Vatican II évalué à Rome à Huis clos

Hauts prélats, spécialistes laïcs réputés… Vatican II est évalué à Rome. Mais à huis clos…


28 juillet 2012 par Riposte dans En Une, Osservatore Vaticano, Deux réunions discrètes, la première à Milan en mars, et la deuxième en ce mois de juillet ont assemblé, dans une grande discrétion, de hauts prélats de l’Église et des spécialistes laïcs réputés, pour une évaluation du concile de Vatican II. Nous avons appris que d’autres réunions de ce genre étaient prévues pour les mois qui viennent, et nous ne trahirons pas nos informateurs en signalant que le cardinal Walter Brandmüller, 83 ans, ancien président du Comité pontifical des sciences historiques (1998-2009), est l’un des participants à ces réunions d’évaluation des documents du dernier concile œcuménique, dès lors que le cardinal a évoqué, lors d’une conférence de presse publique, les travaux en cours et à même rappelé à son auditoire que des déclarations du concile de Vatican II, comme Nostra Ætate ou Dignitatis Humanæ n’avait, selon lui, aucune valeur contraignante… Aucun prélat ou intellectuel proches de ce qu’on nomme l’« École de Bologne » ne participent à ces travaux. Aucun membre de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X non plus…

je ne comprend pas cette inititative.....

Bonjour,

Je comprends ton interrogation, Nicolas, car cet article est plutôt vague, et présente bien peu de détails concrets. Il faut également faire attention aux titres donnés aux articles, qui peuvent souvent induire en erreur.

Les rencontres théologiques sur un sujet donné ne sont pas rares, à Rome. On évalue régulièrement plusieurs questions délicates, comme ce fût le cas, par exemple, pour la contraception, la FIV, et d'autres sujets sensibles. Dans le cas présent, ces rencontres théologiques, si elles ont bien lieu, peuvent simplement avoir pour but, par exemple, d'évaluer la portée de certains textes du Concile, ou encore de les lier de façon plus claire aux dogmes passés. Beaucoup de possibilités simples sont à envisager.

Une équipe de quelques théologiens ne peut cependant pas changer un Concile oecuménique, qui est le rassemblement des Apôtres du Christ du Monde entier sous la gouverne de l'Esprit-Saint, présidé par le Chef du Collège des Apôtres, Pierre.

La Foi de l'Église a toujours été que l'assistance de l'Esprit-Saint, lors des Conciles oecuméniques, était très grande, et, dans certains cas, infaillible, lors des professions de foi, ou de l'élaboration de dogmes, par exemple.

Ainsi, un Concile réunissant les Apôtres du Christ autour de Pierre sous l'assistance de l'Esprit-Saint ne saurait être "évalué", "remis en question" ou "renversé" par quelques théologiens réunis à huit clos. Mais, on peut méditer et réfléchir, à la demande du Saint-Père, sur la manière de présenter celui-ci, de comprendre sa portée, ce qu'il veut dire, et ce qu'il ne veut pas dire, etc., dans le but, ensuite, de mieux expliquer celui-ci au Monde.

Amicalement,

Emmanuel

Bonjour violaine,

Bien sûr, mais l'Église est toujours assistée de l'Esprit-Saint, particulilèrement lorsque les apôtres parlent d'une même voix, en union avec le Pape:

891 " De cette infaillibilité, le Pontife romain, chef du collège des évêques, jouit du fait même de sa charge quand, en tant que pasteur et docteur suprême de tous les fidèles, et chargé de confirmer ses frères dans la foi, il proclame, par un acte définitif, un point de doctrine touchant la foi et les mœurs (...). L’infaillibilité promise à l’Église réside aussi dans le corps des évêques quand il exerce son Magistère suprême en union avec le successeur de Pierre ", surtout dans un Concile Œcuménique (LG 25 ; cf. Vatican I : DS 3074). Lorsque par son Magistère suprême, l’Église propose quelque chose " à croire comme étant révélé par Dieu " (DV 10) et comme enseignement du Christ, " il faut adhérer dans l’obéissance de la foi à de telles définitions " (LG 25). Cette infaillibilité s’étend aussi loin que le dépôt lui-même de la Révélation divine (cf. LG 25).

892 L’assistance divine est encore donnée aux successeurs des apôtres, enseignant en communion avec le successeur de Pierre, et, d’une manière particulière, à l’évêque de Rome, Pasteur de toute l’Église, lorsque, sans arriver à une définition infaillible et sans se prononcer d’une "manière définitive", ils proposent dans l’exercice du Magistère ordinaire un enseignement qui conduit à une meilleure intelligence de la Révélation en matière de foi et de mœurs. A cet enseignement ordinaire les fidèles doivent "donner l’assentiment religieux de leur esprit" (LG 25) qui, s’il se distingue de l’assentiment de la foi, le prolonge cependant.

http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P24.HTM

Cette assistance divine assurée au Pape lors de son Magistère ordinaire s'applique, par exemple, lorsque celui-ci défend et explique l'enseignement de l'Église, lors d'encycliques, etc. C'est ce que fît le Pape Jean-Paul II, tout au long de son pontificat, et c'est ce que fait encore aujourd'hui le Pape Benoît XVI.

