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Devenir père après avoir été fils : une longue route

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Message par sga Mar 6 Déc 2016 - 13:23

ARTICLE FAMILLE CHRETIENNE

Devenir père après avoir été fils : une longue route Pere-fils-paternite-chemin-fete-des-peres-parent-panoramique_homeUne



Abandonné par sa mère, roué de coups par son père, Tim Guénard a une vie aussi cabossée que son visage. Durant des années, la flamme de la vengeance l'a fait vivre. Comment a-t-il pu pardonner l'impardonnable ?


C'est une maison blanche adossée à la colline. On y monte à pied. Elle paraît dormir, couchée comme un chien de berger contre la montagne. Les feuilles gelées craquent sous les pas. L'aurore pousse son auréole derrière les Pyrénées. Un cheval s'ébroue, hennit dans la prairie pentue. Un homme le caresse dans la pénombre. Il pousse un long hululement répercuté par l'écho. Sort de la nuit, s'approche, démarche élastique, cent kilos montés sur ressorts. Il a le nez aplati, les oreilles martelées. Ma main disparaît dans la sienne, un battoir griffé.

«Le seigneur des chevaux»

Tim Guénard, 40 ans, parle avec une voix de petit garçon, comme s'il ne voulait pas brusquer le réveil du monde. «Dans la vie, il faut se mettre à la place des autres, même des arbres et des poules.» L'homme qui murmure à l'oreille des chevaux, qui parle aux arbres et se glisse dans la peau des poules, est d'origine iroquoise. Son prénom, Timidy, signifie «le seigneur des chevaux».



Il a défriché cette colline, à dix kilomètres de Lourdes, à mains nues. Y a bâti un ermitage, une chapelle, un poulailler avec vue panoramique sur le pic du Midi, et retapé un chalet de colonie. Ce ne sont pas les ronces qui ont strié ses avant-bras de cicatrices et barré son front d'une balafre. Les coups qui ont martelé son visage ne viennent pas tous du ring où il fut champion.


«A 3 ans, ma mère m'attache à un poteau électrique et m'abandonne. Je me souviens de son dos qui s'éloigne et de ses grandes bottes blanches... Mon père boit. Il me bat...» Nous escaladons la colline. Il guette la lumière, lâche des bouffées de buée en racontant l'innommable.

«A l'âge de 5 ans, mon père me frappe si violemment que j'écope de trois ans d'hôpital. Il est déchu de ses droits paternels, et je me retrouve à l'Assistance publique. La seule façon d'en sortir est d'être adopté. On se met en ligne, les candidats passent et choisissent. On a trois chances. Je n'ai jamais été élu, j'étais un vilain petit canard tout cabossé...»

La nuit reflue lentement de la montagne. Nous marchons vers ses ruches. Tim est apiculteur.

«Comme je fais des cauchemars la nuit, poursuit-il, les gens de l'Assistance croient que je suis fou : me voilà en hôpital psychiatrique. Heureusement un médecin m'en sort... c'est pour me retrouver en maison de correction. Là, je suis devenu méchant.»

Il caresse longuement le tronc d'un hêtre, arrache le traître lierre qui l'enserre.

«Je fugue et je vais rester un an et demi dans la rue. A 12 ans, des braqueurs m'utilisent pour racketter les prostituées. Les flics me rattrapent. Re-maison de correction, re-fugue. A trois reprises. Jusqu'à ce que j'arrive devant une juge qui se met à pleurer en lisant mon dossier. Elle me demande : «Qu'est-ce que tu veux ?» Je réponds : «Une chance et une chambre. - Quelle chance ? - Etre cuisinier dans la marine. - Tu es trop bagarreur. Tu dessines très bien, tu es costaud : pourquoi pas sculpteur sur pierre ? - Pourquoi pas ?...»»

«Mettre une dérouillée à mon père !»

