Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
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Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
Ecrits Autobiographiques
PREMIERES ANNEES
Tome1
Premiers souvenirs
Après quelques moments de prière, implorant le secours du ciel et la lumière de l’Esprit Saint, afin de pouvoir faire ce que mon direc-teur spirituel m’a ordonné, je commence à écrire ma vie, telle que Notre Seigneur me la rappellera, bien que cela soit pour moi bien pénible.
Je m’appelle Alexandrina Maria da Costa. Je suis née à Balasar — arrondissement de Póvoa de Varzim, district de Porto — le 30 mars 1904.
J’ai été baptisée le samedi suivant, 2 avril. Mon oncle Joaquim da Costa et une dame prénommée Alexandrina, de Gondifelos, ont été mes parrain et marraine.
Je trouve en moi, depuis ma plus tendre enfance, tant de défauts, tant et tant de méchancetés qui, comme celles d’aujourd’hui, me font trembler. J’aurais bien aimé que, depuis le début, ma vie ait été pleine de beauté et d’amour envers Notre Seigneur.
Avant l’âge de trois ans, je ne me souviens de rien, si ce n’est que quelques bribes racontées par les miens. À l’âge de trois ans, j’ai eu la première “caresse” de Jésus.
Je devais rester tranquille auprès de ma mère qui se reposait, mais, bouillonnante comme j’étais, je ne voulais pas dormir, alors je me suis levée. Ensuite je me suis penchée vers un flacon de produit pour les cheveux, comme on utilisait alors: je voulais imiter les grands. À ce moment-là, ma mère s’est réveillée et m’ayant appe-lée angoissée, j’ai pris peur. Le flacon m’est tombé des mains et s’est fracassé par terre en mil morceaux; et moi, je suis tombée par-dessus, me blessant gravement au visage. Immédiatement transportée chez le médecin, celui-ci a déclaré ne rien pouvoir faire pour moi. Ma mère m’a conduite alors à Viatodos, chez un pharma-cien fameux qui m’a posé trois points de suture. J’ai beaucoup souffert: si seulement j’avais su à ce moment-là profiter de la dou-leur ! Mais non ! Au contraire, j’ai même été méchante envers le pharmacien, refusant les biscuits trempés dans le vin qu’il m’offrait pour me calmer. Voila mon premier acte de méchanceté.
Vers quatre ans, j’aimais m’attarder à contempler la voûte du ciel. Plus d’une fois j’ai demandé aux miens s’il n’était pas possible, en empilant les maisons et les auberges, les unes sur les autres d’arriver au ciel. À leur réponse négative, j’éprouvais une grande tristesse et une grande nostalgie. Je ne sais pas ce qui m’attirait là-haut.
À cette même époque, l’une de mes tantes qui est décédée par suite d’un cancer, habitait avec nous. Déjà malade, elle me deman-dait de surveiller son enfant, premier fruit de son mariage. Volon-tiers, je lui rendais ce service, de jour comme de nuit.
De la même façon, j’aimais me joindre à sa prière pour obtenir de Dieu sa guérison.
Ecrits Autobiographiques
PREMIERES ANNEES
Tome1
Premiers souvenirs
Après quelques moments de prière, implorant le secours du ciel et la lumière de l’Esprit Saint, afin de pouvoir faire ce que mon direc-teur spirituel m’a ordonné, je commence à écrire ma vie, telle que Notre Seigneur me la rappellera, bien que cela soit pour moi bien pénible.
Je m’appelle Alexandrina Maria da Costa. Je suis née à Balasar — arrondissement de Póvoa de Varzim, district de Porto — le 30 mars 1904.
J’ai été baptisée le samedi suivant, 2 avril. Mon oncle Joaquim da Costa et une dame prénommée Alexandrina, de Gondifelos, ont été mes parrain et marraine.
Je trouve en moi, depuis ma plus tendre enfance, tant de défauts, tant et tant de méchancetés qui, comme celles d’aujourd’hui, me font trembler. J’aurais bien aimé que, depuis le début, ma vie ait été pleine de beauté et d’amour envers Notre Seigneur.
Avant l’âge de trois ans, je ne me souviens de rien, si ce n’est que quelques bribes racontées par les miens. À l’âge de trois ans, j’ai eu la première “caresse” de Jésus.
Je devais rester tranquille auprès de ma mère qui se reposait, mais, bouillonnante comme j’étais, je ne voulais pas dormir, alors je me suis levée. Ensuite je me suis penchée vers un flacon de produit pour les cheveux, comme on utilisait alors: je voulais imiter les grands. À ce moment-là, ma mère s’est réveillée et m’ayant appe-lée angoissée, j’ai pris peur. Le flacon m’est tombé des mains et s’est fracassé par terre en mil morceaux; et moi, je suis tombée par-dessus, me blessant gravement au visage. Immédiatement transportée chez le médecin, celui-ci a déclaré ne rien pouvoir faire pour moi. Ma mère m’a conduite alors à Viatodos, chez un pharma-cien fameux qui m’a posé trois points de suture. J’ai beaucoup souffert: si seulement j’avais su à ce moment-là profiter de la dou-leur ! Mais non ! Au contraire, j’ai même été méchante envers le pharmacien, refusant les biscuits trempés dans le vin qu’il m’offrait pour me calmer. Voila mon premier acte de méchanceté.
Vers quatre ans, j’aimais m’attarder à contempler la voûte du ciel. Plus d’une fois j’ai demandé aux miens s’il n’était pas possible, en empilant les maisons et les auberges, les unes sur les autres d’arriver au ciel. À leur réponse négative, j’éprouvais une grande tristesse et une grande nostalgie. Je ne sais pas ce qui m’attirait là-haut.
À cette même époque, l’une de mes tantes qui est décédée par suite d’un cancer, habitait avec nous. Déjà malade, elle me deman-dait de surveiller son enfant, premier fruit de son mariage. Volon-tiers, je lui rendais ce service, de jour comme de nuit.
De la même façon, j’aimais me joindre à sa prière pour obtenir de Dieu sa guérison.
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
Espiègle
Lorsque, âgée de cinq ans, j’ai commencé à fréquenter le caté-chisme, un grand défaut est apparu : mon entêtement. Un jour je suis allée au catéchisme et le coadjuteur de monsieur l’Abbé, le Père António Matias m’a assigné une place parmi les enfants de mon âge, mais moi, je voulais aller parmi les plus grands, avec les-quels j’avais l’habitude de jouer. Malgré l’insistance et les promes-ses du Révérend, je n’ai pas cédé. Quelques jours plus tard, le Père finit par me convaincre et est devenu mon ami ; il m’abritait même de la pluie, de chez moi à l’église et de l’église à chez moi. Mais ce qui est certain c’est que j’était très têtue. .
À l’église, je restais volontiers à regarder les statues. Elles m’attiraient; tout particulièrement celles de Notre-Dame du Rosaire et de saint Joseph. Leur habillement somptueux éveillait en moi le désir d’être élégante comme eux, pour paraître bien. N’était-ce pas là une preuve de ma vanité ? Je voulais avoir, moi aussi, d’aussi beaux habits, pour paraître belle.
En même temps que ces défauts, j’exprimais, vers ce même âge, mon amour envers la Maman du ciel : je chantais avec enthou-siasme ses louanges et j’apportais des fleurs aux dames qui avaient la charge de fleurir son autel.
J’étais tellement vive, qu’on m’appelait « Marie-garçon ». Je domi-nais non seulement les filles de mon âge, mais aussi les plus âgées.
Je grimpais aux arbres et je marchais de préférence sur les murs que sur la route .
J’aimais bien travailler : je faisais le ménage, je ramassais le bois et je faisais d’autres travaux domestiques ; j’aimais bien que le travail soit bien fait et j’aimais aussi être habillée proprement.
Un jour, alors que j’étais dans un pâturage, avec ma sœur Deolinda et une cousine, un âne s’est sauvé dans un champ cultivé. J’ai couru le chercher, mais, avec un coup de tête, il m’a jetée par terre, et avec sa pâte il a commencé à me gratter la poitrine, comme s’il voulait jouer. Il a répété son jeu plusieurs fois, mais ne m’a fait aucun mal. Mes compagnes se sont mises à crier : très vite plusieurs personnes sont accourues et sont restées étonnées de me voir saine et sauve.
Quand je rencontrais certaines de mes cousines qui habitaient loin de là, je chantais avec elles, sur les chemins, l’Avé Maria. J’aimais aussi chanter des chants populaires et, je me souviens encore du premier que j’ai chanté et qui disait ceci :
O Marie, donne-moi du feu
Car je le vois d’ici briller
Laisse échapper ton amour
Je l’ai vu en toi rentrer.
Lorsque, âgée de cinq ans, j’ai commencé à fréquenter le caté-chisme, un grand défaut est apparu : mon entêtement. Un jour je suis allée au catéchisme et le coadjuteur de monsieur l’Abbé, le Père António Matias m’a assigné une place parmi les enfants de mon âge, mais moi, je voulais aller parmi les plus grands, avec les-quels j’avais l’habitude de jouer. Malgré l’insistance et les promes-ses du Révérend, je n’ai pas cédé. Quelques jours plus tard, le Père finit par me convaincre et est devenu mon ami ; il m’abritait même de la pluie, de chez moi à l’église et de l’église à chez moi. Mais ce qui est certain c’est que j’était très têtue. .
À l’église, je restais volontiers à regarder les statues. Elles m’attiraient; tout particulièrement celles de Notre-Dame du Rosaire et de saint Joseph. Leur habillement somptueux éveillait en moi le désir d’être élégante comme eux, pour paraître bien. N’était-ce pas là une preuve de ma vanité ? Je voulais avoir, moi aussi, d’aussi beaux habits, pour paraître belle.
En même temps que ces défauts, j’exprimais, vers ce même âge, mon amour envers la Maman du ciel : je chantais avec enthou-siasme ses louanges et j’apportais des fleurs aux dames qui avaient la charge de fleurir son autel.
J’étais tellement vive, qu’on m’appelait « Marie-garçon ». Je domi-nais non seulement les filles de mon âge, mais aussi les plus âgées.
Je grimpais aux arbres et je marchais de préférence sur les murs que sur la route .
J’aimais bien travailler : je faisais le ménage, je ramassais le bois et je faisais d’autres travaux domestiques ; j’aimais bien que le travail soit bien fait et j’aimais aussi être habillée proprement.
Un jour, alors que j’étais dans un pâturage, avec ma sœur Deolinda et une cousine, un âne s’est sauvé dans un champ cultivé. J’ai couru le chercher, mais, avec un coup de tête, il m’a jetée par terre, et avec sa pâte il a commencé à me gratter la poitrine, comme s’il voulait jouer. Il a répété son jeu plusieurs fois, mais ne m’a fait aucun mal. Mes compagnes se sont mises à crier : très vite plusieurs personnes sont accourues et sont restées étonnées de me voir saine et sauve.
Quand je rencontrais certaines de mes cousines qui habitaient loin de là, je chantais avec elles, sur les chemins, l’Avé Maria. J’aimais aussi chanter des chants populaires et, je me souviens encore du premier que j’ai chanté et qui disait ceci :
O Marie, donne-moi du feu
Car je le vois d’ici briller
Laisse échapper ton amour
Je l’ai vu en toi rentrer.
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
Une autre fois, avec ma sœur Deolinda, nous sommes allées rendre visite à ma marraine. Pour arriver plus vite, nous avons décidé de traverser la rivière Este, en sautant sur les pierres qu’y avaient été mises à cet effet. Mais la force du courent était telle, que les pierres ont roulé sous nos pieds. Tombées à l’eau, nous ne nous sommes sauvées que par miracle.
J’aimais beaucoup visiter ma marraine, parce que, à chaque fois, elle me donnait de l’argent. Peu après elle est décédée et ce fut là mon premier chagrin. Je la regrettais, mais je regrettais aussi le gâteau de Pâque et les habits qu’elle m’avait promis pour mes sept ans. Ma grand-mère la suppléa et chaque année m’offrait un gâ-teau à Paque.
Agée de six ans, il m’arrivait de rester, la nuit, de longs moments, à voir tomber sur moi des milliers de pétales des fleurs multicolores : ont dirait une pluie fine. Ceci se répéta plusieurs fois. Je voyais tomber ces pétales, mais je ne comprenais pas ; peut-être étai-ce Jésus qui m’invitait à contempler ses grandeurs.
Première communion
En janvier 1911, avec ma sœur, nous avons été envoyées à Póvoa de Varzim, afin de pouvoir fréquenter l’école . La pensée de ce que cela m’a coûté de quitter ma famille me répugne. Pendant long-temps, j’ai beaucoup pleuré. Pour me distraire, on me comblait de caresses et on cédait à tous mes caprices. Après un certain temps, je me suis résignée. J’ai, toutefois, continué à être gamine : je m’agrippais derrière les tramways, pour de longs parcours; je tra-versais la route au moment où ceux-ci démarraient : les conduc-teurs ont été obligés de se plaindre à ma nourrice. Souvent je m’enfuyais de la maison pour aller sur la plage ramasser les algues: je pénétrais dans l’eau comme les pêcheurs. Ce qui affligeait le plus ma nourrice, c’était que je m’absentais en cachette.
À Póvoa de Varzim j’ai fait ma première communion. Le Père Alvaro Matos m’a examinée sur le catéchisme, m’a confessée et m’a donné la Communion pour la première fois. J’avais alors 7 ans. Comme prix j’ai reçu un beau chapelet et une image pieuse. J’ai communié à genoux et, malgré ma petite taille, j’ai pu fixer la sainte Hostie, de telle manière qu’elle s’est imprimée en mon âme. J’ai cru alors m’unir à Jésus pour ne plus être séparée de Lui. Il a pris possession de mon cœur, ce me semble. La joie que je ressentais était inex-primable. À tous j’annonçais la bonne nouvelle. Ma maîtresse, dé-sormais, me menait chaque jour à la communion.
Ce fut à Vila do Conde, que j’ai reçu, des mains de Son Excellence l’Évêque de Porto, le sacrement de Confirmation. Je me souviens, très bien, de cette cérémonie et de la joie qu’elle m’a procurée. Au moment où je recevais ce sacrement, je ne sais pas bien expliquer ce que j’ai ressenti: on dirait une grâce surnaturelle qui me trans-formait et qui m’unissait plus profondément à Notre-Seigneur. Je voudrais bien expliquer tout cela, mais je ne le sais pas.
J’aimais beaucoup visiter ma marraine, parce que, à chaque fois, elle me donnait de l’argent. Peu après elle est décédée et ce fut là mon premier chagrin. Je la regrettais, mais je regrettais aussi le gâteau de Pâque et les habits qu’elle m’avait promis pour mes sept ans. Ma grand-mère la suppléa et chaque année m’offrait un gâ-teau à Paque.
Agée de six ans, il m’arrivait de rester, la nuit, de longs moments, à voir tomber sur moi des milliers de pétales des fleurs multicolores : ont dirait une pluie fine. Ceci se répéta plusieurs fois. Je voyais tomber ces pétales, mais je ne comprenais pas ; peut-être étai-ce Jésus qui m’invitait à contempler ses grandeurs.
Première communion
En janvier 1911, avec ma sœur, nous avons été envoyées à Póvoa de Varzim, afin de pouvoir fréquenter l’école . La pensée de ce que cela m’a coûté de quitter ma famille me répugne. Pendant long-temps, j’ai beaucoup pleuré. Pour me distraire, on me comblait de caresses et on cédait à tous mes caprices. Après un certain temps, je me suis résignée. J’ai, toutefois, continué à être gamine : je m’agrippais derrière les tramways, pour de longs parcours; je tra-versais la route au moment où ceux-ci démarraient : les conduc-teurs ont été obligés de se plaindre à ma nourrice. Souvent je m’enfuyais de la maison pour aller sur la plage ramasser les algues: je pénétrais dans l’eau comme les pêcheurs. Ce qui affligeait le plus ma nourrice, c’était que je m’absentais en cachette.
À Póvoa de Varzim j’ai fait ma première communion. Le Père Alvaro Matos m’a examinée sur le catéchisme, m’a confessée et m’a donné la Communion pour la première fois. J’avais alors 7 ans. Comme prix j’ai reçu un beau chapelet et une image pieuse. J’ai communié à genoux et, malgré ma petite taille, j’ai pu fixer la sainte Hostie, de telle manière qu’elle s’est imprimée en mon âme. J’ai cru alors m’unir à Jésus pour ne plus être séparée de Lui. Il a pris possession de mon cœur, ce me semble. La joie que je ressentais était inex-primable. À tous j’annonçais la bonne nouvelle. Ma maîtresse, dé-sormais, me menait chaque jour à la communion.
Ce fut à Vila do Conde, que j’ai reçu, des mains de Son Excellence l’Évêque de Porto, le sacrement de Confirmation. Je me souviens, très bien, de cette cérémonie et de la joie qu’elle m’a procurée. Au moment où je recevais ce sacrement, je ne sais pas bien expliquer ce que j’ai ressenti: on dirait une grâce surnaturelle qui me trans-formait et qui m’unissait plus profondément à Notre-Seigneur. Je voudrais bien expliquer tout cela, mais je ne le sais pas.
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
Quelques souvenirs de Póvoa
Au four et à mesure que je grandissais, le désir de prier augmentait en moi. Je voulais tout apprendre. Encore aujourd’hui je garde le livret de prières et de dévotions de mon enfance: prières à la Sainte Vierge, offrande quotidienne au Seigneur de mes actes jour-naliers, prière à l’Ange gardien, à saint Joseph, et plusieurs prières jaculatoires.
Quand je sortais en promenade avec ma nourrice et avec d’autres enfants, je m’éloignais pour cueillir des fleurs que j’allais ensuite déposer dans la chapelle de Notre-Dame des Douleurs.
Au mois de mai, je me réjouissais à contempler les autels de la Vierge, ornés de fleurs et heureuse aussi, quand ma mère m’y conduisait dans ce but.
Le chapelain de l’église de Notre-Dame des Douleurs organisait des comités d’enfants pour le culte envers Marie. Dans le village, des voisines s’occupaient de recueillir des denrées alimentaires . Je me souviens qu’un jour, à Aguçadoura, on nous a donné très peu. Nous avons eu alors la malheureuse idée d’entrer dans un champ de pommes de terre: nous y avons cueilli presque deux kilos.
J’aimais beaucoup ma nourrice. Quand je recevais quelque présent, je lui en rendais toujours compte, pour lui faire plaisir: je le faisais de tout cœur, malgré que je sois bien méchante.
Un jour, ma sœur lui a demandé d’aller faire ses devoirs chez une copine et moi, je me suis entêtée à la suivre. La dame s'y opposant formellement, j’ai pleuré de dépit et je l’ai gratifiée d’un sobriquet. Elle ne m’a pas punie, mais elle m’a prévenue que je ne pourrais pas aller me confesser sans lui avoir, auparavant, demandé pardon. Ma sœur aussi m’a dit la même chose. Lui demander pardon, me coûtait beaucoup, mais le désir de me confesser et de faire la Communion était si grand, qu’il a pris le dessus sur mon orgueil. Je me suis agenouillée devant elle et elle m’a pardonné, les larmes aux yeux. J’ai éprouvé une très grande joie du fait de pouvoir aller me confesser et de recevoir Jésus.
