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Pour comprendre véritablement ce qu'est le Millénarisme

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Message par Joannes Maria Jeu 27 Mai 2010 - 7:47

Au tome 15 de l’Encyclopédie Universalis, à l’article « Millenarisme » de Jacques le Goff, nous lisons à la page 374 :

« Le millénarisme (forme latine de ce que l’on appelle aussi, à partir du grec, chiliasme) est une des formes les plus importantes des doctrines et mouvements eschatologiques qui se sont développés au sein ou en marge de la plupart des religions et notamment du judéo-christianisme. Si des tendances millénaristes se rencontrent dans le judaïsme ancien et l’Ancien Testament (Ps 89,4 : « Mille ans devant tes yeux sont comme le jour d’hier qui a passé » en est peut être une préfiguration, le millénarisme chrétien proprement dit a sa source dans l’Apocalypse, [Chapitre] 20, [versets] 1-15, et spécialement [aux versets] 4-6 : « Puis je vis des trônes sur lesquels ils s’asssirent, et on leur remit le jugement ; et aussi les âmes de ceux qui furent décapités pour le témoignage de Jésus et la Parole de Dieu, et tous ceux qui refusèrent d’adorer la Bête et son image, de se faire marquer sur le front ou sur la main ; ils reprirent vie et régnèrent avec le Christ mille années – c’est la première résurrection. Les autres morts ne purent reprendre vie avant l’achèvement des milles années. Heureux et saint celui qui participera la première résurrection. La seconde mort n’a point pouvoir sur eux, mais ils seront prêtres de Dieu et du Christ avec qui ils règneront mille années » […]. Dans l’Occident chrétien, le millénarisme, après avoir connu une grande vitalité dans le judéo-christianisme et dans le christianisme des trois premiers siècles dominés par des perspectives eschatologiques, est devenu, depuis Saint Augustin, suspect à l’orthodoxie chrétienne. Mais le millénarisme a été le moteur de nombreux mouvements hérétiques au Moyen Age et de certains courants de la Réforme, tel l’anabaptisme. Plus ou moins confiné au 17 ième et 18 ième siècles dans certaines sectes, il a connu au 19 ième et 20 ième siècles un rebondissement spectaculaire dans divers mouvements de révolte des pays colonisés et des contrées du Tiers Monde. On le retrouve probablement un peu, mais le plus souvent sans ses attaches chrétiennes, dans l’idéologie hippie. Son importance historique vient de la conjonction de croyances religieuses et d’aspirations sociales qu’il a fréquemment réalisées. Il a joué un rôle toujours contestataire et souvent révolutionnaire. On peut déceler des éléments millénaristes dans la plupart des révolutions, notamment dans la révolution anglaise du 17 ième siècle, mais même dans celles qui étaient a-religieuses ou antireligieuses, comme la Révolution française et la révolution russe ».

Contenu et potentialités

« Des liens étroits unissent millénarisme et messianisme. Le millénarisme, attente d’un Royaume qui serait le Paradis retrouvé, se place souvent sous la direction d’un chef charismatique, un messie […] mais il peut y avoir des millénarismes sans messie […]. Le millénarisme est l’attente d’un royaume de repos et de paix mais les millénaristes ont souvent recours à la violence pour hâter l’avènement du royaume. En effet, si le millénarisme « arrive » par lui-même et d’un coup, s’il n’a pas, en théorie, à être instauré, les millénaristes cherchent souvent à faciliter ou avancer sa venue par des actions révolutionnaires. Autre contradiction apparente : si le Royaume est situé dans l’avenir, il est en fait conçu comme le retour de l’âge d’or originel. Le millénarisme est presque toujours réactionnaire et révolutionnaire à la fois. Il comprend en général, quoique appelé préliminaires, qui sont surtout des épreuves, annoncées par des signes célestes et terrestres : comètes, météores, pluies de sang, famines, épidémies, tremblements de terre. Ces épreuves sont habituellement orchestrées par un antimesie, l’Antécrist. L’ambiguïté de certaines de ces phases prémilléniales explique ques des interprétations opposées aient été données d’un même personnage par des hommes soumis a des influences millénaristes mais appartenant à des clans ou des partis antagonistes. Ainsi, l’empereur Frédéric II (mort en 1250) était considéré par certains de ses cotemporains, comme l’ "Empereur des derniers jours" destiné à conduire l’humanité vers le millénium et, par d’autres, comme l’Antéchrist ».

Puis à la page 375 dans la section 2 intitulée « Les grands moments du millénarisme chrétien » :

« Le millénarisme, très vivace dans le christianisme des premiers siècles, était profesé aussi bien par des « orthodoxes », tels Irénée de Lyon à la fin du 2 ième siècle et Hippolyte de Rome au début du 3 ième siècle, que par des « hérétiques » comme les montanistes, d’origine phrygienne, et, déjà à la fin du 1 er siècle par certains gnostiques (Cérinthe). Au début du 3 ième siècle, le millénarisme asiate touche des chrétiens africains comme Tertullien. Au début du 4 ième siècle encore, Lactance place le millenium parmi les attraits du christianisme. Mais un courant antimillénaristes se dessinait au sein du christianisme. Il fut d’abord inspiré par le discrédit d’une conception trop terrestre et matérielle de l’ideal chrétien, puis devant la crainte ressentie devant les tendances hérétiques et révolutionnaires des mouvements millénaristes. Origène, au 3 ième siècle, transporta le millenium de la société terrestre dans l’âme individuelle. Après des hésitations, Augustin, au début du 5 ième siècle, interpréta le millénarisme comme une allégorie spirituelle (Cité de Dieu, 20,7), et le poids de son autorité au Moyen Age fut une arme essentielle contre les millénaristes. En 431, le concile d’Ephèse condamna la conception littérale du millenium. Désormais l’Eglise insistera sur la parousie, le Jugement dernier, le second millenium, le millenium céleste ».

De ces considérations historiques apparaît clairement le fait que, pendant 2000 ans et à toutes époques de l’ère chrétienne, des mouvements à caractère sectaire et des dérives humaines se sont développés autour du « Règne des mille années » ou « Millénaire ». C’est la raison pour laquelle l’Eglise, à juste titre, a condamné toutes ces erreurs et graves dérives, en les désignant par le qualificatif de « millénarisme ».

D’un point de vue théologique, nous pouvons noter que la seule apparition du terme « millénarisme » dans le Catéchisme de l’Eglise Catholique se trouve au § 676 :

Cette imposture anti-christique se dessine déjà dans le monde chaque fois que l'on prétend accomplir dans l'histoire l'espérance messianique qui ne peut s'achever qu'au-delà d'elle à travers le jugement eschatologique: même sous sa forme mitigée, l'Eglise a rejeté cette falsification du Royaume à venir sous le nom de millénarisme (Cf. DS 3839), surtout sous la forme politique d'un messianisme sécularisé, "intrinsèquement perverse" (Cf. Pie XI, enc. "Divini Redemptoris" condamnant le "faux mysticisme" de cette "contrefaçon de la rédemption des humbles"; GS 20-21).

Nous pouvons lire dans le Denzinger § 3839 page 812 la très courte section concernant le Millénarisme, sous forme de question-réponse, à la suite du Décret suivant du Saint-Office, daté du 19 (21) juillet 1944 :

« Le prêtre Manuel de Lacunza y Diaz avait écrit vers 1810, sous le pseudonyme de Juan Josafat ben-Ezra, un ouvrage intitulé Venida del Mesias en gloria y majestad, qui fut interdit par le Saint-Office le 6 septembre 1824. Il soutenait un millénarisme mitigé. Contre cette doctrine soutenue à nouveau au 20 ième siècle, le Saint-Office avait pris, dans une lettre du 11 juillet 1941 à l’archevêque José M. Caro Rodriguez du Chili (PerRMOr 31 [1942], 167), une décision qui correspond au décret qui suit.
Ed : AAS 36 (1944), 212 ».