«Je me suis retrouvé à 15 ans chez les Compagnons avec une vie dure : avant d'apprendre à sculpter, on porte les pierres. Cela me musclait pour la boxe. Je m'entraînais chaque soir de la semaine. Pour mettre une dérouillée à mon père. Comme il était garde du corps, il fallait que je sois costaud. J'ai commencé à enchaîner les victoires. Pour remporter un combat, c'est simple, je pensais à lui... alors je tapais plus fort que l'autre.

«Je me souviens, je ne supportais pas d'entendre, le soir, le bruit des couverts dans les assiettes quand je longeais les maisons. Une famille, ça fait du bruit. Le premier jeune que je croisais, je le castagnais. Je trouvais trop injuste que certains n'aient pas à se soucier de leur nourriture et de la tendresse.»

Le soleil coule dans la vallée comme de la gelée royale. Chasse les ombres de la nuit. Les deux chevaux viennent à la rencontre de leur maître. «Une mémoire blessée est plus difficile à apprivoiser qu'un cheval sauvage», dit Tim en les caressant.

Un volet claque, des fenêtres s'ouvrent. La maison s'éveille. Sur le seuil de la ferme, une femme brune, élancée, nous lance un joyeux signe de la main. «Martine, ma femme. Durant dix ans, je lui ai demandé tous les matins : "Est-ce que tu m'aimes ?" Je ne pouvais pas croire à son amour. Ma guérison s'est faite dans le temps, grâce à son amour et à nos quatre enfants.»

Martine sert le café dans la salle à manger rustique et boisée de la maison. Entre le fugueur des maisons de correction et la jeune fille «de bonne famille» quoi de commun ? Un amour vif, expansif, parfois explosif. «Marthe Robin nous a dit : "Vos enfants grandiront à la mesure de votre amour"«, dit-elle.

Martine travaille à mi-temps dans l'antenne lourdaise de l'Office chrétien des personnes handicapées. Tim l'a rencontrée à l'Arche, où elle était assistante. A cette communauté, il devra aussi la rencontre décisive avec le Père Thomas Philippe, qui lui branchera «une perfusion de pardon», et Frédéric, un poly-handicapé qui le met «à genoux dans son cœur». Le chef de bande, le motard rebelle sera arraché à la haine par celui qu'il méprisait, le plus faible, le «débile» (lire l'entretien : «Pour pardonner, il faut se souvenir»).

«Le boxeur de l'amour»

Aujourd'hui, âgé de 40 ans et des poussières, Tim partage sa vie entre ses ruches, ses chantiers, sa famille, et les jeunes qu'il aide à se remettre debout. «Marthe Robin nous a dit un jour, un an avant sa mort, qu'on accueillerait ceux que la Sainte Vierge nous enverrait, dans une maison sur une colline. Ce serait un petit foyer de charité à l'échelle familiale. On y est. A la différence que nous sommes seulement les portiers. C'est la Vierge qui accueille.»

La Ferme Notre-Dame est devenue la maison du Bon Dieu. Autour de la même table, un évêque en vacances, un drogué qui veut décrocher, un ancien braqueur, un séminariste qui "disjoncte", un acteur dépressif, une jeune femme malade du sida... «Le brassage des différences fait des miracles», assure Tim.

Il ne quitte sa colline, ses abeilles, ses enfants et sa «reine» que pour prêcher. A reculons. Plusieurs fois par mois, il descend de sa montagne, le trac au ventre, pour des tournées de témoignage. En quelques années, il a rencontré des milliers de jeunes dans les écoles, les prisons, les temples, les églises. Lorsqu'il raconte sa vie (1), on entend voler une abeille dans les salles de classe.

Le «boxeur de l'amour», comme l'ont surnommé ses enfants, parle aussi en parabole. Sa préférée est celle du fumier de passé : «Quand le crottin est frais, il est trop acide, trop lourd. Si tu le répands sur les fleurs, il écrase et brûle. Il faut le laisser reposer, sécher. Avec le temps, il devient léger et fécond. Alors il donne les plus belles fleurs. Dieu se sert de notre passé comme du fumier, pour nous faire grandir».

