Le Prochain Pape
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Le Prochain Pape
(Québec) Le nom du cardinal québécois Marc Ouellet, ancien archevêque de Québec, a résonné partout dans le monde, lundi, après l'annonce de la démission du pape Benoît XVI. Celui qui occupe actuellement le poste de préfet de la Congrégation des évêques, au Vatican, fait partie de la courte liste des favoris pour occuper les plus hautes fonctions de l'Église catholique.
L'Allemand Joseph Ratzinger, 265e pape choisi en 2005, a fait savoir lundi qu'il quitterait son poste le 28 février à 20h, heure de Rome. Âgé de 85 ans, le souverain pontife a invoqué un manque de «vigueur» pour justifier sa démission - certains préfèrent parler de «renonciation» -, un geste sans précédent dans l'histoire du catholicisme.
«Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l'avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien [papal]», a-t-il déclaré. Le Vatican a précisé qu'aucun problème médical particulier n'avait précipité cette décision, que le pape estimait simplement que son état de santé général n'était plus à la hauteur de l'énorme charge qu'il doit assumer.
L'identité du prochain pape devrait être connue avant Pâques. Les 125 cardinaux de l'Église catholique ont «15 jours au moins, 20 jours au plus» pour entrer en conclave après la mort ou le renoncement d'un pape et désigner un successeur.
Ce n'est pas d'hier que Marc Ouellet est considéré comme un candidat potentiel. Le nom de l'Abitibien circulait déjà en 2010, quand il a quitté Québec pour devenir préfet de la Congrégation des évêques à Rome. Ce poste, l'équivalent d'un gros ministère dans un gouvernement laïc, lui vaut de suggérer au pape les noms des futurs évêques.
Monseigneur Ouellet est aussi président de la Commission pontificale pour l'Amérique latine et il agit comme légat (ou ambassadeur) de Benoît XVI. Il est vu comme un proche du pape actuel et une des personnes les plus influentes du Vatican.
Cette visibilité est considérée comme un atout par les analystes qui s'affairent déjà à dresser la liste des prétendants à la papauté.
Dans les grands médias européens et américains, le nom de Marc Ouellet côtoie ceux d'Angelo Scola, archevêque de Milan et meneur chez les Italiens avec Gianfranco Ravasi; de Peter Turkson, un Ghanéen prêt à devenir le premier pape noir de l'histoire; de Timothy Dolan, le sympathique archevêque de New York; et de Luis Tagle, nouveau cardinal des Philippines âgé de seulement 55 ans.
Il y a également deux candidats sérieux en provenance de l'Amérique latine, plus grand bassin de catholiques dans le monde, soit l'archevêque Joao Braz de Aviz, de São Paulo au Brésil, et l'Argentin Leonardo Sandri, plus administrateur que pasteur.
Lundi, les preneurs de paris britanniques favorisaient Ouellet, Turkson et son collègue Francis Arinze du Nigeria.
Outre ses contacts au sein de la curie romaine, le cardinal Ouellet peut tabler sur sa solide formation théologique, son aptitude pour les langues (il parle français, anglais, espagnol, italien, portugais et allemand) et sa bonne connaissance de l'Amérique latine pour gagner la faveur des électeurs du conclave. Âgé de 68 ans, il n'est ni trop jeune ni trop vieux pour la fonction.
Autant de qualités qui faisaient dire au journaliste spécialisé Sandro Magister, dès le mois de juin, que le Québécois était «sans l'ombre d'un doute» l'éventuel futur pape le mieux adapté à la réalité actuelle du catholicisme mondial.
Alain Faucher, vice-doyen de la Faculté de théologie des sciences religieuses, confirme que Mgr Ouellet est vu comme «quelqu'un avec du potentiel». À preuve la charge stratégique qu'il assume au Vatican. «Il n'est pas en pénitence là», dit le professeur. «Le problème, c'est que le conclave, c'est une boîte à surprises. Faire des prédictions, c'est perdre son temps», prend-il la peine d'ajouter.
Lucian Dorotea, qui a déjà oeuvré comme représentant du Québec à Rome et travaillé à la venue du pape Jean-Paul II à Québec en 1984, ajouterait dans la colonne des points positifs l'expérience pastorale que Marc Ouellet a acquise à Québec, où il s'est frotté à l'administration quotidienne d'un diocèse.
Son séjour à Québec, entre 2003 et 2010, n'a pourtant pas été un long fleuve tranquille. Mgr Ouellet a fait la manchette à plusieurs reprises, notamment en militant pour le maintien des cours d'éducation religieuse et en se prononçant contre l'avortement, même pour les victimes de viol. Une position soulignée lundi par certains médias internationaux.
