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Sainte Marie Madeleine

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Message par Invité Mer 24 Juil 2013 - 21:38

SAINTE MARIE-MADELEINE PÉNITENTE (1er SIÈCLE)

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1. DONNÉES ÉVANGÉLIQUES. Nous fêtons aujourd’hui, d’après le martyrologe romain, « sainte Marie-Madeleine de laquelle Notre-Seigneur chassa 7 démons et qui mérita de voir la première le Sauveur ressuscité ». Mais si nous lisons sa Messe dans le missel romain, nous voyons qu’on l’y fait soeur de Lazare dans la collecte, et qu’on semble l’identifier avec la pécheresse repentante de Luc (7, 36-50), dans l’Évangile.
Voyons les données évangéliques. Marie, surnommée Madeleine (de Magdala sur la rive ouest du lac, au nord de Tibériade), apparaît dans Luc (7, 2). D’elle sont sortis 7 démons (le chiffre signifie une forte possession, presque une « légion » de démons). Rien n’indique que la Madeleine ait eu des moeurs légères. Elle fait partie d’un groupe de femmes guéries par Jésus qui suivent leur bienfaiteur et L’assistent de leurs biens. Nous la retrouvons dans le public assez loin de la Croix du Calvaire (Marc 15, 40 et Matth. 27, 56). Aucun texte ne la montre au pied même de la Croix. Elle assiste à la mise au tombeau (Marc 15, 47; Matth. 27, 61). Avant l’aurore du dimanche, elle revient au sépulcre avec des aromates (Marc 16, 1; Matth. 28, 1; Jean 20, 1). Elle court prévenir Pierre et Jean (Luc 24, 9; Jean 20, 2), voyant la pierre tombale enlevée. Puis elle revient et, tout en larmes, se penche sur le tombeau. Elle voit 2 Anges, vêtus de blanc, assis où avait été déposé le corps de Jésus, l’un à la tête et l’autre aux pieds : « Femme, pourquoi pleures-tu? Parce qu’ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l’ont mis! » Elle se retourne et voit un jardinier qui lui demande aussi « Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu? » Elle répond : « Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis et j’irai le prendre. » Jésus lui dit : « Marie! » Elle Le reconnaît à Sa voix et s’écrie : « Rabbouni (maître)! » en étreignant ses pieds. Jésus lui dit : « Ne t’attache pas ainsi à moi! voyons, je ne suis pas encore remonté vers mon Père! Va plutôt chez mes frères et dis-leur : ‘Je vais remonter vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu’.  » Alors Marie-Madeleine vint annoncer aux disciples « J’ai vu le Seigneur! », et ce
qu’Il avait dit.

C’est tout pour Marie de Magdala. Passons à la pécheresse anonyme de Luc (7, 36-50).
Un pharisien, nommé Simon, traite Jésus. Survient une femme, une pécheresse de la ville. Elle a un vase de parfum. Se plaçant en arrière, tout en pleurs, aux pieds de Jésus, elle se met à lui arroser les pieds de ses larmes, puis elle les essuie avec ses cheveux, couvre Ses pieds de baisers, les oint de parfum. Le digne pharisien se scandalise du manège de cette créature et de la condescendance de Jésus. Le Maître répond à ses réflexions silencieuses par une parabole : Un créancier a 2 débiteurs. L’un doit beaucoup et l’autre peu. Il remet leur dette à tous 2. Évidemment le plus reconnaissant est celui auquel il a remis le plus. Application : le pharisien a reçu Jésus froidement, sans ces marques de déférence qui font partie du cérémonial de l’hospitalité : lavement des pieds, baiser, huile parfumée. Quelle différence avec cette femme! C’est pourquoi « ses péchés, ses nombreux péchés lui sont pardonnés, puisqu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. » Puis il dit à la femme : « Tes péchés sont pardonnés… Ta foi t’a sauvée; va en paix. » La scène est inoubliable; elle a été retenue par « l’Imitation » (L. 3, ch. 52). Cette pécheresse convertie a ceci de commun avec Marie, soeur de Lazare, qu’elle a oint le Seigneur. Voyons ce que les Evangiles disent de cette Marie.

Passant par Béthanie, sur la pente orientale du mont des Oliviers à environ 3 kilomètres de Jérusalem, Il entra chez une femme nommée Marthe, qui était de Ses fidèles. Marthe avait une soeur, Marie, qui s’assit aux pieds du Seigneur pour L’écouter. Marthe était absorbée par les multiples soins du service. Enfin elle intervint « Seigneur, cela t’est égal que ma soeur me laisse seule pour le service? Dis-lui donc de m’aider! » Le Seigneur répondit : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour bien des choses, tandis qu’il en faut peu; une seule suffit. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera enlevée. » (Luc 10, 38-42.)
Nous retrouvons les 2 soeurs un peu plus tard, dans l’aflliction : leur frère Lazare est mort à Béthanie. Saint Jean seul nous a raconté cet épisode, et il commence par préciser que Marie est celle qui oignit le Seigneur d’huile parfumée et lui essuya les pieds avec ses cheveux. « Celle qui oignit » peut très bien se référer à l’onction que nous voyons plus loin, de mème que Judas est « celui qui le trahit » avant d’avoir perpétré son crime; ne nous pressons donc pas d’établir l’équation Marie=pécheresse pardonnée de Luc (7).

Lazare était mort depuis 4 jours quand Jésus arriva à Béthanie. On l’avait prévenu quand le malade vivait encore, mais en vain. Marthe, la maîtresse de maison, vint au-devant du Seigneur. Marie était restée à la maison parmi les visites de condoléances. Marthe, après avoir dit au Seigneur sa confiance indéfectible, vint appeler Marie en lui disant tout bas « Le Maître est là, et Il t’appelle. » Aussitôt, Marie se leva et vint à Lui. Elle tomba à ses pieds : « Seigneur, si vous aviez été ici mon frère ne serait pas mort. » Elle redisait ce que Marthe venait de dire, ce qu’elles avaient répété devant le cher cadavre. Elle pleurait. Jésus frémit, se troubla, et, devant le tombeau, pleura. Frémissant de nouveau, Il fit ôter la pierre, puis Il cria : « Lazare, viens dehors! » Le mort parut, debout, la face voilée, pieds et mains entravés de bandelettes funéraires. Sur l’ordre du Maître de la mort, on le délia. Beaucoup de Juifs, venus pour accompagner Marie, crurent en Jésus (Jean 11).

Marie paraît une dernière fois, la veille des Rameaux, dans un repas donné à Béthanie chez Simon le Lépreux (Marc 14; Matth. 26; Jean 12). Lazare était là avec ses soeurs. Marthe dirigeait le service. Marie prit une livre de parfum du nard véritable, très cher (voir Biblica, t. 29, 1948, p. 279) et le versa sur la tête, puis sur les pieds du Maître. Elle les essuya ensuite avec ses cheveux. Judas grogna « Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum 300 deniers, qu’on aurait donnés aux pauvres? » Jésus répondit : « Laissez-la. C’est en vue de ma sépulture qu’elle a conservé ce parfum. Des pauvres, vous en aurez toujours, mais moi vous ne m’aurez pas toujours. »

Que conclure de ces textes? La pécheresse pardonnée et aimante de Luc (7) semble différente de Marie, soeur de Lazare, car tout suggère que celle-ci fut toujours sage, jamais dévergondée. Au reste, les circonstances de l’onction diffèrent. Et Luc ne note pas que la Madeleine soit la même que la pécheresse, bien qu’il l’introduise dans son Évangile après elle.
Par ailleurs, la Madeleine semble différer de la « Béthanienne », si l’on peut risquer ce néologisme. Marie-Madeleine est toujours ainsi désignée, la « Béthanienne » est Marie tout court, ou Marie, soeur de Marthe (et de Lazare). La Madeleine était de Magdala en Galilée, l’autre de Béthanie en Judée. Madeleine fut possédée; pour l’autre, c’est fort improbable. La Madeleine n’est jamais nommée à côté de Marthe ou de Lazare : elle était itinérante avec un groupe de femmes venues de Galilée, et qui tint bon jusqu’à la croix et à la résurrection. Marie de Béthanie semble fixée à Béthanie auprès de son Lazare qu’elle garde jalousement, ressuscité, par crainte des juifs, qui veulent le tuer.

En sommne, la Messe de sainte Madeleine est une œuvre d’art et de piété qui est sans fondements solides dans l’Évangile; un peu comme cette admirable antienne de l’Epiphanie qui confond les mages, le Baptême du Christ et les noces de Cana, sans qu’on en puisse déduire des anniversaires, ou, a fortiori, un synchronisme.

2. HÉSITATIONS PATRISTIQUES. – Si on prétend invoquer la tradition pour bloquer les 3 femmes en une, on s’aventure un peu. Le P. Lagrange a examiné la question des parfumeuses de Jésus chez les écrivains ecclésiastiques anciens, et voici le résultat de sa recherche. Chez les Alexandrins, Clément ne connaît qu’une onction. Origène, avec sa souplesse habituelle, amoureuse de l’allégorie, a oscillé entre l’unité et la pluralité. Eusèbe incline pour l’unité. Chez les Latins, Tertullien confond les scènes. Saint Hilaire distingue 2 femmes. Saint Ambroise s’inspire d’Origène en une solution nuancée : 2 femmes, ou une pécheresse devenue sainte. Saint Jérôme origénise lui aussi : il bloque les 2 femmes, les distingue, suggère une évolution ou promotion. Saint Paulin de Nole, saint Cassien sont pour l’unité allégorique. Saint Augustin également penche pour l’unité vers 400, mais, vers 416, il irait plutôt en sens contraire. Saint Grégoire le Grand confond carrément les 3 femmes. Ce sera désormais la position de l’Occident, encore que saint Thomas d’Aquin ait constaté les divergences des Pères qui laissent libre l’exégèse. Les Syriens ont incliné vers la distinction des personnes, avec Tatien et saint Jean Chrysostome.

En Asie Mineure saint Irénée tient l’épisode de Luc pour distinct, semble-t-il. En somme, les exégètes ne concluaient pas, ou distinguaient, tandis que les prédicateurs supposaient l’unité. Ils ont eu le dernier mot. Dès le début du 7ème siècle en Occident, dès le 9ème au moins en Orient, on paraît d’accord sur l’unité de la femme au parfum en lui donnant le nom de Madeleine, auquel d’abord on n’avait point pensé. Notons cependant que les Liturgies orientales, toujours traditionnelles, sont restées témoins de la distinction que suggère l’Évangile.


3. LE CULTE DE MADELEINE EN ORIENT.« Partout où sera prêché l’Évangile, dans le monde entier, on parlera aussi de ce qu’elle a fait… », avait dit Jésus aux disciples lors de l’onction de Béthanie. Nous n’avons pas ici à démontrer l’accomplissement de cette prophétie, mais seulement à suivre les étapes du culte de Marie-Madeleine ou des 3 Marie, suivant les opinions différentes selon les lieux et les époques.

Nous négligeons donc les très nombreuses et très anciennes représentations de la résurrection de Lazare, car Marie y apparaît sans nimbe. Nous constatons que la Palestine ne nous fournit aucun renseignement : des basiliques ou des traditions localisaient déjà au 4ème siècle la maison de Béthanie ou les apparitions du Sauveur, mais il n’est jamais question du tombeau de Madeleine ou de la soeur de Lazare.

En Orient, où l’on distingue 3 femmes, le culte de Marie de Béthanie reste assez effacé. Dans les synaxaires, elle est nominée le 6 juin avec Marthe, mention brève et sans indication topographique : « Les saintes femmes myrophores (porteuses d’aromates) Marie et Marthe. » Quelquefois elle est nominée au 18 mars.
La pécheresse de saint Luc est encore moins populaire. Elle est nommée au 21 mars, mais rarement et tardivement.

Marie-Madeleine est, au contraire, très célèbre. Le synaxaire de Constantinople, au 22 juillet, lui consacre une longue notice dans laquelle nous apprenons qu’après l’Ascension elle vint rejoindre saint Jean à Éphèse. C’est dans cette ville que les auteurs du haut Moyen Age placent son tombeau. Les synaxaires et les martyrologes s’accordent avec des écrivains orientaux comme Nicéphore Calliste et même occidentaux comme saint Grégoire de Tours. Le Père de l’Histoire de France, qui était certainement l’homme le mieux renseigné de son temps en matière de pèlerinage, consacre à Marie-Madeleine une phrase très courte à la fin du chapitre sur saint Jean (In gloria martyrum, 29). Ce rapprochement est déjà significatif. Il écrit que Madeleine repose, « nullum super se tegumen habens », ce qui doit se comprendre probablement : un tombeau à ciel ouvert. Cette précision est donnée pour indiquer qu’il se trouve à l’entrée de la grotte des 7 Dormants et non à l’intérieur. C’est ce que nous savons par ailleurs. Des fouilles récentes ont permis de constater qu’il y avait eu là un pèlerinage très fréquenté, mais elles n’ont pas apporté d’autres précisions.

En 887, l’empereur Léon 6 fonda à Constantinople un monastère à l’endroit où le Bosphore débouche dans la Propontide et, en 899, il y fit venir les reliques de saint Lazare conservées dans l’île de Chypre et celles de Madeleine d’Éphèse. Cependant l’higoumène Daniel raconte qu’en 1106 il vénéra à Éphèse la tête de Madeleine. Toutes ces traditions orientales relativement tardives ne sont pas très sûres.


4. LE CULTE DE MADELEINE EN OCCIDENT. – En Occident, on peut dire que, pendant le haut Moyen Age, le culte de Marie-Madeleine est inexistant, malgré la mention du martyrologe hiéronymien au 19 janvier : « A Jérusalem, Marthe et Marie, soeurs de Lazare. » Ce jour n’a jamais été celui de la fête de ces 2 saintes. Un compilateur l’a cru en lisant les noms de Marthe et de Marie, mais il s’agissait des compagnes des martyrs Audifax et Abacuc fêtés le 20 janvier.
Le plus souvent Bède suit fidèlement le martyrologe hiéronymien. Ici, au contraire, il a négligé la date du 19 janvier pour placer Marie-Madeleine, comme les Orientaux, au 22 juillet. Il l’annonce sans commentaire : « Naissance au Ciel (natale) de sainte Marie-Madeleine. »
Adon reprit la notice de Bède et ajouta un petit commentaire qui, abandonné par Usuard, a été repris par Molanus et est passé, à peu près sans changement, dans le martyrologe romain. Baronius a indiqué comme lieu Marseille, tandis qu’Adon n’avait pas mis d’indication topographique. Raban Maur suivit Bède le 22 juillet et le martyrologe hiéronymien le 19 janvier. Il semble comme distinguer la soeur de Lazare de Madeleine. Beaucoup de martyrologes adoptèrent cette double mention sans plus de précision, en particulier un martyrologe adapté à l’usage d’Arles et de Toulon écrit vers 1120.

Les débuts de la grande célébrité de Marie-Madeleine en Occident sont obscurs. Un sermon de saint Odon de Cluny (+ 943), qui se contente d’expliquer l’Évangile, eut un immense succès (P. L., t. 133, col. 713-721). En ce même 10ème siècle et peut-être dès le 9ème, on commnence à attribuer à Marie-Madeleine une vie pénitente analogue à celle de sainte Marie l’Egyptienne. On trouve des traces de cette légende en Angleterre, en Germanie et en France. La grotte dont on parle déjà sans indiquer son emplacement sera plus tard localisée en Provence. Il faut remarquer qu’il est souvent bien difficile de distinguer s’il s’agit d’influences ou de coïncidences. Les hagiographes du Moyen Age avaient tous la même formation, les mêmes besoins et leur imagination, assez pauvre il faut l’avouer, ne leur permettait guère de sortir de certains chemins.


