Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
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Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
2. Dieu respecte la liberté de ses créatures
Françoise de la Mère de Dieu écrivait, le 18 octobre 1642, au P. Gibieuf, qui fut, après le cardinal de la Bérulle, supérieur des Carmels de France : Je suis dans un grand désir que tout le monde se rende à Dieu et je lui dis quelquefois ; Vous savez, ô mon Dieu, que si je pouvais attirer à Vous toutes les âmes, je le ferais. Mais d’où vient que vous, qui pouvez toutes choses, vous permettez qu’il y en ait tant qui se perdent ? Il me dit une fois : « C’est que j’ai donné la liberté à l’homme et je lui en laisse la disposition, à moins que, volontairement, il ne me redonne cette liberté ; et alors je la prends et la fait se rendre à ce que je veux. » Et Il me fit entendre quel grand bien c’est pour une âme de n’avoir plus de liberté et d’être captive de Lui. Il me fit connaître qu’Il prenait une nouvelle puissance sur moi pour que je sois de plus en plus captive et dépendante de Lui et de cette captivité me donnerait plus de liberté, m’affranchissant de tout ce qui pourrait m’empêcher de l’aimer. (Vie, ch. VIII.) Les passions seules asservissent, parce qu’elles font faire à l’homme ce qu’il voudrait ne pas faire ; au contraire, là où est l’Esprit Saint, là est la liberté : ubi Spiritus, ibi libertas. En effet, ceux qui renoncent à leur liberté pour se laisser conduire en tout par le Saint-Esprit, ne font, sous sa divine influence, que ce qu’ils se réjouissent de faire.
3. Réversibilité des grâces. Le compte qu’il faut en rendre
Je sentis, dit Françoise de la Mère de Dieu, la divine Majesté qui me paraissait n’être pas contente de la lâcheté et négligence de quelques âmes, qui ne cherchaient qu’à se satisfaire elles-mêmes et ne travaillaient point à Lui plaire et il me dit : « Oh ! Combien perdent ces âmes par leur faute », me faisait comprendre que la grâce qu’Il leur voulait donner, Il la donne aux âmes fidèles (Vie, ch. XVI.) C’est la sentence de l'Évangile : ôtez-lui la mine et donnez-la à celui qui en a dix… On donnera à celui qui à déjà et il sera dans l’abondance ; mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a. » (Luc, 19, 25, 26.) Dieu me fit entendre, dit encore Françoise, que venant juger l’âme, Il lui demande compte particulièrement de l’usage qu’elle a fait de sa vocation, de toutes ses actions, pensées, paroles et intentions, du temps qu’elle à passé sans l’employer à sa perfection. (Ibid.) Mais à ceux qui sont fidèles, il est accordé grâces sur grâces. « Ne vous étonnez pas, dit un jour la Sainte Vierge à Françoise, de ce que mon fils fait en vous, car lorsqu'Il a choisi une âme pour se communiquer à elle et qu’elle Lui est adhérente (unie de cœur et de volonté), on ne peut comprendre ce qu’Il opère, la favorisant à la place de tout ceux qui ne Lui donnent point lieu de régner en eux. » (Vie, ch. XI.)
Notre-Seigneur, dit Madeleine Vigneron, m’a fait connaître que son occupation dans l’Eucharistie était de présenter des grâces à toutes les personnes qui se trouvaient là présentes devant Lui et que, si quelques-unes les refusaient, Il les reprenait et en faisait largesse aux autres qui étaient fidèles à les recevoir. De sorte que si, dans cette assemblée, il n’y a qu’une âme fidèle à les bien recevoir, elle s’en retourne remplie de toutes les grâces des autres. (2e part., ch. XV.)
Françoise de la Mère de Dieu écrivait, le 18 octobre 1642, au P. Gibieuf, qui fut, après le cardinal de la Bérulle, supérieur des Carmels de France : Je suis dans un grand désir que tout le monde se rende à Dieu et je lui dis quelquefois ; Vous savez, ô mon Dieu, que si je pouvais attirer à Vous toutes les âmes, je le ferais. Mais d’où vient que vous, qui pouvez toutes choses, vous permettez qu’il y en ait tant qui se perdent ? Il me dit une fois : « C’est que j’ai donné la liberté à l’homme et je lui en laisse la disposition, à moins que, volontairement, il ne me redonne cette liberté ; et alors je la prends et la fait se rendre à ce que je veux. » Et Il me fit entendre quel grand bien c’est pour une âme de n’avoir plus de liberté et d’être captive de Lui. Il me fit connaître qu’Il prenait une nouvelle puissance sur moi pour que je sois de plus en plus captive et dépendante de Lui et de cette captivité me donnerait plus de liberté, m’affranchissant de tout ce qui pourrait m’empêcher de l’aimer. (Vie, ch. VIII.) Les passions seules asservissent, parce qu’elles font faire à l’homme ce qu’il voudrait ne pas faire ; au contraire, là où est l’Esprit Saint, là est la liberté : ubi Spiritus, ibi libertas. En effet, ceux qui renoncent à leur liberté pour se laisser conduire en tout par le Saint-Esprit, ne font, sous sa divine influence, que ce qu’ils se réjouissent de faire.
3. Réversibilité des grâces. Le compte qu’il faut en rendre
Je sentis, dit Françoise de la Mère de Dieu, la divine Majesté qui me paraissait n’être pas contente de la lâcheté et négligence de quelques âmes, qui ne cherchaient qu’à se satisfaire elles-mêmes et ne travaillaient point à Lui plaire et il me dit : « Oh ! Combien perdent ces âmes par leur faute », me faisait comprendre que la grâce qu’Il leur voulait donner, Il la donne aux âmes fidèles (Vie, ch. XVI.) C’est la sentence de l'Évangile : ôtez-lui la mine et donnez-la à celui qui en a dix… On donnera à celui qui à déjà et il sera dans l’abondance ; mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a. » (Luc, 19, 25, 26.) Dieu me fit entendre, dit encore Françoise, que venant juger l’âme, Il lui demande compte particulièrement de l’usage qu’elle a fait de sa vocation, de toutes ses actions, pensées, paroles et intentions, du temps qu’elle à passé sans l’employer à sa perfection. (Ibid.) Mais à ceux qui sont fidèles, il est accordé grâces sur grâces. « Ne vous étonnez pas, dit un jour la Sainte Vierge à Françoise, de ce que mon fils fait en vous, car lorsqu'Il a choisi une âme pour se communiquer à elle et qu’elle Lui est adhérente (unie de cœur et de volonté), on ne peut comprendre ce qu’Il opère, la favorisant à la place de tout ceux qui ne Lui donnent point lieu de régner en eux. » (Vie, ch. XI.)
Notre-Seigneur, dit Madeleine Vigneron, m’a fait connaître que son occupation dans l’Eucharistie était de présenter des grâces à toutes les personnes qui se trouvaient là présentes devant Lui et que, si quelques-unes les refusaient, Il les reprenait et en faisait largesse aux autres qui étaient fidèles à les recevoir. De sorte que si, dans cette assemblée, il n’y a qu’une âme fidèle à les bien recevoir, elle s’en retourne remplie de toutes les grâces des autres. (2e part., ch. XV.)
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4. Les bontés de Dieu rendent plus rigoureux les droits de sa justice
Le Père éternel donna à sainte Marie-Madeleine de Pazzi les instructions suivantes : « Mon Verbe ayant pris sur Lui l’expiation des péchés du monde, il semble au premier coup d’œil que la justice n’ait plus rien à faire, là où s’est déployée une si grande miséricorde…Elle ne laisse pas cependant d’exister toujours et même elle doit s’exercer dans l’avenir avec plus de rigueur et de sévérité. Car le verbe, ayant anéanti sur la croix tous les péchés des hommes, ne peut plus, pour ainsi dire, supporter la vue du moindre défaut dans la créature… Le sang et la mort de mon Verbe ayant comblé la créature de biens infinis, elle se trouve beaucoup plus étroitement obligée qu’auparavant à nous servir et à nous aimer, pour reconnaître l’amour avec laquelle nous l’avons créée et rachetée, d’où il suit que les fautes qu’elle commet dans son ingratitude sont plus grandes et exigent une plus grande punition. Il est vrai cependant, ma fille, que le sang et les mérites du Verbe, lorsqu’on les applique aux âmes souffrantes par le sacrifice de l’autel, diminuent beaucoup la rigueur de leurs peines, car la vue de ce sang m’est tellement chère qu’elle apaise facilement mon courroux. » (Ire part., ch. XXIII.)
5. La miséricorde méprisée est vengée par la justice
Dieu dit à sainte Catherine de Sienne : « Tu le vois, ma fille bien-aimée, les hommes ont été régénérés dans le sang de mon Fils et rétablis dans la grâce : mais ils la méconnaissent et s’enfoncent de plus dans le mal ; ils me poursuivent de leurs outrages et méprisent mes bienfaits. Non seulement ils repoussent ma grâce, mais ils me la reprochent, comme si j’avais d’autres buts que leur sanctification. Plus ils s’endurciront et plus ils seront punis ; leur châtiment sera plus terrible qu’il ne l’aurait été avant la rédemption. N’est-il pas juste que celui qui a beaucoup reçu soit tenu de donner davantage à son bienfaiteur ?
« Les hommes me sont bien redevables, eux qui ont reçu le trésor de ce sang précieux qui les a rachetés, et la dette est plus grande après la rédemption qu’avant. Ils me doivent l’amour envers le prochain ; ils me doivent des vertus sincères et véritables et s’ils ne s’acquittent pas, plus ils me doivent, plus ils m’offensent. Ma justice alors demande que je proportionne la peine à l’offense et que je rende plus terrible pour eux la peine de l’éternelle damnation. Aussi le mauvais chrétien est-il beaucoup plus puni que le païen. Le feu terrible de ma vengeance, qui brûle sans consumer, le torture davantage, et le ver rongeur de la conscience le dévore plus profondément. Quels que soient leurs tourments, les damnés ne peuvent perdre l’être ; ils demandent la mort sans pouvoir l’obtenir, le péché ne leur ôte que la vie de la grâce. » (Dialogue, ch..XV.)
Le Père éternel donna à sainte Marie-Madeleine de Pazzi les instructions suivantes : « Mon Verbe ayant pris sur Lui l’expiation des péchés du monde, il semble au premier coup d’œil que la justice n’ait plus rien à faire, là où s’est déployée une si grande miséricorde…Elle ne laisse pas cependant d’exister toujours et même elle doit s’exercer dans l’avenir avec plus de rigueur et de sévérité. Car le verbe, ayant anéanti sur la croix tous les péchés des hommes, ne peut plus, pour ainsi dire, supporter la vue du moindre défaut dans la créature… Le sang et la mort de mon Verbe ayant comblé la créature de biens infinis, elle se trouve beaucoup plus étroitement obligée qu’auparavant à nous servir et à nous aimer, pour reconnaître l’amour avec laquelle nous l’avons créée et rachetée, d’où il suit que les fautes qu’elle commet dans son ingratitude sont plus grandes et exigent une plus grande punition. Il est vrai cependant, ma fille, que le sang et les mérites du Verbe, lorsqu’on les applique aux âmes souffrantes par le sacrifice de l’autel, diminuent beaucoup la rigueur de leurs peines, car la vue de ce sang m’est tellement chère qu’elle apaise facilement mon courroux. » (Ire part., ch. XXIII.)
5. La miséricorde méprisée est vengée par la justice
Dieu dit à sainte Catherine de Sienne : « Tu le vois, ma fille bien-aimée, les hommes ont été régénérés dans le sang de mon Fils et rétablis dans la grâce : mais ils la méconnaissent et s’enfoncent de plus dans le mal ; ils me poursuivent de leurs outrages et méprisent mes bienfaits. Non seulement ils repoussent ma grâce, mais ils me la reprochent, comme si j’avais d’autres buts que leur sanctification. Plus ils s’endurciront et plus ils seront punis ; leur châtiment sera plus terrible qu’il ne l’aurait été avant la rédemption. N’est-il pas juste que celui qui a beaucoup reçu soit tenu de donner davantage à son bienfaiteur ?
« Les hommes me sont bien redevables, eux qui ont reçu le trésor de ce sang précieux qui les a rachetés, et la dette est plus grande après la rédemption qu’avant. Ils me doivent l’amour envers le prochain ; ils me doivent des vertus sincères et véritables et s’ils ne s’acquittent pas, plus ils me doivent, plus ils m’offensent. Ma justice alors demande que je proportionne la peine à l’offense et que je rende plus terrible pour eux la peine de l’éternelle damnation. Aussi le mauvais chrétien est-il beaucoup plus puni que le païen. Le feu terrible de ma vengeance, qui brûle sans consumer, le torture davantage, et le ver rongeur de la conscience le dévore plus profondément. Quels que soient leurs tourments, les damnés ne peuvent perdre l’être ; ils demandent la mort sans pouvoir l’obtenir, le péché ne leur ôte que la vie de la grâce. » (Dialogue, ch..XV.)
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6. Les promesses de la miséricorde et les menaces de la justice
Le Seigneur se plaignit souvent à sainte Brigitte des désordres des pécheurs et lui fit connaître combien il est terrible pour eux de tomber entre les mains de sa justice : « Je veux entrer dans leurs cœurs ; mais ils disent : nous aimons mieux mourir que de quitter nos volontés. Vois, ô mon épouse, de quelle trempe ils sont : je les ai faits, et d’une seule parole je pourrais les détruire ; cependant vois comme ils s’enorgueillissent contre moi. Maintenant, à cause des prières de ma Mère et de tous les saints, je suis encore si miséricordieux et si patient que je veux leur envoyer des paroles sorties de ma bouche et leur offrir ma miséricorde. S’ils veulent la recevoir, je serai apaisé et je les aimerai ; sinon, je leur ferai ressentir ma justice et ils seront confondus publiquement devant les anges et les hommes, et ils seront jugés comme des larrons. Comme des larrons pendus au gibet sont dévorés par des corbeaux, de même ceux-ci seront dévorés par des démons sans jamais se consumer ; comme ceux qui sont punis par le cep de bois ne trouvent aucun repos, de même ceux-ci seront en tout et partout environnés de douleur et d’amertume. Un fleuve de feu coulera en leur bouche ; de jour en jour ils seront en proie à de nouveaux supplices. » (Liv. Ier, ch V.)
O mon Seigneur, dit Brigitte, donnez-leur la force d’éviter le péché et la grâce de vous aimer. Notre-Seigneur lui répondit : « Ils sont accoutumés aux souillures et ne peuvent être enseignés que par les verges. Et plût à Dieu qu’ils se connussent et se repentissent de leurs fautes quand ils seront châtiés. » (Liv. IV, ch. CXXXI.)
O Seigneur, dit encore Brigitte, ne vous indignez-pas si je parle. Envoyez quelqu'un de vos amis qui les avertissent des périls prochains et terribles qui pendent sur leur tête. « Il est écrit, dit Notre-Seigneur, que le mauvais riche du fond de l’enfer demanda qu’on envoyât quelqu’un pour avertir ses frères, afin qu’ils ne se perdissent pas comme lui, et il lui fut répondu : non, car ils ont Moïse et les prophètes pour les enseigner. Je dis maintenant de même : ils ont maintenant les évangiles, les prophéties, les exemples et les paroles des docteurs ; ils ont la raison et l’intelligence ; qu’ils en usent et ils seront sauvés ; car si je t’envoie, tu ne pourras pas crier si haut que tu sois entendue. Si j’y envoie mes amis, ils sont en si petit nombre qu’à peine les entendront-ils. Néanmoins j’enverrai mes amis à ceux qu’il me plaira, et ils prépareront la voie à Dieu. » (Liv. IV, ch. XXXVII.)
7. Dieu retient sa justice et épanche sa miséricorde
Le Fils de Dieu montra à la vénérable Marguerite du Saint-Sacrement deux fleuves qui sortaient de son côté ouvert l’un se répandait continuellement sur toute la terre et l’autre, qui de sa nature ne demandait qu’à prendre son cours, était arrêté par la main du Sauveur : « Ce fleuve qui se répand, dit-Il, c’est ma miséricorde, qui est ouverte aux pécheurs ; l’autre que je retiens de ma main, c’est ma justice, dont j’empêche les effets durant cette vie afin de donner lieu à la pénitence. C’est toutefois en telle sorte que ceux qui méprisent ma grâce tombent secrètement dans ma justice, qui, moins elle châtie par des peines manifestes, plus elle punit par des aveuglements secrets. (Liv. V, ch. V.)
Le Seigneur se plaignit souvent à sainte Brigitte des désordres des pécheurs et lui fit connaître combien il est terrible pour eux de tomber entre les mains de sa justice : « Je veux entrer dans leurs cœurs ; mais ils disent : nous aimons mieux mourir que de quitter nos volontés. Vois, ô mon épouse, de quelle trempe ils sont : je les ai faits, et d’une seule parole je pourrais les détruire ; cependant vois comme ils s’enorgueillissent contre moi. Maintenant, à cause des prières de ma Mère et de tous les saints, je suis encore si miséricordieux et si patient que je veux leur envoyer des paroles sorties de ma bouche et leur offrir ma miséricorde. S’ils veulent la recevoir, je serai apaisé et je les aimerai ; sinon, je leur ferai ressentir ma justice et ils seront confondus publiquement devant les anges et les hommes, et ils seront jugés comme des larrons. Comme des larrons pendus au gibet sont dévorés par des corbeaux, de même ceux-ci seront dévorés par des démons sans jamais se consumer ; comme ceux qui sont punis par le cep de bois ne trouvent aucun repos, de même ceux-ci seront en tout et partout environnés de douleur et d’amertume. Un fleuve de feu coulera en leur bouche ; de jour en jour ils seront en proie à de nouveaux supplices. » (Liv. Ier, ch V.)
O mon Seigneur, dit Brigitte, donnez-leur la force d’éviter le péché et la grâce de vous aimer. Notre-Seigneur lui répondit : « Ils sont accoutumés aux souillures et ne peuvent être enseignés que par les verges. Et plût à Dieu qu’ils se connussent et se repentissent de leurs fautes quand ils seront châtiés. » (Liv. IV, ch. CXXXI.)
O Seigneur, dit encore Brigitte, ne vous indignez-pas si je parle. Envoyez quelqu'un de vos amis qui les avertissent des périls prochains et terribles qui pendent sur leur tête. « Il est écrit, dit Notre-Seigneur, que le mauvais riche du fond de l’enfer demanda qu’on envoyât quelqu’un pour avertir ses frères, afin qu’ils ne se perdissent pas comme lui, et il lui fut répondu : non, car ils ont Moïse et les prophètes pour les enseigner. Je dis maintenant de même : ils ont maintenant les évangiles, les prophéties, les exemples et les paroles des docteurs ; ils ont la raison et l’intelligence ; qu’ils en usent et ils seront sauvés ; car si je t’envoie, tu ne pourras pas crier si haut que tu sois entendue. Si j’y envoie mes amis, ils sont en si petit nombre qu’à peine les entendront-ils. Néanmoins j’enverrai mes amis à ceux qu’il me plaira, et ils prépareront la voie à Dieu. » (Liv. IV, ch. XXXVII.)