Pour cette même période, je me souviens aussi du respect que j’avais vis à vis des prêtres. Quand, étant assise sur le pas de la porte, seule ou accompagnée, je voyais passer l’un d’eux, je me le-vais pour lui demander sa bénédiction. Ayant remarqué que certai-nes personnes s’en étonnaient, ce qui me réjouissait, je m’asseyais exprès, afin de pouvoir me relever aussitôt qu’un ministre du Sei-gneur passait par là, lui montrant ainsi ma vénération envers eux.
Au four et à mesure que je grandissais, le désir de prier augmentait en moi. Je voulais tout apprendre. Encore aujourd’hui je garde le livret de prières et de dévotions de mon enfance: prières à la Sainte Vierge, offrande quotidienne au Seigneur de mes actes jour-naliers, prière à l’Ange gardien, à saint Joseph, et plusieurs prières jaculatoires.
Quand je sortais en promenade avec ma nourrice et avec d’autres enfants, je m’éloignais pour cueillir des fleurs que j’allais ensuite déposer dans la chapelle de Notre-Dame des Douleurs.
Au mois de mai, je me réjouissais à contempler les autels de la Vierge, ornés de fleurs et heureuse aussi, quand ma mère m’y conduisait dans ce but.
Le chapelain de l’église de Notre-Dame des Douleurs organisait des comités d’enfants pour le culte envers Marie. Dans le village, des voisines s’occupaient de recueillir des denrées alimentaires . Je me souviens qu’un jour, à Aguçadoura, on nous a donné très peu. Nous avons eu alors la malheureuse idée d’entrer dans un champ de pommes de terre: nous y avons cueilli presque deux kilos.
J’aimais beaucoup ma nourrice. Quand je recevais quelque présent, je lui en rendais toujours compte, pour lui faire plaisir: je le faisais de tout cœur, malgré que je sois bien méchante.
Un jour, ma sœur lui a demandé d’aller faire ses devoirs chez une copine et moi, je me suis entêtée à la suivre. La dame s'y opposant formellement, j’ai pleuré de dépit et je l’ai gratifiée d’un sobriquet. Elle ne m’a pas punie, mais elle m’a prévenue que je ne pourrais pas aller me confesser sans lui avoir, auparavant, demandé pardon. Ma sœur aussi m’a dit la même chose. Lui demander pardon, me coûtait beaucoup, mais le désir de me confesser et de faire la Communion était si grand, qu’il a pris le dessus sur mon orgueil. Je me suis agenouillée devant elle et elle m’a pardonné, les larmes aux yeux. J’ai éprouvé une très grande joie du fait de pouvoir aller me confesser et de recevoir Jésus.
Pour cette même période, je me souviens aussi du respect que j’avais vis à vis des prêtres. Quand, étant assise sur le pas de la porte, seule ou accompagnée, je voyais passer l’un d’eux, je me le-vais pour lui demander sa bénédiction. Ayant remarqué que certai-nes personnes s’en étonnaient, ce qui me réjouissait, je m’asseyais exprès, afin de pouvoir me relever aussitôt qu’un ministre du Sei-gneur passait par là, lui montrant ainsi ma vénération envers eux.
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
Retour au village natal
Après 18 mois, ma sœur ayant obtenu son diplôme, nous avons quitté Póvoa. Ma mère voulait que je continue ma scolarité, mais je n’ai pas voulu rester toute seule. Je n’avais pas appris grand chose.
Nous sommes retournées, pour quatre mois encore, habiter Gresufes, où je suis née. Ensuite, nous sommes venues habiter plus près de l’église, dans une maison appartenant à ma mère, au lieu-dit “Calvário”
Vers les neuf ans, quand je me levais de bonne heure pour les travaux des champs et que je pouvais être seule, je m’extasiais à contempler la nature: l’aurore, le lever du soleil, le chant des oiseaux, le gargouillement de l’eau me pénétraient et me transportaient à une si profonde contemplation qu’un peu plus j’oubliais que je vivais dans le monde. Je restais là, absorbée par cette pensée: combien grand est le pouvoir de Dieu !
Lorsque je me trouvais au bord de la mer, je m’extasiais devant cette grandeur infinie.
La nuit, en contemplant le ciel et les étoiles, je me perdais dans l’admiration des beautés du Créateur.
Combien de fois, dans mon petit jardin, j’admirais le ciel, j'écoutais le murmure de l’eau et je pénétrais chaque fois davantage dans l’abîme des grandeurs divines !
Quel dommage que je n’ai pas su profiter de ces moments-là pour m’adonner à la méditation.
Malgré mon espièglerie, j’avais une très grande peur de perdre mon innocence et de m’attirer la désapprobation de Dieu. Je me sou-viens d’avoir dit deux paroles que j’ai considérées comme étant un péché: j’en ai eu honte et, il m’a été très pénible de les confesser.
Je n’aimais pas les conversations malicieuses. Même si je n’en comprenais pas le sens, je menaçais de ne plus accompagner ceux qui ne seraient pas corrects. De la même façon, je m’indignais quand je voyais quelque geste déplacé.
« En enfer, moi je n’irai pas !... »
Après 18 mois, ma sœur ayant obtenu son diplôme, nous avons quitté Póvoa. Ma mère voulait que je continue ma scolarité, mais je n’ai pas voulu rester toute seule. Je n’avais pas appris grand chose.
Nous sommes retournées, pour quatre mois encore, habiter Gresufes, où je suis née. Ensuite, nous sommes venues habiter plus près de l’église, dans une maison appartenant à ma mère, au lieu-dit “Calvário”
Vers les neuf ans, quand je me levais de bonne heure pour les travaux des champs et que je pouvais être seule, je m’extasiais à contempler la nature: l’aurore, le lever du soleil, le chant des oiseaux, le gargouillement de l’eau me pénétraient et me transportaient à une si profonde contemplation qu’un peu plus j’oubliais que je vivais dans le monde. Je restais là, absorbée par cette pensée: combien grand est le pouvoir de Dieu !
Lorsque je me trouvais au bord de la mer, je m’extasiais devant cette grandeur infinie.
La nuit, en contemplant le ciel et les étoiles, je me perdais dans l’admiration des beautés du Créateur.
Combien de fois, dans mon petit jardin, j’admirais le ciel, j'écoutais le murmure de l’eau et je pénétrais chaque fois davantage dans l’abîme des grandeurs divines !
Quel dommage que je n’ai pas su profiter de ces moments-là pour m’adonner à la méditation.
Malgré mon espièglerie, j’avais une très grande peur de perdre mon innocence et de m’attirer la désapprobation de Dieu. Je me sou-viens d’avoir dit deux paroles que j’ai considérées comme étant un péché: j’en ai eu honte et, il m’a été très pénible de les confesser.
Je n’aimais pas les conversations malicieuses. Même si je n’en comprenais pas le sens, je menaçais de ne plus accompagner ceux qui ne seraient pas corrects. De la même façon, je m’indignais quand je voyais quelque geste déplacé.
« En enfer, moi je n’irai pas !... »
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
À l’âge de neuf ans, j’ai fait ma première confession générale à frère Manuel das Santas Chagas qui prêchait à Gondifelos. Moi, Deolinda et ma cousine Olívia, ayant pris quelques victuailles, nous y sommes allées, et nous y sommes restées toute l’après-midi pour écouter le sermon. Je me souviens que nous ne sommes même pas sorties de l’église pour aller jouer. Nous avons pris place tout près de l'autel du Sacré-Cœur de Jésus, j'ai placé mes sabots à l'intérieur de la balustrade.
Le sermon avait pour sujet l’enfer.
J'ai écouté avec beaucoup d'attention le prédicateur qui, à un cer-tain moment, nous invita à nous transporter, par la pensée, en ce lieu. Incapable de comprendre le vrai sens de cette invitation et, persuadée que le Père était un saint, je suis restée convaincue, que d'un moment à l'autre, il nous y amènerait. Placée en face de cette conjecture, je me suis révoltée et me dis à moi-même: “en enfer, moi je n'irai pas ! Si le Père et tous les autres veulent y aller, moi, je prends mes jambes à mon coup et je m'échappe promptement”.
Et, sans plus attendre, j'ai ramassé mes sabots afin d'être prête à fuir à la première alerte. Quand j'ai remarqué que personne ne bougeait, alors je me suis un peu calmée... Mais, mes sabots, je ne les ait plus quitté des yeux...
Le sermon avait pour sujet l’enfer.
J'ai écouté avec beaucoup d'attention le prédicateur qui, à un cer-tain moment, nous invita à nous transporter, par la pensée, en ce lieu. Incapable de comprendre le vrai sens de cette invitation et, persuadée que le Père était un saint, je suis restée convaincue, que d'un moment à l'autre, il nous y amènerait. Placée en face de cette conjecture, je me suis révoltée et me dis à moi-même: “en enfer, moi je n'irai pas ! Si le Père et tous les autres veulent y aller, moi, je prends mes jambes à mon coup et je m'échappe promptement”.
Et, sans plus attendre, j'ai ramassé mes sabots afin d'être prête à fuir à la première alerte. Quand j'ai remarqué que personne ne bougeait, alors je me suis un peu calmée... Mais, mes sabots, je ne les ait plus quitté des yeux...
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
« J’adorais faire des farces !... »
J’aimais beaucoup ma sœur, mais quand je me fâchais avec elle, je lui jetais tout ce qui se trouvait à portée de main. Je me souviens de l’avoir fait deux fois et je me suis senti un devoir de le confes-ser.
J’adorais lui faire des farces. Quelques fois, me levant avant elle, je mettais des pièges sur le pas de la porte, pour la faire tomber, comme pour lui dire qu’elle était paresseuse.
Je lui ai même fait de farces de mauvais goût. Un jour, ayant sou-levé le couvercle d’un bahut, je l’ai laissé tombé, avec un grand fra-cas et, ensuite, je me suis mise à crier, comme si je m’étais coincée les mains. Deolinda est venue aussitôt, effrayée et angoissée... Moi, je rigolais de bon cœur.
Dans le cocon familial, j’étais le boute-en-train. Ma mère avait l’habitude de dire, à ce sujet: “Les riches ont leurs bouffons; je ne suis pas riche, mais j’en ai un aussi”.
À l’âge de douze ans, Deolinda a commencé son cours de coutu-rière. La première pièce confectionnée, a été une chemise pour moi ; mais, par sa taille, ont dirait plutôt une chemise de garçon. Moi, malgré mes neuf ans, je me suis moquée d’elle. J’ai enfilé la che-mise sur mes habits et je me suis rendue à la maison. Ma sœur, riant à tout rompre, me suppliait :
— “Enlève cette chemise ! T’as pas honte de te donner en spectacle de cette manière ?”
Je n’en ai pas tenu compte et... riant, moi aussi, j’ai parcouru les quelques cinq cents mètres qui me séparaient de la maison.
Par un bel après-midi, je suis partie me promener, avec mes cousi-nes, sur une petite colline non loin de chez moi, où se trouvaient quelques ânes qui broutaient tranquillement. Ne sachant même pas monter à cheval, je me suis hasardée à sauter sur la croupe de l’un d’eux. Quelques instants après, je suis tombée sur un gros tas de ronces, mais heureusement ne m’étant pas blessée, nous avons toutes bien rigolé.
À l’âge de 16 ans, déjà malade, je suis allée à la maison où ma sœur faisait la couture. Ayant trouvé, suspendu, un habit d’homme, je l’ai enfilé et, dans cet accoutrement, je me suis présentée devant ma sœur et sa patronne. Elles ont rigolé de bon cœur. La patronne me suggéra de sortir dans le chemin — ou ses enfants et son mari se trouvaient, pour tailler la vigne — habillée de la sorte. Doutant qu’ils puissent me reconnaître, j’ai obéi. En passant tout près d’eux, je les ai salués, en leur tirant mon chapeau. Pendant quelques ins-tants, ils ont arrêté leur travail et m’ont observée un moment, se demandant: — “Mais qui est donc ce jeune homme ?” — Ma sœur et sa patronne, de la fenêtre, suivaient la scène, en riant aux éclats.
En me souvenant maintenant de ces pitreries, je regrette de les avoir commises. Il aurait mieux valut aimer davantage le bon Dieu.
Charité envers les nécessiteux
Quand j’apprenais que quelqu’un n’avais pas de quoi se couvrir suffisamment, je demandais à ma mère de m’en fournir le nécessaire à cet effet.
Souvent j’allais tenir compagnie à ceux qui souffraient.
J’ai assisté à la mort de certains, priant comme je le savais.
J’aimais beaucoup ma sœur, mais quand je me fâchais avec elle, je lui jetais tout ce qui se trouvait à portée de main. Je me souviens de l’avoir fait deux fois et je me suis senti un devoir de le confes-ser.
J’adorais lui faire des farces. Quelques fois, me levant avant elle, je mettais des pièges sur le pas de la porte, pour la faire tomber, comme pour lui dire qu’elle était paresseuse.
Je lui ai même fait de farces de mauvais goût. Un jour, ayant sou-levé le couvercle d’un bahut, je l’ai laissé tombé, avec un grand fra-cas et, ensuite, je me suis mise à crier, comme si je m’étais coincée les mains. Deolinda est venue aussitôt, effrayée et angoissée... Moi, je rigolais de bon cœur.
Dans le cocon familial, j’étais le boute-en-train. Ma mère avait l’habitude de dire, à ce sujet: “Les riches ont leurs bouffons; je ne suis pas riche, mais j’en ai un aussi”.
À l’âge de douze ans, Deolinda a commencé son cours de coutu-rière. La première pièce confectionnée, a été une chemise pour moi ; mais, par sa taille, ont dirait plutôt une chemise de garçon. Moi, malgré mes neuf ans, je me suis moquée d’elle. J’ai enfilé la che-mise sur mes habits et je me suis rendue à la maison. Ma sœur, riant à tout rompre, me suppliait :
— “Enlève cette chemise ! T’as pas honte de te donner en spectacle de cette manière ?”
Je n’en ai pas tenu compte et... riant, moi aussi, j’ai parcouru les quelques cinq cents mètres qui me séparaient de la maison.
Par un bel après-midi, je suis partie me promener, avec mes cousi-nes, sur une petite colline non loin de chez moi, où se trouvaient quelques ânes qui broutaient tranquillement. Ne sachant même pas monter à cheval, je me suis hasardée à sauter sur la croupe de l’un d’eux. Quelques instants après, je suis tombée sur un gros tas de ronces, mais heureusement ne m’étant pas blessée, nous avons toutes bien rigolé.
À l’âge de 16 ans, déjà malade, je suis allée à la maison où ma sœur faisait la couture. Ayant trouvé, suspendu, un habit d’homme, je l’ai enfilé et, dans cet accoutrement, je me suis présentée devant ma sœur et sa patronne. Elles ont rigolé de bon cœur. La patronne me suggéra de sortir dans le chemin — ou ses enfants et son mari se trouvaient, pour tailler la vigne — habillée de la sorte. Doutant qu’ils puissent me reconnaître, j’ai obéi. En passant tout près d’eux, je les ai salués, en leur tirant mon chapeau. Pendant quelques ins-tants, ils ont arrêté leur travail et m’ont observée un moment, se demandant: — “Mais qui est donc ce jeune homme ?” — Ma sœur et sa patronne, de la fenêtre, suivaient la scène, en riant aux éclats.
En me souvenant maintenant de ces pitreries, je regrette de les avoir commises. Il aurait mieux valut aimer davantage le bon Dieu.
Charité envers les nécessiteux
Quand j’apprenais que quelqu’un n’avais pas de quoi se couvrir suffisamment, je demandais à ma mère de m’en fournir le nécessaire à cet effet.
Souvent j’allais tenir compagnie à ceux qui souffraient.
J’ai assisté à la mort de certains, priant comme je le savais.
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
J’aidais à habiller les défunts, même si cela me coûtait beaucoup ; je le faisais par charité. Je n’avais pas le courage de laisser les pa-rents du défunt tout seuls. Je leur rendais volontiers ces services, les voyant si pauvres.
Je me souviens de quelques cas.
Je suis allée visiter un homme malade. Je l’ai trouvé recouvert de haillons. Aussitôt j’ai couru chez moi et j’ai demandé à ma mère deux couvertures. Elle me les prêta volontiers. Je les ai emportées et je suis restée pour tenir compagnie à la fille du malade, lequel a vécu encore douze jours.
Une fille est venue, un jour nous informer que l’une de ses voisines était sur le point de mourir. Ma sœur a pris son livre de prières, de l’eau bénite et s’en est allée rapidement chez la malade. Deux de ses élèves l’accompagnaient. Deolinda a commencé la prière pour obtenir une bonne mort. Elle était si émotionnée, qu’elle tremblait. Les prières terminées, la dame est décédée. Alors Deolinda nous a dit :
— J’ai fait ce que j’ai pu; je suis incapable d’en faire davantage. — Et elle est partie.
À ce moment-là, une parente arrivait. J’ai observé la fille de la dé-funte et je n’ai pas eu le courage de la laisser toute seule. Je suis restée pour l’aider à laver et à habiller la dépouille mortelle qui était couverte de plaies et exhalait une odeur répugnante. Je sentais que d’un moment à l’autre j’allais vomir. Une dame qui nous observait de la chambre voisine, a remarqué mon malaise et est sortie dans le jardin chercher quelques feuilles parfumées pour me les faire sentir. Je n’en suis repartie que quand la défunte a été bien instal-lée dans son lit.
Je devais avoir 11 ou 12 ans lorsque l’un de mes oncles, qui habi-tait le lieu-dit de Sainte-Eulalie, a été atteint de la fièvre espa-gnole. Ma grand-mère, puis ma mère se sont relayées pour le se-courir, mais elles aussi ont été atteintes par la maladie. Alors, en-core que bien jeune, j’y suis allée avec ma sœur.
Une nuit, mon oncle est mort. Nous y sommes restées jusqu’à la Messe du septième jour.
Une fois, il a fallu aller chercher du riz, mais en traversant la cham-bre où se trouvait le corps de mon oncle. Arrivée au seuil de la porte, la peur m’a envahie; je n’ai pas eu le courage d’y entrer; il a fallu que ma grand-mère m’accompagne. L’autre soir j’ai été char-gée de fermer la fenêtre de cette même chambre. Arrivée dans la salle contiguë de celle-ci, je me suis encouragée moi-même, me di-sant : — “Je dois vaincre la peur.” — Et, ce disant, en marchand doucement, j’ai ouvert la porte et je me suis rendue dans la cham-bre où se trouvait la dépouille de mon oncle. Depuis lors, je n’ai plus jamais eu peur: j’avais vaincu de ma peur.
Je me souviens de quelques cas.
Je suis allée visiter un homme malade. Je l’ai trouvé recouvert de haillons. Aussitôt j’ai couru chez moi et j’ai demandé à ma mère deux couvertures. Elle me les prêta volontiers. Je les ai emportées et je suis restée pour tenir compagnie à la fille du malade, lequel a vécu encore douze jours.
Une fille est venue, un jour nous informer que l’une de ses voisines était sur le point de mourir. Ma sœur a pris son livre de prières, de l’eau bénite et s’en est allée rapidement chez la malade. Deux de ses élèves l’accompagnaient. Deolinda a commencé la prière pour obtenir une bonne mort. Elle était si émotionnée, qu’elle tremblait. Les prières terminées, la dame est décédée. Alors Deolinda nous a dit :
— J’ai fait ce que j’ai pu; je suis incapable d’en faire davantage. — Et elle est partie.
