La notion d'indépendance : attention

Bonjour,

c'est un fil sur une notion qui sert de base à l'individualisme contemporain, celle d'"indépendance" ou plutôt : d'autosuffisance.
Dans ma jeunesse, ayant perdu la foi, j'ai traversé une double épreuve, celle d'un séjour de 15ans dans une culture plus "autosuffisanciste" et plus matérialiste que la nôtre, et celle d'une liaison de 1 an avec un athée, astrologue et "dom juan", mon premier compagnon, appelons-le Hans.
Hans avait , je le compris trop tard, une réputation d'escroc qui emprunte et ne rend pas l'argent. Ses relations aux femmes se doublaient de tendances "gay" avec prises de risques pour sa santé. La relation se basait, je crois, sur la concupiscence : à peine conquise, je fus pour lui un objet de mépris.
Il me reprochait surtout ma "dépendance", et de ne pas "me suffire". Sur les conseils d'une très bonne amie croyante, j'ai quitté Hans. Mais je me suis vite aperçue que sa philosophie, "chacun pour soi, consommez qui vous voulez sans engagement, priorité à l'égo et sa liberté" était largement partagée, y compris par les psys (qui ne m'ont guère aidée).
En résumé, les "modernes" adhèrent plus ou moins au crédo d'un individu qui devrait exister "par lui-même". Les parents, les maitres, ne devraient pas entraver "son vrai moi". Dans un couple, priorité à l'"autonomie" de chacun, libre de garder pour lui son boulot, son domaine, ses fantasmes, des secrets, de partir si il ne trouve pas assez de gratification.
Or même lorsque j'avais cessé de croire en Dieu, j'éprouvai s un profond malaise face à cette vision de l'humain "délié" et n'ai jamais cru à cette "indépendance". L'autre y est perçu comme un gêneur , une entrave à la "liberté" ou comme une idole.
Ca me semble une vision du couple très sombre et incompatible avec le mariage chrétien, indissoluble, avec l'idéal du don total de soi.
Globalement, nous sommes devenus méfiants en amour, très loin de la soumission mutuelle dont parle Saint Paul.

C'est la vision du monde encouragée par la philosophie maçonnique, appuyée par les lois anti naturelle et anti biblique qu'ils ont fait voter. Aujourd'hui ne pas suivre cette voie et au contraire avoir l'audace de vivre en chrétien ayant la crainte de Dieu est considéré comme "ringard". Donc et hélas beaucoup suivent la mode du monde actuelle. Il faut une véritable révolution pour enrayer tout cela, je pense que ça viendra, mais pas lors de notre génération, sauf miracle, intervention Divine.

Dans la vision "franc-mac", on doit vivre pour soi, non pour les autres, ces derniers sont des MOYENS d'épanouissement du moi. D'où le "droit" à l'adoption pour des "couples" homosexuels( Taubira), d'où un divorce facilité (= l'autre ne convient plus, je jette), d'où le féminisme avec la contraception qui permet de ne pas accepter le plan divin (la mère décide si elle veut ou non d'un enfant) et qui déresponsabilise l'homme ("je veux pas d'un gamin, elle n'a qu'à avorter, je couche mais n'épouse pas).
Evidemment nous en souffrons !
Mais les issues à la souffrance majoritairement conseillées ("acceptation", psychothérapies) ne font que la renforcer par l'interprétation : c'est vous qui êtes "responsable" de votre souffrance qui vient du passé où l'on vous a posé des entraves qui vous empêchent d'être "authentique" (égoiste).
Je schématise, bien sûr, pour expliquer tous mes égarements chez des psys qui m'ont fait encore plus de mal que Hans.

Je vois mal comment des solutions relevant de la vision de l'individu "autofondé" pourraient réconcilier avec soi un individu qui souffre à cause du triomphe de cette "autofondation" dans nos sociétés.
L'interprétation courante des blessures dites narcissique est le plus souvent une incrimination de l'éducation qui aurait bridé le "vrai" moi. C'est oublier que nous sommes des êtres de culture, qui avons une dette envers ceux qui nous ont précédés. Pallier au vide de sens typique des sociétés déracinées par encore plus de déracinement ("libérez-vous du poids du passé", "soyez vous-mêmes", "inventez la famille", "accordez-vous le droit d'être égoiste") crée un cercle vicieux.