s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
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veryoui
Scala-Coeli
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azais
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
azais a écrit:Parle au Seigneur dans l'oraison ;
Si tu n'y parviens pas parce que tu n'es pas encore bien avancé dans la vie spirituelle , ne t'inquiète pas : enferme toi dans ta chambre , et , mets toi en Présence de Dieu .
IL te verra et appréciera ta présence et ton silence ;
Ensuite , il te prendra par la main , te parlera , fera les cent pas dans les allées de l'oraison et tu y trouveras ta consolationsaint Padre Pio recueil III p 982
azais- MEDIATEUR
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
azais a écrit:azais a écrit:Parle au Seigneur dans l'oraison ;
Si tu n'y parviens pas parce que tu n'es pas encore bien avancé dans la vie spirituelle , ne t'inquiète pas : enferme toi dans ta chambre , et , mets toi en Présence de Dieu .
IL te verra et appréciera ta présence et ton silence ;
Ensuite , il te prendra par la main , te parlera , fera les cent pas dans les allées de l'oraison et tu y trouveras ta consolationsaint Padre Pio recueil III p 982
merci "azais" pour ces vidéos pour nous apprendre à faire oraison , je viens de prendre le "train" et même en 1ere classe !
en plus dépaysement garanti au Québec avec le père Olivia-Marie ! Quel Bonheur! Il semble rendre le chemin plus accessible !
brigitte57- Avec le Pape François
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
Notes du cours n°6. Les démons sont acharnés contre nous.il fallait s'y attendre : les démons ....sans blague qui l'eut cru , je vais méditer cela merci pour cette publicationScala-Coeli a écrit:Sixième cours de Vie Intérieure : Le démon
- Leur nature : comme les anges ce sont de purs esprits (donc sans mélange de chair). Les anges sont des envoyés, mais pas les démons. Ils sont groupés en hiérarchie, ils n’appartiennent pas à la même espèce que les humains. Il y a des anges adorateurs, des archanges, des anges envoyés de Dieu… il y a 7 hiérarchies.
Comment se parlent-ils ? C’est sans parole, par un acte de volonté. Depuis le baptême nous sommes entrés dans la famille de Dieu. Lors de leur création les démons n’ont pas vu Dieu. Les démons sont fixés dans la privation de Dieu
- Leur puissance : ils sont de purs esprits et sont donc plus puissant que nos corps. Ils ont de l’influence sur notre mémoire, notre imaginaire… mais beaucoup moins forts sur notre volonté. On est à égalité quand on est dans le spirituel avec les anges. Dans le sensible ils sont plus forts que nous. D’où la nécessité de se dégager du sensible par l’ascèse. Ils ne pénètrent pas dans notre rapport avec Dieu. Ils peuvent deviner par observation ce que nous pensons, vivons, désirons ainsi que nos sensibilités…
- Leurs interventions : Chez les pécheurs, le démon est pacifique, sauf si ce sont des tempéraments de chefs alors ils s’en serviront comme suppôts. Chez les tièdes, ils les suivent partout, ils attendent leur temps. Chez les fervents : dans les 3 premières Demeures, des légions sont là pour nous empêcher d’avancer. En D4, et D5 : tout l’enfer se mobilise car D5 est la dernière chance d’intervention du démon. En D6 : il tracasse, car il ne peut plus rien faire, il imite des grâces charismatiques (parfum, faveurs, visions, paroles entendues…), là le démon peut imiter tout cela. Les tracasseries qu’on n’aime pas sont souvent la preuve qu’il a manqué son coup, c’est la manifestation de son mécontentement.
Le diable a des institutions : pornographie, pègre… ce ne sont pas des possessions de personnes mais des lieux de présence. Il veut porter au mal par les tentations dans les premières demeures : concupiscence des yeux (on convoite), de la chair (on veut du plaisir) et l’orgueil de la vie.
Comment fait-il ?
- Par le trouble et le mensonge, il vient perturber l’action : hésitation, paralysie, doute, imaginaire, crainte imaginée, choses frivoles…
- Par le mensonge : c’est quand on est troublé que le mensonge peut avoir prise. Il contrefait des visions.
Comment agir contre lui ?
- Reconnaitre son action : si l’on a un doute, consulter quelqu’un. Attendre les fruits. Le mensonge est son art.
- Armes offensives : le jeûne et la prière, l’eau bénite, les noms de Jésus et Marie.
- Armes de défense : par la foi, l’humilité, acte anagogique (oraison jaculatoire : « je crois »).Une tentation avouée en confession est une tentation vaincue.
je me demandais comment relier cet enseignement à l'oraison: he bien ce matin le petit speech oxygen radio notre dame parle du désert et de l'exemple de Jésus: finalement dans l'oraison je peux lui parler et lui me parler de cette question ..il est allé volontairement au désert juste apres son baptème " pour prier 40 jours et ... "pour" être tenté par le démon ..... Nous c'est pareil on va à l'oraison et on abandonne nos taches, nos pensées , bref on est juste 30 minutes avec lui seul , en laissant à la porte nos casseroles ,pour être avec Jésus et Jésus en nous ... mais le démon a bien compris : il va tenter Jésus , la folle du logis qui est en nous va nous tenter aussi on la mets à la porte si elle frappe celle la... ça tombe bien Jésus va nous tenir la main , et hop la on revient a lui ) . Ce court replay complète bien le cours n°6 , et fait notre joie de pouvoir être victorieux avec Jésus
https://radionotredame.net/podcasts/RND08/13651 jésus au désert
azais- MEDIATEUR
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
Notes sur le cours n°10
Cette étude dure pendant 10 cours soit jusqu’à la vidéo 20.
Il faut fuir vers Dieu. Il ne faut pas chercher des joies, car ça commence par un combat. Il faut s’orienter vers Dieu et se tourner du bon côté.
C’est l’histoire de l’enfant prodigue qui décide de retourner vers son père : c’est ça les 2e demeures, ceux qui se tournent vers Dieu le Père. Il s’agit de décider qu’on veut entrer en nous par l’oraison pour aller à la rencontre intime vers la D7 et nous unir à lui. En 2e D c’est une âme décidée, une âme qui ne rêve pas. La marche c’est la prière, l’oraison. Chaque prière vraie c’est une avancée…
Dévotions diverses : prières vocales, prières liturgiques, prières mentales, méditation.
A cette étape, de bonnes pensées arrivent : beauté du Christ ou de la Vierge Marie, ce sont des appels ou des inspirations : des aides apportées, des goûts qui viennent dans la prière…, ce sont des appels du Seigneur. Dieu peut nous parler par : une réflexion d’enfant, une rencontre, à travers une prédication, la lecture de la parole… Petit à petit on s’attache au Seigneur et on quitte les joies du monde. Même si on tombe, on se relève et la volonté est toujours active. On maintient le désir d’avancer ; avancement et détachement.
Les trois dispositions pour réussir :
- Beaucoup d’énergie : car ça va résister et l’ennemi va réagir. Lutter contre les mauvaises tendances, contre les contraintes familiales. Mais il y a des grâces à proportion : « ceux qui ont beaucoup recevront beaucoup, ceux qui croient avoir perdront même ce qu’ils ont ». Mais on est faibles quand on commence ; il faut lutter.
- Beaucoup de discrétion : équilibre et bon sens. Les tentations très pénibles ne viennent pas du Seigneur. Un bon jugement est nécessaire mais pas de volonté excessive ; se défier du zèle excessif. On ne force pas sa santé, ni sa volonté… La volonté c’est une question de choix. L’Évangile c’est exigeant, ce n’est pas dur : si tu veux, viens, si tu ne veux pas c’est ton choix. Il faut agir par amour : la croix on la porte, on ne la traine pas et un saint triste c’est un triste saint.
- Beaucoup de désir : un grand idéal, la magnanimité, avoir une âme aux grandes ambitions. De l’extérieur il ne faut pas juger le désir idéal des débutants, mais les encourager. On ne rabat pas les initiatives des commençants. On peut indiquer les défauts mais il faut donner aussi les remèdes pour se corriger.
Fin des notes sur le cours n°10
Alain Huger- Contre la puce électronique
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Brigitte 58 aime ce message
Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
Nous venons de finir une première étape de formation qui peut nous avoir laissé à la prise de la 1è demeure : celle qui est de se décider à entrer et persévérer dans l'oraison , la 2è demeure étant ce parcours de commençant qui ne sera pas sans distraction, pensées , "récitations de prières" qui ne sont pas l'oraison et que nous devrons abandonner ou délaisser pour revenir à l'oraison du coeur
N'ayons crainte entrons dans cette première demeure , il faut bien commencer ! le Seigneur vient au secours de notre faiblesse , sachons dans la foi que nous sommes fait pour lui , nous ne savions pas que nous sommes pauvres de Dieu, des mendiants de Dieu qui attendons la visite du Verbe , et.qu' il nous est donné de vivre profondément , intimement, personnellement son Mystère dans la coeur a coeur ?
Mais à ce stade , nous l'avons compris : l'oraison se vit dans les coeur , dans le sanctuaire du coeur ; le grand défi est de trouver le chemin du coeur, ce que je n'ai peut être jamais appris ... car le Coeur est la demeure de Dieu ( cours n°2 connaissance de soi). L'oraison l'i oraison c'est une expérience du coeur où on descend "à coeur" . cette faculté intérieure d'entrer en relation avec Dieu est le "lieu" de Sa présence , et, habiter ce lieu du coeur , c'est se trouver soi-même en cherchant Dieu ... quand on suit cette boussole et notre Dieu on assiste à la naissance de notre être , à la transformation de ce que l'on est , et l'oraison nous invite à vivre au plus profond de notre coeur , il ne faut pas craindre de lui demander car Jésus nous apprend que tel est notre désir enfoui mais le plus profond qu il a gravé en nous et qu il a libéré des entraves par la grâce du baptème en nous plongeant dans sa vie par sa croix et sa résurrection . demandons lui " crée en moi un coeur pur au mon Dieu " ( Ps50). On s'éveille à soi-même pour Dieu .. telle est la première caractéristique de l'oraison, il s'agit d'être attentif à la Présence de Dieu
* une autre caractéristique , l'oraison est l'oeuvre de l'Esprit saint ; la prière est l'Oeuvre de Dieu, qui nous aime , il nous embrasse, nous prend dans ses bras , Jésus et L'Esprit sont les deux bras de Dieu , "pour modeler nos existences et faire de nos vies de liberté des éléments de relationnel de communion avec lui m^me et avec les autres" (St Irénée, 2 è siècle) . Dieu devient le "lieu " de notre coeur (essence de notre âme spirituelle) , le souffle de notre souffle: la prière n'est pas une pratique ou un acte, c'est un "état " où Dieu prie en nous , qui est avec nous, qui est en nous , qui est comme un trésor qui est caché ... et notre coeur respire quand on est vraiment dans ce lieu de notre coeur ...quelles que soient les "techniques ", il s'agit de l'éveil du coeur , de retrouver le coeur pour l'éveiller , éveiller le coeur dans une sorte de vigilance intérieure : " veillez et priez " les maitres en spiritualité diront comment éveiller le coeur en entrant dans la voie de l'intériorité où Dieu me rencontre
Des techniques sont souvent proposées pour m' aider
- la méditation de la parole de Dieu qui me touche ( par la lectio divina par laquelle Dieu me parle) , me dit quelque chose et cela me permet d'entrer dans le silence de l'oraison en reprenant ce qu il m'a dit pendant la durée de l'oraison , et j'y reste, pour le gouter , rester dans cette inspiration .
- Une autre est de prendre un chant qui facilite mon entre dans l'oraison " je viens vers toi , je veux contempler mon sauveur, je veux puiser a sa lumière la joie infinie de mon coeur " "je viens vers toi je t'espère mon Dieu " "je veux voir Dieu , le voir de mes yeux , joie sans fin des bienheureux je veux voir Dieu " "comme un enfant contre sa mère l'âme tranquille et silencieuse , garde moi tout petit" " tout petit devant toi ,me voici Seigneur, donne moi ton amour, purifie mon coeur "... "garde moi mon Dieu , ta force est en moi , garde moi mon Dieu, mon bonheur c'est toi". ." tout près de toi j'aime(rai) me reposer , c'est toi qui m'a créé mon coeur est sans repos tant qu il ne demeure en toi '." source infinie de bonté , fontaine de joie , toi seul peut me rassasier Seigneur ...je viens vers toi , ou je veux. te voir " "viens prendre Seigneur toute toute la place en mon coeur , viens prendre Seigneur la place en mon coeur toi en moi moi en toi " " Enfant roi d'amour je crois en ta miséricordieuse bonte et je t'aime"
- puis dans le temps d'oraison lui même le mot prière , pour habiter notre coeur , pour nous y aider (car on ne reste pas toujours dans le silence: distractions) car il faut revenir à l'oraison, revenir au centre de notre coeur , c'est à dire Dieu , des traditions suggèrent d'utiliser un "mot prière " , comme une mantra murmurée , chantée répétée comme "Jésus " " Abba "Père tres aimant " mon Seigneur et mon Dieu" " Rabouni" mon maitre " "Dieu trois fois saint" " jésus je t' aime " "Jésus gloire à toi " "jésus prends pitié de nous "
Ce "mot prière"nous aide à ne pas m' arrêter aux images, distractions et sentiments que je puisse avoir : les laisser , les lui offrir, le retrouver dans le silence ,et je reviens à mon "mot prière" , ouvert à la vie et au Seigneur de la vie et à ce qu il veut me donner ; j' entre dans le silence , je vis le recueillement, je me mets en disposition de silence, j'oublie le temps , pendant tout ce temps je suis "immobile" de corps et d'esprit "c'est à dire je suis en paix.
Parfois on aura le gout de ne rien lui dire, ni de lui parler, s'agissant d'union à une "intention" amoureuse de Dieu, je me laisse alors rejoindre par Dieu au centre de l'âme par une prière silencieuse , où je consens à la Présence de Dieu en moi : c'est un dépassement de mes pensées pour mieux favoriser mon intériorité en Dieu "le mot prière" exprime mon amour et mon gout de reposer en Dieu , "répété avec amour, il va percer les nuages de l'inconnaissance qui nous sépare de Dieu " (priant du 14 è siècle) . Après un moment de repos au centre , dans un amour débordant de foi, je choisis un simple mot qui traduit mon consentement en moi et je le répète intérieurement , et si je vois remonter quelque chose d'autre je retourne simplement , doucement à la Présence à l'aide de ce "mot prière"
Autre caractéristique de l'oraison c'est descendre dans les profondeurs de son "être"; c'est descendre de la tête au coeur , et mettre tout l'être que je suis entre les mains de Dieu . prier c'est aimer et se laisser aimer . il suffit "d'être" . ( je suis fait pour être amour)
Prendre conscience de la Trinité , là :" si quelqu'un m'aime , il gardera ma Parole , nous viendrons chez lui et nous ferons notre demeure chez lui" ( St Jean ). Plus on aime , plus on se laisse aimer par Dieu , plus je participe à la vie divine : la pleine humanité de l'être nous permet d'être divin (divinisé) ... "Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne dieu "
Autre caractéristique de l'oraison : l'écoute "parle Seigneur ton serviteur écoute" " veillez et priez " . la prière est plus que l'expression d'un désir humain
l'oraison n'est pas l'auto - transcendance de notre être , ni le désir de vivre une expérience tres profonde l'intériorité dans la "nuit" où rien ne se passe, ni la méditation de pleine conscience de ce qui nous entoure . Non l'oraison c'est l'accueil d'une Présence , une amitié agissante , relation avec un autre qui me fonde dans l'Existence . Dieu me cherche et il est déjà là et je suis là aussi mais c'est lui qui est là en premier : c'est Dieu qui m'aime et moi qui aime Dieu , Dieu qui désire me rencontrer et moi aussi . il est amour et l'amour qui me précède " je me laisse trouver par toi pour que tu me trouves davantage " (st Bernard ): le vrai orant est quelqu'un qui écoute
Jésus nous propose d'accueillir une présence de quelqu'un qu il faut accueillir au plus profond de notre être ... et des lors qu'on porte Dieu en soi comme une Présence , on l'a partout présent : la vie de prière mène à la prière de la vie (elle va dépasser le temps de 20 mn d'oraison) Elle devient une compagne de vie , toujours présente
L'expérience de l'oraison est une expérience filiale , trinitaire et nuptiale , car nous sommes des fils et des filles de Dieu , et Dieu est un père plein de tendresse infiniment aimante , infiniment aimable, et bienveillante, consolante, nourrissante , transformante
Dans la journée, par un instant de recueillement , appris dans l'oraison , mon rendez vous d'amour et avec mon être profond, je pourrai descendre souvent à cette source en quelque(s) minute(s) pour puiser l'eau vive , tendre l'oreille et le coeur pour entendre les trois qui s'aiment en moi et qui sèment en moi ...
N'ayons crainte entrons dans cette première demeure , il faut bien commencer ! le Seigneur vient au secours de notre faiblesse , sachons dans la foi que nous sommes fait pour lui , nous ne savions pas que nous sommes pauvres de Dieu, des mendiants de Dieu qui attendons la visite du Verbe , et.qu' il nous est donné de vivre profondément , intimement, personnellement son Mystère dans la coeur a coeur ?
Mais à ce stade , nous l'avons compris : l'oraison se vit dans les coeur , dans le sanctuaire du coeur ; le grand défi est de trouver le chemin du coeur, ce que je n'ai peut être jamais appris ... car le Coeur est la demeure de Dieu ( cours n°2 connaissance de soi). L'oraison l'i oraison c'est une expérience du coeur où on descend "à coeur" . cette faculté intérieure d'entrer en relation avec Dieu est le "lieu" de Sa présence , et, habiter ce lieu du coeur , c'est se trouver soi-même en cherchant Dieu ... quand on suit cette boussole et notre Dieu on assiste à la naissance de notre être , à la transformation de ce que l'on est , et l'oraison nous invite à vivre au plus profond de notre coeur , il ne faut pas craindre de lui demander car Jésus nous apprend que tel est notre désir enfoui mais le plus profond qu il a gravé en nous et qu il a libéré des entraves par la grâce du baptème en nous plongeant dans sa vie par sa croix et sa résurrection . demandons lui " crée en moi un coeur pur au mon Dieu " ( Ps50). On s'éveille à soi-même pour Dieu .. telle est la première caractéristique de l'oraison, il s'agit d'être attentif à la Présence de Dieu
* une autre caractéristique , l'oraison est l'oeuvre de l'Esprit saint ; la prière est l'Oeuvre de Dieu, qui nous aime , il nous embrasse, nous prend dans ses bras , Jésus et L'Esprit sont les deux bras de Dieu , "pour modeler nos existences et faire de nos vies de liberté des éléments de relationnel de communion avec lui m^me et avec les autres" (St Irénée, 2 è siècle) . Dieu devient le "lieu " de notre coeur (essence de notre âme spirituelle) , le souffle de notre souffle: la prière n'est pas une pratique ou un acte, c'est un "état " où Dieu prie en nous , qui est avec nous, qui est en nous , qui est comme un trésor qui est caché ... et notre coeur respire quand on est vraiment dans ce lieu de notre coeur ...quelles que soient les "techniques ", il s'agit de l'éveil du coeur , de retrouver le coeur pour l'éveiller , éveiller le coeur dans une sorte de vigilance intérieure : " veillez et priez " les maitres en spiritualité diront comment éveiller le coeur en entrant dans la voie de l'intériorité où Dieu me rencontre
Des techniques sont souvent proposées pour m' aider
- la méditation de la parole de Dieu qui me touche ( par la lectio divina par laquelle Dieu me parle) , me dit quelque chose et cela me permet d'entrer dans le silence de l'oraison en reprenant ce qu il m'a dit pendant la durée de l'oraison , et j'y reste, pour le gouter , rester dans cette inspiration .
- Une autre est de prendre un chant qui facilite mon entre dans l'oraison " je viens vers toi , je veux contempler mon sauveur, je veux puiser a sa lumière la joie infinie de mon coeur " "je viens vers toi je t'espère mon Dieu " "je veux voir Dieu , le voir de mes yeux , joie sans fin des bienheureux je veux voir Dieu " "comme un enfant contre sa mère l'âme tranquille et silencieuse , garde moi tout petit" " tout petit devant toi ,me voici Seigneur, donne moi ton amour, purifie mon coeur "... "garde moi mon Dieu , ta force est en moi , garde moi mon Dieu, mon bonheur c'est toi". ." tout près de toi j'aime(rai) me reposer , c'est toi qui m'a créé mon coeur est sans repos tant qu il ne demeure en toi '." source infinie de bonté , fontaine de joie , toi seul peut me rassasier Seigneur ...je viens vers toi , ou je veux. te voir " "viens prendre Seigneur toute toute la place en mon coeur , viens prendre Seigneur la place en mon coeur toi en moi moi en toi " " Enfant roi d'amour je crois en ta miséricordieuse bonte et je t'aime"
- puis dans le temps d'oraison lui même le mot prière , pour habiter notre coeur , pour nous y aider (car on ne reste pas toujours dans le silence: distractions) car il faut revenir à l'oraison, revenir au centre de notre coeur , c'est à dire Dieu , des traditions suggèrent d'utiliser un "mot prière " , comme une mantra murmurée , chantée répétée comme "Jésus " " Abba "Père tres aimant " mon Seigneur et mon Dieu" " Rabouni" mon maitre " "Dieu trois fois saint" " jésus je t' aime " "Jésus gloire à toi " "jésus prends pitié de nous "
Ce "mot prière"nous aide à ne pas m' arrêter aux images, distractions et sentiments que je puisse avoir : les laisser , les lui offrir, le retrouver dans le silence ,et je reviens à mon "mot prière" , ouvert à la vie et au Seigneur de la vie et à ce qu il veut me donner ; j' entre dans le silence , je vis le recueillement, je me mets en disposition de silence, j'oublie le temps , pendant tout ce temps je suis "immobile" de corps et d'esprit "c'est à dire je suis en paix.
Parfois on aura le gout de ne rien lui dire, ni de lui parler, s'agissant d'union à une "intention" amoureuse de Dieu, je me laisse alors rejoindre par Dieu au centre de l'âme par une prière silencieuse , où je consens à la Présence de Dieu en moi : c'est un dépassement de mes pensées pour mieux favoriser mon intériorité en Dieu "le mot prière" exprime mon amour et mon gout de reposer en Dieu , "répété avec amour, il va percer les nuages de l'inconnaissance qui nous sépare de Dieu " (priant du 14 è siècle) . Après un moment de repos au centre , dans un amour débordant de foi, je choisis un simple mot qui traduit mon consentement en moi et je le répète intérieurement , et si je vois remonter quelque chose d'autre je retourne simplement , doucement à la Présence à l'aide de ce "mot prière"
Autre caractéristique de l'oraison c'est descendre dans les profondeurs de son "être"; c'est descendre de la tête au coeur , et mettre tout l'être que je suis entre les mains de Dieu . prier c'est aimer et se laisser aimer . il suffit "d'être" . ( je suis fait pour être amour)
Prendre conscience de la Trinité , là :" si quelqu'un m'aime , il gardera ma Parole , nous viendrons chez lui et nous ferons notre demeure chez lui" ( St Jean ). Plus on aime , plus on se laisse aimer par Dieu , plus je participe à la vie divine : la pleine humanité de l'être nous permet d'être divin (divinisé) ... "Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne dieu "
Autre caractéristique de l'oraison : l'écoute "parle Seigneur ton serviteur écoute" " veillez et priez " . la prière est plus que l'expression d'un désir humain
l'oraison n'est pas l'auto - transcendance de notre être , ni le désir de vivre une expérience tres profonde l'intériorité dans la "nuit" où rien ne se passe, ni la méditation de pleine conscience de ce qui nous entoure . Non l'oraison c'est l'accueil d'une Présence , une amitié agissante , relation avec un autre qui me fonde dans l'Existence . Dieu me cherche et il est déjà là et je suis là aussi mais c'est lui qui est là en premier : c'est Dieu qui m'aime et moi qui aime Dieu , Dieu qui désire me rencontrer et moi aussi . il est amour et l'amour qui me précède " je me laisse trouver par toi pour que tu me trouves davantage " (st Bernard ): le vrai orant est quelqu'un qui écoute
Jésus nous propose d'accueillir une présence de quelqu'un qu il faut accueillir au plus profond de notre être ... et des lors qu'on porte Dieu en soi comme une Présence , on l'a partout présent : la vie de prière mène à la prière de la vie (elle va dépasser le temps de 20 mn d'oraison) Elle devient une compagne de vie , toujours présente
L'expérience de l'oraison est une expérience filiale , trinitaire et nuptiale , car nous sommes des fils et des filles de Dieu , et Dieu est un père plein de tendresse infiniment aimante , infiniment aimable, et bienveillante, consolante, nourrissante , transformante
Dans la journée, par un instant de recueillement , appris dans l'oraison , mon rendez vous d'amour et avec mon être profond, je pourrai descendre souvent à cette source en quelque(s) minute(s) pour puiser l'eau vive , tendre l'oreille et le coeur pour entendre les trois qui s'aiment en moi et qui sèment en moi ...
azais- MEDIATEUR
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
Notes sur le cours n°11
L’oraison entre dans notre vie en trois temps : - 1 améliorer sa prière ; - 2 intensifier sa vie de prière ; - 3 l’organisation de sa prière.
Faire mieux la prière que l’on faisait déjà :
- On priait déjà en demeures 1 : c’était surtout la prière de demande. Peu de prières de louange.
- En demeures 2 : on commence à découvrir qu’il y a une grande force dans la prière.
On améliore l’efficacité pour être mieux exhaussé. « Le grand moyen de la prière » de St d’Alphonse de Ligori, appelé « docteur très utile » permet d’aller aller à la pratique de la prière et il a aussi fait un système de compréhensions sur comment confesser.
