L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
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Valou
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L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
Bonjour,
commençons un fil au titre un peu provocateur :
mon expérience, mes lectures, mes réflexions sur l'anorexie m'amènent à l'envisager comme une quête de Dieu qui s'ignore...et manque son but. Entrainant un processus diabolique.
La médecine porte un regard de scientifique sur un phénomène en augmentation dans l'Occident moderne déconnecté de Dieu et de son enracinement culturel.
Pour autant l'hypothèse d'une origine de l'anorexie comme "pathologie" mentale ayant ses causes dans la famille me laisse depuis toujours sceptique. En effet, si l'anorexie était due à la famille, ce n'est pas notre époque où celle-ci se dissout qui devrait la voir augmenter. Si, comme l'écrivent de nombreux psychiatres d'obédience psychanalytique, elle était attribuable à la "rigidité" de ces familles supposées empêcher, entraver, le désir "authentique" des enfants, pourquoi voit-on depuis la révolution culturelle des années 70 des statistiques exponentielles ?
Je pencherais pour des explications multiples ayant trait à la dérégulation des liens, à l'individualisme (on est ce que l'on se fait être), au déclin du fait religieux et de la fonction paternelle, toutes choses qui favorisent chez certains jeunes une entreprise de reprise en charge de soi, de "re-régulation", de détachement des contingences matérielles et d'une quête intellectuelle, spirituelle, une recherche de vérité à quoi on ne répond qu'avec des éléments physiques (reprise de poids, inculpation de la famille).
Malheureusement cette quête n'est pas encadrée, elle se fait par des moyens qui sont eux-mêmes tributaires d'une société dérégulée et individualiste, et sombrent dans l'excès par ignorance de ce qui est peut-être cherché, l'amour de Dieu.
commençons un fil au titre un peu provocateur :
mon expérience, mes lectures, mes réflexions sur l'anorexie m'amènent à l'envisager comme une quête de Dieu qui s'ignore...et manque son but. Entrainant un processus diabolique.
La médecine porte un regard de scientifique sur un phénomène en augmentation dans l'Occident moderne déconnecté de Dieu et de son enracinement culturel.
Pour autant l'hypothèse d'une origine de l'anorexie comme "pathologie" mentale ayant ses causes dans la famille me laisse depuis toujours sceptique. En effet, si l'anorexie était due à la famille, ce n'est pas notre époque où celle-ci se dissout qui devrait la voir augmenter. Si, comme l'écrivent de nombreux psychiatres d'obédience psychanalytique, elle était attribuable à la "rigidité" de ces familles supposées empêcher, entraver, le désir "authentique" des enfants, pourquoi voit-on depuis la révolution culturelle des années 70 des statistiques exponentielles ?
Je pencherais pour des explications multiples ayant trait à la dérégulation des liens, à l'individualisme (on est ce que l'on se fait être), au déclin du fait religieux et de la fonction paternelle, toutes choses qui favorisent chez certains jeunes une entreprise de reprise en charge de soi, de "re-régulation", de détachement des contingences matérielles et d'une quête intellectuelle, spirituelle, une recherche de vérité à quoi on ne répond qu'avec des éléments physiques (reprise de poids, inculpation de la famille).
Malheureusement cette quête n'est pas encadrée, elle se fait par des moyens qui sont eux-mêmes tributaires d'une société dérégulée et individualiste, et sombrent dans l'excès par ignorance de ce qui est peut-être cherché, l'amour de Dieu.
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
Continuons :
la "genèse" de l'anorexie demandée par les médecins me semble tributaire d'une pensée psychanalytique voyant dans les failles parentales, dans leur "manque d'amour"voire dans leur autorité éducative ou leur sadisme "inconscient" l'origine de tous les maux.
Or, avant de devenir un mal, l'anorexie est d'abord une tentative d'aller vers un bien. Elle survient à u âge où l'on est supposé sedétacher progressivement de sa famille.
Et elle représente d'abord, avant d'en arriver à l'excès dangereux, une démarche d'amélioration du corps et de l'esprit qui s'inscrit souvent "contre" ou "à l'écart de" la culture hédoniste dérégulée.
Si je fais un récit complet, aussi fidèle que possible, des années qui ont précédé mon basculement dans l'anorexie, il faut noter des éléments qui n'ont jamais intéressé les médecins ni les psychanalystes :
1 Un détachement forcé (au nom d'une idéologie très doltoienne) trop tôt d'avec ma famille, un forcing d'autonomie. A 15 ans on m'envoie seule au lycée à Paris, je perds contact (question d'emploi du temps) avec la banlieue tranquille de mes parents, les anciens copains de classe. Livrée à moi-même, je mange "comme je veux" (exit les repas équilibrés).
Fascinée par les tentations de la métropole, j'aspire à la mode, à la beauté, pour être acceptée par mes nouvelles camarades de classe.
Je perds la foi, entrainée dans les tentations des sorties en boite, de la mode...
la "genèse" de l'anorexie demandée par les médecins me semble tributaire d'une pensée psychanalytique voyant dans les failles parentales, dans leur "manque d'amour"voire dans leur autorité éducative ou leur sadisme "inconscient" l'origine de tous les maux.
Or, avant de devenir un mal, l'anorexie est d'abord une tentative d'aller vers un bien. Elle survient à u âge où l'on est supposé sedétacher progressivement de sa famille.
Et elle représente d'abord, avant d'en arriver à l'excès dangereux, une démarche d'amélioration du corps et de l'esprit qui s'inscrit souvent "contre" ou "à l'écart de" la culture hédoniste dérégulée.
Si je fais un récit complet, aussi fidèle que possible, des années qui ont précédé mon basculement dans l'anorexie, il faut noter des éléments qui n'ont jamais intéressé les médecins ni les psychanalystes :
1 Un détachement forcé (au nom d'une idéologie très doltoienne) trop tôt d'avec ma famille, un forcing d'autonomie. A 15 ans on m'envoie seule au lycée à Paris, je perds contact (question d'emploi du temps) avec la banlieue tranquille de mes parents, les anciens copains de classe. Livrée à moi-même, je mange "comme je veux" (exit les repas équilibrés).
Fascinée par les tentations de la métropole, j'aspire à la mode, à la beauté, pour être acceptée par mes nouvelles camarades de classe.
Je perds la foi, entrainée dans les tentations des sorties en boite, de la mode...
Dernière édition par Philon le Mer 23 Juil 2014 - 11:56, édité 1 fois
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
2 Le discrédit "théorique" de mes parents athées sur la foi, qui devient "pratique". Il y a beaucoup de pression autour de la sexualité, me voilà ado, nubile, donc mes parents s'attendent à ce que je "sorte" avec un garçon.
Grosse pression au lycée, concurrence à qui séduit le plus, mixité, concours de beauté entre filles, discussions sur les régimes...
Privée de foi, je n'ai plus aucun contrepoids à opposer à ces mentalités d'ados irresponsables, largement partagées par les adultes qui ont peur de faire "ringard".
Nul ne me parle de plan divin, de chasteté, du sens de la chasteté, du mariage...mais ma mère m'emmène dans un planning, chez le dermato, le coiffeur, on fait des régimes ensemble. Le message est : amuse-toi, jouis, séduis.
Il est aussi : tu n'as pas le choix, pour être acceptée, normale, aimée, c'est la sexualité "libre" ou rien.
Ma réticence n'est interprêtée qu'en terme d'inhibitions à dépasser. La star de la classe est une fille qui "sort" avec 4 garçons en même temps...
On me presse également de "choisir" une orientation scolaire, car il "faut" s'assumer, on ne peut compter sur le mariage, la femme "doit" travailler, s'intégrer dans le monde professionnel, là aussi, on a intérêt à être belle et mince. Les copines ne parlent que de cela.
Tout le monde pense qu'on a le corps qu'on "mérite", qu'il n'y a pas d'excuse à la laideur, qu'avec "de la volonté" on peut vaincre kilos, boutons, traits irréguliers...
Grosse pression au lycée, concurrence à qui séduit le plus, mixité, concours de beauté entre filles, discussions sur les régimes...