Ces deux papes ont toujours insisté sur l'importance et l'authenticité du Concile Vatican II, bien compris.

Union de prières,

Emmanuel

violaine a écrit:@ Emmanuel

tout à fait d'accord avec toi, mais l'infaillibilité du Pape est seulement lorsqu'il s'agit de dogmes. Le concile ne peut pas être pris dans le cas de l'infaillibilité.

Violaine

Ajout: Il n'y a pas que les déclarations "ex cathedra" du Saint-Père en matière de foi et de morale qui engagent l'infaillibilité de l'Église. Lorsque l'Église, réunie en Concile oecuménique, statue de façon définitive et engageante sur un enseignement en matière de foi et de morale, cet enseignement est aussi considéré comme faisant partie de la Doctrine infaillible de l'Église.

On peut penser aux multiples professions de foi solenelles lors des conciles de l'histoire de l'Église, comme étant un exemple. Les anathèmes contre les hérésies, prononcées lors de ces mêmes conciles, en sont un autre. On peut penser au rejet de l'hérésie d'Arius lors du Concile de Nicée, par exemple, ainsi que la Profession de Foi de Nicée-Constantinople, qui fût nécessaire pour clarifier des points de doctrine suite à l'apparition de cette hérésie de l'arianisme.

Enfin, des enseignements qui ont l'assentiment universel du Magistère de l'Église sont également considérés comme infaillibles, même s'ils n'ont pas fait l'objet de dogmes précis.

« Can. 749 - § 1. Le Pontife Suprême, en vertu de sa charge, jouit de l'infaillibilité dans le magistère lorsque, comme Pasteur et Docteur suprême de tous les fidèles auquel il appartient de confirmer ses frères dans la foi, il proclame par un acte décisif une doctrine à tenir sur la foi ou les mœurs.

§ 2. Le Collège des Évêques jouit lui aussi de l'infaillibilité dans le magistère lorsque les Évêques assemblés en Concile Œcuménique exercent le magistère comme docteurs et juges de la foi et des mœurs, et déclarent pour l'Église tout entière qu'il faut tenir de manière définitive une doctrine qui concerne la foi ou les mœurs; ou bien encore lorsque les Évêques, dispersés à travers le monde, gardant le lien de la communion entre eux et avec le successeur de Pierre, enseignant authentiquement en union avec ce même Pontife Romain ce qui concerne la foi ou les mœurs, s'accordent sur un point de doctrine à tenir de manière définitive. »

Mais justement. Beaucoup de textes du concile commence comme Gaudium et spes par :
Donc puisque ce n'est que pour un temps donné, ils n'ont pas un caractère infaillible. Le tout est de savoir, ce temps, ça commence où et ça finit quand ?

Bonjour,

Aucun texte du Concile Vatican II ne revêt le caractère d'infaillibilité. On a appelé ce concile un concile pastoral.

L'erreur, serait de tirer la conclusion qu'il n'a aucune importance. Au contraire. Chaque fois que les Apôtres réunis en Concile autour du Saint-Père enseignent au Peuple de Dieu, il est essentiel pour chacun de nous de porter une grande attention. C'est le Magistère ordinaire de l'Église qui est à l'oeuvre, c'est Dieu qui parle à Son Peuple par l'intermédiaire de Ses Apôtres, et en particulier de Pierre.

La Foi dans l'assistance ordinaire, et non seulement extraordinaire de l'Esprit-Saint, est essentielle, dans l'Église, depuis Sa fondation par le Christ.

C'est ce qui est mentionné dans le Catéchisme de l'Église catholique, ci-dessus.

D'ailleurs, les définitions de dogmes sont davantage l'exception, que la norme, d'où l'appellation d'"extraordinaire". pour définir ce type de magistère. Pour les fidèles, suivre l'Église ne signifie pas adhérer aux dogmes, et désobéir à tout ce que disent nos pasteurs ensuite.

Ce serait gravement nous méprendre.

Union de prières,

Emmanuel

Je voulais seulement dire qu'il y a un problème avec l'Islam et la pastorale du Concile.
Je comprend que nous devions tout faire pour leur tendre la main ; que s'il y a un jour un conflit il ne viendra pas de nous bien au contraire.

Mais il y a une devoir de vérité, et l'Islam est une hérésie même si l'Eglise estime.....Et du coup certains vont trop loin et tombe dans le coranisme.

Et puis l'attitude actuelle des musulmans n'a plus rien à voir avec la leur il y a cinquante ans. On est dans l'attente d'une pastorale plus profonde que le concile à ce sujet, comme si l'Eglise hésitait à nous dire la vérité à cause des Chrétiens d'Orient en otage.

Bonjour Phiphi,

J'ai beaucoup de difficulté avec ma concentration, mais je vais tenter de relire la constitution pastorale à ce sujet, si possible.