Question : Que faut-il penser du millénarisme mitigé qui enseigne qu’avant le jugement dernier, précédé ou non de la résurrection de plusieurs justes, le Christ notre Seigneur viendra visiblement sur notre terre pour y régner ?

Réponse (confirmée par le souverain pontife le 20 juillet) :

Le système du millénarisme mitigé ne peut pas être enseigné de façon sûre.

Ainsi nous comprenons plus précisément la raison pour laquelle « le millénarisme mitigé ne peut pas être enseigné ne façon sûre ». Il suffit simplement de s’entendre sur les mots, de bien identifier la portée qui leur est conférée, en s’attachant à ne pas parler de « millénarisme » mais plutôt de « millénaire », qui lui, fait intégralement partie du donné biblique. C’est donc une vérité de foi, que personne ne peut nier puisque c’est Dieu Lui-même qui nous en affirme l’existence de ces mille ans de paix puisque Satan sera enchaîné (Cf. Ap 20,1-6).

Il suffit de donner une juste interprétation de ces « mille ans » de paix, en établissant sa correspondance avec le règne glorieux du Christ, comme explicitement mentionné dans les Saintes Ecritures en Ap 20,6 : « Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection! La seconde mort n'a point de pouvoir sur eux; mais ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans ».

Lorsque dans la question formulée ci-dessus, est évoqué que le « Christ notre Seigneur viendra visiblement sur notre terre pour y régner », il apparaît clairement qu’une seconde venue semblable à la première, au sens où le Verbe de Dieu s’incarnerait de nouveau, est totalement à proscrire.

La seconde venue du Seigneur est essentiellement une venue dans les cœurs et dans les âmes et donc par nature invisible et cachée, bien qu’au regard de l’ensemble du « millénaire » biblique, certains évènements comme l’apparition de la Croix glorieuse dans le Ciel (le Signe du Fils de l’Homme selon Mt 24,30) seront visibles par toute l’humanité.

Avec tout le respect que devons à Saint Augustin, nous ne pouvons légitimement pas retenir l’interprétation selon laquelle l’humanité est déjà entrée dans la période du millénaire biblique (en dehors des considérations liées à son symbolisme), au cours de laquelle il doit y avoir la paix, puisque Satan est enchaîné. A regarder un seul instant l’état du monde actel et l’ensemble de l’humanité, c’est loin d’être le cas, bien au contraire ! Par conséquent, cette interprétation qui fait malheureusement encore autorité jusqu’à ce jour, ne peut et ne devrait être logiquement retenue. Le texte biblique quant à lui, est Parole de Dieu, qui par nature est dogmatique. Par conséquent, on ne peut et on ne doit occulter le sens littéral (qui est toujours un « garde-fou ») qui [b]porte indéniablement et intrinsèquement en lui-même la dimension fondamentale de paix qui doit régner pendant les milles ans (symboliques ou non).


Afin d’illustrer mes propos sur le sujet, je me permets de reprendre les excellentes explications données par Mgr Grégori, extraites de l’ouvrage « La venue intermédiaire de Jésus dans les écrits du Nouveau Testament », pages 60 à 62 :

« A partir de Saint Augustin, presque tous les commentateurs du chapitre 20 de l’Apocalypse repoussent catégoriquement notre l’interprétation [celle que nous présentons et retiendrons également dans notre étude par l’ensemble de notre argumentaire], car ils confondent le Millénaire avec le millénarisme, bien qu’ils ne soient pas d’accord quand ils essaient de l’expliquer.

La majeure partie des interprètes suit l’idée de Saint Augustin, selon lequel les « mille ans » sont compris depuis la Résurrection de Jésus-Christ jusqu’à la fin du monde. Il y en a quelques-uns qui retardent le commencement du Millénaire jusqu’à l’édit de Constantin (année 313). Il y en a qui le considèrent comme une allégorie du salut obtenu par quelques juifs dans le cadre de l’ancienne alliance et le situent dans l’Ancien Testament ; et il y en a qui l’interprètent même comme la gloire dont jouissent les bienheureux dans le Ciel, dans l’attente de la future résurrection glorieuse des corps.

Cette divergence générale d’opinions est le signe évident que les différentes interprétations ne donnent pas satisfaction. De fait il y en a, comme Jean-Louis d’Aragon et Alfred Wilkenhauser, qui le reconnaissent ouvertement.

Toutes ces interprétations se heurtent d’une façon éclatante à la nature du Millénaire, tel que le présente l’Apocalypse : une période de temps située entre deux autres périodes, caractérisées par l’influence du démon sur la vie des hommes : par conséquent c’est une période qui ne commence pas par la Résurrection de Jésus-Christ et encore moins par l’édit de Constantin, parce que le démon a continué, même après la Rédemption, sa guerre furibonde contre l’Eglise, avec d’atroces persécutions, des schismes et des hérésies, des idéologies perverses, etc. C’est une période pourtant postérieure à la vie de Jésus-Christ et qu’on ne peut pas situer, par conséquent, dans l’Ancien Testament. C’est une période de l’histoire de l’Eglise et c’est pourquoi on ne peut pas la rapporter à la gloire des bienheureux dans le Ciel. C’est une période durant laquelle le Satan sera emprisonné, ce qui signifie qu’on le réduira à l’impuissance de nuire spirituellement et matériellement aux hommes, période qui aura comme caractéristique la réalisation du Règne du Christ Rédempteur, qui de cette façon pourra avoir, à la fin, les fruits de son œuvre rédemptrice ».

C’est cette ligne directrice présente l’avantage d’une juste et cohérente analyse de nos temps actuels, précédant le « millénaire » d’Ap 20,1-6.

Bien entendu, il s’agit de considérer, qu’à proprement parler cette durée effective de temps peut être réelement d’environ mille années « car rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1,37), comme s’avérer purement symbolique, ou même les deux à la fois.

Pour écarter définitivement l’idée que le propos que nous tenons ici n’est pas une forme de nouveau millénarisme, analysons deux interventions majeures du Pape Jean-Paul II, qui énonce clairement que le Retour du Christ Glorieux est proche, et dénonce dans le même temps toute forme de millénarisme :

- extrait de l’homélie prononcée à Beyrouth, le 11 mai 1997 lors de la visite pastorale au Liban :

« Assurément, vos ancêtres ont appris par la prédication apostolique, en particulier par les missions de saint Paul, l'histoire du salut, les événements qui se sont succédé du dimanche des Rameaux au Vendredi saint et au Dimanche de Pâques. Le Christ a été crucifié, mis au tombeau, mais il est ressuscité le troisième jour. Le Mystère pascal de Jésus Christ constitue le coeur même de l'histoire du salut, comme le montre bien, à la Messe, l'acclamation paulinienne après la consécration: « Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire». Toute l'Eglise attend sa venue, en Orient et en Occident. Les fils et les filles du Liban attendent son nouvel avènement. Nous vivons tous l'Avent des derniers temps de l'histoire et nous cherchons tous à préparer la venue du Christ, à édifier le Règne de Dieu qu'il a annoncé ».

- extrait de l’homélie du 24 mai 1998 à Turin :

« Pourquoi restez-vous à regarder le ciel ? Ce Jésus …reviendra un jour (Ac 1,11). La question nous est adressée à nous aussi : nous sommes à présent dans le temps de l’attente, agissante et vigilante, du retour glorieux du Christ.
Notre esprit, animé par une vive espérance, se réjouit et appelle : « Viens, Seigneur Jésus » et la réponse rapportée par le livre de l’Apocalypse, remplit de joie notre cœur, comme celui de tout croyant : « Oui, je viens bientôt ! Amen ! (Cf Ap 22,20) ».

