"Une seule chair" --> Théologie du Corps, Sponsalité

par **François Bernon** Lun 30 Oct 2023 - 16:00

Steven et Sabrina Gunnell : « Une seule chair est un film à montrer aux fiancés et aux jeunes
Par Caroline Wallet

Les cinéastes Steven et Sabrina Gunnell signent « Une seule chair », un film évènement sur le couple et la sexualité. Le documentaire, qui donne la parole à de nombreux experts et couples, s’inspire de la théologie du corps de Jean-Paul II.
« Une seule chair » : Sortie officielle le 30 octobre en VOD et DVD
100 projections cinéma (à la demande de chacun)
Informations et contact pour organiser une diffusion en salle: Saje Distribution
Diffusion sur KTO : les 13 et 20 novembre en deux parties.

Sabrina et Steven Gunnell sont mariés et producteurs réalisateurs depuis dix ans. Ils ont notamment produit et réalisé les films Gaspard, Le sanctuaire retrouvé, la trilogie Eternam, Claire Aime ou La joie de vivre. Ils travaillent le plus souvent en co-production avec KTO et Saje Distribution

Pourquoi vous être intéressés au sujet du couple et de la sexualité?

Steven Gunnell : Parce que tout est là ! C’est l’enjeu majeur de l’humanité, voilà pourquoi Satan vient tout piétiner. Or, Jésus nous restaure et fait toute chose nouvelle, le bonheur est possible. C’est pour cela que Saint Jean-Paul II a commencé son Pontificat avec ce sujet en délivrant ces fameuses catéchèses du mercredi sur la théologie du corps. C’est la bombe à retardement théologique, comme le rappelle Yves Semen dans le film, et c’est maintenant qu’elle explose ! On peut passer notre temps à parler de la misère, du dérèglement climatique, des guerres, on est à côté. On passe notre temps à être à côté. On sera « un », on sera sauvé quand on aura compris d’où on vient, où on va et ce pour quoi on est fait. La clé, c’est cette « une seule chair » dont parle le film. Il y a une urgence à montrer le projet de bonheur que Dieu a pour sa créature. Le reste c’est de la littérature !

Sabrina Gunnell : C’est comme la pierre qu’on envoie dans l’eau, le cœur c’est le couple et la famille et après ça s’élargit, ça impacte le monde. Tout part de là : la beauté et la bonté du couple et de la relation sexuelle. La sexualité est un lieu de bonheur mais aussi de blessures, de combats, d’incompréhensions. Le malentendu est tel que pour bien des gens le péché originel c’est le sexe ! Nous voulons montrer que le Seigneur est capable de visiter tout ce qu’il y a de plus intime chez nous si on lui laisse la porte ouverte. Il y a une puissance du sacrement de mariage qui permet de recevoir la force de se re-choisir et de tendre vers ce bonheur promis. Alex et Maud Lauriot-Prévost avaient repéré depuis longtemps qu’un tel film était nécessaire et nous incitaient à le faire. Steven avait des doutes. L’été dernier au cours d’une session à Paray le Monial, la trame du film lui est apparue plus clairement à l’esprit et nous avons démarré.

À qui s’adresse ce film ?

Steven Gunnell : C’est un film à montrer à tout le monde, aux fiancés, aux jeunes couples, aux couples qui vont bien et à ceux qui sont en difficulté. Ils peuvent le voir crayon à la main. C’est un film de salubrité publique, une sorte de retraite de deux heures.
Sabrina Gunnell : Je dirais que ce film est à montrer à tous à partir de 16 ans. Dans le film, tous les âges sont représentés. Le Seigneur sauve à n’importe quel moment de l’histoire du couple, rien n’est perdu pour ceux qui le veulent ! Cela donne de l’espérance aux époux.

Vous donnez la parole à de nombreux témoins et experts. A-t-il été facile de les mettre en confiance ?

Sabrina Gunnell : Une dizaine de couples livrent un témoignage bouleversant de sincérité et d’authenticité. Ils osent aborder les difficultés les plus intimes et ce qui leur a permis de les traverser. Tous connaissaient nos films, cela les a rassurés. Avant tout, je crois qu’ils partageaient notre sentiment d’urgence à traiter de ce sujet, car ces difficultés sont celles de nombreux couples aujourd’hui.
Steven Gunnell : Ces couples ont parlé avec simplicité de ce qu’ils ont traversé, cela va des blessures d’enfance à l’adultère en passant par l’addiction. Nous recevons leurs témoignages comme un trésor que nous avons à cœur d’honorer, ils nous ont donné du courage et de la force ! Les premiers spectateurs disent que le film est guérissant et consolant. Pour nous c’est un cadeau.

Êtes-vous familiers de la théologie du corps ?

Sabrina Gunnell : À notre manière, mais nous ne sommes pas des théologiens. Nous voulions parler à tout le monde de manière simple. Nous sommes partis de l’expérience, du concret de la vie, et nous avons donné la parole à des experts dont la maîtrise permet d’aller à l’essentiel.
Steven Gunnell : Je crois que mystérieusement, au travers de l’écriture de ce film, nous parvenons à faire tout le chemin de la théologie du corps. Depuis le projet de bonheur initial de Dieu pour sa créature, en passant par la chute et son éventail de péchés, jusqu’au relèvement opéré par Jésus dans la rédemption. Lorsqu’elle et lui s’aiment dans cette une seule chair, ils reflètent l’amour qui existe au sein de la Trinité. Découvrir jusqu’où va le don de Dieu me bouleverse !

Le film ouvre sur quelques images de Jean-Paul II, avez-vous été marqués par ce Pape ?

Steven Gunnell : Oui bien sûr ! Il est celui qui nous a dit à tous « vous valez ce que vaut votre cœur », nos histoires personnelles et notre histoire commune sont tissées avec celle de son pontificat. Sabrina est née au moment où le Pape a commencé sa catéchèse sur la théologie du corps, j’ai interprété Karol Wojtyla pendant trois mois dans le spectacle « N’ayez pas peur » de Robert Hossein et nous avons reçu l’inscription de notre société Kreafilm Makers un 22 octobre jour de la Saint Jean-Paul 2. Un jour je l’espère, Jean-Paul II sera nommé docteur de l’Église.
Sabrina Gunnell : Jeune fille j’avais lu les livres d’Yves Semen sur la Théologie du corps de Jean-Paul II. Il y aurait tant à dire, nous sommes vraiment sous son patronage, Jean-Paul II n’est jamais très loin.

Pourtant vous n’avez pas caché qu’il y a eu un certain combat pour achever ce film ?

