Les Treize Mardis de Saint Antoine de Padoue
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Les Treize Mardis de Saint Antoine de Padoue
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PREMIER MARDI
Naissance et Baptême de Saint Antoine de Padoue
Dans la seconde moitié du douzième siècle et dans la première partie du siècle suivant, il y eut dans l'Église de Dieu une magnifique éclosion de Saints. Au milieu de ce parfum de Sainteté, dans cette chaude atmosphère d'amour pour Jésus-Christ, apparaissent sur le siège de Saint Pierre les grands papes Innocent III, Honorius III et Grégoire IX. Le prédicateur de la seconde croisade, Saint Bernard, vient de s'éteindre, et déjà Saint Etienne, abbé de Citeaux, fait fleurir en lui et autour de lui toutes les vertus monastiques. A Avignon, c'est saint Bénézech, petit pâtre de la montagne, mais vaillant serviteur de Jésus-Christ ; à Tarentaise, c'est Saint Pierre, évêque de cette ville, dont la sainteté impose le respect à Louis VII, roi de France, et à Henri II, roi d'Angleterre; à York, c'est Saint Guillaume, dont la Charité inépuisable opère des prodiges ; en Italie, c'est le séraphin d'Assise, l'amant de la pauvreté, le patriarche béni de la grande famille franciscaine, le Saint stigmatisé du mont Alverne ; en France, c'est Saint Dominique, le défenseur de la Foi, le plus ferme et le plus intrépide ; enfin, car il n'est pas possible de les tous nommer, en Portugal, en Italie, en France, c'est Ferdinand de Bouillon, devenu Frère Antoine, et connu, aimé et célébré sous le nom d'Antoine de Padoue.
Il y avait cent ans que le pape Urbain II avait prêché, à Clermont, la Première Croisade, quand, à Lisbonne, le 15 août 1195, naquit un enfant que Dieu destinait à donner au monde et à l'Église l'exemple des plus grandes vertus. Il était le fils premier-né de Martin de Bouillon et de Thérèse Thavéra. La famille de cet enfant était illustre. L'un de ses ancêtres avait vaillamment dirigé la première croisade, et, après avoir reconquis la ville sainte et le tombeau de Jésus-Christ, il s'était déclaré très honoré de porter le titre de baron du Saint Sépulcre : « A Dieu ne plaise, disait-il, que je porte une couronne d'or dans les lieux où mon Sauveur n'a porté qu'une couronne d'épines ».
Né le jour de la Fête de l'Assomption, le petit enfant fut baptisé dans la cathédrale de Lisbonne, église consacrée à Notre Dame, et il reçut le nom de Ferdinand. Il nous semble qu'à l'entrée de cet enfant dans l'église, les Anges du Sanctuaire, ravis de bonheur en voyant l'eau baptismale couler sur son front, durent accourir autour de lui, l'envelopper, comme un frère, de leurs plus doux regards et de leurs plus suaves caresses; il nous semble que la Souveraine de cette église, la Reine du Ciel, dut se pencher sur cette âme d'enfant et lui sourire avec amour, et il nous semble entendre, au fond du sanctuaire, une voix harmonieuse et céleste adresser la parole au nouveau chrétien et lui dire : « Et toi, enfant, tu seras le prophète du Très Haut ».
Oui, au jour du baptême de Ferdinand, la joie fut grande sur la terre et au ciel, mais de différente manière et pour des motifs différents. Au Ciel, les Anges et les Saints se réjouissaient, non de ce qu'un descendant des Bouillon était né, mais de ce qu'il y avait en lui l'âme d'un Saint, d'un thaumaturge, l'âme d'Antoine de Padoue. Le baptistère, où Ferdinand de Bouillon fut régénéré dans les eaux saintes et salutaires, est toujours conservé avec respect à Lisbonne. Le palais, où il naquit, est devenu une belle église qui est dédiée à Saint Antoine. C'est là, sous ces voûtes séculaires, que vont s'agenouiller les générations de ceux qui souffrent ; c'est là, au pied de l'Autel, que se font entendre les prières les plus confiantes et les supplications les plus touchantes. Ah ! Si les pierres pouvaient parler ! Que de merveilles, que de grâces obtenues, que de miracles elles auraient à nous raconter !
Jésus-Christ... A ce Nom adorable, tout genou fléchit au Ciel, sur la terre et dans les enfers, car Jésus-Christ est le seul Seigneur. C'est de Lui que nous viennent toutes les bénédictions, toutes les grâces, toute vertu, tout bien; c'est par Lui que nous avons été régénérés, par Lui que nous avons été rachetés et sauvés. Jésus-Christ, c'est l'Homme-Dieu. En Lui, il n'y a qu'une seule personne, mais il y a deux natures : la nature humaine et la nature Divine. Par conséquent, dans toute Sa vie, doivent apparaître les manifestations propres à ces deux natures.
Au jour de Sa naissance, à Bethléem, nous Le voyons couché, dans l'étable, sur un peu de paille, comme le plus pauvre des enfants des hommes; mais, au-dessus de la Grotte, les anges chantent, et leurs célestes harmonies remplissent le Ciel et la terre : « Gloire à Dieu ! Et paix aux hommes de bonne volonté ». Il grandit à Nazareth, auprès de Sa Mère, la Sainte Vierge, et sous le regard attendri de Son père nourricier, Saint Joseph. Or, une année, la Sainte Famille se rendit à Jérusalem pour y célébrer, suivant les prescriptions mosaïques, la fête de Pâque. Jésus avait alors douze ans. Quand les jours de fête furent passés, et que déjà on s'acheminait vers la Galilée, Marie et Joseph s'aperçurent que l'Enfant n'était pas dans la caravane. Inquiets, ils revinrent à Jérusalem et ils le découvrirent au milieu des docteurs de la Loi. A cette vue, Marie lui dit : « Mon fils, nous Vous cherchions tout affligés ». « Ne saviez-vous pas, répondit Jésus, que Je dois être tout entier aux affaires de Mon Père ? » Voilà l'accent de la Divinité.
Jésus commence Sa vie apostolique. Il descend dans les eaux du Jourdain, pour y être baptisé des mains de Jean, le Saint Précurseur. Il prend la forme du pécheur, mais quand Il sort du fleuve, le Ciel s'entr'ouvre, le Saint Esprit apparaît sous la forme d'une colombe, et une voix se fait entendre, disant : « Celui-ci est mon Fils bien aimé, c'est en Lui que j'ai mis toutes mes affections ». Il parcourt la Galilée, il parle à la multitude qui l'accompagne, il reçoit l'hospitalité chez des amis, et partout il répand des bienfaits et des miracles. Près de la petite ville de Naïm, il rencontre le convoi du fils unique d'une veuve, et il est touché de compassion. Voilà l'homme. Mais il parle au mort et il lui ordonne de se lever. Voilà. Dieu. Devant le tombeau de son ami Lazare, qui était mort depuis quatre jours, il verse des larmes, dit le Saint Evangile. Voilà l'homme. Mais avec l'autorité souveraine qui commande à la mort, il dit : « Lazare, viens dehors ». Voilà Dieu.
Dans sa Passion, sous les coups de la cruelle flagellation, il gémit, il souffre, de la plante des pieds jusqu'au sommet de la tète il n'est qu'une plaie ; sur la croix, quand les clous s'enfoncent dans ses pieds et dans ses mains adorables, ses nerfs se crispent, ses os se brisent et une souffrance intense agite violemment tout son corps. Voilà l'homme, l'homme des douleurs. Mais quand il est élevé entre ciel et terre, il jette un regard sur le passé et sur le présent; il voit que toutes les prophéties sont réalisées, que la justice et la paix se sont embrassées sur son gibet, que l'humanité est réconciliée avec Dieu, et d'un mot, d'un cri, il exprime toutes ces choses : « Mon œuvre est accomplie. Tout est consommé! » Voilà Dieu. Détaché de la croix, le corps du Seigneur est mis au tombeau, le sceau de l'État est posé sur la pierre qui en ferme l'entrée et des gardes sont placés auprès du sépulcre. Voilà les précautions qui prouvent bien l'humanité du Sauveur. Mais, au troisième jour, l'ange du Seigneur renverse la pierre, et Jésus-Christ sort vivant et glorieux du sépulcre. Alléluia ! Il s'est ressuscité par sa Toute-Puissance. Voilà Dieu.
O divin Sauveur! nous vous adressons nos plus ferventes prières, et, pour qu'elles vous soient plus agréables, nous demandons à votre grand serviteur saint Antoine de Padoue de vous les présenter. Écoutez, ô Seigneur Jésus! écoutez saint Antoine qui vous prie pour nous, qui intercède pour nous.
Prières : Notre Père, je Vous salue, Si Quaeris, Trois Gloire soir au Père, suivis de l'invocation : « Saint Antoine de Padoue, priez pour nous ».
Vous cherchez des miracles ! Ecoutez :
Vaincue est la mort, détruite l'hérésie,
S'enfuient calamités, démons et épidémies,
Car, par saint Antoine, tous retrouvent la santé.
La mer s'apaise, les chaînes sont rompues ;
Jeunes gens et vieillards perclus
Retrouvent vigueur et objets perdus.
La misère cesse, le danger disparaît !
Vous qui avez reçu ses bienfaits
Dites-le de Padoue, sanctuaire de la Paix !
La mer s'apaise...
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
maintenant et toujours,
Dans les siècles des siècles. Amen
Oraison
O grand Saint Antoine, vous dont le cœur est si plein de bonté, et qui avez reçu de Dieu le don de faire des miracles, secourez-moi en ce moment, afin que, par votre assistance, j'obtienne la grâce que je demande (nommer la grâce), et que je puisse ainsi glorifier de plus en plus le Seigneur qui opère par vous de si grandes merveilles.
Dernière édition par etoilebleue le Dim 26 Mai 2013 - 4:41, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: Les Treize Mardis de Saint Antoine de Padoue
Merci Etoilebleue pour cette prière
Si Quaeris
Cette prière de louanges - ou répons - à saint Antoine fut composée par Frère Giuliano da Spria. Elle fait partie du Officium rhytmicum s. Antonii, qui date du 1233, deux ans après la mort de saint Antoine. Elle est chantée à la Basilique Saint-Antoine à Padoue et tous les mardis, dans de nombreuses églises du monde entier.
Vous cherchez des miracles ! Ecoutez :
Vaincue est la mort, détruite l'hérésie,
S'enfuient calamités, démons et épidémies,
Car, par saint Antoine, tous retrouvent la santé.
La mer s'apaise, les chaînes sont rompues ;
Jeunes gens et vieillards perclus
Retrouvent vigueur et objets perdus.
La misère cesse, le danger disparaît !
Vous qui avez reçu ses bienfaits
Dites-le de Padoue, sanctuaire de la Paix !
La mer s'apaise...
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
maintenant et toujours,
Dans les siècles des siècles. Amen
http://www.carosantantonio.it/fra/pagina.asp?id=28
Si Quaeris
Cette prière de louanges - ou répons - à saint Antoine fut composée par Frère Giuliano da Spria. Elle fait partie du Officium rhytmicum s. Antonii, qui date du 1233, deux ans après la mort de saint Antoine. Elle est chantée à la Basilique Saint-Antoine à Padoue et tous les mardis, dans de nombreuses églises du monde entier.
Vous cherchez des miracles ! Ecoutez :
Vaincue est la mort, détruite l'hérésie,
S'enfuient calamités, démons et épidémies,
Car, par saint Antoine, tous retrouvent la santé.
La mer s'apaise, les chaînes sont rompues ;
Jeunes gens et vieillards perclus
Retrouvent vigueur et objets perdus.
La misère cesse, le danger disparaît !
Vous qui avez reçu ses bienfaits
Dites-le de Padoue, sanctuaire de la Paix !
La mer s'apaise...
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
maintenant et toujours,
Dans les siècles des siècles. Amen
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carine- Gloire à toi Seigneur Jésus-Christ
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Localisation : France
Inscription : 28/10/2009
Re: Les Treize Mardis de Saint Antoine de Padoue
Chère Carine, merci pour cette éclairage que tu nous donnes,
tu es mon guardian angel de ce fil !
En tapant Saint Antoine de Padoue sur le moteur de recherche de Youtube, j'ai trouvé ce chant que je trouve touchant, je te le dédicace.
Je me suis rendue compte que les mardis de Saint Antoine débute à partir du 20 mars selon la tradition ! Donc je suis "à la bourre", je vais en poster du coup plusieurs à la fois.
"Quand je dis Dieu, c'est un poème,
c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines,
un grand soleil pour aujourd'hui ! "
tu es mon guardian angel de ce fil !
En tapant Saint Antoine de Padoue sur le moteur de recherche de Youtube, j'ai trouvé ce chant que je trouve touchant, je te le dédicace.
Je me suis rendue compte que les mardis de Saint Antoine débute à partir du 20 mars selon la tradition ! Donc je suis "à la bourre", je vais en poster du coup plusieurs à la fois.
"Quand je dis Dieu, c'est un poème,
c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines,
un grand soleil pour aujourd'hui ! "
Dernière édition par etoilebleue le Mer 24 Avr 2013 - 2:04, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les Treize Mardis de Saint Antoine de Padoue
Merci beaucoup.
s'ils commencent autour du 20 mars, c'est pour se terminer la semaine de la fête de St Antoine de Padoue qui est le 13 juin. Mais c'est bien de les avoir mis en ligne.
s'ils commencent autour du 20 mars, c'est pour se terminer la semaine de la fête de St Antoine de Padoue qui est le 13 juin. Mais c'est bien de les avoir mis en ligne.
carine- Gloire à toi Seigneur Jésus-Christ
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Inscription : 28/10/2009
Re: Les Treize Mardis de Saint Antoine de Padoue
oui c'est vrai j'ai oublié de le préciser. Merci Carine : ces 13 mardis de prières débouchent sur la fête de Saint Antoine.
C'est le parrain du Ciel que j'ai donné à ma plus jeune fille, tandis que l'ainée a pour parrain Saint François d'Assise.
Nous sommes nombreux à nous accordés sur le fait que ces deux Saints se ressemblent quelque peu. Saint Antoine est un des Saints les plus populiaires.
"Quand je dis Dieu, c'est un poème,
c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines,
un grand soleil pour aujourd'hui ! "
C'est le parrain du Ciel que j'ai donné à ma plus jeune fille, tandis que l'ainée a pour parrain Saint François d'Assise.
Nous sommes nombreux à nous accordés sur le fait que ces deux Saints se ressemblent quelque peu. Saint Antoine est un des Saints les plus populiaires.
"Quand je dis Dieu, c'est un poème,
c'est une étoile dans ma vie,
du feu qui coule dans mes veines,
un grand soleil pour aujourd'hui ! "
Dernière édition par etoilebleue le Jeu 25 Avr 2013 - 2:07, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les Treize Mardis de Saint Antoine de Padoue
Au sortir du baptême, le petit Ferdinand fut remis à sa mère, qui, avec bonheur, déposa sur le front de ce nouveau Chrétien un baiser plein de toutes les tendresses de son cœur. Cette mère était de la race de celles qui pensent que la Religion est la seule chose nécessaire, parce que, seule, elle conduit au Salut ; elle était du nombre de ces ferventes Chrétiennes qui vivent dans une atmosphère de piété, et dont le cœur débordant d'amour pour Jésus-Christ, pour Sa Sainte Mère et pour l'Eglise, fait sentir à ceux qui les approchent l'influence bienfaisante de cet amour divin. Et ce fut cette mère qui se chargea de l'éducation du jeune Ferdinand.
