L’Union européenne, «l’homme malade de l’Europe», a-t-elle un avenir ?
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L’Union européenne, «l’homme malade de l’Europe», a-t-elle un avenir ?
Lundi 20 mai
L’Union européenne, «l’homme malade de l’Europe», a-t-elle un avenir ?
L’expression était employée il y a un peu plus d’un siècle pour décrire l’Empire ottoman moribond. Les analystes de Pew Research l’utilisent pour parler de l’UE à la suite d’un sondage approfondi dans huit pays représentatifs de l’union.
Selon Pew Research, le soutien populaire à l'Union européenne a chuté de façon spectaculaire en un an, passant de 60 à 45 pour cent. Seule l'Allemagne lui étant maintenant majoritairement favorable. Les efforts depuis près de 70 ans pour créer une Europe plus unie sont la principale victime de la crise de l’euro.
Les leaders européens ont été téméraires en lançant une monnaie unique alors que les économies européennes n’y étaient pas prêtes et, de surcroit, sans avoir créé des organes de gouvernance appropriée. Il aurait probablement été impossible de réaliser à ce sujet des consensus politiques nationaux. Résultat: le projet européen est en panne et discrédité.
C’est dans ce contexte que François Hollande fait une proposition « pour relancer l’Europe » en l’intégrant encore plus politiquement et économiquement. Le moment n’est pas opportun. Dans pratiquement tous les pays l’appui à UE est en déclin. Le cas de la France est dramatique. Les partisans de l’Europe y sont passés de 60 à 41% en un an! Ce plan de relance de Hollande n’est même pas bon pour relancer son image.
La France est de loin le pays qui s’est le plus découragé depuis 2012. Après avoir élu François Hollande dans l’allégresse, les Français déchantent : 91% d’entre eux estiment que l’économie se porte mal, une hausse de 10 points ; 67 % pensent que Hollande est pourri comme président et même pire que son prédécesseur, Nicolas Sarkozy. Les Français remettent carrément en cause leur adhésion au projet européen, 77% estimant l'intégration économique européenne n’a fait qu’empirer les choses pour la France, une augmentation de 14 points depuis l'année dernière. Quatre-vingt-dix % des Français, croient que leurs enfants seront moins bien lotis financièrement qu’eux.
L’évaluation que les Français se font de leur économie est maintenant comparable à celle des habitants des pays du sud-européen. Pire les Français font désormais moins confiance à l'Union européenne que les Italiens et les Espagnols.
La crise de l'euro a aussi fait perdre à une majorité d’Européens la foi dans l'équité de leur système économique. Les trois quarts des Européens pensent que le système actuel favorise les riches dont 95 % des Grecs, 89 % des Espagnols et 86 % des Italiens. Les pays réputés les plus resquilleurs et les moins productifs sont plus aliénés et ont une perception plus développée de l’injustice du système économique. Mais même les Allemands à 72% considèrent que le système est truqué en faveur des riches.
Avec la stagnation économique qui va persister en Europe dans un avenir prévisible, un tel sentiment va favoriser la montée en puissance des partis extrémistes de droite comme de gauche.
Ce qui ressort aussi du sondage c’est que les difficultés économiques et les tensions qu’elles engendrent renforcent les stéréotypes que les Européens entretiennent sur leurs voisins. Ainsi, tous ont une opinion peu charitable des Allemands considérés comme les moins compatissants et les plus arrogants. Mais ils sont perçus comme les dignes de confiance par tous… sauf les Grecs. Par une large marge, la chancelière Angela Merkel reste la leader le plus populaire d’Europe. Seuls les Allemands (75%) sont satisfaits de leur économie.
Les Britanniques, qui estiment que leur participation à l’Europe a eu un effet négatif sur leur économie, doivent se prononcer par référendum en 2017 sur leur retrait de l’Union européenne. Ils sont présentement divisés sur la question: 46% veulent rester et 46% veulent partir.
L’Union européenne va survivre à la crise actuelle. Mais elle va subir des transformations importantes. Des pays vont la quitter. D’autres vont être délestés. On devra certainement finir par s’entendre sur une certaine forme de gouvernance économique supra-nationale. Mais, comme on dit, ce n’est pas demain la veille.
Par Normand Lester - Chroniqueur national et international
L’Union européenne, «l’homme malade de l’Europe», a-t-elle un avenir ?
L’expression était employée il y a un peu plus d’un siècle pour décrire l’Empire ottoman moribond. Les analystes de Pew Research l’utilisent pour parler de l’UE à la suite d’un sondage approfondi dans huit pays représentatifs de l’union.
Selon Pew Research, le soutien populaire à l'Union européenne a chuté de façon spectaculaire en un an, passant de 60 à 45 pour cent. Seule l'Allemagne lui étant maintenant majoritairement favorable. Les efforts depuis près de 70 ans pour créer une Europe plus unie sont la principale victime de la crise de l’euro.