A la fin de l'envoi, il touche. Une botte secrète : «L'amour, c'est comme La Redoute : essaie. Aime les autres comme tu aimerais qu'on t'aime. Regarde-les comme tu aimerais être regardé. Donne aux autres comme tu aimerais qu'on te donne. Essaie quinze jours. Si tu n'es pas heureux, renvoie à l'expéditeur...»

Timothée, 4 ans, grimpe sur les genoux de son père et commence une chevauchée fantastique en criant «Papa, Papa». L'apiculteur est tout miel. «Je ne veux pas m'habituer à ce qu'on m'appelle Papa, lâche le "seigneur des chevaux". C'est la plus belle chose au monde. Je me souviens de tous ces "Papa" qui m'ont manqué...»

L'Indien pousse un long hululement, un cri de joie. «Au galop, Papa, au galop !» Timothée, à cheval sur ses cuisses, pique sa monture et charge les méchants cow-boys dans la grande plaine imaginaire des enfants heureux.

«Pour pardonner, il faut se souvenir»

Peut-on haïr son père ?  

Oui, jusqu'à vouloir le tuer. Enfant, trois rêves m'ont permis de survivre : être le premier à me faire renvoyer d'une maison de correction. Tuer mon père. Etre un chef de bande. Je les ai réalisés, sauf le second. C'était à deux doigts...

Quel a été le grain de sable dans l'engrenage de votre haine ?  

Jean-Marie, un copain «bondieusard», chez les Compagnons du devoir. Il n'avait pas la trouille de s'afficher chrétien. Je le provoquais : «Qu'est-ce qu'il fait ton Bon Dieu pour les femmes violées, les enfants battus ?...» Il répondait avec sa foi, ses tripes.

Comme il disait s'occuper de handicapés, j'ai voulu voir s'il ne mentait pas. Un soir, je suis allé dans son foyer, à Compiègne. Là, des gens pas tout à fait normaux m'ont demandé mon prénom, m'ont invité à dîner... A table, c'était la cour des miracles. Tout le monde était joyeux.

Ensuite, Jean-Marie a dit : «On va voir Jésus». J'ai cru que c'était un de leur copain portugais. Nous voilà partis à travers la ville, moi avec une fille handicapée à chaque bras, alors que d'habitude c'était deux «lolettes» ! Je n'avais qu'une trouille, que des copains de ma bande m'aperçoivent comme ça. On rentre dans une église, il y avait un disque blanc et rond sur l'autel. «C'est Jésus», me dit Jean-Marie. «Qui ça ?» J'ai essayé de prier en copiant successivement toutes leurs postures, mais rien ne venait.

Le mois suivant, j'ai gagné moins rapidement mes combats de boxe. Il se passait quelque chose en moi... Alors, j'ai voulu voir leur «saint curé» comme il l'appelait, à Trosly-Breuil, un certain Père Thomas Philippe. A la sortie de la messe, un type chenu, pas costaud du tout, avec une robe blanche, s'avance vers moi et commence à me parler très gentiment, comme à un homme normal, alors que j'avais tout pour faire peur : la tresse dans le dos, le blouson noir, les bottes de moto... Il me dit : «Tu veux le pardon de Jésus ? - A quoi ça sert ? - Ça peut te faire du bien... - Alors, allons-y». Il m'a pris par la main. C'est comme ça que je me suis confessé pour la première fois.

Ça vous a fait quelque chose ?  

Je me suis senti en paix. Alors je suis souvent revenu voir le Père Thomas, parfois même en pleine nuit. Il m'accueillait sans condition, toujours en souriant, et me donnait le pardon de Jésus. Un électrochoc !

J'ai rompu avec ma bande, et j'ai demandé à entrer à l'Arche. C'est là que j'ai reçu mon premier cadeau d'anniversaire, et le plus beau, de la part de Frédéric, un jeune handicapé de 16 ans. Il ne pouvait pas parler. Il m'a offert un poème de cinq lignes, après deux jours d'efforts surhumains à le taper avec un doigt sur une machine à écrire. Je suis rentré dans ma chambre, j'ai mis mes gants de boxe - tout ce qu'il me restait de mon passé -, et j'ai lu son poème. J'étais à genoux dans mon cœur.

