4, 2). Le projet de Dieu est de destiner les biens de ce monde à l’ensemble de l’humanité, et non à un petit groupe. En travaillant, l’homme se confronte à une réalité qui lui est extérieure et s’en trouve grandi ; il s’y heurte parfois. Si le travail est une contrainte pour vivre, l’homme y réalise aussi sa vocation d’emplir la terre et de maîtriser la nature afin de n’être pas dominé par elle. Notons cependant que cette tâche est comprise dans une perspective qui ignore les préoccupations environnementales d’aujourd’hui3.
Pour Jean Paul II, puisque l’homme est un sujet conscient et libre quand il apprivoise la Terre, son travail a une valeur éthique. De même que Dieu contempla l’œuvre accomplie par lui chaque jour de la Création4, de même l’homme participe à la Création et glorifie son Dieu en travaillant. Toujours en se référant au texte de la Genèse, le pape exige pour l’homme le repos hebdomadaire, qui doit être un « repos que le Seigneur réserve à ses serviteurs et amis » (Mt, 25,21), un repos pour l’action de grâces plus que pour la restauration des forces du travailleur.
Par ailleurs, cette œuvre humaine de domination de la nature n’est pas une activité solitaire : apporter des ressources humaines dans l’entreprise permet d’exprimer la solidarité entre les travailleurs, aussi bien face à la concurrence extérieure que face aux conflits internes.
La dignité de l’homme
Si le travail sous toutes ses formes est lié à la peine dans la tradition chrétienne (Gn, 3, 17) – bien des textes évoquent le rapport entre le péché et les formes d’aliénation dans le travail -, celui-ci est d’abord, dans le Discours social de l’Église, une expression de la dignité de l’homme. La personne humaine ne doit donc pas être déshonorée dans le cadre du travail, ni aliénée par celui-ci. Sa finalité au contraire est de lui permettre de se construire. Dans son discours aux délégués réunis pour la 50e session de la Conférence internationale du travail, en 1969, Paul VI évoque la fresque de Maurice Denis qui orne le siège de l’OIT à Genève ; il rend hommage aux travailleurs et leur donne pour modèle le Christ charpentier. Douze ans plus tard, devant la même assemblée (68e session), Jean Paul II développe la même idée : derrière tout travail, physique ou intellectuel, de création, d’exécution ou de reproduction, « il y a toujours un sujet vivant : la personne humaine. C’est de cela que le travail tire sa valeur et sa dignité »5. Si l’homme se réalise et accomplit sa vocation d’homme dans le travail, alors le travail sert l’homme. Et Jean Paul II profite de cette occasion pour se féliciter de l’œuvre accomplie par l’Organisation internationale pour mieux envisager le travail dans sa relation avec l’homme.
La question reste pourtant posée : « Le travail est-il bon pour l’homme ? ». Interrogation que formule, par exemple, le Comité du monde ouvrier (organe de l’épiscopat français) dans un texte du 1er mai 2000, qui rappelle que les conditions de travail entraînées par les « exigences de souplesse et de flexibilité, la pratique des flux tendus »6 sont sources de stress et de précarité. De Léon XIII à nos jours, nombre de textes déplorent que trop souvent le travail soit imposé à l’homme dans des conditions « indignes ». Les ouvrages ne manquent pas qui témoignent de conditions encore inacceptables aujourd’hui7.
La relation capital/travail
Pour Léon XIII, les deux classes (celle des patrons et celle des travailleurs) sont destinées « à se tenir mutuellement dans un parfait équilibre. Elles ont un impérieux besoin l’une de l’autre : il ne peut y avoir de capital sans travail, ni de travail sans capital » (RN, 15, 2). Les devoirs des ouvriers et ceux des patrons se complètent pour atteindre un même objectif : réaliser un ordre moral et social où la religion détruira le Mal. Si Rerum novarum utilise un vocabulaire marxiste – mais la notion de « classe » ne se trouve-t-elle pas ailleurs que chez Marx ? – c’est pour mieux s’opposer au marxisme. L’argumentation se construit en réponse au « socialisme » de l’époque et contre lui : le rapport des hommes entre eux ne peut se définir d’abord par la lutte des classes. Ce discours reste marqué par le néo-thomisme, qui considère les inégalités sociales comme des différences inhérentes à la condition « naturelle » de l’humanité.