Steven Gunnell : Je n’ai jamais vécu un truc pareil ! Il est vrai que nous faisons des films missionnaires, il y en a un que ça dérange et qui a pris l’habitude de nous le faire savoir à sa manière. On a toujours des combats, des obstacles de toutes sortes, une caméra qui casse, des heures de montage qui disparaissent, mais pour « Une seule chair » j’ai vite compris qu’on était dans une autre dimension. D’un côté j’y vois le signe que notre intuition est bonne, de l’autre je me suis retrouvé en état d’épuisement, proche du burn-out, perclus de douleurs et de doutes. Sabrina a été très forte, cela a été déterminant pour aller jusqu’au bout. Pour parler du couple, pour ce sujet plus que pour tout autre, il fallait puiser dans notre communion et la conjugaison de nos talents respectifs !

par **Père Nathan** Jeu 2 Nov 2023 - 16:56

Je me permets à l’occasion de ce fil de rappeler que nous mettons à votre disposition le pdf
http://catholiquedu.free.fr/2007/SponsaliteFormuleComplete.pdf

On trouvera sur le site catholiquesdu.net à « nouveautés » cette initiation sponsalite en audio 🥳🥳 à la date du 17/9/2005
http://catholiquedu.free.fr/ZIPA.htm

Extrait (février 1980)

la signification de leur nudité originelle.
Si comme nous l’avons constaté, à la racine de la nudité il y a la liberté intérieure du don — don désintéressé de soi — c’est précisément ce don qui permet aux deux, à l’homme et à la femme, de se retrouver réciproquement dans ce que le Créateur a voulu chacun d’entre eux « pour soi-même » (cf. Gaudium et Spes, 24). Ainsi, dans la première rencontre béatifiante, l’homme retrouve la femme et elle, elle retrouve l’homme. De cette manière, il l’accueille intérieurement ; il l’accueille telle qu’elle est voulue « pour elle-même » par le Créateur et telle qu’elle est constituée par Lui dans le mystère de l’image de Dieu à travers sa féminité et, réciproquement, elle l’accueille de la même manière qu’il est voulu pour « lui-même » par le Créateur, et constitué par Lui au moyen de sa masculinité. C’est en cela que consistent la Révélation et la découverte de la signification « sponsale » du corps. Le récit yahviste et, en particulier Genèse 2, 25, nous permet de déduire que l’être humain, comme homme et comme femme, entre précisément dans le monde avec cette conscience de la signification de son corps, de sa masculinité et de sa féminité.
4. Le corps humain, orienté intérieurement par le « don sincère » de la personne, révèle non seulement sa masculinité ou sa féminité sur le plan physique, mais il révèle encore une valeur et une beauté telles qu’elles dépassent la dimension simplement physique de la « sexualité »97. Ainsi se trouve complétée dans un certain sens la conscience de la signification sponsale du corps, reliée à la masculinité-féminité de l’être humain. Cette signification indique, d’une part, une capacité particulière d’exprimer l’amour dans lequel l’être humain devient don et, d’autre part, cet être humain possède la capacité et la profonde disponibilité à l’ « affirmation de la personne », c’est-à-dire littéralement, la capacité de vivre le fait que l’autre — la femme pour l’homme et l’homme pour la femme — est, par le moyen du corps, quelqu’un qui est voulu « pour lui-même » par le Créateur c’est-à-dire unique et singulier, quelqu’un qui est choisi par l’Amour éternel.
L’ « affirmation de la personne » n’est rien d’autre que l’accueil du don qui, par la réciprocité, crée la communion des personnes. Cette communion se construit de l’intérieur en comprenant aussi toute l’ « extériorité » de l’homme c’est-à-dire tout ce qui constitue la nudité pure et simple du corps dans sa masculinité et dans sa féminité.

par Invité Jeu 2 Nov 2023 - 23:36

Si vous me permettez-une petite intervention sur le sujet. L'enseignement sur la sponsalité bientôt assumé au plus haut degré de l'autorité de l'église. Vers une transactuation sponsale universelle ?

La pastorale des prêtres catholiques romains sera bientôt fondée sur la sponsalité des époux. C'est déjà le cas, mais cela prendra bientôt une forme institutionnelle avec l'institution d'un nouveau ministère destiné aux époux en lien avec les prêtres...

Ici :
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t45667p60-les-paroles-et-gestes-de-lumiere-du-pape-francois#504297

par **Père Nathan** Ven 3 Nov 2023 - 21:24

Vidéo de Laëtitia qui coopère à Rome à la doctrine de la
Foi

Intéressant de voir comment elle présente la question aux séminaristes

par **veryoui** Sam 4 Nov 2023 - 19:10

Un grand merci P.Patrick ! superbe !

par **Isabelle-Marie** Lun 13 Nov 2023 - 22:52

Sur KTO, voici la première partie du documentaire intitulé : "une seule chair" (pour visionner, cliquer sur le lien 'regarder sur you tube')

Aujourd'hui, la vie sexuelle d'un grand nombre de nos contemporains, et de bien des chrétiens, semble d'une grande tristesse et pauvreté : la fameuse « libération sexuelle » des années 60-80 a conduit bien souvent à un immense vide, beaucoup de souffrances et une absence de sens. La société, comme l'Église sont ébranlées et meurtries ces dernières années par de terribles scandales : #MeeToo, Pédophilie, #Balancetonporc, abus sexuels, ... Faut-il à ce point désespérer de l'amour et de la sexualité ? Pourtant, selon la Bible, Dieu s'est immensément réjoui de créer la sexualité et le couple. Il voulait pour chaque couple un brasier d'amour et de joie à l'image de l'amour intense qui circule entre les trois personnes divines. Si le péché originel est venu contrecarrer ce dessein de Dieu poussant l'homme et la femme vers des chemins sans issue, le Christ est venu les guérir en profondeur non seulement dans leur âme mais aussi dans leur sexualité. Comme jamais dans l'histoire, l'Église et l'Esprit Saint appellent les époux sauvés à témoigner combien le Christ vient guérir les coeurs et les corps sexués, malades et assoiffés d'amour. Couples engagés mais aussi experts viendront nous éclairer sur cette Révélation et le chemin de la vraie libération sexuelle qu'elle montre et que le Seigneur veut pour chacun de nous. Une coproduction KTO/Krea Film Makers 2023 - Réalisée par Sabrina et Steven J. Gunnell

par **Enfant du Père** Sam 18 Nov 2023 - 21:30

Ce serait dommage d'évoquer ce thème de la sexualité sans évoquer les fins du mariage :

« La vérité est que le mariage, comme institution naturelle, en vertu de la volonté du Créateur, a pour fin première et intime, non le perfectionnement personnel des époux, mais la procréation et l’éducation de la nouvelle vie. Les autres fins, tout en étant également voulues par la nature, ne se trouvent pas au même degré que la première, et encore moins, lui sont-elles supérieures, mais elles lui sont essentiellement subordonnées. »

Pape Pie XII, Discours aux sages-femmes du 29 août 1951

par **Enfant du Père** Ven 24 Nov 2023 - 10:59

Parlons plutôt de l'inversion des fins du mariage car la racine du problème est bien cette nouvelle définition conciliaire du mariage :

Aïe aïe ça pique !