1er principe, la sainte écriture : « Dieu exhausse toujours nos prières de demande quand elles sont bien faites ». Si un enfant demande… Si vous donnez de bonne chose… il y ainsi une cinquantaine de phrases de ce type dans les écritures.
2e d’ordre psychologique : aurez-vous la grâce de prier ? Celui qui prie se sauve… La grâce sanctifiante est menacée par le péché et il faut qu’elle soit développée pour la garder. C’est la grâce actuelle qui fait grandir la grâce sanctifiante ; il y en a deux :
- La grâce médicinale (grâce ponctuelle) : on fait face aux problèmes ponctuels, ça ne résout pas les gros problèmes. Il y a toujours une grâce qui vient assez naturellement, ce sont les grâces suffisantes, la grâce de tous les jours pour tous, même pour ceux qui ne prient pas.
- La grâce efficace : c’est pour les gros problèmes que l’on n’obtient que par la prière. Si on ne prie pas, pas de grâce.
- Comment s’assurer que dans la difficulté on priera ? Demander tous les jours même s’il n’y a rien de chaud sur le moment : quand ça arrive, on est protégé !
La grâce d’aimer la Sainte Vierge, l’amour du Bon Dieu au-dessus de tout et de prier dans les difficultés.
Améliorer sa prière du point de vue des meilleures choses à demander. Revisitons le Pater Noster en le remontant :
- Mon Père m’a envoyé pour établir son Royaume.
- Mais pour que ça marche il faut que nous nous fassions ce qu’il faut.
- Si on ne fait pas la volonté du Père, ça ne marchera pas.
- La pain pour chaque jour.
- Pardonnez-vous entre vous et mon Père vous pardonnera.
- Fuyez les occasions de pécher : concupiscence, gourmandise, sensualité, convoitise, médisance…
Faire des prières pour que la volonté de Dieu se fasse. Améliorer sa prière du côté de nos dispositions personnelles : prier avec confiance, avec foi, avec attention, humilité, persévérer dans la confiance…
Fin des notes
Alain Huger- Contre la puce électronique
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Père Nathan aime ce message
Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
exercice d'intériorité proposé pour ceux que ça pourrait aider
fermer les yeux pour un recueillement dans le sanctuaire du coeur qui est le ciel de mon âme et atteint jusqu' à entendre ce fin silence dans le bruit des distractions : c'est comme un mince filet d'eau vive , cette musique de la source qui murmure " Viens vers le Père " Ecouter ce murmure dans la source , dans la bise légère de l'oraison interieure en moi comme Elie a vécue cette source de fin silence
Se rappeler cette parole de Jésus m'est adressée , cette Parole du Père adressée au baptème , à la Transfiguration : " tu es Mon enfant bien-aimé, en toi J'ai mis tout Mon Amour "
Se savoir aimé de Dieu , Le laisser faire et reposer en Lui ; Voila l'experience de Dieu , experience que je peux faire en ce monde où je crois :" je suis aimé de Dieu " je Le laisse faire et je repose en Lui ... (le corps cela dit est en repos , je m'abandonne en Lui )
l'oraison silencieuse est une source , c'est à moi d'y descendre souvent ( ce qui peut se faire en quelques minutes pour puiser l'eau vive ) et je tends l'oreille (et le coeur ) pour "entendre " les 3 qui aiment en moi : l'oraison c'est Dieu qui SEME en moi et qui S'AIME dans la trinité en moi . Dans cet échange très profond (essentiel, dans l'essence de mon âme) où je partage les secrets de Dieu
Il suffit dans l'oraison d'âtre présent à la Présence : je me laiss envahir par la Présence comme une eau qui monte ( dans le silence Il me parle , c'est la langage de Dieu ) .. pas besoin de dire ni d'entendre une voix , il este moi , il est là , il est pour moi il est avec moi , il me parle par Sa Presence et cela suffit , il suffit que je sois là , à être avec Dieu ; Que puis je desirer de plus ?
Merci de ta présence en moi Seigneur
Merci pour ton Amour
Fais moi vivre de l'oraison
fermer les yeux pour un recueillement dans le sanctuaire du coeur qui est le ciel de mon âme et atteint jusqu' à entendre ce fin silence dans le bruit des distractions : c'est comme un mince filet d'eau vive , cette musique de la source qui murmure " Viens vers le Père " Ecouter ce murmure dans la source , dans la bise légère de l'oraison interieure en moi comme Elie a vécue cette source de fin silence
Se rappeler cette parole de Jésus m'est adressée , cette Parole du Père adressée au baptème , à la Transfiguration : " tu es Mon enfant bien-aimé, en toi J'ai mis tout Mon Amour "
Se savoir aimé de Dieu , Le laisser faire et reposer en Lui ; Voila l'experience de Dieu , experience que je peux faire en ce monde où je crois :" je suis aimé de Dieu " je Le laisse faire et je repose en Lui ... (le corps cela dit est en repos , je m'abandonne en Lui )
l'oraison silencieuse est une source , c'est à moi d'y descendre souvent ( ce qui peut se faire en quelques minutes pour puiser l'eau vive ) et je tends l'oreille (et le coeur ) pour "entendre " les 3 qui aiment en moi : l'oraison c'est Dieu qui SEME en moi et qui S'AIME dans la trinité en moi . Dans cet échange très profond (essentiel, dans l'essence de mon âme) où je partage les secrets de Dieu
Il suffit dans l'oraison d'âtre présent à la Présence : je me laiss envahir par la Présence comme une eau qui monte ( dans le silence Il me parle , c'est la langage de Dieu ) .. pas besoin de dire ni d'entendre une voix , il este moi , il est là , il est pour moi il est avec moi , il me parle par Sa Presence et cela suffit , il suffit que je sois là , à être avec Dieu ; Que puis je desirer de plus ?
Merci de ta présence en moi Seigneur
Merci pour ton Amour
Fais moi vivre de l'oraison
azais- MEDIATEUR
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
Fais moi vivre de l'Oraison
(....) donne moi cette Eau vive de l'Oraison ,
(....) puisque , Oui Seigneur je T'aime
(....) Je T'adore et je T'aime
(....) Toi qui est Vivant ...
(....) avec le Père ...
(....) et l'Esprit Saint ...
(....) maintenant ...
(....) et pour les siècles des siècles AMEN !
(....) donne moi cette Eau vive de l'Oraison ,
(....) puisque , Oui Seigneur je T'aime
(....) Je T'adore et je T'aime
(....) Toi qui est Vivant ...
(....) avec le Père ...
(....) et l'Esprit Saint ...
(....) maintenant ...
(....) et pour les siècles des siècles AMEN !
azais- MEDIATEUR
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
Cours n°12
Première formule de prière : la prière vocale.
Elle peut vous accompagner tout au long de votre vie. Souvent on n’a pas d’autre moyen pour prier ; c’est le temps de l’apprentissage. Entre les demeures 1 et 3, il y a une grande variété de situations, ni pire ni moins les unes et que les autres. L’âme en demeure 2 grandit en courage, en désir, avec amélioration de toute prière vocale (on prie mieux et on organise mieux sa prière).
Prière personnelle, prière de groupe et prière liturgique.
Jésus donne le « Notre Père » à ses apôtres et c’est une prière vocale parfaite. On peut y ajouter autour toutes les autres prières. Il faut des formules pour apprendre à structurer sa prière et connaître les bases de la foi en Dieu. La formule est la forme qui peut résister aux oublis quand on a tout oublié.
La formule de la prière est corporelle et le contenu est spirituel. Pour ceux qui restent simples, la formule est bien adaptée et Jésus a bien prié vocalement. Marie enseigna à Jésus les Psaumes de louange de venue du Messie, les psaumes messianiques ; ce sont des prières vocales.
Pratique pour que la formule ne se vide pas de son contenu :
- Réciter posément, attentivement et pieusement.
- Animer sa prière de méditations intérieures (on peut appuyer un mot ou l’autre).
Les trois plus grandes prières de l’Église catholique selon Paul VI : la prière eucharistique, la prière des heures, puis le chapelet.
Conseils :
- Se faire des représentations sensibles des mystères de Dieu : Annonciation, Visitation, Assomption…
- Souligner sa prière par des gestes à l’occasion : notamment le cas de la prière liturgique.
Fin des notes.
Alain Huger- Contre la puce électronique
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
petit dialogue ( chanté si on a le cd de cacouna ) mais ici je ne peux pas mettre d'audio ) pour entrer en oraison
( R) je suis aimé de Dieu
je suis comble par Toi O Mon Dieu
je suis bercé par Toi
je suis choyé par Toi O mon Père O mon Dieu
Depuis longtemps je t'attendais O mon enfant
Tu es le fruit de Mon Désir O mon enfant O mon enfant
Je t'ai créé dans Mon Amour O mon enfant
Ton coeur ton corps J'ai façonné O Mon enfant O Mon enfant
Je t'ai blotti contre Mon Coeur O mon enfant
Tu as grandi , tu as pleuré O Mon enfant O Mon enfant
Cris de douleur j'ai entendu O Mon enfant
Je te guéris , Je te benis O Mon enfant O Mon enfant
ou (et )
"Seigneur Jésus , fils du Dieu vivant , prends pitié de moi pécheur " ( plusieurs fois )
( R) je suis aimé de Dieu
je suis comble par Toi O Mon Dieu
je suis bercé par Toi
je suis choyé par Toi O mon Père O mon Dieu
Depuis longtemps je t'attendais O mon enfant
Tu es le fruit de Mon Désir O mon enfant O mon enfant
Je t'ai créé dans Mon Amour O mon enfant
Ton coeur ton corps J'ai façonné O Mon enfant O Mon enfant
Je t'ai blotti contre Mon Coeur O mon enfant
Tu as grandi , tu as pleuré O Mon enfant O Mon enfant
Cris de douleur j'ai entendu O Mon enfant
Je te guéris , Je te benis O Mon enfant O Mon enfant
ou (et )
"Seigneur Jésus , fils du Dieu vivant , prends pitié de moi pécheur " ( plusieurs fois )
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
il y a aussi un chant dont voici les paroles qui est tres court
"toi en moi , moi en toi" mais très excellent dans l'oraison
" Viens prendre Seigneur, toute , toute, toute la place en mon coeur , viens prendre ,Seigneur , la place en mon coeur , toi en moi , moi en toi"
ou celui ci : on peut prendre un verset simplement ensuite et le répéter
"humblement dans le silence de mon coeur je me donne à toi , mon Seigneur" (R).
0 Vierge Marie , garde mon chemin dans l'abandon,la confiance de l'amour(R) 1 Par ton amour , fais moi demeurer humble et petit devant toi (R)
2. Entre tes mains , je remets ma vie , ma volonté tout mon être ( R)
3. Enseigne moi ta sagesse , O Dieu, , viens habiter mon silence (R).
4. Je porte en moi ce besoin d'amour , de me donner , de me livrer sans retour ( R)
"toi en moi , moi en toi" mais très excellent dans l'oraison
" Viens prendre Seigneur, toute , toute, toute la place en mon coeur , viens prendre ,Seigneur , la place en mon coeur , toi en moi , moi en toi"
ou celui ci : on peut prendre un verset simplement ensuite et le répéter
"humblement dans le silence de mon coeur je me donne à toi , mon Seigneur" (R).
0 Vierge Marie , garde mon chemin dans l'abandon,la confiance de l'amour(R) 1 Par ton amour , fais moi demeurer humble et petit devant toi (R)
2. Entre tes mains , je remets ma vie , ma volonté tout mon être ( R)
3. Enseigne moi ta sagesse , O Dieu, , viens habiter mon silence (R).
4. Je porte en moi ce besoin d'amour , de me donner , de me livrer sans retour ( R)
azais- MEDIATEUR
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
voila ce que dit Ste Hildegarde de l'âme ( sur la figure ci dessus le corps serait ce qui entoure le 4è cercle des sens ; ce que Ste Hildegarde appelle l'âme inclut le cercle intelligence raison apple aussi sur la figure"esprit")
"l'homme a en lui trois sentiers : L'âme , le corps et les sens C'est par eux que s'exerce la vie de l'homme .
L'âme vivifie le corps et donne souffle aux sens ; le corps attire l'âme et lui ouvre les sens ; quant aux sens ils touchent l'âme et sont liés au corps . L'âme en effet est la vie du corps , comme le feu infuse la lumière dans les ténèbres . Elle possède deux forces principales : l'intelligence et la volonté , elle se manifeste par ces deux forces comme le soleil par son éclat.
L'âme dispose et ordonne par le mouvement (motion) de sa raison route l'oeuvre humaine . En tant que sommet de l'homme , elle peut discerner dans le corps tout ce qu il réclame et désire . Elle le fait par les 4 degrés ascendants et descendants que sont la vue, l'odorat, l'ouïe, et le goût . par eux elle comprend et perçoit les créatures . Mais si elle cuita volonté propre (égoïste) c'est pour les attirer à soi
https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t47771-parole-et-priere-mars-meditation-chaque-jour-avec-sainte-hildegarde-de-bingen#506928 post du 10 mars . (suite des ses méditations sur l'âme sur ce lien au fil des jours )
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
Cours n°13 L'oraison de méditation
Ce sont des exercices de méditation mentale, une formation qu’il faudra abandonner une fois que ce sera bien compris. C’est une prière qui n’est pas écrite et qui manifeste notre manière de nous adresser au Seigneur :
- 1er degré : lecture méditée et méditation.
- 2e degré : prière mentale du 2e degré (vidéo 18).
- 3e degré : prière affective (vidéo 19) et prière de simplicité.
- 4e degré : prière sous le souffle de l’Esprit-Saint, la prière contemplative.
Il faut ouvrir son cœur au Seigneur, mais comment fait-on ? Deux approches :
- 1° La lecture méditée : elle a pour but immédiat la prière. Ce n’est pas la lecture spirituelle (vidéo 15) qui sert à se former à partir d’un texte. Il y a deux difficultés : on n’a pas encore habitué ses facultés intérieures (imagination, pensée, raisonnement, intelligence, volonté…) et pour bien parler à Jésus, il vaut mieux savoir qui il est.
En général les débutants ne savent pas quoi dire, alors il faut choisir un livre de bonne source : confessions de St Augustin, l’Imitation de Jésus-Christ…
Une méditation comporte trois parties : des pensées, des sentiments et des résolutions à prendre, c’est-à-dire qu’il faut connaitre Dieu, l’aimer et agir pour prouver cet amour. Cela revient à bien penser, avoir de bons sentiments et agir en conséquence. On interrompt la lecture quand un passage vous parle et on y insère ses propres pensées et on les adresse à Jésus sous forme de prière personnelle.
- 2°) La prière de méditation : elle suppose des facultés suffisamment exercées et nourries par les évangiles et des lectures. On devient capable de conduire sa pensée. Sur un sujet choisi d’avance, faire des réflexions et des considérations pour créer en soi une conviction, des idées forces… Les idées qui ont vaincu deviennent des convictions et cette réflexion n’est pas d’ordre philosophique. Le plus simple c’est de suivre ce que l’Église propose : la rédemption pendant le carême, la résurrection source de la foi…
École française : Louis-Marie Grignon de Montfort, Mr Ollier, Bossuet, St François de Sales…
La perfection ne peut pas être absolue, elle n’est que relative.
Fin des notes
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
Cours n° 14 et 15 Oraison de recueillement et lectures spirituelles
1°) Oraison de recueillement
On est encore en 2e demeure. Là, les gens s’intéressent à Jésus et on commence à prier. Il faut donc se former à la prière. La prière peut progresser en quantité avec des limites mais surtout en une perfection en profondeur ; on commence à être intérieur. On a vu ce qui se passe en 2e demeure avec la prière de demande. Maintenant nous allons voir une prière de méditation simplifiée sous le nom d’oraison de recueillement.
C’est une oraison active, on y met de soi, de son activité. Comment faire pour la réussir ?
C’est une oraison au cours de laquelle l’âme emmène avec elle toutes ses puissances : la faculté du connaitre, l’intelligence, l’imagination, la mémoire, la volonté et l’amour, les sentiments et les passions... On emmène en prière toutes ces facultés pour que tout cela soit occupé à prier ensemble.
On rentre en soi-même pour rencontrer Dieu :
- Quitter les pensées distrayantes, on lâche tout le reste.
- Entrer en soi-même car c’est la maison du Seigneur.
- Pour rencontrer Jésus et / ou Marie.
- S’entretenir avec Jésus et Marie.
Dans la journée on peut peut-être s’en rappeler et faire revivre ce temps de prière. On peut faire énormément de progrès avec cette méthode, mais c’est difficile de domestiquer ses facultés. Dieu peut se révéler dans cette sensibilité, c’est alors une consolation sensible.
Une méthode, le Troisième abécédaire du Père François de Osuna : entrer directement en dialogue avec Jésus, alimenter sa prière par des tableaux bibliques, de belles scènes d’évangile, dire son amour pour cela, puis une prière vocale selon que ça marche ou pas… C’est une prière simple.
Les avantages de cette prière :
- C’est une prière christocentrique, concrètement tournée vers Jésus fait homme.
- Le contact avec Jésus est un contact vivant.
- Il y a un échange authentique, c’est théologique.
- C’est une prière efficace : apaisement de nos facultés, on finit par ne penser qu’à Jésus, ça revient comme une obsession, ça peut servir de base à la contemplation.
2°) Les lectures spirituelles
Ce n’est pas la même chose que la lecture méditative qui est courte. La lecture spirituelle c’est une lecture prolongée qui nourrit l’âme : lettres de saint Jérôme, les morales de St Grégoire, l’abécédaire du Père de Osuna…
- Notre foi doit être nourrit par les dogmes, par la vérité. Pour adhérer on a besoin d’étudier. Notre foi plonge dans les profondeurs du mystère de Dieu, notre foi s’éclaire, on va vers la contemplation. Ça nous aide à formuler notre échange avec le Seigneur et rajeunir la foi. L’amour vient après la vérité, il faut toujours un point de doctrine sur lequel s’appuyer pour bien prier.
Pour cela :
- Choisir des livres qui nous donnent accès à Jésus, sa divinité, son sacrifice…
- La manière de choisir ses livres : selon les mots de Jésus « Je suis la voie, la vérité, la vie », c’est la parole de Dieu (la bible, le nouveau testament) mais aussi les vies de Jésus (Mgr Gay), les commentaires sur les paraboles, les mystères de Marie… Lire aussi les pères de l’Église c’est-à-dire les grands docteurs des 10 premiers siècles, le dernier étant St Bernard. La vie des saints qui sont à la fois des exemples et des sources de connaissances sont recommandés.
Exemple pratique d’oraison mentale en quatre points :
- Prélude : « Oh mon Dieu je crois que vous êtes présent. Je ne suis pas digne… ».
- Réflexion : un mystère du rosaire, l’annonciation : « en ce temps là…, le Seigneur t’a choisie… ».
- Le colloque : « Oh bon Jésus, vous vous êtres incarné… ».
- Une résolution : penser à ces grands mystères d’amour. Amen !
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
=> la prière de demande c'était le cours n°11Alain Huger. Cours n° 14 et 15 Oraison de recueillement et lectures spirituelles a écrit: On a vu ce qui se passe en 2e demeure avec la prière de demande
azais- MEDIATEUR
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
Cours n°16 ; Distractions et sècheresses
Quand l’entendement est peu actif l’âme est très absorbée ou bien très distraite. Qu’est-ce que la distraction ? L’opposé c’est le recueillement, le regroupement centralisé de nos facultés pour les amener vers la prière. La distraction c’est le contraire ; les facultés s’évadent vers un autre objet qui n’est pas Dieu.
Votre intérieur peut être centré sur le Seigneur et la tête part ailleurs, mais la prière se poursuit quand même sans détruire la prière. Une divagation ne nous enlève pas forcément notre prière.
Une distraction involontaire peut déboucher sur une distraction volontaire. Si la distraction dure des mois et des mois, c’est une désolation.
Il peut y avoir jusqu’à 5 causes de distraction :
- Les mystères de Dieu, les vérités du Credo, des vérités cachées sont insaisissables et exprimées sous une expression, une formulation qu’on ne comprend pas. La vérité est enveloppée.
- L’instabilité des puissances de l’âme (entendement, imagination, crainte…) sont liées au sens. Ça ne se commande pas le sensible puisque c’est du sensible.
- Les maladies et les tendances maladives. L’oraison des premières demeures est un travail intellectuel qui demande qu’on soit en bonne forme. Parfois de changer l’heure ou le lieu peut aider. Dans le cas des scrupuleux, de l’imaginatif, le cas agité il faut faire autrement changer sa manière de faire.
- Le démon : il nous trouble, le signe de la présence du démon c’est l’inquiétude.
- Du Bon Dieu qui dirige tout et qui permet des situations qui dérangent : c’est l’action permissive de Dieu. Certaines distractions permettent d’identifier une capacité de résistance, c’est une épreuve qui nous éclairera sur là où on en est.
Les remèdes
- La discrétion : ne pas forcer, ne pas s’énerver, savoir endurer sa misère, pas d’effort violent ; forcer ce n’est jamais bon.
- La persévérance : on poursuit à vouloir prier, même dans les sècheresses qui nous montrent nos faiblesses, nos défauts et nos attaches car tout peut servir au bien.
- L’humilité : aimante et patiente, Dieu nous peut alors nous combler.
Fin des notes
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
Cours n°17 ; Amitiés spirituelles
Ça démarre dès les 2e demeures pour ensuite aller plus loin. Nous avons besoin de collaborateurs.
L’amitié est un échange.
Thérèse en a connu des bonnes et des moins bonnes. Après la mort de sa mère elle lit des romans d’amour humain. Ça débouche sur l’exaltation des sens : ça la pousse à s’acheter une belle robe orange. Elle subit une amitié dangereuse d’avec sa cousine. Son père s’en aperçoit et la met au couvent ; enfermée elle oublie sa cousine.
Selon St Bonaventure : s’il y a des cellules ouvertes de trois personnes ensemble qui acceptent que d’autres s’y joignent c’est un bon signe de relation saine. Mais si la cellule est fermée c’est quand ils ne veulent pas que d’autres viennent, alors ce n’est pas bon.
Le processus naturel c’est d’abord la séduction qui commence par la tête (on y pense), puis l’œil (on convoite), puis le cœur (on désir) et puis c’est l’union des corps (on passe à l’acte).
Thérèse ira souvent au parloir car c’était la pratique de l’époque et elle aura des relations mondaines qui la perturberont dans ses prières. Le Seigneur lui apparaitra et lui dira : « Je ne veux plus que tu converses avec les hommes, mais avec les anges ».
On appelle paroles successives le développement que le cerveau de celui qui les reçoit fait à partir de suggestions spirituelles venant de Dieu. On peut en écrire ainsi des milliers de vers. Mais la parole formelle c’est une formule courte, une phrase sèche.
Thérèse reçu dans le corps comme un javelot envoyé par un ange, c’est une transverbération, une grâce mystique exceptionnelle comme St François l’a reçue. C’est le signe d’une maternité spirituelle pour la création d’une grande famille spirituelle.
Thérèse fera amie avec un groupe de 3 / 4 sœurs : elles parlaient beaucoup des règles de vie de la communauté. Cela débouchera sur la création du couvent de St Joseph, petit groupe de 10 / 15 personnes maximum.
Puis elle aura de grands amis spirituels hommes et femmes : Anne de Saint-Barthélemy, Anne de Jésus, Gratien, et bien d’autres.
Quelle doctrine tirer de cette expérience ?
Thérèse bien que si forte a eu besoin du soutien des amitiés. Il faut s’appuyer sur des amitiés qui nous vont bien. Jésus eu des amis préférés : Pierre, Jacques et Jean et même Lazard et ses sœurs. On aime qui on veut, on n’a pas à se justifier. On a besoin d’épancher son cœur à des âmes choisies qui doivent intervenir à point nommé. Il y a trois formes d’amitiés :
- Amour sensible : il faut qu’il soit ordonné au mariage si cela va loin. Alors la sensualité a sa place. Mais ce n’est pas pour les religieux.
- Amour raisonnable : compte tenu des qualités de la personne, on met le Bon Dieu dedans. Il faut un amour pur. C’est comme l’amour des parents pour leurs enfants. Dans l’amitié, il faut la protection de la piété.
- Amour surnaturel : au nom du Bon Dieu on s’aime. L’amour est purifié par le Bon Dieu, on est éclairé surnaturellement. Il ne doit pas y avoir de mélange d’intérêt propre : on trouve le Seigneur dans l’autre qui se trouve alors dans les 6e et 7e demeures.
Il faut arracher les âmes à l’isolement. Ça peut nous arracher à la médiocrité.
Thérèse faisait ce qu’elle voulait des relations amicales, elle en avait beaucoup. Mais sous prétexte d’être dans le Seigneur ça ne donne pas droit à faire n’importe quoi. Pas de perte de temps à niaiser ça ne rapproche pas du Bon Dieu.
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
Cours n°18; Direction spirituelle
Dès la 2e demeure et ce n’est pas trop tôt pour en parler. Le dirigé se soumet volontairement à l’autorité de son directeur qui est supérieur au confesseur dans ses interventions.
1- Importance de la direction spirituelle en général
Selon Ste Thérèse, elle n’entreprend rien sans consulter les théologiens et les spirituels. Le théologien donne la vérité sur Dieu et le spirituel indique le chemin à suivre. Le théologien Bañese dominicain, Barthélémy de Médina qui était un carme, sont des personnes de qualité qui l’ont accompagnée. Balthazar d’Alvarez un jésuite spirituel, St Pierre d’Alcantara un franciscain, St Louis Bertrand op., St François de Borgia, jésuite, St Jean de La Croix ocd. Quatre d’entre eux ont été canonisés.
