Connaissez-vous des personnes schizoides ?

Bonjour,

c'est en pensant à mon papa que je pose cette question :
après m'être documentée, je pense avoir eu un père dont la personnalité est schizoide_ce n'est pas "schizophrène", c'est un tempérament et non une maladie.
Je l'aime bien, c'est sûr, mais ses comportements sont parfois énigmatiques.
J'ai hérité des traits de son caractère.
Les "schizoides" sont des personnes avec peu d'expressions, pas beaucoup de vitalité, peu de gouts pour les contacts sociaux : solitaires, rêveurs, peu enracinés, elles ne s'expriment guères, s'investissent peu, sont "déracinées", "dans la lune", d'un abord froid.
Même dans les relations proches, elles maintiennent une distance relationnelles. Ambivalence avec les proches s'ils deviennent trop "proches", ils se font rejeter.
Souvent peu heureuses dans leur famille et avec peu ou pas d'amis, des sports et loisirs solitaires.
Indifférentes au monde, aux éloges, aux autres, aux critiques, aux sentiments des autres, elles ne sont pas "liées".
C'est de vrais "gardiens de phare", perdus dans un monde imaginaire !
Connaissez-vous des gens comme ça ou des ouvrages sur la schizoidie ?
Y avait-ils des saints (des ermites) qui avaient ce type de caractère ?

On ne remarque souvent que ce que nous reconnaissons...
Du coup les diagnostiques lorsque nous sommes pas de la partie, peuvent être trompeur...

L'écrivain Kafka passe pour avoir été comme ça.
Bon, Kafka, ce n'est pas très réjouissant...
Le héros de BD Corto Maltese aussi.

BONJOUR

je ne connaissais pas la schizoidie .... je viens de lire certains sites qui traitent du sujet .....on y dit beaucoup de choses ?..

Je pense que la prière et les sacrements peuvent ètre d'un grand secours ,et source de libération ...faire célébrer une MESSE pour
l'arbre généalogique .....

à savoir s'il y a eu des saints qui ont souffert de ce mal ?? je pense que oui , mais cela n'est pas connu ...ou pas exprimé en ces termes ....beaucoup de saints ont connu des souffrances physiques ,psychiques ,spirituelles et surtout l'incompréhension de leurs proches ......je pense aussi à des mystiques contemporains ,
qui repliés ,loin des bruits du monde ,ont été plus à l'écoute de DIEU

Benedicte

Je trouve ton questionnement intéressant
je pense que le caractère que tu décris
(peu importe son nom)
est en chacun de nous peu ou prou
et que le principe du forum doit lui convenir    
il s' agit pour moi de la propension à communiquer
en dialoguant avec nous mêmes
c'est une caractéristique de l'artiste ,du savant
c'est d' un côté une richesse
mais de l'autre un danger par le risque d'enfermement égoïste ,manque d'écoute etc....
Cela est positif quand c'est un tremplin pour la profondeur
Cela peut être aussi rendu ouvert par l'amitié avec quelqu'un qui n'aura pas cette caractéristique :mais celle opposée :l'ouverture ,la convivialité ,un style frivole et gay  ...alors les deux peuvent  s'apporter BEAUCOUP !

Merci de vos réponses,
certains schizoides vivent en pensant tout le temps, "seul avec sa pensée", les grands artistes, des savants...
C'est vrai que la convivialité n'est pas leur truc !!! J'ai du mal à inviter chez moi, à "sortir des bouquins".
Nous sortons peu, nous recevons peu.
Il y en a (un peu comme moi) qui travaillent chez eux, n'ont que 2ou 3 amis qu'ils ne voient que rarement.
On m'a souvent reproché mon manque de sociabilité, surtout quand je suis devenue mère et j'ai pensé que ce serait handicapant.
Mon mari et moi sommes un peu schizoides en fait : il ne ramène pas de collègues à l'apéro, et je préfère la solitude pour prier, les bibliothèques, les forums...
En revanche nos gamines sont très sociables, toujours avec leur bande de copines, pendues au téléphone, aux scouts ou à la gym. A leur âge, j'étais toujours "seule dans mon coin" à lire (mon mari aussi).
A un moment de ma jeunesse quand j'étais encore athée, j'ai fréquenté le milieu "gay" pour son côté festif, chaleureux et solidaire mais je me suis lassée à cause de sa superficialité.

Bonjour Philon

En vous lisant, je ne savais pas que j'allais faire une découverte, car je n'avais jamais entendu ce terme "schizoide"...
J'y retrouve mon mari... qui, pour tout le monde, est un "taiseux" et je ne pense pas qu'il en souffre., C'est une question de caractère, c'est tout. Il m'arrive de lui dire que le chien est plus parlant que lui...

Oui, les schizoides sont silencieux et ils sont en outre indifférents : le monde extérieur compte peu, ils ont une sorte de détachement. Souvent cette apathie énerve les collègues ("y'a que toi qui arrives à supporter ce boss !") et la passivité inquiète la femme ("c'est moi qui ai du ramer pour que ce couple existe")_et ils passent pour faire peu de cas des plaisirs de la chair.
Dans le meilleur des cas je me demande si ce ne sont pas de bonnes dispositions pour un ermite, un mystique ?

Philon a écrit:Oui, les schizoides sont silencieux et ils sont en outre indifférents : le monde extérieur compte peu, ils ont une sorte de détachement. Souvent cette apathie énerve les collègues ("y'a que toi qui arrives à supporter ce boss !") et la passivité inquiète la femme ("c'est moi qui ai du ramer pour que ce couple existe")_et ils passent pour faire peu de cas des plaisirs de la chair.
Dans le meilleur des cas je me demande si ce ne sont pas de bonnes dispositions pour un ermite, un mystique ?