Ainsi toute personne qui voudrait lier ces annonces à la notion même de « millénarisme » se condamnerait d’elle-même puisque dans la lettre apostolique « Tertio Milllenio Adveniente » du 10 novembre 1994 nous lisons au § 23 :

« Le pontificat actuel, depuis son premier document, parle du grand Jubilé d'une manière explicite et invite à vivre la période d'attente comme " un nouvel Avent ". Il est ensuite revenu bien d'autres fois sur ce thème, s'y étendant largement dans l'encyclique Dominum et vivificantem. En effet, la préparation de l'An 2000 devient comme une de ses clés d'interprétation. Il n'est certes pas question de se prêter à un nouveau millénarisme, comme certains le firent à la fin du premier millénaire; ce que l'on veut au contraire, c'est de rendre particulièrement attentif à tout ce que l'Esprit dit à l'Église et aux Églises (Cf. Ap 2,7 et suivants), comme aussi aux individus à travers les charismes qui sont au service de la communauté entière. On entend souligner ce que l'Esprit suggère aux diverses communautés, des plus petites, comme la famille, aux plus grandes, comme les nations et les organisations internationales, sans oublier les cultures, les civilisations et les saines traditions. Malgré les apparences, l'humanité continue à attendre la révélation des fils de Dieu et vit de cette espérance, comme en travail d'enfantement, selon l'image utilisée avec tant de force par saint Paul dans la Lettre aux Romains (Cf. Rm 8,19-22 ).

Confortons encore notre argumentation en nous rapportant également au § 8, extrêment significatif, de la lettre du Pape Jean-Paul II « aux religieux et religieuses des familles Montfortaines » du 8 décembre 2003 :

« L'Esprit Saint invite Marie à "se reproduire" dans ses élus, en développant en eux les racines de sa "foi invincible", mais également de sa "ferme espérance" (Cf. Traité de la vraie dévotion, n. 34). C'est ce qu'a rappelé le Concile Vatican II: "Cependant, tout comme dans le ciel où elle est déjà glorifiée corps et âme, la Mère de Jésus représente et inaugure l'Eglise en son achèvement dans le siècle futur, de même sur cette terre, en attendant la venue du jour du Seigneur, elle brille déjà comme un signe d'espérance assurée et de consolation devant le Peuple de Dieu en pèlerinage" (Const. Lumen gentium, n. 68). Cette dimension eschatologique est contemplée par saint Louis-Marie, en particulier lorsqu'il parle des "saints des derniers temps", formés par la Sainte Vierge afin d'apporter dans l'Eglise la victoire du Christ sur les forces du mal (Cf. Traité de la vraie dévotion, n° 49-59). Il ne s'agit en aucune façon d'une forme de "millénarisme", mais du sens profond du caractère eschatologique de l'Eglise, liée à l'unicité et à l'universalité salvifique de Jésus Christ. L'Eglise attend la venue glorieuse de Jésus à la fin des temps. Comme Marie et avec Marie, les saints sont dans l'Eglise et pour l'Eglise, afin de faire resplendir sa sainteté, afin d'étendre jusqu'aux extrémités de la terre et jusqu'à la fin des temps l'oeuvre du Christ, unique Sauveur ».

A la lumière de ces considérations nous pouvons conclure dans la même optique que celle du Saint-Père Jean-Paul II et de tous ses prédécesseurs, qui depuis une centaine d’années ont eu l’intuition du retour du Christ dans un avenir proche, sans pour autant que cela soit assimilé et assimilable à une quelconque forme de millénarisme, qu'il s'agit de ne pas confondre le millénaire de paix d'Ap 20,1-6 et la conception erronée du millénarisme condamnée à raison par la Sainte Eglise.
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Message par pax et bonum Jeu 27 Mai 2010 - 9:57

D'accord,je relirai cela à tête reposée ,mais évitons ,SVP,d'ouvrir des fils sur le même sujet.Cela donne du travail de classement aux modérateurs et fait disparaître les derniers sujets dans la fenêtre "Portail"
Merci.A bientôt!
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Message par Valtortiste91 Jeu 27 Mai 2010 - 12:31

Bien documenté : il faut en effet reprendre pas à pas, car ce dossier à l'air bien sourcé.
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Message par pax et bonum Jeu 27 Mai 2010 - 18:25

Je suis pour la réhabilitation du moine Calabrais du 12ème siècle:Joachim de Flore.

Ce grand intuitif est "Vénérable",dans l'Eglise",Bienheureux" dans l'Eglise locale.

Son erreur n'a pas été d'annoncer l'Ere du Saint-Esprit,mais d'en déterminer la période historique.Sa prophéie reste donc valable et rejoint toutes les annonces de la Nouvelle Pentecôte.
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Message par Joannes Maria Ven 4 Juin 2010 - 11:07

Oui très certainement.
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Message par Her Lun 7 Juin 2010 - 23:59

Bonjour Pax&Bonum,

Je suis aussi pour la réhabilitation de Joachim de Flore ?

Puisque vous semblez bien connaître le sujet, peut-être pourriez-vous nous faire un texte dans mon style (une courte biographie suivie de ses prophéties) à rajouter à ma liste des prophéties.

Meilleures pensées
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Message par mariette Mar 8 Juin 2010 - 5:24

Garabandal est l'annonce des 1000 ans de paix...

Plus de mort, plus de maladies... Fin du PECHE ORIGINEL...

Pour un petit.......Reste........

Ce temps est à notre porte...

Et c'est la VIERGE MARIE qui ouvrira la Porte... La VIERGE de l'APOCALYPSE...

1000 ans reste avant tout une fourchette de temps...Une éternité ?

DIEU CREATEUR parmis nous... Une évidence...

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Pour comprendre véritablement ce qu'est le Millénarisme Empty Le millénaire biblique devrait être quelques siècles

Message par Joannes Maria Mar 8 Juin 2010 - 7:03

Notre Seigneur Jésus dit à Marie Sevray, qu'en réalité le millénaire biblique sera vraisemblablement quelques siècles, en ces termes :

De l’ouvrage « Divins appels »:

- extrait du message donné le 31 décembre 1934, pages 177 à 179 :

« Dis aux âmes, dis qu’on le leur dise, que Je brûle du désir ardent de les voir toutes et chacunes livrées à l’action variée à l’infini de mon Esprit. Là est l’apothéose que Je prépare à la terre avant de clore le temps. Il faut cette période, il faut cette période de recueillement des âmes, même au milieu de la foule, pour que l’Esprit les puisse travailler à l’aise, n’importe où, n’importe quand. Puis il y aura un renouveau magnifique, comme un splendide concert universel, chaque âme disant sa note, celle que lui aura apprise l’Esprit de Lumière et d’Amour, l’Esprit des divines transformations […]. Moi, Créateur, Je veux, avant de clore le temps, Je veux jouir comme un éclair de ma créature, belle, étincellante ! Ma création…que de peines profondes elle M’a causées après…Je veux l’entrevoir belle ! Avant de détruire cette terre que J’ai formée, avant de la transformer, car de destruction à proprement parler, il ne saurait être question…J’ai dit que J’en jouirai dans un éclair, voulant marquer par là que la période ne sera pas des siècles, mais elle durera cependant des années ».
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Message par mariette Mar 8 Juin 2010 - 10:48

Un texte bien intéressant que je ne connaissais pas...

Je dirais : çà tient la route !

L'Homme au travers de ce Plan heureux retrouverait sa place d'avant le péché originel... et laisserait ses larmes derrière lui !

Un vrai plan amoureux de la part de DIEU !

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Message par Gilles Lun 8 Juil 2013 - 12:18

Merci beaucoup "Joannes Maria" pour cette étude approfondie au sujet du "Millénarisme". Remerciement 

Quoiqu'il en soit, la bonne nouvelle dans tout cela, c'est que nous pouvons affirmer que Notre Seigneur Jésus-Christ reviendra bien sur cette Terre un jour. Gloire à toi Seigneu 

Bien fraternellement...

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Message par Père Nathan Dim 23 Jan 2022 - 14:18

Le 'millénarisme' d'Irénée a-t-il été condamné
par le Catéchisme de l’Église catholique ?  .... en 4 pages


S
En son temps, j’ai été interpellé - énergiquement quoique courtoisement -, par un
écrivain catholique qui m’a remontré que le Magistère avait définitivement relégué
au rang des doctrines à proscrire les croyances millénaristes en général, et, par
inclusion, la doctrine de Saint Irénée de Lyon sur le règne millénaire du Christ sur la
terre, avec ses élus.