À ce moment-là, une parente arrivait. J’ai observé la fille de la dé-funte et je n’ai pas eu le courage de la laisser toute seule. Je suis restée pour l’aider à laver et à habiller la dépouille mortelle qui était couverte de plaies et exhalait une odeur répugnante. Je sentais que d’un moment à l’autre j’allais vomir. Une dame qui nous observait de la chambre voisine, a remarqué mon malaise et est sortie dans le jardin chercher quelques feuilles parfumées pour me les faire sentir. Je n’en suis repartie que quand la défunte a été bien instal-lée dans son lit.
Je devais avoir 11 ou 12 ans lorsque l’un de mes oncles, qui habi-tait le lieu-dit de Sainte-Eulalie, a été atteint de la fièvre espa-gnole. Ma grand-mère, puis ma mère se sont relayées pour le se-courir, mais elles aussi ont été atteintes par la maladie. Alors, en-core que bien jeune, j’y suis allée avec ma sœur.
Une nuit, mon oncle est mort. Nous y sommes restées jusqu’à la Messe du septième jour.
Une fois, il a fallu aller chercher du riz, mais en traversant la cham-bre où se trouvait le corps de mon oncle. Arrivée au seuil de la porte, la peur m’a envahie; je n’ai pas eu le courage d’y entrer; il a fallu que ma grand-mère m’accompagne. L’autre soir j’ai été char-gée de fermer la fenêtre de cette même chambre. Arrivée dans la salle contiguë de celle-ci, je me suis encouragée moi-même, me di-sant : — “Je dois vaincre la peur.” — Et, ce disant, en marchand doucement, j’ai ouvert la porte et je me suis rendue dans la cham-bre où se trouvait la dépouille de mon oncle. Depuis lors, je n’ai plus jamais eu peur: j’avais vaincu de ma peur.
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
J’aimais beaucoup faire l’aumône aux pauvres. Combien de fois j’ai pleuré, parce que impuissante à les aider selon leurs besoins! Je me sentais heureuse de me priver de ma propre alimentation, pour eux.
Malgré ma jeunesse, il m’arrivait souvent de donner des conseils à de plus âgés que moi . Je les réconfortaient comme je le savais, obtenant que certains ne commettent pas le mal . Des confidences qui m’étaient faites, j’ai toujours gardé le plus rigoureux secret.
Je me sens pleine de reconnaissance envers le Seigneur. C’est à Lui que je dois ce comportement.
Dévotions à Jésus
Je ne passais pas un jour sans prier, que ce soit à l’église, à la mai-son ou sur la route.
Je faisais toujours ma communion spirituelle de la façon suivante :
— O mon Jésus, venez dans mon pauvre cœur ! Je Vous désire : ne tardez pas. Venez m’enrichir de Vos grâces, augmentez en moi vo-tre saint et divin amour. Unissez-moi à Vous ! Cachez-moi dans votre Côté sacré ! Je n’aime que Vous. Je n’aime que Vous, je ne veux que Vous, je ne désire que Vous. Je vous rends grâce, Père éternel, pour nous avoir donné Jésus au très Saint-Sacrement. Je vous remercie, mon Jésus, et, enfin, je Vous demande votre sainte bénédiction.
Loué soit à tout instant, Jésus au très Saint-Sacrement !
J’aimais beaucoup faire la méditation sur le très Saint-Sacrement et sur la Sainte Vierge. Quand je ne pouvais pas la faire de jour, je la faisais de nuit, à l’insu de tous, en allument une bougie que j’avais cachée à cet effet.
La vie des saints et les méditations très profondes ne me satisfai-saient pas, parce que je me rendais compte que je ne ressemblais en rien aux saints; au lieu de me faire du bien, elles me faisaient du mal.
En 1916 je suis tombée si gravement malade, que les derniers sa-crements m’ont été administrés. Je me suis préparée à la mort avec beaucoup de sérénité. Un jour où la fièvre était montée assez haut, j’ai déliré, mais je me souviens d’avoir demandé à ma mère que l’on me donne Jésus. Elle a pris le crucifix et me l’a présenté.
— “Ce n’est pas celui-ci que je veux: je veux Jésus Eucharistique !”
À l’âge de douze ans, j’ai été admise à l’école des catéchistes et à la chorale. Pour le chant j’avais une vraie passion. Mais, malgré ce-la, je travaillais avec beaucoup de satisfaction à l’école de caté-chisme .
Quand je communiais et que je me trouvais au milieu de mes com-pagnes pour l’action de grâces, je me sentais toute petite et la plus indigne pour recevoir Jésus Eucharistique.
« J’étais assez forte... »
J’étais assez forte. Je me souviens qu’un jour, un homme se ventait devant quelques jeunes filles d’être très robuste. Je me suis lancée contre lui, qui ne s’y attendait pas, et je l’ai attrapé et mis par terre. Il s’est mis à crier pour que je le laisse. Je l’ai roulé par terre et je ne l’ai laissé que quand j’ai bien voulu: mon but était unique-ment celui d’obtenir que lui, étant un homme, puisse montrer la force dont il se ventait.
Malgré ma jeunesse, il m’arrivait souvent de donner des conseils à de plus âgés que moi . Je les réconfortaient comme je le savais, obtenant que certains ne commettent pas le mal . Des confidences qui m’étaient faites, j’ai toujours gardé le plus rigoureux secret.
Je me sens pleine de reconnaissance envers le Seigneur. C’est à Lui que je dois ce comportement.
Dévotions à Jésus
Je ne passais pas un jour sans prier, que ce soit à l’église, à la mai-son ou sur la route.
Je faisais toujours ma communion spirituelle de la façon suivante :
— O mon Jésus, venez dans mon pauvre cœur ! Je Vous désire : ne tardez pas. Venez m’enrichir de Vos grâces, augmentez en moi vo-tre saint et divin amour. Unissez-moi à Vous ! Cachez-moi dans votre Côté sacré ! Je n’aime que Vous. Je n’aime que Vous, je ne veux que Vous, je ne désire que Vous. Je vous rends grâce, Père éternel, pour nous avoir donné Jésus au très Saint-Sacrement. Je vous remercie, mon Jésus, et, enfin, je Vous demande votre sainte bénédiction.
Loué soit à tout instant, Jésus au très Saint-Sacrement !
J’aimais beaucoup faire la méditation sur le très Saint-Sacrement et sur la Sainte Vierge. Quand je ne pouvais pas la faire de jour, je la faisais de nuit, à l’insu de tous, en allument une bougie que j’avais cachée à cet effet.
La vie des saints et les méditations très profondes ne me satisfai-saient pas, parce que je me rendais compte que je ne ressemblais en rien aux saints; au lieu de me faire du bien, elles me faisaient du mal.
En 1916 je suis tombée si gravement malade, que les derniers sa-crements m’ont été administrés. Je me suis préparée à la mort avec beaucoup de sérénité. Un jour où la fièvre était montée assez haut, j’ai déliré, mais je me souviens d’avoir demandé à ma mère que l’on me donne Jésus. Elle a pris le crucifix et me l’a présenté.
— “Ce n’est pas celui-ci que je veux: je veux Jésus Eucharistique !”
À l’âge de douze ans, j’ai été admise à l’école des catéchistes et à la chorale. Pour le chant j’avais une vraie passion. Mais, malgré ce-la, je travaillais avec beaucoup de satisfaction à l’école de caté-chisme .
Quand je communiais et que je me trouvais au milieu de mes com-pagnes pour l’action de grâces, je me sentais toute petite et la plus indigne pour recevoir Jésus Eucharistique.
« J’étais assez forte... »
J’étais assez forte. Je me souviens qu’un jour, un homme se ventait devant quelques jeunes filles d’être très robuste. Je me suis lancée contre lui, qui ne s’y attendait pas, et je l’ai attrapé et mis par terre. Il s’est mis à crier pour que je le laisse. Je l’ai roulé par terre et je ne l’ai laissé que quand j’ai bien voulu: mon but était unique-ment celui d’obtenir que lui, étant un homme, puisse montrer la force dont il se ventait.
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
Vers les 13 ans j’ai du gifler lourdement un homme qui m’avait adressé des paroles indécentes.
De 12 à 14 ans, j’ai bénéficié d’une excellente santé. Je travaillais dans les champs et je gagnais autant que ma mère.
Une fois, en cueillant sur un arbre, des feuilles pour donner à man-ger aux bêtes, je suis tombée. Je suis restée quelques instants sans pouvoir respirer et sans pouvoir bouger; peu après, je me suis rele-vée et je me suis remise au travail.
Vers les 12 ou 13 ans, j’ai été placée par ma mère au service d’un voisin, mais avec ces conditions : possibilité d’aller me confesser tous les mois; possibilité, les dimanches après-midi, de venir à la maison afin de pouvoir assister aux cérémonies religieuses; prohibi-tion absolue de me laisser sortir le soir. Le contrat était valable pour cinq mois, mais je ne l’ai pas terminé. Le patron était un geôlier : il me gratifiait de sobriquets péjoratifs, m’obligeait à un travail supé-rieur à mes forces. C’était un homme impatient, cruel avec les ani-maux. Il m’humiliait devant tout le monde. Cette triste vie sapait la joie de ma jeunesse.
Un certain après-midi, il m’a envoyée au moulin, où je suis arrivée en début de soirée; à mon retour, il faisait déjà noir, car il fallait une heure de route. Il m’a réprimandée durement, et m’a traitée de voleuse. Son père, déjà âgé, a pris ma défense. Comme chaque soir je revenais chez moi, cette fois-là, assez peinée parce que ma conscience ne me reprochait rien, je me suis plainte à ma mère. Elle s’en est informée et, voyant que le contrat n’était pas respecté, m’a retirée de son service, malgré l’insistance de mon patron.
Une fois, à Póvoa de Varzim, ce même patron m’avait laissée, de 22 heures jusqu’à 4 heures du matin, à surveiller quatre paires de bœufs, pendant que lui et l’un de ses amis étaient partis, je ne sais où. Remplie de peur, j’ai passé ainsi ces tristes heures de la nuit. J’ai eu pour compagnes les étoiles du ciel qui brillaient de tout leur éclat.
De 12 à 14 ans, j’ai bénéficié d’une excellente santé. Je travaillais dans les champs et je gagnais autant que ma mère.
Une fois, en cueillant sur un arbre, des feuilles pour donner à man-ger aux bêtes, je suis tombée. Je suis restée quelques instants sans pouvoir respirer et sans pouvoir bouger; peu après, je me suis rele-vée et je me suis remise au travail.
Vers les 12 ou 13 ans, j’ai été placée par ma mère au service d’un voisin, mais avec ces conditions : possibilité d’aller me confesser tous les mois; possibilité, les dimanches après-midi, de venir à la maison afin de pouvoir assister aux cérémonies religieuses; prohibi-tion absolue de me laisser sortir le soir. Le contrat était valable pour cinq mois, mais je ne l’ai pas terminé. Le patron était un geôlier : il me gratifiait de sobriquets péjoratifs, m’obligeait à un travail supé-rieur à mes forces. C’était un homme impatient, cruel avec les ani-maux. Il m’humiliait devant tout le monde. Cette triste vie sapait la joie de ma jeunesse.
Un certain après-midi, il m’a envoyée au moulin, où je suis arrivée en début de soirée; à mon retour, il faisait déjà noir, car il fallait une heure de route. Il m’a réprimandée durement, et m’a traitée de voleuse. Son père, déjà âgé, a pris ma défense. Comme chaque soir je revenais chez moi, cette fois-là, assez peinée parce que ma conscience ne me reprochait rien, je me suis plainte à ma mère. Elle s’en est informée et, voyant que le contrat n’était pas respecté, m’a retirée de son service, malgré l’insistance de mon patron.
Une fois, à Póvoa de Varzim, ce même patron m’avait laissée, de 22 heures jusqu’à 4 heures du matin, à surveiller quatre paires de bœufs, pendant que lui et l’un de ses amis étaient partis, je ne sais où. Remplie de peur, j’ai passé ainsi ces tristes heures de la nuit. J’ai eu pour compagnes les étoiles du ciel qui brillaient de tout leur éclat.
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
« Un rêve que je n’ai pas oublié »
Une nuit, une lampe à pétrole à la main, j’allais de la cuisine vers la chambre. Ma lampe s’est éteinte. Je l’ai rallumée plusieurs fois et autant de fois elle s’est éteinte, alors qu’il n’y avait aucun courant d’air. Quand j’ai voulu la rallumer, pour la dernière fois, en remuant le pétrole, elle m’a glissé des mains, en renversant le liquide qui m’a aspergé le visage et m’a laissé aux lèvres le mauvais goût du pétrole. J’ai pensé que quelque petit diable s’amusait ainsi et, alors j’ai dit :
— “Tu peux t’en aller, car avec moi tu n’as rien à faire”.
Je me suis couchée tranquillement, je me suis endormie et j’ai fait un rêve qui est resté imprimé dans mon âme :
Je suis montée au Paradis au moyen d’une échelle dont les bar-reaux, eux, étaient tellement étroits qu'il était très difficile d'y po-ser le pied. Je suis arrivée en haut avec beaucoup de difficulté, car je n’avais aucun point d'appui. Pendant que je montais, j’ai vu, à côté de cette échelle, quelques âmes qui m'encourageaient en si-lence.
Arrivée au sommet j’ai vu sur un trône le Seigneur, et, à côté de Lui, la Vierge Marie. Le ciel était rempli de saints. Après cette vi-sion, à contre cœur, je devais revenir sur la terre. Je suis descen-due facilement. Tout a disparu et je me suis réveillée.
Une nuit, une lampe à pétrole à la main, j’allais de la cuisine vers la chambre. Ma lampe s’est éteinte. Je l’ai rallumée plusieurs fois et autant de fois elle s’est éteinte, alors qu’il n’y avait aucun courant d’air. Quand j’ai voulu la rallumer, pour la dernière fois, en remuant le pétrole, elle m’a glissé des mains, en renversant le liquide qui m’a aspergé le visage et m’a laissé aux lèvres le mauvais goût du pétrole. J’ai pensé que quelque petit diable s’amusait ainsi et, alors j’ai dit :
— “Tu peux t’en aller, car avec moi tu n’as rien à faire”.
Je me suis couchée tranquillement, je me suis endormie et j’ai fait un rêve qui est resté imprimé dans mon âme :
Je suis montée au Paradis au moyen d’une échelle dont les bar-reaux, eux, étaient tellement étroits qu'il était très difficile d'y po-ser le pied. Je suis arrivée en haut avec beaucoup de difficulté, car je n’avais aucun point d'appui. Pendant que je montais, j’ai vu, à côté de cette échelle, quelques âmes qui m'encourageaient en si-lence.
Arrivée au sommet j’ai vu sur un trône le Seigneur, et, à côté de Lui, la Vierge Marie. Le ciel était rempli de saints. Après cette vi-sion, à contre cœur, je devais revenir sur la terre. Je suis descen-due facilement. Tout a disparu et je me suis réveillée.
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
JEUNESSE
Le saut par la fenêtre
Un jour, alors qu'avec ma sœur et une autre fille plus âgée que nous, nous travaillions à la couture, nous avons aperçu trois indivi-dus venant dans notre direction. Deolinda, comme si elle pressen-tait quelque chose, m'a dit de fermer la porte du salon. Quelques instants après, nous avons entendu des pas dans les escaliers et ensuite quelqu'un frapper à la porte.
— Qui est là ? — a demandé ma sœur. Et l'un d’eux, qui avait été mon patron, nous a demandés d'ouvrir, sans plus.
— Il n'y a pas de travail pour vous ici, donc, pas question d'ouvrir, — a rétorqué Deolinda.
Après quelques instants de silence, nous avons entendu que le même individu montait par l'échelle qui de l'étable, par une trappe, donnait dans le salon. Effrayées, nous avons tiré la machine à cou-dre sur cette trappe.
Le voyou, se rendant compte que la trappe était fermée, a com-mencé à frapper de grands coups de marteau sur celle-ci, jusqu'à soulever quelques planches et à pratiquer un passage, par lequel il a pénétré dans le salon.
Deolinda, en voyant cela, a ouvert la porte et, est parvenue à s'enfuir, bien que les autres deux qui dehors l'attendait, aient es-sayé de la retenir, en tirant sur ses vêtements.
L'autre fille l'a suivie, mais ils l'ont attrapée.
Devant cette scène, je me suis vue perdue. J'ai regardé autour de moi et, désespérément je me suis accrochée à la fenêtre qui était ouverte et sans la moindre hésitation j'ai sauté en bas, en tom-bant lourdement. J'ai voulu me relever aussitôt, mais je ne le pou-vais pas; une douleur lancinante traversait mon épine dorsale.
Nerveuse, dès que j'ai pu me relever, j'ai ramassé par terre un pi-quet et je suis partie, pour essayer de défendre ma sœur entouré par les deux plus âgés, tandis que notre amie, dans le couloir, lut-tait avec le troisième. Je n'ai plus pensé qu'à les défendre.
— Hors d'ici ! — a été mon premier cri.
Cela a été comme un éclair, le voyou qui se trouvait dans le couloir, a pris peur et a laissé immédiatement la jeune fille. C'est alors seulement, que je me suis rendu compte que j'avais perdu une ba-gue en or, lors de la chute.
— Chiens ! À cause de vous j'ai perdu ma bague...
Tout de suite l'un d'eux, enlevant une bague de son doigt, me l'a présentée, en disant :
— Tiens, prends celle-ci, ne te fâche pas contre moi...
— Je n'en veux pas ! — lui ai-je répondu, indignée — débarrasse le plancher tout de suite... immédiatement !
Ils se sont retirés. Et nous, excitées et allaitantes, nous sommes retournées à notre travail.
De tout ceci, moi et ma sœur, n'avons soufflé mot à personne, afin d'éviter une tragédie. Toutefois ma mère, par la suite, a fini par l'apprendre, de la bouche de notre amie.
Quelque temps après, j'ai commencé à souffrir de plus en plus. Tous disaient que c’était à cause du saut que j’ai fait en bas de la fenêtre. Même les médecins, plus tard, ont confirmé que ce saut a dû contribuer à aggraver mon infirmité.
Souffrances physiques et spirituelles
Le saut par la fenêtre
Un jour, alors qu'avec ma sœur et une autre fille plus âgée que nous, nous travaillions à la couture, nous avons aperçu trois indivi-dus venant dans notre direction. Deolinda, comme si elle pressen-tait quelque chose, m'a dit de fermer la porte du salon. Quelques instants après, nous avons entendu des pas dans les escaliers et ensuite quelqu'un frapper à la porte.
— Qui est là ? — a demandé ma sœur. Et l'un d’eux, qui avait été mon patron, nous a demandés d'ouvrir, sans plus.
— Il n'y a pas de travail pour vous ici, donc, pas question d'ouvrir, — a rétorqué Deolinda.
Après quelques instants de silence, nous avons entendu que le même individu montait par l'échelle qui de l'étable, par une trappe, donnait dans le salon. Effrayées, nous avons tiré la machine à cou-dre sur cette trappe.
Le voyou, se rendant compte que la trappe était fermée, a com-mencé à frapper de grands coups de marteau sur celle-ci, jusqu'à soulever quelques planches et à pratiquer un passage, par lequel il a pénétré dans le salon.
Deolinda, en voyant cela, a ouvert la porte et, est parvenue à s'enfuir, bien que les autres deux qui dehors l'attendait, aient es-sayé de la retenir, en tirant sur ses vêtements.
L'autre fille l'a suivie, mais ils l'ont attrapée.
Devant cette scène, je me suis vue perdue. J'ai regardé autour de moi et, désespérément je me suis accrochée à la fenêtre qui était ouverte et sans la moindre hésitation j'ai sauté en bas, en tom-bant lourdement. J'ai voulu me relever aussitôt, mais je ne le pou-vais pas; une douleur lancinante traversait mon épine dorsale.
