Re: l abbé pierre

par **DanielBaronet85** Dim 22 Sep 2024 - 5:11

@ Cinci :

Vous avez raison quand vous dites :

Cinci a écrit:Le prêtre n'est pas superman.

En effet, le Prêtre n'est pas superman !

En revanche, LE PRÊTRE EST UN AUTRE CHRIST !

À cause du Sacrement de l'Ordre !

Parce qu'il a été choisi par Jésus Lui-même pour devenir un autre Christ !

C'est pour cela que vous avez tort de le comparer aux autres Hommes, ou Femmes, qui tombent dans le péché !

En étant un autre Christ, le Prêtre doit constamment se tourner vers Jésus et Lui demander les Grâces nécessaires pour pouvoir suivre Ses Pas, pour pourvoir L'HONORER dans sa Vocation Sacerdotale afin de ne pas causer un Scandale Public et ainsi DÉSHONORER non seulement sa Vocation Sacerdotale, MAIS LE CHRIST LUI-MÊME !
[b]
Le Prêtre, en étant un autre Christ, n'est pas - n'est plus - un Homme normal et les Péchés qu'il commet prennent une "valeur" différente, une "force" plus grande, une proportion plus grave que si c'était un Homme normal qui commettait les mêmes péchés !

C'EST POUR TOUTES CES RAISONS, et d'autres encore, que les actes sexuels de l'Abbé Pierre, de même que ses positions qui vont a contrario des Enseignements de l'Église Catholique le DÉSHONORENT et DÉSHONORENT SON SACERDOCE, DE MÊME QUE LE CHRIST LUI-MÊME (puisqu'il est un autre Christ) !

Par votre position, on peut deviner facilement que vous n'avez pas compris ce qu'est réellement un Prêtre et pourquoi, en conséquence, vous cherchez tant à défendre l'indéfendale !

L'Abbé Pierre, c'est un Scandale Public, pas juste à cause de ses actes sexuels,mais plus encore par ses positions qui vont contre les Enseignements du Magistère !

Comment peut-on élever sur un piedestal un personnage qui n'en faisait qu'à sa tête ?

Là, je ne comprends pas !

L'Abbé Pierre fut un pathétique Christ !

par **Isabelle-Marie** Dim 22 Sep 2024 - 8:52

"Cette histoire est une histoire fusible" (14:15 etc.)

par **DanielBaronet85** Dim 22 Sep 2024 - 18:44

"LE PRÊTRE EST UN AUTRE CHRIST", NOUS EXPLIQUE MGR CHAUVET À LA SUITE DE SA SAINTETÉ BENOÎT XVI ! !

Suite à la polémique concernant l'Abbé Pierre, je vous invite à écouter cette MAGNIFIQUE HOMÉLIE de Mgr Patrick Chauvet sur ce qu'est - ou devrait être - un Prêtre !

Vous ne regarderez plus jamais l'Abbé Pierre, ou quelconque autre Prêtre, de la même façon ensuite !

Son Homélie s'intitule Le Prêtre, un autre Christ, avec Benoît XVI !

Dès qu'il reçoit le Sacrement de l'Ordre, le Prêtre devient un autre Christ - alter Christus - !

Voyez ce qu'en disent les Enseignements de l'Église Catholique et la Tradition :

UN AUTRE CHRIST (alter Christus) - EN QUEL SENS ?

Si la maternité de Marie est le modèle de la maternité de l'Eglise, nous sommes poussés à dire que les chrétiens sont eux aussi comme des « autres Jésus ».

Si Marie mère du Christ, Grand-prêtre éternel, est le modèle des mamans de prêtres, nous sommes poussés à dire que les prêtres sont comme des « autres Christ ».

En tout cas, il convient de rester très proche de l'Evangile où Jésus s'est désigné comme le « Fils de l'homme », un titre qui suggère que Jésus nous incorpore en Lui (« Fils de l'homme » avait chez le prophète Daniel un sens collectif) et de mettre quelques nuances à l'expression « un autre Christ » (alter Christus).