J'ai réalisé que j'étais l'un des frères de ce petit Frédéric : on était tous les deux enfants de l'abandon. Je me suis mis à pleurer, moi qui ne savais pas ce qu'étaient les larmes. J'ai senti que ma vie commençait vraiment. C'était le 9 août. J'ai entendu le Bon Dieu me dire : «Pour toi, commence un autre combat, que tu ne gagneras jamais...»

Le combat du pardon ?  

Oui, le combat de l'amour. Petit à petit, j'ai commencé à entrevoir que je pouvais être autre chose qu'un fils d'alcoolique violent. J'allais essayer d'aimer comme personne ne m'avait aimé, de donner comme personne ne m'avait donné, de regarder l'autre comme personne ne m'avait regardé.

Vous avez pu pardonner à votre père ?  

Pas d'un coup. Le pardon n'est pas une baguette magique. Il y a le pardon du vouloir et celui du pouvoir : on veut, mais on ne peut pas. Et puis, quand on peut pardonner, quand enfin la tête et le cœur finissent par être d'accord, il reste le souvenir, ces choses qui remontent à la surface, qui troublent et raniment la haine. C'est le pardon de la mémoire. Il n'est pas le plus facile et peut prendre beaucoup de temps.

Peut-on pardonner quand on n'a pas été aimé ?  

Pendant dix ans, j'ai demandé tous les matins à ma femme : «Est-ce que tu m'aimes ?» Quelque part, je ne pouvais le croire. Cette guérison s'est faite dans la durée. Il faut du temps, et j'ai eu la chance de rencontrer des gens qui ne sont pas du toc. Des gens vrais qui m'ont aimé avec l'empreinte de mon passé, qui ont osé accepter ma différence, qui eux-mêmes ont fait cette démarche de pardon.

Je ne l'ai pas connu enfant, mais je ne pouvais plus dire que je l'ignorais. Maintenant, j'ai la mémoire d'avoir reçu.

Comment vivez-vous le pardon en couple, en famille, dans la vie communautaire ?  

Il faut être sans cesse à l'écoute de la météo du cœur de l'autre, et oser demander à l'autre son «mode d'emploi» : «Si je t'aime mal, si je te casse les pieds, dis-le moi, pour que je change ; si je t'aime comme il faut, dis-le moi aussi, pour que je continue».

Il ne faut pas hésiter à se dire «Je t'aime» à voix haute. J'accompagne souvent mon fils Lionel à des compétitions de tennis. Il m'a dit un jour : «Ça me fait plaisir de te voir sourire quand je perds». C'est précieux de savoir cela.

Vous avez pu oublier les coups, la blessure de l'abandon ?  


Pardonner, ce n'est pas oublier. C'est accepter de vivre en paix avec l'offense. C'est difficile quand la blessure ou les coups ont marqué le corps et la mémoire. Le passé se réveille à cause d'un son, d'une parole, d'une odeur, d'un lieu aperçu... Un rien suffit, les souvenirs surgissent. Ils griffent, ils rappellent que je suis encore sensible.

Tu vois, parfois j'ai tellement mal au crâne que j'ai envie de me flinguer ! J'ai dû me faire opérer des jambes il y a quelques mois, à cause des coups reçus. Là, c'est dur de pardonner à mon père...

Il me faudra sans doute recommencer mon pardon, encore et encore. Mais pour pardonner, il faut se souvenir. Non pas enfouir la blessure, l'enterrer, mais au contraire la mettre au jour, dans la lumière. Une blessure cachée s'infecte et répand son poison dans tout le corps. Il faut qu'elle soit regardée, écoutée, pour devenir source de vie. Je veux témoigner qu'il n'y a pas de blessure qui ne puisse être lentement cicatrisée par l'amour.

Avez-vous revu votre père ?  