Nerveuse, dès que j'ai pu me relever, j'ai ramassé par terre un pi-quet et je suis partie, pour essayer de défendre ma sœur entouré par les deux plus âgés, tandis que notre amie, dans le couloir, lut-tait avec le troisième. Je n'ai plus pensé qu'à les défendre.
— Hors d'ici ! — a été mon premier cri.
Cela a été comme un éclair, le voyou qui se trouvait dans le couloir, a pris peur et a laissé immédiatement la jeune fille. C'est alors seulement, que je me suis rendu compte que j'avais perdu une ba-gue en or, lors de la chute.
— Chiens ! À cause de vous j'ai perdu ma bague...
Tout de suite l'un d'eux, enlevant une bague de son doigt, me l'a présentée, en disant :
— Tiens, prends celle-ci, ne te fâche pas contre moi...
— Je n'en veux pas ! — lui ai-je répondu, indignée — débarrasse le plancher tout de suite... immédiatement !
Ils se sont retirés. Et nous, excitées et allaitantes, nous sommes retournées à notre travail.
De tout ceci, moi et ma sœur, n'avons soufflé mot à personne, afin d'éviter une tragédie. Toutefois ma mère, par la suite, a fini par l'apprendre, de la bouche de notre amie.
Quelque temps après, j'ai commencé à souffrir de plus en plus. Tous disaient que c’était à cause du saut que j’ai fait en bas de la fenêtre. Même les médecins, plus tard, ont confirmé que ce saut a dû contribuer à aggraver mon infirmité.
Souffrances physiques et spirituelles
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
J’ai encore travaillé pendant quelques mois, même si avec beau-coup de difficulté. Par la suite, j’ai été obligée d’arrêter et, avec ré-pugnance, j’ai du me soumettre aux soins des médecins qui m’ont diagnostiqué diverses maladies. Tous avaient de la peine pour moi. J’ai souffert uniquement pour mes maux physiques, mais ceci dura peu de temps.
Mes plus grands amis, les familiers et même Monsieur le Curé se sont retournés contre moi : plusieurs personnes se moquaient de mon allure, par la posture que, forcément, je prenais à l’église. Monsieur l’abbé m’accusait de ne pas manager suffisamment par caprice et menaçait que, si je mourrais, je serais damnée. Lorsque je me confessais, il me disait que c’était celui-là mon péché le plus grave. Combien j’en ai souffert! Je ne me confiais qu’au Seigneur.
Lors du trajet, de la maison à l’église, j’avais l’habitude de m’arrêter pour regarder les montagnes et j’étais quelques fois, tentée de fuir dans un lieu où personne ne puisse me voir. Ce n’est que par la grâce de Dieu que je ne l’ai pas fait. Combien j’ai pleuré.
Je ne me souviens pas très bien de la durée de cette période d’incompréhension; en tout cas, moins d’un an. Après, étant donné que mon état empirait, Monsieur l’abbé lui-même a conseillé à ma mère de m’accompagner chez un médecin de sa connaissance. Ce fut lui qui m’a libérée de mon martyre, en expliquant à ceux qui lui en posaient la question, que je ne mangeais pas parce que je ne le pouvais pas. Même s’il ne lui a pas été possible de se faire une idée exacte de toutes mes souffrances, il s’est montré très compréhensif.
J’ai été libérée de cette souffrance, mais le Seigneur m’en a donné une autre bien plus grande. Seuls Jésus, et, quelque temps plus tard, mon directeur spirituel, en ont eu connaissance.
J’ai passé six ans entre le lit et la couchette. Une fois, cinq mois se sont passés sans que je puisse me lever, mais toujours dans cette souffrance spirituelle, que j’ai dû supporter pendant près de douze ans, sans jamais la révéler à personne.
Me trouvant seule, prisonnière de mon lit, je regardais en larmes, le tableau du Sacré-Cœur de Jésus: je le suppliais de me libérer de ce tourment et de me donner des lumières sur ce que je devais faire. Je me recommandais aussi à la Maman du ciel afin qu’elle intercède en ma faveur.
Prétendants
À l’âge de 16 ans, je suis allée à Póvoa, en compagnie de Deolinda, pour une cure marine. Un jour, alors que je me rendais à l’église, un militaire m’a abordée, m’adressant des galanteries. Je me suis vite esquivée, mais, comme il ne me lâchait pas, je lui ai dit d’attendre la fin de sa faction. Mon idée était de changer de chemin et de pouvoir m’en libérer. Sortant de l’église, très prudemment, et ne l’ayant pas vu, j’ai repris le même chemin. A un certain moment, je l’ai trouvé en face de moi, sans même savoir d’où il était venu.
— Mademoiselle, vous souvenez-vous de ce que vous m’avez pro-mis ?
Et, ce disant, il prétendait m’accompagner à la maison. Je me suis arrêtée et j’ai été très franche avec lui :
— Je suis malade et en plus... ma mère ne veut pas que j’aie un fiancé !
Il n’en a pas été convaincu. Par chance, Deolinda est arrivée. Croyant que je flirtais, elle m’a reprise sèchement. Je ne suis plus jamais passée par ce chemin et tout s’est ainsi terminé.
À un autre jeune qui me faisait allusion au mariage, j’ai répondu :
— Je ne renonce ni à ma mère ni à Deolinda, pour un homme.
Monsieur le Curé, ayant su que je plaisais à un jeune homme, m’a dit un jour :
— Si tu veux, je peux m’occuper de la chose...
Je lui ai répondu :
— Dans ma situation, vous parait-il que je puisse me permettre de penser à une pareille affaire ?
Pour dire vrai, je savais et je sentais que j’étais malade, mais en plus, l’envie de contracter le mariage me manquait, même si quel-ques fois je me disais que si j’étais mère, j’éduquerais mes enfants très chrétiennement.
Au lit pour toujours...
En avril 1925, je suis allée au lit, pour toujours. Plus personne ne me disait :
— Courage, tu te relèveras !
Mes plus grands amis, les familiers et même Monsieur le Curé se sont retournés contre moi : plusieurs personnes se moquaient de mon allure, par la posture que, forcément, je prenais à l’église. Monsieur l’abbé m’accusait de ne pas manager suffisamment par caprice et menaçait que, si je mourrais, je serais damnée. Lorsque je me confessais, il me disait que c’était celui-là mon péché le plus grave. Combien j’en ai souffert! Je ne me confiais qu’au Seigneur.
Lors du trajet, de la maison à l’église, j’avais l’habitude de m’arrêter pour regarder les montagnes et j’étais quelques fois, tentée de fuir dans un lieu où personne ne puisse me voir. Ce n’est que par la grâce de Dieu que je ne l’ai pas fait. Combien j’ai pleuré.
Je ne me souviens pas très bien de la durée de cette période d’incompréhension; en tout cas, moins d’un an. Après, étant donné que mon état empirait, Monsieur l’abbé lui-même a conseillé à ma mère de m’accompagner chez un médecin de sa connaissance. Ce fut lui qui m’a libérée de mon martyre, en expliquant à ceux qui lui en posaient la question, que je ne mangeais pas parce que je ne le pouvais pas. Même s’il ne lui a pas été possible de se faire une idée exacte de toutes mes souffrances, il s’est montré très compréhensif.
J’ai été libérée de cette souffrance, mais le Seigneur m’en a donné une autre bien plus grande. Seuls Jésus, et, quelque temps plus tard, mon directeur spirituel, en ont eu connaissance.
J’ai passé six ans entre le lit et la couchette. Une fois, cinq mois se sont passés sans que je puisse me lever, mais toujours dans cette souffrance spirituelle, que j’ai dû supporter pendant près de douze ans, sans jamais la révéler à personne.
Me trouvant seule, prisonnière de mon lit, je regardais en larmes, le tableau du Sacré-Cœur de Jésus: je le suppliais de me libérer de ce tourment et de me donner des lumières sur ce que je devais faire. Je me recommandais aussi à la Maman du ciel afin qu’elle intercède en ma faveur.
Prétendants
À l’âge de 16 ans, je suis allée à Póvoa, en compagnie de Deolinda, pour une cure marine. Un jour, alors que je me rendais à l’église, un militaire m’a abordée, m’adressant des galanteries. Je me suis vite esquivée, mais, comme il ne me lâchait pas, je lui ai dit d’attendre la fin de sa faction. Mon idée était de changer de chemin et de pouvoir m’en libérer. Sortant de l’église, très prudemment, et ne l’ayant pas vu, j’ai repris le même chemin. A un certain moment, je l’ai trouvé en face de moi, sans même savoir d’où il était venu.
— Mademoiselle, vous souvenez-vous de ce que vous m’avez pro-mis ?
Et, ce disant, il prétendait m’accompagner à la maison. Je me suis arrêtée et j’ai été très franche avec lui :
— Je suis malade et en plus... ma mère ne veut pas que j’aie un fiancé !
Il n’en a pas été convaincu. Par chance, Deolinda est arrivée. Croyant que je flirtais, elle m’a reprise sèchement. Je ne suis plus jamais passée par ce chemin et tout s’est ainsi terminé.
À un autre jeune qui me faisait allusion au mariage, j’ai répondu :
— Je ne renonce ni à ma mère ni à Deolinda, pour un homme.
Monsieur le Curé, ayant su que je plaisais à un jeune homme, m’a dit un jour :
— Si tu veux, je peux m’occuper de la chose...
Je lui ai répondu :
— Dans ma situation, vous parait-il que je puisse me permettre de penser à une pareille affaire ?
Pour dire vrai, je savais et je sentais que j’étais malade, mais en plus, l’envie de contracter le mariage me manquait, même si quel-ques fois je me disais que si j’étais mère, j’éduquerais mes enfants très chrétiennement.
Au lit pour toujours...
En avril 1925, je suis allée au lit, pour toujours. Plus personne ne me disait :
— Courage, tu te relèveras !
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
Le médecin João de Almeida, de Porto, a prévenu ma mère qu’il craignait une telle paralysie.
Ma sœur, qui faisait de la couture, est devenue en plus mon infir-mière, car maman travaillait dans les champs.
J’ai eu des moments de découragement, mais jamais de désespoir. Rien ne me retenait à ce monde. J’éprouvais, malgré tout, une certaine nostalgie de mon petit jardin, parce que les fleurs me plai-saient. Mais, je pourrais encore les voir, quelques fois, dans les bras de ma sœur.
J’avais un grand regret de ne plus pouvoir aller à l’église: pour la fête du Sacré-Cœur, ou quand il y avait une Messe chantée, je pleurais beaucoup. Ma sœur, qui faisait partie de la chorale, me voyant les larmes aux yeux, me disait :
— S’il t’était possible d’aller à la messe, je te chargerais volontiers sur mes épaules et je t’y emmènerais.
Et, elle aussi pleurait.
Mais, je m’étais accommodée à la volonté du Seigneur.
Petit à petit, je me suis habituée à mon lit et la nostalgie s’est dis-sipée. Pour me distraire, dans les premiers temps, je jouais aux cartes avec quelqu’un, ou toute seule. Je regrette de ne pas avoir, dès lors, les mêmes pensées que maintenant: vivre unie à mon Dieu par l’esprit.
Ma sœur, qui faisait de la couture, est devenue en plus mon infir-mière, car maman travaillait dans les champs.
J’ai eu des moments de découragement, mais jamais de désespoir. Rien ne me retenait à ce monde. J’éprouvais, malgré tout, une certaine nostalgie de mon petit jardin, parce que les fleurs me plai-saient. Mais, je pourrais encore les voir, quelques fois, dans les bras de ma sœur.
J’avais un grand regret de ne plus pouvoir aller à l’église: pour la fête du Sacré-Cœur, ou quand il y avait une Messe chantée, je pleurais beaucoup. Ma sœur, qui faisait partie de la chorale, me voyant les larmes aux yeux, me disait :
— S’il t’était possible d’aller à la messe, je te chargerais volontiers sur mes épaules et je t’y emmènerais.
Et, elle aussi pleurait.
Mais, je m’étais accommodée à la volonté du Seigneur.
Petit à petit, je me suis habituée à mon lit et la nostalgie s’est dis-sipée. Pour me distraire, dans les premiers temps, je jouais aux cartes avec quelqu’un, ou toute seule. Je regrette de ne pas avoir, dès lors, les mêmes pensées que maintenant: vivre unie à mon Dieu par l’esprit.
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
J’ai même fait des promesses pour obtenir la guérison. Ma mère, ma sœur et mes cousines ont fait les mêmes promesses. J’ai fini par comprendre que le Seigneur me voulait malade, c’est pourquoi je ne lui ai plus demandé de guérir. Je suis arrivée, plusieurs fois, très résignée, aux portes de la mort. De la médecine, je n’ai d’autre soulagement que quelques piqûres de morphine.
« Ma Petite-Maman du ciel »
Chaque année je célébrais le mois de Marie. Je préférais le célébrer toute seule: je méditais, chantais, pleurais en demandant à la Ma-man du ciel de me délivrer de cette tribulation qui me faisait tant souffrir.
J’avais l’habitude de chanter le “Tantum ergo”, comme si j’étais à l’église. N’ayant pas Jésus à la maison, ni prêtre pour me donner la bénédiction, je priais le Seigneur, que ce soit lui, du ciel et de ses tabernacles, qui me la donne. Moments de bonheur! J’avais l’impression que toutes les bénédictions et l’amour du Seigneur tombaient sur moi. Et alors, je recueillais dans mon cœur toute ma famille et les personnes chères.
Dans les premières années de ma maladie, de la maison de Mon-sieur le Curé, on m’apportait, au début du mois de mai, une sta-tuette du Cœur de Marie qui, à regret, je restituais à la fin du mois. C’est ainsi que j’ai pensé à en acquérir une, mais, comme je n’en avais pas les moyens, j’ai été aidée par diverses personnes. Une amie m’a même donné quelques poulettes que Deolinda éleva jus-qu’à ce qu’elles pondent et ensuite couvent; les poussins ayant été vendus ensuite, j’ai pu acheter la statuette ainsi que le globe de verre. Je ne sais pas exprimer la joie que j’ai ressentie à ce mo-ment-là: avoir une Sainte Vierge à moi toute seule... pouvoir la contempler nuit et jour !...
Demandes de guérison
J’ai été informée des miracles qui s’opéraient à Fatima. En 1928, plusieurs personnes de la paroisse sont parties en pèlerinage à la Cova da Iria. A cette occasion, même moi, j’ai souhaité partir. Le Médecin et Monsieur le Curé ne m’y ont pas autorisée, car le voyage était long et moi, je ne supportais même pas que l’on me touche, étant dans mon lit. Quelqu’un me conseilla de demander la guérison et d’aller ensuite à Fatima, en action de grâces pour celle-ci. Le Médecin me dit même que si le miracle s’accomplissait, il té-moignerait sans la moindre hésitation.
Cette même année, Monsieur l’Abbé, qui était allé, lui aussi à la Cova da Iria, m’a fait, au retour, cadeau d’un chapelet, d’une mé-daille et du “Manuel du Pèlerin”, tout en me conseillant de faire une neuvaine à Notre-Dame. J’en ai fait plusieurs, tout en chantant les louanges mariales imprimées dans le “Manuel” .
A ceux qui me visitaient, j’avais l’habitude de dire :
— Si un jour vous me revoyez dans les rues et m’entendez chanter, dites-le à tous: c’est Alexandrina qui remercie Notre-Dame.
C’était ma foi en Jésus et Marie que me faisait parler de la sorte.
D’autres fois, je pensais que si j’étais guérie, je me ferais reli-gieuse, car je n’avais aucun attrait pour le monde; que je ne re-tournerais plus revoir ma famille; que je me ferais missionnaire afin de pouvoir baptiser beaucoup de noirs et de ramener beaucoup d’âmes à Jésus.
N’ayant pas obtenu la guérison, j’ai compris que je me faisais des illusions, et mes désirs de guérison ont disparu pour toujours. J’ai commencé alors à ressentir de plus en plus le besoin d’aimer la souffrance et de ne penser qu’à Jésus.
Offrande...
« Ma Petite-Maman du ciel »
Chaque année je célébrais le mois de Marie. Je préférais le célébrer toute seule: je méditais, chantais, pleurais en demandant à la Ma-man du ciel de me délivrer de cette tribulation qui me faisait tant souffrir.
J’avais l’habitude de chanter le “Tantum ergo”, comme si j’étais à l’église. N’ayant pas Jésus à la maison, ni prêtre pour me donner la bénédiction, je priais le Seigneur, que ce soit lui, du ciel et de ses tabernacles, qui me la donne. Moments de bonheur! J’avais l’impression que toutes les bénédictions et l’amour du Seigneur tombaient sur moi. Et alors, je recueillais dans mon cœur toute ma famille et les personnes chères.
Dans les premières années de ma maladie, de la maison de Mon-sieur le Curé, on m’apportait, au début du mois de mai, une sta-tuette du Cœur de Marie qui, à regret, je restituais à la fin du mois. C’est ainsi que j’ai pensé à en acquérir une, mais, comme je n’en avais pas les moyens, j’ai été aidée par diverses personnes. Une amie m’a même donné quelques poulettes que Deolinda éleva jus-qu’à ce qu’elles pondent et ensuite couvent; les poussins ayant été vendus ensuite, j’ai pu acheter la statuette ainsi que le globe de verre. Je ne sais pas exprimer la joie que j’ai ressentie à ce mo-ment-là: avoir une Sainte Vierge à moi toute seule... pouvoir la contempler nuit et jour !...
Demandes de guérison
J’ai été informée des miracles qui s’opéraient à Fatima. En 1928, plusieurs personnes de la paroisse sont parties en pèlerinage à la Cova da Iria. A cette occasion, même moi, j’ai souhaité partir. Le Médecin et Monsieur le Curé ne m’y ont pas autorisée, car le voyage était long et moi, je ne supportais même pas que l’on me touche, étant dans mon lit. Quelqu’un me conseilla de demander la guérison et d’aller ensuite à Fatima, en action de grâces pour celle-ci. Le Médecin me dit même que si le miracle s’accomplissait, il té-moignerait sans la moindre hésitation.
Cette même année, Monsieur l’Abbé, qui était allé, lui aussi à la Cova da Iria, m’a fait, au retour, cadeau d’un chapelet, d’une mé-daille et du “Manuel du Pèlerin”, tout en me conseillant de faire une neuvaine à Notre-Dame. J’en ai fait plusieurs, tout en chantant les louanges mariales imprimées dans le “Manuel” .
A ceux qui me visitaient, j’avais l’habitude de dire :
— Si un jour vous me revoyez dans les rues et m’entendez chanter, dites-le à tous: c’est Alexandrina qui remercie Notre-Dame.
C’était ma foi en Jésus et Marie que me faisait parler de la sorte.
D’autres fois, je pensais que si j’étais guérie, je me ferais reli-gieuse, car je n’avais aucun attrait pour le monde; que je ne re-tournerais plus revoir ma famille; que je me ferais missionnaire afin de pouvoir baptiser beaucoup de noirs et de ramener beaucoup d’âmes à Jésus.
N’ayant pas obtenu la guérison, j’ai compris que je me faisais des illusions, et mes désirs de guérison ont disparu pour toujours. J’ai commencé alors à ressentir de plus en plus le besoin d’aimer la souffrance et de ne penser qu’à Jésus.
Offrande...