L'image du prêtre comme « alter Christus » s'est développée à partir de la spiritualité de l'école française. C'est une image encore utilisée de nos jours :

« Le prêtre est appelé alter Christus, un autre Christ. Sa pauvre humanité, en effet, élevée par la puissance de l'Esprit-Saint à une union nouvelle et plus haute avec la personne de Jésus, est désormais le lieu de la rencontre avec le Fils de Dieu incarné, mort et ressuscité pour nous. Quand un prêtre enseigne la foi de l'Eglise, c'est le Christ, en lui, qui parle au peuple ; quand il guide avec prudence les fidèles qui lui sont confiés, c'est le Christ qui paît ses brebis ; quand il célèbre les sacrements et, de manière éminente, la très Eucharistie, c'est le Christ lui-même qui, à travers ses ministres, réalise le salut de l'homme et se rend réellement présent dans le monde. »

(Cardinal Piacenza, préfet de la Congrégation pour le clergé, Lettre « aux mères des prêtres et des séminaristes et à toutes celles qui exercent envers eux le don de la maternité spirituelle, en la solennité de la Très Vierge Marie, Mère de Dieu », le 1er janvier 2013.)

Il convient cependant d'utiliser cette expression avec modération.

Pie XII a en effet mis en garde dans son encyclique Mystici Corporis (1943) contre toute identification trop directe et générale entre l'Eglise et le Christ, c'est excessif et ce serait attribuer au Christ les péchés des prêtres ou des chrétiens, qui, quelque soit leur charge, demeurent toujours des disciples du Seigneur.

Vatican II :

Avec un vocabulaire nuancé, Vatican II, dans la constitution dogmatique « Lumen gentium », parle du ministère des évêques et il faut remarquer le pluriel utilisé : c'est ensemble que les évêques jouent le rôle du Christ.

« Ainsi donc en la personne des évêques assistés des prêtres, c'est le Seigneur Jésus-Christ, Pontife suprême, qui est présent au milieu des croyants ». (Lumen Gentium 21)

« La grâce de l'Esprit-Saint est donnée et le caractère sacré imprimé, de telle sorte que les évêques, d'une façon éminente et visible, tiennent la place du Christ lui-même, Maître, Pasteur et Pontife et jouent son rôle. » (Lumen Gentium 21)

La constitution dogmatique « Lumen gentium » parle ensuite du ministère des prêtres. Au moment de la prière de consécration eucharistique, ils agissent directement « en nom et place du Christ ». Mais lorsqu'ils enseignent, dirigent ou célèbrent, ils sont « à l'image du Christ » (une simple image, mais qui, chez les saints, devient très ressemblante au Christ).

« Tout en n'ayant pas la charge suprême du pontificat et tout en dépendant des évêques dans l'exercice de leur pouvoir, les prêtres leur sont cependant unis dans la dignité sacerdotale ; et par la vertu du sacrement de l'Ordre, à l'image du Christ prêtre suprême et éternel (He 5,1-10 7,24 9,11-28), ils sont consacrés pour prêcher l'Evangile, pour être les pasteurs des fidèles et pour célébrer le culte divin en vrais prêtres du Nouveau Testament. Participant, à leur niveau de ministère, de la charge de l'unique Médiateur qui est le Christ (1Tm 2,5), ils annoncent à tous la parole de Dieu. C'est dans le culte ou synaxe eucharistique que s'exerce par excellence leur charge sacrée: là, agissant en nom et place du Christ[1] et proclamant son mystère, ils réunissent les demandes des fidèles au sacrifice de leur chef, rendant présent et appliquant dans le sacrifice de la messe, jusqu'à ce que le Seigneur vienne (cf. 1Co 11,26), l'unique sacrifice du Nouveau Testament, celui du Christ s'offrant une fois pour toutes à son Père en victime immaculée (cf. He 9,11-28) ». (Lumen Gentium 28)

Le cas des stigmatisés :

Benoît XVI évoque la figure de saint François d'Assise, il n'était pas prêtre, mais il portait les marques de la Passion de Jésus, c'est pourquoi il était "presque un autre Christ (alter Christus)" : « La figure de saint François, l'homme entièrement uni au Christ jusqu'à la communion des stigmates, presque un alter Christus... » (Benoit XVI, audience du 10 mars 2010)

Les stigmatisés (ées) sont presque « un autre Christ », mais on les voit obéir aux évêques et au pape, qui, eux aussi, sont ensemble un « autre Christ ».