5. VÉZELAY. Le 11ème siècle voit apparaître un fait nouveau : on sait où repose le corps de Marie-Madeleine. L’abbaye de Vézelay avait été fondée par Girard de Roussillon vers 860. Au début du 11ème siècle, elle était en pleine décadence. Les moines de Cluny la réformèrent sous la direction de l’abbé Geoffroy, installé en 1037. Dans un acte du pape de Rome Léon 9 en date du 27 avril 1050 (Jaffé, n. 4213), sainte Madeleine figure pour la première fois au nombre des patrons de l’abbaye, avec Notre-Seigneur, la Vierge et les saints apôtres Pierre et Paul. Un passage des « Gesta pontificam Cameracensium » (Cambrai), écrit entre 1041 et 1043, nous apprend qu’à Leuze, près de Tournai, repose saint Badilon « qui alla chercher les reliques dle Madeleine à Jérusalem. » Badilon est un comte contemporain de Charles le Chauve, qui embrassa la vie monastique à Saint-Martin d’Autun. La légende le transforma complètement plusieurs fois. C’est donc entre 1041 et 1043 que se place le ténmoignage le plus ancien sur la présence des reliques de la Madeleine à Vézelay. La légende ira en se modifiant et ne prendra sa forme définitive qu’à la 4ème rédaction. L’abbaye dut lutter continuellement pendant cette période. Les moines se prétendaient exempts, en dépendance seulement de l’évêque de Rome et ils eurent à défendre leurs prétentions contre les abbés de Cluny, les comtes de Nevers, les bourgeois de Vézelay et surtout les évêques d’Autun. Le pèlerinage apporta à l’abbaye la prospérité. Il fallait donc le maintenir à tout prix et les différents récits de la translation furent composés à cette fin.

La seconde version nous est connue par la chanson de Girard de Roussillon. C’est Girard, le fondateur historique de Vézelay et contemporain de Badilon, qui envoie 3 moines et un prieur chercher les reliques de la Madeleine. Un moine de Vézelay se chargea alors d’écrire quelques pages pour expliquer l’origine du pèlerinage et le défendre contre les adversaires de l’abbaye. Il raconte comment l’abbaye fut restaurée, les miracles de la sainte et le développement de la « Trève de Dieu » qu’il attribue à son intercession, puis il passe aux preuves, car, nous dit-il, « beaucoup se demandent comment le corps de la bienheureuse Marie-Madeleine, qui était en Judée, a pu être apporté de si loin dans les Gaules. » Il répond d’abord par un argument théologique irréfutable « Tout est possible à Dieu, et Il fait ce qu’Il veut. » Il ajoute que Dieu ayant fait cela pour le Salut des hommes, les incrédules ont été châtiés et n’ont été pardonnés, après avoir montré leur repentir, que par l’intercession de la sainte. L’auteur a même eu une vision, un samedi après les matines et sainte Madeleine lui a dit « Je suis celle que beaucoup croient être ici. » Enfin, dernier argument : nulle part ailleurs qu’à Vézelay on ne dit avoir ce saint corps.

Tout cela était très clair, mais ne suffisait pas sans doute à contenter tout le monde puisqu’on trouva autre chose. Un moine de Vézelay passant par la Provence remarqua dans la crypte du prieuré Saint-Maximin un sarcophage vide. Une des scènes représentées lui parut être l’onction de Béthanie. Cela pouvait indiquer que le sarcophage avait contenu le corps de Marie-Madeleine. Une translation de Provence en Bourgogne au 9ème siècle était beaucoup plus vraisemblable qu’un voyage en Judée. Il suffisait d’arranger une histoire. La voici :
L’évêque d’Autun, Adalgarius (875-893), passa un jour par Vézelay accompagné du chevalier Aleaume, frère d’Odon, abbé de Vézelay. L’évêque prononça un sermon dans lequel il parla des mérites de sainte Marie-Madeleine. Aleaume dit alors qu’il savait depuis son enfance où reposait le corps de la sainte. L’abbé supplia l’évêque et son frère de le lui apporter. Aleaume se mit en route, parvint au lieu où elle reposait avec saint Maximin et apporta les reliques des 2 saints. Le pays était infesté de Sarrasins, mais la sainte protégea ses pieux ravisseurs.
Cette histoire nous semble très habile : elle donne un beau rôle à l’évêque d’Autun, Adalgarius, ce qui interdisait à ses successeurs de ruiner ce qu’il avait ordonné et elle ne contredisait pas trop les données de l’histoire. Elle avait un défaut, beaucoup plus grave à cette époque : elle rejetait dans l’ombre 2 personnages très populaires, Girard de Roussillon et Badilon. Les jongleurs ne pouvaient adopter cette composition trop savante. Une autre prévalut, beaucoup plus invraisemblable, mais qu’importait?
Girard de Roussillon, fondateur de Vézelay, ayant appris que sainte Marie-Madeleine était enterrée auprès d’Aix, se concerta avec l’abbé Odon et envoya le moine Badilon à la recherche des reliques. Il les découvrit et les rapporta.

Avec les nombreuses offrandes on put rebâtir magnifiquement: il ne reste à peu près rien d’une première église dédiée par l’abbé Artaud en 1104; la nef actuelle fut élevée entre 1120 et 1140 environ, le narthex aussitôt après, le choeur plus lentement entre 1185 et 1215.
Le pèlerinage se développait grâce à l’appui des papes de Rome : le 6 mars 1058, un privilège d’Étienne 9 adressé à l’abbé de Clunyv (Jaffé, n. 4385) parle de Vézelay où repose le corps de Marie-Madeleine. Quand l’évêque d’Autun, Norgaud, eut frappé d’interdit le pèlerinage, pour des raisons qui n’avaient rien à voir avec l’authenticité des reliques, le pape romain Pascal 2 en 11 03 cassa cette décision. Durant tout le 12ème siècle les foules accoururent pour prier sainte Madeleine qui avait le pouvoir de délivrer les prisonniers. En 1147, saint Bernard vint y prêcher la 2ème Croisade.

Le 4 octobre 1265, l’abbé de Vézelay fit effectuer une reconnaissance solennelle des reliques conservées dans la crypte. On découvrit au milieu d’elles un certificat d’un roi Charles, d’une teneur peu rassurante pour les historiens, mais nul ne l’inquiéta et, le 24 avril 1267, saint Louis venait en pèlerinage avec le futur pape romain Martin 4 qui reçut une côte de la sainte dont il fit don à la cathédrale de Sens en 1281. Les autres reliques ayant été détruites par les Protestants en 1568-1570, Vézelay ne garde plus que celle-là qui fut rapportée de Sens en 1876.

6. LA SAINTE-BAUME. Les moines de Vézelay avaient raconté que sainte Marie-Madeleine était venue en Provence avec saint Maximin et qu’ils avaient été enterrés ensemble. Ils avaient commis une grave imprudence, car les Provençaux adoptèrent cette tradition fort glorieuse pour eux et localisèrent la grotte de la pénitence dont on parlait déjà depuis longtemps.

Plusieurs chartes qui s’échelonnent de 1113 à 1174 mentionnent un petit sanctuaire appartenant aux moines de Saint-Victor de Marsejlle et dédié à la Sainte Vierge. Il s’appelait « Sancta Maria de Balma », Sainte Marie de la Caverne. C’est dans cette caverne qu’au début du 13ème siècle on plaça la retraite de Marie-Madeleine.

Le F. Salimbene, franciscain de Parme, la visita en 1248. Il en a laissé une description précise et pittoresque. « La caverne où sainte Marie-Madeleine a fait pénitence pendant 30 ans est à 15 milles de Marseille (56 kilomètres). J’ai couché une nuit le soir de la fête de cette sainte. Le rocher où elle se trouve est très élevé, et, à mon avis, elle est assez vaste pour contenir 1.000 personnes. (Elle a 29 mètres de long, 24 de large et 4 à 6 de haut. Il y a 3 autels et une source pareille à la fontaine de Siloé). Il y a un très beau chemin pour y arriver. En dehors, près de la grotte, est une église desservie par un prêtre. Au-dessus de la grotte, la montagne est encore aussi élevée que le baptistère de Parme et la grotte elle-même se trouve à une telle hauteur dans le rocher que les 3 tours des Asinelli de Bologne ne pourraient y atteindre. Les grands arbres de la forêt semblent d’en haut de l’ortie ou de la sauge. Et comme toute la contrée est inhabitée et déserte, les femmes et les nobles dames de Marseilles, quand elles y viennent par dévotion, ont soin de conduire avec elles des ânes qui portent du pain, du vin, des pâtés, des poissons et autres comestibles dont elles peuvent avoir besoin. »

Joinville raconte que saint Louis, passant par Aix-en-Provence en 1254, se rendit à la Sainte-Baume. Le pèlerinage devenait célèbre et il le restera.


7. SAINT-MAXIMIN. — Un autre lieu devait acquérir une célébrité encore plus grande, celui que les moines de Vézelay avaient, pour leur plus grand dommage, désigné à l’attention des Provençaux : Saint-Maximin. Ce village est situé à une cinquantaine de kilomètres de Marseille et de Toulon et à 20 de la Sainte-Baume. Sur une crypte très ancienne et qui peut remonter au 4ème ou 5ème siècle (elle a été si mal restaurée que toute étude archéologique est impossible), il y avait déjà au 11ème siècle une église dédiée à saint Maximin, dans laquelle un autel était dédié à saint Sidoine.

C’est dans la crypte que, le 9 décembre 1279, 14 ans après la reconnaissance des reliques de Vézelay, le prince de Salerne, Charles, fils de Charles d’Anjou, fit pratiquer des fouilles. On trouva 4 sarcophages dont le style indique le 4ème ou 5ème siècle. Au milieu des ossements une inscription, datée de 710, déclarait que le corps de Marie-Madeleine avail été tiré de son tombeau pour être mis à la place de celui de Sidoine par crainte des Sarrasins. L’inscription a tous les caractères d’un faux, ce qui n’empêcha pas le pèlerinage de prendre rapidement son essor. Il éclipsa Vézelay. Une église magnifique fut commencée en 1295 pour les Dominicains qui remplacèrent, cette année-là, les Bénédictins. L’architecte fut Jean Baudici. D’illustres visiteurs vinrent, pendant le 14ème siècle : tous les papes romains d’Avignon [!], légitimes ou schismatiques, à partir de Jean 22; de très nombreux rois ou princes : en 1332, on vit 5 rois à la fois: Philippe de Valois, roi de France, Alphonse 4, roi d’Aragon, Hugues 4, roi de Chypre. Jean de Luxembourg, roi de Bohêmne et Robert, roi de Sicile. Malgré ces noms illustres, les travaux n’avancèrent que lentement: en 1404, il n’y avait encore que le choeur et 5 travées de la nef, 4 autres travées furent construites ensuite et l’église resta inachevée, et telle que nous la voyons aujourd’hui, en 1532.

La crypte garde encore les 4 sarcophages du 4ème ou du 5ème siècle et qui s’apparentent à ceux que l’on trouve si nombreux en Provence. Dans les descriptions du Moyen-Age, il est question d’une sculpture qui représente l’onction. Aucun moderne n’avait pu la reconnaître et certains avaient conclu à sa disparition jusqu’au jour où l’on s’aperçut que c’était la scène du lavement des mains de Pilate qui avait été prise pour le repas chez Simon. Cette confusion est l’origine de l’attribution de ce sarcophage à Madeleine. On l’avait cru en albâtre à cause de sa blancheur, et la légende avait brodé sur ce thème en rappelant le parfum renfermé dans un vase d’albâtre. Le sarcophage est, en marbre calcaire cristallin.

Les 3 autres sarcophages ont été attribués aux compagnons de Madeleine. D’après la légende, ce sont saint Maximin, un des 72 Disciples, devenu évêque d’Aix, saint Sidoine, l’aveugle-né de l’Évangile, 2ème évêque d’Aix, sainte Marcelle et 2 saints Innocents. Mais nous savons que les 2 premiers étaient honorés à Saint-Maximin dès le 11ème siècle. Ils n’ont donc pas été inventés par un hagiographe en veine de composition. D’où viennent-ils? Il est assez curieux de remarquer que l’aveugle-né Sidoine est fêté le 23 août, jour que le martyrologe hiéronymien indique pour saint Sidoine Apollinaire. Cette coïncidence fait naître un soupçon : allons voir en Auvergne. A Aydat, pays de Sidoine Apollinaire, on vénère encore saint Sidoine et avec lui 2 Innocents. Non loin de là, à Billom, nous découvrons les traces d’un saint Maximin, oublié depuis longtemnps et à Chauriat une sainte Marcelle encore honorée aujourd’hui, quoique sa vie soit peu connue, mais son culte est très anciennement attesté. Nous retrouvons dans un coin de l’Auvergne tous les saints de Saint-Maximin, sauf Madeleine, mais nous savons d’où elle vient. Le culte des saints auvergnats a donc été transporté en Provence. Il ne peut être question du contraire, car la présence de Sidoine Apollinaire ne laisse pas de place au doute.



8. LES SAINTES-MARIES-DE-LA-MER. La plus imposante église fortifiée qui existe encore se trouve dans la Camargue, c’est celle des Saintes-Maries-de-la-Mer. Elle a été conmmencée en 1144 et construite pour servir d’abri aux populations continuellememmt exposées aux coups des pirates. Il y avait une église en ce lieu bien avant 1144 et il est souvent question dans les textes de l’église « Sancta Maria de Mare », Sainte-Marie-de-la-Mer ou « Sancta Maria de Ratis », qu’on a voulu traduire en Sainte-Marie-de-la-Barque. Cette traduction comporte un solécisme (« ratis » pour rate). Ratis peut bien signifier « fougère » comme sur les bords de l’Océan où le même mot a donné leur nom à l’île de Ré et au pays de Retz. Ajoutons que le passage du testament de saint Césaire où il est question de l’église Sancta Maria de Ratis est interpolé (G. Morin, Rev. bénédictine, t. 16, 1899, p. 99 et 105). En plein 13ème siècle, il n’est encore question que de Notre-Dame-de-la-Mer ou de Sainte-Marie-de-la-Mer. L’auteur de la Vie de sainte Marthe écrite vers 1187 fait arriver la barque de Madeleine et de ses compagnons tout bonnement dans le port de Marseilles. Un peu plus tard, on fixa le point de débarquement à Notre-Dame-de-la-Mer, qui prit le nom de Saintes-Maries, au pluriel, quand, au 14ème siècle, on raconta que 2 saintes Marie étaient enterrées là : Marie Jacobé et Marie Salomé. Elles ne sont pas seules et Sara leur servante mérite bien une mention, car c’est à son tombeau que les Bohémiens viennent chaque année en pèlerinage.

En 1448, le roi René fit faire des fouilles pour retrouver les reliques dont on ignorait l’emplacement. L’histoire est très curieuse : on découvrit une « pierre de marbre » indéchiffrable. Avec beaucoup de peine on comprit en lisant à rebours : « Cava », « creuse », et on ajouta mentalement : et tu trouveras des reliques. Cette « pierre de marbre » était un autel païen. Il ne faudrait pas croire pour cela que les « saintes » ont été inventées ou sont des déesses païennes.

Le 6 juin 347, 5 religieuses furent martyrisées près d’Hazza en Perse; elles se nommaient Thécla, Marianne ou Marie, Marthe, Marie et Enneim. Nous les retrouverons toutes les 5 au sud-est de la France : Thécla à Chamalières (23 septembre), Enneim ou Enimie à Sainte-Enimie (Lozère) (5 octobre), Marthe à Tarascon (29 juillet) et les 2 Marie aux Saintes-Maries-de-la-Mer. A ce groupe que nous retrouvons complet, d’autres martyrs persans se sont joints : le prêtre Jacques martyrisé le 17 mars 347 dont la tête était vénérée aux Saintes-Maries et qui fut confondu avec l’Apôtre, son homonyme, et Sara, martyrisée le 10 décembre 352. On sait que, du 5ème au 8ème siècle, les Orientaux ont apporté beaucoup de reliques en Gaule; celles-ci furent du nombre.