Privée de foi, je n'ai plus aucun contrepoids à opposer à ces mentalités d'ados irresponsables, largement partagées par les adultes qui ont peur de faire "ringard".
Nul ne me parle de plan divin, de chasteté, du sens de la chasteté, du mariage...mais ma mère m'emmène dans un planning, chez le dermato, le coiffeur, on fait des régimes ensemble. Le message est : amuse-toi, jouis, séduis.
Il est aussi : tu n'as pas le choix, pour être acceptée, normale, aimée, c'est la sexualité "libre" ou rien.
Ma réticence n'est interprêtée qu'en terme d'inhibitions à dépasser. La star de la classe est une fille qui "sort" avec 4 garçons en même temps...
On me presse également de "choisir" une orientation scolaire, car il "faut" s'assumer, on ne peut compter sur le mariage, la femme "doit" travailler, s'intégrer dans le monde professionnel, là aussi, on a intérêt à être belle et mince. Les copines ne parlent que de cela.
Tout le monde pense qu'on a le corps qu'on "mérite", qu'il n'y a pas d'excuse à la laideur, qu'avec "de la volonté" on peut vaincre kilos, boutons, traits irréguliers...
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
De là une conception de l'amour que ne corrigent plus aucun repères, ces derniers ayant perdu leur légitimité dans le sillage de mai 68.
A un romantisme exalté de ma part, qui me fait idéaliser certains garçons, répondent la grossiereté des dragueurs anonymes en boite et les stratégies adaptatives des copines, des femmes "libérées", des magazines.Je constate très tôt que la "fille sérieuse" n'est pas intéressante; qu'il convient de faire plusieurs "expériences" avant de se marier, voire de ne pas se marier du tout; que la sexualité "libérée" donne aux hommes un choix illimité de "partenaires", ce qui déprécie chacune et fait monter les critères de sélection. Et donc, que la faute à ne pas commettre n'est plus de coucher mais de s'attacher, de vouloir trop jeune mariage, famille et engagement.
Aussi n'est-ce pas sans scepticisme que je lis sous la plume de spécialistes de l'anorexie très sérieux que la jeune fille anorexique rejette "la" féminité, "la" sexualité.
Il serait plus juste d'écrire "celle-là" . Celle que promeuvent nos sociétés "libérées" depuis 40-50 ans. Dérégulée, déconnectée de la procréation, mise au service des égos, insécurisante par définition (et non parce que quelques femmes "malades" en viennent à "aimer trop" à cause d' une enfance forcément "maltraitée"), et corrosive pour le lien conjugal et la famille.
Que mes parents de par leurs convictions gauchistes, féministes et athées n'aient pu avoir cette distance critique vis-à-vis de la "libération sexuelle" ne suffit guère à me convaincre de leur responsabilité dans la survenue de mon anorexie. C'est de manière plus étendue l'ensemble des médias, des médecins, des enseignants, des pédagogues, qui a suivi le mouvement général.
Je vois d'abord dans l'anorexie une tentative d'y résister (et non, comme le disent certains psychanalystes, l'expression d'une souffrance muette de l'enfant ignoré par des parents rigides).
A un romantisme exalté de ma part, qui me fait idéaliser certains garçons, répondent la grossiereté des dragueurs anonymes en boite et les stratégies adaptatives des copines, des femmes "libérées", des magazines.Je constate très tôt que la "fille sérieuse" n'est pas intéressante; qu'il convient de faire plusieurs "expériences" avant de se marier, voire de ne pas se marier du tout; que la sexualité "libérée" donne aux hommes un choix illimité de "partenaires", ce qui déprécie chacune et fait monter les critères de sélection. Et donc, que la faute à ne pas commettre n'est plus de coucher mais de s'attacher, de vouloir trop jeune mariage, famille et engagement.
Aussi n'est-ce pas sans scepticisme que je lis sous la plume de spécialistes de l'anorexie très sérieux que la jeune fille anorexique rejette "la" féminité, "la" sexualité.
Il serait plus juste d'écrire "celle-là" . Celle que promeuvent nos sociétés "libérées" depuis 40-50 ans. Dérégulée, déconnectée de la procréation, mise au service des égos, insécurisante par définition (et non parce que quelques femmes "malades" en viennent à "aimer trop" à cause d' une enfance forcément "maltraitée"), et corrosive pour le lien conjugal et la famille.
Que mes parents de par leurs convictions gauchistes, féministes et athées n'aient pu avoir cette distance critique vis-à-vis de la "libération sexuelle" ne suffit guère à me convaincre de leur responsabilité dans la survenue de mon anorexie. C'est de manière plus étendue l'ensemble des médias, des médecins, des enseignants, des pédagogues, qui a suivi le mouvement général.
Je vois d'abord dans l'anorexie une tentative d'y résister (et non, comme le disent certains psychanalystes, l'expression d'une souffrance muette de l'enfant ignoré par des parents rigides).
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
Ajoutons à cela un paradoxe occidental moderne : avec l'industrialisation, le rapport à la nourriture se désacralise. La nourriture n'est plus symbole de notre lien aux autres ("fruit de la terre et du travail des hommes") et à Dieu (communier), c'est désormais sous le règne de la quantité (pour reprendre l'expression de René Guénon)qu'elle s'appréhende : pléthorique, rentable, produite en industrie, loin de chez soi et surtout disponible.
Paradoxalement c'est dans le contexte de sa grande disponibilité que va être exigé le critère de beauté et d'appartenance sociale de la minceur.
Ce que nous mangeons, combien, cela ne dépend désormais que de nous qui mangeons de plus en plus seuls, nous privant de cette régulation qu'est la présence des autres.
Le pain se réduit à un nombre de calories.
Paradoxalement c'est dans le contexte de sa grande disponibilité que va être exigé le critère de beauté et d'appartenance sociale de la minceur.
Ce que nous mangeons, combien, cela ne dépend désormais que de nous qui mangeons de plus en plus seuls, nous privant de cette régulation qu'est la présence des autres.
Le pain se réduit à un nombre de calories.
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
Toujours au risque de poster des choses hors sujet,
(et parce que, depuis le Pape François, je me suis engagée dans une démarche pacificatrice avec mes parents),
je désire évoquer les dispositions où je me trouvais dans ma relation avec eux :
les aimant bien, les trouvant "bien" sans plus, je ne voyais aucune raison de me rebeller contre eux, de faire une "crise d'ado". Contre quelle "autorité" ?
Ils étaient très libéraux, très "copain-copain", pas le style de parents à qui on peut reprocher rigidité, autoritarisme ou absence d'écoute !
Et c'est pourtant cette image que l'on a projeté sur eux dans toutes les thérapies que j'ai faites, une interprétation "à côté" de la réalité : mes parents seraient la cause des souffrances, ils n'auraient pas laissé d'espace à "mon désir", à ma "vraie" personnalité, on ne se construirait qu'en les quittant, en rejettant leur héritage...
Cette rebelle attitude me paraissait artificielle.
(et parce que, depuis le Pape François, je me suis engagée dans une démarche pacificatrice avec mes parents),
je désire évoquer les dispositions où je me trouvais dans ma relation avec eux :
les aimant bien, les trouvant "bien" sans plus, je ne voyais aucune raison de me rebeller contre eux, de faire une "crise d'ado". Contre quelle "autorité" ?
Ils étaient très libéraux, très "copain-copain", pas le style de parents à qui on peut reprocher rigidité, autoritarisme ou absence d'écoute !
Et c'est pourtant cette image que l'on a projeté sur eux dans toutes les thérapies que j'ai faites, une interprétation "à côté" de la réalité : mes parents seraient la cause des souffrances, ils n'auraient pas laissé d'espace à "mon désir", à ma "vraie" personnalité, on ne se construirait qu'en les quittant, en rejettant leur héritage...
Cette rebelle attitude me paraissait artificielle.
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
Au moment où j'ai commencé ma "prise en charge" de ma vie (mincir, se faire une culture, arrêter les contacts idiots, bosser pour l'école), vers 17ans, c'était dans un esprit sans doute trop "sage" pour notre époque.