L'Eglise entière est, avec le Christ son Chef, comme un autre Christ (alter Christus) :

« C'est par cette même communication de l'Esprit du Christ qu'il se fait que l'Eglise est comme la plénitude et le complément du Rédempteur; car tous les dons, toutes les vertus, tous les charismes qui se trouvent éminemment, abondamment et efficacement dans le Chef dérivent dans tous les membres de l'Eglise et s'y perfectionnent de jour en jour selon la place de chacun dans le Corps mystique de Jésus-Christ: ainsi peut-on dire d'une certaine façon que le Christ se complète à tous égards dans l'Eglise. Et par ces mots nous touchons la raison même pour laquelle, selon la pensée déjà brièvement indiquée de saint Augustin, le Chef mystique qu'est le Christ, et l'Eglise, qui sur terre est comme un autre Christ et en tient la place, constituent un homme nouveau unique dans lequel le ciel et la terre s'allient pour perpétuer l'œuvre de salut de la Croix: à savoir le Christ, Tête et Corps; le Christ total. » (Pie XII, Encyclique Mystici Corporis, 29 juin 1943)

[1] Cf. Conc. Trid. sess. 22: Denz. 940 (DS 1743). Pie XII, encyc. mediator Dei, 20 Nov. 1947 ; AAS 39 (1947), p. 553 ; Denz. 2300 (DS 3850). (1964 Lumen Gentium 28)

Synthèse Françoise Breynaer

SOURCE D'ORIGINE :

https://www.mariedenazareth.com/encyclopedie-mariale/doctrine/autres-dimensions-du-mystere-de-marie/marie-leucharistie-le-sacerdoce/un-autre-christ-alter-christus-en-quel-sens/

SOURCE SUR VSJ :

http://viens-seigneur-jesus.forumactif.com/t45163-le-pretre-est-un-autre-christ-nous-explique-mgr-chauvet-a-la-suite-de-sa-saintete-benoit-xvi

par **Cinci** Dim 22 Sep 2024 - 21:35

DanielBaronet85 :

En étant un autre Christ, le Prêtre doit constamment se tourner vers Jésus et Lui demander les Grâces nécessaires pour pouvoir suivre Ses Pas, pour pourvoir L'HONORER dans sa Vocation Sacerdotale afin de ne pas causer un Scandale Public et ainsi DÉSHONORER non seulement sa Vocation Sacerdotale, MAIS LE CHRIST LUI-MÊME !

Mais ...

Un simple baptisé qui prend au sérieux sa propre vocation d'enfant de Dieu de par son baptême ne fera pas autre chose, n'est pas censé faire différemment cf. se tourner vers Jésus, lui demander les grâces nécessaires, pour répondre mieux à ce que Dieu préférerait sans doute, pour s'efforcer de correspondre plus à ce que l'on attendrait de soi, assez légitimement quand même et etc.

Au prétexte que tel fidèle (prêtre ou pas) serait pas encore «assez» parfait, trop mou, trop tiède, encore trop adepte de la boisson, encore au prise avec des difficultés à maîtriser ses réactions colériques, pas capable de s'empêcher ici d'enfreindre son voeu de chasteté (une, deux, trois, quatre, cinq, dix fois ...), ce ne sera pas une raison pour parler de déshonneur devant rejaillir sur sa propre vocation au sacerdoce ou sur sa vocation d'enfant de Dieu. La vocation est ce qu'elle est. Elle ne change pas. Déshonorer une vocation d'enfant de Dieu ? Jamais entendu parler de ça. Déshonorer une vocation au sacerdoce non plus.