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Après une définition nouvelle et plutôt pas claire du mariage, le texte précise que les fins sont égales.
La traduction française ne pose pas de pb en soi: elle dit qu'il ne faut pas sous-estimer les autres fins, ce qui est vrai. Mais le texte latin: non posthabitis alii matrimonii finibus est davantage problématique. Non posthabere signifie bien qu'il ne faut pas les placer après.
Dans le texte initial, il était dit que la procréation était "aussi" une fin du mariage et Paul VI est intervenu le 25 novembre 1964 pour faire supprimer le mot car le Concile s'était engagé à ne pas entrer dans cette controverse.
Le code de droit canonique y est retourné:
"L'alliance matrimoniale, par laquelle un homme et une femme constituent entre eux une communauté de toute la vie, ordonnée par son caractère naturel au bien des conjoints ainsi qu'à la génération et à l'éducation des enfants, a été élevée entre baptisés à la dignité de sacrement (C1055, para.1)

Le précédent code disait clairement:
"La fin première du mariage est la procréation et l'éducation des enfants; la fin secondaire est le secours mutuel et le remède à la concupiscence" (C1013)

https://www.leforumcatholique.org/message.php?num=593804

par **Isabelle-Marie** Ven 24 Nov 2023 - 16:50

Enfant du Père a écrit: Parlons plutôt de l'inversion des fins du mariage car la racine du problème est bien cette nouvelle définition conciliaire du mariage :

Aïe aïe ça pique !

Après une définition nouvelle et plutôt pas claire du mariage, le texte précise que les fins sont égales.
La traduction française ne pose pas de pb en soi: elle dit qu'il ne faut pas sous-estimer les autres fins, ce qui est vrai. Mais le texte latin: non posthabitis alii matrimonii finibus est davantage problématique. Non posthabere signifie bien qu'il ne faut pas les placer après.
Dans le texte initial, il était dit que la procréation était "aussi" une fin du mariage et Paul VI est intervenu le 25 novembre 1964 pour faire supprimer le mot car le Concile s'était engagé à ne pas entrer dans cette controverse.
Le code de droit canonique y est retourné:
"L'alliance matrimoniale, par laquelle un homme et une femme constituent entre eux une communauté de toute la vie, ordonnée par son caractère naturel au bien des conjoints ainsi qu'à la génération et à l'éducation des enfants, a été élevée entre baptisés à la dignité de sacrement (C1055, para.1)

Le précédent code disait clairement:
"La fin première du mariage est la procréation et l'éducation des enfants; la fin secondaire est le secours mutuel et le remède à la concupiscence" (C1013)

https://www.leforumcatholique.org/message.php?num=593804

poshabeo :
Placer au second rang, moins estimer.

https://www.lexilogos.com/latin/gaffiot.php?q=posthabeo

donc on pourrait traduire : ne mésestimez pas les autres fins ; ou : ne les placez pas au second rang ; ou encore : ne méprisez pas les autres fins du mariage

En quoi est-ce problématique ?

L'expression "remède à la concupiscence" par contre : ce langage a quelque chose encore d'augustinien, qui garde une méfiance envers la sexualité. Mais si, dans le mariage, elle est considérée comme "remède à la concupiscence", il y a là, à mon sens, quelque chose de quasi méprisant vis à vis du choix de l'époux ou de l'épouse. Se marie t-on pour trouver un remède à sa propre concupiscence ?

Nous pouvons mesurer le chemin accompli, depuis Vatican II, et le pape Jean-Paul II, voir la suite du documentaire sur KTO :

par **azais** Ven 24 Nov 2023 - 17:16

toutes ces fins sont bonnes et sacramentelles et inséparables . Voila ce qu'il compte de retenir

le mariage est un sacrement et les époux l'actuent , avec la Grâce sanctifiante qui les habite et nourrit sur unité sponsale (sacramentelle ) faisant d'eux des participants à la rédemption pour tous les hommes depuis la création jusqu'à la fin des temps

on ne peut qu'admirer un tel sacrement et ceux qui l'exercent avec la sainteté héroïque l plus souvent qui les propulsent dans les plus hautes et humbles voies de la sanctification et de l'union à Dieu et a tous les saints comme à tous les enfants de Dieu , l'Eglise militante et l'Eglise souffrante

qui plus est par la procréation ils font descendre du Ciel substantiellement réellement et physiquement la Tres sainte Trinité , la sainte famille de Nazareth ... au même titre et avec le m^mes fruits de grâce pour toute la Création que les sacrements de l'eucharistie célébrées par les clercs ordonnés

il fallait remettre en lumière absolument ce sacrement et cet engagement et ses actualisations surnaturelles au quotidien qui ne cesse de participer à la beauté des âmes et de la Création de Dieu

" Dieu vit que cela était bon "

par **Isabelle-Marie** Sam 25 Nov 2023 - 23:57

"enfants de la résurrection" Ange aureole

cette expression est très belle ! Elle montre que par-delà l'enfantement du mariage, il y a un enfantement plus grand encore : l'enfantement à notre propre résurrection, à notre éternelle enfance en Dieu, et celui-là, que nous ayons été mariés, laïcs ou consacrés, nous y sommes tous promis! Gloire à toi Seigneu

https://www.vaticannews.va/fr/evangile-du-jour.html

par **brigitte57** Dim 26 Nov 2023 - 13:33

extrait du pdf sponsalité2007

pour dire que sponsalité n'est pas dans le rapport sexuel, mais dans l'échange sponsal virginal de l'accueil et du don dans la communion des personnes entre l'homme et la femme ... ce que le film ne met pas assez en valeur, semble-t-il

"Nous sommes donc en train de méditer sur la sponsalité, la signification sponsale du corps. Nous avons entendu tout à l’heure que nous ne sommes pas charnels, nous sommes spirituels. Peut-être retrouverai-je cette tradition qui vient de Moïse et qui discernait à l’intérieur du corps humain spirituel, du corps humain rempli du don de Dieu, rempli d’amour, tout à fait lui-même, quatre centres de gravité, appelés en hébreu neshama d’en bas, neshama d’en haut, nephesh (l’âme), rouah (l’esprit). Le centre de gravité de l’animal qui marche à quatre pattes est ici, en bas des entrailles, et nous avons ce centre de gravité de l’animal, appelé neshama d’en bas. Quand saint Paul dit que nous ne sommes pas charnels, il
parle de ce centre d’en bas ; et que nous sommes spirituels, il parle de la rouah (l’esprit), en sautant deux centres de gravité de la tradition de Moïse : neshama d’en haut et nephesh (l’âme).

