JOSEPH RATZINGER : "TOUT A COMMENCÉ AVEC LA RÉVOLUTION SEXUELLE"
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JOSEPH RATZINGER : "TOUT A COMMENCÉ AVEC LA RÉVOLUTION SEXUELLE"
JOSEPH RATZINGER : "TOUT A COMMENCÉ AVEC LA RÉVOLUTION SEXUELLE"
(Extrait de l'introduction de : Congrégation pour la doctrine de la foi, "Lettre sur la pastorale à l’égard des personnes homosexuelles, 1er octobre 1986. Texte et commentaires", Librairie Éditrice du Vatican, Cité du Vatican, 1995/2012)
Ce n’est pas un hasard si la diffusion et l’acceptation sociale croissante de l’homosexualité vont de pair avec une crise sérieuse en ce qui concerne le mariage et la famille, avec la large diffusion d’une mentalité hostile à la vie ainsi qu’avec une effrayante liberté sexuelle.
Sans vouloir contester qu’il y ait plusieurs causes de ce phénomène, on peut dire que l’on trouve à sa racine une "nouvelle" compréhension, complètement transformée, de la sexualité humaine.
La "révolution sexuelle" qui s’est déchaînée au cours des années 1960 voulait "libérer" la sexualité humaine de la camisole de force que constituait la morale traditionnelle. Elle a commencé à chanter les louanges de la sexualité comme simple bien de consommation et comme moyen d’atteindre le plaisir. La satisfaction de l’impulsion sexuelle fut vantée comme étant la voie vers le bonheur et vers le véritable développement de la personnalité. Des valeurs telles que l'autocontrôle et la chasteté furent de moins en moins acceptées. Beaucoup de gens considéraient que la continence sexuelle n’était pas naturelle et pas vivable. D’autres personnes, à leur tour, cherchaient à faire passer complètement la sexualité humaine dans le domaine du "privé" et du "subjectif" : si deux personnes s’aiment réciproquement et veulent se l’exprimer dans le langage de l’amour, pourquoi faudrait-il le leur interdire ?
Par la suite, l'exercice de la sexualité a été de plus en plus détaché du mariage et, surtout en raison de la diffusion mondiale des moyens de contraception, de la procréation. On a affirmé que l’"ancienne" conception de la sexualité correspondait à une autre culture qui, entre-temps, s’était transformée.
Les affirmations bibliques devaient également être envisagées dans le contexte du temps et de la situation d’alors, elles ne pouvaient pas être considérées comme des vérités morales "atemporelles". C’était vrai en particulier pour les passages dans lesquels la Bible parle de pratiques homosexuelles.
L'argument traditionnel selon lequel le comportement sexuel serait immoral dans les cas où il est en contradiction avec la "nature" de l'homme fut abandonné. Ce qui est "naturel", ou "pas naturel", serait également toujours fonction de la culture et de la sensibilité subjective de chaque peuple. Et, de plus, on pourrait trouver de l'homosexualité partout dans la nature. Beaucoup de gens considéraient que les diverses formes anormales de sexualité, y compris l'homosexualité, étaient de simples "variantes" de la nature, qui devraient être acceptées et approuvées : de même qu’il y a des gens qui ont la peau de couleur noire, blanche ou rouge, de même que les uns se servent de leur main droite et les autres de leur main gauche, de même beaucoup de gens auraient une tendance à l'amour hétérosexuel et d’autres à l'amour homosexuel.
Derrière ces idées et d’autres du même genre se cache un problème de morale central : quelle est la nature de la sexualité humaine ? Ou bien, de manière plus générale : quelle est la nature de l'homme ? Et quand un acte correspond-il à cette nature ?
De fait, si le concept de nature, comme dans les approches mentionnées ci-dessus, n’est compris que de manière physico-empirique, il n’est pas possible de parvenir à un jugement univoque, qui transcende les diverses cultures, à propos de la valeur morale d’un acte.