A cette douce et pieuse école il puisa cette piété angélique qui, tout d'abord, le fit remarquer entre tous les enfants de son âge, ces élans affectueux pour la Sainte Vierge, élans qui se manifestaient par ces paroles, qu'il avait sans cesse sur les lèvres : « O glorieuse Souveraine, Vous êtes la Porte du Roi des rois, et c'est par Vous que les hommes vont à la vraie Lumière ». C'est cette prière qu'il répéta toute sa vie et même au moment de rendre le dernier soupir ; c'est cette prière que sans doute il adressait à Marie, au pied de Son autel de la Cathédrale de Lisbonne, le jour où Satan, comme pour l'éloigner de ce Saint lieu, lui apparut sous une forme menaçante. A l'instant, l'enfant appuya sa petite main sur le marbre des degrés sur lesquels il était agenouillé, et y traça le Signe de la Croix pour mettre en fuite l'esprit malin. Sa confiance dans le Signe sacré de notre Rédemption fut récompensée, et non seulement Satan disparut, mais, sous son doigt, le marbre s'amollit et, sur ce marbre, la Croix resta gravée. « Aujourd'hui encore, dit un historien de Saint Antoine, les fidèles continuent à baiser avec amour ce premier témoignage de l'empire reconquis par le fils des Bouillon sur la création, révoltée depuis la chute originelle ».
La formation du cœur ne fit pas oublier aux parents du jeune Ferdinand la culture de son esprit, et, de bonne heure, ils le mirent entre les mains des chanoines de Lisbonne, qui dirigeaient et instruisaient avec autant de soin que de sagesse les enfants confiés à leur sollicitude. A l'ombre des Autels, auprès du Tabernacle, fortifié dans l'amour du bien et de la vertu par les paroles et les exemples de ses vénérables maîtres, Ferdinand, comme le Divin Sauveur à Nazareth sous les regards de Marie et de Joseph, avança en âge et en sagesse. Un annaliste, cité par Mgr Ricard, nous semble résumer admirablement bien l'état d'âme de l'adolescent dans les dernières années de son séjour dans cette pieuse école. « Ferdinand faisait marcher de front, dit-il, dans son esprit et dans son cœur, l'obéissance aux lois de sa patrie et aux commandements de ses parents, les sentiments de révérence envers les évêques et les prêtres, le respect pour les vieillards, l'amour de la pureté, de la retraite, de l'humilité, de la souffrance, de la douceur, de la charité, de la tempérance, des jeûnes et l'horreur du mensonge, même joyeux ». Ferdinand n'a que quinze ans. Arrivés à cette époque de sa vie, en contemplant la beauté de son âme, nous sentons que nous allons entrer dans une phase de merveilles. Nous en serons sans doute éblouis, mais nous n'en serons pas surpris. « Le doigt de Dieu est là ».
Prières : Notre Père, je Vous salue, Si Quaeris, Trois Gloire soir au Père, suivis de l'invocation : « Saint Antoine de Padoue, priez pour nous ».
Si Quaeris
Cette prière de louanges - ou répons - à saint Antoine fut composée par Frère Giuliano da Spria. Elle fait partie du Officium rhytmicum s. Antonii, qui date du 1233, deux ans après la mort de saint Antoine. Elle est chantée à la Basilique Saint-Antoine à Padoue et tous les mardis, dans de nombreuses églises du monde entier.
Vous cherchez des miracles ! Ecoutez :
Vaincue est la mort, détruite l'hérésie,
S'enfuient calamités, démons et épidémies,
Car, par saint Antoine, tous retrouvent la santé.
La mer s'apaise, les chaînes sont rompues ;
Jeunes gens et vieillards perclus
Retrouvent vigueur et objets perdus.
La misère cesse, le danger disparaît !
Vous qui avez reçu ses bienfaits
Dites-le de Padoue, sanctuaire de la Paix !
La mer s'apaise...
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
maintenant et toujours,
Dans les siècles des siècles. Amen
Oraison
O grand Saint Antoine, vous dont le cœur est si plein de bonté, et qui avez reçu de Dieu le don de faire des miracles, secourez-moi en ce moment, afin que, par votre assistance, j'obtienne la grâce que je demande (nommer la grâce), et que je puisse ainsi glorifier de plus en plus le Seigneur qui opère par vous de si grandes merveilles.
O Glorieuse Souveraine, Vous êtes élevée au-dessus des astres.
Celui qui Vous a créée, devenu petit Enfant, a été nourri de Votre substance.
Ce qu'Eve coupable nous a enlevé, Vous nous le rendez par Votre Fruit béni ;
pour que les hommes entrent dans les Cieux,
Vous êtes devenue la Porte du Ciel.
C'est par Vous que le grand Roi est venu à nous,
par Vous que nous jouissons de la Lumière :
La vie nous est donnée par la Vierge :
Réjouissez-vous, nations rachetées de l'enfer.
Jésus, gloire à Vous qui êtes né de la Vierge,
gloire au Père et au Saint-Esprit dans les siècles éternels. Amen.
Dernière édition par etoilebleue le Jeu 25 Avr 2013 - 2:09, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les Treize Mardis de Saint Antoine de Padoue
Ferdinand a quinze ans. A cet âge, le jeune homme songe, s'il ne l'a même déjà fait plus tôt, à prendre une carrière. De temps en temps, son front devient soucieux, et il se demande ce que sera pour lui l'avenir. A cet âge, soutenu par les avis et les tendresses de sa mère, éclairé par les conseils de son père, fortifié et guidé par les grâces de Dieu, qui descendent dans son âme attirées par la prière et par la réception fréquente des sacrements, le jeune homme commence à envisager les voies qui s'ouvrent devant lui et à les étudier. Et quand cet adolescent est le descendant d'une noble race, quand dans ses veines coule un sang chaud et bouillant, suivant l'expression de Bossuet, quand dans son cœur, jeune mais vaillant, il n'y a, en dehors des affections de la famille, que deux amours : l'amour de Dieu et l'amour de la Patrie, alors deux voies s'ouvrent devant lui, la carrière des armes et la vie religieuse. Ces deux états, en effet, bien loin de se combattre et de se nuire, se ressemblent, au contraire, par bien des points. Soldat du Christ et soldat de la patrie.
Ferdinand, dont l'âme virginale s'était approchée de bonne heure du Dieu qui réjouit la jeunesse, Ferdinand qui avait goûté les plus grandes délices, durant plusieurs années, dans l'atmosphère de piété et de sainteté de l'École Episcopale, et qui avait trouvé dans la prière, dans la méditation, dans le recueillement, le meilleur aliment pour son cœur et la meilleure occupation pour son esprit, Ferdinand, disons-nous, n'hésita pas un instant, et entre les deux carrières qui s'ouvraient devant lui, il choisit la vie religieuse. Il dit adieu sans peine et sans chagrin, car il était assuré qu'il accomplissait la volonté de Dieu, à la fortune, à la renommée mondaine et aux plaisirs ; il dit adieu au palais de son père et de sa mère, à la haute situation qui lui était réservée dans le monde, et il se retira, au grand mécontentement de plusieurs de ses amis, au mois d'août 1210, dans le monastère des chanoines réguliers, élevé aux portes de Lisbonne sous le vocable de Saint Vincent. « Là, il quitta, dit son historien, les habits de sa noble extraction pour se revêtir avec amour de la robe blanche, du cordon et de l'aumusse, qui lui parlaient de renoncement et de consécration. Quand il se releva des pieds de l'abbé qui venait de les lui donner, il était transfiguré. La solitude venait de fleurir comme un lys ».
Cependant, au bout d'un certain temps qu'il ne nous est pas possible de déterminer, le jeune novice, dont l'âme contemplative se plaisait dans le recueillement qui favorise l'étude et les suaves conversations avec Dieu, trouva que le Monastère de Saint Vincent était trop rapproché de ses amis et du monde qu'il avait quittés pour toujours. Il obtint de son supérieur, dans un élan de ferveur et à force d'instances, de passer au Monastère de Sainte Croix de Coïmbra. « Ce devait être, dit l'historien déjà cité, le Nazareth de cet homme extraordinaire, qui, en peu d'années, devait laisser de son passage sur la terre un impérissable vestige ». A Coïmbra, le jeune chanoine employa son temps à la prière : « Tout entier en vous, ô Dieu, dit l'hymne franciscaine, dès l'aurore il allait à vous et s'absorbait en vous par la contemplation ». Ferdinand se consacra aussi à l'étude de l'Ecriture sainte et des sciences sacrées : « Autant que les circonstances le lui permettaient, il était sans cesse occupé de la science divine. Il travaillait docilement sous l'action de la grâce et il se disposait pour l'avenir auquel Dieu l'avait prédestiné ». Cet avenir, c'est l'apostolat, et nous avons vu que Ferdinand s'y préparait, à Coïmbra, sous le regard de Dieu. Bientôt il aura gravi tous les échelons de la science et de la perfection chrétiennes, et alors le monde le contemplera avec admiration et l'entendra avec reconnaissance, car il sera Antoine, c'est-à-dire « Altè tonans », celui qui se fait entendre au loin.
Au jour de notre baptême, nous avons été marqués d'un caractère indélébile ; nous sommes devenus chrétiens. A partir de ce jour où pour la première fois, le prêtre, ministre de Jésus-Christ, nous a introduits dans le temple, du Seigneur, où il nous a oints de l'huile sainte et où il a tracé sur notre front et sur notre poitrine le signe sacré du salut, avec injonction à Satan de ne jamais souiller ou flétrir ce signe de la Croix, nous appartenons à Jésus-Christ. Le prêtre, ce jour-là, nous a donné le sel de la sagesse, il a ouvert nos oreilles aux enseignements de la Foi ; il a répandu l'eau sainte sur notre front, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, pour nous laver et nous purifier de la souillure originelle. Ne l'oublions pas. Que notre souvenir revienne souvent sur cette douce aurore de notre vie chrétienne.
O Saint Antoine ! Vous nous aiderez à rester fidèles aux engagements de notre Baptême, et si notre Foi chancelle, si l'indifférence entre dans notre cœur, si le tumulte des passions nous rend sourds aux enseignements du Christ, vous répéterez à l'oreille de notre âme, en nous montrant la Croix : Hoc signum nunquam audeas violare. Vous êtes chrétiens, respectez toujours en vous-mêmes cette dignité et ce signe de la Croix imprimé sur votre âme.
Prières : Notre Père, je Vous salue, Si Quaeris, Trois Gloire soir au Père, suivis de l'invocation : « Saint Antoine de Padoue, priez pour nous ».
Si Quaeris
Vous cherchez des miracles ! Ecoutez :
Vaincue est la mort, détruite l'hérésie,
S'enfuient calamités, démons et épidémies,
Car, par saint Antoine, tous retrouvent la santé.
La mer s'apaise, les chaînes sont rompues ;
Jeunes gens et vieillards perclus
Retrouvent vigueur et objets perdus.
La misère cesse, le danger disparaît !
Vous qui avez reçu ses bienfaits
Dites-le de Padoue, sanctuaire de la Paix !
La mer s'apaise...
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
maintenant et toujours,
Dans les siècles des siècles. Amen
Oraison
O grand Saint Antoine, vous dont le cœur est si plein de bonté, et qui avez reçu de Dieu le don de faire des miracles, secourez-moi en ce moment, afin que, par votre assistance, j'obtienne la grâce que je demande (nommer la grâce), et que je puisse ainsi glorifier de plus en plus le Seigneur qui opère par vous de si grandes merveilles.
Invité- Invité
Re: Les Treize Mardis de Saint Antoine de Padoue
Nous sommes arrivés à, l'année 1219, année importante pour le jeune Chanoine Régulier. C'est en cette année que cinq missionnaires franciscains, envoyés par Saint François lui-même, après le chapitre qu'il avait tenu à Assise, passèrent à Coïmbra, se rendant en Afrique pour évangéliser les infidèles. Ferdinand vit et entendit ces Frères Mineurs. C'est de leur bouche qu'il recueillit le récit des derniers entretiens qu'ils avaient eus avec Saint François ; c'est dans leurs paroles qu'il sentit passer, avec un souffle tout enflammé de l'amour de Jésus-Christ, les désirs insatiables de dévouement, de renoncement et d'immolation.
Toutes ces ardeurs étaient déjà dans l'âme de Ferdinand, et il suffisait d'une étincelle pour en faire jaillir un brasier ardent. Les cinq missionnaires furent cette étincelle. Peu de temps après, ces fils de Saint François ayant été mis à mort sur les côtes inhospitalières et barbares du Maroc, leurs restes, par les soins de l'Infant Don Pedro, furent rapportés à Coïmbra, au Monastère de Sainte Croix. Alors, devant les Saintes reliques de ces hommes apostoliques, Ferdinand se sentit remué jusqu'au fond de ses entrailles ; devant ces Martyrs, avec qui il avait conversé avant leur départ pour la mort, son amour pour Jésus-Christ sortait de son cœur en paroles brûlantes : « Ils sont morts pour Vous, ô mon Sauveur, disait-il, et moi, je me contente des douceurs et des consolations que Vous me prodiguez. Ils sont morts pour Vous, ces heureux Martyrs, et moi, qui Vous aime de tout mon cœur, ô mon Dieu, je reste dans les ravissements que me donne la contemplation de Votre Beauté et de Votre Bonté. Vous faire connaître et aimer, souffrir et mourir pour Vous, ô Seigneur Jésus, c'est mon désir le plus ardent, ma volonté ferme et arrêtée ».
C'est pendant que Ferdinand exhalait ainsi son amour devant Notre Seigneur, que, suivant les Bollandistes, Saint François lui apparut. Cette vision combla le jeune Chanoine de bonheur et lui indiqua la voie qu'il devait suivre. Non loin de Coïmbra, au milieu d'une plantation d'oliviers, les disciples du Séraphique François avaient élevé un modeste couvent, et ils l'avaient mis sous la protection du grand solitaire Saint Antoine. Souvent ces amants de la pauvreté allaient mendier leur pain à la porte des monastères ̃et des simples fidèles. Un jour, ils se présentèrent au Couvent de Sainte Croix, et ce fut Ferdinand qui les reçut.
Aussitôt, dans un élan de Charité, son cœur déborda, et il demanda aux Frères Mineurs, si, en entrant dans leur ordre, il aurait le bonheur d'être envoyé au milieu des infidèles pour leur prêcher la Foi et la vérité et pour verser son sang pour Jésus Christ. Les Frères répondirent que leur Saint Fondateur avait toujours exprimé le désir d'envoyer ses Frères prêcher l'Evangile chez les infidèles. Ferdinand leur demanda alors de lui apporter l'habit de leur Ordre, car il désirait s'en revêtir le plus tôt possible. Les humbles Frères n'y manquèrent point, et le lendemain ils se présentèrent de nouveau au Monastère de Sainte Croix. Après bien des récriminations de la part des Chanoines, Ferdinand se revêtit, dans un coin, de l'Habit des enfants de Saint François. Immédiatement après, il partit pour le Couvent de Saint Antoine d'Olivarez. En quittant Sainte Croix, en laissant son costume de chanoine, il quitta aussi son nom et désormais il s'appellera le Frère Antoine.
Remarquons cependant que l'Ordre de Saint Augustin, auquel appartenait le Monastère de Sainte Croix, peut se glorifier à jamais d'avoir donné la première nourriture, la première sève à un arbre que Dieu transplanta dans un autre sol pour le bien de l'Église entière. Et maintenant, nous allons contempler Antoine, l'homme de la prière et l'homme de l'action, comme parle l'un de ses historiens. Nous allons le voir passer sur la terre en semant la vérité et les miracles. « Il dompta la nature, dit le même historien, il consola l'humanité et il s'arrêta, en pleine jeunesse, pour mourir en chantant une hymne à la Vierge Marie ».
Prières : Notre Père, je Vous salue, Si Quaeris, Trois Gloire soir au Père, suivis de l'invocation : « Saint Antoine de Padoue, priez pour nous ».
Si Quaeris
Vous cherchez des miracles ! Ecoutez :
Vaincue est la mort, détruite l'hérésie,
S'enfuient calamités, démons et épidémies,
Car, par saint Antoine, tous retrouvent la santé.
La mer s'apaise, les chaînes sont rompues ;
Jeunes gens et vieillards perclus
Retrouvent vigueur et objets perdus.
La misère cesse, le danger disparaît !
Vous qui avez reçu ses bienfaits
Dites-le de Padoue, sanctuaire de la Paix !
La mer s'apaise...