Dans la signification sponsale du corps masculin et féminin, il y a donc ces quatre
centres de gravité. Nous ne connaissons plus les deux centres de gravité intermédiaires en raison de l’imprégnation involontaire d’une idéologie athée, d’une idéologie inhumaine, d’une idéologie qui cherche à tuer l’amour entre l’homme et la femme, à suicider la masculinité et la féminité de manière à ce qu’il n’y ait plus qu’une indifférenciation.
Pour retrouver ces deux centres intermédiaires qui permettent l’unité en un seul cœur, l’unité profonde des personnes et enfin l’unité dans le don, il faut aller tout de suite au corps spirituel. Le centre de gravité est la grâce : la grâce est un don gratuit qui dépasse l’homme, une ouverture, une puissance obédientielle, un phare qui éclaire et qui fait que nous voyons le ciel jusqu’à l’infini. Nous l’avons, cette rouah, ce souffle qui est au-dessus de nous mais collé à nous, lié à la différenciation sexuelle.
L’homme est fait pour épouser en se donnant et en
transformant, en réalisant ce service de don gratuit, tout l’univers. Pour cela il faut trouver notre corps spirituel, et c’est la grâce que le Christ nous a donnée qui nous permet de le retrouver, de le mettre en place, de manière à guérir ensuite la communion des personnes, puis à guérir et rendre possible la communion des cœurs. Il faut que l’affectivité puisse avoir son autonomie aussi.
Sinon, pour l’instant, dans la génération d’aujourd’hui, le seul centre de gravité qui ait son autonomie est la neshama d’en bas, à cause de Freud. Il faut exorciser Freud, il faut arracher cela de nous. Cela veut dire que je ne me tâterai plus le pouls :
« Est-ce que je peux ? Est-ce que je le fais ? Est-ce que je ne le fais pas ? »
- Tu fais la volonté de Dieu, c’est tout.
- Est-ce qu’il faut que je sois baptisé ou pas ?
- Tu fais la volonté de Dieu.
- Est-ce qu’il faut que je me confesse ? Est-ce que… ?
- Tu te confesses, c’est la volonté de Dieu. Tu ne vas pas rester en état de péché
mortel, non ? « Alors, retrouve Ma grâce ».

Et une fois qu’il y a la grâce, ça change tout, parce qu’une transformation divine s’opère, la création de Dieu se réalise à nouveau.
Nous avons vu l’avant-dernière fois Adam et Eve, nos parents, qui nous ont donné
cette difficulté qui est la nôtre dans la concupiscence. Mais nous avons aussi un nouvel Adam, le Christ : Jésus est notre père, Il nous donne une chair imbibée de la grâce et Il nous donne une puissance nouvelle pour que notre corps se réveille. Les gens dont le corps n’est pas réveillé sont pénibles, franchement pas drôles. Jésus, Lui, nous réveille, Il donne vraiment dans l’ordre de la chair quelque chose qui fait que : « Ça y est, oui, mais bien sûr ! », et puis qui nous guérit aussi. C’est un petit peu le but de cette méditation.

Il faut tout le temps rappeler cela, même si ça a l’air idiot : il ne faut pas se tâter le
pouls. Il faut regarder la vérité. Il ne faut pas regarder comment nous fonctionnons, mais comment la nature devrait fonctionner si nous étions normaux. Il ne faut pas regarder que nous ne sommes pas normaux, mais ce qui est normal.

Il faut se tourner vers Dieu, parce que nous avons été créés du milieu de Dieu, pas
séparés de Dieu. Notre jardin de création est l’intérieur de Dieu : nous sommes créés là, alors n’essayons pas de vivre sans Dieu. Vivre sans Dieu est bête (neshama d’en bas).

Je peux très bien continuer à rester dans la concupiscence avec ce corps charnel. Ce
corps charnel que nous tenons avec le péché originel et les séquelles du péché originel est terrible, parce que nous sommes aveuglés, nous n’y voyons rien, nous n’y comprenons rien, nous ne maîtrisons pas la situation.

Comme un grand fleuve qui va vers Dieu, un grand fleuve qui se jette dans la mer qui est Dieu : nous ouvrons le barrage et les premières tonnes qui vont vers la mer sont des torrents de boue, d’excréments, de pourriture. La première chose qui est devant est le péché originel, et après viennent les confluents qui amènent nos petits péchés, nos lessives, nos corruptions. Notre situation est terrible parce que nous nous jetons dans les bras de Dieu mais au départ c’est avec cette lave de corruption.
Mais justement, nous avons un autre Adam : Jésus, qui est venu d’en-haut, et « nul
n’est monté vers le ciel s’il n’est lui-même venu du ciel ». Il est venu avec sa chair, Il est venu prendre notre fleuve, notre barrage, l’a fait monter par là-haut et l’a fait redescendre directement dans la mer sans cette corruption"

http://catholiquedu.free.fr/2007/SponsaliteFormuleComplete.pdf

par **Enfant du Père** Dim 26 Nov 2023 - 15:35

Isabelle-Marie a écrit:

poshabeo :
Placer au second rang, moins estimer.

https://www.lexilogos.com/latin/gaffiot.php?q=posthabeo

donc on pourrait traduire : ne mésestimez pas les autres fins ; ou : ne les placez pas au second rang ; ou encore : ne méprisez pas les autres fins du mariage

En quoi est-ce problématique ?

L'expression "remède à la concupiscence" par contre : ce langage a quelque chose encore d'augustinien, qui garde une méfiance envers la sexualité. Mais si, dans le mariage, elle est considérée comme "remède à la concupiscence", il y a là, à mon sens, quelque chose de quasi méprisant vis à vis du choix de l'époux ou de l'épouse. Se marie t-on pour trouver un remède à sa propre concupiscence ?

Nous pouvons mesurer le chemin accompli, depuis Vatican II, et le pape Jean-Paul II, voir la suite du documentaire sur KTO :

Le chemin accompli ? j'ai bien peur qu'il s'agisse plutôt d'une glissade sur un toboggan vers le vice !
Rappelons nous, quel est le couple modèle des époux chrétiens ? Assurément La vierge Marie et St Joseph !
Le mariage invite les époux à se multiplier en fondant une famille et par ailleurs, Marie et Joseph, modèle des époux,
les invite à vivre l'amour dans la chasteté, dans la prière et leur devoir d'état.

C'est parce que nous ne sommes pas immaculés comme l'est la très sainte vierge, que l'Eglise a permis qu'il y ait une fin secondaire à la sexualité vécue dans le mariage : le remède à la concupiscence.
L'Eglise sait que pour certaines personnes, la chasteté est difficile à vivre dans le mariage, alors elle permet cette tolérance
de remède à la concupiscence
afin que l'époux ou l'épouse ne soit pas tenté au dessus de ses forces et ne pèche point. Néanmoins, il faudra toujours accueillir l'enfant à naître, le cas échéant.
Si vous inversez les fins du mariage ou même si vous les mettez au même niveau, vous encouragez les unions dans le sens d'une recherche de plaisir indépendamment d'un désir de procréation.
Dans ce cas, vous détournez le don divin de la procréation pour satisfaire les désirs égoïstes de la chair, c'est un péché grave.