Marie-Madeleine est donc bien au centre du cycle légendaire de la Provence. De nombreux saints locaux ont changé d’identité pour devenir ses compagnons : aux Auvergnats de Saint-Maximin et aux Persanes des Saintes-Maries-de-la-Mer et de Tarascon, il faut ajouter l’évêque d’Aix du 5ème siècle, Lazare, transformé en son homonyme de Béthanie, et d’autres saints évêques de France, vieillis pour la circonstance.

9. CULTE DE MADELEINE DEPUIS LA FIN DU MOYEN AGE.
A la fin du Moyen-Age, les légendes provençales étaient admises partout. Tout le monde savait que Marie-Madeleine avait passé 30 ans à la Sainte-Baume; dans cette solitude, elle ne vivait que de nourriture céleste et chaque jour les Anges la portaient au Saint-Pilon, une hauteur qui surplombe, où elle restait longuement en extase.
Ce prodige quotidien lui méritait presque autant que la « meilleure part », choisie autrefois par elle, de devenir chère
aux âmes contemplatives. Elle était à la fois la protectrice de celles qui, depuis leur jeunesse, avaient consacré leur vie

à louer Dieu et de celles qui avaient vécu dans le péché avant de se repentir. Des corporations l’avaient prise aussi pour patronne : les parfumeurs d’abord, puis les gantiers, car, dans les mystères, on la voyait au temps de sa jeunesse légère se parer de beaux gants. Ce détail explique son patronage sur les gantiers, mais non pas sur les mégissiers et les gainiers; peut-être faut-il penser qu’ils l’avaient choisie parce que, dans sa rude pénitence, elle s’exposait à toutes les intempéries et que son épiderme avait pris les apparences d’une peau tannée.

L’iconographie s’inspira des légendes, tout en restant fidèle au texte de saint Jean qui suggère si nettement ses attributs. Avant la résurrection de Lazare, plusieurs jours avant l’onction de Béthanie, au moment de mettre Marie en scène, il précise ainsi de quelle Marie il s’agit : « C’était celle qui oignit d’huile parfumée le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux. » Et Marie-Madeleine se reconnaît toujours à sa magnifique chevelure et à son vase de parfum. Ils la distinguent de l’autre grande pécheresse, Marie l’Egyptienne. Leurs légendes se ressemblaient fort — et pour cause et les artistes les unissaient volontiers. Au début du 16ème siècle, Jean Bellegambe les peindra toutes les 2 dans son triptyque, « Le bain dans le sang du Christ », aujourd’hui au musée de Lille [ voir ci-dessous]. Les 2 grandes saintes repenties ont été choisies pour montrer que les bienfaits de la Rédemption sont accessibles malgré les plus grandes fautes. L’une porte ses 3 pains, l’autre le vase de parfum.

La chevelure de Madeleine devint encore plus populaire que le vase de parfum. Dans beaucoup de trésors d’églises on prétendait garder quelques-uns de ses cheveux. Cette chevelure était magnifique et très longue. On raconta que, comme Marie l’Égyptienne, elle avait vécu dans sa solitude entièrement nue et les artistes la représentèrent au 15ème et 16ème siècle enveloppée dans ses cheveux.

La liturgie a unis longtemps à recevoir la fête de Marie-Madeleine. Le plus ancien manuscrit qui contienne sa Messe est du 10ème siècle à Vérone et le rite romain ne la reçut qu’au 13ème siècle. Les leçons du second nocturne sont tirées de la 25ème homélie de saint Grégoire et l’Office ne fait aucune allusion aux légendes. Une particularité est digne de remarque : au jour de la fête de sainte Madeleine, on récite le « Credo » parce que, lors de la fête de Pâques, elle eut l’honneur d’être l’Apôtre des apôtres en leur annonçant la Résurrection et en ranimant leur Foi.

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Message par Invité Mer 24 Juil 2013 - 22:10

femme pécheresse convertie par le Christ, élevée par la grâce du Christ ressuscité, devenue l’apôtre des apôtres.


Sainte Marie Madeleine Cristo10
http://www.marie-madeleine.sainte-baume.org/gracedelapredication.html

Dès les premiers siècles chrétiens, pénitents, saints, rois, papes, viennent accomplir leur pèlerinage à la grotte de la Sainte-Baume auprès de Sainte Marie-Madeleine.

Cette femme est celle dont le Christ a chassé sept démons. Une fois purifiée, elle devient avec les douze et quelques autres femmes, disciple de Jésus-Christ, notre Seigneur. Elle est un des rare disciples à se tenir au pied de la croix, versant toutes ses larmes à celui qui s’offre sur le bois de la croix. Au matin de Pâques, Sainte Marie-Madeleine reconnaît dans le jardinier le Christ ressuscité. Il lui demande d’annoncer à ses apôtres qu’il est ressuscité, ce qui vaut à sainte Mare-Madeleine le titre d’Apôtre des apôtres.

Selon la légende, peu de temps après, Marie-Madeleine embarque avec son frère Lazare et sa soeur Marthe pour l’occident. Elle arrive aux Saintes Maries de la Mer. Elle accompagne Lazare à Marseille. Elle continue son chemin en suivant le cours de l’Huveaune et vient s’établir à la Sainte-Baume pour y passer les trente dernières années de sa vie. Elle offre toute sa vie en pénitence pour la conversion des pêcheurs.

Les pèlerins qui viennent encore aujourd’hui à la grotte seront surpris par la présence inestimable de la sainte qui conduit tous ceux qui s’y disposent au Christ notre Seigneur.


Marie-Madeleine est-elle la pécheresse pardonnée et Marie de Béthanie ?

Depuis saint Grégoire le Grand (VIe siècle), les docteurs et pères de l’Eglise voient dans la pécheresse pardonnée (Lc 7, 36-50) et Marie de Béthanie (Lc 10, 38-42; Jn 11, 1- 43; Jn 12, 1-11) une seule et unique femme, Marie-Madeleine.

L’unité du personnage peut certes être contestée mais prise dans sont unité, elle étonne par le chemin spirituel qu’elle nous invite à vivre.



La pécheresse pardonnée

l'Évangile - Lc 7, 36-50

36 Un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui. Jésus entra chez lui et prit place à table.

37 Survint une femme de la ville, une pécheresse. Elle avait appris que Jésus mangeait chez le pharisien, et elle apportait un vase précieux plein de parfum. 38 Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, à ses pieds, et ses larmes mouillaient les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et y versait le parfum.

39 En voyant cela, le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu'elle est : une pécheresse. »

40 Jésus prit la parole : « Simon, j'ai quelque chose à te dire. - Parle, Maître. »

41 Jésus reprit : « Un créancier avait deux débiteurs ; le premier lui devait cinq cents pièces d'argent, l'autre cinquante.

42 Comme ni l'un ni l'autre ne pouvait rembourser, il remit à tous deux leur dette. Lequel des deux l'aimera davantage ? »

43 Simon répondit : « C'est celui à qui il a remis davantage, il me semble. — Tu as raison », lui dit Jésus.

44 Il se tourna vers la femme, en disant à Simon : « Tu vois cette femme ? Je suis entré chez toi, et tu ne m'as pas versé d'eau sur les pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux.

45 Tu ne m'as pas embrassé ; elle, depuis son entrée, elle n'a pas cessé d'embrasser mes pieds.

46 Tu ne m'as pas versé de parfum sur la tête ; elle, elle m'a versé un parfum précieux sur les pieds.

47 Je te le dis : si ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, c'est à cause de son grand amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d'amour. »

48 Puis il s'adressa à la femme : « Tes péchés sont pardonnés. »

49 Les invités se dirent : « Qui est cet homme, qui va jusqu'à pardonner les péchés ? »

50 Jésus dit alors à la femme : « Ta foi t'a sauvée. Va en paix ! »


Marie-Madeleine a, de par sa naissance, eu beaucoup de facilités. Tous les biographes admirent en elle sa beauté, sa délicatesse, son intelligence. Elle devient l’incontournable hôte de chaque festin donné dans le milieu branché de l’époque. Quand elle apparaît à chaque fête, tous les regards se rivent sur elle. Petit à petit, elle en vient à y prendre goût et l’esprit du monde l’emprisonne. Son désir de la chair, son désir du gain, son désir des honneurs viennent entraver son esprit. Au départ, elle y prend goût puis petit à petit, elle se dessèche intérieurement jusqu’au moment où elle se sent vide et si malheureuse. Qui pourrait la sortir de ce milieu, de cet enfermement?

Dans son chemin entre Béthanie et Magdala, elle entend parler d’un homme qui lui aussi va de chemin en chemin, de Jérusalem à Capharnaüm, de Samarie en Galilée. Elle entend dire de lui qu’il opère prodiges sur prodiges : il guérit, il parle avec autorité, il pardonne. Des hommes viennent à sa suite comme ce célèbre publicain véreux, Lévi. Certains pharisiens sont outrés par l’attitude de cet homme du nom de Jésus. Il se prend pour qui, pour le Fils de Dieu ? Qui est-il, ce juif, pour manger à la table des pécheurs? Qui est-il, ce Jésus pour pardonner les péchés ? Jésus, celui qui sauve, réplique aux pharisiens : "Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin de médecin, mais les malades; je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs, au repentir" (Lc 5, 31-32). Cette phrase est décisive dans la vie de Marie-Madeleine. Elle reconnaît humblement qu’elle est malade et pécheresse. Peut-être se dit-elle: "il peut me guérir. Je vais aller à lui, j’irai le rencontrer et s’il est vraiment le médecin de toute âme alors il me guérira".

La chance de le rencontrer survient quand Marie-Madeleine entend dire qu’il est invité chez Simon le pharisien. Elle se prépare à y aller. Elle va à sa rencontre. Elle surgit en plein milieu du festin, se jette à ses pieds et dépose sur ses pieds toutes les larmes de son repentir. Avec humilité, elle prend ses cheveux et essuie les pieds du Christ. Elle les embrasse et y dépose un parfum d’un grand prix. Le Christ, face aux pensées de Simon qui juge cette femme, prend sa défense et dit à Simon : "ses nombreux péchés lui sont pardonnés parce qu’elle a beaucoup aimé". (Lc 7, 47). Puis le Christ s’adresse à Marie-Madeleine : "tes péchés sont pardonnés (Lc 7, 48) ; ta foi t’a sauvée, va en paix (Lc 7, 50)."


Dernière édition par Lumen le Jeu 25 Juil 2013 - 2:50, édité 1 fois

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Message par Luca Mer 24 Juil 2013 - 22:10

Merci beaucoup pour ce texte bien expliquer on en sait d'avantage sur cette Sainte femme qui est l'une de mes Saintes favorites Smile
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Message par Invité Mer 24 Juil 2013 - 22:18

Et bien pour moi c'est une joie de pouvoir te faire plaisir petit frère. C'est aussi la première fois que nous rencontrons. Nous lui devrons cela.
Je te dédicace tout ce fil Flavio car ce n'est pas fini.
Il y a une suite !
Fraternellement. Lumen

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Message par Invité Mer 24 Juil 2013 - 22:28

A la suite du Christ

Sainte Marie Madeleine Cristo11

l'Évangile - Lc 8, 1-3


01 Ensuite Jésus passait à travers villes et villages, proclamant la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Les Douze l'accompagnaient, 02 ainsi que des femmes qu'il avait délivrées d'esprits mauvais et guéries de leurs maladies : Marie, appelée Madeleine (qui avait été libérée de sept démons), 03 Jeanne, femme de Kouza, l'intendant d'Hérode, Suzanne, et beaucoup d'autres, qui les aidaient de leurs ressources.



Ainsi délivrée de tous ses péchés, exorcisée de tous ses démons, Marie-Madeleine, légère et rayonnante du pardon de Dieu, est désireuse de suivre le Christ et de l’assister de ses biens. Le Christ l'appelle à prendre place au sein de son troupeau. Le Christ, pasteur par excellence, rassemble ses brebis. Il édifie son corps. Des apôtres aux saintes femmes, tous se mettent en marche. Ils vont de villages en villages proclamer le Royaume des cieux. Les disciples et les femmes dont Marie-Madeleine ont le privilège de recevoir des enseignements particuliers. Le Christ leur enseigne un des point capital de son enseignement : la disposition spirituelle à acquérir afin d'être un disciple. Marie-Madeleine écoute attentivement les paroles du maître. Elle en retient deux piliers fondamentaux : être pauvre comme le Christ s’est fait pauvre et être docile à l’Esprit-Saint.

Après avoir été touchée par la grâce, Marie-Madeleine prend conscience du bonheur auquel le Christ nous appelle. Ce bonheur dépasse nos attentes humaines, il est divin. Comme tout véritable bonheur, il est à construire. L’édification du bonheur de Dieu appelle une exigence. Cette exigence est avant tout un appel à la pauvreté. La pauvreté à laquelle nous appelle le Christ est d’abord spirituel avant d’être matériel. La pauvreté matérielle est le signe visible d’une véritable pauvreté spirituelle. Cette pauvreté consiste à renoncer à soi-même, c’est-à-dire renoncer à tout ce qui nous empêche d’aller librement à Dieu. Renoncer revient à refuser nos plaisirs égoïstes pour être tout tourné vers Dieu et vers l’autre. Le Christ nous appelle à renoncer à tous nos trésors terrestres, à nos désirs impurs, à nos manières si humaines de penser, de réfléchir, d’aimer, d’agir. Il nous invite à déposer sur ses épaules tous nos fardeaux, nos difficultés, nos échecs, nos problèmes, nos joies humaines pour se revêtir des soucis du Christ et de ses préoccupations. Déposer ses fardeaux au Christ revient à se charger de son joug. Il nous invite à regarder nos préoccupations avec son regard. "Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. Oui, mon joug est aisé et mon fardeau léger" (Mt 11, 28-30). Renoncer, c’est déposer aux pieds du Christ tout notre être afin que par sa grâce, il nous élève à la vie que Dieu veut pour nous. "Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi, celui-là la sauvera" (Lc 9, 24). Renoncer à soi-même revient à dire un oui libre et sincère à l’appel de Dieu.

Cette pauvreté à laquelle nous invite le Christ est une disposition pour accueillir la richesse de Dieu et se laisser façonner par la grâce. La grâce de Dieu agit dans le cœur de l’homme qui est disponible à la grâce. Être disponible requiert l’humilité de cœur, la docilité à l’Esprit-Saint. Marie-Madeleine se dispose par l’humilité à laisser la grâce agir au plus intime d’elle-même. Dans ses prières, elle demande à Dieu de venir en elle pour qu’il fasse sa demeure. "Seigneur, permets que je me laisse façonner par ta grâce, que je me laisse réconcilier par ton pardon, que je me laisse transformer par ta parole, que je me laisse porter par le Christ, que je me laisse conduire par ton Fils, que je me laisse guérir par le véritable médecin des cœurs, que je me laisse remettre dans le bon sens par celui que tu as envoyé, Toi, le chemin, la vérité et la vie". Être docile à l’Esprit revient aussi à avoir une confiance inaltérable en Dieu". En faisant confiance à Dieu, je permets qu’il agisse au plus intime de mon cœur. J’ai confiance en lui car je sais que lui seul me connaît, lui seul connaît les chemins à emprunter pour trouver le bonheur ultime. Lui seul connaît le bien véritable qui correspond à ce que je suis. Lui seul connaît le bien auquel il m’appelle pour le servir. Lui seul connaît le lieu où je pourrai être le plus épanoui, le plus heureux et me donner sans compter comme lui s’est totalement donné.