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
maintenant et toujours,
Dans les siècles des siècles. Amen
Oraison
O grand Saint Antoine, vous dont le cœur est si plein de bonté, et qui avez reçu de Dieu le don de faire des miracles, secourez-moi en ce moment, afin que, par votre assistance, j'obtienne la grâce que je demande (nommer la grâce), et que je puisse ainsi glorifier de plus en plus le Seigneur qui opère par vous de si grandes merveilles.
Astre de l'Espagne, perle de la pauvreté, Antoine, père de la science, exemplaire de pureté, vous êtes la lumière de l'Italie, le Docteur de la Vérité ; à Padoue, vous êtes comme un soleil brillant par les miracles que vous faites. Ainsi soit-il.
Dernière édition par etoilebleue le Mer 24 Avr 2013 - 12:46, édité 1 fois
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Re: Les Treize Mardis de Saint Antoine de Padoue
Dans la pauvre demeure de saint Antoine d'Olivarez, dans cette pieuse solitude, rien ne pouvait distraire l'âme d'Antoine de ses saintes aspirations et de ses préoccupations élevées. Il était déjà préparé d'ailleurs par ses années de vie religieuse à ne diriger ses regards et son cœur que vers Dieu, à n'avoir d'autres entretiens que ceux qui sont comme un écho du ciel. Ses historiens nous le représentent agenouillé au pied des autels, avec la ferveur d'un séraphin, se pénétrant de l'esprit de Saint François, s'attachant de plus en plus à la pauvreté et au détachement le plus complet des choses de la terre et entretenant dans son cœur, comme un feu sacré, le désir de mourir pour la Foi.
Dans ces conditions, la formation religieuse du Saint novice fut bien vite achevée. Il prononça ses vœux, et vit enfin venir l'heure tant souhaitée de se sacrifier entièrement pour Jésus-Christ. Sur sa demande, ses supérieurs le désignèrent comme missionnaire au pays des infidèles, et il se hâta de partir pour l'Afrique. A cette époque, le midi de l'Espagne était occupé par les Musulmans, et cependant ce ne fut pas vers cette Andalousie, que les Maures devaient occuper encore longtemps, qu'Antoine dirigea ses pas. Il regarda l'Afrique, il vit cette terre empourprée du sang de cinq de ses frères, et se rappelant que le sang des Martyrs est une semence de chrétiens, il n'hésita pas; de plus, son âme vaillante et avide de souffrance entrevit pour lui-même la mort du confesseur de la Foi, la couronne du martyre, et il y courut, il y vola.
Mais Dieu avait ses desseins. Il destinait Antoine à un autre martyre, au martyre de la pénitence. Aussi à peine notre Saint eut-il débarqué au Maroc, qu'une fièvre violente s'empara de lui, anéantit ses forces et l'obligea à rester dans l'inaction. Pas une plainte ne s'échappa de ses lèvres, pas un gémissement ne sortit de sa poitrine brûlée par la fièvre. Il unissait ses souffrances physiques et morales aux souffrances de Notre-Seigneur sur la croix, et il disait, avec une entière soumission : « Que Votre Volonté soit faite ». Bientôt ses supérieurs, avertis par le Frère qui avait accompagné notre Saint, de l'état dans lequel il se trouvait, enjoignirent à Antoine de revenir en Portugal. Il obéit à la voix de ses Supérieurs, et, bien que dévoré encore par une fièvre brûlante, il monta sur le bateau qui devait l'éloigner pour toujours de cette terre d'Afrique, où il avait voulu faire entendre et faire connaître, au prix même de son sang, le Nom Sacré de Jésus. Le lendemain de son départ, une violente tempête s'éleva ; le bateau, après avoir été le jouet d'une rafale épouvantable, fut jeté bien loin de sa destination. Il aborda en Sicile.
Frère Antoine se rendit chez les Frères Mineurs de Messine, où il trouva un accueil cordial et empressé, et aussi le repos et les soins qui lui étaient nécessaires pour refaire ses forces brisées. En 1221, nous retrouvons Antoine au chapitre général, tenu encore par Saint François, à Sainte Marie des Anges. C'est à l'issue de ce chapitre général qu'Antoine demanda au frère Gratien, provincial de Bologne, de lui assigner un Couvent où il pût s'occuper uniquement à étudier la discipline régulière et Jésus crucifié. Gratien y consentit, l'emmena avec lui et lui désigna l'ermitage du mont Saint Paul, près de Bologne.
Là, dans une petite cellule taillée dans le roc et isolée, Antoine se livra tout entier à la méditation des Saintes Écritures, à la mortification des sens et à la contemplation du Sauveur Jésus. Vivant dans la simplicité au milieu des simples, il cachait sous des dehors faibles et humbles les grandes lumières qu'il recevait du Ciel. Dieu prépare toujours dans le secret les apôtres qui doivent répandre à grands flots sur le monde la vérité et l'amour. Dans cette solitude, plus près du Cœur Sacré de son Divin Maître, l'intelligence d'Antoine s'illuminait de toutes les clartés du Ciel, et son cœur ravi s'embrasait de plus en plus des flammes de la Charité Divine.
Après sa glorieuse résurrection, Notre Seigneur donna à Ses Apôtres et à Ses Disciples ses suprêmes encouragements et ses dernières instructions. C'est dans ces touchantes et solennelles entrevues, avant de monter au Ciel, qu'Il dit à Ses Apôtres : « comme cela était écrit, il fallait que le Christ souffrît, qu'Il ressuscitât le troisième jour, et qu'on prêchât en Son nom la pénitence et la rémission des péchés parmi toutes les nations, à commencer par Jérusalem. Vous êtes témoins de ces choses. Allez donc par tout le monde ; prêchez l'Évangile à tous les hommes. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; mais celui qui ne croira pas sera condamné ». Jésus leur promit ensuite le Saint Esprit, en disant : « Jean a baptisé dans l'eau, mais vous, vous serez baptisés dans le Saint Esprit ».
Après avoir vu le Sauveur monter au Ciel, les apôtres attendirent la réalisation de Ses promesses dans la solitude et dans la prière, et quand se leva l'aurore du jour de la Pentecôte, ils étaient tous réunis au Cénacle, et ils furent remplis de Saint Esprit. Au lendemain de ce jour, les apôtres, obéissant à leur Maître, se dispersèrent et s'en allèrent à la conquête des âmes. En quittant Jérusalem, s'ils avaient rencontré un centurion romain aux portes de la ville, et si cet officier leur avait demandé où ils allaient, ils auraient répondu : « Nous allons prêcher l'Évangile, prêcher la Divinité de Jésus-Christ et établir dans le monde la Religion du Divin Crucifié ; nous allons renverser les faux dieux et fonder l'Eglise contre laquelle ne prévaudront jamais les puissances de l'enfer ».
Assurément le Centurion aurait souri, en regardant ces hommes dont les épaules étaient à peine couvertes d'un méchant manteau, dont les pieds étaient nus et qui n'avaient à la main que le bâton du voyageur, et il se serait dit, en rentrant dans la ville, que la religion de l'Empire n'avait pas grand'chose à craindre de ces pauvres insensés. Le centurion se serait trompé, car ce sont ces insensés qui ont vaincu l'idolâtrie et fait luire la lumière de la vérité. La lutte entre la foi nouvelle et le vieux monde a été violente, et le sang a été répandu.
Pierre est mort crucifié, Paul a eu la tète tranchée, Étienne a été lapidé, André a souffert une mort cruelle, et des millions d'autres Martyrs sont tombés sous les coups des persécuteurs. Et tous sont morts pour Jésus-Christ, tous sont morts pour attester la vérité de la Religion et la Divinité de son Fondateur. Pendant trois siècles, l'Église notre Mère, aux prises avec l'idolâtrie, a été obligée de vivre cachée dans les catacombes ; et la main sur l'Autel du Sacrifice nouveau, la Croix de son Maître sur le cœur, elle répétait les paroles d'immortalité qui lui avaient été dites par le Christ, et elle ne cessait, malgré les tortures et les supplices, d'arracher les âmes aux ténèbres, de les régénérer dans les eaux baptismales, de revendiquer les droits de l'honneur et de la vertu et de prêcher la vraie liberté.
En parcourant les pages de l'histoire de l'Église et en voyant l'acharnement de ces longues et sanglantes persécutions, nous sommes tentés de crier aux Néron, aux Domitien, aux Décius et aux Dioclétien ce qu'un docteur de la Loi, nommé Gamaliel, disait aux Juifs : « Laissez faire ces hommes. Si leur œuvre ne vient pas de Dieu, elle tombera d'elle-même ; mais si elle vient de Dieu, vous ne pouvez l'arrêter et vous serez en danger de combattre le Seigneur lui-même13.
La persécution cessa avec l'édit de Milan, donné par Constantin en 313, mais la lutte ne fut pas terminée. De nouveaux ennemis, le schisme et l'hérésie, se dressèrent devant l'Eglise. Les conciles, les écrits des Pères de l'Église maintinrent dans son intégrité le dogme catholique. A travers tous les siècles, au milieu de toutes les agitations, des bouleversements et des révolutions des peuples, à travers le feu des idées, malgré des théories nouvelles ou dangereuses, subtiles ou pernicieuses, l'Eglise a gardé le précieux dépôt que Jésus lui avait confié. Aussi peut-elle répéter avec vérité les paroles que saint Paul adressait aux Hébreux : « Le Christ était hier, Il est aujourd'hui, et Il sera dans l'éternité ». L'Église, c'est Jésus-Christ continué. Elle était hier, elle est aujourd'hui, elle sera dans l'éternité.
Prières : Notre Père, je Vous salue, Si Quaeris, Trois Gloire soir au Père, suivis de l'invocation : « Saint Antoine de Padoue, priez pour nous ».
Si Quaeris
Vous cherchez des miracles ! Ecoutez :
Vaincue est la mort, détruite l'hérésie,
S'enfuient calamités, démons et épidémies,
Car, par saint Antoine, tous retrouvent la santé.
La mer s'apaise, les chaînes sont rompues ;
Jeunes gens et vieillards perclus
Retrouvent vigueur et objets perdus.
La misère cesse, le danger disparaît !
Vous qui avez reçu ses bienfaits
Dites-le de Padoue, sanctuaire de la Paix !
La mer s'apaise...
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
maintenant et toujours,
Dans les siècles des siècles. Amen
Oraison
O grand Saint Antoine, vous dont le cœur est si plein de bonté, et qui avez reçu de Dieu le don de faire des miracles, secourez-moi en ce moment, afin que, par votre assistance, j'obtienne la grâce que je demande (nommer la grâce), et que je puisse ainsi glorifier de plus en plus le Seigneur qui opère par vous de si grandes merveilles.
Dernière édition par Lumen le Lun 3 Juin 2013 - 19:09, édité 2 fois
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Re: Les Treize Mardis de Saint Antoine de Padoue
Un jour vint où Antoine dut s'arracher à cette solitude de Saint Paul qu'il aimait. Le Provincial lui ayant demandé de l'accompagner à Forli, où devaient avoir lieu les Ordinations, il s'y rendit avec quelques-uns de ses Frères. L'Ordination était toujours précédée d'examens, d'exercices spirituels et de conférences. Or, après une conférence, le Prédicateur ordinaire ayant fait défaut, le provincial, quelques historiens disent l'évêque, désigna Antoine pour prendre la parole. Il obéit et développa cette parole de l'Apôtre : « Le Christ s'est rendu pour nous obéissant jusqu'à la mort ». Sa parole fut d'abord simple et timide ; mais ensuite, se livrant tout entier aux inspirations de l'Esprit-Saint, elle revêtit un merveilleux caractère de grandeur et de force. L'auditoire était composé de Frères Mineurs, de Frères Prêcheurs et de Prêtres séculiers, et tous furent profondément touchés et émus jusqu'aux larmes.
C'est pourquoi le Frère Gratien crut de son devoir d'écrire à ce sujet à Saint François, pour lui rendre compte de ce qui s'était passé. A cette nouvelle, l'âme du Séraphique Fondateur tressaillit de bonheur et d'espérance ; il comprit qu'une nouvelle voie allait s'ouvrir devant son Ordre, qui porterait désormais sur la terre et au Ciel la triple couronne de la Sainteté, du Martyre et de la Science. C'est pourquoi il ordonna à Antoine de se livrer à l'étude de la théologie et d'évangéliser les peuples vers lesquels il serait envoyé. Nous allons bientôt suivre Saint Antoine dans ses courses apostoliques; mais examinons en ce moment, pour les admirer, les qualités que Dieu avait données à son serviteur pour la prédication.
« Qui doute, dit Louis de Grenade, que l'esprit de Charité, l'ardent désir de la Gloire de Dieu et du Salut des hommes ne soit le premier et le plus excellent maître de l'art de prêcher ? » Dans ces quelques paroles, nous trouvons le portrait, disons mieux, l'âme de Saint Antoine. Pénétrez, en effet, dans cette âme et vous y trouverez une immense Charité et un désir insatiable du Salut des hommes. Entendez-le lui-même, et vous saisirez dans ses paroles un reflet de cette âme apostolique : « Un bon prédicateur, dit-il, doit avoir toujours dans l'esprit un mémorial de la Passion de Notre Seigneur Jésus Christ. C'est Lui qu'il doit désirer et chercher, et alors le Verbe de Dieu, le Verbe de la Paix et de la Vie, le Verbe de la Grâce et de la Vérité descendra en lui ».
A ces qualités intérieures Antoine ajoutait des manières pleines d'aisance, quoique simples et modestes, qui prévenaient en sa faveur. Sa voix était forte et agréable, et par des tons variés, il savait s'insinuer dans l'âme des auditeurs, les émouvoir et les ravir. Versé dans la connaissance des saintes Écritures, Antoine avait l'heureux secret de les appliquer avec justesse aux différents sujets qu'il traitait. Il parlait avec une onction admirable ; la Charité de son cœur passait dans sa parole et allait, comme un trait brûlant, enflammer tous les cœurs. En même temps, sa parole était simple et à la portée de toutes les intelligences, et pour se faire mieux comprendre, il empruntait le plus souvent ses comparaisons à la nature aimée et connue des peuples auxquels il s'adressait : « L'âme de l'homme est une vigne, disait-il ; l'âme, pour produire des fruits de vertu, a besoin d'une culture attentive et continuelle, comme la vigne pour produire des fruits délicieux. Le bois de la vigne ne peut servir à aucun usage, de sorte que, s'il est inutile et desséché, il n'est propre qu'à être brûlé ; l'homme vide de bonnes pensées et de bonnes actions sera la proie du feu éternel ».
Lorsque Saint Antoine s'élevait à l'enseignement dogmatique, sa parole devenait comme un écho de la parole divine, et l'on entendait les prophètes et les évangélistes eux-mêmes. Après ce rapide aperçu et cette étude trop succincte de la prédication d'Antoine en elle-même, nous allons le voir porter la parole devant les auditoires les plus divers, dans les pays les plus étrangers les uns aux autres, au milieu des impies, des indifférents et des hérétiques, et toujours avec le même succès. On a pu dire avec raison dans une circonstance célèbre : « Pierre a parlé par la bouche du pape Agathon » ; ne pourrions-nous pas dire aussi avec quelque raison : « L'Esprit-Saint parlait par la bouche d'Antoine » ?
Prières : Notre Père, je Vous salue, Si Quaeris, Trois Gloire soir au Père, suivis de l'invocation : « Saint Antoine de Padoue, priez pour nous ».
Si Quaeris
Vous cherchez des miracles ! Ecoutez :
Vaincue est la mort, détruite l'hérésie,
S'enfuient calamités, démons et épidémies,
Car, par saint Antoine, tous retrouvent la santé.
La mer s'apaise, les chaînes sont rompues ;
Jeunes gens et vieillards perclus
Retrouvent vigueur et objets perdus.
La misère cesse, le danger disparaît !
Vous qui avez reçu ses bienfaits
Dites-le de Padoue, sanctuaire de la Paix !
La mer s'apaise...
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
maintenant et toujours,
Dans les siècles des siècles. Amen
Oraison
O grand Saint Antoine, vous dont le cœur est si plein de bonté, et qui avez reçu de Dieu le don de faire des miracles, secourez-moi en ce moment, afin que, par votre assistance, j'obtienne la grâce que je demande (nommer la grâce), et que je puisse ainsi glorifier de plus en plus le Seigneur qui opère par vous de si grandes merveilles.