Deux moments particuliers :
- Dès les 2e demeures pour commencer c’est utile.
- A la 4e demeure c’est nécessaire d’être dirigé comme il faut.
2- C’est nécessaire pour trois raisons :
- C’est difficile soi-même car c’est obscur. On a besoin d’un père spirituel pour être nourri : discerner, préserver les grâces particulières, soutenir.
- L’économie de la grâce et la manière par laquelle Dieu procède dans l’Église, il agit par un pape, un évêque, un prêtre, ça passe par degré et à travers d’autres personnes. La grâce peut passer par un tiers et toucher le for interne.
Le for interne c’est le domaine confidentiel secret de chacun que personne ne peut enfreindre. Le for externe, c’est ce qui est visible, domaine sur lequel intervient l’Église pour gouverner le peuple.
Vie cénobitique (vie en communauté) et vie érémitique (vie solitaire). La direction spirituelle est une tradition dans l’Église qui s’est imposée dans la pratique : tous les grands saints ont eu un directeur spirituel. Dans les communautés il y a la règle et le supérieur qui encadrent la vie spirituelle…
Chez le chrétien soucieux de perfection il faut un directeur.
Qualités que doit avoir un directeur
Ce n’est pas facile d’avoir un bon directeur. Il vaut mieux s’en passer que d’en prendre un mauvais.
Dans certains cas c’est Dieu qui lui-même désigne celui qui va nous guider comme Ananie pour St Paul.
Viser quelqu’un qui est un saint, c’est-à-dire quelqu’un habité par l’humilité et la charité fraternelle.
Éviter l’accaparement des âmes, l’autoritarisme étroit, quelqu’un capable de servir jusqu’au bout quel que soit les difficultés, habité de la vertu de prudence (voir, juger et agir) et les vertus cardinales : tempérance, force, justice et prudence.
Prudence : c’est la recherche de la volonté de Dieu. Il faut savoir attendre l’heure de Dieu mais faire attendre sans décourager, savoir faire prendre des décisions par le dirigé. Savoir choisir les modes de vie adaptée, savoir se taire, savoir demander conseil à une personne sans dévoiler qui est concerné. Il faut de l’expérience pour le faire et / ou profiter de l’expérience des autres. Il faut une science solide en dogme, en mystique, en psychologie féminine et masculine.
Au début ce sont surtout des problèmes de psychologie qu’il faut maîtriser (D1, D2 et D3). En 4e et 5e demeures il faut une expérience de l’oraison. En 6e et 7e demeures il faut quelqu’un bien formé en théologie d’église pour ne pas se faire manipuler à travers les visions et pour démêler de qui ça vient.
Qualités que doit avoir le dirigé
Il lui faut avoir l’esprit de foi sinon il n’y aura rien de surnaturel. Avoir confiance dans celui qu’on a choisi avec une confiance affective. Il faut tout dire à son directeur et il en pensera ce qu’il voudra. Ne pas chercher à imposer son point de vue, et obéir aux directives. Il faut passer par l’Église.
Fin des notes
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
Cours n°19; Simplifications ; Oraison d'affection
Dernier enseignement des 2e demeures.
En résumé, en 2e demeure, on commence à marcher vers Dieu par la prière, c’est l’éveil de notre état de grâce. Le progrès de l’âme dépend de la vie d’oraison. Certains iront de dévotion en dévotion sans progresser. Celles qui veulent progresser organisent leur prière. On va toujours vers la simplification, car Dieu est simple. En progressant on fait tomber les complications.
L’oraison affective ou d’affection :
- Oraison assez parfaite à la fin des 2e demeures.
- Nature : c’est une conversation avec Dieu comme une suite d’actes de vertu.
Quels actes font la vie chrétienne ?
On parle à Dieu naturellement en une belle conversation, à Jésus et à Marie. On n’enchaine pas les idées comme dans un discours structuré, mais dans un flot de paroles correspondant à ce que l’on a dans le cœur, à nos sentiments. C’est une conversation libre.
Il faut un fond de doctrine pour que ce que l’on dit ait une certaine profondeur. La récompense classique ce sont les consolations sensibles. Il n’y a rien de plus agréable que ça, avec parfois des larmes.
On peut aussi vivre des sècheresses. Le danger c’est la recherche de ces larmes, ou la contention en se forçant pour que ça vienne ; on ne force jamais.
Cette oraison c’est le fruit d’une méditation bien faite : connaitre, aimer et servir mettant en œuvre l’intelligence, le vouloir et l’agir. C’est penser à Dieu, aimer le Seigneur, agir dans les œuvres parce qu’on aime. Prier ce n’est pas penser, c’est aimer.
Les vertus morales ne s’adressent pas directement au Seigneur. Les vertus théologales s’adressent directement à Dieu ; on a un rapport direct à Dieu, on touche Dieu dans son essence.
Soliloque est le terme de St Augustin pour évoquer ses échanges avec Dieu dans l’oraison. Plus on va vers la sainteté et plus la prière va se simplifier. On emporte plus facilement ce qu’il y a dans son cœur que ce qu’il y a dans ses livres.
Fin des notes
Dernier enseignement des 2e demeures.
En résumé, en 2e demeure, on commence à marcher vers Dieu par la prière, c’est l’éveil de notre état de grâce. Le progrès de l’âme dépend de la vie d’oraison. Certains iront de dévotion en dévotion sans progresser. Celles qui veulent progresser organisent leur prière. On va toujours vers la simplification, car Dieu est simple. En progressant on fait tomber les complications.
L’oraison affective ou d’affection :
- Oraison assez parfaite à la fin des 2e demeures.
- Nature : c’est une conversation avec Dieu comme une suite d’actes de vertu.
Quels actes font la vie chrétienne ?
On parle à Dieu naturellement en une belle conversation, à Jésus et à Marie. On n’enchaine pas les idées comme dans un discours structuré, mais dans un flot de paroles correspondant à ce que l’on a dans le cœur, à nos sentiments. C’est une conversation libre.
Il faut un fond de doctrine pour que ce que l’on dit ait une certaine profondeur. La récompense classique ce sont les consolations sensibles. Il n’y a rien de plus agréable que ça, avec parfois des larmes.
On peut aussi vivre des sècheresses. Le danger c’est la recherche de ces larmes, ou la contention en se forçant pour que ça vienne ; on ne force jamais.
Cette oraison c’est le fruit d’une méditation bien faite : connaitre, aimer et servir mettant en œuvre l’intelligence, le vouloir et l’agir. C’est penser à Dieu, aimer le Seigneur, agir dans les œuvres parce qu’on aime. Prier ce n’est pas penser, c’est aimer.
Les vertus morales ne s’adressent pas directement au Seigneur. Les vertus théologales s’adressent directement à Dieu ; on a un rapport direct à Dieu, on touche Dieu dans son essence.
Soliloque est le terme de St Augustin pour évoquer ses échanges avec Dieu dans l’oraison. Plus on va vers la sainteté et plus la prière va se simplifier. On emporte plus facilement ce qu’il y a dans son cœur que ce qu’il y a dans ses livres.
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Cours N°20 ; Union active
La 3e demeure c’est un point d’arrivée. Dès qu’on y est arrivé on est attiré par l’Esprit Saint. C’est l’union active, c’est nous qui nous nous démenons. La 5e demeure sera le deuxième degré d’union, l’union passive, et en 7e demeure, c’est l’union transformante.
En 3e demeure, un premier âge est accompli. On a obtenu des résultats à la suite des efforts fournis : la demeure de l’âme est bien rangée et bien organisée. La vie est réglée, on ne saute plus d’une humeur à l’autre.
Pour l’extérieur ceux de la 3e demeure semblent agir à une règle de vie : obéir comme à une autorité extérieure. Ces gens passent pour des saints, mais ils ne le sont pas. Ce sont des personnes de piété qui se donnent aux œuvres, personnes équilibrées et pieuses.
Pour la vie intérieure, ils sont exempts du péché véniel habituel. Ils fuient les occasions de pécher, pratiquent la mortification en accomplissant leur devoir d’état le mieux possible. Leur attitude force le respect.
Pendant cette période-là, on a simplifié les oraisons : facilité de recueillement, simplification des puissances sensibles, simplification des puissances spirituelles, on cherche la profondeur plutôt que la quantité, on cherche la qualité du commerce avec le Seigneur plutôt que d’attacher de l’importance à la durée de la prière.
L’oraison de simplicité
On commence à pouvoir faire cette prière : c’est un regard vers Dieu, dans le silence, une attention active. Quelque chose qui nous attire nous appelle au silence. C’est une oraison faite d’une attention active et un regard de foi sur le Seigneur.
C’est plus souvent le regard vers Dieu qui domine chez les hommes, et c’est le silence plutôt chez les femmes. Le silence est un effet du regard : pour chaque regard vers le crucifix par exemple, la paix s’installe, on entretient le repos qui vient du regard. Pour prolonger l’oraison, on renouvèle le regard qui l’a causé : l’image, la statue, le crucifix…
Tant qu’il y a de la paix, du silence, on laisse durer, il n’y a pas de raisonnement. Notre volonté regarde et notre volonté jouit. L’intuition est bien supérieure à l’intelligence.
Fin des notes.
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Cours N° 21 - Au seuil de la Sagesse d'amour
Nous sommes au seuil de la vraie spiritualité.
Tout ce qui précède n’était qu’un préparatif à cette leçon. La sagesse est très supérieure à la science. La connaissance peut amener à l’orgueil, mais pas la sagesse. Il s’agit de la sagesse de Dieu, une sagesse d’amour, qui gouverne le monde avec amour et nos âmes.
Refusant le détachement complet, comme le jeune homme de l’Évangile, on va s’en retourner tristement car on refuse le détachement complet : détachement de notre entendement, de notre pensée, de ce qu’on sait de la prière, renoncer à comprendre… Si on n’y arrive pas c’est qu’on veut toujours tout comprendre.
La vraie perfection totale, c’est dans le prologue de la Montée du Carmel de St Jean de la Croix : « les vrais commençants sont ceux qui s’engagent dans le chemin du rien ». Pour connaître tout acceptez de passer par le chemin du rien.
Pauvreté affective, c’est l’amour de la pauvreté.
Folie et perfection
En 4e demeures, il y a encore des défauts : manque d’humilité et de détachement, inquiétude et tristesse pour peu de chose, vie trop bien réglée par la raison (prudence trop détaillée et trop humaine), vie trop pilotée par la raison.
St Paul à Athènes intervient à l’aéropage à propos du Temple du Dieu inconnu et il fait une expérience, il subit un échec, ce qu’il dit est perçu comme une folie. Il comprend alors que l’orateur doit s’effacer pour faire passer celui qu’il veut citer, on ne passe pas en force. A Corinthe il découvre qu’il faut mettre son appui sur Dieu.
Autres exemples : St Jean Bosco passe pour un fou à cause d’une construction gigantesque qui inquiète (anecdote de la visite de deux chanoines qui veulent l’envoyer à l’asile). Le curé d’Ars (17 heures de confession par jour) perçue comme une folie. La règle de Charles de Foucauld est tellement extrême qu’elle en est inapplicable.
Science ou sagesse
La science est essentiellement analytique. La sagesse est essentiellement synthétique, c’est fait de principes. En Dieu il n’y a qu’un principe, c’est Dieu lui-même et tout entre dedans. En science il faut des centaines d’exemples pour établir une loi. Dans la sagesse, les lois on les a avant : principe de la loi de contradiction par exemple (une chose ne peut ne pas exister et exister à la fois) est un principe qui s’applique à tout.
La science nous disperse et voit d’en bas, la sagesse voit d’en haut, c’est un principe de synthèse. Il faut du recule pour avoir une vue d’ensemble et c’est même un principe de gouvernement.
La sagesse divine conduit les âmes vers leur fin et les soumet à des lois conformes à leur nature. Pour le matériel il y a deux lois : force centrifuge et force centripète. La lune est attirée par la terre mais la force centripète compense, sinon elle tomberait sur la terre. Ainsi la matière est aussi conduite par des lois divines.
Les animaux sont habités d’instincts ce qui constituent pour eux une connaissance. L’homme a une intelligence mais il n’est pas indépendant ; il est libre, pour qu’il choisisse le bien sans que cela lui soit imposé, c’est une loi morale, c’est une loi libre et pas une loi nécessaire comme la gravitation. La loi morale n’est pas une fatalité, elle est révélée à notre intelligence.
Dieu a trois modes pour nous le dire
- La loi naturelle conduit à la sagesse naturelle : cette loi est évidente, elle est en quelque sorte inscrite dans nos cœurs. L’homme devine assez naturellement ce que l’on fait ou pas. L’éthique naturelle est l’ensemble des loi morales naturelles que l’homme est capable de comprendre comme étant bonnes. Mais ça ne l’amène pas à la vie surnaturelle. Ceux qui vivent cela sont des sages comme Socrate, Platon… Dieu parle à notre cœur.
- La révélation nous donne des choses que l’on ne peut pas trouver nous-même. La révélation lève le voile et nous indique notre finalité. Cela se fait par la parole de Dieu ; on dépasse les grands philosophes. Dieu nous parle par sa parole.
- Par l’intermédiaire du Saint Esprit. Dieu nous donne des moyens. Nous recevons les dons du Saint-Esprit pour que nos actes de vertu soient plus parfaits.
Dieu devient l’agent principal pour nous donner la perfection trinitaire.
La sagesse de la Croix nous est donnée sous le Saint-Esprit. La sagesse du monde peut nous amener vers Dieu, mais pas jusqu’à Dieu, mais elle peut être corrompue. La sagesse des Saints, c’est le troisième mode. Il faut se soumettre à Dieu passivement par le Saint-Esprit.
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Cours n°22 - La Sagesse d'Amour
Il faut envisager de nouvelles profondeurs sous l’action directe du Saint-Esprit en 3e demeure, c’est la fin du premier âge, et dans le deuxième âge spirituel de la 4e demeure. Il faut s’y préparer à cette nouvelle forme de vie intérieure : la vraie vie spirituelle. Jusqu’à maintenant c’était plutôt la vie pieuse.
L’âme doit s’attendre à l’événement central de sa vie : la passivité. Il y aura un avant et un après, telle la venue du Christ dans le monde. La passivité c’est le contraire de l’actif, on laisse faire le Saint-Esprit. C’est la passivité sous le secours particulier de Dieu (le Saint-Esprit). Ça se passe au centre de l’âme des demeures 4 à 7. La maîtresse de ces lieux c’est la Sagesse d’Amour : elle ordonne toute chose dans la lumière et dans l’amour et a des vues d’ensemble. La vraie Sagesse c’est Dieu qui trouve son principe en lui-même.
A) Qu’est-ce que la Sagesse d’Amour ?
Dans l’Ancien Testament, cette Sagesse d’Amour est éternelle comme Dieu, donc elle est Dieu. Elle ordonnait le monde. C’est un esprit plein de qualité, un don qu’on peut demander. Elle est éternelle :
- Prov. (8,22-26) : « Yahvé m’a possédée… dès le commencement j’étais là ». Dieu faisait les montagnes et la sagesse les mettait en place.
- Sag. (8, 9 et 10) : " description de toutes ses qualités ". Souffle de la puissance de Dieu, image de sa bonté, elle peut tout, comprend tout…
Elle est au milieu de nous et autrefois elle conduisait le peuple de Dieu.
AT : Baruch (§3) reproche aux juifs de ne pas reconnaitre la sagesse de Dieu.
NT : La sagesse est entrée dans l’économie de la loi nouvelle. C’est une Sagesse d’Amour qui nous sanctifie. C’est une étreinte d’amour.
La Sagesse n’est pas une personne divine, ce sont les trois personnes divines habitant notre âme et par une opération unique par laquelle elle se manifeste. Opéra dei : les oeuvres de Dieu, il y en a deux sortes : ad intra et ad extra.
- Ad intra : intérieur, c’est ce que Dieu fait en lui-même, c’est-à-dire des activités divines, ces actes-là sont incommunicables, ce sont des relations.
Quand le Père et le Fils se donnent totalement c’est le souffle de l’Esprit Saint. Le Père, c’est tout l’amour donné, le Fils, c’est tout l’amour reçu, et le Saint-Esprit c’est tout l’amour échangé, fruit de cet amour, souffle intime et commun des deux, Sanctus spiritus, le souffle saint. Dans le NT, le Père est nommé par Jésus 83 fois et on l’appelle Fils car il sort du Père. Chacune des personnes de la Sainte Trinité a un rôle, et ces personnes sont distinctes.
- Ad extra : les trois personnes de la Sainte Trinité sont éternelles et agissent toujours ensemble. C’est attaché à leur nature divine. C’est la nature qui est à la source de toutes nos actions humaines. Dans la Très-Sainte-Trinité, il n’y a qu’une seule nature, la nature divine, mais trois personnes. Chaque personne a toute l’essence divine en elle, ça ne se divise pas. Alors lorsqu’elles agissent elles sont toujours présentes toutes les trois.
B) Que fait la Sagesse d’Amour ? Que Dieu fait-il dans les âmes ?
Elle ordonne et dispose tout pour la réalisation du dessein de Dieu. Dieu qui voit tout, organise tout, le monde matériel et le monde spirituel pour ses desseins à lui, c’est son royaume, la sagesse a un plan. Dieu sait où il va et nous sommes dedans, nous sommes agents humains pour son dessein divin. Dieu réalisera son plan avec nous ou contre nous si besoin est. Une fois son projet réalisé, ce monde actuel disparaitra, il n’aura pas de raison de le garder.
Tout harmoniser dans le Christ qui sera le centre universel, c’est l’Église catholique. C’est la fin et la raison de toute chose. En 4e demeure, Dieu va intervenir lui-même, on a suffisamment manifesté notre désir de le servir, c’est Dieu qui intervient : le secours direct et pour nous ce sera passif. Les régions où s’étend son règne sont très intérieures.
On doit s’abandonner à cette Sagesse d’Amour. On n’agit plus, on s’abandonne. Le Seigneur nous éclairera par une lumière qui nous aveuglera : paix dans l’instant immédiat et fécondité dans le temps. Quand on ne comprend pas il faut beaucoup d’amour pour tenir. L’amour est un don qui se répand, qui a besoin de se répandre. Dieu veut répandre l’amour puisqu’il est amour. La Sagesse de Dieu elle est suave, douloureuse et féconde ; ce sera développé dans les cours suivants.
Dieu donne la grâce sanctifiante, il n’y a rien de plus grand que cette participation à la vie divine : la paix, la joie, la lumière ; règne de la justice, de l’amour et de la paix. Normalement la vie spirituelle est une vie délicieuse, mais cet amour descend dans des vies inadaptées à recevoir la grandeur des projets de Dieu sur nous. Les traces du péché en nous nous en empêchent et on n’est pas prêt à faire ce que Dieu attend de nous, c’est trop grand. L’entrée dans la 4e demeure ne peut pas se faire sans souffrance : c’est la nuit du sens.
Tout se fait au prix de rudes combats. Le règne de l’amour attire des haines des jaloux et des démons.
Quand on arrête de donner on devient égoïste. L’amour ne s’arrête pas dans nos âmes, il veut remonter vers le Père, il nous transforme en des canaux de grâce. L’amour de Dieu est dynamique. Dieu nous frappe fort par sa grâce pour nous transformer, pour qu’on occupe la bonne place dans l’Église et pour y accomplir son plan.
Fin des notes.
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Cours n°23 Les Dons du Saint-Esprit 1 & 2
Les dons du Saint-Esprit ce n’est pas la même chose que les dons de l’Esprit. Les dons de l’Esprit ce sont les charismes, c’est pour développer l’Église, pour rendre des services. Les dons du Saint-Esprit c’est pour notre progrès à nous et on les a reçus au baptême. Mais les charismes c’est : don de miracle, de la parole, des langues, don des prophéties… ce n’est pas tout le monde qui a ces charismes.
Les dons du Saint-Esprit c’est : force, patience, sagesse, intelligence, conseil, crainte de Dieu, connaissance. C’est par ces dons que la Sagesse d’Amour permet à la grâce de pénétrer en nous.
Qu’est-ce que les dons du Saint-Esprit ?
Selon St Thomas ce sont des habitus, c’est-à-dire des talents, des qualités permanentes surnaturelles qui perfectionnent l’âme pour obéir avec promptitude aux inspirations du Saint-Esprit. Au baptême on a tous reçu tous les talents qui faut pour obéir au Saint-Esprit.
Selon Louis Gardet (1904 -1986), théologien dominicain : ce sont des passivités engendrées dans l’âme par l’amour de charité et transformées par l’Esprit-Saint pour que, sous son influence, on obéisse. Une inspiration ce sont des idées ; une motion c’est une poussée intérieure. L’Esprit-Saint envoie une influence, le don la capte, comme un récepteur radio capte une onde émise. Le Saint-Esprit donne des grâces et nous nous avons ce qui faut pour les capter.
Nous avons ainsi une aptitude à recevoir des messages envoyés par le Saint-Esprit. Ces dons sont des qualités permanentes. Ils permettent les interventions directes de Dieu en nous. Les dons c’est comme les voiles d’un bateau qui marche sous le vent. Ces dons sont des installations dans lesquelles le Saint-Esprit viendra travailler dessus. La bible appelle ça esprit de sagesse, esprit de piété, esprit de crainte de Dieu… Les dons du Saint-Esprit ne sont pas à notre disposition, ils ne peuvent être mus que par le Saint-Esprit. On est passif mais aussi réceptif, mais on est poussé par l’Esprit-Saint à faire quelque chose.
Les vertus et les dons
On a reçu au baptême la grâce sanctifiante, les trois vertus théologales, les 7 dons du Saint-Esprit, plus les vertus morales (tempérance, force, justice et prudence) et il y en a d’autres vertus qui tournent autour de ces vertus dites cardinales que nous avons également reçues.
Quelle différence entre vertus et dons ?
Il n’y a pas de réelle différence au niveau des actes qui sont produits. La force que l’on reçoit, par exemple, qui se traduit par la patience sera de même nature qu’elle vienne du don ou de la vertu. Ça peut être l’effort d’un acte de vertu ou un secours du Saint-Esprit.
C’est quand c’est plus difficile que Dieu intervient par les dons, action que l’on ne peut pas faire nous-même : par exemple aller au martyre ; sans don on n’est pas capable de le faire (Ex : du petit enfant qui marche tout seul mais qui a besoin de son papa pour passer les gros obstacles).
Les vertus sont des puissances qui ont leurs actes propres. La foi est un acte d’intelligence aidé par Dieu qui est greffé sur notre intelligence, l’amour c’est greffé sur notre volonté, l’espérance est greffée sur nos appétits irascibles qui, quand ils se lâchent, va aider l’espérance (Ex : « je ne lâche pas l’affaire, je veux voir Dieu… »).
La vertu surnaturelle est contrôlée par la raison, reine de toutes les facultés. Dans les dons, Dieu se substitue à la volonté sans supprimer la volonté. La manière humaine de comprendre les mystères de Dieu c’est la réflexion et la méditation. La manière divine c’est la contemplation, c’est l’esprit qui prend les commandes, c’est lui qui fait tout et qui neutralise la réflexion. L’âme est agie par Dieu (traduction mot à mot du latin).
Rapports entre les vertus et les dons.
Les vertus sont aussi des habitus. Les facultés deviennent des instruments. Vertus et dons s’unissent harmonieusement.
Les vertus
Tant que la vertu de foi reste dépendante de votre faculté d’intelligence et de volonté, elle a des possibilités d’agir intérieures, et elle porte les défauts de notre intelligence. Autre exemple, un acte d’amour peut porter la marque de la faiblesse de notre volonté : on voudrait aimer fortement, mais on en n’est pas capable.
Tant que nos vertus sont dépendantes de nos facultés et non pas du Saint-Esprit, ce sont des moyens d’agir inférieurs à leur état surnaturel et à leur objet divin. Ce sont de pauvres instruments pour faire de grande chose.
Les tendances — défauts, que l’on peut résumer par les 7 péchés capitaux qui peuvent être ramenées à trois concupiscences des yeux, de la chair et de l’orgueil de la vie — donc, les tendances et les imperfections s’ajoutent à cette impuissance foncière. Avec l’intelligence que Dieu nous a donnée, ce n’est pas facile de faire un acte de connaissance de Dieu, car elle porte la marque du péché, affaiblie par le péché originel et nos faiblesses. D’où l’intervention de Dieu par les dons.
Par les dons, cela va venir corriger ce qu’il y a d’imparfait dans nos efforts de vertu. Dieu assure par les dons le secours approprié. La lumière apportée par le Seigneur transcende les notions analogiques de l’intelligence. Ainsi par la contemplation, notre petite intelligence est mille fois dépassée, c’est la lumière de Dieu qui prend la place.
Par les dons, les vertus sont libérées des dépendances des facultés et posent leurs actes en perfection. Ces interventions par les dons de Dieu peuvent devenir si fréquentes et si profondes qu’elles établissent l’âme dans une quasi dépendance permanente de l’Esprit-Saint. Dès lors, les facultés ne dirigent presque plus la vie spirituelle. La contemplation semble prendre la place de tout. C’est quand on sera complètement agi par le Saint-Esprit que l’on sera vraiment fils de Dieu (St Paul).
Dans cet état, l’âme est éveillée et consciente et y coopère avec abandon, mais il peut aussi arriver que l’intervention de Dieu se fasse sans que l’âme en ait conscience, d’autre fois cela peut produire un choc dans les facultés et on perd connaissance ; alors il y a tout un ensemble d’actions qui se font dans l’âme dont on n’a pas connaissance.
