✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
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sylvia- Avec les anges
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Les Saints - Les Saintes du Jour
Saint Abel de Lobbes
Bénédictin, archevêque de Reims (✝ 770)
Abel de Reims - vitrail de la basilique Saint-RémiBénédictin d'origine écossaise, puis archevêque de Reims
Malgré sa bonne réputation, Charles Martel, vainqueur des Arabes à Poitiers, fut aussi un grand amateur des biens d'Eglise dont il s'emparait par personnes interposées, en nommant des abbés de monastères et des évêques qui partageaient avec lui les revenus ecclésiastiques. Pépin le Bref, son fils, voulut réformer cette manière de faire et il nomma Abel, moine de Lobbes en Belgique, comme évêque de Reims. L'évêque destitué, Milon, lui rendit la vie impossible d'autant que Pépin de Bref était fort occupé à guerroyer. Au bout de trois ans, lassé, saint Abel se retira dans son monastère. Il donna à l'Eglise sa prière pour compenser ce qu'il ne pouvait lui donner par son ministère épiscopal.
Illustration: Représentation d'Abel de Reims sur un vitrail de la basilique Saint-Remi de Reims.
Bénédictin, archevêque de Reims (✝ 770)
Abel de Reims - vitrail de la basilique Saint-RémiBénédictin d'origine écossaise, puis archevêque de Reims
Malgré sa bonne réputation, Charles Martel, vainqueur des Arabes à Poitiers, fut aussi un grand amateur des biens d'Eglise dont il s'emparait par personnes interposées, en nommant des abbés de monastères et des évêques qui partageaient avec lui les revenus ecclésiastiques. Pépin le Bref, son fils, voulut réformer cette manière de faire et il nomma Abel, moine de Lobbes en Belgique, comme évêque de Reims. L'évêque destitué, Milon, lui rendit la vie impossible d'autant que Pépin de Bref était fort occupé à guerroyer. Au bout de trois ans, lassé, saint Abel se retira dans son monastère. Il donna à l'Eglise sa prière pour compenser ce qu'il ne pouvait lui donner par son ministère épiscopal.
Illustration: Représentation d'Abel de Reims sur un vitrail de la basilique Saint-Remi de Reims.
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
Transfiguration de Jésus
Au moment de commencer sa montée vers sa Passion, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean et les emmène sur une montagne, le mont Thabor selon la tradition. Là, il est transfiguré devant eux et reçoit du Père ce témoignage: "Celui-ci est mon Fils bien-aimé." enluminure de la transfiguration Au jardin des Oliviers, au soir de son arrestation, ce sont les mêmes, Pierre, Jacques et Jean, que Jésus prendra avec lui. Ce n'est pas une coïncidence. Ceux qui allaient le voir défiguré ("il n'avait plus figure humaine" avait annoncé le prophète Isaïe) ce sont eux qui devaient, auparavant, l'avoir vu transfiguré: le Jésus Fils de Dieu est le même que le Jésus crucifié. La fête de la Transfiguration est très ancienne dans l'Orient chrétien. Elle fut très tôt fixée au 6 août, en plein été. Au Xe siècle, elle devint même, par décision de l'empereur, fête chômée dans tout l'empire byzantin. En Occident, après avoir été longtemps fête locale, elle fut constituée fête universelle après la victoire qui stoppa l'avance turque en 1456. La date liturgique de sa célébration fut choisie d'après la pratique des Églises orientales. Avec le Baptême du Christ, c'est une fête de théophanie, c'est-à-dire de manifestation du Christ comme Fils de Dieu. Elle est célébrée en ce jour par l'Église d'Occident et tous les Orientaux byzantins, syriens et coptes. L'Église arménienne la reporte au dimanche suivant.
La Transfiguration: 'avoir part un jour à sa gloire' (site des Jeunes Cathos) - homélie de saint Léon le Grand, pape au Ve siècle et docteur de l’Église
Fête de la Transfiguration du Seigneur, qui célèbre le jour où, sur le mont Thabor, le Christ Jésus, devant ses Apôtres Pierre, Jacques et Jean, manifesta sa gloire de Fils bien-aimé du Père, en présence de Moïse et d’Élie apportant le témoignage de la Loi et des Prophètes.
Martyrologe romain
La Transfiguration: 'avoir part un jour à sa gloire' (site des Jeunes Cathos) - homélie de saint Léon le Grand, pape au Ve siècle et docteur de l’Église
Fête de la Transfiguration du Seigneur, qui célèbre le jour où, sur le mont Thabor, le Christ Jésus, devant ses Apôtres Pierre, Jacques et Jean, manifesta sa gloire de Fils bien-aimé du Père, en présence de Moïse et d’Élie apportant le témoignage de la Loi et des Prophètes.
Martyrologe romain
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
Saint Gaétan de Thiene
Fondateur de l'ordre des Théatins (✝ 1547)
Contemporain de Martin Luther, il fut de ceux qui, au temps de la Réforme et bien avant le concile de Trente, travaillèrent à préserver l'Italie du protestantisme. Pendant 13 ans, il fut secrétaire au Vatican sous le pape Jules II et le pape Léon X. Ce qu'il y vit n'était guère conforme à l'Évangile et sa piété le portait alors à imiter encore davantage Notre-Seigneur. Gaetan de Thiene A la mort de sa mère, il renonça à sa charge et passa les six années suivantes à donner aux pauvres son héritage à Vicence, Venise ou Vérone, visitant les taudis, balayant dans les hôpitaux, soignant les incurables. Il fonda avec son ami Jean-Pierre Carafa, le futur pape Paul IV, un institut de prêtres qui mèneraient, comme lui, une vie pauvre et austère, les Théatins. Ils s'engageaient à ne pas mendier pour eux, à soigner les malades, à répandre l'usage des sacrements parmi les laïcs et à ramener le clergé à ses devoirs. Il mourut à Naples, étendu sur un lit de cendres. Le mode de vie de son Institut inspira les grands réformateurs du XVIe siècle.
Le sanctuaire Saint Cayetano (Saint Gaetan), patron en Argentine du 'pain et du travail' se trouve dans un quartier périphérique de Buenos Aires. Chaque année, le 7 août, des milliers de fidèles se mettent en file indienne pour passer devant la statuette du saint et prier... le cardinal Bergoglio (maintenant Pape François) avait l’habitude de remonter la file des pèlerins pour discuter avec eux et bénir les enfants.
"Ne vas pas à la rencontre de l’autre pour le convaincre de devenir catholique, non, non, vas le rencontrer parce qu’il est ton frère!"
Fondateur de l'ordre des Théatins (✝ 1547)
Contemporain de Martin Luther, il fut de ceux qui, au temps de la Réforme et bien avant le concile de Trente, travaillèrent à préserver l'Italie du protestantisme. Pendant 13 ans, il fut secrétaire au Vatican sous le pape Jules II et le pape Léon X. Ce qu'il y vit n'était guère conforme à l'Évangile et sa piété le portait alors à imiter encore davantage Notre-Seigneur. Gaetan de Thiene A la mort de sa mère, il renonça à sa charge et passa les six années suivantes à donner aux pauvres son héritage à Vicence, Venise ou Vérone, visitant les taudis, balayant dans les hôpitaux, soignant les incurables. Il fonda avec son ami Jean-Pierre Carafa, le futur pape Paul IV, un institut de prêtres qui mèneraient, comme lui, une vie pauvre et austère, les Théatins. Ils s'engageaient à ne pas mendier pour eux, à soigner les malades, à répandre l'usage des sacrements parmi les laïcs et à ramener le clergé à ses devoirs. Il mourut à Naples, étendu sur un lit de cendres. Le mode de vie de son Institut inspira les grands réformateurs du XVIe siècle.
Le sanctuaire Saint Cayetano (Saint Gaetan), patron en Argentine du 'pain et du travail' se trouve dans un quartier périphérique de Buenos Aires. Chaque année, le 7 août, des milliers de fidèles se mettent en file indienne pour passer devant la statuette du saint et prier... le cardinal Bergoglio (maintenant Pape François) avait l’habitude de remonter la file des pèlerins pour discuter avec eux et bénir les enfants.
"Ne vas pas à la rencontre de l’autre pour le convaincre de devenir catholique, non, non, vas le rencontrer parce qu’il est ton frère!"
Mémoire de saint Gaétan de Thienne, prêtre, qui se consacra aux œuvres de charité, en particulier aux souffrants de maladie incurable, encouragea des associations pour la formation chrétienne des laïcs et, pour la réforme de l’Église, fonda une société de clercs réguliers, en engageant ses disciples à vivre à la manière des premiers Apôtres. Il mourut à Naples en 1547.
Martyrologe romain
"Quand nous demandons du travail, nous demandons de pouvoir avoir de la dignité"
Martyrologe romain
"Quand nous demandons du travail, nous demandons de pouvoir avoir de la dignité"
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
Saint Dominique de Guzman
Fondateur de l'Ordre des Frères prêcheurs (✝ 1221)
Le troisième fils de Félix de Guzman était un curieux étudiant à l'Université de Palencia en Espagne. La famine désolant la ville, il vendait ses livres pour secourir les pauvres. Tout saint Dominique est inscrit dans ce geste : étudier est une bonne chose, mais le souci des hommes est premier. Devenu chanoine régulier d'Osma en Vieille-Castille, il accompagne son évêque Diègue en voyage et c'est en traversant le midi de la France que tous deux sont frappés par les ravages de l'hérésie des cathares(*). Diègue et Dominique vont à Rome et obtiennent du pape Innocent III la mission de parcourir, avec quelques compagnons, les régions concernées et d'y prêcher l'Evangile par la parole et par l'exemple. La pauvreté évangélique et l'entrain joyeux caractérisent ces prédicateurs. Ils vont deux par deux, prêchant et mendiant leur nourriture. Saint Dominique s'appuie sur la prière du monastère de Prouilhe, près de Fanjeaux, où il a rassemblé quelques "parfaites" cathares converties. Afin de poursuivre et étendre son œuvre de prédication, il réunit ses premiers compagnons dans un couvent de Toulouse dans le même souci de radicale pauvreté. Le pape Honorius III approuve en 1216 son œuvre qui devient l'Ordre des Frères prêcheurs. Dès l'année suivante, ils les dispersent dans toute l'Europe afin d'y fonder des couvents. Il meurt d'épuisement à Bologne.
(*) voir sur le site internet du diocèse de Montpellier: "L'hérésie albigeoise (Cathares), au XIIIe siècle va secouer durement notre région" (annuaire du diocèse, document pdf page 132)
"La Maison de Saint Dominique à Fanjeaux du 13 ème siècle. Le saint y demeura 9 ans, luttant contre l'hérésie cathare."
"Un terroir traversé par l'histoire et la figure d'un saint: Dominique, l'homme aux semelles de vent!
D’origine castillane, Dominique de Guzman, est né vers 1170 à Caleruega. Venu en Toulousain dans le cadre d'une mission diplomatique où il accompagnait son évêque, tous deux ont mesuré combien une Eglise riche et puissante pouvait difficilement témoigner de Jésus Christ, ils iront vers les chrétiens dissidents, pauvres et mendiants, selon le modèle évangélique.
Pendant des années, Dominique n’aura de cesse de témoigner de l’Evangile en imitant les Apôtres. Il entraîne à sa suite des hommes et des femmes que l’Eglise ne touchait plus. A l'aube du XIIIe siècle, il devient, avec les frères et sœurs de la 'Sainte Prédication', la figure d’un renouveau au sein de l’Eglise Romaine.
Fanjeaux, cité médiévale, garde fidèlement la trace de son passage.
La maison de Saint Dominique est ouverte en saison estivale, au cœur de l’agglomération. Au 'couvent' datant du XIVe siècle les dominicaines de la Sainte Famille accueillent touristes ePrière à Saint Dominique
aux Saints
Voici une « Prière à Saint Dominique de Guzman » (1170-1221), Fondateur de l’Ordre des Prêcheurs connus également sous le nom de Frères dominicains, Grand Prédicateur qui nous engage tous à être fervents dans la Prière, courageux à vivre la Foi et profondément amoureux de Jésus Christ comme nous l’annonce le Pape Benoit XVI dans sa « Catéchèse sur Saint Dominique de Guzman » ci-dessous.
Prière à Saint Dominique :
« Ô glorieux Saint Dominique, exemple de pénitence, de chasteté et d’amour vrai, obtiens-nous la grâce de garder la pureté du cœur avec une sensibilité remplie de vie nouvelle. Toi qui as allumé le feu de l’amour de Dieu, fus un homme de grande prière, capable d’une intime union avec Dieu, obtiens-nous la fidélité à la prière quotidienne pour alimenter notre vie dans le bien. Toi qui as prédiqué avec assiduité l’Evangile et as fondé l’Ordre des Prédicateurs pour le salut des âmes, pour la défense de la vraie foi et pour la conversion des pécheurs, prie pour nous pour nous puissions aimer sincèrement nos frères et les conduire au salut. Toi qui nous enseignas la prière du chapelet, aide-nous à bien le prier pour cheminer avec Marie chaque jour vers Son Fils Jésus. Amen »
Prions : Dieu, vous avez daigné éclairer votre Église par les mérites et les leçons du bienheureux Dominique, votre Confesseur : faites que, par son intercession, elle ne soit pas privée des secours temporels, et qu’elle fasse toujours de nouveaux progrès dans les voies spirituelles. Par Jésus-Christ, Notre Seigneur. Amen.
Saint Dominique, priez pour nous !
Martyrologe romain
Fondateur de l'Ordre des Frères prêcheurs (✝ 1221)
Le troisième fils de Félix de Guzman était un curieux étudiant à l'Université de Palencia en Espagne. La famine désolant la ville, il vendait ses livres pour secourir les pauvres. Tout saint Dominique est inscrit dans ce geste : étudier est une bonne chose, mais le souci des hommes est premier. Devenu chanoine régulier d'Osma en Vieille-Castille, il accompagne son évêque Diègue en voyage et c'est en traversant le midi de la France que tous deux sont frappés par les ravages de l'hérésie des cathares(*). Diègue et Dominique vont à Rome et obtiennent du pape Innocent III la mission de parcourir, avec quelques compagnons, les régions concernées et d'y prêcher l'Evangile par la parole et par l'exemple. La pauvreté évangélique et l'entrain joyeux caractérisent ces prédicateurs. Ils vont deux par deux, prêchant et mendiant leur nourriture. Saint Dominique s'appuie sur la prière du monastère de Prouilhe, près de Fanjeaux, où il a rassemblé quelques "parfaites" cathares converties. Afin de poursuivre et étendre son œuvre de prédication, il réunit ses premiers compagnons dans un couvent de Toulouse dans le même souci de radicale pauvreté. Le pape Honorius III approuve en 1216 son œuvre qui devient l'Ordre des Frères prêcheurs. Dès l'année suivante, ils les dispersent dans toute l'Europe afin d'y fonder des couvents. Il meurt d'épuisement à Bologne.
(*) voir sur le site internet du diocèse de Montpellier: "L'hérésie albigeoise (Cathares), au XIIIe siècle va secouer durement notre région" (annuaire du diocèse, document pdf page 132)
"La Maison de Saint Dominique à Fanjeaux du 13 ème siècle. Le saint y demeura 9 ans, luttant contre l'hérésie cathare."
"Un terroir traversé par l'histoire et la figure d'un saint: Dominique, l'homme aux semelles de vent!
D’origine castillane, Dominique de Guzman, est né vers 1170 à Caleruega. Venu en Toulousain dans le cadre d'une mission diplomatique où il accompagnait son évêque, tous deux ont mesuré combien une Eglise riche et puissante pouvait difficilement témoigner de Jésus Christ, ils iront vers les chrétiens dissidents, pauvres et mendiants, selon le modèle évangélique.
Pendant des années, Dominique n’aura de cesse de témoigner de l’Evangile en imitant les Apôtres. Il entraîne à sa suite des hommes et des femmes que l’Eglise ne touchait plus. A l'aube du XIIIe siècle, il devient, avec les frères et sœurs de la 'Sainte Prédication', la figure d’un renouveau au sein de l’Eglise Romaine.
Fanjeaux, cité médiévale, garde fidèlement la trace de son passage.
La maison de Saint Dominique est ouverte en saison estivale, au cœur de l’agglomération. Au 'couvent' datant du XIVe siècle les dominicaines de la Sainte Famille accueillent touristes ePrière à Saint Dominique
aux Saints
Voici une « Prière à Saint Dominique de Guzman » (1170-1221), Fondateur de l’Ordre des Prêcheurs connus également sous le nom de Frères dominicains, Grand Prédicateur qui nous engage tous à être fervents dans la Prière, courageux à vivre la Foi et profondément amoureux de Jésus Christ comme nous l’annonce le Pape Benoit XVI dans sa « Catéchèse sur Saint Dominique de Guzman » ci-dessous.
Prière à Saint Dominique :
« Ô glorieux Saint Dominique, exemple de pénitence, de chasteté et d’amour vrai, obtiens-nous la grâce de garder la pureté du cœur avec une sensibilité remplie de vie nouvelle. Toi qui as allumé le feu de l’amour de Dieu, fus un homme de grande prière, capable d’une intime union avec Dieu, obtiens-nous la fidélité à la prière quotidienne pour alimenter notre vie dans le bien. Toi qui as prédiqué avec assiduité l’Evangile et as fondé l’Ordre des Prédicateurs pour le salut des âmes, pour la défense de la vraie foi et pour la conversion des pécheurs, prie pour nous pour nous puissions aimer sincèrement nos frères et les conduire au salut. Toi qui nous enseignas la prière du chapelet, aide-nous à bien le prier pour cheminer avec Marie chaque jour vers Son Fils Jésus. Amen »
Prions : Dieu, vous avez daigné éclairer votre Église par les mérites et les leçons du bienheureux Dominique, votre Confesseur : faites que, par son intercession, elle ne soit pas privée des secours temporels, et qu’elle fasse toujours de nouveaux progrès dans les voies spirituelles. Par Jésus-Christ, Notre Seigneur. Amen.
Saint Dominique, priez pour nous !
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
Sainte Thérèse Bénédicte de La Croix
Carmélite - Martyre en Pologne (✝ 1942)
Née le 12 octobre 1891 dans le judaïsme, Edith Stein était professeur d'université à Wroclaw (Breslau) et elle se tourna progressivement vers le Christ, malgré les difficultés nées de l'incompréhension de sa famille. Au temps de l'invasion nazie et de la persécution anti-juive, elle devint carmélite à Cologne traduisant dans sa vie les "sept demeures" de sainte Thérèse d'Avila et s'unissant, par la Croix, aux souffrances de son peuple. Edith Stein - Sainte Thérèse Bénédicte de La CroixRéfugiée aux Pays-Bas, elle y fut arrêtée au carmel d'Echt, et elle meurt à Oswiecin (Auschwitz) huit jours plus tard, le 9 août 1942. Elle avait partagé la persécution de son peuple, portant le don de soi jusqu'au martyre pour le Christ.
canonisée à Rome le 11 octobre 1998.
Sur le site du Vatican - proclamée copatronne de l'Europe le 1e octobre 1999
- Edith Stein - Site du Carmel en France
- Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, nouvelle patronne de la Paroisse du Pays de Stenay - diocèse de Verdun.
- La conversion d'Edith Stein - video - site du Jour du Seigneur
- Institut Edith Stein
Morte à Auschwitz parce qu'elle était juive. "Notre amour pour le prochain est la mesure de notre amour pour Dieu. Pour les chrétiens et pas seulement pour eux, personne n'est 'étranger'. L'amour du Christ ne connaît pas de frontière" (Edith Stein)
Pourquoi l’Eglise a-t-elle choisi des saints patrons pour l’Europe? Qui sont-ils et qu’ont-ils fait pour l’Europe?
Carmélite - Martyre en Pologne (✝ 1942)
Née le 12 octobre 1891 dans le judaïsme, Edith Stein était professeur d'université à Wroclaw (Breslau) et elle se tourna progressivement vers le Christ, malgré les difficultés nées de l'incompréhension de sa famille. Au temps de l'invasion nazie et de la persécution anti-juive, elle devint carmélite à Cologne traduisant dans sa vie les "sept demeures" de sainte Thérèse d'Avila et s'unissant, par la Croix, aux souffrances de son peuple. Edith Stein - Sainte Thérèse Bénédicte de La CroixRéfugiée aux Pays-Bas, elle y fut arrêtée au carmel d'Echt, et elle meurt à Oswiecin (Auschwitz) huit jours plus tard, le 9 août 1942. Elle avait partagé la persécution de son peuple, portant le don de soi jusqu'au martyre pour le Christ.
canonisée à Rome le 11 octobre 1998.
Sur le site du Vatican - proclamée copatronne de l'Europe le 1e octobre 1999
- Edith Stein - Site du Carmel en France
- Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, nouvelle patronne de la Paroisse du Pays de Stenay - diocèse de Verdun.
- La conversion d'Edith Stein - video - site du Jour du Seigneur
- Institut Edith Stein
Morte à Auschwitz parce qu'elle était juive. "Notre amour pour le prochain est la mesure de notre amour pour Dieu. Pour les chrétiens et pas seulement pour eux, personne n'est 'étranger'. L'amour du Christ ne connaît pas de frontière" (Edith Stein)
Pourquoi l’Eglise a-t-elle choisi des saints patrons pour l’Europe? Qui sont-ils et qu’ont-ils fait pour l’Europe?
Saint Benoît, proclamé patron de l’Europe par Paul VI en 1964, saint Cyrille et Méthode proclamés copatrons en 1980 par Jean-Paul II et trois saintes proclamées copatronnes de l’Europe en 1999 par Jean-Paul II: sainte Brigitte de Suède, sainte Catherine de Sienne et sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein)...
Mémoire (En Europe : Fête) de sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, carmélite et martyre. Édith Stein, née et formée dans le judaïsme, après plusieurs années où elle enseigna la philosophie au milieu de beaucoup de difficultés, reçut la vie nouvelle dans le Christ par le baptême, et la poursuivit sous le voile des moniales jusqu’à ce que le régime nazi la forçât à l’exil en Hollande. Pendant la seconde guerre mondiale, elle fut arrêtée comme juive et conduite au camp d’extermination d’Auschwitz, près de Cracovie, en Pologne, où elle mourut dans une chambre à gaz.
Martyrologe romain
Je crois ... que plus on se sent attiré par Dieu et plus on doit 'sortir de soi-même', dans le sens de se tourner vers le monde pour lui porter une raison divine de vivre.
Mémoire (En Europe : Fête) de sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, carmélite et martyre. Édith Stein, née et formée dans le judaïsme, après plusieurs années où elle enseigna la philosophie au milieu de beaucoup de difficultés, reçut la vie nouvelle dans le Christ par le baptême, et la poursuivit sous le voile des moniales jusqu’à ce que le régime nazi la forçât à l’exil en Hollande. Pendant la seconde guerre mondiale, elle fut arrêtée comme juive et conduite au camp d’extermination d’Auschwitz, près de Cracovie, en Pologne, où elle mourut dans une chambre à gaz.
Martyrologe romain
Je crois ... que plus on se sent attiré par Dieu et plus on doit 'sortir de soi-même', dans le sens de se tourner vers le monde pour lui porter une raison divine de vivre.
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
Diacre et martyr à Rome (✝ 258)
La "passio" de St Laurent, rédigée au moins un siècle après sa mort, n'est pas crédible. Le récit prétend que Laurent, diacre du pape saint Sixte II, fut mis à mort trois jours après le martyre de ce dernier et qu'il fut brûlé à petit feu sur un gril, ce qu'on ne souhaite à personne. La plupart des auteurs modernes estiment qu'il fut décapité, comme Sixte. Quoiqu'on pense de la valeur des "acta", il n'en reste pas moins que Laurent a toujours été vénéré, en Orient comme en Occident, comme le plus célèbre des nombreux martyrs romains (voir la liste chronologique, autour des années 258-259...). Les écrits des saints Ambroise, Léon le Grand, Augustin et Prudence témoignent de ce culte(*).
Son nom est cité dans la première prière eucharistique. Il est représenté comme diacre, tenant un gril ou couché dessus.peinture saint Laurent d'Eze
Diacre de l'Église de Rome, auprès du pape saint Sixte II, il a pour fonction d'être le gardien des biens de l'Église. Lorsque l'empereur Valérien prend un édit de persécution interdisant le culte chrétien, même dans les cimetières, il est arrêté en même temps que le pape et les autres diacres. Ils sont immédiatement mis à mort, mais lui est épargné dans l'espoir qu'il va livrer les trésors de l'Église. Voyant le pape marcher à la mort, Laurent pleure. Est-il donc indigne de donner sa vie pour le Christ? Saint Sixte le rassure, il ne tardera pas à le suivre. Sommé de livrer les trésors, il rassemble les pauvres, les infirmes, les boiteux, les aveugles. "Voilà les trésors de l'Église." Il est condamné à être brûlé vif sur le gril. Il a encore le sens de l'humour et un courage extraordinaire : "C'est bien grillé de ce côté, tu peux retourner," dira-t-il au bourreau. Il fut l'un des martyrs les plus célèbres de la chrétienté. Au Moyen Age, avec saint Pierre et saint Paul, il était le patron de la Ville éternelle où 34 églises s'élevaient en son honneur. 84 communes françaises portent son nom.
La "passio" de St Laurent, rédigée au moins un siècle après sa mort, n'est pas crédible. Le récit prétend que Laurent, diacre du pape saint Sixte II, fut mis à mort trois jours après le martyre de ce dernier et qu'il fut brûlé à petit feu sur un gril, ce qu'on ne souhaite à personne. La plupart des auteurs modernes estiment qu'il fut décapité, comme Sixte. Quoiqu'on pense de la valeur des "acta", il n'en reste pas moins que Laurent a toujours été vénéré, en Orient comme en Occident, comme le plus célèbre des nombreux martyrs romains (voir la liste chronologique, autour des années 258-259...). Les écrits des saints Ambroise, Léon le Grand, Augustin et Prudence témoignent de ce culte(*).
Son nom est cité dans la première prière eucharistique. Il est représenté comme diacre, tenant un gril ou couché dessus.peinture saint Laurent d'Eze
Diacre de l'Église de Rome, auprès du pape saint Sixte II, il a pour fonction d'être le gardien des biens de l'Église. Lorsque l'empereur Valérien prend un édit de persécution interdisant le culte chrétien, même dans les cimetières, il est arrêté en même temps que le pape et les autres diacres. Ils sont immédiatement mis à mort, mais lui est épargné dans l'espoir qu'il va livrer les trésors de l'Église. Voyant le pape marcher à la mort, Laurent pleure. Est-il donc indigne de donner sa vie pour le Christ? Saint Sixte le rassure, il ne tardera pas à le suivre. Sommé de livrer les trésors, il rassemble les pauvres, les infirmes, les boiteux, les aveugles. "Voilà les trésors de l'Église." Il est condamné à être brûlé vif sur le gril. Il a encore le sens de l'humour et un courage extraordinaire : "C'est bien grillé de ce côté, tu peux retourner," dira-t-il au bourreau. Il fut l'un des martyrs les plus célèbres de la chrétienté. Au Moyen Age, avec saint Pierre et saint Paul, il était le patron de la Ville éternelle où 34 églises s'élevaient en son honneur. 84 communes françaises portent son nom.
un internaute nous signale: "Le peuple de Dieu dit Saint-Augustin, n'est jamais instruit d'une manière plus profitable que par l'exemple des martyrs. Si l'éloquence entraîne, le martyre persuade. Cette admirable force d'âme fortifiait les autres en leur donnant le modèle de ses souffrances." Dans notre église - Saint-Pierre à Denguin en Béarn (Pyrénées Atlantiques) - se trouve une copie de son martyre par Rubens en 1622. Il y est invoqué pour guérir les brûlures, les maladies de peau...
Dans son désir de partager le sort du pape Sixte II jusque dans son martyre, comme le rapporte saint Léon le Grand, quand il reçut l’ordre de livrer les trésors de l’Église, il montra au tyran les pauvres, nourris et vêtus aux frais de l’Église, et au bout de trois jours, il triompha des flammes et même les instruments de son supplice devinrent les signes de sa victoire. Ses restes furent déposés à Rome, sur la voie Tiburtine, au cimetière de Cyriaque (le Campo Verano).
Martyrologe romain
"Le feu matériel brûlait le corps du bienheureux Laurent, mais l'amour intérieur du Sauveur dont son cœur était enflammé adoucissait l'ardeur extérieure" Saint Augustin.
Dans son désir de partager le sort du pape Sixte II jusque dans son martyre, comme le rapporte saint Léon le Grand, quand il reçut l’ordre de livrer les trésors de l’Église, il montra au tyran les pauvres, nourris et vêtus aux frais de l’Église, et au bout de trois jours, il triompha des flammes et même les instruments de son supplice devinrent les signes de sa victoire. Ses restes furent déposés à Rome, sur la voie Tiburtine, au cimetière de Cyriaque (le Campo Verano).
Martyrologe romain
"Le feu matériel brûlait le corps du bienheureux Laurent, mais l'amour intérieur du Sauveur dont son cœur était enflammé adoucissait l'ardeur extérieure" Saint Augustin.
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
SAINTE CLAIRE D'ASSISE
fondatrice des Clarisses (✝ 1253)
Il n'est pas possible de séparer l'histoire de sainte Claire de celle de saint François d'Assise. Née à Assise, elle a 11 à 12 ans de moins que lui. Elle est de famille noble et lui fils de marchand. Au moment de la 'commune' d'Assise vers 1200, soulèvement violent contre le pouvoir féodal, auquel participe saint François, les parents de Claire quittent la ville par sécurité et se réfugient à Pérouse, la ville rivale. Ils ne reviendront à Assise que 5 à 6 ans plus tard. Claire ne commence à connaître saint François que vers 1210, quand celui-ci, déjà converti à la vie évangélique, se met à prêcher dans Assise. Elle est séduite par lui et par cette vie pauvre toute donnée au Christ. Elle cherche donc à rencontrer François par l'intermédiaire de son cousin Rufin qui fait partie du groupe des frères. Ensemble, ils mettent au point son changement de vie. Le soir des Rameaux 1212, elle quitte la demeure paternelle et rejoint saint François à la Portioncule. Elle a 18 ans et se consacre à Dieu pour toujours. L'opposition de sa famille n'y pourra rien. Rapidement d'autres jeunes filles se joignent à Claire, dont sa sœur Agnès, sa maman Ortolana et son autre sœur Béatrice. La vie des 'Pauvres Dames' prospère rapidement et d'autres monastères doivent être fondés. Le Pape Innocent III leur accorde 'le privilège de pauvreté'. Mais après la mort de saint François, les papes interviendront pour aménager la vie matérielle des Clarisses et leur permettre une relative sécurité. Claire refuse de toutes ses forces. Elle veut la pauvreté totale et la simplicité franciscaine
Il n'est pas possible de séparer l'histoire de sainte Claire de celle de saint François d'Assise. Née à Assise, elle a 11 à 12 ans de moins que lui. Elle est de famille noble et lui fils de marchand. Au moment de la 'commune' d'Assise vers 1200, soulèvement violent contre le pouvoir féodal, auquel participe saint François, les parents de Claire quittent la ville par sécurité et se réfugient à Pérouse, la ville rivale. Ils ne reviendront à Assise que 5 à 6 ans plus tard. Claire ne commence à connaître saint François que vers 1210, quand celui-ci, déjà converti à la vie évangélique, se met à prêcher dans Assise. Elle est séduite par lui et par cette vie pauvre toute donnée au Christ. Elle cherche donc à rencontrer François par l'intermédiaire de son cousin Rufin qui fait partie du groupe des frères. Ensemble, ils mettent au point son changement de vie. Le soir des Rameaux 1212, elle quitte la demeure paternelle et rejoint saint François à la Portioncule. Elle a 18 ans et se consacre à Dieu pour toujours. L'opposition de sa famille n'y pourra rien. Rapidement d'autres jeunes filles se joignent à Claire, dont sa sœur Agnès, sa maman Ortolana et son autre sœur Béatrice. La vie des 'Pauvres Dames' prospère rapidement et d'autres monastères doivent être fondés. Le Pape Innocent III leur accorde 'le privilège de pauvreté'. Mais après la mort de saint François, les papes interviendront pour aménager la vie matérielle des Clarisses et leur permettre une relative sécurité. Claire refuse de toutes ses forces. Elle veut la pauvreté totale et la simplicité franciscaine
En 1252, le pape Innocent IV rend visite aux Sœurs, accepte leur Règle de vie et la bulle d'approbation arrive le 9 août 1253. Claire meurt le 11 août tenant la bulle dans ses mains dans la paix et la joie.
La communauté des clarisses de Cormontreuil (Reims) vous propose de découvrir Claire d’Assise par sa vie en 10 épisodes.
Le 15 septembre 2010, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à Claire d'Assise (1193-1253), une des saintes les plus aimées dans l'Église. Son témoignage "montre ce que l'Église doit aux femmes courageuses et remplies de foi, capables de donner une forte impulsion à sa rénovation". Puis il a rappelé qu'elle naquit dans une famille aristocratique, qui décida de la marier à un bon parti. Mais à dix huit ans, Claire et son amie Bonne quittèrent leurs foyers et décidèrent de suivre le Christ en entrant dans la communauté de la Portioncule. C'est François qui l'y accueillit, lui tailla les cheveux et la revêtit d'un grossier vêtement de pénitence. Dès lors fut elle une vierge, épouse du Christ, humble et pauvre, totalement consacrée au Seigneur".
Dès le début de sa vie religieuse, a ensuite rappelé le Pape, "Claire trouva en François un maître avec ses enseignements, et plus encore un ami fraternel. Cette amitié fut considérable car, lorsque deux âmes pures brûlent ensemble du même amour de Dieu, elles trouvent dans l'amitié un encouragement à la perfection. L'amitié est l'un des sentiments les plus nobles et élevés que la grâce divine purifie et transfigure". L'évêque Jacques de Vitry, qui connut les débuts du mouvement franciscain, a rapporté que la pauvreté radicale, liée à la confiance absolue en la Providence, était caractéristique de sa spiritualité, et que Claire y était très sensible. C'est pourquoi elle obtint du Pape "le Privilegium Paupertatis, confirmant que Claire et ses compagnes du couvent de San Damiano ne pourraient jamais posséder de biens fonciers. "Ce fut une exception totale au droit canonique de l'époque, accordée par les autorités ecclésiastiques devant les fruits de sainteté évangélique produits par le mode de vie de la sainte et de ses sœurs".
Ce point, a-t-il ajouté, "montre combien au Moyen Âge le rôle de la femme était important. D'ailleurs, Claire fut la première femme de l'histoire de l'Église à rédiger une règle qui fut soumise à l'approbation papale, par laquelle elle
La communauté des clarisses de Cormontreuil (Reims) vous propose de découvrir Claire d’Assise par sa vie en 10 épisodes.
Le 15 septembre 2010, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à Claire d'Assise (1193-1253), une des saintes les plus aimées dans l'Église. Son témoignage "montre ce que l'Église doit aux femmes courageuses et remplies de foi, capables de donner une forte impulsion à sa rénovation". Puis il a rappelé qu'elle naquit dans une famille aristocratique, qui décida de la marier à un bon parti. Mais à dix huit ans, Claire et son amie Bonne quittèrent leurs foyers et décidèrent de suivre le Christ en entrant dans la communauté de la Portioncule. C'est François qui l'y accueillit, lui tailla les cheveux et la revêtit d'un grossier vêtement de pénitence. Dès lors fut elle une vierge, épouse du Christ, humble et pauvre, totalement consacrée au Seigneur".
Dès le début de sa vie religieuse, a ensuite rappelé le Pape, "Claire trouva en François un maître avec ses enseignements, et plus encore un ami fraternel. Cette amitié fut considérable car, lorsque deux âmes pures brûlent ensemble du même amour de Dieu, elles trouvent dans l'amitié un encouragement à la perfection. L'amitié est l'un des sentiments les plus nobles et élevés que la grâce divine purifie et transfigure". L'évêque Jacques de Vitry, qui connut les débuts du mouvement franciscain, a rapporté que la pauvreté radicale, liée à la confiance absolue en la Providence, était caractéristique de sa spiritualité, et que Claire y était très sensible. C'est pourquoi elle obtint du Pape "le Privilegium Paupertatis, confirmant que Claire et ses compagnes du couvent de San Damiano ne pourraient jamais posséder de biens fonciers. "Ce fut une exception totale au droit canonique de l'époque, accordée par les autorités ecclésiastiques devant les fruits de sainteté évangélique produits par le mode de vie de la sainte et de ses sœurs".
Ce point, a-t-il ajouté, "montre combien au Moyen Âge le rôle de la femme était important. D'ailleurs, Claire fut la première femme de l'histoire de l'Église à rédiger une règle qui fut soumise à l'approbation papale, par laquelle elle
voulut que le charisme de saint François fut conservé dans toutes les communautés féminines s'inspirant de leur exemple". A San Damiano, elle "pratiqua les vertus héroïques qui devraient distinguer tous les chrétiens, l'humilité, la piété, la pénitence et la charité. Sa réputation de sainteté et les prodiges opérés grâce à elle conduisirent Alexandre IV à canoniser Claire en 1255, à peine deux ans après sa mort". Ses filles spirituelles, les clarisses, poursuivent dans la prière une œuvre inappréciable au sein de l'Église.
Pie XII, Lettre Apostolique (en forme brève) proclamant Ste Claire Patronne Céleste de la Télévision (21 août 1958)
Mémoire de sainte Claire, vierge. Première plante des pauvres Dames de l’Ordre des Mineurs, elle suivit saint François d’Assise et mena au couvent de Saint-Damien une vie très austère, mais riche d'œuvres de charité et de piété. Aimant par-dessus tout la pauvreté, elle n’accepta jamais de s’en écarter, pas même dans l’extrême indigence ou dans la maladie. Elle mourut à Assise en 1253.
Martyrologe romain
Ce que tu tiens, tiens-le. Ce que tu fais, fais-le et ne le lâche pas. Mais d’une course rapide, d’un pas léger, sans entraves aux pieds, pour que tes pas ne ramassent pas la poussière, sûre, joyeuse et alerte, marche prudemment sur le chemin de la béatitude.
Pie XII, Lettre Apostolique (en forme brève) proclamant Ste Claire Patronne Céleste de la Télévision (21 août 1958)
Mémoire de sainte Claire, vierge. Première plante des pauvres Dames de l’Ordre des Mineurs, elle suivit saint François d’Assise et mena au couvent de Saint-Damien une vie très austère, mais riche d'œuvres de charité et de piété. Aimant par-dessus tout la pauvreté, elle n’accepta jamais de s’en écarter, pas même dans l’extrême indigence ou dans la maladie. Elle mourut à Assise en 1253.
Martyrologe romain
Ce que tu tiens, tiens-le. Ce que tu fais, fais-le et ne le lâche pas. Mais d’une course rapide, d’un pas léger, sans entraves aux pieds, pour que tes pas ne ramassent pas la poussière, sûre, joyeuse et alerte, marche prudemment sur le chemin de la béatitude.
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
Sainte Jeanne-Françoise de Chantal
Fondatrice de la Visitation (✝ 1641)
Jeanne Françoise Frémyot était la fille du président du Parlement de Bourgogne. C'était un catholique intransigeant en cette époque des Guerres de Religion. A 20 ans, elle épousa le baron de Chantal qu'elle aima d'un grand amour. Épouse accomplie, pieuse à ses heures, elle était une mère parfaite, mais eut la douleur de perdre en bas âge deux de ses six enfants. A 28 ans, quand le baron est tué d'un accident de chasse, elle se révolte, déteste le malheureux meurtrier malgré lui et, au bord du désespoir, elle s'en remet à un confesseur rigoureux. Quatre ans plus tard, elle entend saint François de Sales prêcher un carême et reconnaît en lui le maître spirituel dont elle a besoin.
Jeanne-Françoise de Chantal L'évêque de Genève la libère de ses scrupules. De leur confiance réciproque va naître une grande aventure religieuse et spirituelle. Jeanne-Françoise prend le temps d'établir ses quatre enfants dans la vie et fonde l'Ordre de la Visitation-Sainte-Marie, congrégation destinée aux femmes de santé fragile. Après la mort de saint François de Sales, elle maintiendra intacte cette spiritualité salésienne, surtout la vie intérieure abandonnée à Dieu. Pendant 40 ans, elle souffrira de tentations contre la foi, mais l'amour de Dieu lui suffit, écrivit-elle.
Illustration: Sainte Jeanne-Françoise de Chantal, véritable portrait dont l'original, peint en 1936, se trouve à la Visitation de Turin. (source: la Visitation à Moulins)
Fondatrice de la Visitation (✝ 1641)
Jeanne Françoise Frémyot était la fille du président du Parlement de Bourgogne. C'était un catholique intransigeant en cette époque des Guerres de Religion. A 20 ans, elle épousa le baron de Chantal qu'elle aima d'un grand amour. Épouse accomplie, pieuse à ses heures, elle était une mère parfaite, mais eut la douleur de perdre en bas âge deux de ses six enfants. A 28 ans, quand le baron est tué d'un accident de chasse, elle se révolte, déteste le malheureux meurtrier malgré lui et, au bord du désespoir, elle s'en remet à un confesseur rigoureux. Quatre ans plus tard, elle entend saint François de Sales prêcher un carême et reconnaît en lui le maître spirituel dont elle a besoin.
Jeanne-Françoise de Chantal L'évêque de Genève la libère de ses scrupules. De leur confiance réciproque va naître une grande aventure religieuse et spirituelle. Jeanne-Françoise prend le temps d'établir ses quatre enfants dans la vie et fonde l'Ordre de la Visitation-Sainte-Marie, congrégation destinée aux femmes de santé fragile. Après la mort de saint François de Sales, elle maintiendra intacte cette spiritualité salésienne, surtout la vie intérieure abandonnée à Dieu. Pendant 40 ans, elle souffrira de tentations contre la foi, mais l'amour de Dieu lui suffit, écrivit-elle.
Illustration: Sainte Jeanne-Françoise de Chantal, véritable portrait dont l'original, peint en 1936, se trouve à la Visitation de Turin. (source: la Visitation à Moulins)
"Ah! disait-elle, si le monde connaissait la douceur d’aimer Dieu, il mourrait d’amour!".
Voyageuse infatigable, elle parcourut tous les chemins de France pour veiller à l’édification des nombreux monastères de la Visitation. Elle participera activement à la diffusion des ouvrages de saint François de Sales et, par ses propres écrits, apportera sa contribution à la pensée salésienne. (saints du diocèse d'Annecy)
Au martyrologe romain, le 12 août, mémoire de sainte Jeanne-Françoise de Chantal, religieuse. Elle avait été mariée au baron de Chantal et lui donna six enfants qu’elle éleva avec sollicitude. Après la mort de son mari, sous la direction de saint François de Sales, elle entra avec bonheur dans la voie de la perfection et accomplit des œuvres de charité, pour les pauvres surtout et les malades. Elle fonda avec lui l’Ordre de la Visitation, qu’elle dirigea avec sagesse, et mourut à Moulins, le 13 décembre 1641.
Martyrologe romain
"Ne vous retournez jamais sur vous-même. Regardez seulement Dieu et le laissez faire, vous contentant d'être toute sienne en toutes vos actions."
Voyageuse infatigable, elle parcourut tous les chemins de France pour veiller à l’édification des nombreux monastères de la Visitation. Elle participera activement à la diffusion des ouvrages de saint François de Sales et, par ses propres écrits, apportera sa contribution à la pensée salésienne. (saints du diocèse d'Annecy)
Au martyrologe romain, le 12 août, mémoire de sainte Jeanne-Françoise de Chantal, religieuse. Elle avait été mariée au baron de Chantal et lui donna six enfants qu’elle éleva avec sollicitude. Après la mort de son mari, sous la direction de saint François de Sales, elle entra avec bonheur dans la voie de la perfection et accomplit des œuvres de charité, pour les pauvres surtout et les malades. Elle fonda avec lui l’Ordre de la Visitation, qu’elle dirigea avec sagesse, et mourut à Moulins, le 13 décembre 1641.
Martyrologe romain
"Ne vous retournez jamais sur vous-même. Regardez seulement Dieu et le laissez faire, vous contentant d'être toute sienne en toutes vos actions."
L’EXEMPLE DONNE PAR SAINTE JEANNE DE CHANTAL
. Parfaite conciliation de sa soif de perfectionnement spirituel avec ses nombreuses responsabilités temporelles.
Au château de BOURBILLY elle aide son mari à gérer les affaires du domaine tout en étant rayonnante de foi.
Au château de MONTHELON elle accède avec humilité aux exigences de son « impossible » beau-père tout en cherchant sa vocation.
A la VISITATION elle s’occupe de l’avenir de ses enfants et de son itinéraire spirituel personnel. De même elle gère l’expansion de sa congrégation tout en cheminant elle-même spirituellement.
. Obéissance totale à DIEU et à ses représentants sur terre.
L’obéissance au directeur spirituel.
L’obéissance à la volonté de DIEU.
. Dénuement total pour laisser le plus de place à DIEU.
Le dépouillement de toutes les richesses terrestres.
Dépouillement de tous péchés pour purifier son âme.
Dépouillement de tout orgueil humain (Humilité extrême).
. Charité envers les pauvres et amour débordant pour DIEU.
Charité permanente
Amour passionné
CONCLUSION :
Un exemple de vie à travers ses différents états de vie :
L’approfondissement permanent de la vie intérieure (vie de prière et sacramentelle exemplaire de la baronne de BOURBILLY).
L’entraide mutuelle et la charité fraternelle (service des plus pauvres de ses gens).
Esprit missionnaire et rayonnement (elle entraîne sa famille et ses proches dans son sillage)
Sainte Jeanne de Chantal a fait des miracles de son vivant et surtout après sa mort.
Canonisation le 16 juillet 1767 par le pape CLEMENT XIII.
Héritage de Sainte Jeanne de Chantal :
- Sa sanctification de tous les états de la vie comme fille, épouse, veuve et religieuse est un exemple toujours actuel pour les femmes de notre société.
- L’ordre des filles de la VISITATION existe encore (Présentation du monastère de la VISITATION créé par Ste Jeanne de Chantal en 1624 à CHAMBERY et qui est aujourd’hui toujours présent à St Pierre d’ALBIGNY).
. Parfaite conciliation de sa soif de perfectionnement spirituel avec ses nombreuses responsabilités temporelles.
Au château de BOURBILLY elle aide son mari à gérer les affaires du domaine tout en étant rayonnante de foi.
Au château de MONTHELON elle accède avec humilité aux exigences de son « impossible » beau-père tout en cherchant sa vocation.
A la VISITATION elle s’occupe de l’avenir de ses enfants et de son itinéraire spirituel personnel. De même elle gère l’expansion de sa congrégation tout en cheminant elle-même spirituellement.
. Obéissance totale à DIEU et à ses représentants sur terre.
L’obéissance au directeur spirituel.
L’obéissance à la volonté de DIEU.
. Dénuement total pour laisser le plus de place à DIEU.
Le dépouillement de toutes les richesses terrestres.
Dépouillement de tous péchés pour purifier son âme.
Dépouillement de tout orgueil humain (Humilité extrême).
. Charité envers les pauvres et amour débordant pour DIEU.
Charité permanente
Amour passionné
CONCLUSION :
Un exemple de vie à travers ses différents états de vie :
L’approfondissement permanent de la vie intérieure (vie de prière et sacramentelle exemplaire de la baronne de BOURBILLY).
L’entraide mutuelle et la charité fraternelle (service des plus pauvres de ses gens).
Esprit missionnaire et rayonnement (elle entraîne sa famille et ses proches dans son sillage)
Sainte Jeanne de Chantal a fait des miracles de son vivant et surtout après sa mort.
Canonisation le 16 juillet 1767 par le pape CLEMENT XIII.
Héritage de Sainte Jeanne de Chantal :
- Sa sanctification de tous les états de la vie comme fille, épouse, veuve et religieuse est un exemple toujours actuel pour les femmes de notre société.
- L’ordre des filles de la VISITATION existe encore (Présentation du monastère de la VISITATION créé par Ste Jeanne de Chantal en 1624 à CHAMBERY et qui est aujourd’hui toujours présent à St Pierre d’ALBIGNY).
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
Saint Hippolyte de Rome
Martyr (✝ 235)
HippolyteLe plus important théologien du IIIe siècle dans l'Église romaine et le premier antipape (217-235).
S'opposant à saint Calixte 1er, il est exilé en Sicile puis se réconcilie avec l'Eglise avant d'être martyrisé, persécuté par l'empereur Maximin.
Hippolyte de Rome est traditionnellement un prêtre romain mort en martyr avec le pape Pontien en 235. (source: Editions du Cerf)
Mémoire des saints martyrs Pontien, pape, et Hippolyte, prêtre de Rome. Celui-ci, théologien de renom, s’était érigé en chef d’une communauté dissidente. Lors de la persécution de Maximin, tous deux furent déportés en Sicile et soumis ensemble aux travaux forcés et probablement couronnés ensemble du martyre, avant 236. Leurs corps furent ensuite rapportés à Rome: Pontien fut enterré au cimetière de Calliste sur la voie Appiene, et Hippolyte, sur la voie Tiburtine.
Martyrologe romain
Martyr (✝ 235)
HippolyteLe plus important théologien du IIIe siècle dans l'Église romaine et le premier antipape (217-235).
S'opposant à saint Calixte 1er, il est exilé en Sicile puis se réconcilie avec l'Eglise avant d'être martyrisé, persécuté par l'empereur Maximin.
Hippolyte de Rome est traditionnellement un prêtre romain mort en martyr avec le pape Pontien en 235. (source: Editions du Cerf)
Mémoire des saints martyrs Pontien, pape, et Hippolyte, prêtre de Rome. Celui-ci, théologien de renom, s’était érigé en chef d’une communauté dissidente. Lors de la persécution de Maximin, tous deux furent déportés en Sicile et soumis ensemble aux travaux forcés et probablement couronnés ensemble du martyre, avant 236. Leurs corps furent ensuite rapportés à Rome: Pontien fut enterré au cimetière de Calliste sur la voie Appiene, et Hippolyte, sur la voie Tiburtine.
Martyrologe romain
Prière de Saint Hippolyte de Rome
à Jésus-Christ
Voici la Prière « Oui, le Christ est ressuscité des morts » de Saint Hippolyte de Rome (170-235), le plus important Théologien du IIIe siècle dans l'Église Romaine mort martyr qui serait l’auteur de la seconde Prière Eucharistique, aujourd'hui en vigueur dans l'ordo missae de la liturgie latine.
La Prière de Saint Hippolyte de Rome « Oui, le Christ est ressuscité des morts » :
« Ô Joie universelle, Honneur, Festin, Délices : les ténèbres de la mort sont dissipés, la vie à tous est rendue, les portes des cieux se sont ouvertes. Dieu est devenu homme, et l’homme est devenu Dieu. Il a rompu l’emprise de l’enfer et les barrières qui retenaient Adam. Le peuple des enfers est ressuscité des morts pour dire à la terre que les promesses sont accomplies. Et les chants furent rendus à la terre… Tous, entrez dans la joie de votre Maître : premiers et seconds, recevez la récompense, riches et pauvres, chantez en chœur, abstinents et oisifs, fêtez ce jour, que vous jeûniez ou non, réjouissez-vous aujourd’hui ! Le festin est prêt, venez donc tous ! Le veau gras est servi, tous seront rassasiés. Mangez avec délices au banquet de la foi et venez puiser aux richesses de la bonté. Que nul ne pleure sa pauvreté : à tous le Royaume est ouvert ; que nul ne déplore ses péchés : le Pardon s’est levé du tombeau ; que nul ne craigne plus la mort. Mort, où est ta victoire ? Mort, où est ton aiguillon ? Le Christ est ressuscité et tu as été terrassée. Le Christ est ressuscité et les démons sont tombés. Le Christ est ressuscité et les anges sont dans l’allégresse. Le Christ est ressuscité et tous les morts quittent le tombeau. Oui, le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui dorment. À Lui, Gloire et Puissance à jamais. Amen. »
Saint Hippolyte de Rome (170-235)
à Jésus-Christ
Voici la Prière « Oui, le Christ est ressuscité des morts » de Saint Hippolyte de Rome (170-235), le plus important Théologien du IIIe siècle dans l'Église Romaine mort martyr qui serait l’auteur de la seconde Prière Eucharistique, aujourd'hui en vigueur dans l'ordo missae de la liturgie latine.
La Prière de Saint Hippolyte de Rome « Oui, le Christ est ressuscité des morts » :
« Ô Joie universelle, Honneur, Festin, Délices : les ténèbres de la mort sont dissipés, la vie à tous est rendue, les portes des cieux se sont ouvertes. Dieu est devenu homme, et l’homme est devenu Dieu. Il a rompu l’emprise de l’enfer et les barrières qui retenaient Adam. Le peuple des enfers est ressuscité des morts pour dire à la terre que les promesses sont accomplies. Et les chants furent rendus à la terre… Tous, entrez dans la joie de votre Maître : premiers et seconds, recevez la récompense, riches et pauvres, chantez en chœur, abstinents et oisifs, fêtez ce jour, que vous jeûniez ou non, réjouissez-vous aujourd’hui ! Le festin est prêt, venez donc tous ! Le veau gras est servi, tous seront rassasiés. Mangez avec délices au banquet de la foi et venez puiser aux richesses de la bonté. Que nul ne pleure sa pauvreté : à tous le Royaume est ouvert ; que nul ne déplore ses péchés : le Pardon s’est levé du tombeau ; que nul ne craigne plus la mort. Mort, où est ta victoire ? Mort, où est ton aiguillon ? Le Christ est ressuscité et tu as été terrassée. Le Christ est ressuscité et les démons sont tombés. Le Christ est ressuscité et les anges sont dans l’allégresse. Le Christ est ressuscité et tous les morts quittent le tombeau. Oui, le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui dorment. À Lui, Gloire et Puissance à jamais. Amen. »
Saint Hippolyte de Rome (170-235)
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
Saint Maximilien Kolbe
Frère mineur, martyr, fondateur de la Milice de l'Immaculée (✝ 1941)
pièce en céramique copyright Mario PedriniIl naît à Lodz en Pologne. Il entre à 16 ans chez les Franciscains conventuels de Lvov. En 1917, alors qu'il est encore étudiant, il fonde avec quelques frères "la Milice de l'Immaculée", mouvement marial au service de l'Eglise et du monde.
Prêtre en 1918, il enseigne la philosophie et l'histoire. Dès 1922, il fonde un mensuel pour diffuser la pensée de la Milice et, un peu plus tard, il crée un centre de vie religieuse et apostolique appelé "la Cité de l'Immaculée". En 1930, il se rend au Japon où il fonde encore une autre "Cité". Maximilien est très soucieux de la diffusion de la pensée religieuse par les moyens modernes, les medias. Il rentre définitivement en Pologne en 1936.
Fait prisonnier en 1939, battu, libéré, puis de nouveau arrêté en février 1941, il est déporté au camp d'Auschwitz en mai. A la suite d'une évasion, dix prisonniers sont condamnés à mourir de faim enfermés dans un bunker. Parmi eux, un père de famille. Maximilien s'offre de mourir à sa place. On lui demande "Qui es-tu ?" - "Prêtre catholique". Il meurt dans le bunker, le dernier après avoir aidé ses compagnons dans la patience, la paix et le réconfort. Le père de famille sera présent au jour de la canonisation du P. Kolbe à Rome.
Sur le site Internet du Vatican, 10 octobre 1982, Place Saint-Pierre, canonisation de Massimiliano Maria Kolbe, O.F.M.Conv. (1894-1941)Mémoire de saint Maximilien-Marie Kolbe, prêtre franciscain conventuel et martyr. Fondateur de la Milice de Marie immaculée, il fut déporté pendant la seconde guerre mondiale dans différents lieux d’internement, pour finir au camp d’extermination d’Auschwitz, près de Cracovie, où il se livra aux bourreaux à la place d’un codétenu, en 1941, achevant ainsi sa vie d’apostolat comme un sacrifice de charité et un exemple de fidélité à Dieu et aux hommes.
Martyrologe romain
Que notre amour se manifeste particulièrement quand il s’agit d’accomplir des choses qui ne nous sont pas agréables. Pour progresser dans l’amour de Dieu, en effet, nous ne connaissons pas de livre plus beau et plus vrai que Jésus-Christ crucifié.
Frère mineur, martyr, fondateur de la Milice de l'Immaculée (✝ 1941)
pièce en céramique copyright Mario PedriniIl naît à Lodz en Pologne. Il entre à 16 ans chez les Franciscains conventuels de Lvov. En 1917, alors qu'il est encore étudiant, il fonde avec quelques frères "la Milice de l'Immaculée", mouvement marial au service de l'Eglise et du monde.
Prêtre en 1918, il enseigne la philosophie et l'histoire. Dès 1922, il fonde un mensuel pour diffuser la pensée de la Milice et, un peu plus tard, il crée un centre de vie religieuse et apostolique appelé "la Cité de l'Immaculée". En 1930, il se rend au Japon où il fonde encore une autre "Cité". Maximilien est très soucieux de la diffusion de la pensée religieuse par les moyens modernes, les medias. Il rentre définitivement en Pologne en 1936.
Fait prisonnier en 1939, battu, libéré, puis de nouveau arrêté en février 1941, il est déporté au camp d'Auschwitz en mai. A la suite d'une évasion, dix prisonniers sont condamnés à mourir de faim enfermés dans un bunker. Parmi eux, un père de famille. Maximilien s'offre de mourir à sa place. On lui demande "Qui es-tu ?" - "Prêtre catholique". Il meurt dans le bunker, le dernier après avoir aidé ses compagnons dans la patience, la paix et le réconfort. Le père de famille sera présent au jour de la canonisation du P. Kolbe à Rome.
Sur le site Internet du Vatican, 10 octobre 1982, Place Saint-Pierre, canonisation de Massimiliano Maria Kolbe, O.F.M.Conv. (1894-1941)Mémoire de saint Maximilien-Marie Kolbe, prêtre franciscain conventuel et martyr. Fondateur de la Milice de Marie immaculée, il fut déporté pendant la seconde guerre mondiale dans différents lieux d’internement, pour finir au camp d’extermination d’Auschwitz, près de Cracovie, où il se livra aux bourreaux à la place d’un codétenu, en 1941, achevant ainsi sa vie d’apostolat comme un sacrifice de charité et un exemple de fidélité à Dieu et aux hommes.
Martyrologe romain
Que notre amour se manifeste particulièrement quand il s’agit d’accomplir des choses qui ne nous sont pas agréables. Pour progresser dans l’amour de Dieu, en effet, nous ne connaissons pas de livre plus beau et plus vrai que Jésus-Christ crucifié.
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Localisation : Vendée (Marie du 85)
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
Saint Armel
Fondateur de l'abbaye de Plouarzel en Bretagne (✝ 570)
Il naquit en Irlande en 482 où il fréquenta les écoles monastiques et fonde un monastère. Lorsque le roi breton Vortigern fait appel aux Saxons, aux Angles et aux Jutes pour défendre son territoire contre les Scots venus du Nord, les protecteurs, qui sont païens, s'en prennent bientôt aux chrétiens bretons. Saint Armel quitte alors la Bretagne insulaire lors de la grande migration bretonne devant des protecteurs qui deviennent des envahisseurs et ils s'installent sur le continent armoricain auquel ils donnent leur nom, leurs traditions, leurs structures et leur foi. Saint Armel, d'abord ermite près de Quimper, fonde un monastère au pays de Léon, Plouarzel-29229. Il exerça son influence jusqu'à la cour du roi Childebert à Paris où il réside durant six ans, défenseur vigoureux de la justice, contre la peine de mort. Chassé de la cour à la suite d'intrigues, il vint s'établir au sud de Rennes. De nombreuses paroisses l'ont choisi comme patron: Ploermel-56800.
Voir aussi - Les saints du diocèse de Quimper et Léon:
vitrail Saint Armel et la guivre "Armel, ou Arzel, est né dans le Clamorgan, en pays de Galles. A la recherche de la solitude, il traverse la mer avec des compagnons et débarque en Armorique, dans un aber, l'Aber-Ildut aujourd'hui. Ermites d'abord, ces moines fondent un monastère au lieu-dit Plouarzel. Armel quitte bientôt son monastère pour une vie errante, à la recherche d'une autre solitude. L'existence de toponymes au nom d'Armel ou d'Arzel dans le sud de la péninsule a fait croire au passage en ces lieux de l'ermite: Ergué-Armel près de Quimper, Plouharnel à'entrée de la presqu'île de Quiberon, Ploërmel au sud de la forêt de Brocéliande, enfin Saint-Armel à l'est du golfe du Morbihan. D'après la légende, un dragon dévastait le pays près de la forêt du Theil. Armel prit son étole et de l'eau bénite, dompta le serpent et le chassa du pays(*). Le moine habitait alors le monastère qu'il avait fondé aux Boschauts. C'est là qu'il mourut le 15 août 552. Un sarcophage est conservé dans l'église de Saint-Armel des Boschauts, ce serait la tombe de l'ermite."
(*)Cette histoire est représentée de nos jours sur un vitrail de l'église de Marcillé-Robert, ainsi que sur un vitrail de la chapelle St Alexis, à Noyal-sur-Vilaine.
A lire: Saint Armel, F. Duine, Annales de Bretagne, 1904, vol 20, n°20-2, pages 136 à 145 - Persée, revues scientifiques - 'Armel eut la réputation d'un guérisseur plein de puissance et de bonté. Il est encore invoqué par le peuple contre les maux de tête, la fièvre, les coliques, les enflures, et surtout contre la goutte et les rhumatismes. C'est même grâce à ce titre de bienfaiteur des corps qu'il a été choisi comme patron d'aumôneries, de maladreries et d'hôpitaux.'
En Armorique, au VIe siècle, saint Armel, qui vint d’outre-Manche y mener la vie d’ermite.
Martyrologe romain
Fondateur de l'abbaye de Plouarzel en Bretagne (✝ 570)
Il naquit en Irlande en 482 où il fréquenta les écoles monastiques et fonde un monastère. Lorsque le roi breton Vortigern fait appel aux Saxons, aux Angles et aux Jutes pour défendre son territoire contre les Scots venus du Nord, les protecteurs, qui sont païens, s'en prennent bientôt aux chrétiens bretons. Saint Armel quitte alors la Bretagne insulaire lors de la grande migration bretonne devant des protecteurs qui deviennent des envahisseurs et ils s'installent sur le continent armoricain auquel ils donnent leur nom, leurs traditions, leurs structures et leur foi. Saint Armel, d'abord ermite près de Quimper, fonde un monastère au pays de Léon, Plouarzel-29229. Il exerça son influence jusqu'à la cour du roi Childebert à Paris où il réside durant six ans, défenseur vigoureux de la justice, contre la peine de mort. Chassé de la cour à la suite d'intrigues, il vint s'établir au sud de Rennes. De nombreuses paroisses l'ont choisi comme patron: Ploermel-56800.
Voir aussi - Les saints du diocèse de Quimper et Léon:
vitrail Saint Armel et la guivre "Armel, ou Arzel, est né dans le Clamorgan, en pays de Galles. A la recherche de la solitude, il traverse la mer avec des compagnons et débarque en Armorique, dans un aber, l'Aber-Ildut aujourd'hui. Ermites d'abord, ces moines fondent un monastère au lieu-dit Plouarzel. Armel quitte bientôt son monastère pour une vie errante, à la recherche d'une autre solitude. L'existence de toponymes au nom d'Armel ou d'Arzel dans le sud de la péninsule a fait croire au passage en ces lieux de l'ermite: Ergué-Armel près de Quimper, Plouharnel à'entrée de la presqu'île de Quiberon, Ploërmel au sud de la forêt de Brocéliande, enfin Saint-Armel à l'est du golfe du Morbihan. D'après la légende, un dragon dévastait le pays près de la forêt du Theil. Armel prit son étole et de l'eau bénite, dompta le serpent et le chassa du pays(*). Le moine habitait alors le monastère qu'il avait fondé aux Boschauts. C'est là qu'il mourut le 15 août 552. Un sarcophage est conservé dans l'église de Saint-Armel des Boschauts, ce serait la tombe de l'ermite."
(*)Cette histoire est représentée de nos jours sur un vitrail de l'église de Marcillé-Robert, ainsi que sur un vitrail de la chapelle St Alexis, à Noyal-sur-Vilaine.
A lire: Saint Armel, F. Duine, Annales de Bretagne, 1904, vol 20, n°20-2, pages 136 à 145 - Persée, revues scientifiques - 'Armel eut la réputation d'un guérisseur plein de puissance et de bonté. Il est encore invoqué par le peuple contre les maux de tête, la fièvre, les coliques, les enflures, et surtout contre la goutte et les rhumatismes. C'est même grâce à ce titre de bienfaiteur des corps qu'il a été choisi comme patron d'aumôneries, de maladreries et d'hôpitaux.'
En Armorique, au VIe siècle, saint Armel, qui vint d’outre-Manche y mener la vie d’ermite.
Martyrologe romain
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
Sainte Claire de Montefalco, Religieuse et Abbesse de l'Ordre de Saint-Augustin. Fête le 17 Août.
Mercredi 17 Août 2016 : Fête de Sainte Claire de Montefalco, Religieuse et Abbesse de l'Ordre de Saint-Augustin (1268-1308).
Mercredi 17 Août 2016 : Fête de Sainte Claire de Montefalco, Religieuse et Abbesse de l'Ordre de Saint-Augustin (1268-1308).
Abbesse (✝ 1308)
Abbesse de l'Ordre des Ermites de Saint Augustin.
Élevée très Chrétiennement, elle fut très tôt désireuse de se donner à Dieu totalement. Très tôt, elle rejoignit sa sœur dans son Couvent et elle ne le quitta plus, marquant ses journées par la prière et de nombreuses austérités.
Comme leur Communauté était pauvre, elle allait mendier dans les rues, restant parfois des heures sous la pluie, à attendre un geste de Charité de la part des passants.
Choisie pour être leur supérieure, elle exerça cette charge avec beaucoup d'humilité et une grande attention à la vocation spécifique de chacune des Sœurs.
Elle connut bien des tentations, mais aussi des moments de rencontres Mystiques avec Le Seigneur.
À Montefalco en Ombrie, l’an 1308, Sainte Claire de la Croix, vierge, Moniale de l’Ordre des Ermites de Saint-Augustin, qui fut Abbesse du Monastère de la Sainte-Croix, brûlant d’Amour pour la Passion du Christ.
Martyrologe romain.
Abbesse de l'Ordre des Ermites de Saint Augustin.
Élevée très Chrétiennement, elle fut très tôt désireuse de se donner à Dieu totalement. Très tôt, elle rejoignit sa sœur dans son Couvent et elle ne le quitta plus, marquant ses journées par la prière et de nombreuses austérités.
Comme leur Communauté était pauvre, elle allait mendier dans les rues, restant parfois des heures sous la pluie, à attendre un geste de Charité de la part des passants.
Choisie pour être leur supérieure, elle exerça cette charge avec beaucoup d'humilité et une grande attention à la vocation spécifique de chacune des Sœurs.
Elle connut bien des tentations, mais aussi des moments de rencontres Mystiques avec Le Seigneur.
À Montefalco en Ombrie, l’an 1308, Sainte Claire de la Croix, vierge, Moniale de l’Ordre des Ermites de Saint-Augustin, qui fut Abbesse du Monastère de la Sainte-Croix, brûlant d’Amour pour la Passion du Christ.
Martyrologe romain.
Sainte Claire de Montefalco
Abbesse de l'Ordre de Saint Augustin
Chiara de Montefalco, seconde fille de Damiano et Iacopa, naît en 1268 à Montefalco dans la Province de Pérouse, centre Italie.
Très jeune, elle manifesta un grand goût pour la prière et la vie pieuse. Elle s'infligeait des mortifications corporelles peu en rapport avec son âge.
Sa sœur aînée, Jeanne, était entrée dans une maison de recluses volontaires, Claire voulut la rejoindre, elle avait alors 7 ans.
Les recluses furent de plus en plus nombreuses, à tel point qu'il fallut agrandir les bâtiments.
C'est alors que Claire partit mendier dans les rues afin d'assurer la subsistance de ses Sœurs.
Une fois la maison agrandie, les recluses souhaitèrent qu'elle devienne un véritable Couvent.
L'Évêque, Gerardo Artesino, sur la sollicitation de Jeanne, par décret du 10 Juin 1290, accepta et leur donna la règle de Saint Augustin. Jeanne en devint l'Abbesse et le Monastère prit de nom de Monastère de la Croix.
Le 22 Novembre 1291, Jeanne mourut.
Claire fut élue Abbesse à sa place et le Monastère devint florissant. Claire y mourut à son tour le 17 Août 1308.
Claire de Montefalco bénéficia d'extases Mystiques profondes, et de nombreuses visions. Sa renommée, ainsi que son don d'exégèse dépassaient les portes du Monastère, de son vivant, elle était déjà considérée comme Sainte.
Moins d'un an après la mort de Claire, l'Évêque de Spolète ordonna l'ouverture du procès informatif sur la vie et les vertus de la Religieuse, devant les nombreux témoignages de miracles obtenus par son intercession.
Le Père Béranger de Saint-Affrique se déplaça à Avignon en 1316 pour y rencontrer le Pape Jean XXII.
Le procès, bien que terminé le 6 Septembre 1318 n'aboutit pas.
Le 14 août 1624, le Pape Urbain VIII (Maffeo Barberini, 1623-1644) accorda l'autorisation du culte en l'honneur de Claire, dont le nom fut inscrit, ultérieurement, par Clément X (Emilio Altieri, 1670-1676), le 19 Avril 1673, au martyrologe romain.
Un nouveau procès canonique fut entamé en 1738, et ratifié par la Congrégation des Rites le 17 Septembre 1743, puis un autre, terminé en 1851, toutefois, il fallut attendre le 8 Décembre 1881 pour que le Pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) déclare Sainte Claire de Montefalco, et fixe sa Fête au 17 Août.
Citations
« Si tu cherches la croix du Christ, prends mon cœur. Là tu trouveras le Sauveur souffrant ».
Sur son lit de mort :
« Soyez humbles, patientes, et unies en Charité. Soyez telles que Dieu soit honoré en vous et que l’œuvre qu’Il a commencée en vous, ne soit pas perdue ».
Une grande Mystique ignorée.
Claire, deuxième fille de Damien et de Jacqueline, naquit à Montefalco, dans la province de Perugia, en Italie, en 1268.
Dès sa prime enfance, elle fut attirée par l’Amour Divin et à peine l’âgée de quatre ans elle démontra une très grande disposition pour l’exercice de la prière et passait déjà de longs moments en oraison, choisissant pour cela les endroits les plus retirés et solitaires de la maison familiale.
Elle fut très vite obnubilé par la Passion du Seigneur et la vue d’un crucifix devint pour elle un motif de continuelle mortification, allant jusqu’à infliger à son jeune corps des macérations douloureuses, à l’aide de silices, ce qui paraissait inouï pour un enfant de son âge.
Sa sœur aînée, Jeanne, était entrée dans une maison où l’on vivait la vie conventuelle. Claire, qui s’était consacrée entièrement à Dieu, voulut, elle aussi, y entrer, ce qui arriva en 1275 : elle n’était âgée que de sept ans.
O impénétrables desseins de Dieu !...
La sainteté de l’enfant et les insignes vertus de Jeanne attirèrent dans cette paisible maison un grand nombre de postulantes, à telle enseigne qu’il fallut bientôt agrandir.
Les travaux commencèrent en 1282 et se prolongèrent pendant huit longues années émaillées de difficultés de toutes sortes ; il fallut même que la jeune Claire aille faire l’aumône auprès des personnes aisées de la ville, ce qu’elle fit avec une grande dévotion, pleine d’humilité. Comme leur communauté était pauvre, elle allait mendier dans les rues, restant parfois des heures sous la pluie, à attendre un geste de charité de la part des passants.