Antienne composée par Saint Bonaventure en constatant que
la langue de Saint Antoine était restée intacte dans le tombeau (1263)
O langue bénie, qui as toujours loué Dieu et qui as enseigné à le bénir, nous voyons maintenant de quel mérite tu as été devant le Seigneur.
Priez pour nous, saint Antoine,
afin que nous devions dignes des promesses de Jésus-Christ.
Prions
Dieu tout-puissant, qui seul faites des prodiges et des miracles, qui avez préserve de la corruption du tombeau la langue de saint Antoine, votre confesseur, accordez-nous, nous vous en prions, par ses mérites et à son exemple, de vous bénir et de vous louer toujours. Ainsi soit-il.
Dernière édition par Lumen le Lun 3 Juin 2013 - 19:11, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: Les Treize Mardis de Saint Antoine de Padoue
Nous avons vu que Saint François d'Assise, après avoir appris du Provincial de Bologne l'effet produit par l'improvisation du Frère Antoine à Forli, avait voulu que cette lumière de son ordre fût mise au grand jour pour le bien des âmes et l'honneur de l'Église. Antoine fut donc envoyé à Montpellier pour y enseigner la théologie et se livrer à la prédication. Ce fut dans cette ville qu'eut lieu le miracle qui a fait choisir Saint Antoine comme le patron des choses perdues.
Pour être utile à ses pieux disciples, pour faire pénétrer profondément dans les âmes les enseignements des Saintes Écritures, le maître zélé avait composé le commentaire des Psaumes. Or, il advint qu'un novice, peu disposé et peu porté à la vie cénobitique, songea à quitter le Couvent. Avant de partir, pendant la nuit, il déroba à son maître ce manuscrit auquel celui-ci paraissait attacher un grand prix. Cela fait, il disparut furtivement. Dès le matin, Antoine s'aperçut que son livre lui avait été enlevé, et il se mit en prières, plein de confiance en Dieu. Quelques heures après, le novice rentrait repentant et remettait à Antoine son manuscrit. Dieu voulait montrer ainsi, d'une manière éclatante, que son saint serviteur, qui avait ressenti la peine d'avoir perdu un objet qui lui était utile, serait heureux de répondre à l'appel de ceux qui se trouveraient dans le même cas. Et le peuple chrétien l'a compris, et depuis de longs siècles, il a toujours demandé à saint Antoine de lui rendre les objets perdus. Les preuves surabondent, et les Bollandistes citent des faits nombreux de faveurs de cette nature obtenues par une prière adressée à saint Antoine.
En 1225, c'est à Toulouse que notre Saint fut envoyé par le chapitre général. Cette ville, où l'hérésie albigeoise, grâce à la complicité de ses comtes, avait pu se développer à l'aise, cette ville, qui avait été un foyer d'erreur et un fléau pour tout le Midi de la France, était loin d'être guérie ou d'être revenue à la vérité, au moment où Saint Antoine entra dans ses murs. Les hérétiques étaient nombreux ; mais notre Saint, animé de l'Esprit de Dieu, se trouva heureux d'avoir à travailler ce champ désolé du Père de famille. Il multiplia ses prières et ses mortifications, et en même temps il battit sans cesse en brèche l'hérésie, il fit entendre sa voix d'apôtre dans ses nombreuses prédications ou dans ses conférences. Son zèle produisit des fruits merveilleux et arracha un grand nombre d'âmes à l'erreur albigeoise, et par conséquent à l'enfer.
Un jour, notre Saint, obéissant à l'inspiration de Dieu, démontra par un miracle la vérité, la réalité de la présence de Notre Seigneur Jésus-Christ sous les voiles eucharistiques. « Je voudrais voir, disait un hérétique à Saint Antoine, dans une réunion publique, je voudrais voir pour croire. Montrez-moi, non par vos arguments qui s'adressent à l'intelligence, mais par un fait qui parle aux yeux, que Jésus-Christ, ainsi que vous le soutenez et l'affirmez, est réellement présent dans l'Eucharistie. Alors j'abandonnerai mes doctrines ».
Antoine, sachant bien que Dieu se sert des humbles pour faire éclater sa puissance et faire briller la vérité, sachant aussi qu'il pouvait tout en celui qui le fortifiait, accepta les conditions de l'hérétique. Trois jours après, sur la place publique, au milieu d'un immense concours d'hérétiques et de Catholiques, l'Albigeois amena une mule, de laquelle on avait soigneusement éloigné toute nourriture depuis le jour où Antoine avait accepté de prouver la présence réelle de Notre Seigneur. De son côté, Saint Antoine, modeste et recueilli, apparut portant dans ses mains le Dieu caché sous les espèces du Pain. A cette vue, le silence s'établit, et l'anxiété, qui rendait les bouches muettes, fut grande du côté des hérétiques, tandis que les catholiques priaient avec ferveur, demandant à Dieu d'intervenir dans ce débat solennel. L'hérétique offrit de l'avoine à la mule, qui était à jeun depuis trois jours ; elle refusa d'y toucher, tandis qu'Antoine rayonnant, portant dans son regard l'amour et la foi qui l'animaient, disait d'une voix forte : « Au nom de ton Créateur que je porte véritablement dans mes mains, je t'ordonne, ô bête privée de raison, de te prosterner devant Lui ». Aussitôt l'animal plia les genoux devant la Sainte Hostie et baissa la tête. L'hérétique fut convaincu et comme il l'avait promis, il se convertit. Beaucoup d'hérétiques suivirent son exemple.
Plusieurs historiens placent ce miracle à Bourges, mais nous croyons qu'il fut accompli à Toulouse. C'est le sentiment adopté par la plupart des historiens récents. Peut-être ce miracle a-t-il été accompli deux fois, à Toulouse d'abord, et à Bourges ensuite.
De Toulouse, Saint Antoine se rendit au Puy-en-Velay. Là, les courses furent longues, difficiles et périlleuses au milieu des montagnes où le Saint allait à la recherche des brebis égarées pour les ramener au bercail ; mais aussi là, les prédications, les exhortations, principalement dans la campagne, portèrent les plus heureux fruits et réconfortèrent le cœur de l'infatigable missionnaire.
Nous retrouvons ensuite Saint Antoine à Bourges où il fit entendre sa parole apostolique devant les Pères du Concile réuni en 1225. Un jour, prêchant dans les environs de la ville et en plein air, parce que l'enceinte de l'église était trop petite pour contenir la foule avide de l'entendre, tout à coup un orage effrayant se forma dans le ciel. Des éclairs sillonnaient la nue sombre, le tonnerre grondait et de larges gouttes de pluie commençaient à tomber. Antoine rassura son auditoire, adressa à Dieu une prière, et l'orage respecta la place occupée par ceux qui écoutaient la parole de Dieu. Partout ailleurs, autour de la ville, l'orage avait formé des torrents. Ce miracle est confirmé par les Bollandistes. Puis c'est à Limoges et dans tout le pays Limousin que nous suivons notre Saint, toujours prêchant, faisant des miracles et convertissant les pécheurs et les hérétiques.
Le voici enfin à Brive. « Ce fut dans un rocher proche de Brive que Dieu le guida, dit un de ses historiens, et c'est là qu'il se retira comme un solitaire doux, mortifié, humble, agissant. Si Saint Antoine quittait sa chère solitude, c'était pour aller à Brive visiter ses frères, chanter avec eux les louanges du Seigneur et pour les soulager dans leurs nécessités temporelles et spirituelles ».
Dans cette grotte, il n'avait d'autre lit, qu'un trou qu'il avait creusé lui-même dans le rocher. La Croix de son Divin Sauveur lui tenait lieu de tout. Il restait de longues heures et souvent des nuits entières dans le ravissement que lui causait la contemplation de la Bonté, de la Miséricorde et de l'Amour de Notre Seigneur. En union intime et continuelle avec le Sauveur, il obtenait par ses prières et ses actes d'amour des grâces de conversion pour les âmes. Or, il advint que l'ennemi du genre humain, furieux de se voir réduit à l'impuissance, furieux de constater ses nombreuses défaites en comptant les nombreuses âmes qui lui échappaient grâce aux efforts et aux prières du saint missionnaire, apparut tout à coup, dans cette grotte de Brive, au grand serviteur de Dieu et osa porter sa main sur lui. Un cri s'échappa des lèvres, ou plutôt du cœur d'Antoine : « O ma Glorieuse Souveraine ! » Soudain le démon s'enfuit, et la Sainte Vierge se montra à Saint Antoine avec l'Enfant-Dieu, et cette douce apparition inonda son âme d'un bonheur tout céleste. O grotte bénie ! Solitude longtemps ignorée et cachée, vous êtes devenue un lieu de pèlerinage, fécond en faveurs et en miracles, parce que vous avez vu les extases d'un grand Saint, ses luttes et ses victoires, et parce que vos parois ont été inondées de la lumière céleste qui s'échappait du Visage de Jésus et de Sa Très Sainte Mère !
Saint Antoine, ayant reçu l'honneur du Sacerdoce, s'approchait de l'Autel de l'immolation avec la plus tendre piété et avec la Foi la plus vive et la plus profonde. Il accomplissait le Sacrifice Divin avec l'amour le plus ardent qu'une créature humaine puisse avoir dans le cœur. Il regardait l'Autel, et l'Autel c'est le Calvaire ; il tenait entre ses mains consacrées la Sainte Victime, et cette Victime, c'est Jésus-Christ, Fils de Dieu fait homme pour le Salut du monde. Sans nous arrêter davantage aux sentiments qui devaient envahir et remplir l'âme de notre Saint au moment de l'immolation non sanglante accomplie sur l'Autel, sans chercher à entendre les colloques intimes de son âme avec son Seigneur, sans le contempler dans ses extases et dans ses ravissements d'amour, retrempons notre Foi et ravivons notre Charité en méditant sur le mystère auguste de Jésus-Christ dans la Très Sainte Eucharistie.
La veille de sa mort, le Divin Sauveur rassembla dans le Cénacle les Apôtres pour célébrer la Pâque prescrite par Moïse et manger l'agneau pascal. A la fin du repas, Il se leva, et pour donner à ceux qui devaient être ses continuateurs une leçon d'humilité, d'obéissance et de charité, Il leur lava les pieds. Cela fait, Notre Seigneur se remit à table, prit du pain dans Ses mains saintes et sacrées, le bénit, le rompit et le donna à Ses Apôtres en disant : « Prenez et mangez, ceci est Mon Corps ». Il prit ensuite la coupe, qui contenait du vin, et l'ayant béni, il la donna de même à ses apôtres, en disant : « Prenez et buvez, ceci est Mon Sang, le Sang de la nouvelle alliance, qui sera répandu pour la rémission des péchés ». Il ajouta aussitôt ces paroles, qui étaient à la fois un ordre et une délégation de Sa puissance : « Faites ceci en mémoire de Moi ».
Le doute n'est pas possible, car les Paroles du Seigneur Jésus sont d'une clarté et d'une précision incomparables ; le doute n'est pas possible, et le pain est changé en Corps du Seigneur et le vin est changé en Son Sang. « Prenez et mangez, prenez et buvez, ceci est Mon Corps, ceci est Mon Sang ». Le doute n'est pas possible, car Jésus donne à Ses Apôtres et, en leurs personnes, à tous leurs successeurs le pouvoir de faire ce qu'Il vient de faire Lui-même, en sorte que dans nos Tabernacles, dans nos Ciboires, sur nos Autels se trouve Jésus-Christ, notre Sauveur; en sorte que c'est Vous, ô Christ béni, que nous recevons dans la Sainte Communion.
Et ce miracle, opéré la veille du jour où Jésus devait être immolé, avait été annoncé par lui, un an avant sa mort. Après avoir multiplié cinq pains et nourri ainsi, dans le désert, cinq mille hommes, le Sauveur dit à cette multitude : « Je suis le Pain vivant, descendu du Ciel ; celui qui mange Ma Chair et boit Mon Sang aura la vie éternelle. »
Entendons l'apôtre Saint Paul écrivant aux Corinthiens. « J'ai reçu du Seigneur l'enseignement que je vous ai transmis, à savoir que dans la nuit même où il devait être livré, le Seigneur Jésus prit du pain, le bénit et dit : « Prenez et mangez, ceci est Mon Corps qui sera livré pour vous ». Entendons Saint Cyrille, évêque de Jérusalem : « Et puisque le Seigneur a dit lui-même avec tant d'énergie : « Ceci est Mon Sang », qui osera douter que là n'est point son sang ? » Entendons Saint Augustin, l'une des gloires et l'une des plus éclatantes lumières de l'Église : « O sainte et redoutable dignité des prêtres, s'écrie-t-il, c'est en vos mains, comme dans le Sein de la Vierge Marie, que le Fils de Dieu s'incarne ». Entendons saint Thomas d'Aquin, qui chante, en des accents suaves et pénétrants, les merveilles de l'Eucharistie. « Le Pain des anges devient le Pain des hommes. O chose admirable ! Le pauvre, l'esclave et le délaissé se nourrissent du Corps du Seigneur ». Et depuis Saint Thomas jusqu'à nos jours, toutes les générations, mais les générations qui cherchent Dieu, qui marchent devant Sa Face dans la simplicité de leur cœur et dans la grandeur de leur Foi, n'ont cessé de dire et de chanter ces paroles échappées à l'âme toute frémissante d'amour du docteur angélique : « O Hostie Sainte ! Hostie qui nous donnes le Salut, qui nous ouvres la porte du ciel, sois notre force et notre appui ».
Assistons donc au sacrifice de nos autels avec une foi vive. Suivons, pendant les cérémonies liturgiques, .suivons en pensée le divin Sauveur dans les principales circonstances de sa Passion douloureuse, rendons-lui nos devoirs d'adoration, d'expiation et d'action de grâces, et aimons à le recevoir souvent dans la sainte Communion. Gravons dans notre mémoire et dans notre cœur ces paroles de saint François de Sales : « Ceux qui cherchent un prétexte ou une excuse pour se tenir éloignés de l'usage fréquent du Pain des anges ressemblent à ces convives invités, dont parle la parabole de l'Evangile, et qui, avec toutes leurs excuses, en apparence plausibles, s'attirent néanmoins la colère du Père de famille. »
Prières : Notre Père, je Vous salue, Si Quaeris, Trois Gloire soir au Père, suivis de l'invocation : « Saint Antoine de Padoue, priez pour nous ».
Si Quaeris
Vous cherchez des miracles ! Ecoutez :
Vaincue est la mort, détruite l'hérésie,
S'enfuient calamités, démons et épidémies,
Car, par saint Antoine, tous retrouvent la santé.
La mer s'apaise, les chaînes sont rompues ;
Jeunes gens et vieillards perclus
Retrouvent vigueur et objets perdus.
La misère cesse, le danger disparaît !
Vous qui avez reçu ses bienfaits
Dites-le de Padoue, sanctuaire de la Paix !
La mer s'apaise...
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
maintenant et toujours,
Dans les siècles des siècles. Amen
Oraison
O grand Saint Antoine, vous dont le cœur est si plein de bonté, et qui avez reçu de Dieu le don de faire des miracles, secourez-moi en ce moment, afin que, par votre assistance, j'obtienne la grâce que je demande (nommer la grâce), et que je puisse ainsi glorifier de plus en plus le Seigneur qui opère par vous de si grandes merveilles.