Avant même d’exposer l’essentiel des arguments de ce contradicteur et d’y
répondre, il me paraît indispensable de rappeler que cette croyance a été contestée
dès les premiers siècles de l’Église.
En témoignent deux Pères de l’Église du IIe
siècle, qui, eux, y adhéraient fermement : Justin Martyr et Irénée de Lyon.
Justin (IIe s.), Dialogue avec Tryphon, 80 :

Pour moi et les chrétiens d'orthodoxie intégrale, tant qu'ils sont, nous savons qu'une résurrection de la chair adviendra, pendant mille ans, dans Jérusalem rebâtie et agrandie.
Beaucoup, par contre, même chrétiens de doctrine pure et pieuse, ne le reconnaissent pas.

Irénée de Lyon, Adv. Haer., V, 32, 1 : Ainsi donc, certains se laissent induire en erreur
par les discours hérétiques au point de méconnaître les 'économies' de Dieu et le
mystère de la résurrection des justes et du royaume qui sera le prélude de
l'incorruptibilité… Aussi est-il nécessaire de déclarer à ce sujet que les justes doivent
d'abord, dans ce monde rénové, après être ressuscités à la suite de l'Apparition du
Seigneur, recevoir l'héritage promis par Dieu aux pères et y régner ; ensuite
seulement aura lieu le jugement de tous les hommes. Il est juste, en effet, que, dans
ce monde même où ils ont peiné et où ils ont été éprouvés de toutes les manières par
la patience, ils recueillent le fruit de cette patience ; que, dans le monde où ils ont
été mis à mort à cause de leur amour pour Dieu, ils retrouvent la vie ; que, dans le
monde où ils ont enduré la servitude, ils règnent. »


Mais ces deux Pères vénérables étaient à cent lieues d’imaginer que, deux siècles
plus tard, cette conception, qu’ils considéraient comme apostolique, apparaîtrait
comme tellement irrecevable aux yeux de l’évêque et historiographe de l’Église,
Eusèbe de Césarée, que ce dernier l’engloberait dans sa condamnation du
millénarisme, non sans faire retomber la responsabilité de ce qu’il considérait
comme une incongruité doctrinale, sur le presbytre Papias (IIe s.) :
Hist. Eccl., III, 39, 11-13 (= EUSÈBE, SC 31, p. 154) : Le même Papias ajoute d'autres choses qui seraient parvenues jusqu'à lui par une tradition orale, certaines paraboles étranges du Sauveur et certains enseignements bizarres et d'autres choses tout à fait fabuleuses. Par exemple, il dit qu'il y a aura mille ans après la résurrection des morts et que le règne du Christ aura lieu corporellement sur la terre […] Il a été cause qu'un très grand nombre d'écrivains ecclésiastiques après lui ont adopté les mêmes opinions que lui, confiants dans son antiquité : c'est là ce qui s'est produit pour Irénée et pour d'autres qui ont pensé la même chose que lui. »


Évêque post-nicéen, Eusèbe avait une conception de l’exercice de la royauté de Dieu,
qui ne pouvait être que céleste et spirituelle. Il n’est donc pas surprenant qu’il ait
considéré comme « fabuleux », le témoignage des presbytres, en général, et celui
de Papias, en particulier, à propos du royaume millénaire du Christ sur la terre.
Rappelons brièvement et sans pouvoir ici entrer dans les détails, que, plus tard, cette
doctrine eut l’infortune d’avoir contre elle le grand Augustin (354-430), qui, après
avoir fermement cru à la littéralité des descriptions du Royaume millénaire de
l’Apocalypse, a finalement considéré qu’il fallait les comprendre au sens spirituel,
voire allégorique. Pour lui, l’Église EST le Royaume du Christ sur la terre, et il ne
faut pas en attendre un autre, si ce n’est dans les cieux. Au fil des siècles, et non
sans peine et avec de multiples controverses, cette conception s’est imposée à toute
la chrétienté.

Pourtant la croyance vénérable n’était pas morte, et elle resurgissait
périodiquement, sous des formes plus ou moins grossières, sociales, voire politiques,
mais aussi, quoique beaucoup plus rarement, sous sa forme biblique et patristique,


. Tous reconnaissent honnêtement, quoique avec gêne, qu’Irénée de Lyon
était millénariste.

Aucun d’entre eux ne me dissuade d’étudier sa doctrine, ni ne vit
quelque inconvénient que ce soit à ce que soient publiées des recherches à son
propos.
....
J’avais, bien entendu, lu ces passages négatifs du Catéchisme, mais je n’avais pas un instant  considéré qu’il pût s’agir d’une condamnation du millénarisme des Pères de l’Église non hérétiques, et surtout d’Irénée de Lyon, l’une des références majeures de la Tradition de l’Église catholique. Pour fixer les choses voici le texte du Catéchisme,
dont il est question:

[L’Epreuve ultime de l’Église]. § 675. Avant l’avènement du Christ, l’Église doit passer
par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants (cf. Lc 18, 8 ; Mt 24,
12). La persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre (cf. Lc 21, 12 ; Jn 15, 19,
20) dévoilera le « mystère d’iniquité » sous la forme d’une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au prix de l’apostasie de la vérité.
L’imposture religieuse suprême est celle de l’Anti-Christ, c’est-à-dire celle d’un pseudomessianisme où l’homme se glorifie lui-même à la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair (cf. 2 Th 2, 4-12 ; 1 Th 5, 2-3 ; 2 Jn 7, 1 Jn 2, 18.22).
§ 676. Cette imposture antichristique se dessine déjà dans le monde chaque fois que l’on prétend accomplir dans l’histoire l’espérance messianique qui ne peut s’achever qu’audelà d’elle à travers le jugement eschatologique ; même sous sa forme mitigée, l’Église a rejeté cette falsification du Royaume à venir sous le nom de millénarisme (cf. DS 3839),  surtout sous la forme politique d’un messianisme sécularisé, « intrinsèquement perverse  » (cf. Pie XI, enc. « Divini Redemptoris » condamnant le « faux mysticisme » de cette « contrefaçon de la rédemption des humbles » ; GS 20-21).

Pourtant, dans l’abondant échange que j’ai eu avec un contradicteur,
j’ai noté, avec surprise d’abord, puis, avec une inquiétude croissante, que son
opposition à la croyance en un Royaume millénaire du Christ sur la terre, même dans
sa version patristique, surtout irénéenne, qui s’avérait une pierre d’achoppement
majeure, pouvait se prévaloir d’un accord magistériel au moins implicite
.
Tel n’était pas mon avis, ni celui d’un ancien professeur de théologie, que j’ai alors
immédiatement consulté et qui estimait, comme moi, que ce développement propre
au Catéchisme vise le millénarisme politique et social, à coloration philosophique
ou religieuse, qui a ressurgi au XIXe siècle.
Pour comprendre les causes de cette interprétation erronée des § 675 et 676 du Catéchisme, il est indispensable de les resituer dans leur contexte. Voici d’abord des extraits significatifs des paragraphes antécédents (671 à 674)13 :
CEC, 671 : « Déjà présent dans son Église, le Règne du Christ n’est cependant pas
encore achevé "avec puissance et grande gloire" (Lc 21, 27) par l’avènement du Roi
certainement pas contraire à l’enseignement d’Irénée en cette matière, en particulier dans le Livre V de son ouvrage Contre les Hérésies.