Les travaux terminés, en 1290, l’ensemble des recluses désira que cette maison devienne un vrai Couvent, afin que la communauté puisse y entrer et suivre une règle.
Jeanne en parla à son Évêque, Dom Gérard Artesino, lequel, par un décret du 10 Juin 1290 reconnu la Communauté et lui donna la règle de Saint Augustin, autorisant en même temps l’acceptation de novices.
Le Monastère, sur suggestion de Jeanne en qui devint l’Abbesse, prit le nom de Monastère de la Croix.
Le 22 Novembre 1291, Jeanne décéda. Claire, alors âgée d’à peine 23 ans, et malgré son refus initial, fut appelée à la remplacer.
Dès lors l’essor fut encore plus fulgurant, car la jeune Abbesse agissant avec une fermeté toute pleine de sollicitude, donnait à toutes, par ses actes et ses paroles, un exemple extraordinaire, ce qui eut pour résultat de pousser vers la perfection, donc vers Dieu toutes celles dont elle avait la charge.
Claire fut favorisée d’un grand nombre de dons surnaturels, comme les visions et les extases. La renommée de ces dons se répandit bientôt même à l’extérieur du Couvent.
Elle avait un outre le don de la science infuse et souvent il lui arriva d’expliquer à des théologiens, philosophes ou des littérateurs confirmés, certains passages ou certains mystères qu’ils essayent en vain d’approfondir.
Claire de Montefalco bénéficia d'extases Mystiques profondes, et de nombreuses visions. Sa renommée, ainsi que son don d'exégèse dépassaient les portes du Monastère, de son vivant, elle était déjà considérée comme Sainte.
Ce fut grâce à ces dons extraordinaires qu’une secte quiétiste — appelée « Esprit de liberté » — et qui sévissait alors en Umbrie, fut découverte et anéantie.
La renommée que suscitaient, de son vivant, ses excellentes et extraordinaires vertus ne se démenti pas après sa mort survenue le 17 Août 1308 et dès lors tous la vénéraient comme une Sainte.
La tradition raconte que Claire avait dit à ses Sœurs Religieuses qu’elle avait, gravée dans
son cœur, La Croix du Christ.
Pour le constater, après le décès, les Religieuses lui prélevèrent le cœur et, purent constater qu’en effet, on pouvait y apercevoir, non seulement La Croix de Jésus, mais aussi tous les instruments de la Passion : le fouet, la colonne, la couronne d’épines, trois clous, la lance et la canne avec l’éponge.
En outre, dans la vésicule de la Sainte elles y trouvèrent trois petits globes de même taille et poids, disposés en forme de triangle.
Pesés un par un, tous avait le même poids ; pesés ensemble, le poids était le même que pour un seul, ce qui fit penser à la Sainte Trinité : trois personnes distinctes, mais un seul et même Dieu.
Dix mois seulement après le décès de Claire, l’Évêque de Spolète, Dom Pierre Paul Trinci, ordonna, le 18 Juin 1309, l’ouverture du procès informatif sur la vie et les vertus de celle-ci, car de toutes parts arrivaient, chaque jours, des témoignages de miracles obtenus par l’intercession de la Sœur Augustine du Monastère de Montefalco.
Plusieurs démarches furent diligentées auprès du Saint-Siège pour obtenir la Canonisation de Claire.
L’enquête canonique avait été confiée au Père Bérenger de Saint-Affrique qui, pour essayer de mener à terme la cause dont il avait la responsabilité, n’hésita pas à se déplacer à Avignon, en 1316, pour y rencontrer le Pape Jean XXII, lequel envoya à Montefalco, afin de bien sen informer, le Cardinal Napoléon Orsini.
Le procès fut terminé le 6 septembre 1318 et tout portait à croire à l’éminence de la Canonisation, mais des causes externes, indépendantes de la volonté commune des deux parties, empêchèrent l’heureux aboutissement.
Ce ne fut que bien plus tard, le 14 août 1624, que le Pape Urbain VIII accorda à la Communauté de Montefalco et au diocèse de Spolète (le 28 Septembre) l’autorisation du culte, avec Messe et une prière propre en l’honneur de Claire, dont le nom fut inscrit, sur ordre de Clément X, le 19 Avril 1673, au Martyrologue Romain.
Plus tard encore, en 1736, le Pape Clément XIII ordonna la reprise de la cause et l’année suivante, la Congrégation des Rites approuva le culte « ab immemorabili ».
Un nouveau procès canonique sur les vertus et miracles attribués à Claire de Montefalco fut diligenté en 1738 et ratifié par la Congrégation des Rites le 17 Septembre 1743.
Mais il faut croire que l’heure de Dieu n’était pas encore arrivée pour la glorification totale de son épouse, car ce ne fut qu’un siècle plus tard, suite à un nouveau procès commencé le 22 Octobre 1850 et terminé l’année suivante, le 21 Novembre 1851 — que la Congrégation des Rites approuva le 25 Septembre 1852 —, qu’une loueur d’espoir éclaira quelques siècles de nuages…
Enfin, l’heure du triomphe arriva : le 8 Décembre 1881 elle fut solennellement proclamée Sainte par le Pape Léon XIII et sa Fête fixée au 17 Août.
Chiara da montefalcoDans le transept droit de l’église Saint Augustin, on peut admirer la Sculpture de Sainte Claire de Montefalco exécutée par Silini (1755). La Sainte est représentée avec un lys, emblème de pureté absolue, et avec un cœur en feu, transpercé par un crucifix.
Le cœur en feu est typique de l’iconographie augustinienne, puisqu’il se réfère à un épisode de la vie intérieure de Saint Augustin :
“la parole de Dieu enflamma son cœur d’Amour Divin”.
Piété et innocence de Claire dès l’enfance.
Claire naquit à Montefalco, ville de l’Ombrie. Ses parents pieux et honorables se nommaient Damien et Jacqueline.
A l’âge de quatre ans elle savait par cœur le Pater, l’Ave et plusieurs autres prières qu’elle récitait à genoux, les mains jointes et les yeux au Ciel, avec une piété si sensible, que tous ceux qui la voyaient prier en étaient émus.
Elle garda toute sa vie cette ardeur dans la Prière.
Le diable irrité employa toutes ses ruses pour l’en détourner, cherchant tantôt à l’effrayer par d’horribles apparitions, tantôt à lui persuader par de subtiles raisons, que cette application à la Prière était pleine de dangers.
Une fois, il lui apparut sous la figure d’une femme vénérable, au visage voilé, qui lui dit : « Prends garde, Claire, prends garde, si tu continues à écouter ta sœur et à tant prier, tu seras emportée, par une mort prématurée, comme ta sœur Théodorice. »
Sa sœur aînée, nommée Jeanne, était Religieuse et la formait aux exercices de piété. Elle ne se laissa pas prendre aux pièges du démon, et n’en fut que plus dévote.
Elle dormait fort peu la nuit ; quand elle était accablée de sommeil, elle se couchait sur une planche nue ; rarement elle usa de lit et de couverture.
Elle s’habitua au jeûne dès l’enfance, et évitait tout ce qui flatte les sens, au point qu’elle vivait de pain d’orge et d’eau ; rarement elle y ajoutait des fruits ou des herbes crues ; toute sa vie elle garda cette abstinence et les médecins s’étonnaient qu’elle put vivre de si peu.
Arrivée à l’adolescence, comprenant les dangers de la vie dans ce monde, elle demanda à sa sœur de l’admettre dans la Communauté, ce qu’elle n’obtint qu’après de longues instances. Car Jeanne craignait que dans son âge encore peu avancé, elle ne put supporter une vie si austère.
Mais elle subit vaillamment l’épreuve du noviciat, et, au bout d’un an, elle fut admise, du consentement de toutes les Sœurs, à la profession Religieuse.
Ses trois vœux prononcés, elle mit plus d’ardeur encore à la Prière et à la pratique des vertus Monastiques, au point que ses forces physiques défaillaient.
Mais Dieu manifesta par plusieurs signes combien ses pures et ardentes Prières lui étaient agréables.
Un jour que les Sœurs l’observaient priant dans sa cellule, elles la virent ornées d’un collier des plus belles fleurs du monde, et le front ceint d’une couronne : c’étaient les anges qui la paraient ainsi.
Une autre fois, la cellule où elle priait, apparut illuminée d’une lumière Céleste. Elle entendait parfois les concerts des anges, et ses forces, épuisées par le jeûne et les veilles, lui étaient rendues par cette douce mélodie.
Elle portait continuellement un cilice, et se disciplinait jusqu’au sang pendant la nuit.
L’humilité lui était si chère, qu’elle se contentait du vêtement le plus grossier, et elle garda toute sa vie l’obéissance empressée qu’elle manifestait dans son enfance.
Mais parmi tant de vertus, la plus belle fut la chasteté qu’elle conservait avec un soin jaloux en elle et dans les vierges qui lui furent soumises.
Une fois, à l’âge de neuf ans, elle laissa en dormant son petit pied nu sortir du lit. Sa sœur Jeanne, qui le remarqua, la reprit et lui dit que cela n’était pas convenable à une vierge.
La petite Claire en eût tant de chagrin, que depuis lors elle enveloppait étroitement ses jambes avant de s’endormir.
Plus tard, elle ne permettait même pas aux Religieuses de lui toucher la main. Elle recommandait à ses filles de ne jamais découvrir leur corps, même dans l’obscurité ; et elle observait cela si étroitement pour elle-même, que jamais elle ne voulut montrer au médecin, aucune partie de son corps sans un voile.
Elle disait aussi que les vierges ne doivent avoir de familiarité ni avec les hommes, ni avec les femmes mariées, car cette intégrité parfaite donne l’immortalité au corps, qui, embaumé par la fleur de la virginité, est préservé aussi de toute corruption.
Ses vertus en Religion.
Elle aimait aussi beaucoup le silence et détestait le bavardage, aussi ne lui arriva-t-il qu’une seule fois de tomber dans une faute sur ce point ; encore ce fut pour condescendre au désir de sa mère Jacqueline.
Néanmoins, elle eût un tel regret de ce laisser aller, qu’elle pleura comme si elle eût commis un péché grave et s’imposa pour pénitence de réciter cent fois le Pater et l’Ave Maria les pieds nus dans la neige.
Elle avait un tel amour de la vérité, une telle candeur dans ses paroles et dans ses actes, une telle horreur de la duplicité du cœur ou des lèvres, que jamais on ne pût observer dans ses démarches, rien qui exprimât le contraire de la vérité.
A la mort de sa sœur Jeanne, elle fut élue Abbesse et remplit cette charge avec tant de prudence, que jamais le diable ne pût réussir à la tromper, quelque ruse qu’il mit en œuvre.
Comme il avait observé qu’elle était très assidue à contempler la Passion, il lui apparût un jour, sous la forme d’un Crucifix, avec un corps gracieux et replet, afin d’exciter en elle par cette vue, l’aiguillon de la chair.
Mais la vierge reconnut le trait caché de l’ennemi et s’en moqua ; le démon furieux disparut.
Elle avait tant de Compassion pour les pauvres que, lorsqu’elle en voyait de mal vêtus, elle se dépouillait de ses propres habits pour les en revêtir.
Toutes les fois qu’on faisait le pain au Couvent, elle voulait qu’on fit douze pains de plus que nécessaire, pour les distribuer à douze pauvres, en l’honneur des douze apôtres.
Elle veillait sur les Sœurs malades avec la sollicitude d’une mère ; leur faisait donner tout ce qui pouvait adoucir leur mal, et les assistait de ses conseils, de ses soins, de ses prières avec une prudence et une charité merveilleuses.
Sa prudence était surtout admirable dans l’administration des filles dans la Communauté. Elle ne s’arrêtait ni à la figure, ni aux bonnes façons, ni à la naissance, mais à ce seul point, savoir si elles désiraient vraiment et sincèrement servir Dieu, et recommandait de ne jamais admettre une personne pour un motif d’intérêt ou de parenté.
Sa réputation de prudence fut si grande, qu’on l’employa parfois aux affaires les plus délicates, telles que la réconciliation entre villes voisines irritées.
Dieu lui donna une telle intelligence des choses Divines qu’elle osa combattre l’hérésie des Frérots dans des discussions où elle convainquit publiquement un de ces adeptes de mensonge et de fourberie.
Elle connaissait les pensées cachées et eut parfois le don de prophétie. Mais ce qui fut surtout admirable en elle, ce fut sa familiarité et ses relations intimes avec Le Seigneur, au point qu’un jour où elle ne put approcher la Sainte table avec la Communauté, Notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même vint lui apporter la Communion.
Mais aussi, qu’elle exigence de la part de celui qui communiquait ainsi avec elle !
Elle eut un jour un léger mouvement d’impatience à l’égard d’une Sœur qui lui assurait que, malgré ses efforts, elle ne trouvait aucune douceur dans la prière.
Il n’en fallut pas plus pour qu’elle fut aussitôt privée elle-même de toute consolation ; et la nuit de l’âme où elle fut plongée ne dura pas une semaine, ni un mois, mais onze ans entiers !
On peut juger par là combien le Seigneur demande de perfection aux âmes qui veulent jouir de ses entretiens familiers.
Sa dévotion envers la Passion.
Elle était singulièrement enflammée de dévotion, de reconnaissance et de Compassion quand elle méditait sur la Passion du Sauveur, et désirait beaucoup voir au moins une fois, des yeux du corps, Le Seigneur tel qu’il était au moment où il mourut pour nous sur la croix.
Un jour qu’elle était dans cette pensée, une voix du Ciel lui dit : « Claire, ma fille, que peut-il vous arriver de plus heureux que de participer à mes douleurs ? »
Dès lors elle resta tellement absorbée dans la Contemplation de la Passion, que même quand elle buvait de l’eau et mangeait du pain, il lui semblait qu’elle prenait du fiel et du vinaigre, tant le glaive de la Compassion était profondément entré dans son cœur.
Et parce qu’elle repassait toujours en son cœur la vie du Seigneur, elle fut admise par son époux dans le cellier, c’est-à-dire qu’elle voyait tout cela comme présent à ses yeux.
Elle entendait le concert des anges, voyait l’enfant Jésus dans la crèche, la pauvre étable de Bethléem, les trois Mages agenouillés pour Adorer l’Enfant-Dieu.
D’autres fois Le Seigneur lui montrait le terrible Jugement dernier, les supplices réservés aux impies, l’honneur et la gloire qui attendent les fidèles. Elle entendit un jour ces paroles de la bouche du Seigneur :
« Viens, Claire, viens ; ta venue me sera agréable. - Seigneur, répondit-elle, je désire me dissoudre et m’unir à vous. - Il faut attendre encore un peu, ma fille, ton jour n’est pas venu, » reprit le Seigneur.
Une autre fois, Le Seigneur lui apparut sous la figure d’un pèlerin, portant une croix sur ses épaules, il lui dit :
« Ma fille, en cherchant ce que je pourrais offrir de plus agréable à ton cœur, il m’a semblé que ma croix serait la chose qui lui convient le mieux. Reçois-la, embrasse-la, et donne-moi ton cœur afin que tu puisses mourir sur la croix. »
Ces paroles émurent si profondément le cœur de cette tendre vierge, enflammée de l’Amour de Jésus-Christ, qu’il reçut à ce moment l’impression des insignes de la Passion.
Son heureux trépas ; merveilles de son cœur.
Elle connut dès lors l’heure de sa mort. Quand elle la sentit s’approcher, elle vit son ange gardien et le pria de daigner demander à la Bienheureuse Vierge Marie de l’admettre en sa compagnie, parmi les âmes Bienheureuses.
Elle vit aussi, au moment de sa mort, le démon, qu’elle mit en fuite par ces paroles : « Que me veux-tu, cruelle bête ? Retire-toi de moi, maudit, et va au lieu de tes tourments. »
Une Sœur qui entendit ces paroles, craignant que le démon n’eût puissance sur elle, lui plaça un crucifix devant les yeux :
« Ma Sœur, lui dit Claire, si vous chercher le crucifix, vous le trouverez gravé dans mon cœur. »
Au dernier moment elle demanda les Sacrements de l’Église, et les reçut avec une dévotion et un Amour extrêmes.
Elle donna aux Sœurs de salutaires avis et les Bénit, s’écria à haute voix :
« Seigneur, combien est grande la récompense que vous avez préparé à ceux qui vous servent !
« Mes Sœurs, conduisez-moi à mon époux, car je vois le Ciel s’ouvrir, les Apôtres et les Vierges m’attendent : délivrée des liens du corps je vais m’envoler vers Mon Dieu. »
Et ce disant elle expira, et alla embrasser son époux, toute pure et toute belle, consumée du feu de l’Amour Divin ; car jamais, pendant sa vie d’ici-bas, elle n’avait souillé du péché mortel sa robe d’innocence revêtue au Saint Baptême.
Elle mourut en l’an de N.-S. 1308, le lendemain de l’Assomption, à l’âge de quarante ans. Son corps fut enseveli dans son Monastère, où il repose encore aujourd’hui ; conservé tout entier, et souple comme s’il venait d’être déposé hier, il est blanc comme l’albâtre.
Sa complète conservation a été constatée de nouveau sous le pontificat de Pie IX, d’heureuse mémoire.
La sainte âme de Claire en quittant son corps y laissa les marques évidentes de sa gloire. Et comme les Sœurs connaissaient sa tendre dévotion pour la Passion, qu’elles lui avaient entendu dire plusieurs fois avant sa mort qu’elle portait Jésus crucifié dans son cœur, elles furent saisies du désir de s’en assurer exactement avant de confier son corps à la terre.
Elles décidèrent donc de faire l’autopsie et d’examiner les mystères de son corps. Elles constatèrent d’abord que son cœur était fort enflé et avait la grosseur de la tête d’un petit enfant.
De plus la poche du fiel était complètement durcie. De l’avis des médecins, il est impossible à un homme de vivre en cet état.
On ouvre son cœur et on y trouve les instruments de la Passion.
Une Sœur divisa le cœur en deux parties, et sa main fut si heureusement conduite par Dieu dans cette opération, que pas un des instruments de la Passion qui s’y trouvaient ne fut atteint.
Les Sœurs, profondément surprises et joyeuses, en rendirent à Dieu des actions de grâces.
Dans la partie de droite apparut l’image du Seigneur attaché à la Croix, environ de la grosseur du pouce, et un peu plus long.
Il avait les bras étendus, la tête inclinée à droite avançant un peu sur les épaules. Le flanc droit était livide, avec la plaie ouverte et sanglante.
Autour des reins était un linge taché de sang. Il y avait encore dans cette partie du cœur : trois nerfs auxquels étaient attachés trois clous noirs durs et pointus, l’un des trois, notablement plus grand que les autres ; au-dessous des clous, un autre nerf couleur de fer, terminé en pointe dur : cette pointe était aiguë, pénétrait comme du fer, et représentait la lance avec laquelle Longin perça le flanc du Sauveur.
Enfin, dans la même partie du cœur était encore une boule de nerfs plus petits, représentant l’éponge avec laquelle le fiel et le vinaigre furent présentés au Seigneur.
Dans la partie gauche, se trouvaient les fouets ; c’étaient cinq nerfs entrelacés avec beaucoup de nœuds, et réunis par un manche. Auprès du fouet se trouvait un nerf plus fort représentant la colonne de la flagellation, entouré de nerfs sanglants, figurants les cordes avec lesquelles le Seigneur y fut lié.
Au-dessous de la colonne la couronne d’épines, formée de nerfs entrelacés avec des épines dures et pointues.
Tous ces insignes, quoique formées de chair, étaient durs comme les instruments réels de la Passion du Sauveur.
Quand les Religieuses eurent vu toutes ces merveilles, et les eurent considérées une à une avec respect et admiration, elles en informèrent en l’absence de l’Évêque de Spolète, son vicaire Berenger, qui en fit un examen minutieux ; et put s’assurer de la réalité de ce qui vient d’être dit.
Il s’étonna surtout de ce que ces instruments, séparés du cœur avaient pris consistance et que la mollesse naturelle des tissus avait fait place à la dureté du bois ou de la pierre.
Plusieurs de ces insignes furent mis entre les mains du Pape Jean XXII, lorsqu’il fit l’examen de la vie de Claire pour la Béatifier.
Les Sœurs recueillirent le sang qui coula du cœur lorsqu’il fut ouvert, et le mirent dans une ampoule de verre ; il répandit à ce moment une odeur suave.
Il est demeuré coagulé jusqu'à ce jour, et lorsqu’une tempête grave menace l’Église, on le voit s’agiter et se mettre en ébullition, signe manifeste de la colère de Dieu.
Trois boules de même poids et de même forme sont trouvées dans son fiel.
Le fiel, durci comme on l’a dit, fut ouvert également et examiné par des médecins. On y trouva trois petites boules couleur de cendre et tachées de rouge, qui étaient toutes trois de même grosseur et de même poids, dures comme du silex, et placées en formes de triangle.
Elles représentaient manifestement le mystère de la Très Sainte Trinité, car elles étaient absolument semblables en tout ; et, ce qui dépasse toute admiration, une seule était du même poids que les deux autres et même que les trois réunies.
Si l’on en plaçait une des trois dans l’un des plateaux de la balance et les deux autres dans l’autre plateau, la balance restait en équilibre.
Et si on en plaçait une des trois dans un des plateaux et dans l’autre une petite pierre ou n’importe quel objet d’un poids égal, et qu’on ajoutât les deux autres boules dans le plateau où il y en avait déjà une, la balance restait immobile comme dans la première opération.
C’était là un signe manifeste de la Très Sainte Trinité, une quant à l’essence, diverse quant aux personnes.
L’une de ses trois boules s’est brisée d’elle-même, au moment où la France, entamée par l’hérésie de Calvin, a causé de si grands maux dans l’Église.
Toutes ces merveilles montrent combien la Bienheureuse Claire fut aimée de Dieu, car il édifia en sa chair, un temple où éclatent les mystères de l’Auguste Trinité et de la Passion du Sauveur.
Que par ses mérites et son intercession, Dieu nous accorde la grâce de contempler nous aussi, les souffrances du Sauveur ici-bas, afin que nous puissions jouir au Ciel de la vue de la Très Sainte Trinité dans sa Gloire.
Amen.
Abbesse de l'Ordre de Saint Augustin
Chiara de Montefalco, seconde fille de Damiano et Iacopa, naît en 1268 à Montefalco dans la Province de Pérouse, centre Italie.
Très jeune, elle manifesta un grand goût pour la prière et la vie pieuse. Elle s'infligeait des mortifications corporelles peu en rapport avec son âge.
Sa sœur aînée, Jeanne, était entrée dans une maison de recluses volontaires, Claire voulut la rejoindre, elle avait alors 7 ans.
Les recluses furent de plus en plus nombreuses, à tel point qu'il fallut agrandir les bâtiments.
C'est alors que Claire partit mendier dans les rues afin d'assurer la subsistance de ses Sœurs.
Une fois la maison agrandie, les recluses souhaitèrent qu'elle devienne un véritable Couvent.
L'Évêque, Gerardo Artesino, sur la sollicitation de Jeanne, par décret du 10 Juin 1290, accepta et leur donna la règle de Saint Augustin. Jeanne en devint l'Abbesse et le Monastère prit de nom de Monastère de la Croix.
Le 22 Novembre 1291, Jeanne mourut.
Claire fut élue Abbesse à sa place et le Monastère devint florissant. Claire y mourut à son tour le 17 Août 1308.
Claire de Montefalco bénéficia d'extases Mystiques profondes, et de nombreuses visions. Sa renommée, ainsi que son don d'exégèse dépassaient les portes du Monastère, de son vivant, elle était déjà considérée comme Sainte.
Moins d'un an après la mort de Claire, l'Évêque de Spolète ordonna l'ouverture du procès informatif sur la vie et les vertus de la Religieuse, devant les nombreux témoignages de miracles obtenus par son intercession.
Le Père Béranger de Saint-Affrique se déplaça à Avignon en 1316 pour y rencontrer le Pape Jean XXII.
Le procès, bien que terminé le 6 Septembre 1318 n'aboutit pas.
Le 14 août 1624, le Pape Urbain VIII (Maffeo Barberini, 1623-1644) accorda l'autorisation du culte en l'honneur de Claire, dont le nom fut inscrit, ultérieurement, par Clément X (Emilio Altieri, 1670-1676), le 19 Avril 1673, au martyrologe romain.
Un nouveau procès canonique fut entamé en 1738, et ratifié par la Congrégation des Rites le 17 Septembre 1743, puis un autre, terminé en 1851, toutefois, il fallut attendre le 8 Décembre 1881 pour que le Pape Léon XIII (Vincenzo Gioacchino Pecci, 1878-1903) déclare Sainte Claire de Montefalco, et fixe sa Fête au 17 Août.
Citations
« Si tu cherches la croix du Christ, prends mon cœur. Là tu trouveras le Sauveur souffrant ».
Sur son lit de mort :
« Soyez humbles, patientes, et unies en Charité. Soyez telles que Dieu soit honoré en vous et que l’œuvre qu’Il a commencée en vous, ne soit pas perdue ».
Une grande Mystique ignorée.
Claire, deuxième fille de Damien et de Jacqueline, naquit à Montefalco, dans la province de Perugia, en Italie, en 1268.
Dès sa prime enfance, elle fut attirée par l’Amour Divin et à peine l’âgée de quatre ans elle démontra une très grande disposition pour l’exercice de la prière et passait déjà de longs moments en oraison, choisissant pour cela les endroits les plus retirés et solitaires de la maison familiale.
Elle fut très vite obnubilé par la Passion du Seigneur et la vue d’un crucifix devint pour elle un motif de continuelle mortification, allant jusqu’à infliger à son jeune corps des macérations douloureuses, à l’aide de silices, ce qui paraissait inouï pour un enfant de son âge.
Sa sœur aînée, Jeanne, était entrée dans une maison où l’on vivait la vie conventuelle. Claire, qui s’était consacrée entièrement à Dieu, voulut, elle aussi, y entrer, ce qui arriva en 1275 : elle n’était âgée que de sept ans.
O impénétrables desseins de Dieu !...
La sainteté de l’enfant et les insignes vertus de Jeanne attirèrent dans cette paisible maison un grand nombre de postulantes, à telle enseigne qu’il fallut bientôt agrandir.
Les travaux commencèrent en 1282 et se prolongèrent pendant huit longues années émaillées de difficultés de toutes sortes ; il fallut même que la jeune Claire aille faire l’aumône auprès des personnes aisées de la ville, ce qu’elle fit avec une grande dévotion, pleine d’humilité. Comme leur communauté était pauvre, elle allait mendier dans les rues, restant parfois des heures sous la pluie, à attendre un geste de charité de la part des passants.
Les travaux terminés, en 1290, l’ensemble des recluses désira que cette maison devienne un vrai Couvent, afin que la communauté puisse y entrer et suivre une règle.
Jeanne en parla à son Évêque, Dom Gérard Artesino, lequel, par un décret du 10 Juin 1290 reconnu la Communauté et lui donna la règle de Saint Augustin, autorisant en même temps l’acceptation de novices.
Le Monastère, sur suggestion de Jeanne en qui devint l’Abbesse, prit le nom de Monastère de la Croix.
Le 22 Novembre 1291, Jeanne décéda. Claire, alors âgée d’à peine 23 ans, et malgré son refus initial, fut appelée à la remplacer.
Dès lors l’essor fut encore plus fulgurant, car la jeune Abbesse agissant avec une fermeté toute pleine de sollicitude, donnait à toutes, par ses actes et ses paroles, un exemple extraordinaire, ce qui eut pour résultat de pousser vers la perfection, donc vers Dieu toutes celles dont elle avait la charge.
Claire fut favorisée d’un grand nombre de dons surnaturels, comme les visions et les extases. La renommée de ces dons se répandit bientôt même à l’extérieur du Couvent.
Elle avait un outre le don de la science infuse et souvent il lui arriva d’expliquer à des théologiens, philosophes ou des littérateurs confirmés, certains passages ou certains mystères qu’ils essayent en vain d’approfondir.
Claire de Montefalco bénéficia d'extases Mystiques profondes, et de nombreuses visions. Sa renommée, ainsi que son don d'exégèse dépassaient les portes du Monastère, de son vivant, elle était déjà considérée comme Sainte.
Ce fut grâce à ces dons extraordinaires qu’une secte quiétiste — appelée « Esprit de liberté » — et qui sévissait alors en Umbrie, fut découverte et anéantie.
La renommée que suscitaient, de son vivant, ses excellentes et extraordinaires vertus ne se démenti pas après sa mort survenue le 17 Août 1308 et dès lors tous la vénéraient comme une Sainte.
La tradition raconte que Claire avait dit à ses Sœurs Religieuses qu’elle avait, gravée dans
son cœur, La Croix du Christ.
Pour le constater, après le décès, les Religieuses lui prélevèrent le cœur et, purent constater qu’en effet, on pouvait y apercevoir, non seulement La Croix de Jésus, mais aussi tous les instruments de la Passion : le fouet, la colonne, la couronne d’épines, trois clous, la lance et la canne avec l’éponge.
En outre, dans la vésicule de la Sainte elles y trouvèrent trois petits globes de même taille et poids, disposés en forme de triangle.
Pesés un par un, tous avait le même poids ; pesés ensemble, le poids était le même que pour un seul, ce qui fit penser à la Sainte Trinité : trois personnes distinctes, mais un seul et même Dieu.
Dix mois seulement après le décès de Claire, l’Évêque de Spolète, Dom Pierre Paul Trinci, ordonna, le 18 Juin 1309, l’ouverture du procès informatif sur la vie et les vertus de celle-ci, car de toutes parts arrivaient, chaque jours, des témoignages de miracles obtenus par l’intercession de la Sœur Augustine du Monastère de Montefalco.
Plusieurs démarches furent diligentées auprès du Saint-Siège pour obtenir la Canonisation de Claire.
L’enquête canonique avait été confiée au Père Bérenger de Saint-Affrique qui, pour essayer de mener à terme la cause dont il avait la responsabilité, n’hésita pas à se déplacer à Avignon, en 1316, pour y rencontrer le Pape Jean XXII, lequel envoya à Montefalco, afin de bien sen informer, le Cardinal Napoléon Orsini.
Le procès fut terminé le 6 septembre 1318 et tout portait à croire à l’éminence de la Canonisation, mais des causes externes, indépendantes de la volonté commune des deux parties, empêchèrent l’heureux aboutissement.
Ce ne fut que bien plus tard, le 14 août 1624, que le Pape Urbain VIII accorda à la Communauté de Montefalco et au diocèse de Spolète (le 28 Septembre) l’autorisation du culte, avec Messe et une prière propre en l’honneur de Claire, dont le nom fut inscrit, sur ordre de Clément X, le 19 Avril 1673, au Martyrologue Romain.
Plus tard encore, en 1736, le Pape Clément XIII ordonna la reprise de la cause et l’année suivante, la Congrégation des Rites approuva le culte « ab immemorabili ».
Un nouveau procès canonique sur les vertus et miracles attribués à Claire de Montefalco fut diligenté en 1738 et ratifié par la Congrégation des Rites le 17 Septembre 1743.
Mais il faut croire que l’heure de Dieu n’était pas encore arrivée pour la glorification totale de son épouse, car ce ne fut qu’un siècle plus tard, suite à un nouveau procès commencé le 22 Octobre 1850 et terminé l’année suivante, le 21 Novembre 1851 — que la Congrégation des Rites approuva le 25 Septembre 1852 —, qu’une loueur d’espoir éclaira quelques siècles de nuages…
Enfin, l’heure du triomphe arriva : le 8 Décembre 1881 elle fut solennellement proclamée Sainte par le Pape Léon XIII et sa Fête fixée au 17 Août.
Chiara da montefalcoDans le transept droit de l’église Saint Augustin, on peut admirer la Sculpture de Sainte Claire de Montefalco exécutée par Silini (1755). La Sainte est représentée avec un lys, emblème de pureté absolue, et avec un cœur en feu, transpercé par un crucifix.
Le cœur en feu est typique de l’iconographie augustinienne, puisqu’il se réfère à un épisode de la vie intérieure de Saint Augustin :
“la parole de Dieu enflamma son cœur d’Amour Divin”.
Piété et innocence de Claire dès l’enfance.
Claire naquit à Montefalco, ville de l’Ombrie. Ses parents pieux et honorables se nommaient Damien et Jacqueline.
A l’âge de quatre ans elle savait par cœur le Pater, l’Ave et plusieurs autres prières qu’elle récitait à genoux, les mains jointes et les yeux au Ciel, avec une piété si sensible, que tous ceux qui la voyaient prier en étaient émus.
Elle garda toute sa vie cette ardeur dans la Prière.
Le diable irrité employa toutes ses ruses pour l’en détourner, cherchant tantôt à l’effrayer par d’horribles apparitions, tantôt à lui persuader par de subtiles raisons, que cette application à la Prière était pleine de dangers.
Une fois, il lui apparut sous la figure d’une femme vénérable, au visage voilé, qui lui dit : « Prends garde, Claire, prends garde, si tu continues à écouter ta sœur et à tant prier, tu seras emportée, par une mort prématurée, comme ta sœur Théodorice. »
Sa sœur aînée, nommée Jeanne, était Religieuse et la formait aux exercices de piété. Elle ne se laissa pas prendre aux pièges du démon, et n’en fut que plus dévote.
Elle dormait fort peu la nuit ; quand elle était accablée de sommeil, elle se couchait sur une planche nue ; rarement elle usa de lit et de couverture.
Elle s’habitua au jeûne dès l’enfance, et évitait tout ce qui flatte les sens, au point qu’elle vivait de pain d’orge et d’eau ; rarement elle y ajoutait des fruits ou des herbes crues ; toute sa vie elle garda cette abstinence et les médecins s’étonnaient qu’elle put vivre de si peu.
Arrivée à l’adolescence, comprenant les dangers de la vie dans ce monde, elle demanda à sa sœur de l’admettre dans la Communauté, ce qu’elle n’obtint qu’après de longues instances. Car Jeanne craignait que dans son âge encore peu avancé, elle ne put supporter une vie si austère.
Mais elle subit vaillamment l’épreuve du noviciat, et, au bout d’un an, elle fut admise, du consentement de toutes les Sœurs, à la profession Religieuse.
Ses trois vœux prononcés, elle mit plus d’ardeur encore à la Prière et à la pratique des vertus Monastiques, au point que ses forces physiques défaillaient.
Mais Dieu manifesta par plusieurs signes combien ses pures et ardentes Prières lui étaient agréables.
Un jour que les Sœurs l’observaient priant dans sa cellule, elles la virent ornées d’un collier des plus belles fleurs du monde, et le front ceint d’une couronne : c’étaient les anges qui la paraient ainsi.
Une autre fois, la cellule où elle priait, apparut illuminée d’une lumière Céleste. Elle entendait parfois les concerts des anges, et ses forces, épuisées par le jeûne et les veilles, lui étaient rendues par cette douce mélodie.
Elle portait continuellement un cilice, et se disciplinait jusqu’au sang pendant la nuit.
L’humilité lui était si chère, qu’elle se contentait du vêtement le plus grossier, et elle garda toute sa vie l’obéissance empressée qu’elle manifestait dans son enfance.
Mais parmi tant de vertus, la plus belle fut la chasteté qu’elle conservait avec un soin jaloux en elle et dans les vierges qui lui furent soumises.
Une fois, à l’âge de neuf ans, elle laissa en dormant son petit pied nu sortir du lit. Sa sœur Jeanne, qui le remarqua, la reprit et lui dit que cela n’était pas convenable à une vierge.
La petite Claire en eût tant de chagrin, que depuis lors elle enveloppait étroitement ses jambes avant de s’endormir.
Plus tard, elle ne permettait même pas aux Religieuses de lui toucher la main. Elle recommandait à ses filles de ne jamais découvrir leur corps, même dans l’obscurité ; et elle observait cela si étroitement pour elle-même, que jamais elle ne voulut montrer au médecin, aucune partie de son corps sans un voile.
Elle disait aussi que les vierges ne doivent avoir de familiarité ni avec les hommes, ni avec les femmes mariées, car cette intégrité parfaite donne l’immortalité au corps, qui, embaumé par la fleur de la virginité, est préservé aussi de toute corruption.
Ses vertus en Religion.
Elle aimait aussi beaucoup le silence et détestait le bavardage, aussi ne lui arriva-t-il qu’une seule fois de tomber dans une faute sur ce point ; encore ce fut pour condescendre au désir de sa mère Jacqueline.
Néanmoins, elle eût un tel regret de ce laisser aller, qu’elle pleura comme si elle eût commis un péché grave et s’imposa pour pénitence de réciter cent fois le Pater et l’Ave Maria les pieds nus dans la neige.
Elle avait un tel amour de la vérité, une telle candeur dans ses paroles et dans ses actes, une telle horreur de la duplicité du cœur ou des lèvres, que jamais on ne pût observer dans ses démarches, rien qui exprimât le contraire de la vérité.
A la mort de sa sœur Jeanne, elle fut élue Abbesse et remplit cette charge avec tant de prudence, que jamais le diable ne pût réussir à la tromper, quelque ruse qu’il mit en œuvre.
Comme il avait observé qu’elle était très assidue à contempler la Passion, il lui apparût un jour, sous la forme d’un Crucifix, avec un corps gracieux et replet, afin d’exciter en elle par cette vue, l’aiguillon de la chair.
Mais la vierge reconnut le trait caché de l’ennemi et s’en moqua ; le démon furieux disparut.
Elle avait tant de Compassion pour les pauvres que, lorsqu’elle en voyait de mal vêtus, elle se dépouillait de ses propres habits pour les en revêtir.
Toutes les fois qu’on faisait le pain au Couvent, elle voulait qu’on fit douze pains de plus que nécessaire, pour les distribuer à douze pauvres, en l’honneur des douze apôtres.
Elle veillait sur les Sœurs malades avec la sollicitude d’une mère ; leur faisait donner tout ce qui pouvait adoucir leur mal, et les assistait de ses conseils, de ses soins, de ses prières avec une prudence et une charité merveilleuses.
Sa prudence était surtout admirable dans l’administration des filles dans la Communauté. Elle ne s’arrêtait ni à la figure, ni aux bonnes façons, ni à la naissance, mais à ce seul point, savoir si elles désiraient vraiment et sincèrement servir Dieu, et recommandait de ne jamais admettre une personne pour un motif d’intérêt ou de parenté.
Sa réputation de prudence fut si grande, qu’on l’employa parfois aux affaires les plus délicates, telles que la réconciliation entre villes voisines irritées.
Dieu lui donna une telle intelligence des choses Divines qu’elle osa combattre l’hérésie des Frérots dans des discussions où elle convainquit publiquement un de ces adeptes de mensonge et de fourberie.
Elle connaissait les pensées cachées et eut parfois le don de prophétie. Mais ce qui fut surtout admirable en elle, ce fut sa familiarité et ses relations intimes avec Le Seigneur, au point qu’un jour où elle ne put approcher la Sainte table avec la Communauté, Notre Seigneur Jésus-Christ Lui-même vint lui apporter la Communion.
Mais aussi, qu’elle exigence de la part de celui qui communiquait ainsi avec elle !
Elle eut un jour un léger mouvement d’impatience à l’égard d’une Sœur qui lui assurait que, malgré ses efforts, elle ne trouvait aucune douceur dans la prière.
Il n’en fallut pas plus pour qu’elle fut aussitôt privée elle-même de toute consolation ; et la nuit de l’âme où elle fut plongée ne dura pas une semaine, ni un mois, mais onze ans entiers !
On peut juger par là combien le Seigneur demande de perfection aux âmes qui veulent jouir de ses entretiens familiers.
Sa dévotion envers la Passion.
Elle était singulièrement enflammée de dévotion, de reconnaissance et de Compassion quand elle méditait sur la Passion du Sauveur, et désirait beaucoup voir au moins une fois, des yeux du corps, Le Seigneur tel qu’il était au moment où il mourut pour nous sur la croix.
Un jour qu’elle était dans cette pensée, une voix du Ciel lui dit : « Claire, ma fille, que peut-il vous arriver de plus heureux que de participer à mes douleurs ? »
Dès lors elle resta tellement absorbée dans la Contemplation de la Passion, que même quand elle buvait de l’eau et mangeait du pain, il lui semblait qu’elle prenait du fiel et du vinaigre, tant le glaive de la Compassion était profondément entré dans son cœur.
Et parce qu’elle repassait toujours en son cœur la vie du Seigneur, elle fut admise par son époux dans le cellier, c’est-à-dire qu’elle voyait tout cela comme présent à ses yeux.
Elle entendait le concert des anges, voyait l’enfant Jésus dans la crèche, la pauvre étable de Bethléem, les trois Mages agenouillés pour Adorer l’Enfant-Dieu.
D’autres fois Le Seigneur lui montrait le terrible Jugement dernier, les supplices réservés aux impies, l’honneur et la gloire qui attendent les fidèles. Elle entendit un jour ces paroles de la bouche du Seigneur :
« Viens, Claire, viens ; ta venue me sera agréable. - Seigneur, répondit-elle, je désire me dissoudre et m’unir à vous. - Il faut attendre encore un peu, ma fille, ton jour n’est pas venu, » reprit le Seigneur.
Une autre fois, Le Seigneur lui apparut sous la figure d’un pèlerin, portant une croix sur ses épaules, il lui dit :
« Ma fille, en cherchant ce que je pourrais offrir de plus agréable à ton cœur, il m’a semblé que ma croix serait la chose qui lui convient le mieux. Reçois-la, embrasse-la, et donne-moi ton cœur afin que tu puisses mourir sur la croix. »
Ces paroles émurent si profondément le cœur de cette tendre vierge, enflammée de l’Amour de Jésus-Christ, qu’il reçut à ce moment l’impression des insignes de la Passion.
Son heureux trépas ; merveilles de son cœur.
Elle connut dès lors l’heure de sa mort. Quand elle la sentit s’approcher, elle vit son ange gardien et le pria de daigner demander à la Bienheureuse Vierge Marie de l’admettre en sa compagnie, parmi les âmes Bienheureuses.
Elle vit aussi, au moment de sa mort, le démon, qu’elle mit en fuite par ces paroles : « Que me veux-tu, cruelle bête ? Retire-toi de moi, maudit, et va au lieu de tes tourments. »
Une Sœur qui entendit ces paroles, craignant que le démon n’eût puissance sur elle, lui plaça un crucifix devant les yeux :
« Ma Sœur, lui dit Claire, si vous chercher le crucifix, vous le trouverez gravé dans mon cœur. »
Au dernier moment elle demanda les Sacrements de l’Église, et les reçut avec une dévotion et un Amour extrêmes.
Elle donna aux Sœurs de salutaires avis et les Bénit, s’écria à haute voix :
« Seigneur, combien est grande la récompense que vous avez préparé à ceux qui vous servent !
« Mes Sœurs, conduisez-moi à mon époux, car je vois le Ciel s’ouvrir, les Apôtres et les Vierges m’attendent : délivrée des liens du corps je vais m’envoler vers Mon Dieu. »
Et ce disant elle expira, et alla embrasser son époux, toute pure et toute belle, consumée du feu de l’Amour Divin ; car jamais, pendant sa vie d’ici-bas, elle n’avait souillé du péché mortel sa robe d’innocence revêtue au Saint Baptême.
Elle mourut en l’an de N.-S. 1308, le lendemain de l’Assomption, à l’âge de quarante ans. Son corps fut enseveli dans son Monastère, où il repose encore aujourd’hui ; conservé tout entier, et souple comme s’il venait d’être déposé hier, il est blanc comme l’albâtre.
Sa complète conservation a été constatée de nouveau sous le pontificat de Pie IX, d’heureuse mémoire.
La sainte âme de Claire en quittant son corps y laissa les marques évidentes de sa gloire. Et comme les Sœurs connaissaient sa tendre dévotion pour la Passion, qu’elles lui avaient entendu dire plusieurs fois avant sa mort qu’elle portait Jésus crucifié dans son cœur, elles furent saisies du désir de s’en assurer exactement avant de confier son corps à la terre.
Elles décidèrent donc de faire l’autopsie et d’examiner les mystères de son corps. Elles constatèrent d’abord que son cœur était fort enflé et avait la grosseur de la tête d’un petit enfant.
De plus la poche du fiel était complètement durcie. De l’avis des médecins, il est impossible à un homme de vivre en cet état.
On ouvre son cœur et on y trouve les instruments de la Passion.
Une Sœur divisa le cœur en deux parties, et sa main fut si heureusement conduite par Dieu dans cette opération, que pas un des instruments de la Passion qui s’y trouvaient ne fut atteint.
Les Sœurs, profondément surprises et joyeuses, en rendirent à Dieu des actions de grâces.
Dans la partie de droite apparut l’image du Seigneur attaché à la Croix, environ de la grosseur du pouce, et un peu plus long.
Il avait les bras étendus, la tête inclinée à droite avançant un peu sur les épaules. Le flanc droit était livide, avec la plaie ouverte et sanglante.
Autour des reins était un linge taché de sang. Il y avait encore dans cette partie du cœur : trois nerfs auxquels étaient attachés trois clous noirs durs et pointus, l’un des trois, notablement plus grand que les autres ; au-dessous des clous, un autre nerf couleur de fer, terminé en pointe dur : cette pointe était aiguë, pénétrait comme du fer, et représentait la lance avec laquelle Longin perça le flanc du Sauveur.
Enfin, dans la même partie du cœur était encore une boule de nerfs plus petits, représentant l’éponge avec laquelle le fiel et le vinaigre furent présentés au Seigneur.
Dans la partie gauche, se trouvaient les fouets ; c’étaient cinq nerfs entrelacés avec beaucoup de nœuds, et réunis par un manche. Auprès du fouet se trouvait un nerf plus fort représentant la colonne de la flagellation, entouré de nerfs sanglants, figurants les cordes avec lesquelles le Seigneur y fut lié.
Au-dessous de la colonne la couronne d’épines, formée de nerfs entrelacés avec des épines dures et pointues.
Tous ces insignes, quoique formées de chair, étaient durs comme les instruments réels de la Passion du Sauveur.
Quand les Religieuses eurent vu toutes ces merveilles, et les eurent considérées une à une avec respect et admiration, elles en informèrent en l’absence de l’Évêque de Spolète, son vicaire Berenger, qui en fit un examen minutieux ; et put s’assurer de la réalité de ce qui vient d’être dit.
Il s’étonna surtout de ce que ces instruments, séparés du cœur avaient pris consistance et que la mollesse naturelle des tissus avait fait place à la dureté du bois ou de la pierre.
Plusieurs de ces insignes furent mis entre les mains du Pape Jean XXII, lorsqu’il fit l’examen de la vie de Claire pour la Béatifier.
Les Sœurs recueillirent le sang qui coula du cœur lorsqu’il fut ouvert, et le mirent dans une ampoule de verre ; il répandit à ce moment une odeur suave.
Il est demeuré coagulé jusqu'à ce jour, et lorsqu’une tempête grave menace l’Église, on le voit s’agiter et se mettre en ébullition, signe manifeste de la colère de Dieu.
Trois boules de même poids et de même forme sont trouvées dans son fiel.
Le fiel, durci comme on l’a dit, fut ouvert également et examiné par des médecins. On y trouva trois petites boules couleur de cendre et tachées de rouge, qui étaient toutes trois de même grosseur et de même poids, dures comme du silex, et placées en formes de triangle.
Elles représentaient manifestement le mystère de la Très Sainte Trinité, car elles étaient absolument semblables en tout ; et, ce qui dépasse toute admiration, une seule était du même poids que les deux autres et même que les trois réunies.
Si l’on en plaçait une des trois dans l’un des plateaux de la balance et les deux autres dans l’autre plateau, la balance restait en équilibre.
Et si on en plaçait une des trois dans un des plateaux et dans l’autre une petite pierre ou n’importe quel objet d’un poids égal, et qu’on ajoutât les deux autres boules dans le plateau où il y en avait déjà une, la balance restait immobile comme dans la première opération.
C’était là un signe manifeste de la Très Sainte Trinité, une quant à l’essence, diverse quant aux personnes.
L’une de ses trois boules s’est brisée d’elle-même, au moment où la France, entamée par l’hérésie de Calvin, a causé de si grands maux dans l’Église.
Toutes ces merveilles montrent combien la Bienheureuse Claire fut aimée de Dieu, car il édifia en sa chair, un temple où éclatent les mystères de l’Auguste Trinité et de la Passion du Sauveur.
Que par ses mérites et son intercession, Dieu nous accorde la grâce de contempler nous aussi, les souffrances du Sauveur ici-bas, afin que nous puissions jouir au Ciel de la vue de la Très Sainte Trinité dans sa Gloire.
Amen.
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
Sainte Hélène, Impératrice byzantine et mère de l’empereur Constantin. Fête le 18 Août.
Jeudi 18 Août 2016 : Fête de Sainte Hélène, Impératrice byzantine et mère de l’empereur Constantin
statue de sainte helene par andrea bolgi basilique st pierre vatican 11Statue de Sainte Hélène dans la basilique Saint-Pierre de Rome
Impératrice et mère de l'empereur Constantin.
Fille de domestiques et servante d'auberge, elle avait été choisie comme épouse de second rang par le centurion Constance Chlore qui la répudia vingt ans plus tard lorsqu'il devint César.
Il la laissa dans un exil doré à Trèves avec son fils, né en Serbie à Nish. Il épousa une princesse impériale, mais se montra toujours bon pour Sainte Hélène.
Quand ce fils fut porté au trône impérial de Rome par ses légions stationnées en Gaule sous le nom de Constantin, le nouvel empereur ne cessa de combler d'honneurs sa mère et la fit venir à Rome, lui construisant un palais magnifique, lui conférant des monnaies frappées à son effigie, couronnée du diadème royal.
Chrétienne, elle se rendit en pèlerinage en Palestine où elle veut recueillir les précieuses reliques de la Passion et où elle lance la construction de trois Basiliques pour protéger les Lieux Saints et les 'grottes mystiques' chères aux Chrétiens: celle de Bethléem, celle où Le Christ fut déposé dans l'attente de la Résurrection, celle des enseignements.
Elle meurt à Nicomédie au retour de la Terre Sainte.
Elle fut transportée à Rome où l'on voit encore au Vatican le sarcophage de porphyre qui contient ses reliques.
À Rome, sur la voie Labicane, vers 329, Sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin le Grand.
Elle subvenait aux besoins de toute sorte de personnes et, mêlée à la foule, aimait à visiter pieusement les églises.
Elle fit le pèlerinage de Jérusalem pour rechercher les lieux de la Nativité, de la Passion et de la Résurrection du Christ et fit construire des Basiliques pour honorer la Crèche et la Croix du Seigneur.
Martyrologe romain.
Voici ce que dit Saint Ambroise :
« Hélène, première femme de Constance Chlore, qui ceignit depuis la couronne impériale, était, paraît-il, une humble fille d'étable. Noble fille d'étable, qui sut mettre tant de sollicitude dans la recherche de la Crèche sacrée !
Noble fille d'étable, à qui fut réservé de connaître l'Étable de Celui qui guérit les blessures de l'humanité déchue !
Noble fille d'étable, qui préféra les abaissements du Christ aux dignités trompeuses du monde !
Aussi le Christ l'a-t-il élevée de l'humilité de l'étable au sommet des grandeurs humaines. »
La gloire de Sainte Hélène c'est d'avoir été la mère du grand Constantin.
« Constantin, dit Saint Paulin de Nole, doit plus à la piété de sa mère qu'à la sienne d'avoir été le premier empereur Chrétien. »
Contrairement aux autres empereurs, Constance Chlore reconnaissait le vrai Dieu. Les Prêtres Chrétiens étaient admis à sa cour et y vivaient en paix.
Une telle bienveillance ne peut être attribuée qu'à l'influence de l'impératrice sur le cœur de son époux.
Sainte Hélène a donc joué un grand rôle dans la fin des persécutions, puisqu'elle fut l'épouse et la mère des deux hommes qui, sous son influence, protégèrent le Christianisme.
Qui sait même si les prières d'Hélène ne méritèrent point à Constantin l'apparition miraculeuse de la Croix, par laquelle il remporta la victoire et devint seul maître de l'empire?
Un autre événement remarquable dans la vie de Sainte Hélène, c'est la découverte de la vraie Croix du Sauveur.
Hélène vivait sans étalage de grandeurs. Nourrir les pauvres, donner aux uns de l'argent, aux autres des vêtements, à d'autres une maison ou un coin de terre, c'était son bonheur.
Sa bonté s'étendait aux prisonniers, aux exilés, à tous les malheureux.
Le peuple ne pouvait voir sans une joie mêlée de larmes son impératrice venir en habits simples et communs prendre sa place à l'église dans les rangs des fidèles : une telle conduite n'a sa source que dans l'Évangile.
Hélène eut, avant sa mort, la consolation de voir Constantin, non seulement protecteur de la Religion de Jésus-Christ, mais Chrétien lui-même.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
410Sainte Hélène et la vraie Croix.
Invention de la Sainte Croix
en 326
L'empereur Constantin, vainqueur par la Croix, lui rendait tous les honneurs dus à ce signe sacré du Salut des hommes.
Sa mère, Sainte Hélène, ne le cédait en rien à la piété de son fils.
Inspirée par un mouvement d'en Haut, elle résolut, malgré son grand âge de près de quatre-vingts ans, de visiter les Lieux Saints et de chercher le bois salutaire sur lequel Le Sauveur avait répandu Son Sang.
L'entreprise ne manquait pas de difficultés; les païens avaient visé à transformer les lieux à jamais vénérables, témoins de la mort de Jésus-Christ, en y établissant le culte de Vénus et de Jupiter.
Hélène ne se laissa point décourager; elle enleva les traces détestables du paganisme et fit faire des fouilles au pied du Calvaire avec tant de soin et d'ardeur, que bientôt on découvrait trois Croix, avec les clous qui avaient percé les mains et les pieds du Rédempteur et le titre que Pilate avait fait placer au-dessus de Sa tête.
Mais comment reconnaître laquelle de ces trois Croix était celle du Sauveur? L'Évêque de Jérusalem eut l'heureuse pensée de les faire transporter chez une dame qui était sur le point de mourir; l'approche des deux premières croix ne produisit aucun résultat, mais dès que la malade eut touché la troisième, elle se trouva guérie.
Un autre miracle plus éclatant encore vint confirmer le premier, car un mort qu'on portait en terre ressuscita soudain au contact du bois sacré.
L'impératrice, au comble de la joie, fit bâtir sur le lieu même une magnifique église où fut déposée la plus grande partie de cette Croix; elle envoya l'autre partie à Constantinople, où Constantin la reçut en triomphe.
Plus tard, le roi des Perses, après avoir pillé Jérusalem, emporta la Croix vénérée; mais elle fut bientôt reconquise par l'empereur Héraclius.
La Croix retrouvée donna lieu à la Fête de l'Invention de la Sainte Croix, qui se célèbre le 3 Mai; la Croix reconquise donna lieu à la Fête de l'Éxaltation de la vraie Croix, qui se célèbre le 14 Septembre.
Dès ces époques reculées, la dévotion à la vraie Croix se répandit, avec les précieuses parcelles de l'instrument de notre Salut, dans tout l'univers.
On suppose même qu'une telle diffusion n'a pu se produire sans une multiplication merveilleuse.
C'est ainsi que cet instrument de supplice, autrefois infâme, est devenu un signe de gloire et de triomphe.
Que de fois, depuis l'apparition de la Croix à Constantin, le gage sacré de la Rédemption n'est-il pas miraculeusement apparu à la terre!
La Croix éclate partout à nos yeux, au sommet de nos édifices Chrétiens, sur nos voies publiques, sur nos autels, dans nos maisons, sur nos poitrines.
La Croix est la reine du monde.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
Invention de la Sainte Croix
Leçon du Bréviaire Romain
Après l’éclatante victoire remportée sur Maxence par l’empereur Constantin qui avait reçu de Dieu le signe de la Croix du Seigneur, Hélène (née en 250), sa mère, avertie en songe, vint à Jérusalem avec l’ardent désir d’y trouver la Croix.
Elle fit abattre une Vénus de marbre, que les païens avaient érigée, depuis cent quatre-vingts ans à peu près, au lieu même de la Croix, pour abolir tout souvenir de la Passion du Christ.
Elle fit de même pour un Adonis, qui déshonorait la Crèche du Sauveur, et pour un Jupiter, au lieu de la Résurrection.
L’endroit de la Croix une fois déblayé, on découvrit trois Croix profondément enfouies, et l’inscription de celle du Seigneur, mais à part ; comme on ne voyait pas à laquelle des trois elle avait été fixée, un miracle mit fin au doute.
L’évêque de Jérusalem, Macaire, après avoir invoqué Dieu, fit toucher chaque Croix à une femme gravement malade ; les premières ne lui firent aucun bien, mais l’attouchement de la troisième Croix la guérit sur-le-champ.
A l’endroit même où elle avait découvert la Croix du Salut, Hélène éleva une église vraiment magnifique, où elle laissa une partie de la Croix dans une châsse d’argent, emportant à son fils Constantin l’autre partie, qui fut déposée dans l’église de Sainte-Croix en Jérusalem, construite à Rome sur l’emplacement du palais Sessorien.
Elle remit encore à son fils les clous qui avaient fixé le Corps très Saint de Jésus-Christ.
C’est à cette époque que Constantin promulgua une loi pour interdire que la Croix servît encore d’instrument de supplice.
Ainsi ce que l’on avait avili et méprisé devint glorieux et vénérable!!
Jeudi 18 Août 2016 : Fête de Sainte Hélène, Impératrice byzantine et mère de l’empereur Constantin
statue de sainte helene par andrea bolgi basilique st pierre vatican 11Statue de Sainte Hélène dans la basilique Saint-Pierre de Rome
Impératrice et mère de l'empereur Constantin.
Fille de domestiques et servante d'auberge, elle avait été choisie comme épouse de second rang par le centurion Constance Chlore qui la répudia vingt ans plus tard lorsqu'il devint César.
Il la laissa dans un exil doré à Trèves avec son fils, né en Serbie à Nish. Il épousa une princesse impériale, mais se montra toujours bon pour Sainte Hélène.
Quand ce fils fut porté au trône impérial de Rome par ses légions stationnées en Gaule sous le nom de Constantin, le nouvel empereur ne cessa de combler d'honneurs sa mère et la fit venir à Rome, lui construisant un palais magnifique, lui conférant des monnaies frappées à son effigie, couronnée du diadème royal.
Chrétienne, elle se rendit en pèlerinage en Palestine où elle veut recueillir les précieuses reliques de la Passion et où elle lance la construction de trois Basiliques pour protéger les Lieux Saints et les 'grottes mystiques' chères aux Chrétiens: celle de Bethléem, celle où Le Christ fut déposé dans l'attente de la Résurrection, celle des enseignements.
Elle meurt à Nicomédie au retour de la Terre Sainte.
Elle fut transportée à Rome où l'on voit encore au Vatican le sarcophage de porphyre qui contient ses reliques.
À Rome, sur la voie Labicane, vers 329, Sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin le Grand.
Elle subvenait aux besoins de toute sorte de personnes et, mêlée à la foule, aimait à visiter pieusement les églises.
Elle fit le pèlerinage de Jérusalem pour rechercher les lieux de la Nativité, de la Passion et de la Résurrection du Christ et fit construire des Basiliques pour honorer la Crèche et la Croix du Seigneur.
Martyrologe romain.
Voici ce que dit Saint Ambroise :
« Hélène, première femme de Constance Chlore, qui ceignit depuis la couronne impériale, était, paraît-il, une humble fille d'étable. Noble fille d'étable, qui sut mettre tant de sollicitude dans la recherche de la Crèche sacrée !
Noble fille d'étable, à qui fut réservé de connaître l'Étable de Celui qui guérit les blessures de l'humanité déchue !
Noble fille d'étable, qui préféra les abaissements du Christ aux dignités trompeuses du monde !
Aussi le Christ l'a-t-il élevée de l'humilité de l'étable au sommet des grandeurs humaines. »
La gloire de Sainte Hélène c'est d'avoir été la mère du grand Constantin.
« Constantin, dit Saint Paulin de Nole, doit plus à la piété de sa mère qu'à la sienne d'avoir été le premier empereur Chrétien. »
Contrairement aux autres empereurs, Constance Chlore reconnaissait le vrai Dieu. Les Prêtres Chrétiens étaient admis à sa cour et y vivaient en paix.
Une telle bienveillance ne peut être attribuée qu'à l'influence de l'impératrice sur le cœur de son époux.
Sainte Hélène a donc joué un grand rôle dans la fin des persécutions, puisqu'elle fut l'épouse et la mère des deux hommes qui, sous son influence, protégèrent le Christianisme.
Qui sait même si les prières d'Hélène ne méritèrent point à Constantin l'apparition miraculeuse de la Croix, par laquelle il remporta la victoire et devint seul maître de l'empire?
Un autre événement remarquable dans la vie de Sainte Hélène, c'est la découverte de la vraie Croix du Sauveur.
Hélène vivait sans étalage de grandeurs. Nourrir les pauvres, donner aux uns de l'argent, aux autres des vêtements, à d'autres une maison ou un coin de terre, c'était son bonheur.
Sa bonté s'étendait aux prisonniers, aux exilés, à tous les malheureux.
Le peuple ne pouvait voir sans une joie mêlée de larmes son impératrice venir en habits simples et communs prendre sa place à l'église dans les rangs des fidèles : une telle conduite n'a sa source que dans l'Évangile.
Hélène eut, avant sa mort, la consolation de voir Constantin, non seulement protecteur de la Religion de Jésus-Christ, mais Chrétien lui-même.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
410Sainte Hélène et la vraie Croix.
Invention de la Sainte Croix
en 326
L'empereur Constantin, vainqueur par la Croix, lui rendait tous les honneurs dus à ce signe sacré du Salut des hommes.
Sa mère, Sainte Hélène, ne le cédait en rien à la piété de son fils.
Inspirée par un mouvement d'en Haut, elle résolut, malgré son grand âge de près de quatre-vingts ans, de visiter les Lieux Saints et de chercher le bois salutaire sur lequel Le Sauveur avait répandu Son Sang.
L'entreprise ne manquait pas de difficultés; les païens avaient visé à transformer les lieux à jamais vénérables, témoins de la mort de Jésus-Christ, en y établissant le culte de Vénus et de Jupiter.
Hélène ne se laissa point décourager; elle enleva les traces détestables du paganisme et fit faire des fouilles au pied du Calvaire avec tant de soin et d'ardeur, que bientôt on découvrait trois Croix, avec les clous qui avaient percé les mains et les pieds du Rédempteur et le titre que Pilate avait fait placer au-dessus de Sa tête.
Mais comment reconnaître laquelle de ces trois Croix était celle du Sauveur? L'Évêque de Jérusalem eut l'heureuse pensée de les faire transporter chez une dame qui était sur le point de mourir; l'approche des deux premières croix ne produisit aucun résultat, mais dès que la malade eut touché la troisième, elle se trouva guérie.
Un autre miracle plus éclatant encore vint confirmer le premier, car un mort qu'on portait en terre ressuscita soudain au contact du bois sacré.
L'impératrice, au comble de la joie, fit bâtir sur le lieu même une magnifique église où fut déposée la plus grande partie de cette Croix; elle envoya l'autre partie à Constantinople, où Constantin la reçut en triomphe.
Plus tard, le roi des Perses, après avoir pillé Jérusalem, emporta la Croix vénérée; mais elle fut bientôt reconquise par l'empereur Héraclius.
La Croix retrouvée donna lieu à la Fête de l'Invention de la Sainte Croix, qui se célèbre le 3 Mai; la Croix reconquise donna lieu à la Fête de l'Éxaltation de la vraie Croix, qui se célèbre le 14 Septembre.
Dès ces époques reculées, la dévotion à la vraie Croix se répandit, avec les précieuses parcelles de l'instrument de notre Salut, dans tout l'univers.
On suppose même qu'une telle diffusion n'a pu se produire sans une multiplication merveilleuse.
C'est ainsi que cet instrument de supplice, autrefois infâme, est devenu un signe de gloire et de triomphe.
Que de fois, depuis l'apparition de la Croix à Constantin, le gage sacré de la Rédemption n'est-il pas miraculeusement apparu à la terre!
La Croix éclate partout à nos yeux, au sommet de nos édifices Chrétiens, sur nos voies publiques, sur nos autels, dans nos maisons, sur nos poitrines.
La Croix est la reine du monde.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
Invention de la Sainte Croix
Leçon du Bréviaire Romain
Après l’éclatante victoire remportée sur Maxence par l’empereur Constantin qui avait reçu de Dieu le signe de la Croix du Seigneur, Hélène (née en 250), sa mère, avertie en songe, vint à Jérusalem avec l’ardent désir d’y trouver la Croix.
Elle fit abattre une Vénus de marbre, que les païens avaient érigée, depuis cent quatre-vingts ans à peu près, au lieu même de la Croix, pour abolir tout souvenir de la Passion du Christ.
Elle fit de même pour un Adonis, qui déshonorait la Crèche du Sauveur, et pour un Jupiter, au lieu de la Résurrection.
L’endroit de la Croix une fois déblayé, on découvrit trois Croix profondément enfouies, et l’inscription de celle du Seigneur, mais à part ; comme on ne voyait pas à laquelle des trois elle avait été fixée, un miracle mit fin au doute.
L’évêque de Jérusalem, Macaire, après avoir invoqué Dieu, fit toucher chaque Croix à une femme gravement malade ; les premières ne lui firent aucun bien, mais l’attouchement de la troisième Croix la guérit sur-le-champ.
A l’endroit même où elle avait découvert la Croix du Salut, Hélène éleva une église vraiment magnifique, où elle laissa une partie de la Croix dans une châsse d’argent, emportant à son fils Constantin l’autre partie, qui fut déposée dans l’église de Sainte-Croix en Jérusalem, construite à Rome sur l’emplacement du palais Sessorien.
Elle remit encore à son fils les clous qui avaient fixé le Corps très Saint de Jésus-Christ.
C’est à cette époque que Constantin promulgua une loi pour interdire que la Croix servît encore d’instrument de supplice.
Ainsi ce que l’on avait avili et méprisé devint glorieux et vénérable!!
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
SAINT JEAN EUDES
(1601-1680)
(1601-1680)
LA SPIRITUALITÉ DE SAINT JEAN EUDES
-Sa place dans l’École Française
On ne comprend bien la spiritualité de Saint Jean Eudes que si on la replace dans son milieu historique. Saint Jean Eudes appartient incontestablement à ce qu’il est convenu d’appeler L’École Française, expression qui désigne le puissant courant ascétique et mystique circulant à travers tout le dix-septième siècle religieux, en France.
Dépendent de ce courant religieux: les Oratoriens, les Sulpiciens, les Lazaristes, les Eudistes, les Monfortains, et les Frères des Écoles chrétiennes. Tous adoptent et professent la même philosophie de Dieu et des hommes. Les plus grands représentants de l’École Française sont: le Cardinal de Bérulle (l’Oratoire); saint Vincent de Paul (les Lazaristes), saint Jean Eudes (les Eudistes), Louis-Marie Grignion de Montfort (les Montfortains), Jean-Jacques Olier (les Sulpiciens), le Père de Condren (successeur de Bérulle). Tous étaient français et tous ont travaillé à la rénovation de la piété en France, et à la restauration du sacerdoce français.
Il est impossible de ne pas citer ici les exclamations amoureuses de saint Jean Eudes, si proches de celles de Bérulle et même de Bossuet :
“Ô divine Essence qui êtes un abîme sans fond et sans borne de merveilles! Ô immense océan de grandeurs! Ô monde incompréhensible de miracles! Ô Trinité de mon Dieu! Ô Simplicité! Ô Éternité sans commencement et sans fin, à qui tout est toujours présent! ô immensité qui remplissez tout, qui contenez tout, et qui rempliriez et contiendriez un monde infini de mondes s’il existait! Ô Infinité qui contenez toutes les perfections imaginables et inimaginables! Ô Immortalité! Ô Invisibilité! Ô Lumière inaccessible! Ô Vérité incompréhensible! Ô abîme de science et de sagesse! Ô Vérité! Ô sainteté de mon Dieu!...”
-Le Mystère de l’Incarnation
Pour saint Jean Eudes comme pour les autres représentants de l’École Française, le mystère de l’Incarnation était la grande spiritualité de l’Oratoire. Jésus-Christ est notre Chef et nous sommes unis à Lui, par notre Baptême, comme membres de son Corps mystique. “Nous sommes unis avec lui corporellement, dit saint Jean Eudes, par l’union de son très saint corps avec le nôtre, en la sainte Eucharistie. ... ainsi nous devons être animés de l’esprit de Jésus, vivre de sa vie, marcher dans ses voies, être revêtus de ses sentiments et inclinations, faire toutes nos actions dans les dispositions et intentions dans lesquelles il faisait les siennes... Le chrétien est dans l’obligation d’adhérer au Christ, comme tout membre à son chef... Devenir, être Jésus, telle doit être l’ambition de tout chrétien...”
-Les conséquences du péché originel
Le dogme du péché originel, et de ses conséquences pour nous, a une grande influence dans la spiritualité de l’École Française. “Nous sommes enfants de péché et de perdition parce que nous sommes nés en péché et en damnation...” Notre nature déchue, humiliée, “doit donc se laisser conduire par la grâce, et s’abandonner sans réserve à son action.”
D’où l’insistance, chez Jean Eudes, comme chez tous les Maîtres de l’École Française, “de s’anéantir’, et de faire des actes d’oblation et de donation de soi... Il faut travailler à nous anéantir nous-mêmes, c’est-à-dire notre propre sens, notre propre volonté, notre amour-propre, notre orgueil et notre vanité, toutes nos inclinations et habitudes perverses, tous les désirs et instincts de la nature dépravée, et tout ce qui est de nous-mêmes.”
Malgré tout, nous ne serons jamais sans défaut: Jean Eudes écrit à une religieuse: “Tant que nous serons sur la terre, nous ne serons jamais entièrement exempts des défauts et imperfections de la terre. Ô terre, que tu es insupportable! Ô lieu de péché et de malheur, nous retiendras-tu encore longtemps dedans toi? Ô Jésus, nous tirerez-vous point bientôt après vous?... Quand sera-ce que nous vous aimerons parfaitement? Hâtons-nous, ma chère sœur, hâtons-nous de travailler à l’accomplissement de l’œuvre de Dieu en nous, afin de sortir bientôt de ce lieu de ténèbres et d’horreur pour entrer dans le royaume éternel.
Humilions-nous toujours beaucoup en la vue de nos défauts; mais en même temps, sortons hors de nous-mêmes, fuyons hors de nous-mêmes, comme d’un lieu tout plein de toutes sortes de maux et de misères, pour entrer en Jésus qui est notre maison de refuge et notre trésor, dans lequel nous trouverons toutes sortes de vertus et de perfections pour offrir à son Père éternel en satisfaction de nos péchés et imperfections.”
-Se conformer au Christ
Il s’agit surtout de nous laisser faire par la grâce et d’éloigner de nous tout ce qui pourrait en contrarier l’action. D’ailleurs, affirme saint Jean Eudes, “notre vocation à la grâce nous prédestine à être conformes à l’image du Fils de Dieu.”
Car “Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit et le Cœur de son Fils qui ne cesse de crier: Abba Père!” Insensiblement Jean Eudes nous conduit à la dévotion aux Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie. Il écrit: “Jésus m’a donné son Cœur pour être mon refuge et mon asile, mon oracle et mon trésor, mais il me l’a donné aussi pour être le modèle et la règle de ma vie et de mes actions...”
