Des menaces sur l’agneau pascal
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Des menaces sur l’agneau pascal
Sur cent agneaux qui naissent, 25 sont conservés pour rester dans le schéma de reproduction. Les autres partent à l'abattoir. ( LP/Olivier Arandel )
CLAIRE CHANTRY | 15.03.2012, 08h52
Cette année, l’agneau pascal risque de ne pas être partout à la fête sur nos tables. A quelques semaines de Pâques, qui sera célébré le 8 avril, le plat emblématique des religions chrétienne et juive ce jour-là est déjà l’objet d’inquiétudes. En cause : l’étrange virus de Schmallenberg qui continue de décimer les élevages, surtout ovins, dans lesquels on constate une surmortalité d’agneaux victimes de malformations.
A ce jour, 670 élevages sont touchés en France et plus de 1800 en Europe. Si le virus concerne 28 départements, et plus récemment les régions Limousin et Poitou-Charentes, ce sont surtout ceux du nord de la France qui pourraient être concernés, comme l’Oise, la Somme, le Nord, le Pas-de-Calais. « Dans les secteurs les plus sévèrement frappés au nord-est où il y a parfois jusqu’à 30% à 40% de pertes sur l’agneau, on risque d’avoir des surprises d’approvisionnements. Sur ces zones, le virus continue du reste de progresser et il touche maintenant aussi le bovin et les vaches allaitantes, c’est inquiétant », convient Pascal Ferey, chargé des questions environnement et santé à la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitations agricoles).
13% des ménages en mangent à cette occasion
Au cours du mois de Pâques, il s’achète deux fois plus d’agneaux que d’habitude et 13% des ménages en mangent durant la semaine pascale contre 5% d’habitude. Les professionnels devront donc se passer d’une partie des agneaux nés en décembre et janvier, peu après l’apparition du virus en novembre.
Le ministère de l’Agriculture précise être « encore en phase d’évaluation des dégâts, car tous les agnelages ne sont pas terminés. La mortalité est très variable d’un élevage à un autre. Cependant, 45% seulement de la viande de mouton et d’agneau vient de France, on importe beaucoup du Royaume-Uni et de Nouvelle-Zélande ».
« Sur mon cheptel de 350 têtes, j’ai perdu 20 brebis et 90 agneaux. Ceux qui sont morts ne seront pas sur le marché, sans compter ceux que je vais garder pour remplacer les brebis ayant eu un agnelage difficile et que je ne vais pas conserver par précaution car elles ont été fragilisées », explique Pascal Drouvin, éleveur dans la Somme, un des départements les plus touchés par le virus. Vu les pertes causées aux éleveurs dans le même cas que moi, il est sûr qu’il va manquer de l’agneau pascal localement. Pour la filière, il y aura sans doute pas mal de déficits. En ce qui me concerne, la perte s’élève à 70 € par agneau et 150 € par brebis et aucune indemnisation n’est prévue », déplore-t-il.
AUDIO. Virus du mouton : le désarroi d'un éleveur
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