On peut ne pas répondre à sa vocation ou mal répondre, trahir sa vocation, mal réussir à remplir les obligations qui accompagnent normalement le fait de devoir être ceci ou cela, être un moins bon prêtre à certains égards; ou le pire du pire tel avoir sombré complètement, au point de ne plus avoir du tout la foi mais sauver les apparences, s'être mué en criminel porteur d'une défroque de prêtre et désireux de commettre des crimes, pour se satisfaire, satisfaire une vengeance, souiller l'Église, blasphémer, être un vrai visage à deux faces, pour le petit plaisir de tromper les naïfs, les pauvres innocents imbéciles, pour ridiculiser les supérieurs au fond, rouler l'évêque, le Pape !

Il y a le pauvre pécheur qui peut bien avoir cédé à la tentation et pour en être malheureux ensuite, capable d'admettre la faute et sa responsabilité. Il y a le vrai criminel, celui ayant atteint le stade du type qui ne ressent plus rien du tout pour Jésus, Dieu, etc., capable de savoir qu'il aura bien fait quelque chose d'inadmissible pour la justice ou n'importe qui mais qui ne regrettera pas réellement ce qu'il aurait pu faire, recommencerait demain sans trop d'état d'âme. Une sorte de réelle perversion et qui fait que l'on ne pourrait plus parler du fait de se trouver en présence d'un vrai prêtre.

Je range feu l'abbé Pierre dans la première catégorie (le pauvre pécheur qui peut bien avoir cédé et pour en être malheureux ensuite ...).

Le fait de simplement pécher et alors mal correspondre aux obligations de sa charge peut brouiller l'image du prêtre ou celle de l'Église dans l'esprit de certains témoins admettons, suscite une zone d'ombre, choque ou scandalise - cela ne déshonore pas la vocation sacerdotale du sujet en tant que telle. Ici le prêtre reste un vrai prêtre, qui demeure dans sa vocation qui est réelle et puis s'efforce malgré tout d'y rester.

par **Felipe** Dim 22 Sep 2024 - 22:19

Cinci a écrit: (...)
Je range feu l'abbé Pierre dans la première catégorie (le pauvre pécheur qui peut bien avoir cédé et pour en être malheureux ensuite ...).
(...)

C'est également mon avis.
Et sans être psychologue et encore moins son confesseur, je me demande même si toutes les bonnes œuvres qu'il a accomplies n'étaient pas un moyen de se faire pardonner du mal qu'il aurait causé à ses possibles victimes (j'emploie ici le conditionnel car au fond je n'en sais rien)
En tout cas, il y a une énorme différence entre le pécheur qui reconnaît ses fautes, ses faiblesses et les regrette amèrement, même s'il y tombe et retombe à chaque fois! et celui qui les ignore, voire les justifie!!!
Dans toute cette histoire, ce qui m'agace le plus et ne suis certainement pas le seul, c'est cet acharnement médiatique, ce lynchage en règle à l'encontre de cet homme, alors que ses accusateurs(trices) feraient sans doute mieux de balayer devant leurs portes, surtout s'ils n'ont rien fait, ou pas grand chose de concret de leur vie en faveur de ceux qui sont dans le besoin!!!!

par **Cinci** Dim 22 Sep 2024 - 22:54

L'Abbé Pierre, c'est un Scandale Public, pas juste à cause de ses actes sexuels, mais plus encore par ses positions qui vont contre les Enseignements du Magistère !

Pas du tout.

Tu l'as écrit toi-même : tu ne pourrais pas savoir ce que l'abbé Pierre aurait bien pu avoir fait ou pas, en matière d'actes déplacés. Dire qu'il faille attendre vingt ans après la mort de quelqu'un pour recevoir la confidence de telle ou telle, pour entendre seulement un récit et selon lequel l'abbé aurait dû avoir fait ceci-cela : cela ne rencontre en rien la notion de pécheur public ou péché public.