Jean Eudes, qui avait touché du doigt les ravages opérés dans les âmes par les rigueurs glaciales du jansénisme, comprend la nécessité d’amour pour Dieu, plein de confiance. D’où les accents de feu de l’Office destiné à chanter la gloire des Sacrés- Cœurs: “Donnez-moi votre cœur, mes petits enfants, et je vous donnerai le mien. Notre cœur est dans vos mains, ô Seigneur Jésus: par la force de vos bras, possédez-le à jamais.”
Ou encore :
“Nous vous offrons notre cœur, nous vous le donnons, nous vous le consacrons, nous vous l’immolons. Recevez-le et possédez-le tout entier, purifiez-le, éclairez-le, sanctifiez-le, afin qu’en lui vous viviez et régniez maintenant et toujours aux siècles des siècles!”
-La vie dans l’amour
Ainsi, la vie chrétienne devient “vie de splendeur, vie de vertu héroïque, au souffle de l’Esprit de Vérité et d’amour... où devant la grandeur de Dieu mieux connue, elle comprend sa misère et le néant des créatures... Vie de sérénité radieuse et continue, de joie très douce, intime, profonde, où l’âme, amoureusement et entièrement soumise à Dieu, purifiée, éclairée, transfigurée par la Croix acceptée, embrassée généreusement et de grand cœur, reçoit comme les prémices des lumières béatifiantes du ciel, un avant-goût du bonheur de la patrie. Vie d’union parfaite en toutes choses aux Cœurs Sacrés de Jésus et de Marie, tous les deux inséparablement honorés, servis et aimés,... et dans ces deux fournaises d’amour, vie d’ardent amour, purifiant, illuminant, sanctifiant, transformant, déifiant, qui est comme l’aurore toujours croissante du grand jour de l’éternité.”
Saint Jean Eudes et le Cœur de Jésus
-Jésus est l’ami de Saint Jean Eudes
Voici comment Jean Eudes s’adresse à Jésus: “Ô très cher Jésus... je ne désire plus rien, sinon Vous aimer... Que toute ma vie soit un perpétuel sacrifice d’amour et de louange vers Vous.”
Pour Jean Eudes, le Cœur de Jésus est aussi un refuge: “Notre très Saint Sauveur nous a donné aussi son divin Cœur pour être notre refuge et notre asile dans tous nos besoins. Ayons-y recours dans toutes nos affaires. Cherchons-y notre consolation dans nos tristesses et afflictions.”
Calomnié, Jean Eudes ne cherche pas à se défendre, mais à imiter Jésus. “Je ne trouve point dans l’Évangile que notre divin et adorable Maître ait employé les moyens qui sont marqués dans votre lettre... pour se défendre de l’injustice et de la cruauté... Je ne puis me résoudre à faire autre chose sinon de tâcher de l’imiter dans sa patience et dans son silence.”
Car Jean Eudes s’est offert à Jésus comme hostie et victime
Jean Eudes, par vœu, le 25 mars 1637, s’offre à Jésus, “en qualité d’hostie et de victime qui doit être sacrifiée à sa gloire et à son pur Amour.” Jean Eudes adore d’abord Jésus dans le martyre qu’il a souffert sur la Croix et auquel Marie a communié, puis il continue: “Je m’offre et me donne, je me voue et consacre à Vous, ô Jésus mon Seigneur, en l’état d’hostie et de victime, pour souffrir en mon corps et en mon âme... toutes sortes de peines... et même pour répandre mon sang et Vous sacrifier ma vie par tel genre de mort qu’il Vous plaira et ce, pour votre seule gloire et votre pur Amour.”
La dernière phrase et la signature sont écrites du propre sang de Jean Eudes : “Que toute ma vie soit un perpétuel sacrifice d’amour et de louange vers Vous... Fait à Caen, en l’Oratoire de Jésus, le 25e de mars 1637.”
Jean Eudes a vécu pleinement cette oblation. Il s’est offert à Dieu pour que Dieu se serve de lui pour anéantir le péché dans le monde, et y établir le Règne de l’Amour de Dieu. Le combat contre le péché lui était familier et il avait compris que le péché “démembre Jésus-Christ, il lui arrache un de ses membres pour le faire membre de Satan.”
D’où sa prière d’offrande: “ Je vous supplie... de m’accorder une grâce: que le désir que j’ai de vous louer et aimer éternellement ne soit point anéanti, mais... qu’il demeure toujours devant Vous... pour vous protester que je Vous aime de tout mon grand cœur qui n’est autre que le Vôtre, que vous m’avez donné en Vous donnant Vous-même à moi, et tant de fois...” Ou encore: “Regardant la très sainte, très sage et très bonne volonté de Dieu, je crie du plus profond de mon cœur : Oui ! Père juste; oui, Père très bon, puisque telle est ta volonté.”
Si petits que nous soyons, le don que nous offrons à Dieu est immense, aussi grand que l’univers, car le Cœur de Christ nous appartient, et, avec lui, le Père nous a tout donné. Jean Eudes contemple l’influence cosmique du Cœur du Christ qui atteint tous les êtres et les fait vivre: “Rien n’échappe à la chaleur de son Amour. Oui, Cœur de feu, diffuse-toi par tout l’univers.” Plus tard, en 1661, il explicitera ce qui était l’âme de son offrande de lui-même:“une immense compassion pour les pécheurs, pour ceux qui risquent de se perdre, faute d’hommes apostoliques qui leur prêtent main.”
Ainsi, le prêtre, contemplant la vie de notre Seigneur, le Souverain Prêtre et le grand Pasteur des âmes, devient “une image vive de Jésus-Christ en ce monde, et de Jésus-Christ veillant, priant, prêchant, catéchisant, travaillant, suant, pleurant, allant de ville en ville et de village en village, souffrant, agonisant, mourant et se sacrifiant soi-même pour le salut de toutes les âmes crées à son image et semblance.”
-La vie mystique
Jean Eudes croyait à la vie mystique dans laquelle c’est l’Esprit-Saint qui a toute l’initiative. Il parlait souvent de la contemplation qui est “un très unique regard et une très simple vue de Dieu, sans discours ni raisonnement, ni multiplicité de pensée...” et qui s’accomplit dans le secret du coeur. Aussi donnait-il de précieux conseils sur la prière silencieuse:
– soutenir l’âme dans sa vigueur par un minimum d’activité... et par des aspirations ou des cris intérieurs tels que: ”O sainteté de mon Dieu! ô Jésus, je Vous adore et je me donne à Vous pour entrer dans toutes les dispositions et intentions que Vous avez eues et que Vous avez voulu que nous eussions tous...”
– purifier souvent son intention, son désir, accueillir humblement et sans inquiétude les périodes plus désertiques ou plus troublées, renoncer à toute possessivité, se tenir dans une humble action de grâce...
– ne s’enfermer dans aucune démarche rigide, mais se tenir le cœur libre et disponible aux invitations de l’Esprit-Saint
Se tenir disponible aux invitations de l’Esprit-Saint: cela, Jean Eudes l’a fait durant toute sa vie, à travers tous les renoncements qui l’ont libéré de lui-même, chemin de conversion à l’humilité et à la douceur du Christ. La sérénité de Saint Jean Eudes dans sa vieillesse s’était tissée jour après jour à travers ces renoncements qui l’ont conduit vers une nouvelle profondeur d’abandon à Dieu et de consentement à son vouloir aimant, “jusqu’à laisser battre en lui un cœur ouvert, dilaté et épanoui par la ferveur de la sainte charité.” [8]
Jean Eudes est mort en 1680. Mais dès 1671, il avait fait un testament dans lequel il demandait pardon et offrait son pardon: “Je dis, ô Père céleste, du plus profond de mon coeur, pour tous ceux qui m’ont offensé en quelque façon que ce soit..., Père, Pardonne-leur, ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient!”
En union avec Jésus, il se remet entre les mains du Père. Il dépose son âme “dans le très aimable Cœur de Jésus et de Marie, fournaise ardente de l’Amour éternel, les suppliant de l’embraser, consumer et transformer en une très pure flamme de ce divin Amour... De toute létendue de ma volonté, je me donne à l’Amour incompréhensible par lequel mon Jésus et sa bonne Mère m’ont donné leur très aimable Cœur d’une manière spéciale, et en union de ce même amour, je donne ce même Cœur comme une chose qui est à moi et dont je puis disposer pour la gloire de mon Dieu. Je le donne à la petite congrégation de Jésus et Marie, pour être le partage, le trésor, le patron principal, le coeur, la vie, la règle des vrais enfants de cette congrégation.”
Enfin, Jean Eudes souhaite que “son dernier soupir soit un acte de très pur amour envers Jésus... Viens, viens, viens, Seigneur Jésus!”
-L’union à Dieu
Le don total de sa personne à Dieu, don sans cesse renouvelé, devait conduire inévitablement Jean Eudes à un état presque constant d’union à Dieu, et d’union à sa très sainte volonté.
Dans son livre le Royaume de Jésus, publié en 1637, Jean Eudes écrivait déjà: “Ô Jésus, que toutes mes conversations avec le prochain soient consacrées à l’honneur des divines conversations que Vous avez eues en la terre avec les hommes. Faites-moi participant, s’il vous plaît, de l’humilité, douceur, modestie et charité en lesquelles Vous avec conversé avec toutes sortes de personnes.”Et plus tard, en 1662: “Dieu nous garde de faire jamais notre volonté et nous fasse la grâce de reconnaître que nous n’avons pas d’autre affaire en ce monde que de faire en tout et partout la sienne, avec un grand cœur et un grand amour.”
En 1668, au seuil de la vieillesse, Saint Jean Eudes éprouva le besoin de renouveler l’offrande de sa jeunesse en écrivant un long “contrat d’une Sainte alliance avec la très sacrée Vierge Marie, Mère de Dieu”, dans lequel il écrivait: “Comme l’époux et l’épouse doivent demeurer dans la même maison, je souhaite aussi de demeurer avec vous dans le très aimable Cœur de Jésus, qui est votre coeur.”
Jean Eudes était doté d’un tempérament autoritaire et dominateur qu’il eut à vaincre tout au long de sa vie, et la sérénité de ses dernières années fut le fruit d’un long travail de Dieu en lui, et d’une longue familiarité avec Jésus et Marie. “Il dut souvent contempler Jésus dans sa très profonde humilité ou dans sa très grande patience, mansuétude et bénignité. Il s’est donné à lui pour entrer dans son esprit d’humilité et de douceur, pour que Jésus lui-même anéantisse ce qui s’opposait en lui à ces vertus, et les fasse vivre et régner en son cœur.”
Pour conclure ce chapitre sur les relations entre Saint Jean Eudes et le Cœur de Jésus, peut-être n’est-il pas inutile de citer le cri de sa foi : “Si je me croyais, je ne voudrais jamais tenir d’autre langage que celui de JÉSUS, et je ne dirais ni écrirais jamais que cette seule parole : JÉSUS. JÉSUS est un nom admirable qui, par sa grandeur immense, remplit le ciel et la terre, le temps et l’éternité, tous les esprits et tous les cœurs des anges et des saints, et qui remplit et occupe même durant toute l’éternité la capacité infinie du Cœur de Dieu... Ce serait un saint et délicieux langage si, en la terre, on pouvait parler et se faire entendre sans proférer autre chose que cette aimable parole : JÉSUS, JÉSUS. Tant que le cœur me battra dans la poitrine... je ne prêcherai ni écrirai jamais autre chose que JÉSUS et je ne veux point avoir de vie ni d’esprit, ni de langue, ni de plume, que pour annoncer de bouche et par écrit les merveilles et les miséricordes de ce glorieux Nom... Mais j’aimerais beaucoup mieux un cœur pour l’aimer qu’une plume et qu’une langue pour en écrire et en parler. Seigneur, vous pouvez me donner l’un et l’autre, c’est ce que j’espère de votre infinie bonté.”
LA VIERGE MARIE ET SAINT JEAN EUDES
“Le culte qu’on rend à Marie aboutit toujours au Cœur de Jésus, puisque le rôle de Marie est de servir de médiatrice entre Jésus et nous.”
Pour bien comprendre l’amour du P. Eudes pour le Cœur de Jésus et le Cœur de Marie, il faut essayer de pénétrer un peu dans sa vie mystique. C’est assez difficile car, théologien, missionnaire très actif et fondateur d’Ordre, particulièrement controversé, voire persécuté par ses anciens amis de l’Oratoire, Jean Eudes est resté plus que discret sur ce sujet.
Pourtant un incident arrivé chez les Ursulines de Caen, en 1670, mérite d’être rapporté ici. Jean Eudes s’entretenait avec la supérieure d’un couvent: Mère Renée de Sainte Agnès, et lui parlait des bontés de la Sainte Vierge. “Soudain il s’arrêta et demeura ravi durant un quart d’heure. Quand il revint à lui elle prit la liberté de lui dire: “Mon Révérend Père, la bonne Vierge est venue là?” Il lui avoua que c’était vrai et qu’aussitôt qu’Elle approchait de lui, il perdait ainsi pendant quelque temps l’usage de ses sens; qu’alors Elle lui marquait beaucoup de tendresse par les différents noms qu’Elle voulait bien lui donner, de fils, de serviteur, et quelquefois de père et d’époux; et qu’Elle avait pour lui des bontés inexplicables... Après quoi, craignant de s’être trop ouvert à cette bonne religieuse, il lui recommanda de ne point parler de ce qui s’était passé.”
Ce qu’elle fit, mais elle en mit cependant par écrit le souvenir émerveillé.
Il semble que le Père Eudes, qui vivait habituellement uni avec Marie -on a parlé d’union mystique- ait connu fréquemment ce type d’expérience spirituelle. Ainsi, en 1654, il reçut, de Marie, Saint Jean l’Évangéliste “pour être le protecteur, le modèle et le directeur de ses missionnaires, particulièrement en ce qui regarde la charité...” Ce sont les paroles avec lesquelles il a consigné cette grâce. Marie avait reçu Jean, de Jésus au Calvaire. C’est Elle qui le donnait au Père Eudes et à sa Congrégation. C’est probablement cette intimité, du prêtre qu’il était, avec Marie et Jésus, qui fit écrire au Père Eudes : “Jésus-Christ a voulu mettre entre nos mains ce qu’il y a de plus précieux... ce qui Lui est plus cher que la prunelle de ses yeux, le cœur de son Corps mystique, c’est-à-dire les ecclésiastiques.”
Marie est discrètement présente dans les liturgies et les textes d’offices liturgiques écrits par Saint Jean Eudes, notamment ceux écrits pour la fête du Cœur de Jésus. Comment en serait-il autrement? C’est en Marie que s’est accompli le mystère dont le cœur est l’expression. “’Le Cœur de Marie reçoit du Cœur de Jésus tout ce qu’il possède de vie et de perfection. Par la force même des choses, le culte qu’on lui rend aboutit toujours au Cœur de Jésus, puisque le rôle de Marie est de servir de médiatrice entre Jésus et nous.”
C’est Marie qui, la première, eut avec Jésus, son Fils, un seul et même cœur. C’est en elle que se sont formés le Corps et le Cœur de Jésus. Et c’est elle qui, aujourd’hui encore, nous donne le Cœur de Jésus, toujours associé et uni à son cœur à elle. Cela nous fait comprendre que pour Saint Jean Eudes, “la bienheureuse Vierge Marie n’a qu’un même Cœur avec son Fils bien-aimé.”Ou encore: “Jésus, le très saint Cœur de Marie, est la vie et la joie de nos cœurs pour jamais.”
Marie révèle que le Cœur de son Fils, c’est son Cœur, et qu’en célébrant la fête de son Cœur, on célèbre la fête du très adorable Cœur de son Fils. C’est ce que Jean Eudes exprime particulièrement bien dans l’Office qu’il a lui-même rédigé pour la fête du Cœur de Marie: “Dieu règne dans le Cœur de Marie, venez, adorons-le; c’est lui notre amour et notre vie.” Et encore: “Heureuse Marie, qui as formé le Christ en ton Cœur par la foi et l’amour, tu es bénie entre les femmes, et Jésus, fruit de ton Cœur, est béni.”
Le Christ, la grande Victime, qui s’est offert au Père une fois pour toutes sur l’autel de la Croix, “s’est offert bien des fois sur l’autel du cœur de Marie.” Ce thème est repris dans l’oraison de la messe : “Dieu, tu as voulu que ton Fils unique éternellement vivant en ton propre Cœur, vive et règne dans le Cœur de Marie. Donne-nous de célébrer cette vie très sainte de Jésus et de Marie en un seul Cœur, de n’avoir qu’un seul cœur entre nous et avec eux, et d’accomplir en tout ta volonté avec amour et de grand cœur.” Comme Jean Eudes l’écrivait, “D’elle-même et par elle-même, Marie n’est rien, mais son Fils Jésus est tout en elle: il est son être, sa vie, sa sainteté, sa gloire, sa puissance et sa grandeur.”
Dans le dernier livre du “Cœur Admirable” le Cœur de Jésus est présenté comme une fournaise d’amour à l’égard de Marie sa Mère, fournaise “dont les flammes éclatent dans les dons merveilleux qu’Il a voulu lui faire.
Pour Jean Eudes, le Cœur de Marie est une mer immense, dont la charité n’a point de bornes et qui fait aimer tout ce que Dieu aime et de la manière qu’Il l’aime, et qu’il faut prier:
“Ô cœur tout aimable de ma très honorée Mère, que le divin amour a dilaté et étendu presque jusqu’à l’infini, que par votre entremise ce même amour prenne une pleine et absolue possession de mon cœur. Qu’il le dilate de telle sorte que je coure avec allégresse dans la voie des commandements de mon Dieu; qu’il me le fasse aimer fortement, purement et uniquement, en tout lieu, en tout temps, en toutes choses et par-dessus toutes choses, et si ardemment que je sois toujours disposé à tout faire, à tout souffrir, à tout quitter pour son amour, et à lui donner et sacrifier toutes choses, afin que je puisse lui dire avec vérité: mon cœur est prêt ô mon Dieu, mon cœur est prêt.”
Pour conclure ce chapitre sur Marie et Jean Eudes, on peut rapporter ici quelques aspects de la théologie de Saint Jean Eudes telle qu’elle est abordée dans ses ouvrages. Jean Eudes “situe le cœur de Marie au sein de la vie trinitaire où elle puise sa vie et reflète, en parfaite transparence, la multiple splendeur de Dieu.”Ou encore: “Dans le cœur de Marie, le Père établit le règne de son amour; le Fils unique s’y prépare une demeure; et l’Esprit, plénitude de l’Amour, en fait son Temple. Il est l’Arche où se cachent les mystères de Dieu en notre humanité.”
N’oublions pas non plus que c’est en Marie, la Mère, “que s’est accompli le mystère dont le cœur est le signe et le langage. La première, elle a eu avec son Fils un seul et même cœur, et elle nous associe à cette communion. Et puis c’est en elle que se sont formés ce corps et ce cœur en qui nous est donné toute plénitude, et c’est elle encore qui le donne.”
La révélation est close depuis la mort du dernier apôtre. Pourtant, la connaissance de Dieu, de Jésus et de sa sainte Mère n’a cessé de s’affiner au cours des siècles. Cela est particulièrement vrai pour le dogme de l’Immaculée Conception. A ce propos, laissons parler Jean Eudes :
“Je ne m’étonne pas s’il y a eu quelques saints docteurs qui n’ont pas eu autrefois les sentiments que l’Église a maintenant touchant la Conception Immaculée de la bienheureuse Vierge, parce que la vérité de ce mystère n’était pas alors en son jour comme elle l’est aujourd’hui, la lumière de la foi que Dieu a donnée à son Église n’étant pas semblable à un soleil dans son midi, mais à une belle aurore qui s’avance peu à peu sur l’horizon de la même Église.”
LA THÉOLOGIE DU CŒUR DE JÉSUS
SELON SAINT JEAN EUDES
“Le Cœur de Jésus est le Cœur, le grand Cœur de tout son Corps.
Il nous est donné, il nous appartient.”
Saint Jean Eudes est le premier théologien du Cœur de Jésus. Nous rapportons ci-dessous les éléments principaux de cette doctrine. Ce qui paraît essentiel dans cette théologie, ce sont les liens existant entre le Père, le Cœur de Marie, et le Cœur du Fils.
Dès 1648, rédigeant l’Office du Cœur de Marie, Saint Jean Eudes situe Marie au sein de la Trinité, et, sans le dire encore explicitement, dans le Cœur de Jésus. “Dans le Cœur de Marie, le Père établit le règne de son Amour; le Fils unique s’y prépare une demeure; et l’Esprit, plénitude de l’Amour, en fait son Temple: il est l’Arche où se cachent les mystères de Dieu en notre humanité.”
Déjà Jean Eudes considère que le Cœur du Fils, c’est le Cœur de Marie, sa Mère: “Jésus règne dans le Cœur de Marie: venez, adorons-Le; c’est lui notre amour et notre vie.” Car Jésus, sacrifice parfait, avant de s’offrir sur la Croix, “s’est offert bien des fois sur l’autel du Cœur de Marie.” Et Dieu a voulu que son fils unique,“éternellement vivant en son propre Cœur (le Cœur du Père) vive et règne dans le Cœur de Marie.” Dans l’Office de la fête du Cœur de Jésus, qui fut célébrée probablement pour la première fois le 20 octobre 1672, Jean Eudes a fait passer les grands thèmes de sa théologie du Cœur de Jésus.
-Les grands thèmes de la théologie du Cœur de Jésus
-Le premier de ces thèmes, c’est l’attention au cœur de chair de Jésus, ce cœur de chair manifestant l’Incarnation du Seigneur: “Jésus avait, comme sa Mère, un vrai cœur humain que les émotions faisaient battre plus vite et plus fort.” C’est contre ce cœur de chair que le disciple bien-aimé a reposé sa tête.
-Le deuxième thème traite du cœur, signe de l’intériorité. Dans le langage biblique, le cœur désigne la mémoire, ou l’entendement, ou la liberté profonde, ou mieux, la pointe de l’esprit par laquelle se fait la contemplation”, ou plus globalement, “tout l’intérieur de l’homme. C’est au centre de son Cœur que Jésus vit sa relation aimante avec le Père qui est tout le sens de sa vie. C’est aussi dans le secret de son Cœur qu’Il nous aime et nous attire à Lui.”
Le Cœur, c’est l’intérieur de Jésus qui nous est donné pour être en nous plus intime que nous-mêmes. C’est en ce sens que nous demandons au Père la grâce de n’avoir qu’un seul cœur avec Jésus et entre nous.
-Le troisième thème présente le Cœur de Jésus comme un feu: le cœur, c’est l’amour, c’est le feu de l’amour. “Mon Cœur, dit Jésus, mon Cœur est amour: qui demeure dans l’amour demeure en mon Cœur, et mon Cœur demeure en lui... Demeurez dans mon Amour... Aimez-vous les uns les autres...” L’amour est la loi de feu de la vie de tous les chrétiens. “Ce feu nous consume, et c’est le sacrifice.”
Les images utilisées par le Père Eudes, fournaise, brasier, flammes dévorantes, expriment l’offrande à laquelle Dieu nous invite en Jésus: il faut aimer, aimer Dieu et notre prochain, aimer en pardonnant comme Jésus le fit Lui-même. “Telle est notre mort de feu, notre communion à la vie intense et lumineuse de Dieu.”
Résumons en reprenant les termes mêmes de Saint Jean Eudes : “L’objet de la dévotion au Cœur de Jésus embrasse à la fois le Cœur corporel de l’Homme-Dieu, son Cœur spirituel et son Cœur divin. En l’Homme-Dieu, nous adorons trois cœurs qui ne sont qu’un même Cœur... Le premier Cœur de l’Homme-Dieu, c’est son Cœur corporel qui est déifié, ainsi que toutes les autres parties de son sacré corps, par l’union hypostatique qu’elles ont avec la Personne du Verbe éternel.
Le second, c’est son Cœur spirituel, c’est-à-dire la partie supérieure de son âme sainte qui comprend sa mémoire, son entendement et sa volonté, et qui est particulièrement déifiée par la même union hypostatique. Son Cœur spirituel, c’est la volonté sainte de son âme sainte, laquelle est une faculté purement spirituelle dont le propre est d’aimer ce qui est aimable et de haïr ce qui est haïssable...
Le troisième, c’est son Cœur divin...Trois cœurs qui ne sont qu’un Cœur, parce que son Cœur divin étant l’âme, le Cœur et la vie de son Cœur spirituel et de son Cœur corporel... ces trois cœurs ne sont qu’un Cœur très unique, qui est rempli d’un amour infini au regard de la très Sainte Trinité et d’une charité inconcevable au regard des hommes.”
Dieu avait dit à Ézéchiel: ”J’enlèverai votre cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur nouveau, un coeur de chair.” Jean Eudes paraphrase: ”Je mettrai en vous mon Esprit et mon Cœur pour que vous aimiez Dieu d’un grand cœur, avec beaucoup d’amour.”
-Le Père et le Cœur de Jésus
Le Père Eudes montre aussi que le “Cœur de Jésus ne forme avec le Cœur du Père et du Saint-Esprit qu’une fournaise d’Amour à notre égard.” Dans son ouvrage principal sur le Cœur de Jésus, malheureusement non réédité, Jean Eudes s’applique à mettre en lumière l’Amour de Jésus pour son Père et pour nous: “Le Saint-Esprit a bâti le Cœur de Jésus du sang virginal de Marie quand il a fait de lui le siège et l’organe des passions déifiées du Sauveur, quand il nous le montre sur l’arbre de la Croix rompu et brisé par l’excès de la douleur et de l’amour, quand il nous le présente ouvert par la lance de Longin et répandant pour nous jusqu’à la dernière goutte de son sang, quand il nous parle de ses langueurs, de ses abattements et de ses palpitations...” Car “les ardeurs de l’amour de Jésus pour son Père et pour nous ne se sont pas renfermées dans l’enceinte de son âme, elles se sont communiquées à son Cœur de chair et en ont fait en un sens très vrai, une fournaise d’Amour.”
Saint Jean Eudes rappelle que, puisqu’il y a deux natures en Jésus, il y a aussi deux opérations, et partant, deux amours : un amour humain qui est créé, et un amour divin qui s’identifie à l’essence divine incréée et infinie. Il convient de rappeler ici que l’amour divin et incréé du Verbe incarné peut être considéré selon deux points de vue distincts: on peut d’abord le considérer comme l’amour qu’il possède en commun avec le Père et par lequel il est avec lui le principe du Saint-Esprit, et alors c’est l’amour notionnel ou spiration active.
On peut, en second lieu, l’envisager comme l’un des attributs de l’essence divine, et alors c’est l’amour essentiel, qui est commun aux trois personnes de la Sainte Trinité, mais qui ne cesse pas pour cela d’être l’amour de chacune d’elles. Saint Jean Eudes écrit : “Le premier cœur de notre Sauveur, c’est son Cœur divin, qu’il a de toute éternité dans le sein adorable de son Père, qui n’est qu’un cœur et qu’un amour avec le Cœur et l’amour de son Père, et qui, avec le Cœur et l’amour de son Père, est le principe du Saint-Esprit. A raison de quoi, lorsqu’Il nous a donné son Cœur, Il nous a aussi donné le Cœur de son Père et son adorable Esprit.”
A diverses reprises Jean Eudes enseigne que l’amour dont Jésus nous aime est le même que celui dont le Père l’aime: éternel, immense, infini, toujours en acte, et que c’est cet Amour qui a porté le Fils de Dieu à se revêtir de notre nature humaine. Pour le Père Eudes, ”l’objet propre de la dévotion au Sacré-Cœur, c’est, avec le Cœur corporel du Sauveur, son amour créé et son amour incréé.” En conséquence, nous devons rendre au Cœur de Jésus amour pour amour : “Jésus nous a donné son Cœur, donnons-lui les nôtres entièrement et sans réserve... Il nous donne aussi le Cœur de son Père éternel, le Cœur de sa très Sainte Mère... Offrons-lui aussi et lui donnons en action de grâces le Cœur de son Père éternel et le Cœur de sa très Sainte Mère...”
-Le Cœur du Corps mystique
La contemplation de Saint Jean Eudes va plus loin encore: le Cœur de Jésus, c’est un Cœur nouveau, un Cœur immense, un Cœur transpercé, un Cœur douloureux. Le Cœur de Jésus est plénitude du don; il est manifestation de l’amour fou de Dieu pour nous: “Il n’y a qu’un seul sacrifice, celui de Jésus, le Fils bien-aimé qui nous englobe tous, nous ses membres, et tout l’univers qui est son corps dans l’élan de son oui filial...” C’est le thème du Corps mystique : “Le Cœur de Jésus est le cœur, le grand Cœur de tout son Corps. il nous est donné, il nous appartient.”
A une religieuse, Jean Eudes écrivait, vers la fin de sa vie : “Ma fille, savez-vous bien que vous avez deux cœurs, un grand et un petit? Celui-ci, c’est le vôtre, mais le grand est celui de notre bon Sauveur, qui est encore le vôtre, puisque le Père éternel vous l’a donné et que Lui-même s’est donné à vous. Or c’est par cet adorable Cœur qu’il faut aimer Dieu, car que pouvez-vous faire avec votre petit cœur ? Dorénavant dîtes donc: mon Dieu, je vous aime, mais avec et de tout votre grand Cœur.“ Dès lors, si petits que nous soyons, le don que nous offrons est immense, aussi grand que l’univers, car le Cœur du Christ nous appartient, et avec Lui, le Père nous a tout donné. “L’Amour du Christ atteint tous les êtres et les fait vivre: rien n’échappe à la chaleur de son Amour. Oui, Cœur de feu, diffuse-toi par tout l’univers!”
-Le Cœur blessé et mort d’amour pour nous
Dans une lettre de 1672 adressée à sa congrégation, Jean Eudes écrit : “Quel cœur plus adorable, plus admirable et plus aimable que le Cœur de cet Homme-Dieu qui s’appelle Jésus ?... Ce Cœur auguste qui est la source de notre salut, qui est l’origine de toutes les félicités du Ciel et de la terre, qui est une fournaise immense d’Amour vers nous et qui ne songe, jour et nuit, qu’à nous faire une infinité de biens, et qui est enfin crevé de douleur pour nous en la Croix, ainsi que le Fils de Dieu l’a déclaré à sainte Brigitte.” En effet, selon le Père Eudes, “Jésus est mort de douleur et d’amour pour chacun de nous, et on peut dire, à la lettre, qu’il fut une victime d’amour et de douleur.”
Le Cœur de Jésus, en effet, est plénitude et il est centre : “centre de la Croix, lien de la terre et du Ciel, icône d’unité. En revenant au Cœur, nous allons droit à l’essentiel,” car l’Amour fou de Dieu se manifeste dans le Cœur humain de son Fils bien-aimé. Le Cœur que nous contemplons au centre de la Croix, le Cœur de chair de Jésus est là, brisé, percé par la lance. “C’est dans le drame de la Croix et dans le Cœur ouvert que s’est révélée la gloire de l’Amour, et sa victoire définitive sur la mort; c’est de la blessure du Cœur que l’eau vivifiante a coulé sur le monde. Même si une femme oubliait son enfant, moi je ne vous oublierais pas: voyez, je vous ai gravés dans mes mains et dans mon Cœur.”
Jean Eudes s’arrête longuement sur la Passion du Seigneur pendant laquelle son Cœur a été “navré d’une infinité de plaies très sanglantes et très douloureuses... Ces plaies provenaient, les unes des innombrables péchés du monde... les autres des peines et des souffrances de ses enfants. Le divin Maître fut le premier à en savourer l’amertume, car il en avait la vue très nette dès le moment de son entrée dans le monde... Au jour de sa Passion, toutes ces douleurs d’ordre moral s’ajoutèrent aux tortures physiques que lui firent endurer ses bourreaux.”
Outre l’Amour que Jésus nous a témoigné dans sa Passion, le Père Eudes expose également celui qu’Il nous témoigne dans l’Eucharistie où “pourtant nous l’abreuvons de tant d’ingratitude.”
-Le Cœur de Jésus est notre trésor
N’oublions pas non plus que le Cœur du Seigneur est un trésor “un trésor immense, inépuisable, qui enrichit le Ciel et la terre d’une infinité de biens...” C’est aussi notre modèle : “Le Fils de Dieu nous donne son Cœur pour être le modèle et la règle de notre vie, mais aussi pour être notre cœur, afin que, par ce Cœur immense, infini et éternel, nous puissions rendre à Dieu tous nos devoirs et satisfaire à toutes nos obligations envers sa divine Majesté d’une manière qui soit digne de ses perfections infinies.” Car, dit Jean Eudes, s’adressant à Jésus : “Vous nous avez donné votre Cœur afin que nous aimions, votre Père et Vous, du même cœur et du même amour dont Vous vous aimez, et que nous fassions usage de ce grand Cœur pour vous rendre nos adorations, nos louanges, nos actions de grâces et tous nos autres devoirs d’une manière digne de vos grandeurs infinies.”
Dès lors, ayant longuement contemplé le Cœur de Jésus, cette fournaise ardente, avec beaucoup d’amour et d’humilité, nous pourrons nous écrier avec Saint Jean Eudes : “Oh! qu’heureux sont les cœurs qui se perdent dans ces divines flammes ! Mais elles demandent (ces flammes) des cœurs humbles, purs, détachés de tout, charitables, fidèles, soumis, embrasés d’un grand désir de plaire à Dieu et tout pleins de confiance en la bonté infinie du Fils de Marie et en la bénignité incomparable de la Mère de Jésus.”
CŒUR DU SEIGNEUR JÉSUS
Après avoir connu l’amour de Saint Jean Eudes pour le Cœur de Jésus, n’avons-nous pas, nous aussi, envie de contempler Jésus, et de chanter tout l’Amour de son Cœur ? C’est ce à quoi nous allons nous efforcer.
Cœur du Seigneur Jésus, blessé d’amour pour nous, Cœur de Jésus je Vous adore... Cœur de Jésus Sauveur, venu pour nous montrer l’Amour, je Vous adore et je Vous aime... Cœur de Jésus Amour, brûlant d’Amour pour nous, je Vous contemple et je Vous aime...
Cœeur de Jésus, blessé par une lance, ton sang coule pour nous. Cœur de Jésus-Amour ton Sang est une source, c’est ma source de Vie, c’est ma source d’Amour. Cœur de Jésus ouvert, ouvert par ton Amour, Tu es ma Fontaine de Vie, ma Fontaine d’Amour. Ton Sang est une eau vive, c’est l’eau d’éternité, l’eau qui vivifie tout et qui purifie tout.
Cœur de Jésus, ton Sang est comme un fleuve qui vient semer la Vie, qui vient donner la paix, et répandre la grâce pour les foules immenses qui laveront leurs robes dans ses eaux cristallines. Cœur de Jésus, Agneau immolé, Agneau vainqueur, nous venons tous vers Toi. Nous venons tous vers ce fleuve de Vie pour y laver nos robes et pour les purifier dans le Sang de l’Agneau.
Cœur de Jésus, Coeur de l’Agneau de Dieu, Tu nous accueilles tous... À tous Tu nous dis : “Venez ! Venez, Je suis la Vie, venez, Je suis l’Amour. Venez Je vous attends. Venez Vous reposer dans mon Cœur, je referai vos forces, je Vous rendrai la Vie, Je vous rendrai l’amour. Venez, vous serez tous purifiés. Venez, et dans ma paix je vous ferai renaître.”
Jésus, ô doux Amour, Jésus, ô merveilleux Amour, ô indicible Amour... Jésus, notre cher Amour, nous ne cherchons que Toi. Jésus, nous Te prions pour nous tous, pour tous les hommes que Tu aimes. Jésus, ô doux Amour, ô merveilleux Amour, nous Te prions pour les hommes qui Te cherchent et pour ceux qui ne Te cherchent pas. Accueille-les Jésus, dans tes bras, dans ton Cœur, qu’ils entrent dans ton Corps pour construire ton Royaume, pour glorifier ton Nom, pour que ta volonté : la Volonté de Dieu, se fasse sur la terre, se fasse dans les cœurs, se fasse dans les Cieux.
Jésus, ô tendre Amour, nous savons que ton Cœur nous aime et nous en sommes émerveillés. Jésus, ô délicieux Amour nous nous plongeons dans ton Cœur pour contempler l’Amour, nous nous cachons dans ton Cœur, nous fondons dans ton Amour, nous nous perdons dans tes grâces, nous sommes en paix car nous T’aimons. Jésus, nous nous cachons dans ton Cœur, nous devenons Toi, nous T’aimons. Jésus, nous devenons Toi car ton Sang c’est le nôtre quand il bat au rythme du Tien.
Jésus, apprends-nous les mots de Dieu pour dire l’Amour. Vois, nos lèvres ne savent que balbutier et répéter sans cesse nos pauvres mots humains, ces mots si limités, si pauvres, si incapables de Te chanter l’Amour, l’Amour dont Tu nous aimes.
Cœur du Seigneur Jésus, blessé d’Amour pour nous, Cœur de Jésus Sauveur ouvert pour laisser couler ton Sang, ta Vie que Tu nous donnes, pour nous donner l’Amour... Cœur de Jésus, nous T’aimons et nous T’adorons. Cœur blessé, Cœur ouvert, laisse-nous nous laver dans ton Sang, laisse-nous purifier notre robe, et laisse-nous T’aimer, T’aimer à la folie, T’aimer plus que nous-mêmes, T’aimer à en mourir.
Cœur de l’Agneau de Dieu, de l’Agneau immolé, apprends-nous à T’aimer comme Tu veux être aimé.
-Sa place dans l’École Française
On ne comprend bien la spiritualité de Saint Jean Eudes que si on la replace dans son milieu historique. Saint Jean Eudes appartient incontestablement à ce qu’il est convenu d’appeler L’École Française, expression qui désigne le puissant courant ascétique et mystique circulant à travers tout le dix-septième siècle religieux, en France.
Dépendent de ce courant religieux: les Oratoriens, les Sulpiciens, les Lazaristes, les Eudistes, les Monfortains, et les Frères des Écoles chrétiennes. Tous adoptent et professent la même philosophie de Dieu et des hommes. Les plus grands représentants de l’École Française sont: le Cardinal de Bérulle (l’Oratoire); saint Vincent de Paul (les Lazaristes), saint Jean Eudes (les Eudistes), Louis-Marie Grignion de Montfort (les Montfortains), Jean-Jacques Olier (les Sulpiciens), le Père de Condren (successeur de Bérulle). Tous étaient français et tous ont travaillé à la rénovation de la piété en France, et à la restauration du sacerdoce français.
Il est impossible de ne pas citer ici les exclamations amoureuses de saint Jean Eudes, si proches de celles de Bérulle et même de Bossuet :
“Ô divine Essence qui êtes un abîme sans fond et sans borne de merveilles! Ô immense océan de grandeurs! Ô monde incompréhensible de miracles! Ô Trinité de mon Dieu! Ô Simplicité! Ô Éternité sans commencement et sans fin, à qui tout est toujours présent! ô immensité qui remplissez tout, qui contenez tout, et qui rempliriez et contiendriez un monde infini de mondes s’il existait! Ô Infinité qui contenez toutes les perfections imaginables et inimaginables! Ô Immortalité! Ô Invisibilité! Ô Lumière inaccessible! Ô Vérité incompréhensible! Ô abîme de science et de sagesse! Ô Vérité! Ô sainteté de mon Dieu!...”
-Le Mystère de l’Incarnation
Pour saint Jean Eudes comme pour les autres représentants de l’École Française, le mystère de l’Incarnation était la grande spiritualité de l’Oratoire. Jésus-Christ est notre Chef et nous sommes unis à Lui, par notre Baptême, comme membres de son Corps mystique. “Nous sommes unis avec lui corporellement, dit saint Jean Eudes, par l’union de son très saint corps avec le nôtre, en la sainte Eucharistie. ... ainsi nous devons être animés de l’esprit de Jésus, vivre de sa vie, marcher dans ses voies, être revêtus de ses sentiments et inclinations, faire toutes nos actions dans les dispositions et intentions dans lesquelles il faisait les siennes... Le chrétien est dans l’obligation d’adhérer au Christ, comme tout membre à son chef... Devenir, être Jésus, telle doit être l’ambition de tout chrétien...”
-Les conséquences du péché originel
Le dogme du péché originel, et de ses conséquences pour nous, a une grande influence dans la spiritualité de l’École Française. “Nous sommes enfants de péché et de perdition parce que nous sommes nés en péché et en damnation...” Notre nature déchue, humiliée, “doit donc se laisser conduire par la grâce, et s’abandonner sans réserve à son action.”
D’où l’insistance, chez Jean Eudes, comme chez tous les Maîtres de l’École Française, “de s’anéantir’, et de faire des actes d’oblation et de donation de soi... Il faut travailler à nous anéantir nous-mêmes, c’est-à-dire notre propre sens, notre propre volonté, notre amour-propre, notre orgueil et notre vanité, toutes nos inclinations et habitudes perverses, tous les désirs et instincts de la nature dépravée, et tout ce qui est de nous-mêmes.”
Malgré tout, nous ne serons jamais sans défaut: Jean Eudes écrit à une religieuse: “Tant que nous serons sur la terre, nous ne serons jamais entièrement exempts des défauts et imperfections de la terre. Ô terre, que tu es insupportable! Ô lieu de péché et de malheur, nous retiendras-tu encore longtemps dedans toi? Ô Jésus, nous tirerez-vous point bientôt après vous?... Quand sera-ce que nous vous aimerons parfaitement? Hâtons-nous, ma chère sœur, hâtons-nous de travailler à l’accomplissement de l’œuvre de Dieu en nous, afin de sortir bientôt de ce lieu de ténèbres et d’horreur pour entrer dans le royaume éternel.
Humilions-nous toujours beaucoup en la vue de nos défauts; mais en même temps, sortons hors de nous-mêmes, fuyons hors de nous-mêmes, comme d’un lieu tout plein de toutes sortes de maux et de misères, pour entrer en Jésus qui est notre maison de refuge et notre trésor, dans lequel nous trouverons toutes sortes de vertus et de perfections pour offrir à son Père éternel en satisfaction de nos péchés et imperfections.”
-Se conformer au Christ
Il s’agit surtout de nous laisser faire par la grâce et d’éloigner de nous tout ce qui pourrait en contrarier l’action. D’ailleurs, affirme saint Jean Eudes, “notre vocation à la grâce nous prédestine à être conformes à l’image du Fils de Dieu.”
Car “Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit et le Cœur de son Fils qui ne cesse de crier: Abba Père!” Insensiblement Jean Eudes nous conduit à la dévotion aux Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie. Il écrit: “Jésus m’a donné son Cœur pour être mon refuge et mon asile, mon oracle et mon trésor, mais il me l’a donné aussi pour être le modèle et la règle de ma vie et de mes actions...”
Jean Eudes, qui avait touché du doigt les ravages opérés dans les âmes par les rigueurs glaciales du jansénisme, comprend la nécessité d’amour pour Dieu, plein de confiance. D’où les accents de feu de l’Office destiné à chanter la gloire des Sacrés- Cœurs: “Donnez-moi votre cœur, mes petits enfants, et je vous donnerai le mien. Notre cœur est dans vos mains, ô Seigneur Jésus: par la force de vos bras, possédez-le à jamais.”
Ou encore :
“Nous vous offrons notre cœur, nous vous le donnons, nous vous le consacrons, nous vous l’immolons. Recevez-le et possédez-le tout entier, purifiez-le, éclairez-le, sanctifiez-le, afin qu’en lui vous viviez et régniez maintenant et toujours aux siècles des siècles!”
-La vie dans l’amour
Ainsi, la vie chrétienne devient “vie de splendeur, vie de vertu héroïque, au souffle de l’Esprit de Vérité et d’amour... où devant la grandeur de Dieu mieux connue, elle comprend sa misère et le néant des créatures... Vie de sérénité radieuse et continue, de joie très douce, intime, profonde, où l’âme, amoureusement et entièrement soumise à Dieu, purifiée, éclairée, transfigurée par la Croix acceptée, embrassée généreusement et de grand cœur, reçoit comme les prémices des lumières béatifiantes du ciel, un avant-goût du bonheur de la patrie. Vie d’union parfaite en toutes choses aux Cœurs Sacrés de Jésus et de Marie, tous les deux inséparablement honorés, servis et aimés,... et dans ces deux fournaises d’amour, vie d’ardent amour, purifiant, illuminant, sanctifiant, transformant, déifiant, qui est comme l’aurore toujours croissante du grand jour de l’éternité.”
Saint Jean Eudes et le Cœur de Jésus
-Jésus est l’ami de Saint Jean Eudes
Voici comment Jean Eudes s’adresse à Jésus: “Ô très cher Jésus... je ne désire plus rien, sinon Vous aimer... Que toute ma vie soit un perpétuel sacrifice d’amour et de louange vers Vous.”
Pour Jean Eudes, le Cœur de Jésus est aussi un refuge: “Notre très Saint Sauveur nous a donné aussi son divin Cœur pour être notre refuge et notre asile dans tous nos besoins. Ayons-y recours dans toutes nos affaires. Cherchons-y notre consolation dans nos tristesses et afflictions.”
Calomnié, Jean Eudes ne cherche pas à se défendre, mais à imiter Jésus. “Je ne trouve point dans l’Évangile que notre divin et adorable Maître ait employé les moyens qui sont marqués dans votre lettre... pour se défendre de l’injustice et de la cruauté... Je ne puis me résoudre à faire autre chose sinon de tâcher de l’imiter dans sa patience et dans son silence.”
Car Jean Eudes s’est offert à Jésus comme hostie et victime
Jean Eudes, par vœu, le 25 mars 1637, s’offre à Jésus, “en qualité d’hostie et de victime qui doit être sacrifiée à sa gloire et à son pur Amour.” Jean Eudes adore d’abord Jésus dans le martyre qu’il a souffert sur la Croix et auquel Marie a communié, puis il continue: “Je m’offre et me donne, je me voue et consacre à Vous, ô Jésus mon Seigneur, en l’état d’hostie et de victime, pour souffrir en mon corps et en mon âme... toutes sortes de peines... et même pour répandre mon sang et Vous sacrifier ma vie par tel genre de mort qu’il Vous plaira et ce, pour votre seule gloire et votre pur Amour.”
La dernière phrase et la signature sont écrites du propre sang de Jean Eudes : “Que toute ma vie soit un perpétuel sacrifice d’amour et de louange vers Vous... Fait à Caen, en l’Oratoire de Jésus, le 25e de mars 1637.”
Jean Eudes a vécu pleinement cette oblation. Il s’est offert à Dieu pour que Dieu se serve de lui pour anéantir le péché dans le monde, et y établir le Règne de l’Amour de Dieu. Le combat contre le péché lui était familier et il avait compris que le péché “démembre Jésus-Christ, il lui arrache un de ses membres pour le faire membre de Satan.”
D’où sa prière d’offrande: “ Je vous supplie... de m’accorder une grâce: que le désir que j’ai de vous louer et aimer éternellement ne soit point anéanti, mais... qu’il demeure toujours devant Vous... pour vous protester que je Vous aime de tout mon grand cœur qui n’est autre que le Vôtre, que vous m’avez donné en Vous donnant Vous-même à moi, et tant de fois...” Ou encore: “Regardant la très sainte, très sage et très bonne volonté de Dieu, je crie du plus profond de mon cœur : Oui ! Père juste; oui, Père très bon, puisque telle est ta volonté.”
Si petits que nous soyons, le don que nous offrons à Dieu est immense, aussi grand que l’univers, car le Cœur de Christ nous appartient, et, avec lui, le Père nous a tout donné. Jean Eudes contemple l’influence cosmique du Cœur du Christ qui atteint tous les êtres et les fait vivre: “Rien n’échappe à la chaleur de son Amour. Oui, Cœur de feu, diffuse-toi par tout l’univers.” Plus tard, en 1661, il explicitera ce qui était l’âme de son offrande de lui-même:“une immense compassion pour les pécheurs, pour ceux qui risquent de se perdre, faute d’hommes apostoliques qui leur prêtent main.”
Ainsi, le prêtre, contemplant la vie de notre Seigneur, le Souverain Prêtre et le grand Pasteur des âmes, devient “une image vive de Jésus-Christ en ce monde, et de Jésus-Christ veillant, priant, prêchant, catéchisant, travaillant, suant, pleurant, allant de ville en ville et de village en village, souffrant, agonisant, mourant et se sacrifiant soi-même pour le salut de toutes les âmes crées à son image et semblance.”
-La vie mystique
Jean Eudes croyait à la vie mystique dans laquelle c’est l’Esprit-Saint qui a toute l’initiative. Il parlait souvent de la contemplation qui est “un très unique regard et une très simple vue de Dieu, sans discours ni raisonnement, ni multiplicité de pensée...” et qui s’accomplit dans le secret du coeur. Aussi donnait-il de précieux conseils sur la prière silencieuse:
– soutenir l’âme dans sa vigueur par un minimum d’activité... et par des aspirations ou des cris intérieurs tels que: ”O sainteté de mon Dieu! ô Jésus, je Vous adore et je me donne à Vous pour entrer dans toutes les dispositions et intentions que Vous avez eues et que Vous avez voulu que nous eussions tous...”
– purifier souvent son intention, son désir, accueillir humblement et sans inquiétude les périodes plus désertiques ou plus troublées, renoncer à toute possessivité, se tenir dans une humble action de grâce...
– ne s’enfermer dans aucune démarche rigide, mais se tenir le cœur libre et disponible aux invitations de l’Esprit-Saint
Se tenir disponible aux invitations de l’Esprit-Saint: cela, Jean Eudes l’a fait durant toute sa vie, à travers tous les renoncements qui l’ont libéré de lui-même, chemin de conversion à l’humilité et à la douceur du Christ. La sérénité de Saint Jean Eudes dans sa vieillesse s’était tissée jour après jour à travers ces renoncements qui l’ont conduit vers une nouvelle profondeur d’abandon à Dieu et de consentement à son vouloir aimant, “jusqu’à laisser battre en lui un cœur ouvert, dilaté et épanoui par la ferveur de la sainte charité.” [8]
Jean Eudes est mort en 1680. Mais dès 1671, il avait fait un testament dans lequel il demandait pardon et offrait son pardon: “Je dis, ô Père céleste, du plus profond de mon coeur, pour tous ceux qui m’ont offensé en quelque façon que ce soit..., Père, Pardonne-leur, ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient!”
En union avec Jésus, il se remet entre les mains du Père. Il dépose son âme “dans le très aimable Cœur de Jésus et de Marie, fournaise ardente de l’Amour éternel, les suppliant de l’embraser, consumer et transformer en une très pure flamme de ce divin Amour... De toute létendue de ma volonté, je me donne à l’Amour incompréhensible par lequel mon Jésus et sa bonne Mère m’ont donné leur très aimable Cœur d’une manière spéciale, et en union de ce même amour, je donne ce même Cœur comme une chose qui est à moi et dont je puis disposer pour la gloire de mon Dieu. Je le donne à la petite congrégation de Jésus et Marie, pour être le partage, le trésor, le patron principal, le coeur, la vie, la règle des vrais enfants de cette congrégation.”
Enfin, Jean Eudes souhaite que “son dernier soupir soit un acte de très pur amour envers Jésus... Viens, viens, viens, Seigneur Jésus!”
-L’union à Dieu
Le don total de sa personne à Dieu, don sans cesse renouvelé, devait conduire inévitablement Jean Eudes à un état presque constant d’union à Dieu, et d’union à sa très sainte volonté.
Dans son livre le Royaume de Jésus, publié en 1637, Jean Eudes écrivait déjà: “Ô Jésus, que toutes mes conversations avec le prochain soient consacrées à l’honneur des divines conversations que Vous avez eues en la terre avec les hommes. Faites-moi participant, s’il vous plaît, de l’humilité, douceur, modestie et charité en lesquelles Vous avec conversé avec toutes sortes de personnes.”Et plus tard, en 1662: “Dieu nous garde de faire jamais notre volonté et nous fasse la grâce de reconnaître que nous n’avons pas d’autre affaire en ce monde que de faire en tout et partout la sienne, avec un grand cœur et un grand amour.”
En 1668, au seuil de la vieillesse, Saint Jean Eudes éprouva le besoin de renouveler l’offrande de sa jeunesse en écrivant un long “contrat d’une Sainte alliance avec la très sacrée Vierge Marie, Mère de Dieu”, dans lequel il écrivait: “Comme l’époux et l’épouse doivent demeurer dans la même maison, je souhaite aussi de demeurer avec vous dans le très aimable Cœur de Jésus, qui est votre coeur.”
Jean Eudes était doté d’un tempérament autoritaire et dominateur qu’il eut à vaincre tout au long de sa vie, et la sérénité de ses dernières années fut le fruit d’un long travail de Dieu en lui, et d’une longue familiarité avec Jésus et Marie. “Il dut souvent contempler Jésus dans sa très profonde humilité ou dans sa très grande patience, mansuétude et bénignité. Il s’est donné à lui pour entrer dans son esprit d’humilité et de douceur, pour que Jésus lui-même anéantisse ce qui s’opposait en lui à ces vertus, et les fasse vivre et régner en son cœur.”
Pour conclure ce chapitre sur les relations entre Saint Jean Eudes et le Cœur de Jésus, peut-être n’est-il pas inutile de citer le cri de sa foi : “Si je me croyais, je ne voudrais jamais tenir d’autre langage que celui de JÉSUS, et je ne dirais ni écrirais jamais que cette seule parole : JÉSUS. JÉSUS est un nom admirable qui, par sa grandeur immense, remplit le ciel et la terre, le temps et l’éternité, tous les esprits et tous les cœurs des anges et des saints, et qui remplit et occupe même durant toute l’éternité la capacité infinie du Cœur de Dieu... Ce serait un saint et délicieux langage si, en la terre, on pouvait parler et se faire entendre sans proférer autre chose que cette aimable parole : JÉSUS, JÉSUS. Tant que le cœur me battra dans la poitrine... je ne prêcherai ni écrirai jamais autre chose que JÉSUS et je ne veux point avoir de vie ni d’esprit, ni de langue, ni de plume, que pour annoncer de bouche et par écrit les merveilles et les miséricordes de ce glorieux Nom... Mais j’aimerais beaucoup mieux un cœur pour l’aimer qu’une plume et qu’une langue pour en écrire et en parler. Seigneur, vous pouvez me donner l’un et l’autre, c’est ce que j’espère de votre infinie bonté.”
LA VIERGE MARIE ET SAINT JEAN EUDES
“Le culte qu’on rend à Marie aboutit toujours au Cœur de Jésus, puisque le rôle de Marie est de servir de médiatrice entre Jésus et nous.”
Pour bien comprendre l’amour du P. Eudes pour le Cœur de Jésus et le Cœur de Marie, il faut essayer de pénétrer un peu dans sa vie mystique. C’est assez difficile car, théologien, missionnaire très actif et fondateur d’Ordre, particulièrement controversé, voire persécuté par ses anciens amis de l’Oratoire, Jean Eudes est resté plus que discret sur ce sujet.
Pourtant un incident arrivé chez les Ursulines de Caen, en 1670, mérite d’être rapporté ici. Jean Eudes s’entretenait avec la supérieure d’un couvent: Mère Renée de Sainte Agnès, et lui parlait des bontés de la Sainte Vierge. “Soudain il s’arrêta et demeura ravi durant un quart d’heure. Quand il revint à lui elle prit la liberté de lui dire: “Mon Révérend Père, la bonne Vierge est venue là?” Il lui avoua que c’était vrai et qu’aussitôt qu’Elle approchait de lui, il perdait ainsi pendant quelque temps l’usage de ses sens; qu’alors Elle lui marquait beaucoup de tendresse par les différents noms qu’Elle voulait bien lui donner, de fils, de serviteur, et quelquefois de père et d’époux; et qu’Elle avait pour lui des bontés inexplicables... Après quoi, craignant de s’être trop ouvert à cette bonne religieuse, il lui recommanda de ne point parler de ce qui s’était passé.”
Ce qu’elle fit, mais elle en mit cependant par écrit le souvenir émerveillé.
Il semble que le Père Eudes, qui vivait habituellement uni avec Marie -on a parlé d’union mystique- ait connu fréquemment ce type d’expérience spirituelle. Ainsi, en 1654, il reçut, de Marie, Saint Jean l’Évangéliste “pour être le protecteur, le modèle et le directeur de ses missionnaires, particulièrement en ce qui regarde la charité...” Ce sont les paroles avec lesquelles il a consigné cette grâce. Marie avait reçu Jean, de Jésus au Calvaire. C’est Elle qui le donnait au Père Eudes et à sa Congrégation. C’est probablement cette intimité, du prêtre qu’il était, avec Marie et Jésus, qui fit écrire au Père Eudes : “Jésus-Christ a voulu mettre entre nos mains ce qu’il y a de plus précieux... ce qui Lui est plus cher que la prunelle de ses yeux, le cœur de son Corps mystique, c’est-à-dire les ecclésiastiques.”
Marie est discrètement présente dans les liturgies et les textes d’offices liturgiques écrits par Saint Jean Eudes, notamment ceux écrits pour la fête du Cœur de Jésus. Comment en serait-il autrement? C’est en Marie que s’est accompli le mystère dont le cœur est l’expression. “’Le Cœur de Marie reçoit du Cœur de Jésus tout ce qu’il possède de vie et de perfection. Par la force même des choses, le culte qu’on lui rend aboutit toujours au Cœur de Jésus, puisque le rôle de Marie est de servir de médiatrice entre Jésus et nous.”
C’est Marie qui, la première, eut avec Jésus, son Fils, un seul et même cœur. C’est en elle que se sont formés le Corps et le Cœur de Jésus. Et c’est elle qui, aujourd’hui encore, nous donne le Cœur de Jésus, toujours associé et uni à son cœur à elle. Cela nous fait comprendre que pour Saint Jean Eudes, “la bienheureuse Vierge Marie n’a qu’un même Cœur avec son Fils bien-aimé.”Ou encore: “Jésus, le très saint Cœur de Marie, est la vie et la joie de nos cœurs pour jamais.”
Marie révèle que le Cœur de son Fils, c’est son Cœur, et qu’en célébrant la fête de son Cœur, on célèbre la fête du très adorable Cœur de son Fils. C’est ce que Jean Eudes exprime particulièrement bien dans l’Office qu’il a lui-même rédigé pour la fête du Cœur de Marie: “Dieu règne dans le Cœur de Marie, venez, adorons-le; c’est lui notre amour et notre vie.” Et encore: “Heureuse Marie, qui as formé le Christ en ton Cœur par la foi et l’amour, tu es bénie entre les femmes, et Jésus, fruit de ton Cœur, est béni.”
Le Christ, la grande Victime, qui s’est offert au Père une fois pour toutes sur l’autel de la Croix, “s’est offert bien des fois sur l’autel du cœur de Marie.” Ce thème est repris dans l’oraison de la messe : “Dieu, tu as voulu que ton Fils unique éternellement vivant en ton propre Cœur, vive et règne dans le Cœur de Marie. Donne-nous de célébrer cette vie très sainte de Jésus et de Marie en un seul Cœur, de n’avoir qu’un seul cœur entre nous et avec eux, et d’accomplir en tout ta volonté avec amour et de grand cœur.” Comme Jean Eudes l’écrivait, “D’elle-même et par elle-même, Marie n’est rien, mais son Fils Jésus est tout en elle: il est son être, sa vie, sa sainteté, sa gloire, sa puissance et sa grandeur.”
Dans le dernier livre du “Cœur Admirable” le Cœur de Jésus est présenté comme une fournaise d’amour à l’égard de Marie sa Mère, fournaise “dont les flammes éclatent dans les dons merveilleux qu’Il a voulu lui faire.
Pour Jean Eudes, le Cœur de Marie est une mer immense, dont la charité n’a point de bornes et qui fait aimer tout ce que Dieu aime et de la manière qu’Il l’aime, et qu’il faut prier:
“Ô cœur tout aimable de ma très honorée Mère, que le divin amour a dilaté et étendu presque jusqu’à l’infini, que par votre entremise ce même amour prenne une pleine et absolue possession de mon cœur. Qu’il le dilate de telle sorte que je coure avec allégresse dans la voie des commandements de mon Dieu; qu’il me le fasse aimer fortement, purement et uniquement, en tout lieu, en tout temps, en toutes choses et par-dessus toutes choses, et si ardemment que je sois toujours disposé à tout faire, à tout souffrir, à tout quitter pour son amour, et à lui donner et sacrifier toutes choses, afin que je puisse lui dire avec vérité: mon cœur est prêt ô mon Dieu, mon cœur est prêt.”
Pour conclure ce chapitre sur Marie et Jean Eudes, on peut rapporter ici quelques aspects de la théologie de Saint Jean Eudes telle qu’elle est abordée dans ses ouvrages. Jean Eudes “situe le cœur de Marie au sein de la vie trinitaire où elle puise sa vie et reflète, en parfaite transparence, la multiple splendeur de Dieu.”Ou encore: “Dans le cœur de Marie, le Père établit le règne de son amour; le Fils unique s’y prépare une demeure; et l’Esprit, plénitude de l’Amour, en fait son Temple. Il est l’Arche où se cachent les mystères de Dieu en notre humanité.”
N’oublions pas non plus que c’est en Marie, la Mère, “que s’est accompli le mystère dont le cœur est le signe et le langage. La première, elle a eu avec son Fils un seul et même cœur, et elle nous associe à cette communion. Et puis c’est en elle que se sont formés ce corps et ce cœur en qui nous est donné toute plénitude, et c’est elle encore qui le donne.”
La révélation est close depuis la mort du dernier apôtre. Pourtant, la connaissance de Dieu, de Jésus et de sa sainte Mère n’a cessé de s’affiner au cours des siècles. Cela est particulièrement vrai pour le dogme de l’Immaculée Conception. A ce propos, laissons parler Jean Eudes :
“Je ne m’étonne pas s’il y a eu quelques saints docteurs qui n’ont pas eu autrefois les sentiments que l’Église a maintenant touchant la Conception Immaculée de la bienheureuse Vierge, parce que la vérité de ce mystère n’était pas alors en son jour comme elle l’est aujourd’hui, la lumière de la foi que Dieu a donnée à son Église n’étant pas semblable à un soleil dans son midi, mais à une belle aurore qui s’avance peu à peu sur l’horizon de la même Église.”
LA THÉOLOGIE DU CŒUR DE JÉSUS
SELON SAINT JEAN EUDES
“Le Cœur de Jésus est le Cœur, le grand Cœur de tout son Corps.
Il nous est donné, il nous appartient.”
Saint Jean Eudes est le premier théologien du Cœur de Jésus. Nous rapportons ci-dessous les éléments principaux de cette doctrine. Ce qui paraît essentiel dans cette théologie, ce sont les liens existant entre le Père, le Cœur de Marie, et le Cœur du Fils.
Dès 1648, rédigeant l’Office du Cœur de Marie, Saint Jean Eudes situe Marie au sein de la Trinité, et, sans le dire encore explicitement, dans le Cœur de Jésus. “Dans le Cœur de Marie, le Père établit le règne de son Amour; le Fils unique s’y prépare une demeure; et l’Esprit, plénitude de l’Amour, en fait son Temple: il est l’Arche où se cachent les mystères de Dieu en notre humanité.”
Déjà Jean Eudes considère que le Cœur du Fils, c’est le Cœur de Marie, sa Mère: “Jésus règne dans le Cœur de Marie: venez, adorons-Le; c’est lui notre amour et notre vie.” Car Jésus, sacrifice parfait, avant de s’offrir sur la Croix, “s’est offert bien des fois sur l’autel du Cœur de Marie.” Et Dieu a voulu que son fils unique,“éternellement vivant en son propre Cœur (le Cœur du Père) vive et règne dans le Cœur de Marie.” Dans l’Office de la fête du Cœur de Jésus, qui fut célébrée probablement pour la première fois le 20 octobre 1672, Jean Eudes a fait passer les grands thèmes de sa théologie du Cœur de Jésus.
-Les grands thèmes de la théologie du Cœur de Jésus
-Le premier de ces thèmes, c’est l’attention au cœur de chair de Jésus, ce cœur de chair manifestant l’Incarnation du Seigneur: “Jésus avait, comme sa Mère, un vrai cœur humain que les émotions faisaient battre plus vite et plus fort.” C’est contre ce cœur de chair que le disciple bien-aimé a reposé sa tête.
-Le deuxième thème traite du cœur, signe de l’intériorité. Dans le langage biblique, le cœur désigne la mémoire, ou l’entendement, ou la liberté profonde, ou mieux, la pointe de l’esprit par laquelle se fait la contemplation”, ou plus globalement, “tout l’intérieur de l’homme. C’est au centre de son Cœur que Jésus vit sa relation aimante avec le Père qui est tout le sens de sa vie. C’est aussi dans le secret de son Cœur qu’Il nous aime et nous attire à Lui.”
Le Cœur, c’est l’intérieur de Jésus qui nous est donné pour être en nous plus intime que nous-mêmes. C’est en ce sens que nous demandons au Père la grâce de n’avoir qu’un seul cœur avec Jésus et entre nous.
-Le troisième thème présente le Cœur de Jésus comme un feu: le cœur, c’est l’amour, c’est le feu de l’amour. “Mon Cœur, dit Jésus, mon Cœur est amour: qui demeure dans l’amour demeure en mon Cœur, et mon Cœur demeure en lui... Demeurez dans mon Amour... Aimez-vous les uns les autres...” L’amour est la loi de feu de la vie de tous les chrétiens. “Ce feu nous consume, et c’est le sacrifice.”
Les images utilisées par le Père Eudes, fournaise, brasier, flammes dévorantes, expriment l’offrande à laquelle Dieu nous invite en Jésus: il faut aimer, aimer Dieu et notre prochain, aimer en pardonnant comme Jésus le fit Lui-même. “Telle est notre mort de feu, notre communion à la vie intense et lumineuse de Dieu.”
Résumons en reprenant les termes mêmes de Saint Jean Eudes : “L’objet de la dévotion au Cœur de Jésus embrasse à la fois le Cœur corporel de l’Homme-Dieu, son Cœur spirituel et son Cœur divin. En l’Homme-Dieu, nous adorons trois cœurs qui ne sont qu’un même Cœur... Le premier Cœur de l’Homme-Dieu, c’est son Cœur corporel qui est déifié, ainsi que toutes les autres parties de son sacré corps, par l’union hypostatique qu’elles ont avec la Personne du Verbe éternel.
Le second, c’est son Cœur spirituel, c’est-à-dire la partie supérieure de son âme sainte qui comprend sa mémoire, son entendement et sa volonté, et qui est particulièrement déifiée par la même union hypostatique. Son Cœur spirituel, c’est la volonté sainte de son âme sainte, laquelle est une faculté purement spirituelle dont le propre est d’aimer ce qui est aimable et de haïr ce qui est haïssable...
Le troisième, c’est son Cœur divin...Trois cœurs qui ne sont qu’un Cœur, parce que son Cœur divin étant l’âme, le Cœur et la vie de son Cœur spirituel et de son Cœur corporel... ces trois cœurs ne sont qu’un Cœur très unique, qui est rempli d’un amour infini au regard de la très Sainte Trinité et d’une charité inconcevable au regard des hommes.”
Dieu avait dit à Ézéchiel: ”J’enlèverai votre cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur nouveau, un coeur de chair.” Jean Eudes paraphrase: ”Je mettrai en vous mon Esprit et mon Cœur pour que vous aimiez Dieu d’un grand cœur, avec beaucoup d’amour.”
-Le Père et le Cœur de Jésus
Le Père Eudes montre aussi que le “Cœur de Jésus ne forme avec le Cœur du Père et du Saint-Esprit qu’une fournaise d’Amour à notre égard.” Dans son ouvrage principal sur le Cœur de Jésus, malheureusement non réédité, Jean Eudes s’applique à mettre en lumière l’Amour de Jésus pour son Père et pour nous: “Le Saint-Esprit a bâti le Cœur de Jésus du sang virginal de Marie quand il a fait de lui le siège et l’organe des passions déifiées du Sauveur, quand il nous le montre sur l’arbre de la Croix rompu et brisé par l’excès de la douleur et de l’amour, quand il nous le présente ouvert par la lance de Longin et répandant pour nous jusqu’à la dernière goutte de son sang, quand il nous parle de ses langueurs, de ses abattements et de ses palpitations...” Car “les ardeurs de l’amour de Jésus pour son Père et pour nous ne se sont pas renfermées dans l’enceinte de son âme, elles se sont communiquées à son Cœur de chair et en ont fait en un sens très vrai, une fournaise d’Amour.”
Saint Jean Eudes rappelle que, puisqu’il y a deux natures en Jésus, il y a aussi deux opérations, et partant, deux amours : un amour humain qui est créé, et un amour divin qui s’identifie à l’essence divine incréée et infinie. Il convient de rappeler ici que l’amour divin et incréé du Verbe incarné peut être considéré selon deux points de vue distincts: on peut d’abord le considérer comme l’amour qu’il possède en commun avec le Père et par lequel il est avec lui le principe du Saint-Esprit, et alors c’est l’amour notionnel ou spiration active.
On peut, en second lieu, l’envisager comme l’un des attributs de l’essence divine, et alors c’est l’amour essentiel, qui est commun aux trois personnes de la Sainte Trinité, mais qui ne cesse pas pour cela d’être l’amour de chacune d’elles. Saint Jean Eudes écrit : “Le premier cœur de notre Sauveur, c’est son Cœur divin, qu’il a de toute éternité dans le sein adorable de son Père, qui n’est qu’un cœur et qu’un amour avec le Cœur et l’amour de son Père, et qui, avec le Cœur et l’amour de son Père, est le principe du Saint-Esprit. A raison de quoi, lorsqu’Il nous a donné son Cœur, Il nous a aussi donné le Cœur de son Père et son adorable Esprit.”
A diverses reprises Jean Eudes enseigne que l’amour dont Jésus nous aime est le même que celui dont le Père l’aime: éternel, immense, infini, toujours en acte, et que c’est cet Amour qui a porté le Fils de Dieu à se revêtir de notre nature humaine. Pour le Père Eudes, ”l’objet propre de la dévotion au Sacré-Cœur, c’est, avec le Cœur corporel du Sauveur, son amour créé et son amour incréé.” En conséquence, nous devons rendre au Cœur de Jésus amour pour amour : “Jésus nous a donné son Cœur, donnons-lui les nôtres entièrement et sans réserve... Il nous donne aussi le Cœur de son Père éternel, le Cœur de sa très Sainte Mère... Offrons-lui aussi et lui donnons en action de grâces le Cœur de son Père éternel et le Cœur de sa très Sainte Mère...”
-Le Cœur du Corps mystique
La contemplation de Saint Jean Eudes va plus loin encore: le Cœur de Jésus, c’est un Cœur nouveau, un Cœur immense, un Cœur transpercé, un Cœur douloureux. Le Cœur de Jésus est plénitude du don; il est manifestation de l’amour fou de Dieu pour nous: “Il n’y a qu’un seul sacrifice, celui de Jésus, le Fils bien-aimé qui nous englobe tous, nous ses membres, et tout l’univers qui est son corps dans l’élan de son oui filial...” C’est le thème du Corps mystique : “Le Cœur de Jésus est le cœur, le grand Cœur de tout son Corps. il nous est donné, il nous appartient.”
A une religieuse, Jean Eudes écrivait, vers la fin de sa vie : “Ma fille, savez-vous bien que vous avez deux cœurs, un grand et un petit? Celui-ci, c’est le vôtre, mais le grand est celui de notre bon Sauveur, qui est encore le vôtre, puisque le Père éternel vous l’a donné et que Lui-même s’est donné à vous. Or c’est par cet adorable Cœur qu’il faut aimer Dieu, car que pouvez-vous faire avec votre petit cœur ? Dorénavant dîtes donc: mon Dieu, je vous aime, mais avec et de tout votre grand Cœur.“ Dès lors, si petits que nous soyons, le don que nous offrons est immense, aussi grand que l’univers, car le Cœur du Christ nous appartient, et avec Lui, le Père nous a tout donné. “L’Amour du Christ atteint tous les êtres et les fait vivre: rien n’échappe à la chaleur de son Amour. Oui, Cœur de feu, diffuse-toi par tout l’univers!”