7. Dieu retient sa justice et épanche sa miséricorde
Le Fils de Dieu montra à la vénérable Marguerite du Saint-Sacrement deux fleuves qui sortaient de son côté ouvert l’un se répandait continuellement sur toute la terre et l’autre, qui de sa nature ne demandait qu’à prendre son cours, était arrêté par la main du Sauveur : « Ce fleuve qui se répand, dit-Il, c’est ma miséricorde, qui est ouverte aux pécheurs ; l’autre que je retiens de ma main, c’est ma justice, dont j’empêche les effets durant cette vie afin de donner lieu à la pénitence. C’est toutefois en telle sorte que ceux qui méprisent ma grâce tombent secrètement dans ma justice, qui, moins elle châtie par des peines manifestes, plus elle punit par des aveuglements secrets. (Liv. V, ch. V.)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
8. Les âmes fidèles doivent s'efforcer de faire contrepoids aux iniquités des pécheurs
« Ma fille, dit le Père éternel à sainte Marie-Madeleine de Pazzi, la malice des créatures est si grande que si ma colère n’était apaisée par mes élus et les épouses de mon Verbe, j’en tirerais une vengeance dont vous ne pourriez même pas supporter la vue. Ne vous laissez donc pas endormir par une lâche indifférence, mais appliquez-vous, conjointement avec mes élus, à expier tant d’outrages qui sont faits à moi et à ma vérité. Sachez que ceux qui ne font rien contre le péché s’en rendent en quelque sorte complice et que les iniquités des hommes crient vengeance avec plus de force que le sang d’Abel…
Savez-vous à quoi ressemble la malice des créatures ? A un mur infranchissable qui s’élève entre elles et qui empêche mes grâces d’arriver jusqu’à leur cœur. O ma fille, ne cessez pas d’offrir à moi et à ma vérité le sang de mon Verbe Lui-même pour apaiser ma colère…
Voyez comme tous les hommes sont entre les griffes du démon ! Voyez comme sa gueule est ouverte pour les dévorer ! Bien loin de l’éviter ils vont s’y jeter d’eux-mêmes et il n’en est aucun qui lui échapperait, si mes élus ne les sauvaient par leur prière. Pour moi, j’écris dans un livre qui vous est inconnu, toutes les iniquités des méchants, et je mets en regard tous les secours qui leur ont été donnés par mes élus.
Au jour du jugement, j’ouvrirai ce livre devant mon Verbe, a qui j’ai donné le pouvoir de les juger, afin qu’ils voient la justice de leur condamnation aux peines éternelles. Je fais aussi enregistrer dans le plus grand détail toutes les bonnes actions de mes élus, pour en donner connaissance à toutes les créatures en ce grand jour, et leur faire voir que c’est à juste titre que je leur donne la gloire éternelle. » (IVe part., ch. XXI.)
9. Les bons eux-mêmes portent la peine de leurs négligences et de leurs défauts
Un certain homme, très remarquable par sa science et fort habile en droit civil, quitta son pays et vint demander à Marguerite de Cortone de prier pour qu’il obtînt d’être consolé dans ses peines. Marguerite ayant prié obtint de Dieu cette réponse : « Dis à cet homme qu’il s’est attiré la peine dont il souffre, non pour avoir eu l’intention de commettre le péché, mais pour sa négligence à l’éviter. Car au moment où il se sentit porté au péché, il a résisté à la tentation, mais il n’en a pas fui pleinement les occasions, et pour cela les imaginations mauvaises sont entrées dans son âme, qui l’ont empêché de recevoir mes grâces avec autant d’abondance que s’il eût été plus vigilant. Quant à cet abattement d’esprit dans lequel il se trouve, dis-lui d’en attribuer la cause à ce que, tout en désirant me servir, il conserve dans son cœur un attrait trop sensible aux hommes du siècle, et il a une grande présomption de ses qualités intellectuelles. » (Vie, ch. IX, § 17.)
« Ma fille, dit le Père éternel à sainte Marie-Madeleine de Pazzi, la malice des créatures est si grande que si ma colère n’était apaisée par mes élus et les épouses de mon Verbe, j’en tirerais une vengeance dont vous ne pourriez même pas supporter la vue. Ne vous laissez donc pas endormir par une lâche indifférence, mais appliquez-vous, conjointement avec mes élus, à expier tant d’outrages qui sont faits à moi et à ma vérité. Sachez que ceux qui ne font rien contre le péché s’en rendent en quelque sorte complice et que les iniquités des hommes crient vengeance avec plus de force que le sang d’Abel…
Savez-vous à quoi ressemble la malice des créatures ? A un mur infranchissable qui s’élève entre elles et qui empêche mes grâces d’arriver jusqu’à leur cœur. O ma fille, ne cessez pas d’offrir à moi et à ma vérité le sang de mon Verbe Lui-même pour apaiser ma colère…
Voyez comme tous les hommes sont entre les griffes du démon ! Voyez comme sa gueule est ouverte pour les dévorer ! Bien loin de l’éviter ils vont s’y jeter d’eux-mêmes et il n’en est aucun qui lui échapperait, si mes élus ne les sauvaient par leur prière. Pour moi, j’écris dans un livre qui vous est inconnu, toutes les iniquités des méchants, et je mets en regard tous les secours qui leur ont été donnés par mes élus.
Au jour du jugement, j’ouvrirai ce livre devant mon Verbe, a qui j’ai donné le pouvoir de les juger, afin qu’ils voient la justice de leur condamnation aux peines éternelles. Je fais aussi enregistrer dans le plus grand détail toutes les bonnes actions de mes élus, pour en donner connaissance à toutes les créatures en ce grand jour, et leur faire voir que c’est à juste titre que je leur donne la gloire éternelle. » (IVe part., ch. XXI.)
9. Les bons eux-mêmes portent la peine de leurs négligences et de leurs défauts
Un certain homme, très remarquable par sa science et fort habile en droit civil, quitta son pays et vint demander à Marguerite de Cortone de prier pour qu’il obtînt d’être consolé dans ses peines. Marguerite ayant prié obtint de Dieu cette réponse : « Dis à cet homme qu’il s’est attiré la peine dont il souffre, non pour avoir eu l’intention de commettre le péché, mais pour sa négligence à l’éviter. Car au moment où il se sentit porté au péché, il a résisté à la tentation, mais il n’en a pas fui pleinement les occasions, et pour cela les imaginations mauvaises sont entrées dans son âme, qui l’ont empêché de recevoir mes grâces avec autant d’abondance que s’il eût été plus vigilant. Quant à cet abattement d’esprit dans lequel il se trouve, dis-lui d’en attribuer la cause à ce que, tout en désirant me servir, il conserve dans son cœur un attrait trop sensible aux hommes du siècle, et il a une grande présomption de ses qualités intellectuelles. » (Vie, ch. IX, § 17.)
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10. La justice divine trouve encore à punir, même chez les âmes vertueuses qui ont fait une très précieuse mort
Au monastère d’Helfta mourut, pendant que vivait sainte Gertrude, une jeune religieuse qui avait eu une grande dévotion à Marie: munie de tous les sacrements, elle était à l’agonie lorsque de ses mains déjà mourantes elle prit le crucifix et salua les saintes plaies avec des expressions si tendres, et les couvrit de baisers si ardents que les assistants en éprouvèrent une merveilleuse componction. Elle fit ainsi diverses prières avec une admirable piété et s’étant un peu reposée, elle mourut à ce moment. Gertrude ayant appris qu’elle avait dû être purifiée avant de sortir de son corps, demanda au Seigneur quelle souillure elle avait pu contracter par fragilité humaine. Le Seigneur lui répondit : « Elle se complaisait quelque peu dans son propre sens et je l’en ai purifiée en permettant qu’elle trépassât avant que le couvent n’ait achevé la prière commune qui se disait pour elle ; ce qui lui causa une très vive anxiété, car elle craignit de perdre beaucoup de n’avoir pas eu les suffrages du couvent. Ainsi a-t-elle été purifiée de cette tache. » Mais Seigneur, reprit Gertrude, ne pouvait-elle être purifiée de cette tache par la contrition du cœur lorsqu’elle demandait, au moment de sa mort, la rémission de tout ses péchés ? Le Seigneur répondit : « Une contrition générale de la sorte n’a pu la purifier, parce qu’elle est restée quelque peu à son sens propre, en ne se rendant pas pleinement à ce qu’on lui enseignait. Il fallait donc qu’elle souffrit quelque chose pour être purifiée. » (Liv. V, ch. III.)
Sainte Gertrude demandait au Seigneur pourquoi la vierge E…, dont Il lui avait révélé la gloire avait éprouvé, en son agonie, une grande frayeur, reçut cette réponse : « C’est mon excessive fidélité qui en a été cause. Quelques jours auparavant comme elle m’avait, dans sa maladie, prié par ton intermédiaire, de la recevoir après sa mort sans délai et que sur ta promesse, elle y comptait pleinement, j’ai voulu récompenser la confiance qu’elle montrait. Mais elle était d’un âge où l’on est rarement quitte de quelques négligences légères, comme de se plaire en des choses qui ne sont pas grandement nécessaires. Elle a dû se purifier de ses taches dans la maladie, et lorsque je l’appelai à la gloire, je n’ai pas souffert que ces douleurs, supportées avec tant de patience, ne lui donnassent pas aussitôt une gloire éternelle. C’est pourquoi j’ai permis qu’elle fût effrayée de l’aspect du démon, ce qui lui a tenu lieu de purgatoire tandis que ses autres souffrances restaient en elle comme un titre de sa gloire éternelle. » - Et pendant ce temps où étiez-vous, ressource des désespérés? Dit Gertrude.- « Je m’étais caché à sa gauche ; mais aussitôt qu’elle fut purifiée, je me suis présenté à elle, et l’ai prise avec moi pour le repos et la gloire éternelle. » (Liv. V, ch. II.)
11. Dieu, même en punissant le péché, tient compte des vertus du coupable
« Il arrive, dit le Seigneur à sainte Brigitte, que les justes pour leur plus grand mérite font une mort très pénible, afin que ceux qui ont aimé la vertu s’envolent au ciel délivrés de leurs péchés. Ainsi est-il écrit que le lion tua le prophète désobéissant et ne mangea point son corps, mais le garda. (III Rois, 24.) S’il le tua ce fut par ma mission, afin que le prophète fût puni, mais ne mangea point son corps pour manifester les bonnes œuvres de l’apôtre et afin que celui-ci étant purifié en cette vie, fut trouvé juste dans l’autre . » (Liv. V, ch. IX)
Au monastère d’Helfta mourut, pendant que vivait sainte Gertrude, une jeune religieuse qui avait eu une grande dévotion à Marie: munie de tous les sacrements, elle était à l’agonie lorsque de ses mains déjà mourantes elle prit le crucifix et salua les saintes plaies avec des expressions si tendres, et les couvrit de baisers si ardents que les assistants en éprouvèrent une merveilleuse componction. Elle fit ainsi diverses prières avec une admirable piété et s’étant un peu reposée, elle mourut à ce moment. Gertrude ayant appris qu’elle avait dû être purifiée avant de sortir de son corps, demanda au Seigneur quelle souillure elle avait pu contracter par fragilité humaine. Le Seigneur lui répondit : « Elle se complaisait quelque peu dans son propre sens et je l’en ai purifiée en permettant qu’elle trépassât avant que le couvent n’ait achevé la prière commune qui se disait pour elle ; ce qui lui causa une très vive anxiété, car elle craignit de perdre beaucoup de n’avoir pas eu les suffrages du couvent. Ainsi a-t-elle été purifiée de cette tache. » Mais Seigneur, reprit Gertrude, ne pouvait-elle être purifiée de cette tache par la contrition du cœur lorsqu’elle demandait, au moment de sa mort, la rémission de tout ses péchés ? Le Seigneur répondit : « Une contrition générale de la sorte n’a pu la purifier, parce qu’elle est restée quelque peu à son sens propre, en ne se rendant pas pleinement à ce qu’on lui enseignait. Il fallait donc qu’elle souffrit quelque chose pour être purifiée. » (Liv. V, ch. III.)
Sainte Gertrude demandait au Seigneur pourquoi la vierge E…, dont Il lui avait révélé la gloire avait éprouvé, en son agonie, une grande frayeur, reçut cette réponse : « C’est mon excessive fidélité qui en a été cause. Quelques jours auparavant comme elle m’avait, dans sa maladie, prié par ton intermédiaire, de la recevoir après sa mort sans délai et que sur ta promesse, elle y comptait pleinement, j’ai voulu récompenser la confiance qu’elle montrait. Mais elle était d’un âge où l’on est rarement quitte de quelques négligences légères, comme de se plaire en des choses qui ne sont pas grandement nécessaires. Elle a dû se purifier de ses taches dans la maladie, et lorsque je l’appelai à la gloire, je n’ai pas souffert que ces douleurs, supportées avec tant de patience, ne lui donnassent pas aussitôt une gloire éternelle. C’est pourquoi j’ai permis qu’elle fût effrayée de l’aspect du démon, ce qui lui a tenu lieu de purgatoire tandis que ses autres souffrances restaient en elle comme un titre de sa gloire éternelle. » - Et pendant ce temps où étiez-vous, ressource des désespérés? Dit Gertrude.- « Je m’étais caché à sa gauche ; mais aussitôt qu’elle fut purifiée, je me suis présenté à elle, et l’ai prise avec moi pour le repos et la gloire éternelle. » (Liv. V, ch. II.)
11. Dieu, même en punissant le péché, tient compte des vertus du coupable
« Il arrive, dit le Seigneur à sainte Brigitte, que les justes pour leur plus grand mérite font une mort très pénible, afin que ceux qui ont aimé la vertu s’envolent au ciel délivrés de leurs péchés. Ainsi est-il écrit que le lion tua le prophète désobéissant et ne mangea point son corps, mais le garda. (III Rois, 24.) S’il le tua ce fut par ma mission, afin que le prophète fût puni, mais ne mangea point son corps pour manifester les bonnes œuvres de l’apôtre et afin que celui-ci étant purifié en cette vie, fut trouvé juste dans l’autre . » (Liv. V, ch. IX)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
12. Dieu corrige sévèrement les âmes fidèles mais Il corrige en Père
Jeanne-Bénigne Gozoz s’étant trop arrêtée à réfléchir sur son peu de mérites et sur ses infidélités, Notre Seigneur lui fit connaître que ce retour sur elle-même, qui dénotait sans doute trop peu de confiance en Dieu, ne Lui agréait pas : « Tu veux toujours te plaindre et parce que je te gratifie avec des distinctions si merveilleuses, tu voudrais te voir sans défaut. Eh bien, je vais te punir rigoureusement ; choisis donc une de ces trois punitions : la première de ne trouver plus de satisfaction en rien que tu fasses et qui te soit offert ; la deuxième que tu sois attaquée de grands maux corporels ; la troisième que le prochain ne trouve plus en toi la douceur qu’il a trouvée jusqu'ici ici .» Contre son ordinaire de laisser à Dieu le choix de tout ce qui la concernait, elle choisit soudain la première et la dernière, sentant une grande opposition et aversion à la deuxième ; A ce coup son Epoux se plaignit fortement : « Eh quoi, dit-Il, ne pourrai-je donc point encore disposer de cette ingrate à mon élection et à ma volonté ! » Alors, raconte-t-elle dans mes mémoires, Il me dit en termes exprès que je ne serais jamais sans souffrance corporelle. Je m’y soumis, Lui demandant un humble pardon et Lui promettant une soumission aveugle. Au même instant ce Dieu « qui blesse et qui guérit, qui tue et vivifie » (Deuter., XXXII, 39) vint fondre sur moi par un torrent de grâces en me disant : « Eh bien tu souffriras les trois châtiments. » Mais je n'eus pas lieu de me plaindre de cet arrêt, me trouvant d’autre part comblée de biens. (Vie. Ch. V.).
13. Les péchés des hommes attirent les châtiments divins
Le jour de la fête de la purification de Marie, Notre Seigneur dit à Marguerite de Cortone : « Sache que le monde sera affligé de différentes tribulations pour les péchés dont il se rend coupable. La multitude des iniquités des hommes s’est tellement accrue en ce siècle que je puis te dire que c’est à peine si j’ose prier mon Père pour eux, et ma Mère elle même, l’avocate des pécheurs, redoute de le faire près de moi, son Fils, à cause de tant d’iniquités. » Après cette révélation divine, les Sarrasins remportèrent la victoire, et des maux incalculables fondirent sur Rome, la Toscane, la Sicile, l’Angleterre, la France et sur beaucoup d’autres provinces. (Vie, ch. IX, § 32.)
Le second dimanche de l’Avent, Notre-Seigneur dit à Marguerite: « Je te dis que mon peuple ne me reconnait plus, qu’il m’oublie et n’a cure de moi. Cependant ces mépris et ces offenses dont je souffre, je ne m’en plains pas auprès de mon Père, comme je le fais avec toi, afin de ne pas attirer sur lui les châtiments qu’il mérite, mais j’intercède afin de lui éviter une sentence de condamnation. Je t’avertis que les pécheurs auront à souffrir d’amères tribulations, car avant la fin de ce siècle, ils auront à essuyer les fléaux de la peste, de la famine et de la guerre. La puanteur de leurs vices, tant du corps que de l’esprit, est montée jusqu’à moi et je ne puis plus la supporter. Aujourd’hui la malice des chrétiens pour inventer de nouveaux crimes surpasse celles des Juifs au temps de ma passion. » (Ibid., ch. XI, § 9.)
Jeanne-Bénigne Gozoz s’étant trop arrêtée à réfléchir sur son peu de mérites et sur ses infidélités, Notre Seigneur lui fit connaître que ce retour sur elle-même, qui dénotait sans doute trop peu de confiance en Dieu, ne Lui agréait pas : « Tu veux toujours te plaindre et parce que je te gratifie avec des distinctions si merveilleuses, tu voudrais te voir sans défaut. Eh bien, je vais te punir rigoureusement ; choisis donc une de ces trois punitions : la première de ne trouver plus de satisfaction en rien que tu fasses et qui te soit offert ; la deuxième que tu sois attaquée de grands maux corporels ; la troisième que le prochain ne trouve plus en toi la douceur qu’il a trouvée jusqu'ici ici .» Contre son ordinaire de laisser à Dieu le choix de tout ce qui la concernait, elle choisit soudain la première et la dernière, sentant une grande opposition et aversion à la deuxième ; A ce coup son Epoux se plaignit fortement : « Eh quoi, dit-Il, ne pourrai-je donc point encore disposer de cette ingrate à mon élection et à ma volonté ! » Alors, raconte-t-elle dans mes mémoires, Il me dit en termes exprès que je ne serais jamais sans souffrance corporelle. Je m’y soumis, Lui demandant un humble pardon et Lui promettant une soumission aveugle. Au même instant ce Dieu « qui blesse et qui guérit, qui tue et vivifie » (Deuter., XXXII, 39) vint fondre sur moi par un torrent de grâces en me disant : « Eh bien tu souffriras les trois châtiments. » Mais je n'eus pas lieu de me plaindre de cet arrêt, me trouvant d’autre part comblée de biens. (Vie. Ch. V.).
13. Les péchés des hommes attirent les châtiments divins
Le jour de la fête de la purification de Marie, Notre Seigneur dit à Marguerite de Cortone : « Sache que le monde sera affligé de différentes tribulations pour les péchés dont il se rend coupable. La multitude des iniquités des hommes s’est tellement accrue en ce siècle que je puis te dire que c’est à peine si j’ose prier mon Père pour eux, et ma Mère elle même, l’avocate des pécheurs, redoute de le faire près de moi, son Fils, à cause de tant d’iniquités. » Après cette révélation divine, les Sarrasins remportèrent la victoire, et des maux incalculables fondirent sur Rome, la Toscane, la Sicile, l’Angleterre, la France et sur beaucoup d’autres provinces. (Vie, ch. IX, § 32.)
Le second dimanche de l’Avent, Notre-Seigneur dit à Marguerite: « Je te dis que mon peuple ne me reconnait plus, qu’il m’oublie et n’a cure de moi. Cependant ces mépris et ces offenses dont je souffre, je ne m’en plains pas auprès de mon Père, comme je le fais avec toi, afin de ne pas attirer sur lui les châtiments qu’il mérite, mais j’intercède afin de lui éviter une sentence de condamnation. Je t’avertis que les pécheurs auront à souffrir d’amères tribulations, car avant la fin de ce siècle, ils auront à essuyer les fléaux de la peste, de la famine et de la guerre. La puanteur de leurs vices, tant du corps que de l’esprit, est montée jusqu’à moi et je ne puis plus la supporter. Aujourd’hui la malice des chrétiens pour inventer de nouveaux crimes surpasse celles des Juifs au temps de ma passion. » (Ibid., ch. XI, § 9.)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
14. Jugement d’un mauvais riche
Un homme noble, qui se souciait peu de Dieu, étant à table et blasphémant les saints, mourut subitement. Sainte Brigitte vit son âme comparaître au jugement et le Souverain Juge lui dit : « Bien que je sache toute chose, réponds-moi, et que Brigitte entende ta réponse : N’as-tu pas entendu ce que j’ai dit : je ne veux point la mort du pécheur, mais sa conversion ? Pourquoi donc, le pouvant, n’est-tu pas revenu à moi? » Il répondit : « Certes je l’ai entendu, mais je ne m’en suis pas soucié ». Le Juge dit derechef : « N’as-tu pas entendu : allez, maudits, au feu éternel et venez mes élus ? »- « Je l’ai entendu, mais je n’en croyais rien ». Le Juge dit encore : « N’as-tu pas entendu dire que j’étais juste Juge et éternellement redoutable ? Pourquoi donc ne m’as-tu pas craint ? » -Je l’ai entendu, mais je m’aimais trop et j’ai fermé mes oreilles, j’ai endurci mon cœur afin de ne pas y penser. – Le Juge dit : « Il est donc juste que la tribulation et l’angoisse ouvrent ton esprit, puisque tu n’as pas voulu entendre quand tu le pouvais ». Alors l’âme fut rejetée et une voix fut entendue qui disait : « Comme le premier principe de toute chose n’aura point de fin, de même ton malheur n’en aura point. » (Liv. VI, ch. XXVIII.)