Les touches de l’Esprit peuvent être sensibles dans beaucoup de cas ou uniquement spirituelles, elles peuvent être fortes ou délicates. L’Esprit peut contraindre les facultés douloureusement (nuit du sens, nuit de l’esprit), ou suavement dans beaucoup d’autres cas.
Distinction des dons entre eux. Comment les reconnaître ?
- Le don de sagesse. La sagesse, en latin, c’est goûter les choses droites : c’est le goût de Dieu, elle nous fait goûter combien est bon le Seigneur.
- Le don d’intelligence : intuition pénétrante du divin. Il nous donne le sens du divin et non pas celui de l’intellectuel, c’est une force intuitive. Ça maintient souvent l’âme sous les clartés, ça nous aveugle, mais le don d’intelligence nous maintient là. On va passer une demi-heure à ne rien comprendre, mais on va y rester : comme en contemplation eucharistique, on ne sait plus quoi dire, on ne sait plus quoi penser, mais on est heureux. Il peut donner des lumières sur des réalités secondaires.
- Le don de science : on est capable de trouver Dieu dans la créature. Émerveillement devant la création : la mer, le sable, les vagues… le don de science fait comprendre que c’est le Bon Dieu qui est à l’origine de cela. St François d’Assise voyait Dieu dans l’eau, dans les astres, le soleil…
- Le don de conseil : nous donne la solution en nos délibérations, on sait quoi faire. C’est aussi ce don qui parle dans le remords et peut nous empêcher de faire des péchés. Ça peut nous mener tout le temps si on marche avec le Saint-Esprit.
- Le don de piété : c’est le don de la fraternité fraternelle. C’est aussi le don de la prière, le sens de la famille de Dieu ; ça se groupe autour du mot « père » et c’est la piété qui fait dire « père ». On est tous enfant du même père et donc nous sommes frères et fraternels.
- Le don de force : c’est comme la vertu de force. Il vous assure la puissance triomphante : non seulement nous ferons des efforts, mais ça va réussir. Cela renforce nos activités de courage et la conviction que l’on passera à travers l’épreuve.
- Le don de criante : dont il ne faut pas avoir peur car c’est une attitude respectueuse envers Dieu.
Sagesse, intelligence et science sont des dons contemplatifs, et les dons pour la vie active ordinaire : conseil, force, piété et crainte.
Dans la pratique, au-delà des dons eux-mêmes il y a la touche substantielle, Dieu vient toucher directement dans le centre de l’âme et ce sera plus développé dans en 6e demeure. Dieu n’intervient pas alors dans le sensible, ni dans les facultés spirituelles, mais dans le centre de l’âme, c’est souvent un choc de l’âme avec perte de connaissance, un baiser du Bon Dieu c’est très fort.
Expérience des dons
Peut-on en prendre conscience dans sa vie ? Quels sont les modes sous lesquels le voir ?
Il ne faut pas mélanger vie mystique et expérience mystique. Dès que les dons sont en éveil, si c’est habituel, c’est une vie mystique, si depuis un an ça ne vous lâche pas, c’est une vie mystique ; on voit les dons.
Au début des 4e demeures on regrette trop la consolation et on perçoit mal la saveur subtile de la contemplation. A ce début, ce n’est pas encore une contemplation forte. Plus tard, dans les 4e et 5e demeures, on ne sent rien de sensible ; dans des contemplations de plus en plus profondes on ne sent rien, on est dans la foi et c’est parfait.
Dans le Cantique spirituel, St Jean de la Croix demande au Seigneur des communications dont les sens ne sachent rien.
Ste Thérèse percevait des lumières sans s’être aperçu à quel moment elles étaient arrivées. C’était une perception non sensible ; d’ailleurs on ne peut percevoir le don lui-même, mais seulement ses effets.
La souffrance du vide que l’on peut ressentir après des communications divines semble être une expérience de la capacité des dons qui supportent difficilement la suppression des communications divines.
L’âme n’expérimente ni Dieu ni son action mais seulement les vibrations produites en elle. En cette quasi expérience de Dieu il y a une impression de fond. Seule la sagesse donne une expérience positive, les autres dons donnent une expérience négative : par le don d’intelligence vous recevez une grande lumière, on ne voit plus rien, on est aveuglé et on tombe dans la nuit. On ne voit plus rien, c’est l’expérience du contraire. La présence de Dieu inspire le respect, sa lumière l’obscurité, sa force écrase la faiblesse humaine, la saveur de sagesse nous fait expérimenter notre petitesse.
Dieu met l’âme dans la vérité en créant l’humilité. C’est le signe le plus sûr d’une vraie contemplation et c’est ce qui explique les béatitudes : « bienheureux les pauvres, bienheureux les doux ».
Seule la sagesse vous donne ce don délectable qui vous réjouit beaucoup. Il crée l’humilité paisible qui est le signe du contact de Dieu.
A part la sagesse, l’expérience des autres dons est très variable.
- Le don d’intelligence : ou bien ce don vous apporte uniquement des obscurités (la nuit du sens) ou parfois il vous apporte un éclairage sur une vérité.
- Le don de force : on peut être fort au point qu’on puisse provoquer ses bourreaux.
- Le don de conseil : il y en a qui ont des lumières certaines dès le début : « c’est ça que le Seigneur veut ! » d’autres qui auront cette aide après une période d’hésitation, il y a quand même dans ce cas assistance du Saint-Esprit.
- Le don de science : ça peut frapper de deux façons. Ou bien c’est le dégout de la créature, ça nous fait fuir quelque chose qu’on ne veut plus voir ou bien c’est sa valeur comme St François qui voit le Bon Dieu dans tous les éléments de la nature. C’est le même don de science, mais c’est une vibration différente.
Les signes les plus certains résident dans les fruits et principalement dans la fécondité spirituelle. Il y en a deux principalement qui peuvent être des signes de discernement : à cours termes, c’est la paix et sur le long terme, c’est la fécondité, d’où le temps de canonisation nécessaire pour constater les fruits de fécondité.
Utilité et utilisation des dons du Saint-Esprit
Le souffle puissant de Dieu pour nous sanctifier utilise toutes les ressources de sa sagesse et de sa force : notre bonne volonté est trop lente et trop infirme. Dieu utilisera ces dons pour autant que ces portes soient ouvertes.
Au début de l’Église, après la Pentecôte, le Saint-Esprit agissait dans l’Église sous des formes extérieures : beaucoup de charismes et de développements spirituels. On pense qu’à la Pentecôte les Apôtres étaient directement en 6e demeure. Depuis des années et des années, le Saint-Esprit a paru se dissimuler progressivement dans les profondeurs de l’Église et des âmes — aujourd’hui on discerne beaucoup pour les vocations dans les séminaires — est-ce pour cela que l’on a fini par oublier le Saint-Esprit et aujourd’hui on ne le connait plus. La science mystique a été discréditée, mise à l’index. On a été victime du Jansénisme.
La petite Thérèse réalisera un réveil de la vie spirituelle. Moïse, Élie étaient de grands mystiques : don de force pour des actifs de premières valeurs. Comment attirer en nous la coopération de l’Esprit-Saint ? Il faut 3 dispositions : le don de soi, la vertu d’humilité, la vertu du silence. Comme l’eau, la grâce descend vers le bas, elle ne remonte pas dans le cœur de l’orgueilleux.
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Cours n° 24 - Le don de soi
Nous avons vu que les dons du Saint-Esprit nous sont donnés au baptême et qu’ils sont donc en nous et que c’est le Saint-Esprit qui les fait fonctionner en nous, mais ce n’est pas nous. Par contre les charismes on peut les faire marcher, du moins ceux qu’on a. Selon ce que l’on a reçu, qu’ils soient petits ou gros, on peut faire fonctionner ces charismes quand on veut et comme on veut.
Ces dons du Saint-Esprit, bien en nous, seront utilisés par lui pour nous aider et nous soutenir. Ainsi notre patience par exemple sera rendue plus persévérante. Et si justement nous voulons que le Saint-Esprit vienne en nous pour passer dans les dons, cela demande des dispositions qui favoriseront cette activité. Pour cela il faudra cultiver : le don total de soi, l’humilité, le silence et la solitude.
Le don de soi
C’est un cours très doctrinal, un chemin de perfection. Le don de soi, Thérèse nous dit que Dieu n’attend que ça pour nous permettre de boire à la fontaine de la contemplation, fontaine d’eau vive, ce qui commence dans les 4e demeures ; quand cela se produit régulièrement, c’est les 4e demeures.
Il y a des relations étroites entre la contemplation qu’on recherche et le don de soi. Aux premières grâces contemplatives il faut répondre par le don de soi. Si nous ne nous donnons que partiellement, Dieu ne nous donnera pas d’un seul coup un tel trésor. Se donner au Bon Dieu, c’est ne rien lui refuser.
1- Nécessité et excellence
La nécessité
Dieu ne force pas notre volonté et prend ce que nous donnons. Dieu n’est pas pressé. Dieu, qui est le maître absolu de tout, pourrait nous forcer mais il respecte le don de la liberté qu’il nous a donné. L’homme sera guidé par la loi morale qui s’adresse à l’intelligence humaine. Dieu préfère le risque d’un échec partiel, d’avoir à modifier ses plans, et faire avec d’autres ce qu’il ne peut pas faire avec nous, plutôt que de nous forcer. Il nous respecte.
Par exemple, Dieu attend le « fiat » de Marie, il ne fait rien tant qu’elle n’a pas dit « oui ». Toute la rédemption du monde en dépend. Dieu attendait. Pour nous aussi la grâce est prévenante, mais il attend nos hésitations, c’est pourquoi notre don doit être souvent renouvelé.
L’excellence
Le don total est une caractéristique de l’amour. Sans don total il n’y a pas d’amour et il doit se diffuser comme une lumière se diffuse. L’amour ça donne et ça se donne. Ainsi Dieu passe totalement dans le Verbe, Jésus l’a dit : « le Père m’a tout donné ». Il n’y a rien qui soit dans le Père qui ne soit passé dans le Fils. Notre amour doit tout emporter vers le Père. Si on se donne dans une profession définitive de vie monastique, la conséquence c’est une espèce de purification totale.
De la même façon c’est vrai pour toute personne qui fait un don total de soi. Cette sorte de purification complète ça nous met en pleine grâce avec le Seigneur. Le don total c’est le sacrifice le plus parfait que l’on puisse faire à Dieu. On ne peut pas donner plus que tout. Le sentiment religieux, depuis Abel, c’est l’ensemble de nos devoirs et de nos relations avec Dieu. Ce sentiment a toujours été présent dans toutes les religions du monde.
Le 4 actes que l’on trouve dans beaucoup de religions c’est : l’adoration et la louange, l’action de grâce (le remerciement), l’impétration (demande de grâce), la demande de pardon pour ses fautes. Ce sont les 4 actes fondamentaux présents dans toutes les religions du monde. Mais il y en a une qui les regroupe tous, c’est le sacrifice. L’homme a toujours pensé qu’il fallait faire des sacrifices à Dieu.
Mais qu’est-ce qu’un sacrifice ?
Ça comporte l’oblation (une offrande faite à Dieu) d’une victime, suivie habituellement d’une immolation. Ce qui fait la valeur d’un sacrifice, c’est l’offrande, ce n’est pas la souffrance, et même s’il y a immolation, l’offrande reste la part essentielle du sacrifice car c’est l’oblation qui est l’offrande et Dieu l’immolera s’il le veut, selon sa volonté ; exemple le sacrifice d’Abraham. L’offrande c’est le fils, l’immolation c’est Dieu qui décidera, mais il faut être prêt à tout.
L’obéissance est meilleure que l’immolation. Le don total c’est le plus bel acte et c’est le sacrifice. Ce don total nous identifie au Christ et pour cela il faut aller à l’intérieur du Christ dans ses profondeurs car c’est la meilleure façon de nous identifier.
Mais qu’elle est la profondeur du Christ ?
Le Christ peut se résumer dans un don, c’est un donné. C’est un aspect du Christ, c’est le don du Père au genre humain. L’autre aspect c’est le don du genre humain au Père par Jésus : « par Lui, avec Lui et en Lui ».
Quand ça descend, ça descend par le Fils. Le grand cadeau du Père, c’est le Fils. Puis le grand cadeau que l’humanité peut faire au Père ce sera encore par Lui. En entrant dans le monde Jésus dit : « je viens ô Dieu pour faire ta volonté » (Hébreux) et cette offrande de lui-même se fera tout au long de sa vie, disposition sincère et complète de sa vie : « ma nourriture c’est de faire la volonté de mon Père ».
Entre l’instant où Jésus entre dans le monde et fait une oblation silencieuse et puis sur la croix où « tout est accompli » il n’y a place que pour une offrande continuelle, un don complet à la volonté de Dieu. Jésus a deux noms : un nom par rapport à son Père, il s’appelle le Christ (le consacré au Père, le donné au Père) ; puis Jésus qui veut dire sauveur du monde, et par obéissance au Père il fait la rédemption du monde. Notre don complet doit donc être une disposition intérieure du chrétien ; le chrétien c’est celui qui s’est donné à Dieu. Pour être disciple du Christ il faut lui être livré comme il s’est livré à Dieu.
Chez le Christ-homme : son humanité accepte d’être prise par le Verbe. Le Verbe l’a assumée, il l’a prise. Jésus-homme, se donne au Verbe qui l’épouse. Le don total c’est devenir épouse comme dans un mariage dans une disponibilité au Verbe.
Chez le chrétien : notre offrande à nous, c’est de nous livrer à la grâce de Dieu, dévotion à la grâce sanctifiante, la vie du Christ qui est en moi. Plus on se donnera au Seigneur, plus le Seigneur viendra nous envahir et pénétrer en nous. Par l’oblation renouvelée, l’âme devient alors une humanité de surcroit pour Jésus en qu’il peut étendre la réalisation de ses mystères pour qu’il vienne revivre sa vie en moi ; « je veux être une humanité du Christ en plus de la sienne » (St Élisabeth de la Trinité).
L’âme donnée au Seigneur est prise comme matière du sacrifice à l’autel, instrument de rédemption pour les âmes. Plus vous êtes donnés à Jésus, plus vous avez une part importante dans la messe. La messe c’est Jésus qui s’offre à son Père, et si vous êtes donnés à Jésus, identifiés à Jésus, incorporés à Jésus (selon St Paul), quand Jésus s’offre vous montez avec lui, vous vous offrez avec lui.
Le don de soi qui unit notre âme au Christ fait entrer cette âme dans les états du Christ. Ainsi tout le monde est « prêtre » dans le mystère du sacerdoce général de Jésus, mystère de la souffrance… Le don de soi introduit dans le mystère de la rédemption, dans le mystère de l’Église. Toute la mission du Christ s’appuyait sur son oblation. Le Christ est notre rédempteur, parce qu’il s’est offert, par son don au Père.
Chez le chrétien, toute la puissance de la grâce s’affirme dans l’âme par le don complet d’elle-même. La plus grande réussite de Dieu dans l’âme des chrétiens c’est lorsque, sous l’effet de la grâce, les chrétiens, comme le Christ, se donne totalement à Dieu. Dès qu’on a fait le don total, on a fait le principal. Le Seigneur est prêt, c’est nous qui ne le sommes pas toujours.
2- Qualité que doit avoir notre don au Seigneur
Voyons le côté pratique. Ça répond à trois qualités : absolu, indéterminé et renouvelé.
- 2.1) Que le don soit absolu et total
C’est une désappropriation de soi, mais pas une destruction du corps. On ne doit diminuer ni notre santé, ni nos talents, ni par anéantissement. Le point c’est qu’on n’est pas propriétaire de ce que l’on a reçu. C’est une question d’aller vers le Seigneur et se servir pour lui de tous les talents que l’on a reçus. Je ne me sers pas de moi-même pour moi-même, mais pour le Seigneur.
Cette désappropriation est parfois douloureuse : pour certains ce sera l’argent, devenir pauvre leur sera douloureux et renoncer à une certaine réussite ; d’autres c’est l’amitié, le plaisir et pour être tout entier au Seigneur, on va souffrir. Mais on fait quand même le don, tel que tu l’as voulu, Seigneur je me donne à toi.
Désappropriation dans la vie religieuse. On remet au Seigneur sa volonté propre, on se laisse conduire. Il y a là une plénitude de dons. Il y a une certaine solennité dans cela marquée par un acte extérieur, c’est la vie des consacrés.
On peut aussi parler de la vocation au mariage où on se donne l’un à l’autre et cela se fait devant l’Église pour signifier qu’on se met à deux au service de l’Église. C’est quelque part un sacrement charismatique que le mariage, comme le sacerdoce, mais pas la vie religieuse qui est une tendance perpétuelle à la perfection chrétienne qui sont dans l’Église des instituts de perfection avec des moyens spéciaux.
Le prêtre est consacré à l’Église de Dieu c’est en cela que c’est charismatique et j’ose dire que c’est tout comme le mariage (50’) car c’est l’Église qui veut le mariage chrétien pour la multiplication du peuple chrétien, tandis que le sacerdoce est là pour gouverner le peuple chrétien.
Désappropriation qu’on peut faire dans la vie du monde
C’est une même désappropriation car on ne vit pas pour soi, mais pour le Seigneur. Et donc c’est pour tout ce que le Bon Dieu veut pour nous, mais ça ne nous orientera pas vers une forme extérieure ; on n’est pas désapproprié pour l’enseignement, mais pour tout ce que le Bon Dieu voudra et c’est avec la vie qu’on le verra.
Ça ne nous oriente vers aucune forme spéciale mais ça s’adapte à toutes les formes extérieures, à toutes les conditions : la maladie, la santé ou le travail, ou différentes responsabilités et c’est non pas inspiré par des vœux ou par des règles de la société, mais par la charité. C’est plutôt quelque chose de souple et fervent que l’on fait pour le Seigneur. En fait le fond de vie est le même.
Dans le Christ et dans l’âme chrétienne
- Dans le Christ : Le Christ a été désapproprié par le mystère de l’union hypostatique qui est l’union de la nature divine de Jésus avec la nature humaine dans la personne du Fils de Dieu. Ainsi Jésus a deux natures, une nature qu’il tient de son Père de toute éternité et la seconde qu’il a pris de sa Mère, la Vierge Marie. Il n’y a pas de personne humaine dans Jésus, il y a une personne divine. Ainsi Jésus cède tous ses droits de personne humaine à sa personne divine, c’est tout un don.
Il y a de très belles conséquences de tout cela dans les actes accomplis par la nature humaine qu’on attribuera à la personne divine. Quand Marie portait Jésus dans son sein, c’est Dieu qui était là. Quand Marie nourrissait son enfant, c’était une personne divine qui s’y nourrissait.
L’oblation pour Jésus de sa nature humaine c’était se laisser prendre par le Verbe et accepter la désappropriation.
- Dans l’âme chrétienne : Chez nous ça se fera par la grâce sanctifiante qui est une forme de présence de la nature divine en nous, reçue au baptême comme une participation à la vie divine et aux qualités de Dieu. Il nous faudra être en disponibilité généreuse et sans limite à la grâce sanctifiante. Notre modèle d’union au Christ c’est celui de l’union du Fils avec le Père.
Les oeuvres de Jésus sont à la dimension du monde. Quant à nous qui ne pouvons pas tout vivre, Dieu fera un choix. Dans le fond c’est le même don, mais dans les aspects extérieurs c’est bien différent : on ne peut pas tout vivre comme le Christ, on a chacun une vocation différente et c’est tous ensemble que nous accomplissons le Christ dans son Église.
- 2.2) Que le don soit indéterminé
C’est une qualité non formelle mais qui est importante contre les réserves plus ou moins conscientes que nous avons. Quand on veut être trop précis, on apporte au don des limites, le don n’est pas complet par des déterminations précises quand on veut telle chose.
Dieu nous attire aux dons par des perspectives séduisantes. Au début on repère par exemple des personnalités qui nous attirent : un prêtre, une religieuse… Mais en pénétrant dans la vie spirituelle, à partir des 4e demeures, on découvre les splendeurs et les exigences, alors arrivé là, les déterminations devraient cesser : la générosité fait une part à la souffrance et le caprice fait le reste. Même avec les meilleures intentions du monde, on veut mener son affaire à soi-même.
Alors l’édifice est de mains d’homme et parfois Dieu le renverse avec douleurs et déception, découragement et crise. C’est dans l’obscurité qu’il faut chercher les projets de Dieu. C’est pourquoi il faut accepter tout d’avance sans connaître les détails. Cette manière indéterminée n’étouffe pas notre énergie.
C’est une sainte indifférence qui libère l’âme des déceptions et des désillusions amères, elle garde l’âme dans l’obscurité de la foi, attentive au moindre désir de la volonté divine, toujours prête à lui obéir. Elle affine la sensibilité spirituelle aux motions subtiles du Saint-Esprit et entretient la souplesse de l’âme.
- 2.3) Que le don soit souvent renouvelé
Notre volonté s’effrite avec le temps et parce que les circonstances changent : bonne résolution, tentation, on lâche tout, d’où la nécessité de reformuler la résolution. Plus on dit « oui » au Seigneur et plus on s’habitue à lui dire oui.
A chaque fois qu’apparaissent des situations nouvelles il faut renouveler le don pour l’adapter. Ce renouvellement répété crée une disposition psychologique de don de soi. Parfois les puissances protestent et on n’est pas capable de dire oui, alors il est peut-être sage d’attendre.
Marie a toujours eu sa volonté tournée vers la réalisation de la volonté divine. Troublée par la parole de l’ange elle semble hésiter, mais elle reconnait la qualité de l’ange. Elle écoute le message : devenir la mère du Messie. Elle n’y avait pas songé. Qu’est-ce qui lui arrive ? Elle est vierge mais il faut qu’elle demeure mère. Ça change tout le temps de perspective.
Quand la volonté de Dieu est claire, il faut obéir. Sinon il faut réfléchir, consulter et prier. Sans hésiter, Marie dit oui. A force de dire oui au Seigneur, on sera plus à même de faire sa volonté.
(Fin des notes)
Nous avons vu que les dons du Saint-Esprit nous sont donnés au baptême et qu’ils sont donc en nous et que c’est le Saint-Esprit qui les fait fonctionner en nous, mais ce n’est pas nous. Par contre les charismes on peut les faire marcher, du moins ceux qu’on a. Selon ce que l’on a reçu, qu’ils soient petits ou gros, on peut faire fonctionner ces charismes quand on veut et comme on veut.
Ces dons du Saint-Esprit, bien en nous, seront utilisés par lui pour nous aider et nous soutenir. Ainsi notre patience par exemple sera rendue plus persévérante. Et si justement nous voulons que le Saint-Esprit vienne en nous pour passer dans les dons, cela demande des dispositions qui favoriseront cette activité. Pour cela il faudra cultiver : le don total de soi, l’humilité, le silence et la solitude.
Le don de soi
C’est un cours très doctrinal, un chemin de perfection. Le don de soi, Thérèse nous dit que Dieu n’attend que ça pour nous permettre de boire à la fontaine de la contemplation, fontaine d’eau vive, ce qui commence dans les 4e demeures ; quand cela se produit régulièrement, c’est les 4e demeures.
Il y a des relations étroites entre la contemplation qu’on recherche et le don de soi. Aux premières grâces contemplatives il faut répondre par le don de soi. Si nous ne nous donnons que partiellement, Dieu ne nous donnera pas d’un seul coup un tel trésor. Se donner au Bon Dieu, c’est ne rien lui refuser.
1- Nécessité et excellence
La nécessité
Dieu ne force pas notre volonté et prend ce que nous donnons. Dieu n’est pas pressé. Dieu, qui est le maître absolu de tout, pourrait nous forcer mais il respecte le don de la liberté qu’il nous a donné. L’homme sera guidé par la loi morale qui s’adresse à l’intelligence humaine. Dieu préfère le risque d’un échec partiel, d’avoir à modifier ses plans, et faire avec d’autres ce qu’il ne peut pas faire avec nous, plutôt que de nous forcer. Il nous respecte.
Par exemple, Dieu attend le « fiat » de Marie, il ne fait rien tant qu’elle n’a pas dit « oui ». Toute la rédemption du monde en dépend. Dieu attendait. Pour nous aussi la grâce est prévenante, mais il attend nos hésitations, c’est pourquoi notre don doit être souvent renouvelé.
L’excellence
Le don total est une caractéristique de l’amour. Sans don total il n’y a pas d’amour et il doit se diffuser comme une lumière se diffuse. L’amour ça donne et ça se donne. Ainsi Dieu passe totalement dans le Verbe, Jésus l’a dit : « le Père m’a tout donné ». Il n’y a rien qui soit dans le Père qui ne soit passé dans le Fils. Notre amour doit tout emporter vers le Père. Si on se donne dans une profession définitive de vie monastique, la conséquence c’est une espèce de purification totale.
De la même façon c’est vrai pour toute personne qui fait un don total de soi. Cette sorte de purification complète ça nous met en pleine grâce avec le Seigneur. Le don total c’est le sacrifice le plus parfait que l’on puisse faire à Dieu. On ne peut pas donner plus que tout. Le sentiment religieux, depuis Abel, c’est l’ensemble de nos devoirs et de nos relations avec Dieu. Ce sentiment a toujours été présent dans toutes les religions du monde.
Le 4 actes que l’on trouve dans beaucoup de religions c’est : l’adoration et la louange, l’action de grâce (le remerciement), l’impétration (demande de grâce), la demande de pardon pour ses fautes. Ce sont les 4 actes fondamentaux présents dans toutes les religions du monde. Mais il y en a une qui les regroupe tous, c’est le sacrifice. L’homme a toujours pensé qu’il fallait faire des sacrifices à Dieu.
Mais qu’est-ce qu’un sacrifice ?