Oui. Je suis allé frapper à sa porte, et je lui ai dit : «Je te pardonne». Il s'est raidi. J'ai compris que je venais de faire la connerie de ma vie. Je venais de le renvoyer dans l'enfer de son passé qu'il tentait de fuir. Je n'étais qu'un égoïste qui ne songeait dans le fond qu'à se soulager la conscience.

Mon père n'avait pas eu la chance d'avoir une femme et des amis comme les miens. Souvent, je me suis posé cette question : pourquoi ai-je eu cette chance et pas lui ?

J'ai tenté de réparer mon erreur en lui envoyant dans les années qui ont suivi des cartes postales, des clins d'œil, où je lui parlais du présent et de notre bonheur familial... Après quelques années, il y a eu plus de présent entre nous que de passé. J'ai su alors qu'il pouvait accepter mon pardon.

Un jour, j'ai appris qu'il avait arrêté de boire. C'était un acte héroïque pour cet homme malade : je me suis mis à l'admirer. C'est à sa mort, il y a neuf ans, que j'ai commencé à témoigner. Je ne voulais pas le faire avant, par respect pour lui.

Luc Adrian


(1) Tim Guénard vient de publier son autobiographie, une bouleversante histoire de miséricorde : Plus fort que la haine, Presses de la Renaissance, 274 p., 109 F.

la suite du dossier dans Famille Chrétienne:http://www.famillechretienne.fr/famille-education/parents/devenir-pere-apres-avoir-ete-fils-une-longue-route-170157


Dernière édition par sga le Mer 7 Déc 2016 - 12:55, édité 1 fois
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Message par M1234 Mar 6 Déc 2016 - 13:28

Merci sga,
Tim que nous connaissons très bien Charles-Edouard et moi il y a une vidéo je vais la poster ici
Amitiés


Coucou

Tim a pardonné
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t38598-pour-que-la-misericorde-porte-du-fruit#390379
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Message par M1234 Mar 6 Déc 2016 - 13:38

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Message par azais Mar 6 Déc 2016 - 15:06

excellent : c'est un enseignement de vie très instructif ... et nous , nous avons expérimenté quelque chose de semblable , ou d'analogue , inévitablement ...

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Message par sga Mer 7 Déc 2016 - 12:47