S'ajoutent alors le plus souvent, les péchés de contraception artificielle ou même"naturelle" inhérents à ces mauvais désirs.
Souhaitons que ces chrétiens, abusés par une mauvaise définition du mariage, n'aillent pas jusqu'à l’avortement de l'enfant !

par **Isabelle-Marie** Dim 26 Nov 2023 - 20:21

Enfant du père a écrit:Si vous inversez les fins du mariage ou même si vous les mettez au même niveau, vous encouragez les unions dans le sens d'une recherche de plaisir indépendamment d'un désir de procréation.
Dans ce cas, vous détournez le don divin de la procréation pour satisfaire les désirs égoïstes de la chair, c'est un péché grave.

Que dit exactement le droit canon ? Mais indépendamment de cela, il semble que sur le plan pastoral, les prêtres ne peuvent plus rester dans une position moralisante, en rebattant les oreilles de mots qui ne parlent plus aux hommes d'aujourd'hui comme "concupiscence". Aujourd'hui, ils ont ce trésor de la théologie du corps de Jean-Paul II, et le documentaire montrait, non pas un idéal de chasteté parfaite, mais comment concrètement l'Eglise accompagne les époux, là où ils en sont.

Séparer la sexualité de sa finalité naturelle n'est pas si simple, même si l'idéologie perverse actuelle (comme nous savons, les gens qui sont à l'origine de ces théories fantasques sont plutôt des hommes, pervers pédophiles) le promeut : la psychanalyste Françoise Dolto (elle était chrétienne) expliquait que dans l'inconscient de la femme, le désir de fécondité était inséparable de la relation charnelle, même si celle-ci prenait une contraception, et c'est pourquoi selon elle, tant de femmes "oubliaient" un jour ou l'autre de prendre leur pilule, pourquoi il y avait tant "d'échecs" de la contraception. Donc quand l’Église dit que la finalité du mariage est la procréation, elle ne fait que reprendre ce qu'Aristote déjà, un païen, expliquait, et qui correspond à notre nature profonde.

Brigitte a écrit:pour dire que sponsalité n'est pas dans le rapport sexuel, mais dans l'échange sponsal virginal de l'accueil et du don dans la communion des personnes entre l'homme et la femme ... ce que le film ne met pas assez en valeur, semble-t-il

@Brigitte, la théologie du père Nathan est encore, à mon avis, inabordable pour les hommes et femmes d'aujourd'hui : mais oui, elle mériterait de faire partie d'un corpus d'enseignement sur la théologie du corps. Amen

par **Enfant du Père** Dim 26 Nov 2023 - 21:21

La « Chasteté Conjugale » selon le grand pape Pie XII

Voici le discours aux jeunes époux sur « les devoirs de la chasteté conjugale » de sa sainteté le Pape Pie XII (1876-1958) donné le 6 décembre 1939. Ce discours aux jeunes époux fait partie d’une série de 69 enseignements pontificaux sur le Mariage que Pie XII prononcera du 26 avril 1939 au 12 mai 1943. Il ne s'agit pas de simples paroles d'encouragement ou d'exhortation ; chaque allocution traite d'un sujet différent faisant partie d'un programme suivi, dont l'ensemble renferme toute la doctrine de l'Eglise en ce qui concerne les multiples problèmes de la vie conjugale, familiale et domestique, et de la spiritualité du foyer.

Le « Discours aux jeunes époux sur les devoirs de la chasteté conjugale » du Pape Pie XII :

Vous venez de vous unir par de saintes promesses qui entraînent de nouveaux et graves devoirs, chers jeunes époux, et vous voilà en présence du Père commun des fidèles, pour recevoir ses exhortations et sa bénédiction. Nous souhaitons que vous tourniez aujourd'hui vos regards vers la très douce Vierge Marie, dont l'Eglise après-demain célébrera la fête sous le titre de l'Immaculée Conception. Titre suave, prélude de toutes les autres gloires de Marie, privilège unique, au point de sembler quasi identifié avec sa personne même : « Je suis, dit-elle à sainte Bernadette dans la grotte de Massabielle, je suis l'Immaculée Conception » .

Une âme immaculée ! Lequel d'entre vous, au moins en ses meilleurs moments, n'a pas désiré l'être ? Qui n'aime point ce qui est pur et sans tache ? Qui n'admire la blancheur des lys qui se mirent dans le cristal d'un lac limpide, ou les cimes neigeuses qui reflètent l'azur du firmament ? Qui n'envie l'âme candide d'une Agnès, d'un Louis de Gonzague, d'une Thérèse de l'Enfant-Jésus ? L'homme et la femme étaient immaculés lorsqu'ils sortirent des mains créatrices de Dieu. Souillés par le péché, ils durent commencer par le sacrifice expiatoire de victimes sans tache l'œuvre de purification que seul « le précieux Sang du Christ, celui de l'Agneau sans défaut et sans tache » (1 P 1, 19), rendit efficacement rédemptrice. Et pour continuer son œuvre, Jésus-Christ voulut que l'Eglise, sa mystique épouse, « fut sans tache, sans ride... sainte et immaculée » (Ep 5, 27).

Chers époux, tel est précisément le modèle que le grand apôtre Paul vous propose : « Maris, écrit-il, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l'Eglise » (Ep 5, 25), car ce qui fait la grandeur du Sacrement de Mariage, c'est son rapport avec l'union du Christ et de l'Eglise (Ep 3, 32).Vous penserez peut-être que l'idée d'une pureté sans tache s'applique exclusivement à la virginité, idéal sublime auquel Dieu appelle non pas tous les chrétiens, mais seulement des âmes d'élite. Vous connaissez de ces âmes, mais, tout en les admirant, vous n'avez pas cru que telle fût votre vocation. Sans tendre vers le sommet du renoncement total aux joies terrestres, vous avez, en suivant la voie ordinaire des commandements, le légitime désir de vous voir entourés d'une glorieuse couronne d'enfants, fruits de votre union. Et pourtant l'état de Mariage, voulu par Dieu pour le commun des hommes, peut et doit avoir sa pureté sans tache.

Est immaculé devant Dieu quiconque accomplit ses devoirs d'état avec fidélité et sans faiblesse. Dieu n'appelle pas tous ses enfants à l'état de perfection, mais Il invite chacun d'eux à la perfection de son état. « Soyez parfaits, disait Jésus, comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48).