Dernière édition par Lumen le Jeu 25 Juil 2013 - 14:38, édité 3 fois

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Message par Invité Mer 24 Juil 2013 - 23:15

Marthe et Marie

Sainte Marie Madeleine P2710410


l'Évangile - Lc 10, 38-42


38 Alors qu'il était en route avec ses disciples, Jésus entra dans un village.
Une femme appelée Marthe le reçut dans sa maison. 39 Elle avait une soeur nommée Marie qui, se tenant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.

40 Marthe était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien ? Ma soeur me laisse seule à faire le service. Dis-lui donc de m'aider. »

41 Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour bien des choses. 42 Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée. »



marche, pour mettre ses pas dans ceux du Christ. Et maintenant, que les belles oeuvres commencent. Elle est toujours la première à poser des questions, à quémander les enseignements, à ouvrir grand ses oreilles quand le maître parle. Car une chose est de se disposer à tout recevoir du Christ. Une autre est de recevoir, d’être à l’écoute de la parole de Dieu, de tenter de la mettre en pratique et de construire l’homme vertueux. Car la disposition de cœur ne vaut que si nous sommes en quête de vérité et d’amour de Dieu. Marie-Madeleine comprend alors l’importance de la sagesse biblique. Ecoute, Israël. Ecoute. Tends l’oreille, cherche la vérité, reçois la de la part de ton Dieu, accueille la parole de Dieu semée dans ton coeur, enracine-toi dans le Verbe de Dieu, laisse germer la graine que le Christ a déposé dans ton intelligence. Sois éclairé par la lumière du prophète par excellence. Et alors, tu comprendras comment Dieu aime et tu ne désireras qu’une seule chose, aimer comme Dieu aime. Tu aimeras Dieu plus que tout et tes frères dans un véritable amour qui vise le bien de Dieu. Plus tu poseras des paroles d’amour, plus tu poseras des actes réfléchis, plus en toi se lèveront les vertus, plus tu désireras proclamer les merveilles de Dieu. En étant à la suite du Christ, une fois libérée de tous ses péchés et de tous ses démons, Marie-Madeleine prend conscience de la chance qu’elle a d’être auprès du Christ. Elle se laisse conduire par lui, rien, se dit-elle, ne pourra la troubler. Le Christ est là, Jésus est présent dans ma vie, de qui aurai-je crainte?

En restant aux pieds du Christ, en étant auprès de la source d’eau vive, en comblant ta soif véritable, tu nous montres l’importance, la nécessaire, l’ultime tâche de toute vie humaine, de notre être, de nos attentes. En prenant ta défense, le Christ te montre le terme de ta vie, voir Dieu dans la vie éternelle. Il te fait comprendre ce pour quoi il nous a créés : être en Dieu et partager sa vie. Il t’assure qu’il est bien celui qui étanche ta soif. Quel bonheur tu as d’écouter sa voix. Tu le regardes et tu le vois, lui le Verbe qui était auprès de Dieu et qui a pris notre condition humaine. Le Christ te donne de vivre un moment privilégié et personne ne peut te l’ôter. Tu goûtes, à cet instant, ce que seront les délices de la vie éternelle, la douceur de la divine parole. Tu es nourri par le Christ. Tu jouis dès maintenant des délices de ce que sera le divin banquet dans le Royaume. Tu te nourris à la table du Seigneur. Tu te rappelles en cet instant de cette rencontre que le Christ a eu avec la samaritaine. Le Christ lui avait dit : "Je suis l’eau vive. Qui boit de cette eau vivra à jamais. L’eau que je donne devient en celui qui la reçoit source d’eau jaillissant en vie éternelle" (Jn 4, 14). As-tu compris Madeleine ce que le Christ te montre : ce que sera la vie éternelle. La vie éternelle est la contemplation du mystère de Dieu, de sa vérité, de sa bonté, de son unité avec le Père et l’Esprit-Saint, de sa simplicité, de son amour, de sa beauté. Aura-t-on faim et soif toujours ? "Un jour nous serons unis intimement et définitivement à la pure et parfaite Bonté de Dieu, nous n’aurons plus besoin de subvenir aux besoins du corps, et nous serons pleinement heureux : ne manquant de rien, possédant tout, n’ayant plus rien à chercher. Nous serons enivrés de l’abondance de la maison de Dieu ; nous serons rassasiés lorsque se manifestera sa Gloire. Voilà ce que Marie avait compris ! Si elle ne possédait pas encore cette vie intimement et définitivement, elle possédait du moins Celui qui, étant tout, enivre et rassasie. Telle était la part, la meilleure, que Marie s’était choisie ; jamais elle ne lui sera ôtée." Saint Augustin


Dernière édition par Lumen le Mer 24 Juil 2013 - 23:43, édité 1 fois

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Message par Invité Mer 24 Juil 2013 - 23:32

La résurrection de Lazare

Sainte Marie Madeleine Resurr10


l'Évangile - Jn 11, 1-4.32-35.39.42-44 -   

01 Un homme était tombé malade. C"était Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de sa soeur Marthe. 02 (Marie est celle qui versa du parfum sur le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux. Lazare, le malade, était son frère.) 03 Donc, les deux soeurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. » 04 En apprenant cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. »

(...) 32 Elle arriva à l'endroit où se trouvait Jésus ; dès qu'elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. » 33 Quand il vit qu'elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus fut bouleversé d'une émotion profonde. 34 Il demanda : « Où l'avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Viens voir, Seigneur. » 35 Alors Jésus pleura.

38 Jésus, repris par l'émotion, arriva au tombeau. C'était une grotte fermée par une pierre. 39 Jésus dit : « Enlevez la pierre. » (...). Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m'as exaucé. 42 Je savais bien, moi, que tu m'exauces toujours ; mais si j'ai parlé, c'est pour cette foule qui est autour de moi, afin qu'ils croient que tu m'as envoyé. » 43 Après cela, il cria d'une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » 44 Et le mort sortit, les pieds et les mains attachés, le visage enveloppé d'un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. »



Cette amitié du Christ est réelle. Jésus aime Marthe, Marie et Lazare. Par quatre fois dans ce texte, l’évangéliste Jean l’atteste. Une première fois, quand Jésus apprend que Lazare est malade, Marthe et Marie font dire à Jésus : "celui que tu aimes est malade". Tout de suite après, alors que Jésus décide malgré la nouvelle de demeurer encore deux jours dans le lieu où il se trouvait, Jean fait cette remarque : Jésus aimait Marthe, sa soeur et Lazare. Ensuite, quand Jésus commence sa route vers Béthanie, il parle à ses disciples de Lazare comme de son ami. Les juifs eux-mêmes, quand ils voient Jésus pleurer auprès de Marie-Madeleine en larmes, disent: "voyez comme il l’aimait". Toutes ces paroles nous montrent la relation d’amitié qui existait entre Jésus et la famille de Béthanie.

Cette amitié est l’occasion de comprendre la véritable sens de l’amitié, un amour véritable qui dépasse nos horizons humains. Sachant que son ami Lazare était malade, Jésus n’accourt pas tout de suite à son chevet. La première démarche qu’il entreprend est de se rendre présent à son ami par la pensée, par la prière. Il prend le temps de le confier à Dieu, de discerner le bien le plus parfait pour son ami. Le Christ nous enseigne que le meilleur bien à souhaiter pour son ami est le bien que Dieu veut pour lui et son entourage.  Jésus aurait pu se mettre en marche tout de suite pour délivrer Lazare de sa maladie. Au lieu de cela, il attend le moment pour tirer Lazare de la mort. Le Christ décide alors de partir à la rencontre de Lazare et de ses soeurs au moment où ils ont le plus besoin de son amitié.

Car des amitiés, ils en avaient. Combien de juifs étaient venus auprès de la famille de Béthanie pour être avec eux et les consoler? Mais la présence de leurs amis ne suffit pas à les tirer de leur peine. Et au lieu de les sortir de leur deuil, ils les écrasent de leurs larmes. Jésus arrive aux portes de la ville. A peine Marthe le sait-elle, qu'elle se lève pour aller à la rencontre du Christ. Elle fait dire en secret à sa soeur Marie que le maître est là: elle se lève à son tour pour aller à la rencontre de son Seigneur. La tendresse déborde dans ce récit et elle est d’abord consolation. Le Christ prend le temps d’être avec chacun des membres de la famille. Il porte leur chagrin. En voyant Marie si triste, le Christ frémit de tout son être. Il se trouble et pleure avec Marie qui pleure. Le Christ console Marthe et Marie en prenant sur lui leur chagrin. Il comprend l’état de leur cœur, l’état de leur âme. Il pleure avec ceux qui pleurent. Cette consolation que le Christ témoigne auprès de ses amis n’est pas qu’un sentiment de complaisance, il est un moment de confiance totale, de compréhension de l’autre.

Toutes les deux arrivent vers Jésus et lui disent : "Si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort". A Marthe, le Seigneur répond par ces paroles d’espérance : "ne t’inquiète pas, je suis la Résurrection et la vie, crois seulement et ton frère vivra". A Marie, le Seigneur répond par ses larmes et les pas posés pour aller au tombeau de Lazare. Se tenant devant la porte du tombeau, il prononce cette parole qui se réalise: "Lazare, viens dehors ! Sors de ton tombeau" ! Cette parole n’est-elle pas le signe de la plus belle amitié du Christ envers Lazare et ses soeurs, et envers tous les témoins de cette scène? Le Christ, par cet acte, dévoile toute la profondeur de son amitié. L’ami veut le bien de ses amis : qu’ils vivent. Le Christ veut le bien le plus parfait qui est de nous conduire à son Père et de vivre de sa vie.  Il veut par là témoigner en vérité de ce qu’il dit : il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.

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Message par Théophile Mer 24 Juil 2013 - 23:36

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Message par Invité Mer 24 Juil 2013 - 23:57


Théories et secrets sur Marie-Madeleine





Publiée le 4 févr. 2013

Selon le Nouveau testament, Marie-Madeleine était une prostituée, une pécheresse. Cette représentation a toujours été communément admise, mais depuis la parution du best-seller de Dan Brown en 2003, DA VINCI CODE, l'image de ce personnage a changé. Ce reportage tente de distinguer la vérité de la légende. Marie-Madeleine est le personnage féminin le plus cité du Nouveau testament (une douzaine de fois).

Son histoire est assez méconnue et une confusion règne autour de sa prostitution supposée. Des documents enterrés et retrouvés en 1945 dans la vallée du Nil, dévoilent une Marie-Madeleine tout autre que celle présentée dans le Nouveau testament.

Celle-ci aurait été en fait le disciple préféré de Jésus et aurait reçu une initiation unique du Christ provoquant la jalousie de Pierre. Certains prétendent même qu'elle aurait été la femme du messie voire la mère de ses enfants. Ce reportage, passionnant du début à la fin, éclaire certains mystères de la vie de Marie-Madeleine et explore des pistes évoquées par le DA VINCI CODE en les confrontant aux avis d'experts. Cette leçon d'histoire nous renseigne aussi sur l'intérêt pour l'Eglise, de faire passer Marie-Madeleine pour une prostituée et de taire son message pour mieux contrôler les fidèles. Des hypothèses certes étonnantes, mais tout à fait crédibles.



Dernière édition par Lumen le Sam 18 Jan 2014 - 0:06, édité 2 fois

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Message par Invité Jeu 25 Juil 2013 - 0:02

L'onction à Béthanie

Sainte Marie Madeleine 20090310


l'Évangile - Jn 12, 1-11 (ou Mc 14, 3-9 ; Mt 26, 6-13)

01 Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, celui qu'il avait ressuscité d'entre les morts. 02 On donna un repas en l'honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était avec Jésus parmi les convives. 03 Or, Marie avait pris une livre d'un parfum très pur et de très grande valeur ; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu'elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie par l'odeur du parfum. 04 Judas Iscariote, l'un des disciples, celui qui allait le livrer, dit alors : 05 « Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d'argent, que l'on aurait données à des pauvres ? » 06 Il parla ainsi, non parce qu'il se préoccupait des pauvres, mais parce que c'était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait pour lui ce que l'on y mettait. 07 Jésus lui dit : « Laisse-la ! Il fallait qu'elle garde ce parfum pour le jour de mon ensevelissement. 08 Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. » 09 Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu'il avait ressuscité d'entre les morts. 10 Les chefs des prêtres décidèrent alors de faire mourir aussi Lazare, 11 parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s'en allaient, et croyaient en Jésus.



Après la résurrection de Lazare, le Christ est parti se réfugier à Ephraïm. Il est loin de la menace causée par les juifs qui ont décidé de le saisir et de le tuer. Il reste seul avec ses disciples. La Pâque se rapproche. Avant d’ entrer solennellement à Jérusalem, le Christ fait étape à Béthanie. Il y retrouve ses amis : Lazare, Marthe et Marie. Ils sont tous invités à un dîner donné en l’honneur du Christ. Marie se glisse auprès du Christ avec un parfum d’un grand prix et d’une grande finesse. En plein milieu du repas, elle enlève le bouchon du flacon de parfum. La salle s’embaume de son agréable odeur. Les regards des convives fusent et cherchent d’où provient cette odeur. Ils voient Marie-Madeleine le flacon à la main qui verse délicatement le nard si précieux sur les pieds de Jésus. Elle les essuie tendrement avec ses cheveux.

Ce geste de Marie suscite de vifs commentaires. Judas s’offusque. ce geste est inutile, luxueux et scandaleux. Il est inutile car il ne répond à aucun besoin. Il est luxueux par son prix et sa valeur, par le fait  de dépenser autant d’argent pour ce geste. Il est scandaleux car il aurait été beaucoup plus profitable de vendre ce parfum et de donner l’argent de la vente aux pauvres. Le Christ prend une nouvelle fois la défense de Marie car ce geste est si profond, si riche et si gratuit !

Ce geste est profond car il montre toute la reconnaissance de Marie-Madeleine envers les oeuvres de Dieu. Par ce geste, Marie-Madeleine rend grâce pour toutes les oeuvres du Salut que le Seigneur a accompli envers ses proches, elle-même et tous les hommes. Son geste est l’éclat d’une prière où elle reconnaît dans le Christ tous les actes sauveurs qu’il a pu poser envers toutes les personnes qu’il a rencontrées dans ses villes traversées et chemins parcourus. Elle qui a suivi le Christ a pu reconnaître que tous ses actes et ses paroles ne peuvent venir de la puissance de l’homme. Seul Dieu a pu poser de telles oeuvres.

Ce geste est riche d’adoration. Les oeuvres du Seigneur manifestent sa divinité. Marie-Madeleine ne s’y trompe pas. Elle voit et elle croit. Par cet acte, Marie-Madeleine rend hommage à la Trinité toute entière. Elle adore le Père qui a envoyé son fils unique pour dispenser son Esprit, l’Esprit-Saint. Elle adore le pasteur  selon le coeur de Dieu tant attendu par les prophètes pour venir chercher les pécheurs et les conduire à la vie éternelle. Elle adore le Fils de Dieu venu accomplir en tous points la volonté de son Père. Elle adore celui qui est la Résurrection et la vie comme il l’a dit en paroles et en actes quand il a tiré Lazare du tombeau.

Ce geste est un véritable don, totalement gratuit, qui ne demande aucun retour. Marie-Madeleine offre à Jésus ce qu’elle a de plus beau, ce qu’elle a de plus cher. "Et pourtant, se dit-elle, qu’est-ce que ce don par rapport au don que Dieu nous fait"? Dieu nous donne la vie. N’est-ce pas pour lui inutile, luxueux voire scandaleux? Que peut-il attendre en retour ? Dieu n’a pas besoin de nous pour vivre, pour être plus grand, plus beau, plus vrai, plus bon, plus parfait. Dieu se suffit à lui-même. La vie qu’il nous donne n’ajoute rien à sa perfection, à son être. La vie que Dieu nous donne est luxueuse car il nous donne tout. Il nous donne d’être à son image. il nous invite à sa ressemblance. L’homme dans la liberté donnée par Dieu a voulu être comme Dieu et sans Dieu. Dieu, fidèle à lui-même est venu jusqu’à nous en préparant la venue de son Fils, jusqu’à nous donner son Fils pour que le Christ se donne et nous ouvre les portes de la vie éternelle. Il nous donne d’être ses fils par l’Esprit de son Fils, l’Esprit-Saint qu’il donne en plénitude. Marie-Madeleine a raison de donner tout ce qu’elle a. D’ailleurs, ce geste nous dit le Christ, sera annoncé partout où l’évangile sera annoncé.