Maintenant, je ne saurais que répondre à votre opinion.

Union de prières,

Emmanuel

Ajout: Ouf! À la longueur du texte et dans mon état, vous seriez bien gentil, Phiphi, si vous le voulez, de me partager le ou les quelques paragraphes qui vous semblent les plus problématiques.

Si, bien sûr, vous désirez poursuivre sur ce sujet.

Amicalement,

Emmanuel

merci emmanuel pour ses précisions, qui m'ont beaucoup eclairé, je vois que l'Esprit Saint était aussi avec toi.

merci emmanuel que Dieu te bénisse

Voici le texte qui me pose problème Emmanuel :

Nostra Aetate:
(La religion musulmane)
3) L'Eglise regarde aussi avec estime les Musulmans, qui adorent le Dieu un, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre , qui a parlé aux hommes. ils cherchent a se soumettre de toute leur âme aux décrets de Dieu, même s'ils sont cachés, comme s'est soumis a Dieu Abraham, auquel la foi islamique se réfère volontiers.
A noter que le concile dit bien : " Abraham, auquel la foi islamique se réfère volontiers". Mais elle ne dit pas que cette foi Islamique est issue d'Abraham.
Bien qu'ils ne reconnaissent pas Jésus comme Dieu, ils le vénèrent comme prophète ; ils honorent sa mère virginale, Marie, et parfois même l'invoquent avec piété. De plus, ils attendent le jour du jugement, où Dieu rétribuera tous les hommes ressuscités. Aussi ont-ils en estime la vie morale et rendent-ils un culte a Dieu, surtout par la prière, l'aumône et le jeûne.

Si, au cours des siècles, de nombreuses dissensions et inimitiés se sont manifestées entre les chrétiens et les musulmans, le Concile les exhorte tous à oublier le passé et à s'efforcer sincèrement a la compréhension mutuelle, ainsi qu'a protéger et à promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté.

Le concile est très prudent, il parle de La religion musulmane et des musulmans et non de l'Islam. Mais maintenant le père Roucou et le SRI parle de l'Islam. C'est une très grave dérive car on peut reconnaître une bonne volonté ou non chez des hommes (comme l'a fait le concile), mais on ne peut pas reconnaître une direction bonne dans une hérésie, et le concile n'a jamais affirmé cela. C'est purement et simplement de Coranisme, une erreur qui sera un jour condamné par l'Eglise.

D'autre part :

Si, au cours des siècles, de nombreuses dissensions et inimitiés se sont manifestées entre les chrétiens et les musulmans, le Concile les exhorte tous à oublier le passé et à s'efforcer sincèrement a la compréhension mutuelle, ainsi qu'a protéger et à promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté.

Dans ce texte, le concile nous demande pardonner (sièges de Vienne, invasion, barbaresque, pillage et viol etc...)une agressivité systématique des musulmans depuis 1400 ans et de repartir à zéro. C'est une bonne chose, et jusqu'au bout il faut tendre la main. Mais le concile ne nous demande pas de ne pas tenir compte de l'expérience de l'histoire, car se serait agir contre la raison. Manque de prudence n'est pas charité.
Mais maintenant, la situation a complètement changé depuis Vatican II, car depuis, les musulmans sont devenus extrèmement agressifs, font une multitude de martyrs Chrétiens dans les pays où ils dominent, ne se cachent même plus de vouloir conquérir l'Occident et imposer un khalifat mondial, le Coran et la Charia. Il n'y a pas une seule mosquée au proche-Orient où l'on clame en rigolant tous les vendredi que ça-y-est, on est bien naïf, la victoire est assuré, et que les Occidentaux comme l'Eglise sont assez bête pour croire aux discours mensongers de Takyiia des Imams d'Europe. S'en tenir uniquement au texte du concile serait maintenant de la naïveté, du dénuie de réalité, et du suicide.

Bonjour,

Si je comprends bien, phiphi, vous n'avez pas quelque chose à reprocher en tant que tel à cet extrait de Nostra Aetate, mais vous affirmez qu'aujourd'hui, il faudrait actualiser la pastorale, et être plus affirmatifs, car les choses ont changé depuis cinquante ans, et qu'il y a beaucoup plus d'agressivité de la part des musulmans?

Je suis d'accord avec cela.

Aussi, il ne faut pas oublier tous les textes passés de l'Église qui s'appliquent toujours, à savoir que seule l'Église catholique possède toute la Vérité. Cela est d'ailleurs dit implicitement dans Nostra Aetate.

Les autres religions possèdent un "rayon" de vérité. Mais, cela n'est pas assez, pour vivre une vie pleine en Dieu, et, chaque âme a la responsabilité de rechercher la Vérité toute entière.

À nous donc, d'aider nos frères musulmans ou d'autres religions à découvrir Jésus-Christ pour qui il est vraiment, par notre témoignage d'Amour, et, lorsque nécessaire, par des paroles, avec l'aide de l'Esprit-Saint.

Amicalement,

Emmanuel