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
Un jour, alors que j’étais seule et que je pensais à Jésus dans les tabernacles, je lui ai dit :
— Mon bon Jésus, Vous êtes emprisonné. Moi aussi, je le suis. Nous sommes tous deux incarcérés. Vous, pour mon bien et moi, enchaî-née par Vous. Vous êtes Roi et Seigneur de tout. Moi, je ne suis qu’un ver de terre. Je Vous ai négligé, ne pensant qu’aux choses du monde qui ne sont que perdition pour les âmes, mais, maintenant, le cœur contrit, je ne veux que ce que Vous voudrez, je veux souf-frir avec résignation. Ne me laissez pas sans votre protection.
À partir de ce temps-là, je demandais au Seigneur l’amour de la souffrance et, sans bien savoir comment, je me suis offerte à lui comme victime. Le Seigneur m’a accordé cette grâce dans une pro-portion si importante qu’aujourd’hui, je n’échangerais la souffrance contre tout ce qui peut exister dans le monde. Aimant la douleur, je me sentais heureuse d’offrir à Jésus mes peines. Consoler Jésus et lui sauver des âmes, voilà ce qui me préoccupait.
Les forces physiques m’ayant quittée, j’ai abandonné les distrac-tions et, à travers la prière qui me procurait un vrai réconfort, je me suis habituée à vivre dans une intime union avec le Seigneur. Quand les visiteurs me dissipaient un peu, je m’attristais de ne pas avoir pensé à Jésus.
Par amour pour Jésus et la Maman du ciel, je me suis habituée à faire de petits sacrifices: renoncer à me regarder dans la glace; ne pas parler, pour combattre ma volonté de parler et vice versa; veiller pendant la nuit pour tenir compagnie à Jésus; ne pas éloi-gner les mouches qui me tourmentaient, etc..
Unie à Jésus, par Marie
Je ne recevais pas la Communion fréquemment, mais je vivais le plus possible unie à Jésus. Pour honorer Jésus et la Maman du ciel, j’ai écrit sur des morceaux de papier et sur des images pieuses, cette prière :
— Jésus, je vous aime de tout mon cœur. Ayez pitié de cette pau-vre malade. Prenez-la auprès de vous, quand vous voudrez. Mon bien aimé Jésus, souvenez-vous, je suis une grande pécheresse.
Mon cher Jésus, j’aimerais aller vous visiter dans vos tabernacles, mais je ne le peux pas; ma maladie me tient clouée à mon lit. Que votre volonté soit faite. Accordez-moi, au moins, que pas un seul instant ne passe sans que je vienne en esprit dans vos tabernacles, pour vous dire : “ mon Jésus, je veux vous aimer, je veux me brû-ler à la flamme de votre Amour, prier pour les pécheurs et pour les âmes du Purgatoire” .
Sur la couverture d’une brochure, j’ai écrit en mai 1930 :
— Mon bon Jésus, Vous êtes emprisonné. Moi aussi, je le suis. Nous sommes tous deux incarcérés. Vous, pour mon bien et moi, enchaî-née par Vous. Vous êtes Roi et Seigneur de tout. Moi, je ne suis qu’un ver de terre. Je Vous ai négligé, ne pensant qu’aux choses du monde qui ne sont que perdition pour les âmes, mais, maintenant, le cœur contrit, je ne veux que ce que Vous voudrez, je veux souf-frir avec résignation. Ne me laissez pas sans votre protection.
À partir de ce temps-là, je demandais au Seigneur l’amour de la souffrance et, sans bien savoir comment, je me suis offerte à lui comme victime. Le Seigneur m’a accordé cette grâce dans une pro-portion si importante qu’aujourd’hui, je n’échangerais la souffrance contre tout ce qui peut exister dans le monde. Aimant la douleur, je me sentais heureuse d’offrir à Jésus mes peines. Consoler Jésus et lui sauver des âmes, voilà ce qui me préoccupait.
Les forces physiques m’ayant quittée, j’ai abandonné les distrac-tions et, à travers la prière qui me procurait un vrai réconfort, je me suis habituée à vivre dans une intime union avec le Seigneur. Quand les visiteurs me dissipaient un peu, je m’attristais de ne pas avoir pensé à Jésus.
Par amour pour Jésus et la Maman du ciel, je me suis habituée à faire de petits sacrifices: renoncer à me regarder dans la glace; ne pas parler, pour combattre ma volonté de parler et vice versa; veiller pendant la nuit pour tenir compagnie à Jésus; ne pas éloi-gner les mouches qui me tourmentaient, etc..
Unie à Jésus, par Marie
Je ne recevais pas la Communion fréquemment, mais je vivais le plus possible unie à Jésus. Pour honorer Jésus et la Maman du ciel, j’ai écrit sur des morceaux de papier et sur des images pieuses, cette prière :
— Jésus, je vous aime de tout mon cœur. Ayez pitié de cette pau-vre malade. Prenez-la auprès de vous, quand vous voudrez. Mon bien aimé Jésus, souvenez-vous, je suis une grande pécheresse.
Mon cher Jésus, j’aimerais aller vous visiter dans vos tabernacles, mais je ne le peux pas; ma maladie me tient clouée à mon lit. Que votre volonté soit faite. Accordez-moi, au moins, que pas un seul instant ne passe sans que je vienne en esprit dans vos tabernacles, pour vous dire : “ mon Jésus, je veux vous aimer, je veux me brû-ler à la flamme de votre Amour, prier pour les pécheurs et pour les âmes du Purgatoire” .
Sur la couverture d’une brochure, j’ai écrit en mai 1930 :
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
— Ma chère Maman du ciel, venez dans les Tabernacles de votre et mon Jésus; présentez-Lui mes prières et rendez plus efficaces mes suppliques. O refuge des pécheurs, dites à Jésus que je veux être sainte. Dites-Lui aussi que je veux beaucoup de souffrances, mais qu’Il ne me laisse pas seule rien qu’une minute. Je dois toutefois m’humilier, car je ne suis rien, je ne possède rien et je ne vaux rien. Dites-Lui que je l’aime beaucoup et que je veux l’aimer encore davantage. Je veux mourir enflammée d’amour pour vous et pour Jésus. Oui, parlez-Lui beaucoup de moi, présente-Lui toutes mes demandes ! J’ai confiance, oui, j’ai confiance en vous ! O Marie, donnez-moi le ciel !
Prière du matin
Au petit matin je commençais mes prières par le signe de Croix. Ensuite, je m’unissais à Jésus au Saint-Sacrement et je faisais ma Communion spirituelle. Je continuais, en disant :
— Cœur Sacré de Jésus, je Vous consacre ma journée.
Je récitais cette prière jaculatoire trois fois. Et j’ajoutais:
— O Jésus, donnez-moi votre bénédiction! Je veux être sainte.
Ensuite je demandais la bénédiction de la très Sainte-Trinité, de Notre-Dame, de saint Joseph de tous anges, saints et saintes du ciel, en disant :
— Avec votre bénédiction, je ne craindrai rien ; je serai sainte, comme je le désire ardemment.
Ensuite je récitais trois Gloria et j’offrais les actions de la journée en récitant la prière : « Je vous offre, ô mon Jésus, en union, etc. ». Pater, Ave, Gloria. « Cœur sacré de Jésus qui nous aimez tant, fai-tes que je vous aime de plus en plus. » Je récitais aussi le Credo et, ensuite j’ajoutais :
— O mon Jésus, je m’unis spirituellement, maintenant et pour tou-jours, à toutes les saintes Messes qui, de jour comme de nuit, sont célébrées sur toute l’étendue de la terre. Jésus, immolez-moi avec vous au Père éternel pour les mêmes intentions que vous-même, vous offrez.
Me tournant ensuite vers Notre-Dame, je lui disais :
— Je vous salue, Marie, pleine de grâce !... Je vous salue, ô pleine de grâce, ma Petite-Maman du ciel, je veux être sainte; bénissez-moi et demandez à Jésus de me donner sa bénédiction !
Je me consacrais à Elle de cette façon :
— Petite-Maman chérie, je vous consacre mes yeux, mes oreilles, ma bouche, mon cœur, mon âme, ma virginité, ma pureté, ma chasteté. Acceptez-en tout, ma chère Petite-Maman ! Vous êtres le dépôt béni de toute notre richesse. Je vous consacre mon présent et mon avenir, ma vie et ma mort, tout ce que l’on me donnera, toutes les prières et les offrandes que l’on fera pour moi.
Ouvrez vos bras et enlacez-moi. Serrez-moi contre votre Cœur très saint, couvrez-moi de votre manteau; acceptez-moi comme votre fille très aimée et consacrez-moi toute à Jésus. Renfermez-moi pour toujours dans son divin Cœur et aidez-le vous-même à crucifier mon corps et mon âme: que rien, dans celui-ci ne subsiste qui ne soit crucifié. Ma Petite-Maman, rendez-moi humble, obéissante, pure, chaste d’âme et de corps. Transformez-moi en amour; consumez-moi dans les flammes de l’amour de Jésus...
Maman chérie, demandez pardon pour moi à Jésus; dites-Lui que c’est l’enfant prodigue qui retourne à la maison de son Père, dispo-sée à le suivre, à l’aimer, à l’adorer, à lui obéir, à l’imiter. Dites-lui que je ne veux plus l’offenser.
Prière du matin
Au petit matin je commençais mes prières par le signe de Croix. Ensuite, je m’unissais à Jésus au Saint-Sacrement et je faisais ma Communion spirituelle. Je continuais, en disant :
— Cœur Sacré de Jésus, je Vous consacre ma journée.
Je récitais cette prière jaculatoire trois fois. Et j’ajoutais:
— O Jésus, donnez-moi votre bénédiction! Je veux être sainte.
Ensuite je demandais la bénédiction de la très Sainte-Trinité, de Notre-Dame, de saint Joseph de tous anges, saints et saintes du ciel, en disant :
— Avec votre bénédiction, je ne craindrai rien ; je serai sainte, comme je le désire ardemment.
Ensuite je récitais trois Gloria et j’offrais les actions de la journée en récitant la prière : « Je vous offre, ô mon Jésus, en union, etc. ». Pater, Ave, Gloria. « Cœur sacré de Jésus qui nous aimez tant, fai-tes que je vous aime de plus en plus. » Je récitais aussi le Credo et, ensuite j’ajoutais :
— O mon Jésus, je m’unis spirituellement, maintenant et pour tou-jours, à toutes les saintes Messes qui, de jour comme de nuit, sont célébrées sur toute l’étendue de la terre. Jésus, immolez-moi avec vous au Père éternel pour les mêmes intentions que vous-même, vous offrez.
Me tournant ensuite vers Notre-Dame, je lui disais :
— Je vous salue, Marie, pleine de grâce !... Je vous salue, ô pleine de grâce, ma Petite-Maman du ciel, je veux être sainte; bénissez-moi et demandez à Jésus de me donner sa bénédiction !
Je me consacrais à Elle de cette façon :
— Petite-Maman chérie, je vous consacre mes yeux, mes oreilles, ma bouche, mon cœur, mon âme, ma virginité, ma pureté, ma chasteté. Acceptez-en tout, ma chère Petite-Maman ! Vous êtres le dépôt béni de toute notre richesse. Je vous consacre mon présent et mon avenir, ma vie et ma mort, tout ce que l’on me donnera, toutes les prières et les offrandes que l’on fera pour moi.
Ouvrez vos bras et enlacez-moi. Serrez-moi contre votre Cœur très saint, couvrez-moi de votre manteau; acceptez-moi comme votre fille très aimée et consacrez-moi toute à Jésus. Renfermez-moi pour toujours dans son divin Cœur et aidez-le vous-même à crucifier mon corps et mon âme: que rien, dans celui-ci ne subsiste qui ne soit crucifié. Ma Petite-Maman, rendez-moi humble, obéissante, pure, chaste d’âme et de corps. Transformez-moi en amour; consumez-moi dans les flammes de l’amour de Jésus...
Maman chérie, demandez pardon pour moi à Jésus; dites-Lui que c’est l’enfant prodigue qui retourne à la maison de son Père, dispo-sée à le suivre, à l’aimer, à l’adorer, à lui obéir, à l’imiter. Dites-lui que je ne veux plus l’offenser.
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
Ma Petite-Maman du ciel, inspirez-moi une douleur si grande de mes péchés; que mon repentir soit tel, que je devienne pure, que je devienne comme un ange, pure comme lors de mon baptême, afin que par ma pureté, je mérite la compassion de mon Jésus; que je puisse le recevoir sacramentellement chaque jour et le posséder toujours en moi, jusqu’à mon dernier soupir.
Maman chérie, venez avec moi dans tous les Tabernacles du monde, dans tout lieu où Jésus habite sacramentellement. Présen-tez-lui mon humble oblation. O comme Jésus sera content de l’offrande la plus pauvre, la plus misérable, la plus indigne, mais remise par vous, combien plus de valeur n’aura-t-elle pas auprès de votre et mon Jésus !...
Ma douce Petite-Maman, je veux aller de Tabernacle en Tabernacle demander des grâces à Jésus, comme l’abeille qui va de fleur en fleur pour cueillir le nectar !
Ma tendre Maman, je veux devenir comme un rocher d’amour de-vant sa demeure, afin que nul ne parvienne à blesser son Cœur et ne renouvelle ses Plaies et sa Passion.
Maman chérie, parlez à Jésus par mon cœur et par mes lèvres; rendez mes prières plus ferventes, mes demandes plus efficaces.
O mon Jésus, je me consacre toute à vous. Que votre Cœur me soit grand ouvert. Permettez que je rentre dans cette Fournaise ar-dente, dans ce Feu brûlant. Fermez-le sur moi, mon bon Jésus; que j’y demeure pour y rendre mon dernier soupir enivrée de votre di-vin Amour. Ne souffrez pas que je me sépare de vous sur la terre, sinon pour m’unir à vous, éternellement, dans le ciel.
O mon cher Jésus, je m’unis, en esprit, à partir de ce moment et pour toujours, à toutes les Hosties contenues dans tous les ciboires de la terre, dans chaque lieu où vous habitez sacramentellement. C’est là que je veux passer tous les moments de ma vie, constam-ment, de jour comme de nuit, dans la joie ou la tristesse, seule ou accompagnée, à vous consoler, à vous adorer, à vous aimer, à vous louer, à vous glorifier. O mon Jésus, j’aimerais faire tomber, conti-nuellement, sur vous, de jour comme de nuit, autant d’actes d’amour que de gouttes de pluie fine tombent sur la terre. Je vou-drais que toutes les créatures de la terre en fissent de même, afin que vous soyez aimé de tous. Écoutez ces vœux de mon cœur et acceptez-les comme si déjà je vous aimais.
O Jésus, je voudrais qu’il n’y eût pas un seul Tabernacle dans le monde, en tout lieu où vous habitez au Saint-Sacrement, où je ne fus à vous redire, sans cesse, à chaque instant de ma vie: Jésus, je vous aime; Jésus, je suis toute à vous. Je suis votre victime, la vic-time de l’Eucharistie, la petite lampe de vos prisons d’amour, la sentinelle de vos Tabernacles !
O Jésus, je veux être victime pour les prêtres, victime pour les pé-cheurs, victime de votre amour, de ma famille, de votre sainte Pas-sion, des Douleurs de la Petite-Maman, de votre Cœur, de votre sainte Volonté; victime du monde entier! Victime pour la paix, vic-time pour la consécration du monde à la Maman chérie...
O Jésus, maintenant, je vais inviter la Maman bénie. C’est Elle qui va vous parler pour moi et je reprendrai ensuite.
Je vous salue, Marie, pleine de grâce! Je vous salue, ô pleine de grâce! Ma Petite-Maman, venez avec moi dans tous les Taberna-cles. Venez couvrir Jésus d’amour. Offrez-Lui tout ce qui se passera en moi, tout ce que je lui offre habituellement, tout ce que l’on peut imaginer comme autant d’actes d’amour à Notre-Seigneur au très Saint-Sacrement !
Maman chérie, venez avec moi dans tous les Tabernacles du monde, dans tout lieu où Jésus habite sacramentellement. Présen-tez-lui mon humble oblation. O comme Jésus sera content de l’offrande la plus pauvre, la plus misérable, la plus indigne, mais remise par vous, combien plus de valeur n’aura-t-elle pas auprès de votre et mon Jésus !...
Ma douce Petite-Maman, je veux aller de Tabernacle en Tabernacle demander des grâces à Jésus, comme l’abeille qui va de fleur en fleur pour cueillir le nectar !
Ma tendre Maman, je veux devenir comme un rocher d’amour de-vant sa demeure, afin que nul ne parvienne à blesser son Cœur et ne renouvelle ses Plaies et sa Passion.
Maman chérie, parlez à Jésus par mon cœur et par mes lèvres; rendez mes prières plus ferventes, mes demandes plus efficaces.
O mon Jésus, je me consacre toute à vous. Que votre Cœur me soit grand ouvert. Permettez que je rentre dans cette Fournaise ar-dente, dans ce Feu brûlant. Fermez-le sur moi, mon bon Jésus; que j’y demeure pour y rendre mon dernier soupir enivrée de votre di-vin Amour. Ne souffrez pas que je me sépare de vous sur la terre, sinon pour m’unir à vous, éternellement, dans le ciel.
O mon cher Jésus, je m’unis, en esprit, à partir de ce moment et pour toujours, à toutes les Hosties contenues dans tous les ciboires de la terre, dans chaque lieu où vous habitez sacramentellement. C’est là que je veux passer tous les moments de ma vie, constam-ment, de jour comme de nuit, dans la joie ou la tristesse, seule ou accompagnée, à vous consoler, à vous adorer, à vous aimer, à vous louer, à vous glorifier. O mon Jésus, j’aimerais faire tomber, conti-nuellement, sur vous, de jour comme de nuit, autant d’actes d’amour que de gouttes de pluie fine tombent sur la terre. Je vou-drais que toutes les créatures de la terre en fissent de même, afin que vous soyez aimé de tous. Écoutez ces vœux de mon cœur et acceptez-les comme si déjà je vous aimais.
O Jésus, je voudrais qu’il n’y eût pas un seul Tabernacle dans le monde, en tout lieu où vous habitez au Saint-Sacrement, où je ne fus à vous redire, sans cesse, à chaque instant de ma vie: Jésus, je vous aime; Jésus, je suis toute à vous. Je suis votre victime, la vic-time de l’Eucharistie, la petite lampe de vos prisons d’amour, la sentinelle de vos Tabernacles !
O Jésus, je veux être victime pour les prêtres, victime pour les pé-cheurs, victime de votre amour, de ma famille, de votre sainte Pas-sion, des Douleurs de la Petite-Maman, de votre Cœur, de votre sainte Volonté; victime du monde entier! Victime pour la paix, vic-time pour la consécration du monde à la Maman chérie...
O Jésus, maintenant, je vais inviter la Maman bénie. C’est Elle qui va vous parler pour moi et je reprendrai ensuite.
Je vous salue, Marie, pleine de grâce! Je vous salue, ô pleine de grâce! Ma Petite-Maman, venez avec moi dans tous les Taberna-cles. Venez couvrir Jésus d’amour. Offrez-Lui tout ce qui se passera en moi, tout ce que je lui offre habituellement, tout ce que l’on peut imaginer comme autant d’actes d’amour à Notre-Seigneur au très Saint-Sacrement !
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
Je disais trois fois :
— Grâces et louanges soient rendues, à tout moment, à Jésus au très Saint-Sacrement.