Après des tentatives décevantes de me comporter en "ado" normale (sortir avec un garçon, consommer de la mode, essayer de côtoyer des stars, mépriser des adultes, désobéir...), je ressentais un dégout qu'avec le recul j'estime bien normal. A cette époque j'ai donc fait un mouvement de redécouverte de mes racines (bretonnes), de la valeur d'une famille, de notre héritage culturel. Foin des discussions futiles avec les copines à propos de la dernière boutique à la mode ! Je préférais lire des philosophes. Assez des rebellions antiparents : j'aimais leur rendre service et qu'ils soient contents de mes notes. Exit les fausses amitiés, je préférais la solitude, les (bonnes) lectures. Or comme ces comportements ont accompagné un régime qui devenait de plus en plus dur et qui a abouti à la cachexie, les médecins les ont interprétés comme faisant partie de la pathologie.
Mais se tourner vers la réflexion, pratiquer le jeûne, vouloir vivre en paix avec son entourage, aimer ses racines, être très studieuse, sont-ce là forcément des comportements d'"enfant sage" qui "refuse de grandir" et dont le lien aux parents est étouffant et fusionnel ?
Je ne le pense pas.
La liberté "sexuelle" promise aux jeunes m'avait déçue, ma quête était ailleurs.
Quoique athée à cette époque, tout montre que je pressentais que "l'homme ne vit pas seulement de pain".
Après des tentatives décevantes de me comporter en "ado" normale (sortir avec un garçon, consommer de la mode, essayer de côtoyer des stars, mépriser des adultes, désobéir...), je ressentais un dégout qu'avec le recul j'estime bien normal. A cette époque j'ai donc fait un mouvement de redécouverte de mes racines (bretonnes), de la valeur d'une famille, de notre héritage culturel. Foin des discussions futiles avec les copines à propos de la dernière boutique à la mode ! Je préférais lire des philosophes. Assez des rebellions antiparents : j'aimais leur rendre service et qu'ils soient contents de mes notes. Exit les fausses amitiés, je préférais la solitude, les (bonnes) lectures. Or comme ces comportements ont accompagné un régime qui devenait de plus en plus dur et qui a abouti à la cachexie, les médecins les ont interprétés comme faisant partie de la pathologie.
Mais se tourner vers la réflexion, pratiquer le jeûne, vouloir vivre en paix avec son entourage, aimer ses racines, être très studieuse, sont-ce là forcément des comportements d'"enfant sage" qui "refuse de grandir" et dont le lien aux parents est étouffant et fusionnel ?
Je ne le pense pas.
La liberté "sexuelle" promise aux jeunes m'avait déçue, ma quête était ailleurs.
Quoique athée à cette époque, tout montre que je pressentais que "l'homme ne vit pas seulement de pain".
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Valou- Avec l'Archange Saint Michel
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
Mais attention : je ne dis pas que c'est le bon moyen pour Le trouver !
Le processus devient diabolique :
d'abord les réactions du corps soumis à la dénutrition chronique sont toujours les mêmes : sentiment d'euphorie liée aux substances sécrétées pour "tenir bon"; surplus d'énergie libérée par la quasi absence de digestion; à long terme, manques chroniques, d'où appétit accru pour les glucides et lipides, d'où peur accrue de ne pouvoir s'arrêter si on en mange; habitude prise par le corps de vivre de peu, d'où reprise brutale, avec supplément de poids, quand on remange; oedème, décalcification, faiblesse cardiaque, cheveux secs...
Il y a un cercle vicieux qui se crée.
La transcendance est recherchée mais à la mauvaise adresse (dans la minceur); il y a une quête de l'Esprit qui manque son but, parce qu'elle s'ignore et qu'elle est ignorée.
Dans l'anorexie c'est un appel au Père mais qui , justement parce qu'on vit dans une société "sans pères", n'est pas comprise.
Le processus devient diabolique :
d'abord les réactions du corps soumis à la dénutrition chronique sont toujours les mêmes : sentiment d'euphorie liée aux substances sécrétées pour "tenir bon"; surplus d'énergie libérée par la quasi absence de digestion; à long terme, manques chroniques, d'où appétit accru pour les glucides et lipides, d'où peur accrue de ne pouvoir s'arrêter si on en mange; habitude prise par le corps de vivre de peu, d'où reprise brutale, avec supplément de poids, quand on remange; oedème, décalcification, faiblesse cardiaque, cheveux secs...
Il y a un cercle vicieux qui se crée.
La transcendance est recherchée mais à la mauvaise adresse (dans la minceur); il y a une quête de l'Esprit qui manque son but, parce qu'elle s'ignore et qu'elle est ignorée.
Dans l'anorexie c'est un appel au Père mais qui , justement parce qu'on vit dans une société "sans pères", n'est pas comprise.
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
Il est possible peut-être de ne pas en arriver à ces extrêmes si l'on a conscience de ce qui est réellement recherché, et ce n'est pas la minceur, c'est le bien, ce n'est pas la "haine du corps" mais la lumière de l'Esprit.
Dieu ne veut pas qu'on rende son corps malade.
Mais veut-Il que nous amassions des biens terrestres, que nous vivions comme si nous n'avions pas d'âme, dans la seule recherche des plaisirs égoistes et du pouvoir ?
Dans l'anorexie (j'étais en philo) je me posais ces questions qui intéressaient peu de monde. On ne parlait pas de Dieu au cours de philo.
Il est peut-être notre protection contre une "déshumanisation" de nos société mais aussi contre des formes de résistances à cette déshumanisation qui mettent la vie en péril.
Dieu ne veut pas qu'on rende son corps malade.
Mais veut-Il que nous amassions des biens terrestres, que nous vivions comme si nous n'avions pas d'âme, dans la seule recherche des plaisirs égoistes et du pouvoir ?
Dans l'anorexie (j'étais en philo) je me posais ces questions qui intéressaient peu de monde. On ne parlait pas de Dieu au cours de philo.
Il est peut-être notre protection contre une "déshumanisation" de nos société mais aussi contre des formes de résistances à cette déshumanisation qui mettent la vie en péril.
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
Bonjour Philon,
Très intéressant sujet que l'anorexie. Il m'est arrivé d'y réfléchir sans en avoir été atteinte.
Ce que vous racontez de vous-même éclaire bien le malaise d'une jeune fille face à une société ou le bien et le mal sont inversés.
Vous vous en rendiez compte inconsciemment et vous y avez répondu par l'anorexie, si je peux le résumer comme ça.
On dit que les anorexiques ont du mal à "s'incarner" dans son sens littéral, c'est à dire à prendre chair, donc à prendre place dans le train de la vie, en quelque sorte. Comme si l'âme rejetait un corps dont elle ne veut pas pour ne pas avoir à faire le pèlerinage de la vie terrestre; ou comme si la femme (ou l'homme) en question voulait être comme un ange.
Mais comme vous l'expliquez, le manque de nourriture est un leurre pour le cerveau, le corps s'allège, il est sous contrôle, ou du moins le malade le croit.
Le problème est aussi qu'il s'agit d'une réaction d'orgueil (je suis sous mon propre contrôle, je fais ce que je veux de mon corps donc de ma vie). Et donc tout ça débouche fatalement sur une situation très noire et dangereuse, car l'orgueil est un piège de satan.
J'espère que vous vous en êtes bien sortie.
Très intéressant sujet que l'anorexie. Il m'est arrivé d'y réfléchir sans en avoir été atteinte.
Ce que vous racontez de vous-même éclaire bien le malaise d'une jeune fille face à une société ou le bien et le mal sont inversés.
Vous vous en rendiez compte inconsciemment et vous y avez répondu par l'anorexie, si je peux le résumer comme ça.
On dit que les anorexiques ont du mal à "s'incarner" dans son sens littéral, c'est à dire à prendre chair, donc à prendre place dans le train de la vie, en quelque sorte. Comme si l'âme rejetait un corps dont elle ne veut pas pour ne pas avoir à faire le pèlerinage de la vie terrestre; ou comme si la femme (ou l'homme) en question voulait être comme un ange.
Mais comme vous l'expliquez, le manque de nourriture est un leurre pour le cerveau, le corps s'allège, il est sous contrôle, ou du moins le malade le croit.