15. Jugement d’un religieux infidèle
Parlant d’un moine dissolu le Seigneur dit à sainte Brigitte : « Le cœur de cet homme crie à moi comme par trois voix. La première dit : Je veux faire mes volontés ; je dormirai et je me lèverai quand il me plaira, je parlerai selon mon bon plaisir. Ce qui est de mon goût entrera dans ma bouche. Je ne me soucie point de la sobriété, mais je cherche l’assouvissement de la nature; je lui donnerai tout ce qu’elle désire ; je désire avoir de l’argent en ma bourse, des vêtements moelleux. Quand j’aurai toutes ces choses, je serai content ; c’est en cela que je fais consister le bonheur. La deuxième voix dit : la mort n’est pas si dure qu’on le dit ; le jugement n’est pas si sévère qu’il est écrit. Les prédicateurs nous menacent de choses terribles pour nous faire prendre garde à bien vivre, mais elles seront plus douces à raison de la Miséricorde divine. Pourvu que je puisse accomplir ici mes volontés, faire ce qui me plaît et jouir de ce qu’il y a de meilleur, que l’âme aille ou elle pourra. La troisième voix criait : Dieu ne m’aurait point créé s’il n’eût voulu me donner le ciel ; Il n’aurait pas souffert, s’il n’avait pas voulu m’introduire dans la patrie des vivants. Je ne connais que par ouï-dire le royaume céleste, je ne sais si je dois croire ou non. Pour moi, le royaume céleste est ce que je tiens. Voilà ce qu’étaient ses pensées et ses volontés.
« Je vais répondre à la première voix : mon ami ta voix ne tend point au ciel ; tu ne te plais pas à considérer ma passion ; c’est pourquoi l’enfer t’est ouvert, car tu désires et tu aime les choses viles et basses. Je réponds à la seconde voix : mon fils, la mort te sera très dure, le jugement te sera intolérable ; il est impossible que tu l’évites ; tu auras une peine très amère, si tu ne te corriges. Je réponds à la troisième voix : mon frère, tout ce que j’ai fait, je l’ai fait par amour pour toi, afin que tu me fusses semblable, et que, si tu t’es retiré de moi, tu puisses revenir à moi. Or maintenant ma charité a été éteinte en toi ; mes œuvres te sont à charge et à dégoût, mes paroles te semblent des fadaises, mes voies te paraissent difficiles ; c’est pourquoi il te reste un supplice amer et la compagnie des diables, si tu me tournes le dos à moi, qui suis ton très débonnaire Créateur et Seigneur. »
Or ce moine infidèle fut tué par ses ennemis et sainte Brigitte entendit le Seigneur lui dire : « Va, maudit, aux incirconcis que tu as suivis, puisque tu n’as pas voulu entendre la voix de ton Père.» (Liv, ch. XIX.)
Un homme noble, qui se souciait peu de Dieu, étant à table et blasphémant les saints, mourut subitement. Sainte Brigitte vit son âme comparaître au jugement et le Souverain Juge lui dit : « Bien que je sache toute chose, réponds-moi, et que Brigitte entende ta réponse : N’as-tu pas entendu ce que j’ai dit : je ne veux point la mort du pécheur, mais sa conversion ? Pourquoi donc, le pouvant, n’est-tu pas revenu à moi? » Il répondit : « Certes je l’ai entendu, mais je ne m’en suis pas soucié ». Le Juge dit derechef : « N’as-tu pas entendu : allez, maudits, au feu éternel et venez mes élus ? »- « Je l’ai entendu, mais je n’en croyais rien ». Le Juge dit encore : « N’as-tu pas entendu dire que j’étais juste Juge et éternellement redoutable ? Pourquoi donc ne m’as-tu pas craint ? » -Je l’ai entendu, mais je m’aimais trop et j’ai fermé mes oreilles, j’ai endurci mon cœur afin de ne pas y penser. – Le Juge dit : « Il est donc juste que la tribulation et l’angoisse ouvrent ton esprit, puisque tu n’as pas voulu entendre quand tu le pouvais ». Alors l’âme fut rejetée et une voix fut entendue qui disait : « Comme le premier principe de toute chose n’aura point de fin, de même ton malheur n’en aura point. » (Liv. VI, ch. XXVIII.)
15. Jugement d’un religieux infidèle
Parlant d’un moine dissolu le Seigneur dit à sainte Brigitte : « Le cœur de cet homme crie à moi comme par trois voix. La première dit : Je veux faire mes volontés ; je dormirai et je me lèverai quand il me plaira, je parlerai selon mon bon plaisir. Ce qui est de mon goût entrera dans ma bouche. Je ne me soucie point de la sobriété, mais je cherche l’assouvissement de la nature; je lui donnerai tout ce qu’elle désire ; je désire avoir de l’argent en ma bourse, des vêtements moelleux. Quand j’aurai toutes ces choses, je serai content ; c’est en cela que je fais consister le bonheur. La deuxième voix dit : la mort n’est pas si dure qu’on le dit ; le jugement n’est pas si sévère qu’il est écrit. Les prédicateurs nous menacent de choses terribles pour nous faire prendre garde à bien vivre, mais elles seront plus douces à raison de la Miséricorde divine. Pourvu que je puisse accomplir ici mes volontés, faire ce qui me plaît et jouir de ce qu’il y a de meilleur, que l’âme aille ou elle pourra. La troisième voix criait : Dieu ne m’aurait point créé s’il n’eût voulu me donner le ciel ; Il n’aurait pas souffert, s’il n’avait pas voulu m’introduire dans la patrie des vivants. Je ne connais que par ouï-dire le royaume céleste, je ne sais si je dois croire ou non. Pour moi, le royaume céleste est ce que je tiens. Voilà ce qu’étaient ses pensées et ses volontés.
« Je vais répondre à la première voix : mon ami ta voix ne tend point au ciel ; tu ne te plais pas à considérer ma passion ; c’est pourquoi l’enfer t’est ouvert, car tu désires et tu aime les choses viles et basses. Je réponds à la seconde voix : mon fils, la mort te sera très dure, le jugement te sera intolérable ; il est impossible que tu l’évites ; tu auras une peine très amère, si tu ne te corriges. Je réponds à la troisième voix : mon frère, tout ce que j’ai fait, je l’ai fait par amour pour toi, afin que tu me fusses semblable, et que, si tu t’es retiré de moi, tu puisses revenir à moi. Or maintenant ma charité a été éteinte en toi ; mes œuvres te sont à charge et à dégoût, mes paroles te semblent des fadaises, mes voies te paraissent difficiles ; c’est pourquoi il te reste un supplice amer et la compagnie des diables, si tu me tournes le dos à moi, qui suis ton très débonnaire Créateur et Seigneur. »
Or ce moine infidèle fut tué par ses ennemis et sainte Brigitte entendit le Seigneur lui dire : « Va, maudit, aux incirconcis que tu as suivis, puisque tu n’as pas voulu entendre la voix de ton Père.» (Liv, ch. XIX.)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
16. Jugement d’un damné et d’un élu
Sainte Brigitte voyait au jugement divin deux démons d’un aspect très hideux. L’un dit au Juge : « Donnez-moi pour épouse cette âme qui m’est semblable. » Le Juge lui dit : « Quel droit y as-tu ? » Le démon répondit : … « De quelle espèce est cette âme, à qui est-elle semblable, aux anges ou aux démons ? » ...Le Juge reprit : « Bien que je sache toutes choses, cependant pour l’amour de mon épouse ici présente, dis comment cette âme est semblable à toi. » Le démon dit : « Je ne veux rien voir qui vous appartienne ; elle aussi n’a pas voulu voir, quand elle le pouvait, ce qui concernait le salut de son âme, mais elle s’amusait aux choses temporelles. Comme moi elle n’a rien voulu entendre qui fût à votre honneur… Tout ce qu’elle a pu prendre, elle l’a retenu et l’eût gardé plus longtemps, si vous eussiez permis qu’elle vécut davantage... ses désirs insatiables étaient sans bornes, sa cupidité était telle que toute la terre ne pouvait l’assouvir ; telle est ma cupidité, car si je pouvais perdre toutes les âmes du ciel, de la terre et du purgatoire, je le ferais. Sa poitrine est aussi froide que la mienne, car elle ne vous aima jamais, ni ne prit goût à vos avertissements…Dès le commencement de ma création, ma volonté s’est tournée contre Vous, de même la volonté de cette âme fut toujours contraire à vos commandements... Donc puisque nous sommes semblables en tout, jugez-nous et unissez-nous. »
Alors un ange pris la parole : « Seigneur, depuis que cette âme fut unie à un corps je la suivis toujours. Maintenant je la laisse comme un sac vide de toutes sortes de biens. Elle réputait vos paroles à mensonge ; elle croyait que votre jugement était faux, elle réputa votre miséricorde pour néant. Il est vrai, elle fut fidèle dans le mariage, mais par affection à celle à qui elle était unie ; elle allait à la messe, mais pour ne pas être rejetée par les chrétiens, et aussi pour obtenir la santé et pour conserver les richesses et les honneurs du monde. Or, Seigneur, vous lui avez donné plus que ne méritaient ses services ; vous lui avez donné des enfants, la santé, la richesse, et vous lui avez épargné les infortunes quelle redoutait... Vous lui avez donné cent pour un ; tout ce qu’elle a fait a été récompensé. Je la quitte maintenant, vide de toutes sortes de biens. »
Le démon parla à son tour : « Ô Juge, puisqu’elle a suivi mes volontés, jugez qu’elle me soit unie… » Le Juge dit : « Que l’âme dise ce qu’il lui semble de votre mariage avec elle.» Elle dit au Juge : « J’aime mieux être dans les peines de l’enfer que de venir dans les joies du ciel, afin que Vous, ô Dieu, vous n’ayez en moi aucune consolation. Vous m’êtes tant à haine que je ne me soucie point de mes peines, pourvu que vous n’ayez aucune joie de moi. » Et le démon reprit : « J’ai les mêmes sentiments ; j’aime mieux être éternellement tourmenté que de jouir de votre gloire, si vous devez avoir de là quelque contentement. »
Alors le Juge s’étant tourné vers moi, Brigitte, qui voyait tout ceci, me dit : « Malheur à cette âme ! Elle est pire que le larron ; elle a eu son âme vénale ; elle a été insatiable des immondices de la chair ; elle a trompé son prochain ; c’est pourquoi tous crient vengeance contre elle ; les anges détournent leur face, les saints fuient sa compagnie.» Puis s’adressant au démon, le Juge lui dit : « Si vous vous humiliiez, je vous donnerais la gloire ; si cette âme eût demandé pardon avec résolution de s’amender au dernier moment de sa vie, jamais elle ne fût tombée entre tes mains ; mais parce qu’elle a persévéré jusqu’à la fin en ton obéissance, la justice veut qu’elle soit éternellement avec toi. Néanmoins les biens qu’elle a faits en sa vie, s’il y en a quelqu’un, restreindront ta malice et t’empêcheront de la tourmenter autant que tu veux. » » Comme le diable semblait se réjouir grandement, le Juge lui dit : « Pourquoi te réjouis-tu tant de la perte d’une âme ? Dis-le, de sorte que mon épouse, ici présente, l’entende. » Le démon dit : « quand cette âme brûle, je brûle plus ardemment ; plus je la tourmente, plus je suis tourmenté. Mais parce que Vous l’avez rachetée de votre sang, que vous l’avez tellement aimée que vous vous êtes donné à elle, lorsque par mes suggestions je puis vous l’arracher, je me réjouis. »
Le Juge lui dit : « ta malice est grande. Mais regarde, je le permets. » Et voici qu’une étoile montait au plus haut des cieux, et le démon la voyant devint muet. C’était l’âme du Frère Algotte, prieur et docteur en théologie, qui ayant été trois ans aveugle et tourmenté de la pierre, finit ses jours heureusement. Notre-Seigneur dit au démon : « A qui est-elle semblable? » Le démon répondit : « elle est plus brillante que le soleil, comme je suis plus noir que la fumée ; elle est toute pleine de douceurs et jouit de l’amour divin et moi je suis plein de malice et d’amertume. »
Notre-Seigneur lui dit : « Quelles pensées en as-tu dans ton cœur et qu’est-ce que tu voudrais donner pour qu’elle fût en ta puissance ? » Le démon répondit : « Je donnerais toutes les âmes qui sont descendues en enfer depuis Adam jusqu’à maintenant pour avoir celle-là et je voudrais endurer les peines les plus dures, comme si on me donnait tant de coups de poignards qu’il ne restât pas sur moi l’espace de la pointe d’une aiguille. »
Notre-Seigneur reprit : « Ta fureur est grande contre moi et contre mes élus, et moi je suis si charitable que, s’il en était besoin, je mourrais encore, et j’endurerais pour chaque âme et pour chacun des esprits immondes le même supplice que j’ai enduré une fois sur la croix pour toutes les âmes. » Puis Il dit à cette âme qu’on voyait comme une étoile : « Viens, ma bien aimée, jouir des contentements indicibles que tu as tant désirés ; viens à la douceur qui ne finira jamais ; viens à ton Dieu et Seigneur que tu as tant de fois appelé de tes désirs. Je me donnerai à toi moi-même, moi en qui sont tous les biens et toutes les douceurs. »
Alors Notre-Seigneur se tournant vers moi, Brigitte, qui voyais tout cela en esprit, me dit : «Ma fille, tout ceci a été fait en un instant, mais parce que tu ne peux entendre les choses spirituelles que par des similitudes, j’ai voulu te les montrer ainsi, afin que l’homme comprenne combien je suis rigoureux aux méchants et combien débonnaire aux bons. » (Liv. VI, ch. XXXI.)
Sainte Brigitte voyait au jugement divin deux démons d’un aspect très hideux. L’un dit au Juge : « Donnez-moi pour épouse cette âme qui m’est semblable. » Le Juge lui dit : « Quel droit y as-tu ? » Le démon répondit : … « De quelle espèce est cette âme, à qui est-elle semblable, aux anges ou aux démons ? » ...Le Juge reprit : « Bien que je sache toutes choses, cependant pour l’amour de mon épouse ici présente, dis comment cette âme est semblable à toi. » Le démon dit : « Je ne veux rien voir qui vous appartienne ; elle aussi n’a pas voulu voir, quand elle le pouvait, ce qui concernait le salut de son âme, mais elle s’amusait aux choses temporelles. Comme moi elle n’a rien voulu entendre qui fût à votre honneur… Tout ce qu’elle a pu prendre, elle l’a retenu et l’eût gardé plus longtemps, si vous eussiez permis qu’elle vécut davantage... ses désirs insatiables étaient sans bornes, sa cupidité était telle que toute la terre ne pouvait l’assouvir ; telle est ma cupidité, car si je pouvais perdre toutes les âmes du ciel, de la terre et du purgatoire, je le ferais. Sa poitrine est aussi froide que la mienne, car elle ne vous aima jamais, ni ne prit goût à vos avertissements…Dès le commencement de ma création, ma volonté s’est tournée contre Vous, de même la volonté de cette âme fut toujours contraire à vos commandements... Donc puisque nous sommes semblables en tout, jugez-nous et unissez-nous. »
Alors un ange pris la parole : « Seigneur, depuis que cette âme fut unie à un corps je la suivis toujours. Maintenant je la laisse comme un sac vide de toutes sortes de biens. Elle réputait vos paroles à mensonge ; elle croyait que votre jugement était faux, elle réputa votre miséricorde pour néant. Il est vrai, elle fut fidèle dans le mariage, mais par affection à celle à qui elle était unie ; elle allait à la messe, mais pour ne pas être rejetée par les chrétiens, et aussi pour obtenir la santé et pour conserver les richesses et les honneurs du monde. Or, Seigneur, vous lui avez donné plus que ne méritaient ses services ; vous lui avez donné des enfants, la santé, la richesse, et vous lui avez épargné les infortunes quelle redoutait... Vous lui avez donné cent pour un ; tout ce qu’elle a fait a été récompensé. Je la quitte maintenant, vide de toutes sortes de biens. »
Le démon parla à son tour : « Ô Juge, puisqu’elle a suivi mes volontés, jugez qu’elle me soit unie… » Le Juge dit : « Que l’âme dise ce qu’il lui semble de votre mariage avec elle.» Elle dit au Juge : « J’aime mieux être dans les peines de l’enfer que de venir dans les joies du ciel, afin que Vous, ô Dieu, vous n’ayez en moi aucune consolation. Vous m’êtes tant à haine que je ne me soucie point de mes peines, pourvu que vous n’ayez aucune joie de moi. » Et le démon reprit : « J’ai les mêmes sentiments ; j’aime mieux être éternellement tourmenté que de jouir de votre gloire, si vous devez avoir de là quelque contentement. »
Alors le Juge s’étant tourné vers moi, Brigitte, qui voyait tout ceci, me dit : « Malheur à cette âme ! Elle est pire que le larron ; elle a eu son âme vénale ; elle a été insatiable des immondices de la chair ; elle a trompé son prochain ; c’est pourquoi tous crient vengeance contre elle ; les anges détournent leur face, les saints fuient sa compagnie.» Puis s’adressant au démon, le Juge lui dit : « Si vous vous humiliiez, je vous donnerais la gloire ; si cette âme eût demandé pardon avec résolution de s’amender au dernier moment de sa vie, jamais elle ne fût tombée entre tes mains ; mais parce qu’elle a persévéré jusqu’à la fin en ton obéissance, la justice veut qu’elle soit éternellement avec toi. Néanmoins les biens qu’elle a faits en sa vie, s’il y en a quelqu’un, restreindront ta malice et t’empêcheront de la tourmenter autant que tu veux. » » Comme le diable semblait se réjouir grandement, le Juge lui dit : « Pourquoi te réjouis-tu tant de la perte d’une âme ? Dis-le, de sorte que mon épouse, ici présente, l’entende. » Le démon dit : « quand cette âme brûle, je brûle plus ardemment ; plus je la tourmente, plus je suis tourmenté. Mais parce que Vous l’avez rachetée de votre sang, que vous l’avez tellement aimée que vous vous êtes donné à elle, lorsque par mes suggestions je puis vous l’arracher, je me réjouis. »
Le Juge lui dit : « ta malice est grande. Mais regarde, je le permets. » Et voici qu’une étoile montait au plus haut des cieux, et le démon la voyant devint muet. C’était l’âme du Frère Algotte, prieur et docteur en théologie, qui ayant été trois ans aveugle et tourmenté de la pierre, finit ses jours heureusement. Notre-Seigneur dit au démon : « A qui est-elle semblable? » Le démon répondit : « elle est plus brillante que le soleil, comme je suis plus noir que la fumée ; elle est toute pleine de douceurs et jouit de l’amour divin et moi je suis plein de malice et d’amertume. »
Notre-Seigneur lui dit : « Quelles pensées en as-tu dans ton cœur et qu’est-ce que tu voudrais donner pour qu’elle fût en ta puissance ? » Le démon répondit : « Je donnerais toutes les âmes qui sont descendues en enfer depuis Adam jusqu’à maintenant pour avoir celle-là et je voudrais endurer les peines les plus dures, comme si on me donnait tant de coups de poignards qu’il ne restât pas sur moi l’espace de la pointe d’une aiguille. »
Notre-Seigneur reprit : « Ta fureur est grande contre moi et contre mes élus, et moi je suis si charitable que, s’il en était besoin, je mourrais encore, et j’endurerais pour chaque âme et pour chacun des esprits immondes le même supplice que j’ai enduré une fois sur la croix pour toutes les âmes. » Puis Il dit à cette âme qu’on voyait comme une étoile : « Viens, ma bien aimée, jouir des contentements indicibles que tu as tant désirés ; viens à la douceur qui ne finira jamais ; viens à ton Dieu et Seigneur que tu as tant de fois appelé de tes désirs. Je me donnerai à toi moi-même, moi en qui sont tous les biens et toutes les douceurs. »
Alors Notre-Seigneur se tournant vers moi, Brigitte, qui voyais tout cela en esprit, me dit : «Ma fille, tout ceci a été fait en un instant, mais parce que tu ne peux entendre les choses spirituelles que par des similitudes, j’ai voulu te les montrer ainsi, afin que l’homme comprenne combien je suis rigoureux aux méchants et combien débonnaire aux bons. » (Liv. VI, ch. XXXI.)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
17. Jugement, purification et délivrance de l’âme d’un soldat
On lit dans les révélations de sainte Brigitte : Un démon apparut au jugement divin, qui tenait l’âme d’un défunt toute tremblante. Voici de la proie, dit-il au Juge, votre ange et moi avons suivi cette âme depuis sa naissance jusqu’à la fin de ses jours, lui pour la sauver, moi pour la perdre. Elle est à la fin tombée dans mes mains, mais votre justice ne s’est pas prononcée ; c’est pourquoi je ne la possède pas avec assurance. Je la désire avec autant d’ardeur qu’un animal affamé et si tourmenté par la faim qu’il mange ses membres. Pourquoi est-elle tombée en mes mains plutôt qu’en celles de son ange ? » – Le juge répondit : « Parce que ses péchés sont en plus grand nombre que ses bonnes œuvres. » Le démon dit : « j’ai un livre tout plein de ses péchés. Le nom de ce livre est Désobéissance. En ce livre sont sept livres et chacun a trois colonnes, et chaque colonne n’a pas moins de mille paroles et souvent plus. » Puis sur l’ordre du Juge, le démon énuméra en détail les péchés d’orgueil, de cupidité, d’envie, d’avarice, de paresse, de colère et de volupté commis par le défunt. Quand il eût fini son accusation, la Mère de Miséricorde s’approcha, et invitée par son divin Fils à parler, elle dit au démon : « Sais-tu toutes les pensées des hommes ? » - Non, répondit le diable, je ne connais que celles qui se manifestent par les œuvres extérieures et ce que je puis en conjecturer.- La Sainte Vierge reprit : « Qu’est ce qui peut effacer les écrits de ton livre ? » « Une seule chose, qui est la charité ; quiconque l’obtient, soudain l’écriture de mon livre est effacée. » – « Dis-moi, poursuivit Marie, quelqu’un peut-il être si méchant et si corrompu qu’il ne puisse venir à résipiscence pendant qu’il vit ? » - Il n’y à personne, répondit le démon, qui, s’il le veut, ne le puisse avec la grâce ; quand un pécheur, quel qu’il soit, change sa mauvaise volonté en une bonne, tous les démons ne sauraient le retenir.