Je faisais ensuite la Communion spirituelle déjà décrite, puis je de-mandais à Notre-Dame de répéter, pour moi, à son Fils Bien-Aimé :
— O Jésus, voila la Petite-Maman chérie, écoutez-la; c'est Elle qui va vous parler pour moi. Et vous, Maman chérie, emportez mes bai-sers, d'innombrables baisers, d'innombrables caresses et marques de tendresse à tous les Tabernacles du monde.
Tout pour Jésus-Hostie !
Tout pour la très Sainte-Trinité, tout pour vous, douce et ten-dre Maman. Multipliez mes baisers, multipliez-les et, avec une ten-dresse et un amour pur et saint, avec un amour sans bornes, avec une immense nostalgie, offrez-les de la part de celle qui ne peut pas se déplacer jusqu'aux tabernacles.
HYMNE AUX TABERNACLES
O Jésus, je veux que chacune de mes douleurs, chaque battement de mon cœur, chacune de mes respirations, cha-que seconde de ma vie, chaque minute, soient autant d'ac-tes d'amour pour vos Tabernacles.
Je veux que chaque mouvement de mes pieds, de mes mains, de mes lèvres, de ma langue, chacune de mes lar-mes, chaque sourire, joie, tristesse, tribulation, distraction, contrariété ou ennui, soient autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles.
O Jésus, je veux que chaque lettre des prières que je récite ou entends réciter, toutes les paroles que je prononce ou entends prononcer, que je lis ou entends lire, que j’écris ou vois écrire, que je chante ou entends chanter, soient autant d’actes d’amour pour vos Tabernacles.
Je veux que chaque baiser que je déposerai sur vos saintes images, celles de la votre et ma sainte Mère, celles de vos saints et saintes, soient autant d’actes d’amour pour vos Tabernacles.
O Jésus, je veux que chaque goutte de pluie qui tombe du ciel sur la terre, que toute l'eau des océans et tout ce qu'ils renferment, que toute l'eau des fleuves et des rivières, soient autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles.
Je vous offre les feuilles de tous les arbres, et tous les fruits que sur eux mûrissent; chaque pétale de toutes les fleurs; toutes les graines que contient le monde; tout ce qu'il y a dans les jardins, dans les champs, dans les vallées, sur les montagnes: tout cela je veux vous l'offrir comme autant d'actes d'amour pour vos tabernacles.
O Jésus, je vous offre les plumes des oiseaux et leurs ga-zouillements, les poils des animaux et leurs cris, comme autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles.
O Jésus, je vous offre le jour et la nuit, la chaleur et le froid, le vent, la neige, la lune, le clair de lune, le soleil, les étoiles du firmament, mon sommeil et mes rêves, comme autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles.
Je veux que chaque fois que j'ouvre ou ferme les yeux, ce soit autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles.
O Jésus, je vous offre toutes les grandeurs, richesses et trésors du monde, tout ce qui se passe en moi, tout ce que j'ai l'habitude de vous offrir, comme autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles.
O Jésus, le ciel et la terre, l'océan et tout ce qu'ils contien-nent, je vous les offre comme s'ils m'appartenaient et si je pouvais en disposer; acceptez-les comme autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles”.
Pendant que je faisais cette offrande à Jésus, je me sentais ravie, d’une façon que je ne sais pas expliquer, et en même temps je res-sentais une forte chaleur qui semblait m’embraser. Cela me parut étrange, car les journées étaient plutôt froides et, émerveillée, j’ai même regardé si mon corps ne transpirait pas. C’est comme si l’on m’embrassait intérieurement. Cela me fatiguait assez.
— Grâces et louanges soient rendues, à tout moment, à Jésus au très Saint-Sacrement.
Je faisais ensuite la Communion spirituelle déjà décrite, puis je de-mandais à Notre-Dame de répéter, pour moi, à son Fils Bien-Aimé :
— O Jésus, voila la Petite-Maman chérie, écoutez-la; c'est Elle qui va vous parler pour moi. Et vous, Maman chérie, emportez mes bai-sers, d'innombrables baisers, d'innombrables caresses et marques de tendresse à tous les Tabernacles du monde.
Tout pour Jésus-Hostie !
Tout pour la très Sainte-Trinité, tout pour vous, douce et ten-dre Maman. Multipliez mes baisers, multipliez-les et, avec une ten-dresse et un amour pur et saint, avec un amour sans bornes, avec une immense nostalgie, offrez-les de la part de celle qui ne peut pas se déplacer jusqu'aux tabernacles.
HYMNE AUX TABERNACLES
O Jésus, je veux que chacune de mes douleurs, chaque battement de mon cœur, chacune de mes respirations, cha-que seconde de ma vie, chaque minute, soient autant d'ac-tes d'amour pour vos Tabernacles.
Je veux que chaque mouvement de mes pieds, de mes mains, de mes lèvres, de ma langue, chacune de mes lar-mes, chaque sourire, joie, tristesse, tribulation, distraction, contrariété ou ennui, soient autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles.
O Jésus, je veux que chaque lettre des prières que je récite ou entends réciter, toutes les paroles que je prononce ou entends prononcer, que je lis ou entends lire, que j’écris ou vois écrire, que je chante ou entends chanter, soient autant d’actes d’amour pour vos Tabernacles.
Je veux que chaque baiser que je déposerai sur vos saintes images, celles de la votre et ma sainte Mère, celles de vos saints et saintes, soient autant d’actes d’amour pour vos Tabernacles.
O Jésus, je veux que chaque goutte de pluie qui tombe du ciel sur la terre, que toute l'eau des océans et tout ce qu'ils renferment, que toute l'eau des fleuves et des rivières, soient autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles.
Je vous offre les feuilles de tous les arbres, et tous les fruits que sur eux mûrissent; chaque pétale de toutes les fleurs; toutes les graines que contient le monde; tout ce qu'il y a dans les jardins, dans les champs, dans les vallées, sur les montagnes: tout cela je veux vous l'offrir comme autant d'actes d'amour pour vos tabernacles.
O Jésus, je vous offre les plumes des oiseaux et leurs ga-zouillements, les poils des animaux et leurs cris, comme autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles.
O Jésus, je vous offre le jour et la nuit, la chaleur et le froid, le vent, la neige, la lune, le clair de lune, le soleil, les étoiles du firmament, mon sommeil et mes rêves, comme autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles.
Je veux que chaque fois que j'ouvre ou ferme les yeux, ce soit autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles.
O Jésus, je vous offre toutes les grandeurs, richesses et trésors du monde, tout ce qui se passe en moi, tout ce que j'ai l'habitude de vous offrir, comme autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles.
O Jésus, le ciel et la terre, l'océan et tout ce qu'ils contien-nent, je vous les offre comme s'ils m'appartenaient et si je pouvais en disposer; acceptez-les comme autant d'actes d'amour pour vos Tabernacles”.
Pendant que je faisais cette offrande à Jésus, je me sentais ravie, d’une façon que je ne sais pas expliquer, et en même temps je res-sentais une forte chaleur qui semblait m’embraser. Cela me parut étrange, car les journées étaient plutôt froides et, émerveillée, j’ai même regardé si mon corps ne transpirait pas. C’est comme si l’on m’embrassait intérieurement. Cela me fatiguait assez.
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
’appel
Je crois que c’est à l’une de ces occasions que j’ai senti cette inspi-ration du Seigneur : «Souffrir, aimer, réparer»
Je me souviens que bien souvent je demandais au Seigneur :
— O mon Jésus, que voulez-Vous que je fasse ?
Et à chaque fois je n’entendais que ces paroles : “souffrir, aimer, réparer”.
1933
LA MISSION
« Je vous déclare mes fautes... »
Je vous écris, mon Père, pour soulager mon âme, vous déclarant mes fautes. Je commencerai par vous dire que mes prières ne sont pas abondantes et de surcroît, elles sont mal faites : je ne peux mieux faire. Ma pensée voyage partout ; si je pouvais l’apprivoiser, ce serait une excellente chose. Avec ma mère et ma sœur, j’ai tou-jours quelques impatiences, mais je fais de mon mieux pour m’en corriger. Toutefois, le démon, lui aussi, n’en finit pas de me faire des suggestions, dans l’espoir que je cède un jour ou l’autre. Vis-à-vis du prochain, je dois aussi dire quelque chose : je fais pourtant de mon mieux pour ne pas y manquer, mais parfois, je n’y réussis pas.
Enfin, je suis tellement faible et pécheresse, que je n’arrive pas à me corriger de mes péchés. Que Notre-Seigneur ait pitié de moi.
Le directeur spirituel
J’ignorais ce que c’était qu’un directeur spirituel: c’était Monsieur le Curé qui guidait mon âme.
Ma sœur, lors d’une retraite des “Filles de Marie” a demandé au prédicateur, le Père Mariano Pinho, de devenir son directeur spiri-tuel. Celui-ci mis au courant de mon existence et de ma maladie, a sollicité mes prières, avec la promesse de réciprocité. De temps à autre il m’envoyait une image pieuse.
Deux ans plus tard, ayant appris qu’il était malade, mon émotion est allée jusqu’aux larmes; je ne sais pas pourquoi. Ma sœur, éton-née, m’a demandé pourquoi je pleurais alors même que je ne le connaissais pas. Je lui ai répondu :
— Je pleure parce qu’il est mon ami et que je le suis aussi de lui.
Le 16 août 1933, le Père Pinho est venu dans notre paroisse prê-cher un triduum en l’honneur du Sacré-Cœur de Jésus et, à cette occasion je l’ai obtenu comme directeur spirituel.
Je ne lui ai pas parlé de mon offrande pour les Tabernacles, de la chaleur que j’éprouvais, de la force qui me soulevait, ni des paroles que j’interprétais comme de simples inspirations de Jésus.
Ce ne fut que quelques mois plus tard que j’ai mis le Père au cou-rant des paroles de Jésus. Je n’ai rien dit d’autre, parce que je ne comprenais rien aux choses du Seigneur.
Le Père ne m’a pas confirmé s’il s’agissait bien de paroles de Dieu; toutefois, je continuais à vivre très unie au Seigneur: jour et nuit, les Tabernacles étaient ma demeure préférée.
Ce fut seulement au mois d’août 1934 que je me suis décidée à ou-vrir mon cœur à mon Père spirituel, venu à Balasar pour une série de sermons. J’ai eu peur, alors, qu’une fois au courant de ma vie, il ne veuille plus continuer de me diriger.
Alors même que je me débattais avec ce doute, Jésus m’a dit :
— Obéis en tout : ce n’est pas toi qui l’as choisi, mais moi qui te l’ai envoyé.
Quand le Père m’a demandé de quelle façon j’avais entendu lesdi-tes paroles, il ne m’a pas expliqué si elles étaient ou non de Jésus.
Quelques jours plus tard, ma sœur, ayant remarqué que je consa-crais beaucoup de temps à la prière, m’en a demandé l’explication. Je lui ai dit comment j’occupais mon temps et ce que je ressentais, ajoutant que c’était sûrement la foi et la ferveur avec laquelle je récitais mes prières qui m’absorbaient de la sorte. Deolinda a sem-blé d’accord et m’a demandé de lui dire tout, afin de pouvoir se remplir de ferveur, elle aussi.
Je crois que c’est à l’une de ces occasions que j’ai senti cette inspi-ration du Seigneur : «Souffrir, aimer, réparer»
Je me souviens que bien souvent je demandais au Seigneur :
— O mon Jésus, que voulez-Vous que je fasse ?
Et à chaque fois je n’entendais que ces paroles : “souffrir, aimer, réparer”.
1933
LA MISSION
« Je vous déclare mes fautes... »
Je vous écris, mon Père, pour soulager mon âme, vous déclarant mes fautes. Je commencerai par vous dire que mes prières ne sont pas abondantes et de surcroît, elles sont mal faites : je ne peux mieux faire. Ma pensée voyage partout ; si je pouvais l’apprivoiser, ce serait une excellente chose. Avec ma mère et ma sœur, j’ai tou-jours quelques impatiences, mais je fais de mon mieux pour m’en corriger. Toutefois, le démon, lui aussi, n’en finit pas de me faire des suggestions, dans l’espoir que je cède un jour ou l’autre. Vis-à-vis du prochain, je dois aussi dire quelque chose : je fais pourtant de mon mieux pour ne pas y manquer, mais parfois, je n’y réussis pas.
Enfin, je suis tellement faible et pécheresse, que je n’arrive pas à me corriger de mes péchés. Que Notre-Seigneur ait pitié de moi.
Le directeur spirituel
J’ignorais ce que c’était qu’un directeur spirituel: c’était Monsieur le Curé qui guidait mon âme.
Ma sœur, lors d’une retraite des “Filles de Marie” a demandé au prédicateur, le Père Mariano Pinho, de devenir son directeur spiri-tuel. Celui-ci mis au courant de mon existence et de ma maladie, a sollicité mes prières, avec la promesse de réciprocité. De temps à autre il m’envoyait une image pieuse.
Deux ans plus tard, ayant appris qu’il était malade, mon émotion est allée jusqu’aux larmes; je ne sais pas pourquoi. Ma sœur, éton-née, m’a demandé pourquoi je pleurais alors même que je ne le connaissais pas. Je lui ai répondu :
— Je pleure parce qu’il est mon ami et que je le suis aussi de lui.
Le 16 août 1933, le Père Pinho est venu dans notre paroisse prê-cher un triduum en l’honneur du Sacré-Cœur de Jésus et, à cette occasion je l’ai obtenu comme directeur spirituel.
Je ne lui ai pas parlé de mon offrande pour les Tabernacles, de la chaleur que j’éprouvais, de la force qui me soulevait, ni des paroles que j’interprétais comme de simples inspirations de Jésus.
Ce ne fut que quelques mois plus tard que j’ai mis le Père au cou-rant des paroles de Jésus. Je n’ai rien dit d’autre, parce que je ne comprenais rien aux choses du Seigneur.
Le Père ne m’a pas confirmé s’il s’agissait bien de paroles de Dieu; toutefois, je continuais à vivre très unie au Seigneur: jour et nuit, les Tabernacles étaient ma demeure préférée.
Ce fut seulement au mois d’août 1934 que je me suis décidée à ou-vrir mon cœur à mon Père spirituel, venu à Balasar pour une série de sermons. J’ai eu peur, alors, qu’une fois au courant de ma vie, il ne veuille plus continuer de me diriger.
Alors même que je me débattais avec ce doute, Jésus m’a dit :
— Obéis en tout : ce n’est pas toi qui l’as choisi, mais moi qui te l’ai envoyé.
Quand le Père m’a demandé de quelle façon j’avais entendu lesdi-tes paroles, il ne m’a pas expliqué si elles étaient ou non de Jésus.
Quelques jours plus tard, ma sœur, ayant remarqué que je consa-crais beaucoup de temps à la prière, m’en a demandé l’explication. Je lui ai dit comment j’occupais mon temps et ce que je ressentais, ajoutant que c’était sûrement la foi et la ferveur avec laquelle je récitais mes prières qui m’absorbaient de la sorte. Deolinda a sem-blé d’accord et m’a demandé de lui dire tout, afin de pouvoir se remplir de ferveur, elle aussi.
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
« Un jour bien, un autre plus mal... »
Deux petits mots à peine, car mes forces ne me permettent pas da-vantage. J’ai passé une mauvaise nuit. Je ne trouvais pas de bonne position. Mes jours se passent ainsi: un jour bien, un autre plus mal, portant toujours cette croix que le Seigneur m’a donnée...
(...)
Dans votre lettre, vous me demandiez si j’aimerais entendre la sainte Messe. Cela fait déjà bien longtemps que je le désire. Quand vous êtes venu pour le triduum, j’en ai parlé à ma sœur, mais par timidité et pour ne pas vous obliger à rester à jeun, ce qui nous peine, nous n’avons pas osé vous le demander. Toutefois, si cela était possible, quelle joie, cela serait pour nous; vous ne pouvez pas vous l’imaginer. Mais nous pensons au sacrifice que cela vous coûterait de venir à jeun et, avec tout ce froid...
Dans la nuit de samedi à dimanche, je ne sais pas ce qui m’a pris; je dormais et tout à coup je me suis réveillée, je croyais mourir.
Cet étrange phénomène ne dure pas longtemps, mais il se répète souvent. Je pense que c’est à cause de mon épine dorsale. Je ne voudrais, en aucun cas, perdre la raison. J’espère que Notre-Seigneur m’écoute, mais que sa très sainte volonté soit faite...
Quand vous êtes venu, j’ai pensé que ce serait la dernière fois; mais ce n’a pas été le cas, car Notre-Seigneur sait que j’ai besoin que quelqu’un m’aide à être sainte, comme je le désir ardemment, bien que j’en sois très loin de l’être... Bien souvent je demande:
Deux petits mots à peine, car mes forces ne me permettent pas da-vantage. J’ai passé une mauvaise nuit. Je ne trouvais pas de bonne position. Mes jours se passent ainsi: un jour bien, un autre plus mal, portant toujours cette croix que le Seigneur m’a donnée...
(...)
Dans votre lettre, vous me demandiez si j’aimerais entendre la sainte Messe. Cela fait déjà bien longtemps que je le désire. Quand vous êtes venu pour le triduum, j’en ai parlé à ma sœur, mais par timidité et pour ne pas vous obliger à rester à jeun, ce qui nous peine, nous n’avons pas osé vous le demander. Toutefois, si cela était possible, quelle joie, cela serait pour nous; vous ne pouvez pas vous l’imaginer. Mais nous pensons au sacrifice que cela vous coûterait de venir à jeun et, avec tout ce froid...
Dans la nuit de samedi à dimanche, je ne sais pas ce qui m’a pris; je dormais et tout à coup je me suis réveillée, je croyais mourir.
Cet étrange phénomène ne dure pas longtemps, mais il se répète souvent. Je pense que c’est à cause de mon épine dorsale. Je ne voudrais, en aucun cas, perdre la raison. J’espère que Notre-Seigneur m’écoute, mais que sa très sainte volonté soit faite...
Quand vous êtes venu, j’ai pensé que ce serait la dernière fois; mais ce n’a pas été le cas, car Notre-Seigneur sait que j’ai besoin que quelqu’un m’aide à être sainte, comme je le désir ardemment, bien que j’en sois très loin de l’être... Bien souvent je demande:
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
— O mon Jésus, que voulez-vous que je fasse ?
Et à chaque fois je n’entends que cette réponse :
— Souffrir, aimer, réparer !
Nous verrons si à Noël, Monsieur l’abbé, viendra m’apporter la Sainte Communion, et alors je me confesserai...
Je ne vois pas comment, une fois de plus, je pourrai m’amender, mais je veux être sainte; c’est ce que je demande tous les jours au Seigneur.
La perte des biens
Le Seigneur a augmenté ses tendresses, mais aussi le poids de la croix. Qu’il soit éternellement béni pour sa grâce qui ne m’a jamais manqué.
A cette époque, nous avons commencé à beaucoup souffrir à cause de la perte de nos biens. Il est vrai que je n‘ai plus ressenti aucun attrait pour les choses, mais je souffrais amèrement de voir que le peu que nous avions ne serait pas suffisant pour payer les dettes que ma mère avait contraint en se portant caution.
Nous préférerions rester sans un centime, mais que tout soit payé! Il me manquait souvent une alimentation suffisante : je me nour-rissais de ce qu’il y avait, au péril de ma santé. J’ai souffert en si-lence et les familiers pensaient que ces aliments me plaisaient; je ne demandais rien pour ne pas les attrister. Si l’on me donnait quelque bon morceau, je le donnais à ma sœur — assez mal en point — en me disant : — “Je suis incurable, alors qu’elle peut gué-rir.” Il nous arrivait de manger le potage sans condiments, car nous ne parlions à personne de notre gêne.