Les leaders européens ont été téméraires en lançant une monnaie unique alors que les économies européennes n’y étaient pas prêtes et, de surcroit, sans avoir créé des organes de gouvernance appropriée. Il aurait probablement été impossible de réaliser à ce sujet des consensus politiques nationaux. Résultat: le projet européen est en panne et discrédité.
C’est dans ce contexte que François Hollande fait une proposition « pour relancer l’Europe » en l’intégrant encore plus politiquement et économiquement. Le moment n’est pas opportun. Dans pratiquement tous les pays l’appui à UE est en déclin. Le cas de la France est dramatique. Les partisans de l’Europe y sont passés de 60 à 41% en un an! Ce plan de relance de Hollande n’est même pas bon pour relancer son image.
La France est de loin le pays qui s’est le plus découragé depuis 2012. Après avoir élu François Hollande dans l’allégresse, les Français déchantent : 91% d’entre eux estiment que l’économie se porte mal, une hausse de 10 points ; 67 % pensent que Hollande est pourri comme président et même pire que son prédécesseur, Nicolas Sarkozy. Les Français remettent carrément en cause leur adhésion au projet européen, 77% estimant l'intégration économique européenne n’a fait qu’empirer les choses pour la France, une augmentation de 14 points depuis l'année dernière. Quatre-vingt-dix % des Français, croient que leurs enfants seront moins bien lotis financièrement qu’eux.
L’évaluation que les Français se font de leur économie est maintenant comparable à celle des habitants des pays du sud-européen. Pire les Français font désormais moins confiance à l'Union européenne que les Italiens et les Espagnols.
La crise de l'euro a aussi fait perdre à une majorité d’Européens la foi dans l'équité de leur système économique. Les trois quarts des Européens pensent que le système actuel favorise les riches dont 95 % des Grecs, 89 % des Espagnols et 86 % des Italiens. Les pays réputés les plus resquilleurs et les moins productifs sont plus aliénés et ont une perception plus développée de l’injustice du système économique. Mais même les Allemands à 72% considèrent que le système est truqué en faveur des riches.
Avec la stagnation économique qui va persister en Europe dans un avenir prévisible, un tel sentiment va favoriser la montée en puissance des partis extrémistes de droite comme de gauche.
Ce qui ressort aussi du sondage c’est que les difficultés économiques et les tensions qu’elles engendrent renforcent les stéréotypes que les Européens entretiennent sur leurs voisins. Ainsi, tous ont une opinion peu charitable des Allemands considérés comme les moins compatissants et les plus arrogants. Mais ils sont perçus comme les dignes de confiance par tous… sauf les Grecs. Par une large marge, la chancelière Angela Merkel reste la leader le plus populaire d’Europe. Seuls les Allemands (75%) sont satisfaits de leur économie.
Les Britanniques, qui estiment que leur participation à l’Europe a eu un effet négatif sur leur économie, doivent se prononcer par référendum en 2017 sur leur retrait de l’Union européenne. Ils sont présentement divisés sur la question: 46% veulent rester et 46% veulent partir.
L’Union européenne va survivre à la crise actuelle. Mais elle va subir des transformations importantes. Des pays vont la quitter. D’autres vont être délestés. On devra certainement finir par s’entendre sur une certaine forme de gouvernance économique supra-nationale. Mais, comme on dit, ce n’est pas demain la veille.
Par Normand Lester - Chroniqueur national et international
Gilles- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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Inscription : 25/03/2008
Re: L’Union européenne, «l’homme malade de l’Europe», a-t-elle un avenir ?
Mis à jour le 18 mai 2013 à 12h19
La chancelière allemande Angela Merkel et le pape François ont essentiellement discuté de la débâcle financière en Europe, et du fait que l'économie devrait être au service des gens.
Rencontre privée entre Angela Merkel et le pape François
La chancelière Angela Merkel, soucieuse de s'assurer le vote des chrétiens aux élections de septembre en Allemagne, a fait un rapide séjour à Rome samedi pour un tête-à-tête avec le pape François.
Ils ont essentiellement discuté de la débâcle financière en Europe, et du fait que l'économie devrait être au service des gens.
Mme Merkel s'est entretenue avec le Saint-Père pendant 45 minutes au palais apostolique, au Vatican.
La réélection de son parti, l'Union chrétienne-démocrate, dépend largement du soutien des protestants et des catholiques du pays. La séance de photos et l'échange entre la chancelière et le pape pourraient donc s'avérer des plus profitables à Mme Merkel, dépeinte par de nombreux Européens comme la championne de l'assainissement des finances publiques au prix de douloureuses politiques d'austérité.
Jeudi, le pape François avait critiqué le «culte de l'argent» du système financier mondial, déplorant l'effet de tyrannie que cela avait sur les plus démunis.