Vous connaissez les devoirs de la chasteté conjugale. Ils exigent un réel courage, héroïque parfois, et une confiance filiale en la Providence ; mais la Grâce du Sacrement vous a été donnée précisément pour faire face à vos devoirs. Ne vous laissez donc pas dérouter par des prétextes trop en vogue et des exemples malheureusement trop fréquents. Écoutez plutôt les conseils de l'ange Raphaël au jeune Tobie qui hésitait à prendre pour épouse la vertueuse Sara :
« Ecoutez-moi, et je vous apprendrai quels sont ceux sur qui le démon peut prévaloir : ce sont ceux qui entrent dans le Mariage en bannissant Dieu de leur cœur et de leur pensée » (Tb 6, 16-17).
Et Tobie éclairé par cette exhortation angélique dit à sa jeune épouse :
« Nous sommes les enfants des saints et nous ne pouvons pas nous unir comme les païens qui ignorent Dieu » (Tb 8, 5).
N'oubliez jamais que l'amour chrétien a un but bien supérieur à une fugitive satisfaction. Ecoutez enfin la voix de votre conscience, qui répète au fond de vous-mêmes l'ordre donné par Dieu au premier couple humain : « Soyez féconds et multipliez-vous » (Gn 1, 22). Alors, selon l'expression de saint Paul, « le Mariage sera honoré de tous et le lit conjugal exempt de souillure » (He 13, 4).

Demandez cette Grâce spéciale à la Sainte Vierge au jour de sa prochaine fête. Pour devenir la digne Mère de Dieu, Marie fut immaculée dès sa conception. Aussi l'Eglise prie-t-elle dans sa liturgie, où résonne l'écho de ses dogmes : « Dieu, qui par la conception immaculée de la Vierge avez préparé à votre Fils une demeure digne de Lui... » (Collecte de la Messe de l'Immaculée Conception)

Cette Vierge Immaculée, devenue Mère par un autre unique et divin privilège, saura donc comprendre vos désirs de pureté intérieure et les joies familiales auxquelles vous aspirez. Plus votre union sera sainte et exempte de péché, plus Dieu et sa Mère très pure vous béniront, jusqu'au jour où la Bonté suprême unira à jamais dans le ciel ceux qui se seront chrétiennement aimés sur la terre. C'est en formant ces vœux que Nous vous accordons de tout cœur, chers époux, à vous et à tous les fidèles ici présents, la Bénédiction apostolique, gage des Grâces divines les plus abondantes.

Pape Pie XII (1876-1958) - Discours aux jeunes époux du 6 décembre 1939

https://site-catholique.fr/index.php?post/Pape-Pie-XII-Chastete-Conjugale

par **Enfant du Père** Dim 26 Nov 2023 - 21:25

Et pour ceux qui, à tort ou à raison, donnent de l'importance aux écrits de Maria Valtorta :

Aujourd’hui je dis : “Ne commettez pas l’impureté”

http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2002/02-090.htm#Impurete

par **Enfant du Père** Jeu 4 Avr 2024 - 10:20

L'abbé Claude Barthe sur Res Novae a bien étudié ce dossier sur cette "théologie du corps" de Jean-Paul II en désignant ceux qui la promeuvent. Il compare cette "théologie" avec celle de l'Eglise traditionnelle. Il met à jour les risques d'une telle théologie moderne, recommandant en filigrane celle défendue par le pape Pie XII comme sûre et véritable.

La théologie du corps : une pastorale à risques

2 avril 2024

Alors que le concile Vatican II avait ouvert une brèche libérale dans l’ecclésiologie, l’encyclique Humanæ vitæ de Paul VI du 25 juillet 1968 se porta en défense de la morale traditionnelle concernant l’usage du mariage. Elle souleva de ce fait une opposition en tempête parmi les théologiens et les épiscopats du monde. Contre ce dissensus, une défense de la doctrine du mariage se développa à nouveaux frais, c’est-à-dire en cherchant à la rendre acceptable par le monde actuel en tournant à son profit l’exaltation contemporaine du corps et de la sexualité. Non sans risques.

http://www.belgicatho.be/archive/2024/04/03/la-theologie-du-corps-une-pastorale-a-risques-6492494.html

par **Père Nathan** Jeu 4 Avr 2024 - 13:42

Enfant du Père a écrit:L'abbé Claude Barthe sur Res Novae a bien étudié ce dossier sur cette "théologie du corps" de Jean-Paul II en désignant ceux qui la promeuvent. Il compare cette "théologie" avec celle de l'Eglise traditionnelle. Il met à jour les risques d'une telle théologie moderne, recommandant en filigrane celle défendue par le pape Pie XII comme sûre et véritable.

La théologie du corps : une pastorale à risques

2 avril 2024
Alors que le concile Vatican II avait ouvert une brèche libérale dans l’ecclésiologie, l’encyclique Humanæ vitæ de Paul VI du 25 juillet 1968 se porta en défense de la morale traditionnelle concernant l’usage du mariage. Elle souleva de ce fait une opposition en tempête parmi les théologiens et les épiscopats du monde. Contre ce dissensus, une défense de la doctrine du mariage se développa à nouveaux frais, c’est-à-dire en cherchant à la rendre acceptable par le monde actuel en tournant à son profit l’exaltation contemporaine du corps et de la sexualité. Non sans risques.
http://www.belgicatho.be/archive/2024/04/03/la-theologie-du-corps-une-pastorale-a-risques-6492494.html

le pere Nathan n'est évidemment pas du tout mais pas du tout d'accord avec cette mise en garde d'un abbé incapable de comprendre la mise en place nécessaire de la signification sponsale du corps de l'homme et de la femme

j'invite à lire avec attention notre travail d'analyse sur la révolution nécessaire pour le Monde Nouveau de l'enseignement du magistère ordinaire et universel de Saint Jean Paul II, cité d'innombrables fois dans ce forum
http://catholiquedu.free.fr/2007/SponsaliteFormuleComplete.pdf

ne pas y pénétrer, aujourd'hui, constitue sans l'ombre d'un doute une omission à haut risque

Père Nathan a écrit:Thème des méditations de ce FIL: la sponsalité, finalement !

Papa Karolus, le Pape Wojtyla, a passé sa vie à expliquer la signification sponsale du corps. Si on en croit le témoignage de sa mère, le Pape Karol avait été sanctifié dès le sein maternel, et il avait un sens assez fort de la connaissance intérieure du corps, et, avec la grâce de Dieu bien-sûr, un sens presque spontané, instinctif, de la connaissance de la personne. Comme chacun d’entre nous le perçoit, il a perçu que l’homme, la femme, l’enfant, sont spontanément faits pour courir, pour vivre, mais qu’ils butent sur une difficulté énorme qui vient, nous le savons bien, du péché originel.