Alors la Mère de Miséricorde dit à ceux qui étaient autour d’elle : « Cette âme à la fin de sa vie s’est tournée vers moi et m’a dit : Vous êtes Mère de Miséricorde. Je suis indigne de prier votre Fils, parce que mes péchés sont trop grands et trop nombreux. Je vous supplie donc d’avoir pitié de moi, car vous ne refusez jamais votre Miséricorde à qui vous la demande. Je me tourne donc vers vous et je vous promets, si je vis, de me corriger, de tourner ma volonté vers votre Fils et de n’aimer que Lui… » Le diable reprit : « Je n’ai rien su d’une telle volonté. » Se tournant vers le Juge, la Sainte Vierge lui dit : Ô mon Fils, que le démon ouvre maintenant son livre et qu’il voie s’il y a quelque chose d’effacé. » Et le démon dut reconnaître que tous les péchés de cette âme étaient effacés.
Le Juge dit alors au bon ange qui était là présent : « Où sont donc les bonnes œuvres de cette âme. » Et le bon ange les énuméra. Et le diable cria, s’adressant à Marie : « Malheur, malheur, vous m’avez déçu. J’ai perdu, je suis vaincu. » Le Juge dit au démon : « Je te permets maintenant de voir la vérité et la justice ; dis, que ceux qui sont ici l’entendent, quelle est ma volonté et quel doit être le jugement de cette âme. » Le démon répondit : « qu’elle soit purifiée de telle sorte qu’il n’y reste aucune tache ; car elle ne peut arriver à Vous avant qu’elle soit purifiée. Combien de temps sera-t-elle en mes mains ? » Le Juge répondit : « Je veux que tu n’entres point en elle, mais tu dois la purifier jusqu’à ce qu’elle ait enduré la peine selon la grandeur de sa faute. Elle doit voir ses péchés et ses abominations ; elle doit te voir en ta méchanceté ; elle doit voir les peines terribles des autres âmes. Elle doit entendre les malheurs horribles, parce qu’elle a voulu entendre les cris épouvantables et les moqueries des démons. Elle sera brûlée d’un feu très ardent, tant au-dedans qu’au dehors, de sorte qu’il n’y aura pas la moindre tache qui ne soit effacée par ce feu ; elle souffrira une grande rigueur de froid, parce qu’elle brûlait de l’ardeur de ses passions et elle était glacée dans ma charité ; elle sera aux mains du démon, afin qu’il n’y ait pas la moindre pensée qui ne soit purifiée. Et comme elle aurait voulu vivre en son corps jusqu’à la fin du monde, elle devra être dans la souffrance jusqu’à la fin du monde. Celui qui me désire ardemment et aspire à quitter le monde pour être avec moi mérite d’avoir le ciel sans peine, les épreuves de la vie présente lui servant de purification ; celui qui craint la mort et pour la mort elle-même et pour les peines qui la suivent, celui-là mériterait une peine plus légère ; mais celui qui désire vivre jusqu’au jour du jugement par amour pour cette vie, mérite d’être retenu dans le purgatoire jusqu’au jour du jugement. »
Alors la Vierge Marie, pleine de miséricorde, dit : « Béni soyez-vous, mon Fils, pour votre justice qui est unie à la miséricorde. Bien que nous voyions et sachions toutes choses en vous, néanmoins pour l’instruction des autres, dites-nous quel remède on peut appliquer pour diminuer un si long temps, et quel remède pour éteindre un feu si ardent, et délivrer cette âme des mains du démon.- Il y a trois choses, répondit le Fils, qui abrégeront la peine, éteindront le feu et l’arracheront aux mauvais esprits ; la première, si par quelque peine on expie ses injustices ; la deuxième par de très grandes aumônes car, par l’aumône, les flammes sont éteintes comme le feu par l’eau ; la troisième par les messes et sacrifices et par les prières de ses amis. » La Mère de Miséricorde reprit alors : En quoi lui profitent maintenant les bonnes œuvres qu’il a faites pour vous ? » - Le fils répondit : « Il n’y aura pas la moindre parole dite pour mon honneur, pas la moindre bonne pensée qui n’aie sa récompense. Tout ce qu’il a fait pour l’amour de moi est maintenant devant lui et lui sert de soulagement dans ses peines; et moindres sont les rigueurs du feu. »
La Mère de Dieu intercéda encore, alléguant que cette âme avait certaines pratiques en son honneur, comme de jeûner la veille de ses fêtes, de réciter son office, de chanter ses louanges, et elle obtint que cette âme ne vît point les démons dans toute leur horreur, qu’elle n’entendît point les paroles qui l’eussent couverte de confusion, qu’elle ne ressentît point le froid glacial qu’elle avait mérité par sa froideur pour Dieu.
Puis les saints intercédèrent à leur tour et obtinrent que les démons n’aient pas le pouvoir de l’aveugler et de l’empêcher de se consoler par la pensée que ses maux prendraient fin et que la gloire lui serait donnée.
Cette âme était celle d’un soldat, doux et ami des pauvres. Sa femme fit pour lui de grandes aumônes. Quatre après cette vision, sainte Brigitte la vit derechef comme un jeune enfant très beau et à demi vêtu. La sainte intercéda pour elle et le Juge lui dit : « des larmes de charité m’ont été présentées pour elle. Qu’on la porte au séjour du repos que l’œil n’a point vu , que l’oreille ne peut entendre, qu’elle-même, si elle était en la chair, ne pourrait comprendre ; là ou il n’y a point de ciel au dessus ni de terre au dessous; là ou la hauteur est incompréhensible, la longueur indicible, la largeur admirable et la profondeur inexprimable ; là où Dieu est sur toute chose, autour et au-dedans de toutes choses, où il régit et contient toutes choses sans être contenu par aucune. »
Alors sainte Brigitte vit que cette âme montait au ciel, aussi brillant qu’une étoile. (Liv. V, ch. XL.)
18. Dieu, quand il punit ses intimes, les punit en père
Jésus dit à sainte Marguerite-Marie : « Lorsque tu feras des fautes, je les purifierai par les souffrances, si tu ne le fais pas par la pénitence, et je ne te priverai de ma présence pour cela, mais je te la rendrai si douloureuse qu’elle tiendra lieu de tout autre supplice. » (Ed. Gauthey, 11, p. 564.)
On lit dans les révélations de sainte Brigitte : Un démon apparut au jugement divin, qui tenait l’âme d’un défunt toute tremblante. Voici de la proie, dit-il au Juge, votre ange et moi avons suivi cette âme depuis sa naissance jusqu’à la fin de ses jours, lui pour la sauver, moi pour la perdre. Elle est à la fin tombée dans mes mains, mais votre justice ne s’est pas prononcée ; c’est pourquoi je ne la possède pas avec assurance. Je la désire avec autant d’ardeur qu’un animal affamé et si tourmenté par la faim qu’il mange ses membres. Pourquoi est-elle tombée en mes mains plutôt qu’en celles de son ange ? » – Le juge répondit : « Parce que ses péchés sont en plus grand nombre que ses bonnes œuvres. » Le démon dit : « j’ai un livre tout plein de ses péchés. Le nom de ce livre est Désobéissance. En ce livre sont sept livres et chacun a trois colonnes, et chaque colonne n’a pas moins de mille paroles et souvent plus. » Puis sur l’ordre du Juge, le démon énuméra en détail les péchés d’orgueil, de cupidité, d’envie, d’avarice, de paresse, de colère et de volupté commis par le défunt. Quand il eût fini son accusation, la Mère de Miséricorde s’approcha, et invitée par son divin Fils à parler, elle dit au démon : « Sais-tu toutes les pensées des hommes ? » - Non, répondit le diable, je ne connais que celles qui se manifestent par les œuvres extérieures et ce que je puis en conjecturer.- La Sainte Vierge reprit : « Qu’est ce qui peut effacer les écrits de ton livre ? » « Une seule chose, qui est la charité ; quiconque l’obtient, soudain l’écriture de mon livre est effacée. » – « Dis-moi, poursuivit Marie, quelqu’un peut-il être si méchant et si corrompu qu’il ne puisse venir à résipiscence pendant qu’il vit ? » - Il n’y à personne, répondit le démon, qui, s’il le veut, ne le puisse avec la grâce ; quand un pécheur, quel qu’il soit, change sa mauvaise volonté en une bonne, tous les démons ne sauraient le retenir.
Alors la Mère de Miséricorde dit à ceux qui étaient autour d’elle : « Cette âme à la fin de sa vie s’est tournée vers moi et m’a dit : Vous êtes Mère de Miséricorde. Je suis indigne de prier votre Fils, parce que mes péchés sont trop grands et trop nombreux. Je vous supplie donc d’avoir pitié de moi, car vous ne refusez jamais votre Miséricorde à qui vous la demande. Je me tourne donc vers vous et je vous promets, si je vis, de me corriger, de tourner ma volonté vers votre Fils et de n’aimer que Lui… » Le diable reprit : « Je n’ai rien su d’une telle volonté. » Se tournant vers le Juge, la Sainte Vierge lui dit : Ô mon Fils, que le démon ouvre maintenant son livre et qu’il voie s’il y a quelque chose d’effacé. » Et le démon dut reconnaître que tous les péchés de cette âme étaient effacés.
Le Juge dit alors au bon ange qui était là présent : « Où sont donc les bonnes œuvres de cette âme. » Et le bon ange les énuméra. Et le diable cria, s’adressant à Marie : « Malheur, malheur, vous m’avez déçu. J’ai perdu, je suis vaincu. » Le Juge dit au démon : « Je te permets maintenant de voir la vérité et la justice ; dis, que ceux qui sont ici l’entendent, quelle est ma volonté et quel doit être le jugement de cette âme. » Le démon répondit : « qu’elle soit purifiée de telle sorte qu’il n’y reste aucune tache ; car elle ne peut arriver à Vous avant qu’elle soit purifiée. Combien de temps sera-t-elle en mes mains ? » Le Juge répondit : « Je veux que tu n’entres point en elle, mais tu dois la purifier jusqu’à ce qu’elle ait enduré la peine selon la grandeur de sa faute. Elle doit voir ses péchés et ses abominations ; elle doit te voir en ta méchanceté ; elle doit voir les peines terribles des autres âmes. Elle doit entendre les malheurs horribles, parce qu’elle a voulu entendre les cris épouvantables et les moqueries des démons. Elle sera brûlée d’un feu très ardent, tant au-dedans qu’au dehors, de sorte qu’il n’y aura pas la moindre tache qui ne soit effacée par ce feu ; elle souffrira une grande rigueur de froid, parce qu’elle brûlait de l’ardeur de ses passions et elle était glacée dans ma charité ; elle sera aux mains du démon, afin qu’il n’y ait pas la moindre pensée qui ne soit purifiée. Et comme elle aurait voulu vivre en son corps jusqu’à la fin du monde, elle devra être dans la souffrance jusqu’à la fin du monde. Celui qui me désire ardemment et aspire à quitter le monde pour être avec moi mérite d’avoir le ciel sans peine, les épreuves de la vie présente lui servant de purification ; celui qui craint la mort et pour la mort elle-même et pour les peines qui la suivent, celui-là mériterait une peine plus légère ; mais celui qui désire vivre jusqu’au jour du jugement par amour pour cette vie, mérite d’être retenu dans le purgatoire jusqu’au jour du jugement. »
Alors la Vierge Marie, pleine de miséricorde, dit : « Béni soyez-vous, mon Fils, pour votre justice qui est unie à la miséricorde. Bien que nous voyions et sachions toutes choses en vous, néanmoins pour l’instruction des autres, dites-nous quel remède on peut appliquer pour diminuer un si long temps, et quel remède pour éteindre un feu si ardent, et délivrer cette âme des mains du démon.- Il y a trois choses, répondit le Fils, qui abrégeront la peine, éteindront le feu et l’arracheront aux mauvais esprits ; la première, si par quelque peine on expie ses injustices ; la deuxième par de très grandes aumônes car, par l’aumône, les flammes sont éteintes comme le feu par l’eau ; la troisième par les messes et sacrifices et par les prières de ses amis. » La Mère de Miséricorde reprit alors : En quoi lui profitent maintenant les bonnes œuvres qu’il a faites pour vous ? » - Le fils répondit : « Il n’y aura pas la moindre parole dite pour mon honneur, pas la moindre bonne pensée qui n’aie sa récompense. Tout ce qu’il a fait pour l’amour de moi est maintenant devant lui et lui sert de soulagement dans ses peines; et moindres sont les rigueurs du feu. »
La Mère de Dieu intercéda encore, alléguant que cette âme avait certaines pratiques en son honneur, comme de jeûner la veille de ses fêtes, de réciter son office, de chanter ses louanges, et elle obtint que cette âme ne vît point les démons dans toute leur horreur, qu’elle n’entendît point les paroles qui l’eussent couverte de confusion, qu’elle ne ressentît point le froid glacial qu’elle avait mérité par sa froideur pour Dieu.
Puis les saints intercédèrent à leur tour et obtinrent que les démons n’aient pas le pouvoir de l’aveugler et de l’empêcher de se consoler par la pensée que ses maux prendraient fin et que la gloire lui serait donnée.
Cette âme était celle d’un soldat, doux et ami des pauvres. Sa femme fit pour lui de grandes aumônes. Quatre après cette vision, sainte Brigitte la vit derechef comme un jeune enfant très beau et à demi vêtu. La sainte intercéda pour elle et le Juge lui dit : « des larmes de charité m’ont été présentées pour elle. Qu’on la porte au séjour du repos que l’œil n’a point vu , que l’oreille ne peut entendre, qu’elle-même, si elle était en la chair, ne pourrait comprendre ; là ou il n’y a point de ciel au dessus ni de terre au dessous; là ou la hauteur est incompréhensible, la longueur indicible, la largeur admirable et la profondeur inexprimable ; là où Dieu est sur toute chose, autour et au-dedans de toutes choses, où il régit et contient toutes choses sans être contenu par aucune. »
Alors sainte Brigitte vit que cette âme montait au ciel, aussi brillant qu’une étoile. (Liv. V, ch. XL.)
18. Dieu, quand il punit ses intimes, les punit en père
Jésus dit à sainte Marguerite-Marie : « Lorsque tu feras des fautes, je les purifierai par les souffrances, si tu ne le fais pas par la pénitence, et je ne te priverai de ma présence pour cela, mais je te la rendrai si douloureuse qu’elle tiendra lieu de tout autre supplice. » (Ed. Gauthey, 11, p. 564.)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
CHAPITRE V - Dieu Miséricorde
1. L’Océan de la Miséricorde
« Je suis, a dit le Seigneur à la Mère Anne-Marguerite Clément, la grande mer et le vaste
océan de miséricorde, sans fond ni rive. Je veux que tu t’abandonnes à moi sans réserve. »
(Vie, 1915, p. 284.)
« Ma miséricorde fait avec ma charité comme le fond de mon être », a-t-Il dit à sainte Marie-
Madeleine de Pazzi. (IVe part., ch. X.)
« Ma miséricorde, dit le Père éternel à sainte Catherine de Sienne, est, sans aucune
comparaison, beaucoup plus grande envers vous que tu ne peux le voir, car ta vue est
imparfaite et finie, tandis que ma miséricorde est infinie et parfaite. Il y a donc entre ton
appréciation et la réalité toute la distance du fini à l’infini. » (Dialogue, ch. XXXI.)
1. L’Océan de la Miséricorde
« Je suis, a dit le Seigneur à la Mère Anne-Marguerite Clément, la grande mer et le vaste
océan de miséricorde, sans fond ni rive. Je veux que tu t’abandonnes à moi sans réserve. »
(Vie, 1915, p. 284.)
« Ma miséricorde fait avec ma charité comme le fond de mon être », a-t-Il dit à sainte Marie-
Madeleine de Pazzi. (IVe part., ch. X.)
« Ma miséricorde, dit le Père éternel à sainte Catherine de Sienne, est, sans aucune
comparaison, beaucoup plus grande envers vous que tu ne peux le voir, car ta vue est
imparfaite et finie, tandis que ma miséricorde est infinie et parfaite. Il y a donc entre ton
appréciation et la réalité toute la distance du fini à l’infini. » (Dialogue, ch. XXXI.)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
2. Le monde perdu. Le monde racheté
Enseignement de Dieu à sainte Catherine de Sienne : « Je vous ai donné le Verbe, mon Fils
unique, parce que le genre humain tout entier était corrompu par le péché du premier homme,
et que, sorti de la chair viciée d’Adam, vous ne pouviez plus acquérir la vie éternelle. J’ai voulu
unir ma grandeur infinie à la bassesse de votre humanité, afin de vous rendre la grâce qu’avait
détruite le péché. Je ne pouvais souffrir comme Dieu la peine que ma justice réclamait pour le
péché, et l’homme était incapable d’y satisfaire, puisque l’offense était commise contre moi, qui
suis la bonté infinie. C’est pour cela que j’ai envoyé le Verbe, mon Fils, revêtu de votre nature
déchue, afin qu’il souffrît dans la chair même qui m’avait offensé, et qu’il endurât la douleur
jusqu’à la mort ignominieuse de la croix. Il satisfit ainsi à ma justice, et ma miséricorde put
pardonner à l’homme et lui rendre encore accessible la félicité suprême pour laquelle il avait été
créé. La nature humaine unie à la nature divine racheta le genre humain, non seulement par la
peine qu’elle supporta dans la chair d’Adam, mais par la vertu de la divinité, dont la puissance
est infinie. Il ne resta plus de la tache originelle après le baptême qu’un penchant au mal, une
faiblesse des sens, qui est dans l’homme comme la cicatrice d’une plaie. » (Dialogue, ch. XIV.)