Questionnée quant à savoir s'ils avaient abordé ces récentes critiques, la chancelière allemande a déclaré qu'ils avaient parlé de la réglementation des marchés financiers.
«La réglementation des marchés financiers est notre problème central et notre tâche principale. Nous avançons, mais nous ne sommes pas encore rendus là où nous le voudrions, où nous pourrions dire qu'il n'y aura pas d'autre déraillement des garde-fous dans l'économie de marché», a soutenu Mme Merkel.
Elle a ajouté que l'économie devrait être au service de la population, notant que cela n'avait pas été le cas ces dernières années.
Les gouvernements de l'Italie, de l'Espagne, de l'Irlande, du Portugal et plus particulièrement de la Grèce ont dû se résoudre à réduire leurs dettes de façon draconienne, tout en coupant dans leurs dépenses. Le taux de chômage a explosé dans plusieurs de ces pays, surtout auprès des jeunes, tandis que de nombreuses entreprises familiales du sud de l'Europe ont connu la déroute lorsque les prêts bancaires se sont taris.
Mme Merkel a également dit avoir discuté, avec le pape, du besoin qu'avait le monde d'une Europe forte et juste, décrivant leur conversation comme «encourageante».
La chancelière est en pleine campagne pour les élections générales de septembre en Allemagne. Par ailleurs, la moitié de la population allemande est catholique.
Un communiqué publié par le Vatican indique que le pape et Mme Merkel ont essentiellement discuté «d'intérêts communs, dont la situation socio-politique, économique et religieuse de l'Europe et du reste du monde».
«Plus particulièrement, ils ont discuté de la préservation des droits de la personne, de la persécution des chrétiens, de la liberté religieuse et de la collaboration internationale pour la promotion de la paix», indique-t-on dans le communiqué.
La chancelière allemande Angela Merkel et le pape François ont essentiellement discuté de la débâcle financière en Europe, et du fait que l'économie devrait être au service des gens.
Rencontre privée entre Angela Merkel et le pape François
La chancelière Angela Merkel, soucieuse de s'assurer le vote des chrétiens aux élections de septembre en Allemagne, a fait un rapide séjour à Rome samedi pour un tête-à-tête avec le pape François.
Ils ont essentiellement discuté de la débâcle financière en Europe, et du fait que l'économie devrait être au service des gens.
Mme Merkel s'est entretenue avec le Saint-Père pendant 45 minutes au palais apostolique, au Vatican.
La réélection de son parti, l'Union chrétienne-démocrate, dépend largement du soutien des protestants et des catholiques du pays. La séance de photos et l'échange entre la chancelière et le pape pourraient donc s'avérer des plus profitables à Mme Merkel, dépeinte par de nombreux Européens comme la championne de l'assainissement des finances publiques au prix de douloureuses politiques d'austérité.
Jeudi, le pape François avait critiqué le «culte de l'argent» du système financier mondial, déplorant l'effet de tyrannie que cela avait sur les plus démunis.
Questionnée quant à savoir s'ils avaient abordé ces récentes critiques, la chancelière allemande a déclaré qu'ils avaient parlé de la réglementation des marchés financiers.
«La réglementation des marchés financiers est notre problème central et notre tâche principale. Nous avançons, mais nous ne sommes pas encore rendus là où nous le voudrions, où nous pourrions dire qu'il n'y aura pas d'autre déraillement des garde-fous dans l'économie de marché», a soutenu Mme Merkel.
Elle a ajouté que l'économie devrait être au service de la population, notant que cela n'avait pas été le cas ces dernières années.
Les gouvernements de l'Italie, de l'Espagne, de l'Irlande, du Portugal et plus particulièrement de la Grèce ont dû se résoudre à réduire leurs dettes de façon draconienne, tout en coupant dans leurs dépenses. Le taux de chômage a explosé dans plusieurs de ces pays, surtout auprès des jeunes, tandis que de nombreuses entreprises familiales du sud de l'Europe ont connu la déroute lorsque les prêts bancaires se sont taris.
Mme Merkel a également dit avoir discuté, avec le pape, du besoin qu'avait le monde d'une Europe forte et juste, décrivant leur conversation comme «encourageante».
La chancelière est en pleine campagne pour les élections générales de septembre en Allemagne. Par ailleurs, la moitié de la population allemande est catholique.
Un communiqué publié par le Vatican indique que le pape et Mme Merkel ont essentiellement discuté «d'intérêts communs, dont la situation socio-politique, économique et religieuse de l'Europe et du reste du monde».
«Plus particulièrement, ils ont discuté de la préservation des droits de la personne, de la persécution des chrétiens, de la liberté religieuse et de la collaboration internationale pour la promotion de la paix», indique-t-on dans le communiqué.
Gilles- Hiérophante contre le nouvel ordre mondial
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