Le problème est aussi qu'il s'agit d'une réaction d'orgueil (je suis sous mon propre contrôle, je fais ce que je veux de mon corps donc de ma vie). Et donc tout ça débouche fatalement sur une situation très noire et dangereuse, car l'orgueil est un piège de satan.
J'espère que vous vous en êtes bien sortie.
Doolin- Avec Sainte Therese de l'Enfant Jésus
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
Non, c'est là un des nombreux poncifs qui courent à propos de l'anorexie car le problème n'est pas "je refuse le corps" mais "je refuse un corps qui n'est que corps".
Ce n'est pas l'âme qui rejette le corps.
C'est plutôt le corps désacralisé, l'amour sans sacrement, la nourriture "sans âme" qu'on refuse.
Le dogme de l'Incarnation m'a guérie des troubles alimentaires : jusqu'à 30 ans, athée, j'avais des troubles (boulimie, surpoids) consécutifs à la période anorexique survenue peu après que j'ai perdu la foi.
En fréquentant des Chrétiens j'ai retrouvé la foi.
Je communie.
Pour moi c'est une évidence : l'anorexie, les troubles, cela appartient au passé.
Le Pain de Vie nourrit l'âme. L'âme soutient le corps.
Ce n'est pas le pélérinage sur terre que je refusais mais l'aspect désespérant de l'athéisme, le côté '"après la mort et au-delà de la matière il n'y a rien".
Ce n'est pas l'âme qui rejette le corps.
C'est plutôt le corps désacralisé, l'amour sans sacrement, la nourriture "sans âme" qu'on refuse.
Le dogme de l'Incarnation m'a guérie des troubles alimentaires : jusqu'à 30 ans, athée, j'avais des troubles (boulimie, surpoids) consécutifs à la période anorexique survenue peu après que j'ai perdu la foi.
En fréquentant des Chrétiens j'ai retrouvé la foi.
Je communie.
Pour moi c'est une évidence : l'anorexie, les troubles, cela appartient au passé.
Le Pain de Vie nourrit l'âme. L'âme soutient le corps.
Ce n'est pas le pélérinage sur terre que je refusais mais l'aspect désespérant de l'athéisme, le côté '"après la mort et au-delà de la matière il n'y a rien".
P12345- Avec Saint Joseph
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
Il s'agit d'une maladie qui n'a rien à voir avec la recherche de Dieu.
Le malade agit contre lui-même et cela se traduit par des privations.
Il faut méditer sur le "comme toi-même" du commandement et ne pas se haïr soi-même.
Le malade agit contre lui-même et cela se traduit par des privations.
Il faut méditer sur le "comme toi-même" du commandement et ne pas se haïr soi-même.
pax et bonum- Avec les anges
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
Qu'en savez-vous ?
La jeunesse a besoin de Dieu , l'Occident moderne l'en prive, l'en éloigne. Se haissent-ils, ces jeunes qui cherchent cette étincelle de vie, celle de l'esprit, au prix de leur vie, et même en l'ignorant ?
Je ne le pense pas.
Je ne crois pas à ces interprétations-là, pourtant majoritaire dans notre modernité individualiste...
Je n'y ai jamais adhéré, déjà par incapacité de comprendre ce qu'on entend par ces termes de "psy"("se hair", etc.)
L'amour de Dieu, au contraire, des Chrétiens m'en ont parlé, le vivaient....là c'était lumineux, pas besoin de leçon, de psychothérapie, etc.
C'était tellement clair !
Quand on est dans l'amour de Dieu, on ne va plus massacrer ce corps qu'Il nous a donné.
Donc finalement on Lui rendra grâce en en prenant soin.
Et ça protège des troubles alimentaires.
Et la nourriture, quand on dit les Grâces ! On Le remercie pour le repas ! Là, on est éloigné de la méfiance anorexique pour les aliments ("combien de calories",etc.), on remercie le Seigneur d'avoir de quoi nourrir et son corps et, surtout, son âme.
La jeunesse a besoin de Dieu , l'Occident moderne l'en prive, l'en éloigne. Se haissent-ils, ces jeunes qui cherchent cette étincelle de vie, celle de l'esprit, au prix de leur vie, et même en l'ignorant ?
Je ne le pense pas.
Je ne crois pas à ces interprétations-là, pourtant majoritaire dans notre modernité individualiste...
Je n'y ai jamais adhéré, déjà par incapacité de comprendre ce qu'on entend par ces termes de "psy"("se hair", etc.)
L'amour de Dieu, au contraire, des Chrétiens m'en ont parlé, le vivaient....là c'était lumineux, pas besoin de leçon, de psychothérapie, etc.
C'était tellement clair !
Quand on est dans l'amour de Dieu, on ne va plus massacrer ce corps qu'Il nous a donné.
Donc finalement on Lui rendra grâce en en prenant soin.
Et ça protège des troubles alimentaires.
Et la nourriture, quand on dit les Grâces ! On Le remercie pour le repas ! Là, on est éloigné de la méfiance anorexique pour les aliments ("combien de calories",etc.), on remercie le Seigneur d'avoir de quoi nourrir et son corps et, surtout, son âme.
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
Au moment où j'ai pris le "chemin" qui menait vers l'anorexie, je ne me souviens pas m'être "haie", au contraire, je redécouvrais la valeur de ce que notre civilisation "post-soixante-huitarde" m'incitait à rejeter.
Notamment l'enracinement, la discipline au travail, l'effort intellectuel, le respect des parents...améliorer son corps, faire du sport, bosser en classe, un certain détachement face au consumérisme, au départ le but semble "bon".
C'est faute d'avoir été "rattachée" à la quête de Dieu , faute de croire en Lui, que cette quête, au départ légitime, a, (elle restait malgré tout athée), fini en désastre : on crée, à force de ne pas s'arrêter, un cercle malin. La peur de manger trop croissant à mesure que le corps est en manque.
L'être humain qui poursuit seulement sa propre volonté, sans limites, sans observer la volonté de Dieu, fabrique des totalitarismes. Notre civilisation rejette vachement le corps "réel" (faillible, gros, malade, vieux) et cherche la transcendance sur terre, dans le corps "parfait".
Les Chrétiens voient la transcendance où elle est : en Dieu.
Le sens de la mesure, cela vient de Lui. Lui il nous aime avec nos défauts.
Notamment l'enracinement, la discipline au travail, l'effort intellectuel, le respect des parents...améliorer son corps, faire du sport, bosser en classe, un certain détachement face au consumérisme, au départ le but semble "bon".
C'est faute d'avoir été "rattachée" à la quête de Dieu , faute de croire en Lui, que cette quête, au départ légitime, a, (elle restait malgré tout athée), fini en désastre : on crée, à force de ne pas s'arrêter, un cercle malin. La peur de manger trop croissant à mesure que le corps est en manque.
L'être humain qui poursuit seulement sa propre volonté, sans limites, sans observer la volonté de Dieu, fabrique des totalitarismes. Notre civilisation rejette vachement le corps "réel" (faillible, gros, malade, vieux) et cherche la transcendance sur terre, dans le corps "parfait".
Les Chrétiens voient la transcendance où elle est : en Dieu.
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
Mais en fait c'était surtout dans ce fil une hypothèse :
cherche-t-on Dieu sans savoir qu'on le cherche ? Avec ces moyens humains dangereux;en quêtant la transcendance à la mauvaise adresse ?
La médecine sauve des vies mais n'explore pas ces questions de sens.
cherche-t-on Dieu sans savoir qu'on le cherche ? Avec ces moyens humains dangereux;en quêtant la transcendance à la mauvaise adresse ?
La médecine sauve des vies mais n'explore pas ces questions de sens.
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
D'ailleurs je dirais même avec Pax que, en admettant que l'anorexie soit une maladie (en m'autorisant un doute cartésien), il est possible de chercher Dieu tout en étant malade.
Et que c'est même de Le chercher sans le savoir, sans se l'avouer, et là où Il n'est pas, qui rend malade.
Vous auriez besoin du pain de Vie, alentour il n'y a que pierres.