-Le Cœur blessé et mort d’amour pour nous
Dans une lettre de 1672 adressée à sa congrégation, Jean Eudes écrit : “Quel cœur plus adorable, plus admirable et plus aimable que le Cœur de cet Homme-Dieu qui s’appelle Jésus ?... Ce Cœur auguste qui est la source de notre salut, qui est l’origine de toutes les félicités du Ciel et de la terre, qui est une fournaise immense d’Amour vers nous et qui ne songe, jour et nuit, qu’à nous faire une infinité de biens, et qui est enfin crevé de douleur pour nous en la Croix, ainsi que le Fils de Dieu l’a déclaré à sainte Brigitte.” En effet, selon le Père Eudes, “Jésus est mort de douleur et d’amour pour chacun de nous, et on peut dire, à la lettre, qu’il fut une victime d’amour et de douleur.”
Le Cœur de Jésus, en effet, est plénitude et il est centre : “centre de la Croix, lien de la terre et du Ciel, icône d’unité. En revenant au Cœur, nous allons droit à l’essentiel,” car l’Amour fou de Dieu se manifeste dans le Cœur humain de son Fils bien-aimé. Le Cœur que nous contemplons au centre de la Croix, le Cœur de chair de Jésus est là, brisé, percé par la lance. “C’est dans le drame de la Croix et dans le Cœur ouvert que s’est révélée la gloire de l’Amour, et sa victoire définitive sur la mort; c’est de la blessure du Cœur que l’eau vivifiante a coulé sur le monde. Même si une femme oubliait son enfant, moi je ne vous oublierais pas: voyez, je vous ai gravés dans mes mains et dans mon Cœur.”
Jean Eudes s’arrête longuement sur la Passion du Seigneur pendant laquelle son Cœur a été “navré d’une infinité de plaies très sanglantes et très douloureuses... Ces plaies provenaient, les unes des innombrables péchés du monde... les autres des peines et des souffrances de ses enfants. Le divin Maître fut le premier à en savourer l’amertume, car il en avait la vue très nette dès le moment de son entrée dans le monde... Au jour de sa Passion, toutes ces douleurs d’ordre moral s’ajoutèrent aux tortures physiques que lui firent endurer ses bourreaux.”
Outre l’Amour que Jésus nous a témoigné dans sa Passion, le Père Eudes expose également celui qu’Il nous témoigne dans l’Eucharistie où “pourtant nous l’abreuvons de tant d’ingratitude.”
-Le Cœur de Jésus est notre trésor
N’oublions pas non plus que le Cœur du Seigneur est un trésor “un trésor immense, inépuisable, qui enrichit le Ciel et la terre d’une infinité de biens...” C’est aussi notre modèle : “Le Fils de Dieu nous donne son Cœur pour être le modèle et la règle de notre vie, mais aussi pour être notre cœur, afin que, par ce Cœur immense, infini et éternel, nous puissions rendre à Dieu tous nos devoirs et satisfaire à toutes nos obligations envers sa divine Majesté d’une manière qui soit digne de ses perfections infinies.” Car, dit Jean Eudes, s’adressant à Jésus : “Vous nous avez donné votre Cœur afin que nous aimions, votre Père et Vous, du même cœur et du même amour dont Vous vous aimez, et que nous fassions usage de ce grand Cœur pour vous rendre nos adorations, nos louanges, nos actions de grâces et tous nos autres devoirs d’une manière digne de vos grandeurs infinies.”
Dès lors, ayant longuement contemplé le Cœur de Jésus, cette fournaise ardente, avec beaucoup d’amour et d’humilité, nous pourrons nous écrier avec Saint Jean Eudes : “Oh! qu’heureux sont les cœurs qui se perdent dans ces divines flammes ! Mais elles demandent (ces flammes) des cœurs humbles, purs, détachés de tout, charitables, fidèles, soumis, embrasés d’un grand désir de plaire à Dieu et tout pleins de confiance en la bonté infinie du Fils de Marie et en la bénignité incomparable de la Mère de Jésus.”
CŒUR DU SEIGNEUR JÉSUS
Après avoir connu l’amour de Saint Jean Eudes pour le Cœur de Jésus, n’avons-nous pas, nous aussi, envie de contempler Jésus, et de chanter tout l’Amour de son Cœur ? C’est ce à quoi nous allons nous efforcer.
Cœur du Seigneur Jésus, blessé d’amour pour nous, Cœur de Jésus je Vous adore... Cœur de Jésus Sauveur, venu pour nous montrer l’Amour, je Vous adore et je Vous aime... Cœur de Jésus Amour, brûlant d’Amour pour nous, je Vous contemple et je Vous aime...
Cœeur de Jésus, blessé par une lance, ton sang coule pour nous. Cœur de Jésus-Amour ton Sang est une source, c’est ma source de Vie, c’est ma source d’Amour. Cœur de Jésus ouvert, ouvert par ton Amour, Tu es ma Fontaine de Vie, ma Fontaine d’Amour. Ton Sang est une eau vive, c’est l’eau d’éternité, l’eau qui vivifie tout et qui purifie tout.
Cœur de Jésus, ton Sang est comme un fleuve qui vient semer la Vie, qui vient donner la paix, et répandre la grâce pour les foules immenses qui laveront leurs robes dans ses eaux cristallines. Cœur de Jésus, Agneau immolé, Agneau vainqueur, nous venons tous vers Toi. Nous venons tous vers ce fleuve de Vie pour y laver nos robes et pour les purifier dans le Sang de l’Agneau.
Cœur de Jésus, Coeur de l’Agneau de Dieu, Tu nous accueilles tous... À tous Tu nous dis : “Venez ! Venez, Je suis la Vie, venez, Je suis l’Amour. Venez Je vous attends. Venez Vous reposer dans mon Cœur, je referai vos forces, je Vous rendrai la Vie, Je vous rendrai l’amour. Venez, vous serez tous purifiés. Venez, et dans ma paix je vous ferai renaître.”
Jésus, ô doux Amour, Jésus, ô merveilleux Amour, ô indicible Amour... Jésus, notre cher Amour, nous ne cherchons que Toi. Jésus, nous Te prions pour nous tous, pour tous les hommes que Tu aimes. Jésus, ô doux Amour, ô merveilleux Amour, nous Te prions pour les hommes qui Te cherchent et pour ceux qui ne Te cherchent pas. Accueille-les Jésus, dans tes bras, dans ton Cœur, qu’ils entrent dans ton Corps pour construire ton Royaume, pour glorifier ton Nom, pour que ta volonté : la Volonté de Dieu, se fasse sur la terre, se fasse dans les cœurs, se fasse dans les Cieux.
Jésus, ô tendre Amour, nous savons que ton Cœur nous aime et nous en sommes émerveillés. Jésus, ô délicieux Amour nous nous plongeons dans ton Cœur pour contempler l’Amour, nous nous cachons dans ton Cœur, nous fondons dans ton Amour, nous nous perdons dans tes grâces, nous sommes en paix car nous T’aimons. Jésus, nous nous cachons dans ton Cœur, nous devenons Toi, nous T’aimons. Jésus, nous devenons Toi car ton Sang c’est le nôtre quand il bat au rythme du Tien.
Jésus, apprends-nous les mots de Dieu pour dire l’Amour. Vois, nos lèvres ne savent que balbutier et répéter sans cesse nos pauvres mots humains, ces mots si limités, si pauvres, si incapables de Te chanter l’Amour, l’Amour dont Tu nous aimes.
Cœur du Seigneur Jésus, blessé d’Amour pour nous, Cœur de Jésus Sauveur ouvert pour laisser couler ton Sang, ta Vie que Tu nous donnes, pour nous donner l’Amour... Cœur de Jésus, nous T’aimons et nous T’adorons. Cœur blessé, Cœur ouvert, laisse-nous nous laver dans ton Sang, laisse-nous purifier notre robe, et laisse-nous T’aimer, T’aimer à la folie, T’aimer plus que nous-mêmes, T’aimer à en mourir.
Cœur de l’Agneau de Dieu, de l’Agneau immolé, apprends-nous à T’aimer comme Tu veux être aimé.
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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VIE DE SAINT-BERNARD
Abbé de Clairvaux, Docteur de l’Eglise, 1090-1153
1- De la naissance à l’abbaye de Citeaux
Bernard naît en 1090 au Château de Fontaine-les-Dijon, de parents appartenant à la haute noblesse de la Bourgogne. Son père, Técelin, surnommé « le saur », en raison de la couleur blond-roux de ses cheveux, est un homme de cœur, de justice et de parfaite droiture. Sa mère Aleth de Montbard, est d’une immense piété, et d’une grande générosité vis-à-vis des gens du peuple. Leurs sept enfants, Guy, Gérard, Bernard, Hombeline, André, Barthélémy et Nivard, entreront tous au cloître. Deux rêves prémonitoires semblent avoir marqué la destinée de Bernard. Le premier a été fait par sa mère, Aleth, trois mois avant sa naissance. Elle vit, en songe, son fils à naître, représenté par un petit chien aboyant sans cesse. L’homme d’église qu’elle consulta dans son angoisse, la rassura, en lui disant que cet enfant serait plus tard un ardent défenseur de l’église, et ne serait pas « un chien muet ». Elle décide d’offrir Bernard à Dieu, et confie son éducation aux chanoines de Saint Vorles, à Châtillon sur Seine (à une cinquantaine de kilomètres de Dijon). Son cycle d’études est des plus classiques, il y étudie Cicéron, Ovide, Horace, les poètes latins, la rhétorique, la grammaire, la dialectique. Là il apprend l’art de bien écrire, cet art qu’il travaillera toute sa vie. Il se distingue par son intellect et réussit mieux que les enfants de son âge. C’est un méditatif, il recherche la solitude, il aime l’écriture sainte, et la lit avec ferveur. Enfant, il est d’une incroyable timidité, qui tranche avec le tempérament fougueux qu’il démontrera dans sa vie de prêcheur. Le second rêve prémonitoire a été fait par Bernard lui-même, une nuit de Noël. Il a une vision de l’Enfant Jésus lui apparaissant à sa naissance. Cet évènement marquera sa vie. Il demande la Grâce de rester pur, et il le restera. Adolescent, il atteint une taille un peu plus élevée que la moyenne, ses biographes le présentent blond, le teint clair avec des yeux bleus. Son tempérament s’est affirmé et son regard en impose. A vingt ans il perd sa mère. Pour lui cette épreuve fut certainement révélatrice de sa vocation. Il décline la carrière des armes, l’opulence, la vie d’un chevalier comme l'y destine sa naissance. Bernard n’a d’attrait que pour la vie spirituelle. Il aime aussi la vie intellectuelle. Il songe au cloître, il n’est pas attiré par la vie mondaine et ses nombreuses tentations, il a le désir de consacrer sa vie à Dieu.
C’est vers sa vingtième année que Bernard conçoit le projet de se retirer du monde. Il entreprend alors son premier apostolat : réussir en peu de temps à faire partager ses vues à tous ses frères, à quelques-uns de ses proches et à un certain nombre de ses amis. Sa force de persuasion est telle, en dépit de sa jeunesse, que bientôt « il devint, dit son biographe, la terreur des mères et des épouses; les amis redoutaient de le voir aborder leurs amis ».C’est donc accompagné d’une trentaine de jeunes gens que Bernard, en 1111, entre au monastère de Cîteaux, qu’il choisit en raison de la rigueur avec laquelle y est observée la règle de Saint-Benoît, contrastant avec le relâchement qui s’était introduit dans toutes les autres branches de l’Ordre bénédictin. C’est en l'an 1098 que le bienheureux Robert, abbé de Molesmes, prend avec lui douze religieux de ce monastère et se retire dans le désert de Cîteaux, où il construit un nouveau monastère dans le diocèse de Châlons-sur-Saône, avec l'aide et l'approbation de Gautier, évêque de Châlons-sur-Saône, et de Hugues, archevêque de Lyon. Eudes, duc de Bourgogne, lui donna l'endroit où il devait, avec ses compagnons, pratiquer, dans toute sa pureté, la règle de saint Benoît. Vingt trois ans plus tôt, il avait construit l’abbaye de Molesmes, dans les mêmes conditions d’indigence, dans le seul but d’y mener une vie religieuse fervente et stricte. Vers 1090, Molesmes devient un monastère comme les autres qui connaît rapidement une forme d’indigence spirituelle, une forme de tiédeur. Robert y est alors rappelé.
Albéric devient l’abbé de Cîteaux. Il jette les bases de la législation cistercienne. La situation est précaire. Les moines sont très pauvres. Le monastère ne recrute pas beaucoup. Cîteaux effraye par sa pauvreté, sa rigueur. Albéric meurt en janvier 1108, dix ans après la fondation sans même pressentir l’essor extraordinaire de l’ordre. Il semble que pendant ces dix années, Cîteaux n’ait accueilli aucun postulant.
Etienne Harding succède à Albéric. Le monastère continue de vivre difficilement, la réforme cistercienne est contestée, discutée, condamnée même par certains bénédictins qui taxent les cisterciens d’être des esprits schismatiques et prétentieux. C’est en avril 1111, époque où Citeaux semble déchoir, où la nourriture manque, que Bernard et ses recrues se présentent. Les médisances qui se répandent sur Cîteaux l’attirent, Bernard sait que la calomnie accompagne le serviteur du Christ, que la persécution est une béatitude. Et si les hommes blasphèment, c’est parce que Cîteaux est aimé de Dieu.
Novice à 21 ans, il se montre un écolier docile. La rude ascèse de la nouvelle observance lui plait d’emblée : nourriture frugale (fèves, raves et soupes de feuilles de hêtre), mobilier rustique et branlant, paillasses et couvertures juste nécessaires. Dans cette école de Charité, il apprend à aimer ses frères, et à aimer Dieu. Il s’investit dans une vie ascétique. Il prie sans cesse, lit les Ecritures, les Pères de l’Eglise, s’imprégnant des textes. Il met en pratique sur lui-même ce qu’il enseignera aux autres plus tard
Abbé de Clairvaux, Docteur de l’Eglise, 1090-1153
1- De la naissance à l’abbaye de Citeaux
Bernard naît en 1090 au Château de Fontaine-les-Dijon, de parents appartenant à la haute noblesse de la Bourgogne. Son père, Técelin, surnommé « le saur », en raison de la couleur blond-roux de ses cheveux, est un homme de cœur, de justice et de parfaite droiture. Sa mère Aleth de Montbard, est d’une immense piété, et d’une grande générosité vis-à-vis des gens du peuple. Leurs sept enfants, Guy, Gérard, Bernard, Hombeline, André, Barthélémy et Nivard, entreront tous au cloître. Deux rêves prémonitoires semblent avoir marqué la destinée de Bernard. Le premier a été fait par sa mère, Aleth, trois mois avant sa naissance. Elle vit, en songe, son fils à naître, représenté par un petit chien aboyant sans cesse. L’homme d’église qu’elle consulta dans son angoisse, la rassura, en lui disant que cet enfant serait plus tard un ardent défenseur de l’église, et ne serait pas « un chien muet ». Elle décide d’offrir Bernard à Dieu, et confie son éducation aux chanoines de Saint Vorles, à Châtillon sur Seine (à une cinquantaine de kilomètres de Dijon). Son cycle d’études est des plus classiques, il y étudie Cicéron, Ovide, Horace, les poètes latins, la rhétorique, la grammaire, la dialectique. Là il apprend l’art de bien écrire, cet art qu’il travaillera toute sa vie. Il se distingue par son intellect et réussit mieux que les enfants de son âge. C’est un méditatif, il recherche la solitude, il aime l’écriture sainte, et la lit avec ferveur. Enfant, il est d’une incroyable timidité, qui tranche avec le tempérament fougueux qu’il démontrera dans sa vie de prêcheur. Le second rêve prémonitoire a été fait par Bernard lui-même, une nuit de Noël. Il a une vision de l’Enfant Jésus lui apparaissant à sa naissance. Cet évènement marquera sa vie. Il demande la Grâce de rester pur, et il le restera. Adolescent, il atteint une taille un peu plus élevée que la moyenne, ses biographes le présentent blond, le teint clair avec des yeux bleus. Son tempérament s’est affirmé et son regard en impose. A vingt ans il perd sa mère. Pour lui cette épreuve fut certainement révélatrice de sa vocation. Il décline la carrière des armes, l’opulence, la vie d’un chevalier comme l'y destine sa naissance. Bernard n’a d’attrait que pour la vie spirituelle. Il aime aussi la vie intellectuelle. Il songe au cloître, il n’est pas attiré par la vie mondaine et ses nombreuses tentations, il a le désir de consacrer sa vie à Dieu.
C’est vers sa vingtième année que Bernard conçoit le projet de se retirer du monde. Il entreprend alors son premier apostolat : réussir en peu de temps à faire partager ses vues à tous ses frères, à quelques-uns de ses proches et à un certain nombre de ses amis. Sa force de persuasion est telle, en dépit de sa jeunesse, que bientôt « il devint, dit son biographe, la terreur des mères et des épouses; les amis redoutaient de le voir aborder leurs amis ».C’est donc accompagné d’une trentaine de jeunes gens que Bernard, en 1111, entre au monastère de Cîteaux, qu’il choisit en raison de la rigueur avec laquelle y est observée la règle de Saint-Benoît, contrastant avec le relâchement qui s’était introduit dans toutes les autres branches de l’Ordre bénédictin. C’est en l'an 1098 que le bienheureux Robert, abbé de Molesmes, prend avec lui douze religieux de ce monastère et se retire dans le désert de Cîteaux, où il construit un nouveau monastère dans le diocèse de Châlons-sur-Saône, avec l'aide et l'approbation de Gautier, évêque de Châlons-sur-Saône, et de Hugues, archevêque de Lyon. Eudes, duc de Bourgogne, lui donna l'endroit où il devait, avec ses compagnons, pratiquer, dans toute sa pureté, la règle de saint Benoît. Vingt trois ans plus tôt, il avait construit l’abbaye de Molesmes, dans les mêmes conditions d’indigence, dans le seul but d’y mener une vie religieuse fervente et stricte. Vers 1090, Molesmes devient un monastère comme les autres qui connaît rapidement une forme d’indigence spirituelle, une forme de tiédeur. Robert y est alors rappelé.
Albéric devient l’abbé de Cîteaux. Il jette les bases de la législation cistercienne. La situation est précaire. Les moines sont très pauvres. Le monastère ne recrute pas beaucoup. Cîteaux effraye par sa pauvreté, sa rigueur. Albéric meurt en janvier 1108, dix ans après la fondation sans même pressentir l’essor extraordinaire de l’ordre. Il semble que pendant ces dix années, Cîteaux n’ait accueilli aucun postulant.
Etienne Harding succède à Albéric. Le monastère continue de vivre difficilement, la réforme cistercienne est contestée, discutée, condamnée même par certains bénédictins qui taxent les cisterciens d’être des esprits schismatiques et prétentieux. C’est en avril 1111, époque où Citeaux semble déchoir, où la nourriture manque, que Bernard et ses recrues se présentent. Les médisances qui se répandent sur Cîteaux l’attirent, Bernard sait que la calomnie accompagne le serviteur du Christ, que la persécution est une béatitude. Et si les hommes blasphèment, c’est parce que Cîteaux est aimé de Dieu.
Novice à 21 ans, il se montre un écolier docile. La rude ascèse de la nouvelle observance lui plait d’emblée : nourriture frugale (fèves, raves et soupes de feuilles de hêtre), mobilier rustique et branlant, paillasses et couvertures juste nécessaires. Dans cette école de Charité, il apprend à aimer ses frères, et à aimer Dieu. Il s’investit dans une vie ascétique. Il prie sans cesse, lit les Ecritures, les Pères de l’Eglise, s’imprégnant des textes. Il met en pratique sur lui-même ce qu’il enseignera aux autres plus tard
2- Bernard Abbé de Clairvaux
Trois ans plus tard, ses supérieurs n’hésitent pas à lui confier, malgré sa jeunesse et sa santé chancelante, la conduite de douze religieux pour fonder une nouvelle abbaye, celle de Clairvaux, qu’il va gouverner jusqu’à sa mort, repoussant toujours les honneurs et les dignités qui s’offriront si souvent à lui au cours de sa carrière.
L’abbaye se construit avec les mêmes difficultés matérielles que Citeaux : défrichage de la forêt, mise en culture, cabanes sommaires tenant lieu de bâtiments, nourriture frugale. Les villageois environnants aident au début, mais se retirent rapidement. Tout fait défaut, mais la confiance en Dieu de Bernard est là. Une aura de sainteté gagne Clairvaux, son rayonnement se répand rapidement. Partout on va bientôt réclamer la présence de Bernard, celui qui souhaitait vivre reclus et ignoré au monastère. Bernard compte parmi les bâtisseurs de l’ordre cistercien. Il rédige la Charte de Charité, avec les abbés des premières fondations : La Ferté, Pontigny et Morimond.
En 1115, Il est ordonné prêtre par l’évêque de Châlons sur Marne, Guillaume de Champeaux, avec qui il restera ami. Pendant toute sa vie, Bernard n’aura de cesse de participer à l’organisation et à l’expansion de l’ordre cistercien. Clairvaux à peine fondée, exerce une attirance immense.
Etre abbé nécessite, pour lui, la pureté de cœur, l’intention toujours droite, une charité forte, une volonté de donner l’exemple. D’une extrême sensibilité mais aussi d’une très grande exigence, il parle avec véhémence, avec une telle foi, un tel désir d’arracher à l’inertie que les moines qui le comprennent, le suivent avec ardeur et l’aiment.
Bernard n’a de cesse de convertir, de convaincre de jeunes recrues, de les mener jusqu’aux portes du monastère. Il encourage, il exhorte les jeunes gens à entrer et à persévérer dans la vie religieuse, à quitter leurs vies mondaines, leurs familles : « Vous dirai-je d’allier en même temps Dieu et le monde ?… On ne peut servir deux maîtres à la fois. »
.
Il est un homme absolu, uniquement spirituel, par impossibilité d’être autre chose. Il n’admet pas de compromis entre Dieu et le siècle. Il place comme un absolu la fidélité à Dieu. Mélange de douceur et de passion, de tendresse et d’ardeur, de fougue et de sensibilité, il possède un charisme extraordinaire.
La piété mariale du moyen-âge est également inséparable de saint Bernard. C’est lui qui interprète le rôle de médiatrice de Marie : « Voulez-vous un avocat près de Jésus : recourez à Marie. Je le dis sans hésitation : Marie sera exaucée à cause de la considération qui lui est due. Le fils exaucera sa Mère et le Père son Fils. Voici l’échelle des pécheurs : une absolue confiance. Voici sur quoi mon espérance est fondée. »
Trois ans plus tard, ses supérieurs n’hésitent pas à lui confier, malgré sa jeunesse et sa santé chancelante, la conduite de douze religieux pour fonder une nouvelle abbaye, celle de Clairvaux, qu’il va gouverner jusqu’à sa mort, repoussant toujours les honneurs et les dignités qui s’offriront si souvent à lui au cours de sa carrière.
L’abbaye se construit avec les mêmes difficultés matérielles que Citeaux : défrichage de la forêt, mise en culture, cabanes sommaires tenant lieu de bâtiments, nourriture frugale. Les villageois environnants aident au début, mais se retirent rapidement. Tout fait défaut, mais la confiance en Dieu de Bernard est là. Une aura de sainteté gagne Clairvaux, son rayonnement se répand rapidement. Partout on va bientôt réclamer la présence de Bernard, celui qui souhaitait vivre reclus et ignoré au monastère. Bernard compte parmi les bâtisseurs de l’ordre cistercien. Il rédige la Charte de Charité, avec les abbés des premières fondations : La Ferté, Pontigny et Morimond.
En 1115, Il est ordonné prêtre par l’évêque de Châlons sur Marne, Guillaume de Champeaux, avec qui il restera ami. Pendant toute sa vie, Bernard n’aura de cesse de participer à l’organisation et à l’expansion de l’ordre cistercien. Clairvaux à peine fondée, exerce une attirance immense.
Etre abbé nécessite, pour lui, la pureté de cœur, l’intention toujours droite, une charité forte, une volonté de donner l’exemple. D’une extrême sensibilité mais aussi d’une très grande exigence, il parle avec véhémence, avec une telle foi, un tel désir d’arracher à l’inertie que les moines qui le comprennent, le suivent avec ardeur et l’aiment.
Bernard n’a de cesse de convertir, de convaincre de jeunes recrues, de les mener jusqu’aux portes du monastère. Il encourage, il exhorte les jeunes gens à entrer et à persévérer dans la vie religieuse, à quitter leurs vies mondaines, leurs familles : « Vous dirai-je d’allier en même temps Dieu et le monde ?… On ne peut servir deux maîtres à la fois. »
.
Il est un homme absolu, uniquement spirituel, par impossibilité d’être autre chose. Il n’admet pas de compromis entre Dieu et le siècle. Il place comme un absolu la fidélité à Dieu. Mélange de douceur et de passion, de tendresse et d’ardeur, de fougue et de sensibilité, il possède un charisme extraordinaire.
La piété mariale du moyen-âge est également inséparable de saint Bernard. C’est lui qui interprète le rôle de médiatrice de Marie : « Voulez-vous un avocat près de Jésus : recourez à Marie. Je le dis sans hésitation : Marie sera exaucée à cause de la considération qui lui est due. Le fils exaucera sa Mère et le Père son Fils. Voici l’échelle des pécheurs : une absolue confiance. Voici sur quoi mon espérance est fondée. »
3- Le réformateur
La vie de Bernard se situe en pleine phase de transformations : philosophie, poésie, transformations économiques et sociales, naissance de l’urbanisme, apparition du commerce, mise en place de la royauté, avec sa centralisation face à la noblesse féodale. Ce 12ème siècle, dont il sera l’un des hommes les plus représentatifs, verra aussi des heurts entre l’Eglise et l’Etat, la naissance d’hérésies, le début des croisades ouvrant les portes de l’orient.
Bernard est de cette époque de grands changements.
L’enseignement de Bernard transparaît à travers ses nombreuses lettres : fidélité, humilité, obéissance, persévérance, vie simple, travail, prière, méditation. Il s’adresse au cœur de ses interlocuteurs, avec franchise, parfois dureté, il adapte son discours, pour être écouté, pour convaincre.
Peu à peu, grâce à cet enseignement, et sa force de persuasion, il obtient une certaine renommée. Il est sollicité par d’autres abbés, des dignitaires de l’Eglise, des nobles et des souverains, pour prodiguer des conseils, résoudre des conflits, arbitrer des négociations. Ainsi celui qui voulait vivre loin du monde, doit sillonner l’Europe, et prendre part aux grandes décisions de son siècle, tant dans l’ordre politique que dans l’ordre religieux.
Par le seul rayonnement de sa foi, il devient le juge des maîtres les plus réputés de la philosophie et de la théologie, le restaurateur de l’unité de l’Église, le médiateur entre la Papauté et l’Empire, et le prédicateur des croisades.
- Bernard avait commencé de bonne heure à dénoncer le luxe dans lequel vivaient alors la plupart des membres du clergé séculier et même les moines de certaines abbayes. Ses remontrances avaient provoqué des conversions retentissantes.
- Il intervient dans les conflits qui ont éclaté entre Louis le Gros et divers évêques, et proteste hautement contre les empiètements du pouvoir civil sur les droits de l’Église.
- en 1130, des événements d’une toute autre gravité, mettent en péril l’Église tout entière, divisée par le schisme de l’antipape Anaclet II. C’est à cette occasion que le renom de Bernard se répandra dans toute la Chrétienté. Les cardinaux, partagés en deux factions rivales, avaient élu successivement Innocent II et Anaclet II. Le premier, contraint de partir, en appelle à l’Église universelle. C’est la France qui répond la première. Bernard est invité au concile convoqué par le roi à Étampes. Les évêques et les seigneurs réunis suivent son avis (comme celui d’un envoyé de Dieu), et reconnaissent la validité de l’élection d’Innocent II. Bernard entreprend alors de nombreux voyages pour asseoir cette décision. Il parcourt les principaux diocèses et est partout accueilli avec enthousiasme. L’abbé de Clairvaux se rend auprès du roi d’Angleterre et triomphe promptement de ses hésitations; Il a aussi une part, au moins indirecte, dans la reconnaissance d’Innocent II par le roi Lothaire et le clergé allemand. Il rejoint ensuite l’Aquitaine pour combattre l’influence de l’évêque Gérard d’Angoulême, partisan d’Anaclet II. En 1135, il réussit à détruire le schisme en opérant la conversion du comte de Poitiers. Dans l’intervalle, il doit se rendre en Italie, appelé par Innocent II qui y était retourné avec l’appui de Lothaire, et qui le missionne pour accommoder les deux cités rivales Pise et Gênes. Innocent peut enfin rentrer dans Rome, mais Anaclet demeure retranché dans Saint-Pierre dont il est impossible de s’emparer. Lothaire, couronné empereur à Saint-Jean de Latran, se retire bientôt avec son armée. Après son départ, l’antipape reprend l’offensive, et le pontife légitime doit s’enfuir de nouveau et se réfugier à Pise.
C’est de l’Allemagne seule qu’on peut espérer un secours efficace. Malheureusement, l’Empire est toujours en proie à la division, et Lothaire ne peut retourner en Italie avant d’avoir assuré la paix dans son propre pays. Bernard part pour l’Allemagne et travaille à la réconciliation des Hohenstaufen avec l’empereur. Là encore, ses efforts sont couronnés de succès. Il se rend ensuite au concile qu’Innocent II a convoqué à Pise. Bernard est l’âme du concile, dans l’intervalle des séances, raconte un historien du temps, sa porte est assiégée par ceux qui ont quelque affaire grave à traiter, comme si cet humble moine avait le pouvoir de trancher à son gré toutes les questions ecclésiastiques. Délégué ensuite à Milan pour ramener cette ville à Innocent II et à Lothaire, il s’y voit acclamer par le clergé et les fidèles qui, dans une manifestation spontanée d’enthousiasme, veulent faire de lui leur archevêque, et il a la plus grande peine à se soustraire à cet honneur. Il n’aspire qu’à retourner à son monastère. Il y rentre en effet, mais ce n’est pas pour longtemps. Il doit se rendre en Sicile pour concilier Lothaire et le roi Roger, qui s’affrontent en Italie méridionale. Il entreprend et réussit la conversion d’un des principaux auteurs du schisme, le cardinal Pierre de Pise, qu’il ramène avec lui auprès d’Innocent II. Cette conversion porte sans délai un coup terrible à la cause de l’antipape. En 1137, vers l’époque des fêtes de Noël, Anaclet meurt subitement. Quelques-uns des cardinaux les plus engagés dans le schisme élisent un nouvel antipape sous le nom de Victor IV. Mais leur résistance ne peut durer longtemps, et, le jour de l’octave de la Pentecôte, tous font leur soumission. Dès la semaine suivante, l’abbé de Clairvaux reprend le chemin de son monastère.
- de 1140 à 1144, il doit protester contre les abus du roi Louis le Jeune dans des élections épiscopales, puis intervenir dans un grave conflit entre ce même roi et le comte Thibaut de Champagne.
- en 1145, il doit se rendre dans le Languedoc pour ramener à l’Église les hérétiques néo-manichéens qui commencent à se répandre dans cette contrée.
- En 1146, le concile de Chartres est assemblé à l'occasion de la guerre sainte. Bernard, élu généralissime des troupes, exhorte, sur l'ordre du pape Eugène, par ses lettres et par ses prédications, les peuples de la Germanie, les Francs orientaux, les Bavarois, les Anglais et d'autres encore, à prendre la croix.
La vie de Bernard se situe en pleine phase de transformations : philosophie, poésie, transformations économiques et sociales, naissance de l’urbanisme, apparition du commerce, mise en place de la royauté, avec sa centralisation face à la noblesse féodale. Ce 12ème siècle, dont il sera l’un des hommes les plus représentatifs, verra aussi des heurts entre l’Eglise et l’Etat, la naissance d’hérésies, le début des croisades ouvrant les portes de l’orient.
Bernard est de cette époque de grands changements.
L’enseignement de Bernard transparaît à travers ses nombreuses lettres : fidélité, humilité, obéissance, persévérance, vie simple, travail, prière, méditation. Il s’adresse au cœur de ses interlocuteurs, avec franchise, parfois dureté, il adapte son discours, pour être écouté, pour convaincre.
Peu à peu, grâce à cet enseignement, et sa force de persuasion, il obtient une certaine renommée. Il est sollicité par d’autres abbés, des dignitaires de l’Eglise, des nobles et des souverains, pour prodiguer des conseils, résoudre des conflits, arbitrer des négociations. Ainsi celui qui voulait vivre loin du monde, doit sillonner l’Europe, et prendre part aux grandes décisions de son siècle, tant dans l’ordre politique que dans l’ordre religieux.
Par le seul rayonnement de sa foi, il devient le juge des maîtres les plus réputés de la philosophie et de la théologie, le restaurateur de l’unité de l’Église, le médiateur entre la Papauté et l’Empire, et le prédicateur des croisades.
- Bernard avait commencé de bonne heure à dénoncer le luxe dans lequel vivaient alors la plupart des membres du clergé séculier et même les moines de certaines abbayes. Ses remontrances avaient provoqué des conversions retentissantes.
- Il intervient dans les conflits qui ont éclaté entre Louis le Gros et divers évêques, et proteste hautement contre les empiètements du pouvoir civil sur les droits de l’Église.
- en 1130, des événements d’une toute autre gravité, mettent en péril l’Église tout entière, divisée par le schisme de l’antipape Anaclet II. C’est à cette occasion que le renom de Bernard se répandra dans toute la Chrétienté. Les cardinaux, partagés en deux factions rivales, avaient élu successivement Innocent II et Anaclet II. Le premier, contraint de partir, en appelle à l’Église universelle. C’est la France qui répond la première. Bernard est invité au concile convoqué par le roi à Étampes. Les évêques et les seigneurs réunis suivent son avis (comme celui d’un envoyé de Dieu), et reconnaissent la validité de l’élection d’Innocent II. Bernard entreprend alors de nombreux voyages pour asseoir cette décision. Il parcourt les principaux diocèses et est partout accueilli avec enthousiasme. L’abbé de Clairvaux se rend auprès du roi d’Angleterre et triomphe promptement de ses hésitations; Il a aussi une part, au moins indirecte, dans la reconnaissance d’Innocent II par le roi Lothaire et le clergé allemand. Il rejoint ensuite l’Aquitaine pour combattre l’influence de l’évêque Gérard d’Angoulême, partisan d’Anaclet II. En 1135, il réussit à détruire le schisme en opérant la conversion du comte de Poitiers. Dans l’intervalle, il doit se rendre en Italie, appelé par Innocent II qui y était retourné avec l’appui de Lothaire, et qui le missionne pour accommoder les deux cités rivales Pise et Gênes. Innocent peut enfin rentrer dans Rome, mais Anaclet demeure retranché dans Saint-Pierre dont il est impossible de s’emparer. Lothaire, couronné empereur à Saint-Jean de Latran, se retire bientôt avec son armée. Après son départ, l’antipape reprend l’offensive, et le pontife légitime doit s’enfuir de nouveau et se réfugier à Pise.
C’est de l’Allemagne seule qu’on peut espérer un secours efficace. Malheureusement, l’Empire est toujours en proie à la division, et Lothaire ne peut retourner en Italie avant d’avoir assuré la paix dans son propre pays. Bernard part pour l’Allemagne et travaille à la réconciliation des Hohenstaufen avec l’empereur. Là encore, ses efforts sont couronnés de succès. Il se rend ensuite au concile qu’Innocent II a convoqué à Pise. Bernard est l’âme du concile, dans l’intervalle des séances, raconte un historien du temps, sa porte est assiégée par ceux qui ont quelque affaire grave à traiter, comme si cet humble moine avait le pouvoir de trancher à son gré toutes les questions ecclésiastiques. Délégué ensuite à Milan pour ramener cette ville à Innocent II et à Lothaire, il s’y voit acclamer par le clergé et les fidèles qui, dans une manifestation spontanée d’enthousiasme, veulent faire de lui leur archevêque, et il a la plus grande peine à se soustraire à cet honneur. Il n’aspire qu’à retourner à son monastère. Il y rentre en effet, mais ce n’est pas pour longtemps. Il doit se rendre en Sicile pour concilier Lothaire et le roi Roger, qui s’affrontent en Italie méridionale. Il entreprend et réussit la conversion d’un des principaux auteurs du schisme, le cardinal Pierre de Pise, qu’il ramène avec lui auprès d’Innocent II. Cette conversion porte sans délai un coup terrible à la cause de l’antipape. En 1137, vers l’époque des fêtes de Noël, Anaclet meurt subitement. Quelques-uns des cardinaux les plus engagés dans le schisme élisent un nouvel antipape sous le nom de Victor IV. Mais leur résistance ne peut durer longtemps, et, le jour de l’octave de la Pentecôte, tous font leur soumission. Dès la semaine suivante, l’abbé de Clairvaux reprend le chemin de son monastère.
- de 1140 à 1144, il doit protester contre les abus du roi Louis le Jeune dans des élections épiscopales, puis intervenir dans un grave conflit entre ce même roi et le comte Thibaut de Champagne.
- en 1145, il doit se rendre dans le Languedoc pour ramener à l’Église les hérétiques néo-manichéens qui commencent à se répandre dans cette contrée.
- En 1146, le concile de Chartres est assemblé à l'occasion de la guerre sainte. Bernard, élu généralissime des troupes, exhorte, sur l'ordre du pape Eugène, par ses lettres et par ses prédications, les peuples de la Germanie, les Francs orientaux, les Bavarois, les Anglais et d'autres encore, à prendre la croix.
- En 1153 il effectuera, presque mourant, son dernier voyage, à Trêves, répondant à la supplique de l’évêque d’apaiser la guerre civile. Cette dernière mission accomplie, il rejoint Clairvaux, où il s’éteint le 25 Août 1153.
Au cours de tous ses voyages, des témoins oculaires rapportèrent de nombreuses guérisons miraculeuses, qui étaient pour la foule comme des signes tangibles de sa mission. Mais lui-même en parlait peu, attribuant sans doute à ces miracles une importance secondaire, les considérant seulement comme un signe de la miséricorde divine, palliant la faiblesse de la foi chez la plupart des hommes, conformément à la parole du Christ : « Heureux ceux qui croiront sans avoir vu. »
Au cours de tous ses voyages, des témoins oculaires rapportèrent de nombreuses guérisons miraculeuses, qui étaient pour la foule comme des signes tangibles de sa mission. Mais lui-même en parlait peu, attribuant sans doute à ces miracles une importance secondaire, les considérant seulement comme un signe de la miséricorde divine, palliant la faiblesse de la foi chez la plupart des hommes, conformément à la parole du Christ : « Heureux ceux qui croiront sans avoir vu. »
4- L’intellectuel et le bâtisseur
Dans le domaine de la littérature, il lutte contre les multiples hérésies, et rivalise avec les intellectuels de l’époque. Ses triomphes ne furent pas moins éclatants, puisqu’ils furent marqués par la condamnation de deux adversaires éminents, Abélard et Gilbert de la Porrée. Le premier pour avoir soutenu que les philosophes et les dialecticiens jouissent d’une inspiration habituelle qui serait comparable à l’inspiration surnaturelle des prophètes. Le second, évêque de Poitiers, pour ses erreurs concernant le mystère de la Trinité, provenant de ce que leur auteur appliquait à Dieu la distinction réelle de l’essence et de l’existence, qui n’est applicable qu’aux êtres créés.
Parmi ses œuvres, toujours lues et étudiées de nos jours, figurent les traités suivants :
- L’Amour de Dieu : 1124
- Eloge de la nouvelle chevalerie : 1129
- La Grâce et le libre arbitre : 1127
- Des degrés de l’humilité et de l’orgueil : 1120
- Du baptême : 1138
- De la considération : 1152
- Aux clercs sur la conversion (sermon) : 1140
- Epitaphe de Saint-Malachie : 1148
- Hymne de Saint-Malachie : 1148
- Des mœurs et des devoirs des évêques : 1127
- De l’obligation et de la dispense : 1142
- L’Apologie (de l’ordre cistercien) : 1124
Sont conservés par ailleurs plus de 300 sermons et plus de 500 lettres.
Dans le domaine de l’art, Bernard transpose sa foi dans l’art cistercien, par opposition aux constructions de Cluny, qui domine à l’époque la chrétienté occidentale. Les moines bâtisseurs de Cluny prônent la beauté comme encouragement à la prière. Ils construisent des ornements riches, luxueux, chargés d’or et de pierres précieuses. Bernard s’élève contre ce luxe, notamment dans son traité « l’Apologie ». Il dépouille l’art roman, comme le moine se dépouille et devient pauvre dans son monastère. Il n’admet pas que des hommes qui ont renoncé aux biens de ce monde, s’entourent de richesses qui ne peuvent être que des tentations. Il condamne le gigantisme des églises et de leur nef, la richesse des pierres, les peintures et vitraux attirant les regards.
Entre ses nombreux voyages et ses périodes de ressourcement à Clairvaux, Bernard aura contribué à l’extension de l’ordre cistercien à travers l’Europe, par la construction de nombreuses abbayes filles de Clairvaux. A sa mort en 1153, le monastère compte 700 moines, et 160 filles relèvent de Clairvaux.
Dans le domaine de la littérature, il lutte contre les multiples hérésies, et rivalise avec les intellectuels de l’époque. Ses triomphes ne furent pas moins éclatants, puisqu’ils furent marqués par la condamnation de deux adversaires éminents, Abélard et Gilbert de la Porrée. Le premier pour avoir soutenu que les philosophes et les dialecticiens jouissent d’une inspiration habituelle qui serait comparable à l’inspiration surnaturelle des prophètes. Le second, évêque de Poitiers, pour ses erreurs concernant le mystère de la Trinité, provenant de ce que leur auteur appliquait à Dieu la distinction réelle de l’essence et de l’existence, qui n’est applicable qu’aux êtres créés.
Parmi ses œuvres, toujours lues et étudiées de nos jours, figurent les traités suivants :
- L’Amour de Dieu : 1124
- Eloge de la nouvelle chevalerie : 1129
- La Grâce et le libre arbitre : 1127
- Des degrés de l’humilité et de l’orgueil : 1120
- Du baptême : 1138
- De la considération : 1152
- Aux clercs sur la conversion (sermon) : 1140
- Epitaphe de Saint-Malachie : 1148
- Hymne de Saint-Malachie : 1148
- Des mœurs et des devoirs des évêques : 1127
- De l’obligation et de la dispense : 1142
- L’Apologie (de l’ordre cistercien) : 1124
Sont conservés par ailleurs plus de 300 sermons et plus de 500 lettres.
Dans le domaine de l’art, Bernard transpose sa foi dans l’art cistercien, par opposition aux constructions de Cluny, qui domine à l’époque la chrétienté occidentale. Les moines bâtisseurs de Cluny prônent la beauté comme encouragement à la prière. Ils construisent des ornements riches, luxueux, chargés d’or et de pierres précieuses. Bernard s’élève contre ce luxe, notamment dans son traité « l’Apologie ». Il dépouille l’art roman, comme le moine se dépouille et devient pauvre dans son monastère. Il n’admet pas que des hommes qui ont renoncé aux biens de ce monde, s’entourent de richesses qui ne peuvent être que des tentations. Il condamne le gigantisme des églises et de leur nef, la richesse des pierres, les peintures et vitraux attirant les regards.
Entre ses nombreux voyages et ses périodes de ressourcement à Clairvaux, Bernard aura contribué à l’extension de l’ordre cistercien à travers l’Europe, par la construction de nombreuses abbayes filles de Clairvaux. A sa mort en 1153, le monastère compte 700 moines, et 160 filles relèvent de Clairvaux.
5- En conclusion :
Les origines de Bernard de Fontaines lui assuraient une vie dans l’opulence, sans aucun souci matériel. Bernard n’en a pas voulu. Il a fait très jeune l’expérience de Dieu, et n’avait qu’un souhait : pouvoir prier et méditer hors de son siècle. Sa foi incommensurable, alliée à un potentiel intellectuel, et des qualités littéraires et oratoires hors du commun, lui ont valu des sollicitations innombrables lui faisant jouer un rôle prépondérant dans la conduite des affaires de l’Église et de l’État. Quel paradoxe pour un moine mystique, d’avoir contribué à façonner l’Europe occidentale et l’Eglise du 12ème siècle, avec pour motivation ultime, la défense et les intérêts de Dieu.
Il est canonisé le 18 janvier 1174 par Alexandre III, et devient ainsi Saint Bernard de Clairvaux. (fêté le 20 août).
6- Bibliographie :
- Vie de Saint Bernard : de Robert Thomas (Editions O.E.I.L)
- Saint Bernard de Clairvaux: Pierre Aubé, Fayard 2003
- Dictionnaire des Saints : de Marteau de Langle de Cary & G. Taburet-Missoffe (Editions François Beauval)
- Vie Saint Bernard : Conférence de François Baudin de l’Abbaye Notre Dame de Saint-Joseph d’Ubexy
- Saint Bernard : de René Guénon : Publié dans La vie et les oeuvres de quelques grands saints, Librairie de France, s. d.
- Saint Bernard chronologie : œuvres complètes en édition numérisée au Monastère Saint Benoît de Port-Valais (Suisse)
Les origines de Bernard de Fontaines lui assuraient une vie dans l’opulence, sans aucun souci matériel. Bernard n’en a pas voulu. Il a fait très jeune l’expérience de Dieu, et n’avait qu’un souhait : pouvoir prier et méditer hors de son siècle. Sa foi incommensurable, alliée à un potentiel intellectuel, et des qualités littéraires et oratoires hors du commun, lui ont valu des sollicitations innombrables lui faisant jouer un rôle prépondérant dans la conduite des affaires de l’Église et de l’État. Quel paradoxe pour un moine mystique, d’avoir contribué à façonner l’Europe occidentale et l’Eglise du 12ème siècle, avec pour motivation ultime, la défense et les intérêts de Dieu.
Il est canonisé le 18 janvier 1174 par Alexandre III, et devient ainsi Saint Bernard de Clairvaux. (fêté le 20 août).
6- Bibliographie :
- Vie de Saint Bernard : de Robert Thomas (Editions O.E.I.L)
- Saint Bernard de Clairvaux: Pierre Aubé, Fayard 2003
- Dictionnaire des Saints : de Marteau de Langle de Cary & G. Taburet-Missoffe (Editions François Beauval)
- Vie Saint Bernard : Conférence de François Baudin de l’Abbaye Notre Dame de Saint-Joseph d’Ubexy
- Saint Bernard : de René Guénon : Publié dans La vie et les oeuvres de quelques grands saints, Librairie de France, s. d.
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
Saint PIE X
Giuseppe Sarto, plus connu sous le nom de Pape Pie X, naquit le 2 juin 1835 à Riese, une bourgade de 4 500 habitants, dont ses parents, Jean Baptiste Sarto et Marguerite Sanson, contractèrent mariage le 13 février 1833 à l'église paroissiale st. Mathieu. C'est justement là que fut baptisé le petit Joseph, le lendemain de sa venue au monde.
Issu d'une famille modeste, Jean Baptiste exerçait l'emploi d'huissier municipal ; quant à Marguerite, elle était couturière de campagne. De leur union naquirent dix enfants : Joseph, Guiseppe (Joseph), Ange, Thérèse, Rose, Antonia, Marie, Lucie, Anne, et Pierre ; mais le premier et le dernier des garçons (Joseph et Pierre), à peine nés s'envolèrent au Paradis. Voilà pourquoi le second enfant fut baptisé Giuseppe (Joseph). Pourtant, qui pouvait dire de ce dernier, qu'un jour il serait le successeur de saint Pierre !...
St. Pie XComme dans toutes les modestes familles nombreuses, la famille Sarto devait faire attention, car les revenus étaient faibles, mais tous se résignaient à la volonté du Seigneur, contents de la table qu'il leur servait chaque jour.
Epouse et mère exemplaire, Marguerite s'efforçait d'inculquer à ses enfants les vertus chrétiennes qu'elle avait elle même hérité de ses parents.
C'est dans cet esprit que le petit Joseph grandissait. Souvent, il allait prier au sanctuaire de Cendrole, à un kilomètre de Riese, car déjà très jeune il avait une dévotion toute spéciale pour la Sainte Vierge. Jamais il ne manquait le catéchisme ni manquait à la Messe. C'était pour lui une joie d'assister aux offices et servir à l'autel comme enfant de chœur. À la maison, il se plaisait à construire avec ses frères de petits autels, où, avec une simplicité enfantine, il s'exerçait aux cérémonies de l'église. Ces actes de piété naïve déposaient en son cœur les premiers germes de cette vocation qui un jour devait faire de lui le saint Pape que nous connaissons.
Ce goût prononcé pour le catéchisme et la Messe ne manqua pas d'attirer l'attention de Don Fusarini, le curé qui l'avait baptisé. Quand il eut terminé, avec succès, ses études élémentaires, il apprit le latin et fréquenta comme externe, de 1846 à 1850, le collège de Castelfranco (à 7 km de Riese) pour des études secondaires. Sur ces entrefaites, Joseph Sarto reçut la Confirmation le 1er décembre 1845 dans la cathédrale d'Asolo, et la première Communion le 6 avril 1847.
Été comme hiver, il parcourait à pied deux fois par jour la route qui le conduisait de chez lui au collège, avec un morceau de pain dans la poche pour son repas. Excellent élève, il était toujours le premier. Après un brillant succès aux examens, le jeune garçon voulait entrer au Séminaire car il se sentait appelé par le sacerdoce. Ses parents n'étaient pas en état de faire des frais pour payer les études de leur fils. Les maigres revenus de ses parents suffisaient à peine à faire vivre la nombreuse famille, et il était impossible de s'engager dans des frais supplémentaires.
Les prières et la confiance en la Divine providence apporta consolation à la famille : Le patriarche de Venise disposait de plusieurs bourses d'études pour le séminaire de Padoue, en faveur des jeunes gens qui souhaitaient aspirer au sacerdoce. Le cardinal Jacopo Monico, originaire de Riese, fut informé par un curé du cas difficile de la famille Sarto, et très volontiers on lui attribua l'une de ces bourses.
AU SEMINAIRE DE PADOUE
Le jeune Joseph entra au séminaire à l'automne de 1850 où il y resta pendant huit ans. Ses supérieurs avaient gardé de lui un très bon souvenir. Il devint bien vite pour ses condisciples un modèle d'humilité et de simplicité ; vertus qu'il sut toujours allier à une grande fermeté de caractère. Maîtres et élèves appréciaient son intelligence, mais lui n'en tirait point vanité, ni ne cherchait point à paraître.
A Riese, tout le monde connaissait la situation très modeste de la famille Sarto. Bien que reçu gratuitement au Séminaire pour ce qui regarde la pension, les parents devaient faire face aux frais d'habillement, aux achats de livres et tout ce qu'il faut à un élève de Grand Séminaire. Quelques familles, qui estimaient et aimaient le jeune Sarto lui fournissaient un peu d'argent pour ces dépenses.
Le 4 mai 1852 un grand malheur vint troubler la joie de Joseph Sarto : la mort de son père, qui du coup plongea la famille dans une situation économique plus que dramatique. En cette douloureuse circonstance, Don Fusarini, archiprêtre, fut vraiment son ange consolateur : il assura à son père mourant qu'il continuerait à aider son fils Joseph dans ses études et ne cesserait de soulager les misères de la famille. Ainsi, le jeune séminariste se remit entre les mains de Dieu et se résigna à Sa volonté divine en esprit de sacrifice.
Son attention était aussi tourné à la musique et au chant d'église, si bien que ses supérieurs firent de lui le maître de chapelle du Séminaire. À la fin de l'année scolaire 1857-58, Joseph Sarto termina ses brillantes études.
Issu d'une famille modeste, Jean Baptiste exerçait l'emploi d'huissier municipal ; quant à Marguerite, elle était couturière de campagne. De leur union naquirent dix enfants : Joseph, Guiseppe (Joseph), Ange, Thérèse, Rose, Antonia, Marie, Lucie, Anne, et Pierre ; mais le premier et le dernier des garçons (Joseph et Pierre), à peine nés s'envolèrent au Paradis. Voilà pourquoi le second enfant fut baptisé Giuseppe (Joseph). Pourtant, qui pouvait dire de ce dernier, qu'un jour il serait le successeur de saint Pierre !...
St. Pie XComme dans toutes les modestes familles nombreuses, la famille Sarto devait faire attention, car les revenus étaient faibles, mais tous se résignaient à la volonté du Seigneur, contents de la table qu'il leur servait chaque jour.
Epouse et mère exemplaire, Marguerite s'efforçait d'inculquer à ses enfants les vertus chrétiennes qu'elle avait elle même hérité de ses parents.
C'est dans cet esprit que le petit Joseph grandissait. Souvent, il allait prier au sanctuaire de Cendrole, à un kilomètre de Riese, car déjà très jeune il avait une dévotion toute spéciale pour la Sainte Vierge. Jamais il ne manquait le catéchisme ni manquait à la Messe. C'était pour lui une joie d'assister aux offices et servir à l'autel comme enfant de chœur. À la maison, il se plaisait à construire avec ses frères de petits autels, où, avec une simplicité enfantine, il s'exerçait aux cérémonies de l'église. Ces actes de piété naïve déposaient en son cœur les premiers germes de cette vocation qui un jour devait faire de lui le saint Pape que nous connaissons.
Ce goût prononcé pour le catéchisme et la Messe ne manqua pas d'attirer l'attention de Don Fusarini, le curé qui l'avait baptisé. Quand il eut terminé, avec succès, ses études élémentaires, il apprit le latin et fréquenta comme externe, de 1846 à 1850, le collège de Castelfranco (à 7 km de Riese) pour des études secondaires. Sur ces entrefaites, Joseph Sarto reçut la Confirmation le 1er décembre 1845 dans la cathédrale d'Asolo, et la première Communion le 6 avril 1847.
Été comme hiver, il parcourait à pied deux fois par jour la route qui le conduisait de chez lui au collège, avec un morceau de pain dans la poche pour son repas. Excellent élève, il était toujours le premier. Après un brillant succès aux examens, le jeune garçon voulait entrer au Séminaire car il se sentait appelé par le sacerdoce. Ses parents n'étaient pas en état de faire des frais pour payer les études de leur fils. Les maigres revenus de ses parents suffisaient à peine à faire vivre la nombreuse famille, et il était impossible de s'engager dans des frais supplémentaires.
Les prières et la confiance en la Divine providence apporta consolation à la famille : Le patriarche de Venise disposait de plusieurs bourses d'études pour le séminaire de Padoue, en faveur des jeunes gens qui souhaitaient aspirer au sacerdoce. Le cardinal Jacopo Monico, originaire de Riese, fut informé par un curé du cas difficile de la famille Sarto, et très volontiers on lui attribua l'une de ces bourses.
AU SEMINAIRE DE PADOUE
Le jeune Joseph entra au séminaire à l'automne de 1850 où il y resta pendant huit ans. Ses supérieurs avaient gardé de lui un très bon souvenir. Il devint bien vite pour ses condisciples un modèle d'humilité et de simplicité ; vertus qu'il sut toujours allier à une grande fermeté de caractère. Maîtres et élèves appréciaient son intelligence, mais lui n'en tirait point vanité, ni ne cherchait point à paraître.
A Riese, tout le monde connaissait la situation très modeste de la famille Sarto. Bien que reçu gratuitement au Séminaire pour ce qui regarde la pension, les parents devaient faire face aux frais d'habillement, aux achats de livres et tout ce qu'il faut à un élève de Grand Séminaire. Quelques familles, qui estimaient et aimaient le jeune Sarto lui fournissaient un peu d'argent pour ces dépenses.
Le 4 mai 1852 un grand malheur vint troubler la joie de Joseph Sarto : la mort de son père, qui du coup plongea la famille dans une situation économique plus que dramatique. En cette douloureuse circonstance, Don Fusarini, archiprêtre, fut vraiment son ange consolateur : il assura à son père mourant qu'il continuerait à aider son fils Joseph dans ses études et ne cesserait de soulager les misères de la famille. Ainsi, le jeune séminariste se remit entre les mains de Dieu et se résigna à Sa volonté divine en esprit de sacrifice.
Son attention était aussi tourné à la musique et au chant d'église, si bien que ses supérieurs firent de lui le maître de chapelle du Séminaire. À la fin de l'année scolaire 1857-58, Joseph Sarto termina ses brillantes études.
PREMIÈRE MESSE
Le 18 septembre 1858 il fut ordonné prêtre. L'ordination se fit à la cathédrale de Castelfranco, et le lendemain, assisté par le curé de Riese, il put chanter avec une grande dévotion se première Messe là même où il fut baptisé. Peu après il fut nommé vicaire à Tombolo.
CURÉ À SALZANO
Au mois de mai 1867, alors âgé de 32 ans, il fut nommé archiprêtre de Salzano où il restera pendant neuf ans. Ses revenus étaient un peu plus important ici, mais ils servaient aux pauvres et aux malades. Il pensait à tous, excepté à lui-même, heureux seulement quand il pouvait faire du bien au prochain.
En neuf ans, il avait gagné les cœurs des paroissiens par sa parole, par ses actes et l'exemple d'une vie sainte.
CHANOINE À TREVISE
Trévise est situé à trente kilomètres de Venise. En 1875, trois stalles de chanoines se trouvèrent vacantes à la cathédrale de Trévise. L'Èvêque songea donc à l'archiprêtre Sarto, dont il appréciait les éminentes qualités d'esprit et de cœur. En apprenant que L'Èvêque voulait le nommer chanoine, il demanda à être ; dispensé de cette charge, mais en vain. C'est donc le 21 juillet 1875 qu'il se rendit à la cathédrale de Trévise pour prendre possession de son canonicat.
Quand il entra en fonction comme Directeur spirituel, le Séminaire comptait deux cent trente élèves, dont soixante-dix clercs.
A Trévise aussi Mgr. Sarto distribuait en aumônes une bonne partie des ses revenus. Il voulait que personne ne le sût, selon le mot de l'Èvangile : « Que votre main gauche ignore ce que fait votre main droite » (Matthieu 6 : 3) ; mais il avait beau agir dans le secret, on sut bientôt qu'il venait en aide aux séminaristes pauvres, qu'il payait aux uns la soutane, aux autres le chapeau, à beaucoup les livres...
Autant il était charitable pour les autres, autant par contre il était sévère pour lui-même : il se souciait peu de ses vêtements ou de ses chaussures. Quel bel exemple de charité pour son prochain... !
VICAIRE CAPITULAIRE
Après la mort de Mgr. Zinelli, survenu le 24 novembre 1879, il eut la charge de gouverner le diocèse de Trévise du 27 novembre 1879 au 23 juin 1880. Ce peu de temps lui suffit pour faire beaucoup : Il prêchait plus qu'à l'ordinaire, redressait les mauvaises habitudes, introduisait les réformes que les constitutions Apostoliques permettent aux vicaires capitulaires ; mais son plus grand souci était que le peuple fût instruit de la religion, les enfants catéchisés et préparés avec soin à la première Communion.
Le 18 septembre 1858 il fut ordonné prêtre. L'ordination se fit à la cathédrale de Castelfranco, et le lendemain, assisté par le curé de Riese, il put chanter avec une grande dévotion se première Messe là même où il fut baptisé. Peu après il fut nommé vicaire à Tombolo.
CURÉ À SALZANO
Au mois de mai 1867, alors âgé de 32 ans, il fut nommé archiprêtre de Salzano où il restera pendant neuf ans. Ses revenus étaient un peu plus important ici, mais ils servaient aux pauvres et aux malades. Il pensait à tous, excepté à lui-même, heureux seulement quand il pouvait faire du bien au prochain.
En neuf ans, il avait gagné les cœurs des paroissiens par sa parole, par ses actes et l'exemple d'une vie sainte.
CHANOINE À TREVISE
Trévise est situé à trente kilomètres de Venise. En 1875, trois stalles de chanoines se trouvèrent vacantes à la cathédrale de Trévise. L'Èvêque songea donc à l'archiprêtre Sarto, dont il appréciait les éminentes qualités d'esprit et de cœur. En apprenant que L'Èvêque voulait le nommer chanoine, il demanda à être ; dispensé de cette charge, mais en vain. C'est donc le 21 juillet 1875 qu'il se rendit à la cathédrale de Trévise pour prendre possession de son canonicat.
Quand il entra en fonction comme Directeur spirituel, le Séminaire comptait deux cent trente élèves, dont soixante-dix clercs.
A Trévise aussi Mgr. Sarto distribuait en aumônes une bonne partie des ses revenus. Il voulait que personne ne le sût, selon le mot de l'Èvangile : « Que votre main gauche ignore ce que fait votre main droite » (Matthieu 6 : 3) ; mais il avait beau agir dans le secret, on sut bientôt qu'il venait en aide aux séminaristes pauvres, qu'il payait aux uns la soutane, aux autres le chapeau, à beaucoup les livres...
Autant il était charitable pour les autres, autant par contre il était sévère pour lui-même : il se souciait peu de ses vêtements ou de ses chaussures. Quel bel exemple de charité pour son prochain... !
VICAIRE CAPITULAIRE
Après la mort de Mgr. Zinelli, survenu le 24 novembre 1879, il eut la charge de gouverner le diocèse de Trévise du 27 novembre 1879 au 23 juin 1880. Ce peu de temps lui suffit pour faire beaucoup : Il prêchait plus qu'à l'ordinaire, redressait les mauvaises habitudes, introduisait les réformes que les constitutions Apostoliques permettent aux vicaires capitulaires ; mais son plus grand souci était que le peuple fût instruit de la religion, les enfants catéchisés et préparés avec soin à la première Communion.
LE SIÈGE EPISCOPAL
Les multiples mérites de cet homme de Dieu, ses vertus remarquables, sa sainteté de vie, son zèle pour le salut des âmes, sa compétence à gouverner le diocèse de Trévise étaient choses bien connues du Pape Léon XIII, qui, voulant lui témoigner sa confiance, le nomma dans le Consistoire du 10 novembre 1884, à l'évêché de Mantoue.
St. Pie XL'humble Joseph Sarto, loin de s'en réjouir, regarda cette nomination comme un malheur et écrivit même au Vatican pour la faire révoquer, se déclarant indigne d'un tel honneur et incapable de porter ce fardeau; mais sa demande fut rejetée. Il partit donc pour Rome, où, le dimanche 16 novembre 1884, jour dédié au patronage de Marie la Vierge Immaculée protectrice de Mantoue, il fut sacré évêque dans l'Eglise de St. Apollinaire.
Le 25 février 1885, Mgr. Sarto obtint l'exequatur à la Bulle pontificale qui le nommait à l'évêché de Mantoue; et c'est le 18 avril 1885 qu'il fit son entrée solennelle dans cette ville sous les applaudissements de la foule joyeuse et au son des cloches de la citée.
Pour les hommes destiné à de grandes choses, les voies de la Providence sont souvent mystérieuses. Mgr. Sarto dut faire face à beaucoup de difficultés ; sa nouvelle fonction se présentant toute hérissée d'épines: nombreuses étaient les réformes à faire ; mais avec une inaltérable confiance en Dieu, il se mit au travail.
Il s'occupa d'abord du clergé : afin de relancer les vocations, il demanda que chacun selon son pouvoir vînt en aide aux séminaristes, de qui dépendait tout espoir d'un avenir meilleur pour le diocèse. Le résultat fut positif car le nombre des clercs s'éleva à 147.
Mgr. Sarto eut particulièrement à cœur de former les séminaristes à l'esprit sacerdotal, au zèle pour le salut des âmes jusqu'au sacrifice de soi-même. Pour chaque jeune homme qui souhaitait entrer au séminaire, il voulait savoir si celui-ci avait la vocation, s'il était pieux, s'il fréquentait les sacrements, s'il priait... Bref, il souhaitait de vrais futurs prêtres pour l'Eglise.
Face au laissé aller qu'il y avait déjà à cette époque là dans certaines paroisses, il décida la tenue d'un Synode diocésain au terme duquel on y édita certaines prescriptions relatives à l'instruction religieuse du peuple :
- Explication, chaque dimanche, de l'Evangile ;
- Mieux préparer les enfants à la première Communion ;
- Création de cercles et associations catholiques de jeunes gens, pour les tenir éloignés des dangers ;
- Réorganisation des confréries.
Les multiples mérites de cet homme de Dieu, ses vertus remarquables, sa sainteté de vie, son zèle pour le salut des âmes, sa compétence à gouverner le diocèse de Trévise étaient choses bien connues du Pape Léon XIII, qui, voulant lui témoigner sa confiance, le nomma dans le Consistoire du 10 novembre 1884, à l'évêché de Mantoue.
St. Pie XL'humble Joseph Sarto, loin de s'en réjouir, regarda cette nomination comme un malheur et écrivit même au Vatican pour la faire révoquer, se déclarant indigne d'un tel honneur et incapable de porter ce fardeau; mais sa demande fut rejetée. Il partit donc pour Rome, où, le dimanche 16 novembre 1884, jour dédié au patronage de Marie la Vierge Immaculée protectrice de Mantoue, il fut sacré évêque dans l'Eglise de St. Apollinaire.
Le 25 février 1885, Mgr. Sarto obtint l'exequatur à la Bulle pontificale qui le nommait à l'évêché de Mantoue; et c'est le 18 avril 1885 qu'il fit son entrée solennelle dans cette ville sous les applaudissements de la foule joyeuse et au son des cloches de la citée.
Pour les hommes destiné à de grandes choses, les voies de la Providence sont souvent mystérieuses. Mgr. Sarto dut faire face à beaucoup de difficultés ; sa nouvelle fonction se présentant toute hérissée d'épines: nombreuses étaient les réformes à faire ; mais avec une inaltérable confiance en Dieu, il se mit au travail.
Il s'occupa d'abord du clergé : afin de relancer les vocations, il demanda que chacun selon son pouvoir vînt en aide aux séminaristes, de qui dépendait tout espoir d'un avenir meilleur pour le diocèse. Le résultat fut positif car le nombre des clercs s'éleva à 147.
Mgr. Sarto eut particulièrement à cœur de former les séminaristes à l'esprit sacerdotal, au zèle pour le salut des âmes jusqu'au sacrifice de soi-même. Pour chaque jeune homme qui souhaitait entrer au séminaire, il voulait savoir si celui-ci avait la vocation, s'il était pieux, s'il fréquentait les sacrements, s'il priait... Bref, il souhaitait de vrais futurs prêtres pour l'Eglise.
Face au laissé aller qu'il y avait déjà à cette époque là dans certaines paroisses, il décida la tenue d'un Synode diocésain au terme duquel on y édita certaines prescriptions relatives à l'instruction religieuse du peuple :
- Explication, chaque dimanche, de l'Evangile ;
- Mieux préparer les enfants à la première Communion ;
- Création de cercles et associations catholiques de jeunes gens, pour les tenir éloignés des dangers ;
- Réorganisation des confréries.
On peut considérer ce Synode comme le point de départ de la restauration morale et religieuse de tout le diocèse de Mantoue.
CARDINAL ET PATRIARCHE
Suite au décès, à, du Cardinal Patriarche Dominique Agostini, le Pape Léon XIII nommait, le 12 juin 1892, Joseph Sarto pour lui succéder. Une fois de plus, il demanda à être dispensé de ces fonctions, mais en vain, et se soumit à la volonté de Dieu.
En octobre de cette année là, il alla revoir sa mère bien-aimée et sa ville natale et baptisa grand nombre d'enfants. Hélas, ce fut la dernière fois qu'il embrassa sa chère maman : celle-ci rendit sa belle âme à Dieu en février de l'année suivante. Pour perpétuer le souvenir de la pieuse femme, on grava sur sa tombe cette inscription composée par son fils :
MARGUERITE SANSON
FEMME EXEMPLAIRE, ÈPOUSE VERTUEUSE
MÈRE INCOMPARABLE
LE 4 MAI 1852
PERDIT SON MARI BIEN-AIMÈ
JEAN-BAPTISTE SARTO
RÉSIGNÉE ET CALME
DANS LES PEINES COMME DANS LES JOIES
AVEC UN COURAGE VIRIL
ELLE ÉLEVA CHRÉTIENNEMENT SES NEUF ENFANTS
LE 2 FÉVRIER 1894
DANS SA QUATRE-VINGT UNIÈME ANNÉE
ELLE COURONNA
PAR LA MORT DU JUSTE
UNE VIE DE TRAVAIL ET DE SACRIFICE.
__________
POUR LEURS CHERS PARENTS
LE CARDINAL JOSEPH SARTO
SON FRÈRE ET SES SOEURS
DEMANDENT
L'ÉTERNELLE PAIX.
CARDINAL ET PATRIARCHE
Suite au décès, à, du Cardinal Patriarche Dominique Agostini, le Pape Léon XIII nommait, le 12 juin 1892, Joseph Sarto pour lui succéder. Une fois de plus, il demanda à être dispensé de ces fonctions, mais en vain, et se soumit à la volonté de Dieu.
En octobre de cette année là, il alla revoir sa mère bien-aimée et sa ville natale et baptisa grand nombre d'enfants. Hélas, ce fut la dernière fois qu'il embrassa sa chère maman : celle-ci rendit sa belle âme à Dieu en février de l'année suivante. Pour perpétuer le souvenir de la pieuse femme, on grava sur sa tombe cette inscription composée par son fils :
MARGUERITE SANSON
FEMME EXEMPLAIRE, ÈPOUSE VERTUEUSE
MÈRE INCOMPARABLE
LE 4 MAI 1852
PERDIT SON MARI BIEN-AIMÈ
JEAN-BAPTISTE SARTO
RÉSIGNÉE ET CALME
DANS LES PEINES COMME DANS LES JOIES
AVEC UN COURAGE VIRIL
ELLE ÉLEVA CHRÉTIENNEMENT SES NEUF ENFANTS
LE 2 FÉVRIER 1894
DANS SA QUATRE-VINGT UNIÈME ANNÉE
ELLE COURONNA
PAR LA MORT DU JUSTE
UNE VIE DE TRAVAIL ET DE SACRIFICE.
__________
POUR LEURS CHERS PARENTS
LE CARDINAL JOSEPH SARTO
SON FRÈRE ET SES SOEURS
DEMANDENT
L'ÉTERNELLE PAIX.
La perte de sa mère lui causa une grande douleur.
Le 25 novembre 1894, il officia pontificalement pour la première fois dans la Basilique St. Marc, à Venise. Le nouveau Patriarche recevait chaque jour quiconque avait besoin de lui et administrait le sacrement de Confirmation. Né pauvre lui-même, il vécut toujours pauvre d'esprit, plein de pitié pour les souffrances des malheureux; aussi était-il toujours prêt à secourir ceux d'entre eux qui s'adressaient à lui. On peut dire que personne ne frappa vainement à sa porte sans avoir été secouru.
Souvent, il visitait les hôpitaux, les hospices d'aliénés et les prisons. Le zèle et l'activité du Cardinal Sarto n'avaient pas de bornes quand il s'agissait de soulager les misères humaines de toutes sortes.
Le 25 novembre 1894, il officia pontificalement pour la première fois dans la Basilique St. Marc, à Venise. Le nouveau Patriarche recevait chaque jour quiconque avait besoin de lui et administrait le sacrement de Confirmation. Né pauvre lui-même, il vécut toujours pauvre d'esprit, plein de pitié pour les souffrances des malheureux; aussi était-il toujours prêt à secourir ceux d'entre eux qui s'adressaient à lui. On peut dire que personne ne frappa vainement à sa porte sans avoir été secouru.