Interrogé par Le Soleil à Rome en juin 2011, Mgr Ouellet avait accueilli en riant les rumeurs sur une possible accession à la papauté. «On ne peut pas empêcher le monde de rêver. Ça serait un cauchemar. Moi, je vois le travail que le pape a à faire. C'est peut-être pas très enviable. C'est une responsabilité écrasante. Enfin, à la grâce de Dieu! Il y a l'aide du Saint-Esprit, évidemment, mais c'est une très grosse responsabilité. Personne ne fait campagne pour ça.»
Entre l'élection d'un autre pape européen et la consécration d'un Sud-Américain ou d'un Africain, réclamée au sud de l'Équateur, plusieurs observateurs affirment qu'un candidat du Nouveau Monde pourrait se frayer un chemin.
Le père René Latourelle, ancien doyen de la Faculté de théologie de l'Université pontificale grégorienne de Rome, a présidé le jury ayant évalué la thèse de doctorat de Marc Ouellet, en plus de côtoyer Joseph Ratzinger quand il était simple professeur.
Selon lui, «les cardinaux vont comprendre que le moment est très grave. Il ne faut pas penser simplement à sa petite maison, à son petit chalet. Il faut penser plus haut en termes d'Église universelle. [...] Ce n'est pas parce qu'on est Italien qu'on est le meilleur, ni Européen, ni Québécois. Je crois qu'actuellement, ce qui va compter, c'est la qualité de l'homme.»
Points en faveur ou en défaveur du cardinal Marc Ouellet
Pour
Son âge, 68 ans
Multilingue
Connu des cardinaux
Solide formation théologique
Expérience pastorale
Bonne connaissance de l'Amérique latine
Proche du pape
Contre
Occidental
Mandat mouvementé à Québec
Même courant théologique que le pape
DE L'ABITIBI AU VATICAN
Né le 8 juin 1944 à La Motte, en Abitibi, Marc Ouellet a obtenu un baccalauréat en pédagogie de l'Université Laval en 1964 et une licence de théologie de l'Université de Montréal en 1968. La même année, il a été ordonné prêtre pour le diocèse d'Amos. Après avoir occupé plusieurs postes de professeur et de directeur dans des séminaires, notamment en Amérique du Sud, Marc Ouellet est devenu recteur du Grand Séminaire de Montréal en 1990. En mars 2001, il a été nommé secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens et ordonné évêque par Jean-Paul II.
Mgr Ouellet est devenu archevêque de Québec en janvier 2003 et a été promu cardinal peu de temps après. Benoît XVI l'a rappelé à Rome en 2010, lui confiant le prestigieux poste de préfet de la Congrégation des évêques, doublé de celui de président de la Commission pontificale pour l'Amérique latine.
http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/societe/201302/11/01-4620507-prochain-pape-trois-cardinaux-dont-marc-ouellet-donnes-favoris.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4624593_article_POS3
L'Allemand Joseph Ratzinger, 265e pape choisi en 2005, a fait savoir lundi qu'il quitterait son poste le 28 février à 20h, heure de Rome. Âgé de 85 ans, le souverain pontife a invoqué un manque de «vigueur» pour justifier sa démission - certains préfèrent parler de «renonciation» -, un geste sans précédent dans l'histoire du catholicisme.
«Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l'avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien [papal]», a-t-il déclaré. Le Vatican a précisé qu'aucun problème médical particulier n'avait précipité cette décision, que le pape estimait simplement que son état de santé général n'était plus à la hauteur de l'énorme charge qu'il doit assumer.
L'identité du prochain pape devrait être connue avant Pâques. Les 125 cardinaux de l'Église catholique ont «15 jours au moins, 20 jours au plus» pour entrer en conclave après la mort ou le renoncement d'un pape et désigner un successeur.
Ce n'est pas d'hier que Marc Ouellet est considéré comme un candidat potentiel. Le nom de l'Abitibien circulait déjà en 2010, quand il a quitté Québec pour devenir préfet de la Congrégation des évêques à Rome. Ce poste, l'équivalent d'un gros ministère dans un gouvernement laïc, lui vaut de suggérer au pape les noms des futurs évêques.
Monseigneur Ouellet est aussi président de la Commission pontificale pour l'Amérique latine et il agit comme légat (ou ambassadeur) de Benoît XVI. Il est vu comme un proche du pape actuel et une des personnes les plus influentes du Vatican.
Cette visibilité est considérée comme un atout par les analystes qui s'affairent déjà à dresser la liste des prétendants à la papauté.
Dans les grands médias européens et américains, le nom de Marc Ouellet côtoie ceux d'Angelo Scola, archevêque de Milan et meneur chez les Italiens avec Gianfranco Ravasi; de Peter Turkson, un Ghanéen prêt à devenir le premier pape noir de l'histoire; de Timothy Dolan, le sympathique archevêque de New York; et de Luis Tagle, nouveau cardinal des Philippines âgé de seulement 55 ans.
Il y a également deux candidats sérieux en provenance de l'Amérique latine, plus grand bassin de catholiques dans le monde, soit l'archevêque Joao Braz de Aviz, de São Paulo au Brésil, et l'Argentin Leonardo Sandri, plus administrateur que pasteur.