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Message par Invité Jeu 25 Juil 2013 - 0:17

Marie-Madeleine au pied de la croix

Sainte Marie Madeleine P1230510


l'Évangile Mc 15, 40-41 ; Mt 27, 55-56 ; Lc 23, 55-56 ; Jn 19, 25

Mc 15, 40-41
40 Il y avait aussi des femmes, qui regardaient de loin, et parmi elles, Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques le petit et de José, et Salomé, 41 qui suivaient Jésus et le servaient quand il était en Galilée, et encore beaucoup d'autres, qui étaient montées avec lui à Jérusalem.

Mt 27, 55-56
55 Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient à distance : elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir. 56 Parmi elles se trouvaient Marie Madeleine, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée.

Lc 23, 55-56
55 Les femmes qui accompagnaient Jésus depuis la Galilée suivirent Joseph. Elles regardèrent le tombeau pour voir comment le corps avait été placé. 56 Puis elles s'en retournèrent et préparèrent aromates et parfums. Et, durant le sabbat, elles observèrent le repos prescrit.

Jn 19, 25
25 Or, près de la croix de Jésus se tenait sa mère, avec la soeur de sa mère, Marie femme de Cléophas, et Marie Madeleine.


Après cet hommage donné en l’honneur du Christ, Jésus monte à Jérusalem. Il entre dans cette ville, acclamé par la foule. Ensuite, il demande à ses apôtres de préparer la fête de la Pâque. Le repas de la Pâque prend une ambiance particulière. Jésus leur donne son testament spirituel, il donne le pain et le vin signe de la nourriture spirituelle de son corps et de son sang. Judas quitte le repas pour livrer Jésus, Pierre lui promet fidélité alors que Jésus lui dit qu’il va ce soir le renier par trois fois. Ils s’en vont au jardin des Oliviers. Le Christ prie et accepte la coupe que lui tend son père. Il est arrêté par les soldats. Il est mené devant le sanhédrin. Le lendemain matin, il est devant Pilate qui ne voit en Jésus aucun motif de condamnation. Devant la foule qui hurle : "Crucifie-le!", Pilate cède, libère Barabas et condamne à mort le Christ.

Le Christ est chargé de sa croix. Il monte la colline de la mort. Sa mère et Marie-Madeleine, accompagnées de quelques autres femmes et de Jean, l’accompagnent de loin. Ils le suivent. Il tombe trois fois. Interminable est la douleur que le Christ subit. De l’autre côté, Marie-Madeleine a une lueur d’espoir, elle espère un instant que Jésus sera délivré du châtiment qui s’abat sur le pasteur. Elle a tellement vu de miracles s’opérer dans les mains du Christ. Arrivant au lieu du dernier supplice, elle prend conscience que rien ne pourra détourner Jésus de cette situation. Elle ne comprend rien et se résout à accepter le triste sort de celui qui s’est déclaré être la source d’eau jaillissant en vie éternelle (Jn 4, 14), celui qui vient accomplir la volonté de celui qui l’a envoyé (Jn 5, 30), le pain de vie (Jn 6, 35), Je Suis (Jn 8, 24), le bon pasteur (Jn 10, 11), le Fils de Dieu (Jn 10, 36), la Résurrection (Jn 11, 24), le Chemin, la Vérité, la Vie (Jn 14, 6). Il arrive au calvaire où il est dénudé. Marie-Madeleine le voit s’élever de terre, étendre ses bras sur le bois de la croix. Elle entend les dernières paroles que Jésus adresse à son Père, au bon larron, à sa mère, à Jean, au centurion.

Jésus ne parle pas à Marie-Madeleine. Marie-Madeleine ne parle pas à Jésus. Ils restent dans le silence de la souffrance. "Autrefois elle a répandu en silence ses larmes et ses odeurs à Jésus, car vous voyez que chez le pharisien elle ne dit mot, et au banquet de Béthanie, où elle réitère sinon ses larmes, au moins ses parfums, elle le fait encore sans paroles, toujours aimante et épandant toujours son cœur et son esprit. Comme donc elle répand et ses larmes et ses odeurs sur Jésus en silence, aussi Jésus répand maintenant son sang sur Madeleine en silence. Lors elle était sans parole, mais non sans amour vers Jésus ; et maintenant Jésus n’est pas sans amour vers Madeleine, bien qu’il soit sans parole. La puissance de son esprit, et de son esprit souffrant, est étendue sur Madeleine, et elle entre par amour en conformité d’esprit et d’état avec Jésus. Elle souffre par amour ce que Jésus souffre par les juifs, et cette croix crucifie Madeleine en Jésus et avec Jésus, ces épines couronnent et navrent Madeleine aussi bien que Jésus, et ce fer de lance qui perce le cœur mort de Jésus perce le cœur vivant de Madeleine." Pierre de Bérulle, extrait d’Au pied de la croix

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Message par Invité Jeu 25 Juil 2013 - 0:31

L'ensevelissement du Christ

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l'Évangile - Mc 15, 42-47 ; Mt 27, 57-61

Mc 15, 42-47
42 Déjà le soir était venu ; or, comme c'était la veille du sabbat, le jour où il faut tout préparer, 43 Joseph d'Arimathie intervint. C'était un homme influent, membre du Conseil, et il attendait lui aussi le royaume de Dieu. Il eut le courage d'aller chez Pilate pour demander le corps de Jésus. 44 Pilate, s'étonnant qu'il soit déjà mort, fit appeler le centurion, pour savoir depuis combien de temps Jésus était mort. 45 Sur le rapport du centurion, il permit à Joseph de prendre le corps. 46 Joseph acheta donc un linceul, il descendit Jésus de la croix, l'enveloppa dans le linceul et le déposa dans un sépulcre qui était creusé dans le roc. Puis il roula une pierre contre l'entrée du tombeau. 47 Or, Marie Madeleine et Marie, mère de José, regardaient l'endroit où on l'avait mis.

Mt 27, 57-61
57 Le soir venu, arriva un homme riche, originaire d'Arimathie, qui s'appelait Joseph, et qui était devenu lui aussi disciple de Jésus. 58 Il alla trouver Pilate pour demander le corps de Jésus. Alors Pilate ordonna de le lui remettre. 59 Prenant le corps, Joseph l'enveloppa dans un linceul neuf, 60 et le déposa dans le tombeau qu'il venait de se faire tailler dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l'entrée du tombeau et s'en alla. 61 Cependant Marie Madeleine et l'autre Marie étaient là, assises en face du tombeau.



Marie-Madeleine reste un moment au pied de la croix. Les gardes descendent le corps de Jésus. Ils le donnent à Marie sa mère. Elle prend son fils sur ses genoux, lève la tête vers le ciel et pleure. Marie-Madeleine, à genoux, pleure aussi sur les pieds de Jésus. De son côté, Joseph d’Arimathie enlève le corps de Jésus (Jn 20, 38). Il l'enveloppe dans un linceul et le dépose dans le tombeau qu'il s’était fait creuser dans le roc (Mt 27, 59). Marie-Madeleine suit de près Joseph d’Arimathie. Elle voit où il le dépose (Mc 15, 47). Marie-Madeleine reste un moment assise près du sépulcre (Mt 27, 59). Elle est abattue, fatiguée, anéantie... Son regard est vide. Les larmes de la tristesse coulent sur son visage. Son maître est maintenant allongé dans le tombeau, sans vie. Elle retrace dans son esprit tous ces derniers moments de l’arrestation de Jésus jusqu’à sa mort sur la croix.

Mille questions surgissent en son esprit. Pourquoi a-t-il crié à son Père : "Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font"? Pourquoi a-t-il dit à un des deux larrons "aujourd’hui, tu seras dans le Royaume éternel avec moi"? Pourquoi a-t-il exprimé : "Elie, pourquoi m’as-tu abandonné"? Pourquoi quand il gémit "j’ai soif", lui donne-t-on du vinaigre? Pourquoi s’est-il adressé à sa mère en regardant Jean : "femme, voici ton fils"? Pourquoi s’est-il adressé à Jean en regardant sa mère : "Jean, voici ta mère"? Pourquoi a-t-il proclamé dans un dernier effort : "tout est achevé, entre tes mains je remets mon esprit"? Pourquoi les soldats ne lui ont-ils pas brisé les jambes comme aux deux larrons? Pourquoi les soldats lui ont-ils percé le coeur avec une lance une fois qu’il était mort? Pourquoi de l’eau et du sang ont jailli de la plaie? Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi?

Toutes ces questions n’avaient en Marie-Madeleine aucune réponse. Après tant d’agitation dans son esprit, Marie-Madeleine revient à la réalité. Levant les yeux, elle aperçoit le tombeau où le corps du maître repose. Il est bien mort. Il est inévitable que Marie-Madeleine se pose toutes ces questions. Elles ne résoudront pas le fait que Jésus est mort. Elle accepte que la seule vérité qu’elle détient est sa mort. La seule chose à faire en ce moment est d’accepter sa mort : Jésus est mort. Dans le tombeau, Marie-Madeleine dépose toutes ses interrogations, toute sa faiblesse. Elle accepte ainsi que Jésus ne soit plus. Il est absent. Il n’est plus là vivant auprès d’elle. Mais alors, que ferai-je sans lui? Qui suivre maintenant? Qui écouter? Que faire? Accepter qu’il soit mort, je l’accepte. Mais comment vivre sans lui ? N’avait-il pas les paroles de la vie éternelle ? N’était-il pas le chemin, la vérité, la vie? Oh Seigneur, je suis en train de comprendre et de prendre conscience que la vie sans toi est si triste, si vide, si morte. Oh Seigneur, comment puis-je être sans toi? Oh Seigneur, je fais l’expérience douloureuse que sans ta parole, sans ton amour, je ne suis plus. Oh Seigneur, je prends conscience de ma faiblesse humaine. Sans toi, je ne suis rien.

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Message par Invité Jeu 25 Juil 2013 - 0:55

La Résurrection

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l'Évangile - Jn 20, 1-17 ou Mt 28, 1-8 ; Mc 16, 1-8 ; Lc 24, 1-8

01 Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin, alors qu'il fait encore sombre. Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau.

02 Elle court donc trouver Simon-Pierre et l'autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l'a mis. » 03 Pierre partit donc avec l'autre disciple pour se rendre au tombeau. 04 Ils couraient tous les deux ensemble, mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. 05 En se penchant, il voit que le linceul est resté là ; cependant il n'entre pas. 06 Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau, et il regarde le linceul resté là, 07 et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place. 08 C'est alors qu'entra l'autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. 09 Jusque-là, en effet, les disciples n'avaient pas vu que, d'après l'Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts. 10 Ensuite, les deux disciples retournèrent chez eux.

11 Marie Madeleine restait là dehors, à pleurer devant le tombeau. Elle se penche vers l'intérieur, tout en larmes, 12 et, à l'endroit où le corps de Jésus avait été déposé, elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l'un à la tête et l'autre aux pieds. 13 Ils lui demandent : «Femme, pourquoi pleures-tu ?» Elle leur répond : «On a enlevé le Seigneur mon Maître, et je ne sais pas où on l'a mis.»

14 Tout en disant cela, elle se retourne et aperçoit Jésus qui était là, mais elle ne savait pas que c'était Jésus. 15 Jésus lui demande : «Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ?» Le prenant pour le gardien, elle lui répond : «Si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et moi, j'irai le reprendre.» 16 Jésus lui dit alors : «Marie !» Elle se tourne vers lui et lui dit : «Rabbouni !» ce qui veut dire : «Maître» dans la langue des Juifs. 17 Jésus reprend : «Cesse de me tenir, je ne suis pas encore monté vers le Père.»



Le dimanche, à l’aube, Marie-Madeleine, accompagnée de quelques femmes, vient au tombeau. En chemin, elles se demandent qui va leur ouvrir la porte. Stupeur, à leur arrivée, elles voient que la porte est ouverte. Marie-Madeleine se précipite auprès des apôtres enfermés au cénacle. Pierre lui ouvre. Marie-Madeleine s’écrie : "on a enlevé le corps du Seigneur". Pierre et le disciple bien-aimé courent au tombeau. Le disciple arrive le premier et passe la tête. Pierre le rejoint et entre le premier dans le tombeau. Le corps n’y est plus, les linges sont rangés et pliés. Pierre et le disciple bien-aimé retournent chez eux. Marie-Madeleine reste. Elle n’a qu’un seul désir, retrouver le corps de son maître. Deux anges lui apparaissent et lui disent : "pourquoi cherches-tu le vivant parmi les morts ?" Elle aperçoit un homme. Elle va à sa rencontre. L’homme lui dit : "qui cherches-tu? pourquoi pleures-tu?" et elle lui rétorque : "si c’est toi qui a pris le corps de Jésus, dis-moi où tu l’as mis". Et là, l’homme prononce un mot, son prénom : "Marie". Et là, Marie, en un instant reconnaît l’homme qui est devant elle, le Christ. Il est vivant, il est ressuscité. La rencontre du matin de Pâques entre le Ressuscité et Marie-Madeleine se termine par ce dialogue prodigieux où Marie-Madeleine, dans son allégresse, se jette à ses pieds. Le Christ la retient et lui rétorque : "Noli me tangere", "Ne me touche pas. Je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va trouver mes frères et dis-leur : "je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu." (Jn 20, 17) Par sa réplique, le Christ veut lui expliquer toutes les raisons pour lesquelles il devait mourir et ressusciter d’entre les morts.

S’il a accepté de mourir sur la croix, c’est bien pour ressusciter et prendre place auprès de son Père et notre Père, vers son Dieu et notre Dieu. Maintenant qu'il est ressuscité, il n’est plus nécessaire à Marie-Madeleine de vouloir retenir le Christ. Car si le Christ est ressuscité, il monte vers son Père. Ainsi, le Christ sera désormais toujours avec elle. Il le sera d’une autre manière. Certes Marie-Madeleine ne le verra plus, elle ne le suivra plus. Sa présence auprès d’elle en sera d’autant plus forte car en montant vers son Père, il sera présent au plus intime de son cœur. Le Christ s’est abandonné dans la volonté de son Père, il a vécu la Passion, toutes ses souffrances, toutes ses humiliations en union avec le Père et l’Esprit-Saint. Il s’est offert en victime sans tâche, pure et sainte. Il a offert le sacrifice parfait. Il a été cloué sur le bois de la croix, lieu de l’offrande de sa vie. Il est mort. Il a été déposé dans le tombeau. Il est descendu aux enfers pour que son Père vienne le chercher au troisième jour. Il l’a tiré de ce lieu d’indifférence pour le conduire au milieu des anges vers le trône qu’il lui a préparé depuis l’éternité, à sa droite. Et dans cette Ascension, il a ouvert les portes à Adam, tous les patriarches, et tous les prophètes, tous ceux qui ont cru en lui, tous ceux qui se sont jetés dans ma miséricorde. Marie, lui dit-il, mon père n’est pas que mon père, c’est aussi votre Père. Mon Dieu n’est pas que mon Dieu, c’est aussi votre Dieu. Ne me retiens pas. Ma place n’est plus ici. j’ai fini l’oeuvre que le Père m’avait confié ici bas. Ma place est maintenant auprès de mon Père.