Un pécheur public ? C'est une personne qui commet un péché au vu et au su de tout le monde ! C'est Madame Claude qui opère une maison de tolérance au 34 de la rue Lepic, qui l'admet, qui ne se propose pas de changer, qui ne fait pas mystère de ses activités et en parle même dans une entrevue donnée au journal Figaro. C'est le docteur Morgentaler qui revendique ouvertement ses dix mille avortements qu'il aurait lui-même aidé à réaliser au cours de sa carrière, qui en aura toujours été fier, qui revendique son droit de faire ce qu'il fait, l'explique même aux juges à la Cour et devant les journalistes.

Est-ce que l'abbé Pierre s'affichait ouvertement comme un agresseur de femmes en 1950 ? en 1985 ? comme un séducteur de jeunes personnes d'âge mineur ? Il l'aurait fait savoir à tous autour de lui, ajoutant que ce n'était pas un vrai problème ? Je ne crois pas. L'abbé Pierre n'était pas un pécheur public. Quand même !

L'écrivain Gabriel Matzneff est un pécheur public, lui, par contre. Pourquoi ? Il a bien fait savoir à tous et toutes, et comment il tirait plaisir de ses nombreuses aventures ou expériences sexuelles vécues avec des jeunes filles. Comment il aimait ce qu'il faisait alors avec elles et dans ce rôle d'initiateur qu'il s'attribuait. Il trouvait (et trouve encore) tout cela très bien. «C'est quoi le problème ?» Il en a parlé, parlé, parlé très souvent dans les médias; écrit des livres là-dessus. Il n'y a pas une seule personne s'intéressant à la littérature en France qui aurait pu ignorer ce «dada» particulier chez Matzneff ... et puis de son vivant.

[...]

Les Français étaient-ils scandalisés par la nature des propos que l'abbé Pierre leur tenait au sujet de divers thèmes d'intérêt public et recoupant aussi des éléments de l'enseignement de l'Église ? Visiblement pas. Sans doute que l'abbé Pierre aura pu n'être pas très au clair, parfois, au sujet de la discipline de l'Église (ex : le port du préservatif pour le type menant une vie un peu dissolue) - et que l'abbé pouvait apparaître en pointe d'un courant de dissidence par rapport à une antique et vénérable position de l'Église. A sa décharge, l'on dirait que le sujet pouvait faire débat même dans le sein de l'Église, et à quoi l'on ne pourrait pas vraiment faire intervenir ici une notion de péché (dans le fait de discuter, débattre, afficher une position un peu différente de celle de tel autre ecclésiastique je veux dire). Peut-être qu'il avait tort dans sa position. Ce n'était pas très évident. Pas comme si l'abbé avait soutenu ouvertement une position en faveur de l'amour libre («Le mariage, ce carcan ...»)

par **Isabelle-Marie** Lun 23 Sep 2024 - 7:04

Cinci a écrit:
L'Abbé Pierre, c'est un Scandale Public, pas juste à cause de ses actes sexuels, mais plus encore par ses positions qui vont contre les Enseignements du Magistère !

Pas du tout.

Tu l'as écrit toi-même : tu ne pourrais pas savoir ce que l'abbé Pierre aurait bien pu avoir fait ou pas, en matière d'actes déplacés. Dire qu'il faille attendre vingt ans après la mort de quelqu'un pour recevoir la confidence de telle ou telle, pour entendre seulement un récit et selon lequel l'abbé aurait dû avoir fait ceci-cela : cela ne rencontre en rien la notion de pécheur public ou péché public.

Un pécheur public ? C'est une personne qui commet un péché au vu et au su de tout le monde ! C'est Madame Claude qui opère une maison de tolérance au 34 de la rue Lepic, qui l'admet, qui ne se propose pas de changer, qui ne fait pas mystère de ses activités et en parle même dans une entrevue donnée au journal Figaro. C'est le docteur Morgentaler qui revendique ouvertement ses dix mille avortements qu'il aurait lui-même aidé à réaliser au cours de sa carrière, qui en aura toujours été fier, qui revendique son droit de faire ce qu'il fait, l'explique même aux juges à la Cour et devant les journalistes.