L'anorexie c'est quand, dans un élan vers la vraie lumière, on commet l'erreur de se diriger vers un lampadaire, et ceci dans un contexte sociétal passablement enténébré.
C'est, au fil de l'odyssée, croire qu'on a retrouvé Itaque alors qu'on s'enfonce dans la mer des sirènes.
Et que c'est même de Le chercher sans le savoir, sans se l'avouer, et là où Il n'est pas, qui rend malade.
Vous auriez besoin du pain de Vie, alentour il n'y a que pierres.
L'anorexie c'est quand, dans un élan vers la vraie lumière, on commet l'erreur de se diriger vers un lampadaire, et ceci dans un contexte sociétal passablement enténébré.
C'est, au fil de l'odyssée, croire qu'on a retrouvé Itaque alors qu'on s'enfonce dans la mer des sirènes.
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
je ne pense pas qu'il n'y ai qu'une forme de maladie anorexique .
j'ai vu mourir des jeunes de ce fléau et je ne peux pas envisager que ce ne soit pas une maladie , car alors ce serait un suicide .
que la famille ne soit pas toujours responsable de cette horrible chose, je suis bien d'accord mais j'ai bien vu des cas ou certains papas ne sont pas pour rien dans cette chose et personne ne dit rien pour ne pas détruire le couple familial, ni la jeune fille victime qui croit depuis toujours que c'est normal que papa .....ni l'épouse qui ignore tout ...ni les soignants qui ont un beau faisceau de signes qui convergent vers cette hypothèse mais qui faute d'accord de l'enfant ne peuvent rien faire non plus .
Et ce n'est pas la normalisation en France de toutes les déviances sexuelles qui permettra de prendre en compte les petites jeunes anorexiques pour cette cause abominable .
frères et sœurs je vous demande de prier pour les anorexiques et pour les soignants qui les prennent en charge ; leur rôle est delicat et ils doivent marcher sur des œufs pour gagner la confiance des jeunes qu'ils soignent .
j'ai vu mourir des jeunes de ce fléau et je ne peux pas envisager que ce ne soit pas une maladie , car alors ce serait un suicide .
que la famille ne soit pas toujours responsable de cette horrible chose, je suis bien d'accord mais j'ai bien vu des cas ou certains papas ne sont pas pour rien dans cette chose et personne ne dit rien pour ne pas détruire le couple familial, ni la jeune fille victime qui croit depuis toujours que c'est normal que papa .....ni l'épouse qui ignore tout ...ni les soignants qui ont un beau faisceau de signes qui convergent vers cette hypothèse mais qui faute d'accord de l'enfant ne peuvent rien faire non plus .
Et ce n'est pas la normalisation en France de toutes les déviances sexuelles qui permettra de prendre en compte les petites jeunes anorexiques pour cette cause abominable .
frères et sœurs je vous demande de prier pour les anorexiques et pour les soignants qui les prennent en charge ; leur rôle est delicat et ils doivent marcher sur des œufs pour gagner la confiance des jeunes qu'ils soignent .
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
Que physiquement on devienne très malade, c'est certain. Le coeur de ma copine A., chroniquement anorexique, a flanché. Et les séquelles à long terme sont nombreuses, cela ruine la santé.
Avec cela on abîme le corps que le Seigneur nous a donné, au nom de créations humaines, de critères humains (la minceur) qui sont en vogue depuis l'industrialisation. La rondeur est associée à la fécondité féminine, or les techniques modernes visent à limiter, maitriser celle-ci. Dans nos sociétés c'est "moins bien" d'être mère à la maison avec 3- 4 enfants qu'employée avec un enfant. Le corps doit exprimer qu'on privilégie son travail salarié, donc il doit être mince et dynamique. La maternité est considérée comme risque d'aliénation, il faut donc la limiter. Le "beau" va faire voir ce pouvoir pris par l'humain sur la nature.
Pour les cas d'incestes le problème est dans les preuves, difficiles à fournir. Et aussi dans les conséquences, quand la preuve est faite : quelle décision le juge doit-il prendre ? L'enfant doit être protégée mais casser une famille, ça fait aussi des dégats.
Il y a aussi toutes les situations "limite", ce n'est pas "vraiment" un acte sexuel, c'est plutôt un climat, une "sexualisation" du quotidien, très malsaine. Dans les années 70, des écrivains célèbrent faisaient l'éloge de la sexualité avec des mineurs à la télé. Des gens ont pu donc trouver ces pratiques "anodines", voire très "libérées".
La question de savoir si l'anorexie est ou non maladie mentale n'était pas vraiment ma question (mon doute à ce sujet étant cartésien : besoin de preuves, de vérifications).
Car on peut être dans une grande souffrance sans être psychiquement malade.
Si je n'adhère guère aux explication par le "manque d'estime de soi", la "fragilité psychique", la "famille dysfonctionnelle", ou les "traumatismes", c'est parce que je n'adhère pas aux "croyances" psys...
Manquent-ils d'estime d'eux-mêmes, ces jeunes si brillants, si fiers ? Fragiles, eux ?
Avec cela on abîme le corps que le Seigneur nous a donné, au nom de créations humaines, de critères humains (la minceur) qui sont en vogue depuis l'industrialisation. La rondeur est associée à la fécondité féminine, or les techniques modernes visent à limiter, maitriser celle-ci. Dans nos sociétés c'est "moins bien" d'être mère à la maison avec 3- 4 enfants qu'employée avec un enfant. Le corps doit exprimer qu'on privilégie son travail salarié, donc il doit être mince et dynamique. La maternité est considérée comme risque d'aliénation, il faut donc la limiter. Le "beau" va faire voir ce pouvoir pris par l'humain sur la nature.
Pour les cas d'incestes le problème est dans les preuves, difficiles à fournir. Et aussi dans les conséquences, quand la preuve est faite : quelle décision le juge doit-il prendre ? L'enfant doit être protégée mais casser une famille, ça fait aussi des dégats.
Il y a aussi toutes les situations "limite", ce n'est pas "vraiment" un acte sexuel, c'est plutôt un climat, une "sexualisation" du quotidien, très malsaine. Dans les années 70, des écrivains célèbrent faisaient l'éloge de la sexualité avec des mineurs à la télé. Des gens ont pu donc trouver ces pratiques "anodines", voire très "libérées".
La question de savoir si l'anorexie est ou non maladie mentale n'était pas vraiment ma question (mon doute à ce sujet étant cartésien : besoin de preuves, de vérifications).
Car on peut être dans une grande souffrance sans être psychiquement malade.
Si je n'adhère guère aux explication par le "manque d'estime de soi", la "fragilité psychique", la "famille dysfonctionnelle", ou les "traumatismes", c'est parce que je n'adhère pas aux "croyances" psys...
Manquent-ils d'estime d'eux-mêmes, ces jeunes si brillants, si fiers ? Fragiles, eux ?
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
Il ne faut pas trop sexualiser ce syndrome,puisqu'il ne faut pas dire "maladie".
Il peut être causé par des déceptions ou humiliations d'ordre sexuel,mais le comportement touche au moi profond,à la dépréciation de l'ego.
A mon sens,il s'agit d'une exagération de ce qui existe déjà à l'adolescence.Les études,les transformations hormonales,les éveils de l'amour causaient déjà ce désintérêt de la nourriture et les jeunes étaient assez filiformes en général.
Donc l’aggravation de cette attitude devient un syndrome qui n'est plus contrôlable par l'individu.
Le manque de repères de la société actuelle n'arrange pas les choses.La rencontre avec Dieu peut mettre fin à cet état.
Il peut être causé par des déceptions ou humiliations d'ordre sexuel,mais le comportement touche au moi profond,à la dépréciation de l'ego.
A mon sens,il s'agit d'une exagération de ce qui existe déjà à l'adolescence.Les études,les transformations hormonales,les éveils de l'amour causaient déjà ce désintérêt de la nourriture et les jeunes étaient assez filiformes en général.
Donc l’aggravation de cette attitude devient un syndrome qui n'est plus contrôlable par l'individu.