Cependant le concept de nature, qui est sous-jacent à toute la tradition ainsi qu’aux déclarations magistérielles de l’Église (cf. "Veritatis splendor", n° 46-53), a un caractère non pas physique, mais métaphysique : un acte a été et est considéré comme naturel lorsqu’il est en harmonie avec l'essence de l'homme, avec son être voulu par Dieu. À partir de cet être, qui resplendit dans l’ordre de la création – et qui est renforcé par la révélation – la raison peut déduire l'impératif du devoir, surtout si elle est éclairée par la foi. Dans la nature, autrement dit dans la création, l’homme peut reconnaître un "logos", un sens et un but, qui le conduit à la véritable autoréalisation et à son bonheur, et qui est fondé en fin de compte sur la volonté de Dieu.
C’est dans la perte de ce concept métaphysique de nature, accompagnée d’un abandon presque complet de la théologie de la création, qu’il faut chercher l’une des causes principales de la crise morale que connaît notre époque.
En effet, si le devoir de l’homme n’est plus considéré comme étant ancré dans l’être et donc dans la sagesse du créateur, il ne reste que l'alternative qui découle de la sagesse humaine. Mais alors c’est l’œuvre de l’homme, soumise au changement du temps, qui peut être remodelée et manipulée. Alors, en dernier recours, c’est la majorité qui décide de ce qui est bien et de ce qui est mal. Alors les "groupes de pression", qui savent guider l'opinion de la masse, ont de grandes perspectives de succès.
L’Église ne peut pas donner dans une déclaration magistérielle une réponse à toutes les questions de fond que l’on vient de mentionner. Toutefois, étant donné que des façons de penser remettant en question la saine doctrine en matière d’homosexualité et rendant plus difficile la pastorale à l’égard des personnes homosexuelles se répandaient de plus en plus, la congrégation pour la doctrine de la foi a publié avec l'approbation du pape Jean-Paul II, le 1er octobre 1986, la lettre aux évêques de l’Église catholique "Homosexualitatis problema".
Au cours des années qui ont suivi la publication de cette lettre, l'influence des courants d’idées évoqués plus haut n’a pas diminué. Dans l'opinion publique, le comportement homosexuel semble déjà largement accepté. La pression de certains groupes, qui demandent l'assimilation juridique des formes de vie homosexuelle à la forme traditionnelle du mariage, devient de plus en plus forte dans différents pays, surtout aux États-Unis et en Europe. Ces tentatives montrent l'actualité de la lettre.
chiesa.espresso.repubblica.
(Extrait de l'introduction de : Congrégation pour la doctrine de la foi, "Lettre sur la pastorale à l’égard des personnes homosexuelles, 1er octobre 1986. Texte et commentaires", Librairie Éditrice du Vatican, Cité du Vatican, 1995/2012)
Ce n’est pas un hasard si la diffusion et l’acceptation sociale croissante de l’homosexualité vont de pair avec une crise sérieuse en ce qui concerne le mariage et la famille, avec la large diffusion d’une mentalité hostile à la vie ainsi qu’avec une effrayante liberté sexuelle.
Sans vouloir contester qu’il y ait plusieurs causes de ce phénomène, on peut dire que l’on trouve à sa racine une "nouvelle" compréhension, complètement transformée, de la sexualité humaine.
La "révolution sexuelle" qui s’est déchaînée au cours des années 1960 voulait "libérer" la sexualité humaine de la camisole de force que constituait la morale traditionnelle. Elle a commencé à chanter les louanges de la sexualité comme simple bien de consommation et comme moyen d’atteindre le plaisir. La satisfaction de l’impulsion sexuelle fut vantée comme étant la voie vers le bonheur et vers le véritable développement de la personnalité. Des valeurs telles que l'autocontrôle et la chasteté furent de moins en moins acceptées. Beaucoup de gens considéraient que la continence sexuelle n’était pas naturelle et pas vivable. D’autres personnes, à leur tour, cherchaient à faire passer complètement la sexualité humaine dans le domaine du "privé" et du "subjectif" : si deux personnes s’aiment réciproquement et veulent se l’exprimer dans le langage de l’amour, pourquoi faudrait-il le leur interdire ?