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Re: Les Treize Mardis de Saint Antoine de Padoue
Dans les premiers jours d'octobre 1226, Antoine apprit la mort de Saint François d'Assise. Assurément, au premier moment, la perte que faisait l'Ordre des Frères mineurs dut lui paraître bien grande, et de même que Jésus pleura devant le tombeau de son ami Lazare, de même Antoine dut laisser couler ses larmes sur cette tombe qui venait de se fermer. Mais bientôt il contempla le Saint Patriarche dans la gloire, il le vit au milieu des Anges et des Saints du Seigneur, auprès de son Divin Sauveur qu'il avait tant aimé, et il sentit alors une joie sainte et divine pénétrer dans son cœur. François d'Assise n'était plus, mais son esprit vivait toujours dans ses fils ; le Saint stigmatisé n'était plus, mais ses plaies, devenues glorieuses, restaient une prédication pour tous ses fils spirituels et devaient leur parler de la Croix, de l'amour des souffrances et de l'immolation pour Jésus-Christ ; l'amant de la Pauvreté n'était plus, mais ses enseignements restaient, et à l'oreille des frères, au fond de leur âme, devaient retentir sans cesse ces sublimes paroles de leur Père aimé et vénéré :
« Seigneur, ayez pitié de moi et de Madame la Pauvreté ! Voici qu'elle est assise sur le fumier, elle qui est la Reine des vertus. C'est elle qui Vous reçut dans l'étable et dans la Crèche, et qui, Vous accompagnant tout le long de la vie, prit soin que Vous n'eussiez pas où reposer la tête. Tandis que Votre Mère, à cause de la hauteur de la Croix, ne pouvait plus arriver jusqu'à Vous, en ce moment la Pauvreté Vous embrassa de plus près que jamais. Elle ne voulut point que Votre Croix fût travaillée avec soin, ni que les clous fussent en nombre suffisant, aiguisés et polis, mais elle n'en prépara que trois ; elle les fit durs et grossiers pour mieux servir les intentions de Votre Supplice. Et pendant que Vous mouriez de soif, elle eut soin qu'on vous refusât un peu d'eau, en sorte que ce fut dans les étroits embrassements de cette épouse que Vous rendîtes l'âme. Oh ! Qui n'aimerait pas Madame la Pauvreté ! »
La lettre qui donnait à Antoine la nouvelle de la mort de Saint François lui annonçait aussi que le chapitre général devait se réunir à Assise, six mois après, pour donner un successeur au Séraphique Patriarche dans le gouvernement de l'Ordre des Frères mineurs. Notre Saint dut donc prendre le chemin de la Provence pour se rendre en Italie. Il s'embarqua à Marseille, après avoir bénit une dernière fois la France, la patrie de ses ancêtres, et lui avoir dit adieu pour toujours. Ah ! disons-le maintenant. Antoine emportait de la France le plus doux souvenir. Non seulement il y avait converti des âmes, il y avait vaincu Satan, mais encore il y avait eu les plus suaves et les plus célestes consolations. Un soir, dans les environs de Limoges, il reçut l'hospitalité dans le castel du seigneur de Châteauneuf, et c'est là que Jésus l'attendait. Ce Divin Sauveur, sous la forme d'un Enfant, environné d'une éclatante lumière, s'approcha de Son serviteur qui priait, et l'humble Religieux reçut l'Enfant Dieu dans ses bras, et il y eut entre Jésus et Antoine un entretien que toute plume est impuissante à exprimer. Contemplez le tableau où le célèbre peintre espagnol Murillo a représenté cette apparition divine : Antoine semble triomphant dans sa modestie; chargé de son précieux fardeau, il paraît l'offrir à ceux qui le contemplent et leur dire : « Voyez et goûtez combien Jésus est doux ».
De Marseille, Antoine se rendit à Rome et il alla s'agenouiller aux pieds du Vicaire de Jésus-Christ. Le Pontife qui occupait alors la Chaire de Saint Pierre était Grégoire IX. Antoine fut chargé de prêcher le Carême aux pèlerins venus à Rome, et au moment des fêtes de Pâques, alors que de tous les points de l'Italie et de toutes les contrées de l'Europe de nombreux fidèles étaient accourus au Tombeau des Saints Apôtres, Antoine fit entendre la Parole de Dieu et le miracle de la Pentecôte se renouvela. Chacun des pèlerins entendit le Saint missionnaire dans la langue de son pays. Après cela, on comprend les conversions nombreuses qui suivirent ces prédications, et on comprend aussi le titre glorieux que le Pontife romain décerna à notre saint, quand il l'appela « l'Arche du Testament ». En quittant Rome, Antoine se rendit à Assise, où se tint le chapitre qui élut Jean Parenti comme général de l'ordre des Frères mineurs. A la fin du chapitre, Antoine fut nommé provincial de Bologne.
« Dès lors, il reprend sa croix de missionnaire et son bâton d'apôtre. Un nouveau champ est ouvert à son zèle brûlant. Il voit l'Italie aux prises avec l'hérésie, le relâchement des mœurs et les discordes politiques. Il se jette dans la mêlée avec une ardeur nouvelle. Les miracles continuent à marquer la trace de ses pas ». Le voici à Rimini. Le peuple est indifférent à sa voix et les cœurs sont endurcis et fermés. Antoine ne perd pas courage. Le sang rédempteur aura-t-il donc coulé en vain pour ces âmes, et deviendront-t-elles la proie de l'enfer? Non, non, notre saint ne peut se résoudre à les abandonner, et s'il faut un miracle pour les toucher et les convertir, il le fera avec la grâce de Dieu. Et, en effet, Antoine convoque les habitants de Rimini au bord de la mer, à l'embouchure de la Marecchia.
Les Fioretti racontent en ces termes leur miracle qui fut accompli en ce lieu : « Antoine se plaça entre le fleuve et la mer. Il commença à parler comme s'il prêchait de la part de Dieu aux poissons, et il dit : « Ecoutez la Parole de Dieu, vous, poissons de la mer et du fleuve, puisque les infidèles hérétiques dédaignent de l'entendre ». Dès qu'il eut parlé, les poissons accoururent en si grand nombre vers le rivage où était le saint, que jamais, dans cette mer et dans ce fleuve, on n'en avait vu une si grande quantité. Antoine leur adressa la parole, et comme les poissons donnaient des signes manifestes d'attention et de respect, il termina ainsi : « Béni soit Dieu éternel, parce que les poissons l'honorent mieux que ne font les hommes hérétiques, et les animaux sans raison écoutent mieux sa parole que les hommes infidèles ». A ce miracle, continuent les Fioretti, le peuple de la cité fut ému, et tous se jetèrent aux pieds de Saint Antoine pour entendre sa parole ». Les hérétiques se convertirent, les âmes s'ouvrirent à la lumière divine, les cœurs s'élevèrent à Dieu sous la parole inspirée de l'apôtre.
A la vue de ces prodiges, l'enfer frémit et il inspira les pensées les plus noires et les desseins les plus criminels aux sectaires qui avaient résisté à la grâce de Dieu. Quelques-uns d'entre eux attentèrent aux jours de notre saint; ils l'invitèrent à dîner sous prétexte de controverse, et lui firent servir un plat empoisonné. Antoine lut dans leur âme la noirceur de leur projet, et faisant le signe de la croix, il mangea ce qu'on lui présentait et n'en éprouva aucun mal. Ce miracle fut suivi de nouvelles et nombreuses conversions.
En quittant Rimini, Antoine alla sur les côtes d'Illyrie et visita Goritz, Gémona et Conégliano. La fondation du couvent de Gémona fut marquée par un célèbre miracle. Comme notre saint travaillait au milieu des ouvriers, il aperçut un paysan qui conduisait une charrette et il lui demanda de l'aider à transporter quelques briques : « Impossible, dit l'homme avec une feinte tristesse, je transporte un mort ». Le prétendu mort n'était autre que son fils endormi dans la charrette. Antoine n'insista pas, et le charretier s'étant éloigné se mit en devoir d'éveiller le jeune homme pour lui raconter la plaisante aventure. Quelle ne fut pas son épouvante, quand, après avoir secoué son fils à plusieurs reprises, le paysan s'aperçut qu'il était mort. N'écoutant que sa douleur et son désespoir, il abandonna sa charrette et revint sur ses pas: Il se prosterna devant Antoine, et avouant son mensonge, avec larmes, il le conjura de lui rendre son enfant. Antoine, ému et touché d'une vive compassion à la vue d'une telle douleur et d'un tel repentir, se rendit auprès de la charrette, pria quelques instants, fit le signe de la croix sur le cadavre et le rendit à la vie.
Et maintenant, ô Antoine ! faites entendre la parole de Dieu à Trévise et à Venise, répandez votre zèle de missionnaire à Florence et à Milan, gagnez des âmes à Jésus-Christ partout où vous passez, montrez la puissance de Dieu par vos miracles, mais réservez les forces de vos derniers jours, l'ardeur apostolique de vos dernières années pour cette ville, heureuse entre toutes de vous posséder, pour cette ville qui doit être votre seconde patrie, pour Padoue, qui sera glorieuse par vous, ô Antoine ! Puisqu'elle doit être la gardienne de votre tombeau.
Prières : Notre Père, je Vous salue, Si Quaeris, Trois Gloire soir au Père, suivis de l'invocation : « Saint Antoine de Padoue, priez pour nous ».
Si Quaeris
Vous cherchez des miracles ! Ecoutez :
Vaincue est la mort, détruite l'hérésie,
S'enfuient calamités, démons et épidémies,
Car, par saint Antoine, tous retrouvent la santé.
La mer s'apaise, les chaînes sont rompues ;
Jeunes gens et vieillards perclus
Retrouvent vigueur et objets perdus.
La misère cesse, le danger disparaît !
Vous qui avez reçu ses bienfaits
Dites-le de Padoue, sanctuaire de la Paix !
La mer s'apaise...
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
maintenant et toujours,
Dans les siècles des siècles. Amen
Oraison
O grand Saint Antoine, vous dont le cœur est si plein de bonté, et qui avez reçu de Dieu le don de faire des miracles, secourez-moi en ce moment, afin que, par votre assistance, j'obtienne la grâce que je demande (nommer la grâce), et que je puisse ainsi glorifier de plus en plus le Seigneur qui opère par vous de si grandes merveilles.
Seigneur, gloire à vous qui inondez vos saints de joie; vous êtes la récompense des vaillants et vous vous donnez à Antoine comme prix de ses travaux.
Antoine, homme admirable, vous avez, durant votre vie, reçu, comme gage de la gloire qui vous était réservée, le Christ Jésus dans vos bras.
Après votre dernier soupir, on s'agite avec raison, autour de vos restes, dont la possession est une gloire et un honneur.
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Re: Les Treize Mardis de Saint Antoine de Padoue
La vidéo avec la prière mise en ligne sur l'intervention du mercredi 24 avril 12 h 10 est magnifique et d'ailleurs tout ce post est très beau, les textes, les images etc..
carine- Gloire à toi Seigneur Jésus-Christ
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Re: Les Treize Mardis de Saint Antoine de Padoue
Antoine arriva à Padoue au commencement du carême de l'année 1228. Aussitôt il se mit à l'œuvre. Des âmes,
des âmes ! Il lui faut des âmes à sauver. Durant les prédications de la station quadragésimale, il ne cessa de
répandre sur son auditoire, chaque jour plus nombreux, les trésors de foi et d'amour qui remplissaient son âme.
Le plus grand miracle qu'Antoine opéra à Padoue, dit l'un de ses récents historiens, fut la transformation de
cette cité mondaine. Le succès de sa parole fut immense ; les églises ne suffisaient pas à contenir son
auditoire, qui compta jusqu'à trente mille hommes. On se mettait en route dès minuit pour arriver à temps
au sermon. Toute la vie de la population semblait se concentrer sur un seul point, la prédication d'Antoine,
et, dans l'espace d'un mois, la vieille cité fut transformée.
« Un jour, dit l'auteur de la Vie Anonyme, cité par Mgr Ricard, un jour Antoine fut plus éloquent qu'à
l'ordinaire, et un de ses auditeurs se sentit bouleversé par sa parole. Or, quand il se présenta devant
le Saint pour accuser ses péchés, il poussait de si profonds soupirs et de tels sanglots coupaient sa
voix, qu'il lui fut impossible de proférer un seul mot. Le Bienheureux lui conseilla alors de mettre ses
fautes par écrit. Le pénitent obéit ; mais, quand l'Homme de Dieu tint le papier en main, l'écriture avait
disparu, et le parchemin était aussi net que si on n'y avait jamais tracé aucun écrit ».
A ces prodiges s'ajoutaient d'autres prodiges ; à ces miracles succédaient d'autres miracles. C'est une mère qui présente au Saint son enfant paralytique et qui le voit aussitôt marcher et courir comme les enfants de son âge ; c'est un père qui met sous les yeux d'Antoine sa fille, en proie à de fréquentes crises d'épilepsie, et qui a le bonheur de la voir radicalement guérie ; c'est une bande de douze brigands qui se convertit tout entière à la première prédication.
Enfin, car il n'est pas possible de citer tous les miracles, tant ils sont nombreux, un jeune homme va trouver Saint Antoine et lui avoue qu'il a frappé sa mère et qu'il l'a renversée d'un coup de pied. Un cri d'indignation s'échappe du cœur du Saint, et il dit au coupable, avec l'accent du reproche : « Un pied qui a frappé sa mère mériterait d'être coupé ». Le jeune homme, qui était violent et emporté et de plus, simple et grossier, prit ces paroles à la lettre, et, rentré chez lui, il coupa son pied d'un coup de hache. A cette vue, sa mère poussa des cris de désolation et de douleur ; elle alla trouver Antoine et l'accabla de reproches pour avoir donné une si horrible pénitence à son fils. Le Saint ne dit mot ; mais, sortant avec la pauvre femme, il l'accompagna jusqu'à sa demeure. Là, il prit le pied amputé et sanglant, le rapprocha de la jambe, et toute trace de la blessure disparut. Jamais l'action directe sur les âmes ne s'était fait sentir, depuis les temps apostoliques, aussi vivement et aussi efficacement, tant par les prédications que par les miracles qu'Antoine semait sur son passage, et Padoue était revenue à la vertu et à la foi. « La vigne du Seigneur y était en pleine sève », dit Saint Bonaventure.
Après cette station si fructueuse à Padoue, Antoine se rendit à Bologne, où il arriva dans l'été de 1228. Il évangélisa encore un grand nombre de villes, fonda plusieurs couvents, prêcha le carême à Florence, visita Mantoue et sema partout sur sa route les conversions et les miracles. Il s'achemina ensuite vers Assise, où il assista, en 1230, à la Translation du corps de Saint François. Au lendemain de cette fête triomphale, les Frères Mineurs se réunirent en assemblée capitulaire, et Antoine abdiqua humblement ses fonctions de Provincial. Ce fut alors que le nouveau général permit au Bienheureux de choisir le lieu de sa résidence. Sans hésiter, il désigna Padoue. Il avait été l'apôtre de cette ville et il le sera encore; mais, ce que nous ne pouvons passer sous silence, c'est qu'il en fut aussi le libérateur.
A cette époque, le Nord de l'Italie tremblait au nom redouté d'Ezzelino de Romano, le féroce lieutenant de l'empereur Frédéric II. Déjà Padoue voit à ses portes ce terrible adversaire ; déjà Vérone a été prise d'assaut ; déjà Castel-Fonte est tombé au pouvoir du cruel vainqueur ; tout est mis à feu et à sang. Les habitants de Padoue se placent sous la protection d'Antoine et lui demandent de les sauver. Le saint se dévoue pour ses chers Padouans, et il part pour Vérone, où se trouvait le barbare gouverneur. L'humble religieux est admis en sa présence.
Alors, fort de la puissance et de l'autorité de Dieu dont il est le ministre, vengeur de l'innocence qui a été foulée aux pieds, de la justice qui a été insultée, de la loi divine et de la morale publique qui ont été méprisées, il laisse déborder de son âme les flots de sa sainte indignation, et il adresse au gouverneur impérial ces foudroyantes paroles : « Tigre cruel, jusqu'à quand verseras-tu le sang innocent, le sang des chrétiens ? Le glaive du Seigneur, sache-le, est suspendu sur ta tête. Songe au jour du jugement qui approche. Le châtiment sera terrible ». En entendant ces mots, le tyran se trouble ; il tremble, et, effrayant de pâleur, « il se prosterne, dit le Liber miraculorum, aux pieds de l'homme de Dieu, et, au milieu de la surprise de tous les assistants, il avoue ses péchés et promet de se corriger, conformément aux conseils du frère ». Sauveur de Padoue, béni de tous les habitants, Antoine parut dans la chaire au début du carême de 1231. Ce devait être le dernier chant du cygne.