Souvent, il visitait les hôpitaux, les hospices d'aliénés et les prisons. Le zèle et l'activité du Cardinal Sarto n'avaient pas de bornes quand il s'agissait de soulager les misères humaines de toutes sortes.
Les armoiries de Mgr. Sarto furent d'abord : "d'azur à l'ancre tridentée d'argent au naturel au dessus d'une mer agitée, illuminée d'une étoile d'or".
Les trois branches de l'ancre symbolisaient la foi, la charité et l'espérance ; "que nous retenons pour notre âme comme une ancre sûre et ferme" (Hebr. VI-19) ;
L'étoile rappelait Marie, Etoile de la mer ;
Devenu patriarche de Venise, il ajouta à ses armoiries le lion ailé tenant l'Evangile, qui représente l'évangéliste saint Marc, patron principal de l'auguste cité, avec ces mots : « Pax tibi Marce evangelista meus ! » ;
Devenu Pape, Sa Sainteté Pie X a conservé le lion dans ses armes, y ajoutant seulement les insignes du Souverain Pontificat.
UN PAPE REMARQUABLE
Le 20 juillet 1903, Léon XIII rendit son âme à Dieu. Quelques jours plus tard, le 26, il quittait Venise pour se rendre au Conclave.
Après les neuf jours de prières prescrites pour le Pontife défunt, le soir du 31 juillet, les Cardinaux entrèrent en Conclave ; ils étaient au nombre de 62.
Les premiers scrutins s'étaient orientés vers le cardinal Rampolla, collaborateur direct de Léon XIII, et fort intelligent ; "Rampolla avait pour lui tous ceux qui voulaient voir se poursuivre la politique libérale du Pape défunt" (déjà !). Le 1er août, le veto de l'empereur d'Autriche François-Joseph Ier fut apporté par l'évêque de Cracovie, contre le cardinal Rampolla. Ce veto, qui fut tant critiqué, sauva l'Eglise ; car, après sa mort, Mgr. Jouin découvrit des documents prouvant qu'il était Franc-maçon. Chaque samedi, en effet, le cardinal Rampolla allait en Suisse y chercher les instructions du pouvoir occulte qu'il avait mission d'appliquer dans le gouvernement de la Sainte Eglise. D'après ces documents, il avait reçu l'ordre, pour la France, de faire rallier les catholiques à la république ; et pour l'église, de fonder au Vatican même une loge dont les membres seraient destinés à occuper les plus hauts postes dans la hiérarchie ecclésiastique.
Suite à ce veto, le choix du Conclave se porta en faveur du Cardinal Sarto. A chaque tour de scrutin les voix allaient croissant, et il supplia très humblement ses collègues de ne plus voter pour lui. Il s'efforçait, après chaque tour, d'énumérer avec preuves à l'appui, les titres qui lui manquaient, d'après lui, pour pouvoir être Pape ; mais Dieu avait décidé autrement: Au septième tour le Cardinal Sarto fut élu Successeur de saint Pierre, le 4 août 1903, par 50 voix en sa faveur.
L'humble élu, la tête basse, les yeux fermés et les lèvres murmurant une prière, écoute la sentence, et selon la formule habituelle, le Cardinal doyen s'approche de lui et l'interroge : « Acceptez-vous votre élection, selon les règles canoniques, au Souverain Pontificat ? ». L'auguste élu, levant au ciel des yeux baignés de larmes dit, à l'exemple du Sauveur au Jardin des Oliviers : « Si ce calice ne peut être éloigné de moi, que la volonté de Dieu soit faite : J'accepte ». Le grand sacrifice est accompli ; Joseph Sarto, l'humble enfant de l'huissier municipal et de la couturière de campagne, est Pape !
Les clés de saint Pierre et la mitre imprimés sur le drapeau du VaticanTrès émouvante fut la cérémonie du couronnement, le 9 août 1903, dans la basilique saint Pierre où Pie X y célébra sa toute première Messe en tant que Souverain Pontife. La cérémonie dura cinq heures.
Durant les onze années de son pontificat, ce ne sont pas moins de 3 300 documents officiels qu'il rédigera pour restaurer tout dans le Christ : « Nous déclarons que notre but unique, dans l'exercice du suprême Pontificat, est de tout restaurer dans le Christ afin que le Christ soit tout et en tout », écrivait-il dans sa première Encyclique « E Supremi Apostolatus » du 4 octobre 1903.
Les trois branches de l'ancre symbolisaient la foi, la charité et l'espérance ; "que nous retenons pour notre âme comme une ancre sûre et ferme" (Hebr. VI-19) ;
L'étoile rappelait Marie, Etoile de la mer ;
Devenu patriarche de Venise, il ajouta à ses armoiries le lion ailé tenant l'Evangile, qui représente l'évangéliste saint Marc, patron principal de l'auguste cité, avec ces mots : « Pax tibi Marce evangelista meus ! » ;
Devenu Pape, Sa Sainteté Pie X a conservé le lion dans ses armes, y ajoutant seulement les insignes du Souverain Pontificat.
UN PAPE REMARQUABLE
Le 20 juillet 1903, Léon XIII rendit son âme à Dieu. Quelques jours plus tard, le 26, il quittait Venise pour se rendre au Conclave.
Après les neuf jours de prières prescrites pour le Pontife défunt, le soir du 31 juillet, les Cardinaux entrèrent en Conclave ; ils étaient au nombre de 62.
Les premiers scrutins s'étaient orientés vers le cardinal Rampolla, collaborateur direct de Léon XIII, et fort intelligent ; "Rampolla avait pour lui tous ceux qui voulaient voir se poursuivre la politique libérale du Pape défunt" (déjà !). Le 1er août, le veto de l'empereur d'Autriche François-Joseph Ier fut apporté par l'évêque de Cracovie, contre le cardinal Rampolla. Ce veto, qui fut tant critiqué, sauva l'Eglise ; car, après sa mort, Mgr. Jouin découvrit des documents prouvant qu'il était Franc-maçon. Chaque samedi, en effet, le cardinal Rampolla allait en Suisse y chercher les instructions du pouvoir occulte qu'il avait mission d'appliquer dans le gouvernement de la Sainte Eglise. D'après ces documents, il avait reçu l'ordre, pour la France, de faire rallier les catholiques à la république ; et pour l'église, de fonder au Vatican même une loge dont les membres seraient destinés à occuper les plus hauts postes dans la hiérarchie ecclésiastique.
Suite à ce veto, le choix du Conclave se porta en faveur du Cardinal Sarto. A chaque tour de scrutin les voix allaient croissant, et il supplia très humblement ses collègues de ne plus voter pour lui. Il s'efforçait, après chaque tour, d'énumérer avec preuves à l'appui, les titres qui lui manquaient, d'après lui, pour pouvoir être Pape ; mais Dieu avait décidé autrement: Au septième tour le Cardinal Sarto fut élu Successeur de saint Pierre, le 4 août 1903, par 50 voix en sa faveur.
L'humble élu, la tête basse, les yeux fermés et les lèvres murmurant une prière, écoute la sentence, et selon la formule habituelle, le Cardinal doyen s'approche de lui et l'interroge : « Acceptez-vous votre élection, selon les règles canoniques, au Souverain Pontificat ? ». L'auguste élu, levant au ciel des yeux baignés de larmes dit, à l'exemple du Sauveur au Jardin des Oliviers : « Si ce calice ne peut être éloigné de moi, que la volonté de Dieu soit faite : J'accepte ». Le grand sacrifice est accompli ; Joseph Sarto, l'humble enfant de l'huissier municipal et de la couturière de campagne, est Pape !
Les clés de saint Pierre et la mitre imprimés sur le drapeau du VaticanTrès émouvante fut la cérémonie du couronnement, le 9 août 1903, dans la basilique saint Pierre où Pie X y célébra sa toute première Messe en tant que Souverain Pontife. La cérémonie dura cinq heures.
Durant les onze années de son pontificat, ce ne sont pas moins de 3 300 documents officiels qu'il rédigera pour restaurer tout dans le Christ : « Nous déclarons que notre but unique, dans l'exercice du suprême Pontificat, est de tout restaurer dans le Christ afin que le Christ soit tout et en tout », écrivait-il dans sa première Encyclique « E Supremi Apostolatus » du 4 octobre 1903.
LE DEFENSEUR DE JESUS-CHRIST ET DE SON EGLISE
Quel est le rôle d'un Pape ?, demandais-je un jour au curé qui se chargeait de faire le catéchisme. Le Pape, me dit-il, en sa qualité de Vicaire de Jésus-Christ sur la terre et défenseur de l'Eglise, a pour rôle de maintenir intacte la foi et la doctrine catholique. Voilà une définition dont on devrait s'en inspirer aujourd'hui encore !... A peine monté sur le trône pontifical, Pie X se mit courageusement à l'œuvre et commença par revendiquer la pleine liberté du Sacré-Collège dans l'élection du Souverain Pontife.
Un peu plus d'un an après son élection, Pie X dut faire face à l'injuste loi française de séparation de l'Eglise et de l'état, votée par le parlement, le 9 décembre 1905. Les effets de cette loi se firent sentir aussitôt :
- Spoliation des biens du clergé ;
- Persécution contre les institutions de bienfaisance ;
- Dissolution des congrégations religieuses ;
- Attaque sans merci contre les Sœurs des hôpitaux, des écoles ; des orphelinats et des asiles d'aliénés.
Pourtant, combien de services n'avaient-elles pas rendus à la France, ces Sœurs qui, pour s'occuper des handicapés, des orphelins, des enfants ou des malades, avaient quitté parents, amis, richesses, honneurs et tout ce que leur offrait le monde !
C'est dans ce contexte que Pie X protesta énergiquement : par l'Encyclique Vehementer du 11 février 1906 ; le Pape condamna solennellement la loi de séparation ; puis, près d'un an plus tard, il condamna dans son Encyclique « Une fois encore » la persécution contre l'Eglise, en France.
L'Eglise du Portugal fut elle aussi persécutée, d'une manière plus violente et plus barbare que l'avait été celle de France. Là encore, Pie X se conduisit comme il s'était conduit pour la France : L'Encyclique Jamdudum in Lusitania du 24 mai 1911 condamna les lois de persécutions et renouvela l'appel à l'union et à la persévérance dans la foi catholique. Ainsi, une seconde fois, le Pape Pie X, avec une charité évangélique, vint au secours des victimes de la persécution, accueillant par la même occasion, au Vatican, les prêtres et évêques portugais.
Le 24 mai 1910, il publia l'Encyclique Editae saepe dans laquelle il mettait en relief sa force d'âme dans la lutte contre les erreurs du temps. Il indiquait les caractères qui distinguent la vraie réforme de la fausse, en démasquant les prétendus réformateurs dont le but inavoué était de détruire la foi. C'est pourquoi, Pie X exhortait tous les fidèles à vivre en bons chrétiens, à fréquenter les sacrements et à se dépenser pour le salut des âmes.
IL eut également à protester contre les vexations des indiens du Pérou et des autres pays voisins. Il le fit par la lettre Lamentabili, du 7 juin 1912, aux évêques de l'Amérique Latine.
Quel est le rôle d'un Pape ?, demandais-je un jour au curé qui se chargeait de faire le catéchisme. Le Pape, me dit-il, en sa qualité de Vicaire de Jésus-Christ sur la terre et défenseur de l'Eglise, a pour rôle de maintenir intacte la foi et la doctrine catholique. Voilà une définition dont on devrait s'en inspirer aujourd'hui encore !... A peine monté sur le trône pontifical, Pie X se mit courageusement à l'œuvre et commença par revendiquer la pleine liberté du Sacré-Collège dans l'élection du Souverain Pontife.
Un peu plus d'un an après son élection, Pie X dut faire face à l'injuste loi française de séparation de l'Eglise et de l'état, votée par le parlement, le 9 décembre 1905. Les effets de cette loi se firent sentir aussitôt :
- Spoliation des biens du clergé ;
- Persécution contre les institutions de bienfaisance ;
- Dissolution des congrégations religieuses ;
- Attaque sans merci contre les Sœurs des hôpitaux, des écoles ; des orphelinats et des asiles d'aliénés.
Pourtant, combien de services n'avaient-elles pas rendus à la France, ces Sœurs qui, pour s'occuper des handicapés, des orphelins, des enfants ou des malades, avaient quitté parents, amis, richesses, honneurs et tout ce que leur offrait le monde !
C'est dans ce contexte que Pie X protesta énergiquement : par l'Encyclique Vehementer du 11 février 1906 ; le Pape condamna solennellement la loi de séparation ; puis, près d'un an plus tard, il condamna dans son Encyclique « Une fois encore » la persécution contre l'Eglise, en France.
L'Eglise du Portugal fut elle aussi persécutée, d'une manière plus violente et plus barbare que l'avait été celle de France. Là encore, Pie X se conduisit comme il s'était conduit pour la France : L'Encyclique Jamdudum in Lusitania du 24 mai 1911 condamna les lois de persécutions et renouvela l'appel à l'union et à la persévérance dans la foi catholique. Ainsi, une seconde fois, le Pape Pie X, avec une charité évangélique, vint au secours des victimes de la persécution, accueillant par la même occasion, au Vatican, les prêtres et évêques portugais.
Le 24 mai 1910, il publia l'Encyclique Editae saepe dans laquelle il mettait en relief sa force d'âme dans la lutte contre les erreurs du temps. Il indiquait les caractères qui distinguent la vraie réforme de la fausse, en démasquant les prétendus réformateurs dont le but inavoué était de détruire la foi. C'est pourquoi, Pie X exhortait tous les fidèles à vivre en bons chrétiens, à fréquenter les sacrements et à se dépenser pour le salut des âmes.
IL eut également à protester contre les vexations des indiens du Pérou et des autres pays voisins. Il le fit par la lettre Lamentabili, du 7 juin 1912, aux évêques de l'Amérique Latine.
Les incroyants eux-mêmes ne purent s'empêcher d'admirer l'œuvre de Pie X : c'est ainsi que, le 24 juin 1914, la Serbie conclut un Concordat aux termes duquel les catholiques de ce pays jouiraient désormais d'une pleine liberté dans l'exercice du culte, et un Séminaire ouvrit à Belgrade.
LE VENGEUR DE LA FOI
Déjà à l'époque, des théories nouvelles menaçaient l'Eglise. Certains éprouvaient la démangeaison de réformer les doctrines catholiques en les remplaçant par d'autres mieux adaptées aux conditions des temps modernes ; comme si les dogmes catholiques devaient changer avec les idées des hommes et comme si c'était à la religion à s'adapter aux hommes, et non le contraire. Dieu devrait-il être au service de l'homme ? Penser cela serait faire de l'homme un dieu dont Dieu serait son esclave ! Hérésie aujourd'hui largement répandue par la doctrine progressiste...
Les modernistes, donc, commençaient à s'infiltrer un peu de partout. Pie X s'en inquiéta pour le salut des âmes et pour la doctrine même de Eglise. Le 8 septembre 1907, il publia son admirable Encyclique Pascendi dominici gregis contre le modernisme, qui faisait suite au décret Lamentabili sane exitu paru un trimestre plus tôt, le 3 juillet 1907. C'est sensiblement à cette époque qu'il intervient dans la question du Sillon.
LE REFORMATEUR
Le Pape Pie X réglementa aussi la prédication et l'enseignement du catéchisme. Rappelant aux curés leur devoir d'instruire le peuple des vérités de la religion, il voulut que, chaque dimanche et à chaque fête de l'année, ils expliquent le texte du catéchisme du Concile de Trente.
Le 20 décembre 1905, il publia le décret Sacra Tridentina Synodus où il exhortait à la Communion fréquente et quotidienne, tous les fidèles ayant atteint l'âge de raison.
Cette sollicitude du Saint-Père à rappeler tous les fidèles à la Communion fréquente et quotidienne produisit partout une bonne impression: les prêtres rivalisèrent de zèle pour répandre cette sainte pratique, et les fidèles répondirent avec empressement à l'appel du Souverain Pontife. Ce fut un véritable réveil universel de la dévotion à l'Eucharistie.
Constatant qu'un peu partout on retardait d'une façon abusive l'acte solennel de la première Communion, il décida que celle-ci se ferait désormais à l'âge de sept ans.
LE LITURGISTE
Le seul chant liturgique adopté par l'Eglise fut celui auquel St. Grégoire le Grand a donné son nom. A côté du chant grégorien l'Eglise admit aussi la musique polyphonique, que le génie classique de Palestrina et de quelques autres compositeurs porta à son apogée au XVIème siècle.
Toutefois, ça et là, les compositions profanes et théâtrales prenaient le pas sur le chant grégorien qui, par ailleurs commençait à être dénaturé par les liturgistes.
Dans son Encyclique Motu proprio du 22 novembre 1903, le Pape Pie X s'élevait avec force contre cette profanation. Il créa une commission spécialement chargée de rétablir dans sa beauté primitive le chant liturgique, et fonda l'école supérieure de musique sacrée.
A ses réformes nécessaires, il se devait d'y ajouter celle du Bréviaire et du Missel: par la Bulle Divino afflatu du 1er novembre 1911, il traça les grandes lignes de cette importante réforme, à l'issu de quoi le nouveau Bréviaire et le nouveau Missel furent publiés.
Comme chacun le sait, les Saints et les Bienheureux sont nos intercesseurs auprès de Dieu. Nous recourons à eux pour obtenir les grâces dont nous avons besoin. Pie X canonisa donc quatre Saints et béatifia soixante-treize Bienheureux :
Canonisations :
11 décembre 1904 : saint Alexandre sauli, barnabite, Supérieur de sa congrégation, puis évêque du diocèse d'Aléria.
saint Gérard Majella, Frère laïque chez les rédemptoristes. Nombreux miracles.
20 mai 1909 : saint Joseph Oriol, Chanoine de Sainte-Marie du Pin, près de Barcelone.
saint Clément-Marie Hofbauer, Rédemptoriste. Fonda à Varsovie une congrégation de son Ordre.
Béatifications :
18 décembre 1904 : Bx. Gaspar del Buffalo, fondateur de la congrégation des Missionnaires du Précieux-sang
27 décembre 1904 : Bx. Etienne Bellesini, Ermite de l'Ordre de St. Augustin, puis curé de Notre-Dame de Gennazano
1er janvier 1905 : Bx. Agathange de Vendôme, Capucin à Vendôme, fut envoyé en Egypte. Martyr en Abyssinie.
Bx. Cassien de Nantes, Capucin. Martyrisé en Abyssinie.
8 janvier 1905 : Bx. Jean-Marie Vianney, curé d'Ars, en France
15 janvier 1905 : Bx. Marc Crison, Chanoine, brutalement tué par des soldats calvistes à Körösi, en Hongrie.
Bx. Etienne Pongracz, Jésuite, brutalement tué par des soldats calvistes à Körösi, en Hongrie.
Bx. Melchior Grodecz, Jésuite, brutalement tué par des soldats calvistes à Körösi, en Hongrie.
13 mai 1906 : Bse. Julie Billiart, Fondatrice de l'institut de N.D pour l'éducation chrétienne des filles, à Amiens (France).
20 mai 1906 : Les huit Martyrs dominicains du Tonkin, Missionnaires envoyés au Viêt-nam, Martyrisés à Tonkin, en 1745
27 mai 1906 : Les seize Carmélites de Compiègne, Religieuses Martyrs sous la Révolution française, exécutées en 1794.
10 juin 1906 : Bx. Bonaventure Gran, Frère mineur, fonda plusieurs maisons de retraite de son Ordre, en Italie.
17 mai 1908 : Bse. Marie-Madeleine Postel, Fondatrice des Sœurs des écoles chrétiennes.
24 mai 1908 : Bse. Madeleine-Sophie Barat, Fondatrice de la congrégation du Sacré-Cœur de Jésus.
31 mai 1908 : Gabriel dell'Addolorata, Passioniste.
18 avril 1909 : Bse. Jeanne d'Arc, Fille de paysans, elle délivra la France des anglais.
25 avril 1909 : Bx. Jean Eudes, fonda la congrégation N.D de la Charité du refuge, et la Société de Jésus et de Marie.
2 mai 1909 : Trente-quatre missionnaires Martyrs d'Extrême-Orient, Missionnaires envoyés en Chine, martyrs
LE VENGEUR DE LA FOI
Déjà à l'époque, des théories nouvelles menaçaient l'Eglise. Certains éprouvaient la démangeaison de réformer les doctrines catholiques en les remplaçant par d'autres mieux adaptées aux conditions des temps modernes ; comme si les dogmes catholiques devaient changer avec les idées des hommes et comme si c'était à la religion à s'adapter aux hommes, et non le contraire. Dieu devrait-il être au service de l'homme ? Penser cela serait faire de l'homme un dieu dont Dieu serait son esclave ! Hérésie aujourd'hui largement répandue par la doctrine progressiste...
Les modernistes, donc, commençaient à s'infiltrer un peu de partout. Pie X s'en inquiéta pour le salut des âmes et pour la doctrine même de Eglise. Le 8 septembre 1907, il publia son admirable Encyclique Pascendi dominici gregis contre le modernisme, qui faisait suite au décret Lamentabili sane exitu paru un trimestre plus tôt, le 3 juillet 1907. C'est sensiblement à cette époque qu'il intervient dans la question du Sillon.
LE REFORMATEUR
Le Pape Pie X réglementa aussi la prédication et l'enseignement du catéchisme. Rappelant aux curés leur devoir d'instruire le peuple des vérités de la religion, il voulut que, chaque dimanche et à chaque fête de l'année, ils expliquent le texte du catéchisme du Concile de Trente.
Le 20 décembre 1905, il publia le décret Sacra Tridentina Synodus où il exhortait à la Communion fréquente et quotidienne, tous les fidèles ayant atteint l'âge de raison.
Cette sollicitude du Saint-Père à rappeler tous les fidèles à la Communion fréquente et quotidienne produisit partout une bonne impression: les prêtres rivalisèrent de zèle pour répandre cette sainte pratique, et les fidèles répondirent avec empressement à l'appel du Souverain Pontife. Ce fut un véritable réveil universel de la dévotion à l'Eucharistie.
Constatant qu'un peu partout on retardait d'une façon abusive l'acte solennel de la première Communion, il décida que celle-ci se ferait désormais à l'âge de sept ans.
LE LITURGISTE
Le seul chant liturgique adopté par l'Eglise fut celui auquel St. Grégoire le Grand a donné son nom. A côté du chant grégorien l'Eglise admit aussi la musique polyphonique, que le génie classique de Palestrina et de quelques autres compositeurs porta à son apogée au XVIème siècle.
Toutefois, ça et là, les compositions profanes et théâtrales prenaient le pas sur le chant grégorien qui, par ailleurs commençait à être dénaturé par les liturgistes.
Dans son Encyclique Motu proprio du 22 novembre 1903, le Pape Pie X s'élevait avec force contre cette profanation. Il créa une commission spécialement chargée de rétablir dans sa beauté primitive le chant liturgique, et fonda l'école supérieure de musique sacrée.
A ses réformes nécessaires, il se devait d'y ajouter celle du Bréviaire et du Missel: par la Bulle Divino afflatu du 1er novembre 1911, il traça les grandes lignes de cette importante réforme, à l'issu de quoi le nouveau Bréviaire et le nouveau Missel furent publiés.
Comme chacun le sait, les Saints et les Bienheureux sont nos intercesseurs auprès de Dieu. Nous recourons à eux pour obtenir les grâces dont nous avons besoin. Pie X canonisa donc quatre Saints et béatifia soixante-treize Bienheureux :
Canonisations :
11 décembre 1904 : saint Alexandre sauli, barnabite, Supérieur de sa congrégation, puis évêque du diocèse d'Aléria.
saint Gérard Majella, Frère laïque chez les rédemptoristes. Nombreux miracles.
20 mai 1909 : saint Joseph Oriol, Chanoine de Sainte-Marie du Pin, près de Barcelone.
saint Clément-Marie Hofbauer, Rédemptoriste. Fonda à Varsovie une congrégation de son Ordre.
Béatifications :
18 décembre 1904 : Bx. Gaspar del Buffalo, fondateur de la congrégation des Missionnaires du Précieux-sang
27 décembre 1904 : Bx. Etienne Bellesini, Ermite de l'Ordre de St. Augustin, puis curé de Notre-Dame de Gennazano
1er janvier 1905 : Bx. Agathange de Vendôme, Capucin à Vendôme, fut envoyé en Egypte. Martyr en Abyssinie.
Bx. Cassien de Nantes, Capucin. Martyrisé en Abyssinie.
8 janvier 1905 : Bx. Jean-Marie Vianney, curé d'Ars, en France
15 janvier 1905 : Bx. Marc Crison, Chanoine, brutalement tué par des soldats calvistes à Körösi, en Hongrie.
Bx. Etienne Pongracz, Jésuite, brutalement tué par des soldats calvistes à Körösi, en Hongrie.
Bx. Melchior Grodecz, Jésuite, brutalement tué par des soldats calvistes à Körösi, en Hongrie.
13 mai 1906 : Bse. Julie Billiart, Fondatrice de l'institut de N.D pour l'éducation chrétienne des filles, à Amiens (France).
20 mai 1906 : Les huit Martyrs dominicains du Tonkin, Missionnaires envoyés au Viêt-nam, Martyrisés à Tonkin, en 1745
27 mai 1906 : Les seize Carmélites de Compiègne, Religieuses Martyrs sous la Révolution française, exécutées en 1794.
10 juin 1906 : Bx. Bonaventure Gran, Frère mineur, fonda plusieurs maisons de retraite de son Ordre, en Italie.
17 mai 1908 : Bse. Marie-Madeleine Postel, Fondatrice des Sœurs des écoles chrétiennes.
24 mai 1908 : Bse. Madeleine-Sophie Barat, Fondatrice de la congrégation du Sacré-Cœur de Jésus.
31 mai 1908 : Gabriel dell'Addolorata, Passioniste.
18 avril 1909 : Bse. Jeanne d'Arc, Fille de paysans, elle délivra la France des anglais.
25 avril 1909 : Bx. Jean Eudes, fonda la congrégation N.D de la Charité du refuge, et la Société de Jésus et de Marie.
2 mai 1909 : Trente-quatre missionnaires Martyrs d'Extrême-Orient, Missionnaires envoyés en Chine, martyrs
Le cinquantième anniversaire de la proclamation du Dogme de l'Immaculée Conception fut pour Pie X un motif de plus de faire aimer la Vierge Marie. L'Encyclique Ad diem illum, du 2 février 1904 exhorte tous les fidèles à honorer cette bonne Mère du Ciel et à implorer souvent sa protection.
Quatre ans plus tard, on y célébra le cinquantenaire de l'Apparition de la Sainte Vierge à Lourdes.
LE LEGISLATEUR
Le 19 mars 1904, Pie X décida qu'il fallait codifier le Droit canonique. Dans ce but, il établit une commission de Cardinaux chargée d'établir des projets de lois. Le nouveau code fut publié sous Benoît XV, son successeur, mais cela n'enlève rien à la gloire de Pie X, qui vraiment mit toute son âme au service de son élaboration.
En France, la famille commençait à être attaquée par les idées franc-maçonnes. Aussi, pour protéger l'intégrité de la famille, Pie X modifia, par décret Ne temere, du 2 août 1907, les règles relatives aux fiançailles et à la célébration du mariage.
LA MORT DU SAINT PAPE
1914 : la première guerre mondiale éclate !. On ne saurait dire la souffrance de Pie X à la pensée de l'affreuse tuerie sur les champs de bataille. L'ardente prière pour la paix qu'il envoya à tous les catholiques du monde, le 2 août 1914, fut l'expression la plus émouvante de sa douleur.
Une bronchite avait affaibli sa robuste constitution, mais surtout la vision de cette horrible guerre, de jour en jour plus sanglante, l'avait abattu. L'auguste malade passait ses journées et ses nuits à prier, pour le retour de la paix. Cependant, son état de santé empirait de jour en jour.
Le 19 août 1914, le Prélat Sacriste lui administra les derniers sacrements, qu'il reçut avec beaucoup de piété. Il avait perdu déjà l'usage de la parole, mais il gardait sa lucidité et comprenait tout. A une heure et quart du matin (donc la nuit du 19 au 20), le saint Pape rendait son âme à Dieu.
LE TESTAMENT DE PIE X
Pie X débute son testament par une invocation à la Très Sainte Trinité, suivie d'un acte de confiance en la divine miséricorde, puis il ajoute :
« Je suis né pauvre, j'ai vécu pauvre et je veux mourir pauvre. Je prie le Saint-Siège d'accorder à mes sœurs Anne et Marie une pension qui ne dépasse pas 300 francs par mois, et à mon valet de chambre une pension de 60 francs ».
De plus, il lègue 10 000 francs à ses neveux, mais en soumettant ce don à l'approbation de son Successeur, qu'il prie également de considérer s'il est possible de délivrer à sa famille les 100 000 francs qu'un généreux donateur lui remit à cette intention. (Ici, les sommes sont exprimées en anciens francs, valeur 1914. Bien entendu, sur le testament elles apparaissent en lires) Il demande que ses funérailles soient aussi simple que les règles liturgiques le permettent. Il défend d'embaumer son corps, et veut qu'on l'ensevelisse dans les souterrains de la Basilique Vaticane.
Ce que Pie X lègue à ses sœurs suffit à peine à leur assurer le vivre et le couvert. Aussi, les parents du Serviteur de Dieu restèrent-ils, après sa mort, dans l'humble condition où ils se trouvaient lors de son élévation au Saint-Siège.
La dépouille mortelle de Pie X, revêtue des ornements pontificaux, fut exposée dans la Salle du Trône, puis on le transporta à la Basilique saint Pierre et exposée dans la chapelle du Très Saint Sacrement. La cérémonie religieuse eut lieu le 23 août 1914.
Le premier procès en vue de sa canonisation eut lieu le 14 février 1923 et dura jusqu'en 1931. Douze années plus tard, le Pape Pie XII ouvrit le second procès et, le 3 juin 1951 au matin, après le chant des Litanies des Saints, Pie X fut solennellement proclamé Bienheureux dans la Basilique Saint Pierre de Rome, puis enfin canonisé en 1954.
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Quatre ans plus tard, on y célébra le cinquantenaire de l'Apparition de la Sainte Vierge à Lourdes.
LE LEGISLATEUR
Le 19 mars 1904, Pie X décida qu'il fallait codifier le Droit canonique. Dans ce but, il établit une commission de Cardinaux chargée d'établir des projets de lois. Le nouveau code fut publié sous Benoît XV, son successeur, mais cela n'enlève rien à la gloire de Pie X, qui vraiment mit toute son âme au service de son élaboration.
En France, la famille commençait à être attaquée par les idées franc-maçonnes. Aussi, pour protéger l'intégrité de la famille, Pie X modifia, par décret Ne temere, du 2 août 1907, les règles relatives aux fiançailles et à la célébration du mariage.
LA MORT DU SAINT PAPE
1914 : la première guerre mondiale éclate !. On ne saurait dire la souffrance de Pie X à la pensée de l'affreuse tuerie sur les champs de bataille. L'ardente prière pour la paix qu'il envoya à tous les catholiques du monde, le 2 août 1914, fut l'expression la plus émouvante de sa douleur.
Une bronchite avait affaibli sa robuste constitution, mais surtout la vision de cette horrible guerre, de jour en jour plus sanglante, l'avait abattu. L'auguste malade passait ses journées et ses nuits à prier, pour le retour de la paix. Cependant, son état de santé empirait de jour en jour.
Le 19 août 1914, le Prélat Sacriste lui administra les derniers sacrements, qu'il reçut avec beaucoup de piété. Il avait perdu déjà l'usage de la parole, mais il gardait sa lucidité et comprenait tout. A une heure et quart du matin (donc la nuit du 19 au 20), le saint Pape rendait son âme à Dieu.
LE TESTAMENT DE PIE X
Pie X débute son testament par une invocation à la Très Sainte Trinité, suivie d'un acte de confiance en la divine miséricorde, puis il ajoute :
« Je suis né pauvre, j'ai vécu pauvre et je veux mourir pauvre. Je prie le Saint-Siège d'accorder à mes sœurs Anne et Marie une pension qui ne dépasse pas 300 francs par mois, et à mon valet de chambre une pension de 60 francs ».
De plus, il lègue 10 000 francs à ses neveux, mais en soumettant ce don à l'approbation de son Successeur, qu'il prie également de considérer s'il est possible de délivrer à sa famille les 100 000 francs qu'un généreux donateur lui remit à cette intention. (Ici, les sommes sont exprimées en anciens francs, valeur 1914. Bien entendu, sur le testament elles apparaissent en lires) Il demande que ses funérailles soient aussi simple que les règles liturgiques le permettent. Il défend d'embaumer son corps, et veut qu'on l'ensevelisse dans les souterrains de la Basilique Vaticane.
Ce que Pie X lègue à ses sœurs suffit à peine à leur assurer le vivre et le couvert. Aussi, les parents du Serviteur de Dieu restèrent-ils, après sa mort, dans l'humble condition où ils se trouvaient lors de son élévation au Saint-Siège.
La dépouille mortelle de Pie X, revêtue des ornements pontificaux, fut exposée dans la Salle du Trône, puis on le transporta à la Basilique saint Pierre et exposée dans la chapelle du Très Saint Sacrement. La cérémonie religieuse eut lieu le 23 août 1914.
Le premier procès en vue de sa canonisation eut lieu le 14 février 1923 et dura jusqu'en 1931. Douze années plus tard, le Pape Pie XII ouvrit le second procès et, le 3 juin 1951 au matin, après le chant des Litanies des Saints, Pie X fut solennellement proclamé Bienheureux dans la Basilique Saint Pierre de Rome, puis enfin canonisé en 1954.
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
SAINTE FETE DE MARIE REINE
22 août, quelle joie notre Mère est Reine !
Consacrons-nous à notre Reine afin quelle nous conduise au Christ Roi ! (voir à la fin)
Quel bonheur de mettre, comme Marie, toute notre espérance en Dieu !
Belle journée avec la Marie Reine, qu’elle règne toujours davantage en nous et sur le monde !
La fête de « Marie Reine », dans le sillage de l’Assomption
+ Catéchèse de Benoit XVI
La fête de « Marie Reine » a été instituée dans le sillage de l’Assomption, rappelle le pape Benoît XVI dans sa catéchèse du mercredi : deux fêtes, un seul mystère. La fête de Marie Reine est en effet célébrée le 22 août par l’Eglise catholique latine, huit jours après la fête de l’Assomption. Elle est inscrite au calendrier liturgique comme « mémoire obligatoire ». C’est en la fête de la Maternité divine de la Vierge Marie, le 11 octobre 1954, que le pape Pie XII proclamait à Rome, par la Lettre encyclique « Ad Cæli Reginam », l’institution de la fête concernant sa royauté bienheureuse : les litanies chantaient depuis des siècles les louanges de Marie, « reine des anges, … reine des patriarches, … reine des apôtres … ».
ROME, le Mercredi 20 août 2008 – Extrait du site www.ZENIT.org
* Demandons à Marie de nous faire entrer dans son OUI.
Consacrons-nous à notre Reine afin quelle nous conduise au Christ Roi ! (voir à la fin)
Quel bonheur de mettre, comme Marie, toute notre espérance en Dieu !
Belle journée avec la Marie Reine, qu’elle règne toujours davantage en nous et sur le monde !
La fête de « Marie Reine », dans le sillage de l’Assomption
+ Catéchèse de Benoit XVI
La fête de « Marie Reine » a été instituée dans le sillage de l’Assomption, rappelle le pape Benoît XVI dans sa catéchèse du mercredi : deux fêtes, un seul mystère. La fête de Marie Reine est en effet célébrée le 22 août par l’Eglise catholique latine, huit jours après la fête de l’Assomption. Elle est inscrite au calendrier liturgique comme « mémoire obligatoire ». C’est en la fête de la Maternité divine de la Vierge Marie, le 11 octobre 1954, que le pape Pie XII proclamait à Rome, par la Lettre encyclique « Ad Cæli Reginam », l’institution de la fête concernant sa royauté bienheureuse : les litanies chantaient depuis des siècles les louanges de Marie, « reine des anges, … reine des patriarches, … reine des apôtres … ».
ROME, le Mercredi 20 août 2008 – Extrait du site www.ZENIT.org
* Demandons à Marie de nous faire entrer dans son OUI.
Bienheureuse Vierge Marie, reine par le service et l’amour
Catéchèse de Benoît XVI : audience du mercredi 22 août 2012
Chers frères et sœurs,
Nous célébrons aujourd’hui la mémoire liturgique de la Bienheureuse Vierge Marie invoquée sous le titre de « Reine ». L’institution de cette fête est récente, bien qu’elle soit ancienne par son origine et la dévotion qu’elle inspire : elle fut établie, en effet, par le vénérable Pie XII, en 1954, à la fin de l’Année mariale, qui en a fixé la date au 31 mai (cf. Lettre encyclique Ad caeli Reginam, du 11 octobre 1954 : AAS 46 [1954], 625-640).
En cette circonstance, le pape déclara que Marie est reine plus que toute autre créature, en raison de l’élévation de son âme et de l’excellence des dons qu’elle a reçus. Elle ne cesse pas de prodiguer tous les trésors de son amour et de ses prévenances à l’humanité (cf. Discours en l’honneur de Marie Reine, 1er novembre 1954). Maintenant, suite à la réforme post-conciliaire du calendrier liturgique, la fête est située huit jours après la solennité de l’Assomption, pour souligner le lien étroit qui existe entre la royauté de Marie et sa glorification dans son âme et dans son corps, aux côtés de son Fils. Dans la Constitution sur l’Eglise du Concile Vatican II, nous lisons ceci : «Marie fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils» (Lumen Gentium, 59).
C’est l’origine de la fête de ce jour : Marie est Reine parce qu’elle est associée de manière unique à son Fils, sur son chemin terrestre comme dans la gloire du ciel. Le grand saint de Syrie, Ephrem le Syriaque, affirme au sujet de la royauté de Marie qu’elle dérive de sa maternité : elle est la Mère du Seigneur, du Roi des rois (cf. Is 9, 1-6) et elle nous indique Jésus qui est la vie, le salut et notre espérance. Le serviteur de Dieu Paul VI rappelait dans son Exhortation apostolique Marialis Cultus : « Dans la Vierge, tout se rapporte au Christ et tout dépend de lui : c’est pour lui que Dieu le Père, de toute éternité, l’a choisie comme Mère toute sainte et l’a parée de dons de l’Esprit à nul autre consentis » (n. 25).
Mais maintenant, nous pouvons nous demander : que veut dire l’expression Marie Reine ?
Est-ce seulement un titre, lié à d’autres, et la couronne un ornement comme un autre ? Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce que cette royauté ? Comme nous l’avons déjà indiqué, c’est une conséquence de son union à son Fils, de son existence au ciel, c’est-à-dire en communion avec Dieu ; elle participe à la responsabilité de Dieu pour le monde, à l’amour de Dieu pour le monde. On se fait une idée ordinaire, commune, du roi ou de la reine : ce serait une personne de pouvoir, de richesse. Mais ce n’est pas le style de royauté de Jésus et de Marie. Pensons au Seigneur : la royauté et la manière d’être roi de Jésus est tissée d’humilité, de service, d’amour : c’est surtout servir, aider, aimer. Rappelons-nous que Jésus a été proclamé roi sur la croix par cette inscription écrite par Pilate : « Roi des Juifs » (cf. Mc 15, 26). A ce moment-là, sur la croix, il montre qu’il est roi ; et comment est-il roi ? En souffrant avec nous, pour nous, en nous aimant jusqu’au bout, et c’est ainsi qu’il gouverne et qu’il crée la vérité, l’amour, la justice. Ou bien pensons encore à un autre moment : lors de la dernière Cène, il se penche pour laver les pieds de ses amis. La royauté de Jésus n’a donc rien à voir avec celle des puissants de la terre. C’est un roi qui sert ses serviteurs ; c’est ce qu’il a démontré par toute sa vie. Et la même chose vaut aussi pour Marie : elle est reine dans son service rendu à Dieu pour l’humanité, elle est reine de l’amour dont elle vit le don de soi à Dieu pour entrer dans le dessein de salut de l’homme. A l’ange, elle répond : Me voici, je suis la servante du Seigneur (cf Lc 1, 38) et dans le Magnificat, elle chante : Dieu a regardé l’humilité de sa servante (cf Lc 1, 48). Elle nous aide. C’est justement en nous aimant qu’elle est reine, en nous aidant dans toutes nos nécessités ; elle est notre sœur, humble servante.
Catéchèse de Benoît XVI : audience du mercredi 22 août 2012
Chers frères et sœurs,
Nous célébrons aujourd’hui la mémoire liturgique de la Bienheureuse Vierge Marie invoquée sous le titre de « Reine ». L’institution de cette fête est récente, bien qu’elle soit ancienne par son origine et la dévotion qu’elle inspire : elle fut établie, en effet, par le vénérable Pie XII, en 1954, à la fin de l’Année mariale, qui en a fixé la date au 31 mai (cf. Lettre encyclique Ad caeli Reginam, du 11 octobre 1954 : AAS 46 [1954], 625-640).
En cette circonstance, le pape déclara que Marie est reine plus que toute autre créature, en raison de l’élévation de son âme et de l’excellence des dons qu’elle a reçus. Elle ne cesse pas de prodiguer tous les trésors de son amour et de ses prévenances à l’humanité (cf. Discours en l’honneur de Marie Reine, 1er novembre 1954). Maintenant, suite à la réforme post-conciliaire du calendrier liturgique, la fête est située huit jours après la solennité de l’Assomption, pour souligner le lien étroit qui existe entre la royauté de Marie et sa glorification dans son âme et dans son corps, aux côtés de son Fils. Dans la Constitution sur l’Eglise du Concile Vatican II, nous lisons ceci : «Marie fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils» (Lumen Gentium, 59).
C’est l’origine de la fête de ce jour : Marie est Reine parce qu’elle est associée de manière unique à son Fils, sur son chemin terrestre comme dans la gloire du ciel. Le grand saint de Syrie, Ephrem le Syriaque, affirme au sujet de la royauté de Marie qu’elle dérive de sa maternité : elle est la Mère du Seigneur, du Roi des rois (cf. Is 9, 1-6) et elle nous indique Jésus qui est la vie, le salut et notre espérance. Le serviteur de Dieu Paul VI rappelait dans son Exhortation apostolique Marialis Cultus : « Dans la Vierge, tout se rapporte au Christ et tout dépend de lui : c’est pour lui que Dieu le Père, de toute éternité, l’a choisie comme Mère toute sainte et l’a parée de dons de l’Esprit à nul autre consentis » (n. 25).
Mais maintenant, nous pouvons nous demander : que veut dire l’expression Marie Reine ?
Est-ce seulement un titre, lié à d’autres, et la couronne un ornement comme un autre ? Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce que cette royauté ? Comme nous l’avons déjà indiqué, c’est une conséquence de son union à son Fils, de son existence au ciel, c’est-à-dire en communion avec Dieu ; elle participe à la responsabilité de Dieu pour le monde, à l’amour de Dieu pour le monde. On se fait une idée ordinaire, commune, du roi ou de la reine : ce serait une personne de pouvoir, de richesse. Mais ce n’est pas le style de royauté de Jésus et de Marie. Pensons au Seigneur : la royauté et la manière d’être roi de Jésus est tissée d’humilité, de service, d’amour : c’est surtout servir, aider, aimer. Rappelons-nous que Jésus a été proclamé roi sur la croix par cette inscription écrite par Pilate : « Roi des Juifs » (cf. Mc 15, 26). A ce moment-là, sur la croix, il montre qu’il est roi ; et comment est-il roi ? En souffrant avec nous, pour nous, en nous aimant jusqu’au bout, et c’est ainsi qu’il gouverne et qu’il crée la vérité, l’amour, la justice. Ou bien pensons encore à un autre moment : lors de la dernière Cène, il se penche pour laver les pieds de ses amis. La royauté de Jésus n’a donc rien à voir avec celle des puissants de la terre. C’est un roi qui sert ses serviteurs ; c’est ce qu’il a démontré par toute sa vie. Et la même chose vaut aussi pour Marie : elle est reine dans son service rendu à Dieu pour l’humanité, elle est reine de l’amour dont elle vit le don de soi à Dieu pour entrer dans le dessein de salut de l’homme. A l’ange, elle répond : Me voici, je suis la servante du Seigneur (cf Lc 1, 38) et dans le Magnificat, elle chante : Dieu a regardé l’humilité de sa servante (cf Lc 1, 48). Elle nous aide. C’est justement en nous aimant qu’elle est reine, en nous aidant dans toutes nos nécessités ; elle est notre sœur, humble servante.
Et nous voici arrivés au point central : comme Marie exerce-t-elle cette royauté de service et d’amour ? En veillant sur nous, ses enfants : des enfants qui s’adressent à elle dans la prière, pour la remercier ou pour lui demander sa protection maternelle et son aide céleste, après s’être peut-être trompés de route, oppressés par la douleur ou par l’angoisse due aux tristes vicissitudes qui perturbent la vie. Dans la sérénité ou dans l’obscurité de nos existences, nous nous adressons à Marie, confiants dans son intercession continuelle pour qu’elle puisse nous obtenir de son Fils toutes les grâces et la miséricorde nécessaires à notre pèlerinage sur les routes du monde. A celui qui gouverne le monde et qui tient entre ses mains le destin de l’univers, nous nous adressons, confiants, par l’intermédiaire de la Vierge Marie. Depuis des siècles, elle est invoquée comme Reine des cieux ; huit fois, après la prière du rosaire, elle est implorée dans les litanies de la Sainte Vierge comme Reine des anges, des patriarches, des prophètes, des apôtres, des martyrs, des confesseurs, des vierges, de tous les saints et des familles. Le rythme de ces invocations anciennes et des prières quotidiennes comme le Salve Regina, nous aide à comprendre que la Sainte Vierge, notre Mère qui est à côté de son Fils Jésus dans la gloire du ciel, est toujours avec nous, dans le déroulement quotidien de notre vie.
Le titre de reine est donc un titre de confiance, de joie, d’amour. Et nous savons que celle qui a entre ses mains le sort du monde est bonne, qu’elle nous aime et nous aide dans nos difficultés.
Chers amis, la dévotion à la Vierge Marie est un élément important de la vie spirituelle. Dans notre prière, n’oublions pas de nous adresser à elle avec confiance. Marie ne manquera pas d’intercéder pour nous auprès de son Fils. En la regardant, imitons sa foi, sa disponibilité totale au projet d’amour de Dieu, son accueil généreux de Jésus. Apprenons de Marie à vivre. Marie est la Reine du ciel, proche de Dieu, mais elle est aussi notre mère, proche de chacun de nous, qui nous aime et écoute notre voix. Merci pour votre attention.
Le titre de reine est donc un titre de confiance, de joie, d’amour. Et nous savons que celle qui a entre ses mains le sort du monde est bonne, qu’elle nous aime et nous aide dans nos difficultés.
Chers amis, la dévotion à la Vierge Marie est un élément important de la vie spirituelle. Dans notre prière, n’oublions pas de nous adresser à elle avec confiance. Marie ne manquera pas d’intercéder pour nous auprès de son Fils. En la regardant, imitons sa foi, sa disponibilité totale au projet d’amour de Dieu, son accueil généreux de Jésus. Apprenons de Marie à vivre. Marie est la Reine du ciel, proche de Dieu, mais elle est aussi notre mère, proche de chacun de nous, qui nous aime et écoute notre voix. Merci pour votre attention.
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
SAINTE ROSE DE LIMA
dominicaine
(1586-1617)
dominicaine
(1586-1617)
Rose de Lima est une des Saintes vers lesquelles on se sent attiré comme d'instinct et qu'on aime tout de suite. Son nom d'abord, puis nous ne savons quel parfum poétique répandu sur cette vie simple, humble, ignorée, contrastant d'une façon si suave avec les scènes sanglantes qu'avait vues jusque-là le Nouveau Monde; et aussi, avouons-le, une joie bien légitime, une fierté de famille de voir l'Ordre de Saint-Dominique s'emparer d'une terre encore jeune par une gloire si pure, — notre héroïne étant la première fleur de sainteté éclose sur le sol américain, — tout cela marque l'illustre vierge d'un caractère à part, et dès qu'on approche d'elle, on ne peut se défendre d'un charme inconnu. Puisse cette biographie, rapide, abrégé d'une grande et belle Vie, édifier, instruire et intéresser le lecteur[1]!
I
— Dans la seconde moitié du XVIe siècle, une famille d'origine espagnole se trouvait fixée à Lima. Le père, Gaspard Flores, ancien militaire, était né à Puerto-Rico : il appartenait par ses ancêtres à l'aristocratie de Tolède, mais les bouleversements politiques avaient fait sombrer sa fortune ; il vivait dans la médiocrité. Marie Oliva, son épouse, originaire de Lima, avait eu déjà dix enfants, quand le 20 avril 1586, elle mit au monde une fille, dont la naissance, à rencontre des enfantements précédents, ne lui coûta presque aucune douleur. L'enfant fut ondoyée immédiatement, et la cérémonie du baptême différée jusqu'à la Pentecôte, fête désignée en espagnol sous le nom de « Pâque des Roses ».
Isabelle de Herrera, son aïeule maternelle, la tint sur les fonts sacrés et lui imposa son nom. Celui de Rose, qu'elle devait immortaliser, ne lui fut donné que plus tard, à la suite du prodige que nous allons rapporter. Un jour que la petite fille reposait dans son berceau, sa mère, en se penchant pour la contempler, remarqua sur sa figure l'image d'une rose fraîchement épanouie. Ravie d'un tel fait, Oliva prit l'enfant dans ses bras, la couvrit de ses baisers et lui dit tout bas ou plutôt se dit à elle-même : « Désormais tu seras ma Rose, ma petite Rose, je ne t'appellerai plus autrement. » Elle comptait sans la marraine. Celle-ci, en effet, d'un caractère peu endurant, et très vexée sans doute de n'avoir pas été témoin de la merveille, crut voir dans ce changement de nom un mépris pour sa personne : de là des discussions interminables au logis, discussions dont l'innocente fillette allait être bientôt la victime. Quand elle eut un peu grandi, courait-elle à sa mère en répondant au nom de Rose, l'aïeule saisissant la verge la frappait rudement : se rendait-elle au contraire à l'invitation de la marraine qui l'appelait Isabelle, la verge, changeant de mains, servait encore au même usage dans celles de sa mère. Ainsi tiraillée, ne sachant comment faire pour contenter son monde, la pauvre enfant porta patiemment le poids de ces conflits domestiques jusqu'à ce qu'il plut au Seigneur de mettre un terme à cette guerre cent fois renouvelée. A l'époque où la fille de Marie Oliva reçut le sacrement de Confirmation, l'archevêque de Lima, saint Turribius, poussé par une inspiration céleste, substitua de son propre mouvement le nom de Rose à celui d'Isabelle. Devant l'autorité du fait accompli, toute hésitation cessa, et l'aïeule elle-même n'osa plus se plaindre. Plus tard cependant, la jeune fille eut un scrupule à cet égard, sachant que ce nom ne lui avait pas été donné au baptême et craignant de ne le devoir qu'à la vanité, par allusion à sa beauté naissante. Sa conscience s'alarma; mais la Très Sainte Vierge vint la rassurer. Elle lui apparut dans l'église des Frères-Prêcheurs, tenant l'Enfant Jésus dans ses bras. « Mon divin Fils, lui dit-elle, approuve le nom de Rose et désire que tu y ajoutes le mien : à l'avenir tu t'appelleras Rose de Sainte-Marie. »
I
— Dans la seconde moitié du XVIe siècle, une famille d'origine espagnole se trouvait fixée à Lima. Le père, Gaspard Flores, ancien militaire, était né à Puerto-Rico : il appartenait par ses ancêtres à l'aristocratie de Tolède, mais les bouleversements politiques avaient fait sombrer sa fortune ; il vivait dans la médiocrité. Marie Oliva, son épouse, originaire de Lima, avait eu déjà dix enfants, quand le 20 avril 1586, elle mit au monde une fille, dont la naissance, à rencontre des enfantements précédents, ne lui coûta presque aucune douleur. L'enfant fut ondoyée immédiatement, et la cérémonie du baptême différée jusqu'à la Pentecôte, fête désignée en espagnol sous le nom de « Pâque des Roses ».
Isabelle de Herrera, son aïeule maternelle, la tint sur les fonts sacrés et lui imposa son nom. Celui de Rose, qu'elle devait immortaliser, ne lui fut donné que plus tard, à la suite du prodige que nous allons rapporter. Un jour que la petite fille reposait dans son berceau, sa mère, en se penchant pour la contempler, remarqua sur sa figure l'image d'une rose fraîchement épanouie. Ravie d'un tel fait, Oliva prit l'enfant dans ses bras, la couvrit de ses baisers et lui dit tout bas ou plutôt se dit à elle-même : « Désormais tu seras ma Rose, ma petite Rose, je ne t'appellerai plus autrement. » Elle comptait sans la marraine. Celle-ci, en effet, d'un caractère peu endurant, et très vexée sans doute de n'avoir pas été témoin de la merveille, crut voir dans ce changement de nom un mépris pour sa personne : de là des discussions interminables au logis, discussions dont l'innocente fillette allait être bientôt la victime. Quand elle eut un peu grandi, courait-elle à sa mère en répondant au nom de Rose, l'aïeule saisissant la verge la frappait rudement : se rendait-elle au contraire à l'invitation de la marraine qui l'appelait Isabelle, la verge, changeant de mains, servait encore au même usage dans celles de sa mère. Ainsi tiraillée, ne sachant comment faire pour contenter son monde, la pauvre enfant porta patiemment le poids de ces conflits domestiques jusqu'à ce qu'il plut au Seigneur de mettre un terme à cette guerre cent fois renouvelée. A l'époque où la fille de Marie Oliva reçut le sacrement de Confirmation, l'archevêque de Lima, saint Turribius, poussé par une inspiration céleste, substitua de son propre mouvement le nom de Rose à celui d'Isabelle. Devant l'autorité du fait accompli, toute hésitation cessa, et l'aïeule elle-même n'osa plus se plaindre. Plus tard cependant, la jeune fille eut un scrupule à cet égard, sachant que ce nom ne lui avait pas été donné au baptême et craignant de ne le devoir qu'à la vanité, par allusion à sa beauté naissante. Sa conscience s'alarma; mais la Très Sainte Vierge vint la rassurer. Elle lui apparut dans l'église des Frères-Prêcheurs, tenant l'Enfant Jésus dans ses bras. « Mon divin Fils, lui dit-elle, approuve le nom de Rose et désire que tu y ajoutes le mien : à l'avenir tu t'appelleras Rose de Sainte-Marie. »
Quelques jours se passèrent; puis un matin, après avoir communié, la jeune fille pria sa mère de l'appeler désormais Rose de Saint-Marie. « Jésus et Marie le veulent, ajouta-t-elle, et plus vous répéterez ces mots, plus vous comblerez mon cœur de joie et l'embraserez de l'amour divin. » Les noms célestes lui furent acquis pour toujours. Cette faveur, gage d'une prédilection singulière, était aussi l'indice de l'appel d'en haut. Le Ciel choisissait et marquait cette âme d'enfant pour de grandes choses : voyons comment elle répondit à ses desseins.
Bien avant cette époque, et dès le berceau, Rose montrait que son esprit et son cœur semblaient uniquement occupés de Dieu. Sa mère était frappée de ce qu'elle découvrait en elle d'admirable et de surnaturel : son entourage la félicitait d'avoir une enfant dont tout l'extérieur portait déjà l'empreinte des faveurs divines, et chacun pouvait se demander : « Que sera-t-elle un jour? »
A certains récits que les historiens nous ont conservés, on saisit sans peine les premières lueurs de cette générosité qui sera le trait le plus expressif de sa mâle vertu. Destinée à rester dans l'obscurité, Rose n'aura qu'un amour au cœur, celui de Jésus crucifié ; mais elle donnera de cet amour un héroïque témoignage par la souffrance acceptée ou recherchée avec un courage, une ténacité, une persistance qui nous confondent.
Elle était d'habitude souriante et gracieuse. Une fois cependant on la vit pleurer. Sa mère, fière de sa beauté, l'avait portée dans une maison du voisinage pour la montrer à une de ses amies. Mais l'enfant, âgée de quelques semaines, ne cessa de jeter des cris, comme si un sentiment inné d'humilité et de modestie se fût trouvé froissé de cette exhibition : dès son retour au foyer domestique, elle redevint tranquille. N'était-ce pas un signe de l'aversion profonde qu'elle aurait pour le monde? Dans une autre circonstance, elle révéla une force d'âme bien supérieure à la nature. Un jour, qu'elle refermait un grand coffre, le pouce de sa main droite se trouva pris sous le couvercle, que Rose n'eut pas la force d'arrêter à temps. Sa mère accourut : mais l'enfant, dissimulant sa douleur, glissait sa main sous son tablier en disant : « Ce n'est rien. » On s'aperçut bientôt qu'un dépôt de sang coagulé s'était formé sous l'ongle. Le chirurgien consulté appliqua d'abord un onguent corrosif qui dévora l'ongle en partie, puis il arracha avec des pinces ce qui en restait. Rose tendait sa petite main, et pendant qu'on lui ouvrait le doigt, s'efforçait de sourire et d'encourager sa mère qui tremblait pour elle. Le chirurgien ne revenait pas de surprise, et longtemps après, il avouait n'avoir jamais rencontré, dans sa longue carrière, d'héroïsme comparable à celui de cette enfant de trois ans.
Soumise plus tard à de nouvelles opérations non moins cruelles, Rose, loin de frémir, restait sereine et joyeuse, comme si elle eût eu déjà l'intuition que la douleur était sa voie et le moyen de prouver à Dieu son amour et sa soumission.
Un matin, tandis qu'elle s'amusait au jardin avec son frère aîné, celui-ci, écartant le voile de sa sœur, se mit à répandre de la terre dans ses cheveux. Rose qui recherchait avidement la souffrance aimait aussi la propreté : elle ne prit point cette souillure pour un badinage, et laissant là le jeu, s'éloigna au plus vite. « D'où vient cette susceptibilité? dit alors le petit espiègle; tu ne sais pas, ma sœur, que la chevelure des jeunes personnes est souvent une occasion de péché : au lieu donc de te complaire dans la tienne, tu ferais beaucoup mieux de la tenir pour ce qu'elle vaut. » L'apostrophe n'était sur les lèvres du frère qu'une nouvelle taquinerie : elle produisit un effet fort inattendu. Ce fut pour Rose un trait de lumière : elle comprit et l'horreur du péché et le prix inestimable de la vertu. Alors, sans hésiter, n'ayant alors que cinq ans, l'imitatrice de sainte Catherine de Sienne coupe sa blonde chevelure et fait le vœu de virginité perpétuelle.
Les onze Religieux, six de l'Ordre de Saint-Dominique et cinq de la Compagnie de Jésus, qui entendirent ses confessions, ont tous affirmé après sa mort qu'elle n'avait jamais commis la moindre faute vénielle contre ce vœu.
Bien avant cette époque, et dès le berceau, Rose montrait que son esprit et son cœur semblaient uniquement occupés de Dieu. Sa mère était frappée de ce qu'elle découvrait en elle d'admirable et de surnaturel : son entourage la félicitait d'avoir une enfant dont tout l'extérieur portait déjà l'empreinte des faveurs divines, et chacun pouvait se demander : « Que sera-t-elle un jour? »
A certains récits que les historiens nous ont conservés, on saisit sans peine les premières lueurs de cette générosité qui sera le trait le plus expressif de sa mâle vertu. Destinée à rester dans l'obscurité, Rose n'aura qu'un amour au cœur, celui de Jésus crucifié ; mais elle donnera de cet amour un héroïque témoignage par la souffrance acceptée ou recherchée avec un courage, une ténacité, une persistance qui nous confondent.
Elle était d'habitude souriante et gracieuse. Une fois cependant on la vit pleurer. Sa mère, fière de sa beauté, l'avait portée dans une maison du voisinage pour la montrer à une de ses amies. Mais l'enfant, âgée de quelques semaines, ne cessa de jeter des cris, comme si un sentiment inné d'humilité et de modestie se fût trouvé froissé de cette exhibition : dès son retour au foyer domestique, elle redevint tranquille. N'était-ce pas un signe de l'aversion profonde qu'elle aurait pour le monde? Dans une autre circonstance, elle révéla une force d'âme bien supérieure à la nature. Un jour, qu'elle refermait un grand coffre, le pouce de sa main droite se trouva pris sous le couvercle, que Rose n'eut pas la force d'arrêter à temps. Sa mère accourut : mais l'enfant, dissimulant sa douleur, glissait sa main sous son tablier en disant : « Ce n'est rien. » On s'aperçut bientôt qu'un dépôt de sang coagulé s'était formé sous l'ongle. Le chirurgien consulté appliqua d'abord un onguent corrosif qui dévora l'ongle en partie, puis il arracha avec des pinces ce qui en restait. Rose tendait sa petite main, et pendant qu'on lui ouvrait le doigt, s'efforçait de sourire et d'encourager sa mère qui tremblait pour elle. Le chirurgien ne revenait pas de surprise, et longtemps après, il avouait n'avoir jamais rencontré, dans sa longue carrière, d'héroïsme comparable à celui de cette enfant de trois ans.
Soumise plus tard à de nouvelles opérations non moins cruelles, Rose, loin de frémir, restait sereine et joyeuse, comme si elle eût eu déjà l'intuition que la douleur était sa voie et le moyen de prouver à Dieu son amour et sa soumission.
Un matin, tandis qu'elle s'amusait au jardin avec son frère aîné, celui-ci, écartant le voile de sa sœur, se mit à répandre de la terre dans ses cheveux. Rose qui recherchait avidement la souffrance aimait aussi la propreté : elle ne prit point cette souillure pour un badinage, et laissant là le jeu, s'éloigna au plus vite. « D'où vient cette susceptibilité? dit alors le petit espiègle; tu ne sais pas, ma sœur, que la chevelure des jeunes personnes est souvent une occasion de péché : au lieu donc de te complaire dans la tienne, tu ferais beaucoup mieux de la tenir pour ce qu'elle vaut. » L'apostrophe n'était sur les lèvres du frère qu'une nouvelle taquinerie : elle produisit un effet fort inattendu. Ce fut pour Rose un trait de lumière : elle comprit et l'horreur du péché et le prix inestimable de la vertu. Alors, sans hésiter, n'ayant alors que cinq ans, l'imitatrice de sainte Catherine de Sienne coupe sa blonde chevelure et fait le vœu de virginité perpétuelle.
Les onze Religieux, six de l'Ordre de Saint-Dominique et cinq de la Compagnie de Jésus, qui entendirent ses confessions, ont tous affirmé après sa mort qu'elle n'avait jamais commis la moindre faute vénielle contre ce vœu.
II
— L'obéissance fut la loi de la vie entière de notre angélique Sainte : à aucun prix elle ne se serait permis de transgresser un ordre, d'enfreindre une défense. Sa délicatesse à cet égard allait si loin qu'elle résolut, pour se maintenir dans une complète dépendance, de ne rien prendre par elle-même de ce qui était nécessaire à son travail journalier : elle priait donc chaque matin sa mère de lui remettre tout ce dont elle avait besoin. Ennuyée d'une importunité qui lui semblait peu sensée, sa mère lui dit un jour sur un ton de colère : « Me prends-tu donc pour ta servante ? Ne peux-tu pas me laisser tranquille, et pourvoir toi-même à tes nécessités ?» — « Pardonnez-moi, ma mère, répondit doucement la jeune fille; je voulais joindre au mérite de mon travail celui de l'obéissance et vous payer ainsi le tribut de mon respect filial : je tâcherai désormais d'apporter plus de discrétion dans mes demandes. »
Frappée de cette réponse, Marie Oliva voulut mettre à l'épreuve cet esprit d'obéissance. Un jour que l'enfant brodait des fleurs en soie sur une étoffe : « Tu t'y prends mal, lui dit-elle : tiens ton ouvrage autrement et passe la soie de telle façon. » Le conseil était contraire à toutes les règles de l'art. N'importe, Rose ne répliqua rien et fit ce qu'on lui commandait, quoiqu'elle sût gâter ainsi son travail. C'est ce qui arriva. Quelques heures après, nouvelle inspection de l'ouvrage et grande explosion de mécontentement. « Mais ces fleurs sont faites à l'envers ! mais ce sont des monstres et non des fleurs !» — « Malgré mon peu de goût, reprit l'enfant avec douceur, je trouvais comme vous, ma mère, ces fleurs fort mal réussies; mais je ne pouvais faire autrement sans m'écarter de la méthode que vous m'aviez donnée, et j'aime encore mieux obéir que suivre mon propre jugement. » Qui n'admirerait l'héroïsme de cette simple action ?
Rose s'était fait une loi de ne jamais boire sans permission, et, dans son amour de la pénitence, elle demandait cette permission tout au plus une fois en trois jours. Or sa mère, n'ayant pas remarqué ces intervalles, répondait parfois négativement: la jeune fille attendait patiemment que trois autres jours se fussent écoulés, et loin de se plaindre de ces refus, elle avoua même un jour qu'elle les trouvait trop rares.
— L'obéissance fut la loi de la vie entière de notre angélique Sainte : à aucun prix elle ne se serait permis de transgresser un ordre, d'enfreindre une défense. Sa délicatesse à cet égard allait si loin qu'elle résolut, pour se maintenir dans une complète dépendance, de ne rien prendre par elle-même de ce qui était nécessaire à son travail journalier : elle priait donc chaque matin sa mère de lui remettre tout ce dont elle avait besoin. Ennuyée d'une importunité qui lui semblait peu sensée, sa mère lui dit un jour sur un ton de colère : « Me prends-tu donc pour ta servante ? Ne peux-tu pas me laisser tranquille, et pourvoir toi-même à tes nécessités ?» — « Pardonnez-moi, ma mère, répondit doucement la jeune fille; je voulais joindre au mérite de mon travail celui de l'obéissance et vous payer ainsi le tribut de mon respect filial : je tâcherai désormais d'apporter plus de discrétion dans mes demandes. »
Frappée de cette réponse, Marie Oliva voulut mettre à l'épreuve cet esprit d'obéissance. Un jour que l'enfant brodait des fleurs en soie sur une étoffe : « Tu t'y prends mal, lui dit-elle : tiens ton ouvrage autrement et passe la soie de telle façon. » Le conseil était contraire à toutes les règles de l'art. N'importe, Rose ne répliqua rien et fit ce qu'on lui commandait, quoiqu'elle sût gâter ainsi son travail. C'est ce qui arriva. Quelques heures après, nouvelle inspection de l'ouvrage et grande explosion de mécontentement. « Mais ces fleurs sont faites à l'envers ! mais ce sont des monstres et non des fleurs !» — « Malgré mon peu de goût, reprit l'enfant avec douceur, je trouvais comme vous, ma mère, ces fleurs fort mal réussies; mais je ne pouvais faire autrement sans m'écarter de la méthode que vous m'aviez donnée, et j'aime encore mieux obéir que suivre mon propre jugement. » Qui n'admirerait l'héroïsme de cette simple action ?
Rose s'était fait une loi de ne jamais boire sans permission, et, dans son amour de la pénitence, elle demandait cette permission tout au plus une fois en trois jours. Or sa mère, n'ayant pas remarqué ces intervalles, répondait parfois négativement: la jeune fille attendait patiemment que trois autres jours se fussent écoulés, et loin de se plaindre de ces refus, elle avoua même un jour qu'elle les trouvait trop rares.
Les parents de Rose, avons-nous dit, n'étaient pas riches : il leur fallait travailler beaucoup pour élever la nombreuse famille que le Ciel leur avait donnée. L'aimable enfant le savait. Ardente et empressée, elle employait toute son activité à adoucir les moments de gêne où le nécessaire allait peut-être manquer. Elle était d'une adresse incomparable. Fait vraiment inouï et humainement inexplicable, tout en consacrant douze heures par jour à la prière, elle faisait encore plus de besogne en une journée que quatre ouvrières réunies. La chose a été attestée par un grand nombre de témoins. La famille de la Massa, chez qui demeura la Sainte, les trois dernières années de sa vie, déposa que ses ouvrages étaient en outre d'une incomparable beauté : ils se trouvaient aussi frais au moment où elle les terminait que si les Anges seuls y eussent mis la main, et les fleurs qui naissaient entre ses doigts rivalisaient avec celles des parterres.
Cette assistance miraculeuse ne s'étendait pas seulement aux travaux d'aiguille : elle relevait encore les autres industries de l'admirable vierge. Rose s'était réservé le soin du jardin de ses parents Elle y fit des semis, des greffes, des boutures et obtint des plantes remarquables, qu'elle vendait au marché de la ville. Mais voici la merveille. Les fleurs des diverses saisons s'épanouissaient ensemble dans ce jardin béni, et l'éclat de leurs couleurs, la suavité de leurs parfums dépassaient tout ce qu'on avait jamais vu et senti. Comme on demandait un jour à l'habile jardinière si la culture de ses plantes était de quelque utilité à sa famille : « C'est un fort petit commerce à la vérité, répondit-elle en souriant, mais la miséricorde de mon Fiancé céleste en augmente le bénéfice. »
Elle était l'ange du foyer. La maladie visitait-elle l'humble logis, Rose passait les jours et les nuits au chevet des infirmes et ne le quittait plus à moins d'en être arrachée par l'obligation de rendre quelque autre service. Elle faisait les lits, préparait les remèdes, et se prêtait aux choses mêmes les plus répugnantes. La mère comprit, sans doute, à la longue qu'elle possédait un trésor : toutefois son caractère violent lui faisait vite oublier les services rendus par sa plus jeune fille. Elle la trouvait exagérée dans ses pratiques pieuses. Son silence, ses longues oraisons, son aversion du monde l'exaspéraient à tel point qu'elle l'accablait 'injures, de soufflets et de coups ; Dieu le permettant ainsi pour donner à cette âme choisie un trait de ressemblance — et des plus saisissants — avec son divin Fils.
Les frères de notre Sainte voulaient, de leur côté, voir en elle un esprit dérangé ; ils lui prédisaient qu'elle finirait ses jours dans les cachots de l'Inquisition et la traitaient de fourbe et d'hypocrite. Douce et calme au milieu de ces orages, l'humble vierge supportait tout en patience, et savait allier la déférence la plus parfaite avec les pressantes réclamations de la grâce céleste. Appelée par Dieu, elle n'était plus du monde et ne devait plus vivre selon le monde. Aussi, quand l'obéissance la poussait hors de la voie crucifiante, comme elle s'ingéniait pour y rentrer! quelle sagacité surprenante pour trouver la pénitence dans ce qui semblait propre à flatter la nature ! Un jour, sa mère lui fit prendre pour coiffure une couronne de fleurs. Pour compenser l'éclat de cette parure, la jeune fille glissa en dessous une longue aiguille dont elle enfonça la pointe dans sa tête, en y plaçant les fleurs. Le port de cette couronne devint ainsi un tourment. Un autre jour, on commit l'imprudence de s'extasier devant la beauté de ses mains. C'en fut assez pour que la généreuse enfant plongeât dans la chaux vive ces mains qui furent affreusement brûlées. Pendant un mois, elle endura de grandes douleurs sans regretter une seule fois de s'être condamnée à ce supplice. La guérison recouvrée, Marie de Flores, pour rendre à la peau sa beauté première, se mit un soir à frictionner les doigts de sa fille avec une composition très estimée au Pérou, et les enferma dans des gants jusqu'au lendemain. En vain Rose avait-elle instamment demandé qu'on lui épargnât cette recherche. Elle dut se soumettre. Mais Dieu prit lui-même en mains sa défense. Une fois couchée et la lumière éteinte, la jeune fille venait, non sans peine, de céder au sommeil, quand une vive douleur la réveilla. Ses mains brûlaient comme si elles eussent été plongées dans le feu : des flammes s'en échappaient et éclairaient toute la chambre. Dans son effroi et craignant un incendie, Rose s'empressa de retirer ses gants et aussitôt le feu s'éteignit. Le lendemain, les mains gardaient encore des traces de brûlures; mais il fallut expliquer à la mère le prodige opéré.