Le manque de repères de la société actuelle n'arrange pas les choses.La rencontre avec Dieu peut mettre fin à cet état.
pax et bonum- Avec les anges
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
De plus, l'"idéal" de minceur des sociétés post-moderne va être poussé à l'extrême, l'aspect squelettique "reflète" notre culture hostile à la fécondité.
Mais je ne pense pas qu'il y ait forcément un moi profond forcément "malade", "fragile"ou "perturbé"...étant donné l'aspect épidémique du fléau ! Ca touche vraiment beaucoup de monde et il y a une contagion bien connue des directeurs d'internats et de campus : une anorexique en septembre aura "fait" cinq émules en juin. Ce n'est pas forcément dans l'individu et la psychologie des profondeurs qu'il faut chercher la clé de l'énigme.
Je dirais plutôt qu'il y a un malaise grave par rapport aux idéaux post-modernes d'un Occident qui, symboliquement, évacue les basiques de l'humanité (tabou de l'inceste, différence des sexes, autorité, figures paternelles, transcendance...) c'est plus difficile d'être jeune dans ce contexte-là.
Les stats font peur : un tiers des anorexiques s'en sort; le reste se chronicise, tourne à la boulimie. 10 % décèdent, la mortalité serait en augmentation. Les experts interviewés invoquent toujours un peu les mêmes causes, sans être très convaincants car certains disent que la médecine ne trouve pas l'origine.
Le Pr. Vincent qualifie l'anorexie d'appel au père (au sens symbolique), on ne saurait mieux dire. Les jeunes élevés dans un contexte de permissivité expriment un besoin vital d'ordre, de repères.
Mais je ne pense pas qu'il y ait forcément un moi profond forcément "malade", "fragile"ou "perturbé"...étant donné l'aspect épidémique du fléau ! Ca touche vraiment beaucoup de monde et il y a une contagion bien connue des directeurs d'internats et de campus : une anorexique en septembre aura "fait" cinq émules en juin. Ce n'est pas forcément dans l'individu et la psychologie des profondeurs qu'il faut chercher la clé de l'énigme.
Je dirais plutôt qu'il y a un malaise grave par rapport aux idéaux post-modernes d'un Occident qui, symboliquement, évacue les basiques de l'humanité (tabou de l'inceste, différence des sexes, autorité, figures paternelles, transcendance...) c'est plus difficile d'être jeune dans ce contexte-là.
Les stats font peur : un tiers des anorexiques s'en sort; le reste se chronicise, tourne à la boulimie. 10 % décèdent, la mortalité serait en augmentation. Les experts interviewés invoquent toujours un peu les mêmes causes, sans être très convaincants car certains disent que la médecine ne trouve pas l'origine.
Le Pr. Vincent qualifie l'anorexie d'appel au père (au sens symbolique), on ne saurait mieux dire. Les jeunes élevés dans un contexte de permissivité expriment un besoin vital d'ordre, de repères.
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
Ce corpus d'idées, de croyances "psy" (cette idéologie ?) résume nos souffrances et nos actions à un déterminisme de l'enfance : on n'aurait pas été suffisamment aimés, donc on ne "s'aimerait" pas, donc on aurait des conduites destructrices, maso, etc; il conviendrait donc de revisiter la relation affective avec ses parents pour "prendre conscience" que leur éducation a blessé, entravé, humilié, (etc...) notre moi "authentique", et ensuite apprendre, par une thérapie, à "se libérer" des mauvaises influences du "passé" pour "ne pas répéter un schéma".
C'est tout-à-fait le style d'interprétation qu'on trouve chez des psychanalystes comme Alice Miller ou Françoise Dolto. Elles sont véhiculées par les média, ayant acquis une grande audience auprès du grand public et sont le plus souvent assenées par les professionnels ou par les simples citoyens comme des vérités absolues.
Or cette grille de lecture n'est pour moi qu'une hypothèse, non une certitude.
En ce qui concerne l'anorexie, en me souvenant des années d'anorexie et de troubles alimentaires, je constate qu'elle était fausse en ce qui me concerne etque les 3 psychothérapies que j'avais faites ont fait plus de mal que de bien : j'ai finalement laissé tomber ce type de discours qui est à mon avis très loin de la réalité.
En réalité, ce sont les personnes de bon sens (avec leur morale classique), la lecture des Evangiles à 29 ans, la foi retrouvée, qui m'ont tirée de ce bourbier.
C'est tout-à-fait le style d'interprétation qu'on trouve chez des psychanalystes comme Alice Miller ou Françoise Dolto. Elles sont véhiculées par les média, ayant acquis une grande audience auprès du grand public et sont le plus souvent assenées par les professionnels ou par les simples citoyens comme des vérités absolues.
Or cette grille de lecture n'est pour moi qu'une hypothèse, non une certitude.
En ce qui concerne l'anorexie, en me souvenant des années d'anorexie et de troubles alimentaires, je constate qu'elle était fausse en ce qui me concerne etque les 3 psychothérapies que j'avais faites ont fait plus de mal que de bien : j'ai finalement laissé tomber ce type de discours qui est à mon avis très loin de la réalité.
En réalité, ce sont les personnes de bon sens (avec leur morale classique), la lecture des Evangiles à 29 ans, la foi retrouvée, qui m'ont tirée de ce bourbier.
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
L'anorexique pèche par excès de rigueur, non par une "haine de soi" qui serait héritée d'une "famille rigide" ou d'un "résidu de misogynie patriarcale".
Là encore , on se demande, si ces hypothèses étaient exactes, pourquoi notre époque si "libérée", si égalitariste, voit augmenter les cas d'anorexie; pourquoi le XIXème siècle, réputé corseté, a connu un autre fléau d'époque : l'hystérie,et non l'anorexie, en ce temps marginale.
L'excès de rigueur anorexique me semble encore moins venir d'un "manque d'amour" des parents, soupçonnés de froideur, d'ignorance des "désirs authentiques" de l'enfant....à l'époque post-doltoienne où nous vivons, ces soupçons s'avèrent infondés. Jamais les parents ne se sont montrés plus que dans les 4 dernières décennies soucieux de dialogue avec l'enfant, jamais on ne les a vus plus "à l'écoute", plus lecteurs de psychologie de l'enfance (Antier, Miller...) plus soucieux de l'épanouissement de leur enfant, attentifs à ce qu'il ne manque de rien.
Logiquement l'anorexie devrait régresser : elle croît (et sa mortalité avec elle).
L'excès de rigueur, loin d'être d'abord haine de soi, est une tentative de rétablir un équilibre.
Il tombe dans un autre déséquilibre.
L'anorexique tente de rétablir de l'ordre là où règne le désordre; de réguler l'accès à la nourriture devenue disponible en permanence; d'équilibrer la mollesse par la dureté; d'introduire du manque là où nul ne manque de rien;
L'excès de ses réponses (cachexie, parfois mort) me semble refléter en miroir l'excès de nos excès dans un monde sans limite basé sur l'infantilisme, le matérialisme et le pulsionnel ("tout tout de suite"...ou "rien, jamais").
L'équilibre, lui, me parait une grâce qui vient de Dieu et qui demande, tout comme la foi, vigileance et EDUCATION.
Là encore , on se demande, si ces hypothèses étaient exactes, pourquoi notre époque si "libérée", si égalitariste, voit augmenter les cas d'anorexie; pourquoi le XIXème siècle, réputé corseté, a connu un autre fléau d'époque : l'hystérie,et non l'anorexie, en ce temps marginale.
L'excès de rigueur anorexique me semble encore moins venir d'un "manque d'amour" des parents, soupçonnés de froideur, d'ignorance des "désirs authentiques" de l'enfant....à l'époque post-doltoienne où nous vivons, ces soupçons s'avèrent infondés. Jamais les parents ne se sont montrés plus que dans les 4 dernières décennies soucieux de dialogue avec l'enfant, jamais on ne les a vus plus "à l'écoute", plus lecteurs de psychologie de l'enfance (Antier, Miller...) plus soucieux de l'épanouissement de leur enfant, attentifs à ce qu'il ne manque de rien.
Logiquement l'anorexie devrait régresser : elle croît (et sa mortalité avec elle).
L'excès de rigueur, loin d'être d'abord haine de soi, est une tentative de rétablir un équilibre.