« Antoine le savait et ne le disait pas, observe le chroniqueur, de peur d'affliger ses Frères. Mais tous en avaient comme un pressentiment, ajoute Mgr Ricard. Jamais il n'avait mieux parlé. On eût dit le Sauveur Jésus, à son dernier soir, quand il épancha son cœur en ce magnifique discours de la Cène, testament et mémorial de l'amour d'un Dieu. Jamais non plus les prodiges ne naquirent plus empressés sous ses pas, obéissant à la voix du missionnaire, déjà frappé à mort par l'excès de charité et les efforts surhumains de son zèle ». Ce Carême de l'année 1231 fut pour Antoine un vrai triomphe au milieu de miracles innombrables. C'est la fin de la moisson, et la récolte a dépassé toutes les espérances. L'heure vient où l'ouvrier diligent et vaillant va recevoir sa récompense et entrer dans le repos éternel.
Lorsque nous regardons l'image de Saint Antoine de Padoue, nous le voyons vêtu d'une robe sombre, qu'une corde serre à la ceinture. Ce sont là les livrées de la pénitence. De plus, notre Saint a les pieds nus, et sa tête rasée ne conserve que la couronne monacale. C'est ainsi qu'il nous prêche la mortification des sens, le mépris de la mollesse et des plaisirs, le détachement des choses de la terre, l'oubli de soi-même et le dédain pour tout ce qui est passager, futile et vain. En effet, l'homme est-il quelque chose par son corps ? Allez dans les nécropoles comme dans les plus humbles cimetières, faites ouvrir les tombes des grands de la terre et les cercueils des plus inconnus des hommes, et voyez ce qui reste du corps après quelques années et quelquefois après quelques mois seulement. Ce n'est donc pas par ce côté que l'homme a une valeur, et voilà pourquoi les saints ont toujours montré. pour le corps très peu de préoccupation.
Ce qui fait l'homme, c'est son être moral, c'est son être pensant et voulant, c'est le principe de toute action, c'est l'âme. Or, comme l'âme est enfermée, emprisonnée dans le corps qu'elle anime, elle est exposée à subir ses exigences, à descendre dans des régions où la matière est souveraine, à déchoir par conséquent, puisqu'elle est esprit. L'âme ne doit pas se matérialiser, c'est-à-dire n'avoir plus de pensées que pour les choses de la terre, de volonté et de désir que pour ce qui est bas et grossier ; mais au contraire, elle doit spiritualiser le corps, c'est-à-dire l'élever au-dessus des vulgaires préoccupations du bien-être, le maîtriser par les mortifications et le dompter par la souffrance ; en un mot, elle doit pratiquer en lui et avec lui la vertu de pénitence. Et c'est cette vertu qui se manifeste par les dehors si pauvres de Saint Antoine.
De plus, la pratique de cette vertu rapproche davantage l'homme de son Divin Modèle, car Jésus-Christ a été pauvre et il a souffert, et c'est sur la Croix qu'il attend ceux qui l'aiment, c'est au sommet du Calvaire qu'il faut arriver par un chemin difficile et pénible, quand on veut imiter le Divin Sauveur. En d'autres termes, l'immolation de soi-même par amour pour Jésus-Christ, voilà le but que les Saints ont atteint et pleinement réalisé par la vertu de pénitence.
Prières : Notre Père, je Vous salue, Si Quaeris, Trois Gloire soir au Père, suivis de l'invocation : « Saint Antoine de Padoue, priez pour nous ».
Si Quaeris
Vous cherchez des miracles ! Ecoutez :
Vaincue est la mort, détruite l'hérésie,
S'enfuient calamités, démons et épidémies,
Car, par saint Antoine, tous retrouvent la santé.
La mer s'apaise, les chaînes sont rompues ;
Jeunes gens et vieillards perclus
Retrouvent vigueur et objets perdus.
La misère cesse, le danger disparaît !
Vous qui avez reçu ses bienfaits
Dites-le de Padoue, sanctuaire de la Paix !
La mer s'apaise...
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
maintenant et toujours,
Dans les siècles des siècles. Amen
Oraison
O grand Saint Antoine, vous dont le cœur est si plein de bonté, et qui avez reçu de Dieu le don de faire des miracles, secourez-moi en ce moment, afin que, par votre assistance, j'obtienne la grâce que je demande (nommer la grâce), et que je puisse ainsi glorifier de plus en plus le Seigneur qui opère par vous de si grandes merveilles.
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Re: Les Treize Mardis de Saint Antoine de Padoue
En approchant de la fin, il nous semble que nous montons, que nous arrivons dans une région sereine où ne se font plus entendre les échos du monde. En effet, nous avons fait route avec un Saint, et un Saint s'élève sans cesse vers Dieu, et chaque pas de sa vie est un pas en avant vers les sommets resplendissants du Tabor. Après les labeurs dont nous avons parlé, sachant bien que l'heure n'était pas éloignée où il devait quitter la vie d'ici-bas, Antoine voulut se retirer dans la solitude pour entretenir dans son cœur un foyer plus intense d'amour de Dieu, pour contempler encore dans ses méditations les perfections divines, avant d'aller se plonger dans cet océan sans bornes et sans rivages.
Il demande à son Provincial la permission de se retirer à deux milles de Padoue, à Campo San Pietro, où un ami de l'ordre des Frères Mineurs le reçut avec bonheur et lui donna toute autorisation de choisir le lieu de sa retraite. Ce fut au fond d'un bois, sur le tronc et au milieu des branches d'un noyer séculaire qu'Antoine s'installa pour commencer à se séparer du monde. Comme il avait avec lui deux de ses frères, le Frère Luc et le Frère Roger, le gentilhomme de Campo San Pietro fit construire trois sortes de cabanes sur la puissante ramure de l'arbre géant. « Dans cette cellule, dit l'un des biographes du Saint, l'Homme de Dieu menait la vie érémitique, tout appliqué à de saintes méditations et à de ferventes prières, afin de purifier à fond son âme de toute poussière terrestre ».Chaque jour, le saint quittait sa retraite et se rendait dans un couvent de l'Ordre, qui se trouvait dans le voisinage, pour y prendre son repas.
Quinze jours avant sa mort, le 30 mai 1231, Antoine se trouvait sur le sommet d'une colline, qui domine Padoue. Il s'arrêta à contempler avec émotion cette ville, sa seconde patrie, sa patrie adoptive qu'il aimait. « Il contemplait Padoue avec sa forêt de blanches coupoles, ses palais de marbre, ses jardins embaumés et sa vaste plaine couverte de moissons jaunissantes ». Il contemplait Padoue, et le soleil versait ses flots d'or sur toutes les beautés qui s'étalaient à ses yeux, et alors dans son esprit se pressèrent en foule les souvenirs d'un passé qui n'était pas encore bien éloigné ; il revit le mouvement religieux qui avait remué le cœur de cette ville, il revit la marche ascendante de tout ce peuple de Padoue vers le bien, vers le beau, vers Dieu ; et l'avenir s'ouvrit à sa vue, et son cœur déborda en paroles d'amour et de reconnaissance, et étendant ses bras sur la ville, il la bénit en s'écriant : « O Padoue, sois bénie ! Sois bénie pour la beauté de ton site et pour la richesse de ta campagne ! Sois bénie aussi pour la gloire plus belle et plus riche encore que le ciel te prépare ! » Les témoins de cette scène furent profondément émus. Ils sentirent la grandeur de ce spectacle, mais ils n'en comprirent pas le sens prophétique.
Le jour suprême est arrivé. Ce fut un beau jour. Il fut beau pour Antoine qui, durant toute sa vie, n'avait eu qu'un but, celui de se rendre digne de posséder son Dieu à jamais ; il fut beau pour l'Ordre Séraphique qui compta dans le Ciel un protecteur de plus ; il fut beau pour l'Église qui put se réjouir en contemplant à son firmament une nouvelle gloire radieuse et pure. Suivons pieusement notre bien-aimé saint dans les derniers instants de sa vie mortelle.
C'était le 13 juin et il était midi. Antoine s'était rendu auprès de ses Frères pour prendre son repas, lorsque tout à coup il chancela, se sentit défaillir et tomba dans les bras de ses Frères alarmés. Dieu le prévenait ainsi que le moment d'entrer dans la Patrie éternelle était venu. Antoine le comprit et appelant auprès de lui le Frère Roger, il lui demanda de le faire transporter à Padoue, au Monastère de Sainte Marie, au milieu de ses Frères, pour éviter bien des embarras à ceux de Campo San Pietro. On s'empressa d'obéir, et, un char ayant été préparé, on y plaça le malade et on se mit en route.
Arrivé aux portes de la ville, comme la faiblesse du saint avait augmenté et qu'il semblait impossible d'aller plus loin sans danger pour lui, on s'arrêta, et on le déposa chez les frères du couvent des Pauvres Dames, à l'Arcella. Là, il reçut avec une grande piété et une foi profonde les derniers sacrements. Alors son visage s'illumina d'un rayonnement tout céleste, un sourire de bonheur erra sur ses lèvres et ses yeux parurent fixés sur une apparition qui le ravissait. « Que voyez-vous ? », lui demandèrent ses Frères. « Je vois mon Dieu », répondit-il. C'était sans doute l'Enfant-Dieu qui revenait auprès de son grand serviteur pour lui donner comme un avant-goût du ciel ; c'était sans doute aussi la Vierge bénie, qu'il avait tant aimée, qui venait l'assister dans le passage du temps à l'éternité.
Toujours est-il qu'à ce moment solennel Antoine entonna, non d'une voix faible et mourante, mais d'une voix harmonieuse et retentissante, l'hymne favorite, l'hymne de son enfance, l'hymne qu'il avait coutume de chanter en l'honneur de la Reine du ciel : « O Gloriosa Domina ! » Quand il l'eut achevée, son corps devint d'une blancheur éclatante, son cœur cessa de battre et son âme partit pour le Ciel. Antoine avait trente-six ans.
A ce moment, les rues de Padoue retentirent de ce cri spontané : « Le Saint est mort ! » C'étaient les enfants de la ville qui publiaient la douloureuse nouvelle. A ces cris répétés, les cœurs se serrèrent et les larmes jaillirent de tous les yeux. Chacun sentait vivement la perte qu'il venait de faire. C'était un protecteur, c'était un ami, un père, un consolateur, une force, un Saint qui venait d'être enlevé aux habitants de Padoue. Puis la réflexion succédant à la première explosion de douleur, on faisait la remarque que du haut du Ciel le Saint veillerait mieux que jamais sur sa ville aimée, et on se précipitait vers le Couvent de l'Arcella pour y vénérer les restes de l'apôtre.
A peine Antoine avait-il rendu le dernier soupir qu'il apparut à son ami, l'abbé de Verceil, alors malade, lui rendit la santé et lui donna pour adieu cette parole : « J'ai laissé ma monture à Padoue et je retourne dans la patrie ». Après plusieurs jours passés et employés à calmer l'agitation et les revendications des habitants du quartier de l'Arcella, – car ces amis d'Antoine voulaient garder son corps auprès d'eux, – Padoue fit à son apôtre de magnifiques funérailles. Elles eurent lieu le mardi qui suivit la mort de notre Saint. Les notables et les magistrats de la ville portaient le cercueil sur leurs épaules ; les maisons étaient ornées de draperies, et les chemins et les rues étaient couverts d'un tapis de fleurs. L'évêque présidait accompagné de tout le Clergé régulier et séculier, de la magistrature, de la noblesse, de la bourgeoisie et d'une foule innombrable. Au passage du corps du saint, les miracles se produisaient et se multipliaient. « Tous ceux qui touchaient le cercueil, dit la chronique de Jean de Pécham, étaient immédiatement guéris de leurs infirmités ».
Ce fut vraiment une marche triomphale. Enfin on déposa le corps du thaumaturge dans l'église Sainte Marie, où, d'après quelques auteurs, un sarcophage fut trouvé miraculeusement préparé pour recevoir ces précieuses reliques. Alors il y eut une affluence extraordinaire autour de ce tombeau, et les chroniqueurs nous donnent à ce sujet des détails nombreux et intéressants. « On vit accourir les Vénitiens, les habitants de Trévise et de Vicence, les Lombards et les Esclavons, les Allemands et les Hongrois, qui, tous, voyant de leurs yeux les miracles, louaient et glorifiaient la toute-puissance du Créateur ». Cette puissance divine s'était manifestée, d'une manière éclatante et merveilleuse, durant la vie d'Antoine ; elle se manifestait encore davantage après sa mort. Dieu voulait montrer à tous, avec la dernière évidence, la sainteté de son grand serviteur, en multipliant les miracles sur la tombe qui recouvrait ses restes. De plus, ces nombreux miracles étaient publics et attestés par une multitude de témoins oculaires.
Il n'est donc pas étonnant que la ville de Padoue tout entière, vivant dans cette atmosphère où le surnaturel et le divin surabondaient, n'eût qu'un désir : celui de voir Antoine mis au nombre des Saints et placé sur les autels par l'Église. Une députation, composée des principaux citoyens de Padoue, fut envoyée à Rome, au Souverain Pontife Grégoire IX. Ce pape avait connu notre Saint, l'avait aimé, l'avait apprécié pour la grandeur de son zèle, la beauté de son âme et la profonde connaissance qu'il avait des Saintes Écritures. Touché par cette démonstration spontanée de tout un peuple, le Pontife ordonna aussitôt une enquête canonique et chargea des commissions d'examiner la cause.
Le résultat fut celui qu'on avait prévu et qu'on attendait, celui que les enfants de Padoue avaient annoncé le jour de la mort de Saint Antoine, celui qui était dans tous les cœurs et sur toutes les lèvres : « Antoine est un Saint ». Le Souverain Pontife fixa les fêtes de la canonisation au 30 mai 1232, jour de la Pentecôte, moins d'un an après la mort d'Antoine. Ce fut à Spolète qu'eut lieu la solennité. Le Pape, entouré de tous les Cardinaux, déclara, après avoir invoqué la Sainte Trinité, au nom des apôtres Pierre et Paul, qu'Antoine, de l'ordre des Frères Mineurs, était inscrit au catalogue des Saints et qu'il devait être honoré comme tel. Aussitôt on chanta le Te Deum, et le Pape entonna lui-même l'antienne suivante : « O Docteur sublime, lumière de la Sainte Eglise, Bienheureux Antoine, qui avez aimé la Loi divine, priez pour nous le Fils de Dieu ! »
Prières : Notre Père, je Vous salue, Si Quaeris, Trois Gloire soit au Père, suivis de l'invocation : « Saint Antoine de Padoue, priez pour nous ».
Si Quaeris
Vous cherchez des miracles ! Ecoutez :
Vaincue est la mort, détruite l'hérésie,
S'enfuient calamités, démons et épidémies,
Car, par saint Antoine, tous retrouvent la santé.
La mer s'apaise, les chaînes sont rompues ;
Jeunes gens et vieillards perclus
Retrouvent vigueur et objets perdus.
La misère cesse, le danger disparaît !
Vous qui avez reçu ses bienfaits
Dites-le de Padoue, sanctuaire de la Paix !
La mer s'apaise...
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
maintenant et toujours,
Dans les siècles des siècles. Amen
Oraison
O grand Saint Antoine, vous dont le cœur est si plein de bonté, et qui avez reçu de Dieu le don de faire des miracles, secourez-moi en ce moment, afin que, par votre assistance, j'obtienne la grâce que je demande (nommer la grâce), et que je puisse ainsi glorifier de plus en plus le Seigneur qui opère par vous de si grandes merveilles.
Célébrons le bonheur de saint Antoine de Padoue, jeune encore il est entré dans le Ciel.
Réjouissez-vous, Antoine, serviteur du Christ, de ce que, dès votre enfance, la grâce du Seigneur vous a conduit vers le Ciel.
Réjouissez-vous, car vous avez désiré le martyre avec une telle ardeur que vous avez changé de Monastère pour aller à la mort.
Réjouissez-vous, car votre science était telle que vous avez mérite d'être appelé par le Pape l'Arche du Nouveau Testament.