Les successeurs de Léon XIII, tout en se référant sans cesse à cette encyclique fondamentale, changeront de vocabulaire et évolueront notablement sur la question de la relation entre capital et travail, qu’ils se refusent à mettre sur le même plan. Jean XXIII affirme qu’on « a davantage confiance dans les revenus provenant du travail ou de droits fondés sur le travail que dans ceux qui proviennent du capital ou de droits fondés sur le capital » (Mater et magistra, II, E, 106). Quant à Jean Paul II, il consacre un chapitre entier à la question du rapport capital/travail : pour lui, le capital, c’est d’abord les richesses de la nature, mais c’est aussi le savoir et la technique, ainsi que les moyens de production - y compris financiers. Refusant de mettre à égalité capital et travail comme deux facteurs de production équivalents, il réaffirme la priorité-primauté du travail sur le capital, puisque le travail est humain.
Benoît XVI va plus loin encore dans la réflexion sur la place du travail dans le développement économique. Pour lui, le marché ne doit pas être le seul principe d’organisation économique : « La vie économique a sans aucun doute besoin du contrat pour réglementer les relations d’échange entre valeurs équivalentes. Mais elle a tout autant besoin de lois justes et de formes de redistribution guidées par la politique, ainsi que d’œuvres qui soient marquées par l’esprit du don » (Caritas in veritate, 37). Sur la base du marché (économique), régulé par le politique, la logique du don sans contrepartie permet de construire un bien commun plus large. Bien sûr, le pape ne demande pas que l’échange et le don régissent toute la vie de l’entreprise, mais de telles références sont nécessaires pour protéger l’homme, car « le marché ne doit pas devenir le lieu de la domination du fort sur le faible » (CV, 36).
La solidarité
La solidarité est l’une des manifestations de la dignité des travailleurs. Paul VI déjà, dans sa lettre au cardinal Roy (Octogesima adveniens , OA1971), se souciait des victimes des mutations économiques, facilement laissées pour compte et marginalisées, et réclamait un discernement « pour saisir à leur racine les situations naissantes d’injustice » (OA 15). Pour combattre l’injustice, aussi bien dans l’entreprise qu’à l’échelle du monde, la solidarité est nécessaire entre les hommes. Pour les papes les plus récents, elle justifie les conflits sociaux et parfois même la grève8.
« Au regard de l’Évangile qui inspire la doctrine sociale de l’Église, cette solidarité est le complément de la justice. Dans ce cas, la justice consiste à reconnaître la dignité de chaque acteur du travail, son droit à un travail justement rémunéré et facteur de développement pour la personne et pour le corps social tout entier. Il ne peut y avoir de réelle justice là où l’ensemble des acteurs relayés par des corps représentants ne sont associés ni à la gestion ni aux fruits du travail ». Ainsi s’exprime l’évêque de Metz, en 2008, à propos des licenciements dans la sidérurgie à Gandrange. Il explicite ainsi des thèmes récurrents du discours social catholique depuis le Concile. Que ce soit dans son discours de 1982 à Genève ou dans Centesimus annus (CA , encyclique publiée à l’occasion du centenaire de Rerum novarum), Jean Paul II avait mis en garde contre la menace du chômage, qui prive le travailleur de ses droits à un juste salaire et à la sécurité. Il ajoutait : « Plus les individus sont vulnérables, plus ils ont besoin de l’intérêt et de l’attention que leur portent les autres et en particulier de l’intervention des pouvoirs publics » (CA I, 10).