CEC 673 : « Depuis l’Ascension l’avènement du Christ dans la gloire est imminent,
même s’il ne nous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père
a fixés de sa seule autorité » (Ac 1, 7). Cet avènement eschatologique peut
s’accomplir à tout moment même s’il est "retenu", lui et l’épreuve finale qui le
précédera. »
CEC 674 : « La venue du Messie glorieux est suspendue à tout moment de l’histoire
à sa reconnaissance par tout Israël, dont "une partie s’est endurcie" [cf. Rm 11, 25]
dans "l’incrédulité" (Rm 11, 20) envers Jésus.
S. Pierre le dit aux juifs de Jérusalem
après la Pentecôte : Repentez-vous et convertissez-vous, afin que vos péchés
soient pardonnés et qu’ainsi le Seigneur fasse venir le temps de répit. Il enverra alors
le Christ qui vous est destiné, Jésus, celui que le Ciel doit garder jusqu’au temps de
la restauration universelle dont Dieu a parlé dans la bouche de ses saints prophètes
(Ac 3, 19-21)… »

CEC, 671 semble opter pour un Royaume terrestre du Christ, en parlant de
« l’avènement du Roi sur la terre… »
CEC 672 paraît bien confirmer cette orientation en parlant de « l’établissement
glorieux du Royaume messianique attendu par Israël ». En effet, comme je l’ai
illustré à plusieurs reprises dans mon ouvrage, les sources rabbiniques ne laissent
aucun doute sur le fait que ce Royaume messianique sera terrestre. La tradition
juive en parle comme des "Jours du Messie" - traduction littérale de l’expression
hébraïque, yemot hammashiah -, ou comme des "Temps messianiques", périphrase commune et populaire désignant la même réalité.

CEC 673 et 674, par contre, se font l’écho d’une tradition peu sûre - même s’il se
peut qu’on la trouve chez quelques Pères et écrivains ecclésiastiques vénérables (ce
que je n’ai pu établir) -, selon laquelle le katechon de 2 Th 2, 6, c'est-à-dire, "ce
qui retient" la manifestation de l’Antichrist, est le défaut de « reconnaissance du
Messie glorieux… par tout Israël », alors que, pour de très nombreux théologiens,
c’est l’Église qui joue ce rôle
.
Cette conception, outre qu’elle ne cite aucune source traditionnelle ancienne
susceptible de l’accréditer, me paraît révéler la conviction intime de nombre de
théologiens et d’hommes d’Église - dont les papes récents et l’actuel – que
l’avènement glorieux du Royaume, assimilé par eux à la Parousie et à la fin de ce
monde, ne pourra avoir lieu tant que tous les juifs ne se seront pas convertis au
christianisme. On peut, dès lors, se demander si ce n'est pas cette conviction qui
a, consciemment ou non, motivé le zèle de Benoît XVI à rétablir, motu proprio,
même en en mitigeant quelque peu le caractère blessant, la prière pour que les
Juifs « reconnaissent Jésus Christ »
.
CEC 674 :
- 1. Problématique me paraît être le développement qui interprète implicitement
les paroles de Pierre, en Ac 3, 19 ("Repentez-vous et convertissez-vous, afin que
vos péchés soient pardonnés"), comme signifiant que la 'repentance' et la
'conversion' auxquelles l’apôtre exhorte les juifs, conditionnent le 'pardon' qu’ils
recevront alors pour le péché d’avoir rejeté et crucifié Jésus. Or, à l’évidence, le
texte ne parle pas de CE péché-là, mais de la "rémission DES péchés", au pluriel.
Inauguré par le baptême de Jean (Mc 1, 4 = Lc 3, 3), ce ministère a été repris par
Jésus et étendu à toutes les nations avec la puissance de l’Esprit Saint (cf. Lc 24,
47). Il importe de prendre garde au sens des mots. Le verbe grec metanoein, presque universellement traduit par "se repentir", ne connote pas exactement ce que nous en comprenons mécaniquement, mais le changement radical de conduite. Quant au verbe grec epistrephein, il traduit le plus souvent, dans la Septante, la racine
verbale hébraïque ShUV, qui signifie à la fois, "revenir", "se retourner", "changer
d’avis", et surtout "se convertir", c’est-à-dire revenir à Dieu.

- 2. Le Catéchisme cite Ac 3, 21 selon la traduction quasi unanime chez les
catholiques - et à mon avis fautive (même si elle est techniquement possible) -, qui
parle de l’avènement de "Jésus, que le Ciel doit garder jusqu’au temps de la
restauration universelle dont Dieu a parlé dans la bouche de ses saints prophètes".
J’ai dit maintes fois, dans mes écrits, à quel point cette traduction "paresseuse" est
dommageable, en ce qu’elle s’attache à un seul sens du hapax qu’est le substantif
grec, apokatastasis, en négligeant la polysémie du verbe apokathistanai, qui signifie
également acquitter ce qui est dû, ou réaliser une promesse. C’est pourquoi je la

Je m’appuie pour affirmer cela sur Irénée de Lyon, en Adv. Haereses, V, 34.2 (IRENEE DE LYON, Contre les Hérésies, Livre V, vol. 2, SC 152, Cerf, 1969, p. 427) : « Cette plaie qui est la mort, Dieu la guérira en nous rétablissant [restituo, en latin, apokathistèmi, en rétroversion grecque d’après la version arménienne], dans l’héritage des Pères… »
Or, par définition, les chrétiens n’ont jamais été
"établis", historiquement et géographiquement sur la terre d’Israël. C’est pourquoi l’éditeur traducteur de cette œuvre d’Irénée précise, dans la note 2 correspondante (ID., Ibid., V, vol. 1, p.342) : « Le préfixe apo- peut aussi suggérer l’idée d’une chose qui est due, soit en vertu d’un mérite, soit en vertu d’une promesse […], le verbe apokathistèmi signifiera alors "établir quelqu’un dans la situation à laquelle il a droit" […] le grec… suggère, que ce faisant, il s’acquitte d’une promesse… ».
J’ajouterai que le verbe connote l’idée de rétablir quelqu’un, ou quelque chose, dans un état meilleur que celui qui était le sien auparavant, ou qui aurait dû être le sien et dont il n’a pas bénéficié. Dans ce cas, le préfixe apo- implique l’idée de combler un manque. Les promesses des prophètes n’étaient pas destinées aux païens mais, par les mérites infinis de sa mort, Jésus les en a rendus cohéritiers, avec les juifs, accomplissant ainsi tout ce qu’annonçaient les Écritures. Il y a donc, dans l’emploi de
ce verbe dans ce contexte, une connotation d’accomplissement plénier. En choisissant de rendre le substantif grec "apokatastasis" par "acquittement", j'ai voulu rendre l'un des sens, peu familier aujourd'hui, de ce mot, qui, surtout sous sa forme latine équivalente de "repraesento", signifie payer immédiatement ce qui est dû. On peut également consulter mon article « Bilan de mes recherches sur
le terme "apokatastasis" en Actes 3, 21  rends systématiquement par une périphrase que j’ai maintes fois modifiée, et dont je donne ici la forme qui se rapproche le plus de ce que je crois en comprendre :
« ...jusqu’aux temps de l’entrée en vigueur de tout ce que Dieu a énoncé
par la bouche de ses saints prophètes de toujours ».
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Message par Isabelle-Marie Dim 31 Juil 2022 - 15:20

L'église condamne les hérésies millénaristes telles que le communisme et le nazisme. La quête du meilleur des mondes conduit au totalitarisme. Ce sont des contre-façons grossières des promesses bibliques. Mais Florian Boucansaud pense que sur ce sujet longtemps controversé (car la reconnaissance récente de la doctrine de Saint Irénée change la donne) les écrits de Luisa Piccarreta et de Maria Valtorta rejoignent et enrichissent l'enseignement du Saint Évêque de Lyon, dans son exégèse des textes bibliques.  Évêque  Lis la Bible!  

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Message par Cinci Dim 31 Juil 2022 - 18:45

La quête du meilleur des mondes conduit au totalitarisme. Ce sont des contre-façons grossières des promesses bibliques.



En effet. C'est bien dit. 

Cinci
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Message par Isabelle-Marie Dim 31 Juil 2022 - 22:23

Cinci a écrit:
La quête du meilleur des mondes conduit au totalitarisme. Ce sont des contre-façons grossières des promesses bibliques.



En effet. C'est bien dit. 