Ça comporte l’oblation (une offrande faite à Dieu) d’une victime, suivie habituellement d’une immolation. Ce qui fait la valeur d’un sacrifice, c’est l’offrande, ce n’est pas la souffrance, et même s’il y a immolation, l’offrande reste la part essentielle du sacrifice car c’est l’oblation qui est l’offrande et Dieu l’immolera s’il le veut, selon sa volonté ; exemple le sacrifice d’Abraham. L’offrande c’est le fils, l’immolation c’est Dieu qui décidera, mais il faut être prêt à tout.
L’obéissance est meilleure que l’immolation. Le don total c’est le plus bel acte et c’est le sacrifice. Ce don total nous identifie au Christ et pour cela il faut aller à l’intérieur du Christ dans ses profondeurs car c’est la meilleure façon de nous identifier.
Mais qu’elle est la profondeur du Christ ?
Le Christ peut se résumer dans un don, c’est un donné. C’est un aspect du Christ, c’est le don du Père au genre humain. L’autre aspect c’est le don du genre humain au Père par Jésus : « par Lui, avec Lui et en Lui ».
Quand ça descend, ça descend par le Fils. Le grand cadeau du Père, c’est le Fils. Puis le grand cadeau que l’humanité peut faire au Père ce sera encore par Lui. En entrant dans le monde Jésus dit : « je viens ô Dieu pour faire ta volonté » (Hébreux) et cette offrande de lui-même se fera tout au long de sa vie, disposition sincère et complète de sa vie : « ma nourriture c’est de faire la volonté de mon Père ».
Entre l’instant où Jésus entre dans le monde et fait une oblation silencieuse et puis sur la croix où « tout est accompli » il n’y a place que pour une offrande continuelle, un don complet à la volonté de Dieu. Jésus a deux noms : un nom par rapport à son Père, il s’appelle le Christ (le consacré au Père, le donné au Père) ; puis Jésus qui veut dire sauveur du monde, et par obéissance au Père il fait la rédemption du monde. Notre don complet doit donc être une disposition intérieure du chrétien ; le chrétien c’est celui qui s’est donné à Dieu. Pour être disciple du Christ il faut lui être livré comme il s’est livré à Dieu.
Chez le Christ-homme : son humanité accepte d’être prise par le Verbe. Le Verbe l’a assumée, il l’a prise. Jésus-homme, se donne au Verbe qui l’épouse. Le don total c’est devenir épouse comme dans un mariage dans une disponibilité au Verbe.
Chez le chrétien : notre offrande à nous, c’est de nous livrer à la grâce de Dieu, dévotion à la grâce sanctifiante, la vie du Christ qui est en moi. Plus on se donnera au Seigneur, plus le Seigneur viendra nous envahir et pénétrer en nous. Par l’oblation renouvelée, l’âme devient alors une humanité de surcroit pour Jésus en qu’il peut étendre la réalisation de ses mystères pour qu’il vienne revivre sa vie en moi ; « je veux être une humanité du Christ en plus de la sienne » (St Élisabeth de la Trinité).
L’âme donnée au Seigneur est prise comme matière du sacrifice à l’autel, instrument de rédemption pour les âmes. Plus vous êtes donnés à Jésus, plus vous avez une part importante dans la messe. La messe c’est Jésus qui s’offre à son Père, et si vous êtes donnés à Jésus, identifiés à Jésus, incorporés à Jésus (selon St Paul), quand Jésus s’offre vous montez avec lui, vous vous offrez avec lui.
Le don de soi qui unit notre âme au Christ fait entrer cette âme dans les états du Christ. Ainsi tout le monde est « prêtre » dans le mystère du sacerdoce général de Jésus, mystère de la souffrance… Le don de soi introduit dans le mystère de la rédemption, dans le mystère de l’Église. Toute la mission du Christ s’appuyait sur son oblation. Le Christ est notre rédempteur, parce qu’il s’est offert, par son don au Père.
Chez le chrétien, toute la puissance de la grâce s’affirme dans l’âme par le don complet d’elle-même. La plus grande réussite de Dieu dans l’âme des chrétiens c’est lorsque, sous l’effet de la grâce, les chrétiens, comme le Christ, se donne totalement à Dieu. Dès qu’on a fait le don total, on a fait le principal. Le Seigneur est prêt, c’est nous qui ne le sommes pas toujours.
2- Qualité que doit avoir notre don au Seigneur
Voyons le côté pratique. Ça répond à trois qualités : absolu, indéterminé et renouvelé.
- 2.1) Que le don soit absolu et total
C’est une désappropriation de soi, mais pas une destruction du corps. On ne doit diminuer ni notre santé, ni nos talents, ni par anéantissement. Le point c’est qu’on n’est pas propriétaire de ce que l’on a reçu. C’est une question d’aller vers le Seigneur et se servir pour lui de tous les talents que l’on a reçus. Je ne me sers pas de moi-même pour moi-même, mais pour le Seigneur.
Cette désappropriation est parfois douloureuse : pour certains ce sera l’argent, devenir pauvre leur sera douloureux et renoncer à une certaine réussite ; d’autres c’est l’amitié, le plaisir et pour être tout entier au Seigneur, on va souffrir. Mais on fait quand même le don, tel que tu l’as voulu, Seigneur je me donne à toi.
Désappropriation dans la vie religieuse. On remet au Seigneur sa volonté propre, on se laisse conduire. Il y a là une plénitude de dons. Il y a une certaine solennité dans cela marquée par un acte extérieur, c’est la vie des consacrés.
On peut aussi parler de la vocation au mariage où on se donne l’un à l’autre et cela se fait devant l’Église pour signifier qu’on se met à deux au service de l’Église. C’est quelque part un sacrement charismatique que le mariage, comme le sacerdoce, mais pas la vie religieuse qui est une tendance perpétuelle à la perfection chrétienne qui sont dans l’Église des instituts de perfection avec des moyens spéciaux.
Le prêtre est consacré à l’Église de Dieu c’est en cela que c’est charismatique et j’ose dire que c’est tout comme le mariage (50’) car c’est l’Église qui veut le mariage chrétien pour la multiplication du peuple chrétien, tandis que le sacerdoce est là pour gouverner le peuple chrétien.
Désappropriation qu’on peut faire dans la vie du monde
C’est une même désappropriation car on ne vit pas pour soi, mais pour le Seigneur. Et donc c’est pour tout ce que le Bon Dieu veut pour nous, mais ça ne nous orientera pas vers une forme extérieure ; on n’est pas désapproprié pour l’enseignement, mais pour tout ce que le Bon Dieu voudra et c’est avec la vie qu’on le verra.
Ça ne nous oriente vers aucune forme spéciale mais ça s’adapte à toutes les formes extérieures, à toutes les conditions : la maladie, la santé ou le travail, ou différentes responsabilités et c’est non pas inspiré par des vœux ou par des règles de la société, mais par la charité. C’est plutôt quelque chose de souple et fervent que l’on fait pour le Seigneur. En fait le fond de vie est le même.
Dans le Christ et dans l’âme chrétienne
- Dans le Christ : Le Christ a été désapproprié par le mystère de l’union hypostatique qui est l’union de la nature divine de Jésus avec la nature humaine dans la personne du Fils de Dieu. Ainsi Jésus a deux natures, une nature qu’il tient de son Père de toute éternité et la seconde qu’il a pris de sa Mère, la Vierge Marie. Il n’y a pas de personne humaine dans Jésus, il y a une personne divine. Ainsi Jésus cède tous ses droits de personne humaine à sa personne divine, c’est tout un don.
Il y a de très belles conséquences de tout cela dans les actes accomplis par la nature humaine qu’on attribuera à la personne divine. Quand Marie portait Jésus dans son sein, c’est Dieu qui était là. Quand Marie nourrissait son enfant, c’était une personne divine qui s’y nourrissait.
L’oblation pour Jésus de sa nature humaine c’était se laisser prendre par le Verbe et accepter la désappropriation.
- Dans l’âme chrétienne : Chez nous ça se fera par la grâce sanctifiante qui est une forme de présence de la nature divine en nous, reçue au baptême comme une participation à la vie divine et aux qualités de Dieu. Il nous faudra être en disponibilité généreuse et sans limite à la grâce sanctifiante. Notre modèle d’union au Christ c’est celui de l’union du Fils avec le Père.
Les oeuvres de Jésus sont à la dimension du monde. Quant à nous qui ne pouvons pas tout vivre, Dieu fera un choix. Dans le fond c’est le même don, mais dans les aspects extérieurs c’est bien différent : on ne peut pas tout vivre comme le Christ, on a chacun une vocation différente et c’est tous ensemble que nous accomplissons le Christ dans son Église.
- 2.2) Que le don soit indéterminé
C’est une qualité non formelle mais qui est importante contre les réserves plus ou moins conscientes que nous avons. Quand on veut être trop précis, on apporte au don des limites, le don n’est pas complet par des déterminations précises quand on veut telle chose.
Dieu nous attire aux dons par des perspectives séduisantes. Au début on repère par exemple des personnalités qui nous attirent : un prêtre, une religieuse… Mais en pénétrant dans la vie spirituelle, à partir des 4e demeures, on découvre les splendeurs et les exigences, alors arrivé là, les déterminations devraient cesser : la générosité fait une part à la souffrance et le caprice fait le reste. Même avec les meilleures intentions du monde, on veut mener son affaire à soi-même.
Alors l’édifice est de mains d’homme et parfois Dieu le renverse avec douleurs et déception, découragement et crise. C’est dans l’obscurité qu’il faut chercher les projets de Dieu. C’est pourquoi il faut accepter tout d’avance sans connaître les détails. Cette manière indéterminée n’étouffe pas notre énergie.
C’est une sainte indifférence qui libère l’âme des déceptions et des désillusions amères, elle garde l’âme dans l’obscurité de la foi, attentive au moindre désir de la volonté divine, toujours prête à lui obéir. Elle affine la sensibilité spirituelle aux motions subtiles du Saint-Esprit et entretient la souplesse de l’âme.
- 2.3) Que le don soit souvent renouvelé
Notre volonté s’effrite avec le temps et parce que les circonstances changent : bonne résolution, tentation, on lâche tout, d’où la nécessité de reformuler la résolution. Plus on dit « oui » au Seigneur et plus on s’habitue à lui dire oui.
A chaque fois qu’apparaissent des situations nouvelles il faut renouveler le don pour l’adapter. Ce renouvellement répété crée une disposition psychologique de don de soi. Parfois les puissances protestent et on n’est pas capable de dire oui, alors il est peut-être sage d’attendre.
Marie a toujours eu sa volonté tournée vers la réalisation de la volonté divine. Troublée par la parole de l’ange elle semble hésiter, mais elle reconnait la qualité de l’ange. Elle écoute le message : devenir la mère du Messie. Elle n’y avait pas songé. Qu’est-ce qui lui arrive ? Elle est vierge mais il faut qu’elle demeure mère. Ça change tout le temps de perspective.
Quand la volonté de Dieu est claire, il faut obéir. Sinon il faut réfléchir, consulter et prier. Sans hésiter, Marie dit oui. A force de dire oui au Seigneur, on sera plus à même de faire sa volonté.
(Fin des notes)
Alain Huger- Contre la puce électronique
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
Cours n° 25 - L'humilité
L’humilité
Il s’agit d’une préparation pour attirer l’assistance directe du Saint-Esprit qui fait les actes de vertu, et il n’y a qu’à le laisser faire. Ce sont des choses que nous ne sommes pas capables de faire tout seul. Mais pour que tout cela se fasse trois dispositions sont nécessaires. Le don total, principale disposition, l’humilité et puis ce que nous verrons ensuite c’est le silence.
« En présence de la Sagesse infinie, nous dit Ste Thérèse, mieux vaut étudier un peu l’humilité et en produire même un seul acte que de posséder toute la science du monde ». La connaissance de soi est bonne et nécessaire mais elle ne suffit pas. Il faut que la sagesse passe en notre vie pour y créer une disposition et un comportement de l’âme en toute vie spirituelle. Donc notre connaissance de nous-même doit se transformer en vertu d’humilité. Si elle manque il y a place à l’orgueil qui empoisonne les tendances à la perfection.
Si on ne dépasse pas les 3e demeures, c’est faute d’humilité. Au seuil des 4e demeures, Ste Thérèse nous dit dans le livre du Château : « si vous avez bien suivi tout ce qui précède, pratiquez l’humilité et encore l’humilité ».
Il y a quatre choses à voir sur l’humilité :
- La nécessité,
- Les degrés de l’humilité,
- Les formes, c’est à dire les domaines dans lesquels cette vertu doit se pratiquer,
- Les moyens d’acquérir et de développer en nous la vertu d’humilité.
La nécessité de l’humilité
On entre en 4e demeure, on est aux portes de la divine Sagesse. Le don de soi la provoque, comme l’eau est attirée dans une pente, l’humilité attire Dieu. Dans les Évangiles, le Seigneur ne s’affirme pas comme le Messie, il donne des signes à voir et à comprendre, et il dit même qu’il ne faut pas le dire. Il protège sa mission car s’il le dit tout de suite, il sera condamné à mort. Par contre, la dernière semaine de sa vie, il ne manquera pas de le dire ouvertement.
En Mt 16, Jésus dit : « que dit-on que Je suis ? … Et vous qui dites-vous que Je suis ? Tu es le Fils de Dieu dit Pierre… Mais ne le dites pas, reprend Jésus » car ce n’est pas l’heure de le dire. Jésus laisse tout le monde parler, ce n’est pas le temps d’éclaircir son identité messianique. Toutefois il y a deux passages où il le dit et à chaque fois c’est par le chemin de l’humilité :
- En Jn 3, avec Nicodème : il viendra en pleine nuit et reçoit l’enseignement de Jésus : « Si tu ne renais pas tu ne peux pas avoir part au royaume de Dieu ». Puis Jésus le semonce comme quoi il est docteur en théologie, un grand maître, et comment se fait-il qu’il ne comprenne pas ces paroles ? Il le fait passer par l’humilité. Par l’humilité la lumière pénètre : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique ». Jésus l’humilie, puis lui donne la vérité.
- En Jn 4, avec la samaritaine : à cause du temple de Garizim construit en Samarie, les juifs de Judée les détestaient à mort. Cette terre était souvent évitée par les Juifs. Pour une fois Jésus s’y était rendu. Les gens peuvent se reconnaître à leurs vêtements et la samaritaine voit tout de suite qu’il est juif. Pour la vaincre, Jésus lui révèlera la pauvreté de sa vie avec ses cinq maris, et avec celui avec qui elle vit elle ne lui est même pas mariée. Elle recevra l’une des plus belles paroles de l’Évangile : « Si tu savais le don de Dieu… et Je le suis, moi qui te parle… ». C’est par l’humiliation que Jésus fait passer la vérité.
De même pour Paul sur le chemin de Damas, qui tombera de son cheval, qui deviendra aveugle pendant trois jours avant d’accéder à la connaissance que Dieu veut lui donner. Humiliation avant la vérité.
La loi de l’humilité est une loi inscrite dans l’Église. En St Luc (10,21) : « Je te rends grâce Père d’avoir caché ces choses aux sages et de les avoir révélées aux tout-petits ». L’humilité attire la lumière, l’orgueil la repousse. Jésus aura abordé toute sorte de pécheur (païens, prostitués, percepteurs d’impôts…), mais pas les orgueilleux.
Ste Thérèse parle des belles grâces qu’elle a reçues : « Je ne me souviens avoir reçu une seule de ces grâces extraordinaires si ce n’est quand j’étais anéantie à la vue de mon extrême misère ». Plus on va s’humilier et plus on va monter.
Ruysbroeck, un mystique flamant (1293 – 1381) : « être plongé dans l’humilité c’est être plongé en Dieu, car Dieu est le fond de l’abîme au-dessus de tout et au-dessous de tout… L’humilité comme la charité est capable de grandir toujours… L’humilité on la trouve souvent à partir d’une situation de péché ». Le péché peut-être un bon chemin d’humilité pour aller au Seigneur, si on se convertit, car on aura touché le fond.
La petite Thérèse : « Plus on est faible sans désir ni vertu plus on est propre aux opérations de cet amour consumant et transformant. Il faut consentir à rester toujours pauvre et sans force et voilà le difficile ». Et aussi elle écriera à Céline : « Plus tu seras pauvre (consciente de ta pauvreté) et plus Jésus t’aimera ».
Ste Angèle de Foligno (franciscaine) : « Connaitre le tout de Dieu et le rien de l’homme, voilà la perfection ». Il y a donc dans ce langage une équivalence entre l’humilité d’une part et le don de Dieu à une âme.
St Jean de La Croix : « Cherchez le rien équivaut à trouver le tout ».
Marie de Jésus crucifié, une carmélite arabe : « l’humilité a le goût de Dieu ».
En conclusion, celui qui veut être spirituel, aux portes de la 4e demeure ou ses vertus ne peuvent poser leurs actes parfaits et où son âme ne peut progresser que grâce à l’Esprit Saint, il n’aura pas cette aide directe de Dieu sans l’humilité.
Les degrés de l’humilité d’après la lumière qui éclaire l’âme sur elle-même
1) L’humilité claire et raisonnable (1er degré)
2) L’humilité fervente (2e degré)
Ste Thérèse a compris un jour dans les 6e demeures que l’humilité c’est la vérité. Cette lumière de vérité nous l’obtenons de deux façons différentes :
- De la manière la plus ordinaire, c’est par la lumière de la raison qu’on appellera humilité raisonnable. On l’obtient par le raisonnement, la méditation des vérités surnaturelles, ou en méditant sur l’humilité ; tout le monde peut le faire.
- La deuxième manière c’est un rayon de la lumière divine, une grâce de contemplation infuse (ou diffuse, c’est la même chose). Infuse c’est la vraie contemplation qui vient du Saint-Esprit qui nous fait découvrir la transcendance de Dieu. Elle éclaire la pauvreté de l’âme ou un mystère du Christ. Quand elle se tourne vers nous, elle nous montre nos misères, quand elle se tourne vers Dieu elle nous montre sa grandeur ce qui nous fait mesurer notre petitesse. Cette lumière nous vient directement de Dieu par les dons du Saint-Esprit.
Dieu disait à Ste Catherine : « Je suis celui qui suis et toi tu n’es pas ». La perfection de Dieu est écrasante pour notre orgueil. Cette lumière nous force à cette attitude humble.
L’humilité raisonnable a besoin de la volonté humaine pour s’exprimer et elle est vite déstabilisée. On réalise qu’on n’est que néant, expérience douloureuse souvent, savoureuse toujours, joyeuse même chez la petite Thérèse, ce qui fut la grande valeur de sa vie et ce qui sera la base de sa doctrine spirituelle. Vraiment l’humilité c’est la porte des 4e demeures.
Les formes de l’humilité
Selon les formes d’orgueil, l’humilité prendra l’une des formes soit raisonnable, soit fervente, et ce n’est pas une question de degré. On pourra avoir l’humilité qui va lutter contre l’orgueil des biens extérieurs (la vanité), l’orgueil de la volonté, l’orgueil de l’intelligence et enfin l’orgueil spirituel. Dans ces quatre domaines, il y aura place pour l’humilité raisonnablesi on n’a pas eu encore l’influence directe du Saint-Esprit et ceux qui ont déjà reçu cette influence directe recevront une humilité supérieure correspondant aux mêmes domaines.
L’orgueil des biens extérieurs
C’est le domaine de tout ce qui n’est pas nous-même : l’argent, les belles maisons, les autos, les bibelots, les bijoux… tout ce que n’est pas nous-même et ce qui cache notre pauvreté intérieure. Toutes ces choses-là sont des vanités. Toutes ces choses qui sont vaines ne sont pas des péchés, le péché c’est l’orgueil qu’on y met.
On peut se servir de ces vanités pour servir Dieu comme Judith qui se fit belle mais après avoir prié. De même la fortune, ce n’est pas un péché que d’avoir de l’argent, ou une belle maison, mais ce sont des choses vaines qui peuvent disparaitre par un incendie ou un tremblement de terre. Le risque c’est que le cœur s’attache à ces vanités faisant de ce cœur un cœur de vanités. Le rang social, les gens nous flattent par devant, mais par derrière ils nous mettent à notre place ! Cet orgueil des biens extérieurs c’est le plus sot, le premier qui cède à l’humilité.
Il y a un cas spécial celui du point d’honneur dont on ne se corrige pas facilement comme les biens de famille, des avantages hérités que dans notre famille on a toujours eus. Cet orgueil-là ça ne tombe qu’aux purifications des 6e demeures.
L’orgueil de la volonté
Cet orgueil se trouve dans la volonté et il se nourrit des biens que la volonté trouve en elle-même : l’indépendance, le pouvoir de commander, la conscience de sa force, la certitude de l’emporter. Ça se traduit par un refus de se soumettre à l’autorité, confiance exagérée en soi, on n’a pas besoin des autres, ambition démesurée, c’est le « non serviam » qui détruit toute organisation dans une société. C’est cette même expression utilisée par Lucifer quand il a décidé de ne pas servir Dieu. Le Seigneur est bien capable de tout faire, mais lui il sert, lui qui devrait être servi par le monde entier.
Dans la vie spirituelle cet orgueil rend difficile la soumission à Dieu. On peut ainsi décider de se passer de la grâce, de la prière, des prêtres… Le Christ est un exemple de soumission de la volonté, mais c’est aussi un scandale, une folie pour les orgueilleux ne comprennent pas ça.
Le vrai remède à cette forme d’orgueil ce sera la contemplation des 4e demeures de deux manières :
- En révélant une présence transcendante dans les flots suaves de la quiétude quand la contemplation des 4e demeures est suave, belle et douce, et quand on se dit qu’il n’y a rien que le Bon Dieu qui peut nous donner un bonheur pareil, la conscience que c’est le Bon Dieu qui fait naître en nous l’humilité.
- Ou bien lorsque la contemplation des 4e demeures n’est pas toujours suave et où elle n’est que sècheresse, cela revient au même, j’ai beau essayer de prier encore et encore et je ne peux pas réussir, on s’aperçoit qu’alors on en n’est pas capable.
En 5e demeures, c’est l’union mystique qui brise l’orgueil et à partir de là, la volonté sera souple et soumise à tous les vouloirs de Dieu : c’est l’union de volonté avec le Seigneur qui casse un fois pour toute l’orgueil de la volonté.
L’orgueil de l’intelligence
C’est au sens de l’entendement qu’il faut le prendre, la science de nos études. C’est toujours sur le « non serviam » que s’appuie notre orgueil de l’intelligence. Les anges, fascinés par leur propre éclat, renoncent à la beauté de Dieu et la simplicité de leur nature les fixe dans cette attitude. Pour eux, c’est une faute irrémissible et donc qui ne peut pas leur être remise. Selon le Père Oliva-Marie, si Lucifer demandait pardon, Dieu le lui accorderait parce que sa miséricorde est infinie, mais comme Lucifer est incapable de demander pardon, il ne sera pas pardonné ; l’ange est fixé et ne peut pas changer comme cela de bord.
L’homme est moins fixé que les anges mais il est emporté par ses passions. Parfois il est plein de courage et puis ensuite il en a moins : il trouve une excuse et le pardon est alors plus facile. Dieu sait qu’on est faible et quelle est notre nature. Mais ce péché de l’intelligence reste celui qui peut être le plus grave et le plus lourd de conséquence.
Arrêtons-nous sur le péché des masses, le péché social, comme le libre examen des protestants, le péché notamment des luthériens. En quoi consiste-t-il ? Si on n’est pas d’accord avec la bible, et bien on est libre ; ainsi, si l’enseignement du prédicateur est contredit, ce n’est pas un problème car c’est l’affaire de chacun. Prenez dans la bible ce qui vous convient et faites votre affaire du reste : c’est le libre examen. Autre exemple sous la révolution française c’est quand on a établi les droits de la raison qui en fait remplaçait Dieu matérialisé par la déesse raison et qui prit place à Notre Dame de Paris à la place du Saint-Sacrement. Certaines découvertes de la science sont de cet ordre-là.
Ce péché s’infiltre dans les milieux les mieux préservés, ceux capables de sainteté. On veut tout citer au tribunal du jugement propre, on se soumet difficilement au témoignage de l’autorité (ce n’est pas parce que le pape l’a dit que c’est vrai me dit mon supérieur). Même des personnes arrivant au niveau de la contemplation ont du mal à comprendre sans la parole, et quand on est nouveau dans cette expérience, même des gens bien avancés sont mal à l’aise avec ce que l’on ne comprend pas et qu’on voudrait mieux comprendre. Cette attitude est nuisible. Il y a des réalités divines que l’on ne regarde que par le regard de la contemplation.
Quels remèdes ?
Le contact avec les saints et les grands scientifiques ça devraient nous rendre modeste et mieux encore par le contact avec la vérité et ses mystères : fréquenter les mystères de Dieu, les actes de foi, mais le grand remède, c’est l’envahissement de la lumière divine elle-même, douloureuse et obscure en 4e et 6e demeures puis plus loin en fin de 6e demeure, elle devient clarté d’aurore. On finira par comprendre que la plus haute connaissance que nous puissions avoir de Dieu est qu’il est au-dessus de tout savoir et de toute intelligence.
L’orgueil spirituel
C’est celui des âmes pieuses, c’est celui du pharisien vis-à-vis du publicain. Dieu ne voit pas les bonnes actions du pharisien, ni le péché du publicain, il voit l’orgueil du pharisien et l’humilité du publicain. Le pharisien s’enorgueillit de ses privilèges spirituels ce qui peut se comparer à celui qui se vante de la grandeur de son humilité.
Attention de ne pas tirer d’orgueil des charismes qu’on a reçus. Bien sûr les charismes c’est bon, et on doit s’en servir, mais on s’en sert pour les autres et pas pour soi.