Le travail, pour être humain, doit respecter toute la personne et toutes les personnes. C’est, pour Jean Paul II, le devoir de l’Église que de rappeler ces conditions, car c’est « à partir d’une juste conception du travail qu’il sera possible de définir les objectifs que la solidarité doit poursuivre et les différentes formes qu’elle devra assumer »9.
Un discours trop général ?
Peut-être ressent-on, à la lecture de ces textes, l’impression d’un certain décalage entre ce qu’ils disent et la réalité des conditions de travail dans le monde occidental post-industriel. Si le magistère romain ne cesse d’élever la voix contre les formes modernes d’esclavage dans de nombreux pays en développement (notamment le travail des enfants), ne s’en tient-il pas à des mises en garde trop générales quant aux formes modernes d’exploitation des travailleurs dans bien des entreprises des pays développés ? Son discours sur la dignité du travail humain, aussi fondamental et juste qu’il soit, risque d’être perçu comme abstrait, faute de référence aux situations concrètes portant aujourd’hui atteinte à cette dignité : dépendance des salariés vis-à-vis de leur entreprise, absence de reconnaissance des efforts réalisés, inhumanité des conditions d’exercice de certaines professions, obligation faite aux cadres de rester « connectés » en permanence par l’internet ou le réseau téléphonique, tout cela engendre des souffrances dont les conséquences sont parfois dramatiques. La responsabilité de l’homme au travail devient de plus en plus individualisée ; les relations de travail en sont affectées, la solidarité en pâtit. Une nouvelle révolution, liée à l’excessive financiarisation de l’activité économique, est en train de modifier en profondeur les conditions de travail d’un très grand nombre de femmes et d’hommes. On attendrait du discours romain qu’il prenne davantage en compte ces évolutions récentes, pour redonner toute sa vigueur à l’affirmation la plus traditionnelle selon laquelle l’homme doit rester le maître de son travail.
On pourrait faire une remarque analogue à propos du chômage : quand les non diplômés risquent de plus en plus d’être exclus du monde du travail, quand les intérimaires ne peuvent trouver du sens à un travail qui n’est plus qu’un « emploi », quand des précaires sont ballottés entre contrats à durée déterminée, quand des employés à temps très partiel ressentent dans leur statut l’absence de respect envers leur personne, l’impératif éthique de la lutte contre le chômage appellerait une invitation plus ferme à inventer des voies nouvelles pour le réduire10.
Défendre l’homme au travail, tel est le souci constant des papes. Mais le discours social de l’Église gagnerait à mieux s’adapter aux réelles conditions locales de son exercice. Il serait alors plus audible par ceux qui refusent de se résigner et croient que le Royaume de Dieu peut advenir aussi dans le monde du travail.
Du global au local
Le discours de l’Église se construit à plusieurs niveaux : international/ continental/ national/ diocésain/ paroissial/ local. Les textes pontificaux ont pour fonction de stimuler et nourrir les autres niveaux. Ils sont parfaitement dans leur rôle en rappelant simplement, mais fermement, que le travail doit être au service de l’homme et non l’homme au service du travail. Reste à tous ceux qui forment l’Église de prendre leurs responsabilités en luttant pour ne pas être prisonniers de leur vie professionnelle et en promouvant la solidarité dans les entreprises et dans la Cité.
Rome n’est pas toute l’Église. Si le discours romain, tenu à une certaine généralité - il s’adresse à la terre entière -, se situe surtout au niveau des références anthropologiques et théologiques, les épiscopats nationaux expriment souvent leur préoccupation à propos de telle ou telle des conséquences des évolutions économiques - en particulier la crise financière – pour les travailleurs. Ainsi, des évêques français ont ainsi pris la parole à l’occasion de suicides survenus dans plusieurs entreprises en raison du stress provoqué par l’impossibilité d’atteindre des objectifs fixés.
Doit-on attendre des déclarations pontificales qu’elles entrent dans le détail de toutes nos conditions quotidiennes, qu’elles se soucient des ouvertures de centres commerciaux et des variations de la durée du travail dans certains pays ? Des violations plus dramatiques de la dignité humaine, comme les conditions inacceptables du travail des enfants dans une partie du monde, appellent des condamnations plus solennelles.