Il tombe dans un autre déséquilibre.
L'anorexique tente de rétablir de l'ordre là où règne le désordre; de réguler l'accès à la nourriture devenue disponible en permanence; d'équilibrer la mollesse par la dureté; d'introduire du manque là où nul ne manque de rien;
L'excès de ses réponses (cachexie, parfois mort) me semble refléter en miroir l'excès de nos excès dans un monde sans limite basé sur l'infantilisme, le matérialisme et le pulsionnel ("tout tout de suite"...ou "rien, jamais").
L'équilibre, lui, me parait une grâce qui vient de Dieu et qui demande, tout comme la foi, vigileance et EDUCATION.
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
Je ne pense pas qu'il faille rejeter la responsabilité du mal uniquement sur les parents.
Ce qui se passe dans la tête des ados est très compliqué,car il y a beaucoup de choses qui interfèrent dans une période relativement courte de quelques années.La sexualité avec ses déceptions a une large part.Les profs,vus souvent comme modèles peuvent aussi décevoir.Le surmenage scolaire,la hantise des examens,de ne pas être à la hauteur,la crainte d'être déprécié(e);Ajouté à cela la révolution hormonale,la passion pour des causes politiques qui se font aussi à cet âge.
Plus tard l'anorexie peut prendre d'autres formes.Elle peut être ideologique ou "mystique".
C'est l'usage du jeûne dans les sectes ou dans une religion mal comprise:on préfère la restriction de nourriture plutôt que de mettre en cause certains de ses principes ou de reconnaître ses erreurs.L’anorexie devient alors une forme subtile de l'orgueil.
On a évoqué dans un autre fil un cas qui est proche de cette situation.
A+
Ce qui se passe dans la tête des ados est très compliqué,car il y a beaucoup de choses qui interfèrent dans une période relativement courte de quelques années.La sexualité avec ses déceptions a une large part.Les profs,vus souvent comme modèles peuvent aussi décevoir.Le surmenage scolaire,la hantise des examens,de ne pas être à la hauteur,la crainte d'être déprécié(e);Ajouté à cela la révolution hormonale,la passion pour des causes politiques qui se font aussi à cet âge.
Plus tard l'anorexie peut prendre d'autres formes.Elle peut être ideologique ou "mystique".
C'est l'usage du jeûne dans les sectes ou dans une religion mal comprise:on préfère la restriction de nourriture plutôt que de mettre en cause certains de ses principes ou de reconnaître ses erreurs.L’anorexie devient alors une forme subtile de l'orgueil.
On a évoqué dans un autre fil un cas qui est proche de cette situation.
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
Ce n'est pas ce que je disais : à mon sens, c'est effectivement toute une culture qui n'offre plus ni cadre, ni sens, ni idéal, de sorte que l'entrée dans l'adolescence et la sexualité post-libération sexuelle devient effrayante pour un nombre croissant de jeunes parce que sans repères valorisés.
L'anorexie prolifère dans une société athée, éloigné de Dieu et d'une pratique religieuse raisonnable. On a donc un danger, celui du repli communautaire avec ses excès.
Si les filles sont plus touchées (90%), c'est aussi que les chambardements des années 70 (pillule, ivg) les concerne plus. L'écart (l'écartèlement) est plus grand entre la femme "classique" et le modèle émancipé.
Des garçons on a toujours exigé réussite scolaire, sport, discipline. Après il y avait l'armée.
Ce qui a changé c'est que la médecine "permet" aux filles de n'être pas enceinte, que le féminisme "libère" pour poser de nouvelles injonctions "sois indépendante", "conduis-toi comme un gars"(indépendance financière, détachement amoureux, réusite professionnelle, dynamisme, sport...exit la mollesse, la rondeur !)
C'est un effort de plus, on lutte contre sa nature (c'est "mal" de dire aujourd'hui que la nature féminine est comme ci ou comme ça), on veut être active, réussir, alors il y a un mépris des "marqueurs" du féminin traditionnel. Haro sur la cellulite !
Ca plus la permissivité qui peut pousser des jeunes à vouloir rétablir de l'ordre.
L'anorexie prolifère dans une société athée, éloigné de Dieu et d'une pratique religieuse raisonnable. On a donc un danger, celui du repli communautaire avec ses excès.
Si les filles sont plus touchées (90%), c'est aussi que les chambardements des années 70 (pillule, ivg) les concerne plus. L'écart (l'écartèlement) est plus grand entre la femme "classique" et le modèle émancipé.
Des garçons on a toujours exigé réussite scolaire, sport, discipline. Après il y avait l'armée.
Ce qui a changé c'est que la médecine "permet" aux filles de n'être pas enceinte, que le féminisme "libère" pour poser de nouvelles injonctions "sois indépendante", "conduis-toi comme un gars"(indépendance financière, détachement amoureux, réusite professionnelle, dynamisme, sport...exit la mollesse, la rondeur !)
C'est un effort de plus, on lutte contre sa nature (c'est "mal" de dire aujourd'hui que la nature féminine est comme ci ou comme ça), on veut être active, réussir, alors il y a un mépris des "marqueurs" du féminin traditionnel. Haro sur la cellulite !
Ca plus la permissivité qui peut pousser des jeunes à vouloir rétablir de l'ordre.
Dernière édition par Philon le Mar 12 Aoû 2014 - 13:24, édité 1 fois
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
Quant aux profs...jusqu'à la classe de première, ils étaient plutôt laxistes, peu de contraintes, des cours pas structurés. Quand on a des facilités, on peut passer d'une classe à l'autre sans acquérir de vraies bases. Je me suis réveillée au début de ma terminale (au moment où je prolongeai sans nécessité le "régime de l'été"), atterrée par l'ampleur de mes lacunes.
Je me suis alors procuré des manuels et j'ai rattrappé toute seule avec des méthodes "classiques", désavouées par les "nouvelles pédagogies" : tableaux de déclinaison, exercices écrits, frises chronologiques en histoire...j'avais besoin de cela ! Pas qu'on me demande "mon avis" sur un texte de presse allemand ou qu'on fasse le nième dossier thématique "en groupe" sur un sujet de géo.
Je me suis alors procuré des manuels et j'ai rattrappé toute seule avec des méthodes "classiques", désavouées par les "nouvelles pédagogies" : tableaux de déclinaison, exercices écrits, frises chronologiques en histoire...j'avais besoin de cela ! Pas qu'on me demande "mon avis" sur un texte de presse allemand ou qu'on fasse le nième dossier thématique "en groupe" sur un sujet de géo.
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
En revanche, en philo....Mme R...était une admirable enseignante. Culture, cours structurés, passionnants, rigoureux. Je suis tombée amoureuse de la philo.
Enfin des sujets sérieux, autre chose que les papotages des midinettes ou le laxisme de la prof d'anglais.
Comme j'étais en A2, on avait 8 heures de philo par semaine. Une classe de 12 élèves (c'était un petit lycée pas côté, à Paris), une prof extraordinaire.
Et ensuite, zou ! Les prépas. C'est vrai qu'il y a plein d'orgueil dans l'anorexie, on place la barre très haut. Plus exactement on attend de trouver sur terre, au prix d'efforts constants, démesurés,une perfection qui n'existe qu'au Ciel. Il y a du surhomme nietzschéen là-dedans.
Quand on croit au Ciel, on pardonne plus à la créature, on est moins dans l'absolu des exigeances. On est moins "à un kilo près", on sait plus regarder "avec le coeur".
Mais en même temps ce n'est pas non plus du laxisme.
Enfin des sujets sérieux, autre chose que les papotages des midinettes ou le laxisme de la prof d'anglais.
Comme j'étais en A2, on avait 8 heures de philo par semaine. Une classe de 12 élèves (c'était un petit lycée pas côté, à Paris), une prof extraordinaire.
Et ensuite, zou ! Les prépas. C'est vrai qu'il y a plein d'orgueil dans l'anorexie, on place la barre très haut. Plus exactement on attend de trouver sur terre, au prix d'efforts constants, démesurés,une perfection qui n'existe qu'au Ciel. Il y a du surhomme nietzschéen là-dedans.