Les peurs des saints à cause du manque d’humilité
La petite Thérèse disait que : « Si je commettais la moindre infidélité au Seigneur, je sens que je le paierai par des troubles épouvantables, je paierai cher ».
Saint Jean de La Croix à qui Jésus est apparu pour lui demander quelle était la grâce qu’il désirait répondit : « Seigneur, je ne veux pas autre chose que de souffrir et d’être méprisé pour toi ». Il sera largement exhaussé. Même dans l’union transformante il se couvrait d’humilité.
Tant qu’on n’est pas contemplatif, il n’y a que l’humilité raisonnable, il n’y a rien d’autre. Dans les premières demeures D1, D2 et D3, il faut baser ses efforts à chercher comment s’humilier en y réfléchissant et en se basant sur la connaissance de soi et par son examen de conscience. Cependant dans ces examens il y a aussi certains dangers à toujours vouloir s’examiner.
Il y a trois dangers : 1- repliement inutile sur soi-même, à force de s’examiner on ne regarde pas Dieu ; 2- contrainte dans l’action, on n’agit pas de peur de pécher ; 3- on se décourage devant ses peu de progrès — les progrès ne peuvent se faire que progressivement : comment peut-on arriver au silence parfait quand on était habitué à parler du matin au soir ?.
Ne pas examiner sa conscience par introspection directe mais par son regard sur les perfections de Dieu. Il vaut mieux contempler par exemple la patience de la Sainte Vierge plutôt que de rabâcher ses misères. On regarde les saints habités des vertus que l’on recherche.
L’humilité fervente
C’est la lumière de Dieu sur l’âme qu’on ne peut pas déclencher, il faut attendre que Dieu la donne, mais on peut la demander ; lumière de Dieu sur l’âme conjointement avec des actes d’humilité ou des gestes d’humilité.
Un geste d’humilité c’est par exemple demander conseil à n’importe qui, à des gens qui nous sont inférieurs et même à des enfants. La petite Thérèse conservait dans son cœur la conviction savoureuse qu’apporte l’humilité : « tu m’as humiliée Seigneur, mais il n’y a pas à dire, c’est bon ».
L’humiliation peut aussi venir de nos propres péchés et d’autres fois sans que ce soit de notre faute, mais on est humilié pareillement. Les humiliations, les accepter, c’est un devoir. Il faut remercier pour ces signes dont on comprend la valeur ; les demander, c’est être avancé dans la sagesse. La sainteté s’exprime bien dans la voix d’enfance de la petite Thérèse laquelle est faite d’humilité.
(Fin des notes)
L’humilité
Il s’agit d’une préparation pour attirer l’assistance directe du Saint-Esprit qui fait les actes de vertu, et il n’y a qu’à le laisser faire. Ce sont des choses que nous ne sommes pas capables de faire tout seul. Mais pour que tout cela se fasse trois dispositions sont nécessaires. Le don total, principale disposition, l’humilité et puis ce que nous verrons ensuite c’est le silence.
« En présence de la Sagesse infinie, nous dit Ste Thérèse, mieux vaut étudier un peu l’humilité et en produire même un seul acte que de posséder toute la science du monde ». La connaissance de soi est bonne et nécessaire mais elle ne suffit pas. Il faut que la sagesse passe en notre vie pour y créer une disposition et un comportement de l’âme en toute vie spirituelle. Donc notre connaissance de nous-même doit se transformer en vertu d’humilité. Si elle manque il y a place à l’orgueil qui empoisonne les tendances à la perfection.
Si on ne dépasse pas les 3e demeures, c’est faute d’humilité. Au seuil des 4e demeures, Ste Thérèse nous dit dans le livre du Château : « si vous avez bien suivi tout ce qui précède, pratiquez l’humilité et encore l’humilité ».
Il y a quatre choses à voir sur l’humilité :
- La nécessité,
- Les degrés de l’humilité,
- Les formes, c’est à dire les domaines dans lesquels cette vertu doit se pratiquer,
- Les moyens d’acquérir et de développer en nous la vertu d’humilité.
La nécessité de l’humilité
On entre en 4e demeure, on est aux portes de la divine Sagesse. Le don de soi la provoque, comme l’eau est attirée dans une pente, l’humilité attire Dieu. Dans les Évangiles, le Seigneur ne s’affirme pas comme le Messie, il donne des signes à voir et à comprendre, et il dit même qu’il ne faut pas le dire. Il protège sa mission car s’il le dit tout de suite, il sera condamné à mort. Par contre, la dernière semaine de sa vie, il ne manquera pas de le dire ouvertement.
En Mt 16, Jésus dit : « que dit-on que Je suis ? … Et vous qui dites-vous que Je suis ? Tu es le Fils de Dieu dit Pierre… Mais ne le dites pas, reprend Jésus » car ce n’est pas l’heure de le dire. Jésus laisse tout le monde parler, ce n’est pas le temps d’éclaircir son identité messianique. Toutefois il y a deux passages où il le dit et à chaque fois c’est par le chemin de l’humilité :
- En Jn 3, avec Nicodème : il viendra en pleine nuit et reçoit l’enseignement de Jésus : « Si tu ne renais pas tu ne peux pas avoir part au royaume de Dieu ». Puis Jésus le semonce comme quoi il est docteur en théologie, un grand maître, et comment se fait-il qu’il ne comprenne pas ces paroles ? Il le fait passer par l’humilité. Par l’humilité la lumière pénètre : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique ». Jésus l’humilie, puis lui donne la vérité.
- En Jn 4, avec la samaritaine : à cause du temple de Garizim construit en Samarie, les juifs de Judée les détestaient à mort. Cette terre était souvent évitée par les Juifs. Pour une fois Jésus s’y était rendu. Les gens peuvent se reconnaître à leurs vêtements et la samaritaine voit tout de suite qu’il est juif. Pour la vaincre, Jésus lui révèlera la pauvreté de sa vie avec ses cinq maris, et avec celui avec qui elle vit elle ne lui est même pas mariée. Elle recevra l’une des plus belles paroles de l’Évangile : « Si tu savais le don de Dieu… et Je le suis, moi qui te parle… ». C’est par l’humiliation que Jésus fait passer la vérité.
De même pour Paul sur le chemin de Damas, qui tombera de son cheval, qui deviendra aveugle pendant trois jours avant d’accéder à la connaissance que Dieu veut lui donner. Humiliation avant la vérité.
La loi de l’humilité est une loi inscrite dans l’Église. En St Luc (10,21) : « Je te rends grâce Père d’avoir caché ces choses aux sages et de les avoir révélées aux tout-petits ». L’humilité attire la lumière, l’orgueil la repousse. Jésus aura abordé toute sorte de pécheur (païens, prostitués, percepteurs d’impôts…), mais pas les orgueilleux.
Ste Thérèse parle des belles grâces qu’elle a reçues : « Je ne me souviens avoir reçu une seule de ces grâces extraordinaires si ce n’est quand j’étais anéantie à la vue de mon extrême misère ». Plus on va s’humilier et plus on va monter.
Ruysbroeck, un mystique flamant (1293 – 1381) : « être plongé dans l’humilité c’est être plongé en Dieu, car Dieu est le fond de l’abîme au-dessus de tout et au-dessous de tout… L’humilité comme la charité est capable de grandir toujours… L’humilité on la trouve souvent à partir d’une situation de péché ». Le péché peut-être un bon chemin d’humilité pour aller au Seigneur, si on se convertit, car on aura touché le fond.
La petite Thérèse : « Plus on est faible sans désir ni vertu plus on est propre aux opérations de cet amour consumant et transformant. Il faut consentir à rester toujours pauvre et sans force et voilà le difficile ». Et aussi elle écriera à Céline : « Plus tu seras pauvre (consciente de ta pauvreté) et plus Jésus t’aimera ».
Ste Angèle de Foligno (franciscaine) : « Connaitre le tout de Dieu et le rien de l’homme, voilà la perfection ». Il y a donc dans ce langage une équivalence entre l’humilité d’une part et le don de Dieu à une âme.
St Jean de La Croix : « Cherchez le rien équivaut à trouver le tout ».
Marie de Jésus crucifié, une carmélite arabe : « l’humilité a le goût de Dieu ».
En conclusion, celui qui veut être spirituel, aux portes de la 4e demeure ou ses vertus ne peuvent poser leurs actes parfaits et où son âme ne peut progresser que grâce à l’Esprit Saint, il n’aura pas cette aide directe de Dieu sans l’humilité.
Les degrés de l’humilité d’après la lumière qui éclaire l’âme sur elle-même
1) L’humilité claire et raisonnable (1er degré)
2) L’humilité fervente (2e degré)
Ste Thérèse a compris un jour dans les 6e demeures que l’humilité c’est la vérité. Cette lumière de vérité nous l’obtenons de deux façons différentes :
- De la manière la plus ordinaire, c’est par la lumière de la raison qu’on appellera humilité raisonnable. On l’obtient par le raisonnement, la méditation des vérités surnaturelles, ou en méditant sur l’humilité ; tout le monde peut le faire.
- La deuxième manière c’est un rayon de la lumière divine, une grâce de contemplation infuse (ou diffuse, c’est la même chose). Infuse c’est la vraie contemplation qui vient du Saint-Esprit qui nous fait découvrir la transcendance de Dieu. Elle éclaire la pauvreté de l’âme ou un mystère du Christ. Quand elle se tourne vers nous, elle nous montre nos misères, quand elle se tourne vers Dieu elle nous montre sa grandeur ce qui nous fait mesurer notre petitesse. Cette lumière nous vient directement de Dieu par les dons du Saint-Esprit.
Dieu disait à Ste Catherine : « Je suis celui qui suis et toi tu n’es pas ». La perfection de Dieu est écrasante pour notre orgueil. Cette lumière nous force à cette attitude humble.
L’humilité raisonnable a besoin de la volonté humaine pour s’exprimer et elle est vite déstabilisée. On réalise qu’on n’est que néant, expérience douloureuse souvent, savoureuse toujours, joyeuse même chez la petite Thérèse, ce qui fut la grande valeur de sa vie et ce qui sera la base de sa doctrine spirituelle. Vraiment l’humilité c’est la porte des 4e demeures.
Les formes de l’humilité
Selon les formes d’orgueil, l’humilité prendra l’une des formes soit raisonnable, soit fervente, et ce n’est pas une question de degré. On pourra avoir l’humilité qui va lutter contre l’orgueil des biens extérieurs (la vanité), l’orgueil de la volonté, l’orgueil de l’intelligence et enfin l’orgueil spirituel. Dans ces quatre domaines, il y aura place pour l’humilité raisonnablesi on n’a pas eu encore l’influence directe du Saint-Esprit et ceux qui ont déjà reçu cette influence directe recevront une humilité supérieure correspondant aux mêmes domaines.
L’orgueil des biens extérieurs
C’est le domaine de tout ce qui n’est pas nous-même : l’argent, les belles maisons, les autos, les bibelots, les bijoux… tout ce que n’est pas nous-même et ce qui cache notre pauvreté intérieure. Toutes ces choses-là sont des vanités. Toutes ces choses qui sont vaines ne sont pas des péchés, le péché c’est l’orgueil qu’on y met.
On peut se servir de ces vanités pour servir Dieu comme Judith qui se fit belle mais après avoir prié. De même la fortune, ce n’est pas un péché que d’avoir de l’argent, ou une belle maison, mais ce sont des choses vaines qui peuvent disparaitre par un incendie ou un tremblement de terre. Le risque c’est que le cœur s’attache à ces vanités faisant de ce cœur un cœur de vanités. Le rang social, les gens nous flattent par devant, mais par derrière ils nous mettent à notre place ! Cet orgueil des biens extérieurs c’est le plus sot, le premier qui cède à l’humilité.
Il y a un cas spécial celui du point d’honneur dont on ne se corrige pas facilement comme les biens de famille, des avantages hérités que dans notre famille on a toujours eus. Cet orgueil-là ça ne tombe qu’aux purifications des 6e demeures.
L’orgueil de la volonté
Cet orgueil se trouve dans la volonté et il se nourrit des biens que la volonté trouve en elle-même : l’indépendance, le pouvoir de commander, la conscience de sa force, la certitude de l’emporter. Ça se traduit par un refus de se soumettre à l’autorité, confiance exagérée en soi, on n’a pas besoin des autres, ambition démesurée, c’est le « non serviam » qui détruit toute organisation dans une société. C’est cette même expression utilisée par Lucifer quand il a décidé de ne pas servir Dieu. Le Seigneur est bien capable de tout faire, mais lui il sert, lui qui devrait être servi par le monde entier.
Dans la vie spirituelle cet orgueil rend difficile la soumission à Dieu. On peut ainsi décider de se passer de la grâce, de la prière, des prêtres… Le Christ est un exemple de soumission de la volonté, mais c’est aussi un scandale, une folie pour les orgueilleux ne comprennent pas ça.
Le vrai remède à cette forme d’orgueil ce sera la contemplation des 4e demeures de deux manières :
- En révélant une présence transcendante dans les flots suaves de la quiétude quand la contemplation des 4e demeures est suave, belle et douce, et quand on se dit qu’il n’y a rien que le Bon Dieu qui peut nous donner un bonheur pareil, la conscience que c’est le Bon Dieu qui fait naître en nous l’humilité.
- Ou bien lorsque la contemplation des 4e demeures n’est pas toujours suave et où elle n’est que sècheresse, cela revient au même, j’ai beau essayer de prier encore et encore et je ne peux pas réussir, on s’aperçoit qu’alors on en n’est pas capable.
En 5e demeures, c’est l’union mystique qui brise l’orgueil et à partir de là, la volonté sera souple et soumise à tous les vouloirs de Dieu : c’est l’union de volonté avec le Seigneur qui casse un fois pour toute l’orgueil de la volonté.
L’orgueil de l’intelligence
C’est au sens de l’entendement qu’il faut le prendre, la science de nos études. C’est toujours sur le « non serviam » que s’appuie notre orgueil de l’intelligence. Les anges, fascinés par leur propre éclat, renoncent à la beauté de Dieu et la simplicité de leur nature les fixe dans cette attitude. Pour eux, c’est une faute irrémissible et donc qui ne peut pas leur être remise. Selon le Père Oliva-Marie, si Lucifer demandait pardon, Dieu le lui accorderait parce que sa miséricorde est infinie, mais comme Lucifer est incapable de demander pardon, il ne sera pas pardonné ; l’ange est fixé et ne peut pas changer comme cela de bord.
L’homme est moins fixé que les anges mais il est emporté par ses passions. Parfois il est plein de courage et puis ensuite il en a moins : il trouve une excuse et le pardon est alors plus facile. Dieu sait qu’on est faible et quelle est notre nature. Mais ce péché de l’intelligence reste celui qui peut être le plus grave et le plus lourd de conséquence.
Arrêtons-nous sur le péché des masses, le péché social, comme le libre examen des protestants, le péché notamment des luthériens. En quoi consiste-t-il ? Si on n’est pas d’accord avec la bible, et bien on est libre ; ainsi, si l’enseignement du prédicateur est contredit, ce n’est pas un problème car c’est l’affaire de chacun. Prenez dans la bible ce qui vous convient et faites votre affaire du reste : c’est le libre examen. Autre exemple sous la révolution française c’est quand on a établi les droits de la raison qui en fait remplaçait Dieu matérialisé par la déesse raison et qui prit place à Notre Dame de Paris à la place du Saint-Sacrement. Certaines découvertes de la science sont de cet ordre-là.
Ce péché s’infiltre dans les milieux les mieux préservés, ceux capables de sainteté. On veut tout citer au tribunal du jugement propre, on se soumet difficilement au témoignage de l’autorité (ce n’est pas parce que le pape l’a dit que c’est vrai me dit mon supérieur). Même des personnes arrivant au niveau de la contemplation ont du mal à comprendre sans la parole, et quand on est nouveau dans cette expérience, même des gens bien avancés sont mal à l’aise avec ce que l’on ne comprend pas et qu’on voudrait mieux comprendre. Cette attitude est nuisible. Il y a des réalités divines que l’on ne regarde que par le regard de la contemplation.
Quels remèdes ?
Le contact avec les saints et les grands scientifiques ça devraient nous rendre modeste et mieux encore par le contact avec la vérité et ses mystères : fréquenter les mystères de Dieu, les actes de foi, mais le grand remède, c’est l’envahissement de la lumière divine elle-même, douloureuse et obscure en 4e et 6e demeures puis plus loin en fin de 6e demeure, elle devient clarté d’aurore. On finira par comprendre que la plus haute connaissance que nous puissions avoir de Dieu est qu’il est au-dessus de tout savoir et de toute intelligence.
L’orgueil spirituel
C’est celui des âmes pieuses, c’est celui du pharisien vis-à-vis du publicain. Dieu ne voit pas les bonnes actions du pharisien, ni le péché du publicain, il voit l’orgueil du pharisien et l’humilité du publicain. Le pharisien s’enorgueillit de ses privilèges spirituels ce qui peut se comparer à celui qui se vante de la grandeur de son humilité.
Attention de ne pas tirer d’orgueil des charismes qu’on a reçus. Bien sûr les charismes c’est bon, et on doit s’en servir, mais on s’en sert pour les autres et pas pour soi.
Les peurs des saints à cause du manque d’humilité
La petite Thérèse disait que : « Si je commettais la moindre infidélité au Seigneur, je sens que je le paierai par des troubles épouvantables, je paierai cher ».
Saint Jean de La Croix à qui Jésus est apparu pour lui demander quelle était la grâce qu’il désirait répondit : « Seigneur, je ne veux pas autre chose que de souffrir et d’être méprisé pour toi ». Il sera largement exhaussé. Même dans l’union transformante il se couvrait d’humilité.
Tant qu’on n’est pas contemplatif, il n’y a que l’humilité raisonnable, il n’y a rien d’autre. Dans les premières demeures D1, D2 et D3, il faut baser ses efforts à chercher comment s’humilier en y réfléchissant et en se basant sur la connaissance de soi et par son examen de conscience. Cependant dans ces examens il y a aussi certains dangers à toujours vouloir s’examiner.
Il y a trois dangers : 1- repliement inutile sur soi-même, à force de s’examiner on ne regarde pas Dieu ; 2- contrainte dans l’action, on n’agit pas de peur de pécher ; 3- on se décourage devant ses peu de progrès — les progrès ne peuvent se faire que progressivement : comment peut-on arriver au silence parfait quand on était habitué à parler du matin au soir ?.
Ne pas examiner sa conscience par introspection directe mais par son regard sur les perfections de Dieu. Il vaut mieux contempler par exemple la patience de la Sainte Vierge plutôt que de rabâcher ses misères. On regarde les saints habités des vertus que l’on recherche.
L’humilité fervente
C’est la lumière de Dieu sur l’âme qu’on ne peut pas déclencher, il faut attendre que Dieu la donne, mais on peut la demander ; lumière de Dieu sur l’âme conjointement avec des actes d’humilité ou des gestes d’humilité.
Un geste d’humilité c’est par exemple demander conseil à n’importe qui, à des gens qui nous sont inférieurs et même à des enfants. La petite Thérèse conservait dans son cœur la conviction savoureuse qu’apporte l’humilité : « tu m’as humiliée Seigneur, mais il n’y a pas à dire, c’est bon ».
L’humiliation peut aussi venir de nos propres péchés et d’autres fois sans que ce soit de notre faute, mais on est humilié pareillement. Les humiliations, les accepter, c’est un devoir. Il faut remercier pour ces signes dont on comprend la valeur ; les demander, c’est être avancé dans la sagesse. La sainteté s’exprime bien dans la voix d’enfance de la petite Thérèse laquelle est faite d’humilité.
(Fin des notes)
Alain Huger- Contre la puce électronique
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
Cours n°26 A
Le Père céleste, dit St Jean de La Croix dans sa maxime 307, a dit une seule parole : « C’est son Fils » et il l’a dit éternellement dans un éternel silence et c’est dans le silence de l’âme que cette parole se fait entendre. L’action du Saint-Esprit est constante, mais s’il n’y a pas de silence, on ne l’entendra pas.
Dans la première phase de la vie spirituelle, le premier âge des demeures D1, D2 et D3, le silence est nécessaire pour découvrir la présence de Dieu en nous, au moins de temps en temps. Mais si on veut aborder les 4e demeures, là où le Saint-Esprit vient travailler directement en notre âme, il faudra un silence aussi constant et fréquent que l’action même de Dieu.
On examinera successivement
- La nécessité du silence
- Les formes du silence ou les domaines dans lesquels ça s’exerce
- Les rapport entre le silence et la solitude
La nécessité du silence dans la vie spirituelle
Toute tâche qui demande une application sérieuse des facultés suppose le recueillement et pour le rendre possible, ça suppose du même coup le silence. Pas de recueillement vrai sans le silence de nos facultés, et pour les faire se tourner vers la prière, il faut les faire sortir des distractions au sens large.
C’est identique au savant qui prépare ses expériences, c’est sérieux, il ne faut pas le déranger, tel l’enfant qui fait ses devoirs, ce n’est pas le moment d’ouvrir la télévision. Il en est de même avec la vie spirituelle avec le Seigneur pour qu’on puisse appliquer son âme à la recherche de Dieu et c’est indiqué en Mt (6, 5- ou le Seigneur dit aux disciples : « lorsque tu voudras prier, entre dans ta chambre seul avec le Père, ne prie pas avec beaucoup de paroles — c’est le mot à mot de l’Évangile — le Père voit dans le secret, et le Père sait ce qu’il te faut et il t’exhausse ».
S’il s’agit de la prière contemplative, les exigences de silence et de solitude sont tout particulier. La sagesse divine dans la contemplation n’éclaire pas seulement l’intelligence, mais elle agit aussi sur l’âme entière et elle exige de l’âme une orientation de l’être, un recueillement profond en elle pour recevoir l’action des rayons transformants car le silence est une loi des opérations divines.
Dieu voit dans le secret, Dieu réalise ses opérations divines dans le silence. Là-haut, la génération du Fils, épanchement de Dieu dans cette nappe lumineuse et limpide, Dieu le Père s’épanche totalement dans cette nappe lumineuse, dans son Verbe. Le verbe qui est son Reflet, qui est son Effet, qui est son Fruit, le Verbe qui sort de la pensée du Père et qui se retrouve devant lui, le Verbe en qui le Père se revoit comme on se verra dans un miroir, ce Verbe qui fait l’admiration de son Père, qui Lui dit « Ô mon Fils, aujourd’hui, l’éternel aujourd’hui, je t’engendre ».
Et bien, il n’y a pas un tapage de mots-là, il y a un mot, c’est un mot intérieur. Toute la pensée du Père sur Lui-même porte en devant de lui-même son être entier, son Amour. Alors c’est une génération dans le silence éternel. C’est cela que nous admirerons au ciel : cette génération du Fils de Dieu, sortie de la pensée du Père. Si ça fait l’émerveillement de Dieu, comment cette émergence du Fils dans le Père ne fera-t-elle pas notre émerveillement à nous ? Et ce n’est pas tout…
Il y a aussi la spiration commune du Père et du Fils, une spiration, car le Saint-Esprit ne sera pas lui engendré, mais il va être spiré, une spiration active du côté du Père et du Fils, spiration passive du côté du Saint-Esprit. Donc le Père et le Fils qui s’aiment, qui se reconnaissent l’un dans l’autre : le Père se reconnait dans le Fils, le Fils reconnait sa source dans le Père, alors les deux qui sont amour, amour substantiel infini, les deux échangent cet amour substantiel, ils se donnent mutuellement leur amour, et ce baiser, cette rencontre entre l’amour du Père pour le Fils du Fils pour le Père, cette rencontre-là, ce saint Souffle qui sort des deux, c’est le Sanctus Spiritus, le Saint-Esprit, troisième personne de la Très-Sainte-Trinité.
Tout cela se fait dans le silence et la paix de l’immutabilité divine en un éternel présent qui ne connait pas de succession, c’est toujours ça, toute l’éternité, la joie et les délices du Père et des personnes divines et cette vie d’échanges d’une personne à l’autre, la vie passant du Père vers le Fils, du Père et du Fils vers l’Esprit-Saint pour remonter ensuite vers le Père, et ça, mes chers amis, c’est silencieux.
Notre ciel c’est de vivre avec les trois personnes divines, selon notre mesure à nous, la vie trinitaire. Faire le silence sur la terre, c’est le noviciat du ciel.
Ici-bas, dans les œuvres sur la terre, dans les âmes, au baptême, silencieusement, Dieu engendre la vie divine dans notre âme. À notre baptême Dieu le Père a prononcé son Verbe dans l’âme dans un climat de silence, personne n’a rien entendu, mais cette parole de Dieu dans son Verbe, c’est une parole efficace. On a été engendré à la vie divine par cette parole silencieuse au baptême. Mgr Guay disait que nous étions comme des petits verbes dans le grand Verbe de Dieu.
Ensuite, après le baptême, les développements successifs de la grâce jusqu’à la sainteté se font dans la même obscurité silencieuse. Cette expérience que l’on peut avoir du travail du Saint-Esprit dans les âmes c’est une expérience de silence.
Ste Thérèse raconte les grandes faveurs qu’elle a reçues de Dieu, des grâces d’union, des grâces de vision ou d’extase. Elle dit, qu’avant la grâce, elle éprouvait un recueillement passif, c’est à dire qu’à un moment donné son âme était recueillie par une puissance divine et tout son intérieur se trouvait comme dans un environnement divin, dans un silence très agréable, puis arrivait la grâce particulière. Puis une fois la grâce passée il y avait comme une trainée de silence et cela pouvait durer jusqu’à une demi-journée pour savourer la grâce qu’elle venait de recevoir du Seigneur.