Est-ce que l'abbé Pierre s'affichait ouvertement comme un agresseur de femmes en 1950 ? en 1985 ? comme un séducteur de jeunes personnes d'âge mineur ? Il l'aurait fait savoir à tous autour de lui, ajoutant que ce n'était pas un vrai problème ? Je ne crois pas. L'abbé Pierre n'était pas un pécheur public. Quand même !

L'écrivain Gabriel Matzneff est un pécheur public, lui, par contre. Pourquoi ? Il a bien fait savoir à tous et toutes, et comment il tirait plaisir de ses nombreuses aventures ou expériences sexuelles vécues avec des jeunes filles. Comment il aimait ce qu'il faisait alors avec elles et dans ce rôle d'initiateur qu'il s'attribuait. Il trouvait (et trouve encore) tout cela très bien. «C'est quoi le problème ?» Il en a parlé, parlé, parlé très souvent dans les médias; écrit des livres là-dessus. Il n'y a pas une seule personne s'intéressant à la littérature en France qui aurait pu ignorer ce «dada» particulier chez Matzneff ... et puis de son vivant.

[...]

Les Français étaient-ils scandalisés par la nature des propos que l'abbé Pierre leur tenait au sujet de divers thèmes d'intérêt public et recoupant aussi des éléments de l'enseignement de l'Église ? Visiblement pas. Sans doute que l'abbé Pierre aura pu n'être pas très au clair, parfois, au sujet de la discipline de l'Église (ex : le port du préservatif pour le type menant une vie un peu dissolue) - et que l'abbé pouvait apparaître en pointe d'un courant de dissidence par rapport à une antique et vénérable position de l'Église. A sa décharge, l'on dirait que le sujet pouvait faire débat même dans le sein de l'Église, et à quoi l'on ne pourrait pas vraiment faire intervenir ici une notion de péché (dans le fait de discuter, débattre, afficher une position un peu différente de celle de tel autre ecclésiastique je veux dire). Peut-être qu'il avait tort dans sa position. Ce n'était pas très évident. Pas comme si l'abbé avait soutenu ouvertement une position en faveur de l'amour libre («Le mariage, ce carcan ...»)

oui ce n'est pas un pécheur public, ni un pervers genre Matzneff incroyablement protégé dans l'affichage de ses "goûts" ; l'abbé Pierre allait voir des prostituées ? (vidéo de GPTV plus haut) que savons-nous s'il ne s'en est pas confessé ? la miséricorde, le pardon, les médias ignorent).
Quant à promettre à l'avance des dédommagements, il y a là une sorte de folie à mon sens, qui incite à la surenchère Entre avoir eu un geste déplacé (la plupart des témoignages) et le crime sexuel caractérisé (il m'a violé, m'a obligé à faire tel acte considéré comme viol) la tentation est grande d'exagérer un peu. ..Impossible par définition de vérifier ce genre de déclaration.

par **Desiderius Ulixes** Lun 23 Sep 2024 - 12:32

Comme j'ai vu la référence à Simone Weil, j'ai un ouvrage qui parle de ses interrogations analysées par le père Guérard : il me semble qu'au vu de ses critiques, il lui aurait refusé le baptême chrétien.
C'est dans la réponse à la lettre de Simone Weil par le père Guérard des Lauriers.

So far, that's all folks!

par **sga** Lun 23 Sep 2024 - 13:42

Bonjour à tous,

Je le répète, j'ai beaucoup de respect pour les bonnes œuvres de l'abbé Pierre, mais les faits sont là: le président de la conférence des évêques s'est exprimé tout comme le Saint Père, et cela aussi pour éviter de mauvaises réactions et interprétations.