En secret, j’ai versé beaucoup de larmes, m’épanchant auprès de Jésus et de la Petite-Maman céleste ; ces larmes ont eu même pour effet de me rapprocher davantage de Jésus et de la chère Maman et ont renforcé ma foi en Eux.
Cette situation a duré six années, pendant lesquelles j’ai essayé de réconforter mes êtres chers. À ma mère, qui souvent sanglotait, je suggérais d’avoir foi en Jésus qui voulut être pauvre. Dans mon in-térieur, je me réjouissais de lui ressembler.
Je priais Jésus de nous aider et, lors de la Communion, je lui di-sais :
— Vous qui avez dit de demander, de frapper pour être entendu : je demande, je frappe et je serai entendue. Je ne Vous demande pas d’honneurs, pas de grandeurs ni de richesses, mais que vous nous laissiez au moins notre petite maison afin que maman et ma sœur vivent; de manière que Deolinda puisse cueillir les fleurs pour votre autel à l’église. O Jésus, toutes les fleurs sont pour vous. Jé-sus, venez à notre secours! Nous nous enfonçons... portez au loin cette requête, auprès de quelqu’un qui puisse venir à notre aide. Je ne choisis personne, parce que je n’en connais pas. J’ai confiance en vous !
Chez nous, la joie avait disparu et les choses indispensables nous manquaient. Mais jamais la soumission à la volonté de Dieu n’a manqué; j’avais une confiance aveugle en lui.
Il est bien vrai: la foi n’est jamais trop grande...
Ma prière a été exhaussée. Ce fut de bien loin, même de très loin, qu’une dame est venue assainir notre situation. Si elle ne l’a pas résolu entièrement, ce fut à causse de ma timidité: je ne lui ai pas dit la somme exacte de notre dette. Peut-être Jésus l’a permis pour prolonger ma souffrance. Le nécessaire pour désengager notre mai-son qui devait être mise en vente, nous a été fourni. J’ai pleuré de confusion et de joie. Je n’arrive pas à décrire la joie des miens quand ils ont eu en main cette somme, après tant de grandes et graves afflictions.
Béni soit Jésus ! Ce n’était que sur Lui que l’on pouvait compter.
Béni soit le Seigneur qui m’a appelée en ce monde pour souffrir et pour supporter tant de chagrins ! Et moi, j’ai rajouté à cela tant de péchés ! Ce sont ceux-ci qui m’attristent particulièrement.
Tous les jours je demande des souffrances; et, pendant les heures où je souffre je ressens beaucoup de consolations, car j’ai davan-tage à offrir à mon Jésus. Il y a, toutefois, des choses qui me coû-tent beaucoup, mais que seule la volonté de Dieu soit faite, et non pas la mienne.
Et à chaque fois je n’entends que cette réponse :
— Souffrir, aimer, réparer !
Nous verrons si à Noël, Monsieur l’abbé, viendra m’apporter la Sainte Communion, et alors je me confesserai...
Je ne vois pas comment, une fois de plus, je pourrai m’amender, mais je veux être sainte; c’est ce que je demande tous les jours au Seigneur.
La perte des biens
Le Seigneur a augmenté ses tendresses, mais aussi le poids de la croix. Qu’il soit éternellement béni pour sa grâce qui ne m’a jamais manqué.
A cette époque, nous avons commencé à beaucoup souffrir à cause de la perte de nos biens. Il est vrai que je n‘ai plus ressenti aucun attrait pour les choses, mais je souffrais amèrement de voir que le peu que nous avions ne serait pas suffisant pour payer les dettes que ma mère avait contraint en se portant caution.
Nous préférerions rester sans un centime, mais que tout soit payé! Il me manquait souvent une alimentation suffisante : je me nour-rissais de ce qu’il y avait, au péril de ma santé. J’ai souffert en si-lence et les familiers pensaient que ces aliments me plaisaient; je ne demandais rien pour ne pas les attrister. Si l’on me donnait quelque bon morceau, je le donnais à ma sœur — assez mal en point — en me disant : — “Je suis incurable, alors qu’elle peut gué-rir.” Il nous arrivait de manger le potage sans condiments, car nous ne parlions à personne de notre gêne.
En secret, j’ai versé beaucoup de larmes, m’épanchant auprès de Jésus et de la Petite-Maman céleste ; ces larmes ont eu même pour effet de me rapprocher davantage de Jésus et de la chère Maman et ont renforcé ma foi en Eux.
Cette situation a duré six années, pendant lesquelles j’ai essayé de réconforter mes êtres chers. À ma mère, qui souvent sanglotait, je suggérais d’avoir foi en Jésus qui voulut être pauvre. Dans mon in-térieur, je me réjouissais de lui ressembler.
Je priais Jésus de nous aider et, lors de la Communion, je lui di-sais :
— Vous qui avez dit de demander, de frapper pour être entendu : je demande, je frappe et je serai entendue. Je ne Vous demande pas d’honneurs, pas de grandeurs ni de richesses, mais que vous nous laissiez au moins notre petite maison afin que maman et ma sœur vivent; de manière que Deolinda puisse cueillir les fleurs pour votre autel à l’église. O Jésus, toutes les fleurs sont pour vous. Jé-sus, venez à notre secours! Nous nous enfonçons... portez au loin cette requête, auprès de quelqu’un qui puisse venir à notre aide. Je ne choisis personne, parce que je n’en connais pas. J’ai confiance en vous !
Chez nous, la joie avait disparu et les choses indispensables nous manquaient. Mais jamais la soumission à la volonté de Dieu n’a manqué; j’avais une confiance aveugle en lui.
Il est bien vrai: la foi n’est jamais trop grande...
Ma prière a été exhaussée. Ce fut de bien loin, même de très loin, qu’une dame est venue assainir notre situation. Si elle ne l’a pas résolu entièrement, ce fut à causse de ma timidité: je ne lui ai pas dit la somme exacte de notre dette. Peut-être Jésus l’a permis pour prolonger ma souffrance. Le nécessaire pour désengager notre mai-son qui devait être mise en vente, nous a été fourni. J’ai pleuré de confusion et de joie. Je n’arrive pas à décrire la joie des miens quand ils ont eu en main cette somme, après tant de grandes et graves afflictions.
Béni soit Jésus ! Ce n’était que sur Lui que l’on pouvait compter.
Béni soit le Seigneur qui m’a appelée en ce monde pour souffrir et pour supporter tant de chagrins ! Et moi, j’ai rajouté à cela tant de péchés ! Ce sont ceux-ci qui m’attristent particulièrement.
Tous les jours je demande des souffrances; et, pendant les heures où je souffre je ressens beaucoup de consolations, car j’ai davan-tage à offrir à mon Jésus. Il y a, toutefois, des choses qui me coû-tent beaucoup, mais que seule la volonté de Dieu soit faite, et non pas la mienne.
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
1934
“DONNE-MOI TES MAINS...”
Invocations...
O ma Petite-Maman du ciel, voici à vos pieds très saints une âme que désire beaucoup vous aimer. O mon adorable Dame, je veux vivre d’un amour aussi grand qu’il me permette de souffrir unique-ment pour vous et pour mon Jésus : oui, pour mon cher Jésus qui est le tout de mon âme. Il est la lumière qui m’éclaire, le pain qui me rassasie; il est mon chemin, le seul que je veux suivre...
O Jésus, quelle meilleure compagnie puis-je avoir dans ce lit de douleur que votre continuelle présence en moi, moi qui ne veut vi-vre que pour vous ? O Jésus, Vous savez bien quels sont mes dé-sirs: être toujours devant vos Tabernacles, ne jamais m’en éloigner, ne fusse qu’un moment ! Donnez-moi la force, o bon Jésus, afin que je sache le faire !
O mon Jésus, je suis ici, malade, et je ne peux vous visiter dans vos églises, mais j’accomplis la mission à laquelle vous m’avez des-tinée: que votre sainte Volonté soit faite !... Vu que je ne puis ve-nir, je Vous envoie mon cœur, mon intelligence pour apprendre toutes vos leçons, ma pensée afin que je ne pense qu’à vous; uni-quement à vous, mon Jésus, en tout et pour tout... Je vous envoie tout ce que j’ai et qui puisse vous faire plaisir dans vos Tabernacles d’amour...
J’aimerais être en votre présence jour et nuit, à toute heure, unie à vous, et ne plus jamais vous quitter, o Jésus abandonné dans les Tabernacles ! Pas un seul instant je ne voudrais m’en absenter; j’aimerais vous donner tout ce que je possède et qui vous appar-tient entièrement: mon cœur, mon corps, avec tout ce qu’il ressent. C’est là toute ma richesse.
« Ma souffrance a beaucoup augmenté... »
Quoique le Saint-Sacrement soit mon meilleur ami, je regrette de devoir le dire, je ne le reçois que rarement. Au début on me portait la Sainte Communion tous les premiers vendredis, samedis et di-manches; maintenant, il ne vient plus le dimanche. Que dois-je faire? Souffrir pour l’amour de mon Bien-Aimé Jésus.
(...)
“DONNE-MOI TES MAINS...”
Invocations...
O ma Petite-Maman du ciel, voici à vos pieds très saints une âme que désire beaucoup vous aimer. O mon adorable Dame, je veux vivre d’un amour aussi grand qu’il me permette de souffrir unique-ment pour vous et pour mon Jésus : oui, pour mon cher Jésus qui est le tout de mon âme. Il est la lumière qui m’éclaire, le pain qui me rassasie; il est mon chemin, le seul que je veux suivre...
O Jésus, quelle meilleure compagnie puis-je avoir dans ce lit de douleur que votre continuelle présence en moi, moi qui ne veut vi-vre que pour vous ? O Jésus, Vous savez bien quels sont mes dé-sirs: être toujours devant vos Tabernacles, ne jamais m’en éloigner, ne fusse qu’un moment ! Donnez-moi la force, o bon Jésus, afin que je sache le faire !
O mon Jésus, je suis ici, malade, et je ne peux vous visiter dans vos églises, mais j’accomplis la mission à laquelle vous m’avez des-tinée: que votre sainte Volonté soit faite !... Vu que je ne puis ve-nir, je Vous envoie mon cœur, mon intelligence pour apprendre toutes vos leçons, ma pensée afin que je ne pense qu’à vous; uni-quement à vous, mon Jésus, en tout et pour tout... Je vous envoie tout ce que j’ai et qui puisse vous faire plaisir dans vos Tabernacles d’amour...
J’aimerais être en votre présence jour et nuit, à toute heure, unie à vous, et ne plus jamais vous quitter, o Jésus abandonné dans les Tabernacles ! Pas un seul instant je ne voudrais m’en absenter; j’aimerais vous donner tout ce que je possède et qui vous appar-tient entièrement: mon cœur, mon corps, avec tout ce qu’il ressent. C’est là toute ma richesse.
« Ma souffrance a beaucoup augmenté... »
Quoique le Saint-Sacrement soit mon meilleur ami, je regrette de devoir le dire, je ne le reçois que rarement. Au début on me portait la Sainte Communion tous les premiers vendredis, samedis et di-manches; maintenant, il ne vient plus le dimanche. Que dois-je faire? Souffrir pour l’amour de mon Bien-Aimé Jésus.
(...)
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
Ma souffrance a beaucoup augmentée. Maintenant je ne prends que des liquides, car je n’arrive pas à mâcher à cause d’un abcès dans la bouche. Peut-être que, de la même façon dont il est appa-ru, aussi il s’en aille. D’un autre côté, il me sera impossible de vi-vre, étant donné l’état de faiblesse dans lequel je me trouve... Je ressens le manque du peu que je mangeais. Ne prendre que des liquides, cela me cause de continuels vomissements. Mais, en tout cas, ce n’est pas cela qui m’attriste, car tous les jours je demande à Dieu de ne pas m’abandonner, sachant pertinemment que sans Lui, je ne supporterais rien.
« Il m’est impossible de tenir la plume... »
J’aurais voulu vous remercier en écrivant de ma propre main, et je le fais en vous écrivant quelques lignes, qui seront certainement les dernières. Je vous prie de bien vouloir m’excuser, mais je ne peux pas continuer. Ma souffrance a beaucoup augmenté. C’est pour cette raison que je dis que ce sont les dernières lignes que je vous écris. Il m’est impossible de tenir la plume, même pour à peine quelques instants... les douleurs sont atroces. On ne m’a jamais gratté les os, mais j’ai l’impression que cela doit produire le même effet...
J’ai reçu de Jésus un beau présent pour Pâques : en plus des souf-frances physiques, j’ai beaucoup souffert spirituellement.
« Je ne comprends pas... »
Quelques-unes de mes côtes se sont déplacées. Le médecin me di-sait que ce n’était rien... Je ne peux m’appuyer sur celles-ci qu’au prix d’un grand sacrifice, car je ne supporte même pas que les cou-vertures reposent sur mes côtes. Et le pire c’est que ce sont les côtes du côté droit, sur lequel j’avais l’habitude de me reposer...
(...)
Même sans être tombée, le bon Jésus a fait que mes côtes se dé-placent. Le médecin m’a dit qu’il les avait trouvés ainsi. Mon Père, je ne comprends pas, et je vous demande, par l’amour de Dieu, de m’expliquer si toutes les contrariétés viennent du Seigneur, ou si elles peuvent aussi venir du démon. En effet, dernièrement, des faits se sont produits qui semblent bien être son œuvre...
« Même parler m’est douloureux... »
(...)
J’ai l’impression que les os de ma poitrine touchent ceux de mon dos et me causent de telles angoisses que je ne sais plus comment me placer. Quand les douleurs sont plus fortes, je me place quel-ques minutes par moitié sur le lit et l’autre partie de mon corps sur les genoux de Deolinda. Ceci oblige ma sœur à passer les nuits en ma compagnie. Même parler m’est douloureux.
(...)
« Il m’est impossible de tenir la plume... »
J’aurais voulu vous remercier en écrivant de ma propre main, et je le fais en vous écrivant quelques lignes, qui seront certainement les dernières. Je vous prie de bien vouloir m’excuser, mais je ne peux pas continuer. Ma souffrance a beaucoup augmenté. C’est pour cette raison que je dis que ce sont les dernières lignes que je vous écris. Il m’est impossible de tenir la plume, même pour à peine quelques instants... les douleurs sont atroces. On ne m’a jamais gratté les os, mais j’ai l’impression que cela doit produire le même effet...
J’ai reçu de Jésus un beau présent pour Pâques : en plus des souf-frances physiques, j’ai beaucoup souffert spirituellement.
« Je ne comprends pas... »
Quelques-unes de mes côtes se sont déplacées. Le médecin me di-sait que ce n’était rien... Je ne peux m’appuyer sur celles-ci qu’au prix d’un grand sacrifice, car je ne supporte même pas que les cou-vertures reposent sur mes côtes. Et le pire c’est que ce sont les côtes du côté droit, sur lequel j’avais l’habitude de me reposer...
(...)
Même sans être tombée, le bon Jésus a fait que mes côtes se dé-placent. Le médecin m’a dit qu’il les avait trouvés ainsi. Mon Père, je ne comprends pas, et je vous demande, par l’amour de Dieu, de m’expliquer si toutes les contrariétés viennent du Seigneur, ou si elles peuvent aussi venir du démon. En effet, dernièrement, des faits se sont produits qui semblent bien être son œuvre...
« Même parler m’est douloureux... »
(...)
J’ai l’impression que les os de ma poitrine touchent ceux de mon dos et me causent de telles angoisses que je ne sais plus comment me placer. Quand les douleurs sont plus fortes, je me place quel-ques minutes par moitié sur le lit et l’autre partie de mon corps sur les genoux de Deolinda. Ceci oblige ma sœur à passer les nuits en ma compagnie. Même parler m’est douloureux.
(...)
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
J’ai répété à Jésus: envoyez-moi, mon Jésus, ce que vous voudrez, afin que je puisse réparer les offenses que vous recevez.
Je ne sais pas si c’est grâce aux prières que vous faites pour moi, que je me sens à chaque heure qui passe davantage forte dans mes souffrances ; mais je me sens le courage de souffrir de plus en plus, et j’espère que Notre-Seigneur, petit à petit, augmentera ma douleur jusqu’à ce que je meure embrasée par son divin Amour, clouée sur la Croix avec lui.
Lettre à Sãozinha
Ma bonne petite sœur ;
Je vous appelle ainsi, non seulement parce que vous traitez avec charité la plus indigne des enfants de Dieu, mais aussi parce que toutes deux, nous recevons du Seigneur la croix bénie de chaque jour. Celle-ci, portée avec amour et résignation, est un moyen effi-cace pour nous élever de plus en plus dans l’amour de Jésus; pour nous sanctifier et pour aider, par nos souffrances, les âmes qui, sourdes à la voix de Jésus et aveuglées devant sa lumière, s’abandonnent aux plaisirs du monde sans jamais penser à leur sa-lut.
Combien elle est belle notre mission !
En ce qui me concerne, j’avoue me considérer indigne d’un aussi heureux sort !...
Vous dites dans votre lettre que vous viendrez pour apprendre avec moi la science de la croix. Que dois-je vous enseigner ? Et à qui... alors que moi j’ai tant besoin d’apprendre ?... Vous êtes, Madame, plus instruite que moi pour enseigner; mais si c’est la volonté de Dieu, je suis prête à devenir votre maîtresse et élève à la fois.
J’ai souvent dit que j’étais venue en ce monde pour travailler, souffrir et offenser le Seigneur. Triste vérité... car, je l’ai déjà tant offensé ! C’est celle-ci la plus grande peine qui m’aiguillonne tou-jours. La souffrance est ma plus grande consolation, et je ne l’échangerais pas contre le monde entier.
Quelle ingrate je ferais, si je refusais de donner mon corps, qui ne vaut rien, à Celui qui, à cause de moi, a tant souffert !... À Celui qui désire se procurer beaucoup de victimes d’amour pour sauver les âmes !
Depuis seize années, la maladie, jour après jour, s’est propagée dans tout mon corps... et depuis dix années je suis prisonnière dans mon lit sans pouvoir me lever...
Combien j’ai été favorisée par le Seigneur ! Combien suave est le joug sous lequel il me tient !
Je reçois ceci comme une preuve d’amour de la part de Jésus pour mon âme.
Que soit béni Celui qui n’a pas dédaigné mon indignité !
Je ne sais pas si c’est grâce aux prières que vous faites pour moi, que je me sens à chaque heure qui passe davantage forte dans mes souffrances ; mais je me sens le courage de souffrir de plus en plus, et j’espère que Notre-Seigneur, petit à petit, augmentera ma douleur jusqu’à ce que je meure embrasée par son divin Amour, clouée sur la Croix avec lui.
Lettre à Sãozinha
Ma bonne petite sœur ;
Je vous appelle ainsi, non seulement parce que vous traitez avec charité la plus indigne des enfants de Dieu, mais aussi parce que toutes deux, nous recevons du Seigneur la croix bénie de chaque jour. Celle-ci, portée avec amour et résignation, est un moyen effi-cace pour nous élever de plus en plus dans l’amour de Jésus; pour nous sanctifier et pour aider, par nos souffrances, les âmes qui, sourdes à la voix de Jésus et aveuglées devant sa lumière, s’abandonnent aux plaisirs du monde sans jamais penser à leur sa-lut.
Combien elle est belle notre mission !
En ce qui me concerne, j’avoue me considérer indigne d’un aussi heureux sort !...