Réjouissez-vous, car vous avez brillé par le don de faire des miracles. Vous avez ainsi ramené à Dieu grand nombre de cœurs pervertis.
Réjouissez-vous, car vous avez possédé le don de prophétie ; l'Esprit qui voit l'avenir vous inspirait.
Réjouissez-vous, car vous êtes auprès de Dieu, vous êtes couronné de gloire auprès de Jésus-Christ, et vous êtes là, à votre place pour toujours. Ainsi soit-il.
Invité- Invité
Re: Les Treize Mardis de Saint Antoine de Padoue
Au moment où l'Eglise plaça sur les Autels le Saint de Padoue, la joie fut grande et l'enthousiasme débordant. Durant les siècles suivants, Saint Antoine fut toujours un saint aimé et invoqué, un saint populaire à qui on s'adressait pour retrouver les objets perdus, tandis que maintenant, de toutes les parties de la péninsule italique, de toutes les parties de l'Europe et du monde entier, il est salué comme le soutien de toutes les infortunes, le consolateur de toutes les douleurs, le sauveur de la société malade et usée, en un mot, comme le grand thaumaturge. « C'est un vaste courant qui pousse les peuples chrétiens vers cet aimable saint, et ce courant prend les proportions d'une imposante manifestation religieuse ». Aussi le Souverain Pontife Léon XIII, à la vue de cet immense réveil de dévotion pour le semeur de miracles, a-t-il déclaré qu'Antoine n'était pas seulement le Saint de Padoue, mais le Saint du monde entier.
Nous avons suivi Saint Antoine dans ses courses apostoliques ; nous avons admiré son zèle pour le Salut des âmes, et nous avons, au passage, signalé quelques-uns de ses miracles ; cependant nous craignons d'avoir laissé dans l'ombre la grande gloire d'Antoine, gloire qui, comme une céleste auréole, couronnait son front durant sa vie, et qui n'a cessé de grandir, a travers les siècles, pour arriver à jeter aujourd'hui le plus vif éclat. Nous voulons parler du don qu'il a reçu de Dieu, le don de faire des miracles. Nous voulons essayer de combler cette lacune. Il y a deux époques distinctes à étudier. La première est celle des miracles opérés par Antoine vivant, et la seconde est celle des miracles accomplis par le Saint depuis qu'il jouit du bonheur du Ciel.
Dans les deux époques, il y a nécessairement un choix à faire, car les miracles sont innombrables. Au jour solennel de la canonisation du saint, un lecteur donna, du haut de la chaire, la liste de cinquante miracles les plus éclatants, juridiquement constatés par l'enquête canonique. Ce chiffre était sans doute éloquent, mais il était bien au-dessous de la réalité. Que dire des miracles accomplis depuis la mort d'Antoine et principalement de nos jours ? C'est le cas de répéter ces paroles des Bollandistes : « Les miracles d'Antoine sont si fréquents et si continus, qu'ils constituent tous ensemble un seul et même miracle qui dure toujours. Le miracle serait, non pas qu'il continuât de faire des miracles, mais qu'il cessât d'en opérer ».
II nous faut donc choisir, au milieu des innombrables merveilles qui nous sont racontées par les chroniqueurs pour le passé et par les différents bulletins pour l'heure présente, il nous faut choisir les faits les plus saisissants, et en même temps les plus consolants et les plus fortifiants, ceux qui peuvent contribuer le plus à élever l'âme vers Dieu, seul Maître et Seigneur Tout-Puissant.
En 1224, Antoine prêchait le carême à Verceil. Ses sermons et ses exhortations avaient remué la population ; mais la moisson n'était pas aussi abondante que le souhaitait l'apôtre. Pour retourner ce peuple tout entier, c'est-à-dire pour le convertir et le ramener à Dieu, Antoine comprenait qu'il fallait frapper un grand coup, et il ne cessait dans ses ferventes prières de demander l'occasion, la puissance et la grâce de remuer profondément ces âmes qu'il évangélisait. Or, un matin, comme il prêchait a Saint Eusèbe, un convoi entra dans l'église. Des gémissements et des cris de douleur se faisaient entendre, car le défunt avait été enlevé prématurément à l'affection et a la joie de sa famille. Antoine, en entendant ces voix plaintives, se sentit ému et il s'arrêta. Alors, on le vit se recueillir, la tête inclinée sur la poitrine, les mains jointes ; il priait. Bientôt il releva la tête, il étendit la main vers le cercueil, et, d'une voix forte, qui devait avoir l'accent de la voix du Sauveur parlant au fils de la veuve de Naïm ou à son ami Lazare, il prononça ces mots : « Jeune homme, au nom de Jésus-Christ, lève-toi ». L'auditoire paraissait haletant ; il sentait que le divin passait sur lui, et, a la vue de l'adolescent sortant plein de vie de son cercueil, l'enthousiasme souleva cette foule, et les acclamations de tout un peuple, témoin de ce miracle, éclatèrent, se joignant à la stupéfaction et à la joie des parents du ressuscité.
En 1225, Antoine prêchait dans la cathédrale de Montpellier. Or, le jour de Pâques, en présence de tout le clergé de la ville, devant un immense auditoire, tout à coup il cessa de parler ; il pâlit, se pencha sur le bord de la chaire et resta silencieux. Grand fut l'étonnement des fidèles réunis dans le Temple du Seigneur, mais plus grande encore fut leur admiration quand ils apprirent qu'à ce même moment, Antoine, qu'ils avaient en chaire sous leurs yeux, avait paru dans l'église de ses Frères, au choeur où il devait remplir un office. C'était un miracle de bilocation. Son devoir rempli parmi ses Frères, Antoine revint à lui et acheva son sermon. Un miracle de même nature eut lieu à Limoges pendant la Semaine Sainte de l'année 1226.
Pendant son séjour dans le Limousin, Antoine se montra rempli de compassion et de pitié pour les mères de famille. L'une d'elles vit son enfant tomber dans une chaudière d'eau bouillante ; elle appela le Saint, et le Saint, après avoir prié, effaça aussitôt et fit disparaître instantanément toutes les brûlures que le pauvre petit avait sur le corps. Une autre, ayant assisté à la prédication d'Antoine, trouva, en rentrant chez elle, son enfant mort dans son lit. Aussitôt elle revint auprès du saint, et, d'une voix entrecoupée de sanglots, elle lui raconta son malheur. Le Saint eut pitié de cette immense douleur, et il dit à cette mère affligée : « Ma fille, allez, ayez confiance, votre fils est plein de vie ». La pauvre mère crut a la parole de l'homme de Dieu, et, ayant regagné sa maison en toute hâte, elle trouva son enfant plein de vie et de santé ».
En 1617, eut lieu à Bologne un miracle que nous ne voulons pas passer sous silence parce qu'il se rapporte d'une manière toute particulière à la dévotion, qui consiste à honorer Saint Antoine le mardi. Sans doute, les funérailles du Saint ont été célébrées un mardi, et dès lors le peuple chrétien a pris la louable habitude de rendre un culte particulier a Saint Antoine ce jour-là ; mais il y a encore une autre raison, et cette raison nous la trouvons dans ce miracle. Donc, en 1617, une dame de Bologne demandait au Saint une grande faveur. Chaque jour, elle se répandait en supplications ; chaque jour, elle répétait ses prières les plus pressantes et renouvelait avec instance sa demande. Voulant sans doute la récompenser de sa persévérance et de sa confiance, le Saint lui apparut en songe et lui dit : « Visitez mon image neuf mardis de suite dans l'église Saint François, et vous serez exaucée ». La pieuse femme obéit, et son désir fut réalisé. En souvenir de la bienheureuse mort d'Antoine arrivée le 13 juin, on consacre souvent treize mardis à ce bon et grand Saint. Cette pieuse pratique est louable et l'Église l'a enrichie d'indulgences.
Choisissons encore quelques fleurs dans ce magnifique bouquet que les chroniqueurs et les historiens de Saint Antoine se sont plu à composer avec amour et reconnaissance.
En 1709, en Provence, la petite ville de Cuges, qui a le bonheur de posséder une partie considérable du crâne de Saint Antoine, faillit être la proie et la victime d'un violent incendie. « Le 28 juillet, dit un rapport de l'époque, le feu ayant pris les bois aux quatre coins du terroir, il était visible qu'ils allaient être tous brûlés. On n'eut pas plus tôt sorti en procession, avec la châsse du Saint Patron, que le feu s'éteignit et s'arrêta à la prière qui fut faite au grand Saint ». Cette prière était le vœu d'une procession annuelle, qui se fait encore de nos jours, le dernier dimanche de juillet.
Le fait suivant se passa à Rome, et il est rapporté par Luigi Lenti, qui l'avait appris des témoins oculaires. A la fenêtre d'un troisième étage jouait un enfant de six ans, tandis que sa mère travaillait à quelques pas de lui. II se pencha trop en avant pour regarder dans la rue et il tomba dans le vide. « Ah ! Saint Antoine ! » s'écria aussitôt la pauvre mère en voyant son fils disparaître, et elle se précipita dans la rue, le cœur serré, la poitrine haletante, croyant trouver son enfant écrasé sur le pavé. Quelle ne fut pas sa surprise en le retrouvant tranquille et souriant et ne se ressentant nullement de l'horrible chute qu'il venait de faire. Heureuse et le couvrant de caresses, elle le pressa de questions. « Comment cela s'est-il passé ? Un moine, dit l'enfant, m'a reçu dans ses bras et m'a posé doucement à terre ». La pieuse femme songea immédiatement à Saint Antoine. Ne l'avait-elle pas invoqué au moment de l'accident ? Elle conduisit donc son enfant à l'église de l'Ara Coeli pour y remercier son bienfaiteur. A la vue du tableau de Saint Antoine, l'enfant s'écria vivement : « Mère, voila celui qui m'a pris dans ses bras et qui m'a sauvé ».
Nous pourrions continuer encore longtemps a raconter les miracles de notre grand Saint, et nous serions loin d'avoir épuisé la matière. Aussi pouvons-nous dire, comme Bossuet, parlant d'un grand prince, mais avec plus de raison que lui : « Nous sommes effrayés par la grandeur du sujet ». Sous notre plume viennent se placer tout naturellement les paroles d'un pieux annaliste, cité par Mgr Ricard. Cet annaliste, après avoir raconté une multitude de miracles de Saint Antoine, s'arrête comme lassé ou ébloui et déclare qu'il est impuissant à tout dire. « Tels sont, dit-il, les miracles que le Seigneur a daigné accomplir par son serviteur Antoine. Il y en a bien d'autres qui ne sont pas consignés dans ce livre. Au milieu d'une si grande abondance, j'ai choisi ceux que je viens de raconter pour fournir des matériaux a ceux qui voudront travailler à augmenter la gloire du Saint ».
Arrêtons-nous aussi, et, d'ailleurs, nous en avons assez dit pour montrer qu'Antoine est vraiment un grand thaumaturge. II a été le libérateur de Padoue, il sera aussi le sauveur de notre société. Adressons-lui donc avec confiance nos prières et nos supplications. Disons-lui : "Saint Antoine, qui ressuscitez les morts, Saint Antoine, qui domptez la fureur des tyrans, Saint Antoine, qui guérissez les malades, Saint Antoine, semeur de miracles, priez pour nous !"
II nous a paru bon de fermer la trop courte série de nos petites méditations par quelques réflexions sur le Sacrement de la Pénitence, sacrement qui rend la vie à l'âme, en remettant les péchés commis après le Baptême. Le Sauveur Jésus institua ce sacrement, le jour de Sa Résurrection, lorsque, retrouvant les Apôtres réunis dans le Cénacle, Il souffla sur eux, en disant : « Les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez ». II y avait autrefois, à Jérusalem, une source miraculeuse, qu'on appelait la Piscine probatique. L'Ange du Seigneur, à certains moments, venait agiter l'eau de la piscine, et le malade qui, le premier, y était plongé, était guéri.
Nous sommes tous des malades, et les infirmités de nos âmes sont grandes. Dans Sa Bonté, le Sauveur nous a préparé une nouvelle Piscine probatique, où nous devons, tous trouver la guérison. C'est le Sacrement de Pénitence. Ajoutons que, pour trouver la guérison dans ce Sacrement, nous devons nous en approcher avec les sentiments d'une vraie et sincère contrition. « C'est elle, dit le concile de Trente, qui prépare l'homme, tombé dans le péché après le Baptême, a recevoir son pardon ».
Nous sommes tous des malades, et les infirmités de nos âmes sont grandes. Dans Sa Bonté, le Sauveur nous a préparé une nouvelle Piscine probatique, où nous devons, tous trouver la guérison. C'est le Sacrement de Pénitence. Ajoutons que, pour trouver la guérison dans ce Sacrement, nous devons nous en approcher avec les sentiments d'une vraie et sincère contrition. « C'est elle, dit le concile de Trente, qui prépare l'homme, tombé dans le péché après le Baptême, a recevoir son pardon ».
Or, la contrition consiste en deux sentiments. L'un est le regret, la douleur d'avoir offensé Dieu, et l'autre est la résolution, la volonté ferme de ne plus l'offenser. De même qu'il peut exister deux motifs d'avoir cette douleur, de même il peut y avoir deux sortes de contrition. La première est la douleur d'avoir offensé Dieu, parce que le péché est une insulte à Dieu très bon et très aimable ; la deuxième est causée surtout par la crainte de l'enfer : celle-ci est l'attrition ou contrition imparfaite, celle-là est la contrition parfaite. Ajoutons aussi que nous devons faire l'aveu de nos fautes au ministre de Jésus-Christ, qui prononce la sentence et qui nous donne une pénitence à faire. Voilà donc une nouvelle source de grâces, que le Sauveur a ouverte pour nous. Voilà le moyen qu'Il nous a donné de reconquérir son amitié, quand nous l'avons perdue par le péché. Remercions-le du fond du cœur, et allons souvent nous baigner dans ces eaux salutaires qui fortifient et qui guérissent.
Prières : Notre Père, je Vous salue, Si Quaeris, Trois Gloire soir au Père, suivis de l'invocation : « Saint Antoine de Padoue, priez pour nous ».
Si Quaeris
Vous cherchez des miracles ! Ecoutez :
Vaincue est la mort, détruite l'hérésie,
S'enfuient calamités, démons et épidémies,
Car, par saint Antoine, tous retrouvent la santé.
La mer s'apaise, les chaînes sont rompues ;
Jeunes gens et vieillards perclus
Retrouvent vigueur et objets perdus.
La misère cesse, le danger disparaît !
Vous qui avez reçu ses bienfaits
Dites-le de Padoue, sanctuaire de la Paix !
La mer s'apaise...
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
maintenant et toujours,
Dans les siècles des siècles. Amen
Oraison
O grand Saint Antoine, vous dont le cœur est si plein de bonté, et qui avez reçu de Dieu le don de faire des miracles, secourez-moi en ce moment, afin que, par votre assistance, j'obtienne la grâce que je demande (nommer la grâce), et que je puisse ainsi glorifier de plus en plus le Seigneur qui opère par vous de si grandes merveilles.
Invité- Invité
Re: Les Treize Mardis de Saint Antoine de Padoue
Depuis la mort de Saint Antoine, la châsse, qui, à Padoue, renferme ses restes, n'a été ouverte que deux fois.
On l'ouvrit une première fois, en 1263, quand on transporta les ossements du Saint dans l'autel provisoire de la grande Basilique que Padoue venait d'élever en son honneur pour abriter son tombeau. Le ministre général des Frères Mineurs assistait à cette imposante cérémonie ; et ce général de l'Ordre franciscain était Saint Bonaventure, le Docteur Séraphique, dont le nom mérite d'être placé à côté de celui de l'ange de l'école, Saint Thomas d'Aquin. « Quand on eut élevé le corps de Saint Antoine, dit un vieux chroniqueur, on trouva toutes les chairs consumées, mais la langue était aussi fraîche, aussi rouge que si le Bienheureux Père fut mort une heure auparavant ». A cette vue, Saint Bonaventure laissa éclater son émotion, et il célébra ce miracle devant tout le peuple de Padoue, en disant: « O langue bénie, qui avez si souvent loué le Seigneur et qui l'avez fait louer par tant d'autres, maintenant nous voyons le trésor de mérites que vous avez amassé devant Dieu ».