Quand on croit au Ciel, on pardonne plus à la créature, on est moins dans l'absolu des exigeances. On est moins "à un kilo près", on sait plus regarder "avec le coeur".
Mais en même temps ce n'est pas non plus du laxisme.
P12345- Avec Saint Joseph
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
C'est pourquoi ma question était si l'anorexique cherche Dieu SANS LE SAVOIR.
L'ignorance du but de la quête (dans un climat sociétal favorable au déclin du fait religieux) fait que justement on ne cherche pas au bon endroit.
Il y a un désir de bien, mais qui ne sait pas se tourner vers la source du Bien; qui patauge dans des essais plus ou moins fructueux; qui se radicalise en réalisant le contraire du bien, à long terme; qui est en réaction à la post-modernité permissive tout en s'efforçant de satisfaire à ses idéaux de beauté et de réussite personnelle...jusqu'à la caricature.
Pour ce qui me concerne, ma période de troubles alimentaires (sans succès thérapeutiques) commence au moment où je perds la foi (l'anorexie débutera un an et-demi plus tard) et se clôt définitivement au moment où, 14 ans plus tard, je la retrouve.
L'ignorance du but de la quête (dans un climat sociétal favorable au déclin du fait religieux) fait que justement on ne cherche pas au bon endroit.
Il y a un désir de bien, mais qui ne sait pas se tourner vers la source du Bien; qui patauge dans des essais plus ou moins fructueux; qui se radicalise en réalisant le contraire du bien, à long terme; qui est en réaction à la post-modernité permissive tout en s'efforçant de satisfaire à ses idéaux de beauté et de réussite personnelle...jusqu'à la caricature.
Pour ce qui me concerne, ma période de troubles alimentaires (sans succès thérapeutiques) commence au moment où je perds la foi (l'anorexie débutera un an et-demi plus tard) et se clôt définitivement au moment où, 14 ans plus tard, je la retrouve.
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
Toujours pour ce qui me concerne, c'est dans ces moments où j'ai essayé de réaliser les idéaux "post-modernes" et adopté cette grille de lecture permissive et individualiste (fascination pour la sexualité débridée "sans tabou", rejet de l'autorité, mépris de l'enfant sage et des modes de vie banals et rangés) que j'allai le plus mal (malgrè les encouragements des "psys" qui, eux, étaient convaincus que c'était la bonne voie).
Au moment où j'allais petit à petit vers le "régime d'été" qui dégénérerait en anorexie, il y avait quand même une tentative globale de redressement, de "nettoyage", dans ma vie : se mettre sérieusement au travail scolaire, m'éloigner d'amitiés avec des frimeuses et cultiver les amis sérieux, revenir à des choses simples, authentiques et renoncer à être une "branchée" parisienne...
Pendant l'été où j'ai commencé ce grand régime, j'avais travaillé dans un supermarché (morale de l'effort, principe de réalité), puis, au lieu d'un voyage à l'étranger, je suis allée revoir ma très simple Bretagne (pays des Abers) et là, ç'a été une révélation : j'avais ces racines-là, dans ce bout de lande qui m'avais vue gamine, nul besoin de plaire, de séduire, de conquérir, j'avais ma place (fille d'Untel, descendante d' Untel). Je me disais qu'en vivant là toute l'année, dans la simplicité, je n'aurais pas besoin de "maigrir", de "sortir", mon bout de terre me trouvait suffisamment bien comme j'étais (la parentèle, les nombreux cousins).
Au creux de ce bel été, nous sommes allés danser à un "fest-noz" breton pas loin du port et là aussi, quel choc positif ! Rien de comparable avec l'anonymat des boites parisiennes, tout le monde se connaissait plus ou moins. Je pressentais que les rencontres devaient être plus protégées par le regard social, plus humanisées de par l'aspect traditionnel, le respect des rituels. Un excellent danseur, un "gars du coin",sympathique, un peu corpulent (tiens...) m'a invitée, j'étais intimidée par la situation et sentais combien, encadrée, civilisée, la sexualité pouvait avoir une gravité, un "poids"_ à l'opposée des "jeux", de la désinvolture des "branchés" de la métropole.
Nous avions échangés nos numéros, j'aurais voulu apprendre, à travers ces pas de danse, des formes de rencontres et de relations qui correspondaient à mon désir de stabilité, de sérieux, de sens. Mais j'ai dû retourner à Paris en septembre et j'ai perdu de vue ce danseur.
C'est alors que j'ai basculé peu à peu dans l'anorexie, comme une défense contre tout ce que Paris signifiait pour moi : trop de liberté (boites à 16ans, alcool, manger ce qu'on veut quand on veut, sécher les cours, je tournais mal) d'anonymat, pas de racines, des rencontres sans importances et l'injonction (très féministe, ma mère l'étant)de "réussir", d'où le tintouin "psy" pour y parvenir.
J'avais la consolation de la philo.
Au moment où j'allais petit à petit vers le "régime d'été" qui dégénérerait en anorexie, il y avait quand même une tentative globale de redressement, de "nettoyage", dans ma vie : se mettre sérieusement au travail scolaire, m'éloigner d'amitiés avec des frimeuses et cultiver les amis sérieux, revenir à des choses simples, authentiques et renoncer à être une "branchée" parisienne...
Pendant l'été où j'ai commencé ce grand régime, j'avais travaillé dans un supermarché (morale de l'effort, principe de réalité), puis, au lieu d'un voyage à l'étranger, je suis allée revoir ma très simple Bretagne (pays des Abers) et là, ç'a été une révélation : j'avais ces racines-là, dans ce bout de lande qui m'avais vue gamine, nul besoin de plaire, de séduire, de conquérir, j'avais ma place (fille d'Untel, descendante d' Untel). Je me disais qu'en vivant là toute l'année, dans la simplicité, je n'aurais pas besoin de "maigrir", de "sortir", mon bout de terre me trouvait suffisamment bien comme j'étais (la parentèle, les nombreux cousins).
Au creux de ce bel été, nous sommes allés danser à un "fest-noz" breton pas loin du port et là aussi, quel choc positif ! Rien de comparable avec l'anonymat des boites parisiennes, tout le monde se connaissait plus ou moins. Je pressentais que les rencontres devaient être plus protégées par le regard social, plus humanisées de par l'aspect traditionnel, le respect des rituels. Un excellent danseur, un "gars du coin",sympathique, un peu corpulent (tiens...) m'a invitée, j'étais intimidée par la situation et sentais combien, encadrée, civilisée, la sexualité pouvait avoir une gravité, un "poids"_ à l'opposée des "jeux", de la désinvolture des "branchés" de la métropole.
Nous avions échangés nos numéros, j'aurais voulu apprendre, à travers ces pas de danse, des formes de rencontres et de relations qui correspondaient à mon désir de stabilité, de sérieux, de sens. Mais j'ai dû retourner à Paris en septembre et j'ai perdu de vue ce danseur.
C'est alors que j'ai basculé peu à peu dans l'anorexie, comme une défense contre tout ce que Paris signifiait pour moi : trop de liberté (boites à 16ans, alcool, manger ce qu'on veut quand on veut, sécher les cours, je tournais mal) d'anonymat, pas de racines, des rencontres sans importances et l'injonction (très féministe, ma mère l'étant)de "réussir", d'où le tintouin "psy" pour y parvenir.
J'avais la consolation de la philo.
P12345- Avec Saint Joseph
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Re: L'anorexique cherche-t-il Dieu sans le savoir ?
Désolé Philon!
Ce danseur, ce n'était pas moi... Sinon, vous m'auriez retrouvé
Ceci dit, je n'aurais jamais pensé qu'on puisse autant écrire autour de l'anorexie...
J'avoue que moi, à part le traditionnel cliché la concernant (le culte de la minceur) je serais sec sur le sujet. .
Ce danseur, ce n'était pas moi... Sinon, vous m'auriez retrouvé
Ceci dit, je n'aurais jamais pensé qu'on puisse autant écrire autour de l'anorexie...
J'avoue que moi, à part le traditionnel cliché la concernant (le culte de la minceur) je serais sec sur le sujet. .
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