La non-reconnaissance de la dignité humaine déborde le cadre des conditions de travail : elle se répercute sur le vivre-ensemble dans les cités, où vivent à côté les uns des autres travailleurs et chômeurs, français de souche et immigrés. C’est pourquoi des prêtres ouvriers, réunis à la Pentecôte 2008, ont demandé que l’Église ose aller à la rencontre des hommes et des autres croyances, « dans l’esprit de celui qui cherche et qui a besoin des autres pour avancer en vérité ». Pour eux, les résistances collectives des travailleurs sont « les pierres d’angle de la construction d’une humanité solidaire, fraternelle et pacifiée ». Rappelant « que le monde du travail justifie des initiatives spécifiques et que l’Église se doit d’y consacrer des forces au risque de manquer sa mission », ils réclament « que de nouvelles équipes missionnaires diversifiées, avec des laïcs, des religieuses, des diacres et des PO soient envoyées en terre ouvrière »11. Certains verront là un combat d’arrière-garde ; mais d’autres un salutaire cri d’alarme : l’Église doit traduire par des choix pastoraux sa conviction que le monde du travail reste central pour l’avenir de la dignité humaine.
Lotfi- Dans la prière
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Inscription : 01/08/2011
Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
Si un jihadiste d'EI venait à ne plus pouvoir travailler après une arrestation, je ne serai pas le premier à aller transférer 10 euros sur son compte bancaire suite à une "émouvante" vidéo type "appel du coeur".
Si je le vois dans la rue en train de mendier ou de chercher du boulot, même humble, c'est différent.
Jésus ne nous a pas demandé de nourrir nos ennemis, mais de prier pour eux.
Si je le vois dans la rue en train de mendier ou de chercher du boulot, même humble, c'est différent.
Jésus ne nous a pas demandé de nourrir nos ennemis, mais de prier pour eux.
maxkolbe- Combat avec Sainte Marie
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Inscription : 12/01/2013
Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
tous artisans de paix a écrit:Pourriez-vous préciser le rapport entre cette vidéo et le sujet, s'il vous plaît, @Lotfi ?[/color] [/b]
Merci.
Paix
J'espère vous répondre avec ces quelques liens.
.....Car refuser un travail à une personne car il ne raisonne pas comme tout le monde est minable et mesquin.
Refuser ce qui est différent c'est raisonner comme DAECH! leur raisonnement est le suivant: "Celui qui est contre nous doit périr"
fraternellement
LOTFI
Lotfi- Dans la prière
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Inscription : 01/08/2011
Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
Bonjour,
Relisez-mes propos: refuser du travail à une personne, sous prétexte qu'elle a été condamnée par le passé, est injuste.
Lui refuser du travail pour ses opinions personnelles - qu'elle garde pour elle - est également injuste.
Mais si, au cours de son nouveau travail, cette personne continue à essayer d'influencer des jeunes - lesquels sont très influençables! - en tenant encore des propos négationnistes, alors il est normal qu'elle soit renvoyée.
On ne peut pas laisser une personne dire tout et n'importe quoi à des enfants ou à des adolescents!
Laisseriez-vous une personne inculquer la haine et le refus de la vérité à des enfants ou à des adolescents?
Si un professeur essayait d'enseigner le Djihad Islamiste à mes enfants, soyez assuré qu'il ne resterait pas leur professeur bien longtemps.
Les jeunes, on doit les protéger.
Reste à savoir si ce monsieur a continué à tenir des propos négationnistes au cours de son nouvel emploi, comme il l'a fait par le passé.
Enfin, à toutes fins utiles, je rappelle que le négationnisme n'est pas admis sur ce forum.
J'espère vous répondre avec ces quelques liens.
.....Car refuser un travail à une personne car il ne raisonne pas comme tout le monde est minable et mesquin.
Relisez-mes propos: refuser du travail à une personne, sous prétexte qu'elle a été condamnée par le passé, est injuste.
