Les enfants de Don Quichotte
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Les enfants de Don Quichotte
... parce que la misère n'est pas un moulin à vent.
Je vous fait part d'un poste que j'ai écrit hier sur le forum de l'émission C dans l'air (Yves Calvi, France 5).
"Vous avez tous entendu parler de l'association des enfants de Don Quichotte, cette association qui commence à faire boule de neige dans la considération de ceux que l’on appelle les clochards (à l’époque, ils agitaient une cloche pour demander l’aumône, d’où le nom de clochard, ils tendent aussi parfois la manche pour récolter une petite pièce).
Ils sont dans vos villes et ont planté des tentes. Leur charte se résume en 6 points et ce sont ces points qui vont être entendus pour peut-être en faire une loi pour le droit au logement (MAJ : droit opposable au logement entre autre, mais cette loi sera extrèmement lourde et mal à propos).
Comment devient-on clochard ? On pense d’abord que c’est un problème qui leur est personnel, mais en les écoutant tour à tour, on comprend qu’ils nous ressemblent beaucoup. L’un d’eux me disait avoir été prof de maths. Puis sa femme l’a quitté. Peut-être n’était-il pas un très bon mari, peut importe, mais vous voyez déjà qu’il nous ressemble un peu. Alors il a été déprimé et il a bu. Il n’était plus vraiment à son travail, il n’y croyait plus, et puis les enfants, des fois, c’est pas réconfortant (vous voyez encore que je vous parle de choses que vous connaissez). Alors il a dû quitter son travail, dépressif, et il n’a pas su faire valoir ses droits. Très vite, il n’avait plus d’argent et sa femme lui coûtait en fait cher en pension diverses. Il a dû quitter son appartement tout en devant encore de l’argent. Il n’a pas revu ses enfants qui ne l’on pas soutenu et ne le connaissent plus. Depuis, il fait la manche et ce témoignage date d’il y a 12 ans.
Aujourd’hui, ce sont des handicapés que j’ai rencontré, des travailleurs en intérim, des forçat des heures de travail peu catholiques de l’industrie qui n’ont jamais pu trouver de sécurité dans leurs emplois et qui vont à droite à gauche, là où un employeur les prend à bas prix et généralement à mi temps (car cela coûte encore moins cher quand on sait employer ainsi, comme le fond d’ailleurs certaines grandes surfaces où les truchements des feuilles de salaires permettent d’être bien en deçà du SMIC horaire, et largement en dessous d’un SMIC donc).
Ce n’est donc pas un problème de personnalité ou de mauvaise vie où ils n’auraient que ce qu’ils méritent, c’est avant tout un problème de société, d’emploi et d’accès au logement. Vous savez tous à quel point un toit permet d’être présentable le matin, d’avoir une petite sécurité et même de se sentir encore digne.
Les hébergements de nuits sont des lieus très négatifs. Ils ouvrent généralement à 19h, on leur donne un pseudo sandwich qui n’est en rien de la nourriture viable, on éteint les feux à 22h ou 22h30 et on les lève à 6h du matin pour les faire partir à 7h. Il n’y a rien de bienveillant là dedans, rien d’humain, rien où ils se sentent personnifiés. Bien au contraire. Voilà aussi pourquoi sur une ville qui compte 500 clochards et SDF des zones urbaines, seul une bonne centaine de lits sont utilisé par ceux qui sont les plus démunis, alors que les autres refusent l’affront d’une telle barbarie caritative, un tel prolongement de l’humiliation où ne se retrouve ni dignité, ni intimité, ni chaleur, ni dialogue.
Pourtant les choses vont changer, les politiques et les associations doivent se remettre en question, les métiers du social doivent revenir vers leurs « protégés », directeurs, assistantes sociales, éducateurs, volontaires, tous devraient profiter de ce mouvement pour revenir à leur engagement et à la dignité que demande l’humain.
Il existe aussi des gens qui vous dirons : non, pas de politique, non pas de groupe d’influence, non, nous ne changerons rien car c’est manipulé par la gauche ou Sarkozy qui y envoie son sbire. Laisser tomber les Klarsfeld et autres opportunistes, ils ne nous intéressent pas, ils ne sont personnes. Ceux qui nous intéressent sont nos responsables et nos clochards, nos associations et nos bonnes actions. Il n’y a pas de combat religieux, franc maçon, de l’ordre de Maltes, des lobby caritatifs ou philanthropiques qui tiennent. Il n’y a qu’un combat pour la dignité humaine et il est bon d’écarter tous les moi-je (et ma famille, blabla…).
Alors c’est peut-être à chacun de pousser les choses à avancer et peut-être alors, la loi, l’organisation, la société, pourra enfin donner une place honnête aux citoyens que la misère a touché.