Enseignement de Dieu à sainte Catherine de Sienne : « Je vous ai donné le Verbe, mon Fils
unique, parce que le genre humain tout entier était corrompu par le péché du premier homme,
et que, sorti de la chair viciée d’Adam, vous ne pouviez plus acquérir la vie éternelle. J’ai voulu
unir ma grandeur infinie à la bassesse de votre humanité, afin de vous rendre la grâce qu’avait
détruite le péché. Je ne pouvais souffrir comme Dieu la peine que ma justice réclamait pour le
péché, et l’homme était incapable d’y satisfaire, puisque l’offense était commise contre moi, qui
suis la bonté infinie. C’est pour cela que j’ai envoyé le Verbe, mon Fils, revêtu de votre nature
déchue, afin qu’il souffrît dans la chair même qui m’avait offensé, et qu’il endurât la douleur
jusqu’à la mort ignominieuse de la croix. Il satisfit ainsi à ma justice, et ma miséricorde put
pardonner à l’homme et lui rendre encore accessible la félicité suprême pour laquelle il avait été
créé. La nature humaine unie à la nature divine racheta le genre humain, non seulement par la
peine qu’elle supporta dans la chair d’Adam, mais par la vertu de la divinité, dont la puissance
est infinie. Il ne resta plus de la tache originelle après le baptême qu’un penchant au mal, une
faiblesse des sens, qui est dans l’homme comme la cicatrice d’une plaie. » (Dialogue, ch. XIV.)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
3. La miséricorde combat le désespoir, la présomption et l’endurcissement
« C’est ma miséricorde qui fait espérer l’homme en ma miséricorde pendant sa vie. Je ne lui
accorde pas cette grâce pour qu’il m’offense, mais pour qu’il se livre à ma charité et à la
considération de ma bonté. Il fait le contraire, quand il m’offense, parce qu’il compte sur ma
miséricorde. Cependant je le conserve dans l’espérance de ma miséricorde, afin qu’au moment
de sa mort il puisse s’y attacher, et qu’il ne périsse pas en tombant dans le désespoir, car ce qui
est le plus odieux pour moi et le plus malheureux pour lui, c’est le désespoir.
Ce dernier péché est plus grand que tous ceux qu’il a commis. Ce qui fait que ce péché
m’irrite et lui nuit plus que les autres, c’est qu’il y a dans les autres péchés un certain plaisir, un
entraînement des sens, et qu’on peut en avoir un regret qui attire la miséricorde ; mais dans le
péché de désespoir, comment prétexter la faiblesse, puisqu’on n’y trouve aucune jouissance,
mais au contraire, une peine insupportable? Le désespoir est le mépris de ma miséricorde ; il
fait croire la faute plus grande que ma miséricorde et ma bonté. Celui qui tombe dans ce péché
ne se repent pas et ne pleure pas véritablement de m’avoir outragé, il pleure son malheur et
non mon offense ; et c’est pourquoi il tombe dans l’enfer, ou il sera tourmenté pour ce péché et
pour tous ceux qu’il a commis. S’il se fût repenti de l’offense qu’il m’avait faite, s’il avait espéré
dans ma miséricorde, il eût trouvé le pardon, car ma miséricorde est infiniment plus grande que
tous les péchés que peuvent commettre les créatures. Aussi ceux qui la jugent inférieure à leurs
péchés, me déplaisent plus que tous les autres. C’est là le péché qui n’est pardonné ni en cette
vie ni en l’autre. Quand vient l’heure de la mort pour celui qui a vécu dans le désordre et le
crime, le désespoir me déplaît tant que je voudrais le faire espérer dans ma miséricorde c’est
pour cela que pendant sa vie je me suis servi d’un doux stratagème en le laissant trop compter
sur ma miséricorde ; l’habitude de l’espérance l’expose moins à la perdre au moment de la
mort, quand se font entendre les terribles reproches de la conscience.
«Cette grâce vient du foyer de mon ineffable charité, mais, parce que l’homme la reçoit avec
les ténèbres de l’amour-propre, d’où procède toute faute, il la méconnait, et la douceur de ma
miséricorde n’est, pour son coeur, qu’un motif de présomption ; c’est ce que sa conscience lui
reproche en présence des démons ; elle lui rappelle la patience et la grandeur de ma
miséricorde sur laquelle il comptait. Il devait se livrer à la charité et à l’amour des vertus, en
employant saintement le temps qui lui était donné, et il s’est servi du temps et de l’espérance de
ma miséricorde pour m’offenser. » (Sainte Catherine de Sienne, Dialogue, ch. CXXXII, n° 5, 6,7,
8.)
« Celui qui m’offense en s’appuyant sur ma miséricorde ne peut pas dire qu’il espère en ma
miséricorde, il est plutôt coupable de présomption, cependant il a la foi en ma miséricorde. Si,
quand vient l’heure de la mort, il reconnaît ses fautes et décharge sa conscience par une sainte
confession, la présomption cesse, et il ne m’offense plus. La miséricorde lui reste, et, avec cette
miséricorde, il peut, s’il le veut, se rattacher à l’espérance. Sans cela il ne pourrait éviter le
désespoir, qui l’entraînerait avec les démons dans l’éternelle damnation. » (Ibid., n° 4.)
« Personne ne sera rejeté s’il espère dans le sang de mon Fils et dans ma miséricorde ;
mais personne aussi ne doit être assez aveugle et assez insensé pour attendre à ce dernier
moment. » (Ibid., ch. CXXIX.)
« C’est ma miséricorde qui fait espérer l’homme en ma miséricorde pendant sa vie. Je ne lui
accorde pas cette grâce pour qu’il m’offense, mais pour qu’il se livre à ma charité et à la
considération de ma bonté. Il fait le contraire, quand il m’offense, parce qu’il compte sur ma
miséricorde. Cependant je le conserve dans l’espérance de ma miséricorde, afin qu’au moment
de sa mort il puisse s’y attacher, et qu’il ne périsse pas en tombant dans le désespoir, car ce qui
est le plus odieux pour moi et le plus malheureux pour lui, c’est le désespoir.
Ce dernier péché est plus grand que tous ceux qu’il a commis. Ce qui fait que ce péché
m’irrite et lui nuit plus que les autres, c’est qu’il y a dans les autres péchés un certain plaisir, un
entraînement des sens, et qu’on peut en avoir un regret qui attire la miséricorde ; mais dans le
péché de désespoir, comment prétexter la faiblesse, puisqu’on n’y trouve aucune jouissance,
mais au contraire, une peine insupportable? Le désespoir est le mépris de ma miséricorde ; il
fait croire la faute plus grande que ma miséricorde et ma bonté. Celui qui tombe dans ce péché
ne se repent pas et ne pleure pas véritablement de m’avoir outragé, il pleure son malheur et
non mon offense ; et c’est pourquoi il tombe dans l’enfer, ou il sera tourmenté pour ce péché et
pour tous ceux qu’il a commis. S’il se fût repenti de l’offense qu’il m’avait faite, s’il avait espéré
dans ma miséricorde, il eût trouvé le pardon, car ma miséricorde est infiniment plus grande que
tous les péchés que peuvent commettre les créatures. Aussi ceux qui la jugent inférieure à leurs
péchés, me déplaisent plus que tous les autres. C’est là le péché qui n’est pardonné ni en cette
vie ni en l’autre. Quand vient l’heure de la mort pour celui qui a vécu dans le désordre et le
crime, le désespoir me déplaît tant que je voudrais le faire espérer dans ma miséricorde c’est
pour cela que pendant sa vie je me suis servi d’un doux stratagème en le laissant trop compter
sur ma miséricorde ; l’habitude de l’espérance l’expose moins à la perdre au moment de la
mort, quand se font entendre les terribles reproches de la conscience.
«Cette grâce vient du foyer de mon ineffable charité, mais, parce que l’homme la reçoit avec
les ténèbres de l’amour-propre, d’où procède toute faute, il la méconnait, et la douceur de ma
miséricorde n’est, pour son coeur, qu’un motif de présomption ; c’est ce que sa conscience lui
reproche en présence des démons ; elle lui rappelle la patience et la grandeur de ma
miséricorde sur laquelle il comptait. Il devait se livrer à la charité et à l’amour des vertus, en
employant saintement le temps qui lui était donné, et il s’est servi du temps et de l’espérance de
ma miséricorde pour m’offenser. » (Sainte Catherine de Sienne, Dialogue, ch. CXXXII, n° 5, 6,7,
8.)
« Celui qui m’offense en s’appuyant sur ma miséricorde ne peut pas dire qu’il espère en ma
miséricorde, il est plutôt coupable de présomption, cependant il a la foi en ma miséricorde. Si,
quand vient l’heure de la mort, il reconnaît ses fautes et décharge sa conscience par une sainte
confession, la présomption cesse, et il ne m’offense plus. La miséricorde lui reste, et, avec cette
miséricorde, il peut, s’il le veut, se rattacher à l’espérance. Sans cela il ne pourrait éviter le
désespoir, qui l’entraînerait avec les démons dans l’éternelle damnation. » (Ibid., n° 4.)
« Personne ne sera rejeté s’il espère dans le sang de mon Fils et dans ma miséricorde ;
mais personne aussi ne doit être assez aveugle et assez insensé pour attendre à ce dernier
moment. » (Ibid., ch. CXXIX.)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
4. Providence miséricordieuse de Dieu envers les pécheurs
Voici une instruction donnée par Dieu à sainte Catherine de Sienne : « Pour ceux qui sont
dans la mort du péché, je réveille leur conscience par la douleur de l’aiguillon qu’ils ressentent
au fond de leur coeur, par les peines qu’ils éprouvent dans leur coeur et par des moyens si
variés que la parole humaine ne saurait les dire ; les remords et les peines qu’ils éprouvent les
éloignent bien souvent du mal. Quelquefois aussi, lorsque je vois l’homme qui penche vers le
péché mortel et vers l’amour désordonné de la créature, je lui ôte l’occasion et le temps de
céder à sa volonté mauvaise; et alors la tristesse qu’il en éprouve le fait rentrer en lui-même,
réveille le cri de sa conscience et le guérit de la folie où il était tombé. Qui me fait agir de la
sorte? Ce n’est pas le pécheur qui ne me cherche pas et qui ne demande le secours de ma
providence que pour pécher, ou pour jouir des richesses, des plaisirs et des honneurs du
monde, c’est mon amour qui me pousse, car je vous ai aimés avant votre naissance.
« Je suis aussi forcé d’agir ainsi par les prières des serviteurs fidèles, qui, par la grâce du
Saint-Esprit, pour ma gloire et pour l’amour du prochain, demandent avec une ardente charité
leur conversion, s’efforçant d’apaiser ma colère et de lier les mains de ma justice, sous les
coups de laquelle le pécheur devrait tomber. Leurs larmes et leurs supplications me retiennent
et me font violence. Mais qui les pousse à crier ainsi vers moi ? C’est ma Providence qui veille
aux besoins de ceux que tue le péché ; car il est écrit : je ne veux pas la mort du pécheur, mais
qu’il se convertisse et qu’il vive. » (Dialogue, ch. CXV.)
Voici une instruction donnée par Dieu à sainte Catherine de Sienne : « Pour ceux qui sont
dans la mort du péché, je réveille leur conscience par la douleur de l’aiguillon qu’ils ressentent
au fond de leur coeur, par les peines qu’ils éprouvent dans leur coeur et par des moyens si
variés que la parole humaine ne saurait les dire ; les remords et les peines qu’ils éprouvent les
éloignent bien souvent du mal. Quelquefois aussi, lorsque je vois l’homme qui penche vers le
péché mortel et vers l’amour désordonné de la créature, je lui ôte l’occasion et le temps de
céder à sa volonté mauvaise; et alors la tristesse qu’il en éprouve le fait rentrer en lui-même,
réveille le cri de sa conscience et le guérit de la folie où il était tombé. Qui me fait agir de la
sorte? Ce n’est pas le pécheur qui ne me cherche pas et qui ne demande le secours de ma
providence que pour pécher, ou pour jouir des richesses, des plaisirs et des honneurs du
monde, c’est mon amour qui me pousse, car je vous ai aimés avant votre naissance.
« Je suis aussi forcé d’agir ainsi par les prières des serviteurs fidèles, qui, par la grâce du
Saint-Esprit, pour ma gloire et pour l’amour du prochain, demandent avec une ardente charité
leur conversion, s’efforçant d’apaiser ma colère et de lier les mains de ma justice, sous les
coups de laquelle le pécheur devrait tomber. Leurs larmes et leurs supplications me retiennent
et me font violence. Mais qui les pousse à crier ainsi vers moi ? C’est ma Providence qui veille
aux besoins de ceux que tue le péché ; car il est écrit : je ne veux pas la mort du pécheur, mais
qu’il se convertisse et qu’il vive. » (Dialogue, ch. CXV.)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
5. Dieu presse ses amis de prier pour les pécheurs
Notre-Seigneur se présentant à Marguerite-Marie, un jour qu’elle était devant le Saint
Sacrement, lui dit « Ma fille, veux-tu bien me sacrifier les larmes que tu as versées pour laver
les pieds de ma bien-aimée, qui s’est rendue coupable en suivant un étranger. »
Mon Seigneur, lui répondit-elle, je vous ai tout sacrifié, ne m’étant réservé ni intérêts, ni
prétentions en ce que je ferai, que ceux du bon plaisir de votre Coeur Sacré. Deux fois Notre-
Seigneur lui fit la même demande, lui disant que l’âme de sa bien-aimée, tombée dans le
péché, désirait en sortir ; quelle était entrée dans un purgatoire pour se purifier et qu’il lui fallait
ce secours. Quelques temps après, Il lui dit que sa bien-aimée c’était la Visitation, qui ne devait
avoir qu’un coeur et qu’une âme ; que ce purgatoire était la solitude, (la retraite annuelle),
ajoutant : « Ma fille, donne-leur ce dernier avertissement de ma part : Que chacune rentre en
soi-même pour faire profiter la grâce que je lui présente par le moyen de ma sainte Mère, car
celles qui n’en profiteront pas demeureront comme des arbres secs qui ne rapportent plus de
fruits. Elles pourront encore recevoir quelques lumières de ma sainteté de justice qui, en
éclairant le pécheur, l’endurcit, lui fait voir le mauvais état où il est, sans lui donner aucune
grâce victorieuse pour l’en retirer, ce qui le jette dans le désespoir ou le rend insensible à son
propre malheur. Voilà l’un des plus rigoureux châtiments de ma sainteté de justice, dont elle
punit le pécheur impénitent. » (Ed. Gauthey, II, p.172.)
Notre-Seigneur se présentant à Marguerite-Marie, un jour qu’elle était devant le Saint
Sacrement, lui dit « Ma fille, veux-tu bien me sacrifier les larmes que tu as versées pour laver
les pieds de ma bien-aimée, qui s’est rendue coupable en suivant un étranger. »
Mon Seigneur, lui répondit-elle, je vous ai tout sacrifié, ne m’étant réservé ni intérêts, ni
prétentions en ce que je ferai, que ceux du bon plaisir de votre Coeur Sacré. Deux fois Notre-
Seigneur lui fit la même demande, lui disant que l’âme de sa bien-aimée, tombée dans le
péché, désirait en sortir ; quelle était entrée dans un purgatoire pour se purifier et qu’il lui fallait
ce secours. Quelques temps après, Il lui dit que sa bien-aimée c’était la Visitation, qui ne devait
avoir qu’un coeur et qu’une âme ; que ce purgatoire était la solitude, (la retraite annuelle),
ajoutant : « Ma fille, donne-leur ce dernier avertissement de ma part : Que chacune rentre en
soi-même pour faire profiter la grâce que je lui présente par le moyen de ma sainte Mère, car
celles qui n’en profiteront pas demeureront comme des arbres secs qui ne rapportent plus de
fruits. Elles pourront encore recevoir quelques lumières de ma sainteté de justice qui, en
éclairant le pécheur, l’endurcit, lui fait voir le mauvais état où il est, sans lui donner aucune
grâce victorieuse pour l’en retirer, ce qui le jette dans le désespoir ou le rend insensible à son
propre malheur. Voilà l’un des plus rigoureux châtiments de ma sainteté de justice, dont elle
punit le pécheur impénitent. » (Ed. Gauthey, II, p.172.)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
6. Personne n’échappe à la main de Dieu
Apprends, ma fille, dit le Seigneur à sainte Catherine de Sienne, que personne ne peut
échapper à mes mains, parce que je suis celui qui suis. Vous n’avez pas l’être par vous-même,
mais vous êtes faits par moi, qui suis le Créateur de toutes les choses qui participent à l’être,
excepté le péché qui n’est pas (car il n’a pas été fait par moi), et comme il n’est pas en moi, il
n’est pas digne d’être aimé. La créature se rend coupable parce qu’elle aime le péché qu’elle
ne devrait pas aimer et parce qu’elle me hait, moi, qu’elle devrait tant aimer puisque je suis le
Souverain Bien, et que je lui ai donné l’être avec tant d’amour. Mais elle ne peut m’échapper,
car ou elle est punie par ma justice pour ses fautes, ou elle est sauvée par ma miséricorde.
Ouvre donc l’oeil de ton intelligence et regarde ma main et tu verras la vérité de ce que je te dis
»
Catherine, pour obéir à l’ordre du Père suprême, regarda et vit dans sa main l’univers entier.
– « Ma fille, vois et comprends que personne ne peut m’échapper, tous sont le sujet de ma
justice ou de ma miséricorde, car tous ont été créés par moi et je les aime d’un amour ineffable,
et malgré leurs iniquités je leur ferai miséricorde par le moyen de mes serviteurs et je
t’accorderai ce que tu m’as demandé avec tant d’amour et tant de douleur. » (Dialogue, ch.
XVIII)
Apprends, ma fille, dit le Seigneur à sainte Catherine de Sienne, que personne ne peut
échapper à mes mains, parce que je suis celui qui suis. Vous n’avez pas l’être par vous-même,
mais vous êtes faits par moi, qui suis le Créateur de toutes les choses qui participent à l’être,
excepté le péché qui n’est pas (car il n’a pas été fait par moi), et comme il n’est pas en moi, il
n’est pas digne d’être aimé. La créature se rend coupable parce qu’elle aime le péché qu’elle
ne devrait pas aimer et parce qu’elle me hait, moi, qu’elle devrait tant aimer puisque je suis le
Souverain Bien, et que je lui ai donné l’être avec tant d’amour. Mais elle ne peut m’échapper,
car ou elle est punie par ma justice pour ses fautes, ou elle est sauvée par ma miséricorde.
Ouvre donc l’oeil de ton intelligence et regarde ma main et tu verras la vérité de ce que je te dis
»
Catherine, pour obéir à l’ordre du Père suprême, regarda et vit dans sa main l’univers entier.
– « Ma fille, vois et comprends que personne ne peut m’échapper, tous sont le sujet de ma
justice ou de ma miséricorde, car tous ont été créés par moi et je les aime d’un amour ineffable,
et malgré leurs iniquités je leur ferai miséricorde par le moyen de mes serviteurs et je
t’accorderai ce que tu m’as demandé avec tant d’amour et tant de douleur. » (Dialogue, ch.