Lui refuser du travail pour ses opinions personnelles - qu'elle garde pour elle - est également injuste.
Mais si, au cours de son nouveau travail, cette personne continue à essayer d'influencer des jeunes - lesquels sont très influençables! - en tenant encore des propos négationnistes, alors il est normal qu'elle soit renvoyée.
On ne peut pas laisser une personne dire tout et n'importe quoi à des enfants ou à des adolescents!
Laisseriez-vous une personne inculquer la haine et le refus de la vérité à des enfants ou à des adolescents?
Si un professeur essayait d'enseigner le Djihad Islamiste à mes enfants, soyez assuré qu'il ne resterait pas leur professeur bien longtemps.
Les jeunes, on doit les protéger.
Reste à savoir si ce monsieur a continué à tenir des propos négationnistes au cours de son nouvel emploi, comme il l'a fait par le passé.
Enfin, à toutes fins utiles, je rappelle que le négationnisme n'est pas admis sur ce forum.
11) Tout message ou remarque raciste, xénophobe ou incitant à la haine contre des membres ou contre autrui (y compris contre les immigrés) verront leur droit d’écriture être retiré. Le Peuple de la Paix est un forum chrétien catholique, dans lequel l’amour du prochain doit primer. De même, tout message d’extrême-droite – cette doctrine haineuse qui a mené aux pires extrémités - sera modéré, et entraînera le retrait du droit d’écriture.
tous artisans de paix- Enfant de Dieu
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Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
Oui justement on n'a jamais prouvé qu'il a fait des propos négationnistes dans son nouveau travail.
Lotfi- Dans la prière
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Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
Lotfi a écrit:Oui justement on n'a jamais prouvé qu'il a fait des propos négationnistes dans son nouveau travail.
Dans ce cas, c'est autre chose.
Cela étant, il travaille avec des enfants: il est normal de rester très prudent, dans un cas pareil.
Le travail avec des jeunes, c'est un cas à part. Un cas un peu spécifique. L'intérêt de l'enfant passe avant tout.
Je le redis, je ne serais pas à l'aise si une personne ayant été condamnée pour avoir prêché le Djihad Islamiste ou pour avoir vanté les mérites d'Hitler voulait enseigner à mes enfants.
Surtout s'il affirme lui-même ne pas avoir changé d'avis depuis!
Tendre l'autre joue ne veut pas dire qu'il faille se montrer imprudent. Etre miséricordieux, oui. Mais il faut rester vigilent en présence du danger, surtout quand des enfants sont impliqués.
Et quand on voit ce qu'il dit à la fin de sa vidéo - sur le prétendu terrorisme intellectuel - j'ai peine à croire qu'il se tienne à carreaux quand il est avec des jeunes. Mais bon...
Ici, sa difficulté à retrouver un emploi tient beaucoup à la spécificité de cet emploi.
Ne peut-il pas rechercher un autre type d'emploi?
Quoiqu'il en soit, je continue à penser que cette vidéo - mettant en lumière un négationniste non repenti qui peine à trouver du travail dans l'enseignement - est un bien curieux choix pour ce forum,@Lotfi. Bien qu'il ne s'agisse pas, à proprement parler, d'une apologie du négationnisme.
Dernière édition par tous artisans de paix le Lun 2 Mar 2015 - 23:19, édité 1 fois
tous artisans de paix- Enfant de Dieu
- Messages : 3430
Inscription : 17/06/2014
Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
Le troisième Reich anti-chrétien dans ses fondements
avait certainement de très bons petits professeurs au langage chatoyant et chantant,
au comportement enjoué et affable,
mais qui se révélèrent êtres des êtres des plus froids et des plus cruels.
Chrétiens ne nous laissons pas piéger par les les cris doucereux de ces hiboux malins qui nous entraîneraient au mal.
avait certainement de très bons petits professeurs au langage chatoyant et chantant,
au comportement enjoué et affable,
mais qui se révélèrent êtres des êtres des plus froids et des plus cruels.