Oui, la première partie expose plus au long l'enseignement de St Irénée sur cette question, et le rôle qu'a pu jouer la révélation dite privée. Pour Florent Boucansaud, à travers les deux mystiques citées, le Seigneur vient vraiment au secours de son Église et lève le voile sur le mystère des derniers temps dans lesquels nous sommes. Lightbulb



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Message par Isabelle-Marie Mar 2 Aoû 2022 - 9:15

Extrait de la deuxième partie :

"Le Christ offre à Luisa Piccarreta un repère temporel [les six mille ans et le renouvellement selon des périodes de deux mille ans] qui nous permet de situer la création d'Adam et il insiste maintenant auprès de Maria Valtorta afin que nous comprenions bien qu'Adam, le premier être humain, est uniquement le fruit de la toute-puissance divine créatrice. Ces paroles ont pour moi une importance capitale, si l'on veut méditer à propos des fins dernières de l'humanité. Je crois que pour essayer de comprendre, partiellement bien sûr, la fin, il faut déjà essayer de comprendre le début.

Écoutons Jésus qui nous éclaire à propos de la création d'Adam : "Il n'y a pas eu d'auto-genèse, il n'y a pas eu d'évolution. Il y a eu simplement la création voulue par le Créateur. Voilà une sottise que de croire que Dieu, après avoir décidé de se donner une création, ait pu faire des choses informes ou incomplètes, et attendre d'en être glorifié à la fin du cycle évolutif lorsque chaque créature, et toutes les créatures ensemble, auraient atteint la perfection de leur nature, en devenant enfin aptes à satisfaire le but naturel ou surnaturel pour lequel elles auraient été créées. L'ignorance très répandue chez les croyants, engendre des idées erronées sur l'image de Dieu. Le singe fut ce qu'il est dès l'instant où il fut créé et fit ses premiers bonds sur les arbres du paradis terrestre. L'homme fut ce qu'il est dès l'instant où Dieu le créa à partir de la boue, et où il lui insuffla l'esprit, ce qu'il n'avait fait à aucune autre créature. Un des points qui fait sombrer votre orgueil dans l'erreur, un point qui avilit par-dessus tout précisément votre orgueil, en vous donnant une origine que vous répudieriez comme étant dégradante si vous étiez moins dévoyés, est celui de la théorie darwinienne. Pour ne pas admettre l'existence de Dieu qui dans sa puissance peut très bien avoir créé l'univers du néant, et l'homme de la boue déjà créée, vous assumez la paternité d'une bête. L'homme actuel refuse d’admettre un créateur parce qu'il est trop orgueilleux pour reconnaître qu'il a été créé mais il admet descendre de ces brutes. Il peut ainsi se dire : c'est tout seuls que nous avons évolués de l'état d'animal à celui d'homme. Il se dégrade lui-même par refus de s'humilier devant Dieu. Et il s'abaisse, ah comme il s'abaisse ! A l'époque de la première corruption, il avait l'aspect de l'animal. Mais il en a aujourd'hui les pensées et le cœur. Et son âme de par sa collusion toujours plus profonde avec le mal, a pris le visage de Satan chez trop d'hommes." (à Maria Valtorta, le 20 décembre 1943)

Par conséquent, grâce à tous ces éléments que je viens d'exposer je suppose plus que jamais que la création humaine puisse effectivement dater d'environ six mille ans. A mon sens, il demeure donc tout à fait possible que l'histoire de l'humanité se déploie sur l'envergure totale d'une semaine composée de sept millénaires. On en revient donc à l'enseignement de saint Irénée et au concept de Semaine Universelle que j'évoquais de manière succincte, dans la première émission, à savoir que le 7è jour, le 7è millénaire serait celui du royaume des justes sur la terre, le jour du repos en quelque sorte, comme l'est notre dimanche actuel. Cette ère de paix, de sainteté, n'adviendra qu'après la purification, le renouvellement de la création. C'est ce que St Paul évoque d'ailleurs lorsqu'il dit que "la création sera libérée de l'esclavage de la corruption, pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu."

Dans tous les cas, si nous sommes arrivés aujourd'hui au crépuscule du 6è millénaire donc du 6è jour de la semaine universelle, je présume donc que le retour glorieux du Christ que l'on appelle aussi la parousie, est forcément proche. Pour autant, que ce soit bien clair, elle ne mettrait pas un terme définitif et soudain à l'histoire humaine mais inaugurerait à la fois le royaume des justes, et le temps du jugement eschatologique. Cela signifie que Dieu, et seulement Lui, devra juger et séparer l'ivraie du bon grain.

Et nous pouvons lire dans l'Écriture que c'est justement ce que l'apôtre Pierre expose à deux reprises. Écoutons ces premiers versets que nous trouvons dans la deuxième lettre de Pierre : "Par ces mêmes éléments, le monde d'alors périt dans les eaux du Déluge mais les cieux et la terre de maintenant, la même Parole les réserve et les garde pour le feu en vue du jour où les hommes impies seront jugés et périront. Car ce que nous attendons selon la promesse du Seigneur, c'est un ciel nouveau et une terre nouvelle, où résidera la justice." C'est évident, c'est limpide selon moi que ces paroles de Pierre n'évoquent en aucun cas le Ciel.

Et maintenant écoutons le deuxième passage de l'Écriture qui est cette fois un extrait du livre des Actes des Apôtres : "Repentez-vous donc et convertissez-vous, afin que vos péchés soient effacés et qu'ainsi le Seigneur fasse venir le temps du répit. Il enverra alors le Christ qui vous a été destiné, Jésus, celui que le ciel doit garder jusqu'au temps de la restauration universelle dont Dieu a parlé, par la bouche de ses saints prophètes."

Les termes "restauration universelle", "temps du répit", "il enverra alors le Christ" signifient clairement que la parousie ouvrira un temps merveilleux sur la terre.  

On pourrait d'ailleurs se demander à quels prophètes Pierre fait référence. Je pense qu'il parle notamment du prophète Isaïe. En effet il est assez simple à comprendre que les versets suivants que l'on trouve dans le livre du prophète Isaïe justement décrivent l'accomplissement du royaume de Dieu sur terre et non le paradis puisque vous allez entendre qu'il est toujours question de mort. Je vous lis ces quelques lignes : "Oui voici, je vais créer un ciel nouveau et une terre nouvelle. On ne se souviendra plus du passé. Il ne reviendra plus à l'esprit. On n'y entendra plus de pleurs ni de cris. Là, plus de nourrisson emporté en quelques jours, ni d'homme qui ne parvienne au bout de sa vieillesse. Le plus jeune mourra centenaire, ne pas atteindre cent ans sera malédiction. On bâtira des maisons, on y habitera. On plantera des vignes, on mangera leurs fruits. On ne bâtira pas pour qu'un autre habite, on ne plantera pas pour qu'un autre mange. Car les jours de mon peuple seront comme les jours d'un arbre. Et mes élus jouiront des ouvrages de leurs mains. Ils ne se fatigueront pas pour rien. Ils n'enfanteront plus pour l'épouvante. Car ils sont la descendance des bénis du Seigneur, eux et leur postérité. Alors avant qu'ils n'appellent moi je répondrai, ils parleront encore que moi je les aurai entendus. Le loup et l'agneau auront même pâture. Le lion comme le bœuf mangera du fourrage. Le serpent, lui se nourrira de poussière. Il n'y aura plus de mal, ni de corruption sur toute ma montagne sainte, dit le Seigneur."
Pour comprendre véritablement ce qu'est le Millénarisme Lionag10

Quelle espérance fabuleuse, vraiment ! Et nous le verrons d'ici quelques minutes mais cette espérance d'un temps de paix sur la terre ne participe en rien selon moi de l'hérésie millénariste condamnée par l'Église. [...] mais il y a une erreur théologique à éviter absolument cad que ce royaume des justes sur la terre ne pourra pas advenir avant le retour glorieux du Christ et le jugement eschatologique. Ce serait une hérésie de le penser. De même ce serait aussi hérétique de penser que le Christ reviendra pour régner à la manière d'un empereur pendant plusieurs centaines d'années.

Enfin, et cela me parait évident, je l'ai déjà dit mais il n'est pas question non plus d'imaginer que le but est d'installer l'humanité ici-bas. Le Ciel, la vision béatifique restent le seul et unique cap pour chacun d'entre nous.

