Méditation sur le Pape

par Invité Lun 14 Nov 2022 - 11:07

Sur ce sujet il y a deux écueils. Et c'est l'apôtre saint Jean (père apostolique du royaume de France) qui nous enseigne la voie à suivre durant le temps de l'abomination de la désolation.

Je rappelle premièrement que notre Seigneur nous enseigne que le Temple dont parle la prophétie de Daniel est son propre corps. Par conséquent, il s'agit du corps primordial de tout homme (46 ans, 46 chromosomes), mais aussi de son corps mystique, c'est à dire l'Eglise. Il parle bien entendu de l'Eglise militante, puisque l'Eglise souffrante (les âmes du Purgatoire) et l'Eglise triomphante sont hors d'atteinte. C'est justement pour cela que "les portes de la mort ne prévaudront pas contre elle", de même qu'elles n'ont pas prévalu contre le Fils de Dieu. Toutefois, il y a eu le Golgotha.

En méditant quelque peu sur l'attitude du disciple bien-aimé pendant la Passion, nous pouvons tirer un enseignement souvent ignoré concernant la relation que nous devons avoir envers le successeur de Pierre. Saint Jean est bien évidement au courant du reniement de saint Pierre. Même si cela n'est pas mentionné, il a pu aisément le deviner. Et quelle fut son attitude ?

C'est essentiellement le silence. Un silence humble d'abord vis à vis du maître (Jésus-Christ). Jean sait que le Seigneur sait mieux que lui. Il ne comprend pas, mais accepte l'obscurité. Il ne nie pas le reniement et accepte d'en souffrir.

De plus, il sait que c'est sur Pierre que Jésus bâtira son Eglise. Il ne rentre donc pas en conflit avec Pierre. L'ordre du maître est supérieur. Et rien ne peut remettre en question cette promesse. Il conserve le respect qui est du à son ami, son frère, et son chef. Si sa foi avait été fragile, il aurait opté pour l'une des deux erreurs suivantes.

La première, aurait été de se croire meilleur que Pierre, et d'une certaine manière de vouloir prendre sa place, matériellement ou dans son cœur, de le rejeter comme indigne d'occuper la place de chef. La deuxième, eut été de ne pas vouloir voir les choses en face pour éviter d'en souffrir ou même de perdre la foi. C'est une manière poli de refuser la croix.

Saint Jean se réfugie au près de la Vierge Marie, contemple la Passion et garde le silence. Voilà l'attitude essentielle de l'apôtre du Sacré-Cœur.

Le reniement de Pierre fut source d'une très grande grâce pour le chef des apôtres qui lui permit par la suite d'accomplir la Volonté de Dieu. Et ce fut probablement une source encore plus grande de grâce pour toute l'Eglise et le salut des âmes car "là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé."

Ce n'est pas parce que le successeur de Pierre est infaillible selon une conception trop humaine de la perfection, que l'Eglise va triompher. Il suffit de relire ce qu'affirme le concile du Vatican (le premier) pour comprendre que ce dogme de l'infaillibilité est strictement délimité. Mais c'est en vertu de la toute puissance de Dieu sur l'histoire.

Ainsi, peu importe ce que fait le pape François, laissons Dieu en jugé. Nous n'avons pas été désigné pour cette mission. Acceptons de regarder le mal en face, mais à la lumière de l'Amour reçu dans la vie mystique, et même si nous ne comprenons pas tout. Gardons l'humble silence de saint Jean, abrité sous le manteau de notre Mère. Il reste notre frère, notre père, et notre chef. Il ne pourra pas nous empêché d'aller au Golgotha, et c'est bien là l'essentiel.

Et n'oubliez pas que sainte Marie-Madeleine fut la première des disciples de Notre Seigneur à poser le pied en Gaule. Elle qui était aussi au pied de la croix. En cela, elle est fondatrice du royaume de France. Ce n'est pas un hasard si nous les Français, nous avons saint Jean et sainte Marie-Madeleine, et que la Vierge Marie est Reine de France, de la bouche même du pape XI. Les rois de France, malgré les aléas de l'histoire n'ont jamais définitivement rompu avec les successeurs de Pierre. Ce n'est donc pas français d'entrer en guerre contre la papauté.