Cette assistance miraculeuse ne s'étendait pas seulement aux travaux d'aiguille : elle relevait encore les autres industries de l'admirable vierge. Rose s'était réservé le soin du jardin de ses parents Elle y fit des semis, des greffes, des boutures et obtint des plantes remarquables, qu'elle vendait au marché de la ville. Mais voici la merveille. Les fleurs des diverses saisons s'épanouissaient ensemble dans ce jardin béni, et l'éclat de leurs couleurs, la suavité de leurs parfums dépassaient tout ce qu'on avait jamais vu et senti. Comme on demandait un jour à l'habile jardinière si la culture de ses plantes était de quelque utilité à sa famille : « C'est un fort petit commerce à la vérité, répondit-elle en souriant, mais la miséricorde de mon Fiancé céleste en augmente le bénéfice. »
Elle était l'ange du foyer. La maladie visitait-elle l'humble logis, Rose passait les jours et les nuits au chevet des infirmes et ne le quittait plus à moins d'en être arrachée par l'obligation de rendre quelque autre service. Elle faisait les lits, préparait les remèdes, et se prêtait aux choses mêmes les plus répugnantes. La mère comprit, sans doute, à la longue qu'elle possédait un trésor : toutefois son caractère violent lui faisait vite oublier les services rendus par sa plus jeune fille. Elle la trouvait exagérée dans ses pratiques pieuses. Son silence, ses longues oraisons, son aversion du monde l'exaspéraient à tel point qu'elle l'accablait 'injures, de soufflets et de coups ; Dieu le permettant ainsi pour donner à cette âme choisie un trait de ressemblance — et des plus saisissants — avec son divin Fils.
Les frères de notre Sainte voulaient, de leur côté, voir en elle un esprit dérangé ; ils lui prédisaient qu'elle finirait ses jours dans les cachots de l'Inquisition et la traitaient de fourbe et d'hypocrite. Douce et calme au milieu de ces orages, l'humble vierge supportait tout en patience, et savait allier la déférence la plus parfaite avec les pressantes réclamations de la grâce céleste. Appelée par Dieu, elle n'était plus du monde et ne devait plus vivre selon le monde. Aussi, quand l'obéissance la poussait hors de la voie crucifiante, comme elle s'ingéniait pour y rentrer! quelle sagacité surprenante pour trouver la pénitence dans ce qui semblait propre à flatter la nature ! Un jour, sa mère lui fit prendre pour coiffure une couronne de fleurs. Pour compenser l'éclat de cette parure, la jeune fille glissa en dessous une longue aiguille dont elle enfonça la pointe dans sa tête, en y plaçant les fleurs. Le port de cette couronne devint ainsi un tourment. Un autre jour, on commit l'imprudence de s'extasier devant la beauté de ses mains. C'en fut assez pour que la généreuse enfant plongeât dans la chaux vive ces mains qui furent affreusement brûlées. Pendant un mois, elle endura de grandes douleurs sans regretter une seule fois de s'être condamnée à ce supplice. La guérison recouvrée, Marie de Flores, pour rendre à la peau sa beauté première, se mit un soir à frictionner les doigts de sa fille avec une composition très estimée au Pérou, et les enferma dans des gants jusqu'au lendemain. En vain Rose avait-elle instamment demandé qu'on lui épargnât cette recherche. Elle dut se soumettre. Mais Dieu prit lui-même en mains sa défense. Une fois couchée et la lumière éteinte, la jeune fille venait, non sans peine, de céder au sommeil, quand une vive douleur la réveilla. Ses mains brûlaient comme si elles eussent été plongées dans le feu : des flammes s'en échappaient et éclairaient toute la chambre. Dans son effroi et craignant un incendie, Rose s'empressa de retirer ses gants et aussitôt le feu s'éteignit. Le lendemain, les mains gardaient encore des traces de brûlures; mais il fallut expliquer à la mère le prodige opéré.
Nous ne pouvons nous arrêter longtemps sur les moyens employés par cette jeune fille de quinze ans pour suivre l'attrait mystérieux qui l'emportait loin du monde et des frivolités terrestres. Parfois, si un ordre formel l'obligeait à paraître en société, elle se frottait le visage avec un poivre très mordant qui la défigurait et lui causait de grandes douleurs, ou encore elle se laissait tomber sur le pied une lourde pierre, et se trouvait contrainte de rester à la maison. Par d'héroïques stratagèmes, manifestement inspirés d'en haut, elle obtint enfin de se tenir éloignée de toute réunion mondaine et de suivre son goût pour la solitude et la retraite avec Dieu. Ses parents lui permirent de se construire au fond de leur jardin un ermitage rustique, mesurant cinq pieds de long sur quatre de large : une simple ouverture servait de fenêtre; un siège, une table et une grande croix formaient tout le mobilier. « C'est trop étroit, lui dit son confesseur, vous ne saunez rester dans un pareil réduit. » — « Oh ! répondit Rose, c'est bien assez grand pour Jésus et pour moi; tous les deux, nous y serons à l'aise. » Cette humble cabane fut pendant plusieurs années le lieu de retraite où elle venait s'entretenir avec son Bien-Aimé: chaque matin, dès l'aube, elle s'enfuyait dans sa chère cellule, et là, seule avec son Dieu, priait, travaillait, souffrait.
A Lima, comme dans tous les pays chauds et humides, les moustiques sont nombreux. L'ermitage de Rose, placé sous les arbres, en était infesté. Chose étrange, au lieu de la troubler par leurs désagréables piqûres, ils vivaient avec elle en bonne intelligence. Quand sa mère se hasardait dans la cellule, toute la troupe semblait se donner le mot pour la dévorer. « Sous cette plaie d'Egypte qui ne laissait aucun moment de repos, écrit l'un de ses biographes, Rose, au grand étonnement de ses visiteurs, demeurait tranquille et nullement tourmentée. »
A Lima, comme dans tous les pays chauds et humides, les moustiques sont nombreux. L'ermitage de Rose, placé sous les arbres, en était infesté. Chose étrange, au lieu de la troubler par leurs désagréables piqûres, ils vivaient avec elle en bonne intelligence. Quand sa mère se hasardait dans la cellule, toute la troupe semblait se donner le mot pour la dévorer. « Sous cette plaie d'Egypte qui ne laissait aucun moment de repos, écrit l'un de ses biographes, Rose, au grand étonnement de ses visiteurs, demeurait tranquille et nullement tourmentée. »
III
— Depuis longtemps déjà l'angélique enfant s'était éprise d'amour pour sainte Catherine de Sienne : le récit de sa vie avait ému profondément son âme. Elle brûlait de suivre de plus près l'héroïque vierge; aussi son rêve le plus cher était-il d'être admise parmi les Sœurs du Tiers-Ordre de la Pénitence. Mais nul chemin n'est sans épines : des difficultés surgirent qui parurent un moment rendre impossible la réalisation de tels désirs. Une tante de l'archevêque Turribius, fondatrice d'un couvent de Clarisses à Lima, crut faire une bonne œuvre en proposant la fille des Flores aux Religieuses nouvellement arrivées. Rose fut agréée sans même avoir été avertie. Tout en exprimant sa reconnaissance, elle demanda à réfléchir. La mère consultée refusa son consentement, et sa décision eût fait loi si elle ne s'était, trouvée en opposition avec le jugement des directeurs de Rose. Ceux-ci, pensant qu'une jeune fille d'une telle piété serait mieux à sa place dans un couvent qu'au milieu du monde, lui conseillèrent de sacrifier son attrait pour l'Ordre de Saint-Dominique, et d'entrer résolument dans le monastère disposé à l'accueillir. Rose crut voir dans cet avis la volonté de Dieu, et sans rien dire, quitta, un dimanche matin, la maison paternelle, accompagnée d'un de ses frères qu'elle avait mis dans le secret. Passant devant l'église de Saint-Dominique, elle voulut s'y arrêter pour prendre la bénédiction de Notre-Dame du Rosaire. A peine s'était-elle agenouillée, qu'elle se sentit comme rivée au sol. En vain essaya-t-elle de faire un mouvement : peine inutile. Son frère s'approche ; mais il eut beau déployer toute sa force, il ne put parvenir à la soulever. Dans cette extrémité, la candide enfant croit comprendre que Dieu n'approuve pas son projet. Levant les yeux vers Marie : « O ma Mère, dit-elle, je vous promets, si vous me délivrez, de retourner à la maison de mes parents et d'y rester jusqu'à ce que vous m'ordonniez d'en sortir. » A ces mots, elle vit la Madone lui sourire : en même temps la vie et le mouvement revenaient dans ses membres. Elle put se lever et partir.
— Depuis longtemps déjà l'angélique enfant s'était éprise d'amour pour sainte Catherine de Sienne : le récit de sa vie avait ému profondément son âme. Elle brûlait de suivre de plus près l'héroïque vierge; aussi son rêve le plus cher était-il d'être admise parmi les Sœurs du Tiers-Ordre de la Pénitence. Mais nul chemin n'est sans épines : des difficultés surgirent qui parurent un moment rendre impossible la réalisation de tels désirs. Une tante de l'archevêque Turribius, fondatrice d'un couvent de Clarisses à Lima, crut faire une bonne œuvre en proposant la fille des Flores aux Religieuses nouvellement arrivées. Rose fut agréée sans même avoir été avertie. Tout en exprimant sa reconnaissance, elle demanda à réfléchir. La mère consultée refusa son consentement, et sa décision eût fait loi si elle ne s'était, trouvée en opposition avec le jugement des directeurs de Rose. Ceux-ci, pensant qu'une jeune fille d'une telle piété serait mieux à sa place dans un couvent qu'au milieu du monde, lui conseillèrent de sacrifier son attrait pour l'Ordre de Saint-Dominique, et d'entrer résolument dans le monastère disposé à l'accueillir. Rose crut voir dans cet avis la volonté de Dieu, et sans rien dire, quitta, un dimanche matin, la maison paternelle, accompagnée d'un de ses frères qu'elle avait mis dans le secret. Passant devant l'église de Saint-Dominique, elle voulut s'y arrêter pour prendre la bénédiction de Notre-Dame du Rosaire. A peine s'était-elle agenouillée, qu'elle se sentit comme rivée au sol. En vain essaya-t-elle de faire un mouvement : peine inutile. Son frère s'approche ; mais il eut beau déployer toute sa force, il ne put parvenir à la soulever. Dans cette extrémité, la candide enfant croit comprendre que Dieu n'approuve pas son projet. Levant les yeux vers Marie : « O ma Mère, dit-elle, je vous promets, si vous me délivrez, de retourner à la maison de mes parents et d'y rester jusqu'à ce que vous m'ordonniez d'en sortir. » A ces mots, elle vit la Madone lui sourire : en même temps la vie et le mouvement revenaient dans ses membres. Elle put se lever et partir.
Assurée cette fois de la volonté divine, Rose revint à son désir d'appartenir à l'Ordre de sa protectrice, sainte Catherine de Sienne. Une circonstance singulière l'affermit dans cette résolution. Un jour qu'avec quelques pieuses jeunes filles, elle était occupée à orner une grande statue de la Sainte que l'on devait porter en procession à travers les rues, elle vit, pendant un temps assez long, un papillon noir et blanc voltiger autour d'elle, passant et repassant comme avec insistance devant ses yeux. En même temps une lumière intérieure lui fit comprendre que Dieu, par ce signe, l'autorisait à prendre l’habit blanc et noir du Tiers-Ordre dominicain. Sans plus tarder, elle demanda le consentement de sa famille, qui ne le refusa pas, et, le jour de Saint-Laurent 1606, elle reçut des mains de son confesseur, le Père Alphonse Vélasquez, le vêtement tant désiré de la Pénitence de Saint-Dominique. Elle avait vingt ans.
Or, à cette époque, le receveur des domaines royaux, Gonzalve de la Massa, qui fréquentait la famille de Rose, et tenait notre Sainte en grande estime, la pressait d'entrer chez les Carmélites. La vie de Tertiaire dans le monde ne lui semblait ni assez élevée, ni assez sûre pour Rose; lui-même s'offrait pour constituer la dot et aplanir toutes les autres difficultés. Rose, craignant de lui déplaire par un refus formel, demanda que l'on soumît la proposition à l'examen de quatre théologiens de l'Ordre de Saint-Dominique, promettant de suivre leur décision. 11 arriva que deux des théologiens opinèrent pour le Carmel et deux pour le Tiers-Ordre : et telle fut la ténacité des deux partis, qu'aucun ne voulut céder. Faute de majorité, Rose déclara qu'elle restait dans la voie où elle était entrée. Mais l'ennemi des âmes ne se tint pas pour battu. Ayant échoué en se servant des autres, il essaya d'entrer directement en lice pour lui enlever un habit gagné au prix de tant de luttes. Il lui suggéra qu'elle était indigne de le porter.
« Blanche au dehors, lui disait-il, noire au dedans, c'est pure hypocrisie. Tu veux passer pour une Sainte, et c'est tout. » De fait, quand la jeune fille, vêtue des livrées dominicaines, et marchant avec une modestie ravissante, passait dans les rues, on se la montrait du doigt et plus d'un la comparait tout haut à la vierge de Sienne. Profondément affectée de tels hommages, la pauvre enfant n'osait plus sortir et ne savait à quoi se résoudre. Dans son angoisse, elle eut recours à Notre-Dame du Saint Rosaire. A peine fut-elle à genoux devant l'autel que toute inquiétude disparut, son visage abattu reprit sa beauté sereine et une douce splendeur forma autour de sa tête comme une auréole de gloire. Quelques tertiaires présentes s'extasiaient devant ce spectacle. Rose les aperçut et toute joyeuse leur dit : « Courage, mes Sœurs, louons Dieu dont la bonté nous tient unies ensemble par un lien d'indestructible charité. » Satan était vaincu. C'est à partir de ce moment que le confesseur de Rose la vit plusieurs fois prendre et garder pendant quelques instants les traits de sainte Catherine.
Or, à cette époque, le receveur des domaines royaux, Gonzalve de la Massa, qui fréquentait la famille de Rose, et tenait notre Sainte en grande estime, la pressait d'entrer chez les Carmélites. La vie de Tertiaire dans le monde ne lui semblait ni assez élevée, ni assez sûre pour Rose; lui-même s'offrait pour constituer la dot et aplanir toutes les autres difficultés. Rose, craignant de lui déplaire par un refus formel, demanda que l'on soumît la proposition à l'examen de quatre théologiens de l'Ordre de Saint-Dominique, promettant de suivre leur décision. 11 arriva que deux des théologiens opinèrent pour le Carmel et deux pour le Tiers-Ordre : et telle fut la ténacité des deux partis, qu'aucun ne voulut céder. Faute de majorité, Rose déclara qu'elle restait dans la voie où elle était entrée. Mais l'ennemi des âmes ne se tint pas pour battu. Ayant échoué en se servant des autres, il essaya d'entrer directement en lice pour lui enlever un habit gagné au prix de tant de luttes. Il lui suggéra qu'elle était indigne de le porter.
« Blanche au dehors, lui disait-il, noire au dedans, c'est pure hypocrisie. Tu veux passer pour une Sainte, et c'est tout. » De fait, quand la jeune fille, vêtue des livrées dominicaines, et marchant avec une modestie ravissante, passait dans les rues, on se la montrait du doigt et plus d'un la comparait tout haut à la vierge de Sienne. Profondément affectée de tels hommages, la pauvre enfant n'osait plus sortir et ne savait à quoi se résoudre. Dans son angoisse, elle eut recours à Notre-Dame du Saint Rosaire. A peine fut-elle à genoux devant l'autel que toute inquiétude disparut, son visage abattu reprit sa beauté sereine et une douce splendeur forma autour de sa tête comme une auréole de gloire. Quelques tertiaires présentes s'extasiaient devant ce spectacle. Rose les aperçut et toute joyeuse leur dit : « Courage, mes Sœurs, louons Dieu dont la bonté nous tient unies ensemble par un lien d'indestructible charité. » Satan était vaincu. C'est à partir de ce moment que le confesseur de Rose la vit plusieurs fois prendre et garder pendant quelques instants les traits de sainte Catherine.
IV
— Fille de saint Dominique, Rose de Sainte-Marie entendait justifier ce beau titre pour réaliser, dans la mesure du possible, le type achevé que Dieu lui-même lui mettait sous les yeux. C'est de ce côté qu'elle va diriger ses efforts, et nous allons voir quelle base solide elle posa, par l'humilité et la pénitence, à la vie de sublime contemplation où elle fut élevée.
Notre Sainte ne se bornait pas à recevoir avec patience et avec joie les injures et les railleries, de quelque côté qu'elles vinssent : pensant toujours en avoir mérité davantage, elle avait l'habitude, quand on l'accusait, d'amplifier encore ce qu'on lui imputait, comme si, à l'entendre, elle eût été coupable de grands crimes et digne d'être méprisée et maltraitée de tous.
Rien ne lui était plus insupportable que les louanges : elles étaient pour elle comme un trait acéré qui semblait percer son cœur ; à ses gémissements et à ses larmes on pouvait comprendre combien ces discours flatteurs lui étaient à charge. Si une adversité, si un accident fâcheux tombait sur sa famille, elle l'attribuait sérieusement à ses fautes, et comme elle se croyait très sincèrement la créature la plus misérable qui fût au monde, elle désirait vivement voir les autres partager sa conviction. Quand elle se présentait au saint tribunal, c'était avec une abondance de larmes et des soupirs qui l'auraient fait aisément passer pour une insigne pécheresse. Toutefois cette contrition si extraordinaire était toujours accompagnée et relevée par les ardeurs croissantes de la charité, et c'est dans cet esprit qu'avant de commencer, elle disait à son confesseur : « Dieu soit avec vous, mon Père. Que Jésus soit notre amour ! quand donc viendra le jour où nous l'aimerons parfaitement? Ah! qui ne l'aime pas, ou il ne le connaît pas ou il est sans cœur. » Outre les confessions sacramentelles, qu'elle renouvelait plusieurs fois la semaine, elle en faisait une spirituelle chaque jour, aux pieds de son Père saint Dominique : elle lui accusait en détail tout ce qui pouvait être l'ombre d'une négligence ; puis elle demandait humblement au Seigneur, par les mérites du saint Patriarche, le pardon et le remède.
Elle cachait avec soin ses maladies, pour augmenter ses souffrances et aussi pour éviter d'attirer l'attention. Mais, ce qu'elle cherchait à dérober avec plus de soin encore, c'étaient ses progrès dans la vertu et les faveurs extraordinaires qu'elle recevait de Dieu. Rose ne parlait jamais de ces dernières que pressée par l'obéissance et avec une extrême réserve. « Dès mon enfance, déclara-t-elle un jour, j'ai supplié Dieu de ne pas permettre que les grâces opérées en moi par sa bonté fussent manifestées au dehors, et, connaissant la sincérité de ma prière, il a daigné m'exaucer. »
Si prodigieuse que nous paraisse sa vie, il est clair d'après cette parole que bien des merveilles nous en sont restées inconnues. Cependant Rose ne pouvait soustraire aux regards des hommes beaucoup d'actes héroïques: ses jeûnes et ses abstinences étaient forcément connus de ceux qui vivaient avec elle.
Dès son plus bas âge, elle s'imposait de nombreuses privations et s'interdit, entre autres choses, l'usage des fruits. A six ans, elle commença à jeûner au pain et à l'eau trois fois la semaine. Par une de ces pieuses adresses qu'on rencontre chez les Saints, elle avait trouvé le moyen de mortifier son appétit à la table commune, et cela, sous les yeux de sa mère, si prompte, pour la moindre indisposition, à accuser les rigueurs excessives de sa fille. Une servante Indienne, nommée Marianne, avait fini, à force d'amitié et de caresses de la part de Rose, par devenir un instrument docile des pénitences de sa jeune maîtresse. Rose obtint qu'à chaque repas, sous un prétexte quelconque, Marianne lui servît un mets spécial, composé de quelques herbes sauvages soigneusement dissimulées dans un semblant d'apprêt. Quelquefois elle s'en allait dans les champs à la cueillette de plantes ou racines nauséabondes, pour en fabriquer une sorte de liqueur mélangée d'absinthe et de fiel dont elle arrosait ses aliments, de sorte qu'on ne saurait vraiment dire si elle ne souffrait davantage en mangeant qu'en s'abstenant de manger. Les jours de jeûne ecclésiastique, elle se bornait à prendre, une seule fois, un peu de pain et d'eau. On la vit, pendant des Carêmes entiers, se sustenter seulement avec cinq pépins d'orange ou de citron chaque jour ; on la vit rester sept semaines sans boire, malgré les chaleurs insupportables du pays.
— Fille de saint Dominique, Rose de Sainte-Marie entendait justifier ce beau titre pour réaliser, dans la mesure du possible, le type achevé que Dieu lui-même lui mettait sous les yeux. C'est de ce côté qu'elle va diriger ses efforts, et nous allons voir quelle base solide elle posa, par l'humilité et la pénitence, à la vie de sublime contemplation où elle fut élevée.
Notre Sainte ne se bornait pas à recevoir avec patience et avec joie les injures et les railleries, de quelque côté qu'elles vinssent : pensant toujours en avoir mérité davantage, elle avait l'habitude, quand on l'accusait, d'amplifier encore ce qu'on lui imputait, comme si, à l'entendre, elle eût été coupable de grands crimes et digne d'être méprisée et maltraitée de tous.
Rien ne lui était plus insupportable que les louanges : elles étaient pour elle comme un trait acéré qui semblait percer son cœur ; à ses gémissements et à ses larmes on pouvait comprendre combien ces discours flatteurs lui étaient à charge. Si une adversité, si un accident fâcheux tombait sur sa famille, elle l'attribuait sérieusement à ses fautes, et comme elle se croyait très sincèrement la créature la plus misérable qui fût au monde, elle désirait vivement voir les autres partager sa conviction. Quand elle se présentait au saint tribunal, c'était avec une abondance de larmes et des soupirs qui l'auraient fait aisément passer pour une insigne pécheresse. Toutefois cette contrition si extraordinaire était toujours accompagnée et relevée par les ardeurs croissantes de la charité, et c'est dans cet esprit qu'avant de commencer, elle disait à son confesseur : « Dieu soit avec vous, mon Père. Que Jésus soit notre amour ! quand donc viendra le jour où nous l'aimerons parfaitement? Ah! qui ne l'aime pas, ou il ne le connaît pas ou il est sans cœur. » Outre les confessions sacramentelles, qu'elle renouvelait plusieurs fois la semaine, elle en faisait une spirituelle chaque jour, aux pieds de son Père saint Dominique : elle lui accusait en détail tout ce qui pouvait être l'ombre d'une négligence ; puis elle demandait humblement au Seigneur, par les mérites du saint Patriarche, le pardon et le remède.
Elle cachait avec soin ses maladies, pour augmenter ses souffrances et aussi pour éviter d'attirer l'attention. Mais, ce qu'elle cherchait à dérober avec plus de soin encore, c'étaient ses progrès dans la vertu et les faveurs extraordinaires qu'elle recevait de Dieu. Rose ne parlait jamais de ces dernières que pressée par l'obéissance et avec une extrême réserve. « Dès mon enfance, déclara-t-elle un jour, j'ai supplié Dieu de ne pas permettre que les grâces opérées en moi par sa bonté fussent manifestées au dehors, et, connaissant la sincérité de ma prière, il a daigné m'exaucer. »
Si prodigieuse que nous paraisse sa vie, il est clair d'après cette parole que bien des merveilles nous en sont restées inconnues. Cependant Rose ne pouvait soustraire aux regards des hommes beaucoup d'actes héroïques: ses jeûnes et ses abstinences étaient forcément connus de ceux qui vivaient avec elle.
Dès son plus bas âge, elle s'imposait de nombreuses privations et s'interdit, entre autres choses, l'usage des fruits. A six ans, elle commença à jeûner au pain et à l'eau trois fois la semaine. Par une de ces pieuses adresses qu'on rencontre chez les Saints, elle avait trouvé le moyen de mortifier son appétit à la table commune, et cela, sous les yeux de sa mère, si prompte, pour la moindre indisposition, à accuser les rigueurs excessives de sa fille. Une servante Indienne, nommée Marianne, avait fini, à force d'amitié et de caresses de la part de Rose, par devenir un instrument docile des pénitences de sa jeune maîtresse. Rose obtint qu'à chaque repas, sous un prétexte quelconque, Marianne lui servît un mets spécial, composé de quelques herbes sauvages soigneusement dissimulées dans un semblant d'apprêt. Quelquefois elle s'en allait dans les champs à la cueillette de plantes ou racines nauséabondes, pour en fabriquer une sorte de liqueur mélangée d'absinthe et de fiel dont elle arrosait ses aliments, de sorte qu'on ne saurait vraiment dire si elle ne souffrait davantage en mangeant qu'en s'abstenant de manger. Les jours de jeûne ecclésiastique, elle se bornait à prendre, une seule fois, un peu de pain et d'eau. On la vit, pendant des Carêmes entiers, se sustenter seulement avec cinq pépins d'orange ou de citron chaque jour ; on la vit rester sept semaines sans boire, malgré les chaleurs insupportables du pays.
en de ce qui pouvait la faire ressembler à Jésus souffrant ne lui paraissait au-dessus de ses forces. Dès sa quatorzième année, elle sortait, la nuit, dans le jardin, et, chargeant ses épaules meurtries par les disciplines d'une grande et lourde croix, elle marchait à pas lents dans les allées, méditant sur le trajet douloureux du Calvaire et se laissant parfois tomber à terre pour mieux imiter le Sauveur. Elle accomplissait ce pèlerinage pieds nus et par les plus rigoureuses températures.
Quoique son corps fût fort affaibli par les jeûnes, Rose ne laissait pas de pratiquer d'autres austérités presque incroyables. Elle se fit un cilice de crins, hérissé de pointes d'aiguilles et descendant jusqu'au-dessous des genoux. Elle le porta longtemps et ne le quitta que par obéissance. Mais aussitôt elle le remplaça par un sac grossier, dont le poids accablant et les aspérités ne lui permettaient de faire aucun mouvement sans ressentir dans tous ses membres un douloureux martyre.
Elle s'était tressé une discipline de cordes très rudes et armées de gros nœuds, et en faisait usage tous les jours, quelquefois à plusieurs reprises. Elle se servait aussi de chaînettes de fer, et avec tant de force que son sang jaillissait contre les murailles.
Elle se ceignit les reins d'une chaîne de fer à trois tours, la ferma d'un cadenas et en jeta la clef dans un puits. Cette ceinture, pénétrant dans les chairs, produisit à la longue des douleurs intolérables, auxquelles on ne pouvait apporter de soulagement par suite de la précaution héroïque de faire disparaître la clef du cadenas. La prière de la douce victime fit céder l'obstacle ; un soir, la serrure s'ouvrit par miracle et la chaîne tomba à terre.
Rose se rappela qu'à l'invitation du Sauveur, sainte Catherine de Sienne avait porté la couronne d'épines : devenue sa sœur par le Tiers-Ordre, elle aspirait à lui ressembler en ce point comme en tant d'autres. Après avoir essayé d'une couronne tressée de cordes et d'épines, elle se procura une lame d'argent qu'elle courba en cercle, munit d'un triple rang de clous très aigus, et serra fortement autour de sa tête, la recouvrant de son voile. De temps en temps, principalement le matin, en faisant sa toilette, elle changeait la position de sa couronne, afin de multiplier les plaies.
Quand parfois quelque mouvement tendait les muscles de la tête, sa souffrance était si vive que son visage se contractait et qu'elle perdait l'usage de la parole. Longtemps on ignora autour d'elle cette effroyable pénitence. Mais un jour que le père de Rose, une verge à la main, poursuivait un de ses fils pour le corriger, il heurta la jeune fille à l'endroit de la couronne, et aussitôt trois jets de sang s'échappèrent de son front. Rose se retira précipitamment dans sa chambre; sa mère l'y suivit, et demeura interdite en apercevant le sanglant bandeau. Elle en parla au confesseur de Rose, Juan de Villalobos, recteur du collège des Jésuites, lequel se fit apporter la couronne, qu'il avait autorisée sans l'avoir vue, et voulut dissuader sa pénitente de porter désormais le terrible instrument. Mais celle-ci plaida si bien sa cause, que le Père se contenta d'émousser avec une lime la pointe trop acérée des clous, et laissa l'héroïque vierge suivre l'inspiration de l'Esprit Saint.
Ce n'est pas tout. Rose, remarquant un jour que dans la répartition des pénitences ses pieds étaient épargnés, imagina de les exposer nus à la bouche d'un four embrasé, si bien que depuis la plante des pieds jusqu'au sommet de la tête, il ne restait rien en elle qui n'eût sa part d'expiation.
Si la journée de Rose était ainsi remplie de mortifications de tout genre, la nuit, elle aussi, avait son tour. Après divers essais, Rose inventa un lit plutôt de torture que de repos. Elle plaça, sur une longue planche, des morceaux de bois non equarris, les lia avec des cordes et remplit les intervalles de cailloux pointus, de débris de tuile et de vaisselle. Comme oreiller, elle se servit successivement d'une bûche, d'une pierre rugueuse, d'un sac garni de copeaux et de fragments de jonc ou d'osier qui lui écorchaient le visage. Avant de se coucher, Rose remplissait sa bouche d'un breuvage de fiel qu'elle tenait en réserve dans un flacon près de son lit. Ce breuvage amer lui causait, surtout au réveil, une inflammation du gosier accompagnée d'une soif inextinguible.
L'on aurait tort de croire que l'habitude de la souffrance en ôtâî à notre Sainte ou en diminuât même la sensation. Maintes fois la pauvre enfant ne pouvait approcher sans frémir de sa terrible couche. Un soir, elle luttait plus péniblement que de coutume contre la répugnance de la nature, quand Jésus-Christ lui apparut sous une forme visible. « Souviens-toi, ma fille, dit-il, que le lit de la croix sur lequel je m'endormis du sommeil de la mort était plus dur, plus étroit, plus effrayant que le tien ! » Consolée par ces paroles, Rose reprit courage, et pendant seize années continua cette horrible macération.
Si pénible et si agité que dût être le sommeil sur une pareille couche, encore voulait-elle vaincre cet ennemi, le plus difficile à terrasser, de l'aveu de sainte Catherine elle-même. Sur les vingt-quatre heures de la journée, Rose en donnait douze à la prière, dix au travail des mains et réduisit à deux heures le temps consacré au repos et aux autres nécessités de la vie. Mais quelle violence il fallut faire à la nature pour obtenir un tel résultat! L'héroïque jeune fille avait enfoncé un très gros clou dans le mur de sa chambre, à six pieds environ de hauteur. Dès que le sommeil la poursuivait, elle venait se pendre à ce clou par les cheveux qu'elle avait gardés sur le devant de la tête, et lorsqu'elle sentait qu'ils allaient céder, elle appuyait la pointe des pieds sur le plancher. Elle passait ainsi des nuits entières, veillant et priant avec Notre-Seigneur. En outre, elle fit faire une croix dans les bras de laquelle étaient fixés deux clous, capables de supporter le poids de son corps. Voulait-elle prier plus longuement la nuit? elle dressait cette croix contre la muraille et s'y tenait suspendue pendant son oraison. C'est à la suite de cette pénitence qu'elle n'eut plus de combats à soutenir contre le sommeil. L'ennemi était vaincu par le même instrument qui a vaincu le péché.
Quoique son corps fût fort affaibli par les jeûnes, Rose ne laissait pas de pratiquer d'autres austérités presque incroyables. Elle se fit un cilice de crins, hérissé de pointes d'aiguilles et descendant jusqu'au-dessous des genoux. Elle le porta longtemps et ne le quitta que par obéissance. Mais aussitôt elle le remplaça par un sac grossier, dont le poids accablant et les aspérités ne lui permettaient de faire aucun mouvement sans ressentir dans tous ses membres un douloureux martyre.
Elle s'était tressé une discipline de cordes très rudes et armées de gros nœuds, et en faisait usage tous les jours, quelquefois à plusieurs reprises. Elle se servait aussi de chaînettes de fer, et avec tant de force que son sang jaillissait contre les murailles.
Elle se ceignit les reins d'une chaîne de fer à trois tours, la ferma d'un cadenas et en jeta la clef dans un puits. Cette ceinture, pénétrant dans les chairs, produisit à la longue des douleurs intolérables, auxquelles on ne pouvait apporter de soulagement par suite de la précaution héroïque de faire disparaître la clef du cadenas. La prière de la douce victime fit céder l'obstacle ; un soir, la serrure s'ouvrit par miracle et la chaîne tomba à terre.
Rose se rappela qu'à l'invitation du Sauveur, sainte Catherine de Sienne avait porté la couronne d'épines : devenue sa sœur par le Tiers-Ordre, elle aspirait à lui ressembler en ce point comme en tant d'autres. Après avoir essayé d'une couronne tressée de cordes et d'épines, elle se procura une lame d'argent qu'elle courba en cercle, munit d'un triple rang de clous très aigus, et serra fortement autour de sa tête, la recouvrant de son voile. De temps en temps, principalement le matin, en faisant sa toilette, elle changeait la position de sa couronne, afin de multiplier les plaies.
Quand parfois quelque mouvement tendait les muscles de la tête, sa souffrance était si vive que son visage se contractait et qu'elle perdait l'usage de la parole. Longtemps on ignora autour d'elle cette effroyable pénitence. Mais un jour que le père de Rose, une verge à la main, poursuivait un de ses fils pour le corriger, il heurta la jeune fille à l'endroit de la couronne, et aussitôt trois jets de sang s'échappèrent de son front. Rose se retira précipitamment dans sa chambre; sa mère l'y suivit, et demeura interdite en apercevant le sanglant bandeau. Elle en parla au confesseur de Rose, Juan de Villalobos, recteur du collège des Jésuites, lequel se fit apporter la couronne, qu'il avait autorisée sans l'avoir vue, et voulut dissuader sa pénitente de porter désormais le terrible instrument. Mais celle-ci plaida si bien sa cause, que le Père se contenta d'émousser avec une lime la pointe trop acérée des clous, et laissa l'héroïque vierge suivre l'inspiration de l'Esprit Saint.
Ce n'est pas tout. Rose, remarquant un jour que dans la répartition des pénitences ses pieds étaient épargnés, imagina de les exposer nus à la bouche d'un four embrasé, si bien que depuis la plante des pieds jusqu'au sommet de la tête, il ne restait rien en elle qui n'eût sa part d'expiation.
Si la journée de Rose était ainsi remplie de mortifications de tout genre, la nuit, elle aussi, avait son tour. Après divers essais, Rose inventa un lit plutôt de torture que de repos. Elle plaça, sur une longue planche, des morceaux de bois non equarris, les lia avec des cordes et remplit les intervalles de cailloux pointus, de débris de tuile et de vaisselle. Comme oreiller, elle se servit successivement d'une bûche, d'une pierre rugueuse, d'un sac garni de copeaux et de fragments de jonc ou d'osier qui lui écorchaient le visage. Avant de se coucher, Rose remplissait sa bouche d'un breuvage de fiel qu'elle tenait en réserve dans un flacon près de son lit. Ce breuvage amer lui causait, surtout au réveil, une inflammation du gosier accompagnée d'une soif inextinguible.
L'on aurait tort de croire que l'habitude de la souffrance en ôtâî à notre Sainte ou en diminuât même la sensation. Maintes fois la pauvre enfant ne pouvait approcher sans frémir de sa terrible couche. Un soir, elle luttait plus péniblement que de coutume contre la répugnance de la nature, quand Jésus-Christ lui apparut sous une forme visible. « Souviens-toi, ma fille, dit-il, que le lit de la croix sur lequel je m'endormis du sommeil de la mort était plus dur, plus étroit, plus effrayant que le tien ! » Consolée par ces paroles, Rose reprit courage, et pendant seize années continua cette horrible macération.
Si pénible et si agité que dût être le sommeil sur une pareille couche, encore voulait-elle vaincre cet ennemi, le plus difficile à terrasser, de l'aveu de sainte Catherine elle-même. Sur les vingt-quatre heures de la journée, Rose en donnait douze à la prière, dix au travail des mains et réduisit à deux heures le temps consacré au repos et aux autres nécessités de la vie. Mais quelle violence il fallut faire à la nature pour obtenir un tel résultat! L'héroïque jeune fille avait enfoncé un très gros clou dans le mur de sa chambre, à six pieds environ de hauteur. Dès que le sommeil la poursuivait, elle venait se pendre à ce clou par les cheveux qu'elle avait gardés sur le devant de la tête, et lorsqu'elle sentait qu'ils allaient céder, elle appuyait la pointe des pieds sur le plancher. Elle passait ainsi des nuits entières, veillant et priant avec Notre-Seigneur. En outre, elle fit faire une croix dans les bras de laquelle étaient fixés deux clous, capables de supporter le poids de son corps. Voulait-elle prier plus longuement la nuit? elle dressait cette croix contre la muraille et s'y tenait suspendue pendant son oraison. C'est à la suite de cette pénitence qu'elle n'eut plus de combats à soutenir contre le sommeil. L'ennemi était vaincu par le même instrument qui a vaincu le péché.
V
— Assurément une vie de mortifications si extraordinaires ne saurait être proposée pour modèle : les voies des élus ne sont pas les mêmes pour tous. Néanmoins, ce spectacle, propre à épouvanter notre faiblesse, ne doit pas nous décourager : tout en louant Dieu, toujours admirable dans ses Saints, nous pouvons, sans viser si haut, suivre au moins la vierge de Lima dans la pratique de vertus plus à notre portée, qu'elle savait faire éclore sur chacune de ses douleurs.
Dans cette existence, semée de merveilles sans nombre, il est un fait peut-être plus admirable, c'est de voir la frêle adolescente, malgré ses maladies et ses pénitences, toujours la première au travail, toujours douce et affable, montrant une gaieté qui faisait le charme de ses parents et de ses amis. Prétendra-t-on qu'il n'y a rien à glaner ici?
Mais là ne se termine point le chapitre des souffrances de notre bienheureuse Sœur. Une âme prédestinée comme la sienne pour être, au milieu du monde, une représentation vivante de Jésus crucifié, devait connaître tous les genres de peines, et spécialement les peines intérieures. « Parce que vous étiez agréable à Dieu, disait l'archange Raphaël à Tobie, il a été nécessaire que la tentation vous éprouvât. » II est pour les âmes justes, en effet, des heures ^ombres, qui succèdent par intervalles aux merveilleuses clartés de l'oraison, et aux jouissances sensibles de la grâce. Rose connut cette épreuve et y montra un prodigieux courage. Un changement subit s'opérait parfois dans son intérieur : elle se voyait seule dans un désert, au milieu d'une nuit épaisse : tout sentiment des choses de Dieu avait disparu. C'était comme une espèce de mort et de déchirement, une sorte de réprobation, qui lui faisait crier comme Jésus mourant : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonnée ? »
L'espace de quinze années, il ne se passa pas un jour que la jeune vierge ne fût ainsi réduite à une mystérieuse agonie, durant une heure et plus ; l'habitude, loin de diminuer son tourment, ne servait qu'à en augmenter la rigueur. Les consolations qui suivaient, « inondaient, il est vrai, son âme en proportion de la grandeur de ses peines », mais le lendemain, à heure fixe, le même supplice recommençait. Il fallait que le calice fût bien amer pour que cette Sainte, si patiente et si mortifiée, priât Dieu de le détourner de ses lèvres. Mais incontinent, elle ajoutait : « Que votre volonté se fasse et non pas la mienne », et cette complète soumission lui apportait un peu de soulagement.
Ce n'était là du reste qu'un surcroît ajouté à ses peines ordinaires : la souffrance était l'état normal de sa vie. Dans son amour généreux pour Jésus-Christ, remarque un historien, elle eût rougi de se voir sans croix un seul instant : le Bien-Aimé de son cœur ne le permit pas. Rose eut à souffrir de tous les côtés à la fois : de la part de sa famille qui, croyant à un état fiévreux, voulait l'obliger à force remèdes : de la part même de directeurs inexpérimentés, trop prompts à rejeter sur la rêverie, l'imagination, l'excès du jeûne ou de la fatigue, les phénomènes extraordinaires dont elle était l'objet ; enfin les maladies ne la quittèrent jamais complètement.
La conduite de Dieu sur cette âme d'élite impressionna les plus fameux théologiens de l'Université de Lima, et l'on jugea utile de soumettre la fille de saint Dominique à de longs et minutieux interrogatoires. Elle répondit à tout sans hésitation. Avant de lever la séance, les docteurs déclarèrent à l'unanimité : « 1° que Rose était arrivée à l'oraison d'union par la yoie la plus directe et sans avoir presque passé par la voie purgative, le Seigneur ayant attiré son cœur à lui dès sa plus tendre enfance; 2° qu'elle avait supporté avec un courage héroïque la plus accablante épreuve qui se puisse imaginer, et qu'elle avait gardé dans cet état d'abandon et de désolation une soumission parfaite à la volonté divine. »
A dater de ce moment, elle fut regardée par les hommes de piété qui eurent occasion de la connaître comme une âme remplie de l'Esprit de Dieu, possédant le don de sagesse et gouvernée par une science divinement infuse. Un jour qu'elle se trouvait à l'église de Saint-Dominique, elle pria le Frère sacristain d'appeler son confesseur. Le Frère se rend aussitôt vers le Père de Lorenzana, religieux de grand savoir et de haute perfection, et lui dit : « Mon Père, la petite Rose est là, qui vous attend. — Ah ! mon Frère, répondit le saint homme, que dites-vous? cette Rose que vous appelez petite, l'univers entier connaîtra un jour sa grandeur devant Dieu. »
— Assurément une vie de mortifications si extraordinaires ne saurait être proposée pour modèle : les voies des élus ne sont pas les mêmes pour tous. Néanmoins, ce spectacle, propre à épouvanter notre faiblesse, ne doit pas nous décourager : tout en louant Dieu, toujours admirable dans ses Saints, nous pouvons, sans viser si haut, suivre au moins la vierge de Lima dans la pratique de vertus plus à notre portée, qu'elle savait faire éclore sur chacune de ses douleurs.
Dans cette existence, semée de merveilles sans nombre, il est un fait peut-être plus admirable, c'est de voir la frêle adolescente, malgré ses maladies et ses pénitences, toujours la première au travail, toujours douce et affable, montrant une gaieté qui faisait le charme de ses parents et de ses amis. Prétendra-t-on qu'il n'y a rien à glaner ici?
Mais là ne se termine point le chapitre des souffrances de notre bienheureuse Sœur. Une âme prédestinée comme la sienne pour être, au milieu du monde, une représentation vivante de Jésus crucifié, devait connaître tous les genres de peines, et spécialement les peines intérieures. « Parce que vous étiez agréable à Dieu, disait l'archange Raphaël à Tobie, il a été nécessaire que la tentation vous éprouvât. » II est pour les âmes justes, en effet, des heures ^ombres, qui succèdent par intervalles aux merveilleuses clartés de l'oraison, et aux jouissances sensibles de la grâce. Rose connut cette épreuve et y montra un prodigieux courage. Un changement subit s'opérait parfois dans son intérieur : elle se voyait seule dans un désert, au milieu d'une nuit épaisse : tout sentiment des choses de Dieu avait disparu. C'était comme une espèce de mort et de déchirement, une sorte de réprobation, qui lui faisait crier comme Jésus mourant : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonnée ? »
L'espace de quinze années, il ne se passa pas un jour que la jeune vierge ne fût ainsi réduite à une mystérieuse agonie, durant une heure et plus ; l'habitude, loin de diminuer son tourment, ne servait qu'à en augmenter la rigueur. Les consolations qui suivaient, « inondaient, il est vrai, son âme en proportion de la grandeur de ses peines », mais le lendemain, à heure fixe, le même supplice recommençait. Il fallait que le calice fût bien amer pour que cette Sainte, si patiente et si mortifiée, priât Dieu de le détourner de ses lèvres. Mais incontinent, elle ajoutait : « Que votre volonté se fasse et non pas la mienne », et cette complète soumission lui apportait un peu de soulagement.
Ce n'était là du reste qu'un surcroît ajouté à ses peines ordinaires : la souffrance était l'état normal de sa vie. Dans son amour généreux pour Jésus-Christ, remarque un historien, elle eût rougi de se voir sans croix un seul instant : le Bien-Aimé de son cœur ne le permit pas. Rose eut à souffrir de tous les côtés à la fois : de la part de sa famille qui, croyant à un état fiévreux, voulait l'obliger à force remèdes : de la part même de directeurs inexpérimentés, trop prompts à rejeter sur la rêverie, l'imagination, l'excès du jeûne ou de la fatigue, les phénomènes extraordinaires dont elle était l'objet ; enfin les maladies ne la quittèrent jamais complètement.
La conduite de Dieu sur cette âme d'élite impressionna les plus fameux théologiens de l'Université de Lima, et l'on jugea utile de soumettre la fille de saint Dominique à de longs et minutieux interrogatoires. Elle répondit à tout sans hésitation. Avant de lever la séance, les docteurs déclarèrent à l'unanimité : « 1° que Rose était arrivée à l'oraison d'union par la yoie la plus directe et sans avoir presque passé par la voie purgative, le Seigneur ayant attiré son cœur à lui dès sa plus tendre enfance; 2° qu'elle avait supporté avec un courage héroïque la plus accablante épreuve qui se puisse imaginer, et qu'elle avait gardé dans cet état d'abandon et de désolation une soumission parfaite à la volonté divine. »
A dater de ce moment, elle fut regardée par les hommes de piété qui eurent occasion de la connaître comme une âme remplie de l'Esprit de Dieu, possédant le don de sagesse et gouvernée par une science divinement infuse. Un jour qu'elle se trouvait à l'église de Saint-Dominique, elle pria le Frère sacristain d'appeler son confesseur. Le Frère se rend aussitôt vers le Père de Lorenzana, religieux de grand savoir et de haute perfection, et lui dit : « Mon Père, la petite Rose est là, qui vous attend. — Ah ! mon Frère, répondit le saint homme, que dites-vous? cette Rose que vous appelez petite, l'univers entier connaîtra un jour sa grandeur devant Dieu. »
VI
— On conçoit facilement qu'une âme dévouée à Dieu avec tant de générosité, devait recevoir dès ici-bas des récompenses hors de pair. Son Epoux céleste l'honorait de communications et de visions merveilleuses : elle vivait avec lui dans la plus étonnante et la plus divine familiarité.
Sous ce rapport, la vie de sainte Rose contient des traits ravissants qu'il faut lire avec la simplicité des enfants de Dieu. Malgré les longues heures qu'elle passait en oraison, la pieuse vierge ne laissait pas d'employer un certain temps à la lecture. Or, il arriva plusieurs fois que l'Enfant Jésus vint se poser sur le livre entr'ouvert. Sa taille, d'une ténuité extrême, ne dépassait guère la longueur de la main, mais ce corps et le visage étaient d'une grâce incomparable. « Lis-moi, lui disait-il intérieurement; lis-moi avec attention, car je suis le Verbe ou la Parole éternelle, et si petit que tu me voies, je n'en renferme pas moins les trésors de la sagesse et toute la science de Dieu. »
Quand Rose, occupée de son travail manuel, faisait ses fleurs ou sa broderie, il s'asseyait sur son métier, lui souriant doucement, tendant vers elle ses petits bras comme pour l'inviter à le caresser. On suppose que ces faveurs durent lui être accordées tous les jours, à partir d'une certaine époque, car elle se plaignait amoureusement lorsque Jésus tardait à paraître. « Voici l'heure, et le Bien-Aimé ne paraît pas, disait-elle. La douzième heure a sonné et je suis encore privée de son aimable présence ! Venez, Seigneur, vous le savez, votre petite Rose ne peut vivre sans vous! »
Une fois elle était demeurée très tard à sa cellule du jardin paternel. Après une longue oraison, elle fut prise d'un vertige : le malaise, loin de passer, ne faisait que croître : Rose était comme anéantie et se sentait près de mourir. Minuit venait de sonner; comment appeler au secours? Elle essaya cependant de sortir et de se traîner vers la maison de ses parents, afin de prendre quelques gouttes d'un élixir dont elle avait parfois expérimenté la puissance. Une pensée subite traversa son esprit : « C'est dimanche aujourd'hui et je dois communier : sacrifierai-je ce bonheur pour un soulagement corporel? D'autre part, si je refuse à mon corps le secours qu'il réclame, ma faiblesse ne me permettra pas d'aller à l'église! » Dans cette perplexité, elle recourut à son divin Epoux. Jésus apparut et lui dit : — « Applique tes lèvres à la plaie de mon côté ; il a été ouvert pour le salut du genre humain ; mes fidèles y trouveront toujours le réconfort dont ils ont besoin. » Et le Seigneur la fit boire non de bouche, comme sainte Catherine de Sienne, mais de cœur, à l'ouverture qui donne entrée à son adorable Cœur. — Une force nouvelle se répandit immédiatement dans les membres de Rose, en même temps qu'une joie surnaturelle inondait son âme.
La Sainte aimait beaucoup les fleurs. Elle en avait partout, dans son jardin, autour de son ermitage. Elle cultivait avec une sollicitude particulière un basilic très beau, qu'elle se proposait de porter à l'église quand il serait en pleine floraison. Peut-être s'y était-elle un peu trop attachée. Un matin, sans que le fait pût s'expliquer naturellement, le basilic se trouva déraciné et flétri. Rose se retirait tout attristée, lorsque Jésus se présenta à elle. « Eh quoi! lui dit-il, vas-tu t'affliger pour la perte de cette plante, quand je te reste, Moi qui suis la fleur des champs et le lis delà vallée? Tu es ma fleur, mais je veux que dans ton cœur il n'y ait place pour nul autre que pour Moi. »
Rose comprit la leçon, et s'appliqua si bien au détachement total et absolu, que le Seigneur pouvait dire, un peu plus tard, à une pieuse femme de Lima qui jouissait aussi des familiarités divines : « Je porte ma Rose dans l'endroit le plus intime de mon cœur, parce que le sien est tout à moi. » C'était vrai à la lettre. Le regard du Maître s'arrêtait donc sur cette petite fleur du parterre angélique, et bientôt un délicieux mystère d'amour allait s'accomplir en elle.
Un dimanche des Rameaux, après la bénédiction des palmes, les sacristains se répandirent dans l'église pour les distribuer au peuple. Tous les assistants reçurent la leur; mais soit inattention, soit oubli, seule parmi ses compagnes, Rose n'eut point de part à la distribution commune. Ce fut avec grande confusion qu'elle suivit la procession les mains vides. Quand la cérémonie eut pris fin, elle accourut se réfugier dans la chapelle du Rosaire, et là, sous le regard de sa bonne Mère, donna libre cours à ses larmes. Puis, surmontant son chagrin : « A Dieu ne plaise, ô ma douce Souveraine, dit-elle, que je regrette plus longtemps une palme qui m'eût été donnée par une main mortelle ! N'êtes-vous pas le palmier magnifique qui embellit le désert de Cadès? Vous me donnerez un de vos rameaux et celui-là ne se flétrira pas. » Soudain la Reine du ciel abaisse un regard joyeux sur l'Enfant Jésus qu'elle tenait dans ses bras et le reporte ensuite sur Rose avec une ineffable tendresse. Le divin Enfant la regarde à son tour et prononce distinctement ces mots : « Rose de mon cœur, sois mon épouse. » Hors d'elle-même, Rose s'écrie : « Je suis votre servante, Seigneur. Oui, si vous voulez ce que je n'oserais ambitionner, je serai à vous et vous demeurerai éternellement fidèle ! » — « Tu vois, ma fille, ajouta Marie, le rare honneur que Jésus a daigné te faire en te prenant pour épouse : pouvait-il mieux te prouver la grandeur de son amour? » L'extase de Rose se prolongea longtemps, et son âme fut gratifiée d'une plénitude de dons célestes que la parole humaine est impuissante à décrire. A peine rentrée dans son ermitage, Rose pria l'un de ses frères de lui dessiner un anneau avec un emblème religieux, sans rien lui dire de la merveille accomplie en sa faveur. Celui-ci réfléchit quelques instants, et, saisissant un papier, y traça le dessin d'un anneau, orné d'un brillant sur lequel il écrivit le nom de Jésus. Rose lui demanda une petite inscription à l'intérieur du cercle : et sous le coup de la même inspiration, le jeune homme prit .la plume et traça ces mots en exergue : Rosa cordis mei, tu mibi sponsa esto : « Rose de mon cœur, sois mon épouse. » La pieuse enfant ne fit rien paraître de sa surprise; mais on devine sa joie et sa reconnaissance en entendant répéter et confirmer par son frère, ignorant de ce qui s'était passé, les paroles mêmes de son divin Epoux. L'anneau fut fabriqué, l'inscription gravée, et la sainte fille le porta au doigt jusqu'à sa mort.
Dès lors, son amour ne fit plus que s'élever; les élans de son âme, qu'elle ne pouvait plus comprimer, se traduisaient par des paroles de feu ou par des invitations aux êtres de la création à aimer leur auteur. « Eléments, disait-elle, eaux et terres, anges et hommes, insectes et oiseaux, plantes fleuries, grands arbres, venez à mon aide : aimons^Dieu, aimons Dieu! »
Parfois, saisissant une harpe, bien qu'elle n'eût jamais appris à manier cet instrument, elle en tirait de doux accords pour accompagner la plaintive mélodie qu'elle adressait au Ciel. Et, à sa voix, les arbres, les plantes et les fleurs s'agitaient en cadence, comme pour payer un tribut à la louange du Créateur. Nous avons parlé plus haut des moustiques qui hantaient l'ermitage de Rose. Le matin, notre Bienheureuse, ouvrant la porte et la fenêtre de sa petite cellule, disait gracieusement à ces nombreux hôtes : « Allons, mes petits amis, chantons ensemble les grandeurs du Tout-Puissant. » Aussitôt, comme s'ils eussent été doués d'intelligence, guêpes, abeilles, moucherons se divisaient en deux chœurs, les uns volaient et accompagnaient le chant de Rose du bourdonnement de leurs ailes, tandis que les autres demeuraient immobiles et silencieux : au bout de quelques instants, le second chœur reprenait l'accompagnement et le premier se reposait. Cela durait jusqu'à ce que la Sainte leur rendît la liberté. « Allez maintenant, petites sœurs, disait-elle, allez chercher votre nourriture, et ne manquez pas de revenir au coucher du soleil, afin que nous reprenions notre cantique. »
Pendant le Carême de l'année 1617, le dernier qu'elle passa sur terre, un petit oiseau vint un soir, après le coucher du soleil, chanter auprès de sa fenêtre. La Sainte l'écouta avec attendrissement et se prit à l'aimer. Le lendemain, le petit oiseau revint encore et à la même heure. Rose le reconnut et l'écouta avec encore plus de bonheur que la veille. Enfin, l'oiseau fut très exact, et elle ne manqua plus, dés lors, de se placer près de la fenêtre pour attendre son charmant visiteur. Rose composa même un cantique pour l'inviter à chanter : l'oiseau la suivait fort attentivement et reprenait ensuite de son mieux. Ce naïf entretien entre les deux créatures du bon Dieu durait environ une heure, après quoi l'oiseau s'envolait, et la Sainte un peu triste, disait alors pour se consoler : « Mon petit chantre m'a abandonnée : béni soit Dieu qui est toujours avec moi ! »
— On conçoit facilement qu'une âme dévouée à Dieu avec tant de générosité, devait recevoir dès ici-bas des récompenses hors de pair. Son Epoux céleste l'honorait de communications et de visions merveilleuses : elle vivait avec lui dans la plus étonnante et la plus divine familiarité.
Sous ce rapport, la vie de sainte Rose contient des traits ravissants qu'il faut lire avec la simplicité des enfants de Dieu. Malgré les longues heures qu'elle passait en oraison, la pieuse vierge ne laissait pas d'employer un certain temps à la lecture. Or, il arriva plusieurs fois que l'Enfant Jésus vint se poser sur le livre entr'ouvert. Sa taille, d'une ténuité extrême, ne dépassait guère la longueur de la main, mais ce corps et le visage étaient d'une grâce incomparable. « Lis-moi, lui disait-il intérieurement; lis-moi avec attention, car je suis le Verbe ou la Parole éternelle, et si petit que tu me voies, je n'en renferme pas moins les trésors de la sagesse et toute la science de Dieu. »
Quand Rose, occupée de son travail manuel, faisait ses fleurs ou sa broderie, il s'asseyait sur son métier, lui souriant doucement, tendant vers elle ses petits bras comme pour l'inviter à le caresser. On suppose que ces faveurs durent lui être accordées tous les jours, à partir d'une certaine époque, car elle se plaignait amoureusement lorsque Jésus tardait à paraître. « Voici l'heure, et le Bien-Aimé ne paraît pas, disait-elle. La douzième heure a sonné et je suis encore privée de son aimable présence ! Venez, Seigneur, vous le savez, votre petite Rose ne peut vivre sans vous! »
Une fois elle était demeurée très tard à sa cellule du jardin paternel. Après une longue oraison, elle fut prise d'un vertige : le malaise, loin de passer, ne faisait que croître : Rose était comme anéantie et se sentait près de mourir. Minuit venait de sonner; comment appeler au secours? Elle essaya cependant de sortir et de se traîner vers la maison de ses parents, afin de prendre quelques gouttes d'un élixir dont elle avait parfois expérimenté la puissance. Une pensée subite traversa son esprit : « C'est dimanche aujourd'hui et je dois communier : sacrifierai-je ce bonheur pour un soulagement corporel? D'autre part, si je refuse à mon corps le secours qu'il réclame, ma faiblesse ne me permettra pas d'aller à l'église! » Dans cette perplexité, elle recourut à son divin Epoux. Jésus apparut et lui dit : — « Applique tes lèvres à la plaie de mon côté ; il a été ouvert pour le salut du genre humain ; mes fidèles y trouveront toujours le réconfort dont ils ont besoin. » Et le Seigneur la fit boire non de bouche, comme sainte Catherine de Sienne, mais de cœur, à l'ouverture qui donne entrée à son adorable Cœur. — Une force nouvelle se répandit immédiatement dans les membres de Rose, en même temps qu'une joie surnaturelle inondait son âme.
La Sainte aimait beaucoup les fleurs. Elle en avait partout, dans son jardin, autour de son ermitage. Elle cultivait avec une sollicitude particulière un basilic très beau, qu'elle se proposait de porter à l'église quand il serait en pleine floraison. Peut-être s'y était-elle un peu trop attachée. Un matin, sans que le fait pût s'expliquer naturellement, le basilic se trouva déraciné et flétri. Rose se retirait tout attristée, lorsque Jésus se présenta à elle. « Eh quoi! lui dit-il, vas-tu t'affliger pour la perte de cette plante, quand je te reste, Moi qui suis la fleur des champs et le lis delà vallée? Tu es ma fleur, mais je veux que dans ton cœur il n'y ait place pour nul autre que pour Moi. »
Rose comprit la leçon, et s'appliqua si bien au détachement total et absolu, que le Seigneur pouvait dire, un peu plus tard, à une pieuse femme de Lima qui jouissait aussi des familiarités divines : « Je porte ma Rose dans l'endroit le plus intime de mon cœur, parce que le sien est tout à moi. » C'était vrai à la lettre. Le regard du Maître s'arrêtait donc sur cette petite fleur du parterre angélique, et bientôt un délicieux mystère d'amour allait s'accomplir en elle.
Un dimanche des Rameaux, après la bénédiction des palmes, les sacristains se répandirent dans l'église pour les distribuer au peuple. Tous les assistants reçurent la leur; mais soit inattention, soit oubli, seule parmi ses compagnes, Rose n'eut point de part à la distribution commune. Ce fut avec grande confusion qu'elle suivit la procession les mains vides. Quand la cérémonie eut pris fin, elle accourut se réfugier dans la chapelle du Rosaire, et là, sous le regard de sa bonne Mère, donna libre cours à ses larmes. Puis, surmontant son chagrin : « A Dieu ne plaise, ô ma douce Souveraine, dit-elle, que je regrette plus longtemps une palme qui m'eût été donnée par une main mortelle ! N'êtes-vous pas le palmier magnifique qui embellit le désert de Cadès? Vous me donnerez un de vos rameaux et celui-là ne se flétrira pas. » Soudain la Reine du ciel abaisse un regard joyeux sur l'Enfant Jésus qu'elle tenait dans ses bras et le reporte ensuite sur Rose avec une ineffable tendresse. Le divin Enfant la regarde à son tour et prononce distinctement ces mots : « Rose de mon cœur, sois mon épouse. » Hors d'elle-même, Rose s'écrie : « Je suis votre servante, Seigneur. Oui, si vous voulez ce que je n'oserais ambitionner, je serai à vous et vous demeurerai éternellement fidèle ! » — « Tu vois, ma fille, ajouta Marie, le rare honneur que Jésus a daigné te faire en te prenant pour épouse : pouvait-il mieux te prouver la grandeur de son amour? » L'extase de Rose se prolongea longtemps, et son âme fut gratifiée d'une plénitude de dons célestes que la parole humaine est impuissante à décrire. A peine rentrée dans son ermitage, Rose pria l'un de ses frères de lui dessiner un anneau avec un emblème religieux, sans rien lui dire de la merveille accomplie en sa faveur. Celui-ci réfléchit quelques instants, et, saisissant un papier, y traça le dessin d'un anneau, orné d'un brillant sur lequel il écrivit le nom de Jésus. Rose lui demanda une petite inscription à l'intérieur du cercle : et sous le coup de la même inspiration, le jeune homme prit .la plume et traça ces mots en exergue : Rosa cordis mei, tu mibi sponsa esto : « Rose de mon cœur, sois mon épouse. » La pieuse enfant ne fit rien paraître de sa surprise; mais on devine sa joie et sa reconnaissance en entendant répéter et confirmer par son frère, ignorant de ce qui s'était passé, les paroles mêmes de son divin Epoux. L'anneau fut fabriqué, l'inscription gravée, et la sainte fille le porta au doigt jusqu'à sa mort.
Dès lors, son amour ne fit plus que s'élever; les élans de son âme, qu'elle ne pouvait plus comprimer, se traduisaient par des paroles de feu ou par des invitations aux êtres de la création à aimer leur auteur. « Eléments, disait-elle, eaux et terres, anges et hommes, insectes et oiseaux, plantes fleuries, grands arbres, venez à mon aide : aimons^Dieu, aimons Dieu! »
Parfois, saisissant une harpe, bien qu'elle n'eût jamais appris à manier cet instrument, elle en tirait de doux accords pour accompagner la plaintive mélodie qu'elle adressait au Ciel. Et, à sa voix, les arbres, les plantes et les fleurs s'agitaient en cadence, comme pour payer un tribut à la louange du Créateur. Nous avons parlé plus haut des moustiques qui hantaient l'ermitage de Rose. Le matin, notre Bienheureuse, ouvrant la porte et la fenêtre de sa petite cellule, disait gracieusement à ces nombreux hôtes : « Allons, mes petits amis, chantons ensemble les grandeurs du Tout-Puissant. » Aussitôt, comme s'ils eussent été doués d'intelligence, guêpes, abeilles, moucherons se divisaient en deux chœurs, les uns volaient et accompagnaient le chant de Rose du bourdonnement de leurs ailes, tandis que les autres demeuraient immobiles et silencieux : au bout de quelques instants, le second chœur reprenait l'accompagnement et le premier se reposait. Cela durait jusqu'à ce que la Sainte leur rendît la liberté. « Allez maintenant, petites sœurs, disait-elle, allez chercher votre nourriture, et ne manquez pas de revenir au coucher du soleil, afin que nous reprenions notre cantique. »
Pendant le Carême de l'année 1617, le dernier qu'elle passa sur terre, un petit oiseau vint un soir, après le coucher du soleil, chanter auprès de sa fenêtre. La Sainte l'écouta avec attendrissement et se prit à l'aimer. Le lendemain, le petit oiseau revint encore et à la même heure. Rose le reconnut et l'écouta avec encore plus de bonheur que la veille. Enfin, l'oiseau fut très exact, et elle ne manqua plus, dés lors, de se placer près de la fenêtre pour attendre son charmant visiteur. Rose composa même un cantique pour l'inviter à chanter : l'oiseau la suivait fort attentivement et reprenait ensuite de son mieux. Ce naïf entretien entre les deux créatures du bon Dieu durait environ une heure, après quoi l'oiseau s'envolait, et la Sainte un peu triste, disait alors pour se consoler : « Mon petit chantre m'a abandonnée : béni soit Dieu qui est toujours avec moi ! »
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M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
VII
— L'amour divin croissait de jour en jour dans le cœur de Rose, et il plut au Seigneur de rendre visible en diverses circonstances le feu qui la consumait. Une personne qui, par extraordinaire, passa une fois la nuit dans la chambre où couchait la servante de Dieu, vit des rayons lumineux se projeter au milieu des ténèbres. Très étonnée de ce phénomène, elle voulut en connaître la cause. Rose s'était levée sans bruit pour faire oraison, et les rayons aperçus par sa compagne partaient de son visage.
Combien de fois encore le prêtre qui lui donnait la communion aperçut sa tête entourée d'une auréole brillante ! Le P. Louis de Bilbao attesta qu'en lui présentant la sainte hostie, il avait peine à soutenir l'éclat de son visage qui paraissait en feu.
Juan de Lorenzana remarqua également qu'un changement merveilleux s'opérait sur ses traits quand elle s'approchait de la sainte Table : « On eût dit, affirmait-il, la tête radieuse d'un corps déjà glorifié. »
Tout cela se passait avant la communion. Qu'était-ce quand la pieuse vierge possédait dans son cœur Celui qui est venu apporter le feu sur la terre? Aucune expression ne saurait rendre ces choses ineffables. « Quand je communie, dit-elle à un de ses confesseurs, il me semble qu'un soleil descend dans ma poitrine. Voyez ici-bas : le soleil ranime tout par sa chaleur et sa lumière ; il colore les fleurs et fait mûrir les fruits ; ses rayons pénètrent dans les eaux de la mer, ils font miroiter les pierres précieuses sur les montagnes, il réjouit les petits oiseaux, éclaire et t vivifie l'univers. Eh bien ! voilà ce que fait dans mon âme la chair de Jésus-Christ. Elle relève tout ce qui était languissant; sa présence réchauffe, éclaire, illumine. »
Le pain eucharistique la fortifiait à tel point qu'elle ne prenait généralement aucune autre nourriture de toute la journée. En vain la pressait-on de rompre son jeûne : « La table du Seigneur m'a si bien nourrie, répondait-elle, que je ne puis rien manger. » L'expérience le prouva, une seule bouchée de pain ou quelques gouttes d'eau lui causaient alors d'affreux étouffements. Voilà pourquoi, quand elle communiait chaque jour, pendant l'octave de certaines fêtes, il lui arrivait parfois de passer la semaine entière sans prendre aucun aliment.
Les jours où le Saint-Sacrement était exposé, elle ne quittait pas l'église et demeurait en adoration depuis le matin jusqu'au soir, agenouillée, immobile comme une statue, sans détourner un instant les yeux de l'ostensoir.
Tel était son amour pour la divine Eucharistie qu'elle aurait voulu verser son sang en témoignage de la présence réelle. Souvent elle avait exprimé ce désir; on crut même une fois qu'il allait se réaliser. Le 24 août 1615, une flotte hollandaise parut sur les côtes du Pérou; elle s'approchait déjà du port de Lima, et l'on s'attendait à voir la ville saccagée. Rose seule demeura intrépide au milieu de la consternation générale, et, malgré la faiblesse de son sexe, elle entra dans l'église, se plaça sur le marchepied de l'autel, et animée d'un courage qui étonna les témoins de cette scène, elle se mit en devoir de défendre le tabernacle au péril de sa vie.
Alors, prenant des ciseaux, elle coupa un peu le bas de sa robe blanche qui traînait jusqu'à terre, replia ses manches et quitta ses souliers. « Je me prépare au combat, répondit-elle à ceux qui lui demandaient la raison de sa manière de faire : rien ne doit gêner mes mouvements. A mesure que les hérétiques entreront, je veux monter sur l'autel, embrasser le tabernacle, le couvrir de mon corps; et quand les bourreaux porteront la main sur moi, je les prierai de ne pas me faire mourir d'un seul coup, mais de me déchirer par morceaux, afin que le plus longtemps possible ils épargnent le Saint des saints. » On en fut quitte pour une fausse alerte : un messager vint annoncer que l'amiral hollandais venait d'être frappé d'apoplexie, et la flotte, privée de chef, prenait le large.
Assurément Rose partagea la joie de toute la ville, mais elle fit paraître aussi une douleur sincère d'avoir manqué l'occasion du martyre.
Sans parler de l'assurance certaine qu'elle ne perdrait jamais l'amour de Dieu, le divin Maître inonda son épouse bien-aimée de tous les dons merveilleux qu'il ommunique à ses plus chers amis : opérations surnaturelles, pénétration des cœurs, visions prophétiques. Durant dix ans, Rose ne cessa de prédire avec les plus minutieux détails la fondation d'un monastère de Dominicaines à Lima. Cette ville n'était pas encore très étendue : elle possédait déjà bon nombre de couvents et il n'était guère probable que le gouvernement en autorisât un nouveau. L'eût-il permis, où trouver les ressources nécessitées par une entreprise de cette nature ? N'importe, Rose ne varia jamais dans son affirmation. « Quand vous y verriez plus de difficultés encore, mon Père, disait-elle à son confesseur, quand vous supposeriez l'opposition de l'Espagne et de l'Amérique entière, soyez certain que la fondation se fera dans le lieu que je vous désigne : le monastère sera florissant, peuplé de saintes âmes : vous le verrez de vos yeux. »
Un jour qu'elle revenait sur ce sujet, elle se mit à dire que si l'autorisation, que l'on sollicitait alors, arrivait de son vivant, elle se chargerait seule, s'il le fallait, des frais de construction. Sa mère, en l'entendant, n'y tient plus. « Tu es folle, lui dit-elle ; où prendrais-tu cet argent ? Tu ferais mieux de te taire que de nous conter pareilles inepties. » Rose, pourtant si docile, ne se tut point. « Patience, bonne mère, répliqua-t-elle, patience : le temps viendra où vous reconnaîtrez la vérité de mes paroles, car vous serez la première à prendre le voile dans cette maison ; vous y ferez profession et persévérerez dans l'état religieux jusqu'à la mort. » C'était par trop fort vraiment, et la colère de Marie de Flores ne connut plus de bornes. « Moi, religieuse! moi, qui ne sais ni chanter, ni psalmodier; moi, qui ne puis tenir en place, aller me renfermer dans une clôture ! Va chanter à d'autres tes absurdités : les Grecs auront des calendes avant que je prenne le voile dominicain. »
Le commencement de l'année 1629 ne vit pas les calendes grecques, mais il vit Marie de Flores, veuve et sexagénaire, prendre le voile au nouveau monastère de Sainte-Catherine. L'année suivante, elle y faisait profession, et elle y mourut longtemps après en bonne et fervente Dominicaine.
— L'amour divin croissait de jour en jour dans le cœur de Rose, et il plut au Seigneur de rendre visible en diverses circonstances le feu qui la consumait. Une personne qui, par extraordinaire, passa une fois la nuit dans la chambre où couchait la servante de Dieu, vit des rayons lumineux se projeter au milieu des ténèbres. Très étonnée de ce phénomène, elle voulut en connaître la cause. Rose s'était levée sans bruit pour faire oraison, et les rayons aperçus par sa compagne partaient de son visage.