XVIII)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
7. La miséricorde s’étend aux païens comme aux chrétiens
Le Seigneur donna à sainte Brigitte cette consolante instruction : « Je fais miséricorde aussi
bien aux païens qu’aux Juifs et il n’y a aucune créature en dehors de ma miséricorde, car
quiconque pense que ce qu’il croit est la vérité, parce qu’il ne lui a jamais été prêché rien de
meilleur, et fait de toutes ses forces ce qu’il peut, sera jugé avec miséricorde. Si rien n’a
empêché les infidèles de rechercher le vrai Dieu, ni la difficulté, ni la crainte de perdre l’honneur
et les biens, mais seulement un empêchement humain, moi qui ait vu Corneille et le Centurion
qui n’étaient pas baptisés être grandement récompensés, je sais qu’ils seront rémunérés
comme leur foi l’exige. » (Liv. III, ch. XXVI.)
8. Combien Dieu a hâte de pardonner
« Il n’y a si grand pécheur auquel je ne remette aussitôt, s’il se repent sincèrement, tous ses
péchés, et sur qui je n’incline mon Coeur avec autant de clémence et de douceur que s’il n’eût
jamais péché. » - S’il en est ainsi, demanda sainte Mechtilde, comment se fait-il que l’homme
misérable n’en ressente rien ? – Le Seigneur répondit: « Cela vient de ce qu’il n’a pas encore
perdu tout le goût du péché. Si, après sa conversion, l’homme résistait avec force aux vices, de
manière à extirper tout le goût et la délectation du péché, sans aucun doute il ressentirait la
douceur de l’Esprit divin. » (IVè part., ch. LVIII.)
Le Seigneur donna à sainte Brigitte cette consolante instruction : « Je fais miséricorde aussi
bien aux païens qu’aux Juifs et il n’y a aucune créature en dehors de ma miséricorde, car
quiconque pense que ce qu’il croit est la vérité, parce qu’il ne lui a jamais été prêché rien de
meilleur, et fait de toutes ses forces ce qu’il peut, sera jugé avec miséricorde. Si rien n’a
empêché les infidèles de rechercher le vrai Dieu, ni la difficulté, ni la crainte de perdre l’honneur
et les biens, mais seulement un empêchement humain, moi qui ait vu Corneille et le Centurion
qui n’étaient pas baptisés être grandement récompensés, je sais qu’ils seront rémunérés
comme leur foi l’exige. » (Liv. III, ch. XXVI.)
8. Combien Dieu a hâte de pardonner
« Il n’y a si grand pécheur auquel je ne remette aussitôt, s’il se repent sincèrement, tous ses
péchés, et sur qui je n’incline mon Coeur avec autant de clémence et de douceur que s’il n’eût
jamais péché. » - S’il en est ainsi, demanda sainte Mechtilde, comment se fait-il que l’homme
misérable n’en ressente rien ? – Le Seigneur répondit: « Cela vient de ce qu’il n’a pas encore
perdu tout le goût du péché. Si, après sa conversion, l’homme résistait avec force aux vices, de
manière à extirper tout le goût et la délectation du péché, sans aucun doute il ressentirait la
douceur de l’Esprit divin. » (IVè part., ch. LVIII.)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
9. La miséricorde, fruit de l’amour, est plus grande que nos infidélités
« Sais-tu bien, ma très chère fille, dit le Seigneur à Madeleine Vigneron, que tu appartiens à
ce grand Dieu éternel et tout puissant et qu’Il t’aime plus que tu ne Lui es infidèle. » (IVe part.,
liv. LXII, avril 1667.)
Le Père éternel dit à Soeur Mechtilde : « Mon Coeur ne peut persister à repousser de moi le
pécheur ; c’est pourquoi je le poursuis si longtemps jusqu’à ce que je le saisisse. »Et l’âme de
Jésus dit à son tour : « Dans la Sainte Trinité, sans interruption, j’offre à tous moments tous les
pécheurs de la terre, afin que Dieu ne les laisse pas tomber dans l’éternel abîme. » (Liv. Ier, ch.
XIV.)
Sainte Catherine de Gênes vit un jour un rayon d’amour sortir de la source divine et se
diriger vers l’homme pour le faite mourir à lui-même, et il lui fut montré que lorsque ce rayon
rencontre des obstacles, il en résulterait une des plus grandes peines que Dieu pût avoir, s’il
était possible que Dieu eût de la peine. Ce rayon entoure l’âme de toutes parts pour entrer en
elle ; mais l’âme lorsqu’elle est aveuglée par l’amour propre, ne l’aperçoit pas. Et elle comprit
que lorsque Dieu voit une âme se damner sans pouvoir la pénétrer à cause de son obstination,
Il semble dire : « L’amour que je lui porte est si grand que jamais je ne voudrais l’abandonner. »
Quant à l’âme privée de l’amour divin, elle devient quasi aussi méchante que cet amour luimême
est suave et bon. Je dis quasi parce Dieu fait encore quelque miséricorde. Il lui parut que
le Seigneur disait encore : « Par ma volonté je ne voudrais jamais que tu puisses te damner ;
l’amour que je ressens pour toi est tel que, s’il m’était possible de souffrir à ta place, je le ferais
avec joie, mais si tu pèches, l’amour ne pouvant demeurer avec le péché, je suis forcé de
t’abandonner. Unie à moi, tu serais capable de toute béatitude, mais séparée de moi, tu deviens
capable de toute espèce de mal. » (Dialogue, Ire part., ch. VIII.)
« Sais-tu bien, ma très chère fille, dit le Seigneur à Madeleine Vigneron, que tu appartiens à
ce grand Dieu éternel et tout puissant et qu’Il t’aime plus que tu ne Lui es infidèle. » (IVe part.,
liv. LXII, avril 1667.)
Le Père éternel dit à Soeur Mechtilde : « Mon Coeur ne peut persister à repousser de moi le
pécheur ; c’est pourquoi je le poursuis si longtemps jusqu’à ce que je le saisisse. »Et l’âme de
Jésus dit à son tour : « Dans la Sainte Trinité, sans interruption, j’offre à tous moments tous les
pécheurs de la terre, afin que Dieu ne les laisse pas tomber dans l’éternel abîme. » (Liv. Ier, ch.
XIV.)
Sainte Catherine de Gênes vit un jour un rayon d’amour sortir de la source divine et se
diriger vers l’homme pour le faite mourir à lui-même, et il lui fut montré que lorsque ce rayon
rencontre des obstacles, il en résulterait une des plus grandes peines que Dieu pût avoir, s’il
était possible que Dieu eût de la peine. Ce rayon entoure l’âme de toutes parts pour entrer en
elle ; mais l’âme lorsqu’elle est aveuglée par l’amour propre, ne l’aperçoit pas. Et elle comprit
que lorsque Dieu voit une âme se damner sans pouvoir la pénétrer à cause de son obstination,
Il semble dire : « L’amour que je lui porte est si grand que jamais je ne voudrais l’abandonner. »
Quant à l’âme privée de l’amour divin, elle devient quasi aussi méchante que cet amour luimême
est suave et bon. Je dis quasi parce Dieu fait encore quelque miséricorde. Il lui parut que
le Seigneur disait encore : « Par ma volonté je ne voudrais jamais que tu puisses te damner ;
l’amour que je ressens pour toi est tel que, s’il m’était possible de souffrir à ta place, je le ferais
avec joie, mais si tu pèches, l’amour ne pouvant demeurer avec le péché, je suis forcé de
t’abandonner. Unie à moi, tu serais capable de toute béatitude, mais séparée de moi, tu deviens
capable de toute espèce de mal. » (Dialogue, Ire part., ch. VIII.)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
10. Jésus et les pécheurs
Le Seigneur apparaissant à Mechtilde avec un vêtement ensanglanté, lui dit : « De même
que mon humanité s’est présentée, avec un amour ineffable à Dieu le Père, toute couverte de
sang, en victime, sur l’autel de la croix, ainsi, dans le même sentiment d’amour je m’offre au
Père céleste pour les pécheurs, en Lui représentant tous les divers tourments de la passion ; et
ce que je désire le plus est que le pécheur se convertisse et qu’il vive. » (IVe part., ch. LI.)
Autre parole du Seigneur à la même sainte : « Tant qu’un pécheur reste dans le péché, il me
retient comme enchaîné, étendu sur la croix ; mais aussitôt qu’il se convertit, il me délie
incontinent, et moi, comme si vraiment je venais d’être détaché de la croix, je tombe sur lui
comme autrefois sur Joseph (d’Arimathie), avec ma grâce et ma miséricorde, et me livre en son
pouvoir, en sorte qu’il peut faire de moi tout ce qu’il veut. Mais s’il persévère dans le péché
jusqu'à la mort, ma justice aura pouvoir sur lui, et alors elle le jugera selon son mérite. » (IVe
part., ch. LVI.)
La prière de Marguerite de Cortone consistait surtout à considérer sa vileté, et elle se
demandait comment elle osait communier, s’en trouvant indigne. Mais Notre-Seigneur la
consola en lui disant : « Si j’ai revêtu ton âme de la splendeur de mes grâces, ce n’est pas
seulement pour ton profit personnel, mais je veux que l’exemple d’une vocation si gratuite de
ma part donne confiance aux pécheurs qui voudront revenir sincèrement à moi, afin qu’ils
sachent que le sein de ma miséricorde est toujours ouvert. » (Vie intime, ch..VIII, § 3.)
Une autre fois, le Seigneur lui dit : « Ce qui m’attire à toi, c’est que je te destine à être une
lumière pour le monde, afin qu’il soit sauvé en imitant ta pénitence. » (Ibid.,ch. V, § 45.)
Un jour, dit Soeur Marie-Aimée, que je m’étonnai des tendresses de mon Dieu, alors que je
Lui avouais mes fautes, Il me dit : « Comment veux-tu que j’agisse différemment à ton égard. Si
le plus grand pécheur du monde se retournait vers moi après ses crimes, comme tu me reviens
après tes négligences, je le recevrais incontinent dans les bras de ma miséricorde. » (Vie, ch.
XII.)
Marie-Catherine Putigny51 eut un jour la vision des deux disciples cheminant sur la route
d’Emmaus. Quand toute la scène, telle que la dépeint l'Évangile, eut passé sous ses yeux, le
Sauveur lui dit : « C'est ainsi que j’agis à l’égard du pécheur : mes premières avances sont plus
sensibles pour l’aider à sortir de la mauvaise voie, mais loin de l’abandonner ensuite à luimême,
je marche à côté de lui dans la vie ; ma parole s’insinue doucement en son âme, elle y
produit la connaissance et l’amour de la vérité. C’est à l’amener à ce but que ma grâce tend
incessamment malgré d’apparentes lenteurs. » (Vie, ch. XXIII.)
Le Seigneur apparaissant à Mechtilde avec un vêtement ensanglanté, lui dit : « De même
que mon humanité s’est présentée, avec un amour ineffable à Dieu le Père, toute couverte de
sang, en victime, sur l’autel de la croix, ainsi, dans le même sentiment d’amour je m’offre au
Père céleste pour les pécheurs, en Lui représentant tous les divers tourments de la passion ; et
ce que je désire le plus est que le pécheur se convertisse et qu’il vive. » (IVe part., ch. LI.)
Autre parole du Seigneur à la même sainte : « Tant qu’un pécheur reste dans le péché, il me
retient comme enchaîné, étendu sur la croix ; mais aussitôt qu’il se convertit, il me délie
incontinent, et moi, comme si vraiment je venais d’être détaché de la croix, je tombe sur lui
comme autrefois sur Joseph (d’Arimathie), avec ma grâce et ma miséricorde, et me livre en son
pouvoir, en sorte qu’il peut faire de moi tout ce qu’il veut. Mais s’il persévère dans le péché
jusqu'à la mort, ma justice aura pouvoir sur lui, et alors elle le jugera selon son mérite. » (IVe
part., ch. LVI.)
La prière de Marguerite de Cortone consistait surtout à considérer sa vileté, et elle se
demandait comment elle osait communier, s’en trouvant indigne. Mais Notre-Seigneur la
consola en lui disant : « Si j’ai revêtu ton âme de la splendeur de mes grâces, ce n’est pas
seulement pour ton profit personnel, mais je veux que l’exemple d’une vocation si gratuite de
ma part donne confiance aux pécheurs qui voudront revenir sincèrement à moi, afin qu’ils
sachent que le sein de ma miséricorde est toujours ouvert. » (Vie intime, ch..VIII, § 3.)
Une autre fois, le Seigneur lui dit : « Ce qui m’attire à toi, c’est que je te destine à être une
lumière pour le monde, afin qu’il soit sauvé en imitant ta pénitence. » (Ibid.,ch. V, § 45.)
Un jour, dit Soeur Marie-Aimée, que je m’étonnai des tendresses de mon Dieu, alors que je
Lui avouais mes fautes, Il me dit : « Comment veux-tu que j’agisse différemment à ton égard. Si
le plus grand pécheur du monde se retournait vers moi après ses crimes, comme tu me reviens
après tes négligences, je le recevrais incontinent dans les bras de ma miséricorde. » (Vie, ch.
XII.)
Marie-Catherine Putigny51 eut un jour la vision des deux disciples cheminant sur la route
d’Emmaus. Quand toute la scène, telle que la dépeint l'Évangile, eut passé sous ses yeux, le
Sauveur lui dit : « C'est ainsi que j’agis à l’égard du pécheur : mes premières avances sont plus
sensibles pour l’aider à sortir de la mauvaise voie, mais loin de l’abandonner ensuite à luimême,
je marche à côté de lui dans la vie ; ma parole s’insinue doucement en son âme, elle y
produit la connaissance et l’amour de la vérité. C’est à l’amener à ce but que ma grâce tend
incessamment malgré d’apparentes lenteurs. » (Vie, ch. XXIII.)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
11. Miséricorde disposée à accorder plus qu’on oserait demander
Le Seigneur dit à Gertrude dans une communion : « Afin que tu saches que mes
miséricordes sont au-dessus de tous mes ouvrages, et que rien ne saurait épuiser l’abîme de
ma bonté, je suis tout disposé à t’accorder, pour le prix de ce sacrement de vie, beaucoup plus
que tu n’oserais jamais me demander. » (Liv. III, ch. XVIII ; éd. lat., p.161.)
Le Seigneur dit à Gertrude dans une communion : « Afin que tu saches que mes
miséricordes sont au-dessus de tous mes ouvrages, et que rien ne saurait épuiser l’abîme de
ma bonté, je suis tout disposé à t’accorder, pour le prix de ce sacrement de vie, beaucoup plus
que tu n’oserais jamais me demander. » (Liv. III, ch. XVIII ; éd. lat., p.161.)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
12. La miséricorde mérite d’être d’autant plus exaltée qu’elle fait du bien à de plus indignes
Gertrude rendant grâces au Seigneur pour les bienfaits dont Il la comblait malgré son
indignité, Le vit entouré de tous les saints, qui faisaient résonner des chants mélodieux à la
louange du Seigneur, et elle entendit ces paroles : « Fais attention avec quelle douceur cette
louange pénètre les oreilles de ma Majesté et vient toucher jusqu’au fond de mon Coeur plein
d’amour ; garde-toi de désirer désormais avec tant d’importunité d’être délivrée des liens de la
chair, puisque, telle que tu es, je t’accorde les dons gratuits de mon amour ; car plus celui sur
lequel je m’incline est indigne, plus je suis, et avec justice, honoré et exalté par toutes les
créatures. » ( Liv. II, ch. XIX.)
Gertrude rendant grâces au Seigneur pour les bienfaits dont Il la comblait malgré son
indignité, Le vit entouré de tous les saints, qui faisaient résonner des chants mélodieux à la
louange du Seigneur, et elle entendit ces paroles : « Fais attention avec quelle douceur cette
louange pénètre les oreilles de ma Majesté et vient toucher jusqu’au fond de mon Coeur plein
d’amour ; garde-toi de désirer désormais avec tant d’importunité d’être délivrée des liens de la
chair, puisque, telle que tu es, je t’accorde les dons gratuits de mon amour ; car plus celui sur
lequel je m’incline est indigne, plus je suis, et avec justice, honoré et exalté par toutes les
créatures. » ( Liv. II, ch. XIX.)
Dernière édition par Charles-Edouard le Mar 29 Nov 2011 - 13:52, édité 1 fois
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
13. Le bras de la miséricorde et le bras de justice
Catherine de Racconigi52 vit un jour Notre-Seigneur crucifié de telle sorte qu’il avait un bras
plus long que l’autre. Jésus lui dit que le bras le plus court représentait sa justice, et le plus long
sa miséricorde. « D’eux même dit-il, ils sont égaux. Mais en ce siècle corrompu, la miséricorde
est plus déployée que la justice. »
Catherine de Racconigi52 vit un jour Notre-Seigneur crucifié de telle sorte qu’il avait un bras
plus long que l’autre. Jésus lui dit que le bras le plus court représentait sa justice, et le plus long
sa miséricorde. « D’eux même dit-il, ils sont égaux. Mais en ce siècle corrompu, la miséricorde
est plus déployée que la justice. »
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
14. Il ne faut jamais désespérer du salut d’un pécheur
La Mère Scazziiga, qui fut la supérieure de Bénigna Consolata a témoigné au procès de
béatification que la servante de Dieu avait appris du Seigneur qu’il exerçait sa miséricorde
même dans cas les plus désespérés : « Si une personne enfoncée dans le péché trouvait la
mort sous un train ou sous une automobile, que nul ne dise : elle est perdue ; car personne ne
peut savoir ce qui se passe en ce moment entre l’âme et Dieu. Je peux donner un tel jet de
lumière, capable de susciter une lumière si intense que l’âme passe du fond de l’iniquité à
l’étreinte de ma miséricorde. » (Vie, p. 449.)
La Mère Scazziiga, qui fut la supérieure de Bénigna Consolata a témoigné au procès de
béatification que la servante de Dieu avait appris du Seigneur qu’il exerçait sa miséricorde
même dans cas les plus désespérés : « Si une personne enfoncée dans le péché trouvait la
mort sous un train ou sous une automobile, que nul ne dise : elle est perdue ; car personne ne
peut savoir ce qui se passe en ce moment entre l’âme et Dieu. Je peux donner un tel jet de
lumière, capable de susciter une lumière si intense que l’âme passe du fond de l’iniquité à
l’étreinte de ma miséricorde. » (Vie, p. 449.)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
15. Miséricorde triomphant de la justice
Carpus indigné contre deux pécheurs qui refusaient de céder à son zèle se livra à un chagrin irréligieux, priant Dieu de terminer sans pitié, par un coup de foudre, les jours de ces
deux hommes. Alors la vision suivante se déroula à ses yeux : il voit le sol se creuser en un
vaste et ténébreux abîme, et ces hommes qu’il avait maudits se tenir en face de lui, à la gueule
du gouffre, tremblants d’y tomber. Carpus s’efforçait lui-même de les y précipiter, lorsque Jésus,
ému de compassion, quitte son trône du ciel, descend jusqu’à ces hommes, et leur tend la main
avec bonté, pendant que les anges les soutiennent. Notre-Seigneur dit à Carpus : « De ta main
déjà levée, ne frappe plus que moi, je suis prêt à souffrir de nouveau pour le salut des hommes
et cela me serait doux si l’on pouvait me crucifier sans commettre un crime. Au reste, vois si tu
aimes mieux demeurer avec les serpents dans l’abîme, qu’habiter avec Dieu et les anges si
bons et si amis des hommes. » (Denys le mystique, lettre VIII.)
Un jour que saint Dominique prolongeait sa veille dans l’église, il vit le Fils de Dieu, assis à
la droite de son Père, prêt à frapper tous les pécheurs. Sa main était armée de trois épées : de
l’une il abattait les têtes altières des orgueilleux ; il plongeait l’autre dans les entrailles des
avares ; et avec la troisième il transperçait la chair des voluptueux. Tout à coup, la douce
Vierge, sa Mère se présente à Lui et embrasse ses pieds, en le conjurant de tempérer la justice
par la miséricorde. « Vous qui connaissez tout, lui dit-elle, vous savez que c’est la voie par
laquelle vous les ramènerez. J’ai un serviteur fidèle que vous enverrez leur annoncer votre
parole et ils reviendront à Vous, le Sauveur de tous les hommes. J’en ai encore un autre que je
lui donnerai pour aide, et qui travaillera de même. » « Votre doux visage apaise ma colère,
répond le Sauveur, mais montrez-moi les ouvriers que vous proposez pour cette oeuvre divine.