je cite:"
Il est désormais établi que, dès 1955-1957, quelques évêques au moins ont su que l’abbé Pierre avait un comportement grave à l’égard des femmes. Des mesures ont été prises, dont une cure psychiatrique."
"2. Il est établi aussi désormais que l’on savait, au moins dans certains cercles d’Emmaüs, l’abbé Pierre étant encore vivant, qu’il devait être surveillé parce qu’il était dangereux pour les femmes qui s’approchaient de lui."
". Par choix personnel, l’abbé Pierre a presque toujours vécu à distance de tout cadre proprement ecclésial."
"Un adjoint (socius), notamment, a été imposé à l’abbé Pierre. Il semble que l’abbé Pierre se soit ingénié à tromper cette surveillance"
source:https://eglise.catholique.fr/espace-presse/communiques-de-presse/555058-abbe-pierre-tribune-de-mgr-eric-de-moulins-beaufort-dans-le-journal-du-monde/

Prêtre ou pas on est tous fragiles, je ne cherche pas à l'accabler, mais notre liberté implique notre sens des responsabilités.

Malheureusement, la hiérarchie de l'Eglise Catholique n'a pas sanctionné l'abbé Pierre et il a continué et à dupé tout le monde, ce n'est pas sans rappeler le père Thomas Philippe condamné par le Saint Office en 1957 et qui s'est ingénué à trompé tout le monde.

Le consentement à faire le mal, fait ensuite sauter la muraille de l'obéissance.

Quand nous sommes face à nos contradictions, on doit s'imposer une certaine radicalité, sinon c'est la voie ouverte à la déchéance totale, de petits compromis en petits compromis, on deviens ni chaud ni froid pour devenir tièdes, on parle en bons chrétiens, on déclame des grandes théories, on parle théologie Vatican 1 et Vatican 2..., les apparitions de ceci ou de cela, on fait bombance mais en fait on a en horreur le chemin de renoncements et de sacrifices qui peuvent nous sanctifier.

C'est à mes yeux ce dont on à le plus besoin, de personnes qui se sanctifient dans leur vie de tous les jours.
Dans ce contexte, ne pas dénoncer les zones d'ombres, les graves comportements d'hommes fussent-ils prêtres comme l'Abbé Pierre est une faute.

On pourrait également se cacher derrière le délai de prescription pendant qu'on y est...

par **Cinci** Lun 23 Sep 2024 - 13:54

Desiderius a écrit:Comme j'ai vu la référence à Simone Weil, j'ai un ouvrage qui parle de ses interrogations analysées par le père Guérard : il me semble qu'au vu de ses critiques, il lui aurait refusé le baptême chrétien.

Intéressant.

Il y a quelques années, moi c'est le père Molinié que j'avais entendu tiquer, et grommeler ensuite quelque chose de négatif entre ses dents au sujet de Simone Weil. Il s'agissait d'un document d'archive audio. Des enseignements captés sur le vif et donnés à la suite d'une retraite d'une semaine à Nancy en 1972. Quelque chose du genre ... A la fin, les participants pouvaient intervenir en posant des questions. Or c'est à la suite d'une remarque louangeuse poussée par l'un au sujet des qualités précieuses de l'approche de Simone Weil que le père avait tiqué. J'aurai au moins compris comment d'un point de vue catholique il ne tenait pas sa pensée critique en très haute estime.

par **Cinci** Lun 23 Sep 2024 - 14:05

Isabelle-Marie a écrit:Quant à promettre à l'avance des dédommagements, il y a là une sorte de folie à mon sens, qui incite à la surenchère Entre avoir eu un geste déplacé (la plupart des témoignages) et le crime sexuel caractérisé (il m'a violé, m'a obligé à faire tel acte considéré comme viol) la tentation est grande d'exagérer un peu. ..Impossible par définition de vérifier ce genre de déclaration.

Tout à fait.

par **Calex** Lun 23 Sep 2024 - 20:34

Cinci a écrit:
Vous ne vous réjouissez pas des scandales certes. C'est vrai, sga. Non pas, mais à l'occasion du scandale agité dans la presse et pour l'essentiel par des ennemis de l'Église en premier lieu : vous vous empresserez d'aboyer avec la meute, dans l'idée de vous blanchir de votre côté, et alors même que l'on ne sait pas grand chose en réalité de ce qu'un Jean Vanier aura pu faire ou ne pas faire; quelle portée réelle aurait dû avoir soit tel agir chez lui ou tel mot employé dans tel circonstance et etc. On sait rien en réalité (rien en dehors des racontars colportés dans la presse). Ne sachant rien, cela ne vous empêchera pourtant pas de diaboliser le bonhomme, le taxer de gros dégueulasse et tout.