Notre Père m’a permis de venir te rencontrer pour que tu saches, que tu comprennes, que tu prennes conscience de tout. Marie, crois-moi, j’ai vaincu la mort. La mort n’a eu aucune emprise sur moi. Je suis vivant. Je suis ressuscité. Marie, crois-moi, la mort n’a plus aucune emprise sur toi, sur Pierre, sur mes disciples, sur tous ceux qui se mettent à mon école et me suivent comme tu m’as suivi. J’ai ouvert les portes de la vie éternelle. le royaume de mon Père vous est maintenant disponible. Par ma mort, ma résurrection et mon ascension, je vous offre la grâce nécessaire à votre purification, à votre sanctification, à votre glorification. Par ma mort et ma résurrection, vous êtes délivrés de la conséquence du péché originel. Par ma mort et ma résurrection, je vous donne comme Père adoptif mon Père des cieux. Vous êtes ses fils et filles adoptifs. Tu as bien vu, de mon coté transpercé ont jailli l’eau et le sang. Le sang est cette eau vive dont je vous ai tant parlé. L’eau signifie mon corps qui est l’Eglise dont vous êtes les membres par cette grâce acquise sur la croix et par ma mort. Par la grâce et par l’Eglise, vous êtes intégrés comme membre à mon corps. Je vous donne de partager ma vie, la vie de mon père avec l’Esprit-Saint dans l’éternité. Prends-tu conscience du don immense que mon Père te propose et propose à tous les hommes. Car tous les hommes sont ses enfants. Tous les hommes ont été créés à son image et pour sa ressemblance. Tous les hommes de toute race, langue, peuple et nation sont invités à déguster le banquet des noces de l’agneau. Prends conscience de la vie à laquelle toi et tes frères êtes appelés. Vis la dès maintenant car elle est digne d’être vécue. Respecte-la car elle est belle. Comprends qu’elle est un don de Dieu. Comprends sa valeur inestimable.

Tu comprends maintenant la raison pour laquelle j’étais le pasteur tant attendu et tant annoncé par les prophètes. Tu perçois mieux maintenant le pâturage dont je t’ai parlé. Imagine que les beaux moments que nous avons échangé avec les disciples ne sont que les prémices de ce à quoi je t’appelle pour et dans l’éternité. Je suis la béatitude promise. Je suis le pauvre de cœur qui ouvre le Royaume des Cieux. Je suis le doux qui promet la terre promise et nous y fait entrer. Je suis le consolateur des affligés. Je suis celui qui rassasie les affamés et assoiffés de la justice. Je suis le miséricordieux qui fait miséricorde. Je suis le cœur pur qui nous fait voir Dieu. Je suis l’artisan de paix par qui nous sommes fils de Dieu. Je suis le persécuté pour la justice qui ouvre les portes du Royaume des Cieux. Marie-Madeleine, sois dans la joie d’être comblée par le Christ et sois sûre que par moi, tu trouveras le repos, la paix et la Béatitude. Je t’ai ouvert les portes du bonheur insaisissable par toi-même et qui est aussi l’objet du désir inscrit au plus profond de ton être.

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Message par Invité Jeu 25 Juil 2013 - 1:15

L'apôtre des apôtres

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l'Évangile - Jn 20, 17-18 ; Lc 24, 9-12 ou Mc 16, 9-11 ; Mt 28, 9-10

Jn 20, 17-18
17 Jésus reprend : « Cesse de me tenir, je ne suis pas encore monté vers le Père. Va plutôt trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » 18 Marie Madeleine s'en va donc annoncer aux disciples : « J'ai vu le Seigneur, et voilà ce qu'il m'a dit. »

Lc 24, 9-12
09 Revenues du tombeau, elles rapportèrent tout cela aux Onze et à tous les autres. 10 C'étaient Marie Madeleine, Jeanne, et Marie mère de Jacques ; les autres femmes qui les accompagnaient disaient la même chose aux Apôtres. 11 Mais ces propos leur semblèrent délirants, et ils ne les croyaient pas. 12 Pierre cependant courut au tombeau ; mais en se penchant, il ne vit que le linceul. Il s'en retourna chez lui, tout étonné de ce qui lui était arrivé.



Pour ne pas garder pour soi ce trésor inestimable que le Christ donne à Marie-Madeleine, Jésus l’envoie auprès de ses apôtres. Marie va trouver ses frères et leur dit tout ce que le Christ lui a dit.  Mais comme elle  n’avait pas cru et compris les paroles de l’ange, il en est de même pour les disciples. Ils la prennent pour une folle. Ils croient que les paroles de Marie sont des racontars. Ne nous étonnons pas de la réaction des disciples. Les disciples d’Emmaüs eux non plus n’ont pas cru à la rumeur qui circulait en ce premier jour de la semaine. Eux-mêmes ont appris tout ce qui s’était passé. Eux aussi ont entendu que certaines femmes avaient vu le tombeau ouvert et vide, qu’elles avaient même vu et entendu les anges leur affirmer la résurrection du Christ. Thomas non plus n'a pas cru l’histoire que Marie-Madeleine leur avait raconté ni les onze quand ils lui rapportèrent l’apparition de Jésus alors qu’ils étaient enfermés dans la maison.

Marie-Madeleine, les disciples d’Emmaüs, les onze et Thomas nous font prendre conscience que nous avons beau entendre les anges et ceux qui ont été témoin du Christ ressuscité, tout cela ne nous fait pas croire pour autant à la Résurrection du Christ. Pour croire et vivre la Résurrection, il est primordiale de rencontrer personnellement le Seigneur. Il est essentiel qu’il vienne à nous, qu’il se tienne à nos côtés, qu’il nous explique toute les écritures, qu’il nous montre ses plaies, qu’il fractionne le pain. Il est essentiel que le Christ vienne à nous mais plus encore qu’il se dévoile à nos intelligences. Et même, après l’avoir reconnu et vu une fois, les onze apôtres qui pêchent sur le bord du lac de Galilée ne le reconnaissent pas à la première vue. Il est nécessaire que Jésus leur dise de jeter les filets à droite et qu’ils prennent un bon nombre de poissons pour qu’ils puissent reconnaître en cet homme le Seigneur. Et aujourd’hui, comment le reconnaître, comment vient-il à nous? Il est là au plus intime de nos coeurs et tout spécialement chez ceux qui reçoivent le Saint-Esprit au jour de leur baptême. Car en ce jour, Dieu vient demeurer au plus intime de nous-mêmes. Il fait de nous des fils adoptifs, des temples de son Esprit, des membres de son corps qui est l’Eglise. Il est à nos côtés à chaque fois que nous lisons les évangiles et que nous le comprenons, que nos coeurs brûlent à l’écoute de la parole et à son explication. Il est là et se laisse voir à chaque fois que nous célébrons un sacrement et notamment l’eucharistie où nous le reconnaissons à la fraction du pain. Il est là à chaque fois que nous nous laissons toucher par le baume de la miséricorde qui vient guérir les cicatrices dues au péché dans le sacrement de la réconciliation. Il est là à chaque fois que nous aimons notre prochain comme Dieu nous a aimés. C’est à l’amour que vous aurez pour les autres qu'ils reconnaîtront que je suis présent et que j’agis en vous et par vous.

Une fois que tous ont reconnu le Christ ressuscité, Jésus les envoie en mission. Il leur dit : “allez enseigner tous les peuples, que l’univers voit le Salut de Dieu.” Allez, parcourez le monde et donnez leur la bonne nouvelle du Salut. Dites-leur ce que je vous ai enseigné. Montrez-leur l’amour de mon Père. Rendez-moi présent à eux par la grâce. Ne gardez pas pour vous ce qui comble vos âmes et vos coeurs. Ne vous inquiétez pas, je serai avec vous, je vous assisterai, je vous accompagnerai car je vous envoie mon Esprit. Je vous donne Pierre comme pasteur de mes brebis. Et vous aussi, sous son autorité, soyez des pasteurs de mon peuple. Avant de partir, priez. "Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit-Saint qui descendra sur vous. Vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre" (Ac 1, 8.).


Dernière édition par Lumen le Jeu 25 Juil 2013 - 13:55, édité 1 fois

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Message par Invité Jeu 25 Juil 2013 - 1:41

Marie-Madeleine à la Sainte-Baume

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 sa prédication en Provence
Marie-Madeleine, Marthe et Lazare et leurs compagnons décident de partir en barque. Ils arrivent aux Sainte-Marie-de-la-mer. Ils continuent leur route à travers la Provence, laissant Marthe à Tarascon, Lazare à Marseille. Marie-Madeleine reste un peu de temps auprès de son frère et annonce la bonne nouvelle.

Ensuite, elle décide de partir et elle suit le cours de l’Huveaune qui l’amène à la Sainte-Baume. Séduite par la beauté du site, Marie-Madeleine décide d’y demeurer. Elle vit en ermite, priant, confiant au Seigneur toutes les personnes qu’elle a pu croiser, toutes les personnes qui viennent à sa rencontre, toutes les personnes qui viennent se réfugier auprès d’elle et lui demander secours.

Elle ne demande qu’une seule chose au Seigneur : que son œuvre de grâce dont elle a bénéficié continue d’agir dans les cœurs de tous les hommes. Depuis, bien des hommes et des femmes sont venus en pèlerinages intercéder auprès de sainte Marie-Madeleine.



à la Sainte-Baume
Marie-Madeleine fut un de ces premiers évangélisateurs dont nous parle la tradition de Provence. Elle trouva à la sainte grotte une solitude pour adorer le Sauveur. Son corps retrouvé dans la crypte de Saint Maximin est vénéré comme étant celui de Marie- Madeleine. Les reliques des saints sont vénérables, car à travers elles c’est l’oeuvre de Dieu que recherchent et admirent les chrétiens. Marie-Madeleine reste ainsi vivante ; et c’est là le sens de ce pèlerinage qui lui est dédié. Les origines du pèlerinage de la Sainte- Baume sont obscures ; on pense que dès le Ve siècle, des moines vinrent chercher la solitude dans la forêt et les grottes de la Sainte Baume. Nul doute qu’ils étaient attirés là par l’antique tradition de Marie-Madeleine. En 1254, au retour de la septième Croisade, saint Louis, roi de France, entendant parler de la Sainte Baume, tint à y venir lui-même avec ses chevaliers ; ce pèlerinage royal eut un très grand retentissement.

En 1279, Charles II de Provence rechercha les reliques de sainte Marie-Madeleine. il les trouva dans la crypte de Saint-Maximin. Les reliques furent authentifiées auprès du pape. En 1295, les Dominicains sont installés à Saint-Maximin et à la Sainte-Baume. Leur tâche est d’accueillir les nombreux pèlerins qui viennent se réfugier auprès de sainte Marie-Madeleine. En 1793, un incendie, accompagné de pillages et de profanations par les révolutionnaires, détruisit jusqu’à l’anéantissement la Sainte-Baume. En 1851, les Dominicains reprennent la garde du sanctuaire grâce au P. Lacordaire. Ce dernier cherche à rendre témoignage à l’Évangile : « Quand le Fils de Dieu, écrit-il dans son étude sur sainte Marie-Madeleine, vient pour sauver les hommes, nul d’eux ne s’étonne que l’Évangile soit un livre d’amour et l’amour le livre du salut. » Il veut que ce lieu parle des amitiés les plus belles : « Ce fut là, dit-il, en ce monde, le sommet des affections humaines et divines » : « Jésus-Christ a aimé les âmes, et il nous a transmis cet amour qui fut le fond même du christianisme… C’est l’amitié, telle que Dieu fait homme et mort pour ses amis, pouvait la concevoir. » Les grands de la terre vinrent en pèlerinage à la Sainte Baume ; mais le souvenir le plus vivant est celui des saints nombreux qui vinrent prier ici. De nos jours, ce courant apparaît toujours bien vivant : pèlerins anonymes ou groupés viennent à la Sainte-Baume.

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Message par Invité Jeu 25 Juil 2013 - 2:01

La grâce de la prière

Sainte Marie Madeleine Mariem10


Marie-Madeleine est restée les trente dernières années de sa vie à la grotte. Elle a demeuré ici car elle a été touchée par le calme, la sérénité, le silence du lieu. Elle a été sensible à la beauté du lieu, la beauté du paysage, la beauté de la nature, la beauté du silence. Il est étonnant ce silence. Loin de la civilisation, perchée à mille mètres d’attitudes, la grotte est préservée par le bruit du monde. Seuls la brise du vent, le chant des oiseaux donnent un chant mélodieux, qui suscitent le respect de ce silence sacré. Le silence est sacré car il porte au silence intérieur, à la prière, au coeur à coeur avec Dieu. Le silence porte à l’oraison. Marie-Madeleine a pris goût à ce silence si bien que, selon la tradition, elle était portée sept fois par jour de la grotte au Saint Pilon par les anges. Peu importe si cela est vrai, le principal est de comprendre l’importance de la prière de Marie-Madeleine qui élève son coeur, son âme, tout son être à Dieu jusqu’à en être élevé de terre pour goûter la joie du ciel.

Dans sa prière, Marie-Madeleine cherche tout d’abord à être présente au Seigneur comme le Seigneur lui est présent au plus intime de son coeur. Marie-Madeleine nous enseigne que la prière n’est pas du radotage de paroles mais être avec Dieu comme lui est avec nous. Lui ne cesse d’être en nous car nous sommes le temple de l’Esprit. il est avec nous et en nous car il demeure en nous comme nous dit saint Jean au chapitre 14, 17 : "l’Esprit de vérité (...), vous, vous le connaissez parce qu’il demeure auprès de vous, car il est en vous". Etant en nous, il fait sa demeure en nous. L’Esprit du Seigneur est celui qui fait le lien avec le Christ et son Père. Si l’Esprit est en nous à jamais (Jn 14, 16), alors le fils l’est aussi, alors le Père l’est aussi. Nous sommes le temple de Dieu, de la Trinité toute entière. Le Christ le dit d’ailleurs en Jn 14, 18 après avoir parlé de la venue de l’Esprit-Saint en nos coeurs. Par l’Esprit, le Seigneur est présent en nous. Il ne nous laisse pas seul. Je ne vous laisserai pas orphelin, Je viendrai vers vous (Jn 14, 18). Il est présent au plus intime de nous-mêmes. Sa présence en nous ne provoque pas un ressenti, une poussée d’adrénaline mais sa présence en nous nous vivifie.  (Jn 14, 19-20) : "vous verrez que je vis et vous aussi, vous vivrez. Vous reconnaîtrez que je suis en mon Père et vous en moi et moi en vous".

Cette présence de Dieu est une présence de grâce, présence due à l’Esprit qui est en nous. Cette présence de l’Esprit est réconfortée à chaque fois que nous gardons sa parole et que nous la mettons en pratique. C’est par la parole que l’Esprit nous vivifie. Plus nous contemplons la parole, plus nous méditons la parole, plus la parole de Dieu prend chair en nous, plus elle habite en nous. La prière est aussi contemplation et méditation de la parole. La prière est le temps où l’Esprit façonne en nous la manière de penser, la manière d’agir, la manière d’être en Dieu selon l’évangile. Le Christ nous l’enseigne : "Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera et nous viendrons vers lui et nous nous ferons une demeure chez lui" (Jn 14, 23).

De cette présence de Dieu et de cette contemplation, de ce silence, le Seigneur nous donne les fruits de grâce : sa vie, sa paix, sa joie. Marie-Madeleine continue à la grotte à s’en remettre Christ, à continuer l’oeuvre qu’elle a commencé lors de sa première rencontre avec le Christ, quand elle vient à ses pieds et lui déposer tous ses péchés. Elle nous enseigne que prier consiste à se tenir aux pieds du Christ comme elle a fait à tous les moments où les évangélistes nous parlent d’elle.