Chrétiens ne nous laissons pas piéger par les les cris doucereux de ces hiboux malins qui nous entraîneraient au mal.
Sofoyal- Combat l'antechrist
- Messages : 2384
Inscription : 03/11/2013
Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
J'ai visionné quelques vidéos de ce personnage
Je ne peux m'empêcher après réflexion de demander à @Lotfi.
Seriez vous vous aussi, (sans le dire) National socialiste comme cet admirateur avoué d'Hitler?
A moins que vous n'ayez pas fait un peu le tour de ses vidéos?
Si vous l'avez fait comment osez-vous cautionner le soutient à cet individu?
Pour qui prenez vous les chrétiens???
Si vous vous sentez offensé par ma question, répondez y clairement s'il vous plaît.
Je ne peux m'empêcher après réflexion de demander à @Lotfi.
Seriez vous vous aussi, (sans le dire) National socialiste comme cet admirateur avoué d'Hitler?
A moins que vous n'ayez pas fait un peu le tour de ses vidéos?
Si vous l'avez fait comment osez-vous cautionner le soutient à cet individu?
Pour qui prenez vous les chrétiens???
Si vous vous sentez offensé par ma question, répondez y clairement s'il vous plaît.
Dernière édition par Sofoyal le Mar 3 Mar 2015 - 0:22, édité 1 fois
Sofoyal- Combat l'antechrist
- Messages : 2384
Inscription : 03/11/2013
Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
Pour montrer qui est ce personnage.
Chacun peut consulter les vidéos auxquelles mène les liens suivants.
Chacun pourra se rendre compte
[mod]Liens supprimés[/mod]
Qui veut lui faire l'accolade ou la bise et l'aider de quelques billets durement gagnés?
Chacun peut consulter les vidéos auxquelles mène les liens suivants.
Chacun pourra se rendre compte
[mod]Liens supprimés[/mod]
Qui veut lui faire l'accolade ou la bise et l'aider de quelques billets durement gagnés?
Dernière édition par Sofoyal le Mar 3 Mar 2015 - 15:26, édité 2 fois
Sofoyal- Combat l'antechrist
- Messages : 2384
Inscription : 03/11/2013
Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
@Sofoyal
J'ai bien réfléchi avant de déposer la Vidéo.
Elle nous enseigne une chose:Dans le monde laiciste lorsqu'on a une idée différente on crève...C'est çà le monde moderne.
Ceci étant toute personne qui craint Dieu et son jugement ne peut jamais cautionner le mal le mensonge et l'injustice....Il y a des lois en France qui sanctionnent tout négationnisme mais la dignité de l'homme doit être respectée.
on peut l'emprisonner
on peut l'obliger à payer une amende
......Mais on n'a pas le droit d'interdire à une personne le droit à la dignité.
Dommage que vous avez essayé de déformer l'objectif du sujet.S'il ne reste sur terre qu'une seule personne qui respecte les Juifs se serait moi même.
Lisez ceci:
Le travail, pour être humain, doit respecter toute la personne et toutes les personnes. C’est, pour Jean Paul II, le devoir de l’Église que de rappeler ces conditions, car c’est « à partir d’une juste conception du travail qu’il sera possible de définir les objectifs que la solidarité doit poursuivre et les différentes formes qu’elle devra assumer »
Fraternellement
Lotfi
J'ai bien réfléchi avant de déposer la Vidéo.
Elle nous enseigne une chose:Dans le monde laiciste lorsqu'on a une idée différente on crève...C'est çà le monde moderne.
Ceci étant toute personne qui craint Dieu et son jugement ne peut jamais cautionner le mal le mensonge et l'injustice....Il y a des lois en France qui sanctionnent tout négationnisme mais la dignité de l'homme doit être respectée.
on peut l'emprisonner
on peut l'obliger à payer une amende
......Mais on n'a pas le droit d'interdire à une personne le droit à la dignité.