D'autre part, grâce à ce même Magistère infaillible, nous savons également, et ce sont les mots mêmes du Catéchisme, que l'Église n'entrera dans la gloire du royaume, qu'à travers cette ultime Pâque où elle suivra son Seigneur dans sa mort, et sa résurrection. "
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Message par Yeshoua Mar 9 Aoû 2022 - 19:37

Le 'millénarisme' d'Irénée a-t-il été condamné
par le Catéchisme de l’Église catholique ?  .... en 4 pages


S
En son temps, j’ai été interpellé - énergiquement quoique courtoisement -, par un
écrivain catholique qui m’a remontré que le Magistère avait définitivement relégué
au rang des doctrines à proscrire les croyances millénaristes en général, et, par
inclusion, la doctrine de Saint Irénée de Lyon sur le règne millénaire du Christ sur la
terre, avec ses élus.

Avant même d’exposer l’essentiel des arguments de ce contradicteur et d’y
répondre, il me paraît indispensable de rappeler que cette croyance a été contestée
dès les premiers siècles de l’Église.
En témoignent deux Pères de l’Église du IIe
siècle, qui, eux, y adhéraient fermement : Justin Martyr et Irénée de Lyon.
Justin (IIe s.), Dialogue avec Tryphon, 80 :

Pour moi et les chrétiens d'orthodoxie intégrale, tant qu'ils sont, nous savons qu'une résurrection de la chair adviendra, pendant mille ans, dans Jérusalem rebâtie et agrandie.
Beaucoup, par contre, même chrétiens de doctrine pure et pieuse, ne le reconnaissent pas.

Irénée de Lyon, Adv. Haer., V, 32, 1 : Ainsi donc, certains se laissent induire en erreur
par les discours hérétiques au point de méconnaître les 'économies' de Dieu et le
mystère de la résurrection des justes et du royaume qui sera le prélude de
l'incorruptibilité… Aussi est-il nécessaire de déclarer à ce sujet que les justes doivent
d'abord, dans ce monde rénové, après être ressuscités à la suite de l'Apparition du
Seigneur, recevoir l'héritage promis par Dieu aux pères et y régner ; ensuite
seulement aura lieu le jugement de tous les hommes. Il est juste, en effet, que, dans
ce monde même où ils ont peiné et où ils ont été éprouvés de toutes les manières par
la patience, ils recueillent le fruit de cette patience ; que, dans le monde où ils ont
été mis à mort à cause de leur amour pour Dieu, ils retrouvent la vie ; que, dans le
monde où ils ont enduré la servitude, ils règnent. »


Mais ces deux Pères vénérables étaient à cent lieues d’imaginer que, deux siècles
plus tard, cette conception, qu’ils considéraient comme apostolique, apparaîtrait
comme tellement irrecevable aux yeux de l’évêque et historiographe de l’Église,
Eusèbe de Césarée, que ce dernier l’engloberait dans sa condamnation du
millénarisme, non sans faire retomber la responsabilité de ce qu’il considérait
comme une incongruité doctrinale, sur le presbytre Papias (IIe s.) :
Hist. Eccl., III, 39, 11-13 (= EUSÈBE, SC 31, p. 154) : Le même Papias ajoute d'autres choses qui seraient parvenues jusqu'à lui par une tradition orale, certaines paraboles étranges du Sauveur et certains enseignements bizarres et d'autres choses tout à fait fabuleuses. Par exemple, il dit qu'il y a aura mille ans après la résurrection des morts et que le règne du Christ aura lieu corporellement sur la terre […] Il a été cause qu'un très grand nombre d'écrivains ecclésiastiques après lui ont adopté les mêmes opinions que lui, confiants dans son antiquité : c'est là ce qui s'est produit pour Irénée et pour d'autres qui ont pensé la même chose que lui. »


Évêque post-nicéen, Eusèbe avait une conception de l’exercice de la royauté de Dieu,
qui ne pouvait être que céleste et spirituelle. Il n’est donc pas surprenant qu’il ait
considéré comme « fabuleux », le témoignage des presbytres, en général, et celui
de Papias, en particulier, à propos du royaume millénaire du Christ sur la terre.
Rappelons brièvement et sans pouvoir ici entrer dans les détails, que, plus tard, cette
doctrine eut l’infortune d’avoir contre elle le grand Augustin (354-430), qui, après
avoir fermement cru à la littéralité des descriptions du Royaume millénaire de
l’Apocalypse, a finalement considéré qu’il fallait les comprendre au sens spirituel,
voire allégorique. Pour lui, l’Église EST le Royaume du Christ sur la terre, et il ne
faut pas en attendre un autre, si ce n’est dans les cieux. Au fil des siècles, et non
sans peine et avec de multiples controverses, cette conception s’est imposée à toute
la chrétienté.

Pourtant la croyance vénérable n’était pas morte, et elle resurgissait
périodiquement, sous des formes plus ou moins grossières, sociales, voire politiques,
mais aussi, quoique beaucoup plus rarement, sous sa forme biblique et patristique,


. Tous reconnaissent honnêtement, quoique avec gêne, qu’Irénée de Lyon
était millénariste.

Aucun d’entre eux ne me dissuade d’étudier sa doctrine, ni ne vit
quelque inconvénient que ce soit à ce que soient publiées des recherches à son
propos.
....
J’avais, bien entendu, lu ces passages négatifs du Catéchisme, mais je n’avais pas un instant  considéré qu’il pût s’agir d’une condamnation du millénarisme des Pères de l’Église non hérétiques, et surtout d’Irénée de Lyon, l’une des références majeures de la Tradition de l’Église catholique. Pour fixer les choses voici le texte du Catéchisme,
dont il est question:

[L’Epreuve ultime de l’Église]. § 675. Avant l’avènement du Christ, l’Église doit passer
par une épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants (cf. Lc 18, 8 ; Mt 24,
12). La persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre (cf. Lc 21, 12 ; Jn 15, 19,
20) dévoilera le « mystère d’iniquité » sous la forme d’une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au prix de l’apostasie de la vérité.
L’imposture religieuse suprême est celle de l’Anti-Christ, c’est-à-dire celle d’un pseudomessianisme où l’homme se glorifie lui-même à la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair (cf. 2 Th 2, 4-12 ; 1 Th 5, 2-3 ; 2 Jn 7, 1 Jn 2, 18.22).
§ 676. Cette imposture antichristique se dessine déjà dans le monde chaque fois que l’on prétend accomplir dans l’histoire l’espérance messianique qui ne peut s’achever qu’audelà d’elle à travers le jugement eschatologique ; même sous sa forme mitigée, l’Église a rejeté cette falsification du Royaume à venir sous le nom de millénarisme (cf. DS 3839),  surtout sous la forme politique d’un messianisme sécularisé, « intrinsèquement perverse  » (cf. Pie XI, enc. « Divini Redemptoris » condamnant le « faux mysticisme » de cette « contrefaçon de la rédemption des humbles » ; GS 20-21).

Pourtant, dans l’abondant échange que j’ai eu avec un contradicteur,
j’ai noté, avec surprise d’abord, puis, avec une inquiétude croissante, que son
opposition à la croyance en un Royaume millénaire du Christ sur la terre, même dans
sa version patristique, surtout irénéenne, qui s’avérait une pierre d’achoppement
majeure, pouvait se prévaloir d’un accord magistériel au moins implicite
.
Tel n’était pas mon avis, ni celui d’un ancien professeur de théologie, que j’ai alors
immédiatement consulté et qui estimait, comme moi, que ce développement propre
au Catéchisme vise le millénarisme politique et social, à coloration philosophique
ou religieuse, qui a ressurgi au XIXe siècle.
Pour comprendre les causes de cette interprétation erronée des § 675 et 676 du Catéchisme, il est indispensable de les resituer dans leur contexte. Voici d’abord des extraits significatifs des paragraphes antécédents (671 à 674)13 :
CEC, 671 : « Déjà présent dans son Église, le Règne du Christ n’est cependant pas
encore achevé "avec puissance et grande gloire" (Lc 21, 27) par l’avènement du Roi
certainement pas contraire à l’enseignement d’Irénée en cette matière, en particulier dans le Livre V de son ouvrage Contre les Hérésies.