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Message par Invité Jeu 25 Juil 2013 - 2:08

La grâce de la conversion

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Marie-Madeleine est aussi un exemple parfait de conversion. De pécheresse réputée elle est devenue l’Apôtre des apôtres, l’Eve nouvelle. Elle sait le prix de la conversion, elle connaît la manière de se convertir, elle en a goûté les fruits. Elle est une aide précieuse pour ouvrir nos coeurs à l’oeuvre de la grâce du Christ. Sa vie est pour nous un exemple à suivre pour recevoir la vie nouvelle donnée par le Christ dans l’Esprit. Marie-Madeleine s’est laissée transformée intérieurement par le Christ, par son Esprit, l’Esprit-Saint.

Elle a accepté de tout perdre. Elle a offert sa vie en sacrifice d’agréable odeur à Dieu. Comme saint Paul, elle pourrait dire à sont tour à cause de lui, j’ai accepté de tout perde, je considère tout comme déchet, afin de gagner le Christ, et d’être trouvée en lui, n’ayant plus ma justice à moi, celle qui vient de la loi, mais la justice par la foi au Christ, celle qui vient de Dieu s’appuie sur la foi; le connaître, lui, avec la puissance de sa Résurrection et la communion à ses souffrances, lui devenir conforme dans sa mort, afin de parvenir si possible à ressusciter d’entre les morts.(Ph 3, 8-9). Marie-Madeleine a tout perdu de sa vie ancienne quand elle a jeté sur les pieds du Christ toutes les larmes du repentir. Marie-Madeleine a tout perdu de sa vie passée quand elle a laissé le Christ agir en elle et quand le Christ a chassé d’elle les sept démons qui la dévoraient. Marie-Madeleine a tout perdu de sa vie passée quand elle s’est mise à la suite du Christ. Elle a voulu tout perdre pour être comblée du seul Amour véritable, celui du Christ.

Elle a voulu tout perdre pour gagner le Christ, pour être entièrement à lui. Plus elle est allée à lui, plus elle s’est attachée à lui, plus elle a trouvé en lui la véritable liberté des enfants de Dieu. Sa foi au Christ n’a pas cessé de grandir. Elle a mis en lui toute sa confiance jusqu’à le suivre dans sa passion et sa mort et ressusciter avec lui. Dans son incompréhension face au mépris de certains, elle n’abandonna pas son maître. Etant à son école, elle a laissé son intelligence se façonner à la vérité que le maître proclamait. Elle a conformé son coeur à l’amour véritable que le sacré coeur du Christ proposait à tous les hommes. Elle a été une des première bénéficiaire de l’oeuvre de la rédemption que l’agneau sans tâche a accompli sur la croix et qu’il nous donne de vivre à chaque moment de notre vie ici bas dans les sacrements. Ainsi, elle a compris qu’unie au Christ, rien ne pourrait la séparer de lui. Ni les tribulations, ni les difficultés, ni les adversités pourraient la séparer du Fils de Dieu.

Ainsi, dans le Christ, Marie-Madeleine est devenu un être nouveau, une véritable fille adoptive de Dieu. La grâce du Christ l’a élevée. la grâce du Christ lui a donné les armes pour combattre le mal. La grâce du Christ lui a permis de dépouiller le vieil homme et revêtir le Christ. Marie-Madeleine s’est parée de l’éclat de Dieu, de la beauté de Dieu, de la profondeur de Dieu. Si donc quelqu’un est dans le Christ, c’est une création nouvelle : l’être ancien a disparu, un être nouveau est là. (2 Co 5, 17) L’homme nouveau ne vit plus sous l’emprise de la chair mais il est vivifié par l’Esprit. De fait, quand nous étions dans la chair, les passions pécheresses qui se servent de la Loi opéraient en nos membres afin que nous fructifiions pour la mort. Mais à présent nous avons été dégagés de la Loi, étant mort à ce qui nous tenait prisonniers, de manière à servir dans la nouveauté de l’esprit et non plus dans la vétusté de la lettre. (Rm 7, 5-6) Par la grâce du Christ, l’homme devient un être nouveau car si c’est un même être avec le Christ que nous sommes devenus par une mort semblable à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection semblable à la sienne ; comprenons-le, notre vieil homme a été crucifié avec lui, pour que fut réduit à l’impuissance ce corps de péché, afin que nous cessions d’être asservis au péché. Celui qui est mort est affranchi du péché. Rm 6, 5-7

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Message par Invité Jeu 25 Juil 2013 - 2:46

La prédication évangélique et provençale de Marie-Madeleine

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Servir la grâce du lieu de la Sainte-Baume
Tout commence à partir de la rencontre du Christ ressuscité avec Marie-Madeleine. « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va trouver mes frères et dis-leur: je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. Marie de Magdala vient annoncer aux disciples qu’elle a vu le Seigneur et qu’il lui a dit cela. » Jn 20,17-18.
Et commence l’aventure... Je voudrais m’appuyer sur deux des peintures de la chapelle de l’Hôtellerie pour développer les deux types de la prédication évangélique et provençale de Marie-Madeleine.
1) Sa prédication aux marseillais, illustrée par la toile à droite
2) Sa prédication à la Sainte-Baume, illustrée par la toile qui lui fait face

1)  Sur la toile située à droite, nous découvrons Marie-Madeleine juchée sur une pointe rocheuse, qui émerge au milieu de la baie de Marseille : elle brandit bien en avant et bien haut, la croix du Christ. De nombreuses embarcations de marins et de commerçants, grecs ou marseillais, interrompant leur labeur, l’écoutent avec une grande attention. Leurs esquifs se situent dans une plus ou moins grande proximité par à elle, la mer est calme.

Marie-Madeleine n’a pas hésité à braver le danger. De son exil contraint et forcé, elle a fait un voyage apostolique car, à l’imitation du Christ, sa vie nul ne la prend, mais c’est elle qui la donne. Elle est allée aux limites humaines de ce qui lui est possible pour faire entendre le message du Christ. C’est l’invitation du Ressuscité « Va dire à mes frères » qui la propulse sur ce petit rocher, car le Christ est son roc et son rempart. C’est sur lui et uniquement sur lui qu’elle s’appuie. C’est de  lui que lui vient son assurance et l’autorité avec laquelle elle parle. Elle brandit la croix de Jésus-Christ, car ce n’est pas elle qu’elle annonce, mais le salut des pécheurs par la Croix. Elle témoigne de ce que le Christ a fait pour elle. Ici c’est elle qui prend les initiatives : elle va au devant de ses interlocuteurs, elle n’attend pas qu’ils viennent à elle, et finalement la justification de son voyage  apostolique est là.
Elle a du longuement réfléchir avant de se décider, pour trouver le meilleur moyen de s’adresser à son auditoire. Ce rocher était la seule chose qui s’offrait à elle pour aller à la rencontre de ses auditeurs. Il a son efficacité, mais en même temps il la met dans une situation de risque et dans une grande précarité. Ce rocher va se révéler providentiel.
C’est une femme, sa voix est faible et ne porte pas, mais de la mer, et du danger qu’elle représente, elle va se faire une alliée : c’est la surface de l’eau qui va se charger de propager le son, sans qu’elle  ait besoin de forcer sa voix. Et ce détail, auquel elle n’avait peut-être pas pensé, va donner à son acte une portée insoupçonnée. Ce qui aurait pu apparaître comme un inconvénient va se révéler un atout: l’éloignement des embarcations ! En effet son message va parvenir à toutes les oreilles, en respectant la distance que chacun établit par rapport à elle. Le message va parvenir aux proches comme aux lointains. La liberté souveraine de l’Esprit Saint, comme la liberté souveraine de l’homme, feront le reste. Notre prédication doit respecter ces données et laisser la place aux ressources insoupçonnées  de la Providence, pour peu que nous lui soyons dociles.

À qui s’adresse-t-elle ?
À des marins, des pécheurs et des commerçants, leurs barques sont chargées de victuailles et de poissons. Elle parle à un monde à qui on ne la fait pas : le pécheur est un homme de calcul et d’évaluation, et un rien sceptique que la mer a rendu audacieux et endurant, rude et réaliste, qui sait humainement ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Ils sont subjugués par son courage et le contenu de son expérience. Touchés de voir les risques qu’elle a pris : elle est venue seule pour les affronter, pendant qu’ils étaient occupés à traiter leurs affaires. Rien de plus difficile que de déranger quelqu’un dans ces moments-là. Ils voient qu’elle est tout abandonnée à Dieu pour transmettre son message. Elle a réussi à trouver le chemin de leur cœur.

Marie-Madeleine, modèle de notre prédication
Quel que soient les moyens que nous mettons en œuvre pour annoncer l’Évangile, ils sont condamnés à l’échec s’ils ne laissent pas transparaitre notre pauvreté et notre faiblesse. Ces moyens ne doivent jamais recouvrir pauvreté et faiblesse. N’ayons pas peur non plus des obstacles ou des difficultés qui se présentent et que le Seigneur peut retourner en atout pour peu que nous restions attentifs à sa Présence. Rappelons-nous ce qui est arrivé au père Carré, lors de sa première prédication dans la chaire de ND de Paris: un trou de plusieurs minutes alors qu’il se préparait à s’élancer  : c’est en levant les yeux vers le vitrail de Notre Dame que celle-ci lui rendit la mémoire.


Sainte Marie Madeleine Mas2_110
2) La deuxième toile à gauche, et face à la précédente, fait apparaître Marie-Madeleine dans un tout autre contexte. Ici nous la découvrons sur le terre-plein devant la grotte. Elle est seule face au paysage qu’elle contemple, le regard tourné vers Marseille. Elle a quitté la Cité phocéenne, en remontant le cours de l’Huveaune, pour se retirer dans ce qui deviendra la Grotte de la Sainte-Baume. Le lieu est rude, voué à la solitude, dans un paysage majestueux.
Montenard, Sainte Marie Madeleine à l’entrée de la grotte contemplant le pays au lever du jour
Que s’est-il passé ?
Pourquoi Marie-Madeleine a-t-elle quitté la prédication de la place publique où l’annonce de l’Evangile était promis à tous les succès, pour se retirer dans cette montagne au paysage grandiose mais sauvage, pour ne pas dire hostile, loin des chaleurs du bord méditerranéen, et où elle va mener une vie érémitique ?

Oui, pourquoi ?
C’est que les plus grandes causes exigent à certains moments le silence et le retrait afin que le messager ne se prenne pas pour le message. Marie-Madeleine s’efface devant le Christ.
C’est que la grandeur de la mission qui lui a été confiée par le Christ, lui donne la mesure de la distance qu’il y a entre Dieu et elle. Cette mesure se calcule sur l’efficacité de la parole qu’elle annonce. « Éloigne-toi de moi, Seigneur, je suis un homme pécheur ».
C’est que la grandeur de ce que Dieu a fait pour elle la rend insatisfaite devant ce qu’elle fait pour le Christ, et elle veut s’unir davantage à lui en sa Passion.
C’est encore que la grandeur de ce que Dieu a fait pour elle, appelle le silence et l’action de grâces, car les mots, à eux seuls, sont impuissants pour exprimer le mystère qui ne peut s’achever que dans le  silence habité par sa Présence.
Qu’on se rappelle l’expérience mystique de St Th. d’Aquin, vers la fin de sa vie. Devant la grandeur du mystère qu’il a contemplé et qu’il a donné à contempler, il découvre tout d’un coup que c’est le silence qui s’impose à lui devant ce mystère trop grand pour que les mots l’épuise.
Marie-Madeleine vient à la Sainte-Baume pour intérioriser et approfondir sa relation au Christ mettant en œuvre ce qu’il lui a demandé au matin de la Pâque : « Ne me retiens pas ».
Désormais la vie de Marie-Madeleine sera une vie d’action de grâces, une vie de pénitence, une vie d’hospitalité. Ce sont les lieux eux-mêmes qui vont guider l’orientation de sa nouvelle vie. A vie nouvelle, prédication nouvelle !

Vie d’action de grâces : La beauté grandiose du panorama porte à l’action de grâces devant la création et ouvre à une autre action de grâces: le don fait à l’homme de l’incarnation : le salut apportée à l’homme sauvé par le Christ de la mort du péché : et enfin la lumière de miséricorde apportée par le Christ dans ses propres ténèbres. Le temps passé à la grotte va amplifier cette action de grâces. Trente ans dit-on ! Le temps, cette miséricorde donnée par Dieu pour qu’il puisse prendre toute la place en elle, poursuivre et achever ce qu’il a commencé.

Vie de pénitence : ici il n’y a que le soleil, la forêt, l’eau, l’altitude et la solitude. Il n’y a rien de ce qui fait les hochets et les joujoux de ceux qui se laissent tenter par les mirages de ce monde.
Il y a pénitence parce que il y a action de grâces : la pénitence découle de l’action de grâces. Pénitence du dépouillement radical qu’imposent les lieux. Rappelez-vous le père Vayssière aux Quatre Chemins ! Dépouillement extérieur qui conduit au dépouillement intérieur. Pour se laisser enrichir de la présence de Dieu qui est la source de tous bien : pour accueillir les biens qui ne passent pas ou même les biens qui passent et qui peuvent être nécessaires, mais qui relèvent dés lors de la pure bonté gracieuse de la Providence. Tout, absolument tout, est reçu de la main de Dieu, dans l’ordinaire monotone des jours. Monotonie qui s’efface peu à peu pour y lire les délicatesses que Dieu réserve jour après jour, à ceux qui se mettent sous sa conduite.
Pénitence du combat spirituel que l’on mène pour les pécheurs.
Alors la pénitence devient joyeuse d’être ainsi associée au grand dessein de Dieu.

Vie d’hospitalité : à Marseille elle avait pris les devants, elle allait vers les autres indistinctement, espérant que son message trouverait des cœurs bien disposés. Ici, à la Sainte-Baume, rien de tout cela, Marie-Madeleine ne fait que prier et qu’attendre ceux qui la cherche, qui ont entendu parler d’elle, et qui se retrouvent dans le chemin qu’elle a parcouru. Tous ceux qui sont en quête d’espoir : elle les écoute avec beaucoup de bienveillance. Comme le disait l’un de nos frères dans une  prédication à la Sainte-Baume, il y a quelques années, la compassion du prêtre pour les pécheurs s’enracine dans l’expérience de son propre péché pardonné. Elle accueille tous ceux qui sont harassés, errants à la recherche du vrai berger. Ceux qu’elle accueille cherchent la lumière et l’espoir pour conduire leur vie noyée dans les passions de ce monde. Elle les encourage, elle les conseille, elle les ouvre et les prépare à rencontrer le Seigneur de toute miséricorde .

Servir la grâce du lieu ici va consister d’abord à vivre comme Marie-Madeleine, une vie d’action de grâces, une vie de pénitence, une vie d’hospitalité. La prédication sanctibalmienne des dominicains va consister à l’asseoir d’abord sur le socle de l’action de grâces, de la pénitence et de l’hospitalité. Tout ce que nous organisons doit partir de là : nous ne les attirons pas, nous n’allons pas vers eux : ils viennent ici pour être accueilli et servi par Marie-Madeleine : tout ce que nous faisons est uniquement destiné à permettre cette rencontre. Nous les accueillons au nom de Sainte Marie-Madeleine qui est assise aux pieds du Seigneur et qui écoutait sa parole. Servir la grâce du lieu s’exerce dans le silence et le recueillement de la prière, dans le consentement à ce combat où Jacob nous a précédé, et dans la discrétion de l’hospitalité due à la personne.

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Message par Michael Jeu 25 Juil 2013 - 6:28

Bonjour Lumen!!!
Les tableaux que tu as déposé ''à la suite du Christ'' et L'apôtre des apôtres sont tout simplement AFFREUX.
A la suite du Christ....Da Vinci Code
L'apôtre des apôtres ....Jésus torse nu devant Marie de Magdala.De plus,il a tellement enlaidi cette si grande beauté naturelle.
Cela ne me surprendrait pas que ce soit le même peintre.
Crois-moi,ses peintures iraient aux poubelles assez vite merci.
Amicalement.
Bonne journée.