Dommage que vous avez essayé de déformer l'objectif du sujet.S'il ne reste sur terre qu'une seule personne qui respecte les Juifs se serait moi même.
Lisez ceci:
Le travail, pour être humain, doit respecter toute la personne et toutes les personnes. C’est, pour Jean Paul II, le devoir de l’Église que de rappeler ces conditions, car c’est « à partir d’une juste conception du travail qu’il sera possible de définir les objectifs que la solidarité doit poursuivre et les différentes formes qu’elle devra assumer »
Fraternellement
Lotfi
Lotfi- Dans la prière
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Inscription : 01/08/2011
Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
Bonjour,
Chacun doit être respecté, comme vous le soulignez
Cependant, si je peux me permettre, ce manque de transparence est troublant, voire douteux
Pourquoi ne pas énoncer clairement dans le titre du sujet, votre motivation réelle, le fond de votre pensée, plutôt que de dissimuler une vidéo après 200 lignes de réflexions théologiques sur le travail
C'est plus simple de dire clairement, un citoyen ayant des positions négationistes et fasciste se voit refuser un poste d'enseignant,
ainsi le décor est planté
La transparence évite tout malentendu
fraternellement,
Chacun doit être respecté, comme vous le soulignez
Cependant, si je peux me permettre, ce manque de transparence est troublant, voire douteux
Pourquoi ne pas énoncer clairement dans le titre du sujet, votre motivation réelle, le fond de votre pensée, plutôt que de dissimuler une vidéo après 200 lignes de réflexions théologiques sur le travail
C'est plus simple de dire clairement, un citoyen ayant des positions négationistes et fasciste se voit refuser un poste d'enseignant,
ainsi le décor est planté
La transparence évite tout malentendu
fraternellement,
sga- MEDIATEUR
- Messages : 1336
Inscription : 13/06/2014
Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
@Lotfi.
En définitive vous avez autant d'aplomb que ce personnage.
C'est cela qu'il faut comprendre ? en définitive?
Un homme qui dit avec beaucoup de calme et dans un langage doucereux: "Hitler était un homme trop bon?"
Et Vous osez venir nous parler de la dignité du travail ?
Vous avez autant d'aplomb que lui...
... A suivre!
En définitive vous avez autant d'aplomb que ce personnage.
C'est cela qu'il faut comprendre ? en définitive?
Un homme qui dit avec beaucoup de calme et dans un langage doucereux: "Hitler était un homme trop bon?"
Et Vous osez venir nous parler de la dignité du travail ?
Vous avez autant d'aplomb que lui...
... A suivre!
Sofoyal- Combat l'antechrist
- Messages : 2384
Inscription : 03/11/2013
Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
sga a écrit:Bonjour,
Chacun doit être respecté, comme vous le soulignez
Cependant, si je peux me permettre, ce manque de transparence est troublant, voire douteux
Pourquoi ne pas énoncer clairement dans le titre du sujet, votre motivation réelle, le fond de votre pensée, plutôt que de dissimuler une vidéo après 200 lignes de réflexions théologiques sur le travail
C'est plus simple de dire clairement, un citoyen ayant des positions négationistes et fasciste se voit refuser un poste d'enseignant,
ainsi le décor est planté
La transparence évite tout malentendu
fraternellement,
Bonjour cher Sga
Il ne s'agit pas d'une dissimulation car la Vidéo est nouvelle tirée d'u Site Royaliste suivant:
[mod]Lien supprimé[/mod]
Le Sujet n'est pas ancien car s'il était ancien il aurait pu s'agir d'une dissimulation mais l'article est très récent ce qui enlève toute ambiguïté.
Dernière édition par Lotfi le Mar 3 Mar 2015 - 15:15, édité 2 fois
Lotfi- Dans la prière
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Inscription : 01/08/2011
Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
Sofoyal a écrit:@Lotfi.
En définitive vous avez autant d'aplomb que ce personnage.
C'est cela qu'il faut comprendre ? en définitive?