Les trois conséquences du péché originel sont la vanité, qui fait que nous ne percevons plus l’essentiel, l’orgueil qui fait que nous sommes un peu plus distants de Dieu, et la concupiscence, qui fait que nous ne voyons plus les sources vivantes spirituelles du don de soi à travers les profondeurs intérieures de notre personne. Notre corps nous trahit par la concupiscence, alors que le corps, l’âme et l’esprit sont au contraire faits pour être comme le trépied de notre course. Tous, nous voudrions nous jeter dans les bras de Dieu, dans les bras du prochain, dans les bras de la pureté, de l’humilité, de la générosité, de la communion, de la gratuité, de la contemplation, du mariage spirituel, du don de soi, de l’accueil, enfin de tout ce qui fait qu’un être humain est un être humain. Tous, nous voudrions cela, mais nous butons sur des limites et ces limites ne sont pas liées à la création de Dieu, elles sont liées à ce fait que nous avons un mal fou à gérer cette création de Dieu parce que nous sommes vraiment participants d’un processus qui appartient au corps mystique du péché par lequel il y a comme un refus d’être nous-mêmes à cause des conséquences du péché.

Un des éléments les plus évidents de cet obstacle est la différenciation sexuelle (le fait que nous soyons masculin ou féminin) : non seulement nous ne maîtrisons pas parfaitement la situation du don qui nous est fait dans la création de Dieu, dans l’existence qui est la nôtre, mais c’est elle qui nous arrête.

Le Pape Karol a pensé toute sa vie qu’il fallait quand même ouvrir une porte pour dire comment la Révélation et comment la pratique, l’expérience toute simple, permettaient de sortir de ce handicap dans lequel nous mettent la fausse pudeur, la honte et les conséquences du péché originel, afin que nous ne butions plus sur ce qui devrait au contraire être pour nous une catapulte. Pour que nos aspirations puissent être alors centuplées dans la signification sponsale du corps : nos aspirations sont comme la semence qui est inscrite par Dieu dans notre corps et quand notre terre est bonne, c’est-à-dire quand la signification sponsale du corps est en place, alors elle doit produire ce centuple. Encore faut-il que la signification sponsale du corps, c’est-à-dire la pleine maîtrise de soi dans la différenciation sexuelle, en raison d’une pleine possession de soi en Dieu, soit mise en place. A cause du péché originel, cela n’est possible qu’avec la Rédemption, ce n’est possible qu’avec Jésus.

En septembre 1979, le Pape a commencé tout un enseignement sur la sponsalité : il a donné un éclairage, ouvert une voie d’accès pour reprendre possession de nous-mêmes dans notre corps de manière à devenir pleinement humains dans la plénitude du don de la personne, afin que nous retrouvions de manière concrète au dedans de nous par la grâce cette liberté victorieuse de la fausse pudeur, victorieuse des séquelles du péché originel, de la réduction à l’objet, victorieuse de la honte, et victorieuse aussi bien-sûr de l’égoïsme et de l’adultère. A chaque fois que nous utilisons notre corps dans un sens qui est contraire au don gratuit, au don virginal de nous-mêmes, nous produisons un adultère. Et c’est cette victoire sur l’adultère dans les retrouvailles avec l’innocence originelle de notre corps sponsal, grâce à une recréation de Dieu en nous, qui va faire l’objet de tout l’enseignement du Pape Karol à partir de septembre 1979.

par **Père Nathan** Jeu 4 Avr 2024 - 14:45

Père Nathan a écrit:Nous n’avons pas l’habitude d’attaquer ce sujet frontalement, et je crois qu’il est vrai de dire qu’il est resté longtemps tabou chez les théologiens. Dans l’histoire de la philosophie, de la théologie, de la mystique, il n’a été appréhendé que sous l’angle du péché ou de la morale mais jamais sous l’angle de la nature. Parce qu’elle est toujours mal vécue, la différenciation sexuelle masculine et féminine cause une honte qui empêche qu’on puisse en parler sans maladresse.

Comme nous en avions perdu l’habitude, le Pape Wojtyla a pris ses précautions : en attaquant ce thème, les sources de la culpabilité profonde depuis les origines de notre naissance (pas seulement depuis notre adolescence), remontent à la surface et font, comme dans l’Evangile du Semeur dans le champ, que la semence de la parole de Dieu tombe dans notre "terre", que nous l’entendons, et en même temps que nous ne la comprenons pas ; nous avons des yeux pour lire mais nous ne voyons pas. La semence de la Révélation de Dieu sur ce sujet tombe sur des cœurs de pierre et des corps pétrifiés qui ne sont pas libres, et elle sèche sans trouver sa racine.

Nous pourrions bien-sûr lire l’intégralité des quatre-cent cinquante pages de cet enseignement très intéressant du Pape, mais je reconnais avec vous que ce n’est pas facile (on me dit toujours : « Cette histoire de sponsalité n’est pas commode ! »). Pourtant, les choses sont simples en soi : nous sommes masculin ou féminin, et on peut en expliquer bien des profondeurs ... de manière libératrice
Sponsalité, notre espérance primordiale d'Innocence

Merci, JP II !

par **Père Nathan** Jeu 4 Avr 2024 - 14:53

ET CECI ( méditation 7 )

Dans le mariage entre l’homme et la femme, il y a quelque chose d’admirable qui relève du sacré : voilà pour la signification sponsale de la solitude ; il y a quelque chose qui relève du divin : voilà pour l’unité ; et il y a quelque chose qui relève de la gloire divine : voilà pour la nudité, parce que nous sommes image et ressemblance de Dieu.

Pour bien comprendre comment la nudité va s’exprimer avec toute la force, toute la puissance de sa potentialité glorieuse, j’ai pensé qu'il serait juste et bon de dire que nous avons besoin d’être guéris par un séraphin flamboyant :

Raphaël, l’un des trois anges de la Face que la Bible nomme Michaël (voilà pour la signification de la solitude), Gabriel (l’humanité dans toute sa force, l’humanité intégrale), et Raphaël (la guérison de la nudité).

Il faut bien reconnaître que ça ne nous est pas si commode, avec les concupiscences, l’orgueil, le repli sur soi, les séquelles du péché originel, les idéologies.

Et il ne faut pas oublier Asmodée, un des Princes de l’enfer éternel, et toutes ses légions. Asmodée veille très fort pour que la nudité véritable ne puisse pas s’accomplir. Pour qu'elle se produit de manière hippopotamesque ( pour rendre impossible un accomplissement de la nudité), Asmodée veille férocement.

S’il pouvait arriver à enrayer et boucler les hommes sur la nudité inversée, l’enfer serait victorieux.

Il est beau de savoir que dans la nudité il y a quelque chose de rédempteur, à condition qu’elle soit guérie par beaucoup d’amour, un amour pur, un amour qui ne vient pas d’une humanité déchue, mais un amour qui vient d’une humanité pure : celle qui émane de notre unité.