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Message par Théophile Jeu 25 Juil 2013 - 7:47

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Dernière édition par Théophile le Mer 31 Juil 2013 - 16:15, édité 1 fois

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Message par Invité Jeu 25 Juil 2013 - 16:15

http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/sainte-marie-madeleine




Cette singulière figure nue représente sainte Marie-Madeleine en ascète mystique. Selon la légende, la pécheresse repentie vivait retirée dans la grotte de la Sainte-Baume, vêtue de ses seuls cheveux. Elle était chaque jour enlevée au ciel par des anges pour entendre les choeurs célestes. La statue, passée dans le commerce d'art allemand au XIXe siècle, fut acquise par le musée du Louvre en 1902.
Une sculpture visible de tous côtés

La sainte était à l'origine soutenue par des anges sculptés. Maintenue dans une structure ovale métallique, la statue en tilleul était suspendue à la voûte d'une église, peut-être l'église Sainte-Marie-Madeleine du couvent des dominicains d'Augsbourg, reconstruite de 1513 à 1515. La sculpture était visible de tous côtés, puisque son dos est aussi soigneusement sculpté et polychromé que sa face. Par la suite, elle a été déposée et les anges ont été supprimés.
Entre Gothique et Renaissance

La Sainte Marie-Madeleine est attribuée à Gregor Erhart par comparaison avec La Vierge de miséricorde de Kaisheim réalisée par le sculpteur en 1502-1503 (Berlin, Staatliche Museen, détruite en 1945). Formé à Ulm, en Souabe, auprès de son père Michel Erhart (cité à Ulm de 1469 à 1522), Gregor s'installe en 1494 à Augsbourg où il devient un maître renommé. Le style ample et raffiné de La Sainte Marie-Madeleine, sa grâce paisible et sa physionomie douce s'inscrivent bien dans la tradition souabe gothique tardive. Mais l'attitude hanchée, qui évoque un contrapposto classique, les proportions harmonieuses et la plénitude du corps féminin dénudé révèlent aussi la connaissance des oeuvres de Dürer et une recherche de beauté formelle spécifique de la Renaissance. Le génie de Gregor Erhart est de transcrire de manière inédite en sculpture l'image traditionnelle de la sainte portée au ciel par les anges. Loin du canon gothique, menu et irréel, il dévoile des formes féminines épanouies, à peine dissimulées par la souple chevelure dorée qui coule sur le buste et se déploie dans le dos. Le modelé du corps, des légers creux des muscles tendus, des sillons à peine perceptibles sur les parties charnues, est d'une grande sensibilité. La beauté du visage, aux traits fermes et réguliers ciselés dans le tilleul avec une extrême subtilité, est soulignée par la polychromie originale, pâle et très raffinée conformément à la tradition gothique.
Sensuelle mais idéalisée

La présence charnelle de cette statue grandeur nature devait s'imposer fortement dans l'église. Mais l'image sensuelle et quasi profane qu'elle offre aujourd'hui, dépourvue de ses anges sculptés, doit être nuancée. La pose alanguie et l'expression recueillie veulent traduire l'extase mystique de la pénitente ; sa merveilleuse beauté et l'éclat de ses cheveux dorés, veulent évoquer le rayonnement de sa sainteté. La conception de ce nu féminin s'accorde ainsi au contenu spirituel de l'image religieuse, idéalisée selon la tradition médiévale. Gregor Erhart livre ici son chef-d'oeuvre, magistrale création de l'humanisme nordique du Moyen Age finissant, au seuil de la Renaissance.
Bibliographie

- GUILLOT DE SUDUIRAUT S., Sculptures allemandes de la fin du Moyen Age, dans les collections publiques françaises 1400-1530, catalogue d'exposition, musée du Louvre, Paris, 1991, cat. 56, pp.203-208.

- GUILLOT DE SUDUIRAUT S.,  Gregor Erhart, Sainte Marie-Madeleine, Collection Solo, Paris, 1997, n 6.[/color][/size]




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Message par Théophile Jeu 25 Juil 2013 - 16:49

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Message par Michael Jeu 25 Juil 2013 - 16:57

Bonjour Lumen!!!
J'avais remarqué que tu as édité les 2 tableaux que j'ai relevé.

Dernière édition par Lumen le Jeu 25 Juil - 7:55, édité 1 fois
Dernière édition par Lumen le Jeu 25 Juil - 8:38, édité 3 fois

Sincèrement,je crois que tu as prise une très bonne décision.Je maintiens fermement mes dires,ces peintures étaient affreuses.
Je sais que tu aimes Marie de Magdala,demande lui ce qu'elle pense du Code da Vinci.
Tu vas te rendre compte qu'elle a conservé tout son caractère......

@Théophile
J'aime toutes les couleurs de l'arc en ciel.....Wink 
Bonne journée à vous deux.


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Message par mariejesus Jeu 25 Juil 2013 - 17:01

Pécheresse pardonnée par Jesus car elle a tellement aimé.

Quel magnifique cadeau d'avoir eu Jesus car il est la miséricorde.

Marie de Magdala est une sainte que j'aime bien aussi, car elle a eu un beau geste devant jesus, mais je voudrais savoir si c'est vraiment la pécheresse si elle était vraiment adonnée au désir de la chair.

Fraternellement
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Message par Michael Jeu 25 Juil 2013 - 18:55

mariejésus a écrit:Marie de Magdala est une sainte que j'aime bien aussi, car elle a eu un beau geste devant jesus, mais je voudrais savoir si c'est vraiment la pécheresse si elle était vraiment adonnée au désir de la chair.
Bien sûr que Oui Jennifer,Marie de Magdala s'est adonnée au plaisir de la chair avant sa conversion.
Marie de Magdala était très riche,excessivement belle et puissante et pouvait faire ramper à ses pieds la plupart des hommes.
C'est elle qui décidait....
Si tu veux vraiment apprendre à la connaître,les évangiles de Maria Valtorta sont les plus précis.



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Message par Invité Jeu 25 Juil 2013 - 19:18

Marie-Madeleine et son énigme
Le Père Jacques Nieuviarts, bibliste, recale l'approche biblique du personnage de Marie-Madeleine, la prostituée délivrée de sept démons devenue témoin de la miséricorde du Christ.

Sainte Marie Madeleine Marie-11

Fra Bartolomeo : Marie-Madeleine au matin de Pâques (81)

Marie-Madeleine est "témoin de l'essentiel". Dans les évangiles, elle est présente au moment de la mort et de la résurrection de Jésus.


Une figure qui fascine

Apôtre, prêcheuse, pécheresse repentie, ascète, mystique… On a tout dit de Marie-Madeleine, visage ou personnage qui depuis longtemps fascine ou fait rêver. Parce qu'elle est une belle figure de femme. Parce qu'elle est pécheresse repentie. Parce que les évangiles la montrent proche de Jésus. Mais pourquoi donc cette proximité, qui en a fait gamberger plus d'un, surtout après la lecture de quelques apocryphes un peu croustillants. Mais qu'en est-il vraiment ?

Délivrée de sept démons !

Marie-Madeleine est souvent nommée dans les évangiles. Et il serait intéressant de voir quels textes reviennent à la mémoire quand on parle d'elle et que l'on fait d'elle le portrait contrasté évoqué plus haut. Parmi ces textes figurerait sûrement celui, un peu énigmatique, de Luc : Jésus, dit-il, passait à travers villes et villages, proclamant la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Les Douze l'accompagnaient, ainsi que des femmes qu'il avait délivrées d'esprits mauvais et guéries de leurs maladies : Marie, appelée Madeleine (qui avait été libérée de sept démons), Jeanne, femme de Kouza, l'intendant d'Hérode, Suzanne, et beaucoup d'autres, qui les aidaient de leurs ressources (Luc 8, 1-3).

Une cohorte de femmes suit Jésus, montrant sa liberté de relation, dans une société qui supportait peu une telle proximité. D'autant que si l'une ou l'autre de ces femmes appartient à la bonne ou à la haute société, plusieurs portent encore la trace de la misère ou de la détresse qui les a marquées. C'est le cas de Marie-Madeleine, libérée de sept démons !


Pécheresse publique ?

Bien-sûr il faut se souvenir qu'au temps de Jésus, la maladie, la fièvre, la possession diabolique, étaient autant d'aspects, comme le péché, de la rupture avec le monde de Dieu. On ne parlerait plus ainsi aujourd'hui. Aussi demeurons-nous avec nos questions sur ce que pouvaient signifier ces sept démons. Le rapprochement dès lors avec la femme pécheresse qui intervient chez Simon le pharisien, dans le même évangile de Luc (Luc 7, 36-38), est tentant. Jésus est à table chez Simon le pharisien. Entre une femme, qui se jette aux pieds de Jésus et pleure, puis essuie les pieds de Jésus de ses cheveux, avant de verser sur eux un flacon de parfum rare. Chacun se rengorge en sa dignité, et murmure au scandale…

Cette femme n'est pas nommée et demeure ainsi - pour toujours - anonyme. Mais il était tentant d'y voir Marie-Madeleine, qui devient dès lors la prostituée que beaucoup imaginent. Et ses sept démons sont identifiés ! Mais tout repose sur l'imagination. Car nulle part cela n'est dit !


Femme aux mille visages

Peu à peu, d'autres figures de femmes demeurées elles aussi anonymes dans les évangiles, et que rien n'autorise véritablement à identifier, rejoignent et enrichissent le portrait de Marie-Madeleine. On rapproche ainsi la pécheresse qui versa du parfum sur les pieds de Jésus chez Simon le pharisien, de celle qui en versa sur la tête de Jésus… chez Simon le lépreux, et dont nous parle Marc, soulignant l'exception de ce geste, qui préfigure la mort de Jésus, faisant sur lui un geste qui ne sera pas fait alors, précise Marc. D'ailleurs la mort ne pourra le retenir (Marc 14).

Jean parle d'un même geste à Béthanie. Il s'agit alors de Marie soeur de Lazare (Jean 12, 2-3). Serait-ce la même ? Et un même geste suffit-il à les identifier toutes en une ? L'analyse sur ces textes, en effet, ne permet pas d'en dire entièrement l'histoire, ni le chemin qu'emprunta la transmission de la mémoire initiale. S'agissait-il d'un même geste ou de plusieurs ? D'une ou plusieurs Marie ?

La liberté de Jésus dans ses paroles, et sa proximité de tous, la proximité qu'il eut également à l'égard de plusieurs femmes qui le suivaient - verbe qui désigne le disciple -, la considération qu'il leur porta, le geste qui libéra Marie-Madeleine de sept démons, cela explique peut-être l'attachement qu'elle ou plusieurs, purent avoir envers lui.


P. Jacques Nieuviarts, bibliste ; mai 2006
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Message par Théophile Ven 26 Juil 2013 - 2:10

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Message par Michael Ven 26 Juil 2013 - 5:42

@Théophile
Il y a une énorme différence entre regarder Jésus dénudé et cloué sur la croix et une représentation d'un déchet artistique.
Tout comme toi,mon intention n'était pas de blesser Lumen que j'aime beaucoup mais tout simplement de remettre les pendules à l'heure.
J'ai apprécié tout de même ton intervention pour dédramatiser tout cela.

@Lumen
Contrairement aux croyances populaires,ce n'est pas Jésus qui a expulsé les
7 démons de Marie de Magdala.
C'est par elle-même,par sa force de caractère qu'elle y ait parvenue.
Elle ne l'a pas eu facile ma Marie,oh que non!!!
Bonne journée mes amours.


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Message par Théophile Ven 26 Juil 2013 - 14:06

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Message par Invité Ven 26 Juil 2013 - 14:25

Un amour, jusqu'où ?

Si l'on entreprend de faire un portrait loyal de Marie-Madeleine, il est une question qui ne saurait être évitée. Quelle était exactement la nature du sentiment qui l’unissait au Christ ? Dans le clavier des affections humaines, quelle touche fait-on ainsi résonner ? A moins de faire du Christ un personnage complètement abstrait, et de Marie-Madeleine une femme construite dans la pierre la plus froide, la question ne peut pas ne pas se poser. Or nous savons que, tout en étant Dieu, le Christ n’en était pas moins un homme très concret, très vivant, un homme vrai ; et que Marie-Madeleine était femme.

Sainte Marie Madeleine 3braque

Il est impossible que Marie-Madeleine ne fût pas amoureuse du Christ. Il délivre cette femme de l'esclavage de sept démons, il accepte publiquement son geste d’hommage, il prend non moins publiquement sa défense et il humilie ses ennemis. Cette femme est en outre très sensible à l’amour. Elle se sait distinguée, elle se sait préférée. Elle trouve en cet homme un refuge, une force, une noblesse. Marie aime prodigalement.

De même, il est impossible que Jésus n’eut pas une grande affection et une prédilection pour cette femme. Chez Simon le pharisien, il est touché par l’audace de son geste qui dévoile son grand amour. A Béthanie, il trouve en elle un cœur disponible et ouvert à sa Parole (Lc 10, 38). Ensuite, elle verse un nard très pur sur Jésus qui lui fait une louange pour l’éternité (Mc 14, 9). Toujours à Béthanie, Jésus ressuscite Lazare à la prière de Marie, et non à celle de Marthe (Jn 11, 33). Jésus aime ceux qui se laissent aimer tels qu’ils sont.

Ces deux cœurs se comprennent et s’attirent. L’un donne largement ; l’autre reçoit avec reconnaissance. D’une part, Jésus trouve en Marie une âme en qui il peut parfaitement accomplir la mission pour laquelle il est venu sur terre. Il la sauve intégralement. Comme l’argile dans la main du potier, Jésus relève cette femme, la guérit, la libère, la fortifie, parle à son cœur et lui enseigne sa Parole. Enfin il se manifeste à elle après sa résurrection et l’envoie en mission. D’autre part, Marie découvre l'amour parfait. En aimant Jésus, elle remonte à la source de cet amour et se plonge dans l’amour divin. A Béthanie, elle devient disciple en écoutant la Parole et en contemplant cet amour. A la Résurrection, elle devient apôtre et missionnaire. Son amour pour Jésus a traversé la mort. Elle peut annoncer librement celui qu’elle aime passionnément. Pour elle, « vivre, c’est le Christ » (Ph 1, 21).


« Quand on a été près d’une pauvre créature déchue l’instrument de la lumière qui lui révèle sa chute et qui lui rend son élévation, cette cure sublime d’une mort qui devait être éternelle inspire quelquefois aux deux âmes un indéfinissable attrait né du bonheur donné et du bonheur reçu » (Lacordaire).

On conçoit très bien qu'un mariage n'est pas parfait, tant qu’il n’est pas consommé. Mais une épouse ne donne pas que son corps, elle se donne corps et âme à son époux. Il est évident qu'à travers le corps, l’époux étreint l’âme. Dieu est l’époux de l'âme. L'acte de contemplation est une étreinte de l'âme par Dieu, aussi totale, aussi poignante, aussi vertigineuse que l'union de deux corps. Et à travers l’âme, c'est tout l’être qui est saisi par Dieu. Tel est le sens du vœu de virginité dans le christianisme. C’est d’une telle étreinte de l’âme que Marie-Madeleine avait été saisie. Oui, elle aimait le Christ. Elle l’aimait de tout l’élan de son être. Cet amour était sage et pur, il obéissait. Telle était la grande âme de Marie-Madeleine : tout l’être de cette admirable créature était dans la servitude de son amour contemplatif, même son corps. C’est pourquoi elle désirait mourir pour le Christ. Telle était la signification de son hommage, quand elle brisa sur les pieds du Christ le précieux vase de parfum en Jn 12.

Sainte Marie Madeleine Z


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