Bonsoir,

Je ne suis pas tout à fait d'accord avec votre analyse.
Il se peut qu'il y ai plusieurs genres et il m'apparaît difficile de cartographier ce groupe de personnes..

Je connais un peu le sujet et je puis dire que tout ne colle pas. Certes, il y a des "fondamentaux" dira t-on comme la solitude, la rêverie, le silence, le détachement....mais la passivité peut être temporaire et se révéler ensuite une boule d'énergie bien canalisée. Le plaisir de la chair peut exister si sa moitié est réceptive.
Je viens de rechercher sur le net quelques infos et je trouve qu'il y a des traits en effet qui peuvent donner des signes. Mais il ne faut pas généraliser le tout.

Je crois que le problème de la psychanalyse, c'est de vouloir mettre des points dans un cercle et de définir telle pathologie en fonction de ses points et découle ensuite par déduction le reste....or nous avons toutes et tous une personnalité différente en fonction de notre vécu, de notre éducation et des relations que nous essayons d'entretenir. Il paraît bien simple de définir donc un groupe...

Et ne sommes nous pas tous à un certain moment seul, isolé, ou introverti ?

Je reste persuadé qu'à lire tous les symptômes des maladies qui peuvent exister, nous sommes capables de nous en trouver alors que nous sommes en pleine forme...Attention, je ne dis pas que tout est faux. Mais dans un certain contexte, nous pouvons créer artificiellement une sorte de commencement de maladie si nous creusons un peu trop....

Oui bien sur, ce sont des traits de caractères plus ou moins marqués et non une maladie !
D'ailleurs cette description ne vient pas de la psychanalyse mais des classifications psychiatriques dont il y a lieu de se méfier car, poussées à l'extrême, elles peuvent nous amener à faire entrer tout le monde dans une case-maladie. C'est l'effet "docteur Knock" qui considérait les bien-portants comme des malades qui s'ignorent.
Le tempérament schizoide (timide, indifférent, réservé) ne posait pas trop de problèmes dans une société paysanne traditionnelle où les relations et les places étaient stables, héritées, pré-organisées. Dans nos société de mouvement où la communication est un facteur de réussite, avoir ce tempérament peut devenir handicapant parfois car on doit "conquérir" sa place, aller vers les autres, nouer des relations.
Ce peut aussi être une force, le détachement permettant d'"encaisser" par exemple au travail des situations de harcèlement où d'autres s'effondrent.

En faits je trouve cette interprétation (c'est un type de tempérament, il faut faire avec) moins angoissant que celle qui voit dans ces comportement un manque d'égard pour autrui, une séquelle d'une enfance malheureuse, un manque de confiance en soi, etc. dans le but de "rééduquer" les personnes. Mieux vaut je crois se dire qu'on est "fait ainsi" et essayer d'en tirer le meilleur parti possible. Dieu aime aussi les personnes très réservées.
Mais je dis cela parce qu'on m'a beaucoup embêtée avec mon caractère quand j'étais jeune : je n'étais pas du tout le type d'enfant ou de jeune fille boute en train, charismatique, aventurière, extravertie, sociable que les "psys" considèrent comme épanouie. Il a fallu longtemps pour que je comprenne qu'un "rat de bibliothèque"peut trouver son bonheur dans les livres.

Philon a écrit:En faits je trouve cette interprétation (c'est un type de tempérament, il faut faire avec) moins angoissant que celle qui voit dans ces comportement un manque d'égard pour autrui, une séquelle d'une enfance malheureuse, un manque de confiance en soi, etc. dans le but de "rééduquer" les personnes. Mieux vaut je crois se dire qu'on est "fait ainsi" et essayer d'en tirer le meilleur parti possible. Dieu aime aussi les personnes très réservées.
Mais je dis cela parce qu'on m'a beaucoup embêtée avec mon caractère quand j'étais jeune : je n'étais pas du tout le type d'enfant ou de jeune fille boute en train, charismatique, aventurière, extravertie, sociable que les "psys" considèrent comme épanouie. Il a fallu longtemps pour que je comprenne qu'un "rat de bibliothèque"peut trouver son bonheur dans les livres.

Je ne cherche plus à comprendre non plus. Je suis tout à fait l'opposé de mon mari et nous nous complétons. Je me dis que ce qu'il a vécu enfant doit sans doute jouer pour qu'il soit si réservé. Sa sœur est un peu comme lui, mais son frère est plus exubérant.
L'essentiel n'est-il pas d'être heureux ? avec chacun son caractère, sa sensibilité et ses qualités.

Je suis aussi un rat de bibliothèque et une fois un livre en mains, il n'y a plus personne pour moi...

Ma mère se rapproche un peu du cas de votre père : mauvaise relation avec la famille , peu de sociale ect...

Merci de vos réponses : ça rassure !
Ayant "hérité" ce type de tempérament, je déculpabilise.
Ce comportement suscite des malentendus :
l'apparence de froideur, ne pas rappeler les gens, aimer la solitude etc. laisse à penser qu'on ne les aime pas, or c'est faux. Car on pense à eux.
Les schizoides ont un air timide, réservé. Ils expriment peu leurs sympathie. Bon mais leur vie fantasmatique est foisonnante. C'est par exemple un lycéen qui n'osera pas parler à la fille qui lui plait, un employé pour qui ce sera un "exploit" d'offrir un café à la collègue qui le fait rêver...mais en même temps existe tout un cinéma dans leur tête. L'idole leur fait écrire de longs poèmes, imaginer mille scénarios, mais dans la réalité ils rougissent en sa présence et il ne se passe pas grand'chose.
Le risque est de préférer son monde imaginaire à la réalité (qu'on détestera parce qu'elle sera décevante) et de verser dans une forme d'idolatrie.
Avec les prières, ce tempérament est mieux orienté.