Dieu saura tout utiliser pour sa plus grande gloire. Le corps de Jésus est suffisamment blessé comme cela, n'en rajoutons pas. Avançons avec crainte et tremblement sur ce sujet. Rien ne nous empêche de proclamer ce qui a toujours été vrai.

par **Cinci** Lun 14 Nov 2022 - 14:15

Bonjour,

Merci de nous partager vos réflexions personnelles. C'est bien. Mais il reste : ce sont des représentations des choses subjectives, non pas des «vérités de foi» et qu'il faudra bien le dire aussi.

Ceci :

Saint Jean est bien évidement au courant du reniement de saint Pierre. Même si cela n'est pas mentionné, il a pu aisément le deviner. Et quelle fut son attitude ?
C'est essentiellement le silence. Un silence humble d'abord vis à vis du maître (Jésus-Christ). Jean sait que le Seigneur sait mieux que lui. Il ne comprend pas, mais accepte l'obscurité. Il ne nie pas le reniement et accepte d'en souffrir.

C'est le travail de votre imagination. Vous parleriez ici d'une évidence qui ne le serait pas tant que cela. Non. Puisqu'il faudrait deviner. Tout ce que vous écrivez de saint Jean, là-dessus, s'en trouvera bâti sur du sable. Vous n'étiez pas là ! Comment pourriez-vous savoir la réaction de saint Jean, s'il avait fallu qu'il sache immédiatement ce que l'autre aurait pu faire de mal de son côté ? A ma connaissance, l'Église catholique ne nous aura jamais rien confié à ce sujet, et sur saint Jean et concernant ce que vous racontez.

Également ...

De plus, il sait que c'est sur Pierre que Jésus bâtira son Eglise. Il ne rentre donc pas en conflit avec Pierre. L'ordre du maître est supérieur. Et rien ne peut remettre en question cette promesse. Il conserve le respect qui est du à son ami, son frère, et son chef.

Votre réflexion qui se veut certainement pieuse (je ne le dis pas de manière méprisante) néglige peut-être le fait que l'Église ne se trouve pas encore crée, non pas à ce moment-là de l'histoire. Rien ne tient plus (supériorité hiérarchique, ordre à suivre, etc.) lorsque - plongé dans l'obscurité comme un saint Jean devait l'être un vendredi saint - l'on ne se trouverait même plus certain soi-même que l'aventure pourrait connaître une suite; le genre de suite glorieuse que nous nous pouvons connaître simplement parce que nous venons bien après.

Si sa foi avait été fragile, il aurait opté pour l'une des deux erreurs suivantes.
La première, aurait été de se croire meilleur que Pierre, et d'une certaine manière de vouloir prendre sa place, matériellement ou dans son cœur, de le rejeter comme indigne d'occuper la place de chef. La deuxième, eut été de ne pas vouloir voir les choses en face pour éviter d'en souffrir ou même de perdre la foi. C'est une manière poli de refuser la croix.

Je dirais que c'est la résurrection qui remet assurément les choses en place, raffermit la cohésion, permet à Pierre d'être remis en selle comme grand maréchal de la division de cavalerie. Supputer sur les pensées intimes d'un saint Jean, sur la présence ou l'absence de mouvements intimes ayant pu ou pas le tirailler ne me paraît pas bien chose utile, convaincante ou ce que vous voulez. Qu'est-ce qui aurait pu empêcher saint Jean de se croire, à quelque part, le favori, le plus beau, le plus fin ou méritant ? Rien. Avant que le Saint Esprit ait été soufflé sur les apôtres et pour faire véritablement de ceux-ci des saints, je veux dire.

Autrement, je suis d'accord qu'un refus de voir les choses en face («Je reste dans l'illusion») peut correspondre souvent à un désir d'éviter de souffrir, pour éviter de perdre la foi et refuser poliment la croix.

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