Alors vous aussi, ne tournez pas la tête si vous voyez un clochard, dites lui bonjour, votre argent l’intéresse beaucoup moins que la considération. Et déjà vous aurez œuvré dans le bon sens. Et pour ceux qui sont déjà engagés dans le social, améliorez, améliorez, améliorez… Le travail est palpitant si vous savez redescendre vers les hommes."
Une journaliste m'avait demandé ce que je pensais des rumeurs de politisation du mouvement, je lui ai bien expliqué que tout cela me semblait faux (elle espérait cette réponse), mais qu'il fallait pourtant que la politique s'en mêle (Kouchner a dit de même hier sur Arte, car sinon, comment toucher l'Etat et le systême) et que cette suspicion politicienne n'était que l'oeuvre de ceux qui ne veulent pas que ça avance et effraient ainsi le citoyen en lui disant que le mouvement est aliéné. Pourtant, vous pouvez vous rendre compte qu'à peu près tout le mouvement est tenu par des clochards et que la politique, ça les déprime depuis toujours. Alors comment y trouver encore du politicien là dedans sinon par mauvaise foi ou zèle d'Arnaud Klarsfeld envoyé par Sarkozy pour amolir la chose ? Et bien la chose reste extraordinaire puisque qu'à côté de l'article de la journaliste, une babouine est venu y coller son petit article qui ne fait que suspecter la dérive politicienne en y mettant un oeil très mauvais et tout à fait faux. En fait elle n'explique rien, parle par formule et ne cherche qu'à y jeter le doute avec une malveillance parfaite. Voilà donc la vérité, les sbirs du mal ligottent le mouvement en y jettant un trouble où n'importe qui peut y voir n'importe quoi (l'oeuvre du FN, des communistes, de Sarkozy, du PS...). C'est cela un journaliste illuminati, un journaliste qui harponne d'autres articles pour y déverser des excréments séducteurs et immobilisants.
Je vous fait part d'un poste que j'ai écrit hier sur le forum de l'émission C dans l'air (Yves Calvi, France 5).
"Vous avez tous entendu parler de l'association des enfants de Don Quichotte, cette association qui commence à faire boule de neige dans la considération de ceux que l’on appelle les clochards (à l’époque, ils agitaient une cloche pour demander l’aumône, d’où le nom de clochard, ils tendent aussi parfois la manche pour récolter une petite pièce).
Ils sont dans vos villes et ont planté des tentes. Leur charte se résume en 6 points et ce sont ces points qui vont être entendus pour peut-être en faire une loi pour le droit au logement (MAJ : droit opposable au logement entre autre, mais cette loi sera extrèmement lourde et mal à propos).
Comment devient-on clochard ? On pense d’abord que c’est un problème qui leur est personnel, mais en les écoutant tour à tour, on comprend qu’ils nous ressemblent beaucoup. L’un d’eux me disait avoir été prof de maths. Puis sa femme l’a quitté. Peut-être n’était-il pas un très bon mari, peut importe, mais vous voyez déjà qu’il nous ressemble un peu. Alors il a été déprimé et il a bu. Il n’était plus vraiment à son travail, il n’y croyait plus, et puis les enfants, des fois, c’est pas réconfortant (vous voyez encore que je vous parle de choses que vous connaissez). Alors il a dû quitter son travail, dépressif, et il n’a pas su faire valoir ses droits. Très vite, il n’avait plus d’argent et sa femme lui coûtait en fait cher en pension diverses. Il a dû quitter son appartement tout en devant encore de l’argent. Il n’a pas revu ses enfants qui ne l’on pas soutenu et ne le connaissent plus. Depuis, il fait la manche et ce témoignage date d’il y a 12 ans.
Aujourd’hui, ce sont des handicapés que j’ai rencontré, des travailleurs en intérim, des forçat des heures de travail peu catholiques de l’industrie qui n’ont jamais pu trouver de sécurité dans leurs emplois et qui vont à droite à gauche, là où un employeur les prend à bas prix et généralement à mi temps (car cela coûte encore moins cher quand on sait employer ainsi, comme le fond d’ailleurs certaines grandes surfaces où les truchements des feuilles de salaires permettent d’être bien en deçà du SMIC horaire, et largement en dessous d’un SMIC donc).
Ce n’est donc pas un problème de personnalité ou de mauvaise vie où ils n’auraient que ce qu’ils méritent, c’est avant tout un problème de société, d’emploi et d’accès au logement. Vous savez tous à quel point un toit permet d’être présentable le matin, d’avoir une petite sécurité et même de se sentir encore digne.