Mon amour pour ma femme n’est pas pur, l’amour de ma femme pour moi n’est pas pur, puisqu’il y a toujours une imperfection : même le juste pèche sept fois par jour.
Par contre lorsque nous vivons avec la grâce sanctifiante dans le déploiement tout à fait éblouissant de l’unité des deux, dans l’unité des deux, tout est pur, parce que le troisième (l’unité des deux) n’a jamais participé au péché originel.

Il n’y a donc pas de séquelles du péché originel dans la "couleur verte".

Si je puise effectivement là de quoi rentrer dans la commotion sponsale de l’unité des deux, je le conjoins dans la virginité de l'Unité ... à la mort du Christ

Laquelle mort du Christ, de manière toute pure, intègre dans l’immaculation toute la création dans le sein de Dieu le Père pour produire l’Esprit Saint de cette manière :

A travers Sa mort dans notre mort, notre expiration, c’est-à-dire cette commotion sponsale dans l’unité des deux, notre disparition dans l’unité des deux, notre mort dans l’unité des deux va engendrer, faire émaner en notre chair et notre sang cette vie extraordinaire qu'est la vie conjugale.

Si elle est conjointe à l’imprégnation divine de la production du Saint Esprit, beaucoup d’amour en surgit là, Emanation capable de faire en sorte que tout devienne humainement pur.

Il faut que nous soyons guéris de cette impureté.

par **Enfant du Père** Jeu 4 Avr 2024 - 16:06

Père Nathan a écrit:
Enfant du Père a écrit:L'abbé Claude Barthe sur Res Novae a bien étudié ce dossier sur cette "théologie du corps" de Jean-Paul II en désignant ceux qui la promeuvent. Il compare cette "théologie" avec celle de l'Eglise traditionnelle. Il met à jour les risques d'une telle théologie moderne, recommandant en filigrane celle défendue par le pape Pie XII comme sûre et véritable.

La théologie du corps : une pastorale à risques

le pere Nathan n'est évidemment pas du tout mais pas du tout d'accord avec cette mise en garde d'un abbé incapable de comprendre la mise en place nécessaire de la signification sponsale du corps de l'homme et de la femme

j'invite à lire avec attention notre travail d'analyse sur la révolution nécessaire pour le Monde Nouveau de l'enseignement du magistère ordinaire et universel de Saint Jean Paul II, cité d'innombrables fois dans ce forum
http://catholiquedu.free.fr/2007/SponsaliteFormuleComplete.pdf

ne pas y pénétrer, aujourd'hui, constitue sans l'ombre d'un doute une omission à haut risque

Et bien moi je ne suis pas d'accord avec cette théologie du corps largement promue dans les Équipes Notre Dame que nous avons finalement quitté à cause de cette divergence du mouvement sur la sexualité dans le mariage telle qu'elle devrait être selon la doctrine traditionnelle.
Le plus beau modèle du mariage chrétien sur ce thème devrait être celui de la très Sainte vierge et de St Joseph : la chasteté conjugale.

L'inversion des fins du mariage est un échec sur le plan de la recherche de la sainteté nécessaire à notre salut. Elle est un échec en terme de mauvaises habitudes qui se prennent très vite et qui sont contraires à l'ascèse chrétienne. Elle est un échec en terme d'utilisation de la contraception chimique ou naturelle qui devient nécessaire pour satisfaire ces appétits hédonistes et donc, elle est un échec en terme de natalité (démographie).
On peut y ajouter l'échec patent en terme d'évangélisation et de prêche de l’Église sur le thème de la chasteté qui n'est pratiquement plus enseigné, qu'il s'agisse de la chasteté avant ou pendant le mariage, différentes l'une de l'autre.
Bref sur ce thème comme sur beaucoup d'autres, il y a une rupture nette entre l'enseignement traditionnel de l’Église (auquel j'adhère) et celui du modernisme qui a pris le pouvoir dans l’Église universelle. C'est irréconciliable !
Je n'irai pas plus loin. J'ai déjà apporté des éléments sur ce fil dans des posts précédents. Merci tout de même de m'avoir permis de m'exprimer librement !

par **Père Nathan** Jeu 4 Avr 2024 - 16:51

"Cette théologie du corps est largement promue dans les Équipes Notre Dame" :

Je sais hélas !
les équipes Notre Dame proposent exactement l'inverse de ce que révèle le Ciel à propos de la Sponsalité : ce n'est EVIDEMMENT pas dans la relation conjugale ( sexuelle ) qu'on risque d'entrer dans la signification sponsale du mariage
La sponsalité retrouve et donne de voir émaner en l'échange de l'accueil et du don dans le mutuel consentement de l'homme et de la femme la ressemblance de Dieu
L'exemple est surement réalisé dans la Ste Famille de Marie et Joseph, aucun doute possible sur ce point
C'est la chasteté et la virginité vécue dans l'innocence divine réassumée qui constitue par la grâce la condition sine qua non de l'émanation au delà de l'unité des deux de ce qui procède de l'unité sponsale...

"Le prêche de l’Église sur le thème de la chasteté qui n'est pratiquement plus enseigné, qu'il s'agisse de la chasteté avant ou pendant le mariage, différentes l'une de l'autre."
Vraiment ?
Personnellement comme prêtre je n'ai jamais cessé de le faire connaitre à tous ceux qui m'ont connu depuis 1980, et je sais bien que je ne suis pas le seul...
Sur ce forum par exemple tout le monde peut constater que nous dépassons de beaucoup sur ces points l'enseignement traditionaliste, lequel se limite à la considération de ce qui est permis ou défendu, et à la "praxis confessionarum"

Pffff : quelle misère ...

Le mariage est une vocation à la sainteté, et une mission surnaturelle à fécondité catholique universelle
Préparons nous aux Noces de l'Agneau !

On a le droit de jeter un coup d'oeil par exemple sur les FILS de notre forum sur l'impureté et sur la sponsalité : voilà pour les modernistes que nous sommes, ici sur le forum; : https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t3657p570-lutter-contre-le-peche-d-impurete-peches-sexuels-sponsalite#394503 ... à partir de 2017 notamment . Et nous sommes très représentatifs de ce qu'enseignent Dieu soit béni les prêtres de l'Eglise indivise

Quant au catéchisme sur la matière et la forme du sacrement de mariage, n'en parlons pas : c'est le vide absolu : même dans la Somme de St Thomas rien à manger ... Rien à se mettre sous la dent pour la préparation au mariage...

Pourtant, la matière du Sacrement de Mariage doit bien exister !
Tout sacrement est présence réelle de la Matière et de la Forme
La matière ? C'est la réalité du "troisième BARA" de l'unité sponsale, et la Forme c'est son actuation (en transactuation surnaturelle sponsale) en la présence réelle qui en surgit pour l'Emanation du St Esprit...

je ne connais pas un seul "tradi" qui en ait seulement entendu parler

Un peu comme si un prêtre n'avait jamais entendu parler du Sacrifice de la Messe

ça fait peur

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