Le Père Philippe de Maistre : « Sans rites initiatiques, on reste en enfance »
Ces dernières ­décennies, on a supprimé les rites de passage les uns après les autres. Paradoxalement, jamais leur besoin n’est apparu aussi criant. Aumônier au ­collège-lycée Stanislas (Paris 6e), le Père de Maistre montre l’urgence de retrouver leur vrai sens.
Comment définiriez-vous l’importance des rites ­initiatiques dans l’édu­cat° d’un garçon ?
Le Père Philippe de Maistre - De quoi un garçon a-t-il besoin ? Il a besoin de savoir qui il est. La grande question, c’est : « Est-ce que je suis un homme ? » La fonction du rite initiatique est de donner une réponse valable à cette question. Valable parce qu’il ne se donne pas à lui-même la réponse, mais parce que c’est quelqu’un d’autorisé qui la lui donne.
Chez les Massaïs, le garçon est emmené dans la forêt par son père, où il reçoit un enseignement sur le combat. Après avoir tué un fauve, il peut être ­circoncis, un rite qui signifie au garçon qu’il est reconnu comme homme et qu’il est désormais apte à prendre femme.
Autre exemple : dans un rite tel que la totémisation scoute, on voit que celui-ci répond au besoin de reconnaissance de ce que le garçon a d’unique (le scout y reçoit un nom singulier). C’est un besoin fondamental du garçon que de savoir qui il est, et que ce soit un autre qui lui dise qui il est. On peut bien interdire la totémisation si on veut, mais on ne peut pas supprimer le besoin auquel ce rite répondait.
Que se passe-t-il quand on ignore la nécessité anthropologique des rites d’initiation ?
Depuis des décennies, la société postmoderne élimine les uns après les autres tous les rites d’initiation pour les hommes, depuis le bizutage jusqu’au service militaire, en ­passant par la prise de soutane dans les séminaires. Et parallè­lement, on se plaint que l’ado­lescence n’en finisse plus. Or les rites initiatiques ont précisément ce rôle de marquer une frontière : il y a un avant et un après. Avant, on est un enfant ; après, on est un homme. En les supprimant, on retire aux hommes ces repères qui les constituent comme adultes. La conséquence est évidente : on entre dans ­l’adolescence à 12 ans et c’est un grand magma dont on ne sait pas sortir. Sauf pour entrer dans la crise de la quarantaine...
Comment s’ajustent la famille et la société en ce domaine ?
Il y a une articulation subtile entre la famille et la société. Dans une culture traditionnelle, la famille ne choisit pas ses rites. Voyez par exemple la bar mitzvah, chez les juifs, où le père investit son fils du pouvoir de proclamer la parole de Dieu.
Dans la postmodernité, l’État prend en charge l’éducation scolaire, l’éducation civique, l’éducation sexuelle... et on en arrive au « pass contraception ». Or, si on peut déléguer l’enseignement des maths, il est grave de déléguer l’éducation des enfants sur leur propre identité. Et c’est là qu’apparaît le besoin de remettre le père au contact de ses enfants.
C’est-à-dire ?
Je le constate comme prêtre et comme éducateur : pour moi, l’urgence numéro un se situe précisément là. Il est urgent que les pères parlent à leurs fils. Y compris et ­surtout sur le sens de la sexualité. Lorsque son fils devient adolescent, le père doit l’emmener au MacDo, ou ailleurs, pour lui parler seul à seul. Lui dire : « Bienvenue au club ! », lui signifier le sens de cette force sexuelle qu’il découvre, et comment il doit la maîtriser pour, le moment venu, pouvoir l’offrir à la femme qu’il aura choisie. L’éducation scolaire ne suffit pas, Teen Star ne suffit pas. De telles initiatives sont excellentes, mais elles doivent être légi­timées par le père.
Pourquoi est-ce si fondamental ?
En excluant les pères de l’édu­cation des fils, on exclut l’écho du regard de Dieu sur ses enfants. Il y a là un rôle tout à fait particulier du père, qui est comme une délégation de Dieu. Le garçon a besoin d’être reconnu comme unique par son père et de découvrir quel est son don particulier, le sens de sa ­présence sur cette Terre.
Cela, ce n’est pas la mère qui peut lui donner. Sa mission à elle, c’est de lui ­donner la sécurité affective fondamentale, de lui manifester qu’il est aimé sans conditions.
Mais l’engager dans le combat de la vie, lui ouvrir un passage, lui dire qu’il aura le ­courage de le faire, lui donner sa bénédiction, bref, ­révéler à son fils qui il est vraiment, c’est la mission du père. C’est Moïse face à la mer Rouge.
Comment se situe l’Église aujourd’hui face à ce besoin d’une initiation spécifiquement masculine ?
Comme chrétiens, nous avons, me semble-t-il, un examen de conscience à faire. Il n’est pas normal que les hommes s’ennuient à la messe. Il n’est pas normal que nos assemblées dominicales soient majoritairement constituées de femmes.
Pourquoi les groupes ou les ­mouvements spécifiquement masculins dans l’Église ont-ils disparu ? Ne répondaient-ils pas à un réel besoin ?

J’irais jusqu’à dire qu’en les ­supprimant, nous faisons le lit de groupes comme la franc-maçonnerie, dont le point fort est de prendre au sérieux la question de l’initiation et des échanges exclusivement ­masculins. Est-ce qu’il n’y a pas des formes pastorales nouvelles à ­inventer pour donner aux hommes des espaces où ils puissent se retrouver ? Le succès des propositions autour, par exemple, des pèlerinages des pères de famille, montrent en tout cas que le besoin est là.

....la suite sur  Famille Chrétienne: http://www.famillechretienne.fr/famille-education/parents/devenir-pere-apres-avoir-ete-fils-une-longue-route-170157/le-pere-philippe-de-maistre-sans-rites-initiatiques-on-reste-en-enfance-170183
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