» Alors la Vierge Marie présente, tour à tour, à son fils saint Dominique et saint François, et le
Seigneur Jésus dit à sa Mère sur chacun d’eux « Qu’il fasse avec zèle et fidélité ce que vous
avez dit. »
Carpus indigné contre deux pécheurs qui refusaient de céder à son zèle se livra à un chagrin irréligieux, priant Dieu de terminer sans pitié, par un coup de foudre, les jours de ces
deux hommes. Alors la vision suivante se déroula à ses yeux : il voit le sol se creuser en un
vaste et ténébreux abîme, et ces hommes qu’il avait maudits se tenir en face de lui, à la gueule
du gouffre, tremblants d’y tomber. Carpus s’efforçait lui-même de les y précipiter, lorsque Jésus,
ému de compassion, quitte son trône du ciel, descend jusqu’à ces hommes, et leur tend la main
avec bonté, pendant que les anges les soutiennent. Notre-Seigneur dit à Carpus : « De ta main
déjà levée, ne frappe plus que moi, je suis prêt à souffrir de nouveau pour le salut des hommes
et cela me serait doux si l’on pouvait me crucifier sans commettre un crime. Au reste, vois si tu
aimes mieux demeurer avec les serpents dans l’abîme, qu’habiter avec Dieu et les anges si
bons et si amis des hommes. » (Denys le mystique, lettre VIII.)
Un jour que saint Dominique prolongeait sa veille dans l’église, il vit le Fils de Dieu, assis à
la droite de son Père, prêt à frapper tous les pécheurs. Sa main était armée de trois épées : de
l’une il abattait les têtes altières des orgueilleux ; il plongeait l’autre dans les entrailles des
avares ; et avec la troisième il transperçait la chair des voluptueux. Tout à coup, la douce
Vierge, sa Mère se présente à Lui et embrasse ses pieds, en le conjurant de tempérer la justice
par la miséricorde. « Vous qui connaissez tout, lui dit-elle, vous savez que c’est la voie par
laquelle vous les ramènerez. J’ai un serviteur fidèle que vous enverrez leur annoncer votre
parole et ils reviendront à Vous, le Sauveur de tous les hommes. J’en ai encore un autre que je
lui donnerai pour aide, et qui travaillera de même. » « Votre doux visage apaise ma colère,
répond le Sauveur, mais montrez-moi les ouvriers que vous proposez pour cette oeuvre divine.
» Alors la Vierge Marie présente, tour à tour, à son fils saint Dominique et saint François, et le
Seigneur Jésus dit à sa Mère sur chacun d’eux « Qu’il fasse avec zèle et fidélité ce que vous
avez dit. »
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
16. Miséricorde faite à un homme dont toute la vie avait été coupable
Le fils de Dieu parla à Brigitte, son épouse, disant : « Celui qui est malade et pour lequel tu
pries, a été fort lâche à mon endroit et toute sa vie a été contraire à la mienne. Mais fais-lui dire
que s’il est résolu, au cas où il vivrait, à se corriger, je lui donnerai la gloire. Qu’on l’avertisse
donc de s’amender, car je compatis à ses maux avec une grande miséricorde. » Or, comme ce
malade mourait avant le premier chant du coq, Notre-Seigneur apparut de nouveau à son
épouse et lui dit : « Vois ce qu’est ma justice : celui qui était si malade a été jugé, et bien qu’à
cause de sa bonne volonté je lui aie fait grâce, cependant avant qu’il soit entièrement purifié,
son âme endurera en purgatoire un supplice si cuisant qu’il n’y a mortel qui le puisse
comprendre. Hélas ! Que n’auront pas à souffrir ceux qui sont attachés au monde et qui ne sont
affligés d’aucune tribulation ? » (Liv. VI, ch II.)
Le fils de Dieu parla à Brigitte, son épouse, disant : « Celui qui est malade et pour lequel tu
pries, a été fort lâche à mon endroit et toute sa vie a été contraire à la mienne. Mais fais-lui dire
que s’il est résolu, au cas où il vivrait, à se corriger, je lui donnerai la gloire. Qu’on l’avertisse
donc de s’amender, car je compatis à ses maux avec une grande miséricorde. » Or, comme ce
malade mourait avant le premier chant du coq, Notre-Seigneur apparut de nouveau à son
épouse et lui dit : « Vois ce qu’est ma justice : celui qui était si malade a été jugé, et bien qu’à
cause de sa bonne volonté je lui aie fait grâce, cependant avant qu’il soit entièrement purifié,
son âme endurera en purgatoire un supplice si cuisant qu’il n’y a mortel qui le puisse
comprendre. Hélas ! Que n’auront pas à souffrir ceux qui sont attachés au monde et qui ne sont
affligés d’aucune tribulation ? » (Liv. VI, ch II.)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
17. La miséricorde poursuivant une âme imparfaite jusqu’à ce qu’elle soit toute à Dieu.
La Soeur Marie du Saint-Esprit, du Carmel de Dieppe, raconte ce qui suit : Notre-Seigneur
voulant par son infinie bonté me retirer d’un abîme d’infidélités où je m’étais plongée moimême,
par trop d’attache à une prieure, donna connaissance de mon état à Soeur Françoise de
la Mère de Dieu, et l’obligea pendant plus d’un an à Le prier pour moi ; ce qu’elle faisait avec
une grande persévérance et charité sans que j’en susse rien. Une grande partie de cette année
qui était, ce me semble, 1642, j’étais assaillie de différentes pensées contre cette Soeur, ce qui
me portait à m’éloigner toujours d’elle. Pendant ce temps, Notre-Seigneur lui montrait tout ce
qui m’empêchait de Lui adhérer intérieurement. Il lui dit que j’aurais un grand compte à Lui
rendre au jour du jugement, et que la créature à qui je donnais ce que je Lui dois à Lui, ne Lui
rendrait point compte pour moi. Une autre fois Il lui montra comment Il me poursuivait sans
cesse et la résistance que j’y apportais. Quelquefois, lorsqu’elle était en oraison devant le Saint-
Sacrement, Il lui indiquait ce que je faisais dans ma cellule; si j’y employais le temps fidèlement,
ou si j’en sortais pour aller chercher des distractions ou me satisfaire avec la prieure que
j’aimais trop imparfaitement. Il lui montrait combien les amitiés particulières Lui déplaisent chez
les âmes religieuses. Il lui fit voir comment je Le laissais seul, parlant comme s’Il eût voulu me
quitter à cause de mes grandes résistances à ses grâces. J’avais en effet un continuel remords
de conscience, mais je m’efforçais de rejeter toutes ces inquiétudes, afin de donner plus
librement cours à mes inclinations.
La Soeur Françoise priait Notre-Seigneur de ne point me quitter et de me rappeler à Lui. Elle
le voyait quelquefois m’attendre avec une patience extrême au bout d’un dortoir où je me
rendais, et je lui résistais en ce lieu. Elle voyait comme Il allait au-devant de moi par un autre
côté, jusqu’à je fusse revenue à Lui, faisant voir en cela l’excès de sa bonté pour les âmes. Mon
ingratitude la touchait extrêmement et lui faisait chercher l’occasion de dire quelque mot qui pût
m’aider ; mais Notre-Seigneur lui dit une fois : Attendez, il n’est pas encore temps », lui
insinuant que sa patience infinie voulait attendre que j’eusse achevé quelques ouvrages
auxquelles j’étais fort attachée. Il lui dit un jour que quand Il a bien poursuivi une âme et qu'elle
ne se rend point, Il se retire et la laisse ; ce qui la faisait prier pour moi avec grande insistance.
La nuit qui précédait la fête de notre sainte Mère Thérèse, Notre-Seigneur la pressait
fortement de demander la permission de me parler, lui disant qu’il était temps. J’étais alors
touchée d’une si grande crainte des jugements de Dieu, que je n’osais me présenter devant Lui.
Comme j’étais devant le Saint-Sacrement, il me vint en l’esprit que Notre-Seigneur me disait : «
Je vous ai poursuivie longtemps, non pas comme un Dieu de vengeance pour vous accabler
sous le joug de ma loi, mais comme Père de miséricorde pour vous vivifier de ma grâce. ».
Cette pensée me rendit la confiance. Ce même jour de la fête de notre sainte Mère, on nous
permit de parler ensemble. Alors je connus qu’elle voyait tout mon état, et elle me dit des vérités
si puissantes qu’elles produisaient un grand effet sur mon âme et un fort grand désir de me
convertir toute à Dieu. Je fis une confession de plusieurs années, après laquelle Notre-Seigneur
chargea Soeur Françoise de me dire ces paroles de l'Évangile : « Vous êtes pure, ne péchez
plus, de crainte qu’il ne vous arrive quelque chose de pire. » Une autre fois Il l’obligea de me
dire que si je voulais me quitter moi-même, mes propres intérêts et satisfactions, je Le pourrais
contenter. Une autre fois Il lui fit connaître qu’Il voulait que je Lui donnasse ma liberté, et que ne
fisse plus rien que par dépendance de Lui, afin qu’il me tienne de sa main puissante et
m’empêche de céder à ma faiblesse. Il lui dit une autre fois qu’Il voulait être seul en moi, et que
je Lui donnasse et le soin et l’amour que j’avais pour la prieure; qu’Il voulait que je retranchasse
toute la satisfaction que la nature y prenait ; enfin, qu’il me voulait à Lui extrêmement vide et
dénuée de l’amour des créatures.
Une autre fois Il lui fit connaître que c’était par grande miséricorde qu’Il m’ôtait le soin d’une
personne que j’aimais trop, et Il lui dit : « Je la connais ; ce soin la ferait retomber dans les
fautes passées. » Un autre jour, comme elle remerciait Notre-Seigneur des miséricordes qu’Il
me faisait, Il lui répondit : « Dites-lui qu’elle prenne garde à elle et qu’elle ne s’échappe pas
sous n’importe quel prétexte. » Il lui fit connaître que par le dépouillement de la créature, Il
voulait éprouver si je l’aimais. Un jour de la conversion de saint Paul, durant l’office, elle sentait
Notre-Seigneur près d’elle, lui montrant comment Il nous unissait toutes les deux en Lui, et Il
l’assura que nous ne nous séparerions jamais. Elle me fit signe que Notre-Seigneur était là. Et
le Seigneur continuant de lui parler, ajouta, : « Dites-lui qu’elle ne s’étonne point de tomber, et
ne se lasse point de se relever ; car j’ai toujours les bras ouverts pour la recevoir. Je connais
bien l’infirmité de la créature et j’aime qu’elle ait de la peine des manquements qu’elle commet
contre moi. En témoignage de quoi je me donne présentement à elle; car je me donne à celui
qui me désire. » (Vie, ch. IX.)
La Soeur Marie du Saint-Esprit, du Carmel de Dieppe, raconte ce qui suit : Notre-Seigneur
voulant par son infinie bonté me retirer d’un abîme d’infidélités où je m’étais plongée moimême,
par trop d’attache à une prieure, donna connaissance de mon état à Soeur Françoise de
la Mère de Dieu, et l’obligea pendant plus d’un an à Le prier pour moi ; ce qu’elle faisait avec
une grande persévérance et charité sans que j’en susse rien. Une grande partie de cette année
qui était, ce me semble, 1642, j’étais assaillie de différentes pensées contre cette Soeur, ce qui
me portait à m’éloigner toujours d’elle. Pendant ce temps, Notre-Seigneur lui montrait tout ce
qui m’empêchait de Lui adhérer intérieurement. Il lui dit que j’aurais un grand compte à Lui
rendre au jour du jugement, et que la créature à qui je donnais ce que je Lui dois à Lui, ne Lui
rendrait point compte pour moi. Une autre fois Il lui montra comment Il me poursuivait sans
cesse et la résistance que j’y apportais. Quelquefois, lorsqu’elle était en oraison devant le Saint-
Sacrement, Il lui indiquait ce que je faisais dans ma cellule; si j’y employais le temps fidèlement,
ou si j’en sortais pour aller chercher des distractions ou me satisfaire avec la prieure que
j’aimais trop imparfaitement. Il lui montrait combien les amitiés particulières Lui déplaisent chez
les âmes religieuses. Il lui fit voir comment je Le laissais seul, parlant comme s’Il eût voulu me
quitter à cause de mes grandes résistances à ses grâces. J’avais en effet un continuel remords
de conscience, mais je m’efforçais de rejeter toutes ces inquiétudes, afin de donner plus
librement cours à mes inclinations.
La Soeur Françoise priait Notre-Seigneur de ne point me quitter et de me rappeler à Lui. Elle
le voyait quelquefois m’attendre avec une patience extrême au bout d’un dortoir où je me
rendais, et je lui résistais en ce lieu. Elle voyait comme Il allait au-devant de moi par un autre
côté, jusqu’à je fusse revenue à Lui, faisant voir en cela l’excès de sa bonté pour les âmes. Mon
ingratitude la touchait extrêmement et lui faisait chercher l’occasion de dire quelque mot qui pût
m’aider ; mais Notre-Seigneur lui dit une fois : Attendez, il n’est pas encore temps », lui
insinuant que sa patience infinie voulait attendre que j’eusse achevé quelques ouvrages
auxquelles j’étais fort attachée. Il lui dit un jour que quand Il a bien poursuivi une âme et qu'elle
ne se rend point, Il se retire et la laisse ; ce qui la faisait prier pour moi avec grande insistance.
La nuit qui précédait la fête de notre sainte Mère Thérèse, Notre-Seigneur la pressait
fortement de demander la permission de me parler, lui disant qu’il était temps. J’étais alors
touchée d’une si grande crainte des jugements de Dieu, que je n’osais me présenter devant Lui.
Comme j’étais devant le Saint-Sacrement, il me vint en l’esprit que Notre-Seigneur me disait : «
Je vous ai poursuivie longtemps, non pas comme un Dieu de vengeance pour vous accabler
sous le joug de ma loi, mais comme Père de miséricorde pour vous vivifier de ma grâce. ».
Cette pensée me rendit la confiance. Ce même jour de la fête de notre sainte Mère, on nous
permit de parler ensemble. Alors je connus qu’elle voyait tout mon état, et elle me dit des vérités
si puissantes qu’elles produisaient un grand effet sur mon âme et un fort grand désir de me
convertir toute à Dieu. Je fis une confession de plusieurs années, après laquelle Notre-Seigneur
chargea Soeur Françoise de me dire ces paroles de l'Évangile : « Vous êtes pure, ne péchez
plus, de crainte qu’il ne vous arrive quelque chose de pire. » Une autre fois Il l’obligea de me
dire que si je voulais me quitter moi-même, mes propres intérêts et satisfactions, je Le pourrais
contenter. Une autre fois Il lui fit connaître qu’Il voulait que je Lui donnasse ma liberté, et que ne
fisse plus rien que par dépendance de Lui, afin qu’il me tienne de sa main puissante et
m’empêche de céder à ma faiblesse. Il lui dit une autre fois qu’Il voulait être seul en moi, et que
je Lui donnasse et le soin et l’amour que j’avais pour la prieure; qu’Il voulait que je retranchasse
toute la satisfaction que la nature y prenait ; enfin, qu’il me voulait à Lui extrêmement vide et
dénuée de l’amour des créatures.
Une autre fois Il lui fit connaître que c’était par grande miséricorde qu’Il m’ôtait le soin d’une
personne que j’aimais trop, et Il lui dit : « Je la connais ; ce soin la ferait retomber dans les
fautes passées. » Un autre jour, comme elle remerciait Notre-Seigneur des miséricordes qu’Il
me faisait, Il lui répondit : « Dites-lui qu’elle prenne garde à elle et qu’elle ne s’échappe pas
sous n’importe quel prétexte. » Il lui fit connaître que par le dépouillement de la créature, Il
voulait éprouver si je l’aimais. Un jour de la conversion de saint Paul, durant l’office, elle sentait
Notre-Seigneur près d’elle, lui montrant comment Il nous unissait toutes les deux en Lui, et Il
l’assura que nous ne nous séparerions jamais. Elle me fit signe que Notre-Seigneur était là. Et
le Seigneur continuant de lui parler, ajouta, : « Dites-lui qu’elle ne s’étonne point de tomber, et
ne se lasse point de se relever ; car j’ai toujours les bras ouverts pour la recevoir. Je connais
bien l’infirmité de la créature et j’aime qu’elle ait de la peine des manquements qu’elle commet
contre moi. En témoignage de quoi je me donne présentement à elle; car je me donne à celui
qui me désire. » (Vie, ch. IX.)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
18. La divine miséricorde poursuit le pécheur jusqu’à sa dernière heure
Le 2 décembre 1920, Jésus dit à Marie-Fidèle53 : « J’aime les pécheurs et j’ai soif de leurs
âmes. Les souffrances que tu 54 as endurées avec ma grâce et dans une union intime avec moi,
je les ai unies au sacrifice de la croix, dont elles tirent toute leurs force. Je veux que tu me
53Soeur Marie-Fidèle Weiss (1882-1923) vécut très saintement dans le monastère des tertiaires franciscaines de
Reutberg, en Bavière. Sa vie, faite par son confesseur, M. Jean Muhlbauer (Munich, imprimerie des Salésiens), a été
traduite en français par le R ; p ; Conrad Gurg, O.S.F., Paris, Desclée de Brouwer.
laisses toujours le choix du pécheur en faveur de qui j’appliquerai le fruit de tes souffrances, et
de tes sacrifices, maintenant ou plus tard. Je suis le Seigneur qui règle tout pour le mieux, selon
ce qui convient à ma gloire et au salut des âmes. Ce sont les pécheurs en face de la mort qui
ont un besoin plus grand de ma miséricorde. Je suis le bon Pasteur à l’égard des pécheurs ;
c’est pourquoi envers toi, ma victime j’agis comme un juste juge. Ne suppose aucune âme
perdue jusqu’au dernier moment de sa vie. Mon amour de Rédempteur et ma sollicitude de
Pasteur poursuivent le pécheur avec longanimité jusqu’à la mort pour le sauver et le rendre
heureux ; car j’aime les pécheurs. (Ed. allm., p.164 ; éd. franç., p. 175 .)
Le 2 décembre 1920, Jésus dit à Marie-Fidèle53 : « J’aime les pécheurs et j’ai soif de leurs
âmes. Les souffrances que tu 54 as endurées avec ma grâce et dans une union intime avec moi,
je les ai unies au sacrifice de la croix, dont elles tirent toute leurs force. Je veux que tu me
53Soeur Marie-Fidèle Weiss (1882-1923) vécut très saintement dans le monastère des tertiaires franciscaines de
Reutberg, en Bavière. Sa vie, faite par son confesseur, M. Jean Muhlbauer (Munich, imprimerie des Salésiens), a été
traduite en français par le R ; p ; Conrad Gurg, O.S.F., Paris, Desclée de Brouwer.
laisses toujours le choix du pécheur en faveur de qui j’appliquerai le fruit de tes souffrances, et
de tes sacrifices, maintenant ou plus tard. Je suis le Seigneur qui règle tout pour le mieux, selon
ce qui convient à ma gloire et au salut des âmes. Ce sont les pécheurs en face de la mort qui
ont un besoin plus grand de ma miséricorde. Je suis le bon Pasteur à l’égard des pécheurs ;
c’est pourquoi envers toi, ma victime j’agis comme un juste juge. Ne suppose aucune âme
perdue jusqu’au dernier moment de sa vie. Mon amour de Rédempteur et ma sollicitude de
Pasteur poursuivent le pécheur avec longanimité jusqu’à la mort pour le sauver et le rendre
heureux ; car j’aime les pécheurs. (Ed. allm., p.164 ; éd. franç., p. 175 .)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
CHAPITRE VI : Jésus Consolateur
1. Jésus console ses amis malades
Sainte Angèle de Foligno étant bien malade, Jésus lui apparut et lui dit : « Ma fille, je suis
venu pour te servir. » Le service qu’Il lui rendit fut de se placer devant son lit avec le visage le
plus gracieux et le plus aimable. Elle ne Le voyait que des yeux de l’âme, mais plus clairement
que ceux du corps. (Hello, ch. 50 ; Doncoeur ; p.234 ; Ferré, p. 233.)