Lundi, les preneurs de paris britanniques favorisaient Ouellet, Turkson et son collègue Francis Arinze du Nigeria.
Outre ses contacts au sein de la curie romaine, le cardinal Ouellet peut tabler sur sa solide formation théologique, son aptitude pour les langues (il parle français, anglais, espagnol, italien, portugais et allemand) et sa bonne connaissance de l'Amérique latine pour gagner la faveur des électeurs du conclave. Âgé de 68 ans, il n'est ni trop jeune ni trop vieux pour la fonction.
Autant de qualités qui faisaient dire au journaliste spécialisé Sandro Magister, dès le mois de juin, que le Québécois était «sans l'ombre d'un doute» l'éventuel futur pape le mieux adapté à la réalité actuelle du catholicisme mondial.
Alain Faucher, vice-doyen de la Faculté de théologie des sciences religieuses, confirme que Mgr Ouellet est vu comme «quelqu'un avec du potentiel». À preuve la charge stratégique qu'il assume au Vatican. «Il n'est pas en pénitence là», dit le professeur. «Le problème, c'est que le conclave, c'est une boîte à surprises. Faire des prédictions, c'est perdre son temps», prend-il la peine d'ajouter.
Lucian Dorotea, qui a déjà oeuvré comme représentant du Québec à Rome et travaillé à la venue du pape Jean-Paul II à Québec en 1984, ajouterait dans la colonne des points positifs l'expérience pastorale que Marc Ouellet a acquise à Québec, où il s'est frotté à l'administration quotidienne d'un diocèse.
Son séjour à Québec, entre 2003 et 2010, n'a pourtant pas été un long fleuve tranquille. Mgr Ouellet a fait la manchette à plusieurs reprises, notamment en militant pour le maintien des cours d'éducation religieuse et en se prononçant contre l'avortement, même pour les victimes de viol. Une position soulignée lundi par certains médias internationaux.
Interrogé par Le Soleil à Rome en juin 2011, Mgr Ouellet avait accueilli en riant les rumeurs sur une possible accession à la papauté. «On ne peut pas empêcher le monde de rêver. Ça serait un cauchemar. Moi, je vois le travail que le pape a à faire. C'est peut-être pas très enviable. C'est une responsabilité écrasante. Enfin, à la grâce de Dieu! Il y a l'aide du Saint-Esprit, évidemment, mais c'est une très grosse responsabilité. Personne ne fait campagne pour ça.»
Entre l'élection d'un autre pape européen et la consécration d'un Sud-Américain ou d'un Africain, réclamée au sud de l'Équateur, plusieurs observateurs affirment qu'un candidat du Nouveau Monde pourrait se frayer un chemin.
Le père René Latourelle, ancien doyen de la Faculté de théologie de l'Université pontificale grégorienne de Rome, a présidé le jury ayant évalué la thèse de doctorat de Marc Ouellet, en plus de côtoyer Joseph Ratzinger quand il était simple professeur.
Selon lui, «les cardinaux vont comprendre que le moment est très grave. Il ne faut pas penser simplement à sa petite maison, à son petit chalet. Il faut penser plus haut en termes d'Église universelle. [...] Ce n'est pas parce qu'on est Italien qu'on est le meilleur, ni Européen, ni Québécois. Je crois qu'actuellement, ce qui va compter, c'est la qualité de l'homme.»
Points en faveur ou en défaveur du cardinal Marc Ouellet
Pour
Son âge, 68 ans
Multilingue
Connu des cardinaux
Solide formation théologique
Expérience pastorale
Bonne connaissance de l'Amérique latine
Proche du pape
Contre
Occidental
Mandat mouvementé à Québec
Même courant théologique que le pape
DE L'ABITIBI AU VATICAN
Né le 8 juin 1944 à La Motte, en Abitibi, Marc Ouellet a obtenu un baccalauréat en pédagogie de l'Université Laval en 1964 et une licence de théologie de l'Université de Montréal en 1968. La même année, il a été ordonné prêtre pour le diocèse d'Amos. Après avoir occupé plusieurs postes de professeur et de directeur dans des séminaires, notamment en Amérique du Sud, Marc Ouellet est devenu recteur du Grand Séminaire de Montréal en 1990. En mars 2001, il a été nommé secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens et ordonné évêque par Jean-Paul II.
Mgr Ouellet est devenu archevêque de Québec en janvier 2003 et a été promu cardinal peu de temps après. Benoît XVI l'a rappelé à Rome en 2010, lui confiant le prestigieux poste de préfet de la Congrégation des évêques, doublé de celui de président de la Commission pontificale pour l'Amérique latine.
http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/societe/201302/11/01-4620507-prochain-pape-trois-cardinaux-dont-marc-ouellet-donnes-favoris.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4624593_article_POS3
Lotfi- Gloire à toi Seigneur Jésus-Christ
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