La seconde translation eut lieu en 1350. Celle-ci fut définitive, et les restes du saint furent solennellement déposés dans l'autel où on peut encore aujourd'hui les vénérer. Dans l'Ordre séraphique, on célèbre, le 5 février, une fête qui rappelle cette translation. La première translation avait été présidée par Saint Bonaventure, la seconde le fut par un cardinal français, légat du pape, Guy de Montfort.
Vers 1570, le roi de Portugal demanda à Padoue une relique de son illustre et Saint compatriote. Cela était bien naturel. Lisbonne avait vu naître Saint Antoine, l'avait vu grandir dans la vertu et avancer dans la perfection chrétienne, Lisbonne gardait le tombeau de sa pieuse mère, sur la pierre duquel on lit ces simples mots : « Hic jacet mater Sancti Antonii. Ici repose la mère de saint Antoine », et dès lors, il était juste que cette ville possédât une parcelle des ossements de celui qui lui donnait renom et gloire. Toutefois, pour que Padoue consentit à faire ce don au Portugal, il fallut l'intervention de Venise, de qui elle dépendait alors.
Peu de temps après, l'impératrice d'Autriche et l'archiduc Ferdinand eurent la même faveur que le roi de Portugal, après avoir employé, pour l'obtenir, les mêmes moyens que lui. En 1609, Marguerite d'Autriche, reine d'Espagne, reçut aussi une petite relique du Saint. Enfin, en 1652, Venise elle-même, se trouvant dans un danger national, obtint, pour attirer sur elle les bénédictions et la protection de saint Antoine, qu'une petite partie de l'un de ses bras lui fut donnée ; mais en même temps, elle décida et décréta que les reliques du saint resteraient désormais intactes et qu'on n'en pourrait plus distraire la moindre parcelle.
Et la France a-t-elle donc été oubliée dans ce partage ? Antoine l'avait aimée, cette terre de ses vaillants aïeux, il l'avait évangélisée, il l'avait comblée de faveurs miraculeuses; sera-t-elle privée d'un souvenir visible et palpable de son grand missionnaire ? Non assurément. De même que notre pays avait eu une large part dans les affections de Saint Antoine, de même aussi il a eu une large part dans son héritage et dans le partage qui a été fait de ses saintes reliques. La France possède une portion considérable du crâne de Saint Antoine, et cette grande relique est à Cuges, dans le diocèse de Marseille. « C'est la plus précieuse du Saint en France, et il est même probable qu'il n'en est pas sorti de plus vénérable de Padoue, et qu'elle est, à ce point de vue, la seconde relique du monde chrétien ».
Cuges se trouve à trois lieues d'Aubagne, sur la route nationale de Marseille à Toulon. Les montagnes qui dominent la petite ville sont celles de la Sainte Baume. C'est sur le flanc septentrional de cette chaîne que se trouvent les grottes, où, suivant la tradition, Sainte Marie-Madeleine vécut de longues années de pénitence. Cuges se trouve au pied du versant méridional. Quand le voyageur venant de Marseille a franchi le Col de l'Ange, il aperçoit, au fond du vallon tout encadré de montagnes sauvages et pittoresques, le dôme de l'église qui abrite la relique de Saint Antoine, et qui semble protéger toutes les habitations qui se sont groupées à son ombre bien-aimée. L'auteur de cet opuscule a fait le pèlerinage de Cuges ; il a eu le bonheur de s'agenouiller dans l'église de Saint-Antoine ; il a eu même la faveur de tenir le reliquaire entre ses mains et de contempler de près la relique vénérée. Ce n'est pas le crâne entier, mais c'en est une portion notable, qui parait être l'os occipital. Mais comment cette petite ville de Cuges est-elle en possession d'un pareil trésor ?
En 1349, le pape Clément VI accorda au monde chrétien le jubilé séculaire pour l'année suivante. C'était la première fois que le terme de ce jubile était réduit à cinquante ans. Le Pape, qui séjournait à Avignon, envoya à Rome un cardinal pour y ouvrir les fêtes jubilaires. Ce cardinal était Guy de Montfort. Pour se rendre en Italie, l'illustre cardinal traversa la Provence, et là, il fut arrêté par une soudaine maladie, qui le mit aux portes du tombeau. II était alors sur le territoire de Cuges. Toute la population, les consuls en tête, se porta avec empressement aux secours du légat du Saint-Siège. Cependant le mal ne fit. que s'aggraver, et bientôt tout espoir sembla perdu du côté de la terre. L'auguste malade se tourna alors du côté du Ciel et se recommanda en particulier à Saint Antoine de Padoue.
Il faut remarquer ici qu'en partant pour Rome, Guy de Montfort avait reçu aussi la mission d'aller à Padoue, présider la translation solennelle des reliques du thaumaturge. La confiance du cardinal ne fut pas déçue : il revint à la santé, et considéra sa guérison comme une faveur de Saint Antoine. Il alla, avant de quitter Cuges, le remercier publiquement dans la petite église de Sainte Croix, qui existe encore. II remercia aussi les habitants de leurs soins hospitaliers, et il promit de leur envoyer de Padoue, en témoignage de sa reconnaissance, une relique du Bienheureux.
Le cardinal fut fidèle à ses engagements. Après les fêtes de Rome, il se rendit à Padoue, où, pour la seconde fois, comme nous l'avons dit déjà, la châsse du Saint fut ouverte. Le légat du Pape prit la tête de saint Antoine et il en plaça une partie dans un riche reliquaire d'argent qu'il offrit à la basilique. Puis, il obtint pour lui-même, une portion du crâne, et il en fit don à la petite ville de Provence, qui avait failli être son tombeau, et dont il voulut magnifiquement honorer l'hospitalité. Les autres reliques furent de nouveau scellées dans une arche d'argent, où elles reposent encore aujourd'hui. Depuis lors, le cercueil n'a plus été couvert. (Depuis la publication de ce livre, en 1896, le cercueil de Saint Antoine a été rouvert le 6 janvier 1981, à l'occasion de la reconnaissance canonique de ses ossements, puis ont été exposés à la vénération des fidèles en 2010 avant d'être replacés dans son tombeau).
Pendant plus de cinq siècles, la petite ville de Cuges a été la gardienne obscure et ignorée d'un vrai trésor, et l'heureux objet de ses bénédictions. Son histoire est remplie de faits providentiels, qui révèlent la main de son cher et bon protecteur. Aujourd'hui le culte de saint Antoine grandit, les foules pieuses courent à ses autels, les miracles se multiplient partout, les pauvres sont nourris et évangélisés, eh bien ! souhaitons que la grande relique de notre Saint ne soit pas oubliée, souhaitons que des flots de pèlerins aillent la vénérer et la baiser pieusement. Tous ceux qui donneront au saint ce témoignage d'amour, seront récompensés et couverts de bénédictions. Nous pouvons l'affirmer en toute vérité.
Prières : Notre Père, je Vous salue, Si Quaeris, Trois Gloire soir au Père, suivis de l'invocation : « Saint Antoine de Padoue, priez pour nous ».
Si Quaeris
Vous cherchez des miracles ! Ecoutez :
Vaincue est la mort, détruite l'hérésie,
S'enfuient calamités, démons et épidémies,
Car, par saint Antoine, tous retrouvent la santé.
La mer s'apaise, les chaînes sont rompues ;
Jeunes gens et vieillards perclus
Retrouvent vigueur et objets perdus.
La misère cesse, le danger disparaît !
Vous qui avez reçu ses bienfaits
Dites-le de Padoue, sanctuaire de la Paix !
La mer s'apaise...
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
maintenant et toujours,
Dans les siècles des siècles. Amen
Oraison
O grand Saint Antoine, vous dont le cœur est si plein de bonté, et qui avez reçu de Dieu le don de faire des miracles, secourez-moi en ce moment, afin que, par votre assistance, j'obtienne la grâce que je demande (nommer la grâce), et que je puisse ainsi glorifier de plus en plus le Seigneur qui opère par vous de si grandes merveilles.
En ce jour, offrons avec joie nos hommages a Jésus ; Antoine triomphe dans la Cour du Roi des Rois.
II a marché sur les traces de son Père François ; il s'est identifié avec lui ; comme un ruisseau sorti de la même source, il porte les eaux de la vie.
II se répand de tous les côtés ; il fait entendre la parole du Salut à ceux qui étaient desséchés par le souffle de la mort. Cette rosée sacrée les a ranimés.
Tandis qu'il prêche sur le Mystère de la Croix, son Père Spirituel apparaît décoré des Stigmates du Sauveur.
Sous un tel chef, il fut toujours vainqueur de lui-même ; réuni à son Père, il n'a plus à redouter les fatigues de la guerre.
Invité- Invité
Re: Les Treize Mardis de Saint Antoine de Padoue
Un immense cri d'espérance s'est fait entendre sur le monde et à travers l'espace. Est-ce une voix du ciel, est-ce une voix de la terre ? Nous ne le savons, mais à ce cri tous les échos ont répondu, et toutes les âmes ont tressailli. La voix a choisi pour organe les lèvres pures et le cœur inspiré du Docteur Séraphique, Saint Bonaventure, et, par lui, elle, nous a dit : « Si vous demandez des miracles, ô vous qui êtes abattus par la misère, ô vous qui succombez sous le fardeau trop lourd de toutes les douleurs humaines, allez à Saint Antoine de Padoue. Il a été, il est encore, il sera toujours, car Dieu a montré qu'il le voulait ainsi, le grand semeur de miracles ».
A ces paroles remplies de doux encouragements, de radieuses promesses et de célestes consolations ont répondu des milliers de voix, sorties de milliers de poitrines oppressées, fatiguées, brisées, disant : « Nous venons à vous, ô saint Antoine de Padoue, ayez pitié de nous, protégez-nous et sauvez-nous ! »
Malgré cet empressement, la voix s'est fait encore entendre, voix sonore et retentissante, capable de toucher et de remuer les cœurs les plus endurcis et les plus désespérés. « Venez, venez, dit-elle ; ne restez pas plus longtemps plongés dans les horreurs de la mort et dans les ténèbres de l'erreur; ne restez pas plus longtemps les esclaves du démon, en laissant sur votre âme l'affreuse et horrible lèpre du péché. Antoine vous attend ». Or, c'est par lui que la misère disparaît par lui, que la mort et l'erreur sont vaincues, par lui que le démon est mis en fuite, par lui enfin que les maladies sont guéries ».
A peine ces paroles sont-elles prononcées, que, devant nos yeux émerveillés, passent, comme en un tableau immense et brillant, et l'enfant ressuscité que, sur la terre de France, Antoine rendit à la mère, ivre de bonheur, et la mule, à genoux, adorant, à Toulouse, l'Hostie trois fois sainte que lui présentait Antoine, et les pauvres vêtus et nourris dans leur détresse, et le Signe de la Croix gravé sur la pierre par le doigt du thaumaturge, pour mettre Satan en déroute, et l'ouragan déchaîné que le Saint arrêta soudainement, à Brive et à Bourges, au-dessus de son auditoire, réuni en plein air.
Devant ce magnifique spectacle, de notre âme ravie s'échappe ce mot du roi-prophète : « Seigneur, Vous êtes admirable dans Vos Saints ». Oui, vraiment admirable, ô Dieu ! Car voici qu'à Rimini, Antoine, ne trouvant que des cœurs endurcis parmi les habitants de cette ville, fait entendre sa parole apostolique aux poissons de la mer qui l'écoutent avec attention; voici que, dans la Marche Trévisane, Antoine arrête et abat la cruauté d'Ezzelino et arrache aux fers de ce féroce gouverneur un pieux adolescent, Guillaume Tiso; voici qu'à Padoue même, il rend à un autre jeune homme l'usage de ses membres, et que le soldat Aleardino, hérétique endurci, se convertit en voyant une coupe en verre rebondir, au nom seul d'Antoine, comme une balle d'enfant et demeurer intacte.
C'est bien le moment d'interpeller avec l'auteur du répons miraculeux, Saint Bonaventure, c'est le moment d'interpeller les habitants de Padoue. Que doivent-ils à Saint Antoine ? Pourquoi est-il leur Saint bien-aimé ? Un concours de louanges s'élève de la ville entière, et de tous les rangs de la société partent des chants multiples et divers : « Antoine nous donne notre pain dans la misère ; Antoine est notre bouclier dans le combat, notre innocence dans la jeunesse, notre vertu, notre vaillance et notre victoire dans nos passions. Un cri de notre cœur et une larme de nos yeux suffisent à l'incliner vers nous. Sous son regard surgissent les miracles, comme une floraison qui console et réjouit nos douleurs, comme une fontaine dont les eaux, jaillissant sous la verge de ce nouveau Moïse, adoucissent l'amertume de nos lèvres ».
Habitants de Padoue, remerciez Dieu de la grande faveur qu'Il vous a accordée ; unissez les accents de votre reconnaissance à ceux qui s'élèvent vers votre saint d'un bout du monde à l'autre ; joignez vos voix aux voix des enfants et des disciples de Saint François, et répétez avec Saint Bonaventure : « C'est par Saint Antoine que la mort et l'erreur sont vaincues, par lui que la misère disparaît, par lui que le démon est mis en fuite, par lui enfin que les maladies sont guéries ». Et maintenant, rendons hommage à la très Sainte Trinité.
Gloire à Dieu le Père, qui a donné à Saint Antoine la puissance de faire des miracles ! Gloire à Dieu le Fils, qui a choisi Saint Antoine comme un instrument de rédemption pour les âmes ! Gloire à Dieu le Saint Esprit, qui a comblé le cœur et l'intelligence de Saint Antoine de tous ses dons ! Gloire à la Sainte Trinité, qui couronne dans le Ciel notre Saint bien-aimé !
O Saint Antoine, nous sommes à vos pieds, et nous vous supplions de prier pour nous.
Vous cherchez des miracles? Adressez-vous à saint Antoine.
Devant lui, la mort, l'erreur, les calamités, la lèpre, le démon prennent la Fuite et les malades sont guéris.
La mer obéit, les chaînes se brisent. Vieillards et jeunes gens demandent et recouvrent l'usage de leurs
membres et les objets dont ils regrettaient la perte.
Les dangers disparaissent, la nécessité n'existe plus. Racontez-le, vous qui l'avez éprouvé. Parlez,
habitants de Padoue.
La mer obéit, les chaînes se brisent, etc.
Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit.
La mer obéit, les chaînes se brisent, etc.
Priez pour nous, bienheureux Antoine,
afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.
afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.
Prions
Que la pieuse commémoration du Bienheureux Antoine, Votre confesseur, ô mon Dieu,
réjouisse Votre Église, afin qu'elle soit constamment munie de secours spirituels et qu'elle
mérite de posséder un bonheur sans fin. Par Jésus-Christ, Notre Seigneur. Ainsi soit-il.
Prières : Notre Père, je Vous salue, Si Quaeris, Trois Gloire soir au Père, suivis de l'invocation : « Saint Antoine de Padoue, priez pour nous ».
Si Quaeris
Vous cherchez des miracles ! Ecoutez :
Vaincue est la mort, détruite l'hérésie,
S'enfuient calamités, démons et épidémies,
Car, par saint Antoine, tous retrouvent la santé.
La mer s'apaise, les chaînes sont rompues ;
Jeunes gens et vieillards perclus
Retrouvent vigueur et objets perdus.
La misère cesse, le danger disparaît !
Vous qui avez reçu ses bienfaits
Dites-le de Padoue, sanctuaire de la Paix !
La mer s'apaise...
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
maintenant et toujours,
Dans les siècles des siècles. Amen
Oraison
O grand Saint Antoine, vous dont le cœur est si plein de bonté, et qui avez reçu de Dieu le don de faire des miracles, secourez-moi en ce moment, afin que, par votre assistance, j'obtienne la grâce que je demande (nommer la grâce), et que je puisse ainsi glorifier de plus en plus le Seigneur qui opère par vous de si grandes merveilles.
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