Un homme qui dit avec beaucoup de calme et dans un langage doucereux: "Hitler était un homme trop bon?"
Et Vous osez venir nous parler de la dignité du travail ?
Vous avez autant d'aplomb que lui...
... A suivre!
Cher Frère Sofoyal
La Vidéo postée ne parle pas d'Hitler....Peut être faut il visionner d'autres vidéos notamment les liens que vous avez postés. Toutefois vos liens ne marchent pas et renvoient respectivement vers des Chansons.Essayez vous même.
en tout état de cause la vidéo que j'ai postée ne traite pas du négationnisme...
Lotfi- Dans la prière
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Inscription : 01/08/2011
Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
Et je devrais croire que vous n'avez pas vérifié par vous même ?
et que plein de bonnes intentions "chrétiennes" vous revenez vers moi pour de plus amples information?
Vous prenez les gens pour des naïfs?
Je ne sais pas vraiment de quoi vous parlez quand vous dites me dite "frère"
Frère en quoi? le national socialisme?
Dans le Christiannisme? Je ne crois pas, non à grand mon regret.
Merci de m'avoir tendu ce bâton.
voici les 2 liens sélectionnés, pour votre usage personnel fin de méditer sur les pensées obscures de votre protégé.
Vous pourrez l'y écouter de sa voix habile et chantante les gloires du Nazisme que vos confondez avec christianisme
[mod]Liens supprimés[/mod]
et que plein de bonnes intentions "chrétiennes" vous revenez vers moi pour de plus amples information?
Vous prenez les gens pour des naïfs?
Je ne sais pas vraiment de quoi vous parlez quand vous dites me dite "frère"
Frère en quoi? le national socialisme?
Dans le Christiannisme? Je ne crois pas, non à grand mon regret.
Merci de m'avoir tendu ce bâton.
voici les 2 liens sélectionnés, pour votre usage personnel fin de méditer sur les pensées obscures de votre protégé.
Vous pourrez l'y écouter de sa voix habile et chantante les gloires du Nazisme que vos confondez avec christianisme
[mod]Liens supprimés[/mod]
Sofoyal- Combat l'antechrist
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Inscription : 03/11/2013
Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
Vous mélangez tout,vous sortez du cadre du sujet et vous commencez à changer votre façon de parler avec moi...
Je n'aime ce type de langage et vous êtes loin de convaincre.
On ne peut pas laisser crever quelqu'un et le priver d'un travail afin de vivre dans la dignité à cause de ses idées.
S'il doit purger sa peine légalement d'accord mais on ne doit pas priver un homme pour ses idées.
Je n'aime ce type de langage et vous êtes loin de convaincre.
On ne peut pas laisser crever quelqu'un et le priver d'un travail afin de vivre dans la dignité à cause de ses idées.
S'il doit purger sa peine légalement d'accord mais on ne doit pas priver un homme pour ses idées.
Lotfi- Dans la prière
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Inscription : 01/08/2011
Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
On ne peut certes pas priver un homme de ses idées.
Mais on peut empêcher un enseignant d'approcher des élèves s'il est nocif pour eux, qu'il les incite à la haine ou qu'il leur inculque des idées nauséabondes.
La profession d'enseignant est une profession à part, car elle implique de travailler avec des êtres influençables et qu'il convient de préserver.
Mais on peut empêcher un enseignant d'approcher des élèves s'il est nocif pour eux, qu'il les incite à la haine ou qu'il leur inculque des idées nauséabondes.
La profession d'enseignant est une profession à part, car elle implique de travailler avec des êtres influençables et qu'il convient de préserver.
tous artisans de paix- Enfant de Dieu
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Re: Le Travail....et l'Eglise Catholique
[info]A présent, compte tenu de la tournure que prend la discussion, il est préférable de verrouiller le fil, supprimer la vidéo et les divers liens présents sur ce fil.
Merci de votre compréhension.
Tous artisans de paix[/info]
Merci de votre compréhension.
Tous artisans de paix[/info]
tous artisans de paix- Enfant de Dieu
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