St Jean de La Croix, dans le livre du Cantique spirituel (strophes 13 et 14), nous donne beaucoup de beaux symboles d’explication qui traduisent l’onction spirituelle, le silence suave dans lequel la touche de Dieu a plongé l’âme. Silence et Dieu semblent s’identifier : j’ai reçu une pleine grâce de silence, le silence enveloppe la grâce.
Pour retrouver Dieu après certaines distractions, le spirituel descend dans les profondeurs les plus spirituelles de lui-même et il protège jalousement ce silence contre toute agitation. Trouver le moyen d’être tranquille est une soif du spirituel pour pouvoir vivre tranquillement ses rencontres avec le Seigneur. Le vrai spirituel ne veut pas que ces communications descendent dans le sensible et veut les enfouir vers l’intérieur de l’âme. St Jean de La Croix voulait que Dieu lui fasse des grâces dont lui-même n’en aurait pas la perception.
L’inspiration au silence on la rencontre chez tous les mystiques, les vrais. Voyez Ste Thérèse qui vu 7 demeures en vision puis qu’elle a expérimentées dans sa vie avec un mouvement vers l’intérieur qui fuit le bruit du dehors.
Tauler, un mystique fin du Moyen Age : « Le silence chez les spirituels c’est un vouloir foncier, plus profond que les facultés actives ». Qu’est-ce que le vouloir foncier ? Ce n’est pas le vouloir attaché à la volonté comme celui de l’enfant qui trépigne et qui exige. Mais quand toute l’âme toute entière veut faire la volonté de Dieu, c’est de cela dont il parle, c’est une volonté plus profonde.
Pour Ruysbroeck : le silence c’est altitude et profondeur, ça va très loin en haut et ça va très loin en bas.
Angèle de Foligno : Dieu, puis le silence, c’est un double abîme qui s’engendre mutuellement.
St Jean de La Croix : « L’âme n’a ni haut ni bas, le centre le plus profond de l’âme, là où s’épanouit la joie de l’Esprit-Saint, c’est Dieu en elle ». Le centre de l’âme c’est le Seigneur : aller vers le centre c’est aller vers le Seigneur.
Le prophète Elie au temps d’Achab était un ermite qui vivait sur le mont Carmel. Il avait invectivé les 450 faux prophètes et la Reine Jézabel et dut il fuir dans le désert par crainte des représailles. Sur la route, s’étend endormi au pied d’un arbre, le Seigneur lui envoya un pain par un corbeau pour le nourrir dans ce désert. Il entendit une voix qui lui disait : « Elie, lève-toi et mange ! ». Après avoir mangé son pain il s’endort à nouveau. La voix lui dit à nouveau : « lève-toi et mange ! ». Un nouveau petit pain lui fut apporté, et là, il était tellement fort de cette nourriture qu’il partit jusqu’au mont Horeb, dans le Sinaï, pour y prier et rencontrer le Seigneur qui lui avait dit qu’il l’attendrait là. Elie fera alors l’expérience de la présence de Dieu qui ne sera ni dans le vent, ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu, mais dans une petite brise légère, le Seigneur était dans le silence.
Le Christ Jésus lui-même cherchait le silence qui lui permettrait de se livrer exclusivement à l’empire du Verbe, au flot de son onction, c’est-à-dire que l’humanité de Jésus avait été assumée par sa divinité comme une sorte d’emprise du Verbe sur cet homme Jésus, au moment de son existence, le Saint-Esprit l’avait saisi. Cependant, en tant qu’homme, il devait subir toutes les avanies attachées à la nature humaine ; ainsi voulut-il le silence pour être tout au Verbe qui l’avait saisi. Pendant trente ans à Nazareth, ce fut le cas, et Marie gardait toutes ces choses-là dans son cœur, avec Joseph, d’une très grande discrétion qui ne parlait pas pour rien et qui écoutait avec émerveillement les paroles de Jésus et de Marie.
Puis Jésus s’en va quarante jours au désert pour être tranquille où il y retournait de temps en temps.
Thérèse d’Avila, dans son couvent de l’Incarnation où il y avait beaucoup trop de parloir et de bavardage, même dans la communauté, n’y était pas à l’aise. Elle voulut alors faire un petit couvent silencieux de quelques sœurs, première motivation de son projet de couvent, car on n’avait pas la paix nécessaire à l’Incarnation. Dans ce nouveau couvent : la clôture est rigoureuse, peu de parloir, travail en cellule, peu de récréation.
Aujourd’hui le besoin de silence est toujours là et nos contemporains recherchent ces lieux de retraite pour se mettre à l’écart.
Les formes du silence ou les domaines dans lesquels ça s’exerce
Silence extérieur de la langue et de l’action : 1- silence du parler, 2- silence du travail (activité naturelle), 3- silence intérieur.
1- Silence du parler
St Jacques : « Si quelqu’un ne pêche pas en paroles, c’est un homme parfait capable dès lors de réfréner le corps tout entier ». Quand on est capable de se taire on est capable d’autre chose. Que de péchés qui viennent d’une parole mal contrôlée, jusqu’à sept sortes de péchés : contre la vérité (le mensonge), contre la charité (médisance, calomnie, insultes…), contre la vertu de religion (les blasphèmes, prendre Dieu à témoin…), contre l’humilité (vantardise), contre la pureté (discours sensuels, provocation à la tentation), contre la vertu de prudence (indiscrétion), contre la vertu de justice (révélation d’un secret promis).
En 4e demeures, la maîtrise de la parole doit être en place, mais il reste la mortification de l’envie de parler qu’il faut faire pour atteindre le silence intérieur dont on a besoin. Les paroles extériorisent les pensées de l’âme et ce qu’elle a de plus intime. La parole suppose l’intelligence et l’intelligence suppose une âme substantielle qui peut exprimer ses sentiments.
- La communication pour celui qui parle
Parler, ça permet de se développer, c’est un épanouissement. On a cela dans les psaumes. Ceux qui n’arrivent pas à s’exprimer en souffre si ça ne sort pas. Parler c’est une force.
- La communication pour celui qui reçoit
Normalement ça nous donne deux choses : la vérité et puis l’amour. Par la parole on peut révéler son amour. La parole nous a été donnée pour que l’on parle : base de la vie sociale, base de l’éducation, base du progrès en tout y compris dans la foi. La foi s’est transmise parce que certains ont parlé.
C’est l’excès qui est nuisible, souvent on parle mal et on parle trop. Parler met à nu les profondeurs de l’âme, les secrets du roi et c’est bon de les garder. Ceux qui n’ont pas de profondeur disent tout à tout le monde. Tout comme les parties du corps que l’on cache parce que « celles qu’on voile le plus sont celles qui sont pleines de dignité » nous dit St Paul et on en a fait des tabous pour lutter contre la désinvolture.
Dieu n’est pas à la périphérie de l’âme, mais en son centre, au plus profond de l’âme.
La communication venue de l’extérieur à trop entendre ce que disent les autres. Ça devrait nous enrichir, mais parfois ça trouble le silence de l’âme et ça trouble le travail intérieur divin en :
- apportant des pensées dissipantes, jalousie, fausse confidence,
- des conversations mal tenues, bavardage ; le bavard est dangereux pour les autres.
La petite Thérèse s’était promise de garder dans le fond de son cœur le sourire qu’elle avait eu de la Vierge Marie. Sa sœur s’aperçut qu’elle était guérie et voulut savoir comment c’était possible. Sous son insistance elle finira par le lui dire, du coup toute la communauté le saura, mais ce n’était pas le désir de Thérèse.
Le spirituel qui quitte Dieu pour parler, pour assurer son devoir d’état par exemple, normalement le retrouvera quand il aura fini.
2- Mortification de l’activité naturelle
Il s’agit de nos travaux, nos occupations. Il y a deux tendances : en faire trop ou négliger l’action.
- La suractivité :
Elle trouble le silence par l’orientation des facultés, car ça prend la pensée, l’attention…, mais aussi par la fatigue, l’énervement, les soucis et alors on prie mal, ça multiplie les obstacles pour le retour à l’oraison, ou même rend l’oraison impossible. L’activité c’est normal, l’activisme c’est l’activité débordante.
St Alphonse a voulu qu’à travers sa fondation, les Rédemptoristes aient pour mission de raviver la foi des chrétiens soit par des enseignements, soit par des retraites et de ne pas se tourner prioritairement vers les païens.
Les vertus passives (obéissance, mortification, prière, recueillement) de nos jours sont de moins en moins valorisées en faveur des vertus actives ; c’est une forme de protestantisme car la prière est « l’âme de tout apostolat » (livre de Jean Baptiste Chautard). C’est l’hérésie des œuvres qui néglige l’action et la présence du Saint-Esprit.
- Mésestimer l’action :
C’est plus rare. C’est l’attitude des mystiques peureux, paresseux ou gourmands spirituellement qui ne veulent pas prendre leur part dans l’Église.
- Principes :
1) Dieu est un acte par définition, Dieu c’est l’acte pur, Dieu est tout acte.
2) La charité est comme Dieu, contemplative et agissante, diffusive d’elle-même la charité elle manifeste sa vitalité par sa prière, ses sacrifices et par son activité ; nous serons jugés sur l’amour, mais l’amour se montre dans les œuvres (Mat 25).
La vie mixte est donc la forme la plus parfaite de la vie intérieure : vie où l’on prie beaucoup et où la prière déborde dans l’action.
3) Dieu nous a créés pour le connaître et le servir. Allez de toutes nations… dit le Christ, c’est l’apostolat laïc et sacerdotal.
4) L’activité est indispensable à l’équilibre de la vie humaine car la vie est dans le mouvement, c’est psychologique. Il peut y avoir des tentations incontrôlables liées au manque d’activité.
5) Le contemplatif vit en communauté (familiale, paroissiale…). A un certain moment Ste Thérèse fut un peu trop portée aux extases et elle s’imposa de travailler pour ne pas en faire trop.
Les âmes sensibles, pour ne pas qu’elles demeurent dans les 4e demeures ont besoin d’action. Chaque chartreux a sa boutique et son jardin.
6) Comment résoudre le problème ? Le silence est indispensable et l’activité nécessaire. On ne lâche pas le devoir d’état, même si c’est beaucoup.
Si ce problème est résolu, il y a trois règles pratiques pour terminer :
- sauver les prières promises au Seigneur, quel que soit le prétexte, même pour s’occuper des âmes.
- sauver son activité ou son devoir d’état, la volonté de Dieu est dans le devoir d’état, chemin unique de sainteté.
- cette activité que l’on fait, la faire avec Dieu, sans fièvre. Se le rappeler, même pour trois petites secondes, « Seigneur, c’est pour toi que je le fais ».
Le 3e point du silence intérieur est dans la vidéo suivante 26B et 27
(Fin des notes)
Alain Huger- Contre la puce électronique
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
Cours 26B et 27
3- Le silence intérieur
C’est le silence qui compte, silence de l’imagination, de la sensibilité, de la mémoire… toute une discipline intérieure. Il faut faire taire toute la partie sensible. L’imagination peut bien sûr servir beaucoup pour la prière, et même elle sert à la méditation de certaine scène biblique, mais dans certains cas elle viendra en contradiction du travail du Saint-Esprit.
C’est dans l’intérieur que le Seigneur habite mais la réalisation de ce silence n’est pas facile et la tactique est différente selon l’âge spirituel dans lequel on se trouve. En effet dans le premier âge, on est encore soumis à son propre jugement, son entendement, son intelligence… Plus loin, on est sous l’influence du Saint-Esprit et c’est lui qui nous gouverne. Il peut donc y avoir du travail à l’intérieur et du tapage à l’extérieur.
Dans les 2e demeures où l’on vit vraiment son premier âge, l’âme agit selon les lois psychologiques du contrôle des facultés humaines : on veut contrôler son imagination par exemple, malheureusement ça ne dure pas longtemps, mais à cette étape-là, on n’a pas mieux. On essaie de faire un contrôle direct de la volonté sur les facultés en obligeant son imagination à penser à Jésus car la volonté peut arrêter les puissances intérieures et les fixer sur autre chose.
Tous ces actes se font de façon interrompue par des images par lesquelles se font les distractions car à une image succède une autre image. On peut être aussi interrompu par des événements extérieurs qui adviennent, ce qu’on appelle percevoir le choc des perceptions extérieures ; une porte qui claque, ça change les idées et crée des distractions. On peut nettoyer son environnement pour éliminer les distractions et choisir des lieux moins distrayants, même chez soi.
Dans les 4e, 5e et 6e demeures, il y aura quand même encore ce genre de difficultés. Ce sera différent quand on sera en prière de contemplation en 4e demeures car pendant ce temps-là, on ne fait rien, c’est l’Esprit-Saint qui prie en nous ; on n’est pas capable de parler au Seigneur, car on est bloqué. On peut même prendre un livre, on ne comprendra pas ce qu’on lit. Mais on reverra tout cela en détails plus loin.
Cela donne une situation curieuse, avec un recueillement intérieur, votre âme est en prière guidée par le Saint-Esprit ou plutôt remplacée par le Saint-Esprit, mais l’entendement et l’imagination sont libres ; il n’y a personne pour les surveiller alors ils font ce qu’ils veulent. C’est du bruit, c’est du tapage, mais c’est dans l’appartement d’à côté.
Il y a plusieurs formes d’emprises du Saint-Esprit : l’emprise du Saint-Esprit qui enchaine avec la saveur, c’est le don de la sagesse surtout, ou l’emprise qui paralyse par la sécheresse, concerne surtout le don d’intelligence. Cette action directe du Saint-Esprit atteint d’abord la volonté.
L’emprise complète du Saint-Esprit qui prend tout l’intérieur, c’est assez rare : quelque fois dans les 5e demeures pour la grâce d’union ou les 6e demeures pour les unions extatiques.
Quand la volonté est prise, c’est le domaine de l’esprit qui est pris et pas celui des sens. On laisse les sens s’agiter, on les ignore.
Quelques directives pratiques
- Dans les cas de contemplation, la lutte directe contre les distractions est inutile, nuisible, même au début des 4e demeures. Respectons le travail de Dieu.
- Plutôt fuir vers Dieu par des actes de foi et d’amour, des actes anagogiques c’est à dire à des actes de foi en formule très simple (Je crois).
- Avoir recours à Dieu (Seigneur, viens à mon aide !) est un moyen quand on ne s’en sort pas.
- Se mettre dans une attitude physique qui favorise la prière ou bien prier en marchant.
- On se remémore une parole de Dieu, on se tourne vers une image pieuse, une statue…
(Fin du cours 26)
La silence et la solitude
- Le contemplatif a besoin de désert
Sans l’attrait du désert on peut s’interroger sur la validité de l’expérience spirituelle. Moïse passe après l’âge de 40 ans, une quarantaine d’années au désert avec les nomades de son beau-père Jethro jusqu’à l’épisode du buisson ardent. 40 ans de préparation avant de libérer ses congénères.
Elie aimait être seul, Jean-Baptiste vivait principalement au désert… St Ignace dans une grotte à Manrèse, St Alphonse dans une grotte à Scala.
Le désert favorise l’ascèse.
- Faut-il vraiment combler ce besoin ?
Ste Thérèse parle d’activité contemplative, la synthèse entre l’action et la contemplation, difficile à réaliser. La solitude complète demande des capacités que tout le monde n’a pas et c’est difficile de vivre sans pratiquement jamais parler.
-Dans quelle mesure a-t-on besoin de satisfaire ce besoin ?
Les démons se promènent au désert. Dans le désert il y a aussi des illusions et beaucoup s’y sont perdus parmi les ermites : il y eu des saints, mais aussi des fous et des pervers, car cette vie est très difficile, tout le monde ne peut pas avoir cette vocation. Faudrait-il pour autant y renoncer puisque ce n’est la vocation que de quelques-uns ?
Le cas des prophètes en Israël
Le Seigneur suscita des juges : Gédéon, Samson… jusqu’à Samuel le dernier des juges et le premier des rois. Israël ne voulut plus de la gouvernance faite par des juges mais voulait un roi comme tous les autres peuples. Dieu les avertit qu’avoir un roi ou une reine ça coûte cher : palais, processions, réceptions… A la suite de la prière de Samuel, Dieu leur accorde des rois.
Alors Dieu remet son autorité aux prophètes qui sont investis d’une mission permanente et d’une puissance extraordinaire. Jusqu’à ce moment-là, ce fut la théocratie, Dieu dirigeait son peuple, il était le chef civil en même temps le chef religieux. On peut le constater dans le livre de l’Exode on a toutes sortes d’exemples où Dieu donne jusqu’à des conseils d’hygiènes et sur des choses très surprenantes.
A l’issue de cette étape, Dieu a partagé son pouvoir en deux : le pouvoir civil aux rois et son pouvoir spirituel aux prophètes. Ensuite, soit les rois obéissaient et c’étaient de bons rois, soit ils n’obéissaient pas et c’étaient des méchants.
Les prophètes étaient tirés de leur famille, c’était une vocation et il les appelait à une certaine solitude : quelque grotte, quelque ermitage ou même parfois en restant chez eux ; Dieu leur confiait des missions difficiles. Il y avait dans la vie des prophètes une union harmonieuse de l’action et de la contemplation : ils combattaient pour Dieu et ils priaient pour combattre. Leur attitude c’était l’abandon à Dieu dans la prière et l’abandon à Dieu qui les envoyait en mission. Il y avait là un équilibre parfait.
Cet équilibre parfait entre l’action et la contemplation est très difficile à réaliser et cela ne peut se faire qu’à la fin des 5e et des 6e demeures. Ste Thérèse d’Avila y parviendra à la fin des 6e et des 7e demeures : si elle parlait à ses sœurs, elle était en prière, si elle écrivait un livre, elle était en prière ; tout se passait dans le Seigneur sans distraction. Elle formera les Carmes pour qu’ils fassent surtout de l’action et que les sœurs fassent surtout de la prière.
La difficulté demeurera et ce ne sera pas si simple que ça, il y aura des résistances. Avant les 6e et 7e demeures, il y aura des tempéraments soit contemplatifs portés sur la prière ou bien des tempéraments actifs portés sur l’action ; on est pris entre deux formes d’idéal, on les veut tous les deux, mais on ne réussit pas du premier coup à réaliser l’équilibre.
Le Père Thomas de Jésus (1564 - 1627) — en 1608 fondation du Québec — influencé par les écrits de Thérèse d’Avila, a trouvé une formule qu’il a appelée « le saint désert », un carmel plus exigeant que les autres, silence continuel et ermitages isolés, où l’on vivait plus particulièrement l’Avent, le Carême et la neuvaine de la Pentecôte. Il vivra de grandes difficultés ; il en profitera alors pour préparer quelque chose qui nous est chère à nous, la Congrégation de la propagande qui prendra fin avec le Concile.
A partir de ces années-là, on avait divisé le pouvoir du Pape en deux, il déléguait un cardinal qui veillait sur les diocèses non encore fondés. Ce fut le cas du Québec avec Mgr Laval, qui n’était pas un diocèse mais une préfecture sous la juridiction du préfet de la Propagande dont le chef était ce cardinal. Ainsi cela permettait de développer les diocèses, sans déranger le Pape, jusqu’à ce que ce soit mur pour devenir un diocèse. Pour Québec devenir diocèse cela signifiait qu’il y avait un séminaire, un hôpital, une école… Ainsi à ce moment-là, Mgr Laval, qui était préfet devint évêque. Il en fut de même pour le Vietnam. Ce fut une grande affaire que cette Propagande, œuvre qui sortit d’un homme mordu par la solitude.
Aujourd’hui, Notre Dame de Vie, est un institut séculier, fondé par le Père Marie-Eugène de l’Enfant Jésus qui a écrit « Je veux voir Dieu », livre qui est constitué des cours qu’il faisait aux membres de cet institut. C’est à partir de cet ouvrage que les conférences du Père Oliva-Marie ont été élaborées.
- Quelques pratiques dues à l’expérience du Père Thomas de Jésus
1er principe : la solitude semble nécessaire et on ne peut pas dire « la solitude ce n’est pas pour moi » à cause de la qualité du silence. Sans silence intérieur, il n’y a pas de vie contemplative possible.
2e principe : si on ne peut pas avoir la solitude constante, elle peut être intermittente, mais plus profonde, très intense comme dans le cas de retraites spirituelles silencieuses. Pendant les repas on y met une pure musique, pas des cantiques qui pourraient diffuser un autre enseignement que celui que vous suivez, une musique pure dans laquelle vous pouvez mettre vos propres pensées et vos propres sentiments.
3e principe : apostolat et contemplation peuvent s’unir en un équilibre harmonieux, qui les purifie les enrichit, et les féconde mutuellement. La prière nourrira votre apostolat et votre apostolat nourrira votre prière. Cet équilibre parfait qui autrefois caractérisait le prophète c’est le même équilibre qui maintenant accomplit l’apôtre parfait.
(fin des notes)
3- Le silence intérieur
C’est le silence qui compte, silence de l’imagination, de la sensibilité, de la mémoire… toute une discipline intérieure. Il faut faire taire toute la partie sensible. L’imagination peut bien sûr servir beaucoup pour la prière, et même elle sert à la méditation de certaine scène biblique, mais dans certains cas elle viendra en contradiction du travail du Saint-Esprit.
C’est dans l’intérieur que le Seigneur habite mais la réalisation de ce silence n’est pas facile et la tactique est différente selon l’âge spirituel dans lequel on se trouve. En effet dans le premier âge, on est encore soumis à son propre jugement, son entendement, son intelligence… Plus loin, on est sous l’influence du Saint-Esprit et c’est lui qui nous gouverne. Il peut donc y avoir du travail à l’intérieur et du tapage à l’extérieur.
Dans les 2e demeures où l’on vit vraiment son premier âge, l’âme agit selon les lois psychologiques du contrôle des facultés humaines : on veut contrôler son imagination par exemple, malheureusement ça ne dure pas longtemps, mais à cette étape-là, on n’a pas mieux. On essaie de faire un contrôle direct de la volonté sur les facultés en obligeant son imagination à penser à Jésus car la volonté peut arrêter les puissances intérieures et les fixer sur autre chose.
Tous ces actes se font de façon interrompue par des images par lesquelles se font les distractions car à une image succède une autre image. On peut être aussi interrompu par des événements extérieurs qui adviennent, ce qu’on appelle percevoir le choc des perceptions extérieures ; une porte qui claque, ça change les idées et crée des distractions. On peut nettoyer son environnement pour éliminer les distractions et choisir des lieux moins distrayants, même chez soi.
Dans les 4e, 5e et 6e demeures, il y aura quand même encore ce genre de difficultés. Ce sera différent quand on sera en prière de contemplation en 4e demeures car pendant ce temps-là, on ne fait rien, c’est l’Esprit-Saint qui prie en nous ; on n’est pas capable de parler au Seigneur, car on est bloqué. On peut même prendre un livre, on ne comprendra pas ce qu’on lit. Mais on reverra tout cela en détails plus loin.
Cela donne une situation curieuse, avec un recueillement intérieur, votre âme est en prière guidée par le Saint-Esprit ou plutôt remplacée par le Saint-Esprit, mais l’entendement et l’imagination sont libres ; il n’y a personne pour les surveiller alors ils font ce qu’ils veulent. C’est du bruit, c’est du tapage, mais c’est dans l’appartement d’à côté.
Il y a plusieurs formes d’emprises du Saint-Esprit : l’emprise du Saint-Esprit qui enchaine avec la saveur, c’est le don de la sagesse surtout, ou l’emprise qui paralyse par la sécheresse, concerne surtout le don d’intelligence. Cette action directe du Saint-Esprit atteint d’abord la volonté.
L’emprise complète du Saint-Esprit qui prend tout l’intérieur, c’est assez rare : quelque fois dans les 5e demeures pour la grâce d’union ou les 6e demeures pour les unions extatiques.
Quand la volonté est prise, c’est le domaine de l’esprit qui est pris et pas celui des sens. On laisse les sens s’agiter, on les ignore.
Quelques directives pratiques
- Dans les cas de contemplation, la lutte directe contre les distractions est inutile, nuisible, même au début des 4e demeures. Respectons le travail de Dieu.
- Plutôt fuir vers Dieu par des actes de foi et d’amour, des actes anagogiques c’est à dire à des actes de foi en formule très simple (Je crois).
- Avoir recours à Dieu (Seigneur, viens à mon aide !) est un moyen quand on ne s’en sort pas.
- Se mettre dans une attitude physique qui favorise la prière ou bien prier en marchant.
- On se remémore une parole de Dieu, on se tourne vers une image pieuse, une statue…
(Fin du cours 26)
La silence et la solitude
- Le contemplatif a besoin de désert
Sans l’attrait du désert on peut s’interroger sur la validité de l’expérience spirituelle. Moïse passe après l’âge de 40 ans, une quarantaine d’années au désert avec les nomades de son beau-père Jethro jusqu’à l’épisode du buisson ardent. 40 ans de préparation avant de libérer ses congénères.
Elie aimait être seul, Jean-Baptiste vivait principalement au désert… St Ignace dans une grotte à Manrèse, St Alphonse dans une grotte à Scala.
Le désert favorise l’ascèse.
- Faut-il vraiment combler ce besoin ?
Ste Thérèse parle d’activité contemplative, la synthèse entre l’action et la contemplation, difficile à réaliser. La solitude complète demande des capacités que tout le monde n’a pas et c’est difficile de vivre sans pratiquement jamais parler.
-Dans quelle mesure a-t-on besoin de satisfaire ce besoin ?
Les démons se promènent au désert. Dans le désert il y a aussi des illusions et beaucoup s’y sont perdus parmi les ermites : il y eu des saints, mais aussi des fous et des pervers, car cette vie est très difficile, tout le monde ne peut pas avoir cette vocation. Faudrait-il pour autant y renoncer puisque ce n’est la vocation que de quelques-uns ?