Par la suite, l'exercice de la sexualité a été de plus en plus détaché du mariage et, surtout en raison de la diffusion mondiale des moyens de contraception, de la procréation. On a affirmé que l’"ancienne" conception de la sexualité correspondait à une autre culture qui, entre-temps, s’était transformée.
Les affirmations bibliques devaient également être envisagées dans le contexte du temps et de la situation d’alors, elles ne pouvaient pas être considérées comme des vérités morales "atemporelles". C’était vrai en particulier pour les passages dans lesquels la Bible parle de pratiques homosexuelles.
L'argument traditionnel selon lequel le comportement sexuel serait immoral dans les cas où il est en contradiction avec la "nature" de l'homme fut abandonné. Ce qui est "naturel", ou "pas naturel", serait également toujours fonction de la culture et de la sensibilité subjective de chaque peuple. Et, de plus, on pourrait trouver de l'homosexualité partout dans la nature. Beaucoup de gens considéraient que les diverses formes anormales de sexualité, y compris l'homosexualité, étaient de simples "variantes" de la nature, qui devraient être acceptées et approuvées : de même qu’il y a des gens qui ont la peau de couleur noire, blanche ou rouge, de même que les uns se servent de leur main droite et les autres de leur main gauche, de même beaucoup de gens auraient une tendance à l'amour hétérosexuel et d’autres à l'amour homosexuel.
Derrière ces idées et d’autres du même genre se cache un problème de morale central : quelle est la nature de la sexualité humaine ? Ou bien, de manière plus générale : quelle est la nature de l'homme ? Et quand un acte correspond-il à cette nature ?
De fait, si le concept de nature, comme dans les approches mentionnées ci-dessus, n’est compris que de manière physico-empirique, il n’est pas possible de parvenir à un jugement univoque, qui transcende les diverses cultures, à propos de la valeur morale d’un acte.
Cependant le concept de nature, qui est sous-jacent à toute la tradition ainsi qu’aux déclarations magistérielles de l’Église (cf. "Veritatis splendor", n° 46-53), a un caractère non pas physique, mais métaphysique : un acte a été et est considéré comme naturel lorsqu’il est en harmonie avec l'essence de l'homme, avec son être voulu par Dieu. À partir de cet être, qui resplendit dans l’ordre de la création – et qui est renforcé par la révélation – la raison peut déduire l'impératif du devoir, surtout si elle est éclairée par la foi. Dans la nature, autrement dit dans la création, l’homme peut reconnaître un "logos", un sens et un but, qui le conduit à la véritable autoréalisation et à son bonheur, et qui est fondé en fin de compte sur la volonté de Dieu.
C’est dans la perte de ce concept métaphysique de nature, accompagnée d’un abandon presque complet de la théologie de la création, qu’il faut chercher l’une des causes principales de la crise morale que connaît notre époque.
En effet, si le devoir de l’homme n’est plus considéré comme étant ancré dans l’être et donc dans la sagesse du créateur, il ne reste que l'alternative qui découle de la sagesse humaine. Mais alors c’est l’œuvre de l’homme, soumise au changement du temps, qui peut être remodelée et manipulée. Alors, en dernier recours, c’est la majorité qui décide de ce qui est bien et de ce qui est mal. Alors les "groupes de pression", qui savent guider l'opinion de la masse, ont de grandes perspectives de succès.
L’Église ne peut pas donner dans une déclaration magistérielle une réponse à toutes les questions de fond que l’on vient de mentionner. Toutefois, étant donné que des façons de penser remettant en question la saine doctrine en matière d’homosexualité et rendant plus difficile la pastorale à l’égard des personnes homosexuelles se répandaient de plus en plus, la congrégation pour la doctrine de la foi a publié avec l'approbation du pape Jean-Paul II, le 1er octobre 1986, la lettre aux évêques de l’Église catholique "Homosexualitatis problema".
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