Comme on chantait le Salve Regina, et qu’à ces paroles : « misericordes oculos », Gertrude
demandait la santé du corps, le Seigneur lui dit, avec un doux sourire : « Est-ce que tu ignores
que je jette sur toi les regards les plus miséricordieux, quand tu souffres en ton corps, ou que tu
es troublée en ton esprit ? » (Liv. III, ch. XXX, n° 9, éd. lat., p. 181.)
En la fête de la Purification, le Seigneur lui dit encore : « Si étant malade, ma bien-aimée, tu
ne peux entendre ce qu’on chante au choeur, tourne-toi vers moi et vois ce qu’il y a en moi, car
je contiens tout ce qui peut à jamais te plaire. » (Liv. IV, ch. IX.)
Le Seigneur dit à Mechtilde : « Lorsque tu es malade, je te tiens de mon bras gauche, et
quand tu es en santé, c’est de mon bras droit ; mais sache bien que, quand c’est du bras
gauche, tu es beaucoup plus rapprochée de mon Coeur. (IIè part., ch. XXXI.)
La vénérable Agnès de Langeac55 ne pouvant chanter au choeur, à cause de ses
souffrances, disait à Jésus : Mon ami, vous voyez ma misère et mon impossibilité de chanter.- «
Oui, ma chère fille, mais puisque je t’ai donné le mal, je satisferai pour toi et ferai que le choeur
sera servi. » Un ange chanta à sa place. (IIIe part., ch. XVII.)
Le jour de la Fête-Dieu, Notre-Seigneur fit ressentir à Armelle Nicolas de si douces
communications de sa divinité que la nature ne les pouvant supporter, elle demeura presque
toute l’octave malade. Et comme un jour elle se plaignait à son amour de ce qu’elle ne pouvait
comme tant d’autres l’aller visiter au Saint Sacrement, Notre-Seigneur lui dit ces amoureuses
paroles : « Ma fille, les autres me viennent visiter aux églises ; moi je viens te visiter en ta
propre maison. » (Vie, ch. XXIII.) La maladie elle-même n’est-elle pas comme toute épreuve,
une visite de Jésus ? Juxta est Dominus qui tribulato sunt corde. Le Seigneur est tout près de
ceux qui sont dans la peine. (Ps.XXXIII, 19 )
Sabine de Ségur, en religion Soeur Jeanne Françoise, religieuse de la Visitation de
Vaugirard, Paris (1829-1888) étant un jour malade, Notre-Seigneur lui dit : « Ma fille, nous
sommes mariés : toi, tu es dans ton lit qui souffres et ne peux prier ; moi je suis dans
l’Eucharistie qui prie et ne peux plus souffrir. Tu souffres pour moi et je prie pour toi ; à nous
deux nous faisons notre besogne. » (Sa vie, par Mgr de Ségur.)
L’accroissement de la faiblesse, des souffrances et de l’impossibilité de m’occuper
commençait à m’accabler, raconte la Mère Marie du Divin Coeur56. Le divin Epoux me consola
en mettant cette image devant les yeux de mon âme. La sainte Église est comme un grand
jardin de Dieu ; Le maître du jardin, Notre-Seigneur, vient chaque jour y prendre son plaisir. On
y voit de grands palmiers, des chênes magnifiques (le pape, les évêques, les missionnaires et
les prêtres) et dans un coin caché de ce jardin une petite fleur. Après avoir joui des beaux
arbres, Il se dirige vers la petite fleur qu’Il ne montre à personne ; il s’arrête là et prend plaisir à
son parfum. Auparavant elle était exposée aux regards étrangers (oeuvres extérieures),
lorsqu’elle était encore en bouton ; mais maintenant qu’elle est épanouie, Il veut jouir seul de sa
vue et de son parfum. Pour la fleur, elle est assez payée de penser que le bon Maître prend
plaisir à son parfum. Une fois le jour Il la visite à une heure fixe (La sainte communion) mais
souvent Il la surprend par des visites inattendues et la laisse ravie du sentiment de sa douce
présence. Maintenant plus d’ennui, la petite fleur sait pour qui elle fleurit (dans la souffrance) et
attend patiemment qu’il plaise au Maître de la visiter et de la transplanter dans le jardin du ciel.
Une fois éclose, elle ne peut plus demeurer longtemps fleurie : dans les derniers mois Il veut se
la réserver exclusivement. Par conséquent, plus aucun désir d'oeuvres extérieures. Puisse
chaque visite de l'Epoux, et le soleil de son amour rafraîchir chaque jour le parfum de la petite
fleur et la blancheur de son coloris... N'avoir d'éclat et de parfum que pour Lui, c'est l'unique
récompense qui peut la contenter. (Vie, ch.
1. Jésus console ses amis malades
Sainte Angèle de Foligno étant bien malade, Jésus lui apparut et lui dit : « Ma fille, je suis
venu pour te servir. » Le service qu’Il lui rendit fut de se placer devant son lit avec le visage le
plus gracieux et le plus aimable. Elle ne Le voyait que des yeux de l’âme, mais plus clairement
que ceux du corps. (Hello, ch. 50 ; Doncoeur ; p.234 ; Ferré, p. 233.)
Comme on chantait le Salve Regina, et qu’à ces paroles : « misericordes oculos », Gertrude
demandait la santé du corps, le Seigneur lui dit, avec un doux sourire : « Est-ce que tu ignores
que je jette sur toi les regards les plus miséricordieux, quand tu souffres en ton corps, ou que tu
es troublée en ton esprit ? » (Liv. III, ch. XXX, n° 9, éd. lat., p. 181.)
En la fête de la Purification, le Seigneur lui dit encore : « Si étant malade, ma bien-aimée, tu
ne peux entendre ce qu’on chante au choeur, tourne-toi vers moi et vois ce qu’il y a en moi, car
je contiens tout ce qui peut à jamais te plaire. » (Liv. IV, ch. IX.)
Le Seigneur dit à Mechtilde : « Lorsque tu es malade, je te tiens de mon bras gauche, et
quand tu es en santé, c’est de mon bras droit ; mais sache bien que, quand c’est du bras
gauche, tu es beaucoup plus rapprochée de mon Coeur. (IIè part., ch. XXXI.)
La vénérable Agnès de Langeac55 ne pouvant chanter au choeur, à cause de ses
souffrances, disait à Jésus : Mon ami, vous voyez ma misère et mon impossibilité de chanter.- «
Oui, ma chère fille, mais puisque je t’ai donné le mal, je satisferai pour toi et ferai que le choeur
sera servi. » Un ange chanta à sa place. (IIIe part., ch. XVII.)
Le jour de la Fête-Dieu, Notre-Seigneur fit ressentir à Armelle Nicolas de si douces
communications de sa divinité que la nature ne les pouvant supporter, elle demeura presque
toute l’octave malade. Et comme un jour elle se plaignait à son amour de ce qu’elle ne pouvait
comme tant d’autres l’aller visiter au Saint Sacrement, Notre-Seigneur lui dit ces amoureuses
paroles : « Ma fille, les autres me viennent visiter aux églises ; moi je viens te visiter en ta
propre maison. » (Vie, ch. XXIII.) La maladie elle-même n’est-elle pas comme toute épreuve,
une visite de Jésus ? Juxta est Dominus qui tribulato sunt corde. Le Seigneur est tout près de
ceux qui sont dans la peine. (Ps.XXXIII, 19 )
Sabine de Ségur, en religion Soeur Jeanne Françoise, religieuse de la Visitation de
Vaugirard, Paris (1829-1888) étant un jour malade, Notre-Seigneur lui dit : « Ma fille, nous
sommes mariés : toi, tu es dans ton lit qui souffres et ne peux prier ; moi je suis dans
l’Eucharistie qui prie et ne peux plus souffrir. Tu souffres pour moi et je prie pour toi ; à nous
deux nous faisons notre besogne. » (Sa vie, par Mgr de Ségur.)
L’accroissement de la faiblesse, des souffrances et de l’impossibilité de m’occuper
commençait à m’accabler, raconte la Mère Marie du Divin Coeur56. Le divin Epoux me consola
en mettant cette image devant les yeux de mon âme. La sainte Église est comme un grand
jardin de Dieu ; Le maître du jardin, Notre-Seigneur, vient chaque jour y prendre son plaisir. On
y voit de grands palmiers, des chênes magnifiques (le pape, les évêques, les missionnaires et
les prêtres) et dans un coin caché de ce jardin une petite fleur. Après avoir joui des beaux
arbres, Il se dirige vers la petite fleur qu’Il ne montre à personne ; il s’arrête là et prend plaisir à
son parfum. Auparavant elle était exposée aux regards étrangers (oeuvres extérieures),
lorsqu’elle était encore en bouton ; mais maintenant qu’elle est épanouie, Il veut jouir seul de sa
vue et de son parfum. Pour la fleur, elle est assez payée de penser que le bon Maître prend
plaisir à son parfum. Une fois le jour Il la visite à une heure fixe (La sainte communion) mais
souvent Il la surprend par des visites inattendues et la laisse ravie du sentiment de sa douce
présence. Maintenant plus d’ennui, la petite fleur sait pour qui elle fleurit (dans la souffrance) et
attend patiemment qu’il plaise au Maître de la visiter et de la transplanter dans le jardin du ciel.
Une fois éclose, elle ne peut plus demeurer longtemps fleurie : dans les derniers mois Il veut se
la réserver exclusivement. Par conséquent, plus aucun désir d'oeuvres extérieures. Puisse
chaque visite de l'Epoux, et le soleil de son amour rafraîchir chaque jour le parfum de la petite
fleur et la blancheur de son coloris... N'avoir d'éclat et de parfum que pour Lui, c'est l'unique
récompense qui peut la contenter. (Vie, ch.
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
2. La maladie est la solitude où Dieu conduit l'âme pour parler à son coeur
Le Seigneur dit à sainte Gertrude, qui priait pour son abbesse malade : « J'ai attendu ce
temps avec une joie inestimable, pour emmener mon élue dans la solitude, et là lui parler alors
coeur à coeur. Voilà que mon désir s'accomplit, puisqu'elle accepte tout selon mon bon plaisir, et
m'obéit en tout au gré de mes voeux les plus doux (Liv. 5, ch. 1Er ; éd.lat., p 459)
Le Seigneur dit à sainte Gertrude, qui priait pour son abbesse malade : « J'ai attendu ce
temps avec une joie inestimable, pour emmener mon élue dans la solitude, et là lui parler alors
coeur à coeur. Voilà que mon désir s'accomplit, puisqu'elle accepte tout selon mon bon plaisir, et
m'obéit en tout au gré de mes voeux les plus doux (Liv. 5, ch. 1Er ; éd.lat., p 459)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
3. Comment Jésus s'unit à l'âme souffrante
Un jour que sainte Mechtilde malade souffrait beaucoup, Jésus lui apparut et lui dit : »Je me
suis revêtu de tes souffrances. J'absorberai en moi toutes tes douleurs et je supporterai tout en
moi, et ainsi j'offrirai comme une offrande très agréable à Dieu le Père toutes tes souffrances
unies à ma passion, et je serai avec toi jusqu'à ton dernier soupir, que tu ne rendras que pour
venir te reposer à jamais dans mon coeur. Je recevrai alors ton âme en moi-même avec un
amour si inestimable que toute la cour céleste en sera remplie d'admiration. » (2è part., ch. 39)
Une nuit que le mal de tête l'empêchait de prendre le moindre repos, elle supplia le
Seigneur de lui indiquer au moins un trou dans lequel elle pût se reposer. Le Seigneur lui
indiqua les trous de ses plaies, lui enjoignant de choisir celui dans lequel elle voulait demeurer.
Mais elle, ne voulant pas choisir elle-même, remit le tout à sa bonté, afin qu'Il lui donnât ce qui
lui plairait. Alors, Il lui montra la plaie de son coeur et lui dit : »C'est ici que tu dois entrer pour te
reposer. » (2è part., ch. 27)
«Pauvre âme affligée, dit Jésus à Agnès de Langeac, tout le monde te délaisse, hors ton
fidèle Epoux. Courage. » (Vie, par Lantages IIIe part., ch. XVIII.)
Un jour que Anne-Marguerite Clément voulait prendre du repos, le Sauveur lui dit : « Dors,
mon épouse, sur ma poitrine et sur mon Coeur, et je me reposerai dans le tien. » (Vie, 1686, IIIe
part., ch. VIII.)
L’an 1631, la Mère Clément voyait mourir sa soeur Marie-Louise de Balot, qui était un des
plus fermes soutiens de la petite fondation de Montargis ; elle s’en montra fort attristée. Une de
ses filles lui en témoignant de l’étonnement, la bonne Mère s’excusa et lui répondit que leur
saint fondateur permettait de payer ce tribut à la nature. Le lendemain Jésus-Christ se présenta
à elle et la reprit de sa faiblesse. « Ne suis-je pas assez sage, dit-Il, pour être ton soutien ? Et ne doit-il pas te suffire que j’aie pris soin de ta conduite ? » Quelques jours après, comme la
vénérée Mère sentait encore son affliction, Jésus se présenta de nouveau à elle, et pour lui
faire surmonter les sentiments de la nature, Il l’attira dans le sein de sa providence, lui donnant
de grandes assurances qu’Il prendrait soin de son gouvernement. « Non pas, lui dit-Il, avec
cette providence que j’ai pour toutes les âmes en général, mais selon cette providence
singulière que j’ai de mes élus et particulièrement de toi qui m’appartiens à de si justes titres. »
(Vie, 1686, IIe part., ch. IX.)
Un jour que sainte Mechtilde malade souffrait beaucoup, Jésus lui apparut et lui dit : »Je me
suis revêtu de tes souffrances. J'absorberai en moi toutes tes douleurs et je supporterai tout en
moi, et ainsi j'offrirai comme une offrande très agréable à Dieu le Père toutes tes souffrances
unies à ma passion, et je serai avec toi jusqu'à ton dernier soupir, que tu ne rendras que pour
venir te reposer à jamais dans mon coeur. Je recevrai alors ton âme en moi-même avec un
amour si inestimable que toute la cour céleste en sera remplie d'admiration. » (2è part., ch. 39)
Une nuit que le mal de tête l'empêchait de prendre le moindre repos, elle supplia le
Seigneur de lui indiquer au moins un trou dans lequel elle pût se reposer. Le Seigneur lui
indiqua les trous de ses plaies, lui enjoignant de choisir celui dans lequel elle voulait demeurer.
Mais elle, ne voulant pas choisir elle-même, remit le tout à sa bonté, afin qu'Il lui donnât ce qui
lui plairait. Alors, Il lui montra la plaie de son coeur et lui dit : »C'est ici que tu dois entrer pour te
reposer. » (2è part., ch. 27)
«Pauvre âme affligée, dit Jésus à Agnès de Langeac, tout le monde te délaisse, hors ton
fidèle Epoux. Courage. » (Vie, par Lantages IIIe part., ch. XVIII.)
Un jour que Anne-Marguerite Clément voulait prendre du repos, le Sauveur lui dit : « Dors,
mon épouse, sur ma poitrine et sur mon Coeur, et je me reposerai dans le tien. » (Vie, 1686, IIIe
part., ch. VIII.)
L’an 1631, la Mère Clément voyait mourir sa soeur Marie-Louise de Balot, qui était un des
plus fermes soutiens de la petite fondation de Montargis ; elle s’en montra fort attristée. Une de
ses filles lui en témoignant de l’étonnement, la bonne Mère s’excusa et lui répondit que leur
saint fondateur permettait de payer ce tribut à la nature. Le lendemain Jésus-Christ se présenta
à elle et la reprit de sa faiblesse. « Ne suis-je pas assez sage, dit-Il, pour être ton soutien ? Et ne doit-il pas te suffire que j’aie pris soin de ta conduite ? » Quelques jours après, comme la
vénérée Mère sentait encore son affliction, Jésus se présenta de nouveau à elle, et pour lui
faire surmonter les sentiments de la nature, Il l’attira dans le sein de sa providence, lui donnant
de grandes assurances qu’Il prendrait soin de son gouvernement. « Non pas, lui dit-Il, avec
cette providence que j’ai pour toutes les âmes en général, mais selon cette providence
singulière que j’ai de mes élus et particulièrement de toi qui m’appartiens à de si justes titres. »
(Vie, 1686, IIe part., ch. IX.)
Re: Recueil d'Apparitions de Jésus aux Saints et aux Mystiques
4. Jésus veut diviniser nos souffrances
Mechtilde trouvant que sa maladie la rendait inutile et qu’elle souffrait sans aucun fruit, le
Seigneur lui dit : « Dépose toutes tes peines dans mon coeur, et je leur donnerai une perfection
aussi haute qu’aucune souffrance en a jamais pu acquérir. Ma divinité, attirant en elle les
souffrances de mon humanité, se les a complètement unies ; de même, je veux transporter sur
ma divinité tes peines, n’en faire qu’une seule avec ma passion, et te donner part à cette
glorification que Dieu le Père a conférée à mon humanité pour toutes ses souffrances. Donne
donc toutes tes peines à l’amour, disant : O mon amour, je te les confie dans la même intention
que tu me les as apportées du Coeur de Dieu, et je te prie de les y reporter, lorsque ma
reconnaissance les aura rendues parfaites.
« Lorsque tu voudras me louer et que tes souffrances t’en empêcheront, demande à Dieu le
Père de Le louer et de Le bénir de cette louange que je Lui ai adressée sur la croix au milieu
des souffrances, avec cette gratitude en laquelle je Lui ai rendu grâces de ce qu’Il a voulu que
je souffrisse ainsi pour le salut du monde, et avec cet amour qui m’a fait souffrir de tout coeur et
de toute volonté. Ma passion porte des fruits infinis dans le ciel et sur la terre : ainsi les peines,
les moindres tribulations que tu m’auras confiées en cette matière, en union avec ma passion,
porteront de tels fruits que les saint du ciel en recevront un accroissement de gloire, les justes
plus de mérites, les pécheurs leur pardon et les âmes du purgatoire un soulagement. Qu’y a-t-il,
en effet, que mon divin Coeur ne puisse changer en mieux ? car tout le bien que contiennent et
le ciel et la terre est sorti de la bonté de mon Coeur (IIe part., ch.XXXVI.)
Mechtilde trouvant que sa maladie la rendait inutile et qu’elle souffrait sans aucun fruit, le
Seigneur lui dit : « Dépose toutes tes peines dans mon coeur, et je leur donnerai une perfection
aussi haute qu’aucune souffrance en a jamais pu acquérir. Ma divinité, attirant en elle les
souffrances de mon humanité, se les a complètement unies ; de même, je veux transporter sur
ma divinité tes peines, n’en faire qu’une seule avec ma passion, et te donner part à cette
glorification que Dieu le Père a conférée à mon humanité pour toutes ses souffrances. Donne
donc toutes tes peines à l’amour, disant : O mon amour, je te les confie dans la même intention
que tu me les as apportées du Coeur de Dieu, et je te prie de les y reporter, lorsque ma
reconnaissance les aura rendues parfaites.
« Lorsque tu voudras me louer et que tes souffrances t’en empêcheront, demande à Dieu le
Père de Le louer et de Le bénir de cette louange que je Lui ai adressée sur la croix au milieu
des souffrances, avec cette gratitude en laquelle je Lui ai rendu grâces de ce qu’Il a voulu que
je souffrisse ainsi pour le salut du monde, et avec cet amour qui m’a fait souffrir de tout coeur et
de toute volonté. Ma passion porte des fruits infinis dans le ciel et sur la terre : ainsi les peines,
les moindres tribulations que tu m’auras confiées en cette matière, en union avec ma passion,
porteront de tels fruits que les saint du ciel en recevront un accroissement de gloire, les justes
plus de mérites, les pécheurs leur pardon et les âmes du purgatoire un soulagement. Qu’y a-t-il,
en effet, que mon divin Coeur ne puisse changer en mieux ? car tout le bien que contiennent et
le ciel et la terre est sorti de la bonté de mon Coeur (IIe part., ch.XXXVI.)
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