Combien de fois encore le prêtre qui lui donnait la communion aperçut sa tête entourée d'une auréole brillante ! Le P. Louis de Bilbao attesta qu'en lui présentant la sainte hostie, il avait peine à soutenir l'éclat de son visage qui paraissait en feu.
Juan de Lorenzana remarqua également qu'un changement merveilleux s'opérait sur ses traits quand elle s'approchait de la sainte Table : « On eût dit, affirmait-il, la tête radieuse d'un corps déjà glorifié. »
Tout cela se passait avant la communion. Qu'était-ce quand la pieuse vierge possédait dans son cœur Celui qui est venu apporter le feu sur la terre? Aucune expression ne saurait rendre ces choses ineffables. « Quand je communie, dit-elle à un de ses confesseurs, il me semble qu'un soleil descend dans ma poitrine. Voyez ici-bas : le soleil ranime tout par sa chaleur et sa lumière ; il colore les fleurs et fait mûrir les fruits ; ses rayons pénètrent dans les eaux de la mer, ils font miroiter les pierres précieuses sur les montagnes, il réjouit les petits oiseaux, éclaire et t vivifie l'univers. Eh bien ! voilà ce que fait dans mon âme la chair de Jésus-Christ. Elle relève tout ce qui était languissant; sa présence réchauffe, éclaire, illumine. »
Le pain eucharistique la fortifiait à tel point qu'elle ne prenait généralement aucune autre nourriture de toute la journée. En vain la pressait-on de rompre son jeûne : « La table du Seigneur m'a si bien nourrie, répondait-elle, que je ne puis rien manger. » L'expérience le prouva, une seule bouchée de pain ou quelques gouttes d'eau lui causaient alors d'affreux étouffements. Voilà pourquoi, quand elle communiait chaque jour, pendant l'octave de certaines fêtes, il lui arrivait parfois de passer la semaine entière sans prendre aucun aliment.
Les jours où le Saint-Sacrement était exposé, elle ne quittait pas l'église et demeurait en adoration depuis le matin jusqu'au soir, agenouillée, immobile comme une statue, sans détourner un instant les yeux de l'ostensoir.
Tel était son amour pour la divine Eucharistie qu'elle aurait voulu verser son sang en témoignage de la présence réelle. Souvent elle avait exprimé ce désir; on crut même une fois qu'il allait se réaliser. Le 24 août 1615, une flotte hollandaise parut sur les côtes du Pérou; elle s'approchait déjà du port de Lima, et l'on s'attendait à voir la ville saccagée. Rose seule demeura intrépide au milieu de la consternation générale, et, malgré la faiblesse de son sexe, elle entra dans l'église, se plaça sur le marchepied de l'autel, et animée d'un courage qui étonna les témoins de cette scène, elle se mit en devoir de défendre le tabernacle au péril de sa vie.
Alors, prenant des ciseaux, elle coupa un peu le bas de sa robe blanche qui traînait jusqu'à terre, replia ses manches et quitta ses souliers. « Je me prépare au combat, répondit-elle à ceux qui lui demandaient la raison de sa manière de faire : rien ne doit gêner mes mouvements. A mesure que les hérétiques entreront, je veux monter sur l'autel, embrasser le tabernacle, le couvrir de mon corps; et quand les bourreaux porteront la main sur moi, je les prierai de ne pas me faire mourir d'un seul coup, mais de me déchirer par morceaux, afin que le plus longtemps possible ils épargnent le Saint des saints. » On en fut quitte pour une fausse alerte : un messager vint annoncer que l'amiral hollandais venait d'être frappé d'apoplexie, et la flotte, privée de chef, prenait le large.
Assurément Rose partagea la joie de toute la ville, mais elle fit paraître aussi une douleur sincère d'avoir manqué l'occasion du martyre.
Sans parler de l'assurance certaine qu'elle ne perdrait jamais l'amour de Dieu, le divin Maître inonda son épouse bien-aimée de tous les dons merveilleux qu'il ommunique à ses plus chers amis : opérations surnaturelles, pénétration des cœurs, visions prophétiques. Durant dix ans, Rose ne cessa de prédire avec les plus minutieux détails la fondation d'un monastère de Dominicaines à Lima. Cette ville n'était pas encore très étendue : elle possédait déjà bon nombre de couvents et il n'était guère probable que le gouvernement en autorisât un nouveau. L'eût-il permis, où trouver les ressources nécessitées par une entreprise de cette nature ? N'importe, Rose ne varia jamais dans son affirmation. « Quand vous y verriez plus de difficultés encore, mon Père, disait-elle à son confesseur, quand vous supposeriez l'opposition de l'Espagne et de l'Amérique entière, soyez certain que la fondation se fera dans le lieu que je vous désigne : le monastère sera florissant, peuplé de saintes âmes : vous le verrez de vos yeux. »
Un jour qu'elle revenait sur ce sujet, elle se mit à dire que si l'autorisation, que l'on sollicitait alors, arrivait de son vivant, elle se chargerait seule, s'il le fallait, des frais de construction. Sa mère, en l'entendant, n'y tient plus. « Tu es folle, lui dit-elle ; où prendrais-tu cet argent ? Tu ferais mieux de te taire que de nous conter pareilles inepties. » Rose, pourtant si docile, ne se tut point. « Patience, bonne mère, répliqua-t-elle, patience : le temps viendra où vous reconnaîtrez la vérité de mes paroles, car vous serez la première à prendre le voile dans cette maison ; vous y ferez profession et persévérerez dans l'état religieux jusqu'à la mort. » C'était par trop fort vraiment, et la colère de Marie de Flores ne connut plus de bornes. « Moi, religieuse! moi, qui ne sais ni chanter, ni psalmodier; moi, qui ne puis tenir en place, aller me renfermer dans une clôture ! Va chanter à d'autres tes absurdités : les Grecs auront des calendes avant que je prenne le voile dominicain. »
Le commencement de l'année 1629 ne vit pas les calendes grecques, mais il vit Marie de Flores, veuve et sexagénaire, prendre le voile au nouveau monastère de Sainte-Catherine. L'année suivante, elle y faisait profession, et elle y mourut longtemps après en bonne et fervente Dominicaine.
VIII
— Rose, on l'a vu, répondait par de saintes folies et des prodiges d'amour aux faveurs qu'elle recevait d'en haut. Son esprit industrieux cherchait sans cesse quelque nouveau moyen de témoigner son affection à son Bien-Aimé. Voici une note que l'on trouva parmi ses papiers : «Jésus! — L'an 1616, avec le secours de mon Sauveur et de sa sainte Mère, je prépare un trousseau à mon très doux Jésus, qui doit bientôt naître pauvre, nu et tremblant dans l'étable de Bethléem. J'emploierai à tisser sa petite chemise cinquante litanies, neuf Rosaires et cinq jours de jeûne en mémoire de son Incarnation. Je composerai ses langes de neuf stations au pied du Saint-Sacrement, de neuf divisions du Psautier rosarien et de neuf jours déjeune pour honorer les neuf mois qu'il passa dans le sein de sa mère. Je formerai les bandelettes qui doivent l'entourer de cinq jours d'abstinence, cinq Rosaires et cinq stations en l'honneur de sa Nativité. Je lui ferai une couverture de cinq couronnes du Seigneur, cinq jeûnes absolus et autant de stations en mémoire de sa circoncision. Quant aux franges destinées à broder son vêtement et au toit qui protégera sa crèche, je les composerai de trente-trois communions, trente-trois assistances à la Messe, trente-trois heures d'oraison mentale, trente-trois Pater, Ave, Credo avec autant de Gloria et de Salve Regina, de trente-trois jours de jeûne et trois mille coups de discipline, par vénération pour les trente-trois années qu'il passa sur la terre. Enfin je déposerai pour aliments dans son berceau mes larmes, mes soupirs, mes affections et surtout mon cœur et mon âme, afin de ne plus rien posséder qui ne soit tout à lui. » L'Enfant Jésus montra dans la suite comment il agréait de telles inventions de l'amour.
A cette piété si vive envers Jésus, correspondait une tendre et filiale dévotion pour Marie, dévotion qui valut à Rose des faveurs signalées de la Reine des d'eux. A onze ans, la pieuse enfant avait obtenu d'être chargée d'entretenir la chapelle du Rosaire. Elle venait si souvent prier dans cette chapelle, elle mettait tant de soin à l'orner, qu'on l'accusait d'y avoir élu domicile. De nombreuses grâces lui furent accordées, les unes connues de Dieu seul, d'autres qui ne purent échapper aux regards des hommes. Pendant les années qu'elle habita nuit et jour sa cellule rustique, les visites de la Vierge Marie devinrent à peu près quotidiennes, et ses attentions pour sa fidèle servante des plus délicates.
Depuis longtemps la pieuse fille était affligée d'insomnie. Ses forces s'en allaient, sa vie même semblait menacée. Son confesseur lui ordonna d'user des remèdes prescrits par les médecins pour ramener le sommeil, et de se lever ensuite à une certaine heure qu'il lui fixa. Rose, après avoir eu de la peine à s'endormir, ne pouvait plus se réveiller et se désolait de manquer ainsi d'obéissance. Elle confia sa peine à sa bonne Mère, qui daigna apparaître à l'heure désirée auprès du lit de son enfant : « Lève-toi, ma fille, lui disait-elle d'une voix douce, voici l'heure de l'oraison. » Et Rose ouvrant les yeux s'éveillait dans le sourire de l'auguste Vierge.
Une nuit, le sommeil avait été plus long à venir. Rose était à peine endormie quand sonna l'heure du lever. « Je me lève, ma bonne Mère, je me lève tout de suite », répondit-elle à l'appel de Marie. Mais la nature fut plus forte que la volonté, et la pauvre enfant retomba endormie sur sa couche. La Sainte Vierge se rapprocha et la touchant de la main : « Lève-toi., ma petite fille, dit-elle, l'heure est déjà passée : c'est la seconde fois que je t'appelle. » A ce nom gracieux de « ma petite fille », Rose ouvrit les yeux ; mais déjà sa Mère du Ciel s'était retirée, et elle ne put, comme les autres jours, contempler son radieux visage. Toute confuse, elle vit là une punition de sa négligence, et pleura amèrement. Chaque fois que la jeune Sainte avait quelque grâce à demander, pour elle ou pour les autres, elle venait à la chapelle du Rosaire et priait en regardant le visage de la statue, jusqu'à ce qu'elle y découvrît une expression favorable. Elle se retirait ators pleine de confiance, et le pressentiment qu'elle avait d'être exaucée ne la trompa jamais. Quelque effort qu'elle fît en pareille circonstance pour cacher sa joie, la sérénité de son visage la trahissait. « Aujourd'hui, lui disait-on, vous avez été l'objet de nouvelles faveurs. » — « C'est vrai, répondit-elle, ma bonne Mère du ciel comble sans cesse de bienfaits sa misérable enfant. » Interrogée un jour sur le mode de ses communications avec la Sainte Vierge, elle fit avec sa simplicité ordinaire l'aveu suivant : «Je n'entends aucune parole ; mais accoutumée à étudier la physionomie de ma bonne Mère, je lis dans ses yeux tout ce qu'elle veut me dire, et je la comprends aussi bien que si elle s'exprimait verbalement. Le visage de son Fils est pour moi un livre non moins intelligible. Je le regarde en priant, et l'expression de ce visage me dit sur quoi je puis compter. »
— Rose, on l'a vu, répondait par de saintes folies et des prodiges d'amour aux faveurs qu'elle recevait d'en haut. Son esprit industrieux cherchait sans cesse quelque nouveau moyen de témoigner son affection à son Bien-Aimé. Voici une note que l'on trouva parmi ses papiers : «Jésus! — L'an 1616, avec le secours de mon Sauveur et de sa sainte Mère, je prépare un trousseau à mon très doux Jésus, qui doit bientôt naître pauvre, nu et tremblant dans l'étable de Bethléem. J'emploierai à tisser sa petite chemise cinquante litanies, neuf Rosaires et cinq jours de jeûne en mémoire de son Incarnation. Je composerai ses langes de neuf stations au pied du Saint-Sacrement, de neuf divisions du Psautier rosarien et de neuf jours déjeune pour honorer les neuf mois qu'il passa dans le sein de sa mère. Je formerai les bandelettes qui doivent l'entourer de cinq jours d'abstinence, cinq Rosaires et cinq stations en l'honneur de sa Nativité. Je lui ferai une couverture de cinq couronnes du Seigneur, cinq jeûnes absolus et autant de stations en mémoire de sa circoncision. Quant aux franges destinées à broder son vêtement et au toit qui protégera sa crèche, je les composerai de trente-trois communions, trente-trois assistances à la Messe, trente-trois heures d'oraison mentale, trente-trois Pater, Ave, Credo avec autant de Gloria et de Salve Regina, de trente-trois jours de jeûne et trois mille coups de discipline, par vénération pour les trente-trois années qu'il passa sur la terre. Enfin je déposerai pour aliments dans son berceau mes larmes, mes soupirs, mes affections et surtout mon cœur et mon âme, afin de ne plus rien posséder qui ne soit tout à lui. » L'Enfant Jésus montra dans la suite comment il agréait de telles inventions de l'amour.
A cette piété si vive envers Jésus, correspondait une tendre et filiale dévotion pour Marie, dévotion qui valut à Rose des faveurs signalées de la Reine des d'eux. A onze ans, la pieuse enfant avait obtenu d'être chargée d'entretenir la chapelle du Rosaire. Elle venait si souvent prier dans cette chapelle, elle mettait tant de soin à l'orner, qu'on l'accusait d'y avoir élu domicile. De nombreuses grâces lui furent accordées, les unes connues de Dieu seul, d'autres qui ne purent échapper aux regards des hommes. Pendant les années qu'elle habita nuit et jour sa cellule rustique, les visites de la Vierge Marie devinrent à peu près quotidiennes, et ses attentions pour sa fidèle servante des plus délicates.
Depuis longtemps la pieuse fille était affligée d'insomnie. Ses forces s'en allaient, sa vie même semblait menacée. Son confesseur lui ordonna d'user des remèdes prescrits par les médecins pour ramener le sommeil, et de se lever ensuite à une certaine heure qu'il lui fixa. Rose, après avoir eu de la peine à s'endormir, ne pouvait plus se réveiller et se désolait de manquer ainsi d'obéissance. Elle confia sa peine à sa bonne Mère, qui daigna apparaître à l'heure désirée auprès du lit de son enfant : « Lève-toi, ma fille, lui disait-elle d'une voix douce, voici l'heure de l'oraison. » Et Rose ouvrant les yeux s'éveillait dans le sourire de l'auguste Vierge.
Une nuit, le sommeil avait été plus long à venir. Rose était à peine endormie quand sonna l'heure du lever. « Je me lève, ma bonne Mère, je me lève tout de suite », répondit-elle à l'appel de Marie. Mais la nature fut plus forte que la volonté, et la pauvre enfant retomba endormie sur sa couche. La Sainte Vierge se rapprocha et la touchant de la main : « Lève-toi., ma petite fille, dit-elle, l'heure est déjà passée : c'est la seconde fois que je t'appelle. » A ce nom gracieux de « ma petite fille », Rose ouvrit les yeux ; mais déjà sa Mère du Ciel s'était retirée, et elle ne put, comme les autres jours, contempler son radieux visage. Toute confuse, elle vit là une punition de sa négligence, et pleura amèrement. Chaque fois que la jeune Sainte avait quelque grâce à demander, pour elle ou pour les autres, elle venait à la chapelle du Rosaire et priait en regardant le visage de la statue, jusqu'à ce qu'elle y découvrît une expression favorable. Elle se retirait ators pleine de confiance, et le pressentiment qu'elle avait d'être exaucée ne la trompa jamais. Quelque effort qu'elle fît en pareille circonstance pour cacher sa joie, la sérénité de son visage la trahissait. « Aujourd'hui, lui disait-on, vous avez été l'objet de nouvelles faveurs. » — « C'est vrai, répondit-elle, ma bonne Mère du ciel comble sans cesse de bienfaits sa misérable enfant. » Interrogée un jour sur le mode de ses communications avec la Sainte Vierge, elle fit avec sa simplicité ordinaire l'aveu suivant : «Je n'entends aucune parole ; mais accoutumée à étudier la physionomie de ma bonne Mère, je lis dans ses yeux tout ce qu'elle veut me dire, et je la comprends aussi bien que si elle s'exprimait verbalement. Le visage de son Fils est pour moi un livre non moins intelligible. Je le regarde en priant, et l'expression de ce visage me dit sur quoi je puis compter. »
IX
— Intime avec Jésus et Marie, la pieuse fille vivait aussi dans une douce familiarité avec son Ange gardien. Tantôt il se montrait sous des traits aimables, pour prier ou converser avec elle, tantôt il se chargeait de ses messages et lui rendait d'utiles services.
Il arriva une fois que Rose était renfermée dans son ermitage; sa mère, qui en avait la clef, suivant la convention faite entre elles deux, oubliait d'aller chercher sa fille, et il était minuit passé. Tout à coup Rose aperçoit par sa petite lucarne une forme légère venir de son côté. Elle comprit que c'était son bon Ange. La porte s'ouvrit, il fit signe à Rose de le suivre. L'un et l'autre traversèrent le jardin, arrivèrent à la maison, dont la porte s'ouvrit également, et l'aimable gardien de Rose ne la quitta que lorsqu'elle eut gagné sa chambre.
Une autre fois, encore le soir, Rose fut prise d'une défaillance soudaine, dans son ermitage. Elle consulta son bon Ange, et la porte, fermée à clef, s'ouvrit à l'instant. Rose arriva pâle, presque évanouie, à la maison paternelle. Sa mère s'empresse, et ordonne à la servante d'aller vite acheter du chocolat, aliment regardé alors au Pérou comme un tonique souverain. « Ma mère, dit Rose, n'envoyez pas ; on va m'apporter ce remède de la maison de la Massa. — Mais, ma fille, reprit Marie de Flores, comment veux-tu qu'on devine que cela t'est nécessaire?» Elle parlait encore, quand quelqu'un frappa à la porte. C'était un domestique du questeur royal, lequel déposa sur la table une tasse pleine d'un chocolat tout préparé. « De la part de ma maîtresse, dit-il, j'apporte ceci à dona Rosa ». Marie de Flores ne revenait pas de surprise. « Cessez de vous étonner, ma mère, dit Rose, c'est une attention de mon Ange gardien ; il se charge souvent de mes commissions ».
Hélas ! s'il y a de bons esprits, il s'en trouve aussi de mauvais, et notre vierge se vit plusieurs fois aux prises avec ces derniers. Une nuit que retirée dans sa cellule elle se livrait à la contemplation, un de ces monstres infernaux entreprit de lui faire quitter son pieux exercice. Il prit la forme d'un énorme chien noir, jetant des flammes par les yeux, et ouvrant une gueule garnie de formidables dents. Le hideux animal hurlait, dressait une queue aux poils hérissés, et rôdait autour de Rose, en répandant une odeur de soufre insupportable. Voyant Rose impassible, il se jeta sur elle, la roula par terre en la meurtrissant. Rose s'écria alors : Domine, ne tradas bestiis animas confidentes tibi ; « Seigneur, ne livrez pas aux bêtes les âmes qui se confient en vous. » (Ps. 73.) A ces mots, le monstre disparut et Rose, tout étonnée de se voir saine et sauve, reprit en paix son oraison.
Un autre jour, pendant qu'elle faisait une lecture spirituelle dans Louis de Grenade, le démon lui jeta une pierre par derrière. Le choc fut si violent que Rose tomba par terre ; mais se relevant sans blessure, elle fit honte à son lâche ennemi. Celui-ci, pour se venger, eut l'idée de s'en prendre au livre. Il le lui arracha des mains, le mit en pièces et le jeta dans un fossé. Un instant après, Rose ayant fait chercher le volume, il lui fut rapporté intact et sans souillure.
Le nom de la Massa s'est présenté plusieurs fois déjà dans notre récit. C'était une famille espagnole, dont le chef, appelé Gonzalve, remplissait l'office de questeur royal, ou receveur des domaines de la couronne au Pérou. Les époux de la Massa, modèles de fidélité aux devoirs domestiques, s'étaient attachés à la famille des Flores, et pensèrent faire un acte charitable en prenant Rose à leur charge dans leur propre maison. Dieu permit que la chose s'arrangeât ainsi, pour donner sans doute de nouveaux témoins aux vertus héroïques de sa servante. Rose, en effet, passa dans la maison du questeur les trois dernières années de sa vie. Traitée comme une fille d'adoption, bien que les époux de la Massa eussent plusieurs enfants, elle pouvait librement vaquer à ses pratiques, travailler au profit de ses parents, et là encore elle recevait de Dieu des grâces extraordinaires.
Un soir qu'elle priait avec la famille devant une image de la Sainte Face, vénérée dans l'oratoire privé du questeur Gonzalve, la figure du Christ laissa couler des gouttes de sueur en abondance. Le miracle fut canoniquement attesté ; il avait duré plusieurs heures consécutives.
Une autre fois, une peinture, représentant la Sainte Vierge ayant sur ses genoux l'Enfant Jésus endormi, prit, au regard de Rose, une expression délicieuse de joie, pendant que la dame de la Massa racontait des miracles opérés par la Madone d'Atocha, près de Madrid.
Rose avait obtenu de se construire au grenier un petit réduit avec de vieilles planches. Elle s'y retirait pour goûter une plus grande solitude ; plusieurs fois elle y eut à subir de nouveau les assauts du démon, et elle en triompha par sa confiance en Dieu.
Que dire de son zèle pour le salut des âmes? « S'il m'était donné, disait-elle souvent, de faire l'office de prédicateur, je parcourrais pieds nus, couverte d'un cilice, et un crucifix à la main, tous les quartiers de la ville, en criant aux pécheurs : « Ayez donc pitié de vos âmes! cessez d'offenser Dieu. Rentrez au bercail, le bon Pasteur vous appelle; bientôt peut-être il ne sera plus temps! » Et pour aider le ministère des hommes apostoliques, elle redoublait parfois de prières et de mortifications, frappait à coups de poing sur sa couronne d'épines ou se flagellait avec ses chaînes de fer. Regrettant que son sexe ne lui permît pas de travailler par elle-même à la conversion des peuples, elle forma un projet qui contient en germe l'idée de nos Ecoles apostoliques. Elle voulait adopter un enfant pauvre mais intelligent, pour être élevé par les Religieux de l'Ordre avec les aumônes de quelques personnes pieuses. Devenu prêtre, elle l'aurait prié, pour reconnaître ses bienfaits, d'aller planter dans un pays encore sauvage la croix de Jésus-Christ, et de lui donner une petite participation à ses mérites. La mort l'empêcha de réaliser cette pensée.
— Intime avec Jésus et Marie, la pieuse fille vivait aussi dans une douce familiarité avec son Ange gardien. Tantôt il se montrait sous des traits aimables, pour prier ou converser avec elle, tantôt il se chargeait de ses messages et lui rendait d'utiles services.
Il arriva une fois que Rose était renfermée dans son ermitage; sa mère, qui en avait la clef, suivant la convention faite entre elles deux, oubliait d'aller chercher sa fille, et il était minuit passé. Tout à coup Rose aperçoit par sa petite lucarne une forme légère venir de son côté. Elle comprit que c'était son bon Ange. La porte s'ouvrit, il fit signe à Rose de le suivre. L'un et l'autre traversèrent le jardin, arrivèrent à la maison, dont la porte s'ouvrit également, et l'aimable gardien de Rose ne la quitta que lorsqu'elle eut gagné sa chambre.
Une autre fois, encore le soir, Rose fut prise d'une défaillance soudaine, dans son ermitage. Elle consulta son bon Ange, et la porte, fermée à clef, s'ouvrit à l'instant. Rose arriva pâle, presque évanouie, à la maison paternelle. Sa mère s'empresse, et ordonne à la servante d'aller vite acheter du chocolat, aliment regardé alors au Pérou comme un tonique souverain. « Ma mère, dit Rose, n'envoyez pas ; on va m'apporter ce remède de la maison de la Massa. — Mais, ma fille, reprit Marie de Flores, comment veux-tu qu'on devine que cela t'est nécessaire?» Elle parlait encore, quand quelqu'un frappa à la porte. C'était un domestique du questeur royal, lequel déposa sur la table une tasse pleine d'un chocolat tout préparé. « De la part de ma maîtresse, dit-il, j'apporte ceci à dona Rosa ». Marie de Flores ne revenait pas de surprise. « Cessez de vous étonner, ma mère, dit Rose, c'est une attention de mon Ange gardien ; il se charge souvent de mes commissions ».
Hélas ! s'il y a de bons esprits, il s'en trouve aussi de mauvais, et notre vierge se vit plusieurs fois aux prises avec ces derniers. Une nuit que retirée dans sa cellule elle se livrait à la contemplation, un de ces monstres infernaux entreprit de lui faire quitter son pieux exercice. Il prit la forme d'un énorme chien noir, jetant des flammes par les yeux, et ouvrant une gueule garnie de formidables dents. Le hideux animal hurlait, dressait une queue aux poils hérissés, et rôdait autour de Rose, en répandant une odeur de soufre insupportable. Voyant Rose impassible, il se jeta sur elle, la roula par terre en la meurtrissant. Rose s'écria alors : Domine, ne tradas bestiis animas confidentes tibi ; « Seigneur, ne livrez pas aux bêtes les âmes qui se confient en vous. » (Ps. 73.) A ces mots, le monstre disparut et Rose, tout étonnée de se voir saine et sauve, reprit en paix son oraison.
Un autre jour, pendant qu'elle faisait une lecture spirituelle dans Louis de Grenade, le démon lui jeta une pierre par derrière. Le choc fut si violent que Rose tomba par terre ; mais se relevant sans blessure, elle fit honte à son lâche ennemi. Celui-ci, pour se venger, eut l'idée de s'en prendre au livre. Il le lui arracha des mains, le mit en pièces et le jeta dans un fossé. Un instant après, Rose ayant fait chercher le volume, il lui fut rapporté intact et sans souillure.
Le nom de la Massa s'est présenté plusieurs fois déjà dans notre récit. C'était une famille espagnole, dont le chef, appelé Gonzalve, remplissait l'office de questeur royal, ou receveur des domaines de la couronne au Pérou. Les époux de la Massa, modèles de fidélité aux devoirs domestiques, s'étaient attachés à la famille des Flores, et pensèrent faire un acte charitable en prenant Rose à leur charge dans leur propre maison. Dieu permit que la chose s'arrangeât ainsi, pour donner sans doute de nouveaux témoins aux vertus héroïques de sa servante. Rose, en effet, passa dans la maison du questeur les trois dernières années de sa vie. Traitée comme une fille d'adoption, bien que les époux de la Massa eussent plusieurs enfants, elle pouvait librement vaquer à ses pratiques, travailler au profit de ses parents, et là encore elle recevait de Dieu des grâces extraordinaires.
Un soir qu'elle priait avec la famille devant une image de la Sainte Face, vénérée dans l'oratoire privé du questeur Gonzalve, la figure du Christ laissa couler des gouttes de sueur en abondance. Le miracle fut canoniquement attesté ; il avait duré plusieurs heures consécutives.
Une autre fois, une peinture, représentant la Sainte Vierge ayant sur ses genoux l'Enfant Jésus endormi, prit, au regard de Rose, une expression délicieuse de joie, pendant que la dame de la Massa racontait des miracles opérés par la Madone d'Atocha, près de Madrid.
Rose avait obtenu de se construire au grenier un petit réduit avec de vieilles planches. Elle s'y retirait pour goûter une plus grande solitude ; plusieurs fois elle y eut à subir de nouveau les assauts du démon, et elle en triompha par sa confiance en Dieu.
Que dire de son zèle pour le salut des âmes? « S'il m'était donné, disait-elle souvent, de faire l'office de prédicateur, je parcourrais pieds nus, couverte d'un cilice, et un crucifix à la main, tous les quartiers de la ville, en criant aux pécheurs : « Ayez donc pitié de vos âmes! cessez d'offenser Dieu. Rentrez au bercail, le bon Pasteur vous appelle; bientôt peut-être il ne sera plus temps! » Et pour aider le ministère des hommes apostoliques, elle redoublait parfois de prières et de mortifications, frappait à coups de poing sur sa couronne d'épines ou se flagellait avec ses chaînes de fer. Regrettant que son sexe ne lui permît pas de travailler par elle-même à la conversion des peuples, elle forma un projet qui contient en germe l'idée de nos Ecoles apostoliques. Elle voulait adopter un enfant pauvre mais intelligent, pour être élevé par les Religieux de l'Ordre avec les aumônes de quelques personnes pieuses. Devenu prêtre, elle l'aurait prié, pour reconnaître ses bienfaits, d'aller planter dans un pays encore sauvage la croix de Jésus-Christ, et de lui donner une petite participation à ses mérites. La mort l'empêcha de réaliser cette pensée.
X
— Le Seigneur avait révélé à Rose, dés son enfance, qu'elle mourrait le jour de la fête de saint Barthélémy, et plus tard il lui fit comprendre d'une manière très précise que ce serait l'an 1617, un peu après minuit.
Vers la fin d'avril de cette année-là, Rose crut bon d'en avertir la dame de la Massa. « Sachez, ma mère, lui dit-elle, que dans quatre mois, je partagerai le sort réservé à toute chair, et mon âme délivrée de ses liens s'envolera vers son Bien-Aimé. Les douleurs de ma dernière maladie seront atroces, et je viens réclamer deux services de votre amitié. Lorsque, dévorée par une fièvre brûlante, j'implorerai un verre d'eau froide pour rafraîchir ma gorge et mes entrailles desséchées, au nom de Jésus-Christ, ne me le refusez pas. La seconde grâce que j'implore de vous, c'est qu'après ma mort, vous et ma mère rendiez seules à mon corps les services nécessaires. » Marie de la Massa, vivement émue, lui dit d'avoir confiance dans le sentiment maternel qu'elle lui portait.
Une dernière fois, Rose alla se prosterner devant sa chère statue de Notre-Dame du Rosaire, et lui fit les plus touchants adieux. De là, elle se rendit au petit ermitage du jardin paternel. Elle en baisa le sol et se mit à chanter avec l'accent d'une indicible poésie et d'un rythme admirable la fin de son exil et les joies de la patrie. Une vision mystérieuse, regardée par ses historiens comme l'un des faits les plus extraordinaires de sa vie, vint la préparer aux luttes suprêmes. Voici en quels termes la Sainte la rapporta : « Un jour que mon âme jouissait du repos de la contemplation, je me vis entourée d'une lumière éblouissante qui émanait de la Divinité, présente en tous lieux. Au milieu de cette lumière, je distinguai deux arcs superposés, aux couleurs éclatantes, et portant à leur centre une croix arrosée de sang, avec l'inscription « Jesus Nazarenus rex judaeorum », et on y voyait la place des clous qui l'avaient percée. L'humanité du Verbe remplissait l'espace enfermé dans cette double voûte et opérait en moi des effets délicieux. Je me croyais délivrée des liens de ce monde et transportée au ciel. Auprès de Jésus-Christ se trouvaient une balance et des poids. De nombreuses phalanges d'esprits angéliques vinrent s'incliner devant sa Majesté; beaucoup d'âmes arrivaient comme moi de la terre, s'inclinaient également et se retiraient à l'écart. Quelques Anges s'approchèrent alors, prirent la balance, placèrent des poids dans l'un des plateaux et chargèrent l'autre d'afflictions et de tribulations jusqu'à ce qu'il y en eût une mesure égale. Le Sauveur souleva la balance, comme pour s'assurer que l'équilibre était bien établi ; puis il distribua les afflictions aux âmes présentes et j'en reçus une des plus grosses parts. Quand le plateau fut vide, il y mit grâces sur grâces jusqu'à ce qu'il y en eût un poids égal à celui des afflictions, et il les distribua dans la même proportion, me faisant par conséquent une part abondante. J'entendis Jésus-Christ disant : « L'affliction est toujours la compagne de la grâce ; la grâce est proportionnée à la douleur. La mesure de mes dons augmente avec la mesure des épreuves. La Croix est la véritable et unique route « pour aller au ciel. »
Or, au cours de cette vision, Rose connut que dans la longue agonie qu'elle devait subir, chacun de ses membres aurait son supplice particulier, qu'elle endurerait la soif du Sauveur mourant, que d'intolérables douleurs pénétreraient ses os, et que ces tortures, sans intervalles de soulagement, dépasseraient la proportion dans laquelle Dieu les contient d'ordinaire, selon les lois de la nature. Soumise à tout, elle accepta amoureusement le calice et s'abandonna d'avance aux dispositions de la Providence.
Le 31 juillet, elle était encore bien portante; mais le lendemain, vers minuit, une avalanche de maux fondit sur elle tout d'un coup. On la trouva inanimée sur le parquet de sa chambre, les membres crispés, respirant à peine.
On la déposa sur son lit. Le confesseur, appelé en toute hâte, lui ordonna, en vertu de l'obéissance, d'expliquer aux médecins ce qu'elle éprouvait. « II me semble, dit-elle, que l'on promène sur moi un fer brûlant depuis le sommet de la tête jusqu'aux pieds, et que l'on me passe une épée de feu à travers le cœur. Je sens comme une boule de fer rouge qui roule à travers mes tempes ; ma tête me produit l'effet d'être serrée dans un casque de fer, et secouée comme par des coups de marteau qui la frapperaient sans relâche. Cet incendie intérieur pénètre jusqu'à la moelle de mes os, et j'éprouve dans toutes les articulations des douleurs dont je ne saurais dire ni la violence ni la nature. Ma vie s'éteint sous l'action de ces tortures, lesquelles mettront encore du temps à la détruire. Que la volonté de Dieu s'accomplisse en moi sans réserve ! »
Par une grâce spéciale, bien que son corps fût frappé de paralysie, Rose conserva la parole et l'usage de la raison. « Seigneur, murmurait-elle, ne m'épargnez pas, comblez la mesure : ajoutez douleur sur douleur selon votre bon plaisir ! » Le 22 août, elle reçut le saint Viatique et l'Extrême-Onction avec une joie qui frappa tous les assistants. Que pouvait-elle craindre ! Elle était assurée de son salut et savait même qu'elle irait droit au ciel sans passer par le Purgatoire. Un dernier acte de piété filiale lui restait à accomplir.
Sa mère se tenait près du lit, les yeux noyés de larmes, et son père, malade et infirme, s'était fait transporter pour lui adresser un dernier adieu. Rose les regarda doucement et leur baisa les mains avec respect : « Je vais quitter, leur dit-elle, cette vie que vous m'avez donnée ; je vous prie de me bénir. » Et, songeant plus particulièrement à la douleur de sa mère, elle ajouta d'une voix émue : « Seigneur, je la remets entre vos mains : ne permettez pas que son cœur soit brisé par l'affliction. » Dieu l'exauça d'une manière surnaturelle, car dès qu'elle eut rendu l'âme, sa mère se sentit inondée de consolation et dut même se retirer pour cacher la joie qui remplissait son cœur. Ce fut la dernière recommandation de Rose à son céleste Epoux. L'heure de la délivrance approchait. Minée par le feu d'une fièvre ardente, la Sainte tressaillait de bonheur, attendant le signal du départ. Minuit vint à sonner. Rose prend en main le cierge bénit, s'arme du signe de la croix, fait écarter son oreiller pour mourir la tête appuyée sur le bois, comme son divin Sauveur, et les yeux fixés au ciel, expire en disant : « Jésus ! Jésus! soyez avec moi! » Elle avait trente-et-un ans et quatre mois.
Marie de la Massa et Marie de Flores rendirent les derniers devoirs au corps de la défunte, et lui mirent, suivant l'usage du Pérou pour les vierges, une couronne de fleurs sur la tête.Rose elle-même, peu après sa mort, apparut dans des visions distinctes à trois personnes de Lima, connues pour leur éminente vertu. Elles l'aperçurent vêtue de blanc, une palme à la main, conduite par les Anges devant le trône de la Sainte Vierge, et recevant de Marie la couronne de gloire. Sur la terre également, le trépas de l'humble fille de saint Dominique fut moins un deuil qu'une explosion d'allégresse divine. Le confesseur de Rose, Jean de Lorenzana, en contemplant son visage, si beau dans la mort, s'écria : « O Rose, bienheureux les auteurs de vos jours ! bienheureuse l'heure à laquelle vous êtes venue en ce monde! bienheureux ceux qui vous ont connue et qui ont occupé quelque place dans votre cœur ! Vous êtes morte comme vous avez vécu, emportant au ciel votre robe baptismale dans toute sa pureté ; suivez, suivez maintenant l'Agneau partout où il va! »
Toute la journée, il se fit auprès de la dépouille mortelle, un concours de peuple prodigieux, et le soir, quand on transporta dans l'église de nos Pères les précieux restes, ce fut l'occasion d'un triomphe comme le Nouveau Monde n'en avait jamais vu.
Le clergé séculier, les communautés et les confréries, les membres même du Chapitre métropolitain, qui ne prenaient part d'ordinaire qu'aux funérailles des archevêques, allèrent pour la levée du corps. Le Conseil royal, la noblesse, la Cour de justice et les autorités militaires se rendirent également à la maison mortuaire.
Le cortège s'avança lentement, au milieu des acclamations d'une foule enthousiaste ; l'archevêque reçut le corps à la porte de l'église, et l'on déposa le cercueil, découvert, sur une estrade dans la chapelle du Rosaire. Tout à coup, la foule s'écrie : « Miracle ! miracle ! » On venait de voir la statue de Notre-Dame du Rosaire saluer d'un gracieux sourire sa fille bien-aimée.
Le lendemain, on célébra la cérémonie funèbre, vingt fois interrompue par des cris de reconnaissance ou des supplications. Il fallut, pour satisfaire le peuple, remettre à plus tard l'inhumation. Des milliers de personnes, venues de cinq à six lieues à la ronde, voulaient contempler le saint cadavre ; on en approchait des malades, des infirmes, des petits enfants ; beaucoup furent guéris par un simple attouchement. Malgré les soins des Religieux et les efforts des soldats du vice-roi, pour protéger la vénérable dépouille, on arrachait par lambeaux le voile et la tunique de Rose ; et il fallut renouveler ses vêtements jusqu'à six fois. Ce ne fut qu'en trompant la foule que l'on parvint, le troisième jour, a opérer la sépulture, sous le cloître du couvent.
Dix-huit mois après, par ordre de l'archevêque Turribius, le corps de Rose fut rapporté solennellement à l'église de Saint-Dominique et déposé à côté du maître-autel ; plus tard on le transporta, dans la chapelle de Sainte-Catherine de Sienne, de la même église. Des miracles marquèrent ces translations et honorèrent le sépulcre de l'humble vierge.
L'an 1668, Clément IX béatifia la servante de Dieu, et Clément X la canonisa trois ans après. Le nom de Rose fut inscrit au Martyrologe romain et sa fête fixée, pour l'Eglise universelle, au 30 août. En même temps, le Souverain Pontife déclara Patronne du Pérou et de toute l'Amérique cette première fleur de sainteté produite par le Nouveau Monde.
O Rose, notre sœur, qu'à votre considération Dieu nous bénisse, et que notre âme ait la vie, grâce à vous.
— Le Seigneur avait révélé à Rose, dés son enfance, qu'elle mourrait le jour de la fête de saint Barthélémy, et plus tard il lui fit comprendre d'une manière très précise que ce serait l'an 1617, un peu après minuit.
Vers la fin d'avril de cette année-là, Rose crut bon d'en avertir la dame de la Massa. « Sachez, ma mère, lui dit-elle, que dans quatre mois, je partagerai le sort réservé à toute chair, et mon âme délivrée de ses liens s'envolera vers son Bien-Aimé. Les douleurs de ma dernière maladie seront atroces, et je viens réclamer deux services de votre amitié. Lorsque, dévorée par une fièvre brûlante, j'implorerai un verre d'eau froide pour rafraîchir ma gorge et mes entrailles desséchées, au nom de Jésus-Christ, ne me le refusez pas. La seconde grâce que j'implore de vous, c'est qu'après ma mort, vous et ma mère rendiez seules à mon corps les services nécessaires. » Marie de la Massa, vivement émue, lui dit d'avoir confiance dans le sentiment maternel qu'elle lui portait.
Une dernière fois, Rose alla se prosterner devant sa chère statue de Notre-Dame du Rosaire, et lui fit les plus touchants adieux. De là, elle se rendit au petit ermitage du jardin paternel. Elle en baisa le sol et se mit à chanter avec l'accent d'une indicible poésie et d'un rythme admirable la fin de son exil et les joies de la patrie. Une vision mystérieuse, regardée par ses historiens comme l'un des faits les plus extraordinaires de sa vie, vint la préparer aux luttes suprêmes. Voici en quels termes la Sainte la rapporta : « Un jour que mon âme jouissait du repos de la contemplation, je me vis entourée d'une lumière éblouissante qui émanait de la Divinité, présente en tous lieux. Au milieu de cette lumière, je distinguai deux arcs superposés, aux couleurs éclatantes, et portant à leur centre une croix arrosée de sang, avec l'inscription « Jesus Nazarenus rex judaeorum », et on y voyait la place des clous qui l'avaient percée. L'humanité du Verbe remplissait l'espace enfermé dans cette double voûte et opérait en moi des effets délicieux. Je me croyais délivrée des liens de ce monde et transportée au ciel. Auprès de Jésus-Christ se trouvaient une balance et des poids. De nombreuses phalanges d'esprits angéliques vinrent s'incliner devant sa Majesté; beaucoup d'âmes arrivaient comme moi de la terre, s'inclinaient également et se retiraient à l'écart. Quelques Anges s'approchèrent alors, prirent la balance, placèrent des poids dans l'un des plateaux et chargèrent l'autre d'afflictions et de tribulations jusqu'à ce qu'il y en eût une mesure égale. Le Sauveur souleva la balance, comme pour s'assurer que l'équilibre était bien établi ; puis il distribua les afflictions aux âmes présentes et j'en reçus une des plus grosses parts. Quand le plateau fut vide, il y mit grâces sur grâces jusqu'à ce qu'il y en eût un poids égal à celui des afflictions, et il les distribua dans la même proportion, me faisant par conséquent une part abondante. J'entendis Jésus-Christ disant : « L'affliction est toujours la compagne de la grâce ; la grâce est proportionnée à la douleur. La mesure de mes dons augmente avec la mesure des épreuves. La Croix est la véritable et unique route « pour aller au ciel. »
Or, au cours de cette vision, Rose connut que dans la longue agonie qu'elle devait subir, chacun de ses membres aurait son supplice particulier, qu'elle endurerait la soif du Sauveur mourant, que d'intolérables douleurs pénétreraient ses os, et que ces tortures, sans intervalles de soulagement, dépasseraient la proportion dans laquelle Dieu les contient d'ordinaire, selon les lois de la nature. Soumise à tout, elle accepta amoureusement le calice et s'abandonna d'avance aux dispositions de la Providence.
Le 31 juillet, elle était encore bien portante; mais le lendemain, vers minuit, une avalanche de maux fondit sur elle tout d'un coup. On la trouva inanimée sur le parquet de sa chambre, les membres crispés, respirant à peine.
On la déposa sur son lit. Le confesseur, appelé en toute hâte, lui ordonna, en vertu de l'obéissance, d'expliquer aux médecins ce qu'elle éprouvait. « II me semble, dit-elle, que l'on promène sur moi un fer brûlant depuis le sommet de la tête jusqu'aux pieds, et que l'on me passe une épée de feu à travers le cœur. Je sens comme une boule de fer rouge qui roule à travers mes tempes ; ma tête me produit l'effet d'être serrée dans un casque de fer, et secouée comme par des coups de marteau qui la frapperaient sans relâche. Cet incendie intérieur pénètre jusqu'à la moelle de mes os, et j'éprouve dans toutes les articulations des douleurs dont je ne saurais dire ni la violence ni la nature. Ma vie s'éteint sous l'action de ces tortures, lesquelles mettront encore du temps à la détruire. Que la volonté de Dieu s'accomplisse en moi sans réserve ! »
Par une grâce spéciale, bien que son corps fût frappé de paralysie, Rose conserva la parole et l'usage de la raison. « Seigneur, murmurait-elle, ne m'épargnez pas, comblez la mesure : ajoutez douleur sur douleur selon votre bon plaisir ! » Le 22 août, elle reçut le saint Viatique et l'Extrême-Onction avec une joie qui frappa tous les assistants. Que pouvait-elle craindre ! Elle était assurée de son salut et savait même qu'elle irait droit au ciel sans passer par le Purgatoire. Un dernier acte de piété filiale lui restait à accomplir.
Sa mère se tenait près du lit, les yeux noyés de larmes, et son père, malade et infirme, s'était fait transporter pour lui adresser un dernier adieu. Rose les regarda doucement et leur baisa les mains avec respect : « Je vais quitter, leur dit-elle, cette vie que vous m'avez donnée ; je vous prie de me bénir. » Et, songeant plus particulièrement à la douleur de sa mère, elle ajouta d'une voix émue : « Seigneur, je la remets entre vos mains : ne permettez pas que son cœur soit brisé par l'affliction. » Dieu l'exauça d'une manière surnaturelle, car dès qu'elle eut rendu l'âme, sa mère se sentit inondée de consolation et dut même se retirer pour cacher la joie qui remplissait son cœur. Ce fut la dernière recommandation de Rose à son céleste Epoux. L'heure de la délivrance approchait. Minée par le feu d'une fièvre ardente, la Sainte tressaillait de bonheur, attendant le signal du départ. Minuit vint à sonner. Rose prend en main le cierge bénit, s'arme du signe de la croix, fait écarter son oreiller pour mourir la tête appuyée sur le bois, comme son divin Sauveur, et les yeux fixés au ciel, expire en disant : « Jésus ! Jésus! soyez avec moi! » Elle avait trente-et-un ans et quatre mois.
Marie de la Massa et Marie de Flores rendirent les derniers devoirs au corps de la défunte, et lui mirent, suivant l'usage du Pérou pour les vierges, une couronne de fleurs sur la tête.Rose elle-même, peu après sa mort, apparut dans des visions distinctes à trois personnes de Lima, connues pour leur éminente vertu. Elles l'aperçurent vêtue de blanc, une palme à la main, conduite par les Anges devant le trône de la Sainte Vierge, et recevant de Marie la couronne de gloire. Sur la terre également, le trépas de l'humble fille de saint Dominique fut moins un deuil qu'une explosion d'allégresse divine. Le confesseur de Rose, Jean de Lorenzana, en contemplant son visage, si beau dans la mort, s'écria : « O Rose, bienheureux les auteurs de vos jours ! bienheureuse l'heure à laquelle vous êtes venue en ce monde! bienheureux ceux qui vous ont connue et qui ont occupé quelque place dans votre cœur ! Vous êtes morte comme vous avez vécu, emportant au ciel votre robe baptismale dans toute sa pureté ; suivez, suivez maintenant l'Agneau partout où il va! »
Toute la journée, il se fit auprès de la dépouille mortelle, un concours de peuple prodigieux, et le soir, quand on transporta dans l'église de nos Pères les précieux restes, ce fut l'occasion d'un triomphe comme le Nouveau Monde n'en avait jamais vu.
Le clergé séculier, les communautés et les confréries, les membres même du Chapitre métropolitain, qui ne prenaient part d'ordinaire qu'aux funérailles des archevêques, allèrent pour la levée du corps. Le Conseil royal, la noblesse, la Cour de justice et les autorités militaires se rendirent également à la maison mortuaire.
Le cortège s'avança lentement, au milieu des acclamations d'une foule enthousiaste ; l'archevêque reçut le corps à la porte de l'église, et l'on déposa le cercueil, découvert, sur une estrade dans la chapelle du Rosaire. Tout à coup, la foule s'écrie : « Miracle ! miracle ! » On venait de voir la statue de Notre-Dame du Rosaire saluer d'un gracieux sourire sa fille bien-aimée.
Le lendemain, on célébra la cérémonie funèbre, vingt fois interrompue par des cris de reconnaissance ou des supplications. Il fallut, pour satisfaire le peuple, remettre à plus tard l'inhumation. Des milliers de personnes, venues de cinq à six lieues à la ronde, voulaient contempler le saint cadavre ; on en approchait des malades, des infirmes, des petits enfants ; beaucoup furent guéris par un simple attouchement. Malgré les soins des Religieux et les efforts des soldats du vice-roi, pour protéger la vénérable dépouille, on arrachait par lambeaux le voile et la tunique de Rose ; et il fallut renouveler ses vêtements jusqu'à six fois. Ce ne fut qu'en trompant la foule que l'on parvint, le troisième jour, a opérer la sépulture, sous le cloître du couvent.
Dix-huit mois après, par ordre de l'archevêque Turribius, le corps de Rose fut rapporté solennellement à l'église de Saint-Dominique et déposé à côté du maître-autel ; plus tard on le transporta, dans la chapelle de Sainte-Catherine de Sienne, de la même église. Des miracles marquèrent ces translations et honorèrent le sépulcre de l'humble vierge.
L'an 1668, Clément IX béatifia la servante de Dieu, et Clément X la canonisa trois ans après. Le nom de Rose fut inscrit au Martyrologe romain et sa fête fixée, pour l'Eglise universelle, au 30 août. En même temps, le Souverain Pontife déclara Patronne du Pérou et de toute l'Amérique cette première fleur de sainteté produite par le Nouveau Monde.
O Rose, notre sœur, qu'à votre considération Dieu nous bénisse, et que notre âme ait la vie, grâce à vous.
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
Il ne méritait pas que son nom et sa fête soient surtout attachés dans la mémoire des français au massacre des protestants par les souverains catholiques pour des raisons plus politiques que religieuses en 1572.
Apôtre (1er s.)
LA VIE DE L’APÔTRE SAINT BARTHÉLEMY
Barthélemy signifie fils de celui qui suspend les eaux, ou fils de celui qui se suspend. Ce mot vient de Bar, qui veut dire fils, de thelos, sommité, et de moys, eau. De là Barthélemy, c'est-à-dire le fils de celui qui suspend les eaux de Dieu, donc qui élève l’esprit des docteurs en haut, afin qu'ils versent 'en bas’ les eaux de la doctrine. C'est un nom Syrien et non pas Hébreu, il y a trois manières d'être suspendu, que notre saint posséda. En effet il fut suspendu, c'est-à-dire élevé au-dessus de l’amour du monde, porté à l’amour des choses du Ciel, entièrement appuyé sur la grâce et le secours de Dieu, de sorte que toute sa vie dépendit non de ses mérites mais de l’aide de Dieu. Par la seconde étymologie, est indiquée la profondeur de sa sagesse dont saint Denys dit ce qui suit dans sa Théologie mystique* : « Le divin Barthélemy avance que la Théologie est tout ensemble, développée et brève, l’Évangile ample, abondant et néanmoins concis. » Saint Barthélemy veut insinuer par là, d'après l’opinion de Denys, que la nature suprême de Dieu s'élève au-dessus de tout, au-dessus de toute négation, comme de toute affirmation.
* Chapitre I, 3
** Bréviaire romain.
Saint Barthélemy, Apôtre, en venant en Inde**, qui est située aux extrémités du monde, entra dans un temple où se trouvait une idole nommée Astaroth, et il s'y arrêta comme ferait un voyageur. Dans cette idole habitait un démon qui prétendait faire du bien aux malades ; or, il ne les guérissait pas, mais il suspendait seulement leurs souffrances. Cependant comme le temple était rempli de malades et que, malgré les sacrifices offerts tous les jours pour les infirmes des pays les plus éloignés, on ne pouvait avoir aucune réponse d'Astaroth, les malades allèrent à une autre ville où l’on adorait une idole nommé Bérith. Ils demandèrent à Bérith pourquoi Astaroth ne donnait pas de réponse, et il dit : « Notre dieu est lié dans des chaînes de feu ; il n'ose ni respirer, ni parler, à dater du moment où est entré l’Apôtre de Dieu Barthélemy » Ils lui disent : « Et quel est ce Barthélemy ? » Le démon répondit : « C'est l’ami du Dieu tout-puissant ; il est venu en cette province pour chasser tous les dieux de l’Inde. » Et ils dirent : « Dis-nous à quels signes nous pourrions le trouver. » Le démon reprit : « Il a les cheveux crépus et noirs, le teint pâle, les yeux grands, le nez régulier et droit, la barbe longue et mêlée de quelques poils blancs, la taille bien prise ; il est revêtu d'une robe sans manches avec des nœuds couleur de pourpre, son manteau est blanc garni de pierres précieuses couleur de pourpre à chaque coin. Depuis vingt ans qu'il les porte, ses habits et ses sandales ne s'usent ni ne se salissent. Chaque jour il fléchit les genoux cent fois pour prier, et autant pendant la nuit. Les anges voyagent avec lui, et ils ne le laissent pas se fatiguer, ni avoir faim. Son visage est toujours le même, toujours il est joyeux et gai. Il prévoit tout, il sait tout. Il connaît et comprend les langues de tous les pays, et ce que je vous dis en ce moment, il le sait déjà ; quand vous le cherchez, s'il le veut, il se montrera à vous, mais, s'il ne le veut pas, vous ne pourrez le trouver. Or, je vous prie, quand vous l’aurez rencontré, conjurez-le de ne pas venir ici de peur que ses anges ne me fassent ce qu'ils ont déjà fait à mon compagnon. » Après donc qu'on l’eut cherché avec soin pendant deux jours sans le trouver, un démoniaque s'écria titi jour : « Apôtre de Dieu, Barthélemy, tes prières me brûlent. » L'Apôtre lui dit : « Tais-toi, et sors de cet homme. » À l’instant le possédé fut délivré. En apprenant cela, le roi de ce pays nommé Polimius, qui avait une fille lunatique, envoya prier l’Apôtre de venir chez lui et de guérir sa fille. L'Apôtre étant venu chez le roi et voyant sa fille enchaînée, parce qu'elle déchirait par ses morsures ceux qui l’approchaient, ordonna de la délier ; et comme les serviteurs n'osaient l’approcher, il dit : « Déjà je tiens enchaîné le démon qui était en elle, et vous craignez ? » On la délia et elle fut délivrée. Alors le roi fit charger des chameaux d'or, d'argent et de pierres précieuses, et fit chercher l’Apôtre qu'on ne put rencontrer nulle part. Le lendemain matin, cependant, le roi étant seul dans sa chambre, l’Apôtre lui apparut et lui dit : « Pourquoi m’as-tu cherché toute la journée avec de l’or, de l’argent et des pierres précieuses ? Ces présents sont utiles à ceux qui sont avides des biens de la terre ; quant à moi, je ne désire rien de terrestre, rien de charnel. » Alors saint Barthélemy se mit à lui apprendre beaucoup de choses sur la manière dont nous avons été rachetés ; il lui montra, entre autres, que JÉSUS-CHRIST avait vaincu le diable par convenance prodigieuse, par puissance, par justice et par sagesse.
1° Il fut convenable en effet que celui qui avait vaincu le fils d'une vierge, c'est-à-dire, Adam créé de la terre, alors qu'elle était encore vierge, fût vaincu par le fils de la Vierge.
2° Il le vainquit par puissance ; comme le diable, en faisant tomber l’homme, avait usurpé l’empire de Dieu, JÉSUS-CHRIST l’en chassa avec sa toute-puissance. Et comme le vainqueur d'un tyran envoie ses compagnons de victoire pour arborer ses drapeaux partout et pour abattre ceux du tyran, de même JÉSUS-CHRIST vainqueur envoie partout ses messagers afin de renverser le culte du diable et établir à la place le culte de JÉSUS-CHRIST
3° Il le vainquit avec justice. Il était juste en effet que celui qui avait vaincu l’homme par le manger, et qui le tenait encore sous sa puissance, fût vaincu par le jeûne d'un homme et dépouillé de son usurpation.
4° Il le vainquit par sagesse, puisque les artifices du diable furent déjoués par l’habileté de JÉSUS-CHRIST Tel fut l’artifice du diable : comme un épervier qui saisit un oiseau, il devait saisir JÉSUS-CHRIST dans le désert ; si en jeûnant JÉSUS-CHRIST n'avait pas faim, il n'y aurait plus de doute qu'il fût Dieu ; mais s'il avait faim, il l’aurait vaincu lui-même par la gourmandise comme il avait fait du premier homme ; mais Dieu ne se fit pas connaître, parce qu'il eut faim ; il ne put pas être vaincu, car il résista à sa tentation. Quand donc il eut enseigné au roi les mystères de la foi, il ajouta que s'il voulait recevoir le baptême, il lui montrerait son Dieu chargé de chaînes.
Barthélemy signifie fils de celui qui suspend les eaux, ou fils de celui qui se suspend. Ce mot vient de Bar, qui veut dire fils, de thelos, sommité, et de moys, eau. De là Barthélemy, c'est-à-dire le fils de celui qui suspend les eaux de Dieu, donc qui élève l’esprit des docteurs en haut, afin qu'ils versent 'en bas’ les eaux de la doctrine. C'est un nom Syrien et non pas Hébreu, il y a trois manières d'être suspendu, que notre saint posséda. En effet il fut suspendu, c'est-à-dire élevé au-dessus de l’amour du monde, porté à l’amour des choses du Ciel, entièrement appuyé sur la grâce et le secours de Dieu, de sorte que toute sa vie dépendit non de ses mérites mais de l’aide de Dieu. Par la seconde étymologie, est indiquée la profondeur de sa sagesse dont saint Denys dit ce qui suit dans sa Théologie mystique* : « Le divin Barthélemy avance que la Théologie est tout ensemble, développée et brève, l’Évangile ample, abondant et néanmoins concis. » Saint Barthélemy veut insinuer par là, d'après l’opinion de Denys, que la nature suprême de Dieu s'élève au-dessus de tout, au-dessus de toute négation, comme de toute affirmation.
* Chapitre I, 3
** Bréviaire romain.
Saint Barthélemy, Apôtre, en venant en Inde**, qui est située aux extrémités du monde, entra dans un temple où se trouvait une idole nommée Astaroth, et il s'y arrêta comme ferait un voyageur. Dans cette idole habitait un démon qui prétendait faire du bien aux malades ; or, il ne les guérissait pas, mais il suspendait seulement leurs souffrances. Cependant comme le temple était rempli de malades et que, malgré les sacrifices offerts tous les jours pour les infirmes des pays les plus éloignés, on ne pouvait avoir aucune réponse d'Astaroth, les malades allèrent à une autre ville où l’on adorait une idole nommé Bérith. Ils demandèrent à Bérith pourquoi Astaroth ne donnait pas de réponse, et il dit : « Notre dieu est lié dans des chaînes de feu ; il n'ose ni respirer, ni parler, à dater du moment où est entré l’Apôtre de Dieu Barthélemy » Ils lui disent : « Et quel est ce Barthélemy ? » Le démon répondit : « C'est l’ami du Dieu tout-puissant ; il est venu en cette province pour chasser tous les dieux de l’Inde. » Et ils dirent : « Dis-nous à quels signes nous pourrions le trouver. » Le démon reprit : « Il a les cheveux crépus et noirs, le teint pâle, les yeux grands, le nez régulier et droit, la barbe longue et mêlée de quelques poils blancs, la taille bien prise ; il est revêtu d'une robe sans manches avec des nœuds couleur de pourpre, son manteau est blanc garni de pierres précieuses couleur de pourpre à chaque coin. Depuis vingt ans qu'il les porte, ses habits et ses sandales ne s'usent ni ne se salissent. Chaque jour il fléchit les genoux cent fois pour prier, et autant pendant la nuit. Les anges voyagent avec lui, et ils ne le laissent pas se fatiguer, ni avoir faim. Son visage est toujours le même, toujours il est joyeux et gai. Il prévoit tout, il sait tout. Il connaît et comprend les langues de tous les pays, et ce que je vous dis en ce moment, il le sait déjà ; quand vous le cherchez, s'il le veut, il se montrera à vous, mais, s'il ne le veut pas, vous ne pourrez le trouver. Or, je vous prie, quand vous l’aurez rencontré, conjurez-le de ne pas venir ici de peur que ses anges ne me fassent ce qu'ils ont déjà fait à mon compagnon. » Après donc qu'on l’eut cherché avec soin pendant deux jours sans le trouver, un démoniaque s'écria titi jour : « Apôtre de Dieu, Barthélemy, tes prières me brûlent. » L'Apôtre lui dit : « Tais-toi, et sors de cet homme. » À l’instant le possédé fut délivré. En apprenant cela, le roi de ce pays nommé Polimius, qui avait une fille lunatique, envoya prier l’Apôtre de venir chez lui et de guérir sa fille. L'Apôtre étant venu chez le roi et voyant sa fille enchaînée, parce qu'elle déchirait par ses morsures ceux qui l’approchaient, ordonna de la délier ; et comme les serviteurs n'osaient l’approcher, il dit : « Déjà je tiens enchaîné le démon qui était en elle, et vous craignez ? » On la délia et elle fut délivrée. Alors le roi fit charger des chameaux d'or, d'argent et de pierres précieuses, et fit chercher l’Apôtre qu'on ne put rencontrer nulle part. Le lendemain matin, cependant, le roi étant seul dans sa chambre, l’Apôtre lui apparut et lui dit : « Pourquoi m’as-tu cherché toute la journée avec de l’or, de l’argent et des pierres précieuses ? Ces présents sont utiles à ceux qui sont avides des biens de la terre ; quant à moi, je ne désire rien de terrestre, rien de charnel. » Alors saint Barthélemy se mit à lui apprendre beaucoup de choses sur la manière dont nous avons été rachetés ; il lui montra, entre autres, que JÉSUS-CHRIST avait vaincu le diable par convenance prodigieuse, par puissance, par justice et par sagesse.
1° Il fut convenable en effet que celui qui avait vaincu le fils d'une vierge, c'est-à-dire, Adam créé de la terre, alors qu'elle était encore vierge, fût vaincu par le fils de la Vierge.
2° Il le vainquit par puissance ; comme le diable, en faisant tomber l’homme, avait usurpé l’empire de Dieu, JÉSUS-CHRIST l’en chassa avec sa toute-puissance. Et comme le vainqueur d'un tyran envoie ses compagnons de victoire pour arborer ses drapeaux partout et pour abattre ceux du tyran, de même JÉSUS-CHRIST vainqueur envoie partout ses messagers afin de renverser le culte du diable et établir à la place le culte de JÉSUS-CHRIST
3° Il le vainquit avec justice. Il était juste en effet que celui qui avait vaincu l’homme par le manger, et qui le tenait encore sous sa puissance, fût vaincu par le jeûne d'un homme et dépouillé de son usurpation.
4° Il le vainquit par sagesse, puisque les artifices du diable furent déjoués par l’habileté de JÉSUS-CHRIST Tel fut l’artifice du diable : comme un épervier qui saisit un oiseau, il devait saisir JÉSUS-CHRIST dans le désert ; si en jeûnant JÉSUS-CHRIST n'avait pas faim, il n'y aurait plus de doute qu'il fût Dieu ; mais s'il avait faim, il l’aurait vaincu lui-même par la gourmandise comme il avait fait du premier homme ; mais Dieu ne se fit pas connaître, parce qu'il eut faim ; il ne put pas être vaincu, car il résista à sa tentation. Quand donc il eut enseigné au roi les mystères de la foi, il ajouta que s'il voulait recevoir le baptême, il lui montrerait son Dieu chargé de chaînes.
Le lendemain, les pontifes offraient, vis-à-vis du palais du roi, un sacrifice à l’idole, quand le démon se mit à crier en disant : « Cessez, misérables, de m'offrir des sacrifices, de peur que vous ne souffriez pire encore que moi qui suis lié de chaînes de feu par l’ange de JÉSUS-CHRIST que les Juifs ont crucifié, avec la pensée qu'il serait retenu par la mort : au lieu qu'il a enchaîné la mort elle-même, notre reine, et qu'il retient captif, dans des chaînes de feu, notre prince, l’auteur de la mort. » Aussitôt tous se mirent en œuvre d'attacher des cordes pour renverser l’idole, mais ils ne le purent. Alors l’Apôtre commanda au démon de sortir de l’idole en la brisant : et à l’instant le démon sortit et brisa lui-même toutes les idoles du temple. Puis l’Apôtre fit une prière et tous les infirmes furent guéris. Alors saint Barthélemy consacra le temple à Dieu et ordonna au démon de s'en aller dans le désert. L'ange du Seigneur apparut en cet endroit, et, en volant autour du temple, il grava le signe de la Croix avec le doigt aux quatre angles en disant : « Voici ce que dit le Seigneur : Comme je vous ai purifiés de votre infirmité, de même aussi ce temple sera purifié de toute souillure et de la présence de celui qui l’habitait, puisque l’Apôtre l'a fait s'en aller au désert. Mais auparavant je vous le ferai voir. Ne craignez pas en le regardant, mais faites sur votre front un signe pareil à celui que j'ai sculpté sur ces pierres. » Et il leur montra un Éthiopien plus noir que la suie, à la figure anguleuse, avec une longue barbe, et des cheveux qui lui tombaient aux pieds, des yeux enflammés et jetant des étincelles comme le fer rouge ; des flammes couleur de soufre lui sortaient de la bouche et des yeux, et il avait les mains liées derrière le dos avec des chaînes de feu. Et l’ange lui dit : « Puisque tu as entendu l’ordre de l’Apôtre, et que tu as brisé toutes les idoles en sortant du temple, je te délierai afin que tu puisses aller en tel endroit où aucun homme n'habite, et que tu y restes jusqu'au jour du jugement. » Quand il fut délié il disparut en hurlant et faisant un grand bruit ; mais l’ange du Seigneur s'envola vers le ciel à la vue de tous les assistants. Alors le roi avec son épouse, ses enfants et tout le peuple reçut le Baptême, après quoi il quitta son royaume pour se faire le disciple de l’Apôtre.
Tous les pontifes des temples s'assemblèrent et allèrent trouver le roi Astyage, son frère. Ils portèrent contre l’Apôtre des plaintes concernant la perte de leurs dieux, la profanation du temple et la séduction magique qu'on avait exercée contre le roi*. Alors le roi Astyage indigné fit partir mille hommes armés pour prendre l’Apôtre. Quand il eut été amené au roi, celui-ci lui dit : « Es-tu celui qui a perverti mon frère ? » L'Apôtre répondit : « Je ne l’ai pas perverti mais je l’ai converti. » Le roi lui dit : « De même que tu as fait que mon frère abandonnât son dieu pour croire au tien, de même aussi je te ferai abandonner ton Dieu pour sacrifier au mien. » L'Apôtre répartit : « Le dieu qu'adorait ton frère, je l’ai lié et je l’ai fait voir lié ; après quoi je l’ai forcé à briser la statue de l'idole : si tu parviens à en faire autant à mon Dieu, alors tu pourras m'invieer à adorer la statue, sinon, de mon côté, je briserai tes dieux et tu croiras au mien."
* Bréviaire romain.
Comme l’Apôtre parlait encore, on annonce au roi que son dieu Baldach s'était renversé et brisé en morceaux. À cette nouvelle, le roi déchira la robe de pourpre dont il était revêtu ; ensuite il fit fouetter l’Apôtre avec des verges, et commanda qu'on l’écorchât vif. Mais les chrétiens enlevèrent son corps et l’ensevelirent avec honneur. Quant au roi Astyage et aux pontifes des temples, ils furent saisis par les démons et ils moururent : mais le roi Polimius fut ordonné évêque et, après avoir rempli avec honneur, pendant vingt ans, le ministère épiscopal, il mourut en paix et plein de vertus. - Il y a différentes opinions sur le genre de la passion de saint Barthélemy, car le bienheureux Dorothée dit qu'il fut crucifié. Voici ses paroles : « Barthélemy prêcha aux Indiens et il traduisit dans leur langue l’Évangile selon saint Mathieu. Il s'endormit à Albane, ville de la grande Arménie, et fut crucifié la tête en bas. » Mais saint Théodore dit qu'il fut écorché. Cependant, dans beaucoup de livres, on lit qu'il fut seulement décapité. On peut concilier ces opinions différentes, en disant qu'il fut d'abord crucifié, ensuite qu'il fut descendu de la croix avant de mourir, et que pour ajouter à ses tortures, il fut écorché et, qu'en dernier lieu, il eut la tête tranchée.
L'an du Seigneur 831, les Sarrasins, qui envahirent la Sicile, ravagèrent l’île de Lipard où reposait le corps de saint Barthélemy, et, brisant son tombeau, ils dispersèrent ses ossements. Or, voici comme on rapporte que son corps fut transporté de l’Inde dans cette île. Ces païens voyant que son corps était en grande vénération à cause de la quantité de miracles qu'il opérait, en furent remplis d'indignation et ils le renfermèrent dans un coffre de plomb qu'ils jetèrent dans la mer. Dieu permit qu'il abordât dans l’île susdite* ; et comme les Sarrasins avaient dispersé ses os, quand ils se furent retirés, le saint apparut à un moine et lui dit : « Lève-toi, rassemble mes os qui ont été dispersés. » Le moine lui répondit : « Pour quelle raison devons-nous ramasser vos os ou vous rendre quelque honneur, quand vous nous avez laissé exterminer sans nous secourir ? » L'Apôtre reprit : « Pendant un long espace de temps le Seigneur a épargné ce peuple en vue de mes mérites ; mais ses péchés s'augmentant de plus en plus et criant jusqu'au ciel, je n'ai plus pu obtenir pardon pour lui. » Comme le moine lui demandait comment il ne pourrait jamais trouver ses os qui étaient confondus avec beaucoup d'autres, l’Apôtre lui dit : « La nuit, tu iras pour les rassembler, et ceux que tu verras briller comme du feu, tu les enlèveras. » Le moine trouva tout ainsi que l’Apôtre lui avait dit : il enleva les os, et, s'embarquant sur un vaisseau, il les transporta à Bénévent, métropole de la Pouille. Maintenant on dit qu'ils sont à Rome, quoique les Bénéventins assurent les posséder encore. Une femme avait apporté un vase plein d'huile qu'elle voulait verser dans la lampe de saint Barthélemy. Mais de quelque façon que l’on penchât le vase sur la lampe, il ne pouvait rien en sortir, quoiqu’en touchant l’huile avec les doigts on la trouvât liquide. Alors quelqu'un s'écria : « Je pense qu'il n'est pas agréable à l’Apôtre qu'on verse de cette huile dans sa lampe. » C'est pourquoi on versa dans une autre lampe cette huile qui coula aussitôt.
Tous les pontifes des temples s'assemblèrent et allèrent trouver le roi Astyage, son frère. Ils portèrent contre l’Apôtre des plaintes concernant la perte de leurs dieux, la profanation du temple et la séduction magique qu'on avait exercée contre le roi*. Alors le roi Astyage indigné fit partir mille hommes armés pour prendre l’Apôtre. Quand il eut été amené au roi, celui-ci lui dit : « Es-tu celui qui a perverti mon frère ? » L'Apôtre répondit : « Je ne l’ai pas perverti mais je l’ai converti. » Le roi lui dit : « De même que tu as fait que mon frère abandonnât son dieu pour croire au tien, de même aussi je te ferai abandonner ton Dieu pour sacrifier au mien. » L'Apôtre répartit : « Le dieu qu'adorait ton frère, je l’ai lié et je l’ai fait voir lié ; après quoi je l’ai forcé à briser la statue de l'idole : si tu parviens à en faire autant à mon Dieu, alors tu pourras m'invieer à adorer la statue, sinon, de mon côté, je briserai tes dieux et tu croiras au mien."
* Bréviaire romain.