Vous dites dans votre lettre que vous viendrez pour apprendre avec moi la science de la croix. Que dois-je vous enseigner ? Et à qui... alors que moi j’ai tant besoin d’apprendre ?... Vous êtes, Madame, plus instruite que moi pour enseigner; mais si c’est la volonté de Dieu, je suis prête à devenir votre maîtresse et élève à la fois.
J’ai souvent dit que j’étais venue en ce monde pour travailler, souffrir et offenser le Seigneur. Triste vérité... car, je l’ai déjà tant offensé ! C’est celle-ci la plus grande peine qui m’aiguillonne tou-jours. La souffrance est ma plus grande consolation, et je ne l’échangerais pas contre le monde entier.
Quelle ingrate je ferais, si je refusais de donner mon corps, qui ne vaut rien, à Celui qui, à cause de moi, a tant souffert !... À Celui qui désire se procurer beaucoup de victimes d’amour pour sauver les âmes !
Depuis seize années, la maladie, jour après jour, s’est propagée dans tout mon corps... et depuis dix années je suis prisonnière dans mon lit sans pouvoir me lever...
Combien j’ai été favorisée par le Seigneur ! Combien suave est le joug sous lequel il me tient !
Je reçois ceci comme une preuve d’amour de la part de Jésus pour mon âme.
Que soit béni Celui qui n’a pas dédaigné mon indignité !
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
« Donne-moi tes mains... »
Je sais que ce ne fut pas sans un gros sacrifice que vous êtes venu à Balasar, mais, je pense que, plus que la pluie, d’autres circons-tances vous ont davantage gêné... Soyons sûrs que plus grand est le sacrifice, plus grande sera aussi la récompense du Seigneur. Voila ma conviction.
Mon Père, je vais moi aussi faire un grand sacrifice. Notre-Seigneur le sait bien, et vous-même, vous pourrez vous faire une idée de ce que ceci me coûte. Mais avant de le faire, je l’ai offert au bon Jé-sus...
Jeudi 6, Monsieur le Curé est venu apporter la Communion à une voisine malade et, par la même occasion, il est venu me la donner. Après avoir communié, je me sentais froide et incapable de toute action de grâces; mais, loué soit mon Jésus, car il n’a regardé ni ma froideur ni mon indignité. Il m’a semblé entendre alors ces paroles :
— Donne-moi tes mains : je veux les clouer avec les mien-nes ; donne-moi tes pieds : je veux les clouer avec les miens ; donne-moi ta tête : je veux la couronner d’épines, comme ils me l’ont fait à moi ; donne-moi ton cœur : je veux le transpercer avec la lance, comme ils ont transpercé le mien ; consacre-moi tout ton corps ; offre-toi toute à moi ; je veux te posséder entièrement.
Ceci fut suffisant pour me tenir en haleine, très préoccupée. Je ne savais que faire : me taire et ne rien dire, me semblait ne pas correspondre à la volonté de Notre-Seigneur; il me semblait que mon bon Jésus ne voulait pas que j’occulte ses paroles...
Il faut encore que je vous dise que vendredi et aujourd’hui, Notre-Seigneur a renouvelé ses demandes. Il m’a recommandé aussi l’obéissance en tout, comme je vous l’ai déjà expliqué.
S’agit-il d’une illusion de ma part ? O mon Jésus, pardonnez-moi si je vous offense, mais je ne veux pas vous offenser... je le fais par obéissance...
Je sais que ce ne fut pas sans un gros sacrifice que vous êtes venu à Balasar, mais, je pense que, plus que la pluie, d’autres circons-tances vous ont davantage gêné... Soyons sûrs que plus grand est le sacrifice, plus grande sera aussi la récompense du Seigneur. Voila ma conviction.
Mon Père, je vais moi aussi faire un grand sacrifice. Notre-Seigneur le sait bien, et vous-même, vous pourrez vous faire une idée de ce que ceci me coûte. Mais avant de le faire, je l’ai offert au bon Jé-sus...
Jeudi 6, Monsieur le Curé est venu apporter la Communion à une voisine malade et, par la même occasion, il est venu me la donner. Après avoir communié, je me sentais froide et incapable de toute action de grâces; mais, loué soit mon Jésus, car il n’a regardé ni ma froideur ni mon indignité. Il m’a semblé entendre alors ces paroles :
— Donne-moi tes mains : je veux les clouer avec les mien-nes ; donne-moi tes pieds : je veux les clouer avec les miens ; donne-moi ta tête : je veux la couronner d’épines, comme ils me l’ont fait à moi ; donne-moi ton cœur : je veux le transpercer avec la lance, comme ils ont transpercé le mien ; consacre-moi tout ton corps ; offre-toi toute à moi ; je veux te posséder entièrement.
Ceci fut suffisant pour me tenir en haleine, très préoccupée. Je ne savais que faire : me taire et ne rien dire, me semblait ne pas correspondre à la volonté de Notre-Seigneur; il me semblait que mon bon Jésus ne voulait pas que j’occulte ses paroles...
Il faut encore que je vous dise que vendredi et aujourd’hui, Notre-Seigneur a renouvelé ses demandes. Il m’a recommandé aussi l’obéissance en tout, comme je vous l’ai déjà expliqué.
S’agit-il d’une illusion de ma part ? O mon Jésus, pardonnez-moi si je vous offense, mais je ne veux pas vous offenser... je le fais par obéissance...
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
« Il m’a demandé ceci deux fois... »
Il m’a demandé ceci deux fois — le 6 et le 8 septembre.
Je ne sais pas expliquer mon tourment, parce que je ne peux pas écrire. Je ne voulais rien dire à ma sœur, mais je ne voulais pas non plus le taire, car j’ai compris que je ne devais pas le faire, taire la parole de Dieu: je devais tout dire à mon directeur spirituel.
Je me suis décidée à faire le sacrifice et j’ai demandé à Deolinda d’écrire tout ce que je lui dicterais. Nous l’avons fait sans échanger le moindre regard. La lettre étant écrite, tout cela est resté entre nous et nous n’en avons plus parlé.
Si jusque là toutes les lettres de mon directeur spirituel me ren-daient joyeuse, à partir de ce moment, je n’en éprouvais plus la moindre consolation : je vivais dans la crainte qu’il me désapprouve et me dise que tout cela n’était qu’illusion.
J’avais cédé à l’invitation du Seigneur, mais je pensais que les sa-crifices qu’Il me demandait n’étaient que ceux résultant de ma maladie, même si majorés; il ne m’était pas venu à l’esprit qu’Il me ferait passer par des phénomènes singuliers.
Le directeur m’a exigé de tout écrire et, pendant deux ans et demi il ne m’a jamais dit qu’il s’agissait bien de choses de Dieu. Ce si-lence m’a fait beaucoup souffrir.
Il m’a demandé ceci deux fois — le 6 et le 8 septembre.
Je ne sais pas expliquer mon tourment, parce que je ne peux pas écrire. Je ne voulais rien dire à ma sœur, mais je ne voulais pas non plus le taire, car j’ai compris que je ne devais pas le faire, taire la parole de Dieu: je devais tout dire à mon directeur spirituel.
Je me suis décidée à faire le sacrifice et j’ai demandé à Deolinda d’écrire tout ce que je lui dicterais. Nous l’avons fait sans échanger le moindre regard. La lettre étant écrite, tout cela est resté entre nous et nous n’en avons plus parlé.
Si jusque là toutes les lettres de mon directeur spirituel me ren-daient joyeuse, à partir de ce moment, je n’en éprouvais plus la moindre consolation : je vivais dans la crainte qu’il me désapprouve et me dise que tout cela n’était qu’illusion.
J’avais cédé à l’invitation du Seigneur, mais je pensais que les sa-crifices qu’Il me demandait n’étaient que ceux résultant de ma maladie, même si majorés; il ne m’était pas venu à l’esprit qu’Il me ferait passer par des phénomènes singuliers.
Le directeur m’a exigé de tout écrire et, pendant deux ans et demi il ne m’a jamais dit qu’il s’agissait bien de choses de Dieu. Ce si-lence m’a fait beaucoup souffrir.
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
Visites de Jésus
À cette époque Jésus m'apparaissait, et me parlait souvent. La consolation spirituelle était grande et les souffrances plus faciles à supporter. En toute chose je sentais de l'amour pour mon Jésus et je sentais qu'Il m'aimait, étant donné que je recevais abondance de tendresses. Je cherchais le silence. O comme je me sentais bien dans le recueillement et bien unie à Lui !... Jésus se confiait à moi. Il me disait des choses tristes, mais le réconfort et l'amour qu'Il me procurait, rendaient plus douces ses lamentations. Je passais des nuits et des nuits sans dormir, à converser avec Lui, dans la contemplation de ce qu'Il me montrait.
Une certaine fois j'ai vu Jésus tel un jardinier qui soigne ses fleurs, les arrosant, etc.. Il se promenait au milieu de celles-ci, m'en montrait les variétés. D'autres fois il m'apparaissait pour me mon-trer les rayons éblouissants de son Cœur. Une fois j'ai vu la Petite-Maman avec l’Enfant Jésus dans ses bras et une autre fois je l'ai vue en Immaculée Conception : O combien Elle était belle !... Comme j'aimerais n'aimer qu'Elle et Jésus !... Je ne serais vraiment bien qu'en leur compagnie.
(...)
Une nuit, Jésus m’est apparu, grandeur nature, dévêtu jusqu’à la ceinture. Sur ses divines mains, sur ses pieds et sur sa poitrine, de profondes plaies étaient ouvertes. Le sang coulait jusqu’à sa taille, et traversant le linge qui le ceignait, tombait à terre. Jésus s’est as-sis sur le bord de mon lit. J’ai embrassé avec amour les plaies de ses mains et je désirais ardemment embrasser celles de ses pieds. Comme j’étais couchée, je ne pouvais y parvenir, mais je n’ai rien dit au Seigneur. Mais Lui, qui connaît mes désirs, m’a présenté, l’un après l’autre ses pieds, afin que je puisse les embrasser. J’ai contemplé ensuite la plaie de son côté et le sang qui, abondam-ment, coulait de celle-ci. Grandement attendrie, je me suis jetée dans les bras de Jésus et je lui ai dit :
— O mon Jésus, combien avez-vous souffert par amour pour moi !
Je suis restée quelques instants la tête inclinée sur la poitrine de Jésus qui, ensuite a disparu.
À cette époque Jésus m'apparaissait, et me parlait souvent. La consolation spirituelle était grande et les souffrances plus faciles à supporter. En toute chose je sentais de l'amour pour mon Jésus et je sentais qu'Il m'aimait, étant donné que je recevais abondance de tendresses. Je cherchais le silence. O comme je me sentais bien dans le recueillement et bien unie à Lui !... Jésus se confiait à moi. Il me disait des choses tristes, mais le réconfort et l'amour qu'Il me procurait, rendaient plus douces ses lamentations. Je passais des nuits et des nuits sans dormir, à converser avec Lui, dans la contemplation de ce qu'Il me montrait.
Une certaine fois j'ai vu Jésus tel un jardinier qui soigne ses fleurs, les arrosant, etc.. Il se promenait au milieu de celles-ci, m'en montrait les variétés. D'autres fois il m'apparaissait pour me mon-trer les rayons éblouissants de son Cœur. Une fois j'ai vu la Petite-Maman avec l’Enfant Jésus dans ses bras et une autre fois je l'ai vue en Immaculée Conception : O combien Elle était belle !... Comme j'aimerais n'aimer qu'Elle et Jésus !... Je ne serais vraiment bien qu'en leur compagnie.
(...)
Une nuit, Jésus m’est apparu, grandeur nature, dévêtu jusqu’à la ceinture. Sur ses divines mains, sur ses pieds et sur sa poitrine, de profondes plaies étaient ouvertes. Le sang coulait jusqu’à sa taille, et traversant le linge qui le ceignait, tombait à terre. Jésus s’est as-sis sur le bord de mon lit. J’ai embrassé avec amour les plaies de ses mains et je désirais ardemment embrasser celles de ses pieds. Comme j’étais couchée, je ne pouvais y parvenir, mais je n’ai rien dit au Seigneur. Mais Lui, qui connaît mes désirs, m’a présenté, l’un après l’autre ses pieds, afin que je puisse les embrasser. J’ai contemplé ensuite la plaie de son côté et le sang qui, abondam-ment, coulait de celle-ci. Grandement attendrie, je me suis jetée dans les bras de Jésus et je lui ai dit :
— O mon Jésus, combien avez-vous souffert par amour pour moi !
Je suis restée quelques instants la tête inclinée sur la poitrine de Jésus qui, ensuite a disparu.
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
Il est inutile de dire que plus jamais je ne pourrai l’oublier et, que toujours je m’en souviendrai comme quelque chose qui serait tou-jours présente.
Je sens mon cœur blessé rien qu’au souvenir de cette scène; l’obéissance seule et l’amour de Jésus m’obligent à en parler.
Je pense que Jésus, en se présentant à moi dans cet état, voulait me préparer à ce que je vais maintenant vous décrire. Qu’il m’en donne la force et sa grâce afin que je puisse bien le faire.
« Prie pour les prêtres... »
C’est avec regret et nostalgie que je vous informe que je n’ai plus communié. Ah, si je pouvais obtenir qu’on me portât la Sainte Communion, en payant avec de l’argent cette faveur, combien ne donnerais-je pas!... Mais je fais beaucoup de communions spiri-tuelles, avec le plus de ferveur qu’il m’est possible et Notre-Seigneur m’en récompense. Voyez comme mon bon Jésus m’aime: il m’a dit que lui-même sera mon Directeur !...
(...)
Jésus m’a dit de ne rien m’attribuer de tout cela, car — me dit-il — je ne suis que poussière et que je ne possède rien que je ne l’ai re-çu de Lui. Il m’a dit aussi que les faibles, il les rend dort; que c’est sous mes fautes qu’il cache son pouvoir, son amour et sa gloire.
(...)
Voulez-vous que je vous dise ce que me dit, quelquefois, Notre-Seigneur, quand il commence à me parler ?
Je sens mon cœur blessé rien qu’au souvenir de cette scène; l’obéissance seule et l’amour de Jésus m’obligent à en parler.
Je pense que Jésus, en se présentant à moi dans cet état, voulait me préparer à ce que je vais maintenant vous décrire. Qu’il m’en donne la force et sa grâce afin que je puisse bien le faire.
« Prie pour les prêtres... »
C’est avec regret et nostalgie que je vous informe que je n’ai plus communié. Ah, si je pouvais obtenir qu’on me portât la Sainte Communion, en payant avec de l’argent cette faveur, combien ne donnerais-je pas!... Mais je fais beaucoup de communions spiri-tuelles, avec le plus de ferveur qu’il m’est possible et Notre-Seigneur m’en récompense. Voyez comme mon bon Jésus m’aime: il m’a dit que lui-même sera mon Directeur !...
(...)
Jésus m’a dit de ne rien m’attribuer de tout cela, car — me dit-il — je ne suis que poussière et que je ne possède rien que je ne l’ai re-çu de Lui. Il m’a dit aussi que les faibles, il les rend dort; que c’est sous mes fautes qu’il cache son pouvoir, son amour et sa gloire.
(...)
Voulez-vous que je vous dise ce que me dit, quelquefois, Notre-Seigneur, quand il commence à me parler ?
Re: Bienheureuse Alexandrina Maria Da Costa
— Ma fille, ma fille bien-aimée, mon aimée, mon épouse, ma préférée, me voici tout à l’intérieur de ton âme.
Mon Bien-Aimé Jésus m’a dit qu’il sera mon Directeur et mon Maî-tre, continuel, fréquent et habituel; que vous-même le serez de loin; mais que je dois vous obéir jusqu’à préférer votre direction à la sienne.
Notre-Seigneur ne cesse pas de renouveler ses demandes dont je vous ai déjà parlé, et il me rappelle continuellement ses Taberna-cles.
— Viens, ma fille, viens t’attrister avec moi ; viens me tenir compagnie dans mes prisons d’amour ; viens réparer tant d’abandon et d’oubli !...
Il m’a demandé aussi de ne lui refuser ni souffrances ni sacrifices pour les pécheurs, sur lesquels la divine Justice menaçait de frap-per, si je n’allais pas à leur secours.
Il me demande d’oublier le monde et de me livrer tout entière à Lui :
— Abandonne-toi dans mes bras, je choisirai tes chemins...
Je ne sais pas quoi Lui donner d’autre, car je ne Lui refuse rien...
(...)
— Avise ton directeur spirituel que j’exige que l’on prêche et que l’on propage la dévotion aux Tabernacles, et d’avantage encore: qu’elle soit rallumée dans les âmes. Je ne suis pas resté sur les autels par amour uniquement de ceux qui m’aiment, mais pour l’amour de tous; même en travaillant on peut me consoler.
Prie pour les prêtres: ce sont les ouvriers de ma vigne; la récolte dépend d’eux...
Je choisis les faibles pour les rendre forts. Sous leur fai-blesse Je cache mon pouvoir, mon amour et ma gloire. Ou-blie le monde et offre-toi à moi. Abandonne-toi entre mes bras: Je choisirai tes sentiers.
« Avise ton directeur spirituel... »
Quelques fois, avant même qu’il me parle, je sens comme des em-brassements. D’autres fois je les sens à la fin. Je ressens, subite-ment une forte chaleur, une chaleur que je ne sais pas expliquer. Parfois encore, je me sens tellement caressée par Notre-Seigneur ! Et moi, je ne sais pas comment correspondre à tant de bienfaits...
(...)
Mon Bien-Aimé Jésus m’a dit qu’il sera mon Directeur et mon Maî-tre, continuel, fréquent et habituel; que vous-même le serez de loin; mais que je dois vous obéir jusqu’à préférer votre direction à la sienne.
Notre-Seigneur ne cesse pas de renouveler ses demandes dont je vous ai déjà parlé, et il me rappelle continuellement ses Taberna-cles.
— Viens, ma fille, viens t’attrister avec moi ; viens me tenir compagnie dans mes prisons d’amour ; viens réparer tant d’abandon et d’oubli !...
Il m’a demandé aussi de ne lui refuser ni souffrances ni sacrifices pour les pécheurs, sur lesquels la divine Justice menaçait de frap-per, si je n’allais pas à leur secours.
Il me demande d’oublier le monde et de me livrer tout entière à Lui :
— Abandonne-toi dans mes bras, je choisirai tes chemins...
Je ne sais pas quoi Lui donner d’autre, car je ne Lui refuse rien...
(...)
— Avise ton directeur spirituel que j’exige que l’on prêche et que l’on propage la dévotion aux Tabernacles, et d’avantage encore: qu’elle soit rallumée dans les âmes. Je ne suis pas resté sur les autels par amour uniquement de ceux qui m’aiment, mais pour l’amour de tous; même en travaillant on peut me consoler.
Prie pour les prêtres: ce sont les ouvriers de ma vigne; la récolte dépend d’eux...
Je choisis les faibles pour les rendre forts. Sous leur fai-blesse Je cache mon pouvoir, mon amour et ma gloire. Ou-blie le monde et offre-toi à moi. Abandonne-toi entre mes bras: Je choisirai tes sentiers.
« Avise ton directeur spirituel... »
Quelques fois, avant même qu’il me parle, je sens comme des em-brassements. D’autres fois je les sens à la fin. Je ressens, subite-ment une forte chaleur, une chaleur que je ne sais pas expliquer. Parfois encore, je me sens tellement caressée par Notre-Seigneur ! Et moi, je ne sais pas comment correspondre à tant de bienfaits...
(...)
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