CEC 673 : « Depuis l’Ascension l’avènement du Christ dans la gloire est imminent,
même s’il ne nous appartient pas de connaître les temps et les moments que le Père
a fixés de sa seule autorité » (Ac 1, 7). Cet avènement eschatologique peut
s’accomplir à tout moment même s’il est "retenu", lui et l’épreuve finale qui le
précédera. »
CEC 674 : « La venue du Messie glorieux est suspendue à tout moment de l’histoire
à sa reconnaissance par tout Israël, dont "une partie s’est endurcie" [cf. Rm 11, 25]
dans "l’incrédulité" (Rm 11, 20) envers Jésus.
S. Pierre le dit aux juifs de Jérusalem
après la Pentecôte : Repentez-vous et convertissez-vous, afin que vos péchés
soient pardonnés et qu’ainsi le Seigneur fasse venir le temps de répit. Il enverra alors
le Christ qui vous est destiné, Jésus, celui que le Ciel doit garder jusqu’au temps de
la restauration universelle dont Dieu a parlé dans la bouche de ses saints prophètes
(Ac 3, 19-21)… »

CEC, 671 semble opter pour un Royaume terrestre du Christ, en parlant de
« l’avènement du Roi sur la terre… »
CEC 672 paraît bien confirmer cette orientation en parlant de « l’établissement
glorieux du Royaume messianique attendu par Israël ». En effet, comme je l’ai
illustré à plusieurs reprises dans mon ouvrage, les sources rabbiniques ne laissent
aucun doute sur le fait que ce Royaume messianique sera terrestre. La tradition
juive en parle comme des "Jours du Messie" - traduction littérale de l’expression
hébraïque, yemot hammashiah -, ou comme des "Temps messianiques", périphrase commune et populaire désignant la même réalité.

CEC 673 et 674, par contre, se font l’écho d’une tradition peu sûre - même s’il se
peut qu’on la trouve chez quelques Pères et écrivains ecclésiastiques vénérables (ce
que je n’ai pu établir) -, selon laquelle le katechon de 2 Th 2, 6, c'est-à-dire, "ce
qui retient" la manifestation de l’Antichrist, est le défaut de « reconnaissance du
Messie glorieux… par tout Israël », alors que, pour de très nombreux théologiens,
c’est l’Église qui joue ce rôle
.
Cette conception, outre qu’elle ne cite aucune source traditionnelle ancienne
susceptible de l’accréditer, me paraît révéler la conviction intime de nombre de
théologiens et d’hommes d’Église - dont les papes récents et l’actuel – que
l’avènement glorieux du Royaume, assimilé par eux à la Parousie et à la fin de ce
monde, ne pourra avoir lieu tant que tous les juifs ne se seront pas convertis au
christianisme. On peut, dès lors, se demander si ce n'est pas cette conviction qui
a, consciemment ou non, motivé le zèle de Benoît XVI à rétablir, motu proprio,
même en en mitigeant quelque peu le caractère blessant, la prière pour que les
Juifs « reconnaissent Jésus Christ »
.
CEC 674 :
- 1. Problématique me paraît être le développement qui interprète implicitement
les paroles de Pierre, en Ac 3, 19 ("Repentez-vous et convertissez-vous, afin que
vos péchés soient pardonnés"), comme signifiant que la 'repentance' et la
'conversion' auxquelles l’apôtre exhorte les juifs, conditionnent le 'pardon' qu’ils
recevront alors pour le péché d’avoir rejeté et crucifié Jésus. Or, à l’évidence, le
texte ne parle pas de CE péché-là, mais de la "rémission DES péchés", au pluriel.
Inauguré par le baptême de Jean (Mc 1, 4 = Lc 3, 3), ce ministère a été repris par
Jésus et étendu à toutes les nations avec la puissance de l’Esprit Saint (cf. Lc 24,
47). Il importe de prendre garde au sens des mots. Le verbe grec metanoein, presque universellement traduit par "se repentir", ne connote pas exactement ce que nous en comprenons mécaniquement, mais le changement radical de conduite. Quant au verbe grec epistrephein, il traduit le plus souvent, dans la Septante, la racine
verbale hébraïque ShUV, qui signifie à la fois, "revenir", "se retourner", "changer
d’avis", et surtout "se convertir", c’est-à-dire revenir à Dieu.

- 2. Le Catéchisme cite Ac 3, 21 selon la traduction quasi unanime chez les
catholiques - et à mon avis fautive (même si elle est techniquement possible) -, qui
parle de l’avènement de "Jésus, que le Ciel doit garder jusqu’au temps de la
restauration universelle dont Dieu a parlé dans la bouche de ses saints prophètes".
J’ai dit maintes fois, dans mes écrits, à quel point cette traduction "paresseuse" est
dommageable, en ce qu’elle s’attache à un seul sens du hapax qu’est le substantif
grec, apokatastasis, en négligeant la polysémie du verbe apokathistanai, qui signifie
également acquitter ce qui est dû, ou réaliser une promesse. C’est pourquoi je la

Je m’appuie pour affirmer cela sur Irénée de Lyon, en Adv. Haereses, V, 34.2 (IRENEE DE LYON, Contre les Hérésies, Livre V, vol. 2, SC 152, Cerf, 1969, p. 427) : « Cette plaie qui est la mort, Dieu la guérira en nous rétablissant [restituo, en latin, apokathistèmi, en rétroversion grecque d’après la version arménienne], dans l’héritage des Pères… »
Or, par définition, les chrétiens n’ont jamais été
"établis", historiquement et géographiquement sur la terre d’Israël. C’est pourquoi l’éditeur traducteur de cette œuvre d’Irénée précise, dans la note 2 correspondante (ID., Ibid., V, vol. 1, p.342) : « Le préfixe apo- peut aussi suggérer l’idée d’une chose qui est due, soit en vertu d’un mérite, soit en vertu d’une promesse […], le verbe apokathistèmi signifiera alors "établir quelqu’un dans la situation à laquelle il a droit" […] le grec… suggère, que ce faisant, il s’acquitte d’une promesse… ».
J’ajouterai que le verbe connote l’idée de rétablir quelqu’un, ou quelque chose, dans un état meilleur que celui qui était le sien auparavant, ou qui aurait dû être le sien et dont il n’a pas bénéficié. Dans ce cas, le préfixe apo- implique l’idée de combler un manque. Les promesses des prophètes n’étaient pas destinées aux païens mais, par les mérites infinis de sa mort, Jésus les en a rendus cohéritiers, avec les juifs, accomplissant ainsi tout ce qu’annonçaient les Écritures. Il y a donc, dans l’emploi de
ce verbe dans ce contexte, une connotation d’accomplissement plénier. En choisissant de rendre le substantif grec "apokatastasis" par "acquittement", j'ai voulu rendre l'un des sens, peu familier aujourd'hui, de ce mot, qui, surtout sous sa forme latine équivalente de "repraesento", signifie payer immédiatement ce qui est dû. On peut également consulter mon article « Bilan de mes recherches sur
le terme "apokatastasis" en Actes 3, 21  rends systématiquement par une périphrase que j’ai maintes fois modifiée, et dont je donne ici la forme qui se rapproche le plus de ce que je crois en comprendre :
« ...jusqu’aux temps de l’entrée en vigueur de tout ce que Dieu a énoncé
par la bouche de ses saints prophètes de toujours ».





Le mystère me dépasse mais il est évident que le catéchisme ne contredit pas Saint Irénée...

D'ailleurs je vais paraitre simpliste mais la prière du Notre Père que Jésus nous donne de dire avec Lui met un terme à toute fausse définition/interprétation à l'inspiration de Saint Irénée

... Que Ton règne vienne....
Sur la terre comme au Ciel.

Sinon comment Croire à l'Eucharistie?
Yeshoua
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Isabelle-Marie aime ce message

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