Le cas des prophètes en Israël
Le Seigneur suscita des juges : Gédéon, Samson… jusqu’à Samuel le dernier des juges et le premier des rois. Israël ne voulut plus de la gouvernance faite par des juges mais voulait un roi comme tous les autres peuples. Dieu les avertit qu’avoir un roi ou une reine ça coûte cher : palais, processions, réceptions… A la suite de la prière de Samuel, Dieu leur accorde des rois.
Alors Dieu remet son autorité aux prophètes qui sont investis d’une mission permanente et d’une puissance extraordinaire. Jusqu’à ce moment-là, ce fut la théocratie, Dieu dirigeait son peuple, il était le chef civil en même temps le chef religieux. On peut le constater dans le livre de l’Exode on a toutes sortes d’exemples où Dieu donne jusqu’à des conseils d’hygiènes et sur des choses très surprenantes.
A l’issue de cette étape, Dieu a partagé son pouvoir en deux : le pouvoir civil aux rois et son pouvoir spirituel aux prophètes. Ensuite, soit les rois obéissaient et c’étaient de bons rois, soit ils n’obéissaient pas et c’étaient des méchants.
Les prophètes étaient tirés de leur famille, c’était une vocation et il les appelait à une certaine solitude : quelque grotte, quelque ermitage ou même parfois en restant chez eux ; Dieu leur confiait des missions difficiles. Il y avait dans la vie des prophètes une union harmonieuse de l’action et de la contemplation : ils combattaient pour Dieu et ils priaient pour combattre. Leur attitude c’était l’abandon à Dieu dans la prière et l’abandon à Dieu qui les envoyait en mission. Il y avait là un équilibre parfait.
Cet équilibre parfait entre l’action et la contemplation est très difficile à réaliser et cela ne peut se faire qu’à la fin des 5e et des 6e demeures. Ste Thérèse d’Avila y parviendra à la fin des 6e et des 7e demeures : si elle parlait à ses sœurs, elle était en prière, si elle écrivait un livre, elle était en prière ; tout se passait dans le Seigneur sans distraction. Elle formera les Carmes pour qu’ils fassent surtout de l’action et que les sœurs fassent surtout de la prière.
La difficulté demeurera et ce ne sera pas si simple que ça, il y aura des résistances. Avant les 6e et 7e demeures, il y aura des tempéraments soit contemplatifs portés sur la prière ou bien des tempéraments actifs portés sur l’action ; on est pris entre deux formes d’idéal, on les veut tous les deux, mais on ne réussit pas du premier coup à réaliser l’équilibre.
Le Père Thomas de Jésus (1564 - 1627) — en 1608 fondation du Québec — influencé par les écrits de Thérèse d’Avila, a trouvé une formule qu’il a appelée « le saint désert », un carmel plus exigeant que les autres, silence continuel et ermitages isolés, où l’on vivait plus particulièrement l’Avent, le Carême et la neuvaine de la Pentecôte. Il vivra de grandes difficultés ; il en profitera alors pour préparer quelque chose qui nous est chère à nous, la Congrégation de la propagande qui prendra fin avec le Concile.
A partir de ces années-là, on avait divisé le pouvoir du Pape en deux, il déléguait un cardinal qui veillait sur les diocèses non encore fondés. Ce fut le cas du Québec avec Mgr Laval, qui n’était pas un diocèse mais une préfecture sous la juridiction du préfet de la Propagande dont le chef était ce cardinal. Ainsi cela permettait de développer les diocèses, sans déranger le Pape, jusqu’à ce que ce soit mur pour devenir un diocèse. Pour Québec devenir diocèse cela signifiait qu’il y avait un séminaire, un hôpital, une école… Ainsi à ce moment-là, Mgr Laval, qui était préfet devint évêque. Il en fut de même pour le Vietnam. Ce fut une grande affaire que cette Propagande, œuvre qui sortit d’un homme mordu par la solitude.
Aujourd’hui, Notre Dame de Vie, est un institut séculier, fondé par le Père Marie-Eugène de l’Enfant Jésus qui a écrit « Je veux voir Dieu », livre qui est constitué des cours qu’il faisait aux membres de cet institut. C’est à partir de cet ouvrage que les conférences du Père Oliva-Marie ont été élaborées.
- Quelques pratiques dues à l’expérience du Père Thomas de Jésus
1er principe : la solitude semble nécessaire et on ne peut pas dire « la solitude ce n’est pas pour moi » à cause de la qualité du silence. Sans silence intérieur, il n’y a pas de vie contemplative possible.
2e principe : si on ne peut pas avoir la solitude constante, elle peut être intermittente, mais plus profonde, très intense comme dans le cas de retraites spirituelles silencieuses. Pendant les repas on y met une pure musique, pas des cantiques qui pourraient diffuser un autre enseignement que celui que vous suivez, une musique pure dans laquelle vous pouvez mettre vos propres pensées et vos propres sentiments.
3e principe : apostolat et contemplation peuvent s’unir en un équilibre harmonieux, qui les purifie les enrichit, et les féconde mutuellement. La prière nourrira votre apostolat et votre apostolat nourrira votre prière. Cet équilibre parfait qui autrefois caractérisait le prophète c’est le même équilibre qui maintenant accomplit l’apôtre parfait.
(fin des notes)
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
Cours n°28 - La contemplation
Nous abordons maintenant la grande question de la contemplation surnaturelle qui est digne de nos désirs et de nos attentes.
On dit que dans la vie spirituelle à un certain moment, l’Esprit-Saint entre en jeu. Les manifestations de sa grâce peuvent se produire dans tous les domaines de la vie y compris dans celui du devoir d’état ou celui des épreuves à supporter, mais s’il y a un domaine où le Saint-Esprit semble très à l’aise, c’est le domaine de la prière. Le domaine de la prière c’est le domaine de la vie théologale, c’est-à-dire le domaine qui nous met directement en lien avec la Trinité et ce qui peut plaire à l’une des trois personnes de la Trinité, c’est de nous faire entrer dans la Trinité pour contempler les choses divines.
Nous avons vu que le don de soi, l’humilité, le silence… facilitent l’accès aux grâces du Saint-Esprit et son action directe sur l’âme et réalisent comme une pression auprès de Dieu pour qu’il nous manifeste ses dons.
Dans les 4e demeures, c’est là que le Saint-Esprit travaille habituellement par ses dons. A cette étape, Ste Thérèse renonçait à expliquer et elle se contentait d’exposer en descriptions nuancées ce que l’âme peut ressentir. Jean de La Croix, quant à lui, nous apporte des éléments d’une vraie science ce qui va faire que nous allons de plus en plus nous rapprocher de lui.
La finalité de l’action du Saint-Esprit sera de transformer l’oraison de méditation qu’elle était en contemplation qui ne se fait plus sous le mode humain, mais sous un mode d’agir divin.
Deux parties dans cet exposé : la contemplation en général et quatre formes de contemplation dont la dernière nécessitera une attention particulière.
1°) La contemplation en général
Dans le langage courant, plusieurs sens sont donnés à ce mot : la contemplation naturelle et esthétique (on contemple les paysages, les oeuvres…), la contemplation avec des grâces qu’on peut recevoir (grâces charismatiques, lumières intérieures…) mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit.
Richard de Saint-Victor définit la contemplation comme ceci : « un regard simple, perspicace et libre de l’âme amoureuse qui attache l’esprit sur les choses qu’on a à regarder ». Cette dimension contemplative exerce sur nous un attrait qui nous fixe sur l’objet, c’est un regard global, fixe, qui attache.
C’est un regard amoureux qui ne s’attarde pas sur les détails mais qui regarde comme s’il voulait aller encore plus loin, plus en profondeur et qui attache l’esprit.
St Thomas d’Aquin dira : « c’est un regard simple sur la vérité ».
Les théologiens de la ville de Salamanque, des carmes : « c’est un regard simple sur la vérité sous l’influence de l’amour ».
St Thomas dit « l’essentiel » : « c’est un acte de connaissance ». C’est un acte de foi dans les choses de Dieu ; ce n’est pas un acte d’amour, mais un acte de connaissance qui se fait dans l’amour.
La contemplation n’est pas discursive, ce n’est pas une suite d’idées, c’est un seul regard dans lequel on voit le tout. L’amour n’est pas essentiel, mais c’est la connaissance qui l’est, par contre la contemplation vient de l’amour, c’est elle qui vous fait contempler et elle vous fait retourner à l’amour et c’est cet amour qui fixe le regard surnaturel. La puissance de l’amour semble nous faire oublier les détails pour nous fixer sur la réalité.
2°) Les quatre formes de contemplation
On passe vite sur les trois premières.
- Contemplation esthétique : on contemple des réalités sensibles qui sont belles. C’est la recherche du beau dans la nature et dans les âmes. Les arts plastiques entrent dans ce chapitre (la peinture, la sculpture, l’architecture et la photographie) ainsi que les arts rythmiques (la poésie, la musique, la chorégraphie). C’est une contemplation des choses sensibles qui donne une émotion esthétique dans l’intelligence qui peut s’interrompre à la moindre petite chose (un ricanement, un bruit…).
- Contemplation intellectuelle : elle porte sur la solution d’un problème, une invention, une découverte après de longues années d’études.
- Contemplation théologique : elle porte sur la vérité révélée et se rapproche de la contemplation intellectuelle. Contemplation des mystères de la foi où un certain secours du Saint-Esprit peut apparaître.
- Contemplation surnaturelle ou infuse :
Le mot surnaturel vient de Ste Thérèse qui a besoin d’être expliqué, mais le mot infuse est plus clair car la contemplation c’est une infusion de l’Esprit-Saint. C’est une grâce dans laquelle l’Esprit-Saint est présent à chaque fois : un jour vous l’avez et puis le lendemain, non, sans que vous sachiez pourquoi. C’est cette présence assez habituelle qui caractérise les 4e demeures. Ce n’est pas un don qui nous appartient et dont on fait ce que l’on veut, et ce n’est pas comme les charismes.
On peut l’appeler, mais moins souvent, contemplation passive car ce n’est pas un acte que vous voulez faire vous-même, mais un acte que Dieu vous fait faire en vous : vous recevez l’action du Seigneur qui vous fixe à regarder.
Cette contemplation infuse est la plus haute qui soit et quand nous parlons de contemplation avec des personnes spirituelles expérimentées, c’est de celle-ci dont on parle.
C’est donc un regard simple sur la vérité sous l’influence de l’amour. Cette vérité qui est la vérité des mystères divins ne se trouve pas naturellement, c’est le Seigneur qui vous montre quelque chose de sa vérité.
La vérité ici, ce n’est plus la formule dogmatique (Je crois en Dieu le Père tout puissant, ou bien, est né de la Vierge Marie…) mais c’est la vérité divine elle-même. Quand on contemple, ce n’est plus la formule que l’on considère, mais la vérité divine elle-même. La formule, c’est l’enveloppe qui peut être exprimée en différentes langues qui comporte une même vérité.
Par exemple, dans l’expression « Dieu est immense », cela signifie qu’il est plus grand que la terre, que le soleil, plus grand que l’univers, mais comment plus grand ? Ça, on ne vous le montre pas ; la vérité est enveloppée. Les théologies font le tour des mots, la contemplation vous donne la révélation de ce qui est ; Dieu vous le montrera. On voit à travers, comme un rayon X permet de voir ce qui est à travers une boite opaque.
Le contemplatif n’a pas besoin des mots pour comprendre, il voit la vérité, il la contemple, la sagesse pénètre. Cette vérité, c’est l’objet propre de la foi. La foi y pénètre à chaque acte de foi mais ne peut pas s’y maintenir ordinairement car elle est dépendante de l’entendement qui n’aime pas le mystère.
Le don du Saint-Esprit, don d’intelligence associé au don de sagesse, fait jaillir une clarté confuse qui fait trouver saveur et paix qui retient la foi ou qui la ramène à s’y reposer ; l’intelligence n’a alors plus besoin de mots pour comprendre. La foi ne contemple plus ponctuellement mais continuellement pendant une heure peut-être à regarder à l’intérieur et est incapable de restituer avec des mots ce qu’elle a perçu.
Le mécanisme est mis en mouvement par l’amour, si vous n’aimez pas Dieu, vous ne le regarderez pas. C’est par les dons de l’esprit d’amour que se font les interventions divines, c’est une connaissance, une science qu’on appelle une science d’amour.
Les effets sont très profonds et extrêmement variés : la valeur de connaissance et le chemin le plus parfait pour l’union avec Dieu (St Jean de La Croix) qui expose l’âme à la transformation. L’âme est parée des beautés de Dieu.
Les signes de la contemplation.
A cause des devoirs de l’âme il vaut mieux les savoir que de ne les pas savoir et s’il y a un danger d’illusion il y a toujours moyen de se faire guider. Les devoirs par rapport à la contemplation doivent être considérés, ce n’est pas un jeu d’enfant, car quand l’Esprit travaille il faut être à même de lui répondre. Il faut respecter et favoriser les interventions divines : car si on ne tient pas compte des grâces divines, Dieu se retirera. Dieu insistera un certain temps et si on n’en tient pas compte, il se retirera.
Le premier signe, c’est quand on est incapable de prier.
Il y a deux signes négatifs et un positif qui indiquent que la contemplation est là, il faut ces trois signes : 1- impuissances des facultés (incapable de méditer, de parler au Seigneur, de comprendre une lecture même une qu’on connait bien) ; 2- qu’il n’y ait aucune attache de quoi que ce soit qui fait naître une espèce d’angoisse (impression qu’on est en train de tout perdre) ; 3- une attention amoureuse à Dieu (on ne fait que goûter le Seigneur, un silence tranquille).
Les deux premiers signes indiquent la présence des dons, ça veut dire que Dieu travaille en nous, le troisième signe indique la qualité de la contemplation, signe difficilement perceptible au début tellement c’est subtil. Ce temps d’adaptation peut prendre au moins un an et plus, c’est ce qu’on appelle la nuit du sens.
Vers la fin de la 4e demeure, la contemplation est tellement pure qu’on ne s’aperçoit plus de rien, on ne perçoit plus rien.
(fin des notes)
Alain Huger- Contre la puce électronique
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
Entrer dans l'oraison permettrait d'échapper à cette guerre cognitive, aux armes psychotroniques qui sont devenues propriété des démons. C'est peut-être pour cette raison que l'on brûle des édifices pour les reconfigurer à d'autres fins.
Desiderius Ulixes- Enfant de Dieu
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Re: s'engager dans la prière d'oraison, pas à pas, cours de vie intérieure avec le père Oliva Marie
Cours n°29 - Appel à la vie mystique et à la contemplation
On a vu les différentes sortes de contemplation. On a vu aussi les grands effets de la contemplation. Le grand effet conduit à l’Union parfaite avec le Seigneur selon St Jean de La Croix, et c’est à partir de cela que j’enchaine la suite du cours.
Comment ne pas désirer les effets de la contemplation ? Qui ne souhaiterait pas en savoir plus sur le Seigneur ? Et qui ne souhaiterait pas vivre de l’Union parfaite avec Dieu ?
Chap. 21, dans Chemin de la perfection, Ste Thérèse nous dit : « Oui, il nous appelle tous ». C’est pourquoi nous allons exposer les nuances qui peuvent nous permettre d’essayer de nous rendre compte et penser que la contemplation nous est proposée à nous personnellement et qu’on va pouvoir y accéder, s’y développer et en tirer tous les fruits possibles.
Est-ce une faveur spéciale ? Sommes-nous appelés ?
Rappelons que la contemplation c’est un regard simple, sans détails, où on contemple tout, tout d’un coup. Tout n’est pas contemplation. Mais il faut prendre le vrai sens des mots. Écartons d’entrée une confusion souvent propagée même par des esprits avertis.
- Vie mystique : c’est toute la vie spirituelle quand les dons du Saint-Esprit sont présents habituellement sur toute la ligne de notre vie : vivre sous l’influence du Saint Esprit dans tous les domaines de sa vie, pas seulement dans la prière mais aussi dans notre devoir d’état.
- Vie contemplative : c’est une vie d’oraison et de prière, habituellement sous les trois dons du Saint-Esprit (science, intelligence et sagesse). C’est quand quelqu’un voit sa prière, sans s’occuper du reste, régulièrement animée par ces dons, qu’on dira : vous avez une vie contemplative.
La vie mystique est plus large que la vie contemplative qui n’est qu’une forme de la vie mystique, la plus élevée. Dans la vie mystique nous recevons des aides du Saint-Esprit sans que nous en soyons conscients, ce n’est pas forcément clair : force reçue pour dépasser une épreuve, charité envers un prochain… Dans ce cas, tous les dons ne sont pas contemplatifs et ne bouleversent pas la psychologie, alors que dans les dons contemplatifs, on les remarque plus ; le don d’intelligence vous arrive de façon inattendue, psychologiquement ça vous saute aux yeux.
Une vie active peut devenir mystique par l’intervention habituelle de Dieu à travers les dons actifs (conseil, force et piété). Nos anciens, ceux qui établir la société canadienne étaient des gens très actifs. Il y avait peu de contemplation parce qu’on ne leur apprenait pas, mais certains le devenaient par eux-mêmes. A travers ces activités, Dieu pouvait aussi en faire des saints.
Est-ce que toutes les âmes sont appelées par Dieu à la contemplation ? Peuvent-elles y parvenir ?
1- L’appel général
Tous les chrétiens sont appelés, comme dans une invitation à venir à Rome pour vivre un jubilé ; tous les baptisés sont appelés à la sanctification. C’est un appel général, oui, en théorie, toutes les âmes sont appelées.
Pourquoi ? Parce qu’au baptême toute âme a reçu les vertus infuses et les dons du Saint-Esprit (grâce sanctifiante, vertus infuses théologales, dons du Saint-Esprit et les vertus morales). Toute âme depuis son baptême a reçu les dons du Saint-Esprit et peut donc être mue par le Saint-Esprit et portée par lui à la plénitude de la vie mystique, y compris la contemplation. On reçoit alors en germe tout le développement total d’une vie spirituelle.
Mais ne faudrait-il pas que Dieu veuille élever une âme à la contemplation pour que cela se fasse ?
Bien sûr il y a la liberté de Dieu, mais Dieu est amour, c’est donc un bien diffusif de soi, un amour qui ne se donne pas ce n’est pas un amour (cas de l’érotisme). Dieu trouve une joie dans la diffusion de sa grâce. Quand on est libre de faire ce que l’on veut on fait ce que l’on aime et comme Dieu est libre, et qu’il est amour, alors il donne, il se donne; il veut donc le développement parfait et la sanctification des âmes.
Chap. 21, dans Chemin de perfection, Ste Thérèse dit : « Le Seigneur appelle tout le monde en disant : ‘‘ venez tous et je vous donnerai à boire ‘‘ », il y en a pour tout le monde. Cependant, plus loin elle dit que le Bon Dieu ne nous y obligera pas.
St Jean de la Croix dans Vive flamme d’amour : « S’il y en a si peu qui parviennent à cette grâce, la cause n’est pas que Dieu réserve seulement à quelques âmes pareille grandeur, il voudrait au contraire que tous l’obtiennent ».
2- Un appel prochain
Dieu appelle-t-il efficacement et non plus de manière théorique ? Dieu donnera-t-il cette grâce à tous les individus ? Il convient d’être prudent dans la réponse car on ne peut pas dire qu’une personne qui ne serait pas parvenue à la contemplation aurait manqué toute sa vie spirituelle.
Il y a des âmes sauvées par des absolutions in extrémiste ou en recevant le sacrement des malades. Il y a aussi la contrition actuelle : « Mon Dieu je regrette », clairement exprimée et la contrition virtuelle : « Si je devais mourir, j’aimerai bien demander pardon à Dieu ». Dans toutes ces situations, les personnes sont sauvées et elles n’auront pas été de grandes contemplatives.
Certaines personnes qui ne semblent pas avoir de développement spirituel, qui ne réfléchissent pas, qui ne méditent pas, ça ne veut pas dire que ce sont des vies manquées. La sagesse divine appelle au festin ceux qui sont simples et petits. Le maître envoie ses serviteurs aux carrefours pour appeler tous ceux qui sont là et qui veulent venir ; respectons le mystère de Dieu dans les âmes.
Que disent les saints ?
Ste Thérèse (Chemin de perfection, chap. 19) : « Plusieurs ne connaissent pas la contemplation savoureuse mais finiront par boire à la source d’eaux vives si elles sont fidèles ». Certains ne rentrant pas par les dons contemplatifs rentreront par les dons actifs pourvu qu’ils n’y mettent pas d’obstacles.
De façon pratique, tous ceux qui ont expérimenté la soif et la faim de Dieu, doivent considérer l’appel prochain comme indiscutable pour eux, car c’est Dieu qui parlait à travers cette faim et cette soif : « viens à la sainteté » ; mais cela ne veut pas dire qu’ils seront contemplatifs, ou qu’ils le seront prochainement, mais ça veut dire que Dieu leur donnera tout ce qu’il faut.
Examinons maintenant comment cela peut-il arriver.
Les 2e demeures et 4e demeures sont des demeures de cheminement, demeures de transition et l’on constate qu’au lieu de marcher il y en a qui s’y arrêtent. Pourquoi ?
Revisitons les différents cas du modèle de Ste Thérèse
1- Les âmes hors du château
Elles n’ont pas encore la grâce sanctifiante comme les païens, ou si cette grâce reçue au baptême a été perdue, on n’est plus justifié, et on ne peut plus cheminer car la vie mystique réclame la charité surnaturelle, participation à celle de Dieu. Cependant il peut y avoir des exceptions pour ceux qui ne sont pas en état de grâce, tout simplement parce que nous ne percevons pas tout ce qui les relie à Dieu : baptême de désir non manifesté, désir intérieur de connaître Dieu…
Dans ces âmes-là, Dieu peut se manifester par une parole, par un miracle…, créer un choc pour provoquer une conversion (St Paul sur le chemin de Damas, Ratisbonne…).
De même pour les Protestants, ce n’est pas leur christianisme qui, étant incomplet peut les sauver, mais il ne faudrait pas pour autant en conclure qu’ils sont hors du salut. Les jugements de l’Église peuvent être sévères mais c’est le jugement de Dieu qui aura le dernier mot.
2- Les âmes en état de grâce
- Le premier âge de la vie spirituelle
Il est marqué par des efforts personnels, lecture, réflexion, méditation. Ces âmes sont aidées par le secours général de Dieu et elles font de belles choses. La vie mystique n’existe pas encore, mais avec parfois des interventions charismatiques dont elles peuvent user. Cependant cette présence des charismes ne garantit pas qu’ils soient dépendants de la grâce sanctifiante.
St Thomas d’Aquin (II,2, q 68.) laisse entendre que : « l’intervention de Dieu par une inspiration supérieure du Saint-Esprit est nécessaire pour tout acte surnaturel, même dans la pratique de la foi, de l’espérance et de la charité ». Il convient donc de penser qu’il faudra cette intervention pour dépasser certaines difficultés qu’on ne pourrait pas vaincre autrement, surmonter certaines tentations.
La grâce n’entre pas dans nos vies par de grands coups, mais de façon progressive. Alors on peut bénéficier du secours de Dieu, même si la vie mystique n’est pas encore pleinement installée, tout comme la manière dont les saisons printemps, été…, s’installent avec des vas et vient avant de s’y installer fermement.
Recueillement surnaturel à la suite d’une communion, une extase en regardant simplement le tabernacle…, lorsque cela se produit ponctuellement et cela ne signifient pas qu’on soit en 4e demeures ; pour ce faire il faudrait que cela se produise fréquemment.
- Le deuxième âge (des 4e aux 7e demeures)
C’est l’épanouissement de la vie mystique. D’où la question : est-ce que beaucoup atteignent cet épanouissement ?
St Jean de La Croix dit qu’il n’y en a pas la moitié qui dépassent les 3e demeures. Une élite aborde les 4e demeures dans tous les états de vie, pas seulement dans la vie religieuse, et dans tous les rangs de la société.
Ste Thérèse et St Jean de La Croix disent : « beaucoup d’âmes arrivent à ce 4e degré » et on constate qu’il y en a de plus en plus.
Dernière question
Est-ce que beaucoup dépassent les 4e demeures ? Un groupe important reste sur ce palier. Rare sont les privilégiés qui vont aux 6e et 7e demeures.
Un premier groupe reste aux 4e demeures connaissant une contemplation intermittente et imparfaite car mêlée de distractions et d’autres choses, subissant une purification du sens (la nuit du sens) assez peu intense et peu prolongée.
Il y a un deuxième groupe, ceux qui par la purification de l’esprit, la nuit de l’esprit, qui les fera rentrer en 6e demeures, deviendront de vrais spirituels. Il faut passer par les grandes épreuves pour y arriver.
Pourquoi ces échecs dans des régions si élevées ? C’est le manque de lumière et le manque de générosité dans connaître, aimer et servir ; on ne fait pas les sacrifices qu’il faudrait faire.
Ici, Ste Thérèse nous dit : « Nous sommes si lents à faire le don absolu à Dieu de nous-mêmes que nous n’en finissons plus de nous préparer à cette grâce ». St Jean de La Croix dans Vive flamme : « Dieu les trouvant sans force au temps de la première faveur faite pour les dégrossir, s’arrête et ne purifie pas ». Cette première faveur, c’est la nuit du sens des 4e demeures, pour dégrossir le monde. La nuit leur apparaît trop dure. St Jean ajoute : « Il n’y en a guère qui sachent et qui veulent entrer dans cette extrême nudité et vide de l’esprit ».
La dernière phrase de la Montée du carmel : « ils ne veulent pas, ils ne se laissent pas conduire, ils n’ont pas de guide capable de les éveiller » ; et des guides sérieux, on n’en rencontre pas si souvent, bien moins que des bonnes volontés.
(fin des notes)
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