C'est très juste. Il y a quelque chose du syndrome de Stockholm là-dedans : l'on soutient les agresseurs, ceux qui par tous les procédés cherchent à éradiquer l’Église, le Christ et la Vierge-Marie de la surface de la terre, car l'on estime que leurs agissements sont produits par un souci de justice, de vérité et d'amour du prochain. En psychologie cela s'appelle une projection ou un transfert : le catholique attribue au malfaisant, qui en est en réalité dénué, ses propres valeurs, et lui retire toute volonté de nuire.

par **pax et bonum** Mar 24 Sep 2024 - 11:17

On pourrait inverser la manière de voir les choses et de juger l'homme:

Plutôt que de dire que cet homme appelé par Dieu à réaliser une grande et belle oeuvre a failli misérablement;

On pourrais dire que Dieu a choisi un homme misérable et pervers pour une belle et grande réalisation.

...La prostituée devenue messagère de la Résurrection.

par **Enfant du Père** Mar 24 Sep 2024 - 14:49

De frère Philippe (capucin) qu'il fut à l'abbé Pierre : album souvenir des pages ensoleillées :

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/toute-une-vie/abbe-pierre-1912-2007-l-eternel-revolte-8333924

L'abbé député :

par **Isabelle-Marie** Mar 24 Sep 2024 - 18:13

Maître Di Vizio est le brillant avocat que l'on connaît. Il est allé à la source, la lecture du fameux rapport. Que nous apprend-il, d'un point de vue juridique ? Rien, strictement rien, le vide !! On ne saura jamais rien sur cette affaire. Caroline de Haas et sa petite équipe ont bien travaillé.
Comme dit la maxime : diffamez, il en restera toujours quelque chose !

par **Isabelle-Marie** Lun 7 Oct 2024 - 9:20

De l'abbé Pierre, nous avons sa parole de son vivant.

https://www.youtube.com/shorts/0Dz18vuIZyM

Voici aussi ce qu'il écrit dans son Testament :

"Le plus douloureux à vivre, ce fut vraiment le vœu de chasteté, qui conduit à renoncer à la tendresse. Si ce renoncement n'était pas volontaire, le célibat n'aurait pas de sens.(...) On ne peut renoncer à la plénitude de la vie conjugale, que parce que l'on répond à un réel appel, parce que l'on est en impatience de toutes ses énergies, tendu vers ce que Jésus appelle pour nous, mariés ou pas, le royaume de Dieu, dans une communion avec tous les humains, et d'abord avec les délaissés, les oubliés.

Ce vœu, certes imparfaitement vécu, ne fut cependant jamais remis en cause. Même si j'ai souffert de cette privation, même si j'ai, à certains moments, rêvé de la joie vécue par les époux, comme une merveille humaine au-dessus de toute autre.

[...] Pour en revenir aux engagements que prend le moine - pauvreté, obéissance, chasteté - ils sont absurdes et malsains s'ils ne sont pas, avec l'aide de Dieu, le moyen d'une marche obstinée vers sa transcendance. Et si ce n'était pas une transcendance, ce serait une mutilation."

Testament de l'abbé Pierre, extraits page 68 à 71 (Bayard Editions,1994)

Et maintenant comme une rumeur gonflée par le vent, nous entendons qu'il était pédophile, allait voir des prostituées, agressait des femmes, qu'il était un pervers jouissant de ses transgressions, qu'il était priapique etc. Ses propres paroles, quand elles sont reprises, sont déformées... Lamentable, cessons ce qui n'est rien d'autre qu'une hystérie collective et perso, quelquefois je pense que nos ennemis (vous savez ceux qui sont en tablier) doivent se taper le ventre de rire en voyant la crédulité de l'Eglise actuelle et sa promptitude à s'auto-flageller !!! Twisted Evil

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