Les hébergements de nuits sont des lieus très négatifs. Ils ouvrent généralement à 19h, on leur donne un pseudo sandwich qui n’est en rien de la nourriture viable, on éteint les feux à 22h ou 22h30 et on les lève à 6h du matin pour les faire partir à 7h. Il n’y a rien de bienveillant là dedans, rien d’humain, rien où ils se sentent personnifiés. Bien au contraire. Voilà aussi pourquoi sur une ville qui compte 500 clochards et SDF des zones urbaines, seul une bonne centaine de lits sont utilisé par ceux qui sont les plus démunis, alors que les autres refusent l’affront d’une telle barbarie caritative, un tel prolongement de l’humiliation où ne se retrouve ni dignité, ni intimité, ni chaleur, ni dialogue.
Pourtant les choses vont changer, les politiques et les associations doivent se remettre en question, les métiers du social doivent revenir vers leurs « protégés », directeurs, assistantes sociales, éducateurs, volontaires, tous devraient profiter de ce mouvement pour revenir à leur engagement et à la dignité que demande l’humain.
Il existe aussi des gens qui vous dirons : non, pas de politique, non pas de groupe d’influence, non, nous ne changerons rien car c’est manipulé par la gauche ou Sarkozy qui y envoie son sbire. Laisser tomber les Klarsfeld et autres opportunistes, ils ne nous intéressent pas, ils ne sont personnes. Ceux qui nous intéressent sont nos responsables et nos clochards, nos associations et nos bonnes actions. Il n’y a pas de combat religieux, franc maçon, de l’ordre de Maltes, des lobby caritatifs ou philanthropiques qui tiennent. Il n’y a qu’un combat pour la dignité humaine et il est bon d’écarter tous les moi-je (et ma famille, blabla…).
Alors c’est peut-être à chacun de pousser les choses à avancer et peut-être alors, la loi, l’organisation, la société, pourra enfin donner une place honnête aux citoyens que la misère a touché.
Alors vous aussi, ne tournez pas la tête si vous voyez un clochard, dites lui bonjour, votre argent l’intéresse beaucoup moins que la considération. Et déjà vous aurez œuvré dans le bon sens. Et pour ceux qui sont déjà engagés dans le social, améliorez, améliorez, améliorez… Le travail est palpitant si vous savez redescendre vers les hommes."
Une journaliste m'avait demandé ce que je pensais des rumeurs de politisation du mouvement, je lui ai bien expliqué que tout cela me semblait faux (elle espérait cette réponse), mais qu'il fallait pourtant que la politique s'en mêle (Kouchner a dit de même hier sur Arte, car sinon, comment toucher l'Etat et le systême) et que cette suspicion politicienne n'était que l'oeuvre de ceux qui ne veulent pas que ça avance et effraient ainsi le citoyen en lui disant que le mouvement est aliéné. Pourtant, vous pouvez vous rendre compte qu'à peu près tout le mouvement est tenu par des clochards et que la politique, ça les déprime depuis toujours. Alors comment y trouver encore du politicien là dedans sinon par mauvaise foi ou zèle d'Arnaud Klarsfeld envoyé par Sarkozy pour amolir la chose ? Et bien la chose reste extraordinaire puisque qu'à côté de l'article de la journaliste, une babouine est venu y coller son petit article qui ne fait que suspecter la dérive politicienne en y mettant un oeil très mauvais et tout à fait faux. En fait elle n'explique rien, parle par formule et ne cherche qu'à y jeter le doute avec une malveillance parfaite. Voilà donc la vérité, les sbirs du mal ligottent le mouvement en y jettant un trouble où n'importe qui peut y voir n'importe quoi (l'oeuvre du FN, des communistes, de Sarkozy, du PS...). C'est cela un journaliste illuminati, un journaliste qui harponne d'autres articles pour y déverser des excréments séducteurs et immobilisants.
Re: Les enfants de Don Quichotte
Pour le lire en entier et à mesure :
http://forums.france5.fr/cdanslair/Societe/Misere-dessous-zero-sujet-396-2.htm
Cela apporte peut-être aussi une certaine réponse à Marip qui demande comment on pourait s'y prendre si on devait recommencer. Le maître mot étant pour moi pour l'instant : Améliorer (donner un lien réel à l'âme, à l'amitier, rendre les choses amies).
http://forums.france5.fr/cdanslair/Societe/Misere-dessous-zero-sujet-396-2.htm
Cela apporte peut-être aussi une certaine réponse à Marip qui demande comment on pourait s'y prendre si on devait recommencer. Le maître mot étant pour moi pour l'instant : Améliorer (donner un lien réel à l'âme, à l'amitier, rendre les choses amies).
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