Comme l’Apôtre parlait encore, on annonce au roi que son dieu Baldach s'était renversé et brisé en morceaux. À cette nouvelle, le roi déchira la robe de pourpre dont il était revêtu ; ensuite il fit fouetter l’Apôtre avec des verges, et commanda qu'on l’écorchât vif. Mais les chrétiens enlevèrent son corps et l’ensevelirent avec honneur. Quant au roi Astyage et aux pontifes des temples, ils furent saisis par les démons et ils moururent : mais le roi Polimius fut ordonné évêque et, après avoir rempli avec honneur, pendant vingt ans, le ministère épiscopal, il mourut en paix et plein de vertus. - Il y a différentes opinions sur le genre de la passion de saint Barthélemy, car le bienheureux Dorothée dit qu'il fut crucifié. Voici ses paroles : « Barthélemy prêcha aux Indiens et il traduisit dans leur langue l’Évangile selon saint Mathieu. Il s'endormit à Albane, ville de la grande Arménie, et fut crucifié la tête en bas. » Mais saint Théodore dit qu'il fut écorché. Cependant, dans beaucoup de livres, on lit qu'il fut seulement décapité. On peut concilier ces opinions différentes, en disant qu'il fut d'abord crucifié, ensuite qu'il fut descendu de la croix avant de mourir, et que pour ajouter à ses tortures, il fut écorché et, qu'en dernier lieu, il eut la tête tranchée.
L'an du Seigneur 831, les Sarrasins, qui envahirent la Sicile, ravagèrent l’île de Lipard où reposait le corps de saint Barthélemy, et, brisant son tombeau, ils dispersèrent ses ossements. Or, voici comme on rapporte que son corps fut transporté de l’Inde dans cette île. Ces païens voyant que son corps était en grande vénération à cause de la quantité de miracles qu'il opérait, en furent remplis d'indignation et ils le renfermèrent dans un coffre de plomb qu'ils jetèrent dans la mer. Dieu permit qu'il abordât dans l’île susdite* ; et comme les Sarrasins avaient dispersé ses os, quand ils se furent retirés, le saint apparut à un moine et lui dit : « Lève-toi, rassemble mes os qui ont été dispersés. » Le moine lui répondit : « Pour quelle raison devons-nous ramasser vos os ou vous rendre quelque honneur, quand vous nous avez laissé exterminer sans nous secourir ? » L'Apôtre reprit : « Pendant un long espace de temps le Seigneur a épargné ce peuple en vue de mes mérites ; mais ses péchés s'augmentant de plus en plus et criant jusqu'au ciel, je n'ai plus pu obtenir pardon pour lui. » Comme le moine lui demandait comment il ne pourrait jamais trouver ses os qui étaient confondus avec beaucoup d'autres, l’Apôtre lui dit : « La nuit, tu iras pour les rassembler, et ceux que tu verras briller comme du feu, tu les enlèveras. » Le moine trouva tout ainsi que l’Apôtre lui avait dit : il enleva les os, et, s'embarquant sur un vaisseau, il les transporta à Bénévent, métropole de la Pouille. Maintenant on dit qu'ils sont à Rome, quoique les Bénéventins assurent les posséder encore. Une femme avait apporté un vase plein d'huile qu'elle voulait verser dans la lampe de saint Barthélemy. Mais de quelque façon que l’on penchât le vase sur la lampe, il ne pouvait rien en sortir, quoiqu’en touchant l’huile avec les doigts on la trouvât liquide. Alors quelqu'un s'écria : « Je pense qu'il n'est pas agréable à l’Apôtre qu'on verse de cette huile dans sa lampe. » C'est pourquoi on versa dans une autre lampe cette huile qui coula aussitôt.
Quand l’empereur Frédéric détruisit Bénévent, il donna l’ordre de raser toutes les-églises ; car son intention était de transporter la ville entière dans un autre endroit. Alors, un homme rencontra quelques personnages revêtus d'aubes blanches et resplendissants qui paraissaient parler ensemble et discuter entre eux une question. Cet homme, rempli d'étonnement, demanda qui ils étaient, et l’un d'eux répondit : « Voici l’Apôtre Barthélemy avec les autres saints qui se trouvaient dans les églises dans la ville : ils se sont réunis pour chercher et discuter de quelle peine devra subir celui qui les a chassés de leurs demeures : déjà ils ont décidé entre eux et leur sentence est inviolable, que le coupable sera traduit sans retard au tribunal de Dieu devant lequel il aura à répondre de tout cela. » Et peu après, ledit empereur mourut misérablement.
On lit dans un livre des Miracles des Saints, qu'un Docteur célébrait solennellement chaque année la fête de saint Barthélemy. Un jour qu'il prêchait, le diable lui apparut sous l’apparence d'une jeune fille remarquablement belle : Le prédicateur jeta les yeux sur elle et l’invita à dîner. Pendant le repas, elle faisait tous ses efforts pour lui inspirer de l’amour. Saint Barthélemy vint à la porte sous la figure d'un pèlerin qui demanda avec instance qu'on le fit entrer pour l’amour de saint Barthélemy. La jeune fille s'y opposa et on envoya au pèlerin un pain que celui-ci refusa d'accepter.
Alors, par le messager, il envoya prier le maître de lui dire ce qui était plus particulièrement propre à l’homme. Le maître prétendait que c'était le rire, mais la jeune fille répondit : « Dites plutôt le péché avec lequel l’homme est conçu, naît et vit. » Barthélemy répondit que le maître avait bien parlé mais qu’elle, femme, avait donné une réponse renfermant un sens plus profond.
En second lieu, le pèlerin envoya demander au maître de lui indiquer un endroit n'ayant qu'un pied d'étendue où Dieu avait manifesté les plus grandes merveilles. Comme le maître disait que c'était l’endroit de la Croix dans lequel Dieu a opéré des miracles, la femme dit : « C'est plutôt la tête de l’homme dans laquelle existe comme un petit monde. » L'Apôtre approuva la sentence de l’un et de l’autre.
Troisièmement, il demanda quelle distance il y avait depuis le haut du ciel jusqu'au bas de l’enfer. Comme le maître avouait qu'il ne le savait pas, la femme dit : « Je vois maintenant que je suis surpassée : mais je le sais, moi, qui suis tombée de l’un dans l’autre ; et il faut que je te montre cela. » Alors le diable en poussant un grand hurlement se précipita dans l’abîme. Or, quand on chercha le pèlerin, on ne le trouva pas. On lit quelque chose d'à peu près semblable de saint André.
Saint Ambroise, dans la préface qu'il a composée pour cet Apôtre, raconte ainsi sa légende en abrégé : « Ô Jésus, vous avez daigné manifester d'une manière admirable votre majesté à ceux que vous avez chargés de prêcher votre Trinité qui forme une seule divinité. Parmi eux, c'est sur saint Barthélemy que vous avez daigné jeter les yeux pour l’envoyer prêcher un peuple éloigné. Aussi, l’avez-vous orné de toutes sortes de vertus. Ce peuple, bien que séparé du reste du monde, vous a été acquis et a été rapproché de vous par les mérites de la prédication de votre Apôtre. De quelles louanges n'est pas digne cet homme merveilleux ! Ce n'est pas assez pour lui de gagner à la Foi les cœurs de ceux qui l’environnent ; il vole plutôt qu'il ne marche vers les extrémités du monde habitées par les Indiens. Une multitude innombrable de malades le suit dans le temple du démon et, à l’instant, ce père du mensonge ne donne plus de réponses. Oh ! Combien furent merveilleux les prodiges de sa vertu ! Un sophiste veut argumenter contre lui, l’Apôtre ordonne et le sophiste reste muet et épuisé. La fille du roi que le démon tourmentait, il la délivre et la rend guérie à son père. Oh ! Prodige de sainteté ! Il force le démon à réduire en poudre les idoles sous lesquelles l’antique ennemi du genre humain se faisait adorer. Il peut bien être compté dans l’armée du Ciel celui auquel apparut un ange envoyé de la Cour Céleste afin de rendre un témoignage certain à la Vérité ! Cet ange montre le démon enchaîné et grave sur la pierre le signe de la Croix qui a sauvé les hommes. Le roi et la reine sont baptisés avec leur peuple, et les habitants de douze villes vous confessent de corps et de cœur. Enfin, sur la dénonciation des pontifes païens, un tyran, le frère de Polémius encore néophyte, fait battre de verges l’Apôtre, et le fait écorcher et périr de la mort la plus atroce. » Le bienheureux Théodore*, abbé et docteur, dit entre autres ces paroles au sujet de saint Barthélemy : « L'Apôtre Barthélemy prêcha premièrement en Lycaonie, ensuite en Inde, enfin à Albane, ville de la grande Arménie où il fut d'abord écorché et enfin décapité ; il y fut aussi enseveli. »
On lit dans un livre des Miracles des Saints, qu'un Docteur célébrait solennellement chaque année la fête de saint Barthélemy. Un jour qu'il prêchait, le diable lui apparut sous l’apparence d'une jeune fille remarquablement belle : Le prédicateur jeta les yeux sur elle et l’invita à dîner. Pendant le repas, elle faisait tous ses efforts pour lui inspirer de l’amour. Saint Barthélemy vint à la porte sous la figure d'un pèlerin qui demanda avec instance qu'on le fit entrer pour l’amour de saint Barthélemy. La jeune fille s'y opposa et on envoya au pèlerin un pain que celui-ci refusa d'accepter.
Alors, par le messager, il envoya prier le maître de lui dire ce qui était plus particulièrement propre à l’homme. Le maître prétendait que c'était le rire, mais la jeune fille répondit : « Dites plutôt le péché avec lequel l’homme est conçu, naît et vit. » Barthélemy répondit que le maître avait bien parlé mais qu’elle, femme, avait donné une réponse renfermant un sens plus profond.
En second lieu, le pèlerin envoya demander au maître de lui indiquer un endroit n'ayant qu'un pied d'étendue où Dieu avait manifesté les plus grandes merveilles. Comme le maître disait que c'était l’endroit de la Croix dans lequel Dieu a opéré des miracles, la femme dit : « C'est plutôt la tête de l’homme dans laquelle existe comme un petit monde. » L'Apôtre approuva la sentence de l’un et de l’autre.
Troisièmement, il demanda quelle distance il y avait depuis le haut du ciel jusqu'au bas de l’enfer. Comme le maître avouait qu'il ne le savait pas, la femme dit : « Je vois maintenant que je suis surpassée : mais je le sais, moi, qui suis tombée de l’un dans l’autre ; et il faut que je te montre cela. » Alors le diable en poussant un grand hurlement se précipita dans l’abîme. Or, quand on chercha le pèlerin, on ne le trouva pas. On lit quelque chose d'à peu près semblable de saint André.
Saint Ambroise, dans la préface qu'il a composée pour cet Apôtre, raconte ainsi sa légende en abrégé : « Ô Jésus, vous avez daigné manifester d'une manière admirable votre majesté à ceux que vous avez chargés de prêcher votre Trinité qui forme une seule divinité. Parmi eux, c'est sur saint Barthélemy que vous avez daigné jeter les yeux pour l’envoyer prêcher un peuple éloigné. Aussi, l’avez-vous orné de toutes sortes de vertus. Ce peuple, bien que séparé du reste du monde, vous a été acquis et a été rapproché de vous par les mérites de la prédication de votre Apôtre. De quelles louanges n'est pas digne cet homme merveilleux ! Ce n'est pas assez pour lui de gagner à la Foi les cœurs de ceux qui l’environnent ; il vole plutôt qu'il ne marche vers les extrémités du monde habitées par les Indiens. Une multitude innombrable de malades le suit dans le temple du démon et, à l’instant, ce père du mensonge ne donne plus de réponses. Oh ! Combien furent merveilleux les prodiges de sa vertu ! Un sophiste veut argumenter contre lui, l’Apôtre ordonne et le sophiste reste muet et épuisé. La fille du roi que le démon tourmentait, il la délivre et la rend guérie à son père. Oh ! Prodige de sainteté ! Il force le démon à réduire en poudre les idoles sous lesquelles l’antique ennemi du genre humain se faisait adorer. Il peut bien être compté dans l’armée du Ciel celui auquel apparut un ange envoyé de la Cour Céleste afin de rendre un témoignage certain à la Vérité ! Cet ange montre le démon enchaîné et grave sur la pierre le signe de la Croix qui a sauvé les hommes. Le roi et la reine sont baptisés avec leur peuple, et les habitants de douze villes vous confessent de corps et de cœur. Enfin, sur la dénonciation des pontifes païens, un tyran, le frère de Polémius encore néophyte, fait battre de verges l’Apôtre, et le fait écorcher et périr de la mort la plus atroce. » Le bienheureux Théodore*, abbé et docteur, dit entre autres ces paroles au sujet de saint Barthélemy : « L'Apôtre Barthélemy prêcha premièrement en Lycaonie, ensuite en Inde, enfin à Albane, ville de la grande Arménie où il fut d'abord écorché et enfin décapité ; il y fut aussi enseveli. »
Quand il reçut du Seigneur la mission de prêcher, je pense qu'il entendit qu'on lui adressait ces mots : « Mon disciple, va prêcher, va au combat, affronte les périls ; J'ai achevé l’œuvre de Mon Père, J'ai été témoin le premier ; accomplis la tâche qui t'est imposée, marche sur les pas de ton Maître, donne sang pour sang, chair pour chair, endure ce que J'ai enduré pour toi dans Ma Passion. Que tes armes soient la bénignité au milieu de tes fatigues, et la douceur vis-à-vis des méchants, et la patience dans cette vie qui passe. » L'Apôtre accepta, et comme un serviteur fidèle, il acquiesça à l’ordre de son Seigneur ; il s'avance plein de joie comme la lumière du monde, afin d'éclairer ceux qui vivaient dans les ténèbres : c'est le sel de la terre qui conserve les peuples énervés, c'est le laboureur qui met la dernière main à la culture des cœurs. L'Apôtre saint Pierre enseigne aussi les nations, saint Barthélemy en fait autant ; Pierre opère de grands prodiges, Barthélemy fait des miracles éclatants ; Pierre est crucifié la tête en bas, Barthélemy, après avoir été écorché vif, est décapité. Autant Pierre conçoit les mystères, autant en pénètre Barthélemy. Il féconde l’Église comme le prince des Apôtres ; les grâces qu'ils ont reçues tous les deux se balancent. De même que la harpe produit des accords harmonieux, de même Barthélemy, qui tient le milieu dans le mystérieux nombre douze, s'accorde avec ceux qui le précèdent comme avec ceux qui le suivent pour produire des sons mélodieux au moyen de la Parole divine. Tous les Apôtres, en se partageant l’univers, ont été établis les pasteurs du Roi des rois. L'Arménie qui s'étend de Éjulath jusqu'à Gabaoth est la partie qui lui échoit ; aussi voyez-le se servir de sa langue comme d'un soc pour labourer le champ de l’esprit des hommes dans les cœurs desquels il enfouit la parole de sa Foi ; il plante les jardins et les vignes du Seigneur, il greffe les remèdes qui guériront les passions de chacun, il extirpe les épines nuisibles, il coupe le bois de l’impiété, il entoure le dogme de défenses. Mais qu'ont-ils gagné pour l’offrir au Créateur ! Au lieu des honneurs, ils n'ont que déshonneur ; au lieu de bénédiction, malédiction ; au lieu des récompenses, des tourments ; au lieu d'une vie de repos, la mort la plus amère : car après avoir subi des supplices intolérables, Barthélemy fut écorché par les impies comme s'ils avaient prétendu en faire un sac et, après sa sortie de ce monde, il ne méprisa pas ceux qui l’avaient tué ; mais ceux qui se perdaient, il les attirait par des miracles, ceux qui étaient des adversaires, il les gagnait par des prodiges. Cependant il n'y avait rien qu'il n'employât pour calmer leur fureur aveugle, et pour les éloigner du Mal. Or, comment se comportent-ils ensuite ? Ils s'acharnent contre le corps du saint. Les malades méprisent celui qui les voulait guérir ; les orphelins, celui qui les menait par la main ; les aveugles, leur conducteur ; les naufragés, leur pilote ; les morts, celui qui leur rendait la vie. Et comment cela ? En jetant ce corps saint dans la mer. »
« Le flot poussa des rivages de l’Arménie le coffre où étaient les ossements du saint avec quatre autres coffres d'os de martyrs qui avaient été jetés aussi dans la mer. Pendant tout le trajet, les quatre coffres précédaient celui de l’Apôtre auquel ils semblaient faire cortège. Ils abordèrent ainsi, auprès de la Sicile, dans une île appelée Lipari. Le prodige fut révélé à l’évêque d'Ostie qui se trouvait présent. Ce trésor inestimable vint dans un lieu très pauvre. Cette pierre des plus précieuses vint aborder sur un rocher, cette lumière resplendissante se répandit dans un lieu obscur. Les quatre autres coffres allèrent dans différents pays et laissèrent le saint Apôtre dans l’île citée plus-haut. En effet, l’Apôtre laissa les quatre martyrs par derrière et envoya l’un, à savoir : Papinus, dans une ville de Sicile nommée Milas, un autre qui s'appelait Lucien, à Messine ; les deux autres, il les fit aller dans la Calabre, à savoir : Grégoire dans la cité de Colonne, et Achatius dans la cité de Chale où jusqu’à aujourd'hui ils brillent par les faveurs qu'ils accordent. Le corps de saint Barthélemy fut reçu au chant des hymnes, au milieu des louanges ; on alla au-devant de lui avec des flambeaux, et on éleva en son honneur un temple magnifique. Le mont Volcano, voisin de l’île, causait des dommages aux habitants parce qu'il jetait du feu, il s'éloigna de sept stades sans qu'on le vît, et s'arrêta au milieu de la mer, en sorte qu'aujourd'hui encore on n'en aperçoit plus que l’apparence d'un feu qui s'échappe. Maintenant donc, salut, ô bienheureux des bienheureux ! Trois fois heureux Barthélemy qui êtes la splendeur de la lumière divine, le pêcheur de la sainte Église, l’homme habile à prendre les poissons doués de raison, le doux fruit du palmier vivace, l’exterminateur du diable occupé à blesser le monde par ses violences ! Gloire à vous, soleil qui éclairez tout ce qu'il y a sur la terre, bouche de Dieu, langue de feu qui répand la Sagesse, fontaine intarissable de santé qui avez sanctifié la mer dans votre course, qui avez rougi la terre de la pourpre de votre sang, qui êtes monté aux Cieux où vous brillez dans l’armée divine, qui êtes environné d'un éclat, d'une gloire incorruptible, et qui nagez dans des transports d'un bonheur sans fin !* »
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
SAINT LOUIS IX
Louis IX, roi de France (✝ 1270)
Grâce aux Chroniques écrites par Joinville, ami très proche du Roi, la mémoire populaire française garde de Louis IX l'image d'un souverain rendant la justice à l'ombre d'un vieux chêne proche de son château à Vincennes. Saint Louis a en effet frappé ses contemporains par son sens de la justice, sa profonde piété et sa grande charité envers les pauvres.
A vingt ans, il épouse Marguerite de Provence et leur amour sera tendre et fidèle. Quand il part pour délivrer la Terre Sainte en 1248, il s'embarque avec elle. Le roi est fait prisonnier. Une fois libéré et rentré dans son royaume, il y entreprend de grandes réformes en particulier l'interdiction du duel judiciaire.
Il fonde des hôpitaux et des monastères. Il réalise son grand projet: construire la Sainte-Chapelle (vidéo KTO) comme une châsse de lumière et de vitraux destinée à recueillir des reliques, surtout la Couronne d'épines qu'il a acquise auprès de l'empereur latin de Constantinople. Il donne à sa sœur, la bienheureuse Isabelle, le terrain de Longchamp pour y fonder une abbaye de religieuses de Sainte-Claire.
Louis IX, roi de FranceSon royaume connaît une période de plein développement culturel, intellectuel et théologique. Saint Louis aime recevoir à sa table saint Bonaventure et saint Thomas d'Aquin. Avec Robert de Sorbon, il fonde la Sorbonne (1257). Il suit avec attention l'achèvement de la cathédrale Notre-Dame et surtout les grandes rosaces (1255) et les porches.
Son plus grand souci est de pacifier, de réconcilier les ennemis et d'éteindre les conflits, en particulier entre la France et l'Angleterre (1258). Mais il rêve de retourner en Terre Sainte et de convertir le sultan d'Égypte. Il n'ira pas plus loin que Carthage, l'actuelle Tunis. La maladie a raison de lui le 25 août 1270.
- Saint Louis (1214 ou 15 - 1270), roi de France et donc, à ce titre aussi chef des Armées françaises, était un homme profondément chrétien, fier et conscient des promesses de son baptême. (diocèse aux armées)
- Né à Poissy, saint Louis (Louis IX) passe une grande partie de sa vie à Paris. Il est traditionnellement représenté sous un chêne du château de Vincennes rendant la justice.
Toute sa vie, il s’efforça de faire régner la justice et la paix dans sa vocation de saint et d’homme d’État. Les souverains d’Europe font appel à sa sagesse. (diocèse de Paris)
- "Louis IX, qui régna de 1226 à 1270, vint en Saintonge en l’année 1242, où la bataille de Taillebourg du 21 juillet allait rendre possible le futur traité de Paris qui allait mettre un terme à la première étape du conflit médiéval entre la France et l’Angleterre." (diocèse de La Rochelle Saintes - Saint Louis)
- Il est le saint patron des tertiaires franciscains:
"Saint Louis est connu pour son sens de la justice et son amour de Dieu et des pauvres. C’est ce que rappellent la croix, la main de justice et la corde des tertiaires franciscains dont il est le saint Patron."
- Voir aussi les Saints parisiens sur le site du diocèse de Paris.
- "D'après un livre trouvé par un ami rémois, Saint Louis serait patron des coiffeurs car il avait demandé à chacun de ses ministres de donner une mèche de leurs cheveux pour confectionner une perruque pour sa mère Blanche de Castille." message d'un internaute.
- "Il est le patron des ouvriers du bâtiment, des boutonniers, brodeurs et merciers, des distillateurs, des coiffeurs et barbiers, des académies françaises et des académies des sciences. On l’invoque aussi contre l’acidification de la bière." message d'un internaute.
Mémoire de saint Louis, roi de France, qui s’illustra dans son royaume et dans la guerre menée pour la défense des chrétiens par sa foi active, sa justice dans son gouvernement, son amour des pauvres et sa constance dans l’adversité. De son mariage avec Marguerite de Provence, il eut huit enfants, qu’il éleva parfaitement et avec piété. Pour honorer la croix, la couronne d’épines et le sépulcre du Seigneur, il dépensa ses biens, ses forces et jusqu’à sa vie et il mourut de la peste dans son camp aux portes de Tunis en 1270.
Si je dépense beaucoup d’argent quelquefois, j’aime mieux le faire en aumônes faites pour l’amour de Dieu que pour frivolités et choses mondaines. Dieu m’a tout donné ce que j’ai. Ce que je dépense ainsi est bien dépensé.
(Saint Louis au sire de Joinville)
Grâce aux Chroniques écrites par Joinville, ami très proche du Roi, la mémoire populaire française garde de Louis IX l'image d'un souverain rendant la justice à l'ombre d'un vieux chêne proche de son château à Vincennes. Saint Louis a en effet frappé ses contemporains par son sens de la justice, sa profonde piété et sa grande charité envers les pauvres.
A vingt ans, il épouse Marguerite de Provence et leur amour sera tendre et fidèle. Quand il part pour délivrer la Terre Sainte en 1248, il s'embarque avec elle. Le roi est fait prisonnier. Une fois libéré et rentré dans son royaume, il y entreprend de grandes réformes en particulier l'interdiction du duel judiciaire.
Il fonde des hôpitaux et des monastères. Il réalise son grand projet: construire la Sainte-Chapelle (vidéo KTO) comme une châsse de lumière et de vitraux destinée à recueillir des reliques, surtout la Couronne d'épines qu'il a acquise auprès de l'empereur latin de Constantinople. Il donne à sa sœur, la bienheureuse Isabelle, le terrain de Longchamp pour y fonder une abbaye de religieuses de Sainte-Claire.
Louis IX, roi de FranceSon royaume connaît une période de plein développement culturel, intellectuel et théologique. Saint Louis aime recevoir à sa table saint Bonaventure et saint Thomas d'Aquin. Avec Robert de Sorbon, il fonde la Sorbonne (1257). Il suit avec attention l'achèvement de la cathédrale Notre-Dame et surtout les grandes rosaces (1255) et les porches.
Son plus grand souci est de pacifier, de réconcilier les ennemis et d'éteindre les conflits, en particulier entre la France et l'Angleterre (1258). Mais il rêve de retourner en Terre Sainte et de convertir le sultan d'Égypte. Il n'ira pas plus loin que Carthage, l'actuelle Tunis. La maladie a raison de lui le 25 août 1270.
- Saint Louis (1214 ou 15 - 1270), roi de France et donc, à ce titre aussi chef des Armées françaises, était un homme profondément chrétien, fier et conscient des promesses de son baptême. (diocèse aux armées)
- Né à Poissy, saint Louis (Louis IX) passe une grande partie de sa vie à Paris. Il est traditionnellement représenté sous un chêne du château de Vincennes rendant la justice.
Toute sa vie, il s’efforça de faire régner la justice et la paix dans sa vocation de saint et d’homme d’État. Les souverains d’Europe font appel à sa sagesse. (diocèse de Paris)
- "Louis IX, qui régna de 1226 à 1270, vint en Saintonge en l’année 1242, où la bataille de Taillebourg du 21 juillet allait rendre possible le futur traité de Paris qui allait mettre un terme à la première étape du conflit médiéval entre la France et l’Angleterre." (diocèse de La Rochelle Saintes - Saint Louis)
- Il est le saint patron des tertiaires franciscains:
"Saint Louis est connu pour son sens de la justice et son amour de Dieu et des pauvres. C’est ce que rappellent la croix, la main de justice et la corde des tertiaires franciscains dont il est le saint Patron."
- Voir aussi les Saints parisiens sur le site du diocèse de Paris.
- "D'après un livre trouvé par un ami rémois, Saint Louis serait patron des coiffeurs car il avait demandé à chacun de ses ministres de donner une mèche de leurs cheveux pour confectionner une perruque pour sa mère Blanche de Castille." message d'un internaute.
- "Il est le patron des ouvriers du bâtiment, des boutonniers, brodeurs et merciers, des distillateurs, des coiffeurs et barbiers, des académies françaises et des académies des sciences. On l’invoque aussi contre l’acidification de la bière." message d'un internaute.
Mémoire de saint Louis, roi de France, qui s’illustra dans son royaume et dans la guerre menée pour la défense des chrétiens par sa foi active, sa justice dans son gouvernement, son amour des pauvres et sa constance dans l’adversité. De son mariage avec Marguerite de Provence, il eut huit enfants, qu’il éleva parfaitement et avec piété. Pour honorer la croix, la couronne d’épines et le sépulcre du Seigneur, il dépensa ses biens, ses forces et jusqu’à sa vie et il mourut de la peste dans son camp aux portes de Tunis en 1270.
Si je dépense beaucoup d’argent quelquefois, j’aime mieux le faire en aumônes faites pour l’amour de Dieu que pour frivolités et choses mondaines. Dieu m’a tout donné ce que j’ai. Ce que je dépense ainsi est bien dépensé.
(Saint Louis au sire de Joinville)
La Bible de Saint Louis
Blanche de Castille et son fils Saint Louis
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
Saint Césaire d'Arles, Évêque d'Arles, Père de l'Église (+ 542). Fête le 26 Août.
Césaire d'Arles, né vers 470 à Chalon-sur-Saône et décédé le 26 août 542 à Arles, fut archevêque d’Arles de décembre 502 jusqu'à sa mort en 542.
C'est un saint chrétien honoré le 26 août.
C'est un saint chrétien honoré le 26 août.
Statue de Saint Césaire d’Arles (Bouches-du-Rhône, France), église St Césaire dans le quartier de la Roquette, ancienne église conventuelle des Grands-Augustins, commencée en 1258, remaniée à plusieurs reprises au cours des siècles, seule paroisse de ce quartier et troisième église de la ville ancienne encore utilisée.
Biographie
Né en territoire burgonde de parents chrétiens et probablement gallo-romains, Césaire est reçu comme clerc, à l'âge dix-huit ans, dans sa ville natale par l'Évêque Silvestre (484-526).
Il devient ensuite moine au monastère de Lérins à l'âge de 20 ans; il y est l'élève de Julien Pomère.
Obligé de sortir de Lérins en raison de l'état de sa santé, il s'établit à Arles, où l'évêque Eone, avec qui il est apparenté, l'ordonne diacre, puis prêtre en 499, et lui confie la direction d'un monastère situé en face de la cité, soit à Trinquetaille, soit sur une île du Rhône (probablement l'île de la Cappe). C'est dans ces circonstances qu'il rédige la Regula ad monachos.
Après la mort d'Eone en 501 ou 502, il devient évêque d'Arles probablement en décembre 502, mais continue à vivre comme un moine, exigeant que le clergé soit exemplaire.
Suspect aux rois ariens wisigoths (Alaric II jusqu'en 507) et ostrogoths (Théodoric et ses successeurs), il doit se justifier à Bordeaux en 505 et à Ravenne en 513, mais gagne à deux reprises la confiance du roi.
En 506 il préside le concile d'Agde dont il a préparé les travaux et suggéré les décisions. C'est également en 513 qu'il fonde, aux Alyscamps, le premier Monastère de femmes, transféré à l'intérieur des murs d'Arles en 524 et appelé monastère Saint-Jean.
Il rédige pour ce monastère la Regula ad virgines, qui sera par la suite adoptée entre autres par sainte-Radegonde pour son Monastère de Poitiers.
Nommé vicaire du Siège apostolique pour la Gaule et l'Espagne en 514, il convoque et préside plusieurs conciles, celui d'Arles en 524, de Carpentras en 527, de Vaison en 529 et le deuxième concile d'Orange en 529, sans doute le plus important, qui condamne le semi-pélagianisme et donne une formulation théologique de la grâce telle qu'elle avait été prônée par Augustin, contre ceux qui, comme Jean Cassien, donnaient un rôle plus important au libre arbitre.
Les Conciles de Valence (en 530), d'Orléans (en 533, 538 et 541) auxquels il n'assiste pas, et celui de Clermont (en 535), où il se rend, adoptent ses idées.
Né en territoire burgonde de parents chrétiens et probablement gallo-romains, Césaire est reçu comme clerc, à l'âge dix-huit ans, dans sa ville natale par l'Évêque Silvestre (484-526).
Il devient ensuite moine au monastère de Lérins à l'âge de 20 ans; il y est l'élève de Julien Pomère.
Obligé de sortir de Lérins en raison de l'état de sa santé, il s'établit à Arles, où l'évêque Eone, avec qui il est apparenté, l'ordonne diacre, puis prêtre en 499, et lui confie la direction d'un monastère situé en face de la cité, soit à Trinquetaille, soit sur une île du Rhône (probablement l'île de la Cappe). C'est dans ces circonstances qu'il rédige la Regula ad monachos.
Après la mort d'Eone en 501 ou 502, il devient évêque d'Arles probablement en décembre 502, mais continue à vivre comme un moine, exigeant que le clergé soit exemplaire.
Suspect aux rois ariens wisigoths (Alaric II jusqu'en 507) et ostrogoths (Théodoric et ses successeurs), il doit se justifier à Bordeaux en 505 et à Ravenne en 513, mais gagne à deux reprises la confiance du roi.
En 506 il préside le concile d'Agde dont il a préparé les travaux et suggéré les décisions. C'est également en 513 qu'il fonde, aux Alyscamps, le premier Monastère de femmes, transféré à l'intérieur des murs d'Arles en 524 et appelé monastère Saint-Jean.
Il rédige pour ce monastère la Regula ad virgines, qui sera par la suite adoptée entre autres par sainte-Radegonde pour son Monastère de Poitiers.
Nommé vicaire du Siège apostolique pour la Gaule et l'Espagne en 514, il convoque et préside plusieurs conciles, celui d'Arles en 524, de Carpentras en 527, de Vaison en 529 et le deuxième concile d'Orange en 529, sans doute le plus important, qui condamne le semi-pélagianisme et donne une formulation théologique de la grâce telle qu'elle avait été prônée par Augustin, contre ceux qui, comme Jean Cassien, donnaient un rôle plus important au libre arbitre.
Les Conciles de Valence (en 530), d'Orléans (en 533, 538 et 541) auxquels il n'assiste pas, et celui de Clermont (en 535), où il se rend, adoptent ses idées.
Après l'annexion de la Provence par les Francs en 536, les relations entre l'Archevêque et la royauté Chrétienne deviennent très chaleureuses.
Ainsi en 540, un acte de donation de Childebert, fils de Clovis donne les pècheries situées au Sud de l'étang de Caronte probablement l'actuel quartier de Jonquières à Césaire.
Les Archevêques d'Arles deviennent d'importants propriétaires terriens de la région.
Il meurt après 40 années d'épiscopat, le 26 Août 542.
Œuvres principales
Des homélies et sermons, au nombre de 238, fortement inspirés par la théologie d'Augustin. Au Moyen Âge certains furent d'ailleurs attribués à Augustin lui-même. Ces sermons, très concrets, nous renseignent sur la vie quotidienne des arlésiens du début du VIe siècle; on y voit en particulier que les pratiques païennes sont encore très vivaces.
On lui doit également des traités dogmatiques, notamment le De mysterio Sanctae Trinitatis contre les ariens et les pélagiens.
Les deux règles monastiques: pour les moniales (regula ad virgines) et pour les moines (regula ad monachos) sont ses écrits les mieux connus aujourd'hui.
Les Prophéties de la Révolution de 1789 et les suivantes recueillis dans le Mirabilis liber
Lecture.
Sœurs, quand vous travaillez en équipe, que l’une de vous fasse la lecture aux autres jusqu’à dix heures du matin ; le reste du temps, il ne faudra pas interrompre la méditation de la Parole de Dieu et la Prière intérieure.
Ayez un seul cœur et une seule âme dans le Seigneur ; ayez tout en commun, comme il est rapporté dans les Actes des Apôtres.
Puis quand vous priez Dieu par des psaumes et des hymnes, que ce que vos voix prononcent se reflète dans votre cœur !
Quelles que soient vos occupations, quand vous n’y êtes pas adonnées à la lecture, méditez encore et toujours tel ou tel passage des Divines Écritures.
Ainsi en 540, un acte de donation de Childebert, fils de Clovis donne les pècheries situées au Sud de l'étang de Caronte probablement l'actuel quartier de Jonquières à Césaire.
Les Archevêques d'Arles deviennent d'importants propriétaires terriens de la région.
Il meurt après 40 années d'épiscopat, le 26 Août 542.
Œuvres principales
Des homélies et sermons, au nombre de 238, fortement inspirés par la théologie d'Augustin. Au Moyen Âge certains furent d'ailleurs attribués à Augustin lui-même. Ces sermons, très concrets, nous renseignent sur la vie quotidienne des arlésiens du début du VIe siècle; on y voit en particulier que les pratiques païennes sont encore très vivaces.
On lui doit également des traités dogmatiques, notamment le De mysterio Sanctae Trinitatis contre les ariens et les pélagiens.
Les deux règles monastiques: pour les moniales (regula ad virgines) et pour les moines (regula ad monachos) sont ses écrits les mieux connus aujourd'hui.
Les Prophéties de la Révolution de 1789 et les suivantes recueillis dans le Mirabilis liber
Lecture.
Sœurs, quand vous travaillez en équipe, que l’une de vous fasse la lecture aux autres jusqu’à dix heures du matin ; le reste du temps, il ne faudra pas interrompre la méditation de la Parole de Dieu et la Prière intérieure.
Ayez un seul cœur et une seule âme dans le Seigneur ; ayez tout en commun, comme il est rapporté dans les Actes des Apôtres.
Puis quand vous priez Dieu par des psaumes et des hymnes, que ce que vos voix prononcent se reflète dans votre cœur !
Quelles que soient vos occupations, quand vous n’y êtes pas adonnées à la lecture, méditez encore et toujours tel ou tel passage des Divines Écritures.
Icône Orthodoxe byzantine de Césaire, Archevêque d'Arles, Primat des Gaules
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
Samedi 27 Août 2016 : Fête de Sainte Monique, Mère de Saint Augustin et Patronne des mères Chrétiennes (332-387).
Sainte Monique
Mère de Saint Augustin
(332-388)
À l'heure où sont trop oubliés les devoirs de la jeune fille, de l'épouse et de la mère Chrétienne, il est utile de rappeler les vertus de cette admirable femme. Ce que nous en savons nous vient de la meilleure des sources, son fils Augustin.
Monique naquit à Tagaste, en Afrique, l'an 332. Grâce aux soins de parents Chrétiens, elle eut une enfance pure et pieuse, sous la surveillance sévère d'une vieille et dévouée servante. Encore toute petite, elle aimait aller à l'église pour y prier, elle cherchait la solitude et le recueillement; parfois elle se levait même la nuit et récitait des prières.
Son cœur s'ouvrait à l'amour des pauvres et des malades, elle les visitait, les soignait et leur portait les restes de la table de famille ; elle lavait les pieds aux pauvres et aux voyageurs. Toute sa personne reflétait la modestie, la douceur et la paix.
À toutes ces grâces et à toutes ces vertus, on aurait pu prévoir que Dieu la réservait à de grandes choses.
Dieu, qui a ses vues mystérieuses, permit cependant qu'elle fût donnée en mariage, à l'âge de vingt-deux ans, à un jeune homme de noble famille, mais païen, violent, brutal et libertin, presque deux fois plus âgé qu'elle, et dont elle eut beaucoup à souffrir, ainsi que de sa belle-mère.
Dans cette situation difficile, Monique fut un modèle de patience et de douceur; sans se plaindre jamais, elle versait en secret les larmes amères où se trempait sa vertu.
C'est par ces beaux exemples qu'elle conquit le cœur de Patrice, son époux, et lui obtint une mort Chrétienne, c'est ainsi qu'elle mérita aussi de devenir la mère du grand Saint Augustin.
Monique, restée veuve, prit un nouvel essor vers Dieu. Vingt ans elle pria sur les débordements d'Augustin, sans perdre courage et espoir.
Un Évêque d'Afrique, témoin de sa douleur, lui avait dit : « Courage, il est impossible que le fils de tant de larmes périsse ! »
Dieu, en effet, la récompensa même au-delà de ses désirs, en faisant d'Augustin, par un miracle de grâce, l'une des plus grandes lumières de l'Église et l'un de ses plus grands Saints.
Mère de Saint Augustin
(332-388)
À l'heure où sont trop oubliés les devoirs de la jeune fille, de l'épouse et de la mère Chrétienne, il est utile de rappeler les vertus de cette admirable femme. Ce que nous en savons nous vient de la meilleure des sources, son fils Augustin.
Monique naquit à Tagaste, en Afrique, l'an 332. Grâce aux soins de parents Chrétiens, elle eut une enfance pure et pieuse, sous la surveillance sévère d'une vieille et dévouée servante. Encore toute petite, elle aimait aller à l'église pour y prier, elle cherchait la solitude et le recueillement; parfois elle se levait même la nuit et récitait des prières.
Son cœur s'ouvrait à l'amour des pauvres et des malades, elle les visitait, les soignait et leur portait les restes de la table de famille ; elle lavait les pieds aux pauvres et aux voyageurs. Toute sa personne reflétait la modestie, la douceur et la paix.
À toutes ces grâces et à toutes ces vertus, on aurait pu prévoir que Dieu la réservait à de grandes choses.
Dieu, qui a ses vues mystérieuses, permit cependant qu'elle fût donnée en mariage, à l'âge de vingt-deux ans, à un jeune homme de noble famille, mais païen, violent, brutal et libertin, presque deux fois plus âgé qu'elle, et dont elle eut beaucoup à souffrir, ainsi que de sa belle-mère.
Dans cette situation difficile, Monique fut un modèle de patience et de douceur; sans se plaindre jamais, elle versait en secret les larmes amères où se trempait sa vertu.
C'est par ces beaux exemples qu'elle conquit le cœur de Patrice, son époux, et lui obtint une mort Chrétienne, c'est ainsi qu'elle mérita aussi de devenir la mère du grand Saint Augustin.
Monique, restée veuve, prit un nouvel essor vers Dieu. Vingt ans elle pria sur les débordements d'Augustin, sans perdre courage et espoir.
Un Évêque d'Afrique, témoin de sa douleur, lui avait dit : « Courage, il est impossible que le fils de tant de larmes périsse ! »
Dieu, en effet, la récompensa même au-delà de ses désirs, en faisant d'Augustin, par un miracle de grâce, l'une des plus grandes lumières de l'Église et l'un de ses plus grands Saints.
Monique, après avoir suivi Augustin en Italie, tomba malade à Ostie, au moment de s'embarquer pour l'Afrique, et mourut à l'âge de cinquante-six ans. Augustin pleura longtemps cette mère de son corps et de son âme.
Le corps de Sainte Monique a été transporté à Rome dans l'église de Saint-Augustin, en 1430. Cette femme illustre a été choisie comme patronne des mères Chrétiennes.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
Le corps de Sainte Monique a été transporté à Rome dans l'église de Saint-Augustin, en 1430. Cette femme illustre a été choisie comme patronne des mères Chrétiennes.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
Icône peinte par Marice Satiola (Australie)
Prière à Sainte Monique
aux Saints
Voici une Prière à Sainte Monique (332-388), Mère de Saint-Augustin d'Hippone qu'elle enfanta sur la terre et pour le ciel, pour la Conversion d’un fils. Pour toutes les mères qui prient pour que leurs enfants connaissent le vrai bonheur en Dieu.
Prière à Sainte Monique :
« Ô mère, illustre entre toutes les mères, la chrétienté honore en vous l'un des types les plus parfaits de l'humanité régénérée par le Christ. Avant l'Évangile, durant ces longs siècles où la femme fut tenue dans l'abaissement, la maternité ne put avoir qu'une action timide et le plus souvent vulgaire sur l'homme ; son rôle se borna pour l'ordinaire aux soins physiques ; et si le nom de quelques mères a triomphé de l'oubli, c'est uniquement parce qu'elles avaient su préparer leurs fils pour la gloire passagère de ce monde. On n'en rencontre pas dans l'antiquité profane qui se soient donné la tâche de les enfanter au bien, de s'attacher à leurs pas pour les soutenir dans la lutte contre l'erreur et les passions, pour les relever dans leurs chutes ; on n'en trouve pas qui se soient vouées à la prière et aux larmes continuelles pour obtenir leur retour à la vérité et à la vertu. »
« Le christianisme seul a révélé à la mère et sa mission et sa puissance. Quel oubli de vous-même, Ô Sainte Monique, dans cette poursuite incessante du salut d'un fils ! Après Dieu, c'est pour lui que vous vivez ; et vivre de cette manière pour votre fils, n'est-ce pas vivre encore pour Dieu qui daigne s'aider de vous pour le sauver ? Que vous importent la gloire et les succès d'Augustin dans le monde, lorsque vous songez aux périls éternels qu'il encourt, lorsque vous tremblez de le voir éternellement séparé de Dieu et de vous ? »
« Alors il n'est pas de sacrifice, il n'est pas de dévouement dont votre cœur de mère ne soit capable envers cette rigoureuse justice dont votre générosité n'entend pas frustrer les droits. Durant de longs jours, durant de longues nuits, vous attendez avec patience les moments du Seigneur; votre Prière redouble d'ardeur ; et espérant contre toute espérance, vous arrivez à ressentir, au fond de votre cœur, l'humble et solide confiance que le fils de tant de larmes ne périra pas. C'est alors que le Seigneur, « touché de compassion » pour vous, comme il le fut pour la mère éplorée de Naïm, fait entendre Sa Voix à laquelle rien ne résiste. « Jeune homme, s'écrie-t-il, je te le dis, lève-toi » ; et il rend plein de vie à sa mère celui dont elle pleurait le trépas, mais dont elle n'avait pas voulu se séparer. »
« Mais quelle récompense pour votre cœur maternel, Ô Sainte Monique ! Le Seigneur ne s'est pas contenté de vous rendre Augustin plein de vie ; du fond des abîmes de l'erreur et des passions, voici qu'Il l'élève sans intermédiaire jusqu'au bien le plus parfait. Vos instances demandaient qu'il fût chrétien catholique, qu'il rompît enfin des liens humiliants et funestes ; et voici que d'un seul bond, la Grâce l'a porté jusque dans la région sereine des conseils évangéliques. Votre tâche est plus que remplie, heureuse Mère! Montez au Ciel : c'est de là qu'en attendant l'éternelle réunion, vous contemplerez désormais la Sainteté et les œuvres de ce fils dont le salut est votre ouvrage, et dont la gloire si éclatante et si pure entoure dès ici-bas votre nom d'une douce et touchante auréole. »
« Du sein de la félicité que vous goûtez avec ce fils qui vous doit la vie du temps et celle de l'éternité, jetez un regard, Ô Sainte Monique, sur tant de mères chrétiennes qui accomplissent en ce moment sur la terre la dure et noble mission que vous avez remplie vous-même. Leurs fils aussi sont morts de la mort du péché, et elles voudraient, à force d'amour, leur rendre la seule vie véritable. »
« Après la Mère de Miséricorde, c'est à vous qu'elles s'adressent, Ô Sainte Monique, à vous dont les Prières et les larmes furent si puissantes et si fécondes. Prenez en main leur cause ; votre cœur si tendre et si dévoué ne peut manquer de compatir à des angoisses dont il éprouva si longtemps lui-même toute la rigueur. »
« Daignez joindre votre intercession à leurs vœux ; adoptez ces nouveaux fils qu'elles vous présentent, et elles seront rassurées. Soutenez leur courage, apprenez-leur à espérer, fortifiez-les dans les sacrifices au prix desquels Dieu a mis le retour de ces âmes si chères. Elles comprendront alors que la conversion d'une âme est un miracle d'un ordre plus élevé que la résurrection d'un mort ; elles sentiront que la Divine Justice, pour relâcher Ses droits, exige une compensation, et que cette compensation, c'est à elles de la fournir. Leur cœur se dépouillera de l'égoïsme secret qui se mêle si souvent dans les sentiments en apparence les plus purs. Qu'elles se demandent à elles-mêmes si elles se réjouiraient comme vous, Ô Sainte Monique, en voyant leur fils revenu au bien leur échapper pour se donner au Seigneur. S'il en est ainsi, qu'elles soient sans crainte ; elles sont puissantes sur le Cœur de Dieu ; tôt ou tard, la Grâce tant désirée descendra du Ciel sur le prodigue, et il revient à Dieu et à sa mère. »
« Amen. »
« Sainte Monique, Dieu de miséricorde, réconfort de ceux qui sont dans la douleur, les les larmes que Sainte Monique vous offrit pour convertir son fils Saint Augustin à la foi du Christ. Par leurs prières, merci de nous aider à nous détourner de nos péchés et à trouver votre tendre pardon. Amen. »
« Ô Dieu, qui avez eu pitié des larmes de Sainte Monique et qui avez accordé à ses ardentes prières non seulement la conversion de son fils, mais son éclatante Sainteté, faites que nous Vous implorions pour nos enfants avec tant de Foi et d'humilité que nous obtenions comme elle leur salut et notre propre sanctification. Nous Vous en prions par notre Seigneur Jésus-Christ. »
Sainte Monique, modèle des femmes chrétiennes, Priez pour nous !
Sainte Monique, qui, par vos prières et vos larmes, avez obtenu la conversion de votre fils, Priez pour nous !
Sainte Monique, Priez pour nous et pour nos enfants !
aux Saints
Voici une Prière à Sainte Monique (332-388), Mère de Saint-Augustin d'Hippone qu'elle enfanta sur la terre et pour le ciel, pour la Conversion d’un fils. Pour toutes les mères qui prient pour que leurs enfants connaissent le vrai bonheur en Dieu.
Prière à Sainte Monique :
« Ô mère, illustre entre toutes les mères, la chrétienté honore en vous l'un des types les plus parfaits de l'humanité régénérée par le Christ. Avant l'Évangile, durant ces longs siècles où la femme fut tenue dans l'abaissement, la maternité ne put avoir qu'une action timide et le plus souvent vulgaire sur l'homme ; son rôle se borna pour l'ordinaire aux soins physiques ; et si le nom de quelques mères a triomphé de l'oubli, c'est uniquement parce qu'elles avaient su préparer leurs fils pour la gloire passagère de ce monde. On n'en rencontre pas dans l'antiquité profane qui se soient donné la tâche de les enfanter au bien, de s'attacher à leurs pas pour les soutenir dans la lutte contre l'erreur et les passions, pour les relever dans leurs chutes ; on n'en trouve pas qui se soient vouées à la prière et aux larmes continuelles pour obtenir leur retour à la vérité et à la vertu. »
« Le christianisme seul a révélé à la mère et sa mission et sa puissance. Quel oubli de vous-même, Ô Sainte Monique, dans cette poursuite incessante du salut d'un fils ! Après Dieu, c'est pour lui que vous vivez ; et vivre de cette manière pour votre fils, n'est-ce pas vivre encore pour Dieu qui daigne s'aider de vous pour le sauver ? Que vous importent la gloire et les succès d'Augustin dans le monde, lorsque vous songez aux périls éternels qu'il encourt, lorsque vous tremblez de le voir éternellement séparé de Dieu et de vous ? »
« Alors il n'est pas de sacrifice, il n'est pas de dévouement dont votre cœur de mère ne soit capable envers cette rigoureuse justice dont votre générosité n'entend pas frustrer les droits. Durant de longs jours, durant de longues nuits, vous attendez avec patience les moments du Seigneur; votre Prière redouble d'ardeur ; et espérant contre toute espérance, vous arrivez à ressentir, au fond de votre cœur, l'humble et solide confiance que le fils de tant de larmes ne périra pas. C'est alors que le Seigneur, « touché de compassion » pour vous, comme il le fut pour la mère éplorée de Naïm, fait entendre Sa Voix à laquelle rien ne résiste. « Jeune homme, s'écrie-t-il, je te le dis, lève-toi » ; et il rend plein de vie à sa mère celui dont elle pleurait le trépas, mais dont elle n'avait pas voulu se séparer. »
« Mais quelle récompense pour votre cœur maternel, Ô Sainte Monique ! Le Seigneur ne s'est pas contenté de vous rendre Augustin plein de vie ; du fond des abîmes de l'erreur et des passions, voici qu'Il l'élève sans intermédiaire jusqu'au bien le plus parfait. Vos instances demandaient qu'il fût chrétien catholique, qu'il rompît enfin des liens humiliants et funestes ; et voici que d'un seul bond, la Grâce l'a porté jusque dans la région sereine des conseils évangéliques. Votre tâche est plus que remplie, heureuse Mère! Montez au Ciel : c'est de là qu'en attendant l'éternelle réunion, vous contemplerez désormais la Sainteté et les œuvres de ce fils dont le salut est votre ouvrage, et dont la gloire si éclatante et si pure entoure dès ici-bas votre nom d'une douce et touchante auréole. »
« Du sein de la félicité que vous goûtez avec ce fils qui vous doit la vie du temps et celle de l'éternité, jetez un regard, Ô Sainte Monique, sur tant de mères chrétiennes qui accomplissent en ce moment sur la terre la dure et noble mission que vous avez remplie vous-même. Leurs fils aussi sont morts de la mort du péché, et elles voudraient, à force d'amour, leur rendre la seule vie véritable. »
« Après la Mère de Miséricorde, c'est à vous qu'elles s'adressent, Ô Sainte Monique, à vous dont les Prières et les larmes furent si puissantes et si fécondes. Prenez en main leur cause ; votre cœur si tendre et si dévoué ne peut manquer de compatir à des angoisses dont il éprouva si longtemps lui-même toute la rigueur. »
« Daignez joindre votre intercession à leurs vœux ; adoptez ces nouveaux fils qu'elles vous présentent, et elles seront rassurées. Soutenez leur courage, apprenez-leur à espérer, fortifiez-les dans les sacrifices au prix desquels Dieu a mis le retour de ces âmes si chères. Elles comprendront alors que la conversion d'une âme est un miracle d'un ordre plus élevé que la résurrection d'un mort ; elles sentiront que la Divine Justice, pour relâcher Ses droits, exige une compensation, et que cette compensation, c'est à elles de la fournir. Leur cœur se dépouillera de l'égoïsme secret qui se mêle si souvent dans les sentiments en apparence les plus purs. Qu'elles se demandent à elles-mêmes si elles se réjouiraient comme vous, Ô Sainte Monique, en voyant leur fils revenu au bien leur échapper pour se donner au Seigneur. S'il en est ainsi, qu'elles soient sans crainte ; elles sont puissantes sur le Cœur de Dieu ; tôt ou tard, la Grâce tant désirée descendra du Ciel sur le prodigue, et il revient à Dieu et à sa mère. »
« Amen. »
« Sainte Monique, Dieu de miséricorde, réconfort de ceux qui sont dans la douleur, les les larmes que Sainte Monique vous offrit pour convertir son fils Saint Augustin à la foi du Christ. Par leurs prières, merci de nous aider à nous détourner de nos péchés et à trouver votre tendre pardon. Amen. »
« Ô Dieu, qui avez eu pitié des larmes de Sainte Monique et qui avez accordé à ses ardentes prières non seulement la conversion de son fils, mais son éclatante Sainteté, faites que nous Vous implorions pour nos enfants avec tant de Foi et d'humilité que nous obtenions comme elle leur salut et notre propre sanctification. Nous Vous en prions par notre Seigneur Jésus-Christ. »
Sainte Monique, modèle des femmes chrétiennes, Priez pour nous !
Sainte Monique, qui, par vos prières et vos larmes, avez obtenu la conversion de votre fils, Priez pour nous !
Sainte Monique, Priez pour nous et pour nos enfants !
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Isabelle-Marie- CONSEILLER DU PEUPLE DE LA PAIX
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
Merci Isabelle-Marie, beau rêve!!
Et oui, je pense que nos Prières ne sont peut-être pas aussi profondes que celles de Sainte Monique!!!
Nous manquons de Prêtres c'est certain,je me joins à vous pour Prier Sainte Monique dont je ne connaissais pas la vie !
Et oui, je pense que nos Prières ne sont peut-être pas aussi profondes que celles de Sainte Monique!!!
Nous manquons de Prêtres c'est certain,je me joins à vous pour Prier Sainte Monique dont je ne connaissais pas la vie !
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
Saint Augustin, Évêque d'Hippone, Docteur de l'Église (354-430). Fête le 28 Août.
SAINT AUGUSTIN
Né à Thagaste en Afrique du Nord, le fils de Sainte Monique connaît une jeunesse dissipée. Professeur de rhétorique à Carthage, il se met en ménage, à 18 ans, avec une femme qui lui donnera un fils, Adéodat.
Il adhère alors aux thèses manichéennes qui enseignent l’existence de deux dieux antagonistes : le dieu bon, créateur des esprits, et le dieu mauvais, créateur de la matière.
Cette doctrine d’origine orientale satisfait à peu près ses interrogations intellectuelles mais ne répondent absolument pas à la soif spirituelle qui continue de s’exprimer en lui.
Lassé des lamentations de sa mère et pour y échapper, il quitte l’Afrique du Nord et s’embarque pour l’Italie.
Exerçant son métier d’enseignant à Rome puis à Milan, il est frappé par la prédication de l’Évêque Ambroise.
Un soir d’été 386, dans son jardin de Milan, son esprit s’ouvre à la Révélation Chrétienne. Il a rencontré celui qu’il cherchait.
Son cœur inquiet trouve enfin le lieu de son repos.
A la suite de cette conversion subite et radicale, il se fait Baptiser par Saint Ambroise. De retour en Afrique, il fonde une petite communauté Contemplative mais se voit bientôt appelé comme Prêtre puis comme Évêque à Hippone.
Sa vie devient un combat continuel contre les déviations de la Foi (donatisme, pélagianisme) au milieu des raids barbares de cette fin de l’empire romain.
Le sac de Rome en 410 lui inspire un de ses écrits les plus célèbres avec ses « Confessions » : « la Cité de Dieu ».
Il meurt durant le siège de sa ville, Hippone, par les Vandales.
« Aime et ce que tu veux, fais-le ! Si tu te tais, tais-toi par Amour. Si tu parles, parle par Amour. Si tu corriges, corrige par Amour. Si tu pardonnes, pardonne par Amour.
Aie au fond du cœur la racine de l’Amour, de cette racine ne peut naître que le Bien ».
Saint Augustin est l'un des plus grands génies qui aient paru sur la Terre et l'un des plus grands Saints dont Dieu ait orné son Église.
Moine, pontife, orateur, écrivain, philosophe, théologien, interprète de la Sainte Écriture, homme de prière et homme de zèle, il est une des figures les plus complètes que l'on puisse imaginer.
Ce qu'il y a de plus admirable, c'est que Dieu tira cet homme extraordinaire de la boue profonde du vice pour l'élever presque aussi haut qu'un homme puisse atteindre ; c'est bien à son sujet qu'on peut dire : « Dieu est admirable dans ses saints ! »
Augustin naquit à Tagaste, en Afrique, l'an 354, et, s'il reçut de la part de sa sainte mère, Monique, les leçons et les exemples de la vertu, il reçut les exemples les plus déplorables de la part d'un malheureux père, qui ne se convertit qu'au moment de la mort.
À l'histoire des égarements de cœur du jeune et brillant étudiant se joint l'histoire des égarements étranges de son esprit ; mais enfin, grâce à trente années de larmes versées par sa mère, Dieu fit éclater invinciblement aux yeux d'Augustin les splendeurs de la vérité et les beautés seules vraies de la vertu, et le prodigue se donna tout à Dieu : « Le fils de tant de larmes ne saurait périr ! » avait dit un Prêtre vénérable à la mère désolée.
Parole prophétique, qui renferme de grands enseignements pour les nombreuses Monique des Augustin modernes.
C'est à Milan, sous l'influence d'Ambroise, qu'Augustin était rentré en lui-même. La voix du Ciel le rappela en Afrique où, dans une retraite laborieuse et paisible, avec quelques amis revenus à Dieu avec lui, il se prépara aux grandes destinées qui l'attendaient.
Augustin n'accepta qu'avec larmes l'évêché d'Hippone, car son péché était toujours sous ses yeux, et l'humilité fut la grande vertu de sa vie nouvelle.
Il fut le marteau de toutes les hérésies de son temps ; ses innombrables ouvrages sont un des plus splendides monuments de l'intelligence humaine éclairée par la Foi, et ils demeurent comme la source obligée de toutes les études théologiques et philosophiques.
Si les écrits d'Augustin sont admirables par leur science, ils ne le sont pas moins par le souffle de la Charité qui les anime ; nul cœur ne fut plus tendre que le sien, nul plus compatissant au malheur des autres, nul plus sensible aux désastres de la patrie, nul plus touché des intérêts de Dieu, de l'Église et des âmes.
Il passa les dix derniers jours de sa vie seul avec Dieu, dans le silence le plus absolu, goûtant à l'avance les délices de l'éternité bienheureuse.
Prière de Saint Augustin « Mon Dieu, mon Seigneur, accorde-moi de T’aimer » :
« De toutes mes forces, celles que tu m’as données, je T’ai cherché, désirant voir ce que j’ai cru. Et j’ai lutté, et j’ai souffert. Mon Dieu, mon Seigneur, mon unique espoir, accorde-moi de n’être jamais las de te chercher, qu’avec passion sans cesse je cherche ton visage. Toi qui m’as donné de Te trouver, donne-moi le courage de te chercher et d’espérer Te trouver toujours davantage. Devant Toi ma solidité : garde-la. Devant Toi ma fragilité : guéris-la. Devant Toi tout ce que je sais, tout ce que j’ignore. Par là où Tu m’as ouvert, j’entre : accueille-moi. De là où Tu m’as fermé, j’appelle : ouvre-moi. Accorde-moi de ne pas T’oublier, accorde-moi de Te comprendre. Mon Dieu, mon Seigneur, accorde-moi de t’aimer ».
Autre Prière de Saint Augustin au Christ « Ne laisse pas mes ténèbres me parler » :
« Jésus le Christ, Lumière intérieure, ne laisse pas mes ténèbres me parler. Je m'y suis laissé tomber et mon regard s'est obscurci ; mais du fond de ce gouffre, oui de ce gouffre, je t'ai ardemment aimé. Et maintenant, voici que, brûlant, essoufflé, je reviens à ta source. En toi je revis ! Parle-moi, instruis-moi. Je crois en tes livres et leurs paroles ont de profonds mystères. Amen. ».
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M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
Saint Augustin, le fils de Monique, le fils de tant de larmes,
un autre extrait des Confessions :
Trop tard je t'ai aimée
beauté si ancienne et si neuve
trop tard je t'ai aimée
Regarde.
Tu étais à l'intérieur, j'étais dehors à ta recherche.
J'étais difforme, je me jetais sur l'élégance de tes formes.
Tu étais avec moi, je n'étais pas avec toi.
Ce qui me retenait loin de toi pourtant n'existerait pas
sans exister en toi.
Ton appel. Ton cri.
Tu as broyé ma surdité.
Eclair. Splendeur.
Tu as fait fuir mon aveuglement.
Parfum. Je t'ai respiré. Je t'ai inhalé.
Je t'ai goûté. Ma faim. Ma soif.
Tu m'as touché. J'ai pris feu dans ta paix.
Les Confessions, livre X (dans la NT : Les Aveux)
un autre extrait des Confessions :
Trop tard je t'ai aimée
beauté si ancienne et si neuve
trop tard je t'ai aimée
Regarde.
Tu étais à l'intérieur, j'étais dehors à ta recherche.
J'étais difforme, je me jetais sur l'élégance de tes formes.
Tu étais avec moi, je n'étais pas avec toi.
Ce qui me retenait loin de toi pourtant n'existerait pas
sans exister en toi.
Ton appel. Ton cri.
Tu as broyé ma surdité.
Eclair. Splendeur.
Tu as fait fuir mon aveuglement.
Parfum. Je t'ai respiré. Je t'ai inhalé.
Je t'ai goûté. Ma faim. Ma soif.
Tu m'as touché. J'ai pris feu dans ta paix.
Les Confessions, livre X (dans la NT : Les Aveux)
Isabelle-Marie- CONSEILLER DU PEUPLE DE LA PAIX
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
Merci Isabelle-Marie!
Bon et Saint Dimanche
Bon et Saint Dimanche
M1234- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Re: ✟Les Saints - Les Saintes du Jour✟
Lundi 29 Août 2016 : Fête du Martyre de Saint Jean-Baptiste, Patron des canadiens français (Ier s.).
Détail du Martyre de Saint Jean-Baptiste Cathédrale ND de l'Assomption de Rouen. Tympan du portail de gauche sur le martyre de Saint-Jean.
Photo de Giogo.
Photo de Giogo.
Martyre de Saint Jean-Baptiste
(1er s.)
Jean, le dernier Prophète, n'a jamais mâché ses mots, pas plus quand il traitait les pharisiens de "races de vipères" sur les bords du Jourdain, que lorsqu'il rappelait à Hérode Antipas qu'il n'avait pas le droit de vivre avec Hérodiade, la femme de son frère Philippe.
A présent, il est en prison, car on n'a pas le droit de faire impunément des reproches publics aux grands de ce monde.
Il sait qu'Hérodiade lui en veut à mort. Mais ce n'est pas ce qui le préoccupe.
C'est Jésus. Est-il bien le Messie que lui, Jean, annonçait? A-t-il eu raison de lui faire confiance, de lui donner ses propres disciples?
Sa conduite est si étrange. "Il tient dans sa main la pelle à vanner." Pourquoi ne vanne-t-il pas avec gloire et majesté? La réponse est venue.
Aux disciples de Jean venus l'interroger, Jésus a répondu: "Allez annoncer à Jean ce que vous voyez et entendez: les aveugles voient, les boiteux marchent ..."
Jean n'a plus de doutes. Il peut à présent rendre le dernier témoignage. Il a bien rempli sa mission.
C'est l'anniversaire d'Hérode. Salomé danse et envoûte le roi ivre: "Demande-moi tout ce que tu voudras, fut-ce la moitié de mon royaume.
" Ce sera la tête de Jean sur un plateau. Scène décrite, entre autres, dans l'Évangile de saint Marc, au chapitre 6
Un internaute canadien nous signale:
"Jean-Baptiste est le patron des canadiens-français"
Mémoire du martyre de Saint Jean Baptiste, que le roi Hérode Antipas maintint en prison dans la forteresse de Machéronte et qu’il ordonna de décapiter le jour de son anniversaire, à la demande de la fille d’Hérodiade.
Comme une lampe qui brille, le précurseur du Seigneur a rendu témoignage à la vérité aussi bien dans sa mort que dans sa vie.
Martyrologe romain
(1er s.)
Jean, le dernier Prophète, n'a jamais mâché ses mots, pas plus quand il traitait les pharisiens de "races de vipères" sur les bords du Jourdain, que lorsqu'il rappelait à Hérode Antipas qu'il n'avait pas le droit de vivre avec Hérodiade, la femme de son frère Philippe.
A présent, il est en prison, car on n'a pas le droit de faire impunément des reproches publics aux grands de ce monde.
Il sait qu'Hérodiade lui en veut à mort. Mais ce n'est pas ce qui le préoccupe.
C'est Jésus. Est-il bien le Messie que lui, Jean, annonçait? A-t-il eu raison de lui faire confiance, de lui donner ses propres disciples?
Sa conduite est si étrange. "Il tient dans sa main la pelle à vanner." Pourquoi ne vanne-t-il pas avec gloire et majesté? La réponse est venue.
Aux disciples de Jean venus l'interroger, Jésus a répondu: "Allez annoncer à Jean ce que vous voyez et entendez: les aveugles voient, les boiteux marchent ..."
Jean n'a plus de doutes. Il peut à présent rendre le dernier témoignage. Il a bien rempli sa mission.
C'est l'anniversaire d'Hérode. Salomé danse et envoûte le roi ivre: "Demande-moi tout ce que tu voudras, fut-ce la moitié de mon royaume.
" Ce sera la tête de Jean sur un plateau. Scène décrite, entre autres, dans l'Évangile de saint Marc, au chapitre 6
Un internaute canadien nous signale:
"Jean-Baptiste est le patron des canadiens-français"
Mémoire du martyre de Saint Jean Baptiste, que le roi Hérode Antipas maintint en prison dans la forteresse de Machéronte et qu’il ordonna de décapiter le jour de son anniversaire, à la demande de la fille d’Hérodiade.
Comme une lampe qui brille, le précurseur du Seigneur a rendu témoignage à la vérité aussi bien dans sa mort que dans sa vie.
Martyrologe romain
Martyre de
Saint Jean-Baptiste
Saint Jean-Baptiste, inspiré par L'Esprit de Dieu, se retira au désert pour mieux conserver son innocence et cultiver les dons extraordinaires dont il avait été favorisé.
Il y vécut, depuis son enfance jusqu'à trente ans, dans la pénitence, la prière et la contemplation.
Sa trentième année, il parut dans le monde pour y prêcher la Pénitence et donner le Baptême, qui en était le signe, d'où lui est venu le nom de Baptiste ou Baptiseur.
Déjà le Sauveur lui-même avait reçu le Baptême des mains de Jean-Baptiste, et celui-ci avait rendu à l'Agneau de Dieu les plus glorieux témoignages.
La vie du saint Précurseur touchait à son terme ; il ne lui restait plus qu'à sceller de son sang la divinité de sa mission. Hérode, gouverneur de la Galilée, menait une vie irrégulière avec Hérodiade, sa belle-sœur ; saint Jean, à différentes reprises, blâma avec force un pareil scandale ; aussi Hérodiade cherchait-elle l'occasion de se venger.
Depuis trois mois déjà, le courageux défenseur de la vertu était en prison ; mais cette vengeance ne suffisait pas à une femme voluptueuse et cruelle.
Un jour qu'Hérode, pour célébrer l'anniversaire de sa naissance, donnait un festin à tous les grands de sa cour, Salomé, fille d'Hérodiade, dansa devant le prince avec tant de grâce, qu'Hérode s'engagea par serment à lui donner tout ce qu'elle demanderait, fût-ce la moitié de son royaume.
La jeune fille sortit et courut raconter à sa mère la promesse dont elle venait d'être l'objet : « Que dois-je demander ? dit-elle à Hérodiade. - Demande la tête de Jean-Baptiste » répond la haineuse femme.
Salomé vint aussitôt annoncer à Hérode le choix qu'elle avait fait.
Hérode était plus corrompu que cruel ; il regretta sa promesse, il fut attristé de la demande ; mais il mit un fatal point d'honneur à ne pas manquer à sa parole devant toute l'assistance, et il envoya un garde trancher la tête de Jean-Baptiste ; celui-ci vint présenter à la princesse, dans un bassin, la tête du martyr, qu'elle alla aussitôt montrer à sa mère.
Quand cette nouvelle fut annoncée à Jésus, qui la connaissait déjà par sa science divine, il manifesta une profonde douleur.
Le crime ne resta pas impuni, car Hérode, vaincu par ses ennemis, perdit sa couronne et périt misérablement.
La fin d'Hérodiade et de sa fille ne fut pas plus heureuse. Il est à remarquer que la plupart de ceux qui ont joué un rôle odieux, dans l'Évangile, ont subi dès cette vie le châtiment de leur impiété et de leurs crimes.
Saint Jean-Baptiste
Saint Jean-Baptiste, inspiré par L'Esprit de Dieu, se retira au désert pour mieux conserver son innocence et cultiver les dons extraordinaires dont il avait été favorisé.
Il y vécut, depuis son enfance jusqu'à trente ans, dans la pénitence, la prière et la contemplation.
Sa trentième année, il parut dans le monde pour y prêcher la Pénitence et donner le Baptême, qui en était le signe, d'où lui est venu le nom de Baptiste ou Baptiseur.
Déjà le Sauveur lui-même avait reçu le Baptême des mains de Jean-Baptiste, et celui-ci avait rendu à l'Agneau de Dieu les plus glorieux témoignages.
La vie du saint Précurseur touchait à son terme ; il ne lui restait plus qu'à sceller de son sang la divinité de sa mission. Hérode, gouverneur de la Galilée, menait une vie irrégulière avec Hérodiade, sa belle-sœur ; saint Jean, à différentes reprises, blâma avec force un pareil scandale ; aussi Hérodiade cherchait-elle l'occasion de se venger.
Depuis trois mois déjà, le courageux défenseur de la vertu était en prison ; mais cette vengeance ne suffisait pas à une femme voluptueuse et cruelle.
Un jour qu'Hérode, pour célébrer l'anniversaire de sa naissance, donnait un festin à tous les grands de sa cour, Salomé, fille d'Hérodiade, dansa devant le prince avec tant de grâce, qu'Hérode s'engagea par serment à lui donner tout ce qu'elle demanderait, fût-ce la moitié de son royaume.
La jeune fille sortit et courut raconter à sa mère la promesse dont elle venait d'être l'objet : « Que dois-je demander ? dit-elle à Hérodiade. - Demande la tête de Jean-Baptiste » répond la haineuse femme.
Salomé vint aussitôt annoncer à Hérode le choix qu'elle avait fait.
Hérode était plus corrompu que cruel ; il regretta sa promesse, il fut attristé de la demande ; mais il mit un fatal point d'honneur à ne pas manquer à sa parole devant toute l'assistance, et il envoya un garde trancher la tête de Jean-Baptiste ; celui-ci vint présenter à la princesse, dans un bassin, la tête du martyr, qu'elle alla aussitôt montrer à sa mère.
Quand cette nouvelle fut annoncée à Jésus, qui la connaissait déjà par sa science divine, il manifesta une profonde douleur.
Le crime ne resta pas impuni, car Hérode, vaincu par ses ennemis, perdit sa couronne et périt misérablement.
La fin d'Hérodiade et de sa fille ne fut pas plus heureuse. Il est à remarquer que la plupart de ceux qui ont joué un rôle odieux, dans l'Évangile, ont subi dès cette vie le châtiment de leur impiété et de leurs crimes.
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